Éléments et théorie de l'architecture [Tome 3]

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ELEMENTS ET THEORIE DE

L'ARCHITECTURE COURS PROFESSÉ A L'ÉCOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES BEAUX-ARTS

J.

GUADET

PROFESSEUR INSPECTEUR GÉNÉRAL DES BATIMENTS CIVILS MEMBRE DU CONSEIL SUPERIEUR DE LENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS

OUVRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS

d'une

TROISIÈME ÉDITION AUGMENTÉE la Vie et les Œuvres de Julien

Notice sur

GUADET

PAR

J.-L. MEMBRE DE

PASCAL

l'iNSTITUT, INSPECTEUR

tome

GÉNÉRAL DES BATIMENTS CIVILS

in

PARIS LIBRAIRIE DE LA CONSTRUCTION MODERNE 13,

Rue Bonaparte,

13

{En face de VÉcole des Beaux-Arts.)

ÉLÉMENTS ET THEORIE

L'ARCHITECTURE

MAÇON, PROTAT FRERES, IMPRIMEURS.

ELEMENTS ET THEORIE DE

L'ARGHITEGTUR COURS PROFESSE A L'ECOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES REAUX-ARTS

J.

GUADET

PROFESSEUR INSPECTEUR GÉNÉRAL DES BATIMENTS CIVILS MEMBRE DU CONSEIL SUPERIEUR DE L'ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS

OUVRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNE PAR L'ACADEMIE DES BEAUX-ARTS

TROISIÈME ÉDITION AUGMENTÉE la Vie et les Œuvres de Julien

d'une Notice sur

GUADET

PAR

J.-L. MEMBRE DE

PASCAL

L'iNSTITUT, INSPECTEUR

TOME

GÉNÉRAL DES BATIMENTS

CIVILS

III

PARIS LIBRAIRIE DE LA CONSTRUCTION MODERNE 13,

Rue Bonaparte,

13

(En face de VEcole des Beaux-Arts.)

If.

3

_— '">,

LIVRE

X

LES

ÉLÉMENTS DE LA COMPOSITION DANS

LES ÉDIFICES D'USAGE PUBLIC

Eléments

et

Théorie de l'Architecture.



III.

^0!7i^

;

CHAPITRE PREMIER

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX



SOMMAIRE.

Conditions

En abordant par déclarer

l'étude des édifices d'usage public,

vicieuse

cette

exemples pour expliquer ce



gares, etc.,

Dans tout il

le

commence

entre

une

titre

marchés,

:

eux que ce

définition,

lien d'usage

faut

il

ce seront les

donc des

édifices

cela,

il

est assez difficile de présenter

une

plan de ce cours,

série de

j'ai

com-

Bourses, les entrepôts, les

les

puis les théâtres, les concerts, les casinos,

faudrait plutôt

ces sujets

— Docks

édifices qui ne se rattachent pas à des

n'est pas

les halles et

je

Maisons

que j'adopte, faute de

appellation,

catégories précises, et qui n'ont

Assurément, ce



vente.

le

mieux, pour grouper des

merciaux,

La Boutique.

commerce. — Grands magasins de — Ateliers industriels.

disposées pour et dépôts.

public.



générales.

monographies,

surtout à vous dire, en

etc.

une théorie

:

et tel n'étant

pas

somme, que

sur

vous trouverez avant tout l'enseignement dans votre

bibliothèque. Essayons cependant.

Le commerce, fut de tout et la

gros,

et

en premier lieu

le

commerce

temps une nécessité impérieuse de

condition

même

commerce de

et devait créer

de

l'existence

détail, ce

une architecture

des

mécanisme :

villes.

d'alimentation, la

vie civilisée,

Commerce

de

existe de tout temps,

architecture privée par le

maga-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

4

L*

ARCHITECTURE

avons déjà rencontré

boutique en parlant

la

de

Nous

marché.

sin et la boutique, architecture publique par le

maison

la

quant au magasin ce qu'on en peut dire tout d'abord,

et

;

c'est qu'il

doit être clair, libre d'encombrements, accessible et facile à surveiller



avec d'ailleurs toutes

multiples particularités qui

les

pourront résulter de chaque programme, c'est-à-dire de chaque

un magasin de

nature de marchandises. Ainsi par exemple

marchands, où

de

debout, ne ressemblera en rien

les fers se placent

un magasin de

à

fers

dans des

petits objets classés

tiroirs à

hauteur

main.

la

mon

confesse d'ailleurs

Je

structions à l'usage

embarras à vous parler des con-

du commerce ou de pour

vérité trop vaste et trop varié

marche

moment où liriez.

à

j'écris

une ne

telle allure,

Peut-être cependant

que au

plus

le serait

prêter à

se

changent

lois générales, et les applications

géniosité

l'industrie. Cela est

est-il

l'exposition

fréquemment,

si

de l'in-

vrai au

qui serait

ce

en

moment où vous me

possible de dégager quelques

vérités d'ordre général. Il

est évident

devrait correspondre

vente.

Il

en pure logique,

que,

une en

est bien clair

conception

chaque commerce

à

du

appropriée

que ce qui convient pour la vente

effet

des fleurs par exemple, n'est pas ce qui convient pour

de

la quincaillerie.

Mais

il

construire en vue de son les

maisons puissantes

l'être

— peuvent

établissements c'est la location. la

commerce

c'est

et sûres

:

le

est

En

plus c'est

la

vente

commerçant fasse

un gros

de leur avenir

Et cette location,

risque que

— ou

général,

modeste

qui croient

régime des

le

et

plus banal,

presque nécessairement

faire.

peut faire en

quel sera

que

seules se permettre.

location à tout

Que

est très rare

commerciaux

de

local

effet le propriétaire

le locataire

de

qui construit

? Il

ses boutiques, et le saurait-il

ne

sait

pour

le

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES COMMERCIAUX

moment

présent qu'il l'ignorerait pour un avenir prochain.

donc créer qu'un endroit banal;

ne peut

donné tenir

autant que possible l'espace et Je vous

là.

de nos maisons,

un mot

ai dit

de

et

vous cherchiez

si

de

ciales

à

quand

lumière,

il

aura

lui

il

Il

devra s'en

des boutiques, en parlant

déjà

composition

de

difficulté

la

la

et

qui en résulte pour nos rez-de-chaussée;

que

5

vous

et je

et d'étude

avertissais

vous dérober aux nécessités commer-

boutique, elles seraient plus fortes que vous. Faites

la

résolument des boutiques

:

ce conseil paraît oiseux, et cepen-

dant on a souvent cherché à donner à

la

boutique un caractère

anormal, en dissimulant presque sa destination sous une appa-

monumentale

rence

qu'elle

On

ne tolère pas.

en est toujours

puni.

Pour mercial,

dans

être vrai

faut

il

la

conception

du vendeur

se mettre à la place

teur; au fond, cela revient au

du

et l'étude

même

il

:

com-

local

de l'ache-

et

faut avant tout

que

la

boutique soit engageante.

Et pour sible

cela,

d'étalage

d'entrer,

arrêter

faut en premier lieu qu'elle

ou de devanture. Le

même

ou le

il

passant,

il

n'entre

le

que parce

tenter, le

jamais de vitrages trop grands, faire

le

client

peut dans cet arrêt être à la pluie,

il

tique,

séjournera davantage

vu. L'étalage doit

Vous

mais

il

il

n'est

les

glaces

de devanture.

faut qu'il s'arrête, et

il

:

de la

là est

venue

s'il

l'habitude,

devanture un espace en

se fera aussi des étalages.

pas

donc

n'aurez

de porche extérieur, ou d antichambre de

où bien entendu

séduisant,

à voir avant

des bousculades du trottoir ou

encore timide, de ménager devant retrait, sorte

plus pos-

l'on tend de plus en plus à

et

soit tenté, l'abri

aime

qu'il a

séduire.

descendre presque jusqu'au sol

Mais pour que

de

client

le

ait

toujours

possible.

Il

Ce

la

bou-

parti est

faut

que

boutique soit assez profonde pour qu'on puisse prélever sur

la

elle

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

6

cet espace libre

;

n'en résulte pas

il

faut aussi qu'elle soit assez haute pour qu'il

un assombrissement

sensible, surtout lorsque la

rue est étroite; puis l'éclairage et l'aération des sous-sols, dépen-

dance ordinaire de

la

boutique, deviennent ainsi plus

difficiles.

non

Cela ne convient d'ailleurs que pour certains commerces et

pour d'autres caillerie

:

:

je

vous

quin-

parlais tout à l'heure de fleurs et de

cela pourrait

être

avantageux pour

sans

le fleuriste,

objet pour le quincaillier.

Ce sont donc que par



des dispositions qui ne peuvent être prises

le locataire,

moyen

au

que sa location même,

et ce

de constructions aussi provisoires

serait

une faute que de rendre ce

Le

parti obligatoire par le fait d'une construction définitive.

caractère de la boutique les

est d'être

libre

de se prêter à toutes

combinaisons personnelles de l'occupant

aura assuré

la solidité

de

l'obstruction des locaux

pouvait

la

:

quand

l'architecte

maison en réduisant au

commerciaux,

il

aura

fait

minimum

tout ce qu'il

faire.

Mais dans

les quartiers

essentiellement commerçants,

merce occupe souvent tous

commode mal

les étages

com-

le

d'une maison, et

s'ac-

il

d'appartements conçus pour l'habitation. Aussi,

lorsqu'on construit dans ces quartiers, faut-il se demander fera la

vrai

maison d'habitation ou

la

maison de commerce

:

si

on

car

il

faut choisir.

La maison de commerce a en effet des exigences autres que la maison d'habitation. Son entrée sera large et bien en vue, et donnera accès à un escalier principal ou à plusieurs faciles





et

clairs.

paliers

Ils

ne seront

jamais

trop larges ni trop doux. Les

devront être larges, desservis

d'ailleurs par des ascen-

y a lieu. Quant au local commercial, sauf a pas de devanture sur la voie publique, il devra seurs

s'il

qu'ici

il

comme

n'y la

ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX

7

boutique être aussi libre que possible de points d'appui, large-

ment

éclairé,

d'une distribution claire, et surtout susceptible de

distributions variables.

Un assez

soin nécessaire dans ces maisons est de faire les planchers résistants

pour supporter des poids considérables.

y

a

et

il

Il

de nombreux commerces qui entassent des choses lourdes,

ne faut pas croire que ce soit toujours à rez-de-chaussée. Dans

un jour vous n'avez que des plumes à porter, vous pourrez un autre jour recevoir un libraire, ou un marchand de les étages, si

tapis,

de papiers, d'objets de métal,

600

sion d'une surcharge de

etc.

Je crois que

la

prévi-

mètre superficiel de plan-

kilos par

chers n'a rien d'exagéré.

La façade

sera très ouverte, car le

plus souvent ce n'est que

rue qui éclaire, les façades sur cours intérieures apportant

la

peu de contingent de lumière. Vous aurez donc presque

l'archi-

tecture des boutiques remontant jusqu'au dernier étage. Et

a à cela

une autre

encore que

commerçant veut

étages, le s'il

raison

ne peut avoir

l'étalage

grands vitrages éclairés

appeler

proprement

le soir.

Et

s'il

l'éclairage

il

passants;

aura l'enseigne, les

lui faut

une lumière plus

atténuée pour dissimuler l'infériorité de sa marchandise arrive



sera toujours facile de recourir au

il

y

à tous les

:

l'attention des dit,

il



cela

verre dépoli

ou

au rideau épais.

Quelle pourra être l'expression architecturale de ces maisons

Rien ne s'oppose nale, rien,

si

à

ce qu'elle ait

sa valeur

sérieuse et origi-

ce n'est l'enseigne qui viendra détruire toute ligne,

A

submerger toute étude, anéantir toute proportion. ne pouvons

?

rien.

On

a cherché à localiser

tout au

cela

moins

nous l'en-

seigne en créant dans la façade des grands panneaux horizon-

taux entre

les étages successifs

commerçant, qui en général

de fenêtres

n'est pas

:

pure illusion;

gêné par

les

le

scrupules

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE esthétiques,

réclame

demi,

;

il

si

lui

débordera

son voisin

toujours

toute

a des lettres

en faudra

limite

préparée

sa

à

monstrueuses d'un métré

de deux métrés;

et

plus ce sera

et

laid,

^M^JuI'J^IJ.AMMi^UlUiJLLÊ

mÊmw/'

,',

,

Fig. 861

criard,

.

— Magasins réunis,

,

'"/(mïËm t

à Paris.

de couleur agaçante, plus aussi cela attirera l'œil avec

violence, et c'est

le

but

!

Je ne puis vous montrer d'exemple en quelque sorte classique

de cette architecture des maisons destinées au commerce. été fait de

rues

nombreuses

comme

la

rue

et assez

Réaumur

ont peut-être plus de variété

variées,

et

somme

Il

en a

toutes les

qui sont purement commerciales

et

de caractère d'ensemble

que

les

ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX rues réservées à l'habitation bourgeoise. Je vous citerai toutefois

construction importante

la

pour

édifiée

les

Magasins réunis

86 1), étudiée avec une préoccupation artistique du carac-

(fig.

tère spécial au

a été

Il

programme. aussi dans

fait

d'idées des ten-

cet ordre

de

intéressantes

tatives

constructions métalliques,

dans ce

et peut-être est-ce

programme

sens

que

de

maison commerciale

la

le

appelé à recevoir sa

est

est

celle

a

con-

rue d'Uzès

(fig.

solution.

Telle

M. Raulin

que

struite

862).

L'architecte,

faut

il

reconnaître,

le

plus

est

maître de sa composition lorsqu'il

vue

en

élève

un

d'un

commerce

édifice

déterminé, l'occupant dans toutes ses parties, du soussol

aux combles. Et cepen-

dant

il

est

aient

destination spéciale.



il

se

— Maison commerciale rue d'Uzès.

que ces

rare

grands ensembles

tions

Fig. 862.

été créés

d'un seul

Le plus souvent,

dépense

il

ne

jet

s'agit

ou pour

cette

que d'adapta-

beaucoup d'ingéniosité pour

assurer

malgré tout des dispositions pratiques. Vous pouvez néanmoins voir

un exemple

intéressant d'une

construction de

ce genre,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

10

V

Fig. 863.



t 1

Magasins du Printemps. Plan

et

3 4

f

r-jr t

coupe

j

W

ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX réellement conçue pour son

Printemps

(fig.

programme

863). Je ne puis

métaux, ou D'abord, côtés lité

:

même

magasin du

conditions invariables de

les

— qu'on y vende

d'ailleurs des étoffes, des

de tout.

facilité d'accès

faut toujours

il

c'est le

décrire dans toutes ses parties:

le

essayons du moins de déterminer ces sortes de magasins

:

II

du dehors, par des portes de plusieurs

que

le

de circulation, mais aussi

passant soit engagé à entrer; facifacilité

de surveillance;

et

enfin

l'aspect qui doit

donner dés lepremier abord l'idée, exagérée au besoin, de l'impor-

tance

et

chesse

de

la ri-

de l'éta-

blissement.

Il

faut aussi la facilité

de translation Fig. 864.

d'un rayon à autre ral

:

dans ces magasins,

un grand

— Magasins delà Belle Jardinière.

un très vastes, la disposition est

hall vitré central,

avec

des galeries

en géné-

latérales,

en

trois et parfois quatre étages. Si le vitrage central est très long,

l'acheteur qui aura terminé ses emplettes dans la galerie de droite

aura à faire un parcours long et compliqué pour se rendre à galerie de gauche. et

comme

tout

faut

Il

ici est

donc des

passerelles

pour

la

les réunir;

lieu de vente, ces passerelles seront

encore

des galeries transversales entre deux vitrages. Ainsi, d'une part,

considérations d'éclairage qui demanderaient des vitrages aussi

grands que possible

;

d'autre

qui conduisent à les diviser d'étude.

Le magasin de

:

part,

besoin

de communications

questions délicates de mesure et

la Belle

Jardinière (fig. 864) peut encore

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

12

comme

être cité

répondant assez heureusement à ces nécessités.

Ces derniers exemples se rapportent aux la

nombreuse afnuence du

plus

A

public.

édifices



se presse

certains égards,

ces

grands magasins sont des musées de marchandises. D'autres maisons

de vente, non moins considérables, n'ont

pas à compter avec les foules, soit qu'on n'y fasse que

merce de gros, spéciale.

Dans

qu'elles ne

soit

com-

le

s'adressent qu'à une clientèle variétés sont

cet ordre d'idées, les

nombreuses;

de l'ordre, de

faut toujours le plus d'espace possible,

il

la clarté,

mais cela participe toujours un peu de l'entrepôt ou du magasin. Je vous parlerai céréales,

plus

entrepôts

des

loin

mais ce ne sont pas

les seuls

:

de liquides ou

tout commerce, toute

industrie a ses entrepôts. Lorsque ces dépôts sont affectés à

nature spéciale de marchandises, défini

ainsi par

:

le

programme

exemple une grande usine

telle

plutôt qu'on n'y

commande mandés.

est

Un

fait

des ventes;

transmise à

:

on y

le client

qu'une fonderie

compare,

ce

sera

choisit, et la

l'usine, qui livrera les objets

com-

des plus importants établissements de ce genre est

dépôt des fonderies du Val d'Osne, à Paris

la

composition de ces dépôts,

ou

fragiles.

(fig.

865). Dans

l'architecte est dirigé par la nature

des marchandises, grandes

résistantes

:

commandes

reçoit des

le

même

une

nettement

est

aura dans des villes des dépôts de ses marchandises

presque un musée de ses modèles

de

et

menues, lourdes ou

légères,

Rien de général ne peut être indiqué à

ce sujet.

Mais

il

y a d'autres dépôts commerciaux, destinés

chandises très diverses



ce qu'on appelle

à des

mar-

Magasins généraux.

Pour des raisons quelconques un commerçant y dépose des marchandises qui pourront être des liquides en fûts ou en bouteilles, Il

faut

des machines, des meubles, ou des petits objets portatifs.

donc

à ces

magasins des caves, des locaux spacieux pour



ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX les

gros objets, des rez-de-chaussée élevés

et

des

cours couvertes pour ce qui est

lourd

encombrant

et

puis

;

multiples pour

les

ou plus

délicats.

Pour tout

de

clarté,

et

13

la

étages

des

maniables

objets plus

de l'ordre

cela,

des divisions faciles, des

planchers très résistants, des étages assez bas pour que des

et

la

manipulation soit

moyens mécaniques pour

facile,

l'éléva-

tion et la descente des marchandises par

nombreux monte-charges ment répartis. de

Tout des

ce qui

vend

se

commerces, l'atelier de l'ouvrier dire

je

:

n'ai rien

choisit le local



la il

chambre

de spécial à en

location, l'ouvrier

pourra

le

moins mal exercer son

la

grande masse

le

mieux ou

industrie.

Mais

des produits ouvrés se

prépare dans des ces

dans

Pour quelques

est encore la

au hasard de

;

se prépare

industriels.

ateliers

judicieuse-

collectifs,

avec

deux éléments indispensables de

l'éco-

nomie

:

division Ici,

le

du

ateliers

travail

des

machines,

et la

travail.

tout est affaire de

programme,

et

il

Fig. 865.

n'y a guère de principes généraux

:

l'archi-

tecture n'est guère que l'enveloppe d'une

organisation qui a ses exigences précises.

1,



Dépôt des fonderies du Val d'Osne.

— — — — correscomptabilité. — vente. — — — pondance. directeur. — magasins. n emballage déballage. — montage. — 13, machine à vapeur. — menuiserie.

boutiques en location. 2, escalier 3, des locataires.

du directeur.

4, concierge. 5, ateliers de sculpture et de dessin. 6, caisse et 8,

7,

Tout

ce qu'on en

peut

dire, c'est qu'elle

9,

et

10,

12,

doit se prêter à la plus grande liberté des

14,

15,

monte-charge.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

14

transformations fréquentes de l'industrie

:

ne

il

pas que la

suffit

programme d'aujourd'hui, il faut encore qu'elle se prête au programme de demain. Par conséquent, moins il y aura de points d'appui intérieurs, de murs de refend, mieux cela disposition satisfasse au

vaudra:

n'y a guère qu'à constituer des espaces clos, couverts,

il

aérés et éclairés, aussi vastes que l'emplacement le permettra.

En l'état ce

actuel de l'industrie,

que pourra amener

l'énergie

électrique;

on ne peut guère que présumer de plus en plus générale de

l'utilisation

il

en résultera certainement une

simplification de l'architecture industrielle, surtout

produite au

est

dehors

non dans

et

viendra, bientôt sans doute, où

moteurs

lique directe

de

:

production de l'état

d'eau



la

à

compter avec

ou de

la

de rotation se transforme en

couche

est

donc

son action sera d'autant plus

de longs alignements, aussi bien pour

ral

que pour l'ordre

l'atelier reçoit cette

dans une

s'agit

salle

et la clarté

force des

contiguë, et à

de vapeur. Remarquez que

ne faut pas que les

vapeur ou chute

les

machines, car

du

le

ou

mouve-

premier organe de

utile qu'il sera

prolongé

donc

à l'atelier

Il

faut

l'utile

aménagement de

travail et la surveillance.

moteurs qui seront en géné-

proximité je

des

générateurs

dis à proximité

générateurs soient dans

les

l'air

poulies qui par l'intermé-

en droite ligne, sans renvois, ni retours.

Mais



force motrice

la

:

câbles sans fin font tourner l'arbre de

mouvement

divers. L'arbre de

la force

hydrau-

la force

tourner un ou plusieurs arbres de couche, en

puis ce

l'atelier, et

vapeur ou

force et son utilisation.

schématique,

fait

la

dans nos usines, deux grandes divisions

là,

diaire de courroies

ments

ne contiendra plus de

l'usine

sous terre; ces arbres sont munis de

l'outil,

même. Un temps

l'usine

ne devra plus abriter que des machines-outils. Mais

et

nous avons encore

A

grande

si l'électricité

la

générateurs produisent de

:

en

même la

s'il

effet,

salle

il

que

poussière de

ELEMENTS DES EDIFICES COMMERCIAUX charbons ou de cendres dont

sement préservées. Mais

il

les

Il

la

machine,

vapeur

elle

:

un

le

être soigneu-

voisinage soit

vitrage entre

la

immé-

salle

que

les

a produit

en est rejetée,

qu'elle contient encore

générateurs soient en contrebas

son et

dans

travail

les cylindres

l'économie exige que

la

de

ne soit pas perdue par Y échappement

générateurs où un nouvel échauffement

veau en source de puissance,

et si les

ce que

je

vous

dis là est

sur les détails qui sont infinis,

direct.

ne

puis,

vous devez

le

programme

:

je

ne puis aborder,

à

son foyer. je

rale,

ne m'arrêterai pas plus

le

je

prin-

vous trouverez dans chaque :

ce sont

après vous avoir dit quelques

bon sens impose

ce que le

passe

qui varient constamment;

et

mots de

industrielle.

ramener

des données particulières, très dissemblables

des sujets que

je

la

comprendre, que vous indiquer

cipe général de ces installations

aux

convertira de nou-

purement élémentaire; et

la

niveaux sont bien observés,

pente seule des canalisations suffira à

Tout

la

:

puissance

Elle devra donc, à l'état d'eau encore très chaude, retourner

la

des

des générateurs est une disposition excellente.

et celles

est nécessaire aussi

lorsque

que

faut aussi

diat et les relations très faciles

machines

machines doivent

15

ici

comme

longtemps

conception génésur l'architecture

CHAPITRE

II

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES D'ALIMENTATION

— Considérations

SOMMAIRE. halle.

— Marchés

— Les anciens forum. — La couverts et découverts. — Les Halles centrales. — Abattoirs. magasins, générales.

Entrepôts, réserves et

Les

etc.

restaurants.

Quittant

au commerce en quelque sorte

édifices destinés

les

personnel, nous trouvons ceux qui doivent abriter

spécialement

collectif,

le

Les marchés publics

commerce

d'alimentation.

ont tenu

et

grande place dans l'architecture changé,

du

et ici

il

;

le

commerce

tiennent encore une très

mais leur composition

m'est impossible de ne pas vous parler

a bien

un

peu

passé.

Ce grand ception

de

et

mot de Forum

glorieux

l'histoire

romaine,

c'est

domine notre con-

qui

marché.

le

Marché

aussi

Nos foires n'ont pas d'autre étymologie que le Rome, les forum ont fini par devenir des places

Y Agora des Grecs.

forum. Et

si,

de pur luxe, avait

à il

n'en était

alors déjà

forum Romanum merces spéciaux qui signifie tout

Le marché

et

ainsi sous

République

la

plusieurs forum, sans parler du principal

— :

mais ces forum étaient

il

y avait par

exemple

bonnement marché aux

était

donc une

de portiques quand on Eléments

pas

le

Théorie de ï'Architecture.

affectés à des

le

forum

il

:



y le

com-

olitorium, ce

huiles, etc.

place, régulière

ou non, entourée

pouvait, en tous cas

munie de quelques



III.

2

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

i8 abris, et

accompagnée de

en plein

air, soit

souvent

magnifique,

sur

sa basilique.

Les "transactions

échantillons, soit au détail.

mais rien

n'était

se faisaient

Le cadre

plus simple,

était

vous

le

tut

Fig.

voyez, que tels qu'ils et

le

— Forum

de'Pompéi.

fonctionnement du marché. Les forums de Rome,

nous sont parvenus, sont ceux de l'époque impériale,

n'avaient

plus

retrouve plutôt

dans

866.

la ville

le

guère

forum

récemment

cette

destination

On

Pompéi (fig. 866) ou encore de Timgad en Algérie. Je vous

utilitaire à

fouillée

du marché.

ÉLÉMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION déjà

ai d'ailleurs

montré

Forum

le

19

de Trajan (V. plus

796) en traitant des Basiliques. On rapproche parfois, tout au moins en rhétorique,

haut,

fig.

du forum des Romains. Cela

des Orientaux

guère cependant. Le forum de

tier

la ville.

On

était

va au bazar

une

ha%ar

ne se ressemble

un quar-

place, le bazar est

comme on

le

allait

au forum, mais

au bazar on circule dans des rues étroites, irréguliéres, bordées de boutique. C'est très pittoresque, mais nullement tal

juste l'inverse

:

du forum.

C'est plutôt dans les

coutumes du Moyen-âge

sance, et dans les pays méridionaux, que

survivance de l'ancien forum,



monumen-

et

de

la

Renais-

nous trouverions une

notamment dans

les villes d'Italie

se rencontre la place publique avec sa loggia, portique d'abri

qui

complète. Telle est

la

Place

la

légumes

aux ».

cœur de

le

cela, c'est

chandise est sur



le

le

encore

le

de :

Signorie à Florence, et

la

traduisez

«

marché aux

vieux forum, cette place marchande est

la ville, et la

Mais tout

c'est

de Vérone

herbes

Comme

la place

première chose que va voir

l'artiste.

toujours une place où l'on vend

le sol,

aucune architecture spéciale

marché de nos

villages

seul qui soit pittoresque et animé,

ou de nos et, il

;

la

mar-

n'existe

petites

:

villes

faut le dire, le seul

qui réussise au point de vue de la vente,



Avec la vente du Moyen-âge peut-être est-elle plus ancienne nous arrivons à l'idée de l'abri, de la vente sous un toit. Tout



d'abord, et pendant longtemps, c'est ce qu'elle

geants

:

est

la halle n'a

pas été autre chose,

encore dans certains pays restés moins exi-

des piliers ou des poteaux qui portent une toiture. Tels

étaient à Paris les « Piliers des Halles » restés célèbres dans traditions parisiennes

d'Ypres

(fig.

:

tel

867); mais

était là

le

encore ce bel

édifice, les Halles

service des halles est

des services municipaux de la ville et

dominé

nos

surmonté

par son imposant

.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

20 beffroi. Si

simple que fût d'ailleurs cet

très pittoresques,

abri,

combinés parfois avec un

en avait

y

il

véritable

goût

de

artis-

tique.

Comme

variante,

nous avons eu souvent

ouverte, mais surmontée était

d'un grenier, surtout

plus spécialement affectée au

Fig. 867.

Noyon

exemple

à

on peut

citer la

;

en pierre

à

salle

édifice, la

Ces

il

un

joli

y en

a

une époque plus rapprochée,

à

et

est d'ailleurs

absolument simple,

Ainsi, parmi bien

un exemple en

petit

céréales.

— Les Halles d'Ypres

en parle que pour dire que cela a donné d'art.

la halle

maison du Poids public à Clermont-Ferrand.

Le programme œuvres

toujours

lorsque

commerce des

souvent en bois; près de Paris,

édifices étaient

la halle,

fait

de halles

et

modestes,

je

(fig.

ne vous

même à des pour me borner

quand

d'autres,

Halle de Mirecourt

de réunion à laquelle on

lieu

et je

choisirai

un

joli

868), surmontée d'une

accède par un escalier extérieur.

.

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Mais, vous

De même

le

savez,

21

on devient plus exigeant de nos

qu'on n'admet plus

l'escalier

tout ouvert,

Façade postérieure.

le

Façade principale.

m m

i

Vue

Plan Fig. 868

— Halles à Mirecourt

perspective.

jours.

portique

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

22

sans vitrage ou l'église sans calorifère, on n'admet plus cette halle

du

ouverte

programme moderne, c'est le Seulement, comme on ne violente pas impuné-

vieux temps,

marché fermé.

ment

on

logique,

la

et

le

se trouve ici

en présence de contradictions

qu'on essaie vainement de concilier.

on ferme un marché, de

Si

ou

on en

les acheteurs,



dra peut-être

Pour on

cela,

il

murs

pour

aux courants



cela vien-

d'air.

Et pour

hauteur de 2 ou

pleins, jusqu'à

c'est

vendeurs

les

aux refroidissements.

soustrait

on construit un marché,

si

froid

local sinon chauffé

moins

tout au

faut le soustraire

l'entoure de

Mais

un

fait

du

crainte

pour

cela,

mètres.

3

trouve en

qu'il s'y

abondance des marchandises, généralement des comestibles, qui arrivent à dégager toutes

très vite

peut-on combattre ces odeurs puissants courants Enfin,

si

sortes

Par une large aération, par de

?

d'air.

on construit un marché,

c'est

l'acheteur n'aime pas à

y viennent. Or,

de vente sans avoir au moins aperçu

devant

pas,

il

:

marché moderne, en pour

dangereux plus perfide

il

un

pénétrer dans

marchandise

examen

ne voit pas

;

il

lieu

s'arrête

lui a inspiré :

ne voyant



marchandises;

;

et

dépit de tous les efforts, est à la

les

même,

d'autant plus rapides

les

de

le

aussi

ouverte et

marché étant fermé,

acheteurs

les

n'entre pas.

Aussi fois

la

pour que

n'entre que lorsque cet

l'étalage, et

confiance. Et, le

Comment

d'odeurs.

vendeurs que l'ancienne halle

car les courants d'air

— insuffisamment de plus

il

éloigne

y sont partiels aéré cependant pour la clientèle

au lieu

l'attirer.

Et

alors, à Paris

tenus sous

les

même,

tandis que quelques vieux marchés

anciens parapluies de toile goudronnée réussissent

à merveille, les

marchés neufs, construits à grands

gés avec luxe, ferment

les

uns après

les autres.

frais,

aména-

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION

Cependant on continue aujourd'hui de petite ville

son marché

couvert



en

à

C

t

2

J

i

Il

n'y a plus

ou de gros bourg qui ne tienne d'ailleurs

toujours

d'abord copié les Halles Centrales, puis Halles, et cela se répand

beaucoup.

faire, et

23

on

le

à avoir

même. On

a

a copié les copies des

du nord au sud, jusqu'en Algérie ou en

S sa

Marche Saint-Germain,

Fis.

à Paris.

un programme tombé dans

Tunisie. C'est

dy"

2?

la

l'architecture d'expor-

tation, et rien n'est plus lamentable.

programme

D'ailleurs le l'abri,

seulement

l'abri

encore

ou en tous cas

la plus

:

avec clôture.

La première expérience en

ce sens,

intéressante, a été la construction celle

c'est

toujours fort simple

est

du marché Saint-Germain ou

du marché des Carmes, vastes galeries closes

et

couvertes

entourant une cour carrée. Les murs extérieurs sont percés cades, puis d'ouvertures rectangulaires sous le comble,

même la

clôture

muni

un lanterneau

a encore et

les baies

l'aération,

on

aéré.

d'ar-

qui lui-

Mais pour tenter de concilier

s'est inspiré

des séchoirs, et on

a

de fortes lames de persiennes. La construction en

est intéressante,

la

charpente

ingénieuse

(fig.

869). Le marché

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

24 est

un peu sombre,

l'aération plutôt insuffisante,

mainte-

est

il

nant presque complètement désert. Peut-être cependant sa con-

en

saillante

moins

charpente en bois, sa couverture

en maçonnerie, sa

struction

tuiles

en hiver, moins

froide

somme une

creuses, en y entretenant

chaude

en

que

conception plus pratique

une température

été,

en

en

font-ils

marchés

celles des

métalliques avec leurs minces parois et leurs couvertures en zinc.

Avec

ment

le

les

Halles Centrales

(fig.

870

871), on a abordé nette-

et

marché métallique. Les Halles comportent des sous-sols

ou caves voûtées, mais voûtées en briques sur ossature métallique.

Les pavillons sont vente au

criée, puis

beurre

volaille,

et

détail

Je suis très

ils

fruits, fleurs.

Malgré

sont tous pareils entre eux. Peut-être

de varier.

embarrassé pour vous parler des Halles

toujours entendu admirer, autre chose à

:

de marchandises diverses, poisson,

œufs, boucherie, légumes,

cette diversité d'usage, était-ce le cas

d'ailleurs affectés à des usages différents

faire.

Vous connaissez

pourtant

je les ai

;

avait

tout

d'ailleurs cette ossature métallique, avec

rem-

Ce

et je crois

doit être

moi

qui

qu'il

y

ai tort.

plissages en briques, puis lames de persiennes en verre

;

comble

avec lanterne vitrée surélevée. La lumière est assez abondante, l'aération à

peu prés

déjoué

précautions prises

les

on trouve

boutiques,

més

;

les

ici

tous

premières, celles

vendent un peu

;

aux courants

suffisante, grâce

contre eux.

les

qui

qui ont

des

à l'accès

inconvénients des marchés se

qui sont au

celles

Quant

d'air

voient un

fer-

peu du dehors,

milieu de longues rangées

voient rarement un acheteur.

Avec

la

y en a une autre qui évacuation des eaux de lavages,

préoccupation de l'aération,

s'impose à l'architecte

:

la facile

toujours très abondantes.

Il

il

n'y pas de projet de

une étude attentive des canalisations.

Il

marché

sans

est indispensable aussi

de

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DALIMENTATION

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r

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Fig. 870.

— Halles

centrales, à Paris.

Plan d'un pavillon.

prévoir des cabinets d'aisances, et en

général un

Ce que

bureau de contrôleur.

vous

je

me

Centrales

ai dit

des Halles

dispense de parler de

tout autre marché moderne. Hélas, qui en a vu ce n'est pas

un

les a

tous vus. Et

un médiocre désappoin-

tement du voyageur, lorsqu'il

une

de

nos

exemple, d'y

villes

si

visite

Midi par

retrouver l'éternelle

contrefaçon des

Comme

du

Halles

de Paris.

un marché pouvait

être

identique sous les latitudes de Lille

ou de Marseille

!

25

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

26

etc.,

non

notre

vie

Je vous dirai peu de chose des entrepôts, magasins,

que

ne

créations

ces

moderne,

mais

qu'éléments,

jouent un grand rôle

magasin

parce qu'un

:

Le plus

simple.

manœuvres

les

constructions assez

des

tant

marchandises, clarté suffisante,

les

des étages assez bas pour que

en

présente,

programme absolument

qu'un

d'emplacement possible pour

ment

ne

dans

résistantes

variables que l'architecte devra toujours

se fassent facile-

pour des

charges

se faire indiquer

avec

précision.

Les magasins ou entrepôts de liquides,

demandent des dispositions plus en a de deux sortes, Bernard, à Paris,

en

les

la

cave

:

le vin,

il

y

vins sont généralement en caves, et à Bercy

par

c'est-à-dire

sont

872)

(fig.

rapport aux

disposées

rues intérieures

que, au lieu d'être creusées dans

sont construites au-dessus du

le sol, elles

Pour

Ainsi à l'entrepôt Saint-

et le chai.

ingénieusement en élévation qui les desservent

spécialement de vins,

particulières.

Les caves Saint-Bernard

chais.

et

sol,

sous une terrasse

qui reçoit les hangars réservés aux alcools. Cette dis-

artificielle

position ne vaudrait pas celle de caves véritables

bâtiments peu étendus; mais

pus entre

quatre rues,



ce sont des îlots

et l'égalité

s'agissait

s'il

de

non interrom-

température y est aussi

de

complète que dans une cave souterraine. Les vin.

chais

sont des hangars où se placent également

Le mot

disposé est

chose viennent du Bordelais.

Un

hangar de forme longue, dont

les

et la

un

seulement percés d'une ou deux portes fenêtres,

épais; la la

et

les fûts

chai

bien

murs sont

d'une ou deux petites

exclusivement au nord. Les autres murs sont pleins couverture en

tuiles creuses,

de

et

avec faux plancher sous

charpente, et souvent on place sur ce faux plancher du sable,

ou encore de être

la

paille

ou des

feuilles

sèches. Si

en partie enterré des côtés autres que

que mieux.

le

le

chai peut

nord, ce n'en est

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Les nécessités de l'approvisionnement public Paris d'un

monument

très intéressant,

27

avaient

doté

malheureusement

défi—

_



guré depuis

(%

873)-

peu

:

c'était

ce

qu'on appelait

la

Halle au

Blé

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

28

Primitivement composé d'une ceinde

ture

bâtiments

autour

annulaires

d'une cour

centrale

circulaire,

présen-

une

rond,

en

tait,

il

disposition analogue

Marché

du

à celle

Saint-

Germain

carré.

Puis on cou-

vrit cette

cour

circu-

une

par

laire

en

belle

coupole en bois, du

système de Philibert

Delorme,

enfin

et

par une coupole en qui

fer,

mier

est

pre-

le

travail de cette

importance demandé

au

Une

métal.

construction

autre

qui

avait

intérêt,

était

disparue,

son

dite

celle

d'abondance réserve,

Greniers

ou

de

destinée à l'ap-

provisionnement des blés, farines, Eig. 873.

— Ancienne Halle au blé de

Paris.

Plan

et

coupe.

(fig.

nue

874),

et

etc.

deve-

sans objet de-

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION puis que les gares de marchandises et

29

les entrepôts industriels

ont rendu inutiles ces anciennes prévoyances.

Dans

les villes

maritimes

et

commerciales,

il

y

a

sous

de Docks des magasins immenses, qui contribuent

Fig. S74.

— Anciens greniers

ces villes leur caractère

toujours ceux du

moins

Tout cela

transports, la

cours,

dont

magasin. C'est

donner

les

à

éléments sont

tout ce que j'en puis dire,

à

des particularités.

magasins, docks, présente

d'ailleurs, entrepôts, chais,

souvent de grandes

nom

'd'abondance, à Paris (plan partiel).

propre, mais

d'entrer dans l'infini

à

le

difficultés

de composition pour les accès

surveillance, l'économie

nous supposons toujours résolu

le

d'espace.

et

Mais dans ce

problème de

la

composi-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

30 tion pour

nous attacher aux éléments.

une

les

éléments, rien

que ces programmes.

n'est plus simple

Avec

comme

Et,

nous trouvons des éléments qui appellent

abattoirs

description.

une création moderne

L'abattoir est

n'avaient

rien de

commun

avec

lui.

;

Bien des

varie peu

villes

administration avec quelques logements,

:

bouverie, bergerie, porcherie pour les animaux l'abattoir

proprement

fonderie des graisses, c'est

avec ses conséquences,

etc.

Dans

chercherai à vous donner

Dans

cour dite

les

que

partie

je

le

fait

deux extrémités chaque côté

de

;

à

les

principe étaient réservées à l'abaplus souvent dans

le

la

cour ou

l'échaudoir est alors réservé pour les opérations

;

consécutives à rées

aux

de travail aboutissent

salle

cette

est spécial,

ou moins importantes, on dispose

aérée, ouverte

maintenant se

de travail

salle

de

la

l'idée.

échaudoirs ou cases qui dans tage, lequel

et c'est

puis

;

que

telles

ensemble, ce qui

cet

dit,

des proportions plus

une cour couverte, bien cette

en attente

dit

proprement

l'abattoir

manquent

en grand nombre. Le

encore d'abattoirs, aussi en construit-on

programme

anciennes boucheries

les

des salles sépa-

Tabatage. Les échaudoirs sont

unes des

murs

autres par des

une porte ouvre au

:

dehors sur l'une des cours ou voies de l'établissement; une autre porte ouvre sur

la

cour couverte intérieure. Si l'échaudoir sert à

l'abatage, l'animal

une

mée,

n'est

seconde

la

saigné, puis le

dans

la

fois introduit, la

pas encore ouverte. Là,

corps est transporté par des

cour couverte, où se

livrer la

viande

à

la

fait

tout

boucherie. Dans

réciproque de cette méthode. Parfois, tés

première porte est

de greniers, de séchoirs pour

les

les

est abattu

et

moyens mécaniques

le travail le

il

refer-

nécessaire pour

cas contraire, c'est

la

échaudoirs sont surmonpeaux,

etc.,

mais

il

vaut



ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION

mieux que

l'aération puisse

latérale

va sans dire qu

:

il

Fig. 875.

— Abattoir



être verticale elle

en

même

ne sera jamais trop

général de

la

rive

gauche de

la

31

temps que

efficace.

Seine.







B,B, octroi delà boucherie, concierge. C, inspection et police. D, logements. F, F, cours de travail. G,G, écuries et bergeries avec greniers. H, H, cours d'étables. K, quai du chemin de fer et place de débarquement des bestiaux. L, voies J, vente à la criée. spéciales du chemin de fer. M, parcs de comptage. N, échaudoir des animaux insalubres, vétérinaire. O, octroi. V, penP, coche. R, triperie. S, réservoir. T,T, porcheries. U, brûloir. Q_, dépôt des fumiers. doir et dégraissoirs. X, entrée spéciale de l'abattoir à porcs. Y, poste des pompiers et de gardes républicains. Z, greniers des porcheries. W, boyauderies. a, concierge de l'abattoir à porcs. b, octroi c,c, vestiaires. de l'abattoir à porcs. d, entrée des bestiaux. e, w.-c. et urinoirs. i, ter/>, passages couverts. g, bassin de lavage de la triperie. f, escalier des greniers. rains disponibles. h, service du nettoiement. y, fourrière. Abattoir pour les chevaux. octroi. sanitaire. 1, entrée principale. 2, 3, concierge. 5, dépôt 4, service des viandes saisies. 10, écuries. 6, coche. 8, cour de travail. 7,7, échaudoirs. 9, escalier des vestiaires. 11, écuries avec greniers. 12, cour des écuries. 14, escalier des greniers. 15, w.-c, 13, fosse à fumier. 16, porte donnant accès à la rampe allant au chemin de fer. A, entrée principale. E, E, échaudoirs. 1,1, grande cour.





— —





— — — — —













— —



— —



(fig.









— — —

Vous remarquerez que dans gauche







le



— —

— — —





plan de l'abattoir de





— —

la

Rive

875), qui réalise les derniers progrès accomplis,

la

3

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

2

disposition

dans

absolument logique



ils

sur une

ouvrent

;

le

vaste cour

plan

font avec ordre et

dans toutes ses Il

et

passent à

la

cour de

puis aux échaudoirs. Les échaudoirs centrale

chers viennent attendre et charger

suivre sur

là, ils

;

sont abattus

animaux sont amenés

les

:

ou bergeries de

bouveries

les

travail

est



les

voitures des

bou-

marchandise. Vous pouvez

la

marche nécessaire des opérations, qui

la

facilité,

se

grâce à une disposition bien comprise

parties.

importe naturellement que

les lavages

puissent être fréquents

abondants, l'écoulement rapide. La question des évacuations

Lorsqu'on

est à étudier dés l'abord.

le

peut,

on

dirige toutes les

eaux de lavage sur des bassins de décantation où

donnent

les

résidus

organiques, qu'on

elles

aban-

alors chimique-

traite

ment. L'abattoir se complète par des parcs et étables

des fonderies, notables. à Paris

Tout

etc.

Le plan

ne

cela

ci-contre

pour

les

présente pas de particularités

du nouvel abattoir de

la

Rive gauche

vous montrera une disposition complète de une coupe

services. J'y joins

animaux,

ces

divers

prise sur la salle de travail et les

échaudoirs de l'abattoir de Besançon

(fig.

876).

Je ne puis, à propos des édifices à usage public, vous parler

de tous

les

établissements où se vendent des denrées, et en par-

ticulier les comestibles, bien

que ce soient parfois des construc-

tions importantes créées pour cet usage. c'est

de

la clarté,

de

sible en montre, la

de ce qui se voit,

la

qu'il

y

faut toujours

surveillance facile, le plus d'exposition pos-

circulation aisée des il

Ce

y

a toute

une

acheteurs. Mais en plus

partie

que

le

public ne con-

naît pas, ce sont les réserves, les caves, les glacières,

de marchandises, pour lesquels la fraîcheur.

il

les

dépôts

faut surtout de l'aération et de

ELEMENTS DES EDIFICES D ALIMENTATION Puis,

il

a les lieux de

y

est le restaurant.



aussi

consommation dont

qu'on cherche à rendre attrayante, connaît pas

— heureusement

Le restaurant

Fig. 876.



est de luxe

Coupe

et

une

plus complexe

le

vous trouverez une

public ne

peut-être.

ou d'usage modeste, de

les cas,

il

faut

ville

un boulevard, une promenade, un quai

facile accès,

doivent être aussi hautes qu'on

tion est

une nécessité de premier ordre,

le

;

le client,

les

salles,

pas l'idée de ce que sont des salles à

Saint-Germain dans

rants de Marseille, à Eléments

et

le

que d'un

pourra, car l'aéraet

nos restaurants

parisiens toujours disposés dans des étages peu élevés ne

à

ou de

des salles claires et gaies,

autant que possible en vue de ce qui peut séduire

ici

le

sur le bâtiment des échaudoirs de l'Abattoir de Besançon.

campagne; dans tous

ce soit

publique

partie

que

partie

33

donnent

manger comme on en

voit

pavillon Henri IV, dans divers restau-

Gênes ou

Théorie de V Architecture.

III.

à

Venise dans des

vieilles salles

ELEMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

34

d'anciens palais. Généralement, et cabinets particuliers,

dont

le

restaurant comporte des salons

que

l'accès doit être discret, bien

le

service en soit facile.

Les dépendances d'un restaurant sont importantes avec tous ses accessoires, laverie, dépôt d'argenterie selle, salle

à

manger des gens de

service

;

et

garde-manger

cuisine

:

de vais-

et

dépôts

d'approvisionnements; caves à vins, à bière, à cidre, à liqueurs, etc.

Je vous

ai

parlé de ces installations à propos des hôtels de

voyageurs (V. vol. peu prés

les

II, fig.

634, p. 182);

mêmes. Mais on peut

les

dire qu'il

y

besoins sont à

a autant

de pro-

grammes que de restaurants, les programmes résultant ici du luxe plus ou moins grand, de la cherté ou du bon marché, de la situation,

leurs,

usage,

de l'importance présumée de

comme un

restaurant est rarement

on ne peut que

préexistant

:

faire

le

la clientèle.

Et

d'ail-

construit pour cet

mieux possible dans un

c'est l'affaire d'ingéniosité et d'habileté

local

d'arrangement.

CHAPITRE

III

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DU COMMERCE GÉNÉRAL

SOMMAIRE. — Les

Bourses.

— Bourses de

l'antiquité (Basiliques)



du Moyen- âge.

— Bourses des fonds publics. — Banques blissements financiers. — Caisses et guichets.

Bourses de commerce.

Aux

édifices d'usage public se rattachent les Bourses, véritables

marchés qui ne chandise. les

et éta-

y en

Il

Bourses

Souvent

différent des autres

les

a de

deux

que par

sortes, les

de fonds publics, ou de

deux destinations

se

la

nature de

la

mar-

Bourses de commerce, transactions

une

concilient en

et

financières.

même

con-

ception.

Temple de Jérusalem la plus ancienne Bourse de commerce. Il paraît du moins qu'on y venPeut-être

dait.

Mais

faut-il

voir dans

comme nous

ne

le

le

connaissons

d'ailleurs

pas,

la

question est sans intérêt pour nous.

La Basilique des Romains ne

sais

s'il

était

certainement une Bourse. Je

s'y faisait des criées et des enchères,

mais on

s'y ren-

contrait pour causer d'affaires et conclure des transactions.

Mais

la

Basilique a eu, en architecture, son influence directe

sur nos édifices judiciaires et religieux, et à

nos Bourses,

logique,

la

le fait,

bien

si la

logique

la

rattache

plus intéressant à constater que la

rattache à d'autres classifications. Je

vous en

ai

parlé à

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

36

vous en

propos des

édifices judiciaires

nous serons

arrivés à l'architecture religieuse.

j'aurai à

;

reparler lorsque

Pour

ne veux retenir que

je

d'accès

liques.

Tandis que

une lourde

la très

porte, le plus souvent au

largement

était

même

n'était pas

Fig. 877.

ou



nuation,

Bourse de commerce de Londres.

Pendant

ouverte,

trois

basilique

peut-être

ouverte,

et

précédée de plus de deux

marches. C'était

et après lui

de

couvert,

à

marché

publique, du

Moyen-âge

le

la

complètement

U U M a u il

grande

temple avait

le

haut d'un perron élevé, f prrrtTrrrrj

moment,

anciennes Basi-

des

facilité

le

encore,

il



la

conti-

la

place

du Forum.

a été construit

en divers pays des Bourses de commerce, notamment dans les Flandres et les Pays-Bas. Le plus souvent, c'était une simple cour entourée de larges

portiques.

Il

en subsiste de beaux

et

curieux exemples, ainsi

notamment la

Bourse de Londres

(%• Il

si

8 7 7)a été fait aus-

des salles affec-

tées à

un commer-

ce spécial,

par Bourse à

exemple des

la

draps,

Perpignan

(fig.

enfin,

dans

878); le

comme

Midi, les Loges, dont

Loge des

Fig. 878.

je

vous

LanTJ, k Florence

;

la

ai



Bourse des draps

à

Perpignan.

montré un exemple avec

Loge des

Banquiers

ou

le

la

Banco

H

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DU COMMERCE GÉNÉRAL de Gênes en est encore un spécimen très intéressant

880

et

37

(fig.

879,

881).

Plus récemment,

JÊZMËli''

particulièrement en France,

et

la

Bourse

est

JH

SInnHifflr

mm «Pal

Fis;.

îï.

ili

1 III 1 ni !«lffiilill|ajBail

— Loge des Banquiers,

à

Gênes.

— Loge des Banquiers,

Fig. 880.

à

Gènes.

Coupe.

Façade.

devenue une

monumentale,

salle

et

trop souvent on a perdu de vue sa destination

comme

faisant

perrons

des

raison

sa

et

extérieurs

programme

le

en

Bourse de Paris

à la

très

élevés,

un

édifice

contre-sens évident dans

dont

d'être,

est

l'allée

et

venue incessante. Mais pour bien être

une Bourse,

saisir ce il

que peut

faut d'abord étu-

dier ce qui s'y passe. }

— Loge des Banquiers,

Dans une

à Gènes. Plan.

Marseille la

les la

les

Bourse se tient de

telle

négociants, acheteurs

Bourse,

et

s'y

heure à

telle

heure.

commerce

— on A

ce

dit

— que

moment

possibles, se rendent à

des endroits toujours à peu prés

mêmes, pour qu'on sache où

les autres,

de

ou Le Havre

ou vendeurs

tiennent à

ville

les

trouver. Entre les uns et

l'intermédiaire est le courtier; les affaires se traitent

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

38

échantillons

sur

on vendra par exemple mille

:

un échantillon d'un quart de litre. Le programme d'une Bourse de commerce

hectolitres de

blé sur

quelque sorte à un grand parloir,

Mais

s'y

il

breuses

— en

question de programmes que

:

Mais, pendant car

si la

réalité

Bourse

tient

se

elle

cafés voisins.

se tient officiellement

Il

faut

la

place

monde,

tout instant échanger leur

assez

nomici.

est affairé, va, vient

dans

beaucoup aussi sur

donc que

et

pas à traiter

je n'ai

monde

Bourse, tout ce

la

donc en

des bureaux de courtiers.

dépendances inévitables,

des

joint

et à

se réduit

et la

la salle

de Bourse,

place,

la

dans

les

Bourse puissent à sans heurts, au

facilement,

milieu cependant de groupes qui stationnent et ne veulent pas

Que

être dérangés.

pour cela? Des accès extrêmement

faut-il

c'est-à-dire des portes

faciles,

et le plain-pied,

ou presque, avec

La Bourse de Bordeaux lisent le faciles

mieux

ce

(fig.

Quant aux Bourses comme avant

les

il

882)

une de

est

celles qui réa-

nombreuses

ses entrées

et

et latérales.

celles

de Paris

(fig.

vente des fonds publics, et que

moins impérieuse. Mais

y aurait

fussent plus

Les

voie publique.

je

883), desti-

vous montre

récents agrandissements, la nécessité de circulation

incessante est et

la

la

programme, avec

sur les faces principales

nées surtout à

nombreuses, largement ouvertes,

l'arnuence est grande aussi,

certainement tout avantage à ce que

les

accès

faciles.

salles

de Bourses

peuvent donner

lieu à

de très beaux

motifs d'architecture. Ce sont de grandes salles monumentales,

généralement voûtées, souvent avec des tribunes. L'essentiel

est

qu'elles soient bien claires et aérées.

programmes on a joint à une Bourse des Chambre de commerce, ou du Tribunal de com-

Parfois dans des services de la

merce. Cela peut traires.

être,

Mais ce sont



bien qu'il y

ait

plutôt des raisons con-

des conditions de

programmes qui n'ont

ÉLÉMENTS DES ÉDIFICES DU COMMERCE GÉNÉRAL

Bourse de Bordeaux. Façade sur QUAI

Fig. 882. ij

portier.



2,

bureau des agents de change.

— —

3,

6, capitaine

le

quai de

la

39

Bourse.

DE LA

Bourse de Bordeaux. Plan.



postes et télégraphes. du port. 7, corbeille.



4, enregistrement.



5,

courtiers.



4

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

rien d'obligatoire drait

:

il

ne fau-

donc pas vous figurer

que ces services fussent des dépendances

indispensa-

bles d'une Bourse.

sur-

éléments en sont

plus, les

ce

Au

que nous avon s vu pour

les édifices judiciaires.

A

programme des

ce

Bourses, se

rattache par

certains

côtés

Banques,

et

en général des

établissements

Mais

je

des

celui

financiers.

vous en

parlé

ai

en traitant des édifices administratifs

;

je

n'y revien-

drai pas. 1,

— — vestibule du grand — vestibule de de vestibule des courtiers de comBourse. — concierge. — grande de merce — corbeille estrade des agents de Bourse. — galeries du public. — galerie change. — syndes agents de change. — 13, bureaux des agents de change. — ^déga— syndicat, secrétagements. 16,16.17, courtiers des courtiers de commerce. — cabinet bureau d'assurances maritimes. — Bourse. — 20, galerie du commissaire près péristyle.

5,

escalier.

2,

vestiaire.

la

4,

salle

la

salle

la

5,

.

6,

7,

et

8,

10,

9,

II,

14, salle,

dicat,

salle,

18,

riat

Fig. 883. — Bourse de Paris.

19,

Plan

et

coupe.

la

extérieures.

et

CHAPITRE IV

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE DES BAINS PUBLICS

— Les Thermes antiques. — Leurs éléments multiples. — Parties de leur programme. — Voûtes — Eclairage. — Caractère de l'architecture romaine.

SOMMAIRE.

essentielles

Les grandes

salles des

Thermes.

— Leur influence sur l'architecture des

églises.

Établissements thermaux.

Dans une

cette



Bains turcs,

revue rapide des édifices

etc.

d'utilité

ou d'usage

place est due aux Bains, surtout afin d'avoir

public,

une occasion

de vous parler des Thermes; ces édifices sont ceux où peut s'étudier le plus

une influence

si

quoi qu'on en

complètement

l'architecture romaine, qui a eu

grande sur tout ce qui ai dit, l'architecture

l'a

suivie,

— y compris,

du Moyen-âge, transforma-

tion lente et successive de celle des édifices romains.

Chez nous,

gramme

les

bains

de composition

n'existent ;

comme

vraiment pas

l'habitude de plus en

pro-

plus répandue

des salles de bains dans l'habitation, rend de plus en plus misérable l'installation des établissements publics de bains.

misère,

il

y a des nuances, mais

d'une population aisée

et

le

programme de

Dans

cette

bains dignes

luxueuse n'existe pas. Je ne vous dirai

donc rien de ces établissements que vous connaissez, où

les

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

42

cabinets de bains ont quelques centimètres de plus

ou de moins.

On

a essayé des

des

piscines, bains

populaires,

mais,

il

faut

le

tout cela est

dire,

resté à l'état d'in-

tention,

ce

et

dans

que

n'est

édifices

les

d'as-

sistance publique,

hospices ou

hô-

pitaux, que le pro-

Fig. 885.



Établissement thermal du Mont-Dore.

Plan du

i

or

étage,

gramme

mo-

deme

bain S

des

a été étudié avec

soin et avec succès.

Je vous

ai parlé Il

y

en

plus haut.

a aussi des

tentatives

inté-

ressantes dans di-

vers

établisse-

ments thermaux,

notamment ceux Mont-Dore du (fig.

884

de

Bagnères-de-

Bigorre Fig. 884.

ES

ces

— Disposition

THÉÂTRES

escaliers,

et

79

purement

utilitaires, et

construction du Colisée.

admirablement compris à ce point de vue, ne témoignent d'aucun souci de

De

plus,

ils

l'effet

:

on monte tout

le

temps entre deux murs.

nous étonnent par leur extrême

raideur.

Toujours

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

80 que

est-il

l'arrivée

spectacles devaient

des foules qui assistaient aux

sortie

et

la

se

faire

monde. Les

facilement du

plus

le

arcades étaient numérotées, chacun savait d'avance

arcade

devait entrer, et

il

vomitorium de plain-pied, qui

escalier

volonté

tous les

à

s'il

aux places du

allait

La

étages.

issues sans exception

diverses

un un

bas, soit

conduisait

le

à

sortie se faisait par toutes les

demander que quelques

ne devait

elle

:

quelle

trouvait immédiatement soit

il

ramifications

des

par



par

minutes. Je ne détaillerai pas davantage cette description, qui m'entraînerait trop loin

;

je

que

analytique

vail

me

un

tra-

autrefois fait sur le Colisée

c'est

un

j'ai

comme mes

amphithéâtre, mais secteur, rien

bornerai à mettre sous vos yeux

dessins n'en présentent qu'un

n'empêche que vous

j'assistais à la

construction de

son achèvement

sol jusqu'à

:

(fig.

905

et

Quant c'est

en

et

une sorte de

réalité,

au

théâtre

mesure de



spectacle

le

du demi-tronc de cône,

lieu

la

forme générale

composée de portions de

demandent une arène considérables

la

construction

de

formée

au milieu des

le

tronc de cône

est quasi-elliptique

il

en est résulté des il

a

balancer les

de

pilastres



fallu,

diffi-

comme on

murs rayonnants,

constamment des déformations. Cela

très visible à l'amphithéâtre d'Arles, est

est

jeux, combats, chasses, qui

combinaisons; escalier,

les détails,

cercle se raccordant. C'est

allongée. Mais

marches d'un

et l'architecture subit

chaussée

depuis sa sortie du

donc en quelque sorte des

à

une conséquence du programme de

balance les'

supposé

906).

complet. Seulement

cultés

J'ai

à l'amphithéâtre antique, sans entrer dans

spectateurs; est

l'édifice,

ce sont

attachements figurés pris au fur

comme un

considériez

les

élément de théâtre aussi bien que d'amphithéâtre.

que

:

est

où l'ordonnance du rez-de-

très saillants. Ils

suivent

la

ELEMENTS DES THEATRES direction

du mur convergent,

brutalement avec un angle obtus

et se

81

présentent en façade

et l'autre aigu.

L'architecture convergente, très nette et parfaite sur circulaire

ou

demi-circulaire,

comme

cette rapide

aux spectacles,

ÇJEXZ

il

mot

plan

un plan

elliptique.

revue des édifices antiques destinés

faut rappeler les Cirques.

Tandis que pour nous

r^ Fig. 907.

le

un

au théâtre de Marcellus,

par exemple, devient pénible ou boiteuse sur

Pour achever

tout

— Le

Circus

Maximus de Rome.

Cirque éveille l'idée d'un édifice circulaire et couvert,

le

cirque romain était en forme de rectangle très allongé, et découvert.

Les extrémités seules, ou ce qui aurait

du rectangle, C'est

que

le

étaient arrondies suivant

bate élevé, à

en

la

et

différentes.

la

de sa longueur,

monument

se faire la

il

Spina (épine), sorte de long stylotrophées,

statues,

plus éloignée de l'entrée était

etc.,

qui

et

surmonté de

vertical signalant de loin

la

l'endroit

manoeuvre dangereuse du tournant.

l'entrée, suivant

Éléments

deux courbes

plus grande partie

décoré de colonnes,

Meta, ou borne,

A

la

deux par

son extrémité

où devait

côtés

les petits

cirque était destiné aux courses et spécialement aux

courses de chars. Sur était divisé

été

une courbe en

Théorie de l'Architecture.



III.

arc

de

cercle

dont

l'axe 6

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

82 était

légèrement oblique par rapport à celui du

vraient les Carceres, remises le signal

du



les chars

cirque,

s'ou-

tout attelés attendaient

départ. L'objet de cette obliquité était de les placer

dans des conditions sensiblement pareilles pour se diriger vers la

moitié du cirque qu'ils devaient d'abord suivre.

A

l'autre

autour de cercle.

extrémité, les chars devant tourner en demi-cercle

la

Sur

les

Meta,

le

cirque se

longs côtés

et

terminait également en demi-

sur

le

demi-tronc de cône

final

étaient les gradins.

Programme en somme

très simple,

mais d'une grande ampleur,

qui a donné lieu à des compositions extrêmement importantes.

Le Circus Maximus de Rome, encore devait en il

être la plus

visible par parties (fig. 907),

complète expression. Peut-être y en eut-

de plus considérables encore à Constantinople,

devenu

le

le

cirque étant

divertissement par excellence des Byzantins.

CHAPITRE

VII

ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES (Suite).

— La de spectacle. — des étages. — Ouverture du rideau. — Tableau comparatif.

SOMMAIRE. Hauteur



Les théâtres modernes.

Conditions pour la vue

Types des

l'audition.

et

salles italiennes et françaises.

rideau. — Plafond. — Pendentifs. Difficultés

Du

— Avant-scènes. — Cadre du

de construction.

théâtre

moderne

salle

:

il

antique,

je

passerai

sans intérêt

serait

de

sans transition

vous

programme

qui ont servi d'ébauche au

au théâtre

retenir sur les essais

actuel, à

peu prés

fixé

dans ses grandes lignes. Bien entendu,

la

beauté des théâtres antiques a donné lieu à des

imitations, soit en projets, soit en exécution, et pour toute école, le théâtre, surtout le

grand théâtre, ne pouvait

édifice demi-circulaire. Certes, l'idée a sa logique salle

de de

:

une

qu'un

être

autour d'une

forcément convergente, constituer des bâtiments annulaires,

telle sorte

que

la

façade soit l'enveloppe et l'expression

assurer

la salle, c'est

au

monument un

même

caractère incontes-

un superbe motif de façade, et des abords extérieurs nombreux et faciles. Mais on n'a pas réussi à moderniser cette comtable,

position antique théâtre

;

vestibules,

romain pour ;

escaliers,

vestibule,

une

foyers, tout cela reste le galerie qui

tourne

;

pour

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

84

monumentale, pas de spectacle des

escaliers pas de cage

tées et des

descentes

mon-

pour foyer, une promenade sans lignes

;

droites.

En somme, on résolue, bien qu'il

souvent posé

s'est

ait été fait

1

J

3

4

notamment au

On homme

insoluble t-il

un

et alors

?

il

Mais quant être

à présent, la je

lui

de

»

!S



908). Est-elle

peut-être se trouvera-

;



faire

(fig.

les autres

ont échoué;

une œuvre magnifique.

question du théâtre demi-circulaire doit

vous entretiendrai des divers éléments du

théâtre tel qu'on le conçoit de nos jours, et abstraction la

composition générale, dont

ponsabilité.

pas

des tentatives inté-

deMayence

de génie qui réussira

l'a

Maycnce.

ne doit jamais l'affirmer

ne tiendra qu'à

écartée, et

— Théâtre de

théâtre

sens

20

15

It

S

Fig. yo8.

ressantes,

dans ce

on ne

question,

la

je

vous

laisse le mérite

faite

de

et la res-

ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES

Peu de programmes sont surtout

:

qui peut

théâtre se

la partie

du

ce

plus, peut le

le

:

;

mais

de communications larges

;

dans

et faciles

;

sont donc presque deux programmes juxtaposés, dans un qui cependant doit faire un ensemble et un tout.

d'ensemble,

parti

il

y

deux idées qui pèseront plus que toutes autres sur vos dispo-

sitions

l'idée

:

de l'évacuation



de l'arrivée

entre

car

heure, tandis que tout cas

arrivées

les

monde

le

en vue,

première condition de salut

vous

facile et rapide, il

bien plus que celle

d'une

se passe plus

part à la fois, et d'ailleurs dans

de sinistre ou de panique que l'architecte d'un théâtre

doit toujours avoir

faudra sous

obligeront l'édifice, la

peu prés égales

à

communication

aucune

presque

Or, pour cette conception générale du

le

que nous

partie des artistes et de l'administration

d'elles, nécessité

monument a

théâtre,

le

moins.

compose de deux moitiés

public, la

entre les deux,

chacune

complexes que

aussi

théâtre important et complet. C'est celui-ci

le

supposerons

Un

85



encore l'évacuation qui est

profondeurs

puis, l'idée des

scène, et qui dans la plupart des cas

la

à relever

;

c'est

sensiblement

ou du moins

celui

question des abords,

elle

de

sol

le

la salle et

;

qu'il

vous

du rez-de-chaussée de de

Quant

scène.

la

ne vous appartient pas;

cependant réagir sur votre composition

la

elle

mais alors ce

à

peut

sont



des cas particuliers auxquels doivent correspondre des solutions particulières

;

nous supposerons donc

l'édifice isolé et

facilement

abordable dans ses diverses parties.

Nous verrons

d'abord

la salle,

puis la scène

:

la salle

est

la

raison d'être du théâtre, c'en est la partie essentielle.

Dans un espace

monde

assez

restreint,

possible, et l'asseoir à peu

multiplication des étages,

on

il

faut grouper

plus de

le

prés convenablement. Sans la

n'y parviendrait jamais

;

mais ces

étages ne peuvent pas, ne doivent pas, avoir des hauteurs

monu-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

86 mentales

faudrait des

il

:

de plus

et

;

trop isolés les uns des autres,

ARCHITECTURE

beaucoup trop hautes, ou des

salles

nombreux

étages trop peu

l'

spectateurs seraient

les

parle bien entendu de théâtre public. L'expérience

étage de théâtre ne doit pas dépasser



vide et froide

la salle serait

trois mètres

:

je

voir qu'un

fait

une con-

c'est

dition qu'il faut accepter.

Voilà donc

la



son plancher

constituée avec des spectateurs sur tout

salle

d'amphithéâtre

stalles

parterre,

l'orchestre, le

c'est

puis

;

du vide de

spectateurs, en balcons, loges, etc., autour puis, sur

pendant

une paroi de les entr' actes

Quelle sera déclarer

bonne

que

salle

la

je

cette

salle ? Je

vous donnerai pas

ne

de spectacle, par

la

celle

vous

par

qu'il

de spectacle serait

salle

une

faire

celle ;

les places

n'y ait que des places

des

théâtre



penser cher

le

commence moyen de

le

bonnes places que

loin

;

monde verrait et entendrait sans fatigue ni difficulté où tout le monde aurait de bonnes places. Or, il n'y a de

où tout

un

la salle

raison qu'il n'y en a pas et

ne peut pas y en avoir. La bonne

il

de

rideau traditionnel.

le

forme de

les

l'ouverture de la scène, fermée

la salle,

par

cinq ceintures

quatre,

trois,

l'Opéra

et à

:

En

trop

fait,

Non.

?

mal placés

de côté. Tout ce qu'on de

qu'on

tous

Il



que représente assez bien

faire,

de com-

les faisant

mieux vous

le faire

échelle, le parallèle

les

tracés de ces

voir qu'en vous

des balustrades

moins

payer

les autres.

peu près au

à

fer à cheval, est le résultat

de bien des compromis qui l'expliquent. Mais entre

c'est

trop

avant-scènes. Cette forme

les le





ramènent toujours

non compris

salle

trop haut

en faisant payer plus cher

les essais faits

très notables écarts

une

faire

y aura toujours dans

peut

en

ces places

fait

demi-cercle allongé, usuelle,

Peut-on

face.

de face

spectateurs

l'infériorité c'est ce

de

il

y a encore de

salles

:

je

ne

montrant, à une

des

premières loges

puis

même dans

ELEMENTS DES THEATRES quelques Naples,

de

théâtres

divers

Milan,

la Scala à

pays

la Fenice à

:

en

Italie,

Venise

grands théâtres de Vienne, Berlin, Munich Saint-Pétersbourg

et

Moscou

Pour un nombre voulu de

ment correspondant de il

;

;

;

voir ce qui se et

scène

verrons

plus

la

si

un développe-

salle

est

peu

profonde,

;

S"

CHARLES

à

la

cadre du

du

exagérée

ne per-

loin

une ouverture

mettent pas

Garnier

deau; Ch.

maximum

le

guère

de

scéniques que nous

gences

que

en Russie, ceux

exi-

les

d'ailleurs

;

les

en scène,

fait

au milieu de

surtout

en Allemagne,

faut

il

LA SCALA

mais ces spectateurs ont

Saint- Charles à

909).

spectateurs,

places

qu'elle soit large

faudra

(fig.

87

dépasser

ri-

estime

ne

doit

15 mètres.

Donc, impossibilité

de dé-

border trop sensiblement

à

gauche. Puis,

si

droite et à

profonde

la salle

Fig. 909.

fâcheuse

est



Parallèle des tracés des balustrades,

au niveau des premières loges de

pour

la

salles

de ^spectacle.

vue, en multipliant les

places de côté et en éloignant les places de face, elle est meilleure

pour l'audition



et

vent tâtonné, essayé,

;

repris,

car

on

a

Ces tâtonnements n'ont pu

théâtres.

précise

réciproquement. Tout cela a été bien sou-

beaucoup construit de produire

semble toutefois en résulter que

il

peut avoir

sa

longueur à peu prés égale

aucune régie

la salle

de théâtre

à sa largeur,

l'arc

doubleau des avant-scénes non compris. Voici

d'ailleurs

principaux l'appendice

théâtres

du

quelques renseignements à ce sujet sur français

livre de

et

étrangers,

Ch. Garnier

:

que j'emprunte

les

à

.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

88

OUVERTURE

DU

THEATRES

LONGUEUR DU DEVANT DES LOGES AU MUR DE LA SCÈNE

LARGEUR AU-DEVANT

RIDEAU

DES LOGES

Amsterdam Anvers

II. 50

21 mètres.

10.73

14.44

20.44

Berlin

13-34

16.79

23.225

Bordeaux

11.76

14.20

15.20 (jusqu'à

Caire

11 .00

I4.OO

40 mètres (scène comprise).

9

met.

la

rampe seulement).

Copenhague

10.24

12.91

16.69

Dublin Florence Gênes

10. 50

13 .20

17.40

11.75

I4.7O

46.28 (scène comprise).

14.50

18.OO

20.50

Hanovre

13.15

13.25

14.00

Lisbonne

13 .00

16.46

Londres (Covent-Garden)

15 .00

18.90

18.70 49.50 (scène comprise).

Mayence

11.00

15.00

22. 50

Messine

7.50 12.00

II .70

14.20

17.40

21.75

id

Milan

16.36

24.85

22.00

Moscou Munich

20.00

22.00

14.00

I9.OO

65.50 (scène comprise). 22.00

Palerme

10. 32

13.40

13.50

12.60

16.80

22.00

16.00

I7.OO

58.50

\

17 .20

20.6o

51.20

Ç

16.00

17.20

48.00

)

Philadelphie

13.50

18.OO

22.80

Prague

10.00

12.00

14.00

Santiago

12. 50

18.OO

19.50

Stockholm Stuttgart Turin

10.60

I2.6o

17.20

12.00

?

19.50

13 .20

16.60

24.20

Venise

14.00

16.OO

16.00

Vienne Nouvel Opéra de Paris. Comédie-Française.

M-95

19. 16

69.26 (scène comprise).

15.60

20. 50

25.625

11.00

14.20

17.00

(Scaln)

Ancien Opéra de Paris.

.

.

Saint-Pétersbourg.

.

De

ce

.

.

tableau,

on

ne

peut tirer de

sinon que, dans tous ces théâtres, plus grande que

surtout suivant ainsi

la largeur.

qu'il

et

la

conséquences précises,

longueur de

la salle

est

proportion varie beaucoup,

y a ou qu'il n'y a pas d'avant-scénes. C'est

que dans ce tableau

peu profondes,

Mais

la

Scènes comprises.

les salles italiennes paraissent

cependant

elles

relativement

sont toujours de forme allongée

:

ELEMENTS DhS THEATRES

8q

û

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^

ITriTlTITlTn lrrT

°-

o



S' ^

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

90 mais

ont des avant-scènes peu importantes, ou

elles

même

n'en

ont pas du tout.

En rale

tés les

fait et

de

salle

en résumé, l'expérience a consacré une forme généen

qui est une combinaison des quali-

fer à cheval,

recherche, en atténuant dans

qu'on

défectuosités qu'on ne peut

que de vous montrer

la

éviter. Je

Milan

ne

puis

mieux

:

Covent-Garden

de

l'Opéra, le théâtre de à Londres,

Scala

à

en plan,

et

la

910).

(fig.

Supposons

donc

forme de votre

la

salle arrêtée

dégagée par des abords suffisants. Vous chercherez à

bonne pour Pour

la

vue

les places

pour

et

de face,

rendre

la

l'audition.

problème

le

est simple

;

la

scène étant

toujours un peu élevée au-dessus de l'orchestre, une épure

vous montrera

à établir

— comme

— que

de cours

les salles

une pente en sens

le

inverse,

qu'on adopte en

facile

nous l'avons déjà vu pour

parquet des spectateurs

doit avoir

mais peu prononcée. Cette pente ne

devrait pas être rectiligne, mais sa courbe théorique serait sensible

faire

plans de quelques-unes des salles les

les

plus célèbres de France et de l'étranger Versailles, le théâtre

mesure du possible

général

si

plan incliné, à cause

le

peu des

facilités d'exécution.

Cependant, lorsque la

scène,

comme

les spectateurs arrivent

jusque tout près de

Théâtre-Français, les

premiers rangs de

au

fauteuils seraient trop enterrés; la traire

vers la

constitué

comme

descendant de incliné

coup

le

scène

la

suit

aussi au

plus large

Théâtre-Français,

en partant de

scène

montant vers

Quant aux

;

courbe alors remonte au con-

le

(fig.

vers

la

fond de

scène

la

salle

;

un

la salle

:

:

le

parquet

un plan

palier étroit

;

est

incliné,

un plan

ce dernier est de beau-

911).

places de face des divers étages, depuis les bai-

ELEMENTS DES THEATRES gnoires jusqu'au dernier amphithéâtre, la

pente des gradins doit être de plus en

Fig. 912.

— Spectateurs

de face et de côté.

plus accentuée à mesure qu'on s'élève

mais

l'épure en est facile à faire,

du plan

s'en rapporte à l'épure

médian on

;

si l'on

vertical

sera trompé.

Supposons en

912) un tracé

effet (fig.

de deux gradins demi-circulaires spectateurs S et

T sont

assis

:

des

au premier

rang, des spectateurs S'et T' au deuxième.

convergent la

les regards, était

position relative de S

même serait la

point vers lequel

à voir, le

Si l'objet

que

celle

bonne

forme en

de

T

et

au centre O,

de S' serait

et

la

de T', et l'épure

partout. Mais par suite de fer

à

cheval, le

point de

convergence des regards est bien plus loin que

le centre

S-S' est

O,

et

dès lors, tandis que

une normale

T-T"

est

T-T"

est plus

une oblique, long que

à la circonférence, et par S-S'.

conséquent

Les hauteurs

91

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

92 S

T

et

d'une part,

résulte

que

dessus

T

pour T'

fût

moins plongeant que

dans

les

mêmes

élevé que

plus

l'autre, étant identiques,

il

en

rayon visuel dont peut disposer T' pour voir par-

le

est

être

T' de

et

S'

conditions de

comme

Mais

S'.

dont dispose S'; donc,

celui

vue,

que

bien

faut

il

faudrait que

il

les

gradins soient de niveau, on voit qu'il faut tenir grand compte

de cette obliquité,

établir

et

moins

l'épure dans l'hypothèse la

favorable. Il

va de soi que cela sera encore plus vrai

si

l'on considère les

places franchement latérales. Aussi peut-on dire que dans

aucun

théâtre peut-être les places de côté ne sont assez en pente. C'est qu'il

y a bien d'autres

corridors, etc.

:

de construction, de niveau des

programme qui comde compromis et de transac-

n'y a peut-être pas de

Il

porte plus que

difficultés

de théâtre

salle

la

tions entre les nécessités contradictoires.

Une

autre difficulté pour la vue, ce sont les cloisons de sépa-

ration des loges, surtout, bien entendu, des loges de côté.

une

salle rationnelle,

en veut. Par

veut tous

mais en

deux

les

fait

instincts contradictoires,

temps

il

veut

cht\

le

des cloisons qui assurent

de montants verticaux à l'aplomb de fait

un

écran

absolu

cloison

une forme de

mais on

établit la

si

on évide

stalle,

on

le

et

de

cotes

conseil que

cet

les

chez

d'audition,

pour soi,

écran

les

au

loges

moyen

en donnant à

mieux passer

le

la

regard,

loges voisines. Question

mal

donne

de tâtonner en place ses divisions au

le

si

et

balustrade, cette cloison

la

laisse

promiscuité avec

encore de compromis

vous transmettre

;

Or,

soi.

mais on

:

public élégant

le

d'une salle de spectacle

bénéfices

même

de côté on

n'y aurait pas de loges de côté

il

Dans

taillées. Je

à ce sujet

moyen

ne puis que Ch. Garnier,

de panneaux

d'essai.

D'ailleurs, le plus souvent, en ce qui concerne les loges de côté,

on

est obligé défaire des cloisons brisées.

Comme

ces cloisons

ELEMENTS DES THEATRES devraient être très

obliques par rapport à

93 la

balustrade,

il

en

résulterait des angles très aigus, inutilisables, d'ailleurs les sièges

seront toujours à peu près parallèles à cette balustrade. Dés lors,

on

conduit à

est

cloison normale dans la profondeur

faire la

premier rang de sièges, puis à obliquer dégager

la

peu

soit

vue,

que

faut alors

il

ou en

élevée,

le

surplus; mais pour

première partie de

la

d'autres termes

du

cloison

la

i

riUHfll

que

loge

la

mier rang

Quant

chose

vous au

sont

manque

ne

Garnier

à

211) un

de

son livre que

ils

vous

je

lorsqu'il

« Il faut bien

s'annulent

ce

à

bon sens ce

écrivait il

adopté aucun principe, que

n'ai

«

théorie, et que c'est

«

ou

la réussite.

du hasard

et

Cloisonnement

courageusement

je n'ai je

ne

seul

pas

le

des

eu aucun guide, que

me

que

:

je

suis basé sur aucune

j'attends

ou

l'insuccès

hasard seul qui lui a

c'est aussi la sagesse. Il existe

de spectacle,

9n-

oges du Théâtre-français.

»

Cependant, non, ce n'est :

Fu

livre,

disait

que j'explique que

«

sujet

déjà cité

ai

et

tel-

reste rien.

plein de

chapitre

arrivent

ils

n'en

l'Opéra n'était pas achevé,

réussite

et les

conclusions dia-

des

consacré

a

(p.

:

rien,

bonheur. Certes,

l'un l'autre qu'il

lisez-le

je

qu'une

dire

comme

métralement opposées, lement

.^ j

pas de traités très savants

savamment

Ch.

j'en

en

petit

matière, mais

la

très

que

à l'acoustique, après ce

personne n'y connaît

:

résultats

sur

pre-

913).

guère

puis

il

(fig.

pour son

en parlant des salles de cours,

ai dit

ne

découverte

soit

en général

elles

valu

de très nombreuses

sont bonnes

;

dans

la

salles

les théâtres,

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

94 la

voix porte

doute,

on ne

et

perçoit pas de résonances confuses. Sans

y a des degrés

il

nuances. Voilà

des nuances, mais ce ne sont que des

et

d'expérience, que

le fait

quer mais que nous constatons

comme tenir

la

leur

:

aussi était-ce sagesse de s'en

dispositions éprouvées, et

à ces

point de départ de

la

composkion d'une

pour

savoir prendre

de

d'Opéra nouveau

salle

reconnue bonne de l'Opéra précédent.

la salle

Puis «

ont

églises

les

expli-

théâtres ont leur sonorité

les

:

nous ne pouvons

ajoute

il

« Je sais bien qu'à

:

proprement

parler

il

n'y

a

pas de salles positivement mauvaises, et qu'on ne puisse amé-

« liorer

au besoin

;

je sais

bien que les salles

«

comme

«

un succès complet, on peut

«

chute. »

le

vin

mis en

Rien n'est plus

bouteille, et

que

l'on

si

ne peut espérer

aussi ne pas trop redouter

mais moyennant

vrai,

font à la longue

se

une

prudence qui

la

ne

s'écarte pas sans cause des précédents éprouvés.

Empirisme que tout

cela, direz-vous.

est impuissante, l'empirisme

guide autorisé.

Que

de



chose

Eh, oui. Là où

la science

c'est-à-dire l'expérience d'ailleurs,



est le

revendiquées par

la

science, et qui n'en sont toujours qu'à l'empirisme.

Et cependant matière

de

question

cette

théâtre.

est

non

Essayons

d'importance majeure de

la

résoudre

en

mais de

l'exposer.

En

acoustique théâtrale, nous savons deux ou trois choses, et

c'est tout.

Nous savons que

le

par seconde, qu'il se propage

lumière

comme

et la

chaleur

la bille

;

son parcourt environ 340 mètres par ondes vibratoires

qu'il est

soumis aux

de billard; enfin que

les

lois

de

comme

la

la réflexion

sons réfléchis, lorsqu'ils

arrivent à se distancer du son direct, par écho

ou prolongement,

sont insupportables.

Le son

direct sera ce qu'il

sera, c'est

avec

les

sons réfléchis

ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES que naissent

les théories

Or, toutes cipe

dangers,

les

pèchent par

on suppose toujours

:

de l'acteur, dans

Que

notamment

balcon

ou

large

forcément une

du

plafonné

étroit,

pétition de prin-

position moyenne

mètres de

trois

chante ou parle dans un

s'il

;

même

la

deux ou

et à

dangers des théories.

les

déplace, par côté, au fond

se

s'il

l'axe,

et

95

rampe.

la

théâtre, au haut d'un

ou fermé,

décor ouvert

ou béant jusqu'au

gril,

en

sans

été

chauffage ou en hiver avec les courants ascendants des calorifères,



la

bondée ou

devant une

salle

théorie se

déconcerte

Le problème

capitule.

et

ou non

à moitié vide, ventilée

est inso-

luble parce qu'il ne se pose pas.

Autre chose tonds

:

il

:

faut, dira-t-on,

Mais on veut des

possible.

ments, de nombreuses figurations. fondes, parce que

Mais

possible.

de face

les places

spectateurs. sible.

il

le

des décors fermés et peu pro-

son va droit devant

Il

tous

et

enfoncements

:

plat

du

d'air,

lustre

que ce

:

notamment

la

Il

soit :

Il

possible.

loges, et a le droit d'en vouloir.

remous

possible.

le

:

poset

Mais nous ne

faut prescrire les loges

Mais

faut

etc.

un salon aimable

le

public veut

éviter tous courants

nappe ascendante vers

possible encore, mais

la

des et

cheminée

public aime à respirer,

si

peu

soit.

Et, alors, quoi

théâtre, qui au

? Il

reste ceci

:

peut-être par hasard, les salles de

fond se ressemblent

fort,

sont des salles où

où 1.500

nous voyons

à 1.800

personnes entendent bien

en

la

comé-

l'opéra.

Quand

général i.oooà 1.200 personnes entendent assez bien die,

:

restreignent les places de côté, désespoir des

un plafond tout

faut

les

peut porter loin

faut des salles qui multiplient le plus possible

tolérerions pas ce couvercle de boîte. et

lui et

ne faut pas de moulures, de sculptures,

Il

mouve-

faut des salles plutôt pro-

Il

Mais nous voulons qu'un théâtre

élégant.

de scène, des

effets

tant de salles de cours, de conférences, d'audiences,

où 200 personnes ne peuvent y

a là

entendre,

rien

il

me

semble

qu'il

une preuve manifeste de bonheur.

Et d'abord, voyons la

l' ARCHITECTURE

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

96

la salle

antique

Orange

à

:

par exemple,



sonorité est merveilleuse, l'auditeur ne perçoit et ne peut perce-

voir que

mur de ment

son

le

scène.

réfléchir

le

:

il

se distancer

le

grand

du son

direct,

il

n'y a rien

n'y a plus que l'auditoire, tronc de cône

à la répercussion

réfractaire

immédiatement par

part ce réflecteur de son, et de son assez rapide-

pour ne pas

réfléchi

qui puisse

A

direct, renforcé

du son

ainsi,

:

son direct renforcé,

pas de son réfléchi.

Voilà ce tale la plus

me

semble

concluante.

Certes nos théâtres sont il

y

a

qu'il s'y pulvérise

forment

le

pour

les loges, et

son

comme En

compliqués. Mais en

la Scala,

fait,

science

réfléchi

ainsi dire

est

y

c'est

peu

à craindre parce

dans toutes

que

ainsi

somme,

direct par les décors,

qui constituent autant de

voisins immédiats. Et

les

plus

pour eux aussi renforcement du son

avant-scènes, et

les

démonstration expérimen-

la règle et sa

les

les

alvéoles que

réflecteurs

pour

salles italiennes,

sont excellentes au point de vue acoustique.

ou simple bonheur, nos

avec quelques nuances des

salles de théâtre

salles acoustiques.

Ne

sont

lâchons pas

la

proie pour l'ombre.

Mais concluons que

si le

rêve d'amplifier

contre les parois est une chimère, la distance qui

s'il

est sage

permet d'entendre directement,

des trop grandes salles. Parler n'est pas crier.

Et ni

la

le

crier,

son par ses chocs de ne pas excéder



il

faut se garer

chanter n'est pas

conversation du salon de Célimène, ni

les

dialogues

de Marivaux, ni les proverbes de Musset ne veulent être

Au

contraire,

criés.

quel plaisir délicat et raffiné ne serait-ce pas d'en-

tendre cela dans

les salles

intimes de Trianon ou de Fontaine-

bleau, sans que les acteurs fussent obligés de se grimer violem-

ÉLÉMENTS DES THÉÂTRES ment, ou de

Quant

à

des essais

entendu

parler,

musique,

c'est

de

:

« ...Parlons bas, écoute... »

dont vous avez certainement

récents

dans

invisible

l'orchestre

une question dont

la

solution n'appartient pas à

point de vue de l'aspect

de

et

la

conception générale, les

de spectacle se rapportent à deux variétés les salles françaises.

Entre

intermédiaires empruntent

que l'une ou

table

les

deux groupes, quelques exemples

un peu des deux

l'autre des

salles

les salles italiennes,

:

;

mais

est inévi-

il

deux conceptions domine.

a des salles italiennes célèbres, elles sont plus

y

Il

des théâtres de

ne m'y arrêterai donc pas.

l'architecte. Je

Au

à plein gosier

crier

97

ou moins

grandes, mais qui en a vu une les a toutes vues.

Autour d'un parquet en

fer à cheval, s'élève

une paroi

cylin-

drique dans laquelle à chaque étage sont percées des baies contiguès les unes

aux

autres, qui sont

les loges.

Au-dessus, un

plafond ou une voussure; peu ou pas de motif d'avant-scène;

une conception nettement

c'est

A

alvéolaire.

du parquet, tout y

l'exception

que nous appelons balcons,

est loges,

on

n'y voit pas ce

galeries, loges découvertes,

amphi-

théâtres.

Ces

pour

salles

la

l'aspect fête

sont en général considérées

sonorité

;

mais

la

comme

décoration en est des plus simples,

ne se présente pas, à nous du moins, avec

que nous attachons

bonnes

très

à l'idée

le

et

caractère de

de théâtre.

Or, croyez bien que des différences

si

profondes dans

l'inter-

programme, qui sans doute vous étonnent, ont

prétation d'un

nécessairement leur raison d'être dans des différences de

mœurs

ou d'habitudes.

En

Italie, les

d'un abonné Eléments

et

;

il

loges sont presque sans exception

y

est

chez

Théorie de l'Architecture.

lui.



III.

Et

comme on

reçoit

le

domaine

peu dans 7

la

9o

ELEMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

maison,

les

dames, au

les Françaises,

on y rend la

fenêtre

La

ont leur loge au théâtre.

les visites

chacun

loisible à

lieu d'avoir leur jour

y

;

on y cause,

d'ailleurs

d'aller à

son tour

se

pour écouter un

moment

l'opéra (fig. 914).

Fig. 914.

— Scala

parquet

de Milan.

plus les balcons, les galeries,

et à

Tout

le

monde

est

mais

il

y a de

longitudinale.

l'Opéra cette magnifique dis-

renouvelée de l'ancien Opéra,

théâtre (fig. 9 15).

il

mettre pour ainsi dire à

et les loges,

Coupe

comme

elles

reçoit,

qu'on a reçues soi-même

salle française a aussi le

position

On

chez

est

les

fauteuils

d'amphi-

en vue, ou presque,

la salle

forme une grande réunion générale bien plutôt qu'une foule de petites

réunions restreintes,

spectacle est autant dans

dans

les

et,

la salle

comme on que sur

la

dit

souvent,

le

scène. Les visites

loges existent bien, mais pendant les entr'actes, et les

loges se complètent lorsque c'est possible par

Dès

le

lors, la salle doit, par

un

petit salon.

son architecture, sa décoration, son

éclairage, affirmer cette pensée de fête qui

est sa raison d'être

:

ÉLÉMENTS DES THEATRES

99

Uj °*a

S^--S3

r

^



***

bo

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE

IOO

disons-le, la

salle

française

gramme d'architecture que dans

existe

Pour

tance que

puissant motif décoratif

arcs-doubleaux qui leurs à

ou

le

de

Scala de Milan,

:

il

est

de toute impor-

accompagné d'un

avant-scénes et des

rôle des

c'est le

les relient.

la salle,

limite soit

la

Les avant-scénes permettent

chanteur se trouve ainsi dans

teurs, au

grand

bizarre

à la réflexion



la

l'Italie,

scène de pénétrer quelque peu dans

la

même

la

que

de l'échange d'impressions

profit

;

— que Guillaume Tell pleure et

pas oublier qu'au théâtre

on ne

les et

audi-

s'il

est

la liberté

non parmi

sapins qui servent de fond au tableau,

les

d'ail-

la salle, l'acteur

salle

de l'Helvétie entre deux loges d'avant-scène, rochers et

qu'elle

etc.

cadre du rideau qui

le

du moins

la salle italienne, telle

composition artistique de

la

ARCHITECTURE

un bien autrement beau pro-

est

les théâtres classiques

Fenice de Venise,

la

l'

il

les

ne faut

se révolte jamais contre la

con-

vention acceptée par l'habitude. Voilà donc un premier élément

doubleau encadrant de

la

salle

Pour

le

dite

les

l'avant-scéne et son arc-

dispositions et décorations

venant d'autre part s'appuyer aux

Naturellement, ce motif d'avant-scènes, tout en

restant riche et il

rideau, et

proprement

avant-scénes.

somme

le

:

monumental, ne doit pas

recule les places

surplus de la

nombreuses

salle,

tous

être très large, car

(fïg.

les efforts

en

916).

tendent à introduire

quelques éléments de, grande architecture, sans encombrements



chose peu

d'aspect

facile



et à assurer

au

plafond

des retombées

monumental.

Supposez en

effet

mètre de balustrade

des étages de trois mètres, soit environ un et

deux mètres de

— colonnes, ment des vous voudrez — en piliers

d'étage

vide. Si

vous avez seule-

colonnettes, cariatides, tout ce que étage,

cette architecture de tiroirs

ELEMENTS DES THEATRES

101

sera forcément mesquine, et le plafond l'écrasera de son aspect,

comme

ne

rien

si

plafond par une

le

Si

au contraire vous supportez

colonnade ou

autre disposition de piliers

portait.

le

rapprochés, ce sera parfait (fig.

917),

bien

être

il

si,

comme

au Palais de Versailles

d'un théâtre de cour, où

s'agit

les invités

pourront

gênés par des co-

lonnes,

pourvu

tout, la

salle

frappe par son

de majesté

caractère

avant

que,

royale.

Mais ce sera un défaut dans

un

comme

théâtre public,

grand

Bordeaux

de

théâtre

le

918) ou l'Odéon, parce

(fig.

que dans ces

salles

d'ailleurs

fort belles, trop de places sont sacrifiées

monumen-

à l'effet

tal. Il

faut

donc

à la fois

cher-

cher l'introduction d'éléments

monumentaux, un

treindre à

Une

et

petit

les

res-

nombre.

autre difficulté est

la JIN

combinaison du plafond. La

forme en

fer

à

Fig. 916.

ilUli-Jllin

I



écoinçons des parties

mais

H!l

I

il!

cheval ne se

prête guère à des encadrements réguliers, et

tion,

lil

Avant-scène du Théâtre-Français.

comme

difficiles à porter,

il

se

trouve dans

les

non comme construc-

effet.

Vous voyez que si une salle de théâtre est un beau c'est un sujet difficile, et comme combinaison et comme

sujet,

archi-

tecture.

Eh

bien,

pour

les

grandes

salles tout

au moins, nous possé-

102

ELEMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

dons une solution de génie

i

'a

F'g- 9*7-

l'une à

de Paris.

l'autre



3

i

Coupe

dans

s

ment est très convaincu. Kg.936. — Temple d'Edfou. Mais puis-je affirmer dans '

-,

l'enseignement ce qui n'est peut-être qu'une erreur? Et que vous dire de ce que pouvait être le

programme

— vous en

ai

et

et la destination

moi



s'il

donné plus haut

ou non exposé

était le

temple,

d'un

plan

(vol.

la

façade

coupe,

a

été restaurée par

telle

qu'elle

d'Égine, dans l'hypothèse de Si d'ailleurs je

parce qu'il est

le

vous plus

questions sont les soient de

de

la

la Sicile

la cella

parle en ce

mêmes pour la

243),

ainsi

hypèthre

:

la

que

Garnier, (fig.

moment du

connu de tous

Grèce proprement

ou de

937),

nous ignorons

à la pluie

fig.

I,

soumets maintenant

(fig.

si

Je vous

?

vous

je le

plan et

du 938).

des

îles,

c'est

ou plutôt

tous les temples grecs,

dite,

la

temple

Parthénon,

question,

en

les

qu'ils

de l'Asie Mineure,

Grande-Grèce.

Qu'était-ce donc que

le

Parthénpn. en tant que temple

?

Je

EDIFICES RELIGIEUX DE L ANTIQUITÉ n'en rien.

sais Il

la

semble que ces

statue de

sible

dépit des conjectures personne n'en sait

rien, et en

trésors, d'archives la

;

salles successives aient été des

au centre de

1

recul

pour

le

937.

voir

3

2

— :

4.

s

dépôts de

trouvait certainement Phidias,

à la pluie ses ors et ses ivoires;

Fig.

aucun

la cella se

Déesse, chef-d'œuvre colossal de

ou exposant

169

invi-

en tout

cas,

tu

Façade du Parthénon.

une statue magnifique cantonnée

dans une armoire magnifique. Et vraisemblablement l'entrée du

temple interdite au peuple. Cette religion devait avoir ses rites

y jouaitle temple ? Je l'ignore. Je l'ignore. Je ne sais même pas rôle

les

cérémonies

Comment des Grecs?

se répandre

sous

Que si

les

le

et ses

cérémonies

faisait-on dans

Grèce en traitant des

parlé des

quel

temple

?

peuple pouvait pendant

portiques qui l'entourent.

dès lors vous parlerais-je d'architecture

Nous avons

le

;

monuments

éléments d'architecture,

religieuse

religieux de la je

ne puis rien

COUPE TRANSVERSALE Fig\ 938.



RESTAURÉE

Temple d'Ëgine. Plan

et

coupe.

comme

description:

permettez-moi

seulement

ajouter

PLAN

RESTAVRE

quelques réflexions. L'architecture

religieuse

des Grecs, moins immobile

que

celle

des

Égyptiens

et

des Orientaux, nous montre le

plus heureux concours de

la liberté et

Dans lée, le

de

la tradition.

l'antiquité la plus recu-

aux temps homériques,

temple ne devait être que

l'abri

de l'image portative

grossière jusqu'à

du Dieu

Rome,

plutôt appelé

le

la

:

et

toujours,

temple

s'est

maison

de

Jupiter, la maison de Minerve.

EDIFICES RELIGIEUX DE L ANTIQUITE

avec

chrétienne,

l'architecture

renoncer à

abris vénérés firent

temples se

désormais

firent

partie, cela

un phénomène que nous retrouverons

Par

n'est pas douteux.

moins en grande

au

Cet abri fut d'abord en bois,

171

incendies fréquents de ces

les

construction en

la

en

bois,

et les

ou en marbre. Mais

pierre

des siècles de respect et de dévotion avaient consacré ces formes,

peuple n'aurait sans doute

et le

ne

pas

reconnu des temples qui

les auraient pas reproduites.

vous

Je

comment

montré

ai

temple dorique

est la

vieux temples

de

mais non copie

le

reproduction

des

Reproduction,

bois.

Aussi, tandis

servile.

qu'en Lycie, par exemple, l'architecture gréco-asiatique reproduit en pierre

seulement

les dispositions

ture de bois,

de

même

mais

non

l'architec-

les

dimen-

sions et les formes des pièces de char-

comme la branche ou rectangulaires comme la pente, rondes

équarrie (fig. 939), au

en présence

croirait

d'arbre

poutre

point qu'on se

d'un

K&

.

939

.

_ Ex ^ple

ouvrage de

charpente ayant subi une pétrification instantanée

de

la

Grèce, aussi respectueuse

anciennes formes

mais plus

comme un symbole

geant de matériaux, changeait aussi final.



pour tous la

la

les arts,

Grèce

pour

était

la poésie,

les

a mérité de devenir la

l'architecture

rappelait les

libre,

chan-

proportions et l'aspect l'esprit

vrai

pour

;

d'antiquité, mais,

différence entre

de progrés. Et ce qui

l'esprit

que

est toute

>

d architecture

la

en

d'immobilité

architecture

pensée

grande

:

et

l'était

et c'est ainsi

institutrice de

l'hu-

manité.

Nous

constaterons

aussi

dans l'architecture religieuse

des

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

I72

Grecs, cette poursuite de

durée quasi éternelle que

la

moyens

signalais chez les Égyptiens. Par des

conséquent avec moins de matière, l'art

vous

je

plus savants, par

Grecs sont arrivés dans

les

dorique surtout à des combinaisons qui, grâce à une exécu-

tion parfaite, pouvaient braver les siècles. fallu les

tremblements

de

main des hommes. Sans

terre,

Pour

les détruire,

a

ce qui est pire encore, la

ou,

violences humaines

les

il

Parthénon

le

encore entier.

serait



d'une architecture. Les religions,

ment

se considérer

pour

comme

monuments; durée dans ;

le

je le

religieux

caractère

répète, doivent nécessaire-

éternelles

leur idéal

:

propre durée par

l'éternité, d'affirmer leur

plus anciens

du

principal élément peut-être

est le

de bâtir

est

durée de leurs

la

passé par l'antiquité vénérable

durée dans l'avenir par

les

promesses

et

des

assu-

les

rances d'une construction indestructible. Est-il

besoin d'ajouter que

de

perfection plastique

la

l'admiration qu'il causait, concouraient à l'exaltation religieuse sité

?

En

dépit des théoriciens de

purement

abstraite,

Fart

je

ne

de

l'idée

sais quelle religio-

toujours été

a

cet art,

plus

le

puissant

auxiliaire de la religion.

Du

temple grec au temple romain,

dans

le détail

sommes

parce que nous

listes,

mais minime au point

fonction du temple

que

sur

la

différence

n'est

que

de l'étude. Différence souvent considérable pour

nous,

la

la

des techniciens et des spécia-

de vue de

la

composition. Sur

nous n'en savons guère plus

romain,

fonction du temple

grec.

L'analogie

devait

être

grande. Je ne connais pas,

il

est vrai,

d'exemple romain

tion analogue à celle du Parthénon, avec

ments

intérieurs

:

la

cella

ses

de

disposi-

divers comparti-

des temples romains

était,

je

crois,

ÉDIFICES RELIGIEUX DE

toujours unique. Mais en Grèce

non

L' ANTIQUITÉ

même,

la

173

disposition du Parthé-

paraît avoir été exceptionnelle.

Les Romains

eu des temples hypéthres?

ont-ils

S'ils

n'en

ë

^0^m*^ ,-r^_

mm

i±±E3

i

f

I %

1 i'Usf

'

'MXMMê!êM!%-,< Fig. 940.

— Temple de Vénus

fenêtres

et

entourées ?

de

Rome. Coupe

comment

avaient pas, les cellae

.:Jllli

s'éclairaient

murs sans

de

Avaient-elles

de toitures

?

Tout

transversale et coupe longitudinale (hypothétiques).

cela,

des

jours

nous

l'igno-

rons.

Le temple public

Dans une

?

un

édifice

certaine

mesure

était-il

très restreinte, peut-être.

Mais cer-

tainement pas à notre

façon

plus grands temples de

Rome

une

cella

fort exiguë, qui

:

les

ont

ne peut

en aucune manière se comparer aux

dimensions de nos Il

semble que

rieur,

l'autel

le

églises.

culte était

étant

non dans

en

avant du

et

lors, le

temple nous apparaît

objets

du

culte

et

Plan.

temple. Dés

temple

le

exté-

comme une

l'image du Dieu

salle

consacrée, ou

les



se

trouvaient

tenaient sans doute des réunions de pontifes

abri,

— quelque

chose

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

174

comme

une

une

sacristie et

salle

temples eux-mêmes, par exemple

Vénus

enceinte la

Rome

de

et

940),

(fig.

immense que

Les plus grands

de chapitre.

deux temples accouplés de

les

des salles assez restreintes,

restauration de Caristie, n'auraient

même

Rome,

et qui, d'après

pas été éclairées. les

d'ailleurs,

religieuses

n'y avait

pas de

clergé,

pontificat

les autres.

Tout

une

était

comme

élective

cela est bien

loin de nous, de

modernes

tions

choses

choses

il

magistrature

A

étaient

politiques, le

d'une

au milieu

n'offraient

nos concepde

la

reli-

gion, très curieux historique-

ment

philosophiquement,

et

mais sans enseignement pour notre

architecture religieuse.

Les des

Romains

édifices

eurent -ils en

religieux

dehors des temples rectanguFig. 941.

— Plan

de

l'édifice dit

laires

Temple de

Minerva Medica.

où que

la

le

nef

était

suivant

forme consacrée de

entourée ou non de portiques

temples circulaires,

construits

tels

?

la

à

Tivoli

à

et

Rome,

d'ailleurs

portique n'était pas un élément nécessaire du temple

par exemple

le

nombreux

temple de

Rome,

qui n'en avaient pas

;

sur les côtés

Fortune Virile ou celui

la

cella

Cela n'est pas douteux quant aux

que ceux de Vesta

également entourée d'un portique. Notez

reste des temples

la

il

:

d'Antonin

Maison Carrée de Nîmes, le temple de vous ferai grâce d'ailleurs de la définition de ces Je mots quelque peu pédants temples prostyles ou amphiprostyles,

et Faustine, à

Vienne,

la

etc.

:

ÉDIFICES RELIGIEUX DE périptères

ou

pseudo-périptères, in

Fig. 942.

Fig. 943.

— Temple de

— Coupe du

l'

ANTIQUITÉ

antis, etc.

175

C'est toujours,

avec

Temple de Minerva Medica.

Minerva Medica. Construction des voûtesen briques

et blocages.

des variantes résultant de l'emplacement, de l'économie, peutêtre

du programme,

le

temple antique

tel

que nous

le

connais-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

176 sons,

ou plutôt

on

fois

a volontiers

qualifié de

on

tel q-ue

temple

dit aussi le

le

vu

nous pouvons le

temple partout,

Panthéon

un autre

et

on

par exemple

dit d' Agrippa, édifice circulaire

temple de Minerva Medica

pour désigner

Mais autre-

connaître.

le

édifice

(fig.

circulaire.

941,

Rien

a ;

942, 943) n'est

moins

prouvé.

Toutefois un plus

d'une fois

fait :

est constant,

l'architecture

sur lequel nous reviendrons

romaine en général a eu une

influence considérable sur l'architecture le

verrez

bientôt,

Romains qui

ce

a fourni

n'est

pas

chrétienne

l'architecture

aux chrétiens des

;

mais vous

religieuse

modèles ou des

rations. Entre elle et l'architecture religieuse des chrétiens,

a pas de lien d'études.

des

inspiil

n'y

CHAPITRE

III

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRÉTIENNE SES ORIGINES

— Évolution continue. — Les

SOMMAIRE.

— Emprunts aux

édifices civils romains.

Rome.

de

liques

— Basilique

Ulpia,

légendes de

la littérature.

— La basilique. — Les basi— Basilique de

charpentée.

Constantin, voûtée. chrétienne de

Basilique

Saint- Paul-hors-les-Murs

.



Analogies.



Les premières basiliques chrétiennes. Origines antiques de l'architecture religieuse chrétienne.

J'arrive enfin à ce sujet

si

vaste et

si

complexe

:

l'architecture

religieuse chrétienne. Il

me

impossible,

sera

l'histoire

je

vous

quelques explications

:

l'ai dit,

mais

je

nullement l'intention de vous exposer

de ne pas demander à

répète aussi que l'histoire

je n'ai

de cette archi-

tecture.

Je

qui n'est pas,

ment.

au contraire vous en parler à un point de vue

voudrais

On

général on

je le

reconnais, celui auquel on se place générale-

beaucoup

a

l'a

étudiée

sur

écrit

l'architecture religieuse, et en

chronologiquement. Cette méthode

légitime historiquement, mais elle égare l'architecture.

La chronologie

par tradition

ou unité de programme

et

au point

et

Théorie de l'Architecture.



III.

vue de

divise et sépare ce qui se continue à

travers

toutes les recherches qui se sont limitées à Éléments

de

est

un

les

siècles,

siècle

ou 12

a

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

178

à ne mettre en évidence

une région tendent forcément

De

particularités accidentelles.

des sous-ordres détails, et

:

dans

et

études

ces

de

presque de micrographie, on perd de

dirais

je

sous-genres

des

et



que des

des classifications minutieuses,

l'ensemble du sujet et

marche générale de

la

vue

grande évo-

cette

lution artistique.

Je

désire

au contraire vous en montrer Constantin

voir que depuis seul processus, qui

a

architectes ce sujet terai

l'une

sa loi si

jusqu'à et

;

nos jours,

pour vous mieux

digne de vos études,

pas en chronologie, après l'autre, en

l'unité

vous

;

n'y a qu'un

il

en

faire saisir

ne vous

je

faire

le

présen-

suivrai les filiations architecturales,

je

m'efforçant de vous faire assister à

l'éla-

boration des édifices que vous admirez.

Rappelez-vous génération

qu'en

toujours

spontanée.

Un

n'y a pas de

il

ne s'improvise pas,

tient

tou-

racines profondes et multiples.

Les

art

un passé par des

jours à

architecture

il

poètes ont terriblement faussé les idées à cet égard

montrer

ce qui

ments,

était

il

modification lente

est, la

au lieu de

:

successive des élé-

et

plus prestigieux d'imaginer des éclosions subites,

des improvisations géniales. Plus vraie est

du génie une longue patience

ou d'une

peuple, d'une race

:

la

définition qui fait

cela est vrai surtout

civilisation. Laissez

du génie d'un

donc aux poètes

ces explications fantastiques, les troncs des chênes des antiques forêts inspirant les piliers de

nos cathédrales,

les

branches

çant du tronc inspirant les nervures de leurs voûtes est plus simple

lant

et



soutenu

pensée, apportant

et plus

de le

et utile

cent

:

générations

telle sorte

poursuivant

vérité

la

même

à l'œuvre, s'élevant de

que l'œuvre de chacun

apport à l'œuvre collective dont

récompense de tous ces

La

la vérité, c'est l'effort vail-

même dévouement

progrès en progrès, de

modeste

poétique

!

s'élan-

efforts et de tous ces

est

un

la gloire est la

dévouements. Les

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRÉTIENNE

des humbles constructeurs des premières

timides tâtonnements

mécomptes

églises, leurs efforts craintifs, et jusqu'à leurs

les

splendeurs de Notre-Dame de Paris

bonnes volontés,

cette

dant des

est

siècles,

convergence des

élevé

tel

que, en toute justice,

Vous

il

ou

efforts

tel

chef-d'œuvre

:

dans l'œuvre

l'expérience et

le

:

et je

telle

que

me

Lorsque

le

il

mal

serais bien

les siècles l'ont

Christianisme put

épuisée,

Rome même on

et

Sous

faite

:

con-

possible,

!

contemporain du Christianisme. clandestin dans les

publiquement,

s'affirmer

si

Constantin,

les

sève

la

élevait encore des

l'on

ne savait plus

vieux édifices

dant, le

com-

fait

ne parut dans l'architecture que bien plus tard.

civilisation romaine.

les

l'ar-

la loi

réaliser et

antique était à son déclin, les barbares allaient détruire

presque

de

diminué pour vous

se manifesta en peinture à l'état presque

catacombes,

nom

savoir que les siècles ont accumulés

L'art chrétien est loin d'être S'il

le

mais nous savons

imaginez donc une fonction plus grande que de centrer

pen-

encore que l'évolution est

ici

rôle de l'architecte en était

le

soutenus

de

doit s'appeler Légion.

reconnaîtrez donc

si

part

et ce faisceau

;

Souvent nous ignorons

de toute grande architecture

prendre

aux

une des grandes leçons que nous donne

l'architecture religieuse.

chitecte qui a

et

malheureuses, ont leur

écroulements de leurs tentatives dans

179

les créer,

on

l'art

la vieille

artistique était

monuments,

allait

à

chercher dans

matériaux des édifices nouveaux. Et cepen-

Christianisme passant de l'oppresion ou de

tolérance au triomphe avait

le

besoin et

le

la

simple

devoir immédiat de

prendre dans les

monuments. Que pouvait-il faire alors, sinon richesses monumentales de l'ancienne Rome

ce qui pouvait le

mieux répondre

s'affirmer par des

Il

à ses aspirations

ne pouvait être question des temples

:

il

?

eût été impossible

l80

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

peut-être,

et

certainement impolitique, de vouloir anéantir subi-

tement d'anciens cultes qui n'étaient pas morts été dangereuse, et

Julien



qui

des

racines

homme

un

temple

le

supérieur

— montre

que

les

croyances n'étaient pas entièrement dessé-

vieilles

chées. D'ailleurs

tentative eût

la

réaction que tenta peu après l'empereur

la

était

:

ne pouvait se prêter au

était petit, et

cérémonial d'un culte populaire.

Le Christianisme trouva

gement ouvert, largement La Basilique

breuses. religions

ennemies

sans emploi avaient

par

donné

alors la Basilique, édifice

d'ailleurs

décadence

la

des

naissance. Les

chaque forum en

possédait.

Dans

civiles

souvenirs des

les

se

nom-

trouvait

institutions libres

un peu qui

nombreuses,

étaient

Basilique satisfaire aux

la la

lumière.

de l'architecture romaine furent donc

premières églises chrétiennes,

et

lui

l'inventaire de l'architecture

du Christianisme convié à

Les basiliques

elle

basiliques

antique rien ne pouvait mieux que aspirations

les affluences

ne rappelait pas

probablement

et

;

pour

éclairé, fait

vaste, lar-

toute

les

l'architecture chrétienne

eut pour point de départ la Basilique.

Aussi, bien que fût

une Bourse

peu en

détail

ture religieuse

Basilique antique, édifice purement

la

un Tribunal,

et

j'ai

différé

civil,

de vous en parler un

jusqu'à ce que nous fussions arrivés à l'architec:

c'est

que

pour nous,

la

Basilique

n'a

pas de

parenté prochaine avec nos salles de Justice ou d'affaires, tandis qu'elle est l'origine de

en est devenue

Le

ment

nom «

le

nos églises

;

et

mieux que

:

elle

programme même.

grec de

la

portique royal

Basilique aïoà ».

Et en

fait, la

(SaatXixY) signifie littérale-

Basilique fut

mais portique plus vaste, plus abrité que était

l'origine

accompagné de

les autres.

un portique,

Tout forum

sa basilique, sans doute simple rendez-vous

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRÉTIENNE Bourse

d'affaires d'abord, puis véritable

même

en

et

l8l

temps

tri-

bunal. Peut-être les basiliques ne furent-elles d'abord qu'un por-

une cour

tique entourant

ou encore

cloîtres,

un promenoir analogue aux

centrale,

certaines Bourses

à

du Moyen-âge, ou de

la

Renaissance, telles que celles de Londres ou d'Amsterdam. Mais

dans toutes

sont conformes au

qui

celles

— ou du moins dans type consacré — composition

que nous connaissons

celles

la

comporte essentiellement une grande nef centrale tiques latéraux,

que

soit

portiques

les

encadrent

et

des por-

la

nef

quatre sens, soit qu'ils l'accompagnent seulement dans

de

la

longueur.

moins dans

Un

second étage

lique présentait intérieurement

grande

importantes

coupe

cette

nef, large et élevée, éclairée soit

supérieure

ainsi, la Basi-

transversale

une

:

de second jour à travers la partie

de chaque côté de cette nef, un portique au rez-de-

;

un

chaussée,

:

probablement par des fenêtres à

les portiques, soit plus

sens

le

de portiques existait tout au

plus

les basiliques les

sur

autre

portique

couverte par une toiture

à

au premier

deux pentes,

étage

les

;

la

grande nef

portiques couverts

par des appentis.

La Basilique pouvait rables de

Rome,

la

est certain, n'était

sur ses quatre soit

n'être

que

Basilique Julia

cela, et l'une (fig.

944

et

des plus considé-

945), dont

le

plan

qu'une nef rectangulaire encadrée de portiques

côtés,

et

probablement couverte, bien

pas absolument démontré que

l'intérieur

qu'il

ne

ne fût pas une

simple cour.

Mais

la

Basilique Julia est

les basiliques chrétiennes,

tangulaire, tandis

que

le

en

plus

moins analogue que

d'autres avec

raison de sa forme purement rec-

souvent l'une des extrémités de

la

nef se terminait par un grand exèdre ou abside, demi-circulaire, qui formait

même

que

le la

prétoire et le siège des magistrats.

Basilique Ulpia, la

On

doit croire

plus magnifique de toutes, qui

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

l82 se

l'

ARCHITECTURE

au forum par son long côté, avait deux absides

présentait

Fig. 944.

— Façade restaurée

de

la

basilique Julia, à

c'est ainsi

Rome.

du moins que

restauration

la

;

j'en ai

des

d'après

fait

indices

qu'il serait sans intérêt d'indiquer ici.

Peu importe

d'ailleurs

:

ce qui

est

constant, c'est l'existence du prétoire

en abside. Certaines basiliques avaient encore,

au dire

On

ne

être, et

ment

de

Vitruve, des chalcidiques.

sait

guère ce que cela pouvait

dans

lisibles

appliquer quaires

les

ruines les plus claire-

on ne trouve

ce

rien à

quoi

nom. Quelques

anti-

que

une

ont pensé

c'était

sorte de portique perpendiculaire à la nef,

en Fis

945-

Plan de à

la

Rome.

transversal

avant

basilique Julia,

serait

un

du

par

conséquent,

et

prétoire, auquel cas ce

véritable transept.

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE Tels sont

les

éléments de

de nombreux exemples

on peut

:

Basilique Julia, sans abside

ouverte sur

abside

portique

devant

transversal

résumer en

les

Basilique

la

;

romaine, dont

Basilique

il

trois plans

y a :

la

Basilique Emilia (fig. 946), avec

la

;

nef

la

la

I8 3

UJpia, avec retour de

l'abside.

Forum romain).

(V. Dutert,

Voyons maintenant

construction

la

de ces édifices.

Sauf pour

les absides,

dont

la

appelait la

voûte,

la

un

voûté.

Son plan ne

édifice

mettrait pas

:

forme

Basilique n'est pas le

per-

des portées de plus

de

vingt métrés reçues par de simples ran-

gées de colonnes ne peuvent se couvrir

que par un comble en charpente. V

Donc,

la

Basilique était couverte

supportant un pla-

par une charpente fond,

10

10

Fig. 946.

30

— Plan Emilia, à

de

40

la

SO~

basilique

Rome.

ou par une charpente apparente.

Pour moi, vous

S

ou

je

crois

plutôt

à la charpente apparente,

et je vais

dire pourquoi.

D'abord, une médaille semble l'indiquer nettement, car on y voit une charpente, et on n'aurait pas songé à représenter ainsi ce qui aurait été invisible.

Puis, je la

me

figure

que Constantin,

fait

construire

basilique chrétienne de Saint-Paul-hors-les-Murs, a tout sim-

plement cela

que

pillé

la

les cotes

Basilique

UJpia.

élevait des

monuments

son époque,

11

serait bien

d'écartement des murs de

tiques à quelques centimètres près

à

lorsqu'il a

soit

que

:

soit par la

gloire

;

la

étonnant sans

nef fussent iden-

et d'ailleurs c'était ainsi qu'il

impuissance de l'architecture de Trajan



cet

empereur

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

184



philosophe

l'offusquât,

Constantin se faisant élever un arc de

triomphe, y appliquait des bas-reliefs enlevés

Or,

la basilique

de

Saint-Paul-hors-1 es-Murs était couverte par

une magnifique charpente apparente, qui détruite

N'était-ce pas celle de jan

la

malheureusement

a été

commencement du xix e

un incendie au

par

de Trajan.

à l'arc

Basilique Ulpia, de

la

siècle.

basilique de

Tra-

?

Mais surtout, ce qui pour moi démontre que

les basiliques

romaines étaient couvertes par des charpentes apparentes, constante

la pratique

mode

de ce

A

anciennes basiliques chrétiennes.

de construction dans

l'époque de Constantin,

c'est

les l'ar-

chitecture n'inventait plus; aussi, dans les basiliques chrétiennes

tout est copié, des

reproduit

charpentes

tel

apparentes

:

quel,

donc

et

toutes ces basiliques ont

modèles

leurs

avaient des

charpentes apparentes.

Nous devons avec

la

dés lors nous représenter

coupe transversale que

la

Basilique antique

j'indiquais tout à l'heure, et cou-

verte par une charpente apparente, sauf l'abside qui était voûtée.

Une

disposition paraît embarrassante dans

lique Ulpia, c'est

le

:

ce

monumental. (V.

alla exiguë

du Parthénon,

la

fig.

796, 797,

cupaient peu

les

La Minerve de Phidias dans

montrent assez

que

de ce que nous appelons

d'ailleurs je crois

rez-de-chaussée,

et

les

anciens

l'effet et la

que ce retour de portique

cela

la

encombrements des monuments

Colonne Trajanedansun espace moitié moins

qu'elle n'est haute,

Mais

cepen-

470, 471.) Cela à vrai dire ne serait pas une objection

bien forte lorsqu'il s'agit d'antique.

du Forum,

la nef, et

grand prétoire n'aurait donc pas

été vu, n'auraitpas produit d'effet II, p.

plan de la Basi-

retour des portiques encadrant

dant l'existence d'une abside

vol.

le

large

se préoc-

perspective.

n'existait qu'au

pour une raison toute simple

antique, c'est qu'il devenait inutile au premier étage.

et

très

Le long de

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE la

un deuxième portique ou tribune

nef,

porter

le

mur

supérieur

deuxième portique

En

la

la

dré de portiques.

Fig. 947.

Forum

celui

fouille

:

la

double de

de

du tout

Comme

le

le

un

la nef,

947). Or,

(fig.

les

En voulez-

inutiles.

?

Forum

de Trajan, enca-

rez-de-chaussée de

la

basilique est

Basilique Ulpia. Moitié de coupe longitudinale (hypothétique).

la

on

double,

avait

toujours restauré

un portique également double,

avec

Voulant

basilique.

m'en assurer

je

le

conti-

fis

une

largeur du portique est bien en effet celle du portique la

pas.

basilique,

mais

Et pourquoi

?

le

rang de colonnes intermédiaires

C'est

supporte un étage, que

que dans

que, autour du cette

Forum,

le

division de

la

basilique, ce por-

par conséquent

disposer des points d'appui qui restreignent

toiture,

pour

était nécessaire

en travers de

même

Basilique Ulpia est

Trajan

nuant

tique



;

pas de constructions

d'un portique de

n'existe

comble

preuve, dans cet ensemble

avant de

entouré

le

n'eût rien porté

anciens ne faisaient

vous

et

l8 5

les

il

importe

portées

;

tandis

portique recevant tout simplement la

portée était inutile

de

la

et n'aurait été

i86

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

Fig. 949.

— Basilique

de Constantin, à

Rome. Coupe

transversale.

que gênante. Aussi S'il

en

de

la

Basilique n'était

mier étage sait la



et

;

une sorte de

nécessaire

au pre-

terrasse suffi-

ce ne serait pas là

si

lointaine origine

églises

plus

circulation

la

qui sait

des Jubés

de

ai parlé,

dans ce qui pré-

forme

cède, que de la basilique dans sa

plus ordinaire. Mais

aussi Fi£



pian de Constantin, à

948.

la

Basilique de

qu'on

nos

?

Je ne vous

la

pas.

portique transversal

est ainsi, ce

que pour assurer

jj

n'existe-t-elle

un

édifice

nomme

très

je

dois vous citer

important,

Basilique

de

celui

Constantin,

Rome.

après l'avoir longtemps appelé de la Paix (fig.

948

et

949). Était-ce en

effet

Temple

une basilique ?Rien

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE ne

oppose, sinon

s'y

la différence,

Ce pouvait

construction.

en

être

centrale, ses portiques latéraux,

ne

retrouvent pas. Mais

s'y

et

effet

disposition, mais

une

c'était

si

une

de

basilique avec sa net

son prétoire

basilique entièrement voûtée, soit

simultanément des unes

non de

I8 7

;

les tribunes seules

basilique, c'était

que depuis longtemps

il

une

y eût

des autres, soit que ce fût une inno-

vation.

Comme

combinaison

Thermes, avec voûtes les

pales

;

colonnes

des

la

salle

salle

de thermes.

princi-

tympans,

les

c'est

trois

grands

ses

construction,

retombant

d'arête

sur

dans

ses

de

jours et

les

bas côtés formés de voûtes

en

berceau dont

ratrices laires

nef.

à

sont la

Les

sont

les

géné-

perpendicu-

direction de la

seules différences

que

les

arcades

Fis

9S0.

Construction d'une

des

bas côtés ne sont pas closes par des colonnes,

et

que

les piliers

entre les travées de bas côtés, servant de contreforts aux grandes

voûtes, sont percés d'arcades qui mettent ces travées en

commu-

nication les unes avec les autres, constituant ainsi de chaque côté

de

la

nef un bas côté continu. Les tympans des bas côtés sont à

leur tour éclairés par de grands jours sous l'about de la voûte.

En avant

de

cette

basilique

était

un portique ou vestibule

voûté, ce que les Grecs appelaient un narthex.

Remarquez que dans mots grande nef, bas

ces

expriment clairement ce

qu'ils

descriptions, je

côté,

abside,

me

tympans, narthex.

doivent exprimer,

a consacrés dans les édifices religieux.

suis servi des

et l'usage

Ils

les

Fig. 952.



Basilique de Saint -Paul-hors-les-Murs.

donc

Voilà

Coupe

transversale.

double

le

de

point

départ de l'architecture chrétienne

romaine avec

basilique

de

:

la

sa

structure

charpente apparente, en

tous cas

avec son

absence de voûtes, l'abside

exceptée

puis

;

Constantin, ce

basilique voûtée

qui

thermes

des

salle

la

précédemment logie avec

revient à dire la

que

vous

je

dont

décrite, et

notre

de

programme

ai

l'ana-

d'église

vous apparaîtra plus clairement par

la

reproduction d'une vue à vol d'oiseau

empruntée que

à

vous

je

l'ouvrage de ai

M. Choisy

déjà indiqué (fig. 950).

Je traiterai d'abord ce sujet qui est l'essence les nefs a.

:

Tout

le parti

tique



Plan de la basilique de Fig. 951. Saint-Paul-hors-les-Murs.

et la

même

de l'édifice religieux

:

nefs et bas côtés lorsqu'il y en le

surplus en déroule, et

des nefs qui est

de toute

c'est

la caractéris-

composition

d'église

condition de tout son ensemble.

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE

Du temps du

de Constantin

même

Christianisme, cette basilique

952) dont à suivre, procédant des (fig.

951

et

je

vous

fut construite,

189

pour l'usage

Saint-Paul-hors-les-Murs

de

D'autres ne tardèrent pas

ai parlé.

mêmes principes,

reproduisant toutes à peu de chose prés la basilique civile

des Romains.

Les analogies sont saisissantes.

La grande nef devient nion des

fidèles

Fig. 953.



;

les

la

Basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs.

de réunion des

du

lieu de réu-

bas côtés assurent

circulation et l'accès.

place

le

préteur.

Vue

Le prétoire devient

prêtres

;

l'évêque occupe

intérieure de la nef et plan.

le presbyterium,

ou

lieu

au fond de l'abside

Les tribunes sont réservées aux femmes,

la le

narthex devient l'emplacement des aspirants ou des pénitents, à qui l'entrée de l'église

n'est pas

encore accordée. Au-devant de

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

190

tombeau du martyr,

l'abside est placé l'autel sur le

trade sépare du public l'abside,

ou

pupitres

Quelques

chaires

pour

la



le

chœur



des

lecture

basiliques, les plus grandes, auront

et

une balus-

avec des ambons,

Écritures

sacrées.

même

un ou

transepts

deux

nous

:

avons vu que

les

anciennes Chalcidiques étaient pro-

bablement

aussi

une sorte de nef transversale, sépa-

rant la grande nef

de l'abside.

Non

l'architecture

est

analogue,

est

même

riellement

d'élé-

Je vous la

Basilique de Saint-Laurent-hors-les-Murs. Vue intérieure du chœur.

Murs

celle

(fig.

de

953

la

Basilique

954), on

et

Ulpict.

saisit

A

antiques. ai dit

que

de

Saint-

Paul-hors-les

Murs blement

aux

pris

charpente appa-

rente



souvent maté-

édifices

954.

elle

composée ments

Fis

seulement

était

-

proba-

Saint-Laurent-hors-les-

sur le vif cette utilisation de

matériaux tout trouvés. Les colonnes du chœur sont de toutes les

provenances

:

bloc quelconque;

si

elles

sont trop courtes, on les hausse sur un

si elles

sont trop longues, on les enterre; les

ARCHITECTURE RELIGIEUSE CHRETIENNE entablements varient

du pittoresque,

d'ailleurs

musée de fragments L'imitation

même

d'un

à l'autre,

car cette église

9

I

au grand profit

devient

un

ainsi

vrai

antiques.

même

est

entre axe

1

que

tellement passive

les

différences

en témoignent. Ainsi, entre l'ancienne basilique romaine'

Saint-Paul-hors-les-Murs, vous pouvez noter une différence

et

considérable

ments place

fût

colonnade à entable-

rectilignes, en plate-bande, fait

sur colonnes (fig.

des arcs

à

5). Il

95

la

:

semblerait que cette diversité

due à une volonté

quelque chose non :

tué

à la

moyens

;

l'arc a été substi-

parce que

plate-bande

à cette

de modifier

les

époque de décadence

ne permettaient sans doute plus l'emploi des

grands linteaux des anciennes

architraves

ils

;

étaient

restreints

à

l'usage des petits matériaux, et l'ar-

cade s'imposait.

Mais, remarquez-le

bien, ces arcades sont d'une propor-

tion étroite, en désaccord avec les traditions antiques des larges arcs être surpris et

l'explication

?

choqués de

;



Travées de la basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs.

Fig- 955-

vous

cette proportion

Tout simplement

:

donc

quelle en est

l'imitation de la

colonnade des

anciennes basiliques, l'observation servile de ses proportions de ses écartements, l'impuissance seule empêchant que

la

et

copie

ne fût poussée jusqu'au bout.

Au

début donc,

n'était plus

il

n'y eut pas d'architecture chrétienne. L'art

capable de cet enfantement.

duction, autant que les

des basiliques romaines,

moyens

le

et si les

Il

n'y eut

que

la

repro-

permettaient, de l'architecture

monuments

ainsi élevés

nous

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

192

paraissent encore

magnifiques,

c'est

que

les

modèles avaient

encore conservé ces qualités maîtresses de l'architecture antique la

grandeur par

Mais '

la simplicité et la vérité.

petit à petit

se créa

il

un

art

qui à

la tradition

superposa timidement d'abord un caractère nouveau de

:

cet art alla grandissant

rupture subite avec

la

;

mais

tradition

à :

aucun moment

c'est

;

antique

l'originalité

il

n'y eut de

graduellement, par

l'effet

naturel des siècles écoulés, que cette architecture se modifia peu à peu. Certes,

lique romaine, lointains

;

si

l'on

ne voyait que

l'église

on ne trouverait entre

moderne

elles

et la basi-

que des rapports

mais lorsqu'on étudie tout l'enchaînement des trans-

formations successives, cette tradition ininterrompue se manifeste

avec

clarté, et c'est à sa

lumière seulement qu'il est possible

d'étudier l'architecture religieuse

Voilà pourquoi

j'ai

question des origines.



vous

du Christianisme. retenir

quelque temps sur cette

CHAPITRE IV

LES EGLISES CHARPENTÉES

— Anciennes

SOMMAIRE.

— Nefs, bas côtés,

facile.

— Construction plus absides, narthex, tribunes. — Le choeur. — charpentées.

églises

Décoration, façades.

programme

Simplicité du

Les

églises syriennes.

Nous l'église

donc en présence de deux types

voici

charpentée

dans cette étude,

vous

moderne,

et

sur

les

traditionnels,

mélangerai pas

les

m'attacherai d'abord à l'église charpentée.

et je

d'église est difficile.

au début sur

disais

voûtée. Je ne

et l'église

Toute construction je

et de ces édifices.

murs

Rappelez-vous ce que

conditions de notre construction

les

assemblés.

Ici,

le

programme

salle

longue, élevée, sans aucun refend qui assemble

bute

les

murs

latéraux. Si

ces

murs sont uniques,

facilement de se déverser ou de se gauchir, car relier l'un à l'autre s'il

que

la

ils

des tribunes,

ils

risquent

la nef.

l'assemblage

plus résistant, caria nef, au lieu de séparer deux

contre-

n'ont pour se

couverture supérieure de

y a des bas côtés, puis

et

une

est

Mais

devient

murs seulement,

sépare en réalité deux bâtiments parallèles.

Seulement,

voûtée ou il

si

la

elle est

se posera des Éléments

et

condition

sera

toute

différente

seulement charpentée. Dans

si

le

l'église est

premier

cas,

problèmes dangereux de résistance ou d'équi-

Théorie de l'Architecture.



III.

13

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

194

que dans

libre, tandis

fondés

l'église charpentée, si les

bien exécutés,

et

et si la

charpente

précaution élémentaire d'un tirant,

il

est

murs sont bien conçue avec

la

n'y a plus que des efforts

verticaux.

Fig. 957. '

Fig.

S

JD

10.

La construction est donc



Basilique de SaintClément à Rome. Plan.

956.

ment

ici

infini-

plus simple.

Elle peut d'ailleurs s'appliquer à la chapelle sans bas côtés,

ou

ou doubles, avec ou sans

tri-

à l'église avec bas côtés simples

bunes. Mais

le

avec bas côtés;

plus souvent, elle se rencontre et

dans

appelées basiliques. Je l'a

— Basilique de Saint-Clément. Vue intérieure.

'

la

me

dans des églises

langue usuelle ces églises sont souvent servirai de

ce

terme lorsque l'usage

consacré, par exemple lorsqu'on dit « la basilique de Saint-

EGLISES CHARPENTEES

Clément 959) à

(fig.

Rome

bunes. Mais

et

956 », la

il

faut

celle

de Sainte-Agnès

première sans tribunes,

vous

technique bien

sens

957) ou

avertir

précis.

que

de

forme Il

mot

le

basilique,

:

(fig.

958

seconde avec

basilique n'a plus il

est

et

tri-

de

devenu un

certaines églises ont droit

que ce mot indique une

sans

particulière.

subsiste à

Fig. 958.

Rome un

— Basilique

Agnès,

à

Rome.

les-Murs, dont

je

certain

de Sainte-

nombre de

Fig. 959.

vous

ces anciennes basi-

— Basilique de Sainte- Agnès, Coupe

Plan.

liques chrétiennes plus ai

ou moins modifiées

à

Rome.

transversale.

Saint-Paul-hors-

:

déjà parlé; Saint-Laurent-hors-les-Murs,

Sainte-Agnès, Saint-Clément,

etc. D'autres, telles

Majeure, Saint-Jean-de-Latran, ont été fiées

la

Liturgiquement

terme en quelque sorte hiérarchique à la qualification

195

qu'on ne peut plus y retrouver de

qu'une disposition générale. Quant à vénérée, celle de Saint-Pierre, elle a

la

fait

si

la

que Sainte-Marie-

profondément modiconception première

plus ancienne et place au

vous savez, qui ne présente aucune analogie

la

plus

monument que

même

position d'ensemble avec la composition basilicale.

dans sa

dis-

ÉLÉMENTS Et THÉORIE DE

196

C'est peut-être

Clément que

clair

l'idée

pas à l'expliquer.

je n'ai

il

ici

deviendront

Mais au début, ces

comme

toutefois

dominer toute

composi-

la

nombreuses dans

si

ou chapelles sont en tous

autels

comme

toute

modernes.

les églises

cas orientés

chapelles

l'église. Si _des

voient dans certaines basiliques anciennes,

latérales se

com-

des autels secondaires, prélude des cha-

maître-autel et

le

plus

le

Vous y remarquerez

l'autel principal

apparaît déjà

pelles qui

Saint-

de ces anciens édifices. Le plan en est tellement

que tout en laissant tion,

deux basiliques plus modestes de

les

de Sainte-Agnès qui vous donneront

et

plètement

L' ARCHITECTURE

ce sont

des additions ultérieures. J'appellerai aussi votre attention édifices. le

Au

narthex;

fond de

la

autour de

cour

et

néophytes

aspirant

retrouve dans

tique, et

liques

je

l'église

au centre

aux pénitents, aux

même

La

très favorable

il

composition se

à

la

fontaine des

l'imagination

artis-

:

mosquée de Bajazet

tume

vestibule,

à plusieurs des basiy a de beaux exemples viens de citer, à l'église Saint-Ambroise de Milan,

dont

que

au baptême.

un motif

un

d'attente,

mosquées musulmanes, avec

les

ablutions. C'est

l'église est

les

fontaine. Cet usage était constant

motivait par l'interdiction de

se

à la

devant

cour qui précède

la

cour un portique

la

un espace découvert avec une et

sur

a disparu,

clergé trouvant

les

à Constantinople. Plus tard, cette cou-

églises étant plus accessibles à tous,

pour son usage

existaient sur l'un

les cloîtres

des côtés de

avant-cour se substituait

l'église.

cimetière

le

:

et le

qui presque toujours

Mais

souvent à cette

coutume que condamne

l'hygiène, mais que regrette la poésie.

Je vous engage aussi, dans

de

la

le

même ordre d'idées, à

voirie plan

Basilique Sainte-Marie de Bethléem (fig. 960). Il est intéres-

sant de constater cette unité de éloignés. C'est absolument

le

composition dans des pays

même

art

né des

si

mêmes traditions.

EGLISES CHARPENTEES

Résumons

de ce premier groupe d'anciennes

caractères

les

197

églises.

La

partie

du public, de

l'assistance, est

les bas côtés, et par les tribunes pour et

en avant se trouvent

narthex, et

ou

carrée

le

vestibule

le

les

formée par

femmes.

nef

la

Au

et

dehors

ou

souvent une cour

plus

rectangulaire

entourée

de

portiques.

La nef par

et les

charpentes

des

pratiquées

fenêtres

bunes

bas côtés sont couverts

éclairent la

apparentes

;

des

au-dessus des

tri-

grande nef; dans

plus anciennes basiliques,

les

bas côtés

les

n'ont pas de fenêtres et ne sont éclairés

que

par

dans

n'existe

le

mur

n'y a ni

côtés,

il

local

quelconque

latérale

Dans

avec

Aucune

nef.

la

ouverture

extérieur des bas

chapelles latérales, ni

en

communication

l'église.

cette

partie

du

public,

avait ni chaire ni confessionnaux;

semble pas

que pendant

des

autels

l'autel

n'était

secondaires

même existaient en On disait alors que

avait. Si

la

Cet arc s'appelait

unique,

orientés



Basilique Fig. 960. de Sainte-Marie de Bethléem.

de

bas côtés.

basilique était à trois corps.

L'emplacement du public grand arc séparant

ne

du chœur.

pas

face des la

il

les offices les

prêtres dussent jamais sortir

Lorsque

n'y

il

et

son architecture s'arrêtaient à un

nef du chœur, ou du transept l'arc

s'il

y en

de triomphe.

l'emplacement du clergé, pour être

suffisant, devait

empiéter

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

198

sur une partie de la nef,

balustrade

élevée,

en

il

que

telle

mosaïque de Saint-Clément,

à

toujours

était

célèbre

la

Rome

séparé

clôture

(fig.

une

par

en marbre

et

961).

y avait un transept, il ne faisait pas en général partie de l'emplacement du public. Le transept n'avait pas de Lorsqu'il

bas côtés; l'abside

avec

les

communiquant avec

par

un

arc

la

nef par ïarc de triomphe, avec

— ou

semblable

parfois plus

se

présentait

comme une

nef perpendiculaire à

comme

mière, et

apparente

La

partie



de

centre,

Clôture du chœur de la basilique

Saint-Clément, à Rome.

sur

y a un transept,

l'autel est

le

en

du

reste

que

la

du

le

clergé, prêtres,

au

avec,

tombeau peuple,

coutume

com-

se

grand autel élevé

en avant de

ce transept. L'officiant à l'autel regarde delà de l'autel, ainsi

deux versants.

l'abside

le

cou-

charpente

acolytes,

diacres,

pose

à

pre-

la

elle,

une

par

verte

lorsqu'il

et

bas côtés et les absidioïes par les arcades moins hautes, il

Fig. 961.



grand

du

saint;

l'abside, il

est

sous

donc au

s'en est conservée

Italie.

Autour de au milieu, Il

le

l'abside

sont disposés des gradins pour

conques pourtournant

le

ni la sacristie, ni le clocher.

cour

d'accès,

édifices.

;

l'église, soit

soit

ou de

circulations quel-

chœur.

ces anciennes basiliques,

en dehors de

clergé

siège de l'évêque.

n'y a aucun exemple de bas côtés

Dans

le

apparaître

Quant aux baptêmes,

dans

dans un

on ne voit

la

ils

encore

se faisaient

cuve disposée au centre de

baptistère.

la

Je vous reparlerai de ces

EGLISES CHARPENTEES

La décoration mosaïques, sur des bas côtés

les

et

consistait

199

principalement en peintures ou en

grandes surfaces nues qui existaient au-dessus

même

entre les fenêtres de

la nef. Il

y en avait

aussi dans la voûte des absides.

Remarquez le

mot

pas

ici

« décoration

quel qu'en fût

peintures,

à

» n'est

terme propre. Ces

le

répondaient

procédé,

le

plutôt

une idée de vulgarisation.

C'était

l'enseignement

l'histoire sacrée par les Il

que

toutefois

de

yeux.

en existe de très remar-

quables, à Saint-Apollinaire

de Ravenne, à de Montréale

(fig.

Quant aux étaient

de

cathédrale

:

etc.

962),

façades,

la

plus absolue

la

elles

simplicité

la

les parois né-

cessaires, la clôture résultant

de

la

construction, c'est tout.

La plupart

d'ailleurs

ont été

transformées ultérieurement; peut-être celle de Saint-Lau-

rent-hors-les-Murs

(fig.

Fig. 962

la

cathédrale de Montréale.

963)

est-elle la plus propre, avec celle (fig.

Mosaïques de

de Saint-Georges au Velabre

964), à donner une idée de ce que devait être l'aspect exté-

rieur de ces églises primitives.

Je tiens enfin téristique,

très

à

vous signaler dés maintenant un

intéressant pour

l'étude

des

églises.

fait Il

carac-

ne

s'y

200

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

Fig. 963.

— Façade

Fig. 964.

de

la

— Façade de

basilique do Saint-Luireut-hors-les-Murs, près

la

basilique de Saint-Georges au Velabre, à

Rome.

Rome.

EGLISES CHARPENTHES trouvait aucun siège pour agenouillé, jamais

de l'architecture,

même

de mosaïques

le

pavage

composait de

se

et

assistants

les

Aussi

assis.

on

:

debout ou

était

faisait partie

intégrante

compartiments

riches

comme

marbres durs,

de

201

et

par exemple

le

beau pavage de Saint-Clément; l'architecture pouvait descendre jusqu'au

Cet usage

masquée par des bancs ou des

sans être

sol,

perpétué dans

s'est

certainement en France

ment moderne.

et

la

plupart des églises

ailleurs, jusqu'à

bancs ou

Romains,

les églises basilicales d'Italie et

à

de

type

ce

en Asie,

se construisait

il

modernes où

structure de leur

modèle

que

dire art

en Syrie que

c'est

propre

romaine dans

la

disposition géné-

on peut

:

basilique chrétienne a réalisé

ses éléments,

duisaient

directement inspirées de modèles dont

et leurs

liques

ai

montré que

elles

repro-

les basiliques

chrétiennes de

Rome

analogues reproduisaient absolument

romaines

;

que

lors

plate-bande pour fermer côtés, la proportion des celle

Syrie

la

construction.

la

vous

Je

un

mais avec une étude plus indépen-

dante. Peut-être d'ailleurs ces basiliques chrétiennes de étaient-elles

même

assurément toujours de l'architecture gréco-

c'est

:

la

des

civile

spécialement en Syrie,

et

comme

de

d'Occident étaient

Basilique

la

des églises qui rappelant ces basiliques rale s'écartaient

relative-

sont d'un usage constant.

conformément

élevées

et

y aurait évidemment à tenir compte de cette

Il

les chaises

Pendant que

d'Italie,

une époque

différence d'habitudes dans l'étude de nos églises les

sièges.

les

même

que

l'arc

plan 'des basi-

le

se substituait

colonnades séparant

entre-colonnements

restait

la

à

la

nef des bas

quand

même

de l'ordre antique à entablements rectilignes. Les basiliques

syriennes au

contraire

— dont

l'antiquité est la

même



tuent à l'arcade sa véritable fonction de large ouverture.

resti-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

202 Ainsi,

dans

lis;.

basilique

la

de

Bagouza

Basilique'de Bagouza. Plan

965.

(fig.

965

et

966),

coupe longitudinale.

et

tandis qu'il y a treize travées de charpente apparente (12 fermes et

deux pignons),

dont

la

la

nef est séparée des bas côtés par six arcades

proportion n'est plus aucunement celle d'un portique de

colonnade antique.

Fig. q66.

Dans

la

— Basilique de Bagouza.

basilique de

Qalb-Louzeh

disposition est plus différente encore.

de charpente apparente,

Façade postérieure.

et

onze

(fig. Il

967, 968, 969),

la

y a aussi treize travées

fenêtres, les

deux travées d'ex-

ÉGLISES CHARPENTÉES trémité étant pleines. Mais entre plus que

trois

larges arcades

grandes

la

nef

203

et les

bas cotés,

il

n'y a

et

retombant sur

x^kt^

des piliers rectangulaires. La disposition de retombée des

i0

10

~-



Basilique de Qalb-Ixiuzeh. Plan.

Fig. 967.

ilique de

Vue

fermes de charpente est

fort

un cordon

reçoit

règne

qui

curieuse

:

Qalb-Louzeh.

intérieure.

au-dessus

des arcades

sous chaque travée de ferme un

corbeau en pierre; sur ces corbeaux se placent de petites colonnes

dégagées, en

saillie

Fig. 969.

par

conséquent sur

le

mur,

et

—Basilique deQalb-Louzeh. "Coupe longitudinale.

dont Fenta-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

204 blement

profilant

forme

supporte l'extrémité de

à

son

tour un

second corbeau qui

Cette disposition très intéres-

l'entrait.

sante n'est pas sans analogie avec les

du

encorbellements

Colisée

des

et

amphithéâtres antiques sur lesquels venaient

placer

se

du vélum;

soutien

les

poteaux de

c'est

en quelque

sorte cette disposition antique reportée de l'extérieur à l'intérieur.

Dans Fig. 970.

— Église

ces basiliques syriennes, tou-

on

portique, loggia supérieure

au-dessus

de

de Babouda

la petite église

arcades

sur

d'un

précédées

jours

vestibule

de Babouda.

colonnes,

de

avec

en

façade

portique. Ainsi, la

ce

(flg.

trouve

970)

larges

se

la

façade

compose de

piédroits

ou

trois

rectangulaires

10 Fig. 971.

— bglise

de Tourmanin. Plan.

aux extrémités,

et

Fig. 972.

au-dessus,

d'un

— Église

de Tourmanin. Façade.

portique de

trois entre-

colonnements en plates-bandes, surmontées d'un fronton. La proportion en a toute l'élégance façade de l'église de

Tourmanin

de l'architecture

(fig.

971

et

972)

antique.

La

est plus inté-

ÉGLISES CHARPENTÉES ressante encore.

un porche en

L'édifice

plein cintre,

Au-dessus de

ce

205

on y accède par au haut d'un perron en rampe douce. plus important;

est

porche est une élégante tribune de cinqentre-

colonnements comprise entre deux clochers;

le

pignon de

l'église

apparaît en arriére de la tribune qui est couverte en terrasse.

On

se trouve bien en présence des traditions de l'architecture antique

avec toute sa simplicité. L'étude de cette architecture des églises de Syrie est très intéressante

et

instructive.

parce qu'on n'avait pas se fût

C'est toujours la

modèles sous

ici les

conservé dans ce pays

plutôt qu'une imitation irréfléchie, la

vraie

de

l'esprit

tradition de logique

et

il

la

est

mais

soit

yeux, soit

qu'il

basilique; les

construction antique

permis de penser que

de proportion qui caractérise

l'architecture antique se manifeste ici

dans sa pureté.

V

CHAPITRE

LES ÉGLISES CHARPENTÉES (Suite.*)

— Les charpentes apparentes au Moyen-âge. — Disparition des tribunes. — Le — Églises de de Toscane, Les charpentes apparentes en — Églises plafonnées. SOMMAIRE.

triforium.

Sicile,

Italie.

etc.

L'église charpentée ou plafonnée et les exigences modernes.

Il

n'est

pas

douteux que de nombreuses

par des charpentes apparentes ont

été

églises

couvertes

construites en France et

dans l'Occident; quelques-unes subsistent au moins dans

gros-œuvre.

Dans

les

anciennes, telles que

plus

leur

de

l'église

973 et 974), l'art est timide et rustique. C'est un des plus anciens exemples d'église où les bas côtés se prolongent

Vignory

(fig.

en ceinture semi-annulaire autour du chœur, ouvrant sur trois chapelles rayonnantes en absides.

une disposition assez

Là, par timidité

du constructeur

arcades de

la

et

singulière,

analogue

mosquée de Cordoue,

la

due sans doute à

d'ailleurs

au parti des

nef est séparée

côtés par une série d'arcades surmontées chacune de

plus petits. L'aspect de

la

nef pourrait donc

la

des bas

deux

arcs

faire croire à l'exis-

tence de tribunes, tandis que ces superpositions d'arcades corres-

pondent seulement

à la hauteur des bas côtés.

Mais bientôt l'architecture devient plus hardie, exemples qui

feraient

double

emploi, nous

et entre divers

nous arrêterons

208

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

ARCHITECTURE

du Mont Saint-Michel

à l'église abbatiale

La grande nef

L'

couverte

était

975

(fig.

et

976).

une charpente apparente,

par

toutefois avec plafond à la hauteur du faux-entrait

des fermes

(Restauration par M. Ed. Corroyer). Les bas côtés seuls d'arête, ainsi

Dans

sont voûtés en voûtes

que

le

cette église,

chœur.

vous pouvez remar-

quer un des plus anciens exemples du triforium, série

02468

de petites arcades diverse-

IO m

1

Fig. 973.

— Eglise de Vignory. Plan.

ment

disposées, pratiquées dans

des bas côtés et

les

Fig. 974.

le



1

3

i

S

Église de Vignory.

mur

de

la

Coupe

transversale

nef entre

les arcs

fenêtres supérieures, vers le milieu de la

hauteur totale. Expliquons-le. Si

vous considérez

la

côtés, la disposition la

coupe transversale d'une

église

à bas

plus logique consiste à couvrir les bas

côtés par une toiture en appentis. L'adossement de cette toiture

contre

le

mur de la sommet des

entre

le

partie

supérieure du

peut

recevoir les

nef exige donc une hauteur assez grande arcades ouvrant

mur où

fenêtres

celui-ci,

sur les bas

devenant

qui éclaireront

la

côtés, et la

mur

extérieur,

nef.

Dans

les

EGLISES CHARPENTEES

209

anciennes basiliques, cet espace intermédiaire resté plan,

était

décoré de peintures ou de mosaïques, et se trouvait au-dessus des tribunes lorsqu'il y en avait.

jte

;./.

55

^

....:..,.;

..:.

34s

1

12



Plus tard, dans de

l'

art gothique

Fig. 976.



lui-même, on retrouve souvent cette disposition

éclairant la nef, la

70'

de l'époque dite romane et au début

les églises

entre les arcades séparant

dont

J

Église charpentée du Mont-SaintMichel. Coupe transversale.

Église charpentée du Mont-SaintMichel. Coupe longitudinale.

Fig. 975.

6

hauteur

il

se

la

nef des bas côtés

et

les fenêtres

trouve un espace nu, divisé en travées

est égale à

celle

:

de l'adossement des

et

combles

des bas côtés. Cela se voit aussi bien dans des églises voûtées Eléments

et

Théorie de l'Architecture.



III.

H

2IO

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

que dans des églises charpentées. Pour nous en

tenir à ces der-

on y trouve aussi des exemples d'églises où les bas côtés sont simplement couverts par un appentis sans fermes, apparent

nières,

de l'intérieur. Dès lors,

que

le

mur

arcades de

Fig. 977.

très

les

hauteur du triforium disparaît, pourvu

moins élevé que

extérieur des bas côtés soit

Telle est l'église de Vailly

la nef.

— Église de Vailly.

Plan.

Fig. 978.

(fig.

— Eglise de Vailly.

Coupe

et

978),

transversale.

de Saint-Generoux (Deux-Sèvres)

980) présente encore une disposition particulière bas côtés sont couverts par une seule

et

même

c'est

donc un comble

triple

en largeur. Les rangées longitudinales des

la

977

les

simple, dont la nef est couverte aussi par une charpente

apparente. L'église et

la

nef des

s'arrête

au

à

deux versants, superposé

(fig. la

:

niveau que

les

murs

à

une

signale plutôt parti des églises

mur

de refend

à titre de curiosité,

:

salle

piliers séparant

mur

qui

latéraux, et les fermes de

charpentes sont supportées, au-dessus des

en bois reposant sur ce

et

charpente

bas côtés forment, au-dessus des arcs, un

même

979

nef

:

piliers, par

des poteaux

disposition que

pour vous

faire

je

vous

voir que

le

charpentées peut se prêter à des variétés multiples.

EGLISES CHARPENTEES

211

L'usage des tribunes ayant en partie disparu, à mesure pro-

bablement que

canonique, on a dû reconnaître tion

permettant

la

un

a su tirer

très

manifeste déjà dans

l'utilité

etc.

De

heureux

les

monuments

rie là

Saint-Generous

poids de



de

aurez

Fig. 980.

l'église il

du Mont Saint-Michel,

est

le

il

l'explication

la

transversale.

devenu bien

vite général.

ont disparu,

et

(fig.

981

et

A

triforium ne sert pas à éclairer, l'assis-

différent en cela de

façade d'une véritable tribune,

de Cérisy-la-Forêt

de ces

— Église Saint-Generoux.

ouvre sous un simple grenier,

ceux qui sont

le

maçonne-

la

ne devait pas servir non plus à placer une partie de

tance, car

l'archi-

construction, et

la

Coupe

dont l'usage

de

charge n'est pas une

la

Plan.

galeries de triforium

volonté, très

romane, de restreindre

nécessité

vous

la

les plus parfaits

et le

la

de service, dont

Joignez-y

parti.

cube

— Église

son entretien,

là cette galerie

tecture

Fig. 979.

cependant d'une circula-

surveillance de l'édifice et

suspension des tentures, l'art

sexes n'a plus été une régie

séparation des

la

comme

à l'église

982), dont les anciennes charpentes

encore dans cette dernière

existe-t-il

une

galerie

de service au-dessus des tribunes; mais l'adossement des toitures

en appentis a conduit à diminuer nef par une haute allège

:

la

hauteur des fenêtres de

la

motif moins franc certainement que

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE

212 celui

du Mont

dans

diverses

Des

Saint-Michel.

de

églises

l'

partis

même

la

ARCHITECTURE analogues

période,

existent

notamment

en

Angleterre. Il

faut reconnaître

voûtes

d'ailleurs

églises sont, à part les

elles-mêmes, assez analogues à des églises voûtées; ce

n'est plus la construction légère

Fig. 981.

apparente

— au bon sens du mot — des

— Église de Cérisy-k-Forêt.

anciennes basiliques dont

Michel

que ces

ou

le

est à bien

plafond

le le

:

charpente apparente a été faire

plan ne permet que plan de l'église du

Angleterre, en

la

la

charpente

Mont

Saint-

;

puis lorsque l'architecture a

pour aborder

ou des voûtes en

la

bois,

voûte, on a renoncé

la

définitivement aux charpentes apparentes

conçues pour

;

voûte, n'ont reçu il

Belgique, l'église à

pratique à peu prés constante tant

des voûtes

été assez sûre d'elle-même

églises,

— Église de Cérisy-k-Forèt;

peu de chose prés un plan d'église voûtée. En

France, en Allemagne, en

qu'on n'a pas osé

Fig. 982.

et si

plus

tard

des

que des charpentes

semble bien que ce

soit la

pénurie

EGLISES CHARPENTEES d'argent

qui

motivé

seule ait

213

on

dont

pratique,

cette

voit

notamment de nombreux exemples en Bretagne. Et ce n'a pas été

des xi

les architectes

de ce qu'on

une simple mode ou une



e

ou xn

e

siècles,

;

Orient, avaient l'as-

piration de couvrir aussi leurs églises par la voûte, plus

mentale

durable

et plus

certes,

qui étaient très informés

notamment en

faisait ailleurs,

fantaisie

monu-

mais on a dû surtout renoncer aux

;

anciens errements pour deux motifs impérieux

incendies

les

:

Normands, qui

fréquents surtout à l'époque des invasions des

détruisaient facilement par le feu des édifices aussi combustibles; et

pendant

devait rendre l'usage

qui

froid

le

les hivers

Cependant on

changements régions

:

dans

même,

Ainsi,

il

est

charpen-

l'église

évolutions artistiques n'ont pas de ces

En

réalité,

la

les

tandis que déjà dans certaines

de pratique constante, d'autres pays

était

tradition de la

voûtes

exemples de voûtes en bois, votre Ecole

pénible

les

voûtée

conservaient encore vaient jusque

subitement de

n'est pas passé

à vue.

l'église

églises

rigoureux.

voûtée

tée à l'église

de ces

:

il

charpente, et la conser-

y a en

comme

effet

nombreux

de

vous pouvez en voir dans

à la chapelle.

de voir, dans

intéressant

bretonne de

l'église

983) une construction mixte qui emploie les deux éléments. Dans ce pays de granit, où les voûtes auraient été

Loctudy

(fig.

on

très pesantes,

saux

;

d'un arc à

n'a fait en l'autre, le

maçonnerie que

On

et les cerces

de

quelque sorte

profiter de l'emploi

forme cylindrique sans avoir

poussée.

la

arcs

transver-

berceau est en bois.

Mais en général, on a voulu réaliser cette

les

les

du bois pour

inconvénients de

dispose alors des fermes avec tirants et poinçons la

voûte sont attachées à des pannes

un comble

à

deux

surfaces,

l'une

:

c'est

en

en dessous

214

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

12

3

Fig. 983.

4



S Église de Loctudy.

cylindrique,

l'autre

en dessus en plans inclinés.

Ce berceau

intérieur, en faisant

double

enveloppe,

a l'avantage de

fendre le

l'église

chaud ou

dé-

contre

le

froid

mieux que ne peut le

faire

une paroi

unique.

Comme

exemple

de

disposition, je citerai Fig. 984.

—Église

d'Appeville.

Coupe

transversale

l'église

cette

vous de

EGLISES CHARPENTEES

Fig. 985.

Gonesse,

La se

près

même où

— Église de Honfleur. Coupe longitudinale de Paris, que vous

et transversale.

pouvez

facilement

voir.

forme de ferme

retrouve

églises

215

aussi il

dans

n'y a

pas

les

de

si

liiijllll.il

ilij-- )us

11

(

Fig. 986.

- Église

de Honfleur. Plan.

Fig. 987.

-

I

1

.'

t

s

Église de Honfleur. Façade des absides.

.

2l6

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

paroi cylindrique;

c'est

alors tout

simplement une disposition

de ferme de charpente comprenant cercle

dans

inscrit

le

triangle.

un

Telle

arbalétrier

est

entre

avec demi-

autres l'église

d'Appeville (fig. 984) dans l'Eure,

ou plutôt

cette

jolie

qu'on

telle était

église

n'eût

avant

rajouté

des

voûtes en dessous de cette charpente apparente.

Fig

Enfin,

Cathédrale de Montréale. Plan

je

vous montrerai

Catherine a Honfleur

ment en le

bois

-



la

(fig.



Fig. 989. Cathédrale de Montréale. Coupe transversale sur le transept.

l'église très

intéressante de Sainte-

985, 986 et 987). Elle est entière-

Normandie, vous

le

savez, a été longtemps

pays par excellence des pans de bois. L'église se compose de

deux nefs accouplées, séparées par un pan de bois longitudinal;

ÉGLISES CHARPENTÉES l'étude de toute cette

dehors,

absides

217

charpente aussi bien

ou façades

latérales,

est

à très

l'intérieur

qu'au

remarquable

et

mérite d'être étudiée avec respect.

En

au contraire, l'architecture des

Italie,

Fig. 990.

apparente

continuée jusqu'à la

—Cathédrale de Montréale. Coupe longitudinale.

coexisté

a

la

Sicile (fig.

est, à

988, 989



et

le

la

et

elle

s'est

au delà, sauf en dernier lieu

charpente visible.

plus monumental, d'une église à

mon

avis, la cathédrale de

990). Bien que

la

Montréale

charpente elle-même

moderne simple restitution d'ailleurs de ce qui existait on peut considérer que cette église se présente à nous telle

soit



Renaissance

exemple,

charpente apparente en

avec celle des églises voûtées;

substitution du plafond à

Le plus bel

églises à charpente

qu'elle a été

conçue par son auteur. Sur un portique de bas côtés

.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

2l8

formé

d'arcs

brisés

(arcs ogivaux) portés

par des colonnes de

marbre, portique d'une belle proportion (V. plus haut, s'élèvent les

murs

de

la

nef

recouverts de belles

dessous

et

fig.

962),

mosaïques en

autour des fenêtres.

Une

charpente apparente, décorée de peinture,

couvre

transept,

— est

l'arc

la

nef.

A

du

l'entrée

un magnifique arc-doubleau



de triomphe des basiliques

décoré de mosaïques qui en font

ressortir la

mâle puissance; un

arc

semblable mais plus élevé ouvre

le

chœur, grande abside monumentale

du plus bel

effet.

Le transept

est

couvert aussi en charpente apparente,

mais par une combinaison de grandes poutres ou pannes, entre

lesquelles

sont disposés des compartiments fors

10

tement accentués sous 20

la toiture.

Les

JO

— Église San-Miniato.

Fig. 992.

à Florence. Plan.

Fig. 993.

— Église San-Miniato, Coupe

transversale.

à Florence.

Fig. 994.



Église San-Miniato, à Florence.

Façade

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

TCKE

i.

'ARCHITECTURE

III

Page 219.

Fig. 991.



Façade du

Dôme

d'Orvieto.

EGLISES CHARPENTEES

coupes vous rendront

compte de

conception

édifice,

de

ce

bel

219

la

remar-

quable d'ailleurs par sa grandeur et

la

simplicité majestueuse de ses propor-

C'est assurément

tions.

monuments

beaux

de

un des plus l'architecture

religieuse.

La

cathédrale de Messine est aussi

couverte par une charpente apparente,

richement décorée de peintures. trouve une

s'y

Il

disposition particulière

:

sur les entraits des fermes on a prati-

qué un

longueur de tion

dans

passage la

le

sens de

nef: de cette disposi-

par

Fig. 995. à

évidemment

inspirée

la

— Église Saint-Zénon, Vérone. Plan.

le

souci de faciliter le

service et l'en-

tretien des char-

pentes, tirer

un

coratif

a su

l'art

parti

dé-

remarqua-

ble.

En Toscane dans trale,

cen-

l'Italie il

existe des

monuments quis

de

élégant

cet :

le

exart

dôme

à'Orvieto 991),

et

dont

(fig.

la

Fig. 996.

— Église Saint-Zénon.

Coupe.

220

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

façade, d'un n'est les

merveilleux travail de marbrerie

et

de mosaïque,

malheureusement qu'un placage sans rapport avec

églises

de

Prato

Fig. 997.

Miniato à Florence l'église

et

992, 993

(fig.

et

Pistoia,

— Église Saint-Zénon,

(fig.

Saint-Zénon

de

et

à

la

coupe,

surtout l'église de San-

Vérone. Façade.

994).

En

Vénétie, à Vérone,

995, 996 et 997), d'un art très pur, est

encore une église charpentée, mais avec une voussure en bois d'une combinaison particulière.

La disposition de

la

nef est toujours à peu près

la

même,

EGLISES CHARPENTEES

221

avec un sens parfait des proportions. Mais à San-Miniato,

chœur

au-dessus

relevé

très

est

(V. plus haut, vol.

fig.

I,

nef de plusieurs mètres,

423,

d'une

l'autel

523);

p.

Confession

domine donc

la

monumentaux mettent

des perrons

et

ou

crypte

le

nef en communication avec

la

chœur

le

avec

et

du plus

Cette disposition est bel

et

effet,

par

ajoutiez

pensée

la

coupes

tracé des

ment d'un

au

vision de

la

monuexquis. Qui

perspectif de

l'effet

que vous

faut

il

crypte.

la

art

ce

Florence dit l'impeccable

dit

élégance de

mesure

la

du

et

goût. Puis,

a

l'Italie

abandonné

la

charpente apparente pour

le

plafond. Peut-être a-t-on voulu

interposer une

pour

défense

la

contre

chaud

le

peut-être

goût

double paroi

est-ce

qui

de et

l'église

froid,

le

seulement

le

modifié,

je

s'est

Fig. 998.



Les deux modes ont

d'ailleurs

nément, assez

exister simulta-

et déjà à

i,

vestibule principal. 3, clocher.

— —

plafonnée leurs fois

:

dépendances. fix.

8, 8,



très

la

2, escalier

de

la



chapelle de Sixte



V

et

loge de



5,

la

bénédic-

sacristie et

5.

chapelle du Cruci-

dépendances.

— —

9.

grand

autel de la Confession. 10, choeur et abside. 11,11, et dépendances. chapelle de Paul 12, chapelle Sforza servant de chœur. 13, chapelle Cesi, aujourd'hui Massimi.

V





domination des Normands en

curieux

c'est la chapelle

et arabe.

En

Palatine de Palerme. C'est

plan, et

Sicile,

exemple d'une

et très bel

un monument assez exceptionnel byzantin

— —

4, baptistère. 6. petit vestibule 7,

une époque

ancienne, sous

nous trouvons un

Église Sainte-Marie-Majeure, Rome. Plan.

à

tion.

l'ignore.



:

comme



église d'ail-

édifice chrétien, à la

structure, c'est

une

222

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE d'ornemen-

petite basilique; mais, sans parler des divers détails

tation dans ses revêtements de mosaïques de marbre,

de

la

que

connaître

dans

Un

nef est purement arabe.

le

autour

Evangiles. Le

des

caissons, sont

Cette chapelle, d'une proportion très

peut-être à vrai

:

dire doit-elle en partie cette richesse d'aspect à ce fait

constructions postérieures en ont

aveuglé un côté,

ne reçoit plus guère qu'un éclairage

unilatéral.

Les autres

des

versets

élégante, et d'une très

une merveille de couleur

est

des

au moins curieux.

fait est

grande richesse,

fait

en caractères arabes, qu'on voit

les inscriptions,

plafond

plafond

même

m'a

antiquaire

le

plafonnées que

églises'

que des qu'elle

et

pourrais vous citer sont

je

souvent des transformations d'anciennes églises à charpentes apparentes

telle est

;

Marie-Majeure celle

à

Latran;

C'est de

la

triomphant

la

sans doute

sont

plus

fallait

reprises,

telle

plafonds

il

Rome

à

la

telle a

l'église

magnifiques,

être,

mais modifiée

Rome,

Saint-Jean-de-

d'Ara-Cœli. Quelques-uns de ces

notamment

celui

grande décoration italienne, riche l'art

antique

des églises

dominateur, riche

et

doute un

sans

art

et

plus

austères.

la

YAra-Cœli.

de

et

Au

pompeuse;

ce

catholicisme

magnifique dans ses mœurs,

pompeux

Rome

Papauté, devait substituer

Sainte-

disposition reste

la



de

cathédrale

affirmer dans Saint-Pierre de

de

grande église de

la

998), dont

(fig.

d'une admirable basilique;

plusieurs

n'est

certainement

la

:

cet art

qui

allait

prééminence sans rivale

richesse et l'éblouissement à

l'antique simplicité.

Chaque évolution de

par un état social

chaque phase de l'architecture religieuse a

bien été

telle

que

;

le

commandait

la

l'architecture s'explique

conception religieuse

de

chaque époque. Et maintenant, examinons à notre point de vue moderne

les

ÉGLISES CHARPENTEES

conséquences de l'adoption de ce

223

d'églises

parti

charpentes

à

apparentes ou à plafonds.

Ce mode de construction tous

on peut

réaliser

nef, les bas côtés, le

chœur,

la

voûte à

comme

dans

qu'on désire pour

disposition

telle

la

les chapelles, les sacristies, etc. J'ajou-

qu'une étude intelligente

terai

que

besoins de nos églises. Dans un parti

les

l'autre,

se prête aussi bien

et

consciencieuse, et

le

sens juste

des expressions artistiques permet aussi de donner à ces édifices

un

caractère religieux élevé

Paris

même

de-Paul

et

;

il

me

vous indiquer

suffira de

deux exemples intéressants

:

l'église Saint- Vincent-

de Saint-Pierre de Montrouge. Toutefois, dans

et celle

nos habitudes françaises

que

telles

ont

les

faites huit siècles

ditions constantes, l'idée d'église appelle plutôt

voûte;

la

de

tra-

l'église

plafonnée ou charpentée étonne sinon l'architecte, au moins

masse du

à

public, et

il

y

la

a quelque besoin d'expliquer, je dirais

presque d'excuser, cette conception insolite en faisant connaître

exemples

qu'elle s'autorise des

Quoi

en

qu'il

soit, l'église

les

plus vénérables.

sans voûtes aura sa raison d'être

légitime dans certaines circonstances testable d'être

dignement une

riez pas faire

pourriez

une

la faire

église voûtée,

que

grâce :

apparences substitué à saire.

Rien

le

fidèles, et

vous pourrez construire

faible,

charpentée, alors que vous ne pour-

église

ne subit pas

artiste

car elle a le mérite incon-

économique. Pour un grand nombre de

pour une dépense relativement très

;

à

ou que tout au moins vous ne

des

expédients que

trompe-l'œil mesquin

la saine réalité

n'est lamentable

comme

de

les

carreaux de plâtre cherchant à singer

la

le

véritable

et précaire

construction néces-

églises en volige

la

des

ou en

loyale construction de

nos cathédrales. Mais tique

l'église

ou de

charpentée, en dehors de

toute question esthé-

tradition, a ses inconvénients

inévitables. Elle est

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

224 froide

— ou

— parce que

chaude

sa construction est mince, et

parce que de très grandes surfaces de refroidissement y entre-

tiennent presque villes, ce

température

la

extérieure.

une question de

peut être

Dans

calorifères

grandes

les

pendant

l'hiver



tout au moins. Mais c'est égal, entrez dans une église voûtée j'entends voûtée en vraie maçonnerie fraîcheur, l'hiver

une chaleur

thermométriques y sont peu

pendant

les

l'été

vous éprouverez

relative. C'est

sensibles, surtout

est épaisse et les fenêtres rares.

lation n'est

:

A

il

si



à tel

les variations

la

Saint-Pierre de

que de quelques degrés grandes chaleurs,

que

la

construction

Rome,

point

l'oscil-

même

que

peut être dangereux d'y entrer

trop brusquement.

Notez bien que

je

ne conseille ni ne déconseille

l'église

pentée ou plafonnée, opportune ou inopportune suivant

Mais

si

quelque jour vous avez à prendre

bon que vous connaissiez décider

ou de suggérer

la

le

pour

et

le

construction

:

il

est

de vous

décision en connaissance de cause.

Mais sur toutes choses, faites-nous des la vraie

les cas.

parti à ce sujet,

contre, afin

char-

églises qui soient

tout, plutôt que la simili-église!

Et maintenant, passons aux églises voûtées.

X'y fyfi

de

CHAPITRE VI

LES ÉGLISES VOÛTÉES

SOMMAIRE.

— Poursuite d'un problème de construction. — Difficultés

générales de l'église voûtée.

Les compositions

— Coupoles

d'églises à coupoles centrales.

sur pendentifs.



— Plan

dit croix grecque.

Compositions circulaires ou polygo-

nales.

Ce que nous venons de chrétienne. liers

dans

exception

qu'une

que

se

Avec

incomplet, naissez

et

un peu

Au

thèque.

masse immense

compteraient en tous pays

souvent

je serai

surplus

de chacun de vous

par

sujet,

dans sa

Une ficile

;

si

si

bien obligé

il

:

Je

vous n'étudiez pas

serai

donc

très

ou

par votre biblio-

église

moins

contrôle de je

intéres-

de supposer que vous con-

qu'elle soit plus le

par mil-

l'on excepte la maison, n'a

y a toujours quelque

y trouver

réalité

l'architecture

monuments

les

l'architecture.

bien seulement que tout ce que

que rien

de

monuments par vos yeux ou

les

pourrez toujours

aucun

traité

revue n'est en

voûtée, au contraire, ce serait

l'église

sants et instructifs, car été plus

la

en

passer

la

voûtée prés parfaite,

théorie

:

vous

sachez

puis vous dire vaudra autant

par

vous-même quelque

église

réalité.

église, il

Eléments

vous

ai-je dit, est

va sans dire que et

Théorie de l'Architecture.

c'est

—-III.

toujours

une construction

surtout vrai de

l'église

voûtée.

dif-

Un 15

2 26

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

L'

ARCHITECTURE

monument comme Notre-Dame ou comme vous voulez,

serait

un prodige

inexplicable

Saint-Sulpice,

n'était préparé

s'il

par une très longue suite d'efforts, par une transmission laire

d'expérience acquise

capable de logie que

créer de toutes pièces.

le

Ce

que dans

n'est

sécu-

humain qui

n'y a pas de génie

il

:

si

fût

mytho-

la

Minerve vient au monde tout armée.

Vous ne pourrez donc églises voûtées

étudier

avec

fruit l'architecture

vous ne vous pénétrez d'abord de

si

tous

festations, à travers

que

styles, n'a été

ses

cette vérité

dans toutes

cette architecture, à toutes ses époques,

des

ses

:

mani-

poursuite

la

incessante et admirablement persévérante d'un grand problème

de construction. Ce problème a trouvé plusieurs solutions,

moins

différentes d'ailleurs

quinze

siècles,

il

de

la

et

prudence

que

d'impression est

n'a pas varié

l'aspiration

à la matière ce

mum d'effet

j'appellerais et

;

atteinte et les

drale de Beauvais et

de celui

l'autre

ce

:

tirer

que conseillait

de la

le

mais

à

:

la

:

parmi pensée

la

force de savoir,

moment où

peut-être dépassée,

je

mesure

la

trouve une la

cathé-

de l'église Sainte-Geneviève de

matière mise en

sagesse

:

son rendement maxi-

exigeants et téméraires,

créanciers trop

voulu

vienne

;

tendances de l'architecte de

grande analogie entre

Paris

pourriez croire

le

ne saurait en être autrement

ou tout au moins demander

que vous



la

ils

ont l'un

œuvre au

delà

et

de

du problème

solution juste

était dépassée.

Timide d'abord,

la

construction deviendra plus hardie; igno-

rante d'abord, elle deviendra plus savante

deviendra artistique; tout cela sera labeur s'ajoutera au labeur de collective

dans

rustique d'abord, elle

lent, graduel,

la veille

sa diversité; finalement, au il

chaque jour de

dans une œuvre vraiment

bout

— l'œuvre

y aura le but atteint dans une résultante magnifique tous les direction suivie,

;

de

chaque

qui résumera

efforts passés;

une con-

ÉGLISES VOUTEES struction admirable de savoir,

rencontrent à franchir

;

la



moyens

différentes, toutes les divergences

au fond, l'unité

la

hardiesse

la

limite précise que ni

tout cela avec des

même

poursuite,

2 27

l'une

ni

doit

des expressions

différents,

même

ne

l'autre

imaginables à

le

prudence se

et la

mais,

la surface,

problème

voilà bien

:

de cette étude.

Est-ce donc à dire que soient seulement

un

la

composition

et l'étude

d'une église

Non

assurément.

exercice de construction

?

Mais nous avons ce malheur que dans notre deux mots —

architecture

en exister qu'un seul, struction, dites

— construction —

premier.

le

donc problème

Au

langue





il

y

ait

ne devrait

il

de problème de con-

lieu

d'architecture, ce n'est pas

moi

qui y contredirai.

Quant aux formes décrire en détail.

luration dier

ou

la

et

Mon

aux styles

successifs, je

une conception

architecturale,

On

se

motive,

et très

:

nous avons

puis une

encore, et à en rechercher le pourquoi.

que tout

vous enseigner

rôle n'est pas de

décoration d'une époque

Vous

autre,

la

à

ici

les

mouétu-

une autre

verrez

encore

ici

simplement.

a dit tant d'absurdités sur l'architecture

particulier, depuis

ne puis vous

du Moyen-âge en

Quatremére de Quincy qui n'y voyait qu'une

« bâtisse ignorante » jusqu'aux forêts

ou au symbolisme transcendant

vierges de Chateaubriand,

de Victor

Hugo, que

cette

entrée en matière était nécessaire. Dites- vous bien que les architectes des édifices byzantins,

modernes

romans, lombards, gothiques ou

étaient des architectes

avec les nécessités de

la

:

hommes

mise en œuvre de

très pratiques, vivant la

n'auraient absolument rien compris à toutes

dont on

matière, les

et

qu'ils

belles

idées

les a gratifiés après décès.

J'espère d'ailleurs

que

cette étude

vous intéressera;

il

n'y a

228

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

pas en architecture de sujet plus vaste et plus riche; les

connaissent

qui

mieux

le

trouvent encore tous

notre

architecture

religieuse

des pays

les

ou d'ingéniosité

plus riches à cet

;

un

la totalité

j'aurai

:

quant

de voir

état

et utilement.

Donc, pendant que

en général l'Occident reprodui-

l'Italie et

Basilique romaine et en

sait la

la

;

égard, c'est

immense musée dont vous ne parcourrez jamais voyez-en bien du moins ce que vous pourrez voir à moi fait tout mon possible si je vous mets en sérieusement

se

jours en présence d'exemples nouveaux

les

pour eux, frappants de beauté, de grâce France est un

hommes

pour longtemps

faisait

le

type

de ses églises, l'Orient ou l'empire grec renonçait bientôt à cet

emprunt,

églises voûtées.

que lorsque Constantin abandonna

dont

prospérité fut

la

si

et l'Italie

où tout

était

sur

Rome

en

Italie

Saint- Vital

monuments pour

;

talent

:

si

la

nuit artistique se

arts

éclairaient la

ce pays

car les archi-

étaient en général des Grecs.

tandis que les

l'Italie,

Constantinople duire

Rome

à créer, presque leur pays d'ailleurs,

donc une émigration du

ment

y eut ce pour Byzance il

d'expérience durent quitter

et

qui regorgeaient de

tectes de l'ancienne

avoir

rapide, les artistes de valeur dépositaires

des antiques traditions de savoir

Rome

dut y

Il

que nous ignorons; surtout

à cela bien des motifs fait

des

et construisait

fit

Ce

fut

subite-

naissance de

bien que, plus tard, lorsque devait se pro-

cette

première

renaissance

de Ravenne ou Saint-Marc

byzantin qui reviendra revivifier

et

de

qui

s'affirme

Venise,

consoler

l'Italie

c'est

par l'art

éveillée d'une

longue léthargie. Aussi ture des

les architectes

orientaux, imbus de

monuments romains, dont

la

caractéristique, devaient aspirer à faire

la

glorieuse architec-

voûte

pour

la

est

l'expression

religion triom-

EGLISES VOUTEES pliante usage des

La voûte ne

magnifiques

plus

229

ressources

leur faisait pas peur. Rien ne

de

leur

art.

s'opposait

donc

à la

création d'églises voûtées.

Mais pendant important

la

:

temps,

ce

découverte ou

rique sur pendentifs. c'est-à-dire

un plan

sur

Fig. 999.

— Palais de Sarvistan.

qui daterait du iv

ou

un

fait

architectural

la

voûte sphé-

connaissance de établi

construction

que ce

genre

de voûtes,

coupole

d'une

Plan.

Fig. 1000.

circulaire la

Perse.

— Palais de Sarvistan. Coupe longitudinale.

un exemple au moins dans un monument siècle

avant Jésus-Christ,

le

Palais de Darius

999 et 1000). Mais peu importe; dans nous n'en connaissons pas d'exemple,

Palais de Sarvistan (fig.

l'architecture et

e

la

passé

remonte à une haute antiquité dans

carré,

en existe encore

Il

la

semble

Il

en résumé

s'était

il

toutes

voûtes ture

et

romaine

les

fois

qu'il

de localiser

de créer des tympans qui

ne dispose

que

de

magistralement dans ses Constantin,

connue des

la

salles

la

des

poussée

les éclairent, cette architec-

voûte d'arête qu'elle emploie de thermes, dans

la

si

Basilique de

etc.

Entre Constantin

soit par

s'agit

et Justinien, la

coupole sur

pendentifs

architectes grecs soit par importation

simple rencontre d'invention. Cette

si

de

la

est

Perse,

ingénieuse

dis-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

23O

évidemment un grand succès immédiat,

position eut

en pendentifs devint l'élément que

employèrent

les

architectes grecs

plus volontiers. Naturellement

le

voûte

et la

d'alors

l'appliquèrent

ils

à leurs nouvelles églises, qui se caractérisent par son emploi.

Or,

au moins

vogue première de

la

motif principal de composition;

que

basilique latine affirme

la

une

tangulaire,

de laquelle est

la

chose à voir

plus

;

mais

la

relief la salle, l'église

la

conséquence, tandis

une composition nettement



il

composition partie



l'autel

impossible

met se

;

et

le

centrale, ce n'en sera pas

appelle

cette

quatre branches égales,

;

l'église

prêtre sont

surtout en évidence et

tient

Et

l'assistance.

moins un centre forme

quatre



en fût autre-

qu'il

grecque comportera des prolongements de

comme on

rec-

compose en général avec un

se

serait

et le prêtre

l'autel

large, plus élevé

encore à une extrémité,

ment

en

traiter

la fit-elle

comme

et

grecque ou byzantine, voûtée,

motif central

coupole

tout

;

longue, uniforme dans sa longueur, au bout

salle la

un centre

assez naturellement

coupole appelle

la

de plan,

fois

lorsque

cette

partie

croix grecque,

la

:

en

une

est

croix

autour

symétriques

à

d'un

centre.

Voilà donc la

l'église

caractère des plus anciennes

comme

coupole

centrale.

le

motif principal,

La coupole

églises

un plan

et

à

voûtées

:

disposition

n'est d'ailleurs pas toujours sur plan carré;

des Saints Serge et Bacchus, à Constantinople (fig. 1001)

inspiratrice lointaine de Sainte-Sophie, est en pendentifs sur plan

sur plan octogonal

octogonal

;

vertes par

une coupole en arc de

de Ravenne

d'autres,

;

cloître,

ailleurs le pendentif

également, sont cou-

par exemple Saint- Vital

géométrique

des arcs diagonaux et des trompes,

comme

de Daphni, près d'Athènes. Mais ce ne sont

est

à la là

remplacé par

curieuse église

que des variantes.

EGLISES VOUTEES

La

profonde entre

différence reste

basinque latine Il

de

et

que

faut reconnaître

gramme simple

:

basilique

la

un peuple

peuple doit avoir

présente

à

lui

répond

la

place

prêtre

l'autre, le

l'église

grecque,

incertaine

;

si

et

du monument, à

mais pour prier par prêtre

à

l'autel.

place

comme

il

Pour la

très

l'un

fidèles.

de

Dans

du prêtre

est

choses

lui

des

l'extrémité

à

et



Eglise des Saints Serge Bacchus,à Constantinople.

Fig. 1001.

à Sainte-Sophie

n'est pas

ment marqué comme dans Aussi verrons-nous plus

un endroit unique

et

incontestable-

la basilique.

tard,

dans l'architecture du

Moyen-

âge, l'église voûtée revenir à la composition des basiliques, elle

Le

fonction de

la

les

force

Ravenne, ce

le

bien

uniforme

et

vis-à-vis

et la

la

puis

son abside

désigne un emplacement

ou

prier,

mieux que

longue

deux éléments

ces

;

communion.

la

Basilique, avec

différente,

pour

s'est

prêtre qui officie, à

il

salle rectangulaire la

programme Ce programme est

parce que le

préexistante.

tout cela rien n'exprime

de

dire,

se réunit

le

moments

la

exprime mieux son pro-

basilique

d'un interprète unique,

l'intermédiaire

certains

deux compositions de

les

byzantine.

la

peut-être, k vrai

;

adapté sur

se

l'église

231

ne différera guère que

par

les

conséquences

dont

du mode de

construction.

Ces considérations

me

conduisent

églises voûtées byzantines, à les plus

anciennes

et

comme

développement ultérieur de

à

vous

parler d'abord des

composition centrale, restant

à

comme étant

peu près en

l'architecture religieuse.

dehors du

232

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE Il

a été

peu

fait d'églises

en coupoles sur plan circulaire.

Mais des

cultés

pu sans

ont

culaires

édifices cirdiffi-

devenir des églises, le

Panthéon de

Rome devenu

Santa Maria

entre autres

Roionda.

Par

contre,

les

églises quasi-circulaires, ou,

en d'autres termes, polygonales,

furent

assez

nom-

breuses. Leur composition,

nettement byzantine, continuée

H Fi g

m

Église Saint-Vital, à Ravenne. Plan.

au

s'est

Moyen-âge

non pour l'église paroissiale ou la cathédrale, mais pour

EGLISES VOUTEES

consacrés

les édifices religieux

233

au Saint-Sépulcre,

en souvenir

de celui de Jérusalem.

monument

Allons tout de suite au

Ravenne

genre, Saint-Vital de

(fig.

plus remarquable en ce

le

1002

1003).

et

une coupole sur plan octogonal, entourée de bas clôture entre les bas côtés et

le

en

colonnes

plan demi-circulaire

centre est

côtés.

Mais

centre n'est pas rectiligne

constitue dans chaque arcade une petite abside clôture

Au

la

elle

;

ou plutôt une

sur

au-des-

;

sus des bas côtés sont des tribunes semblablementdis-

au-dessus des

posées;

bunes

qui

fenêtres

les

éclairent le centre si



la nef,

vous voulez. Devant

tel, la

pue,

tri-

l'au-

tribune est interrom-

du bas

la circulation

côté s'arrête; c'est la seule

Fig. 1004.



Mode de construction des voûtes de Saint-Vital de Ravenne.

différence qui caractérise la partie

du chœur

l'arcature est plus profonde, et

;

Ce monument heureuse

mosaïques, où se retrace ainsi d'ailleurs

Apollinaris.

construction.

mées par des dans

un fice

Il

que dans est

décoration

sa la

de riches

vie byzantine avec

intéressant

Les voûtes,

ses

aussi,

très légères

et

curieuses

costumes, de

Saint-

comme moyen

homogènes, sont

poteries, sortes d'amphores, qui s'engagent les

les autres (fig.

1004).

Avec un bon

voûté de proportions

très élevées sur

de for-

unes

mortier, cela constitue

véritable monolithe, léger, sans poussée,

lourdeur.

et

l'église voisine, et basilicale,

très

son

ses proportions,

est très intéressant par

conservation,

comprend l'abside.

permettant un édi-

un plan sans aucune

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

234

curieux de retrouver

est

Il

les

la

mêmes du

pelle

Fig. 1005. à



composition

à

— Église d'Ottmarsheim.

proportions dans

Palais

Fig. 1008.

blement et qui

1005

par des artistes

elle-même

cha-

Charlemagne

à

— Église d'Ottmarsheim.

Coupe

(fig.

de

la

Fig. 1006. Chapelle de Charlemagne, Aix-la-Chapelle. Coupe] longitudinale.

Plan.

Aix-la-Chapelle

presque

et



Chapelle de Charlemagne, Aix-la-Chapelle. Plan.

Fig. 1007.

même

et

1006), d'ailleurs construite proba-

que

a servi de

transversale.

Charlemagne

modèle

à

attirait

quelques

d'Orient,

églises

voi-

EGLISES VOUTEES sines,

notamment

Alsace

(fig.

en arc de

1007

cloître.

à et

l'église

;

d'Ottmarsheim,

en

1008). Ces églises sont d'ailleurs voûtées

Des compositions assez analogues

encore dans des édifices de baptistères

octogonale

235

ainsi l'église de

la

se retrouvent

Renaissance, indépendamment des

Grossetto, attribuée à Bramante

à Milan, l'église de Saint-Laurent.

;

et

CHAPITRE

VII

LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.*)

SOMMAIRE.

— Eglise

sur plan rectangulaire, avec coupole centrale.

— Sainte-Sophie deConstantinople construction antique. — Cour anté— Tradition conservée dans mosquées turques. Eglises en avec cinq coupoles. — Saint-Marc de Venise. — Saint;

rieure et narthex.

les

croix,

Front de Périgueux. Conception antique de

La seconde

variété de

se décrire ainsi

:

composition

;

la

la résistance

aux poussées des voûtes.

composition des églises grecques peut

une coupole, sur plan mais au

lieu

carré, reste le centre

de l'encadrement que nous venons

de voir, cette coupole est prolongée par des arcs-doubleaux des voûtes en berceaux, ou en absides, de

telle sorte

que

alors

une nef plus longue que

vée

Sainte-Sophie est

Avant d'aborder bon de discerner dans

le

Prétoire

tie centrale

le

large,

avec partie centrale

plus magnifique exemple de ce

l'étude d'un

monument

a

rele-

type. il

est

M. Corroyer les retrouve d'abord de Mousmieh, en Syrie (fig. 1009), où une par-

surélevée en coupole

carré enveloppé dans

side en

considérable,

On

ses origines.

(mais en

prolonge par quatre grands arcs doubleaux

un

si

ou

la salle

devienne rectangulaire, ou inscriptible dans un rectangle.

:

de

augmente

la

un

autre,

longueur.

On

;

mais sur

arc de cloître) le

se

plan reste donc

l'un des sens

l'ab-

peut aussi établir une parenté

.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

238

entre Sainte-Sophie et l'église des Saints Serge et Bacchus, parentés

Mais surtout,

lointaine d'ailleurs.

ment de

et le

l'édifice,

goût de

si

la

que

différent

décoration,

Sainte-Sophie aux grandes traditions

il

soit

vête-

le

rattacher

faut

de l'architecture antique,

encore vivaces du temps de Justinien. Ce sont

les

Thermes de Rome

qui ont

permis

Sainte-

de

faire

Sophie de Constantinople.

Vous

retrouverez dans

Sainte-Sophie les qualités

que

vous

je

dans

signalées

ai

Thermes, l'am-

les

pleur et

la vérité

la

con-

exprimée

par

de l'architecture, struction ses

formes

nécessaires,

rien d'inutile,

grandeur

extraordinaire Prétoire

de

Mousniiek (Syrie)

sante.

pour

le

comment-aire de cet exposé

nées plus haut. (Vol.

Le

I, fig.

Il

d'aspect saisis-

et

Je

vous

déjà

renvoie

aux figures

don-

366-367-368.)

centre de la composition est

environ de côté.

d'ex-

Nous en avons

parlé. d'ailleurs

rien

Et avec ces moyens,

cessif.

une

absolue

un

vaste carré de 32

mètres

s'ouvre en avant et au fond sur deux grands

hémicycles, d'un diamètre presque

égal,

donnant

ouverture chacun à trois absides. Le carré central

eux-mêmes est

couvert

par une grande coupole en pendentifs.

La nef

ainsi constituée par le carré milieu et

les

deux hémi-



EGLISES VOUTEES

239

cycles a sensiblement sa longueur double de sa largeur, sa

même

position

ou de

côtés,

l'exige.

Latéralement,

véritables

salles

elle

séparée des bas

est

par

latérales,

des

arcades

colonnes, portique intérieur d'une belle proportion

avec clôture analogue des petites absides, mais laire,

comme nous

l'avons vu à

même

côtés sont des tribunes de

Le plan

est

disposé pour assurer

aux

tance

voûtes;

poids

le

liers

d'angles,

les

de

contreforts dans versal,

et

le

est voûté.

I

la

g^^^wnD^^^^^^DiBMga —

les

sont

puissants

J,

sens trans-

par les hémicycles

remplissent

qui

Le tout

surface.

quatre pi-

ceux-ci

épaulés par de très

circu-

des

coupole se reportant, par pendentifs, sur

sur plan

1010)

la résis-

poussées

tout

(fig.

sur

Ravenne. Au-dessus des bas



supérieurement

com-

la

même

fonction. Fig. 1010.

L'église est éclairée par de

nombreuses fenêtres dans

Portiques intérieurs de Sainte-Sophie de ConsUntinople.

les

tympans au-dessus des tribunes sous

les

doubleaux des

arcs

à la partie supérieure

pendentifs, par d'autres séries de fenêtres

des absides, et enfin par une couronne de fenêtres à

de

la

naissance

coupole sphérique au-dessus des pendentifs. Les bas côtés par des jours latéraux.

et les tribunes s'éclairent

En

la

avant de

l'église est

une cour où aujourd'hui

un

narthex de vastes

les

Musulmans

proportions, et

font leurs ablutions.

Extérieurement, une grande simplicité, rien autre que nécessaires de la construction.

monument

fait

un

effet

Admirablement

singulièrement

les

formes

situé d'ailleurs, le

grandiose

lorsque,

vu

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

24O

du Bosphore,

domine toute

il

minarets élancés

ment de

élégance avec

masse sérieuse

la

œuvre antique

augmentent

l'effet

et

par

le

contraste de leur

monumentale de le

cédait en rien

de son architecture. Les grandes surfaces de riches mosaïques,

cette

grande

de beau

colonnes étaient

les

badigeon jaune

d'un

nattes recouvrent le beau prêt à reparaître

si

les

le

les

Les Turcs ont

voilé.

mosaïques anciennes, des

pavement de

jamais

marbre,

richement sculpté.

non pas perdu, mais

cela est en partie

à l'ampleur

unies étaient revêtues

chapiteaux, les archivoltes, de marbre blanc

recouvert

monu-

?

La décoration du monument ne

Tout

fins

les

seule addition des Turcs au

et grêles,

Justinien, en

que

la ville; ajouterai-je

l'église.

monument

Mais tout

rendu

est

est là,

à sa destina-

tion.

Chose type de

d'ailleurs curieuse, l'église

la

mosquée turque,

sieurs édifices, grands et

Constantinople se voient

et à

beaux

de Justinien est devenue

d'ailleurs, qui

vaincre de cette filiation, le

il

suffit

plu-

sont des imitations

mos-

plus ou moins immédiates de Sainte-Sophie. Ce sont les

quées du sultan Bayazid, du sultan Achmet,

le

etc.

Pour

se

con-

de rapprocher de Sainte-Sophie

plan de ces mosquées.

Naturellement, des édifices plus modestes, à Constantinople, à

Athènes,

et

dans tout l'Orient, se rattacheraient à ce type de

composition en longueur, avec coupole centrale. Cette composition se

trouve aussi en

lombarde,

Mais

je

ne

exemple

par

Italie,

dans

notamment dans l'église

pas de nomenclature, et

fais

San-Fedele,

le

plan affecte

le

la

me

il

avoir montré ce type dans son expression

Vient enfin

l'architecture

la

suffit

à

Côme.

de

vous

plus admirable.

troisième groupe d'églises grecques, celles dont

forme

dite croix grecque.

Il

y

a

toujours

une

EGLISES VOUTEES

coupole centrale, mais son rôle Sainte-Sophie

forment

moins prépondérant

deux autres coupoles, en

;

nef

la

est bien

24I

et

chœur

le

deux

;

avant

et

en

qu'à

arrière,

autres, à droite et à gauche,

forment un transept. C'est donc réellement un

plan en croix à

quatre branches à peu près égales, avec cinq coupoles, dont une,

du

celle

un peu

Parfois celle-ci est

Deux exemples avec tout

splendide

d'une

dans

tère

la croix.

plus grande que les autres. autres subsistent

de ce type d'église,

dans

simplicité ausl'autre

Marc de Venise 10 12),

entre

branches de

contraste d'une

le

décoration l'une,

commune aux deux

centre, est

:

Saint-

10 11

(fig.

et

Saint-Front

et

de

Périgueux, dont vous pou-

vez voir

le

et

442,

flg.

voûte

fig.

vous

donne

la

plan, le

495,

vol.

I,

système de et

dont

je

seulement

ici

coupe générale (fig. 1013).

Ces deux églises sont à peu de

chose

prés

contempo-

— Église

Saint-Marc de Venise.

Fig.

1011.

de

l'autre, et laquelle

raines.

L'une

d'elles

imitées

sont-elles qu'il

même

d'une

faut laisser à l'archéologie.

l'identité et

est-elle inspirée

de

troisième

Ce qui

composition, malgré

les

?

?

ou bien

Questions oiseuses

n'est

pas douteux, c'est

différences de matériaux

d'habitudes de construction que comportaient les deux pays.

La similitude lue, décrire

grecque Eléments

est telle

je

l'une après l'autre.

formée par et

que

cinq

Théorie de V Architecture.

ne saurais, sans répétition abso-

Le plan

se

compose d'une croix

coupoles, sur voûtes en pendentifs m.

16

;

242

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

EGLISES VOUTEES

243

entre ces coupoles, de larges arcs-doubleaux retombent sur des

groupes de quatre encadrent

les nefs

sont

pendentifs

demi-sphére qui au fond de

Une

ouvrant passage aux bas côtés qui

piliers,

des deux branches de

interrompues pour recevoir les

Les voûtes en

les

coupoles en

terminent. Le chœur, en abside, est pratiqué

nef principale, après

la

la croix.

seule différence

est

la

troisième coupole.

à signaler

dans

la

composition.

A

Saint-Marc, les bas côtés sont séparés des nefs par des colonnes

avec arcades,

portent des tribunes qui s'élèvent elles-mêmes

et

Fig. 1013.

— Église

Saint-Front de Périgueux. Coupe longitudinale.

jusqu'aux grands arcs-doubleaux tribunes,

et les

bas

;

à Saint-Front,

il

n'y a pas de

montant de fond jusqu'aux grands

côtés,

arcs-doubleaux, ne sont pas séparés des nefs.

Autrement, coupes, vous

regardez ensemble serez

frappés

deux compositions, en

de

faisant

les

deux plans

l'analogie,

et

les

deux

de l'identité de ces

bien entendu abstraction

de

la

décoration.

Et cependant, voyez tecture

:

ces

absolument de couleur

;

deux

la

puissance d'effet dont dispose l'archi-

édifices identiques produisent des

différentes.

L'un

impressions

est resplendissant, riche d'effet

l'autre est austère

et

et

presque puritain. Venise d'un

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

244

côté avec son éclat, parti,

dur

le

étude différente,

et

et

rustique Périgord de l'autre.

Même

dans cette diversité deux œuvres admi-

rables.

Mais églises

;

ne veux pas

je

de

le parti

1

Fig. 1014.

3

3

i

— Église

borner

Italie,

et

dans

les

Fig. 1015.

Sainte-Croix



de

:

mais qui

un

les

même Une

petit

l'arc

est

(fig.

On

en trouve en

exemples en sont nombreux,

1014

la

et

petite chapelle

1015)

voûté en arc de

se

de

la

compose d'un

cloître et

non en pen-

absides demi-circulaires voûtées en quarts

très simple.

substitution de

d'Orient,

longitudinale.

sont ainsi conçues.

Montmajour

de quatre

sphère

ensemble

la

villages,

presque toujours intéressants. Ainsi

dentif, et

églises

Église Sainte-Croix de Montmajour.

Coupe

;

carré central,

de grandes

S*

en Allemagne en France,

Sainte-Croix à

parler

La plupart des anciennes

de Montmajour. Plan.

même

vous

à

coupole centrale se prête aussi aux compo-

la

modestes.

sitions

me

porche

voûté

en berceau complète

cet

Bien que différent du type grec pur par

de cloître à

la

coupole, c'est

le

même

la

esprit,

stabilité antique.

petite église à

coupole centrale, modeste de proportions,

EGLISES VOUTEES

245

mais riche de décoration par ses marbres

Martorana

celle

de

des

arcs brisés

la

(fig.

1016

emprunte quelque chose aux

Nous y trouvons

ioi7),à Palerme;

au

substitue

se

et

mosaïques

ses

et

plein cintre, et

ici,

le

est

l'emploi caractère

traditions des Arabes.

d'ailleurs

un exemple de voûte sphérique

en pendentifs, ininterrompue pour permettre l'élévation d'un tam-

bour cylindrique, couvert lui-même par une coupole sphérique:



Fig. 1016.

Église de la Martorana,

Fig. 1017.

c'est

déjà

parti

le

des

— Église Coupe

à Palerme. Plan.

de

la

Martorana.

transversale.

coupoles monumentales que j'étudierai

plus loin.

Je

vous

enfin

citerai

une

église bien

modeste

reproduite cependant, celle de Germiny-des-Prés et

1020). Son plan est

analogue

à

celui de

avec une ceinture de bas côtés autour de Ici l'église s'élève

Moyen-âge, dérable

:

et la

c'est

:

on aperçoit déjà

souvent

1018, 1019

Montmajour, mais

la

coupole centrale.

tendance qui sera

celle

du

coupole centrale remonte à une hauteur consi-

une

presque

que nous trouverons plus

Vous voyez

la

(fig.

et

tour,

ou

c'est déjà la

tour-lanterne

loin.

par ces quelques exemples que le parti de

position des églises

à

coupole centrale,

qui

com-

pourrait sembler

246

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

condamné

à la

monotomie,

sons très variées

et

en

se prête

aux proportions

Voilà à peu prés ce que des églises grecques.

je

les

plus diverses.

devais vous dire de

la

composition

vous trouverez encore

Ailleurs

byzantine, ture,

mais

des combinai-

réalité à

la

l'ornementation,

peinture

La

sculp-

la

byzantine,

de compositions très

à l'occasion

différentes.

d'origine

main

la

tradition et la composi-

tion grecque de ces églises ne s'est guère

que

continuée de Fi g

.

1018.



Église de des-Prés. Plan.

Germiny-

Grèce moderne,

la



vous bien qu'ici,

c'est

même

de

la

reliés

peut-

à

Fig. 1020.

ce

...



point,

tiens

je

Église de Germiny-des-Prés. transversale.

Coupe

remarquer que tout ce que nous avons vu

Saint-Marc ou

à

Saint-Front qui sont du xi

e

jus-

siècle,

construction antique, et par conséquent de l'architec-

ture antique.

des

églises

et surtout

.

,

Église de Germiny-des-Prés. Façade postérieure.

faire

quelques

être dans l'architecture moscovite.

Mais arrivé

Fig. 1019.

dans

Voyez Saint-Front

voûtes, ce

sera

au

moyen

entre eux par de larges

:

il

faut

résister

des groupes de

aux poussées quatre

piliers,

arcs-doubleaux contrebutant

les

ÉGLISES VOUTEES

poussées à l'intérieur de

organismes de

la

La

l'édifice.

247

toiture recouvre tous

les

construction. C'est le parti des grandes salles

romaines, tout différent de celui que nous trouverons plus tard, et

qui va chercher les résistances et les points d'appui en enjam-

bant l'espace au-dessus des toitures. cet aspect de stabilité qui rassure

C'est bien antique aussi

n'est pas nécessaire de connaître les lois de

voir que

pour

on

s'affirment

résistance la



des voûtes

verra

murs ou leur

de

sur

stabilité,

si

se

et

construction étonnera

On

rien

n'a

font voir;

minces

paraîtront se

ne savait

qu'il

il

Les moyens de

que plus tard

tandis

inquiétera presque.

reporter sur de faibles

pût comprendre

sans qu'on

piliers,

:

poussée des voûtes

craindre.

à

par sa hardiesse,

qui

l'on

la

plus loin

y a

des résis-

tances qu'on n'aperçoit pas, et dont l'invisibilité cause cet éton-

nement. Il

est intéressant

assises

de

comparer

ces églises,

à

fermement

si

dans leur construction relativement simple, des compo-

sitions

analogues

très

comme

Rome,

Saint-Pierre de

tieuses d'effet.

Michel-Ange (V.plus haut,

parti

vol.

I,

fig.

telle

369

que

l'avait

à 372), est

en croix grecque, avec cette différence toutefois que croix, au lieu d'être voûtés en coupoles, sont

voûtes en Soufflot,

berceau. L'église

devenue

le

Panthéon,

la croix,

part cette analogie, les

vous signaler

composition,

me

monuments.

les bras

église

de

la

couverts par des

:

coupole centrale,

moins

la

et

élevées.

différences sont profondes,

surplus que

une

entièrement conforme à

est

quatre coupoles

l'importance capitale donnée à

conçue

de Sainte-Geneviève à Paris, par

composition des églises grecques quatre bras de

ambi-

général, mais plus

la

sur les

Mais

à

surtout par

coupole centrale. Je ne

fais

au

quant à présent cette similitude de

réservant de vous parler plus loin de ces deux

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

248

Dans tout mençant,

je

cela d'ailleurs,

logique lorsqu'il

une

que

l'ordre

vous

le disais

chronologique

s'agit d'étudier la

deux grandes familles

autre,

je

ne suis pas Tordre chronologique,

nir en arriére. C'est

jusqu'ici

comme

sorte

de fusion

voûtées avec dispositions

composition.

d'églises

des deux

basilicales.

;

en com-

et j'aurai à reve-

n'est pas l'ordre

Nous avons vu

nous allons en voir

premières

:

les églises

CHAPITRE

VIII

LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.)

APPLICATION DE LA VOUTE AU PLAN BASILICAL



SOMMAIRE.

Division des églises voûtées en compositions à poussée

uniformément répartie ou à poussées

La



sans bas côtés

berceau

difficile.

tour-lanterne au centre du transept.

Les absides. Façades.

— Multiplication

des chapelles.

— Sculptures.

Nous avons vu que

les

anciennes églises basilicales, couvertes

en charpente apparente,

avaient

quelques-uns accidentels,

le

guerres et de pillages.

que croître

Avec

les

fît

et

dés lors des églises voûtées.

et

embellir

subi de

;

il

fallait

magne un

instant de brillante

intellectuelle

et

morale

à la

suite

le

temps

s'épaissit

y eut avec Charle-

S'il

renaissance,

n'était pas pro-

la

nuit de l'anarchie

de nouveau,

et bien

que

monastères conservassent quelques traditions précieuses, était

tombé

nale de

la

si

bas

France,

qu'il n'existait plus. le

Languedoc

quelques lueurs, soit que

les

de

des églises incombustibles,

de l'architecture.

efforts

incendies,

invasions des Normands, cela

Mais en Occident, en France même,

aux grands

fréquents

grand nombre

plus

ne

pice

— Églises voûtées en — — Eclairage

localisées.

avec bas côtés.

et

Seule

la partie

les l'art

méridio-

l'Aquitaine avaient gardé

barbares fussent



moins sauvages

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

2 50

que dans

le

Nord,

plus absorbés dans

soit qu'ils aient été

un

fond de population gallo-romaine plus cultivée.

Aussi

dut-il être tenté

est probable qu'il

voûter

les

églises

ments.

On

persévéra, et

il

;

bien des essais informes pour arriver à

on

bien.

fit

y eut bien des écrouleest

Il

manifeste

d'ailleurs

que des architectes orientaux vinrent apporter leur savoir, dans

culièrement

Midi de

que

que

les

les

France allèrent

la

que

Midi, et

peut-être des architectes

s'instruire

architectes orientaux, grecs

les

ment

le

parti-

en Orient. Toujours

ou byzantins, furent

est-il

visible-

de ceux de ces régions, plus avancés en

maîtres

provinces du Nord.

De

là le caractère

du

art

évidemment byzan-

non des compositions, mais des moyens architecturaux, dans un grand nombre des anciens monuments du midi et tin

ensuite de l'ouest, tandis que les architectes

encore de timides

peu

abstrait,

que

tale

essais.

me bien

pour

Ici,

il

faut fait

j'ai

faire

que

comprendre sur ce

je

me

reporte à

dans

ressortir

entre les diverses essentiels

du nord tâtonnaient sujet qui est quelque

fondamen-

distinction

la

première partie de ce cours

la

natures de voûtes. Rappelons ces

:

Toute voûte pousse, plus ou moins énergiquement suivant son poids et sa forme, suivant surtout

de cohésion de ses matériaux;

mant, c'est-à-dire en les joints

:

due

:

un

ce serait

par une à

où :

elle

d'ailleurs

plus ou moins

peut

se défor-

le faire,

dans

pas de déformation, pas

monolithe en berceau, en coupole, ne pousserait

un couvercle.

— La poussée

résistance suffisante des

piliers

leur masse, à la charge qu'ils

voûtes contiguës dont

que

brisant là

se

le

— une voûte pousse en

plutôt que dans les pierres

de poussée pas

principes

verticalement

les

les

:

doit être neutralisée cette

résistance sera

supportent

;



plusieurs

poussées se font équilibre ne chargent

piliers

intermédiaires

;

la

poussée

se

EGLISES VOUTEES

25



reporte en dernière analyse sur les piliers extérieurs

Or, dans

reconnu

première classification

— Les voûtes — Les voûtes

à poussée

:

uniformément

répartie

;

à poussées localisées.

Les premières comprennent cloître, circulaires, annulaires

celles

ou extrêmes.

voûtes considérées en elles-mêmes, nous avons

les

cette

;

les

voûtes en berceau, en arc de

les

secondes,

les

voûtes d'arête

et

en pendentifs.

Cette

distinction

différences dans les

essentielle,

bras de

haut des

piliers

profondes

élevée, les poussées des voûtes

avec toute

dés lors c'est

levier, et

si

plus encore que partout ailleurs,

églises,

car l'église étant en général très

agissent en

qui détermine de

plans de salles voûtées, se poursuit naturel-

lement à propos des



la

puissance d'un long

plus qu'ailleurs que le danger

des voûtes est redoutable, là plus qu'ailleurs que être

I

combiné pour assurer

les résistances

le

plan doit

que réclame chaque

combinaison de voûtes.

Nous aurons donc

— Les — Les

églises

ici

encore cette classification

voûtées à poussée uniformément répartie

grouper des édifices aussi dissemblables rectangulaire

et

une

église

sous

ordre

en

réunissant

posent

les

mêmes problèmes

Etant donné

problème bas

le

serait

côtés.

existent encore

;

la

même

églises

l'idée la

m'amènent

à

qu'une église

devoir suivre cet

rubrique les églises

qui

d'architecture.

église disposée en basilique,

et rectangulaire, et l'abside

assez simple

Des

d'ailleurs

circulaire, je crois

programme d'une

avec nef longue

c'est-à-dire

sans

;

églises voûtées à poussées localisées.

Aussi, et bien que ces analogies de construction

le

:

et

si la

nef

était

des chapelles

une

salle

au fond, unique,

ainsi construites

plus naturelle était dans ce cas la cou-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

252 verture de

murs

nef par une voûte en berceau, des fenêtres dans

la

une

latéraux,

indépendante,

même

massif

à

soit

de

seur suffisante



édifices devaient tenir.

en

la

le

fussent d'épais-



l'exagérait

ces

un

France,

et

nombre

certain

voûtées sans bas côtés. Quelques-unes sont voûtées en

d'églises

berceau

Sud-Ouest de

le

sur

dans bien des régions

existe donc,

Il

portant

murs

les

pour plus de sûreté, on

et

spécialement dans

des Romains,

Pourvu que

une charpente

soit sur

le tout,

façon

la

voûte.

la

sur

toiture

les

la

;

berceau

construction est alors toute simple obscure, et

est

jusque dans

lumière

hauteur

la

de

importait

il

mais

faire

la

voûte

pénétrer

voûtes. Aussi

des

importantes de ces églises sans bas

;

les

la

plus

sont-elles disposées

côtés

avec des voûtes en pendentifs. Mais ces églises ne rentrent pas

dans

la classification

donc

j'aurai

dans cette

On saires

à

des nefs à poussée uniformément répartie,

les réserver

si

;

cette obligation et

Nous avons vu l'existence de bas

deux bâtiments

étaient

ils

les architectes,

que, dans

effet

devenus néces-

de

faire

restait

des églises difficile.

de

solidité,

parce que

deux simples murs abandonnés, mais par l'existence d'un second

solidarisés

côtés.

il

basilique charpentée,

la

côtés est une garantie

Il

mur

et

ainsi lorsque les bas

n'en est pas

voûtés. Leur voûte exerce deux poussées, l'une sur

extérieur

du dedans au dehors

certitude par l'épaisseur de

ne gênent en rien

la

dans

leur

murs ou

ces

la

milieu

nef, qu'elle :

effet

on peut y parer avec

:

par des contreforts, qui

circulation intérieure

dedans, sur les piliers de

courber

renfermer

bas côtés. Problème certainement

en

du comble des bas sont

côtés,

pour

alors la nef ne sépare pas

mur

me

tribunes avait en partie disparu,

l'usage des

voûtées, avec nefs

le

pour

à présent,

classification.

avait l'habitude des bas

du moins

côtés

quant

;

l'autre,

du dehors au

tend à renverser ou à

évidemment

dangereux

EGLISES VOUTEES (fig.

1021). Contre cet effort

de résistance

:



dimensions

de

de longs

n'est qu'après

à trouver

permettent de compter sur

qui

inutiles

de

mais

:

la

les

la stabilité,

des

par

l'édifice

sail-

augmente

savoir ont conduit

le

l'encombrement

exagérer

d'appui

que deux éléments

sur l'épaulement de contreforts

ici

L'expérience et

proportions justes sans

n'a

charge des parties hautes qui en

et la

résistance.

on

force des piliers, par leur épaisseur propre (car

la

on ne peut pas compter lants)

latéral,

2 53

points

ce

peut-être

efforts, et

de cruelles leçons, que les architectes ont acquis

possession de cette

la

problème

était

s'agît

ment

répartie,

Mais

ou

arriva à ce

uniformé-

à poussées localisées.

sans bas côtés ne répondait

l'église

pas suffisamment

on

poussée

à

Le

aussi inquiétant,

d'ailleurs

d'églises

qu'il

certitude.

aux besoins,

bien vite

et

groupe nombreux des

églises Fig.

avec bas côtés. Quel-

voûtées en berceau

d'églises

ques-unes

encore

:

des

anciennes

plus

elles

côtés

par

sont très timides.

de lourds

Une

pas

élevait les

cette nef, couverte

bas

ses

à

côtés

ou

voûte vînt contrebuter rales étaient

souvent en

les

celle

était

Clermont

(fig.

1022-

aussi bien à l'intérieur qu'à

en berceau,

murs pour

résister

est

sombre, car

aux voûtes,

on

tribunes assez haut pour que leur

de

la nef.

Aussi, ces voûtes collaté-

quart de cercle avec leur clef au-dessus

du niveau des naissances de pas de fenêtres

temps.

massifs piliers. L'une des plus intéres-

et

se fier

le

nef étroite est séparée des bas

1023, 1024 et 1025), remarquable

Mais

voûtes

des

subsistent

santes est l'église de Sainte-Marie-du-Port, à

l'extérieur.

Tendance .m

non contrebutées.

preuve que leur construction pouvait braver

Mais

n'osant



102 j.

renversement

obscure

la

voûte principale. La nef n'ayant

et

ne recevait de jour qu'à travers

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

254

Fig. 1022.

— à

\

Église N.-D.-du-Port,

Fig. 1023.

— Église N.-D.-du-Port, à Clermont.

Coupe

Clermont. Plan.

transversale sur

les

transept.

le

bas

côtés

les tribunes.

et

Telles

furent les ancien-

nes

églises

dites

romanes. Et cepen-

dant

cette

tecture

archi-

craintive

donna bientôt naissance à de beaux

monuments, parmi lesquels il convient de

core

Fig. 1024.

Église N.-D.-du-Port, à Clermont.

l'église

soire (fig.

wwmm. Coupe

longitudinale.

citer en-

1027).

d'Is-

1026

et

ÉGLISES VOUTEES

Nous y trouverons

Fig. 1025.

entre autres

— Église

N.-D.-du-Port,

255

un élément qui n'en

à

Clermont. Façade

à vrai dire, à sa

mais dont vous

est pas,

latérale.

première apparition,

saisirez la fonction

vous considérez

la

si

coupe transversale

de cette église forcément sombre cet ;

élément,

c'est la tour-lanterne

élevée à la

croix du transept.

TL'ZXI]

w/////iÊmÊmBMÊÊL:. Fig. 1026.

— Église

d'issoire. Plan.

Fig. 1027.

— Église

d'issoire.

::.;.;,:;....

Coupe

.-..

':.MÉ'Â

transversale^'

256

En

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE rencontre de

effet, cette

la

nef

et

du transept donne

lieu à

quatre arcades, qui sont épaulées très sûrement par les lignes de points d'appui.

On

peut donc

les

charger

0f?J4J6-/fJ Fig. 1028.

qu'on

— Tour-lanterne

sans crainte, pourvu

/û"-

de Saint-Nectaire.

pas jusqu'à l'écrasement vertical de

n'aille

la pierre



ce

qui est parfois arrivé.

Rien n'empêche donc de surmonter ces arcs par des murs,

dans ces murs de rencontre des

lumière sous

nefs les

pratiquer des fenêtres, et

une

voûtes

partie

d'avoir ainsi à la

supérieure qui projette

sombres de

l'église.

Telle est

de la

la

fonc-

tion des tours-lanternes que vous voyez dans ces vieilles églises, à Issoire, à

Ainay dans Lyon, à Saint-Nectaire

Saint-Sernin de Toulouse,

etc.,

(fig.

jusqu'aux proportions

1028), à si

élan-

EGLISES VOUTEES

nous trouverons plus tard

que

cées

l'église

Saint-Maclou, à

motif de grand

effet,

Rouen

(fig.

257 avec

la

tour-lanterne de

1029), qui deviendront un

notam-

ment à l'église Notre-Dame de Dijon, à

cathédrale de

la

Burgos et à la cathéd raie d'Evreux; dans cette dernière surtout,

tour-lanterne est

la

un charmant exemple,d'une grande élégance; puis,

très

par une filiation suivie, ces tours deviennent les gran-

des coupoles de Saint-Pierre

de

Rome

et

des églises qui

en procèdent. Elles ne doivent pas être confondues clochers, dont je

avec

les

vous

parlerai plus tard.

Ainsi, les églises voûtées

en berceau se décomposent

elles-mêmes en églises

à

simple nef, ou églises avec nefs et bas côtés. Ces dernières ont souvent, les

anciennes

comme

basiliques,

une tribune au-dessus du bas côté; bas côtés

ou

tri-

bunes sont voûtées par un berceau

soit

drique, soit bien,

Fig. 1029.

Tour-lanterne de

demi-cylin-

en quart de cercle seulement; non

que cette disposition affranchisse de

Eléments

et

Théorie de l'Architecture.

l'église

Saint-Maclou.

Coupe longitudinale.



III.

la

pas, notez-le

poussée

latérale les

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

258 piliers

de

la

demi-cercle

;



nef



le

mais

quart de cercle pousse aussi bien que

elle

S Fig. 1030.

et

de diminuer

sur les piliers

la la

permet delever davantage

10

20

;s

— Église Saint-Sernin,

églises, si loin qu'elles soient

de

la

arcades

W

Toulouse. Plan.

à

masse de pierre qui charge nécessaire

25

les

le

les

à

charge tout en laissant

leur

stabilité.

Pour

ces

hardiesse des âges suivants,

EGLISES VOUTEES il

problèmes d'architecture

se posait déjà des

une construction savante ces architectes

du

Fig. 1031.

habiles,

mais

commun

A

ces

xi

e

de toutes

ou du xn

d'ailleurs les

monuments

n'est pas la

était déjà nécessaire:

— Eglise Saint-Sernin,

forts

259

e

à

complexes,

très

et

sachons bien que

siècle étaient des

hommes

très

Toulouse. Coupe transversale.

du groupement

et

de

la

mise en

expériences individuelles.

de

la

période romane proprement dite

grandeur qui manque,

ni la

puissance des

ce

moyens

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

260

de construction. L'église Saint-Sernin de Toulouse

1030

(fig.

à

1033), P ar exemple, est un édifice considérable produisant un grand effet par la longueur de ses nefs sa tour-lanterne est un

ouvrage



curieux

très

;

plus curieux que beau

mon

à



avis

qui s'élève à une hauteur considérable. Le parti de l'abside avec

son

collatéral

autour du chœur, ses chapelles rayonnantes,

chapelles accolées au transept qui en continuent lieu

une des plus

à

des

portions et de style

(fig.

c'est la

et

1032

1033). Ce qui

et

les

avec une rare unité de pro-

églises,

manque

connaissance des ressources diverses de

combinaisons auxquelles

donne

l'effet,

compositions que présentent

belles

façades postérieures

et les

encore,

voûte

la

et

des

elle se prête.

Je viens de vous parler des absides. tecture des églises, vers le xi e

ou

le

11

dans l'archi-

s'est fait

commencement du xn e

siècle,

une innovation qui résulte évidemment de changements dans culte et

les

cérémonies. Dans

les basiliques

primitives,

nous

l'avons vu, le maître-autel est à l'entrée d'une abside qui est

même

fond

du monument

;

derrière le

Deux

cette abside, c'est le dehors.

mur

absidioles

le

le

demi-circulaire de

accompagnent géné-

ralement cette abside, à l'extrémité des bas côtés

et

leur faisant

face. Cette disposition n'est pas particulière à l'église charpentée,

nous

retrouvons dans des églises voûtées, par exemple

la

de Ferriéres, église d'ailleurs voûtée en voûtes d'arête et

1035). Mais, voulant avoir un

pelles, et

du

partie

pussent devint

nombre

plus

(fig.

celle

1034

grand de cha-

cependant conserver une certaine démarcation entre clergé et celle se

dés

du peuple, on

admis que des chapelles

grouper autour ou auprès du chœur; l'orientation lors

une

l'orientation générale

règle

consacré. Mais à ces

accès

;

bas côtés

moins

du chœur

rage

les

a

la

ou tout au moins

fut réputée orienter

chapelles

furent

sévère,

rayonnantes

il

son entoufallait

un

donc continués au pourtour de

EGLISES VOUTEES

26l

m Ê W////W///.V////////////////W

Fig.

1032.

—Église Saint-Sernin de Toulouse. Coupe

longitudinale.

?H»ii tiiiTJUTTTÎ twffrê

>r,

'//'Z'Vy'r'//.

'

['W 1

Fig.

1033.



2

3 4

S



Façade postérieure de

JC'"-

l'église

Saint-Sernin, à Toulouse.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

262 l'abside,

sauf que souvent

marches

comme

le

sol

en

chœur lui-même.

le

relevé de

était

quelques

C'est ainsi que, à Saint-

Sernin, aux

romanes de

églises

Poitiers, à l'église très primitive

dont

d'Issoire

parlé, à Orcival,

Fig. 1034.

— Église de Ferrières.

dont

déjà

ai

l'abside est

l'une des plus

intéressantes (fig.

1036

et

et

1037),

Fig. 1035.

dans beaucoup

— Église de

Ferrières.

Coupe.

Plan.

ne puis vous énumérer, vous voyez

d'autres que

je

ou

prendre

l'abside,

vous

je

une

importance considérable,

le

chevet,

au

profit

d'ailleurs de très belles

com-

positions. Plus tard, ces chapelles

rayonnantes autour du

chœur ne

suffiront plus,

répandront tout

chapelles

se

autour de

l'église.

C'est là

les

un des grands

griefs

du protestantisme, sinon contre Fig. 1036.

— Abside de N.-D.

d'Orcival.

les

églises

catholiques,

au moins contre qui les inspire.

Une

religion monothéiste ne doit,

qu'un seul sanctuaire;

la

le

tout

programme

dit-il,

connaître

multiplicité des autels lait admettre la

EGLISES VOUTEES

Fig.

1037.

— Église

de

N.-D.

d'Orcival. Façade de l'abside.

263

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

264

chaque chapelle étant consacrée

multiplicité des invocations, et à

un

polythéisme dans

le

à

saint, c'est le saint qui

nous immiscer

d'ailleurs, la

chaque

le

ainsi

— Nous n'avons pas

dans ces abstractions théologiques

vous

en

;

fait,

église

messe chaque jour;

nombreux,

est

trois autels

ne

comme

vous

je

l'ai

souvent

programme

dit, le

ne vous appartient pas. Ce n'est pas l'architecte qui décidera

une

église

n'aura qu'un

c'est l'architecture la

plus belle

que

lui

Il

qu'elle peut,

demande

ou aura vingt

autel

qui dispose

mieux

le

des églises dont

la

cite

qui de droit.

ne

sauraient

églises à 'poussées

uniformes

les classifications

comme

nef seule est voûtée en berceau, tandis que

bas côtés ont des voûtes d'arête. C'est que c'est

principale qu'il faut s'attacher; et puis enfin, pas.

Un

tiroirs

à la

nous ne

cours de théorie d'architecture n'est pas un

où tout

sous l'étiquette

édifice style

quelconque doive trouver sa

de transition

commodes pour donner

ou

l'apparence

dissimulant les incertitudes.

un

chapelles; mais

vingt chapelles ou l'autel unique

les

va d'ailleurs sans dire que

vous

si

possible et de la façon

programme émané de

le

être absolues. Je

les

:

en faut donc un plus grand nombre.

il

surplus,

savez, doit dire la

le

d'une

clergé

suffisent plus,

Au

chrétienne.

la religion

on introduit

le dieu,

raison d'être de cette disposition est toute pratique

prêtre,

lorsque

en devient

même monument vous

Il

composite,

d'un

etc.,

savoir

est parfaitement

chose

classifions

meuble

appellations

profond en

logique que dans

puissiez avoir les diverses sortes de

voûtes; mais chacune aura ses conséquences et ses nécessités et c'est



à

case, fût-ce

ce qu'il importe de savoir et de

demander

:

à l'expé-

rience des siècles.

C'est je crois en

France qu'on voit

les

plus beaux exemples

EGLISES VOUTEES

Fig. 1038.

— Portail de

la

cathédrale d'Angoulême.

265

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

266

des églises à voûtes en berceau. Si l'intérieur en reste toujours imparfait, être

dans

il

s'y

trouve des façades remarquables, surtout peut-

les absides,

mais

Eig. 1039.

d'ailleurs

— Fortail de

monument. La composition

sur toutes

l'église de

n'a pas

les

faces

du

Moissac.

encore

la

grandeur

qu'elle

atteindra plus tard, avec les puissants éléments qui assurent son

unité de

la

base

anciennes églises

au la

Paris par exemple.

sommet

:

vous ne trouverez pas dans

ces

grandeur monumentale de Notre-Dame de

Mais

les

morceaux exquis abondent. Rien

EGLISES VOUTEES n'est plus élégant de proportions,

juste d'effet

que

de

le portail

lourd toutefois, et dont

la

267

plus empreint de goût, plus

Notre-Dame de

façade de

la

Poitiers,

cathédrale

un peu

d'Angoulême

composition avec plus d'élégance

(fig.

1038); que

ceux de Sainte-Croix de Bordeaux, deMoissac

(fig.

1039); que,

dans un

d'Ainay à Lyon,

rappelle

de

la

imposant,

esprit sévère et

Notre-Dame-du-Port

Fig. 1040.

la

du Gard

(fig.

les

églises

une

— Église Saint-Gilles du

étaient

ville

églises

morceau

moins

Gard.

élevées qu'on

des siècles

par leur élévation.

prestige lointain, travaillant en étroits et

que ces joyaux

ne

les

fit

façades ne pouvaient avoir ce caractère en quelque

sorte triomphateur des

toute

enfin

1040).

ces

plus tard,

Clermont;

façade de Saint-Trophime à Arles, et de Saint-Gilles

uniques,

Comme

à

les façades

le

porche,

le

N'ayant pas

à

dominant

chercher ce

général pour des emplacements

encombrés, les architectes visible,

suivants,

se sont attachés surtout

portail, la chapelle saillante.

au

En

268

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

général,

il

décorées

y a opposition entre

du monument.

simplicité rustique

et la

Remarquez

aussi

commence

grand rôle que

le

de ces parties très

richesse

la

à jouer la

sculpture dans l'architecture religieuse.

Longtemps

Christianisme fut

l'ennemi

Reprochant au paganisme son

sculpture.

fondre

le

implacable

idolâtrie,

il

de

la

devait con-

représentation des divinités antiques avec ces divinités

la

mêmes, voir dans

du

la statue

lieu Y idole

elle-même, voir

les

faux dieux dans l'image grossière ou parfaite. Aussi détruisit-il le

plus qu'il put de statues antiques, mutilant des chefs-d'œuvre

sans remords

:

renversées violemment

les idoles

et

brisées par

Polyeucte auraient pu être des merveilles de Phidias! Cet acharnement

à

destruction fut surtout l'œuvre

la

Vénus de Milo

secte des Iconoclastes (briseurs d'images). Si la

plus de bras ni de pieds,

métopes

pieds, sans bras, sans nez,

si

thénon

camardées,

sont mutilées

un monument

échafaudait

pussent

aller, à la

les pieds

et

masse

et

les



néfaste

le

des représentations graphiques. furent-elles

anges

dire,

fois oubliées,

une idée de

la



de

pierre

mains,

bien autrement des-

Christianisme ne songea pas à Aussi, les premières basiliques

du

de

l'église.

on comprit que toute

paradis,

la

les linteaux

religion

des dogmes; de

représentation du

pour

a besoin

de

la

des illet-

là les statues

jugement dernier, de

agir sur les imaginations, en

propagande par l'image sculptée.

fur-

Puis enfin, ces luttes

de donner aux néophytes et aux

l'histoire sacrée et

des saints, des anges, l'enfer et

On

les têtes, les

tailleurs

on représenta sur

protecteurs

arts, qu'il était nécessaire

trés

là.

dénuées de toute sculpture; puis, timidement,

tivement, pourrait-on

une

du Par-

cause en est

la

au ciseau, détruire

ce fanatisme

tructeur que les barbares

les

n'a

des démons.

Tant que dura

porte

et les frises

que des

pour

la

d'Athènes sont sans

les caryatides

si

de

un mot

ÉGLISES VOUTEES

Voyez

monuments,

ces

269

étudiez-les avec tout votre

respect

:

du moins, mais vous y trouverez une leçon touchante de dévouement artistique et de vous ne

les copierez

pas, je l'espère

recherche passionnée du progrés.

Comme

je l'ai fait

me

en vous parlant des églises composées en bornerai

croix grecque,

je

problème qui

existe entre

églises

modernes. Certes,

architecture

cependant,

le

ces

problème

églises

vieilles

de

est le

vous signaler de

chapelle

la

différente

très

à

ici

celle

même.

A

de

l'analogie de

romanes

et

des

Versailles est d'une l'église

d'Issoire;

Paris, la nef

et

du Val-de-

Grâce, à part des fenêtres en pénétration, est voûtée en berceau

comme

celle

logie, et je

y

ne puis assez élargir

faire entrer Il

âge;

faut le

de Saint-Sernin de Toulouse. Mais

en

même

est

cadre de chaque chapitre pour

temps des choses aussi dissemblables.

donc que, quant

champ

le

là s'arrête l'ana-

à présent, je

suffisamment vaste!

me

limite au

Moyen-

CHAPITRE IX

LES ÉGLISES VOÛTÉES (Suite.*)

POUSSÉES LOCALISÉES ET RÉSISTANCES INTÉRIEURES

SOMMAIRE. — l'église

ment

L'arc brisé, dit ogive. Sa raison d'être.

commandé

— — Actions réciproque— Résistances intérieures.

par les voûtes.

neutralisées, équilibre.

— Le plan de

Stabilité.

J'aborde maintenant les églises voûtées à poussées localisées, c'est-à-dire

de beaucoup

donné

aux monuments

ci,

lieu

j'aurai à

églises



rence

de

les plus

distinction

essentielle

ont

entre les

sont intérieures ou extérieures

les résistances

composition

et celles qui

les plus considérables; entre celles-

encore une

faire

nombreuses,

au

premier chef.

Ce

sujet

diffé-

:

embrasse

presque entièrement l'architecture des églises du Moyen-âge, il

me

faudra d'assez longs développements pour

Mais, franchement,

de ces termes

:

je

la

le traiter.

voudrais bien pouvoir récuser l'emploi

architecture romane, architecture gothique, qui ne

signifient rien, le dernier surtout, les

d'architecture. «

Gothique

» est

Goths n'ayant jamais eu

un terme de mépris par

Renaissance désignait tout ce qui s'interposait entre

l'antique

:

appellation tirée

cela signifiait tout

on

et

a

simplement

voulu substituer

celle

d'éléments techniques, mais qui a

« barbare

».

d'architecture le tort

lequel elle et

A

cette

ogivale,

grave de voir

le

ELEMENTS ET THEORIE DE

272

ARCHITECTURE

L

caractère distinctif d'une architecture dans ce qui ne serait qu'une

apparence

ne savait y

l'on

si

monuments;

moins

d'autant

voir

la

même

composition

juste d'ailleurs

que

courbe ogi-

la

vale se trouve dans des édifices invariablement classés

romans phime

une courbe

à

abandonnée dans des qui sont encore

composition

Comme

de

et le

deux centres)

comme

églises,

moment

anciennes de l'Asie

;

l'architecture antique,

Paris,

Moyen-âge par leur

d'arc

se rencontrera à

brisé,

il

allons

examiner,

y en a

dans des constructions très



même

dans

quelques exemples

pour des arcs de décharge. Nous l'avons

purement

ces églises

basilicales et charpentées, la

cathédrale de Montréale et la chapelle Palatine de Palerme. lui a

attribué

une origine

possible,

fait,

struction presque

les églises

le :

nécessaire de cette composition, du

était

d'un

intérêt

compte que d'un

un élément de concomposition

parti de

presque

c'était

sa pra-

autrement intéres-

est bien

l'arc brisé

:

On

des croisades.

mais

qui ne tiennent

inévitable avec

adopté pour

suite

à la

peut-être,

laissent de côté ce qui

sant à connaître, c'est que

allait être

Europe

vraisemblable

médiocre. Ces explications,

premier

persane ou arabe

orientale,

tique aurait été importée en C'est

est

d'une digression à ce sujet.

L'arc brisé se rencontre çà et

vu aussi dans

courbe

Saint-Eustache de

monuments que nous

tout instant dans les c'est peut-être le

cette

système constructif.

forme ogivale, ou

cette

que

et

grande famille du

la

comme

voûte en berceau de Saint-Tro-

(ainsi la section de la

est

des

moment où

la

qui

condition

l'on tendait de

plus en plus à les faire élevées et élancées.

La construction des

églises

timidités des voûtes que

en plus

difficile

et hardie.

je

vous

voûtées, pour ai

décrites,

L'architecture

s'affranchir des

devenait de plus

du Moyen-âge,

je

ne

saurais trop le répéter, est une lutte continuelle contre les dan-

EGLISES VOUTEES gers de la voûte

:

273

ce danger, c'est la poussée

première raison

:

pour chercher un arc qui poussât moins que

le

plein cintre,

un arc surélevé. Or, de toutes les formes qu'on peut un arc surélevé, ellipses d'un tracé et d'une exécution

c'est-à-dire

donner

à

courbes à

difficiles,

plusieurs centres,

courbe à deux centres, qui conserve

géométrique

;

et

ce

plus

la

le cercle

simple

comme

est

la

génération

qui est plus facile à tracer est aussi

plus

facile à exécuter.

Et remarquez bien que

abandonnée, on

ou

l'arc brisé

d'une mode, rompant

portation

et

si

l'ogive avait été l'im-

n'assisterait pas à cette

presque insensible que révèlent

mode

avec une

subitement

transformation graduelle

monuments

les

:

les pre-

mières ogives sont à peine surhaussées par rapport au demicercle

;

c'est par

des éloignements successifs des centres que la

courbe arrive à sa forme franchement accusée.

Mais une autre raison

l'appelait

Les voûtes du Moyen-âge, vous indépendants

et

de

nu

:

sur

le

les

sont composées d'arcs

Arcs

et

tracer les arcs

voûte générale :

ensuite

maçon

l'ouvrier

:

il

sur

posait les briques

même

simple ou à

n'y avait aucune le

tracé,

bloquait

remplissage; au décintrement, tout apparaissait;

le

avait fait par

exemple des arcs

à

parler

plus exactement avec

porteront une voûte. C'est

l'arc

le

double courbure sans

savoir. Rien de tel n'est possible avec la voûte

ou pour

se

les architectes

qu'ils fussent à

double courbure, circulaires ou elliptiques, difficulté

remplissages

voûtes romaines, mais au

cintre général de la

romains pouvaient

ai-je dit,

remplissages.

trouvent également dans

encore plus nécessairement.

le

du Moyen-âge,

la construction d'arcs

qui

qui doit être cintré et appareillé,

tracé au préalable en épure, construit avec des voussoirs taillés

d'avance. reil facile, Éléments

Il

faut

donc que

cet arc soit d'un tracé sûr, d'un

d'une exécution mathématique. et

Théorie de V Architecture.



III.

18

appa-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

274 Or,

si je

suppose

plan carré, et

cas le plus simple, la croisée d'ogives sur

le

construis au

je la

si

deux arc-doubleaux en travers de long des murs latéraux,

Ou

exemple

(c'est le plus

pour diamètre

la

même

simple)

et alors les arcs

Remplissages

le



en

côté pour diamètre, les arcs diagonaux s'élèveront à une

hauteur plus grande haute que

celle

(fig.

1041);

la

clef

de

la

voûte sera plus

des arcs-doubleaux et formerets, et

enveloppe coupée par des demi-cercles suivant ces suivant ses diagonales,

nue par deux

sera tout

somme une

voûte sera en

la

la

la

surface

arcs, et aussi

simplement une

sphère.

Cette

voûte sphérique à pendentifs, soute-

arcs diagonaux.

voûte en pendentifs à

Ou

formerets

les

Fig. 1042. Croisée d'ogives sur plan carré, clefs de niveau, arcs directeurs en plein cintre, arc diagonal en ellipse surbaissée.

portions de sphère.

ont

se pro-

il

diagonaux ayant

diagonale du carré tandis que



cintre.



le

forme, demi- circulaires par

Fig. 1041. Croisée d'ogives sur plan carré, tous les arcs tracés en plein

deux arcs formerets

la nef,

:

:

de

seront

arcs

les

de six arcs, savoir

deux arcs diagonaux,

et

duira de deux choses l'une

moyen

Et

tel fut

en

effet

le

passage de

voûte sur arcs indépendants.

bien l'architecte voudra que les clefs soient de niveau ou

à peu prés. Alors, les

arcs-doubleaux

et

arcs ne peuvent

être semblables. Si

formerets sont en plein cintre,

l'arc

les

diagonal

VOÛTÉES

ÉGLISES sera

une

ellipse surbaissée

diagonaux qui sont plein seront des

arcs-doubleaux

avec

rapport de

le

1042). Si ce sont les arcs

(fig.

cintre, les

surhaussées

ellipses

axes seront dans

les

côté du carré

diagonale au

la

dont

275

même

le

et

formerets

rapport

entre les

axes.

Mais un arc en

constamment

sont

voussoirs

d'une

d'erreurs;

passible

difficile,

ou surhaussé,

ellipse, surbaissé

exécution

différents,

être préparés d'avance avec certitude.

blème

et

ne peuvent guère

des bases différentes, trouver

une exécution

mêmes

soirs

même

les arcs

Mais

la

que

nécessairement

clefs,



même cas

églises

du

dans

simple

(fig.

est

Moyen-âge,

carrée.

vous

Si

du Moyen-âge

grand

:

ou

le

dans

et

surface

toujours

rectangulaire,

tandis

couvre presque toujours

elle

reportez

même

dans

cylindre

est elliptique surbaissé

plans

les

presque

à

vous vous rappelez

petit

:

de tête en

la

nos

;

est

ou

le

études

que, sur

un

voûte stéréoto-

voûte d'arête cylindrique aboutit à l'une ou

ces combinaisons

par

l'exécution

et les arcs

verrez

vous vous

plan de travée rectangulaire, et

alors le

l'architecture

l'exception,

antique

des éléments d'architecture,

la

et

des vous-

1043).

une

couvrir

l'architecture

une surface

le tracé

ce qui est d'importance capitale. Et l'on

hauteur

voûte d'arête

mique,

circulaire,

diagonaux tracés en demi-cercle,

ce

et

qui permet

l'arc brisé,

qui permet

et

fréquent dans

le cas si

arc brisé de

hauteur

courbe qui permette pour ces

la

une courbe toujours

sur

aura alors

être

hauteurs de

voussoirs identiques

des

ce pro-

facile.

La solution devait les

donc

:

Étant donnés deux arcs, qui doivent avoir

arcs

car les

difficile,

se posait

Il

d'un tracé

est

l'autre

de

demi-circulaire et

grand cylindre

demi-circulaire, et alors le petit est elliptique surhaussé. Si

est

donc

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

2j6

on veut

— comme on

le

voulait au

Moyen

puissent toujours se tracer au compas,

de

la

nef ou d'un bas côté

il

ne soit pas



âge

que

pour que

faut

que

aplatie,

les arcs

voûte

la

voûtes

les

transversales de la nef dépassent elles-mêmes en hauteur la section demi-circulaire (fig. 1044). Et

il

faut

remarquer que

si les

plus anciennes voûtes de nefs sont presque toutes sur plan carré,

comme

les

voûtes des

salles

de Thermes, celles des bas côtés 1,1,1,1,1 ,1,1,1,





Fig. 1044. Croisée d'ogives sur plan rectangulaire, arcs directeurs ogivaux, arc diagonal plein

Fig.1043. Croisée d'ogivessur plan carré, clefs de niveau, arcs directeurs en ogive, arc diagonal en plein cintre.

cintre.

Du

sont souvent sur des travées rectangulaires. travées soient carrées je

ou

rectangulaires,

viens d'exposer pour

les

encore aux voûtes des bas côtés. rait rester

demi-circulaire

arcades entre

mais

cintre; la

la

nef

et les

et

à la clef; c'est ce

deux choses

:

réduire au

est vrai

nécessairement

que

extrémités,

ses

ce cintre pour-

par exemple

bas côtés pourraient rester en

alors, elles s'élèvent

voûte des bas côtés,

tympan

à

Il

la

il

fallait

que

les

plein

sensiblement moins haut que

pénétration

qu'on

minimum

va

en montant du

ne voulait pas le

:

on voulait

poids mort au-dessus des nef.

Pour

hauteur

même

arcs et introduire le plus de lumière possible dans la cela,

que ces

considérations que

les

s'appliquent

nefs

reste,

les arcs latéraux atteignissent la

ÉGLISES VOUTEES

de

voûte;

la

donné

étant

et,

voûtes, des arcs et de tout

même

une

était

une

niveau,

courbe

qui en donnait

que

d'ailleurs

les naissances

des

un

ce qui se pénétrait devait être à

nécessité. Et cette

l'arc brisé

277

que

élevée

plus

courbe surélevée,

la

demi-cercle

le

encore

c'était ici

solution la plus simple et

plus

la

facilement exécutable.

Tout

un peu

cela est

aride,

un peu géométrique, mais

mode

l'explication architecturale d'un sisté

pendant

de construction qui a per-

Ne voyez donc

trois siècles.

pas dans l'ogive une

simple mode, une simple habitude d'une époque qui

est,

un élément

tecture que

voyez-y ce

:

constructif, logique et nécessaire, de l'archi-

nous allons étudier

un élément de

un élément de

:

raison, et

il

et le

sont beaucoup moins dans

est vrai,

et

impérieuses dans

sont,

de niveau des

les

point

combinaisons de voûtes,



les façades

vue purement

de

Notre-Dame

d'arcs

clefs

les

statique,

percés

arcs,

dans des murs pleins, sont forcément contrebutés par

rationnel que

non

fantaisie.

Ces considérations de poussée

du mur. Au

c'est

la

masse

il

serait très

par exemple eût ses arcs

de nef en

ogive, et que ses portails fussent en plein cintre. Mais l'harmonie n'existerait plus,

arcs de voûtes eût façades, portes, l'histoire, c'est la

et

il

était

naturel que

pour conséquence

fenêtres,

etc.

le

le

tracé ogival des

tracé ogival des arcs de

Pour moi,

et

quelle que soit

voûte qui devait appeler l'ogive,

ici

et c'est l'ogive

des voûtes qui devait appeler l'ogive des baies dans les murs.

Je vous

parce que

ai

c'est

l'élément

le

veux tout d'abord appeler une

attention sur les conséquences

arc

brisé,

plus usuel des églises voûtées à

poussées localisées. Excusez cette digression, sujet, et je

ou

entretenu tout d'abord de l'ogive

du

parti

je

reviens à

fois

mon

de plus votre

adopté pour

les

voûtes,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

278

au point de vue du plan, de

rale

Au que

c'est-à-dire

me

risque de

je

vous

ai

exposés plus

haut,

deux

vous

si

objectifs

locomotions

tionnel,

:

pour nous,

chauffage

différents

les corps, telles

que

la balistique,

reste à l'état excep-

spéciales, telles

que l'hydraulique,

du mouvement des corps que pour

lité,

qui est

nue que par si

nécessité première des

la

notamment

et

nous devons

immuable de

le

combattre

constructions, n'est obte-

l'édifice construit,

il

les actions.

Dans

comme

à le ruiner

modes

des

parler

;

ce sont

les pressions,

actions restent inoffensives,

égale à l'action,

il

:

l'équilibre stable n'est

rieures

aux

Résistances

actions.

si

décomposition des

ou en il

la

aurai't

y

peuvent

divers d'application de

à la

la stabilité existe,

leur fassent obstacle

repos

la

se

pesan-

des actions chimiques ou physiques qui

ici

tendent à l'altération ou

Pour que

le

il

y a des actions, temporaires

poussées, les tractions, les flexions, qui toutes

— sans

la stabi-

mouvement. supprimer le mouvement,

arriver à

ou permanentes, qui tendent concevoir

:

les

suppression, l'annihilation du

ne dépend pas de nous de supprimer

teur

combi-

composition architecturale, nous n'avons à connaître

la

ou

mouvement

lois

Mais

la stabilité

:

mais en général,

;

on peut

est le but de toutes les

le

pour des applications

ventilation, le la

principes

ici les

en vous parlant des voûtes

absolument

naisons qui tendent à déplacer

les

géné-

composition

préférez en dynamique,

le

mouvement. Le mouvement

pour

la

:

se proposer

la

de

répéter, je rappellerai encore

En mécanique, ou

les

ARCHITECTURE

l'édifice.

en général

le

L'

faut

d'autres termes

matériaux.

pour que ces

que des résistances suffisantes

résistance se trouvait exactement équilibre,

obtenu que

si

mais équilibre instable les

:

résistances sont supé-

C'est la loi fondamentale de l'architecture.

d'ailleurs

aussi

diversement

combinées

que

les

EGLISES VOUTEES

279

actions sont elles-mêmes directes. Ainsi donc,

:

des

résister à l'écrasement

n'y a

piliers

de section

suffisante

pour

à l'ac-

;

poussées,

des

tion inclinée

il

à l'action verticale de la pesanteur des construc-

vous opposez

tions,

toute action

une résistance appropriée, sans quoi

doit correspondre

plus stabilité

à

vous devez opposer des sistances qui par

ré-

masse

leur

et leur direction neutralisent

actions;

ces

poussée

la

si

n'a lieu qu'en des points dé-

terminés, c'est en ces

que

résistance

la

points

est utile

donc aux poussées

;

localisées

correspondent des résistances localisées. taté

l'avons cons-

propos des

à

thermes

même

Nous

salles

Romains

des

;

de ce

principe préside à la

composition des églises du

Moyen-âge,

des

et

modernes. Et

à

églises

ce sujet, je

vous montrerai tout de

suite

de

la

cathédrale

d'Amiens qui

est

un exemple

le

plan

Fig. 1045.

frappant de cette vérité

(fig.

— Cathédrale d'Amiens. Plan.

1045). Dans cette église

si

grande,

aux combinaisons multiples, vous voyez clairement des points de

faible section qui

une charge

ne sont évidemment

verticale,

faits

puis dans diverses directions

d'appui rectangulaires disposés pour résister à zontales, dans

le

sens

que pour porter

même

de ces actions.

des points

des actions hori-

280

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

Il

les

besoin d'indiquer que

est à peine

moins redoutables, ou en tout La

liser et aussi à calculer.

les actions verticales

sont

cas les plus faciles à neutra-

pierre est dans

sa fonction naturelle

ou

lorsqu'elle n'a à résister qu'à des efforts de pression verticale,

d'écrasement.

est facile alors

Il

de calculer approximativement

poids des constructions supportées par un

miner en conséquence de

la résistance

vue même,

il

de

la

employée. Cependant, à ce point de

y a des dangers à ne pas négliger, car

Mais

gereuse la

:

pilier isolé

quelconque

pression d'un poids purement vertical,

que vous sentez bien devoir

être

il

:

pour

les tours,

de coupoles

beaucoup

l'action renversante est de

voyez un

y a dans

il

exemple sous

très chargés, par

aux angles des transepts ou sous des retombées élevées.

compte

section de ce pilier, en tenant

la pierre

nos églises des points

de déter-

et

pilier,

le

plus dan-

la

l'écraser

faudrait

sous

une action

énorme. Ainsi un

fût cylin-

drique composé d'une pierre dure pouvant résister avec sécurité à

une charge

de 20

centimètre carré,

kilogs par

2.200 kilogs par mètre cube, pourrait,

ne

s'il

pesant

et

s'agissait

son propre poids, atteindre 90 mètres de hauteur; pour verser latéralement latérale

vous

le

:

si

suffira

il

ce pilier n'est pas assujetti

renverserez peut-être à

Or, dans

les églises

d'une

peut-être

la

par

le



un poids supporté,

main.

voûtées, et en particulier avec les voûtes

voûtes des bas côtés, par si

celles

de

cette action n'est pas neutralisée.

moyens

dispose de deux

:

la

la

nef,

Pour

soigneusement équilibrées. Et ce sont

les

tout l'occasion de ces actions renversantes

entreprend de

le

le



combles

les

neutraliser,

de

par

on

la

construc-

en sens

contraire

voûtes qui sont avant ;

danger, danger inévitable conjurer.

par

les

résistance propre

tion, véritable force d'inertie; et les actions

qui constituent

ren-

pression

faible

à poussées localisées, l'action renversante existe partout les

que de

ce sont si

les

voûtes

l'ignorance seule

ÉGLISES VOUTEES

Pour reprendre il

a

donc

fallu

exemple du plan de

cet

que dès

connût

l'architecte

pour

le

plan

le

même

tracé

voûté sera tout différent suivant

comme

Puis,

une

ces églises

l'intérieur

goulême,

:

vous

je

indiqué déjà,

l'ai

générale

distinction

comme

peuvent,

être

à

il

se

le

plan

:

le

d'une

y a encore parmi

faire

dans l'architecture romaine,

résistances

les

:

être

visibles

de

ce sera le cas de la cathédrale d'Albi, de celle d'An-

comme

c'était le cas

de Saint-Marc de Venise ainsi dire

de Saint-Eustache

composition

;



en dehors de

l'intérieur, c'est le cas

la

doit

voûtée en berceau.

église

pour

voûté

système des voûtes

le

;

plan de cet édifice

le

cathédrale d'Amiens, ne saurait

la

plan,

fondations. Je

des

d'un édifice

reconnaître à première vue; j'ajoute que

plan de

du

l'élaboration

certitude les actions de ses voûtes

souvent que

ai dit

cathédrale d'Amiens,

la

dès

principe,

le

avec

cela était indispensable

vous

28 1

et

et

de

de Saint-Front

ou

ces résistances seront rejetées

ne seront pas visibles de

l'édifice, et

de Notre-Dame, de

la

d'une foule d'autres. l'effet

de Périgueux ou

produit par

le

cathédrale d'Amiens,

Au

point de

monument,

vue de la diffé-

rence est capitale.

Dans

les

unes

et

dans

nous trouverons

les autres,

d'ailleurs

des églises sans bas côtés, puis des églises avec bas côtés, parfois

même Ici

doubles bas côtés.

encore,

compte de

un peu

d'histoire est

cette survivance de la tradition

après avoir longtemps architectes églises, l'Italie

il

inévitable,

reproduit

la

du Nord pratiquaient

le

dut s'établir entre

d'une part et

architecturale, soit

le

l'Orient

que

les

se

rendre

romaine. Tandis que,

basilique

charpentée,

les

berceau pour voûter leurs

midi de de

pour

la

l'autre,

France

une

et

le

nord de

communication

Orientaux vinssent chez nous,

soit

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

282 que des

latins allassent s'instruire

De

en Orient.



ce

qu'on a

appelé chez nous architecture byzantine, par suite de similitudes

non de composi-

de formes, de procédés, de décoration, mais tion, sauf

pour Saint-Front

peut-être quelques

églises

et

qui

ont pu en dériver.

Ces architectes, quels

qu'ils

fussent, plus habiles, disposant

des ressources de l'Orient, qui

lui-même avait reçu

les tradi-

tions de l'architecture antique, étaient préparés à l'application

Fig. 1046.

— Cathédrale d'Angoulême. Plan.

Fig. 1047.



"

Cathédrale d'Angoulême. 1/2 coupe transversale.

des voûtes; trouvant d'ailleurs une composition consacrée pour les églises, la

longue nef rectangulaire

et l'abside



la

composition de l'ancienne basilique

la

composition grecque à motif central

le

programme

la

charpente

il

ils ;

substituer la voûte.

un mot

durent abandonner

ils

acceptèrent donc

traditionnel de la nef rectangulaire fallait

— en :

seulement

à

EGLISES VOUTEES

dans

Élevés

de

traditions

les

283

devaient naturellement lui demander conseil, nefs voûtées sont en général salle

de

Thermes ou de

remarquer qu'elles l'on n'a plus les

se

la

une inspiration assez de

Basilique

et

directe de la

Constantin.

trois travées

retombées

voûtes,

des

reste toujours le pilier

de

l'endroit

20

le

simple

Fig.

de

104g.

l'église,

le parti

— Cathédrale

de remplissage entre ces piliers

sous

la

:

cette

il

et

de

ainsi

dans

celle

de Cahors

la

;

(fig.

est

à

pro-

l'inté-

couverture, et des arcs-doubleaux

d'Angoulême

1048

pilier est

le

du mur

Basilique de Constantin que

la cathédrale

de Cahors.

transversale.

profondeur

d'égale largeur relient les piliers le long

bien

si

robuste à

retombée,

cette

Coupe

fond, pour résister à la poussée rieur

;

50

Cathédrale de Cahors. Plan.

mur

est à

Il

coûteuses colonnes qui recevaient les

Fie. 104

ils

premières

et ces

composent en général de

grandes

antique,

l'architecture

et

1049),

(fig.

1046

l'église

latéral.

C'est

nous trouvons et

1047), dans

de Saint-Émilion,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

284 et

nombre

l'

ARCHITECTURE

d'autres églises de Y Aquitaine, sauf toutefois les diffé-

rences qu'il importe de signaler.

En premier stituée la

avons vu d'arête

lieu, à la

voûte d'arête des Romains

sub-

s'est

Nous

voûte en coupole sur pendentifs des Byzantins.

même

cette

ou voûte en pendentif,

Orient

en

substitution c'est

tympans peuvent toujours

voûte

d'ailleurs

tout un pour

tion, les poussées sont toujours localisées la travée, les

;

composi-

la

aux quatre angles de

s'éclairer

jusqu'aux arcs-

doubleaux. Puis, ces églises n'ont pas de bas côtés. Soit qu'on les ait trou-

vés inutiles, soit que les architectes n'aient pas osé tout d'abord

appuyer des voûtes élevées isolés,

toujours

tanément avec

est-il

et

hardies

de

sur

que sous ce rapport on

rompu momen-

anciennes basiliques, sacrifiant

des

la tradition

a

simples piliers

qu'on

peut-être les bas côtés à l'intérêt plus grand

trouvait

à

couvrir les églises par les voûtes.

Cependant, cette absence de bas côtés n'est pas un exception

:

à Saint-Front

sage à travers

de Périgueux, nous trouvons

le pilier- contrefort

de Constantin. Entre

les travées

comme

tout

dans

le

sans pas-

Basilique

la

de ces deux monuments, l'ana-

insensiblement,

logie est fort grande. Puis,

rique se substitue

fait

à

la

voûte

sphé-

une voûte, sphérique encore, mais avec des

arcs de soutien, ainsi

que

je

vous

l'ai

dit

plus haut. Telle est

par exemple l'église de Saint-Avit Sénieur (Dordogne), ou celle

de Saumur

(fig.

1050).

L'église Saint-Maurice d'Angers (V. plus haut, vol.

un des plus

intéressants

monuments de

religieuse, procède encore de la les

voûtes de

la

même

nef ne sont plus

sphérique soutenue.

ici le

Nous y voyons

notre

composition.

I, fig.

501),

architecture

Seulement

pendentif ou

la

voûte

ce qu'on a appelé la croisée

EGLISES VOUTEES d'ogive,

28'

dans une de ses premières manifestations. Je reviendrai

sur ce sujet.

La cathédrale

d'Albi est

vous en

intérêt. Je

ai

un monument du plus grand

aussi

parlé déjà.

une nef unique,

Ici,

très large,

a sa voûte reçue par des piliers rectangulaires, véritables

perpendiculaires à la direction de

murs éperons,

sances, ces

Au

nef.

la

murs

niveau des nais-

entretoisés déjà vers le milieu de leur

hauteur par un étage de tribunes, se relient par des voûtes

forment

berceau qui

profonds

arcs-doubleaux

construction de

Des

l'église.

pratiquées dans

éperons;

par

fenêtres

le

mur

de

cette

toiture

la

sont

élevées

latéral entre

nef est ainsi

la

toute

;

abritée

est

comme

ainsi

les

éclairée par de

ou

au delà des éperons

grands jours

en

contreforts.

Ce

parti d'église, 1 °

est très

simple

le désire,

milieu

et

des

moins

à l'église de

la

grand.

Il

largeur de

circulations

nef ast

la

latérales

une clôture qui

les piliers. C'est la

Fig.

1050.



Eglise

de saumur.

pas

n'y a

Trinité

;

l'isole

du

à Albi,

telle

qu'on peut,

ou balustrades une

séparer par des clôtures

circonscrit par côté,

faut le reconnaître,

Coupe.

et très

de bas côtés, mais

on

il

chœur

le

;

est

partie

d'ailleurs

d'un passage, véritable

reste le parti

on a

fait

que Ballu

si

a

bas

adopté

tout naturellement

des chapelles avec les enfoncements entre les contreforts, et une circulation latérale les dessert.

En

tant qu'usage

d'une église ne sont qu'une circulation

une nef de 10 mètres de

large, et

deux

4 mètres, on trouvera évidemment

une nef unique de 18 mètres de

;

les

si

l'on a

les bas

par exemple

bas côtés

mêmes

large, ce qui est

côtés

de chacun

éléments dans précisément

la

largeur dans oeuvre de la grande nef de la cathédrale d'Albi, la

plus large,

je crois,

des nefs d'églises du Moyen-âge.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

286 Et

il

est bien à considérer

que

si

cette cathédrale

pas la multiplicité d'aspects qui résulte de d'appui intérieurs,

elle

ne présente

la multiplicité

des points

produit d'autre part un puissant

effet

par

sa largeur et la simplicité im-

|

posante de sa composition.

veux pas

ne

Je

ig tourner de mon vous

décrire

me

dé-

pour

sujet

l'extérieur

curieux de cette église for-

nous y reviendrons

tifiée;

ya

s'il

lieu.

La cathédrale d'Albi

est

déjà plus loin que les pré-

cédentes de

maine.

la tradition ro-

Allons

plus

loin

encore, et nous trouverons,

procédant toujours de cette composition, pelle

1052),

(fig.

la cite



qu'il

Chapelle du château de Saint-Germain-en-Laye.

1

et

quelques autres édifices

notamment en

Champagne 1051.

105

analogue d'ailleurs

religieux,

Fig.

Sainte-Cha-

du château de Saint-

Germain à

la

;

mais

je

de préférence,

vous

est

plus

vous parce facile

d'aller la voir. Ici

encore, les poussées

moins en

partie,

rectangulaire.

par

des

des

éperons

Le mur de clôture

Mais par une disposition

voûtes

sont

contrebutées, du

intérieurs,

est rejeté

d'une

forme

au delà de ces éperons.

très judicieuse, l'arc-doubleau qui reçoit

ÉGLISES VOUTEES

en tête de l'éperon l'adossement de

la

287

voûte ne se prolonge pas

en berceau au-dessus de l'enfoncement entre les deux éperons l'espace entre cet arc-doubleau et le mur de clôture est simple;

>-;.~

:

^a£Vi4; "-i2 1.076 1.120 bis 1.168 I.220 Z>15 I.278 £16 h\~,= 1.312 I.416 .018 £19 1-494 Z>20 I 604 bi

0223

40 Log cos



— 40

de



x distance du point considéré à P

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