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French Pages [763]
ELEMENTS ET THEORIE DE
L'ARCHITECTURE COURS PROFESSÉ A L'ÉCOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES BEAUX-ARTS
J.
GUADET
PROFESSEUR INSPECTEUR GÉNÉRAL DES BATIMENTS CIVILS MEMBRE DU CONSEIL SUPERIEUR DE LENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS
OUVRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
d'une
TROISIÈME ÉDITION AUGMENTÉE la Vie et les Œuvres de Julien
Notice sur
GUADET
PAR
J.-L. MEMBRE DE
PASCAL
l'iNSTITUT, INSPECTEUR
tome
GÉNÉRAL DES BATIMENTS CIVILS
in
PARIS LIBRAIRIE DE LA CONSTRUCTION MODERNE 13,
Rue Bonaparte,
13
{En face de VÉcole des Beaux-Arts.)
ÉLÉMENTS ET THEORIE
L'ARCHITECTURE
MAÇON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS.
ELEMENTS ET THEORIE DE
L'ARGHITEGTUR COURS PROFESSE A L'ECOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES REAUX-ARTS
J.
GUADET
PROFESSEUR INSPECTEUR GÉNÉRAL DES BATIMENTS CIVILS MEMBRE DU CONSEIL SUPERIEUR DE L'ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS
OUVRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNE PAR L'ACADEMIE DES BEAUX-ARTS
TROISIÈME ÉDITION AUGMENTÉE la Vie et les Œuvres de Julien
d'une Notice sur
GUADET
PAR
J.-L. MEMBRE DE
PASCAL
L'iNSTITUT, INSPECTEUR
TOME
GÉNÉRAL DES BATIMENTS
CIVILS
III
PARIS LIBRAIRIE DE LA CONSTRUCTION MODERNE 13,
Rue Bonaparte,
13
(En face de VEcole des Beaux-Arts.)
If.
3
_— '">,
LIVRE
X
LES
ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS
LES ÉDIFICES D'USAGE PUBLIC
Eléments
et
Théorie de l'Architecture.
—
III.
^0!7i^
;
CHAPITRE PREMIER
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX
—
SOMMAIRE.
Conditions
En abordant par déclarer
l'étude des édifices d'usage public,
vicieuse
cette
exemples pour expliquer ce
—
gares, etc.,
Dans tout il
le
commence
entre
une
titre
marchés,
:
eux que ce
définition,
lien d'usage
faut
il
ce seront les
donc des
édifices
cela,
il
est assez difficile de présenter
une
plan de ce cours,
série de
j'ai
com-
Bourses, les entrepôts, les
les
puis les théâtres, les concerts, les casinos,
faudrait plutôt
ces sujets
— Docks
édifices qui ne se rattachent pas à des
n'est pas
les halles et
je
Maisons
que j'adopte, faute de
appellation,
catégories précises, et qui n'ont
Assurément, ce
—
vente.
le
mieux, pour grouper des
merciaux,
La Boutique.
commerce. — Grands magasins de — Ateliers industriels.
disposées pour et dépôts.
public.
—
générales.
monographies,
surtout à vous dire, en
etc.
une théorie
:
et tel n'étant
pas
somme, que
sur
vous trouverez avant tout l'enseignement dans votre
bibliothèque. Essayons cependant.
Le commerce, fut de tout et la
gros,
et
en premier lieu
le
commerce
temps une nécessité impérieuse de
condition
même
commerce de
et devait créer
de
l'existence
détail, ce
une architecture
des
mécanisme :
villes.
d'alimentation, la
vie civilisée,
Commerce
de
existe de tout temps,
architecture privée par le
maga-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
4
L*
ARCHITECTURE
avons déjà rencontré
boutique en parlant
la
de
Nous
marché.
sin et la boutique, architecture publique par le
maison
la
quant au magasin ce qu'on en peut dire tout d'abord,
et
;
c'est qu'il
doit être clair, libre d'encombrements, accessible et facile à surveiller
—
avec d'ailleurs toutes
multiples particularités qui
les
pourront résulter de chaque programme, c'est-à-dire de chaque
un magasin de
nature de marchandises. Ainsi par exemple
marchands, où
de
debout, ne ressemblera en rien
les fers se placent
un magasin de
à
fers
dans des
petits objets classés
tiroirs à
hauteur
main.
la
mon
confesse d'ailleurs
Je
structions à l'usage
embarras à vous parler des con-
du commerce ou de pour
vérité trop vaste et trop varié
marche
moment où liriez.
à
j'écris
une ne
telle allure,
Peut-être cependant
que au
plus
le serait
prêter à
se
changent
lois générales, et les applications
géniosité
l'industrie. Cela est
est-il
l'exposition
fréquemment,
si
de l'in-
vrai au
qui serait
ce
en
moment où vous me
possible de dégager quelques
vérités d'ordre général. Il
est évident
devrait correspondre
vente.
Il
en pure logique,
que,
une en
est bien clair
conception
chaque commerce
à
du
appropriée
que ce qui convient pour la vente
effet
des fleurs par exemple, n'est pas ce qui convient pour
de
la quincaillerie.
Mais
il
construire en vue de son les
maisons puissantes
l'être
— peuvent
établissements c'est la location. la
commerce
c'est
et sûres
:
le
est
En
plus c'est
la
vente
commerçant fasse
un gros
de leur avenir
Et cette location,
risque que
— ou
général,
modeste
qui croient
régime des
le
et
plus banal,
presque nécessairement
faire.
peut faire en
quel sera
que
seules se permettre.
location à tout
Que
est très rare
commerciaux
de
local
effet le propriétaire
le locataire
de
qui construit
? Il
ses boutiques, et le saurait-il
ne
sait
pour
le
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX
moment
présent qu'il l'ignorerait pour un avenir prochain.
donc créer qu'un endroit banal;
ne peut
donné tenir
autant que possible l'espace et Je vous
là.
de nos maisons,
un mot
ai dit
de
et
vous cherchiez
si
de
ciales
à
quand
lumière,
il
aura
lui
il
Il
devra s'en
des boutiques, en parlant
déjà
composition
de
difficulté
la
la
et
qui en résulte pour nos rez-de-chaussée;
que
5
vous
et je
et d'étude
avertissais
vous dérober aux nécessités commer-
boutique, elles seraient plus fortes que vous. Faites
la
résolument des boutiques
:
ce conseil paraît oiseux, et cepen-
dant on a souvent cherché à donner à
la
boutique un caractère
anormal, en dissimulant presque sa destination sous une appa-
monumentale
rence
qu'elle
On
ne tolère pas.
en est toujours
puni.
Pour mercial,
dans
être vrai
faut
il
la
conception
du vendeur
se mettre à la place
teur; au fond, cela revient au
du
et l'étude
même
il
:
com-
local
de l'ache-
et
faut avant tout
que
la
boutique soit engageante.
Et pour sible
cela,
d'étalage
d'entrer,
arrêter
faut en premier lieu qu'elle
ou de devanture. Le
même
ou le
il
passant,
il
n'entre
le
que parce
tenter, le
jamais de vitrages trop grands, faire
le
client
peut dans cet arrêt être à la pluie,
il
tique,
séjournera davantage
vu. L'étalage doit
Vous
mais
il
il
n'est
les
glaces
de devanture.
faut qu'il s'arrête, et
il
:
de la
là est
venue
s'il
l'habitude,
devanture un espace en
se fera aussi des étalages.
pas
donc
n'aurez
de porche extérieur, ou d antichambre de
où bien entendu
séduisant,
à voir avant
des bousculades du trottoir ou
encore timide, de ménager devant retrait, sorte
plus pos-
l'on tend de plus en plus à
et
soit tenté, l'abri
aime
qu'il a
séduire.
descendre presque jusqu'au sol
Mais pour que
de
client
le
ait
toujours
possible.
Il
Ce
la
bou-
parti est
faut
que
boutique soit assez profonde pour qu'on puisse prélever sur
la
elle
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
6
cet espace libre
;
n'en résulte pas
il
faut aussi qu'elle soit assez haute pour qu'il
un assombrissement
sensible, surtout lorsque la
rue est étroite; puis l'éclairage et l'aération des sous-sols, dépen-
dance ordinaire de
la
boutique, deviennent ainsi plus
difficiles.
non
Cela ne convient d'ailleurs que pour certains commerces et
pour d'autres caillerie
:
:
je
vous
quin-
parlais tout à l'heure de fleurs et de
cela pourrait
être
avantageux pour
sans
le fleuriste,
objet pour le quincaillier.
Ce sont donc que par
là
des dispositions qui ne peuvent être prises
le locataire,
moyen
au
que sa location même,
et ce
de constructions aussi provisoires
serait
une faute que de rendre ce
Le
parti obligatoire par le fait d'une construction définitive.
caractère de la boutique les
est d'être
libre
de se prêter à toutes
combinaisons personnelles de l'occupant
aura assuré
la solidité
de
l'obstruction des locaux
pouvait
la
:
quand
l'architecte
maison en réduisant au
commerciaux,
il
aura
fait
minimum
tout ce qu'il
faire.
Mais dans
les quartiers
essentiellement commerçants,
merce occupe souvent tous
commode mal
les étages
com-
le
d'une maison, et
s'ac-
il
d'appartements conçus pour l'habitation. Aussi,
lorsqu'on construit dans ces quartiers, faut-il se demander fera la
vrai
maison d'habitation ou
la
maison de commerce
:
si
on
car
il
faut choisir.
La maison de commerce a en effet des exigences autres que la maison d'habitation. Son entrée sera large et bien en vue, et donnera accès à un escalier principal ou à plusieurs faciles
—
—
et
clairs.
paliers
Ils
ne seront
jamais
trop larges ni trop doux. Les
devront être larges, desservis
d'ailleurs par des ascen-
y a lieu. Quant au local commercial, sauf a pas de devanture sur la voie publique, il devra seurs
s'il
qu'ici
il
comme
n'y la
ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX
7
boutique être aussi libre que possible de points d'appui, large-
ment
éclairé,
d'une distribution claire, et surtout susceptible de
distributions variables.
Un assez
soin nécessaire dans ces maisons est de faire les planchers résistants
pour supporter des poids considérables.
y
a
et
il
Il
de nombreux commerces qui entassent des choses lourdes,
ne faut pas croire que ce soit toujours à rez-de-chaussée. Dans
un jour vous n'avez que des plumes à porter, vous pourrez un autre jour recevoir un libraire, ou un marchand de les étages, si
tapis,
de papiers, d'objets de métal,
600
sion d'une surcharge de
etc.
Je crois que
la
prévi-
mètre superficiel de plan-
kilos par
chers n'a rien d'exagéré.
La façade
sera très ouverte, car le
plus souvent ce n'est que
rue qui éclaire, les façades sur cours intérieures apportant
la
peu de contingent de lumière. Vous aurez donc presque
l'archi-
tecture des boutiques remontant jusqu'au dernier étage. Et
a à cela
une autre
encore que
commerçant veut
étages, le s'il
raison
ne peut avoir
l'étalage
grands vitrages éclairés
appeler
proprement
le soir.
Et
s'il
l'éclairage
il
passants;
aura l'enseigne, les
lui faut
une lumière plus
atténuée pour dissimuler l'infériorité de sa marchandise arrive
—
sera toujours facile de recourir au
il
y
à tous les
:
l'attention des dit,
il
—
cela
verre dépoli
ou
au rideau épais.
Quelle pourra être l'expression architecturale de ces maisons
Rien ne s'oppose nale, rien,
si
à
ce qu'elle ait
sa valeur
sérieuse et origi-
ce n'est l'enseigne qui viendra détruire toute ligne,
A
submerger toute étude, anéantir toute proportion. ne pouvons
?
rien.
On
a cherché à localiser
tout au
cela
moins
nous l'en-
seigne en créant dans la façade des grands panneaux horizon-
taux entre
les étages successifs
commerçant, qui en général
de fenêtres
n'est pas
:
pure illusion;
gêné par
les
le
scrupules
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE esthétiques,
réclame
demi,
;
il
si
lui
débordera
son voisin
toujours
toute
a des lettres
en faudra
limite
préparée
sa
à
monstrueuses d'un métré
de deux métrés;
et
plus ce sera
et
laid,
^M^JuI'J^IJ.AMMi^UlUiJLLÊ
mÊmw/'
,',
,
Fig. 861
criard,
.
— Magasins réunis,
,
'"/(mïËm t
à Paris.
de couleur agaçante, plus aussi cela attirera l'œil avec
violence, et c'est
le
but
!
Je ne puis vous montrer d'exemple en quelque sorte classique
de cette architecture des maisons destinées au commerce. été fait de
rues
nombreuses
comme
la
rue
et assez
Réaumur
ont peut-être plus de variété
variées,
et
somme
Il
en a
toutes les
qui sont purement commerciales
et
de caractère d'ensemble
que
les
ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX rues réservées à l'habitation bourgeoise. Je vous citerai toutefois
construction importante
la
pour
édifiée
les
Magasins réunis
86 1), étudiée avec une préoccupation artistique du carac-
(fig.
tère spécial au
a été
Il
programme. aussi dans
fait
d'idées des ten-
cet ordre
de
intéressantes
tatives
constructions métalliques,
dans ce
et peut-être est-ce
programme
sens
que
de
maison commerciale
la
le
appelé à recevoir sa
est
est
celle
a
con-
rue d'Uzès
(fig.
solution.
Telle
M. Raulin
que
struite
862).
L'architecte,
faut
il
reconnaître,
le
plus
est
maître de sa composition lorsqu'il
vue
en
élève
un
d'un
commerce
édifice
déterminé, l'occupant dans toutes ses parties, du soussol
aux combles. Et cepen-
dant
il
est
aient
destination spéciale.
où
il
se
— Maison commerciale rue d'Uzès.
que ces
rare
grands ensembles
tions
Fig. 862.
été créés
d'un seul
Le plus souvent,
dépense
il
ne
jet
s'agit
ou pour
cette
que d'adapta-
beaucoup d'ingéniosité pour
assurer
malgré tout des dispositions pratiques. Vous pouvez néanmoins voir
un exemple
intéressant d'une
construction de
ce genre,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
10
V
Fig. 863.
—
t 1
Magasins du Printemps. Plan
et
3 4
f
r-jr t
coupe
j
W
ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX réellement conçue pour son
Printemps
(fig.
programme
863). Je ne puis
métaux, ou D'abord, côtés lité
:
même
magasin du
conditions invariables de
les
— qu'on y vende
d'ailleurs des étoffes, des
de tout.
facilité d'accès
faut toujours
il
c'est le
décrire dans toutes ses parties:
le
essayons du moins de déterminer ces sortes de magasins
:
II
du dehors, par des portes de plusieurs
que
le
de circulation, mais aussi
passant soit engagé à entrer; facifacilité
de surveillance;
et
enfin
l'aspect qui doit
donner dés lepremier abord l'idée, exagérée au besoin, de l'impor-
tance
et
chesse
de
la ri-
de l'éta-
blissement.
Il
faut aussi la facilité
de translation Fig. 864.
d'un rayon à autre ral
:
dans ces magasins,
un grand
— Magasins delà Belle Jardinière.
un très vastes, la disposition est
hall vitré central,
avec
des galeries
en géné-
latérales,
en
trois et parfois quatre étages. Si le vitrage central est très long,
l'acheteur qui aura terminé ses emplettes dans la galerie de droite
aura à faire un parcours long et compliqué pour se rendre à galerie de gauche. et
comme
tout
faut
Il
ici est
donc des
passerelles
pour
la
les réunir;
lieu de vente, ces passerelles seront
encore
des galeries transversales entre deux vitrages. Ainsi, d'une part,
considérations d'éclairage qui demanderaient des vitrages aussi
grands que possible
;
d'autre
qui conduisent à les diviser d'étude.
Le magasin de
:
part,
besoin
de communications
questions délicates de mesure et
la Belle
Jardinière (fig. 864) peut encore
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
12
comme
être cité
répondant assez heureusement à ces nécessités.
Ces derniers exemples se rapportent aux la
nombreuse afnuence du
plus
A
public.
édifices
où
se presse
certains égards,
ces
grands magasins sont des musées de marchandises. D'autres maisons
de vente, non moins considérables, n'ont
pas à compter avec les foules, soit qu'on n'y fasse que
merce de gros, spéciale.
Dans
qu'elles ne
soit
com-
le
s'adressent qu'à une clientèle variétés sont
cet ordre d'idées, les
nombreuses;
de l'ordre, de
faut toujours le plus d'espace possible,
il
la clarté,
mais cela participe toujours un peu de l'entrepôt ou du magasin. Je vous parlerai céréales,
plus
entrepôts
des
loin
mais ce ne sont pas
les seuls
:
de liquides ou
tout commerce, toute
industrie a ses entrepôts. Lorsque ces dépôts sont affectés à
nature spéciale de marchandises, défini
ainsi par
:
le
programme
exemple une grande usine
telle
plutôt qu'on n'y
commande mandés.
est
Un
fait
des ventes;
transmise à
:
on y
le client
qu'une fonderie
compare,
ce
sera
choisit, et la
l'usine, qui livrera les objets
com-
des plus importants établissements de ce genre est
dépôt des fonderies du Val d'Osne, à Paris
la
composition de ces dépôts,
ou
fragiles.
(fig.
865). Dans
l'architecte est dirigé par la nature
des marchandises, grandes
résistantes
:
commandes
reçoit des
le
même
une
nettement
est
aura dans des villes des dépôts de ses marchandises
presque un musée de ses modèles
de
et
menues, lourdes ou
légères,
Rien de général ne peut être indiqué à
ce sujet.
Mais
il
y a d'autres dépôts commerciaux, destinés
chandises très diverses
—
ce qu'on appelle
à des
mar-
Magasins généraux.
Pour des raisons quelconques un commerçant y dépose des marchandises qui pourront être des liquides en fûts ou en bouteilles, Il
faut
des machines, des meubles, ou des petits objets portatifs.
donc
à ces
magasins des caves, des locaux spacieux pour
—
ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX les
gros objets, des rez-de-chaussée élevés
et
des
cours couvertes pour ce qui est
lourd
encombrant
et
puis
;
multiples pour
les
ou plus
délicats.
Pour tout
de
clarté,
et
13
la
étages
des
maniables
objets plus
de l'ordre
cela,
des divisions faciles, des
planchers très résistants, des étages assez bas pour que des
et
la
manipulation soit
moyens mécaniques pour
facile,
l'éléva-
tion et la descente des marchandises par
nombreux monte-charges ment répartis. de
Tout des
ce qui
vend
se
commerces, l'atelier de l'ouvrier dire
je
:
n'ai rien
choisit le local
où
la il
chambre
de spécial à en
location, l'ouvrier
pourra
le
moins mal exercer son
la
grande masse
le
mieux ou
industrie.
Mais
des produits ouvrés se
prépare dans des ces
dans
Pour quelques
est encore la
au hasard de
;
se prépare
industriels.
ateliers
judicieuse-
collectifs,
avec
deux éléments indispensables de
l'éco-
nomie
:
division Ici,
le
du
ateliers
travail
des
machines,
et la
travail.
tout est affaire de
programme,
et
il
Fig. 865.
n'y a guère de principes généraux
:
l'archi-
tecture n'est guère que l'enveloppe d'une
organisation qui a ses exigences précises.
1,
—
Dépôt des fonderies du Val d'Osne.
— — — — correscomptabilité. — vente. — — — pondance. directeur. — magasins. n emballage déballage. — montage. — 13, machine à vapeur. — menuiserie.
boutiques en location. 2, escalier 3, des locataires.
du directeur.
4, concierge. 5, ateliers de sculpture et de dessin. 6, caisse et 8,
7,
Tout
ce qu'on en
peut
dire, c'est qu'elle
9,
et
10,
12,
doit se prêter à la plus grande liberté des
14,
15,
monte-charge.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
14
transformations fréquentes de l'industrie
:
ne
il
pas que la
suffit
programme d'aujourd'hui, il faut encore qu'elle se prête au programme de demain. Par conséquent, moins il y aura de points d'appui intérieurs, de murs de refend, mieux cela disposition satisfasse au
vaudra:
n'y a guère qu'à constituer des espaces clos, couverts,
il
aérés et éclairés, aussi vastes que l'emplacement le permettra.
En l'état ce
actuel de l'industrie,
que pourra amener
l'énergie
électrique;
on ne peut guère que présumer de plus en plus générale de
l'utilisation
il
en résultera certainement une
simplification de l'architecture industrielle, surtout
produite au
est
dehors
non dans
et
viendra, bientôt sans doute, où
moteurs
lique directe
de
:
production de l'état
d'eau
—
la
à
compter avec
ou de
la
de rotation se transforme en
couche
est
donc
son action sera d'autant plus
de longs alignements, aussi bien pour
ral
que pour l'ordre
l'atelier reçoit cette
dans une
s'agit
salle
et la clarté
force des
contiguë, et à
de vapeur. Remarquez que
ne faut pas que les
vapeur ou chute
les
machines, car
du
le
ou
mouve-
premier organe de
utile qu'il sera
prolongé
donc
à l'atelier
Il
faut
l'utile
aménagement de
travail et la surveillance.
moteurs qui seront en géné-
proximité je
des
générateurs
dis à proximité
générateurs soient dans
les
l'air
poulies qui par l'intermé-
en droite ligne, sans renvois, ni retours.
Mais
—
force motrice
la
:
câbles sans fin font tourner l'arbre de
mouvement
divers. L'arbre de
la force
hydrau-
la force
tourner un ou plusieurs arbres de couche, en
puis ce
l'atelier, et
vapeur ou
force et son utilisation.
schématique,
fait
la
dans nos usines, deux grandes divisions
là,
diaire de courroies
ments
ne contiendra plus de
l'usine
sous terre; ces arbres sont munis de
l'outil,
même. Un temps
l'usine
ne devra plus abriter que des machines-outils. Mais
et
nous avons encore
A
grande
si l'électricité
la
générateurs produisent de
:
en
même la
s'il
effet,
salle
il
que
poussière de
ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX charbons ou de cendres dont
sement préservées. Mais
il
les
Il
la
machine,
vapeur
elle
:
un
le
être soigneu-
voisinage soit
vitrage entre
la
immé-
salle
que
les
a produit
en est rejetée,
qu'elle contient encore
générateurs soient en contrebas
son et
dans
travail
les cylindres
l'économie exige que
la
de
ne soit pas perdue par Y échappement
générateurs où un nouvel échauffement
veau en source de puissance,
et si les
ce que
je
vous
dis là est
sur les détails qui sont infinis,
direct.
ne
puis,
vous devez
le
programme
:
je
ne puis aborder,
à
son foyer. je
rale,
ne m'arrêterai pas plus
le
je
prin-
vous trouverez dans chaque :
ce sont
après vous avoir dit quelques
bon sens impose
ce que le
passe
qui varient constamment;
et
mots de
industrielle.
ramener
des données particulières, très dissemblables
des sujets que
je
la
comprendre, que vous indiquer
cipe général de ces installations
aux
convertira de nou-
purement élémentaire; et
la
niveaux sont bien observés,
pente seule des canalisations suffira à
Tout
la
:
puissance
Elle devra donc, à l'état d'eau encore très chaude, retourner
la
des
des générateurs est une disposition excellente.
et celles
est nécessaire aussi
lorsque
que
faut aussi
diat et les relations très faciles
machines
machines doivent
15
ici
comme
longtemps
conception génésur l'architecture
CHAPITRE
II
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D'ALIMENTATION
— Considérations
SOMMAIRE. halle.
— Marchés
— Les anciens forum. — La couverts et découverts. — Les Halles centrales. — Abattoirs. magasins, générales.
Entrepôts, réserves et
Les
etc.
restaurants.
Quittant
au commerce en quelque sorte
édifices destinés
les
personnel, nous trouvons ceux qui doivent abriter
spécialement
collectif,
le
Les marchés publics
commerce
d'alimentation.
ont tenu
et
grande place dans l'architecture changé,
du
et ici
il
;
le
commerce
tiennent encore une très
mais leur composition
m'est impossible de ne pas vous parler
a bien
un
peu
passé.
Ce grand ception
de
et
mot de Forum
glorieux
l'histoire
romaine,
c'est
domine notre con-
qui
marché.
le
Marché
aussi
Nos foires n'ont pas d'autre étymologie que le Rome, les forum ont fini par devenir des places
Y Agora des Grecs.
forum. Et
si,
de pur luxe, avait
à il
n'en était
alors déjà
forum Romanum merces spéciaux qui signifie tout
Le marché
et
ainsi sous
République
la
plusieurs forum, sans parler du principal
— :
mais ces forum étaient
il
y avait par
exemple
bonnement marché aux
était
donc une
de portiques quand on Eléments
pas
le
Théorie de ï'Architecture.
affectés à des
le
forum
il
:
—
y le
com-
olitorium, ce
huiles, etc.
place, régulière
ou non, entourée
pouvait, en tous cas
munie de quelques
—
III.
2
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
i8 abris, et
accompagnée de
en plein
air, soit
souvent
magnifique,
sur
sa basilique.
Les "transactions
échantillons, soit au détail.
mais rien
n'était
se faisaient
Le cadre
plus simple,
était
vous
le
tut
Fig.
voyez, que tels qu'ils et
le
— Forum
de'Pompéi.
fonctionnement du marché. Les forums de Rome,
nous sont parvenus, sont ceux de l'époque impériale,
n'avaient
plus
retrouve plutôt
dans
866.
la ville
le
guère
forum
récemment
cette
destination
On
Pompéi (fig. 866) ou encore de Timgad en Algérie. Je vous
utilitaire à
fouillée
du marché.
ÉLÉMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION déjà
ai d'ailleurs
montré
Forum
le
19
de Trajan (V. plus
796) en traitant des Basiliques. On rapproche parfois, tout au moins en rhétorique,
haut,
fig.
du forum des Romains. Cela
des Orientaux
guère cependant. Le forum de
tier
la ville.
On
était
va au bazar
une
ha%ar
ne se ressemble
un quar-
place, le bazar est
comme on
le
allait
au forum, mais
au bazar on circule dans des rues étroites, irréguliéres, bordées de boutique. C'est très pittoresque, mais nullement tal
juste l'inverse
:
du forum.
C'est plutôt dans les
coutumes du Moyen-âge
sance, et dans les pays méridionaux, que
survivance de l'ancien forum,
où
monumen-
et
de
la
Renais-
nous trouverions une
notamment dans
les villes d'Italie
se rencontre la place publique avec sa loggia, portique d'abri
qui
complète. Telle est
la
Place
la
légumes
aux ».
cœur de
le
cela, c'est
chandise est sur
—
le
le
encore
le
de :
Signorie à Florence, et
la
traduisez
«
marché aux
vieux forum, cette place marchande est
la ville, et la
Mais tout
c'est
de Vérone
herbes
Comme
la place
première chose que va voir
l'artiste.
toujours une place où l'on vend
le sol,
aucune architecture spéciale
marché de nos
villages
seul qui soit pittoresque et animé,
ou de nos et, il
;
la
mar-
n'existe
petites
:
villes
faut le dire, le seul
qui réussise au point de vue de la vente,
—
Avec la vente du Moyen-âge peut-être est-elle plus ancienne nous arrivons à l'idée de l'abri, de la vente sous un toit. Tout
—
d'abord, et pendant longtemps, c'est ce qu'elle
geants
:
est
la halle n'a
pas été autre chose,
encore dans certains pays restés moins exi-
des piliers ou des poteaux qui portent une toiture. Tels
étaient à Paris les « Piliers des Halles » restés célèbres dans traditions parisiennes
d'Ypres
(fig.
:
tel
867); mais
était là
le
encore ce bel
édifice, les Halles
service des halles est
des services municipaux de la ville et
dominé
nos
surmonté
par son imposant
.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
20 beffroi. Si
simple que fût d'ailleurs cet
très pittoresques,
abri,
combinés parfois avec un
en avait
y
il
véritable
goût
de
artis-
tique.
Comme
variante,
nous avons eu souvent
ouverte, mais surmontée était
d'un grenier, surtout
plus spécialement affectée au
Fig. 867.
Noyon
exemple
à
on peut
citer la
;
en pierre
à
salle
édifice, la
Ces
il
un
joli
y en
a
une époque plus rapprochée,
à
et
est d'ailleurs
absolument simple,
Ainsi, parmi bien
un exemple en
petit
céréales.
— Les Halles d'Ypres
en parle que pour dire que cela a donné d'art.
la halle
maison du Poids public à Clermont-Ferrand.
Le programme œuvres
toujours
lorsque
commerce des
souvent en bois; près de Paris,
édifices étaient
la halle,
fait
de halles
et
modestes,
je
(fig.
ne vous
même à des pour me borner
quand
d'autres,
Halle de Mirecourt
de réunion à laquelle on
lieu
et je
choisirai
un
joli
868), surmontée d'une
accède par un escalier extérieur.
.
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Mais, vous
De même
le
savez,
21
on devient plus exigeant de nos
qu'on n'admet plus
l'escalier
tout ouvert,
Façade postérieure.
le
Façade principale.
m m
i
Vue
Plan Fig. 868
— Halles à Mirecourt
perspective.
jours.
portique
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
22
sans vitrage ou l'église sans calorifère, on n'admet plus cette halle
du
ouverte
programme moderne, c'est le Seulement, comme on ne violente pas impuné-
vieux temps,
marché fermé.
ment
on
logique,
la
et
le
se trouve ici
en présence de contradictions
qu'on essaie vainement de concilier.
on ferme un marché, de
Si
ou
on en
les acheteurs,
—
dra peut-être
Pour on
cela,
il
murs
pour
aux courants
—
cela vien-
d'air.
Et pour
hauteur de 2 ou
pleins, jusqu'à
c'est
vendeurs
les
aux refroidissements.
soustrait
on construit un marché,
si
froid
local sinon chauffé
moins
tout au
faut le soustraire
l'entoure de
Mais
un
fait
du
crainte
pour
cela,
mètres.
3
trouve en
qu'il s'y
abondance des marchandises, généralement des comestibles, qui arrivent à dégager toutes
très vite
peut-on combattre ces odeurs puissants courants Enfin,
si
sortes
Par une large aération, par de
?
d'air.
on construit un marché,
c'est
l'acheteur n'aime pas à
y viennent. Or,
de vente sans avoir au moins aperçu
devant
pas,
il
:
marché moderne, en pour
dangereux plus perfide
il
un
pénétrer dans
marchandise
examen
ne voit pas
;
il
lieu
s'arrête
lui a inspiré :
ne voyant
—
marchandises;
;
et
dépit de tous les efforts, est à la
les
même,
d'autant plus rapides
les
de
le
aussi
ouverte et
marché étant fermé,
acheteurs
les
n'entre pas.
Aussi fois
la
pour que
n'entre que lorsque cet
l'étalage, et
confiance. Et, le
Comment
d'odeurs.
vendeurs que l'ancienne halle
car les courants d'air
— insuffisamment de plus
il
éloigne
y sont partiels aéré cependant pour la clientèle
au lieu
l'attirer.
Et
alors, à Paris
tenus sous
les
même,
tandis que quelques vieux marchés
anciens parapluies de toile goudronnée réussissent
à merveille, les
marchés neufs, construits à grands
gés avec luxe, ferment
les
uns après
les autres.
frais,
aména-
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION
Cependant on continue aujourd'hui de petite ville
son marché
couvert
—
en
à
C
t
2
J
i
Il
n'y a plus
ou de gros bourg qui ne tienne d'ailleurs
toujours
d'abord copié les Halles Centrales, puis Halles, et cela se répand
beaucoup.
faire, et
23
on
le
à avoir
même. On
a
a copié les copies des
du nord au sud, jusqu'en Algérie ou en
S sa
Marche Saint-Germain,
Fis.
à Paris.
un programme tombé dans
Tunisie. C'est
dy"
2?
la
l'architecture d'expor-
tation, et rien n'est plus lamentable.
programme
D'ailleurs le l'abri,
seulement
l'abri
encore
ou en tous cas
la plus
:
avec clôture.
La première expérience en
ce sens,
intéressante, a été la construction celle
c'est
toujours fort simple
est
du marché Saint-Germain ou
du marché des Carmes, vastes galeries closes
et
couvertes
entourant une cour carrée. Les murs extérieurs sont percés cades, puis d'ouvertures rectangulaires sous le comble,
même la
clôture
muni
un lanterneau
a encore et
les baies
l'aération,
on
aéré.
d'ar-
qui lui-
Mais pour tenter de concilier
s'est inspiré
des séchoirs, et on
a
de fortes lames de persiennes. La construction en
est intéressante,
la
charpente
ingénieuse
(fig.
869). Le marché
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
24 est
un peu sombre,
l'aération plutôt insuffisante,
mainte-
est
il
nant presque complètement désert. Peut-être cependant sa con-
en
saillante
moins
charpente en bois, sa couverture
en maçonnerie, sa
struction
tuiles
en hiver, moins
froide
somme une
creuses, en y entretenant
chaude
en
que
conception plus pratique
une température
été,
en
en
font-ils
marchés
celles des
métalliques avec leurs minces parois et leurs couvertures en zinc.
Avec
ment
le
les
Halles Centrales
(fig.
870
871), on a abordé nette-
et
marché métallique. Les Halles comportent des sous-sols
ou caves voûtées, mais voûtées en briques sur ossature métallique.
Les pavillons sont vente au
criée, puis
beurre
volaille,
et
détail
Je suis très
ils
fruits, fleurs.
Malgré
sont tous pareils entre eux. Peut-être
de varier.
embarrassé pour vous parler des Halles
toujours entendu admirer, autre chose à
:
de marchandises diverses, poisson,
œufs, boucherie, légumes,
cette diversité d'usage, était-ce le cas
d'ailleurs affectés à des usages différents
faire.
Vous connaissez
pourtant
je les ai
;
avait
tout
d'ailleurs cette ossature métallique, avec
rem-
Ce
et je crois
doit être
moi
qui
qu'il
y
ai tort.
plissages en briques, puis lames de persiennes en verre
;
comble
avec lanterne vitrée surélevée. La lumière est assez abondante, l'aération à
peu prés
déjoué
précautions prises
les
on trouve
boutiques,
més
;
les
ici
tous
premières, celles
vendent un peu
;
aux courants
suffisante, grâce
contre eux.
les
qui
qui ont
des
à l'accès
inconvénients des marchés se
qui sont au
celles
Quant
d'air
voient un
fer-
peu du dehors,
milieu de longues rangées
voient rarement un acheteur.
Avec
la
y en a une autre qui évacuation des eaux de lavages,
préoccupation de l'aération,
s'impose à l'architecte
:
la facile
toujours très abondantes.
Il
il
n'y pas de projet de
une étude attentive des canalisations.
Il
marché
sans
est indispensable aussi
de
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DALIMENTATION
"1
r
"1
r
r
1 3-,
i
1
1
r
1 1 1
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IL,
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r
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L
j
L
j
Fig. 870.
— Halles
centrales, à Paris.
Plan d'un pavillon.
prévoir des cabinets d'aisances, et en
général un
Ce que
bureau de contrôleur.
vous
je
me
Centrales
ai dit
des Halles
dispense de parler de
tout autre marché moderne. Hélas, qui en a vu ce n'est pas
un
les a
tous vus. Et
un médiocre désappoin-
tement du voyageur, lorsqu'il
une
de
nos
exemple, d'y
villes
si
visite
Midi par
retrouver l'éternelle
contrefaçon des
Comme
du
Halles
de Paris.
un marché pouvait
être
identique sous les latitudes de Lille
ou de Marseille
!
25
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
26
etc.,
non
notre
vie
Je vous dirai peu de chose des entrepôts, magasins,
que
ne
créations
ces
moderne,
mais
qu'éléments,
jouent un grand rôle
magasin
parce qu'un
:
Le plus
simple.
manœuvres
les
constructions assez
des
tant
marchandises, clarté suffisante,
les
des étages assez bas pour que
en
présente,
programme absolument
qu'un
d'emplacement possible pour
ment
ne
dans
résistantes
variables que l'architecte devra toujours
se fassent facile-
pour des
charges
se faire indiquer
avec
précision.
Les magasins ou entrepôts de liquides,
demandent des dispositions plus en a de deux sortes, Bernard, à Paris,
en
les
la
cave
:
le vin,
il
y
vins sont généralement en caves, et à Bercy
par
c'est-à-dire
sont
872)
(fig.
rapport aux
disposées
rues intérieures
que, au lieu d'être creusées dans
sont construites au-dessus du
le sol, elles
Pour
Ainsi à l'entrepôt Saint-
et le chai.
ingénieusement en élévation qui les desservent
spécialement de vins,
particulières.
Les caves Saint-Bernard
chais.
et
sol,
sous une terrasse
qui reçoit les hangars réservés aux alcools. Cette dis-
artificielle
position ne vaudrait pas celle de caves véritables
bâtiments peu étendus; mais
pus entre
quatre rues,
là
ce sont des îlots
et l'égalité
s'agissait
s'il
de
non interrom-
température y est aussi
de
complète que dans une cave souterraine. Les vin.
chais
sont des hangars où se placent également
Le mot
disposé est
chose viennent du Bordelais.
Un
hangar de forme longue, dont
les
et la
un
seulement percés d'une ou deux portes fenêtres,
épais; la la
et
les fûts
chai
bien
murs sont
d'une ou deux petites
exclusivement au nord. Les autres murs sont pleins couverture en
tuiles creuses,
de
et
avec faux plancher sous
charpente, et souvent on place sur ce faux plancher du sable,
ou encore de être
la
paille
ou des
feuilles
sèches. Si
en partie enterré des côtés autres que
que mieux.
le
le
chai peut
nord, ce n'en est
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Les nécessités de l'approvisionnement public Paris d'un
monument
très intéressant,
27
avaient
doté
malheureusement
défi—
_
•
guré depuis
(%
873)-
peu
:
c'était
ce
qu'on appelait
la
Halle au
Blé
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
28
Primitivement composé d'une ceinde
ture
bâtiments
autour
annulaires
d'une cour
centrale
circulaire,
présen-
une
rond,
en
tait,
il
disposition analogue
Marché
du
à celle
Saint-
Germain
carré.
Puis on cou-
vrit cette
cour
circu-
une
par
laire
en
belle
coupole en bois, du
système de Philibert
Delorme,
enfin
et
par une coupole en qui
fer,
mier
est
pre-
le
travail de cette
importance demandé
au
Une
métal.
construction
autre
qui
avait
intérêt,
était
disparue,
son
dite
celle
d'abondance réserve,
Greniers
ou
de
destinée à l'ap-
provisionnement des blés, farines, Eig. 873.
— Ancienne Halle au blé de
Paris.
Plan
et
coupe.
(fig.
nue
874),
et
etc.
deve-
sans objet de-
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION puis que les gares de marchandises et
29
les entrepôts industriels
ont rendu inutiles ces anciennes prévoyances.
Dans
les villes
maritimes
et
commerciales,
il
y
a
sous
de Docks des magasins immenses, qui contribuent
Fig. S74.
— Anciens greniers
ces villes leur caractère
toujours ceux du
moins
Tout cela
transports, la
cours,
dont
magasin. C'est
donner
les
à
éléments sont
tout ce que j'en puis dire,
à
des particularités.
magasins, docks, présente
d'ailleurs, entrepôts, chais,
souvent de grandes
nom
'd'abondance, à Paris (plan partiel).
propre, mais
d'entrer dans l'infini
à
le
difficultés
de composition pour les accès
surveillance, l'économie
nous supposons toujours résolu
le
d'espace.
et
Mais dans ce
problème de
la
composi-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
30 tion pour
nous attacher aux éléments.
une
les
éléments, rien
que ces programmes.
n'est plus simple
Avec
comme
Et,
nous trouvons des éléments qui appellent
abattoirs
description.
une création moderne
L'abattoir est
n'avaient
rien de
commun
avec
lui.
;
Bien des
varie peu
villes
administration avec quelques logements,
:
bouverie, bergerie, porcherie pour les animaux l'abattoir
proprement
fonderie des graisses, c'est
avec ses conséquences,
etc.
Dans
chercherai à vous donner
Dans
cour dite
les
que
partie
je
le
fait
deux extrémités chaque côté
de
;
à
les
principe étaient réservées à l'abaplus souvent dans
le
la
cour ou
l'échaudoir est alors réservé pour les opérations
;
consécutives à rées
aux
de travail aboutissent
salle
cette
est spécial,
ou moins importantes, on dispose
aérée, ouverte
maintenant se
de travail
salle
de
la
l'idée.
échaudoirs ou cases qui dans tage, lequel
et c'est
puis
;
que
telles
ensemble, ce qui
cet
dit,
des proportions plus
une cour couverte, bien cette
en attente
dit
proprement
l'abattoir
manquent
en grand nombre. Le
encore d'abattoirs, aussi en construit-on
programme
anciennes boucheries
les
des salles sépa-
Tabatage. Les échaudoirs sont
unes des
murs
autres par des
une porte ouvre au
:
dehors sur l'une des cours ou voies de l'établissement; une autre porte ouvre sur
la
cour couverte intérieure. Si l'échaudoir sert à
l'abatage, l'animal
une
mée,
n'est
seconde
la
saigné, puis le
dans
la
fois introduit, la
pas encore ouverte. Là,
corps est transporté par des
cour couverte, où se
livrer la
viande
à
la
fait
tout
boucherie. Dans
réciproque de cette méthode. Parfois, tés
première porte est
de greniers, de séchoirs pour
les
les
est abattu
et
moyens mécaniques
le travail le
il
refer-
nécessaire pour
cas contraire, c'est
la
échaudoirs sont surmonpeaux,
etc.,
mais
il
vaut
—
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION
mieux que
l'aération puisse
latérale
va sans dire qu
:
il
Fig. 875.
— Abattoir
—
être verticale elle
en
même
ne sera jamais trop
général de
la
rive
gauche de
la
31
temps que
efficace.
Seine.
—
—
—
B,B, octroi delà boucherie, concierge. C, inspection et police. D, logements. F, F, cours de travail. G,G, écuries et bergeries avec greniers. H, H, cours d'étables. K, quai du chemin de fer et place de débarquement des bestiaux. L, voies J, vente à la criée. spéciales du chemin de fer. M, parcs de comptage. N, échaudoir des animaux insalubres, vétérinaire. O, octroi. V, penP, coche. R, triperie. S, réservoir. T,T, porcheries. U, brûloir. Q_, dépôt des fumiers. doir et dégraissoirs. X, entrée spéciale de l'abattoir à porcs. Y, poste des pompiers et de gardes républicains. Z, greniers des porcheries. W, boyauderies. a, concierge de l'abattoir à porcs. b, octroi c,c, vestiaires. de l'abattoir à porcs. d, entrée des bestiaux. e, w.-c. et urinoirs. i, ter/>, passages couverts. g, bassin de lavage de la triperie. f, escalier des greniers. rains disponibles. h, service du nettoiement. y, fourrière. Abattoir pour les chevaux. octroi. sanitaire. 1, entrée principale. 2, 3, concierge. 5, dépôt 4, service des viandes saisies. 10, écuries. 6, coche. 8, cour de travail. 7,7, échaudoirs. 9, escalier des vestiaires. 11, écuries avec greniers. 12, cour des écuries. 14, escalier des greniers. 15, w.-c, 13, fosse à fumier. 16, porte donnant accès à la rampe allant au chemin de fer. A, entrée principale. E, E, échaudoirs. 1,1, grande cour.
—
—
— —
—
—
— — — — —
—
—
—
—
—
—
— —
—
— —
—
(fig.
—
—
—
—
— — —
Vous remarquerez que dans gauche
—
—
—
le
—
— —
— — —
—
—
plan de l'abattoir de
—
—
— —
la
Rive
875), qui réalise les derniers progrès accomplis,
la
3
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
2
disposition
dans
absolument logique
où
ils
sur une
ouvrent
;
le
vaste cour
plan
font avec ordre et
dans toutes ses Il
et
passent à
la
cour de
puis aux échaudoirs. Les échaudoirs centrale
chers viennent attendre et charger
suivre sur
là, ils
;
sont abattus
animaux sont amenés
les
:
ou bergeries de
bouveries
les
travail
est
où
les
voitures des
bou-
marchandise. Vous pouvez
la
marche nécessaire des opérations, qui
la
facilité,
se
grâce à une disposition bien comprise
parties.
importe naturellement que
les lavages
puissent être fréquents
abondants, l'écoulement rapide. La question des évacuations
Lorsqu'on
est à étudier dés l'abord.
le
peut,
on
dirige toutes les
eaux de lavage sur des bassins de décantation où
donnent
les
résidus
organiques, qu'on
elles
aban-
alors chimique-
traite
ment. L'abattoir se complète par des parcs et étables
des fonderies, notables. à Paris
Tout
etc.
Le plan
ne
cela
ci-contre
pour
les
présente pas de particularités
du nouvel abattoir de
la
Rive gauche
vous montrera une disposition complète de une coupe
services. J'y joins
animaux,
ces
divers
prise sur la salle de travail et les
échaudoirs de l'abattoir de Besançon
(fig.
876).
Je ne puis, à propos des édifices à usage public, vous parler
de tous
les
établissements où se vendent des denrées, et en par-
ticulier les comestibles, bien
que ce soient parfois des construc-
tions importantes créées pour cet usage. c'est
de
la clarté,
de
sible en montre, la
de ce qui se voit,
la
qu'il
y
faut toujours
surveillance facile, le plus d'exposition pos-
circulation aisée des il
Ce
y
a toute
une
acheteurs. Mais en plus
partie
que
le
public ne con-
naît pas, ce sont les réserves, les caves, les glacières,
de marchandises, pour lesquels la fraîcheur.
il
les
dépôts
faut surtout de l'aération et de
ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Puis,
il
a les lieux de
y
est le restaurant.
Là
aussi
consommation dont
qu'on cherche à rendre attrayante, connaît pas
— heureusement
Le restaurant
Fig. 876.
—
est de luxe
Coupe
et
une
plus complexe
le
vous trouverez une
public ne
peut-être.
ou d'usage modeste, de
les cas,
il
faut
ville
un boulevard, une promenade, un quai
facile accès,
doivent être aussi hautes qu'on
tion est
une nécessité de premier ordre,
le
;
le client,
les
salles,
pas l'idée de ce que sont des salles à
Saint-Germain dans
rants de Marseille, à Eléments
et
le
que d'un
pourra, car l'aéraet
nos restaurants
parisiens toujours disposés dans des étages peu élevés ne
à
ou de
des salles claires et gaies,
autant que possible en vue de ce qui peut séduire
ici
le
sur le bâtiment des échaudoirs de l'Abattoir de Besançon.
campagne; dans tous
ce soit
publique
partie
que
partie
33
donnent
manger comme on en
voit
pavillon Henri IV, dans divers restau-
Gênes ou
Théorie de V Architecture.
III.
à
Venise dans des
vieilles salles
ELEMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
34
d'anciens palais. Généralement, et cabinets particuliers,
dont
le
restaurant comporte des salons
que
l'accès doit être discret, bien
le
service en soit facile.
Les dépendances d'un restaurant sont importantes avec tous ses accessoires, laverie, dépôt d'argenterie selle, salle
à
manger des gens de
service
;
et
garde-manger
cuisine
:
de vais-
et
dépôts
d'approvisionnements; caves à vins, à bière, à cidre, à liqueurs, etc.
Je vous
ai
parlé de ces installations à propos des hôtels de
voyageurs (V. vol. peu prés
les
II, fig.
634, p. 182);
mêmes. Mais on peut
les
dire qu'il
y
besoins sont à
a autant
de pro-
grammes que de restaurants, les programmes résultant ici du luxe plus ou moins grand, de la cherté ou du bon marché, de la situation,
leurs,
usage,
de l'importance présumée de
comme un
restaurant est rarement
on ne peut que
préexistant
:
faire
le
la clientèle.
Et
d'ail-
construit pour cet
mieux possible dans un
c'est l'affaire d'ingéniosité et d'habileté
local
d'arrangement.
CHAPITRE
III
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DU COMMERCE GÉNÉRAL
SOMMAIRE. — Les
Bourses.
— Bourses de
l'antiquité (Basiliques)
—
du Moyen- âge.
— Bourses des fonds publics. — Banques blissements financiers. — Caisses et guichets.
Bourses de commerce.
Aux
édifices d'usage public se rattachent les Bourses, véritables
marchés qui ne chandise. les
et éta-
y en
Il
Bourses
Souvent
différent des autres
les
a de
deux
que par
sortes, les
de fonds publics, ou de
deux destinations
se
la
nature de
la
mar-
Bourses de commerce, transactions
une
concilient en
et
financières.
même
con-
ception.
Temple de Jérusalem la plus ancienne Bourse de commerce. Il paraît du moins qu'on y venPeut-être
dait.
Mais
faut-il
voir dans
comme nous
ne
le
le
connaissons
d'ailleurs
pas,
la
question est sans intérêt pour nous.
La Basilique des Romains ne
sais
s'il
était
certainement une Bourse. Je
s'y faisait des criées et des enchères,
mais on
s'y ren-
contrait pour causer d'affaires et conclure des transactions.
Mais
la
Basilique a eu, en architecture, son influence directe
sur nos édifices judiciaires et religieux, et à
nos Bourses,
logique,
la
le fait,
bien
si la
logique
la
rattache
plus intéressant à constater que la
rattache à d'autres classifications. Je
vous en
ai
parlé à
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
36
vous en
propos des
édifices judiciaires
nous serons
arrivés à l'architecture religieuse.
j'aurai à
;
reparler lorsque
Pour
ne veux retenir que
je
d'accès
liques.
Tandis que
une lourde
la très
porte, le plus souvent au
largement
était
même
n'était pas
Fig. 877.
ou
—
nuation,
Bourse de commerce de Londres.
Pendant
ouverte,
trois
basilique
peut-être
ouverte,
et
précédée de plus de deux
marches. C'était
et après lui
de
couvert,
à
marché
publique, du
Moyen-âge
le
la
complètement
U U M a u il
grande
temple avait
le
haut d'un perron élevé, f prrrtTrrrrj
moment,
anciennes Basi-
des
facilité
le
encore,
il
—
la
conti-
la
place
du Forum.
a été construit
en divers pays des Bourses de commerce, notamment dans les Flandres et les Pays-Bas. Le plus souvent, c'était une simple cour entourée de larges
portiques.
Il
en subsiste de beaux
et
curieux exemples, ainsi
notamment la
Bourse de Londres
(%• Il
si
8 7 7)a été fait aus-
des salles affec-
tées à
un commer-
ce spécial,
par Bourse à
exemple des
la
draps,
Perpignan
(fig.
enfin,
dans
878); le
comme
Midi, les Loges, dont
Loge des
Fig. 878.
je
vous
LanTJ, k Florence
;
la
ai
—
Bourse des draps
à
Perpignan.
montré un exemple avec
Loge des
Banquiers
ou
le
la
Banco
H
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DU COMMERCE GÉNÉRAL de Gênes en est encore un spécimen très intéressant
880
et
37
(fig.
879,
881).
Plus récemment,
JÊZMËli''
particulièrement en France,
et
la
Bourse
est
JH
SInnHifflr
mm «Pal
Fis;.
îï.
ili
1 III 1 ni !«lffiilill|ajBail
— Loge des Banquiers,
à
Gênes.
— Loge des Banquiers,
Fig. 880.
à
Gènes.
Coupe.
Façade.
devenue une
monumentale,
salle
et
trop souvent on a perdu de vue sa destination
comme
faisant
perrons
des
raison
sa
et
extérieurs
programme
le
en
Bourse de Paris
à la
très
élevés,
un
édifice
contre-sens évident dans
dont
d'être,
est
l'allée
et
venue incessante. Mais pour bien être
une Bourse,
saisir ce il
que peut
faut d'abord étu-
dier ce qui s'y passe. }
— Loge des Banquiers,
Dans une
à Gènes. Plan.
Marseille la
les la
les
Bourse se tient de
telle
négociants, acheteurs
Bourse,
et
s'y
heure à
telle
heure.
commerce
— on A
ce
dit
— que
moment
possibles, se rendent à
des endroits toujours à peu prés
mêmes, pour qu'on sache où
les autres,
de
ou Le Havre
ou vendeurs
tiennent à
ville
les
trouver. Entre les uns et
l'intermédiaire est le courtier; les affaires se traitent
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
38
échantillons
sur
on vendra par exemple mille
:
un échantillon d'un quart de litre. Le programme d'une Bourse de commerce
hectolitres de
blé sur
quelque sorte à un grand parloir,
Mais
s'y
il
breuses
— en
question de programmes que
:
Mais, pendant car
si la
réalité
Bourse
tient
se
elle
cafés voisins.
se tient officiellement
Il
faut
la
place
monde,
tout instant échanger leur
assez
nomici.
est affairé, va, vient
dans
beaucoup aussi sur
donc que
et
pas à traiter
je n'ai
monde
Bourse, tout ce
la
donc en
des bureaux de courtiers.
dépendances inévitables,
des
joint
et à
se réduit
et la
la salle
de Bourse,
place,
la
dans
les
Bourse puissent à sans heurts, au
facilement,
milieu cependant de groupes qui stationnent et ne veulent pas
Que
être dérangés.
pour cela? Des accès extrêmement
faut-il
c'est-à-dire des portes
faciles,
et le plain-pied,
ou presque, avec
La Bourse de Bordeaux lisent le faciles
mieux
ce
(fig.
Quant aux Bourses comme avant
les
il
882)
une de
est
celles qui réa-
nombreuses
ses entrées
et
et latérales.
celles
de Paris
(fig.
vente des fonds publics, et que
moins impérieuse. Mais
y aurait
fussent plus
Les
voie publique.
je
883), desti-
vous montre
récents agrandissements, la nécessité de circulation
incessante est et
la
la
programme, avec
sur les faces principales
nées surtout à
nombreuses, largement ouvertes,
l'arnuence est grande aussi,
certainement tout avantage à ce que
les
accès
faciles.
salles
de Bourses
peuvent donner
lieu à
de très beaux
motifs d'architecture. Ce sont de grandes salles monumentales,
généralement voûtées, souvent avec des tribunes. L'essentiel
est
qu'elles soient bien claires et aérées.
programmes on a joint à une Bourse des Chambre de commerce, ou du Tribunal de com-
Parfois dans des services de la
merce. Cela peut traires.
être,
Mais ce sont
là
bien qu'il y
ait
plutôt des raisons con-
des conditions de
programmes qui n'ont
ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DU COMMERCE GÉNÉRAL
Bourse de Bordeaux. Façade sur QUAI
Fig. 882. ij
portier.
—
2,
bureau des agents de change.
— —
3,
6, capitaine
le
quai de
la
39
Bourse.
DE LA
Bourse de Bordeaux. Plan.
—
postes et télégraphes. du port. 7, corbeille.
—
4, enregistrement.
—
5,
courtiers.
—
4
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
rien d'obligatoire drait
:
il
ne fau-
donc pas vous figurer
que ces services fussent des dépendances
indispensa-
bles d'une Bourse.
sur-
éléments en sont
plus, les
ce
Au
que nous avon s vu pour
les édifices judiciaires.
A
programme des
ce
Bourses, se
rattache par
certains
côtés
Banques,
et
en général des
établissements
Mais
je
des
celui
financiers.
vous en
parlé
ai
en traitant des édifices administratifs
;
je
n'y revien-
drai pas. 1,
— — vestibule du grand — vestibule de de vestibule des courtiers de comBourse. — concierge. — grande de merce — corbeille estrade des agents de Bourse. — galeries du public. — galerie change. — syndes agents de change. — 13, bureaux des agents de change. — ^déga— syndicat, secrétagements. 16,16.17, courtiers des courtiers de commerce. — cabinet bureau d'assurances maritimes. — Bourse. — 20, galerie du commissaire près péristyle.
5,
escalier.
2,
vestiaire.
la
4,
salle
la
salle
la
5,
.
6,
7,
et
8,
10,
9,
II,
14, salle,
dicat,
salle,
18,
riat
Fig. 883. — Bourse de Paris.
19,
Plan
et
coupe.
la
extérieures.
et
CHAPITRE IV
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE DES BAINS PUBLICS
— Les Thermes antiques. — Leurs éléments multiples. — Parties de leur programme. — Voûtes — Eclairage. — Caractère de l'architecture romaine.
SOMMAIRE.
essentielles
Les grandes
salles des
Thermes.
— Leur influence sur l'architecture des
églises.
Établissements thermaux.
Dans une
cette
—
Bains turcs,
revue rapide des édifices
etc.
d'utilité
ou d'usage
place est due aux Bains, surtout afin d'avoir
public,
une occasion
de vous parler des Thermes; ces édifices sont ceux où peut s'étudier le plus
une influence
si
quoi qu'on en
complètement
l'architecture romaine, qui a eu
grande sur tout ce qui ai dit, l'architecture
l'a
suivie,
— y compris,
du Moyen-âge, transforma-
tion lente et successive de celle des édifices romains.
Chez nous,
gramme
les
bains
de composition
n'existent ;
comme
vraiment pas
l'habitude de plus en
pro-
plus répandue
des salles de bains dans l'habitation, rend de plus en plus misérable l'installation des établissements publics de bains.
misère,
il
y a des nuances, mais
d'une population aisée
et
le
programme de
Dans
cette
bains dignes
luxueuse n'existe pas. Je ne vous dirai
donc rien de ces établissements que vous connaissez, où
les
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
42
cabinets de bains ont quelques centimètres de plus
ou de moins.
On
a essayé des
des
piscines, bains
populaires,
mais,
il
faut
le
tout cela est
dire,
resté à l'état d'in-
tention,
ce
et
dans
que
n'est
édifices
les
d'as-
sistance publique,
hospices ou
hô-
pitaux, que le pro-
Fig. 885.
—
Établissement thermal du Mont-Dore.
Plan du
i
or
étage,
gramme
mo-
deme
bain S
des
a été étudié avec
soin et avec succès.
Je vous
ai parlé Il
y
en
plus haut.
a aussi des
tentatives
inté-
ressantes dans di-
vers
établisse-
ments thermaux,
notamment ceux Mont-Dore du (fig.
884
de
Bagnères-de-
Bigorre Fig. 884.
ES
ces
— Disposition
THÉÂTRES
escaliers,
et
79
purement
utilitaires, et
construction du Colisée.
admirablement compris à ce point de vue, ne témoignent d'aucun souci de
De
plus,
ils
l'effet
:
on monte tout
le
temps entre deux murs.
nous étonnent par leur extrême
raideur.
Toujours
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
80 que
est-il
l'arrivée
spectacles devaient
des foules qui assistaient aux
sortie
et
la
se
faire
monde. Les
facilement du
plus
le
arcades étaient numérotées, chacun savait d'avance
arcade
devait entrer, et
il
vomitorium de plain-pied, qui
escalier
volonté
tous les
à
s'il
aux places du
allait
La
étages.
issues sans exception
diverses
un un
bas, soit
conduisait
le
à
sortie se faisait par toutes les
demander que quelques
ne devait
elle
:
quelle
trouvait immédiatement soit
il
ramifications
des
par
là
par
minutes. Je ne détaillerai pas davantage cette description, qui m'entraînerait trop loin
;
je
que
analytique
vail
me
un
tra-
autrefois fait sur le Colisée
c'est
un
j'ai
comme mes
amphithéâtre, mais secteur, rien
bornerai à mettre sous vos yeux
dessins n'en présentent qu'un
n'empêche que vous
j'assistais à la
construction de
son achèvement
sol jusqu'à
:
(fig.
905
et
Quant c'est
en
et
une sorte de
réalité,
au
théâtre
mesure de
où
spectacle
le
du demi-tronc de cône,
lieu
la
forme générale
composée de portions de
demandent une arène considérables
la
construction
de
formée
au milieu des
le
tronc de cône
est quasi-elliptique
il
en est résulté des il
a
balancer les
de
pilastres
—
fallu,
diffi-
comme on
murs rayonnants,
constamment des déformations. Cela
très visible à l'amphithéâtre d'Arles, est
est
jeux, combats, chasses, qui
combinaisons; escalier,
les détails,
cercle se raccordant. C'est
allongée. Mais
marches d'un
et l'architecture subit
chaussée
depuis sa sortie du
donc en quelque sorte des
à
une conséquence du programme de
balance les'
supposé
906).
complet. Seulement
cultés
J'ai
à l'amphithéâtre antique, sans entrer dans
spectateurs; est
l'édifice,
ce sont
attachements figurés pris au fur
comme un
considériez
les
élément de théâtre aussi bien que d'amphithéâtre.
que
:
est
où l'ordonnance du rez-de-
très saillants. Ils
suivent
la
ELEMENTS DES THEATRES direction
du mur convergent,
brutalement avec un angle obtus
et se
81
présentent en façade
et l'autre aigu.
L'architecture convergente, très nette et parfaite sur circulaire
ou
demi-circulaire,
comme
cette rapide
aux spectacles,
ÇJEXZ
il
mot
plan
un plan
elliptique.
revue des édifices antiques destinés
faut rappeler les Cirques.
Tandis que pour nous
r^ Fig. 907.
le
un
au théâtre de Marcellus,
par exemple, devient pénible ou boiteuse sur
Pour achever
tout
— Le
Circus
Maximus de Rome.
Cirque éveille l'idée d'un édifice circulaire et couvert,
le
cirque romain était en forme de rectangle très allongé, et découvert.
Les extrémités seules, ou ce qui aurait
du rectangle, C'est
que
le
étaient arrondies suivant
bate élevé, à
en
la
et
différentes.
la
de sa longueur,
monument
se faire la
il
Spina (épine), sorte de long stylotrophées,
statues,
plus éloignée de l'entrée était
etc.,
qui
et
surmonté de
vertical signalant de loin
la
l'endroit
manoeuvre dangereuse du tournant.
l'entrée, suivant
Éléments
deux courbes
plus grande partie
décoré de colonnes,
Meta, ou borne,
A
la
deux par
son extrémité
où devait
côtés
les petits
cirque était destiné aux courses et spécialement aux
courses de chars. Sur était divisé
été
une courbe en
Théorie de l'Architecture.
—
III.
arc
de
cercle
dont
l'axe 6
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
82 était
légèrement oblique par rapport à celui du
vraient les Carceres, remises le signal
du
où
les chars
cirque,
s'ou-
tout attelés attendaient
départ. L'objet de cette obliquité était de les placer
dans des conditions sensiblement pareilles pour se diriger vers la
moitié du cirque qu'ils devaient d'abord suivre.
A
l'autre
autour de cercle.
extrémité, les chars devant tourner en demi-cercle
la
Sur
les
Meta,
le
cirque se
longs côtés
et
terminait également en demi-
sur
le
demi-tronc de cône
final
étaient les gradins.
Programme en somme
très simple,
mais d'une grande ampleur,
qui a donné lieu à des compositions extrêmement importantes.
Le Circus Maximus de Rome, encore devait en il
être la plus
visible par parties (fig. 907),
complète expression. Peut-être y en eut-
de plus considérables encore à Constantinople,
devenu
le
le
cirque étant
divertissement par excellence des Byzantins.
CHAPITRE
VII
ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES (Suite).
— La de spectacle. — des étages. — Ouverture du rideau. — Tableau comparatif.
SOMMAIRE. Hauteur
—
Les théâtres modernes.
Conditions pour la vue
Types des
l'audition.
et
salles italiennes et françaises.
rideau. — Plafond. — Pendentifs. Difficultés
Du
— Avant-scènes. — Cadre du
de construction.
théâtre
moderne
salle
:
il
antique,
je
passerai
sans intérêt
serait
de
sans transition
vous
programme
qui ont servi d'ébauche au
au théâtre
retenir sur les essais
actuel, à
peu prés
fixé
dans ses grandes lignes. Bien entendu,
la
beauté des théâtres antiques a donné lieu à des
imitations, soit en projets, soit en exécution, et pour toute école, le théâtre, surtout le
grand théâtre, ne pouvait
édifice demi-circulaire. Certes, l'idée a sa logique salle
de de
:
une
qu'un
être
autour d'une
forcément convergente, constituer des bâtiments annulaires,
telle sorte
que
la
façade soit l'enveloppe et l'expression
assurer
la salle, c'est
au
monument un
même
caractère incontes-
un superbe motif de façade, et des abords extérieurs nombreux et faciles. Mais on n'a pas réussi à moderniser cette comtable,
position antique théâtre
;
vestibules,
romain pour ;
escaliers,
vestibule,
une
foyers, tout cela reste le galerie qui
tourne
;
pour
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
84
monumentale, pas de spectacle des
escaliers pas de cage
tées et des
descentes
mon-
pour foyer, une promenade sans lignes
;
droites.
En somme, on résolue, bien qu'il
souvent posé
s'est
ait été fait
1
J
3
4
notamment au
On homme
insoluble t-il
un
et alors
?
il
Mais quant être
à présent, la je
lui
de
»
!S
là
908). Est-elle
peut-être se trouvera-
;
où
faire
(fig.
les autres
ont échoué;
une œuvre magnifique.
question du théâtre demi-circulaire doit
vous entretiendrai des divers éléments du
théâtre tel qu'on le conçoit de nos jours, et abstraction la
composition générale, dont
ponsabilité.
pas
des tentatives inté-
deMayence
de génie qui réussira
l'a
Maycnce.
ne doit jamais l'affirmer
ne tiendra qu'à
écartée, et
— Théâtre de
théâtre
sens
20
15
It
S
Fig. yo8.
ressantes,
dans ce
on ne
question,
la
je
vous
laisse le mérite
faite
de
et la res-
ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES
Peu de programmes sont surtout
:
qui peut
théâtre se
la partie
du
ce
plus, peut le
le
:
;
mais
de communications larges
;
dans
et faciles
;
sont donc presque deux programmes juxtaposés, dans un qui cependant doit faire un ensemble et un tout.
d'ensemble,
parti
il
y
deux idées qui pèseront plus que toutes autres sur vos dispo-
sitions
l'idée
:
de l'évacuation
—
de l'arrivée
entre
car
heure, tandis que tout cas
arrivées
les
monde
le
en vue,
première condition de salut
vous
facile et rapide, il
bien plus que celle
d'une
se passe plus
part à la fois, et d'ailleurs dans
de sinistre ou de panique que l'architecte d'un théâtre
doit toujours avoir
faudra sous
obligeront l'édifice, la
peu prés égales
à
communication
aucune
presque
Or, pour cette conception générale du
le
que nous
partie des artistes et de l'administration
d'elles, nécessité
monument a
théâtre,
le
moins.
compose de deux moitiés
public, la
entre les deux,
chacune
complexes que
aussi
théâtre important et complet. C'est celui-ci
le
supposerons
Un
85
—
encore l'évacuation qui est
profondeurs
puis, l'idée des
scène, et qui dans la plupart des cas
la
à relever
;
c'est
sensiblement
ou du moins
celui
question des abords,
elle
de
sol
le
la salle et
;
qu'il
vous
du rez-de-chaussée de de
Quant
scène.
la
ne vous appartient pas;
cependant réagir sur votre composition
la
elle
mais alors ce
à
peut
sont
là
des cas particuliers auxquels doivent correspondre des solutions particulières
;
nous supposerons donc
l'édifice isolé et
facilement
abordable dans ses diverses parties.
Nous verrons
d'abord
la salle,
puis la scène
:
la salle
est
la
raison d'être du théâtre, c'en est la partie essentielle.
Dans un espace
monde
assez
restreint,
possible, et l'asseoir à peu
multiplication des étages,
on
il
faut grouper
plus de
le
prés convenablement. Sans la
n'y parviendrait jamais
;
mais ces
étages ne peuvent pas, ne doivent pas, avoir des hauteurs
monu-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
86 mentales
faudrait des
il
:
de plus
et
;
trop isolés les uns des autres,
ARCHITECTURE
beaucoup trop hautes, ou des
salles
nombreux
étages trop peu
l'
spectateurs seraient
les
parle bien entendu de théâtre public. L'expérience
étage de théâtre ne doit pas dépasser
—
vide et froide
la salle serait
trois mètres
:
je
voir qu'un
fait
une con-
c'est
dition qu'il faut accepter.
Voilà donc
la
—
son plancher
constituée avec des spectateurs sur tout
salle
d'amphithéâtre
stalles
parterre,
l'orchestre, le
c'est
puis
;
du vide de
spectateurs, en balcons, loges, etc., autour puis, sur
pendant
une paroi de les entr' actes
Quelle sera déclarer
bonne
que
salle
la
je
cette
salle ? Je
vous donnerai pas
ne
de spectacle, par
la
celle
vous
par
qu'il
de spectacle serait
salle
une
faire
celle ;
les places
n'y ait que des places
des
théâtre
—
penser cher
le
commence moyen de
le
bonnes places que
loin
;
monde verrait et entendrait sans fatigue ni difficulté où tout le monde aurait de bonnes places. Or, il n'y a de
où tout
un
la salle
raison qu'il n'y en a pas et
ne peut pas y en avoir. La bonne
il
de
rideau traditionnel.
le
forme de
les
l'ouverture de la scène, fermée
la salle,
par
cinq ceintures
quatre,
trois,
l'Opéra
et à
:
En
trop
fait,
Non.
?
mal placés
de côté. Tout ce qu'on de
qu'on
tous
Il
—
que représente assez bien
faire,
de com-
les faisant
mieux vous
le faire
échelle, le parallèle
les
tracés de ces
voir qu'en vous
des balustrades
moins
payer
les autres.
peu près au
à
fer à cheval, est le résultat
de bien des compromis qui l'expliquent. Mais entre
c'est
trop
avant-scènes. Cette forme
les le
où
—
ramènent toujours
non compris
salle
trop haut
en faisant payer plus cher
les essais faits
très notables écarts
une
faire
y aura toujours dans
peut
en
ces places
fait
demi-cercle allongé, usuelle,
Peut-on
face.
de face
spectateurs
l'infériorité c'est ce
de
il
y a encore de
salles
:
je
ne
montrant, à une
des
premières loges
puis
même dans
ELEMENTS DES THEATRES quelques Naples,
de
théâtres
divers
Milan,
la Scala à
pays
la Fenice à
:
en
Italie,
Venise
grands théâtres de Vienne, Berlin, Munich Saint-Pétersbourg
et
Moscou
Pour un nombre voulu de
ment correspondant de il
;
;
;
voir ce qui se et
scène
verrons
plus
la
si
un développe-
salle
est
peu
profonde,
;
S"
CHARLES
à
la
cadre du
du
exagérée
ne per-
loin
une ouverture
mettent pas
Garnier
deau; Ch.
maximum
le
guère
de
scéniques que nous
gences
que
en Russie, ceux
exi-
les
d'ailleurs
;
les
en scène,
fait
au milieu de
surtout
en Allemagne,
faut
il
LA SCALA
mais ces spectateurs ont
Saint- Charles à
909).
spectateurs,
places
qu'elle soit large
faudra
(fig.
87
dépasser
ri-
estime
ne
doit
15 mètres.
Donc, impossibilité
de dé-
border trop sensiblement
à
gauche. Puis,
si
droite et à
profonde
la salle
Fig. 909.
fâcheuse
est
—
Parallèle des tracés des balustrades,
au niveau des premières loges de
pour
la
salles
de ^spectacle.
vue, en multipliant les
places de côté et en éloignant les places de face, elle est meilleure
pour l'audition
—
et
vent tâtonné, essayé,
;
repris,
car
on
a
Ces tâtonnements n'ont pu
théâtres.
précise
réciproquement. Tout cela a été bien sou-
beaucoup construit de produire
semble toutefois en résulter que
il
peut avoir
sa
longueur à peu prés égale
aucune régie
la salle
de théâtre
à sa largeur,
l'arc
doubleau des avant-scénes non compris. Voici
d'ailleurs
principaux l'appendice
théâtres
du
quelques renseignements à ce sujet sur français
livre de
et
étrangers,
Ch. Garnier
:
que j'emprunte
les
à
.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
88
OUVERTURE
DU
THEATRES
LONGUEUR DU DEVANT DES LOGES AU MUR DE LA SCÈNE
LARGEUR AU-DEVANT
RIDEAU
DES LOGES
Amsterdam Anvers
II. 50
21 mètres.
10.73
14.44
20.44
Berlin
13-34
16.79
23.225
Bordeaux
11.76
14.20
15.20 (jusqu'à
Caire
11 .00
I4.OO
40 mètres (scène comprise).
9
met.
la
rampe seulement).
Copenhague
10.24
12.91
16.69
Dublin Florence Gênes
10. 50
13 .20
17.40
11.75
I4.7O
46.28 (scène comprise).
14.50
18.OO
20.50
Hanovre
13.15
13.25
14.00
Lisbonne
13 .00
16.46
Londres (Covent-Garden)
15 .00
18.90
18.70 49.50 (scène comprise).
Mayence
11.00
15.00
22. 50
Messine
7.50 12.00
II .70
14.20
17.40
21.75
id
Milan
16.36
24.85
22.00
Moscou Munich
20.00
22.00
14.00
I9.OO
65.50 (scène comprise). 22.00
Palerme
10. 32
13.40
13.50
12.60
16.80
22.00
16.00
I7.OO
58.50
\
17 .20
20.6o
51.20
Ç
16.00
17.20
48.00
)
Philadelphie
13.50
18.OO
22.80
Prague
10.00
12.00
14.00
Santiago
12. 50
18.OO
19.50
Stockholm Stuttgart Turin
10.60
I2.6o
17.20
12.00
?
19.50
13 .20
16.60
24.20
Venise
14.00
16.OO
16.00
Vienne Nouvel Opéra de Paris. Comédie-Française.
M-95
19. 16
69.26 (scène comprise).
15.60
20. 50
25.625
11.00
14.20
17.00
(Scaln)
Ancien Opéra de Paris.
.
.
Saint-Pétersbourg.
.
De
ce
.
.
tableau,
on
ne
peut tirer de
sinon que, dans tous ces théâtres, plus grande que
surtout suivant ainsi
la largeur.
qu'il
et
la
conséquences précises,
longueur de
la salle
est
proportion varie beaucoup,
y a ou qu'il n'y a pas d'avant-scénes. C'est
que dans ce tableau
peu profondes,
Mais
la
Scènes comprises.
les salles italiennes paraissent
cependant
elles
relativement
sont toujours de forme allongée
:
ELEMENTS DhS THEATRES
8q
û
o
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É""1
'*
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.ctMM».
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^
ITriTlTITlTn lrrT
°-
o
"°
S' ^
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
90 mais
ont des avant-scènes peu importantes, ou
elles
même
n'en
ont pas du tout.
En rale
tés les
fait et
de
salle
en résumé, l'expérience a consacré une forme généen
qui est une combinaison des quali-
fer à cheval,
recherche, en atténuant dans
qu'on
défectuosités qu'on ne peut
que de vous montrer
la
éviter. Je
Milan
ne
puis
mieux
:
Covent-Garden
de
l'Opéra, le théâtre de à Londres,
Scala
à
en plan,
et
la
910).
(fig.
Supposons
donc
forme de votre
la
salle arrêtée
dégagée par des abords suffisants. Vous chercherez à
bonne pour Pour
la
vue
les places
pour
et
de face,
rendre
la
l'audition.
problème
le
est simple
;
la
scène étant
toujours un peu élevée au-dessus de l'orchestre, une épure
vous montrera
à établir
— comme
— que
de cours
les salles
une pente en sens
le
inverse,
qu'on adopte en
facile
nous l'avons déjà vu pour
parquet des spectateurs
doit avoir
mais peu prononcée. Cette pente ne
devrait pas être rectiligne, mais sa courbe théorique serait sensible
faire
plans de quelques-unes des salles les
les
plus célèbres de France et de l'étranger Versailles, le théâtre
mesure du possible
général
si
plan incliné, à cause
le
peu des
facilités d'exécution.
Cependant, lorsque la
scène,
comme
les spectateurs arrivent
jusque tout près de
Théâtre-Français, les
premiers rangs de
au
fauteuils seraient trop enterrés; la traire
vers la
constitué
comme
descendant de incliné
coup
le
scène
la
suit
aussi au
plus large
Théâtre-Français,
en partant de
scène
montant vers
Quant aux
;
courbe alors remonte au con-
le
(fig.
vers
la
fond de
scène
la
salle
;
un
la salle
:
:
le
parquet
un plan
palier étroit
;
est
incliné,
un plan
ce dernier est de beau-
911).
places de face des divers étages, depuis les bai-
ELEMENTS DES THEATRES gnoires jusqu'au dernier amphithéâtre, la
pente des gradins doit être de plus en
Fig. 912.
— Spectateurs
de face et de côté.
plus accentuée à mesure qu'on s'élève
mais
l'épure en est facile à faire,
du plan
s'en rapporte à l'épure
médian on
;
si l'on
vertical
sera trompé.
Supposons en
912) un tracé
effet (fig.
de deux gradins demi-circulaires spectateurs S et
T sont
assis
:
des
au premier
rang, des spectateurs S'et T' au deuxième.
convergent la
les regards, était
position relative de S
même serait la
point vers lequel
à voir, le
Si l'objet
que
celle
bonne
forme en
de
T
et
au centre O,
de S' serait
et
la
de T', et l'épure
partout. Mais par suite de fer
à
cheval, le
point de
convergence des regards est bien plus loin que
le centre
S-S' est
O,
et
dès lors, tandis que
une normale
T-T"
est
T-T"
est plus
une oblique, long que
à la circonférence, et par S-S'.
conséquent
Les hauteurs
91
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
92 S
T
et
d'une part,
résulte
que
dessus
T
pour T'
fût
moins plongeant que
dans
les
mêmes
élevé que
plus
l'autre, étant identiques,
il
en
rayon visuel dont peut disposer T' pour voir par-
le
est
être
T' de
et
S'
conditions de
comme
Mais
S'.
dont dispose S'; donc,
celui
vue,
que
bien
faut
il
faudrait que
il
les
gradins soient de niveau, on voit qu'il faut tenir grand compte
de cette obliquité,
établir
et
moins
l'épure dans l'hypothèse la
favorable. Il
va de soi que cela sera encore plus vrai
si
l'on considère les
places franchement latérales. Aussi peut-on dire que dans
aucun
théâtre peut-être les places de côté ne sont assez en pente. C'est qu'il
y a bien d'autres
corridors, etc.
:
de construction, de niveau des
programme qui comde compromis et de transac-
n'y a peut-être pas de
Il
porte plus que
difficultés
de théâtre
salle
la
tions entre les nécessités contradictoires.
Une
autre difficulté pour la vue, ce sont les cloisons de sépa-
ration des loges, surtout, bien entendu, des loges de côté.
une
salle rationnelle,
en veut. Par
veut tous
mais en
deux
les
fait
instincts contradictoires,
temps
il
veut
cht\
le
des cloisons qui assurent
de montants verticaux à l'aplomb de fait
un
écran
absolu
cloison
une forme de
mais on
établit la
si
on évide
stalle,
on
le
et
de
cotes
conseil que
cet
les
chez
d'audition,
pour soi,
écran
les
au
loges
moyen
en donnant à
mieux passer
le
la
regard,
loges voisines. Question
mal
donne
de tâtonner en place ses divisions au
le
si
et
balustrade, cette cloison
la
laisse
promiscuité avec
encore de compromis
vous transmettre
;
Or,
soi.
mais on
:
public élégant
le
d'une salle de spectacle
bénéfices
même
de côté on
n'y aurait pas de loges de côté
il
Dans
taillées. Je
à ce sujet
moyen
ne puis que Ch. Garnier,
de panneaux
d'essai.
D'ailleurs, le plus souvent, en ce qui concerne les loges de côté,
on
est obligé défaire des cloisons brisées.
Comme
ces cloisons
ELEMENTS DES THEATRES devraient être très
obliques par rapport à
93 la
balustrade,
il
en
résulterait des angles très aigus, inutilisables, d'ailleurs les sièges
seront toujours à peu près parallèles à cette balustrade. Dés lors,
on
conduit à
est
cloison normale dans la profondeur
faire la
premier rang de sièges, puis à obliquer dégager
la
peu
soit
vue,
que
faut alors
il
ou en
élevée,
le
surplus; mais pour
première partie de
la
d'autres termes
du
cloison
la
i
riUHfll
que
loge
la
mier rang
Quant
chose
vous au
sont
manque
ne
Garnier
à
211) un
de
son livre que
ils
vous
je
lorsqu'il
« Il faut bien
s'annulent
ce
à
bon sens ce
écrivait il
adopté aucun principe, que
n'ai
«
théorie, et que c'est
«
ou
la réussite.
du hasard
et
Cloisonnement
courageusement
je n'ai je
ne
seul
pas
le
des
eu aucun guide, que
me
que
:
je
suis basé sur aucune
j'attends
ou
l'insuccès
hasard seul qui lui a
c'est aussi la sagesse. Il existe
de spectacle,
9n-
oges du Théâtre-français.
»
Cependant, non, ce n'est :
Fu
livre,
disait
que j'explique que
«
sujet
déjà cité
ai
et
tel-
reste rien.
plein de
chapitre
arrivent
ils
n'en
l'Opéra n'était pas achevé,
réussite
et les
conclusions dia-
des
consacré
a
(p.
:
rien,
bonheur. Certes,
l'un l'autre qu'il
lisez-le
je
qu'une
dire
comme
métralement opposées, lement
.^ j
pas de traités très savants
savamment
Ch.
j'en
en
petit
matière, mais
la
très
que
à l'acoustique, après ce
personne n'y connaît
:
résultats
sur
pre-
913).
guère
puis
il
(fig.
pour son
en parlant des salles de cours,
ai dit
ne
découverte
soit
en général
elles
valu
de très nombreuses
sont bonnes
;
dans
la
salles
les théâtres,
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
94 la
voix porte
doute,
on ne
et
perçoit pas de résonances confuses. Sans
y a des degrés
il
nuances. Voilà
des nuances, mais ce ne sont que des
et
d'expérience, que
le fait
quer mais que nous constatons
comme tenir
la
leur
:
aussi était-ce sagesse de s'en
dispositions éprouvées, et
à ces
point de départ de
la
composkion d'une
pour
savoir prendre
de
d'Opéra nouveau
salle
reconnue bonne de l'Opéra précédent.
la salle
Puis «
ont
églises
les
expli-
théâtres ont leur sonorité
les
:
nous ne pouvons
ajoute
il
« Je sais bien qu'à
:
proprement
parler
il
n'y
a
pas de salles positivement mauvaises, et qu'on ne puisse amé-
« liorer
au besoin
;
je sais
bien que les salles
«
comme
«
un succès complet, on peut
«
chute. »
le
vin
mis en
Rien n'est plus
bouteille, et
que
l'on
si
ne peut espérer
aussi ne pas trop redouter
mais moyennant
vrai,
font à la longue
se
une
prudence qui
la
ne
s'écarte pas sans cause des précédents éprouvés.
Empirisme que tout
cela, direz-vous.
est impuissante, l'empirisme
guide autorisé.
Que
de
—
chose
Eh, oui. Là où
la science
c'est-à-dire l'expérience d'ailleurs,
—
est le
revendiquées par
la
science, et qui n'en sont toujours qu'à l'empirisme.
Et cependant matière
de
question
cette
théâtre.
est
non
Essayons
d'importance majeure de
la
résoudre
en
mais de
l'exposer.
En
acoustique théâtrale, nous savons deux ou trois choses, et
c'est tout.
Nous savons que
le
par seconde, qu'il se propage
lumière
comme
et la
chaleur
la bille
;
son parcourt environ 340 mètres par ondes vibratoires
qu'il est
soumis aux
de billard; enfin que
les
lois
de
comme
la
la réflexion
sons réfléchis, lorsqu'ils
arrivent à se distancer du son direct, par écho
ou prolongement,
sont insupportables.
Le son
direct sera ce qu'il
sera, c'est
avec
les
sons réfléchis
ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES que naissent
les théories
Or, toutes cipe
dangers,
les
pèchent par
on suppose toujours
:
de l'acteur, dans
Que
notamment
balcon
ou
large
forcément une
du
plafonné
étroit,
pétition de prin-
position moyenne
mètres de
trois
chante ou parle dans un
s'il
;
même
la
deux ou
et à
dangers des théories.
les
déplace, par côté, au fond
se
s'il
l'axe,
et
95
rampe.
la
théâtre, au haut d'un
ou fermé,
décor ouvert
ou béant jusqu'au
gril,
en
sans
été
chauffage ou en hiver avec les courants ascendants des calorifères,
—
la
bondée ou
devant une
salle
théorie se
déconcerte
Le problème
capitule.
et
ou non
à moitié vide, ventilée
est inso-
luble parce qu'il ne se pose pas.
Autre chose tonds
:
il
:
faut, dira-t-on,
Mais on veut des
possible.
ments, de nombreuses figurations. fondes, parce que
Mais
possible.
de face
les places
spectateurs. sible.
il
le
des décors fermés et peu pro-
son va droit devant
Il
tous
et
enfoncements
:
plat
du
d'air,
lustre
que ce
:
notamment
la
Il
soit :
Il
possible.
loges, et a le droit d'en vouloir.
remous
possible.
le
:
poset
Mais nous ne
faut prescrire les loges
Mais
faut
etc.
un salon aimable
le
public veut
éviter tous courants
nappe ascendante vers
possible encore, mais
la
des et
cheminée
public aime à respirer,
si
peu
soit.
Et, alors, quoi
théâtre, qui au
? Il
reste ceci
:
peut-être par hasard, les salles de
fond se ressemblent
fort,
sont des salles où
où 1.500
nous voyons
à 1.800
personnes entendent bien
en
la
comé-
l'opéra.
Quand
général i.oooà 1.200 personnes entendent assez bien die,
:
restreignent les places de côté, désespoir des
un plafond tout
faut
les
peut porter loin
faut des salles qui multiplient le plus possible
tolérerions pas ce couvercle de boîte. et
lui et
ne faut pas de moulures, de sculptures,
Il
mouve-
faut des salles plutôt pro-
Il
Mais nous voulons qu'un théâtre
élégant.
de scène, des
effets
tant de salles de cours, de conférences, d'audiences,
où 200 personnes ne peuvent y
a là
entendre,
rien
il
me
semble
qu'il
une preuve manifeste de bonheur.
Et d'abord, voyons la
l' ARCHITECTURE
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
96
la salle
antique
Orange
à
:
par exemple,
où
sonorité est merveilleuse, l'auditeur ne perçoit et ne peut perce-
voir que
mur de ment
son
le
scène.
réfléchir
le
:
il
se distancer
le
grand
du son
direct,
il
n'y a rien
n'y a plus que l'auditoire, tronc de cône
à la répercussion
réfractaire
immédiatement par
part ce réflecteur de son, et de son assez rapide-
pour ne pas
réfléchi
qui puisse
A
direct, renforcé
du son
ainsi,
:
son direct renforcé,
pas de son réfléchi.
Voilà ce tale la plus
me
semble
concluante.
Certes nos théâtres sont il
y
a
qu'il s'y pulvérise
forment
le
pour
les loges, et
son
comme En
compliqués. Mais en
la Scala,
fait,
science
réfléchi
ainsi dire
est
y
c'est
peu
à craindre parce
dans toutes
que
ainsi
somme,
direct par les décors,
qui constituent autant de
voisins immédiats. Et
les
plus
pour eux aussi renforcement du son
avant-scènes, et
les
démonstration expérimen-
la règle et sa
les
les
alvéoles que
réflecteurs
pour
salles italiennes,
sont excellentes au point de vue acoustique.
ou simple bonheur, nos
avec quelques nuances des
salles de théâtre
salles acoustiques.
Ne
sont
lâchons pas
la
proie pour l'ombre.
Mais concluons que
si le
rêve d'amplifier
contre les parois est une chimère, la distance qui
s'il
est sage
permet d'entendre directement,
des trop grandes salles. Parler n'est pas crier.
Et ni
la
le
crier,
son par ses chocs de ne pas excéder
—
il
faut se garer
chanter n'est pas
conversation du salon de Célimène, ni
les
dialogues
de Marivaux, ni les proverbes de Musset ne veulent être
Au
contraire,
criés.
quel plaisir délicat et raffiné ne serait-ce pas d'en-
tendre cela dans
les salles
intimes de Trianon ou de Fontaine-
bleau, sans que les acteurs fussent obligés de se grimer violem-
ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES ment, ou de
Quant
à
des essais
entendu
parler,
musique,
c'est
de
:
« ...Parlons bas, écoute... »
dont vous avez certainement
récents
dans
invisible
l'orchestre
une question dont
la
solution n'appartient pas à
point de vue de l'aspect
de
et
la
conception générale, les
de spectacle se rapportent à deux variétés les salles françaises.
Entre
intermédiaires empruntent
que l'une ou
table
les
deux groupes, quelques exemples
un peu des deux
l'autre des
salles
les salles italiennes,
:
;
mais
est inévi-
il
deux conceptions domine.
a des salles italiennes célèbres, elles sont plus
y
Il
des théâtres de
ne m'y arrêterai donc pas.
l'architecte. Je
Au
à plein gosier
crier
97
ou moins
grandes, mais qui en a vu une les a toutes vues.
Autour d'un parquet en
fer à cheval, s'élève
une paroi
cylin-
drique dans laquelle à chaque étage sont percées des baies contiguès les unes
aux
autres, qui sont
les loges.
Au-dessus, un
plafond ou une voussure; peu ou pas de motif d'avant-scène;
une conception nettement
c'est
A
alvéolaire.
du parquet, tout y
l'exception
que nous appelons balcons,
est loges,
on
n'y voit pas ce
galeries, loges découvertes,
amphi-
théâtres.
Ces
pour
salles
la
l'aspect fête
sont en général considérées
sonorité
;
mais
la
comme
décoration en est des plus simples,
ne se présente pas, à nous du moins, avec
que nous attachons
bonnes
très
à l'idée
le
et
caractère de
de théâtre.
Or, croyez bien que des différences
si
profondes dans
l'inter-
programme, qui sans doute vous étonnent, ont
prétation d'un
nécessairement leur raison d'être dans des différences de
mœurs
ou d'habitudes.
En
Italie, les
d'un abonné Eléments
et
;
il
loges sont presque sans exception
y
est
chez
Théorie de l'Architecture.
lui.
—
III.
Et
comme on
reçoit
le
domaine
peu dans 7
la
9o
ELEMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
maison,
les
dames, au
les Françaises,
on y rend la
fenêtre
La
ont leur loge au théâtre.
les visites
chacun
loisible à
lieu d'avoir leur jour
y
;
on y cause,
d'ailleurs
d'aller à
son tour
se
pour écouter un
moment
l'opéra (fig. 914).
Fig. 914.
— Scala
parquet
de Milan.
plus les balcons, les galeries,
et à
Tout
le
monde
est
mais
il
y a de
longitudinale.
l'Opéra cette magnifique dis-
renouvelée de l'ancien Opéra,
théâtre (fig. 9 15).
il
mettre pour ainsi dire à
et les loges,
Coupe
comme
elles
reçoit,
qu'on a reçues soi-même
salle française a aussi le
position
On
chez
est
les
fauteuils
d'amphi-
en vue, ou presque,
la salle
forme une grande réunion générale bien plutôt qu'une foule de petites
réunions restreintes,
spectacle est autant dans
dans
les
et,
la salle
comme on que sur
la
dit
souvent,
le
scène. Les visites
loges existent bien, mais pendant les entr'actes, et les
loges se complètent lorsque c'est possible par
Dès
le
lors, la salle doit, par
un
petit salon.
son architecture, sa décoration, son
éclairage, affirmer cette pensée de fête qui
est sa raison d'être
:
ÉLÉMENTS DES THEATRES
99
Uj °*a
S^--S3
r
^
—
***
bo
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE
IOO
disons-le, la
salle
française
gramme d'architecture que dans
existe
Pour
tance que
puissant motif décoratif
arcs-doubleaux qui leurs à
ou
le
de
Scala de Milan,
:
il
est
de toute impor-
accompagné d'un
avant-scénes et des
rôle des
c'est le
les relient.
la salle,
limite soit
la
Les avant-scénes permettent
chanteur se trouve ainsi dans
teurs, au
grand
bizarre
à la réflexion
—
la
l'Italie,
scène de pénétrer quelque peu dans
la
même
la
que
de l'échange d'impressions
profit
;
— que Guillaume Tell pleure et
pas oublier qu'au théâtre
on ne
les et
audi-
s'il
est
la liberté
non parmi
sapins qui servent de fond au tableau,
les
d'ail-
la salle, l'acteur
salle
de l'Helvétie entre deux loges d'avant-scène, rochers et
qu'elle
etc.
cadre du rideau qui
le
du moins
la salle italienne, telle
composition artistique de
la
ARCHITECTURE
un bien autrement beau pro-
est
les théâtres classiques
Fenice de Venise,
la
l'
il
les
ne faut
se révolte jamais contre la
con-
vention acceptée par l'habitude. Voilà donc un premier élément
doubleau encadrant de
la
salle
Pour
le
dite
les
l'avant-scéne et son arc-
dispositions et décorations
venant d'autre part s'appuyer aux
Naturellement, ce motif d'avant-scènes, tout en
restant riche et il
rideau, et
proprement
avant-scénes.
somme
le
:
monumental, ne doit pas
recule les places
surplus de la
nombreuses
salle,
tous
être très large, car
(fïg.
les efforts
en
916).
tendent à introduire
quelques éléments de, grande architecture, sans encombrements
—
chose peu
d'aspect
facile
—
et à assurer
au
plafond
des retombées
monumental.
Supposez en
effet
mètre de balustrade
des étages de trois mètres, soit environ un et
deux mètres de
— colonnes, ment des vous voudrez — en piliers
d'étage
vide. Si
vous avez seule-
colonnettes, cariatides, tout ce que étage,
cette architecture de tiroirs
ELEMENTS DES THEATRES
101
sera forcément mesquine, et le plafond l'écrasera de son aspect,
comme
ne
rien
si
plafond par une
le
Si
au contraire vous supportez
colonnade ou
autre disposition de piliers
portait.
le
rapprochés, ce sera parfait (fig.
917),
bien
être
il
si,
comme
au Palais de Versailles
d'un théâtre de cour, où
s'agit
les invités
pourront
gênés par des co-
lonnes,
pourvu
tout, la
salle
frappe par son
de majesté
caractère
avant
que,
royale.
Mais ce sera un défaut dans
un
comme
théâtre public,
grand
Bordeaux
de
théâtre
le
918) ou l'Odéon, parce
(fig.
que dans ces
salles
d'ailleurs
fort belles, trop de places sont sacrifiées
monumen-
à l'effet
tal. Il
faut
donc
à la fois
cher-
cher l'introduction d'éléments
monumentaux, un
treindre à
Une
et
petit
les
res-
nombre.
autre difficulté est
la JIN
combinaison du plafond. La
forme en
fer
à
Fig. 916.
ilUli-Jllin
I
—
écoinçons des parties
mais
H!l
I
il!
cheval ne se
prête guère à des encadrements réguliers, et
tion,
lil
Avant-scène du Théâtre-Français.
comme
difficiles à porter,
il
se
trouve dans
les
non comme construc-
effet.
Vous voyez que si une salle de théâtre est un beau c'est un sujet difficile, et comme combinaison et comme
sujet,
archi-
tecture.
Eh
bien,
pour
les
grandes
salles tout
au moins, nous possé-
102
ELEMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
dons une solution de génie
i
'a
F'g- 9*7-
l'une à
de Paris.
l'autre
—
3
i
Coupe
dans
s
ment est très convaincu. Kg.936. — Temple d'Edfou. Mais puis-je affirmer dans '
-,
l'enseignement ce qui n'est peut-être qu'une erreur? Et que vous dire de ce que pouvait être le
programme
— vous en
ai
et
et la destination
moi
—
s'il
donné plus haut
ou non exposé
était le
temple,
d'un
plan
(vol.
la
façade
coupe,
a
été restaurée par
telle
qu'elle
d'Égine, dans l'hypothèse de Si d'ailleurs je
parce qu'il est
le
vous plus
questions sont les soient de
de
la
la Sicile
la cella
parle en ce
mêmes pour la
243),
ainsi
hypèthre
:
la
que
Garnier, (fig.
moment du
connu de tous
Grèce proprement
ou de
937),
nous ignorons
à la pluie
fig.
I,
soumets maintenant
(fig.
si
Je vous
?
vous
je le
plan et
du 938).
des
îles,
c'est
ou plutôt
tous les temples grecs,
dite,
la
temple
Parthénon,
question,
en
les
qu'ils
de l'Asie Mineure,
Grande-Grèce.
Qu'était-ce donc que
le
Parthénpn. en tant que temple
?
Je
EDIFICES RELIGIEUX DE L ANTIQUITÉ n'en rien.
sais Il
la
semble que ces
statue de
sible
dépit des conjectures personne n'en sait
rien, et en
trésors, d'archives la
;
salles successives aient été des
au centre de
1
recul
pour
le
937.
voir
3
2
— :
4.
s
dépôts de
trouvait certainement Phidias,
à la pluie ses ors et ses ivoires;
Fig.
aucun
la cella se
Déesse, chef-d'œuvre colossal de
ou exposant
169
invi-
en tout
cas,
tu
Façade du Parthénon.
une statue magnifique cantonnée
dans une armoire magnifique. Et vraisemblablement l'entrée du
temple interdite au peuple. Cette religion devait avoir ses rites
y jouaitle temple ? Je l'ignore. Je l'ignore. Je ne sais même pas rôle
les
cérémonies
Comment des Grecs?
se répandre
sous
Que si
les
le
et ses
cérémonies
faisait-on dans
Grèce en traitant des
parlé des
quel
temple
?
peuple pouvait pendant
portiques qui l'entourent.
dès lors vous parlerais-je d'architecture
Nous avons
le
;
monuments
éléments d'architecture,
religieuse
religieux de la je
ne puis rien
COUPE TRANSVERSALE Fig\ 938.
—
RESTAURÉE
Temple d'Ëgine. Plan
et
coupe.
comme
description:
permettez-moi
seulement
ajouter
PLAN
RESTAVRE
quelques réflexions. L'architecture
religieuse
des Grecs, moins immobile
que
celle
des
Égyptiens
et
des Orientaux, nous montre le
plus heureux concours de
la liberté et
Dans lée, le
de
la tradition.
l'antiquité la plus recu-
aux temps homériques,
temple ne devait être que
l'abri
de l'image portative
grossière jusqu'à
du Dieu
Rome,
plutôt appelé
le
la
:
et
toujours,
temple
s'est
maison
de
Jupiter, la maison de Minerve.
EDIFICES RELIGIEUX DE L ANTIQUITE
avec
chrétienne,
l'architecture
renoncer à
abris vénérés firent
temples se
désormais
firent
partie, cela
un phénomène que nous retrouverons
Par
n'est pas douteux.
moins en grande
au
Cet abri fut d'abord en bois,
171
incendies fréquents de ces
les
construction en
la
en
bois,
et les
ou en marbre. Mais
pierre
des siècles de respect et de dévotion avaient consacré ces formes,
peuple n'aurait sans doute
et le
ne
pas
reconnu des temples qui
les auraient pas reproduites.
vous
Je
comment
montré
ai
temple dorique
est la
vieux temples
de
mais non copie
le
reproduction
des
Reproduction,
bois.
Aussi, tandis
servile.
qu'en Lycie, par exemple, l'architecture gréco-asiatique reproduit en pierre
seulement
les dispositions
ture de bois,
de
même
mais
non
l'architec-
les
dimen-
sions et les formes des pièces de char-
comme la branche ou rectangulaires comme la pente, rondes
équarrie (fig. 939), au
en présence
croirait
d'arbre
poutre
point qu'on se
d'un
K&
.
939
.
_ Ex ^ple
ouvrage de
charpente ayant subi une pétrification instantanée
de
la
Grèce, aussi respectueuse
anciennes formes
mais plus
comme un symbole
geant de matériaux, changeait aussi final.
Là
pour tous la
la
les arts,
Grèce
pour
était
la poésie,
les
a mérité de devenir la
l'architecture
rappelait les
libre,
chan-
proportions et l'aspect l'esprit
vrai
pour
;
d'antiquité, mais,
différence entre
de progrés. Et ce qui
l'esprit
que
est toute
>
d architecture
la
en
d'immobilité
architecture
pensée
grande
:
et
l'était
et c'est ainsi
institutrice de
l'hu-
manité.
Nous
constaterons
aussi
dans l'architecture religieuse
des
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
I72
Grecs, cette poursuite de
durée quasi éternelle que
la
moyens
signalais chez les Égyptiens. Par des
conséquent avec moins de matière, l'art
vous
je
plus savants, par
Grecs sont arrivés dans
les
dorique surtout à des combinaisons qui, grâce à une exécu-
tion parfaite, pouvaient braver les siècles. fallu les
tremblements
de
main des hommes. Sans
terre,
Pour
les détruire,
a
ce qui est pire encore, la
ou,
violences humaines
les
il
Parthénon
le
encore entier.
serait
Là
d'une architecture. Les religions,
ment
se considérer
pour
comme
monuments; durée dans ;
le
je le
religieux
caractère
répète, doivent nécessaire-
éternelles
leur idéal
:
propre durée par
l'éternité, d'affirmer leur
plus anciens
du
principal élément peut-être
est le
de bâtir
est
durée de leurs
la
passé par l'antiquité vénérable
durée dans l'avenir par
les
promesses
et
des
assu-
les
rances d'une construction indestructible. Est-il
besoin d'ajouter que
de
perfection plastique
la
l'admiration qu'il causait, concouraient à l'exaltation religieuse sité
?
En
dépit des théoriciens de
purement
abstraite,
Fart
je
ne
de
l'idée
sais quelle religio-
toujours été
a
cet art,
plus
le
puissant
auxiliaire de la religion.
Du
temple grec au temple romain,
dans
le détail
sommes
parce que nous
listes,
mais minime au point
fonction du temple
que
sur
la
différence
n'est
que
de l'étude. Différence souvent considérable pour
nous,
la
la
des techniciens et des spécia-
de vue de
la
composition. Sur
nous n'en savons guère plus
romain,
fonction du temple
grec.
L'analogie
devait
être
grande. Je ne connais pas,
il
est vrai,
d'exemple romain
tion analogue à celle du Parthénon, avec
ments
intérieurs
:
la
cella
ses
de
disposi-
divers comparti-
des temples romains
était,
je
crois,
ÉDIFICES RELIGIEUX DE
toujours unique. Mais en Grèce
non
L' ANTIQUITÉ
même,
la
173
disposition du Parthé-
paraît avoir été exceptionnelle.
Les Romains
eu des temples hypéthres?
ont-ils
S'ils
n'en
ë
^0^m*^ ,-r^_
mm
i±±E3
i
f
I %
1 i'Usf
'
'MXMMê!êM!%-,< Fig. 940.
— Temple de Vénus
fenêtres
et
entourées ?
de
Rome. Coupe
comment
avaient pas, les cellae
.:Jllli
s'éclairaient
murs sans
de
Avaient-elles
de toitures
?
Tout
transversale et coupe longitudinale (hypothétiques).
cela,
des
jours
nous
l'igno-
rons.
Le temple public
Dans une
?
un
édifice
certaine
mesure
était-il
très restreinte, peut-être.
Mais cer-
tainement pas à notre
façon
plus grands temples de
Rome
une
cella
fort exiguë, qui
:
les
ont
ne peut
en aucune manière se comparer aux
dimensions de nos Il
semble que
rieur,
l'autel
le
églises.
culte était
étant
non dans
en
avant du
et
lors, le
temple nous apparaît
objets
du
culte
et
Plan.
temple. Dés
temple
le
exté-
comme une
l'image du Dieu
salle
consacrée, ou
les
où
se
trouvaient
tenaient sans doute des réunions de pontifes
abri,
— quelque
chose
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
174
comme
une
une
sacristie et
salle
temples eux-mêmes, par exemple
Vénus
enceinte la
Rome
de
et
940),
(fig.
immense que
Les plus grands
de chapitre.
deux temples accouplés de
les
des salles assez restreintes,
restauration de Caristie, n'auraient
même
Rome,
et qui, d'après
pas été éclairées. les
d'ailleurs,
religieuses
n'y avait
pas de
clergé,
pontificat
les autres.
Tout
une
était
comme
élective
cela est bien
loin de nous, de
modernes
tions
choses
choses
il
magistrature
A
étaient
politiques, le
d'une
au milieu
n'offraient
nos concepde
la
reli-
gion, très curieux historique-
ment
philosophiquement,
et
mais sans enseignement pour notre
architecture religieuse.
Les des
Romains
édifices
eurent -ils en
religieux
dehors des temples rectanguFig. 941.
— Plan
de
l'édifice dit
laires
Temple de
Minerva Medica.
où que
la
le
nef
était
suivant
forme consacrée de
entourée ou non de portiques
temples circulaires,
construits
tels
?
la
à
Tivoli
à
et
Rome,
d'ailleurs
portique n'était pas un élément nécessaire du temple
par exemple
le
nombreux
temple de
Rome,
qui n'en avaient pas
;
sur les côtés
Fortune Virile ou celui
la
cella
Cela n'est pas douteux quant aux
que ceux de Vesta
également entourée d'un portique. Notez
reste des temples
la
il
:
d'Antonin
Maison Carrée de Nîmes, le temple de vous ferai grâce d'ailleurs de la définition de ces Je mots quelque peu pédants temples prostyles ou amphiprostyles,
et Faustine, à
Vienne,
la
etc.
:
ÉDIFICES RELIGIEUX DE périptères
ou
pseudo-périptères, in
Fig. 942.
Fig. 943.
— Temple de
— Coupe du
l'
ANTIQUITÉ
antis, etc.
175
C'est toujours,
avec
Temple de Minerva Medica.
Minerva Medica. Construction des voûtesen briques
et blocages.
des variantes résultant de l'emplacement, de l'économie, peutêtre
du programme,
le
temple antique
tel
que nous
le
connais-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
176 sons,
ou plutôt
on
fois
a volontiers
qualifié de
on
tel q-ue
temple
dit aussi le
le
vu
nous pouvons le
temple partout,
Panthéon
un autre
et
on
par exemple
dit d' Agrippa, édifice circulaire
temple de Minerva Medica
pour désigner
Mais autre-
connaître.
le
édifice
(fig.
circulaire.
941,
Rien
a ;
942, 943) n'est
moins
prouvé.
Toutefois un plus
d'une fois
fait :
est constant,
l'architecture
sur lequel nous reviendrons
romaine en général a eu une
influence considérable sur l'architecture le
verrez
bientôt,
Romains qui
ce
a fourni
n'est
pas
chrétienne
l'architecture
aux chrétiens des
;
mais vous
religieuse
modèles ou des
rations. Entre elle et l'architecture religieuse des chrétiens,
a pas de lien d'études.
des
inspiil
n'y
CHAPITRE
III
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRÉTIENNE SES ORIGINES
— Évolution continue. — Les
SOMMAIRE.
— Emprunts aux
édifices civils romains.
Rome.
de
liques
— Basilique
Ulpia,
légendes de
la littérature.
— La basilique. — Les basi— Basilique de
charpentée.
Constantin, voûtée. chrétienne de
Basilique
Saint- Paul-hors-les-Murs
.
—
Analogies.
—
Les premières basiliques chrétiennes. Origines antiques de l'architecture religieuse chrétienne.
J'arrive enfin à ce sujet
si
vaste et
si
complexe
:
l'architecture
religieuse chrétienne. Il
me
impossible,
sera
l'histoire
je
vous
quelques explications
:
l'ai dit,
mais
je
nullement l'intention de vous exposer
de ne pas demander à
répète aussi que l'histoire
je n'ai
de cette archi-
tecture.
Je
qui n'est pas,
ment.
au contraire vous en parler à un point de vue
voudrais
On
général on
je le
reconnais, celui auquel on se place générale-
beaucoup
a
l'a
étudiée
sur
écrit
l'architecture religieuse, et en
chronologiquement. Cette méthode
légitime historiquement, mais elle égare l'architecture.
La chronologie
par tradition
ou unité de programme
et
au point
et
Théorie de l'Architecture.
—
III.
vue de
divise et sépare ce qui se continue à
travers
toutes les recherches qui se sont limitées à Éléments
de
est
un
les
siècles,
siècle
ou 12
a
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
178
à ne mettre en évidence
une région tendent forcément
De
particularités accidentelles.
des sous-ordres détails, et
:
dans
et
études
ces
de
presque de micrographie, on perd de
dirais
je
sous-genres
des
et
là
que des
des classifications minutieuses,
l'ensemble du sujet et
marche générale de
la
vue
grande évo-
cette
lution artistique.
Je
désire
au contraire vous en montrer Constantin
voir que depuis seul processus, qui
a
architectes ce sujet terai
l'une
sa loi si
jusqu'à et
;
nos jours,
pour vous mieux
digne de vos études,
pas en chronologie, après l'autre, en
l'unité
vous
;
n'y a qu'un
il
en
faire saisir
ne vous
je
faire
le
présen-
suivrai les filiations architecturales,
je
m'efforçant de vous faire assister à
l'éla-
boration des édifices que vous admirez.
Rappelez-vous génération
qu'en
toujours
spontanée.
Un
n'y a pas de
il
ne s'improvise pas,
tient
tou-
racines profondes et multiples.
Les
art
un passé par des
jours à
architecture
il
poètes ont terriblement faussé les idées à cet égard
montrer
ce qui
ments,
était
il
modification lente
est, la
au lieu de
:
successive des élé-
et
plus prestigieux d'imaginer des éclosions subites,
des improvisations géniales. Plus vraie est
du génie une longue patience
ou d'une
peuple, d'une race
:
la
définition qui fait
cela est vrai surtout
civilisation. Laissez
du génie d'un
donc aux poètes
ces explications fantastiques, les troncs des chênes des antiques forêts inspirant les piliers de
nos cathédrales,
les
branches
çant du tronc inspirant les nervures de leurs voûtes est plus simple
lant
et
—
soutenu
pensée, apportant
et plus
de le
et utile
cent
:
générations
telle sorte
poursuivant
vérité
la
même
à l'œuvre, s'élevant de
que l'œuvre de chacun
apport à l'œuvre collective dont
récompense de tous ces
La
la vérité, c'est l'effort vail-
même dévouement
progrès en progrès, de
modeste
poétique
!
s'élan-
efforts et de tous ces
est
un
la gloire est la
dévouements. Les
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRÉTIENNE
des humbles constructeurs des premières
timides tâtonnements
mécomptes
églises, leurs efforts craintifs, et jusqu'à leurs
les
splendeurs de Notre-Dame de Paris
bonnes volontés,
cette
dant des
est
siècles,
convergence des
élevé
tel
que, en toute justice,
Vous
il
ou
efforts
tel
chef-d'œuvre
:
dans l'œuvre
l'expérience et
le
:
et je
telle
que
me
Lorsque
le
il
mal
serais bien
les siècles l'ont
Christianisme put
épuisée,
Rome même on
et
Sous
faite
:
con-
possible,
!
contemporain du Christianisme. clandestin dans les
publiquement,
s'affirmer
si
Constantin,
les
sève
la
élevait encore des
l'on
ne savait plus
vieux édifices
dant, le
com-
fait
ne parut dans l'architecture que bien plus tard.
civilisation romaine.
les
l'ar-
la loi
réaliser et
antique était à son déclin, les barbares allaient détruire
presque
de
diminué pour vous
se manifesta en peinture à l'état presque
catacombes,
nom
savoir que les siècles ont accumulés
L'art chrétien est loin d'être S'il
le
mais nous savons
imaginez donc une fonction plus grande que de centrer
pen-
encore que l'évolution est
ici
rôle de l'architecte en était
le
soutenus
de
doit s'appeler Légion.
reconnaîtrez donc
si
part
et ce faisceau
;
Souvent nous ignorons
de toute grande architecture
prendre
aux
une des grandes leçons que nous donne
l'architecture religieuse.
chitecte qui a
et
malheureuses, ont leur
écroulements de leurs tentatives dans
179
les créer,
on
l'art
la vieille
artistique était
monuments,
allait
à
chercher dans
matériaux des édifices nouveaux. Et cepen-
Christianisme passant de l'oppresion ou de
tolérance au triomphe avait
le
besoin et
le
la
simple
devoir immédiat de
prendre dans les
monuments. Que pouvait-il faire alors, sinon richesses monumentales de l'ancienne Rome
ce qui pouvait le
mieux répondre
s'affirmer par des
Il
à ses aspirations
ne pouvait être question des temples
:
il
?
eût été impossible
l80
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
peut-être,
et
certainement impolitique, de vouloir anéantir subi-
tement d'anciens cultes qui n'étaient pas morts été dangereuse, et
Julien
—
qui
des
racines
homme
un
temple
le
supérieur
— montre
que
les
croyances n'étaient pas entièrement dessé-
vieilles
chées. D'ailleurs
tentative eût
la
réaction que tenta peu après l'empereur
la
était
:
ne pouvait se prêter au
était petit, et
cérémonial d'un culte populaire.
Le Christianisme trouva
gement ouvert, largement La Basilique
breuses. religions
ennemies
sans emploi avaient
par
donné
alors la Basilique, édifice
d'ailleurs
décadence
la
des
naissance. Les
chaque forum en
possédait.
Dans
civiles
souvenirs des
les
se
nom-
trouvait
institutions libres
un peu qui
nombreuses,
étaient
Basilique satisfaire aux
la la
lumière.
de l'architecture romaine furent donc
premières églises chrétiennes,
et
lui
l'inventaire de l'architecture
du Christianisme convié à
Les basiliques
elle
basiliques
antique rien ne pouvait mieux que aspirations
les affluences
ne rappelait pas
probablement
et
;
pour
éclairé, fait
vaste, lar-
toute
les
l'architecture chrétienne
eut pour point de départ la Basilique.
Aussi, bien que fût
une Bourse
peu en
détail
ture religieuse
Basilique antique, édifice purement
la
un Tribunal,
et
j'ai
différé
civil,
de vous en parler un
jusqu'à ce que nous fussions arrivés à l'architec:
c'est
que
pour nous,
la
Basilique
n'a
pas de
parenté prochaine avec nos salles de Justice ou d'affaires, tandis qu'elle est l'origine de
en est devenue
Le
ment
nom «
le
nos églises
;
et
mieux que
:
elle
programme même.
grec de
la
portique royal
Basilique aïoà ».
Et en
fait, la
(SaatXixY) signifie littérale-
Basilique fut
mais portique plus vaste, plus abrité que était
l'origine
accompagné de
les autres.
un portique,
Tout forum
sa basilique, sans doute simple rendez-vous
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRÉTIENNE Bourse
d'affaires d'abord, puis véritable
même
en
et
l8l
temps
tri-
bunal. Peut-être les basiliques ne furent-elles d'abord qu'un por-
une cour
tique entourant
ou encore
cloîtres,
un promenoir analogue aux
centrale,
certaines Bourses
à
du Moyen-âge, ou de
la
Renaissance, telles que celles de Londres ou d'Amsterdam. Mais
dans toutes
sont conformes au
qui
celles
— ou du moins dans type consacré — composition
que nous connaissons
celles
la
comporte essentiellement une grande nef centrale tiques latéraux,
que
soit
portiques
les
encadrent
et
des por-
la
nef
quatre sens, soit qu'ils l'accompagnent seulement dans
de
la
longueur.
moins dans
Un
second étage
lique présentait intérieurement
grande
importantes
coupe
cette
nef, large et élevée, éclairée soit
supérieure
ainsi, la Basi-
transversale
une
:
de second jour à travers la partie
de chaque côté de cette nef, un portique au rez-de-
;
un
chaussée,
:
probablement par des fenêtres à
les portiques, soit plus
sens
le
de portiques existait tout au
plus
les basiliques les
sur
autre
portique
couverte par une toiture
à
au premier
deux pentes,
étage
les
;
la
grande nef
portiques couverts
par des appentis.
La Basilique pouvait rables de
Rome,
la
est certain, n'était
sur ses quatre soit
n'être
que
Basilique Julia
cela, et l'une (fig.
944
et
des plus considé-
945), dont
le
plan
qu'une nef rectangulaire encadrée de portiques
côtés,
et
probablement couverte, bien
pas absolument démontré que
l'intérieur
qu'il
ne
ne fût pas une
simple cour.
Mais
la
Basilique Julia est
les basiliques chrétiennes,
tangulaire, tandis
que
le
en
plus
moins analogue que
d'autres avec
raison de sa forme purement rec-
souvent l'une des extrémités de
la
nef se terminait par un grand exèdre ou abside, demi-circulaire, qui formait
même
que
le la
prétoire et le siège des magistrats.
Basilique Ulpia, la
On
doit croire
plus magnifique de toutes, qui
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
l82 se
l'
ARCHITECTURE
au forum par son long côté, avait deux absides
présentait
Fig. 944.
— Façade restaurée
de
la
basilique Julia, à
c'est ainsi
Rome.
du moins que
restauration
la
;
j'en ai
des
d'après
fait
indices
qu'il serait sans intérêt d'indiquer ici.
Peu importe
d'ailleurs
:
ce qui
est
constant, c'est l'existence du prétoire
en abside. Certaines basiliques avaient encore,
au dire
On
ne
être, et
ment
de
Vitruve, des chalcidiques.
sait
guère ce que cela pouvait
dans
lisibles
appliquer quaires
les
ruines les plus claire-
on ne trouve
ce
rien à
quoi
nom. Quelques
anti-
que
une
ont pensé
c'était
sorte de portique perpendiculaire à la nef,
en Fis
945-
Plan de à
la
Rome.
transversal
avant
basilique Julia,
serait
un
du
par
conséquent,
et
prétoire, auquel cas ce
véritable transept.
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE Tels sont
les
éléments de
de nombreux exemples
on peut
:
Basilique Julia, sans abside
ouverte sur
abside
portique
devant
transversal
résumer en
les
Basilique
la
;
romaine, dont
Basilique
il
trois plans
y a :
la
Basilique Emilia (fig. 946), avec
la
;
nef
la
la
I8 3
UJpia, avec retour de
l'abside.
Forum romain).
(V. Dutert,
Voyons maintenant
construction
la
de ces édifices.
Sauf pour
les absides,
dont
la
appelait la
voûte,
la
un
voûté.
Son plan ne
édifice
mettrait pas
:
forme
Basilique n'est pas le
per-
des portées de plus
de
vingt métrés reçues par de simples ran-
gées de colonnes ne peuvent se couvrir
que par un comble en charpente. V
Donc,
la
Basilique était couverte
supportant un pla-
par une charpente fond,
10
10
Fig. 946.
30
— Plan Emilia, à
de
40
la
SO~
basilique
Rome.
ou par une charpente apparente.
Pour moi, vous
S
ou
je
crois
plutôt
à la charpente apparente,
et je vais
dire pourquoi.
D'abord, une médaille semble l'indiquer nettement, car on y voit une charpente, et on n'aurait pas songé à représenter ainsi ce qui aurait été invisible.
Puis, je la
me
figure
que Constantin,
fait
construire
basilique chrétienne de Saint-Paul-hors-les-Murs, a tout sim-
plement cela
que
pillé
la
les cotes
Basilique
UJpia.
élevait des
monuments
son époque,
11
serait bien
d'écartement des murs de
tiques à quelques centimètres près
à
lorsqu'il a
soit
que
:
soit par la
gloire
;
la
étonnant sans
nef fussent iden-
et d'ailleurs c'était ainsi qu'il
impuissance de l'architecture de Trajan
—
cet
empereur
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
184
—
philosophe
l'offusquât,
Constantin se faisant élever un arc de
triomphe, y appliquait des bas-reliefs enlevés
Or,
la basilique
de
Saint-Paul-hors-1 es-Murs était couverte par
une magnifique charpente apparente, qui détruite
N'était-ce pas celle de jan
la
malheureusement
a été
commencement du xix e
un incendie au
par
de Trajan.
à l'arc
Basilique Ulpia, de
la
siècle.
basilique de
Tra-
?
Mais surtout, ce qui pour moi démontre que
les basiliques
romaines étaient couvertes par des charpentes apparentes, constante
la pratique
mode
de ce
A
anciennes basiliques chrétiennes.
de construction dans
l'époque de Constantin,
c'est
les l'ar-
chitecture n'inventait plus; aussi, dans les basiliques chrétiennes
tout est copié, des
reproduit
charpentes
tel
apparentes
:
quel,
donc
et
toutes ces basiliques ont
modèles
leurs
avaient des
charpentes apparentes.
Nous devons avec
la
dés lors nous représenter
coupe transversale que
la
Basilique antique
j'indiquais tout à l'heure, et cou-
verte par une charpente apparente, sauf l'abside qui était voûtée.
Une
disposition paraît embarrassante dans
lique Ulpia, c'est
le
:
ce
monumental. (V.
alla exiguë
du Parthénon,
la
fig.
796, 797,
cupaient peu
les
La Minerve de Phidias dans
montrent assez
que
de ce que nous appelons
d'ailleurs je crois
rez-de-chaussée,
et
les
anciens
l'effet et la
que ce retour de portique
cela
la
encombrements des monuments
Colonne Trajanedansun espace moitié moins
qu'elle n'est haute,
Mais
cepen-
470, 471.) Cela à vrai dire ne serait pas une objection
bien forte lorsqu'il s'agit d'antique.
du Forum,
la nef, et
grand prétoire n'aurait donc pas
été vu, n'auraitpas produit d'effet II, p.
plan de la Basi-
retour des portiques encadrant
dant l'existence d'une abside
vol.
le
large
se préoc-
perspective.
n'existait qu'au
pour une raison toute simple
antique, c'est qu'il devenait inutile au premier étage.
et
très
Le long de
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE la
un deuxième portique ou tribune
nef,
porter
le
mur
supérieur
deuxième portique
En
la
la
dré de portiques.
Fig. 947.
Forum
celui
fouille
:
la
double de
de
du tout
Comme
le
le
un
la nef,
947). Or,
(fig.
les
En voulez-
inutiles.
?
Forum
de Trajan, enca-
rez-de-chaussée de
la
basilique est
Basilique Ulpia. Moitié de coupe longitudinale (hypothétique).
la
on
double,
avait
toujours restauré
un portique également double,
avec
Voulant
basilique.
m'en assurer
je
le
conti-
fis
une
largeur du portique est bien en effet celle du portique la
pas.
basilique,
mais
Et pourquoi
?
le
rang de colonnes intermédiaires
C'est
supporte un étage, que
que dans
que, autour du cette
Forum,
le
division de
la
basilique, ce por-
par conséquent
disposer des points d'appui qui restreignent
toiture,
pour
était nécessaire
en travers de
même
Basilique Ulpia est
Trajan
nuant
tique
—
;
pas de constructions
d'un portique de
n'existe
comble
preuve, dans cet ensemble
avant de
entouré
le
n'eût rien porté
anciens ne faisaient
vous
et
l8 5
les
il
importe
portées
;
tandis
portique recevant tout simplement la
portée était inutile
de
la
et n'aurait été
i86
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 949.
— Basilique
de Constantin, à
Rome. Coupe
transversale.
que gênante. Aussi S'il
en
de
la
Basilique n'était
mier étage sait la
—
et
;
une sorte de
nécessaire
au pre-
terrasse suffi-
ce ne serait pas là
si
lointaine origine
églises
plus
circulation
la
qui sait
des Jubés
de
ai parlé,
dans ce qui pré-
forme
cède, que de la basilique dans sa
plus ordinaire. Mais
aussi Fi£
—
pian de Constantin, à
948.
la
Basilique de
qu'on
nos
?
Je ne vous
la
pas.
portique transversal
est ainsi, ce
que pour assurer
jj
n'existe-t-elle
un
édifice
nomme
très
je
dois vous citer
important,
Basilique
de
celui
Constantin,
Rome.
après l'avoir longtemps appelé de la Paix (fig.
948
et
949). Était-ce en
effet
Temple
une basilique ?Rien
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE ne
oppose, sinon
s'y
la différence,
Ce pouvait
construction.
en
être
centrale, ses portiques latéraux,
ne
retrouvent pas. Mais
s'y
et
effet
disposition, mais
une
c'était
si
une
de
basilique avec sa net
son prétoire
basilique entièrement voûtée, soit
simultanément des unes
non de
I8 7
;
les tribunes seules
basilique, c'était
que depuis longtemps
il
une
y eût
des autres, soit que ce fût une inno-
vation.
Comme
combinaison
Thermes, avec voûtes les
pales
;
colonnes
des
la
salle
salle
de thermes.
princi-
tympans,
les
c'est
trois
grands
ses
construction,
retombant
d'arête
sur
dans
ses
de
jours et
les
bas côtés formés de voûtes
en
berceau dont
ratrices laires
nef.
à
sont la
Les
sont
les
géné-
perpendicu-
direction de la
seules différences
que
les
arcades
Fis
9S0.
Construction d'une
des
bas côtés ne sont pas closes par des colonnes,
et
que
les piliers
entre les travées de bas côtés, servant de contreforts aux grandes
voûtes, sont percés d'arcades qui mettent ces travées en
commu-
nication les unes avec les autres, constituant ainsi de chaque côté
de
la
nef un bas côté continu. Les tympans des bas côtés sont à
leur tour éclairés par de grands jours sous l'about de la voûte.
En avant
de
cette
basilique
était
un portique ou vestibule
voûté, ce que les Grecs appelaient un narthex.
Remarquez que dans mots grande nef, bas
ces
expriment clairement ce
qu'ils
descriptions, je
côté,
abside,
me
tympans, narthex.
doivent exprimer,
a consacrés dans les édifices religieux.
suis servi des
et l'usage
Ils
les
Fig. 952.
—
Basilique de Saint -Paul-hors-les-Murs.
donc
Voilà
Coupe
transversale.
double
le
de
point
départ de l'architecture chrétienne
romaine avec
basilique
de
:
la
sa
structure
charpente apparente, en
tous cas
avec son
absence de voûtes, l'abside
exceptée
puis
;
Constantin, ce
basilique voûtée
qui
thermes
des
salle
la
précédemment logie avec
revient à dire la
que
vous
je
dont
décrite, et
notre
de
programme
ai
l'ana-
d'église
vous apparaîtra plus clairement par
la
reproduction d'une vue à vol d'oiseau
empruntée que
à
vous
je
l'ouvrage de ai
M. Choisy
déjà indiqué (fig. 950).
Je traiterai d'abord ce sujet qui est l'essence les nefs a.
:
Tout
le parti
tique
—
Plan de la basilique de Fig. 951. Saint-Paul-hors-les-Murs.
et la
même
de l'édifice religieux
:
nefs et bas côtés lorsqu'il y en le
surplus en déroule, et
des nefs qui est
de toute
c'est
la caractéris-
composition
d'église
condition de tout son ensemble.
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE
Du temps du
de Constantin
même
Christianisme, cette basilique
952) dont à suivre, procédant des (fig.
951
et
je
vous
fut construite,
189
pour l'usage
Saint-Paul-hors-les-Murs
de
D'autres ne tardèrent pas
ai parlé.
mêmes principes,
reproduisant toutes à peu de chose prés la basilique civile
des Romains.
Les analogies sont saisissantes.
La grande nef devient nion des
fidèles
Fig. 953.
—
;
les
la
Basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs.
de réunion des
du
lieu de réu-
bas côtés assurent
circulation et l'accès.
place
le
préteur.
Vue
Le prétoire devient
prêtres
;
l'évêque occupe
intérieure de la nef et plan.
le presbyterium,
ou
lieu
au fond de l'abside
Les tribunes sont réservées aux femmes,
la le
narthex devient l'emplacement des aspirants ou des pénitents, à qui l'entrée de l'église
n'est pas
encore accordée. Au-devant de
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
190
tombeau du martyr,
l'abside est placé l'autel sur le
trade sépare du public l'abside,
ou
pupitres
Quelques
chaires
pour
la
—
le
chœur
—
des
lecture
basiliques, les plus grandes, auront
et
une balus-
avec des ambons,
Écritures
sacrées.
même
un ou
transepts
deux
nous
:
avons vu que
les
anciennes Chalcidiques étaient pro-
bablement
aussi
une sorte de nef transversale, sépa-
rant la grande nef
de l'abside.
Non
l'architecture
est
analogue,
est
même
riellement
d'élé-
Je vous la
Basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs. Vue intérieure du chœur.
Murs
celle
(fig.
de
953
la
Basilique
954), on
et
Ulpict.
saisit
A
antiques. ai dit
que
de
Saint-
Paul-hors-les
Murs blement
aux
pris
charpente appa-
rente
—
souvent maté-
édifices
954.
elle
composée ments
Fis
seulement
était
-
proba-
Saint-Laurent-hors-les-
sur le vif cette utilisation de
matériaux tout trouvés. Les colonnes du chœur sont de toutes les
provenances
:
bloc quelconque;
si
elles
sont trop courtes, on les hausse sur un
si elles
sont trop longues, on les enterre; les
ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE entablements varient
du pittoresque,
d'ailleurs
musée de fragments L'imitation
même
d'un
à l'autre,
car cette église
9
I
au grand profit
devient
un
ainsi
vrai
antiques.
même
est
entre axe
1
que
tellement passive
les
différences
en témoignent. Ainsi, entre l'ancienne basilique romaine'
Saint-Paul-hors-les-Murs, vous pouvez noter une différence
et
considérable
ments place
fût
colonnade à entable-
rectilignes, en plate-bande, fait
sur colonnes (fig.
des arcs
à
5). Il
95
la
:
semblerait que cette diversité
due à une volonté
quelque chose non :
tué
à la
moyens
;
l'arc a été substi-
parce que
plate-bande
à cette
de modifier
les
époque de décadence
ne permettaient sans doute plus l'emploi des
grands linteaux des anciennes
architraves
ils
;
étaient
restreints
à
l'usage des petits matériaux, et l'ar-
cade s'imposait.
Mais, remarquez-le
bien, ces arcades sont d'une propor-
tion étroite, en désaccord avec les traditions antiques des larges arcs être surpris et
l'explication
?
choqués de
;
—
Travées de la basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs.
Fig- 955-
vous
cette proportion
Tout simplement
:
donc
quelle en est
l'imitation de la
colonnade des
anciennes basiliques, l'observation servile de ses proportions de ses écartements, l'impuissance seule empêchant que
la
et
copie
ne fût poussée jusqu'au bout.
Au
début donc,
n'était plus
il
n'y eut pas d'architecture chrétienne. L'art
capable de cet enfantement.
duction, autant que les
des basiliques romaines,
moyens
le
et si les
Il
n'y eut
que
la
repro-
permettaient, de l'architecture
monuments
ainsi élevés
nous
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
192
paraissent encore
magnifiques,
c'est
que
les
modèles avaient
encore conservé ces qualités maîtresses de l'architecture antique la
grandeur par
Mais '
la simplicité et la vérité.
petit à petit
se créa
il
un
art
qui à
la tradition
superposa timidement d'abord un caractère nouveau de
:
cet art alla grandissant
rupture subite avec
la
;
mais
tradition
à :
aucun moment
c'est
;
antique
l'originalité
il
n'y eut de
graduellement, par
l'effet
naturel des siècles écoulés, que cette architecture se modifia peu à peu. Certes,
lique romaine, lointains
;
si
l'on
ne voyait que
l'église
on ne trouverait entre
moderne
elles
et la basi-
que des rapports
mais lorsqu'on étudie tout l'enchaînement des trans-
formations successives, cette tradition ininterrompue se manifeste
avec
clarté, et c'est à sa
lumière seulement qu'il est possible
d'étudier l'architecture religieuse
Voilà pourquoi
j'ai
question des origines.
dû
vous
du Christianisme. retenir
quelque temps sur cette
CHAPITRE IV
LES EGLISES CHARPENTÉES
— Anciennes
SOMMAIRE.
— Nefs, bas côtés,
facile.
— Construction plus absides, narthex, tribunes. — Le choeur. — charpentées.
églises
Décoration, façades.
programme
Simplicité du
Les
églises syriennes.
Nous l'église
donc en présence de deux types
voici
charpentée
dans cette étude,
vous
moderne,
et
sur
les
traditionnels,
mélangerai pas
les
m'attacherai d'abord à l'église charpentée.
et je
d'église est difficile.
au début sur
disais
voûtée. Je ne
et l'église
Toute construction je
et de ces édifices.
murs
Rappelez-vous ce que
conditions de notre construction
les
assemblés.
Ici,
le
programme
salle
longue, élevée, sans aucun refend qui assemble
bute
les
murs
latéraux. Si
ces
murs sont uniques,
facilement de se déverser ou de se gauchir, car relier l'un à l'autre s'il
que
la
ils
des tribunes,
ils
risquent
la nef.
l'assemblage
plus résistant, caria nef, au lieu de séparer deux
contre-
n'ont pour se
couverture supérieure de
y a des bas côtés, puis
et
une
est
Mais
devient
murs seulement,
sépare en réalité deux bâtiments parallèles.
Seulement,
voûtée ou il
si
la
elle est
se posera des Éléments
et
condition
sera
toute
différente
seulement charpentée. Dans
si
le
l'église est
premier
cas,
problèmes dangereux de résistance ou d'équi-
Théorie de l'Architecture.
—
III.
13
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
194
que dans
libre, tandis
fondés
l'église charpentée, si les
bien exécutés,
et
et si la
charpente
précaution élémentaire d'un tirant,
il
est
murs sont bien conçue avec
la
n'y a plus que des efforts
verticaux.
Fig. 957. '
Fig.
S
JD
10.
La construction est donc
—
Basilique de SaintClément à Rome. Plan.
956.
ment
ici
infini-
plus simple.
Elle peut d'ailleurs s'appliquer à la chapelle sans bas côtés,
ou
ou doubles, avec ou sans
tri-
à l'église avec bas côtés simples
bunes. Mais
le
avec bas côtés;
plus souvent, elle se rencontre et
dans
appelées basiliques. Je l'a
— Basilique de Saint-Clément. Vue intérieure.
'
la
me
dans des églises
langue usuelle ces églises sont souvent servirai de
ce
terme lorsque l'usage
consacré, par exemple lorsqu'on dit « la basilique de Saint-
EGLISES CHARPENTEES
Clément 959) à
(fig.
Rome
bunes. Mais
et
956 », la
il
faut
celle
de Sainte-Agnès
première sans tribunes,
vous
technique bien
sens
957) ou
avertir
précis.
que
de
forme Il
mot
le
basilique,
:
(fig.
958
seconde avec
basilique n'a plus il
est
et
tri-
de
devenu un
certaines églises ont droit
que ce mot indique une
sans
particulière.
subsiste à
Fig. 958.
Rome un
— Basilique
Agnès,
à
Rome.
les-Murs, dont
je
certain
de Sainte-
nombre de
Fig. 959.
vous
ces anciennes basi-
— Basilique de Sainte- Agnès, Coupe
Plan.
liques chrétiennes plus ai
ou moins modifiées
à
Rome.
transversale.
Saint-Paul-hors-
:
déjà parlé; Saint-Laurent-hors-les-Murs,
Sainte-Agnès, Saint-Clément,
etc. D'autres, telles
Majeure, Saint-Jean-de-Latran, ont été fiées
la
Liturgiquement
terme en quelque sorte hiérarchique à la qualification
195
qu'on ne peut plus y retrouver de
qu'une disposition générale. Quant à vénérée, celle de Saint-Pierre, elle a
la
fait
si
la
que Sainte-Marie-
profondément modiconception première
plus ancienne et place au
vous savez, qui ne présente aucune analogie
la
plus
monument que
même
position d'ensemble avec la composition basilicale.
dans sa
dis-
ÉLÉMENTS Et THÉORIE DE
196
C'est peut-être
Clément que
clair
l'idée
pas à l'expliquer.
je n'ai
il
ici
deviendront
Mais au début, ces
comme
toutefois
dominer toute
composi-
la
nombreuses dans
si
ou chapelles sont en tous
autels
comme
toute
modernes.
les églises
cas orientés
chapelles
l'église. Si _des
voient dans certaines basiliques anciennes,
latérales se
com-
des autels secondaires, prélude des cha-
maître-autel et
le
plus
le
Vous y remarquerez
l'autel principal
apparaît déjà
pelles qui
Saint-
de ces anciens édifices. Le plan en est tellement
que tout en laissant tion,
deux basiliques plus modestes de
les
de Sainte-Agnès qui vous donneront
et
plètement
L' ARCHITECTURE
ce sont
des additions ultérieures. J'appellerai aussi votre attention édifices. le
Au
narthex;
fond de
la
autour de
cour
et
néophytes
aspirant
retrouve dans
tique, et
liques
je
l'église
au centre
aux pénitents, aux
même
La
très favorable
il
composition se
à
la
fontaine des
l'imagination
artis-
:
mosquée de Bajazet
tume
vestibule,
à plusieurs des basiy a de beaux exemples viens de citer, à l'église Saint-Ambroise de Milan,
dont
que
au baptême.
un motif
un
d'attente,
mosquées musulmanes, avec
les
ablutions. C'est
l'église est
les
fontaine. Cet usage était constant
motivait par l'interdiction de
se
à la
devant
cour qui précède
la
cour un portique
la
un espace découvert avec une et
sur
a disparu,
clergé trouvant
les
à Constantinople. Plus tard, cette cou-
églises étant plus accessibles à tous,
pour son usage
existaient sur l'un
les cloîtres
des côtés de
avant-cour se substituait
l'église.
cimetière
le
:
et le
qui presque toujours
Mais
souvent à cette
coutume que condamne
l'hygiène, mais que regrette la poésie.
Je vous engage aussi, dans
de
la
le
même ordre d'idées, à
voirie plan
Basilique Sainte-Marie de Bethléem (fig. 960). Il est intéres-
sant de constater cette unité de éloignés. C'est absolument
le
composition dans des pays
même
art
né des
si
mêmes traditions.
EGLISES CHARPENTEES
Résumons
de ce premier groupe d'anciennes
caractères
les
197
églises.
La
partie
du public, de
l'assistance, est
les bas côtés, et par les tribunes pour et
en avant se trouvent
narthex, et
ou
carrée
le
vestibule
le
les
formée par
femmes.
nef
la
Au
et
dehors
ou
souvent une cour
plus
rectangulaire
entourée
de
portiques.
La nef par
et les
charpentes
des
pratiquées
fenêtres
bunes
bas côtés sont couverts
éclairent la
apparentes
;
des
au-dessus des
tri-
grande nef; dans
plus anciennes basiliques,
les
bas côtés
les
n'ont pas de fenêtres et ne sont éclairés
que
par
dans
n'existe
le
mur
n'y a ni
côtés,
il
local
quelconque
latérale
Dans
avec
Aucune
nef.
la
ouverture
extérieur des bas
chapelles latérales, ni
en
communication
l'église.
cette
partie
du
public,
avait ni chaire ni confessionnaux;
semble pas
que pendant
des
autels
l'autel
n'était
secondaires
même existaient en On disait alors que
avait. Si
la
Cet arc s'appelait
unique,
orientés
—
Basilique Fig. 960. de Sainte-Marie de Bethléem.
de
bas côtés.
basilique était à trois corps.
L'emplacement du public grand arc séparant
ne
du chœur.
pas
face des la
il
les offices les
prêtres dussent jamais sortir
Lorsque
n'y
il
et
son architecture s'arrêtaient à un
nef du chœur, ou du transept l'arc
s'il
y en
de triomphe.
l'emplacement du clergé, pour être
suffisant, devait
empiéter
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
198
sur une partie de la nef,
balustrade
élevée,
en
il
que
telle
mosaïque de Saint-Clément,
à
toujours
était
célèbre
la
Rome
séparé
clôture
(fig.
une
par
en marbre
et
961).
y avait un transept, il ne faisait pas en général partie de l'emplacement du public. Le transept n'avait pas de Lorsqu'il
bas côtés; l'abside
avec
les
communiquant avec
par
un
arc
la
nef par ïarc de triomphe, avec
— ou
semblable
parfois plus
se
présentait
comme une
nef perpendiculaire à
comme
mière, et
apparente
La
partie
—
de
centre,
Clôture du chœur de la basilique
Saint-Clément, à Rome.
sur
y a un transept,
l'autel est
le
en
du
reste
que
la
du
le
clergé, prêtres,
au
avec,
tombeau peuple,
coutume
com-
se
grand autel élevé
en avant de
ce transept. L'officiant à l'autel regarde delà de l'autel, ainsi
deux versants.
l'abside
le
cou-
charpente
acolytes,
diacres,
pose
à
pre-
la
elle,
une
par
verte
lorsqu'il
et
bas côtés et les absidioïes par les arcades moins hautes, il
Fig. 961.
—
grand
du
saint;
l'abside, il
est
sous
donc au
s'en est conservée
Italie.
Autour de au milieu, Il
le
l'abside
sont disposés des gradins pour
conques pourtournant
le
ni la sacristie, ni le clocher.
cour
d'accès,
édifices.
;
l'église, soit
soit
ou de
circulations quel-
chœur.
ces anciennes basiliques,
en dehors de
clergé
siège de l'évêque.
n'y a aucun exemple de bas côtés
Dans
le
apparaître
Quant aux baptêmes,
dans
dans un
on ne voit
la
ils
encore
se faisaient
cuve disposée au centre de
baptistère.
la
Je vous reparlerai de ces
EGLISES CHARPENTEES
La décoration mosaïques, sur des bas côtés
les
et
consistait
199
principalement en peintures ou en
grandes surfaces nues qui existaient au-dessus
même
entre les fenêtres de
la nef. Il
y en avait
aussi dans la voûte des absides.
Remarquez le
mot
pas
ici
« décoration
quel qu'en fût
peintures,
à
» n'est
terme propre. Ces
le
répondaient
procédé,
le
plutôt
une idée de vulgarisation.
C'était
l'enseignement
l'histoire sacrée par les Il
que
toutefois
de
yeux.
en existe de très remar-
quables, à Saint-Apollinaire
de Ravenne, à de Montréale
(fig.
Quant aux étaient
de
cathédrale
:
etc.
962),
façades,
la
plus absolue
la
elles
simplicité
la
les parois né-
cessaires, la clôture résultant
de
la
construction, c'est tout.
La plupart
d'ailleurs
ont été
transformées ultérieurement; peut-être celle de Saint-Lau-
rent-hors-les-Murs
(fig.
Fig. 962
la
cathédrale de Montréale.
963)
est-elle la plus propre, avec celle (fig.
Mosaïques de
de Saint-Georges au Velabre
964), à donner une idée de ce que devait être l'aspect exté-
rieur de ces églises primitives.
Je tiens enfin téristique,
très
à
vous signaler dés maintenant un
intéressant pour
l'étude
des
églises.
fait Il
carac-
ne
s'y
200
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Fig. 963.
— Façade
Fig. 964.
de
la
— Façade de
basilique do Saint-Luireut-hors-les-Murs, près
la
basilique de Saint-Georges au Velabre, à
Rome.
Rome.
EGLISES CHARPENTHES trouvait aucun siège pour agenouillé, jamais
de l'architecture,
même
de mosaïques
le
pavage
composait de
se
et
assistants
les
Aussi
assis.
on
:
debout ou
était
faisait partie
intégrante
compartiments
riches
comme
marbres durs,
de
201
et
par exemple
le
beau pavage de Saint-Clément; l'architecture pouvait descendre jusqu'au
Cet usage
masquée par des bancs ou des
sans être
sol,
perpétué dans
s'est
certainement en France
ment moderne.
et
la
plupart des églises
ailleurs, jusqu'à
bancs ou
Romains,
les églises basilicales d'Italie et
à
de
type
ce
en Asie,
se construisait
il
modernes où
structure de leur
modèle
que
dire art
en Syrie que
c'est
propre
romaine dans
la
disposition géné-
on peut
:
basilique chrétienne a réalisé
ses éléments,
duisaient
directement inspirées de modèles dont
et leurs
liques
ai
montré que
elles
repro-
les basiliques
chrétiennes de
Rome
analogues reproduisaient absolument
romaines
;
que
lors
plate-bande pour fermer côtés, la proportion des celle
Syrie
la
construction.
la
vous
Je
un
mais avec une étude plus indépen-
dante. Peut-être d'ailleurs ces basiliques chrétiennes de étaient-elles
même
assurément toujours de l'architecture gréco-
c'est
:
la
des
civile
spécialement en Syrie,
et
comme
de
d'Occident étaient
Basilique
la
des églises qui rappelant ces basiliques rale s'écartaient
relative-
sont d'un usage constant.
conformément
élevées
et
y aurait évidemment à tenir compte de cette
Il
les chaises
Pendant que
d'Italie,
une époque
différence d'habitudes dans l'étude de nos églises les
sièges.
les
même
que
l'arc
plan 'des basi-
le
se substituait
colonnades séparant
entre-colonnements
restait
la
à
la
nef des bas
quand
même
de l'ordre antique à entablements rectilignes. Les basiliques
syriennes au
contraire
— dont
l'antiquité est la
même
—
tuent à l'arcade sa véritable fonction de large ouverture.
resti-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
202 Ainsi,
dans
lis;.
basilique
la
de
Bagouza
Basilique'de Bagouza. Plan
965.
(fig.
965
et
966),
coupe longitudinale.
et
tandis qu'il y a treize travées de charpente apparente (12 fermes et
deux pignons),
dont
la
la
nef est séparée des bas côtés par six arcades
proportion n'est plus aucunement celle d'un portique de
colonnade antique.
Fig. q66.
Dans
la
— Basilique de Bagouza.
basilique de
Qalb-Louzeh
disposition est plus différente encore.
de charpente apparente,
Façade postérieure.
et
onze
(fig. Il
967, 968, 969),
la
y a aussi treize travées
fenêtres, les
deux travées d'ex-
ÉGLISES CHARPENTÉES trémité étant pleines. Mais entre plus que
trois
larges arcades
grandes
la
nef
203
et les
bas cotés,
il
n'y a
et
retombant sur
x^kt^
des piliers rectangulaires. La disposition de retombée des
i0
10
~-
—
Basilique de Qalb-Ixiuzeh. Plan.
Fig. 967.
ilique de
Vue
fermes de charpente est
fort
un cordon
reçoit
règne
qui
curieuse
:
Qalb-Louzeh.
intérieure.
au-dessus
des arcades
sous chaque travée de ferme un
corbeau en pierre; sur ces corbeaux se placent de petites colonnes
dégagées, en
saillie
Fig. 969.
par
conséquent sur
le
mur,
et
—Basilique deQalb-Louzeh. "Coupe longitudinale.
dont Fenta-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
204 blement
profilant
forme
supporte l'extrémité de
à
son
tour un
second corbeau qui
Cette disposition très intéres-
l'entrait.
sante n'est pas sans analogie avec les
du
encorbellements
Colisée
des
et
amphithéâtres antiques sur lesquels venaient
placer
se
du vélum;
soutien
les
poteaux de
c'est
en quelque
sorte cette disposition antique reportée de l'extérieur à l'intérieur.
Dans Fig. 970.
— Église
ces basiliques syriennes, tou-
on
portique, loggia supérieure
au-dessus
de
de Babouda
la petite église
arcades
sur
d'un
précédées
jours
vestibule
de Babouda.
colonnes,
de
avec
en
façade
portique. Ainsi, la
ce
(flg.
trouve
970)
larges
se
la
façade
compose de
piédroits
ou
trois
rectangulaires
10 Fig. 971.
— bglise
de Tourmanin. Plan.
aux extrémités,
et
Fig. 972.
au-dessus,
d'un
— Église
de Tourmanin. Façade.
portique de
trois entre-
colonnements en plates-bandes, surmontées d'un fronton. La proportion en a toute l'élégance façade de l'église de
Tourmanin
de l'architecture
(fig.
971
et
972)
antique.
La
est plus inté-
ÉGLISES CHARPENTÉES ressante encore.
un porche en
L'édifice
plein cintre,
Au-dessus de
ce
205
on y accède par au haut d'un perron en rampe douce. plus important;
est
porche est une élégante tribune de cinqentre-
colonnements comprise entre deux clochers;
le
pignon de
l'église
apparaît en arriére de la tribune qui est couverte en terrasse.
On
se trouve bien en présence des traditions de l'architecture antique
avec toute sa simplicité. L'étude de cette architecture des églises de Syrie est très intéressante
et
instructive.
parce qu'on n'avait pas se fût
C'est toujours la
modèles sous
ici les
conservé dans ce pays
plutôt qu'une imitation irréfléchie, la
vraie
de
l'esprit
tradition de logique
et
il
la
est
mais
soit
yeux, soit
qu'il
basilique; les
construction antique
permis de penser que
de proportion qui caractérise
l'architecture antique se manifeste ici
dans sa pureté.
V
CHAPITRE
LES ÉGLISES CHARPENTÉES (Suite.*)
— Les charpentes apparentes au Moyen-âge. — Disparition des tribunes. — Le — Églises de de Toscane, Les charpentes apparentes en — Églises plafonnées. SOMMAIRE.
triforium.
Sicile,
Italie.
etc.
L'église charpentée ou plafonnée et les exigences modernes.
Il
n'est
pas
douteux que de nombreuses
par des charpentes apparentes ont
été
églises
couvertes
construites en France et
dans l'Occident; quelques-unes subsistent au moins dans
gros-œuvre.
Dans
les
anciennes, telles que
plus
leur
de
l'église
973 et 974), l'art est timide et rustique. C'est un des plus anciens exemples d'église où les bas côtés se prolongent
Vignory
(fig.
en ceinture semi-annulaire autour du chœur, ouvrant sur trois chapelles rayonnantes en absides.
une disposition assez
Là, par timidité
du constructeur
arcades de
la
et
singulière,
analogue
mosquée de Cordoue,
la
due sans doute à
d'ailleurs
au parti des
nef est séparée
côtés par une série d'arcades surmontées chacune de
plus petits. L'aspect de
la
nef pourrait donc
la
des bas
deux
arcs
faire croire à l'exis-
tence de tribunes, tandis que ces superpositions d'arcades corres-
pondent seulement
à la hauteur des bas côtés.
Mais bientôt l'architecture devient plus hardie, exemples qui
feraient
double
emploi, nous
et entre divers
nous arrêterons
208
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
ARCHITECTURE
du Mont Saint-Michel
à l'église abbatiale
La grande nef
L'
couverte
était
975
(fig.
et
976).
une charpente apparente,
par
toutefois avec plafond à la hauteur du faux-entrait
des fermes
(Restauration par M. Ed. Corroyer). Les bas côtés seuls d'arête, ainsi
Dans
sont voûtés en voûtes
que
le
cette église,
chœur.
vous pouvez remar-
quer un des plus anciens exemples du triforium, série
02468
de petites arcades diverse-
IO m
1
Fig. 973.
— Eglise de Vignory. Plan.
ment
disposées, pratiquées dans
des bas côtés et
les
Fig. 974.
le
—
1
3
i
S
Église de Vignory.
mur
de
la
Coupe
transversale
nef entre
les arcs
fenêtres supérieures, vers le milieu de la
hauteur totale. Expliquons-le. Si
vous considérez
la
côtés, la disposition la
coupe transversale d'une
église
à bas
plus logique consiste à couvrir les bas
côtés par une toiture en appentis. L'adossement de cette toiture
contre
le
mur de la sommet des
entre
le
partie
supérieure du
peut
recevoir les
nef exige donc une hauteur assez grande arcades ouvrant
mur où
fenêtres
celui-ci,
sur les bas
devenant
qui éclaireront
la
côtés, et la
mur
extérieur,
nef.
Dans
les
EGLISES CHARPENTEES
209
anciennes basiliques, cet espace intermédiaire resté plan,
était
décoré de peintures ou de mosaïques, et se trouvait au-dessus des tribunes lorsqu'il y en avait.
jte
;./.
55
^
....:..,.;
..:.
34s
1
12
—
Plus tard, dans de
l'
art gothique
Fig. 976.
—
lui-même, on retrouve souvent cette disposition
éclairant la nef, la
70'
de l'époque dite romane et au début
les églises
entre les arcades séparant
dont
J
Église charpentée du Mont-SaintMichel. Coupe transversale.
Église charpentée du Mont-SaintMichel. Coupe longitudinale.
Fig. 975.
6
hauteur
il
se
la
nef des bas côtés
et
les fenêtres
trouve un espace nu, divisé en travées
est égale à
celle
:
de l'adossement des
et
combles
des bas côtés. Cela se voit aussi bien dans des églises voûtées Eléments
et
Théorie de l'Architecture.
—
III.
H
2IO
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
que dans des églises charpentées. Pour nous en
tenir à ces der-
on y trouve aussi des exemples d'églises où les bas côtés sont simplement couverts par un appentis sans fermes, apparent
nières,
de l'intérieur. Dès lors,
que
le
mur
arcades de
Fig. 977.
très
les
hauteur du triforium disparaît, pourvu
moins élevé que
extérieur des bas côtés soit
Telle est l'église de Vailly
la nef.
— Église de Vailly.
Plan.
Fig. 978.
(fig.
— Eglise de Vailly.
Coupe
et
978),
transversale.
de Saint-Generoux (Deux-Sèvres)
980) présente encore une disposition particulière bas côtés sont couverts par une seule
et
même
c'est
donc un comble
triple
en largeur. Les rangées longitudinales des
la
977
les
simple, dont la nef est couverte aussi par une charpente
apparente. L'église et
la
nef des
s'arrête
au
à
deux versants, superposé
(fig. la
:
niveau que
les
murs
à
une
signale plutôt parti des églises
mur
de refend
à titre de curiosité,
:
salle
piliers séparant
mur
qui
latéraux, et les fermes de
charpentes sont supportées, au-dessus des
en bois reposant sur ce
et
charpente
bas côtés forment, au-dessus des arcs, un
même
979
nef
:
piliers, par
des poteaux
disposition que
pour vous
faire
je
vous
voir que
le
charpentées peut se prêter à des variétés multiples.
EGLISES CHARPENTEES
211
L'usage des tribunes ayant en partie disparu, à mesure pro-
bablement que
canonique, on a dû reconnaître tion
permettant
la
un
a su tirer
très
manifeste déjà dans
l'utilité
etc.
De
heureux
les
monuments
rie là
Saint-Generous
poids de
où
de
aurez
Fig. 980.
l'église il
du Mont Saint-Michel,
est
le
il
l'explication
la
transversale.
devenu bien
vite général.
ont disparu,
et
(fig.
981
et
A
triforium ne sert pas à éclairer, l'assis-
différent en cela de
façade d'une véritable tribune,
de Cérisy-la-Forêt
de ces
— Église Saint-Generoux.
ouvre sous un simple grenier,
ceux qui sont
le
maçonne-
la
ne devait pas servir non plus à placer une partie de
tance, car
l'archi-
construction, et
la
Coupe
dont l'usage
de
charge n'est pas une
la
Plan.
galeries de triforium
volonté, très
romane, de restreindre
nécessité
vous
la
les plus parfaits
et le
la
de service, dont
Joignez-y
parti.
cube
— Église
son entretien,
là cette galerie
tecture
Fig. 979.
cependant d'une circula-
surveillance de l'édifice et
suspension des tentures, l'art
sexes n'a plus été une régie
séparation des
la
comme
à l'église
982), dont les anciennes charpentes
encore dans cette dernière
existe-t-il
une
galerie
de service au-dessus des tribunes; mais l'adossement des toitures
en appentis a conduit à diminuer nef par une haute allège
:
la
hauteur des fenêtres de
la
motif moins franc certainement que
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE
212 celui
du Mont
dans
diverses
Des
Saint-Michel.
de
églises
l'
partis
même
la
ARCHITECTURE analogues
période,
existent
notamment
en
Angleterre. Il
faut reconnaître
voûtes
d'ailleurs
églises sont, à part les
elles-mêmes, assez analogues à des églises voûtées; ce
n'est plus la construction légère
Fig. 981.
apparente
— au bon sens du mot — des
— Église de Cérisy-k-Forêt.
anciennes basiliques dont
Michel
que ces
ou
le
est à bien
plafond
le le
:
charpente apparente a été faire
plan ne permet que plan de l'église du
Angleterre, en
la
la
charpente
Mont
Saint-
;
puis lorsque l'architecture a
pour aborder
ou des voûtes en
la
bois,
voûte, on a renoncé
la
définitivement aux charpentes apparentes
conçues pour
;
voûte, n'ont reçu il
Belgique, l'église à
pratique à peu prés constante tant
des voûtes
été assez sûre d'elle-même
églises,
— Église de Cérisy-k-Forèt;
peu de chose prés un plan d'église voûtée. En
France, en Allemagne, en
qu'on n'a pas osé
Fig. 982.
et si
plus
tard
des
que des charpentes
semble bien que ce
soit la
pénurie
EGLISES CHARPENTEES d'argent
qui
motivé
seule ait
213
on
dont
pratique,
cette
voit
notamment de nombreux exemples en Bretagne. Et ce n'a pas été
des xi
les architectes
de ce qu'on
une simple mode ou une
là
e
ou xn
e
siècles,
;
Orient, avaient l'as-
piration de couvrir aussi leurs églises par la voûte, plus
mentale
durable
et plus
certes,
qui étaient très informés
notamment en
faisait ailleurs,
fantaisie
monu-
mais on a dû surtout renoncer aux
;
anciens errements pour deux motifs impérieux
incendies
les
:
Normands, qui
fréquents surtout à l'époque des invasions des
détruisaient facilement par le feu des édifices aussi combustibles; et
pendant
devait rendre l'usage
qui
froid
le
les hivers
Cependant on
changements régions
:
dans
même,
Ainsi,
il
est
charpen-
l'église
évolutions artistiques n'ont pas de ces
En
réalité,
la
les
tandis que déjà dans certaines
de pratique constante, d'autres pays
était
tradition de la
voûtes
exemples de voûtes en bois, votre Ecole
pénible
les
voûtée
conservaient encore vaient jusque
subitement de
n'est pas passé
à vue.
l'église
églises
rigoureux.
voûtée
tée à l'église
de ces
:
il
charpente, et la conser-
y a en
comme
effet
nombreux
de
vous pouvez en voir dans
à la chapelle.
de voir, dans
intéressant
bretonne de
l'église
983) une construction mixte qui emploie les deux éléments. Dans ce pays de granit, où les voûtes auraient été
Loctudy
(fig.
on
très pesantes,
saux
;
d'un arc à
n'a fait en l'autre, le
maçonnerie que
On
et les cerces
de
quelque sorte
profiter de l'emploi
forme cylindrique sans avoir
poussée.
la
arcs
transver-
berceau est en bois.
Mais en général, on a voulu réaliser cette
les
les
du bois pour
inconvénients de
dispose alors des fermes avec tirants et poinçons la
voûte sont attachées à des pannes
un comble
à
deux
surfaces,
l'une
:
c'est
en
en dessous
214
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
12
3
Fig. 983.
4
—
S Église de Loctudy.
cylindrique,
l'autre
en dessus en plans inclinés.
Ce berceau
intérieur, en faisant
double
enveloppe,
a l'avantage de
fendre le
l'église
chaud ou
dé-
contre
le
froid
mieux que ne peut le
faire
une paroi
unique.
Comme
exemple
de
disposition, je citerai Fig. 984.
—Église
d'Appeville.
Coupe
transversale
l'église
cette
vous de
EGLISES CHARPENTEES
Fig. 985.
Gonesse,
La se
près
même où
— Église de Honfleur. Coupe longitudinale de Paris, que vous
et transversale.
pouvez
facilement
voir.
forme de ferme
retrouve
églises
215
aussi il
dans
n'y a
pas
les
de
si
liiijllll.il
ilij-- )us
11
(
Fig. 986.
- Église
de Honfleur. Plan.
Fig. 987.
-
I
1
.'
t
s
Église de Honfleur. Façade des absides.
.
2l6
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
paroi cylindrique;
c'est
alors tout
simplement une disposition
de ferme de charpente comprenant cercle
dans
inscrit
le
triangle.
un
Telle
arbalétrier
est
entre
avec demi-
autres l'église
d'Appeville (fig. 984) dans l'Eure,
ou plutôt
cette
jolie
qu'on
telle était
église
n'eût
avant
rajouté
des
voûtes en dessous de cette charpente apparente.
Fig
Enfin,
Cathédrale de Montréale. Plan
je
vous montrerai
Catherine a Honfleur
ment en le
bois
-
—
la
(fig.
—
Fig. 989. Cathédrale de Montréale. Coupe transversale sur le transept.
l'église très
intéressante de Sainte-
985, 986 et 987). Elle est entière-
Normandie, vous
le
savez, a été longtemps
pays par excellence des pans de bois. L'église se compose de
deux nefs accouplées, séparées par un pan de bois longitudinal;
ÉGLISES CHARPENTÉES l'étude de toute cette
dehors,
absides
217
charpente aussi bien
ou façades
latérales,
est
à très
l'intérieur
qu'au
remarquable
et
mérite d'être étudiée avec respect.
En
au contraire, l'architecture des
Italie,
Fig. 990.
apparente
continuée jusqu'à la
—Cathédrale de Montréale. Coupe longitudinale.
coexisté
a
la
Sicile (fig.
est, à
988, 989
—
et
le
la
et
elle
s'est
au delà, sauf en dernier lieu
charpente visible.
plus monumental, d'une église à
mon
avis, la cathédrale de
990). Bien que
la
Montréale
charpente elle-même
moderne simple restitution d'ailleurs de ce qui existait on peut considérer que cette église se présente à nous telle
soit
—
Renaissance
exemple,
charpente apparente en
avec celle des églises voûtées;
substitution du plafond à
Le plus bel
églises à charpente
qu'elle a été
conçue par son auteur. Sur un portique de bas côtés
.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
2l8
formé
d'arcs
brisés
(arcs ogivaux) portés
par des colonnes de
marbre, portique d'une belle proportion (V. plus haut, s'élèvent les
murs
de
la
nef
recouverts de belles
dessous
et
fig.
962),
mosaïques en
autour des fenêtres.
Une
charpente apparente, décorée de peinture,
couvre
transept,
— est
l'arc
la
nef.
A
du
l'entrée
un magnifique arc-doubleau
—
de triomphe des basiliques
décoré de mosaïques qui en font
ressortir la
mâle puissance; un
arc
semblable mais plus élevé ouvre
le
chœur, grande abside monumentale
du plus bel
effet.
Le transept
est
couvert aussi en charpente apparente,
mais par une combinaison de grandes poutres ou pannes, entre
lesquelles
sont disposés des compartiments fors
10
tement accentués sous 20
la toiture.
Les
JO
— Église San-Miniato.
Fig. 992.
à Florence. Plan.
Fig. 993.
— Église San-Miniato, Coupe
transversale.
à Florence.
Fig. 994.
—
Église San-Miniato, à Florence.
Façade
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
TCKE
i.
'ARCHITECTURE
III
Page 219.
Fig. 991.
—
Façade du
Dôme
d'Orvieto.
EGLISES CHARPENTEES
coupes vous rendront
compte de
conception
édifice,
de
ce
bel
219
la
remar-
quable d'ailleurs par sa grandeur et
la
simplicité majestueuse de ses propor-
C'est assurément
tions.
monuments
beaux
de
un des plus l'architecture
religieuse.
La
cathédrale de Messine est aussi
couverte par une charpente apparente,
richement décorée de peintures. trouve une
s'y
Il
disposition particulière
:
sur les entraits des fermes on a prati-
qué un
longueur de tion
dans
passage la
le
sens de
nef: de cette disposi-
par
Fig. 995. à
évidemment
inspirée
la
— Église Saint-Zénon, Vérone. Plan.
le
souci de faciliter le
service et l'en-
tretien des char-
pentes, tirer
un
coratif
a su
l'art
parti
dé-
remarqua-
ble.
En Toscane dans trale,
cen-
l'Italie il
existe des
monuments quis
de
élégant
cet :
le
exart
dôme
à'Orvieto 991),
et
dont
(fig.
la
Fig. 996.
— Église Saint-Zénon.
Coupe.
220
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
façade, d'un n'est les
merveilleux travail de marbrerie
et
de mosaïque,
malheureusement qu'un placage sans rapport avec
églises
de
Prato
Fig. 997.
Miniato à Florence l'église
et
992, 993
(fig.
et
Pistoia,
— Église Saint-Zénon,
(fig.
Saint-Zénon
de
et
à
la
coupe,
surtout l'église de San-
Vérone. Façade.
994).
En
Vénétie, à Vérone,
995, 996 et 997), d'un art très pur, est
encore une église charpentée, mais avec une voussure en bois d'une combinaison particulière.
La disposition de
la
nef est toujours à peu près
la
même,
EGLISES CHARPENTEES
221
avec un sens parfait des proportions. Mais à San-Miniato,
chœur
au-dessus
relevé
très
est
(V. plus haut, vol.
fig.
I,
nef de plusieurs mètres,
423,
d'une
l'autel
523);
p.
Confession
domine donc
la
monumentaux mettent
des perrons
et
ou
crypte
le
nef en communication avec
la
chœur
le
avec
et
du plus
Cette disposition est bel
et
effet,
par
ajoutiez
pensée
la
coupes
tracé des
ment d'un
au
vision de
la
monuexquis. Qui
perspectif de
l'effet
que vous
faut
il
crypte.
la
art
ce
Florence dit l'impeccable
dit
élégance de
mesure
la
du
et
goût. Puis,
a
l'Italie
abandonné
la
charpente apparente pour
le
plafond. Peut-être a-t-on voulu
interposer une
pour
défense
la
contre
chaud
le
peut-être
goût
double paroi
est-ce
qui
de et
l'église
froid,
le
seulement
le
modifié,
je
s'est
Fig. 998.
dû
Les deux modes ont
d'ailleurs
nément, assez
exister simulta-
et déjà à
i,
vestibule principal. 3, clocher.
— —
plafonnée leurs fois
:
dépendances. fix.
8, 8,
—
très
la
2, escalier
de
la
—
chapelle de Sixte
—
V
et
loge de
—
5,
la
bénédic-
sacristie et
5.
chapelle du Cruci-
dépendances.
— —
9.
grand
autel de la Confession. 10, choeur et abside. 11,11, et dépendances. chapelle de Paul 12, chapelle Sforza servant de chœur. 13, chapelle Cesi, aujourd'hui Massimi.
V
—
—
domination des Normands en
curieux
c'est la chapelle
et arabe.
En
Palatine de Palerme. C'est
plan, et
Sicile,
exemple d'une
et très bel
un monument assez exceptionnel byzantin
— —
4, baptistère. 6. petit vestibule 7,
une époque
ancienne, sous
nous trouvons un
Église Sainte-Marie-Majeure, Rome. Plan.
à
tion.
l'ignore.
—
:
comme
là
église d'ail-
édifice chrétien, à la
structure, c'est
une
222
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE d'ornemen-
petite basilique; mais, sans parler des divers détails
tation dans ses revêtements de mosaïques de marbre,
de
la
que
connaître
dans
Un
nef est purement arabe.
le
autour
Evangiles. Le
des
caissons, sont
Cette chapelle, d'une proportion très
peut-être à vrai
:
dire doit-elle en partie cette richesse d'aspect à ce fait
constructions postérieures en ont
aveuglé un côté,
ne reçoit plus guère qu'un éclairage
unilatéral.
Les autres
des
versets
élégante, et d'une très
une merveille de couleur
est
des
au moins curieux.
fait est
grande richesse,
fait
en caractères arabes, qu'on voit
les inscriptions,
plafond
plafond
même
m'a
antiquaire
le
plafonnées que
églises'
que des qu'elle
et
pourrais vous citer sont
je
souvent des transformations d'anciennes églises à charpentes apparentes
telle est
;
Marie-Majeure celle
à
Latran;
C'est de
la
triomphant
la
sans doute
sont
plus
fallait
reprises,
telle
plafonds
il
Rome
à
la
telle a
l'église
magnifiques,
être,
mais modifiée
Rome,
Saint-Jean-de-
d'Ara-Cœli. Quelques-uns de ces
notamment
celui
grande décoration italienne, riche l'art
antique
des églises
dominateur, riche
et
doute un
sans
art
et
plus
austères.
la
YAra-Cœli.
de
et
Au
pompeuse;
ce
catholicisme
magnifique dans ses mœurs,
pompeux
Rome
Papauté, devait substituer
Sainte-
disposition reste
la
dû
de
cathédrale
affirmer dans Saint-Pierre de
de
grande église de
la
998), dont
(fig.
d'une admirable basilique;
plusieurs
n'est
certainement
la
:
cet art
qui
allait
prééminence sans rivale
richesse et l'éblouissement à
l'antique simplicité.
Chaque évolution de
par un état social
chaque phase de l'architecture religieuse a
bien été
telle
que
;
le
commandait
la
l'architecture s'explique
conception religieuse
de
chaque époque. Et maintenant, examinons à notre point de vue moderne
les
ÉGLISES CHARPENTEES
conséquences de l'adoption de ce
223
d'églises
parti
charpentes
à
apparentes ou à plafonds.
Ce mode de construction tous
on peut
réaliser
nef, les bas côtés, le
chœur,
la
voûte à
comme
dans
qu'on désire pour
disposition
telle
la
les chapelles, les sacristies, etc. J'ajou-
qu'une étude intelligente
terai
que
besoins de nos églises. Dans un parti
les
l'autre,
se prête aussi bien
et
consciencieuse, et
le
sens juste
des expressions artistiques permet aussi de donner à ces édifices
un
caractère religieux élevé
Paris
même
de-Paul
et
;
il
me
vous indiquer
suffira de
deux exemples intéressants
:
l'église Saint- Vincent-
de Saint-Pierre de Montrouge. Toutefois, dans
et celle
nos habitudes françaises
que
telles
ont
les
faites huit siècles
ditions constantes, l'idée d'église appelle plutôt
voûte;
la
de
tra-
l'église
plafonnée ou charpentée étonne sinon l'architecte, au moins
masse du
à
public, et
il
y
la
a quelque besoin d'expliquer, je dirais
presque d'excuser, cette conception insolite en faisant connaître
exemples
qu'elle s'autorise des
Quoi
en
qu'il
soit, l'église
les
plus vénérables.
sans voûtes aura sa raison d'être
légitime dans certaines circonstances testable d'être
dignement une
riez pas faire
pourriez
une
la faire
église voûtée,
que
grâce :
apparences substitué à saire.
Rien
le
fidèles, et
vous pourrez construire
faible,
charpentée, alors que vous ne pour-
église
ne subit pas
artiste
car elle a le mérite incon-
économique. Pour un grand nombre de
pour une dépense relativement très
;
à
ou que tout au moins vous ne
des
expédients que
trompe-l'œil mesquin
la saine réalité
n'est lamentable
comme
de
les
carreaux de plâtre cherchant à singer
la
le
véritable
et précaire
construction néces-
églises en volige
la
des
ou en
loyale construction de
nos cathédrales. Mais tique
l'église
ou de
charpentée, en dehors de
toute question esthé-
tradition, a ses inconvénients
inévitables. Elle est
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
224 froide
— ou
— parce que
chaude
sa construction est mince, et
parce que de très grandes surfaces de refroidissement y entre-
tiennent presque villes, ce
température
la
extérieure.
une question de
peut être
Dans
calorifères
grandes
les
pendant
l'hiver
—
tout au moins. Mais c'est égal, entrez dans une église voûtée j'entends voûtée en vraie maçonnerie fraîcheur, l'hiver
une chaleur
thermométriques y sont peu
pendant
les
l'été
vous éprouverez
relative. C'est
sensibles, surtout
est épaisse et les fenêtres rares.
lation n'est
:
A
il
si
—
à tel
les variations
la
Saint-Pierre de
que de quelques degrés grandes chaleurs,
que
la
construction
Rome,
point
l'oscil-
même
que
peut être dangereux d'y entrer
trop brusquement.
Notez bien que
je
ne conseille ni ne déconseille
l'église
pentée ou plafonnée, opportune ou inopportune suivant
Mais
si
quelque jour vous avez à prendre
bon que vous connaissiez décider
ou de suggérer
la
le
pour
et
le
construction
:
il
est
de vous
décision en connaissance de cause.
Mais sur toutes choses, faites-nous des la vraie
les cas.
parti à ce sujet,
contre, afin
char-
églises qui soient
tout, plutôt que la simili-église!
Et maintenant, passons aux églises voûtées.
X'y fyfi
de
CHAPITRE VI
LES ÉGLISES VOÛTÉES
SOMMAIRE.
— Poursuite d'un problème de construction. — Difficultés
générales de l'église voûtée.
Les compositions
— Coupoles
d'églises à coupoles centrales.
sur pendentifs.
—
— Plan
dit croix grecque.
Compositions circulaires ou polygo-
nales.
Ce que nous venons de chrétienne. liers
dans
exception
qu'une
que
se
Avec
incomplet, naissez
et
un peu
Au
thèque.
masse immense
compteraient en tous pays
souvent
je serai
surplus
de chacun de vous
par
sujet,
dans sa
Une ficile
;
si
si
bien obligé
il
:
Je
vous n'étudiez pas
serai
donc
très
ou
par votre biblio-
église
moins
contrôle de je
intéres-
de supposer que vous con-
qu'elle soit plus le
par mil-
l'on excepte la maison, n'a
y a toujours quelque
y trouver
réalité
l'architecture
monuments
les
l'architecture.
bien seulement que tout ce que
que rien
de
monuments par vos yeux ou
les
pourrez toujours
aucun
traité
revue n'est en
voûtée, au contraire, ce serait
l'église
sants et instructifs, car été plus
la
en
passer
la
voûtée prés parfaite,
théorie
:
vous
sachez
puis vous dire vaudra autant
par
vous-même quelque
église
réalité.
église, il
Eléments
vous
ai-je dit, est
va sans dire que et
Théorie de l'Architecture.
c'est
—-III.
toujours
une construction
surtout vrai de
l'église
voûtée.
dif-
Un 15
2 26
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
L'
ARCHITECTURE
monument comme Notre-Dame ou comme vous voulez,
serait
un prodige
inexplicable
Saint-Sulpice,
n'était préparé
s'il
par une très longue suite d'efforts, par une transmission laire
d'expérience acquise
capable de logie que
créer de toutes pièces.
le
Ce
que dans
n'est
sécu-
humain qui
n'y a pas de génie
il
:
si
fût
mytho-
la
Minerve vient au monde tout armée.
Vous ne pourrez donc églises voûtées
étudier
avec
fruit l'architecture
vous ne vous pénétrez d'abord de
si
tous
festations, à travers
que
styles, n'a été
ses
cette vérité
dans toutes
cette architecture, à toutes ses époques,
des
ses
:
mani-
poursuite
la
incessante et admirablement persévérante d'un grand problème
de construction. Ce problème a trouvé plusieurs solutions,
moins
différentes d'ailleurs
quinze
siècles,
il
de
la
et
prudence
que
d'impression est
n'a pas varié
l'aspiration
à la matière ce
mum d'effet
j'appellerais et
;
atteinte et les
drale de Beauvais et
de celui
l'autre
ce
:
tirer
que conseillait
de la
le
mais
à
:
la
:
parmi pensée
la
force de savoir,
moment où
peut-être dépassée,
je
mesure
la
trouve une la
cathé-
de l'église Sainte-Geneviève de
matière mise en
sagesse
:
son rendement maxi-
exigeants et téméraires,
créanciers trop
voulu
vienne
;
tendances de l'architecte de
grande analogie entre
Paris
pourriez croire
le
ne saurait en être autrement
ou tout au moins demander
que vous
—
la
ils
ont l'un
œuvre au
delà
et
de
du problème
solution juste
était dépassée.
Timide d'abord,
la
construction deviendra plus hardie; igno-
rante d'abord, elle deviendra plus savante
deviendra artistique; tout cela sera labeur s'ajoutera au labeur de collective
dans
rustique d'abord, elle
lent, graduel,
la veille
sa diversité; finalement, au il
chaque jour de
dans une œuvre vraiment
bout
— l'œuvre
y aura le but atteint dans une résultante magnifique tous les direction suivie,
;
de
chaque
qui résumera
efforts passés;
une con-
ÉGLISES VOUTEES struction admirable de savoir,
rencontrent à franchir
;
la
où
moyens
différentes, toutes les divergences
au fond, l'unité
la
hardiesse
la
limite précise que ni
tout cela avec des
même
poursuite,
2 27
l'une
ni
doit
des expressions
différents,
même
ne
l'autre
imaginables à
le
prudence se
et la
mais,
la surface,
problème
voilà bien
:
de cette étude.
Est-ce donc à dire que soient seulement
un
la
composition
et l'étude
d'une église
Non
assurément.
exercice de construction
?
Mais nous avons ce malheur que dans notre deux mots —
architecture
en exister qu'un seul, struction, dites
— construction —
premier.
le
donc problème
Au
langue
là
où
il
y
ait
ne devrait
il
de problème de con-
lieu
d'architecture, ce n'est pas
moi
qui y contredirai.
Quant aux formes décrire en détail.
luration dier
ou
la
et
Mon
aux styles
successifs, je
une conception
architecturale,
On
se
motive,
et très
:
nous avons
puis une
encore, et à en rechercher le pourquoi.
que tout
vous enseigner
rôle n'est pas de
décoration d'une époque
Vous
autre,
la
à
ici
les
mouétu-
une autre
verrez
encore
ici
simplement.
a dit tant d'absurdités sur l'architecture
particulier, depuis
ne puis vous
du Moyen-âge en
Quatremére de Quincy qui n'y voyait qu'une
« bâtisse ignorante » jusqu'aux forêts
ou au symbolisme transcendant
vierges de Chateaubriand,
de Victor
Hugo, que
cette
entrée en matière était nécessaire. Dites- vous bien que les architectes des édifices byzantins,
modernes
romans, lombards, gothiques ou
étaient des architectes
avec les nécessités de
la
:
hommes
mise en œuvre de
très pratiques, vivant la
n'auraient absolument rien compris à toutes
dont on
matière, les
et
qu'ils
belles
idées
les a gratifiés après décès.
J'espère d'ailleurs
que
cette étude
vous intéressera;
il
n'y a
228
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
pas en architecture de sujet plus vaste et plus riche; les
connaissent
qui
mieux
le
trouvent encore tous
notre
architecture
religieuse
des pays
les
ou d'ingéniosité
plus riches à cet
;
un
la totalité
j'aurai
:
quant
de voir
état
et utilement.
Donc, pendant que
en général l'Occident reprodui-
l'Italie et
Basilique romaine et en
sait la
la
;
égard, c'est
immense musée dont vous ne parcourrez jamais voyez-en bien du moins ce que vous pourrez voir à moi fait tout mon possible si je vous mets en sérieusement
se
jours en présence d'exemples nouveaux
les
pour eux, frappants de beauté, de grâce France est un
hommes
pour longtemps
faisait
le
type
de ses églises, l'Orient ou l'empire grec renonçait bientôt à cet
emprunt,
églises voûtées.
que lorsque Constantin abandonna
dont
prospérité fut
la
si
et l'Italie
où tout
était
sur
Rome
en
Italie
Saint- Vital
monuments pour
;
talent
:
si
la
nuit artistique se
arts
éclairaient la
ce pays
car les archi-
étaient en général des Grecs.
tandis que les
l'Italie,
Constantinople duire
Rome
à créer, presque leur pays d'ailleurs,
donc une émigration du
ment
y eut ce pour Byzance il
d'expérience durent quitter
et
qui regorgeaient de
tectes de l'ancienne
avoir
rapide, les artistes de valeur dépositaires
des antiques traditions de savoir
Rome
dut y
Il
que nous ignorons; surtout
à cela bien des motifs fait
des
et construisait
fit
Ce
fut
subite-
naissance de
bien que, plus tard, lorsque devait se pro-
cette
première
renaissance
de Ravenne ou Saint-Marc
byzantin qui reviendra revivifier
et
de
qui
s'affirme
Venise,
consoler
l'Italie
c'est
par l'art
éveillée d'une
longue léthargie. Aussi ture des
les architectes
orientaux, imbus de
monuments romains, dont
la
caractéristique, devaient aspirer à faire
la
glorieuse architec-
voûte
pour
la
est
l'expression
religion triom-
EGLISES VOUTEES pliante usage des
La voûte ne
magnifiques
plus
229
ressources
leur faisait pas peur. Rien ne
de
leur
art.
s'opposait
donc
à la
création d'églises voûtées.
Mais pendant important
la
:
temps,
ce
découverte ou
rique sur pendentifs. c'est-à-dire
un plan
sur
Fig. 999.
— Palais de Sarvistan.
qui daterait du iv
ou
un
fait
architectural
la
voûte sphé-
connaissance de établi
construction
que ce
genre
de voûtes,
coupole
d'une
Plan.
Fig. 1000.
circulaire la
Perse.
— Palais de Sarvistan. Coupe longitudinale.
un exemple au moins dans un monument siècle
avant Jésus-Christ,
le
Palais de Darius
999 et 1000). Mais peu importe; dans nous n'en connaissons pas d'exemple,
Palais de Sarvistan (fig.
l'architecture et
e
la
passé
remonte à une haute antiquité dans
carré,
en existe encore
Il
la
semble
Il
en résumé
s'était
il
toutes
voûtes ture
et
romaine
les
fois
qu'il
de localiser
de créer des tympans qui
ne dispose
que
de
magistralement dans ses Constantin,
connue des
la
salles
la
des
poussée
les éclairent, cette architec-
voûte d'arête qu'elle emploie de thermes, dans
la
si
Basilique de
etc.
Entre Constantin
soit par
s'agit
et Justinien, la
coupole sur
pendentifs
architectes grecs soit par importation
simple rencontre d'invention. Cette
si
de
la
est
Perse,
ingénieuse
dis-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
23O
évidemment un grand succès immédiat,
position eut
en pendentifs devint l'élément que
employèrent
les
architectes grecs
plus volontiers. Naturellement
le
voûte
et la
d'alors
l'appliquèrent
ils
à leurs nouvelles églises, qui se caractérisent par son emploi.
Or,
au moins
vogue première de
la
motif principal de composition;
que
basilique latine affirme
la
une
tangulaire,
de laquelle est
la
chose à voir
plus
;
mais
la
relief la salle, l'église
la
conséquence, tandis
une composition nettement
—
il
composition partie
où
l'autel
impossible
met se
;
et
le
centrale, ce n'en sera pas
appelle
cette
quatre branches égales,
;
l'église
prêtre sont
surtout en évidence et
tient
Et
l'assistance.
moins un centre forme
quatre
—
en fût autre-
qu'il
grecque comportera des prolongements de
comme on
rec-
compose en général avec un
se
serait
et le prêtre
l'autel
large, plus élevé
encore à une extrémité,
ment
en
traiter
la fit-elle
comme
et
grecque ou byzantine, voûtée,
motif central
coupole
tout
;
longue, uniforme dans sa longueur, au bout
salle la
un centre
assez naturellement
coupole appelle
la
de plan,
fois
lorsque
cette
partie
croix grecque,
la
:
en
une
est
croix
autour
symétriques
à
d'un
centre.
Voilà donc la
l'église
caractère des plus anciennes
comme
coupole
centrale.
le
motif principal,
La coupole
églises
un plan
et
à
voûtées
:
disposition
n'est d'ailleurs pas toujours sur plan carré;
des Saints Serge et Bacchus, à Constantinople (fig. 1001)
inspiratrice lointaine de Sainte-Sophie, est en pendentifs sur plan
sur plan octogonal
octogonal
;
vertes par
une coupole en arc de
de Ravenne
d'autres,
;
cloître,
ailleurs le pendentif
également, sont cou-
par exemple Saint- Vital
géométrique
des arcs diagonaux et des trompes,
comme
de Daphni, près d'Athènes. Mais ce ne sont
est
à la là
remplacé par
curieuse église
que des variantes.
EGLISES VOUTEES
La
profonde entre
différence reste
basinque latine Il
de
et
que
faut reconnaître
gramme simple
:
basilique
la
un peuple
peuple doit avoir
présente
à
lui
répond
la
place
prêtre
l'autre, le
l'église
grecque,
incertaine
;
si
et
du monument, à
mais pour prier par prêtre
à
l'autel.
place
comme
il
Pour la
très
l'un
fidèles.
de
Dans
du prêtre
est
choses
lui
des
l'extrémité
à
et
—
Eglise des Saints Serge Bacchus,à Constantinople.
Fig. 1001.
à Sainte-Sophie
n'est pas
ment marqué comme dans Aussi verrons-nous plus
un endroit unique
et
incontestable-
la basilique.
tard,
dans l'architecture du
Moyen-
âge, l'église voûtée revenir à la composition des basiliques, elle
Le
fonction de
la
les
force
Ravenne, ce
le
bien
uniforme
et
vis-à-vis
et la
la
puis
son abside
désigne un emplacement
ou
prier,
mieux que
longue
deux éléments
ces
;
communion.
la
Basilique, avec
différente,
pour
s'est
prêtre qui officie, à
il
salle rectangulaire la
programme Ce programme est
parce que le
préexistante.
tout cela rien n'exprime
de
dire,
se réunit
le
moments
la
exprime mieux son pro-
basilique
d'un interprète unique,
l'intermédiaire
certains
deux compositions de
les
byzantine.
la
peut-être, k vrai
;
adapté sur
se
l'église
231
ne différera guère que
par
les
conséquences
dont
du mode de
construction.
Ces considérations
me
conduisent
églises voûtées byzantines, à les plus
anciennes
et
comme
développement ultérieur de
à
vous
parler d'abord des
composition centrale, restant
à
comme étant
peu près en
l'architecture religieuse.
dehors du
232
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE Il
a été
peu
fait d'églises
en coupoles sur plan circulaire.
Mais des
cultés
pu sans
ont
culaires
édifices cirdiffi-
devenir des églises, le
Panthéon de
Rome devenu
Santa Maria
entre autres
Roionda.
Par
contre,
les
églises quasi-circulaires, ou,
en d'autres termes, polygonales,
furent
assez
nom-
breuses. Leur composition,
nettement byzantine, continuée
H Fi g
m
Église Saint-Vital, à Ravenne. Plan.
au
s'est
Moyen-âge
non pour l'église paroissiale ou la cathédrale, mais pour
EGLISES VOUTEES
consacrés
les édifices religieux
233
au Saint-Sépulcre,
en souvenir
de celui de Jérusalem.
monument
Allons tout de suite au
Ravenne
genre, Saint-Vital de
(fig.
plus remarquable en ce
le
1002
1003).
et
une coupole sur plan octogonal, entourée de bas clôture entre les bas côtés et
le
en
colonnes
plan demi-circulaire
centre est
côtés.
Mais
centre n'est pas rectiligne
constitue dans chaque arcade une petite abside clôture
Au
la
elle
;
ou plutôt une
sur
au-des-
;
sus des bas côtés sont des tribunes semblablementdis-
au-dessus des
posées;
bunes
qui
fenêtres
les
éclairent le centre si
—
la nef,
vous voulez. Devant
tel, la
pue,
tri-
l'au-
tribune est interrom-
du bas
la circulation
côté s'arrête; c'est la seule
Fig. 1004.
—
Mode de construction des voûtes de Saint-Vital de Ravenne.
différence qui caractérise la partie
du chœur
l'arcature est plus profonde, et
;
Ce monument heureuse
mosaïques, où se retrace ainsi d'ailleurs
Apollinaris.
construction.
mées par des dans
un fice
Il
que dans est
décoration
sa la
de riches
vie byzantine avec
intéressant
Les voûtes,
ses
aussi,
très légères
et
curieuses
costumes, de
Saint-
comme moyen
homogènes, sont
poteries, sortes d'amphores, qui s'engagent les
les autres (fig.
1004).
Avec un bon
voûté de proportions
très élevées sur
de for-
unes
mortier, cela constitue
véritable monolithe, léger, sans poussée,
lourdeur.
et
l'église voisine, et basilicale,
très
son
ses proportions,
est très intéressant par
conservation,
comprend l'abside.
permettant un édi-
un plan sans aucune
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
234
curieux de retrouver
est
Il
les
la
mêmes du
pelle
Fig. 1005. à
—
composition
à
— Église d'Ottmarsheim.
proportions dans
Palais
Fig. 1008.
blement et qui
1005
par des artistes
elle-même
cha-
Charlemagne
à
— Église d'Ottmarsheim.
Coupe
(fig.
de
la
Fig. 1006. Chapelle de Charlemagne, Aix-la-Chapelle. Coupe] longitudinale.
Plan.
Aix-la-Chapelle
presque
et
—
Chapelle de Charlemagne, Aix-la-Chapelle. Plan.
Fig. 1007.
même
et
1006), d'ailleurs construite proba-
que
a servi de
transversale.
Charlemagne
modèle
à
attirait
quelques
d'Orient,
églises
voi-
EGLISES VOUTEES sines,
notamment
Alsace
(fig.
en arc de
1007
cloître.
à et
l'église
;
d'Ottmarsheim,
en
1008). Ces églises sont d'ailleurs voûtées
Des compositions assez analogues
encore dans des édifices de baptistères
octogonale
235
ainsi l'église de
la
se retrouvent
Renaissance, indépendamment des
Grossetto, attribuée à Bramante
à Milan, l'église de Saint-Laurent.
;
et
CHAPITRE
VII
LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.*)
SOMMAIRE.
— Eglise
sur plan rectangulaire, avec coupole centrale.
— Sainte-Sophie deConstantinople construction antique. — Cour anté— Tradition conservée dans mosquées turques. Eglises en avec cinq coupoles. — Saint-Marc de Venise. — Saint;
rieure et narthex.
les
croix,
Front de Périgueux. Conception antique de
La seconde
variété de
se décrire ainsi
:
composition
;
la
la résistance
aux poussées des voûtes.
composition des églises grecques peut
une coupole, sur plan mais au
lieu
carré, reste le centre
de l'encadrement que nous venons
de voir, cette coupole est prolongée par des arcs-doubleaux des voûtes en berceaux, ou en absides, de
telle sorte
que
alors
une nef plus longue que
vée
Sainte-Sophie est
Avant d'aborder bon de discerner dans
le
Prétoire
tie centrale
le
large,
avec partie centrale
plus magnifique exemple de ce
l'étude d'un
monument
a
rele-
type. il
est
M. Corroyer les retrouve d'abord de Mousmieh, en Syrie (fig. 1009), où une par-
surélevée en coupole
carré enveloppé dans
side en
considérable,
On
ses origines.
(mais en
prolonge par quatre grands arcs doubleaux
un
si
ou
la salle
devienne rectangulaire, ou inscriptible dans un rectangle.
:
de
augmente
la
un
autre,
longueur.
On
;
mais sur
arc de cloître) le
se
plan reste donc
l'un des sens
l'ab-
peut aussi établir une parenté
.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
238
entre Sainte-Sophie et l'église des Saints Serge et Bacchus, parentés
Mais surtout,
lointaine d'ailleurs.
ment de
et le
l'édifice,
goût de
si
la
que
différent
décoration,
Sainte-Sophie aux grandes traditions
il
soit
vête-
le
rattacher
faut
de l'architecture antique,
encore vivaces du temps de Justinien. Ce sont
les
Thermes de Rome
qui ont
permis
Sainte-
de
faire
Sophie de Constantinople.
Vous
retrouverez dans
Sainte-Sophie les qualités
que
vous
je
dans
signalées
ai
Thermes, l'am-
les
pleur et
la vérité
la
con-
exprimée
par
de l'architecture, struction ses
formes
nécessaires,
rien d'inutile,
grandeur
extraordinaire Prétoire
de
Mousniiek (Syrie)
sante.
pour
le
comment-aire de cet exposé
nées plus haut. (Vol.
Le
I, fig.
Il
d'aspect saisis-
et
Je
vous
déjà
renvoie
aux figures
don-
366-367-368.)
centre de la composition est
environ de côté.
d'ex-
Nous en avons
parlé. d'ailleurs
rien
Et avec ces moyens,
cessif.
une
absolue
un
vaste carré de 32
mètres
s'ouvre en avant et au fond sur deux grands
hémicycles, d'un diamètre presque
égal,
donnant
ouverture chacun à trois absides. Le carré central
eux-mêmes est
couvert
par une grande coupole en pendentifs.
La nef
ainsi constituée par le carré milieu et
les
deux hémi-
—
EGLISES VOUTEES
239
cycles a sensiblement sa longueur double de sa largeur, sa
même
position
ou de
côtés,
l'exige.
Latéralement,
véritables
salles
elle
séparée des bas
est
par
latérales,
des
arcades
colonnes, portique intérieur d'une belle proportion
avec clôture analogue des petites absides, mais laire,
comme nous
l'avons vu à
même
côtés sont des tribunes de
Le plan
est
disposé pour assurer
aux
tance
voûtes;
poids
le
liers
d'angles,
les
de
contreforts dans versal,
et
le
est voûté.
I
la
g^^^wnD^^^^^^DiBMga —
les
sont
puissants
J,
sens trans-
par les hémicycles
remplissent
qui
Le tout
surface.
quatre pi-
ceux-ci
épaulés par de très
circu-
des
coupole se reportant, par pendentifs, sur
sur plan
1010)
la résis-
poussées
tout
(fig.
sur
Ravenne. Au-dessus des bas
—
supérieurement
com-
la
même
fonction. Fig. 1010.
L'église est éclairée par de
nombreuses fenêtres dans
Portiques intérieurs de Sainte-Sophie de ConsUntinople.
les
tympans au-dessus des tribunes sous
les
doubleaux des
arcs
à la partie supérieure
pendentifs, par d'autres séries de fenêtres
des absides, et enfin par une couronne de fenêtres à
de
la
naissance
coupole sphérique au-dessus des pendentifs. Les bas côtés par des jours latéraux.
et les tribunes s'éclairent
En
la
avant de
l'église est
une cour où aujourd'hui
un
narthex de vastes
les
Musulmans
proportions, et
font leurs ablutions.
Extérieurement, une grande simplicité, rien autre que nécessaires de la construction.
monument
fait
un
effet
Admirablement
singulièrement
les
formes
situé d'ailleurs, le
grandiose
lorsque,
vu
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
24O
du Bosphore,
domine toute
il
minarets élancés
ment de
élégance avec
masse sérieuse
la
œuvre antique
augmentent
l'effet
et
par
le
contraste de leur
monumentale de le
cédait en rien
de son architecture. Les grandes surfaces de riches mosaïques,
cette
grande
de beau
colonnes étaient
les
badigeon jaune
d'un
nattes recouvrent le beau prêt à reparaître
si
les
le
les
Les Turcs ont
voilé.
mosaïques anciennes, des
pavement de
jamais
marbre,
richement sculpté.
non pas perdu, mais
cela est en partie
à l'ampleur
unies étaient revêtues
chapiteaux, les archivoltes, de marbre blanc
recouvert
monu-
?
La décoration du monument ne
Tout
fins
les
seule addition des Turcs au
et grêles,
Justinien, en
que
la ville; ajouterai-je
l'église.
monument
Mais tout
rendu
est
est là,
à sa destina-
tion.
Chose type de
d'ailleurs curieuse, l'église
la
mosquée turque,
sieurs édifices, grands et
Constantinople se voient
et à
beaux
de Justinien est devenue
d'ailleurs, qui
vaincre de cette filiation, le
il
suffit
plu-
sont des imitations
mos-
plus ou moins immédiates de Sainte-Sophie. Ce sont les
quées du sultan Bayazid, du sultan Achmet,
le
etc.
Pour
se
con-
de rapprocher de Sainte-Sophie
plan de ces mosquées.
Naturellement, des édifices plus modestes, à Constantinople, à
Athènes,
et
dans tout l'Orient, se rattacheraient à ce type de
composition en longueur, avec coupole centrale. Cette composition se
trouve aussi en
lombarde,
Mais
je
ne
exemple
par
Italie,
dans
notamment dans l'église
pas de nomenclature, et
fais
San-Fedele,
le
plan affecte
le
la
me
il
avoir montré ce type dans son expression
Vient enfin
l'architecture
la
suffit
à
Côme.
de
vous
plus admirable.
troisième groupe d'églises grecques, celles dont
forme
dite croix grecque.
Il
y
a
toujours
une
EGLISES VOUTEES
coupole centrale, mais son rôle Sainte-Sophie
forment
moins prépondérant
deux autres coupoles, en
;
nef
la
est bien
24I
et
chœur
le
deux
;
avant
et
en
qu'à
arrière,
autres, à droite et à gauche,
forment un transept. C'est donc réellement un
plan en croix à
quatre branches à peu près égales, avec cinq coupoles, dont une,
du
celle
un peu
Parfois celle-ci est
Deux exemples avec tout
splendide
d'une
dans
tère
la croix.
plus grande que les autres. autres subsistent
de ce type d'église,
dans
simplicité ausl'autre
Marc de Venise 10 12),
entre
branches de
contraste d'une
le
décoration l'une,
commune aux deux
centre, est
:
Saint-
10 11
(fig.
et
Saint-Front
et
de
Périgueux, dont vous pou-
vez voir
le
et
442,
flg.
voûte
fig.
vous
donne
la
plan, le
495,
vol.
I,
système de et
dont
je
seulement
ici
coupe générale (fig. 1013).
Ces deux églises sont à peu de
chose
prés
contempo-
— Église
Saint-Marc de Venise.
Fig.
1011.
de
l'autre, et laquelle
raines.
L'une
d'elles
imitées
sont-elles qu'il
même
d'une
faut laisser à l'archéologie.
l'identité et
est-elle inspirée
de
troisième
Ce qui
composition, malgré
les
?
?
ou bien
Questions oiseuses
n'est
pas douteux, c'est
différences de matériaux
d'habitudes de construction que comportaient les deux pays.
La similitude lue, décrire
grecque Eléments
est telle
je
l'une après l'autre.
formée par et
que
cinq
Théorie de V Architecture.
ne saurais, sans répétition abso-
Le plan
se
compose d'une croix
coupoles, sur voûtes en pendentifs m.
16
;
242
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
EGLISES VOUTEES
243
entre ces coupoles, de larges arcs-doubleaux retombent sur des
groupes de quatre encadrent
les nefs
sont
pendentifs
demi-sphére qui au fond de
Une
ouvrant passage aux bas côtés qui
piliers,
des deux branches de
interrompues pour recevoir les
Les voûtes en
les
coupoles en
terminent. Le chœur, en abside, est pratiqué
nef principale, après
la
la croix.
seule différence
est
la
troisième coupole.
à signaler
dans
la
composition.
A
Saint-Marc, les bas côtés sont séparés des nefs par des colonnes
avec arcades,
portent des tribunes qui s'élèvent elles-mêmes
et
Fig. 1013.
— Église
Saint-Front de Périgueux. Coupe longitudinale.
jusqu'aux grands arcs-doubleaux tribunes,
et les
bas
;
à Saint-Front,
il
n'y a pas de
montant de fond jusqu'aux grands
côtés,
arcs-doubleaux, ne sont pas séparés des nefs.
Autrement, coupes, vous
regardez ensemble serez
frappés
deux compositions, en
de
faisant
les
deux plans
l'analogie,
et
les
deux
de l'identité de ces
bien entendu abstraction
de
la
décoration.
Et cependant, voyez tecture
:
ces
absolument de couleur
;
deux
la
puissance d'effet dont dispose l'archi-
édifices identiques produisent des
différentes.
L'un
impressions
est resplendissant, riche d'effet
l'autre est austère
et
et
presque puritain. Venise d'un
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
244
côté avec son éclat, parti,
dur
le
étude différente,
et
et
rustique Périgord de l'autre.
Même
dans cette diversité deux œuvres admi-
rables.
Mais églises
;
ne veux pas
je
de
le parti
1
Fig. 1014.
3
3
i
— Église
borner
Italie,
et
dans
les
Fig. 1015.
Sainte-Croix
—
de
:
mais qui
un
les
même Une
petit
l'arc
est
(fig.
On
en trouve en
exemples en sont nombreux,
1014
la
et
petite chapelle
1015)
voûté en arc de
se
de
la
compose d'un
cloître et
non en pen-
absides demi-circulaires voûtées en quarts
très simple.
substitution de
d'Orient,
longitudinale.
sont ainsi conçues.
Montmajour
de quatre
sphère
ensemble
la
villages,
presque toujours intéressants. Ainsi
dentif, et
églises
Église Sainte-Croix de Montmajour.
Coupe
;
carré central,
de grandes
S*
en Allemagne en France,
Sainte-Croix à
parler
La plupart des anciennes
de Montmajour. Plan.
même
vous
à
coupole centrale se prête aussi aux compo-
la
modestes.
sitions
me
porche
voûté
en berceau complète
cet
Bien que différent du type grec pur par
de cloître à
la
coupole, c'est
le
même
la
esprit,
stabilité antique.
petite église à
coupole centrale, modeste de proportions,
EGLISES VOUTEES
245
mais riche de décoration par ses marbres
Martorana
celle
de
des
arcs brisés
la
(fig.
1016
emprunte quelque chose aux
Nous y trouvons
ioi7),à Palerme;
au
substitue
se
et
mosaïques
ses
et
plein cintre, et
ici,
le
est
l'emploi caractère
traditions des Arabes.
d'ailleurs
un exemple de voûte sphérique
en pendentifs, ininterrompue pour permettre l'élévation d'un tam-
bour cylindrique, couvert lui-même par une coupole sphérique:
—
Fig. 1016.
Église de la Martorana,
Fig. 1017.
c'est
déjà
parti
le
des
— Église Coupe
à Palerme. Plan.
de
la
Martorana.
transversale.
coupoles monumentales que j'étudierai
plus loin.
Je
vous
enfin
citerai
une
église bien
modeste
reproduite cependant, celle de Germiny-des-Prés et
1020). Son plan est
analogue
à
celui de
avec une ceinture de bas côtés autour de Ici l'église s'élève
Moyen-âge, dérable
:
et la
c'est
:
on aperçoit déjà
souvent
1018, 1019
Montmajour, mais
la
coupole centrale.
tendance qui sera
celle
du
coupole centrale remonte à une hauteur consi-
une
presque
que nous trouverons plus
Vous voyez
la
(fig.
et
tour,
ou
c'est déjà la
tour-lanterne
loin.
par ces quelques exemples que le parti de
position des églises
à
coupole centrale,
qui
com-
pourrait sembler
246
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
condamné
à la
monotomie,
sons très variées
et
en
se prête
aux proportions
Voilà à peu prés ce que des églises grecques.
je
les
plus diverses.
devais vous dire de
la
composition
vous trouverez encore
Ailleurs
byzantine, ture,
mais
des combinai-
réalité à
la
l'ornementation,
peinture
La
sculp-
la
byzantine,
de compositions très
à l'occasion
différentes.
d'origine
main
la
tradition et la composi-
tion grecque de ces églises ne s'est guère
que
continuée de Fi g
.
1018.
—
Église de des-Prés. Plan.
Germiny-
Grèce moderne,
la
—
vous bien qu'ici,
c'est
même
de
la
reliés
peut-
à
Fig. 1020.
ce
...
—
point,
tiens
je
Église de Germiny-des-Prés. transversale.
Coupe
remarquer que tout ce que nous avons vu
Saint-Marc ou
à
Saint-Front qui sont du xi
e
jus-
siècle,
construction antique, et par conséquent de l'architec-
ture antique.
des
églises
et surtout
.
,
Église de Germiny-des-Prés. Façade postérieure.
faire
quelques
être dans l'architecture moscovite.
Mais arrivé
Fig. 1019.
dans
Voyez Saint-Front
voûtes, ce
sera
au
moyen
entre eux par de larges
:
il
faut
résister
des groupes de
aux poussées quatre
piliers,
arcs-doubleaux contrebutant
les
ÉGLISES VOUTEES
poussées à l'intérieur de
organismes de
la
La
l'édifice.
247
toiture recouvre tous
les
construction. C'est le parti des grandes salles
romaines, tout différent de celui que nous trouverons plus tard, et
qui va chercher les résistances et les points d'appui en enjam-
bant l'espace au-dessus des toitures. cet aspect de stabilité qui rassure
C'est bien antique aussi
n'est pas nécessaire de connaître les lois de
voir que
pour
on
s'affirment
résistance la
là
des voûtes
verra
murs ou leur
de
sur
stabilité,
si
se
et
construction étonnera
On
rien
n'a
font voir;
minces
paraîtront se
ne savait
qu'il
il
Les moyens de
que plus tard
tandis
inquiétera presque.
reporter sur de faibles
pût comprendre
sans qu'on
piliers,
:
poussée des voûtes
craindre.
à
par sa hardiesse,
qui
l'on
la
plus loin
y a
des résis-
tances qu'on n'aperçoit pas, et dont l'invisibilité cause cet éton-
nement. Il
est intéressant
assises
de
comparer
ces églises,
à
fermement
si
dans leur construction relativement simple, des compo-
sitions
analogues
très
comme
Rome,
Saint-Pierre de
tieuses d'effet.
Michel-Ange (V.plus haut,
parti
vol.
I,
fig.
telle
369
que
l'avait
à 372), est
en croix grecque, avec cette différence toutefois que croix, au lieu d'être voûtés en coupoles, sont
voûtes en Soufflot,
berceau. L'église
devenue
le
Panthéon,
la croix,
part cette analogie, les
vous signaler
composition,
me
monuments.
les bras
église
de
la
couverts par des
:
coupole centrale,
moins
la
et
élevées.
différences sont profondes,
surplus que
une
entièrement conforme à
est
quatre coupoles
l'importance capitale donnée à
conçue
de Sainte-Geneviève à Paris, par
composition des églises grecques quatre bras de
ambi-
général, mais plus
la
sur les
Mais
à
surtout par
coupole centrale. Je ne
fais
au
quant à présent cette similitude de
réservant de vous parler plus loin de ces deux
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
248
Dans tout mençant,
je
cela d'ailleurs,
logique lorsqu'il
une
que
l'ordre
vous
le disais
chronologique
s'agit d'étudier la
deux grandes familles
autre,
je
ne suis pas Tordre chronologique,
nir en arriére. C'est
jusqu'ici
comme
sorte
de fusion
voûtées avec dispositions
composition.
d'églises
des deux
basilicales.
;
en com-
et j'aurai à reve-
n'est pas l'ordre
Nous avons vu
nous allons en voir
premières
:
les églises
CHAPITRE
VIII
LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.)
APPLICATION DE LA VOUTE AU PLAN BASILICAL
—
SOMMAIRE.
Division des églises voûtées en compositions à poussée
uniformément répartie ou à poussées
La
—
sans bas côtés
berceau
difficile.
tour-lanterne au centre du transept.
Les absides. Façades.
— Multiplication
des chapelles.
— Sculptures.
Nous avons vu que
les
anciennes églises basilicales, couvertes
en charpente apparente,
avaient
quelques-uns accidentels,
le
guerres et de pillages.
que croître
Avec
les
fît
et
dés lors des églises voûtées.
et
embellir
subi de
;
il
fallait
magne un
instant de brillante
intellectuelle
et
morale
à la
suite
le
temps
s'épaissit
y eut avec Charle-
S'il
renaissance,
n'était pas pro-
la
nuit de l'anarchie
de nouveau,
et bien
que
monastères conservassent quelques traditions précieuses, était
tombé
nale de
la
si
bas
France,
qu'il n'existait plus. le
Languedoc
quelques lueurs, soit que
les
de
des églises incombustibles,
de l'architecture.
efforts
incendies,
invasions des Normands, cela
Mais en Occident, en France même,
aux grands
fréquents
grand nombre
plus
ne
pice
— Églises voûtées en — — Eclairage
localisées.
avec bas côtés.
et
Seule
la partie
les l'art
méridio-
l'Aquitaine avaient gardé
barbares fussent
là
moins sauvages
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
2 50
que dans
le
Nord,
plus absorbés dans
soit qu'ils aient été
un
fond de population gallo-romaine plus cultivée.
Aussi
dut-il être tenté
est probable qu'il
voûter
les
églises
ments.
On
persévéra, et
il
;
bien des essais informes pour arriver à
on
bien.
fit
y eut bien des écrouleest
Il
manifeste
d'ailleurs
que des architectes orientaux vinrent apporter leur savoir, dans
culièrement
Midi de
que
que
les
les
France allèrent
la
que
Midi, et
peut-être des architectes
s'instruire
architectes orientaux, grecs
les
ment
le
parti-
en Orient. Toujours
ou byzantins, furent
est-il
visible-
de ceux de ces régions, plus avancés en
maîtres
provinces du Nord.
De
là le caractère
du
art
évidemment byzan-
non des compositions, mais des moyens architecturaux, dans un grand nombre des anciens monuments du midi et tin
ensuite de l'ouest, tandis que les architectes
encore de timides
peu
abstrait,
que
tale
essais.
me bien
pour
Ici,
il
faut fait
j'ai
faire
que
comprendre sur ce
je
me
reporte à
dans
ressortir
entre les diverses essentiels
du nord tâtonnaient sujet qui est quelque
fondamen-
distinction
la
première partie de ce cours
la
natures de voûtes. Rappelons ces
:
Toute voûte pousse, plus ou moins énergiquement suivant son poids et sa forme, suivant surtout
de cohésion de ses matériaux;
mant, c'est-à-dire en les joints
:
due
:
un
ce serait
par une à
où :
elle
d'ailleurs
plus ou moins
peut
se défor-
le faire,
dans
pas de déformation, pas
monolithe en berceau, en coupole, ne pousserait
un couvercle.
— La poussée
résistance suffisante des
piliers
leur masse, à la charge qu'ils
voûtes contiguës dont
que
brisant là
se
le
— une voûte pousse en
plutôt que dans les pierres
de poussée pas
principes
verticalement
les
les
:
doit être neutralisée cette
résistance sera
supportent
;
—
plusieurs
poussées se font équilibre ne chargent
piliers
intermédiaires
;
la
poussée
se
EGLISES VOUTEES
25
•
reporte en dernière analyse sur les piliers extérieurs
Or, dans
reconnu
première classification
— Les voûtes — Les voûtes
à poussée
:
uniformément
répartie
;
à poussées localisées.
Les premières comprennent cloître, circulaires, annulaires
celles
ou extrêmes.
voûtes considérées en elles-mêmes, nous avons
les
cette
;
les
voûtes en berceau, en arc de
les
secondes,
les
voûtes d'arête
et
en pendentifs.
Cette
distinction
différences dans les
essentielle,
bras de
haut des
piliers
profondes
élevée, les poussées des voûtes
avec toute
dés lors c'est
levier, et
si
plus encore que partout ailleurs,
églises,
car l'église étant en général très
agissent en
qui détermine de
plans de salles voûtées, se poursuit naturel-
lement à propos des
là
la
puissance d'un long
plus qu'ailleurs que le danger
des voûtes est redoutable, là plus qu'ailleurs que être
I
combiné pour assurer
les résistances
le
plan doit
que réclame chaque
combinaison de voûtes.
Nous aurons donc
— Les — Les
églises
ici
encore cette classification
voûtées à poussée uniformément répartie
grouper des édifices aussi dissemblables rectangulaire
et
une
église
sous
ordre
en
réunissant
posent
les
mêmes problèmes
Etant donné
problème bas
le
serait
côtés.
existent encore
;
la
même
églises
l'idée la
m'amènent
à
qu'une église
devoir suivre cet
rubrique les églises
qui
d'architecture.
église disposée en basilique,
et rectangulaire, et l'abside
assez simple
Des
d'ailleurs
circulaire, je crois
programme d'une
avec nef longue
c'est-à-dire
sans
;
églises voûtées à poussées localisées.
Aussi, et bien que ces analogies de construction
le
:
et
si la
nef
était
des chapelles
une
salle
au fond, unique,
ainsi construites
plus naturelle était dans ce cas la cou-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
252 verture de
murs
nef par une voûte en berceau, des fenêtres dans
la
une
latéraux,
indépendante,
même
massif
à
soit
de
seur suffisante
—
édifices devaient tenir.
en
la
le
fussent d'épais-
—
l'exagérait
ces
un
France,
et
nombre
certain
voûtées sans bas côtés. Quelques-unes sont voûtées en
d'églises
berceau
Sud-Ouest de
le
sur
dans bien des régions
existe donc,
Il
portant
murs
les
pour plus de sûreté, on
et
spécialement dans
des Romains,
Pourvu que
une charpente
soit sur
le tout,
façon
la
voûte.
la
sur
toiture
les
la
;
berceau
construction est alors toute simple obscure, et
est
jusque dans
lumière
hauteur
la
de
importait
il
mais
faire
la
voûte
pénétrer
voûtes. Aussi
des
importantes de ces églises sans bas
;
les
la
plus
sont-elles disposées
côtés
avec des voûtes en pendentifs. Mais ces églises ne rentrent pas
dans
la classification
donc
j'aurai
dans cette
On saires
à
des nefs à poussée uniformément répartie,
les réserver
si
;
cette obligation et
Nous avons vu l'existence de bas
deux bâtiments
étaient
ils
les architectes,
que, dans
effet
devenus néces-
de
faire
restait
des églises difficile.
de
solidité,
parce que
deux simples murs abandonnés, mais par l'existence d'un second
solidarisés
côtés.
il
basilique charpentée,
la
côtés est une garantie
Il
mur
et
ainsi lorsque les bas
n'en est pas
voûtés. Leur voûte exerce deux poussées, l'une sur
extérieur
du dedans au dehors
certitude par l'épaisseur de
ne gênent en rien
la
dans
leur
murs ou
ces
la
milieu
nef, qu'elle :
effet
on peut y parer avec
:
par des contreforts, qui
circulation intérieure
dedans, sur les piliers de
courber
renfermer
bas côtés. Problème certainement
en
du comble des bas sont
côtés,
pour
alors la nef ne sépare pas
mur
me
tribunes avait en partie disparu,
l'usage des
voûtées, avec nefs
le
pour
à présent,
classification.
avait l'habitude des bas
du moins
côtés
quant
;
l'autre,
du dehors au
tend à renverser ou à
évidemment
dangereux
EGLISES VOUTEES (fig.
1021). Contre cet effort
de résistance
:
—
dimensions
de
de longs
n'est qu'après
à trouver
permettent de compter sur
qui
inutiles
de
mais
:
la
les
la stabilité,
des
par
l'édifice
sail-
augmente
savoir ont conduit
le
l'encombrement
exagérer
d'appui
que deux éléments
sur l'épaulement de contreforts
ici
L'expérience et
proportions justes sans
n'a
charge des parties hautes qui en
et la
résistance.
on
force des piliers, par leur épaisseur propre (car
la
on ne peut pas compter lants)
latéral,
2 53
points
ce
peut-être
efforts, et
de cruelles leçons, que les architectes ont acquis
possession de cette
la
problème
était
s'agît
ment
répartie,
Mais
ou
arriva à ce
uniformé-
à poussées localisées.
sans bas côtés ne répondait
l'église
pas suffisamment
on
poussée
à
Le
aussi inquiétant,
d'ailleurs
d'églises
qu'il
certitude.
aux besoins,
bien vite
et
groupe nombreux des
églises Fig.
avec bas côtés. Quel-
voûtées en berceau
d'églises
ques-unes
encore
:
des
anciennes
plus
elles
côtés
par
sont très timides.
de lourds
Une
pas
élevait les
cette nef, couverte
bas
ses
à
côtés
ou
voûte vînt contrebuter rales étaient
souvent en
les
celle
était
Clermont
(fig.
1022-
aussi bien à l'intérieur qu'à
en berceau,
murs pour
résister
est
sombre, car
aux voûtes,
on
tribunes assez haut pour que leur
de
la nef.
Aussi, ces voûtes collaté-
quart de cercle avec leur clef au-dessus
du niveau des naissances de pas de fenêtres
temps.
massifs piliers. L'une des plus intéres-
et
se fier
le
nef étroite est séparée des bas
1023, 1024 et 1025), remarquable
Mais
voûtes
des
subsistent
santes est l'église de Sainte-Marie-du-Port, à
l'extérieur.
Tendance .m
non contrebutées.
preuve que leur construction pouvait braver
Mais
n'osant
—
102 j.
renversement
obscure
la
voûte principale. La nef n'ayant
et
ne recevait de jour qu'à travers
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
254
Fig. 1022.
— à
\
Église N.-D.-du-Port,
Fig. 1023.
— Église N.-D.-du-Port, à Clermont.
Coupe
Clermont. Plan.
transversale sur
les
transept.
le
bas
côtés
les tribunes.
et
Telles
furent les ancien-
nes
églises
dites
romanes. Et cepen-
dant
cette
tecture
archi-
craintive
donna bientôt naissance à de beaux
monuments, parmi lesquels il convient de
core
Fig. 1024.
Église N.-D.-du-Port, à Clermont.
l'église
soire (fig.
wwmm. Coupe
longitudinale.
citer en-
1027).
d'Is-
1026
et
ÉGLISES VOUTEES
Nous y trouverons
Fig. 1025.
entre autres
— Église
N.-D.-du-Port,
255
un élément qui n'en
à
Clermont. Façade
à vrai dire, à sa
mais dont vous
est pas,
latérale.
première apparition,
saisirez la fonction
vous considérez
la
si
coupe transversale
de cette église forcément sombre cet ;
élément,
c'est la tour-lanterne
élevée à la
croix du transept.
TL'ZXI]
w/////iÊmÊmBMÊÊL:. Fig. 1026.
— Église
d'issoire. Plan.
Fig. 1027.
— Église
d'issoire.
::.;.;,:;....
Coupe
.-..
':.MÉ'Â
transversale^'
256
En
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE rencontre de
effet, cette
la
nef
et
du transept donne
lieu à
quatre arcades, qui sont épaulées très sûrement par les lignes de points d'appui.
On
peut donc
les
charger
0f?J4J6-/fJ Fig. 1028.
qu'on
— Tour-lanterne
sans crainte, pourvu
/û"-
de Saint-Nectaire.
pas jusqu'à l'écrasement vertical de
n'aille
la pierre
—
ce
qui est parfois arrivé.
Rien n'empêche donc de surmonter ces arcs par des murs,
dans ces murs de rencontre des
lumière sous
nefs les
pratiquer des fenêtres, et
une
voûtes
partie
d'avoir ainsi à la
supérieure qui projette
sombres de
l'église.
Telle est
de la
la
fonc-
tion des tours-lanternes que vous voyez dans ces vieilles églises, à Issoire, à
Ainay dans Lyon, à Saint-Nectaire
Saint-Sernin de Toulouse,
etc.,
(fig.
jusqu'aux proportions
1028), à si
élan-
EGLISES VOUTEES
nous trouverons plus tard
que
cées
l'église
Saint-Maclou, à
motif de grand
effet,
Rouen
(fig.
257 avec
la
tour-lanterne de
1029), qui deviendront un
notam-
ment à l'église Notre-Dame de Dijon, à
cathédrale de
la
Burgos et à la cathéd raie d'Evreux; dans cette dernière surtout,
tour-lanterne est
la
un charmant exemple,d'une grande élégance; puis,
très
par une filiation suivie, ces tours deviennent les gran-
des coupoles de Saint-Pierre
de
Rome
et
des églises qui
en procèdent. Elles ne doivent pas être confondues clochers, dont je
avec
les
vous
parlerai plus tard.
Ainsi, les églises voûtées
en berceau se décomposent
elles-mêmes en églises
à
simple nef, ou églises avec nefs et bas côtés. Ces dernières ont souvent, les
anciennes
comme
basiliques,
une tribune au-dessus du bas côté; bas côtés
ou
tri-
bunes sont voûtées par un berceau
soit
drique, soit bien,
Fig. 1029.
Tour-lanterne de
demi-cylin-
en quart de cercle seulement; non
que cette disposition affranchisse de
Eléments
et
Théorie de l'Architecture.
l'église
Saint-Maclou.
Coupe longitudinale.
—
III.
la
pas, notez-le
poussée
latérale les
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
258 piliers
de
la
demi-cercle
;
—
nef
—
le
mais
quart de cercle pousse aussi bien que
elle
S Fig. 1030.
et
de diminuer
sur les piliers
la la
permet delever davantage
10
20
;s
— Église Saint-Sernin,
églises, si loin qu'elles soient
de
la
arcades
W
Toulouse. Plan.
à
masse de pierre qui charge nécessaire
25
les
le
les
à
charge tout en laissant
leur
stabilité.
Pour
ces
hardiesse des âges suivants,
EGLISES VOUTEES il
problèmes d'architecture
se posait déjà des
une construction savante ces architectes
du
Fig. 1031.
habiles,
mais
commun
A
ces
xi
e
de toutes
ou du xn
d'ailleurs les
monuments
n'est pas la
était déjà nécessaire:
— Eglise Saint-Sernin,
forts
259
e
à
complexes,
très
et
sachons bien que
siècle étaient des
hommes
très
Toulouse. Coupe transversale.
du groupement
et
de
la
mise en
expériences individuelles.
de
la
période romane proprement dite
grandeur qui manque,
ni la
puissance des
ce
moyens
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
260
de construction. L'église Saint-Sernin de Toulouse
1030
(fig.
à
1033), P ar exemple, est un édifice considérable produisant un grand effet par la longueur de ses nefs sa tour-lanterne est un
ouvrage
—
curieux
très
;
plus curieux que beau
mon
à
—
avis
qui s'élève à une hauteur considérable. Le parti de l'abside avec
son
collatéral
autour du chœur, ses chapelles rayonnantes,
chapelles accolées au transept qui en continuent lieu
une des plus
à
des
portions et de style
(fig.
c'est la
et
1032
1033). Ce qui
et
les
avec une rare unité de pro-
églises,
manque
connaissance des ressources diverses de
combinaisons auxquelles
donne
l'effet,
compositions que présentent
belles
façades postérieures
et les
encore,
voûte
la
et
des
elle se prête.
Je viens de vous parler des absides. tecture des églises, vers le xi e
ou
le
11
dans l'archi-
s'est fait
commencement du xn e
siècle,
une innovation qui résulte évidemment de changements dans culte et
les
cérémonies. Dans
les basiliques
primitives,
nous
l'avons vu, le maître-autel est à l'entrée d'une abside qui est
même
fond
du monument
;
derrière le
Deux
cette abside, c'est le dehors.
mur
absidioles
le
le
demi-circulaire de
accompagnent géné-
ralement cette abside, à l'extrémité des bas côtés
et
leur faisant
face. Cette disposition n'est pas particulière à l'église charpentée,
nous
retrouvons dans des églises voûtées, par exemple
la
de Ferriéres, église d'ailleurs voûtée en voûtes d'arête et
1035). Mais, voulant avoir un
pelles, et
du
partie
pussent devint
nombre
plus
(fig.
celle
1034
grand de cha-
cependant conserver une certaine démarcation entre clergé et celle se
dés
du peuple, on
admis que des chapelles
grouper autour ou auprès du chœur; l'orientation lors
une
l'orientation générale
règle
consacré. Mais à ces
accès
;
bas côtés
moins
du chœur
rage
les
a
la
ou tout au moins
fut réputée orienter
chapelles
furent
sévère,
rayonnantes
il
son entoufallait
un
donc continués au pourtour de
EGLISES VOUTEES
26l
m Ê W////W///.V////////////////W
Fig.
1032.
—Église Saint-Sernin de Toulouse. Coupe
longitudinale.
?H»ii tiiiTJUTTTÎ twffrê
>r,
'//'Z'Vy'r'//.
'
['W 1
Fig.
1033.
—
2
3 4
S
/»
Façade postérieure de
JC'"-
l'église
Saint-Sernin, à Toulouse.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
262 l'abside,
sauf que souvent
marches
comme
le
sol
en
chœur lui-même.
le
relevé de
était
quelques
C'est ainsi que, à Saint-
Sernin, aux
romanes de
églises
Poitiers, à l'église très primitive
dont
d'Issoire
parlé, à Orcival,
Fig. 1034.
— Église de Ferrières.
dont
déjà
ai
l'abside est
l'une des plus
intéressantes (fig.
1036
et
et
1037),
Fig. 1035.
dans beaucoup
— Église de
Ferrières.
Coupe.
Plan.
ne puis vous énumérer, vous voyez
d'autres que
je
ou
prendre
l'abside,
vous
je
une
importance considérable,
le
chevet,
au
profit
d'ailleurs de très belles
com-
positions. Plus tard, ces chapelles
rayonnantes autour du
chœur ne
suffiront plus,
répandront tout
chapelles
se
autour de
l'église.
C'est là
les
un des grands
griefs
du protestantisme, sinon contre Fig. 1036.
— Abside de N.-D.
d'Orcival.
les
églises
catholiques,
au moins contre qui les inspire.
Une
religion monothéiste ne doit,
qu'un seul sanctuaire;
la
le
tout
programme
dit-il,
connaître
multiplicité des autels lait admettre la
EGLISES VOUTEES
Fig.
1037.
— Église
de
N.-D.
d'Orcival. Façade de l'abside.
263
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
264
chaque chapelle étant consacrée
multiplicité des invocations, et à
un
polythéisme dans
le
à
saint, c'est le saint qui
nous immiscer
d'ailleurs, la
chaque
le
ainsi
— Nous n'avons pas
dans ces abstractions théologiques
vous
en
;
fait,
église
messe chaque jour;
nombreux,
est
trois autels
ne
comme
vous
je
l'ai
souvent
programme
dit, le
ne vous appartient pas. Ce n'est pas l'architecte qui décidera
une
église
n'aura qu'un
c'est l'architecture la
plus belle
que
lui
Il
qu'elle peut,
demande
ou aura vingt
autel
qui dispose
mieux
le
des églises dont
la
cite
qui de droit.
ne
sauraient
églises à 'poussées
uniformes
les classifications
comme
nef seule est voûtée en berceau, tandis que
bas côtés ont des voûtes d'arête. C'est que c'est
principale qu'il faut s'attacher; et puis enfin, pas.
Un
tiroirs
à la
nous ne
cours de théorie d'architecture n'est pas un
où tout
sous l'étiquette
édifice style
quelconque doive trouver sa
de transition
commodes pour donner
ou
l'apparence
dissimulant les incertitudes.
un
chapelles; mais
vingt chapelles ou l'autel unique
les
va d'ailleurs sans dire que
vous
si
possible et de la façon
programme émané de
le
être absolues. Je
les
:
en faut donc un plus grand nombre.
il
surplus,
savez, doit dire la
le
d'une
clergé
suffisent plus,
Au
chrétienne.
la religion
on introduit
le dieu,
raison d'être de cette disposition est toute pratique
prêtre,
lorsque
en devient
même monument vous
Il
composite,
d'un
etc.,
savoir
est parfaitement
chose
classifions
meuble
appellations
profond en
logique que dans
puissiez avoir les diverses sortes de
voûtes; mais chacune aura ses conséquences et ses nécessités et c'est
là
à
case, fût-ce
ce qu'il importe de savoir et de
demander
:
à l'expé-
rience des siècles.
C'est je crois en
France qu'on voit
les
plus beaux exemples
EGLISES VOUTEES
Fig. 1038.
— Portail de
la
cathédrale d'Angoulême.
265
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
266
des églises à voûtes en berceau. Si l'intérieur en reste toujours imparfait, être
dans
il
s'y
trouve des façades remarquables, surtout peut-
les absides,
mais
Eig. 1039.
d'ailleurs
— Fortail de
monument. La composition
sur toutes
l'église de
n'a pas
les
faces
du
Moissac.
encore
la
grandeur
qu'elle
atteindra plus tard, avec les puissants éléments qui assurent son
unité de
la
base
anciennes églises
au la
Paris par exemple.
sommet
:
vous ne trouverez pas dans
ces
grandeur monumentale de Notre-Dame de
Mais
les
morceaux exquis abondent. Rien
EGLISES VOUTEES n'est plus élégant de proportions,
juste d'effet
que
de
le portail
lourd toutefois, et dont
la
267
plus empreint de goût, plus
Notre-Dame de
façade de
la
Poitiers,
cathédrale
un peu
d'Angoulême
composition avec plus d'élégance
(fig.
1038); que
ceux de Sainte-Croix de Bordeaux, deMoissac
(fig.
1039); que,
dans un
d'Ainay à Lyon,
rappelle
de
la
imposant,
esprit sévère et
Notre-Dame-du-Port
Fig. 1040.
la
du Gard
(fig.
les
églises
une
— Église Saint-Gilles du
étaient
ville
églises
morceau
moins
Gard.
élevées qu'on
des siècles
par leur élévation.
prestige lointain, travaillant en étroits et
que ces joyaux
ne
les
fit
façades ne pouvaient avoir ce caractère en quelque
sorte triomphateur des
toute
enfin
1040).
ces
plus tard,
Clermont;
façade de Saint-Trophime à Arles, et de Saint-Gilles
uniques,
Comme
à
les façades
le
porche,
le
N'ayant pas
à
dominant
chercher ce
général pour des emplacements
encombrés, les architectes visible,
suivants,
se sont attachés surtout
portail, la chapelle saillante.
au
En
268
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
général,
il
décorées
y a opposition entre
du monument.
simplicité rustique
et la
Remarquez
aussi
commence
grand rôle que
le
de ces parties très
richesse
la
à jouer la
sculpture dans l'architecture religieuse.
Longtemps
Christianisme fut
l'ennemi
Reprochant au paganisme son
sculpture.
fondre
le
implacable
idolâtrie,
il
de
la
devait con-
représentation des divinités antiques avec ces divinités
la
mêmes, voir dans
du
la statue
lieu Y idole
elle-même, voir
les
faux dieux dans l'image grossière ou parfaite. Aussi détruisit-il le
plus qu'il put de statues antiques, mutilant des chefs-d'œuvre
sans remords
:
renversées violemment
les idoles
et
brisées par
Polyeucte auraient pu être des merveilles de Phidias! Cet acharnement
à
destruction fut surtout l'œuvre
la
Vénus de Milo
secte des Iconoclastes (briseurs d'images). Si la
plus de bras ni de pieds,
métopes
pieds, sans bras, sans nez,
si
thénon
camardées,
sont mutilées
un monument
échafaudait
pussent
aller, à la
les pieds
et
masse
et
les
—
néfaste
le
des représentations graphiques. furent-elles
anges
dire,
fois oubliées,
une idée de
la
—
de
pierre
mains,
bien autrement des-
Christianisme ne songea pas à Aussi, les premières basiliques
du
de
l'église.
on comprit que toute
paradis,
la
les linteaux
religion
des dogmes; de
représentation du
pour
a besoin
de
la
des illet-
là les statues
jugement dernier, de
agir sur les imaginations, en
propagande par l'image sculptée.
fur-
Puis enfin, ces luttes
de donner aux néophytes et aux
l'histoire sacrée et
des saints, des anges, l'enfer et
On
les têtes, les
tailleurs
on représenta sur
protecteurs
arts, qu'il était nécessaire
trés
là.
dénuées de toute sculpture; puis, timidement,
tivement, pourrait-on
une
du Par-
cause en est
la
au ciseau, détruire
ce fanatisme
tructeur que les barbares
les
n'a
des démons.
Tant que dura
porte
et les frises
que des
pour
la
d'Athènes sont sans
les caryatides
si
de
un mot
ÉGLISES VOUTEES
Voyez
monuments,
ces
269
étudiez-les avec tout votre
respect
:
du moins, mais vous y trouverez une leçon touchante de dévouement artistique et de vous ne
les copierez
pas, je l'espère
recherche passionnée du progrés.
Comme
je l'ai fait
me
en vous parlant des églises composées en bornerai
croix grecque,
je
problème qui
existe entre
églises
modernes. Certes,
architecture
cependant,
le
ces
problème
églises
vieilles
de
est le
vous signaler de
chapelle
la
différente
très
à
ici
celle
même.
A
de
l'analogie de
romanes
et
des
Versailles est d'une l'église
d'Issoire;
Paris, la nef
et
du Val-de-
Grâce, à part des fenêtres en pénétration, est voûtée en berceau
comme
celle
logie, et je
y
ne puis assez élargir
faire entrer Il
âge;
faut le
de Saint-Sernin de Toulouse. Mais
en
même
est
cadre de chaque chapitre pour
temps des choses aussi dissemblables.
donc que, quant
champ
le
là s'arrête l'ana-
à présent, je
suffisamment vaste!
me
limite au
Moyen-
CHAPITRE IX
LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.*)
POUSSÉES LOCALISÉES ET RÉSISTANCES INTÉRIEURES
SOMMAIRE. — l'église
ment
L'arc brisé, dit ogive. Sa raison d'être.
commandé
— — Actions réciproque— Résistances intérieures.
par les voûtes.
neutralisées, équilibre.
— Le plan de
Stabilité.
J'aborde maintenant les églises voûtées à poussées localisées, c'est-à-dire
de beaucoup
donné
aux monuments
ci,
lieu
j'aurai à
églises
où
rence
de
les plus
distinction
essentielle
ont
entre les
sont intérieures ou extérieures
les résistances
composition
et celles qui
les plus considérables; entre celles-
encore une
faire
nombreuses,
au
premier chef.
Ce
sujet
diffé-
:
embrasse
presque entièrement l'architecture des églises du Moyen-âge, il
me
faudra d'assez longs développements pour
Mais, franchement,
de ces termes
:
je
la
le traiter.
voudrais bien pouvoir récuser l'emploi
architecture romane, architecture gothique, qui ne
signifient rien, le dernier surtout, les
d'architecture. «
Gothique
» est
Goths n'ayant jamais eu
un terme de mépris par
Renaissance désignait tout ce qui s'interposait entre
l'antique
:
appellation tirée
cela signifiait tout
on
et
a
simplement
voulu substituer
celle
d'éléments techniques, mais qui a
« barbare
».
d'architecture le tort
lequel elle et
A
cette
ogivale,
grave de voir
le
ELEMENTS ET THEORIE DE
272
ARCHITECTURE
L
caractère distinctif d'une architecture dans ce qui ne serait qu'une
apparence
ne savait y
l'on
si
monuments;
moins
d'autant
voir
la
même
composition
juste d'ailleurs
que
courbe ogi-
la
vale se trouve dans des édifices invariablement classés
romans phime
une courbe
à
abandonnée dans des qui sont encore
composition
Comme
de
et le
deux centres)
comme
églises,
moment
anciennes de l'Asie
;
l'architecture antique,
Paris,
Moyen-âge par leur
d'arc
se rencontrera à
brisé,
il
allons
examiner,
y en a
dans des constructions très
là
même
dans
quelques exemples
pour des arcs de décharge. Nous l'avons
purement
ces églises
basilicales et charpentées, la
cathédrale de Montréale et la chapelle Palatine de Palerme. lui a
attribué
une origine
possible,
fait,
struction presque
les églises
le :
nécessaire de cette composition, du
était
d'un
intérêt
compte que d'un
un élément de concomposition
parti de
presque
c'était
sa pra-
autrement intéres-
est bien
l'arc brisé
:
On
des croisades.
mais
qui ne tiennent
inévitable avec
adopté pour
suite
à la
peut-être,
laissent de côté ce qui
sant à connaître, c'est que
allait être
Europe
vraisemblable
médiocre. Ces explications,
premier
persane ou arabe
orientale,
tique aurait été importée en C'est
est
d'une digression à ce sujet.
L'arc brisé se rencontre çà et
vu aussi dans
courbe
Saint-Eustache de
monuments que nous
tout instant dans les c'est peut-être le
cette
système constructif.
forme ogivale, ou
cette
que
et
grande famille du
la
comme
voûte en berceau de Saint-Tro-
(ainsi la section de la
est
des
moment où
la
qui
condition
l'on tendait de
plus en plus à les faire élevées et élancées.
La construction des
églises
timidités des voûtes que
en plus
difficile
et hardie.
je
vous
voûtées, pour ai
décrites,
L'architecture
s'affranchir des
devenait de plus
du Moyen-âge,
je
ne
saurais trop le répéter, est une lutte continuelle contre les dan-
EGLISES VOUTEES gers de la voûte
:
273
ce danger, c'est la poussée
première raison
:
pour chercher un arc qui poussât moins que
le
plein cintre,
un arc surélevé. Or, de toutes les formes qu'on peut un arc surélevé, ellipses d'un tracé et d'une exécution
c'est-à-dire
donner
à
courbes à
difficiles,
plusieurs centres,
courbe à deux centres, qui conserve
géométrique
;
et
ce
plus
la
le cercle
simple
comme
est
la
génération
qui est plus facile à tracer est aussi
plus
facile à exécuter.
Et remarquez bien que
abandonnée, on
ou
l'arc brisé
d'une mode, rompant
portation
et
si
l'ogive avait été l'im-
n'assisterait pas à cette
presque insensible que révèlent
mode
avec une
subitement
transformation graduelle
monuments
les
:
les pre-
mières ogives sont à peine surhaussées par rapport au demicercle
;
c'est par
des éloignements successifs des centres que la
courbe arrive à sa forme franchement accusée.
Mais une autre raison
l'appelait
Les voûtes du Moyen-âge, vous indépendants
et
de
nu
:
sur
le
les
sont composées d'arcs
Arcs
et
tracer les arcs
voûte générale :
ensuite
maçon
l'ouvrier
:
il
sur
posait les briques
même
simple ou à
n'y avait aucune le
tracé,
bloquait
remplissage; au décintrement, tout apparaissait;
le
avait fait par
exemple des arcs
à
parler
plus exactement avec
porteront une voûte. C'est
l'arc
le
double courbure sans
savoir. Rien de tel n'est possible avec la voûte
ou pour
se
les architectes
qu'ils fussent à
double courbure, circulaires ou elliptiques, difficulté
remplissages
voûtes romaines, mais au
cintre général de la
romains pouvaient
ai-je dit,
remplissages.
trouvent également dans
encore plus nécessairement.
le
du Moyen-âge,
la construction d'arcs
qui
qui doit être cintré et appareillé,
tracé au préalable en épure, construit avec des voussoirs taillés
d'avance. reil facile, Éléments
Il
faut
donc que
cet arc soit d'un tracé sûr, d'un
d'une exécution mathématique. et
Théorie de V Architecture.
—
III.
18
appa-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
274 Or,
si je
suppose
plan carré, et
cas le plus simple, la croisée d'ogives sur
le
construis au
je la
si
deux arc-doubleaux en travers de long des murs latéraux,
Ou
exemple
(c'est le plus
pour diamètre
la
même
simple)
et alors les arcs
Remplissages
le
—
en
côté pour diamètre, les arcs diagonaux s'élèveront à une
hauteur plus grande haute que
celle
(fig.
1041);
la
clef
de
la
voûte sera plus
des arcs-doubleaux et formerets, et
enveloppe coupée par des demi-cercles suivant ces suivant ses diagonales,
nue par deux
sera tout
somme une
voûte sera en
la
la
la
surface
arcs, et aussi
simplement une
sphère.
Cette
voûte sphérique à pendentifs, soute-
arcs diagonaux.
voûte en pendentifs à
Ou
formerets
les
Fig. 1042. Croisée d'ogives sur plan carré, clefs de niveau, arcs directeurs en plein cintre, arc diagonal en ellipse surbaissée.
portions de sphère.
ont
se pro-
il
diagonaux ayant
diagonale du carré tandis que
—
cintre.
—
le
forme, demi- circulaires par
Fig. 1041. Croisée d'ogives sur plan carré, tous les arcs tracés en plein
deux arcs formerets
la nef,
:
:
de
seront
arcs
les
de six arcs, savoir
deux arcs diagonaux,
et
duira de deux choses l'une
moyen
Et
tel fut
en
effet
le
passage de
voûte sur arcs indépendants.
bien l'architecte voudra que les clefs soient de niveau ou
à peu prés. Alors, les
arcs-doubleaux
et
arcs ne peuvent
être semblables. Si
formerets sont en plein cintre,
l'arc
les
diagonal
VOÛTÉES
ÉGLISES sera
une
ellipse surbaissée
diagonaux qui sont plein seront des
arcs-doubleaux
avec
rapport de
le
1042). Si ce sont les arcs
(fig.
cintre, les
surhaussées
ellipses
axes seront dans
les
côté du carré
diagonale au
la
dont
275
même
le
et
formerets
rapport
entre les
axes.
Mais un arc en
constamment
sont
voussoirs
d'une
d'erreurs;
passible
difficile,
ou surhaussé,
ellipse, surbaissé
exécution
différents,
être préparés d'avance avec certitude.
blème
et
ne peuvent guère
des bases différentes, trouver
une exécution
mêmes
soirs
même
les arcs
Mais
la
que
nécessairement
clefs,
—
même cas
églises
du
dans
simple
(fig.
est
Moyen-âge,
carrée.
vous
Si
du Moyen-âge
grand
:
ou
le
dans
et
surface
toujours
rectangulaire,
tandis
couvre presque toujours
elle
reportez
même
dans
cylindre
est elliptique surbaissé
plans
les
presque
à
vous vous rappelez
petit
:
de tête en
la
nos
;
est
ou
le
études
que, sur
un
voûte stéréoto-
voûte d'arête cylindrique aboutit à l'une ou
ces combinaisons
par
l'exécution
et les arcs
verrez
vous vous
plan de travée rectangulaire, et
alors le
l'architecture
l'exception,
antique
des éléments d'architecture,
la
et
des vous-
1043).
une
couvrir
l'architecture
une surface
le tracé
ce qui est d'importance capitale. Et l'on
hauteur
voûte d'arête
mique,
circulaire,
diagonaux tracés en demi-cercle,
ce
et
qui permet
l'arc brisé,
qui permet
et
fréquent dans
le cas si
arc brisé de
hauteur
courbe qui permette pour ces
la
une courbe toujours
sur
aura alors
être
hauteurs de
voussoirs identiques
des
ce pro-
facile.
La solution devait les
donc
:
Étant donnés deux arcs, qui doivent avoir
arcs
car les
difficile,
se posait
Il
d'un tracé
est
l'autre
de
demi-circulaire et
grand cylindre
demi-circulaire, et alors le petit est elliptique surhaussé. Si
est
donc
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
2j6
on veut
— comme on
le
voulait au
Moyen
puissent toujours se tracer au compas,
de
la
nef ou d'un bas côté
il
ne soit pas
—
âge
que
pour que
faut
que
aplatie,
les arcs
voûte
la
voûtes
les
transversales de la nef dépassent elles-mêmes en hauteur la section demi-circulaire (fig. 1044). Et
il
faut
remarquer que
si les
plus anciennes voûtes de nefs sont presque toutes sur plan carré,
comme
les
voûtes des
salles
de Thermes, celles des bas côtés 1,1,1,1,1 ,1,1,1,
—
—
Fig. 1044. Croisée d'ogives sur plan rectangulaire, arcs directeurs ogivaux, arc diagonal plein
Fig.1043. Croisée d'ogivessur plan carré, clefs de niveau, arcs directeurs en ogive, arc diagonal en plein cintre.
cintre.
Du
sont souvent sur des travées rectangulaires. travées soient carrées je
ou
rectangulaires,
viens d'exposer pour
les
encore aux voûtes des bas côtés. rait rester
demi-circulaire
arcades entre
mais
cintre; la
la
nef
et les
et
à la clef; c'est ce
deux choses
:
réduire au
est vrai
nécessairement
que
extrémités,
ses
ce cintre pour-
par exemple
bas côtés pourraient rester en
alors, elles s'élèvent
voûte des bas côtés,
tympan
à
Il
la
il
fallait
que
les
plein
sensiblement moins haut que
pénétration
qu'on
minimum
va
en montant du
ne voulait pas le
:
on voulait
poids mort au-dessus des nef.
Pour
hauteur
même
arcs et introduire le plus de lumière possible dans la cela,
que ces
considérations que
les
s'appliquent
nefs
reste,
les arcs latéraux atteignissent la
ÉGLISES VOUTEES
de
voûte;
la
donné
étant
et,
voûtes, des arcs et de tout
même
une
était
une
niveau,
courbe
qui en donnait
que
d'ailleurs
les naissances
des
un
ce qui se pénétrait devait être à
nécessité. Et cette
l'arc brisé
277
que
élevée
plus
courbe surélevée,
la
demi-cercle
le
encore
c'était ici
solution la plus simple et
plus
la
facilement exécutable.
Tout
un peu
cela est
aride,
un peu géométrique, mais
mode
l'explication architecturale d'un sisté
pendant
de construction qui a per-
Ne voyez donc
trois siècles.
pas dans l'ogive une
simple mode, une simple habitude d'une époque qui
est,
un élément
tecture que
voyez-y ce
:
constructif, logique et nécessaire, de l'archi-
nous allons étudier
un élément de
un élément de
:
raison, et
il
et le
sont beaucoup moins dans
est vrai,
et
impérieuses dans
sont,
de niveau des
les
point
combinaisons de voûtes,
où
les façades
vue purement
de
Notre-Dame
d'arcs
clefs
les
statique,
percés
arcs,
dans des murs pleins, sont forcément contrebutés par
rationnel que
non
fantaisie.
Ces considérations de poussée
du mur. Au
c'est
la
masse
il
serait très
par exemple eût ses arcs
de nef en
ogive, et que ses portails fussent en plein cintre. Mais l'harmonie n'existerait plus,
arcs de voûtes eût façades, portes, l'histoire, c'est la
et
il
était
naturel que
pour conséquence
fenêtres,
etc.
le
le
tracé ogival des
tracé ogival des arcs de
Pour moi,
et
quelle que soit
voûte qui devait appeler l'ogive,
ici
et c'est l'ogive
des voûtes qui devait appeler l'ogive des baies dans les murs.
Je vous
parce que
ai
c'est
l'élément
le
veux tout d'abord appeler une
attention sur les conséquences
arc
brisé,
plus usuel des églises voûtées à
poussées localisées. Excusez cette digression, sujet, et je
ou
entretenu tout d'abord de l'ogive
du
parti
je
reviens à
fois
mon
de plus votre
adopté pour
les
voûtes,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
278
au point de vue du plan, de
rale
Au que
c'est-à-dire
me
risque de
je
vous
ai
exposés plus
haut,
deux
vous
si
objectifs
locomotions
tionnel,
:
pour nous,
chauffage
différents
les corps, telles
que
la balistique,
reste à l'état excep-
spéciales, telles
que l'hydraulique,
du mouvement des corps que pour
lité,
qui est
nue que par si
nécessité première des
la
notamment
et
nous devons
immuable de
le
combattre
constructions, n'est obte-
l'édifice construit,
il
les actions.
Dans
comme
à le ruiner
modes
des
parler
;
ce sont
les pressions,
actions restent inoffensives,
égale à l'action,
il
:
l'équilibre stable n'est
rieures
aux
Résistances
actions.
si
décomposition des
ou en il
la
aurai't
y
peuvent
divers d'application de
à la
la stabilité existe,
leur fassent obstacle
repos
la
se
pesan-
des actions chimiques ou physiques qui
ici
tendent à l'altération ou
Pour que
le
il
y a des actions, temporaires
poussées, les tractions, les flexions, qui toutes
— sans
la stabi-
mouvement. supprimer le mouvement,
arriver à
ou permanentes, qui tendent concevoir
:
les
suppression, l'annihilation du
ne dépend pas de nous de supprimer
teur
combi-
composition architecturale, nous n'avons à connaître
la
ou
mouvement
lois
Mais
la stabilité
:
mais en général,
;
on peut
est le but de toutes les
le
pour des applications
ventilation, le la
principes
ici les
en vous parlant des voûtes
absolument
naisons qui tendent à déplacer
les
géné-
composition
préférez en dynamique,
le
mouvement. Le mouvement
pour
la
:
se proposer
la
de
répéter, je rappellerai encore
En mécanique, ou
les
ARCHITECTURE
l'édifice.
en général
le
L'
faut
d'autres termes
matériaux.
pour que ces
que des résistances suffisantes
résistance se trouvait exactement équilibre,
obtenu que
si
mais équilibre instable les
:
résistances sont supé-
C'est la loi fondamentale de l'architecture.
d'ailleurs
aussi
diversement
combinées
que
les
EGLISES VOUTEES
279
actions sont elles-mêmes directes. Ainsi donc,
:
des
résister à l'écrasement
n'y a
piliers
de section
suffisante
pour
à l'ac-
;
poussées,
des
tion inclinée
il
à l'action verticale de la pesanteur des construc-
vous opposez
tions,
toute action
une résistance appropriée, sans quoi
doit correspondre
plus stabilité
à
vous devez opposer des sistances qui par
ré-
masse
leur
et leur direction neutralisent
actions;
ces
poussée
la
si
n'a lieu qu'en des points dé-
terminés, c'est en ces
que
résistance
la
points
est utile
donc aux poussées
;
localisées
correspondent des résistances localisées. taté
l'avons cons-
propos des
à
thermes
même
Nous
salles
Romains
des
;
de ce
principe préside à la
composition des églises du
Moyen-âge,
des
et
modernes. Et
à
églises
ce sujet, je
vous montrerai tout de
suite
de
la
cathédrale
d'Amiens qui
est
un exemple
le
plan
Fig. 1045.
frappant de cette vérité
(fig.
— Cathédrale d'Amiens. Plan.
1045). Dans cette église
si
grande,
aux combinaisons multiples, vous voyez clairement des points de
faible section qui
une charge
ne sont évidemment
verticale,
faits
puis dans diverses directions
d'appui rectangulaires disposés pour résister à zontales, dans
le
sens
que pour porter
même
de ces actions.
des points
des actions hori-
280
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
Il
les
besoin d'indiquer que
est à peine
moins redoutables, ou en tout La
liser et aussi à calculer.
les actions verticales
sont
cas les plus faciles à neutra-
pierre est dans
sa fonction naturelle
ou
lorsqu'elle n'a à résister qu'à des efforts de pression verticale,
d'écrasement.
est facile alors
Il
de calculer approximativement
poids des constructions supportées par un
miner en conséquence de
la résistance
vue même,
il
de
la
employée. Cependant, à ce point de
y a des dangers à ne pas négliger, car
Mais
gereuse la
:
pilier isolé
quelconque
pression d'un poids purement vertical,
que vous sentez bien devoir
être
il
:
pour
les tours,
de coupoles
beaucoup
l'action renversante est de
voyez un
y a dans
il
exemple sous
très chargés, par
aux angles des transepts ou sous des retombées élevées.
compte
section de ce pilier, en tenant
la pierre
nos églises des points
de déter-
et
pilier,
le
plus dan-
la
l'écraser
faudrait
sous
une action
énorme. Ainsi un
fût cylin-
drique composé d'une pierre dure pouvant résister avec sécurité à
une charge
de 20
centimètre carré,
kilogs par
2.200 kilogs par mètre cube, pourrait,
ne
s'il
pesant
et
s'agissait
son propre poids, atteindre 90 mètres de hauteur; pour verser latéralement latérale
vous
le
:
si
suffira
il
ce pilier n'est pas assujetti
renverserez peut-être à
Or, dans
les églises
d'une
peut-être
la
par
le
—
un poids supporté,
main.
voûtées, et en particulier avec les voûtes
voûtes des bas côtés, par si
celles
de
cette action n'est pas neutralisée.
moyens
dispose de deux
:
la
la
nef,
Pour
soigneusement équilibrées. Et ce sont
les
tout l'occasion de ces actions renversantes
entreprend de
le
le
—
combles
les
neutraliser,
de
par
on
la
construc-
en sens
contraire
voûtes qui sont avant ;
danger, danger inévitable conjurer.
par
les
résistance propre
tion, véritable force d'inertie; et les actions
qui constituent
ren-
pression
faible
à poussées localisées, l'action renversante existe partout les
que de
ce sont si
les
voûtes
l'ignorance seule
ÉGLISES VOUTEES
Pour reprendre il
a
donc
fallu
exemple du plan de
cet
que dès
connût
l'architecte
pour
le
plan
le
même
tracé
voûté sera tout différent suivant
comme
Puis,
une
ces églises
l'intérieur
goulême,
:
vous
je
indiqué déjà,
l'ai
générale
distinction
comme
peuvent,
être
à
il
se
le
plan
:
le
d'une
y a encore parmi
faire
dans l'architecture romaine,
résistances
les
:
être
visibles
de
ce sera le cas de la cathédrale d'Albi, de celle d'An-
comme
c'était le cas
de Saint-Marc de Venise ainsi dire
de Saint-Eustache
composition
;
—
en dehors de
l'intérieur, c'est le cas
la
doit
voûtée en berceau.
église
pour
voûté
système des voûtes
le
;
plan de cet édifice
le
cathédrale d'Amiens, ne saurait
la
plan,
fondations. Je
des
d'un édifice
reconnaître à première vue; j'ajoute que
plan de
du
l'élaboration
certitude les actions de ses voûtes
souvent que
ai dit
cathédrale d'Amiens,
la
dès
principe,
le
avec
cela était indispensable
vous
28 1
et
et
de
de Saint-Front
ou
ces résistances seront rejetées
ne seront pas visibles de
l'édifice, et
de Notre-Dame, de
la
d'une foule d'autres. l'effet
de Périgueux ou
produit par
le
cathédrale d'Amiens,
Au
point de
monument,
vue de la diffé-
rence est capitale.
Dans
les
unes
et
dans
nous trouverons
les autres,
d'ailleurs
des églises sans bas côtés, puis des églises avec bas côtés, parfois
même Ici
doubles bas côtés.
encore,
compte de
un peu
d'histoire est
cette survivance de la tradition
après avoir longtemps architectes églises, l'Italie
il
inévitable,
reproduit
la
du Nord pratiquaient
le
dut s'établir entre
d'une part et
architecturale, soit
le
l'Orient
que
les
se
rendre
romaine. Tandis que,
basilique
charpentée,
les
berceau pour voûter leurs
midi de de
pour
la
l'autre,
France
une
et
le
nord de
communication
Orientaux vinssent chez nous,
soit
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
282 que des
latins allassent s'instruire
De
en Orient.
là
ce
qu'on a
appelé chez nous architecture byzantine, par suite de similitudes
non de composi-
de formes, de procédés, de décoration, mais tion, sauf
pour Saint-Front
peut-être quelques
églises
et
qui
ont pu en dériver.
Ces architectes, quels
qu'ils
fussent, plus habiles, disposant
des ressources de l'Orient, qui
lui-même avait reçu
les tradi-
tions de l'architecture antique, étaient préparés à l'application
Fig. 1046.
— Cathédrale d'Angoulême. Plan.
Fig. 1047.
—
"
Cathédrale d'Angoulême. 1/2 coupe transversale.
des voûtes; trouvant d'ailleurs une composition consacrée pour les églises, la
longue nef rectangulaire
et l'abside
—
la
composition de l'ancienne basilique
la
composition grecque à motif central
le
programme
la
charpente
il
ils ;
substituer la voûte.
un mot
durent abandonner
ils
acceptèrent donc
traditionnel de la nef rectangulaire fallait
— en :
seulement
à
EGLISES VOUTEES
dans
Élevés
de
traditions
les
283
devaient naturellement lui demander conseil, nefs voûtées sont en général salle
de
Thermes ou de
remarquer qu'elles l'on n'a plus les
se
la
une inspiration assez de
Basilique
et
directe de la
Constantin.
trois travées
retombées
voûtes,
des
reste toujours le pilier
de
l'endroit
20
le
simple
Fig.
de
104g.
l'église,
le parti
— Cathédrale
de remplissage entre ces piliers
sous
la
:
cette
il
et
de
ainsi
dans
celle
de Cahors
la
;
(fig.
est
à
pro-
l'inté-
couverture, et des arcs-doubleaux
d'Angoulême
1048
pilier est
le
du mur
Basilique de Constantin que
la cathédrale
de Cahors.
transversale.
profondeur
d'égale largeur relient les piliers le long
bien
si
robuste à
retombée,
cette
Coupe
fond, pour résister à la poussée rieur
;
50
Cathédrale de Cahors. Plan.
mur
est à
Il
coûteuses colonnes qui recevaient les
Fie. 104
ils
premières
et ces
composent en général de
grandes
antique,
l'architecture
et
1049),
(fig.
1046
l'église
latéral.
C'est
nous trouvons et
1047), dans
de Saint-Émilion,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
284 et
nombre
l'
ARCHITECTURE
d'autres églises de Y Aquitaine, sauf toutefois les diffé-
rences qu'il importe de signaler.
En premier stituée la
avons vu d'arête
lieu, à la
voûte d'arête des Romains
sub-
s'est
Nous
voûte en coupole sur pendentifs des Byzantins.
même
cette
ou voûte en pendentif,
Orient
en
substitution c'est
tympans peuvent toujours
voûte
d'ailleurs
tout un pour
tion, les poussées sont toujours localisées la travée, les
;
composi-
la
aux quatre angles de
s'éclairer
jusqu'aux arcs-
doubleaux. Puis, ces églises n'ont pas de bas côtés. Soit qu'on les ait trou-
vés inutiles, soit que les architectes n'aient pas osé tout d'abord
appuyer des voûtes élevées isolés,
toujours
tanément avec
est-il
et
hardies
de
sur
que sous ce rapport on
rompu momen-
anciennes basiliques, sacrifiant
des
la tradition
a
simples piliers
qu'on
peut-être les bas côtés à l'intérêt plus grand
trouvait
à
couvrir les églises par les voûtes.
Cependant, cette absence de bas côtés n'est pas un exception
:
à Saint-Front
sage à travers
de Périgueux, nous trouvons
le pilier- contrefort
de Constantin. Entre
les travées
comme
tout
dans
le
sans pas-
Basilique
la
de ces deux monuments, l'ana-
insensiblement,
logie est fort grande. Puis,
rique se substitue
fait
à
la
voûte
sphé-
une voûte, sphérique encore, mais avec des
arcs de soutien, ainsi
que
je
vous
l'ai
dit
plus haut. Telle est
par exemple l'église de Saint-Avit Sénieur (Dordogne), ou celle
de Saumur
(fig.
1050).
L'église Saint-Maurice d'Angers (V. plus haut, vol.
un des plus
intéressants
monuments de
religieuse, procède encore de la les
voûtes de
la
même
nef ne sont plus
sphérique soutenue.
ici le
Nous y voyons
notre
composition.
I, fig.
501),
architecture
Seulement
pendentif ou
la
voûte
ce qu'on a appelé la croisée
EGLISES VOUTEES d'ogive,
28'
dans une de ses premières manifestations. Je reviendrai
sur ce sujet.
La cathédrale
d'Albi est
vous en
intérêt. Je
ai
un monument du plus grand
aussi
parlé déjà.
une nef unique,
Ici,
très large,
a sa voûte reçue par des piliers rectangulaires, véritables
perpendiculaires à la direction de
murs éperons,
sances, ces
Au
nef.
la
murs
niveau des nais-
entretoisés déjà vers le milieu de leur
hauteur par un étage de tribunes, se relient par des voûtes
forment
berceau qui
profonds
arcs-doubleaux
construction de
Des
l'église.
pratiquées dans
éperons;
par
fenêtres
le
mur
de
cette
toiture
la
sont
élevées
latéral entre
nef est ainsi
la
toute
;
abritée
est
comme
ainsi
les
éclairée par de
ou
au delà des éperons
grands jours
en
contreforts.
Ce
parti d'église, 1 °
est très
simple
le désire,
milieu
et
des
moins
à l'église de
la
grand.
Il
largeur de
circulations
nef ast
la
latérales
une clôture qui
les piliers. C'est la
Fig.
1050.
—
Eglise
de saumur.
pas
n'y a
Trinité
;
l'isole
du
à Albi,
telle
qu'on peut,
ou balustrades une
séparer par des clôtures
circonscrit par côté,
faut le reconnaître,
Coupe.
et très
de bas côtés, mais
on
il
chœur
le
;
est
partie
d'ailleurs
d'un passage, véritable
reste le parti
on a
fait
que Ballu
si
a
bas
adopté
tout naturellement
des chapelles avec les enfoncements entre les contreforts, et une circulation latérale les dessert.
En
tant qu'usage
d'une église ne sont qu'une circulation
une nef de 10 mètres de
large, et
deux
4 mètres, on trouvera évidemment
une nef unique de 18 mètres de
;
les
si
l'on a
les bas
par exemple
bas côtés
mêmes
large, ce qui est
côtés
de chacun
éléments dans précisément
la
largeur dans oeuvre de la grande nef de la cathédrale d'Albi, la
plus large,
je crois,
des nefs d'églises du Moyen-âge.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
286 Et
il
est bien à considérer
que
si
cette cathédrale
pas la multiplicité d'aspects qui résulte de d'appui intérieurs,
elle
ne présente
la multiplicité
des points
produit d'autre part un puissant
effet
par
sa largeur et la simplicité im-
|
posante de sa composition.
veux pas
ne
Je
ig tourner de mon vous
décrire
me
dé-
pour
sujet
l'extérieur
curieux de cette église for-
nous y reviendrons
tifiée;
ya
s'il
lieu.
La cathédrale d'Albi
est
déjà plus loin que les pré-
cédentes de
maine.
la tradition ro-
Allons
plus
loin
encore, et nous trouverons,
procédant toujours de cette composition, pelle
1052),
(fig.
la cite
—
qu'il
Chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye.
1
et
quelques autres édifices
notamment en
Champagne 1051.
105
analogue d'ailleurs
religieux,
Fig.
Sainte-Cha-
du château de Saint-
Germain à
la
;
mais
je
de préférence,
vous
est
plus
vous parce facile
d'aller la voir. Ici
encore, les poussées
moins en
partie,
rectangulaire.
par
des
des
éperons
Le mur de clôture
Mais par une disposition
voûtes
sont
contrebutées, du
intérieurs,
est rejeté
d'une
forme
au delà de ces éperons.
très judicieuse, l'arc-doubleau qui reçoit
ÉGLISES VOUTEES
en tête de l'éperon l'adossement de
la
287
voûte ne se prolonge pas
en berceau au-dessus de l'enfoncement entre les deux éperons l'espace entre cet arc-doubleau et le mur de clôture est simple;
>-;.~
:
^a£Vi4; "-i2 1.076 1.120 bis 1.168 I.220 Z>15 I.278 £16 h\~,= 1.312 I.416 .018 £19 1-494 Z>20 I 604 bi
0223
40 Log cos
•
— 40
de
—
x distance du point considéré à P
'
= = x-n = Xïq aj2