Éléments et théorie de l'architecture [Tome 1]

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/1/0 ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

L'ARCHITECTURE

MAÇON, PKOTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

L'ARCHITECTURE COURS PROFESSÉ A L'ECOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES BEAUX-ARTS

J. MKMIim:

GUADET

PROFESSEUR INSPECTEUR GÉNÉRAL MES BATIMENTS CIVILS DU CONSEIL SUPERIEUR DE l'enseignement I>IS BEAUX-ARTS

OUVRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS

NOUVELLE EDITION REVUE ET AUGMENTÉE

TOME

I

PARIS LIBRAIRIE DE LA CONSTRUCTION 13,

(En

Rue Bonaparte,

13

face de l'École des Beaux-Arts.)

MODERNE

2520

&# il

PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION

L'origine

de ce livre

est

double

;

a même, en quelque

il

deux

sorte,

auteurs.

Depuis iSy2, fai toujours eu Y honneur d'enseigner î'architecture

d'un

pendant vingt-deux ans, chargé de

les bases, faisaient

lacune que rien ne peut ensuite professeur lorsqu'il voit

mal préparé aux

de hasard

de circonstances,

pas

même

combler. C'est

la notion lointaine

éludes,

indigeste, et

caractère sérieux

sol est vierge encore, si le

le

reçu de ces prétendus vent, qu'une

déjà formé, le

jeune

laborieuse,

comme on

tout

tous

certes pas. Éléments

A et

n'a pas,

le

savent,

pauvre

le

! le :

il

et

du moins,

sont, trop sou-

espoir est permis

plus souvent, hélas

ceux qui ont enseigné

l'idée,

des études, pas

et élevé

homme

présente devrait, dans sa conscience, répondre

Cela,

travail-

d'esprit sur les horizons

mais fructueuse. Si

dit, le

et

pour un

même

pas

commencements d'instruction qui ne

souillure indélébile,

professeur sera

regret

bien doué, ardent

une préparation méthodique, pas une ouverture d'art. Si

un vif

:

la tâche élève



I.

du

arrive

professeur à qui on est

ne

trop tard

me

!

contrediront

quoi donc cela tient-il? Théorie de l'Architecture.

:

n'apportant qu'une instruction

un bagage

du

con-

les

trop souvent défaut à nos élèves

un jeune homme

leur, arriver et

la direction

plus nombreux, j'ai pu constater combien

atelier de plus en

naissances premières,

;

grave responsabilité

la

et

l

PREFACE

2

A

beaucoup de raisons, évidemment, mais avant tout, peut-être, à

celle-ci

il

:

n'y a pas de livre usuel fait

étudier T architecture,

non plus que pour ceux qui entreprennent Ce

de leur en enseigner

les

voulu

fen avais commencé

tenter,

le

et

éléments.

mais intéressant

dérable,

pour ceux qui commencent à

et

livre de l'élève et

que

utile,

je

la

Ce

livre,

du maître,

préparation

:

j'avais

travail consi-

pouvais peut-être mener à bien,

après plus de vingt années d'enseignement

dont souffrent nos

la tâche

et

d'expérience des lacunes

élèves.

dans

ma

devait

pensée,

Les Éléments de

s'appeler

l'Architecture.

Mais

depuis, j'ai été chargé, à l'école des

Théorie de l'Architecture. Ce

cours,

comporte l'enseignement des principes de général, que je transcris

ici, est

le

suivant

Beaux-Arts, du Cours de

que

commencé en 1894,

j'ai

l'architecture.

Son programme

:

ÉCOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES BEAUX- ARTS

PROGRAMME DU COURS DE THÉORIE DE L'ARCHITECTURE «

Ce cours a pour

«

leurs éléments

«

l'art et

if

et

objet

l'étude de la composition des édifices,

dans

dans leurs ensembles, au double point de vue de

de l'adaptation à des

programmes

à des

définis,

nécessités

maté-

rielles.

«

Dans

la

on étudiera successivement

première partie,

« proprement dits, c'est-à-dire «

portes, les fenêtres,

«

éléments plus complexes,

«

les

portiques,

«

Dans

les

les

voûtes, tels

les escaliers, les

la seconde partie,

« de composition, on étudiera

les

que

murs,

les

plafonds, les salles,

cours,

ordres, les

éléments

arcades,

combles, etc.; puis

les vestibules,

les

les les

porches,

etc.

après avoir établi les

les

les

les

principaux genres

principes généraux

d'édifices

:

religieux,

PRÉFACE « civils, militaires, (Futilité publique

« chacun d'eux

dans tous

«

et

«

saut

«

modifiés

«

les

les

les

les

on

transcendante, car

vue de

tangibles

le

le voit,

aux programmes

n'y

il

et

a pas d'études d'art qui ne soient de hautes



— pourquoi

ne

le

dirais fe pas

?



étudier

que j'étudiais depuis déjà quarante ans, condenser en formules souvent,

qui,

ce

n'est

qu'un

nombre toujours croissant à mes

résumer

instinct,

l'expérience

leçons

a

été la

meilleure récom-

efforts.

préparé pour

les seuls

éléments, bases de

commençants,

toutes les

et

ci,

études,

compléter ce que j'avais d'abord tout en

que rappeler

les

ser en détail

comme

éléments,

m'y

je

ne pouvais, dans ce cours,

référer avec instance,

mais non

les

expo-

partie intégrante de cet enseignement.

m'a souvent demandé déjà

aurait, là encore,

naturel serait

remontant toujours aux

aborder des sujets que je m'étais

d'abord interdits, tandis que d'autre part

y

sont

se

des plus vastes, à la fois élémentaire

est

Et, naturellement, j'ai dû remanier

il

et

besoins

»

ce cours, j'ai

pense de mes

On

ces

non pas tant pour moi-même que pour mes jeunes auditeurs,

acquise,

dont

ce

actuelles

époques

les

répondaient, expo-

ils

dans quelle mesure

et

études.

à nouveau

remarquables à toutes

plus

pour arriver aux exigences

matière,

En

d'habitation privée, donnant de

pays, montrant à quels besoins

comment

ensuite

plus récents.

La

exemples

et

3

si je

ne publierais pas

ce cours.

un

livre intéressant,

dont

matière à

Certes,

le titre

tout

:

Théorie de l'Architecture. Livre

ment

utile,

oui, mais incomplet aussi, car

la matière

comme

fondamentale,

les

éléments. Si

il

le

y manquerait livre

que

professeur d'atelier devait s'arrêter trop tôt peut-être,

je

précisé-

préparais



ce

qui est

PREFACE

un



réparable

défaut facilement

celui

que je préparerais

comme

du chemin

professeur de théorie ne commencerait qu'à la seconde étape

à parcourir.

Et

voilà pourquoi

livre

le

vraiment

aux

utile

qu'ils soient

élèves,

débutants ou déjà avancés dans leurs études, doit être une fusion de ces

deux programmes

:

l'exposition

dégagent. J'ai donc pris

théorie

en

d'ajouter

rations,

le



des éléments

parti de fondre en une seule mes deux prépa-

sous-œuvre

premiers

les

au cours de

éléments

chose d'autant plus logique que les lignes de démarcation sont, en

:

pareille matière,

bien

un

arbitraires, et que si

cours a

le

incomplet lorsqu'il suppose des études antérieures déjà faites,

au

être complet,

études

ces

contraire, lorsqu'il a surtout en

importantes d'où découle tout

si

exploration tout dépend

de

qui s'en

les théories

les

lors,

cette

double destination,

livre devait

recevoir

titre

le

et s'appeler

le

livre doit

études premières,

comme dans une

reste,

du choix heureux du premier

Dès

ce

le

vue

droit d'être

sentier.

qui résulte naturellement

:

Éléments et théorie de l'Architecture. Mais

théorie initiale

seulement,

car,

pour

la dernière partie et la

plus élevée de la théorie, c'est-à-dire la composition générale des ce serait dépasser le

ou

sujet, et il

je

si

pour

revue

les

n'est

c'est il

être

un

dois

comment

me

limiter

il

pourra

:

les

être

un

et

non plus seulement

autre ouvrage,

conçu. Aujourd'hui,

études d'architecture sont trop

enfermées en deux ou trois volumes

à bien marquer

livre élémentaire.

les

suis donné. Si, plus tard, j'aborde ce

les

;

moyens de

et

pour

passer en

l'architecture, ce

livre élémentaire qu'il faudrait.

je tiens

un

y a

et je

œuvres

plus

Or,

alors à voir

limite,

vastes

me

quelque autre l'aborde à son tour, ce sera

y aura

me

cadre que je

édifices,

le

caractère très

De même

voulu de

cet

ouvrage

que dans renseignement des

leçons transcendantes de littérature d'un

:

lettres

Villemain ou d'un

PREFACE Nisard,

et

$

plus modestement les livres de classes, qui peuvent, après

tout, être signes

élémentaire,

le

d'un Burnouf ou d'un Quicherat,

livre de classe,

à

bien

c'est

la portée des débutants,

que

le

livre

je prétends

publier. »

Et pourquoi?

Oui, il

je

— Parce

manque,

qu'il

le

— ou

pût

miers travaux, ou

moment

y préparer si études. La même

les

le

:

cet

ouvrage

présentent une théorie

n'existe pas. telle

quelle

les

guider dans leurs pren'était

et

On

tous nous avons

ou plutôt des tableaux de proportion

comme

les trai-

de Rondelet ou de Léonce Reynaud, mais qui ne sont pas élémen-

taires

;

on trouve enfin des dictionnaires où

les

matières élémentaires

trouvent à côté des discussions d'ordre plus élevé. lents

à consulter plus tard comme

répertoire,

logique des études, puisqu'ils obéissent ils

dû répondre

trouve bien des Vignole, qui

des ordres d'architecture; on trouve des livres excellents, tés

pas encore venu

question a été évidemment posée à

tous ceux qui s'occupent d'enseignement,

même

«

— me demandaient

leurs parents

l'indication d'un livre élémentaire qui

de

fois.

une chose asse^anormale. Des jeunes gens se

destinant à l'étude de notre art

de spécialiser leurs

une

répète encore

j'ai T honneur d'enseigner l'architecture,

Y affirme, depuis que

m'est arrivé bien souvent

je

au hasard de

et c'est

certes doit

apparaître dans

art, toute science

c'est

;

l'ordre alphabétique

et si

les

:

pas la première chose à

après plusieurs volumes qu'on rencontrera

connaître,

du débutant

ces livres, excel-

ne peuvent présenter Tordre

définissent d'abord /'abaque, qui n'est certes

Tout

Mais

se

le

mur, qui

études avant l'abaque.

a cependant

la logique et

ses

livres élémentaires, ses guides

l'enchaînement s'imposent quelque part,

bien lorsqu'il s'agit d'initier à une étude nouvelle des jeunes gens qui

n'en ont pas encore

Sans doute,

le

l'idée.

Pourquoi donc

cette

lacune

?

catalogue des publications architecturales

est riche ;

des

PREFACE

6

hommes les

comme

uns,

aucun

grand

de

Penrose,

détail n'a échappé

en

attachant à un édifice merveilleux dont

s

à leur analyse

consacrant leur vie entière à retracer

dans

rable

les

arts

tout ce qui touche

beaux monuments,

talent ont fait connaître les plus

;

d'autres procédant

à une famille

nombreuses monographies,

d'une

les édifices

par

d'édifices

des

soit

comme

d'autres,

;

Letarouilly,

incompa-

ville

parallèles et traitant à enfin,

;

du

œuvres

fond

nous avons de

passé,

soit

très

monu-

de

ments contemporains. Tout cela réuni forme une bibliothèque précieuse,

un

répertoire des plus riches,

sous ce rapport notre art

et

lia rien à

envier à aucune autre branche de connaissances.

Ton comprend facilement que des

Oui, séduits

par un magnifique

par

sujet, parfois

la

l'œuvre à laquelle

ils

de leur art,

épris

nouveauté de

dans une présentation

aient voulu, avant tout, fixer plète la reproduction de

artistes

l'inédit,

définitive et

s'étaient donnés.

com-

Cela

est

plus tentant que la modeste composition d'un ouvrage didactique, surtout destiné

aux

débutants.

Dans

intéresse le plus, c'est la leçon

l'enseignement

ou plutôt

saire

le

livre

dont je signale

aux

et

élèves les

commençants. Et peut-être

pour voir combien

doit être néces-

l'absence.

D'ailleurs, cette expérience fait voir aussi combien ficile

qui charme

ce

conseil adressé

le

plus avancés, ce n'est pas l'instruction des faut-il l'expérience de l'enseignement

même,

un

tel

livre est dif-

à composer. Entre artistes riches d'études, nous nous entendons à

demi mot;

ici,

il

faut parler une langue inconnue des

tâcher de toujours démontrer

peut encore être procéder

éveillée,

ni sur

comme pour une

faire voir; enfin

il

le

goût qui

science, et

n'est encore

cependant

l'aridité

;

c'est

qui rebute,

sances artistiques encore confuses, promettre livrer

; il

faut

ne compter ni sur l'impression qui ne

et

faut éviter

lecteurs

et

que latent;

un

il

faut

art qu'il faut

initier

aux

jouis-

faire entrevoir plutôt que

inspirer confiance et susciter l'ardeur, mais,

en somme, dire à

PREFACE jeunes lecteurs

ses

entrerez dans

« Subisse^

:

mon

7

la terre promise! »

Si donc fui entrepris ce travail, vraiment fait pour effrayer, bien convaincu

'fêlais

sujet

:

quer

ce

les

de son

utilité,

ces

Ce mot résume

Construire et

je sais rester

dans mou

le

nette, bien visible

con-

:

de l'architecte, car conser-

encore construire.

c'est

but de l'architecte

et

le

moyen dont

il

dis-

à l'origine étymologique du mot architecte, nous trouvons

sens précis, qui

Mais

si la

est

une définition

générales

élémentaires,

et

scientifique de ses

moyens, de

et

dans

par ses

ce

maître constructeur.

:

un grand

construction joue

au début des études

n'apparaît, lois

à la fois

est

d'être, bien

toutes les fonctions

ver, entretenir, réparer, restaurer,

;

si

mots.

L'architecture n'a qu'une raison

pose

surtout

que

c'est

éléments théoriques de l'architecture. Peut-être faut-il indi-

que j'entends par

struire.

vous

livre, puisqu'il le faut, ensuite

les

rôle

dans

recherches d'art, que

au

nécessités;

ses

problèmes,

l'architecture, elle

le

par

ses

contraire, l'étude

contrôle de ses combinai-

sons, ne peut venir que plus tard, lorsque l'élève a déjà des notions suffi-

formes

santes des

montrer

lui

moyens

il

ce

des ressources de l'architecture

et

qui

est

constructible

pourra en assurer

;

:

tout d'abord,

plus tard,

il

faut

verra par quels

il

la construction, c'est-à-dire la réalisation

d'une chose qu'il doit avoir d'abord conçue. Aussi,

les

études que je propose

de la construction, je leur

seur

ne comportent que

montrerai d'ailleurs que de

chitecture Ils la

et

;

mais

je ne leur

:

je n'ai

d'une façon définitive.

ces

débutants sont préalables à les

celle

notions de constructibilité;

notions dérivent

les

formes d'ar-

exposerai pas la science de la construction.

trouveront d'ailleurs dans

M. Brune

aux

le

livre si précieux

aucunement à aborder

du

regretté profes-

les sujets qu'il

a traites

PREFACE

s

Je n'arriverai pas non plus, je

même,

c'est-à-dire jusqu'à

la solution

faire emploi de ce qu'on sait.

a

la construction

siens,

les

l'ai

La

et

déjà dit, jusqu'à la composition

du programme. Composer,

composition a

matériaux,

ces

ses

ce

matériaux,

c'est

comme

sont précisément

les

aux formules,

elle

Eléments de l'Architecture.

Au

surplus, la composition échappe

règles et

évidemment, mais ne comporte guère d'enseignement théorique.

s'acquiert

Elle

aux

est toute personnelle,

et la

trouvera sur

aujourd'hui,

part

du bonheur y

est

grande

tel

:

un programme donné une composition

qui, très

heureuse, n'aurait peut-être rien trouvé hier ou demain.

Le

rôle certain de l'enseignement est

amasser

tion, d'en

matériaux,

les

donc de préparer à

et telle

la

composi-

doit être la destination des pre-

mières études qu'on ne saurait trop approfondir. Les élèves ont beaucoup

au

trop,

début, l'impatience de la composition

:

aux

parce que,

épreuves

d'admission de l'École des Beaux- Art s, on leur demande une esquisse, ils

voudraient apprendre sans préparation à faire une esquisse, c'est-à-dire

une

rappelle trop ce

les

qu'on appelle

Dans

Mauvaise méthode, forcement

composition.

petite

procédés des établissements de préparation les

y aura

il

corniche,

une

qui ne sait

Messieurs

toujours

toiture,

ce qu'est les

et

qui

aux examens,

fours à candidats.

la composition la plus modeste,

exemple,

stérile,

etc.

des murs,

un

petit corps de

garde par

une

des portes, des fenêtres,

Que pourra donc

faire

sur ce sujet

ni une porte, ni une croisée, ni une corniche

Commençants qui vous hâte^ de composer, vous ne

le

celui?

Or,

savez

pas. Apprenez-le donc. C'est là, tefois

rée

évidemment,

le

premier

objet des études

;

sous la réserve tou-

que jamais une partie quelconque des études ne doit

comme

terminée.

On

enseignera à

l'élève

comment

il

être considé-

pourra, sans

faire de faute grossière, établir une porte ou une fenêtre; mais, toute sa

PRÉFACE vraiment un

vie, s'il est

une porte ou une fenêtre

San

Gallo,

et,

;

aura F ambition d'apprendre à faire

il

verra que l'antiquité, puis

il

de nos jours,

quelle est la difficulté

Duc ou

les

de

la noblesse

et

les

cette

Bramante,

les

Duban, ont

étude, que

moins

bien (ait voir

f appelle élémen-

qu'aucune autre.

élevée

Seulement, ce

qui

se

hauteurs nous échappent, nous ne pouvons enseigner

ces

démontre par

ou par une autorité incontestée

la logique

traditionnelle. L'au-delà de l'enseignement ne

Mais

l'exposition des éléments

cependant pas complète,

générale,

y a

il

place pour les

exemple fera comprendre

Un

architecte

scolaire.

que

tels

est

souvent l'insuffisance

la porte

ou

à ce programme. la fenêtre, et la

éléments de

par

est

du

Entre

composition

là.

un

projet de groupe

plus ou moins chargé, la configuration,

terrain,

ou moins parfaite

les

:

salle

de dessin,

plan plus ou moins labo-

cela c'est la composition.

etc.

Mais

Comme

le

un préau,

un

com-

certain point, enseigner.

but modeste de ce livre.

méthode, je chercherai à passer toujours du simple au com-

du connu à l'inconnu;

tout procède de la déduction. lui le labeur des siècles

miers moyens,

complexes

y aura

il

Ceci, ce sont les éléments de la

position, et c'est ce que nous pouvons, jusqu'à

Voilà donc

et

accès, les voisinages, des prescrip-

des choses qu'il devra savoir au préalable: ce qu'estime classe,

une cantine, une

les

composition. Un

la

chargé, je suppose, d'établir

tions particulières lui rendront l'étude de son rieuse, plus

nous appartient pas.

ce qu'il faut entendre

Le programme

et

théoriques de l'architecture ne serait

se limitait

elle

si

éléments de l'architecture,

posé,

les

parce que ce sont là réellement des éléments, mais qui n'est pas

taire

que

artiste,

9

et

les

:

j'aspire à

montrer que dans

L'étudiant doit refaire

connaître d'abord

les

ce

qu'a

fait

premiers besoins,

premiers témoignages d'art ; plus tard,

raffinés, créés

l'architecture

les

avant

les

pre-

éléments

pour des besoins plus complexes eux aussi

:

.

PREFACE

10

doit voir qu'entre ces éléments simples et composés

il

nement, un progrès graduel qui sera aussi

loppement logique de son

œuvre à

laquelle toutes

obéir à F éternelle loi

Aussi,

je

n admets

art, il les

comprendra

civilisations

du mouvement pas,

le

et

pour nos

sien; la

il

y a un

il

verra ainsi

marche

ont coopéré

enchaîle

déve-

séculaire de cette

qui continue à

et

de la transformation.

études, de point de départ conven-

tionnel, et si je ne craignais de paraître pédant, en

employant un mot

trop ambitieux, je dirais que notre méthode doit être la vérification

du

progrès expérimental.

Une

pareille méthode ne saurait être exclusive. Je puis avoir

tout artiste

comme

pris

mes préférences

mes aversions, mais

et

jamais com-

je ri ai

professeur la propagande étroite ni T excommunication

Je ne conçois ni renseignement qui au

moyen

comme

nom

de F antique exorcise

au nom du moyen âge,

âge, ni celui qui,

se

le

renferme entre deux-

écrans ou deux murailles de la Chine, dont Finie lui cache

le

passé,

l'autre l'avenir.

humani

Nihil nous

:

a

me

alienum puto,

cela peut

traduire pour

se

rien d'artistique ne doit rester hors de nos études.

Mais

je n'ai

pas à aborder

curiosité de dilettantisme

qui ne saurait être pour nous qu'une

ce

ou une énigme, non plus que

les

exceptions dues

à des fantaisies souvent charmantes, mais que leur caractère exceptionnel

même

laisse

Modestement les

élèves

en dehors des études théoriques.



et cela est déjêi

l'inventaire dressé

laborieux, croye^-le,

d'abord,

méthodiquement que

aussi

patrimoine acquis de l'architecture



;

je dis

aux

élèves

j'ouvre devant je

:

«

le

puis du

Connaisse^

vous choisirez ensuite; connaisse^ avec l'enseignement, vous

choisirez avec votre liberté. »

Ici, je

pressens bien

les

objections

Votre méthode, dira-t-on,

n'est

:

qu'un mot,

et

un mot

scientifique;

PR1-FACE Fart

m procède

pas ainsi,

est

il

I I

(F inspirations et

fait

de trouvailles,

cl

eu

emprisonnant Féléve dans vos déductions, vos enchaînements, vous fausse^ ses idées se

mêle à

et

tout,

esstiis

de tout

et

ce que,

ambiante des études

— Sans

doute,

arrivera à

il

sans

savoir,

le

fiance,

moi

et

dirai

aussi je

même

même

faut dire

il

laisse^

:

contents de peu,

je



les

tard,

des

hardiesses,

essais

ment on

fait

nest pas

:

ils

'enseignement qui

il

faut que

et

la

con-

reçu

je

travaille

pour

en

don

deux

:

éi

de

la fui

ces

l'orgueil

que des commençants,

et

seront

ci

ce livre.

Plus

entreront dans la libre carrière des des

trouvailles

ce serait ce

suffit

éi

peut-être.

Certes,

les

maître qui F aurait fait;

ce

faire concevoir la façade de Notre-

coupoles de Saint-Pierre ou

Concorde. Mais

présomp-

personne n'a pu enseigner à Ictinus com-

un Part hé non, car

ï

les

crût que

arriveront

personnels,

l'enseignement a ses limites

Dame,

ils

débu-

le

études artistiques, elles ne sont pas

sont

pousseront leurs études,

ils

qui n'a pas Fardeur

tout souhaiter à Fartiste

ne

lecteurs

commençants quand

encore des

tous ses

la bienfaisante

même

Fémulation

pour ceux qui n'ont pas

Mais mes

vaut pour

exemples,

les

serais désolé qu'on

péchés capitaux quil faut avant

F ambition.

A

rien ne

:

prématurée,

chimérique.

pour vous! Et

faites les

rêve

de

artistiques.

contagion, ^ambition le

deviendra

il

artiste

restera

aura reçu de l'iitmosphére

il

tant la fréquentation d'artistes véritables,

tueuse,

dégager

se

eu

lui

il

tassera, se classera; en forgeant

se

un beau jour

et

nous, qui] voie, quil

quil explore, au hasard peut-être,

quelque chose, tout cela

forgeron,

comme

aspirations; qu'il fasse

ses

Place de

la

ces belles choses disposent

de

des Invalides,

auteurs de

la

matériaux, manient des éléments éprouvés. Je ne prétends pas au rôle de guide pour tout

le

voyage; seulement, à ceux qui parlent après moi,

f indique le bagage à emporter. Et puis, d'autre part, je sais que

seul

on n'étudie pas facilement

les

PREFACE

12

arts; les préceptes, les livres ne suffisent pas; dès

besoin

dans

A

l'exemple.

seil et

Paris,

nous avons des

la

faire ses

et

souvent,

fesseur improvisé, sera incertain

con-

le

il

modeste qu'il devra

école

faut bien

le dire,

lui-même, dépourvu,

le

guide,

et le

le

pro-

débutant sera

au hasard de quelques modèles, bons ou mauvais, qiion pourra

livré

procurer sans suite livres

celui

faut

qui répondent à ce

ateliers

maison paternelle, parfois dans une premiers essais ;

il

plus abandonné. C'est quelquefois

ailleurs, le jeune étudiant est

;

début,

le

sans choix. Aussi, sans faire, connue dans

élémentaires,

classiques

de

et

l'élève, je

dirigeant qu'au

le

volume du maître en

compte bien que

dirigé,

et

je

mon

une sorte d'ouvrage d'Ecole normale pour

être

les

contre-partie à

livre sera aussi profitable

voudrais qu'il pût

lui

considéré

au

comme

premières études d'archi-

les

tecture.

Nous voyons

trop souvent, je

le

répète, des jeunes

même

gens mal préparés,

mal commencés,

des années perdues; parfois

temps perdu,

faudrait désapprendre ce qu'on a appris,

il

il

y a plus que du et

il

est

tard; certains commencements vicieux pèsent sur toute une carrière.

peut donc à la fois gagner du temps

longues études, cela

Puis encore

il

on demande à tecte

moderne,

tion fertile,

est

mais

faut regarder en face

il

connaître être

et

l'homme sérieux

et instruit.

les

programmes

A

l'archi-

de la fécondité

toujours plus complexes.

comme difficultés

problèmes qui

la critique,

et

comme

s'imposent

à

très

multiple

concerne la construction

et ses

:

homme

applications

nous;

de science pour ;

homme

Ce que nos

exigences n'est rien

nous

savoir de plus en plus. L'architecte aujourd'hui

un homme

dans nos

Or, à notre époque,

réalités.

les

faut aussi du savoir, de

pères avaient, à résoudre tous

:

faut du goût, du sentiment artistique, de l'imagina-

de ressources en face de

à côté de

mieux préparer

se

On

d'importance capitale.

l'architecte d'être il

et

trop

est

devons

ou doit

tout ce

qui

de science aussi par

PRÉFACE

h

connaissance profonde de tout

la

dans toute

enfui

I

patrimoine de F architecture;

ifun art qui concentre, domine

la supériorité

autres arts. Il n'est pas de plus noble carrière, niais

les

de plus ardue

plus diverses,

:

les

moins que

n'y faut rien

il

préparations

les

le

il

et

n'en

3

artiste

associe

pas

est

concours des facultés

les

domaine de

la

plus sérieuses dans

le

pensée, de la science, de Fart.

y ai

dans une partie de

essayé de nie rendre utile

exposant

qui peut

ce

ultérieures.

A

et

le

maître de son choix,

confident dévoue dans l'essor de la composition

réciproque livre,

on

est

du maître,

personnelle;

et

uniquement

d'amitié, de respect

pas

et

confiance, respect,

peut recevoir d'aulrui,

préparation eu

doit s'enseigner sans engager la liberté des éludes

chacun d'ailleurs

direct de l'élève et

celle

là,

le

:

là,

le

il

conseiller et

faut

le

le

contact

la collaboration quotidienne, la pénétration

on

n'est

plus

l'élève

d'une École ou d'un

disciple d'un artiste. Cet

enseignement, tout

de confiance, échappe à toute règle qui ne serait

amitié; et

il

le

jeune artiste en

tout

reçoit

ce

qu'il

n'aura jamais asse:y de reconnaissance pour

son souvenir.

Après ler

:

cela,

il

lui-même.

confirmer

la loi

ne lui restera plus qu'un seul juge

Tout

ce

qu'on

peut

du progrès en dépassant

lui

et

un

souhaiter

ses maîtres.

seul conseil-

alors,

c'est

de

LIVRE PREMIER

INTRODUCTION AU COURS DE THEORIE DE L'ARCHITECTURE LES

ÉTUDES PRÉPARATOIRES Instruction préalable.

Dessin d'architecture.





^

Instruments.

Dessin en général.

' '

CHAPITRE PREMIER

INSTRUCTION PRÉALABLE

SOMMAIRE.



— Nécessité

Études scientifiques

d'études préalables. ;

mathématiques



Applications à l'architecture. perspective.

Jeune



Le dessin

homme,

vous vous

l'âge

êtes décidé

et

le

pour

Tracé des ombres.

choisir

l'architecture.

l'art



Notions de

une profession

C'est bien;

est par excellence l'art utile et l'art créateur;

qu'aucun autre,



du moins

carrière est difficile entre toutes, cet art est il

générale.

géométrie descriptive.

modelage.

venu de

est

;

— Instruction

il

:

cette

si

très beau,

est aussi, plus

des longues études, du savoir multiple, des

sérieuses méditations.

Mais vous

êtes

impatient

l'espère, enthousiaste;

et, je

vous

avez admiré nos cathédrales, nos châteaux, nos théâtres, nos

nos hôtels de

palais de justice,

ville, et,

dés demain, vous rêvez

de composer à votre tour des édifices merveilleux, de jeter sur le

monuments

papier des plans de

la pierre et

qui seront

la

symphonie de

du marbre.

Doucement.

— Ce

n'est

que dans

les

romans qu'on

voit des

éclosions spontanées de génies qui devinent tout sans avoir rien appris,

tous

dépassent,

et

les résultats

grands

artistes,

Eléments

et

par simple intuition,

de l'expérience. La

les

hommes

Théorie Je l'Architecture.



les

efforts

réalité est plus austère.

de génie en 1.

tous

tête,

et

Les

ont toujours été 2

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

l8

hommes

les

des longues et profondes études, formés par une

discipline rigoureuse de l'intelligence, s'identifiant

éléments,

de

moyens,

les

la faculté

patrimoine acquis de leur

le

savoir,

'

les

s'élevant

art,

de comparer au droit de choisir, parvenant enfin

l'originalité puissante, cette gloire

du

patiemment

la

rigueur de

de

méthode,

la

progression dans l'amour de leur

par

l'artiste,

art, à

mesure

chaque jour davantage,

traient de plus en plus, et

supériorité

la

trempe de

la

l'esprit,

la

en péné-

qu'ils les

à

plus intimes

beautés.

Vos études

seront longues, sachez-le bien

leurs de plus en plus attachantes, et arides,

si

toujours

du moins

elles

difficultés



départ

vous-même

le

route à parcourir. Effrayé, si

vous persévérez, votre

Il

vos études,

plan de est

il

pas l'architecture encore;

Vous avez

fait,

rales assez

bonnes,

peut-être.

ce

il

point de

les

étapes de la

temps encore de vous dédire

faut

sera

:

conscient, et vous aurez

effort sera

à l'architecte,

le

donc nécessaire que vous

est

virilement mérité les jouissances que

Et d'abord,

et attrayantes

base en soit solide, que

la

plus tard

et difficiles,

ne vous présenteront que de nobles

pourvu que

d'ail-

débuts en sont parfois

doivent être élevées

elles

en soit bien orienté.

connaissiez

les

si

seront

elles

;

l'art

réserve h ses fidèles.

un savoir préalable qui bagage

le

et

le

n'est

fourniment.

au lycée ou dans une école, des études généje

suppose; vous êtes bachelier, deux

Tant mieux;

les

études

littéraires

vous

fois

serviront

directement, car, plus tard, vous aurez autant à écrire qu'à dessiner; surtout, elles à penser; fruit,

ner

la

vous ont ouvert

votre intelligence

s'est

l'esprit,

élevée,

vous saurez

raisonner avec méthode, réfléchir par vérité

fait

plus ou moins

lire

vous-même

du paradoxe ou du sophisme.

première vous

vous ont appris

Que

si

avec

et discer-

cette base

défaut, rien n'est perdu,

mais

INSTRUCTION PRÉALABLE

vous aurez

à assurer par

vous-même

Ayez seulement de votre

ligence.

comprendre que

la

art

la

19

culture de votre intel-

une assez haute idée pour

lecture d'une tragédie de Corneille n'est pas

sans profit pour l'architecte.

Avec

nous touchons

les sciences,

au moins plus visiblement, fiques habituent à elles

développent

gèrent

la

la

logique

elles

et

sont

la

du contrôle. Pascal déniait

n'était

Les études scienti-

l'architecture. à la

rigueur du raisonnement;

saine

la

faculté

la

idées, elles sug-

gymnastique d'un

qui veut analyser et vérifier, elles créent et

immédiatement, tout

d'enchaînement des

la faculté

méthode,

à

plus

volonté de l'examen de

raisonner

quelque peu géomètre. Pratiquement,

pas

esprit

à

qui

d'ailleurs, la

vous sera nécessaire dans vos études, nécessaire dans

science

votre carrière; toutefois, son

rôle sera secondaire,

car ce n'est

pas elle qui vous donnera l'imagination, l'ingéniosité artistique, l'invention ni

le

goût; mais, sans

elle,

vous ne pourriez qu'im-

parfaitement mettre en valeur ces qualités, réaliser vos conceptions, ni

même

les étudier à fond. Puis, par

de progrés dans tout ce qui

intéresse la

une

vie

loi

impérieuse

humaine, notre

architecture devient chaque jour plus scientifique, et vous serez

des arriérés

sommes

vous ne devenez pas plus savants que nous qui

si

plus savants que nos devanciers.

Soyez d'abord mathématicien

minimum,

il

élémentaire;

vous la

faut

le

plus que vous pourrez; au

l'arithmétique,

la

géométrie,

l'algèbre

géométrie surtout vous sera indispensable, car

votre art agit avant tout sur des surfaces ou des volumes géo-

métriques,

et

il

serait bien

téméraire d'aborder l'étude de l'archi-

tecture avant de posséder cette science. aussi

la

trigonométrie,

second degré), l'analyse.

la

la

statique

Vous devrez apprendre

géométrie analytique (courbes et,

s'il

se

peut,

les

du

éléments de

Ces dernières sciences ne vous seront pas indispen-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

20

vous pouvez

sables au début de vos études, et

un peu plus

comme

Cependant,

tard.

mieux vaut compléter tout d'abord,

bagage

mathématique, car une concrètes

plus

rebelle à

qui

se peut, votre

s'il

avec

fois familier

vous

de l'architecture,

l'abstraction,

pour

tout cela peut s'apprendre

partout,

essentiellement

les réserver

deviendrez

mathéma-

des

l'essence

est

études

les

tiques.

Partout aussi vous pourrez étudier acquérir des

physique générale

la

notions de chimie. Sachez-en

le

et

plus que vous

pourrez, sans toutefois y dépenser trop d'un temps que d'autres

Les principes fondamentaux

études réclament. lois

vous

suffiront quant à présent, et

particularités

les

qui

se

rattachent

grandes

les

et

vous étudierez plus tard

plus directement

votre

à

art.

Mais une science que vous devrez étudier de approfondie,

c'est

maire pour vous.

pour

et

vous faudra compter beaucoup sur vousavec un bon traité pour guide. Cette

Il

l'étudier,

élémentaire;

ce

de

main,

et

comme

à

n'est,

méthode de représentation la

plus

ordinairement trop som-

science n'a, en réalité, rien de difficile pour qui possède

métrie

la

géométrie descriptive. Malheureusement,

la

l'enseignement en est peu répandu,

même

façon

la

;

proprement

mais avec

elle

dessin linéaire rien

géo-

qu'une

parler,

commence

la

l'habileté

ne vaut l'exécution

géométrie descriptive.

parfaite des épures de

Sachez bien que tout ce que vous dessinerez, vos plans, vos façades,

vos coupes, ce sera de

la

géométrie descriptive, souvent

très simple, parfois assez difficile. Certes,

passé,

puisque cette

science

ne

date

on

s'en est

que d'un

grands architectes d'autrefois n'en dessinaient

moins exactement. dique des procédés

Il

leur

qu'ils

ni

manquait seulement

longtemps

siècle,

les

et

moins bien la

clef

employaient empiriquement,

ni

méthoet

leur

INSTRUCTION PREALABLE mérite n'en

qui

facilitation

cela

que plus grand

était

vous

:

la

à qui est

donnée

sachez en profiter,

leur faisait défaut,

non seulement étudiez

21 cette

et

pour

géométrie descriptive, mais

prati-

quez-la.

C'est en effet théorie,

une science de pratique,

vous devez vous exercer

aucune question sans

et

tout en apprenant

vous-même rigoureusement

faire

la

son application. N'étudiez

à

l'épure

correspondante, sur des données différentes de celles de l'épure

de votre

Vous vous

livre.

sonnel de géométrie descriptive,

en

et

du tracé rigoureux

pris l'habitude

vous-même un

ferez ainsi

même

atlas per-

temps vous aurez du dessin

et correct,

précis et

inflexible.

Habituez-vous aussi à

saisir les applications architecturales

La géométrie

cette étude.

descriptive

vous

parlera théoriquement

de lignes, de plans, de cylindres, de cônes, de sphères

de trouver

les

les intersections

un

dans

exemples. Ainsi, de plans

;

toit;

toitures

à

:

vous

vous verrez

l'intersection d'un parallélipipéde par

plan oblique se réalisera par

cheminée dans un

les

de

dans

la

pénétration d'une souche de

voûtes, les fûts de colonnes;

les

vous trouverez des exemples applicables aux divers problèmes sur les cylindres, les cônes, les sphères; vous découvrirez les

de

surfaces

colonnes,

révolution

etc., etc.

commencerez

Et

dans

ainsi,

bases

les

et

des

chapiteaux

dans vos promenades même, vous

à voir l'architecture

non

plus seulement

comme

un curieux inconscient, mais déjà avec quelque

compétence

On

a tellement

pour analyser ses éléments

reconnu

la

et

ses

moyens.

nécessité de cette étude, que, depuis quelques années,

on demande, pour l'admission

à l'Ecole des

comme

Beaux-Arts,

une de

la

Exercez-vous particulièrement aux problèmes qui visent

le

épure de

projections architecturales,

application

géométrie descriptive.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

22

ombres, sans quoi vous ne sauriez plus tard étudier

tracé des ni rendre

de

effets

les

et

saillies

relief

le

de vos

composi-

tions.

Mais nant

sous

charpente;



vous

Si

nom

le

de

géométrie descriptive com-

la



de stéréotomie

coupe des

pierres

pour ces études, quelques notions

faut,

il

dés mainte-

et

d'archi-

vous ne possédez pas encore.

tecture que

le

pouvez, apprenez quelques premiers principes de

Ce

perspective.

urgence immédiate;

n'est pas d'une

et d'ailleurs

perspective est bien peu de chose à apprendre quand on con-

géométrie descriptive

naît bien la

Mais, d'un autre côté, si

prématuré d'étudier

les applications spéciales

prises

la

comme

regarderais

je

il

n'est

et les

formes de

l'architecture.

vraiment pas possible de dessiner

l'on ne possède pas les premières notions de la perspective.

Mais, direz-vous, on ne sciences, j'ai



et le

me

parle pas de lettres, d'histoire, de

dessin ?Je ne l'oublie pas, croyez-le bien, mais

voulu vous exposer d'abord

études

:

je

tiques, ce

les

parties plus sévères de

veux que vous sachiez que

charme

privilégié, est

le

aux études

droit

une récompense

qu'il faut

vos

artis-

avoir

méritée.

Du

dessin,

une seule chose

dessinateur.

assez

sévère,

non pour

Étudiez faire et

modèle, quel

soit,

mot, un dessinateur

:

vous ne serez jamais

dessin d'une

façon

sérieuse

et

des images agréables, mais pour serrer

un contour; apprenez

de près une forme qu'il

le

est à dire

à le

loyal,

à connaître

votre

rendre fidèlement; soyez, en un

chose plus rare que vous ne pensez.

Seule l'étude du dessin vous rendra sensible aux proportions, à ces

que

nuances extrêmement délicates qui défient

l'œil

cependant

perçoit; elle

vous donnera

l'imagination, la richesse artistique. Cela est

si

le

la

compas

et

fécondité,

vrai que, par

un

3

INSTRUCTION PREALABLE

phénomène

constant,

2

nous voyons toujours

plus

les

habiles

dessinateurs devenir les compositeurs les plus féconds, les plus

doués d'imagination les

aussi bien pour concevoir

et d'ingéniosité,

dispositions d'un plan que pour projeter une façade décora-

tive; et cela doit être, car

en

tout se tient,

art

dessin est

et le

la

pierre angulaire de tous les arts.

vous n'arriverez

Et, sachez-le bien,

à bien dessiner l'architec-

exécuter un dessin géométrique, que

ture, à bien

vous

si

êtes

suffisamment dessinateur, au sens ordinaire du mot. En voule

vous

la

preuve

?

Supposez deux architectes mesurant un

-

même

motif d'architecture, d'architecture purement géométrique, sans ornementations précision tracés;

dans leurs

mais

premier sera

l'un la

Tous deux ont apporté

ni sculptures.

est

relevés,

même

la

dessinateur,

exactitude

l'autre

la

même

dans leurs

non. Le dessin du

représentation fidèle et vraie du modèle, celui du

second n'en rendra

ni le caractère ni la

forme même.

L'étude du dessin se complétera par celle du modelage, autre

forme du dessin;

car,

main qu'on exerce,

c'est

seulement, tandis que des objets,

le

en dessinant, en modelant, ce n'est pas

le

l'œil, la faculté

de voir juste

vrai;

dessin vous apprend à voir l'apparence

modelage vous apprend

en voir

à

vous prépare plus directement encore au sens de

Quant au

et

la

dessin géométral

ou

la

réalité,

et

l'architecture.

d'architecture, j'en parlerai plus

loin.

Tel études

est,

qu'on peut

secondaire. il

vaut

dans son ensemble,

Il

faire

le

partout

n'est point besoin

plan des études préparatoires,

où pour

se

donne l'enseignement

cela d'une école spéciale,

mieux, au contraire, n'aborder l'étude de l'architecture

que bien armé de ces études préalables. Et à la

méthode qui

alors, l'esprit préparé

régira plus tard vos études,

vous serez

égale-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

24

ment et

intéressé par leur côté scientifique et leur côté artistique,

vous pourrez

de rapides progrés, car vous n'aurez ni

faire

mauvaises habitudes à perdre,

vous aurez marché droit dés suivre

la ligne droite,

il

vous

ni débuts défectueux à oublier le

départ,

suffira

et,

:

pour continuer de

de marcher devant vous,

CHAPITRE

II

DES INSTRUMENTS DE DESSIN ET DE LEUR EMPLOI

SOMMAIRE.



— Papier à compas,

Les Instruments de

dessin.

etc.

— Le





travail.

Indications pratiques.

Usage des planches, du T, des équerres, des

— L'encre de

trait.

Chine.



Quelques mots d'abord de votre outillage Il

(i m

vous

faudra

deux

planches

à

Pratique du lavis.

:

une grand-aigle

dessin,

ioxo m

m 75x0™ 55). Vous 75), une demi-grand-aigle (o m pouvez encore en avoir une quart grand-aigle (o 55x0™ 375).

Ces planches devront être encadrées, bois dur,

et le

c'est-à-dire tout le tour en

milieu en bois tendre;

les

planches simplement

emboîtées, c'est-à-dire avec du bois dur aux deux bouts seule-

ment, ne sont jamais assez précises. Les meilleurs bois sont

le

charme pour

Il

les cadres,

ne faut pas de

nœuds

et le

peuplier pour

qui font tordre

être choisi d'aussi droit

fil

que possible,

le

le

remplissage.

bois, et le bois doit

d'ailleurs bien ajusté et

bien plan.

Vous dité,

éviterez sur vos planches les coups,

le

soleil,

l'humi-

tout ce qui pourrait les faire jouer, et quand vous vous

apercevrez que

les

côtés n'en sont plus droits, faites-les ajuster,

sans quoi vous n'auriez plus de parallèles dans vos dessins.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

26

Vous

T

aurez un

grand-aigle, en bois de poirier

homogène. Évitez

T

ni

pour

un demi- grand-aigle, un

grand-aigle,

ou

de droit

alisier,

aussi les coups, et ne

coller ni

fil,

quart

de bois bien

vous servez jamais d'un

pour couper votre papier.

Il

que

taut

la

lame

en reste toujours parfaitement droite, sans entailles ni meurtrissures.

Deux

équerres, l'une longue, l'autre à 45

maintenant de bonnes équerres

ou

choisi

comme

ébonite;

bois doit

le

celui

du T.

d'une

équerres assemblées

un mètre gradué

pliant

en

inutile et

et

(fig.

ne

fait

les

unes

1).

peu près

celle

le

mieux

équerres

qui

leur ajustage sont

Cet outillage se complétera par ce dernier est

que gêner. être bien choisie,

il

faudra y mettre

de bons instruments vous dureront toute

rendront

en être

La division en demi-millimètres

La boîte de compas devra le prix;

Que

un double décimètre en buis;

millimètres.

fait

....

lame de T. Les

1.

conservent les

se

autres ne soient pas trop minces;

leur épaisseur doit être à Fig.

Il

en caoutchouc

soit en bois, soit

durci

et les

degrés.

le travail facile.

Ne vous encombrez

boîte lourde et embarrassante;

le

mieux

la vie et

vous

pas d'une grande

est la pochette, légère et

portative (fig. 2).

Vous y trouverez Un compas dit à pointes sèches, qui sert à mesurer, diviser, etc. Un compas à cercles ou compas balustre, à branches articulées, :



— Le porte-crayon qui s'adaptent compas. — Un balustre pour d'un rayon. — Une rallonge pour compas — Deux — Une pour ou desserrer pour tracer

les

cercles.

tire-ligne et le

à ce

cercles cercle.

les têtes

à ressort

très petit

tire-lignes.

tracer les

le

clef

à

serrer

de compas, qui ne doivent être ni trop dures ni trop lâches.

LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI

Ces instruments l'un est aussi

se font en cuivre jaune

bon que

dans vos

laissez pas l'encre sécher

vous

les

servir,

soit

bonne

exemple des

Faber,



tendre; n°

3,

qualité,

dont

tendre;

très

1,

le

cas,

porte -mines.

par



2,

assez dur; n° 4, très dur.

sous cette seule régie

faut toujours

soit

dits,

à

v a quatre

il

Vous emploierez chaque numéro vant

tire-lignes.

crayons proprement

de

:

soient proprement tenus; ne

crayons de mine de plomb dont vous aurez

Achetez-les

numéros

ou en métal blanc;

l'autre.

Ayez soin que vos instruments Ce sont

27

suiqu'il

pouvoir se servir de son

crayon légèrement, sans graver dans papier. Ainsi le n° 4 est excellent

le

pour

tracer des axes, des lignes limites très

précises;

le

n° 2 et



le

seront plutôt

1

pour crayonner, chercher

à

main-levée.

Vous aurez quelques godets de celaine; être

Fig. 2.

por-

un bâton d'encre de Chine,

qui,

pour être bonne, doit

noire un peu rousse

dure, brillante, d'une teinte

bleue, ne produisant ni grains ni

dépôts en

la

pinceaux de grosseur moyenne, gardant bien qu'ils

douce,

grattoir qui

Comme

mais

abîment couleurs,

délavant; deux la

pointe lors-

à dessin avec porte-plume de la grosseur

de vos crayons, et légers; de élastique

le il

ni

la

gomme

papier;

vous

colle à

bouche; de

grise

dure,

ni

je

la

gomme gomme-

une éponge douce.

suffit

d'une

pastille

de carmin

d'une de bleu de Prusse, pour teinter, suivant l'usage,

en coupe. Mais

non

emmanchés aux deux bouts du même

sont mouillés,

manche; des plumes

et

et

les parties

ne saurais trop vous recommander de n'avoir

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

28

l'

ARCHITECTURE

quant à présent, de boîte de couleurs. Vous ne pouvez croire

pas,

combien

maladie du barbouillage, quand

la

encore modeler un

et le

donne d'habitudes

dessin,

empêche d'acquérir

on ne

déplorables, et

maîtresses du dessin,

les qualités

pas

sait

netteté

la

modelé.

Plusieurs sortes de papier vous seront nécessaires. Pour

doivent rester au

dessins qui Bulle jaune

ou rosé

le

fatiguer par la

mou. N'employez

celui qui est

Pour

trarient le tracé linéaire. le

Whatman

papier

et

gomme,

lavis,

le

il

les croquis,

et

dont

le vergé,

faut seu-

ne pas choisir les stries

con-

défaut

n'a d'autre

vous aurez du

du papier quadrillé; enfin,

il

papier

le

n'y a réellement que

anglais, excellent, et qui

que son prix élevé. Pour Canson

pas

etc.,

bon marché,

est excellent et très

lement ne pas trop

épures,

les

trait,

les

comme

papier

achetez du dioptique. Tenez votre papier au sec, à

ou du

Bulle

calque,

l'abri

de

la

poussière.

L'emploi de cet outillage appelle quelques recommandations, en vue des bonnes habitudes Je vous taille

On

prendre dès

et la

dans

l'autre,

raient être fâcheuses

pour

terminée. Lorsqu'il

dirais volontiers

il

importe de ne pas subir de courbure

mobiles

(fig.

s'agit

surtout

d'un

matérielle.

jeune

faire

En

le

moins possible en

du buste qui poursi la

croissance n'est

homme

délicat,

je

contrôler par leur méde-

tous cas,

planche à dessin ne soit pas à

la

courber

la santé,

aux parents de

cin cette installation

se

:

dessine tantôt assis, tantôt debout; dans une posi-

comme

mieux que

début

pente que vous donnerez à votre

fatigante, et surtout d'éviter les dépressions

pas

le

d'abord de bien proportionner à votre

votre table de dessin

planche. tion

recommande

à

s'en

il

vaut toujours

plat, et

servant.

3) sont excellents à ce point de vue.

qu'on puisse

Les

tréteaux

LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI

Imposez-vous

soin de toujours enlever de vos planches

le

restes

d'anciennes collures; vous

quand

elles

sont bien détrempées, vous

vous ne

planche, sur laquelle

l'envers,

les

et

enlevez avec une

vous essuvez bien

partout également, et par deux

fois,

si

vous voyez

feuille

due, mais la collez

par

humide

tout autour en

traction

angles et enfin

commençant

moyen

milieux, au suffisante, parties

les

Vous aurez

diaires.

déten-

et

non mouillée. Alors vous

quatre

les

d'une

soit

une éponge

sorte que

linge sec, de telle

votre

la

coller cette feuille, mouillez-la,

qu'elle ne s'étend pas à plat; puis enlevez l'eau avec

ou un

et,

collerez une nouvelle feuille que

Pour

lorsqu'elle sera bien sèche.

les

mouillez légèrement,

les

lame quelconque qui gratte sans couper,

à

29

ainsi

puis

intermé-

une

bien et rapidement tendue,

les

et

feuille

ne

dessin

votre

se

déformera

pas au décollage. Attendez pour dessiner que votre feuille soit

parfaitement sèche.

Le T vous servira pour

tracer

horizontales et sera

les

base de l'équerre pour les verticales.

Vous ne

sur un seul sens, sa tête dirigée par votre verticales,

vous

jour soit pour vous en face et plutôt

Le jour du haut ture.

T

et

équerres

rement, en tenant le

couche

main gauche. Pour

le

un peu le

le

perpenle

à votre gauche.

dessin d'architecpropres.

Vos

vous vous en servirez

légè-

doivent toujours être taillés,

les

(audra donc que

11

mauvais pour

très

est

crayons seront finement

qu'on

l'emploierez que

faites glisser l'équerre sur le T, le côté

diculaire de l'équerre étant à sa gauche.

la

très

crayon aussi droit que possible. Lors-

long du

T ou

cer des lignes qui s'écartent et

de l'équerre, on risque de

tra-

ne soient pas droites. Rappelez-

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

30

vous que faudra

les

de crayon sont des lignes d'opération qu'il

traits

qu'on

sans

effacer

demander

à

ait

très légers, car l'encre

il

la

importe également

prend mal sur un

gomme

un

crayon doivent être

effort qui détériore le papier. Si les traits de

recouverts de traits à l'encre,

à

trait

qu'ils soient

de crayon trop

appuyé.

Pour appointer retaillé,

on

crayon lorsqu'il n'a pas encore besoin d'être

le

se sert utilement

papier de verre très

d'une petite lime très douce, ou de

fin.

Les points de compas doivent être aussi peu appuyés que possible et

ne pas

trou dans

faire

le

papier.

Arrangez-vous pour ne

marquer un point au compas que lorsque male et

à votre papier

vous abîmez

articulez-en

:

branche

est

nor-

obliquement, vous manquez de précision

le papier.

De même pour

branches de façon

les

sa

que

le

la

compas

à cercle

pointe-pivot et

:

le

crayon ou tire-ligne soient normaux au dessin. C'est pour cela

que

les

compas

ne sont par articulés ne valent

tracer qui

à

rien.

Le

employé

tire-ligne sera

coupez,

et si

le tire-ligne

sans

le

savoir.

le

ni

Le

les

soins pour

vos tire-lignes

ni

tire-ligne et la

Il

faut de plus

tire-ligne;

nettoyez fréquemment

Mêmes

crayon, aussi droit que

vous appuyez trop contre

jours fluide dans

chiffon.

le

vous appuyez trop sur

possible, et légèrement. Si le

comme

la règle,

la

papier,

vous

vous fermez

que l'encre

soit tou-

renouvelez-la donc souvent et

branches avec de l'eau

plume

vos plumes

à dessin.

à dessin

et

un

petit

N'employez jamais

pour

plume vous donneront

après quoi vous effacez

le

le

l'encre à écrire.

dessin définitif,

vos lignes de crayon. Vous arriverez

bientôt à ne faire au crayon que les tracés nécessaires, bien des traits

dans un dessin peuvent se

foire

immédiatement

entre des lignes limites au crayon; c'est à l'intelligence

à l'encre,

du

dessi-

LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI

Dateur

à

de

est inutile

d'abord tout

taire

crayon pour ensuite nique

méthode

l'application de cette

faire

chaque dessin;

I

il

dessin une première fois au

le

repasser à l'encre, travail purement méca-

le

fastidieux, qui n'arrive qu'à

et

à

j

fatiguer

dessinateur

le

et

son papier. L'encre de Chine devra être délayée dans un

reusement propre; ne redélayez jamais de

Un

godet.

godet rigou-

l'encre séchée

dans

le

soin particulier doit d'ailleurs être apporté à l'emploi

de l'encre de Chine.

Pour

l'encre an trait,

faut qu'elle soit assez noire sans pous-

il

ser jusqu'au pâteux; renouvelée plusieurs fois par jour, surtout

en été

;

le

godet d'encre doit

recouvert afin

être

d'éviter

la

poussière.

Pour

des soins analogues sont nécessaires. Après

les teintes,

un godet de

délayé dans

avoir

assez noire,

l'encre

reposer, et tenez le godet recouvert. C'est



laissez-la

que vous prendrez

ensuite ce qu'il faudra pour vos teintes, en ramassant avec

pinceau à

surface, sans

la

autre godet, à

plus

remuer

ou moins

le

fond

d'eau.

et

le

en mêlant, dans un

Ainsi donc, ne passez

jamais une teinte avec l'encre de premier délayage ou, en d'autres termes, ne vous servez jamais pour une teinte du godet dans lequel

vous avez tourné

composée dans soin,

chaque

mais de prendre

que vous imbibez à la surface, et

le

le

dépôt que

laisse

les teintes

même

:

la

les

avez

fonds de godet,

meilleure

encre,

ne

le lavis.

peu étendues, vous pouvez au

employer du papier

l'eau,

arrangez-vous pour avoir assez

doivent jamais être employés pour

Pour

votre teinte

pinceau, de ne pas remuer,

de teinte sans arriver au fond du godet c'est-à-dire

fois

second godet, bien mélangée avec

le

fois

Une

l'encre de Chine.

à teinte, c'est-à-dire

lieu d'un

godet

un morceau quelconque

de papier non buvard qui vous sert ainsi de godet.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

32

L'habileté

dans

ne s'acquiert que par

lavis

le

cependant, quelques conseils sont encore utiles tous

les

tance — emploi



et

ménage qui

détail de

de vêtements propres

un peu

un coup d'épongé avec une éponge mais

l'eau parfaitement propre,

partout. Séchez ensuite

sans frotter sur

partie.

Vous pouvez

feuille

n'est

à

le

que vous risqueriez

trait

commencer

ensuite

mais

tandis la

teintes unies

et

modelé propre

donet

de

le

sans dépôt, tout ce

d'effacer en

lavis, lorsque

qu'elle

la

encore

est

première teinte.

vous obtiendrez un

ainsi

douce

si

en mouillant

et

Ces divers soins paraissent méticuleux; en faciles, et

graissé,

très

légèrement

humide, ce n'en sera que mieux pour

bien

son impor-

l'éponge aussi légèrement que pos-

mouillée,

plus

très

a

le tracé,

ne déteignant pas,

et

votre papier n'est plus blanc et vous paraît

sible,

malgré

Si,

ici.

soins de propreté que vous aurez pris pendant

emploi de sous-mains,

nez-lui

pratique;

la

réalité,

ils

sont

lavis transparent, des

qui

fait

le

charme d'un

et frais.

L'emploi du pinceau comporte toute une pratique personnelle qui s'acquiert par l'usage; tout ce

que votre teinte doit toujours avez

à la

ment,

continuer

tel est l'écueil

:

une

dire, c'est

rester mouillée partout

où vous

teinte qui sèche trop vite et inégale-

des débutants.

ment votre planche dans

qu'on peut

le

sens

Il

faut

donc pencher

où vous passez

légère-

la teinte,

des-

cendre cette teinte bien droit, sans qu'un côté avance plus que l'autre, et la

conduire lentement, par séries d'environ un

centimètres, mais en reprenant cinq ou

six

à

deux

centimètres plus

haut. Votre pinceau aura ainsi passé plusieurs fois partout, et

vous verrez votre

teinte

se sécher

graduellement à partir du

haut, en suivant parallèlement votre travail, et

sans que cette

dessiccation vous gagne de vitesse. Laissez plutôt les bords de la teinte

un peu en

arrière,

d'un coup de pinceau

;

l'encre coulera

LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI

vous éviterez

ainsi vers le milieu, et

votre teinte doit être passée de façon à ce que

abondamment

papier soit mouillé

Pour clair

les teintes fondues,

ou du

continue,

clair

et,

ou de noir

cela,

chaque

que vous dégradiez du noir au

soit

modifiez votre teinte par addition d'eau

que vous avancez,

fois

en veillant

et Il

vaut donc mieux

qui servira de dessous à

est très difficile

commencer

la teinte

par passer une teinte plate

fondue.

Le pinceau veut une grande légèreté de main. tude, et aussi de

bonnes habitudes.

Il

le

dessin;

doigt de

le petit le

crayon, par

pouce, l'index et

le

mouvements du

Toujours

ventre.

qu'il soit

et effleurer

à

main

le

lui-même appuyer

de

le papier,

comme

dra, tenez votre pinceau

il

faut

et

libre

de plus en plus sec en

le

la

vous avez une seconde

arrivez

ce qui descen-

passant sur du

papier buvard. Laissez votre planche inclinée tant que n'est pas séchée. Si

non

vous voyez

si

quand vous

compter avec

de ses

la pointe et

peu prés également imbibé,

trop chargé de teinte, retirez-en,

à la fin de la teinte,

comme un

à peu près

médius, doit être très

seulement

bras

le

droite doit seul être en

Le pinceau tenu

contact avec

papier.

la

Affaire d'habi-

ne faut jamais que

droit supporte le corps; ce bras ne doit pas

sur

à ce

de réussir une teinte bien fondue sur du papier encore

d'ailleurs il

dégradation soit

la

que ces additions soient bien proportionnées.

blanc;

le

également.

et

au noir, faites en sorte que

pour

à

les cernurcs, c'est-à-dire les

les bords.

dépôts noirs sur

En résumé,

33

la

teinte

teinte à repasser sur

première, assurez-vous bien qu'elle n'est plus mouillée, sans

quoi tout serait perdu. Evitez d'ailleurs de passer un grand suite au la

même

endroit,

vous pourriez

nombre de

faire

crever

le

teintes

de

papier par

traction des parties sèches et tendues.

L'éponge peut adoucir des teintes trop noires, enlever Elémenti

et

Théorie Je l'Architecture.



I.

les cer}

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

34 nures

;

mais

un remède dont

c'est

arrive d'éponger,

patiemment; mouiller

que ce

il

grande eau,

soit à

sera très propre, et

l'eau

— toujours

à



grande eau

avant de mouiller l'endroit teinté. vant une partie de salit.

ne faut pas abuser.

la

le

faut

commencer

Vous devez

lavis est la netteté. et

avec

la

Pour acquérir bavoches,

même

vous saurez vous

première qualité d'un

au pinceau aussi nette-

du crayon.

pour éviter ce qu'on appelle

vous décourage

servir

du pinceau avec adresse

dernier avis aux débutants.

son premier

lavis,

on s'empresse

sont plus mouillées,

encore sec dans ses

les

On

pas,

bientôt

et élasticité.

est fier d'avoir

terminé

alors de le décoller. Or, le

papier cependant

fibres, et le dessin

ainsi décollé

ment gondole. Attendez au moins un jour avant de dessin.

en

pratique est nécessaire; vous n'y arriverez pas du

la

teintes ne

la

précision qu'en vous servant

cette rectitude,

l'eau,

l'eau propre.

dessiner

premier coup, mais que cela ne

Un

par

teinte la répand sur le papier blanc et le

n'oubliez pas que

tout,

et

surplus de votre papier

Après avoir épongé, ramassez soigneusement

Mais avant

vous

légèrement

Autrement, l'éponge enle-

lavant constamment l'éponge dans de

ment

il

très

S'il

si les

n'est pas

prématurédécoller

un

CHAPITRE

III

DU DESSIN D'ARCHITECTURE

— Le

SOMMAIRE. Le



plan.

La

dessin géométral.

coupe.

— Ses exigences. —

— L'élévation.

Échelles.



Nécessité de plusieurs pro-

— Les axes. — Dessin par — — Lignes limites des conAplombs et les axes exemples. tours. — Projections obliques. — Développements. Des croquis. — Méthode à suivre. — Croquis de mémoire. — Choix des une représentation complète.

jections pour

saillies.

:

croquis.

Le dessin d'architecture métral est

le

Tandis que

dessin exact, on peut dire

le

paraissent,

tels qu'ils sont. Ainsi, par

chapiteau

le

dessin par excellence.

dessin pittoresque représente seulement l'aspect des

objets, tels qu'ils

un

est le dessin géométral; le dessin géo-

mode

tique d'une conception

ou

dessin géométral les représente

exemple,

en perspective,

géométral. Seul, ce

le

et la

fig.

de dessin la

la

fig. 5,

4 ci-aprés représente

le

permet

même la

ou

vivent de créations,

d'orfèvrerie, d'artillerie

réalisation

comme

qu'il s'agisse

ou

de machines

d'architecture.

Sa qualité première sera donc l'exactitude absolue,

Aucun

à toutes

ou de mobilier, de construction ou de

décoration, de fortifications

parfaite.

iden-

reproduction identique d'une chose

déjà réalisée. Aussi s'impose-t-il à tous les arts les industries qui

chapiteau en

la

précision

soin ne sera exagéré pour atteindre cette exactitude,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

36

car malgré tout,

il

y aura toujours entre

le

dessin et la précision

idéale la différence d'une ligne tracée à la ligne

Toute

méthode en

la

Fig. 4.

— Chapiteau

fait

mathématique.

de dessin géométral consiste donc à

du Temple de Mars-Vengeur (D'après

à

Rome,

représenté en perspective.

M. d'Espouy.)

écarter le plus possible les chances d'inexactitude, et lors qu'il s'agit la

même

dans

les

simplement de reproduire un dessin déjà

échelle, soit à

méthodes

et

une

échelle différente, la

fait,

même soit à

marche logique

procédés est loin d'être indifférente. Elle est

non moins importante pour

le

profit

de l'étude que suppose

DU l'exécution

d'un

D ARCHITIiCTUKI

DI-SSIN

dessin,

moins

à

d'être

37

un

purement

travail

machinal.

Le premier principe

à cet égard, celui qui fera de l'exécution

même

d'un dessin un travail d'intelligence en

temps qu'un

exer-

cice de l'œil et de la main, c'est de s'identifier avec son modèle,

de refaire à votre tour, par celui

les

mêmes moyens,

ce qu'a



faire

que vous copiez. Si vous reproduisez un dessin, cherchez

comment

l'auteur

du modèle a dû procéder,

et

de

faites

même;

vous traduisez en dessin

si

une œuvre ture,

réelle

cherchez

auteur a dû

d'architec-

comment son dessiner pour

la

en assurer l'exécution,

pro-

même.

cédez de

Quels seront pour

moyens

et

?

cela les

Les diverses projec-

résument en

tions,

qui

plans,

en coupes, en

se

éléva-

tions.

Notez bien

car

est l'ordre logique.

cet

ordre, Fig.

il

dessins seront établis au entre

le

modèle

Les échelles

— Chapiteau du temple de Mars-Vengeur,

5.

représentation en géométral.

Ces

moyen

des

échelles,

proportion adoptée

et le dessin.

les

plus simples doivent être préférées

:

un

centi-

mètre, un décimètre par mètre. La proportion purement déci-

male prête peu aux erreurs. Mais des raisons matérielles peuvent exiger d'autres échelles; elles seront en général doubles ou moitié

de celles-là

:

ainsi

cinq

millimètres ou deux centimètres,

cinq ou vingt centimètres par mètre.

Le plan est une coupe ou section d'un édifice variable par

sons, etc.

un plan horizontal qui coupe

On

suppose ce plan passant

à

les

faite à

une hauteur

murs,

piliers, cloi-

une hauteur convenable

>aê***

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

38

pour

voir toutes les particularités de

faire

murs,_

ou

pilastres, les

plan

comme une

portes et fenêtres, piliers, colonnes

les

cheminées,

Vous pouvez considérer

etc.

empreinte à plat qui arrivée à

construction, les

la

même

un

serait prise sur

niveau dans

la

le

construction en cours,

la

hauteur d'un étage. Ainsi,

une

vous représente

6

fig.

la

partie de construction élevée

au-dessus du sol,

Sur Fig. 6

le

même

s'exprime

construction plan par la

et la

fig.

plan

en

7. fictif,

con-

la

struction elle-même se traduit

— Perspective.

par ses sections horizontales c'est

un élément

invariable;

mais on peut y projeter

au-dessous, soit

qui

ce

qui se trouve au-dessus.

est

premier

le

montrera

— Plan.

les

socles,

saillie

murs ou

bas des

cas,

le

plan

portions d'archi-

tecture qui font

que moulures de bases ou de

soit

ce

Dans

Fig. 7.

:

marches,

sur le

piliers, tels

perrons,

etc.

C'est ce qu'on appelle d'un terme général les lignes de retraite.

Ou

bien dans

le

second

cas,

entablements ou corniches:

il

On

ou moitié de chacune, lorsque

montrera

les

voûtes ou plafonds,

présentera les deux projections, l'intérêt réside aussi

bien dessus

que dessous:

La

coupe est

plan vertical

:

une section d'un elle est

talement. Et de

édifice

ou

partie d'édifice par

verticalement ce que

même,

elle doit

avant tout

sections de ce plan imaginaire avec

la

le

un

plan est horizon-

faire voir les inter-

construction. Ces traces

ÉLÉMENTS BT THÉORIE DE l'archii

Tome

I

l

P.gc )9

DU DESSIN D ARCHITECTURE constituent ce qu'on appelle les parties le plan,

dans

on

fera sur ce

l'édifice,

peut en

plan de coupe

m coupe.

la

39

comme

Puis,

dans

projection de tout ce qui,

effet s'y projeter.

Ceci montre qu'une seule coupe est rarement suffisante pour

rendre compte de tout l'intérieur d'un

édifice,

il

en faut généra-

lement au moins deux. L'une, déterminée par un plan perpendiculaire à

la

nomme

façade, se

parallèle â la façade, est

une coupe

vertical

coupe longitudinale; l'autre,

transversale.

nom-

Souvent, de

breuses coupes secondaires sont encore nécessaires.

Une coupe vir

limitée à

de point de départ

section d'un

la

à l'étude

mur

de façade, pour ser-

de l'élévation, se

nomme

plutôt

profil.

ou façade

L'élévation

vertical extérieur.

gnées

les

Elle

est

peut comprendre

unes des autres, par exemple

église, et plus loin les bras

Sauf

projection de l'édifice sur un plan

la

le

de

la

croix

la

ou

des parties très éloifaçade principale d'une transept.

cas d'une architecture uniforme partout,

pour rendre compte des extérieurs de

sieurs élévations

façade principale, façade

latérale,

plu-

faut

il

l'édifice

:

façade postérieure. Ces termes s'ex-

pliquent d'eux-mêmes.

un

Voici, sur

façade

:

édifice complet,

c'est l'arc

Comme

vous

de Titus à

le

voyez,

il

pour rendre compte de ce

Le

plan, pris

à

etc.,

et

Rome

fait

ne faut pas moins de quatre dessins

monument

très simple.

voir par moitié

deux étant identiques,

et

postérieure est inutile puisqu'elle ne ferait que répéter pale.

Mais

la

les

piédestaux,

les socles,

par moitié les voûtes et entablements.

seule façade latérale suffit, les

et

(fig. 8).

une hauteur qui permette de montrer

colonnes en section, bases,

un exemple de plans, coupe

Ici,

une

une façade la

princi-

façade latérale est nécessaire, car elle ne résulte pas

nécessairement des autres dessins. La coupe longitudinale

suffit

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

40

également, car ses éléments, joints à ceux des façades, permettent

de tout déterminer.

Comme

on

c'est d'après la

le voit,

combien de dessins

sition de l'édifice à représenter qu'on verra

ou de projections sont

compo-

nécessaires, et quels sont les plus utiles à

donner.

Dessin par

études Il

;

les

Vous savez

ce

la ligne

ou un

En

lière.

de

et sera celle

la

composition.

bien définir.

le

qu'est

un axe en géométrie

ce n'est qu'une

:

de partage en deux parties égales d'une figure

plane symétrique, ou lution

du dessin

l'axe est la clef

importe donc de

ligne,

Le mot axe reviendra souvent dans vos

axes.

la

ligne des pôles dans

une surface de révo-

solide régulier, tel qu'un prisme droit à base régu-

architecture, l'idée d'axe est plus large

elle s'étend à

:

tout l'ensemble d'un plan vertical séparant les deux moitiés d'une symétrie. Aussi, quoique sa représentation graphique se borne à

une

ligne

droite,

Prenons pour exemple une

ligne.

plan, l'axe

deux

pas que ce

n'oubliez

du

plan,

mais

cette ligne

projection du plan médian qui

ment;

et

si

:

pas une simple

vous en dessinez

elle-même ne sera que d'ensemble du

est l'axe

vous direz justement que

les

clefs

des voûtes, les

grande rose ou de

fenêtre d'abside sont dans Taxe de l'église.

Remarquez

de

la

la

monu-

lustres qui en descendent, le centre de la

que

le

de ce plan sera bien une ligne droite partageant en

tracé

le

église

n'est

la

d'ailleurs

ligne droite qui est l'axe de votre plan, celle qui est l'axe

votre

ou postérieure,

façade principale

de votre coupe transversale, ne sont que de ces

dessins,

d'un

même

plan

celle qui

les traces

vertical.

est

l'axe

dans chacun

Voilà

votre

axe

principal.

Mais les

il

y en aura d'autres

:

parallèlement à celui-ci, vous aurez

axes des bas côtés, et entre deux, les axes des

piliers.

Trans-

DU DESSIN D versalemcnt, vous trouverez

les

ARCHITI-iCTUKi:

|I

axes du transept, ceux de chaque

travée, puis les axes rayonnants des chapelles, etc., etc.

Et

si

vous avez

à dessiner le plan

de cette église,

c'est

en pla-

çant d'abord et avant tout ces divers axes avec toute

la

sion possible que vous arriverez à construire votre plan.

De

vos

une

axes

placés

fois

avec soin,

et vérifiés,

les

préciplus,

chances

d'inexactitude deviennent minimes.

* 4*

Jfc! N>

*-

-è-s»

I V* T

1

4^-1

+9

X *«*é-ov



1

,

LART ET LA SCIENCE DE LA CONSTRUCTION pensée ainsi fixée, interroger

science pour vérifier

la

195 la stabilité

de ses murs, de ses voûtes, de ses de

planchers,

combles;

ses

et

peut-être, après cette consultation scientifique, revenir à

une nouvelle

étude artistique de sa conception, parce que voir

science lui aura

fait

ou une imprudence ou

un

la

excès de précautions.

Pour dre,

me

foire

mieux compren-

Vous

prenons un exemple.

connaissez au Palais de Justice

grande salle

fois vestibule et

salle, à la

des

pas-perdus,

derrière la façade

la

règne

qui

monumentale de

Fi s- 77-

du

rue de

la

suite

Harlay

(fig.

77).

-

Palais

c oup e du

transversale du vestibule

Justice.

(Rue du

Harlay.)

Par

de combinaisons spéciales, l'architecte a eu

la

pensée de

constituer là des voûtes d'une composition nouvelle (fig. 78)

:

des arcs doubleaux perpendiculaires à la façade, d'autres petits arcs

doubleaux trans-

versaux formant pour ainsi r»

dire des

pannes; au centre,

une

calotte sphérique; vers

les

murs,

double être

surface

courbure qui

ou une

ou une

une

partie

à

peut

de tore

'

partie de sphère.

Fig. 78.

— Perspective des voûtes.

Cette combinaison, voulue

pour produire certains

effets,

qui

l'a

conçue?

doute n'est possible à cet égard. Puis

il

a

L'artiste,

fallu,

aucun

ensuite,

en

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

I96 étudier

en

stéréotomie,

la

l'

vérifier

ARCHITECTURE

la

calculer

stabilité,

les

actions multiples de ces éléments les uns sur les autres, les

murs

intérieurs et extérieurs. C'était le tour de la science.

Non, en

science ne crée pas; elle s'abuse et se stérilise

art, la

prétend

lorsqu'elle

son rôle

dépasser

voyez combien sont inféconds

d'hommes

qui,

intelligents

si

tout

:

armés pour varier

fait,

nouveau

fussent,

Aussi,

fonction.

émanés

n'avaient

que

les

résoudre à

écartements,

problème déjà résolu en changeant seulement

le

données numériques.

la

ne peuvent que prendre du

ils

ou

portées

les

sa

ne peuvent rien imaginer, rien

contrôle,

le

et

essais de créations

les

qu'ils

science à leur disposition. Ils créer

sur

'

L'art seul peut créer; l'art seul peut

ses

com-

biner les éléments, c'est-à-dire composer; combiner les proportions, c'est-à-dire étudier.

Mais composer, étudier,

de nos éléments, en restant

à l'aide

toujours dans ce domaine du constructible qui nous est infranchissable; la

et,

sachez-le bien,

si

l'architecte n'a pas, d'autre part,

science nécessaire, la science de la construction,

lui aussi;

en face de l'architecte incomplet, parce

que savant, se dresse

il

se stérilise

qu'il

l'architecte incomplet, parce qu'il

ne

serait

ne

serait

qu'artiste.

Cette vérité, beaucoup ne veulent pas l'accepter; forte et si

que toutes

dés lors

vous

le

les résistances, et

faire

a

:

faut en prendre votre parti,

vous ne serez

êtes artistes et savants. C'est à prendre

Et tout à l'heure et

résolument

il

une science; à l'art et la

je

la fin

vous

disais

:

plus

elle est

la

ou

architectes que à laisser.

construction est un art

de ce développement,

je

vous

dis

il

:

y

science de l'architecture; l'un ne va pas sans l'autre.

Mais l'enseignement

est

sieurs cours. Je n'ai pas à

réparti,

heureusement,

vous enseigner

entre

la science,

plu-

mais

j'ai

LART ET LA SCIENCE DE LA CONSTRUCTION à

vous montrer

les

moyens dont vous

197

disposez, leur variété,

leurs conditions d'emploi, en m'attachant au constructible la

notion est indispensable à

patrimoine séculaire que

dans

les

je

l'art.

me

dont

C'est cet inventaire de votre

propose de dresser devant vous

leçons qui vont suivre.

Et pour commencer,

je

vous

parlerai la prochaine

fois des

Vous vous demandez peut-être ce qu'il peut y avoir tant un mur, pensez- vous, est un mur. Vous dire sur ce sujet

murs. à

verrez

:

:

je

n'ai,

quant à moi, qu'une crainte,

condenser en une seule leçon tout ce que sur ce sujet.

c'est

de ne pouvoir

j'aurais à

vous

dire

LIVRE

III

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE

LES

Les Murs.

Étude



— Murs

et

Les

MURS ET LES OUVERTURES ISOLÉES isolés.

— Murs —

épaisseur des murs.

ouvertures

fenêtres, etc.



dans

les

assemblés.

Caractère

murs.

Décoration des portes



— Murs et

combinés.



décoration dés murs.

Application

et fenêtres.

aux

portes,

CHAPITRE PREMIER

LES MURS

MURS

PRINCIPES ELEMENTAIRES.

SOMMAIRE.



Importance

ISOLES.

de l'étude des murs.

et variété



Les

— Construction pyramidale. — Socles, empat— Liaison — Appareils. — Appareil antique à pierres sèches. — Couverture du mur; corniches, leur raison murs

retraites,

isolés.

tements.

et

solidarité.

les

d'être.

Aujourd'hui

parmi vous matière d'un

je

qui voient bien chapitre de

leçon artistique. le

dois vous parler des murs.

mur comme

Ce

serait

dans

Paris,

voyez

sujet

construction,

mais

partout, la construction et

que

le



le

non

l'aspect

et

l'art



celle

d'une

la

du

se lient étroite-

caractère rien ne

mur, à une étude profondément

l'étude des

mur

une erreur profonde. Sans doute, dans

ment; mais au point de vue de se prête, plus

ce

en est peut-être

Il

murs

latéraux

du Panthéon

artistique. (fig.

A

79) ou

de l'Arc de l'Etoile; à Versailles, ceux des grands réservoirs; à

Meudon, ceux des

terrasses,

et

vous vous convaincrez que

la

peinture et la sculpture ne sont pas les seuls arts qui tirent de l'étude

du nu leurs plus puissants

effets.

Sans nous restreindre

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

202

même

à ces

murs

Louvre, dans

le

nus, n'y

a-t-il

pas encore dans les étages du

rez-de-chaussée de notre Ecole des Beaux-Arts,

de l'hôtel Pourtalés, rue Tronchet, une étude de

F'g

79-

— Murs latéraux du Panthéon,

sortons de Paris, nous trouvons alors les

mur?

du

théâtre d'Orange, les

âge,

les

Moret,

murailles

etc.;

(fig.

murs

murs

si

81); ce grand élégants de

de Carcassonne

(fig.

si

nous

à Paris.

justement admi-

rés de l'antiquité grecque et étrusque, les grands

du Capitole ou Tabularium

Et

soutènements

mur

si

imposant

Pompéi; au moyen

81), de Guérande, de

plus tard, les grandes terrasses de Blois et

d'Am-

LES boise. la

Autant de murs conçus

volonté de

faire

D'autre part,

œuvre

mur

le

premier élément;

que

je

vous en

203

et étudiés

par des artistes, avec

d'art.

est

Fig. 80.

MURS



dans toute œuvre d'architecture

Tabularium,

c'est aussi le

à

Rome.

plus simple.

parle tout d'abord.

le

Il

est

donc logique

Essayons ensemble de

le

bien

connaître.

Les fonctions des murs sont ils i

très variées; d'une façon générale,

peuvent tout d'abord se diviser en deux groupes

Les murs isolés

;

:

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

204

Les murs assemblés.

Le mur

isolé



tel

doit se soutenir par sa

Fig. 81.

sèque.

— Mur de

les

uns

le

la cité



de clôture ou d'enceinte

solidité intrin-

de Carcassonne, porte de Saint-Nazaire ou des Lices.

partie de



et

c'est

le

sa solidité à

et les autres se

Voyez dans nos

mur

combinaison propre, par sa

Le mur assemblé

emprunte une murs,

que

villes [une



cas le plus général

sa liaison avec d'autres

soutenant réciproquement.

maison de cinq ou

six étages

façade et ses clôtures mitoyennes sont formées de

:

sa

murs dont

LES l'épaisseur

moyenne que

en

n'est

MURS

205 quarantième ou

le

tième de la hauteur. Pourrait-on construire

dans l'espace? Jamais;

il

ne

résisterait

un

même

le

mur

pareil

pas à

la

cinquanisolé

poussée du

vent. C'est l'assemblage

avec d'autres murs qui seul le soutient, qui est

condition

la

de sa

nécessaire

grande

très

solidité

solidité,

h

l'assem-

si

blage est efficace.

Vous voyez donc là

que

notre

architec-

œuvres

ture procède par

combinaison

de doit

sa

par

elle

;

stabilité

à

des

mmmmm • * • • • •••••«• m • m *® m m mm® ••••••« mmmmmmm •*•••• • mmmmmmm \

ingénieux, grâce

artifices

auxquels

• m

pu deve-

elle a

9

nir

économe de

d'argent

et

matière,

d'espace. Je

dis « notre architecture » et

non

parce

l'architecture,

qu'il

n'en

toujours été des

a

ainsi.

monuments

haute

antiquité,

pas

Dans d'une d'ail-

leurs très remarquables, les

murs ont par

— Plan

des Propylées de Carnac.

été établis

timidement avec stabilité

Fig. 82.

leur

les

épaisseurs

propre

nécessaires

masse,

sans

pour assurer leur

tirer

assemblage. Telle est l'architecture égyptienne;

voyez

immédiatement

combien

un

mode

parti et

de

par

de

leur

là,

vous

construction

206

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

contribue

plus

ture son

que toute chose

caractère propre

Propylées de Carnac

83); rien

(fig.

:

à

donner à une

comparez par exemple

le

architec-

plan des

82) et celui des Propylées d'Athènes plus opposé construction timide d'un

(fig.

n'est

:

côté, construction savante de l'autre.

Fig. 83.

— Plan des Propylées

Le mur assemblé aura par

sa destination des

une composition essentiellement que

le

— un

mur

isolé est

édifice

C'est

donc

principes

assemblé statique.

de :

les

— le

sa

de l'Acropole d'Athènes.

relatives

dimensions

dans un tout

un tout par lui-même

et

;

et

tandis

une construction

à lui seul.

mur

isolé

que nous allons étudier d'abord,

construction

s'appliquent

épaisseurs varieront

d'ailleurs

au

les

mur

seules suivant les lois de la

LES MURS

Murs

En pure

logique, toute

isolés

construction en maçonnerie devrait

Supposons un mur

être pyramidale.

ne supporte aucun poids;

assise

poids du mur,

mière

20'

transmet au

et le

la

très élevé

:

sa plus haute

plus basse supporte tout

terrain.

Or, pour que cette precon-

assise, et surtout ce terrain, résistent à cette pression

sidérable,

que

faut

il

le

cette pression se répartisse sur

une surface

assez étendue.

La

théorie de

la

résistance des matériaux conduit à

une

sec-

84) déterminée par

tion (fig.

deux faces courbes concaves plus

ou moins

vant

les

distantes sui-

éléments du calcul

(densité,

résistance,

etc.).

mur

serait

peu commode, d'un

aspect

un

Mais

étrange

en

et

obtient le

pratique

même

retraites

ments

exécution

d'une

,

difficile,

des

tel

(fig.

on

résultat par

ou 85),

empattequi

Fig. 8s

Fis.

per-

mettent de conserver des parements plans, verticaux ou légè-

rement en

talus.

mique avec donniez

la

auriez ainsi

tilement

la

Remarquez seulement que

ce

ses retraites, est aussi plus solide

même

épaisseur au

une masse

sommet

inutile qui

ne

mur, plus éconoque

si

vous

qu'à la base, car

vous

servirait qu'à charger inu-

fondation.

Ceci vous pose dés

le

lui

début de ces études deux principes

:

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

208

i° L'architecture

quer

les

doit s'éclairer par la science, mais en appli-

conclusions avec intelligence

2° L'effet pyramidal

dans

les empattements,

les

l'esprit,

dans un sens pratique

les

talus,

;

monumentale trouve

l'architecture

de l'architecture

loi rationnelle

que pour

que

et

bases, les

pour

et satisfait,

etc., est

une

l'œil aussi

bien

socles,

au besoin de sécurité que nous attendons de

toute construction.

Mais ce mur ne sera pas un monolithe

A

..a

66..

ou

o.ffô..

petits matériaux,

modes de

sera en grands

B

Fig. 86

en

il

;

Fig. 87.

ou de construction mixte.

A

chacun de ces

construction correspond une architecture spécifique.

mur monumental en

Reportons-nous d'abord au

de

pierres

taille.

Supposons pour plus de pierres

comme

celles

carriers de l'Ouest et

longueur double de pieds,

Si (fig.

serait

que de temps immémorial préparent

du Sud-Ouest de la

serait celle

vous

divisiez votre

86),

il

n'aurait

la

France

largeur (en réalité,

ou 0,33x0,33 xo,66)

dont l'épaisseur

que vous disposez de

simplicité

pied

voyons d'abord

section carrée,

x

1

le cas

pied

x

d'un

mur

2

de ces pierres.

mur

aucune

une de ces tranches.

et

1

:

les

par tranches de o m 66, solidité; la

Si

comme

en

A

moindre poussée renver-

vous croisez

les joints

comme

en

LES

B

MURS

87), vous obtenez toute

(fig.

formé un

vous avez

solidité possible,

la

tout.

mur

Votre

209

devra donc être divisé en

assises

horizontales, avec

croisement des joints verticaux.

Ce

principe est de rigueur quel que soit

tion d'un mur, son épaisseur, etc., et

le

mode

de construc-

croisement qui s'impose

le

en façade doit exister aussi à l'intérieur lorsqu'une seule pierre

ne

pas toute l'épaisseur.

fait

Construisons donc maintenant un

A

Sur une première assise

A

v

88),

(fig.

mur

d'épaisseur double.

h ,

vous pouvez

Bh

en disposer une seconde

l£;I:I!lEE , -41.'.

B v où

pierres seront en

les

,

u-JL,

ordre inverse; les joints sont

en

croisés

tous

sens,

la

construction est excellente.

Ces

appareils

(mot

du

tiré

sens appareillage des pierres)

sont aussi anciens que

Pour

chitecture. je

vous

fique

citerai le

second, fig.

le

Fis.

premier,

le

mur

tombeau de

l'ar-

de l'Erechtheion à Athènes ou Metella

Cecilia

mur du

à

Tabularium

le

magni-

Rome (fig. 89); pour le de Rome (v. plus haut,

80).

Mais

pas ordinairement cette régularité géo-

les pierres n'ont

métrique, donnant lieu à ce qu'on appelle appareil réglé dans les

deux sens.

Généralement

on

emploie

la

pierre

d'après

les

dimensions des blocs, toujours cependant par assises horizontales.

Le croisement

reil est

est

toujours

la

régie.

réglé horizontalement, c'est-à-dire

hauteur uniforme, Éléments

et

les

que

Très souvent les assises

sont d'une

joints verticaux n'étant pas réglés.

Théorie de l'Architecture.



I.

l'appa-

Il 14

est

210

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

évident d'ailleurs qu'un appareil

une beauté de

Dans

complètement réglé constitue

plus.

on trouve des exemples de murs, d'une

l'antiquité,

construction d'ailleurs très belle, où les joints ne sont pas toujours

verticaux,

par exemple à Mantinée

fêS

90). Pratique-

(fig.

i~y$

âfen*

ifiliï

Fig. 89.

ment, cela

sans

est

— Tombeau de

Cecilia Melella, à

inconvénients,

Rome.

pourvu que

les

angles ne

deviennent pas trop aigus, car en général tout angle aigu dangereux, Parfois

comme

on

a

est

trop facile à casser.

employé un

appareil

réglé

par

superposant des assises alternativement hautes

mettant ainsi d'employer

y a de beaux exemples

les divers bancs

d'une

de cette combinaison.

alternance, en et

basses,

même

per-

pierre.

Enfin,

je

Il

dois

MURS

LES citer

péens ou Pélasgiques,

composés de blocs

polygones qui s'insèrent d'Argos

uns dans

les

dits

Cyclo-

irréguliers taillés

les autres, tels

que

en

murs

les

de Tirynthe. Dans ces constructions primitives, qui

et

ont l'inconvénient de ne pas placer

dans

du croisement des

Les murs en moellons,

mêmes

les pierres sur leurs

c'est-

lits,

sens de leur stratification naturelle, vous constate-

le

rez encore la recherche

les

murs

plutôt au point de vue historique, les

ici,

à-dire

211

lois,

la

murs en moellons

murs en

les

joints.

briques,

sont régis par

proportion des matériaux diffère seule. Les bruts,

caillasses,

meulière, sont plutôt analogues aux

murs

cyclopéens;

derniers

ces

surtout,

principa-

c'est

lement l'agglomération par tier

qui

leur

fait

tuant de

solidité

véritables

pour

d'ailleurs,

mor-

le

en consti-

monolithes

-~^«s^

arti-

Kg.

9 o.

-

Murs de Maminée.

ficiels.

Et

ici,

il

faut à



l'appareil à

pierres

la



sauf ceux

Dans toute

sèches.

Vous entendez devienne

ici

l'architecture

bien il

une

que

faut

:

cela

que

le

car

réalité,

c'est

antique les

sans mortier,

juxtaposées

et

qu'avec une exécution parfaite;

géométrie

murs antiques

construction des

sont superposées

contre pierre.

la

vous parle d'une

vous qui sont nés prés de Nîmes, d'Orange ou d'Arles

une beauté de

pierres

je

vous ne pouvez voir d'exemples

beauté dont d'entre

murs que

propos des

ne peut

pierre

se

faire

plan théorique de

autrement

vous

n'auriez de contact qu'en quelques points, effroyablement chargés, et

vos pierres éclateraient sous

dire quelle

beauté résulte de cette perfection

Et ne croyez pas que je

relevais

la pression. Ai-je

le

le

mot

perfection

?

soit

Temple de Mars Vengeur

besoin de vous

à

exagéré

Rome,

:

un et

jour, j'avais

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

212

mesuré avec

En

les

le

plus grand soin les pierres de son soubassement.

reportant sur

m'aperçus que

le papier, je

y avoir erreur ou lacune,

— et

dimensions

dimensions doubles.

étaient constantes, sauf parfois des

Fig. 91.

les

Il

devait

Palais Pitti, à Florence.

en

dant avec un soin minutieux,

effet

en y retournant, en regar-

trouvais cette fois des joints

je

qui d'abord étaient restés invisibles malgré toute l'attention que j'apportais à n'en pas laisser passer.

Ainsi

traité,

croyez bien qu'un

mur

de simple appareil prend

LES

Fig. 92.

— Palais de

la

MURS

Signoria, à Florence.

2I

3

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

214

une valeur c'est la

Car tion

d'art

qu'on ne soupçonne pas avant d'en avoir vu

beauté de l'exécution assurant c'est

une beauté supérieure,

même,

c'est-à-dire

la

même,

de l'architecture

monument.

beauté du

celle qui résulte

demandée

à

ultérieure.

Tel

de

la

une

murs toscans

construc-

qui n'est pas

et

décoration

est



cas

le

des

étrusques ou

— Vous

toscans, c'est tout un.

avez vu

:

ou des

des gravures

murs

photographies de ces

si

grandioses du Palais Pitti (fig.

du

91),

Strozzi,

Palais

du

Palais de la Signoria à Florence (fig.

92), de l'abbaye de Belem

en Portugal. Ces bossages d'un si

puissant

effet,

ces

tiques,

mières,

ombres

c'est

décoration, tion

ces saillies rus-

mieux que de c'est

Sur

elle-même.

on déterminait

le

du rocher,

plan

termes mathématiques,

du plus grand

parallélipipéde

inscrit



ce

plan

la

pierre

la

vertical



permettant un parement

Fig- 93-

lu-

construc-

la

brute, telle qu'elle sort

*5%1W*0y,Y,.%

ces

et

était

en

les arêtes

marqué

par une ciselure autour des joints; puis le surplus de la pierre restait ce qu'il était.

Les joints ne sont pas des refends,

ne sont pas des bossages,

imprévu, sa J'ai

variété,

mesuré au Palais

je

c'est la pierre

dirais

Pitti

presque

de ces

en avant du parement du mur.

les

bosses

elle-même avec tout son

son paysage grandiose.

saillies

qui

atteignent o m 70

MURS

LES

215

Mais revenons aux conditions plus ordinaires de

la

construc-

tion.

mur

Voilà donc une partie de tions descendues jusqu'au bon

puis

un

socle,

sol,

partie inférieure

édifiée

avec

hauteur

plus épaisse, formée de pierres

la gelée. Si la pierre

De

il

mur proprement

le

dit

un ennemi redoutable,

a

qui elle-même donnera lieu aux actions destructives de

la pluie,

seront

93). Or,

(fig.

a ses fonda-

il

les empattements nécessaires;

plus grandes et plus résistantes; enfin est arrivé à sa

en terre

;

le

chemin de

absorbante

est tendre,

elle est

l'eau. Il faut

donc protéger

le

les joints

et

mur.

là les corniches.

Des

La corniche

est le

corniches.

couronnement

et l'abri

d'un mur.

Souvent des murs, surtout de simples murs de

clôture, sont

protégés soit par des tuiles, soit par des feuilles de métal (zinc).

Mais

dans l'architecture monumentale

c'est

enseignements

les

:

je

m'attacherai donc à

en vous recommandant de bien suivre

amenée Pour assise

la

les

chercher

finit

corniche en pierre,

déductions qui l'ont

jusqu'à ses formes les plus riches. abriter le

mur, on

a

pensé d'abord à

le

couronner d'une

en pierre dure, formée de morceaux aussi longs que pos-

sible afin

de diminuer

pour que

l'eau

qui couronnait

1.

qu'il

Dans

les

proscrit. C'est

le

nombre des

joints, et

n'y séjournât pas. C'est le

mur

le

chaperon, tel

d'enceinte de la prison

l'architecte a



faire

Mazas

que ce soit un chaperon sans aucune

prisons, toute saillie permettant d'accrocher quoi

pour cela que

terminée en pente

que

(fig.

est

celui

94)

'.

absolument

saillie.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

2l6 Mais elle

coule

là est

l'eau

si

le

venue

ne peut pénétrer dans

long du mur la

en

saillie

Fig- 94-

(fig.

parement ou

le

Fig. 95-

95). Seulement l'eau,

qui

De

encore.

la tablette saillante, soit

sur

sommet,

par son

compromet

et ainsi elle le

conception de

dure

de pierre

mur

le

une

assise

nu du mur

le

Fig. 96.

mouille

après avoir

pierre,

la

coulé sur les faces inclinées puis sur les faces verticales, suit

de nouveau

les

sous-faces

enfin

et

parement du mur.

le

donc obliger

fallait

assurer

un

Pour

égout.

les sous-faces

l'eau

à tomber, lui

cela

on

La

(fig.

de

tablette est

96).

saillie

sans que

quelques

quant que

autre

— Corniche grecque.

l'a

on

corniche grecque,

Propylées d'Athènes

comme (fig.

Ainsi, la corniche se larmier; de

moulures

dans

renforcé par

l'a

rejetant

Tracez ces données, la

risquât

enfin,

le

bas

remar-

coul a sur sa face ver-

l'eau

moulure

remon-

donner plus

larmier

le

moulures;

ticale la tachait, Fig. 97-

les

devenue un larmier

voulant

Puis,

de se rompre, on de

a évidé

de sorte que pour venir

mouiller, l'eau Serait obligée de ter.

Il

et

couronné d'une également

l'eau.

vous avez toute

l'exemple ci-contre

tiré

des

97).

composera d'abord

inférieures et de

et

avant tout d'un

moulures supérieures,

les

LES

unes

et

autres

les

MURS

moins importantes que

domine toujours comme hauteur variétés

infinies

principe à

l'état

217

des

et

le

comme

larmier qui

saillie.

A

corniches, vous retrouverez

de régie.

Nous

applications diverses; quant



les

travers les

toujours

ce

verrons d'ailleurs plus loin

les

présent, j'expose la théorie.

""WfiSfiBR-^

I-

Fig. 98.

Avec des formes



Corniches du Moyen-Age.

différentes, les

mêmes

principes et la

même

prudence ont motivé l'étude des corniches du Moyen-âge. Les architectes ont

donner

à l'eau

mouluration

alors

différente (fig.

et

un

la

rapide;

autre

98). Mais

du mur contre

pentes supérieures, afin de

les

un écoulement plus

exemples ci-dessus de défense

augmenté

il

aspect

en

est résulté

comme

dans

vous y voyez toujours

pluie.

Seulement,

les

une les

l'idée

architectes

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

2l8

du Moyen-âge tentrionaux

grandes saillie

à

la

pour des climats plus sep-

travaillant en général

avec des pierres

et

saillies

qui se

ont combiné leurs corniches en conséquence

L'architecture

pluie. les

doit

trouver des solutions diverses

données du problème sont

différentes.

Je ne prétends pas d'ailleurs indiquer par la

serait

un blasphème devant

dessus de

la

tique excellente.

ment



que

la

conception

corniche antique ne soit pas applicable à nos climats

importe ou que le

:

moins prononcée, mise en évidence des surfaces exposées

lorsque

de

moins aux

prêtaient

les pierres

tant de

si

beaux exemples. Mais

soient de résistance parfaite,

corniche soit revêtu de

La corniche joue

:

ce il

ou que

plomb suivant une pra-

alors le rôle d'un couronne-

qui supporte cet abri métallique, et permet que son écou-

lement

soit rejeté loin

du mur, assurant

ainsi

une protection plus

efficace.

En

général,

il

est

prudent de couvrir en métal

saillantes lorsque leur surface supérieure est

est l'ennemi à craindre

pour toutes

peu

les

corniches

inclinée.

La

pluie

les saillies architecturales.

CHAPITRE

LES MURS

II

(suite)

MURS COMBINES

MURS ASSEMBLES.

— Les murs assemblés. — Les divers cas de rencontre — Danger des décrochements. — Partis francs, simplides murs. — Les murs combinés en divers matériaux. — De de tassement. — Combinaisons horizontales, verticales. — Système de construction des murs romains. — Les chaînes.

SOMMAIRE.

l'égalité

cité.

Maintenant, laissons de côté

le

mur

isolé, et

étudions

le

mur

assemblé. Il

sera extérieur

ou

intérieur, et je l'examine

quant à présent

abstraction faite des portes, fenêtres, etc.

Une

partie

quelconque de ce mur, comprise entre deux

sections d'assemblage, sera très analogue à isolé;

l'épaisseur pourra

être

différente,

construction. Généralement d'ailleurs ce

parement de façade,

s'il

est

lui-même

une

mur mode de

partie de

mais non

mur

inter-

le

n'aura qu'un seul

extérieur, et aucun,

s'il

est

intérieur.

C'est les

aux points de rencontre des divers murs que se posent

problèmes spéciaux à leur assemblage. Or,

ces rencontres

peuvent

se

ramener à

trois

les

conditions de

données générales

:

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

220 i°

Assemblage de deux murs par

un angle de bâtiment 2°

(fig.

leurs extrémités, c'est-à-dire

99);

Assemblage de l'extrémité d'un continu; refend (fig.

mur est

tel

cas

le

un

joignant

d'un

mur

de

façade

100);

Assemblage

3

de

murs

deux

prolongeant chacun de part par

mur mur de

avec un autre

et

d'autre,

exemple deux murs intérieurs

croisant (fig.

se

101); dans ce cas tous

parements sont intérieurs; ou bien

les T

un angle de cour avec des ce

se

cas

salles;

dans

y aura deux parements

il

de

façades. Fig. 99.

Les autres combinaisons

très variées

de jonctions des murs ne sont que des applications de ces trois

modes généraux.

Il

va sans dire d'ailleurs que ces murs peuvent être

ou

d'épaisseur

inégale,

égale

ou de ma-

tériaux différents, apparents

ou non, suivant

leur fonction.

Or, dans toute jonction de murs, ce qu'on doit

craindre

disjonction.

c'est

la

La condition

essentielle de la solidité Fig.

100.

Fig. 101.

d'une construction

maçonnerie

est la solidarité.

Et

ici

croisement, que vous l'assurerez.

encore Il

blés aient le plus possible de pierres

des joints.

faut

c'est

par la liaison,

en le

que vos murs assem-

communes_avec croisement

MURS

LES Ainsi, dans et

le

premier

un croisement par un

dant cet appareil,

cas,

221

on obtiendra une

certaine liaison

appareil très simple (fig.

102); cepen-

très suffisant dans bien des cas,

pas complètement à une disjonction diagonale

poussées intérieures,

l'angle

pourra s'ouvrir

:

ne s'oppose

sous

l'action

comme

dans

de la

*"fk e*h

Fig.

102.

103.

Angle de murs

appareillé en besace.

figure 103 ci-contre. Cela tient à ce qu'ici tient réellement

mur A,

On

les pierres

B-B du mur

les pierres

:

A-A

font partie

du

B.

aura donc un meilleur appareil en disposant des pierres

réellement

communes aux deux murs

a-a et b-b (fig.

qu'elle

aux deux murs

aucune pierre n'appar-

104). Cette disposition est plus coûteuse parce

suppose des évidements de pierre

parfaite

comme

qui seront alternativement

construction. Et

grand soin à l'étude de sens proverbial de

la

il

et

des déchets, mais

faut toujours apporter le plus

solidité d'un angle

la pierre d'angle

elle est

ou

de bâtiment. Ce

pierre angulaire

de

l'édifice,

pour indiquer ce qui doit être inébranlable, se retrouve dans toutes les langues et dans tous les temps.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

222

Retenez donc bien ces conseils, dont nous retrouverons cation

monumentale

à

propos des

Lorsque l'assemblage aura

non

lieu,

théorie sera la

même. Le

un angle de

plus pour

bâtiment, mais dans l'un des deux cas que la

j'ai

visés à la suite,

meilleur appareil sera toujours celui

a

t

a

À èb

àâ

\>b

àb

a



y

a\

ô

i?

Fig. 104.

Fig. 105.

qui emploie des pierres

(fig.

T

dans un

communes aux deux murs, cas, et

de croix dans l'autre (a-a

voir ce

qui ne

l'est

pas

est



bon,

il

et b-h)

est peut-être utile

bien qu'on

Supposez des rencontres de murs fig.

c'est-à-dire

105).

Après avoir montré ce qui faire

a

a a

,y\

(7

en forme de

l'appli-

chaînes d'angle.

A

le

ou B-

de

fasse souvent.

comme

dans

la

106 ci-contre, vous en savez déjà assez pour voir combien

une bonne construction

serait

difficile

dans ces conditions;

il

MURS

LES

223

faudrait véritablement torturer les matériaux liaisons, et

pour obtenir des

encore seraient-elles insuffisantes.

Lorsque, pour une raison de disposition ou

d'effet,

un mur

ne doit pas se continuer en droite ligne, cela s'appelle un décro-



jamais abuser

comme

est franc,

avez alors en avec

un

dans

espace

voir qu'il n'en

exemples

A

est



Fi g

106.

les

mais vous devez

même

pas de

pour

et B.

régie

pris

parti

non

doit toujours être franc et

une

ne faut

distincts

intermédiaire

Cela vous montre qu'un

C'est

il

plan C; vous

le

deux murs

réalité

dont

pratique lorsqu'il

est

liaisons sont possibles;

les

— combinaison

un décrochement

chement. Or,

constante,

indécis.

et

vous

entendrez souvent dire qu'un parti est franc

un

ou

n'est

cas, critique

Dans tout entendu

pas franc

dans

:

l'autre.

ce qui précède,

d'ailleurs

que

je

minent c'est

Mais ce

il

est bien

susceptibles



ce qu'il

en

réalité

de variantes

sont des données théoriques qui déter-

les traditions architecturales

donc

.

ne donne que

des indications théoriques,

nombreuses.

éloge dans

que vous aurez

à étudier;

vous importe de connaître tout d'abord.

Murs combinés. Pour conduire de front maintenant connaître

les

composent de matériaux

ces premières

murs

études,

il

vous

faut

combinés, c'est-à-dire ceux qui se

divers.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

224

Le mur tout en

monuments même on emploie souvent

luxueuse, et dans les

concurremment avec

pierre

moellon

Dans c'est

la

d'autres matériaux, spécialement le

et la brique.

ces systèmes, la solidarité doit toujours être cherchée

toujours au

moyen

de

la liaison et

riaux que vous l'obtiendrez. Mais et

une construction

pierres de taille est en effet

tout d'abord

la

soit

de tassement,

il

y

et

;

du croisement des matéa d'autres considérations

judicieuse répartition des matériaux et Y égalité d'ailleurs

s'agisse

qu'il

de murs isolés ou de

murs assemblés. Dans un mur composé de riaux, la pierre

vous donnera

l'assiette; les petits

remplissage. Ainsi,

pierres de taille et de petits matéla réalité et Yaspect

de

matériaux conviendront pour

il

force et de

la la

fonction de

sera logique de faire tout d'abord en pierre

socle qui constitue l'assiette

même

du mur,

et le

le

couronnement

qui les protège.

Entre ces deux lignes horizontales de base

ment,

s'il

et

de couronne-

y a encore mélange de matériaux, nous trouvons deux

méthodes générales

:

combinaisons horizontales, combinaisons

verticales. Si le

que

la

mur

est partout

également chargé, rien

combinaison horizontale,

rangs, égaux

ou non, de

par exemple les

pierre

et

et

l'alternance

c'est-à-dire

de petits matériaux,

murs de l'Hôtel-Dieu

encore l'alternance de moellons

n'est plus logique

à

par

comme

Paris (fig.

107), ou

comme

au musée

de briques

de Cluny.

Ces combinaisons ont en

effet l'avantage d'assurer l'égalité

du

tassement. Le tassement, c'est-à-dire une légère diminution de

hauteur d'un ouvrage en maçonnerie sous propre poids et des charges

qu'il

mortiers des joints horizontaux

:

la

pression de son

supporte, se produit dans

les

ce n'est ni la pierre ni la brique

LES qui tasse, c'est plus

il

100

Donc, plus

le joint.

y aura tassement,

10 assises de pierre de

et à

taille

225 seront nombreux,

les joints

mur composé moins qu'un mur

hauteur égale un

tassera dix fois

suppose

assises de briques. (Je

dû au

MURS

de

de

qu'aucun tassement ne soit

ici

sol.)

La préoccupation du tassement peut

Fig. 107.

aller jusqu'à

— Murs de l'Hôtel-Dieu,

à Paris.

dérogations très judicieuses au principe de

trouvons un exemple

très instructif

façade est en pierres de

taille,

posées à joint

un

Nous en le mur de

la liaison.

au Colisée. Là,

sans tassement possible; en arriére est

motiver des

vif,

autre

par conséquent

mur

ovale, éga-

lement en pierre; des voûtes relient ces deux ceintures murales. Voilà donc une construction annulaire, parfaitement et

possédant une

stabilité

propre

'par

elle-même. Puis, entre ces

portiques et l'arène, existent, sous les gradins, les Elèments

et

Thïorie de V Architecture. —

I.

homogène,

murs concen15

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

226

triques des Cunei; ceux-ci sont en briques et blocages, reliés entre

eux par des voûtes en berceaux rampants. construction parfaitement stabilité

homogène

ne

le

peut pas.

Fig. 108.



Murs du

qui limite les portiques et les

une seule

liaison, pas

murs sont approchés

l'un

de

Eh

bien, entre le

Colisée, à

mur

pierre

l'autre,

même

en pierres

Rome.

murs concentriques des

une

autre

possédant aussi une

propre par elle-même. Mais l'une peut tasser, doit

tasser, l'autre

a pas

aussi,

Voilà une

commune

Cunei,

(fig.

il

n'y

108); ces

mais complètement indépen-

dants l'un de l'autre; exemple instructif des considérations judicieuses qui doivent déterminer l'architecte dans chaque cas.

La construction par bandes horizontales beaux monuments, notamment dans

se voit

l'architecture

dans de

très

toscane du

LES

xiv e

siècle,

ment



les pierres

MURS

227

ou marbres de couleur accusent

nette-

ce parti. Elle a toutefois l'inconvénient d'enlever au

l'aspect d'unité

que

donnent plus facilement

lui

mur

les lignes verti-

cales.

La division par bandes horizontales l'architecture

romaine,

même

Fig. 109.

enduits

Romains

Pour

— Construction

faire

des

établissaient

une

aussi dans

dans des murs qui devaient être

ou revêtus de marbres.

struction.

trouve

se

des

murs romains.

C'est

murs de

ici

un procédé de con-

très

forte

assise horizontale

épaisseur,

les

de quelques rangs

de briques (fig, 109 ); puis, sur une hauteur variable, d'environ

un métré,

ils

montaient

ralement triangulaires, milieu entre ces pierrailles et

soit les

en briques,

soit

en moellons, géné-

deux parements du mur;

parements

était

alors rempli

le

vide du

d'un blocage de

mortier; enfin une nouvelle assise de briques fer-

mait cette sorte de caisse,

dont

le

couvercle devenait

le

bas

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

228

d'une caisse suivante, et ainsi de suite. Cette pratique ne convient que pour des

de ces murs,

murs

est

il

Quant

très épais.

exactement

mur en

d'un

celui

extérieur

à l'aspect

briques, le

parement étant uniquement formé de briques.

Au

surplus, les combinaisons de

souvent en divisions de

verticales, soit

construction, soit

la

murs

consistent bien plus

que ces divisions résultent seulement pour objet

qu'elles aient

la

décoration.

Lorsque dans un mur (toujours supposé plein)

il

existe des

divisions verticales de pierres

de

de

et

taille

petits

maté-

riaux, la pierre est naturelle-

ment indiquée pour les plus

chargées; rencontres divisions sous des

de murs, poutres,

Les superposi-

etc.

en pierre for-

tions d'assises Fig.

s'appellent

no.

chaînes;

mant on

distingue

en

les parties

support

ainsi

particulier

les

vertical chaînes

d'angle.

Dans un mur moindre surface

uo

figure

ainsi construit, la pierre ;

entre les chaînes se trouve

ci-dessus

combinaison,

de

fait

taille

occupera

remplissage.

le

la

La

voir les éléments théoriques de cette

et appelle les

remarques suivantes

:

est

mieux

nombre des assises soit impair, et que la chaîne commencer et se terminer par des assises longues

puisse



que

Les chaînes seront formées d'appareil réglé; le

il

;

2° Les chaînes seront appareillées avec des pierres alternati-

vement en les

petits

saillie,

afin d'assurer la liaison

matériaux

de remplissage.

ou

le

croisement avec

L'excédant de longueur

des

longues sur

pierres

LES

MURS

les

courtes

229

(a-a)

nomme

se

les

harpes ;

La

3

saillie

des harpes n'est pas arbitraire;

nature du remplissage. Si

de

taille, la saillie

remplissage est lui-même en pierre

le

cette

étude sera celle

du mur, appareil simplement accentué à des

relief

le

la

des harpes sera plus considérable pour former

un bon croisement; par

dépend de

elle

pierres

qui

même

de l'appareil

l'endroit des

constituent

chaînes

chaînes;

ces

si

ce

„„.„,,g

1 !

\

i

-

""-

n (

j

L_^ 1

.

Fia;,

,

:

::

ni.

Fig. 112.

Fig. 113.

remplissage est en moellons ou en briques, cette moitié de

la

saillie

sera de

longueur moyenne d'un moellon ou d'une brique

(environ 0.15 à 0.20 pour

moellon, 0.11

le

à

0.12

pour

la

brique);

4

Si le

remplissage est en briques,

briques n'étant

devront

pas

concorder

arbitraire,

avec

les

un

la

hauteur des rangs de

hauteurs d'assises de pierre

nombre

exact

de

rangs

de

briques.

Ainsi, suivant la nature la

chaîne variera

(fig.

ni, U2,

comme

113).

du remplissage,

la

dans

exemples ci-dessus

les

trois

configuration de

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

230

Pour

comme

les

murs

intérieurs,

dans certains vestibules

les régies

seront les

mêmes.

s'ils

ou

S'ils

observés.

pourvu que

les

rester

apparents,

portiques, nefs d'églises, etc.,

doivent être recouverts d'en-

duits ou revêtements quelconques, nécessaire,

doivent

la

besoins

même

régularité n'est pas

de

construction soient

la

CHAPITRE

LES MURS

ETUDE

SOMMAIRE.

ET

III

(suite)

MURS

DES

EPAISSEUR

— Épaisseur des murs déterminée par

construction,

du climat, l'obtention d'un

effet

les exigences

de la

ou d'un aspect désiré,

— Les actions de — Cas d'équilibre. — Murs extérieurs construction sur les murs. intérieurs. — Murs avec cheminées. — Stabilité des murs isolés. — Éperons. — Aspect des murs. — Puissance monumentale des grandes épaisseurs. — Épaisseur résultant d'empattements successifs. — Les porte-à-faux. les

conséquences d'une décoration architecturale.

la

et

Dans un

même

édifice, les épaisseurs

ralement différentes. La

des

détermination des

murs seront généépaisseurs

résulte

d'éléments très variés, qui peuvent se ramener à quatre causes générales i°

:

Les exigences de

2° Les exigences

la

construction;

du climat;

3° L'obtention d'un

effet

ou d'un aspect

désiré;

4° Les conséquences d'une décoration architecturale. Construction.

— Les murs doivent

résister

aux actions qui ten-

draient soit à les écraser, soit à les renverser; les premières sont le

plus souvent verticales et agissent par pression

;

les

secondes,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

2Î2

latérales, agissant par

poussées ou par flexion. Des efforts laté-

raux peuvent se neutraliser, par exemple,

si

un mur

part et d'autre des poussées de voûtes identiques il

y a équilibre,

verticales (fig.

et

le

mur ne

reçoit de

dans ce

;

supporte plus que

cas,

actions

les

114).

L'étude scientifique de

construction vous permettra plus

la

tard d'évaluer ces actions; dans la plupart des cas, les calculs à faire

sont fort simples, mais dites-vous bien qu'ils sont nécessaires; rien n'est plus dange-

reux que

de

s'en

à

fier

la

routine ou de déterminer des épaisseurs

au

qu'on

hardi

est

jugé

suivant

;

ou

craintif,

on pêche fatalement par in-

ou par excès

suffisance

seur cas,

;

danger dans

le

d'épais-

premier

dépense inutile dans

second.

C'est

peut-être

le

à

propos des épaisseurs de murs Fig.

114.

que pénétrer du

en

même

devoir d'économie,

temps que de

l'architecte a le plus à se

obligation

d'honnête

praticien.

Mais quant à présent, sans que nous entrions dans calcul

des

actions

homme

subies par les murs,

il

vous

le détail

suffira

du

d'en

déduire des principes généraux de proportions.

mur

Or, généralement, un pratique absolu,

peuvent

intérieur est en équilibre au

un mur extérieur d'un

;

il

subit sur

être les

ses

deux

mêmes,

les

édifice n'est jamais

faces

sont pas symétriques. Donc, en

doivent être plus résistants,

et,

en équilibre

des actions latérales

actions

moins qui ne

verticales elles-mêmes ne

principe,

les

murs

extérieurs

à égalité de matière, plus épais.

MURS

LES

Il

233

y a à cela encore une autre raison, contre

l'édifice

froid,

le

intérieur pourra exiger rieure,

s'il

chaleur,

la

sont

qu'ils

c'est

l'abri

Cependant, un

etc.

une épaisseur égale

et

de

mur

quelquefois supé-

doit résister d'un côté à la poussée de voûtes qui ne

soient pas contrebutées.

A

l'intérieur,

il

construction —

planchers, combles,

que de simples divisions

Mais

légères.

il

etc.,

peuvent

et qui

faut tenir

ter la construction,

compte



ceux qui ne sont

n'être

que des cloisons

aussi des

115).

(fig.

ont généralement o m point de vue de

certainement que

dans

nos bâtiments, base au

et

qui, sans por-

En bonne

la

pratique, leur

o m 50;

construction pure,

il

mur que

le

est évident

premier élément de solidité de

qu'un tuyau qui

les

coupe de est

la

un dan-

tuyau de cheminée compromet bien plus un

des portes ou des fenêtres qui font bien une interrup-

tion plus large, solidarité.

Un

mieux

vaudrait

sommet, quelque soin qu'on puisse prendre,

ger permanent.

cloisons

les

tuyaux de cheminée ne fussent pas engagés

les

il

murs

08.

murs. Les murs sont

les

la

et

épaisseur ne devrait pas être inférieure à

Au

qui portent

doivent renfermer des tuyaux de cheminée

ou des conduits de chaleur

légères

murs

faut distinguer entre les

mais au-dessus desquelles

le

mur

retrouve sa

L'ancienne pratique des tuyaux de cheminée toujours

adossés était donc préférable. Mais nous avons trop à compter

avec

l'économie

de

terrain

surtout dans les villes.

En

nous

pour

tout cas,

je

permettre

ce

luxe,

dois vous signaler les

dangers à tous égards des tuyaux de cheminée engagés dans les

murs

extérieurs des bâtiments;

on

le fait

souvent,

et

cela tranche

du haut en bas des murs qui devraient

gènes, sans

compter que ces cheminées exposées au

cependant

être

homo-

refroidisse-

ment extérieur sont dans des conditions fâcheuses de fonctionnement.

234

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

Les murs de briques ont des épaisseurs déterminées par

0,1/

0.22



-T" -! ;

_

-ri

.

i.

— 0,33

-—' --,---,-1

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":" .1. -t" ..ÎJ

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0.44



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T

r"

T" -L. 1.

Fig. 115

;

1

!

.

Fig. 116.

"!'

L

le

LES

MURS

235

nombre de briques que comporte la section transversale, depuis o m 11, épaisseur de ce mur lorsqu'il n'y a qu'un seul rang; on trouverait ensuite o m 22, o m 33, o m 44, etc. Mais, à cause de la m 24, o m 36, o m 48 place occupée par les joints, il faut compter o 116) entre

(fig.

les

deux parements

dimensions des briques en usage à Paris partie de

la

France,

variantes, suivant

les

briques

de

et

dans

(d'après

la

les

plus grande

bien entendu, sauf

et,

usages locaux de

la

fabrication).

Quant aux murs

isolés,

il

faut penser

que

mur est diffiaisément que le mur se voi-

l'exécution parfaite d'un long arrivera

cile;

il

lera,

se gauchira, c'est-à-dire

lieu

de rester plane, deviendra une surface

gauche.

On

face,

au

donc obligé souvent, pour

est

na pas exagérer partout biner ces

que sa

murs avec des

l'épaisseur, de contreforts

ou

com-

éperons

en font de véritables murs assemblés

qui

117) (A-A, éperons). Ces éperons sont en réalité des chaînes en saillie; nous ver(fig.

rons plus loin quelles formes architecturales

on

leur a données.

Fig.

117.

Les murs de terrasse ou de soutènement, les murs de bassins ou de réservoirs sont exposés, d'un de très fortes actions latérales.

Il

côté, à

leur faut de très grandes épais-

murs sont toujours construits avec de intérieures ou extérieures, et ordinairement des

seurs à la base. Aussi ces fortes retraites, talus

prononcés

(fig.

118) (A, mur avec

retraites à l'extérieur; B,

intérieures). face

;

Il

enfin, les

mur

avec talus

talus

à

l'intérieur

extérieur et

et

retraites

peut aussi y avoir retraites et talus sur chaque

murs de soutènement sont souvent éperonnés

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

236

par des contreforts. Leur aspect pyramidal doit donner sécurité;

nous verrons plus

loin

comment on

peut y pratiquer utilement

des évidements. Climat. ration

A

première vue,

du climat dût

il

ne semblerait pas que

influer sur les épaisseurs des

la

murs. L'une

l'homme

des fonctions de l'architecture est pourtant de protéger

contre les actions dangereuses ou

considé-

simplement incommodes de

C

phénomènes

Dans

l'atmosphère ambiante

et

des

pays tropicaux,

c'est

la

chaleur qu'on doit se préserver; près

des pôles,

du

ou

c'est

le froid,

le

de

froid

moyen

;

or, qu'il s'agisse

toujours

est

le

de combattre

même,

construction assez épaisse pour supprimer, surfaces de réchauffement

extérieurs.

le

chaud

une

s'abriter par

s'il

les

est possible, les

ou de refroidissement. Seuls

tempérés seraient astreints à moins de défense contre

les

la

pays

tempé-

rature extérieure, et à ce point de vue particulier, les construc-

tions tropicales et les constructions polaires devraient se ressembler fort.

Mais en

fait,

il

n'en peut être ainsi. D'abord l'extérieur ne

nous envoie pas seulement

le

chaud ou

le froid,

aussi la lumière; lumière abondante, aveuglante

il

nous donne

même

dans

les

LES

pays méridionaux, rare

donc dans

des fenêtres

dans

et grise

nord — ou

le

MURS

237 hautes latitudes.

les

dans l'extrême sud, sa réciproque

Fig. 119.

— La

l'équilibre. Puis,

les

Fis.

Ziza.

on

se défend

pays chauds

l'ennemi —

du

qu'on a

surtout

c'est-cà-dire

au

ombragées

et

— La

de

temps

tout

soleil torride

121.





le

la

du Caire

(fig.

Zi^a

(fig.

121).

dans

opposé

à

rempart de murs

d'une disposition qui rejetait sur des cours

exemples

Palerme,

c'est

Maison du Caire.

l'aération et l'éclairage de la

comme

Cuba.

que

est-il

maison. Les plans orien-

taux témoignent toujours de cette préoccupation rai

rompre

Étage. Fig.

peu percés,

suffit à

troid par le vêtement, le chauf-

Rez-de-chaussée.

épais,

120.

du chaud. Toujours

seul défend

l'abri

;



bien plus grandes, par conséquent des surfaces de

refroidissement bien plus importantes; cela seul

fage

faut

Il

les

119)

Dans

constructions et la

Cuba

(fig.

ces édifices,

les

;

arabes

je

vous

cite-

voisines

de

120) ou une maison

murs sont souvent

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

238

d'une construction sommaire, les matériaux défectueux crues séchées au

soleil,

mortier de terre délayée

est toujours cherchée, c'est

dans ces pays

;

briques

mais l'épaisseur

;

première condition

la

de l'habitation.

Aspect des murs.

en moins



dans

la

— jamais

plus

des exigences de

pouvez

vous

struction,

— En

détermination

la

guidés,

être

des

con-

épaisseurs

de murs, par des considérations d'aspect

ou de

Un mur

caractère.

épais,

avec

de profondes ouvertures de portes

de fenêtres, éveille d'effet

l'idée

monumental.

Il

de richesse

ou et

personne

n'est

qui n'ait été frappé de la beauté de ces

murs

épais

sante

architecture,

d'ombre

et

qui caractérisent

mental, mais

hors de propos ou exagérer

délicates

des jeux

Il

y a



de puissants

moyens d'effets, très légitimes lorsque le programme comporte l'aspect monu-

Fig. 122.

;

donnant

de lumière, des perspectives

monumentales.

modestie

puis-

la

c'est

au tact

questions,

et

et

à

qu'il

lorsque

le

ne faut pas prodiguer

programme

au sentiment de

l'artiste à

assurer l'harmonie

qui

exige

la

juger ces

doit

exister

entre les effets d'épaisseur et la décoration des murs.

Conséquences

dune

décoration architecturale.

dans l'architecture monumentale, ne

le

demanderaient

l'aspect,

est

— Souvent un mur,

sensiblement plus épais que

soit la construction, soit la décoration

par exemple certains

murs de rez-de-chaussée

à

ou

Ver-

1

LES sailles,

au Louvre,

l'existence

etc. C'est

MURS là

un

239 dont vous

fait

au rez-de-chaussée ou au bas de

avoir l'explication, regardez

le

l'édifice;

Cl

J'ai

déjà appelé

Fig. 124.

votre attention sur

qui doit être et paraître dans tout édifice. saillies

'

||t;

||}|

1—1

atte a

— Travée

(rue de

le



Cl

jHW|tj[|'i îE'



pour en

haut. _CT3

Fig. 123. Travée de l'École des Beaux-Arts.

constatez

la

du Palais de Justice Sainte-Chapelle).

caractère de stabilité Il

faut

donc que

de socles ou d'empattements qui peuvent exister

étage supérieur

soient reçues par l'étage inférieur, sinon,

aurait porte-à-faux, ce qui doit toujours être évité.

les

un

à il

y

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

240

Supposons donc au premier de

saillies

comme

dans

la

étage, par exemple,

figure 122.

Fig. 125.

Le mur du rez-de-chaus-

— Travée du théâtre du

Palais,

sur

le

des

saillie

pour

la

profils

d'empattements

démonstration,

A-A,

à

Justice,

quai de l'Horloge.

du premier étage, une surépaisseur déterminée par toute

celui

saillie

mais qui peut cependant

exagérée être

la ici

souvent

prononcée.

Or la

— Travée du Palais de

Fig. 126.

à Versailles.

sez

parti pris

dont l'aplomb intérieur sera constant, aura, par rapport

sée,

très

un

si,

au-dessus d'un rez-de-chaussée tout uni, vous dispo-

un premier étage avec des colonnes engagées par exemple,

surépaisseur comprendra toute

la saillie

de ces colonnes enga-

,

LES

MURS

24I

gées, plus leur profil de base, empatte-

ments ou socles; de l'École

le cas,

Beaux-Arts

des

avec son profil

tel est

fig. 1

la

sur

la

à

cour d'honneur rue de

la

Versailles

123

et

1

de

dans

façade

la

sur

du

façade

la

la

rue

2 8 ),

pavillons

les

Sainte-Chapelle ( fig.

Château

du

(fig.

2 7 et le plan fig.

du Palais de Justice dans de

à Paris,

1

24),

Théâtre

des

Réser-

voirs (fig. 125), et d'une foule d'autres

monuments. Ces combinaisons peuvent être

diverses

très

et

ne supposent pas

nécessairement l'emploi des ordres

au Palais de Justice, sur loge,

la

le

;

ainsi

quai de l'Hor-

façade où, au-dessus d'un rez-

de-chaussée tout uni, s'élève un premier étage (fig.

avec

des

saillies

de

contreforts

126).

D'après les figures qui précédent, vous

vous rendrez facilement compte de ces lois

de construction

dans des plans

la

si

vous

établissez

superposition des deux

Fig. 127.



École des Beaux-Arts.

Détail du profil du

mur

de

face.

étages indiquée par- des hachures et des lignes de retraite.

:.

X,

Fig. 128.

Éléments

et



Plan de superposition des profils de

Théorie de l'Architecture.



I.

la fig.

127.

16

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

242

De

démonstration

cette

faut retenir

il

une règle

commençants

trop souvent oubliée par les

qu'un plan ne

c'est

:

peut être définitivement arrêté qu'après étude de

essentielle,

la

coupe

et

de

la

façade.

que,

Puis cet autre principe vaient

obtenus

être

si

un étage

à

des effets de supérieur

saillie

ne pou-

moyen

qu'au

de

Fig. 129:

porte-à-faux,

il

vaudrait

qu'un porte-à-faux l'aspect

haut,

mieux y

beaucoup toujours de

est

la

en est un contresens. Supposez

comme

établi

choquant

;

et

dans

mauvaise construction, le profil

129,

déjà

vous

montré plus

le

trouverez

cependant ainsi présenté en coupe, vous n'en avez

qu'une idée incomplète; l'édifice, là



alors

saillies

les

figure

la

renoncer; outre

il

se jugent le se

faut

vous

mieux

figurer

les profils

prononcent

diagonale au côté du carré, et pour

une façade d'angle D-D. Cela

le

dans la

la

vu sur

l'angle de

et les silhouettes;

proportion de

la

coupe C-C vous auriez

suffira, je pense, à

vous préserver

LES

MURS

243

du porte-à-faux, qui

est

un

confondu avec

les

encorbellements

être

chement voulu,

et

vice,

et

qui ne doit pas d'ailleurs (fig.

130), parti

dés lors susceptible d'une étude parfaitement

légitime.

Fig.

fran-

130.

— Cabinet

en encorbellement, à Dijon.

CHAPITRE

IV

LES MURS

CARACTERE



SOMMAIRE.

construction.

ments.



Le

DECORATION

ET

caractère des

murs

MURS

DES

réside avant tout dans leur

Caractère des matériaux.

— Les socles

et

soubasse-

— Les refends bossages. — Les chaînes d'angle — Les cordons, bandeaux corniches.

et inter-

et

médiaires.

vous

Je

(suite)

et

ai

exposé

la

murs dans

théorie des

combinaisons. Mais lorsque ce

mur

doit jouer

diverses

leurs

un

impor-

rôle

tant et artistique dans votre composition, quel sera son caractère

Ce

?

sera avant tout celui que lui

construction que vous aurez choisi a

de

construction, mais aussi

la

voudrez produire, votre matériaux

mélangés,

mur

ou

imprimera

priori.

mode

le

Suivant

de

besoins

les

suivant l'impression que vous sera

encore

en pierres de recouvert

taille

ou en de

enduit

d'un

marbres, de stucs, de peinture.

Le mur antique en nu;

le

mur

l'élégance

de

pierre

ou en marbre,

Pompéi avec

raffinée.

ses stucs et

Le mur toscan, dont

haut, c'est le dédain des artifices; c'est

la

solennité.

c'est le

le

mur

Je pourrais m'étendre

ses je

grand

art

du

peintures, c'est

vous

parlais

plus

de notre Panthéon,

davantage

:

je

veux

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

246 seulement

vous montrer quelle variété d'impressions

peut produire avec cet élément

:

le

mur.

Quittant ces conceptions monumentales, vous verrez

Fig. 131.

— Travée de

la

l'artiste

le

mur

façade de la Bibliothèque nationale, rue Vivienne.

en petits matériaux, ou mixte, employé de préférence pour

programmes avec

la

pierre,

exemple dans

brique apportant,

utilitaires; la la

les

gaieté

de

la

bâtiments de

rue Vivienne (fig. 131);

la

les

surtout mélangée

couleur dans nos façades, par la

Bibliothèque nationale, sur

sévérité d'aspect

la

due aussi au mode

MURS

LES

de construction, par exemple dans

cienne prison Mazas,

construction

Quant

moyens

ses

à des

mot

le

comme

avant tout,

programme,

expressifs

leur

si

Dans

exprimée de

premier

le

elle

pareil qui caractérisera le

souvent

est infinie, et

éléments que nous étudierons

tirées

de

puis, la

la

quant à présent,

conception du

décoration est-il

dans tout

du mur sera

surface

saillies.

murs,

notamment. Je ne

encore

Et

tation sincèrement

La

moins

été

que des décorations

parler

lui-même. s'agit

auraient

à la décoration des

plus loin, les ordres

vous

grands murs de l'an-

était différente.

emprunte

elle

les

identiques au caractère du

si

certainement,

qui,

et

247

impropre

art supérieur,

de

mur

ici

:

il

manifes-

la

construction elle-même.

parement uni ou étudié avec des

à

cas,

c'est

avant tout

mur,

ainsi

que

la

la

beauté de l'ap-

valeur d'opposition de

grands espaces nus aux formes saillantes des parties voisines.

ces

Quant aux

saillies

sur

le

mur même, nous

allons voir

ici les

mur,

se fait

éléments particuliers aux murs.

D'abord

les socles.

Dans

la

construction du

il

logiquement une épaisseur plus grande en fondations qu'en vation.

La

moins

tions est lière,

stabilité le veut,

surtout

résistante, par

si la

élé-

construction des fonda-

exemple en moellons ou meu-

sous une façade en pierre de

taille.

De



un élément de

base du mur, transition entre ces deux épaisseurs. C'est la fonction

du

socle.

Le socle peut élévation le

;

qu'une assise plus épaisse que

cette assise sera en pierre dure,

grand

généralement gradins, qu'il

trois,

en retraite l'une sur

le

mur

en

en grands blocs, avec

nombre possible de joints monuments antiques, il y a plusieurs

moins

certains

n'être

verticaux.

Dans

assises de socle,

l'autre.

Tels sont

les

ne faut pas confondre avec des marches, que vous

voyez régner sous

les

colonnes du Parthénon.

A

Paris,

vous

248

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

pouvez voir des socles

ainsi compris,

quoique moins

saillants,

à la bibliothèque Sainte-Geneviève.

Le plus souvent, à

sa

partie

le

socle se termine

supérieure par

moulures; parfois enfin

il

quelques

devient un

véritable soubassement, avec de riches profils, tels

aux

palais

que vous en pouvez voir Girand (fig. 132) et de la

Chancellerie à

Rome, dont

s'est inspiré

£

(L

Ensemble du soubassement. Fig. 132.



Palais Giraud, à

Rome.

LES

avec moins de richesse

le

MURS

249

soubassement du des

SS

palais de notre École

Beaux-Arts.

A

citer

les

socles de plusieurs églises de

Venise,

notamment

Saint-Zacharie

l'église

(fig.

133), ceux des palais de Florence,

y

J

3 71

N

"AV

Fig. 133.

— Piliers à

de l'église Saint-Zacliarie, Venise.

souvent en forme de bancs l'arc

de

l'Étoile, etc.

Le

(fig.

Fig. 134.

— Socle du Palais

Strozzi,

à Florence.

134), ceux de Boulogne, ceux de

caractère en est toujours l'empattement,

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

2 50 l'assiette

de

sur

l'édifice

arrivant graduellement à

chocs,

recevoir les

haut

car,

:

la

une base puissante,

mesure

finesse à

la

une hauteur

Toujours, au pied,

terre.

sol,

le

l'étude

et

qu'elle s'éloigne

de

nue qui puisse

d'assise

mouluration ne commençant que plus

ne vous y trompez pas, lorsque vous voyez dans un

beau monument, presque par

comme

terre, c'est

Louvre,

le

moulures

des

presque toujours que

délicates

monument

le

a été

enterré.

Dans

nous

étude,

cette

trouvons

ensuite

bossages. Ces deux termes expriment presque pas tout à

fait

Le refend, Il

refends

les la

même

et

chose,

cependant. creusé après exécution du parement.

c'est le joint

est horizontal

ou

vertical,

mais toujours

doit être l'expres-

il

sion de l'appareil lui-même.

Le refend

ment

a

une

en principe, que

n'est d'ailleurs possible, saillie

suffisante

pour que

encore, au fond du refend, l'épaisseur et

de

Car

l'édifice.

c'est le

mur

le

si le

pare-

puisse conserver

la saillie

qu'exige l'étude

fond du refend qui devient

le

parement

de construction.

Le refend peut

comme au rezou arrondi, comme à

être de section rectangulaire,

de-chaussée de l'Ecole des Beaux-Arts, l'Hôtel des

Monnaies. Dans ce dernier exemple,

zontaux sont seuls accusés;

ment de

l'effet

égard dépend unique-

le parti à cet

qu'on veut produire. Quant à

refends, elle suivra l'appareil, qu'il soit réglé n'est,

en

effet,

que l'accentuation

et

la

les joints hori-

la

disposition des

ou non. Le refend

mise en évidence de

l'appareil.

Le bossage

est

une

saillie

de

la pierre

par exemple celles des chaînes, dont sert

de

du mot

saillie

bossage plutôt

appliquée à

le

parement,

je parlerai

que du mot

la pierre,

sur

refend

comme

plus loin.

pour exprimer

plutôt que l'idée de

On

se

l'idée

creux appli-

LES

quée au

joint, et

MURS

251

notamment lorsqu'une décoration quelconque

vient mettre en relief cette idée de

saillie.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

252

En

une

principe, le bossage est

son parement

cette saillie faite par avance; la ciselure qui

contourne ses

— Bossages de

la galerie

est

déterminé par

joints.

S Fig. i}6.

pierre préparée et posée avec

T7

G

d'Apollon,

Fig. 137.

— Bossages décorés du Louvre.

au Louvre.

Je vous tradition

ai

parlé des bossages

de

retrouve dans

l'antiquité les

si

étrusque.

énergiques des murs toscans,

Un

caractère

bossages du pavillon d'entrée de

de Fontainebleau, dite « Baptistère de Louis XIII » ici la

pierre employée, qui est le grés dur,

analogue la

se

cour ovale

(fig.

135):

ne permettait pas autre

MURS

LES

chose que

la taille

253

rustique et brutale qui est

même

physionomie

la

de ces bossages. Je vous en indiquerai encore une inspiration

dans

bossages du Ministère de l'Agriculture, rue de Varenne.

les

Mais

ordinairement, les bossages sont

plus

le

Souvent

ravalés.

ce sont

de simples tables

parfois avec arêtes arrondies,

lantes,

Luxembourg; ou encore rement cylindrique,

ou bien

le

bossage

comme vous

de

l'Infante au

Louvre

le

contraire, tels

d'Apollon

galerie

la

plus ont des différences

qui de

Au

souvent richement mouluré;

est

jardin

le

entiè-

voyez en

en

à pointes de diamant.

sont ceux du bâtiment de sur

est

au

du Louvre, rue de Rivoli ou sur

diverses parties quai,

comme

bossage

le

sail-

(fig.

136),

de pierres avec

des tablettes saillantes en marbre. Enfin,

y a de nombreux exemples de bos-

décorés

sages très

il

:

fréquents,

du

destructifs

ainsi

singulière

(fig.

bossages imitation

salpêtre et de la gelée;

célèbres de tous, ceux

Seine

les

137),

du Louvre

ou ceux de

le

1

vermiculés, des

i

effets

et les plus

long de

Philibert

la'

Delorme

aux Tuileries, dont vous avez un spécimen dans inn la

cour de notre Ecole sur

uns

et

les

autres

d'une

le

quai

exquise

(fig.

138); les

délicatesse

et

d'une invention charmante.

Dans

l'architecture des fontaines,

on

a souvent Fig. 138.

imité les stalactites. Tels sont les bossages de la

fontaine

Mais,

du Luxembourg.

il

Colonne de Philibert Delorme (Tuileries).

faut le dire, les bossages décorés de sculptures, presque

de ciselures ou de nielles, sont charmants à

l'état

d'exception.

Le

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

254

bossage éveille une autre idée

:

non pas

qu'il

exclue

au contraire son aspect est riche; mais avant tout force et l'énergie. écrire

logique

Au

et

d'ailleurs

correspond

la pierre,

même

dans un

en

construction

la

n'est

accuse

il

la

bossage pour affirmer, pour

le

de

réglé

que l'alternance

réglé, tandis

Voyez

emploie

pour accuser

l'appareil,

l'appareil

On

la richesse,

qu'une

pierre le

;

à

bossage

fantaisie.

édifice la variété des bossages.

palais Strozzi, au palais de la Chancellerie (voir plus haut, fig.

bossage

le

26),

s'affine

et

légèreté

aux étages

supérieurs.

certaine

mesure,

en

il

de

est

prend de

la

Dans une

même

au

Luxembourg.

Du

bossage à

toute naturelle;

la

chaîne,

l'assemblage

transition est

la

chaîne est une série de

en bossage, dont

pierres

cuser

la

le

rôle est d'ac-

ou des

de deux murs,



le

mur

y a des chaînes d'angle

et

des chaînes

accentuées

plus

piles



est

le

plus chargé. Il Fig.

139.

La chaîne et,

intermédiaires. d'angle accuse la rencontre de

d'après ce

que

je

vous

montré plus haut,

ai

pierres les plus courtes doit être au

mur

— un peu

évidements

plus large

(fig.

si

moins

les pierres

la

façade,

largeur des

égale à l'épaisseur

du

d'angle comportent des

139).

Les harpes, nécessaires à

la

construction, devraient toujours,

décoration du bossage;

telle est

composition invariable des magnifiques motifs de

chaînes

en principe, apparaître dans la

deux murs de

la

d'angle de l'architecture italienne, offre le plus bel

exemple

au Louvre, dans

(fig.

les façades

140).

dont

le

palais

Farnése vous

Vous trouvez encore

du côté de

la

ce motif

rue de Rivoli.

LES

MURS

255

Incontestablement donc, les

chaînes saillantes, dont

sont limités entre

les côtés

deux lignes harpes

en

verticales sans

avec

contradiction

construction.

Il

mais

ples,

a

exem-

certainement

d'un art inférieur.

même

la

en

y

pourtant de beaux

de

sont

apparentes,

Il

en est

des chaînes plus

larges que la largeur pos-

d'un mur, par

exem-

ple les chaînes d'au

moins

sible

trois

mètres de largeur au-

dessus

des

grands

guichets

des

piédroits

du

Car-

rousel.

Revenant que

aux

chaînes

du

palais

Farnése,

j'appellerai

votre

attention

sur ces nécessi-

telles

tés

:

celles

observation du

même

aplomb, du haut en

pour

la

bas,

de

ligne limite

la

largeur des pierres les plus courtes,

par

différence

geurs

conséquent

entre

ces

lar-

aux

divers

étages

la

façade

a

lorsque retraites

:

c'est le

mur

des! lui-

Fig. 140.

— Angle du Palais

Farnèsc.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

256

même

qui

palais

Pandolfini à

Raphaël lui-même; le

croisement des

supérieurs



les

si

Florence



en

une légère

Si

parement

141), dont

du

l'architecte

fut

— Palais

même

F PS

diminuant aux étages

saillie

pierres

mais

le

d'appareil

plus bas

fond du joint étant

TROIANV5

Pandolfini,

à

Florence.

du mur, quelquefois pourtant avec

principes régiront naturellement les chaînes inter-

je n'ai

donc

rien à ajouter à leur sujet.

vous avez plusieurs

étages,

vous marquerez naturellement

leur division par des lignes horizontales.

Ce sont

les

ou bandeaux. Les cordons ou bandeaux accusent en le

niveau

des

planchers.

au

bas

des

placés

;

saillie.

mêmes

médiaires;

saillie,

PAND01T1MV3

Fig. 141.

Les

mais leur

joints,

vous employez des

1ANNOCT1VS

le

(fig.

l'étude

est

telle

;

harpes franchement décrochées pour

les

chaînes toujours

souvent

en élévation

se traduit ainsi

Cependant

fenêtres

ils

auxquelles

cordons principe

sont souvent ils

servent

aussi

d'appui

MURS

LES

continu. Tel est (fig.

le

cas

du magnifique

palais Strozzi, à

Florence

142).

recommander

Je ne saurais trop vous

ne connais

même

degré

les

Voyez-y notamment

la

niche supérieure. Je vous ce qui

ne sont

ici

l'architecture

le vrai, rien

— Palais

:

je

de moins que

proportion des bandeaux ai

parlé des corniches, la

qu'une assise saillante lutte

antique

avec

la

vérité

:

le vrai.

Strozzi, à Florence.

couronne toute

mais sans aucune

comme

de

qualités

Fig. 142.

c'est

l'étude de ce palais

dans l'architecture moderne, qui présente au

rien,

absolue, rien de plus que

que

257

façade et

:

je

et

de

la cor-

vous

aussi, les

ai

dit

bandeaux

moulurée, bien marqués,

corniche, ni

comme

hauteur, ni

saillie.

Le bandeau Éléments

et

est

souvent d'une section générale rectangulaire

Théorie de l'Architecture.



I.

r

7

[ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

258

avec quelques moulures au-dessous. vent aussi précédé d'une

frise

est^

Il

décorée

M

:

souvent décoré, sousont les bandeaux

tels

V.

AE Fig.

144.

— Bandeau du palais Pandolfini, à

Fig. 143.

du

— Bandeau du

palais

sans

La vous

frise,

Farnése

comme

variété des faire

palais Farnèse.

(fig.

143),

— Bandeau du Moyen-âge.

autre chef-d'œuvre;

ou décorés

au palais Pandolfini (fig. 144).

bandeaux ou cordons

un volume de

l'architecture

Fig. 145.

Florence.

citations.

du moyen âge

le

est infinie, et je

ne puis

Disons seulement que dans

cordon

est

en général très

fin;

LES

MURS

qui

fait

259

bandeau

une grande

cela tient à ce

que

de sa hauteur

occupée par une pente prononcée

l'assise

L'ennemi des bandeaux,

comme

les

en

c'est

effet l'eau et la

ceux qui sont

corniches,

doivent être recouverts en métal

pour

partie

(fig.

145).

neige; souvent, et

saillants

assez

plats

— généralement du plomb —

préserver des infiltrations. C'est ainsi qu'à la chapelle de

les

Versailles

il

a fallu refaire de notables parties de façades dégradées

eaux pluviales,

par les

a

qu'on a conjuré

et

le

retour de ces accidents par des revêtements en

plomb.

Quant aux corniches, mot,

et

j'aurai à

des ordres. Je

me dans

le

le palais

mais du

est la

récompense de

entier.

la simplicité

les

La

Rivoli, la

non pas du

dernier

Son ampleur du

Profil

du

parti.

SM

I

ne

forniche

°y e,, - â g e -

corniches (fig. 146) ont en général moins

d'importance que dans l'architecture sance.

un

Strozzi, dans le

Louvre rue de

monument

étage,

Moyen-âge,

déjà dit

borne, quant à présent, à

corniche est en proportion,

Au

ai

vous en reparler à l'occasion

vous montrer que dans palais Farnèse,

vous en

je

antique ou

raison principale en est dans la

qui localisent la protection pluviales. J'en reparlerai à

saillie

du mur contre

propos des

la

de

la

Renais-

des gargouilles,

chute

des eaux

toitures.

Je ne puis guère, quant à présent, aller plus loin à l'occasion

des

murs trop d'éléments de ;

leur étude appartiennent à ce

nous n'avons pas vu encore, portes et pilastres,

panneaux, niches,

La première étape

moment

à réfléchir

est

et fenêtres, arcades,

colonnes

etc.

donc parcourue

un peu,

que

:

et aussi à rêver.

arrêtons-nous

un

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

iGo

N'avez-vous pas quelque surprise que vous

imaginiez

les

crois bien qu'elles

Je

?

Ces études

?

sont-elles ce

vous paraissent

un peu

austères et assez arides. Et cependant relisez encore tout

cela, et

vous verrez déjà que de tout

la

révélation d'un

art

débuts ou plutôt pour

mais fruit

tenir

il

y est



il

de lumière

fait

le

débutant,

l'art

y est tout entier,

sont tout entiers dans

de vérité. Dans

et

est à l'état

comme

bouton,

le

dégage pour vous

cela se

que

sans

l'art

promettant d'ardentes

vienne

curiosités

et

comme

le

ne puis vous entre-

et je

perler

encore latent,

la fleur,

de ces premiers principes de l'architecture

struction

ses

liée à

déjà,

et jaillir

l'émotion de

la

con-

la

vous

jouissance

inconnue.

Mais

cet art,

fantaisie,

l'anarchie

il

il

vous

voyez

sera conscient.

Il

déjà,

ne sera pas une capricieuse

aura ses lois



car entre les lois et

n'est

pas de moyen terme — mais

pas des lisières; et ce. que

le

c'est

vous pourrez

créer à votre tour.

précisément parce que vous aurez appris

faire qu'il

Vos

ses lois ne seront

vous sera possible de

ressources seront grandes, et

faire et si

dans

de

l'in-

première case du trésor qui tout entier

ventaire rapide

de

sera

vous avez déjà vu des richesses que vous ne

le

vôtre,

la

soupçonniez pas, continuez fièrement de possession,

sans

laisser

perdre

et

allègrement cette prise

aucune parcelle

de votre

héritage.

Et rappelez-vous que dans toute étude

importance

capitale.

les

débuts sont d'une

Pénétrez-vous donc de ces premiers prin-

cipes, c'est la clef nécessaire

de tout ce qui vous reste à apprendre.

.'

CHAPITRE V

DES OUVERTURES DANS LES MURS LEUR CONSTRUCTION

— Baies rectangulaires, piédroits linteaux. — Exemples — Largeur limitée par linteau. — Expédients primipour dépasser. — Inclinaison des piédroits, encorbellements. — L'arc. — Les diverses formes d'arcs. — Plein-cintre, arc en segment, intrados, extrados. — Appareil arc brisé. — Impostes, claveaux, des arcs. — Arcs surbaissés. — Plate-bande appareillée. — Arcs de

SOMMAIRE.

et

très anciens.

le

la

tifs

clefs,

décharge.

Je

me

suis limité d'abord au

maintenant

le

mur

minerons d'abord

Toutes

les

désignées par

Au

mur

plein;

avec des ouvertures,

les

ressources et les

et ici

terme générique de

encore nous exa-

moyens de

ouvertures que l'on pratique le

nous allons étudier

dans

la

construction.

les

murs sont

baies.

point de vue de l'usage, les baies peuvent être de simples

ouvertures non closes, ou être destinées à recevoir des clôtures pleines

ou

que portes ou croisées en menuiserie,

à jour, telles

vitrages, etc. Cela n'a pas

une importance immédiate au point

de vue de leur construction, et vous pouvez d'abord considérer

une baie abstraction

faite

La plus simple

la

baie rectangulaire

et :

des clôtures qu'elle pourra comporter.

première en date des ouvertures est

une interruption

verticale

dans

la

la

construction

1

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

262

ou recouverte par une couverture

d'un mur, terminée Telle

dans une antiquité très reculée,

est,

porte ou

la

la

Porte d'Alatri. C'est

fenêtre usuelle (fig. 147); les côtés

la

jambages ou piédroits (pieds-droits);

ou en

ordinaires, en pierre dans la construction

murs

Le

linteau

monolithe

s'appellent

pièce qui recouvre la baie

la

linteau sera souvent en bois

Le

s'appelle linteau. les

horizontale.

fer

monumentale.

usage presque absolu dans

est d'un

dans

l'archi-

tecture antique, qui en offre de magnifiques exemples.

Mais II

Il

Il III

!

!

1

II 1

1

M

II

II

limites

les

de largeur d'une baie

I 1

II! —

II

couverte sont bientôt atteintes; de

ainsi

1

J-

plus ce

1

mode

de construction est particu-

1

II 1

M

1

'

1

lièrement fragile

!

du

la pierre

linteau por-

; 1.

;

1

deux jambages par des

tant sur les

i

1

1

1

parties

1

;

[-

assez courtes, chargée par

1

]

il

]

1

!

1

1

i,i

;

1

1

supérieure, sera dans de mauvaises condi-

tions

y a

s'il

|

t?

la

moindre

inégalité de tasse-

ment, d'autant plus que cale

Fig. 147.

rompus.

Chez

les

posées à pierre

rocher

même, aucun tassement

sèche

et

les

de construction,

le

et très

linteau

5

fréquemment

Nous

et

ainsi

avec de

la pierre

assises

sur

on

a

de le

pu

homogène. Mais avec monolithe

compacte.

n'est prati-

donnant une

On

l'a

employé

au Moyen-âge.

comment on a obvié à moyen de ce qu'on appelle

verrons plus loin

nients du linteau au appareillée et

le

6 mètres de

et

cable que pour de petites largeurs de baies, en lui

grande hauteur,

dans

murs fondés

employer des linteaux qui ont jusqu'à

mode

les

n'était à craindre, et

longueur, en marbre très compact notre

pression verti-

la flexion

lorsque

anciens,

étaient

la

Aussi voit-on souvent des

délit.

pierre

alors

travailler à

fait

la

sens du linteaux

construction

la

1

l

1

:

1 ,

1

1

de Tare de décharge.

ces inconvéla plate-bande

DES OUVERTURES DANS LES MURS

On

diminuer

a aussi cherché à

deux moyens

Ce dernier

corbeaux.

longueur des linteaux par

la

légère inclinaison des jambages (fig.

:

addition de supports qu'on

ou

263

nomme

148) ou

consoles

système

été

a

souvent employé au Moyen-âge.

Le premier

qui doit rester ouverte

mais

:

de roulement soit parfaitement

comme

air et

que

faut

il

de rotation déterminé par

baie effective

doit y

s'il

comme

avoir une menuiserie, l'axe

pour une baie

est admissible

les

gonds

vertical, la

comme

lumière

redevient rectangulaire, et dés lors on ne

gagne rien

à

l'élargissement inférieur

même

baie est exactement la

que

:

si les

Fig. 14

la

jambages étaient

caux eux-mêmes. D'ailleurs, l'emploi fréquent qui a été ces

en

baies

nous

sépulcrale

dans

trapèze a

vertifait

de

l'architecture

accoutumés

à leur asso-

cier l'idée d'un caractère funéraire.

Quant au second, beaux pour

(fig. la

il

n'est pas

menuiserie

permet pas parti

149),

franc

à la

avec

linteaux

cor-

moins gênant

de clôture,

et

il

ne

de s'accuser par un

baie

d'une forme définie. Ce n'est

guère qu'un expédient.

Tout ter

cela d'ailleurs

de beaucoup

l'architecture, les

largeur d'une baie, et

au linteau, n'aurait

restreinte

On

grandes ouvertures.

exemples,

la

l'architecture à

la

ne saurait augmen-

Segni

trace

des

réduite

(ancienne

voit encore,

difficultés

au

simple

Signia),

il

jamais pu aborder

par

de très anciens

avec lesquelles se débattait linteau.

existe

une

Ainsi

en

porte,

Étrurie, d'appareil

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

264



grossier,

clairement

l'on voit

aux prises avec

la

nécessité de

désir de faire

le

pour

la rétrécir

une large baie couvrir d'un

la

linteau.

A la

Arpino (Arpinium), des encorbellements successifs amènent

porte à n'avoir réellement plus de linteau

;

la

forme

presque

est

chaque assise

ogivale, mais obtenue seulement par la saillie de

sur l'assise immédiatement inférieure.

pu

J'aurais

ces

ne pas vous parler de ces tâtonnements,

voulu par

n'avais

je

même

vous préparer



magnifiques découvertes qui,

sont un

fait capital

dans

marche

la

non seulement dans

même

Cette découverte, tension. Je

de

ai

le

dire,

l'évolution d'un art, mais

la civilisation.

c'est Y arc

vous en

bien apprécier une de

à

ne crains pas de

je

si

avec

voûte qui n'en est que l'ex-

la

déjà parlé,

j'y

reviens maintenant avec

plus de détails.

L'arc

sation

bien la

est-il

pensée :

de tâtonnements progressifs,

résultat

méthodique d'un phénomène révélé par

une conception de génie due

est-il

posé

le

?

Je l'ignore.

fois,

voyez-vous pas

ou

à la seule puissance de se soit

vingt fois plus large que ces pierres, et sup-



Quoi

qu'il

en

ait

s'écrier Eupyjxa,

soit,

et

des horizons

ne

des plus fécondes

nouveaux

et

indéfinis s'ou-

un admirable

parti.

Voyons

l'arc.

appelle arc toute construction

en

maçonnerie, de forme

courbe, destinée à couvrir soit une partie vide d'un

une



?

vraient à l'architecture qui en a tiré ce qu'est

pu

une des plus sublimes

inventions du génie humain

soit

hasard,

Mais supposez que ce problème

posez qu'un Archimède inconnu

On

réali-

avec des pierres de dimensions restreintes, fermer une

ouverture dix

donc

le

la

partie trop faible

pour

résister par

mur

(baie),

elle-même au poids

DES OUVERTURES DANS LES MURS de

la

construction supérieure. Ainsi,

la

265

fonction de

l'arc est

soutenir et de reporter sur des points d'appui résistants

de

la

masse de

forme cintrée que

cette construction; sa condition réside

dans

et

dans des conditions

nature

pression

qu'il subit

d'appui

il

;

fout

tend à

le

l'effort

dans sa

appareil,

quelle

matériaux employés. L'arc

soit d'ailleurs la nature des

pas de sa

de son

concentricité

la

déformer

d'équilibre et

à

stable

écarter

donc que ceux-ci présentent une

de

n'est :

la

ses points

stabilité suffi-

sante, proportionnée à la largeur de l'arc et k la pesée qu'exerce

sur

lui

la

maçonnerie

L'épaisseur des piliers

de

condition varie

cette

soutient.

qu'il

est

principale

la

mais

stabilité;

elle-même selon

que

ces

sont plus ou moins chargés, car réduit

poids

pour

en :

le

il

somme

l'effort

déplacement de

pression plus forte que

Deux

arcs

contigus

blématique

s'il

(fig.

elle

la

150).

poussée de

et

identiques,

La

de

masse des

la

s'agit

se

nécessaire

s'équilibrent sur ce pilier; c'est

un mur extérieur

piliers

une question

à

que

faut

elle

piliers

représente

l'arc.

avec un

pour un

pilier

pilier d'angle

d'une coupe) que

commun, (ou pour

la stabilité est

vérification de cette stabilité est

question délicate de construction, subordonnée à de facteurs, et

pour sa solution

je

une

pro-

une

nombreux

ne puis vous indiquer de régie

élémentaire et empirique. Votre plus sûr guide, quant à présent, sera l'observation

des proportions que vous trouverez dans de

nombreux exemples, en vous de prudence que de

En

tout

cas,

il

la

rappelant que

mieux vaut un excès

témérité.

est nécessaire que vous sachiez bien que

vous réserve des ressources immenses, reux entre les mains d'imprudents

c'est

si l'arc

un moyen dange-

et d'inhabiles.

Mais

ici

encore

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

266 le

vous préservera des lourdes

principe de l'aspect de solidité fautes

pour que

:

commande

la

l'aspect d'une construction

confiance,

évidente,

sécurité soit

et

que

faut

il

la

votre œil s'habi-

tuera graduellement à reconnaître

cette

si

condition est remplie.

naturelle

Ê

formes d'arcs

existe diverses

Il

et

c'est-à-dire

la

plus pure est

le plein-cintre,

demi-cercle parfait

le

plus

la

;

(fig.

151).

L'arc en segment est celui dont les piliers

montent

piédroits

plomb

à

jusqu'à leur ren-

un angle plus ou moins obtus,

contre, sous

avec une portion de cercle dont plus grand que

est

ou

L'arc en ogive

ou

distance

la

le

diamètre

des

piliers.

formé de deux

arc brisé est

portions de cercle d'un rayon égal, et supéFig.

AA

151.

rieur

Naissances.

BB

à

la

demi-distance des

piliers,

ayant

Clefs.

leurs centres au niveau de sa naissance.

Les proportions de l'ogive

on

a

prend

beaucoup discuté

— sont

Varc

brisé,

variables

ou

— j'emploie mais

là-dessus, :

elles se

plein-cintre brisé,

il

ce

mot

peut-être à tort,

est usuel et

ramènent

à trois

on

le

com-

combinaisons

presque circulaire

(fig.

152)

:

:

les

centres des arcs sont à l'intérieur de la

corde

sances

154.

153-

(fig.

en

l'arc

en

tiers-point,

médiaire entre les deux des arcs est

le

ou

ou

ogive

aiguë

l'arc;

ogive équilatèrale (fig. 154), inter-

précédents,

centre de l'autre.

lancette,

153); les centres sont placés en

dehors des courbes de l'ouverture de Enfin,

nais-

;

L'arc Fig. 152.

commune aux deux



la

naissance de chacun

DES OUVERTURES DANS LES MURS Puis

diverses formes capricieuses, telles que Y ogive sur-

les



haussée,

l'arc

Yogive lancéolée

que

267

se continue par

une

petite partie verticale

formée de deux arcs dont

;



centre est plus haut

le

les naissances.

Enfin, dans l'architecture arabe surtout,

on trouve

l'arc

en fer

plus souvent

mou-

à cheval plein-cintre ou brisé.

On nomme

termine

lurée, qui

une pierre en

imposte le

saillie, le

piédroit (A-A,flg. 151 et 155), claveaux

forment

voussoirs les pierres prismatiques qui

l'appareil

de

l'arc.

ou Le

premier claveau de chaque côté s'appelle

Le claveau

sommier.

La

clef.

B-B

central

apparente cylindrique des

face

claveaux vus par-dessous se

ou

douelle

est la

nomme

impair, d'où

conçu de deux façons principales

il

^-y

dans

la figure

est extradossé, c'est-à-dire

n

1

•— ---

-~^J Fi g . 155.

les

l'une

claveaux sont compris entre intérieure

(intrados),

extérieure (extrados). Cet appareil est très logique

tion

supérieure

peut

en

1

—r

ci-contre,

que

deux surfaces cylindriques,

|

\jZ

ou

:

,~^~

H- J

yyyKB^

'

\\

1

à Florence.

des chevrons arrive à cacher presque

en élévation, l'architrave,

et

cacherait

même

le

ORDRE TOSCAN

L

haut des colonnes Aussi, sous ce

pente

la

si

était tant

391

peu plus prononcée.

soit

l'ordre toscan

rapport encore,

s'exprimer

doit

par une extrême finesse.

Parmi

les

nombreuses vous

citerai

Poschi

et le

original, je

si

Le

palais

Commune palais via

et

de

même

la

ainsi

de

palais

le

du

commune

la

que

palais

le

de

la

287), à Pistoia; un

(fig. le

ville; le palais

Guinigi, à Lucques, et la villa

nom;

Medici, à Pise;

palais

Romand, à Sienne,

palais public

cet art

:

du Podestat

palais

le

remarquables productions de

et

même

ggggggM^^Mg^BSpPg

San

à

Gimignano; celui du Podestat à Areçço;

un

palais à Montepulciano; enfin, à

loges du Bigallo (fig. 288),

rence, les

Bardi;

des

Uguccioni,

ment

:

Florence,

Flo-

palais

les

(Consulter notam-

Nicolini.

Famin

Grandjean,

et

Rohault

et

Giugni,

Spini,

de

Edifices de

Fleury,

Archi-

tecture toscane.}

Vous n'exprimez le

ral,

cas

pas mieux, en géné-

des toitures saillantes

pa nnes extérieures.

de

Nous voyons souvent

pannes interrompues. Ceux qui font

dont

ils

— tous ou

veulent les

faire

cet

sablière

continue;

que sur

les tirants

y avoir

des

appui et

cette

est

des fragments de

et

façon

un motif d'architecture

chevrons — ont besoin d'un

l'architrave,

en pareil cas dans

la :

si

construction les

chevrons

appui autre que

nécessairement

une

le

mur

panne ou

panne ne peut s'appuyer utilement

des fermes prolongés à l'extérieur;

consoles

montrent

cette indication

ne comprennent en aucune

là qu'ils

Travée du portique Charenton.

avec

vos projets des consoles posées au hasard,

par



Fie

intermédiaires,

mais

c'est

il

bien

pourrait inutile,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

392

puisque l'écartement des fermes permettre

la

portée des pannes,

brement sans motif. Quant

comme une

est

et

à la

précisément calculé pour

que ce ne

qu'un encom-

serait

console, purement horizontale,

extrémité de tirant, mais qui ne serait qu'un bout

de bois scellé dans

le

mur,

Fig. 290.

ce ne peut être



elle

ne présenterait aucune

solidité;

Portique de Charenton (Détail).

que l'extrémité en bascule d'un

assez fort pour ne pas fléchir sous

le

poids de

la

tirant continu,

panne extérieure-

Ces études, notez-le bien, ne sont pas aussi éloignées de nous

que vous pourriez



croire.

Sans parler de

l'on s'est inspiré de l'architecture toscane

près de Paris la

le

villas

nombreuses,

moderne, vous avez

un monument contemporain d'une haute valeur

maison de santé de Charenton, par

:

Gilbert. Là, les portiques

des préaux sont d'ordre toscan, et remarquablement étudiés. Cet

exemple servira de conclusion à

cette étude (fig.

289

et

290).

CHAPITRE

VIII

APPLICATIONS DES ORDRES

SOMMAIRE.





Exemples classiques des ordres.

Tableaux des dimensions

proportionnelles.



— Rapprochements.

Tableaux des dimensions

— Examen de quelques monuments.

Je ne prétends pas,

ordres;

réelles.

un volume

vous avoir tout

certes,

n'y suffirait pas,

et

cours devait durer six ou huit années, l'étude des ordres de

je

dit à

propos des

certainement

si

mon

pourrais consacrer à

nombreuses leçons. Mais

alors j'aurais à

entrer dans le détail, à analyser les proportions, à refaire ce que

vous trouvez partout,

car

qui

J'ai

ait

plus été traité.

se trouve pas assez

il

n'y a pas en architecture de sujet

cherché plutôt à vous dire ce qui ne

dans ces livres trop didactiques, qui ne sont

guère que des formulaires. J'espère vous avoir montré que

les

ordres antiques ont une logique, que leur étude doit être réfléchie, qu'il faut,

dans

la

quand on

vérité

ou ne

s'en sert, savoir pourquoi, savoir

si

l'on est

s'en écarter qu'en connaissance de cause, à

ses risques et périls.

Les ordres tiennent une grande place dans vos études; déjà en vous parlant des proportions en général,

quelques lois indiscutables de nécessaires.

Pour

l'étude,

la

je

vous

ai

montré

proportion dans ses variétés

vous aurez

les conseils

personnels de

vos professeurs; mais rappelez- vous toujours que,

même

dans

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

394

les plus libres écarts

de

la fantaisie,

une théorie des ordres,

n'oubliez pas cette théorie.

et

Le

sujet est

xvi e

donc d'importance

capitale et

Dans

siècle.

des fenêtres, des

vous aurez sans cesse

extérieurs et des intérieurs rer.

le

des murs, des corniches, des portes,

l'étude

historiquement,

et

fait

moderne depuis

de l'architecture

pivot

y a au-dessus des formules

ordres est d'ailleurs, en

L'étude des le

il

vous y réfévous ne sauriez à

trop vous pénétrer des principes qui vous permettront de don-

ner à l'étude de vos ordres

gramme que vous

la

recevrez

proportion voulue, suivant suivant

et

le

le

caractère que

pro-

vous

poursuivrez.

Exemples classiques des Après vous avoir montré il

les plus

beaux exemples des ordres,

nécessaire de les rapprocher

est

rapprochement,

vous trouverez

ordres.

sous vos

preuve

la

et

yeux. la

Dans

ce

confirmation

des principes que nous venons d'étudier.

Mais

je

ne vous

présenterai pas seulement avec unité de

les

diamètre. Rien n'est plus trompeur que cette unité modulaire, qui

fait

abstraction de

la

ces exemples d'abord à rez

mieux voir

la

ainsi les

entre l'architecture

Pour

grandeur

même

comme

histoire de

théoriques. C'est à

:

vous pour-

profondes qui s'imposent

et celle

des petits édifices.

ne remonterai pas jusqu'aux exemples

trop archaïques de Corinthe ou de étudier

vous produirai donc

échelle métrique

différences

monumentale

l'ordre dorique, je

réelle. Je

l'art,

ils

la Sicile.

Très intéressants à

restent en dehors des études

Pestum que nous trouverons

dorique en pleine possession d'elle-même

et

l'architecture

produisant déjà un

chef-d'œuvre.

La colonnade de Pestum

est

en

effet

de dimensions impo-

APPLICATIONS DES ORDRES exagérations; l'architecture, d'une très grande

santés, sans

meté dans de

le

la

par

du plus magnifique

et

même

édifice l'ordre extérieur

de

fait

ordres

effet. Il est

rapprochement qui

Cella,

le

395

la

intérieurs

qui

intéressant de comparer

ordre intérieur

le petit

et

existe d'ailleurs en

murs de

démolition des subsistent

la

réalité, car,

Cella, les

petits

immédiatement

trouvent

se

fer-

voisins de celui des grandes colonnades (fig. 291).

Fig. 291.

Avec C'est,

— Ordres de Pestum.

Parthénon, nous

le

vous

savez,

le

ne puis établir

ici

la

arrivons à l'apogée de

perfection

la

même

deux ordres; pour l'ordre

grec.

l'art

même; malheureusement,

comparaison qu'à Pestum entre

je

les

on

est

en

même

art

sont les Propylées

intérieur,

effet réduit

aux

conjectures.

De

même

la

d'Athènes. pal,

Il

formant

d'entrée

de

époque

s'y les

et

du

trouve deux ordres doriques

Propylées proprement

l'acropole;

deux bâtiments en

l'autre,

plus

:

l'un, le princi-

dites, c'est-à-dire le petit,

porche

formant façade de

aile.

En comparaison de

cette

architecture

monumentale,

voici

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

396

l'ordre élégant,

blement

jusqu'à la gracilité, du

extrêmement

est

de

l'architecture

la finesse

du forum

Enfin, l'ordre dorique

type

bas, surtout l'architrave. L'édifice est

remarquable par

d'ailleurs

temple de Cori. L'enta-

gracieuse

de ses proportions mêmes.

triangulaire de

quelque

et

gréco-romaines de

caractérisait les colonies

Pompéi

peu

est le

raffinée

qui

Grande Grèce.

la

Voilà donc, dans l'antiquité, des types d'ordres doriques bien différents. Je je

me

ne puis vous

bornerai à

Pestum

ordre de

la

et

représenter graphiquement tous;

les

comparaison entre

en montrer

la

et

relevés, reproduits à la

variété.

extrêmes,

du Parthénon d'une

celui

ceux du forum triangulaire de Pompéi

vue seule de ces

les

est utile

Il

même

grand

et

de l'autre

(fig.

292). La

part,

de Cori

le

échelle, suffit à

d'ailleurs de

rapprocher

les

résultats de quelques mesures.

Pour

les

entre-axes

(en opérant sur

c'est-à-dire ni sur la travée d'angle, ni sur celle

relevons

Si les

les

mesures suivantes

du milieu) nous

:

Pestum (grand ordre) Pestum (ordre intérieur)

4

Parthénon (grand ordre) Propylées (grand ordre)

4

Propylées (petit ordre) Cori Forum triangulaire de Pompéi

2

trouvons

m

299 62 256

3

ou l'élément de

la

474 50

3

maintenant nous prenons

tailloirs,

normales,

les travées

2

25

2

215

portée des architraves entre

fragilité

de

la

construction, nous

:

Pestum (grand ordre),

pierre calcaire dure

(petit ordre)



1

m

874

r

62

Parthénon, marbre

2

279

Propylées (grand ordre), marbre

1

96 366



(petit ordre),

marbre

1

APPLICATIONS DES ORDRES

397

IL

°r

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

398

Cori, pierre calcaire dure

Pompéi, pierre

Entre

mesures

diverses

ces

dure

calcaire

mais cependant bien loin s'en assurer,

mesures

suffit

il

44

1

59

sont

différences

sensibles,

en proportion respective. Pour

d'être

de rapprocher en tableau

monuments

des

réelles

les

i

les

principales

puis de les établir

ci-dessus,

comparativement en proportion du diamètre des colonnes de chacun d'eux. C'est l'objet des

deux tableaux suivants

:

TABLEAU A ORDRES DORIQUES

DIMENSIONS REELLES Hauteur

Diamètre Diamètre

MONUMENTS

de de

Hauteur Entre -

inférieur

delà

la

la

axe.

colonne.

colonne.

base.

de l'enta-

blement (cymaise non com-

Portée ou passage libre entre

Largeur

du les

les

les

colonnes.

bases.

tailloirs.

tailloir.

prise).

Grand

temple de Pestum, ordre ex-

térieur Id.,

ordre intérieur.

Parthénon Propylées

,

064 364 874

4™ 474

54

8™ 555

}» 86i

m 60

m

2

41 I36

i™8 74 1

62

2

88 02

2

425

2

279

1

66

2

c8

1

96

2

2

05

4

6 299 10

434

3

279

3

62

775

3

°3

2

526

[

o

899 969

16

25

86 188

1

2

o

810

1

2

215

066

o

981

o

625

1



3

1

grand

ordre Propylées, petit ordre Temple de Cori. .

.

075 716

o m 868

1

451 ;?4

366 44

1

I™ 38:

1

Pompéi, forum triangulaire

555

TABLEAU

de

l'en-

tre-axe.

.

.

.

.

Propylées, grand ordre. Propylées, petit ordre Temple de Cori

Pompéi, forum triangulaire

59

B

RAPPORT A LA HAUTEUR DE LA COLONNE

RAPPORT AU DIAMETRE

Pestum, ordre extérieur. Pestum, ordre intérieur. Parthénon

1

VALEURS PROPORTIONNELLES

ORDRES DORIQUES

MONUMENTS

66

2

168 566 294

2

351

2

2

2

349

3

I4 2

3

99i

de la de la delà hauteur hauteur hauteur de la de l'enta- de l'ordre entier. colonne blement.

4 290

4 435 568 5

698 5 45i 8 642 7 326 5

1

1 1

749 967 766

'

353

1

768

de

l'en-

tre-axe.

6 161

5°5

3i7

579 412

4M 218

43i

996 094

364 545

de l'enta- de l'ordre blement.

o 436

entier

I

»

o 314 o 345

o 324 o 157 o 241

436 »

I

314

1

345

1

324 157 241

' 1

APPLICATIONS DES ORDRES

399

Ces tableaux font voir mieux que toute discussion combien antique était

l'art

libre, et

non

Mais non affranchi des

lois

votre attention sur

dernière

la

élément qui varie peu,

de

mètre de Pestum

plus que dans

la

colonne du tableau A. Le seul portée des architraves,

3

m 72

à

c'est-à-

construction. Tandis que

1,

dia-

le

dans

la

portée de l'architrave n'est

la

proportion d'environ

la

aussi j'appellerai toute

:

par rapport à celui de Pompéi,

est,

proportion d'environ

matière

la

c'est la

dangereux de

dire l'élément

asservi à des formules chiffrées.

C'est qu'ici intervient cet élément

1

m 18

à

1.

impérieux de

la

construc-

tion que limite la portée prudente d'un linteau de pierre. Aussi,

tandis que les

nous trouvons des différences considérables dans

diamètres des colonnes

dans leurs hauteurs,

et

de portées sont presque

rences

nulles.

Pour

les

les

diffé-

des

portées

architraves en pierre, les différences, comparées à la plus longue,

sont o m 25, o

m

28, o

considérable, de 2

Pestum,

c'est

réalité,

43. Et

m 279,

soit

qu'elle s'applique

que

struit en marbre, et

En

m

s'il

le

marbre

si

nous relevons une portée plus

o m 405 de plus que au Parthénon, offre

y a quelque chose

l'étude des ordres grecs, ce n'est pas c'est la J'ai

dimension insisté

réelle

que permet

spécialement sur

a très peu

employé

d'à

con-

peu près constant dans

un module de proportion, la

construction.

ces ordres

point de

doriques,

Quant

à

l'art,

l'ordre dorique, sinon en

gées, ce qui diffère totalement des ordres, tels

en ce

monument

de

une résistance plus grande.

départ de toute architecture des ordres. il

celle

que

dit

romain,

colonnes engaje les

présente

moment.

A la Renaissance, les colonnades doriques ne sont pas assez nombreuses pour se prêter à ces rapprochements; mais cherchez les

exemples nombreux que vous en fournira l'architecture moderne. 11

vous

sera facile de faire sur ces

exemples des comparaisons

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

400

analogues à

antique, et vous ne la

viennent d'être

celles qui

confirmation

sur l'architecture

faites

manquerez pas de trouver dans

de ce que

vous

je

cette étude

enseigné plus haut, à

ai

propos des proportions.

Pour breux.

beaux exemples sont moins nom-

l'ordre ionique, les

Dans

l'antiquité,

l'architecture ionique l'autre.

— Comme

:

vous

je

d'une

simplicité

la

deux tendances de

signalé

ai

part,

richesse de

la

ordres très simples, celui du temple de

la

Victoire Aptère (sans ailes), à Athènes, petit édifice, encore très

légèrement archaïque, est remarquable par proportions, ainsi que par

fermeté de ses

la

des détails.

le style

Les Propylées nous présentent un ordre ionique qui perfection complète.

lement cet ordre

Avec

le

Le chapiteau notamment

est intérieur, et n'a pas

est la

Seu-

est admirable.

d'entablement complet.

temple de Minerve-Poliade

nous

PErechteion,

et

arrivons aux ordres richement décorés, avec beaucoup de goût et

de finesse, mais non sans une certaine surcharge

qu'un peu d'esprit asiatique se soit grec. Puis je

Pompéi.

Ils

vous

rappellerai

nous suffiront pour

exemples

faire

logues à ceux que nous venons de

C

TABLEAU

et

propos du dorique,

D

ci-après

Hauteur

Diamètre

inférieur

de

la Victoire Aptère Propylées Temple d'Erechthée Temple de Minerve-Poliade. Temple de Priène Forum de Pompéi

O m 522 I

O 1

o

de

la

la

065 675 84

colonne.

base.

0™728

i

I

385

3

m 4i 65

975 24

2

05

1

255

1

64s

o

75 88

Hauteur

Passage libre

de l'enta-

entre

blement

la

colonne.

Temple de

:

DIMENSIONS REELLES

Diamètre

de

de

et

C

ORDRES IONIQUES

MONUMKNTS

Priéne

de

des rapprochements ana-

faire à

qui sont consignés dans les tableaux

semble

il

superposé au pur génie

ici

les

:

'07

3

°9

3

5i

275 575 637 68

2

195

3°7

(cimaise

non com-

les

prise).

colonnes,

0™682

I» 16 »

bases.

585

2

265 075

1

49

375

I

1

683 76 158

25

I

255

I

85 76

55

1

3

2 i

r 5

et

APPLICATIONS DES ORDRES

Éléments

et

Théorie de iArchitectu

.

.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

402

TABLEAU D VALEURS PROPORTIONNELLES

ORDRES IONIQUES

RAPPORT A LA HAUTEUR DE LA COLONNE

RAPPORT AU DIAMETRE

MONUMENTS

de la hauteur de la colonne.

de l'entre

axe.

Victoire Aptère..

2 7OI

.

Propylées Erechthée

3 3

Minerve -Poliade.

3

Priène

2

Forum de Pompéi

3

797 648 747 091

427 037 678 797 404

307 778

de la hauteur de l'entablement.

de la hauteur de l'ordre entier.

axe

10 019

346 o 355 312 o 405 o 301 o 348

»

207 003 199 795

de

»

955

11 085 11 507 11 574

de l'enta- de l'ordre

l'entr

blement.

entier.

I

287 ))

o 226 o 219 o 236

I I

226 219 236

o 183

I

183

I

Je ne reviendrai pas sur les conclusions à tirer de ces tableaux, et je

me

bornerai à vous montrer un rapprochement graphique

des principaux de ces ordres (fig. 293).

Dans

ionique a été

l'ordre

vous

moderne, de

l'architecture

le

citerai l'ancienne

la

Renaissance à nos jours,

moins employé en colonnade

pure. Je

cour de l'École de médecine, à Paris,

la

façade de l'église Saint- Vincent de Paule, et l'un des vestibules de la

Cour du Louvre. Ces ioniques

différent

sauf pour les détails

que dans

;

pey en

ainsi, les

somme

des ordres antiques,

éléments en sont moins accentués

ordres grecs, les volutes des chapiteaux ont perdu

les

leur ampleur,

les

bases

sont

moins

saillantes,

architraves

les

plus basses, les corniches moins fermes de profil.

On

pourrait presque dire que depuis les

monuments

de l'Acro-

pole et les coquetteries de Pompéi, l'ordre ionique ne acclimaté.

Il

a été dénaturé et presque

s'est

pas

supprimé par son concur-

rent de la dernière heure, l'ordre corinthien.

Pour

l'ordre corinthien, les

Grèce même, où cet ordre a

exemples abondent.

pris naissance

mais

Non

pas en

n'a été appliqué

qu'à des édifices peu importants, et rarement en colonnades. Je

APPLICATIONS DES ORDRES

vous

cité toutefois

ai

engagées,

et le Tholos

le

monument

403

de Lysicrate,

à

d'Épidaure, ordre intérieur, très intéressant

à ce point de vue, car

montre bien comment

il

les

Grecs con-

cevaient une corniche intérieure, qui, ne recevant pas

répond

montre

une

aussi

la pluie,

qu'une corniche extérieure;

à de tout autres besoins

qui nous

colonnes

et

appli-

cation très simple et très architec-

du chapiteau corinthien.

turale

En

de

thiens

l'époque' républicaine

:

de Cori, très ferme; celui du

celui

temple

Minerve,

de

plus

(v.

voici des ordres corin-

Italie,

haut,

remarquable par

fig.

273),

très

disposition de

la

rampant

l'entablement

Assise,

à

de

son

fronton.

L'ordre du temple de Vesta, Tivoli, (v. plus

haut,

fig.

à

275),

édifice circulaire, d'une belle pro-

ferme

portion, très style,

dont

le

et

d'un beau

chapiteau est d'une

composition particulière par l'emploi d'un variété ainsi

que par

saillie

le

d'acanthe frisée, caractère

de ses rosaces

Egalement

et

circulaire, le

et

la



Entablement du temple d'Antonin et Faustine.

Fig. 294.

volutes.

temple de Vesta, à Rome, présente un

ordre de proportion élancée, d'une belle étude;

remarquable par

les

angles aigus du tailloir sans pans coupés.

Puis

viennent

impériale.

en

chapiteau en

caractère des feuilles en acanthe aiguë, et

est

le

le

foule

les

grands

ordres

de

l'époque

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

404

D'abord celui du temple de Mars Vengeur, à haut,

haut,

et 5),

4

fig. fig.

puis

à

52),

six

le

colonnes de

en marbre de couleur; belles sculptures ci-joint; la

Au

dont

temple d'Antonin

est

contraire, le temple de Jupiter Stator ayant

nue, sous une corniche

Ces exemples

croquis

pour montrer

suffisent

ordres

spécialement dans

un chapiteau

une bande sculptée;

la frise

corinthiens

Dans

l'antiquité.

Pompéi que nous trou-

d'une étude moins solennelle,

comme

les atriums,

de l'ordre

variété

la

monumentale de

caractère plus intime, c'est encore à

verons des

le

à modillons.

corinthien dans l'architecture

un

ici

corniche sans modillons (fig. 294).

très décoré, l'architrave divisée par ici

Les colonnes sont

face.

rendu compte dans

n'est pas

il

(v. plus

de l'entablement est ornée de

frise

la

Rome

Faustine (v. plus

et

celui de la

Maison

dite

du Labyrinthe. Vous en pouvez voir de nombreux exemples dans l'ouvrage de Mazois. Je pourrais multiplier et

nous allons

les

les

résumer

exemples

:

quelques-uns suffiront,

à leur tour, en figures et en tableaux

des dimensions réelles et proportionnelles (fig. 295)

TABLEAU

E

ORDRES CORINTHIENS

DIMENSIONS REELLES

Diamètre

Hauteur Diamètre

Hauteur

inférieur

MONUMENTS

de de

d'Assise de Tivoli » de Vesta, à Rome » de Mars vengeur » d'Antonin et Faustine. » de Jupiter Stator Pompéi, Maison du Labyrinthe »

de

la

°3

754 94 786 48 48

base.

'24 02

la

colonne.

m

925

II

1

996

7

18

2

433

532

4

32

04 048 92

2

3

687 776

3

7

3

'

les

les

prise).

colonnes.

bases.

743

096

10

132 295

17

6:4

6

entre

non com-

*7

J

Passage libre

de l'enta-

blement (cymaise

la

colonne.

Temple

:

7

806 091

29 523

'895 242

I

493 534 207 296 02

1

m 685 976 253

647 1

7 28

2

7

APPLICATIONS DES ORDRES

405

luu

\[i4

jui

mui

|l|lllllllllllllll|llllll

|uu| 11

11

II

II

u



II

II

II

1

1

SrêSid ï

1

-

#^ 5

Fig. 295.

— Ordres corinthiens antiques à

.

,

w ^a^a^a^k^u ^

mlw

Hml/w

Jupiter Stator.

Assise.

Tivoli.

II

la

même

échelle.

J

:

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

40 6

TABLEAU

F VALEURS PROPORTIONNELLES

ORDRES CORINTHIENS

RAPPORT A LA HAUTEUR DE LA COLONNE

RAPPORT AU DIAMETRE

MONUMENTS

de la hauteur de la

de l'entre axe.

colonne.

de la hauteur de l'entablement.

de la hauteur de l'ordre

IO 844 9 459

692 454

12 537

588

229 38

11 797

Jupiter Stator

491 55i

10 952 9 868 9 574 10 004

Pompéi

443

8 957

Rome

Mars vengeur Antonin et Faustinc

419

de l'enta- de l'ordre blement.

entier.

entier.

8?9 647

Assise Tivoli Vesta, à

de l'entre axe.

10 912

12 384

O 262 O 280 O 236 o 245 o 260

o 255 o 607

156 154

232 238

I I

156 154

232 238

Je vous engage d'ailleurs à faire de votre côté, graphiquement et

par calculs et tableaux, des comparaisons analogues sur des

exemples différents

vous constaterez

mieux —

la

vous en trouverez en grand nombre,

;

ainsi,

par vous-mêmes —

si

l'on

veut, mais ces nuances suffisant à

déraciner chez ceux d'entre vous et

ce qui vaut toujours

grande variété des études d'ordres. Variétés qui ne

sont que des nuances

erronée

et

décevante de

la

qui

pourraient l'avoir

formule chiffrée dans

les

l'idée

propor-

tions.

La Renaissance

ment

dites,

a

et elle

plutôt élégant que

peu

fait

les

a traitées en général

de colonnades corinthiennes propre-

monumental. Mais

les

dans un caractère

emplois de l'ordre

corinthien surtout y sont innombrables, dans tous les motifs de

composition qu'une riche imagination suggérait aux architectes de

la

Renaissance. Je ne puis

rempliraient des pages

me

lancer dans des citations qui

entières avec

toute

l'aridité

d'une table

de matières..

Avec

l'époque de Louis

XIV,

la

colonnade corinthienne régne

en souveraine sur l'architecture. L'exemple

le

plus célèbre en est

APPLICATIONS DES ORDRES

il

296) avec ses colonnes accouplées; celui-ci intérieur comparer avec l'ordre

colonnade du Louvre

la

est intéressant



de

(V.

la

fig.

Au

de

le

(fig.

de

chapelle

407



à

Versailles,

peu

près

contemporain.

56.)

siècle suivant,

nous trouvons

ce magnifique exemple, les

1

M M Fig. 296.

place de

— Colonnade du Louvre. Concorde,

colonnades de

la

également,

colonnade intérieure

la

Versailles. Je

en

n'est

cite

que

de

effet, l'un

pas

le

moyens de Nous avons

constitué par des

arcades

avons suivie pour

les baies

la

comme salle

comparaison

de théâtre de

:

elle

le

la

colonnade

portique, mais ce

à voir maintenant le portique

c'est

:

portiques;

constituer

des

seul.

et

plus remarquables.

les

rattaché les ordres à l'étude des

J'ai

est,

ne

la

la

même marche

s'impose encore

ici.

que nous

CHAPITRE

IX

LES PORTIQUES EN ARCADES

— Portiques avec arcades

SOMMAIRE. Moyen-âge. ou

pilastres.

Pour

sur piédroits.

accouplées en largeur ou en profondeur.

isolées,

Sur colonnes Portiques du

— Cloîtres. — Portiques avec encadrement — Importance de l'étude des portiques.

de colonnes

portiques en arcades, nous ne trouvons plus de clas-

les

sifications

— —

ou ethniques

historiques

comme

pour

les

portiques

en colonnades. Si ces portiques peuvent parfois se rattacher aux familles

dorique, ionique, corinthienne,

qui ne sont pas

le

Cherchons donc, sans :

c'est

par des éléments

portique lui-même, des colonnes, des entable-

ments, qui en sont plutôt

du portique

c'est

la

décoration que

la

construction.

simple

classification, l'expression la plus

évidemment une

série d'arcades sur

de piédroits carrés ou rectangulaires, par exemple

les

une

série

portiques

de notre rue de Rivoli. Ici,

ai dit

je n'ai

pas à vous dire grand'chose après ce que

de l'arcade

:

si

ce n'est

simplicité paraît avoir

assez

portiques,

rarement tenté

bien

que

la

les

architectes;

composition

magnifiques aqueducs romains;

Rivoli que

comme exemple

vous

que ce motif de portiques dans sa il

y en a

peu d'exemples monumentaux. Je ne puis vous

comme les

je

et

je

ne vous

n'en

citer

diffère pas,

ai cité

la

non comme modèle;

rue de il

y a

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

410 cependant

quelques

portiques

méritent une sérieuse étude

Léon

de Rimini, par

la

(v.

Damaso,

Concorde;

place de la

à

les

279);

fig.

Venise

à

qui

celui de la façade latérale de l'église

Alberti

Saint-Laurent in

l'église

:

rectangulaires

piédroits

à

Rome

(fig.

arcatures de

297)

ceux de

;

notamment aux

et ailleurs,

298), quelques exemples d'arcades sur

Prisons de Venise (fig.

piédroits, à bossages

enfin,

;

bien que ce soit plutôt une

de fenêtres qu'un por-

série

tique, le

I

er

étage de

la Biblio-

thèque Sainte-Geneviève.

Mais

inconvénients du

les

piédroit rectangulaire appelaient

ici

encore

substi-

la

tution de la colonne au

pilier.

Aussi voyons-nous de nom-

breux portiques en arcades Fig. 297.

— in

Arcades de Saint-Laurent

Damaso,

à

colonnes, colonnes sim-

sur-

Rome.

ples,

Le dans

cas la

montré

un

le

plus simple est celui de

cour du palais de (v. fig.

225)

la

accouplées ou groupées.

Chancellerie, que

la

un chef-d'œuvre.

:

type, et à ce titre je

comme

colonne unique,

vous demande

je

J'y vois la

vous

ai

déjà

quant à moi

permission de

l'ana-

lyser brièvement.

Le

fût

de

la

colonne

est

en granit

chargé, et cette lourde charge est

ici

d'une part,

il

est très

une garantie de

solidité;

:

d'autre part, ce fût étant exposé, malgré les tirants métalliques, à l'action des

poussées des arcs

monolithe pour tandis que rait le

s'il

agir,

était

disloquer.

et

au besoin,

par assises

La base

et le

le

des voûtes, a besoin d'être

comme une

moindre

effet

sorte de

bielle,

horizontal pour-

chapiteau sont en marbre.

LES PORTIQUES EN ARCADES

Le chapiteau entre ce

haut que dans l'ordre dorique ordinaire

est plus

de granit

fût

et

construction

la

l'arc,

contentée d'un chapiteau peu élevé

pu

411

:

se

serait

:

mal

son assise trop basse aurait

être cassante.

Entre

le

chapiteau et les arcs,

directement

quelque chose

simple

?

n'y a rien

Pourquoi,

en

n'y a de motif ni pour

Il

même

ni

plet,

sommiers.

les

il

pour

le

chapiteau reçoit

effet,

y

aurait-il ici

un entablement com-

une

dont

architrave,

:

le

rôle est toujours la réunion

de deux colonnes.

Ce

portique, irréprochable

comme



goût,

Bramante, —

composition,

on

répète,

le

considérer

doit le

comme un

du portique

de

est la logique

même comme et, je

est

il

type

arcades

à

£%%%%%?%?^%%%%%82^

sur



Fig

Prisons de Venise.

colonnes simples.

Vous trouverez encore de très jolis exemples de portiques ainsi composés dans l'architecture toscane; l'ouvrage de Reynaud, celui de Famin et Grandjean vous en montrent d'une extrême élégance. Dans une donnée très monumentale, vous pouvez au contraire étudier

portiques superposés

les

Venise. (V. plus haut,

Mais sible

;

le

on

palais

ducal de

221.)

portique à simples colonnes n'est pas toujours posest

souvent conduit

sens différents Il

fig.

du

est certain

:

dans

que

le

le

h les accoupler, et cela

sens de

la

façade

dans deux

ou en profondeur.

portique à arcades ne permet pas l'emploi

de colonnes très monumentales, puisqu'elles ne peuvent guère

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

412

Un

avoir en hauteur plus de deux tiers de l'ouverture totale. grêles,

elles

peu

sont, surtout au rez-de-chaussée, exposées à un

certain roulement, et les portiques à colonnes simples sont tou-

jours d'une grande hardiesse.

Fig. 299.



donc naturel de chercher

était

Il

Loge ouverte de

plus d'ampleur pour les piliers, et

la villa

le

Médicis.

moyen

était

d'accoupler les

colonnes.

De

plus,

un portique comme

que des sommiers peu joints

celui de la Chancellerie

larges, et

peu étendus. La pierre

très

par conséquent des plans de

dure peut seule s'en accom-

moder. Voilà des causes d'accouplement dans L'accouplement en profondeur de l'épaisseur du

Dans

les

mur

supérieur,

piliers ainsi

ne permet

est

sens de

la

façade.

souvent nécessaire à cause

ou de

composés,

le

la

les

poussée des voûtes. colonnes doivent être

réunies, l'architrave est nécessaire pour reconstituer le

mur

de

LES PORTIQUES EN ARCADES

Fig. 300.



-

Palais de l'Université de Gênes.

4H

414

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

retombée. Aussi y

a-t-il

de

dans l'architecture génoise, de

Fig. 301.

nombreux exemples, notamment piliers

— .Vestibule

composés de deux colonnes

du Louvre.

surmontées d'une simple architrave qui supporte d'autres fois, l'entablement est complet

ou

la frise

le

sommier;

seule est sup-

LES PORTIQUES EN ARCADES

415

primée. La corniche forme alors un imposte accentué.

une valeur importante de

à l'imposte

chitrave, la

emploie l'entablement complet

l'architecte

cas,

préfère, au

s'il

comme

citerai

sens de

borne à

se

couper

exemples d'accouplements, dans

le

loge ouverte de

la

la Fig.

villa

Médicis

d'égards et la

décorent

(fig.

299),

véritable

admirerez ainsi

de

300)

(fig.

Louvre, l'un des vestibules

Quant au l'autre,

que ne

il

permettrait

et,

ce n'est qu'ici

il

le

(fig.

faut bien

Il

à la

retombée des

qui

vous

dont

Gènes, générale

deux colonnes

mur

a

;

enfin,

au

l'une derrière

une épaisseur plus grande

la

colonne. Mais l'étude du

à celle de l'étude sur colonne simple,

que

les

deux colonnes soient

reliées,

moins serve de

par conséquent, qu'une architrave tout au

sommier

30.2.

Plan d'un pilier. Cour du Louvre.

301).

diamètre de

somme

à

disposition

cas d'accouplement de

portique revient en si

la

tant

à

bas-reliefs

les

l'Université,

se présente lorsque le

le

intéressante

musée par

palais

le

;

si

l'ar-

vigoureuse. Je vous

saillie

longueur du mur,

la

pareil

veut donner

s'il

il

;

ne pas

contraire,

hauteur d'étage par une

saillie

En

arcs.

n'y a guère d'exemples d'accouplements simultanés dans les

deux sens, ce

qui revient

au

colonnes; on trouve plutôt des

pilier

piliers

des quatre

où quatre

colonnes engagées sont disposées aux quatre angles d'un noyau carré plein. Ces piliers ont alors disposition de ceux que

des vestibules de

Dans

ces

la

la

vous voyez dans un autre

cour du Louvre

(fig.

exemples, l'arcade, à partir

centre, est telle qu'elle serait sur

rectangulaire; le pilier est évidé,

un

302). de

pilier carré

son

ou

combiné par des

accouplements, mais

les

évidements du

ne se continuent pas dans

pilier

architraves reconstituent

le

mur

et les

les archivoltes,

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

416

sauf lorsque, par exception, l'arcade maîtresse est rétrécie par

un

arc doubleau.

y

Ici

encore,

comme nous

vu pour

l'avons

l'architrave des ordres, la pensée a

de

été

une

reconstituer

le

mur

:

ouvertures

fois cintrées les

du portique, on peut supposer qu'on marche sur un

Dans

mur

plein.

portiques en arcades

les

de l'architecture du Moyen-âge, l'esprit

de

différent.

composition

la

A

chaque élément du

un élément

correspond

pilier,

est

des archivoltes. Ainsi, en principe Fig.

304.



Arcades intérieures de Saint-Marc de Venise.

reproduira, saut retraits l'esprit

du de

plan. la

dans

un plan de

pilier (fig.

respondra une

à équarrir

les

parties

Cela n'est pas

architecture, à

cette

cor-

304)

coupe,

laquelle

arrondies, les saillies et

absolu,

mais

c'est

du moins

comme

construction du Moyen-âge, très différent,

vous ce

voyez, de

le

que nous venons

d'examiner.

dans

a

y

Il

les

d'ailleurs

portiques du

Moyen-âge une de

riété

sons

combinai-

encore

plus

grande que dans portiques de quité Fig. 305.

—Chapelle

palatine de Palerme.

ou de

SanCC

va-

Le

la

les

l'anti-

Renais-

IlOmbre

LES PORTIQUES EN ARCADES

même

de

principes.

combinaisons

ces

rend

difficile

417 d'en

dégager

faut pourtant l'essayer.

Il

Tandis que dans l'architecture byzantine, par exemple Sophie de Constantipople ou à Saint-Marc

réale (fig.

___

de Pa-

sicilienne

Mont-

305), ou de

(fig.

à Sainte-

304), ou dans

(fig.

l'architecture

lerme

les

306),

c'est

encore

la

colonne unique, surmontée d'un chapiteau au tailloir très énergique, qui supporte les retombées d'arcs de section quadrangulaire;

— dans

romane

l'architecture

surtout dans

plus profilés

pendants

:

les

piliers

consistent presque

une

de

indé-

et

dés

lors

toujours en

noyau

de

sorte

_J

go-

l'architecture

thique, les arcs deviennent

plus en

et

central,

accompagné de colonnettes en saillies, très variées,

qui sont, à

des niveaux souvent différents, les

points de

départ

des

arcs

correspondants. Voici

(fig.

307) quelques-unes

des sections les plus rréquentes des piliers, empruntées à des piliers d'églises

bas-côtés.

On

siècle,

Eléments

et

Fig. 306.

entre les nefs et les

peut y trouver tous

des portiques, tels que

au xv e

mu

je

les

de Montréale.

éléments de l'architecture

viens de les indiquer. Plus tard

par exemple à l'église

Théorie de l'Architecture.

— Travées



I.

même,

Notre-Dame de Brou, 27

le

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

4i8

pilier et les arcs

impostes

n'ont plus de solution de continuité,

ni chapiteaux; c'est

pour

ainsi

dire

il

n'y a ni

l'application

du

chambranle aux portiques.

Fig. 307.

Un



Exemples divers de sections de

du Moyen-âge.

exemple célèbre des portiques en arcades du Moyen-âge

est la loge des Lanzi, à citer

piliers

Florence

(fig.

de plus beau. Le principe en est

section

du

pilier et les profils

308). Je ne saurais vous en le

même

:

identité entre la

de l'arcature. D'ailleurs ces combi-

1

LES PORTIQUES EN ARCADES

naisons varient à

l'infini, et

aux théories d'ensemble,

même

par leur diversité

sauf,

bien entendu, les droits de

419

la

_ iBBBI

lilipM-

1 [Ërçir

:

variété

des portiques par

duite

très

nous

_

.i££&â£Ëg£êÈffî

construction.

Une

échappent

spéciale est

pro-

l'architecture

des

cloîtres.

Évidemment, cloîtres qui

il

y a des

Fig. 308.



Loge des Lanzi,

ne sont pas traités

autrement que des portiques ordinaires, souvent les diverses

chartreuses de France et

couvents. Mais souvent aussi particulière

ou encore Les

à Florence.

le

:

il

le cloître a

portique est plus fermé,

y a deux ou

piliers

d'Italie, et

fort beaux,

dans

dans de nombreux

une physionomie toute les

travées sont petites,

trois arcades par travée.

sont établis sur un soubassement, sauf aux entrées

spéciales; l'architecture

en

est in-

time, tout en laissant de grandes largeurs

aux portiques pour

promenade. Le

mur du

la

cloître est

ordinairement épais, de sorte que les

colonnes

accouplées trastant

avec

les

du

cloître

sont

en profondeur, con-

souvent par leur sveltesse robustes piliers qui sup-

portent les retombées des travées.

Tels sont, entre tant d'exemples, les cloîtres

à

Rome

de Saint-Jean de Latran

k Fig. 309.

:



Cloître de Saint-Jean de Latran, à

(fig.

Rome.

309), de Saint-Tro-

phime à Arles, ceux du Puy, de Moissac, de Montmayour, de

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

420

cathédrale

la

de

Laon

(fig.

310), ou,

dans une donnée très

Semur (fig. 311), celui du mont SaintParis même, vous pouvez voir, rue

particulière, le petit cloître de

Michel

et tant d'autres.

A

des Archives,

de

le joli cloître

maison des

l'ancienne

Un

Biikttes.

d'une

cloître

disposition très particulière

du couvent de

est celui

Rome,

Tace à

Un de

par Bramante.

emprunté

dessin

me

Letarouilly

Au

à

dispensera

toute description

312).

la

(fig.

surplus, j'aurai à

revenir sur les cloîtres en

vous parlant de

l'architec-

ture religieuse, et

je

ne

fais,

quant à présent, que vous signaler

cette

variété

de

l'architecture des portiques.

En

Italie,

prend souvent

Ce

loge.

portique

le

nom

le

est

nom

de

réservé

aux portiques

d'agrément

ou de

plutôt

repos,

que

de circulation. C'est ainsi

qu'on Fig. 310.

— Cloître

de

la

Vérone,

de

des

édifices,

portiques

loge des Lan^i,

à Florence, la loge

Cathédrale de Laon.

Venise, au pied du Campanile,

dit la

ou

destinés

les

non

la

ou

loggia

logetta

de

loges pratiquées au haut à

la

circulation

mais à

l'agrément, ordinairement en face de beaux points de vue.

LES PORTIQUES EN ARCADES

Rien n'est plus varié que

gramme

et

les

portiques, et

421 dans leur pro-

dans leur expression. Ce n'est que par

la

sance des plus beaux exemples que vous pourrez vous

Fig. 311.

connaisfaire

une

— Cloître de Semur.

idée juste de cette variété, et de toutes les ressources qu'a mises à la

disposition des architectes cet élément

Mais

je

ne vous

ai

parlé jusqu'ici

si

précieux du portique.

que du portique en arcades

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

422

sur piédroits, sur colonnes ou sur

moins

l

moyen

varié

i

celui

Un

autre élément

non

de l'arcade avec emploi des ordres, au

gft

de colonnes engagées

L'ordre joue est

est

piliers.

ici

un

ou dégagées, ou

rôle plutôt décoratif

:

de

pilastres.

l'architecture d'arcades

exprimée avec des éléments appropriés à l'architecture de

la

LES PORTIQUES EN ARCADES

On

plate-bande.

ne peut nier

une certaine contra-

qu'il n'y ait là

que des puristes absolus ont cru pouvoir condamner.

diction,

Ce rigorisme

car

est excessif,

patrimoine de l'architecture,

un motif qui nous

amoindrirait singulièrement

il

et

vraiment sévère de proscrire

est

il

a valu le théâtre de Marcellus et la

que

est évident toutefois

le

portique à plate-bande. Quelle

portique

comme

Nul ne peut

?

on

:

Ce

fut

traditions,

et

nades.

Mais

n'a rien



pureté n'est

la

trouvons plus

de vous démontrer antique.

Ici, si les

il

examen genre,

prierai de je

même,

souveraine qui

nous ne

et

me

permettait

vous

ai

ce

motif

diverses, suivant l'idée qui dominait

l'architecte.

vous que

la

vous montrer comment

à

j'ai

de tous

différents,

plus

dans l'architecture.

n'ont plus leur fonction.

ils

détaillé

je

lui attribuer

éléments de l'ordre employé ont encore leurs

n'importe, et

pensée de

la

d'unité

d'instinct

raison

employé de façons

a été

artistique qui n'étaient pas

pourquoi de chaque élément de l'ordre

le

magnifiques formes,

Mais

ou

a reçu

conséquence du respect des

évidemment

cette

ici

si le

admirée des portiques à colon-

si

sans doute une

une sorte

il

trouvé de mieux que de

ordonnance

lui aussi cette

Plus tard venu,

dire.

le

une composition

subi des formes et créées pour lui

aurait été cette expression

le

contemporain de Pestum ou du

arcades avait été

à

Parthénon

dans

cour du

portique à arcades n'a pas reçu

de l'architecture antique sa consécration immuable

à

le

Farnése!

palais Il

423

les

Pour

cela,

sans entrer dans un

beaux exemples de portiques de ce

vous

arrêter

déjà cités

:

le

devant deux types très théâtre de Marcellus et le

palais Farnése.

Au

théâtre

de Marcellus

(v.

plus

haut,

fig.

apparaît le plus, c'est la construction de l'arcade;

sont

larges,

l'imposte

accentuée; l'archivolte,

45), les

ce

qui

piédroits

extradossée,

a

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

424

toute l'épaisseur qu'exige une construction puissante. La colonne est

peu de chose en comparaison des éléments de

A

cour du palais Farnèse (v. plus haut,

la

tout contraire l'architecture

:

46),

fig.

que

minimum

le

l'effet est

presque qu'un remplissage dans

accentuée de l'ordre. Le piédroit

très

l'archivolte n'a

n'est

l'arcade

l'arcade.

nécessaire pour

est

étroit,

contact des

le

claveaux.

F'g-

Dans

le

3

J 5'



Portique de l'Ara-Coeli, à

Rome.

premier exemple, on peut dire

accompagnées par des colonnes colonnades dans lesquelles

il

;

dans

le

ce sont des arcades,

:

second

ce sont des

:

y a des arcades.

Je vous citerai encore, cette fois avec des pilastres,

de l'Ara-Cceli, par Vignole

(fig.

313).

Ici,

est

il

le

portique

évident que

l'emploi des pilastres laisse à l'ensemble du piédroit plus d'unité, et

que

l'ordre

Souvent

compte moins qu'avec l'emploi de

l'ordre a été

par exemple,

la belle

de portique,

et

tique

si

fin

que

employé

comme

motif

la

colonne.

profilant.

Voyez,

façade de l'église de Rimini, traitée en sorte je

vous

ai

déjà

montrée

de Spoleto, attribué à Bramante,

(fig. et,

51);

le

por-

par contraste,

LES PORTIQUES EN ARCADES ceux, un peu lourds, de

la

425

du Carrousel. Rien

place

n'est plus

légitime; on évite ainsi l'embarras du porte à faux de l'entable-

ment, dont l'architrave ne remplit pas qui ne peut être qu'une

et

blement

constitue

à

ou sans

chaque

fonction de linteau,

la

en bascule; de plus, l'ensemble

saillie

profilant de la colonne, avec

ici

travée

piédestal, et de

son enta-

un contrefort

très

utile

lorsque les voûtes du portique viennent concentrer leurs pous-

même

sées sur ces piliers. Alors la colonne peut

n'en est que plus puissant, et

contrefort

le

est

d'une grande richesse. Tel est

Quant aux exemples, encore ne saurais vous

s'y

les

et

nombreux, de portiques entablements non

recommander, malgré tout

trouve parfois dépensé. Tel est

l'église

motif que vous pouvez voir

assez

avec colonnes dégagées,

arcades

monumental

l'effet

triomphe du Carrousel.

à l'arc de

je

le

dégagée,

être

à

profilés,

talent qui

le

porche, assez célèbre, de

le

Saint-Gervais à Paris. Malgré tout,

contradiction est

la

trop flagrante entre cette arcade et cette plate-bande plus grande, qui,

ici,

plus une

décorative.

saillie

méconnue, trouve,

une plate-bande,

est bien

ne

et

je le sais,

l'est

loi

comme

non

telle, et

des proportions nécessaires est

pas impunément. Cette combinaison se

dans de beaux

Cela ne

sailles, etc.

La

appareillée

suffit

édifices,

aux Invalides,

pas à l'autoriser

:

elle reste

à

Ver-

toujours

un contresens. Beaucoup portiques

:

d'autres dispositions ont

ces variantes.

grandes

et petites; je

bossage en lui-même. des études :

pour

les

ne puis entrer dans toutes

Quelques mots seulement des portiques

Je ne reviendrai pas sur ce que

classes

imaginées

arcades entre colonnes accouplées, motifs de travées

alternés, arcades

bien

été

Au

vous

ai

dit

de l'étude du

point de vue du portique,

différentes,

ceux qui

je

qui

à bossages.

il

a été fait

peuvent se ramener à deux

ont des bossages partout,

c'est-à-dire

sur

.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

426 les

colonnes, les piédroits et les voussoirs; ceux qui n'en ont

que partiellement,

soit

que

lées, l'arcade seule étant à

'

'

;

.

Fig. 314.

d'unité et de caractère;

le

parti

ou canne-

colonne

ait

du bossage général

— Porte des jardins Farnèse, le

la

lisses

seule

a plus

,.

à

Rome.

plus bel exemple en était peut-être la

porte des Jardins Farnèse (fig. citadelle

colonnes restent

bossages, soit que

des bossages. Évidemment,

'

les

314), ou encore

la

porte de

la

Saint-André à Vérone, par San-Micheli. Très intéres-

sante est aussi

la

cour du palais

Pitti,

avec ses bossages carrés

d'une vigueur extraordinaire, ou à Vérone sée du palais Bevilacqua (fig.

315).

le

beau rez-de-chaus-

Quant aux combinaisons

LUS PORTIQUES EN ARCADES mixtes,

sont

ce

des

considérations

427 dans

d'ensemble

générale d'une façade qui peuvent dicter parfois

un

l'étude

toujours

parti

un peu exceptionnel.

Une

question toujours

portiques

colonnes

lisses

à trancher

colonnes

dans l'étude des

engagées

est

des

celle

ou canne-

Disons tout de suite

lées. qu'il

avec

arcades

à

délicate

y

beaux exemples

a de

des deux partis; dès l'anti-

nous trouvons au

quité,

Tabularium

colonne can-

colonne

nelée, et la

de

théâtre

la

lisse

Mareellus,

au au

Colisée, etc.

La colonne cet

élément

défini

de

le pilier

n'est plus

ici

si

clairement antique,

l'ordre

rond portant

l'enta-

blement. N'étant plus que elle

plutôt,

semble-t-il,

Cannelée,

comme

le

d'une application.

Il

l'unité d'aspect qui

construction

semble donc que

s'interdire la

je

même,

pilier

elle

de ce

doit

pilier.

au premier étage

la

:

elle

prend

l'unité de construction.

vous

cite

l'aspect

colonne engagée doive

cannelure pour garder avec

exprime

bien ces portiques que

comme

un

liée à

semble un monolithe juxtaposé

elle

la

appareil

dans l'architecture

au Tabularium ou

mur, détaché de

logiquement

par son

s'absorber

de l'École des Beaux-arts, contre

moitié d'elle-même,

la

incorporée

auquel

est

Palais Bevilacqua, à Vérone.

comme

types,

Et

le

tels

pilier

sont

théâtre de

Mareellus ou cour du palais Farnése.

Mais adopter

ceci le

ne peut être une règle. L'idée de richesse peut

parti

de cannelures,

et d'ailleurs

faire

un portique peut

se

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

428 lier à

toute une façade qui en

ainsi

que dans

la

commandera

la

décoration. C'est

cour du Louvre, l'ordonnance du

ne permettrait pas des colonnes

lisses

pour

l'étage

I

er

étage

du rez-de-

chaussée étudié en portique.

Vous trouverez encore des

Fig.

316.

de piédroit à l'arcade, entre

Un



portiques où un petit ordre sert

Basilique de Vicence.

les

ordres de

exemple célèbre de ce motif

la

grande ordonnance.

est la Basilique de Vicence, par

Palladio, grande salle entourée de portiques

(fig.

travées arrivent à une proportion très large.

Dans un

serré, la

même

ria Vecchia)

de

316),

les

parti plus

disposition se retrouve à la Bibliothèque (Libre-

Venise

(fig.

3 1

7),

par Sansovino, qui a été

point de départ du grand édifice des Procuraties, dont ai fait



voir les travées

du rez-de-chaussée

(fig.

20).

je

le

vous

LES PORTIQUES EN ARCADES

Comme

toujours, vous êtes

libres,

mais vous devez savoir

pourquoi vous vous décidez dans un sens ou dans

Fig. 317.



429

Libreria Vecchia, à Venise.

l'autre.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

430

Et en terminant ce sujet que

je

ne saurais épuiser,

veux vous en signaler encore une

je

fois toute l'importance.

Ferez-vous des portiques — colonnades ou souhaite, car

le

aucun

impérieux, la

et

arcades

pour

sujet n'est plus séduisant

Hélas! j'en doute un peu

le

:

nous sommes

à

portiques,

les

?

Je vous

l'architecte.

portique n'est jamais un besoin

une époque qui

se contente de

marquise! Mais, que vous en fassiez ou non, dans tout ce que vous

étudierez, fût-ce dans

de glace,

c'est la

un

intérieur

une cheminée ou un cadre

connaissance approfondie de l'architecture des

portiques qui vous éclairera et vous dirigera. Les siècles ont

notre art ainsi, vous

Le

sujet

est

le

recevez

tel

donc d'importance

des mains de vos devanciers.

capitale

:

je

ne pouvais

apprendre à étudier intégralement un portique drez cela toute votre vie je

vous

d'appui

ai :

la



mais

fait

je

vous

ai

vous

— vous appren-

montré

la voie,

si

bien indiqué quels seront vos repères et vos points

construction,

la

proportion,

la vérité.

LIVRE V

ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE (Suite.')

Les combles.

Les



Les planchers.

escaliers.





Les voûtes.

Eléments divers.

CHAPITRE PREMIER

LES COMBLES



SOMMAIRE.

LEUR COMPOSITION

:

Toitures planes.





Appentis.

Combles à deux

— Arêtiers, noues, — Avant-corps pénétrations de combles. — Pentes inégales, intersections. — Toitures courbes. — Combles brisés. —

égouts.

Pignons.



Pavillons.



faîtages.

Votre

petit

édifice,

Rencontres

de toitures.

et

ou grand,

est

monté. C'est

l'objet

études précédentes, murs, portes, fenêtres, portiques, cela,

c'est

l'architecture verticale. Maintenant,

La couverture

l'abritera

des intempéries, de

problème, parfois complexe le

et

malaisé,

il

plus rapidement possible l'eau à l'extérieur.

Tout

faut le couvrir.

la pluie

sera

etc.

des

surtout;

toujours

Vous y

:

le

rejeter

arriverez

par l'étude de la disposition la plus simple des plans inclinés de

vos toitures elles

:

car

des terrasses

vos toitures seront toujours inclinées, fussent:

la

terrasse n'est qu'une

combinaison de plans

faiblement inclinés.

Or, cette disposition aussi simple que possible des toitures, ce n'est

que par

l'obtiendrez

;

et

l'étude

géométrique de ses éléments que vous

sauf les cas absolument simples, vous aurez à

vous rendre compte, par un plan

des toitures,

de

la

configuration

possible de vos combles. Eléments

et

Théorie de r Architecture.



I.

38

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

434

Les toitures peuvent êtres planes, courbes ou brisées. Le cas des toitures planes est de beaucoup

le

plus général, et c'est celui

dont nous nous occuperons d'abord.

De

toutes les dispositions de couvertures, la plus simple est

celle à (fig.

318)

par exemple

:

un bâtiment plus souvent

nomme

une seule pente ou versant, ce qu'on

les

couverture d'un portique adossé à

la

élevé, de bas-côtés d'église,

Mais

etc.

bâtiments sont couverts par des toitures

à

sants (fig. 319), dont l'angle dièdre a pour intersection

nommée

droite horizontale

appentis

inférieurement,

faîtage;

le

plus

le

deux

ver-

une ligne

comble

se

Faîtage.

E90.1t



Couverture en appentis.

Fig. 318.

Fig. 319.

termine de chaque côté à une horizontale Si

le

— Couverture

deux égouts.

à

nommée

ligne d'égouts.

bâtiment est plus long dans un sens que dans

couverture doit être profilée sur doivent être sur

lignes d'égout être parallèle.

On

par conséquent

les

évite ainsi les

on

réalise la

toujours à chercher



on

la

l'autre,

plus petite dimension

longs murs,

grandes

solution

le faîtage

:

la

les

leur

portées de combles, plus facile

la

— chose

grandes hauteurs de

évite aussi les

toitures qui résultent d'une grande portée.

Supposons donc un bâtiment rectangulaire plus simple consiste à laires

mur

eux-mêmes

;

le

le

gulaire (fig.

320)

:

c'est

simplement pignons. Tel

la

disposition la

couvrir par deux versants rectangu-

faîtage s'étend alors

opposé, etcdès lors

:

les

murs

ce qu'on

se

d'un

mur

de face au

terminent en pointe trian-

nomme

est le cas des

des murs-pignons ou

temples antiques,

et

dans

LES COMBLES. LEUR COMPOSITION l'architecture telles

moderne d'une

que hangars,

monumentales

Un par

que

telles

foule de constructions, soit usuelles

magasins,

ateliers, la

435

soit

etc.,

plupart des églises.

plan carré peut également être couvert

deux toitures rectangulaires

conséquent deux pignons. Mais

un plan formant

plus souvent

le

carré est couvert par quatre

une

ainsi

dont chaque face dit alors

avoir par

et

que

pavillon (fig.

pyramide

est

un

versants,

quadrangulaire

On

triangle isocèle.

en

cette construction est couverte

321):

les intersections

des quatre

F-qnoa

Fl &-

'

20.

— Couverture

ve(

faces s'appellent arêtiers.

On

peut également couvrir en pavillon un plan rectangulaire (fig.

322), pourvu

différence

n'y

qu'il

ait

pas une grande

entre les côtés; mais dans

ce cas les

pentes sont différentes deux à deux, ce qui est

toujours d'un moins bon

sont franchement



Fig. 321. Couverture en pavillon

visibles

et

lorsque les toitures

comptent dans

la

silhouette.

Lorsque allongé (fig. 323), alors, si

effet

l'on

la

le

bâtiment a

la

forme d'un rectangle

couverture en pavillon n'est plus possible;

ne veut pas de pignons, on

aura encore quatre pentes, mais deux (les plus longues) seront des trapèzes,

deux plus courtes des triangles;

un

faîtage

moins long que

le

il

et les

y aura

bâtiment.

Les quatre pentes peuvent être égales. appelle alors

On

longs plans les plans inclinés

qui reposent sur les longs murs, et croupes Fig.

les

deux pentes triangulaires d'extrémités.

Quelquefois

les

croupes sont plus raides que

Pavillon avec

les

322.

pentes

longs pans

inégales

a

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

436

Pour achever de tons que laire

l'édifice

forme simple, ajou-

parler des bâtiments de

circu-

aura une toiture co-

nique; un polygone régulier

pyramide

en

couvert

sera

Long

autant

avec

— Couvertures

Fig. 323.

d'arêtiers

que

le



avec longs pans et croupes.

mur un demi-cercle ou demi-polygone,

extérieur a d'angles;

trémité d'un vaisseau

à l'ex-

rectangulaire,

sera

couvert d'un demi-cône ou demi-pyramide

en raccordement avec

Mais lorsque

la

les

longs pans.

composition présente

un croisement de deux corps de bâtiment d'une hauteur égale, Fig.

tres de toitures

324.

Rencontre de combles de deux bâtiments de même largeur.

d'un

angle

dièdre,

au lieu d'être convexes

tOUIOUrS '

le

plans incli-

les

F 'g-

3 2 5-

Rencontre de combles de largeur inégales avec faîtages de niveau.

mais concaves

comme un

arêtier.

Ces intersections concaves s'appellent Ainsi dans

y aura des rencon-

en ce cas

nés auront pour interSeCtlOll

l'arête

;

il

croquis (fig.

noues.

324), deux

bâtiments se coupent à angle droit

:

les

faîtages se croisent à la rencontre des axes,

versants ont pour intersections des

et les

noues projetées en plan suivant une ligne à 43

.

Si les

inégale (fig. être la

même;

bâtiments sont 325),

la

de

largeur

disposition pourra

alors les faîtages régneront,

seront de niveau, mais les deux bâtiments seront couverts par des ,

et les

111

pentes inégales,

noues ne seront plus dans un plan

F i g 326. Rencontre de combles de largeurs .

inégales avec pentes égaies.

LES COMBLES. LEUR COMPOSITION bissecteur à

326),

(fig.

comble

le

45

ou bien

;

plus étroit fera pénétration dans

petite

nom

de

plan.

Ainsi,

lorsqu'un

se

la fois arêtier et

noue vers

dans un

une cour, on

Fig. 328.

noue

saillant,

Voici (fig. 328) un

rencontrer

Rencontre de combles avec toutes pentes égales.

327) arêtier vers l'angle sailEn effet, un arêtier correspond

(fig.

l'angle rentrant.

toujours à un angle

:

une noue

à

un angle

rentrant.

exemple d'un bâtiment principal accoté

par quatre petits avant-corps en largeur égale au bâtiment. les

plus large, et les

bâtiment entoure



lant,

le

le

noue.

Rencontre de combles Fig. 327. avec angles saillants et rentrants.

aura à

pente

du vieux mot noukt,

nolets,

Ces combinaisons diverses peuvent

même

même

ne seront pas de niveau;

alors les faîtages

et

intersections prendront le

ou

toitures auront la

les

437

saillie,

Vous y

et

un motif milieu de

reconnaîtrez les longs pans,

croupes, les arêtiers, les noues, les nolets, les pignons, les

faîtages principaux et secondaires.

En somme, siste

la

première étude des combles d'un édifice con-

d'abord à établir

un plan

des

toitures;

dans ce plan, vous

vous rendez compte des intersections horizontales ou inclinées en vous appliquant à assurer l'écoulement des eaux à l'extérieur. Parfois cette étude ne laisse pas d'être compliquée et embarrassante. D'ailleurs, les pentes

ne seront pas toujours égales. Supposons

que vous vouliez couvrir

le

plan ci-dessus avec des pentes très

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

43 8

prononcées pour avant-corps. Le

simple

bâtiment

le

plus

principal,

examen comparatif de

ces

les

(fig.

329). Le

deux plans vous en

fera saisir

deviendra alors celui-ci

plan

pour

plates

les différences et leurs motifs. Pigrvoq

Croupe.

— .Même

disposition que Fig. 329. mais avec pentes inégales.

De même pour un perpendiculaires alors les il

Fig. 330.

328

— Pavillon à la rencontre de

deux bâtiments.

pavillon à

la

— Faitages de niveau.

rencontre de deux bâtiments

vous pourrez faire régner

les faîtages (fig.

arêtiers et les

330); noues concourent à un seul point, mais

que

pentes du pavillon sont plus faibles que

est évident

celles des

fig.

:

les

bâtiments perpendiculaires.

Même

Kg- 331disposition que

que

noues

jetteront suivant des bissectrices à 45

fig.

comme (fig.

les arêtiers se pro-

331),

perpendiculaires faisant simplement pénétration

du pavillon. Enfin,

le

pavillon

pentes plus raides (fig. 332);

dispositions

330 et 331, avec pentes plus raides pour le pavillon.

330

et alors les

vous aurez partout

— Mêmes

Fig. 332. fig.

mais avec pentes égales.

des pentes égales,

Ou bien

les

dans

bâtiments la

toiture

pourra être couvert avec des la

direction

alors de la différence des pentes entre les

des noues dépend

deux

toitures.

LES COMBLES. LEUR COMPOSITION

Ces exemples pourraient

se

439

varier à l'infini;

c'est

toujours

par l'étude géométrique des plans de toitures qu'il faut en cher-

cher

les

mais

le

solutions. Solutions

compliqué, qui

quand on

Une

peut.

le

parfois compliquées, je le répète;

s'impose

quelquefois,

doit être

évité

des considérations qui doivent régir

disposition et l'étude d'un plan est la

facilité

de

la

combinaison

des toitures.

Vous pourrez

utilement

vous exercer

à ces

naisons, soit

au

données

combi-

moyen

de

soit

en

arbitraires,

cherchant quelle peut être

la

disposition des toitures d'édifices

dont vous aurez

comme exem-

plans. Voici, ple,

les

un plan de

toitures d'une

partie

d'église,

réunis

la

présentant

plupart

des

cas

ci-dessus (fig. 333).

Toitures courbes.



Rem-

placez dans tout ce qui pré-

plans

cède

les

des

portions

dont

les génératrices

inclinés

par

— P' an de

F'g- 333-

de

toitures d'une église.

cylindres soient parallèles aux

murs

d'égouts,

aurez des toitures courbes. Les arêtiers, les noues intersections profil, leurs

cylindriques; intersections

les arêtiers et les

teront

et

si

les

cylindres

ont

vous

seront des le

même

seront des courbes planes; dés lors,

noues, bien que courbes en

réalité,

en plan suivant des lignes droites, tout

toitures étaient planes et de

mêmes

pentes.

se projet-

comme

si

les

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

440

Sur un plan révolution, dont

la

toiture deviendra

la

circulaire,

directrice

elliptique, parabolique,

pourra

à plusieurs

une surface de être

d'ailleurs

centres,

circulaire,

Telles sont les

etc.

coupoles.

courbes se

Les toitures

combles

avec

plutôt des

dans

pentes

des

ou

les

des

différentes,

noues

plans

courbes elles-mêmes,

et arêtiers,

verticaux,

c'est-à-dire,

de

ou

alors les

car

différents,

profils

intersections, d'être

peu aux intersections

prêtent

au lieu

seraient

en

réalité,

des courbes à double courbure (fig. 334), ce



qui donnerait lieu à de sérieuses difficultés

Rencontre de 334. cylindriques de sections différentes. Arêtiers et noues à double

Fig.

combles



de construction.

A l'occasion des toitures courbes, c'est-à-dire

courbure.

ayant un profil courbe, et formant par conséquent un cylindre,

une recommandation était

est nécessaire. Si cette

un demi-cercle, ou une

à plusieurs centres

— en tous

demi-ellipse,

tale.

Donc

Aussi

l'eau

faut-il

que



la

elle serait

tangente à



la

pente

la verticale,

tangente à l'horizon-

ne s'écoulerait pas de cette partie supérieure. les

deux pans forment toujours un angle dièdre

Fig. 336. cylindrique ternon.

Fig335cylindrique égouts.

au faîtage, soit que (fig.

ou une courbe continue

une courbe continue

cas

d'abord très raide, puisqu'elle partirait de deviendrait nulle au faîtage,

courbe de section

la

courbe



Comble

avec

lan-

soit tracée

F'g-

3

~

37brisé.

comme un

"

Comble

arc brisé

335), soit qu'elle se raccorde avec des plans inclinés, tan-

LES COMBLES. LEUR COMPOSITION

441

gents ou surélevés en gradin, cas ordinaire des lanternes vitrées

336). L'indispensable est en tous cas d'éviter

(fig.

les surfaces

horizontales.

Dans

337), la toiture à deux égouts, au lieu de deux plans inclinés, en comporte quatre. On appelle les combles brisés (fig.

pan

bris le

terrasson

plus raide,

le

partie

la

supé-

rieure plus plate.

Au

point de vue des

combinaisons de toitures,

problèmes

les

sont les

mêmes que pour

les

cou-

vertures planes, et tous

exemples

les

trouvent

ci-dessus

encore leur

ici

application.

Cependant, 1



Rencontre des combles droits et brisés. Faîtages au niveau des

Fig. 558.

-

pour des

l



Fj e- 339tion que

Même

disposi-

mais

fig. 338, avec brisis surélevé.

rencontres de bâtiments

brisis.

inégaux,

sons de combles plans des dispositions

vous voyez arêtes

de bris

sont les

les

et

de combles brisés peuvent motiver

faîtages des

mêmes que

petits

central;

dans

dans

Ainsi,

différentes.

du pavillon

combinai-

les

les

l'exemple

fig.

338,

bâtiments régner avec

les

pentes sur ces bâtiments

les

brisis,

seul

le

terrasson

a

une

pente plus plate. D'ailleurs,

on

aurait

plus de franchise d'effet en relevant

la

naissance du terrasson nettement au-dessus des petits combles, ainsi

que vous

le

voyez dans

la fig.

peuvent être inégales, ainsi que

Ces

mêmes

le

339, où, de plus, les pentes

montrent

les lignes pointillées.

principes s'appliquent d'ailleurs aux combles biais,

avec toutes leurs variétés.

CHAPITRE

LES COMBLES

SOMMAIRE. simple.



Le plan

CONSTRUCTION

(Suite).

incliné,

voligeage

— Les fermes. — Poussée

et tirants.



Fermes triangulaires, ment des fermes.

Principes

de

la

combles grands ou la

II

petits, le



combles.

des

lattis.

problème

est toujours de constituer

paroi inclinée qui soutiendra la couverture. Cette paroi sera,

lattis,

ou

Lattes

à

du midi;

ou voliges de

pente de

la

nomme

les

métal,

ou

force

par des

ou

liteaux

dans

le

ou

ou un liteaux.

ordinaire, la

supportent

la tuile

sens horizontal. Dans

peu de largeur, pièces

35ào

l'équarrissage des

du poids de

le

cette paroi sera

de bois posées

espacées deo m

leur portée, de leur pente,

lattes

l'ardoise

chevrons; sur les chevrons, sont

La

jointif,

ardoises à crochets.

l'appentis de

toiture,

le

lattes

se posent

supportée simplement

voliges.

les

emboîtement,

cas très simple

qu'on

pour

est nécessaire

tuile creuse

plate

composé de

sorte de parquet à claire-voie,

La volige

ou

Appentis

Qu'il s'agisse de

suivant les cas, un voligeage, sorte de parquet brut

la



— Combles polygonaux. entraits retroussés. — Écarte-

brisées, à

construction

ou

suivant

m 40 environ,

clouées

les lattes

chevrons dépend de

la toiture et

des charges

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

444

accidentelles qu'elle peut

vent,

subir

Mais lorsque

etc.).

ces

divers facteurs

donner aux chevrons une section trop constituer ce pan de il

comble

hommes,

(passage des

forte,

il

neige,

conduiraient à

ne faudrait plus

chevronnage

à l'aide d'un simple

;

faudrait recourir à d'autres combinaisons; les chevrons doivent

toujours être des bois de faible équarrissage. Ceci, d'ailleurs, n'est praticable que l'appentis

on comprend en

:

chevrons peuvent reposer sur deux lignes d'appui dite sablière, ci

effet

ici

que

au bas, une pièce

:

mur

le

les

directement

au haut, une lambourde,

posée contre

pour

celle-

supérieur et sup-

portée soit par des corbeaux ou consoles en

corbeaux en

pierre, soit par des

de distance en distance

chevrons Fig. 340.

— Comble

340). Les

(fig.

ne doivent pas en

engagés dans

en appentis.

fer scellés

mur

le

effet

être

d'appui, dont

ils

détruiraient la solidité.

Cette disposition très simple est en effet possible, parce que îappentis ne poussepas, contrairement à

mais erronée.

Si,

dans

vous admettez que que

les

facile

la

la

une opinion

figure théorique

le

de notre appentis,

lambourde soit bien attachée au mur, et

chevrons soient bien attachés à

de voir que

très fréquente

seul

la

lambourde,

mouvement que

il

vous

pourrait faire

est

la toi-

ture sous l'action de son poids propre et des charges accidentelles, serait

prise

comme charnière.

du mur de

un mouvement

bas, ce

l'édifice

:

vous avez des

un

tirant qu'il

tendrait à le

ramener vers

contraire d'une poussée.

craintes

lambourde

Bien loin donc de tendre au renversement

mouvement

c'est le

de rotation autour de la

pour

la stabilité

Si,

du mur

vous faudra en A, ce sera un

le

centre

par conséquent, bas, ce n'est pas

étrêsillon.

Ainsi,

un

LES COMBLES. CONSTRUCTION

comme vous

tirant en fer,

de rien

A

en

En

ici.

devoir

compression

la

de ce que

très enraciné

:

une poussée,

et

les

Mais dans

ment de

elle n'est

si

à

1 5

mêmes;

S'il

les

;

qu'ils

telle

tous

:

les

bâti-

chevrons auront alors

les

ne pourraient se soutenir par eux-



pannes sont d'une section plus forte

murs de refend

assez rapprochés

les

pannes

l'édifice

des

faîtage

le

pannes puissent franchir

comble pourra

être constitué

chevronnage. Mais

si

ces

murs

est

l'espace de l'un à l'autre,

seulement avec des pannes

et le

ou sont trop

éloi-

n'existent pas

faudra porter les pannes au

il

le faîtage et

appuyer sur une succession de pièces hori-

nomme

y a dans

pour que

erreur.

une panne faîque les chevrons.

zontales qu'on



une

faut des combinai-

il

pour porter

20 métrés de largeur

faut les

il

fer,

C'est

pas neutra-

du comble. Supposons une toiture sur un

une longueur

gnés,

combles à deux versants exercent

les toitures à plusieurs pans,

autres éléments

le

préjugé contraire est

le

une poussée énergique

sons de charpente, bois ou

ne servirait

à ïextension. J'ai cru

on en conclut que tout comble pousse.

lisée,

tière

non

et

arcs,

que vous pouvez mettre

remarque parce que

cette

faire

en avez vu dans des

d'autres termes, la pièce

travaillera à

445

moyen

de refends en char-

pente. Tel est l'objet des fermes. Ainsi, i°

De

espacés;

un comble complet

se

compose

:

fermes, refends verticaux en bois la

ou

fer,

régulièrement

silhouette supérieure des fermes résulte des pentes

données aux pans de toitures; 2° et se

ainsi

De

pannes, pièces horizontales allant d'une ferme à

l'autre,

murs pignons lorsque le comble est terminé. Le nombre de pannes varie suivant la largeur du scellant

pan de

dans

toiture, leur

mètres pour

les

les

espacement étant en général d'environ deux

combles couverts par un chevronnage en

bois.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

446

En tous

cas,

sablière, et

brisé,

on

il

il

une panne

l'appelle

panne de

ou

faîtière

une panne

faut

nommée

y a une panne basse,

ou

comble

est

Lorsque

faîtage.

à l'intersection

plate-forme

du

le

brisis et

bris;

3° Enfin, de chevrons, pièces de faible section,

de

la

pente de

Les

du terrasson, dans

sens

le

la toiture.

arêtiers, les

noues donnent

lieu à des fermes darctiers et

fermes de noues.

Par-dessus cet ensemble de charpente vient

Je vous disais plus contraire, le

comble

à

deux pentes pousse



bien entendu,

pas neutralisée. Supposez, en dalles,

couverture.

murs en tendant

les

cette

si

deux plans

effet,

poussée n'est

comme

inclinés,

sommet

posés entre deux murs et contigus à leur

341). Sous l'action de leur poids, ces

(fig.

plans tendront à s'abaisser

ront qu'en élargissant ils

Au

haut que l'appentis ne pousse pas.

à les renverser au dehors

deux

la

la

ils

:

ne

pour-

le

base de leur triangle;

pousseront donc sur

murs,

les

et

si

les

-M. murs n'offrent pas une résistance suffisante,

JU-. Fj g- 341

ils

renverseront ou

les

déformation

y aura

contraire,

écarteront,

les

de

toiture.

la

vous aviez un système

et

Si,

(fig.

il

au

342)

d'un seul morceau, ou rigoureusement indéFig.

342.

formable, vous pourriez sur

vos murs

produirait qu'une action

le

comme un

purement

verticale

poser simplement couvercle,

il

ne

par sa pesanteur,

sans aucune poussée.

Ces considérations théoriques sont nécessaires pour aborder la

composition des fermes.

Il

en résulte deux principes

vous devez neutraliser ou supprimer

la

poussée

:

:



que

nous verrons

LES COMBLES. CONSTRUCTION

comment;

plus loin

447

toute combinaison

2° que

de

charpente

Or, une seule figure géométrique a

doit être indéformable.

privilège d'être indéformable, c'est le

Le

triangle.

le

triangle sera

donc l'âme de vos combinaisons. J'ajouterai tout de suite régulier,

depuis

la

que sur un plan quelconque de pavillon

forme triangulaire en plan jusqu'au polygone

d'autant de côtés que

vous voudrez, donnant toujours

comble pyramidal (ou formé de fuseaux cylindriques), supprimée par

peut être

entourant

indéformable

ceinture

seul

le

fait

le

d'une

comble. Ainsi, dans un pavillon octogonal 343), par exemple,

(fig.

si

d'arêtiers,

murs

si

la

ceinture

11

résiste,

action car

\

sur les

il

ou

faudrait

ceinture s'allongeât elle-même

ou

s'allon-

que

poussée

X.

IJ

^\ /

1l1ïg1ffijl

^^^^^^Ë||i

fjj

jflf

\J=I1IIf Fig.

en s'aplatissant,

s

343. 13 '-



Comble

poly-

—Poussée nemra-

!

hsee par une ceinture.

la

qu'elle se brisât.

Le comble en pavillon peut donc

être

combiné sans poussée,

important, en permettant de disposer des espaces

et cela est très

compris dans

Sa!s

!"

pour que

l'une quelconque de ces fermes Lpût

ger

^

\

sans

seront

elles

\ >

énergiques que

soient les poussées exercées par les fermes

la

/y ;-—-y\

du

bas

un

lieu à

le

comble.

pouvons aborder

Après ces explications, nous

l'étude

des

fermes.

Combinaison des jermes.

— Vous avez deux murs

entre ces murs, ni points d'appui ni doit être libre, la

pour permettre des

murs de

salles. Il

parallèles, et,

refend. L'intérieur

vous

reste

donc pour

charpente un espace prismatique au-dessus de ces murs

qu'on appelle vertical, sera

(%

344)-

le

grenier.

La ferme, que

donc un triangle

:

tel

j'ai



ce

appelée un refend

est le cas

le

plus

simple

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

44 8

La largeur du pan de

deux pannes intermédiaires doivent s'assembler sous serait vicieux

verticale

:

ils

un

et

faudra une pièce oblique, c'est

bout

une

toiture exige, je suppose,

et cet

assemblage

moyen

est

d'une pièce

encore consolidé

nommées

par des pièces en décharge,

Toutes ces

contrefiches, aisseliers.

même

dans un

il

mais un assemblage bout à

s'assemblent donc au

nommée poinçon,

pannes,

les

Les deux arbalétriers

l'arbalétrier.

faîtage,

le

Sous

faîtage.

sablière,

pièces,

plan vertical, suppor-

tent la couverture.

Mais

vous Fig. 344.

— Ferme

si

vous vous en teniez indiqué tout à

l'ai

arbalétriers,

en charpente.

sous

tendraient

verture,

l'heure,

poids de

le

à

là, je

faire

la

vos cou-

charnière

au point d'assemblage; ce point ne pourrait baisser qu'en poussant les faut-il

murs que

que

les

comble tendrait

le

pieds des deux arbalétriers soient reliés par une

pièce horizontale

nommée

tirant

ou

d'empêcher l'écartement des murs. rait

de fléchir sous son poids

d'écarter les

murs,

les tirerait

suffit pas,

on en

et sa

entrait,

en dedans



le ;

:

faire

poinçon

si

Pour de grandes

est

une

le

soulage

suspension

cette

fait

il

voir le principe

articulation.

faciles

seront plus

à

mul-

lorsque vous pourrez avoir

du comble. Voici par exemple

combinaison applicable

géométrique

faut toujours suppo-

portées, les combinaisons

mais toujours plus

tirant à la base

risque-

ce qui, au lieu

triangle, je le répète, est la seule figure

qu'un assemblage

tiples,



il

des combinaisons trian-

qui soit indéformable, et en construction ser

fonction est

crée d'intermédiaires.

qui devra toujours vous guider

Le

la

d'ailleurs

longueur,

Cet aperçu d'une ferme très simple vous

gulaires.

dont

Comme

de sa longueur

par suspension au milieu

ne

renverser. Aussi

ainsi à

une ferme de

très

(fig.

le

345) une

grande portée.

LES COMBLES. CONSTRUCTION

Pour un comble

décomposition absolue en triangles

brisé, la

ne sera pas possible, car

le

but de

des espaces praticables dans

— Exemple de ferme

Fig. 345.

à

le

[ces

comble

grande

combles

est

même

faudra du moins

;

il



Fig. 346.

portée.

de permettre

Ferme de comble

brisé.

renforcer les assemblages (fig.

449

combinaisons

par des

triangulaires

346).

Parfois enfin, les exigences

disposer

le tirant

la

du comble. Vous aurez

347), sans préjudice de

retroussé (fig.

— Ferme avec entrait

Fig.

retroussé.

même

en sera de

composition obligeront à

(qui sert aussi de poutres au dernier plancher)

plus bas que la naissance

Fig. 347.

de

l'entrait

ou

alors

un

entrait

tirant de pied.



Ferme de comble brisé avec entrait retroussé.

348.

dans une ferme de comble brisé

(fig.

348). Mais ces combinaisons, souvent inévitables, sont moins bonnes

Il

en théorie Il

et

demandent une étude plus méticuleuse.

n'entre pas dans le cadre de ce livre de

les variétés

pour vous

de fermes. Ces exemples suffiront quant à présent faire

voir ce qu'est

est d'ailleurs tiré surtout Éléments

et

vous exposer toutes

Théorie de l'Architecture.

de



la I.

un comble. Tout

ce qui précède

construction en bois

;

mais avec 29

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

450

le fer, si les

sections et les assemblages sont tout différents, les

principes restent les

mêmes.

cher les combinaisons

indéformables,

poussée de combles dont

Quant

à

faut toujours et avant tout cher-

Il

éviter

et

la

dangereuse

les tirants seraient insuffisants.

l'écartement des fermes,

il

peut beaucoup varier

:

question de force des fermes et des pannes. Cependant une considération devra primer les

autres

vos fermes devront porter

:

sur les points résistants de et par

/

^

/

des

travées

de

vous aurez des croupes que

Lonu Pan

F

au

les

Lorsque

façades.

(fig.

/ Ferme de

construction,

conséquent se superposer aux points

d'appui

\

la

349),

il

est

demi-fermes d'arêtiers se réunissent

moyen

d'un poinçon

commun

avec

première ferme de long pan. Mais cette position Fig. 349.

— Disposition

des

mer des considérations de de

Je ne

pouvais

pas toujours

n'est

possible.

exigences du plan peuvent à bon droit

fermes dans les cas de croupe.

me

la

charpente.

dispenser

ici

facile

stéréotomie

établir des

et à la

la

dis-

Les pri-

exécution

'

de cette étude un peu pré-

maturée des combles que vous verrez plus tard en vous la

bon

initiant à

construction. Elle vous est nécessaire pour

ensembles qui soient constructibles

qu'on doit d'abord vous demander

;

:

c'est

tout ce

plus tard, vous apprendrez

à en assurer la construction.

*®%Jt§?3r

CHAPITRE

III

LES TOITURES



SOMMAIRE. localisé.

Écoulement des eaux.

— Toitures à antéfixes ou

gargouilles, les



tuyaux de descente.

Égouts, chenaux, âge,

on

etc.

se contentait

au delà de

la ligne

long de

la toiture,

trée au

moyen

— le

terrasses, brisis et terras-

Autrefois, dans l'antiquité et au

Moyen-

plus souvent de rejeter les eaux pluviales

d'égout du

soit

Égout

— La doucine. — Les — Toitures monumentales. —







à chenaux.

Grandes pentes, Les pentes nécessaires. Combles habitables.

sons.

Égout continu.

toit,

soit

uniformément tout

en certains points où

de chenaux,

d'où

et

elle était

le

l'eau était

concen-

projetée au

moyen

de gargouilles plus ou moins saillantes. Ce procédé n'est plus toléré aujourd'hui, et l'eau pluviale, recueillie

ou gouttières au bas des tuyaux de descente qui

toitures, est

la

dans des chenaux

ensuite évacuée par des

déversent au pied du bâtiment,

mieux encore dans un égout

souterrain. L'écoulement direct est

rarement admis, par exemple avec des toitures jamais sur

la

que

le

direct,

voie publique.

Il

saillantes,

protégé contre

la

stagnation

de l'eau tombant du toit; des revers de pavage prononcés

d'évacuation au

indispensables, ainsi qu'une canalisation

moyen

mais

faut d'ailleurs, avec l'écoulement

pied de l'édifice soit

étanches sont

ou

de caniveaux, égouts,

etc.

et

bien

efficace

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

452

Les toitures antiques sont de deux sortes à ce point de vue celles à

écoulement continu ou à

ou

douane ou

à

chenaux

celles à

antéfixes, et

:

cimaise.

Les antéfixes

(fig.

350)

sont des ornements verti-

caux qui se dressent en

tête

de chaque couvre-joint de

ou

tuiles

métal;

de

de

feuilles

par

s'écoule

l'eau

chaque rang. Ce système 5 5

-

— Toiture

antique à antéfixes.

là les tuiles,

eaux sont évacuées par des gargouilles,

rapprochées

et

temples

sont souvent en marbre.

chenau, toujours assez peu important,

petit

très

les

que

grecs, sauf

les couvre-joints et les antéfixes

Lorsque

grands

des

celui F'g-

est

il

y a un

les gargouilles étant

n'ayant par conséquent pas beaucoup d'eau

à débiter.

Ce

chenau,

petit

est celle de

c'est la

Métaponte

partie de la toiture et

douane, dont un exemple bien connu

(fig.

351), laquelle

fait

par conséquent

non de l'entablement. Et en

effet,

on voit

des exemples de doucine en terre cuite, en métal, lorsque l'enta-

blement

en

est

pierre.

que l'habitude a doucine

comme

F'g-

3 S 1

-

— Chenau antique

de

rieur, se

la

est bien vrai

par considérer la

partie supérieure de la

que dans

corniche, et

modernes,

fini

Il

corniche,

les

errements

même

à l'inté-

termine toujours par une dou-

Métaponte.

son origine pour tecturales,

se rendre

notamment

Aujourd'hui,

les

Mais

il

est nécessaire de se rappeler

compte de

certaines dispositions archi-

cine.

des frontons, dont

tuyaux

de

je

vous

parlerai plus loin.

descente étant forcément

plus

LES TOITURES

453

espacés que les anciennes gargouilles, les chenaux doivent être plus importants

pente nécessaire exige de

et leur

une grande importance

pris

Cette pente ne

profondeur.

la

moindre de 0.02 par métré. Les chenaux ont

devrait jamais être

donc

reçoivent une plus grande quantité d'eau,

ils

:

veaux au-dessus des corniches bois garni de métal, etc.

Vous

naissance à de beaux motifs

peuvent

ils

;

sont de véritables cani-

ce

:

être

en

pierre,

verrez plus loin qu'ils ont

en

donné

de décoration

des façades.

Comme chenau

mur

les

gravité,

s'il

non

et

produit, et

s'en

Il

on

les

l'écarte-

mais

descente,

est

il

souvent une des plus grosses faut

il

dés

début de

le

la

trop souvent, et

on en

composition prévoir

problème

tombait où

Telle était l'antiquité

;

la

je

les toitures se

elle

cela,

était

pentes de toitures jusqu'à l'édifice

On

le

les

néglige

est puni.

résumé de tout

Autrefois, ce

l'étude des

de

difficultés

emplacements possibles des tuyaux de descente.

Comme



Disposition d'un chenau.

Fig. 352.

écartement ne soit pas excessif.

cet

façades, et

le

faut d'ailleurs

en raison de

soit

sur

le

ont ainsi

infiltrations

ment des tuyaux de C'est

mieux que

est

immédiatement.

profondeur

bon que

il

corniche

:

plus la

la

352)

(fig.

voit

sur

soit

moins de que

construction,

éliminer l'eau, voilà

bien simple

un aplomb en

pouvait

:

tant pis

:

l'eau saillie

pour

le

problème.

conduite par les sur les

murs de

les passants.

disposition dans les édifices les plus parfaits de

viens de

vous

le

faire voir

au Parthénon, dont

terminaient par une dernière, ou plutôt une pre-

mière rangée de tuiles (de marbre), avec des antéfixes à chaque division le

de

couvre-joints. L'eau tombait ainsi également tout

long des toitures.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

454

Même

dans

les plus

des édifices antiques,

Panthéon de Rome, les

Basiliques,

y

qu'il

à

et

ait

que

tels

le

Thermes,

les

ne semble pas

il

eu d'autres errements

même,

Renaissance

la

importants

;

les

édifices qui se sont le plus direc-

tement inspirés de

l'architecture

par exemple

antique,

palais

les

de Rome, étaient conçus avec un

écoulement

des eaux plu-

direct

viales sur la voie publique. Telles

encore

étaient

toitures

les

lantes de la Toscane.

une grande

nebleau,

bâtiments

n'a

pas

A

sail-

Fontai-

des

partie

issue

d'autre

des eaux. Aujourd'hui, ces

édi-

sont en général déshonorés

fices

par des gouttières affreuses; nous

pouvons mais je

il

le regretter,

nous

artistes,

faut bien reconnaître

que

passant a quelque droit de n'être

pas inondé, et que des solutions plus respectueuses de

la

voie pu-

blique s'imposent à nous.

Au

Moyen-âge,

c'était aussi la

voie publique qui recevait l'égout des toitures; mais ce n'était plus

un

écoulement

courts F'g- 3S3-



Salle synodale de Sens

chenaux

émissions

d'eau

uniforme

:

localisaient

en

des

de les

points

LES TOITURES

déterminés, à chaque travée de vaient

les

eaux

et

les

Fig. 354.

l'édifice.

projetaient



Lucarne de

455 Les gargouilles rece-

assez loin

l'hôtel

de Cluny.

des

murs, par

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

456

exemple au bâtiment

ou encore,

même,

à Paris

synodale, à Sens (fig. 353

la salle

Cluny

à l'hôtel

),

354). La chute

(fig.

partout, mais elle était

d'eau n'avait plus lieu

drue. Et

plus

qui permettait les grandes lucarnes en

disposition

c'est cette

de

dit

continuation des murs que nous voyons dans beaucoup d'édi-

du Moyen-âge

fices

çaise.

et

dans

châteaux de

les

la

Les eaux des toitures, réunies entre

laient par ces

Renaissance fran-

les lucarnes, s'écou-

Vous pouvez voir des exemples de dans de nombreux châteaux de la Renaissance,

intervalles.

cette disposition

parmi lesquels

vous

je

du

celui

citerai

avec sa grande

Pailly,

lucarne centrale (fig. 355), ainsi que l'imposante façade du château de Maisons (fig. 356), et vous convaincre une fois de plus

de l'action d'un élément de construction sur

la

composition

architecturale elle-même.

Hélas

que qu'il

on ne nous accorde plus

!

nos toitures

de

l'eau

s'en

long chenau

mêmes

facilités. Il faut

conduite jusqu'aux égouts, sans

soit

De

une goutte.

perde

les

donc



éléments tout

ces

et

le

tuyau de descente. J'aurai à y

Les toitures sont d'abord

et

avant tout une nécessité. Elles

modernes,

le

revenir.

sont ou peuvent être aussi un paraît avoir

connu que

la

comme

rablement conçue

toiture

de

elle

monument,

Madeleine à Paris.

la

Il

d'art.

simplement

exécution,

presque pas pour l'aspect du celle

élément

L'antiquité ne

utilitaire.

Admi-

ne comptait pas ou

pas plus du moins que

en fut de

même

dans l'archi-

tecture byzantine (sauf toutefois les coupoles), dans celle qu'on

a appelée

Bientôt

latine,

la

Moyen-âge

même

pente et

dans

des toitures la

Renaissance

les

premiers

devient plus

nous

édifices

romans.

prononcée,

offrent

de

et

le

nombreux

exemples de toitures conçues non seulement en vue de

la

cou-

LES TOITURES verture

de

important

l'édifice,

à

mais

son aspect

F'g-

3 S S

-

et

encore à sa

— Toitures

pour

457 ajouter

silhouette. Puis

du château du Pailly.

un il

élément

y eut une

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

LES TOITURES disparition

des

combles accentués,

toiture fut considérée

comme un

F'd- 357-

de vue de l'aspect;

il

— Toitures de

fut

même

459

et

pendant longtemps

élément négligeable au point

la

Sainte Chapelle.

admis que

le

l'architecte

devait être de

moderne

rendu aux toitures leur importance

a

abusant parfois

comme on

la

fait

la

cacher.

premier soin de

Enfin, notre architecture

de toutes

les

artistique,

en en

bonnes choses.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

460

Les toitures, vous tique de haute valeur

;

du

qu'elles

faire

concourir à

drait

vous

la

un élément

être

moment où on

nos grandes églises

chaque

pas.

A

artis-

assez accentuées

les a

fallait

silhouette et à la beauté de l'édifice.

citer toutes

à

peuvent

fussent vues, on a bien compris qu'il

pour

exemples

dit,

ai-je

Il

les

fau-

vous en avez des

:

des époques différentes

et

avec des

m

F'g-

styles

très

Chapelle

La pensée

357)

est la

58.

— Toiture de

la

chapelle

de.

voyez par exemple

divers,

(fig.

3

et celle

de

la

Versailles.

la

toiture de

la

chapelle de Versailles (fig. 358).

même. Voyez encore

grands combles de

les

l'Hôtel de Ville de Paris et ceux des Hôtels de Ville à

Bruges, à Ypres, à Louvain, à Bruxelles

exemples suffiront à vous

il

est

faire voir

359).

Ces

quel beau et riche parti on

Il

tuées ne soient pas au profit de l'aspect d'un

Vous

(fig.

du Nord,

y en a aussi de fort laides, qui écrasent rare cependant que des toitures nettement accen-

a su tirer des toitures. l'édifice;

Sainte

verrez aussi de belles toitures dans

monument.

le parti

brisés; ainsi, au château de Maisons, au palais

au pavillon de Flore, à

la

galerie

des combles

du Luxembourg,

d'Apollon

au Louvre, Je

LES TOITURES

F'g-

559-

— Hôtel de Ville de

Bruxelles.

461

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

462

ma démons-

exemples suffisent amplement à

m'arrête, car ces tration.

donc deux questions

L'architecte a toitures

:

tion des eaux

de

?

toitures

et ces

propos de ses

à se poser à

quelle sera leur disposition

pour

prompte évacua-

la

concourir à

doivent-elles

l'effet

l'édifice ?

Et ces deux questions en amènent une autre pente de ces toitures

Au

?

point de vue de l'écoulement des eaux,

des pentes plus que

suffisantes.

une chose dangereuse, tance grave.

le

il

moindre défaut y prend une imporse tenir

au-dessus

blement au-dessus des minima généralement adoptés

mètre pour

par

0.30

emboîtement ou l'ardoise.

En

rapidement,

à

effet, il

le

à

0.60 pour

si la

et sensi-

environ

:

les tuiles

à

plate et

la tuile

ne faut pas seulement que

faut encore que la toiture se

Elle ne le fera que

pour

métal, 0.35 à 0.40

canaux, 0.50 il

toujours

faut

Les toitures plates sont toujours

donc toujours

faut

Il

quelle sera la

:

s'écoule

l'eau

sèche rapidement.

pente est prononcée. Je puis vous dire

que souvent,

dans vos projets, nous remarquons des pentes

beaucoup trop

faibles.

Et

les terrasses, direz-vous.

terrasses sont

une chose

très

Eh

bien, je

dangereuse

vous répondrai que

et qu'il

ne faut pas

les

faire

à la légère.

Les terrasses inclinés, telles

formées par de grands plans

qu'on en peut

faire

avec

la

très

légèrement

mosaïque ou

l'enduit

de ciment ou d'asphalte, ne sont possibles que sur des constructions inébranlables; telles étaient les terrasses en mosaïque de certaines parties des

thermes romains. Et encore

que

inévitables en

ou

les infiltrations les fissures

faut-il

observer

pareil cas par les interstices

de ce revêtement s'absorbaient dans

les

énormes

LES TOITURES

remplissages des voûtes pas celui de

la

enfin que

et

:

463 le

climat de

France.

Sur des constructions moins monolithes, sont portées par des planchers,

terrasses

système

avec

la pierre,

de pierres sont à

l'abri

de toute porosité. Avec de

Méfiez- vous des terrasses

n'était

faut renoncer à ce

y a des joints qui s'ouvrent,

il

les accidents possibles

compromis

avaient

les

si

sorte

doux. Mais ce travail n'est jamais sans inconvé-

d'escalier très

tous

il

surtout

et

adopter des ressauts. La terrasse devient une

et

nients;

l'Italie n'est

ce

métal,

la dilatation et

monument

peu

y a des soulèvements. le

d'apparence

il

lui-même

Celles de l'arc de l'Étoile

!

et

éternelle, et

si

il

que temps d'y remédier, en admettant que

D'ailleurs,

soin possible, elles conserveront encore leurs incon-

avec tout

le

vénients

inévitables.

en hiver

feuilles,

stamment

celle-ci

la

En neige

d'eau,

etc.

fréquents.

aux

été

Puis

les

menaceront con-

et

chenaux

invite

descentes,

et

un entretien

terrasse

la

les

vigilant,

à la

des

circulation,

caisses de fleurs; bientôt la terrasse sert de dépôt à

d'eau,

exemple

faudra

Il

toutes sortes d'objets qui

lements

amasseront,

s'y

automne

en

poussières,

les

d'engorgement des

l'édifice

d'infiltrations

balayages

les terrasses aient été construites

ils

compromettent. Quant aux écou-

la

sont toujours précaires, et

il

faut

voir par

grandes toitures de Versailles pour constater à quels

expédients déplorables conduisait

le

parti pris

de n'avoir pas de

toits visibles.

Cependant, tout ce que sembler être démenti neiges,

vous

je

par les

où en général on

fait

tradiction n'est qu'apparente.

dis



sur les pentes peut

errements des pays à

des toitures assez plates. La con-

En Norvège,

par exemple, la neige

ne subit presque pas de dégels intermittents; se

recouvre par

celle

grandes

de novembre,

et

ainsi

la

neige d'octobre

de suite jusqu'au

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

464

dégel unique, mais formidable, qui rouvre

pentes sont prononcées, très

un

c'est alors,

au contraire,

Fig. 360.

neige

glacée se



tante,

les

toiture est

la

pentes sont

les

fait

toitures

devenue

faibles, la

fond lentement sur place sans chute

comme vous

et

sans

voyez. C'est encore

motif analogue que, dans certains pays

on

une chute

Château de Chamborj.

à-coups. Question de climat par un

printemps. Si les

à la dislocation,

dangereuse de gros blocs de glace, car véritable glacier. Si,

le

à

neige persis-

positivement en terrasse, afin que

l'amas de neige de grande épaisseur qui se déposera sur ces terrasses en couches stratifiées le froid.

Cela a

physiquement

l'air

vrai,

forme une défense naturelle contre

paradoxal, et cependant la

neige étant mauvaise

le

phénomène

conductrice de

est la

LES TOITURES

Mais ce sont

chaleur.

465

des exceptions



des coutumes locales

et

basées sur une expérience locale.

Au

combles

contraire, dans les conditions normales, les grands

sont évidemment excellents au point de vue de

la

Voyez de

bâtiment, et aussi très nobles d'aspect.

de Notre-Dame, de Saint- Eustache, de

protection du

loin les

Chambord

(fig.

combles 360), de

l'Hôtel de Ville, de la chapelle de Versailles. Quelle belle affir-

mation du

monument

laisse leur

beau caractère de couverture sans

qu'ils abritent

Et surtout, lorsqu'on leur

!

les

surcharger de

lourds ornements. n'ont que l'inconvénient de coûter plus cher,

Ils

de

charpente

la

cherché à

par

et

de

les utiliser;

L'antiquité d'arête, tels

la

mais on peut dire que tant

ainsi

les

là,

d'utiliser

le

les

combles

praticables.

pignons latéraux aux voûtes

les

avons vus dans

les

cube

le

surface de la couverture. Aussi a-t-on

romaine connut

que nous

par

et

Moyen-âge

les salles

des Thermes;

créa les lucarnes, permet-

combles; puis

la

Renaissance ne craignit pas d'installer plusieurs étages il

y a dans

dans

la

hauteur des toitures;

certains

Hôtels

f\

f

de

de Villes

au niveau de autres

étant

la

est

/

x. "1

planchers

des

\

j

naissance du comble, les

constitués par

\

I

f*

Belgique jusqu'à quatre rangs de lucarnes,

correspondant à quatre étages, dont l'un

^\

"

qui reposent sur les entraits successifs des x L

_

J^Ju L habitables. 1

-

,

Combles

fermes. Mais avec les toitures à deux pentes,

même

très raides,

les

profondeur des lucarnes des

pièces sont

Mansard, Eléments

et

étages se rétrécissent rapidement, et est très

difficiles.

composés,

De

comme

Théorie de VArchitecture. —

I.

grande là je

les

:

la

l'aération et l'éclairage

combles brisés ou

vous

l'ai

dit,

de

à

la

deux 30

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

466 pentes

très

raides

( brisis )

et

de

deux

pentes

plus

plates

(terrasson).

A

vrai dire, le brisis, ordinairement très raide, est presque

Fig. 362.

pan de bois ou de toute

la

— Pavillon

fer; et le

surface de l'édifice,

central

du Palais de

Justice.

terrasson couvrant à lui seul presque il

n'y a guère de raisons utiles pour

ne pas ajouter simplement un étage carré à

Mais

il

un

la place

peut se trouver des exigences de façades qui

du

brisis.

commandent

LES TOITURES le

où devront commencer

niveau

que

certain

comble

le

deux versants Mais

il

(fig.

un comble

brisé est plus utilisable

alors

et

que

est

il

comble

le

à

361).

un comble

en général,

habitable,

Le comble

brisé.

toitures,

les

faut bien se convaincre que,

pas lieu de faire

467

à

il





il

n'y a

n'y a pas lieu de faire

deux versants, plus simple de

construction, plus solide, est d'un aspect beaucoup plus franc

:

je

n'en veux pour preuve que ces grandes toitures d'églises dont

je

vous

comparées aux combles

parlais tout à l'heure,

du

brisés

nouveau Louvre par exemple. Le comble cylindrique brisé.

La section du cylindre commence par une

verticale, tandis

du

que

faîtage, mais, je

une pente;

il

tage,

la

pente

vous

le

s'affaiblit à

être

partie presque

mesure qu'on approche

moins d'être interrompu,

une courbe unique,

tangente à l'horizontale;

il

les

la

section

son sommet,

qui, à

doit toujours se trouver, au

une intersection de deux pentes. Les conditions

sont donc à peu prés

comble

rappelle encore, en restant toujours

résulte de là que, à

du comble ne peut serait

n'est pas sans analogie avec le

mêmes que pour

d'utilisation

combles

les

faî-

brisés; l'as-

Le

pect seul est différent, ainsi que la composition des fermes.

comble cylindrique les

se fait soit sur des bâtiments étendus tels

maisons de l'ancienne rue de Rivoli, l'ancien

Elysées,

ou

la

Champs-

célèbre basilique de Vicence par Palladio; soit sur des

pavillons carrés

ou au Pavillon

comme au

Louvre, au Palais de Justice

central de l'École militaire, beau

malheureusement (v. plus haut,

palais des

que

fig.

sacrifié par tout ce qui

54).

Dans

%

ê&'

362)

monument

si

cache de tous côtés

le

ce dernier cas,

variante de la coupole.

(fig.

il

est

presque une

CHAPITRE

IV

LES COUPOLES ET LES FLÈCHES

SOMMAIRE.

— Couvertures sur un plan circulaire. — Cônes et pyramides



polygonales.





Coupoles antiques.



Saint-Pierre.

Construction et

Le Panthéon, Sainte-Sophie. silhouette. Les flèches.





Caractère décoratif des toitures modernes.

A

la

du chapitre précédent, en parlant des combles

fin

quatre pans

cylindriques,

mot m'amène naturellement culaires.

ou

Le

aiguë.

Il

cas le

cône

y en a de

est plutôt

nombre de (fig.

363)

sablière et

côtés,

à parler des

de coupole. Ce

combles

nombreux exemples les cirques,

une pyramide

comme

au

les

à base

d'édifices cir-

même,

à Paris

les

panoramas. Parfois,

polygonale d'un grand des

cirque

Filles

du Calvaire

il

conséquent indéformable.

Je ne connais pas d'exemples à

un plan

vous

citer

de comble

brisé

circulaire.

Par contre,

les

coupoles sont nombreuses,

beaux motifs sur lesquels ici

mot

y a à cela un motif de construction, afin que la chaque anneau de pannes forme une ceinture inex:

tensible et par

sur

le

plus simple est la couverture conique, plate

tours du Palais de Justice, le

employé

j'ai

à

l'architecte

surtout que nous allons bien

entre l'esprit antique et l'esprit

et c'est

un des plus

puisse s'exercer. Et c'est

saisir

la différence

moderne dans

profonde

l'architecture.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

470

L'antiquité a

coupoles, car

nombreuses

La

tées.

le

et

salles circulaires

épais

Coupe /lu

cirque d'hiver.

le

savamment

et

quarante

de

environ de

(fig.

une voûte demi-

évidé, est cintrée

sphérique

diamètre.

veut

calotte

dit

364 un mur cylin-

Là, sur

365).

Rome,

de

d'Agrippa

drique très

nous,

jusqu'à

Panthéon

voû-

parvenue

célèbre,

intacte

Panthéon

de

a construit

elle

plus

d'ailleurs

est

de nombreuses

fait

mètres

Ainsi

que

construction,

la

la

sphérique d'extra-

dos

n'est pas concentrique

à

l'intrados,

augmente

l'épaisseur

mesure qu'on

à

s'éloigne de la clef; puis, à

critique de la

la partie

voûte,

produire

voûte

où pourrait



se

rupture, cette

la

est épaulée par des

gradins en maçonnerie qui

surmontent rieur.

Tout

le

mur

cela est

rablement étudié construction a

satisfait

tion, rien

:

exté-

admi-

comme

l'architecte

à la construc-

ne plus, rien de

moins. Et,

Fig. 363.

— Plan

du cirque d'hiver,

à Paris.

cela fait,

sur cette

LES COUPOLES ET LES FLECHES

construction suffisante et nécessaire,

ou

tion d'effet extérieur

métal pour abriter

de

des feuilles



d'aspect

471

— sans aucune préoccupail

a établi

le

monu-

ment. Et

c'est

:

voilà l'esprit

antique.

ne connais pas d'édifice où

je

fait,

tout

l'aspect

de

et

la

recherche

en

dédain de

le

d'effet

Et,

poussé

soit

Rome. Cela était habillé de revêtements de marbre. Le monument recevait ainsi une parure superficielle; qu'au Panthéon de

plus

loin

mais

rien,

absolument

rien,

étudié en

n'était

vue de ce que nous autres modernes appelons

la

silhouette

ou

le

pittoresque.

Je sais parles beaux travaux de

que

le

Panthéon

tel

nous

que nous

le

M.Chedanne voyons

qu'un remaniement peut-être malheureux d'un rieur, et

Le Pamhfon'de'Rome.

n'est

monument

que ce qu'on appelle encore

Panthéon d'Agrippa

un

anté-

édifice

en réalité

du temps de Septime-

Sévére. Mais naissant à

est

si je

suis très recon-

M. Chedanne de m'a-

voir vengé de l'admiration tradiqui

tionnelle

se

transmettait à

propos des assez médiocres détails

du

d'architecture

Panthéon, que

la

il

péristyle

moins

n'en reste pas

composition de

la

Rotonde

devait être à peu près ce que

voyons, répète, Fi g

.

565.

-

Le

Pamhéon

de

Rome.

car

c'est

l'esprit

absolu de

la

bien

antique

du

là, :

silhouette et de

nous je le

dédain l'effet.

ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

472

Non

pas, entendez-le

antiques n'avaient

les

édifices

au

contraire,

ils

en

que

bien,

veuille

je

que



silhouette ni effet extérieur;

ni

souvent

avaient

par

dire

la

beaucoup;

mais

non

résultante

par

par une

des choses,

force

cherchée

des

moyens employés pour assujgj/

que pos-

rer aussi parfaitement

j^

sible

de

l'utilisation

struction

sèque

par

;

de

beauté intrin-

supé-

l'expression

rieurement

malgré

la

s'impose

vraie, qui

tout.

Cette

architec-

ture cherche avant tout puis

cherche

elle

cence

dont

des

con-

la

l'utile,

magnifi-

la

de

intérieurs,

jouit le destinataire

service de fique

.et

utile,

;

ce

au

magni-

cette utilité

de cette magnificence

elle

met

les

moyens

d'une puissante construction

donne

cela s'il

:

ce que cela donne;

y a en plus un grand

effet

extérieur, de la silhouette, des

aspects

pittoresques, c'est par

Plan de Sainte-Sophie, à Constantinople.

surcroît,

c'est

parce

ne

qu'il

pouvait en être autrement.

Tel

est

encore cet autre admirable

de Constantinople

(fig.

366,

367,

monument, Sainte-Sophie

368). Placé

comme

il

l'est,

avec tous ses éléments de construction, sur l'une des collines qui

dominent

le

admirable

effet.

Bosphore

Eh

et la

Corne d'Or,

il

produit, certes,

bien, ce qu'on voit, ce qui semble

un

composé

LES

COUPOLES ET LES FLÈCHES

473

474 si

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

heureusement pour

construction,

la

l'aspect et l'effet, c'est tout

simplement

de pierre qui ne soit uniquement un élément indispensable construction. rien de

moins

Ici



la

construction nécessaire, sans une seule parcelle

encore, toute

la

voilà l'aspect du

construction



à la

rien de plus,

monument. Aspect

admirable,

LES COUPOLES ET LES FLECHES

mais non cherché; pas un

même un

475

pas une concession,

sacrifice,

pas

souci accordé à l'aspect.

Et maintenant, à deux pas du Panthéon de Rome, voyons

Rome



monument

cet autre

moderne

celui-ci

(fig. 369, 370, 371). C'est aussi

comme

« la Coupole »

Saint-Pierre

une coupole

Romains. Ne

même

c'est

:

de

considérons

le

quant à présent qu'à

d'ailleurs

ce seul point de

pole; je

disent les



vous

vue de

cou-

la

parlerai plus tard

de sa composition d'ensemble,

comme

de

d'ailleurs

Sophie, en

traitant

Sainte-

de

l'archi-

tecture religieuse.

gramme;

tout

est

l'effet

Ici,

« la

coupole » n'an-

nonce pas seulement elle

annonce

distance

dans cette

l'église,

à quinze lieues de

des papes, et

ville

la

pro-

le

ville le

du catholicisme;

point central Fig. 369.

est faite

elle

— Plan de Saint-Pierre de Rome.

(Composition

pour

normale de

la

première

par

Michel

-

Ange.

être vue, c'est sa fonction et

sa

raison

plus grande

d'être;

de toutes

moins encore

c'est

les

églises

que

la

et

l'abri

toiture le

signe

de ce point de centre où converge toute l'unité du catholicisme.

Et

ainsi, c'est

une toiture

devient entre les mains d'un

que l'architecture a

le

Aussi, quelle étude

plus ici

monument conçu pour

de

notamment

la

toiture

splendide

— qui

Michel-Ange l'expression de

l'idée

éloquemment proclamée. 372) Comme ce étudié pour l'aspect! Saint-

la silhouette (fig.

l'aspect est

Pierre, en tant qu'église, a tables,

— une

!

malheureusement des

façade principale

;

mais «

la

parties regret-

coupole

» est

476

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

o

U

LES

.t

i

COUPOLES ET LES FLECHES

\HH

iM

Lt .,.\JEd.

Pig. jyi.



Façade sur l'abside de Saint-Pierre de Rome.

477

H&

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

47 8

un chef-d'œuvre absolu. Je ne sais si Bramante voulait, comme on l'a dit, élever la rotonde du Panthéon sur les voûtes du temple de

la

mais

Paix

ce n'était là peut-être qu'une phrase

:

je sais

que Michel- Ange

bonheur qui ne peut est la

trahir

pensée de son siècle

Fig. 372.

Et à Paris

même,

nonce mieux

la ville

les Invalides; à

ordre d'idées,



un et

Vue

a fait

rapport;

œuvre moderne, avec

tel artiste

lorsque sa pensée

le

même

de sa civilisation.

de Saint-Pierre de

Rome.

rien n'est plus élégant d'aspect, rien n'an-

que ces

Val de Grâce

belles coupoles, le

un degré moindre,

le

de

la

Panthéon, ou plus

Sorbonne

;

et

dans un autre

exactement Sainte-Gene-

viève.

Je ne puis vous

moment sont

parler

sur les flèches.

conçues pour

Ici

l'effet

des toitures

sans

vous

arrêter

un

encore, les toitures, pierre ou métal, et

la

silhouette.

C'est

un élément

LES COUPOLES ET LES FLECHES

purement

du mot;

décoratif, au sens élevé

qui indique de

loin

place de

la

479

c'est aussi

sans

l'église; et

signal

le

jusqu'aux

aller

exagérations qui ont engendré les luttes pour dépasser chaque fois la

est

hauteur précédemment

atteinte,

un magnifique élément de silhouette

possède pas beaucoup, pelle, qui

une

pas

n'est

et

flèche, élevée et fine,

sionné par

la

mais

flèche de grande église;

ferme cependant,

et

n'en

Sainte Cha-

la

pas un de vous certainement qui ne connaisse

la flèche

Paris

d'effet.

plus belle est celle de

la

que

est certain

il

il

n'est

quelque belle

qui n'ait été impres-

beauté de ce motif.

Je reviendrai d'ailleurs avec plus de détails sur ces sujets, les

coupoles

et les flèches,

lorsque

vous

je

Quant

quelles ces éléments se rattachent.

que vous indiquer silhouette et de

toitures,

de

la

faire

sont devenues pour

Un

comble

les

proportions de ses

beau ou

des

d'aspect d'effet

cette beauté est

proportion franchement voulue, est

et

édifices,

une

dans

le parti,

dans

non dans l'ornementation.

laid par sa silhouette, par ses pentes, par

arêtiers

l'ornement vient détruire

et

L'ornement

de ses faîtages.

cette

franchise

d'effet,

si,

de plus,

alourdir

cet

rendre indécis les contours qui doivent être nettement

accusés, alors l'architecte a lieu

et

de l'architecture.

ajoute peu de chose à ces conditions d'aspect; mais

aspect,

la

élément simple-

du Moyen-âge

les architectes

moyens

ajoutée aux

Mais comprenez bien que la

comme un

Renaissance un bel élément

richesse nouvelle

en vue de

voir par ces divers exemples que les

comprises par l'antiquité

utile,

tirer

ne veux

décoration.

cherché à vous

J'ai

ment

la

à présent, je

qu'on en peut

parti

le

parlerai des églises aux-

lui-même compromis son œuvre

d'un comble fièrement accentué,

masse confuse, nuisible leur effet.

à

la

il

a

mis sur son

fonction des toitures,

édifice

:

au

une

nuisible à

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

480

Les grands combles des

siècles précédents étaient

étudiés avec beaucoup de naître

moins

elles-mêmes un

tel effet

la

de

décoration la

peut-être faut-il recon-

sobriété, et

monumental

que leur effet est d'autant plus

plus simples et

surcharger

décorés. C'est que les

de silhouette que cet

plus magnifique du

la

en tout

;

cas,

en général

sont

toitures ont par

effet est à lui seul

monument.

du moins,

qu'ils

que

faut-il

Il

est inutile

la

décoration

soit judicieuse.

Elle sera logique en s'appliquant la

construction. Ainsi les

comme

ment

ces parties sont vues,

les crêtes

mais, de plus,

la

et,

les faîtages visibles.

à ce titre, autorisent

Non

poinseule-

une décoration,

faîtage et arêtiers sont des lignes de partage des

:

versants de toiture. est

décoreront

les

décoration ainsi placée ne gêne en rien l'écou-

lement des eaux

une noue

décoreront naturellement

épis

çons,

aux parties constructives de

Au

contraire,

un contre-sens,

une décoration appliquée

car c'est

une

à

barrière opposée à

l'évacuation des eaux, outre qu'une décoration ainsi placée dans

un angle dièdre rentrant être

vue.

Il

est

est

logique

dans de fâcheuses conditions pour

encore de

même

les

Mais on comprend moins

la

moindre

détails, tels

En somme, la

de

fonction de la

qu'il la

que

les

lucarnes qui

y en a en effet de très chenaux qui terminent la façade.

s'accusent en silhouette tranchée, et

beaux exemples; de

décorer il

décoration

les chatières

qui

va chercher

de simple aération.

s'agisse de toitures

ou de tout autre chose,

décoration doit toujours être d'affirmer

composition.

les

la

pensée

CHAPITRE V

ACCESSOIRES DES COMBLES

SOMMAIRE.



Noues.





Chenaux.



Dispositions



à éviter.



Emplacement du chenau. Tuyaux de descente. Accès des toitures. ment des chenaux. Chemins. Accès des combles. Lucarnes. Souches de cheBalustrades.







— Frontons

Bien que

la







minées.

Conditions d'établisse-

et pignons.

théorie de l'architecture

ments qui servent

comprenne tous

les élé-

dans

à la construction des édifices, je n'ai pas,

ce cours, à entrer dans le détail de la construction des combles.

Mais

leur disposition a

projet.

A

une grande importance dans

l'étude d'un

vous

ce point de vue, j'aurai quelques observations à

présenter.

En vous

parlant

de

disposition des toitures, le

plan,

composition en général, puis de

la je

vous

ai

par sa simplicité, permît

eaux. Sur les toitures elles-mêmes, suffisantes, les faîtages

il

et

dit

combien

il

était utile

la

que

une prompte évacuation des pourvu que

les

pentes soient

n'y a pas à cet égard de grandes difficultés. Ainsi, c'est-à-dire

les arêtiers,

les

des

arêtes saillantes

angles dièdres formées par les pans des toitures, tout en appelant le

un grand soin dans

l'exécution, ne sont pas

un

péril

pour

bâtiment. Les parties dangereuses sont les noues et surtout Éléments

et

Théorie

île

l'Architecture.



I.

p

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

482

chenaux;

les

toujours

c'est

Or,

la

noue

la

qu'elle dessert

a toujours

plus plate encore;

noue

est alors

une pente plus

il

est inévitable,

un comble simple, sans pénétrations,

En

si

général,

par

comble soit

un

tions

les toitures

noue

est

les

la

toitures

mais vous voyez

faible est suffisante

même

cette

pour

pente pourra ne

des rencontres de toitures exigent des noues.

on peut

plus rassurante est

miné

:

faut qu'elle soit large et d'une

une pente assez

facile, et si

plus suffire

formé par

encaissée, l'angle dièdre

présente des dangers;

évacuation

que

faible

pentes des toitures sont prononcées,

si les

devenant presque aigu. La noue qu'elle

qu'un chenau plus incliné

réalité

ces toitures ont des pentes plates, la

si

;

ARCHITECTURE

canal d'évacuation des eaux des toitures.

le

noue

en

n'est

l'

le

un pignon

à quatre

dire

que

comble à

pentes,

à

combinaison de toitures

la

deux égouts, ou

chacune

de

soit qu'il

y

ses ait

l'appentis, ter-

extrémités;

un

la

faîtage

puis

le

ou que

ce

pavillon pyramidal. Les difficultés naissent des intersec-

de toitures, qu'on ne peut d'ailleurs éviter, et qu'il faut

dès lors étudier avec prudence.

Mais bien plus dangereux encore

est

le

noue horizontale. Là,

toitures, véritable

le

chenau entre deux

moindre obstacle

à

l'écoulement de l'eau a des conséquences très périlleuses, car s'il

y a fuite ou débordement,

c'est l'intérieur

de

l'édifice

même

qui en sera atteint.

De même pour chose dangereuse,

les et

chenaux contre des murs;

par les

mêmes

Evitez donc autant que possible qui donnent lieu

à ces dangers,

naux entre une toiture

et

c'est

toujours

raisons. les

dispositions de toitures

chenaux entre

toitures,

che-

un mur. Nous en voyons trop souvent

des exemples dans vos projets.

Et notez que les

le

chenau par lui-même,

dans

les

conditions

plus normales, est toujours une chose qui ne va pas sans

ACCESSOIRES DES COMBLES danger. pâtisse

n'y

Il

guère de construction

a

483

qui,

un jour de ses chenaux. Voyons donc



meilleures

peut-être faudrait-il

ou

tard,

ne

conditions

les

tôt les

moins mauvaises

dire les



de leur établissement.

Le chenau

le

plus simple est la gouttière. Pratiquement, c'est

meilleur de tous, parce

le

en dehors de

qu'il est

construction.

la

Il

souvent qu'une gouttière

arrive

A

s'engorge, se fausse, se crève. la

première pluie, on

le

voit,

on

la

répare, et tout est dit.

Tout

est

dit

parce que l'accident a eu lieu

au dehors

;

l'eau

son

trouver

ne pouvant plus

normale

issue

débordé, bien visiblement

a

sans

et

S Pi SmiWfl^S ?

n

1 '«y»' s SWMPîHWfaw-'iw^»'.

w »

.»/.

'w.wmr/mi.'

dégâts.

Au

contraire, dans les

murs,

et

intérieurs,

le

sur

surtout

mal

a

chenaux

sur

murs

consé-

des

Chenau de

quences bien autrement graves, et d'ailleurs

indiquent

être depuis

choque

qu'il

doit exister

des mois. Mais

pas, et peut

Vous ne

sauriez

Le chenau

Cour du Louvre.

pourra ne se révéler qu'après longtemps.

il

des traces d'humidité dans une rée,

la

même

vous en

la

salle,

une

Un

jour,

peut-être richement déco-

fuite

dans

le

gouttière est laide,

chenau, peutle

chenau ne

devenir un très beau motif (fig. 373).

passer.

(même mot

que çhenafy

est

un canal pratiqué

tout du long de l'égout d'une toiture pour en recevoir les eaux, et les

conduire aux tuyaux de descente, souvent assez éloignés.

Ce canal

a été fait parfois en pierre dure

dangereux,

et les

chenaux en



cela est

extrêmement

pierre doivent être intérieurement

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

484 revêtus

de métal.

Mais malgré

exposé aux obstructions, par

les

tout,

chenau

le

amas de

toujours

est

ou de pous-

détritus

par les feuilles d'ar-

sière,

bres, parfois les nids d'oi-

seaux,

enfin

chenau

déborde,

et

Où posé -

Chenau

de

la

Bibliothèque

Sainte-Geneviève.

quoi

l'éventualité

débordement

374-

la

Or, tout

fasse,

Fig-

par

gelée.

obstrué

qu'on de

ce

est à prévoir.

devra donc être

chenau

le

?

dis-

Là où

les

conséquences de son débor-

dement seront moins dommageables, c'est-à-dire en dehors de

F'g- 375-

remplace

la



Chenau du

la

façade.

Le chenau, qui

Palais de l'École des Beaux-Arts.

gouttière par une expression plus

autant que possible conserver l'innocuité de

La gouttière débordant ne compromet

monumentale,

doit

la gouttière.

rien.

Il

en

sera à

ACCESSOIRES DES COMBLES

même

peu près de

chenau

le

si

est au-dessus

en dehors de l'aplomb du mur. Et vraie place

de

celle

c'est

:

la

telle est

un exemple

3

logique sa la

corniche

franchement

très

Bibliothèque Sainte-Geneviève (flg.

la

corniche,

la

bien en

de l'École des Beaux-Arts (fig. 375),

Palais

de

doucine au-dessus de

antique; à Paris, vous en voyez

accusé à

485

74) et

aussi au

au Palais de

et

Justice. Il

en

est tout

autrement lorsque

chenau

le

est derrière

une

balustrade. Certes, cela peut se faire, et je ne pense pas à pros-

un

crire

parti

dont

y a de

il

si

beaux exemples

du Moyen-âge,

plupart des églises

et

des

telles

:

sont

monuments de

la

la

Renaissance française, ou du temps de Louis XIV. Mais enfin, le

chenau

tions spéciales doivent être prises. la il

même, on

balustrade

et

des précau-

comme à prendre comme

De

plus,

est conduit à le

cause de

chemin,

soit large et

alors qu'il

faut

un mur,

alors à peu prés contre

est

facile.

Souvent

enfin,

chenau,

le

sans être encaissé, est en retraite

de

la

corniche,

et

plutôt

auFig.

376.



Chenau avec

ressauts et trop-pleins.

dessus du mur. C'est moins bon

que

lorsqu'il

est

mettrez de vous

franchement sur dire

un peu en

corniche.

la

détail

ce

Vous me

que doit

être

per-

un

chenau, car nous voyons bien souvent des indications erronées à ce sujet dans

vos études.

Étant donné un chenau assez long, il

y a dans

le

:

le

deux tuyaux de descente,

chenau un point haut, au milieu,

Mais ces pentes ne sont pas inclinés

et

chenau

nécessite l'emploi

est

un

du métal

le

et

deux pentes.

plus souvent de simples plans

escalier,

à cause des

(fig. 376).

De

ressauts

que

distance en distance,

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

486

aux recouvrements des bandes de métal, véritable marche, et d'un

ressaut,

pente. C'est en petit une cascade.

ressaut à l'autre

de danger; mais

elle

si

dépasse

du niveau du devant du chenau,

ressaut,

le

faible

n'y aura pas

il

ressaut, fût-elle

le

une

y a obstruction, tant que

S'il

ne remontera pas plus haut que

l'eau

un

est pratiqué ainsi

il

elle s'infiltrera

loin

encore

entre les feuilles

de métal.

Pour obvier à ce danger, on dispose des

on

plus souvent,

chenau

;

ils

mal

les place

ne servent alors à

on

;

rien.

pour donner sécurité complète,

les

Ils

le

au haut du

pratique

doivent être au bas,

en faudrait

il

Mais

trop-pleins.

et

(et en

auprès

aval) de chaque ressaut.

Une

autre précaution nécessaire, c'est que l'égout du toit soit

plus haut que

du chenau, toujours pour obvier

devant

le

à

ces inconvénients d'infiltrations.

Enfin, la hauteur des chenaux a

dans chaque projet de

que

la

un minimum qui dépend

longueur des pentes.

Il

faut toujours

point haut soit à quelques centimètres en contrebas du

le

devant du chenau,

et

de



aux tuyaux de descente

il

faut

une

pente qui, ressauts compris, doit être de environ 0.02 par mètre.

Quant aux tuyaux de difficulté dire,

à les

soit difficile,

il

arranger.

que vous trouverez

de descente. Et

y

a des

constituent une

la difficulté

chenaux

intérieurs.

la

il

la

mais

il

grande

faut bien le

Cependant, bien que

n'est pas insoluble;

dès l'abord, car c'est souvent dans

même

ils

de l'étude des façades. Le plus souvent,

on renonce

blème

descente,

faut

le

y penser

composition du plan

possibilité

pro-

lui-

d'arranger les tuyaux

devient plus grande encore lorsqu'il

Prenez bien garde à une foule de

motifs, très séduisants, dont vous trouvez des exemples tentateurs dans et qui

le

passé, lorsque le tuyau de descente n'existait pas,

sont incompatibles avec cet élément obligatoire. Les

cita

COMBLES ET ACCESSOIRES tions pourraient

comme

ici

à Tivoli,

venir en foule

Magdeleine

des

?

ainsi

Comment

?

moyens simples souvent

ni

— sont

Fig. 577.

exempts de

chose

— Plan de

ment. Lorsqu'on veut

les

dans des endroits où

la

ainsi

lons.

Tel

périls.

très

la

les



murs

dangereuse

il

l'angle

en a été absolu-

et à éviter

Bibliothèque Sainte-Geneviève.

disposer à l'intérieur,

faut les placer

il

où un

surveillance en soit facile, et

On

a parfois prati-

de véritables cheminées, accessibles, munies est

cela

faire

s'écoulent les eaux de

accident n'ait pas de conséquences graves.

qué

circulaire

Je l'ignore, mais ce n'est certainement pas par,

Les tuyaux de descente noyés dans fait

un temple

une cour en colonnade, comment

avec des tuyaux de descente la

:

487

de

la

Bibliothèque

d'éche-

Sainte-Geneviève

377), où l'architecte a pu habilement profiter de la rencontre des contreforts intérieurs de l'édifice pour loger les (fig.

tuyaux de descente. Cette disposition qui permet de ne pas

montrer en façade

est irréprochable.

Et ne vous y trompez pas

minime

:

elle est

;

cette question peut

vous

au contraire une des plus graves,

composition n'a pas, dès l'architecte s'expose à

Une

les

le

début,

été.

paraître et

si

la

prévoyante à cet égard,

de graves mécomptes.

autre question très importante dans la disposition des.

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

488

édifices, c'est l'accès des toitures. les réparations,

est nécessaire

il

sans pour cela faire chaque fois

de

la

Pour

l'entretien, le balayage,

qu'on puisse

aller

un échafaudage

sur les toitures

Encore

extérieur.

prévoyance.

Et non seulement

Sans chemins,

pour tures.

faut l'accès,

mais

faut aussi le chemin-

il

constituent un danger

passages d'ouvriers

les

hommes

les

il

une cause de dégradation pour

et

Les chemins horizontaux se déterminent par

dans

et les faîtages, et

Lorsque

sens de

le

programme comporte

le

la

pente

il

couver-

les les

chenaux

faut des marches.

même

des visites fréquentes,

des rondes de surveillance journalière, ces chemins ne sauraient

sérieusement étudiés, surtout pour

être trop

Ces précautions prudentes sont toujours



des édifices

ou plutôt sur

les théâtres,

plus

est prescrit

il

il

y a

même

de ménager des chemins

par des garde-corps.

une nécessité impérieuse pour

dont l'entretien bien

utiles;

sont réglementaires. C'est ainsi que dans

elles

faciles et garantis

C'est aussi

en ardoises.

les toits

est

les toitures vitrées,

toujours dangereux, mais

le

serait

encore

des chemins sagement disposés ne permettaient

si

pas d'aller faire avec toute

la

sécurité possible l'entretien

des

vitreries de la toiture.

que

J'ajouterai accessibles. il

faut

galerie

Il

encore

ne

les

suffit

aller

d'Orléans

combles aussi pas

doivent

qu'on puisse

dessous. Ainsi, à

la

Pour

ou

les

aller sur

voûtes

les lucarnes

et la toiture

minime :

il

la toiture,

la

peut qu'à

qui existe entre

le faut

cependant.

également, l'étude doit toujours se préoc-

cuper de l'écoulement des eaux. La lucarne

encadrée

facilement

Magdeleine ou à

au Palais-Royal, un ouvrier ne

grand'peine se glisser dans l'intervalle les plafonds

être

de bois ou de pierre, qui

comble pénétrant dans

le

se

est

une

fenêtre,

termine par un

grand. Le plus souvent,

la

petit

face

de

COMBLES ET ACCESSOIRES la

lucarne est un pignon, elle

se raccorde à la toiture

Hg.

378.

est

couverte à deux pentes,

du grand comble par deux



489

Lucarnes du château de Tanlay.

petites

et

noues

490

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE

ou

L'eau

noulets.

bien que celle qui toiture

de

F'g- 379-

tombe sur

la toiture

de

la

lucarne, aussi

la

du grand comble au droit

cette lucarne,

jetée

tombe sur

qui

à

droite

donc

est et

à

— Lucarnes de l'hôtel d'Ecoville,

re-

gauche.

à

Caen.

F ig.



Lucarnes du Palais de Fontainebleau. (Façade sur le Jardin de Diane).

580.

,

ACCESSOIRES DES COMBLES

Lorsqu'on

des gargouilles,

grandes

simplement égoutter

laissait

cela

simple,

et

ou lorsqu'on c'est

ainsi

usait

que

les

monumen-

lucarnes

du Moyen-âge

tales

fort

était

l'eau,

491

de

et

Renaissance s'élèvent

la

plomb

à

des façades qu'elles couronnent

de leurs masses. Je vous

haut

plus

ai cité

exemples

des

de

grandes lucarnes qui sont en

quelque

sorte

dans

fonction

la

de

naire

pignons;

des

plus

lucarnes

-

ordi-

fenêtres

nous trouverons des exemples vous

citerai,

parmi

châteaux de France,

celles

à l'infini. Je les

du château de Tanlay de l'hôtel (fig.

d'Écoville

jardin de

celles

et

379),

tainebleau

(fig. 3

(fig.

Diane

;

à

Caen

de Fonsur

380), arrive

il

78),

le

M il

même

qu'une fenêtre pratiquée dans

un étage

carré

forme une sorte

de lucarne par son couronne-

ment

seul,

comme

à la

maison

des Consuls à Chartres.

Mais

avec nos tuyaux de descente, ce n'est plus possible, à

d'en avoir

un

à

chaque travée.

Nous sommes donc de

faire

devant

passer les

moins

les

obligés

chenaux

lucarnes.

C'est

Fig -

58k ""

PaviIlon d e de IHÔtel p" ae r

t

de Vi,,e

*

492

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

moins beau, moins

franc

comme

parti de

façade, c'est

même

3

Fig. 382.

— Souches

de cheminées du château de Saint-Germain.

ACCESSOIRES DES COMBLES

493

presque une interdiction de

grandes

de

faire

monumentales.

lucarnes

Elles

res-

tent toutefois très possibles

sur

d'extrémité

faces

les

d'un bâtiment, ou dans milieu

de

partout

en un

le

longueur,

sa

mot où

le

chenau aurait un point haut, car là

peut s'interrompre

il

sans inconvénients. Tel est par exemple

cas des pa-

le

de

d'angle

villons

l'Hôtel

de Ville de Paris (fig.381).

A propos

des combles,

je

dois encore vous parler des

souches de cheminées. C'est là

encore une étude souvent

trop

négligée, et la réalité

cruellement

punit

l'archi-

tecte qui

n'a

pas été

voyant à

cet

égard.

souvent,

on

a

souches de quantité bien

on

qu'on

une

fît,

les

cheminées en

négligeable s'est dit

ou

,

que, quoi

ce serait toujours

laide chose,

Eh

Trop

traité

que toute

étude serait d'avance lisée.

pré-

bien

non

;

stériil

est

Souches de cheminées du château de Martainville.

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

494

certain d'une part tent,

que

les

même

comptent

souches de cheminées se voient

beaucoup dans

certain aussi qu'on peut les

même

là les

belles (fig.

arranger et en

éléments de beaux motifs,

Fig. 384.

— Souches de

de

l'aspect

tirer

comme

et

comp-

l'édifice; parti,

il

qu'il

est

y a

par exemple les

cheminées du château d'Anet.

cheminées monumentales du château de Saint-Germain

382)

et celles

du château de Martain ville

(fig.

383), toutes

du château d'Anet (fig. 384), de Chambord (fig. 385), de l'Hôtel de Ville, du Pavillon de Flore, en pierre, et tant d'autres. Même des cheminées étudiées avec moins de deux en briques

luxe,

mais avec

l'aspect

;

celles

le

respect de la nécessité, concourent encore à

du monument,

par exemple celles très simples, mais

très franches, de Fontainebleau.

Et puis

il

en

faut,

et ce

n'est

ACCESSOIRES DES COMBLES

495

pas en négligeant leur étude

que vous esquiverez

Vous avez beaucoup

culté.

trop

la diffi-

l'habitude d'étudier vos

façades, abstraction faite

des

souches de cheminées

an-

:

errement que rien n'ex-

cien

cuse, et auquel

faudra bien

il

que vous renonciez.

Adossées ou engagées, cheminées

sortiront

des toitures

si la

la

souche

est

la

pente

du

horizontale

effet,

souche

à l'écoule-

est

réduit à

tandis que

si

elle

suivant une

toiture

la

en

cette

ment des eaux perce

sens de

le

toit;

oppose forcément

sa largeur,

mieux

longueur de

dans

que

l'obstacle

les

du

plan,

c'est

toute sa longueur qui arrête

eaux

les

dire

En

et

la

neige, c'est-à-

souvent plusieurs mètres.

ce cas, le

mieux

est

de pra-

tiquer au-dessus de cette sou-

che un petit comble en pénétration avec

voyant côté,

et

les

deux nolets reneaux

de chaque

avec une pente suf-

fisante.

C'est

donc dés

l'étude de

Fig.

385.

— Souches Je cheminées du château Chamhord.

de

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE

496 vos plans penser

encore

prévoir dans

les

de

faut

il

et

sorties des souches,

à ces

permet,

rez-de-chaussée

de

et,

si

meilleure

la

que vous devez

des étages

votre composition

adoptée dans vos plans pour la

dans

la répartition

la

ici

et des

disposition

des murs. Ce ne sera

première des considérations, bien entendu; mais enfin

la

qui

difficulté

la

dans

la régularité

la

résulte

place des murs, vous n'aurez

pour

l'étude

combles

des

de

souches sortant au hasard de points indéterminés des toitures, il

si

disposition de vos plans de rez-de-chaussée vous avez

pu assurer plus

ainsi,

prévoyance. L'aspect des combles

la

souches de cheminées dépendra avant tout de

pas

Et

direction.

le

et

ne vous restera qu'à étudier ces souches en elles-mêmes. Or, vous savez qu'une cheminée, pour n'être pas exposée aux

rabattements de

fumée,

doit

dominer

faudra donc des souches élevées, surtout pentes prononcées.

grammes,

Eh

bien,

il

ont des

ne faut pas ruser avec

les pro-

si

Vos souches de

minées compteront, malgré vous au besoin, dans édifices

:

ne

laissez

pas

aspect

cet

Il

les toitures

faut les accepter résolument.

il

faîtages voisins.

les

au

l'aspect

hasard,

et

che-

de vos

rappelez-

vous qu'un tuyau de cheminée peut devenir un bel élément d'architecture

:

témoin

Louvre,

le

l'Hôtel

de

Ville

et tant

d'autres.

On

se fait

nécessite

difficilement

un plan de

toitures;

ensemble considérable, le

temps,

car,

une idée de dans un

et qui

tous

les

détails

que

édifice important, c'est

un

va toujours en augmentant avec

sans cesse, on rajoute quelque chose. Pour vous

donner une idée de

cette

complication,

je

vous montrerai

le

plan très complet et exactement relevé d'une partie des toitures

du Palais-Royal

(fig.

386). C'est un simple spécimen de ce que

pourrait vous faire voir aussi bien tout autre plan de toitures

d'un grand

édifice.

LES ACCESSOIRES DES COMBLES Enfin, tives

j'ai

réservé pour l'étude des combles les questions rela-

aux pignons

et frontons, bien

murs, mais parce que

En

là les

principe, fronton et

COUR

Fig. 386.

c'est

497

toujours



parties de

murs sont subordonnés aux combles.

pignon sont deux termes synonymes

:

D'HONNEUR

Plan d'une partie des toitures du Palais-Royal.

l'arrangement du

ordinairement triangulaire, dont l'about de la toiture

que ce soient des

sommet le

d'un

contour

en d'autres termes,

est

mur

de

face,

déterminé par

une coupe

trans-

Fronton ou pignon devraient donc toujours avoir pour

incli-

versale

:

du comble, exprimée par

Ëléments

et Théorie de l'Architecture.



I.

c'est

la façade.

32

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE

498

naison de leurs rampants les

frontons grecs,

Mais

la

tels

la

L* ARCHITECTURE

même

pente

de

la toiture.

Tels sont

sont les pignons du Moyen-âge.

beauté du motif de fronton a séduit

les architectes,

même

que leur com-

lors

ne se prêtait pas

position

son

à

puis

emploi



tude

logique;

peut-être par habi-

yeux

des



nous

ne tolérons pas un fronton avec des pentes prononcées;

de

là est

venu l'emploi du

fronton purement décoratif,

même

souvent !_!

Fig. 387.

— Pavillon

tration par ses pentes assez plates

central de la place

dans un comble beau-

Vendôme.

coup plus au Louvre, au Palais-Royal, à

même un

Très souvent

la

péné-

en

place

Vendôme

incliné, (fig.

comme

387),

etc.

fronton couronne un motif saillant

devant un bâtiment plus élevé; il

s'adosse

encore

une

donc

à

un mur; ou

couronne seulement

il

une

porte,

fenêtre,

un

motif quelconque de décoration.

Mais

dans

l'étude en Fig. 388.



c'est-à-dire

comprendre

la

raison

la

du fronton grec; d'être

des

tradition et

il

les

cas,

toujours régie

Fronton grec.

par rationnel,

est

tous

du fronton

importe de bien

arrangements spéciaux

au

fronton.

Prenons donc l'exemple (fig.

388).

le

plus noble de tous,

le

fronton grec

LES ACCESSOIRES DES COMBLES

Les colonnes sont

de deux côtés

Sur

posé

est

:

sur

termine par une corniche, qui

se

pans) recevra l'égout des toitures,

(les longs

deux façades antérieure

les

l'entablement

achevées,

monument

ses quatre faces, le

499

et postérieure, les

encore être montés en pignons triangulaires;

murs devront

même

la

corniche

(à quelque chose près cependant) couronne obliquement cette partie triangulaire

Et

si

par

d'égout

de

Mais

aurez constitué un

pas

l'édifice n'est

fini,

il

toiture

non de

.et

Aussi dans ce a pas

il

la

chcnau de rales,

thénon,

l'ai

l'eau

les antéfixes

rangs de

des

les

dans tous

les

Il

sition reste la

même

façades



latérales

plus bel

elle

comme

tombe librement

par

la tête

ou Yabout des

exemple que

devient

antéfixes

avec

au Par-

un simple iï antéfixes;

couvre-joints qui divisent

sont en marbre

;

les tuiles,

mais

la

dispo-

la terre cuite.

Telle est la composition initiale de tout fronton

absolument logique

n'y

doucine se retourne horizontale-

Dans l'exemple qui nous occupe,

les

il

n'y a de doucine que sur les

corniches latérales sont surmontées

tuiles.



frontons

sur toute la longueur de ces façades laté-

toitures

forment

les couvre-joints,

au-dessus des

déjà, fait partie

dit

aux extrémités seulement lorsque,

égout; alors

les

la

corniches des

toiture, soit

soit

et

n'y a pas de toiture.

les

vous

relief

corniche horizontale, puisque sur cette

corniches rampantes. Mais sur

je

un

par

son

corniche.

la

fronton —

de doucine sur

corniche

ment

ayant à son

parfait

faut encore la toiture qui a

doit être arrêtée

pignons. Ce sera la douane qui, la

prisme

l'angle dièdre qui résulte de l'intersection faîtière.

épaisseur et qui

de

arêtes

les

aux lignes correspondantes du fronton

faîtage

opposé, vous

sommet

fronton complet, en tant que mur.

le

pensée vous joignez par deux plans

la

et

voilà

:

et pure. Je

l'angle

:

composition

ne saurais vous en montrer un

du fronton du Parthénon

(fig.

389),

5oo

ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE

emprunté

à la restauration de

restituer la

M. Loviot,

coloration — question que

qui a cherché à

de côté.

je laisse

Plus tard, pour de l'exécution et de

l'effet,

en

on

la facilité

la

a été

netteté

conduit

à modifier le dernier profil

de

corniche, qu'on ter-

la

mine toujours plat

ou

un

filet

La forme de

listel.

doucine

la

par

s'est

modifiée

aussi (fig. 390), et la cor-

niche se retourne en passant

de l'horizontal au rampant

un plan

suivant

terminé par

A. Aussi de

dans

les

les

les

horizontale

au point B, rencon-

tre des

deux listels horizon-

frontons dont vous voyez de

motifs

listel

s'arrête

rampant.

Telle

de tous

dernier

ligne supérieure

corniche

la

tal et

Fronton du Parthénon.

Fis

la

le

vertical dé-

si

est la

disposition

nombreux exemples

plus variés de l'architecture, et jusque dans le

mobilier. C'est toujours le fronton

antique avec

quelques

nuances

de

moulures. N'est-il pas instructif de constater ainsi la fixité à travers tant

de

siècles,

de principes

et

de tradi-

tions restés immuables, parce qu'ils Fronton moderne.

s'imposaient par Il

est rare, en effet, qu'on ait

la

logique et la vérité?

disposé avec succès des profils

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L 'ARCHITECTURE

Tome

Page 501

I

Fig. 392.



liglise

Saint-Laurent, à Paris.

LES ACCESSOIRES DES COMBLES

501

rampants que rien n'arrête jusqu'aux extrémités du pignon.

semble en résulter un

effet

de glissement toujours désagréable.

y a ordinairement pignon porte sur les

Aussi, lorsqu'il n'y a pas d'angle saillant,

un retour horizontal indiquant que exemples —

ils

Notre-Dame, dans

de

nombreux —

sont très

églises,

Saint-Étienne-du-Mont et

citerai

divers

à la Sainte Chapelle, à

à Saint-Laurent (fig. 392), à Saint-Eustache, tous

diverses

Parfois,

le

il

391). Je vous

(fig.

première hypothèse; dans

la

daires

mur

horizontales du

assises

Il

celui

et

(fig.

seconde, les pignons secon-

la

de

393).

surtout dans

nord, en

le

Flandre, en Angleterre, en Allemagne, les

pignons se terminent en gradins

;

parfois

prennent des formes qui ne sont

enfin

ils

plus

que

très

rappel des toitures

:

sont

tels

les

Fig. 391.

— Pignon aigu.

un

approximativement

pignons de

la

célèbre église

de Brou.

Je

n'ai

pas épuisé

tout ce qui serait

à

vous

sur les

dire

combles. Souvenez-vous seulement toujours qu'un comble n'est jamais trop simple siste à dire

une

:

la

formule ignorante d'admiration qui con-

qu'un comble

critique;

est

une

aujourd'hui, avec

beaucoup plus grandes,

et

fer, les

souvent

mais se

faire

fermes,

en employant d'ailleurs

les

il

compliquez pas

faire

portées peuvent être

et

des faîtages, sans

murs de

refend. Les appli-

ne peut y avoir de recettes géné-

rales, si ce n'est la simplicité; ici

de bien

les

réalité

combles peuvent désor-

seulement "avec des pannes

cations sont très variées, et

assez difficile

le

forêt de bois est en

encore

une

je

vous

dirai

:

c'est déjà

construction simple,

ne

la

à plaisir.

Et quand vous

faites

vos plans d'étages, pensez de bonne

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

502 heure

à

vos toitures

:

car c'est là que le châtiment

F'g-393- —Église Saint-Ëtienne-du-Mont.

vous

guette,

LES ACCESSOIRES DES COMBLES

vous tous qui

sacrifiez à la

503

mode du décrochement

et

de

l'irré-

gularité.

Quant au cées,

pignon, lorsque les toitures ont des pentes pronon-

sa décoration

consiste

ordinairement en moulures ram-

pantes, assez sobres, mais venant buter

un motif

saillant

qui

figure 391 ci-dessus.

forme

arrêt,

aux deux angles contre

ainsi

que

le

montre

la

CHAPITRE

VI

LES PLANCHERS ET PLAFONDS

SOMMAIRE.



Composition des planchers.



Planchers en bois.





Saillies rapportées. — Portées. — Corniches Poutres saillantes. intérieures. — Dispositions diverses de planchers. — Construction apparente. — Plafonds décoratifs. — Transition des murs aux pla-

fonds.



Charpentes apparentes.

Des Planchers. vous

Jusqu'ici, je

nous avons vu

ainsi ce qui constitue le

et

des toitures

premier objet de

:

l'archi-

y a des abris simples, il y a des abris magnilongtemps peut-être l'architecte n'a pas eu d'autre

tecture, l'abri.

fiques;

parlé des murs, piliers,

ai

programme,

notre civilisation, qui doit tant à l'architecture,

et

n'eût-elle pas

étendues

Il

trouvé dans

qu'elle

demeure existait,

encore

serait

l'état

la

nomade

construction de ressources plus la

civilisation.

n'était plus la loi,

Avec tous

l'abri,

les

la

besoins

de l'homme en société pouvaient recevoir satisfaction.

Mais pour

cette

rapprocher encore les étages.

Ce dut

société, l'architecte les

hommes

être

voulut plus,

en multipliant

le

une hardiesse au début,

elle

voulut

sol, elle créa et

qui sait

si

d'abord cette nouveauté ne fut pas accueillie avec les craintes

que suscitent tous

les

progrès?

Il

nous

paraît tout simple aujour-

ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE

J06

d'hui d'habiter à dix

pourtant

conditions

ces

:

permettre

ou vingt mètres au-dessus du

grandes

les

qui

d'habitation

villes

une

sont

sol

pensez-y

:

pouvaient

seules

victoire de

l'art

par

:

quelles armes? Les planchers, les voûtes, les escaliers.

Bien que plancher vienne de planches, ce parquet.

désigne pas

est tout l'ensemble constructif

Le plancher

le

d'un refend

un carrelage qu'un parquet,

aussi bien

horizontal, qui portera

peut être ou en fer

et qui, d'ailleurs,

mot ne

ou en

construction mixte. Disons seulement que

ou encore de

bois,

le fer se

substitue de

plus en plus au bois dans la construction des planchers.

Mais par

d'une longue application historique,

suite

bois que procède très intéressants

par

lui-même

sion si

de planchers où

Mais

le fer reste

apparent et constitue

l'aspect de l'œuvre,

mon

comme

il

faut reconnaître

rôle n'est de dite,

ceux de

la

théorie est d'admirer.

J'ai

que

je

l'expres-

du

bois.

ni de la construction

Devant

II

plafonds

les

au Louvre,

vous montrer plutôt

à

l'action des planchers sur la

faut toutefois

décoration.

chambre de Henri

la

à l'architecture

vous entretenir

de

ni

que

des plafonds, qui donne de

et

beaux aspects, appartient

si

proprement

Il

a été fait des essais

monumentale des planchers

riches et

du

s'il

des planchers, et

l'art

c'est

la

seule

l'influence et

composition architecturale.

vous rappelle

très

brièvement

les prin-

cipes qui dirigent l'établissement d'un plancher.

Sous

menues

le

parquet ou

pièces

une forme

en

le

de bois gravier

carralage



nommées ou

le

parquet reposant sur des

lambourdes,

plâtras

pulvérisé,

le



carrelage il

faut

sur

une

construction réalisant ce que j'appelle un refend horizontal, en

un mot un destinée

la

sol factice. C'est à la constitution de ce sol qu'est

construction du plancher.

Planchers en

bois.



composés de madriers

Sauf

les

jointifs,

planchers des chalets les

bois de

suisses,

construction

d'un

PLAFONDS

LES PLANCHERS ET

plancher

laissent

construit au

des

moyen

intervalles (fig.

de

et

jointives;

non

scié,

^

placées

Fig. 394.

r

enfin, sur ces bar-

artificiel

parquetage, soit des carreaux, de

à

une paroi en

mosaïque,

la

ou moins

bois, plus

plafond au-dessous des

solives

clouées sous les solives

Le plancher complet cette figure, les

au solivage, mais

se

puissent être

ou dans

l'autre.)

et

etc.

en ce cas, on enduit

:

travaillée

;

ou bien on

ce plafond est

sens

40.

rarement admis-

w^w>>^^^^^^^

^

k^pl

pièces principales

'MA^

;

Un

plancher ainsi constitué ne

com-

de solives de remplissage

parallèles

indifféremment dans un

s&IZ&yK-

/$////&-*.

posés de

formé par des

assez résistant pour que les lam-

o m

les

un

lors suivant la fig. 395.

cette disposition en simple solivage est

planchers doivent être

les

la

qui reçoivent l'enduit.

L'épaisseur d'un

Le plus souvent,

fait

sont souvent perpendiculaires.

dirigées

peut guère être inférieur à

et

qui devient

lambourdes sont représentées

elles leur

bourdes

sible.

;

décompose dès

plancher doit être construit

Mais

Plancher élémentaire en bois.

des bardeaux, ou encore au lieu de bardeaux on dispose

sous-face

(Dans

f_. .so»y?

^'

volonté disposer soit un

Les solives peuvent rester apparentes

lattes

^ —

— ou mortier —

on pourra

sur lequel

moins

*,r e

deaux, on coule une aire en plâtre le sol

est

d'axe en

3 5

on pose

des bardeaux, lames de chêne

fendu

bois plus ou

d'environ o m

fortes suivant leur longueur, espacées

axe; sur les solives

Le plancher

394).

pièces de

solives,

507

'

-

-

z^m^r^^a^m^)

7mz7f7

Fig. 395.

— Plancher

ftnï-L bourde-

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