Éléments et théorie de l'architecture [Tome 3]

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ÉLÉMENTS ET THÉORIE

L'ARCHITECTURE

MAÇON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS.

.A

F

A

ELEMENTS ET THEORIE DE

L'ARCHITECTURE COURS PROFESSÉ A L'ÉCOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES BEAUX-ARTS

J.

GUADET

l'ROFESSEl'H IRftPBCTBUn i;iïnï:hal in-:s hatiments civils

MKMIIMK

Ml

CONSlill.

SUrÉHIBI'll

DB

I.

ENSEIGNEMENT DKS BEAUX-AHTS

OUVRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS

NOUVELLE ÉDITION REVUE ET AUGMENTÉE

TOME

III

V ry

(\

PARIS LIBRAIRIE

DE

LA CONSTRUCTION 13,

(

Bn

Rue Bonaparte,

face de l'Ecole

tles

13

Beaux-Arts.'

MODERNE

u 7520 \

cflO

i-3

iiiç*

LIVRE X

LES

ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS

LES ÉDIFICES D'USAGE PUBLIC

CHAPITRE PREMIER

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX



SOMMAIRE.

disposées pour le et dépôts.

— La Boutique. — Maisons — commerce. Grands magasins de vente. — Docks

Conditions générales.

— Ateliers industriels.

En abordant

l'étude

des édifices dusage public,

par déclarer vicieuse cette appellation,

je

commence

que j'adopte, faute de

mieux, pour grouper des édifices qui ne

se rattachent pas à des

catégories précises, et qui n'ont entre eux que ce lien d'usage public.

Assurément, ce

exemples pour expliquer ce merciaux,

les

gares, etc.,

il

le

cela,

faudrait plutôt

il

:

il

faut

donc des

ce seront les édifices

com-

les entrepôts,

les

les théâtres, les concerts, les casinos, etc.

est assez difficile

une

plan de ce cours,

ses sujets

titre

définition,

halles et marchés, les Bourses,

— puis

Dans tout

une

n'est pas

série

j'ai

de présenter une théorie

de monographies,

et

surtout à vous dire, en

tel

:

n'étant pas

somme, que

sur

vous trouverez avant tout l'enseignement dans votre

bibliothèque. Essayons cependant.

Le commerce, fut

en premier lieu

le

commerce

de tout temps une nécessité impérieuse de

et la

gros, et

et

condition

même

commerce de

devait créer

de l'existence des

détail, ce

mécanisme

une architecture

:

villes.

d'alimentation, la vie

civilisée,

Commerce

de

existe de tout temps,

architecture privée par

le

maga-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

4 sin et

la

boutique, architecture publique par

avons déjà rencontré

le

boutique en parlant de

la

la

maison;

quant au magasin ce qu'on en peut dire tout d'abord, doit être veiller

clair, libre

— avec

d'encombrements, accessible

d'ailleurs toutes les

Nous

marché.

et

c'est qu'il

sur-

et facile à

multiples particularités qui

pourront résulter de chaque programme, c'est-à-dire de chaque nature de marchandises. Ainsi par exemple un magasin de fers

marchands, où à

les fers se placent

un magasin de

de

debout, ne ressemblera en rien

dans des

petits objets classés

hauteur

tiroirs à

main.

la

mon

Je confesse d'ailleurs

embarras à vous parler des con-

du commerce ou de

structions à l'usage

pour

vérité trop vaste et trop varié

lois générales, et les applications

géniosité

marche

moment où

une ne

j'écris

serait

le

se prêter à l'exposition de

changent

est-il

fréquemment,

si

que ce qui

allure,

telle

cependant

Peut-être

liriez.

à

l'industrie. Cela est en

l'in-

au

serait vrai

moment où vous me

plus au

possible de dégager quelques

vérités d'ordre général. Il

Il

est bien clair

en

commerce

pure logique, à chaque

correspondre une conception

devrait

vente.

en

évident que,

est

effet

appropriée du

que ce qui convient pour

des fleurs par exemple, n'est pas ce qui convient pour

de

la quincaillerie.

Mais

il

construire en vue de son les

maisons puissantes

l'être

— peuvent

établissements

commerce

et sûres

:

que c'est

le

est

Et cette location,

En

plus c'est

la

vente vente

la

commerçant

fasse

un gros risque que

de leur avenir

seules se permettre.

commerciaux

c'est la location. la

est très rare

de

local

— ou qui

général,

modeste

le

et

croient

régime des plus banal,

presque nécessairement

location à tout faire.

Que

peut

quel sera

le

faire

en

effet le propriétaire

qui construit

? Il

locataire de ses boutiques, et le saurait-il

ne

sait

pour

le

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX

moment

présent

ne

donc

peut

pour un avenir prochain.

qu'il l'ignorerait

endroit banal; et quand

qu'un

créer

5

il

lui

Il

aura

donné autant que possible l'espace et la lumière, il devra s'en tenir là. Je vous ai dit un mot déjà des boutiques, en parlant de nos maisons,

de

et

de composition

la difficulté

qui en résulte pour nos rez-de-chaussées; et

que

vous cherchiez

si

ciales

de

je

d'étude

et

vous

avertissais

vous dérober aux nécessités commer-

à

boutique, elles seraient plus fortes que vous. Faites

la

résolument des boutiques

:

ce conseil paraît oiseux, et cepen-

dant on a souvent cherché à donner

à

la

boutique un caractère

anormal, en dissimulant presque sa destination sous une apparence

monumentale

qu'elle ne

tolère

On

pas.

en est toujours

puni.

Pour

être

mercial,

il

dans

vrai

faut se

conception

la

mettre à

teur; au fond, cela revient au

boutique

soit,

Et pour sible

cela,

il

et

de l'ache-

faut avant tout

il

:

que

faut en premier lieu qu'elle ait le plus

ou de devanture. Le

même

ou

même

com-

local

la

engageante.

d'étalage

d'entrer,

du

du vendeur

place

la

l'étude

et

arrêter le passant,

il

n'entre

le

client

que parce

tenter,

le

aime

qu'il a

séduire.

pos-

voir avant

à

vu. L'étalage doit

Vous

n'aurez donc

jamais de vitrages trop grands, et l'on tend de plus en plus à faire

descendre presque jusqu'au

Mais pour que

le

client soit tenté,

peut dans cet arrêt être à

de

la pluie,

il

sol

l'abri

tique,

glaces

de devanture.

faut qu'il s'arrête, et

séjournera davantage

:

de la

là est

venue

séduisant, mais

il

n'est

il

ou

l'habitude,

devanture un espace en

de porche extérieur, ou d'antichambre de

où bien entendu

s'il

des bousculades du trottoir

encore timide, de ménager devant retrait, sorte

il

les

se fera aussi des étalages.

pas toujours

possible.

Il

Ce faut

la

bou-

parti est

que

boutique soit assez profonde pour qu'on puisse prélever sur

la

elle

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

6

cet espace libre

faut aussi qu'elle soit assez haute

il

;

un assombrissement

n'en résulte pas

dance ordinaire de

la

dessous-sols, dépen-

boutique, deviennent ainsi plus

difficiles.

Cela ne convient d'ailleurs que pour certains commerces

pour d'autres caillerie

:

vous

je

parlais tout à l'heure de fleurs et

cela pourrait

:

être

qu'il

sensible, surtout lorsque la

et l'aération

rue est étroite; puis l'éclairage

pour

avantageux pour

le

non

et

de quinsans

fleuriste,

objet pour le quincailler.

Ce sont donc que par

des dispositions qui ne peuvent être prises



le locataire,

au

moyen

que sa location même,

de constructions aussi provisoires

une faute que de rendre ce

et ce serait

parti obligatoire par le fait d'une construction définitive.

caractère de la boutique est d'être

libre

aura assuré

la solidité

de

quand

l'architecte

il

aura

fait

tout ce qu'il

faire.

Mais dans

les quartiers

commode mal

com-

essentiellement commerçants, le

merce occupe souvent tous

les étages

d'une maison,

et

s'ac-

il

d'appartements conçus pour l'habitation. Aussi,

lorsqu'on construit dans ces quartiers, fera la

:

maison en réduisant au minimum

commerciaux,

l'obstruction des locaux

pouvait

la

vrai

de se prêter à toutes

combinaisons personnelles de l'occupant

les

Le

maison d'habitation ou

la

faut-il se

demander

maison de commerce

on

si

car

:

il

faut choisir.

La maison de commerce la

maison

d'habitation.

donnera accès et clairs.

paliers

seurs a pas

Ils

à

un

ne

a en effet des exigences autres

Son entrée

sera large et bien en

escalier principal

seront

jamais trop

— ou

à

que

vue, et

plusieurs —

faciles

Les

larges ni trop doux.

devront être larges, desservis d'ailleurs par des ascen-

s'il

y a

lieu.

Quant au

de devanture sur

la

local

commercial, sauf

voie publique,

il

devra

qu'ici

il

n'y

comme

la

ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX boutique être aussi

ment

éclairé,

libre

7

que possible de points d'appui,

d'une distribution

large-

surtout susceptible de

claire, et

distributions variables.

Un

soin nécessaire dans ces maisons est de faire les planchers

assez résistants pour supporter des poids considérables.

y a

Il

de nombreux commerces qui entassent des choses lourdes,

ne faut pas croire que ce

soit

et

il

toujours à rez-de-chaussée. Dans

un jour vous n'avez que des plumes à porter, vous pourrez un autre jour recevoir un libraire, ou un marchand de

les étages, si

tapis,

de papiers, d'objets de métal,

etc.

Je crois que la prévi-

sion d'une surcharge de 600 kilos par mètre superficiel de plan-

chers n'a rien d'exagéré.

La

façade sera très ouverte, car

le

plus souvent ce n'est que

rue qui éclaire, les façades sur cours intérieures apportant

la

peu de contingent de lumière. Vous aurez donc presque

l'archi-

tecture des boutiques remontant jusqu'au dernier étage. Et

une autre raison encore que

a à cela étages, s'il

commerçant veut appeler

le

ne peut avoir l'étalage proprement

grands vitrages éclairés

le soir.

Et

s'il

l'éclairage

l'attention dit,

il

à tous

:



il

y

les

des passants

;

aura l'enseigne, les

lui faut

une lumière plus

atténuée pour dissimuler l'infériorité de sa marchandise arrive

il



cela

sera toujours facile de recourir au verre dépoli

ou

au rideau épais.

Quelle pourra être l'expression architecturale de ces maisons Rien ne s'oppose à ce qu'elle

ait

nale, rien, si ce n'est l'enseigne qui

sa

valeur sérieuse et origi-

viendra détruire toute ligne,

submerger toute étude, anéantir toute proportionne pouvons

rien.

On

seigne en créant dans

taux entre

les

a cherché à localiser tout au la

façade

A

cela

nous

moins

l'en-

des grands panneaux horizon-

étages successifs de

commerçant, qui en général

?

fenêtres

n'est pas

:

pure

gêné par

les

illusion; le

scrupules

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

8

réclame;

si

demi,

lui

il

toujours

débordera

esthétiques,

son voisin

a des lettres

limite

toute

préparée

sa

à

monstrueuses d'un mètre

en faudra de deux mètres;

et

plus ce

et

sera laid,

JmHHBHHHHHHHHBMHMMBHMk 1 i 3 i

Fig. 86i.

criard,

S C 7

S

J

— Magasins réunis,

II

à Paris.

de couleur agaçante, plus aussi cela attirera

violence, et c'est

le

but

l'oeil

avec

!

Je ne puis vous montrer d'exemple en quelque sorte classique

de cette architecture des maisons destinées au commerce. été fait de

rues

nombreuses

comme

la

rue

et

assez variées, et

Réaumur

ont peut-être plus de variété

qui sont et

somme

Il

toute

en a les

purement commerciales

de caractère d'ensemble que

les

ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX rues réservées à l'habitation bourgeoise. Je vous citerai toutefois

construction importante

la

édifiée

pour

les

Magasins réunis

86 1), étudiée avec une préoccupation artistique du carac-

(fig.

programme.

tère spécial au

dans

a été fait aussi

Il

cet ordre d'idées des ten-

de

intéressantes

tatives

constructions métalliques,

dans ce

et peut-être est-ce

programme

sens

que

de

maison commerciale

la

est

le

à recevoir

appelé

solution.

Telle

est

celle

a

con-

d'Uzés

(fig.

M. Raulin

que

rue

struite

sa

862).

L'architecte,

faut

il

reconnaître, est

le

plus

maître de sa composition lorsqu'il

élève

un

en vue

d'un

commerce

édifice

détermi né, l'occu pant dans toutes ses parties, du soussol

aux combles. Et cepen-

dant

il

est

Fig. 862»



Maison commerciale rue d'Uzès.

que ces

rare

grands ensembles aient été créés d'un seul destination spéciale.

tions



il

se

Le plus souvent,

dépense beaucoup

il

ne

jet

s'agit

d'ingéniosité

ou pour

cette

que d'adaptapour

assurer

malgré tout des dispositions pratiques. Vous pouvez néanmoins voir un exemple

intéressant d'une

construction de ce genre,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

10

Fig. 86;.

— Magasins du Printemps.

Plan

et

coupe.

ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX

programme

réellement conçue pour son

Printemps

(fig.

863

).

métaux, ou D'abord, côtés lité

même

le

magasin du :

conditons invariables de d'ailleurs des étoffes, des

de tout.

du dehors, par des portes de plusieurs

facilité d'accès

que

passant soit engagé à entrer;

le

de circulation, mais aussi

l'aspect qui

les

— qu'on y vende

faut toujours

il

:

magasins

c'est

Je ne puis le décrire dans toutes ses parties

essayons du moins de déterminer ces sortes de

:

II

facilité

de surveillance;

faci-

et enfin

doit

donner dès le premier abord

l'idée,

exagérée au besoin, de l'impor-

tance et de

la ri-

chesse de

l'éta-

blissement.

Il

faut aussi la facilité

de translation Fig. 864.

— Magasins

de

la

Belle Jardinière.

d'un rayon à un autre ral

dans ces magasins,

:

un grand

hall

vitré

très vastes, la disposition est

central,

avec des galeries

en géné-

latérales,

en

trois et parfois quatre étages. Si le vitrage central est très long,

l'acheteur qui aura terminé ses emplettes dans la galerie de droite

aura à

faire

un parcours long

galerie de gauche. et comme

tout

Il

ici est

faut

et

compliqué pour

donc des

passerelles

se rendre à la

pour

les réunir

;

lieu de vente, ces passerelles seront encore

des galeries transversales entre deux vitrages. Ainsi, d'une part,

considérations d'éclairage qui demanderaient des vitrages aussi

grands que possible; d'autre qui conduisent à les diviser d'étude.

Le magasin de

la

part, :

besoin de communications

questions délicates de mesure et

Belle Jardinière (fig.

864) peut encore

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

12

comme

être cité

répondant assez heureusement à ces nécessites.

Ces derniers exemples se rapportent aux la

nombreuse

plus

du

afïluence

A

public.



édifices

se presse

certains égards,

ces

grands magasins sont des musées de marchandises. D'autres maisons de vente,

non moins

considérables, n'ont

pas à compter avec les foules, soit qu'on n'y fasse que

merce de gros, spéciale.

Dans

soit

le

com-

ne s'adressent qu'à une clientèle

qu'elles

cet ordre d'idées, les variétés sont

nombreuses;

de l'ordre, de

faut toujours le plus d'espace possible,

il

clarté,

la

mais cela participe toujours un peu de l'entrepôt ou du magasin. Je

vous

parlerai

des

plus loin

mais ce ne sont pas

céréales,

industrie a ses entrepôts.

entrepôts

les seuls

aura dans des

le

villes

plutôt qu'on n'y

commande

est

Un

mandés.

fait

telle

des ventes;

transmise à

:

on y

le client

les

:

ce sera

commandes choisit, et la

objets

com-

des plus importants établissements de ce genre est

dépôt des fonderies du Val d'Osne, à Paris

la

composition de ces dépôts,

même

qu'une fonderie

compare,

l'usine, qui livrera

une

nettement

est

reçoit des

le

ou

fragiles.

(fig.

865). Dans

l'architecte est dirigé par la nature

des marchandises, grandes

résistantes

affectés à

des dépôts de ses marchandises

presque un musée de ses modèles

ou de

commerce, toute

programme

exemple une grande usine

ainsi par

:

tout

Lorsque ces dépôts sont

nature spéciale de marchandises, défini

:

de liquides

et

menues, lourdes ou

légères,

Rien de général ne peut être indiqué à

ce sujet.

Mais

il

y

a d'autres dépôts

chandises très diverses



commerciaux, destinés à des mar-

ce qu'on appelle

Magasins généraux.

Pour des raisons quelconques un commerçant y dépose des marchandises qui pourront être des liquides en fûts ou en bouteilles,

des machines, des meubles, ou des petits objets portatifs.

faut

donc à ces magasins des caves, des locaux spacieux pour

Il



ÉLÉMENTS DHS ÉDIFICES COMMERCIAUX

13

es gros objets, des rez-de-chaussée élevés et des

cours couvertes pour ce qui est

lourd

et

encombrant; puis des étages

multiples pour les objets plus maniables

ou plus et

de

délicats.

Pour tout

cela,

des divisions

la clarté,

de l'ordre

faciles,

des

planchers très résistants, des étages assez bas pour que et

la

manipulation soit

moyens mécaniques pour

des

facile,

l'éléva-

tion et la descente des marchandises par

nombreux monte-charges ment répartis.

judicieuse-

de

Tout des

ce qui se

vend

commerces,

l'atelier est

de l'ouvrier

:

je

choisit le local

encore

n'ai rien

au hasard de



la il

prépare dans

Pour quelques

industriels.

ateliers

dire;

se

la

chambre

de spécial à en l'ouvrier

location,

pourra

le

mieux ou Mais

le

moins mal exercer son

la

grande masse des produits ouvrés se

prépare dans ces

industrie.

des ateliers collectifs, avec

deux éléments indispensables de

nomie

:

division Ici,

le

travail

du

travail.

des

machines,

l'éco-

et

tout est affaire de programme, et

la

il

Fig. 865.

n'y a guère de principes

généraux

:

l'archi1,

tecture n'est guère que l'enveloppe d'une



Dépôt des fonderies du Val d'Osne.

— 2, escalier — deslocataires — ateliers de sculp4. concierge. — ture et de dessin. — 6, caisse et vente. — 8, correscomptabilité. — — pondance. — 9, directeur. emballage et dé10. marins. — ballage. — it, montage. — lï. machine a vapeur. — 14, menuiserie. boutiques en location.

du directeur.

3,

s.

organisation qui a ses exigences précises.

Tout

ce qu'on en peut

dire, c'est qu'elle

doit se prêter à la plus grande liberté des

7,

1

1

>,

monte-charge.

1,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

14

transformations fréquentes de l'industrie

ne

il

:

suffit

pas que

la

programme d'aujourd'hui, il faut encore qu'elle se prête au programme de demain. Par conséquent, moins il y aura de points d'appui intérieurs, de murs de refend, mieux cela

disposition satisfasse au

vaudra

:

n'y a guère qu'à constituer des espaces clos, couverts,

il

que l'emplacement

aérés et éclairés, aussi vastes

En

actuel de l'industrie,

l'état

que pourra amener

ce

le

permettra.

on ne peut guère que présumer de plus en plus générale de

l'utilisation

certainement

une grande

simplification de l'architecture industrielle, surtout

si l'électricité

l'énergie

électrique;

il

au dehors

est produite

en

et

résultera

non dans

viendra, bientôt sans doute,

moteurs



l'usine

lique directe

:

production de

d'eau



de

là,

ne contiendra plus de

la

vapeur ou

hydrau-

la force

dans nos usines, deux grandes divisions

la



force motrice

vapeur ou chute

tourner un ou plusieurs arbres de couche, en

fait

la

:

force et son utilisation.

la

schématique,

l'état

même. Un temps

ne devra plus abriter que des machines-outils. Mais

et

nous avons encore à compter avec

A

l'usine

l'air

ou

sous terre ces arbres sont munis de poulies qui par l'intermé;

de courroies ou de câbles sans

diaire

mouvement de

l'outil,

puis ce

ments

divers. L'arbre de

l'atelier, et

fin

rotation se transforme en

couche

est

donc

son action sera d'autant plus

en droite ligne, sans renvois ni retours. de longs alignements, aussi bien pour la

force que

Mais ral

pour

dans une

s'agit

force des

contiguë, et à

salle

de vapeur. Remarquez que

ne faut pas que les

l'ordre et la clarté

l'atelier reçoit cette

les

machines, car

font tourner l'arbre de

du

le

faut

l'utile

donc

prolongé à l'atelier

aménagement de

travail et la surveillance.

moteurs qui seront en généproximité des générateurs

je dis

à proximité

générateurs soient dans

les

premier organe de

utile qu'il sera Il

mouve-

la

générateurs produisent de

:

en

même la

s'il

effet,

salle

il

que

poussière de

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX

15

machines doivent

être soigneu-

charbons ou de cendres dont

sement préservées. Mais

Il

faut aussi

relations très faciles

diat et les

machines

il

les

et celles

que

le

voisinage soit

un vitrage entre

:

immé-

la salle

des

des générateurs est une disposition excellente.

est nécessaire aussi

que

les

générateurs soient en contrebas

lorsque la vapeur a produit son travail dans les cylindres de

machine,

elle

en

est rejetée, et

l'économie exige que

la

direct.

Elle devra donc, à l'état d'eau encore très chaude, retourner

générateurs

où un nouvel échauffement

veau en source de puissance, la

et si les

ce

que

je

vous

dis là est

convertira de nou-

la

ramener à son foyer.

purement élémentaire;

sur les détails qui sont infinis, et qui varient

ne puis, vous devez

le

programme

des données

des sujets que

mots de rale, je

ce

ne

industrielle.

je

que

je

:

passe

constamment

comprendre, que vous indiquer

cipe général de ces installations

aux

niveaux sont bien observés,

pente seule des canalisations suffira à

Tout

la

la

puissance

encore ne soit pas perdue par l'échappement

qu'elle contient

:

le

;

je

prin-

vous trouverez dans chaque

particulières, très dissemblables

:

ce sont

ne puis aborder, et après vous avoir dit quelques le

bon sens impose

m'arrêterai

pas

plus

ici

comme

conception géné-

longtemps sur

l'architecture

CHAPITRE

II

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D'ALIMENTATION

— Considérations générales. — Les anciens forum. — La — Marchés couverts découverts. — Les Halles centrales. — Abattoirs. magasins, Entrepôts, réserves SOMMAIRE.

et

halle.

etc.

et

Les restaurants.

Quittant

les

édifices destinés

au commerce en quelque sorte

personnel, nous trouvons ceux qui doivent abriter

spécialement

collectif,

le

commerce

Les marchés publics ont tenu

le

commerce

d'alimentation. et

tiennent encore une très

grande place dans l'architecture; mais leur composition a bien changé,

du

et ici

il

m'est impossible de ne pas vous parler un peu

passé.

Ce grand ception de

et

glorieux

mot de Forum

romaine,

l'histoire

c'est

le

domine notre con-

qui

marché.

Marché

aussi

Nos foires n'ont pas d'autre étymologie que le Rome, les forum ont fini par devenir des places

Y Agora des Grecs.

forum. Et

si,

à

de pur luxe,

il

n'en

était

pas ainsi sous

avait alors déjà plusieurs forum,

forum Romanum merces spéciaux qui signifie tout

Le marché

— mais :

il

et

forum

étaient affectés à des

bonnement marché aux

était

donc une le

le

III.

forum

il

:



y le

com-

olitorium, ce

huiles, etc.

place, régulière

pouvait, en tous cas

Théorie de l'Architecture. —

République

sans parler du principal

y avait par exemple

de portiques quand on Éléments

ces

la

ou non, entourée

munie de quelques 1

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

i8 abris, et

en plein

accompagnée de sa air, soit

basilique.

sur échantillons, soit au

souvent magnifique, mais

rien

Fig. 866.

voyez, que tels qu'ils

et

le

n'était

Le cadre

détail.

plus

se faisaient était

simple, vous

le

— Forum de Pompéi.

fonctionnement du marché. Les forum de Rome,

nous sont parvenus, sont ceux de l'époque impériale,

n'avaient

plus

retrouve plutôt

dans

Les transactions

la ville

le

guère

forum

récemment

cette

destination

utilitaire à

fouillée de

Pompéi

du

(fig.

Timgad en

marché.

On

866) ou encore Algérie. Je

vous

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D ALIMENTATION

montré

d'ailleurs déjà

ai

Forum

le

19

de Trajan (V. plus haut,

796) en traitant des Basiliques. On rapproche parfois, tout au moins en rhétorique,

fig.

le

baiar

des Orientaux du forum des Romains. Cela ne se ressemble

guère cependant. Le forum de

tier

On

la ville.

une

était

va au bazar

comme on

au bazar on circule dans des rues

au forum, mais

allait

étroites, irréguliéres,

:

juste l'inverse

du forum.

C'est plutôt dans les

coutumes du Moyen-âge

survivance de l'ancien forum, notamment dans

qui la

rencontre

se la

aux

Place

cœur de

herbes

Comme

».

c'est



encore

le seul

le

la

le

traduisez

:

toujours une place

sol,

marché

«

aux



l'on

vend

qui soit pittoresque

vente du Moyen-âge

ou de nos

villages

animé,

et

la



à l'idée de l'abri,

et,

il

est

l'artiste.

aucune architecture spéciale

marché de nos

— nous arrivons

les villes d'Italie

première chose que va voir

qui réussisse au point de vue de

Avec

Renais-

vieux forum, cette place marchande

le

cela, c'est

chandise est sur

la

place de la Signorie à Florence, et

la

Vérone

de

la ville, et la

Mais tout

de

place publique avec sa loggia, portique d'abri

complète. Telle est

légumes le

la

et

que nous trouverions une

sance, et dans les pays méridionaux,



bordées

monumen-

de boutiques. C'est très pittoresque, mais nullement tal

un quar-

place, le bazar est

;

mar-

la

n'existe

:

petites villes

faut le dire, le seul

vente.

peut-être est-elle plus ancienne

de

la

vente sous un

toit.

Tout

d'abord, et pendant longtemps, la halle n'a pas été autre chose, c'est

ce qu'elle est encore dans certains pays restés

geants

:

moins

des piliers ou des poteaux qui portent une toiture. Tels

étaient à Paris les « Piliers des Halles » restés célèbres dans

traditions parisiennes; tel était encore ce bel

d'Ypres

exi-

(fig.

867); mais



des services municipaux de

le

édifice,

service des halles est

la ville et

nos

les Halles

surmonté

dominé par son imposant

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

20

y en avait de pittoresques, combinés parfois avec un véritable goût artis-

beffroi.

très

Si

simple que fût d'ailleurs cet abri,

il

tique.

Comme

nous avons eu souvent

variante,

la

halle,

toujours

ouverte, mais surmontée d'un grenier, surtout lorsque était

plus spécialement

affectée

Fig. 867.

au commerce des céréales. Ces

— Les Halles d'Ypres.

souvent en bois; près de Paris,

édifices étaient

Noyon

exemple

à

on peut

citer la

;

la halle

en pierre

et à

il

y en

a

un

joli

une époque plus rapprochée,

maison du Poids public à Clermont-Ferrand.

Le programme

est d'ailleurs

absolument simple,

et je

ne vous

même à des pour me borner

en parle que pour dire que cela a donné lieu quand

œuvres à

d'art.

Ainsi,

un exemple en

fait

petit édifice, la Halle salle

parmi bien d'autres, de halles modestes,

de Mirecourt

(fig.

et je

choisirai

un

joli

868), surmontée d'une

de réunion à laquelle on accède par un escalier extérieur.

KLKMKNTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Mais, vous

le

savez,

21

on devient plus exigeant de nos

De même qu'on n'admet

plus l'escalier tout ouvert,

Façade postérieure.

le

Façade principale.

Vue

Plan. Fig. 868.

— Halles

à

Mirecourt.

perspective.

jours.

portique

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCH1TECTURE

22

on n'admet

plus cette halle

sans vitrage ou

l'église

ouverte du

programme moderne, c'est le Seulement, comme on ne violente pas impuné-

vieux temps,

marché fermé.

ment

on

logique,

la

sans calorifère, et

le

se trouve ici en présence de contradictions

qu'on essaie vainement de concilier. Si

ou

on ferme un marché, de on. en

les acheteurs,

un

fait

dra peut-être



Pour

faut le soustraire

on

cela,

il

murs

l'entoure de

Mais

tout au

pour

froid

local sinon chauffé

moins

les



vendeurs

cela vien-

soustrait aux refroidissements.

aux courants

d'air.

Et pour

hauteur de 2 ou

pleins, jusqu'à

on construit un marché,

si

du

crainte

pour

c'est

3

qu'il s'y

cela,

métrés.

trouve en

abondance des marchandises, généralement des comestibles, qui très

peut-on combattre ces odeurs puissants courants Enfin,

si

?

Par une large aération, par de

d'air.

on construit un marché,

de vente sans avoir au moins aperçu

confiance. Et, le

pas

il

le

marché moderne, en

aussi dangereux

ouverte

:

plus perfide

pour

de

marchandises;

les

même,

et d'autant plus rapides;

les

étant fermé,

il

à pénétrer

les

dans un

marchandise

examen

cet

acheteurs

;

il

lieu

s'arrête

lui a inspiré

ne voit pas

:

ne voyant

n'entre pas.

Aussi fois

marché

la

que lorsque

l'étalage, et n'entre

pour que

c'est

y viennent. Or, l'acheteur n'aime pas devant

Comment

arrivent à dégager toutes sortes d'odeurs.

vite



et

dépit de tous les efforts, est à la

vendeurs que l'ancienne halle

car les courants d'air y sont partiels

— insuffisamment de plus

il

aéré cependant pour

éloigne

la

clientèle au lieu

l'attirer.

Et alors, tenus sous

à Paris les

même,

tandis que quelques vieux marchés

anciens parapluies de toile goudronnée réussissent

à merveille, les

marchés neufs, construits

gés avec luxe, ferment

les

uns après

à

grands

les autres.

frais,

aména-

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D ALIMENTATION

Cependant on continue à en aujourd'hui de petite

ville

son marché couvert



faire, et

beaucoup.

23 Il

n'y a plus

ou de gros bourg qui ne tienne toujours

d'ailleurs

le

à avoir

On

même.

a

d'abord copié les Halles Centrales, puis on a copié les copies des Halles, et cela se répand

du nord au sud, jusqu'en Algérie ou en

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1

1

1

(

1

'

Fig. 869.

Tunisie. C'est

— Marché Saint-Germain,

»

i,

-



^gg^iujiji iJ là

T

S-

Jl>'

à Paris.

un programme tombé dans

l'architecture d'expor-

tation, et rien n'est plus lamentable.

D'ailleurs le

programme

seulement

l'abri,

l'abri

est

toujours fort simple

encore

c'est

avec clôture.

La première expérience en

ce sens,

intéressante, a été la construction celle

:

ou en tous

cas la plus

du marché Saint-Germain ou

du marché des Carmes, vastes

galeries closes et couvertes

entourant une cour carrée. Les murs extérieurs sont percés

d'ar-

cades, puis d'ouvertures rectangulaires sous le comble, qui lui-

même la

a encore

un lanterneau

clôture et l'aération,

muni

les baies

on

aéré.

s'est

Mais pour tenter de concilier

inspiré des séchoirs,

et

on

a

de fortes lames de persiennes. La construction en

est intéressante, la charpente ingénieuse (fig. 869).

Le marché

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

24 est

un peu sombre,

l'aération plutôt insuffisante,

il

est mainte-

nant presque complètement désert. Peut-être cependant sa conmaçonnerie, sa charpente en bois, sa couverture

struction en

en

saillante

moins

en y entretenant une température

tuiles creuses,

froide en

somme une

moins chaude en

hiver,

été,

en

en

font-ils

conception plus pratique que celles des marchés

métalliques avec leurs minces parois et leurs couvertures en zinc.

Avec

ment

le

870

les Halles Centrales (fïg.

871), on a abordé nette-

et

marché métallique. Les Halles comportent des sous-sols

ou caves voûtées, mais voûtées en briques sur ossature métallique.

Les pavillons sont

criée,

puis vente au détail de marchandises diverses, poisson,

œufs, boucherie, légumes,

volaille, beurre et

cette diversité d'usage, était-ce le cas

d'ailleurs affectés à des

ils

usages différents

fruits, fleurs.

:

Malgré

sont tous pareils entre eux. Peut-être

de varier.

Je suis très embarrassé pour vous parler des Halles; je les

toujours entendu admirer, et autre chose à faire.

Vous connaissez

Ce

je

doit être

crois pourtant qu'il

moi qui

y avait tout

ai tort.

d'ailleurs cette ossature métallique,

plissages en briques, puis

ai

avec rem-

lames de persiennes en verre

;

comble

avec lanterne vitrée surélevée. La lumière est assez abondante, l'aération à

déjoué

peu près

suffisante, grâce

précautions prises contre eux.

les

boutiques, on trouve

més;

les

aux courants

ici

tous

les

premières, celles qui

vendent un peu

;

Quant

d'air qui

ont

à l'accès des

inconvénients des marchés se

celles qui sont

fer-

voient un peu du dehors,

au milieu de longues rangées

voient rarement un acheteur.

Avec

la

y en a une autre qui évacuation des eaux de lavage,

préoccupation de l'aération,

s'impose à l'architecte

:

la facile

toujours très abondantes.

Il

il

n'y a pas de projet de

une étude attentive des canalisations.

Il

marché sans

est indispensable aussi

de

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION

Hg.

— Halles Centrales,

870.

à Paris.

Plan d'un pavillon.

prévoir des cabinets d'aisances, et en général

un bureau de contrôleur.

Ce que Centrales

vous

je

me

ai dit

des Halles

dispense de parler de

tout autre marché moderne. Hélas,

un les a tous vus. Et un médiocre désappoin-

qui en a vu ce n'est pas

tement du voyageur,

lorsqu'il visite

une de

du Midi par

exemple,

nos d'y

contrefaçon

Comme

villes

si

retrouver l'éternelle

des

Halles

de

Paris.

un marché pouvait

être

identique sous les latitudes de Lille

ou de Marseille

!

25

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE



Je vous dirai peu de chose des entrepôts, magasins,

que ces

ne

jouent

un grand

parce

qu'un

magasin

créations

mais

moderne,

qu'un

qu'éléments,

d'emplacement possible pour

les

constructions

des

que

variables

ne présente,

manœuvres

l'architecte

tant

Le plus

devra toujours se

se fassent facile-

pour des charges

résistantes

assez

simple.

en

marchandises, clarté suffisante,

des étages assez bas pour que les

ment:

non

dans notre vie

rôle

programme absolument

etc.,

faire

indiquer avec

précision.

Les magasins ou entrepôts de liquides,

demandent des dispositions plus en a de deux sortes,

la

cave et

spécialement de vins,

et

particulières.

le chai.

Pour

le vin,

il

y Ainsi à l'Entrepôt Saint-

Bernard, à Paris, les vins sont généralement en caves, et à Bercy

Les caves

en chais.

Saint-Bernard

(fig.

872) sont disposées

ingénieusement en élévation par rapport aux rues intérieures qui les desservent le sol, elles artificielle

:

c'est-à-dire que,

au

lieu d'être creusées

dans

sont construites au-dessus du sol, sous une terrasse

qui reçoit les hangars réservés aux alcools. Cette dis-

position ne vaudrait pas celle de caves véritables

bâtiments peu étendus

;

pus entre quatre rues,

mais et



ce sont des îlots

l'égalité

s'il

s'agissait

de

non interrom-

de température y

est

aussi

complète que dans une cave souterraine.

Les vin.

chais

sont des hangars où se placent également les fûts de

Le mot

et la

disposé est un

chose viennent du Bordelais.

hangar de forme longue, dont

seulement percés d'une ou deux portes fenêtres,

murs sont

d'une ou deux petites

ou encore de

la

paille

on place sur ce faux plancher du sable, ou des feuilles sèches. Si le chai peut

en partie enterré des côtés autres que

que mieux.

et

en tuiles creuses, avec faux plancher sous

charpente, et souvent

être

les

chai bien

exclusivement au nord. Les autres murs sont pleins

épais; la couverture la

et

Un

le

nord, ce n'en est

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Les nécessités de Paris d'un

l'approvisionnement public

monument

très intéressant,

avaient

doté

malheureusement

défi-

HO! iU



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1

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J

27

ÉLÉMENTS HT THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

28

Primitivement composé d'une

bâtiments

de

ture

cein-

autour

annulaires

d'une cour centrale circulaire,

une

rond,

en

tait,

présen-

il

disposition analogue à

celle

Marché

du

Saint-

Germain

carré.

Puis on cou-

vrit cette

en

cour circu-

par une belle

laire

coupole en bois, du

système de Philibert

Delorme,

et

enfin

par une coupole en qui est

fer,

mier

travail

pre-

le

de cette

importance demandé

au

autre

Une

métal.

construction qui

avait

son

intérêt,

était

celle

dite

disparue,

d'abondance serve,

Greniers

ou

de ré-

destinée à

l'ap-

provisionnement des blés, farines, (fig. Fig. 875.



Ancienne Halle au blé de

Paris.

Plan

et

coupe.

etc.

874), et deve-

nue sans objet de-

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION

29

puis que les gares de marchandises et les entrepôts industriels

ont rendu inutiles ces anciennes prévoyances. .

Dans

les villes

maritimes

et

commerciales,

y a sous

il

le

nom

de Docks des magasins immenses, qui contribuent à donner à

3T!JL-j~-

liI1-:::::::::::::j (::::::::::::::::::^ " 1

Hg. 874.

ces

villes

— Anciens greniers d'abondance,

leur caractère propre,

à Paris (plan partiel).

mais dont

toujours ceux du magasin. C'est tout ce que

moins

éléments sont

les

j'en

puis dire, à

d'entrer dans l'infini des particularités.

Tout

cela d'ailleurs, entrepôts, chais, magasins, docks, présente

souvent de grande

difficultés

de composition pour

transports, la surveillance, l'économie d'espace.

cours, nous supposons toujours résolu

le

les accès et

Mais dans ce

problème de

la

composi-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

30 tion pour

nous attacher aux éléments.

n'est plus

simple que ces programmes.

Avec une

les abattoirs

comme

Et,

éléments, rien

nous trouvons des éléments qui appellent

description.

L'abattoir est

une création moderne;

commun

n'avaient rien de

avec

anciennes boucheries

les

Bien des

lui.

villes

manquent

encore d'abattoirs, aussi en construit-on en grand nombre. Le

programme

varie peu

:

administration avec quelques logements,

bouverie, bergerie, porcherie pour les

proprement

dit

fonderie des graisses,

etc.

l'abattoir

c'est

l'abattoir

animaux en

attente; puis

avec ses conséquences,

Dans

proprement

chercherai à vous donner

dit,

telles

que

la

cet

ensemble, ce qui est spécial,

et

c'est

de cette partie que

je

l'idée.

Dans des proportions plus ou moins importantes, on dispose une cour couverte, bien cette

cour dite

salle

salle

chaque côté

de travail aboutissent de

échaudoirs ou cases qui dans tage, lequel

aux deux extrémités;

aéiée, ouverte

maintenant se

de travail; l'échaudoir

le

à

les

principe étaient réservées à l'abat-

fait le

plus souvent dans

est alors réservé

pour

les

la

cour ou

opérations

consécutives à l'abattage. Les échaudoirs sont des salles séparées les

unes des autres par des murs

une porte ouvre au

:

dehors sur l'une des cours ou voies de l'établissement; une autre porte ouvre sur la cour couverte intérieure. Si l'échaudoir sert à l'abattage, l'animal

mée,

la

seconde

une

n'est

fois introduit, la

première porte est

pas encore ouverte. Là,

saigné, puis le corps est transporté par des

dans

la

livrer la

cour couverte, où se viande à

la

tout

fait

boucherie.

réciproque de cette méthode. Parfois, tés

de greniers, de séchoirs pour

le

les

les

est abattu

et

moyens mécaniques

le travail

Dans

il

refer-

nécessaire pour

cas contraire, c'est la

échaudoirs sont surmon-

peaux,

etc.,

mais

il

vaut

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION

même

mieux que

l'aération puisse être

latérale

va sans dire qu'elle ne sera jamais trop

:

il

Fig. 875.





verticale

en

Abattoir général de la rive gauche de

la

31

temps que

efficace.

Seine.



— —



D, logements. C, inspection et police. octroi de la boucherie, concierge. H, H. cours d'étables. G, G, écuries et bergeries avec greniers. F,F, cours de travail. I-, voies des bestiaux. chemin de fer et place de débarquement vente à la criée. K, quai du |, O, octroi. spéciales du chemin de fer. M, parcs de comptage. N, échaudoir des animaux insalubres, vétérinaire. penV, brûloir. T,T, porcheries. P, coche. R, triperie. S, réservoir. U, Q, dépôt des fumiers. doir et dégraissoirs. X, entrée spéciale de Tabbattoir à porcs. Y, poste des pompiers et de gardes républicains.

A, entrée principale. E,E, échaudoirs. 1,1, grande cour.



BB,



— —





— — —

— — — — — — — W, boyauderies. — Z, greniers des porcheries. vestiaires. — entrée des bestiaux. — octroi de l'abattoir à porcs. — a, concierge de l'abattoir à porcs. — passagts couverts. — triperie. — escalier des greniers. — g, bassin de lavage de w.-c. et urinoirs. — — — service du nettoiement. rains disponibles. fourrière. dépôt concierge. — service sanitaire. — entrée principale. — octroi. — Abattoir pour ifs chevaux. — — coche. — 7,7, échaudoirs. — cour de — escalier des vestiaires. — 10, écuries. des viandes — II, écuries avec greniers. — 12, cour des écuries. — 13, fosse à fumier. — 14, escalier des greniers. — 15, w

— —



la

A,

r,

2,

I,

6,

4,

3,

travail.

8,

S,

9,

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ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES

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ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

134

composition

a été la

Dans un

Français, par Louis.

pu

ainsi créer

salle

même,

et

remarquable du vestibule du Théâtre-

très

un vestibule

extrêmement

terrain

restreint

circulaire élégant et spacieux

desservant tous

les accès. Il est intéressant

il

sous

a la

de voir

ce plan à son origine, et de le retrouver à la suite des additions

successives conservé jusqu'à ce jour.

Le rez-de-chaussée ne pouvant donc

monumental,

théâtre est d'ailleurs

premier étage qui sera

pour

à se subdiviser

un étage

élevé,

le

si

ce sera presque forcément le

principal dans la façade, correspondant

le

du grand foyer dont

à l'ampleur

être

rien

ne limite

la

hauteur, et sauf

les façades latérales et postérieures

en autant

d'entresols qu'il sera nécessaire.

Les vestibules doivent

On

l'entrée et à la sortie.

être

prévus pour diviser

teur.

à

un contrôle unique,

faut

Il

donc

un

à

théâtre

être plus spécialement réservée

Ceci

m'amène

à

vous

Pratiquement, pas les

la

entendu.

Il

en

serait

il

faire

Mais

un

monde

simul-

y aurait encombrement

et len-

plusieurs entrées dont une doit

aux personnes venant en voiture.

parler des descentes de voiture.

est la

de

voiture qui ne ralentisse

marquise, sans points d'appui bien

même

de rues latérales couvertes, hypo-

thèse d'ailleurs purement théorique, que

me

je

n'énonce que ppur

bien comprendre. le

plus souvent, on veut que

caractère plus

monumental

de vue artistique, mais

il



on

la

descente de voiture

a raison certes

faut bien savoir

que

ait

au point

les piliers

toujours un impedimentum plus ou moins grave à

On

à

affluait

seule descente de

mouvements

monde

vient au théâtre soit avec des billets pris

d'avance, soit en faisant queue. Si tout le

tanément

le

seront

la circulation.

doit tout d'abord écarter la solution essayée dans quelques

théâtres à l'étranger, et autrefois à l'Opéra italien de Paris, consistant à faire traverser le

monument même

par les voitures, au

ÉLÉMENTS DES THEATRES

moyen

5

d'un passage transversal allant d'une face latérale à l'autre.

Fig. 928.

Les courants

— Théâtre de l'Odéon (disposition

première).

d'air effroyables qui s'y produisaient, et le bruit

roulement de voitures ont 11

13

y a eu à Paris

même

fait

absolument condamner

une solution

très

du

ce parti.

heureuse de

la

des-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

I36

cente à couvert en

pierre

c'était

:

Vous pouvez

l'Odéon.

à

remarquer en passant que l'architecture des maisons des rues

même

Corneille et Rotrou est celle

de l'Odéon; sur ces deux

rues étaient jetés des ponts-galeries, qui réunissaient



étage du théâtre à celui desdites maisons,

premier

le

se trouvaient sans

doute des buffets-glaciers. Sous ces ponts on pouvait descendre de voiture à couvert, aussi librement que

une voûte au-dessus de

la

Dans une

tête.

conque de l'Odéon, ces ponts ont

le

même

projet

En dehors de

été

de Peyre

et

ce parti,

on

de Wailly

restauration quel-

supprimés,

vous en montrer

Je crois intéressant de

l'on n'avait pas eu

si

928).

arrive nécessairement au porche

portique accolé à une façade de

On

l'édifice.

ou quinze voitures

à la fois.

vingt, qu'il en abrite

qu'une k une, car

croit parfois alors

une

les

C'est

seule,

voitures

une erreur

sera pas

2, 3, 4,

monter en

un cheval tombe,

Si

partie.

5,

queue au grand l'Opéra

la

couvert

(fig.

ne

lent à

même

pas à des gens

929), l'architecte a cherché à remédier dans

la

au passage

et

de

la

à cet inconvénient. Les voitures entrent à la

descente à couvert, et plusieurs peuvent se charger

— jusque

raison de :

est

1

profit de celles qui suivent.



ser partir la voiture 2 c'est

voiture

la

mesure du possible

à la fois

la

dégager de

alertes d'aller saisir leur voiture

la

évacuer

un portique assez court vaudra mieux qu'un trop

long, véritable laminoir qui ne permet

sous

les

fussent-elles chargées

quelqu'un

si

en abrite

voiture, ce retard se répercute sur tout ce qui suit.

contraire,

A

qu'il

:

on ne pourra jamais

depuis longtemps, ne pourront bouger tant que

file

ou

prévoyant en faisant ce portique assez long pour abriter dix

être

Au

le regrette.

disposition d'après

la

(fig.

je

la

pas de difficulté. si

la

voiture

1

— Mais

il

s'agit

de

lais-

est plus lente à charger;

disposition en rotonde de cette descente à

une voiture chargée plus

vite

que

les

autres, et qui

ELEMENTS DES THEATRES ne

sortirait qu'à

son rang

si la file était

canalisée par

137

un simple

portique, peut s'affranchir en sortant par les ouvertures diago-

Fig. 929.

— L'Opéra.

Pl.ui

du re/-dc-ch.ius>ée.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

138

ou

nales

On

latérales.

gagne

du temps,

ainsi

ne connais pas

et je

quant à moi de disposition plus ingénieuse des descentes à cou-

monumentales. Seulement,

vert

peut être adopté que lorsque

amples pour

permettre;

le

a des proportions assez

l'édifice

rotonde dont

la

moyen ne

va de soi que ce

il

12 mètres

s'agit a

il

de diamètre intérieur.

A

proximité de

descente de voiture,

la

commodément

d'attente,



patience,

car l'évacuation d'une salle dure

ce vestibule

l'on puisse

— que

cente de voiture,

pour

les

il

prendre

faut encore

longtemps



;

et entre

et la des-

un autre vestibule ou antichambre

domestiques, avertisseurs, et

temps en

le

devrais plutôt qualifier salon

je

dans un grand théâtre, fait

un vestibule

faut

il

quand

Tout

etc.

bien entendu,

cela,

faire se peut.

Le plan de l'Opéra

bien comprendre toute cette combinaison des sorties.

Là comme

partout,

portes doivent ouvrir du dedans au

les

dehors. J'aurais

peu de chose

mêmes; forcément que l'Opéra, tirent

ils

vous



assez bas, sauf dans

peuvent prêter

sont dans

escaliers sont

il

communs

de théâtres de province, pas,

et

théâtres

même un

et

du Théâtre-

architecte, Louis.

sujet

plus

peut y avoir deux conceptions

chaque

conduisent partout

et

cas des théâtres parisiens

mélange

les

930)

(fig.

Français à Paris, tous deux d'ailleurs du

programme,

aussi vaste

de composition qui

à des motifs

ceux du Grand-Théâtre de Bordeaux

Comme

un ensemble

de cette sujétion de hauteur. Tels sont

leur originalité

Les escaliers

eux-

vestibules en

dire des

;

ou,

le

comme

:

lui.

Ce sont Il

les

dans un grand nombre

a son point de départ

bitudes locales et de programmes.

ou

ce qui est le

public des divers escaliers

escalier

point d'arrivée uniquement à



spécial.



ne se et

son

des questions d'ha-

est d'ailleurs facile

de voir

ÉLÉMENTS DES THEATRES q

-

Est-ce à dire cependant les architectes

\

(figI0 ^-



Cou P e transversale sur l'axe des piliers de légliso Notre-Dame de Paris.

que

du Moyen-âge qui ont construit de

si

nombreux

arcs-boutants fussent en possession de méthodes scientifiques

permettant de déterminer ou plus simplement de contrôler avec sûreté l'importance et ils

la

direction de ces poussées. J'en doute,

n'ont dû agir que par tâtonnements, d'après les résultats de

l'expérience; et c'est précisément le

grand nombre des applications

qui a dû leur permettre, à défaut de méthodes scientifiques, un

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

332

empirisme assez certain

pour

des

établir

qu'on se

recettes

transmettait à titre d'expérience acquise. Si d'ailleurs le tracé n'est

exigé

la

pas ce qu'aurait

décomposition des

méca-

efforts

niques, heureusement la solidarité d'une

maçonnerie bien

faite

atténue les incon-

vénients de ce défaut de rigueur.

Aussi

ne puis expliquer que par

je

timidité résultant de l'incertitude

la

le parti,

logiquement anormal, adopté dans beau-

coup de grandes

églises

:

je

veux

dire le

redoublement des arcs-boutants. Tandis que

science rigoureuse de-

la

manderait un arc-boutant unique, contrebutant la

Cathédrale de Sens.

1087

pilier

le

des

naissance

un peu au-dessus de

comme

voûtes,

à

la

cathédrale de Sens (fig. 1087) qui peut être prise

comme

type à cet égard, vous voyez à Amiens, à

Reims, à Bourges, etc.,

Mans,

"au

un premier arc-boutant qui

un peu au-dessous de point critique

quent de

la

P

de

darité. Il

Mais

est

vrai

il

Le

haut.

plus

un

poussée, et par consé-

dislocation possible, est certainetêtes d'étais (fig.



par deux contrefiches en dessus et en dessous dune poussée.

l'étaie

la

ment entre ces deux mais on comptait

— Étalement

étaie le pilier

cette naissance, puis

second arc-boutant qui

Fie. 1088.

à Saint-Eustache,

et

le

1088);

raisonnement

est



que le pilier sollicité à la juste en pratique . n flexion entre ces deux résistances assez rappro,

.

.

_

chees ne se déformerait pas grâce a sa n'y en

a pas

moins un arc-boutant de

..

soli-

trop.

que l'arc-boutant supérieur remplit en outre

la

KGLISES VOUTIil -S

333

fonction de caniveau pour l'écoulement des eaux de

la

toiture-

supérieure. Mais à ce point de vue, l'arrangement qui consiste à

surmonter l'arc-boutant d'une sorte de galerie à jour portant

le

caniveau, est bien plus rationnel, et crée d'ailleurs une élégante

comme

combinaison architecturale, l'église

de Saint-Gervais

à Paris.

même de simples églises ont soucôtés, ou comme on dit cinq nefs. Tel

Les grandes cathédrales vent deux rangs de bas est

le

cas de

exemple au chevet de

par

et

Bourges, de Notre-Dame

d'Amiens, de Saint-Eustache

et

de Paris, de

des collatéraux du choeur au

Mans. Le problème devient dés lors plus rangée de

piliers qui

ne peut

asseoir

suffisante

:

sur

que ces contreforts,

la

sépare les deux bas côtés est mince, et on ces

un contrefort de

piliers

résistance

un contrefort

au delà de l'ensemble des bas côtés; soit

extérieur, c'est-à-dire

comme

compliqué, car

faut reporter l'effort, toujours sur

il

Reims,

établis en saillie, n'aient pas d'autre fonction,

à Reims, soit que,

comme

à

Notre-Dame,

ils

constituent

des murs séparatifs entre des chapelles latérales. Alors, le

la

combinaison

rang de

nef;

mais ces

plus fréquente consiste à élever sur

intermédiaire entre les deux bas côtés des

piliers

piliers aériens

la

qui reçoivent piliers,

doivent à leur tour

la

retombée des arcs-boutants de

trop faibles

et

comme

pour

la

résister à cette poussée,

les piliers

de

nus en équilibre par des poussées inverses;

nef être mainte-

la ils

sont donc à leur

tour contrebutés par une deuxième série d'arcs-boutants qui se reportent sur les contreforts extrêmes. Telle est

Bourges, où

les

la

disposition à

arcs-boutants multipliés témoignent de

tude du constructeur

(fig.

1089

et

l'incerti-

J090), au Mans, à Beau-

vais, etc.

A

Notre-Dame,

le

parti est plus

boutant franchi tout l'espace entre

hardi et plus dégagé, la

nef et

les contreforts,

l'arc-

sans

!

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

534

aucune division intermédiaire si

au

lieu

(fîg.

Fig. 1089.

——

1

1

comme lar-

L'arc-boutant a donc une très grande portée, et

accentue encore l'impression d'un

n"

1092). C'est

et

de deux bas côtés, on n'en avait qu'un seul d'une

geur double.

i

109 1

étai.





1-

— Cathédrale de Bourges.

On

t

:

Plan.

l ig.

1090.

est volontiers

1

\



—>-4—

étonné

Je

1

Cathédrale de Bourges. Coupe transversale.

de cet immense enjambement,

ment

plus tendue,

il

faut

et la

courbe en étant nécessaire-

une exécution irréprochable,

certitude qu'il ne se produira pas d'affaissements. C'est

motifs

les

et la

un des

plus audacieux qu'on rencontre dans l'architecture du

Moyen-âge, continu qui

et aussi

un exemple de

était celui

l'esprit

de perfectionnement

des architectes du Moyen-âge

:

car

on

EGLISES VOUTEES assure que

disposition première était celle que nous venons

Amiens ou^à Reims,

de voir à et

la

leurs

33)

piliers

et

intermédiaires

que

ayant été

compromis

on ne

craignit pas

incendie,

doubles

les arcs-boutants

par

un

de leur

substituer ces hardis arcs-boutants de

double portée.

Fig. 1091.

— Notre-Dame de

Enfin,

Coupe

on peut

citer

parti d'étalement par

limites,

autres

peut-être



les



contreforts

un voisin en quelque

monument

comme

transversale.

l'expression finale du

arcs-boutant poussé jusqu'à ses extrêmes

quelques églises



— Notre-Dame de Paris.

Fig. 1092.

Paris.

Plan.

sorte.

Notre-Dame de Châlons sont tout à

fait

extérieurs, chez

Le contrefort devient

à part, hors de l'église,

entre

alors

uniquement destiné

un

à rece-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

336 voir

butée des

la

Rien ne montre mieux

étais.

résistances extérieures, car

est impossible d'imaginer

il

tance plus extérieure que celle-là

combien

plus

:

la

une

résis-

ne montre mieux non

et rien

souci des dangers de

le

conception des

la

voûte a

été la préoccu-

pation constante des artistes qui ont eu à construire nos églises.

Du

reste, l'architecture

prudente;

comme

vous

je

En

tour de force.

du Moyen-âge

crée de propos délibéré, et

uns heureux, L'exemple

les autres

plus

le

jouer avec

vous

je

l'habileté, c'est le

Des porte-à-faux

la

exemples,

les

cette tendance.

malheurs

ces

on

difficulté,

la

citerai divers

malheureux, de

connu de

cathédrale de Beauvais.

de

le disais, l'écueil

s'habituant à

pas toujours été

n'a

est

donné par

la

excessifs, sur des piliers

trop minces pour leur grande hauteur, et une conception générale

qui ne s'explique pas, sinon par

l'impossible, ont tellement

le désir

compromis

cette construction

mencée sur des proportions gigantesques,

même

section, et cela dés la construction

A

la

cathédrale du Mans,

moins

désordres, mais

s'est

graves, et

arcs-boutants

suffisance des

il

d'écroulements trop

en

les piliers

de

com-

n'a pas été pos-

qu'il

sible de l'achever, et qu'il a fallu, à la suite

motivés, reprendre et consolider

malsain de tenter

les

augmentant de

l'église.

produit également quelques

dus plutôt peut-être à

qu'au porte-à-faux

du

l'in-

contrefort

intermédiaire. L'église

Notre-Dame de Dijon,

intérieure

sition

extrêmes de (fig.

1093

architecte. servi

par

et Il

la

la

et

dans sa compo-

très originale

extérieure,, atteint

peut-être

les

limites

prudence ou du bonheur. Sa coupe transversale

1094) rend bien compte de toute faut

ajouter

d'ailleurs

qu'il

l'habileté de

était

nature résistante des pierres de

la

admirablement Côte-d'Or, que

nous employons encore lorsque nous voulons demander pierre

son

maximum

de résistance

et

de dureté.

son

à la

EGLISES VOUTEES

Dans tout

ce qui précède,

j'ai

337

traité assez

aridement un sujet

aride. Je vais le traiter

avec plus d'aridité encore. Car enfin,

vous

d'expé-

ai

parlé jusqu'ici

d'excès

même,

rappelé

que,

aurez

et

je

vous

lorsque

une

étudié

Fig. 1095.

continu,

progrés

de

rience,

ai

vous

disposition

— Nef de Notre-Dame Je Dijon.

de contreforts

Fig. 1094.

et d'arc-boutants, les

vous permettent de contrôler son la

de

question

et

Théorie de

— Nef de Notre-Dame de Dijon. Coupe.

méthodes de construction efficacité.

Mais

vous vous posez sans doute

que

l'enseignement Éléments

je

i'

des exemples,

Architecture.



III.

et

de

la

:

je

pressens

En dehors

vérification 11

des

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

338

tâtonnements,

n'existe-t-il

donc pas une théorie qui puisse

der dans ces difficiles études

Et

?

du Moyen-

les architectes

si

âge ont bien été forcés de se passer de cette théorie,

permis à Je ici

moderne de

science

la

avoir recours à des

n'est-il

dois vous avertir qu'il faut

je

que vous ne pourrez pas tous

calculs

essayer, et que notre instruction scientifique encore trop plète

ne m'aurait pas permis d'affronter

bien prés de

moi

si je

incom-

pu trouver

n'avais

les auxiliaires indispensables.

Voyons d'abord pour précise

pas

l'établir ?

moi; mais

crois quant à

le

gui-

du problème

hautes nefs quelle est

les

la position

:

Les actions des voûtes se reportant sur

les arcs

de

la

croisée

d'ogive (arcs-doubleaux et arêtiers) finissent par se résumer dans le

plan

l'axe

du

vertical pilier,

qui sépare deux travées, par conséquent dans

en une résultante oblique, qui peut se décompo-

ser elle-même en

deux composantes du

qui

tant le poids

comble constitue

faut

la

position et

la

calculer

:

valeur de

(poussée); déterminer, d'après la

le

supérieur et du

pilier;

l'autre hori-

la poussée.

donc tout d'abord

déterminer

mur

des voûtes, du

fait

charge supportée par

la

zontale représentant Il

l'une verticale, représen-

:

la

la

le

poids de

la

voûte;

composante horizontale

charge totale

qu'il

supporte,

section à donner au pilier en se basant sur l'évaluation de la

pression unitaire par centimètre carré qu'on peut imposer avec sécurité à

la

pierre

employée,

et qui

20 kilog. pour nos pierres dures

et

rarement pourra dépasser

devra

au-dessous de cette limite.

Ces déterminations sont assez simples

le

plus souvent rester

— relativement —

et

s'obtiendront par les méthodes de calculs et de tracés que vous

enseigne

le

cours de construction.

Supposons donc

cette

première partie du problème résolue. Et

ÉGLISES VOÛTÉES

dès lors,

une poussée d'une valeur

reste

il

M,

d'application en

quoi

sera réalisé cet étaiement?

Le point

à étayer est à l'aplomb

nef des bas côtés;

reportée au delà de

en tous

cas

par un étaiement, sans

et qu'il faut équilibrer

Comment

la

son point

Q., ayant

renversé.

l'édifice serait

qui séparent

339

(ou

à

peu prés) des

base possible de

la

piliers

l'étai est

largeur des bas côtés; son obliquité doit

la

rester au-dessus

de

voûte des bas côtés, ou

la

plus exactement de l'arc-doubleau qui dans cette voûte relie pilier

de

la

nef au

pilier extérieur; sa

un niveau plus élevé;

plus élevé, et est en effet ordinairement à la

composition générale du plan permet

constituer au

le

base peut être à un niveau

permettre de

et doit

des bas côtés un pilier ou contrefort très

delà

résistant, qui contrebutera la

poussée transmise par

l'étai,

lequel

pourra être plus ou moins incliné. Il

est évident

bois ou de

que

fer,

ou

cet étai était constitué par

si

même

délit,

de marbre,

port

aux forces en

dont

etc.,

section se calculerait

un monolithe de

par

pierre

dure en

poids serait négligeable par rap-

le

question,

comme

une poutre de

il

devrait être rectiligne, et

celle

d'un poteau ou d'une

sa

bielle.

L'inclinaison pourrait d'ailleurs n'être pas rigoureusement obligatoire, et n'aurait d'influence

verticale

Mais de

le

qu'en et

que

l'étai

part de la

la

composante

prend à sa charge.

cet étai est

si

que sur

en pierre,

comme

il

serait très

imprudent

constituer par un prisme monolithe qui ne pourrait être délit,

il

faudra que ce soit un arc

:

ce sera l'arc-boutant

son poids ne pourra plus être négligé dans

les calculs.

;

Les

nécessités de l'appareil et celles de la statique seront d'accord

pour exiger un tracé courbe. Or,

la

théorie permet de calculer exactement

devra prendre

la

ligne

médiane ou

la fibre neutre

la

courbe que

de cet

arc,

de

ELEMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

340

façon à ce que d'une part

que pour chaque section de cette section,

il

la

soit

en équilibre

résultante passe au centre de gravité

que d'autre part

et

admise

si

on

la fait travailler à

comme

pierre travaille partout

la

uniformément, ce qui sera évidemment

nomique

parfait, c'est-à-dire

la

solution

développements

des

mathématiques

',

il

mathématiquement une courbe nécessaire de

la

ressort de ce qui précède les résultats suivants existe

celle

sécurité.

Sans entrer dans

i° Il

plus éco-

la

une pression voisine de

:

en équilibre

fibre neutre d'un arc-boutant d'égale résistance,

parfait,

capable de faire équilibre à une poussée horizontale connue, en

un point connu,

et

de prendre appui en un autre point donné

2° Cette courbe est indépendante de l'intensité de à équilibrer; la surface de

chaque section de

l'arc se

la

;

poussée

déterminera

après qu'on aura tracé la courbe, et c'est cette surface seule qui

dépendra de 3°

Le

la

poussée (elle

lui sera

proportionnelle);

tracé de la courbe ne dépend, outre les points de départ

et d'arrivée,

que de

la

nature des matériaux employés, densité et

coefficient de sécurité à l'écrasement;

4° Quels que soient les points de départ et d'arrivée, à tracer sera toujours finie,

asymptotique vers

ayant pour formule

courbe

le

bas à une verticale déterminée, et

:

y

-t h

où x

la

une portion d'une courbe théorique indé-

=—

r Log. cos. °

—*rh

est la distance horizontale entre les

deux points

;

^la hauteur; h, la

i

.

Pour

hauteur

maxima d'une

tour cylindrique construite avec

l'étude scientifique complète de la question, je

une publication qui

sera

prochainement

ne puis que renvoyer par avance

faite sur cette intéressante

question.

à

ÉGLISES VOUTEES

employée,

la pierre

et

ne subissant pas à sa base une pression

supérieure à celle que permet Log.

341

le

coefficient de sécurité;

symbole des logarithmes népériens.

le

L'asymptote verticale de cette courbe

—xb.

son point d'origine exprimée par

La portion

une distance de

est à

à prendre sera déterminée par l'obligation de pas-

ser par ses points de départ et d'arrivée.

4 La construction d'un arc-boutant qui descendrait jusqu'à un massif encastré dans le sol, serait plus économique de matière

que Il



celle

d'un arc-boutant

remarquer

faut

Que

si

la

et

d'ailleurs

d'un contrefort. :

théorie pure conduisait à une configuration de

l'arc-boutant telle que chaque

section fût plus étendue que

suivante en largeur aussi bien qu'en hauteur, les nécessités tout au

moins

les

exigences de

la

construction limitent

la

ou

la lar-

geur de l'arc-boutant dans tout son parcours entre deux plans verticaux parallèles, et que c'est par conséquent

la

hauteur de

la

section qui peut seule varier; 2

Que

si

le

point supérieur de contrebutement est

fixe,

le

point inférieur d'appui peut varier, pourvu qu'il reste à distance suffisante des

parements intérieur

pourra disposer

comme

et extérieur

il

parement

y aura intérêt

pilier

éperon ou contrefort depuis

œuvre du bas côté jusqu'à l'extérieur de général

du

à

le

rapprocher

l'édifice; le

dont on le

dans-

mais qu'en

plus possible du

intérieur.

Et maintenant, d'après tout ce qui précède,

il

est intéressant

de voir par un exemple dans quelle mesure ce tracé théorique de l'arc-boutant suffisant

et nécessaire

pour équilibrer

la

poussée

des voûtes s'écartera de celui d'une église du Moyen-âge. Je prendrai de (fig.

nouveau pour exemple

l'église

Saint-Ouen de Rouen

1095) dans l'exposé théorique qui va suivre. (Pages 343

et suiv. Fig.

1096.)

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITTECURE

342

Echelle t

Hg.

1095.

2

3

4

J

c/i>,

=

et j!

3959

4024

11 ",

point de départ connu, on n'aura qu'à appliquer la formule (1) pour autant de valeurs de x que l'on désirera obtenir de points etc. De même on obtiendra les sections a ou, puisque (xi, ji),(*5, v 3 ), (v'4, ^4) la largeur est constante, leurs épaisseurs b par la formule (2). On obtient ainsi figure la fibre neutre, et SU et la figure MNSUTV, où la courbe l'extrados et l'intrados. On a supposé en un raccord circulaire pour éviter l'angle aigu et intéresser une plus grande hauteur de la pile. Mais, lorsque l'on prend ainsi une portion limitée de la courbe générale, on devra, pour rester dans les conditions d'équilibre, remplacer sa partie supérieure par une force équivalente à son action, c'est-à-dire par son poids ; sa poussée étant par hypothèse égale à celle de la voûte de la nef. C'est dire que l'arcboutant devra, pour être en équilibre, trouver en une résistance égale au poids de la partie d'arc non existante, qui sera donnée par les formules suivantes, où P est ce poids, V le volume et la densité de la pierre. Puis,

fois

ce

MN

TV

T

M

D

P= VD D

Or

:

P=DQ.tg

Donc:

On

voit

lis,

que

toiture seule.

j

1

-Kj o ^Tx ds = T^J o

V

x — = 1

1

x,

ds>

dx -Jx-'

1954k.

cette résistance nécessaire est inférieure

Il

suffira

donc d'avoir

= ^s~

les assises voisines

même de

au poids de

M traversant

le

la

mur

pour bien répartir

les actions. calculera le contrefort en appliquant les mêmes formules, où néanmoins /; pourra être plus grand par suite de la moins grande fragilité de cette partie de construction. On a pris ici h 40 correspondant à

NOWYXZ

De même on

=

une pression de 10

N

Mais, au lieu de se donner et O, comme tout à l'heure et N, on ne se donnera que N, la poussée OJ et le poids total agissant en N, aussi bien de l'arc-boutant supérieur calculé comme plus haut, que de la maçonnerie des voûtes et de la façade. On trouve kilog. par centimètre.

M

:

tg-£r= 7.17526 40

^ =8203' 4^

55"=- 1,43231

x 20

- 57,2924.

On calculera les sections de même que plus haut. On obtient ainsi les courbes NO, XZ et WY. Mais pour respecter l'architecture intérieure et faciliter la construction extérieure et la liaison avec le mur de façade, on a rectifié le profil suivant une verticale à l'intérieur, correspondant au faisceau de colonnettes et suivant un profil à retraites verticales à l'extérieur, se rapprochant autant que possible de la courbe théorique. On a aussi augmenté la largeur dans la partie inférieure pour amener une bonne répartition des charges sur les fondations.

ÉGLISES VOÛTÉES

347

POIDS DE LA CHARPENTE ET DE LA MAÇONNERIE

On

ne détaillera pas ici ce calcul qui n'offre rien de particulier les cubes se calculant façon ordinaire, de même que les centres de gravité. On n'a pas non plus figuré sur l'épure les compositions des poids partiels pour éviter la surcharge. de

:

la

CALCUL DU POINT DE PASSAGE LIMITE DE LA RÉSULTANTE E AU NIVEAU C D.

o,

1

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

34 8

CALCUL DE LA VOUTE DU BAS COTÉ Cette voûte étant semblable à celle de la nef, et l'évaluation du poids et de la poussée n'ayant pas besoin d'autant d'exactitude par suite de la hauteur peu élevée, on pourra calculer par le rapport de similitude ; ce qui donne une poussée :

Q' et

un

poids

=

i500

k

et

Q +

=

=

M

9700'

3400

CALCUL DE L'ARC -BOUTANT de M à N

distance du point considéré à

=

:

P

x

Q'

y

=—

20 Log cos

EGLISES VOUTEES

Dans tout

ce qui précède,

changé à

n'est

éléments de ainsi

supposé que rien absolument

j'ai

intérieur,

l'aspect

que

l'église, et

le

aux proportions des

problème

se posait

divers

uniquement

:

L'architecte de Saint-Ouen a voulu

qui est admirable.

Pour

extérieures

résistances

rieur a été son but,

la



a subi les nécessités de

il

contreforts et

arcs-boutants.

L'inté-

moyen. Ce moyen

son

l'extérieur a été

affranchie de la

tifique,

une composition intérieure

réaliser,

pouvait-il être plus simple, plus

économique

?

Oui. Plus scien-

méthode des tâtonnements qui

était à sa portée, l'architecture fier

349

seule

du Moyen-âge aurait pu simpli-

notablement ses complications

et ses

fragilités extérieures,

diminuer notablement par conséquent ses risques de destruction; et cela

avec ses moyens, sans emploi de méthodes de construc-

qui

tion

n'ont

trouvées que plus tard, par exemple

été

simple poutre métallique qui, passée dans

l'axe

la

des piliers au-

dessus des voûtes des bas côtés, nous permettrait aujourd'hui de faire cette

même

église sans

aucun arc-boutant, avec de simples

contreforts appuyant la partie haute

Je suis bien hardi!

du mur de

Malgré tout, vous n'auriez pas encore

que présentent

difficultés

les

la

si

vous ne

nef et des bas côtés.

faut voir encore ce qui les termine.

Du

côté de

complication; tours ou

avec nef, le

complète des

l'idée

voûtes du Moyen-âge

considériez que les travées courantes de Il

nef.

— Revenons au Moyen-âge.

la

la

façade principale,

la série

il

il

en général de

Mais

l'arrêt

en faut de dirigés de

des

à la rencontre des nefs

complication s'impose. Pour étayer

faut des arcs-boutants dirigés

transept,

n'y a pas

des travées de nef bute contre

résistance des façades.

les transepts, la

il

la

grande

du nord au sud; pour étayer

l'est

à l'ouest.

De



des croise-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

350

ments, des contreforts

communs aux deux

qu'en étudiant attentivement

le

fonctions;

ce n'est

que

plan des grandes églises

vous pourrez vous rendre compte des combinaisons nécessaires en pareil

en essayant de

cas,

constituer

plan au-dessus

le

Vous êtes agiles, montez au sommet de NotreDame, vous verrez de là très

des toitures.

nettement l'ossature grande

église.

La combinaison pliquée

aussi

absides,

par

rayonnante tants

:

d'une

autour

arcs-bou-

des

complication

d'exé-

compo-

n'y a pas de

sition, car là

il

doute sur

place des arcs-

la

boutants.

Ils se

placent tout

naturellement dans de

la

résultante des poussées

c'est-à-dire le

dant à

le

chœur

colossales, la disposition

chœur aboutissent deux lèle à l'axe

gulaire, et

de

la

Mans. Plan.

que

la travée;

est

en rayonnant vers

cathédrale du

1097

el

Mans

I0 98), dont

il

et le transept, sur des proportions différente.

arcs-boutants dont ils

pilier,

centre de l'abside. Cepen-

(fig.

n'a été construit

plan

le

exercées sur chaque

— Cathédrale du

des

disposition

la

cution plutôt que de

Fig. 1097.

com-

est

A la

chaque

pilier

du

direction est paral-

encadrent donc un espace rectan-

forment entre eux deux un angle dièdre aigu dont

le

ÉGLISES VOUT1-KS

sommet est le milieu du nombre des arcs-boutants Aussi

l'église.

Mans

Parfois

on

encombre en somme

et

la

double

le

chevet de

le

cathédrale

du

haute valeur.

édifice d'une très

un

parti

a fait des arcs-

que

boutants sans

cons-

la

motivât,

truction

les

exemple

dans

c'est ainsi

lui-même. Ce

pas été suivi, bien que

n'a-t-il

soit d'ailleurs

pilier

351

des

par

façades;

que à Saint-Nicolas-

des-Champs vous voyez des arcs-boutants

qui ne

butent

Ce

rien.

contre-

n'est

qu'un motif de fantaisie étai,





étayer,

pas

sur

un

:

rien

a

à

évidemment pas

n'a

de raison

n'y

il

plus

d'être. Je n'insisterai

exemples

ces

échappent à

qui

la théorie.

Voilà donc dans

ses

ments de composition

élé-

l'église

à arcs-boutants, le type géné-

de

ral

à partir

que

l'église

du

c'est ce

Fig. 1098.

du Moyen-âge

xm e

siècle.

Je vous

ai

qui engage et motive

— Cathédrale du Mans. Coupe.

surtout parlé des nefs, parce la

composition du

reste,

mais

tout ce qui précède peut s'appliquer à toute partie d'église ayant

des bas côtés ou collatéraux, transept, abside ou autre. L'arc-boutant,

vous devez

le voir,

ces compositions; réalisables grâce à

est la cheville ouvrière lui,

sans

lui elles

de

auraient

été impossibles. Cette architecture est fondée sur rétaiement réso-

lument accepté

comme moyen permanent

et

comme

élément

3

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

52

définitif

de

haute originalité

stabilité. C'est là à la fois la

Examinons donc

servitude infrangible de cette théorie.

de l'arc-boutant, ses avantages

et le faible

jugeant, c'est l'architecture religieuse

et ses

et la

le fort

dangers

en

:

du Moyen-âge tout

le

entière

que vous jugerez.

Assurément

la

conception de l'arc-boutant est d'une hardiesse

presque paradoxale.

Comme

aujourd'hui d'ailleurs nous

nous étonner, nous

le

toute chose,

voyons

le

si

il

venu peu

est

souvent que, loin de

regardons à peine. Mais supposez que,

subitement, contre toutes traditions, on construise pour

mière de

un

fois

une longue

d'abord, et

est naturel et simple,

paraît contre nature.

qui s'élève

ait

Il

n'admet pas d'emblée que

que ces

Étais

l'édifice.

bien que

le

garderait

une impression de

le

étais soient

mais une nécessité

devant durer autant que

de

ou

lui

monument non

pas un

construction

la

béquilles,

je

crois

spectateur de cette exhibition, supposée subite, en

entre dans le

ne

je

mité, tributaire de l'orthopédie il

L'étonnement

ne se livre pas sans combat à ce qui

d'étais, et

expédient temporaire,

Mais

?

résistance. L'esprit accepte d'instinct ce qui il

besoin

l'impression

serait

pre-

la

exemple Notre-Dame vue

édifice ainsi étayé, par

Saint-Louis, quelle

l'île

à peu;

sais quelle irrémédiable infir-

monumentale.

monument

:

alors,

il

est émerveillé à la

vue de ces nefs élevées, de ces voûtes aériennes, de ces grandes verrières, de la superposition de tout cela à des piliers

minces

qui divisent les diverses parties de l'église sans les encombrer,

de

la

profondeur

surprenante de blable, de

et

de

la

variété de ces aspects, de l'impression

difficulté vaincue,

mélange du triomphe

sans autres

moyens

apparents que

le

spectateur n'aperçoit pas

je

me

figure

et

la

de réalisation de l'invraisem-

du mystère le

prodige

:

tout cela obtenu

et le miracle, car

rançon de sa jouissance. Et

une balance d'une extrême

sensibilité

:

alors,

sur l'un des

3

EGLISES VOUTEES

353

plateaux, ces splendeurs; sur l'autre, ces précarités. Lequel l'em-

Moyen-

portera? Les appréciations sur l'architecture religieuse du

âge ont singulièrement

varié.

xix e

siècle,

commencement du et

Depuis

on

Renaissance jusqu'au

la

voulu y voir que barbarie

n'a

ignorance; plus prés de nous, on n'en a vu que

même

magnifi-

les

cences,

on

comme

toujours est également loin de ces exagérations.

admirée

ont produits; mais

résultats qu'elles qu'il

y a d'aventureux dans

devant

Voyez

dans ces imperfections. La vérité

admirer ces très habiles combinaisons d'équilibre,

faut

Il

l'a

le

mot

— dont

par exemple

tout sera

c'est

parfaitement

une

si

:



ne recule pas

je

son élément indispensable.

fait

Notre-Dame

dans un arc-boutant,

faut reconnaître aussi ce

expédients

les

elle a

il

pierre vient à

un effondrement. Lors

calculé,

poussées

dans

manquer

même

tous

résistance des points d'appui et des contreforts; lors

les

est pas

moins

que

vrai

l'existence

à la durée des arcs-boutants,

du monument

élément

fragile,

est

et

que sens,

même

éléments statiques seront infailliblement contrôlés,

les

et les

il

que n'en

subordonnée

exposé

à toutes

causes de destruction qui résultent des actions extérieures et

les

atmosphériques; extérieurs est le plus

:

c'est

un corps dont

les

organes vitaux sont

ce qui est le plus indispensable à

siècles, et ce n'est

que depuis un temps relativement court qu'on

ment entretenus. struits,

conservation

exposé.

Cependant, ces édifices durent depuis sept

mêmes

la

Ils

se sont

les a

sérieuse-

donc défendus longtemps par eux-

et sans secours. C'est qu'ils étaient

admirablement con-

avec d'excellents matériaux, par d'excellents ouvriers. Dans

ces chefs-d'œuvre contestables à certains égards, chaque pierre est

un chef-d'œuvre incontestable,

caractères de cette architecture, qu'elle

nous donne, au delà

kUnunts

et

Théorie Je

l

Architecture.



et c'est là

un enseignement bien

même de III.

un des plus beaux

son programme

instructif

particulier. a

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

354

Que tient

conclure de tout cela

la

conclusion

qu'une seule

je n'ai

:

leur construction. Si

avoir à vous

ces

quant à moi à vous en proposer

vous

monuments,

sont les conditions

faire

des nefs

à Saint-Eustache, sur des plans

monuments,

par con-

nécessaires de

magnifique programme d'une

ce

vous voulez

et

heureux quelque jour pour

êtes assez

mesurer avec

église, et si

Dame ou

chacun de vous qu'appar-

étudier sérieusement ces

:

séquent apprendre quelles

grande

C'est à

?

comme

à Notre-

analogues à ceux de

en vous restreignant aux moyens dont

et

dis-

posaient leurs architectes, vous saurez qu'ils ne sont réalisables

que moyennant l'une de ces conditions

comme

sées par des tirants en fer neutraliser

les

peut composer les

:

les églises italiennes;

Lorsqu'on

un

dispose, c'est se préparer

de cet

exposé

on

basilique civile des

Romains

est leur

désastre.

permettez-moi

général,

résumer brièvement l'évolution des anciennes

La

sait,

ou

vouloir faire une église sans savoir quels sont

fin

la

neutraliser les pous-

poussées par l'arc-boutant.

moyens dont on

Arrivé à

dans

:

de

églises.

point de départ,

les

églises sont d'abord des basiliques, édifices couverts par des char-

pentes,

ordinairement des tribunes; une

avec nef, bas côtés,

grande abside pour

offices,

les

de petites absides au fond des

bas côtés; souvent un transept.

Mais en Orient surtout, d'abord

la

l'église

voûtée,

et

tout

composition des églises grecques avec une coupole

centrale; soit

que

cette

coupole soit unique

Sophie de Constantinople, grecque, ait quatre autres

centrale,

on veut

comme

soit

que

l'église,

comme

disposée en

coupoles dans les axes de

à Saint-Marc de

à Sainte-

la

croix

coupole

Venise ou à Saint-Front de

Périgueux.

Cependant

la

forme

basilicale étant plus appropriée

au culte,

ÉGLISES VOÛTÉES

on veut

rectangulaire voûtée.

l'église

3

Au

début, de nombreuses

que

églises ainsi disposées sont sans bas côtés, soit soit

voûtée en berceau, soit que,

comme

55

nef unique

la

Angoulême,

à

elle soit

couverte par une suite de voûtes en pendentifs.

Mais une des

Côtés

église sans bas côtés n'est pas complète, et les bas

dans

réapparaissent

basiliques

d'abord avec des voûtes en berceau sur et

les

églises

voûtées,

et les

bas côtés

nef

la

des voûtes en demi-berceau sur les tribunes, épaulant

comme

à

Seulement

Issoire,

Notre-Dame-du-Port de

à

demandée aux voûtes

:

permettant

d'arête,

des nefs au-dessus des bas côtés, des chapelles,

réparties, et le retour

de l'architecture des

des

salles

ou plutôt

etc.

aux poussées unifor-

C'est la substitution des poussées localisées

mément

etc.

acheminement vers une solution plus complète.

Cette solution sera l'éclairage

Clermont,

timide livre des églises sombres

cette construction

ce n'est qu'un

la nef,

aux traditions

la fidélité

Thermes des Romains ou de

la

Basilique de Constantin.

Dès

lors se posent

difficiles

:

à ces

pour

problèmes bien

l'architecte des

poussées localisées,

opposer des

lui faut

il

comme

tances localisées. Elles sont intérieures, tout

,plus résis-

dans

l'ar-

chitecture romaine, avec les églises lombardes, intérieures encore

dans un grand nombre d'églises du

Mais cela ne permet pas gances de points d'appui,

les

les

grandes verrières

de l'équilibre neutralisant

organes extérieurs du

même

du

xm e

grandes élévations des nefs,

ces résultats, à la recherche de celle

XII e et

la stabilité

les

monument

et

les élé-

pour obtenir

intérieure se substitue

poussées :

;

siècle.

demandé

à des

fonction de

l'arc-

et

c'est la

boutant. L'architecture, en vue des splendeurs intérieures, accepte, après des tâtonnements successifs, le

étayé par des étais

parti

de

l'édifice

permanents qui au travers des

chercher sur des points d'appui extérieurs

la

airs

étayé,

vont

résistance néces-

356

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE voûtes

saire à l'équilibrage des actions renversantes des

tion sine qua non de à Saint-Eustache,

la réalisation

à

moins de

l'emploi des tirants en

fer

:

condi-

de ces édifices, de Notre-Dame recourir

comme

les

Italiens

à

pour s'opposer à l'écartement des

piliers.

Entre tout de

moyens

cela,

il

y a de profondes différences de styles

d'exécution

loppement séculaire des tions; cette étude,

si

;

mais une marche continue, un déve-

mêmes

principes et des

mêmes

aspira-

diverse dans ses éléments, doit s'élever au-

dessus des classifications l'unité.

et

superficielles

pour

en

laisser

voir

CHAPITRE

XIII

LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.)

POUSSÉES LOCALISÉES A RÉSISTANCES EXTÉRIEURES ÉTUDE DES NEFS

— Divers partis des voûtes. — Subdivisions

SOMMAIRE.

des travées.

— Travées barlongues. Bas côtés très élevés. — Bas côtés peu élevés. — Triforium. — — — Éclairage. — Chapelles rières.

Piliers.

Nous pouvons maintenant nuances entre

Ver-

latérales.

passer rapidement en

les partis différents

revue

les

qui ont été adoptés dans les

églises à nefs élevées et à poussées localisées.

Les plus anciennes sont restées vée sur plan

carré, tel

que

le

fidèles

au principe de

transmettait

la

la tra-

double tradition

des voûtes d'arête romaines et des voûtes en coupoles sur pendentifs.

grande

Dès nef,

lors, il

les

fallait

bas côtés devant être plus étroits que

que

les travées

de bas côtés fussent de

la la

moitié de cette largeur, car on obtenait ainsi deux travées de bas

côtés

pour

retombées des le parti

une travée de nef

arêtiers

ont

que nous avons vu

lieu

à

de Laon,

celle

de Sens,

en d'autres termes,

les

de deux en deux travées. C'est

Saint-Ambroise de Milan,

Michel de Pavie. Telles sont, dans plus spécialement en ce

:

les églises qui

à Saint-

nous occupent

moment, la cathédrale de Noyon, et enfin Notre-Dame de Paris.

celle

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

358

Mais tandis qu'à Saint-Ambroise de Milan d'arête est franche et

d'un seul

dans ces dernières églises soit

il

sur

jet

satisfaisante,

voûte

la

travée carrée de

a été rajouté soit

une division assez indécise de

d'une obliquité peu

la

Pavie

et à

la nef,

un arc-doubleau,

voûte, et des pénétrations

la

au droit

des piliers intermé-

diaires, partageant ainsi la

voûte

deux moitiés. Ce

d'arête en

manque de

parti

franchise, et introduit

un élément assez

inutile

:

la clef

d'une voûte n'a pas besoin d'être

puisque au con-

ainsi soutenue, traire

elle

risque

plutôt

de

se

relever que de s'abaisser. Je ne puis

voir

dans cette pratique qu'une

tâtonnement timide.

sorte de

Toutefois,

il

encore obser-

faut

ver une nuance entre ses applications.

A

avec

Saint-Ambroise

Noyon,

l'architecte

a

— Cathédrale de Laon,

de

Milan,

du moins disposé

judicieusement Fig. 1099.

d'accord en cela

des

plus résistants en

contreforts

face

des vrais

plan.

piliers

de

la

nef où

la

poussée

est

plus forte, et des contreforts moindres au droit des piliers inter-

médiaires qui ne reçoivent que ce seul arc-doubleau. à

Laon, église

à

Notre-Dame,

d'ailleurs fort belle (fig. les

en face des uns à

Notre-Dame

soutiennent

en deux

ils

la

et

1099

et

résistances sont traitées de

des autres

la série

:

de sorte que

des contreforts

et

si

Au

contraire

1100), à Sens

et

façon identique

vous considérez

des arcs-boutants qui

façade latérale, et qui sont tous pareils, de deux

contrebutent toute

la

poussée des voûtes,

et

de deux

ÉGLISES VOÛTÉES

en deux

la

C'est

taire.

359

poussée seulement de cet arc-doubleau complémen-

évidemment

illogique.

D'ailleurs cet arc-doubleau sous ciel constitue en travers de la

nef une sorte de barrage qui contraste avec

la

souplesse des

voûtes retombant normale-

ment

sur

éléments

leurs

directeurs.

A

tous

donc

les

points de vue

combinaison

cette

est

assez bâtarde, et elle a été

bientôt abandonnée.

Un

parti

en quelque sorte

inverse dispose les travées la

même

largeur que celles de

la nef,

des bas côtés sur

tout en conservant pour

nef

forme

la

peu prés,

ou

carrée,

comme

la

plan

à

de

travées. Alors, l'arc entre la

nef et

le

ou moins que

bas côté est plus écrasé, à

moins

bas côté ne soit très

le

élevé, et la travée

des bas

Fig.

laire,

le

noo. 1/2

côtés est sur plan rectangu-

grand sens du rectangle étant

parallèle à la nef.

ne soulève pas de critiques au regard de l'étude des proportions en est

a

françaises,

il

verons en

Italie,

Mais

la

d'ailleurs été

avec

la

souvent



Cathédrale de Laon. coupe transversale.

la

Ce

parti

construction, mais

difficile.

Dans

rarement appliqué.

les églises

Nous

le

trou-

cathédrale de Florence entre autres.

disposition de beaucoup

cathédrales de Reims, d'Amiens,

la

plus fréquente est celle des

etc., etc., c'est-à-dire

autant de

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

360

travées de bas côtés que de travées

chaque travée de nef

moyennant que

de nef,

est projetée sur plan rectangulaire, le petit

sens du rectangle étant parallèle à l'axe de l'église latéraux.

leurs

Dés

lors,

tous

sont

sections

mêmes,

les

piliers

identiques

représenter ces églises

tous

les

comme

établis

et

aux murs

ont une fonction identique;

aussi,

vous pouvez

et

constituées par une série d'organes

dans des plans verticaux parallèles à

rigoureusement pur,

façade, et équidistants. C'est le

parti

dont on ne

fois qu'il a été adopté.

Il

s'est

vous

plus écarté

une

la

celui

a d'ailleurs l'avantage de multiplier en les rapprochant les

éléments de résistance. Chaque contrefort extrême devant neuen dernière analyse toutes

traliser

espace rectangulaire déterminé par à la clef de la si

la

grande

longueur du

somme

distance de ce contrefort

la

nef, multipliée par l'entre-axe

rectangle

est

comme

prise

des travées,

constante,

la

des actions sera en fonction de sa largeur. Le rappro-

chement des travées

est

donc au bénéfice de

système des voûtes en croisée d'ogive, arcs brisés,

permet facilement des

et les arcs

la solidité;

que

ainsi

la

et le

pratique des

écarts considérables entre les

portées des arcs directeurs dans les deux sens

Nous

produites dans un

les actions

les

:

arcs-doubleaux

formerets.

n'aurons

plus

dans cette

étude

quelques exceptions, que des églises où rectangulaires, celles des bas

considérer,

à

les travées

sauf

de nef sont

côtés pouvant d'ailleurs être soit

carrées, soit rectangulaires elles-mêmes.

Or, dans ce

parti,

je

dois tout d'abord vous signaler deux

tendances très différentes, au point de vue de l'aspect général intérieur

de

l'église.

Dans

italiennes, à Sainte-Marie-des-Fleurs, à à la cathédrale de Milan,

ou portugaises,

les

dans

les

la

les

proportion

et

de

plus belles églises

San-Petronio de Bologne,

plus belles églises espagnoles

bas côtés sont très élevés.

Il

en résulte une

ÉGLISES VOÛTÉES

magnifique unité d'un

mur

361

regard se prolongeant sans obstacle

d'effet, le

à l'autre, et les bas côtés participant de l'élévation de la

nef qui ainsi ne forme plus une sorte d'exception en hauteur. Par

dominant plus autant

contre, les nefs ne

les

bas côtés, et devant

toujours recevoir l'adossement des toitures inférieures en appentis,

ne peuvent donner ne peuvent

çaises, et

aux grandes verrières des

lieu

s'éclairer

que par de

tympans des voûtes de

plus souvent, les

églises fran-

petites fenêtres la

:

aussi, le

haute nef sont-ils per-

cés seulement d'une petite rosace. L'église s'éclaire autant par les

fenêtres élevées des bas côtés, dont la lumière pénétre facilement

jusqu'à Il

la nef,

même

y a

larges

que par ces ouvertures supérieures des tympans.

que

des églises où

et

des autres sont de niveau. Telle est

de Belem en Portugal

pour notre goût la

mais remarquable pas ses proportions, équilibrés

piliers

toute l'architecture d'un coup seuls,



j'ai

tort

d'employer

Au

d'éclairer

et

ce

La

abondamment

contraire, dans

Amiens

d'oeil. ici

raux seuls ont des fenêtres.

permet

la

Naturellement

mot belle

étaient

de

la possibilité

bas côtés,

les



saisir

bas côtés

les collaté-

lumière du

midi

leur

tout l'édifice. telles

que Reims,

bas côtés sont relativement peu

élevés, et ont à peu de chose prés ils

et

nos églises françaises,

tant d'autres, les

du temps où

l'église

iioi), trop surchargée d'ornements

(fig.

français,

de ses

finesse

bas côtés, quoique moins

sont aussi élevés; les naissances et les clefs de

la nef,

voûtes de l'une

les

gardé l'ancienne proportion

surmontés de tribunes. Le vaisseau de

nef s'élève alors d'une

arcades des bas côtés, et

hauteur considérable au-dessus des

non seulement on trouve dans

cette

hauteur une première partie assez élevée qui reçoit l'adosse-

ment des

— mais

toitures basses,



soit qu'il

y

ait

ou non un

au-dessus, les verrières élevées qui éclairent

dont vous connaissez

la

grande hauteur. Alors,

si,

triforium la

nef

et

d'une part,

362

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

Fig.

nor.

— Intérieur de

l'église

de Belem (Portugal).

ÉGLISES VOUTEES

vous avez

cette richesse d'effet des

hauteur de

verrières, et l'impression de

vous éprouvez par contre une impression

nef,

la

3é3

d'étroitesse et de séparation entre la nef et les bas côtés. L'église est ainsi plus

compartimentée, ou plutôt

nef seule,

bas côtés ne jouant plus que

le

les

se réduit presque

la

;'i

rôle d'une circulation latérale.

câge

cependant des églises du Moyen-

existe

Il



pas

sont très élevés, non

les bas-côtés

seulement

Amiens où

comme

matériellement

à

tout est colossal, mais propor-

tionnellement. Telles sont à Paris les deux

de

églises

Saint- lïtienne-du-Mont

Mais pour oser

Saint-Eustache.

piliers si élancés,

une

excellente

il

fallait

et

faire

ces

avec une pierre

d'exécution

sûreté

de

très

remarquable. Aussi dans quelques églises

dont

les

obvié



précarité

gue

bas côtés sont très élevés a-t-on tant

du

pilier

un

:

la

celte

mosquée de

arc qui n'a pas

que d'étrésillonner

d'autre objet

à

par un dispositif analo-

1102)

(fig.



mal

que

des arcades de

à celui

Cordoue

bien

les piliers

a 1



1102.

ig.

1~

3

3

"1

Arcades

Je

la

mosquée de Cordoue.

les relie

à l'autre

l'un

de leur hauteur

:

vers les deux

ce parti existe

tiers

notamment

à l'église de Saint-

Etienne-du-Mont, où des arcs étrésillons forment un chemin à

mi-hauteur 1

103,

des

1104

et

bas

côtés,

1105). Mais

et il

à

la

grande église

est regrettable

à

mon

cet arc soit

surmonté d'un cordon horizontal, qui

l'apparence

d'un

Peut-être

en

appui

de

trouverait-on

tribune

qui

ailleurs

étudiés, et plus analogues à ceux de

de

aurait

plus

Cordoue.

d'Eu

été

(fig.

avis

lui

que

donne

démolie.

judicieusement

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

364

Dans

la

proportion italienne poursuivant l'unité de

la

nef et

des bas côtés, attachez-vous d'abord à Sainte-Marie-des-Fleurs à Florence (fig.

mais parce

1106

que

S Fig. 1104.

— Église

c'est

et

1107), non par ordre chronologique,

peut-être la

U

plus

affirmation

20" Fig. 1105.

d'Eu. Coupe transversale.

Fig. 1103.

nette

— Église d'Eu.



Église d'Eu.

Coupe longitudinale.

Plan.

de

ÉGLISES VOUTEES ce parti qui ne veut voir seule

unique

et

moment que

salle.

de

dans

Voyez

la nef,



la

ce

365

nef et les bas plan,



si

les

points



côtés qu'une

ne parle en

je

peu d'espace

est

ce

occupé par

Quatre travées

d'appui.

en longueur occupent tout l'espace

du mur de

aux

face

piliers

du dôme;

mais ces arcs ont 17 métrés d'ouver-



.

;

*-i 20

70

Fig. 1106.

30



— Église Sainte-Marie des Fleurs à

ture et

Fig. 1107.

— Église Sainte-Marie des Fleurs a Florence. Coupe

Florence. Plan.

20 métrés environ

qui séparent

la

d'entre axe

:

et la

longitudinale.

hauteur de ces arcs

nef des bas côtés n'est pas moindre de 27 métrés.

Les travées des bas côtés n'ont en profondeur que environ de leur largeur d'ouverture sur

vous

ai

déjà signalé est

aucun aspect écrasé pour d'arête

de

la

ici

les

la

nef

:

la

ce parti

moitié

que

je

irréprochable, puisqu'il n'en résulte

grandes

et

hautes arcades;

nef est donc sur plan carré,

et celle

la

voûte

du bas côté

sur plan rectangulaire très allongé.

De grandes

et belles fenêtres,

ouvertes dans

le

mur

extérieur,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

366

éclairent toute l'église,

plus

semble

même

qu'il

volonté d'arrêter il

dans

et

tympans de

les

nef

la

que des rosaces d'un diamètre relativement

le

eu

ait

y

regard à

la

chez

sommet

nef au-dessous de ses voûtes la

de ses tympans

et

tradition aussi bien des salles

que des églises du Moyen-âge en général, où d'une seule venue depuis

le

Il

des arcs, car

qui forme une sorte de couronnement général de

et saillante,

Nous

restreint.

a

une corniche continue, élevée

a disposé au-dessus de leur clef

contraire à

n'y

une certaine

l'architecte

hauteur du

il

:

la

disposition

romaines des thermes la

travée de nef s'élève

sommet du tympan.

sol jusqu'au

retrouverons du reste cette église

à

propos des grandes

coupoles. L'église

analogue à

San-Petronio celle

dune composition

de Bologne,

des églises françaises, a des travées plus

plus

nom-

breuses. Édifiée sur des proportions colossales, elle a aussi des

arcades très élevées entre

la

nef

et les

bas côtés, également des ro-

saces pour éclairer des tympans. Inutile de

La cathédrale de Milan, beau à par

édifice

tomber dans des

plus étrange

redites.

que vraiment

produit intérieurement un très grand

l'extérieur,

une sorte de

combinaison

deux tendances

des

effet,

italienne

Les travées y sont étroites et multipliées comme dans nos cathédrales, mais les bas côtés sont très élevés. Dès

et française.

lors,

l'arcade

pénétrer dans

toujours culaire,

le

allongée

très la

même

laisse

nef; sauf le

lumière

la

des bas côtés

rapprochement des

parti qu'à Florence.

s'élèvent d'un seul jet jusqu'à

Les la

piliers,

c'est

piliers,

de forme

cir-

naissance très relevée

des arcs, et se couronnent par une sorte de diadème de niches de statues. Le goût n'en est plus celui de Florence, mais est d'un

beau

Quant aux

jet et

d'un

églises

et

le parti

effet saisissant.

françaises,

vous présenter des types de

l'embarras est extrême

cette sorte de

pour

monument, dont

le

ÉGLISES VOUTl'.l

nombre

immense. Peut-être

est

son type sinon je

le

trouverais

le

892-893,

fig.

qu'on

a

la

53,

et

p.

1045,

haut

le

de

suite-

plus caractéristique

:

d'Amiens (V. plus haut,

p.

279).

point

les

C'est

peut-être



propres

aspirations

trouve l'expression

qu'on en

à cette architecture, et

prendre tout

moins

cathédrale

poussé au plus

367

faut-il

plus parfait, du

dans

s

la

plus

affirmée.

La grande nef

environ

a

m 30 de largeur dans œuvre,

13

un peu plus de 40 métrés de haut. de

triple

la

largeur; mais

je

d'une volonté arrêtée. Quoi

voyez, étroit

très élevée.

est

et

donc une hauteur

C'est

ne pense pas que ce rapport résulte qu'il

en

soit, la

proportion, vous

Or, en matière de proportions,

sont synonymes. Aussi lorsqu'on entre dans

le

élevé et

cathédrale

la

d'Amiens, surpris par cette hauteur, on éprouve involontaire-

ment

le

sentiment d'une nef étroite

exagérée nuit à

l'effet

plus véritablement grand

on

parti est

Les

tables.

du

aurait eu,



nef

si la

en

Les bas côtés sont élevés

hauteur

le

deux

la

largeur de

enfin, à partir

d'une

au

la

régne

sol,

de

la verticalité

le parti pris

le

le

la

:

le

composi-

qui s'élèvent à

subdivisant en

tympan, l'ensemble

hauteur atteint

ai-je dit,

poids des parties pleines;

disparaissent

la

volée à

général d'extrême

triforiiim,

dans tout

et

dont

verrière,



formant chemin de circulation;

travée, et

construction, vous

minimum

Les nus

du

du triforium

immense

Comme



seule

permettait. Au-dessus de leurs arcs,

18 mètres environ

effet

d'une volonté indiscu-

montent d'une

faisceau

33 mètres du sol, accentuant ainsi tion.

un

qui en réalité est large

reste d'une netteté et

piliers

crois,

je

moins en hauteur.

avait eu quelques métrés de

Le

La hauteur

des autres dimensions, et avec l'admi-

plan de cette cathédrale,

rable

et plutôt courte.

l'architecte

on

a

mètres.

cherché à réduire

comme

accentue

3

1

effet

également.

les

piliers

qui

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

368

portent l'œuvre, mais ensuite, à part une petite partie de

mur nu

cordon qui régne sous

le trifo-

entre les arcs des bas côtés et

le

même où

rium, vous ne voyez pas une parcelle de mur. Là

il

y en a forcément, derrière l'adossement des toitures, l'évidement

du

supprime non pas

triforium

mur

rent de ce

un

Tout

est

réel,

mais

le

poids appa-

combiné pour produire un

déchargé, en quelque sorte immatériel, et rarement

effet élancé, je crois

inévitable.

poids

le

fortement voulu n'a été aussi fortement obtenu.

effet

C'est beaucoup, cela.

Dans

l'espèce, c'est

presque trop. Si

la

construction est hardie, très hardie, en y ajoutant une sorte de coquetterie de la témérité, en cachant presque ce qui pourrait

on étonne

rassurer,

monde

ne

que

le

pour

;

moindre choc,

compromettre

plupart des fidèles,

semble-t-il,

bien

ou

et faire effondrer cet

semble presque dépasser C'est

la

l'étonnement un peu alarmé

:

inquiète

pas que derrière ces gracilités,

sait

tances puissantes

produit

mais on

certes,

en



la

a des résis-

l'effet

cherché est

si

audacieux

moindre chute doive

ensemble dont

la

hardiesse

bornes du possible.

les

une tendance de

effet

l'architecture

dite

tendance de plus en plus accentuée à mesure que

gothique,

le

y

il

cela paraît

:

Tout

aussi.

les

habiles constructeurs d'églises devenaient de plus en plus assurés

de leur habileté l'éliminer.

Il

:

dissimuler

en résulte un

fonde sur l'imagination

proclame hardiesse

le





matière, on pourrait presque dire

effet saisissant, il

une impression pro-

le

l'on n'est

la

vous

je

tendance antique, où tout affirme

étonné que de

la

grandeur

et

de

la

mais où

yeux

semble que ces œuvres n'aient coûté aucun

qu'il

conception.

principe de construction est

si

l'ai

la

dit

sécu-

perfection

évident aux

artistique,

le

l'on

merveilleux de cette

bientôt de cette témérité. C'est,

de

que

plaît à cette architecture

prodige, que l'on subisse

déjà, l'antipode rité,

:

la

effort de

ÉGLISES VOÛTÉES

Au

point de vue du parti, c'est dans

rium que

369 la

disposition du Irifo-

vous trouverez surtout des

différences sensibles entre les églises des

xm e

xiv c et xv c siècles. Elles en

,

ont

toutes,

sauf de rares exceptions, telles

que,

Paris,

à

motif

est

l'église

d'ailleurs

trouve déjà à

le

Saint-Gervais

fort

;

le

on

ancien, car

cathédrale d'Autun,

la

une des plus anciennes de France, et une des plus directement inspirées des traditions

antiques

(fig.

1109

1108,

et

11 10).

Le plus souvent, les

plus purs,

ment une façade

dans

les

galerie

de circulation, ou

d'un

espace

dessus du bas côté. Mais on a le

iriforium aveugle,

Fig. iioq.

exemples

iriforium est effective-

le

ajourée

et

comme on

libre fait

la

auaussi no8

Fig

dit, c'est-

'

'

~

'

dnle d Autun

nï.



Cathédrale d'Autun. Travées de la nef.

EUlMH h

li j'béoi ie

Je

l'

Arcbiledure.

Fl 8- II10



III.

-

Cathédrale d'Autun. Coupe transversale.

-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

370

une simple arcature en

à-dire

mais sans galerie

comme,

effective,

Domont

église de

(fig.

iiii).

diverses de triforium

très

bas-relief, représentant la galerie,

:

Il

près de Paris, à l'intéressante

y a d'ailleurs des dispositions

typique de Ouistreham (Calvados) qu'à

la

exemple dans

ainsi par

l'église

descendent

les fenêtres

très jus-

base du triforium, qu'elles interrompent, et qui se traduit

seulement par une arcade de

chaque côté de

la

fenêtre (fig.

ii 12 et ii 13).

Puis, au xiv e siècle, tou-

jours en vue de supprimer

le

plus possible toute apparence

>

matérielle, et afin d'agrandir

encore

des verrières

parti

le

qu'on savait

si

heureusement

on

a

adopté assez

décorer,

fréquemment une disposition

m

nouvelle lui

Fig.

mi.

Église de

aussi

rage de

Domont. Coupe longitudinale

le triforium

devient

un élément

d'éclai-

:

la

nef par des verriè-

de l'abside.

Pour

res.

cela,

primer l'adossement des toitures de bas côtés les

couvrir en appentis, on

les a

véritables terrasses, soit par

pavillons,

avec un chenau

chenaux transversaux côtés. et

Le

comme une

une

long du

au-dessus

triforium ainsi

alors,

fallait

sup-

au lieu de

couverts soit par des combles

très plats,

le

:

il

des

série

mur

de toitures en

de

et

des

des

bas

la nef,

arcs-doubleaux

dégagé devient une arcature à jour,

première zone de lumière au-dessous des grandes

verrières.

Je ne saurais

vous

citer

un plus

tion que l'église Saint-Ouen à

bel

exemple de

Rouen (V.

cette disposi-

plus haut,

fig.

1096),

EGLISES VOUTEES

dont

l'intérieur

est à

mon

avis

la

plus pure expression de

religieux du Moyen-âge. Rien n'est plus tions, rien Il

n'assure

371

harmonieux de propor-

une plus complète unité

n'y a plus dans cette nef

arcs des bas côtés, puis

l'art

d'effet et d'aspect.

que deux parties superposées

un grand ensemble lumineux qui

%/ ^

:

les

s'élève

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

372

grande, vous pouvez voir plus près de vous une application de ce parti dans l'église Saint-Séverin à Paris.

Rappelez-vous toutefois que cette belle disposition ne peut

obtenue qu'au prix de complications dans

être

ou tout au moins de toitures

terrasses,

côtés.

est

évidemment

de Saint-Ouen

est

tures plates,

magnifique intérieurement, mais

expose

il

à pente pro-

Le

plus simple et plus rationnelle.

recours à des chenaux intérieurs ou

ait

très plates sur les bas

La couverture des bas côtés par un appentis

noncée

monument

le

à

ou de

les toitures,

comme tous

ici

les

parti

qu'on

soit

à des couver-

dangers

d'infil-

trations et de dégradations qui naissent de ces sortes de couvertures.

En

seille ni

toute chose,

ne proscris

il

rien,

y a du pour

mais

je

et

du contre;

je

ne con-

cherche du moins à vous

faire

bien voir quelles sont les conditions nécessaires de chaque parti

que vous pourrez prendre. Et rappelez-vous surtout que qu'un n'est

parti présente des

dans

dangers inhérents à sa conception, ce

que par une exécution

qu'on peut du moins le

trop économique

Dans

très

les atténuer.

prévoyante Il

:

la

les églises à

perfection est

ici

la

les

exemples

du ;

parti.

de rigueur.

la

tendance a été jusqu'à

Il

serait fastidieux

partout dans les églises de

siècle

pouvez

à Paris

même

d'étude,

fin

les piliers, d'accentuer

de vous en multiplier la fin

du xiv e

siècle

ou

en voir deux exemples remarquables

Saint-Eustache et Saint-Étienne-du-Mont ces

la

vous retrouverez ces mêmes tendances. Vous

du xv e

Dans

sérieuse

construction précaire et

du Moyen-âge d'amincir de plus en plus sveltesse

très

hautes nefs et à arcs-boutants dont nous

nous occupons en ce moment,

la

et

ne faudrait pas s'aventurer

Saint-Ouen avec de

parti de

lors-

deux

(fig.

1114

et

:

n 15).

belles églises, malgré de notables différences

vous pouvez constater une analogie assez grande de

ÉGLISES

:

373

Les bas côtés sont très élevés, largement ouverts sur

parti.

nef

VOÛTÉES

un peu

c'est

que nous avons vu dans

ce

liennes. Les piliers, circulaires, sont aussi Il

semble

Fig. il 14.

qu'on

a

poussé

Fig.

1115.

qu'il

ita-

à

dernières

ses

Église Saint-Etienne du-Mont. transversale.

Coupe

Mont. Plan.

limites, et



églises

minces que possible.

l'amincissement

— Église Saint-Ëtiennc-Jii-

les

la

ne

serait

plus

possible de

diminuer

encore.

Saint-Étienne-du-Mont se recommande d'ailleurs à votre attention par son beau jubé à l'entrée

Cependant, et 11

17)

mais

si

a,

a été

ici

il

de Saint-Nazaire à Carcassonne

(fig. 11

16

d'un côté du transept, des piliers encore plus élancés;

l'effet

originale,

l'église

du chœur.

en

est

très

faut reconnaître

dépassée, car

il

saisissant,

et

la

combinaison

que l'extrême limite de

la

très

prudence

a fallu relier et entretoiser tous ces piliers

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

374

par des barres de fer qui, soit qu'elles aient été posées dés

la

construction, soit qu'elles soient rajoutées après coup, n'ont pas



être prévues par l'architecte lorsqu'il concevait cette témérité.

avait

Il

demandé

à la pierre ce

que

la pierre

ne pouvait pas

donner.

Em

±±±3 ^r

*

*

Fig. 1116.





*

,•

— Église Saint-Nazaire,

Fig.

à Carcassonne. Plan.

1117.



Église Saint-Nazaire,

à Carcassonne.

Les églises à doubles bas côtés ou à cinq nefs sont assez rares, et cela se

comprend. C'est un luxe qu'on ne pouvait en

général se permettre que difficulté

dans de grandes cathédrales,

qui exigeait de puissants

sources exceptionnelles. Je vous

que vous pouvez

Au

et

devez

point de vue du parti,

très

différentes d'étude,

tion

:

celles de

Bourges

une

d'action et des res-

déjà parlé de

Notre-Dame,

d'ailleurs visiter très sérieusement. je

vous

mais où et

ai

moyens

et

signalerai

se trouve

deux cathédrales,

une

même

du Mans (V. plus haut,

fig.

disposi-

1089

et

LES ÉGLISES VOÛTÉES

1090, 1097

et

chœur

vée, le

mément au Dans

1098),

la

le

le

première complète,

la

seconde inache-

ayant seuls été construits confor-

et le transept

plan d'ensemble.

ces

deux

églises, le

immédiatement contigu que

375

second.

à

la

premier bas côté, nef, est

en résulte un

Il

effet

celui

sensiblement plus élevé

pyramidal très heureux,

premier bas côté peut ainsi avoir des fenêtres qui

elle-même au-dessus des arcs qui

et éclairent la net

du second bas

côté.

En

sible

que dans de

rang de lumières avez d'abord

les

est

très

et

l'éclairent

le

séparent

d'autres termes, le grand bas côté est

par rapport au second traité

d'un bas côté unique.

qui est

comme

une nef ordinaire au-dessus

Vous concevez

bien que cela n'est pos-

grands édifices; l'aspect de ce sextuple

d'une grande richesse

verrières de la

premier bas côté, puis enfin

nef,

et plus

;

de chaque côté vous

puis plus

bas celles du

bas encore celles du second

Mans surtout que Une disposition assez

bas côté ou des chapelles latérales. C'est au cette

combinaison produit tout son

effet.

analogue se trouve à Saint-Eustache. J'y reviendrai plus loin avec les églises que vous pouvez étudier à Paris même.

CHAPITRE XIV LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.)

LES ÉGLISES DE PARIS

— Notre-Dame de Paris. — SaintJulien-le-Pauvre. — Saint-Germain-des-Prés. — Saint-Séverin. — Saint-Gervais. — Saint-Méry. — Saint-Leu. — Saint-Nicolas-desChamps. — Saint-Eustache. — Saint-Etienne-du-Mont. —

SOMMAIRE.

Avant de de toute

Etude par

la réalité.

quitter cette étude des nefs, qui régit l'architecture

lorsque du moins

l'église,

parties, je tiens à

vous

que

dire

il

je n'ai

vous présenter un répertoire de tous il

une

faudrait

France

et

liste

longue

à l'étranger. J'ai

et

y a unité entre ses diverses pas eu

les

la

prétention de

exemples intéressants

fastidieuse

de monuments, en

cherché à vous signaler des types,

auxquels se rapporteront plus ou moins directement, variantes infinies

Mais

voir.

dire

:

j'ajoute

allez à

à Nevers, à

dans :

le

les

détail,

églises

et

que vous pourrez

à

à

Laon, à Strasbourg,

exemples de

analyse. Puis,

belles églises

vous voyagez

trains, arrêtez-vous

à Dijon,

Bordeaux, à Narbonne, que sais-je? Mais

chacun de vous, dans son pays, a certainement prés de sieurs

avec des

voyez-les et voyez-les bien. Je ne puis vous

Rouen, à Cologne,

Lyon,

:

dans

les

;

:

qu'il

les

lui plu-

voie, et qu'il

les

pendant vos vacances, entre deux villes

où vous savez trouver de

belles églises, allez les voir et les bien voir.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

378

Bien

voir,

ristes.

Certes,

délicat

:

pour vous il

en tou-

architectes, ce n'est pas voir

y a une flânerie intelligente qui

un

est

on admire au dehors, au dedans, on garde

plaisir

souvenir

le

d'une émotion artistique ressentie devant une belle chose, d'une

impression profonde ou délicate

mes

conseils pouvaient

vive que

tant plus

rend plus apte

le

vous priver de

goût

à sentir

m'en voudrais beaucoup

je

:

en

est plus éveillé,

froide,

mal

l'analyse sèche et

ma

jouissance d'au-

que

révélation

Non

si

à cette

vous

peut-être,

pensée, substituer

sans émotion.

vous

le talent

m'en voudrais

artistes. Je

rêverie, à cette impression, à cette

deviez, en interprétant

cette

si

la

dissection

certes, et d'abord

voyez, laissez-vous prendre, ne vous raidissez pas contre l'impression,

tout

sachez admirer. Mais

homme

de goût digne de visiter nos beaux monuments.

Mais vous êtes architectes, devez voir

devez

les

après

moyens

l'émotion,

Sachez discerner

vous devez voir plus; vous

et

pas seulement les résultats, vous

et

demander

comment

a

vous admirez, sachez revivre

pu

au

monument

être réalisé cet

la vie

A

cette condition,

la

doublement instructive pour vous,

leçon.

la

ensemble que

de l'architecte pendant

concevait et élaborait son oeuvre, mesurer ses efforts ses résultats.

comme

vous l'obtiendrez

cela,

juger

monuments

visite des

et

et

qu'il

sera

vous saurez en présence de

l'œuvre qui vous émerveille, comprendre au prix de quel savoir et

de quel labeur vous pourrez à votre tour produire

et

profondes impressions que

Et puisque

c'est

à Paris

vous-même

le

faire,

grandes

aurez ressenties.

que vous étudiez, puisque

Paris que j'enseigne, permettez-moi, à

les

comme

je

c'est à

cherche toujours

de vous indiquer ce que vous pouvez avec profit

facilement voir à Paris

presque tout,

et

lors

même.

même

Paris

offre

des

exemples

que vous n'y trouverez pas

le

et

de plus

EGLISES VOUTEES DE PARIS

exemple de

parfait

ou

tel

rester

et

la

de voir des

facilité

immédiate.

à votre portée

Pour

vous y trouverez

sujet d'études,

tel

du moins de grands enseignements modèles

379

dans ce sujet

vaste

si

des nefs d'églises, et sans m'astreindre à

un ordre chronologique sans

ici,

vous engage tout

je

intérêt

d'abord

à

avec soin Notre-Dame.

visiter

Notre-Dame est une des plus grandes du Moyen-âge;

églises

le

plan en est

d'une admirable netteté (V. plus haut, fig.

1091-1092),

vous serez frappés

et

tout d'abord de l'unité d'aspect, unité qui vous frapperait plus encore

purement

barrières

empêchaient

ment se

des

ne

vous

parcourir

libre-

fiscales

de

pas

si

ces magnifiques collatéraux qui

poursuivent avec

la

nance autour des nefs

La grande nef élancée;

je

est

vous

même et

ordon-

du chœur.

d'une proportion

ai

déjà

parlé

des

voûtes sur plan carré refendu par des assez indécises de parti;

divisions faut dire piliers,

il *

/

1

:

j

*



nettement que cette unité de

1118. Élévation intérieure d'une travée de Notre-Dame-de-Paris.

n'aboutissant pas à une pareille

unité de voûtes, n'a

la

franchise et

vraiment projetée sur plan

carré,

ni

la

de

netteté ni de la voûte la

voûte résolument

divisée en autant de sections qu'il y a de travées verticales.

Les bas côtés sont relativement peu élevés,

et tirent plutôt

leur effet de l'ampleur des dimensions horizontales (fig. 11 18).

Entre

les

deux bas

côtés, les piliers sont alternés

:

en face des

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

380

ARCHITECTURE

principaux, ce sont des piliers en faisceaux, en face des

piliers

des colonnes circulaires. Cette alternance,

piliers intermédiaires,

que

L

d'ailleurs la construction

ne portent que

et les autres

— puisque

ne motive pas

les

plus logiquement

qui

comme

forme

s'impose,

eux pour

la

les

vous

l'ai

dans

même

est

de

piliers

alternés

être

sont dans leur fonction. La

le

présentent

aussi,

lorsque

la

je

ils

devraient



contreforts

encore un parti assez indécis à côté de l'unité des nef

uns

retombées de voûtes semblables,

ne servent pas de points d'appui à des

et

les

la

leur

critique

déjà dit, à propos des arcs-boutants qui, la

contradiction d'une unité de forme,

fonction est différente de deux en deux

arcs-boutants de

la

:

tout au moins

haute nef, car ceux qui soutiennent

poussée des voûtes des tribunes sont logiquement uniformes.

Ces tribunes ont pu avoir autrefois une raison n'en ont plus guère aujourd'hui, sauf dans des

d'être; elles

occasions de

cérémonies d'apparat où Notre-Dame devient quelque chose de plus que la cathédrale de Paris. L'accès en

Très

facile.

élevées

relativement,

mêmes

de beaux vaisseaux,

plètent

heureusement

et les

l'éclairage

elles

en

jours qui les éclairent

de

la nef,

malgré ici

la

à

composition.

des

il

faut

présente une division peu franche en trois hauteurs

peu prés égales,

celles

com-

relativement peu de hau-

l'élévation des tribunes laisse

le dire,

elles-

l'aspect bien

teur pour les grandes verrières de la nef, dont l'aspect, bien

peu

d'ailleurs

constituent

froid des vitraux sans valeur qui trahissent

Mais

est

les

verrières.

composés d'un

fût

arcades des bas côtés, celles des tribunes,

Malgré

la

composition

belle

unique jusqu'à

la

côtés, puis d'un faisceau d'une seule

des

piliers

naissance des arcs des bas

venue jusqu'aux naissances

des voûtes, cette division en trois zones presque égales nuit à la

grandeur de

l'aspect, tandis

que

les

pignons d'extrémité des

transepts sont d'un parti et d'une étude irréprochable.

EGLISES VOUTEES DE PARIS

Vous me trouverez sans doute ces critiques des nefs de

Ces

critiques ont

quoi

?

très

autorisés, car

sition de à

un

" ;

*:

a

Notre-Dame,

parti plus

«-

on

bien hardi de

Notre-Dame,



être faites

abandonné et à

me

8l

permettre

d'ailleurs fort belles.

Mais

avant moi par des

hommes

errements de

compo-

les

Reims ou

franc et plus pur.

3

la

Amiens on est parvenu De Notre-Dame à Reims, il y à

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

382

par son style, mais déjà gothique pas ses voûtes.

cependant que lorsqu'on a construit

/a

Pig. liai.



L'glise

/s

la

Saint-Germain-

Fij. 1122.



Clocher de Saint-Germain-des-Prés, à Paris.

Prés on n'avait pas encore imaginé l'arc-boutant, :

murs

la

faut admettre

Jfi

des-Prés, à Paris. Plan.

en a

Il

nef de Saint-Germain-des-

le

chœur

seul

poussée des voûtes des nefs n'est contrebutée que par

assez épais,

et

par des contreforts ou éperons en

les

saillie

ÉGLISES VOÛTÉES DE PARIS sur

le

parement extérieur du mur,

et

en

383

porte-â-faux sur les

arcs-doubleaux des bas côtés. Ce système n'est pas sans danger,

mais enfin

ici

depuis huit

il

preuves de

a fait ses

stabilité, puisqu'il subsiste

siècles.

comme

L'église est

vous

savez d'une grande simplicité;

le

l'adossement des toitures de bas côtés donne lieu simplement

ici

un emplacement favorable aux

à de grands nus, qui ont livré

compositions

belles

de

Mais

Flandrin.

cette étude sur la décoration des églises, je

pas dans

n'insiste

je

me

propose de vous

en parler plus tard.

La façade principale

est très rustique, et est plutôt celle d'un

clocher que d'une église

1122);

(fig.

d'une très grande simplicité;

la

façades latérales sont

les

plus intéressante est certainement

façade postérieure, ou façade des absides,

la

moins

voit mal, à

cependant s'en

que

d'ailleurs

une propriété voisine

d'entrer dans

on peut

;

quelque idée du square qui borde

faire

on

le

boule-

vard Saint-Germain.

Prés des deux

vous verrez une autre

précédentes,

église à

double rang de bas côtés, Saint-Séverin, de plus d'un postérieure

(fig.

Pourquoi

modeste mais

je

1123

cette

église

1124).

et

de

fidèles,

annexé à

tion.

Quoi

qu'il

en

et

très

pur;

le

soit,

heureuse proportion; le triforium,

fallu

qu'une ?

faire

la

place

une

assez

Je l'ignore, et

peu pro-

d'un

nombre

église large plutôt

le

premier bas côté

second seulement

sert à la circula-

dans

fait,

la nef,

somme

deux bas côtés

Pour trouver aura

il

en

en raison du terrain large

c'est

que profonde. Et en est

n'est

paroissiale, a-t-elle

fond dont on disposait. suffisant

qui

église,

suppose que

siècle

la

la

pratique,

nef de cette

le parti

comme

jolie église est

d'une

des voûtes en croisée d'ogive est je

vous

l'ai

dit déjà,

est

éclairé

3

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

»4

comme

à Saint-Oucn de

Remarquez

Rouen, mais

disposition judicieuse,

la

des voûtes des bas côtés culaire à la

blement de l'arc

de

nef la

la

l'étude en est plus lourde.



dans

:

la clef

le

fréquente,

et d'ailleurs

— perpendi-

sens transversal

de ces voûtes va en s'élevant sensi-

nef aux chapelles latérales

en d'autres termes,

:

moins élevé que

nef est sensiblement

bas côtés par

l'éclairage des

des

plus

jours

permet

qui

ce

chapelles,

des

celui

En

élevés.

passant,

vous verrez à Saint-

Séverin

de beaux

exemples

de vitraux.

Autour du chœur,

bas

les

côtés de l'abside sont disposés

avec

deux travées

dans

la

rangée intermédiaire entre

les

deux bas côtés pour une

tra-

vée du choeur. Cela permet des portées normales des arcs, qui sans Fig. 1123.

— Eglise Saint-Séverin.

très

cela

larges

deviendraient

dans

ce

Plan.

plan

*

rayonnant d'un court rayon. Je vous signalerai enfin

la

disposition particulière des arcs-

boutants du choeur, qui, au lieu de buter contre

voûte supérieure suivant pratique ordinaire,

un angle un peu

aigu,

comme

avec une retombée verticale, tangente au

boutant

se relève ainsi plus

met, tout en

contrebutement,

la

dans

la

sont tracés suivant une courbe à plusieurs

centres,

lui

de

les piliers

de

se

haut que sa naissance, ce qui per-

un point

laissant

hausser

d'écoulement sans excès de

pilier. L'arc-

pierre.

d'application nécessaire au

pour

supporter

le

caniveau

ÉGLISES VOUTEES DE PARIS L'église Saint-Gervais mérite

385

également votre attention, non

pas tant, malgré sa réputation, pour sa façade, qui n'est en réalité

qu'un placage, que pour son inté-

remarquable

rieur Ct

des

les

plusieurs

latérales

parties

façades, qu'on

guère voir

à

ne

égards,

postérieures

et

peut

d'ailleurs

cause de l'obstruction des

à

masures qui

s'adossent à

l'église.

La

nef est plus haute ou plus étroite pro-

portionnellement les

qu'à

bas côtés plus élevés.

de triforium, mais

grande entre les

Saint -Se vérin

verrières

les

de

Fig.

ÉUnunts

ti

la

11

;

n'y a pas

distance n'est pas

arcs des bas côtés et la

11 'i-

nef.

Les chapelles

Église Saint-Séverin, i Paris.

Tbiorit&i V Architecture.

|[|.

Coup*

longitudinal*.

*5

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

386

rayonnantes sont desservies, outre tion à travers leurs

Les voûtes de

la

murs

bas côté, par une circula-

séparatifs.

nef sont à nervures multiples

disposition très heureuse évite

de cette multiplicité

fois

le

confusion qui peut naître par-

la

arcs-doubleaux

les

:

mais une

;

sont très

sail-

lants et vigoureux, toutes les autres nervures plus fines; ainsi l'ensemble d'une travée. Cette disposition est

saisit

exceptionnelle dans les églises du

La chapelle de

signalée.

la

remarquables exemples de

Moyen -âge

leur

sert

de

d'ailleurs cette

A

l'extérieur,

il

une

examiné une

la

clef

jolie

du

fin

pendante

quitterez

orgue —

grand

le

pas

tribune de

celle-ci

de

la

surtout sans avoir admiré ses célèbres vitraux.

y

a

à

vous signaler

nettement polygonale,

l'abside,

et

retombée aérienne. Vous ne

église sans avoir

et

mérite d'être

et

des voûtes à

raffiné

l'art

transept et celle qui supporte

Renaissance —

assez

Vierge en particulier est un des plus

Moyen-âge, avec sa quantité de nervures qui

l'œil

et

celle

l'étude

particulière

de

des contreforts et arcs-

boutants. Les contreforts, très longs, sont décorés et terminés par

une à

parties

cette

crête

jour

élégante

élégante;

portant

les le

architecture

arcs-boutants sont surmontés de

Malheureusement toute

caniveau. est

presque

invisible,

ce n'est en

quelque sorte que par surprise qu'on peut en apercevoir quelques parties.

A tures sition

Saint-Méry, cette église dont si

la

façade présente des sculp-

curieusement fouillées, vous ne verrez pas une compo-

d'ensemble. L'église a un double bas côté à droite, un

bas côté simple à gauche. Le deuxième bas côté de droite est plus élevé que les autres, et ouvre sur de grandes ajoutées après coup.

Autour du chœur,

il

chapelles

n'y a plus qu'un seul

bas côté, mais, à droite, une circulation ménagée dans les

murs

ÉGLISES VOÛTÉES DE PARIS

éperons qui séparent

les

387 pas de

chapelles. Cette église n'a

tri-

forium, sa disposition est en cela analogue à celle que nous

venons de voir

â Saint-Gervais. Les arcs-boutants sont égale-

ment surmontés d'une Saint-Leu, styles divers là

galerie à jour portant

non

loin de la précédente église, est

la

nef est d'architecture Moyen-âge,

:

Renaissance, soit

qu'il

ait

à l'usage fréquent

L'effet réelle est

une seule

édifier en

par

effet,

proportion de hauteur

certainement

mieux

et

s'il

de

le

choeur

de-

chœur

des églises qu'on

fois.

un peu court;

intérieur de l'église est

courte en

le

édifice

ajournée, contrairement

ait été

commencer

de

un

ou que, pour un

été reconstruit,

motif quelconque, sa construction

ne pouvait

caniveau.

le

mais l'impression de largeur de

est

la nef,

la

dimension

accentuée par

la

qui conviendrait

y avait quelques travées de plus en

longueur. L'église n'a ni triforium ni transept. et l'autel est placé

Quelques

Le chœur

est plus élevé

au-dessus d'une petite crypte intérieure.

dans cette

particularités originales sont à signaler

église; ainsi les

grands

piliers

de

la

nef sont accusés

par de véritables contreforts rectangulaires s'élevant

à l'intérieur

du

naissance des voûtes. Bien entendu, ces piliers n'ont ni ni l'épaisseur

Il

dont

à l'usage constant des piliers à

colonnes cylindriques, n'y a la

retombée

tangente au

est

de colonnettes.

soit faisceaux

pas d'arcs-boutants pour

formes curvilignes,

la

nef,

pilier.

Du

le

chœur

seul en a

côté gauche,

côté est resserré à chaque travée par un éperon, ce qui les arcs

la saillie

des contreforts extérieurs, mais ce n'en est pas moins

une dérogation soit

sol à la

de passage d'une travée

à

l'autre

le

tait

ne sont pas dans

bas

que l'axe

du bas côté et de ses voûtes.

A

droite se trouve

nisée,

dont l'ossature

plancher solive, dont

une grande chapelle, moderne ou modern'est pas sans intérêt. Elle est

les

couverte d'un

poutres sont des arcs en pierre appareillée.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

388

Saint-Nicolas-des-Champs, Saint-Martin-des-Champs, se (fig.

1125

l'autre

de

et la

1

126)

:

l'une

qu'il

ne faut pas confondre avec

recommande surtout

du Moyen-âge sur

Renaissance sur

la

la

par ses façades

rue Saint-Martin,

rue Cunin-Gridaine, mais qu'on

a plus l'occasion de voir en suivant la rue Turbigo. C'est encore

une

église à double rang de bas côtés, et la disposition en

Fig. ii2).

celle



Église Saint-Xicohis-des-Champs à Paris

que nous avons déjà vue

à Saint-Séverin, le

côté étant couvert d'une voûte d'arête dont

siblement afin

de

est

laisser

plus

de

la

hauteur à

second bas

clef s'élève sen-

l'ouverture

des

La disposi-

chapelles et par suite plus de passage à

la

tion des doubles bas côtés se traduit

en façade par un motif

de composition dont

il

ici

y a d'ailleurs

lumière.

d'autres exemples

:

la

façade est à trois pignons, celui du milieu plus élevé mais de

EGLISES VOUTEES DE PARIS

389

largeur sensiblement égale. Cette façade est une des plus intéressantes des églises de Paris.

Fig. 1126.



liglisc

Saint-Nicolas-des-Champs. Façade

l.itcrule

du porche Henri

II.

Les doubles bas côtés sont ainsi couverts à deux pentes, dont l'une

ramène

les

eaux vers

gers de cette combinaison. résulte

la

Au

net

;

je

vous

ai

signalé les danil

en

mur

de

point de vue de l'intérieur,

que presque aucun adossement

n'existe contre le

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

390 la

nef au-dessus des arcades des bas côtés

aussi n'y

;

pas de

a-t-il

triforium.

et

La

partie antérieure de

la

le

chœur, qui sont de

la

voûtes est d'ailleurs

la

même

Vous trouverez dans

nef est plus ancienne que

le

fond

Renaissance. La composition des partout

cette église

:

c'est la

croisée d'ogive.

un exemple de redoublement

des arcs-boutants, avec une forme particulière assez indécise de l'arc-boutant réalité,

inférieur;

on sent

fût déjà l'oubli

il

semblerait qu'il

se

en

fût affaissé;

l'hésitation et le

tâtonnement, à moins que ce ne

des principes

des

et

réalités.

Je vous dirai peu de chose de Saint-Martin-des-Champs, sa voisine,

non

qu'elle soit sans

intérêt,

mais parce que vous n'y

trouveriez plus guère les éléments de l'architecture religieuse.

L'ancienne église abbatiale à nef unique n'est plus qu'une intéressante avec sa charpente apparente; seul

un témoignage de remontait au xn

e

ce qu'était l'ancienne église, et

peut-être au xi

e

siècle.

y voir une façade postérieure d'abside haut intérêt;

romanes sont

vous

je

ai

souvent

et

bien entendu son

particulièrement

à dire aussi de joli

cette partie

Mais vous pouvez

de chapelles du plus

belles;

que

je

celle-ci,

vous

ai

bien

mon-

Saint-GermainTAuxerrois, saut

porche que vous connaissez tous. Mais

si

façade est ingénieuse et heureuse, l'intérieur est plutôt insi-

gnifiant, et je n'ai rien à

dans des

redites.

Toute

autre est

la

vous y signaler sans risquer de tomber

magnifique église de Saint-Eustache

(fig.

1 1

27,

1129) qui vous représente avec Saint-Étienne-du-Mont dernière évolution de l'architecture religieuse du Moyen-âge.

1128 la

dont

présente

encore du nombre.

Peu de chose

la

chœur

déjà exposé que les absides des églises

qu'elle ne présente pas la netteté de celles trées, est

le

salle,

et

ÉGLISES VOÛTÉES DE PARIS

Moyen-âge

«

Je dis

Renaissance soient déjà

mais

structure, la

la

des

celle

bien

»,

que

l'esprit

manifestes

si

composition

391 et

dans

même

de

goût de

le

la

monuments;

ces

l'édifice est

encore

précédents.

siècles

Cette architecture de plus en plus hardie et élancée, devait arriver à cette expression finale; et

après cela

qu'elle

il

car

s'arrêtât,

bien

fallait

ne

elle

pouvait plus dépasser ces har-

Pour

diesses.

persister

après

Saint-Eustache,il eût fallu l'une

ou

de ces choses impos-

l'autre

sibles

que

:

l'architecture s'im-

mobilisât,

affrontât

qu'elle

l'inexécutable,

ou

qu'elle revînt

en arriére. Rien de tout cela

ne se pouvait, était

et

l'évolution

désormais complète. Saint-

Eustache

est

à

mes yeux

le

.

testament ou, férez, le

si

vous

le

Fig. 1127.

,

— Église de Saint-Eustache,

i Paris.

Plan.

pré-

chant du cygne de l'architecture du Moyen-âge plutôt

que l'aurore de l'architecture religieuse moderne.

Vous y admirerez avant tions,

tout l'élégance suprême des propor-

hauteur des nefs

la

piliers, les

et

des bas

côtés,

la

sveltesse

des

habiles combinaisons des nervures de voûtes.

L'église est à doubles bas côtés, très élevés, laissant cepen-

dant, en raison de

la

grande élévation de

la

nef,

encore considérable pour un triforium en galerie

grandes éclairés,

verrières

au-dessus.

mais non suivant

la

une hauteur éclairé, et

de

Ces bas-côtés sont eux-mêmes

disposition que

je

vous

ai

indiquée

ELEMENTS ET THEORIE DE

392

pour

les

L

cathédrales de Bourges et du

côtés sont d'égale hauteur, et c'est

..,

.

:,>..

:;.:,......,..,:

le

w

»;;/;; .&,.,, ,:„, ,..,:.-.„'.. ,;

Fig. 1128.

— Église

Saint-Eustache.

,

ARCHITECTURE

Mans

:

les

ici

second qui

,;^.;.,,.-

Coupe

ï.*%

J»s-

J EaPQnflfe

Fig. 1145.



Abside de

l'église Saint-Pierre, à

Caen. (État ancien.)

fi

CHŒURS

EGLISES VOUTKES

ET CHAPELLES

409

églises monacales, les

religieux ont ordinairement leurs stalles

au delà de

même

l'autel;

d'une

au delà

sont

places

et

L'ancienne église

pour certains ordres

ces

grille.

Cluny

de

cloîtrés,

(fig.

1146), aujourd'hui presque entiè-

rement démolie, ou

de

l'église

la

du Mont-Cassin (V.

célèbre abbaye

plus haut, vol.

38), sont des

I, fig.

types d'églises abbatiales.

Les prêtres,

chanoines,

les

les

religieux assistent aux offices dans

des

dont

stalles

toujours élevé. Le

forcément un

du côté de res

chœur

espace

De

la nef.

faut

est

est

donc

fermé, sauf les clôtu-



de chœur. Lorsque

chœur

le

compris entre des murs,

n'est pas il

dossier

le

donc que

les

arcades qui

le

séparent des bas côtés soient fer-

mées

hauteur; tage de rants

cela

d'air

a

d'ailleurs

Déjà

basiliques

le

assister

dans

les

de

à

coudoit

longs

anciennes

les

de chœur

l'avan-

qui

clergé

chrétiennes,

des clôtures

grande

assez

défendre contre

chaque jour offices.

une

jusqu'à

il

:

v

avait

celle

de

Saint-Clément, à Rome, en marbre et

mosaïques,

est

justement célèbre. Plus tard, ce motif a été

étudié de taçons diverses suivant l'esprit des églises auxquelles

il

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

410

s'appliquait. citer celle

de

Paris (fig.

1

Parmi la

les plus intéressantes

de ces clôtures,

comme

faut

Notre-Dame de

cathédrale de Chartres, et celle de

147). Mais

il

en toutes choses, on est devenu

^«^i»^t^fei»i^i^t^i^»^i?ii^yi;i?ai^tgasi^B6^

Fig. 1147.

plus exigeant avec

— Clôture de chœur de Notre-Dame de

le

temps,

tivement modernes que

ces clôtures ont

l'église

été rajoutées après

en

fer

:

ainsi,

les églises rela-

de chœur ont pris un grand

les clôtures

l'époque où on les a faites très belle grille

surtout dans

et c'est

développement, par exemple dans

Paris.

de Brou. Dans d'autres,

coup, et dans

à la

forgé qui entoure

le

style

de

cathédrale d'Amiens la le

chœur,

et à

Notre-



EGLISES VOUTEES

Dame

ET CHAPELLES

411

remarquables boiseries que vous connaissez

les

xvm

œuvres du

belles

CHŒURS

e

deux

:

siècle.

nombreux exemples de belles stalles. de Brou sont au nombre des plus remarquables. Mais

Je pourrais vous citer de Celles

du mobilier,

c'est là

ce

et

sortir

serait

du cadre d'un cours de

théorie d'architecture que d'entrer dans ce

domaine qui

est sans

limites.

De

même

pour

les

qu'une prescription,

du public

que

et

règne devant large

pour

que

hors de

l'officiant

n'avez

à

retenir

doit être bien

en

ici

vue

palier qui

puisse

qu'il

crainte.

derrière

s'y

est

Il

et

l'autel,

vue du

la

que

c'est

dont vous

l'autel soit assez

mouvoir sans bon

le

autels,

public,

il

y ait des gradins d'accès permettant la pose facile des Fig.

ornements

En dans

à

1

traiter

Cela est nettement marqué

au delà de

chez nous, est

du mobilier de

une considération qui peut

d'autel,

:

c'est

prêtre officiant tourne le

il

table.

1149). Je ne m'étendrai d'ailleurs pas sur ce

position générale

Italie,

Autel pédicycle de Cavaillon.

148). Puis cette table a été placée sous un baldaquin,

ne voulant pas

propos

tient



composition absolument primitive d'un autel de Cavail-

la

ciborium (fig.

sujet,

une

principe, l'autel est

lon (fig.

ou

1148.

d'autel.

la

aux

fidèles.

précédé de marches à

il

y

a,

com-

Chez nous,

le

l'assistance; en Italie, le prêtre se

l'autel et fait face

l'autel doit être

Mais

influer sur la

direction de l'autel.

dos à

souvent placé

l'église.

Il

en résulte que

et

de paliers; en

l'aplomb d'une balustrade qui sépare

chœur de la partie publique de l'église, parfois même il domine une partie basse, dite confession, ou l'entrée de la crypte. le

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

412

en résulte cette autre différence encore

Il

est

chez nous,

:

comme un adossement

en général conçu

à

l'autel

une décoration

plus élevée, gradins avec vases de fleurs, candélabres, statues, etc.

Cela n'est pas seulement combiné pour produire de

une

aussi

masque passe

c'est

l'effet,

sorte d'écran qui

à la

vue

derrière

qui se

ce

par

l'autel,

exemple l'exécution des morceaux de musique, souvent confinée entre clôture l'autel

du

et

l'autel

Avec

chœur.

italien,

faut

il

la

que

rien ne dépasse le niveau de la

table d'autel.



presque

Le

prêtre est

comme un on ne

teur à la tribune;

oravoit

que son buste, mais on voit

de

face.

Au

point de

la

différence

vue du geste,

grande entre ces

est

le

deux

conditions. Ciborium de

Fig. 1149.

l'église

Saint-Georges

au Yelabre, à Rome.

En avant du chœur,

quel-

un

jubé,

ques

églises

ont

souvenir des anciens ambons des basiliques. Vous en avez un bel

exemple

à

Saint-Étienne-du-Mont

Brou,àFécamp

(fig.

1

(fîg.

1150), d'autres à Troyes, à

151, 11 52 et 1153), à Albi (fig.

Ces jubés sont des ouvrages souvent

ou en marbre, avec de

riches

supérieure, laquelle constitue

très délicats,

1

154), etc.

en pierre dure

plafonds sous leur plate-forme

une sorte de

terrasse.

En

général,

on y accède par des escaliers spéciaux, parfois par les circulations du irijorium. Tout cela est prétexte à combinaisons ingénieuses,



EGLISES VOUTEES à coquetteries

d'exécution.

Il

plus rarement, entre autres

Fig. 1150.

Faouet, dans

le

— Jubé

Morbihan

CHŒURS ET CHAPELLES

en existe aussi en bois, quoique

le très

intéressant jubé de l'église

(fig.

Une

1155).

disposition ;

mais

ce n'est qu'une clôture, tandis que les jubés que

balcon de

organe nécessaire de

Fig.

tljl.

f



j

Jubé de

ï

en

«

fait

7

?

l'église abbatiale

il

7

à

plus haut

n'est

est assez rare.



de FéLjnip. Plan.

un peu

Saint-Marc

je cite

Le jubé

circulation.

l'église, et

'

du

de l'église Saint-Ktienne-du-Mont.

analogue existe déjà à Saint-Marc de Venise

soutiennent un

413

pas

On

un peut

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

414

Fig. 1152.

dire

que

c'est



une

l'église abbatiale

Jubé Je

fantaisie sans

de Fécamp. Élévation sur

grand objet, car

la nef.

crois bien

je

que

ceux qui existent ne servent en

réalité à rien.

qu'ils

Lors

comportent des pupi-

ou ambons, en

tres

même

a

on ne

Mais ce hors-

s'en sert pas.

d'œuvre

fait

donné

lieu

des

à

compositions charmantes, c'est

et

bien quelque chose que

cela.

L'église telle

voyons Fig.

„ 5}

.

-'jubé

de Fégiise abbatiale de

Coupe

que

les

encore,

transversale.

prédication.

est défectueuse

.

partout

:

la

Ici,

il

serait

^

la

une

composition irréprochable

si

programme ne comportait

Mais dans ce programme,

offices. la

Fécam r

que nous

il

y a autre chose

faut bien reconnaître

forme allongée des

nefs,

que

la

parfaite

solution

pour

les

CHŒURS

EGLISES VOUTEES

évidemment pas

offices, n'est

un

celle

ET CHAPELLES

d'une



salle

4'5 écoute

l'on

orateur.

En vous une chaire

reportant au plan de Saint-Clément,

prêcher attenante

à

s'avance profondément dans

chœur nettement

plus;

et

il

a

la nef,

comme

chœur

le

cela était possible

avec

:

bien

— Jubé de fallu

la

Otlicdr.ilc d'Albi.

que

le

prédicateur

allât

prendre

De

place au milieu de ses auditeurs, c'est-à-dire dans la nef. les chaires à

de

la

que

prêcher invariablement placées sur l'un des

nef, soit

le

l'escalier

l'affluence,

de

la chaire.

l'autre, vis-à-vis

pas pu

contre un

soit

pilier,

devant une arcade.

prédicateur sorte de l'enceinte

milieu de

ou

ce n'est qu'un

parfois

du

clergé et

avec quelque

La chaire

cotés Il

faut

jusqu'à

est tantôt d'un côté, tantôt de

su lui trouver de place nettement

meuble qui



arrive, au

difficulté,

du banc d\ruvre. La composition des

n'a pas

le

séparé, et surtout avec les transepts, cela ne

Hg. 1154-

l'est

chœur;

au

vous y voyez

se place

ici

ou

là,

et

églises n'a

marquée

tandis que

:

le

416

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

Fig.

1

155.

— Jubé

de

l'église

du Faouet.

ÉGLISES VOÛTÉES

une place

prêtre officiant a



CHŒURS ET CHAPELLES

nettement

si

écrite clans la

417 composi-

tion, le prêtre prêchant n'en a pas.

Tout que

c'est

que

de

l'accès

chaire soit facile et digne;

la

entendre

l'auditoire se préparât à

gravir les degrés de

prêtre

Malheureusement vous

tion à

encore

que

vous recommander dans ces conditions,

ce qu'on peut

citer

comme

la

la

bon

serait

il

prédication en voyant

le

chaire avec quelque solennité.

cela n'est guère, et je ne vois pas de disposi-

comme

elle

modèle. La chaire se

s'est

toujours

longtemps

traitera

traitée, et la

longue habitude

de cette absence de solution continuera à absoudre

l'on a

cette imperfection.

Les chapelles jouent un grand rôle dans

vous

mières,

savez

le

déjà,

étaient

des

les églises.

voyez dans

les

plans des anciennes basiliques,

Ambroise de Milan. Ce

parti

s'est

développé,

sont multipliées, mais en restant orientées

très

complète de ce

grand

petites

que vous puis

à

les

Saint-

chapelles se

et les

comme

groupant de chaque côté toujours avec de plan de Saint-Sernin de

ou

àbsidioks

absides, ouvertes à l'extrémité des bas côtés, telles

Les pre-

chœur

le

et se

petites absides.

Le

Toulouse vous présente une application

parti, et

motive une façade postérieure d'un

intérêt.

Mais

le

nombre des

nombre des messes demanaugmentant d'autre part, ainsi que le nombre

de dire chaque jour dées par les fidèles

des saints

nombre

à

qui

prêtres augmentant, et chacun étant tenu

la

messe,

le

on voulait témoigner une dévotion

des chapelles devait promptement excéder

offertes par cette disposition. D'autre part,

le

les

mode

spéciale,

le

ressources

de construc-

tion des églises à poussées localisées, en créant de longs contreforts

pour

les résistances, créait

comme

extérieurs Éléments

et

des espaces qui devaient ou rester

à la cathédrale de

Théorie de T Architecture.

III.

Reims, ou être occupés à 27

8

41

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

l'intérieur

de

des chapelles.

l'église

De

Parfois, outre la

on

devenait naturel de

il

:

là les chapelles latérales et

communication générale par

a pratiqué des ouvertures de service

tout

faire

en dehors du

service

le

momentanément de

s'en servir

raire

lorsque des messes sont

vous

ai

signalé

dans

les

commode,

des chapelles. Cette disposition est

s'il

occuper par

les

rayonnantes. bas côtés,

les

murs

car elle

permet de

on peut

public, et

cesser

en résulte une gêne tempo-

célébrées dans les chapelles. Je

de ces circulations dans

l'existence

séparatifs

les

églises

parisiennes de Saint-Gervais et de Saint-Méry.

Vous connaissez

l'usage de disposer

tante, lorsque l'espace le permet,

prend

et

nom

le

de chapelle de

de particulier à vous signaler

ordinairement

chapelle

cette

au fond

et

dans

l'axe

du che-

chapelle est généralement consacrée à

vet de l'église. Cette

Vierge

une chapelle plus impor-

la

à ce sujet, la

se

la

Vierge. Je n'ai rien

dimension exceptée

termine en abside. Vous

:

en

verrez à Paris de beaux exemples à Saint-Gervais et à Saint-

Eustache.

Les

soit

serie,

simple,

fort

très

chapelles

par a

sont des

grilles.

Cette

souvent

aussi

même

à des

artistiques, et

petits

toujours closes, soit par de

jubés devant

les

clôture,

donné

clôtures en

chapelles. Telles

des

à

cathédrale de

ii 56), etc., avec

intéressante dans

motifs

véritables

pierre,

sont entre autres

clôtures de Saint-Jacques de Dieppe, de l'abbaye de la

menuisouvent

plus

le

lieu

la

Fécamp, de

Rodez, de Notre-Dame de Saint-Omer des éléments de grande richesse le

les

et

(fig.

de variété

même monument.

Enfin, des chapelles peuvent être affectées à des destinations spéciales; telles sont

notamment

maux, toujours placées tradition

les chapelles

des fonts baptis-

à l'entrée de l'église, en

souvenir de

la

des baptistères extérieurs. La cuve baptismale est pla-

ÉGLISES VOUTEES cée au centre de

la



CHŒURS ET CHAPELLES

chapelle, qui d'ailleurs

comme

419

architecture

ne présente rien de particulier.

L'orgue

et

tribune des orgues qui en est

la

une addition

est

Dans

du

conséquence,

re-

moder-

lativement ne.

la

les églises

on

Moyen-âge,

n'avait pas eu à pré-

voir cette tion,

et

disposi-

vous

n'y

que

des

trouverez

additions postérieures, parfois

ses,

mais

toujours effet

ingénieu-

ont

qui

eu

pour

inévitable

supprimer

a

de

l'inté-

rieur de l'église l'as-

pect trée, la

du pignon d'enet

de réduire

grande rose à

fonction

d'un

la

sim-

lig. 11 \6.



Clôture de

ple motif décoratif de façade. Ainsi, à

tandis que

transepts et rent, l'effet

une plus sous

la

vous voyez parfaitement le

bel effet intérieur des

du pignon d'entrée

belle

est

la

chapelle

>lc

N'.-l).

de s.iim-Omer.

Notre-Dame, par exemple,

les

pignons d'extrémité des

grandes roses qui

perdu

;

et certes ce

les éclai-

devait être

impression d'ensemble lorsque du centre de

l'église,

croisée du transept, on pouvait apercevoir ces trois façades

intérieures se répondant l'une à l'autre par leur composition et par

leur éclairage

richement coloré. Mais

il

est certain

que du

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

420

moment

qu'on voulait un grand orgue,

emplacement

il

n'y avait pas d'autre

possible, et qu'il fallait bien sacrifier ce beau parti

décoratif.

Le grand orgue donne

d'ailleurs lieu

à

un motif

particulier

d'architecture,

la tri-

î

bune de

tan-

'orgue,

sur des

tôt portée

points d'appui, tan-

un arc

tôt sur baissé.

des

Il

sur-

a été fait

d'orgue

buffets

très artistiques, par

exemple

celui

de

Saint-Quentin, par J.Bérain(fig. 115 7).

La tribune

doit être

grande,

assez

sou-

contient

elle

plus

en

vent,

car

de

l'orgue et de l'orga-

des

niste,

chanteurs,

tants, et

etc.,

Fïg.



1157.

exécu-

en

l'espace nécessaire à Buffet d'orgue de Saint-Quentin.

la soufflerie.

que

l'accès

rare,

en

le

soit assuré

pour qu'on

volumineux maître de

stamment

se

arrière

tels

puisse

y

qu'une

musique

par

faire

surtout

rendre compte

de

la

l'officiant.

assez facile, chose

escalier

parvenir

contrebasse.

et

conséquent puissent voir

un

Il

faut

Il

des

faut

instruments

que

d'ailleurs

l'organiste

puissent

marche des

offices,

conet

par

Or, l'organiste joue sur un

EGLISES VOUTEES clavier,

de

grandeur

la

à



positif, est placé soit au

bord de

face à l'autel et doit voir

fait

42 1

tuyauterie n'est qu'une façade

la

tuyaux sonores. Ce

vrais

les

ET CHAPELLES

peu prés de celui d'un piano, en avant

du grand orgue, dont toute

masquant

CHŒURS

la

clavier,

qu'on appelle

tribune, et alors l'organiste

l'officiant

par-dessus

le

tenu suffisamment bas, soit adossé au grand orgue,

dos à

l'organiste tourne le

marche de

la

dont

électriques,

dans

le

le

électrique

grandes

églises,

pour

ces difficultés peuvent

difficilement

dans

cela,

nos

les

orgues

par exemple

mais

disparaître;

exceptionnel.

très

alors

et

Dans

les

outre un orgue d'accompagnement

a en

y

il

chœur. Tout

le

encore

est

clavier,

dans un miroir

clavier peut être très éloigné,

chœur même,

l'orgue

l'autel et doit suivre

Aujourd'hui, d'ailleurs, avec

l'office.

le

faut bien le reconnaître, se case

il

nées d'un

églises

programme

ne

qui

connaissait pas ces complications modernes.

De même

les

sion était publique

tique

des

d'église

toute

— sont

Il

en

faut,

Moyen-âge ne

et

les

confes-

l'unité

de nombreux; mais un

se prête

artis-

plan

pas aux adossements,

et

d'être rejetée

uniquement contre

séparatifs des chapelles latérales.

D'une façon générale, on peut dans

la

de confessionnaux ne peut dans ces églises

disposition

murs

inconnus lorsque

venus compromettre

qu'un expédient, à moins

être les

églises.

du



confessionnaux

dire

que l'invasion du meuble

églises a été incompatible avec la

composition de nos

anciennes églises. J'ignore à quelle époque remonte l'habitude des sièges, des chaires à prêcher, des bancs d'œuvre, des confes-

sionnaux. tout

En tous

comme

les

ce

sont des créations postérieures,

anciennes basiliques,

n'étaient pas faites

on

cas,

pour

les

recevoir.

les églises

On

composition. Mais

si

du Moyen-âge

les a placés

a pu, et l'habitude est restée de n'en pas tenir

et

comme

compte dans

vous voulez vous représenter par

la

la

pen-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

422

sée ces églises telles que

vous

il

faut

imaginer débarrassées de ces barrières, de ces bancs ou

les

de ces

leurs auteurs les ont conçues,

chaises, de

debout ou agenouillée sur

mot

mobilier en un

tout ce

la dalle,

bas par un beau dallage ou une belle mosaïque, par en haut reliés par de belles voûtes

mobilier nécessaire; confortable

:

:

le

comme

chœur

ils

seul avec

en

sont

son

digne, plus simple... et moins

l'église plus

programme de

tout cela du

différente en

reliés par

piliers

et les

l'assistance

:

l'église

moderne.

Avant de

sortir

de

l'église,

il

parler

faut

qui existent sous quelques églises, et

encore des cryptes

notamment sous

les plus

anciennes.

Lorsque

la tradition était

encore récente des premières assem-

blées de chrétiens dans les catacombes, il

naturel de rappeler cette histoire

était

tragique par

sous

du

l'église.

1158.



est rare

souvent

elle

il

le

se plaçait

le

du martyr, existe

une

crypte

tombeau généra-

et

crypte, elle

dévotion

d'une

lieu

la

l'église

d'Issoire. Plan.

Il

restée

est Crypte de





disposition de



saint vénéré,

lement Fi'g.

la

que

profonde. crypte s'étende sous toute l'église

la

régne sous

le

chœur

seul, et entre les

;

le

plus

fondations

des piliers de l'église supérieure, de petits piliers intermédiaires divisent

aux

portées

exemple,

ou

l'espace

la

que

qui

n'étant jamais très haut se

permet

l'église

elle-même.

Telle

est,

mal par

crypte de l'église Notre-Dame-du-Port à Clermont,

celle d'Issoire (fig.

1158), où

les fenêtres

basses sont prati-

quées au fond de longs ébrasements disposés sous rayonnantes.

prêterait

Ordinairement,

l'accès

de

la

crypte

les chapelles

se

fait

par

CHŒURS

ÉGLISES VOUTEES l'église

même;

surtout lorsque la

parfois cependant elle a la

déclivité

du

la

Émilion,

taillée à

terrasse,

très curieuse crypte

même

le

ou

423

une entrée extérieure,

terrain s'y prête

crypte n'a aucune communication

exemple,

la

ET CHAPELLES

avec

parfois

;

l'église

même

ainsi,

:

église souterraine

par

de Saint-

roc sans aucune maçonnerie, dans

sorte de falaise, qui porte l'église supérieure à peu près au-dessus.

cryptes diversement dispo-

de

ples

sées;

nombreux exem-

d'assez

a

y

Il

ne

je

vous

plus intéressantes



Crypte de l'église SaimBenigne, à Dijon. Plan.

ii)Q.

Fig.

lig.

chœur de

160.

le

Crypte de

l'église

et

à

Dijon

sous

le

de Spire

(fig.

(fig.

1 1

5

9), disposée

église.

L'exemple

le

complète-

une

véritable église sous

plus saisissant de cette disposition

pas deux, mais bien trois églises la

est

transept de l'église haute. Mais dans cer-

se trouve à l'église de Saint-François, à Assise.

grâce à

sous

11 60) s'étend à la fois sous

tains cas particuliers, la crypte devient

une autre

de Spire.

l'ancienne église aujourd'hui disparue, et longtemps

circulaire. Celle

chœur

les

:

remblayée elle-même, puis dégagée de nos jours,

ment

que

Plan.

La crypte de Saint-Bénigne, le

1

citerai



ce sont

non

qui se superposent, et qui,

configuration du terrain, peuvent avoir chacune leur

entrée extérieure.

ELEMENTS ET THEORIE DE

424 Sous

l'église

du haut,

autre église, sombre, éclairée

trapue,

Chacune

contraste est

ARCHITECTURE

élancée,

double

la

ses longs

et

y a

une

même, mais

adossée au terre-

à Assise.

mais d'une beauté opposée,

les

plus

saisissants

1161). Engagée dans

côtés,

il

et

le

beauté de chacune. Celle du bas surtout

un des monuments

religieuse (fig.

elle est

— Églises superposées,

est fort belle,

brillante,

sévère, orientée de

d'un seul côté, car de l'autre

Fig. 1161.

plain.

claire,

L

aussi

sous

le

la

de l'architecture

montagne sur un de

terre-plain

qui

forme une



ÉGLISES VOUTEES

devant

place

l'église

CHŒURS ET

supérieure,

a

elle

CHAPEI.1

.1

423

iS

son entrée

en

façade

latérale.

Puis, au-dessous chapelle,

encore,

plus petite, sous

coup moins importante,

lig. 1162.

et

il

y

une

a

chœur de

le

troisième la

église

ou

précédente, beau-

qui a son entrée sur une place plus

— Crypte de

Saii-Martino

basse, sous la taçade postérieure

ou

ai

le

Monti, à Rome.

chevet des deux précé-

dentes.

Je

vous

ai

déjà

signalé

Miniato de Florence (fig.

et

la

disposition

des cryptes de San-

Saint-Martin-des-Monts,

de

Rome

à

1162). Placées sous un chœur très surélevé, ces cryptes

sont à un sol intermédiaire

:

plus bas que celui de

l'église,

plus

haut que celui d'une crypte pratiquée en cave. Les larges accès qui

les

l'église

mettent en

on voit

certainement

la

plus

communication avec crypte, de

la

monumental

l'église

crypte on voit

que

lorsque

la

font

que de

l'église

crypte

:

effet

n est

426

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

accessible

que

des

par

escaliers

termes, souvent

étroits

et

sombres.

Quelle que

donne

soit

d'ailleurs la disposition, la

à toutes ces cryptes

ure souterraine

et

dont

l'art

:



est toujours

la

lieu

et

moins des

grand caractère. La touristes, est sans

crypte de l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

ce n'est pas tout à

leur architec-

une cave, mais une cave

une œuvre d'un beau

plus connue en France, tout au

doute

:

Crypte Je l'abbaye du Mont-Saint-Michel.

une crypte

a su faire

commun

des choses

basse contraste avec l'élancement de l'église

Fig. 1163.

supérieure

un caractère

force

fait

la

A

vrai dire,

crypte sous l'église; c'est plutôt

un

de passage entre diverses parties d'un étage souterrain ou

engagé dans

le flanc

du rocher. Mais

elle

peut néanmoins être

ÉGLISES VOUTEES

montrée

comme

réunissant



CHŒURS

ET CHAPELLKS

type de l'architecture des cryptes (fig. 1163),

au caractère robuste

et

trapu qui leur est

des qualités particulières de pittoresque dues à

nature étrange de

que

lui

427

l'édifice

assurent des

et à

l'éclairage

commun

la situation, à la

digne de Rembrandt

fenêtres restreintes, ouvrant

au fond de

profondes embrasures, mais riches d'une lumière que rien n'arrête depuis l'horizon.

CHAPITRE XVI

LES CLOCHERS

— Programme général des clochers. — Clochers

SOMMAIRE.

isolés.



Clochers attenant aux églises.

Flèches en pierre et en charpente, pleines et à jour.

De dans

passons à ce

l'église souterraine,

l'église

le

:

clocher.

Les plus anciennes églises bientôt

on

éprouvé

a

y a de plus aérien

qu'il

moyen

besoin d'un

le

pas de clochers,

n'avaient

extérieur d'appel

des fidèles. Le signal est une nécessité du culte, et de l'église a

dans

son clocher,

la

mosquée musulmane

l'un c'est la cloche qui vibre,

prêtre

lui-même qui appelle

les

au

mais

sommet

a

même

que

son minaret

de l'autre

:

c'est le

croyants.

Les clochers ont tout d'abord été une adjonction à d'anciennes églises, et

de

là est

venu ce

fait

que beaucoup

moindres, ont des clochers extérieurs vrai en Italie le



il

y en a de célèbres

d'églises, et

et isolés. la

:

Cela est surtout

tour penchée de Pise,

campanile de Sainte-Marie-des-Fleurs, naguère encore

Saint-Marc de Venise et tant d'autres. C'est de ce sans doute une confusion persistante

sonnes,

même

clocher isolé, et

dont

le

:

me

titre était «

rappelle des

fait

celui

de

qu'est née

pour beaucoup de per-

pour des architectes, campanile je

non des

est

synonyme de

programmes de vos concours

un campanile ou clocher

isolé ». C'est

une

O

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

43 erreur

campanile,

:

exactement

chose que

qu'un



fait, c'est

d'ailleurs le

programme

que

qui vient de

que

faut

ita-

clocher français ou occidental.

le

reste le

l'église,

le

Un

clocher?

son se produise

le

est

destal

élevé.

solide,

Logiquement,

pour permettre

robuste

et et

la

plein, car cette les

que pour créer



cette hauteur.

vibrations,

chambre sonore

la

sortie

du

son,

clocher

pale, latérale

ou

comme

le

balancement de

:

postérieure, et alors

c'est ainsi

dit les tours,

qu'à

emprunte

il

Notre-Dame

la

sont partie intégrante de

qui ouvrent dans leur base, avec

avec

les

la

porte.

la

grands jours qui accompagnent

la

nous trouverons d'abord

à cette

situa-

ou

de

comme on

façade, avec des por-

galerie dite des Rois,

rose centrale.

Réservons ces applications pour étudier :

la

cloche,

sa fonction

les clochers,

tails

même

sera

partie d'une façade d'église, princi-

tion des éléments qui ne sont pas inhérents à

clocher

très

hauteur exige une construction très

souvent

fait

sera

piédestal

le

réclament aussi une grande solidité de tout ce qui le

se

construction du clocher

la

donc une chambre sonore au-dessus d'un pié-

Le clocher ouverte

instrument de musique.

une grande hauteur pour

à

au-dessous des cloches n'est

très

le

même.

propager au loin; tout ce qui dans

Mais

cloche,

campanile, ou clocher

le

clocher soit isolé ou incorporé à

Qu'est-ce donc que

est

mot

clocher,

une question de composition ou de circonstances, mais

c'est

Il

qui vient de campana, cloche, veut dire

plus souvent isolé que

lien, a été

Que

même

la

n'y a

clossa. Il

mot

le

clocher en lui-

ses éléments propres dans les

clochers isolés, puisqu'ils n'ont pas d'autre fonction que d'élever le

son des cloches;

nous trouverons

Tout

d'abord,

cet

le

c'est

surtout dans

les

clochers italiens que

enseignement.

clocher se composera donc d'un haut pic-

LES CLOCHKRS



destal

dites

si

vous

le

et

d'un

d'une

puis

escalier;

Mais

ouverte, recevant les cloches.

ne se scellent pas dans tion

de

et

murs

qu'ils

vibration

la



lequel sera souvent

:

la

construc-

largement

haute,

partie

coussinets des cloches

les

maçonnerie

mouvements de

les

se transmettraient

rota-

trop directement aux

ébranleraient rapidement.

Les cloches sont donc suspendues

nommé

ouvrage en charpente, qui n'adhère à

un

à

beffroi,

maçonnerie du clocher

la

que par sa base carrée dont

fût

pour l'entretoisement de

divisé en plusieurs étages tion,

un

préférez

43

une sorte de cage

c'est

:

formés

côtés sont

les

de-

poteaux, traverses, entretoises ou croix

de

Saint-André,

soit

légèrement inclinés, haute

partie

quelles (fig.

les

1164).

pieds de

verses la

ses

les

et

suspendues

beffroi repose

ou

la

aux-

poutres

sont

poteaux

soit

porte à

qui

fortes

cloches

Le

plomb,

à

par

par les tra-

les

de sa base sur une retraite de

maçonnerie ou sur des corbeaux

sail-



h*. nfi




>

"""*-

— Église des saintes-

Marie-de-la-Mer.

église

Fig.

1259.

du xv

e

siècle est

très différente

— Église des Saintes-Marie-de-l.i-Mer Façade

latérale.

Fig

1260.

pian de





ch» pe iie haute.

Église des Sjiiues-M.irit.-iic-l.i-.Mer. longitudinale.

Coupe

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

524

d'une église du xi e ou xn e

Mais vous devrez étudier

.

les diffé-

rences de composition plus encore que les différences de style.

Le

style

de vos églises sera ce que vous

pourrez

le

composition vous appartient, pourvu que vous sachiez quoi de ce que vous voulez

faire,

sachiez prévoir les conséquences

pour-

que vous adoptez. Je

parti

vous

le

la

pourvu que vous

et aussi

du

faire,

ai

fait

voir,

du moins, que

gramme

je

l'espère

ce vaste pro-

est régi par des lois

impérieuses de construction le

programme de

l'église est

quiconque

n'est pas

constructeur

d'abord.

interdit à

habile

:

Le constructeur au Moyensans doute pour

âge n'avait le

guider que

tradition et

la

des

l'expérience

essais

suc-

Vous avez aujour-

cessifs.

d'hui la science qui trouve

une de Fig. 1261.

— Cathédrale de Narboune. Arc» au-dessus

la

ses plus intéressantes

applications.

A

Cet égard doilC

des terrasses.

vous Mais nous n'avons sociales

plus,

il

faut

le

qui faisaient alors de l'église

êtes plus favorises.

reconnaître, les conditions

programme

le

par excel-

lence, celui sur lequel l'architecture pouvait le plus exercer son

ingéniosité;

nous n'avons plus

la

coopération de tous, directe

commune; nous

sommes

plus dans

ou

indirecte, à l'œuvre

les

conditions historiques de cette époque. Et cela depuis long-

temps

:

l'architecture

fait

son temps;

la

loi

elle

éternelle,

du Moyen-âge,

si

ne

intéressante à étudier, a

a accompli son évolution entière; suivant

elle

a

progressé,

puis

elle

est

tombée

PARTICULARITES, DISPOSITIONS EXCEPTIONNELLES de son propre

dans l'excès exagérer nières

la hardiesse, à

limites,

il

lui

fallait

la

le

reste,

c'était 11

cette

la

une

nous

ne se pouvait

:

à

matière, est arrivée aux der-

ou continuer

devait conduire aux impossibilités, l'un ni l'autre

Lorsque sa tendance

principe.

éliminer

525

une évolution qui

ou retourner en

en architecture

Renaissance ne fut pas une

arrière.

comme

mode ou un

Ni

en tout accident,

nécessité. reste à voir ce qu'a été l'église

grande transformation de

l'esprit

moderne

humain.

à partir

de

CHAPITRE XIX

LES ÉGLISES DE LA RENAISSANCE LES ÉGLISES MODERNES

— Esprit de Renaissance. — Sa — Églises — Églises voûtées italiennes. — Matériaux de construcleurs conséquences. — Technique de Les églises à coupoles. — Coupoles montant de fond, Sainte-Marie-desFleurs. — Coupoles sur pendentifs, Saint-Pierre de Rome. Églises en pierre de leurs voûtes. — Églises coupoles franSOMMAIRE.

la

liberté.

plafonnées. tion,

l'antiquité.

taille,

et

çaises.

La Renaissance, composé exquis de jeunesse

une époque d'enthousiasme. Mais ce

fut elle aussi

l'enthousiasme de sance

fut

de souvenirs,

et

la foi

:

au contraire l'aspiration de

l'affranchissement

comprendre,

il

précurseurs,

voir

faut se faire

quel

n'était plus

et

par

était

la

la

alors

la

Mais pour

liberté.

Renaisle

bien

pensée contemporain de ses de

d'âme

Yétat

l'humanité

pensante.

Le principe était

battu en

même

du Moyen-âge,

brèche par

des répressions

les

la

foi

ferments de

et

la

soumission,

liberté, qui,

souvent impitoyables, grandissaient

en dépit et

s'affir-

maient de plus en plus. La pensée avait trouvé ses véhicules marchait

à l'affranchissement.

sénile, était

La

vieille discipline,

et

désorientée et

impuissante en face de cette ébullition féconde,

le

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

528

passé battait en retraite devant l'avenir.

semblait aux généra-

Il

un mot qui

tions d'alors qu'elles assistassent, suivant

aujourd'hui,

du Moyen-âge. En

arrivée à une étape,

était

et

à la faillite

pour avancer encore

changer de guides

route suivie

la

dans l'antiquité retrouvée. Les la

science,

lettres,

voies nouvelles,

servitude d'esprit, mais parce que



chercha

les

poésie, la philosophie,

la

passionnément à

retournèrent

pas plus avant,

n'allait

La Renaissance

et d'orientation.

l'humanité

réalité,

créer des

fallait

il

a cours

l'antiquité,

seulement

elles

non par pensaient

trouver l'instrument nécessaire de l'affranchissement qui était

besoin impérieux de interrogé, l'érudition

commerce,

sion du

des bibliothèques,

du vieux

ressuscitée,

d'examen

l'esprit

droit, les rivalités

de

la

de

la

première passion

fut la

féodalité,

précurseurs de

la

d'indépendance, l'étude

ou

antagonismes

mouvement

délivrance de

Renaissance. Puis

la

son drapeau

risée

dans

et

son arche

l'histoire par

sainte.

mêmes

irrésistible

dont

hiérarchie et de l'au-

deknda Carthago des

la

comme

l'antiquité avait été

l'instrument puissant de cette émancipation, fit

aux

d'états substituées

les

surannées du Moyen-âge. Ce fut

torité

l'Orient

fouilles, les explorations

et

villes

des ordres religieux, tout créa un

même,

richesses nées de l'expan-

les

découvertes des

les

rivalités seigneuriales

Les croisades

l'époque.

le

Renaissance en

la

La Renaissance

est caracté-

l'enthousiasme de l'antiquité.

Enthousiasme, mais non fanatisme. La pensée n'abdiqua pas si

l'antiquité lui fournit des armes, des idées et

formes

et

un

style, la

Son expression

se

fit

et

de sa mission histo-

l'antiquité avec passion,

moyens,

s'inspira

certes de

sa pensée

ne

notamment,

elle

volontiers antique,

s'asservit pas à celle des anciens. D'ans les arts

étudia

un langage, des

Renaissance sut rester sa propre contem-

poraine sans dévier de son idéal propre rique.

:

ses

lui

demanda

beautés et

ses secrets et ses

de ses séductions,

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

mais au service de ses idées ne se à

fit

époque à qui tous ces emprunts rien ravir de Il

son

elle

:

obligea plutôt l'antiquité

elle

garder

sut

elle

529

de ses tendances propres

et

pas l'esclave de l'antiquité,

une collaboration dont

MODERNES

Grande

direction.

la

ces évocations ne purent

et

originalité.

ne faudrait donc pas voir dans

la

Renaissance un simple

retour à l'antiquité. Elle ne s'attacha pas à un cadavre,

œuvres des grands

vivante et bien vivante. Les

fut

elle

de

artistes

Renaissance différent à coup sûr de celles du Moyen-âge

la

elles

;

diffèrent aussi de celles de l'antiquité, plus peut-être qu'ils ne le

eux-mêmes. Et

croyaient

cela

d'une époque est toujours

le

ne pouvait être autrement

époque. Bramante n'est pas plus

Ange

n'est

et

reflet

l'effigie

de Phidias. L'art de

l'effigie

l'expression

de

l'art

cette

que Michel-

d'Ictinus la

:

Renaissance a son

autonomie.

En

ce qui concerne

Renaissance

n'était

Le Moyen-âge

le culte,

n'était pas

les

la

un nombre prodigieux

Il

même

composition

habitudes prises,

changé.

de

liberté

la

pas aussi entière que pour les autres arts.

avait construit

toutes vénérées, et par

l'architecture religieuse, la

y eut toujours

de

traditions

les

d'églises,

l'église était fixée

programme

le

:

bas côtés, les

les nefs et les

transepts, les absides, les chapelles, les clochers. L'art religieux

nouveau commença par formes

et d'expressions

dans sa tradition. C'est Pise, de Florence, de

sitions

être plutôt la

mise au point, en vue de

nouvelles, d'une composition respectée ainsi

que, en

Sienne restent intérieurement des compo-

du Moyen-âge avec des formes nouvelles

de Pavie également.

Et dans

les

presque inverse, ce sont souvent subsistent avec Éléments

cathédrales de

Italie, les

façades, par

les

et Tljtorie de l'Architecture.

III.

la

Chartreuse

un phénomène

formes du Moyen-âge qui

une nouvelle étude, tandis que



;

la

composition 34

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

53°

vise avant tout à l'agrément des

même

de

structure. Ainsi, à la

la

l'intérieur est

à part,

un

aux travées de nef de

mensonge

cathédrale de Sienne, dont

cathédrale du Puy,

la

non

et

Kg. J262.

tions

plus l'expression

et n'est

du Moyen-âge assez analogue, richesse

ravissant

(fig.

yeux

la

la

de

résultante

et

élégance

façade est l'intérieur

— Cathédrale de Sienne.

1262). C'est surtout en France que vous voyez ces adaptasi

élégantes de

gothique dans

l'église

de

l'art

la

Renaissance

à

la

composition

de Saint-Eustache ou dans ces façades

séduisantes de Gisors (fig.

si

1263), de Belloy, de Loudun, des

Andelys, de Saint-Florentin

(fig.

1264), de Vétheuil, de

la

cathédrale de Tours, de Saint-Michel de Dijon, de tant d'autres

dans toutes

les parties

de

la

France.

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

Fig. 1263.

— Portail de Gisors.

MODERNES

53

I



ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

532

Mais bientôt astreints à

les architectes

ne pensèrent plus

qu'ils

une continuation immédiate des errements

un peu de tous

cherchèrent,

fussent

suivis. Ils

côtés, l'expression artistique qu'ils

devaient à leur tour donner à leurs églises. L'architecture du

Moyen-âge lisée, et

temps

s'était

ne

pour

plus depuis long-

faisait

que

ainsi dire cana-

voûtée,

l'église

arcs

à

indépendants, à poussées localisées, à

La

arcs-boutants.

contreforts

et

Renaissance

envisagea

nouveau

de

toutes les solutions, églises basilicales

ou

charpentées

plafonnées,

églises

voûtées en berceau, en coupoles, en voûtes d'arête. L'unité de conception qui se dégage de l'examen des églises

du Moyen-âge dans fit

place à la diversité dans la

sition Il

et

est

de

t

Fig. 1264.

i

j

i

/

——

donc moins

chaque

Depuis

église,

du moins chaque

je

vous

époque :

la libre

or

ai

est le il

C'est

toujours

le

est

moins l'œuvre

même phénomène

déjà signalé maintes fois reflet et la

est certain

que

la

un démenti, que

l'architec-

Renaissance fut l'avène-

personnalité substituée à

d'ailleurs

:

résultante de l'état social

la discipline collective.

Entendons-nous bien cependant. Je ne veux pas

donnant

église

remarquable, est plus l'œuvre person-

historique que

ment de

Renaissance,

la

Saint-Florentin

collective d'une époque.

contemporain

de résumer

classifier l'architecture religieuse

nelle d'un artiste,

ture d'une

facile

—>>'

'

— Eglise de

compo-

même.

moderne. i

leur parti général

la

liberté fût

dire,

en

me

inconnue à

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

du Moyen-âge. Je cherche

l'architecture

MODERNES

533

à m'abstraire de ces

préjugés exclusifs qui, tantôt dans un sens, tantôt dans un autre,

comme

cantonnent nos admirations, prit

si

assez large pour qu'il puisse être

nous n'avions pas Mais

juste.

simplement que, à chaque époque du Moyen-âge,

il

l'es-

je

constate

y

eut, plus

qu'à la Renaissance, unité de composition; avec la plus grande liberté

dans

mise en œuvre, dans

la

sions, l'architecte

et

avec toute

à réaliser,

s'attachait

formes

les

expres-

les

diversité

la

des emplacements, des dimensions, des conditions locales de

toute espèce,

la

conception constante de

siècles l'avaient fixée

autre chose, et l'idée

Avec

la

ne se croyait pas

il

:

même

Renaissance,

ne

en

lui

l'esprit

l'église, telle

les

droit de chercher

le

serait pas

humain

que

venue.

avait fait table rase.

En

dépit de résistances impuissantes, la philosophie, la science, les lettres, les

gnait du

mœurs, tout passé

brisait les anciens

d'hier à

recherche

la

d'espérance d'un avenir splendide

moules, tout

aventureuse

courait

suivant sa

propre, son imagination personnelle, sa sagesse

Et alors, dans

traînement vers un

les arts, ce fut

même

idéal,

pleine

et

dont ne voulait pas douter

un présent enthousiaste. Chacun y folie.

s'éloi-

ou

voie

parfois sa

une émulation ardente d'en-

chacun choisissant sa voie

et se

reprenant à se poser à lui-même et à espérer résoudre ces éternelles

questions que des

architecture la

notamment,

Renaissance fut

la

la liberté

en premier

même les

— au moins en

comme

exemples de charpente apparente, Et

non

art

Mais

si elle

En

seulement

:

!

en construisit

San-Miniato de Florence dont

déjà parlé, et qui a conservé jusqu'à

plafonnée.

posées.

types d'églises les plus divers,

lieu l'église charpentée.

quelques-unes,

s'étaient

Renaissance osa tout, esssaya tout

La Renaissance admit donc et

entiers

siècles

nous

en

vous

l'un des plus

elle préféra elle

je

ai

beaux

en général

l'église

en

grand

construisit

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

534

nombre, mais

transforma en églises plafonnées d'anciennes

elle

basiliques à charpente apparente, telles

Rome,

à

et

plus tard Saint-Jean-de-Latran

une reconstruction toute beauté,

Mais

il

notamment

Nous voulons

voir les

peut-être

Rome.

ne

s'est

l'église

plan

si

pas acclimatée en France.

deux parois de nos nefs le

plafonnée,

se relier par

nous

horizontal d'un plafond;

instinctivement, à

plafond,

d'un

l'aspect

une

présomption d'un plancher sur lequel on pourrait

c'est-à-dire à la

marcher ou

conception de

la

Italie,

forme plus souple que

ce fut

ici

celui de l'église de l'Ara-Cceli à

que

généralement admise en

— mais

Plusieurs de ces plafonds sont de

totale.

faut ajouter

résistons,

que Sainte-Marie-Majeure

superposer un

autre

étage.

Cela

n'empêche

les

églises plafonnées d'Italie d'être d'un puissant effet et de mériter

notre étude, mais plutôt peut-être

comme

Du

églises.

comme

reste en Italie

même,

salles

plafonnées que

excep-

elles restèrent

tionnelles, et la très grande majorité des églises fut voûtée.

Mais

voûtée de

l'église

Renaissance italienne autres écoles



y eut

vous indiquer

la

Renaissance, et spécialement de

la

les

la

qui fut l'avant-garde et l'inspiratrice des

fut essentiellement différente

du Moyen-âge, qui l'Italie. Il



d'ailleurs n'avait

de

voûtée

l'église

jamais conquis absolument

transformation esthétique dont

j'ai

cherché à

causes multiples et profondes, mais

il

y eut

aussi la transformation technique. L'église

voûtée du Moyen-âge dans sa dernière

monumentale expression de

taille.

Les

petits

a

et

pour élément indispensable

matériaux n'y paraissent que dans

plissages des voûtes;

les

arcs qui

sa plus la

pierre

les

rem-

portent les voûtes sont en

pierre appareillée; en pierre aussi les piliers, les arcs-boutants, les

contreforts, les pinacles. Les sections de tout cela étant réduites

au

minimum,

il

fallait

des matériaux résistants, non seulement

MODERNES

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

par leur dureté propre, mais aussi par reil,

rectitude de

leté

du

tailleur

taille,

mode

le

d'emploi

condition nécessaire, est

la

de pays calcaires. L'architecture du Moyen-âge, issue de tecture romaine, puis de

byzantin,

l'art

jusqu'au

En

xv

e

et par

une

est plus rare, et

sur l'emploi unique de nelle dans ce pays.

:

les

de

L'Italie

murs,

de

la pierre

de construire que

Romains

série

de

l'habi-

la pierre

les

taille

simples enduits lorsqu'il

être

fallait

modeste;

briques et blocages, sans emploi de pierre. Si fut pas tout à fait celle des

nécessités et

construction, les

mais doivent

Romains,

ramena aux mêmes

imposé aux

déjà

avait

briques, en blocages, avec

en

piliers,

doit rester exception-

Renaissance revint donc au

la

nécessité

la

toute architecture basée

des revêtements de pierre ou de marbre lorsqu'on

elle

la

était riche,

les

principes.

de

voûtes en

construction ne

s'inspira des

Avec

mêmes

ce genre de

murs en agglomération non seulement peuvent,

être épais;

les

voûtes reprennent ce caractère de

grandes surfaces qu'elles présentaient dans plus cette sorte de charpente en pierre lies

art

siècle.

Italie, la pierre

mode

mise en œuvre de

la

un

l'archi-

modifications est arrivée dans ces pays de pierre calcaire à

de plus en plus grande dans

l'habi-

épanouie en France,

s'est

en Belgique, en Allemagne, en Angleterre,

leté

appa-

:

dont

finesse de joints, etc. Cet art,

de pierre est

535

l'antiquité,

du Moyen-âge;

et

non

les sail-

constructives de contreforts et tout l'arsenal des résistances

extérieures disparaît, et les

murs de

plus de liberté dans leur étude dition

antique,

;

reparaissent

les

en

façade, plus unis, autorisent

revêtements en marbre, tra-

Toscane

surtout,

ainsi,

à

Florence, à Sainte-Marie-des-Fleurs, à Saintc-Marie-Nouvelle (fig.



à Pise, à

Lucques,

une architecture de

pierre de

1265), à San-Miniato, au Baptistère;

à Sienne, etc.

L'architecture

du Moyen-âge

est

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

536 taille;

l'architecture de

la

Renaissance est une architecture de

briques et de blocage.

A

la pierre

au blocage,

il

de

taille,

faut

avant tout

faut avant tout la masse.

Fig, 1265.

mur

il

Vous

— Église Sainte-Maric-N'ouvelle,

à

élevé et solide, de mince épaisseur,

bien choisis et bien mis en œuvre; pour

vous faudra une épaisseur double ou

soin de l'appareil

le

ferez en pierre

;

un

Florence.

matériaux sont

si

les

le

mur

en blocage,

il

triple.

Cette distinction vous étonne peut-être; vous vous figurez par analogie que ces grands

monuments de Rome

sont des édifices de pierre de

taille.

Il

sans doute, dans les parties les plus

y a de

et

la pierre

d'Italie

de

taille

en évidence des façades,

MODERNES

537

placage. Et à

Rome,

EGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES

mais encore

de

ces pierres

un parement, un

plutôt

c'est

aux monu-

furent trop souvent enlevées

taille

ments antiques dont

construction avait en partie épuisé

la

les

carrières.

Vous voyez que

conditions techniques de l'architecture

les

étaient très différentes en Italie de ce qu'elles étaient en France et

vous n'en

apprendre quelle est l'influence de ces

êtes plus à

Voilà, en

conditions sur l'architecture.

effet,

que nous ne

ce

devons pas perdre de vue, nous, techniciens. L'architecture la

mise en œuvre de matériaux que

autres matériaux, autre

vous

la

nature livre à

choses que compliquent

qui explique

si

:

Supposez un

mis en présence de Saint-Eustache,

demande

par exemple.

Qu'on

lages, etc.,

il

se chargera de reproduire cette église à

Florence

oui, dira-t-il,

De

l'homme

simplement tant de

les explications savantes.

artisan italien, très habile, et

:

est

architecture. Je n'ai jamais négligé de

faire saisir cette vérité,

lui

:

si,

à l'aide de relevés, de

mais donnez-moi d'abord

mou-

Rome ou

à

la pierre.

l'ensemble de ces éléments divers résulta pour les églises

voûtées de préférez,

ce que

la

un

Renaissance italienne un caractère, ou

principe de composition absolument

nous avons vu dans

Ses églises furent,

comme

monuments

voûtés à résistances intérieures les épaisseurs raît, et

propres des

nous ne

en pierre de

Voyez

le

vous en

contrastes profonds dans ce n'est

pas

différent

de

et

antiques, des édifices

assurant ces résistances par

des

piliers.

L'étaiement dispa-

les églises françaises

que Saint-Sulpice, par exemple.

l'église gothique et l'église

superficiel;

et

retrouverons qu'avec

taille, telles

bien, je

murs

vous

derniers siècles du Moyen-âge.

les

les

si

prie, cette

de

la

les

parce

différence capitale. Entre

Renaissance italienne,

formes; mais cela

que l'une emploie

il

est les

y a des presque ordres

antiques et l'autre les arcatures ogivales que ces deux architec-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

538

tures sont exclusives l'une de l'autre

:

je

vous

montré Saint-

ai

Eustache appliquant à une composition gothique tout et

toutes les formes de la Renaissance

absolument une

église

Moyen-âge

démontrer de

façon

la

la

;

le

goût

mais Saint-Eustache

Saint-Eustache se charge de

:

plus éclatante qu'un principe de

com-

position n'est pas rivé à l'emploi exclusif de certaines formes

d'un

certain

Ce

style.

inconciliable,

c'est

qui

l'esprit

voûtés de l'antiquité,

les

est

contradictoire

de

composition

Thermes, par

la

la stabilité

duc

au

point

entre

vous voulez

si

L'architecture de antique, et Italie, elle

je

la

la

la

conception

montrer que, se produisant en et les

— motif qu'on trouve dans tous — mais surtout construction que c'est le

parce

[la

construction italienne nécessaire en raison des

italiens.

Reprenant donc

les

murs

épais en briques

ou en blocages,

les

un mot

la

robustes, les voûtes à grandes surfaces, en

construction du mortier plutôt que elle

à l'équilibre

renversante de voûtes

Renaissance revint donc à

viens de vous

les traités d'histoire,

matériaux

l'action

et

demandée

est la condition sine qua non.

traditions patriotiques

piliers

part, la stabilité

l'enveloppe

y était obligée non seulement par les souvenirs

antique est

:

à la suffisance des points d'appui, à

un étaiement extérieur

dont cet étaiement

d'être

des

disposition des résistances à l'intérieur et sous

du monument; d'autre

ou

monuments exemple, et des monu-

ments voûtés du Moyen-âge, Notre-Dame, d'une part,

est

devait revenir aux formes de

la

la

construction de l'appareil,

construction antique. Mais

respectant, d'autre part, la composition traditionnelle des églises, elle resta fidèle

septs, et

même

aux dispositions consacrées,

nefs,

chœurs, tran-

aux habitudes de divisions de travées

;

ainsi,

chose remarquable, vous ne voyez pas d'église reproduisant

grandes

salles des

Thermes ou

la

les

Basilique de Constantin, que

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

de

les architectes

de ressusciter.

Ils

539

Renaissance auraient cependant été heureux

la

auraient craint sans doute qu'on n'y reconnût

pas une église, et

similitude à ce que, en

Thermes de

forme de

seule église en

la

— Sainte-Marie-des-Anges des

MODERNES

à

Rome

(fig.

effet, elle n'est

de thermes

salle



1266)

autre que

doit cette

grande

la

salle

malheusement enterrée sur une

Dioclétien,

assez grande profondeur.

En

général donc

programme

le

comme

constructif fut,

au

Moyen-âge, une nef voûtée, avec des entre-axes de travées beaucoup plus rapprochés que

la

largeur de

nef;

la

les

bas

côtés avec une proportion sensiblement carrée de chaque travée.

Mais les

l'architecte affranchi de la préoccupation

de réunir toutes

poussées en un point unique, conduit au contraire par son

mode

de construction aux murs épais,

à revenir, de

était

voûtée à poussées

l'église

logiquement amené localisées,

voûtée à poussées uniformément réparties. Or, sont

l'avons vu, ces voûtes

voûte en arc de

comme

Seulement cela,

avec

fisent,

cloître, la

le

à

comme nous

berceau droit ou annulaire,

voûte sphérique ou ses

la

similaires.

faut bien éclairer les voûtes, et

il

l'église

que pour

lumière italienne surtout, de simples fenêtres suf-

la

au lieu des grands tympans allant d'un

défoncés par

les

pilier à l'autre et

grandes verrières, on demanda l'éclairage des

voûtes à de simples pénétrations. Ainsi, l'église spécial nefs,

est

de

la

de

Renaissance

la

conçue en vue de

la

voûte sphérique pour

arc de cloître

pour

les

coupoles,

dans

son

type

le

pour

voûte en berceau

plus les

le

chœur, sphérique ou en

le

tout avec des jours en

pénétration.

Je dis en général, parce que dans l'architecture de

sance

l'unité

exceptions.

n'existe

pas, et

toute

régie

a

ses

la

Renais-

nombreuses

54o

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

Fig. 1266.

L' ARCHITECTURE

— Église Sainte-Marie-des-Anges

et

Chartreuse, à

Rome.

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

Mais l'architecture de quer ces errements

de

construction

la

antique aux disposi-

du Moyen-âge. Elle avait sous

grandes voûtes sphériques des Romains,

les

Minerva Medica,

54I

Renaissance ne se borna pas à appli-

la

tions classiques de l'église

yeux

MODERNES

le

les

Panthéon,

les

Caldaria des Ther-

mes. Ces exemples l'incitèrent à cher-

des

cher

applica-

tions de ces belles

formes à ses églises.

De

deux dispo-



sitions

dans

fréquentes

cette architec-

ture: les églises circulaires

ou polygo-

nales, et les églises

à coupoles

montant

de fond, au croise-

ment des

nefs.

premières

Les

nous

ont

comme

laissé Kg.

les édifices circulaires tels

vous une

ai

1267.

— Eglise attribuée

à

Bramante, prés de Rome.

exemples

déjà parlé;

église

que

l'église

attribuée à

le

Baptistère de Florence dont je

de Sainte-Marie-des-Grâces à Milan

Bramante dans

les

environs de

;

Rome

1267); plus tard enfin, et avec toute la fantaisie vénitienne, délia Sainte à Venise l'église si pittoresque de Santa-Maria (fig.

(fig.

1.268),

ou dans des proportions plus modestes

temple de Bramante dans

Rome.

le cloître

le

petit

de San-Pietro in Monlorio, à

542

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

L'autre disposition est surtout exprimée par

Florence,

Sainte-Marie-des-Fleurs.

C'est



cathédrale de

l'exemple

monumental d'une coupole montant de fond

Fig. 1268.

la

église délia Salutc, à Venise.

et se

le

plus

raccordant

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

avec des nefs. J'ignore

comment Arnolfo

di

MODERNES

Lapo,

tecte des nefs de cette cathédrale, se proposait d'en

chœur. Brunelleschi qui fut

un des

la

543

l'habile archi-

composer

le

dota de cette coupole sur plan octogonal

plus nobles problèmes de construction qu'on se

encore posé. Peut-être l'exemple de Saint-Vital de Ravenne

fût

l'inspira-t-il

au moins pour

donnée générale

la

bable que cette conception fut

le résultat

:

il

est plus pro-

d'une méditation per-

sonnelle, et d'une féconde émulation avec les grands

monu-

ments antiques. Très différente des coupoles ultérieures, dont nous trouverons

le

type dans Saint-Pierre de

Rome,

cette

coupole s'élève

sur un plan octogonal régulier, dont les faces verticales sup-

portent les fuseaux cylindriques d'une voûte en arc de cloître à huit pans. Elle est sensiblement plus large que la nef, et corres-

pond aux largeurs réunies de

la

nef

et

des bas côtés qui, ainsi

que nous l'avons vu, sont relativement étroits par rapport nef.

C'est,

je

crois,

nettement voulu de

le

premier exemple de cet élargissement

l'église, ainsi

bas côtés puis un centre élargi,

mentale formant jonction de

Pour obtenir

à la

composée avec une nef

dominé

la nef,

par cette coupole

et ses

monu-

des transepts et du chœur.

ce résultat, Brunelleschi

ne craignit pas de

aboutir les bas côtés aux faces diagonales de

la

faire

coupole par des

arcs dont la tête est biaise par rapport à ces faces octogonales.

L'autel se place sous la coupole,

une

un peu en

belle clôture de marbrerie l'entoure;

les

arriére

du centre;

chapelles se dis-

posent en rayonnant autour des extrémités absidales des transepts et les

du chœur,

deux vastes

deux diagonales opposées

(V. plus haut, et

et

fig.

des absides qui

(fig.

1269)

et

1107

et

sacristies sont pratiquées

dans

à celles qui reçoivent les bas côtés

1108). La coupe de cette coupole

l'épaulent

est

particulièrement instructive

mérite toute votre étude.

544

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

Ce monument grandiose de l'architecture.

On

Fig. 1269.

soit

un peu obscure,

est

un des plus purs chefs-d'œuvre

peut regretter seulement que

— Suinte-Marie-dcs-Fleurs, à

et

la

voûte en

Florence. Coupe.

surtout que son aspect

ait

été défiguré

par une peinture malheureuse de Vasari qui, au lieu d'en respec-

EGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES ter les

coupures constructives, semble

MODERNES

s'être attachée à les faire

disparaître par des superpositions de figures sans

20



Fig. 1270.

sion qui accentue

30

545

40

aucune divi-

M

-

— Façade postérieure de Sainte-Marie-des-Fleurs. la

voûte en arc de

cloître.

d'élancement de cette voûte, dont vous voyez Éléments et Théorie de l'Architecture.



III.

L'effet désirable si

bien

le

galbe 55

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

546

élevé dans les coupes, est perdu par

Ces méfaits sont trop fréquents.

teur.

A

maladresse du décora-

la

l'extérieur, l'architecture, très riche

de décoration empruntée

non seulement

à des applications de marbres, est

harmo-

très

nieuse, mais elle est l'expression la plus sincère de cette belle con-

struction (fig.

1

270). Les absides et

la

nef viennent épauler

base

la

coupole, éclairée par de grandes ouvertures circulaires, puis

de

la

la

coupole elle-même s'élance nettement avec sa forme logique

une lanterne. La construction ne

d'arc de cloître, terminée par

consiste

comme on

pas,

une ossature

le

d'arcs puissants

cylindriques relient

ces

en deux voûtes superposées

dit,

forme

arêtiers

en

les

la possibilité

abri plus efficace

de surveiller

surfaces internes et externes. C'est

la

une voûte

réalité

un

creuse, permettant ainsi plus d'épaisseur,

contre les intempéries, et

deux parois

les arêtiers, et

c'est

:

:

et

entretenir

voûte des Romains

élégie et allégée.

Plusieurs parmi vous iront quelque jour en Italie

comme

bornez pas

l'admirer

église

et

voûtes

et étudiez sa

Un

à

de simples touristes à

construction

:

:

gonale

et

on trouve

A

Florence

ses

un grand enseignement. rarement à

d'ailleurs

à côté

de

la

l'état

coupole octo-

voûtée en arc de cloître de Sainte-Marie-des-Fleurs,

du

celle

Baptistère, celle de la chapelle des Médicis,

toutes deux voûtées de

gonale à

même,

dans cette

montez au-dessus de

c'est

beau motif d'architecture reste

d'exemple unique.

la

certainement parti

en passant

entrer

ne vous

:

même, mais

isolées.

La coupole octo-

rencontre de nefs d'églises est beaucoup plus rare; il

doit en

exister d'autres exemples,

des coupoles sur pendentifs qui fut

adopté dans cette situation.

De

là cette

le

mais

c'est le

plus universellement

association

si

intéres-

sante de la composition byzantine et de l'architecture romaine

évoquée à une

vie nouvelle.

EGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

que

C'est

pas

ne

hellénique,

l'antiquité

pas,

fut

je

ne connaissait

elle

vous

copiste servile. Déjà dans les édifices de Florence, la cathédrale,

si

l'inspiration

aux elle

n'était

moine

que

les

ce

Romains la

n'avaient pas connu.

Grèce, ou

qu'on pouvait

se limita

donc pas

une

Baptistère,

donc pas

se

l'architecture

tirer

Le pendentif,

vous aimez mieux de

si

un élément nul

elle

avenu. Saint-Marc entre autres avait parti

devait

transmis

avait

lui

ne pouvait être pour

byzantin,

le

dit,

nullement portée à exclure de son patri-

importation de

cette

que

éléments

romaine;

l'ai

est antique, l'expression est bien

La Renaissance ne

particulière à son époque.

limiter

547

Renaissance, fervente admiratrice de l'antiquité,

la

spécialement de l'antiquité romaine, car

et

MODERNES

en

fait voir,

Italie,

l'art

non

et

tout

le

de cette féconde conception. L'art ne

à la coupole

montant de fond,

et la

Renais-

sance devait aussi avoir ses coupoles sur pendentifs.

Le goût des grandes coupoles avait créé dans disposition nouvelle, à laquelle c'était

Mais

une

s'attachait d'autant plus

que

un errement nouveau, une conception récente de

il

y avait

la difficulté très réelle d'associer la

rectangulaire des nefs avec la

on

les églises

coupole;

la

forme

composition

ou polygonale de

rencontre de quatre bras appelle plus simplement

la

un croisement

carré

:

le

pendentif permettait de concilier ces

aspirations; grâce à son emploi,

on pouvait sur un plan

élever à telle hauteur qu'on voulait culaire.

circulaire

l'église,

La coupole sur pendentifs

une coupole aérienne,

devait,

Renaissance, devenir l'expression plus

nous avons vu

à

carré

pour

les églises

monumentale de

cir-

de

la

ce que

propos des tours-lanternes qui, dans des églises

du Moyen-âge, introduisaient un élément

d'éclairage supérieur

au croisement des nefs. Je vous

comment

ai

exposé, en traitant des éléments de l'architecture,

le

pendentif permet sur un plan carré d'élever une

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

548

première voûte composée de quatre parties de

ment

voûte sphérique peut

cette

élevée

culaire

peut devenir

dont

au-dessus des

la

quatre pénétrations cylindriques

fondation aérienne d'un nouvel édifice circulaire

lui

donner,

la

conception d'un grand nombre d'églises

dont l'exemple

Renaissance,

le

plus

type grandiose devait être Saint-Pierre de vol. fig.

I,

371

plan primitif, ;

fig.

vue générale,

Saint-Pierre de c'est

369; coupe,

fig.

Rome

fig.

colossal de

l'art

de

la

qui doit

plus haut,

plus qu'une

œuvre

Renaissance. Le

ressortir de cette

d'architecture,

monument

a excité des

enthousiastes

:

demander

il

est

l'ensei-

étude. Et pour cela la

il

est

créa-

monument.

Saint-Pierre n'est pas une cathédrale, la cathédrale de est Saint-Jean-de-Latran, et c'est là

une

plus

c'est l'effort le

nécessaire aussi de voir quelles furent les conditions de tion de ce

le

370; façade absidale,

nécessaire de l'étudier avec respect et de lui

gnement

et

372.)

est

côté d'admirations

critiques violentes à

monumental

Rome. (Y.

un événement historique considérable,

qualité

vous

couvrir logiquement par une voûte

et se

sphérique. Telle est la

dés lors cette base cir-

paroi cylindrique pourra avoir telle hauteur que

la

voudrez

de

dés qu'une

s'interrompre

comment

assise circulaire est complète;

com-

sphère;

d'évêque de

paroisse.

Rome.

Son programme

que

le

Saint-Pierre est

pape

Rome

allait officier

n'est

pas

en

davantage

unique.

Sans être grands clercs en histoire, vous savez par quelle lente et invariable

à

persévérance

les

évêques de

Rome

convertirent peu

peu une suprématie honorifique en une domination effective

sur l'Eglise et autant que faire se pouvait sur

le

monde

chrétien.

Nulle résistance ne put prévaloir contre cette absorption poursuivie pendant des siècles avec

un

esprit de suite,

une méthode

EGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES et

une persistance de volonté dont

dans

Peu

l'histoire.

il

MODERNES

549

exemple

n'y a pas d'autre

à peu, lentement mais sûrement, cette chose

analogue à d'autres, l'épiscopat de Rome, devint cette chose sans égale et sans rivale,

du Moyen-âge, gré

et

avant

la

la

dominant

indiscutable,

et

Ce

fut

l'une des

Renaissance, malgré

crimes, malgré tout,

les

Papauté.

et

la

Papauté

ne se

était

laissant

œuvres mal-

les luttes,

un

fait

accompli,

Le

pas discuter.

comme jadis le monde antique, attendait de Rome l'autorité; Rome était l'axe ou le pivot du monde, et Rome se personnifiait dans le Pontife qui résidait au monde

chrétien

Vatican.

Il

mais seul

il

tout entier,

avait [ses

conseillers,

hiérarchie

sa

paraissait tout décider, tout régir.

Cette autorité immense, que ne créait pas

en

était

une

réalité

prestige a

ecclésiastique,

autorité

deux conditions

Le mystère

savait

et

de prestige;

possibles, le mystère

avait entouré

On

Moyen-âge.

d'opinion

la force matérielle,

que

Rome

et sanctifié

ou

or,

le

splendeur.

la

aux temps du

une autorité suprême, qui

là existait

se manifestait par ses légats, par ses ordres d'autant plus facile-

ment

subis qu'ils étaient plus hautains

voyait pas

Rome,

la

et la

et

plus lointains

:

on ne

Papauté, quelques pèlerins à peine passaient par

diplomatie pontificale savait bien en

faire les

mis-

sionnaires de sa toute-puissance. Mais lorsque s'éveilla avec prit

d'examen

et

de

liberté, l'intuition

vague d'abord, puis

ment affirmée de l'indépendance humaine; lorsque

les

l'es-

nette-

mœurs

plus faciles et plus sociables permirent les contacts et bientôt les indiscrétions; lorsque

voyante,

le

habile sut

monde

foi

devint moins soumise et plus clair-

mystère ne fut plus possible,

comprendre

les nécessités

nouveau. La

et à cette

gneurs,

la

époque de

et la

nouvelles que

splendeur devint son la

Papauté toujours lui créait

moyen

un

d'action,

Renaissance où tous, rois, grands sei-

républiques, cités,

commerçants

rivalisaient

de splen-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

550 deur,

Papauté voulut être

la

pensée,

cette

moyens

avec

comme une

mais en

autre.

donc à être

l'église

Pape

officiait

comparaison

la

avait toujours connue.

qu'il

ses

dans une église

trouver que

— pour mathématiques — qui

proportions

Telle fut

une

:

ce que la

Pape

le

employer

église

11

fallait

est à

un évêque.

pensée qui créa Saint-Pierre. La construction de

moins une œuvre de

coquetterie avec

le

une grande

scepticisme



foi

— qu'une

une affirmation de puissance

Le programme

était

donc de

la foi était alors

œuvre de

bataille livrée par la Papauté,

un coup

religieuse.

faire ce

Bramante,

en

politique

:

d'éclat et dç

et d'autorité.

qui ne s'était vu nulle

part; ambition formidable après les merveilleux l'architecture

langage des

le

une cathédrale quel-

fût à

Saint-Pierre fut

prestige,

antiques,

pèlerin pouvait revenir de

le

même

humain.

un des plus puissants

monuments

ses

somme

pouvait

Il

est

l'esprit

Papauté une église unique, à laquelle rien ne pût

la

comparé

conque

avait

idée que le

cette

en faveur de

fût

l'architecture

Rome

d'action.

églises vénérées,

Rome

plus splendide, restant

la

du mouvement qui transformait

ainsi à la tête

Pour

fut

et

monuments

de

Michel-Ange

San-Gallo,

furent les artistes choisis pour cet effort; et en dépit de diffé-

rences notables dans leurs projets, une conception acceptée dés le

début dirigea toutes leurs études

immense au-dessus de

:

l'élévation d'une

puissants pendentifs au centre du

ment. C'est ce qu'indiquait Bramante en disant élever le

de

la

qu'il

coupole

monuvoulait

Panthéon d'Aggripa au-dessus des voûtes du temple

Paix.

Je ne vous parlerai pas des étapes successives de

du monument; études.

la

Vous savez

Saint-Pierre

:

réalité

concrète

quel était

est

ce qui

la

préparation

importe à vos

le

plan sur lequel fut construit

une croix grecque,

c'est-à-dire à quatre branches

EGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

d'une

vide

le

coupole

de

forme un notable élargissement par rapport aux bas

viennent se

côtés

terminer contre

diagonaux. Sous

piliers

peut qualifier

coupole,

la

et

aujourd'hui et

vestibule

latérales

;

— une

tions que de là

comme

1271);

les

à Florence. Plus

on résolut d'allonger

la

nef

voyons

la

coupole centrale, transept

sous cette coupole;

la

les

1272): une église avec nef principale, bas côtés

(fig.

lui-même de

(fig.

l'église,

et

énormes

quatre

composition devint ce que nous

la

grandes chapelles

se croisant

les

nefs,

maître-autel du catholicisme (fig.

le

avant l'achèvement de

principale,

de

plus

gigantesque autel qu'on

le

bras de la croix terminés en absides tard,

5 5 I

diamètre élevée sur pendentifs; cette coupole

de

mètres

.40

sous

croisant

se

égales,

MODERNES

le

et

chœur

tout précédé d'un magnifique

des plus belles salles qu'il y

ait

— surmonté

grande loggia ou portique destiné aux bénédicle

pape donne urbi

et

orbi, à la ville et à l'univers

1273).

Tout cela est immense, d'architecture colossale, très riche et pompeux (fig. 1274). Aussi faut-il voir Saint-Pierre dans les conditions vraies de son programme, lorsque aux fêtes pontificales

trente

immense

à

vaisseau, entre

hallebardiers, les

quarante

casques

parmi

et

les

les

les

haies

costumes

cuirasses, et

debout ou agenouillée,

personnes circulent

mille

militaires

dans cet

formées par

les

ecclésiastiques, monastiques,

que, au milieu de cette foule

— jamais

assise,



se déroule la lente

procession pontificale, avec sa progression pompeuse, jusqu'au dais sous lequel est porté le Pape, coiffé de la tiare le droit

de placer sur sa

voyez, de celui de

ment

tête.

Programme

l'église ordinaire,

et

que seul

il

bien différent, vous

a le

programme admirable-

suivi.

Sans doute,

les

proportions de l'architecture et de

ture sont excessives, hors de l'échelle humaine.

la

sculp-

Le monument

552

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE I/ARCHITECTURE

Fig. 1271.



Maître-autel de Saint-Pierre de

Rome.

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

MODERNES

5)3

y perd en grandeur apparente dans la vie quotidienne mais il devient extraordinairement grandiose lorsque s'y célèbrent ces ;

fêtes

pour lesquelles

murs

entre ses

est fait, lorsqu'un

il

peuple entier circulant

sous ses

et

voûtes donne leur échelle véritable

à ces

colossaux

!

Plus

grandiose

l'aspect

est

éléments

encore

émouvant de

l'extérieur, lorsque la fête

appelle la bénédiction sur la

foule prosternée sur

la

place, entre les

immenses

colonnades qui

la

circon-

dans

scrivent; lorsque

le

silence

imposant de mil-

liers et

de milliers d'assis-

du

tants, la voix lointaine

Pontife

Alors,

airs.

même

dans

s'élève

l'Église

elle-

devient en quelque

sorte l'autel, la nef est

pace

les

immense de

la

l'es-

mer-

veilleuse place, et au delà

encore, au delà de

même, monde

la ville

Fîg.

1272.



Plan actuel de Saint-Pierre de Rome.

l'abstraction de ce

chrétien que

le

Pape bénit

à

travers

les

mers

et

les

continents.

Voilà Saint-Pierre, identique à son

et

voilà

programme que

peut-être

l'expression

la

plus

l'architecture ait jamais réalisée.

Saint-Pierre est plus encore peut-être la Papauté que Versailles n'est la

Royauté.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

554 Aussi,

ce serait

deux choses — l'unité

mal comprendre Saint-Pierre que d'y voir

l'église



la place.

Ce

serait

ne pas comprendre

de pensée de cet ensemble immense. L'église, son vesti-

bule, la loge de bénédiction, la place avec ses

l'ig.

127;.

degrés, l'avant-

— Saint-Pierre de Rome.

place entourée de ses colonnades, tout cela est

un

tout,

un

seul

tout, l'affirmation de la puissance pontificale. Affirmation éclatante,

certes,

l'époque

où,

et

qui

pour

la

pourtant

coïncide

première

fois, la

brèche avec succès. Serait-ce {que surtout du

pressentiment de

la

le

historiquement

avec

Papauté est battue en

besoin de s'affirmer naît

contestation

?...

Peu importe,

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES d'ailleurs,

pour nous; nous avons,

quel était

le

programme

cherché à vous

ailleurs, à voir

que

a été compris. C'est ce

ensemble

cet

est

la

coupole.

mètres au-dessus du sol de

Fig. 1274.

monument

s'il

comme

555

j'ai

faire saisir.

La merveille de d'environ 35

et

ici

MODERNES

— Vue

intérieure de Saint-Pierre de

-

unique, dont

l'église

le

mur

A

la

hauteur

commence

ce

Rome.

cylindrique a plus de 40 mètres

de diamètre intérieur, ayant pour fondation en quelque sorte les assises et

interrompues d'une voûte sphérique en pendentifs,

recouvert lui-même par une voûte sphérique ouverte à son

sommet. Lorsque de

cette

ouverture circulaire on regarde

à 100 métrés au-dessous de

La voûte tort,

est

soi, l'impression

formée, non de trois voûtes

mais d'arcs normaux

reliés

est

l'église

vertigineuse.

comme on

le

dit à

par des fuseaux sphériques;

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

5^6

même

c'est le

A

rence.

de voûte creuse que nous avons vu à Flo-

parti

majesté de cette coupole est extraordi-

l'intérieur, la

naire; au dehors, elle est souveraine.

on

plus

Et

s'éloigne

et

plus peut-être cette majesté s'affirme et frappe l'esprit.

Lorsque

pour

j'arrivais



ce souvenir

tez-moi

Rome

distant de

première

la

fois à

— permet-

Rome,

en voiture, à un point de

cinquante kilomètres environ,

de

route

la le

cocher

nous montrant de son fouet une silhouette imposante nous

— Voici

« Ecco la Cuppola

la

coupole

heures de voiture encore nous

monuments

autres

de

la ville.

dangereux

commencions

Et

l'émotion des pèlerins, lorsque

Après

»

!

ou quatre

trois

à apercevoir les

songeais ace que devait être

je

le

dit

voyage

était long, difficile et

lorsque las et éprouvés par les privations subies,

;

énervés sans doute par voyage, soudain

triomphalement

à

à

longue attente, par

la

un tournant de

route,

sans

monument

pouvaient

coup sûr pousser avec enthousiasme comprendre

« Ecco la Cuppola! » N'essayez pas de

Saint-Pierre

ils

déboires du

les

mise

cette

au

et

tel

ne se

:

Programme unique,

point.

monument

ce cri

de juger

unique, voilà ce qu'il faut comprendre. Et

ajouter aussi qu'un

plus

fait

qu'une

fois

il

faut

dans

la

vie de l'humanité.

Je ne méconnais pas d'ailleurs

qu'on

a

Maderne,

comme

artiste

à

immaculée. ne

/

si

plus

perfection

qui

bien

inférieur à ceux

quelques

proportion échelle

monument. Les

l'intérieur le colossal

doute

sans

justesse de bien des critiques

ce

à

faites

la

colosses

près d'eux

humaine.

exquise

Tout

des

se

est

la

trouvaient

vrai;

de

même la

?

l'extérieur

règle constante, et

des

éléments n'a

est le

leur

d'une

plus

Renaissance

mais quel

puisse motiver des critiques

à

Carie

mieux affirmé

auraient

œuvres

sont de

du début;

trop

La décoration

cela est

façades

cette

encore

monument

Et quel autre pourrait

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES offrir

MODERNES

quelque chose à mettre en comparaison avec

Saint-Pierre

la

557

coupole

?

Revenons

à l'église ordinaire. L'Italie

fit

de très nombreuses

coupoles,

églises à

sur des proportions

beaucoup plus res-

La coupole

treintes.

alors n'est en géné-

que

ral

l'intersec-

tion des nefs et

transept

c'est

:

du le

de l'ancienne

parti

tour-lanterne, traité

avec

que

éléments

les

livrait

A

dentif.

même

pen-

le

Rome en

y

il

a

plusieurs bien réussies,

et

toujours

en

ce

motif,

le

même

principe,

plié

s'est

cependant

une grande

à

variété,

comme par exemple dans

les

deux

Fig. 1275.



Église

a

coupole, pris du

1

orum

Je Trajan.

églises

qui terminent

le

forum de Trajan

(fig.

1275). La plupart de ces

églises sont voûtées en berceau avec des fenêtres en pénétration;

quelques-unes cependant richement décorées; à

ont des voûtes

telle est

par exemple

Naples. Les façades principales

d'arête,

l'église

parfois

très

de San-Martino,

sont en général composées

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

558

deux

avec

Moyen-âge,

une

à

vent

l'un affecté

arcade

demandée

comme

étages,

aux portes d'entrée,

éclairant

nef;

la

ensemble

cet

quelques exemples,

seulement

plus pures et

que

originales de

le

entre colonnes engagées

aussi

originale

à

parti

le

d'arcades

série

motif en



est

citer

l'intérieur par

Renaissance

la

soit bien

connu

les

originale

:

— des arcades

que tous ont cherché

ce

de ses façades

devaient

qui

une des œuvres

parce qu'il est toujours très original

mieux que tout autre par

ou

très différents entre eux.

les plus

à l'extérieur, bien

et

décoration

la

ne puis que vous

varié, je

si

L'église de Rimini, de L.-B. Alberti, est

faire

l'autre à la rose

vient sans régie détruire toute idée de composition.

la fantaisie

de

du

l'architecture

superposés. Et malheureusement, sou-

à des ordres

Dans tout

dans

d'ailleurs

le

latérales,

recevoir

très

;

composées d'une

autant de

caractère

à faire

sarcophages;

particulier

de

sa

décoration. L'église Saint-François de Pérouse(fig. 1276), peu importante, a

une

jolie

façade avec un motif unique de grande arcade qui

l'occupe tout entière, et encadre à qui tient lieu de rose,

San-Loren^o

accompagnée

Damaso,

in

des églises nombreuses en

à

fois la porte et la gloire

d'ailleurs

Rome,

Italie

la

par

le

de

jolies sculptures.

Bramante,

de

la

Plusieurs

vous

ment

églises

de Venise, de Gênes, de Xaples,

moins importantes

l'ai dit, il

ne

seraient à citer.

serait pas possible

les

le

et

Mais

d'une

comme

de condenser théorique-

les réflexions qu'elles suggéreraient. Il s'y

mants motifs pour fois

notamment

nef d'une élégance parfaite.

foule de villes je

une

qui n'ont pas de façade propre.

L'intérieur est d'une étude digne de son auteur, piliers

est

trouve de char-

voyageur, des détails souvent exquis, par-

des décorations puissantes. Je ne puis vous dire d'aller les

voir, et je

ne saurais vous

les

résumer.

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES

Une mention non

Pavie,

spéciale

pas

tant

à

est

due cependant à

cause

de

MODERNES la

proportions

Chartreuse de

sa célèbre façade qui n'est

malheureusement qu'un placage, que pour son les

559

sont très heureuses,

et

la

intérieur

décoration

dont d'une

richesse étonnan-

pour

et

te,

façades

ses

latérales

et postérieure, re-

marquables

monu-

l'emploi

mental de

que

de

et

cuite

par

la brila terre

combinai-

:

son qu'on trouve dans un

d'ailleurs

grand nombre de de

villes

l'Italie

du centre ou du nord, à Bologne, à

Plaisance,

à

Parme, à Ferrare, dans

Lombar-

la

die et les régions

au pied des Alpes,

dont

l'église

Corne

est

Venise reste.

A

;

I ig.

1276.



les

plus intéressants.

Eglise Saint-François, a IM-rouse.

de

un des monuments est

originale dans

ses

églises

des titres divers, on peut vous

comme

dans tout

recommander

l'étude

le

de

Saint-Zaeharie et de plusieurs autres, San-Giorgio, Santa-Maria dei Miracoli,

et

Murano

(fig.

enfin

de

la

1277), par

petite le

chapelle Émilienne de

grand

artiste

San-Micheli

:

l'île

de

exemple

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

560

intéressant d'une voûte sphérique sur pendentifs disposés aux

angles d'un plan hexagonal régulier.

En

France, après

guerres

les

d'Italie,

Louis XII

depuis

François

I

er ,

longtemps qui

l'inspi-

des

L'église

arts.

française

modela

se

ce fut l'Italie

fut

ratrice

et

dans

une certaine mesure

sur

italienne

l'église

de

la

Renaissance, dans façades

les

La façade

tout. lèbre,

avis

sur-

et

à

cé-

mon

surfaite,

de

Saint-Gervais est

un exemple bien

connu de de

composition.

Mais ce

T Fig. 1277.

édifice, plète.

l'on n'y peut

et

Au

Chapelle limilienne,

ce genre

n'est



7-

qu'une façade raîle

de Murano.

joutée à un ancien

chercher l'architecture religieuse com-

surplus, l'époque de la Renaissance française construisit

comme

la

cathédrale de Tours, Saint-Michel de Dijon (fig. 1278) dont

la

peu d'églises entières;

façade

est

si

elle

intéressante,

monuments moins

acheva d'anciennes

l'église

importants,

célèbre

mais

églises,

de

Gisors, et des

toujours exquis, et qui

MODERNES

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

sont une fête pour

toujours

d'Écouen,

de Valmont,

celle

dont vous voyez

la

les

etc.,

yeux,

tels

ou encore

que

chapelle

chapelle d'Anet

la

façade dans la cour de

la

561

votre École des

Beaux-Arts.

Mais lorsque

une

pièces

l'architecture française eut à

église,

elle

le

composer de toutes

fit

tout autrement que l'architecture italienne.

en général un pays

ai-je dit, est

de

La France, vous

pierre

plusieurs

siècles

ments religieux en

struits

pendant

calcaire;

con-

étaient

de

pierres

cette tradition

monu-

ses

taille

:

fut conservée.

Les églises françaises furent

donc

en

construites

aussi voûtées en

elles furent

pierre;

on

général

la

pierre;

n'y voit

pas

en

voûte italienne en

briques, avec ses enduits, ses

stucs ce

ou

ses peintures

n'est plus

d'autre

mais

;

part

voûte à arcs indépendants voûte stéréotomique d'habileté, parfois

la

et à

de





Église Saint-Michel Je Dijon.

remplissages du Moyen-âge. La

remplace

un

et arrive à

au tour de force de

La voûte stéréotomique et

Rg, 1278.

la

l'art

du

très

haut degré

trait.

se prête à la disposition en berceau,

quelques exemples d'églises ainsi voûtées, avec toute-

fois des

fenêtres en pénétration pour éclairer les voûtes.

exemple,

la

ainsi

nef très remarquable de

étudiée. Elle se

localisées, Éléments

et

et

il

y

Théorie de l'Architecture.

de



du Val-dc-Grâce

est

aussi à la disposition des poussées

prête

en a

l'église

Par

III.

nombreux exemples. Seulement, 36

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

562

comme

la

ARCHITECTURE

L'

composition traditionnelle des églises comportait des

travées étroites par rapport à l'ouverture de

la nef,

d'arête auraient été très barlongues. Cela est

sans inconvénient

avec

une

les

des voûtes

voûtes sur arcs indépendants du Moyen-âge; ce

pour

difficulté d'appareil

des

préférence

notamment

voûte stéréotomique. Aussi

la

la

voûte

pénétrations,

dont

plus souvent, au

de

lieu

serait le

a-t-on disposé de

d'arête,

vous voyez des exemples Saint-Roch, à

à la nef de l'église des Invalides, à

Saint-Sulpice.

Mais

voûte ayant ses poussées

alors, la

même

se posait le

qu'au Moyen-âge; à moins d'interposer des

énormes entre

piliers

chercher

les

problème

localisées, le

nef

la

résistances

à

et les

bas côtés,

l'extérieur ?

fallait

il

Sans doute,

donc

aller

et si

vous

voulez bien y regarder, vous retrouverez dans ces églises contreforts et les arcs-boutants. Et voyez une fois encore

bien les nécessités de

lement

les

mêmes

la

Saint-Sulpice,

dans

solutions pour les

poussent

comme



mêmes

au

xin c

,

Mais au xvn et

si

e

il

Ouen ou

celles

dans l'étude pose

les

sont

voûtes

localisées

faut des résistances; et il

faut les

entre les nefs

deman-

de Saint-

de Saint-Roch, avec des différences extrêmes

et le style,

même,

la

comment,

inspirations

siècle,

ces poussées

ces résistances ne peuvent être intérieures,

der à l'étaiement. Et voilà

Saint-Roch

l'on construisait

sur des points déterminés, à ces points si

problèmes, unifient

on ne cherchait nullement des

Moyen-âge.

du

l'art

com-

construction, en livrant tout naturel-

l'architecture. Certes, à l'époque

ou

les

et qui a

il

y a toujours

la

composition qui s'im-

pour moyen l'arc-boutant.

Seulement l'arc-boutant perd l'apparence de l'étaiement pour prendre plutôt celle de l'épaulement. C'est peut-être à église

de Saint-Nicolas-du-Chardonnet que

Paris,

l'exemple

(fig.

1279).

le

plus

caractéristique

de

la petite

vous trouverez, cette

à

disposition

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

Vous vous bute les tion

rappelez que l'arc-boutant du

de

piliers

assez

est

la

MODERNES

Moyen-âge contre-

nef en un point unique, dont

délicate;

quelques-uns

les

563

la

détermina-

pénétrent trop bas,

d'autres trop haut, d'autres enfin ont été doublés par superposition, afin

d'embrasser une plus grande hauteur de contact

une sécurité complète, quel que

d'offrir ainsi

Fig. 1279.

passage de les

autres

la

— Église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, à

résultante des poussées.

églises

similaires,

descendu beaucoup plus bas,

très

mur;

la

le pilier

forme de

de

cet

courbe des résultantes.

la

point de

Paris.

Saint-Nicolas, et dans

l'arc-boutant

proprement

dit

est

évidemment au-dessous du

point critique, et est surmonté d'un contact avec

A

fût le

et

mur d'épaulement dont

nef embrasse toute

la

hauteur de son

épaulement enveloppe nécessairement Si la construction est plus lourde,

peut contester qu'elle soit rationnelle

et serre

le

de prés

la

la

on ne solu-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

564

tion théorique de la résistance

Sulpice présentent de

même

trouverez encore à

les

la

ARCHITECTURE

l'

aux poussées. Saint-Roch,

Saint-

des arcs-boutant ainsi tracés; vous

chapelle de Versailles (fig.

1281). Je exemples.

pourrais

On

1280

multiplier ces

pourrait dire

assez

justement que l'arc-boutant est

.

,

I

.

.«-

Fig. 1281.

au

un

— Chapelle de

Coupe

Plan.

plutôt

contrefort qui s'élargit assez par

moyen d'un En général,

composées

ici

J

)

Chapelle de Versailles.

Fig. 1280.

et

arc,

enjamber

la

celles

bas pour pouvoir,

portée des bas côtés.

ces églises françaises

comme

le

Versailles.

transversale.

modernes, tout en étant

du Moyen-âge,

s'en

distinguent

non

MODERNES

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

seulement par

mais par

le style,

les

565

proportions générales. Les

points d'appui intérieurs sont plus épais,

hauteur

la

moins

est

grande; de simples fenêtres se substituent aux grandes verrières, la

tendance de

l'aspect

de

n'est plus l'élimination stabilité. L'effet

ment en berceau avec la

comme

au-dessus des

C'est

arcs.

ceux du Moyen-âge, indépendants les

clochers prennent

tance, et se terminent par des toitures plates

conçues

comme

flèches aiguës.

en

comme un

Italie

frontispice

le

portique

de

dorique

terrasses et

Les façades sont en général

ce

comme

entre deux tours;

façade, intéressante par

et assis

avec deux ordres superposés;

modèle,

Quelques-unes cependant,

un

art,

moins d'impor-

ou des

de Saint-Roch à Paris peut être considérée sinon

un autre

des transformations. Les combles sont,

voûtes;

non plus par des

commun

pénétrations, n'a plus rien de

loi éternelle

en général,

matière, mais plutôt

des voûtes appareillées, et générale-

avec celui des voûtes portées par des suivant

la

genre

comme un de

celle

type,

compositions.

Saint-Sulpice, consistent en il

faut reconnaître

que

cette

son étude, notamment en ce qui concerne

du

rez-de-chaussée,

n'est

nullement

la

façade de l'église qu'elle cache plutôt qu'elle ne la signale. C'est plutôt sur les faces latérales, aux extrémités l'église se traduit

Mais

je le

du

transept,

que

par des façades d'une composition appropriée.

répète,

nous ne trouvons plus

ditionnelles qui firent l'unité des églises

position personnelle s'affranchit de

'ici

les

données tra-

du Moyen-âge. La com-

la discipline et se soustrait à

la théorie.

En France comme en Italie, et en souvenir de Saint-Pierre de Rome, il a été fait d'assez nombreuses églises à coupoles. En général, ces coupoles sont à l'intersection de la nef et sept, et

n'excèdent pas

la

largeur de la

nef.

du

tran-

Mais tandis que

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

566

l'architecture italienne, s'inspirant plus directement de l'antiquité, faisait

en général reposer

la

couverture de ses coupoles sur une

mode

voûte, l'architecture française, fidèle à un

de construction

éprouvé, recouvrit ses voûtes circulaires d'un comble en charpente, de

même

que

ses voûtes de nefs sont

surmontées d'un

comble indépendant. Seulement, à

moins d'une hauteur

le

comble ne pouvait

levé à

être re-

ici

un niveau supérieur

des voûtes; traits

excessive,

il

n'y a

à celui

donc pas

d'en-

horizontaux à sa base.

surplus,

Au

un assemblage de fermes

concentriques sur plan circulaire n'a pas besoin d'entraits, la

puisque

poussée des fermes peut aussi

bien être neutralisée par une ceinture indéformable à

la

base du

comble.

La

de

extérieure

silhouette

nos coupoles résulte donc de

combinaison

d'un

ouvrage

la

en

charpente, souvent remarquable. Il Fig. 1282.

— Coupole

intéressant,

comme parmi

des Invalides. Plan.

par exemple la

plus belles

et les Invalides,

dont

il

me

le

Sorbonne; d'autres plus l'église

suffira

caractère

Notre-Dame de

de vous

citer le

commun

est

charpente et de

été (fig.

la

plomberie, dont

portée à une grande richesse à

1282, 1283 et 1284).

la

la

simples,

Versailles;

Val-de-Grâce

de demander de

riches éléments de silhouette décorative à l'emploi la

mo-

destes, d'un profil cependant très

Saint-Paul à Paris ou

les

y en a de relativement

combiné de

décoration a surtout

coupole des Invalides

EGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES

MODERNES

567

•3

l 3

E

E

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

568

Élevées sur

vide annulaire d'une voûte en pendentifs, ces

le

coupoles sont circulaires. Mais

des Invalides présente une

celle

comme

disposition toute particulière et très intéressante

sion extérieure de

composition. Quatre groupes de

la

principaux et quatre groupes de nervures sur

longent

les piliers

le

piliers

comble pro-

des pendentifs, et conservent à cette coupole

une division en quatre

circulaire

expres-

correspondant aux

parties,

quatre grandes ouvertures des nefs. Je n'ai pas besoin d'ailleurs

de vous signaler

belle silhouette et le noble caractère de ces

la

beaux monuments. Le Val-de-Grâce pour beaucoup dans Plus tard, dans avec

une tentative

l'excès

analogue à

avec

xvm e

mais

celle

1285 à 1287)

d'habileté heureuse

n'était :

c'est

en

Panthéon

habileté.

l'excessive

le

la fin

— la

du

Autrefois»

avec les

l'excès

ici

pierres.

même

fut fait

personnelle, dont

très

effet réalisable

donc

le

il

de l'architecture de

coupe des

la

siècle,

aujourd'hui

éléments du Moyen-âge;

les

éléments modernes de (fig.



de

l'affirmation

:

de Paris.

seconde moitié du

très intéressante,

est assez

Moyen-âge

la

Sainte-Geneviève

l'église

tendance

l'aspect général

Invalides comptent

et les

Sainte-Geneviève

que par un prodige

esprit, la

même

témérité

qu'à Beauvais par exemple. Il

semble en

cultés.

que Soufflot

effet

Sa coupole

reposait

réduits au

minimum

coupoles

du Val-de-Grâce

qu'il a

bonnement sur un mur l'ouverture

du pendentif,

sur fallu

ou

ait

des les

des

circulaire ici

voulu accumuler

les diffi-

points d'appui

tellement

renforcer; tandis que les

Invalides

reçu

l'architecte a

tout

s'appuient

tout

bonnement par

voulu entourer sa cou-

pole d'un portique en porte-à-faux, qu'il a fallu soutenir par des arriére-pendentifs invisibles, et bien autrement formidables que

ceux qu'on voit

(fig.

1286). Les nefs elles-mêmes sont voûtées

en coupoles sur pendentifs,

et les

pendentifs se reportent sur de

EGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES

simples colonnes par l'intermédiaire d'un qui

ne

résiste

que

diverses qu'il subit.

Il

par

10

Fig. 1285.

une élégance

chose singulière

petit

5é 9

pilier d'attique

d'équilibre

aux actions

en résulte un aspect de hardiesse extrême,

S

et j'ajoute,

un miracle

MODERNES

M

IS



1S



Pantbéqo

île

raffinée

et rare, tandis

Paris. Plan.

dans

que

le

proportions. Mais,

les

plus souvent ce sont les

ignorants qui s'effraient de hardiesses apparentes, qui ne sont pas en réalité hardies,

ici

plus

L'exécution est irréprochable

on

sait

et cela

et

plus

rassure

on

est effrayé.

un peu, puis en

570

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

Fig. 1286.

— Le Panthéon de

Paris.

Coupe

transversale.

MODERNES

EGLISES DE LA RENAISSANCE ET EGLISES

somme

preuve

la

que

tefois

par plus d'un siècle de durée, après tou-

faite

eurent été renforcés. Mais n'importe, et

les piliers

ne comprends pas,

l'avoue,

je

comment un

lancer dans des périls aussi redoutables. la

571

Un

pu

architecte a tel

je

se

courage est de

témérité, et ne s'explique que par

l'ambition

du tour de

d'arriver

aux

l'habileté

permise.

on

force, la passion

dernières

Un

de

limites

de plus,

rien

entrerait dans l'impossible

:

mieux

vaut en rester plus distant.

Le plan de est inspiré

Rome

l'église

de celui de Saint-Pierre de

en ce que

là aussi

que

est plus large

la

coupole

une dispo-

nef;

la

ingénieuse

sition

Sainte-Geneviève

reporte

les

bas

côtés au delà du pilier du pendentif

par les

la saillie

de colonnes qui portent

arcs-doubleaux des pendentifs des

nefs.

La coupole

en

pierre,

avec

enveloppées l'une dans

trois voûtes l'autre (fig.

est

1287). Sauf

les

combles

des nefs, tout est conçu au point de

vue unique de

la pierre

de

taille, très

remarquablement employée.

Fig. 1287.



Panthéon de Paris.

Construction.

Cette

conception

n'est

pas

sans

analogie avec celle de Saint-Paul de Londres (fig. 1288, 1289,

1291), vaste édifice d'une grande valeur, qu'on peut

1290

et

bien

associer

diffère pas.

qu'elle



reçoit

à

l'étude

des églises

catholiques,

aussi la coupole est plus large

par

l'intermédiaire

circulaires ouverts sous la

de

que

grands

car les

il

n'en

bas côtés,

exèdres

demi-

retombée des pendentifs. La coupole

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

572

présente une particularité d'étude remarquable

au lieu d'être cylindrique, est conique

voûte demi-sphérique

la

:

mur-tambour,

le

:

supérieure est donc d'un plus petit diamètre que l'ouverture

particularité

cette

En

des pendentifs.

circulaire

pour

réalité,

L'étude intérieure est

apercevoir.

s'en

prévenu de

être

faut

il

d'un beau caractère, très ferme et

nument étrange

SeAi'/Ze

H

X

Jt

Fie. 1288.

H>

Fig. 1289.

un rez-de-chaussée

Parmi je

vous

contradictoire

une nef

et

les églises à

ai

d'offrir

ce

caractère

son

tout

sur

— Église Saint-Paul de Coupe

pourtour une architecture à deux étages,

église qui a

présente

mo-

le

thftb»

— Église Saint-Paul de Londres.

évidemment

l'extérieur,



Plan.

aurait

A

sobre.

déjà parlé,

et

un

avec

Londres.

transversale.

comme un

premier étage l'expression

:

palais

disposition

d'une

logique

des bas côtés. coupoles, outre il

la

Sainte de Venise,

convient de citer

celle

de

la

ne saurais vous

inutiles.

les

décrire sans

dont

Superga à

Turin, puis de nombreuses églises italiennes, espagnoles, Je

qui

tomber dans des

etc.

redites

ÉGLISES DE LA RENAISSANCE ET ÉGLISES

MODERNES

573

3 O °~ 3

£ —

i °

C/3

o

I

g.



UT*

CHAPITRE XX ÉGLISES MODERNES DE PARIS



SOMMAIRE.



Le Val-de-Grâce. sailles.





Saint-Gervais.

Les

Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

Invalides.



— Chapelle du Palais de Ver— Saint-Roch. — Saint-Paul.

Notre-Dame-des- Victoires.

— Saint-Sulpice. ;

Ainsi que

je l'ai fait

pour

les églises

vous donner quelques indications sur

vous pouvez voir

(fig.

1292

des

les églises

modernes que

sur

de

Saint-Gervais

façade

la

:

c'était

bien exagéré. Sans doute l'étude

superposés est habile, mais encore n'arrive-t-elle

pas à masquer profilants, qui

plombs

d'abord

chef-d'œuvre

ordres

désire

1293). Cette façade a été longtemps considérée

et

comme un

je

à Paris.

mots

Quelques

du Moyen-âge,

le

défaut des saillies trop grandes

imposent

excessifs.

Il

ainsi

des groupes

aux corniches rampantes des

y a plutôt



sur-

des détails intéressants qu'une

artistique,

même

en se plaçant au point de vue de

l'architecte qui a placé

devant

l'église

composition

de Saint-Gervais ce fron-

tispice d'un tout autre caractère.

Car,



et je désire

pas là ce que

je

lui

que nous nous entendions bien reproche.

façade, de Brosse a fait

A

une

église

qui

:

il

a

bien

fait

:

ce n'est

manquait de

une façade de son temps

pastiche de l'époque de l'église



il

et

non un

a lait tout

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

576

naturellement ce qu'on

de son temps.

faisait à

toute époque

De même vous voyez

des

devant des églises romanes en tout ou en

:

de l'architecture

façades

partie,

gothiques

ne fût-ce que

Notre-Dame. Dans un intérieur même, chaque époque de

tra-

vaux marque son empreinte. Mais pecter

cette adaptation d'un

composition

la

style

nouveau peut

et

doit

res-

go-

:

thique ou renaissance, une

fa-

çade est toujours une façade, c'est-à-dire la

paroi principale

monument

d'un

Fig. 1292.



qui

des

a

Église Saint-Gervais-

Fig. 1295.

— Église Saint-Gervais-Saint-Protais,

Saint-Protais, à Paris. Plan.

dimensions

de

à

largeur

et

de

exemple 25 métrés de hauteur sais

quelle

hauteur. à

son

Paris. Façade.

Si

faîte, et

harmonie de proportions voulues

a par

église

telle

que, pour a priori,

je

on

ne lui

dispose une façade qui s'élèvera à 30 ou 35 métrés

— ou qui

débordera en largeur

n'est

une façade

:

d'étranger au

Voilà

le très

sement a

fait

c'est

la

largeur de

un décor,

monument

:

il

un

l'édifice



frontispice,

n'y a

même

ce

quelque

plus de

plus

chose

monument.

grave défaut de cette composition, qui malheureuécole, à cause

même

de

la

valeur de son étude.

A

MODERNES DE PARIS

EGLISES

moins qu'une adjonction

Saint-Gervais, ce n'était du

pour

est autorisé plus tard

venaient au dire,

monde

577

on

:

des églises qui d'un seul

faire

avec ces déformations. Et ce

fut,

jet

faut le

il

une des plus grandes erreurs de l'architecture moderne.

L'église

comme

Saint-Nicolas-du-Chardonnet,

que

vous

je

citée

ai

exemple nettement caractérisé de l'arc-boutant moderne,

vaudrait pour cela seul votre étude. Cette modeste église est leurs

s'en

harmonieuse dans

d'ail-

sa simplicité pauvre et dans sa parfaite

Les arcs-boutants du chœur y sont disposés cathédrale du Mans, en double à chaque pilier,

unité intérieure.

comme

à la

moyennant un angle aigu entre eux. Il en résulte un encombrement plus sensible encore qu'au Mans, parce qu'ici le contact de du

l'arc-boutant et

pilier étant

beaucoup plus prolongé,

l'angle

dièdre formé par la rencontre des deux arcs-boutants se prolonge

lui-même sur une plus grande hauteur.

Vous

verrez en passant

le

porte latérale sur

jolie

monuments

Bernardins, et quelques entre autres

la

tombeau de Lebrun

Je ne reviendrai pas sur

le

intéressants à

le

l'intérieur,

de sa mère.

et

Val-de-Grâce dont

entretenu. Cependant, remarquez-y

rue des

la

grand

effet

vous

je

ai

déjà

que produit une

façade d'église au fond d'une cour d'honneur (fig. 1294 et 1295).

y perd l'isolement des façades latérales, d'autre part cette introduction à l'église éloignée de la voie publique répond à un Si elle

désir qu'on a toujours éprouvé,

d'une cour spéciale

comme

Ambroise de Milan,

comme drales,

faisait

ou

comme

fait

que

fût

l'église

précédée

Sainte-Sophie, Saint-Clément, Saint-

qu'une

soit

autrefois

soit

les

parvis

place

de

spéciale

nos

pour Saint-Pierre de

le

précédât,

anciennes

Rome

cathé-

sa magnifique

colonnade. D'ailleurs,

je

le

répète,

le

Val-de-Grâce

beaux monuments de l'architecture française Éléments

et

Théorie de l'Architecture.



III.

est :

l'un

c'est

des plus

même

pour 57

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE ^ARCHITECTURE

57»

que

cela

à

vous

je n'ai

plus rien à vous en dire, ayant eu trop souvent

le citer.

Je ne veux Invalides

du

pas séparer

Val-de-.

I34.

Fresque de Frs Bsrtolomeo,

Fresque de Fni Bartolomeo,

à

1

I.ucqucs.

Lacques.

62

LA DÉCORATION DES ÉGLISES veilleux

;

cependant, vous

et

les

voyez dans

621

du musée,

banalité

la

déplacées et presque travesties par l'absence du cadre

de leur

et

raison d'être.

comme

Car ces peintures, les faisait

pas par dilettantisme artistique, ni par simple désir de

Comme

décorer.

des

vous

je

disais

le

pour

la

un moyen d'enseignement

religieuse est

à

auparavant ces mosaïques, on ne

que

illettrés,

lettre

la

ne

sculpture, la peinture

A

religieux.

suffirait pas

des naïfs,



à instruire,

et

d'ailleurs

l'imprimerie n'existait pas, ou ne pénétrait pas encore

dans

couches populaires

les

accompagnée

l'image, la

légende. Oui,

il

parfois

faut

d'un texte très court qui en

c'est vrai, cet art splen-

des xiv

spécimens dans

la

e

xv

et

on

à l'Italie, et c'est justice, car

quantité de chefs-d'œuvre qu'a produits

la

ture italienne

que

était

Lorsqu'on parle de ces peintures des

pensée va d'abord

confondu de

l'enseignement par

fallait

il

dire parce

le

dide était de l'imagerie. primitifs, la



e

siècles.

la

est

pein-

en reste d'admirables

Il

plupart des villes italiennes, et avant tout à

et l'on y peut suivre la marche continue de cet art depuis Giotto, depuis même les mosaïques de Ravenne ou de

Florence,

Saint-Marc de

Venise,

La peinture

jusqu'à la chapelle Sixtine.

devient chaque jour plus habile, mais non pas plus chrétienne.

Les fresques des primitifs sont naïvement religieuses voit au contraire que les

peintures de

la

:

ne

qui

chapelle Sixtine

puissamment grandioses sont plus philosophiques que

reli-

chercher un peu auparavant l'apogée

gieuses

?

de

des primitifs, conservant encore toutes ses croyances

l'art

Peut-être

déjà servi par

faut-il

une maîtrise

turicchio, et leurs émules,

tolomeo dans ne peut par suffisante

la

parfaite,

avec

témoin ces

art si

ou par

les

les

Ghirlandaio,

et

les Pin-

belles fresques de Fra Bar-

cathédrale de Lucques

les descriptions

de cet

si

(fig.

1333

et

1334).

On

gravures donner une idée

prodigieusement fécond,

si

attachant,

si

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

622

poétique. Seule la vue des églises et des couvents peut faire voir sa continuité et sa perfection, en permettant de l'admirer dans le

milieu nécessaire et dans son intime association avec l'architecture dont

est partie intégrante.

il

Il

ne faudrait pas croire cepen-

phénomène uniquement

dant que ce fût un

d'Albi ou de Cahors montrent bien que

mêmes

Les fresques

italien.

mêmes

les

désirs existaient en France, sans parler

ici

idées, les

des peintures

en grand nombre qui ont dû disparaître parfois sous un affreux badigeon. Les exemples en sont beaucoup plus rares qu'en

dans plusieurs régions françaises on n'en

et

Entre cet fait

art

et l'art italien, existe-t-il

couler beaucoup d'encre

intérêt

:

:

trouverait

pour nous,

pas d'extrait de naissance.

pas.

un lien? La question

Voyez

fresques,

malheureusement dégradées de

en Savoie

(fig.

quement,

elle

l'église

nous ne

exemple

par

a

sans grand

elle est

à ce qui est beau et légitimement inspirateur

demandons

Italie,

les

d'Abondance

1335 à 1337). La Savoie est française géographia été politiquement italienne. Mais ces fresques

qui rappellent celles d'Assise rappellent aussi celles qu'on voit plusieurs églises de

dans

Bourgogne. Elles sont italiennes ou

sont françaises, qu'importe

elles

expressives,

elles

la Salutation

et

la

sont naïves

et

?

Elles sont

belles,

sont

elles

d'un sentiment exquis, surtout

Crèche; et elles sont parfaitement architectu-

rales.

sur ce point

J'insiste

détail de tout ce

der un

vous est

:

je

ne saurais en

caractère

la

peinture. Je

dois

serait abor-

me

limiter à

voir son intime harmonie avec l'architecture. Cet art

absolument respectueux

déforme

vous parler en

prodigieux ensemble artistique; ce

cours d'histoire de

faire

effet

ni

ne

mural

l'écrase.

est

du monument

La proportion

;

jamais

il

ne

le

est toujours observée, le

toujours maintenu, qu'il s'agisse de murs

ou de voûtes. Plus

tard,

la

peinture

sera

plus

savante,

elle

ÉLÉMENTS RT THEORIE DE l'aXCHITECTORE

Tome

III

Page 622

2
iPaHs

.

Pljn

.

pas à

insister sur cette disposition qui s'explique

Le

>...

d'elle-même par

ne se rattache qu'indirectement à

l'église.

le

plan.

Je vous

634

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

Fig. 1543.

— Église de

La

Trinité, à Paris. Façade.

DÉPENDANCES DE L'ÉGLISE en

parlé en traitant des portiques

ai d'ailleurs

sition, j'aurai

peu de chose

à

vous en

dire

cour entourée de portiques d'un caractère ces portiques n'existent

un

portent

étage. C'est

sorte de préau

converser,

635

ou

particulier, soit

une

y a de grands et de dépendent de couvents où Il

mais

circulation,

ou

se reposer. :

c'est ce qui a été

petits

l'on

Les grands

cloîtres.

passe

sa

cette

grand nombre

plus

bel

de Florence;

j'en

Le

à San-Martino

de Naples,

1344), dans

(fig.

grandes abbayes françaises de Villefranche-de-Rouergue, de

jours cherché en plan

incomplet

que

la

mot,

le

un

s'est

monde

se faire

n'a pas rempli

que possible on a touparfait.

en portiques;

dans

le

même

Uu il

cloître est

faut en effet

sens et sans se

son programme

n'est

s'il

En un qu'une

une promenade.

toujours attaché à rendre gracieux l'espace intérieur

souvent servait de cimetière aux religieux.

fleurs,

beaux arbres. Le le

forme du carré

doit être aussi

cloître, qui

trouve des

et autant

obstacle qui oblige à revenir sur ses pas.

cloître il

Les portiques en sont toujours

n'a ses quatre côtés

s'il

circulation;

On

la

promenade puisse

heurter à

etc.

souvent voûtés,

larges, le plus

par

:

est

le

:

retraite.

Chartreuse de Pavie

Fontfroide, de Clairvaux,

du

de

vie

cloîtres

cloître

vie

est peut-être celui de la Chartreuse

les

admira-

grand nombre d'exemples.

exemple

la

peuvent

importe donc que

Il

synonyme

au Mont-Cassin, à

aussi

c'est

les prêtres

devenu

pourrais citer en

que

une

très

de

une

sup-

ce portique soit avenant et poétique

blement réussi dans un

cloître est

qu'à rez-de-chaussée, soit qu'ils

leur bréviaire

lire

un

:

de promenade, où

lieu

comme compo-

:

y des arbustes, souvent un puits, parfois de

cloître

de

la

qu'il

avec ceux de

que

la villa d'Esté, et

Michel-Ange.

Rome

Chartreuse de

groupe des plus beaux cyprès

été plantés par

On

y la

ait

est célèbre

peut-être au

légende dit avoir

636

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

F,'g- '344-

— Cloître

de

la

Chartreuse de Pavie.

DÉPENDANCES DE LÉGLISE

nombreux encore sont

Plus

mants dans leurs dimensions grands cloîtres

je

que

en

c'est

avec

effet

en

entre

Midi

le

cloître est

et

ouvert

est

pro-

Mais tandis que pour

les

surtout cité des cloîtres italiens, parce

qu'ont

Italie

les cloîtres français

Le nombre en

restreintes.

toutes les latitudes. ai

souvent char-

les petits cloîtres,

digieux, sous

vous

637

été faits

les

plus grands,

nous trouverons quelques

différences

Nord. Ainsi, généralement, en Provence,

le

comme un

cloître italien, par

exemple

le

à Saint-

1» Fig.

1

J4

; .

d'.-

Rémy

— Plan

(fig.

1345

fasse rajouter des

et



Cloître de Saint-Rcmy. Élévation intérieure.

du cloître Saint-Rémy.

Fig. 1346.

1346), à moins que

trumeaux

comme

la

crainte

d'ailleurs

de Montmajour, de Toulouse,

Avec

les

les

citer

tous

:

qu'il

me

vous et

ai

etc.

pays du Nord, à côté de cloîtres

trouve qui sont vitrés dans

Laon

vous

Bouchcs-

les

de rappeler ceux de Saint-Trophime à Arles, de Moissac,

suffise

je

mistral ne

au curieux cloître de Saint-

Michel-de-Frigolet (fig. 1347, 1348 et 1349), dans

du-Rhône. Je ne puis

du

montré plus haut

la partie

(vol.

I,

ouverts,

on en

haute des arcatures. Ainsi, fig.

310

et

311) ceux de

de Semur. Remarquez en passant dans ces cloîtres

la

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

638

fi

différence des piliers d'angle et des piliers courants.

% _

i

_ng

w_f

ont de puissants contreforts, d'angle n'en

r

||~ •

||i

Ces derniers

ont pas.

C'est

les

piliers

que pour

ceux-ci la poussée des voûtes est

con-

trebutée par les deux façades du cloître.

'

I

Ouverts entre cloîtres

vous pouvez

détail (fig. 13

de

du

cloître

Fig. 1548.

J

:

t

s

la

le

clôture est formée de

mais

les

colonnes de

/f

,

— Cloître de Saint-Micliel-de-Frigolet. Élévation intérieure d'une des

Fig. 1349.

par

50) d'une travée du cloître

deux rangées d'arcades sur colonnes;

J

voir

disposition toute particulière est

du Mont-Saint-Michel

1

le

vitrée,

SeiTlUr.

Une celle

arcatures basses, ces

ont leur partie supérieure

comme Fig. 1347. -CloitrcdeSaim-Michel-

les

— Cloître de Saint-Michel-de-Frigolet. Élévation sur

la cour.

galeries.

1

DEPENDANCES DE chaque rangée sont

vis-à-vis

des clefs de l'autre (fig. et

L EGLISE

1

3 5

1352). Est-ce une simple

ou

ingéniosité,

a-t-on

briser ainsi la force

Je ne

?

souvent dé-

cloître est

tombeaux, de

pis-

des bancs y sont

mé-

coré de ;

nagés

:

un exemple

sant est (fig.

du vent

sais.

Le cines

voulu

celui

intéres-

de Saint-Dié

1353), où une chaire

extérieure permettait soit la prédication, soit la lecture.

En somme,

le

cloître est

une cour entourée de porW/M/M(W/////M.

tiques,

soit

que

ces

por-

Fig. 1350.

— Cloître de

Fig. 1352-

ê~, Fig. 13 51.



Cloître

du Mont-Saint-Michel.

Scniur.

— Cloître du

Mont-

Saint-Michel. Plan.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

640

tiques n'existent qu'à rez-de-chaussée, soit qu'ils soient tés d'un étage;

mais portique bien

la

caractéristique est

menu

le

le

plus souvent

de ses arcatures, qui

le

d'habitation et

spécial,

de passage, muni de tout ce qui peut

surmon-

rendre agréable,

et

non dont

un fractionnement assez

distingue avant tout de

la

cour à

portiques.

Mais

je

ne veux pas rouvrir

mon

chapitre des Proportions, et je

m'arrête sur ce sujet

j'aurais



du bonheur à m'at-

tarder.

Quant c'est

au

presbytère,

une maison, mais une

maison qui doit avoir son caractère

religieux.

C'est

toujours de l'habitation, toute

habitation

son

appropriée à taire.

à F 'g-

'3 53-

— Chaire de Saint-Dié.

vie

du

et

en aurez

tâchez

de

d'exprimer

prêtre.

Un

jour

programme avait été donné pour un de nos concours* « Avant de prendre votre crayon, lisez disais à mes élèves

que je

composer,

et

être

destina-

Quand vous

comprendre la

doit

ce

donc

:

le

Presbytère,

qu'on y mette

le

de Topfer. » Bien

moins

joli

programme, pourvu

d'architecture possible

chitecture qu'il comporte, l'architecture

lement.

>^§^V

du

— ou

silence et

plutôt l'ar-

du

recueil-

CHAPITRE XXIV LES

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE CONCLUSION DE L'ÉTUDE DE L'ARCHITECTURE

RELIGIEUSE



— Habitation monastique. — Couvents enseignants — hospitaliers. — Chartreuses. Salles de chapitre. — Réfectoires. — Dortoirs des serviteurs. — Granges. SOMMAIRE.

Couvents

abbayes.

et

;

Couvents modernes. Conclusion de l'étude de l'architecture religieuse. Si l'église, avec ses

complètement

dépendances immédiates, résume presque

l'architecture religieuse, elle n'est pas cependant

à elle seule toute cette architecture. d'illustres édifices

spécialement de couvents, à l'église,

la

aux champs, dans

la chapelle,

parfois

les

abbayes, les

montagne. Sans doute

la

en est toujours

et

la vie religieuse, et

monastique. Ce sont

vie

grands

la

partie la plus

monu-

y joue toujours un rôle très important nous l'avons vu. Le surplus est avant tout de l'habi-

mentale;

le

tout cela, tation,

très

ont été élevés en vue de

la ville,

ou

De

cloître

mais parfois aussi

ou encore l'enseignement.

:

s'y

il

On

ajoute

le

programme

peut donc dire que

hospitalier,

les

éléments

de l'architecture monastique sont compris parmi ceux dont

sous diverses rubriques, et cela

été parlé

dant, à certains égards, le

religieux

:

programme

est très vrai.



III.

a

Cepen-

se modifie en devenant

ainsi tout d'abord de l'habitation.

Éléments et Théorie de l'Architecture.

il

41

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

642

Le

prêtre séculier habite

habite

il

modeste; 1

tout s'il

le

simplement

s'élève

dans

la

presbytère qui est une maison, ou

appartement

un

ou

plus

hiérarchie ecclésiastique,

evêché qui est un hôtel, ou l'archevêché qui

est

moins habitera

il

un hôtel plus

IlII

so' ,

1,

Fig. 1354.

— Couvent de Saint-Clément,





— —



2, cour. porche et entrée principale. 3, église. 4, sacristie. 8, bibliothèque. monte au couvent et au jardin.



7, escalier qui

;,

9,

_J

Rome.

à



— 6, clocher. — — 11, cellule des

il

n'en est pas de

entrée latérale à l'église. 10, cuisine.

réfectoire.

religieux.

important. Cela n'a rien de particulier. Mais

même les le

du clergé

régulier; qu'il relève d'un ordre riche

Bénédictins, ou d'un ordre populaire

soumis

religieux est toujours

cellule, la

chambre ou

volonté supérieure à

le

la

à

comme

une régie

les Franciscains,

étroite,

il

occupe

il

ne

vit

que





la

par une

pavillon qui lui est attribué sienne,

comme

il

lui

est

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE

ordonné de peine

c'est à

qu'il

heures de sa vie sont chaque jour

vivre, et les

une

distribuées suivant s'il

643

imposée.

règle

a le droit de dire

occupe aujourd'hui peut

ma

«

n'a

Il

che\

lui,

cellule », car la cellule

être retirée

lui

pas de

demain.

A

cette

conception exceptionnelle de l'habitation devait correspondre une architecture particulière

:

c'est l'architecture

des couvents ou des

abbayes.

En

général,

le

chambre

la cellule, petite

soit sur

couvent suppose l'habitation personnelle dans très

comme

de larges galeries

(V. plus haut, vol.

I,

simple ouvrant soit sur

fig.

38,

à l'abbaye

127). Mais

p.

le cloître,

du Mont-Cassin le

Mont-Cassin

pourrait être qualifié de palais monastique, et certes ses grandes et

longues galeries voûtées ont une grandeur d'aspect qui ne

le

cède en rien à bien des édifices royaux.

Dans

la cellule,

nions en

on passe

commun, on

on

se retire entre les réu-

travaille; c'est la

chambre, chambre aus-

la nuit,



tère qui doit appeler la méditation,

d'une vue magnifique. Pour tout

le

souvent

une

chapelle, qui il

y a

le

ordres

cloître,

cloitrés,

est d'ailleurs

lieu

réfectoires, bibliothèques.

Rome,

le

l'idée

Tout

cela

église

de

:

:

en partie publique,

le

salles

les

de chapitre,

quelques exemples de plans

mieux que toute

nom;

la

groupé dans des composi-

couvent de Saint-Clément

célèbre basilique de ce

jouit parfois

reste, et sans parler

communes

tions souvent très importantes

à

on

de promenade presque unique pour

puis les salles

vous en donneront

d'ailleurs

(fig.

description. Ainsi,

1354), annexé à

couvent de Santa-Maria

délia

la

Pacc

1355, 13 56 et 13 57), dont l'architecture est en majeure partie de Bramante, et dont la cour ou cloître intérieur est considérée (fig.

comme un quables Trivio

chef-d'œuvre, où se trouvent d'ailleurs de remar-

monuments (fig.

funéraires; le couvent de Santa-Maria in

1358) d'une ingénieuse composition;

celui

des

644

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

Fig. 15,5. 1, église.

Fig. 1356.

— Couvent de Santa-Maria —

2, sacristie.



3, cloître.

— Couvent de Santa-Maria

délia l'ace, à

— 4, réfectoire. —

délia Pace, à

Rome.

Plan.

5, S, cuisines.

Rome. Coupe

longitudinale.

ELEMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE Saints (fig.

Cosme

Damien;

et

couvent de San-Pietro in Vincoli

le

1359), qui a l'honneur d'abriter dans son église

Michel-Ange; bien d'autres encore

de

é45

qu'il

serait

le

Moïse

fastidieux

d'énumérer.

Un monument Portugal,

comme

d'une importance

de

l'abbaye

Batalha

Fig. 1357.

extrême

est d'une

j

j

richesse, de

la

Si

le

1360), plan, et

7

*

*

le cloître

*

très

était,

en

importante,

dont l'architecture

1

de Santa-Maria délia Pace.

même que

ainsi

ou d'abbayes en Espagne. pays

*

— Coupe sur

également en Portugal,

ces

(fig.

vous pouvez en juger par

1

exceptionnelle

celle

de l'abbaye de Cintra,

qu'un grand nombre de couvents

vous

réfléchissez à ce qu'était dans

puissance des ordres monastiques vous ne vous

étonnerez pas

de

cette

richesse qui au

premier abord

nous

surprend quelque peu.

Vous

n'ignorez pas d'ailleurs que cette richesse est volontiers

le

caractère distinctif de l'architecture religieuse des Espagnols

et

des Portugais.

l'architecture

En

France, lors

monastique

était

même

très

que

grande,

la

conception de

comme

à

Cluny

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

646

ou

à Clairvaux (fig. 136 1), cette grandeur a toujours été plus

simple, plus sévère. Et cela n'est pas seulement vrai

âge

;

je

pourrais vous citer bien des abbayes

xvn

e

et

xvm

e

du Moyen-

ou couvents des

siècles,

par exemple

ou abbaye de Panthemont le

et

Val-de-Grâce

l'ancienne (fig.

1362

1363), à Paris; ce sont certes

des édifices d'une grande et large

composition, riches par l'ampleur des dimensions, mais d'une architecture sobre et plutôt sévère.

Les couvents, souvent à

fois

la

dit,

ai-je

des

sont

édifices

d'habitation des religieux, et des édifices d'enseignement. dire

que

ment Je

longtemps

On

peut

l'enseigne-

n'a pas eu d'autres asiles.

me

bornerai à vous montrer

une des plus importantes de ces compositions mixtes, InnoceriTJano à Il Fig. 1558.



Couvent de Santa-Maria

in Trivio, à

1, église.

2, sacristie.

sine et



Rome.

3, réfectoire.

Rome

va sans dire que,

ments,

les

le

Collège

(fig.

1364).

comme

diverses parties d'un

collège, qu'il soit laïque



4,4, cui-

élé-

gieux, seraient

ou

reli-

aujourd'hui trai-

dépendances.

tées différemment: classes, études, réfectoires, dortoirs, tout serait

raison que je

vous

je

parlais

modernisé,

et c'est bien

pour

cette

ne pouvais vous soumettre ces exemples lorsque des édifices d'enseignement.

hospitaliers, assez

De même

les

couvents

nombreux, pour des hospices plutôt que pour

ELEMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE

1, Eglise. 2, 3,

Sacri tie. Réfectoire

4, Cuisine. $,

Moïse.

Fig.

1

3S9-

— Couvent de San-Pietro inVincoli,

A Salle Capitolaire. Ii C Chapelle royale. D



Fig. 1360.



à

Rome.

Plan.

Chapelle. llùfectoirc.

Abbaye royale de Batalha, en Portugal.

647

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

648

des hôpitaux, ne sauraient l'architecture

hospitalière.

larges dispositions,

et

la

offrir

d'enseignement pour l'étude de

Mais vous y verrez de grandes

conception

manifeste de cette

trace

et

chrétienne de l'hospitalité

que

vous

je

déjà signalée en

ai

vous parlant de

ces

anciens

des

asiles

pauvres.

Il

existe enfin en

une

pays

divers

variété de couvents

qui diffère essentiel-

lement des

autres

dans leur composition architecturale,

par suite de férence régie

dans

Chartreux, vous

— Ancienne abbaye

:

parler des

Chartreuses.

Fig. 1361.

la

monastique

veux

je

la dif-

Le le

savez, s'est entière-

de Clairvaux. Plan général.

ment retranché du

monde;

vis-à-vis de

ses

compagnons

règle de sa vie, la solitude est

même

son régime.

le

Il

heures se promener, toujours silencieux, dans

nairement vaste du couvent, enterré;

thèque

;

il

rend

se

mais

la

aux

et

offices,

c'est il

dans ce

peut

silence est

la

peut à certaines le cloître

ordi-

cloître qu'il sera

fréquenter

la

majeure partie de sa vie se passe dans

biblio-

la petite

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE

Fig. 1363. 1,

— Ancienne

649

abbaye de Panthemont, à Paris. Plan du 1" étage.

— chœur. — 3,3, tribunes. — terrasses. — 4, cour d'entrée. — cour intérieure. — 6, dortoirs. — à manger. — 10, cuisines. — 1,11, cabinets. — 12,1 chambres 7,7, chambres des religieuses. — 8,chaufFoir. — en niche. — 13, parloir des domestiques. — 14,14, parloirs intérieurs. — 15, bibliothèque. — 16,16, garde -robes. — 17,17, antichambre. — 18,18, cours. — 19)19, chambres à coucher. — 20, bûcher. — 21, w.-c. — 22, chambre de maîtresse des novices. — 23,23, chambre des novices. église.

3',

2,

6,

S,

9, salle

10,

a,

1

la

Fig. 1362. ,



— Ancienne



abbaye de Panthemont,



à Paris.



Plan du rez-de-chaussée.





6, sacristie intérieure. 7. parloir église. 4,4, passages. s, sacristie extérieure. 2, chœur. 3,3, tribunes. II, grand parloir. 10,10^ galeries. de la cellerie. 9, vestibule et grand escalier. 8, logement de la tourière. garde-robe*. cour. iï, 16.16. 14, salle du chapitre. 13, vestibule. 12,12, parloirs intérieurs. 2 2, office. 21,21, cuisines. 20, petite cour. 18, chambre à coucher. 19,19, antichambres. 17,17, cabinets. 2>, logement du confesseur. —26. réfectoire des pensionnaires . 24, logement du portier. 23, salle à manger.

— — — — — — 27,27, dépenses. — 28, piscine. — — — 34,34, des cuisines.

lavoirs.





— — —





— —













— —

32, fosse. 33. basse-cour 30, office. 31, garde-manger. 29, réfectoire. 37, chambre en niche 36, tour de la dépositaire. 35, entrée des provisions.





ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

650 maison qui

lui est

son éternelle

permet de

dévolue, asile inviolable de sa solitude

retraite.

faire

toire.

Tout

dans ce

cela est clos de le ciel.

Fig. 1364.

pas,

mais qui

l'anéantissement

murs,

étant

les

la

— Collège

de soi-même

la

il

un

ora-

vue ne sort de ces murs

Rome.

par une sorte de volupté de

est

un volcan

la

vie.

éteint.

place occupée par chaque religieux cellule,

qui les dessert soit très grand. Je vous l'église

y comtrouve avec-

a besoin,

après les agitations de

beaucoup plus large qu'une

pos de

il

un guichet

petit portique,

Innocenziano, à

attire, paraît-il,

Chartreuses,

cloître;

de

Vie étrange, que nous ne compre-

Presque toujours un Chartreux

Dans

le

domaine,

très petit

chambre, un

jardin sa

que pour apercevoir

nons

porte ouvre sur

passer au religieux ce dont

pris sa nourriture; et

un rudiment de

Une

et

Sainte-Marie-des-Anges,

ai

le

il

faut

déjà

que

cloître

voir, à pro-

fait

plan de

le

la

Chartreuse

Rome, élevée sur les ruines des Thermes de Dioclétien. Voyez aussi (fig. 1^65) le beau plan de la Chartreuse de Flo-

de

rence, également typique.

Ces couvents sont en général

riches,

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE

Dnp H Dû

Fig. 1365.

— Chartreuse de

Florence. Plan.

65

I

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

652 et

chacun

une

sait

la

Chartreuse de Pavie est d'un bout à l'autre

un assemblage des plus

ciselure d'art et

que puissent Il

que

semble que

marbres

livrer les la

et

même

riches

matières

pierres précieuses.

les

comme

richesse des ensembles se propose

une

revanche des austérités personnelles. C'est l'habitation qui est

l'élément original

ici

;

j'appellerai

donc

votre attention sur une de ces habitations (fig. 1366 et 1367),

en vous signalant combien composition

programme tout

'

l'expression

bien

est

cette petite

spécial

que

j'ai

du

cherché

V V îw 'v— i



Habitation Fig. 1 566. d'un Chartreux. Plan.

à

vous

Fig. 1367.

faire connaître.

Au

— Habitation d'un Chartreux. Vue.

contraire les salles diverses de cha-

pitre,

de bibliothèque, sont ce qu'elles sont

donc

les

pitre

ou de réunion

de Sens voir

Chartreuses,

la

(fig.

coupe

d'architecture

je

le

plan et les façades de

ecclésiastique

;

ces

principale

même, avec une pour

les

de

sortes

salle

la salle

vous

un

Quittant

de chasynodale

ai

déjà fait

bel

exemple

salles

sont

en

proportion rectangulaire

qui permet le développement des stalles place

je

des détails de façade. C'est

général conçues de

une

comme

vous montrerai

1368, 1369 et 1370), dont et

ailleurs.

le

supérieurs.

propre, ces salles n'ont rien de bien spécial.

long des parois

A

et

part le caractère

ELEMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE

Une composition couvents avec

les

6)3

plus particulière s'affirme dans beaucoup de

Très souvent ce sont des

réfectoires.

salles

Caves. Fig. 1368.

en

exemple

le

Çhamps

à Paris,

et

la salle

synodale de Sens.

deux nefs par une rangée de piliers tel est par réfectoire de l'ancienne abbaye de Saint-Martin-des-

divisées

Arts

— Plans de

Métiers

:

:

devenu

la

Bibliothèque du Conservatoire des

vous connaissez certainement

cette belle salle.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

654

Une

disposition analogue se retrouve à l'ancien Collège des Ber-

nardins, également à Paris, mais

Je vous

citerai

de Cernay

encore

(fig.

moins connu

1373

(fig.

371

1

et

1372).

de l'ancienne abbaye des Vaux

le réfectoire

1374). Pourquoi dans ces réfectoires

et

trouve-t-on en général

Sans

nefs?

deux

en

division

la

doute,

l'habitude étant de dis-

poser

repas avec

les

deux longues rangées de tables, les

dés lors

et

points d'appui inter-

médiaires ne présentant

aucun

nient,

on

de

inconvé-

a jugé inutile

aux

s'astreindre

grandes

de

portées

voûtes. Les réfectoires

avaient toujours aussi

une

ni

^TTMT

—ëe

1 1

!'

1 1

11

'' 1

1

l

1

V-

'.

'

pour un

chaire

lecteur,

ordinairement

vers

milieu de l'un

le

des longs côtés de salle.

Plus tard, le réfec-

une

toire devint MMHmhMMMIHHMRMIRMIMH big. 1569.



Salle synodale de Sens.

I

a^ade sur

rectangulaire

alors celui

le

nombre

des convives. Le

que nous avons vu pour

pure

et

ou moins

programme en

les réfectoires

fidèle, je crois, à l'ancienne

est

des édifices

d'enseignement, avec cette différence toutefois que dans vents on est resté

salle

la rue.

simple, plus

longue, suivant

la

les

disposition

coupar

ÉLÉMENTS DE

L'

ARCHITECTURE MONASTIQUE

655

rrnmrnnjH

1

]

f

>

:

I

II

MENTS HT THEORIE DE L ARCHITECTURE

Fig. 1371.

— Collège des Bernardins, à Paris. Plan du réfectoire. longues rangées de ces réfectoires

sants

et

celui

du

A

qui sont

intéres-

fort

ainsi,

Petit

Séminaire de Pont-à-

(fig.

1375).

l'ancienne

(Oise),

y a de

Il

somptueux;

parfois

Mousson

tables.

d'Ourscamp

abbaye

y a une très grande

il

avec deux rangées de colonnes

salle

et par

conséquent trois nefs d'égale hauteur. Cette salle est très intéressante, mais

on ne

sait

trop ce qu'elle

l'appelle « salle des

grandeur tion

;

il

morts

même dément

était.

»

;

On

mais sa

cette appella-

faudrait supposer dans cette

abbaye une

mortalité

épouvantable.

On

y a vu aussi une grange, autre chose encore peut-être. Dans l'ignoje

ne peux que

comme

objet d'une

rance de sa destination

vous

la

signaler

visite intéressante, 1372.— à Paris .

Coupe

transversale

du

réfectoire

Dans

les

sans

anciens

la

commenter.

couvents,

il

y

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE avait presque tou-

joursdes dortoirs;

non pour

les reli-

gieux eux-mêmes, qui

avaient

cellules,

des

mais pour

serviteurs

les

et

parfois

même

pour

garni-

la

son, car certaines

abbayes

avaient

hommes

leurs

d'armes en

Un

manence.

du

toir

perdor-

Mont-

Saint-Michel

l"'8-'374-

— AbbayedesVauxdeCernay.Coupetransversalesurleréfectoire.

(fig.

1376) vous monsans

trera

plus

d'explications

ce

qu'étaient ces dortoirs,

toujours fort

simples et presque rustiques.

Des dépendances couvents en

des

général,j'auraipeu

de choses à vous dire.

Elles

n'ont

en définitive rien qui cie

différen-

les

de

celles

Éléments

et

de

Fig. 1575.

Théorie de l'Architecture.



— Réfectoire du

III.

Petit

Séminaire de Pont-a-Mousson. 41

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

658

en général

l'habitation

espèce,

Les

particulière.

considérable

ainsi

incidemment,

d'ailleurs parlé

sins de toute

:

les

les écuries

tout cela n'appelle aucune

ont

celliers

été

vous

je

observation

souvent d'une

importance des grands

plupart

la

crus

ai

maga-

et remises, les

vous n'ignorez pas que

:

dont

cuisines,

vignobles

de

nommés

re-

sont dus à

la

longue persévérance des moines. Mais enfin, vous verrez des caves bien

et

vastes

des

construites,

importants

celliers

ce

:

sont toujours des caves et

des

celliers.

y

Il

dans

les

toutefois

avait

anciens couvents

une dépendance qui spéciale

était

grange. C Fig.

1

/

376.

2

3

les

— Dortoir du Mont-Saint-Michel. Coupe

lerai

les

utilitaires,

pas

exploi-

et les

mais

simple-

étaient

simples hangars clos;

je

vous

par-

de ces granges en traitant de l'architecture rurale; dans

grange

couvent,

la

savez en

effet

que

était

les

des récoltes de leurs

va Sans

dire,

il

élément

monumental.

ordres monastiques prélevaient

vassaux,

donnaient cette dixième couvent. Pour cela,

un

part,

fallait

mais aussi on

la

qu'il

agricoles;

tations

transversale.

granges

Non

fermes

celles-ci

ment

c'était

:

n'y eût des granges dans

/'~

s

i

leur

lesquels

le

Vous

la

dîme

non seulement aban-

mais de plus

la

portaient

au

des granges fort spacieuses, cela voulait

que

cette

grange

eût

ÉLÉMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE

un

caractère

même

l'institution

Dîmes,

imposant pour contribuer au

assez

de

à Provins, est

la

un

dîme. Le bâtiment bel édifice,

pas directement à une abbaye, dont

dance évidente.

Plus

prés de

Paris,

respect

de

Grange-aux-

dit

mais qui ne se rattache

était

il

659

cependant une dépen-

vous pouvez

voir

un

exemple également intéressant de grange abbatiale à l'abbaye de

Maubuisson en Seine-et-Oise

Remarquez que

à

(fig.

1377, 1378 et 1379).

propos de ces éléments de l'architecture

monastique ou ecclésiastique

je

vous parle sur-

tout au passé. C'est que ce n'est guère que dans le

passé que ces éléments se

sont spécialisés.

4-

(-

1

-

1

=

-



Fig. 1377. Grange de l'abbaye de Maubuisson.

Certes on

construit

mais outre que ciers



les

Fig. 1378

— Grange de l'abbaye de Maubuisson. Coupe

de

nos

moyens

jours



longitudinale.

beaucoup

j'entends les

sont en général plus restreints

à l'architecture

mais aussi à

la

économique, ce qui

est

et

de

couvents;

moyens

finan-

conduisent ainsi

d'ailleurs

respectable,

fausse richesse toute d'apparence, ce qui ne

l'est

6éo plus,

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE faut constater que, en dépit de la volonté de fidélité aux

il

anciennes

traditions,

expressions ailleurs,

le

s'impose

moins

progrés, tout au

aux

formes,

progrés

le

Le couvent moderne

Fig. 1379.

le froid,

anciennes

architecturales,

ou sinon

bien-être.

aux

le

anciennes ici

confortable et

— Grange de l'abbaye de Maubuisson. Coupe transversale.

Tout

ses ascenseurs, ses circulations d'eau, ses téléphones. est exclusif

tions

de

de l'architecture du Moyen-âge,

composition ne peut plus être

la

salles

non

Qui donc,

plus.

astreindre des religieux à toires

la

faite

?

Non,

la

même,

deux centres

irraisonnés.

pastiches sérieuses

à

!

les

aujourd'hui,

:

fait

a

cela

proporvoudrait

les

réfec-

modernité s'impose,

alors avec des dispositions forcément modernes,

ver une tradition parce qu'on aura

il

pour d'autres

prendre leurs repas dans

du Mont- Saint-Michel

une courbe

le

a ses circulations closes contre

est chauffé par calorifères, éclairé à l'électricité;

il

mœurs;

comme

on

et

croit ravi-

des fenêtres cintrées avec

laissons pour ce qu'ils valent ces

Nous ne

parlons

ici

que

de choses

ÉLÉMENTS DE L ARCHITECTURE MONASTIQUE Voilà un trop long

66 1

cependant trop peu complet résumé

et

des éléments de l'architecture religieuse. Je sens bien qu'après l'avoir lu,

vous ne vous trouverez guère plus

qu'aupara-

fixé

m'en ferez-vous un reproche. Ce ne

vant, et peut-être

pas

serait

juste.

Je

me

toutes sujétions.



moins

et

Ce

serait

doctrine

la

partout ailleurs aussi,

du despotisme

excommunications

moi

à

crois

je

quiconque ne voyait pas m'avoir

conçu une

si

j'aurais

néfaste,

église

— du

lu,

dans

j'aurais pu, mais,

de

libres

tout au

art

faites

comme

connue

eux

:

les

pour

vous ne savez pas comment

ma

carrière j'avais eu cet

neur redoutable de devoir en projeter une. Je

comme

en

faite

Assez d'autres ont distribué

intellectuel.

j'espère qu'après

leurs

être

que vous aurez un jour à étudier, fussiez-vous

l'église

moi,

comment devra

garderai bien de vous dire

je l'espère

hon-

l'aurais faite d'ail-

du moins, sans m'as-

treindre à aucune servitude du passé.

Dans l'enseignement, nous n'avons pas

Nous devons, chacun dans

notre rôle est plus large.

sphère, vous faire connaître le

pourquoi

vous

et le

montrer

comment

les

les

d'admiration;

d'efforts,

mais

dangers,

l'esprit

vous

faire

de graduels progrès

il

vous

s'est fait

notre

vous

de remarquable;

critique,

pour

quelle

réaliser ce

suite

que

cette

œuvre

ment

entendez-le bien,



au

même

problème.

Il

ardemment

j'ai

fait

mon

devoir.

et

continû-

n'y a pas dans tout

cycle des arts de plus magnifique évolution. Si voir,



plus vous serez émerveillés de

collective de quinze siècles

attachés

la

vous étu-

dierez l'architecture religieuse dans toutes ses manifestations toutes,

les

mais aussi ouvrir

comprendre

a fallu

aussi

voir

faire

foule croit peut-être tout simple et tout facile. Plus

dans

:

éléments dont vous disposez,

de ce qui

triomphes; éveiller en vous l'esprit

à choisir pour

je

vous

l'ai

le fait

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

662

Peut-être vous ai-je effrayés? Je ne

ment. Devant un

programme,

tel

il

le

regretterais pas autre-

faut savoir

que

la lutte sera

sévère et exige qu'on s'y prépare de toutes ses forces et de tout

son pouvoir; leurs

il

faut surtout peut-être savoir

nous guette

le

danger du pastiche, cette

époque. Mais on ne cache pas au

contraire

mesurer avec « Je te

:

le

donne

Rodrigue

Don Diègue comte à.

Vous ne pouvez

le

dit à



plus qu'ail-

plaie

de notre

danger aux esprits généreux,

Rodrigue en l'envoyant se

:

combattre un

le sait, et

que

homme

à redouter. »

Rodrigue revient vainqueur.

désirer

un plus beau combat, mais

il

faut

que vous sachiez bien que vous n'en pouvez affronter de plus périlleux.

LIVRE XII

LES

ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS

LES

ÉDIFICES

FUNERAIRES

CHAPITRE PREMIER

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE

SOMMAIRE.

— Les tombeaux

dans l'antiquité égyptienne, asiatique,



étrusque, grecque, romaine.

Caractère

commun

et diversités.



Tombeaux mahométans.

un

lien

même

aux

L'architecture funéraire a toujours été rattachée par étroit à l'architecture

époques de

exemple

scepticisme

elle

en procède,

chrétienne,

l'architecture

funéraires

antiques,

dire et

si

que

chez nous par

sensiblement des formes con-

elle s'est parfois écartée

sacrées par

formes

on peut

religieuse;

qui

elle

s'est

rapprochée des

elles-mêmes de

procédaient

l'architecture religieuse antérieure au Christianisme.

Les sépultures sont collectives ou personnelles; dans un cas

comme sée

:

dans

obéissent toujours à une

l'autre, elles

façon durable, éternelle

consacrer d'une

recherche de est

donc

la

la

durée.

est toujours la

rentes, ainsi le

et

beaux monuments funèbres

cette

que

les

les

les idées

mort. Le

encore un culte;

édifice funéraire

générations ultérieures du sou-

un témoignage de

même,

se peut, la

nous

c'est

La première pensée d'un

survivance parmi

venir du défunt,

qui attend

les

pen-

et

mémoire du mort ou des morts; trouverons toujours dans

s'il

même

regrets.

coutumes de

la

Mais

si la

pensée

sépulture sont diffé-

admises en chaque temps sur l'avenir

dogme de

l'immortalité de l'âme est

un

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

666

dogme

surtout chrétien, et

tion antique

Cependant

poésie

revendiquée, témoin dans l'épopée les

l'a

entrevues d'Ulysse ou d'Énée avec la

légende d'Alceste ou

inspirée

toujours ses expressions dans

ombres, dans

après

plus ou moins mystique, plus ou

survivance des morts qui a dicté

les

cherchant

l'art

le

s'en est

on peut

dire

Christianisme,

moins

concrète, de

compositions. Seulement,

dans l'antiquité

cette idée plus confuse

et

les idées générales,

comme

la tragédie

La sculpture

monuments,

que, artistiquement parlant, avant

la

les

celle d'Eurydice.

nombreux

dans de

c'est l'idée

la civilisa-

toujours eu cette conception d'une vie future.

ait

la

démontré que

n'est pas

il

s'est

généralisée avec le

Christianisme, tout en devenant plus mystique.

Le mode de sépulture morts, on brûlés.

a varié davantage.

On

a enterré les

déposés dans des espèces de demeures, on

les a

Le Christianisme

n'a

admis que l'enterrement. De

les a



des

expressions très diverses.

Pour nous en

tenir

aux peuples qui ont une histoire

tique, les Égyptiens s'efforçaient

nages notables

— de conserver

mement. Le corps

était

dans un cercueil qui

le

— au

moins pour

les

artis-

person-

cadavre lui-même par l'embau-

ensuite entouré de bandelettes, et placé

en

cercueils avec les momies

était

pour

ainsi dire le

qu'ils contenaient,

moule. Ces

souvent avec des

armes ou des bijoux, étaient placés dans des chambres sépulcrales, soit élevées

rocher.

On

au-dessus du

sait quelles

monuments,

les

sol, soit

en excavation dans

le

proportions gigantesques atteignirent ces

Pyramides par exemple;

cela est bien loin de

nous, et livre plutôt un sujet de curiosité qu'un objet d'étude architecturale,

qu'on trouverait plutôt dans

monumentaux

et

hypogées, abris

nobles constructions. Le respect de

du moins de

la

état social,

est écrit

y

les

mort

la

mort,

aristocratique qui seule comptait dans cet

éloquemment

— emphatiquement même,

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE et ces

monuments

participent

667

du caractère de durée qui distingue

avant tout l'architecture égyptienne. Il il

un

existe

nombre de

certain

ces hypogées, bien conservés;

a suffi d'en retirer le sable qui s'y était

infiltration séculaire

amassé par une lente

pour retrouver presque intactes ces

salles

souterraines évidées dans une roche inusable. La disposition est

en général

la

MHK

suivante

:

une porte unique, seul motif de

WM0M

WW/y/w///'//

façade,

-

\

Fig. 1380.

donne accès

à

— Hypogée de

Séti I". Plan et

coupe suivant a-b-c-d-e-t.

un long corridor en

descente, tantôt escalier,

tantôt plan incliné, qui conduit enfin à une ou plusieurs salles

évidées lithes

et

sont

non

construites,

où des

piliers

ménagés pour empêcher

plafonds que forme

la

masse

même

la

naturellement rupture

du rocher.

On

autre chose pour les carrières en galerie; seulement, n'a pas été ouverte la

pour extraire

la pierre,

demeure souterraine du mort;

des

ne

ici la

monogrands fait

pas

carrière

mais pour y excaver

les piliers,

les

parois,

plafonds sont richement décorés avec cette gravité propre à égyptien. Cela nous étonne, nous déroute, mais nous

les l'art

impose

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

668

l'admiration.

Le tombeau hypogée de

Séti

I

er

(fig.

1380) vous

donnera une idée de ces monuments. Les la

spéos,

autres

monuments

masse du rocher, mais

égyptiens, également évidés dans

se présentant

ce

avec une façade parce que

rocher est une sorte de

deux

Les

?

tom-

temples ou des

étaient-ils des

beaux

falaise,

car

peut-être,

il

semble que dans l'architecture égyptienne ces deux destinations

même monu-

tiennent souvent au

ment

vive

si

était

dieux.

semble façade.

En tous à

fort

confondait

cas,

envers

les

spéos

res-

le

sauf

l'hypogée,

Voyez par exemple

de Kalabché 1

piété

la

le

la

spéos

1382

1381,

(fig.

morts

les

se

qu'elle

avec

presque

envers

piété

la

:

appar-

et

383), vous y retrouverez des dispo-

sitions

très

analogues à

de

celles

l'hypogée.

Mais

si

tout cela est bien connu

matériellement, Fig. 1381.

— Spéos de

tère

Nous

reste

admirer

la

une énigme quand même.

comprend n'en

sommes

encore profond.

grandeur de cet

monuments

reste

un

peu

On

ne

Kalabché. Plan.

que lorsqu'on connaît bien nation.

cela

l'état

pas

et

on ne juge bien un

social là

et

les

mœurs

pour l'Egypte

et

Nous pouvons du moins art,

et

le

beau

caractère

de

le

art la

mys-

voir et

de

ses

funéraires.

Les tombeaux asiatiques procèdent de

la

même

idée; avec

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE

669

cette différence toutefois qu'ils reproduisent plus fidèlement les

conditions de

la

volontiers l'image son,

lorsque

et

vie.

Ils

sont

de

la

mai-

cette

^^^^^^^^^^^^^B

maison

en bois, une façade en bas-

était

avec ses poteaux

relief la figure

Fig. 1382.

et ses

— Spéosde Kalabché. Coupe transvirsile.

poutres reproduits dans

H



"

'""'

f Fig. 1383.

— Spéos de Kalabché.

Coupe

longitudinale.

**

Fig. 1384.

la pierre la vie

;

— Tombeau d'Amyntos. le

lit

même

à

Telmissus.

est représenté

^1T

Fig. 1585.

:



ce sont les

Tombeau

asiatique.

emblèmes de

consacrés au mort.

Et cette représentation est générale en Asie, soit qu'elle repro-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

670

duise l'habitation en bois,

Le tombeau,

isolé

ou

ou adossé,

l'habitation avec façade de pierre.

rappelle la

demeure de l'homme

:

à

E

c'est la

maison du mort. Quelques exemples de monuments

bien conservés vous feront saisir cette analogie

138e

et

1387).

(fig.

1384, 138$,

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE Cependant on trouve dans d'autres époques, des

ces

mêmes

pays, mais peut-être à

tombeaux qui ne sont plus que des

rement en faïence

un sarcophage

des

le

rocher,

sont alignés des

lits

ces

morts revêtus

de leurs habits

et

de leurs armes,

et

ont

fouilles

les

retrouvé non

mais

corps

les les Fig. 1388.

armures à et

piliers,

dans

on déposait

lits,

les

et divisée par

taillée

est

en

Sur

bronze.

persan, entiè-

tombeaux étrusques

les

profonde. Dans une chambre souterraine,

en pierre ou

des

1388).

(fig.

L'impression que nous produisent

souvent grande

sarco-

Un

phages, exécutés en diverses matières selon les régions. plus curieux exemples de cet art est

671

dans

la

position

la

— Sarcophage persan en

faïence.

place



les

avait placées la piété de

la famille

bien des siècles auparavant. Près des cadavres étaient des vases,

des objets usuels, des bijoux, des pièces de monnaie lait qu'ils

tures



ne manquassent de rien

1389

et

ou

quez bien que tout cela

était fait

survivants.

Personne

n'entrait

demeure du mort qu'on lui faisait

les allégories

La façade

le

mort

et

de rendre belle

lui et

est taillée

pour

dans

vases grecs

consacrées. Et remar-

non pour

dans ces tombeaux

s'efforçait

une maison digne de

luxe.

pour

on vou-

1390). Des pein-

se retrouve toute la pureté des figures des

retraçaient leur histoire,

aucun

(fig.

:

le

lui.

:

c'était

et agréable;

les la

on

Extérieurement,

rocher, et présente

seulement une porte, mais une porte qui ne s'ouvre pas, une

672

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

porte figurée en pierre. Plus bas, dissimulée, est celle

qui s'ouvrait lorsqu'un

Fig.

1

589.

Fig. 1390.

place était

la

vraie porte,

nouveau cadavre venait prendre

— Tombeau étrusque, à Corneto.



Tombeau

étrusque, à Corneto.

dans ce dortoir silencieux; cette porte, toujours

formée d'une

dalle posée sur pivots.

petite,

Des inscriptions consa-

ÉLÉMENTS KT THÉORIH DE L'ARCHITECTURS

Tom

lll

Page 675

Fig.

1

391

.

— Stèle grecque représentant un Combat

li'.un.izones.

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE

673

craient la dédicace. Cet art est grand et illustre, et très certaine-

ment les

il

mœurs

bien que

la

chez nous,

est plus

conforme

été

ait

l'antiquité l'urne

funéraire, simple

monuments stèle,

il

que nous pouvons étu-

dits

y en

remarquables. Parfois ;

à celui

mémoire du mort

et des inscriptions.

Il

ou

la stèle

du

sarcophage.

faut entendre toute pierre dressée vertila

la

a,

vous

le

par des sculptures

savez, d'extrêmement

sculpture se rapportait de préférence à

par exemple un tombeau grec, d'une

tel est

époque, où se trouve sculpté

du combat des Amazones

duit

vase plus ou moins décoré,

cadre d'un livre d'architecture.

le

au type de

calement, et rappelant

un mythe populaire

par la

funèbres. Les Grecs en ont eu de plusieurs

sortes, qui se rattachent

mot

très exceptionnelle

crémation a pour expression dans toute

la

tombeaux proprement

C'est dans les

belle

nos idées modernes,

un des modes de sépulture adoptés

dont l'étude ne rentre pas dans

le

à

combustion des corps, encore

Grèce; au surplus,

Par

lui édictaient

particulières d'une civilisation qui n'a pas d'analogue.

Le tombeau grec

dier les

du programme que

était l'expression fidèle

et des

le

sujet

souvent repro-

si

Centaures

(fig.

1391). Le

ce genre qui ont été conservés est

nombre des tombeaux de

assez considérable pour qu'il soit facile de vous en citer des

exemples deux

:

sans parler des moulages que vous pouvez voir,

ainsi,

stèles funéraires, l'une

formée d'une simple

dalle

surmontée

d'un ornement, l'autre avec bas-reliefs, toutes deux assez petites (fig.

1392

et

1393),

et cette stèle antique,

une vie conjugale sans doute contestée

(fig.

fidèle et

dont

la

consécration à

heureuse ne saurait être

1394).

Les sarcophages, véritables récipients en marbre avec couvercle, étaient soit rectangulaires, soit terminés par deux parties demi-cylindriques, et souvent décorés de belles sculptures. Celui Éléments

et Théorie

de f Architecture.



III.

4}

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

674

qu'on appelle

le

sarcophage d'Alexandre est célèbre à ce

titre.

IhnAno:

7HnDnoi

ANTOXitt -XxTlOXEY |X?HI7E XAI?L "'"rTMXAlfl

6 kiiji, L'I

Fig. 1392.

— Stèle grecque.

-i'iL

Fig. 1593.

Mais des



Stèle grecque.

Grecs ont

les

fait

aussi

tombeaux qui sont des monu-

ments importants gente (fig.

de

Agri-

Théron

belle étude

de

Tel devait être surtout

le

1395) d'une

fameux

tel est à

tombeau

le

profils.

:

si

tombeau

Mausole,

de

dont on pense avoir retrouvé des fragments, mais qui ne pourrait

vous

être

présenté

qu'à

-l'état

d'hypothèse.

A

Pompéi,

c'est

encore

l'art

grec qui nous montre une grande variété

jZjl,

«^rîlft

Fig. 1394.

— Stèle de deux époux.

de

Calventius

tombeaux (fig.

;

1396)

celui

de

est

un

exemple de sarcophage notable-

ment

élevé

au-dessus

du

sol,

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE

675

protégé d'ailleurs par une petite enceinte. Cette disposition

était

fréquente.

Rome

devait présenter et présente en effet une

imposante

architecture funéraire. Les

tombeaux des personnages

marquants étaient disposés

le

long de

longe

hors

ville

d'ailleurs ce

c'est

plus

voie Appia, qui pro-

la la

les

la

qu'on

Voie sacrée voit

aussi

;

à

WÊmm l*ig.

1595.

— Tombeau de Théron, à

Pompéi. lait

les

I-ig.

évidemment,

Car,

pas chez les anciens les

modernes,

temps

mêmes

le respect.

à

Pompéi.



se

trouvent

M. Ancelet en

a

des

tombeaux

n'éveil-

en suivant pendant longr

que funéraire, où

les

monu-

parlaient à l'imagination et inspiraient

les

tombeaux des Horaces

de Cecilia Metella, dont fait

je

vous

ai

(fig.

1397),

déjà parlé, et tant

une restauration d'ensemble

très

y avait aussi des sépultures de famille dans des clos un peu plus analogues à la sépulture étrusque

remarquable. édifices

— Tcmbeau de Calventius,

idées attristantes que chez

Rome

cette voie, plutôt triomphale

d'autres.

596.

vue

la

et l'on arrivait à

ments des grands hommes celui

1

Agrigente.

ainsi la crypte

Il

:



était

enfermé

lius Scipion (fig. 1398).

le

fameux sarcophage de Corné-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

676

Étudiée d'ensemble, l'architecture funéraire des anciens

fait

voir qu'ils n'avaient pas, en ce qui concerne les tombeaux,

de conception qu'on trouve dans leur architec-

fixité et l'unité

tombeau

ture religieuse. Leur stèle, le

la

est tantôt le sarcophage, tantôt la

cippe, la pyramide, la rotonde;

dimensions colossales, par exemple

le

arrive parfois à des

il

Mausolée d'Auguste, qui

monumentale du Tumulus. Un mur

était l'expression

circulaire

de terrasse sert de soutène-

ment

un

à

qui

était

(fig.

1399).

tertre

de

planté

conique cyprès

Une composition

assez analogue, sauf que tout ici était

Hg.

1397.

— Tombeau près de

dit

des Horacts,

lig. 1398.

en pierre,

a

le

tom-

— Sarcophapede Cornélius Scipion,

Rome.

beau d'Adrien, devenu

était le

Rome.

château Saint-Ange. C'est un sujet que

une extrême variété. L'urne funéraire a donné lieu à une composition

l'architecture antique a traité avec

pour

le

groupement des cendres d'une

du columbarium. 1401) central

:

;

ce

On

en voit un exemple à

monument

les parois

famille,

analogie réelle avec

la

Rome

la

(fig.

création

1400

et

consiste en une salle autour d'un pilier

sont percées d'un grand

se plaçaient les urnes.

par

spéciale

De

là le

nom

nombre de niches où

de columbarium par une

disposition des pigeonniers.

Je ne puis que vous engager à étudier les

nombreux ouvrages

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE qui reproduisent ces

monuments, dont

je

677

dois seulement vous

montrer quelques types. Surtout, voyez dans l'œuvre de Piranèse le

volume des tombeaux. Là comme en un archéologue

trop artiste pour être

du

sien.

tout, Piranèse,

beaucoup

exact, mettait

beaucoup

Mais en admettant que ce que vous voyez

est

du

Piranèse autant que de l'antique, c'est en tous cas une très belle

Fig. 1599.

œuvre

artistique,

Piranèse qui nous

En

raison

et

faut

il

l'ait

et

populaires de

Rome.

heureux d'avoir eu un

je

rattacherai

spécialement aux tombeaux grecs,

d'idées la

à

léguée.

musulmane, notamment pas

s'estimer

d'une analogie frappante,

beaux antiques,

n'éveille

— Tombeau d'Auguste,

ville

à Constantinople.



lugubres, au contraire

aux tom-

la

sépulture

aussi, le cimetière :

les

promenades

sont ses immenses cimetières, superbes

bois de cyprès d'où l'on a

une vue magnifique, où

l'on circule

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

678

en groupes dans

Cependant,

il

parmi

allées

les

existe entre le

les

sous

cafés

tombeau mahométan

les

et le

tombeau

grec une différence capitale au point de vue artistique.

gion musulmane, vous la figure

rement de

humaine

le

reli-

savez, interdit toute représentation de

même

et

La

des animaux. Cela restreint singuliè-

champ

l'expression

artistique le

le

arbres.

pour

tombeau qui tout

est

avant

une

commémo-

ration. Aussi, ces

monuments



Columbarium, Rome. Plan.

Fig. 1400. à

fu-

Fig. 1401.

néraires se limitent à

— Columbarium,

à

Rome.

une ornementation exclusivement

On

à des inscriptions gracieusement disposées.

florale, et

ne trouve qu'un

rappel lointain de

l'homme dans de nombreux tombeaux

où au

le

lieu

de stèle

gonal posé debout, sont enterrés, et

rement d'une

le

stèle,

et

monument

se

turcs

termine par un prisme poly-

surmonté d'une sorte de turban. Les corps

tombeau

se

compose d'une

souvent de deux dalles

juxtaposées, soit en face l'une de l'autre.

et

La

dalle et ordinai-

de deux

stèles, soit

dalle est en général

évidée en son milieu d'une ouverture ovale, et

un jasmin ou un

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE rosier fleurit

emblème

là,

ayant ses racines parmi

sans doute de

la

restes

du mort

:

vie naissant de la mort, expression

certainement poétique et touchante de

la religion

de famille.

ne faudrait pas croire cependant que l'architecture funéraire

Il

des

les

679

Mahométans

se limite toujours à cette simplicité. Cette reli-

gion de conquérants devait avoir ses

Fig. 1402.

— Tombeau des

monuments de

glorifica-

Kalifes, au Caire.

monuments de reconnaissance peut-être, mais plutôt, je pense, monuments de possession affirmée et de souvenir menaçant. Monuments religieux aussi au premier chef, car pour ces musulmans de la conquête, la religion était l'âme

tion des morts fameux,

de

la

(fig.

politique et de la guerre. Le

1402)

est

l'arrogance de

tombeau des

un des plus beaux exemples de l'intention

est

tempérée par

la

Kalifes au Caire

ces édifices



grâce du goût

La sépulture des rois ou des hommes puissants est toujours un monument commémoratif de leur grandeur ou de leur

arabe.

puissance.

68o

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE ^ARCHITECTURE

Mais pour nous,

piété,

religion,

famille,

c'est

toujours

même

sentiment qui dicte ces compositions, nobles

peuses,

ou simples

Tous prime jours

le le

les

et

touchantes,

c'est le culte

peuples ont eu ce culte, et

mieux

même

est celui qui :

honorer

rend

le

l'art

mieux

pom-

du mort.

funéraire qui l'ex-

ce

celui qui n'est plus.

et

le

programme tou-

CHAPITRE

II

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

— Les sépultures Sarcophages. — Tombeaux

SOMMAIRE.

chrétiennes.



Pierres tombales.



isolés et adossés.

Avec

le

tombeau

Christianisme, avec

dogme

le

de

n'avait plus qu'une idée toujours la

la

résurrection, le

même

l'espérance d'une vie future bienheureuse pour le

voulait honorer

un

méritée. C'est

pas



et

que

d'ailleurs

exprimer

postulatiim indispensable, ne

nous

:

mort qu'on

on supposait toujours

parfois l'inventaire de sa vie

si

à

l'avoir

nous demandons

révélerait plutôt des

crimes que des vertus.

La

religion chrétienne n'admet

position de

pure

que l'enterrement. Toute com-

tombeau chrétien en découle. L'expression

et la plus

poétique des croyances chrétiennes est

la

la

plus

pierre

tombale. Si

dans

le

cimetière, la pierre tombale ne peut guère être

qu'une dalle funéraire vouée à une destruction assez rapide, n'en est pas de

même

dans

l'église, et ce fut

privilège envié d'être enterré dans l'église fut

il

de tout temps un

même. Cet honneur

surtout réservé aux évéques, aux prêtres, mais aussi aux

seigneurs et aux bienfaiteurs de

que tout

le

ment dans gravée

lui

monde marchât le

dallage

donnait un

de

l'église.

sur cette pierre, simple comparti-

l'église;

nom

Par humilité, on voulait

;

cependant une inscription

bientôt

on grava, par un simple

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

682 trait,

sont

la

du personnage;

figure

d'une grande beauté,

y a de ces gravures qui par exemple une pierre tombaleil

double, gravée, dans

de

Gallardon,

(fig.

l'église

Eure-et-Loir

1403).

Puis, conservant le parti

de

pierre

la

on

tombale,

un

étendit sur cette dalle, en

peu

bas-relief d'abord lant, ensuite plus

image

une

sail-

prononcé,

sculptée

une

;

seule attitude était possible,

absolument appropriée leurs,

d'ail-

d'une personne

celle

couchée; de

ces figures



nombreuses, étendues sur

le

dos, la tête légèrement rele-

vée sur un coussin,

appuyés sur animal

les pieds

corps d'un

le

emblématique,

les

mains

jointes dans l'attitude

de

prière, les

la

més. Autour de sur

les

yeux

la

biseaux de

fer-

figure

ou

la pierre,

des inscriptions ou des ar-

moiries mettent un Fig. 1405.

— Pierre tombale dans de Gallardon.

l'église

cette

tombe. Qu'il

nom

sur

s'agisse

d'une simple gravure, ou d'un bas-relief assez

peu

cette expression

d'œuvre;

de

saillant, rien n'est plus simple, plus parfait la

que

sépulture chrétienne, qui a produit des chefs-

et parfois ce n'est plus la pierre, c'est le

métal qui reçoit

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

683

cette gravure; ainsi cette véritable planche burinée de la cathé-

drale

de Bruges

(fig.

1404).

Italie

surtout, le

bronze

En

rem-

a

placé la pierre

décoration

;

la

peut

un

alors prendre

relief plus vif, et

en

l'on

voit,

à

Florence notam-

ment, qui

sont

nombre

au plus

des

œu-

belles

vres sculpturales

de

Renais-

la

sance,

à

cette

époque



le

bronze

était

tra-

vaillé

par

des

Ghiberti

ou des

Donatello. Parmi les

remar-

plus

quables

est

tombeau de

IV de

le

Sixte

à Saint-Pierre

Rome

(fig.

1405). Quant à celles

qui

Fig. 1404.

— Pierre tombale, gravie en

d.ms

la

cuivre,

cathédrale de Bruges.

sont

exécutées en pierre ou en marbre, avec sculptures en bas-reliel

ou

même

en ronde bosse,

elles

sont innombrables. Telles sont

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

684

Rome

celles

qu'on admire dans

(fig.

1406), ou d'une époque postérieure, mais d'une grande

puissance,

le

l'église

Sainte-Marie-du-Peuple, à

tombeau en bronze d'Innocent

VIII, à Saint-Pierre

Rome,

de

par

le

Pollaiolo.

La Renaissance avait cependant trop

de modèles antiques sous

les

à

limiter

se

cette

composition,

seule et

yeux pour

un grand nombre

de tombeaux, à partir

du xv e siècle surtout, empruntent

la

don-

du sarcophage.

née

Sarcophage ou cénotaphe, car

ce

tomne

apparent

beau

renferme

pas

tou-

jours

en

corps.

Ces tombeaux

réalité

le

sont isolés ou adossés,

et

vent à Fig. 1405.



le

plus

sou-

l'intérieur des

églises. Pierre tombale en bronze de Sixte IV, à Sjint-Pierre.

Les plus simples rappellent beaucoup la pierre tombale sculptée, lieu

de reposer sur

le

sol

même,

elle est

si

ce n'est qu'au

élevée au-dessus du

sarcophage qu'elle recouvre. Le nombre en est très grand

parmi

les

plus beaux, on peut citer ceux des ducs de

:

Bourgogne

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

685

à Dijon, celui de Marguerite d'Autriche à la cathédrale de

1407), ceux de Bruges, celui d'Olivier de Clisson

(fig.

femme

à Josselin, etc., etc.

Dans

plupart de ces

la

et

Brou de sa

monuments,

ICegr archiepo-bracharîn ovi

Idvm romeobpietatem tratris SrRVlTlISlWHERERET-IMMATVREERI riTVRCEOREFSTWCVLAN CAR POR TVCAL MVNVS QVOD AB EO OPIABAT

w

== 1

.

a

Fig. 1406.

le

sarcophage

— Pierres tombales de

est

Mais

le

parallélipipéde à

1

église Sainte-Marie-du-Peuple. a

Rame.

décoré de figures de petites dimensions, sou-

vent très intéressantes tions.

/•'

Art

:

vous en connaissez tous des reproduc-

sarcophage parois

n'a

toujours

pas

verticales;

il

cette

a souvent

forme de

des contours

ÉLÉMENTS ET THÉORlIi DE L'ARCHITECTURE

686

plus souples, et des supports qui se détachent du sol. Je vous citerai

ainsi le

tombeau de Galeas Yisconti dans

de

l'église

Pa-

de

Chartreuse

la

vie (fig. 1408).

En

France, un des plus

parmi

célèbres

les

tombeaux en forme sarcophage

de

de

celui

est

Philippe

Pot, couché dans son

armure,

une

sur

pierre portée par les

épaules

moines

1409).

(fig.

donc, très

Voilà

nettement risé,

caracté-

un

groupe tures

premier

tombale,

pierre

ou

ce qu'on pourrait le

que

soit au

pas sur le

le

la

du

sol,

un peu

c'est

tou-

l'architec-

sculpture horizontale. Si l'on ne marche

tombeau, on tourne autour, on

regard se porte vers

jours de

pierre

la

ras

élevée,

tom-

lit

qu'elle soit

ture horizontale, de

:

la

bal;

Sarcophage de Marguerite d'Autriche, dans l'église de Brou.

sépul-

de

chrétiennes

appeler

Fig. 1407.

huit

de

la terre,

le

voit de haut en bas,

y conduisant

la

pensée. Cette

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

687

composition peut bien être naïve, grossière d'exécution, porte

:

elle est

parfaite. C'est

un des

sujets

pression nécessaire et Il

pour lesquels

écarte

c'est

a su trouver l'ex-

monuments une

— Sarcophage do Galcas Visconti,

peu,

l'art

le

à

la

les reliques

décorée.

De

l'idée

tombeau en forme de

châsse. et

Vous

on porte

d'un saint sous une châsse (cassa) richement

de ce reliquaire à

l'idée

blable, la transition était inévitable, et

forme de châsse pour vénérés, et

variante qui

Chartreuse de Pavie.

n'ignorez pas que dans les processions on portait

encore

n'im-

infaillible.

faut encore rapprocher de ces

Fig. 1408.

s'en

il

tellement vraie qu'elle est toujours poétiquement

les

a

sem-

souvent adopté

la

sépultures des personnages les plus

notamment de ceux

tion. Ici, c'est la statue

on

d'un tombeau

qui avaient mérité

la

couchée du mort qui remplace

canonisala relique,

688

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

l'ig.

Fig. 1410.

1409.

— Tombeau de

—Tombeau

Philippe

Pou

de saint Êlienne, à Aubazine.

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE et qui s'aperçoit

Un

bel

indirectement entre

les arcatures

exemple de ce genre de tombeaux

Étienne dans

l'église

Fig. 1411.

d'Aubazine (Corrèze)

— Tombeau en forme de chasse de M Plan

689 de

est celui

(fig.

1410).

la

châsse.

de SaintIl

est inté-

mc Paul Delaroche.

et élévation.

ressant d'en rapprocher le tombeau, d'une si délicate étude, que Duban a dessiné pourM me Delaroche (fig. 141 1 et 1412).

Mais, quoique ces tombeaux pussent, magnifiques, on voulut amplifier

au tombeau lui-même. Éléments

et

Théorie Je l'Architecture.

Quoi —

III.

?

le

si

on

le

voulait, être très

motif, ajouter quelque chose

Des couronnements, des

abris, 44

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

690

A

des enceintes.

exposée à

la

l'extérieur,

pluie,

supporté par des

il

était

piliers.

De

lorsque

sous

les

piliers

— Tombeau en

tentures.

C'est

ou colonnes

supporte une voûte

serait

naturel de la couvrir par un toit là

sans doute

sarcophage sous un baldaquin de

Fig. 1412.

tombale

pierre

la

pierre,

alors

entourent

un

motif fréquent du

comme un

M™

forme de châsse de

le

lit

à

colonnes

Paul Delarochc. Vue.

petit édicule;

quatre ou six

sarcophage

l'entablement

le

ou un plafond,

les

;

eaux sont rejetées au

dehors. Cette composition, très judicieuse en plein

air,

a

transportée dans les intérieurs; mais alors l'édicule n'est plus abri, ce n'est

ainsi

qu'une enceinte

et le lien

que sont compris notamment

les

été

un

des diverses parties. C'est

tombeaux

célèbres qu'on

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE admire à Saint-Denis

691

celui de Louis XII (fig. 141 3), avec ses sculptures un peu surabondantes; celui de François I er et de :

Claude de France (fig. 14 14), d'un caractère élégant et que décorent de beaux bas-reliefs; celui de Henri II (fig. 141 d'une noble 5),

composition

et

d'une étude parfaite. L'église de Saint-Denis est

Fig. 1413.

un

véritable

musée de

— Tombeau de Louis XII, à Saint-Denis. funéraire, architecture et sculpture,

l'art

vous y verrez plus en quelques heures que ne pourrait vous apprendre une description aride de ses chefs-d'œuvre. et

L'architecture funéraire s'est volontiers inspirée des

de la

la

cérémonie religieuse de

pompe

durée de l'église,

l'office

des services fastueux; l'office

le

funèbre.

coutumes

Vous connaissez

cercueil est déposé

pendant

la

dans un catafalque qui se dresse au centre de

entouré de cierges

:

tout naturellement cela a inspiré

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

692 des

tombeaux

mais où

le

n'expriment plus l'enterrement,

qui, à vrai dire,

sarcophage

est élevé à

une grande hauteur au-dessus

de motifs qui pyramident. Ce sarcophage il

n'est

plus qu'un symbole;

Fig. 1414.

monument

le

— Tombeau de François I"

est

et

ces

c'est-à-dire l'emphase, fait ici

monuments

sont

autant

homme

de ses concitoyens,

en vue de

sont

faits

sur une place publique plutôt que dans église.

Ainsi compris,

ils

la

la

vérité

pierre tombale.

son apparition. Mais

commémoratifs que

Qu'ils soient dus à l'orgueil d'un ils

plus

n'a

de Claude de France, à Saint-Denis.

expressive du sarcophage réel et surtout de

La rhétorique,

généralement vide,

ou

funéraires.

à la reconnaissance

l'effet,

élevés parfois

un cimetière ou une

ont motivé de belles œuvres, parmi

ARCHITECTURE FUNERAIRE CHRÉTIENNE lesquelles je

vous

693

tombeau des

citerai le très intéressant

Scaliger,

composé d'un sarcophage sous un baldaquin élevé entouré d'une grille qui est un des plus élégants ouvrages

à Vérone, et

de ferronnerie de

Fig. 1415.

la

Renaissance.

— Tombeau de Henri

sortes de compositions, la

mesure

et le goût.

menaçant. Mais

ici

il

On

II et

de Catherine de Médicis, à Saint-Denis.

serait plus facile

encore,

y mettre tout son perdre de vue cependant miration dans

les

de trouver l'abus que

veut facilement trop je dirai

que

pas à l'architecte. Si l'on exige de doit

Malheureusement dans ces

talent les

œuvres de

le

dire, et l'excès est

programme

lui le

n'appartient

tombeau-catafalque,

il

sans arriére-pensée, mais sans

exquises qualités qui appellent l'adl'architecture funéraire la plus pure.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

694

Jusqu'ici, J'arrive

vous

je

ai

uniquement de tombeaux

parlé

breux, et qui occupent dans l'architecture une place

A

considérable.

première réflexion,

la

le

non moins

tombeau adossé

presque un contre-sens. La composition horizontale, et si

isolés.

maintenant aux tombeaux adossés, au moins aussi nom-

expressive de

la

vérité, fait place à

si

paraît

logique

une application contre

un mur, plutôt commémorative que vraiment

sépulcrale. Cela

s'explique cependant.

Voyez ment

certaines églises très anciennes et vénérées; le pave-

est presque en entier

que ce sont des pas gênée,

la

dalles sur lesquelles

si

on marche,

dur que puisse être son grain

seulement de ces sépultures devaient donner

ments élevés sur

la place

même où

le

Tant

dalles funéraires.

l'église n'en est

tombale seule en souffre par l'usure

pierre

table et rapide,

composé de

mort

;

mais

lieu à

si le

des

inévi-

quart

monu-

est enterré, l'église

deviendrait impraticable, les morts en expulseraient les vivants. Il fallait

donc restreindre l'emplacement de ces monuments,

repousser





ils

pour cela

tions, et

occupation

ne gêneraient pas l'assistance ou les

exprimer

l'idée

tion que

le

l'on

les circula-

adosser contre les parois, en limitant leur

horizontale, et en

espaces nécessaires à

les

la

leur

concédant en hauteur

Dans

décoration.

les

pour

ces conditions,

de sépulture, l'architecture n'avait à sa disposi-

sarcophage



le

plus souvent un cénotaphe



et

peut dire d'une façon générale que ces tombeaux adossés

sont toujours l'amplification d'un motif de sarcophage adossé.

Dans sont les

les plus simples, le

sarcophage repose sur

sol

;

tels

nombreux tombeaux du Moyen-âge adossés ou encas-

trés dans des renfoncements divers

tion, parfois la statue

pierre

le

:

un sarcophage, une

couchée du mort;

c'est

tombale dans l'évidement d'un mur.

Ou

inscrip-

presque encore il

s'adosse à

la

une

paroi pleine, s'élevant seulement de quelques gradins au-dessus

ARCHITECTURE FUNERAIRE CHRETIENNE

du

sol.

dans

Tel

l'église

est,

par exemple, un tombeau, très

de XAra-Cœli,

à

-7

de

lit

enfin

adossé,

MM|

i^

Fig. 1416. — Tombeau



remarquable,

Rome, ou un tombeau

illi

à Florence (fig. 141e),

695

la

A Florence.

figure couchée repose sur

funéraire élevé par deux consoles au-dessus

une sorte

du sarcophage

un sarcophage d'un goût exquis, avec une

belle

;

figure

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

é96

couchée, dans Mais,

l'église

Sainte-Marie-du-Peuple, à

plus souvent,

le

Rome

sarcophage devient

le

le

(fig.

1417).

centre et le

motif de tout un monument. il

Il y en a de gracieux et élégants, en a de riches et pompeux. La sculpture joue ici un grand y

rôle, car

ordinairement on ne se borne pas à

du mort

l'effigie

:

des saints, des anges, des figures allégoriques l'accompagnent,

dans l'encadrement d'une architecture

i

vue de

;

ig.

la

groupes

:

M'7-

— Sarcophage dans

l'église

composition, ces

délicate. Et

Sainte-Marie-du-Peuple,

monuments

ceux qui posent sur

le

se

a

au point de

Kome.

en deux

divisent

ceux qui s'élèvent en

sol et

encorbellement. Je ne puis que

vous en montrer quelques-uns,

trop réduites pour

exprimer

qui reposent directement sur simplicité relative le

Badia, à Florence et

celui,

l'église

enfin

(fig.

la finesse le

sol,

je

de l'étude. Parmi ceux

vous

l'église

tombeau d'évéque

d'une pureté absolue, du cardinal

de Sainte-Cécile du Transtevere

(fig.

un tombeau, d'une étude exquise,

dans une

citerai

tombeau d'un évêque dans 141 8); un

à des échelles

a

1419), à

de

la

Bologne,

Fortiguerra

celui

de

dans

Rome;

Boccaccio,

ARCHITECTURI-: FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

Fig. 1418.

— Tombeau

dans

l'église

de

la

/Ww,

à Florence

697

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

698 dans

le cloître

Fig. 1419.

de Santa-Maria

— Tombeau du

délia

l'

ARCHITECTURE

Pace (fig. 1420). Et parmi les

cardinal Fortiguerra, a Sainte-Cécile

du Transtevere,

à

Rome.

pompeux,

plus

le

tombeau

célèbre

de Louis de Brézé, à

Rouen

142 1),

(fig.

et le

nument

mo-

considé-

qu'est

rable

le

tombeau du doge Andréa

Vcndra-

min dans

l'église

des Saints Jean

et

Paul,àVenise(fig.

1422

et

1423).

Maisnon moins

nombreux sont les Fig. 1420.

dans

le cloître

— Tombeau de Boccaccio,

de Santa-Maria délia Pace, à Rome.

tombeaux

élevés ,

en

,

,

enCOrbelle-

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

Fig. 1421.

— Tombeau de Louis de

Brézé. à Rouen.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

700

Fig. 1422.



Tombeau du doge Vendramin, dans

l'église

I-lévation et plan.

des Saints Jean et Paul, à Venise.

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

ment sur des consoles ou autres saillies.

C'est gé-

un

néralement

motif

intérieur;

cependant des

y a

il

exemples de

tombeaux adossés

ainsi à

des

murs latéraux d'églises,

par

exemple uu tombeau

h

Toulouse,

encastré entre les contreforts de

l'é-

Fig. 1423.

— Tombeau du doge Vendramin.

Sarcophage.



ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

702 glise

de l'abbaye des Chartreux

renfoncement, avec arcature

>»wm» Fig. 1425.

romane que ce

très soit

(fig.

triple

1424), dans une arcade en

au-devant, d'une architecture

— — Tombeau d'Antonio Sforza, de simple

une

et

église,

l'église

Sainte-Marie-du-Peuple, à Rome.

d'un robuste aspect. Dans

un

cloître,

un campo

les intérieurs,

santo, le

nombre en

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

Pour

considérable.

est

Rome,

choisir

à

l'église

Sainte-Marie-du-

Peuple

(fig.

1425),

le très

beau

des

sition

de

beau

époux

des

1427) dans



a

d'église

tomOrsini

l'église dei

dans

s'encadre

circulaire.

Italie

pour

du

sarcophage,

le

élevé,

un motif

enfin

une composition celle

Frari,

surtout,

ainsi



l'on

n'y

il

pas

dire

ne

ren-

contre de ces gracieux tifs

dais

le

lit;

imprévue,

En

(fig.

compo-

sa

et

ciel

à Venise

très

Ri-

curieux tom-

qui rappelle

le

(fig.

vous

le

à

Malatesta

marbre

ou

je

avec ses draperies

1426),

de

variés,

célèbre

d'Antonio Sforza; mini,

exemple

dans

citerai,

tombeau justement

des

705

mo-

cependant en France

;

aussi,

vous pouvez

facile-

ment voir des œuvres d'un très

grand mérite dans

le

même

ordre d'idées, telles

que

tombeaux du

les

nal d'Amboise, à ai

montré déjà

Fig. 1426.



Tombeau

de Malatesta, i Kimini.

cardi-

Rouen, ou de Lannoy, à (V.

plus

haut,

fig.

Folleville,

1329).

Il

que

je

vous

ne faudrait

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

7°4

pas croire cependant que l'élégance pût être

compositions

;

elles

plus imposant que

le

savent aussi atteindre le

la

charme de

seul

ces

majesté. Rien n'est

grand tombeau élevé dans Saint-Pierre au pape Paul

dont

et

111,

l'architecte et le sculpteur

G.

croit-on,

fut,

Porta

délia

1428). Plu-

(fig.

tombeaux

sieurs

de

Venise ont également un caractère grave; enfin,

me

de

suffit

citer

il

les

monuments

magnifiques

des Médicis, par Michel-

Ange, pour évoquer l'idée de ce que

l'art

moderne

a produit de plus sublime.

Mais

je

ne saurais préten-

dre à vous les montrer.

A

de

défaut

voyez-en du

l'original,

moins

les

moulages. Avec quelque profusion dans

nom-

le

bre des statues, qui arrive à

diviser

peut citer encore solée Fig. 1427.



le

Mau-

du duc de Mont-

morency, Tombeau

on

l'intérêt,

à

Moulins

(fig.

des opouxOrsini.

1429), d'une belle tenue

d'ensemble.

Cependant

la

sobriété

et

défaut, c'est déjà plus de la rhétorique

Je

vous

le

montre donc moins

la

concision

lont

ici

que de l'éloquence émue.

comme un modèle

que

comme

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

un exemple de

Un

l'exagération

qui

peu plus tard apparut

ou déclamatoire

:

figures

drama-

tiques;

on y voit

le

assemblage

veut

trop

dire

tombeau vraiment de

symboles,

70) à

la

fois.

rhétoricien

d'allégories,

de

des squelettes, des

anges,

mort,

la

des faux, des sabliers,

un

destorches: théâtral

art

commandé par des émulations de vanités.

Il

un

vent

talent dans

sou-

a

y

grand

dépensé exubé-

ces

rances.

Ce que

n'est

les

pas

emblèmes

doivent être proscrits

tre

:

ou

les

admet-

les

rejeter

est affaire

de goût

personnel;

ma

si

pour

part je ne suis

pas sensible à l'élo-

quence ches

ou des

des

tor-

Fig. 1428.

— Tombeau de Paul

III, a

Saint-Pierre de

Rome.

renversées sabliers ailés,

réclament, tout

je

comme

comprends l'un

fort bien

Éléments

et

Théorie de T Architecture,

III.

les

voudra sur sa tombe des sym-

boles chrétiens qu'un autre interdira. Le



que d'autres

tombeau d'un

homme 45

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

70e

ou d'une les

famille doit s'harmoniser avec ses croyances et ne pas

démentir, non plus que ses incrédulités. Mais

en tout une question de proportions. Dans

y a

il



comme

tombeaux de

les

la

Renaissance, vous trouverez aussi des sabliers et des faux, des têtes

de morts, des torches

des pavots,

et

discret et

est

même

lors

Mais cela

subordonné;

que

figure

la

accompagnée

principale est d'autres

etc.

figures,

anges ou

saints, celles-ci restent secon-

daires,

et

vous comprenez

parfaitement qu'elles ne sont qu'accessoires.

tard,

proportion

cette

c'est

Plus

qui

disparaît, et c'est cette pro-

portion que

je regrette.

Puis vient l'entraînement sur

la

arts les

au précipice, réactions

dire à Fig. 1429.

— Tombeau

du duc de Montmorency,

a Moulins.

pente qui conduit

l'art

:

et

les

prépare

on veut

faire

ce qu'il n'a pas

mission d'exprimer,

la

pen-

sée littéraire. C'est c'est

ici,

voyez-le bien, une grande question qui se pose

:

en matière de tombeaux surtout que, par une propension

très naturelle,

bolique.

on

a le plus ouvert carrière à l'architecture

Quelle en

est la

légitimité

condition de ne pas dépasser

miner

et

Certes,

la

?

sym-

Elle est incontestable, à

mesure, mesure délicate à déter-

dangereuse à franchir.

un

art qui

ne

ferait ni

penser ni rêver, surtout lorsqu'il

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE s'agit d'art funéraire, serait si

parfait l'art des pierres

un



nous ressentons. Mais

« expressif» et «

n'y en a pas

il

exprime

qu'il

symbolique

sont nullement des termes synonymes. Oui, dans

»

ne

funéraire

l'art

nous exigeons une pensée, mais une pensée intime, et

beau,

si

tombales, ce n'est pas par des raisons

bien parce que cet art est expressif, parce

c'est

ce que

proclame

art stérile; et si je

de silhouette ni de tour de main architectural



707

au

liée

sujet,

surtout une pensée que l'architecture soit apte à exprimer

ou tout au moins

Car

à indiquer.

notre intelligence supplée à l'incertitude de cette évoca-

la voie,

nécessairement générale

tion

mise sur

l'indication suffit, et

nous,

:

nous nous

spectateurs,

faisons les collaborateurs de l'artiste; nous pénétrons avec lui

par

porte qu'il

la

rêverie

la

si

poésie devient de

grimoire prétentieux

convenues,

s'il

il

nous

le

champ sans

du poète

n'est-ce pas là l'œuvre

:

Mais

nous ouvre sur

faut

?

rhétorique,

la

une

aux

s'attache

crète,

alors

ennuie

sabliers

le

nous

et

rhétorique

et

ou aux

un

lire

formules

initiation à des

ne

laisse

têtes de

pavots;

sais

qui

a

complètement

froids

:

il

trop de choses mission.

architecture,

quence.

c'est se

il

toujours

il



les peintures et

de

avec

la

peut

ne peut ni ne doit lui

faire dire

tromper absolument sur son pouvoir

vous disent beaucoup,

même

sculpture

peinture,

n'analyse pas; vouloir

Quoi ? quelque chose

version :

indique,

Quand vous voyez

certes elles

comme

:

l'emphase ont tué l'émotion.



indis-

voulu nous émouvoir, nous

provoquer des pensées ou des méditations; détailler

de plus ces

si

encombrantes par leur exagération

monument

L'art plastique

mot

pour

faut avoir appris au préalable dans je

allégories deviennent

la

si

manuel du marbrier de cimetière quel sens allégorique

quel

les

limite de la

la

et sa

chapelle Sixtinc,

une suprême élo-

qui ne se précise pas, qui récuse

d'un Bossuet, qui ne peut s'exprimer que d'un

l'injonction impérieuse de penser.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

708 Il

par

y a cependant de nombreux tombeaux qui se recommandent

un

caractère

sérieux

et élevé, bien

Fig. 1430.

(fig.

la

pensée en

ait

— Tombeau de Mazarin.

quelque chose d'un peu théâtral. Ainsi,

beau de Mazarin

que

1430), où

la

je

vous

citerai

figure principale est

le

tom-

accom-

pagnée de personnages allégoriques, qui supposent naturellement

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

1

i;;.

1451.

— Tombeau Je

Machiavel, 1 Florence.

709

710

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE

que

dans

comprend

spectateur

le

la

mesure de

711

leur signification, mais qui

l'architecture

monumentale.

de rapprocher ce tombeau français d'un autre

Il

restent

ici

est intéressant

monument

élevé

mémoire d'un profond politique, le tomaussi à la

beau de Machiavel, à Florence

143

(fig.

on peut

ces exemples, qu'il n'y a

trop

:

nombreux

plus



ICI

ME LE

vous avoir

:

13

JUILLET1793

HOMMEDEBIEN HABILE OUVRIER MORT LE 19 FEVRIER 1«5S

l'excès.

)

I

cela est difficile à

bien exprimer

REPOSE

ANTOINE ALB0U5E

pour-

je

vous montrer

Tout

dire

encore rien de

seraient ceux rais

Dans

1).

aussi, après

parlé de vaines

et froides allégories, lais-

sez-moi

vous

voir

faire

deux exemples de pensées, à propos de

tombeaux.

Voyez au Louvre, dans les

salles

sance,le

de

la

tombeau de Valen-

tine Balbiani, par

Pilon

fois

:

cueil,

Germain

1432).

(fig.

morte

Renais-

est représentée

couchée dans

vous

la

voyez

CE SIMPLE

La deux

le cer-

expri-

Fig. 1435.

par une sculpture d'un

faite

l'âge,

momie, mais artiste.

Puis,

A ETE ERICE

COMPAGNONS DE TRAVAIL ET PAR SES AMIS

mée

la

MONUMENT

PAR LES OUVRIERS SES

maladie,

la

portrait, n'en

— Tombeau d'Albouse, par H.

réalisme saisissant,

mort

:

telle

Labrouste.

que

l'a

cadavre desséché, presque

doutez pas,

et portrait par

un grand

au-dessus, reposant dans une attitude de prière

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

712

ou de méditation, vous telle

dans

l'éclat

de

qu'elle dût être

la

revoyez encore; mais jeune, mais

la

devait

qu'elle

belle,

femme

dans

la

résurrection, car l'imagination

regrettée autre chose

humaine

plus brillante incarnation d'une

la

que

de ses vingt ans. Voilà

l'éclat

supposer

la

jeunesse et du bonheur, telle qu'il semblait

impuissante à rêver pour

est

ou qu'on pouvait

être

la

en

beauté et art

la

le

charme qui

pensée

et

la

fut

poésie;

voilà l'expression artistique de l'idée de résurrection. Et cependant,

il

faut le dire, le

grotesque

plus, et le

un grand

danger de l'excès

était

un

proportion. Après

avait le sens juste de la

tel

nous trouverions

et

de

la

mort, armé d'une faux, et l'ange de

la

:

rien de

menaçant; mais Germain Pilon

comme

artiste, et

était voisin

lui,

tant et poussant chacun dans

la

le

était

mesure

squelette de

résurrection, se colle-

un sens une porte entrouverte.

Cette bataille macabre peut être rendue avec talent, soit; ce sera

toujours du grotesque.

Après

cet

exemple d'un tombeau de princesse, passons

d'un ouvrier. Pendant que H. Labrouste construisait

la

à celui

Biblio-

thèque Sainte-Geneviève, un des ouvriers menuisiers mourut, ses

camarades se cotisèrent pour

Labrouste souscrivit de son chef-d'œuvre

(fig.

sur cette stèle,

1433).

l'artiste se

lui élever

talent,

Un

et ce

gazon, une

et

un modeste tombeau. petit

tombeau

fut

stèle, c'est tout,

un

mais

garda bien de reproduire ces emblèmes

traditionnels des marbriers; pour parler de la vie de cet ouvrier, il

sculpta la scie,

ces outils saurait

le

compas,

le maillet,

mieux que toutes

bien certain que

les rhétoriques

la

vue de

émouvoir

ses

camarades. Cela nous paraît simple aujourd'hui; vers 1843, fallait

un

esprit très

naturelle, alors vait

encore

le

indépendant pour oser cette chose toute

que dans

mot

il

le

langage parlé,

la

périphrase proscri-

propre, convaincu d'indignité.

CHAPITRE

III

L'ARCHITECTURE FUNÉRAIRE COLLECTIVE

ET MODERNE

SOMMAIRE.

— Les sépultures collectives. — Le tombeau moderne ou

de famille.

Dépendances

et accessoires

La sépulture a aussi

nisme,

ses



des cimetières.

Chapelles.

n'est pas toujours individuelle, et

programmes d'ensemble. Mais depuis

l'église a

— Calvaires.

l'art

funéraire

le

Christia-

presque seule représenté ce programme,

sépultures collectives sont

le

plus souvent une église

et les

ou une

comme Saint-Denis A Rome même, n'y a

crypte d'église affectée à cette consécration,

chez nous, Windsor en Angleterre,

etc.

il

pas d'édifice collectif pour les tombeaux des papes pontife désigne celle des églises de

tombeau

être enterré; le

construite, de

même

Rome

:

mais chaque

dans laquelle

il

veut

pontifical se superpose à l'église déjà

que chez nous

les

évêques sont en général

enterrés dans leur cathédrale.

Cependant, des essais ont été

faits

uniforme de tombeaux d'hommes cité la façade latérale l'église fig.

l'église

de Sania-Maria Novella,

illustres

:

je

vous

ai

déjà

de Rimini, par L.-B. Alberti de Florence (voir plus

;

à

haut,

1265), un parti analogue existe, mais en façade principale;

les arcatures se joli

de

en vue d'un groupement

prolongent d'ailleurs au delà de

monument,

la

partie

supérieure,

l'église.

Dans

ce

probablement remaniée,



7H

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE ^ARCHITECTURE

001— —]C=1I — If

ni

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«

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10

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:

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»

ILJO

D

S

S

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE

715

assurément des regrets, mais l'étude de tout

laisse

rez-de-

le

chaussée est exquise.

Dans une

architecture plus théâtrale,

on peut

citer une des où une chapelle de sépul-

plus remarquables églises de Turin,

tures princiéres s'ajoute à l'église en la prolongeant et s'élève à

un niveau

supérieur, avec une architecture puissante, mettant

habilement en œuvre

marbres noirs

les

et blancs. Je

vous

ai cité

d'autre part la coupole des Invalides, magnifique expression de la

sépulture collective des guerriers illustres.

voyez, est toujours une

église,

peine

à

Tout

cela,

différente

vous

de

le

l'église

ordinaire.

Mais on

souvent

préférait

vium

n'enterrait pas

monuments

des

sous

les galeries,

De

adossés.

Campo ftWfodePise

les églises

sépulture dans

la

central, soit

dans



seulement;

le cloître, soit

la

piété

dans l'implu-

avec des pierres tombales ou

certainement est venue

l'idée

du

1434 1435), cloître monumental qui ne dessert aucune communauté religieuse, et qui n'a d'autre rai(fig.

son d'être que d'abriter

composition et uni

en

et

les sépultures

fait le

tour

charpente apparente

mur

le

;

les relie.

riques; contre les murs, des

en

fait

rien la

ne

un des

on

On

:

un mur continu

intérieur est percé d'arcades,

Sur

une

murs, des fresques histo-

les

tombeaux

plus intéressants

distrait la vue,

cathédrale.

sous de vastes galeries. Sa

est celle des cloîtres charpentés

variés.

musées de

Ce

l'Italie.

cimetière est

A

l'intérieur,

n'aperçoit au dehors que le haut de

a cherché à

imiter ce campo santo,

il

reste

unique malgré tout.

A

même, bien des Parisiens ne un monument très remarquable de Paris

chapelle expiatoire de

Tel

est le

nom

qu'une partie de

qu'on la

la

se

doutent pas

qu'il existe

sépulture collective

:

la

rue d'Anjou (fig. 1436, 1437 et 1438).

lui

donne,

composition.

et

cependant

Une cour

la

chapelle n'est

intérieure, sorte de

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

7 i6

parvis, est entourée de portiques qui reçoivent les cénotaphes,

dont

la

présence est indiquée plutôt qu'exprimée par

latérales.

On

sent

discrétion voulue et

la

peut-être la plus belle

œuvre de

façades

les

piété intime; c'est

la

Percier.

Mais tout ce que nous venons de voir,

c'est la sépulture aristo-

cratique,

ou

Les

riche tout au moins.

anciennes

civilisations

pa-

raissent avoir ignoré la foule des

morts pauvres. Avec

Christia-

le

nisme cependant nous trouvons la

sépulture

commune

collective

sécration

les religieux le

pour

:

et sa

con-

c'est

pour



cloître

vécu

;

tière

en avant ou à côté de

les laïques, le

un

Parfois

cimetière

le

cime-

l'église.

du

catnpo santo. Tel

exemple,

ont

commun

cimetière

rappelle les dispositions

ou du

ils

cloître

est,

par

de Mont-

fort-l'Amaury(fig. 1439 et 1440).

Mais plus Fig. 1456.

Plan.

si

cimetières

dans

souvent

comme

— Chapelle funéraire de Louis XVI

trouve de

ces

à Paris

même

étaient

le

les

villes,

le

charmer

des Innocents, et ceux dont on

fréquents vestiges lorsqu'on

des anciennes églises.

Ils

ont disparu au

fait

nom

des fouilles prés

de

l'intérêt supé-

rieur de la salubrité publique.

Quant un

à

nos cimetières,

livre d'art. Il s'y

quables

même; mais

hélas,

trouve des

on n'en

monuments

saurait parler dans intéressants,

remar-

jamais de composition d'ensemble. Quelques

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE cimetières italiens l'ont

du moins

d'ailleurs assez restreint, l'égalité

dans

la

mort

est

de San

tenté, par

Spirito, à

visiblement

Fig. 1458.

exemple

Rome

écrite,

F'g- 1437- ~" Chapelle funéraire de Louis

l'architecte n'a plus

funéraire qu'un seul

programme

certainement, car

est

jeune architecte.

Là,

il

1441), où

latérale.

Coupe.

serait

un beau

d'art!

Aujourd'hui donc,

Sauf de

cimetière,

mais en général on

XVI. Façade

— Chapelle funéraire de Louis XVI.

le

(fig.

ne peut y louer que l'intention. Et cependant, ce

programme

717

il

rare

très rares exceptions,



le

de

monument

soit pas le

ce qu'est le il

fait

tombeau. Vous en ferez

que ce ne

Voyons donc

peut être personnel

:

en

début d'un

tombeau moderne.

sera élevé dans

un

cimetière.

par exemple lorsqu'une souscrip-

7 i8

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE Les matériaux devraient toujours être du choix tant, les granits,

bronzes. Ainsi,

les

719 le

plus résis-

tombale sculptée presque une impossibilité, à moins de recourir au bronze. Et encore faut-il veiller très scrupuleusement à ce que l'eau puisse s'écouler de partout. la

pierre

est

En

général,

on veut toujours

mettre trop de choses, trop de motifs,

trop de figures,

trop d'ornements, trop d'inscriptions.

souvent



Pensez donc que



plus souvent

le

vous n'aurez que deux

mètres carrés à votre disposition,

et

croyez

vous n'atteindrez que par

bien

que

un

effet

à

la sobriété.

H

Ces tombeaux individuels sont

le

plus souvent

com-

posés d'une pierre tombale unie, avec des l'eau, et

pentes pour

d'une stèle ou d'un

ou encore d'un piédespour une figure. Cela et

cippe, tal

quelques accessoires,

tels

que

des attributs, voilà, semblet-il,

tout ce qu'ils doivent comporter. Ainsi,

comme exemple

de gravité sérieuse

et

Cherubini, par Ach. Leclerc (fig. 1442),

Duc (fig. 1443 ), témoignages de ce que très restreint.

sobre et celui

peut

le

je

vous

le

tombeau de

citerai

de Duban, par

talent sur

un

sujet

Cependant, nous voyons souvent des superféta-

tions encombrantes, des sarcophages, alors que dans les cime-

'20

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

Fig. 1442.



Tomteau de

Cherubini.

ARCHITECTURE FUNERAIRE MODERNE

Fig. 1443.

Éléments

cl

Théorie de l'Architecture.





Tombeau

III.

721

de Duban.

46

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

722

tiéres les corps sont toujours enterres au-dessous

comme

du mensonge

bien, c'est là

chitecture

couchait

le

sarcophage

cadavre

r

à plusieurs

le

un

l'air.

la place d'ar-

on

dans lequel

récipient

un

était

sarcophage

mètres en

de l'archéologie à

et

était

l'urne

;

~ ~7~~~-

p-

i

le

:

monument

des urnes

sol,

même

cadavre avait été brûlé; parfois

de couronnement au

sert

Eh

si le

du

récipient dans lequel

enfermait les résidus de

on

combustion

la

l

••-' i

_

;--T"

du cadavre;

•-

veloppe

^7;

z-rf

on

les

l'un

réelle

l'autre étaient

et

l'en-

des reste réels du mort,

en

mettait

évidence,

c'est

lo-

nous enter-

gique, c'est parfait. Nous,

rons nos morts à plusieurs métrés sous sol

le

;

n'élevons pas à plusieurs métrés



de hauteur

rien!

Les tombeaux de famille sont sou-

même,

vent conçus de alors des

ne diffèrent

et

que par

précédents

plus

le

grand nombre de cases superposées. La sépulture en effet se

compose en tous

cas d'un caveau qui doit être assez pro-

ri

superposées,

tond pour que

arriver

à

la

assez grand, latéral

ou

famille,

place

celles qui

corps soit recouvert

est

facile

des

de comprendre

Lorsque

corps.

permettant de placer

les

l'espace

cercueils

une façade sur ce compartiment

manque,

une et

dalle

le

les

est

libre,

dans des cases sont

plus souvent

chaque case occupée vient fermer toutes

sont au-dessous

Une prévoyance

en élévation.. Mais

;

faut

qu'il

on peut du moins avoir un compartiment

alors fermées par la

il

superposition

central,

cases qui ont

le

mètre au moins au-dessous du sol;

d'une dalle placée à un

mais pour une

1

(fig.

nécessaire,

1444). et qui fait

souvent défaut,

c'est

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE que

une entrée

cercueils aient

les

rares de position au

avoir de porte, et

bord d'une

Si la saillie

terrasse, les

des piédestaux, sculptures,

on voit

de plus trop courte.

une démolition

recourir à

Mais est

souvent

très

légitime

:

moyen-

:

cette ouverture, toujours trop

faut

Il

parfois

mieux vaudrait

on veut un

renoncer

y

objets qu'on porte au cimetière. Or,

il

Ce

chapelle.

pour soi-même,

abri

et

prévoir.

une

désirent

les familles

laisse

etc.,

en résultent

difficultés qui

les

pour l'introduction des corps par et

caveaux ne peuvent

tombale à chaque ouverture

pierre

la

cette pierre trop courte,

étroite,

suffisante. Sauf des cas très

accès possible est par le haut,

le seul

nant un déplacement de

du caveau.

723

faut bien

désir

pour

et

le dire,

les

c'est

un programme singulièrement

difficile.

minimes,

devrait être durable et sérieux.

et

cependant

Rien ne choque plus

ments

;

faut

il

ici

le

l'aspect

goût que

les

Les dimensions seront

prendre résolument son parti de

moyens propres aux petites de solution plus monumentale de

petite chose, par les

connais pas

que

la

chapelle (peu importe

Louvre dans

la

le

une

faire

très

choses. Je ne ce

programme

nom) que vous pouvez

voir au

Galerie égyptienne (fig. 1445), évidéeau poinçon

dans un seul bloc de granit. Sans

du moins

monu-

miniatures de vrais

éviter les

moyens

aller jusqu'à ce parti,

précaires auxquels

il

faut

conduirait

la

réduction proportionnelle d'éléments monumentaux. Des modillons par exemple, proportionnés à ce petit ensemble, seraient

hors de proportion avec

la

qui peuvent avoir à peine o

sens

s'ils

m 20

Bien plus, de petits murs,

d'épaisseur, seraient

étaient appareillés et construits

monument;

pour

ture, avec

une décoration

les parois,

De grandes

de grands linteaux pour et

un

comme dans un

des voûtes seraient ridicules.

pierre dure

F échelle,

vérité.

la

contre-

véritable dalles de

couver-

une mouluration qui restent à

voilà les éléments véritables de cette composition. Et

724

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

croyez bien

que- c'est

ainsi

Fig. 1445.

L

ARCHITECTURE

que vous obtiendrez

le

caractère, et

— Chapelle égyptienne monolithe. (Musée du Louvre.)

non par exemple avec de

petits contreforts,

surmontés de

petits

ARCHITECTURE FUNERAIRE MODERNE

725

pinacles, reliés par de petites

ou de

crêtes

jouets

petites galeries

lorsque

d'enfants

:

la

gravité est seule requise.

Et

vous

si

propos

artistes

à

beaux,

soyez

lent

Ne

vous

si

tom-

artistes

cherchez

valoir votre

faire

:

être

de

des

désintéressés.

pas à

voulez

ta-

mièvres

êtes

et

vous ne serez

prétentieux,

jamais de force à lutter avec

même

la simplicité et

naïve,

nous émeut

qui

montre un sen-

parce qu'elle

mieux,

funéraire

les

à

cime-

se

l'architecture

culte

vous

des

elles aussi

ne

morts. Je

rien

dirai

des

rattachent

compositions nées

il

y des postes de gardiens, :

des bureaux du conservateur

de

rien

de

etc.

Tout

spécial,

cela et

avant tout être discret.

m

X

des

l'administration,

dépôts,

m

des dépen-

dances des cimetières

et

funéraire, à Saim-Jean-du-Doigt.

ont leurs accessoires,

tières

faut

— Chapelle

vrai.

Les sépultures,

du

Kg. 1446.

Coupe longitudinale.

timent

ou

rustique

n'a

doit Il

est



Chapelle funéraire de Saint-Jean-du-Doigt. Plan.

Fig. 1447.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

726

déjà difficile de gar-

au

der

cimetière,

avec

l'encombre-

ment

inévitable des

tombes,

le

de calme vité

de gra-

et

qu'on

vou-

lui

tout ce qui

drait, et

vient

caractère

distraire

est

recueillement

mal

reçu.

metières

quelque

espace carrés

Nos

ci-

sont

en

une

sorte

cohue de

le

pierre,

divisé

un par

comme un

échiquier, et ce n'est

guère

que

l'humble l'if;.

1448.

— Chapelle funéraire de Saint-Jean-du-Doigt.

a

t

1

Fig. 1449.

J



i-

s

Chapelle funéraire, à

de

m-" Chambon.

dans

cimetière

campagne con-

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE

727

tigu à l'église qu'on peut trouver encore une poésie de



et

qu'une œuvre

d'art

mort

pourrait réellement être en valeur.

Mais ne nous attardons pas

Fig. 1450.

la

à des regrets impuissants, et cher-

— Calvaire de Pleyben.

chons ce qui peut nous valoir une émotion parmi

ments accessoires consacrés

au

souvenir des

les

morts.

monuC'est

encore à l'architecture religieuse, source de l'architecture funéraire, qu'ils se rattacheront.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

728

On

peut citer par exemple

la

chapelle, bien rustique d'exécu-

cependant bien intéressante, de Saint-Jean-du-Doigt, en

tion, et

Bretagne

(fig.

1446,

1447

et

1448), simple abri d'un autel et

de quelques

fidèles,



l'on

sent bien que la prière s'étend

au delà de cette petite enceinte. Je

encore

citerai

funéraire de le

chapelle

Chambon, dans

Puy-de-Dôme

et celle

la

(fig.

1449),

de Bléré, en Indre-et-

Loire, petits

expriment

monuments bien

ce

qui

qu'ils

doivent exprimer.

Parmi néraires,

Fig. 1451.

les il

monuments

fu-

faut ranger encore

— Chapelle de Saint-Avioth.

Fig. 1452.

— Chapelle

de Saint-Avioth (Meuse).

Plan.

les

Calvaires ou Pardons, assez

souvent

très naïf, expression

nombreux en Bretagne, d'un

vraiment populaire d'une

foi

art

popu-

1

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE laire. Il

y en a de

très véné-

rés, et parfois

de très remar-

quables,

exemple

par

de Pleyben le

plus jolies

du Moyen-âge

et

1450), dans

(fîg.

Finistère.

Une des de

celui

est la chapelle

Saint-Avioth 1452), dans

n'est

en

d'autel

œuvres

(fîg.

la

réalité

145

Meuse, qui

qu'une sorte

extérieur consacré à

l'ensemble du cimetière, autel

couvert, abrité du vent, où se tient le prêtre, tandis les

fidèles

sont

sur les tombes.

que

agenouillés

En

plusieurs

villes se voient aussi ces édiFig. 1453.

Fig. 1454.

— Lanterne des morts,

a

— Lanterne des morts, à Oléron.

Château-Larcher.

729

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

73Q

fices étranges,

qu'on appelait

les lanternes des

morts

(fig.

1453

et

1454), sortes de phares funéraires. Mais cela est plutôt pour nous de la curiosité qu'un élément de composition nos mœurs sont :

si

loin

de celles du

d'alors ont disparu,

non

déchiffrées.

Moyen-âge que bien

ne nous

laissant

parfois

des

programmes

que des énigmes

TABLE DES MATIÈRES DU TROISIÈME VOLUME

LIVRE X LES ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS LES ÉDIFICES D'USAGE PUBLIC

CHAPITRE

I"

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX Conditions générales.

— La

Grands magasins de vente.

Boutique.



Docks



Maisons disposées pour



et dépôts.

CHAPITRE

le

commerce.



Ateliers industriels

}

II

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D'ALIMENTATION Considérations générales. découverts.

— Les

anciens forum.



La

halle.

— Marchés couverts

et

— Les halles centrales.

Entrepôts, réserves et magasins, etc.

— Abattoirs.

Les restaurants

'7

CHAPITRE

III

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DU COMMERCE GÉNÉRAL Les Bourses. Bourses



Bourses de l'antiquité (Basiliques), du Moyen-âge.

de commerce.

financiers.

— Caisses

— Bourses des et guichets

fonds

publics.

— Banques

et

établissements } S

TABLE DES MATIERES

732

CHAPITRE

IV

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE DES BAINS PUBLICS

— Leurs éléments multiples. — Parties essentielles de — Voûtes. — Éclairage. — Caractère de l'architecture romaine. des thermes. — Leur influence sur l'architecture des églises.

Les thermes antiques.

programme. Les grandes

leur

salles

— Bains

Établissements thermaux.

4'

turcs, etc

CHAPITRE V ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE DES CHEMINS DE FER Absence systématique d'architecture au début des chemins de

fer.



Retour contem-

porain à l'architecture.

— de — Hall de

Gares de passage

têtes

de lignes.



Salle des billets, des bagages.

Modifications incessantes du

Salles

programme

57

CHAPITRE I

Le



la voie.

d'attente.

IKMKSTS DES THEATRES

— Théâtres antiques. — Les cirques.

théâtre en général.

Les amphithéâtres.

Le théâtre moderne dans

VI

-

Combinaisons des accès

ses conditions constantes.



et sorties.



Différences capitales avec le

théâtre antique

73

CHAPITRE

VII

ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES Les théâtres modernes.

du rideau.



Conditions pour

Tvpes des fond.

— La

salle

de spectacle.

Hauteur des étages.



Ouverture

Tableau comparatif. la

vue

et l'audition.

salles italiennes et françaises.





(suite)



Avant-scènes.



Cadre du

rideau.

— Pla-

Pendentifs.

8}

Difficultés de construction

CHAPITRE

VIII

ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES

(suite)

— Principes de machinerie théâtrale. — Les plans scéniques. — Dessus et dessous. — Contrepoids. — Tas de décors. objets mobiliers. décors — personnes — Accès de scène pour

La

scène.

la

la

les

les

les

Éclairage, chauffage, ventilation, précautions contre l'incendie.

Prescriptions minutieuses

I09

TABLE DES MATIÈRES CHAPITRE

IX

ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES Les parties du théâtre autres que

733

la salle et la scène.



(suite)

Dépendances de

la

scène et de

l'administration.

Foyers.

— Vestibules. —

Descentes de voitures.

— Escaliers.

129

LIVRE XI LES ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS LES ÉDIFICES RELIGIEUX

CHAPITRE

1er

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES DE L'ARCHITECTURE RELIGIEUSE Exigences actuelles en matière d'architecture religieuse.

Impuissance de

copie.

la



La

églises consacrées par le temps.

tradition et

les

— Archéologie

transformations.

et pastiches.





Respect des

— Simplicité du programme, diversité des solutions. CHAPITRE

147

II

LES ÉDIFICES RELIGIEUX DE l'aNTIOXITÉ

Ignorance du programme, étude

utile

architecture rationnelle, hiératisme.

Les temples grecs, romains.

en tant qu'éléments.





Temples égyptiens,

— Caractères divers de CHAPITRE

Antiquité

classique,

assyriens, persans.



ces architectures religieuses. ...

161

III

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRÉTIENNE. SES ORIGINES

— Emprunt aux — Les légendes de — La basilique. — Les basiliques de Rome. — Basilique Ulpia, charpentée.

Évolution continue. romains.

la

— Basilique de Constantin, voûtée. Basilique

édifices civils

littérature.

chrétienne de Saint-Paul-hors-les-Murs.



Analogies.



Les premières

basiliques chrétiennes.

Origines antiques de l'architecture religieuse chrétienne

CHAPITRE

177

IV

LES ÉGLISES CHARPENTÉES

Construction

Simplicité du



facile.

narthex, tribunes.

Anciennes

églises charpentées.

— Le chœur. —

programme

Les églises syriennes

et

de ces



Nefs, bas côtés, absides.

Décoration, façades.

édifices.

'93

TABLE DES MATIERES

734

CHAPITRE V LES ÉGLISES CHARPENTÉES

— Disparition des tribunes. — Le Iriforium. — Églises

Les charpentes apparentes au Moyen-âge. Les charpentes apparentes en

Italie.



(silitf)

Églises de Sicile, de Toscane, etc.

plafonnées. L'église charpentée

ou plafonnée

et les

exigences modernes

CHAPITRE

207

VI

LES ÉGLISES VOÛTÉES Poursuite d'un problème de construction.



Difficultés générales

Les compositions d'églises a coupoles centrales. sur pendentifs.

— Compositions circulaires ou



Plan

de

l'église

dit croix grecque.

voûtée.

— Coupoles 225

polygonales

CHAPITRE

VII

LES ÉGLISES VOÛTÉES (suite) Églises sur plan rectangulaire, avec coupole centrale.

nople

dans

;

construction antique.

les



Cour



Sainte-Sophie de Constanti-

ou narthex. Tradition conservée

antérieure

mosquées turques.

Églises en croix, avec cinq coupoles.



Saint-Marc de Venise.



Saint-Front de

Périgueux.

Conception antique de

la

résistance aux poussées des voûtes

CHAPITRE

2J7

VIII

LES ÉGLISES VOÛTÉES (suitf)

APPLICATION DE LA VOUTE AU PLAN BASILICAL Divisions des églises voûtées en compositions à poussée uniformément répartie ou à

— Églises voûtées en berceau sans bas côtés — avec bas côtés. — — La tour-lanterne au centre du transept.

poussées localisées. Éclairage

Les absides. Façades.



difficile.

— Multiplication des chapelles. 249

Sculptures

CHAPITRE

IX

LES ÉGLISES VOÛTÉES (suite)

POUSSÉES LOCALISÉES ET RÉSISTANCES INTÉRIEURES L'arc brisé, dit ogive. Sa raison d'être.



Stabilité.

rieures

— Actions

— Le plan de

l'église

commandé

réciproquement neutralisées, équilibre.



par les voûtes.

Résistances inté-

271

TABLE DES MATIÈRES

735

CHAPITRE X LES ÉGLISES VOÛTÉES

(suite)

POUSSÉES LOCALISÉES ET RÉSISTANCES INTÉRIEURES. Églises avec bas côtés.



II

— Contreforts.

Voûtes en demi-cylindres. Origine de l'arc-boutant

intérieur.

289

Combinaisons exceptionnelles des voûtes des nefs

CHAPITRE

XI

LES ÉGLISES VOÛTÉES

(suite)

POUSSÉES LOCALISÉES ET RÉSISTANCES EXTÉRIEURES

— La croisée d'ogives. — Voûtes — possibles. combinaisons Variété des Arcs indépendants.

Contreforts extérieurs et arcs-boutants.

Moyens de

légères.



construction du Moyen-âge

3°)

CHAPITRE

XII

LES ÉGLISES VOÛTÉES

POUSSÉES LOCALISÉES.

Les combles.

— Couvertures sur

les massifs



(suite)

RÉSISTANCES DIVERSES

des voûtes.

— Charpente. — Poussée des

combles neutralisée. Tirants en fer des voûtes italiennes.

Fonction de l'arc-boutant.

— Point

d'application de

la

résistance.



Écoulement des

eaux pluviales. Bas côtés doubles, absides. L'arc-boutant, condition nécessaire des compositions d'églises du

CHAPITRE LES ÉGLISES '

Bas côtés très élevés.

— Éclairage. —

— Subdivisions des

- Bas côtés peu

VOÛTÉES

travées.

élevés.

315

XIII (suite)

POUSSÉES LOCALISÉES A RÉSISTANCES EXTÉRIEURES.

Divers partis des voûtes.

Moyen-âge





ÉTUDE DES NEFS

Travées barlongues.

— Triforium. - Verrières. -

Piliers.

Chapelles latérales

557

CHAPITRE XIV LES ÉGLISES VOÛTÉES (suite)

LES ÉGLISES DE PARIS

- Notre-Dame de Paris. - Saint-Julien-le-Pauvre - Saint- Saint-Séverin. - Saint-Gervais. - Saint-Méry. - Samt-Leu. - Saint-Nicolas-des-Champs. - Saint-Eustache. - Saint-Etienne-du-Mont

Étude par la réalité. Germain-des-Prés.

577

7

3

6

TABLE DES MATIÈRES



CHAPITRE XV LES ÉGLISES VOÛTÉES

(suitt).

CHCEURS ET CHAPELLES

Chœurs avec Chœurs





des églises abbatiales.

chaires à prêcher.

Crypte*.

— Absides carrées. — Chœurs surélevés. — Jubés. — Ambons

abside circulaire ou polygonale.

— Églises



Clôtures

et

stalles.

et

Chapelles.

souterraines

397

CHAPITRE XVI LES CLOCHERS

Programme

général des clochers.

Flèches en pierre

et



Clochers

en charpente, pleines

et à

isolés.



Clochers attenant aux églises.

jour

CHAPITRE

429

XVII

PORCHES, PORTAILS ET FAÇADES D'ÉGLISES Les porches.



Porches charpentés.



Porches voûtés



Les anciens lurthex.

Porches adossés.

— Variété

Portails et façades.

infinie.

— Façades

principales.



Façades à pignons.





Traditions antiques

459

CHAPITRE

XVIII

PARTICULARITÉS, DISPOSITIONS EXCEPTIONNELLES

Compositions résultant d'emplacements spéciaux. Baptistères.

— Églises

— Eglises de divers ordres religieux.

fortifiées

507

CHAPITRE XIX LES ÉGLISES DE LA RENAISSANCE. LES ÉGLISES MODERNES Esprit

de

la

italiennes.

Renaissance.





Sa

liberté.



Matériaux de construction

Eglises plafonnées. ,

leurs

conséquences.

— Églises voûtées — Technique de

l'antiquité.

Les églises à coupoles.



Coupoles montant de fond, Sainte-Marie-des-Fleurs.



Coupoles sur pendentifs, Saint-Pierre de Rome. Églises en pierres de

taille,

leurs voûtes.



Églises et coupoles françaises

527

CHAPITRE XX ÉGLISES MODERNES DE PARIS Saint-Gervais.





Saint-Nicolas-du-Chardonnet.

Chapelle du Palais de Versailles.

— Saint-Sulpice



— Le Val-de-Grâce. — Les Invalides. — Saint-Roch.

Notre- Dame-des-Victoires.

575

TABLE DES MATIÈRES

737

CHAPITRE XXI ÉDIFICES RELIGIEUX



Les mosquées.

NON CATHOLIQUES

Les églises grecques ou russes.

— Le temple protestant. — Absence

d'architecture propre au protestantisme.

Les synagogues

597

CHAPITRE

XXII

LA DÉCORATION DES ÉGLISES Caractère de

la

décoration des églises.



Sculpture.

— Proportions. —

Peinture

et

611

mosaïque

CHAPITRE

XXIII

DÉPENDANCES DE L'ÉGLISE



Sacristies et trésors.

Chauffage des cloîtres.

églises.

Salles de catéchisme et de maîtrise.



Descentes à couvert.

— Variétés suivant



Cloîtres.

— Les grands

et les petits

les climats.

629

Presbytères

CHAPITRE XXIV LES ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE MONASTIQUE

CONCLUSION DE L'ÉTUDE DE

RELIGIEUSE

abbayes. — Habitation monastique. — Couvents enseignants. — Hospita— Chartreuses.

Couvents liers.

L' ARCHITECTURE

et

Salles de chapitre.

— Réfectoires. —

Dortoirs des serviteurs.

— Granges.

Couvents modernes. 641

Conclusion de l'étude de l'architecture religieuse

LIVRE XII LES ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS LES ÉDIFICES FUNÉRAIRES, COMMÊMORATIFS, DÉCORATIFS

CHAPITRE



ARCHITECTURE FUNÉRAIRE ANTIQUE ET MUSULMANE grecque, romaine. Les tombeaux dans l'antiquité égyptienne, asiatique, étrusque, Caractère

commun

et diversités.

— Tombeaux mahométans

— ^5

1

TABLE DES MATIÈRES

738

CHAPITRE

II

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE CHRÉTIENNE Les sépultures chrétiennes. et

— Pierres

tombales.

— Sarcophages. —

Tombeaux

isolés

68

adossés

CHAPITRE

III

ARCHITECTURE FUNÉRAIRE MODERNE Les sépultures collectives.

Dépendances

— Le tombeau

et accessoires

moderne ou de

des cimetières.

famille.

— Chapelles. —

Calvaires

MAÇON, PROTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.

713

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