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French Pages [804]
ÉLÉMENTS ET THÉORIE
L'ARCHITECTURE
MAÇON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.
^
•y
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
L'ARCHITECTURE COURS PROFESSÉ A L'ECOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES REAUX-ARTS
J.
GUADET PROFESSEUR
UBMDRB
DU
INSPECTE!!» GENERAL I>ES BATIMENTS CIVILS CONSEIL SUPÉRIEUR DE I. 'ENSEIGNEMENT I>ES BEAUX-ARTS
OUVRAGE HONORE D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNE PAR L'ACADEMIE DES BEAUX-ARTS
NOUVELLE EDITION REVUE ET AUGMENTEE
TOME
IV
PARIS LIBRAIRIE
DE LA CONSTRUCTION MODERNE 13,
(En
Rue Bonaparte,
13
face de l'Ecole des Beaux-Arts.)
2.620
IVQ
LIVRE
XIII
LES
ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS
LES ÉDIFICES
LES
COMMÉMORATIFS, DÉCORATIFS VOIES
PUBLIQUES
CHAPITRE PREMIER
MONUMENTS COMMÉMORATIFS SOMMAIRE.
—
Les
commémoratives.
—
Arcs de triomphe.
—
Statues et piédestaux.
— Colonnes — Croix.
commémoratifs en général.
édifices
—
Divers.
—
Trophées.
-
Caractère général des
monu-
ments commémoratifs.
Les classifications ont toujours
le tort
de
des catégories
faire
trop exclusives. Ainsi, ayant à vous parler des édifices moratifs,
je
taires sont et
doivent être en
ne comprendrait ni une pellerait pas l'histoire
sont
faits
exemple
même
église, ni la ville. le
la
seul
temps commémoratifs.
un hôtel de
Mais but
colonne
d'édifices utili-
il
ville qui
y a des
Vendôme
ne rap-
monuments
de rappeler un
qui
souvenir
ce sont ceux
:
On
que
voudrais étudier maintenant.
On
groupe souvent deux familles de monuments
commémoratifs
fréquemment
les édifices décoratifs.
et
les
deux idées
se
Il
:
les édifices
est certain
confondent ou
composition de l'Arc de triomphe de
ainsi la et
de
presque dans
historique, par je
que beaucoup
tiens à bien spécifier
commé-
que
très
complètent;
se
l'Etoile était certes
avant tout une pensée commémorative; mais aussi, en raison
de son emplacement, du grand développement de
la
représenta-
répond non
tion sculpturale, de
la
moins
à la pensée
de décoration de
même
de presque tous. Cependant, au point de vue théorique
tout au
moins, ces
noblesse de l'architecture, la
ville.
monuments répondent
à
elle
Et
il
en est de
deux idées
:
la
ELEMENTS ET THEORIE DE
4
L
ARCHITECTURE
commémoration et l'embellissement; les premiers superposent à un programme décoratif une consécration historique les ;
seconds ont en général un caractère sert
d'utilité,
mais cette
utilité
de prétexte ou de motif à une décoration monumentale.
Les arcs de triomphe par exemple appartiennent au premier groupe,
fontaines
les
monumentales au second.
Tout monument commémoratif sans équivoque
le
fait
historique qu'il rappelle.
comme
;
venir d'un
fait à
une
durable
défier le temps. L'inscription
et
un grand dans
rôle
les intérieurs
En
Orient,
emphatique, et
le
— complète
où
là
la
cet
Royauté
comme
la
peinture
— sauf
enseignement historique.
paraît avoir été
plus tard
monuments
car ces sortes de
sou-
monumentale y joue
monument commémoratif
hyperbolique,
le
postérité reculée, son architecture doit être
sculpture et plus rarement
la
;
et
Son éloquence
son but est de transmettre
doit être concise
et
simplement
doit exprimer
le fut
il
absolue
si
et si
devait être fréquent
sous l'empire romain,
aboutissent facilement à
la célé-
bration d'un orgueil démesuré par une servilité sans limite. Les architectures
chaldéenne, assyrienne, persane sont
pour en
là
et aussi l'architecture
égyptienne. Mais
ici, c'est
tôt avec l'architecture religieuse
ou funéraire que
la
témoigner,
plu-
confusion
ces façades des temples égyptiens, avec leurs
est facile. Certes,
colosses adossés, des bas-reliefs, des inscriptions, étaient des
monuments commémoratifs, mais avant gieux.
Les
tout des édifices
reli-
Pyramides étaient avant tout des tombeaux. Les
obélisques avaient sans doute un caractère plus purement com-
mémoratif: vous
les
connaissez.
Il
est intéressant
voir rétabli sur sa vraie base l'obélisque de
transporté à Paris; du eût été
Dans
mieux de
le faire
l'antiquité
moment où
Louqsor
(fig.
1455),
l'on faisait ce transport,
il
en entier.
grecque, on
presque toujours un
cependant de
peut
dire
que
le
temple
monument commémoratif. Les
est
métopes.
MONUMENTS COMMIiMORATIFS du
frontons
les
frises,
les
Parthénon
rappelaient aux Athéniens leur histoire leurs traditions légendaires, sans qu'il
ou
y eût corrélation immédiate entre ces sujets et la consécration du temple à
une
Le temple de
divinité.
Aptère
un monument de célébra-
était
de
tion
Victoire
la
Quant
victoires.
monu-
aux:
mm
ments purement commémoratifs, nous savons
qu'ils furent
nombre
petit
nombreux, mais un Le monument
subsiste.
!
choragique de Lysicrates (V. plus haut, vol.
I,
268) continue
fig.
un
à célébrer
dont l'importance nous paraît mé-
fait
diocre, mais qui sans doute faisait vibrer le
athénien.
patriotisme
mande
par
grande
sa
Il
recom-
se
élégance
et
la
Nous trouvons à grand nombre de monu-
finesse de son étude.
Rome un
plus
ments de ce genre portant
une
statue,
ou
Phocas,
de
emblèmes (fig.
:
les
colonnes
comme
la
caractérisées
comme
de
celle
isolées,
colonne par
des
Duilius
1456), élevée en souvenir de vic-
toires
navales,
étaient
certainement
nombreuses. Le plus beau de ces monu-
ments
est
programme
la
colonne Trajane, dont
était très spécial.
créer l'emplacement de
dû
faire des
le
Trajan, pour
son forum, avait
nivellements considérables
:
une arête réunissant deux des collines de
Rome
avait été rasée, et ce grand tra-
Fig. 1455.
—
Mésamone
Obélisque de Ramsés transporté
à Paris.
ELEMENTS ET THEORIE DE vail
ARCHITECTURE
L
de terrassement avait assez provoqué d'admiration
qu'on en voulût conserver
sou-
le
un témoin des anciens
venir par
niveaux
pour
colonne
la
;
dique ainsi
Trajane
hauteur des
la
enlevées. Élevée d'ailleurs à
de Trajan,
terres
gloire
la
en une spire
elle retrace
continue l'histoire de
expédi-
ses
Danube;
tions aux rives du
in-
enfin
sa statue la couronnait.
Après dix-huit
siècles, ce
monu-
ment
est
struit
en marbre, par blocs énormes;
presque intact.
est con-
Il
quelques évidements intérieurs,
les
entrée et escalier, sont creusés au
tambour
ciseau; ainsi, chaque
qu'une seule calier (fig.
une peu
pierre, traversée par l'es-
1457);
le
pierre unique de
lossales
'.
chapiteau est
dimensions co-
Les sculptures, d'un
saillant,
prises
n'est
pour
relief
sont parfaitement comrésister
aux
effets
du
temps.
La colonne Antonine posée de est
mmmmumm Fig. 1456.
- Colonne colonne de Duilius, Duiiius,
à
Rome, Rome.
même, mais
moindre
Disons colonnes,
à
sa
comvaleur
tous égards.
tout la
est
de
suite
que ces
première surtout, ont
chapiteau cube environ 18 mètres, ou au minimum 15 mètres après èvidement de En admettant la densité du marbre à 2.700 kil., c'est un poids de 40 tonnes. Les blocs du piédestal cubent jusqu'à un peu plus de 20 mètres, soit 54 tonnes. On reste confondu de semblables dimensions. 1.
Ce
l'escalier.
MONUMENTS COMMHMORATIFS CHAPITEAU
_ TAMBOUHDE LA COLONNE
SUIVANT
foi-
l
AB
QUATRIEME ASSISE
\
llHllllliAlllIlll
JlL
¥=
/ SIS
TROISIEME ASSISE
|i
—Sw*M
—*
«1
1:1
U"JVÏ£Ûi^-
ILÉUS?? '
jttl
>
Fie. 1457.
— Construction de
la
colonne Trajane.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
L' ARCHITECTURE
modèle
servi de
monument mais
remarquable
comme
infidèle
Tandis que
Vendôme,
à la colonne
sur
assurément,
une traduction. colonne Trajane,
la
l'emploi du marbre blanc permet de dis-
tinguer les bas-reliefs qui s'enroulent de la
base au sommet,
forcément noir de
la
le
bronze devenu
se refuse à cette lecture. Je
qu'on
eu
ait
monument nous que pas dû
ne dis pas de faire ce
à Paris,
tort,
Vendôme
colonne
en bronze, plus durable chez
marbre; mais on n'aurait
le
copier
marbre
le
:
bronze
le
comporte une autre étude,
et notre co-
lonne de
est certaine-
Juillet (fig.
ment mieux
1458)
étudiée en vue de
la
ma-
tière.
Là, les sculptures restent à portée
de
vue,
la
et le
chapiteau qui seul forme
silhouette avant
le
socle de la statue,
présente les saillies accentuées qu'exigeait le
bronze à
Parmi
cette hauteur.
monuments décoratifs et de Rome, il faut citer les
les
historiques
trophées dits de Marius, qui, avec colosses de Castor et Pollux, et
tue équestre de Marc-Auréle,
l'ensemble
samment moderne. petite Colonne de
en
si
les
la sta-
forment
original et puis-
décoratif du Capitole
Cette
place,
somme,
est
assez saisis-
sante par l'ampleur de son arJuillet.
MONUMlîNTS COMMÉMORÂT! IS chitecture
et
haute valeur monumentale de ces fragments
la
antiques rapprochés dans un ensemble grandiose,
temps un des plus pittoresques
qu'il
y
et
place Saint-Marc,
(fig.
1459), élevés en
des
victoires
même
ait.
Ce sont encore des monuments commémoratifs, la
en
ces
mats de
Venise
à
mémoire
navales
de
la
République. Belle composition qui
mâts du
fait sortir les
de
comme du
place
la
vaisseau, avec
d'un
pont
de belles
bases en bronze qui
ne sont
qu'une attache du mât au et
non un
piédestal
enlèverait
destal
à
sol
:
sol,
un
pié-
mâts
ces
toute leur signification.
Le génie romain consigné
ses
fastes
dans
victorieux,
rentrait
les
Lorsque Xim-
arcs de triomphe. perator
a surtout
la
procession du triomphe suivait la Voie sacrée, et le
un
passait sous
de ses
ratif
triomphateur
arc
commémo-
victoires.
Rf-w- M*tdeUpi«
Proba-
blement, cet arc devait d'abord être provisoire, car
manqué pour ensuite à est
vol.
la
le
même
place.
moins important
le I,
fig.
triomphe
:
8).
le
temps eût
construire en marbre; mais on devait
Sa
Le plus :
c'est
parfait de
l'arc
composition
une porte unique, large
ceux qui nous restent
de Titus est et
l'ériger
bien
(Voir plus haut, celle
d'un
arc
de
haute; une grande attique
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
10
pour
l'inscription
l'arcade et
Tout
cet
sous
deux superbes
;
voûte
la
ensemble
bas-reliefs sur les piédroits
au sommet,
;
est sobre,
le
d'une lecture
de
quadrige triomphal.
d'un beau
facile,
style,
d'une composition très architecturale.
et
Près de cet arc sont ceux de Septime Sévère et de Constantin
monuments où décadence
la
survivent encore les belles traditions, mais où
est trop
ration. L'arcade
:
visible,
triomphale ne
de deux autres plus petites
:
avec son premier signe, l'exagésuffit plus, elle
cela peut sans
la circulation,
mais
rent.
Les colonnes,
isolées, portent des
l'objet
doute être
du monument
pour
accompagnée
est
est
commode
moins appa-
entablements profilants
qui ne peuvent rien porter sous peine de cacher l'attique, ce qui se vérifie à l'arc de Constantin,
colonnes divisent
l'attique
où
les statues
superposées aux
enlèvent son unité.
et lui
Du
reste,
de Constantin n'est qu'un pillage d'un arc de Trajan disparu,
l'arc
et ses sculptures,
au lieu de célébrer Constantin, rappellent
victoires de Trajan sur les Daces. L'arc de
Septime Sévère, avec
sculptures grossières et son architecture
ses
moins,
le
largeur du L'arc
les
médiocre,
du
a,
mérite de présenter une grande attique de toute
monument, magnifique
du Carrousel,
à Paris (fig.
tion de ces arcs romains;
il
portions sont heureuses.
On
la
tableau d'inscription.
1460), est une
jolie
reproduc-
est étudié avec finesse, et ses pro-
peut en dire que
c'est
une
jolie
épreuve d'un modèle auquel on a voulu s'astreindre. L'arc antique d'Ancône, élevé sur était
dédié aux victoires navales,
et,
le
à
môle de
ce
grand port,
ce titre, présente
une
décoration spéciale, empruntée aux proues de navires et aux attributs de la
navigation. Sauf cette particularité, sa composi-
tion est analogue à celle des arcs de triomphe romains en général.
Je
me
bornerai à vous citer celui d'Orange, sans tomber
dans des redites inutiles;
celui
de Rimini,
dit
arc
d'Auguste
MONUMENTS COMMI-MORATIFS
I
I
ville qu'un arc de 1461), est peut-être autant une porte de sont triomphe. Souvent, d'ailleurs, ces deux destinations se
(fig.
confondues.
Ces monuments, tout au moins
Fig. 1460.
et
— L'arc du
ceux d'Aneône
avis. L'art
et
dit, à
à
antique, qui a tiré
Paris (avec son ancienne grille).
la
un
si
beau
et
?
Non,
grand
parti
décoration parfaite. Habitué,
l'admiration de l'ordre et de
à l'architecture des
purs, l'arc de Titus
de Rimini, sont-ils parfaits
cade, n'en a pas trouvé l'ai
Carrousel,
les plus
colonnades
et
la
colonne,
des linteaux
la
il
a
à
de je
mon l'ar-
vous
demandé
décoration de
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
12
ses arcs. Là,
faut bien
il
le dire, les
une fonction constitutive s
A
\àiéà
elles
:
ARCHITECTURE
colonnes ne remplissent pas décorent, et à cela se borne
Ml
è^
lyÉ
]àn.Â\
l'
^^LmNU^-^^
Fig. 1461.
leur rôle. Les turale la plus
— Arc de Rimini,
dit arc
d'Auguste.
modernes ont su trouver appropriée
à
l'arc
la
décoration architec-
triomphal,
et
c'est
la
Porte
Saint-Denis qui a réalisé ce progrés par un chef-d'œuvre. La
MONUMENTS COMMLMORAT11 S Porte Saint-Denis, bien qu'on
—
c'était
un
arc de triomphe, dédié
en
nom
conserve ce
lui
une des portes de
effet
I
Paris,
—
aux victoires de
3
de porte
en
est bien,
réalité,
guerre de Hollande.
la
L'arc est d'une belle et noble proportion, les petites portes laté-
nettement secondaires,
sont
rectangulaires,
rales,
aucune
et
décoration ne saurait être ni plus monumentale, ni plus triom-
monument
phale que ses magnifiques trophées adossés au
dans
toute sa hauteur jusqu'à l'entablement. Je laisse de côté
retrouve
même
le
Là encore,
l'arc
Porte Saint-Martin, très inférieure,
la
composition dans
esprit de
comme
considéré
grands fait
se
le
un des chefs-d'œuvre de
monument
complète encore par
batailles et de
la
généraux.
a
hautement mérité
Cette divers
sculpture.
sculptée qui
constituent une page d'histoire qui
gravure sur
Monument
les piliers
des
noms
de
unique, qui répond admi-
l'arc
de
triomphe
monuments commémoratifs, dont Peut-être;
la gloire militaire.
il
s'en
a-t-elle
influé
l'arcade est
le
funéraires
est
assez
subtile
;
cependant
sur
motif
même
trouve d'ainsi composés,
dans des intérieurs. La distinction entre ces monuments
monuments
De
sa popularité.
conception de
principal?
la
frise
la
rablement à son programme de célébration de Il
l'Etoile.
de Rude, est justement
au-dessus des groupes,
bas-reliefs
tour du
l'un, celui
de
je
non de trophées
unique, colossal, est encadré
mais de groupes sculptés, dont
l'arc
et
et
rien
les
n'y
rappelle la sépulture; tel est, par exemple, celui qui, dans l'église dei Frari, à
Venise, a été élevé à
Benedetto Pesaro porte en arcade.
(fig.
A
au
Vigna
(fig.
mémoire du général
1462), et qui encadre
Venise encore, on peut
doge Andréa
élevé
la
Griffi,
dans
l'église
et
citer
vénitien
surmonte une le
monument
San-Franccsco délia
1463).
Nous trouvons
aussi en France cette conception de
la
porte
H
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
0*234
Fig. 1462.
— Monument
de Benedetto Pesaro, dans l'église dei Frari, à Venise.
MONUMENTS COMMHMORATIFS donnant
lieu à
un motif commémoratif nettement accentué. Les
exemples en sont nombreux. Ainsi,
Palais des
Ducs de Lorraine,
à
Nancy
ïW^'-ïï 'îv*i-"î. [ 's™
*M&£sMsïï>m
m seule
Monument d'Andréa
v jç-;
la
façade, d'ailleurs
porte principale du
1464), constitue à
Blois,
la
Compiègne,
ver dans
Griffi
porte
le
elle
r^T^TT-Tjf.
:
de l'église San-Francesco délia Vigna, à Venise
monument commémoratif. De même,
un
de Louis XII.
retrouve dans un grand à
!
(fig.
une
'WM. Fig. I4 63.
de
clans
simple de composition, tout unie,
très
15
nombre
et la tradition se
Cette
même
d'hôtels de ville,
château
au
intention
se
notamment
continue, car on peut
la
retrou-
motif d'entrée du château de Vizille (Isère), oùncette
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
i6 porte
monumentale
fait
bien un motif à part au milieu de
chitecture très simple, presque rustique
du château
A siste
(fig.
l'ar-
1465).
Rouen
sub-
un monument
original, qu'on appelle le
de
monument non
la Fierté (et
comme on le dénomme soude
la Fierté,
vent), élevé en sou-
venir
d'un miracle
resté populaire (fig.
Au-dessus
1466).
d'un passage en
cade
une
s'élève
loge adossée, quelle
ar-
à
la-
on monte par
deux perrons, chaque
et
année
prisonnier,
où un
portant
une châsse vénérée, recevait
devant
sa
grâce
peuple
le
assemblé. Je pourciter
d'assez
nombreux
monu-
rais Fig. 1464.
— Porte du Palais des ducs de Lorraine,
à
Nancy
ments dont tion est due à quelque pensée de ce genre,
assurément, mais toujours
la
non
pas
volonté de rappeler à
la
l'érec-
même
la postérité
un événement historique ou légendaire. Ainsi, ce sont encore des
monuments commémoratifs
:
à
Rome,
la
Scala Santa,
cet
MONUMENTS COMMÉMORATIFS étrange qui
édifice
n'a pas d'autre destination
escalier qui, selon la tradition, serait celui
pour
présenter devant Pilate; on
se
le
17
que
d'abriter
un
que Jésus dut gravir
monte
à
genoux, on
redescend par des
escaliers raux, c'est
à Lore-
édicule
le joli
dû
à
tout
là
l'édifice; to,
laté-
Bramante, sous
élevé
la
coupole centrale de
l'église, et
qui
contient
le
tom-
beau de
la
Vier-
ge, apporté là par les
anges, d'après
une légende qui a
donné
naissan-
ce à la ville
même
de Lorcto. J'ai classé par-
mi
les
édifices
funéraires ces Calvaires
qu'on
rencontre
dans
divers pays, noFig. 1465.
tamment en
—
Hntrce du château de Vizille.
Bre-
tagne. J'aurais pu aussi bien y trouver des
monuments commé-
moratifs, car ce sont avant tout des représentations populaires
naïves de
la
Passion. La
même
piété a fait ériger ces multitudes
de croix qu'on trouve aux croisements des chemins, ÉUmenis
et
Théorie de V Architecture.
—
IV.
et
commémo2
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
l8 rations
religieuses, et
aussi
repères topographiques.
Le plus
y v :,.,:///,^.
.
t
i
3
i
J
Iff"
Fig. 1466.
— Monument de
/
S
la Fierté, à
3
i
art
;
;
/,-.
;
.
///y,
S
Rouen.
souvent, ce sont de simples croix de bois, bien rustiques
aucun
.
parfois aussi, ce sont de véritables petits
et
sans
monuments,
MONUMENTS COMMHMORATIFS durables
qu'on a voulu
et élégants,
tailler
ou
plus résistantes, granit de Bretagne
ment en
— Croix en lave.
plus les
1467)
— Croix en
et celle, égale-
Lue,
lave, de Saint-Cirgues (fig. 1468), toutes
Puy-de-Dôme. Point retenir
Fig. 1468.
Saint-Nectaire.
.1
que
n'est besoin
l'éternelle leçon
dépourvu
mains d'un
d'art
que
de le
matières les
les
lave d'Auvergne. Telle
est la croix en lave de Saint-Nectaire (fig.
Fig. 1467.
dans
19
.1
Saiiit-Cirgues.
deux dans
les décrire, et je n'en
le
veux
sujet qui d'ordinaire reste le
peut prendre une valeur incontestable entre
artiste.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
20
La commémoration
historique a souvent pour expression la
statue
ou encore
grand
rôle, tantôt elle s'efface
sition
purement
qu'accompagner
statues.
les
ne
statuaire. Tantôt, en effet, la sculpture
l'architecture, tantôt
pour supporter
ce qu'il en faut
juste
Tantôt l'architecture y joue un pour laisser dominer une compo-
il
n'y a d'architecture que
la
sculpture. C'est la ten-
dance de nombreux motifs à Versailles,
pouvez voir des conceptions très évident, par exemple, que
monument
la
fait
et à Paris
même
vous
différentes à ce point de vue.
colonne de
Juillet, celle
Il
est
du Châte-
place de la République, celui de
Gambetta
sont des compositions avant tout architecturales, où
c'est l'ar-
let, le
Vendôme
colonne
toujours
voyez (fig.
la
a
pu
monument. La
surmontée de statues
très diverses,
colonne Vendôme. Dans un tout autre
monument
le
être
valeur au
sa
élevé à
la
à
fonction de socle supportant
la
auquel s'ajustent poète.
La
les
génies ailés et que surmonte
dire,
la
sculpture est
le
ici
elle se
rocher de granit
le
silhouette et l'aspect sont produits par
pour mieux
esprit,
mémoire de Victor Hugo
1469). L'architecture y est volontairement discrète,
réduit
ou,
la
donne avant tout
chitecture qui
c'était
de
la statue la
du
sculpture,
monument
lui-
même. Mais, le
motif
le
plus souvent,
et la
la
statue est unique; elle est toujours
raison d'être du
pareil cas, l'œuvre vaut
monument.
surtout par
la
Il
va sans dire qu'en
sculpture; l'architecture
ne doit cependant pas s'en désintéresser. Sans doute, on ne
demandera souvent qu'un simple point sera et aussi
la
proportion
:
piédestal,
proportion avec
la
et
alors
le
lui
grand
sculpture d'abord,
proportion avec l'emplacement. Le piédestal du Persée
de Benvenuto Cellini, composition originale, est parfaitement
en situation au milieu d'une arcade de l'élégante loge des Lan^i; il
serait
perdu au milieu d'une grande place publique.
Il
y a à
MONUMENTS COMMÉMORATIFS Versailles de parfois
très
jolis
piédestaux,
remarquables œuvres
Fig. 1469.
d'art
Monument
tantôt
bas,
eux-mêmes,
Je Victor Hugo,
.1
Paris.
21 tantôt
comme
élevés, le
pié—
22
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 1470.
—
Enlèvement de Proserpine, par Girardon,
à Versailles.
MONUMENTS COMMEMORAT1FS
23
destal de l'Enlèvement de Proserpine, de Girardon, au centre
bosquet de
Colonnade
la
(fig.
Germain Pilon, au Louvre,
Fig. 1471.
—
Monument
donnée plus
est
architecturale,
1470). Celui des Trois Grâces, de
une œuvre charmante. Dans une
Fig. 1472.
de Colleone, à Venise.
il
du
—
Exemples de piédestaux.
faut citer surtout celui de la sta-
tue de Colleone, à Venise (fig. 1471). Cette magnifique statue
équestre est tout à
fait à
d'une rare élégance. plus
harmonieux
Il
son point de vue sur ce piédestal élevé,
est
impossible de concevoir un ensemble
d'architecture et de
sculpture, et
ce
monu-
24
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
ment, dans une
jolie
place qui l'encadre, est certainement
kjiïnï?
n &a
Pi g- I475
.
_
Colonne du Châtelet, à
Paris.
un
MONUMENTS COMMHMORATII'S souvenirs
des
les
25
plus artistiques que laisse Venise à ses
visi-
teurs.
Mais ies
le
piédestal doit rester
piédestal, et
tombeaux, vous devez vous rappeler que
Fig. 1474.
le
un
monument
surcharges doute,
s'il
:
— Colonnes
s'agit
Ne
mesure
prodiguez pas
est
ici
d'un groupe
et
deviendra plus important; mais
ne connaissiez
la
les
n'est
des exemples d'excès,
voir
comment, dans des
Nation.
intentions et les
et
statue,
le
piédestal
que ces exemples ne
parallèle (fig.
et
de
modération.
1472) vous feront
situations différentes,
on
leur expression, tout en restant dans des données
de composition.
petit,
pas possible que vous
vous donnent pas une leçon de sagesse Quelques piédestaux réunis en
la
poul-
première des qualités. Sans
non d'une il
comme
terrain est
le
de l'ancienne barrière du Trône, place de
restreint. la
ici
a
pu varier
très simples
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
26
En
général, le
une fonction
monument commémoratif
utile. Ainsi,
Fig. 1475.
—
a
en
même
par opposition aux colonnes, qui ne
Monument commémoratif
de Coulmiers.
sont que des piédestaux très élevés, nous voyons à Paris la
colonne du Châtelet, qui
colonnes de
la
temps
place de la
est
une fontaine
(fig.
même
1473), ou
les
Nation, ancienne place du Trône
MONUMENTS COMMHMORATI1-S
27
1474), qui constituaient à elles deux une des principales
(fig.
portes de Paris. d'ailleurs
est
Il
dans un
ments qui ont la
assez
monument commémoratif
un autre caractère,
de
parfois
le
de
difficile il
déterminer
si
ne se rencontre pas aussi
plus souvent funéraire. Ainsi les
été élevés de tous côtés à la
monu-
mémoire des victimes champs de bataille,
guerre, soit dans les villes, soit sur les
^ ;••
PARIS
A5E5DEFEN5EVR5 BATAllir DECHAMF1GNY-1870-
Fig. 1476.
—
Monument
sont parfois des sépultures
grandiose de Coulmiers l'Hay
(fig.
(fig.
de l'Hay, près Paris.
réelles, par
fait
si
la réalité
de
défaut, le caractère en est presque toujours
car avant tout ces et
monument
1476), dû à un architecte qui avait lui-même été
aux formes funéraires, qui évoquent
tant
le
1475), ou, celui plus modeste de
grièvement blessé dans ce combat; ou, ture
exemple
ému, de
l'idée
monuments témoignent
la
la
sépul-
emprunté
de deuil avant tout, d'un souvenir persis-
reconnaissance des survivants envers ceux
qu'a honorés une fin tragique. Ainsi, dans votre Ecole, le beau
monument la
élevé
à la
mémoire de vos camarades victimes de
guerre, et en premier lieu d'Henri Regnault (fig. 1477). Peut-
être
même
faut-il voir
un monument commémoratif plus encore
28
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 1477.
—
Monument
d'Henri Regnault et des élèves de l'École des Beaux-Arts morts à la guerre.
MONUMENTS DKCORATIIS qu'un
tombeau dans
exemple (fig.
1478),
si
généraux
des
celui
monuments Lecomte
Fig. 1478.
—
le
grand mot, voilà
Monument
faut jamais perdre de
plus encore que pour
des généraux Lecomte
vue dans
souvenirs auxquels
le
il
tombeau,
s'est
taire dire à la
exprimer. Et
par
Clément Thomas
et
si
l'artiste
l'idée
et
voué,
la
qu'il
programmes.
rhétorique
et
la
a
la
Ici,
de
forcément une ten-
bronze ce
veut apporter de
ne
déclama-
sujet, tout à l'évocation
l'aitiste
pierre et au
maîtresse
Clément Thomas.
l'étude de ces
vous guettent. Pénétré de son
dance à
de cimetières,
expressif dans sa noble simplicité.
Simplicité! Voilà
tion
certains
29
qu'ils
mesure,
ne peuvent c'est-à-dire
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
30
du goût,
promoteurs du monument qui ne
ce seront les
dront pas. Pour d'un mort ont
leur chose personnelle,
fait
prenne des proportions exagérées.
peu de chose, un
accessoires.
homme
petit
de
faudrait
Il
Un
il
faut
grand
n'est rien, et
que ce souvenir
homme
avec ce rien
les
renommées,
les
emblèmes
autre l'application aux
telle
un
vaudrait déchiffrer
cependant
Et
les
il
déjà faut
et
les
•
un volume ou une conférence pour
expliquer que telle figure exprime l'exactitude dans bilité,
est
grandeur. Alors se multiplient les figures
la
génies,
allégoriques, les
vou-
plus grande gloire des vivants qui du souvenir
la
édifier l'illusion
le
compta-
la
questions de voirie. Autant
rébus. arts
ne peuvent exprimer que des idées
absolument simples, perceptibles à première vue. C'est
ici
sur-
tout que les unités classiques sont exigibles, « qu'un seul
exprimé
»
une
est
sous-entendus, de
reux
et
car
;
il
se caractérise par l'abus des
encore
la
de
vous
comment
et
statues. C'est la
signalée pour les
ai
monument
le
Le
(fig.
il
y
élevé à
plus
faut à la gloire d'un
même
rhétorique creuse
tombeaux. Permettez-moi donc
la
le
mémoire d'un de mes
monument
faire
la
à
maîtres, et à
élevé à Ch. Garnier au pied
1479) vous montrera ce que peuvent
de
mesure
goût servis par des talents éprouvés. Cet exemple tout
moderne confirme vous
il
de véritables artistes savent échapper à l'emphase
l'exagération.
son Opéra
et
libéralement
vous montrer, en m'applaudissant de pouvoir
propos d'un
—
monuments
Nous accordons
statue ne suffit pas,
inconnu un peuple de je
sont très dange-
n'y faut pas. trop d'idées
honorifiques que commémoratifs.
que
ou
écrits
!
Notre époque
la statue, et
programmes,
monuments commémoratifs
très difficiles
une idée
faut
régie nécessaire. Les
fait
ai cités.
la
leçon des exemples plus anciens que
je
ELEMENTS Tomi
Rll
1H
1.
\iu
HITECTURE Page jo
I\'
Fig. 1479.
—
Monument
élevé
.1
Charles Gantier, architecte de l'Opéra.
CHAPITRE
II
ÉDIFICES DÉCORATIFS
— Ce qu'on doit entendre par édifice décoratif. Les fontaines. — Eaux abondantes, eaux rares. — Fontaines SOMMAIRE.
isolées et
adossées.
purement
Édifices
Que ments
décoratifs.
entendre par cette désignation
faut-il
décoratifs
architecture,
?
prendre Notre-Dame
et la place
dois
et l'Opéra, etc., etc. Je
n'a exécutés
devrais presque ajouter l'architecture a-t-il
pas de
:
toujours
a
monument
me
la
Il
quelques mots à vous lieu,
Concorde, l'Hôtel de Ville
limiter
de
ici
à l'étude des
tels
la
la civilisation.
série
monu-
existent.
la
je
Car
peut-être n'y il
y en a
décoration qui
C'est de ceux-là que
dire.
nous trouvons
jaillissantes;
y com-
faudrait
exclusivement décoratif. Mais
j'ai
jardins
de
décorer.
monuments un programme utile, et si
une des expressions de
des
ou monu-
que dans une intention décorative;
est
adossées ou
édifices
:
avant tout, à cet instinct de
qui répondent,
En premier
villes.
Je ne puis réunir sous ce titre tout ce qui, en
pour fonction de
a
ments qu'on
— La décoration des
toutefois,
ici
je
les fontaines, fontaines
réserverai
pour l'étude
des motifs qui font concourir l'eau à
la
que
le
beauté de ces jardins. Rien,
à
vrai
dire,
n'échappe
plus à
toute
théorie
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
32
monument purement décoratif; son programme est dans ce mot « décorer ». 11 n'y a pas ici de besoin à peine, tout l'effort porte sur la silhouette, la
ou
Cependant, puisque
on en peut du moins
taines,
pour
qu'à
dis
dire
villes françaises et
Paris,
que
où
forme,
le style.
fontaine doit être faite
la
effet
l'eau est
évident en
le
Italie
abondante; tan-
dans un grand nombre de
sans eau a été longtemps
fontaine
à satisfaire,
plus particulièrement des fon-
ici
Cela paraît évident, et est en
l'eau.
dans quelques
et
parle
je
tout entier
nos
villes,
la
programme imposé aux
architectes.
que
C'est
composition
la
possible
de
essentiellement du régime hydraulique de
voyez
ou
à Paris
un
petites, qui
du
seulement en recevaient
un peu
la
au
alors,
:
forme d'une tour,
de distribution, d'où
un
Ainsi,
vous
fontaines, grandes
sont en réalité des châteaux d'eau, au sens ancien
L'eau arrivait très discrètement,
mot.
tant
la ville.
nombre d'anciennes
certain
dépend
fontaine
la
débit régulier
;
elle sortait
quelques
sommet
maisons
d'un édifice affec-
l'eau se rendait
dans un bassin
par des créneaux mesurés pour
suivant les abonnements, on avait droit à un
ou
pouce
ou
eau,
dépourvue de pression, ne pouvait alimenter que des
à
une
ligne d'eau,
de-chaussée, dans
un rayon
on ménageait un ou deux tier allaient
remplir
à deux, trois, quatre lignes. Cette
très restreint.
robinets,
où
Au
pied de la fontaine,
les petites
un vase quelconque,
et
rez-
gens du quar-
des émissions un
peu plus copieuses permettaient aux porteurs d'eau de remplir,
moyennant payement, servir
leurs clients.
Mais ce
n'est qu'en
comprendre il
le
le
Tout
(fig.
cela a
bien
vous reportant
1480),
et
l'
d'aller
changé, heureusement!
à ce passé
que vous pouvez
rôle et la raison d'être de ces fontaines,
y en a encore rue de
Martin
tonneau qui leur permettait
comme
Arbre-Sec, rue des Archives, rue Saint-
comme
il
en existe encore dans beaucoup
ÉDIFICES DÉCORATIFS
de
où
villes,
cet
ancien système de
distribution
vigueur.
Mais
d'édifices
ne sauraient se rattacher aux
Rome
est
excellence
ce
n'est
qu'une
là
33
digression,
est
car
monuments
en
resté
ces
sortes
décoratifs.
par
la ville
des fontaines décoratives
quoi
:
pour-
C'est
?
que
y arrive en
l'eau
telles qu'on
quantités
dépense
la
sans compter. Ces
grandes fontaines de Trevi, de XEau Pauline, de la place
Saint-Pierre,
ne
s'arrèrent
etc., ja-
mais,
ni
nuit.
Dans
villas
romaines,
jour ni
ou
fontaines
les
cas-
cades ne sont que >
'/////////////////////'
:',:// /'///',/.
W////////,'//////'.
::
V///W/////////////A
écoulements
des
réglés avec art de
cours
d'eaux
na2
/
3"
Alors,
turelles.
Fontaine, rue Saint-Martin, à Paris.
c'est l'eau, effets,
soit
par ses
qui est
la
décoration
même,
et
avant tout
il
faut
que
l'eau
vue dans tout son parcours.
La fontaine de Trevi, bien connue, est en
et
qui mérite sa célébrité,
quelque sorte un arc de triomphe en l'honneur de leau
Éléments
et
Théorie de l'Architecture.
— IV.
,
;
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
34 la
fontaine Pauline également. Mais voyez, d'autre part, les fon-
taines isolées de la place Saint-Pierre s'élève
au sommet,
grande vasque du
et
bas;
(1481)
que l'eau
la
l'eau,
c'est
un
jet
cette
vasque
est
ce qu'on appelle
creuse,
car c'est
une surface convexe dont
un miroir
forme
On
s'est inspiré
un
d'eau; tandis
la
et les aspérités
un rebondissement qui semble
d'eau jaillissante. d'ailleurs
la
la
pour que vous n'y puis-
vasque supérieure présente, au contraire, à
à la chute
puissant
retombe par chutes successives dans
bassin, et elle ne s'élève pas assez haut siez voir
:
multiplier le
de ce parti pour
d'une belle décoration hydraulique, de
chute de
donnent
volume
les fontaines,
la
place de la
Concorde. Et, par opposition, pour vous montrer tout de suite quelle variété
comporte
ce sujet,
voyez aussi de
jolies fontaines,
HDIFICES DECORATIFS
ou plutôt peut-être de motif tales,
:
ainsi,
jolis
monuments dont
dans une tout autre architecture,
constructions élégantes
tion n'est révélée que par
du sultan Achmed,
a
35
et
la
les
un ou deux robinets, La
Constantinople
(fig.
fonc-
est
un
r"
!
*
1
feaas^Iiiifrfj T,
la
fontaine
jolie
1482), en
n
le
fontaines orien-
assez importantes, dont
m^ je-
fontaine est
«isis
Fig. 1482.
— Fontaine du Sultan Achmed,
à
Constantinople.
exemple justement apprécié, dont on peut rapprocher une autre fontaine d'architecture
moresque, ou Caire
chambre des réservoirs
élégamment
est
fermée
(fig.
1483), où
par des claustra
de
la
bois,
traités.
Mais pour en revenir aux fontaines proprement
vous en avoir montré où
l'eau est
abondante,
il
dites, après
nous faut voir
,
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
36
maintenant
celles qui tirent leur effet
de l'architecture ou de
En
sculpture plus que de l'eau elle-même.
des fontaines où
l'esprit
mais
prendre
toujours
faut
il
la
1484)
est
à
Boboli
(fig.
rare;
est
tout autre est
effet,
on peut
admirée
justement
regretter,
le
comme
un programme
fontaine
Florence,
Ainsi,
l'eau
la
est.
il
du jardin
une fontaine presque sans eau; de
JMI1U1HI!I!M
la
même
Bologne.
célèbre fontaine de
Alors, c'est dans les silhouettes
de
sculptures
belles
que sont
cherchés les éléments décoratifs;
monument de marbre se substitue au monument d'eau. Je
le
+ + + + •
•
pourrais multiplier les exemples, •*
•*•
•
*+
-y
•
+ + + + •
•
vous
je
seulement que
dirai
beaucoup de nos fontaines
dû
ont
çaises
conçues dans la
être
tôt
la
rue de Grenelle (fig.
d'un réservoir de quartier, taine
de
que par un robinet
même Dans
utile,
le
encore
est
et
la
réalité plu-
la
célèbre
i486), façade
nom
de fon-
son socle;
fontaine Gaillon, etc.
presque dissimulé.
et
même
de
la fin
moins dépensières
grandes fontaines romaines, moins silhouette que celles que
1485
même
repoussoir placé dans
Renaissance, et
moins décoratives
en
côté décoratif prime tout, et l'élément
le
modeste robinet, la
à
de
qui ne justifie son
fontaine Molière,
ces fontaines,
de fontaines de qui,
la
et
ainsi
un édicule décoratif qu'une
fontaine;
fontaine de
:
fontaine des Innocents, autre-
fois adossée, était Fontaine d'architecture moresque au Caire.
forcément
esprit
cet
fran-
y a nombre du Moyen-âge, Il
d'eau
que
composées en vue de
nous venons de
les la
voir, affirment davan-
ÉDIFICES DÉCORATIFS
37
tage leur fonction utile en développant l'importance des déversoirs domestiques. Telles sont les curieuses fontaines de Berne, et,
en premier
Pérouse
peut-être,
lieu
1487), dont
(fig.
exprime d'une façon
si
Fig. 1484.
tants de
—
la
fontaine de Jean
on peut
touchante
les
exemples
un
gracieux abondent; seul (fig.
peut encore citer (fig.
sans gaspil-
la
ville je
ne
de
jolies fontaines,
pourrai
que
me
1488). Dans un esprit analogue, on
fontaine
d'Amboise,
à
Clermont-Ferrand
1489).
Peu de
sujets,
compositions, serait
une
habi-
Florence.
l'eau salubre qu'elle leur distribue
la ville
restreindre à
à
à
composition
la
d'assurer aux
désir
Fontaine des jaidins Boboli,
lage et sans parcimonie. Viterbe est
où
le
que
dire
de Pise,
un gros
au surplus, ont donné lieu a d'aussi charmantes
et
et
un
recueil de toutes les fontaines
intéressant volume. Je ne
puis
remarquables le
faire,
mais
38
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 1485.
— Fontaine de
la
rue de Grenelle, à Paris.
Fig. i486.
— Fontaine de
la
rue de Grenelle. Détail.
ÉDIFICES DÉCORATIFS
j'ai
pittoresque,
caprice
son
de
pénétrer
programmes depuis
celle
jusqu'à celles qui
comme
Triton
(fig.
etc.
;
la
nymphes ou
même
Rome; dont
de se
que peu de de
fantaisie,
et
souvent
Rome (fig.
1490),
la sculp-
àPérouse.
149
ou
1),
celle
celles de Versailles,
la
du
en
si
composition ou l'étude
destination hydraulique par des sculp-
autres figures analogues,
du récipient d'eau,
en forme de vase que
et
leurs éléments à
— Fontaine de Jean Je Pise,
celles enfin
et
architecturales
de l'hôpital San-Spirito, à
1492), également à
la Pitié (fig.
de variétés
empruntent plutôt
cherchent à indiquer
sentation
autant
fontaine des Tortues (fig.
la
grand nombre,
tures de
peut dire cependant
purement
Fig. 1487.
ture,
On
sujet.
fontaines
comme
programme de
avec ce
y a encore lieu de raisonner
il
prêtent à
se
les
exquises,
de
môme
essayé de vous montrer que,
39
le
comme
la
ou par
la
repré-
curieuse fontaine
Bernin avait dessinée à Paris, en face
1493), aujourd'hui remplacée par
la
fontaine dite
de Cuvier. L'architecture des fontaines, isolées à
une décoration
spéciale
avec
les
ou adossées,
a
donné
lieu
imitations de stalactites, ou
40
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fis- 1489.
—
Fontaine d'Amboise,
à
Clermont-Ferrand.
EDIFICES DECORATIFS plutôt de glaçons
les
mais dont
réjouissant,
où
Vous avez tous vu, lorsque de un mur et qu'elle est saisie par la
les
écoulements s'immobilisent
molles ondulations de
la glace.
On
Fig.
on
1490.
— Fontaine de l'hôpital
a su tirer
l'eau
gelée,
U
Rome.
a ainsi caractérisé l'architecture des fontaines, soit par
trouve ainsi
la
glace saillant sur
Luxembourg
nappe régulière, le
nu de
(fig.
et aussi, par place,
l'architecture.
1494),
est
même. On le
bloc de
La fontaine de Médicis,
peut-être
caractéristique de cette variété de décoration tecture.
avec
des glaçons de
fait
des bossages, des panneaux, des fûts de colonnes
au
ces chutes
—
San-Spirito, à
un
descend len-
l'un après l'autre,
en a
-
pierre,
l'art
parti.
tement sur figées
fantaisie inspirée d'un aspect qui, en réalité,
moins que
n'est rien
heureux
:
41
l'exemple
le
plus
plutôt que d'archi-
42
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 1491.
—
Fig. 1492.
Fontaine des Tortues,
— Fontaine du Triton,
a
à
Rome.
Rome.
EDIFICES DECORATIFS
Il
monuments
encore des
faut voir
43
décoratifs dans un grand
nombre de colonnes qui ne sont commémoratives d'aucun une statue
même statue
de votre École, :
la jolie
n'a pas d'autre rôle
elle
de décorer cette cour
et
dans
fait,
la
cour
colonne surmontée d'une
jolie
et ne sont qu'un piédestal portant
ainsi,
:
que
de guider
la
perspective; ainsi encore les colonnes
simplement décoratives des parterres et
de
l'allée
au
de l'Observatoire,
Luxembourg. L'architecture décorative a souvent
pour fonction de masquer une vue désagréable. Ainsi, dans votre École
encore,
vulgaire
le
borde un côté de
mur mitoyen la
cour
est
qui
revêtu
d'arcades qui rappellent en vis-à-vis celles la
du bâtiment du
secrétariat.
Et
cour dite ovale de l'École, cette
seconde cour en avant du Palais des Études, avec ses fragments de
numents
français, sa façade
mo-
du châ-
teau de Gaillon, ses motifs ouverts
aux deux extrémités, quelle architecture décorative
!
Mais
c'est
l'architecte a
cultés d'un
que
la
—
terrain ingrat,
banale médiocrité
décoration,
et
et
de goût dans
séduisant, qui
dû soutenir
Un monument la
si
le
Bemin,
vase,
à Paris.
plus encore
un exemple d'ingéniosité voir cet ensemble
— Fontaine en forme de
Fig. 1493. par
donc
la
composition
:
à
se figurerait quelle lutte
victorieusement
—
avec
les
diffi-
où tant d'autres n'auraient rencontré
?
qui véritablement a été
presque uniquement pour
composé en vue de la
décoration, c'est
le
44
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 1494.
— Fontaine Médicis, au Luxembourg
ÉDIFICES DÉCORATIFS
Longchamps,
palais de
à Marseille (fig.
45 1496). Le motif
et
1495
vous voulez,
en est une cascade, un riche effet d'eau,
et,
commémoration de
en conduisant à Mar-
eaux de
seille les
la
ce grand travail qui,
Durance, a assaini
si
ville
la
légendes désobligeantes sur sa malpropreté. Travail
mais
fin
aux
d'utilité, certes;
ne serait pas moindre sans ce beau frontispice, qui
l'utilité
semble
mis
et
la
être l'entrée
triomphale de
l'eau
dans
purifiée.
ville
la
Là, vous voyez des escaliers qui n'étaient pas une nécessité, des
portiques qui n'ont pas d'autre raison d'être que
les
qui les animent, des piédestaux, des sculptures
de
la
décoration
perfection
richement conçue, où
pour
artistique
tout cela c'est
manque que
ne
il
une des plus
être
:
promeneurs
belles
la
œuvres que
puisse citer l'architecture. C'est villes, et
parce
un
d'ailleurs
parfois
qu'on
s'exercera
les
ici
décorée par
aux
commun
instinct petites
on veut
:
veut aimables
sur un motif,
là
et
autre;
beauté de ses monuments,
la
sans doute, cette décoration cherchée dont le
besoin; mais, quelle que soit sera
elle
la
grandes
les
qu'elles soient décorées,
La décoration
séduisantes.
un
sur
toutes
à
si la ville
ne
elle
est assez
s'offrira pas,
n'éprouvera pas
elle
décoration qu'elle aura reçue,
toujours
reconnaissante
ce
bien restreindre
à
ceux qui
la
lui
auront
donnée.
Aussi, les
serait
monuments
la
décoratifs à ceux qui n'ont presque pas d'autre
fonction que de décorer. Est décoratif,
ment
question que de limiter
je
le
répète, tout
monu-
qui a été étudié en vue de produire une impression artis-
tique de pittoresque
Vendôme, ou
la
ou de grandiose. Une place
place
d'Armes de
Versailles,
comme
la
place
est décorative au
premier chef. Les escaliers droits, entre deux murs, qui permettent l'ascension de Montmartre, sont de simples accès utiles
:
Fig. 1495.
Fig. 1496.
— Palais de Longchamps,
— Palais de
à Marseille.
Façade.
Longchamps, à Marseille. Plan.
ÉDIFICES DÉCORATIFS les escaliers
de
Rome, sont de l'architecLes colonnades du Louvre, les monuments de
la
ture décorative. la
le
monument
des efforts en
gramme,
il
part d'édifices, c'est plutôt
à
vue d'un
où
il
est
toutes ses délicatesses.
une
Il
puissant.
effet le
il
compromet
plus permis de
bonne beauté.
faut
même
donc encore
la ici
demander
foi artistique,
la
qua-
avec
permis de terminer une belle
tout
tomber dans la
pro-
un non-
de goût qui s'impose
et
n'est pas
mépris du programme ou de
dont
le
ou de compromettre un beau décor par une
l'indigence artistique
non
un caractère
caractère décoratif serait
tecture, parfaite peut-être au point de
pas
Pour
nécessité. C'est
de proportion, de mesure
perspective
n'est
acquiert dans des circonstances qui autorisent
y a des cas où
sens, d'autres lité
classe
Ce
nos cathédrales également.
décoratifs;
donc pas une que
place d'Espagne, à
Concorde, l'Hôtel de Ville ou l'Opéra sont des
place de la
monuments
47
vue
utilitaire,
mais dont
son entourage; les
situation
archi-
il
n'est
excès du tapage, :
au
questions délicates,
solution au goût et à
la
scrupuleuse
en se rappelant que ce qui décore,
c'est la
CHAPITRE
III
L'ARCHITECTURE ET LES VOIES PUBLIQUES
—
SOMMAIRE.
Viabilité et pittoresque.
Places monumentales. Différences de niveaux.
— Monotonie
—
et diversité.
— Proportions.
—
Rampes
— Quais
et perrons.
—
et berges.
Canaux de Venise.
En vous
parlant des
monuments commémoratifs ou
décora-
bien un peu abordé l'Architecture des Voies publiques.
tifs, j'ai
Mais ce
n'est
pas tout ce qui, dans l'aspect général d'une
doit retenir l'attention de l'architecte.
tecture des voies publiques.
Mais
je
y
Il
en
a,
ne supposerai pas
tion a priori d'une ville; cela n'existe pas, et aurait sans doute à le regretter,
En Europe
effet,
comme
art
si
sinon
une la
ville,
archi-
concep-
on
cela existait
comme
tout au moins, les villes se sont faites par
utilité.
un
tra-
vail séculaire,
sans régie ni idée préconçue, avec cette précieuse
collaboration
du hasard
pittoresque. Après
imposent
un
lent
tations.
souvent à
du temps, qui seule peut créer
coup seulement, travail
nécessité contre laquelle inflige
et
besoins de circulation
redressements,
serait puéril
il
l'artiste
de
les
le
d'alignements,
de récriminer, mais qui
bien des regrets et parfois des protes-
Mais passons.
Assurément une opération de
voirie est avant tout
ration d'utilité; tout au plus peut-on faire Éléments
et
Théorie
de.
V Architecture.
—
1\".
fléchir
une opé-
ou dévier 4
sa
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
50
comme on
pour conserver
brutalité
un monument
doit
le
cieux. Et encore a-t-on rarement eu ce scrupule
nécessité
a
conçu
tous
les
longtemps on
C'est que
!
presque toute
:
parisienne de Philibert de l'Orme a péri par aligne-
l'œuvre
ment
pré-
inflexible,
fauchant
comme une
voirie
la
obstacles
:
l'admirable
de Cluny a été détruite parce que une route aurait, eu
église
deux cents mètres de plus de longueur
elle l'avait respectée.
si
Ces errements brutaux ne sont plus aussi souverains. compris
qu'il
compris que
a
s'il
publiques,
on
quelque chose
Une
fois
a :
encore
a
y
travaux de voirie peuvent
bien
des
à
lisières
peu que ce soit encore,
dans cette voie,
et
en ce sens est manides voies
l'art
du moins l'habitude de
repris si
les
Un mouvement
devraient être artistiques. et
a
a des respects qui s'imposent, et par voie de
y conséquence on
feste,
On
demander
lui
une espérance.
c'est
ne sera plus possible de croire
il
qu'un pont soit simplement une voûte ou un tablier franchis-
un
sant
espace, qu'un
simplement un plan
mur
de quai dans une grande
vertical de
ville
soit
maçonnerie, qu'une rampe ou un
perron s'étudie simplement par une opération arithmétique. La porte qu'on a timidement entr'ouverte à
ne peut manquer
l'art
de s'ouvrir ou mieux de se rouvrir complètement.
Mais ce qui devrait surtout est
l'art
fait
avant tout dans
pour être un simple
la
composition, que
enjoliveur.
commodes, de grandes voies
des carrefours de hasard; jamais
compositions admirables la
place
1498 la
et
d'Armes 1499),
comme
la
à
Paris la place
place de la Concorde.
Il
faut
place de
l'artiste n'est
on
on
pas
a fait des circu-
se croisent, n'a
mais
cela fait
songé à une de ces
place de Saint-Pierre à
à Versailles, la place Stanislas à et
la
Depuis cinquante ans, Paris
a été transformé, ouvert dans tous les sens; lations
que
être compris, c'est
Vendôme,
comme vous
Nancy la
le
Rome,
(fig.
place
1497,
Vauban,
voyez remonter
L
ARCHITECTURE ET LES VOIES PUBLIQUES
~~ïi
51
53
13b
wêêêêêêêêêêê ,
Fig. 1497.
I
.
— Place Stanislas
el
promenade de
la Carrière, à
Nancy
52
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE dans
passé pour trouver ces
le
grandes
sont
qui
créations
On
gloire d'une ville.
la
a taxé ces
compositions monumentales de
monotonie, désordre
le
temps on
que
plus
recherche
le
pittoresque, tan-
même
dis qu'en
que
a cru
l'imprévoyance en-
et
gendreraient
mait
on
et
jamais
artistique
réglementations
toute
dans
des
puériles
aussi
Or, tous
qu'étroites.
enfer-
malen-
les
tendus sont possibles lorsqu'ils découlent d'un malentendu tial.
C'est
s'agit
de
un peu
le
voirie,
et
ini-
cas lorqu'il il
importe
d'examiner en toute bonne ce
que doit
être
ici
foi
de
part
la
chacun. Voici une tée à
ville
peu prés avec ses
du Moyen-âge.
fidélité
Mais
sève
elle la
et
des poètes.
cette ville a
encore de
et
de
la vie,
croît et s'enrichit,
qu'elle
si
ou pittoresque
des artistes
si
meurt,
dans son passé,
conservera seulement
est artistique
la
viabilités
Si elle se
elle s'ensevelira et
ancienne, res-
change
:
si
elle s'ac-
il
faudra bien
les
regrets n'y
feront rien. Elle peut changer de
L ARCHITECTURE ET LES VOIES PUBLIQUES
deux laçons le
en se déplaçant ou en se transformant sur place
plus souvent
On
les
deux évolutions
peut dire que
pour une de
:
ville
déplacement
le
Saône,
se
est le cas
le
plus heureux
demande maintenant toutes
S
3
1
/
Fig. 1499.
1
'
'
~î
t
ait
la
et
la
plaine
Ai*
place Stanislas, à Nancy.
rive gauche
du Rhône. Là,
les
est
permis
négligé de consulter des artistes, au
moins
projets de viabilité pouvaient tailler en plein drap, et
de regretter qu'on
Rhône
extensions à
ses
/
rive droite
la
presqu'île entre le
la
:
combinent.
ancienne. Ainsi Lyon, fondée sur
Saône, puis étendue à
la
53
il
pour y introduire quelques prévoyances de beautés possibles que le
temps
saire
aurait réalisées. L'intervention de l'artiste était néces-
en vue de l'avenir
Lorsqu'au contraire
:
on n'y
ville se
la
tout en acceptant les lois de
masures qu'avec un respect glorieux passé de
la ville
a pas pensé.
:
transforme sur place,
l'utilité,
ne toucher aux
attentif de tout ce qui
il
laut
vieilles
constitue le
respect que l'artiste véritable possède
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
54
imposera
et
A
défiance. sacrifiés
faut,
le
s'il
pourvu qu'on ne
choses intéressantes ont
de
Paris, trop
On
géométrique.
peut dire cependant que tout
moins pour nos monuments principaux
même
été respectueux et
Ce
dégageant.
nir.
A
que
Paris,
Rome,
respecté l'antiquité,
Quant aux
il
la
et
On
encore que
par la diversité,
pher de
si
la
on
a tant
la
le
bien
soit à peine
que mal
douté que ce
Rome. une
difficiles,
ne peut guère créer que des
trop facilement on a versé dans
jusqu'à se figurer qu'on pouvait
uniforme,
:
prévisions d'avenir, assurément très
par l'abus de l'architecture décrétée.
ici
Mais on regrette que ces
semble qu'on se
seul passé glorieux de
emplacements,
dirai
manqué
a
d'avoir créé des voies nouvelles
vieille ville
grande discrétion s'impose.
je
du passé qui
avec un dédain surprenant des beautés
faits
du pittoresque de
fait
le fallait bien.
il
:
percements se soient
le
mieux connaître en
fait
tracés, c'est l'intuition des beautés de l'ave-
ce n'est pas le
pas
nouveaux ont
les tracés
ont parfois
au
qui a subi au moins autant de transformations
qu'on peut blâmer
n'était
les
n'est pas le respect
aux auteurs de ces
et
été ainsi
qu'on aurait sans doute pu conserver avec moins d'in-
flexibilité
les
pas avec
l'écarté
On
est
monotonie
la
même
allé
parfois
composer du pittoresque
:
or,
pittoresque ne peut être obtenu que
liberté et
le
temps.
n'y a pas
Il
d'élément
habile soit-il, qui, reproduit à satiété, puisse triom-
monotonie
et
de l'ennui qui l'accompagne. Ce fut
donc une erreur complète de chercher
caractère et le style
le
dans cette monotonie qui répète sur un kilomètre environ
les
travées de la rue de Rivoli, tandis que d'autres villes où, pour
une raison quelconque,
les
La Rochelle, Bologne,
etc.,
même
de
la diversité
dans leur variété, car
portiques étaient en faveur, Berne,
sont très intéressantes en
raison
des solutions. Je ne puis vous les montrer il
faudrait
pour
cela
un
qui m'entraînerait hors de toute proportion.
véritable parallèle
L
La
régularité
d'un coup Là,
ARCHITECTURE ET LES VOIES PUBLIQUES
d'oeil,
on sent bien
n'est
justifiée
comme la
à la place
que
Vendôme
composition, on est en
Fig. 1501.
ment
que lorsqu'elle peut
— Place Vendôme,
la
dimension ne dépasse pas ce
l'œil
peut embrasser; tandis que
:
par exemple à Lyon, l'immensité de
|
place Bellecour ne permet pas d'appré-
|
symétrie de ses faces opposées,
— et
sans valeur artistique
d'ailleurs
dés lors
il
—
n'y a pas de raison valable
pour imposer
à ces
bâtiments
la
dans
dans un
1501).
monu-
f
Place Vendôme, à Paris.
été-
passé l'absence de règlements de voirie. Et cependant
faut bien reconnaître la nécessité de ces règlements, qu'ils
et
J
Fi
autre cause de pittoresque a
le
1500
gêne
d'une régularité sans objet.
Une
fait
se constater
à Paris.
la
cier la
(fig.
55
puissent être
pour
l'artiste.
si
il
gênants
Alignements, nivellements,
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
56 saillies,
de
la
hauteurs, tout cela a longtemps procédé du hasard, ou
prépondérance de
aujourd'hui que
la
volontés puissantes.
On
comprend
volonté de chacun doit avoir pour limites
OO©O
le
O O O
OO o
QOCOOOOO Û