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ÉLÉMENTS ET THÉORIE
L'ARCHITECTURE
MAÇON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS.
.A
F
A
ELEMENTS ET THEORIE DE
L'ARCHITECTURE COURS PROFESSÉ A L'ÉCOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES BEAUX-ARTS
J.
GUADET
l'ROFESSEl'H IRftPBCTBUn i;iïnï:hal in-:s hatiments civils
MKMIIMK
Ml
CONSlill.
SUrÉHIBI'll
DB
I.
ENSEIGNEMENT DKS BEAUX-AHTS
OUVRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
NOUVELLE ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE
TOME
III
V ry
(\
PARIS LIBRAIRIE
DE
LA CONSTRUCTION 13,
(
Bn
Rue Bonaparte,
face de l'Ecole
tles
13
Beaux-Arts.'
MODERNE
u 7520 \
cflO
i-3
iiiç*
LIVRE X
LES
ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS
LES ÉDIFICES D'USAGE PUBLIC
CHAPITRE PREMIER
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX
—
SOMMAIRE.
disposées pour le et dépôts.
— La Boutique. — Maisons — commerce. Grands magasins de vente. — Docks
Conditions générales.
— Ateliers industriels.
En abordant
l'étude
des édifices dusage public,
par déclarer vicieuse cette appellation,
je
commence
que j'adopte, faute de
mieux, pour grouper des édifices qui ne
se rattachent pas à des
catégories précises, et qui n'ont entre eux que ce lien d'usage public.
Assurément, ce
exemples pour expliquer ce merciaux,
les
gares, etc.,
il
le
cela,
faudrait plutôt
il
:
il
faut
donc des
ce seront les édifices
com-
les entrepôts,
les
les théâtres, les concerts, les casinos, etc.
est assez difficile
une
plan de ce cours,
ses sujets
titre
définition,
halles et marchés, les Bourses,
— puis
Dans tout
une
n'est pas
série
j'ai
de présenter une théorie
de monographies,
et
surtout à vous dire, en
tel
:
n'étant pas
somme, que
sur
vous trouverez avant tout l'enseignement dans votre
bibliothèque. Essayons cependant.
Le commerce, fut
en premier lieu
le
commerce
de tout temps une nécessité impérieuse de
et la
gros, et
et
condition
même
commerce de
devait créer
de l'existence des
détail, ce
mécanisme
une architecture
:
villes.
d'alimentation, la vie
civilisée,
Commerce
de
existe de tout temps,
architecture privée par
le
maga-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
4 sin et
la
boutique, architecture publique par
avons déjà rencontré
le
boutique en parlant de
la
la
maison;
quant au magasin ce qu'on en peut dire tout d'abord, doit être veiller
clair, libre
— avec
d'encombrements, accessible
d'ailleurs toutes les
Nous
marché.
et
c'est qu'il
sur-
et facile à
multiples particularités qui
pourront résulter de chaque programme, c'est-à-dire de chaque nature de marchandises. Ainsi par exemple un magasin de fers
marchands, où à
les fers se placent
un magasin de
de
debout, ne ressemblera en rien
dans des
petits objets classés
hauteur
tiroirs à
main.
la
mon
Je confesse d'ailleurs
embarras à vous parler des con-
du commerce ou de
structions à l'usage
pour
vérité trop vaste et trop varié
lois générales, et les applications
géniosité
marche
moment où
une ne
j'écris
serait
le
se prêter à l'exposition de
changent
est-il
fréquemment,
si
que ce qui
allure,
telle
cependant
Peut-être
liriez.
à
l'industrie. Cela est en
l'in-
au
serait vrai
moment où vous me
plus au
possible de dégager quelques
vérités d'ordre général. Il
Il
est bien clair
en
commerce
pure logique, à chaque
correspondre une conception
devrait
vente.
en
évident que,
est
effet
appropriée du
que ce qui convient pour
des fleurs par exemple, n'est pas ce qui convient pour
de
la quincaillerie.
Mais
il
construire en vue de son les
maisons puissantes
l'être
— peuvent
établissements
commerce
et sûres
:
que c'est
le
est
Et cette location,
En
plus c'est
la
vente vente
la
commerçant
fasse
un gros risque que
de leur avenir
seules se permettre.
commerciaux
c'est la location. la
est très rare
de
local
— ou qui
général,
modeste
le
et
croient
régime des plus banal,
presque nécessairement
location à tout faire.
Que
peut
quel sera
le
faire
en
effet le propriétaire
qui construit
? Il
locataire de ses boutiques, et le saurait-il
ne
sait
pour
le
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX
moment
présent
ne
donc
peut
pour un avenir prochain.
qu'il l'ignorerait
endroit banal; et quand
qu'un
créer
5
il
lui
Il
aura
donné autant que possible l'espace et la lumière, il devra s'en tenir là. Je vous ai dit un mot déjà des boutiques, en parlant de nos maisons,
de
et
de composition
la difficulté
qui en résulte pour nos rez-de-chaussées; et
que
vous cherchiez
si
ciales
de
je
d'étude
et
vous
avertissais
vous dérober aux nécessités commer-
à
boutique, elles seraient plus fortes que vous. Faites
la
résolument des boutiques
:
ce conseil paraît oiseux, et cepen-
dant on a souvent cherché à donner
à
la
boutique un caractère
anormal, en dissimulant presque sa destination sous une apparence
monumentale
qu'elle ne
tolère
On
pas.
en est toujours
puni.
Pour
être
mercial,
il
dans
vrai
faut se
conception
la
mettre à
teur; au fond, cela revient au
boutique
soit,
Et pour sible
cela,
il
et
de l'ache-
faut avant tout
il
:
que
faut en premier lieu qu'elle ait le plus
ou de devanture. Le
même
ou
même
com-
local
la
engageante.
d'étalage
d'entrer,
du
du vendeur
place
la
l'étude
et
arrêter le passant,
il
n'entre
le
client
que parce
tenter,
le
aime
qu'il a
séduire.
pos-
voir avant
à
vu. L'étalage doit
Vous
n'aurez donc
jamais de vitrages trop grands, et l'on tend de plus en plus à faire
descendre presque jusqu'au
Mais pour que
le
client soit tenté,
peut dans cet arrêt être à
de
la pluie,
il
sol
l'abri
tique,
glaces
de devanture.
faut qu'il s'arrête, et
séjournera davantage
:
de la
là est
venue
séduisant, mais
il
n'est
il
ou
l'habitude,
devanture un espace en
de porche extérieur, ou d'antichambre de
où bien entendu
s'il
des bousculades du trottoir
encore timide, de ménager devant retrait, sorte
il
les
se fera aussi des étalages.
pas toujours
possible.
Il
Ce faut
la
bou-
parti est
que
boutique soit assez profonde pour qu'on puisse prélever sur
la
elle
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
6
cet espace libre
faut aussi qu'elle soit assez haute
il
;
un assombrissement
n'en résulte pas
dance ordinaire de
la
dessous-sols, dépen-
boutique, deviennent ainsi plus
difficiles.
Cela ne convient d'ailleurs que pour certains commerces
pour d'autres caillerie
:
vous
je
parlais tout à l'heure de fleurs et
cela pourrait
:
être
qu'il
sensible, surtout lorsque la
et l'aération
rue est étroite; puis l'éclairage
pour
avantageux pour
le
non
et
de quinsans
fleuriste,
objet pour le quincailler.
Ce sont donc que par
des dispositions qui ne peuvent être prises
là
le locataire,
au
moyen
que sa location même,
de constructions aussi provisoires
une faute que de rendre ce
et ce serait
parti obligatoire par le fait d'une construction définitive.
caractère de la boutique est d'être
libre
aura assuré
la solidité
de
quand
l'architecte
il
aura
fait
tout ce qu'il
faire.
Mais dans
les quartiers
commode mal
com-
essentiellement commerçants, le
merce occupe souvent tous
les étages
d'une maison,
et
s'ac-
il
d'appartements conçus pour l'habitation. Aussi,
lorsqu'on construit dans ces quartiers, fera la
:
maison en réduisant au minimum
commerciaux,
l'obstruction des locaux
pouvait
la
vrai
de se prêter à toutes
combinaisons personnelles de l'occupant
les
Le
maison d'habitation ou
la
faut-il se
demander
maison de commerce
on
si
car
:
il
faut choisir.
La maison de commerce la
maison
d'habitation.
donnera accès et clairs.
paliers
seurs a pas
Ils
à
un
ne
a en effet des exigences autres
Son entrée
sera large et bien en
escalier principal
seront
jamais trop
— ou
à
que
vue, et
plusieurs —
faciles
Les
larges ni trop doux.
devront être larges, desservis d'ailleurs par des ascen-
s'il
y a
lieu.
Quant au
de devanture sur
la
local
commercial, sauf
voie publique,
il
devra
qu'ici
il
n'y
comme
la
ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX boutique être aussi
ment
éclairé,
libre
7
que possible de points d'appui,
d'une distribution
large-
surtout susceptible de
claire, et
distributions variables.
Un
soin nécessaire dans ces maisons est de faire les planchers
assez résistants pour supporter des poids considérables.
y a
Il
de nombreux commerces qui entassent des choses lourdes,
ne faut pas croire que ce
soit
et
il
toujours à rez-de-chaussée. Dans
un jour vous n'avez que des plumes à porter, vous pourrez un autre jour recevoir un libraire, ou un marchand de
les étages, si
tapis,
de papiers, d'objets de métal,
etc.
Je crois que la prévi-
sion d'une surcharge de 600 kilos par mètre superficiel de plan-
chers n'a rien d'exagéré.
La
façade sera très ouverte, car
le
plus souvent ce n'est que
rue qui éclaire, les façades sur cours intérieures apportant
la
peu de contingent de lumière. Vous aurez donc presque
l'archi-
tecture des boutiques remontant jusqu'au dernier étage. Et
une autre raison encore que
a à cela étages, s'il
commerçant veut appeler
le
ne peut avoir l'étalage proprement
grands vitrages éclairés
le soir.
Et
s'il
l'éclairage
l'attention dit,
il
à tous
:
—
il
y
les
des passants
;
aura l'enseigne, les
lui faut
une lumière plus
atténuée pour dissimuler l'infériorité de sa marchandise arrive
il
—
cela
sera toujours facile de recourir au verre dépoli
ou
au rideau épais.
Quelle pourra être l'expression architecturale de ces maisons Rien ne s'oppose à ce qu'elle
ait
nale, rien, si ce n'est l'enseigne qui
sa
valeur sérieuse et origi-
viendra détruire toute ligne,
submerger toute étude, anéantir toute proportionne pouvons
rien.
On
seigne en créant dans
taux entre
les
a cherché à localiser tout au la
façade
A
cela
nous
moins
l'en-
des grands panneaux horizon-
étages successifs de
commerçant, qui en général
?
fenêtres
n'est pas
:
pure
gêné par
les
illusion; le
scrupules
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
8
réclame;
si
demi,
lui
il
toujours
débordera
esthétiques,
son voisin
a des lettres
limite
toute
préparée
sa
à
monstrueuses d'un mètre
en faudra de deux mètres;
et
plus ce
et
sera laid,
JmHHBHHHHHHHHBMHMMBHMk 1 i 3 i
Fig. 86i.
criard,
S C 7
S
J
— Magasins réunis,
II
à Paris.
de couleur agaçante, plus aussi cela attirera
violence, et c'est
le
but
l'oeil
avec
!
Je ne puis vous montrer d'exemple en quelque sorte classique
de cette architecture des maisons destinées au commerce. été fait de
rues
nombreuses
comme
la
rue
et
assez variées, et
Réaumur
ont peut-être plus de variété
qui sont et
somme
Il
toute
en a les
purement commerciales
de caractère d'ensemble que
les
ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX rues réservées à l'habitation bourgeoise. Je vous citerai toutefois
construction importante
la
édifiée
pour
les
Magasins réunis
86 1), étudiée avec une préoccupation artistique du carac-
(fig.
programme.
tère spécial au
dans
a été fait aussi
Il
cet ordre d'idées des ten-
de
intéressantes
tatives
constructions métalliques,
dans ce
et peut-être est-ce
programme
sens
que
de
maison commerciale
la
est
le
à recevoir
appelé
solution.
Telle
est
celle
a
con-
d'Uzés
(fig.
M. Raulin
que
rue
struite
sa
862).
L'architecte,
faut
il
reconnaître, est
le
plus
maître de sa composition lorsqu'il
élève
un
en vue
d'un
commerce
édifice
détermi né, l'occu pant dans toutes ses parties, du soussol
aux combles. Et cepen-
dant
il
est
Fig. 862»
—
Maison commerciale rue d'Uzès.
que ces
rare
grands ensembles aient été créés d'un seul destination spéciale.
tions
où
il
se
Le plus souvent,
dépense beaucoup
il
ne
jet
s'agit
d'ingéniosité
ou pour
cette
que d'adaptapour
assurer
malgré tout des dispositions pratiques. Vous pouvez néanmoins voir un exemple
intéressant d'une
construction de ce genre,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
10
Fig. 86;.
— Magasins du Printemps.
Plan
et
coupe.
ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX
programme
réellement conçue pour son
Printemps
(fig.
863
).
métaux, ou D'abord, côtés lité
même
le
magasin du :
conditons invariables de d'ailleurs des étoffes, des
de tout.
du dehors, par des portes de plusieurs
facilité d'accès
que
passant soit engagé à entrer;
le
de circulation, mais aussi
l'aspect qui
les
— qu'on y vende
faut toujours
il
:
magasins
c'est
Je ne puis le décrire dans toutes ses parties
essayons du moins de déterminer ces sortes de
:
II
facilité
de surveillance;
faci-
et enfin
doit
donner dès le premier abord
l'idée,
exagérée au besoin, de l'impor-
tance et de
la ri-
chesse de
l'éta-
blissement.
Il
faut aussi la facilité
de translation Fig. 864.
— Magasins
de
la
Belle Jardinière.
d'un rayon à un autre ral
dans ces magasins,
:
un grand
hall
vitré
très vastes, la disposition est
central,
avec des galeries
en géné-
latérales,
en
trois et parfois quatre étages. Si le vitrage central est très long,
l'acheteur qui aura terminé ses emplettes dans la galerie de droite
aura à
faire
un parcours long
galerie de gauche. et comme
tout
Il
ici est
faut
et
compliqué pour
donc des
passerelles
se rendre à la
pour
les réunir
;
lieu de vente, ces passerelles seront encore
des galeries transversales entre deux vitrages. Ainsi, d'une part,
considérations d'éclairage qui demanderaient des vitrages aussi
grands que possible; d'autre qui conduisent à les diviser d'étude.
Le magasin de
la
part, :
besoin de communications
questions délicates de mesure et
Belle Jardinière (fig.
864) peut encore
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
12
comme
être cité
répondant assez heureusement à ces nécessites.
Ces derniers exemples se rapportent aux la
nombreuse
plus
du
afïluence
A
public.
où
édifices
se presse
certains égards,
ces
grands magasins sont des musées de marchandises. D'autres maisons de vente,
non moins
considérables, n'ont
pas à compter avec les foules, soit qu'on n'y fasse que
merce de gros, spéciale.
Dans
soit
le
com-
ne s'adressent qu'à une clientèle
qu'elles
cet ordre d'idées, les variétés sont
nombreuses;
de l'ordre, de
faut toujours le plus d'espace possible,
il
clarté,
la
mais cela participe toujours un peu de l'entrepôt ou du magasin. Je
vous
parlerai
des
plus loin
mais ce ne sont pas
céréales,
industrie a ses entrepôts.
entrepôts
les seuls
aura dans des
le
villes
plutôt qu'on n'y
commande
est
Un
mandés.
fait
telle
des ventes;
transmise à
:
on y
le client
les
:
ce sera
commandes choisit, et la
objets
com-
des plus importants établissements de ce genre est
dépôt des fonderies du Val d'Osne, à Paris
la
composition de ces dépôts,
même
qu'une fonderie
compare,
l'usine, qui livrera
une
nettement
est
reçoit des
le
ou
fragiles.
(fig.
865). Dans
l'architecte est dirigé par la nature
des marchandises, grandes
résistantes
affectés à
des dépôts de ses marchandises
presque un musée de ses modèles
ou de
commerce, toute
programme
exemple une grande usine
ainsi par
:
tout
Lorsque ces dépôts sont
nature spéciale de marchandises, défini
:
de liquides
et
menues, lourdes ou
légères,
Rien de général ne peut être indiqué à
ce sujet.
Mais
il
y
a d'autres dépôts
chandises très diverses
—
commerciaux, destinés à des mar-
ce qu'on appelle
Magasins généraux.
Pour des raisons quelconques un commerçant y dépose des marchandises qui pourront être des liquides en fûts ou en bouteilles,
des machines, des meubles, ou des petits objets portatifs.
faut
donc à ces magasins des caves, des locaux spacieux pour
Il
—
ÉLÉMENTS DHS ÉDIFICES COMMERCIAUX
13
es gros objets, des rez-de-chaussée élevés et des
cours couvertes pour ce qui est
lourd
et
encombrant; puis des étages
multiples pour les objets plus maniables
ou plus et
de
délicats.
Pour tout
cela,
des divisions
la clarté,
de l'ordre
faciles,
des
planchers très résistants, des étages assez bas pour que et
la
manipulation soit
moyens mécaniques pour
des
facile,
l'éléva-
tion et la descente des marchandises par
nombreux monte-charges ment répartis.
judicieuse-
de
Tout des
ce qui se
vend
commerces,
l'atelier est
de l'ouvrier
:
je
choisit le local
encore
n'ai rien
au hasard de
où
la il
prépare dans
Pour quelques
industriels.
ateliers
dire;
se
la
chambre
de spécial à en l'ouvrier
location,
pourra
le
mieux ou Mais
le
moins mal exercer son
la
grande masse des produits ouvrés se
prépare dans ces
industrie.
des ateliers collectifs, avec
deux éléments indispensables de
nomie
:
division Ici,
le
travail
du
travail.
des
machines,
l'éco-
et
tout est affaire de programme, et
la
il
Fig. 865.
n'y a guère de principes
généraux
:
l'archi1,
tecture n'est guère que l'enveloppe d'une
—
Dépôt des fonderies du Val d'Osne.
— 2, escalier — deslocataires — ateliers de sculp4. concierge. — ture et de dessin. — 6, caisse et vente. — 8, correscomptabilité. — — pondance. — 9, directeur. emballage et dé10. marins. — ballage. — it, montage. — lï. machine a vapeur. — 14, menuiserie. boutiques en location.
du directeur.
3,
s.
organisation qui a ses exigences précises.
Tout
ce qu'on en peut
dire, c'est qu'elle
doit se prêter à la plus grande liberté des
7,
1
1
>,
monte-charge.
1,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
14
transformations fréquentes de l'industrie
ne
il
:
suffit
pas que
la
programme d'aujourd'hui, il faut encore qu'elle se prête au programme de demain. Par conséquent, moins il y aura de points d'appui intérieurs, de murs de refend, mieux cela
disposition satisfasse au
vaudra
:
n'y a guère qu'à constituer des espaces clos, couverts,
il
que l'emplacement
aérés et éclairés, aussi vastes
En
actuel de l'industrie,
l'état
que pourra amener
ce
le
permettra.
on ne peut guère que présumer de plus en plus générale de
l'utilisation
certainement
une grande
simplification de l'architecture industrielle, surtout
si l'électricité
l'énergie
électrique;
il
au dehors
est produite
en
et
résultera
non dans
viendra, bientôt sans doute,
moteurs
où
l'usine
lique directe
:
production de
d'eau
—
de
là,
ne contiendra plus de
la
vapeur ou
hydrau-
la force
dans nos usines, deux grandes divisions
la
—
force motrice
vapeur ou chute
tourner un ou plusieurs arbres de couche, en
fait
la
:
force et son utilisation.
la
schématique,
l'état
même. Un temps
ne devra plus abriter que des machines-outils. Mais
et
nous avons encore à compter avec
A
l'usine
l'air
ou
sous terre ces arbres sont munis de poulies qui par l'intermé;
de courroies ou de câbles sans
diaire
mouvement de
l'outil,
puis ce
ments
divers. L'arbre de
l'atelier, et
fin
rotation se transforme en
couche
est
donc
son action sera d'autant plus
en droite ligne, sans renvois ni retours. de longs alignements, aussi bien pour la
force que
Mais ral
pour
dans une
s'agit
force des
contiguë, et à
salle
de vapeur. Remarquez que
ne faut pas que les
l'ordre et la clarté
l'atelier reçoit cette
les
machines, car
font tourner l'arbre de
du
le
faut
l'utile
donc
prolongé à l'atelier
aménagement de
travail et la surveillance.
moteurs qui seront en généproximité des générateurs
je dis
à proximité
générateurs soient dans
les
premier organe de
utile qu'il sera Il
mouve-
la
générateurs produisent de
:
en
même la
s'il
effet,
salle
il
que
poussière de
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX
15
machines doivent
être soigneu-
charbons ou de cendres dont
sement préservées. Mais
Il
faut aussi
relations très faciles
diat et les
machines
il
les
et celles
que
le
voisinage soit
un vitrage entre
:
immé-
la salle
des
des générateurs est une disposition excellente.
est nécessaire aussi
que
les
générateurs soient en contrebas
lorsque la vapeur a produit son travail dans les cylindres de
machine,
elle
en
est rejetée, et
l'économie exige que
la
direct.
Elle devra donc, à l'état d'eau encore très chaude, retourner
générateurs
où un nouvel échauffement
veau en source de puissance, la
et si les
ce
que
je
vous
dis là est
convertira de nou-
la
ramener à son foyer.
purement élémentaire;
sur les détails qui sont infinis, et qui varient
ne puis, vous devez
le
programme
des données
des sujets que
mots de rale, je
ce
ne
industrielle.
je
que
je
:
passe
constamment
comprendre, que vous indiquer
cipe général de ces installations
aux
niveaux sont bien observés,
pente seule des canalisations suffira à
Tout
la
la
puissance
encore ne soit pas perdue par l'échappement
qu'elle contient
:
le
;
je
prin-
vous trouverez dans chaque
particulières, très dissemblables
:
ce sont
ne puis aborder, et après vous avoir dit quelques le
bon sens impose
m'arrêterai
pas
plus
ici
comme
conception géné-
longtemps sur
l'architecture
CHAPITRE
II
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D'ALIMENTATION
— Considérations générales. — Les anciens forum. — La — Marchés couverts découverts. — Les Halles centrales. — Abattoirs. magasins, Entrepôts, réserves SOMMAIRE.
et
halle.
etc.
et
Les restaurants.
Quittant
les
édifices destinés
au commerce en quelque sorte
personnel, nous trouvons ceux qui doivent abriter
spécialement
collectif,
le
commerce
Les marchés publics ont tenu
le
commerce
d'alimentation. et
tiennent encore une très
grande place dans l'architecture; mais leur composition a bien changé,
du
et ici
il
m'est impossible de ne pas vous parler un peu
passé.
Ce grand ception de
et
glorieux
mot de Forum
romaine,
l'histoire
c'est
le
domine notre con-
qui
marché.
Marché
aussi
Nos foires n'ont pas d'autre étymologie que le Rome, les forum ont fini par devenir des places
Y Agora des Grecs.
forum. Et
si,
à
de pur luxe,
il
n'en
était
pas ainsi sous
avait alors déjà plusieurs forum,
forum Romanum merces spéciaux qui signifie tout
Le marché
— mais :
il
et
forum
étaient affectés à des
bonnement marché aux
était
donc une le
le
III.
forum
il
:
—
y le
com-
olitorium, ce
huiles, etc.
place, régulière
pouvait, en tous cas
Théorie de l'Architecture. —
République
sans parler du principal
y avait par exemple
de portiques quand on Éléments
ces
la
ou non, entourée
munie de quelques 1
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
i8 abris, et
en plein
accompagnée de sa air, soit
basilique.
sur échantillons, soit au
souvent magnifique, mais
rien
Fig. 866.
voyez, que tels qu'ils
et
le
n'était
Le cadre
détail.
plus
se faisaient était
simple, vous
le
— Forum de Pompéi.
fonctionnement du marché. Les forum de Rome,
nous sont parvenus, sont ceux de l'époque impériale,
n'avaient
plus
retrouve plutôt
dans
Les transactions
la ville
le
guère
forum
récemment
cette
destination
utilitaire à
fouillée de
Pompéi
du
(fig.
Timgad en
marché.
On
866) ou encore Algérie. Je
vous
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D ALIMENTATION
montré
d'ailleurs déjà
ai
Forum
le
19
de Trajan (V. plus haut,
796) en traitant des Basiliques. On rapproche parfois, tout au moins en rhétorique,
fig.
le
baiar
des Orientaux du forum des Romains. Cela ne se ressemble
guère cependant. Le forum de
tier
On
la ville.
une
était
va au bazar
comme on
au bazar on circule dans des rues
au forum, mais
allait
étroites, irréguliéres,
:
juste l'inverse
du forum.
C'est plutôt dans les
coutumes du Moyen-âge
survivance de l'ancien forum, notamment dans
qui la
rencontre
se la
aux
Place
cœur de
herbes
Comme
».
c'est
—
encore
le seul
le
la
le
traduisez
:
toujours une place
sol,
marché
«
aux
où
l'on
vend
qui soit pittoresque
vente du Moyen-âge
ou de nos
villages
animé,
et
la
—
à l'idée de l'abri,
et,
il
est
l'artiste.
aucune architecture spéciale
marché de nos
— nous arrivons
les villes d'Italie
première chose que va voir
qui réussisse au point de vue de
Avec
Renais-
vieux forum, cette place marchande
le
cela, c'est
chandise est sur
la
place de la Signorie à Florence, et
la
Vérone
de
la ville, et la
Mais tout
de
place publique avec sa loggia, portique d'abri
complète. Telle est
légumes le
la
et
que nous trouverions une
sance, et dans les pays méridionaux,
où
bordées
monumen-
de boutiques. C'est très pittoresque, mais nullement tal
un quar-
place, le bazar est
;
mar-
la
n'existe
:
petites villes
faut le dire, le seul
vente.
peut-être est-elle plus ancienne
de
la
vente sous un
toit.
Tout
d'abord, et pendant longtemps, la halle n'a pas été autre chose, c'est
ce qu'elle est encore dans certains pays restés
geants
:
moins
des piliers ou des poteaux qui portent une toiture. Tels
étaient à Paris les « Piliers des Halles » restés célèbres dans
traditions parisiennes; tel était encore ce bel
d'Ypres
exi-
(fig.
867); mais
là
des services municipaux de
le
édifice,
service des halles est
la ville et
nos
les Halles
surmonté
dominé par son imposant
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
20
y en avait de pittoresques, combinés parfois avec un véritable goût artis-
beffroi.
très
Si
simple que fût d'ailleurs cet abri,
il
tique.
Comme
nous avons eu souvent
variante,
la
halle,
toujours
ouverte, mais surmontée d'un grenier, surtout lorsque était
plus spécialement
affectée
Fig. 867.
au commerce des céréales. Ces
— Les Halles d'Ypres.
souvent en bois; près de Paris,
édifices étaient
Noyon
exemple
à
on peut
citer la
;
la halle
en pierre
et à
il
y en
a
un
joli
une époque plus rapprochée,
maison du Poids public à Clermont-Ferrand.
Le programme
est d'ailleurs
absolument simple,
et je
ne vous
même à des pour me borner
en parle que pour dire que cela a donné lieu quand
œuvres à
d'art.
Ainsi,
un exemple en
fait
petit édifice, la Halle salle
parmi bien d'autres, de halles modestes,
de Mirecourt
(fig.
et je
choisirai
un
joli
868), surmontée d'une
de réunion à laquelle on accède par un escalier extérieur.
KLKMKNTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Mais, vous
le
savez,
21
on devient plus exigeant de nos
De même qu'on n'admet
plus l'escalier tout ouvert,
Façade postérieure.
le
Façade principale.
Vue
Plan. Fig. 868.
— Halles
à
Mirecourt.
perspective.
jours.
portique
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCH1TECTURE
22
on n'admet
plus cette halle
sans vitrage ou
l'église
ouverte du
programme moderne, c'est le Seulement, comme on ne violente pas impuné-
vieux temps,
marché fermé.
ment
on
logique,
la
sans calorifère, et
le
se trouve ici en présence de contradictions
qu'on essaie vainement de concilier. Si
ou
on ferme un marché, de on. en
les acheteurs,
un
fait
dra peut-être
—
Pour
faut le soustraire
on
cela,
il
murs
l'entoure de
Mais
tout au
pour
froid
local sinon chauffé
moins
les
—
vendeurs
cela vien-
soustrait aux refroidissements.
aux courants
d'air.
Et pour
hauteur de 2 ou
pleins, jusqu'à
on construit un marché,
si
du
crainte
pour
c'est
3
qu'il s'y
cela,
métrés.
trouve en
abondance des marchandises, généralement des comestibles, qui très
peut-on combattre ces odeurs puissants courants Enfin,
si
?
Par une large aération, par de
d'air.
on construit un marché,
de vente sans avoir au moins aperçu
confiance. Et, le
pas
il
le
marché moderne, en
aussi dangereux
ouverte
:
plus perfide
pour
de
marchandises;
les
même,
et d'autant plus rapides;
les
étant fermé,
il
à pénétrer
les
dans un
marchandise
examen
cet
acheteurs
;
il
lieu
s'arrête
lui a inspiré
ne voit pas
:
ne voyant
n'entre pas.
Aussi fois
marché
la
que lorsque
l'étalage, et n'entre
pour que
c'est
y viennent. Or, l'acheteur n'aime pas devant
Comment
arrivent à dégager toutes sortes d'odeurs.
vite
—
et
dépit de tous les efforts, est à la
vendeurs que l'ancienne halle
car les courants d'air y sont partiels
— insuffisamment de plus
il
aéré cependant pour
éloigne
la
clientèle au lieu
l'attirer.
Et alors, tenus sous
à Paris les
même,
tandis que quelques vieux marchés
anciens parapluies de toile goudronnée réussissent
à merveille, les
marchés neufs, construits
gés avec luxe, ferment
les
uns après
à
grands
les autres.
frais,
aména-
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D ALIMENTATION
Cependant on continue à en aujourd'hui de petite
ville
son marché couvert
—
faire, et
beaucoup.
23 Il
n'y a plus
ou de gros bourg qui ne tienne toujours
d'ailleurs
le
à avoir
On
même.
a
d'abord copié les Halles Centrales, puis on a copié les copies des Halles, et cela se répand
du nord au sud, jusqu'en Algérie ou en
^=^^^^^4 >
1
1
1
(
1
'
Fig. 869.
Tunisie. C'est
— Marché Saint-Germain,
»
i,
-
Të
^gg^iujiji iJ là
T
S-
Jl>'
à Paris.
un programme tombé dans
l'architecture d'expor-
tation, et rien n'est plus lamentable.
D'ailleurs le
programme
seulement
l'abri,
l'abri
est
toujours fort simple
encore
c'est
avec clôture.
La première expérience en
ce sens,
intéressante, a été la construction celle
:
ou en tous
cas la plus
du marché Saint-Germain ou
du marché des Carmes, vastes
galeries closes et couvertes
entourant une cour carrée. Les murs extérieurs sont percés
d'ar-
cades, puis d'ouvertures rectangulaires sous le comble, qui lui-
même la
a encore
un lanterneau
clôture et l'aération,
muni
les baies
on
aéré.
s'est
Mais pour tenter de concilier
inspiré des séchoirs,
et
on
a
de fortes lames de persiennes. La construction en
est intéressante, la charpente ingénieuse (fig. 869).
Le marché
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
24 est
un peu sombre,
l'aération plutôt insuffisante,
il
est mainte-
nant presque complètement désert. Peut-être cependant sa conmaçonnerie, sa charpente en bois, sa couverture
struction en
en
saillante
moins
en y entretenant une température
tuiles creuses,
froide en
somme une
moins chaude en
hiver,
été,
en
en
font-ils
conception plus pratique que celles des marchés
métalliques avec leurs minces parois et leurs couvertures en zinc.
Avec
ment
le
870
les Halles Centrales (fïg.
871), on a abordé nette-
et
marché métallique. Les Halles comportent des sous-sols
ou caves voûtées, mais voûtées en briques sur ossature métallique.
Les pavillons sont
criée,
puis vente au détail de marchandises diverses, poisson,
œufs, boucherie, légumes,
volaille, beurre et
cette diversité d'usage, était-ce le cas
d'ailleurs affectés à des
ils
usages différents
fruits, fleurs.
:
Malgré
sont tous pareils entre eux. Peut-être
de varier.
Je suis très embarrassé pour vous parler des Halles; je les
toujours entendu admirer, et autre chose à faire.
Vous connaissez
Ce
je
doit être
crois pourtant qu'il
moi qui
y avait tout
ai tort.
d'ailleurs cette ossature métallique,
plissages en briques, puis
ai
avec rem-
lames de persiennes en verre
;
comble
avec lanterne vitrée surélevée. La lumière est assez abondante, l'aération à
déjoué
peu près
suffisante, grâce
précautions prises contre eux.
les
boutiques, on trouve
més;
les
aux courants
ici
tous
les
premières, celles qui
vendent un peu
;
Quant
d'air qui
ont
à l'accès des
inconvénients des marchés se
celles qui sont
fer-
voient un peu du dehors,
au milieu de longues rangées
voient rarement un acheteur.
Avec
la
y en a une autre qui évacuation des eaux de lavage,
préoccupation de l'aération,
s'impose à l'architecte
:
la facile
toujours très abondantes.
Il
il
n'y a pas de projet de
une étude attentive des canalisations.
Il
marché sans
est indispensable aussi
de
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION
Hg.
— Halles Centrales,
870.
à Paris.
Plan d'un pavillon.
prévoir des cabinets d'aisances, et en général
un bureau de contrôleur.
Ce que Centrales
vous
je
me
ai dit
des Halles
dispense de parler de
tout autre marché moderne. Hélas,
un les a tous vus. Et un médiocre désappoin-
qui en a vu ce n'est pas
tement du voyageur,
lorsqu'il visite
une de
du Midi par
exemple,
nos d'y
contrefaçon
Comme
villes
si
retrouver l'éternelle
des
Halles
de
Paris.
un marché pouvait
être
identique sous les latitudes de Lille
ou de Marseille
!
25
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
2é
Je vous dirai peu de chose des entrepôts, magasins,
que ces
ne
jouent
un grand
parce
qu'un
magasin
créations
mais
moderne,
qu'un
qu'éléments,
d'emplacement possible pour
les
constructions
des
que
variables
ne présente,
manœuvres
l'architecte
tant
Le plus
devra toujours se
se fassent facile-
pour des charges
résistantes
assez
simple.
en
marchandises, clarté suffisante,
des étages assez bas pour que les
ment:
non
dans notre vie
rôle
programme absolument
etc.,
faire
indiquer avec
précision.
Les magasins ou entrepôts de liquides,
demandent des dispositions plus en a de deux sortes,
la
cave et
spécialement de vins,
et
particulières.
le chai.
Pour
le vin,
il
y Ainsi à l'Entrepôt Saint-
Bernard, à Paris, les vins sont généralement en caves, et à Bercy
Les caves
en chais.
Saint-Bernard
(fig.
872) sont disposées
ingénieusement en élévation par rapport aux rues intérieures qui les desservent le sol, elles artificielle
:
c'est-à-dire que,
au
lieu d'être creusées
dans
sont construites au-dessus du sol, sous une terrasse
qui reçoit les hangars réservés aux alcools. Cette dis-
position ne vaudrait pas celle de caves véritables
bâtiments peu étendus
;
pus entre quatre rues,
mais et
là
ce sont des îlots
l'égalité
s'il
s'agissait
de
non interrom-
de température y
est
aussi
complète que dans une cave souterraine.
Les vin.
chais
sont des hangars où se placent également les fûts de
Le mot
et la
disposé est un
chose viennent du Bordelais.
hangar de forme longue, dont
seulement percés d'une ou deux portes fenêtres,
murs sont
d'une ou deux petites
ou encore de
la
paille
on place sur ce faux plancher du sable, ou des feuilles sèches. Si le chai peut
en partie enterré des côtés autres que
que mieux.
et
en tuiles creuses, avec faux plancher sous
charpente, et souvent
être
les
chai bien
exclusivement au nord. Les autres murs sont pleins
épais; la couverture la
et
Un
le
nord, ce n'en est
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Les nécessités de Paris d'un
l'approvisionnement public
monument
très intéressant,
avaient
doté
malheureusement
défi-
HO! iU
—
*
m h
1
j
m
1
m
m.
I
m
îMiïï:
iïïiili
LULiiiiiLiiiiiiiiiiU î.
I.1.I.I1..U..
J
27
ÉLÉMENTS HT THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
28
Primitivement composé d'une
bâtiments
de
ture
cein-
autour
annulaires
d'une cour centrale circulaire,
une
rond,
en
tait,
présen-
il
disposition analogue à
celle
Marché
du
Saint-
Germain
carré.
Puis on cou-
vrit cette
en
cour circu-
par une belle
laire
coupole en bois, du
système de Philibert
Delorme,
et
enfin
par une coupole en qui est
fer,
mier
travail
pre-
le
de cette
importance demandé
au
autre
Une
métal.
construction qui
avait
son
intérêt,
était
celle
dite
disparue,
d'abondance serve,
Greniers
ou
de ré-
destinée à
l'ap-
provisionnement des blés, farines, (fig. Fig. 875.
—
Ancienne Halle au blé de
Paris.
Plan
et
coupe.
etc.
874), et deve-
nue sans objet de-
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION
29
puis que les gares de marchandises et les entrepôts industriels
ont rendu inutiles ces anciennes prévoyances. .
Dans
les villes
maritimes
et
commerciales,
y a sous
il
le
nom
de Docks des magasins immenses, qui contribuent à donner à
3T!JL-j~-
liI1-:::::::::::::j (::::::::::::::::::^ " 1
Hg. 874.
ces
villes
— Anciens greniers d'abondance,
leur caractère propre,
à Paris (plan partiel).
mais dont
toujours ceux du magasin. C'est tout ce que
moins
éléments sont
les
j'en
puis dire, à
d'entrer dans l'infini des particularités.
Tout
cela d'ailleurs, entrepôts, chais, magasins, docks, présente
souvent de grande
difficultés
de composition pour
transports, la surveillance, l'économie d'espace.
cours, nous supposons toujours résolu
le
les accès et
Mais dans ce
problème de
la
composi-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
30 tion pour
nous attacher aux éléments.
n'est plus
simple que ces programmes.
Avec une
les abattoirs
comme
Et,
éléments, rien
nous trouvons des éléments qui appellent
description.
L'abattoir est
une création moderne;
commun
n'avaient rien de
avec
anciennes boucheries
les
Bien des
lui.
villes
manquent
encore d'abattoirs, aussi en construit-on en grand nombre. Le
programme
varie peu
:
administration avec quelques logements,
bouverie, bergerie, porcherie pour les
proprement
dit
fonderie des graisses,
etc.
l'abattoir
c'est
l'abattoir
animaux en
attente; puis
avec ses conséquences,
Dans
proprement
chercherai à vous donner
dit,
telles
que
la
cet
ensemble, ce qui est spécial,
et
c'est
de cette partie que
je
l'idée.
Dans des proportions plus ou moins importantes, on dispose une cour couverte, bien cette
cour dite
salle
salle
chaque côté
de travail aboutissent de
échaudoirs ou cases qui dans tage, lequel
aux deux extrémités;
aéiée, ouverte
maintenant se
de travail; l'échaudoir
le
à
les
principe étaient réservées à l'abat-
fait le
plus souvent dans
est alors réservé
pour
les
la
cour ou
opérations
consécutives à l'abattage. Les échaudoirs sont des salles séparées les
unes des autres par des murs
une porte ouvre au
:
dehors sur l'une des cours ou voies de l'établissement; une autre porte ouvre sur la cour couverte intérieure. Si l'échaudoir sert à l'abattage, l'animal
mée,
la
seconde
une
n'est
fois introduit, la
première porte est
pas encore ouverte. Là,
saigné, puis le corps est transporté par des
dans
la
livrer la
cour couverte, où se viande à
la
tout
fait
boucherie.
réciproque de cette méthode. Parfois, tés
de greniers, de séchoirs pour
le
les
les
est abattu
et
moyens mécaniques
le travail
Dans
il
refer-
nécessaire pour
cas contraire, c'est la
échaudoirs sont surmon-
peaux,
etc.,
mais
il
vaut
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION
même
mieux que
l'aération puisse être
latérale
va sans dire qu'elle ne sera jamais trop
:
il
Fig. 875.
—
—
verticale
en
Abattoir général de la rive gauche de
la
31
temps que
efficace.
Seine.
—
— —
—
D, logements. C, inspection et police. octroi de la boucherie, concierge. H, H. cours d'étables. G, G, écuries et bergeries avec greniers. F,F, cours de travail. I-, voies des bestiaux. chemin de fer et place de débarquement vente à la criée. K, quai du |, O, octroi. spéciales du chemin de fer. M, parcs de comptage. N, échaudoir des animaux insalubres, vétérinaire. penV, brûloir. T,T, porcheries. P, coche. R, triperie. S, réservoir. U, Q, dépôt des fumiers. doir et dégraissoirs. X, entrée spéciale de Tabbattoir à porcs. Y, poste des pompiers et de gardes républicains.
A, entrée principale. E,E, échaudoirs. 1,1, grande cour.
—
BB,
—
— —
—
—
— — —
— — — — — — — W, boyauderies. — Z, greniers des porcheries. vestiaires. — entrée des bestiaux. — octroi de l'abattoir à porcs. — a, concierge de l'abattoir à porcs. — passagts couverts. — triperie. — escalier des greniers. — g, bassin de lavage de w.-c. et urinoirs. — — — service du nettoiement. rains disponibles. fourrière. dépôt concierge. — service sanitaire. — entrée principale. — octroi. — Abattoir pour ifs chevaux. — — coche. — 7,7, échaudoirs. — cour de — escalier des vestiaires. — 10, écuries. des viandes — II, écuries avec greniers. — 12, cour des écuries. — 13, fosse à fumier. — 14, escalier des greniers. — 15, w
— —
—
la
A,
r,
2,
I,
6,
4,
3,
travail.
8,
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9,
-c.
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ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES
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J
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
134
composition
a été la
Dans un
Français, par Louis.
pu
ainsi créer
salle
même,
et
remarquable du vestibule du Théâtre-
très
un vestibule
extrêmement
terrain
restreint
circulaire élégant et spacieux
desservant tous
les accès. Il est intéressant
il
sous
a la
de voir
ce plan à son origine, et de le retrouver à la suite des additions
successives conservé jusqu'à ce jour.
Le rez-de-chaussée ne pouvant donc
monumental,
théâtre est d'ailleurs
premier étage qui sera
pour
à se subdiviser
un étage
élevé,
le
si
ce sera presque forcément le
principal dans la façade, correspondant
le
du grand foyer dont
à l'ampleur
être
rien
ne limite
la
hauteur, et sauf
les façades latérales et postérieures
en autant
d'entresols qu'il sera nécessaire.
Les vestibules doivent
On
l'entrée et à la sortie.
être
prévus pour diviser
teur.
à
un contrôle unique,
faut
Il
donc
un
à
théâtre
être plus spécialement réservée
Ceci
m'amène
à
vous
Pratiquement, pas les
la
entendu.
Il
en
serait
il
faire
Mais
un
monde
simul-
y aurait encombrement
et len-
plusieurs entrées dont une doit
aux personnes venant en voiture.
parler des descentes de voiture.
est la
de
voiture qui ne ralentisse
marquise, sans points d'appui bien
même
de rues latérales couvertes, hypo-
thèse d'ailleurs purement théorique, que
me
je
n'énonce que ppur
bien comprendre. le
plus souvent, on veut que
caractère plus
monumental
de vue artistique, mais
il
—
on
la
descente de voiture
a raison certes
faut bien savoir
que
ait
au point
les piliers
toujours un impedimentum plus ou moins grave à
On
à
affluait
seule descente de
mouvements
monde
vient au théâtre soit avec des billets pris
d'avance, soit en faisant queue. Si tout le
tanément
le
seront
la circulation.
doit tout d'abord écarter la solution essayée dans quelques
théâtres à l'étranger, et autrefois à l'Opéra italien de Paris, consistant à faire traverser le
monument même
par les voitures, au
ÉLÉMENTS DES THEATRES
moyen
5
d'un passage transversal allant d'une face latérale à l'autre.
Fig. 928.
Les courants
— Théâtre de l'Odéon (disposition
première).
d'air effroyables qui s'y produisaient, et le bruit
roulement de voitures ont 11
13
y a eu à Paris
même
fait
absolument condamner
une solution
très
du
ce parti.
heureuse de
la
des-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
I36
cente à couvert en
pierre
c'était
:
Vous pouvez
l'Odéon.
à
remarquer en passant que l'architecture des maisons des rues
même
Corneille et Rotrou est celle
de l'Odéon; sur ces deux
rues étaient jetés des ponts-galeries, qui réunissaient
où
étage du théâtre à celui desdites maisons,
premier
le
se trouvaient sans
doute des buffets-glaciers. Sous ces ponts on pouvait descendre de voiture à couvert, aussi librement que
une voûte au-dessus de
la
Dans une
tête.
conque de l'Odéon, ces ponts ont
le
même
projet
En dehors de
été
de Peyre
et
ce parti,
on
de Wailly
restauration quel-
supprimés,
vous en montrer
Je crois intéressant de
l'on n'avait pas eu
si
928).
arrive nécessairement au porche
portique accolé à une façade de
On
l'édifice.
ou quinze voitures
à la fois.
vingt, qu'il en abrite
qu'une k une, car
croit parfois alors
une
les
C'est
seule,
voitures
une erreur
sera pas
2, 3, 4,
monter en
un cheval tombe,
Si
partie.
5,
queue au grand l'Opéra
la
couvert
(fig.
ne
lent à
même
pas à des gens
929), l'architecte a cherché à remédier dans
la
au passage
et
de
la
à cet inconvénient. Les voitures entrent à la
descente à couvert, et plusieurs peuvent se charger
— jusque
raison de :
est
1
profit de celles qui suivent.
là
ser partir la voiture 2 c'est
voiture
la
mesure du possible
à la fois
la
dégager de
alertes d'aller saisir leur voiture
la
évacuer
un portique assez court vaudra mieux qu'un trop
long, véritable laminoir qui ne permet
sous
les
fussent-elles chargées
quelqu'un
si
en abrite
voiture, ce retard se répercute sur tout ce qui suit.
contraire,
A
qu'il
:
on ne pourra jamais
depuis longtemps, ne pourront bouger tant que
file
ou
prévoyant en faisant ce portique assez long pour abriter dix
être
Au
le regrette.
disposition d'après
la
(fig.
je
la
pas de difficulté. si
la
voiture
1
— Mais
il
s'agit
de
lais-
est plus lente à charger;
disposition en rotonde de cette descente à
une voiture chargée plus
vite
que
les
autres, et qui
ELEMENTS DES THEATRES ne
sortirait qu'à
son rang
si la file était
canalisée par
137
un simple
portique, peut s'affranchir en sortant par les ouvertures diago-
Fig. 929.
— L'Opéra.
Pl.ui
du re/-dc-ch.ius>ée.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
138
ou
nales
On
latérales.
gagne
du temps,
ainsi
ne connais pas
et je
quant à moi de disposition plus ingénieuse des descentes à cou-
monumentales. Seulement,
vert
peut être adopté que lorsque
amples pour
permettre;
le
a des proportions assez
l'édifice
rotonde dont
la
moyen ne
va de soi que ce
il
12 mètres
s'agit a
il
de diamètre intérieur.
A
proximité de
descente de voiture,
la
commodément
d'attente,
où
patience,
car l'évacuation d'une salle dure
ce vestibule
l'on puisse
— que
cente de voiture,
pour
les
il
prendre
faut encore
longtemps
—
;
et entre
et la des-
un autre vestibule ou antichambre
domestiques, avertisseurs, et
temps en
le
devrais plutôt qualifier salon
je
dans un grand théâtre, fait
un vestibule
faut
il
quand
Tout
etc.
bien entendu,
cela,
faire se peut.
Le plan de l'Opéra
bien comprendre toute cette combinaison des sorties.
Là comme
partout,
portes doivent ouvrir du dedans au
les
dehors. J'aurais
peu de chose
mêmes; forcément que l'Opéra, tirent
ils
vous
cà
assez bas, sauf dans
peuvent prêter
sont dans
escaliers sont
il
communs
de théâtres de province, pas,
et
théâtres
même un
et
du Théâtre-
architecte, Louis.
sujet
plus
peut y avoir deux conceptions
chaque
conduisent partout
et
cas des théâtres parisiens
mélange
les
930)
(fig.
Français à Paris, tous deux d'ailleurs du
programme,
aussi vaste
de composition qui
à des motifs
ceux du Grand-Théâtre de Bordeaux
Comme
un ensemble
de cette sujétion de hauteur. Tels sont
leur originalité
Les escaliers
eux-
vestibules en
dire des
;
ou,
le
comme
:
lui.
Ce sont Il
les
dans un grand nombre
a son point de départ
bitudes locales et de programmes.
ou
ce qui est le
public des divers escaliers
escalier
point d'arrivée uniquement à
—
spécial.
là
ne se et
son
des questions d'ha-
est d'ailleurs facile
de voir
ÉLÉMENTS DES THEATRES q
-
Est-ce à dire cependant les architectes
\
(figI0 ^-
—
Cou P e transversale sur l'axe des piliers de légliso Notre-Dame de Paris.
que
du Moyen-âge qui ont construit de
si
nombreux
arcs-boutants fussent en possession de méthodes scientifiques
permettant de déterminer ou plus simplement de contrôler avec sûreté l'importance et ils
la
direction de ces poussées. J'en doute,
n'ont dû agir que par tâtonnements, d'après les résultats de
l'expérience; et c'est précisément le
grand nombre des applications
qui a dû leur permettre, à défaut de méthodes scientifiques, un
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
332
empirisme assez certain
pour
des
établir
qu'on se
recettes
transmettait à titre d'expérience acquise. Si d'ailleurs le tracé n'est
exigé
la
pas ce qu'aurait
décomposition des
méca-
efforts
niques, heureusement la solidarité d'une
maçonnerie bien
faite
atténue les incon-
vénients de ce défaut de rigueur.
Aussi
ne puis expliquer que par
je
timidité résultant de l'incertitude
la
le parti,
logiquement anormal, adopté dans beau-
coup de grandes
églises
:
je
veux
dire le
redoublement des arcs-boutants. Tandis que
science rigoureuse de-
la
manderait un arc-boutant unique, contrebutant la
Cathédrale de Sens.
1087
pilier
le
des
naissance
un peu au-dessus de
comme
voûtes,
à
la
cathédrale de Sens (fig. 1087) qui peut être prise
comme
type à cet égard, vous voyez à Amiens, à
Reims, à Bourges, etc.,
Mans,
"au
un premier arc-boutant qui
un peu au-dessous de point critique
quent de
la
P
de
darité. Il
Mais
est
vrai
il
Le
haut.
plus
un
poussée, et par consé-
dislocation possible, est certainetêtes d'étais (fig.
—
par deux contrefiches en dessus et en dessous dune poussée.
l'étaie
la
ment entre ces deux mais on comptait
— Étalement
étaie le pilier
cette naissance, puis
second arc-boutant qui
Fie. 1088.
à Saint-Eustache,
et
le
1088);
raisonnement
est
—
que le pilier sollicité à la juste en pratique . n flexion entre ces deux résistances assez rappro,
.
.
_
chees ne se déformerait pas grâce a sa n'y en
a pas
moins un arc-boutant de
..
soli-
trop.
que l'arc-boutant supérieur remplit en outre
la
KGLISES VOUTIil -S
333
fonction de caniveau pour l'écoulement des eaux de
la
toiture-
supérieure. Mais à ce point de vue, l'arrangement qui consiste à
surmonter l'arc-boutant d'une sorte de galerie à jour portant
le
caniveau, est bien plus rationnel, et crée d'ailleurs une élégante
comme
combinaison architecturale, l'église
de Saint-Gervais
à Paris.
même de simples églises ont soucôtés, ou comme on dit cinq nefs. Tel
Les grandes cathédrales vent deux rangs de bas est
le
cas de
exemple au chevet de
par
et
Bourges, de Notre-Dame
d'Amiens, de Saint-Eustache
et
de Paris, de
des collatéraux du choeur au
Mans. Le problème devient dés lors plus rangée de
piliers qui
ne peut
asseoir
suffisante
:
sur
que ces contreforts,
la
sépare les deux bas côtés est mince, et on ces
un contrefort de
piliers
résistance
un contrefort
au delà de l'ensemble des bas côtés; soit
extérieur, c'est-à-dire
comme
compliqué, car
faut reporter l'effort, toujours sur
il
Reims,
établis en saillie, n'aient pas d'autre fonction,
à Reims, soit que,
comme
à
Notre-Dame,
ils
constituent
des murs séparatifs entre des chapelles latérales. Alors, le
la
combinaison
rang de
nef;
mais ces
plus fréquente consiste à élever sur
intermédiaire entre les deux bas côtés des
piliers
piliers aériens
la
qui reçoivent piliers,
doivent à leur tour
la
retombée des arcs-boutants de
trop faibles
et
comme
pour
la
résister à cette poussée,
les piliers
de
nus en équilibre par des poussées inverses;
nef être mainte-
la ils
sont donc à leur
tour contrebutés par une deuxième série d'arcs-boutants qui se reportent sur les contreforts extrêmes. Telle est
Bourges, où
les
la
disposition à
arcs-boutants multipliés témoignent de
tude du constructeur
(fig.
1089
et
l'incerti-
J090), au Mans, à Beau-
vais, etc.
A
Notre-Dame,
le
parti est plus
boutant franchi tout l'espace entre
hardi et plus dégagé, la
nef et
les contreforts,
l'arc-
sans
!
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
534
aucune division intermédiaire si
au
lieu
(fîg.
Fig. 1089.
——
1
1
comme lar-
L'arc-boutant a donc une très grande portée, et
accentue encore l'impression d'un
n"
1092). C'est
et
de deux bas côtés, on n'en avait qu'un seul d'une
geur double.
i
109 1
étai.
—
—
1-
— Cathédrale de Bourges.
On
t
:
Plan.
l ig.
1090.
est volontiers
1
\
—
—>-4—
étonné
Je
1
Cathédrale de Bourges. Coupe transversale.
de cet immense enjambement,
ment
plus tendue,
il
faut
et la
courbe en étant nécessaire-
une exécution irréprochable,
certitude qu'il ne se produira pas d'affaissements. C'est
motifs
les
et la
un des
plus audacieux qu'on rencontre dans l'architecture du
Moyen-âge, continu qui
et aussi
un exemple de
était celui
l'esprit
de perfectionnement
des architectes du Moyen-âge
:
car
on
EGLISES VOUTEES assure que
disposition première était celle que nous venons
Amiens ou^à Reims,
de voir à et
la
leurs
33)
piliers
et
intermédiaires
que
ayant été
compromis
on ne
craignit pas
incendie,
doubles
les arcs-boutants
par
un
de leur
substituer ces hardis arcs-boutants de
double portée.
Fig. 1091.
— Notre-Dame de
Enfin,
Coupe
on peut
citer
parti d'étalement par
limites,
autres
peut-être
où
les
—
contreforts
un voisin en quelque
monument
comme
transversale.
l'expression finale du
arcs-boutant poussé jusqu'à ses extrêmes
quelques églises
—
— Notre-Dame de Paris.
Fig. 1092.
Paris.
Plan.
sorte.
Notre-Dame de Châlons sont tout à
fait
extérieurs, chez
Le contrefort devient
à part, hors de l'église,
entre
alors
uniquement destiné
un
à rece-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
336 voir
butée des
la
Rien ne montre mieux
étais.
résistances extérieures, car
est impossible d'imaginer
il
tance plus extérieure que celle-là
combien
plus
:
la
une
résis-
ne montre mieux non
et rien
souci des dangers de
le
conception des
la
voûte a
été la préoccu-
pation constante des artistes qui ont eu à construire nos églises.
Du
reste, l'architecture
prudente;
comme
vous
je
En
tour de force.
du Moyen-âge
crée de propos délibéré, et
uns heureux, L'exemple
les autres
plus
le
jouer avec
vous
je
l'habileté, c'est le
Des porte-à-faux
la
exemples,
les
cette tendance.
malheurs
ces
on
difficulté,
la
citerai divers
malheureux, de
connu de
cathédrale de Beauvais.
de
le disais, l'écueil
s'habituant à
pas toujours été
n'a
est
donné par
la
excessifs, sur des piliers
trop minces pour leur grande hauteur, et une conception générale
qui ne s'explique pas, sinon par
l'impossible, ont tellement
le désir
compromis
cette construction
mencée sur des proportions gigantesques,
même
section, et cela dés la construction
A
la
cathédrale du Mans,
moins
désordres, mais
s'est
graves, et
arcs-boutants
suffisance des
il
d'écroulements trop
en
les piliers
de
com-
n'a pas été pos-
qu'il
sible de l'achever, et qu'il a fallu, à la suite
motivés, reprendre et consolider
malsain de tenter
les
augmentant de
l'église.
produit également quelques
dus plutôt peut-être à
qu'au porte-à-faux
du
l'in-
contrefort
intermédiaire. L'église
Notre-Dame de Dijon,
intérieure
sition
extrêmes de (fig.
1093
architecte. servi
par
et Il
la
la
et
dans sa compo-
très originale
extérieure,, atteint
peut-être
les
limites
prudence ou du bonheur. Sa coupe transversale
1094) rend bien compte de toute faut
ajouter
d'ailleurs
qu'il
l'habileté de
était
nature résistante des pierres de
la
admirablement Côte-d'Or, que
nous employons encore lorsque nous voulons demander pierre
son
maximum
de résistance
et
de dureté.
son
à la
EGLISES VOUTEES
Dans tout
ce qui précède,
j'ai
337
traité assez
aridement un sujet
aride. Je vais le traiter
avec plus d'aridité encore. Car enfin,
vous
d'expé-
ai
parlé jusqu'ici
d'excès
même,
rappelé
que,
aurez
et
je
vous
lorsque
une
étudié
Fig. 1095.
continu,
progrés
de
rience,
ai
vous
disposition
— Nef de Notre-Dame Je Dijon.
de contreforts
Fig. 1094.
et d'arc-boutants, les
vous permettent de contrôler son la
de
question
et
Théorie de
— Nef de Notre-Dame de Dijon. Coupe.
méthodes de construction efficacité.
Mais
vous vous posez sans doute
que
l'enseignement Éléments
je
i'
des exemples,
Architecture.
—
III.
et
de
la
:
je
pressens
En dehors
vérification 11
des
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
338
tâtonnements,
n'existe-t-il
donc pas une théorie qui puisse
der dans ces difficiles études
Et
?
du Moyen-
les architectes
si
âge ont bien été forcés de se passer de cette théorie,
permis à Je ici
moderne de
science
la
avoir recours à des
n'est-il
dois vous avertir qu'il faut
je
que vous ne pourrez pas tous
calculs
essayer, et que notre instruction scientifique encore trop plète
ne m'aurait pas permis d'affronter
bien prés de
moi
si je
incom-
pu trouver
n'avais
les auxiliaires indispensables.
Voyons d'abord pour précise
pas
l'établir ?
moi; mais
crois quant à
le
gui-
du problème
hautes nefs quelle est
les
la position
:
Les actions des voûtes se reportant sur
les arcs
de
la
croisée
d'ogive (arcs-doubleaux et arêtiers) finissent par se résumer dans le
plan
l'axe
du
vertical pilier,
qui sépare deux travées, par conséquent dans
en une résultante oblique, qui peut se décompo-
ser elle-même en
deux composantes du
qui
tant le poids
comble constitue
faut
la
position et
la
calculer
:
valeur de
(poussée); déterminer, d'après la
le
supérieur et du
pilier;
l'autre hori-
la poussée.
donc tout d'abord
déterminer
mur
des voûtes, du
fait
charge supportée par
la
zontale représentant Il
l'une verticale, représen-
:
la
la
le
poids de
la
voûte;
composante horizontale
charge totale
qu'il
supporte,
section à donner au pilier en se basant sur l'évaluation de la
pression unitaire par centimètre carré qu'on peut imposer avec sécurité à
la
pierre
employée,
et qui
20 kilog. pour nos pierres dures
et
rarement pourra dépasser
devra
au-dessous de cette limite.
Ces déterminations sont assez simples
le
plus souvent rester
— relativement —
et
s'obtiendront par les méthodes de calculs et de tracés que vous
enseigne
le
cours de construction.
Supposons donc
cette
première partie du problème résolue. Et
ÉGLISES VOÛTÉES
dès lors,
une poussée d'une valeur
reste
il
M,
d'application en
quoi
sera réalisé cet étaiement?
Le point
à étayer est à l'aplomb
nef des bas côtés;
reportée au delà de
en tous
cas
par un étaiement, sans
et qu'il faut équilibrer
Comment
la
son point
Q., ayant
renversé.
l'édifice serait
qui séparent
339
(ou
à
peu prés) des
base possible de
la
piliers
l'étai est
largeur des bas côtés; son obliquité doit
la
rester au-dessus
de
voûte des bas côtés, ou
la
plus exactement de l'arc-doubleau qui dans cette voûte relie pilier
de
la
nef au
pilier extérieur; sa
un niveau plus élevé;
plus élevé, et est en effet ordinairement à la
composition générale du plan permet
constituer au
le
base peut être à un niveau
permettre de
et doit
des bas côtés un pilier ou contrefort très
delà
résistant, qui contrebutera la
poussée transmise par
l'étai,
lequel
pourra être plus ou moins incliné. Il
est évident
bois ou de
que
fer,
ou
cet étai était constitué par
si
même
délit,
de marbre,
port
aux forces en
dont
etc.,
section se calculerait
un monolithe de
par
pierre
dure en
poids serait négligeable par rap-
le
question,
comme
une poutre de
il
devrait être rectiligne, et
celle
d'un poteau ou d'une
sa
bielle.
L'inclinaison pourrait d'ailleurs n'être pas rigoureusement obligatoire, et n'aurait d'influence
verticale
Mais de
le
qu'en et
que
l'étai
part de la
la
composante
prend à sa charge.
cet étai est
si
que sur
en pierre,
comme
il
serait très
imprudent
constituer par un prisme monolithe qui ne pourrait être délit,
il
faudra que ce soit un arc
:
ce sera l'arc-boutant
son poids ne pourra plus être négligé dans
les calculs.
;
Les
nécessités de l'appareil et celles de la statique seront d'accord
pour exiger un tracé courbe. Or,
la
théorie permet de calculer exactement
devra prendre
la
ligne
médiane ou
la fibre neutre
la
courbe que
de cet
arc,
de
ELEMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
340
façon à ce que d'une part
que pour chaque section de cette section,
il
la
soit
en équilibre
résultante passe au centre de gravité
que d'autre part
et
admise
si
on
la fait travailler à
comme
pierre travaille partout
la
uniformément, ce qui sera évidemment
nomique
parfait, c'est-à-dire
la
solution
développements
des
mathématiques
',
il
mathématiquement une courbe nécessaire de
la
ressort de ce qui précède les résultats suivants existe
celle
sécurité.
Sans entrer dans
i° Il
plus éco-
la
une pression voisine de
:
en équilibre
fibre neutre d'un arc-boutant d'égale résistance,
parfait,
capable de faire équilibre à une poussée horizontale connue, en
un point connu,
et
de prendre appui en un autre point donné
2° Cette courbe est indépendante de l'intensité de à équilibrer; la surface de
chaque section de
l'arc se
la
;
poussée
déterminera
après qu'on aura tracé la courbe, et c'est cette surface seule qui
dépendra de 3°
Le
la
poussée (elle
lui sera
proportionnelle);
tracé de la courbe ne dépend, outre les points de départ
et d'arrivée,
que de
la
nature des matériaux employés, densité et
coefficient de sécurité à l'écrasement;
4° Quels que soient les points de départ et d'arrivée, à tracer sera toujours finie,
asymptotique vers
ayant pour formule
courbe
le
bas à une verticale déterminée, et
:
y
-t h
où x
la
une portion d'une courbe théorique indé-
=—
r Log. cos. °
—*rh
est la distance horizontale entre les
deux points
;
^la hauteur; h, la
i
.
Pour
hauteur
maxima d'une
tour cylindrique construite avec
l'étude scientifique complète de la question, je
une publication qui
sera
prochainement
ne puis que renvoyer par avance
faite sur cette intéressante
question.
à
ÉGLISES VOUTEES
employée,
la pierre
et
ne subissant pas à sa base une pression
supérieure à celle que permet Log.
341
le
coefficient de sécurité;
symbole des logarithmes népériens.
le
L'asymptote verticale de cette courbe
—xb.
son point d'origine exprimée par
La portion
une distance de
est à
à prendre sera déterminée par l'obligation de pas-
ser par ses points de départ et d'arrivée.
4 La construction d'un arc-boutant qui descendrait jusqu'à un massif encastré dans le sol, serait plus économique de matière
que Il
i°
celle
d'un arc-boutant
remarquer
faut
Que
si
la
et
d'ailleurs
d'un contrefort. :
théorie pure conduisait à une configuration de
l'arc-boutant telle que chaque
section fût plus étendue que
suivante en largeur aussi bien qu'en hauteur, les nécessités tout au
moins
les
exigences de
la
construction limitent
la
ou
la lar-
geur de l'arc-boutant dans tout son parcours entre deux plans verticaux parallèles, et que c'est par conséquent
la
hauteur de
la
section qui peut seule varier; 2
Que
si
le
point supérieur de contrebutement est
fixe,
le
point inférieur d'appui peut varier, pourvu qu'il reste à distance suffisante des
parements intérieur
pourra disposer
comme
et extérieur
il
parement
y aura intérêt
pilier
éperon ou contrefort depuis
œuvre du bas côté jusqu'à l'extérieur de général
du
à
le
rapprocher
l'édifice; le
dont on le
dans-
mais qu'en
plus possible du
intérieur.
Et maintenant, d'après tout ce qui précède,
il
est intéressant
de voir par un exemple dans quelle mesure ce tracé théorique de l'arc-boutant suffisant
et nécessaire
pour équilibrer
la
poussée
des voûtes s'écartera de celui d'une église du Moyen-âge. Je prendrai de (fig.
nouveau pour exemple
l'église
Saint-Ouen de Rouen
1095) dans l'exposé théorique qui va suivre. (Pages 343
et suiv. Fig.
1096.)
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITTECURE
342
Echelle t
Hg.
1095.
2
3
4
J
c/i>,
=
et j!
3959
4024
11 ",
point de départ connu, on n'aura qu'à appliquer la formule (1) pour autant de valeurs de x que l'on désirera obtenir de points etc. De même on obtiendra les sections a ou, puisque (xi, ji),(*5, v 3 ), (v'4, ^4) la largeur est constante, leurs épaisseurs b par la formule (2). On obtient ainsi figure la fibre neutre, et SU et la figure MNSUTV, où la courbe l'extrados et l'intrados. On a supposé en un raccord circulaire pour éviter l'angle aigu et intéresser une plus grande hauteur de la pile. Mais, lorsque l'on prend ainsi une portion limitée de la courbe générale, on devra, pour rester dans les conditions d'équilibre, remplacer sa partie supérieure par une force équivalente à son action, c'est-à-dire par son poids ; sa poussée étant par hypothèse égale à celle de la voûte de la nef. C'est dire que l'arcboutant devra, pour être en équilibre, trouver en une résistance égale au poids de la partie d'arc non existante, qui sera donnée par les formules suivantes, où P est ce poids, V le volume et la densité de la pierre. Puis,
fois
ce
MN
TV
T
M
D
P= VD D
Or
:
P=DQ.tg
Donc:
On
voit
lis,
que
toiture seule.
j
1
-Kj o ^Tx ds = T^J o
V
x — = 1
1
x,
ds>
dx -Jx-'
1954k.
cette résistance nécessaire est inférieure
Il
suffira
donc d'avoir
= ^s~
les assises voisines
même de
au poids de
M traversant
le
la
mur
pour bien répartir
les actions. calculera le contrefort en appliquant les mêmes formules, où néanmoins /; pourra être plus grand par suite de la moins grande fragilité de cette partie de construction. On a pris ici h 40 correspondant à
NOWYXZ
De même on
=
une pression de 10
N
Mais, au lieu de se donner et O, comme tout à l'heure et N, on ne se donnera que N, la poussée OJ et le poids total agissant en N, aussi bien de l'arc-boutant supérieur calculé comme plus haut, que de la maçonnerie des voûtes et de la façade. On trouve kilog. par centimètre.
M
:
tg-£r= 7.17526 40
^ =8203' 4^
55"=- 1,43231
x 20
- 57,2924.
On calculera les sections de même que plus haut. On obtient ainsi les courbes NO, XZ et WY. Mais pour respecter l'architecture intérieure et faciliter la construction extérieure et la liaison avec le mur de façade, on a rectifié le profil suivant une verticale à l'intérieur, correspondant au faisceau de colonnettes et suivant un profil à retraites verticales à l'extérieur, se rapprochant autant que possible de la courbe théorique. On a aussi augmenté la largeur dans la partie inférieure pour amener une bonne répartition des charges sur les fondations.
ÉGLISES VOÛTÉES
347
POIDS DE LA CHARPENTE ET DE LA MAÇONNERIE
On
ne détaillera pas ici ce calcul qui n'offre rien de particulier les cubes se calculant façon ordinaire, de même que les centres de gravité. On n'a pas non plus figuré sur l'épure les compositions des poids partiels pour éviter la surcharge. de
:
la
CALCUL DU POINT DE PASSAGE LIMITE DE LA RÉSULTANTE E AU NIVEAU C D.
o,
1
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
34 8
CALCUL DE LA VOUTE DU BAS COTÉ Cette voûte étant semblable à celle de la nef, et l'évaluation du poids et de la poussée n'ayant pas besoin d'autant d'exactitude par suite de la hauteur peu élevée, on pourra calculer par le rapport de similitude ; ce qui donne une poussée :
Q' et
un
poids
=
i500
k
et
Q +
=
=
M
9700'
3400
CALCUL DE L'ARC -BOUTANT de M à N
distance du point considéré à
=
:
P
x
Q'
y
=—
20 Log cos
EGLISES VOUTEES
Dans tout
ce qui précède,
changé à
n'est
éléments de ainsi
supposé que rien absolument
j'ai
intérieur,
l'aspect
que
l'église, et
le
aux proportions des
problème
se posait
divers
uniquement
:
L'architecte de Saint-Ouen a voulu
qui est admirable.
Pour
extérieures
résistances
rieur a été son but,
la
—
a subi les nécessités de
il
contreforts et
arcs-boutants.
L'inté-
moyen. Ce moyen
son
l'extérieur a été
affranchie de la
tifique,
une composition intérieure
réaliser,
pouvait-il être plus simple, plus
économique
?
Oui. Plus scien-
méthode des tâtonnements qui
était à sa portée, l'architecture fier
349
seule
du Moyen-âge aurait pu simpli-
notablement ses complications
et ses
fragilités extérieures,
diminuer notablement par conséquent ses risques de destruction; et cela
avec ses moyens, sans emploi de méthodes de construc-
qui
tion
n'ont
trouvées que plus tard, par exemple
été
simple poutre métallique qui, passée dans
l'axe
la
des piliers au-
dessus des voûtes des bas côtés, nous permettrait aujourd'hui de faire cette
même
église sans
aucun arc-boutant, avec de simples
contreforts appuyant la partie haute
Je suis bien hardi!
du mur de
Malgré tout, vous n'auriez pas encore
que présentent
difficultés
les
la
si
vous ne
nef et des bas côtés.
faut voir encore ce qui les termine.
Du
côté de
complication; tours ou
avec nef, le
complète des
l'idée
voûtes du Moyen-âge
considériez que les travées courantes de Il
nef.
— Revenons au Moyen-âge.
la
la
façade principale,
la série
il
il
en général de
Mais
l'arrêt
en faut de dirigés de
des
à la rencontre des nefs
complication s'impose. Pour étayer
faut des arcs-boutants dirigés
transept,
n'y a pas
des travées de nef bute contre
résistance des façades.
les transepts, la
il
la
grande
du nord au sud; pour étayer
l'est
à l'ouest.
De
là
des croise-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
350
ments, des contreforts
communs aux deux
qu'en étudiant attentivement
le
fonctions;
ce n'est
que
plan des grandes églises
vous pourrez vous rendre compte des combinaisons nécessaires en pareil
en essayant de
cas,
constituer
plan au-dessus
le
Vous êtes agiles, montez au sommet de NotreDame, vous verrez de là très
des toitures.
nettement l'ossature grande
église.
La combinaison pliquée
aussi
absides,
par
rayonnante tants
:
d'une
autour
arcs-bou-
des
complication
d'exé-
compo-
n'y a pas de
sition, car là
il
doute sur
place des arcs-
la
boutants.
Ils se
placent tout
naturellement dans de
la
résultante des poussées
c'est-à-dire le
dant à
le
chœur
colossales, la disposition
chœur aboutissent deux lèle à l'axe
gulaire, et
de
la
Mans. Plan.
que
la travée;
est
en rayonnant vers
cathédrale du
1097
el
Mans
I0 98), dont
il
et le transept, sur des proportions différente.
arcs-boutants dont ils
pilier,
centre de l'abside. Cepen-
(fig.
n'a été construit
plan
le
exercées sur chaque
— Cathédrale du
des
disposition
la
cution plutôt que de
Fig. 1097.
com-
est
A la
chaque
pilier
du
direction est paral-
encadrent donc un espace rectan-
forment entre eux deux un angle dièdre aigu dont
le
ÉGLISES VOUT1-KS
sommet est le milieu du nombre des arcs-boutants Aussi
l'église.
Mans
Parfois
on
encombre en somme
et
la
double
le
chevet de
le
cathédrale
du
haute valeur.
édifice d'une très
un
parti
a fait des arcs-
que
boutants sans
cons-
la
motivât,
truction
les
exemple
dans
c'est ainsi
lui-même. Ce
pas été suivi, bien que
n'a-t-il
soit d'ailleurs
pilier
351
des
par
façades;
que à Saint-Nicolas-
des-Champs vous voyez des arcs-boutants
qui ne
butent
Ce
rien.
contre-
n'est
qu'un motif de fantaisie étai,
où
là
étayer,
pas
sur
un
:
rien
a
à
évidemment pas
n'a
de raison
n'y
il
plus
d'être. Je n'insisterai
exemples
ces
échappent à
qui
la théorie.
Voilà donc dans
ses
ments de composition
élé-
l'église
à arcs-boutants, le type géné-
de
ral
à partir
que
l'église
du
c'est ce
Fig. 1098.
du Moyen-âge
xm e
siècle.
Je vous
ai
qui engage et motive
— Cathédrale du Mans. Coupe.
surtout parlé des nefs, parce la
composition du
reste,
mais
tout ce qui précède peut s'appliquer à toute partie d'église ayant
des bas côtés ou collatéraux, transept, abside ou autre. L'arc-boutant,
vous devez
le voir,
ces compositions; réalisables grâce à
est la cheville ouvrière lui,
sans
lui elles
de
auraient
été impossibles. Cette architecture est fondée sur rétaiement réso-
lument accepté
comme moyen permanent
et
comme
élément
3
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
52
définitif
de
haute originalité
stabilité. C'est là à la fois la
Examinons donc
servitude infrangible de cette théorie.
de l'arc-boutant, ses avantages
et le faible
jugeant, c'est l'architecture religieuse
et ses
et la
le fort
dangers
en
:
du Moyen-âge tout
le
entière
que vous jugerez.
Assurément
la
conception de l'arc-boutant est d'une hardiesse
presque paradoxale.
Comme
aujourd'hui d'ailleurs nous
nous étonner, nous
le
toute chose,
voyons
le
si
il
venu peu
est
souvent que, loin de
regardons à peine. Mais supposez que,
subitement, contre toutes traditions, on construise pour
mière de
un
fois
une longue
d'abord, et
est naturel et simple,
paraît contre nature.
qui s'élève
ait
Il
n'admet pas d'emblée que
que ces
Étais
l'édifice.
bien que
le
garderait
une impression de
le
étais soient
mais une nécessité
devant durer autant que
de
ou
lui
monument non
pas un
construction
la
béquilles,
je
crois
spectateur de cette exhibition, supposée subite, en
entre dans le
ne
je
mité, tributaire de l'orthopédie il
L'étonnement
ne se livre pas sans combat à ce qui
d'étais, et
expédient temporaire,
Mais
?
résistance. L'esprit accepte d'instinct ce qui il
besoin
l'impression
serait
pre-
la
exemple Notre-Dame vue
édifice ainsi étayé, par
Saint-Louis, quelle
l'île
à peu;
sais quelle irrémédiable infir-
monumentale.
monument
:
alors,
il
est émerveillé à la
vue de ces nefs élevées, de ces voûtes aériennes, de ces grandes verrières, de la superposition de tout cela à des piliers
minces
qui divisent les diverses parties de l'église sans les encombrer,
de
la
profondeur
surprenante de blable, de
et
de
la
variété de ces aspects, de l'impression
difficulté vaincue,
mélange du triomphe
sans autres
moyens
apparents que
le
spectateur n'aperçoit pas
je
me
figure
et
la
de réalisation de l'invraisem-
du mystère le
prodige
:
tout cela obtenu
et le miracle, car
rançon de sa jouissance. Et
une balance d'une extrême
sensibilité
:
alors,
sur l'un des
3
EGLISES VOUTEES
353
plateaux, ces splendeurs; sur l'autre, ces précarités. Lequel l'em-
Moyen-
portera? Les appréciations sur l'architecture religieuse du
âge ont singulièrement
varié.
xix e
siècle,
commencement du et
Depuis
on
Renaissance jusqu'au
la
voulu y voir que barbarie
n'a
ignorance; plus prés de nous, on n'en a vu que
même
magnifi-
les
cences,
on
comme
toujours est également loin de ces exagérations.
admirée
ont produits; mais
résultats qu'elles qu'il
y a d'aventureux dans
devant
Voyez
dans ces imperfections. La vérité
admirer ces très habiles combinaisons d'équilibre,
faut
Il
l'a
le
mot
— dont
par exemple
tout sera
c'est
parfaitement
une
si
:
—
ne recule pas
je
son élément indispensable.
fait
Notre-Dame
dans un arc-boutant,
faut reconnaître aussi ce
expédients
les
elle a
il
pierre vient à
un effondrement. Lors
calculé,
poussées
dans
manquer
même
tous
résistance des points d'appui et des contreforts; lors
les
est pas
moins
que
vrai
l'existence
à la durée des arcs-boutants,
du monument
élément
fragile,
est
et
que sens,
même
éléments statiques seront infailliblement contrôlés,
les
et les
il
que n'en
subordonnée
exposé
à toutes
causes de destruction qui résultent des actions extérieures et
les
atmosphériques; extérieurs est le plus
:
c'est
un corps dont
les
organes vitaux sont
ce qui est le plus indispensable à
siècles, et ce n'est
que depuis un temps relativement court qu'on
ment entretenus. struits,
conservation
exposé.
Cependant, ces édifices durent depuis sept
mêmes
la
Ils
se sont
les a
sérieuse-
donc défendus longtemps par eux-
et sans secours. C'est qu'ils étaient
admirablement con-
avec d'excellents matériaux, par d'excellents ouvriers. Dans
ces chefs-d'œuvre contestables à certains égards, chaque pierre est
un chef-d'œuvre incontestable,
caractères de cette architecture, qu'elle
nous donne, au delà
kUnunts
et
Théorie Je
l
Architecture.
—
et c'est là
un enseignement bien
même de III.
un des plus beaux
son programme
instructif
particulier. a
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
354
Que tient
conclure de tout cela
la
conclusion
qu'une seule
je n'ai
:
leur construction. Si
avoir à vous
ces
quant à moi à vous en proposer
vous
monuments,
sont les conditions
faire
des nefs
à Saint-Eustache, sur des plans
monuments,
par con-
nécessaires de
magnifique programme d'une
ce
vous voulez
et
heureux quelque jour pour
êtes assez
mesurer avec
église, et si
Dame ou
chacun de vous qu'appar-
étudier sérieusement ces
:
séquent apprendre quelles
grande
C'est à
?
comme
à Notre-
analogues à ceux de
en vous restreignant aux moyens dont
et
dis-
posaient leurs architectes, vous saurez qu'ils ne sont réalisables
que moyennant l'une de ces conditions
comme
sées par des tirants en fer neutraliser
les
peut composer les
:
les églises italiennes;
Lorsqu'on
un
dispose, c'est se préparer
de cet
exposé
on
basilique civile des
Romains
est leur
désastre.
permettez-moi
général,
résumer brièvement l'évolution des anciennes
La
sait,
ou
vouloir faire une église sans savoir quels sont
fin
la
neutraliser les pous-
poussées par l'arc-boutant.
moyens dont on
Arrivé à
dans
:
de
églises.
point de départ,
les
églises sont d'abord des basiliques, édifices couverts par des char-
pentes,
ordinairement des tribunes; une
avec nef, bas côtés,
grande abside pour
offices,
les
de petites absides au fond des
bas côtés; souvent un transept.
Mais en Orient surtout, d'abord
la
l'église
voûtée,
et
tout
composition des églises grecques avec une coupole
centrale; soit
que
cette
coupole soit unique
Sophie de Constantinople, grecque, ait quatre autres
centrale,
on veut
comme
soit
que
l'église,
comme
disposée en
coupoles dans les axes de
à Saint-Marc de
à Sainte-
la
croix
coupole
Venise ou à Saint-Front de
Périgueux.
Cependant
la
forme
basilicale étant plus appropriée
au culte,
ÉGLISES VOÛTÉES
on veut
rectangulaire voûtée.
l'église
3
Au
début, de nombreuses
que
églises ainsi disposées sont sans bas côtés, soit soit
voûtée en berceau, soit que,
comme
55
nef unique
la
Angoulême,
à
elle soit
couverte par une suite de voûtes en pendentifs.
Mais une des
Côtés
église sans bas côtés n'est pas complète, et les bas
dans
réapparaissent
basiliques
d'abord avec des voûtes en berceau sur et
les
églises
voûtées,
et les
bas côtés
nef
la
des voûtes en demi-berceau sur les tribunes, épaulant
comme
à
Seulement
Issoire,
Notre-Dame-du-Port de
à
demandée aux voûtes
:
permettant
d'arête,
des nefs au-dessus des bas côtés, des chapelles,
réparties, et le retour
de l'architecture des
des
salles
ou plutôt
etc.
aux poussées unifor-
C'est la substitution des poussées localisées
mément
etc.
acheminement vers une solution plus complète.
Cette solution sera l'éclairage
Clermont,
timide livre des églises sombres
cette construction
ce n'est qu'un
la nef,
aux traditions
la fidélité
Thermes des Romains ou de
la
Basilique de Constantin.
Dès
lors se posent
difficiles
:
à ces
pour
problèmes bien
l'architecte des
poussées localisées,
opposer des
lui faut
il
comme
tances localisées. Elles sont intérieures, tout
,plus résis-
dans
l'ar-
chitecture romaine, avec les églises lombardes, intérieures encore
dans un grand nombre d'églises du
Mais cela ne permet pas gances de points d'appui,
les
les
grandes verrières
de l'équilibre neutralisant
organes extérieurs du
même
du
xm e
grandes élévations des nefs,
ces résultats, à la recherche de celle
XII e et
la stabilité
les
monument
et
les élé-
pour obtenir
intérieure se substitue
poussées :
;
siècle.
demandé
à des
fonction de
l'arc-
et
c'est la
boutant. L'architecture, en vue des splendeurs intérieures, accepte, après des tâtonnements successifs, le
étayé par des étais
parti
de
l'édifice
permanents qui au travers des
chercher sur des points d'appui extérieurs
la
airs
étayé,
vont
résistance néces-
356
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE voûtes
saire à l'équilibrage des actions renversantes des
tion sine qua non de à Saint-Eustache,
la réalisation
à
moins de
l'emploi des tirants en
fer
:
condi-
de ces édifices, de Notre-Dame recourir
comme
les
Italiens
à
pour s'opposer à l'écartement des
piliers.
Entre tout de
moyens
cela,
il
y a de profondes différences de styles
d'exécution
loppement séculaire des tions; cette étude,
si
;
mais une marche continue, un déve-
mêmes
principes et des
mêmes
aspira-
diverse dans ses éléments, doit s'élever au-
dessus des classifications l'unité.
et
superficielles
pour
en
laisser
voir
CHAPITRE
XIII
LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.)
POUSSÉES LOCALISÉES A RÉSISTANCES EXTÉRIEURES ÉTUDE DES NEFS
— Divers partis des voûtes. — Subdivisions
SOMMAIRE.
des travées.
— Travées barlongues. Bas côtés très élevés. — Bas côtés peu élevés. — Triforium. — — — Éclairage. — Chapelles rières.
Piliers.
Nous pouvons maintenant nuances entre
Ver-
latérales.
passer rapidement en
les partis différents
revue
les
qui ont été adoptés dans les
églises à nefs élevées et à poussées localisées.
Les plus anciennes sont restées vée sur plan
carré, tel
que
le
fidèles
au principe de
transmettait
la
la tra-
double tradition
des voûtes d'arête romaines et des voûtes en coupoles sur pendentifs.
grande
Dès nef,
lors, il
les
fallait
bas côtés devant être plus étroits que
que
les travées
de bas côtés fussent de
la la
moitié de cette largeur, car on obtenait ainsi deux travées de bas
côtés
pour
retombées des le parti
une travée de nef
arêtiers
ont
que nous avons vu
lieu
à
de Laon,
celle
de Sens,
en d'autres termes,
les
de deux en deux travées. C'est
Saint-Ambroise de Milan,
Michel de Pavie. Telles sont, dans plus spécialement en ce
:
les églises qui
à Saint-
nous occupent
moment, la cathédrale de Noyon, et enfin Notre-Dame de Paris.
celle
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
358
Mais tandis qu'à Saint-Ambroise de Milan d'arête est franche et
d'un seul
dans ces dernières églises soit
il
sur
jet
satisfaisante,
voûte
la
travée carrée de
a été rajouté soit
une division assez indécise de
d'une obliquité peu
la
Pavie
et à
la nef,
un arc-doubleau,
voûte, et des pénétrations
la
au droit
des piliers intermé-
diaires, partageant ainsi la
voûte
deux moitiés. Ce
d'arête en
manque de
parti
franchise, et introduit
un élément assez
inutile
:
la clef
d'une voûte n'a pas besoin d'être
puisque au con-
ainsi soutenue, traire
elle
risque
plutôt
de
se
relever que de s'abaisser. Je ne puis
voir
dans cette pratique qu'une
tâtonnement timide.
sorte de
Toutefois,
il
encore obser-
faut
ver une nuance entre ses applications.
A
avec
Saint-Ambroise
Noyon,
l'architecte
a
— Cathédrale de Laon,
de
Milan,
du moins disposé
judicieusement Fig. 1099.
d'accord en cela
des
plus résistants en
contreforts
face
des vrais
plan.
piliers
de
la
nef où
la
poussée
est
plus forte, et des contreforts moindres au droit des piliers inter-
médiaires qui ne reçoivent que ce seul arc-doubleau. à
Laon, église
à
Notre-Dame,
d'ailleurs fort belle (fig. les
en face des uns à
Notre-Dame
soutiennent
en deux
ils
la
et
1099
et
résistances sont traitées de
des autres
la série
:
de sorte que
des contreforts
et
si
Au
contraire
1100), à Sens
et
façon identique
vous considérez
des arcs-boutants qui
façade latérale, et qui sont tous pareils, de deux
contrebutent toute
la
poussée des voûtes,
et
de deux
ÉGLISES VOÛTÉES
en deux
la
C'est
taire.
359
poussée seulement de cet arc-doubleau complémen-
évidemment
illogique.
D'ailleurs cet arc-doubleau sous ciel constitue en travers de la
nef une sorte de barrage qui contraste avec
la
souplesse des
voûtes retombant normale-
ment
sur
éléments
leurs
directeurs.
A
tous
donc
les
points de vue
combinaison
cette
est
assez bâtarde, et elle a été
bientôt abandonnée.
Un
parti
en quelque sorte
inverse dispose les travées la
même
largeur que celles de
la nef,
des bas côtés sur
tout en conservant pour
nef
forme
la
peu prés,
ou
carrée,
comme
la
plan
à
de
travées. Alors, l'arc entre la
nef et
le
ou moins que
bas côté est plus écrasé, à
moins
bas côté ne soit très
le
élevé, et la travée
des bas
Fig.
laire,
le
noo. 1/2
côtés est sur plan rectangu-
grand sens du rectangle étant
parallèle à la nef.
ne soulève pas de critiques au regard de l'étude des proportions en est
a
françaises,
il
verons en
Italie,
Mais
la
d'ailleurs été
avec
la
souvent
—
Cathédrale de Laon. coupe transversale.
la
Ce
parti
construction, mais
difficile.
Dans
rarement appliqué.
les églises
Nous
le
trou-
cathédrale de Florence entre autres.
disposition de beaucoup
cathédrales de Reims, d'Amiens,
la
plus fréquente est celle des
etc., etc., c'est-à-dire
autant de
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
360
travées de bas côtés que de travées
chaque travée de nef
moyennant que
de nef,
est projetée sur plan rectangulaire, le petit
sens du rectangle étant parallèle à l'axe de l'église latéraux.
leurs
Dés
lors,
tous
sont
sections
mêmes,
les
piliers
identiques
représenter ces églises
tous
les
comme
établis
et
aux murs
ont une fonction identique;
aussi,
vous pouvez
et
constituées par une série d'organes
dans des plans verticaux parallèles à
rigoureusement pur,
façade, et équidistants. C'est le
parti
dont on ne
fois qu'il a été adopté.
Il
s'est
vous
plus écarté
une
la
celui
a d'ailleurs l'avantage de multiplier en les rapprochant les
éléments de résistance. Chaque contrefort extrême devant neuen dernière analyse toutes
traliser
espace rectangulaire déterminé par à la clef de la si
la
grande
longueur du
somme
distance de ce contrefort
la
nef, multipliée par l'entre-axe
rectangle
est
comme
prise
des travées,
constante,
la
des actions sera en fonction de sa largeur. Le rappro-
chement des travées
est
donc au bénéfice de
système des voûtes en croisée d'ogive, arcs brisés,
permet facilement des
et les arcs
la solidité;
que
ainsi
la
et le
pratique des
écarts considérables entre les
portées des arcs directeurs dans les deux sens
Nous
produites dans un
les actions
les
:
arcs-doubleaux
formerets.
n'aurons
plus
dans cette
étude
quelques exceptions, que des églises où rectangulaires, celles des bas
considérer,
à
les travées
sauf
de nef sont
côtés pouvant d'ailleurs être soit
carrées, soit rectangulaires elles-mêmes.
Or, dans ce
parti,
je
dois tout d'abord vous signaler deux
tendances très différentes, au point de vue de l'aspect général intérieur
de
l'église.
Dans
italiennes, à Sainte-Marie-des-Fleurs, à à la cathédrale de Milan,
ou portugaises,
les
dans
les
la
les
proportion
et
de
plus belles églises
San-Petronio de Bologne,
plus belles églises espagnoles
bas côtés sont très élevés.
Il
en résulte une
ÉGLISES VOÛTÉES
magnifique unité d'un
mur
361
regard se prolongeant sans obstacle
d'effet, le
à l'autre, et les bas côtés participant de l'élévation de la
nef qui ainsi ne forme plus une sorte d'exception en hauteur. Par
dominant plus autant
contre, les nefs ne
les
bas côtés, et devant
toujours recevoir l'adossement des toitures inférieures en appentis,
ne peuvent donner ne peuvent
çaises, et
aux grandes verrières des
lieu
s'éclairer
que par de
tympans des voûtes de
plus souvent, les
églises fran-
petites fenêtres la
:
aussi, le
haute nef sont-ils per-
cés seulement d'une petite rosace. L'église s'éclaire autant par les
fenêtres élevées des bas côtés, dont la lumière pénétre facilement
jusqu'à Il
la nef,
même
y a
larges
que par ces ouvertures supérieures des tympans.
que
des églises où
et
des autres sont de niveau. Telle est
de Belem en Portugal
pour notre goût la
mais remarquable pas ses proportions, équilibrés
piliers
toute l'architecture d'un coup seuls,
—
j'ai
tort
d'employer
Au
d'éclairer
et
ce
La
abondamment
contraire, dans
Amiens
d'oeil. ici
raux seuls ont des fenêtres.
permet
la
Naturellement
mot belle
étaient
de
la possibilité
bas côtés,
les
—
saisir
bas côtés
les collaté-
lumière du
midi
leur
tout l'édifice. telles
que Reims,
bas côtés sont relativement peu
élevés, et ont à peu de chose prés ils
et
nos églises françaises,
tant d'autres, les
du temps où
l'église
iioi), trop surchargée d'ornements
(fig.
français,
de ses
finesse
bas côtés, quoique moins
sont aussi élevés; les naissances et les clefs de
la nef,
voûtes de l'une
les
gardé l'ancienne proportion
surmontés de tribunes. Le vaisseau de
nef s'élève alors d'une
arcades des bas côtés, et
hauteur considérable au-dessus des
non seulement on trouve dans
cette
hauteur une première partie assez élevée qui reçoit l'adosse-
ment des
— mais
toitures basses,
—
soit qu'il
y
ait
ou non un
au-dessus, les verrières élevées qui éclairent
dont vous connaissez
la
grande hauteur. Alors,
si,
triforium la
nef
et
d'une part,
362
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
Fig.
nor.
— Intérieur de
l'église
de Belem (Portugal).
ÉGLISES VOUTEES
vous avez
cette richesse d'effet des
hauteur de
verrières, et l'impression de
vous éprouvez par contre une impression
nef,
la
3é3
d'étroitesse et de séparation entre la nef et les bas côtés. L'église est ainsi plus
compartimentée, ou plutôt
nef seule,
bas côtés ne jouant plus que
le
les
se réduit presque
la
;'i
rôle d'une circulation latérale.
câge
cependant des églises du Moyen-
existe
Il
où
pas
sont très élevés, non
les bas-côtés
seulement
Amiens où
comme
matériellement
à
tout est colossal, mais propor-
tionnellement. Telles sont à Paris les deux
de
églises
Saint- lïtienne-du-Mont
Mais pour oser
Saint-Eustache.
piliers si élancés,
une
excellente
il
fallait
et
faire
ces
avec une pierre
d'exécution
sûreté
de
très
remarquable. Aussi dans quelques églises
dont
les
obvié
—
précarité
gue
bas côtés sont très élevés a-t-on tant
du
pilier
un
:
la
celte
mosquée de
arc qui n'a pas
que d'étrésillonner
d'autre objet
à
par un dispositif analo-
1102)
(fig.
—
mal
que
des arcades de
à celui
Cordoue
bien
les piliers
a 1
—
1102.
ig.
1~
3
3
"1
Arcades
Je
la
mosquée de Cordoue.
les relie
à l'autre
l'un
de leur hauteur
:
vers les deux
ce parti existe
tiers
notamment
à l'église de Saint-
Etienne-du-Mont, où des arcs étrésillons forment un chemin à
mi-hauteur 1
103,
des
1104
et
bas
côtés,
1105). Mais
et il
à
la
grande église
est regrettable
à
mon
cet arc soit
surmonté d'un cordon horizontal, qui
l'apparence
d'un
Peut-être
en
appui
de
trouverait-on
tribune
qui
ailleurs
étudiés, et plus analogues à ceux de
de
aurait
plus
Cordoue.
d'Eu
été
(fig.
avis
lui
que
donne
démolie.
judicieusement
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
364
Dans
la
proportion italienne poursuivant l'unité de
la
nef et
des bas côtés, attachez-vous d'abord à Sainte-Marie-des-Fleurs à Florence (fig.
mais parce
1106
que
S Fig. 1104.
— Église
c'est
et
1107), non par ordre chronologique,
peut-être la
U
plus
affirmation
20" Fig. 1105.
d'Eu. Coupe transversale.
Fig. 1103.
nette
— Église d'Eu.
—
Église d'Eu.
Coupe longitudinale.
Plan.
de
ÉGLISES VOUTEES ce parti qui ne veut voir seule
unique
et
moment que
salle.
de
dans
Voyez
la nef,
—
la
ce
365
nef et les bas plan,
où
si
les
points
—
côtés qu'une
ne parle en
je
peu d'espace
est
ce
occupé par
Quatre travées
d'appui.
en longueur occupent tout l'espace
du mur de
aux
face
piliers
du dôme;
mais ces arcs ont 17 métrés d'ouver-
•
.
;
*-i 20
70
Fig. 1106.
30
*Û
— Église Sainte-Marie des Fleurs à
ture et
Fig. 1107.
— Église Sainte-Marie des Fleurs a Florence. Coupe
Florence. Plan.
20 métrés environ
qui séparent
la
d'entre axe
:
et la
longitudinale.
hauteur de ces arcs
nef des bas côtés n'est pas moindre de 27 métrés.
Les travées des bas côtés n'ont en profondeur que environ de leur largeur d'ouverture sur
vous
ai
déjà signalé est
aucun aspect écrasé pour d'arête
de
la
ici
les
la
nef
:
la
ce parti
moitié
que
je
irréprochable, puisqu'il n'en résulte
grandes
et
hautes arcades;
nef est donc sur plan carré,
et celle
la
voûte
du bas côté
sur plan rectangulaire très allongé.
De grandes
et belles fenêtres,
ouvertes dans
le
mur
extérieur,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
366
éclairent toute l'église,
plus
semble
même
qu'il
volonté d'arrêter il
dans
et
tympans de
les
nef
la
que des rosaces d'un diamètre relativement
le
eu
ait
y
regard à
la
chez
sommet
nef au-dessous de ses voûtes la
de ses tympans
et
tradition aussi bien des salles
que des églises du Moyen-âge en général, où d'une seule venue depuis
le
Il
des arcs, car
qui forme une sorte de couronnement général de
et saillante,
Nous
restreint.
a
une corniche continue, élevée
a disposé au-dessus de leur clef
contraire à
n'y
une certaine
l'architecte
hauteur du
il
:
la
disposition
romaines des thermes la
travée de nef s'élève
sommet du tympan.
sol jusqu'au
retrouverons du reste cette église
à
propos des grandes
coupoles. L'église
analogue à
San-Petronio celle
dune composition
de Bologne,
des églises françaises, a des travées plus
plus
nom-
breuses. Édifiée sur des proportions colossales, elle a aussi des
arcades très élevées entre
la
nef
et les
bas côtés, également des ro-
saces pour éclairer des tympans. Inutile de
La cathédrale de Milan, beau à par
édifice
tomber dans des
plus étrange
redites.
que vraiment
produit intérieurement un très grand
l'extérieur,
une sorte de
combinaison
deux tendances
des
effet,
italienne
Les travées y sont étroites et multipliées comme dans nos cathédrales, mais les bas côtés sont très élevés. Dès
et française.
lors,
l'arcade
pénétrer dans
toujours culaire,
le
allongée
très la
même
laisse
nef; sauf le
lumière
la
des bas côtés
rapprochement des
parti qu'à Florence.
s'élèvent d'un seul jet jusqu'à
Les la
piliers,
c'est
piliers,
de forme
cir-
naissance très relevée
des arcs, et se couronnent par une sorte de diadème de niches de statues. Le goût n'en est plus celui de Florence, mais est d'un
beau
Quant aux
jet et
d'un
églises
et
le parti
effet saisissant.
françaises,
vous présenter des types de
l'embarras est extrême
cette sorte de
pour
monument, dont
le
ÉGLISES VOUTl'.l
nombre
immense. Peut-être
est
son type sinon je
le
trouverais
le
892-893,
fig.
qu'on
a
la
53,
et
p.
1045,
haut
le
de
suite-
plus caractéristique
:
d'Amiens (V. plus haut,
p.
279).
point
les
C'est
peut-être
là
propres
aspirations
trouve l'expression
qu'on en
à cette architecture, et
prendre tout
moins
cathédrale
poussé au plus
367
faut-il
plus parfait, du
dans
s
la
plus
affirmée.
La grande nef
environ
a
m 30 de largeur dans œuvre,
13
un peu plus de 40 métrés de haut. de
triple
la
largeur; mais
je
d'une volonté arrêtée. Quoi
voyez, étroit
très élevée.
est
et
donc une hauteur
C'est
ne pense pas que ce rapport résulte qu'il
en
soit, la
proportion, vous
Or, en matière de proportions,
sont synonymes. Aussi lorsqu'on entre dans
le
élevé et
cathédrale
la
d'Amiens, surpris par cette hauteur, on éprouve involontaire-
ment
le
sentiment d'une nef étroite
exagérée nuit à
l'effet
plus véritablement grand
on
parti est
Les
tables.
du
aurait eu,
—
nef
si la
en
Les bas côtés sont élevés
hauteur
le
deux
la
largeur de
enfin, à partir
d'une
au
la
régne
sol,
de
la verticalité
le parti pris
le
le
la
:
le
composi-
qui s'élèvent à
subdivisant en
tympan, l'ensemble
hauteur atteint
ai-je dit,
poids des parties pleines;
disparaissent
la
volée à
général d'extrême
triforiiim,
dans tout
et
dont
verrière,
—
formant chemin de circulation;
travée, et
construction, vous
minimum
Les nus
du
du triforium
immense
Comme
—
seule
permettait. Au-dessus de leurs arcs,
18 mètres environ
effet
d'une volonté indiscu-
montent d'une
faisceau
33 mètres du sol, accentuant ainsi tion.
un
qui en réalité est large
reste d'une netteté et
piliers
crois,
je
moins en hauteur.
avait eu quelques métrés de
Le
La hauteur
des autres dimensions, et avec l'admi-
plan de cette cathédrale,
rable
et plutôt courte.
l'architecte
on
a
mètres.
cherché à réduire
comme
accentue
3
1
effet
également.
les
piliers
qui
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
368
portent l'œuvre, mais ensuite, à part une petite partie de
mur nu
cordon qui régne sous
le trifo-
entre les arcs des bas côtés et
le
même où
rium, vous ne voyez pas une parcelle de mur. Là
il
y en a forcément, derrière l'adossement des toitures, l'évidement
du
supprime non pas
triforium
mur
rent de ce
un
Tout
est
réel,
mais
le
poids appa-
combiné pour produire un
déchargé, en quelque sorte immatériel, et rarement
effet élancé, je crois
inévitable.
poids
le
fortement voulu n'a été aussi fortement obtenu.
effet
C'est beaucoup, cela.
Dans
l'espèce, c'est
presque trop. Si
la
construction est hardie, très hardie, en y ajoutant une sorte de coquetterie de la témérité, en cachant presque ce qui pourrait
on étonne
rassurer,
monde
ne
que
le
pour
;
moindre choc,
compromettre
plupart des fidèles,
semble-t-il,
bien
ou
et faire effondrer cet
semble presque dépasser C'est
la
l'étonnement un peu alarmé
:
inquiète
pas que derrière ces gracilités,
sait
tances puissantes
produit
mais on
certes,
en
là
la
a des résis-
l'effet
cherché est
si
audacieux
moindre chute doive
ensemble dont
la
hardiesse
bornes du possible.
les
une tendance de
effet
l'architecture
dite
tendance de plus en plus accentuée à mesure que
gothique,
le
y
il
cela paraît
:
Tout
aussi.
les
habiles constructeurs d'églises devenaient de plus en plus assurés
de leur habileté l'éliminer.
Il
:
dissimuler
en résulte un
fonde sur l'imagination
proclame hardiesse
le
—
où
matière, on pourrait presque dire
effet saisissant, il
une impression pro-
le
l'on n'est
la
vous
je
tendance antique, où tout affirme
étonné que de
la
grandeur
et
de
la
mais où
yeux
semble que ces œuvres n'aient coûté aucun
qu'il
conception.
principe de construction est
si
l'ai
la
dit
sécu-
perfection
évident aux
artistique,
le
l'on
merveilleux de cette
bientôt de cette témérité. C'est,
de
que
plaît à cette architecture
prodige, que l'on subisse
déjà, l'antipode rité,
:
la
effort de
ÉGLISES VOÛTÉES
Au
point de vue du parti, c'est dans
rium que
369 la
disposition du Irifo-
vous trouverez surtout des
différences sensibles entre les églises des
xm e
xiv c et xv c siècles. Elles en
,
ont
toutes,
sauf de rares exceptions, telles
que,
Paris,
à
motif
est
l'église
d'ailleurs
trouve déjà à
le
Saint-Gervais
fort
;
le
on
ancien, car
cathédrale d'Autun,
la
une des plus anciennes de France, et une des plus directement inspirées des traditions
antiques
(fig.
1109
1108,
et
11 10).
Le plus souvent, les
plus purs,
ment une façade
dans
les
galerie
de circulation, ou
d'un
espace
dessus du bas côté. Mais on a le
iriforium aveugle,
Fig. iioq.
exemples
iriforium est effective-
le
ajourée
et
comme on
libre fait
la
auaussi no8
Fig
dit, c'est-
'
'
~
'
dnle d Autun
nï.
—
Cathédrale d'Autun. Travées de la nef.
EUlMH h
li j'béoi ie
Je
l'
Arcbiledure.
Fl 8- II10
—
III.
-
Cathédrale d'Autun. Coupe transversale.
-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
370
une simple arcature en
à-dire
mais sans galerie
comme,
effective,
Domont
église de
(fig.
iiii).
diverses de triforium
très
bas-relief, représentant la galerie,
:
Il
près de Paris, à l'intéressante
y a d'ailleurs des dispositions
typique de Ouistreham (Calvados) qu'à
la
exemple dans
ainsi par
l'église
descendent
les fenêtres
très jus-
base du triforium, qu'elles interrompent, et qui se traduit
seulement par une arcade de
chaque côté de
la
fenêtre (fig.
ii 12 et ii 13).
Puis, au xiv e siècle, tou-
jours en vue de supprimer
le
plus possible toute apparence
>
matérielle, et afin d'agrandir
encore
des verrières
parti
le
qu'on savait
si
heureusement
on
a
adopté assez
décorer,
fréquemment une disposition
m
nouvelle lui
Fig.
mi.
Église de
aussi
rage de
Domont. Coupe longitudinale
le triforium
devient
un élément
d'éclai-
:
la
nef par des verriè-
de l'abside.
Pour
res.
cela,
primer l'adossement des toitures de bas côtés les
couvrir en appentis, on
les a
véritables terrasses, soit par
pavillons,
avec un chenau
chenaux transversaux côtés. et
Le
comme une
une
long du
au-dessus
triforium ainsi
alors,
fallait
sup-
au lieu de
couverts soit par des combles
très plats,
le
:
il
des
série
mur
de toitures en
de
et
des
des
bas
la nef,
arcs-doubleaux
dégagé devient une arcature à jour,
première zone de lumière au-dessous des grandes
verrières.
Je ne saurais
vous
citer
un plus
tion que l'église Saint-Ouen à
bel
exemple de
Rouen (V.
cette disposi-
plus haut,
fig.
1096),
EGLISES VOUTEES
dont
l'intérieur
est à
mon
avis
la
plus pure expression de
religieux du Moyen-âge. Rien n'est plus tions, rien Il
n'assure
371
harmonieux de propor-
une plus complète unité
n'y a plus dans cette nef
arcs des bas côtés, puis
l'art
d'effet et d'aspect.
que deux parties superposées
un grand ensemble lumineux qui
%/ ^
:
les
s'élève
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
372
grande, vous pouvez voir plus près de vous une application de ce parti dans l'église Saint-Séverin à Paris.
Rappelez-vous toutefois que cette belle disposition ne peut
obtenue qu'au prix de complications dans
être
ou tout au moins de toitures
terrasses,
côtés.
est
évidemment
de Saint-Ouen
est
tures plates,
magnifique intérieurement, mais
expose
il
à pente pro-
Le
plus simple et plus rationnelle.
recours à des chenaux intérieurs ou
ait
très plates sur les bas
La couverture des bas côtés par un appentis
noncée
monument
le
à
ou de
les toitures,
comme tous
ici
les
parti
qu'on
soit
à des couver-
dangers
d'infil-
trations et de dégradations qui naissent de ces sortes de couvertures.
En
seille ni
toute chose,
ne proscris
il
rien,
y a du pour
mais
je
et
du contre;
je
ne con-
cherche du moins à vous
faire
bien voir quelles sont les conditions nécessaires de chaque parti
que vous pourrez prendre. Et rappelez-vous surtout que qu'un n'est
parti présente des
dans
dangers inhérents à sa conception, ce
que par une exécution
qu'on peut du moins le
trop économique
Dans
très
les atténuer.
prévoyante Il
:
la
les églises à
perfection est
ici
la
les
exemples
du ;
parti.
de rigueur.
la
tendance a été jusqu'à
Il
serait fastidieux
partout dans les églises de
siècle
pouvez
à Paris
même
d'étude,
fin
les piliers, d'accentuer
de vous en multiplier la fin
du xiv e
siècle
ou
en voir deux exemples remarquables
Saint-Eustache et Saint-Étienne-du-Mont ces
la
vous retrouverez ces mêmes tendances. Vous
du xv e
Dans
sérieuse
construction précaire et
du Moyen-âge d'amincir de plus en plus sveltesse
très
hautes nefs et à arcs-boutants dont nous
nous occupons en ce moment,
la
et
ne faudrait pas s'aventurer
Saint-Ouen avec de
parti de
lors-
deux
(fig.
1114
et
:
n 15).
belles églises, malgré de notables différences
vous pouvez constater une analogie assez grande de
ÉGLISES
:
373
Les bas côtés sont très élevés, largement ouverts sur
parti.
nef
VOÛTÉES
un peu
c'est
que nous avons vu dans
ce
liennes. Les piliers, circulaires, sont aussi Il
semble
Fig. il 14.
qu'on
a
poussé
Fig.
1115.
qu'il
ita-
à
dernières
ses
Église Saint-Etienne du-Mont. transversale.
Coupe
Mont. Plan.
limites, et
—
églises
minces que possible.
l'amincissement
— Église Saint-Ëtiennc-Jii-
les
la
ne
serait
plus
possible de
diminuer
encore.
Saint-Étienne-du-Mont se recommande d'ailleurs à votre attention par son beau jubé à l'entrée
Cependant, et 11
17)
mais
si
a,
a été
ici
il
de Saint-Nazaire à Carcassonne
(fig. 11
16
d'un côté du transept, des piliers encore plus élancés;
l'effet
originale,
l'église
du chœur.
en
est
très
faut reconnaître
dépassée, car
il
saisissant,
et
la
combinaison
que l'extrême limite de
la
très
prudence
a fallu relier et entretoiser tous ces piliers
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
374
par des barres de fer qui, soit qu'elles aient été posées dés
la
construction, soit qu'elles soient rajoutées après coup, n'ont pas
dû
être prévues par l'architecte lorsqu'il concevait cette témérité.
avait
Il
demandé
à la pierre ce
que
la pierre
ne pouvait pas
donner.
Em
±±±3 ^r
*
*
Fig. 1116.
•
•
*
,•
— Église Saint-Nazaire,
Fig.
à Carcassonne. Plan.
1117.
—
Église Saint-Nazaire,
à Carcassonne.
Les églises à doubles bas côtés ou à cinq nefs sont assez rares, et cela se
comprend. C'est un luxe qu'on ne pouvait en
général se permettre que difficulté
dans de grandes cathédrales,
qui exigeait de puissants
sources exceptionnelles. Je vous
que vous pouvez
Au
et
devez
point de vue du parti,
très
différentes d'étude,
tion
:
celles de
Bourges
une
d'action et des res-
déjà parlé de
Notre-Dame,
d'ailleurs visiter très sérieusement. je
vous
mais où et
ai
moyens
et
signalerai
se trouve
deux cathédrales,
une
même
du Mans (V. plus haut,
fig.
disposi-
1089
et
LES ÉGLISES VOÛTÉES
1090, 1097
et
chœur
vée, le
mément au Dans
1098),
la
le
le
première complète,
la
seconde inache-
ayant seuls été construits confor-
et le transept
plan d'ensemble.
ces
deux
églises, le
immédiatement contigu que
375
second.
à
la
premier bas côté, nef, est
en résulte un
Il
effet
celui
sensiblement plus élevé
pyramidal très heureux,
premier bas côté peut ainsi avoir des fenêtres qui
elle-même au-dessus des arcs qui
et éclairent la net
du second bas
côté.
En
sible
que dans de
rang de lumières avez d'abord
les
est
très
et
l'éclairent
le
séparent
d'autres termes, le grand bas côté est
par rapport au second traité
d'un bas côté unique.
qui est
comme
une nef ordinaire au-dessus
Vous concevez
bien que cela n'est pos-
grands édifices; l'aspect de ce sextuple
d'une grande richesse
verrières de la
premier bas côté, puis enfin
nef,
et plus
;
de chaque côté vous
puis plus
bas celles du
bas encore celles du second
Mans surtout que Une disposition assez
bas côté ou des chapelles latérales. C'est au cette
combinaison produit tout son
effet.
analogue se trouve à Saint-Eustache. J'y reviendrai plus loin avec les églises que vous pouvez étudier à Paris même.
CHAPITRE XIV LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.)
LES ÉGLISES DE PARIS
— Notre-Dame de Paris. — SaintJulien-le-Pauvre. — Saint-Germain-des-Prés. — Saint-Séverin. — Saint-Gervais. — Saint-Méry. — Saint-Leu. — Saint-Nicolas-desChamps. — Saint-Eustache. — Saint-Etienne-du-Mont. —
SOMMAIRE.
Avant de de toute
Etude par
la réalité.
quitter cette étude des nefs, qui régit l'architecture
lorsque du moins
l'église,
parties, je tiens à
vous
que
dire
il
je n'ai
vous présenter un répertoire de tous il
une
faudrait
France
et
liste
longue
à l'étranger. J'ai
et
y a unité entre ses diverses pas eu
les
la
prétention de
exemples intéressants
fastidieuse
de monuments, en
cherché à vous signaler des types,
auxquels se rapporteront plus ou moins directement, variantes infinies
Mais
voir.
dire
:
j'ajoute
allez à
à Nevers, à
dans :
le
les
détail,
églises
et
que vous pourrez
à
à
Laon, à Strasbourg,
exemples de
analyse. Puis,
belles églises
vous voyagez
trains, arrêtez-vous
à Dijon,
Bordeaux, à Narbonne, que sais-je? Mais
chacun de vous, dans son pays, a certainement prés de sieurs
avec des
voyez-les et voyez-les bien. Je ne puis vous
Rouen, à Cologne,
Lyon,
:
dans
les
;
:
qu'il
les
lui plu-
voie, et qu'il
les
pendant vos vacances, entre deux villes
où vous savez trouver de
belles églises, allez les voir et les bien voir.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
378
Bien
voir,
ristes.
Certes,
délicat
:
pour vous il
en tou-
architectes, ce n'est pas voir
y a une flânerie intelligente qui
un
est
on admire au dehors, au dedans, on garde
plaisir
souvenir
le
d'une émotion artistique ressentie devant une belle chose, d'une
impression profonde ou délicate
mes
conseils pouvaient
vive que
tant plus
rend plus apte
le
vous priver de
goût
à sentir
m'en voudrais beaucoup
je
:
en
est plus éveillé,
froide,
mal
l'analyse sèche et
ma
jouissance d'au-
que
révélation
Non
si
à cette
vous
peut-être,
pensée, substituer
sans émotion.
vous
le talent
m'en voudrais
artistes. Je
rêverie, à cette impression, à cette
deviez, en interprétant
cette
si
la
dissection
certes, et d'abord
voyez, laissez-vous prendre, ne vous raidissez pas contre l'impression,
tout
sachez admirer. Mais
homme
de goût digne de visiter nos beaux monuments.
Mais vous êtes architectes, devez voir
devez
les
après
moyens
l'émotion,
Sachez discerner
vous devez voir plus; vous
et
pas seulement les résultats, vous
et
demander
comment
a
vous admirez, sachez revivre
pu
au
monument
être réalisé cet
la vie
A
cette condition,
la
doublement instructive pour vous,
leçon.
la
ensemble que
de l'architecte pendant
concevait et élaborait son oeuvre, mesurer ses efforts ses résultats.
comme
vous l'obtiendrez
cela,
juger
monuments
visite des
et
et
qu'il
sera
vous saurez en présence de
l'œuvre qui vous émerveille, comprendre au prix de quel savoir et
de quel labeur vous pourrez à votre tour produire
et
profondes impressions que
Et puisque
c'est
à Paris
vous-même
le
faire,
grandes
aurez ressenties.
que vous étudiez, puisque
Paris que j'enseigne, permettez-moi, à
les
comme
je
c'est à
cherche toujours
de vous indiquer ce que vous pouvez avec profit
facilement voir à Paris
presque tout,
et
lors
même.
même
Paris
offre
des
exemples
que vous n'y trouverez pas
le
et
de plus
EGLISES VOUTEES DE PARIS
exemple de
parfait
ou
tel
rester
et
la
de voir des
facilité
immédiate.
à votre portée
Pour
vous y trouverez
sujet d'études,
tel
du moins de grands enseignements modèles
379
dans ce sujet
vaste
si
des nefs d'églises, et sans m'astreindre à
un ordre chronologique sans
ici,
vous engage tout
je
intérêt
d'abord
à
avec soin Notre-Dame.
visiter
Notre-Dame est une des plus grandes du Moyen-âge;
églises
le
plan en est
d'une admirable netteté (V. plus haut, fig.
1091-1092),
vous serez frappés
et
tout d'abord de l'unité d'aspect, unité qui vous frapperait plus encore
purement
barrières
empêchaient
ment se
des
ne
vous
parcourir
libre-
fiscales
de
pas
si
ces magnifiques collatéraux qui
poursuivent avec
la
nance autour des nefs
La grande nef élancée;
je
est
vous
même et
ordon-
du chœur.
d'une proportion
ai
déjà
parlé
des
voûtes sur plan carré refendu par des assez indécises de parti;
divisions faut dire piliers,
il *
/
1
:
j
*
—
nettement que cette unité de
1118. Élévation intérieure d'une travée de Notre-Dame-de-Paris.
n'aboutissant pas à une pareille
unité de voûtes, n'a
la
franchise et
vraiment projetée sur plan
carré,
ni
la
de
netteté ni de la voûte la
voûte résolument
divisée en autant de sections qu'il y a de travées verticales.
Les bas côtés sont relativement peu élevés,
et tirent plutôt
leur effet de l'ampleur des dimensions horizontales (fig. 11 18).
Entre
les
deux bas
côtés, les piliers sont alternés
:
en face des
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
380
ARCHITECTURE
principaux, ce sont des piliers en faisceaux, en face des
piliers
des colonnes circulaires. Cette alternance,
piliers intermédiaires,
que
L
d'ailleurs la construction
ne portent que
et les autres
— puisque
ne motive pas
les
plus logiquement
qui
comme
forme
s'impose,
eux pour
la
les
vous
l'ai
dans
même
est
de
piliers
alternés
être
sont dans leur fonction. La
le
présentent
aussi,
lorsque
la
je
ils
devraient
—
contreforts
encore un parti assez indécis à côté de l'unité des nef
uns
retombées de voûtes semblables,
ne servent pas de points d'appui à des
et
les
la
leur
critique
déjà dit, à propos des arcs-boutants qui, la
contradiction d'une unité de forme,
fonction est différente de deux en deux
arcs-boutants de
la
:
tout au moins
haute nef, car ceux qui soutiennent
poussée des voûtes des tribunes sont logiquement uniformes.
Ces tribunes ont pu avoir autrefois une raison n'en ont plus guère aujourd'hui, sauf dans des
d'être; elles
occasions de
cérémonies d'apparat où Notre-Dame devient quelque chose de plus que la cathédrale de Paris. L'accès en
Très
facile.
élevées
relativement,
mêmes
de beaux vaisseaux,
plètent
heureusement
et les
l'éclairage
elles
en
jours qui les éclairent
de
la nef,
malgré ici
la
à
composition.
des
il
faut
présente une division peu franche en trois hauteurs
peu prés égales,
celles
com-
relativement peu de hau-
l'élévation des tribunes laisse
le dire,
elles-
l'aspect bien
teur pour les grandes verrières de la nef, dont l'aspect, bien
peu
d'ailleurs
constituent
froid des vitraux sans valeur qui trahissent
Mais
est
les
verrières.
composés d'un
fût
arcades des bas côtés, celles des tribunes,
Malgré
la
composition
belle
unique jusqu'à
la
côtés, puis d'un faisceau d'une seule
des
piliers
naissance des arcs des bas
venue jusqu'aux naissances
des voûtes, cette division en trois zones presque égales nuit à la
grandeur de
l'aspect, tandis
que
les
pignons d'extrémité des
transepts sont d'un parti et d'une étude irréprochable.
EGLISES VOUTEES DE PARIS
Vous me trouverez sans doute ces critiques des nefs de
Ces
critiques ont
quoi
?
très
autorisés, car
sition de à
un
" ;
*:
a
Notre-Dame,
parti plus
«-
on
bien hardi de
Notre-Dame,
dû
être faites
abandonné et à
me
8l
permettre
d'ailleurs fort belles.
Mais
avant moi par des
hommes
errements de
compo-
les
Reims ou
franc et plus pur.
3
la
Amiens on est parvenu De Notre-Dame à Reims, il y à
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
382
par son style, mais déjà gothique pas ses voûtes.
cependant que lorsqu'on a construit
/a
Pig. liai.
—
L'glise
/s
la
Saint-Germain-
Fij. 1122.
—
Clocher de Saint-Germain-des-Prés, à Paris.
Prés on n'avait pas encore imaginé l'arc-boutant, :
murs
la
faut admettre
Jfi
des-Prés, à Paris. Plan.
en a
Il
nef de Saint-Germain-des-
le
chœur
seul
poussée des voûtes des nefs n'est contrebutée que par
assez épais,
et
par des contreforts ou éperons en
les
saillie
ÉGLISES VOÛTÉES DE PARIS sur
le
parement extérieur du mur,
et
en
383
porte-â-faux sur les
arcs-doubleaux des bas côtés. Ce système n'est pas sans danger,
mais enfin
ici
depuis huit
il
preuves de
a fait ses
stabilité, puisqu'il subsiste
siècles.
comme
L'église est
vous
savez d'une grande simplicité;
le
l'adossement des toitures de bas côtés donne lieu simplement
ici
un emplacement favorable aux
à de grands nus, qui ont livré
compositions
belles
de
Mais
Flandrin.
cette étude sur la décoration des églises, je
pas dans
n'insiste
je
me
propose de vous
en parler plus tard.
La façade principale
est très rustique, et est plutôt celle d'un
clocher que d'une église
1122);
(fig.
d'une très grande simplicité;
la
façades latérales sont
les
plus intéressante est certainement
façade postérieure, ou façade des absides,
la
moins
voit mal, à
cependant s'en
que
d'ailleurs
une propriété voisine
d'entrer dans
on peut
;
quelque idée du square qui borde
faire
on
le
boule-
vard Saint-Germain.
Prés des deux
vous verrez une autre
précédentes,
église à
double rang de bas côtés, Saint-Séverin, de plus d'un postérieure
(fig.
Pourquoi
modeste mais
je
1123
cette
église
1124).
et
de
fidèles,
annexé à
tion.
Quoi
qu'il
en
et
très
pur;
le
soit,
heureuse proportion; le triforium,
fallu
qu'une ?
faire
la
place
une
assez
Je l'ignore, et
peu pro-
d'un
nombre
église large plutôt
le
premier bas côté
second seulement
sert à la circula-
dans
fait,
la nef,
somme
deux bas côtés
Pour trouver aura
il
en
en raison du terrain large
c'est
que profonde. Et en est
n'est
paroissiale, a-t-elle
fond dont on disposait. suffisant
qui
église,
suppose que
siècle
la
la
pratique,
nef de cette
le parti
comme
jolie église est
d'une
des voûtes en croisée d'ogive est je
vous
l'ai
dit déjà,
est
éclairé
3
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
»4
comme
à Saint-Oucn de
Remarquez
Rouen, mais
disposition judicieuse,
la
des voûtes des bas côtés culaire à la
blement de l'arc
de
nef la
la
l'étude en est plus lourde.
—
dans
:
la clef
le
fréquente,
et d'ailleurs
— perpendi-
sens transversal
de ces voûtes va en s'élevant sensi-
nef aux chapelles latérales
en d'autres termes,
:
moins élevé que
nef est sensiblement
bas côtés par
l'éclairage des
des
plus
jours
permet
qui
ce
chapelles,
des
celui
En
élevés.
passant,
vous verrez à Saint-
Séverin
de beaux
exemples
de vitraux.
Autour du chœur,
bas
les
côtés de l'abside sont disposés
avec
deux travées
dans
la
rangée intermédiaire entre
les
deux bas côtés pour une
tra-
vée du choeur. Cela permet des portées normales des arcs, qui sans Fig. 1123.
— Eglise Saint-Séverin.
très
cela
larges
deviendraient
dans
ce
Plan.
plan
*
rayonnant d'un court rayon. Je vous signalerai enfin
la
disposition particulière des arcs-
boutants du choeur, qui, au lieu de buter contre
voûte supérieure suivant pratique ordinaire,
un angle un peu
aigu,
comme
avec une retombée verticale, tangente au
boutant
se relève ainsi plus
met, tout en
contrebutement,
la
dans
la
sont tracés suivant une courbe à plusieurs
centres,
lui
de
les piliers
de
se
haut que sa naissance, ce qui per-
un point
laissant
hausser
d'écoulement sans excès de
pilier. L'arc-
pierre.
d'application nécessaire au
pour
supporter
le
caniveau
ÉGLISES VOUTEES DE PARIS L'église Saint-Gervais mérite
385
également votre attention, non
pas tant, malgré sa réputation, pour sa façade, qui n'est en réalité
qu'un placage, que pour son inté-
remarquable
rieur Ct
des
les
plusieurs
latérales
parties
façades, qu'on
guère voir
à
ne
égards,
postérieures
et
peut
d'ailleurs
cause de l'obstruction des
à
masures qui
s'adossent à
l'église.
La
nef est plus haute ou plus étroite pro-
portionnellement les
qu'à
bas côtés plus élevés.
de triforium, mais
grande entre les
Saint -Se vérin
verrières
les
de
Fig.
ÉUnunts
ti
la
11
;
n'y a pas
distance n'est pas
arcs des bas côtés et la
11 'i-
nef.
Les chapelles
Église Saint-Séverin, i Paris.
Tbiorit&i V Architecture.
|[|.
Coup*
longitudinal*.
*5
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
386
rayonnantes sont desservies, outre tion à travers leurs
Les voûtes de
la
murs
bas côté, par une circula-
séparatifs.
nef sont à nervures multiples
disposition très heureuse évite
de cette multiplicité
fois
le
confusion qui peut naître par-
la
arcs-doubleaux
les
:
mais une
;
sont très
sail-
lants et vigoureux, toutes les autres nervures plus fines; ainsi l'ensemble d'une travée. Cette disposition est
saisit
exceptionnelle dans les églises du
La chapelle de
signalée.
la
remarquables exemples de
Moyen -âge
leur
sert
de
d'ailleurs cette
A
l'extérieur,
il
une
examiné une
la
clef
jolie
du
fin
pendante
quitterez
orgue —
grand
le
pas
tribune de
celle-ci
de
la
surtout sans avoir admiré ses célèbres vitraux.
y
a
à
vous signaler
nettement polygonale,
l'abside,
et
retombée aérienne. Vous ne
église sans avoir
et
mérite d'être
et
des voûtes à
raffiné
l'art
transept et celle qui supporte
Renaissance —
assez
Vierge en particulier est un des plus
Moyen-âge, avec sa quantité de nervures qui
l'œil
et
celle
l'étude
particulière
de
des contreforts et arcs-
boutants. Les contreforts, très longs, sont décorés et terminés par
une à
parties
cette
crête
jour
élégante
élégante;
portant
les le
architecture
arcs-boutants sont surmontés de
Malheureusement toute
caniveau. est
presque
invisible,
ce n'est en
quelque sorte que par surprise qu'on peut en apercevoir quelques parties.
A tures sition
Saint-Méry, cette église dont si
la
façade présente des sculp-
curieusement fouillées, vous ne verrez pas une compo-
d'ensemble. L'église a un double bas côté à droite, un
bas côté simple à gauche. Le deuxième bas côté de droite est plus élevé que les autres, et ouvre sur de grandes ajoutées après coup.
Autour du chœur,
il
chapelles
n'y a plus qu'un seul
bas côté, mais, à droite, une circulation ménagée dans les
murs
ÉGLISES VOÛTÉES DE PARIS
éperons qui séparent
les
387 pas de
chapelles. Cette église n'a
tri-
forium, sa disposition est en cela analogue à celle que nous
venons de voir
â Saint-Gervais. Les arcs-boutants sont égale-
ment surmontés d'une Saint-Leu, styles divers là
galerie à jour portant
non
loin de la précédente église, est
la
nef est d'architecture Moyen-âge,
:
Renaissance, soit
qu'il
ait
à l'usage fréquent
L'effet réelle est
une seule
édifier en
par
effet,
proportion de hauteur
certainement
mieux
et
s'il
de
le
choeur
de-
chœur
des églises qu'on
fois.
un peu court;
intérieur de l'église est
courte en
le
édifice
ajournée, contrairement
ait été
commencer
de
un
ou que, pour un
été reconstruit,
motif quelconque, sa construction
ne pouvait
caniveau.
le
mais l'impression de largeur de
est
la nef,
la
dimension
accentuée par
la
qui conviendrait
y avait quelques travées de plus en
longueur. L'église n'a ni triforium ni transept. et l'autel est placé
Quelques
Le chœur
est plus élevé
au-dessus d'une petite crypte intérieure.
dans cette
particularités originales sont à signaler
église; ainsi les
grands
piliers
de
la
nef sont accusés
par de véritables contreforts rectangulaires s'élevant
à l'intérieur
du
naissance des voûtes. Bien entendu, ces piliers n'ont ni ni l'épaisseur
Il
dont
à l'usage constant des piliers à
colonnes cylindriques, n'y a la
retombée
tangente au
est
de colonnettes.
soit faisceaux
pas d'arcs-boutants pour
formes curvilignes,
la
nef,
pilier.
Du
le
chœur
seul en a
côté gauche,
côté est resserré à chaque travée par un éperon, ce qui les arcs
la saillie
des contreforts extérieurs, mais ce n'en est pas moins
une dérogation soit
sol à la
de passage d'une travée
à
l'autre
le
tait
ne sont pas dans
bas
que l'axe
du bas côté et de ses voûtes.
A
droite se trouve
nisée,
dont l'ossature
plancher solive, dont
une grande chapelle, moderne ou modern'est pas sans intérêt. Elle est
les
couverte d'un
poutres sont des arcs en pierre appareillée.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
388
Saint-Nicolas-des-Champs, Saint-Martin-des-Champs, se (fig.
1125
l'autre
de
et la
1
126)
:
l'une
qu'il
ne faut pas confondre avec
recommande surtout
du Moyen-âge sur
Renaissance sur
la
la
par ses façades
rue Saint-Martin,
rue Cunin-Gridaine, mais qu'on
a plus l'occasion de voir en suivant la rue Turbigo. C'est encore
une
église à double rang de bas côtés, et la disposition en
Fig. ii2).
celle
—
Église Saint-Xicohis-des-Champs à Paris
que nous avons déjà vue
à Saint-Séverin, le
côté étant couvert d'une voûte d'arête dont
siblement afin
de
est
laisser
plus
de
la
hauteur à
second bas
clef s'élève sen-
l'ouverture
des
La disposi-
chapelles et par suite plus de passage à
la
tion des doubles bas côtés se traduit
en façade par un motif
de composition dont
il
ici
y a d'ailleurs
lumière.
d'autres exemples
:
la
façade est à trois pignons, celui du milieu plus élevé mais de
EGLISES VOUTEES DE PARIS
389
largeur sensiblement égale. Cette façade est une des plus intéressantes des églises de Paris.
Fig. 1126.
—
liglisc
Saint-Nicolas-des-Champs. Façade
l.itcrule
du porche Henri
II.
Les doubles bas côtés sont ainsi couverts à deux pentes, dont l'une
ramène
les
eaux vers
gers de cette combinaison. résulte
la
Au
net
;
je
vous
ai
signalé les danil
en
mur
de
point de vue de l'intérieur,
que presque aucun adossement
n'existe contre le
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
390 la
nef au-dessus des arcades des bas côtés
aussi n'y
;
pas de
a-t-il
triforium.
et
La
partie antérieure de
la
le
chœur, qui sont de
la
voûtes est d'ailleurs
la
même
Vous trouverez dans
nef est plus ancienne que
le
fond
Renaissance. La composition des partout
cette église
:
c'est la
croisée d'ogive.
un exemple de redoublement
des arcs-boutants, avec une forme particulière assez indécise de l'arc-boutant réalité,
inférieur;
on sent
fût déjà l'oubli
il
semblerait qu'il
se
en
fût affaissé;
l'hésitation et le
tâtonnement, à moins que ce ne
des principes
des
et
réalités.
Je vous dirai peu de chose de Saint-Martin-des-Champs, sa voisine,
non
qu'elle soit sans
intérêt,
mais parce que vous n'y
trouveriez plus guère les éléments de l'architecture religieuse.
L'ancienne église abbatiale à nef unique n'est plus qu'une intéressante avec sa charpente apparente; seul
un témoignage de remontait au xn
e
ce qu'était l'ancienne église, et
peut-être au xi
e
siècle.
y voir une façade postérieure d'abside haut intérêt;
romanes sont
vous
je
ai
souvent
et
bien entendu son
particulièrement
à dire aussi de joli
cette partie
Mais vous pouvez
de chapelles du plus
belles;
que
je
celle-ci,
vous
ai
bien
mon-
Saint-GermainTAuxerrois, saut
porche que vous connaissez tous. Mais
si
façade est ingénieuse et heureuse, l'intérieur est plutôt insi-
gnifiant, et je n'ai rien à
dans des
redites.
Toute
autre est
la
vous y signaler sans risquer de tomber
magnifique église de Saint-Eustache
(fig.
1 1
27,
1129) qui vous représente avec Saint-Étienne-du-Mont dernière évolution de l'architecture religieuse du Moyen-âge.
1128 la
dont
présente
encore du nombre.
Peu de chose
la
chœur
déjà exposé que les absides des églises
qu'elle ne présente pas la netteté de celles trées, est
le
salle,
et
ÉGLISES VOÛTÉES DE PARIS
Moyen-âge
«
Je dis
Renaissance soient déjà
mais
structure, la
la
des
celle
bien
»,
que
l'esprit
manifestes
si
composition
391 et
dans
même
de
goût de
le
la
monuments;
ces
l'édifice est
encore
précédents.
siècles
Cette architecture de plus en plus hardie et élancée, devait arriver à cette expression finale; et
après cela
qu'elle
il
car
s'arrêtât,
bien
fallait
ne
elle
pouvait plus dépasser ces har-
Pour
diesses.
persister
après
Saint-Eustache,il eût fallu l'une
ou
de ces choses impos-
l'autre
sibles
que
:
l'architecture s'im-
mobilisât,
affrontât
qu'elle
l'inexécutable,
ou
qu'elle revînt
en arriére. Rien de tout cela
ne se pouvait, était
et
l'évolution
désormais complète. Saint-
Eustache
est
à
mes yeux
le
.
testament ou, férez, le
si
vous
le
Fig. 1127.
,
— Église de Saint-Eustache,
i Paris.
Plan.
pré-
chant du cygne de l'architecture du Moyen-âge plutôt
que l'aurore de l'architecture religieuse moderne.
Vous y admirerez avant tions,
tout l'élégance suprême des propor-
hauteur des nefs
la
piliers, les
et
des bas
côtés,
la
sveltesse
des
habiles combinaisons des nervures de voûtes.
L'église est à doubles bas côtés, très élevés, laissant cepen-
dant, en raison de
la
grande élévation de
la
nef,
encore considérable pour un triforium en galerie
grandes éclairés,
verrières
au-dessus.
mais non suivant
la
une hauteur éclairé, et
de
Ces bas-côtés sont eux-mêmes
disposition que
je
vous
ai
indiquée
ELEMENTS ET THEORIE DE
392
pour
les
L
cathédrales de Bourges et du
côtés sont d'égale hauteur, et c'est
..,
.
:,>..
:;.:,......,..,:
le
w
»;;/;; .&,.,, ,:„, ,..,:.-.„'.. ,;
Fig. 1128.
— Église
Saint-Eustache.
,
ARCHITECTURE
Mans
:
les
ici
second qui
,;^.;.,,.-
Coupe
ï.*%
J»s-
J EaPQnflfe
Fig. 1145.
—
Abside de
l'église Saint-Pierre, à
Caen. (État ancien.)
fi
CHŒURS
EGLISES VOUTKES
ET CHAPELLES
409
églises monacales, les
religieux ont ordinairement leurs stalles
au delà de
même
l'autel;
d'une
au delà
sont
places
et
L'ancienne église
pour certains ordres
ces
grille.
Cluny
de
cloîtrés,
(fig.
1146), aujourd'hui presque entiè-
rement démolie, ou
de
l'église
la
du Mont-Cassin (V.
célèbre abbaye
plus haut, vol.
38), sont des
I, fig.
types d'églises abbatiales.
Les prêtres,
chanoines,
les
les
religieux assistent aux offices dans
des
dont
stalles
toujours élevé. Le
forcément un
du côté de res
chœur
espace
De
la nef.
faut
est
est
donc
fermé, sauf les clôtu-
là
de chœur. Lorsque
chœur
le
compris entre des murs,
n'est pas il
dossier
le
donc que
les
arcades qui
le
séparent des bas côtés soient fer-
mées
hauteur; tage de rants
cela
d'air
a
d'ailleurs
Déjà
basiliques
le
assister
dans
les
de
à
coudoit
longs
anciennes
les
de chœur
l'avan-
qui
clergé
chrétiennes,
des clôtures
grande
assez
défendre contre
chaque jour offices.
une
jusqu'à
il
:
v
avait
celle
de
Saint-Clément, à Rome, en marbre et
mosaïques,
est
justement célèbre. Plus tard, ce motif a été
étudié de taçons diverses suivant l'esprit des églises auxquelles
il
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
410
s'appliquait. citer celle
de
Paris (fig.
1
Parmi la
les plus intéressantes
de ces clôtures,
comme
faut
Notre-Dame de
cathédrale de Chartres, et celle de
147). Mais
il
en toutes choses, on est devenu
^«^i»^t^fei»i^i^t^i^»^i?ii^yi;i?ai^tgasi^B6^
Fig. 1147.
plus exigeant avec
— Clôture de chœur de Notre-Dame de
le
temps,
tivement modernes que
ces clôtures ont
l'église
été rajoutées après
en
fer
:
ainsi,
les églises rela-
de chœur ont pris un grand
les clôtures
l'époque où on les a faites très belle grille
surtout dans
et c'est
développement, par exemple dans
Paris.
de Brou. Dans d'autres,
coup, et dans
à la
forgé qui entoure
le
style
de
cathédrale d'Amiens la le
chœur,
et à
Notre-
—
EGLISES VOUTEES
Dame
ET CHAPELLES
411
remarquables boiseries que vous connaissez
les
xvm
œuvres du
belles
CHŒURS
e
deux
:
siècle.
nombreux exemples de belles stalles. de Brou sont au nombre des plus remarquables. Mais
Je pourrais vous citer de Celles
du mobilier,
c'est là
ce
et
sortir
serait
du cadre d'un cours de
théorie d'architecture que d'entrer dans ce
domaine qui
est sans
limites.
De
même
pour
les
qu'une prescription,
du public
que
et
règne devant large
pour
que
hors de
l'officiant
n'avez
à
retenir
doit être bien
en
ici
vue
palier qui
puisse
qu'il
crainte.
derrière
s'y
est
Il
et
l'autel,
vue du
la
que
c'est
dont vous
l'autel soit assez
mouvoir sans bon
le
autels,
public,
il
y ait des gradins d'accès permettant la pose facile des Fig.
ornements
En dans
à
1
traiter
Cela est nettement marqué
au delà de
chez nous, est
du mobilier de
une considération qui peut
d'autel,
:
c'est
prêtre officiant tourne le
il
table.
1149). Je ne m'étendrai d'ailleurs pas sur ce
position générale
Italie,
Autel pédicycle de Cavaillon.
148). Puis cette table a été placée sous un baldaquin,
ne voulant pas
propos
tient
—
composition absolument primitive d'un autel de Cavail-
la
ciborium (fig.
sujet,
une
principe, l'autel est
lon (fig.
ou
1148.
d'autel.
la
aux
fidèles.
précédé de marches à
il
y
a,
com-
Chez nous,
le
l'assistance; en Italie, le prêtre se
l'autel et fait face
l'autel doit être
Mais
influer sur la
direction de l'autel.
dos à
souvent placé
l'église.
Il
en résulte que
et
de paliers; en
l'aplomb d'une balustrade qui sépare
chœur de la partie publique de l'église, parfois même il domine une partie basse, dite confession, ou l'entrée de la crypte. le
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
412
en résulte cette autre différence encore
Il
est
chez nous,
:
comme un adossement
en général conçu
à
l'autel
une décoration
plus élevée, gradins avec vases de fleurs, candélabres, statues, etc.
Cela n'est pas seulement combiné pour produire de
une
aussi
masque passe
c'est
l'effet,
sorte d'écran qui
à la
vue
derrière
qui se
ce
par
l'autel,
exemple l'exécution des morceaux de musique, souvent confinée entre clôture l'autel
du
et
l'autel
Avec
chœur.
italien,
faut
il
la
que
rien ne dépasse le niveau de la
table d'autel.
là
presque
Le
prêtre est
comme un on ne
teur à la tribune;
oravoit
que son buste, mais on voit
de
face.
Au
point de
la
différence
vue du geste,
grande entre ces
est
le
deux
conditions. Ciborium de
Fig. 1149.
l'église
Saint-Georges
au Yelabre, à Rome.
En avant du chœur,
quel-
un
jubé,
ques
églises
ont
souvenir des anciens ambons des basiliques. Vous en avez un bel
exemple
à
Saint-Étienne-du-Mont
Brou,àFécamp
(fig.
1
(fîg.
1150), d'autres à Troyes, à
151, 11 52 et 1153), à Albi (fig.
Ces jubés sont des ouvrages souvent
ou en marbre, avec de
riches
supérieure, laquelle constitue
très délicats,
1
154), etc.
en pierre dure
plafonds sous leur plate-forme
une sorte de
terrasse.
En
général,
on y accède par des escaliers spéciaux, parfois par les circulations du irijorium. Tout cela est prétexte à combinaisons ingénieuses,
—
EGLISES VOUTEES à coquetteries
d'exécution.
Il
plus rarement, entre autres
Fig. 1150.
Faouet, dans
le
— Jubé
Morbihan
CHŒURS ET CHAPELLES
en existe aussi en bois, quoique
le très
intéressant jubé de l'église
(fig.
Une
1155).
disposition ;
mais
ce n'est qu'une clôture, tandis que les jubés que
balcon de
organe nécessaire de
Fig.
tljl.
f
—
j
Jubé de
ï
en
«
fait
7
?
l'église abbatiale
il
7
à
plus haut
n'est
est assez rare.
;«
de FéLjnip. Plan.
un peu
Saint-Marc
je cite
Le jubé
circulation.
l'église, et
'
du
de l'église Saint-Ktienne-du-Mont.
analogue existe déjà à Saint-Marc de Venise
soutiennent un
413
pas
On
un peut
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
414
Fig. 1152.
dire
que
c'est
—
une
l'église abbatiale
Jubé Je
fantaisie sans
de Fécamp. Élévation sur
grand objet, car
la nef.
crois bien
je
que
ceux qui existent ne servent en
réalité à rien.
qu'ils
Lors
comportent des pupi-
ou ambons, en
tres
même
a
on ne
Mais ce hors-
s'en sert pas.
d'œuvre
fait
donné
lieu
des
à
compositions charmantes, c'est
et
bien quelque chose que
cela.
L'église telle
voyons Fig.
„ 5}
.
-'jubé
de Fégiise abbatiale de
Coupe
que
les
encore,
transversale.
prédication.
est défectueuse
.
partout
:
la
Ici,
il
serait
^
la
une
composition irréprochable
si
programme ne comportait
Mais dans ce programme,
offices. la
Fécam r
que nous
il
y a autre chose
faut bien reconnaître
forme allongée des
nefs,
que
la
parfaite
solution
pour
les
CHŒURS
EGLISES VOUTEES
évidemment pas
offices, n'est
un
celle
ET CHAPELLES
d'une
où
salle
4'5 écoute
l'on
orateur.
En vous une chaire
reportant au plan de Saint-Clément,
prêcher attenante
à
s'avance profondément dans
chœur nettement
plus;
et
il
a
la nef,
comme
chœur
le
cela était possible
avec
:
bien
— Jubé de fallu
la
Otlicdr.ilc d'Albi.
que
le
prédicateur
allât
prendre
De
place au milieu de ses auditeurs, c'est-à-dire dans la nef. les chaires à
de
la
que
prêcher invariablement placées sur l'un des
nef, soit
le
l'escalier
l'affluence,
de
la chaire.
l'autre, vis-à-vis
pas pu
contre un
soit
pilier,
devant une arcade.
prédicateur sorte de l'enceinte
milieu de
ou
ce n'est qu'un
parfois
du
clergé et
avec quelque
La chaire
cotés Il
faut
jusqu'à
est tantôt d'un côté, tantôt de
su lui trouver de place nettement
meuble qui
là
arrive, au
difficulté,
du banc d\ruvre. La composition des
n'a pas
le
séparé, et surtout avec les transepts, cela ne
Hg. 1154-
l'est
chœur;
au
vous y voyez
se place
ici
ou
là,
et
églises n'a
marquée
tandis que
:
le
416
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig.
1
155.
— Jubé
de
l'église
du Faouet.
ÉGLISES VOÛTÉES
une place
prêtre officiant a
—
CHŒURS ET CHAPELLES
nettement
si
écrite clans la
417 composi-
tion, le prêtre prêchant n'en a pas.
Tout que
c'est
que
de
l'accès
chaire soit facile et digne;
la
entendre
l'auditoire se préparât à
gravir les degrés de
prêtre
Malheureusement vous
tion à
encore
que
vous recommander dans ces conditions,
ce qu'on peut
citer
comme
la
la
bon
serait
il
prédication en voyant
le
chaire avec quelque solennité.
cela n'est guère, et je ne vois pas de disposi-
comme
elle
modèle. La chaire se
s'est
toujours
longtemps
traitera
traitée, et la
longue habitude
de cette absence de solution continuera à absoudre
l'on a
cette imperfection.
Les chapelles jouent un grand rôle dans
vous
mières,
savez
le
déjà,
étaient
des
les églises.
voyez dans
les
plans des anciennes basiliques,
Ambroise de Milan. Ce
parti
s'est
développé,
sont multipliées, mais en restant orientées
très
complète de ce
grand
petites
que vous puis
à
les
Saint-
chapelles se
et les
comme
groupant de chaque côté toujours avec de plan de Saint-Sernin de
ou
àbsidioks
absides, ouvertes à l'extrémité des bas côtés, telles
Les pre-
chœur
le
et se
petites absides.
Le
Toulouse vous présente une application
parti, et
motive une façade postérieure d'un
intérêt.
Mais
le
nombre des
nombre des messes demanaugmentant d'autre part, ainsi que le nombre
de dire chaque jour dées par les fidèles
des saints
nombre
à
qui
prêtres augmentant, et chacun étant tenu
la
messe,
le
on voulait témoigner une dévotion
des chapelles devait promptement excéder
offertes par cette disposition. D'autre part,
le
les
mode
spéciale,
le
ressources
de construc-
tion des églises à poussées localisées, en créant de longs contreforts
pour
les résistances, créait
comme
extérieurs Éléments
et
des espaces qui devaient ou rester
à la cathédrale de
Théorie de T Architecture.
III.
Reims, ou être occupés à 27
8
41
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
l'intérieur
de
des chapelles.
l'église
De
Parfois, outre la
on
devenait naturel de
il
:
là les chapelles latérales et
communication générale par
a pratiqué des ouvertures de service
tout
faire
en dehors du
service
le
momentanément de
s'en servir
raire
lorsque des messes sont
vous
ai
signalé
dans
les
commode,
des chapelles. Cette disposition est
s'il
occuper par
les
rayonnantes. bas côtés,
les
murs
car elle
permet de
on peut
public, et
cesser
en résulte une gêne tempo-
célébrées dans les chapelles. Je
de ces circulations dans
l'existence
séparatifs
les
églises
parisiennes de Saint-Gervais et de Saint-Méry.
Vous connaissez
l'usage de disposer
tante, lorsque l'espace le permet,
prend
et
nom
le
de chapelle de
de particulier à vous signaler
ordinairement
chapelle
cette
au fond
et
dans
l'axe
du che-
chapelle est généralement consacrée à
vet de l'église. Cette
Vierge
une chapelle plus impor-
la
à ce sujet, la
se
la
Vierge. Je n'ai rien
dimension exceptée
termine en abside. Vous
:
en
verrez à Paris de beaux exemples à Saint-Gervais et à Saint-
Eustache.
Les
soit
serie,
simple,
fort
très
chapelles
par a
sont des
grilles.
Cette
souvent
aussi
même
à des
artistiques, et
petits
toujours closes, soit par de
jubés devant
les
clôture,
donné
clôtures en
chapelles. Telles
des
à
cathédrale de
ii 56), etc., avec
intéressante dans
motifs
véritables
pierre,
sont entre autres
clôtures de Saint-Jacques de Dieppe, de l'abbaye de la
menuisouvent
plus
le
lieu
la
Fécamp, de
Rodez, de Notre-Dame de Saint-Omer des éléments de grande richesse le
les
et
(fig.
de variété
même monument.
Enfin, des chapelles peuvent être affectées à des destinations spéciales; telles sont
notamment
maux, toujours placées tradition
les chapelles
des fonts baptis-
à l'entrée de l'église, en
souvenir de
la
des baptistères extérieurs. La cuve baptismale est pla-
ÉGLISES VOUTEES cée au centre de
la
—
CHŒURS ET CHAPELLES
chapelle, qui d'ailleurs
comme
419
architecture
ne présente rien de particulier.
L'orgue
et
tribune des orgues qui en est
la
une addition
est
Dans
du
conséquence,
re-
moder-
lativement ne.
la
les églises
on
Moyen-âge,
n'avait pas eu à pré-
voir cette tion,
et
disposi-
vous
n'y
que
des
trouverez
additions postérieures, parfois
ses,
mais
toujours effet
ingénieu-
ont
qui
eu
pour
inévitable
supprimer
a
de
l'inté-
rieur de l'église l'as-
pect trée, la
du pignon d'enet
de réduire
grande rose à
fonction
d'un
la
sim-
lig. 11 \6.
—
Clôture de
ple motif décoratif de façade. Ainsi, à
tandis que
transepts et rent, l'effet
une plus sous
la
vous voyez parfaitement le
bel effet intérieur des
du pignon d'entrée
belle
est
la
chapelle
>lc
N'.-l).
de s.iim-Omer.
Notre-Dame, par exemple,
les
pignons d'extrémité des
grandes roses qui
perdu
;
et certes ce
les éclai-
devait être
impression d'ensemble lorsque du centre de
l'église,
croisée du transept, on pouvait apercevoir ces trois façades
intérieures se répondant l'une à l'autre par leur composition et par
leur éclairage
richement coloré. Mais
il
est certain
que du
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
420
moment
qu'on voulait un grand orgue,
emplacement
il
n'y avait pas d'autre
possible, et qu'il fallait bien sacrifier ce beau parti
décoratif.
Le grand orgue donne
d'ailleurs lieu
à
un motif
particulier
d'architecture,
la tri-
î
bune de
tan-
'orgue,
sur des
tôt portée
points d'appui, tan-
un arc
tôt sur baissé.
des
Il
sur-
a été fait
d'orgue
buffets
très artistiques, par
exemple
celui
de
Saint-Quentin, par J.Bérain(fig. 115 7).
La tribune
doit être
grande,
assez
sou-
contient
elle
plus
en
vent,
car
de
l'orgue et de l'orga-
des
niste,
chanteurs,
tants, et
etc.,
Fïg.
—
1157.
exécu-
en
l'espace nécessaire à Buffet d'orgue de Saint-Quentin.
la soufflerie.
que
l'accès
rare,
en
le
soit assuré
pour qu'on
volumineux maître de
stamment
se
arrière
tels
puisse
y
qu'une
musique
par
faire
surtout
rendre compte
de
la
l'officiant.
assez facile, chose
escalier
parvenir
contrebasse.
et
conséquent puissent voir
un
Il
faut
Il
des
faut
instruments
que
d'ailleurs
l'organiste
puissent
marche des
offices,
conet
par
Or, l'organiste joue sur un
EGLISES VOUTEES clavier,
de
grandeur
la
à
—
positif, est placé soit au
bord de
face à l'autel et doit voir
fait
42 1
tuyauterie n'est qu'une façade
la
tuyaux sonores. Ce
vrais
les
ET CHAPELLES
peu prés de celui d'un piano, en avant
du grand orgue, dont toute
masquant
CHŒURS
la
clavier,
qu'on appelle
tribune, et alors l'organiste
l'officiant
par-dessus
le
tenu suffisamment bas, soit adossé au grand orgue,
dos à
l'organiste tourne le
marche de
la
dont
électriques,
dans
le
le
électrique
grandes
églises,
pour
ces difficultés peuvent
difficilement
dans
cela,
nos
les
orgues
par exemple
mais
disparaître;
exceptionnel.
très
alors
et
Dans
les
outre un orgue d'accompagnement
a en
y
il
chœur. Tout
le
encore
est
clavier,
dans un miroir
clavier peut être très éloigné,
chœur même,
l'orgue
l'autel et doit suivre
Aujourd'hui, d'ailleurs, avec
l'office.
le
faut bien le reconnaître, se case
il
nées d'un
églises
programme
ne
qui
connaissait pas ces complications modernes.
De même
les
sion était publique
tique
des
d'église
toute
— sont
Il
en
faut,
Moyen-âge ne
et
les
confes-
l'unité
de nombreux; mais un
se prête
artis-
plan
pas aux adossements,
et
d'être rejetée
uniquement contre
séparatifs des chapelles latérales.
D'une façon générale, on peut dans
la
de confessionnaux ne peut dans ces églises
disposition
murs
inconnus lorsque
venus compromettre
qu'un expédient, à moins
être les
églises.
du
—
confessionnaux
dire
que l'invasion du meuble
églises a été incompatible avec la
composition de nos
anciennes églises. J'ignore à quelle époque remonte l'habitude des sièges, des chaires à prêcher, des bancs d'œuvre, des confes-
sionnaux. tout
En tous
comme
les
ce
sont des créations postérieures,
anciennes basiliques,
n'étaient pas faites
on
cas,
pour
les
recevoir.
les églises
On
composition. Mais
si
du Moyen-âge
les a placés
a pu, et l'habitude est restée de n'en pas tenir
et
comme
compte dans
vous voulez vous représenter par
la
la
pen-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
422
sée ces églises telles que
vous
il
faut
imaginer débarrassées de ces barrières, de ces bancs ou
les
de ces
leurs auteurs les ont conçues,
chaises, de
debout ou agenouillée sur
mot
mobilier en un
tout ce
la dalle,
bas par un beau dallage ou une belle mosaïque, par en haut reliés par de belles voûtes
mobilier nécessaire; confortable
:
:
le
comme
chœur
ils
seul avec
en
sont
son
digne, plus simple... et moins
l'église plus
programme de
tout cela du
différente en
reliés par
piliers
et les
l'assistance
:
l'église
moderne.
Avant de
sortir
de
l'église,
il
parler
faut
qui existent sous quelques églises, et
encore des cryptes
notamment sous
les plus
anciennes.
Lorsque
la tradition était
encore récente des premières assem-
blées de chrétiens dans les catacombes, il
naturel de rappeler cette histoire
était
tragique par
sous
du
l'église.
1158.
—
est rare
souvent
elle
il
le
se plaçait
le
du martyr, existe
une
crypte
tombeau généra-
et
crypte, elle
dévotion
d'une
lieu
la
l'église
d'Issoire. Plan.
Il
restée
est Crypte de
où
là
disposition de
Là
saint vénéré,
lement Fi'g.
la
que
profonde. crypte s'étende sous toute l'église
la
régne sous
le
chœur
seul, et entre les
;
le
plus
fondations
des piliers de l'église supérieure, de petits piliers intermédiaires divisent
aux
portées
exemple,
ou
l'espace
la
que
qui
n'étant jamais très haut se
permet
l'église
elle-même.
Telle
est,
mal par
crypte de l'église Notre-Dame-du-Port à Clermont,
celle d'Issoire (fig.
1158), où
les fenêtres
basses sont prati-
quées au fond de longs ébrasements disposés sous rayonnantes.
prêterait
Ordinairement,
l'accès
de
la
crypte
les chapelles
se
fait
par
CHŒURS
ÉGLISES VOUTEES l'église
même;
surtout lorsque la
parfois cependant elle a la
déclivité
du
la
Émilion,
taillée à
terrasse,
très curieuse crypte
même
le
ou
423
une entrée extérieure,
terrain s'y prête
crypte n'a aucune communication
exemple,
la
ET CHAPELLES
avec
parfois
;
l'église
même
ainsi,
:
église souterraine
par
de Saint-
roc sans aucune maçonnerie, dans
sorte de falaise, qui porte l'église supérieure à peu près au-dessus.
cryptes diversement dispo-
de
ples
sées;
nombreux exem-
d'assez
a
y
Il
ne
je
vous
plus intéressantes
—
Crypte de l'église SaimBenigne, à Dijon. Plan.
ii)Q.
Fig.
lig.
chœur de
160.
le
Crypte de
l'église
et
à
Dijon
sous
le
de Spire
(fig.
(fig.
1 1
5
9), disposée
église.
L'exemple
le
complète-
une
véritable église sous
plus saisissant de cette disposition
pas deux, mais bien trois églises la
est
transept de l'église haute. Mais dans cer-
se trouve à l'église de Saint-François, à Assise.
grâce à
sous
11 60) s'étend à la fois sous
tains cas particuliers, la crypte devient
une autre
de Spire.
l'ancienne église aujourd'hui disparue, et longtemps
circulaire. Celle
chœur
les
:
remblayée elle-même, puis dégagée de nos jours,
ment
que
Plan.
La crypte de Saint-Bénigne, le
1
citerai
Là
ce sont
non
qui se superposent, et qui,
configuration du terrain, peuvent avoir chacune leur
entrée extérieure.
ELEMENTS ET THEORIE DE
424 Sous
l'église
du haut,
autre église, sombre, éclairée
trapue,
Chacune
contraste est
ARCHITECTURE
élancée,
double
la
ses longs
et
y a
une
même, mais
adossée au terre-
à Assise.
mais d'une beauté opposée,
les
plus
saisissants
1161). Engagée dans
côtés,
il
et
le
beauté de chacune. Celle du bas surtout
un des monuments
religieuse (fig.
elle est
— Églises superposées,
est fort belle,
brillante,
sévère, orientée de
d'un seul côté, car de l'autre
Fig. 1161.
plain.
claire,
L
aussi
sous
le
la
de l'architecture
montagne sur un de
terre-plain
qui
forme une
—
ÉGLISES VOUTEES
devant
place
l'église
CHŒURS ET
supérieure,
a
elle
CHAPEI.1
.1
423
iS
son entrée
en
façade
latérale.
Puis, au-dessous chapelle,
encore,
plus petite, sous
coup moins importante,
lig. 1162.
et
il
y
une
a
chœur de
le
troisième la
église
ou
précédente, beau-
qui a son entrée sur une place plus
— Crypte de
Saii-Martino
basse, sous la taçade postérieure
ou
ai
le
Monti, à Rome.
chevet des deux précé-
dentes.
Je
vous
ai
déjà
signalé
Miniato de Florence (fig.
et
la
disposition
des cryptes de San-
Saint-Martin-des-Monts,
de
Rome
à
1162). Placées sous un chœur très surélevé, ces cryptes
sont à un sol intermédiaire
:
plus bas que celui de
l'église,
plus
haut que celui d'une crypte pratiquée en cave. Les larges accès qui
les
l'église
mettent en
on voit
certainement
la
plus
communication avec crypte, de
la
monumental
l'église
crypte on voit
que
lorsque
la
font
que de
l'église
crypte
:
effet
n est
426
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
accessible
que
des
par
escaliers
termes, souvent
étroits
et
sombres.
Quelle que
donne
soit
d'ailleurs la disposition, la
à toutes ces cryptes
ure souterraine
et
dont
l'art
:
—
est toujours
la
lieu
et
moins des
grand caractère. La touristes, est sans
crypte de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
ce n'est pas tout à
leur architec-
une cave, mais une cave
une œuvre d'un beau
plus connue en France, tout au
doute
:
Crypte Je l'abbaye du Mont-Saint-Michel.
une crypte
a su faire
commun
des choses
basse contraste avec l'élancement de l'église
Fig. 1163.
supérieure
un caractère
force
fait
la
A
vrai dire,
crypte sous l'église; c'est plutôt
un
de passage entre diverses parties d'un étage souterrain ou
engagé dans
le flanc
du rocher. Mais
elle
peut néanmoins être
ÉGLISES VOUTEES
montrée
comme
réunissant
—
CHŒURS
ET CHAPELLKS
type de l'architecture des cryptes (fig. 1163),
au caractère robuste
et
trapu qui leur est
des qualités particulières de pittoresque dues à
nature étrange de
que
lui
427
l'édifice
assurent des
et à
l'éclairage
commun
la situation, à la
digne de Rembrandt
fenêtres restreintes, ouvrant
au fond de
profondes embrasures, mais riches d'une lumière que rien n'arrête depuis l'horizon.
CHAPITRE XVI
LES CLOCHERS
— Programme général des clochers. — Clochers
SOMMAIRE.
isolés.
—
Clochers attenant aux églises.
Flèches en pierre et en charpente, pleines et à jour.
De dans
passons à ce
l'église souterraine,
l'église
le
:
clocher.
Les plus anciennes églises bientôt
on
éprouvé
a
y a de plus aérien
qu'il
moyen
besoin d'un
le
pas de clochers,
n'avaient
extérieur d'appel
des fidèles. Le signal est une nécessité du culte, et de l'église a
dans
son clocher,
la
mosquée musulmane
l'un c'est la cloche qui vibre,
prêtre
lui-même qui appelle
les
au
mais
sommet
a
même
que
son minaret
de l'autre
:
c'est le
croyants.
Les clochers ont tout d'abord été une adjonction à d'anciennes églises, et
de
là est
venu ce
fait
que beaucoup
moindres, ont des clochers extérieurs vrai en Italie le
où
il
y en a de célèbres
d'églises, et
et isolés. la
:
Cela est surtout
tour penchée de Pise,
campanile de Sainte-Marie-des-Fleurs, naguère encore
Saint-Marc de Venise et tant d'autres. C'est de ce sans doute une confusion persistante
sonnes,
même
clocher isolé, et
dont
le
:
me
titre était «
rappelle des
fait
celui
de
qu'est née
pour beaucoup de per-
pour des architectes, campanile je
non des
est
synonyme de
programmes de vos concours
un campanile ou clocher
isolé ». C'est
une
O
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
43 erreur
campanile,
:
exactement
chose que
qu'un
là
fait, c'est
d'ailleurs le
programme
que
qui vient de
que
faut
ita-
clocher français ou occidental.
le
reste le
l'église,
le
Un
clocher?
son se produise
le
est
destal
élevé.
solide,
Logiquement,
pour permettre
robuste
et et
la
plein, car cette les
que pour créer
là
cette hauteur.
vibrations,
chambre sonore
la
sortie
du
son,
clocher
pale, latérale
ou
comme
le
balancement de
:
postérieure, et alors
c'est ainsi
dit les tours,
qu'à
emprunte
il
Notre-Dame
la
sont partie intégrante de
qui ouvrent dans leur base, avec
avec
les
la
porte.
la
grands jours qui accompagnent
la
nous trouverons d'abord
à cette
situa-
ou
de
comme on
façade, avec des por-
galerie dite des Rois,
rose centrale.
Réservons ces applications pour étudier :
la
cloche,
sa fonction
les clochers,
tails
même
sera
partie d'une façade d'église, princi-
tion des éléments qui ne sont pas inhérents à
clocher
très
hauteur exige une construction très
souvent
fait
sera
piédestal
le
réclament aussi une grande solidité de tout ce qui le
se
construction du clocher
la
donc une chambre sonore au-dessus d'un pié-
Le clocher ouverte
instrument de musique.
une grande hauteur pour
à
au-dessous des cloches n'est
très
le
même.
propager au loin; tout ce qui dans
Mais
cloche,
campanile, ou clocher
le
clocher soit isolé ou incorporé à
Qu'est-ce donc que
est
mot
clocher,
une question de composition ou de circonstances, mais
c'est
Il
qui vient de campana, cloche, veut dire
plus souvent isolé que
lien, a été
Que
même
la
n'y a
clossa. Il
mot
le
clocher en lui-
ses éléments propres dans les
clochers isolés, puisqu'ils n'ont pas d'autre fonction que d'élever le
son des cloches;
nous trouverons
Tout
d'abord,
cet
le
c'est
surtout dans
les
clochers italiens que
enseignement.
clocher se composera donc d'un haut pic-
LES CLOCHKRS
—
destal
dites
si
vous
le
et
d'un
d'une
puis
escalier;
Mais
ouverte, recevant les cloches.
ne se scellent pas dans tion
de
et
murs
qu'ils
vibration
la
—
lequel sera souvent
:
la
construc-
largement
haute,
partie
coussinets des cloches
les
maçonnerie
mouvements de
les
se transmettraient
rota-
trop directement aux
ébranleraient rapidement.
Les cloches sont donc suspendues
nommé
ouvrage en charpente, qui n'adhère à
un
à
beffroi,
maçonnerie du clocher
la
que par sa base carrée dont
fût
pour l'entretoisement de
divisé en plusieurs étages tion,
un
préférez
43
une sorte de cage
c'est
:
formés
côtés sont
les
de-
poteaux, traverses, entretoises ou croix
de
Saint-André,
soit
légèrement inclinés, haute
partie
quelles (fig.
les
1164).
pieds de
verses la
ses
les
et
suspendues
beffroi repose
ou
la
aux-
poutres
sont
poteaux
soit
porte à
qui
fortes
cloches
Le
plomb,
à
par
par les tra-
les
de sa base sur une retraite de
maçonnerie ou sur des corbeaux
sail-
—
h*. nfi
•
>
"""*-
— Église des saintes-
Marie-de-la-Mer.
église
Fig.
1259.
du xv
e
siècle est
très différente
— Église des Saintes-Marie-de-l.i-Mer Façade
latérale.
Fig
1260.
pian de
—
i»
ch» pe iie haute.
Église des Sjiiues-M.irit.-iic-l.i-.Mer. longitudinale.
Coupe
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
524
d'une église du xi e ou xn e
Mais vous devrez étudier
.
les diffé-
rences de composition plus encore que les différences de style.
Le
style
de vos églises sera ce que vous
pourrez
le
composition vous appartient, pourvu que vous sachiez quoi de ce que vous voulez
faire,
sachiez prévoir les conséquences
pour-
que vous adoptez. Je
parti
vous
le
la
pourvu que vous
et aussi
du
faire,
ai
fait
voir,
du moins, que
gramme
je
l'espère
ce vaste pro-
est régi par des lois
impérieuses de construction le
programme de
l'église est
quiconque
n'est pas
constructeur
d'abord.
interdit à
habile
:
Le constructeur au Moyensans doute pour
âge n'avait le
guider que
tradition et
la
des
l'expérience
essais
suc-
Vous avez aujour-
cessifs.
d'hui la science qui trouve
une de Fig. 1261.
— Cathédrale de Narboune. Arc» au-dessus
la
ses plus intéressantes
applications.
A
Cet égard doilC
des terrasses.
vous Mais nous n'avons sociales
plus,
il
faut
le
qui faisaient alors de l'église
êtes plus favorises.
reconnaître, les conditions
programme
le
par excel-
lence, celui sur lequel l'architecture pouvait le plus exercer son
ingéniosité;
nous n'avons plus
la
coopération de tous, directe
commune; nous
sommes
plus dans
ou
indirecte, à l'œuvre
les
conditions historiques de cette époque. Et cela depuis long-
temps
:
l'architecture
fait
son temps;
la
loi
elle
éternelle,
du Moyen-âge,
si
ne
intéressante à étudier, a
a accompli son évolution entière; suivant
elle
a
progressé,
puis
elle
est
tombée
PARTICULARITES, DISPOSITIONS EXCEPTIONNELLES de son propre
dans l'excès exagérer nières
la hardiesse, à
limites,
il
lui
fallait
la
le
reste,
c'était 11
cette
la
une
nous
ne se pouvait
:
à
matière, est arrivée aux der-
ou continuer
devait conduire aux impossibilités, l'un ni l'autre
Lorsque sa tendance
principe.
éliminer
525
une évolution qui
ou retourner en
en architecture
Renaissance ne fut pas une
arrière.
comme
mode ou un
Ni
en tout accident,
nécessité. reste à voir ce qu'a été l'église
grande transformation de
l'esprit
moderne
humain.
à partir
de
CHAPITRE XIX
LES ÉGLISES DE LA RENAISSANCE LES ÉGLISES MODERNES
— Esprit de Renaissance. — Sa — Églises — Églises voûtées italiennes. — Matériaux de construcleurs conséquences. — Technique de Les églises à coupoles. — Coupoles montant de fond, Sainte-Marie-desFleurs. — Coupoles sur pendentifs, Saint-Pierre de Rome. Églises en pierre de leurs voûtes. — Églises coupoles franSOMMAIRE.
la
liberté.
plafonnées. tion,
l'antiquité.
taille,
et
çaises.
La Renaissance, composé exquis de jeunesse
une époque d'enthousiasme. Mais ce
fut elle aussi
l'enthousiasme de sance
fut
de souvenirs,
et
la foi
:
au contraire l'aspiration de
l'affranchissement
comprendre,
il
précurseurs,
voir
faut se faire
quel
n'était plus
et
par
était
la
la
alors
la
Mais pour
liberté.
Renaisle
bien
pensée contemporain de ses de
d'âme
Yétat
l'humanité
pensante.
Le principe était
battu en
même
du Moyen-âge,
brèche par
des répressions
les
la
foi
ferments de
et
la
soumission,
liberté, qui,
souvent impitoyables, grandissaient
en dépit et
s'affir-
maient de plus en plus. La pensée avait trouvé ses véhicules marchait
à l'affranchissement.
sénile, était
La
vieille discipline,
et
désorientée et
impuissante en face de cette ébullition féconde,
le
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
528
passé battait en retraite devant l'avenir.
semblait aux généra-
Il
un mot qui
tions d'alors qu'elles assistassent, suivant
aujourd'hui,
du Moyen-âge. En
arrivée à une étape,
était
et
à la faillite
pour avancer encore
changer de guides
route suivie
la
dans l'antiquité retrouvée. Les la
science,
lettres,
voies nouvelles,
servitude d'esprit, mais parce que
là
chercha
les
poésie, la philosophie,
la
passionnément à
retournèrent
pas plus avant,
n'allait
La Renaissance
et d'orientation.
l'humanité
réalité,
créer des
fallait
il
a cours
l'antiquité,
seulement
elles
non par pensaient
trouver l'instrument nécessaire de l'affranchissement qui était
besoin impérieux de interrogé, l'érudition
commerce,
sion du
des bibliothèques,
du vieux
ressuscitée,
d'examen
l'esprit
droit, les rivalités
de
la
de
la
première passion
fut la
féodalité,
précurseurs de
la
d'indépendance, l'étude
ou
antagonismes
mouvement
délivrance de
Renaissance. Puis
la
son drapeau
risée
dans
et
son arche
l'histoire par
sainte.
mêmes
irrésistible
dont
hiérarchie et de l'au-
deknda Carthago des
la
comme
l'antiquité avait été
l'instrument puissant de cette émancipation, fit
aux
d'états substituées
les
surannées du Moyen-âge. Ce fut
torité
l'Orient
fouilles, les explorations
et
villes
des ordres religieux, tout créa un
même,
richesses nées de l'expan-
les
découvertes des
les
rivalités seigneuriales
Les croisades
l'époque.
le
Renaissance en
la
La Renaissance
est caracté-
l'enthousiasme de l'antiquité.
Enthousiasme, mais non fanatisme. La pensée n'abdiqua pas si
l'antiquité lui fournit des armes, des idées et
formes
et
un
style, la
Son expression
se
fit
et
de sa mission histo-
l'antiquité avec passion,
moyens,
s'inspira
certes de
sa pensée
ne
notamment,
elle
volontiers antique,
s'asservit pas à celle des anciens. D'ans les arts
étudia
un langage, des
Renaissance sut rester sa propre contem-
poraine sans dévier de son idéal propre rique.
:
ses
lui
demanda
beautés et
ses secrets et ses
de ses séductions,
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
mais au service de ses idées ne se à
fit
époque à qui tous ces emprunts rien ravir de Il
son
elle
:
obligea plutôt l'antiquité
elle
garder
sut
elle
529
de ses tendances propres
et
pas l'esclave de l'antiquité,
une collaboration dont
MODERNES
Grande
direction.
la
ces évocations ne purent
et
originalité.
ne faudrait donc pas voir dans
la
Renaissance un simple
retour à l'antiquité. Elle ne s'attacha pas à un cadavre,
œuvres des grands
vivante et bien vivante. Les
fut
elle
de
artistes
Renaissance différent à coup sûr de celles du Moyen-âge
la
elles
;
diffèrent aussi de celles de l'antiquité, plus peut-être qu'ils ne le
eux-mêmes. Et
croyaient
cela
d'une époque est toujours
le
ne pouvait être autrement
époque. Bramante n'est pas plus
Ange
n'est
et
reflet
l'effigie
de Phidias. L'art de
l'effigie
l'expression
de
l'art
cette
que Michel-
d'Ictinus la
:
Renaissance a son
autonomie.
En
ce qui concerne
Renaissance
n'était
Le Moyen-âge
le culte,
n'était pas
les
la
un nombre prodigieux
Il
même
composition
habitudes prises,
changé.
de
liberté
la
pas aussi entière que pour les autres arts.
avait construit
toutes vénérées, et par
l'architecture religieuse, la
y eut toujours
de
traditions
les
d'églises,
l'église était fixée
programme
le
:
bas côtés, les
les nefs et les
transepts, les absides, les chapelles, les clochers. L'art religieux
nouveau commença par formes
et d'expressions
dans sa tradition. C'est Pise, de Florence, de
sitions
être plutôt la
mise au point, en vue de
nouvelles, d'une composition respectée ainsi
que, en
Sienne restent intérieurement des compo-
du Moyen-âge avec des formes nouvelles
de Pavie également.
Et dans
les
presque inverse, ce sont souvent subsistent avec Éléments
cathédrales de
Italie, les
façades, par
les
et Tljtorie de l'Architecture.
III.
la
Chartreuse
un phénomène
formes du Moyen-âge qui
une nouvelle étude, tandis que
—
;
la
composition 34
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
53°
vise avant tout à l'agrément des
même
de
structure. Ainsi, à la
la
l'intérieur est
à part,
un
aux travées de nef de
mensonge
cathédrale de Sienne, dont
cathédrale du Puy,
la
non
et
Kg. J262.
tions
plus l'expression
et n'est
du Moyen-âge assez analogue, richesse
ravissant
(fig.
yeux
la
la
de
résultante
et
élégance
façade est l'intérieur
— Cathédrale de Sienne.
1262). C'est surtout en France que vous voyez ces adaptasi
élégantes de
gothique dans
l'église
de
l'art
la
Renaissance
à
la
composition
de Saint-Eustache ou dans ces façades
séduisantes de Gisors (fig.
si
1263), de Belloy, de Loudun, des
Andelys, de Saint-Florentin
(fig.
1264), de Vétheuil, de
la
cathédrale de Tours, de Saint-Michel de Dijon, de tant d'autres
dans toutes
les parties
de
la
France.
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
Fig. 1263.
— Portail de Gisors.
MODERNES
53
I
—
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
532
Mais bientôt astreints à
les architectes
ne pensèrent plus
qu'ils
une continuation immédiate des errements
un peu de tous
cherchèrent,
fussent
suivis. Ils
côtés, l'expression artistique qu'ils
devaient à leur tour donner à leurs églises. L'architecture du
Moyen-âge lisée, et
temps
s'était
ne
pour
plus depuis long-
faisait
que
ainsi dire cana-
voûtée,
l'église
arcs
à
indépendants, à poussées localisées, à
La
arcs-boutants.
contreforts
et
Renaissance
envisagea
nouveau
de
toutes les solutions, églises basilicales
ou
charpentées
plafonnées,
églises
voûtées en berceau, en coupoles, en voûtes d'arête. L'unité de conception qui se dégage de l'examen des églises
du Moyen-âge dans fit
place à la diversité dans la
sition Il
et
est
de
t
Fig. 1264.
i
j
i
/
——
donc moins
chaque
Depuis
église,
du moins chaque
je
vous
époque :
la libre
or
ai
est le il
C'est
toujours
le
est
moins l'œuvre
même phénomène
déjà signalé maintes fois reflet et la
est certain
que
la
un démenti, que
l'architec-
Renaissance fut l'avène-
personnalité substituée à
d'ailleurs
:
résultante de l'état social
la discipline collective.
Entendons-nous bien cependant. Je ne veux pas
donnant
église
remarquable, est plus l'œuvre person-
historique que
ment de
Renaissance,
la
Saint-Florentin
collective d'une époque.
contemporain
de résumer
classifier l'architecture religieuse
nelle d'un artiste,
ture d'une
facile
—>>'
'
— Eglise de
compo-
même.
moderne. i
leur parti général
la
liberté fût
dire,
en
me
inconnue à
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
du Moyen-âge. Je cherche
l'architecture
MODERNES
533
à m'abstraire de ces
préjugés exclusifs qui, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre,
comme
cantonnent nos admirations, prit
si
assez large pour qu'il puisse être
nous n'avions pas Mais
juste.
simplement que, à chaque époque du Moyen-âge,
il
l'es-
je
constate
y
eut, plus
qu'à la Renaissance, unité de composition; avec la plus grande liberté
dans
mise en œuvre, dans
la
sions, l'architecte
et
avec toute
à réaliser,
s'attachait
formes
les
expres-
les
diversité
la
des emplacements, des dimensions, des conditions locales de
toute espèce,
la
conception constante de
siècles l'avaient fixée
autre chose, et l'idée
Avec
la
ne se croyait pas
il
:
même
Renaissance,
ne
en
lui
l'esprit
l'église, telle
les
droit de chercher
le
serait pas
humain
que
venue.
avait fait table rase.
En
dépit de résistances impuissantes, la philosophie, la science, les lettres, les
gnait du
mœurs, tout passé
brisait les anciens
d'hier à
recherche
la
d'espérance d'un avenir splendide
moules, tout
aventureuse
courait
suivant sa
propre, son imagination personnelle, sa sagesse
Et alors, dans
traînement vers un
les arts, ce fut
même
idéal,
pleine
et
dont ne voulait pas douter
un présent enthousiaste. Chacun y folie.
s'éloi-
ou
voie
parfois sa
une émulation ardente d'en-
chacun choisissant sa voie
et se
reprenant à se poser à lui-même et à espérer résoudre ces éternelles
questions que des
architecture la
notamment,
Renaissance fut
la
la liberté
en premier
même les
— au moins en
comme
exemples de charpente apparente, Et
non
art
Mais
si elle
En
seulement
:
!
en construisit
San-Miniato de Florence dont
déjà parlé, et qui a conservé jusqu'à
plafonnée.
posées.
types d'églises les plus divers,
lieu l'église charpentée.
quelques-unes,
s'étaient
Renaissance osa tout, esssaya tout
La Renaissance admit donc et
entiers
siècles
nous
en
vous
l'un des plus
elle préféra elle
je
ai
beaux
en général
l'église
en
grand
construisit
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
534
nombre, mais
transforma en églises plafonnées d'anciennes
elle
basiliques à charpente apparente, telles
Rome,
à
et
plus tard Saint-Jean-de-Latran
une reconstruction toute beauté,
Mais
il
notamment
Nous voulons
voir les
peut-être
Rome.
ne
s'est
l'église
plan
si
pas acclimatée en France.
deux parois de nos nefs le
plafonnée,
se relier par
nous
horizontal d'un plafond;
instinctivement, à
plafond,
d'un
l'aspect
une
présomption d'un plancher sur lequel on pourrait
c'est-à-dire à la
marcher ou
conception de
la
Italie,
forme plus souple que
ce fut
ici
celui de l'église de l'Ara-Cceli à
que
généralement admise en
— mais
Plusieurs de ces plafonds sont de
totale.
faut ajouter
résistons,
que Sainte-Marie-Majeure
superposer un
autre
étage.
Cela
n'empêche
les
églises plafonnées d'Italie d'être d'un puissant effet et de mériter
notre étude, mais plutôt peut-être
comme
Du
églises.
comme
reste en Italie
même,
salles
plafonnées que
excep-
elles restèrent
tionnelles, et la très grande majorité des églises fut voûtée.
Mais
voûtée de
l'église
Renaissance italienne autres écoles
—
y eut
vous indiquer
la
Renaissance, et spécialement de
la
les
la
qui fut l'avant-garde et l'inspiratrice des
fut essentiellement différente
du Moyen-âge, qui l'Italie. Il
—
d'ailleurs n'avait
de
voûtée
l'église
jamais conquis absolument
transformation esthétique dont
j'ai
cherché à
causes multiples et profondes, mais
il
y eut
aussi la transformation technique. L'église
voûtée du Moyen-âge dans sa dernière
monumentale expression de
taille.
Les
petits
a
et
pour élément indispensable
matériaux n'y paraissent que dans
plissages des voûtes;
les
arcs qui
sa plus la
pierre
les
rem-
portent les voûtes sont en
pierre appareillée; en pierre aussi les piliers, les arcs-boutants, les
contreforts, les pinacles. Les sections de tout cela étant réduites
au
minimum,
il
fallait
des matériaux résistants, non seulement
MODERNES
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
par leur dureté propre, mais aussi par reil,
rectitude de
leté
du
tailleur
taille,
mode
le
d'emploi
condition nécessaire, est
la
de pays calcaires. L'architecture du Moyen-âge, issue de tecture romaine, puis de
byzantin,
l'art
jusqu'au
En
xv
e
et par
une
est plus rare, et
sur l'emploi unique de nelle dans ce pays.
:
les
de
L'Italie
murs,
de
la pierre
de construire que
Romains
série
de
l'habi-
la pierre
les
taille
simples enduits lorsqu'il
être
fallait
modeste;
briques et blocages, sans emploi de pierre. Si fut pas tout à fait celle des
nécessités et
construction, les
mais doivent
Romains,
ramena aux mêmes
imposé aux
déjà
avait
briques, en blocages, avec
en
piliers,
doit rester exception-
Renaissance revint donc au
la
nécessité
la
toute architecture basée
des revêtements de pierre ou de marbre lorsqu'on
elle
la
était riche,
les
principes.
de
voûtes en
construction ne
s'inspira des
Avec
mêmes
ce genre de
murs en agglomération non seulement peuvent,
être épais;
les
voûtes reprennent ce caractère de
grandes surfaces qu'elles présentaient dans plus cette sorte de charpente en pierre lies
art
siècle.
Italie, la pierre
mode
mise en œuvre de
la
un
l'archi-
modifications est arrivée dans ces pays de pierre calcaire à
de plus en plus grande dans
l'habi-
épanouie en France,
s'est
en Belgique, en Allemagne, en Angleterre,
leté
appa-
:
dont
finesse de joints, etc. Cet art,
de pierre est
535
l'antiquité,
du Moyen-âge;
et
non
les sail-
constructives de contreforts et tout l'arsenal des résistances
extérieures disparaît, et les
murs de
plus de liberté dans leur étude dition
antique,
;
reparaissent
les
en
façade, plus unis, autorisent
revêtements en marbre, tra-
Toscane
surtout,
ainsi,
à
Florence, à Sainte-Marie-des-Fleurs, à Saintc-Marie-Nouvelle (fig.
—
à Pise, à
Lucques,
une architecture de
pierre de
1265), à San-Miniato, au Baptistère;
à Sienne, etc.
L'architecture
du Moyen-âge
est
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
536 taille;
l'architecture de
la
Renaissance est une architecture de
briques et de blocage.
A
la pierre
au blocage,
il
de
taille,
faut
avant tout
faut avant tout la masse.
Fig, 1265.
mur
il
Vous
— Église Sainte-Maric-N'ouvelle,
à
élevé et solide, de mince épaisseur,
bien choisis et bien mis en œuvre; pour
vous faudra une épaisseur double ou
soin de l'appareil
le
ferez en pierre
;
un
Florence.
matériaux sont
si
les
le
mur
en blocage,
il
triple.
Cette distinction vous étonne peut-être; vous vous figurez par analogie que ces grands
monuments de Rome
sont des édifices de pierre de
taille.
Il
sans doute, dans les parties les plus
y a de
et
la pierre
d'Italie
de
taille
en évidence des façades,
MODERNES
537
placage. Et à
Rome,
EGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES
mais encore
de
ces pierres
un parement, un
plutôt
c'est
aux monu-
furent trop souvent enlevées
taille
ments antiques dont
construction avait en partie épuisé
la
les
carrières.
Vous voyez que
conditions techniques de l'architecture
les
étaient très différentes en Italie de ce qu'elles étaient en France et
vous n'en
apprendre quelle est l'influence de ces
êtes plus à
Voilà, en
conditions sur l'architecture.
effet,
que nous ne
ce
devons pas perdre de vue, nous, techniciens. L'architecture la
mise en œuvre de matériaux que
autres matériaux, autre
vous
la
nature livre à
choses que compliquent
qui explique
si
:
Supposez un
mis en présence de Saint-Eustache,
demande
par exemple.
Qu'on
lages, etc.,
il
se chargera de reproduire cette église à
Florence
oui, dira-t-il,
De
l'homme
simplement tant de
les explications savantes.
artisan italien, très habile, et
:
est
architecture. Je n'ai jamais négligé de
faire saisir cette vérité,
lui
:
si,
à l'aide de relevés, de
mais donnez-moi d'abord
mou-
Rome ou
à
la pierre.
l'ensemble de ces éléments divers résulta pour les églises
voûtées de préférez,
ce que
la
un
Renaissance italienne un caractère, ou
principe de composition absolument
nous avons vu dans
Ses églises furent,
comme
monuments
voûtés à résistances intérieures les épaisseurs raît, et
propres des
nous ne
en pierre de
Voyez
le
vous en
contrastes profonds dans ce n'est
pas
différent
de
et
antiques, des édifices
assurant ces résistances par
des
piliers.
L'étaiement dispa-
les églises françaises
que Saint-Sulpice, par exemple.
l'église gothique et l'église
superficiel;
et
retrouverons qu'avec
taille, telles
bien, je
murs
vous
derniers siècles du Moyen-âge.
les
les
si
prie, cette
de
la
les
parce
différence capitale. Entre
Renaissance italienne,
formes; mais cela
que l'une emploie
il
est les
y a des presque ordres
antiques et l'autre les arcatures ogivales que ces deux architec-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
538
tures sont exclusives l'une de l'autre
:
je
vous
montré Saint-
ai
Eustache appliquant à une composition gothique tout et
toutes les formes de la Renaissance
absolument une
église
Moyen-âge
démontrer de
façon
la
la
;
le
goût
mais Saint-Eustache
Saint-Eustache se charge de
:
plus éclatante qu'un principe de
com-
position n'est pas rivé à l'emploi exclusif de certaines formes
d'un
certain
Ce
style.
inconciliable,
c'est
qui
l'esprit
voûtés de l'antiquité,
les
est
contradictoire
de
composition
Thermes, par
la
la stabilité
duc
au
point
entre
vous voulez
si
L'architecture de antique, et Italie, elle
je
la
la
la
conception
montrer que, se produisant en et les
— motif qu'on trouve dans tous — mais surtout construction que c'est le
parce
[la
construction italienne nécessaire en raison des
italiens.
Reprenant donc
les
murs
épais en briques
ou en blocages,
les
un mot
la
robustes, les voûtes à grandes surfaces, en
construction du mortier plutôt que elle
à l'équilibre
renversante de voûtes
Renaissance revint donc à
viens de vous
les traités d'histoire,
matériaux
l'action
et
demandée
est la condition sine qua non.
traditions patriotiques
piliers
part, la stabilité
l'enveloppe
y était obligée non seulement par les souvenirs
antique est
:
à la suffisance des points d'appui, à
un étaiement extérieur
dont cet étaiement
d'être
des
disposition des résistances à l'intérieur et sous
du monument; d'autre
ou
monuments exemple, et des monu-
ments voûtés du Moyen-âge, Notre-Dame, d'une part,
est
devait revenir aux formes de
la
la
construction de l'appareil,
construction antique. Mais
respectant, d'autre part, la composition traditionnelle des églises, elle resta fidèle
septs, et
même
aux dispositions consacrées,
nefs,
chœurs, tran-
aux habitudes de divisions de travées
;
ainsi,
chose remarquable, vous ne voyez pas d'église reproduisant
grandes
salles des
Thermes ou
la
les
Basilique de Constantin, que
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
de
les architectes
de ressusciter.
Ils
539
Renaissance auraient cependant été heureux
la
auraient craint sans doute qu'on n'y reconnût
pas une église, et
similitude à ce que, en
Thermes de
forme de
seule église en
la
— Sainte-Marie-des-Anges des
MODERNES
à
Rome
(fig.
effet, elle n'est
de thermes
salle
—
1266)
autre que
doit cette
grande
la
salle
malheusement enterrée sur une
Dioclétien,
assez grande profondeur.
En
général donc
programme
le
comme
constructif fut,
au
Moyen-âge, une nef voûtée, avec des entre-axes de travées beaucoup plus rapprochés que
la
largeur de
nef;
la
les
bas
côtés avec une proportion sensiblement carrée de chaque travée.
Mais les
l'architecte affranchi de la préoccupation
de réunir toutes
poussées en un point unique, conduit au contraire par son
mode
de construction aux murs épais,
à revenir, de
était
voûtée à poussées
l'église
logiquement amené localisées,
voûtée à poussées uniformément réparties. Or, sont
l'avons vu, ces voûtes
voûte en arc de
comme
Seulement cela,
avec
fisent,
cloître, la
le
à
comme nous
berceau droit ou annulaire,
voûte sphérique ou ses
la
similaires.
faut bien éclairer les voûtes, et
il
l'église
que pour
lumière italienne surtout, de simples fenêtres suf-
la
au lieu des grands tympans allant d'un
défoncés par
les
pilier à l'autre et
grandes verrières, on demanda l'éclairage des
voûtes à de simples pénétrations. Ainsi, l'église spécial nefs,
est
de
la
de
Renaissance
la
conçue en vue de
la
voûte sphérique pour
arc de cloître
pour
les
coupoles,
dans
son
type
le
pour
voûte en berceau
plus les
le
chœur, sphérique ou en
le
tout avec des jours en
pénétration.
Je dis en général, parce que dans l'architecture de
sance
l'unité
exceptions.
n'existe
pas, et
toute
régie
a
ses
la
Renais-
nombreuses
54o
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
Fig. 1266.
L' ARCHITECTURE
— Église Sainte-Marie-des-Anges
et
Chartreuse, à
Rome.
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
Mais l'architecture de quer ces errements
de
construction
la
antique aux disposi-
du Moyen-âge. Elle avait sous
grandes voûtes sphériques des Romains,
les
Minerva Medica,
54I
Renaissance ne se borna pas à appli-
la
tions classiques de l'église
yeux
MODERNES
le
les
Panthéon,
les
Caldaria des Ther-
mes. Ces exemples l'incitèrent à cher-
des
cher
applica-
tions de ces belles
formes à ses églises.
De
deux dispo-
là
sitions
dans
fréquentes
cette architec-
ture: les églises circulaires
ou polygo-
nales, et les églises
à coupoles
montant
de fond, au croise-
ment des
nefs.
premières
Les
nous
ont
comme
laissé Kg.
les édifices circulaires tels
vous une
ai
1267.
— Eglise attribuée
à
Bramante, prés de Rome.
exemples
déjà parlé;
église
que
l'église
attribuée à
le
Baptistère de Florence dont je
de Sainte-Marie-des-Grâces à Milan
Bramante dans
les
environs de
;
Rome
1267); plus tard enfin, et avec toute la fantaisie vénitienne, délia Sainte à Venise l'église si pittoresque de Santa-Maria (fig.
(fig.
1.268),
ou dans des proportions plus modestes
temple de Bramante dans
Rome.
le cloître
le
petit
de San-Pietro in Monlorio, à
542
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
L'autre disposition est surtout exprimée par
Florence,
Sainte-Marie-des-Fleurs.
C'est
—
cathédrale de
l'exemple
monumental d'une coupole montant de fond
Fig. 1268.
la
église délia Salutc, à Venise.
et se
le
plus
raccordant
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
avec des nefs. J'ignore
comment Arnolfo
di
MODERNES
Lapo,
tecte des nefs de cette cathédrale, se proposait d'en
chœur. Brunelleschi qui fut
un des
la
543
l'habile archi-
composer
le
dota de cette coupole sur plan octogonal
plus nobles problèmes de construction qu'on se
encore posé. Peut-être l'exemple de Saint-Vital de Ravenne
fût
l'inspira-t-il
au moins pour
donnée générale
la
bable que cette conception fut
le résultat
:
il
est plus pro-
d'une méditation per-
sonnelle, et d'une féconde émulation avec les grands
monu-
ments antiques. Très différente des coupoles ultérieures, dont nous trouverons
le
type dans Saint-Pierre de
Rome,
cette
coupole s'élève
sur un plan octogonal régulier, dont les faces verticales sup-
portent les fuseaux cylindriques d'une voûte en arc de cloître à huit pans. Elle est sensiblement plus large que la nef, et corres-
pond aux largeurs réunies de
la
nef
et
des bas côtés qui, ainsi
que nous l'avons vu, sont relativement étroits par rapport nef.
C'est,
je
crois,
nettement voulu de
le
premier exemple de cet élargissement
l'église, ainsi
bas côtés puis un centre élargi,
mentale formant jonction de
Pour obtenir
à la
composée avec une nef
dominé
la nef,
par cette coupole
et ses
monu-
des transepts et du chœur.
ce résultat, Brunelleschi
ne craignit pas de
aboutir les bas côtés aux faces diagonales de
la
faire
coupole par des
arcs dont la tête est biaise par rapport à ces faces octogonales.
L'autel se place sous la coupole,
une
un peu en
belle clôture de marbrerie l'entoure;
les
arriére
du centre;
chapelles se dis-
posent en rayonnant autour des extrémités absidales des transepts et les
du chœur,
deux vastes
deux diagonales opposées
(V. plus haut, et
et
fig.
des absides qui
(fig.
1269)
et
1107
et
sacristies sont pratiquées
dans
à celles qui reçoivent les bas côtés
1108). La coupe de cette coupole
l'épaulent
est
particulièrement instructive
mérite toute votre étude.
544
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Ce monument grandiose de l'architecture.
On
Fig. 1269.
soit
un peu obscure,
est
un des plus purs chefs-d'œuvre
peut regretter seulement que
— Suinte-Marie-dcs-Fleurs, à
et
la
voûte en
Florence. Coupe.
surtout que son aspect
ait
été défiguré
par une peinture malheureuse de Vasari qui, au lieu d'en respec-
EGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES ter les
coupures constructives, semble
MODERNES
s'être attachée à les faire
disparaître par des superpositions de figures sans
20
/Û
Fig. 1270.
sion qui accentue
30
545
40
aucune divi-
M
-
— Façade postérieure de Sainte-Marie-des-Fleurs. la
voûte en arc de
cloître.
d'élancement de cette voûte, dont vous voyez Éléments et Théorie de l'Architecture.
—
III.
L'effet désirable si
bien
le
galbe 55
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
546
élevé dans les coupes, est perdu par
Ces méfaits sont trop fréquents.
teur.
A
maladresse du décora-
la
l'extérieur, l'architecture, très riche
de décoration empruntée
non seulement
à des applications de marbres, est
harmo-
très
nieuse, mais elle est l'expression la plus sincère de cette belle con-
struction (fig.
1
270). Les absides et
la
nef viennent épauler
base
la
coupole, éclairée par de grandes ouvertures circulaires, puis
de
la
la
coupole elle-même s'élance nettement avec sa forme logique
une lanterne. La construction ne
d'arc de cloître, terminée par
consiste
comme on
pas,
une ossature
le
d'arcs puissants
cylindriques relient
ces
en deux voûtes superposées
dit,
forme
arêtiers
en
les
la possibilité
abri plus efficace
de surveiller
surfaces internes et externes. C'est
la
une voûte
réalité
un
creuse, permettant ainsi plus d'épaisseur,
contre les intempéries, et
deux parois
les arêtiers, et
c'est
:
:
et
entretenir
voûte des Romains
élégie et allégée.
Plusieurs parmi vous iront quelque jour en Italie
comme
bornez pas
l'admirer
église
et
voûtes
et étudiez sa
Un
à
de simples touristes à
construction
:
:
gonale
et
on trouve
A
Florence
ses
un grand enseignement. rarement à
d'ailleurs
à côté
de
la
l'état
coupole octo-
voûtée en arc de cloître de Sainte-Marie-des-Fleurs,
du
celle
Baptistère, celle de la chapelle des Médicis,
toutes deux voûtées de
gonale à
même,
dans cette
montez au-dessus de
c'est
beau motif d'architecture reste
d'exemple unique.
la
certainement parti
en passant
entrer
ne vous
:
même, mais
isolées.
La coupole octo-
rencontre de nefs d'églises est beaucoup plus rare; il
doit en
exister d'autres exemples,
des coupoles sur pendentifs qui fut
adopté dans cette situation.
De
là cette
le
mais
c'est le
plus universellement
association
si
intéres-
sante de la composition byzantine et de l'architecture romaine
évoquée à une
vie nouvelle.
EGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
que
C'est
pas
ne
hellénique,
l'antiquité
pas,
fut
je
ne connaissait
elle
vous
copiste servile. Déjà dans les édifices de Florence, la cathédrale,
si
l'inspiration
aux elle
n'était
moine
que
les
ce
Romains la
n'avaient pas connu.
Grèce, ou
qu'on pouvait
se limita
donc pas
une
Baptistère,
donc pas
se
l'architecture
tirer
Le pendentif,
vous aimez mieux de
si
un élément nul
elle
avenu. Saint-Marc entre autres avait parti
devait
transmis
avait
lui
ne pouvait être pour
byzantin,
le
dit,
nullement portée à exclure de son patri-
importation de
cette
que
éléments
romaine;
l'ai
est antique, l'expression est bien
La Renaissance ne
particulière à son époque.
limiter
547
Renaissance, fervente admiratrice de l'antiquité,
la
spécialement de l'antiquité romaine, car
et
MODERNES
en
fait voir,
Italie,
l'art
non
et
tout
le
de cette féconde conception. L'art ne
à la coupole
montant de fond,
et la
Renais-
sance devait aussi avoir ses coupoles sur pendentifs.
Le goût des grandes coupoles avait créé dans disposition nouvelle, à laquelle c'était
Mais
une
s'attachait d'autant plus
que
un errement nouveau, une conception récente de
il
y avait
la difficulté très réelle d'associer la
rectangulaire des nefs avec la
on
les églises
coupole;
la
forme
composition
ou polygonale de
rencontre de quatre bras appelle plus simplement
la
un croisement
carré
:
le
pendentif permettait de concilier ces
aspirations; grâce à son emploi,
on pouvait sur un plan
élever à telle hauteur qu'on voulait culaire.
circulaire
l'église,
La coupole sur pendentifs
une coupole aérienne,
devait,
Renaissance, devenir l'expression plus
nous avons vu
à
carré
pour
les églises
monumentale de
cir-
de
la
ce que
propos des tours-lanternes qui, dans des églises
du Moyen-âge, introduisaient un élément
d'éclairage supérieur
au croisement des nefs. Je vous
comment
ai
exposé, en traitant des éléments de l'architecture,
le
pendentif permet sur un plan carré d'élever une
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
548
première voûte composée de quatre parties de
ment
voûte sphérique peut
cette
élevée
culaire
peut devenir
dont
au-dessus des
la
quatre pénétrations cylindriques
fondation aérienne d'un nouvel édifice circulaire
lui
donner,
la
conception d'un grand nombre d'églises
dont l'exemple
Renaissance,
le
plus
type grandiose devait être Saint-Pierre de vol. fig.
I,
371
plan primitif, ;
fig.
vue générale,
Saint-Pierre de c'est
369; coupe,
fig.
Rome
fig.
colossal de
l'art
de
la
qui doit
plus haut,
plus qu'une
œuvre
Renaissance. Le
ressortir de cette
d'architecture,
monument
a excité des
enthousiastes
:
demander
il
est
l'ensei-
étude. Et pour cela la
il
est
créa-
monument.
Saint-Pierre n'est pas une cathédrale, la cathédrale de est Saint-Jean-de-Latran, et c'est là
une
plus
c'est l'effort le
nécessaire aussi de voir quelles furent les conditions de tion de ce
le
370; façade absidale,
nécessaire de l'étudier avec respect et de lui
gnement
et
372.)
est
côté d'admirations
critiques violentes à
monumental
Rome. (Y.
un événement historique considérable,
qualité
vous
couvrir logiquement par une voûte
et se
sphérique. Telle est la
dés lors cette base cir-
paroi cylindrique pourra avoir telle hauteur que
la
voudrez
de
dés qu'une
s'interrompre
comment
assise circulaire est complète;
com-
sphère;
d'évêque de
paroisse.
Rome.
Son programme
que
le
Saint-Pierre est
pape
Rome
allait officier
n'est
pas
en
davantage
unique.
Sans être grands clercs en histoire, vous savez par quelle lente et invariable
à
persévérance
les
évêques de
Rome
convertirent peu
peu une suprématie honorifique en une domination effective
sur l'Eglise et autant que faire se pouvait sur
le
monde
chrétien.
Nulle résistance ne put prévaloir contre cette absorption poursuivie pendant des siècles avec
un
esprit de suite,
une méthode
EGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES et
une persistance de volonté dont
dans
Peu
l'histoire.
il
MODERNES
549
exemple
n'y a pas d'autre
à peu, lentement mais sûrement, cette chose
analogue à d'autres, l'épiscopat de Rome, devint cette chose sans égale et sans rivale,
du Moyen-âge, gré
et
avant
la
la
dominant
indiscutable,
et
Ce
fut
l'une des
Renaissance, malgré
crimes, malgré tout,
les
Papauté.
et
la
Papauté
ne se
était
laissant
œuvres mal-
les luttes,
un
fait
accompli,
Le
pas discuter.
comme jadis le monde antique, attendait de Rome l'autorité; Rome était l'axe ou le pivot du monde, et Rome se personnifiait dans le Pontife qui résidait au monde
chrétien
Vatican.
Il
mais seul
il
tout entier,
avait [ses
conseillers,
hiérarchie
sa
paraissait tout décider, tout régir.
Cette autorité immense, que ne créait pas
en
était
une
réalité
prestige a
ecclésiastique,
autorité
deux conditions
Le mystère
savait
et
de prestige;
possibles, le mystère
avait entouré
On
Moyen-âge.
d'opinion
la force matérielle,
que
Rome
et sanctifié
ou
or,
le
splendeur.
la
aux temps du
une autorité suprême, qui
là existait
se manifestait par ses légats, par ses ordres d'autant plus facile-
ment
subis qu'ils étaient plus hautains
voyait pas
Rome,
la
et la
et
plus lointains
:
on ne
Papauté, quelques pèlerins à peine passaient par
diplomatie pontificale savait bien en
faire les
mis-
sionnaires de sa toute-puissance. Mais lorsque s'éveilla avec prit
d'examen
et
de
liberté, l'intuition
vague d'abord, puis
ment affirmée de l'indépendance humaine; lorsque
les
l'es-
nette-
mœurs
plus faciles et plus sociables permirent les contacts et bientôt les indiscrétions; lorsque
voyante,
le
habile sut
monde
foi
devint moins soumise et plus clair-
mystère ne fut plus possible,
comprendre
les nécessités
nouveau. La
et à cette
gneurs,
la
époque de
et la
nouvelles que
splendeur devint son la
Papauté toujours lui créait
moyen
un
d'action,
Renaissance où tous, rois, grands sei-
républiques, cités,
commerçants
rivalisaient
de splen-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
550 deur,
Papauté voulut être
la
pensée,
cette
moyens
avec
comme une
mais en
autre.
donc à être
l'église
Pape
officiait
comparaison
la
avait toujours connue.
qu'il
ses
dans une église
trouver que
— pour mathématiques — qui
proportions
Telle fut
une
:
ce que la
Pape
le
employer
église
11
fallait
est à
un évêque.
pensée qui créa Saint-Pierre. La construction de
moins une œuvre de
coquetterie avec
le
une grande
scepticisme
—
foi
— qu'une
une affirmation de puissance
Le programme
était
donc de
la foi était alors
œuvre de
bataille livrée par la Papauté,
un coup
religieuse.
faire ce
Bramante,
en
politique
:
d'éclat et dç
et d'autorité.
qui ne s'était vu nulle
part; ambition formidable après les merveilleux l'architecture
langage des
le
une cathédrale quel-
fût à
Saint-Pierre fut
prestige,
antiques,
pèlerin pouvait revenir de
le
même
humain.
un des plus puissants
monuments
ses
somme
pouvait
Il
est
l'esprit
Papauté une église unique, à laquelle rien ne pût
la
comparé
conque
avait
idée que le
cette
en faveur de
fût
l'architecture
Rome
d'action.
églises vénérées,
Rome
plus splendide, restant
la
du mouvement qui transformait
ainsi à la tête
Pour
fut
et
monuments
de
Michel-Ange
San-Gallo,
furent les artistes choisis pour cet effort; et en dépit de diffé-
rences notables dans leurs projets, une conception acceptée dés le
début dirigea toutes leurs études
immense au-dessus de
:
l'élévation d'une
puissants pendentifs au centre du
ment. C'est ce qu'indiquait Bramante en disant élever le
de
la
qu'il
coupole
monuvoulait
Panthéon d'Aggripa au-dessus des voûtes du temple
Paix.
Je ne vous parlerai pas des étapes successives de
du monument; études.
la
Vous savez
Saint-Pierre
:
réalité
concrète
quel était
est
ce qui
la
préparation
importe à vos
le
plan sur lequel fut construit
une croix grecque,
c'est-à-dire à quatre branches
EGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
d'une
vide
le
coupole
de
forme un notable élargissement par rapport aux bas
viennent se
côtés
terminer contre
diagonaux. Sous
piliers
peut qualifier
coupole,
la
et
aujourd'hui et
vestibule
latérales
;
— une
tions que de là
comme
1271);
les
à Florence. Plus
on résolut d'allonger
la
nef
voyons
la
coupole centrale, transept
sous cette coupole;
la
les
1272): une église avec nef principale, bas côtés
(fig.
lui-même de
(fig.
l'église,
et
énormes
quatre
composition devint ce que nous
la
grandes chapelles
se croisant
les
nefs,
maître-autel du catholicisme (fig.
le
avant l'achèvement de
principale,
de
plus
gigantesque autel qu'on
le
bras de la croix terminés en absides tard,
5 5 I
diamètre élevée sur pendentifs; cette coupole
de
mètres
.40
sous
croisant
se
égales,
MODERNES
le
et
chœur
tout précédé d'un magnifique
des plus belles salles qu'il y
ait
— surmonté
grande loggia ou portique destiné aux bénédicle
pape donne urbi
et
orbi, à la ville et à l'univers
1273).
Tout cela est immense, d'architecture colossale, très riche et pompeux (fig. 1274). Aussi faut-il voir Saint-Pierre dans les conditions vraies de son programme, lorsque aux fêtes pontificales
trente
immense
à
vaisseau, entre
hallebardiers, les
quarante
casques
parmi
et
les
les
les
haies
costumes
cuirasses, et
debout ou agenouillée,
personnes circulent
mille
militaires
dans cet
formées par
les
ecclésiastiques, monastiques,
que, au milieu de cette foule
— jamais
assise,
—
se déroule la lente
procession pontificale, avec sa progression pompeuse, jusqu'au dais sous lequel est porté le Pape, coiffé de la tiare le droit
de placer sur sa
voyez, de celui de
ment
tête.
Programme
l'église ordinaire,
et
que seul
il
bien différent, vous
a le
programme admirable-
suivi.
Sans doute,
les
proportions de l'architecture et de
ture sont excessives, hors de l'échelle humaine.
la
sculp-
Le monument
552
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE I/ARCHITECTURE
Fig. 1271.
—
Maître-autel de Saint-Pierre de
Rome.
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
MODERNES
5)3
y perd en grandeur apparente dans la vie quotidienne mais il devient extraordinairement grandiose lorsque s'y célèbrent ces ;
fêtes
pour lesquelles
murs
entre ses
est fait, lorsqu'un
il
peuple entier circulant
sous ses
et
voûtes donne leur échelle véritable
à ces
colossaux
!
Plus
grandiose
l'aspect
est
éléments
encore
émouvant de
l'extérieur, lorsque la fête
appelle la bénédiction sur la
foule prosternée sur
la
place, entre les
immenses
colonnades qui
la
circon-
dans
scrivent; lorsque
le
silence
imposant de mil-
liers et
de milliers d'assis-
du
tants, la voix lointaine
Pontife
Alors,
airs.
même
dans
s'élève
l'Église
elle-
devient en quelque
sorte l'autel, la nef est
pace
les
immense de
la
l'es-
mer-
veilleuse place, et au delà
encore, au delà de
même, monde
la ville
Fîg.
1272.
—
Plan actuel de Saint-Pierre de Rome.
l'abstraction de ce
chrétien que
le
Pape bénit
à
travers
les
mers
et
les
continents.
Voilà Saint-Pierre, identique à son
et
voilà
programme que
peut-être
l'expression
la
plus
l'architecture ait jamais réalisée.
Saint-Pierre est plus encore peut-être la Papauté que Versailles n'est la
Royauté.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
554 Aussi,
ce serait
deux choses — l'unité
mal comprendre Saint-Pierre que d'y voir
l'église
—
la place.
Ce
serait
ne pas comprendre
de pensée de cet ensemble immense. L'église, son vesti-
bule, la loge de bénédiction, la place avec ses
l'ig.
127;.
degrés, l'avant-
— Saint-Pierre de Rome.
place entourée de ses colonnades, tout cela est
un
tout,
un
seul
tout, l'affirmation de la puissance pontificale. Affirmation éclatante,
certes,
l'époque
où,
et
qui
pour
la
pourtant
coïncide
première
fois, la
brèche avec succès. Serait-ce {que surtout du
pressentiment de
la
le
historiquement
avec
Papauté est battue en
besoin de s'affirmer naît
contestation
?...
Peu importe,
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES d'ailleurs,
pour nous; nous avons,
quel était
le
programme
cherché à vous
ailleurs, à voir
que
a été compris. C'est ce
ensemble
cet
est
la
coupole.
mètres au-dessus du sol de
Fig. 1274.
monument
s'il
comme
555
j'ai
faire saisir.
La merveille de d'environ 35
et
ici
MODERNES
— Vue
intérieure de Saint-Pierre de
-
unique, dont
l'église
le
mur
A
la
hauteur
commence
ce
Rome.
cylindrique a plus de 40 mètres
de diamètre intérieur, ayant pour fondation en quelque sorte les assises et
interrompues d'une voûte sphérique en pendentifs,
recouvert lui-même par une voûte sphérique ouverte à son
sommet. Lorsque de
cette
ouverture circulaire on regarde
à 100 métrés au-dessous de
La voûte tort,
est
soi, l'impression
formée, non de trois voûtes
mais d'arcs normaux
reliés
est
l'église
vertigineuse.
comme on
le
dit à
par des fuseaux sphériques;
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
5^6
même
c'est le
A
rence.
de voûte creuse que nous avons vu à Flo-
parti
majesté de cette coupole est extraordi-
l'intérieur, la
naire; au dehors, elle est souveraine.
on
plus
Et
s'éloigne
et
plus peut-être cette majesté s'affirme et frappe l'esprit.
Lorsque
pour
j'arrivais
—
ce souvenir
tez-moi
Rome
distant de
première
la
fois à
— permet-
Rome,
en voiture, à un point de
cinquante kilomètres environ,
de
route
la le
cocher
nous montrant de son fouet une silhouette imposante nous
— Voici
« Ecco la Cuppola
la
coupole
heures de voiture encore nous
monuments
autres
de
la ville.
dangereux
commencions
Et
l'émotion des pèlerins, lorsque
Après
»
!
ou quatre
trois
à apercevoir les
songeais ace que devait être
je
le
dit
voyage
était long, difficile et
lorsque las et éprouvés par les privations subies,
;
énervés sans doute par voyage, soudain
triomphalement
à
à
longue attente, par
la
un tournant de
route,
sans
monument
pouvaient
coup sûr pousser avec enthousiasme comprendre
« Ecco la Cuppola! » N'essayez pas de
Saint-Pierre
ils
déboires du
les
mise
cette
au
et
tel
ne se
:
Programme unique,
point.
monument
ce cri
de juger
unique, voilà ce qu'il faut comprendre. Et
ajouter aussi qu'un
plus
fait
qu'une
fois
il
faut
dans
la
vie de l'humanité.
Je ne méconnais pas d'ailleurs
qu'on
a
Maderne,
comme
artiste
à
immaculée. ne
/
si
plus
perfection
qui
bien
inférieur à ceux
quelques
proportion échelle
monument. Les
l'intérieur le colossal
doute
sans
justesse de bien des critiques
ce
à
faites
la
colosses
près d'eux
humaine.
exquise
Tout
des
se
est
la
trouvaient
vrai;
de
même la
?
l'extérieur
règle constante, et
des
éléments n'a
est le
leur
d'une
plus
Renaissance
mais quel
puisse motiver des critiques
à
Carie
mieux affirmé
auraient
œuvres
sont de
du début;
trop
La décoration
cela est
façades
cette
encore
monument
Et quel autre pourrait
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES offrir
MODERNES
quelque chose à mettre en comparaison avec
Saint-Pierre
la
557
coupole
?
Revenons
à l'église ordinaire. L'Italie
fit
de très nombreuses
coupoles,
églises à
sur des proportions
beaucoup plus res-
La coupole
treintes.
alors n'est en géné-
que
ral
l'intersec-
tion des nefs et
transept
c'est
:
du le
de l'ancienne
parti
tour-lanterne, traité
avec
que
éléments
les
livrait
A
dentif.
même
pen-
le
Rome en
y
il
a
plusieurs bien réussies,
et
toujours
en
ce
motif,
le
même
principe,
plié
s'est
cependant
une grande
à
variété,
comme par exemple dans
les
deux
Fig. 1275.
—
Église
a
coupole, pris du
1
orum
Je Trajan.
églises
qui terminent
le
forum de Trajan
(fig.
1275). La plupart de ces
églises sont voûtées en berceau avec des fenêtres en pénétration;
quelques-unes cependant richement décorées; à
ont des voûtes
telle est
par exemple
Naples. Les façades principales
d'arête,
l'église
parfois
très
de San-Martino,
sont en général composées
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
558
deux
avec
Moyen-âge,
une
à
vent
l'un affecté
arcade
demandée
comme
étages,
aux portes d'entrée,
éclairant
nef;
la
ensemble
cet
quelques exemples,
seulement
plus pures et
que
originales de
le
entre colonnes engagées
aussi
originale
à
parti
le
d'arcades
série
motif en
—
est
citer
l'intérieur par
Renaissance
la
soit bien
connu
les
originale
:
— des arcades
que tous ont cherché
ce
de ses façades
devaient
qui
une des œuvres
parce qu'il est toujours très original
mieux que tout autre par
ou
très différents entre eux.
les plus
à l'extérieur, bien
et
décoration
la
ne puis que vous
varié, je
si
L'église de Rimini, de L.-B. Alberti, est
faire
l'autre à la rose
vient sans régie détruire toute idée de composition.
la fantaisie
de
du
l'architecture
superposés. Et malheureusement, sou-
à des ordres
Dans tout
dans
d'ailleurs
le
latérales,
recevoir
très
;
composées d'une
autant de
caractère
à faire
sarcophages;
particulier
de
sa
décoration. L'église Saint-François de Pérouse(fig. 1276), peu importante, a
une
jolie
façade avec un motif unique de grande arcade qui
l'occupe tout entière, et encadre à qui tient lieu de rose,
San-Loren^o
accompagnée
Damaso,
in
des églises nombreuses en
à
fois la porte et la gloire
d'ailleurs
Rome,
Italie
la
par
le
de
jolies sculptures.
Bramante,
de
la
Plusieurs
vous
ment
églises
de Venise, de Gênes, de Xaples,
moins importantes
l'ai dit, il
ne
seraient à citer.
serait pas possible
les
le
et
Mais
d'une
comme
de condenser théorique-
les réflexions qu'elles suggéreraient. Il s'y
mants motifs pour fois
notamment
nef d'une élégance parfaite.
foule de villes je
une
qui n'ont pas de façade propre.
L'intérieur est d'une étude digne de son auteur, piliers
est
trouve de char-
voyageur, des détails souvent exquis, par-
des décorations puissantes. Je ne puis vous dire d'aller les
voir, et je
ne saurais vous
les
résumer.
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES
Une mention non
Pavie,
spéciale
pas
tant
à
est
due cependant à
cause
de
MODERNES la
proportions
Chartreuse de
sa célèbre façade qui n'est
malheureusement qu'un placage, que pour son les
559
sont très heureuses,
et
la
intérieur
décoration
dont d'une
richesse étonnan-
pour
et
te,
façades
ses
latérales
et postérieure, re-
marquables
monu-
l'emploi
mental de
que
de
et
cuite
par
la brila terre
combinai-
:
son qu'on trouve dans un
d'ailleurs
grand nombre de de
villes
l'Italie
du centre ou du nord, à Bologne, à
Plaisance,
à
Parme, à Ferrare, dans
Lombar-
la
die et les régions
au pied des Alpes,
dont
l'église
Corne
est
Venise reste.
A
;
I ig.
1276.
—
les
plus intéressants.
Eglise Saint-François, a IM-rouse.
de
un des monuments est
originale dans
ses
églises
des titres divers, on peut vous
comme
dans tout
recommander
l'étude
le
de
Saint-Zaeharie et de plusieurs autres, San-Giorgio, Santa-Maria dei Miracoli,
et
Murano
(fig.
enfin
de
la
1277), par
petite le
chapelle Émilienne de
grand
artiste
San-Micheli
:
l'île
de
exemple
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
560
intéressant d'une voûte sphérique sur pendentifs disposés aux
angles d'un plan hexagonal régulier.
En
France, après
guerres
les
d'Italie,
Louis XII
depuis
François
I
er ,
longtemps qui
l'inspi-
des
L'église
arts.
française
modela
se
ce fut l'Italie
fut
ratrice
et
dans
une certaine mesure
sur
italienne
l'église
de
la
Renaissance, dans façades
les
La façade
tout. lèbre,
avis
sur-
et
à
cé-
mon
surfaite,
de
Saint-Gervais est
un exemple bien
connu de de
composition.
Mais ce
T Fig. 1277.
édifice, plète.
l'on n'y peut
et
Au
Chapelle limilienne,
ce genre
n'est
là
7-
qu'une façade raîle
de Murano.
joutée à un ancien
chercher l'architecture religieuse com-
surplus, l'époque de la Renaissance française construisit
comme
la
cathédrale de Tours, Saint-Michel de Dijon (fig. 1278) dont
la
peu d'églises entières;
façade
est
si
elle
intéressante,
monuments moins
acheva d'anciennes
l'église
importants,
célèbre
mais
églises,
de
Gisors, et des
toujours exquis, et qui
MODERNES
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
sont une fête pour
toujours
d'Écouen,
de Valmont,
celle
dont vous voyez
la
les
etc.,
yeux,
tels
ou encore
que
chapelle
chapelle d'Anet
la
façade dans la cour de
la
561
votre École des
Beaux-Arts.
Mais lorsque
une
pièces
l'architecture française eut à
église,
elle
le
composer de toutes
fit
tout autrement que l'architecture italienne.
en général un pays
ai-je dit, est
de
La France, vous
pierre
plusieurs
siècles
ments religieux en
struits
pendant
calcaire;
con-
étaient
de
pierres
cette tradition
monu-
ses
taille
:
fut conservée.
Les églises françaises furent
donc
en
construites
aussi voûtées en
elles furent
pierre;
on
général
la
pierre;
n'y voit
pas
en
voûte italienne en
briques, avec ses enduits, ses
stucs ce
ou
ses peintures
n'est plus
d'autre
mais
;
part
voûte à arcs indépendants voûte stéréotomique d'habileté, parfois
la
et à
de
là
—
Église Saint-Michel Je Dijon.
remplissages du Moyen-âge. La
remplace
un
et arrive à
au tour de force de
La voûte stéréotomique et
Rg, 1278.
la
l'art
du
très
haut degré
trait.
se prête à la disposition en berceau,
quelques exemples d'églises ainsi voûtées, avec toute-
fois des
fenêtres en pénétration pour éclairer les voûtes.
exemple,
la
ainsi
nef très remarquable de
étudiée. Elle se
localisées, Éléments
et
et
il
y
Théorie de l'Architecture.
de
—
du Val-dc-Grâce
est
aussi à la disposition des poussées
prête
en a
l'église
Par
III.
nombreux exemples. Seulement, 36
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
562
comme
la
ARCHITECTURE
L'
composition traditionnelle des églises comportait des
travées étroites par rapport à l'ouverture de
la nef,
d'arête auraient été très barlongues. Cela est
sans inconvénient
avec
une
les
des voûtes
voûtes sur arcs indépendants du Moyen-âge; ce
pour
difficulté d'appareil
des
préférence
notamment
voûte stéréotomique. Aussi
la
la
voûte
pénétrations,
dont
plus souvent, au
de
lieu
serait le
a-t-on disposé de
d'arête,
vous voyez des exemples Saint-Roch, à
à la nef de l'église des Invalides, à
Saint-Sulpice.
Mais
voûte ayant ses poussées
alors, la
même
se posait le
qu'au Moyen-âge; à moins d'interposer des
énormes entre
piliers
chercher
les
problème
localisées, le
nef
la
résistances
à
et les
bas côtés,
l'extérieur ?
fallait
il
Sans doute,
donc
aller
et si
vous
voulez bien y regarder, vous retrouverez dans ces églises contreforts et les arcs-boutants. Et voyez une fois encore
bien les nécessités de
lement
les
mêmes
la
Saint-Sulpice,
dans
solutions pour les
poussent
comme
où
mêmes
au
xin c
,
Mais au xvn et
si
e
il
Ouen ou
celles
dans l'étude pose
les
sont
voûtes
localisées
faut des résistances; et il
faut les
entre les nefs
deman-
de Saint-
de Saint-Roch, avec des différences extrêmes
et le style,
même,
la
comment,
inspirations
siècle,
ces poussées
ces résistances ne peuvent être intérieures,
der à l'étaiement. Et voilà
Saint-Roch
l'on construisait
sur des points déterminés, à ces points si
problèmes, unifient
on ne cherchait nullement des
Moyen-âge.
du
l'art
com-
construction, en livrant tout naturel-
l'architecture. Certes, à l'époque
ou
les
et qui a
il
y a toujours
la
composition qui s'im-
pour moyen l'arc-boutant.
Seulement l'arc-boutant perd l'apparence de l'étaiement pour prendre plutôt celle de l'épaulement. C'est peut-être à église
de Saint-Nicolas-du-Chardonnet que
Paris,
l'exemple
(fig.
1279).
le
plus
caractéristique
de
la petite
vous trouverez, cette
à
disposition
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
Vous vous bute les tion
rappelez que l'arc-boutant du
de
piliers
assez
est
la
MODERNES
Moyen-âge contre-
nef en un point unique, dont
délicate;
quelques-uns
les
563
la
détermina-
pénétrent trop bas,
d'autres trop haut, d'autres enfin ont été doublés par superposition, afin
d'embrasser une plus grande hauteur de contact
une sécurité complète, quel que
d'offrir ainsi
Fig. 1279.
passage de les
autres
la
— Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à
résultante des poussées.
églises
similaires,
descendu beaucoup plus bas,
très
mur;
la
le pilier
forme de
de
cet
courbe des résultantes.
la
point de
Paris.
Saint-Nicolas, et dans
l'arc-boutant
proprement
dit
est
évidemment au-dessous du
point critique, et est surmonté d'un contact avec
A
fût le
et
mur d'épaulement dont
nef embrasse toute
la
hauteur de son
épaulement enveloppe nécessairement Si la construction est plus lourde,
peut contester qu'elle soit rationnelle
et serre
le
de prés
la
la
on ne solu-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
564
tion théorique de la résistance
Sulpice présentent de
même
trouverez encore à
les
la
ARCHITECTURE
l'
aux poussées. Saint-Roch,
Saint-
des arcs-boutant ainsi tracés; vous
chapelle de Versailles (fig.
1281). Je exemples.
pourrais
On
1280
multiplier ces
pourrait dire
assez
justement que l'arc-boutant est
.
,
I
.
.«-
Fig. 1281.
au
un
— Chapelle de
Coupe
Plan.
plutôt
contrefort qui s'élargit assez par
moyen d'un En général,
composées
ici
J
)
Chapelle de Versailles.
Fig. 1280.
et
arc,
enjamber
la
celles
bas pour pouvoir,
portée des bas côtés.
ces églises françaises
comme
le
Versailles.
transversale.
modernes, tout en étant
du Moyen-âge,
s'en
distinguent
non
MODERNES
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
seulement par
mais par
le style,
les
565
proportions générales. Les
points d'appui intérieurs sont plus épais,
hauteur
la
moins
est
grande; de simples fenêtres se substituent aux grandes verrières, la
tendance de
l'aspect
de
n'est plus l'élimination stabilité. L'effet
ment en berceau avec la
comme
au-dessus des
C'est
arcs.
ceux du Moyen-âge, indépendants les
clochers prennent
tance, et se terminent par des toitures plates
conçues
comme
flèches aiguës.
en
comme un
Italie
frontispice
le
portique
de
dorique
terrasses et
Les façades sont en général
ce
comme
entre deux tours;
façade, intéressante par
et assis
avec deux ordres superposés;
modèle,
Quelques-unes cependant,
un
art,
moins d'impor-
ou des
de Saint-Roch à Paris peut être considérée sinon
un autre
des transformations. Les combles sont,
voûtes;
non plus par des
commun
pénétrations, n'a plus rien de
loi éternelle
en général,
matière, mais plutôt
des voûtes appareillées, et générale-
avec celui des voûtes portées par des suivant
la
genre
comme un de
celle
type,
compositions.
Saint-Sulpice, consistent en il
faut reconnaître
que
cette
son étude, notamment en ce qui concerne
du
rez-de-chaussée,
n'est
nullement
la
façade de l'église qu'elle cache plutôt qu'elle ne la signale. C'est plutôt sur les faces latérales, aux extrémités l'église se traduit
Mais
je le
du
transept,
que
par des façades d'une composition appropriée.
répète,
nous ne trouvons plus
ditionnelles qui firent l'unité des églises
position personnelle s'affranchit de
'ici
les
données tra-
du Moyen-âge. La com-
la discipline et se soustrait à
la théorie.
En France comme en Italie, et en souvenir de Saint-Pierre de Rome, il a été fait d'assez nombreuses églises à coupoles. En général, ces coupoles sont à l'intersection de la nef et sept, et
n'excèdent pas
la
largeur de la
nef.
du
tran-
Mais tandis que
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
566
l'architecture italienne, s'inspirant plus directement de l'antiquité, faisait
en général reposer
la
couverture de ses coupoles sur une
mode
voûte, l'architecture française, fidèle à un
de construction
éprouvé, recouvrit ses voûtes circulaires d'un comble en charpente, de
même
que
ses voûtes de nefs sont
surmontées d'un
comble indépendant. Seulement, à
moins d'une hauteur
le
comble ne pouvait
levé à
être re-
ici
un niveau supérieur
des voûtes; traits
excessive,
il
n'y a
à celui
donc pas
d'en-
horizontaux à sa base.
surplus,
Au
un assemblage de fermes
concentriques sur plan circulaire n'a pas besoin d'entraits, la
puisque
poussée des fermes peut aussi
bien être neutralisée par une ceinture indéformable à
la
base du
comble.
La
de
extérieure
silhouette
nos coupoles résulte donc de
combinaison
d'un
ouvrage
la
en
charpente, souvent remarquable. Il Fig. 1282.
— Coupole
intéressant,
comme parmi
des Invalides. Plan.
par exemple la
plus belles
et les Invalides,
dont
il
me
le
Sorbonne; d'autres plus l'église
suffira
caractère
Notre-Dame de
de vous
citer le
commun
est
charpente et de
été (fig.
la
plomberie, dont
portée à une grande richesse à
1282, 1283 et 1284).
la
la
simples,
Versailles;
Val-de-Grâce
de demander de
riches éléments de silhouette décorative à l'emploi la
mo-
destes, d'un profil cependant très
Saint-Paul à Paris ou
les
y en a de relativement
combiné de
décoration a surtout
coupole des Invalides
EGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES
MODERNES
567
•3
l 3
E
E
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
568
Élevées sur
vide annulaire d'une voûte en pendentifs, ces
le
coupoles sont circulaires. Mais
des Invalides présente une
celle
comme
disposition toute particulière et très intéressante
sion extérieure de
composition. Quatre groupes de
la
principaux et quatre groupes de nervures sur
longent
les piliers
le
piliers
comble pro-
des pendentifs, et conservent à cette coupole
une division en quatre
circulaire
expres-
correspondant aux
parties,
quatre grandes ouvertures des nefs. Je n'ai pas besoin d'ailleurs
de vous signaler
belle silhouette et le noble caractère de ces
la
beaux monuments. Le Val-de-Grâce pour beaucoup dans Plus tard, dans avec
une tentative
l'excès
analogue à
avec
xvm e
mais
celle
1285 à 1287)
d'habileté heureuse
n'était :
c'est
en
Panthéon
habileté.
l'excessive
le
la fin
— la
du
Autrefois»
avec les
l'excès
ici
pierres.
même
fut fait
personnelle, dont
très
effet réalisable
donc
le
il
de l'architecture de
coupe des
la
siècle,
aujourd'hui
éléments du Moyen-âge;
les
éléments modernes de (fig.
—
de
l'affirmation
:
de Paris.
seconde moitié du
très intéressante,
est assez
Moyen-âge
la
Sainte-Geneviève
l'église
tendance
l'aspect général
Invalides comptent
et les
Sainte-Geneviève
que par un prodige
esprit, la
même
témérité
qu'à Beauvais par exemple. Il
semble en
cultés.
que Soufflot
effet
Sa coupole
reposait
réduits au
minimum
coupoles
du Val-de-Grâce
qu'il a
bonnement sur un mur l'ouverture
du pendentif,
sur fallu
ou
ait
des les
des
circulaire ici
voulu accumuler
les diffi-
points d'appui
tellement
renforcer; tandis que les
Invalides
reçu
l'architecte a
tout
s'appuient
tout
bonnement par
voulu entourer sa cou-
pole d'un portique en porte-à-faux, qu'il a fallu soutenir par des arriére-pendentifs invisibles, et bien autrement formidables que
ceux qu'on voit
(fig.
1286). Les nefs elles-mêmes sont voûtées
en coupoles sur pendentifs,
et les
pendentifs se reportent sur de
EGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES
simples colonnes par l'intermédiaire d'un qui
ne
résiste
que
diverses qu'il subit.
Il
par
10
Fig. 1285.
une élégance
chose singulière
petit
5é 9
pilier d'attique
d'équilibre
aux actions
en résulte un aspect de hardiesse extrême,
S
et j'ajoute,
un miracle
MODERNES
M
IS
—
1S
•
Pantbéqo
île
raffinée
et rare, tandis
Paris. Plan.
dans
que
le
proportions. Mais,
les
plus souvent ce sont les
ignorants qui s'effraient de hardiesses apparentes, qui ne sont pas en réalité hardies,
ici
plus
L'exécution est irréprochable
on
sait
et cela
et
plus
rassure
on
est effrayé.
un peu, puis en
570
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
Fig. 1286.
— Le Panthéon de
Paris.
Coupe
transversale.
MODERNES
EGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES
somme
preuve
la
que
tefois
par plus d'un siècle de durée, après tou-
faite
eurent été renforcés. Mais n'importe, et
les piliers
ne comprends pas,
l'avoue,
je
comment un
lancer dans des périls aussi redoutables. la
571
Un
pu
architecte a tel
je
se
courage est de
témérité, et ne s'explique que par
l'ambition
du tour de
d'arriver
aux
l'habileté
permise.
on
force, la passion
dernières
Un
de
limites
de plus,
rien
entrerait dans l'impossible
:
mieux
vaut en rester plus distant.
Le plan de est inspiré
Rome
l'église
de celui de Saint-Pierre de
en ce que
là aussi
que
est plus large
la
coupole
une dispo-
nef;
la
ingénieuse
sition
Sainte-Geneviève
reporte
les
bas
côtés au delà du pilier du pendentif
par les
la saillie
de colonnes qui portent
arcs-doubleaux des pendentifs des
nefs.
La coupole
en
pierre,
avec
enveloppées l'une dans
trois voûtes l'autre (fig.
est
1287). Sauf
les
combles
des nefs, tout est conçu au point de
vue unique de
la pierre
de
taille, très
remarquablement employée.
Fig. 1287.
—
Panthéon de Paris.
Construction.
Cette
conception
n'est
pas
sans
analogie avec celle de Saint-Paul de Londres (fig. 1288, 1289,
1291), vaste édifice d'une grande valeur, qu'on peut
1290
et
bien
associer
diffère pas.
qu'elle
Là
reçoit
à
l'étude
des églises
catholiques,
aussi la coupole est plus large
par
l'intermédiaire
circulaires ouverts sous la
de
que
grands
car les
il
n'en
bas côtés,
exèdres
demi-
retombée des pendentifs. La coupole
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
572
présente une particularité d'étude remarquable
au lieu d'être cylindrique, est conique
voûte demi-sphérique
la
:
mur-tambour,
le
:
supérieure est donc d'un plus petit diamètre que l'ouverture
particularité
cette
En
des pendentifs.
circulaire
pour
réalité,
L'étude intérieure est
apercevoir.
s'en
prévenu de
être
faut
il
d'un beau caractère, très ferme et
nument étrange
SeAi'/Ze
H
X
Jt
Fie. 1288.
H>
Fig. 1289.
un rez-de-chaussée
Parmi je
vous
contradictoire
une nef
et
les églises à
ai
d'offrir
ce
caractère
son
tout
sur
— Église Saint-Paul de Coupe
pourtour une architecture à deux étages,
église qui a
présente
mo-
le
thftb»
— Église Saint-Paul de Londres.
évidemment
l'extérieur,
S»
Plan.
aurait
A
sobre.
déjà parlé,
et
un
avec
Londres.
transversale.
comme un
premier étage l'expression
:
palais
disposition
d'une
logique
des bas côtés. coupoles, outre il
la
Sainte de Venise,
convient de citer
celle
de
la
ne saurais vous
inutiles.
les
décrire sans
dont
Superga à
Turin, puis de nombreuses églises italiennes, espagnoles, Je
qui
tomber dans des
etc.
redites
ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES
MODERNES
573
3 O °~ 3
£ —
i °
C/3
o
I
g.
1°
UT*
CHAPITRE XX ÉGLISES MODERNES DE PARIS
—
SOMMAIRE.
—
Le Val-de-Grâce. sailles.
—
—
Saint-Gervais.
Les
Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Invalides.
—
— Chapelle du Palais de Ver— Saint-Roch. — Saint-Paul.
Notre-Dame-des- Victoires.
— Saint-Sulpice. ;
Ainsi que
je l'ai fait
pour
les églises
vous donner quelques indications sur
vous pouvez voir
(fig.
1292
des
les églises
modernes que
sur
de
Saint-Gervais
façade
la
:
c'était
bien exagéré. Sans doute l'étude
superposés est habile, mais encore n'arrive-t-elle
pas à masquer profilants, qui
plombs
d'abord
chef-d'œuvre
ordres
désire
1293). Cette façade a été longtemps considérée
et
comme un
je
à Paris.
mots
Quelques
du Moyen-âge,
le
défaut des saillies trop grandes
imposent
excessifs.
Il
ainsi
des groupes
aux corniches rampantes des
y a plutôt
là
sur-
des détails intéressants qu'une
artistique,
même
en se plaçant au point de vue de
l'architecte qui a placé
devant
l'église
composition
de Saint-Gervais ce fron-
tispice d'un tout autre caractère.
Car,
—
et je désire
pas là ce que
je
lui
que nous nous entendions bien reproche.
façade, de Brosse a fait
A
une
église
qui
:
il
a
bien
fait
:
ce n'est
manquait de
une façade de son temps
pastiche de l'époque de l'église
—
il
et
non un
a lait tout
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
576
naturellement ce qu'on
de son temps.
faisait à
toute époque
De même vous voyez
des
devant des églises romanes en tout ou en
:
de l'architecture
façades
partie,
gothiques
ne fût-ce que
Notre-Dame. Dans un intérieur même, chaque époque de
tra-
vaux marque son empreinte. Mais pecter
cette adaptation d'un
composition
la
style
nouveau peut
et
doit
res-
go-
:
thique ou renaissance, une
fa-
çade est toujours une façade, c'est-à-dire la
paroi principale
monument
d'un
Fig. 1292.
—
qui
des
a
Église Saint-Gervais-
Fig. 1295.
— Église Saint-Gervais-Saint-Protais,
Saint-Protais, à Paris. Plan.
dimensions
de
à
largeur
et
de
exemple 25 métrés de hauteur sais
quelle
hauteur. à
son
Paris. Façade.
Si
faîte, et
harmonie de proportions voulues
a par
église
telle
que, pour a priori,
je
on
ne lui
dispose une façade qui s'élèvera à 30 ou 35 métrés
— ou qui
débordera en largeur
n'est
une façade
:
d'étranger au
Voilà
le très
sement a
fait
c'est
la
largeur de
un décor,
monument
:
il
un
l'édifice
—
frontispice,
n'y a
même
ce
quelque
plus de
plus
chose
monument.
grave défaut de cette composition, qui malheureuécole, à cause
même
de
la
valeur de son étude.
A
MODERNES DE PARIS
EGLISES
moins qu'une adjonction
Saint-Gervais, ce n'était du
pour
est autorisé plus tard
venaient au dire,
monde
577
on
:
des églises qui d'un seul
faire
avec ces déformations. Et ce
fut,
jet
faut le
il
une des plus grandes erreurs de l'architecture moderne.
L'église
comme
Saint-Nicolas-du-Chardonnet,
que
vous
je
citée
ai
exemple nettement caractérisé de l'arc-boutant moderne,
vaudrait pour cela seul votre étude. Cette modeste église est leurs
s'en
harmonieuse dans
d'ail-
sa simplicité pauvre et dans sa parfaite
Les arcs-boutants du chœur y sont disposés cathédrale du Mans, en double à chaque pilier,
unité intérieure.
comme
à la
moyennant un angle aigu entre eux. Il en résulte un encombrement plus sensible encore qu'au Mans, parce qu'ici le contact de du
l'arc-boutant et
pilier étant
beaucoup plus prolongé,
l'angle
dièdre formé par la rencontre des deux arcs-boutants se prolonge
lui-même sur une plus grande hauteur.
Vous
verrez en passant
le
porte latérale sur
jolie
monuments
Bernardins, et quelques entre autres
la
tombeau de Lebrun
Je ne reviendrai pas sur
le
intéressants à
le
l'intérieur,
de sa mère.
et
Val-de-Grâce dont
entretenu. Cependant, remarquez-y
rue des
la
grand
effet
vous
je
ai
déjà
que produit une
façade d'église au fond d'une cour d'honneur (fig. 1294 et 1295).
y perd l'isolement des façades latérales, d'autre part cette introduction à l'église éloignée de la voie publique répond à un Si elle
désir qu'on a toujours éprouvé,
d'une cour spéciale
comme
Ambroise de Milan,
comme drales,
faisait
ou
comme
fait
que
fût
l'église
précédée
Sainte-Sophie, Saint-Clément, Saint-
qu'une
soit
autrefois
soit
les
parvis
place
de
spéciale
nos
pour Saint-Pierre de
le
précédât,
anciennes
Rome
cathé-
sa magnifique
colonnade. D'ailleurs,
je
le
répète,
le
Val-de-Grâce
beaux monuments de l'architecture française Éléments
et
Théorie de l'Architecture.
—
III.
est :
l'un
c'est
des plus
même
pour 57
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE ^ARCHITECTURE
57»
que
cela
à
vous
je n'ai
plus rien à vous en dire, ayant eu trop souvent
le citer.
Je ne veux Invalides
du
pas séparer
Val-de-.
I34.
Fresque de Frs Bsrtolomeo,
Fresque de Fni Bartolomeo,
à
1
I.ucqucs.
Lacques.
62
LA DÉCORATION DES ÉGLISES veilleux
;
cependant, vous
et
les
voyez dans
621
du musée,
banalité
la
déplacées et presque travesties par l'absence du cadre
de leur
et
raison d'être.
comme
Car ces peintures, les faisait
pas par dilettantisme artistique, ni par simple désir de
Comme
décorer.
des
vous
je
disais
le
pour
la
un moyen d'enseignement
religieuse est
à
auparavant ces mosaïques, on ne
que
illettrés,
lettre
la
ne
sculpture, la peinture
A
religieux.
suffirait pas
des naïfs,
—
à instruire,
et
d'ailleurs
l'imprimerie n'existait pas, ou ne pénétrait pas encore
dans
couches populaires
les
accompagnée
l'image, la
légende. Oui,
il
parfois
faut
d'un texte très court qui en
c'est vrai, cet art splen-
des xiv
spécimens dans
la
e
xv
et
on
à l'Italie, et c'est justice, car
quantité de chefs-d'œuvre qu'a produits
la
ture italienne
que
était
Lorsqu'on parle de ces peintures des
pensée va d'abord
confondu de
l'enseignement par
fallait
il
dire parce
le
dide était de l'imagerie. primitifs, la
—
e
siècles.
la
est
pein-
en reste d'admirables
Il
plupart des villes italiennes, et avant tout à
et l'on y peut suivre la marche continue de cet art depuis Giotto, depuis même les mosaïques de Ravenne ou de
Florence,
Saint-Marc de
Venise,
La peinture
jusqu'à la chapelle Sixtine.
devient chaque jour plus habile, mais non pas plus chrétienne.
Les fresques des primitifs sont naïvement religieuses voit au contraire que les
peintures de
la
:
ne
qui
chapelle Sixtine
puissamment grandioses sont plus philosophiques que
reli-
chercher un peu auparavant l'apogée
gieuses
?
de
des primitifs, conservant encore toutes ses croyances
l'art
Peut-être
déjà servi par
faut-il
une maîtrise
turicchio, et leurs émules,
tolomeo dans ne peut par suffisante
la
parfaite,
avec
témoin ces
art si
ou par
les
les
Ghirlandaio,
et
les Pin-
belles fresques de Fra Bar-
cathédrale de Lucques
les descriptions
de cet
si
(fig.
1333
et
1334).
On
gravures donner une idée
prodigieusement fécond,
si
attachant,
si
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
622
poétique. Seule la vue des églises et des couvents peut faire voir sa continuité et sa perfection, en permettant de l'admirer dans le
milieu nécessaire et dans son intime association avec l'architecture dont
est partie intégrante.
il
Il
ne faudrait pas croire cepen-
phénomène uniquement
dant que ce fût un
d'Albi ou de Cahors montrent bien que
mêmes
Les fresques
italien.
mêmes
les
désirs existaient en France, sans parler
ici
idées, les
des peintures
en grand nombre qui ont dû disparaître parfois sous un affreux badigeon. Les exemples en sont beaucoup plus rares qu'en
dans plusieurs régions françaises on n'en
et
Entre cet fait
art
et l'art italien, existe-t-il
couler beaucoup d'encre
intérêt
:
:
trouverait
pour nous,
pas d'extrait de naissance.
pas.
un lien? La question
Voyez
fresques,
malheureusement dégradées de
en Savoie
(fig.
quement,
elle
l'église
nous ne
exemple
par
a
sans grand
elle est
à ce qui est beau et légitimement inspirateur
demandons
Italie,
les
d'Abondance
1335 à 1337). La Savoie est française géographia été politiquement italienne. Mais ces fresques
qui rappellent celles d'Assise rappellent aussi celles qu'on voit plusieurs églises de
dans
Bourgogne. Elles sont italiennes ou
sont françaises, qu'importe
elles
expressives,
elles
la Salutation
et
la
sont naïves
et
?
Elles sont
belles,
sont
elles
d'un sentiment exquis, surtout
Crèche; et elles sont parfaitement architectu-
rales.
sur ce point
J'insiste
détail de tout ce
der un
vous est
:
je
ne saurais en
caractère
la
peinture. Je
dois
serait abor-
me
limiter à
voir son intime harmonie avec l'architecture. Cet art
absolument respectueux
déforme
vous parler en
prodigieux ensemble artistique; ce
cours d'histoire de
faire
effet
ni
ne
mural
l'écrase.
est
du monument
La proportion
;
jamais
il
ne
le
est toujours observée, le
toujours maintenu, qu'il s'agisse de murs
ou de voûtes. Plus
tard,
la
peinture
sera
plus
savante,
elle
ÉLÉMENTS RT THEORIE DE l'aXCHITECTORE
Tome
III
Page 622
2
iPaHs
.
Pljn
.
pas à
insister sur cette disposition qui s'explique
Le
>...
d'elle-même par
ne se rattache qu'indirectement à
l'église.
le
plan.
Je vous
634
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 1543.
— Église de
La
Trinité, à Paris. Façade.
DÉPENDANCES DE L'ÉGLISE en
parlé en traitant des portiques
ai d'ailleurs
sition, j'aurai
peu de chose
à
vous en
dire
cour entourée de portiques d'un caractère ces portiques n'existent
un
portent
étage. C'est
sorte de préau
converser,
635
ou
particulier, soit
une
y a de grands et de dépendent de couvents où Il
mais
circulation,
ou
se reposer. :
c'est ce qui a été
petits
l'on
Les grands
cloîtres.
passe
sa
cette
grand nombre
plus
bel
de Florence;
j'en
Le
à San-Martino
de Naples,
1344), dans
(fig.
grandes abbayes françaises de Villefranche-de-Rouergue, de
jours cherché en plan
incomplet
que
la
mot,
le
un
s'est
monde
se faire
n'a pas rempli
que possible on a touparfait.
en portiques;
dans
le
même
Uu il
cloître est
faut en effet
sens et sans se
son programme
n'est
s'il
En un qu'une
une promenade.
toujours attaché à rendre gracieux l'espace intérieur
souvent servait de cimetière aux religieux.
fleurs,
beaux arbres. Le le
forme du carré
doit être aussi
cloître, qui
trouve des
et autant
obstacle qui oblige à revenir sur ses pas.
cloître il
Les portiques en sont toujours
n'a ses quatre côtés
s'il
circulation;
On
la
promenade puisse
heurter à
etc.
souvent voûtés,
larges, le plus
par
:
est
le
:
retraite.
Chartreuse de Pavie
Fontfroide, de Clairvaux,
du
de
vie
cloîtres
cloître
vie
est peut-être celui de la Chartreuse
les
admira-
grand nombre d'exemples.
exemple
la
peuvent
importe donc que
Il
synonyme
au Mont-Cassin, à
aussi
c'est
les prêtres
devenu
pourrais citer en
que
une
très
de
une
sup-
ce portique soit avenant et poétique
blement réussi dans un
cloître est
qu'à rez-de-chaussée, soit qu'ils
leur bréviaire
lire
un
:
de promenade, où
lieu
comme compo-
:
y des arbustes, souvent un puits, parfois de
cloître
de
la
qu'il
avec ceux de
que
la villa d'Esté, et
Michel-Ange.
Rome
Chartreuse de
groupe des plus beaux cyprès
été plantés par
On
y la
ait
est célèbre
peut-être au
légende dit avoir
636
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
F,'g- '344-
— Cloître
de
la
Chartreuse de Pavie.
DÉPENDANCES DE LÉGLISE
nombreux encore sont
Plus
mants dans leurs dimensions grands cloîtres
je
que
en
c'est
avec
effet
en
entre
Midi
le
cloître est
et
ouvert
est
pro-
Mais tandis que pour
les
surtout cité des cloîtres italiens, parce
qu'ont
Italie
les cloîtres français
Le nombre en
restreintes.
toutes les latitudes. ai
souvent char-
les petits cloîtres,
digieux, sous
vous
637
été faits
les
plus grands,
nous trouverons quelques
différences
Nord. Ainsi, généralement, en Provence,
le
comme un
cloître italien, par
exemple
le
à Saint-
1» Fig.
1
J4
; .
d'.-
Rémy
— Plan
(fig.
1345
fasse rajouter des
et
—
Cloître de Saint-Rcmy. Élévation intérieure.
du cloître Saint-Rémy.
Fig. 1346.
1346), à moins que
trumeaux
comme
la
crainte
d'ailleurs
de Montmajour, de Toulouse,
Avec
les
les
citer
tous
:
qu'il
me
vous et
ai
etc.
pays du Nord, à côté de cloîtres
trouve qui sont vitrés dans
Laon
vous
Bouchcs-
les
de rappeler ceux de Saint-Trophime à Arles, de Moissac,
suffise
je
mistral ne
au curieux cloître de Saint-
Michel-de-Frigolet (fig. 1347, 1348 et 1349), dans
du-Rhône. Je ne puis
du
montré plus haut
la partie
(vol.
I,
ouverts,
on en
haute des arcatures. Ainsi, fig.
310
et
311) ceux de
de Semur. Remarquez en passant dans ces cloîtres
la
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
638
fi
différence des piliers d'angle et des piliers courants.
% _
i
_ng
w_f
ont de puissants contreforts, d'angle n'en
r
||~ •
||i
Ces derniers
ont pas.
C'est
les
piliers
que pour
ceux-ci la poussée des voûtes est
con-
trebutée par les deux façades du cloître.
'
I
Ouverts entre cloîtres
vous pouvez
détail (fig. 13
de
du
cloître
Fig. 1548.
J
:
t
s
la
le
clôture est formée de
mais
les
colonnes de
/f
,
— Cloître de Saint-Micliel-de-Frigolet. Élévation intérieure d'une des
Fig. 1349.
par
50) d'une travée du cloître
deux rangées d'arcades sur colonnes;
J
voir
disposition toute particulière est
du Mont-Saint-Michel
1
le
vitrée,
SeiTlUr.
Une celle
arcatures basses, ces
ont leur partie supérieure
comme Fig. 1347. -CloitrcdeSaim-Michel-
les
— Cloître de Saint-Michel-de-Frigolet. Élévation sur
la cour.
galeries.
1
DEPENDANCES DE chaque rangée sont
vis-à-vis
des clefs de l'autre (fig. et
L EGLISE
1
3 5
1352). Est-ce une simple
ou
ingéniosité,
a-t-on
briser ainsi la force
Je ne
?
souvent dé-
cloître est
tombeaux, de
pis-
des bancs y sont
mé-
coré de ;
nagés
:
un exemple
sant est (fig.
du vent
sais.
Le cines
voulu
celui
intéres-
de Saint-Dié
1353), où une chaire
extérieure permettait soit la prédication, soit la lecture.
En somme,
le
cloître est
une cour entourée de porW/M/M(W/////M.
tiques,
soit
que
ces
por-
Fig. 1350.
— Cloître de
Fig. 1352-
ê~, Fig. 13 51.
—
Cloître
du Mont-Saint-Michel.
Scniur.
— Cloître du
Mont-
Saint-Michel. Plan.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
640
tiques n'existent qu'à rez-de-chaussée, soit qu'ils soient tés d'un étage;
mais portique bien
la
caractéristique est
menu
le
le
plus souvent
de ses arcatures, qui
le
d'habitation et
spécial,
de passage, muni de tout ce qui peut
surmon-
rendre agréable,
et
non dont
un fractionnement assez
distingue avant tout de
la
cour à
portiques.
Mais
je
ne veux pas rouvrir
mon
chapitre des Proportions, et je
m'arrête sur ce sujet
j'aurais
où
du bonheur à m'at-
tarder.
Quant c'est
au
presbytère,
une maison, mais une
maison qui doit avoir son caractère
religieux.
C'est
toujours de l'habitation, toute
habitation
son
appropriée à taire.
à F 'g-
'3 53-
— Chaire de Saint-Dié.
vie
du
et
en aurez
tâchez
de
d'exprimer
prêtre.
Un
jour
programme avait été donné pour un de nos concours* « Avant de prendre votre crayon, lisez disais à mes élèves
que je
composer,
et
être
destina-
Quand vous
comprendre la
doit
ce
donc
:
le
Presbytère,
qu'on y mette
le
de Topfer. » Bien
moins
joli
programme, pourvu
d'architecture possible
chitecture qu'il comporte, l'architecture
lement.
>^§^V
du
— ou
silence et
plutôt l'ar-
du
recueil-
CHAPITRE XXIV LES
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE CONCLUSION DE L'ÉTUDE DE L'ARCHITECTURE
RELIGIEUSE
—
— Habitation monastique. — Couvents enseignants — hospitaliers. — Chartreuses. Salles de chapitre. — Réfectoires. — Dortoirs des serviteurs. — Granges. SOMMAIRE.
Couvents
abbayes.
et
;
Couvents modernes. Conclusion de l'étude de l'architecture religieuse. Si l'église, avec ses
complètement
dépendances immédiates, résume presque
l'architecture religieuse, elle n'est pas cependant
à elle seule toute cette architecture. d'illustres édifices
spécialement de couvents, à l'église,
la
aux champs, dans
la chapelle,
parfois
les
abbayes, les
montagne. Sans doute
la
en est toujours
et
la vie religieuse, et
monastique. Ce sont
vie
grands
la
partie la plus
monu-
y joue toujours un rôle très important nous l'avons vu. Le surplus est avant tout de l'habi-
mentale;
le
tout cela, tation,
très
ont été élevés en vue de
la ville,
ou
De
cloître
mais parfois aussi
ou encore l'enseignement.
:
s'y
il
On
ajoute
le
programme
peut donc dire que
hospitalier,
les
éléments
de l'architecture monastique sont compris parmi ceux dont
sous diverses rubriques, et cela
été parlé
dant, à certains égards, le
religieux
:
programme
est très vrai.
—
III.
a
Cepen-
se modifie en devenant
ainsi tout d'abord de l'habitation.
Éléments et Théorie de l'Architecture.
il
41
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
642
Le
prêtre séculier habite
habite
il
modeste; 1
tout s'il
le
simplement
s'élève
dans
la
presbytère qui est une maison, ou
appartement
un
ou
plus
hiérarchie ecclésiastique,
evêché qui est un hôtel, ou l'archevêché qui
est
moins habitera
il
un hôtel plus
IlII
so' ,
1,
Fig. 1354.
— Couvent de Saint-Clément,
—
—
— —
—
2, cour. porche et entrée principale. 3, église. 4, sacristie. 8, bibliothèque. monte au couvent et au jardin.
—
7, escalier qui
;,
9,
_J
Rome.
à
—
— 6, clocher. — — 11, cellule des
il
n'en est pas de
entrée latérale à l'église. 10, cuisine.
réfectoire.
religieux.
important. Cela n'a rien de particulier. Mais
même les le
du clergé
régulier; qu'il relève d'un ordre riche
Bénédictins, ou d'un ordre populaire
soumis
religieux est toujours
cellule, la
chambre ou
volonté supérieure à
le
la
à
comme
une régie
les Franciscains,
étroite,
il
occupe
il
ne
vit
que
là
où
la
par une
pavillon qui lui est attribué sienne,
comme
il
lui
est
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE
ordonné de peine
c'est à
qu'il
heures de sa vie sont chaque jour
vivre, et les
une
distribuées suivant s'il
643
imposée.
règle
a le droit de dire
occupe aujourd'hui peut
ma
«
n'a
Il
che\
lui,
cellule », car la cellule
être retirée
lui
pas de
demain.
A
cette
conception exceptionnelle de l'habitation devait correspondre une architecture particulière
:
c'est l'architecture
des couvents ou des
abbayes.
En
général,
le
chambre
la cellule, petite
soit sur
couvent suppose l'habitation personnelle dans très
comme
de larges galeries
(V. plus haut, vol.
I,
simple ouvrant soit sur
fig.
38,
à l'abbaye
127). Mais
p.
le cloître,
du Mont-Cassin le
Mont-Cassin
pourrait être qualifié de palais monastique, et certes ses grandes et
longues galeries voûtées ont une grandeur d'aspect qui ne
le
cède en rien à bien des édifices royaux.
Dans
la cellule,
nions en
on passe
commun, on
on
se retire entre les réu-
travaille; c'est la
chambre, chambre aus-
la nuit,
où
tère qui doit appeler la méditation,
d'une vue magnifique. Pour tout
le
souvent
une
chapelle, qui il
y a
le
ordres
cloître,
cloitrés,
est d'ailleurs
lieu
réfectoires, bibliothèques.
Rome,
le
l'idée
Tout
cela
église
de
:
:
en partie publique,
le
salles
les
de chapitre,
quelques exemples de plans
mieux que toute
nom;
la
groupé dans des composi-
couvent de Saint-Clément
célèbre basilique de ce
jouit parfois
reste, et sans parler
communes
tions souvent très importantes
à
on
de promenade presque unique pour
puis les salles
vous en donneront
d'ailleurs
(fig.
description. Ainsi,
1354), annexé à
couvent de Santa-Maria
délia
la
Pacc
1355, 13 56 et 13 57), dont l'architecture est en majeure partie de Bramante, et dont la cour ou cloître intérieur est considérée (fig.
comme un quables Trivio
chef-d'œuvre, où se trouvent d'ailleurs de remar-
monuments (fig.
funéraires; le couvent de Santa-Maria in
1358) d'une ingénieuse composition;
celui
des
644
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 15,5. 1, église.
Fig. 1356.
— Couvent de Santa-Maria —
2, sacristie.
—
3, cloître.
— Couvent de Santa-Maria
délia l'ace, à
— 4, réfectoire. —
délia Pace, à
Rome.
Plan.
5, S, cuisines.
Rome. Coupe
longitudinale.
ELEMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE Saints (fig.
Cosme
Damien;
et
couvent de San-Pietro in Vincoli
le
1359), qui a l'honneur d'abriter dans son église
Michel-Ange; bien d'autres encore
de
é45
qu'il
serait
le
Moïse
fastidieux
d'énumérer.
Un monument Portugal,
comme
d'une importance
de
l'abbaye
Batalha
Fig. 1357.
extrême
est d'une
j
j
richesse, de
la
Si
le
1360), plan, et
7
*
*
le cloître
*
très
était,
en
importante,
dont l'architecture
1
de Santa-Maria délia Pace.
même que
ainsi
ou d'abbayes en Espagne. pays
*
— Coupe sur
également en Portugal,
ces
(fig.
vous pouvez en juger par
1
exceptionnelle
celle
de l'abbaye de Cintra,
qu'un grand nombre de couvents
vous
réfléchissez à ce qu'était dans
puissance des ordres monastiques vous ne vous
étonnerez pas
de
cette
richesse qui au
premier abord
nous
surprend quelque peu.
Vous
n'ignorez pas d'ailleurs que cette richesse est volontiers
le
caractère distinctif de l'architecture religieuse des Espagnols
et
des Portugais.
l'architecture
En
France, lors
monastique
était
même
très
que
grande,
la
conception de
comme
à
Cluny
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
646
ou
à Clairvaux (fig. 136 1), cette grandeur a toujours été plus
simple, plus sévère. Et cela n'est pas seulement vrai
âge
;
je
pourrais vous citer bien des abbayes
xvn
e
et
xvm
e
du Moyen-
ou couvents des
siècles,
par exemple
ou abbaye de Panthemont le
et
Val-de-Grâce
l'ancienne (fig.
1362
1363), à Paris; ce sont certes
des édifices d'une grande et large
composition, riches par l'ampleur des dimensions, mais d'une architecture sobre et plutôt sévère.
Les couvents, souvent à
fois
la
dit,
ai-je
des
sont
édifices
d'habitation des religieux, et des édifices d'enseignement. dire
que
ment Je
longtemps
On
peut
l'enseigne-
n'a pas eu d'autres asiles.
me
bornerai à vous montrer
une des plus importantes de ces compositions mixtes, InnoceriTJano à Il Fig. 1558.
—
Couvent de Santa-Maria
in Trivio, à
1, église.
2, sacristie.
sine et
—
Rome.
3, réfectoire.
Rome
va sans dire que,
ments,
les
le
Collège
(fig.
1364).
comme
diverses parties d'un
collège, qu'il soit laïque
—
4,4, cui-
élé-
gieux, seraient
ou
reli-
aujourd'hui trai-
dépendances.
tées différemment: classes, études, réfectoires, dortoirs, tout serait
raison que je
vous
je
parlais
modernisé,
et c'est bien
pour
cette
ne pouvais vous soumettre ces exemples lorsque des édifices d'enseignement.
hospitaliers, assez
De même
les
couvents
nombreux, pour des hospices plutôt que pour
ELEMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE
1, Eglise. 2, 3,
Sacri tie. Réfectoire
4, Cuisine. $,
Moïse.
Fig.
1
3S9-
— Couvent de San-Pietro inVincoli,
A Salle Capitolaire. Ii C Chapelle royale. D
—
Fig. 1360.
—
à
Rome.
Plan.
Chapelle. llùfectoirc.
Abbaye royale de Batalha, en Portugal.
647
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
648
des hôpitaux, ne sauraient l'architecture
hospitalière.
larges dispositions,
et
la
offrir
d'enseignement pour l'étude de
Mais vous y verrez de grandes
conception
manifeste de cette
trace
et
chrétienne de l'hospitalité
que
vous
je
déjà signalée en
ai
vous parlant de
ces
anciens
des
asiles
pauvres.
Il
existe enfin en
une
pays
divers
variété de couvents
qui diffère essentiel-
lement des
autres
dans leur composition architecturale,
par suite de férence régie
dans
Chartreux, vous
— Ancienne abbaye
:
parler des
Chartreuses.
Fig. 1361.
la
monastique
veux
je
la dif-
Le le
savez, s'est entière-
de Clairvaux. Plan général.
ment retranché du
monde;
vis-à-vis de
ses
compagnons
règle de sa vie, la solitude est
même
son régime.
le
Il
heures se promener, toujours silencieux, dans
nairement vaste du couvent, enterré;
thèque
;
il
rend
se
mais
la
aux
et
offices,
c'est il
dans ce
peut
silence est
la
peut à certaines le cloître
ordi-
cloître qu'il sera
fréquenter
la
majeure partie de sa vie se passe dans
biblio-
la petite
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE
Fig. 1363. 1,
— Ancienne
649
abbaye de Panthemont, à Paris. Plan du 1" étage.
— chœur. — 3,3, tribunes. — terrasses. — 4, cour d'entrée. — cour intérieure. — 6, dortoirs. — à manger. — 10, cuisines. — 1,11, cabinets. — 12,1 chambres 7,7, chambres des religieuses. — 8,chaufFoir. — en niche. — 13, parloir des domestiques. — 14,14, parloirs intérieurs. — 15, bibliothèque. — 16,16, garde -robes. — 17,17, antichambre. — 18,18, cours. — 19)19, chambres à coucher. — 20, bûcher. — 21, w.-c. — 22, chambre de maîtresse des novices. — 23,23, chambre des novices. église.
3',
2,
6,
S,
9, salle
10,
a,
1
la
Fig. 1362. ,
—
— Ancienne
—
abbaye de Panthemont,
—
à Paris.
—
Plan du rez-de-chaussée.
—
—
6, sacristie intérieure. 7. parloir église. 4,4, passages. s, sacristie extérieure. 2, chœur. 3,3, tribunes. II, grand parloir. 10,10^ galeries. de la cellerie. 9, vestibule et grand escalier. 8, logement de la tourière. garde-robe*. cour. iï, 16.16. 14, salle du chapitre. 13, vestibule. 12,12, parloirs intérieurs. 2 2, office. 21,21, cuisines. 20, petite cour. 18, chambre à coucher. 19,19, antichambres. 17,17, cabinets. 2>, logement du confesseur. —26. réfectoire des pensionnaires . 24, logement du portier. 23, salle à manger.
— — — — — — 27,27, dépenses. — 28, piscine. — — — 34,34, des cuisines.
lavoirs.
—
—
— — —
—
—
— —
—
—
—
—
—
—
— —
32, fosse. 33. basse-cour 30, office. 31, garde-manger. 29, réfectoire. 37, chambre en niche 36, tour de la dépositaire. 35, entrée des provisions.
—
—
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
650 maison qui
lui est
son éternelle
permet de
dévolue, asile inviolable de sa solitude
retraite.
faire
toire.
Tout
dans ce
cela est clos de le ciel.
Fig. 1364.
pas,
mais qui
l'anéantissement
murs,
étant
les
la
— Collège
de soi-même
la
il
un
ora-
vue ne sort de ces murs
Rome.
par une sorte de volupté de
est
un volcan
la
vie.
éteint.
place occupée par chaque religieux cellule,
qui les dessert soit très grand. Je vous l'église
y comtrouve avec-
a besoin,
après les agitations de
beaucoup plus large qu'une
pos de
il
un guichet
petit portique,
Innocenziano, à
attire, paraît-il,
Chartreuses,
cloître;
de
Vie étrange, que nous ne compre-
Presque toujours un Chartreux
Dans
le
domaine,
très petit
chambre, un
jardin sa
que pour apercevoir
nons
porte ouvre sur
passer au religieux ce dont
pris sa nourriture; et
un rudiment de
Une
et
Sainte-Marie-des-Anges,
ai
le
il
faut
déjà
que
cloître
voir, à pro-
fait
plan de
le
la
Chartreuse
Rome, élevée sur les ruines des Thermes de Dioclétien. Voyez aussi (fig. 1^65) le beau plan de la Chartreuse de Flo-
de
rence, également typique.
Ces couvents sont en général
riches,
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE
Dnp H Dû
Fig. 1365.
— Chartreuse de
Florence. Plan.
65
I
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
652 et
chacun
une
sait
la
Chartreuse de Pavie est d'un bout à l'autre
un assemblage des plus
ciselure d'art et
que puissent Il
que
semble que
marbres
livrer les la
et
même
riches
matières
pierres précieuses.
les
comme
richesse des ensembles se propose
une
revanche des austérités personnelles. C'est l'habitation qui est
l'élément original
ici
;
j'appellerai
donc
votre attention sur une de ces habitations (fig. 1366 et 1367),
en vous signalant combien composition
programme tout
'
l'expression
bien
est
cette petite
spécial
que
j'ai
du
cherché
V V îw 'v— i
—
Habitation Fig. 1 566. d'un Chartreux. Plan.
à
vous
Fig. 1367.
faire connaître.
Au
— Habitation d'un Chartreux. Vue.
contraire les salles diverses de cha-
pitre,
de bibliothèque, sont ce qu'elles sont
donc
les
pitre
ou de réunion
de Sens voir
Chartreuses,
la
(fig.
coupe
d'architecture
je
le
plan et les façades de
ecclésiastique
;
ces
principale
même, avec une pour
les
de
sortes
salle
la salle
vous
un
Quittant
de chasynodale
ai
déjà fait
bel
exemple
salles
sont
en
proportion rectangulaire
qui permet le développement des stalles place
je
des détails de façade. C'est
général conçues de
une
comme
vous montrerai
1368, 1369 et 1370), dont et
ailleurs.
le
supérieurs.
propre, ces salles n'ont rien de bien spécial.
long des parois
A
et
part le caractère
ELEMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE
Une composition couvents avec
les
6)3
plus particulière s'affirme dans beaucoup de
Très souvent ce sont des
réfectoires.
salles
Caves. Fig. 1368.
en
exemple
le
Çhamps
à Paris,
et
la salle
synodale de Sens.
deux nefs par une rangée de piliers tel est par réfectoire de l'ancienne abbaye de Saint-Martin-des-
divisées
Arts
— Plans de
Métiers
:
:
devenu
la
Bibliothèque du Conservatoire des
vous connaissez certainement
cette belle salle.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
654
Une
disposition analogue se retrouve à l'ancien Collège des Ber-
nardins, également à Paris, mais
Je vous
citerai
de Cernay
encore
(fig.
moins connu
1373
(fig.
371
1
et
1372).
de l'ancienne abbaye des Vaux
le réfectoire
1374). Pourquoi dans ces réfectoires
et
trouve-t-on en général
Sans
nefs?
deux
en
division
la
doute,
l'habitude étant de dis-
poser
repas avec
les
deux longues rangées de tables, les
dés lors
et
points d'appui inter-
médiaires ne présentant
aucun
nient,
on
de
inconvé-
a jugé inutile
aux
s'astreindre
grandes
de
portées
voûtes. Les réfectoires
avaient toujours aussi
une
ni
^TTMT
—ëe
1 1
!'
1 1
11
'' 1
1
l
1
V-
'.
'
pour un
chaire
lecteur,
ordinairement
vers
milieu de l'un
le
des longs côtés de salle.
Plus tard, le réfec-
une
toire devint MMHmhMMMIHHMRMIRMIMH big. 1569.
—
Salle synodale de Sens.
I
a^ade sur
rectangulaire
alors celui
le
nombre
des convives. Le
que nous avons vu pour
pure
et
ou moins
programme en
les réfectoires
fidèle, je crois, à l'ancienne
est
des édifices
d'enseignement, avec cette différence toutefois que dans vents on est resté
salle
la rue.
simple, plus
longue, suivant
la
les
disposition
coupar
ÉLÉMENTS DE
L'
ARCHITECTURE MONASTIQUE
655
rrnmrnnjH
1
]
f
>
:
I
II
MENTS HT THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 1371.
— Collège des Bernardins, à Paris. Plan du réfectoire. longues rangées de ces réfectoires
sants
et
celui
du
A
qui sont
intéres-
fort
ainsi,
Petit
Séminaire de Pont-à-
(fig.
1375).
l'ancienne
(Oise),
y a de
Il
somptueux;
parfois
Mousson
tables.
d'Ourscamp
abbaye
y a une très grande
il
avec deux rangées de colonnes
salle
et par
conséquent trois nefs d'égale hauteur. Cette salle est très intéressante, mais
on ne
sait
trop ce qu'elle
l'appelle « salle des
grandeur tion
;
il
morts
même dément
était.
»
;
On
mais sa
cette appella-
faudrait supposer dans cette
abbaye une
mortalité
épouvantable.
On
y a vu aussi une grange, autre chose encore peut-être. Dans l'ignoje
ne peux que
comme
objet d'une
rance de sa destination
vous
la
signaler
visite intéressante, 1372.— à Paris .
Coupe
transversale
du
réfectoire
Dans
les
sans
anciens
la
commenter.
couvents,
il
y
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE avait presque tou-
joursdes dortoirs;
non pour
les reli-
gieux eux-mêmes, qui
avaient
cellules,
des
mais pour
serviteurs
les
et
parfois
même
pour
garni-
la
son, car certaines
abbayes
avaient
hommes
leurs
d'armes en
Un
manence.
du
toir
perdor-
Mont-
Saint-Michel
l"'8-'374-
— AbbayedesVauxdeCernay.Coupetransversalesurleréfectoire.
(fig.
1376) vous monsans
trera
plus
d'explications
ce
qu'étaient ces dortoirs,
toujours fort
simples et presque rustiques.
Des dépendances couvents en
des
général,j'auraipeu
de choses à vous dire.
Elles
n'ont
en définitive rien qui cie
différen-
les
de
celles
Éléments
et
de
Fig. 1575.
Théorie de l'Architecture.
—
— Réfectoire du
III.
Petit
Séminaire de Pont-a-Mousson. 41
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
658
en général
l'habitation
espèce,
Les
particulière.
considérable
ainsi
incidemment,
d'ailleurs parlé
sins de toute
:
les
les écuries
tout cela n'appelle aucune
ont
celliers
été
vous
je
observation
souvent d'une
importance des grands
plupart
la
crus
ai
maga-
et remises, les
vous n'ignorez pas que
:
dont
cuisines,
vignobles
de
nommés
re-
sont dus à
la
longue persévérance des moines. Mais enfin, vous verrez des caves bien
et
vastes
des
construites,
importants
celliers
ce
:
sont toujours des caves et
des
celliers.
y
Il
dans
les
toutefois
avait
anciens couvents
une dépendance qui spéciale
était
grange. C Fig.
1
/
376.
2
3
les
— Dortoir du Mont-Saint-Michel. Coupe
lerai
les
utilitaires,
pas
exploi-
et les
mais
simple-
étaient
simples hangars clos;
je
vous
par-
de ces granges en traitant de l'architecture rurale; dans
grange
couvent,
la
savez en
effet
que
était
les
des récoltes de leurs
va Sans
dire,
il
élément
monumental.
ordres monastiques prélevaient
vassaux,
donnaient cette dixième couvent. Pour cela,
un
part,
fallait
mais aussi on
la
qu'il
agricoles;
tations
transversale.
granges
Non
fermes
celles-ci
ment
c'était
:
n'y eût des granges dans
/'~
s
i
leur
lesquels
le
Vous
la
dîme
non seulement aban-
mais de plus
la
portaient
au
des granges fort spacieuses, cela voulait
que
cette
grange
eût
ÉLÉMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE
un
caractère
même
l'institution
Dîmes,
imposant pour contribuer au
assez
de
à Provins, est
la
un
dîme. Le bâtiment bel édifice,
pas directement à une abbaye, dont
dance évidente.
Plus
prés de
Paris,
respect
de
Grange-aux-
dit
mais qui ne se rattache
était
il
659
cependant une dépen-
vous pouvez
voir
un
exemple également intéressant de grange abbatiale à l'abbaye de
Maubuisson en Seine-et-Oise
Remarquez que
à
(fig.
1377, 1378 et 1379).
propos de ces éléments de l'architecture
monastique ou ecclésiastique
je
vous parle sur-
tout au passé. C'est que ce n'est guère que dans le
passé que ces éléments se
sont spécialisés.
4-
(-
1
-
1
=
-
—
Fig. 1377. Grange de l'abbaye de Maubuisson.
Certes on
construit
mais outre que ciers
—
les
Fig. 1378
— Grange de l'abbaye de Maubuisson. Coupe
de
nos
moyens
jours
—
longitudinale.
beaucoup
j'entends les
sont en général plus restreints
à l'architecture
mais aussi à
la
économique, ce qui
est
et
de
couvents;
moyens
finan-
conduisent ainsi
d'ailleurs
respectable,
fausse richesse toute d'apparence, ce qui ne
l'est
6éo plus,
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE faut constater que, en dépit de la volonté de fidélité aux
il
anciennes
traditions,
expressions ailleurs,
le
s'impose
moins
progrés, tout au
aux
formes,
progrés
le
Le couvent moderne
Fig. 1379.
le froid,
anciennes
architecturales,
ou sinon
bien-être.
aux
le
anciennes ici
confortable et
— Grange de l'abbaye de Maubuisson. Coupe transversale.
Tout
ses ascenseurs, ses circulations d'eau, ses téléphones. est exclusif
tions
de
de l'architecture du Moyen-âge,
composition ne peut plus être
la
salles
non
Qui donc,
plus.
astreindre des religieux à toires
la
faite
?
Non,
la
même,
deux centres
irraisonnés.
pastiches sérieuses
à
!
les
aujourd'hui,
:
fait
a
cela
proporvoudrait
les
réfec-
modernité s'impose,
alors avec des dispositions forcément modernes,
ver une tradition parce qu'on aura
il
pour d'autres
prendre leurs repas dans
du Mont- Saint-Michel
une courbe
le
a ses circulations closes contre
est chauffé par calorifères, éclairé à l'électricité;
il
mœurs;
comme
on
et
croit ravi-
des fenêtres cintrées avec
laissons pour ce qu'ils valent ces
Nous ne
parlons
ici
que
de choses
ÉLÉMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE Voilà un trop long
66 1
cependant trop peu complet résumé
et
des éléments de l'architecture religieuse. Je sens bien qu'après l'avoir lu,
vous ne vous trouverez guère plus
qu'aupara-
fixé
m'en ferez-vous un reproche. Ce ne
vant, et peut-être
pas
serait
juste.
Je
me
toutes sujétions.
—
moins
et
Ce
serait
doctrine
la
partout ailleurs aussi,
du despotisme
excommunications
moi
à
crois
je
quiconque ne voyait pas m'avoir
conçu une
si
j'aurais
néfaste,
église
— du
lu,
dans
j'aurais pu, mais,
de
libres
tout au
art
faites
comme
connue
eux
:
les
pour
vous ne savez pas comment
ma
carrière j'avais eu cet
neur redoutable de devoir en projeter une. Je
comme
en
faite
Assez d'autres ont distribué
intellectuel.
j'espère qu'après
leurs
être
que vous aurez un jour à étudier, fussiez-vous
l'église
moi,
comment devra
garderai bien de vous dire
je l'espère
hon-
l'aurais faite d'ail-
du moins, sans m'as-
treindre à aucune servitude du passé.
Dans l'enseignement, nous n'avons pas
Nous devons, chacun dans
notre rôle est plus large.
sphère, vous faire connaître le
pourquoi
vous
et le
montrer
comment
les
les
d'admiration;
d'efforts,
mais
dangers,
l'esprit
vous
faire
de graduels progrès
il
vous
s'est fait
notre
vous
de remarquable;
critique,
pour
quelle
réaliser ce
suite
que
cette
œuvre
ment
entendez-le bien,
—
au
même
problème.
Il
ardemment
j'ai
fait
mon
devoir.
et
continû-
n'y a pas dans tout
cycle des arts de plus magnifique évolution. Si voir,
—
plus vous serez émerveillés de
collective de quinze siècles
attachés
la
vous étu-
dierez l'architecture religieuse dans toutes ses manifestations toutes,
les
mais aussi ouvrir
comprendre
a fallu
aussi
voir
faire
foule croit peut-être tout simple et tout facile. Plus
dans
:
éléments dont vous disposez,
de ce qui
triomphes; éveiller en vous l'esprit
à choisir pour
je
vous
l'ai
le fait
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
662
Peut-être vous ai-je effrayés? Je ne
ment. Devant un
programme,
tel
il
le
regretterais pas autre-
faut savoir
que
la lutte sera
sévère et exige qu'on s'y prépare de toutes ses forces et de tout
son pouvoir; leurs
il
faut surtout peut-être savoir
nous guette
le
danger du pastiche, cette
époque. Mais on ne cache pas au
contraire
mesurer avec « Je te
:
le
donne
Rodrigue
Don Diègue comte à.
Vous ne pouvez
le
dit à
là
plus qu'ail-
plaie
de notre
danger aux esprits généreux,
Rodrigue en l'envoyant se
:
combattre un
le sait, et
que
homme
à redouter. »
Rodrigue revient vainqueur.
désirer
un plus beau combat, mais
il
faut
que vous sachiez bien que vous n'en pouvez affronter de plus périlleux.
LIVRE XII
LES
ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS
LES
ÉDIFICES
FUNERAIRES
CHAPITRE PREMIER
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE
SOMMAIRE.
— Les tombeaux
dans l'antiquité égyptienne, asiatique,
—
étrusque, grecque, romaine.
Caractère
commun
et diversités.
—
Tombeaux mahométans.
un
lien
même
aux
L'architecture funéraire a toujours été rattachée par étroit à l'architecture
époques de
exemple
scepticisme
elle
en procède,
chrétienne,
l'architecture
funéraires
antiques,
dire et
si
que
chez nous par
sensiblement des formes con-
elle s'est parfois écartée
sacrées par
formes
on peut
religieuse;
qui
elle
s'est
rapprochée des
elles-mêmes de
procédaient
l'architecture religieuse antérieure au Christianisme.
Les sépultures sont collectives ou personnelles; dans un cas
comme sée
:
dans
obéissent toujours à une
l'autre, elles
façon durable, éternelle
consacrer d'une
recherche de est
donc
la
la
durée.
est toujours la
rentes, ainsi le
et
beaux monuments funèbres
cette
que
les
les
les idées
mort. Le
encore un culte;
édifice funéraire
générations ultérieures du sou-
un témoignage de
même,
se peut, la
nous
c'est
La première pensée d'un
survivance parmi
venir du défunt,
qui attend
les
pen-
et
mémoire du mort ou des morts; trouverons toujours dans
s'il
même
regrets.
coutumes de
la
Mais
si la
pensée
sépulture sont diffé-
admises en chaque temps sur l'avenir
dogme de
l'immortalité de l'âme est
un
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
666
dogme
surtout chrétien, et
tion antique
Cependant
poésie
revendiquée, témoin dans l'épopée les
l'a
entrevues d'Ulysse ou d'Énée avec la
légende d'Alceste ou
inspirée
toujours ses expressions dans
ombres, dans
après
plus ou moins mystique, plus ou
survivance des morts qui a dicté
les
cherchant
l'art
le
s'en est
on peut
dire
Christianisme,
moins
concrète, de
compositions. Seulement,
dans l'antiquité
cette idée plus confuse
et
les idées générales,
comme
la tragédie
La sculpture
monuments,
que, artistiquement parlant, avant
la
les
celle d'Eurydice.
nombreux
dans de
c'est l'idée
la civilisa-
toujours eu cette conception d'une vie future.
ait
la
démontré que
n'est pas
il
s'est
généralisée avec le
Christianisme, tout en devenant plus mystique.
Le mode de sépulture morts, on brûlés.
a varié davantage.
On
a enterré les
déposés dans des espèces de demeures, on
les a
Le Christianisme
n'a
admis que l'enterrement. De
les a
là
des
expressions très diverses.
Pour nous en
tenir
aux peuples qui ont une histoire
tique, les Égyptiens s'efforçaient
nages notables
— de conserver
mement. Le corps
était
dans un cercueil qui
le
— au
moins pour
les
artis-
person-
cadavre lui-même par l'embau-
ensuite entouré de bandelettes, et placé
en
cercueils avec les momies
était
pour
ainsi dire le
qu'ils contenaient,
moule. Ces
souvent avec des
armes ou des bijoux, étaient placés dans des chambres sépulcrales, soit élevées
rocher.
On
au-dessus du
sait quelles
monuments,
les
sol, soit
en excavation dans
le
proportions gigantesques atteignirent ces
Pyramides par exemple;
cela est bien loin de
nous, et livre plutôt un sujet de curiosité qu'un objet d'étude architecturale,
qu'on trouverait plutôt dans
monumentaux
et
hypogées, abris
nobles constructions. Le respect de
du moins de
la
état social,
est écrit
y
les
mort
la
mort,
aristocratique qui seule comptait dans cet
éloquemment
— emphatiquement même,
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE et ces
monuments
participent
667
du caractère de durée qui distingue
avant tout l'architecture égyptienne. Il il
un
existe
nombre de
certain
ces hypogées, bien conservés;
a suffi d'en retirer le sable qui s'y était
infiltration séculaire
amassé par une lente
pour retrouver presque intactes ces
salles
souterraines évidées dans une roche inusable. La disposition est
en général
la
MHK
suivante
:
une porte unique, seul motif de
WM0M
WW/y/w///'//
façade,
-
\
Fig. 1380.
donne accès
à
— Hypogée de
Séti I". Plan et
coupe suivant a-b-c-d-e-t.
un long corridor en
descente, tantôt escalier,
tantôt plan incliné, qui conduit enfin à une ou plusieurs salles
évidées lithes
et
sont
non
construites,
où des
piliers
ménagés pour empêcher
plafonds que forme
la
masse
même
la
naturellement rupture
du rocher.
On
autre chose pour les carrières en galerie; seulement, n'a pas été ouverte la
pour extraire
la pierre,
demeure souterraine du mort;
des
ne
ici la
monogrands fait
pas
carrière
mais pour y excaver
les piliers,
les
parois,
plafonds sont richement décorés avec cette gravité propre à égyptien. Cela nous étonne, nous déroute, mais nous
les l'art
impose
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
668
l'admiration.
Le tombeau hypogée de
Séti
I
er
(fig.
1380) vous
donnera une idée de ces monuments. Les la
spéos,
autres
monuments
masse du rocher, mais
égyptiens, également évidés dans
se présentant
ce
avec une façade parce que
rocher est une sorte de
deux
Les
?
tom-
temples ou des
étaient-ils des
beaux
falaise,
car
peut-être,
il
semble que dans l'architecture égyptienne ces deux destinations
même monu-
tiennent souvent au
ment
vive
si
était
dieux.
semble façade.
En tous à
fort
confondait
cas,
envers
les
spéos
res-
le
sauf
l'hypogée,
Voyez par exemple
de Kalabché 1
piété
la
le
la
spéos
1382
1381,
(fig.
morts
les
se
qu'elle
avec
presque
envers
piété
la
:
appar-
et
383), vous y retrouverez des dispo-
sitions
très
analogues à
de
celles
l'hypogée.
Mais
si
tout cela est bien connu
matériellement, Fig. 1381.
— Spéos de
tère
Nous
reste
admirer
la
une énigme quand même.
comprend n'en
sommes
encore profond.
grandeur de cet
monuments
reste
un
peu
On
ne
Kalabché. Plan.
que lorsqu'on connaît bien nation.
cela
l'état
pas
et
on ne juge bien un
social là
et
les
mœurs
pour l'Egypte
et
Nous pouvons du moins art,
et
le
beau
caractère
de
le
art la
mys-
voir et
de
ses
funéraires.
Les tombeaux asiatiques procèdent de
la
même
idée; avec
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE
669
cette différence toutefois qu'ils reproduisent plus fidèlement les
conditions de
la
volontiers l'image son,
lorsque
et
vie.
Ils
sont
de
la
mai-
cette
^^^^^^^^^^^^^B
maison
en bois, une façade en bas-
était
avec ses poteaux
relief la figure
Fig. 1382.
et ses
— Spéosde Kalabché. Coupe transvirsile.
poutres reproduits dans
H
•
"
'""'
f Fig. 1383.
— Spéos de Kalabché.
Coupe
longitudinale.
**
Fig. 1384.
la pierre la vie
;
— Tombeau d'Amyntos. le
lit
même
à
Telmissus.
est représenté
^1T
Fig. 1585.
:
—
ce sont les
Tombeau
asiatique.
emblèmes de
consacrés au mort.
Et cette représentation est générale en Asie, soit qu'elle repro-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
670
duise l'habitation en bois,
Le tombeau,
isolé
ou
ou adossé,
l'habitation avec façade de pierre.
rappelle la
demeure de l'homme
:
à
E
c'est la
maison du mort. Quelques exemples de monuments
bien conservés vous feront saisir cette analogie
138e
et
1387).
(fig.
1384, 138$,
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE Cependant on trouve dans d'autres époques, des
ces
mêmes
pays, mais peut-être à
tombeaux qui ne sont plus que des
rement en faïence
un sarcophage
des
le
rocher,
sont alignés des
lits
ces
morts revêtus
de leurs habits
et
de leurs armes,
et
ont
fouilles
les
retrouvé non
mais
corps
les les Fig. 1388.
armures à et
piliers,
dans
on déposait
lits,
les
et divisée par
taillée
est
en
Sur
bronze.
persan, entiè-
tombeaux étrusques
les
profonde. Dans une chambre souterraine,
en pierre ou
des
1388).
(fig.
L'impression que nous produisent
souvent grande
sarco-
Un
phages, exécutés en diverses matières selon les régions. plus curieux exemples de cet art est
671
dans
la
position
la
— Sarcophage persan en
faïence.
place
où
les
avait placées la piété de
la famille
bien des siècles auparavant. Près des cadavres étaient des vases,
des objets usuels, des bijoux, des pièces de monnaie lait qu'ils
tures
où
ne manquassent de rien
1389
et
ou
quez bien que tout cela
était fait
survivants.
Personne
n'entrait
demeure du mort qu'on lui faisait
les allégories
La façade
le
mort
et
de rendre belle
lui et
est taillée
pour
dans
vases grecs
consacrées. Et remar-
non pour
dans ces tombeaux
s'efforçait
une maison digne de
luxe.
pour
on vou-
1390). Des pein-
se retrouve toute la pureté des figures des
retraçaient leur histoire,
aucun
(fig.
:
le
lui.
:
c'était
et agréable;
les la
on
Extérieurement,
rocher, et présente
seulement une porte, mais une porte qui ne s'ouvre pas, une
672
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
porte figurée en pierre. Plus bas, dissimulée, est celle
qui s'ouvrait lorsqu'un
Fig.
1
589.
Fig. 1390.
place était
la
vraie porte,
nouveau cadavre venait prendre
— Tombeau étrusque, à Corneto.
—
Tombeau
étrusque, à Corneto.
dans ce dortoir silencieux; cette porte, toujours
formée d'une
dalle posée sur pivots.
petite,
Des inscriptions consa-
ÉLÉMENTS KT THÉORIH DE L'ARCHITECTURS
Tom
lll
Page 675
Fig.
1
391
.
— Stèle grecque représentant un Combat
li'.un.izones.
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE
673
craient la dédicace. Cet art est grand et illustre, et très certaine-
ment les
il
mœurs
bien que
la
chez nous,
est plus
conforme
été
ait
l'antiquité l'urne
funéraire, simple
monuments stèle,
il
que nous pouvons étu-
dits
y en
remarquables. Parfois ;
à celui
mémoire du mort
et des inscriptions.
Il
ou
la stèle
du
sarcophage.
faut entendre toute pierre dressée vertila
la
a,
vous
le
par des sculptures
savez, d'extrêmement
sculpture se rapportait de préférence à
par exemple un tombeau grec, d'une
tel est
époque, où se trouve sculpté
du combat des Amazones
duit
vase plus ou moins décoré,
cadre d'un livre d'architecture.
le
au type de
calement, et rappelant
un mythe populaire
par la
funèbres. Les Grecs en ont eu de plusieurs
sortes, qui se rattachent
mot
très exceptionnelle
crémation a pour expression dans toute
la
tombeaux proprement
C'est dans les
belle
nos idées modernes,
un des modes de sépulture adoptés
dont l'étude ne rentre pas dans
le
à
combustion des corps, encore
Grèce; au surplus,
Par
lui édictaient
particulières d'une civilisation qui n'a pas d'analogue.
Le tombeau grec
dier les
du programme que
était l'expression fidèle
et des
le
sujet
souvent repro-
si
Centaures
(fig.
1391). Le
ce genre qui ont été conservés est
nombre des tombeaux de
assez considérable pour qu'il soit facile de vous en citer des
exemples deux
:
sans parler des moulages que vous pouvez voir,
ainsi,
stèles funéraires, l'une
formée d'une simple
dalle
surmontée
d'un ornement, l'autre avec bas-reliefs, toutes deux assez petites (fig.
1392
et
1393),
et cette stèle antique,
une vie conjugale sans doute contestée
(fig.
fidèle et
dont
la
consécration à
heureuse ne saurait être
1394).
Les sarcophages, véritables récipients en marbre avec couvercle, étaient soit rectangulaires, soit terminés par deux parties demi-cylindriques, et souvent décorés de belles sculptures. Celui Éléments
et Théorie
de f Architecture.
—
III.
4}
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
674
qu'on appelle
le
sarcophage d'Alexandre est célèbre à ce
titre.
IhnAno:
7HnDnoi
ANTOXitt -XxTlOXEY |X?HI7E XAI?L "'"rTMXAlfl
6 kiiji, L'I
Fig. 1392.
— Stèle grecque.
-i'iL
Fig. 1593.
Mais des
—
Stèle grecque.
Grecs ont
les
fait
aussi
tombeaux qui sont des monu-
ments importants gente (fig.
de
Agri-
Théron
belle étude
de
Tel devait être surtout
le
1395) d'une
fameux
tel est à
tombeau
le
profils.
:
si
tombeau
Mausole,
de
dont on pense avoir retrouvé des fragments, mais qui ne pourrait
vous
être
présenté
qu'à
-l'état
d'hypothèse.
A
Pompéi,
c'est
encore
l'art
grec qui nous montre une grande variété
jZjl,
«^rîlft
Fig. 1394.
— Stèle de deux époux.
de
Calventius
tombeaux (fig.
;
1396)
celui
de
est
un
exemple de sarcophage notable-
ment
élevé
au-dessus
du
sol,
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE
675
protégé d'ailleurs par une petite enceinte. Cette disposition
était
fréquente.
Rome
devait présenter et présente en effet une
imposante
architecture funéraire. Les
tombeaux des personnages
marquants étaient disposés
le
long de
longe
hors
ville
d'ailleurs ce
c'est
plus
voie Appia, qui pro-
la la
les
la
qu'on
Voie sacrée voit
aussi
;
à
WÊmm l*ig.
1595.
— Tombeau de Théron, à
Pompéi. lait
les
I-ig.
évidemment,
Car,
pas chez les anciens les
modernes,
temps
mêmes
le respect.
à
Pompéi.
Là
se
trouvent
M. Ancelet en
a
des
tombeaux
n'éveil-
en suivant pendant longr
que funéraire, où
les
monu-
parlaient à l'imagination et inspiraient
les
tombeaux des Horaces
de Cecilia Metella, dont fait
je
vous
ai
(fig.
1397),
déjà parlé, et tant
une restauration d'ensemble
très
y avait aussi des sépultures de famille dans des clos un peu plus analogues à la sépulture étrusque
remarquable. édifices
— Tcmbeau de Calventius,
idées attristantes que chez
Rome
cette voie, plutôt triomphale
d'autres.
596.
vue
la
et l'on arrivait à
ments des grands hommes celui
1
Agrigente.
ainsi la crypte
Il
:
où
était
enfermé
lius Scipion (fig. 1398).
le
fameux sarcophage de Corné-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
676
Étudiée d'ensemble, l'architecture funéraire des anciens
fait
voir qu'ils n'avaient pas, en ce qui concerne les tombeaux,
de conception qu'on trouve dans leur architec-
fixité et l'unité
tombeau
ture religieuse. Leur stèle, le
la
est tantôt le sarcophage, tantôt la
cippe, la pyramide, la rotonde;
dimensions colossales, par exemple
le
arrive parfois à des
il
Mausolée d'Auguste, qui
monumentale du Tumulus. Un mur
était l'expression
circulaire
de terrasse sert de soutène-
ment
un
à
qui
était
(fig.
1399).
tertre
de
planté
conique cyprès
Une composition
assez analogue, sauf que tout ici était
Hg.
1397.
— Tombeau près de
dit
des Horacts,
lig. 1398.
en pierre,
a
le
tom-
— Sarcophapede Cornélius Scipion,
Rome.
beau d'Adrien, devenu
était le
Rome.
château Saint-Ange. C'est un sujet que
une extrême variété. L'urne funéraire a donné lieu à une composition
l'architecture antique a traité avec
pour
le
groupement des cendres d'une
du columbarium. 1401) central
:
;
ce
On
en voit un exemple à
monument
les parois
famille,
analogie réelle avec
la
Rome
la
(fig.
création
1400
et
consiste en une salle autour d'un pilier
sont percées d'un grand
se plaçaient les urnes.
par
spéciale
De
là le
nom
nombre de niches où
de columbarium par une
disposition des pigeonniers.
Je ne puis que vous engager à étudier les
nombreux ouvrages
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE qui reproduisent ces
monuments, dont
je
677
dois seulement vous
montrer quelques types. Surtout, voyez dans l'œuvre de Piranèse le
volume des tombeaux. Là comme en un archéologue
trop artiste pour être
du
sien.
tout, Piranèse,
beaucoup
exact, mettait
beaucoup
Mais en admettant que ce que vous voyez
est
du
Piranèse autant que de l'antique, c'est en tous cas une très belle
Fig. 1599.
œuvre
artistique,
Piranèse qui nous
En
raison
et
faut
il
l'ait
et
populaires de
Rome.
heureux d'avoir eu un
je
rattacherai
spécialement aux tombeaux grecs,
d'idées la
à
léguée.
musulmane, notamment pas
s'estimer
d'une analogie frappante,
beaux antiques,
n'éveille
— Tombeau d'Auguste,
ville
à Constantinople.
Là
lugubres, au contraire
aux tom-
la
sépulture
aussi, le cimetière :
les
promenades
sont ses immenses cimetières, superbes
bois de cyprès d'où l'on a
une vue magnifique, où
l'on circule
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
678
en groupes dans
Cependant,
il
parmi
allées
les
existe entre le
les
sous
cafés
tombeau mahométan
les
et le
tombeau
grec une différence capitale au point de vue artistique.
gion musulmane, vous la figure
rement de
humaine
le
reli-
savez, interdit toute représentation de
même
et
La
des animaux. Cela restreint singuliè-
champ
l'expression
artistique le
le
arbres.
pour
tombeau qui tout
est
avant
une
commémo-
ration. Aussi, ces
monuments
—
Columbarium, Rome. Plan.
Fig. 1400. à
fu-
Fig. 1401.
néraires se limitent à
— Columbarium,
à
Rome.
une ornementation exclusivement
On
à des inscriptions gracieusement disposées.
florale, et
ne trouve qu'un
rappel lointain de
l'homme dans de nombreux tombeaux
où au
le
lieu
de stèle
gonal posé debout, sont enterrés, et
rement d'une
le
stèle,
et
monument
se
turcs
termine par un prisme poly-
surmonté d'une sorte de turban. Les corps
tombeau
se
compose d'une
souvent de deux dalles
juxtaposées, soit en face l'une de l'autre.
et
La
dalle et ordinai-
de deux
stèles, soit
dalle est en général
évidée en son milieu d'une ouverture ovale, et
un jasmin ou un
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE rosier fleurit
emblème
là,
ayant ses racines parmi
sans doute de
la
restes
du mort
:
vie naissant de la mort, expression
certainement poétique et touchante de
la religion
de famille.
ne faudrait pas croire cependant que l'architecture funéraire
Il
des
les
679
Mahométans
se limite toujours à cette simplicité. Cette reli-
gion de conquérants devait avoir ses
Fig. 1402.
— Tombeau des
monuments de
glorifica-
Kalifes, au Caire.
monuments de reconnaissance peut-être, mais plutôt, je pense, monuments de possession affirmée et de souvenir menaçant. Monuments religieux aussi au premier chef, car pour ces musulmans de la conquête, la religion était l'âme
tion des morts fameux,
de
la
(fig.
politique et de la guerre. Le
1402)
est
l'arrogance de
tombeau des
un des plus beaux exemples de l'intention
est
tempérée par
la
Kalifes au Caire
ces édifices
où
grâce du goût
La sépulture des rois ou des hommes puissants est toujours un monument commémoratif de leur grandeur ou de leur
arabe.
puissance.
68o
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE ^ARCHITECTURE
Mais pour nous,
piété,
religion,
famille,
c'est
toujours
même
sentiment qui dicte ces compositions, nobles
peuses,
ou simples
Tous prime jours
le le
les
et
touchantes,
c'est le culte
peuples ont eu ce culte, et
mieux
même
est celui qui :
honorer
rend
le
l'art
mieux
pom-
du mort.
funéraire qui l'ex-
ce
celui qui n'est plus.
et
le
programme tou-
CHAPITRE
II
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
— Les sépultures Sarcophages. — Tombeaux
SOMMAIRE.
chrétiennes.
—
Pierres tombales.
—
isolés et adossés.
Avec
le
tombeau
Christianisme, avec
dogme
le
de
n'avait plus qu'une idée toujours la
la
résurrection, le
même
l'espérance d'une vie future bienheureuse pour le
voulait honorer
un
méritée. C'est
pas
—
et
que
d'ailleurs
exprimer
postulatiim indispensable, ne
nous
:
mort qu'on
on supposait toujours
parfois l'inventaire de sa vie
si
à
l'avoir
nous demandons
révélerait plutôt des
crimes que des vertus.
La
religion chrétienne n'admet
position de
pure
que l'enterrement. Toute com-
tombeau chrétien en découle. L'expression
et la plus
poétique des croyances chrétiennes est
la
la
plus
pierre
tombale. Si
dans
le
cimetière, la pierre tombale ne peut guère être
qu'une dalle funéraire vouée à une destruction assez rapide, n'en est pas de
même
dans
l'église, et ce fut
privilège envié d'être enterré dans l'église fut
il
de tout temps un
même. Cet honneur
surtout réservé aux évéques, aux prêtres, mais aussi aux
seigneurs et aux bienfaiteurs de
que tout
le
ment dans gravée
lui
monde marchât le
dallage
donnait un
de
l'église.
sur cette pierre, simple comparti-
l'église;
nom
Par humilité, on voulait
;
cependant une inscription
bientôt
on grava, par un simple
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
682 trait,
sont
la
du personnage;
figure
d'une grande beauté,
y a de ces gravures qui par exemple une pierre tombaleil
double, gravée, dans
de
Gallardon,
(fig.
l'église
Eure-et-Loir
1403).
Puis, conservant le parti
de
pierre
la
on
tombale,
un
étendit sur cette dalle, en
peu
bas-relief d'abord lant, ensuite plus
image
une
sail-
prononcé,
sculptée
une
;
seule attitude était possible,
absolument appropriée leurs,
d'ail-
d'une personne
celle
couchée; de
ces figures
là
nombreuses, étendues sur
le
dos, la tête légèrement rele-
vée sur un coussin,
appuyés sur animal
les pieds
corps d'un
le
emblématique,
les
mains
jointes dans l'attitude
de
prière, les
la
més. Autour de sur
les
yeux
la
biseaux de
fer-
figure
ou
la pierre,
des inscriptions ou des ar-
moiries mettent un Fig. 1405.
— Pierre tombale dans de Gallardon.
l'église
cette
tombe. Qu'il
nom
sur
s'agisse
d'une simple gravure, ou d'un bas-relief assez
peu
cette expression
d'œuvre;
de
saillant, rien n'est plus simple, plus parfait la
que
sépulture chrétienne, qui a produit des chefs-
et parfois ce n'est plus la pierre, c'est le
métal qui reçoit
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
683
cette gravure; ainsi cette véritable planche burinée de la cathé-
drale
de Bruges
(fig.
1404).
Italie
surtout, le
bronze
En
rem-
a
placé la pierre
décoration
;
la
peut
un
alors prendre
relief plus vif, et
en
l'on
voit,
à
Florence notam-
ment, qui
sont
nombre
au plus
des
œu-
belles
vres sculpturales
de
Renais-
la
sance,
à
cette
époque
où
le
bronze
était
tra-
vaillé
par
des
Ghiberti
ou des
Donatello. Parmi les
remar-
plus
quables
est
tombeau de
IV de
le
Sixte
à Saint-Pierre
Rome
(fig.
1405). Quant à celles
qui
Fig. 1404.
— Pierre tombale, gravie en
d.ms
la
cuivre,
cathédrale de Bruges.
sont
exécutées en pierre ou en marbre, avec sculptures en bas-reliel
ou
même
en ronde bosse,
elles
sont innombrables. Telles sont
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
684
Rome
celles
qu'on admire dans
(fig.
1406), ou d'une époque postérieure, mais d'une grande
puissance,
le
l'église
Sainte-Marie-du-Peuple, à
tombeau en bronze d'Innocent
VIII, à Saint-Pierre
Rome,
de
par
le
Pollaiolo.
La Renaissance avait cependant trop
de modèles antiques sous
les
à
limiter
se
cette
composition,
seule et
yeux pour
un grand nombre
de tombeaux, à partir
du xv e siècle surtout, empruntent
la
don-
du sarcophage.
née
Sarcophage ou cénotaphe, car
ce
tomne
apparent
beau
renferme
pas
tou-
jours
en
corps.
Ces tombeaux
réalité
le
sont isolés ou adossés,
et
vent à Fig. 1405.
—
le
plus
sou-
l'intérieur des
églises. Pierre tombale en bronze de Sixte IV, à Sjint-Pierre.
Les plus simples rappellent beaucoup la pierre tombale sculptée, lieu
de reposer sur
le
sol
même,
elle est
si
ce n'est qu'au
élevée au-dessus du
sarcophage qu'elle recouvre. Le nombre en est très grand
parmi
les
plus beaux, on peut citer ceux des ducs de
:
Bourgogne
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
685
à Dijon, celui de Marguerite d'Autriche à la cathédrale de
1407), ceux de Bruges, celui d'Olivier de Clisson
(fig.
femme
à Josselin, etc., etc.
Dans
plupart de ces
la
et
Brou de sa
monuments,
ICegr archiepo-bracharîn ovi
Idvm romeobpietatem tratris SrRVlTlISlWHERERET-IMMATVREERI riTVRCEOREFSTWCVLAN CAR POR TVCAL MVNVS QVOD AB EO OPIABAT
w
== 1
.
a
Fig. 1406.
le
sarcophage
— Pierres tombales de
est
Mais
le
parallélipipéde à
1
église Sainte-Marie-du-Peuple. a
Rame.
décoré de figures de petites dimensions, sou-
vent très intéressantes tions.
/•'
Art
:
vous en connaissez tous des reproduc-
sarcophage parois
n'a
toujours
pas
verticales;
il
cette
a souvent
forme de
des contours
ÉLÉMENTS ET THÉORlIi DE L'ARCHITECTURE
686
plus souples, et des supports qui se détachent du sol. Je vous citerai
ainsi le
tombeau de Galeas Yisconti dans
de
l'église
Pa-
de
Chartreuse
la
vie (fig. 1408).
En
France, un des plus
parmi
célèbres
les
tombeaux en forme sarcophage
de
de
celui
est
Philippe
Pot, couché dans son
armure,
une
sur
pierre portée par les
épaules
moines
1409).
(fig.
donc, très
Voilà
nettement risé,
caracté-
un
groupe tures
premier
tombale,
pierre
ou
ce qu'on pourrait le
que
soit au
pas sur le
le
la
du
sol,
un peu
c'est
tou-
l'architec-
sculpture horizontale. Si l'on ne marche
tombeau, on tourne autour, on
regard se porte vers
jours de
pierre
la
ras
élevée,
tom-
lit
qu'elle soit
ture horizontale, de
:
la
bal;
Sarcophage de Marguerite d'Autriche, dans l'église de Brou.
sépul-
de
chrétiennes
appeler
Fig. 1407.
huit
de
la terre,
le
voit de haut en bas,
y conduisant
la
pensée. Cette
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
687
composition peut bien être naïve, grossière d'exécution, porte
:
elle est
parfaite. C'est
un des
sujets
pression nécessaire et Il
pour lesquels
écarte
c'est
a su trouver l'ex-
monuments une
— Sarcophage do Galcas Visconti,
peu,
l'art
le
à
la
les reliques
décorée.
De
l'idée
tombeau en forme de
châsse. et
Vous
on porte
d'un saint sous une châsse (cassa) richement
de ce reliquaire à
l'idée
blable, la transition était inévitable, et
forme de châsse pour vénérés, et
variante qui
Chartreuse de Pavie.
n'ignorez pas que dans les processions on portait
encore
n'im-
infaillible.
faut encore rapprocher de ces
Fig. 1408.
s'en
il
tellement vraie qu'elle est toujours poétiquement
les
a
sem-
souvent adopté
la
sépultures des personnages les plus
notamment de ceux
tion. Ici, c'est la statue
on
d'un tombeau
qui avaient mérité
la
couchée du mort qui remplace
canonisala relique,
688
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
l'ig.
Fig. 1410.
1409.
— Tombeau de
—Tombeau
Philippe
Pou
de saint Êlienne, à Aubazine.
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE et qui s'aperçoit
Un
bel
indirectement entre
les arcatures
exemple de ce genre de tombeaux
Étienne dans
l'église
Fig. 1411.
d'Aubazine (Corrèze)
— Tombeau en forme de chasse de M Plan
689 de
est celui
(fig.
1410).
la
châsse.
de SaintIl
est inté-
mc Paul Delaroche.
et élévation.
ressant d'en rapprocher le tombeau, d'une si délicate étude, que Duban a dessiné pourM me Delaroche (fig. 141 1 et 1412).
Mais, quoique ces tombeaux pussent, magnifiques, on voulut amplifier
au tombeau lui-même. Éléments
et
Théorie Je l'Architecture.
Quoi —
III.
?
le
si
on
le
voulait, être très
motif, ajouter quelque chose
Des couronnements, des
abris, 44
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
690
A
des enceintes.
exposée à
la
l'extérieur,
pluie,
supporté par des
il
était
piliers.
De
lorsque
sous
les
piliers
— Tombeau en
tentures.
C'est
ou colonnes
supporte une voûte
serait
naturel de la couvrir par un toit là
sans doute
sarcophage sous un baldaquin de
Fig. 1412.
tombale
pierre
la
pierre,
alors
entourent
un
motif fréquent du
comme un
M™
forme de châsse de
le
lit
à
colonnes
Paul Delarochc. Vue.
petit édicule;
quatre ou six
sarcophage
l'entablement
le
ou un plafond,
les
;
eaux sont rejetées au
dehors. Cette composition, très judicieuse en plein
air,
a
transportée dans les intérieurs; mais alors l'édicule n'est plus abri, ce n'est
ainsi
qu'une enceinte
et le lien
que sont compris notamment
les
été
un
des diverses parties. C'est
tombeaux
célèbres qu'on
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE admire à Saint-Denis
691
celui de Louis XII (fig. 141 3), avec ses sculptures un peu surabondantes; celui de François I er et de :
Claude de France (fig. 14 14), d'un caractère élégant et que décorent de beaux bas-reliefs; celui de Henri II (fig. 141 d'une noble 5),
composition
et
d'une étude parfaite. L'église de Saint-Denis est
Fig. 1413.
un
véritable
musée de
— Tombeau de Louis XII, à Saint-Denis. funéraire, architecture et sculpture,
l'art
vous y verrez plus en quelques heures que ne pourrait vous apprendre une description aride de ses chefs-d'œuvre. et
L'architecture funéraire s'est volontiers inspirée des
de la
la
cérémonie religieuse de
pompe
durée de l'église,
l'office
des services fastueux; l'office
le
funèbre.
coutumes
Vous connaissez
cercueil est déposé
pendant
la
dans un catafalque qui se dresse au centre de
entouré de cierges
:
tout naturellement cela a inspiré
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
692 des
tombeaux
mais où
le
n'expriment plus l'enterrement,
qui, à vrai dire,
sarcophage
est élevé à
une grande hauteur au-dessus
de motifs qui pyramident. Ce sarcophage il
n'est
plus qu'un symbole;
Fig. 1414.
monument
le
— Tombeau de François I"
est
et
ces
c'est-à-dire l'emphase, fait ici
monuments
sont
autant
homme
de ses concitoyens,
en vue de
sont
faits
sur une place publique plutôt que dans église.
Ainsi compris,
ils
la
la
vérité
pierre tombale.
son apparition. Mais
commémoratifs que
Qu'ils soient dus à l'orgueil d'un ils
plus
n'a
de Claude de France, à Saint-Denis.
expressive du sarcophage réel et surtout de
La rhétorique,
généralement vide,
ou
funéraires.
à la reconnaissance
l'effet,
élevés parfois
un cimetière ou une
ont motivé de belles œuvres, parmi
ARCHITECTURE FUNERAIRE CHRÉTIENNE lesquelles je
vous
693
tombeau des
citerai le très intéressant
Scaliger,
composé d'un sarcophage sous un baldaquin élevé entouré d'une grille qui est un des plus élégants ouvrages
à Vérone, et
de ferronnerie de
Fig. 1415.
la
Renaissance.
— Tombeau de Henri
sortes de compositions, la
mesure
et le goût.
menaçant. Mais
ici
il
On
II et
de Catherine de Médicis, à Saint-Denis.
serait plus facile
encore,
y mettre tout son perdre de vue cependant miration dans
les
de trouver l'abus que
veut facilement trop je dirai
que
pas à l'architecte. Si l'on exige de doit
Malheureusement dans ces
talent les
œuvres de
le
dire, et l'excès est
programme
lui le
n'appartient
tombeau-catafalque,
il
sans arriére-pensée, mais sans
exquises qualités qui appellent l'adl'architecture funéraire la plus pure.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
694
Jusqu'ici, J'arrive
vous
je
ai
uniquement de tombeaux
parlé
breux, et qui occupent dans l'architecture une place
A
considérable.
première réflexion,
la
le
non moins
tombeau adossé
presque un contre-sens. La composition horizontale, et si
isolés.
maintenant aux tombeaux adossés, au moins aussi nom-
expressive de
la
vérité, fait place à
si
paraît
logique
une application contre
un mur, plutôt commémorative que vraiment
sépulcrale. Cela
s'explique cependant.
Voyez ment
certaines églises très anciennes et vénérées; le pave-
est presque en entier
que ce sont des pas gênée,
la
dalles sur lesquelles
si
on marche,
dur que puisse être son grain
seulement de ces sépultures devaient donner
ments élevés sur
la place
même où
le
Tant
dalles funéraires.
l'église n'en est
tombale seule en souffre par l'usure
pierre
table et rapide,
composé de
mort
;
mais
lieu à
si le
des
inévi-
quart
monu-
est enterré, l'église
deviendrait impraticable, les morts en expulseraient les vivants. Il fallait
donc restreindre l'emplacement de ces monuments,
repousser
là
où
ils
pour cela
tions, et
occupation
ne gêneraient pas l'assistance ou les
exprimer
l'idée
tion que
le
l'on
les circula-
adosser contre les parois, en limitant leur
horizontale, et en
espaces nécessaires à
les
la
leur
concédant en hauteur
Dans
décoration.
les
pour
ces conditions,
de sépulture, l'architecture n'avait à sa disposi-
sarcophage
—
le
plus souvent un cénotaphe
—
et
peut dire d'une façon générale que ces tombeaux adossés
sont toujours l'amplification d'un motif de sarcophage adossé.
Dans sont les
les plus simples, le
sarcophage repose sur
sol
;
tels
nombreux tombeaux du Moyen-âge adossés ou encas-
trés dans des renfoncements divers
tion, parfois la statue
pierre
le
:
un sarcophage, une
couchée du mort;
c'est
tombale dans l'évidement d'un mur.
Ou
inscrip-
presque encore il
s'adosse à
la
une
paroi pleine, s'élevant seulement de quelques gradins au-dessus
ARCHITECTURE FUNERAIRE CHRETIENNE
du
sol.
dans
Tel
l'église
est,
par exemple, un tombeau, très
de XAra-Cœli,
à
-7
de
lit
enfin
adossé,
MM|
i^
Fig. 1416. — Tombeau
où
remarquable,
Rome, ou un tombeau
illi
à Florence (fig. 141e),
695
la
A Florence.
figure couchée repose sur
funéraire élevé par deux consoles au-dessus
une sorte
du sarcophage
un sarcophage d'un goût exquis, avec une
belle
;
figure
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
é96
couchée, dans Mais,
l'église
Sainte-Marie-du-Peuple, à
plus souvent,
le
Rome
sarcophage devient
le
le
(fig.
1417).
centre et le
motif de tout un monument. il
Il y en a de gracieux et élégants, en a de riches et pompeux. La sculpture joue ici un grand y
rôle, car
ordinairement on ne se borne pas à
du mort
l'effigie
:
des saints, des anges, des figures allégoriques l'accompagnent,
dans l'encadrement d'une architecture
i
vue de
;
ig.
la
groupes
:
M'7-
— Sarcophage dans
l'église
composition, ces
délicate. Et
Sainte-Marie-du-Peuple,
monuments
ceux qui posent sur
le
se
a
au point de
Kome.
en deux
divisent
ceux qui s'élèvent en
sol et
encorbellement. Je ne puis que
vous en montrer quelques-uns,
trop réduites pour
exprimer
qui reposent directement sur simplicité relative le
Badia, à Florence et
celui,
l'église
enfin
(fig.
la finesse le
sol,
je
de l'étude. Parmi ceux
vous
l'église
tombeau d'évéque
d'une pureté absolue, du cardinal
de Sainte-Cécile du Transtevere
(fig.
un tombeau, d'une étude exquise,
dans une
citerai
tombeau d'un évêque dans 141 8); un
à des échelles
a
1419), à
de
la
Bologne,
Fortiguerra
celui
de
dans
Rome;
Boccaccio,
ARCHITECTURI-: FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
Fig. 1418.
— Tombeau
dans
l'église
de
la
/Ww,
à Florence
697
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
698 dans
le cloître
Fig. 1419.
de Santa-Maria
— Tombeau du
délia
l'
ARCHITECTURE
Pace (fig. 1420). Et parmi les
cardinal Fortiguerra, a Sainte-Cécile
du Transtevere,
à
Rome.
pompeux,
plus
le
tombeau
célèbre
de Louis de Brézé, à
Rouen
142 1),
(fig.
et le
nument
mo-
considé-
qu'est
rable
le
tombeau du doge Andréa
Vcndra-
min dans
l'église
des Saints Jean
et
Paul,àVenise(fig.
1422
et
1423).
Maisnon moins
nombreux sont les Fig. 1420.
dans
le cloître
— Tombeau de Boccaccio,
de Santa-Maria délia Pace, à Rome.
tombeaux
élevés ,
en
,
,
enCOrbelle-
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
Fig. 1421.
— Tombeau de Louis de
Brézé. à Rouen.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
700
Fig. 1422.
—
Tombeau du doge Vendramin, dans
l'église
I-lévation et plan.
des Saints Jean et Paul, à Venise.
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
ment sur des consoles ou autres saillies.
C'est gé-
un
néralement
motif
intérieur;
cependant des
y a
il
exemples de
tombeaux adossés
ainsi à
des
murs latéraux d'églises,
par
exemple uu tombeau
h
Toulouse,
encastré entre les contreforts de
l'é-
Fig. 1423.
— Tombeau du doge Vendramin.
Sarcophage.
—
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
702 glise
de l'abbaye des Chartreux
renfoncement, avec arcature
>»wm» Fig. 1425.
romane que ce
très soit
(fig.
triple
1424), dans une arcade en
au-devant, d'une architecture
— — Tombeau d'Antonio Sforza, de simple
une
et
église,
l'église
Sainte-Marie-du-Peuple, à Rome.
d'un robuste aspect. Dans
un
cloître,
un campo
les intérieurs,
santo, le
nombre en
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
Pour
considérable.
est
Rome,
choisir
à
l'église
Sainte-Marie-du-
Peuple
(fig.
1425),
le très
beau
des
sition
de
beau
époux
des
1427) dans
où
a
d'église
tomOrsini
l'église dei
dans
s'encadre
circulaire.
Italie
pour
du
sarcophage,
le
élevé,
un motif
enfin
une composition celle
Frari,
surtout,
ainsi
où
l'on
n'y
il
pas
dire
ne
ren-
contre de ces gracieux tifs
dais
le
lit;
imprévue,
En
(fig.
compo-
sa
et
ciel
à Venise
très
Ri-
curieux tom-
qui rappelle
le
(fig.
vous
le
à
Malatesta
marbre
ou
je
avec ses draperies
1426),
de
variés,
célèbre
d'Antonio Sforza; mini,
exemple
dans
citerai,
tombeau justement
des
705
mo-
cependant en France
;
aussi,
vous pouvez
facile-
ment voir des œuvres d'un très
grand mérite dans
le
même
ordre d'idées, telles
que
tombeaux du
les
nal d'Amboise, à ai
montré déjà
Fig. 1426.
—
Tombeau
de Malatesta, i Kimini.
cardi-
Rouen, ou de Lannoy, à (V.
plus
haut,
fig.
Folleville,
1329).
Il
que
je
vous
ne faudrait
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
7°4
pas croire cependant que l'élégance pût être
compositions
;
elles
plus imposant que
le
savent aussi atteindre le
la
charme de
seul
ces
majesté. Rien n'est
grand tombeau élevé dans Saint-Pierre au pape Paul
dont
et
111,
l'architecte et le sculpteur
G.
croit-on,
fut,
Porta
délia
1428). Plu-
(fig.
tombeaux
sieurs
de
Venise ont également un caractère grave; enfin,
me
de
suffit
citer
il
les
monuments
magnifiques
des Médicis, par Michel-
Ange, pour évoquer l'idée de ce que
l'art
moderne
a produit de plus sublime.
Mais
je
ne saurais préten-
dre à vous les montrer.
A
de
défaut
voyez-en du
l'original,
moins
les
moulages. Avec quelque profusion dans
nom-
le
bre des statues, qui arrive à
diviser
peut citer encore solée Fig. 1427.
—
le
Mau-
du duc de Mont-
morency, Tombeau
on
l'intérêt,
à
Moulins
(fig.
des opouxOrsini.
1429), d'une belle tenue
d'ensemble.
Cependant
la
sobriété
et
défaut, c'est déjà plus de la rhétorique
Je
vous
le
montre donc moins
la
concision
lont
ici
que de l'éloquence émue.
comme un modèle
que
comme
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
un exemple de
Un
l'exagération
qui
peu plus tard apparut
ou déclamatoire
:
figures
drama-
tiques;
on y voit
le
assemblage
veut
trop
dire
tombeau vraiment de
symboles,
70) à
la
fois.
rhétoricien
d'allégories,
de
des squelettes, des
anges,
mort,
la
des faux, des sabliers,
un
destorches: théâtral
art
commandé par des émulations de vanités.
Il
un
vent
talent dans
sou-
a
y
grand
dépensé exubé-
ces
rances.
Ce que
n'est
les
pas
emblèmes
doivent être proscrits
tre
:
ou
les
admet-
les
rejeter
est affaire
de goût
personnel;
ma
si
pour
part je ne suis
pas sensible à l'élo-
quence ches
ou des
des
tor-
Fig. 1428.
— Tombeau de Paul
III, a
Saint-Pierre de
Rome.
renversées sabliers ailés,
réclament, tout
je
comme
comprends l'un
fort bien
Éléments
et
Théorie de T Architecture,
III.
les
voudra sur sa tombe des sym-
boles chrétiens qu'un autre interdira. Le
—
que d'autres
tombeau d'un
homme 45
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
70e
ou d'une les
famille doit s'harmoniser avec ses croyances et ne pas
démentir, non plus que ses incrédulités. Mais
en tout une question de proportions. Dans
y a
il
là
comme
tombeaux de
les
la
Renaissance, vous trouverez aussi des sabliers et des faux, des têtes
de morts, des torches
des pavots,
et
discret et
est
même
lors
Mais cela
subordonné;
que
figure
la
accompagnée
principale est d'autres
etc.
figures,
anges ou
saints, celles-ci restent secon-
daires,
et
vous comprenez
parfaitement qu'elles ne sont qu'accessoires.
tard,
proportion
cette
c'est
Plus
qui
disparaît, et c'est cette pro-
portion que
je regrette.
Puis vient l'entraînement sur
la
arts les
au précipice, réactions
dire à Fig. 1429.
— Tombeau
du duc de Montmorency,
a Moulins.
pente qui conduit
l'art
:
et
les
prépare
on veut
faire
ce qu'il n'a pas
mission d'exprimer,
la
pen-
sée littéraire. C'est c'est
ici,
voyez-le bien, une grande question qui se pose
:
en matière de tombeaux surtout que, par une propension
très naturelle,
bolique.
on
a le plus ouvert carrière à l'architecture
Quelle en
est la
légitimité
condition de ne pas dépasser
miner
et
Certes,
la
?
sym-
Elle est incontestable, à
mesure, mesure délicate à déter-
dangereuse à franchir.
un
art qui
ne
ferait ni
penser ni rêver, surtout lorsqu'il
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE s'agit d'art funéraire, serait si
parfait l'art des pierres
un
—
nous ressentons. Mais
« expressif» et «
n'y en a pas
il
exprime
qu'il
symbolique
sont nullement des termes synonymes. Oui, dans
»
ne
funéraire
l'art
nous exigeons une pensée, mais une pensée intime, et
beau,
si
tombales, ce n'est pas par des raisons
bien parce que cet art est expressif, parce
c'est
ce que
proclame
art stérile; et si je
de silhouette ni de tour de main architectural
—
707
au
liée
sujet,
surtout une pensée que l'architecture soit apte à exprimer
ou tout au moins
Car
à indiquer.
notre intelligence supplée à l'incertitude de cette évoca-
la voie,
nécessairement générale
tion
mise sur
l'indication suffit, et
nous,
:
nous nous
spectateurs,
faisons les collaborateurs de l'artiste; nous pénétrons avec lui
par
porte qu'il
la
rêverie
la
si
poésie devient de
grimoire prétentieux
convenues,
s'il
il
nous
le
champ sans
du poète
n'est-ce pas là l'œuvre
:
Mais
nous ouvre sur
faut
?
rhétorique,
la
une
aux
s'attache
crète,
alors
ennuie
sabliers
le
nous
et
rhétorique
et
ou aux
un
lire
formules
initiation à des
ne
laisse
têtes de
pavots;
sais
qui
a
complètement
froids
:
il
trop de choses mission.
architecture,
quence.
c'est se
il
toujours
il
—
les peintures et
de
avec
la
peut
ne peut ni ne doit lui
faire dire
tromper absolument sur son pouvoir
vous disent beaucoup,
même
sculpture
peinture,
n'analyse pas; vouloir
Quoi ? quelque chose
version :
indique,
Quand vous voyez
certes elles
comme
:
l'emphase ont tué l'émotion.
—
indis-
voulu nous émouvoir, nous
provoquer des pensées ou des méditations; détailler
de plus ces
si
encombrantes par leur exagération
monument
L'art plastique
mot
pour
faut avoir appris au préalable dans je
allégories deviennent
la
si
manuel du marbrier de cimetière quel sens allégorique
quel
les
limite de la
la
et sa
chapelle Sixtinc,
une suprême élo-
qui ne se précise pas, qui récuse
d'un Bossuet, qui ne peut s'exprimer que d'un
l'injonction impérieuse de penser.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
708 Il
par
y a cependant de nombreux tombeaux qui se recommandent
un
caractère
sérieux
et élevé, bien
Fig. 1430.
(fig.
la
pensée en
ait
— Tombeau de Mazarin.
quelque chose d'un peu théâtral. Ainsi,
beau de Mazarin
que
1430), où
la
je
vous
citerai
figure principale est
le
tom-
accom-
pagnée de personnages allégoriques, qui supposent naturellement
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
1
i;;.
1451.
— Tombeau Je
Machiavel, 1 Florence.
709
710
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE
que
dans
comprend
spectateur
le
la
mesure de
711
leur signification, mais qui
l'architecture
monumentale.
de rapprocher ce tombeau français d'un autre
Il
restent
ici
est intéressant
monument
élevé
mémoire d'un profond politique, le tomaussi à la
beau de Machiavel, à Florence
143
(fig.
on peut
ces exemples, qu'il n'y a
trop
:
nombreux
plus
où
ICI
ME LE
vous avoir
:
13
JUILLET1793
HOMMEDEBIEN HABILE OUVRIER MORT LE 19 FEVRIER 1«5S
l'excès.
)
I
cela est difficile à
bien exprimer
REPOSE
ANTOINE ALB0U5E
pour-
je
vous montrer
Tout
dire
encore rien de
seraient ceux rais
Dans
1).
aussi, après
parlé de vaines
et froides allégories, lais-
sez-moi
vous
voir
faire
deux exemples de pensées, à propos de
tombeaux.
Voyez au Louvre, dans les
salles
sance,le
de
la
tombeau de Valen-
tine Balbiani, par
Pilon
fois
:
cueil,
Germain
1432).
(fig.
morte
Renais-
est représentée
couchée dans
vous
la
voyez
CE SIMPLE
La deux
le cer-
expri-
Fig. 1435.
par une sculpture d'un
faite
l'âge,
momie, mais artiste.
Puis,
A ETE ERICE
COMPAGNONS DE TRAVAIL ET PAR SES AMIS
mée
la
MONUMENT
PAR LES OUVRIERS SES
maladie,
la
portrait, n'en
— Tombeau d'Albouse, par H.
réalisme saisissant,
mort
:
telle
Labrouste.
que
l'a
cadavre desséché, presque
doutez pas,
et portrait par
un grand
au-dessus, reposant dans une attitude de prière
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
712
ou de méditation, vous telle
dans
l'éclat
de
qu'elle dût être
la
revoyez encore; mais jeune, mais
la
devait
qu'elle
belle,
femme
dans
la
résurrection, car l'imagination
regrettée autre chose
humaine
plus brillante incarnation d'une
la
que
de ses vingt ans. Voilà
l'éclat
supposer
la
jeunesse et du bonheur, telle qu'il semblait
impuissante à rêver pour
est
ou qu'on pouvait
être
la
en
beauté et art
la
le
charme qui
pensée
et
la
fut
poésie;
voilà l'expression artistique de l'idée de résurrection. Et cependant,
il
faut le dire, le
grotesque
plus, et le
un grand
danger de l'excès
était
un
proportion. Après
avait le sens juste de la
tel
nous trouverions
et
de
la
mort, armé d'une faux, et l'ange de
la
:
rien de
menaçant; mais Germain Pilon
comme
artiste, et
était voisin
lui,
tant et poussant chacun dans
la
le
était
mesure
squelette de
résurrection, se colle-
un sens une porte entrouverte.
Cette bataille macabre peut être rendue avec talent, soit; ce sera
toujours du grotesque.
Après
cet
exemple d'un tombeau de princesse, passons
d'un ouvrier. Pendant que H. Labrouste construisait
la
à celui
Biblio-
thèque Sainte-Geneviève, un des ouvriers menuisiers mourut, ses
camarades se cotisèrent pour
Labrouste souscrivit de son chef-d'œuvre
(fig.
sur cette stèle,
1433).
l'artiste se
lui élever
talent,
Un
et ce
gazon, une
et
un modeste tombeau. petit
tombeau
fut
stèle, c'est tout,
un
mais
garda bien de reproduire ces emblèmes
traditionnels des marbriers; pour parler de la vie de cet ouvrier, il
sculpta la scie,
ces outils saurait
le
compas,
le maillet,
mieux que toutes
bien certain que
les rhétoriques
la
vue de
émouvoir
ses
camarades. Cela nous paraît simple aujourd'hui; vers 1843, fallait
un
esprit très
naturelle, alors vait
encore
le
indépendant pour oser cette chose toute
que dans
mot
il
le
langage parlé,
la
périphrase proscri-
propre, convaincu d'indignité.
CHAPITRE
III
L'ARCHITECTURE FUNÉRAIRE COLLECTIVE
ET MODERNE
SOMMAIRE.
— Les sépultures collectives. — Le tombeau moderne ou
de famille.
Dépendances
et accessoires
La sépulture a aussi
nisme,
ses
—
des cimetières.
Chapelles.
n'est pas toujours individuelle, et
programmes d'ensemble. Mais depuis
l'église a
— Calvaires.
l'art
funéraire
le
Christia-
presque seule représenté ce programme,
sépultures collectives sont
le
plus souvent une église
et les
ou une
comme Saint-Denis A Rome même, n'y a
crypte d'église affectée à cette consécration,
chez nous, Windsor en Angleterre,
etc.
il
pas d'édifice collectif pour les tombeaux des papes pontife désigne celle des églises de
tombeau
être enterré; le
construite, de
même
Rome
:
mais chaque
dans laquelle
il
veut
pontifical se superpose à l'église déjà
que chez nous
les
évêques sont en général
enterrés dans leur cathédrale.
Cependant, des essais ont été
faits
uniforme de tombeaux d'hommes cité la façade latérale l'église fig.
l'église
de Sania-Maria Novella,
illustres
:
je
vous
ai
déjà
de Rimini, par L.-B. Alberti de Florence (voir plus
;
à
haut,
1265), un parti analogue existe, mais en façade principale;
les arcatures se joli
de
en vue d'un groupement
prolongent d'ailleurs au delà de
monument,
la
partie
supérieure,
l'église.
Dans
ce
probablement remaniée,
—
7H
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE ^ARCHITECTURE
001— —]C=1I — If
ni
,
«
"
ii
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Il
10
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na
:
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I
I
DDD DDD DDD
DDD DDD DDD DDD CDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD non
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DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD CDD
DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD DDD ncn
—
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»
ILJO
D
S
S
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE
715
assurément des regrets, mais l'étude de tout
laisse
rez-de-
le
chaussée est exquise.
Dans une
architecture plus théâtrale,
on peut
citer une des où une chapelle de sépul-
plus remarquables églises de Turin,
tures princiéres s'ajoute à l'église en la prolongeant et s'élève à
un niveau
supérieur, avec une architecture puissante, mettant
habilement en œuvre
marbres noirs
les
et blancs. Je
vous
ai cité
d'autre part la coupole des Invalides, magnifique expression de la
sépulture collective des guerriers illustres.
voyez, est toujours une
église,
peine
à
Tout
cela,
différente
vous
de
le
l'église
ordinaire.
Mais on
souvent
préférait
vium
n'enterrait pas
monuments
des
sous
les galeries,
De
adossés.
Campo ftWfodePise
les églises
sépulture dans
la
central, soit
dans
là
seulement;
le cloître, soit
la
piété
dans l'implu-
avec des pierres tombales ou
certainement est venue
l'idée
du
1434 1435), cloître monumental qui ne dessert aucune communauté religieuse, et qui n'a d'autre rai(fig.
son d'être que d'abriter
composition et uni
en
et
les sépultures
fait le
tour
charpente apparente
mur
le
;
les relie.
riques; contre les murs, des
en
fait
rien la
ne
un des
on
On
:
un mur continu
intérieur est percé d'arcades,
Sur
une
murs, des fresques histo-
les
tombeaux
plus intéressants
distrait la vue,
cathédrale.
sous de vastes galeries. Sa
est celle des cloîtres charpentés
variés.
musées de
Ce
l'Italie.
cimetière est
A
l'intérieur,
n'aperçoit au dehors que le haut de
a cherché à
imiter ce campo santo,
il
reste
unique malgré tout.
A
même, bien des Parisiens ne un monument très remarquable de Paris
chapelle expiatoire de
Tel
est le
nom
qu'une partie de
qu'on la
la
se
doutent pas
qu'il existe
sépulture collective
:
la
rue d'Anjou (fig. 1436, 1437 et 1438).
lui
donne,
composition.
et
cependant
Une cour
la
chapelle n'est
intérieure, sorte de
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
7 i6
parvis, est entourée de portiques qui reçoivent les cénotaphes,
dont
la
présence est indiquée plutôt qu'exprimée par
latérales.
On
sent
discrétion voulue et
la
peut-être la plus belle
œuvre de
façades
les
piété intime; c'est
la
Percier.
Mais tout ce que nous venons de voir,
c'est la sépulture aristo-
cratique,
ou
Les
riche tout au moins.
anciennes
civilisations
pa-
raissent avoir ignoré la foule des
morts pauvres. Avec
Christia-
le
nisme cependant nous trouvons la
sépulture
commune
collective
sécration
les religieux le
pour
:
et sa
con-
c'est
pour
où
cloître
vécu
;
tière
en avant ou à côté de
les laïques, le
un
Parfois
cimetière
le
cime-
l'église.
du
catnpo santo. Tel
exemple,
ont
commun
cimetière
rappelle les dispositions
ou du
ils
cloître
est,
par
de Mont-
fort-l'Amaury(fig. 1439 et 1440).
Mais plus Fig. 1456.
Plan.
si
cimetières
dans
souvent
comme
— Chapelle funéraire de Louis XVI
trouve de
ces
à Paris
même
étaient
le
les
villes,
le
charmer
des Innocents, et ceux dont on
fréquents vestiges lorsqu'on
des anciennes églises.
Ils
ont disparu au
fait
nom
des fouilles prés
de
l'intérêt supé-
rieur de la salubrité publique.
Quant un
à
nos cimetières,
livre d'art. Il s'y
quables
même; mais
hélas,
trouve des
on n'en
monuments
saurait parler dans intéressants,
remar-
jamais de composition d'ensemble. Quelques
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE cimetières italiens l'ont
du moins
d'ailleurs assez restreint, l'égalité
dans
la
mort
est
de San
tenté, par
Spirito, à
visiblement
Fig. 1458.
exemple
Rome
écrite,
F'g- 1437- ~" Chapelle funéraire de Louis
l'architecte n'a plus
funéraire qu'un seul
programme
certainement, car
est
jeune architecte.
Là,
il
1441), où
latérale.
Coupe.
serait
un beau
d'art!
Aujourd'hui donc,
Sauf de
cimetière,
mais en général on
XVI. Façade
— Chapelle funéraire de Louis XVI.
le
(fig.
ne peut y louer que l'intention. Et cependant, ce
programme
717
il
rare
très rares exceptions,
—
le
de
monument
soit pas le
ce qu'est le il
fait
tombeau. Vous en ferez
que ce ne
Voyons donc
peut être personnel
:
en
début d'un
tombeau moderne.
sera élevé dans
un
cimetière.
par exemple lorsqu'une souscrip-
7 i8
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE Les matériaux devraient toujours être du choix tant, les granits,
bronzes. Ainsi,
les
719 le
plus résis-
tombale sculptée presque une impossibilité, à moins de recourir au bronze. Et encore faut-il veiller très scrupuleusement à ce que l'eau puisse s'écouler de partout. la
pierre
est
En
général,
on veut toujours
mettre trop de choses, trop de motifs,
trop de figures,
trop d'ornements, trop d'inscriptions.
souvent
—
Pensez donc que
—
plus souvent
le
vous n'aurez que deux
mètres carrés à votre disposition,
et
croyez
vous n'atteindrez que par
bien
que
un
effet
à
la sobriété.
H
Ces tombeaux individuels sont
le
plus souvent
com-
posés d'une pierre tombale unie, avec des l'eau, et
pentes pour
d'une stèle ou d'un
ou encore d'un piédespour une figure. Cela et
cippe, tal
quelques accessoires,
tels
que
des attributs, voilà, semblet-il,
tout ce qu'ils doivent comporter. Ainsi,
comme exemple
de gravité sérieuse
et
Cherubini, par Ach. Leclerc (fig. 1442),
Duc (fig. 1443 ), témoignages de ce que très restreint.
sobre et celui
peut
le
je
vous
le
tombeau de
citerai
de Duban, par
talent sur
un
sujet
Cependant, nous voyons souvent des superféta-
tions encombrantes, des sarcophages, alors que dans les cime-
'20
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 1442.
—
Tomteau de
Cherubini.
ARCHITECTURE FUNERAIRE MODERNE
Fig. 1443.
Éléments
cl
Théorie de l'Architecture.
—
—
Tombeau
III.
721
de Duban.
46
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
722
tiéres les corps sont toujours enterres au-dessous
comme
du mensonge
bien, c'est là
chitecture
couchait
le
sarcophage
cadavre
r
à plusieurs
le
un
l'air.
la place d'ar-
on
dans lequel
récipient
un
était
sarcophage
mètres en
de l'archéologie à
et
était
l'urne
;
~ ~7~~~-
p-
i
le
:
monument
des urnes
sol,
même
cadavre avait été brûlé; parfois
de couronnement au
sert
Eh
si le
du
récipient dans lequel
enfermait les résidus de
on
combustion
la
l
••-' i
_
;--T"
du cadavre;
•-
veloppe
^7;
z-rf
on
les
l'un
réelle
l'autre étaient
et
l'en-
des reste réels du mort,
en
mettait
évidence,
c'est
lo-
nous enter-
gique, c'est parfait. Nous,
rons nos morts à plusieurs métrés sous sol
le
;
n'élevons pas à plusieurs métrés
—
de hauteur
rien!
Les tombeaux de famille sont sou-
même,
vent conçus de alors des
ne diffèrent
et
que par
précédents
plus
le
grand nombre de cases superposées. La sépulture en effet se
compose en tous
cas d'un caveau qui doit être assez pro-
ri
superposées,
tond pour que
arriver
à
la
assez grand, latéral
ou
famille,
place
celles qui
corps soit recouvert
est
facile
des
de comprendre
Lorsque
corps.
permettant de placer
les
l'espace
cercueils
une façade sur ce compartiment
manque,
une et
dalle
le
les
est
libre,
dans des cases sont
plus souvent
chaque case occupée vient fermer toutes
sont au-dessous
Une prévoyance
en élévation.. Mais
;
faut
qu'il
on peut du moins avoir un compartiment
alors fermées par la
il
superposition
central,
cases qui ont
le
mètre au moins au-dessous du sol;
d'une dalle placée à un
mais pour une
1
(fig.
nécessaire,
1444). et qui fait
souvent défaut,
c'est
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE que
une entrée
cercueils aient
les
rares de position au
avoir de porte, et
bord d'une
Si la saillie
terrasse, les
des piédestaux, sculptures,
on voit
de plus trop courte.
une démolition
recourir à
Mais est
souvent
très
légitime
:
moyen-
:
cette ouverture, toujours trop
faut
Il
parfois
mieux vaudrait
on veut un
renoncer
y
objets qu'on porte au cimetière. Or,
il
Ce
chapelle.
pour soi-même,
abri
et
prévoir.
une
désirent
les familles
laisse
etc.,
en résultent
difficultés qui
les
pour l'introduction des corps par et
caveaux ne peuvent
tombale à chaque ouverture
pierre
la
cette pierre trop courte,
étroite,
suffisante. Sauf des cas très
accès possible est par le haut,
le seul
nant un déplacement de
du caveau.
723
faut bien
désir
pour
et
le dire,
les
c'est
un programme singulièrement
difficile.
minimes,
devrait être durable et sérieux.
et
cependant
Rien ne choque plus
ments
;
faut
il
ici
le
l'aspect
goût que
les
Les dimensions seront
prendre résolument son parti de
moyens propres aux petites de solution plus monumentale de
petite chose, par les
connais pas
que
la
chapelle (peu importe
Louvre dans
la
le
une
faire
très
choses. Je ne ce
programme
nom) que vous pouvez
voir au
Galerie égyptienne (fig. 1445), évidéeau poinçon
dans un seul bloc de granit. Sans
du moins
monu-
miniatures de vrais
éviter les
moyens
aller jusqu'à ce parti,
précaires auxquels
il
faut
conduirait
la
réduction proportionnelle d'éléments monumentaux. Des modillons par exemple, proportionnés à ce petit ensemble, seraient
hors de proportion avec
la
qui peuvent avoir à peine o
sens
s'ils
m 20
Bien plus, de petits murs,
d'épaisseur, seraient
étaient appareillés et construits
monument;
pour
ture, avec
une décoration
les parois,
De grandes
de grands linteaux pour et
un
comme dans un
des voûtes seraient ridicules.
pierre dure
F échelle,
vérité.
la
contre-
véritable dalles de
couver-
une mouluration qui restent à
voilà les éléments véritables de cette composition. Et
724
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
croyez bien
que- c'est
ainsi
Fig. 1445.
L
ARCHITECTURE
que vous obtiendrez
le
caractère, et
— Chapelle égyptienne monolithe. (Musée du Louvre.)
non par exemple avec de
petits contreforts,
surmontés de
petits
ARCHITECTURE FUNERAIRE MODERNE
725
pinacles, reliés par de petites
ou de
crêtes
jouets
petites galeries
lorsque
d'enfants
:
la
gravité est seule requise.
Et
vous
si
propos
artistes
à
beaux,
soyez
lent
Ne
vous
si
tom-
artistes
cherchez
valoir votre
faire
:
être
de
des
désintéressés.
pas à
voulez
ta-
mièvres
êtes
et
vous ne serez
prétentieux,
jamais de force à lutter avec
même
la simplicité et
naïve,
nous émeut
qui
montre un sen-
parce qu'elle
mieux,
funéraire
les
à
cime-
se
l'architecture
culte
vous
des
elles aussi
ne
morts. Je
rien
dirai
des
rattachent
compositions nées
il
y des postes de gardiens, :
des bureaux du conservateur
de
rien
de
etc.
Tout
spécial,
cela et
avant tout être discret.
m
X
des
l'administration,
dépôts,
m
des dépen-
dances des cimetières
et
funéraire, à Saim-Jean-du-Doigt.
ont leurs accessoires,
tières
faut
— Chapelle
vrai.
Les sépultures,
du
Kg. 1446.
Coupe longitudinale.
timent
ou
rustique
n'a
doit Il
est
—
Chapelle funéraire de Saint-Jean-du-Doigt. Plan.
Fig. 1447.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
726
déjà difficile de gar-
au
der
cimetière,
avec
l'encombre-
ment
inévitable des
tombes,
le
de calme vité
de gra-
et
qu'on
vou-
lui
tout ce qui
drait, et
vient
caractère
distraire
est
recueillement
mal
reçu.
metières
quelque
espace carrés
Nos
ci-
sont
en
une
sorte
cohue de
le
pierre,
divisé
un par
comme un
échiquier, et ce n'est
guère
que
l'humble l'if;.
1448.
— Chapelle funéraire de Saint-Jean-du-Doigt.
a
t
1
Fig. 1449.
J
—
i-
s
Chapelle funéraire, à
de
m-" Chambon.
dans
cimetière
campagne con-
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE
727
tigu à l'église qu'on peut trouver encore une poésie de
—
et
qu'une œuvre
d'art
mort
pourrait réellement être en valeur.
Mais ne nous attardons pas
Fig. 1450.
la
à des regrets impuissants, et cher-
— Calvaire de Pleyben.
chons ce qui peut nous valoir une émotion parmi
ments accessoires consacrés
au
souvenir des
les
morts.
monuC'est
encore à l'architecture religieuse, source de l'architecture funéraire, qu'ils se rattacheront.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
728
On
peut citer par exemple
la
chapelle, bien rustique d'exécu-
cependant bien intéressante, de Saint-Jean-du-Doigt, en
tion, et
Bretagne
(fig.
1446,
1447
et
1448), simple abri d'un autel et
de quelques
fidèles,
où
l'on
sent bien que la prière s'étend
au delà de cette petite enceinte. Je
encore
citerai
funéraire de le
chapelle
Chambon, dans
Puy-de-Dôme
et celle
la
(fig.
1449),
de Bléré, en Indre-et-
Loire, petits
expriment
monuments bien
ce
qui
qu'ils
doivent exprimer.
Parmi néraires,
Fig. 1451.
les il
monuments
fu-
faut ranger encore
— Chapelle de Saint-Avioth.
Fig. 1452.
— Chapelle
de Saint-Avioth (Meuse).
Plan.
les
Calvaires ou Pardons, assez
souvent
très naïf, expression
nombreux en Bretagne, d'un
vraiment populaire d'une
foi
art
popu-
1
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE laire. Il
y en a de
très véné-
rés, et parfois
de très remar-
quables,
exemple
par
de Pleyben le
plus jolies
du Moyen-âge
et
1450), dans
(fîg.
Finistère.
Une des de
celui
est la chapelle
Saint-Avioth 1452), dans
n'est
en
d'autel
œuvres
(fîg.
la
réalité
145
Meuse, qui
qu'une sorte
extérieur consacré à
l'ensemble du cimetière, autel
couvert, abrité du vent, où se tient le prêtre, tandis les
fidèles
sont
sur les tombes.
que
agenouillés
En
plusieurs
villes se voient aussi ces édiFig. 1453.
Fig. 1454.
— Lanterne des morts,
a
— Lanterne des morts, à Oléron.
Château-Larcher.
729
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
73Q
fices étranges,
qu'on appelait
les lanternes des
morts
(fig.
1453
et
1454), sortes de phares funéraires. Mais cela est plutôt pour nous de la curiosité qu'un élément de composition nos mœurs sont :
si
loin
de celles du
d'alors ont disparu,
non
déchiffrées.
Moyen-âge que bien
ne nous
laissant
parfois
des
programmes
que des énigmes
TABLE DES MATIÈRES DU TROISIÈME VOLUME
LIVRE X LES ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS LES ÉDIFICES D'USAGE PUBLIC
CHAPITRE
I"
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX Conditions générales.
— La
Grands magasins de vente.
Boutique.
—
Docks
—
Maisons disposées pour
—
et dépôts.
CHAPITRE
le
commerce.
—
Ateliers industriels
}
II
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D'ALIMENTATION Considérations générales. découverts.
— Les
anciens forum.
—
La
halle.
— Marchés couverts
et
— Les halles centrales.
Entrepôts, réserves et magasins, etc.
— Abattoirs.
Les restaurants
'7
CHAPITRE
III
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DU COMMERCE GÉNÉRAL Les Bourses. Bourses
—
Bourses de l'antiquité (Basiliques), du Moyen-âge.
de commerce.
financiers.
— Caisses
— Bourses des et guichets
fonds
publics.
— Banques
et
établissements } S
TABLE DES MATIERES
732
CHAPITRE
IV
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE DES BAINS PUBLICS
— Leurs éléments multiples. — Parties essentielles de — Voûtes. — Éclairage. — Caractère de l'architecture romaine. des thermes. — Leur influence sur l'architecture des églises.
Les thermes antiques.
programme. Les grandes
leur
salles
— Bains
Établissements thermaux.
4'
turcs, etc
CHAPITRE V ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE DES CHEMINS DE FER Absence systématique d'architecture au début des chemins de
fer.
—
Retour contem-
porain à l'architecture.
— de — Hall de
Gares de passage
têtes
de lignes.
—
Salle des billets, des bagages.
Modifications incessantes du
Salles
programme
57
CHAPITRE I
Le
—
la voie.
d'attente.
IKMKSTS DES THEATRES
— Théâtres antiques. — Les cirques.
théâtre en général.
Les amphithéâtres.
Le théâtre moderne dans
VI
-
Combinaisons des accès
ses conditions constantes.
—
et sorties.
—
Différences capitales avec le
théâtre antique
73
CHAPITRE
VII
ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES Les théâtres modernes.
du rideau.
—
Conditions pour
Tvpes des fond.
— La
salle
de spectacle.
Hauteur des étages.
—
Ouverture
Tableau comparatif. la
vue
et l'audition.
salles italiennes et françaises.
—
—
(suite)
—
Avant-scènes.
—
Cadre du
rideau.
— Pla-
Pendentifs.
8}
Difficultés de construction
CHAPITRE
VIII
ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES
(suite)
— Principes de machinerie théâtrale. — Les plans scéniques. — Dessus et dessous. — Contrepoids. — Tas de décors. objets mobiliers. décors — personnes — Accès de scène pour
La
scène.
la
la
les
les
les
Éclairage, chauffage, ventilation, précautions contre l'incendie.
Prescriptions minutieuses
I09
TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE
IX
ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES Les parties du théâtre autres que
733
la salle et la scène.
—
(suite)
Dépendances de
la
scène et de
l'administration.
Foyers.
— Vestibules. —
Descentes de voitures.
— Escaliers.
129
LIVRE XI LES ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS LES ÉDIFICES RELIGIEUX
CHAPITRE
1er
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE Exigences actuelles en matière d'architecture religieuse.
Impuissance de
copie.
la
—
La
églises consacrées par le temps.
tradition et
les
— Archéologie
transformations.
et pastiches.
—
—
Respect des
— Simplicité du programme, diversité des solutions. CHAPITRE
147
II
LES ÉDIFICES RELIGIEUX DE l'aNTIOXITÉ
Ignorance du programme, étude
utile
architecture rationnelle, hiératisme.
Les temples grecs, romains.
en tant qu'éléments.
—
—
Temples égyptiens,
— Caractères divers de CHAPITRE
Antiquité
classique,
assyriens, persans.
—
ces architectures religieuses. ...
161
III
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRÉTIENNE. SES ORIGINES
— Emprunt aux — Les légendes de — La basilique. — Les basiliques de Rome. — Basilique Ulpia, charpentée.
Évolution continue. romains.
la
— Basilique de Constantin, voûtée. Basilique
édifices civils
littérature.
chrétienne de Saint-Paul-hors-les-Murs.
—
Analogies.
—
Les premières
basiliques chrétiennes.
Origines antiques de l'architecture religieuse chrétienne
CHAPITRE
177
IV
LES ÉGLISES CHARPENTÉES
Construction
Simplicité du
—
facile.
narthex, tribunes.
Anciennes
églises charpentées.
— Le chœur. —
programme
Les églises syriennes
et
de ces
—
Nefs, bas côtés, absides.
Décoration, façades.
édifices.
'93
TABLE DES MATIERES
734
CHAPITRE V LES ÉGLISES CHARPENTÉES
— Disparition des tribunes. — Le Iriforium. — Églises
Les charpentes apparentes au Moyen-âge. Les charpentes apparentes en
Italie.
—
(silitf)
Églises de Sicile, de Toscane, etc.
plafonnées. L'église charpentée
ou plafonnée
et les
exigences modernes
CHAPITRE
207
VI
LES ÉGLISES VOÛTÉES Poursuite d'un problème de construction.
—
Difficultés générales
Les compositions d'églises a coupoles centrales. sur pendentifs.
— Compositions circulaires ou
—
Plan
de
l'église
dit croix grecque.
voûtée.
— Coupoles 225
polygonales
CHAPITRE
VII
LES ÉGLISES VOÛTÉES (suite) Églises sur plan rectangulaire, avec coupole centrale.
nople
dans
;
construction antique.
les
—
Cour
—
Sainte-Sophie de Constanti-
ou narthex. Tradition conservée
antérieure
mosquées turques.
Églises en croix, avec cinq coupoles.
—
Saint-Marc de Venise.
—
Saint-Front de
Périgueux.
Conception antique de
la
résistance aux poussées des voûtes
CHAPITRE
2J7
VIII
LES ÉGLISES VOÛTÉES (suitf)
APPLICATION DE LA VOUTE AU PLAN BASILICAL Divisions des églises voûtées en compositions à poussée uniformément répartie ou à
— Églises voûtées en berceau sans bas côtés — avec bas côtés. — — La tour-lanterne au centre du transept.
poussées localisées. Éclairage
Les absides. Façades.
—
difficile.
— Multiplication des chapelles. 249
Sculptures
CHAPITRE
IX
LES ÉGLISES VOÛTÉES (suite)
POUSSÉES LOCALISÉES ET RÉSISTANCES INTÉRIEURES L'arc brisé, dit ogive. Sa raison d'être.
—
Stabilité.
rieures
— Actions
— Le plan de
l'église
commandé
réciproquement neutralisées, équilibre.
—
par les voûtes.
Résistances inté-
271
TABLE DES MATIÈRES
735
CHAPITRE X LES ÉGLISES VOÛTÉES
(suite)
POUSSÉES LOCALISÉES ET RÉSISTANCES INTÉRIEURES. Églises avec bas côtés.
—
II
— Contreforts.
Voûtes en demi-cylindres. Origine de l'arc-boutant
intérieur.
289
Combinaisons exceptionnelles des voûtes des nefs
CHAPITRE
XI
LES ÉGLISES VOÛTÉES
(suite)
POUSSÉES LOCALISÉES ET RÉSISTANCES EXTÉRIEURES
— La croisée d'ogives. — Voûtes — possibles. combinaisons Variété des Arcs indépendants.
Contreforts extérieurs et arcs-boutants.
Moyens de
légères.
—
construction du Moyen-âge
3°)
CHAPITRE
XII
LES ÉGLISES VOÛTÉES
POUSSÉES LOCALISÉES.
Les combles.
— Couvertures sur
les massifs
—
(suite)
RÉSISTANCES DIVERSES
des voûtes.
— Charpente. — Poussée des
combles neutralisée. Tirants en fer des voûtes italiennes.
Fonction de l'arc-boutant.
— Point
d'application de
la
résistance.
—
Écoulement des
eaux pluviales. Bas côtés doubles, absides. L'arc-boutant, condition nécessaire des compositions d'églises du
CHAPITRE LES ÉGLISES '
Bas côtés très élevés.
— Éclairage. —
— Subdivisions des
- Bas côtés peu
VOÛTÉES
travées.
élevés.
315
XIII (suite)
POUSSÉES LOCALISÉES A RÉSISTANCES EXTÉRIEURES.
Divers partis des voûtes.
Moyen-âge
—
—
ÉTUDE DES NEFS
Travées barlongues.
— Triforium. - Verrières. -
Piliers.
Chapelles latérales
557
CHAPITRE XIV LES ÉGLISES VOÛTÉES (suite)
LES ÉGLISES DE PARIS
- Notre-Dame de Paris. - Saint-Julien-le-Pauvre - Saint- Saint-Séverin. - Saint-Gervais. - Saint-Méry. - Samt-Leu. - Saint-Nicolas-des-Champs. - Saint-Eustache. - Saint-Etienne-du-Mont
Étude par la réalité. Germain-des-Prés.
577
7
3
6
TABLE DES MATIÈRES
•
CHAPITRE XV LES ÉGLISES VOÛTÉES
(suitt).
CHCEURS ET CHAPELLES
Chœurs avec Chœurs
—
—
des églises abbatiales.
chaires à prêcher.
Crypte*.
— Absides carrées. — Chœurs surélevés. — Jubés. — Ambons
abside circulaire ou polygonale.
— Églises
—
Clôtures
et
stalles.
et
Chapelles.
souterraines
397
CHAPITRE XVI LES CLOCHERS
Programme
général des clochers.
Flèches en pierre
et
—
Clochers
en charpente, pleines
et à
isolés.
—
Clochers attenant aux églises.
jour
CHAPITRE
429
XVII
PORCHES, PORTAILS ET FAÇADES D'ÉGLISES Les porches.
—
Porches charpentés.
—
Porches voûtés
—
Les anciens lurthex.
Porches adossés.
— Variété
Portails et façades.
infinie.
— Façades
principales.
—
Façades à pignons.
—
—
Traditions antiques
459
CHAPITRE
XVIII
PARTICULARITÉS, DISPOSITIONS EXCEPTIONNELLES
Compositions résultant d'emplacements spéciaux. Baptistères.
— Églises
— Eglises de divers ordres religieux.
fortifiées
507
CHAPITRE XIX LES ÉGLISES DE LA RENAISSANCE. LES ÉGLISES MODERNES Esprit
de
la
italiennes.
Renaissance.
—
—
Sa
liberté.
—
Matériaux de construction
Eglises plafonnées. ,
leurs
conséquences.
— Églises voûtées — Technique de
l'antiquité.
Les églises à coupoles.
—
Coupoles montant de fond, Sainte-Marie-des-Fleurs.
—
Coupoles sur pendentifs, Saint-Pierre de Rome. Églises en pierres de
taille,
leurs voûtes.
—
Églises et coupoles françaises
527
CHAPITRE XX ÉGLISES MODERNES DE PARIS Saint-Gervais.
—
—
Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Chapelle du Palais de Versailles.
— Saint-Sulpice
—
— Le Val-de-Grâce. — Les Invalides. — Saint-Roch.
Notre- Dame-des-Victoires.
575
TABLE DES MATIÈRES
737
CHAPITRE XXI ÉDIFICES RELIGIEUX
—
Les mosquées.
NON CATHOLIQUES
Les églises grecques ou russes.
— Le temple protestant. — Absence
d'architecture propre au protestantisme.
Les synagogues
597
CHAPITRE
XXII
LA DÉCORATION DES ÉGLISES Caractère de
la
décoration des églises.
—
Sculpture.
— Proportions. —
Peinture
et
611
mosaïque
CHAPITRE
XXIII
DÉPENDANCES DE L'ÉGLISE
—
Sacristies et trésors.
Chauffage des cloîtres.
églises.
Salles de catéchisme et de maîtrise.
—
Descentes à couvert.
— Variétés suivant
—
Cloîtres.
— Les grands
et les petits
les climats.
629
Presbytères
CHAPITRE XXIV LES ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE
CONCLUSION DE L'ÉTUDE DE
RELIGIEUSE
abbayes. — Habitation monastique. — Couvents enseignants. — Hospita— Chartreuses.
Couvents liers.
L' ARCHITECTURE
et
Salles de chapitre.
— Réfectoires. —
Dortoirs des serviteurs.
— Granges.
Couvents modernes. 641
Conclusion de l'étude de l'architecture religieuse
LIVRE XII LES ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS LES ÉDIFICES FUNÉRAIRES, COMMÊMORATIFS, DÉCORATIFS
CHAPITRE
I«
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE grecque, romaine. Les tombeaux dans l'antiquité égyptienne, asiatique, étrusque, Caractère
commun
et diversités.
— Tombeaux mahométans
— ^5
1
TABLE DES MATIÈRES
738
CHAPITRE
II
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE Les sépultures chrétiennes. et
— Pierres
tombales.
— Sarcophages. —
Tombeaux
isolés
68
adossés
CHAPITRE
III
ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE Les sépultures collectives.
Dépendances
— Le tombeau
et accessoires
moderne ou de
des cimetières.
famille.
— Chapelles. —
Calvaires
MAÇON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.
713
PLEASE DO NOT REMOVE
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TORONTO LIBRARY