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/1/0 ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
L'ARCHITECTURE
MAÇON, PKOTAT FRÈRES, IMPRIMEURS.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
L'ARCHITECTURE COURS PROFESSÉ A L'ECOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES BEAUX-ARTS
J. MKMIim:
GUADET
PROFESSEUR INSPECTEUR GÉNÉRAL MES BATIMENTS CIVILS DU CONSEIL SUPERIEUR DE l'enseignement I>IS BEAUX-ARTS
OUVRAGE HONORÉ D'UNE SOUSCRIPTION ET COURONNÉ PAR L'ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS
NOUVELLE EDITION REVUE ET AUGMENTÉE
TOME
I
PARIS LIBRAIRIE DE LA CONSTRUCTION 13,
(En
Rue Bonaparte,
13
face de l'École des Beaux-Arts.)
MODERNE
2520
il
PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION
L'origine
de ce livre
est
double
;
a même, en quelque
il
deux
sorte,
auteurs.
Depuis iSy2, fai toujours eu Y honneur d'enseigner î'architecture
d'un
pendant vingt-deux ans, chargé de
les bases, faisaient
lacune que rien ne peut ensuite professeur lorsqu'il voit
mal préparé aux
de hasard
de circonstances,
pas
même
combler. C'est
la notion lointaine
éludes,
indigeste, et
caractère sérieux
sol est vierge encore, si le
le
reçu de ces prétendus vent, qu'une
déjà formé, le
jeune
laborieuse,
comme on
tout
tous
certes pas. Éléments
A et
n'a pas,
le
savent,
pauvre
le
! le :
il
et
du moins,
sont, trop sou-
espoir est permis
plus souvent, hélas
ceux qui ont enseigné
l'idée,
des études, pas
et élevé
homme
présente devrait, dans sa conscience, répondre
Cela,
travail-
d'esprit sur les horizons
mais fructueuse. Si
dit, le
et
pour un
même
pas
commencements d'instruction qui ne
souillure indélébile,
professeur sera
regret
bien doué, ardent
une préparation méthodique, pas une ouverture d'art. Si
un vif
:
la tâche élève
—
I.
du
arrive
professeur à qui on est
ne
trop tard
me
!
contrediront
quoi donc cela tient-il? Théorie de l'Architecture.
:
n'apportant qu'une instruction
un bagage
du
con-
les
trop souvent défaut à nos élèves
un jeune homme
leur, arriver et
la direction
plus nombreux, j'ai pu constater combien
atelier de plus en
naissances premières,
;
grave responsabilité
la
et
l
PREFACE
2
A
beaucoup de raisons, évidemment, mais avant tout, peut-être, à
celle-ci
il
:
n'y a pas de livre usuel fait
étudier T architecture,
non plus que pour ceux qui entreprennent Ce
de leur en enseigner
les
voulu
fen avais commencé
tenter,
le
et
éléments.
mais intéressant
dérable,
pour ceux qui commencent à
et
livre de l'élève et
que
utile,
je
la
Ce
livre,
du maître,
préparation
:
j'avais
travail consi-
pouvais peut-être mener à bien,
après plus de vingt années d'enseignement
dont souffrent nos
la tâche
et
d'expérience des lacunes
élèves.
dans
ma
devait
pensée,
Les Éléments de
s'appeler
l'Architecture.
Mais
depuis, j'ai été chargé, à l'école des
Théorie de l'Architecture. Ce
cours,
comporte l'enseignement des principes de général, que je transcris
ici, est
le
suivant
Beaux-Arts, du Cours de
que
commencé en 1894,
j'ai
l'architecture.
Son programme
:
ÉCOLE NATIONALE ET SPÉCIALE DES BEAUX- ARTS
PROGRAMME DU COURS DE THÉORIE DE L'ARCHITECTURE «
Ce cours a pour
«
leurs éléments
«
l'art et
if
et
objet
l'étude de la composition des édifices,
dans
dans leurs ensembles, au double point de vue de
de l'adaptation à des
programmes
à des
définis,
nécessités
maté-
rielles.
«
Dans
la
on étudiera successivement
première partie,
« proprement dits, c'est-à-dire «
portes, les fenêtres,
«
éléments plus complexes,
«
les
portiques,
«
Dans
les
les
voûtes, tels
les escaliers, les
la seconde partie,
« de composition, on étudiera
les
que
murs,
les
plafonds, les salles,
cours,
ordres, les
éléments
arcades,
combles, etc.; puis
les vestibules,
les
les les
porches,
etc.
après avoir établi les
les
les
les
principaux genres
principes généraux
d'édifices
:
religieux,
PRÉFACE « civils, militaires, (Futilité publique
« chacun d'eux
dans tous
«
et
«
saut
«
modifiés
«
les
les
les
les
on
transcendante, car
vue de
tangibles
le
le voit,
aux programmes
n'y
il
et
a pas d'études d'art qui ne soient de hautes
dû
— pourquoi
ne
le
dirais fe pas
?
—
étudier
que j'étudiais depuis déjà quarante ans, condenser en formules souvent,
qui,
ce
n'est
qu'un
nombre toujours croissant à mes
résumer
instinct,
l'expérience
leçons
a
été la
meilleure récom-
efforts.
préparé pour
les seuls
éléments, bases de
commençants,
toutes les
et
ci,
études,
compléter ce que j'avais d'abord tout en
que rappeler
les
ser en détail
comme
éléments,
m'y
je
ne pouvais, dans ce cours,
référer avec instance,
mais non
les
expo-
partie intégrante de cet enseignement.
m'a souvent demandé déjà
aurait, là encore,
naturel serait
remontant toujours aux
aborder des sujets que je m'étais
d'abord interdits, tandis que d'autre part
y
sont
se
des plus vastes, à la fois élémentaire
est
Et, naturellement, j'ai dû remanier
il
et
besoins
»
ce cours, j'ai
pense de mes
On
ces
non pas tant pour moi-même que pour mes jeunes auditeurs,
acquise,
dont
ce
actuelles
époques
les
répondaient, expo-
ils
dans quelle mesure
et
études.
à nouveau
remarquables à toutes
plus
pour arriver aux exigences
matière,
En
d'habitation privée, donnant de
pays, montrant à quels besoins
comment
ensuite
plus récents.
La
exemples
et
3
si je
ne publierais pas
ce cours.
un
livre intéressant,
dont
matière à
Certes,
le titre
tout
:
Théorie de l'Architecture. Livre
ment
utile,
oui, mais incomplet aussi, car
la matière
comme
fondamentale,
les
éléments. Si
il
le
y manquerait livre
que
professeur d'atelier devait s'arrêter trop tôt peut-être,
je
précisé-
préparais
—
ce
qui est
PREFACE
un
—
réparable
défaut facilement
celui
que je préparerais
comme
du chemin
professeur de théorie ne commencerait qu'à la seconde étape
à parcourir.
Et
voilà pourquoi
livre
le
vraiment
aux
utile
qu'ils soient
élèves,
débutants ou déjà avancés dans leurs études, doit être une fusion de ces
deux programmes
:
l'exposition
dégagent. J'ai donc pris
théorie
en
d'ajouter
rations,
le
—
des éléments
parti de fondre en une seule mes deux prépa-
sous-œuvre
premiers
les
au cours de
éléments
chose d'autant plus logique que les lignes de démarcation sont, en
:
pareille matière,
bien
un
arbitraires, et que si
cours a
le
incomplet lorsqu'il suppose des études antérieures déjà faites,
au
être complet,
études
ces
contraire, lorsqu'il a surtout en
importantes d'où découle tout
si
exploration tout dépend
de
qui s'en
les théories
les
lors,
cette
double destination,
livre devait
recevoir
titre
le
et s'appeler
le
livre doit
études premières,
comme dans une
reste,
du choix heureux du premier
Dès
ce
le
vue
droit d'être
sentier.
qui résulte naturellement
:
Éléments et théorie de l'Architecture. Mais
théorie initiale
seulement,
car,
pour
la dernière partie et la
plus élevée de la théorie, c'est-à-dire la composition générale des ce serait dépasser le
ou
sujet, et il
je
si
pour
revue
les
n'est
c'est il
être
un
dois
comment
me
limiter
il
pourra
:
les
être
un
et
non plus seulement
autre ouvrage,
conçu. Aujourd'hui,
études d'architecture sont trop
enfermées en deux ou trois volumes
à bien marquer
livre élémentaire.
les
suis donné. Si, plus tard, j'aborde ce
les
;
moyens de
et
pour
passer en
l'architecture, ce
livre élémentaire qu'il faudrait.
je tiens
un
y a
et je
œuvres
plus
Or,
alors à voir
limite,
vastes
me
quelque autre l'aborde à son tour, ce sera
y aura
me
cadre que je
édifices,
le
caractère très
De même
voulu de
cet
ouvrage
que dans renseignement des
leçons transcendantes de littérature d'un
:
lettres
Villemain ou d'un
PREFACE Nisard,
et
$
plus modestement les livres de classes, qui peuvent, après
tout, être signes
élémentaire,
le
d'un Burnouf ou d'un Quicherat,
livre de classe,
à
bien
c'est
la portée des débutants,
que
le
livre
je prétends
publier. »
Et pourquoi?
Oui, il
je
— Parce
manque,
qu'il
le
— ou
pût
miers travaux, ou
moment
y préparer si études. La même
les
le
:
cet
ouvrage
présentent une théorie
n'existe pas. telle
quelle
les
guider dans leurs pren'était
et
On
tous nous avons
ou plutôt des tableaux de proportion
comme
les trai-
de Rondelet ou de Léonce Reynaud, mais qui ne sont pas élémen-
taires
;
on trouve enfin des dictionnaires où
les
matières élémentaires
trouvent à côté des discussions d'ordre plus élevé. lents
à consulter plus tard comme
répertoire,
logique des études, puisqu'ils obéissent ils
dû répondre
trouve bien des Vignole, qui
des ordres d'architecture; on trouve des livres excellents, tés
pas encore venu
question a été évidemment posée à
tous ceux qui s'occupent d'enseignement,
même
«
— me demandaient
leurs parents
l'indication d'un livre élémentaire qui
de
fois.
une chose asse^anormale. Des jeunes gens se
destinant à l'étude de notre art
de spécialiser leurs
une
répète encore
j'ai T honneur d'enseigner l'architecture,
Y affirme, depuis que
m'est arrivé bien souvent
je
au hasard de
et c'est
certes doit
apparaître dans
art, toute science
c'est
;
l'ordre alphabétique
et si
les
:
pas la première chose à
après plusieurs volumes qu'on rencontrera
connaître,
du débutant
ces livres, excel-
ne peuvent présenter Tordre
définissent d'abord /'abaque, qui n'est certes
Tout
Mais
se
le
mur, qui
études avant l'abaque.
a cependant
la logique et
ses
livres élémentaires, ses guides
l'enchaînement s'imposent quelque part,
bien lorsqu'il s'agit d'initier à une étude nouvelle des jeunes gens qui
n'en ont pas encore
Sans doute,
le
l'idée.
Pourquoi donc
cette
lacune
?
catalogue des publications architecturales
est riche ;
des
PREFACE
6
hommes les
comme
uns,
aucun
grand
de
Penrose,
détail n'a échappé
en
attachant à un édifice merveilleux dont
s
à leur analyse
consacrant leur vie entière à retracer
dans
rable
les
arts
tout ce qui touche
beaux monuments,
talent ont fait connaître les plus
;
d'autres procédant
à une famille
nombreuses monographies,
d'une
les édifices
par
d'édifices
des
soit
comme
d'autres,
;
Letarouilly,
incompa-
ville
parallèles et traitant à enfin,
;
du
œuvres
fond
nous avons de
passé,
soit
très
monu-
de
ments contemporains. Tout cela réuni forme une bibliothèque précieuse,
un
répertoire des plus riches,
sous ce rapport notre art
et
lia rien à
envier à aucune autre branche de connaissances.
Ton comprend facilement que des
Oui, séduits
par un magnifique
par
sujet, parfois
la
l'œuvre à laquelle
ils
de leur art,
épris
nouveauté de
dans une présentation
aient voulu, avant tout, fixer plète la reproduction de
artistes
l'inédit,
définitive et
s'étaient donnés.
com-
Cela
est
plus tentant que la modeste composition d'un ouvrage didactique, surtout destiné
aux
débutants.
Dans
intéresse le plus, c'est la leçon
l'enseignement
ou plutôt
saire
le
livre
dont je signale
aux
et
élèves les
commençants. Et peut-être
pour voir combien
doit être néces-
l'absence.
D'ailleurs, cette expérience fait voir aussi combien ficile
qui charme
ce
conseil adressé
le
plus avancés, ce n'est pas l'instruction des faut-il l'expérience de l'enseignement
même,
un
tel
livre est dif-
à composer. Entre artistes riches d'études, nous nous entendons à
demi mot;
ici,
il
faut parler une langue inconnue des
tâcher de toujours démontrer
peut encore être procéder
éveillée,
ni sur
comme pour une
faire voir; enfin
il
le
goût qui
science, et
n'est encore
cependant
l'aridité
;
c'est
qui rebute,
sances artistiques encore confuses, promettre livrer
; il
faut
ne compter ni sur l'impression qui ne
et
faut éviter
lecteurs
et
que latent;
un
il
faut
art qu'il faut
initier
aux
jouis-
faire entrevoir plutôt que
inspirer confiance et susciter l'ardeur, mais,
en somme, dire à
PREFACE jeunes lecteurs
ses
entrerez dans
« Subisse^
:
mon
7
la terre promise! »
Si donc fui entrepris ce travail, vraiment fait pour effrayer, bien convaincu
'fêlais
sujet
:
quer
ce
les
de son
utilité,
ces
Ce mot résume
Construire et
je sais rester
dans mou
le
nette, bien visible
con-
:
de l'architecte, car conser-
encore construire.
c'est
but de l'architecte
et
le
moyen dont
il
dis-
à l'origine étymologique du mot architecte, nous trouvons
sens précis, qui
Mais
si la
est
une définition
générales
élémentaires,
et
scientifique de ses
moyens, de
et
dans
par ses
ce
maître constructeur.
:
un grand
construction joue
au début des études
n'apparaît, lois
à la fois
est
d'être, bien
toutes les fonctions
ver, entretenir, réparer, restaurer,
;
si
mots.
L'architecture n'a qu'une raison
pose
surtout
que
c'est
éléments théoriques de l'architecture. Peut-être faut-il indi-
que j'entends par
struire.
vous
livre, puisqu'il le faut, ensuite
les
rôle
dans
recherches d'art, que
au
nécessités;
ses
problèmes,
l'architecture, elle
le
par
ses
contraire, l'étude
contrôle de ses combinai-
sons, ne peut venir que plus tard, lorsque l'élève a déjà des notions suffi-
formes
santes des
montrer
lui
moyens
il
ce
des ressources de l'architecture
et
qui
est
constructible
pourra en assurer
;
:
tout d'abord,
plus tard,
il
faut
verra par quels
il
la construction, c'est-à-dire la réalisation
d'une chose qu'il doit avoir d'abord conçue. Aussi,
les
études que je propose
de la construction, je leur
seur
ne comportent que
montrerai d'ailleurs que de
chitecture Ils la
et
;
mais
je ne leur
:
je n'ai
d'une façon définitive.
ces
débutants sont préalables à les
celle
notions de constructibilité;
notions dérivent
les
formes d'ar-
exposerai pas la science de la construction.
trouveront d'ailleurs dans
M. Brune
aux
le
livre si précieux
aucunement à aborder
du
regretté profes-
les sujets qu'il
a traites
PREFACE
s
Je n'arriverai pas non plus, je
même,
c'est-à-dire jusqu'à
la solution
faire emploi de ce qu'on sait.
a
la construction
siens,
les
l'ai
La
et
déjà dit, jusqu'à la composition
du programme. Composer,
composition a
matériaux,
ces
ses
ce
matériaux,
c'est
comme
sont précisément
les
aux formules,
elle
Eléments de l'Architecture.
Au
surplus, la composition échappe
règles et
évidemment, mais ne comporte guère d'enseignement théorique.
s'acquiert
Elle
aux
est toute personnelle,
et la
trouvera sur
aujourd'hui,
part
du bonheur y
est
grande
tel
:
un programme donné une composition
qui, très
heureuse, n'aurait peut-être rien trouvé hier ou demain.
Le
rôle certain de l'enseignement est
amasser
tion, d'en
matériaux,
les
donc de préparer à
et telle
la
composi-
doit être la destination des pre-
mières études qu'on ne saurait trop approfondir. Les élèves ont beaucoup
au
trop,
début, l'impatience de la composition
:
aux
parce que,
épreuves
d'admission de l'École des Beaux- Art s, on leur demande une esquisse, ils
voudraient apprendre sans préparation à faire une esquisse, c'est-à-dire
une
rappelle trop ce
les
qu'on appelle
Dans
Mauvaise méthode, forcement
composition.
petite
procédés des établissements de préparation les
y aura
il
corniche,
une
qui ne sait
Messieurs
toujours
toiture,
ce qu'est les
et
qui
aux examens,
fours à candidats.
la composition la plus modeste,
exemple,
stérile,
etc.
des murs,
un
petit corps de
garde par
une
des portes, des fenêtres,
Que pourra donc
faire
sur ce sujet
ni une porte, ni une croisée, ni une corniche
Commençants qui vous hâte^ de composer, vous ne
le
celui?
Or,
savez
pas. Apprenez-le donc. C'est là, tefois
rée
évidemment,
le
premier
objet des études
;
sous la réserve tou-
que jamais une partie quelconque des études ne doit
comme
terminée.
On
enseignera à
l'élève
comment
il
être considé-
pourra, sans
faire de faute grossière, établir une porte ou une fenêtre; mais, toute sa
PRÉFACE vraiment un
vie, s'il est
une porte ou une fenêtre
San
Gallo,
et,
;
aura F ambition d'apprendre à faire
il
verra que l'antiquité, puis
il
de nos jours,
quelle est la difficulté
Duc ou
les
de
la noblesse
et
les
cette
Bramante,
les
Duban, ont
étude, que
moins
bien (ait voir
f appelle élémen-
qu'aucune autre.
élevée
Seulement, ce
qui
se
hauteurs nous échappent, nous ne pouvons enseigner
ces
démontre par
ou par une autorité incontestée
la logique
traditionnelle. L'au-delà de l'enseignement ne
Mais
l'exposition des éléments
cependant pas complète,
générale,
y a
il
place pour les
exemple fera comprendre
Un
architecte
scolaire.
que
tels
est
souvent l'insuffisance
la porte
ou
à ce programme. la fenêtre, et la
éléments de
par
est
du
Entre
composition
là.
un
projet de groupe
plus ou moins chargé, la configuration,
terrain,
ou moins parfaite
les
:
salle
de dessin,
plan plus ou moins labo-
cela c'est la composition.
etc.
Mais
Comme
le
un préau,
un
com-
certain point, enseigner.
but modeste de ce livre.
méthode, je chercherai à passer toujours du simple au com-
du connu à l'inconnu;
tout procède de la déduction. lui le labeur des siècles
miers moyens,
complexes
y aura
il
Ceci, ce sont les éléments de la
position, et c'est ce que nous pouvons, jusqu'à
Voilà donc
et
accès, les voisinages, des prescrip-
des choses qu'il devra savoir au préalable: ce qu'estime classe,
une cantine, une
les
composition. Un
la
chargé, je suppose, d'établir
tions particulières lui rendront l'étude de son rieuse, plus
nous appartient pas.
ce qu'il faut entendre
Le programme
et
théoriques de l'architecture ne serait
se limitait
elle
si
éléments de l'architecture,
posé,
les
parce que ce sont là réellement des éléments, mais qui n'est pas
taire
que
artiste,
9
et
les
:
j'aspire à
montrer que dans
L'étudiant doit refaire
connaître d'abord
les
ce
qu'a
fait
premiers besoins,
premiers témoignages d'art ; plus tard,
raffinés, créés
l'architecture
les
avant
les
pre-
éléments
pour des besoins plus complexes eux aussi
:
.
PREFACE
10
doit voir qu'entre ces éléments simples et composés
il
nement, un progrès graduel qui sera aussi
loppement logique de son
œuvre à
laquelle toutes
obéir à F éternelle loi
Aussi,
je
n admets
art, il les
comprendra
civilisations
du mouvement pas,
le
et
pour nos
sien; la
il
y a un
il
verra ainsi
marche
ont coopéré
enchaîle
déve-
séculaire de cette
qui continue à
et
de la transformation.
études, de point de départ conven-
tionnel, et si je ne craignais de paraître pédant, en
employant un mot
trop ambitieux, je dirais que notre méthode doit être la vérification
du
progrès expérimental.
Une
pareille méthode ne saurait être exclusive. Je puis avoir
tout artiste
comme
pris
mes préférences
mes aversions, mais
et
jamais com-
je ri ai
professeur la propagande étroite ni T excommunication
Je ne conçois ni renseignement qui au
moyen
comme
nom
de F antique exorcise
au nom du moyen âge,
âge, ni celui qui,
se
le
renferme entre deux-
écrans ou deux murailles de la Chine, dont Finie lui cache
le
passé,
l'autre l'avenir.
humani
Nihil nous
:
a
me
alienum puto,
cela peut
traduire pour
se
rien d'artistique ne doit rester hors de nos études.
Mais
je n'ai
pas à aborder
curiosité de dilettantisme
qui ne saurait être pour nous qu'une
ce
ou une énigme, non plus que
les
exceptions dues
à des fantaisies souvent charmantes, mais que leur caractère exceptionnel
même
laisse
Modestement les
élèves
en dehors des études théoriques.
—
et cela est déjêi
l'inventaire dressé
laborieux, croye^-le,
d'abord,
méthodiquement que
aussi
patrimoine acquis de l'architecture
—
;
je dis
aux
élèves
j'ouvre devant je
:
«
le
puis du
Connaisse^
vous choisirez ensuite; connaisse^ avec l'enseignement, vous
choisirez avec votre liberté. »
Ici, je
pressens bien
les
objections
Votre méthode, dira-t-on,
n'est
:
qu'un mot,
et
un mot
scientifique;
PR1-FACE Fart
m procède
pas ainsi,
est
il
I I
(F inspirations et
fait
de trouvailles,
cl
eu
emprisonnant Féléve dans vos déductions, vos enchaînements, vous fausse^ ses idées se
mêle à
et
tout,
esstiis
de tout
et
ce que,
ambiante des études
— Sans
doute,
arrivera à
il
sans
savoir,
le
fiance,
moi
et
dirai
aussi je
même
même
faut dire
il
laisse^
:
contents de peu,
je
là
les
tard,
des
hardiesses,
essais
ment on
fait
nest pas
:
ils
'enseignement qui
il
faut que
et
la
con-
reçu
je
travaille
pour
en
don
deux
:
éi
de
la fui
ces
l'orgueil
que des commençants,
et
seront
ci
ce livre.
Plus
entreront dans la libre carrière des des
trouvailles
ce serait ce
suffit
éi
peut-être.
Certes,
les
maître qui F aurait fait;
ce
faire concevoir la façade de Notre-
coupoles de Saint-Pierre ou
Concorde. Mais
présomp-
personne n'a pu enseigner à Ictinus com-
un Part hé non, car
ï
les
crût que
arriveront
personnels,
l'enseignement a ses limites
Dame,
ils
débu-
le
études artistiques, elles ne sont pas
sont
pousseront leurs études,
ils
qui n'a pas Fardeur
tout souhaiter à Fartiste
ne
lecteurs
commençants quand
encore des
tous ses
la bienfaisante
même
Fémulation
pour ceux qui n'ont pas
Mais mes
vaut pour
exemples,
les
serais désolé qu'on
péchés capitaux quil faut avant
F ambition.
A
rien ne
:
prématurée,
chimérique.
pour vous! Et
faites les
rêve
de
artistiques.
contagion, ^ambition le
deviendra
il
artiste
restera
aura reçu de l'iitmosphére
il
tant la fréquentation d'artistes véritables,
tueuse,
dégager
se
eu
lui
il
tassera, se classera; en forgeant
se
un beau jour
et
nous, qui] voie, quil
quil explore, au hasard peut-être,
quelque chose, tout cela
forgeron,
comme
aspirations; qu'il fasse
ses
Place de
la
ces belles choses disposent
de
des Invalides,
auteurs de
la
matériaux, manient des éléments éprouvés. Je ne prétends pas au rôle de guide pour tout
le
voyage; seulement, à ceux qui parlent après moi,
f indique le bagage à emporter. Et puis, d'autre part, je sais que
seul
on n'étudie pas facilement
les
PREFACE
12
arts; les préceptes, les livres ne suffisent pas; dès
besoin
dans
A
l'exemple.
seil et
Paris,
nous avons des
la
faire ses
et
souvent,
fesseur improvisé, sera incertain
con-
le
il
modeste qu'il devra
école
faut bien
le dire,
lui-même, dépourvu,
le
guide,
et le
le
pro-
débutant sera
au hasard de quelques modèles, bons ou mauvais, qiion pourra
livré
procurer sans suite livres
celui
faut
qui répondent à ce
ateliers
maison paternelle, parfois dans une premiers essais ;
il
plus abandonné. C'est quelquefois
ailleurs, le jeune étudiant est
;
début,
le
sans choix. Aussi, sans faire, connue dans
élémentaires,
classiques
de
et
l'élève, je
dirigeant qu'au
le
volume du maître en
compte bien que
dirigé,
et
je
mon
une sorte d'ouvrage d'Ecole normale pour
être
les
contre-partie à
livre sera aussi profitable
voudrais qu'il pût
lui
considéré
au
comme
premières études d'archi-
les
tecture.
Nous voyons
trop souvent, je
le
répète, des jeunes
même
gens mal préparés,
mal commencés,
des années perdues; parfois
temps perdu,
faudrait désapprendre ce qu'on a appris,
il
il
y a plus que du et
il
est
tard; certains commencements vicieux pèsent sur toute une carrière.
peut donc à la fois gagner du temps
longues études, cela
Puis encore
il
on demande à tecte
moderne,
tion fertile,
est
mais
faut regarder en face
il
connaître être
et
l'homme sérieux
et instruit.
les
programmes
A
l'archi-
de la fécondité
toujours plus complexes.
comme difficultés
problèmes qui
la critique,
et
comme
s'imposent
à
très
multiple
concerne la construction
et ses
:
homme
applications
nous;
de science pour ;
homme
Ce que nos
exigences n'est rien
nous
savoir de plus en plus. L'architecte aujourd'hui
un homme
dans nos
Or, à notre époque,
réalités.
les
faut aussi du savoir, de
pères avaient, à résoudre tous
:
faut du goût, du sentiment artistique, de l'imagina-
de ressources en face de
à côté de
mieux préparer
se
On
d'importance capitale.
l'architecte d'être il
et
trop
est
devons
ou doit
tout ce
qui
de science aussi par
PRÉFACE
h
connaissance profonde de tout
la
dans toute
enfui
I
patrimoine de F architecture;
ifun art qui concentre, domine
la supériorité
autres arts. Il n'est pas de plus noble carrière, niais
les
de plus ardue
plus diverses,
:
les
moins que
n'y faut rien
il
préparations
les
le
il
et
n'en
3
artiste
associe
pas
est
concours des facultés
les
domaine de
la
plus sérieuses dans
le
pensée, de la science, de Fart.
y ai
dans une partie de
essayé de nie rendre utile
exposant
qui peut
ce
ultérieures.
A
et
le
maître de son choix,
confident dévoue dans l'essor de la composition
réciproque livre,
on
est
du maître,
personnelle;
et
uniquement
d'amitié, de respect
pas
et
confiance, respect,
peut recevoir d'aulrui,
préparation eu
doit s'enseigner sans engager la liberté des éludes
chacun d'ailleurs
direct de l'élève et
celle
là,
le
:
là,
le
il
conseiller et
faut
le
le
contact
la collaboration quotidienne, la pénétration
on
n'est
plus
l'élève
d'une École ou d'un
disciple d'un artiste. Cet
enseignement, tout
de confiance, échappe à toute règle qui ne serait
amitié; et
il
le
jeune artiste en
tout
reçoit
ce
qu'il
n'aura jamais asse:y de reconnaissance pour
son souvenir.
Après ler
:
cela,
il
lui-même.
confirmer
la loi
ne lui restera plus qu'un seul juge
Tout
ce
qu'on
peut
du progrès en dépassant
lui
et
un
souhaiter
ses maîtres.
seul conseil-
alors,
c'est
de
LIVRE PREMIER
INTRODUCTION AU COURS DE THEORIE DE L'ARCHITECTURE LES
ÉTUDES PRÉPARATOIRES Instruction préalable.
Dessin d'architecture.
—
—
^
Instruments.
Dessin en général.
' '
CHAPITRE PREMIER
INSTRUCTION PRÉALABLE
SOMMAIRE.
—
— Nécessité
Études scientifiques
d'études préalables. ;
mathématiques
—
Applications à l'architecture. perspective.
Jeune
—
Le dessin
homme,
vous vous
l'âge
êtes décidé
et
le
pour
Tracé des ombres.
choisir
l'architecture.
l'art
—
Notions de
une profession
C'est bien;
est par excellence l'art utile et l'art créateur;
qu'aucun autre,
—
du moins
carrière est difficile entre toutes, cet art est il
générale.
géométrie descriptive.
modelage.
venu de
est
;
— Instruction
il
:
cette
si
très beau,
est aussi, plus
des longues études, du savoir multiple, des
sérieuses méditations.
Mais vous
êtes
impatient
l'espère, enthousiaste;
et, je
vous
avez admiré nos cathédrales, nos châteaux, nos théâtres, nos
nos hôtels de
palais de justice,
ville, et,
dés demain, vous rêvez
de composer à votre tour des édifices merveilleux, de jeter sur le
monuments
papier des plans de
la pierre et
qui seront
la
symphonie de
du marbre.
Doucement.
— Ce
n'est
que dans
les
romans qu'on
voit des
éclosions spontanées de génies qui devinent tout sans avoir rien appris,
tous
dépassent,
et
les résultats
grands
artistes,
Eléments
et
par simple intuition,
de l'expérience. La
les
hommes
Théorie Je l'Architecture.
—
les
efforts
réalité est plus austère.
de génie en 1.
tous
tête,
et
Les
ont toujours été 2
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
l8
hommes
les
des longues et profondes études, formés par une
discipline rigoureuse de l'intelligence, s'identifiant
éléments,
de
moyens,
les
la faculté
patrimoine acquis de leur
le
savoir,
'
les
s'élevant
art,
de comparer au droit de choisir, parvenant enfin
l'originalité puissante, cette gloire
du
patiemment
la
rigueur de
de
méthode,
la
progression dans l'amour de leur
par
l'artiste,
art, à
mesure
chaque jour davantage,
traient de plus en plus, et
supériorité
la
trempe de
la
l'esprit,
la
en péné-
qu'ils les
à
plus intimes
beautés.
Vos études
seront longues, sachez-le bien
leurs de plus en plus attachantes, et arides,
si
toujours
du moins
elles
difficultés
—
départ
vous-même
le
route à parcourir. Effrayé, si
vous persévérez, votre
Il
vos études,
plan de est
il
pas l'architecture encore;
Vous avez
fait,
rales assez
bonnes,
peut-être.
ce
il
point de
les
étapes de la
temps encore de vous dédire
faut
sera
:
conscient, et vous aurez
effort sera
à l'architecte,
le
donc nécessaire que vous
est
virilement mérité les jouissances que
Et d'abord,
et attrayantes
base en soit solide, que
la
plus tard
et difficiles,
ne vous présenteront que de nobles
pourvu que
d'ail-
débuts en sont parfois
doivent être élevées
elles
en soit bien orienté.
connaissiez
les
si
seront
elles
;
l'art
réserve h ses fidèles.
un savoir préalable qui bagage
le
et
le
n'est
fourniment.
au lycée ou dans une école, des études généje
suppose; vous êtes bachelier, deux
Tant mieux;
les
études
littéraires
vous
fois
serviront
directement, car, plus tard, vous aurez autant à écrire qu'à dessiner; surtout, elles à penser; fruit,
ner
la
vous ont ouvert
votre intelligence
s'est
l'esprit,
élevée,
vous saurez
raisonner avec méthode, réfléchir par vérité
fait
plus ou moins
lire
vous-même
du paradoxe ou du sophisme.
première vous
vous ont appris
Que
si
avec
et discer-
cette base
défaut, rien n'est perdu,
mais
INSTRUCTION PRÉALABLE
vous aurez
à assurer par
vous-même
Ayez seulement de votre
ligence.
comprendre que
la
art
la
19
culture de votre intel-
une assez haute idée pour
lecture d'une tragédie de Corneille n'est pas
sans profit pour l'architecte.
Avec
nous touchons
les sciences,
au moins plus visiblement, fiques habituent à elles
développent
gèrent
la
la
logique
elles
et
sont
la
du contrôle. Pascal déniait
n'était
Les études scienti-
l'architecture. à la
rigueur du raisonnement;
saine
la
faculté
la
idées, elles sug-
gymnastique d'un
qui veut analyser et vérifier, elles créent et
immédiatement, tout
d'enchaînement des
la faculté
méthode,
à
plus
volonté de l'examen de
raisonner
quelque peu géomètre. Pratiquement,
pas
esprit
à
qui
d'ailleurs, la
vous sera nécessaire dans vos études, nécessaire dans
science
votre carrière; toutefois, son
rôle sera secondaire,
car ce n'est
pas elle qui vous donnera l'imagination, l'ingéniosité artistique, l'invention ni
le
goût; mais, sans
elle,
vous ne pourriez qu'im-
parfaitement mettre en valeur ces qualités, réaliser vos conceptions, ni
même
les étudier à fond. Puis, par
de progrés dans tout ce qui
intéresse la
une
vie
loi
impérieuse
humaine, notre
architecture devient chaque jour plus scientifique, et vous serez
des arriérés
sommes
vous ne devenez pas plus savants que nous qui
si
plus savants que nos devanciers.
Soyez d'abord mathématicien
minimum,
il
élémentaire;
vous la
faut
le
plus que vous pourrez; au
l'arithmétique,
la
géométrie,
l'algèbre
géométrie surtout vous sera indispensable, car
votre art agit avant tout sur des surfaces ou des volumes géo-
métriques,
et
il
serait bien
téméraire d'aborder l'étude de l'archi-
tecture avant de posséder cette science. aussi
la
trigonométrie,
second degré), l'analyse.
la
la
statique
Vous devrez apprendre
géométrie analytique (courbes et,
s'il
se
peut,
les
du
éléments de
Ces dernières sciences ne vous seront pas indispen-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
20
vous pouvez
sables au début de vos études, et
un peu plus
comme
Cependant,
tard.
mieux vaut compléter tout d'abord,
bagage
mathématique, car une concrètes
plus
rebelle à
qui
se peut, votre
s'il
avec
fois familier
vous
de l'architecture,
l'abstraction,
pour
tout cela peut s'apprendre
partout,
essentiellement
les réserver
deviendrez
mathéma-
des
l'essence
est
études
les
tiques.
Partout aussi vous pourrez étudier acquérir des
physique générale
la
notions de chimie. Sachez-en
le
et
plus que vous
pourrez, sans toutefois y dépenser trop d'un temps que d'autres
Les principes fondamentaux
études réclament. lois
vous
suffiront quant à présent, et
particularités
les
qui
se
rattachent
grandes
les
et
vous étudierez plus tard
plus directement
votre
à
art.
Mais une science que vous devrez étudier de approfondie,
c'est
maire pour vous.
pour
et
vous faudra compter beaucoup sur vousavec un bon traité pour guide. Cette
Il
l'étudier,
élémentaire;
ce
de
main,
et
comme
à
n'est,
méthode de représentation la
plus
ordinairement trop som-
science n'a, en réalité, rien de difficile pour qui possède
métrie
la
géométrie descriptive. Malheureusement,
la
l'enseignement en est peu répandu,
même
façon
la
;
proprement
mais avec
elle
dessin linéaire rien
géo-
qu'une
parler,
commence
la
l'habileté
ne vaut l'exécution
géométrie descriptive.
parfaite des épures de
Sachez bien que tout ce que vous dessinerez, vos plans, vos façades,
vos coupes, ce sera de
la
géométrie descriptive, souvent
très simple, parfois assez difficile. Certes,
passé,
puisque cette
science
ne
date
on
s'en est
que d'un
grands architectes d'autrefois n'en dessinaient
moins exactement. dique des procédés
Il
leur
qu'ils
ni
manquait seulement
longtemps
siècle,
les
et
moins bien la
clef
employaient empiriquement,
ni
méthoet
leur
INSTRUCTION PREALABLE mérite n'en
qui
facilitation
cela
que plus grand
était
vous
:
la
à qui est
donnée
sachez en profiter,
leur faisait défaut,
non seulement étudiez
21 cette
et
pour
géométrie descriptive, mais
prati-
quez-la.
C'est en effet théorie,
une science de pratique,
vous devez vous exercer
aucune question sans
et
tout en apprenant
vous-même rigoureusement
faire
la
son application. N'étudiez
à
l'épure
correspondante, sur des données différentes de celles de l'épure
de votre
Vous vous
livre.
sonnel de géométrie descriptive,
en
et
du tracé rigoureux
pris l'habitude
vous-même un
ferez ainsi
même
atlas per-
temps vous aurez du dessin
et correct,
précis et
inflexible.
Habituez-vous aussi à
saisir les applications architecturales
La géométrie
cette étude.
descriptive
vous
parlera théoriquement
de lignes, de plans, de cylindres, de cônes, de sphères
de trouver
les
les intersections
un
dans
exemples. Ainsi, de plans
;
toit;
toitures
à
:
vous
vous verrez
l'intersection d'un parallélipipéde par
plan oblique se réalisera par
cheminée dans un
les
de
dans
la
pénétration d'une souche de
voûtes, les fûts de colonnes;
les
vous trouverez des exemples applicables aux divers problèmes sur les cylindres, les cônes, les sphères; vous découvrirez les
de
surfaces
colonnes,
révolution
etc., etc.
commencerez
Et
dans
ainsi,
bases
les
et
des
chapiteaux
dans vos promenades même, vous
à voir l'architecture
non
plus seulement
comme
un curieux inconscient, mais déjà avec quelque
compétence
On
a tellement
pour analyser ses éléments
reconnu
la
et
ses
moyens.
nécessité de cette étude, que, depuis quelques années,
on demande, pour l'admission
à l'Ecole des
comme
Beaux-Arts,
une de
la
Exercez-vous particulièrement aux problèmes qui visent
le
épure de
projections architecturales,
application
géométrie descriptive.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
22
ombres, sans quoi vous ne sauriez plus tard étudier
tracé des ni rendre
de
effets
les
et
saillies
relief
le
de vos
composi-
tions.
Mais nant
sous
charpente;
—
vous
Si
nom
le
de
géométrie descriptive com-
la
—
de stéréotomie
coupe des
pierres
pour ces études, quelques notions
faut,
il
dés mainte-
et
d'archi-
vous ne possédez pas encore.
tecture que
le
pouvez, apprenez quelques premiers principes de
Ce
perspective.
urgence immédiate;
n'est pas d'une
et d'ailleurs
perspective est bien peu de chose à apprendre quand on con-
géométrie descriptive
naît bien la
Mais, d'un autre côté, si
prématuré d'étudier
les applications spéciales
prises
la
comme
regarderais
je
il
n'est
et les
formes de
l'architecture.
vraiment pas possible de dessiner
l'on ne possède pas les premières notions de la perspective.
Mais, direz-vous, on ne sciences, j'ai
—
et le
me
parle pas de lettres, d'histoire, de
dessin ?Je ne l'oublie pas, croyez-le bien, mais
voulu vous exposer d'abord
études
:
je
tiques, ce
les
parties plus sévères de
veux que vous sachiez que
charme
privilégié, est
le
aux études
droit
une récompense
qu'il faut
vos
artis-
avoir
méritée.
Du
dessin,
une seule chose
dessinateur.
assez
sévère,
non pour
Étudiez faire et
modèle, quel
soit,
mot, un dessinateur
:
vous ne serez jamais
dessin d'une
façon
sérieuse
et
des images agréables, mais pour serrer
un contour; apprenez
de près une forme qu'il
le
est à dire
à le
loyal,
à connaître
votre
rendre fidèlement; soyez, en un
chose plus rare que vous ne pensez.
Seule l'étude du dessin vous rendra sensible aux proportions, à ces
que
nuances extrêmement délicates qui défient
l'œil
cependant
perçoit; elle
vous donnera
l'imagination, la richesse artistique. Cela est
si
le
la
compas
et
fécondité,
vrai que, par
un
3
INSTRUCTION PREALABLE
phénomène
constant,
2
nous voyons toujours
plus
les
habiles
dessinateurs devenir les compositeurs les plus féconds, les plus
doués d'imagination les
aussi bien pour concevoir
et d'ingéniosité,
dispositions d'un plan que pour projeter une façade décora-
tive; et cela doit être, car
en
tout se tient,
art
dessin est
et le
la
pierre angulaire de tous les arts.
vous n'arriverez
Et, sachez-le bien,
à bien dessiner l'architec-
exécuter un dessin géométrique, que
ture, à bien
vous
si
êtes
suffisamment dessinateur, au sens ordinaire du mot. En voule
vous
la
preuve
?
Supposez deux architectes mesurant un
-
même
motif d'architecture, d'architecture purement géométrique, sans ornementations précision tracés;
dans leurs
mais
premier sera
l'un la
Tous deux ont apporté
ni sculptures.
est
relevés,
même
la
dessinateur,
exactitude
l'autre
la
même
dans leurs
non. Le dessin du
représentation fidèle et vraie du modèle, celui du
second n'en rendra
ni le caractère ni la
forme même.
L'étude du dessin se complétera par celle du modelage, autre
forme du dessin;
car,
main qu'on exerce,
c'est
seulement, tandis que des objets,
le
en dessinant, en modelant, ce n'est pas
le
l'œil, la faculté
de voir juste
vrai;
dessin vous apprend à voir l'apparence
modelage vous apprend
en voir
à
vous prépare plus directement encore au sens de
Quant au
et
la
dessin géométral
ou
la
réalité,
et
l'architecture.
d'architecture, j'en parlerai plus
loin.
Tel études
est,
qu'on peut
secondaire. il
vaut
dans son ensemble,
Il
faire
le
partout
n'est point besoin
plan des études préparatoires,
où pour
se
donne l'enseignement
cela d'une école spéciale,
mieux, au contraire, n'aborder l'étude de l'architecture
que bien armé de ces études préalables. Et à la
méthode qui
alors, l'esprit préparé
régira plus tard vos études,
vous serez
égale-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
24
ment et
intéressé par leur côté scientifique et leur côté artistique,
vous pourrez
de rapides progrés, car vous n'aurez ni
faire
mauvaises habitudes à perdre,
vous aurez marché droit dés suivre
la ligne droite,
il
vous
ni débuts défectueux à oublier le
départ,
suffira
et,
:
pour continuer de
de marcher devant vous,
CHAPITRE
II
DES INSTRUMENTS DE DESSIN ET DE LEUR EMPLOI
SOMMAIRE.
—
— Papier à compas,
Les Instruments de
dessin.
etc.
— Le
—
—
travail.
Indications pratiques.
Usage des planches, du T, des équerres, des
— L'encre de
trait.
Chine.
—
Quelques mots d'abord de votre outillage Il
(i m
vous
faudra
deux
planches
à
Pratique du lavis.
:
une grand-aigle
dessin,
ioxo m
m 75x0™ 55). Vous 75), une demi-grand-aigle (o m pouvez encore en avoir une quart grand-aigle (o 55x0™ 375).
Ces planches devront être encadrées, bois dur,
et le
c'est-à-dire tout le tour en
milieu en bois tendre;
les
planches simplement
emboîtées, c'est-à-dire avec du bois dur aux deux bouts seule-
ment, ne sont jamais assez précises. Les meilleurs bois sont
le
charme pour
Il
les cadres,
ne faut pas de
nœuds
et le
peuplier pour
qui font tordre
être choisi d'aussi droit
fil
que possible,
le
le
remplissage.
bois, et le bois doit
d'ailleurs bien ajusté et
bien plan.
Vous dité,
éviterez sur vos planches les coups,
le
soleil,
l'humi-
tout ce qui pourrait les faire jouer, et quand vous vous
apercevrez que
les
côtés n'en sont plus droits, faites-les ajuster,
sans quoi vous n'auriez plus de parallèles dans vos dessins.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
26
Vous
T
aurez un
grand-aigle, en bois de poirier
homogène. Évitez
T
ni
pour
un demi- grand-aigle, un
grand-aigle,
ou
de droit
alisier,
aussi les coups, et ne
coller ni
fil,
quart
de bois bien
vous servez jamais d'un
pour couper votre papier.
Il
que
taut
la
lame
en reste toujours parfaitement droite, sans entailles ni meurtrissures.
Deux
équerres, l'une longue, l'autre à 45
maintenant de bonnes équerres
ou
choisi
comme
ébonite;
bois doit
le
celui
du T.
d'une
équerres assemblées
un mètre gradué
pliant
en
inutile et
et
(fig.
ne
fait
les
unes
1).
peu près
celle
le
mieux
équerres
qui
leur ajustage sont
Cet outillage se complétera par ce dernier est
que gêner. être bien choisie,
il
faudra y mettre
de bons instruments vous dureront toute
rendront
en être
La division en demi-millimètres
La boîte de compas devra le prix;
Que
un double décimètre en buis;
millimètres.
fait
....
lame de T. Les
1.
conservent les
se
autres ne soient pas trop minces;
leur épaisseur doit être à Fig.
Il
en caoutchouc
soit en bois, soit
durci
et les
degrés.
le travail facile.
Ne vous encombrez
boîte lourde et embarrassante;
le
mieux
la vie et
vous
pas d'une grande
est la pochette, légère et
portative (fig. 2).
Vous y trouverez Un compas dit à pointes sèches, qui sert à mesurer, diviser, etc. Un compas à cercles ou compas balustre, à branches articulées, :
—
— Le porte-crayon qui s'adaptent compas. — Un balustre pour d'un rayon. — Une rallonge pour compas — Deux — Une pour ou desserrer pour tracer
les
cercles.
tire-ligne et le
à ce
cercles cercle.
les têtes
à ressort
très petit
tire-lignes.
tracer les
le
clef
à
serrer
de compas, qui ne doivent être ni trop dures ni trop lâches.
LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI
Ces instruments l'un est aussi
se font en cuivre jaune
bon que
dans vos
laissez pas l'encre sécher
vous
les
servir,
soit
bonne
exemple des
Faber,
n°
tendre; n°
3,
qualité,
dont
tendre;
très
1,
le
cas,
porte -mines.
par
n°
2,
assez dur; n° 4, très dur.
sous cette seule régie
faut toujours
soit
dits,
à
v a quatre
il
Vous emploierez chaque numéro vant
tire-lignes.
crayons proprement
de
:
soient proprement tenus; ne
crayons de mine de plomb dont vous aurez
Achetez-les
numéros
ou en métal blanc;
l'autre.
Ayez soin que vos instruments Ce sont
27
suiqu'il
pouvoir se servir de son
crayon légèrement, sans graver dans papier. Ainsi le n° 4 est excellent
le
pour
tracer des axes, des lignes limites très
précises;
le
n° 2 et
n°
le
seront plutôt
1
pour crayonner, chercher
à
main-levée.
Vous aurez quelques godets de celaine; être
Fig. 2.
por-
un bâton d'encre de Chine,
qui,
pour être bonne, doit
noire un peu rousse
dure, brillante, d'une teinte
bleue, ne produisant ni grains ni
dépôts en
la
pinceaux de grosseur moyenne, gardant bien qu'ils
douce,
grattoir qui
Comme
mais
abîment couleurs,
délavant; deux la
pointe lors-
à dessin avec porte-plume de la grosseur
de vos crayons, et légers; de élastique
le il
ni
la
gomme
papier;
vous
colle à
bouche; de
grise
dure,
ni
je
la
gomme gomme-
une éponge douce.
suffit
d'une
pastille
de carmin
d'une de bleu de Prusse, pour teinter, suivant l'usage,
en coupe. Mais
non
emmanchés aux deux bouts du même
sont mouillés,
manche; des plumes
et
et
les parties
ne saurais trop vous recommander de n'avoir
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
28
l'
ARCHITECTURE
quant à présent, de boîte de couleurs. Vous ne pouvez croire
pas,
combien
maladie du barbouillage, quand
la
encore modeler un
et le
donne d'habitudes
dessin,
empêche d'acquérir
on ne
déplorables, et
maîtresses du dessin,
les qualités
pas
sait
netteté
la
modelé.
Plusieurs sortes de papier vous seront nécessaires. Pour
doivent rester au
dessins qui Bulle jaune
ou rosé
le
fatiguer par la
mou. N'employez
celui qui est
Pour
trarient le tracé linéaire. le
Whatman
papier
et
gomme,
lavis,
le
il
les croquis,
et
dont
le vergé,
faut seu-
ne pas choisir les stries
con-
défaut
n'a d'autre
vous aurez du
du papier quadrillé; enfin,
il
papier
le
n'y a réellement que
anglais, excellent, et qui
que son prix élevé. Pour Canson
pas
etc.,
bon marché,
est excellent et très
lement ne pas trop
épures,
les
trait,
les
comme
papier
achetez du dioptique. Tenez votre papier au sec, à
ou du
Bulle
calque,
l'abri
de
la
poussière.
L'emploi de cet outillage appelle quelques recommandations, en vue des bonnes habitudes Je vous taille
On
prendre dès
et la
dans
l'autre,
raient être fâcheuses
pour
terminée. Lorsqu'il
dirais volontiers
il
importe de ne pas subir de courbure
mobiles
(fig.
s'agit
surtout
d'un
matérielle.
jeune
faire
En
le
moins possible en
du buste qui poursi la
croissance n'est
homme
délicat,
je
contrôler par leur méde-
tous cas,
planche à dessin ne soit pas à
la
courber
la santé,
aux parents de
cin cette installation
se
:
dessine tantôt assis, tantôt debout; dans une posi-
comme
mieux que
début
pente que vous donnerez à votre
fatigante, et surtout d'éviter les dépressions
pas
le
d'abord de bien proportionner à votre
votre table de dessin
planche. tion
recommande
à
s'en
il
vaut toujours
plat, et
servant.
3) sont excellents à ce point de vue.
qu'on puisse
Les
tréteaux
LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI
Imposez-vous
soin de toujours enlever de vos planches
le
restes
d'anciennes collures; vous
quand
elles
sont bien détrempées, vous
vous ne
planche, sur laquelle
l'envers,
les
et
enlevez avec une
vous essuvez bien
partout également, et par deux
fois,
si
vous voyez
feuille
due, mais la collez
par
humide
tout autour en
traction
angles et enfin
commençant
moyen
milieux, au suffisante, parties
les
Vous aurez
diaires.
déten-
et
non mouillée. Alors vous
quatre
les
d'une
soit
une éponge
sorte que
linge sec, de telle
votre
la
coller cette feuille, mouillez-la,
qu'elle ne s'étend pas à plat; puis enlevez l'eau avec
ou un
et,
collerez une nouvelle feuille que
Pour
lorsqu'elle sera bien sèche.
les
mouillez légèrement,
les
lame quelconque qui gratte sans couper,
à
29
ainsi
puis
intermé-
une
bien et rapidement tendue,
les
et
feuille
ne
dessin
votre
se
déformera
pas au décollage. Attendez pour dessiner que votre feuille soit
parfaitement sèche.
Le T vous servira pour
tracer
horizontales et sera
les
base de l'équerre pour les verticales.
Vous ne
sur un seul sens, sa tête dirigée par votre verticales,
vous
jour soit pour vous en face et plutôt
Le jour du haut ture.
T
et
équerres
rement, en tenant le
couche
main gauche. Pour
le
un peu le
le
perpenle
à votre gauche.
dessin d'architecpropres.
Vos
vous vous en servirez
légè-
doivent toujours être taillés,
les
(audra donc que
11
mauvais pour
très
est
crayons seront finement
qu'on
l'emploierez que
faites glisser l'équerre sur le T, le côté
diculaire de l'équerre étant à sa gauche.
la
très
crayon aussi droit que possible. Lors-
long du
T ou
cer des lignes qui s'écartent et
de l'équerre, on risque de
tra-
ne soient pas droites. Rappelez-
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
30
vous que faudra
les
de crayon sont des lignes d'opération qu'il
traits
qu'on
sans
effacer
demander
à
ait
très légers, car l'encre
il
la
importe également
prend mal sur un
gomme
un
crayon doivent être
effort qui détériore le papier. Si les traits de
recouverts de traits à l'encre,
à
trait
qu'ils soient
de crayon trop
appuyé.
Pour appointer retaillé,
on
crayon lorsqu'il n'a pas encore besoin d'être
le
se sert utilement
papier de verre très
d'une petite lime très douce, ou de
fin.
Les points de compas doivent être aussi peu appuyés que possible et
ne pas
trou dans
faire
le
papier.
Arrangez-vous pour ne
marquer un point au compas que lorsque male et
à votre papier
vous abîmez
articulez-en
:
branche
est
nor-
obliquement, vous manquez de précision
le papier.
De même pour
branches de façon
les
sa
que
le
la
compas
à cercle
pointe-pivot et
:
le
crayon ou tire-ligne soient normaux au dessin. C'est pour cela
que
les
compas
ne sont par articulés ne valent
tracer qui
à
rien.
Le
employé
tire-ligne sera
coupez,
et si
le tire-ligne
sans
le
savoir.
le
ni
Le
les
soins pour
vos tire-lignes
ni
tire-ligne et la
Il
faut de plus
tire-ligne;
nettoyez fréquemment
Mêmes
crayon, aussi droit que
vous appuyez trop contre
jours fluide dans
chiffon.
le
vous appuyez trop sur
possible, et légèrement. Si le
comme
la règle,
la
papier,
vous
vous fermez
que l'encre
soit tou-
renouvelez-la donc souvent et
branches avec de l'eau
plume
vos plumes
à dessin.
à dessin
et
un
petit
N'employez jamais
pour
plume vous donneront
après quoi vous effacez
le
le
l'encre à écrire.
dessin définitif,
vos lignes de crayon. Vous arriverez
bientôt à ne faire au crayon que les tracés nécessaires, bien des traits
dans un dessin peuvent se
foire
immédiatement
entre des lignes limites au crayon; c'est à l'intelligence
à l'encre,
du
dessi-
LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI
Dateur
à
de
est inutile
d'abord tout
taire
crayon pour ensuite nique
méthode
l'application de cette
faire
chaque dessin;
I
il
dessin une première fois au
le
repasser à l'encre, travail purement méca-
le
fastidieux, qui n'arrive qu'à
et
à
j
fatiguer
dessinateur
le
et
son papier. L'encre de Chine devra être délayée dans un
reusement propre; ne redélayez jamais de
Un
godet.
godet rigou-
l'encre séchée
dans
le
soin particulier doit d'ailleurs être apporté à l'emploi
de l'encre de Chine.
Pour
l'encre an trait,
faut qu'elle soit assez noire sans pous-
il
ser jusqu'au pâteux; renouvelée plusieurs fois par jour, surtout
en été
;
le
godet d'encre doit
recouvert afin
être
d'éviter
la
poussière.
Pour
des soins analogues sont nécessaires. Après
les teintes,
un godet de
délayé dans
avoir
assez noire,
l'encre
reposer, et tenez le godet recouvert. C'est
là
laissez-la
que vous prendrez
ensuite ce qu'il faudra pour vos teintes, en ramassant avec
pinceau à
surface, sans
la
autre godet, à
plus
remuer
ou moins
le
fond
d'eau.
et
le
en mêlant, dans un
Ainsi donc, ne passez
jamais une teinte avec l'encre de premier délayage ou, en d'autres termes, ne vous servez jamais pour une teinte du godet dans lequel
vous avez tourné
composée dans soin,
chaque
mais de prendre
que vous imbibez à la surface, et
le
le
dépôt que
laisse
les teintes
même
:
la
les
avez
fonds de godet,
meilleure
encre,
ne
le lavis.
peu étendues, vous pouvez au
employer du papier
l'eau,
arrangez-vous pour avoir assez
doivent jamais être employés pour
Pour
votre teinte
pinceau, de ne pas remuer,
de teinte sans arriver au fond du godet c'est-à-dire
fois
second godet, bien mélangée avec
le
fois
Une
l'encre de Chine.
à teinte, c'est-à-dire
lieu d'un
godet
un morceau quelconque
de papier non buvard qui vous sert ainsi de godet.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
32
L'habileté
dans
ne s'acquiert que par
lavis
le
cependant, quelques conseils sont encore utiles tous
les
tance — emploi
—
et
ménage qui
détail de
de vêtements propres
un peu
un coup d'épongé avec une éponge mais
l'eau parfaitement propre,
partout. Séchez ensuite
sans frotter sur
partie.
Vous pouvez
feuille
n'est
à
le
que vous risqueriez
trait
commencer
ensuite
mais
tandis la
teintes unies
et
modelé propre
donet
de
le
sans dépôt, tout ce
d'effacer en
lavis, lorsque
qu'elle
la
encore
est
première teinte.
vous obtiendrez un
ainsi
douce
si
en mouillant
et
Ces divers soins paraissent méticuleux; en faciles, et
graissé,
très
légèrement
humide, ce n'en sera que mieux pour
bien
son impor-
l'éponge aussi légèrement que pos-
mouillée,
plus
très
a
le tracé,
ne déteignant pas,
et
votre papier n'est plus blanc et vous paraît
sible,
malgré
Si,
ici.
soins de propreté que vous aurez pris pendant
emploi de sous-mains,
nez-lui
pratique;
la
réalité,
ils
sont
lavis transparent, des
qui
fait
le
charme d'un
et frais.
L'emploi du pinceau comporte toute une pratique personnelle qui s'acquiert par l'usage; tout ce
que votre teinte doit toujours avez
à la
ment,
continuer
tel est l'écueil
:
une
dire, c'est
rester mouillée partout
où vous
teinte qui sèche trop vite et inégale-
des débutants.
ment votre planche dans
qu'on peut
le
sens
Il
faut
donc pencher
où vous passez
légère-
la teinte,
des-
cendre cette teinte bien droit, sans qu'un côté avance plus que l'autre, et la
conduire lentement, par séries d'environ un
centimètres, mais en reprenant cinq ou
six
à
deux
centimètres plus
haut. Votre pinceau aura ainsi passé plusieurs fois partout, et
vous verrez votre
teinte
se sécher
graduellement à partir du
haut, en suivant parallèlement votre travail, et
sans que cette
dessiccation vous gagne de vitesse. Laissez plutôt les bords de la teinte
un peu en
arrière,
d'un coup de pinceau
;
l'encre coulera
LES INSTRUMENTS DE DESSIN ET LEUR EMPLOI
vous éviterez
ainsi vers le milieu, et
votre teinte doit être passée de façon à ce que
abondamment
papier soit mouillé
Pour clair
les teintes fondues,
ou du
continue,
clair
et,
ou de noir
cela,
chaque
que vous dégradiez du noir au
soit
modifiez votre teinte par addition d'eau
que vous avancez,
fois
en veillant
et Il
vaut donc mieux
qui servira de dessous à
est très difficile
commencer
la teinte
par passer une teinte plate
fondue.
Le pinceau veut une grande légèreté de main. tude, et aussi de
bonnes habitudes.
Il
le
dessin;
doigt de
le petit le
crayon, par
pouce, l'index et
le
mouvements du
Toujours
ventre.
qu'il soit
et effleurer
à
main
le
lui-même appuyer
de
le papier,
comme
dra, tenez votre pinceau
il
faut
et
libre
de plus en plus sec en
le
la
vous avez une seconde
arrivez
ce qui descen-
passant sur du
papier buvard. Laissez votre planche inclinée tant que n'est pas séchée. Si
non
vous voyez
si
quand vous
compter avec
de ses
la pointe et
peu prés également imbibé,
trop chargé de teinte, retirez-en,
à la fin de la teinte,
comme un
à peu près
médius, doit être très
seulement
bras
le
droite doit seul être en
Le pinceau tenu
contact avec
papier.
la
Affaire d'habi-
ne faut jamais que
droit supporte le corps; ce bras ne doit pas
sur
à ce
de réussir une teinte bien fondue sur du papier encore
d'ailleurs il
dégradation soit
la
que ces additions soient bien proportionnées.
blanc;
le
également.
et
au noir, faites en sorte que
pour
à
les cernurcs, c'est-à-dire les
les bords.
dépôts noirs sur
En résumé,
33
la
teinte
teinte à repasser sur
première, assurez-vous bien qu'elle n'est plus mouillée, sans
quoi tout serait perdu. Evitez d'ailleurs de passer un grand suite au la
même
endroit,
vous pourriez
nombre de
faire
crever
le
teintes
de
papier par
traction des parties sèches et tendues.
L'éponge peut adoucir des teintes trop noires, enlever Elémenti
et
Théorie Je l'Architecture.
—
I.
les cer}
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
34 nures
;
mais
un remède dont
c'est
arrive d'éponger,
patiemment; mouiller
que ce
il
grande eau,
soit à
sera très propre, et
l'eau
— toujours
à
—
grande eau
avant de mouiller l'endroit teinté. vant une partie de salit.
ne faut pas abuser.
la
le
faut
commencer
Vous devez
lavis est la netteté. et
avec
la
Pour acquérir bavoches,
même
vous saurez vous
première qualité d'un
au pinceau aussi nette-
du crayon.
pour éviter ce qu'on appelle
vous décourage
servir
du pinceau avec adresse
dernier avis aux débutants.
son premier
lavis,
on s'empresse
sont plus mouillées,
encore sec dans ses
les
On
pas,
bientôt
et élasticité.
est fier d'avoir
terminé
alors de le décoller. Or, le
papier cependant
fibres, et le dessin
ainsi décollé
ment gondole. Attendez au moins un jour avant de dessin.
en
pratique est nécessaire; vous n'y arriverez pas du
la
teintes ne
la
précision qu'en vous servant
cette rectitude,
l'eau,
l'eau propre.
dessiner
premier coup, mais que cela ne
Un
par
teinte la répand sur le papier blanc et le
n'oubliez pas que
tout,
et
surplus de votre papier
Après avoir épongé, ramassez soigneusement
Mais avant
vous
légèrement
Autrement, l'éponge enle-
lavant constamment l'éponge dans de
ment
il
très
S'il
si les
n'est pas
prématurédécoller
un
CHAPITRE
III
DU DESSIN D'ARCHITECTURE
— Le
SOMMAIRE. Le
—
plan.
La
dessin géométral.
coupe.
— Ses exigences. —
— L'élévation.
Échelles.
—
Nécessité de plusieurs pro-
— Les axes. — Dessin par — — Lignes limites des conAplombs et les axes exemples. tours. — Projections obliques. — Développements. Des croquis. — Méthode à suivre. — Croquis de mémoire. — Choix des une représentation complète.
jections pour
saillies.
:
croquis.
Le dessin d'architecture métral est
le
Tandis que
dessin exact, on peut dire
le
paraissent,
tels qu'ils sont. Ainsi, par
chapiteau
le
dessin par excellence.
dessin pittoresque représente seulement l'aspect des
objets, tels qu'ils
un
est le dessin géométral; le dessin géo-
mode
tique d'une conception
ou
dessin géométral les représente
exemple,
en perspective,
géométral. Seul, ce
le
et la
fig.
de dessin la
la
fig. 5,
4 ci-aprés représente
le
permet
même la
ou
vivent de créations,
d'orfèvrerie, d'artillerie
réalisation
comme
qu'il s'agisse
ou
de machines
d'architecture.
Sa qualité première sera donc l'exactitude absolue,
Aucun
à toutes
ou de mobilier, de construction ou de
décoration, de fortifications
parfaite.
iden-
reproduction identique d'une chose
déjà réalisée. Aussi s'impose-t-il à tous les arts les industries qui
chapiteau en
la
précision
soin ne sera exagéré pour atteindre cette exactitude,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
36
car malgré tout,
il
y aura toujours entre
le
dessin et la précision
idéale la différence d'une ligne tracée à la ligne
Toute
méthode en
la
Fig. 4.
— Chapiteau
fait
mathématique.
de dessin géométral consiste donc à
du Temple de Mars-Vengeur (D'après
à
Rome,
représenté en perspective.
M. d'Espouy.)
écarter le plus possible les chances d'inexactitude, et lors qu'il s'agit la
même
dans
les
simplement de reproduire un dessin déjà
échelle, soit à
méthodes
et
une
échelle différente, la
fait,
même soit à
marche logique
procédés est loin d'être indifférente. Elle est
non moins importante pour
le
profit
de l'étude que suppose
DU l'exécution
d'un
D ARCHITIiCTUKI
DI-SSIN
dessin,
moins
à
d'être
37
un
purement
travail
machinal.
Le premier principe
à cet égard, celui qui fera de l'exécution
même
d'un dessin un travail d'intelligence en
temps qu'un
exer-
cice de l'œil et de la main, c'est de s'identifier avec son modèle,
de refaire à votre tour, par celui
les
mêmes moyens,
ce qu'a
dû
faire
que vous copiez. Si vous reproduisez un dessin, cherchez
comment
l'auteur
du modèle a dû procéder,
et
de
faites
même;
vous traduisez en dessin
si
une œuvre ture,
réelle
cherchez
auteur a dû
d'architec-
comment son dessiner pour
la
en assurer l'exécution,
pro-
même.
cédez de
Quels seront pour
moyens
et
?
cela les
Les diverses projec-
résument en
tions,
qui
plans,
en coupes, en
se
éléva-
tions.
Notez bien
car
est l'ordre logique.
cet
ordre, Fig.
il
dessins seront établis au entre
le
modèle
Les échelles
— Chapiteau du temple de Mars-Vengeur,
5.
représentation en géométral.
Ces
moyen
des
échelles,
proportion adoptée
et le dessin.
les
plus simples doivent être préférées
:
un
centi-
mètre, un décimètre par mètre. La proportion purement déci-
male prête peu aux erreurs. Mais des raisons matérielles peuvent exiger d'autres échelles; elles seront en général doubles ou moitié
de celles-là
:
ainsi
cinq
millimètres ou deux centimètres,
cinq ou vingt centimètres par mètre.
Le plan est une coupe ou section d'un édifice variable par
sons, etc.
un plan horizontal qui coupe
On
suppose ce plan passant
à
les
faite à
une hauteur
murs,
piliers, cloi-
une hauteur convenable
>aê***
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
38
pour
voir toutes les particularités de
faire
murs,_
ou
pilastres, les
plan
comme une
portes et fenêtres, piliers, colonnes
les
cheminées,
Vous pouvez considérer
etc.
empreinte à plat qui arrivée à
construction, les
la
même
un
serait prise sur
niveau dans
la
le
construction en cours,
la
hauteur d'un étage. Ainsi,
une
vous représente
6
fig.
la
partie de construction élevée
au-dessus du sol,
Sur Fig. 6
le
même
s'exprime
construction plan par la
et la
fig.
plan
en
7. fictif,
con-
la
struction elle-même se traduit
— Perspective.
par ses sections horizontales c'est
un élément
invariable;
mais on peut y projeter
au-dessous, soit
qui
ce
qui se trouve au-dessus.
est
premier
le
montrera
— Plan.
les
socles,
saillie
murs ou
bas des
cas,
le
plan
portions d'archi-
tecture qui font
que moulures de bases ou de
soit
ce
Dans
Fig. 7.
:
marches,
sur le
piliers, tels
perrons,
etc.
C'est ce qu'on appelle d'un terme général les lignes de retraite.
Ou
bien dans
le
second
cas,
entablements ou corniches:
il
On
ou moitié de chacune, lorsque
montrera
les
voûtes ou plafonds,
présentera les deux projections, l'intérêt réside aussi
bien dessus
que dessous:
La
coupe est
plan vertical
:
une section d'un elle est
talement. Et de
édifice
ou
partie d'édifice par
verticalement ce que
même,
elle doit
avant tout
sections de ce plan imaginaire avec
la
le
un
plan est horizon-
faire voir les inter-
construction. Ces traces
ÉLÉMENTS BT THÉORIE DE l'archii
Tome
I
l
P.gc )9
DU DESSIN D ARCHITECTURE constituent ce qu'on appelle les parties le plan,
dans
on
fera sur ce
l'édifice,
peut en
plan de coupe
m coupe.
la
39
comme
Puis,
dans
projection de tout ce qui,
effet s'y projeter.
Ceci montre qu'une seule coupe est rarement suffisante pour
rendre compte de tout l'intérieur d'un
édifice,
il
en faut généra-
lement au moins deux. L'une, déterminée par un plan perpendiculaire à
la
nomme
façade, se
parallèle â la façade, est
une coupe
vertical
coupe longitudinale; l'autre,
transversale.
nom-
Souvent, de
breuses coupes secondaires sont encore nécessaires.
Une coupe vir
limitée à
de point de départ
section d'un
la
à l'étude
mur
de façade, pour ser-
de l'élévation, se
nomme
plutôt
profil.
ou façade
L'élévation
vertical extérieur.
gnées
les
Elle
est
peut comprendre
unes des autres, par exemple
église, et plus loin les bras
Sauf
projection de l'édifice sur un plan
la
le
de
la
croix
la
ou
des parties très éloifaçade principale d'une transept.
cas d'une architecture uniforme partout,
pour rendre compte des extérieurs de
sieurs élévations
façade principale, façade
latérale,
plu-
faut
il
l'édifice
:
façade postérieure. Ces termes s'ex-
pliquent d'eux-mêmes.
un
Voici, sur
façade
:
édifice complet,
c'est l'arc
Comme
vous
de Titus à
le
voyez,
il
pour rendre compte de ce
Le
plan, pris
à
etc.,
et
Rome
fait
ne faut pas moins de quatre dessins
monument
très simple.
voir par moitié
deux étant identiques,
et
postérieure est inutile puisqu'elle ne ferait que répéter pale.
Mais
la
les
piédestaux,
les socles,
par moitié les voûtes et entablements.
seule façade latérale suffit, les
et
(fig. 8).
une hauteur qui permette de montrer
colonnes en section, bases,
un exemple de plans, coupe
Ici,
une
une façade la
princi-
façade latérale est nécessaire, car elle ne résulte pas
nécessairement des autres dessins. La coupe longitudinale
suffit
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
40
également, car ses éléments, joints à ceux des façades, permettent
de tout déterminer.
Comme
on
c'est d'après la
le voit,
combien de dessins
sition de l'édifice à représenter qu'on verra
ou de projections sont
compo-
nécessaires, et quels sont les plus utiles à
donner.
Dessin par
études Il
;
les
Vous savez
ce
la ligne
ou un
En
lière.
de
et sera celle
la
composition.
bien définir.
le
qu'est
un axe en géométrie
ce n'est qu'une
:
de partage en deux parties égales d'une figure
plane symétrique, ou lution
du dessin
l'axe est la clef
importe donc de
ligne,
Le mot axe reviendra souvent dans vos
axes.
la
ligne des pôles dans
une surface de révo-
solide régulier, tel qu'un prisme droit à base régu-
architecture, l'idée d'axe est plus large
elle s'étend à
:
tout l'ensemble d'un plan vertical séparant les deux moitiés d'une symétrie. Aussi, quoique sa représentation graphique se borne à
une
ligne
droite,
Prenons pour exemple une
ligne.
plan, l'axe
deux
pas que ce
n'oubliez
du
plan,
mais
cette ligne
projection du plan médian qui
ment;
et
si
:
pas une simple
vous en dessinez
elle-même ne sera que d'ensemble du
est l'axe
vous direz justement que
les
clefs
des voûtes, les
grande rose ou de
fenêtre d'abside sont dans Taxe de l'église.
Remarquez
de
la
la
monu-
lustres qui en descendent, le centre de la
que
le
de ce plan sera bien une ligne droite partageant en
tracé
le
église
n'est
la
d'ailleurs
ligne droite qui est l'axe de votre plan, celle qui est l'axe
votre
ou postérieure,
façade principale
de votre coupe transversale, ne sont que de ces
dessins,
d'un
même
plan
celle qui
les traces
vertical.
est
l'axe
dans chacun
Voilà
votre
axe
principal.
Mais les
il
y en aura d'autres
:
parallèlement à celui-ci, vous aurez
axes des bas côtés, et entre deux, les axes des
piliers.
Trans-
DU DESSIN D versalemcnt, vous trouverez
les
ARCHITI-iCTUKi:
|I
axes du transept, ceux de chaque
travée, puis les axes rayonnants des chapelles, etc., etc.
Et
si
vous avez
à dessiner le plan
de cette église,
c'est
en pla-
çant d'abord et avant tout ces divers axes avec toute
la
sion possible que vous arriverez à construire votre plan.
De
vos
une
axes
placés
fois
avec soin,
et vérifiés,
les
préciplus,
chances
d'inexactitude deviennent minimes.
* 4*
Jfc! N>
*-
-è-s»
I V* T
1
4^-1
+9
X *«*é-ov
—
1
,
LART ET LA SCIENCE DE LA CONSTRUCTION pensée ainsi fixée, interroger
science pour vérifier
la
195 la stabilité
de ses murs, de ses voûtes, de ses de
planchers,
combles;
ses
et
peut-être, après cette consultation scientifique, revenir à
une nouvelle
étude artistique de sa conception, parce que voir
science lui aura
fait
ou une imprudence ou
un
la
excès de précautions.
Pour dre,
me
foire
mieux compren-
Vous
prenons un exemple.
connaissez au Palais de Justice
grande salle
fois vestibule et
salle, à la
des
pas-perdus,
derrière la façade
la
règne
qui
monumentale de
Fi s- 77-
du
rue de
la
suite
Harlay
(fig.
77).
-
Palais
c oup e du
transversale du vestibule
Justice.
(Rue du
Harlay.)
Par
de combinaisons spéciales, l'architecte a eu
la
pensée de
constituer là des voûtes d'une composition nouvelle (fig. 78)
:
des arcs doubleaux perpendiculaires à la façade, d'autres petits arcs
doubleaux trans-
versaux formant pour ainsi r»
dire des
pannes; au centre,
une
calotte sphérique; vers
les
murs,
double être
surface
courbure qui
ou une
ou une
une
partie
à
peut
de tore
'
partie de sphère.
Fig. 78.
— Perspective des voûtes.
Cette combinaison, voulue
pour produire certains
effets,
qui
l'a
conçue?
doute n'est possible à cet égard. Puis
il
a
L'artiste,
fallu,
aucun
ensuite,
en
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
I96 étudier
en
stéréotomie,
la
l'
vérifier
ARCHITECTURE
la
calculer
stabilité,
les
actions multiples de ces éléments les uns sur les autres, les
murs
intérieurs et extérieurs. C'était le tour de la science.
Non, en
science ne crée pas; elle s'abuse et se stérilise
art, la
prétend
lorsqu'elle
son rôle
dépasser
voyez combien sont inféconds
d'hommes
qui,
intelligents
si
tout
:
armés pour varier
fait,
nouveau
fussent,
Aussi,
fonction.
émanés
n'avaient
que
les
résoudre à
écartements,
problème déjà résolu en changeant seulement
le
données numériques.
la
ne peuvent que prendre du
ils
ou
portées
les
sa
ne peuvent rien imaginer, rien
contrôle,
le
et
essais de créations
les
qu'ils
science à leur disposition. Ils créer
sur
'
L'art seul peut créer; l'art seul peut
ses
com-
biner les éléments, c'est-à-dire composer; combiner les proportions, c'est-à-dire étudier.
Mais composer, étudier,
de nos éléments, en restant
à l'aide
toujours dans ce domaine du constructible qui nous est infranchissable; la
et,
sachez-le bien,
si
l'architecte n'a pas, d'autre part,
science nécessaire, la science de la construction,
lui aussi;
en face de l'architecte incomplet, parce
que savant, se dresse
il
se stérilise
qu'il
l'architecte incomplet, parce qu'il
ne
serait
ne
serait
qu'artiste.
Cette vérité, beaucoup ne veulent pas l'accepter; forte et si
que toutes
dés lors
vous
le
les résistances, et
faire
a
:
faut en prendre votre parti,
vous ne serez
êtes artistes et savants. C'est à prendre
Et tout à l'heure et
résolument
il
une science; à l'art et la
je
la fin
vous
disais
:
plus
elle est
la
ou
architectes que à laisser.
construction est un art
de ce développement,
je
vous
dis
il
:
y
science de l'architecture; l'un ne va pas sans l'autre.
Mais l'enseignement
est
sieurs cours. Je n'ai pas à
réparti,
heureusement,
vous enseigner
entre
la science,
plu-
mais
j'ai
LART ET LA SCIENCE DE LA CONSTRUCTION à
vous montrer
les
moyens dont vous
197
disposez, leur variété,
leurs conditions d'emploi, en m'attachant au constructible la
notion est indispensable à
patrimoine séculaire que
dans
les
je
l'art.
me
dont
C'est cet inventaire de votre
propose de dresser devant vous
leçons qui vont suivre.
Et pour commencer,
je
vous
parlerai la prochaine
fois des
Vous vous demandez peut-être ce qu'il peut y avoir tant un mur, pensez- vous, est un mur. Vous dire sur ce sujet
murs. à
verrez
:
:
je
n'ai,
quant à moi, qu'une crainte,
condenser en une seule leçon tout ce que sur ce sujet.
c'est
de ne pouvoir
j'aurais à
vous
dire
LIVRE
III
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE
LES
Les Murs.
Étude
—
— Murs
et
Les
MURS ET LES OUVERTURES ISOLÉES isolés.
— Murs —
épaisseur des murs.
ouvertures
fenêtres, etc.
—
dans
les
assemblés.
Caractère
murs.
Décoration des portes
—
— Murs et
combinés.
—
décoration dés murs.
Application
et fenêtres.
aux
portes,
CHAPITRE PREMIER
LES MURS
MURS
PRINCIPES ELEMENTAIRES.
SOMMAIRE.
—
Importance
ISOLES.
de l'étude des murs.
et variété
—
Les
— Construction pyramidale. — Socles, empat— Liaison — Appareils. — Appareil antique à pierres sèches. — Couverture du mur; corniches, leur raison murs
retraites,
isolés.
tements.
et
solidarité.
les
d'être.
Aujourd'hui
parmi vous matière d'un
je
qui voient bien chapitre de
leçon artistique. le
dois vous parler des murs.
mur comme
Ce
serait
dans
Paris,
voyez
sujet
construction,
mais
partout, la construction et
que
le
—
le
non
l'aspect
et
l'art
—
celle
d'une
la
du
se lient étroite-
caractère rien ne
mur, à une étude profondément
l'étude des
mur
une erreur profonde. Sans doute, dans
ment; mais au point de vue de se prête, plus
ce
en est peut-être
Il
murs
latéraux
du Panthéon
artistique. (fig.
A
79) ou
de l'Arc de l'Etoile; à Versailles, ceux des grands réservoirs; à
Meudon, ceux des
terrasses,
et
vous vous convaincrez que
la
peinture et la sculpture ne sont pas les seuls arts qui tirent de l'étude
du nu leurs plus puissants
effets.
Sans nous restreindre
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
202
même
à ces
murs
Louvre, dans
le
nus, n'y
a-t-il
pas encore dans les étages du
rez-de-chaussée de notre Ecole des Beaux-Arts,
de l'hôtel Pourtalés, rue Tronchet, une étude de
F'g
79-
— Murs latéraux du Panthéon,
sortons de Paris, nous trouvons alors les
mur?
du
théâtre d'Orange, les
âge,
les
Moret,
murailles
etc.;
(fig.
murs
murs
si
81); ce grand élégants de
de Carcassonne
(fig.
si
nous
à Paris.
justement admi-
rés de l'antiquité grecque et étrusque, les grands
du Capitole ou Tabularium
Et
soutènements
mur
si
imposant
Pompéi; au moyen
81), de Guérande, de
plus tard, les grandes terrasses de Blois et
d'Am-
LES boise. la
Autant de murs conçus
volonté de
faire
D'autre part,
œuvre
mur
le
premier élément;
que
je
vous en
203
et étudiés
par des artistes, avec
d'art.
est
Fig. 80.
MURS
—
dans toute œuvre d'architecture
Tabularium,
c'est aussi le
à
Rome.
plus simple.
parle tout d'abord.
le
Il
est
donc logique
Essayons ensemble de
le
bien
connaître.
Les fonctions des murs sont ils i
très variées; d'une façon générale,
peuvent tout d'abord se diviser en deux groupes
Les murs isolés
;
:
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
204
Les murs assemblés.
Le mur
isolé
—
tel
doit se soutenir par sa
Fig. 81.
sèque.
— Mur de
les
uns
le
la cité
—
de clôture ou d'enceinte
solidité intrin-
de Carcassonne, porte de Saint-Nazaire ou des Lices.
partie de
—
et
c'est
le
sa solidité à
et les autres se
Voyez dans nos
mur
combinaison propre, par sa
Le mur assemblé
emprunte une murs,
que
villes [une
—
cas le plus général
sa liaison avec d'autres
soutenant réciproquement.
maison de cinq ou
six étages
façade et ses clôtures mitoyennes sont formées de
:
sa
murs dont
LES l'épaisseur
moyenne que
en
n'est
MURS
205 quarantième ou
le
tième de la hauteur. Pourrait-on construire
dans l'espace? Jamais;
il
ne
résisterait
un
même
le
mur
pareil
pas à
la
cinquanisolé
poussée du
vent. C'est l'assemblage
avec d'autres murs qui seul le soutient, qui est
condition
la
de sa
nécessaire
grande
très
solidité
solidité,
h
l'assem-
si
blage est efficace.
Vous voyez donc là
que
notre
architec-
œuvres
ture procède par
combinaison
de doit
sa
par
elle
;
stabilité
à
des
mmmmm • * • • • •••••«• m • m *® m m mm® ••••••« mmmmmmm •*•••• • mmmmmmm \
ingénieux, grâce
artifices
auxquels
• m
pu deve-
elle a
9
nir
économe de
d'argent
et
matière,
d'espace. Je
dis « notre architecture » et
non
parce
l'architecture,
qu'il
n'en
toujours été des
a
ainsi.
monuments
haute
antiquité,
pas
Dans d'une d'ail-
leurs très remarquables, les
murs ont par
— Plan
des Propylées de Carnac.
été établis
timidement avec stabilité
Fig. 82.
leur
les
épaisseurs
propre
nécessaires
masse,
sans
pour assurer leur
tirer
assemblage. Telle est l'architecture égyptienne;
voyez
immédiatement
combien
un
mode
parti et
de
par
de
leur
là,
vous
construction
206
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
contribue
plus
ture son
que toute chose
caractère propre
Propylées de Carnac
83); rien
(fig.
:
à
donner à une
comparez par exemple
le
architec-
plan des
82) et celui des Propylées d'Athènes plus opposé construction timide d'un
(fig.
n'est
:
côté, construction savante de l'autre.
Fig. 83.
— Plan des Propylées
Le mur assemblé aura par
sa destination des
une composition essentiellement que
le
— un
mur
isolé est
édifice
C'est
donc
principes
assemblé statique.
de :
les
— le
sa
de l'Acropole d'Athènes.
relatives
dimensions
dans un tout
un tout par lui-même
et
;
et
tandis
une construction
à lui seul.
mur
isolé
que nous allons étudier d'abord,
construction
s'appliquent
épaisseurs varieront
d'ailleurs
au
les
mur
seules suivant les lois de la
LES MURS
Murs
En pure
logique, toute
isolés
construction en maçonnerie devrait
Supposons un mur
être pyramidale.
ne supporte aucun poids;
assise
poids du mur,
mière
20'
transmet au
et le
la
très élevé
:
sa plus haute
plus basse supporte tout
terrain.
Or, pour que cette precon-
assise, et surtout ce terrain, résistent à cette pression
sidérable,
que
faut
il
le
cette pression se répartisse sur
une surface
assez étendue.
La
théorie de
la
résistance des matériaux conduit à
une
sec-
84) déterminée par
tion (fig.
deux faces courbes concaves plus
ou moins
vant
les
distantes sui-
éléments du calcul
(densité,
résistance,
etc.).
mur
serait
peu commode, d'un
aspect
un
Mais
étrange
en
et
obtient le
pratique
même
retraites
ments
exécution
d'une
,
difficile,
des
tel
(fig.
on
résultat par
ou 85),
empattequi
Fig. 8s
Fis.
per-
mettent de conserver des parements plans, verticaux ou légè-
rement en
talus.
mique avec donniez
la
auriez ainsi
tilement
la
Remarquez seulement que
ce
ses retraites, est aussi plus solide
même
épaisseur au
une masse
sommet
inutile qui
ne
mur, plus éconoque
si
vous
qu'à la base, car
vous
servirait qu'à charger inu-
fondation.
Ceci vous pose dés
le
lui
début de ces études deux principes
:
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
208
i° L'architecture
quer
les
doit s'éclairer par la science, mais en appli-
conclusions avec intelligence
2° L'effet pyramidal
dans
les empattements,
les
l'esprit,
dans un sens pratique
les
talus,
;
monumentale trouve
l'architecture
de l'architecture
loi rationnelle
que pour
que
et
bases, les
pour
et satisfait,
etc., est
une
l'œil aussi
bien
socles,
au besoin de sécurité que nous attendons de
toute construction.
Mais ce mur ne sera pas un monolithe
A
..a
66..
ou
o.ffô..
petits matériaux,
modes de
sera en grands
B
Fig. 86
en
il
;
Fig. 87.
ou de construction mixte.
A
chacun de ces
construction correspond une architecture spécifique.
mur monumental en
Reportons-nous d'abord au
de
pierres
taille.
Supposons pour plus de pierres
comme
celles
carriers de l'Ouest et
longueur double de pieds,
Si (fig.
serait
que de temps immémorial préparent
du Sud-Ouest de la
serait celle
vous
divisiez votre
86),
il
n'aurait
la
France
largeur (en réalité,
ou 0,33x0,33 xo,66)
dont l'épaisseur
que vous disposez de
simplicité
pied
voyons d'abord
section carrée,
x
1
le cas
pied
x
d'un
mur
2
de ces pierres.
mur
aucune
une de ces tranches.
et
1
:
les
par tranches de o m 66, solidité; la
Si
comme
en
A
moindre poussée renver-
vous croisez
les joints
comme
en
LES
B
MURS
87), vous obtenez toute
(fig.
formé un
vous avez
solidité possible,
la
tout.
mur
Votre
209
devra donc être divisé en
assises
horizontales, avec
croisement des joints verticaux.
Ce
principe est de rigueur quel que soit
tion d'un mur, son épaisseur, etc., et
le
mode
de construc-
croisement qui s'impose
le
en façade doit exister aussi à l'intérieur lorsqu'une seule pierre
ne
pas toute l'épaisseur.
fait
Construisons donc maintenant un
A
Sur une première assise
A
v
88),
(fig.
mur
d'épaisseur double.
h ,
vous pouvez
Bh
en disposer une seconde
l£;I:I!lEE , -41.'.
B v où
pierres seront en
les
,
u-JL,
ordre inverse; les joints sont
en
croisés
tous
sens,
la
construction est excellente.
Ces
appareils
(mot
du
tiré
sens appareillage des pierres)
sont aussi anciens que
Pour
chitecture. je
vous
fique
citerai le
second, fig.
le
Fis.
premier,
le
mur
tombeau de
l'ar-
de l'Erechtheion à Athènes ou Metella
Cecilia
mur du
à
Tabularium
le
magni-
Rome (fig. 89); pour le de Rome (v. plus haut,
80).
Mais
pas ordinairement cette régularité géo-
les pierres n'ont
métrique, donnant lieu à ce qu'on appelle appareil réglé dans les
deux sens.
Généralement
on
emploie
la
pierre
d'après
les
dimensions des blocs, toujours cependant par assises horizontales.
Le croisement
reil est
est
toujours
la
régie.
réglé horizontalement, c'est-à-dire
hauteur uniforme, Éléments
et
les
que
Très souvent les assises
sont d'une
joints verticaux n'étant pas réglés.
Théorie de l'Architecture.
—
I.
l'appa-
Il 14
est
210
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
évident d'ailleurs qu'un appareil
une beauté de
Dans
complètement réglé constitue
plus.
on trouve des exemples de murs, d'une
l'antiquité,
construction d'ailleurs très belle, où les joints ne sont pas toujours
verticaux,
par exemple à Mantinée
fêS
90). Pratique-
(fig.
i~y$
âfen*
ifiliï
Fig. 89.
ment, cela
sans
est
— Tombeau de
Cecilia Melella, à
inconvénients,
Rome.
pourvu que
les
angles ne
deviennent pas trop aigus, car en général tout angle aigu dangereux, Parfois
comme
on
a
est
trop facile à casser.
employé un
appareil
réglé
par
superposant des assises alternativement hautes
mettant ainsi d'employer
y a de beaux exemples
les divers bancs
d'une
de cette combinaison.
alternance, en et
basses,
même
per-
pierre.
Enfin,
je
Il
dois
MURS
LES citer
péens ou Pélasgiques,
composés de blocs
polygones qui s'insèrent d'Argos
uns dans
les
dits
Cyclo-
irréguliers taillés
les autres, tels
que
en
murs
les
de Tirynthe. Dans ces constructions primitives, qui
et
ont l'inconvénient de ne pas placer
dans
du croisement des
Les murs en moellons,
mêmes
les pierres sur leurs
c'est-
lits,
sens de leur stratification naturelle, vous constate-
le
rez encore la recherche
les
murs
plutôt au point de vue historique, les
ici,
à-dire
211
lois,
la
murs en moellons
murs en
les
joints.
briques,
sont régis par
proportion des matériaux diffère seule. Les bruts,
caillasses,
meulière, sont plutôt analogues aux
murs
cyclopéens;
derniers
ces
surtout,
principa-
c'est
lement l'agglomération par tier
qui
leur
fait
tuant de
solidité
véritables
pour
d'ailleurs,
mor-
le
en consti-
monolithes
-~^«s^
arti-
Kg.
9 o.
-
Murs de Maminée.
ficiels.
Et
ici,
il
faut à
—
l'appareil à
pierres
la
—
sauf ceux
Dans toute
sèches.
Vous entendez devienne
ici
l'architecture
bien il
une
que
faut
:
cela
que
le
car
réalité,
c'est
antique les
sans mortier,
juxtaposées
et
qu'avec une exécution parfaite;
géométrie
murs antiques
construction des
sont superposées
contre pierre.
la
vous parle d'une
vous qui sont nés prés de Nîmes, d'Orange ou d'Arles
une beauté de
pierres
je
vous ne pouvez voir d'exemples
beauté dont d'entre
murs que
propos des
ne peut
pierre
se
faire
plan théorique de
autrement
vous
n'auriez de contact qu'en quelques points, effroyablement chargés, et
vos pierres éclateraient sous
dire quelle
beauté résulte de cette perfection
Et ne croyez pas que je
relevais
la pression. Ai-je
le
le
mot
perfection
?
soit
Temple de Mars Vengeur
besoin de vous
à
exagéré
Rome,
:
un et
jour, j'avais
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
212
mesuré avec
En
les
le
plus grand soin les pierres de son soubassement.
reportant sur
m'aperçus que
le papier, je
y avoir erreur ou lacune,
— et
dimensions
dimensions doubles.
étaient constantes, sauf parfois des
Fig. 91.
les
Il
devait
Palais Pitti, à Florence.
en
dant avec un soin minutieux,
effet
en y retournant, en regar-
trouvais cette fois des joints
je
qui d'abord étaient restés invisibles malgré toute l'attention que j'apportais à n'en pas laisser passer.
Ainsi
traité,
croyez bien qu'un
mur
de simple appareil prend
LES
Fig. 92.
— Palais de
la
MURS
Signoria, à Florence.
2I
3
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
214
une valeur c'est la
Car tion
d'art
qu'on ne soupçonne pas avant d'en avoir vu
beauté de l'exécution assurant c'est
une beauté supérieure,
même,
c'est-à-dire
la
même,
de l'architecture
monument.
beauté du
celle qui résulte
demandée
à
ultérieure.
Tel
de
la
une
murs toscans
construc-
qui n'est pas
et
décoration
est
—
cas
le
des
étrusques ou
— Vous
toscans, c'est tout un.
avez vu
:
ou des
des gravures
murs
photographies de ces
si
grandioses du Palais Pitti (fig.
du
91),
Strozzi,
Palais
du
Palais de la Signoria à Florence (fig.
92), de l'abbaye de Belem
en Portugal. Ces bossages d'un si
puissant
effet,
ces
tiques,
mières,
ombres
c'est
décoration, tion
ces saillies rus-
mieux que de c'est
Sur
elle-même.
on déterminait
le
du rocher,
plan
termes mathématiques,
du plus grand
parallélipipéde
inscrit
—
ce
plan
la
pierre
la
vertical
—
permettant un parement
Fig- 93-
lu-
construc-
la
brute, telle qu'elle sort
*5%1W*0y,Y,.%
ces
et
était
en
les arêtes
marqué
par une ciselure autour des joints; puis le surplus de la pierre restait ce qu'il était.
Les joints ne sont pas des refends,
ne sont pas des bossages,
imprévu, sa J'ai
variété,
mesuré au Palais
je
c'est la pierre
dirais
Pitti
presque
de ces
en avant du parement du mur.
les
bosses
elle-même avec tout son
son paysage grandiose.
saillies
qui
atteignent o m 70
MURS
LES
215
Mais revenons aux conditions plus ordinaires de
la
construc-
tion.
mur
Voilà donc une partie de tions descendues jusqu'au bon
puis
un
socle,
sol,
partie inférieure
édifiée
avec
hauteur
plus épaisse, formée de pierres
la gelée. Si la pierre
De
il
mur proprement
le
dit
un ennemi redoutable,
a
qui elle-même donnera lieu aux actions destructives de
la pluie,
seront
93). Or,
(fig.
a ses fonda-
il
les empattements nécessaires;
plus grandes et plus résistantes; enfin est arrivé à sa
en terre
;
le
chemin de
absorbante
est tendre,
elle est
l'eau. Il faut
donc protéger
le
les joints
et
mur.
là les corniches.
Des
La corniche
est le
corniches.
couronnement
et l'abri
d'un mur.
Souvent des murs, surtout de simples murs de
clôture, sont
protégés soit par des tuiles, soit par des feuilles de métal (zinc).
Mais
dans l'architecture monumentale
c'est
enseignements
les
:
je
m'attacherai donc à
en vous recommandant de bien suivre
amenée Pour assise
la
les
chercher
finit
corniche en pierre,
déductions qui l'ont
jusqu'à ses formes les plus riches. abriter le
mur, on
a
pensé d'abord à
le
couronner d'une
en pierre dure, formée de morceaux aussi longs que pos-
sible afin
de diminuer
pour que
l'eau
qui couronnait
1.
qu'il
Dans
les
proscrit. C'est
le
nombre des
joints, et
n'y séjournât pas. C'est le
mur
le
chaperon, tel
d'enceinte de la prison
l'architecte a
dû
faire
Mazas
que ce soit un chaperon sans aucune
prisons, toute saillie permettant d'accrocher quoi
pour cela que
terminée en pente
que
(fig.
est
celui
94)
'.
absolument
saillie.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
2l6 Mais elle
coule
là est
l'eau
si
le
venue
ne peut pénétrer dans
long du mur la
en
saillie
Fig- 94-
(fig.
parement ou
le
Fig. 95-
95). Seulement l'eau,
qui
De
encore.
la tablette saillante, soit
sur
sommet,
par son
compromet
et ainsi elle le
conception de
dure
de pierre
mur
le
une
assise
nu du mur
le
Fig. 96.
mouille
après avoir
pierre,
la
coulé sur les faces inclinées puis sur les faces verticales, suit
de nouveau
les
sous-faces
enfin
et
parement du mur.
le
donc obliger
fallait
assurer
un
Pour
égout.
les sous-faces
l'eau
à tomber, lui
cela
on
La
(fig.
de
tablette est
96).
saillie
sans que
quelques
quant que
autre
— Corniche grecque.
l'a
on
corniche grecque,
Propylées d'Athènes
comme (fig.
Ainsi, la corniche se larmier; de
moulures
dans
renforcé par
l'a
rejetant
Tracez ces données, la
risquât
enfin,
le
bas
remar-
coul a sur sa face ver-
l'eau
moulure
remon-
donner plus
larmier
le
moulures;
ticale la tachait, Fig. 97-
les
devenue un larmier
voulant
Puis,
de se rompre, on de
a évidé
de sorte que pour venir
mouiller, l'eau Serait obligée de ter.
Il
et
couronné d'une également
l'eau.
vous avez toute
l'exemple ci-contre
tiré
des
97).
composera d'abord
inférieures et de
et
avant tout d'un
moulures supérieures,
les
LES
unes
et
autres
les
MURS
moins importantes que
domine toujours comme hauteur variétés
infinies
principe à
l'état
217
des
et
le
comme
larmier qui
saillie.
A
corniches, vous retrouverez
de régie.
Nous
applications diverses; quant
cà
les
travers les
toujours
ce
verrons d'ailleurs plus loin
les
présent, j'expose la théorie.
""WfiSfiBR-^
I-
Fig. 98.
Avec des formes
—
Corniches du Moyen-Age.
différentes, les
mêmes
principes et la
même
prudence ont motivé l'étude des corniches du Moyen-âge. Les architectes ont
donner
à l'eau
mouluration
alors
différente (fig.
et
un
la
rapide;
autre
98). Mais
du mur contre
pentes supérieures, afin de
les
un écoulement plus
exemples ci-dessus de défense
augmenté
il
aspect
en
est résulté
comme
dans
vous y voyez toujours
pluie.
Seulement,
les
une les
l'idée
architectes
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
2l8
du Moyen-âge tentrionaux
grandes saillie
à
la
pour des climats plus sep-
travaillant en général
avec des pierres
et
saillies
qui se
ont combiné leurs corniches en conséquence
L'architecture
pluie. les
doit
trouver des solutions diverses
données du problème sont
différentes.
Je ne prétends pas d'ailleurs indiquer par la
serait
un blasphème devant
dessus de
la
tique excellente.
ment
là
que
la
conception
corniche antique ne soit pas applicable à nos climats
importe ou que le
:
moins prononcée, mise en évidence des surfaces exposées
lorsque
de
moins aux
prêtaient
les pierres
tant de
si
beaux exemples. Mais
soient de résistance parfaite,
corniche soit revêtu de
La corniche joue
:
ce il
ou que
plomb suivant une pra-
alors le rôle d'un couronne-
qui supporte cet abri métallique, et permet que son écou-
lement
soit rejeté loin
du mur, assurant
ainsi
une protection plus
efficace.
En
général,
il
est
prudent de couvrir en métal
saillantes lorsque leur surface supérieure est
est l'ennemi à craindre
pour toutes
peu
les
corniches
inclinée.
La
pluie
les saillies architecturales.
CHAPITRE
LES MURS
II
(suite)
MURS COMBINES
MURS ASSEMBLES.
— Les murs assemblés. — Les divers cas de rencontre — Danger des décrochements. — Partis francs, simplides murs. — Les murs combinés en divers matériaux. — De de tassement. — Combinaisons horizontales, verticales. — Système de construction des murs romains. — Les chaînes.
SOMMAIRE.
l'égalité
cité.
Maintenant, laissons de côté
le
mur
isolé, et
étudions
le
mur
assemblé. Il
sera extérieur
ou
intérieur, et je l'examine
quant à présent
abstraction faite des portes, fenêtres, etc.
Une
partie
quelconque de ce mur, comprise entre deux
sections d'assemblage, sera très analogue à isolé;
l'épaisseur pourra
être
différente,
construction. Généralement d'ailleurs ce
parement de façade,
s'il
est
lui-même
une
mur mode de
partie de
mais non
mur
inter-
le
n'aura qu'un seul
extérieur, et aucun,
s'il
est
intérieur.
C'est les
aux points de rencontre des divers murs que se posent
problèmes spéciaux à leur assemblage. Or,
ces rencontres
peuvent
se
ramener à
trois
les
conditions de
données générales
:
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
220 i°
Assemblage de deux murs par
un angle de bâtiment 2°
(fig.
leurs extrémités, c'est-à-dire
99);
Assemblage de l'extrémité d'un continu; refend (fig.
mur est
tel
cas
le
un
joignant
d'un
mur
de
façade
100);
Assemblage
3
de
murs
deux
prolongeant chacun de part par
mur mur de
avec un autre
et
d'autre,
exemple deux murs intérieurs
croisant (fig.
se
101); dans ce cas tous
parements sont intérieurs; ou bien
les T
un angle de cour avec des ce
se
cas
salles;
dans
y aura deux parements
il
de
façades. Fig. 99.
Les autres combinaisons
très variées
de jonctions des murs ne sont que des applications de ces trois
modes généraux.
Il
va sans dire d'ailleurs que ces murs peuvent être
ou
d'épaisseur
inégale,
égale
ou de ma-
tériaux différents, apparents
ou non, suivant
leur fonction.
Or, dans toute jonction de murs, ce qu'on doit
craindre
disjonction.
c'est
la
La condition
essentielle de la solidité Fig.
100.
Fig. 101.
d'une construction
maçonnerie
est la solidarité.
Et
ici
croisement, que vous l'assurerez.
encore Il
blés aient le plus possible de pierres
des joints.
faut
c'est
par la liaison,
en le
que vos murs assem-
communes_avec croisement
MURS
LES Ainsi, dans et
le
premier
un croisement par un
dant cet appareil,
cas,
221
on obtiendra une
certaine liaison
appareil très simple (fig.
102); cepen-
très suffisant dans bien des cas,
pas complètement à une disjonction diagonale
poussées intérieures,
l'angle
pourra s'ouvrir
:
ne s'oppose
sous
l'action
comme
dans
de la
*"fk e*h
Fig.
102.
103.
Angle de murs
appareillé en besace.
figure 103 ci-contre. Cela tient à ce qu'ici tient réellement
mur A,
On
les pierres
B-B du mur
les pierres
:
A-A
font partie
du
B.
aura donc un meilleur appareil en disposant des pierres
réellement
communes aux deux murs
a-a et b-b (fig.
qu'elle
aux deux murs
aucune pierre n'appar-
104). Cette disposition est plus coûteuse parce
suppose des évidements de pierre
parfaite
comme
qui seront alternativement
construction. Et
grand soin à l'étude de sens proverbial de
la
il
et
des déchets, mais
faut toujours apporter le plus
solidité d'un angle
la pierre d'angle
elle est
ou
de bâtiment. Ce
pierre angulaire
de
l'édifice,
pour indiquer ce qui doit être inébranlable, se retrouve dans toutes les langues et dans tous les temps.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
222
Retenez donc bien ces conseils, dont nous retrouverons cation
monumentale
à
propos des
Lorsque l'assemblage aura
non
lieu,
théorie sera la
même. Le
un angle de
plus pour
bâtiment, mais dans l'un des deux cas que la
j'ai
visés à la suite,
meilleur appareil sera toujours celui
a
t
a
À èb
àâ
\>b
àb
a
(À
y
a\
ô
i?
Fig. 104.
Fig. 105.
qui emploie des pierres
(fig.
T
dans un
communes aux deux murs, cas, et
de croix dans l'autre (a-a
voir ce
qui ne
l'est
pas
est
—
bon,
il
et b-h)
est peut-être utile
bien qu'on
Supposez des rencontres de murs fig.
c'est-à-dire
105).
Après avoir montré ce qui faire
a
a a
,y\
(7
en forme de
l'appli-
chaînes d'angle.
A
le
ou B-
de
fasse souvent.
comme
dans
la
106 ci-contre, vous en savez déjà assez pour voir combien
une bonne construction
serait
difficile
dans ces conditions;
il
MURS
LES
223
faudrait véritablement torturer les matériaux liaisons, et
pour obtenir des
encore seraient-elles insuffisantes.
Lorsque, pour une raison de disposition ou
d'effet,
un mur
ne doit pas se continuer en droite ligne, cela s'appelle un décro-
—
jamais abuser
comme
est franc,
avez alors en avec
un
dans
espace
voir qu'il n'en
exemples
A
est
où
Fi g
106.
les
mais vous devez
même
pas de
pour
et B.
régie
pris
parti
non
doit toujours être franc et
une
ne faut
distincts
intermédiaire
Cela vous montre qu'un
C'est
il
plan C; vous
le
deux murs
réalité
dont
pratique lorsqu'il
est
liaisons sont possibles;
les
— combinaison
un décrochement
chement. Or,
constante,
indécis.
et
vous
entendrez souvent dire qu'un parti est franc
un
ou
n'est
cas, critique
Dans tout entendu
pas franc
dans
:
l'autre.
ce qui précède,
d'ailleurs
que
je
minent c'est
Mais ce
il
est bien
susceptibles
là
ce qu'il
en
réalité
de variantes
sont des données théoriques qui déter-
les traditions architecturales
donc
.
ne donne que
des indications théoriques,
nombreuses.
éloge dans
que vous aurez
à étudier;
vous importe de connaître tout d'abord.
Murs combinés. Pour conduire de front maintenant connaître
les
composent de matériaux
ces premières
murs
études,
il
vous
faut
combinés, c'est-à-dire ceux qui se
divers.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
224
Le mur tout en
monuments même on emploie souvent
luxueuse, et dans les
concurremment avec
pierre
moellon
Dans c'est
la
d'autres matériaux, spécialement le
et la brique.
ces systèmes, la solidarité doit toujours être cherchée
toujours au
moyen
de
la liaison et
riaux que vous l'obtiendrez. Mais et
une construction
pierres de taille est en effet
tout d'abord
la
soit
de tassement,
il
y
et
;
du croisement des matéa d'autres considérations
judicieuse répartition des matériaux et Y égalité d'ailleurs
s'agisse
qu'il
de murs isolés ou de
murs assemblés. Dans un mur composé de riaux, la pierre
vous donnera
l'assiette; les petits
remplissage. Ainsi,
pierres de taille et de petits matéla réalité et Yaspect
de
matériaux conviendront pour
il
force et de
la la
fonction de
sera logique de faire tout d'abord en pierre
socle qui constitue l'assiette
même
du mur,
et le
le
couronnement
qui les protège.
Entre ces deux lignes horizontales de base
ment,
s'il
et
de couronne-
y a encore mélange de matériaux, nous trouvons deux
méthodes générales
:
combinaisons horizontales, combinaisons
verticales. Si le
que
la
mur
est partout
également chargé, rien
combinaison horizontale,
rangs, égaux
ou non, de
par exemple les
pierre
et
et
l'alternance
c'est-à-dire
de petits matériaux,
murs de l'Hôtel-Dieu
encore l'alternance de moellons
n'est plus logique
à
par
comme
Paris (fig.
107), ou
comme
au musée
de briques
de Cluny.
Ces combinaisons ont en
effet l'avantage d'assurer l'égalité
du
tassement. Le tassement, c'est-à-dire une légère diminution de
hauteur d'un ouvrage en maçonnerie sous propre poids et des charges
qu'il
mortiers des joints horizontaux
:
la
pression de son
supporte, se produit dans
les
ce n'est ni la pierre ni la brique
LES qui tasse, c'est plus
il
100
Donc, plus
le joint.
y aura tassement,
10 assises de pierre de
et à
taille
225 seront nombreux,
les joints
mur composé moins qu'un mur
hauteur égale un
tassera dix fois
suppose
assises de briques. (Je
dû au
MURS
de
de
qu'aucun tassement ne soit
ici
sol.)
La préoccupation du tassement peut
Fig. 107.
aller jusqu'à
— Murs de l'Hôtel-Dieu,
à Paris.
dérogations très judicieuses au principe de
trouvons un exemple
très instructif
façade est en pierres de
taille,
posées à joint
un
Nous en le mur de
la liaison.
au Colisée. Là,
sans tassement possible; en arriére est
motiver des
vif,
autre
par conséquent
mur
ovale, éga-
lement en pierre; des voûtes relient ces deux ceintures murales. Voilà donc une construction annulaire, parfaitement et
possédant une
stabilité
propre
'par
elle-même. Puis, entre ces
portiques et l'arène, existent, sous les gradins, les Elèments
et
Thïorie de V Architecture. —
I.
homogène,
murs concen15
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
226
triques des Cunei; ceux-ci sont en briques et blocages, reliés entre
eux par des voûtes en berceaux rampants. construction parfaitement stabilité
homogène
ne
le
peut pas.
Fig. 108.
—
Murs du
qui limite les portiques et les
une seule
liaison, pas
murs sont approchés
l'un
de
Eh
bien, entre le
Colisée, à
mur
pierre
l'autre,
même
en pierres
Rome.
murs concentriques des
une
autre
possédant aussi une
propre par elle-même. Mais l'une peut tasser, doit
tasser, l'autre
a pas
aussi,
Voilà une
commune
Cunei,
(fig.
il
n'y
108); ces
mais complètement indépen-
dants l'un de l'autre; exemple instructif des considérations judicieuses qui doivent déterminer l'architecte dans chaque cas.
La construction par bandes horizontales beaux monuments, notamment dans
se voit
l'architecture
dans de
très
toscane du
LES
xiv e
siècle,
ment
où
les pierres
MURS
227
ou marbres de couleur accusent
nette-
ce parti. Elle a toutefois l'inconvénient d'enlever au
l'aspect d'unité
que
donnent plus facilement
lui
mur
les lignes verti-
cales.
La division par bandes horizontales l'architecture
romaine,
même
Fig. 109.
enduits
Romains
Pour
— Construction
faire
des
établissaient
une
aussi dans
dans des murs qui devaient être
ou revêtus de marbres.
struction.
trouve
se
des
murs romains.
C'est
murs de
ici
un procédé de con-
très
forte
assise horizontale
épaisseur,
les
de quelques rangs
de briques (fig, 109 ); puis, sur une hauteur variable, d'environ
un métré,
ils
montaient
ralement triangulaires, milieu entre ces pierrailles et
soit les
en briques,
soit
en moellons, géné-
deux parements du mur;
parements
était
alors rempli
le
vide du
d'un blocage de
mortier; enfin une nouvelle assise de briques fer-
mait cette sorte de caisse,
dont
le
couvercle devenait
le
bas
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
228
d'une caisse suivante, et ainsi de suite. Cette pratique ne convient que pour des
de ces murs,
murs
est
il
Quant
très épais.
exactement
mur en
d'un
celui
extérieur
à l'aspect
briques, le
parement étant uniquement formé de briques.
Au
surplus, les combinaisons de
souvent en divisions de
verticales, soit
construction, soit
la
murs
consistent bien plus
que ces divisions résultent seulement pour objet
qu'elles aient
la
décoration.
Lorsque dans un mur (toujours supposé plein)
il
existe des
divisions verticales de pierres
de
de
et
taille
petits
maté-
riaux, la pierre est naturelle-
ment indiquée pour les plus
chargées; rencontres divisions sous des
de murs, poutres,
Les superposi-
etc.
en pierre for-
tions d'assises Fig.
s'appellent
no.
chaînes;
mant on
distingue
en
les parties
support
ainsi
particulier
les
vertical chaînes
d'angle.
Dans un mur moindre surface
uo
figure
ainsi construit, la pierre ;
entre les chaînes se trouve
ci-dessus
combinaison,
de
fait
taille
occupera
remplissage.
le
la
La
voir les éléments théoriques de cette
et appelle les
remarques suivantes
:
est
mieux
nombre des assises soit impair, et que la chaîne commencer et se terminer par des assises longues
puisse
i°
que
Les chaînes seront formées d'appareil réglé; le
il
;
2° Les chaînes seront appareillées avec des pierres alternati-
vement en les
petits
saillie,
afin d'assurer la liaison
matériaux
de remplissage.
ou
le
croisement avec
L'excédant de longueur
des
longues sur
pierres
LES
MURS
les
courtes
229
(a-a)
nomme
se
les
harpes ;
La
3
saillie
des harpes n'est pas arbitraire;
nature du remplissage. Si
de
taille, la saillie
remplissage est lui-même en pierre
le
cette
étude sera celle
du mur, appareil simplement accentué à des
relief
le
la
des harpes sera plus considérable pour former
un bon croisement; par
dépend de
elle
pierres
qui
même
de l'appareil
l'endroit des
constituent
chaînes
chaînes;
ces
si
ce
„„.„,,g
1 !
\
i
-
""-
n (
j
L_^ 1
.
Fia;,
,
:
::
ni.
Fig. 112.
Fig. 113.
remplissage est en moellons ou en briques, cette moitié de
la
saillie
sera de
longueur moyenne d'un moellon ou d'une brique
(environ 0.15 à 0.20 pour
moellon, 0.11
le
à
0.12
pour
la
brique);
4
Si le
remplissage est en briques,
briques n'étant
devront
pas
concorder
arbitraire,
avec
les
un
la
hauteur des rangs de
hauteurs d'assises de pierre
nombre
exact
de
rangs
de
briques.
Ainsi, suivant la nature la
chaîne variera
(fig.
ni, U2,
comme
113).
du remplissage,
la
dans
exemples ci-dessus
les
trois
configuration de
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
230
Pour
comme
les
murs
intérieurs,
dans certains vestibules
les régies
seront les
mêmes.
s'ils
ou
S'ils
observés.
pourvu que
les
rester
apparents,
portiques, nefs d'églises, etc.,
doivent être recouverts d'en-
duits ou revêtements quelconques, nécessaire,
doivent
la
besoins
même
régularité n'est pas
de
construction soient
la
CHAPITRE
LES MURS
ETUDE
SOMMAIRE.
ET
III
(suite)
MURS
DES
EPAISSEUR
— Épaisseur des murs déterminée par
construction,
du climat, l'obtention d'un
effet
les exigences
de la
ou d'un aspect désiré,
— Les actions de — Cas d'équilibre. — Murs extérieurs construction sur les murs. intérieurs. — Murs avec cheminées. — Stabilité des murs isolés. — Éperons. — Aspect des murs. — Puissance monumentale des grandes épaisseurs. — Épaisseur résultant d'empattements successifs. — Les porte-à-faux. les
conséquences d'une décoration architecturale.
la
et
Dans un
même
édifice, les épaisseurs
ralement différentes. La
des
détermination des
murs seront généépaisseurs
résulte
d'éléments très variés, qui peuvent se ramener à quatre causes générales i°
:
Les exigences de
2° Les exigences
la
construction;
du climat;
3° L'obtention d'un
effet
ou d'un aspect
désiré;
4° Les conséquences d'une décoration architecturale. Construction.
— Les murs doivent
résister
aux actions qui ten-
draient soit à les écraser, soit à les renverser; les premières sont le
plus souvent verticales et agissent par pression
;
les
secondes,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
2Î2
latérales, agissant par
poussées ou par flexion. Des efforts laté-
raux peuvent se neutraliser, par exemple,
si
un mur
part et d'autre des poussées de voûtes identiques il
y a équilibre,
verticales (fig.
et
le
mur ne
reçoit de
dans ce
;
supporte plus que
cas,
actions
les
114).
L'étude scientifique de
construction vous permettra plus
la
tard d'évaluer ces actions; dans la plupart des cas, les calculs à faire
sont fort simples, mais dites-vous bien qu'ils sont nécessaires; rien n'est plus dange-
reux que
de
s'en
à
fier
la
routine ou de déterminer des épaisseurs
au
qu'on
hardi
est
jugé
suivant
;
ou
craintif,
on pêche fatalement par in-
ou par excès
suffisance
seur cas,
;
danger dans
le
d'épais-
premier
dépense inutile dans
second.
C'est
peut-être
le
à
propos des épaisseurs de murs Fig.
114.
que pénétrer du
en
même
devoir d'économie,
temps que de
l'architecte a le plus à se
obligation
d'honnête
praticien.
Mais quant à présent, sans que nous entrions dans calcul
des
actions
homme
subies par les murs,
il
vous
le détail
suffira
du
d'en
déduire des principes généraux de proportions.
mur
Or, généralement, un pratique absolu,
peuvent
intérieur est en équilibre au
un mur extérieur d'un
;
il
subit sur
être les
ses
deux
mêmes,
les
édifice n'est jamais
faces
sont pas symétriques. Donc, en
doivent être plus résistants,
et,
en équilibre
des actions latérales
actions
moins qui ne
verticales elles-mêmes ne
principe,
les
murs
extérieurs
à égalité de matière, plus épais.
MURS
LES
Il
233
y a à cela encore une autre raison, contre
l'édifice
froid,
le
intérieur pourra exiger rieure,
s'il
chaleur,
la
sont
qu'ils
c'est
l'abri
Cependant, un
etc.
une épaisseur égale
et
de
mur
quelquefois supé-
doit résister d'un côté à la poussée de voûtes qui ne
soient pas contrebutées.
A
l'intérieur,
il
construction —
planchers, combles,
que de simples divisions
Mais
légères.
il
etc.,
peuvent
et qui
faut tenir
ter la construction,
compte
—
ceux qui ne sont
n'être
que des cloisons
aussi des
115).
(fig.
ont généralement o m point de vue de
certainement que
dans
nos bâtiments, base au
et
qui, sans por-
En bonne
la
pratique, leur
o m 50;
construction pure,
il
mur que
le
est évident
premier élément de solidité de
qu'un tuyau qui
les
coupe de est
la
un dan-
tuyau de cheminée compromet bien plus un
des portes ou des fenêtres qui font bien une interrup-
tion plus large, solidarité.
Un
mieux
vaudrait
sommet, quelque soin qu'on puisse prendre,
ger permanent.
cloisons
les
tuyaux de cheminée ne fussent pas engagés
les
il
murs
08.
murs. Les murs sont
les
la
et
épaisseur ne devrait pas être inférieure à
Au
qui portent
doivent renfermer des tuyaux de cheminée
ou des conduits de chaleur
légères
murs
faut distinguer entre les
mais au-dessus desquelles
le
mur
retrouve sa
L'ancienne pratique des tuyaux de cheminée toujours
adossés était donc préférable. Mais nous avons trop à compter
avec
l'économie
de
terrain
surtout dans les villes.
En
nous
pour
tout cas,
je
permettre
ce
luxe,
dois vous signaler les
dangers à tous égards des tuyaux de cheminée engagés dans les
murs
extérieurs des bâtiments;
on
le fait
souvent,
et
cela tranche
du haut en bas des murs qui devraient
gènes, sans
compter que ces cheminées exposées au
cependant
être
homo-
refroidisse-
ment extérieur sont dans des conditions fâcheuses de fonctionnement.
234
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
Les murs de briques ont des épaisseurs déterminées par
0,1/
0.22
—
-T" -! ;
_
-ri
.
i.
— 0,33
-—' --,---,-1
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-
T
r"
T" -L. 1.
Fig. 115
;
1
!
.
Fig. 116.
"!'
L
le
LES
MURS
235
nombre de briques que comporte la section transversale, depuis o m 11, épaisseur de ce mur lorsqu'il n'y a qu'un seul rang; on trouverait ensuite o m 22, o m 33, o m 44, etc. Mais, à cause de la m 24, o m 36, o m 48 place occupée par les joints, il faut compter o 116) entre
(fig.
les
deux parements
dimensions des briques en usage à Paris partie de
la
France,
variantes, suivant
les
briques
de
et
dans
(d'après
la
les
plus grande
bien entendu, sauf
et,
usages locaux de
la
fabrication).
Quant aux murs
isolés,
il
faut penser
que
mur est diffiaisément que le mur se voi-
l'exécution parfaite d'un long arrivera
cile;
il
lera,
se gauchira, c'est-à-dire
lieu
de rester plane, deviendra une surface
gauche.
On
face,
au
donc obligé souvent, pour
est
na pas exagérer partout biner ces
que sa
murs avec des
l'épaisseur, de contreforts
ou
com-
éperons
en font de véritables murs assemblés
qui
117) (A-A, éperons). Ces éperons sont en réalité des chaînes en saillie; nous ver(fig.
rons plus loin quelles formes architecturales
on
leur a données.
Fig.
117.
Les murs de terrasse ou de soutènement, les murs de bassins ou de réservoirs sont exposés, d'un de très fortes actions latérales.
Il
côté, à
leur faut de très grandes épais-
murs sont toujours construits avec de intérieures ou extérieures, et ordinairement des
seurs à la base. Aussi ces fortes retraites, talus
prononcés
(fig.
118) (A, mur avec
retraites à l'extérieur; B,
intérieures). face
;
Il
enfin, les
mur
avec talus
talus
à
l'intérieur
extérieur et
et
retraites
peut aussi y avoir retraites et talus sur chaque
murs de soutènement sont souvent éperonnés
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
236
par des contreforts. Leur aspect pyramidal doit donner sécurité;
nous verrons plus
loin
comment on
peut y pratiquer utilement
des évidements. Climat. ration
A
première vue,
du climat dût
il
ne semblerait pas que
influer sur les épaisseurs des
la
murs. L'une
l'homme
des fonctions de l'architecture est pourtant de protéger
contre les actions dangereuses ou
considé-
simplement incommodes de
C
phénomènes
Dans
l'atmosphère ambiante
et
des
pays tropicaux,
c'est
la
chaleur qu'on doit se préserver; près
des pôles,
du
ou
c'est
le froid,
le
de
froid
moyen
;
or, qu'il s'agisse
toujours
est
le
de combattre
même,
construction assez épaisse pour supprimer, surfaces de réchauffement
extérieurs.
le
chaud
une
s'abriter par
s'il
les
est possible, les
ou de refroidissement. Seuls
tempérés seraient astreints à moins de défense contre
les
la
pays
tempé-
rature extérieure, et à ce point de vue particulier, les construc-
tions tropicales et les constructions polaires devraient se ressembler fort.
Mais en
fait,
il
n'en peut être ainsi. D'abord l'extérieur ne
nous envoie pas seulement
le
chaud ou
le froid,
aussi la lumière; lumière abondante, aveuglante
il
nous donne
même
dans
les
LES
pays méridionaux, rare
donc dans
des fenêtres
dans
et grise
nord — ou
le
MURS
237 hautes latitudes.
les
dans l'extrême sud, sa réciproque
Fig. 119.
— La
l'équilibre. Puis,
les
Fis.
Ziza.
on
se défend
pays chauds
l'ennemi —
du
qu'on a
surtout
c'est-cà-dire
au
ombragées
et
— La
de
temps
tout
soleil torride
121.
—
—
le
la
du Caire
(fig.
Zi^a
(fig.
121).
dans
opposé
à
rempart de murs
d'une disposition qui rejetait sur des cours
exemples
Palerme,
c'est
Maison du Caire.
l'aération et l'éclairage de la
comme
Cuba.
que
est-il
maison. Les plans orien-
taux témoignent toujours de cette préoccupation rai
rompre
Étage. Fig.
peu percés,
suffit à
troid par le vêtement, le chauf-
Rez-de-chaussée.
épais,
120.
du chaud. Toujours
seul défend
l'abri
;
—
bien plus grandes, par conséquent des surfaces de
refroidissement bien plus importantes; cela seul
fage
faut
Il
les
119)
Dans
constructions et la
Cuba
(fig.
ces édifices,
les
;
arabes
je
vous
cite-
voisines
de
120) ou une maison
murs sont souvent
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
238
d'une construction sommaire, les matériaux défectueux crues séchées au
soleil,
mortier de terre délayée
est toujours cherchée, c'est
dans ces pays
;
briques
mais l'épaisseur
;
première condition
la
de l'habitation.
Aspect des murs.
en moins
—
dans
la
— jamais
plus
des exigences de
pouvez
vous
struction,
— En
détermination
la
guidés,
être
des
con-
épaisseurs
de murs, par des considérations d'aspect
ou de
Un mur
caractère.
épais,
avec
de profondes ouvertures de portes
de fenêtres, éveille d'effet
l'idée
monumental.
Il
de richesse
ou et
personne
n'est
qui n'ait été frappé de la beauté de ces
murs
épais
sante
architecture,
d'ombre
et
qui caractérisent
mental, mais
hors de propos ou exagérer
délicates
des jeux
Il
y a
là
de puissants
moyens d'effets, très légitimes lorsque le programme comporte l'aspect monu-
Fig. 122.
;
donnant
de lumière, des perspectives
monumentales.
modestie
puis-
la
c'est
au tact
questions,
et
et
à
qu'il
lorsque
le
ne faut pas prodiguer
programme
au sentiment de
l'artiste à
assurer l'harmonie
qui
exige
la
juger ces
doit
exister
entre les effets d'épaisseur et la décoration des murs.
Conséquences
dune
décoration architecturale.
dans l'architecture monumentale, ne
le
demanderaient
l'aspect,
est
— Souvent un mur,
sensiblement plus épais que
soit la construction, soit la décoration
par exemple certains
murs de rez-de-chaussée
à
ou
Ver-
1
LES sailles,
au Louvre,
l'existence
etc. C'est
MURS là
un
239 dont vous
fait
au rez-de-chaussée ou au bas de
avoir l'explication, regardez
le
l'édifice;
Cl
J'ai
déjà appelé
Fig. 124.
votre attention sur
qui doit être et paraître dans tout édifice. saillies
'
||t;
||}|
1—1
atte a
— Travée
(rue de
le
—
Cl
jHW|tj[|'i îE'
—
pour en
haut. _CT3
Fig. 123. Travée de l'École des Beaux-Arts.
constatez
la
du Palais de Justice Sainte-Chapelle).
caractère de stabilité Il
faut
donc que
de socles ou d'empattements qui peuvent exister
étage supérieur
soient reçues par l'étage inférieur, sinon,
aurait porte-à-faux, ce qui doit toujours être évité.
les
un
à il
y
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
240
Supposons donc au premier de
saillies
comme
dans
la
étage, par exemple,
figure 122.
Fig. 125.
Le mur du rez-de-chaus-
— Travée du théâtre du
Palais,
sur
le
des
saillie
pour
la
profils
d'empattements
démonstration,
A-A,
à
Justice,
quai de l'Horloge.
du premier étage, une surépaisseur déterminée par toute
celui
saillie
mais qui peut cependant
exagérée être
la ici
souvent
prononcée.
Or la
— Travée du Palais de
Fig. 126.
à Versailles.
sez
parti pris
dont l'aplomb intérieur sera constant, aura, par rapport
sée,
très
un
si,
au-dessus d'un rez-de-chaussée tout uni, vous dispo-
un premier étage avec des colonnes engagées par exemple,
surépaisseur comprendra toute
la saillie
de ces colonnes enga-
,
LES
MURS
24I
gées, plus leur profil de base, empatte-
ments ou socles; de l'École
le cas,
Beaux-Arts
des
avec son profil
tel est
fig. 1
la
sur
la
à
cour d'honneur rue de
la
Versailles
123
et
1
de
dans
façade
la
sur
du
façade
la
la
rue
2 8 ),
pavillons
les
Sainte-Chapelle ( fig.
Château
du
(fig.
2 7 et le plan fig.
du Palais de Justice dans de
à Paris,
1
24),
Théâtre
des
Réser-
voirs (fig. 125), et d'une foule d'autres
monuments. Ces combinaisons peuvent être
diverses
très
et
ne supposent pas
nécessairement l'emploi des ordres
au Palais de Justice, sur loge,
la
le
;
ainsi
quai de l'Hor-
façade où, au-dessus d'un rez-
de-chaussée tout uni, s'élève un premier étage (fig.
avec
des
saillies
de
contreforts
126).
D'après les figures qui précédent, vous
vous rendrez facilement compte de ces lois
de construction
dans des plans
la
si
vous
établissez
superposition des deux
Fig. 127.
—
École des Beaux-Arts.
Détail du profil du
mur
de
face.
étages indiquée par- des hachures et des lignes de retraite.
:.
X,
Fig. 128.
Éléments
et
—
Plan de superposition des profils de
Théorie de l'Architecture.
—
I.
la fig.
127.
16
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
242
De
démonstration
cette
faut retenir
il
une règle
commençants
trop souvent oubliée par les
qu'un plan ne
c'est
:
peut être définitivement arrêté qu'après étude de
essentielle,
la
coupe
et
de
la
façade.
que,
Puis cet autre principe vaient
obtenus
être
si
un étage
à
des effets de supérieur
saillie
ne pou-
moyen
qu'au
de
Fig. 129:
porte-à-faux,
il
vaudrait
qu'un porte-à-faux l'aspect
haut,
mieux y
beaucoup toujours de
est
la
en est un contresens. Supposez
comme
établi
choquant
;
et
dans
mauvaise construction, le profil
129,
déjà
vous
montré plus
le
trouverez
cependant ainsi présenté en coupe, vous n'en avez
qu'une idée incomplète; l'édifice, là
où
alors
saillies
les
figure
la
renoncer; outre
il
se jugent le se
faut
vous
mieux
figurer
les profils
prononcent
diagonale au côté du carré, et pour
une façade d'angle D-D. Cela
le
dans la
la
vu sur
l'angle de
et les silhouettes;
proportion de
la
coupe C-C vous auriez
suffira, je pense, à
vous préserver
LES
MURS
243
du porte-à-faux, qui
est
un
confondu avec
les
encorbellements
être
chement voulu,
et
vice,
et
qui ne doit pas d'ailleurs (fig.
130), parti
dés lors susceptible d'une étude parfaitement
légitime.
Fig.
fran-
130.
— Cabinet
en encorbellement, à Dijon.
CHAPITRE
IV
LES MURS
CARACTERE
—
SOMMAIRE.
construction.
ments.
—
Le
DECORATION
ET
caractère des
murs
MURS
DES
réside avant tout dans leur
Caractère des matériaux.
— Les socles
et
soubasse-
— Les refends bossages. — Les chaînes d'angle — Les cordons, bandeaux corniches.
et inter-
et
médiaires.
vous
Je
(suite)
et
ai
exposé
la
murs dans
théorie des
combinaisons. Mais lorsque ce
mur
doit jouer
diverses
leurs
un
impor-
rôle
tant et artistique dans votre composition, quel sera son caractère
Ce
?
sera avant tout celui que lui
construction que vous aurez choisi a
de
construction, mais aussi
la
voudrez produire, votre matériaux
mélangés,
mur
ou
imprimera
priori.
mode
le
Suivant
de
besoins
les
suivant l'impression que vous sera
encore
en pierres de recouvert
taille
ou en de
enduit
d'un
marbres, de stucs, de peinture.
Le mur antique en nu;
le
mur
l'élégance
de
pierre
ou en marbre,
Pompéi avec
raffinée.
ses stucs et
Le mur toscan, dont
haut, c'est le dédain des artifices; c'est
la
solennité.
c'est le
le
mur
Je pourrais m'étendre
ses je
grand
art
du
peintures, c'est
vous
parlais
plus
de notre Panthéon,
davantage
:
je
veux
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
246 seulement
vous montrer quelle variété d'impressions
peut produire avec cet élément
:
le
mur.
Quittant ces conceptions monumentales, vous verrez
Fig. 131.
— Travée de
la
l'artiste
le
mur
façade de la Bibliothèque nationale, rue Vivienne.
en petits matériaux, ou mixte, employé de préférence pour
programmes avec
la
pierre,
exemple dans
brique apportant,
utilitaires; la la
les
gaieté
de
la
bâtiments de
rue Vivienne (fig. 131);
la
les
surtout mélangée
couleur dans nos façades, par la
Bibliothèque nationale, sur
sévérité d'aspect
la
due aussi au mode
MURS
LES
de construction, par exemple dans
cienne prison Mazas,
construction
Quant
moyens
ses
à des
mot
le
comme
avant tout,
programme,
expressifs
leur
si
Dans
exprimée de
premier
le
elle
pareil qui caractérisera le
souvent
est infinie, et
éléments que nous étudierons
tirées
de
puis, la
la
quant à présent,
conception du
décoration est-il
dans tout
du mur sera
surface
saillies.
murs,
notamment. Je ne
encore
Et
tation sincèrement
La
moins
été
que des décorations
parler
lui-même. s'agit
auraient
à la décoration des
plus loin, les ordres
vous
grands murs de l'an-
était différente.
emprunte
elle
les
identiques au caractère du
si
certainement,
qui,
et
247
impropre
art supérieur,
de
mur
ici
:
il
manifes-
la
construction elle-même.
parement uni ou étudié avec des
à
cas,
c'est
avant tout
mur,
ainsi
que
la
la
beauté de l'ap-
valeur d'opposition de
grands espaces nus aux formes saillantes des parties voisines.
ces
Quant aux
saillies
sur
le
mur même, nous
allons voir
ici les
mur,
se fait
éléments particuliers aux murs.
D'abord
les socles.
Dans
la
construction du
il
logiquement une épaisseur plus grande en fondations qu'en vation.
La
moins
tions est lière,
stabilité le veut,
surtout
résistante, par
si la
élé-
construction des fonda-
exemple en moellons ou meu-
sous une façade en pierre de
taille.
De
là
un élément de
base du mur, transition entre ces deux épaisseurs. C'est la fonction
du
socle.
Le socle peut élévation le
;
qu'une assise plus épaisse que
cette assise sera en pierre dure,
grand
généralement gradins, qu'il
trois,
en retraite l'une sur
le
mur
en
en grands blocs, avec
nombre possible de joints monuments antiques, il y a plusieurs
moins
certains
n'être
verticaux.
Dans
assises de socle,
l'autre.
Tels sont
les
ne faut pas confondre avec des marches, que vous
voyez régner sous
les
colonnes du Parthénon.
A
Paris,
vous
248
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
pouvez voir des socles
ainsi compris,
quoique moins
saillants,
à la bibliothèque Sainte-Geneviève.
Le plus souvent, à
sa
partie
le
socle se termine
supérieure par
moulures; parfois enfin
il
quelques
devient un
véritable soubassement, avec de riches profils, tels
aux
palais
que vous en pouvez voir Girand (fig. 132) et de la
Chancellerie à
Rome, dont
s'est inspiré
£
(L
Ensemble du soubassement. Fig. 132.
—
Palais Giraud, à
Rome.
LES
avec moins de richesse
le
MURS
249
soubassement du des
SS
palais de notre École
Beaux-Arts.
A
citer
les
socles de plusieurs églises de
Venise,
notamment
Saint-Zacharie
l'église
(fig.
133), ceux des palais de Florence,
y
J
3 71
N
"AV
Fig. 133.
— Piliers à
de l'église Saint-Zacliarie, Venise.
souvent en forme de bancs l'arc
de
l'Étoile, etc.
Le
(fig.
Fig. 134.
— Socle du Palais
Strozzi,
à Florence.
134), ceux de Boulogne, ceux de
caractère en est toujours l'empattement,
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
2 50 l'assiette
de
sur
l'édifice
arrivant graduellement à
chocs,
recevoir les
haut
car,
:
la
une base puissante,
mesure
finesse à
la
une hauteur
Toujours, au pied,
terre.
sol,
le
l'étude
et
qu'elle s'éloigne
de
nue qui puisse
d'assise
mouluration ne commençant que plus
ne vous y trompez pas, lorsque vous voyez dans un
beau monument, presque par
comme
terre, c'est
Louvre,
le
moulures
des
presque toujours que
délicates
monument
le
a été
enterré.
Dans
nous
étude,
cette
trouvons
ensuite
bossages. Ces deux termes expriment presque pas tout à
fait
Le refend, Il
refends
les la
même
et
chose,
cependant. creusé après exécution du parement.
c'est le joint
est horizontal
ou
vertical,
mais toujours
doit être l'expres-
il
sion de l'appareil lui-même.
Le refend
ment
a
une
en principe, que
n'est d'ailleurs possible, saillie
suffisante
pour que
encore, au fond du refend, l'épaisseur et
de
Car
l'édifice.
c'est le
mur
le
si le
pare-
puisse conserver
la saillie
qu'exige l'étude
fond du refend qui devient
le
parement
de construction.
Le refend peut
comme au rezou arrondi, comme à
être de section rectangulaire,
de-chaussée de l'Ecole des Beaux-Arts, l'Hôtel des
Monnaies. Dans ce dernier exemple,
zontaux sont seuls accusés;
ment de
l'effet
égard dépend unique-
le parti à cet
qu'on veut produire. Quant à
refends, elle suivra l'appareil, qu'il soit réglé n'est,
en
effet,
que l'accentuation
et
la
les joints hori-
la
disposition des
ou non. Le refend
mise en évidence de
l'appareil.
Le bossage
est
une
saillie
de
la pierre
par exemple celles des chaînes, dont sert
de
du mot
saillie
bossage plutôt
appliquée à
le
parement,
je parlerai
que du mot
la pierre,
sur
refend
comme
plus loin.
pour exprimer
plutôt que l'idée de
On
se
l'idée
creux appli-
LES
quée au
joint, et
MURS
251
notamment lorsqu'une décoration quelconque
vient mettre en relief cette idée de
saillie.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
252
En
une
principe, le bossage est
son parement
cette saillie faite par avance; la ciselure qui
contourne ses
— Bossages de
la galerie
est
déterminé par
joints.
S Fig. i}6.
pierre préparée et posée avec
T7
G
d'Apollon,
Fig. 137.
— Bossages décorés du Louvre.
au Louvre.
Je vous tradition
ai
parlé des bossages
de
retrouve dans
l'antiquité les
si
étrusque.
énergiques des murs toscans,
Un
caractère
bossages du pavillon d'entrée de
de Fontainebleau, dite « Baptistère de Louis XIII » ici la
pierre employée, qui est le grés dur,
analogue la
se
cour ovale
(fig.
135):
ne permettait pas autre
MURS
LES
chose que
la taille
253
rustique et brutale qui est
même
physionomie
la
de ces bossages. Je vous en indiquerai encore une inspiration
dans
bossages du Ministère de l'Agriculture, rue de Varenne.
les
Mais
ordinairement, les bossages sont
plus
le
Souvent
ravalés.
ce sont
de simples tables
parfois avec arêtes arrondies,
lantes,
Luxembourg; ou encore rement cylindrique,
ou bien
le
bossage
comme vous
de
l'Infante au
Louvre
le
contraire, tels
d'Apollon
galerie
la
plus ont des différences
qui de
Au
souvent richement mouluré;
est
jardin
le
entiè-
voyez en
en
à pointes de diamant.
sont ceux du bâtiment de sur
est
au
du Louvre, rue de Rivoli ou sur
diverses parties quai,
comme
bossage
le
sail-
(fig.
136),
de pierres avec
des tablettes saillantes en marbre. Enfin,
y a de nombreux exemples de bos-
décorés
sages très
il
:
fréquents,
du
destructifs
ainsi
singulière
(fig.
bossages imitation
salpêtre et de la gelée;
célèbres de tous, ceux
Seine
les
137),
du Louvre
ou ceux de
le
1
vermiculés, des
i
effets
et les plus
long de
Philibert
la'
Delorme
aux Tuileries, dont vous avez un spécimen dans inn la
cour de notre Ecole sur
uns
et
les
autres
d'une
le
quai
exquise
(fig.
138); les
délicatesse
et
d'une invention charmante.
Dans
l'architecture des fontaines,
on
a souvent Fig. 138.
imité les stalactites. Tels sont les bossages de la
fontaine
Mais,
du Luxembourg.
il
Colonne de Philibert Delorme (Tuileries).
faut le dire, les bossages décorés de sculptures, presque
de ciselures ou de nielles, sont charmants à
l'état
d'exception.
Le
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
254
bossage éveille une autre idée
:
non pas
qu'il
exclue
au contraire son aspect est riche; mais avant tout force et l'énergie. écrire
logique
Au
et
d'ailleurs
correspond
la pierre,
même
dans un
en
construction
la
n'est
accuse
il
la
bossage pour affirmer, pour
le
de
réglé
que l'alternance
réglé, tandis
Voyez
emploie
pour accuser
l'appareil,
l'appareil
On
la richesse,
qu'une
pierre le
;
à
bossage
fantaisie.
édifice la variété des bossages.
palais Strozzi, au palais de la Chancellerie (voir plus haut, fig.
bossage
le
26),
s'affine
et
légèreté
aux étages
supérieurs.
certaine
mesure,
en
il
de
est
prend de
la
Dans une
même
au
Luxembourg.
Du
bossage à
toute naturelle;
la
chaîne,
l'assemblage
transition est
la
chaîne est une série de
en bossage, dont
pierres
cuser
la
le
rôle est d'ac-
ou des
de deux murs,
où
le
mur
y a des chaînes d'angle
et
des chaînes
accentuées
plus
piles
là
est
le
plus chargé. Il Fig.
139.
La chaîne et,
intermédiaires. d'angle accuse la rencontre de
d'après ce
que
je
vous
montré plus haut,
ai
pierres les plus courtes doit être au
mur
— un peu
évidements
plus large
(fig.
si
moins
les pierres
la
façade,
largeur des
égale à l'épaisseur
du
d'angle comportent des
139).
Les harpes, nécessaires à
la
construction, devraient toujours,
décoration du bossage;
telle est
composition invariable des magnifiques motifs de
chaînes
en principe, apparaître dans la
deux murs de
la
d'angle de l'architecture italienne, offre le plus bel
exemple
au Louvre, dans
(fig.
les façades
140).
dont
le
palais
Farnése vous
Vous trouvez encore
du côté de
la
ce motif
rue de Rivoli.
LES
MURS
255
Incontestablement donc, les
chaînes saillantes, dont
sont limités entre
les côtés
deux lignes harpes
en
verticales sans
avec
contradiction
construction.
Il
mais
ples,
a
exem-
certainement
d'un art inférieur.
même
la
en
y
pourtant de beaux
de
sont
apparentes,
Il
en est
des chaînes plus
larges que la largeur pos-
d'un mur, par
exem-
ple les chaînes d'au
moins
sible
trois
mètres de largeur au-
dessus
des
grands
guichets
des
piédroits
du
Car-
rousel.
Revenant que
aux
chaînes
du
palais
Farnése,
j'appellerai
votre
attention
sur ces nécessi-
telles
tés
:
celles
observation du
même
aplomb, du haut en
pour
la
bas,
de
ligne limite
la
largeur des pierres les plus courtes,
par
différence
geurs
conséquent
entre
ces
lar-
aux
divers
étages
la
façade
a
lorsque retraites
:
c'est le
mur
des! lui-
Fig. 140.
— Angle du Palais
Farnèsc.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
256
même
qui
palais
Pandolfini à
Raphaël lui-même; le
croisement des
supérieurs
—
les
si
Florence
—
en
une légère
Si
parement
141), dont
du
l'architecte
fut
— Palais
même
F PS
diminuant aux étages
saillie
pierres
mais
le
d'appareil
plus bas
fond du joint étant
TROIANV5
Pandolfini,
à
Florence.
du mur, quelquefois pourtant avec
principes régiront naturellement les chaînes inter-
je n'ai
donc
rien à ajouter à leur sujet.
vous avez plusieurs
étages,
vous marquerez naturellement
leur division par des lignes horizontales.
Ce sont
les
ou bandeaux. Les cordons ou bandeaux accusent en le
niveau
des
planchers.
au
bas
des
placés
;
saillie.
mêmes
médiaires;
saillie,
PAND01T1MV3
Fig. 141.
Les
mais leur
joints,
vous employez des
1ANNOCT1VS
le
(fig.
l'étude
est
telle
;
harpes franchement décrochées pour
les
chaînes toujours
souvent
en élévation
se traduit ainsi
Cependant
fenêtres
ils
auxquelles
cordons principe
sont souvent ils
servent
aussi
d'appui
MURS
LES
continu. Tel est (fig.
le
cas
du magnifique
palais Strozzi, à
Florence
142).
recommander
Je ne saurais trop vous
ne connais
même
degré
les
Voyez-y notamment
la
niche supérieure. Je vous ce qui
ne sont
ici
l'architecture
le vrai, rien
— Palais
:
je
de moins que
proportion des bandeaux ai
parlé des corniches, la
qu'une assise saillante lutte
antique
avec
la
vérité
:
le vrai.
Strozzi, à Florence.
couronne toute
mais sans aucune
comme
de
qualités
Fig. 142.
c'est
l'étude de ce palais
dans l'architecture moderne, qui présente au
rien,
absolue, rien de plus que
que
257
façade et
:
je
et
de
la cor-
vous
aussi, les
ai
dit
bandeaux
moulurée, bien marqués,
corniche, ni
comme
hauteur, ni
saillie.
Le bandeau Éléments
et
est
souvent d'une section générale rectangulaire
Théorie de l'Architecture.
—
I.
r
7
[ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
258
avec quelques moulures au-dessous. vent aussi précédé d'une
frise
est^
Il
décorée
M
:
souvent décoré, sousont les bandeaux
tels
V.
AE Fig.
144.
— Bandeau du palais Pandolfini, à
Fig. 143.
du
— Bandeau du
palais
sans
La vous
frise,
Farnése
comme
variété des faire
palais Farnèse.
(fig.
143),
— Bandeau du Moyen-âge.
autre chef-d'œuvre;
ou décorés
au palais Pandolfini (fig. 144).
bandeaux ou cordons
un volume de
l'architecture
Fig. 145.
Florence.
citations.
du moyen âge
le
est infinie, et je
ne puis
Disons seulement que dans
cordon
est
en général très
fin;
LES
MURS
qui
fait
259
bandeau
une grande
cela tient à ce
que
de sa hauteur
occupée par une pente prononcée
l'assise
L'ennemi des bandeaux,
comme
les
en
c'est
effet l'eau et la
ceux qui sont
corniches,
doivent être recouverts en métal
pour
partie
(fig.
145).
neige; souvent, et
saillants
assez
plats
— généralement du plomb —
préserver des infiltrations. C'est ainsi qu'à la chapelle de
les
Versailles
il
a fallu refaire de notables parties de façades dégradées
eaux pluviales,
par les
a
qu'on a conjuré
et
le
retour de ces accidents par des revêtements en
plomb.
Quant aux corniches, mot,
et
j'aurai à
des ordres. Je
me dans
le
le palais
mais du
est la
récompense de
entier.
la simplicité
les
La
Rivoli, la
non pas du
dernier
Son ampleur du
Profil
du
parti.
SM
I
ne
forniche
°y e,, - â g e -
corniches (fig. 146) ont en général moins
d'importance que dans l'architecture sance.
un
Strozzi, dans le
Louvre rue de
monument
étage,
Moyen-âge,
déjà dit
borne, quant à présent, à
corniche est en proportion,
Au
ai
vous en reparler à l'occasion
vous montrer que dans palais Farnèse,
vous en
je
antique ou
raison principale en est dans la
qui localisent la protection pluviales. J'en reparlerai à
saillie
du mur contre
propos des
la
de
la
Renais-
des gargouilles,
chute
des eaux
toitures.
Je ne puis guère, quant à présent, aller plus loin à l'occasion
des
murs trop d'éléments de ;
leur étude appartiennent à ce
nous n'avons pas vu encore, portes et pilastres,
panneaux, niches,
La première étape
moment
à réfléchir
est
et fenêtres, arcades,
colonnes
etc.
donc parcourue
un peu,
que
:
et aussi à rêver.
arrêtons-nous
un
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
iGo
N'avez-vous pas quelque surprise que vous
imaginiez
les
crois bien qu'elles
Je
?
Ces études
?
sont-elles ce
vous paraissent
un peu
austères et assez arides. Et cependant relisez encore tout
cela, et
vous verrez déjà que de tout
la
révélation d'un
art
débuts ou plutôt pour
mais fruit
tenir
il
y est
—
il
de lumière
fait
le
débutant,
l'art
y est tout entier,
sont tout entiers dans
de vérité. Dans
et
est à l'état
comme
bouton,
le
dégage pour vous
cela se
que
sans
l'art
promettant d'ardentes
vienne
curiosités
et
comme
le
ne puis vous entre-
et je
perler
encore latent,
la fleur,
de ces premiers principes de l'architecture
struction
ses
liée à
déjà,
et jaillir
l'émotion de
la
con-
la
vous
jouissance
inconnue.
Mais
cet art,
fantaisie,
l'anarchie
il
il
vous
voyez
sera conscient.
Il
déjà,
ne sera pas une capricieuse
aura ses lois
—
car entre les lois et
n'est
pas de moyen terme — mais
pas des lisières; et ce. que
le
c'est
vous pourrez
créer à votre tour.
précisément parce que vous aurez appris
faire qu'il
Vos
ses lois ne seront
vous sera possible de
ressources seront grandes, et
faire et si
dans
de
l'in-
première case du trésor qui tout entier
ventaire rapide
de
sera
vous avez déjà vu des richesses que vous ne
le
vôtre,
la
soupçonniez pas, continuez fièrement de possession,
sans
laisser
perdre
et
allègrement cette prise
aucune parcelle
de votre
héritage.
Et rappelez-vous que dans toute étude
importance
capitale.
les
débuts sont d'une
Pénétrez-vous donc de ces premiers prin-
cipes, c'est la clef nécessaire
de tout ce qui vous reste à apprendre.
.'
CHAPITRE V
DES OUVERTURES DANS LES MURS LEUR CONSTRUCTION
— Baies rectangulaires, piédroits linteaux. — Exemples — Largeur limitée par linteau. — Expédients primipour dépasser. — Inclinaison des piédroits, encorbellements. — L'arc. — Les diverses formes d'arcs. — Plein-cintre, arc en segment, intrados, extrados. — Appareil arc brisé. — Impostes, claveaux, des arcs. — Arcs surbaissés. — Plate-bande appareillée. — Arcs de
SOMMAIRE.
et
très anciens.
le
la
tifs
clefs,
décharge.
Je
me
suis limité d'abord au
maintenant
le
mur
minerons d'abord
Toutes
les
désignées par
Au
mur
plein;
avec des ouvertures,
les
ressources et les
et ici
terme générique de
encore nous exa-
moyens de
ouvertures que l'on pratique le
nous allons étudier
dans
la
construction.
les
murs sont
baies.
point de vue de l'usage, les baies peuvent être de simples
ouvertures non closes, ou être destinées à recevoir des clôtures pleines
ou
que portes ou croisées en menuiserie,
à jour, telles
vitrages, etc. Cela n'a pas
une importance immédiate au point
de vue de leur construction, et vous pouvez d'abord considérer
une baie abstraction
faite
La plus simple
la
baie rectangulaire
et :
des clôtures qu'elle pourra comporter.
première en date des ouvertures est
une interruption
verticale
dans
la
la
construction
1
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
262
ou recouverte par une couverture
d'un mur, terminée Telle
dans une antiquité très reculée,
est,
porte ou
la
la
Porte d'Alatri. C'est
fenêtre usuelle (fig. 147); les côtés
la
jambages ou piédroits (pieds-droits);
ou en
ordinaires, en pierre dans la construction
murs
Le
linteau
monolithe
s'appellent
pièce qui recouvre la baie
la
linteau sera souvent en bois
Le
s'appelle linteau. les
horizontale.
fer
monumentale.
usage presque absolu dans
est d'un
dans
l'archi-
tecture antique, qui en offre de magnifiques exemples.
Mais II
Il
Il III
!
!
1
II 1
1
M
II
II
limites
les
de largeur d'une baie
I 1
II! —
II
couverte sont bientôt atteintes; de
ainsi
1
J-
plus ce
1
mode
de construction est particu-
1
II 1
M
1
'
1
lièrement fragile
!
du
la pierre
linteau por-
; 1.
;
1
deux jambages par des
tant sur les
i
1
1
1
parties
1
;
[-
assez courtes, chargée par
1
]
il
]
1
!
1
1
i,i
;
1
1
supérieure, sera dans de mauvaises condi-
tions
y a
s'il
|
t?
la
moindre
inégalité de tasse-
ment, d'autant plus que cale
Fig. 147.
rompus.
Chez
les
posées à pierre
rocher
même, aucun tassement
sèche
et
les
de construction,
le
et très
linteau
5
fréquemment
Nous
et
ainsi
avec de
la pierre
assises
sur
on
a
de le
pu
homogène. Mais avec monolithe
compacte.
n'est prati-
donnant une
On
l'a
employé
au Moyen-âge.
comment on a obvié à moyen de ce qu'on appelle
verrons plus loin
nients du linteau au appareillée et
le
6 mètres de
et
cable que pour de petites largeurs de baies, en lui
grande hauteur,
dans
murs fondés
employer des linteaux qui ont jusqu'à
mode
les
n'était à craindre, et
longueur, en marbre très compact notre
pression verti-
la flexion
lorsque
anciens,
étaient
la
Aussi voit-on souvent des
délit.
pierre
alors
travailler à
fait
la
sens du linteaux
construction
la
1
l
1
:
1 ,
1
1
de Tare de décharge.
ces inconvéla plate-bande
DES OUVERTURES DANS LES MURS
On
diminuer
a aussi cherché à
deux moyens
Ce dernier
corbeaux.
longueur des linteaux par
la
légère inclinaison des jambages (fig.
:
addition de supports qu'on
ou
263
nomme
148) ou
consoles
système
été
a
souvent employé au Moyen-âge.
Le premier
qui doit rester ouverte
mais
:
de roulement soit parfaitement
comme
air et
que
faut
il
de rotation déterminé par
baie effective
doit y
s'il
comme
avoir une menuiserie, l'axe
pour une baie
est admissible
les
gonds
vertical, la
comme
lumière
redevient rectangulaire, et dés lors on ne
gagne rien
à
l'élargissement inférieur
même
baie est exactement la
que
:
si les
Fig. 14
la
jambages étaient
caux eux-mêmes. D'ailleurs, l'emploi fréquent qui a été ces
en
baies
nous
sépulcrale
dans
trapèze a
vertifait
de
l'architecture
accoutumés
à leur asso-
cier l'idée d'un caractère funéraire.
Quant au second, beaux pour
(fig. la
il
n'est pas
menuiserie
permet pas parti
149),
franc
à la
avec
linteaux
cor-
moins gênant
de clôture,
et
il
ne
de s'accuser par un
baie
d'une forme définie. Ce n'est
guère qu'un expédient.
Tout ter
cela d'ailleurs
de beaucoup
l'architecture, les
largeur d'une baie, et
au linteau, n'aurait
restreinte
On
grandes ouvertures.
exemples,
la
l'architecture à
la
ne saurait augmen-
Segni
trace
des
réduite
(ancienne
voit encore,
difficultés
au
simple
Signia),
il
jamais pu aborder
par
de très anciens
avec lesquelles se débattait linteau.
existe
une
Ainsi
en
porte,
Étrurie, d'appareil
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
264
où
grossier,
clairement
l'on voit
aux prises avec
la
nécessité de
désir de faire
le
pour
la rétrécir
une large baie couvrir d'un
la
linteau.
A la
Arpino (Arpinium), des encorbellements successifs amènent
porte à n'avoir réellement plus de linteau
;
la
forme
presque
est
chaque assise
ogivale, mais obtenue seulement par la saillie de
sur l'assise immédiatement inférieure.
pu
J'aurais
ces
ne pas vous parler de ces tâtonnements,
voulu par
n'avais
je
même
vous préparer
là
magnifiques découvertes qui,
sont un
fait capital
dans
marche
la
non seulement dans
même
Cette découverte, tension. Je
de
ai
le
dire,
l'évolution d'un art, mais
la civilisation.
c'est Y arc
vous en
bien apprécier une de
à
ne crains pas de
je
si
avec
voûte qui n'en est que l'ex-
la
déjà parlé,
j'y
reviens maintenant avec
plus de détails.
L'arc
sation
bien la
est-il
pensée :
de tâtonnements progressifs,
résultat
méthodique d'un phénomène révélé par
une conception de génie due
est-il
posé
le
?
Je l'ignore.
fois,
voyez-vous pas
ou
à la seule puissance de se soit
vingt fois plus large que ces pierres, et sup-
là
Quoi
qu'il
en
ait
s'écrier Eupyjxa,
soit,
et
des horizons
ne
des plus fécondes
nouveaux
et
indéfinis s'ou-
un admirable
parti.
Voyons
l'arc.
appelle arc toute construction
en
maçonnerie, de forme
courbe, destinée à couvrir soit une partie vide d'un
une
—
?
vraient à l'architecture qui en a tiré ce qu'est
pu
une des plus sublimes
inventions du génie humain
soit
hasard,
Mais supposez que ce problème
posez qu'un Archimède inconnu
On
réali-
avec des pierres de dimensions restreintes, fermer une
ouverture dix
donc
le
la
partie trop faible
pour
résister par
mur
(baie),
elle-même au poids
DES OUVERTURES DANS LES MURS de
la
construction supérieure. Ainsi,
la
265
fonction de
l'arc est
soutenir et de reporter sur des points d'appui résistants
de
la
masse de
forme cintrée que
cette construction; sa condition réside
dans
et
dans des conditions
nature
pression
qu'il subit
d'appui
il
;
fout
tend à
le
l'effort
dans sa
appareil,
quelle
matériaux employés. L'arc
soit d'ailleurs la nature des
pas de sa
de son
concentricité
la
déformer
d'équilibre et
à
stable
écarter
donc que ceux-ci présentent une
de
n'est :
la
ses points
stabilité suffi-
sante, proportionnée à la largeur de l'arc et k la pesée qu'exerce
sur
lui
la
maçonnerie
L'épaisseur des piliers
de
condition varie
cette
soutient.
qu'il
est
principale
la
mais
stabilité;
elle-même selon
que
ces
sont plus ou moins chargés, car réduit
poids
pour
en :
le
il
somme
l'effort
déplacement de
pression plus forte que
Deux
arcs
contigus
blématique
s'il
(fig.
elle
la
150).
poussée de
et
identiques,
La
de
masse des
la
s'agit
se
nécessaire
s'équilibrent sur ce pilier; c'est
un mur extérieur
piliers
une question
à
que
faut
elle
piliers
représente
l'arc.
avec un
pour un
pilier
pilier d'angle
d'une coupe) que
commun, (ou pour
la stabilité est
vérification de cette stabilité est
question délicate de construction, subordonnée à de facteurs, et
pour sa solution
je
une
pro-
une
nombreux
ne puis vous indiquer de régie
élémentaire et empirique. Votre plus sûr guide, quant à présent, sera l'observation
des proportions que vous trouverez dans de
nombreux exemples, en vous de prudence que de
En
tout
cas,
il
la
rappelant que
mieux vaut un excès
témérité.
est nécessaire que vous sachiez bien que
vous réserve des ressources immenses, reux entre les mains d'imprudents
c'est
si l'arc
un moyen dange-
et d'inhabiles.
Mais
ici
encore
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
266 le
vous préservera des lourdes
principe de l'aspect de solidité fautes
pour que
:
commande
la
l'aspect d'une construction
confiance,
évidente,
sécurité soit
et
que
faut
il
la
votre œil s'habi-
tuera graduellement à reconnaître
cette
si
condition est remplie.
naturelle
Ê
formes d'arcs
existe diverses
Il
et
c'est-à-dire
la
plus pure est
le plein-cintre,
demi-cercle parfait
le
plus
la
;
(fig.
151).
L'arc en segment est celui dont les piliers
montent
piédroits
plomb
à
jusqu'à leur ren-
un angle plus ou moins obtus,
contre, sous
avec une portion de cercle dont plus grand que
est
ou
L'arc en ogive
ou
distance
la
le
diamètre
des
piliers.
formé de deux
arc brisé est
portions de cercle d'un rayon égal, et supéFig.
AA
151.
rieur
Naissances.
BB
à
la
demi-distance des
piliers,
ayant
Clefs.
leurs centres au niveau de sa naissance.
Les proportions de l'ogive
on
a
prend
beaucoup discuté
— sont
Varc
brisé,
variables
ou
— j'emploie mais
là-dessus, :
elles se
plein-cintre brisé,
il
ce
mot
peut-être à tort,
est usuel et
ramènent
à trois
on
le
com-
combinaisons
presque circulaire
(fig.
152)
:
:
les
centres des arcs sont à l'intérieur de la
corde
sances
154.
153-
(fig.
en
l'arc
en
tiers-point,
médiaire entre les deux des arcs est
le
ou
ou
ogive
aiguë
l'arc;
ogive équilatèrale (fig. 154), inter-
précédents,
centre de l'autre.
lancette,
153); les centres sont placés en
dehors des courbes de l'ouverture de Enfin,
nais-
;
L'arc Fig. 152.
commune aux deux
où
la
naissance de chacun
DES OUVERTURES DANS LES MURS Puis
diverses formes capricieuses, telles que Y ogive sur-
les
où
haussée,
l'arc
Yogive lancéolée
que
267
se continue par
une
petite partie verticale
formée de deux arcs dont
;
—
centre est plus haut
le
les naissances.
Enfin, dans l'architecture arabe surtout,
on trouve
l'arc
en fer
plus souvent
mou-
à cheval plein-cintre ou brisé.
On nomme
termine
lurée, qui
une pierre en
imposte le
saillie, le
piédroit (A-A,flg. 151 et 155), claveaux
forment
voussoirs les pierres prismatiques qui
l'appareil
de
l'arc.
ou Le
premier claveau de chaque côté s'appelle
Le claveau
sommier.
La
clef.
B-B
central
apparente cylindrique des
face
claveaux vus par-dessous se
ou
douelle
est la
nomme
impair, d'où
conçu de deux façons principales
il
^-y
dans
la figure
est extradossé, c'est-à-dire
n
1
•— ---
-~^J Fi g . 155.
les
l'une
claveaux sont compris entre intérieure
(intrados),
extérieure (extrados). Cet appareil est très logique
tion
supérieure
peut
en
1
—r
ci-contre,
que
deux surfaces cylindriques,
|
\jZ
ou
:
,~^~
H- J
yyyKB^
'
\\
1
à Florence.
des chevrons arrive à cacher presque
en élévation, l'architrave,
et
cacherait
même
le
ORDRE TOSCAN
L
haut des colonnes Aussi, sous ce
pente
la
si
était tant
391
peu plus prononcée.
soit
l'ordre toscan
rapport encore,
s'exprimer
doit
par une extrême finesse.
Parmi
les
nombreuses vous
citerai
Poschi
et le
original, je
si
Le
palais
Commune palais via
et
de
même
la
ainsi
de
palais
le
du
commune
la
que
palais
le
de
la
287), à Pistoia; un
(fig. le
ville; le palais
Guinigi, à Lucques, et la villa
nom;
Medici, à Pise;
palais
Romand, à Sienne,
palais public
cet art
:
du Podestat
palais
le
remarquables productions de
et
même
ggggggM^^Mg^BSpPg
San
à
Gimignano; celui du Podestat à Areçço;
un
palais à Montepulciano; enfin, à
loges du Bigallo (fig. 288),
rence, les
Bardi;
des
Uguccioni,
ment
:
Florence,
Flo-
palais
les
(Consulter notam-
Nicolini.
Famin
Grandjean,
et
Rohault
et
Giugni,
Spini,
de
Edifices de
Fleury,
Archi-
tecture toscane.}
Vous n'exprimez le
ral,
cas
pas mieux, en géné-
des toitures saillantes
pa nnes extérieures.
de
Nous voyons souvent
pannes interrompues. Ceux qui font
dont
ils
— tous ou
veulent les
faire
cet
sablière
continue;
que sur
les tirants
y avoir
des
appui et
cette
est
des fragments de
et
façon
un motif d'architecture
chevrons — ont besoin d'un
l'architrave,
en pareil cas dans
la :
si
construction les
chevrons
appui autre que
nécessairement
une
le
mur
panne ou
panne ne peut s'appuyer utilement
des fermes prolongés à l'extérieur;
consoles
montrent
cette indication
ne comprennent en aucune
là qu'ils
Travée du portique Charenton.
avec
vos projets des consoles posées au hasard,
par
—
Fie
intermédiaires,
mais
c'est
il
bien
pourrait inutile,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
392
puisque l'écartement des fermes permettre
la
portée des pannes,
brement sans motif. Quant
comme une
est
et
à la
précisément calculé pour
que ce ne
qu'un encom-
serait
console, purement horizontale,
extrémité de tirant, mais qui ne serait qu'un bout
de bois scellé dans
le
mur,
Fig. 290.
ce ne peut être
—
elle
ne présenterait aucune
solidité;
Portique de Charenton (Détail).
que l'extrémité en bascule d'un
assez fort pour ne pas fléchir sous
le
poids de
la
tirant continu,
panne extérieure-
Ces études, notez-le bien, ne sont pas aussi éloignées de nous
que vous pourriez
où
croire.
Sans parler de
l'on s'est inspiré de l'architecture toscane
près de Paris la
le
villas
nombreuses,
moderne, vous avez
un monument contemporain d'une haute valeur
maison de santé de Charenton, par
:
Gilbert. Là, les portiques
des préaux sont d'ordre toscan, et remarquablement étudiés. Cet
exemple servira de conclusion à
cette étude (fig.
289
et
290).
CHAPITRE
VIII
APPLICATIONS DES ORDRES
SOMMAIRE.
—
—
Exemples classiques des ordres.
Tableaux des dimensions
proportionnelles.
—
— Rapprochements.
Tableaux des dimensions
— Examen de quelques monuments.
Je ne prétends pas,
ordres;
réelles.
un volume
vous avoir tout
certes,
n'y suffirait pas,
et
cours devait durer six ou huit années, l'étude des ordres de
je
dit à
propos des
certainement
si
mon
pourrais consacrer à
nombreuses leçons. Mais
alors j'aurais à
entrer dans le détail, à analyser les proportions, à refaire ce que
vous trouvez partout,
car
qui
J'ai
ait
plus été traité.
se trouve pas assez
il
n'y a pas en architecture de sujet
cherché plutôt à vous dire ce qui ne
dans ces livres trop didactiques, qui ne sont
guère que des formulaires. J'espère vous avoir montré que
les
ordres antiques ont une logique, que leur étude doit être réfléchie, qu'il faut,
dans
la
quand on
vérité
ou ne
s'en sert, savoir pourquoi, savoir
si
l'on est
s'en écarter qu'en connaissance de cause, à
ses risques et périls.
Les ordres tiennent une grande place dans vos études; déjà en vous parlant des proportions en général,
quelques lois indiscutables de nécessaires.
Pour
l'étude,
la
je
vous
ai
montré
proportion dans ses variétés
vous aurez
les conseils
personnels de
vos professeurs; mais rappelez- vous toujours que,
même
dans
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
394
les plus libres écarts
de
la fantaisie,
une théorie des ordres,
n'oubliez pas cette théorie.
et
Le
sujet est
xvi e
donc d'importance
capitale et
Dans
siècle.
des fenêtres, des
vous aurez sans cesse
extérieurs et des intérieurs rer.
le
des murs, des corniches, des portes,
l'étude
historiquement,
et
fait
moderne depuis
de l'architecture
pivot
y a au-dessus des formules
ordres est d'ailleurs, en
L'étude des le
il
vous y réfévous ne sauriez à
trop vous pénétrer des principes qui vous permettront de don-
ner à l'étude de vos ordres
gramme que vous
la
recevrez
proportion voulue, suivant suivant
et
le
le
caractère que
pro-
vous
poursuivrez.
Exemples classiques des Après vous avoir montré il
les plus
beaux exemples des ordres,
nécessaire de les rapprocher
est
rapprochement,
vous trouverez
ordres.
sous vos
preuve
la
et
yeux. la
Dans
ce
confirmation
des principes que nous venons d'étudier.
Mais
je
ne vous
présenterai pas seulement avec unité de
les
diamètre. Rien n'est plus trompeur que cette unité modulaire, qui
fait
abstraction de
la
ces exemples d'abord à rez
mieux voir
la
ainsi les
entre l'architecture
Pour
grandeur
même
comme
histoire de
théoriques. C'est à
:
vous pour-
profondes qui s'imposent
et celle
des petits édifices.
ne remonterai pas jusqu'aux exemples
trop archaïques de Corinthe ou de étudier
vous produirai donc
échelle métrique
différences
monumentale
l'ordre dorique, je
réelle. Je
l'art,
ils
la Sicile.
Très intéressants à
restent en dehors des études
Pestum que nous trouverons
dorique en pleine possession d'elle-même
et
l'architecture
produisant déjà un
chef-d'œuvre.
La colonnade de Pestum
est
en
effet
de dimensions impo-
APPLICATIONS DES ORDRES exagérations; l'architecture, d'une très grande
santés, sans
meté dans de
le
la
par
du plus magnifique
et
même
édifice l'ordre extérieur
de
fait
ordres
effet. Il est
rapprochement qui
Cella,
le
395
la
intérieurs
qui
intéressant de comparer
ordre intérieur
le petit
et
existe d'ailleurs en
murs de
démolition des subsistent
la
réalité, car,
Cella, les
petits
immédiatement
trouvent
se
fer-
voisins de celui des grandes colonnades (fig. 291).
Fig. 291.
Avec C'est,
— Ordres de Pestum.
Parthénon, nous
le
vous
savez,
le
ne puis établir
ici
la
arrivons à l'apogée de
perfection
la
même
deux ordres; pour l'ordre
grec.
l'art
même; malheureusement,
comparaison qu'à Pestum entre
je
les
on
est
en
même
art
sont les Propylées
intérieur,
effet réduit
aux
conjectures.
De
même
la
d'Athènes. pal,
Il
formant
d'entrée
de
époque
s'y les
et
du
trouve deux ordres doriques
Propylées proprement
l'acropole;
deux bâtiments en
l'autre,
plus
:
l'un, le princi-
dites, c'est-à-dire le petit,
porche
formant façade de
aile.
En comparaison de
cette
architecture
monumentale,
voici
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
396
l'ordre élégant,
blement
jusqu'à la gracilité, du
extrêmement
est
de
l'architecture
la finesse
du forum
Enfin, l'ordre dorique
type
bas, surtout l'architrave. L'édifice est
remarquable par
d'ailleurs
temple de Cori. L'enta-
gracieuse
de ses proportions mêmes.
triangulaire de
quelque
et
gréco-romaines de
caractérisait les colonies
Pompéi
peu
est le
raffinée
qui
Grande Grèce.
la
Voilà donc, dans l'antiquité, des types d'ordres doriques bien différents. Je je
me
ne puis vous
bornerai à
Pestum
ordre de
la
et
représenter graphiquement tous;
les
comparaison entre
en montrer
la
et
relevés, reproduits à la
variété.
extrêmes,
du Parthénon d'une
celui
ceux du forum triangulaire de Pompéi
vue seule de ces
les
est utile
Il
même
grand
et
de l'autre
(fig.
292). La
part,
de Cori
le
échelle, suffit à
d'ailleurs de
rapprocher
les
résultats de quelques mesures.
Pour
les
entre-axes
(en opérant sur
c'est-à-dire ni sur la travée d'angle, ni sur celle
relevons
Si les
les
mesures suivantes
du milieu) nous
:
Pestum (grand ordre) Pestum (ordre intérieur)
4
Parthénon (grand ordre) Propylées (grand ordre)
4
Propylées (petit ordre) Cori Forum triangulaire de Pompéi
2
trouvons
m
299 62 256
3
ou l'élément de
la
474 50
3
maintenant nous prenons
tailloirs,
normales,
les travées
2
25
2
215
portée des architraves entre
fragilité
de
la
construction, nous
:
Pestum (grand ordre),
pierre calcaire dure
(petit ordre)
—
1
m
874
r
62
Parthénon, marbre
2
279
Propylées (grand ordre), marbre
1
96 366
—
(petit ordre),
marbre
1
APPLICATIONS DES ORDRES
397
IL
°r
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
398
Cori, pierre calcaire dure
Pompéi, pierre
Entre
mesures
diverses
ces
dure
calcaire
mais cependant bien loin s'en assurer,
mesures
suffit
il
44
1
59
sont
différences
sensibles,
en proportion respective. Pour
d'être
de rapprocher en tableau
monuments
des
réelles
les
i
les
principales
puis de les établir
ci-dessus,
comparativement en proportion du diamètre des colonnes de chacun d'eux. C'est l'objet des
deux tableaux suivants
:
TABLEAU A ORDRES DORIQUES
DIMENSIONS REELLES Hauteur
Diamètre Diamètre
MONUMENTS
de de
Hauteur Entre -
inférieur
delà
la
la
axe.
colonne.
colonne.
base.
de l'enta-
blement (cymaise non com-
Portée ou passage libre entre
Largeur
du les
les
les
colonnes.
bases.
tailloirs.
tailloir.
prise).
Grand
temple de Pestum, ordre ex-
térieur Id.,
ordre intérieur.
Parthénon Propylées
,
064 364 874
4™ 474
54
8™ 555
}» 86i
m 60
m
2
41 I36
i™8 74 1
62
2
88 02
2
425
2
279
1
66
2
c8
1
96
2
2
05
4
6 299 10
434
3
279
3
62
775
3
°3
2
526
[
o
899 969
16
25
86 188
1
2
o
810
1
2
215
066
o
981
o
625
1
5°
3
1
grand
ordre Propylées, petit ordre Temple de Cori. .
.
075 716
o m 868
1
451 ;?4
366 44
1
I™ 38:
1
Pompéi, forum triangulaire
555
TABLEAU
de
l'en-
tre-axe.
.
.
.
.
Propylées, grand ordre. Propylées, petit ordre Temple de Cori
Pompéi, forum triangulaire
59
B
RAPPORT A LA HAUTEUR DE LA COLONNE
RAPPORT AU DIAMETRE
Pestum, ordre extérieur. Pestum, ordre intérieur. Parthénon
1
VALEURS PROPORTIONNELLES
ORDRES DORIQUES
MONUMENTS
66
2
168 566 294
2
351
2
2
2
349
3
I4 2
3
99i
de la de la delà hauteur hauteur hauteur de la de l'enta- de l'ordre entier. colonne blement.
4 290
4 435 568 5
698 5 45i 8 642 7 326 5
1
1 1
749 967 766
'
353
1
768
de
l'en-
tre-axe.
6 161
5°5
3i7
579 412
4M 218
43i
996 094
364 545
de l'enta- de l'ordre blement.
o 436
entier
I
»
o 314 o 345
o 324 o 157 o 241
436 »
I
314
1
345
1
324 157 241
' 1
APPLICATIONS DES ORDRES
399
Ces tableaux font voir mieux que toute discussion combien antique était
l'art
libre, et
non
Mais non affranchi des
lois
votre attention sur
dernière
la
élément qui varie peu,
de
mètre de Pestum
plus que dans
la
colonne du tableau A. Le seul portée des architraves,
3
m 72
à
c'est-à-
construction. Tandis que
1,
dia-
le
dans
la
portée de l'architrave n'est
la
proportion d'environ
la
aussi j'appellerai toute
:
par rapport à celui de Pompéi,
est,
proportion d'environ
matière
la
c'est la
dangereux de
dire l'élément
asservi à des formules chiffrées.
C'est qu'ici intervient cet élément
1
m 18
à
1.
impérieux de
la
construc-
tion que limite la portée prudente d'un linteau de pierre. Aussi,
tandis que les
nous trouvons des différences considérables dans
diamètres des colonnes
dans leurs hauteurs,
et
de portées sont presque
rences
nulles.
Pour
les
les
diffé-
des
portées
architraves en pierre, les différences, comparées à la plus longue,
sont o m 25, o
m
28, o
considérable, de 2
Pestum,
c'est
réalité,
43. Et
m 279,
soit
qu'elle s'applique
que
struit en marbre, et
En
m
s'il
le
marbre
si
nous relevons une portée plus
o m 405 de plus que au Parthénon, offre
y a quelque chose
l'étude des ordres grecs, ce n'est pas c'est la J'ai
dimension insisté
réelle
que permet
spécialement sur
a très peu
employé
d'à
con-
peu près constant dans
un module de proportion, la
construction.
ces ordres
point de
doriques,
Quant
à
l'art,
l'ordre dorique, sinon en
gées, ce qui diffère totalement des ordres, tels
en ce
monument
de
une résistance plus grande.
départ de toute architecture des ordres. il
celle
que
dit
romain,
colonnes engaje les
présente
moment.
A la Renaissance, les colonnades doriques ne sont pas assez nombreuses pour se prêter à ces rapprochements; mais cherchez les
exemples nombreux que vous en fournira l'architecture moderne. 11
vous
sera facile de faire sur ces
exemples des comparaisons
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
400
analogues à
antique, et vous ne la
viennent d'être
celles qui
confirmation
sur l'architecture
faites
manquerez pas de trouver dans
de ce que
vous
je
cette étude
enseigné plus haut, à
ai
propos des proportions.
Pour breux.
beaux exemples sont moins nom-
l'ordre ionique, les
Dans
l'antiquité,
l'architecture ionique l'autre.
— Comme
:
vous
je
d'une
simplicité
la
deux tendances de
signalé
ai
part,
richesse de
la
ordres très simples, celui du temple de
la
Victoire Aptère (sans ailes), à Athènes, petit édifice, encore très
légèrement archaïque, est remarquable par proportions, ainsi que par
fermeté de ses
la
des détails.
le style
Les Propylées nous présentent un ordre ionique qui perfection complète.
lement cet ordre
Avec
le
Le chapiteau notamment
est intérieur, et n'a pas
est la
Seu-
est admirable.
d'entablement complet.
temple de Minerve-Poliade
nous
PErechteion,
et
arrivons aux ordres richement décorés, avec beaucoup de goût et
de finesse, mais non sans une certaine surcharge
qu'un peu d'esprit asiatique se soit grec. Puis je
Pompéi.
Ils
vous
rappellerai
nous suffiront pour
exemples
faire
logues à ceux que nous venons de
C
TABLEAU
et
propos du dorique,
D
ci-après
Hauteur
Diamètre
inférieur
de
la Victoire Aptère Propylées Temple d'Erechthée Temple de Minerve-Poliade. Temple de Priène Forum de Pompéi
O m 522 I
O 1
o
de
la
la
065 675 84
colonne.
base.
0™728
i
I
385
3
m 4i 65
975 24
2
05
1
255
1
64s
o
75 88
Hauteur
Passage libre
de l'enta-
entre
blement
la
colonne.
Temple de
:
DIMENSIONS REELLES
Diamètre
de
de
et
C
ORDRES IONIQUES
MONUMKNTS
Priéne
de
des rapprochements ana-
faire à
qui sont consignés dans les tableaux
semble
il
superposé au pur génie
ici
les
:
'07
3
°9
3
5i
275 575 637 68
2
195
3°7
(cimaise
non com-
les
prise).
colonnes,
0™682
I» 16 »
bases.
585
2
265 075
1
49
375
I
1
683 76 158
25
I
255
I
85 76
55
1
3
2 i
r 5
et
APPLICATIONS DES ORDRES
Éléments
et
Théorie de iArchitectu
.
.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
402
TABLEAU D VALEURS PROPORTIONNELLES
ORDRES IONIQUES
RAPPORT A LA HAUTEUR DE LA COLONNE
RAPPORT AU DIAMETRE
MONUMENTS
de la hauteur de la colonne.
de l'entre
axe.
Victoire Aptère..
2 7OI
.
Propylées Erechthée
3 3
Minerve -Poliade.
3
Priène
2
Forum de Pompéi
3
797 648 747 091
427 037 678 797 404
307 778
de la hauteur de l'entablement.
de la hauteur de l'ordre entier.
axe
10 019
346 o 355 312 o 405 o 301 o 348
»
207 003 199 795
de
»
955
11 085 11 507 11 574
de l'enta- de l'ordre
l'entr
blement.
entier.
I
287 ))
o 226 o 219 o 236
I I
226 219 236
o 183
I
183
I
Je ne reviendrai pas sur les conclusions à tirer de ces tableaux, et je
me
bornerai à vous montrer un rapprochement graphique
des principaux de ces ordres (fig. 293).
Dans
ionique a été
l'ordre
vous
moderne, de
l'architecture
le
citerai l'ancienne
la
Renaissance à nos jours,
moins employé en colonnade
pure. Je
cour de l'École de médecine, à Paris,
la
façade de l'église Saint- Vincent de Paule, et l'un des vestibules de la
Cour du Louvre. Ces ioniques
différent
sauf pour les détails
que dans
;
pey en
ainsi, les
somme
des ordres antiques,
éléments en sont moins accentués
ordres grecs, les volutes des chapiteaux ont perdu
les
leur ampleur,
les
bases
sont
moins
saillantes,
architraves
les
plus basses, les corniches moins fermes de profil.
On
pourrait presque dire que depuis les
monuments
de l'Acro-
pole et les coquetteries de Pompéi, l'ordre ionique ne acclimaté.
Il
a été dénaturé et presque
s'est
pas
supprimé par son concur-
rent de la dernière heure, l'ordre corinthien.
Pour
l'ordre corinthien, les
Grèce même, où cet ordre a
exemples abondent.
pris naissance
mais
Non
pas en
n'a été appliqué
qu'à des édifices peu importants, et rarement en colonnades. Je
APPLICATIONS DES ORDRES
vous
cité toutefois
ai
engagées,
et le Tholos
le
monument
403
de Lysicrate,
à
d'Épidaure, ordre intérieur, très intéressant
à ce point de vue, car
montre bien comment
il
les
Grecs con-
cevaient une corniche intérieure, qui, ne recevant pas
répond
montre
une
aussi
la pluie,
qu'une corniche extérieure;
à de tout autres besoins
qui nous
colonnes
et
appli-
cation très simple et très architec-
du chapiteau corinthien.
turale
En
de
thiens
l'époque' républicaine
:
de Cori, très ferme; celui du
celui
temple
Minerve,
de
plus
(v.
voici des ordres corin-
Italie,
haut,
remarquable par
fig.
273),
très
disposition de
la
rampant
l'entablement
Assise,
à
de
son
fronton.
L'ordre du temple de Vesta, Tivoli, (v. plus
haut,
fig.
à
275),
édifice circulaire, d'une belle pro-
ferme
portion, très style,
dont
le
et
d'un beau
chapiteau est d'une
composition particulière par l'emploi d'un variété ainsi
que par
saillie
le
d'acanthe frisée, caractère
de ses rosaces
Egalement
et
circulaire, le
et
la
—
Entablement du temple d'Antonin et Faustine.
Fig. 294.
volutes.
temple de Vesta, à Rome, présente un
ordre de proportion élancée, d'une belle étude;
remarquable par
les
angles aigus du tailloir sans pans coupés.
Puis
viennent
impériale.
en
chapiteau en
caractère des feuilles en acanthe aiguë, et
est
le
le
foule
les
grands
ordres
de
l'époque
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
404
D'abord celui du temple de Mars Vengeur, à haut,
haut,
et 5),
4
fig. fig.
puis
à
52),
six
le
colonnes de
en marbre de couleur; belles sculptures ci-joint; la
Au
dont
temple d'Antonin
est
contraire, le temple de Jupiter Stator ayant
nue, sous une corniche
Ces exemples
croquis
pour montrer
suffisent
ordres
spécialement dans
un chapiteau
une bande sculptée;
la frise
corinthiens
Dans
l'antiquité.
Pompéi que nous trou-
d'une étude moins solennelle,
comme
les atriums,
de l'ordre
variété
la
monumentale de
caractère plus intime, c'est encore à
verons des
le
à modillons.
corinthien dans l'architecture
un
ici
corniche sans modillons (fig. 294).
très décoré, l'architrave divisée par ici
Les colonnes sont
face.
rendu compte dans
n'est pas
il
(v. plus
de l'entablement est ornée de
frise
la
Rome
Faustine (v. plus
et
celui de la
Maison
dite
du Labyrinthe. Vous en pouvez voir de nombreux exemples dans l'ouvrage de Mazois. Je pourrais multiplier et
nous allons
les
les
résumer
exemples
:
quelques-uns suffiront,
à leur tour, en figures et en tableaux
des dimensions réelles et proportionnelles (fig. 295)
TABLEAU
E
ORDRES CORINTHIENS
DIMENSIONS REELLES
Diamètre
Hauteur Diamètre
Hauteur
inférieur
MONUMENTS
de de
d'Assise de Tivoli » de Vesta, à Rome » de Mars vengeur » d'Antonin et Faustine. » de Jupiter Stator Pompéi, Maison du Labyrinthe »
de
la
°3
754 94 786 48 48
base.
'24 02
la
colonne.
m
925
II
1
996
7
18
2
433
532
4
32
04 048 92
2
3
687 776
3
7
3
'
les
les
prise).
colonnes.
bases.
743
096
10
132 295
17
6:4
6
entre
non com-
*7
J
Passage libre
de l'enta-
blement (cymaise
la
colonne.
Temple
:
7
806 091
29 523
'895 242
I
493 534 207 296 02
1
m 685 976 253
647 1
7 28
2
7
APPLICATIONS DES ORDRES
405
luu
\[i4
jui
mui
|l|lllllllllllllll|llllll
|uu| 11
11
II
II
u
•
II
II
II
1
1
SrêSid ï
1
-
#^ 5
Fig. 295.
— Ordres corinthiens antiques à
.
,
w ^a^a^a^k^u ^
mlw
Hml/w
Jupiter Stator.
Assise.
Tivoli.
II
la
même
échelle.
J
:
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
40 6
TABLEAU
F VALEURS PROPORTIONNELLES
ORDRES CORINTHIENS
RAPPORT A LA HAUTEUR DE LA COLONNE
RAPPORT AU DIAMETRE
MONUMENTS
de la hauteur de la
de l'entre axe.
colonne.
de la hauteur de l'entablement.
de la hauteur de l'ordre
IO 844 9 459
692 454
12 537
588
229 38
11 797
Jupiter Stator
491 55i
10 952 9 868 9 574 10 004
Pompéi
443
8 957
Rome
Mars vengeur Antonin et Faustinc
419
de l'enta- de l'ordre blement.
entier.
entier.
8?9 647
Assise Tivoli Vesta, à
de l'entre axe.
10 912
12 384
O 262 O 280 O 236 o 245 o 260
o 255 o 607
156 154
232 238
I I
156 154
232 238
Je vous engage d'ailleurs à faire de votre côté, graphiquement et
par calculs et tableaux, des comparaisons analogues sur des
exemples différents
vous constaterez
mieux —
la
vous en trouverez en grand nombre,
;
ainsi,
par vous-mêmes —
si
l'on
veut, mais ces nuances suffisant à
déraciner chez ceux d'entre vous et
ce qui vaut toujours
grande variété des études d'ordres. Variétés qui ne
sont que des nuances
erronée
et
décevante de
la
qui
pourraient l'avoir
formule chiffrée dans
les
l'idée
propor-
tions.
La Renaissance
ment
dites,
a
et elle
plutôt élégant que
peu
fait
les
a traitées en général
de colonnades corinthiennes propre-
monumental. Mais
les
dans un caractère
emplois de l'ordre
corinthien surtout y sont innombrables, dans tous les motifs de
composition qu'une riche imagination suggérait aux architectes de
la
Renaissance. Je ne puis
rempliraient des pages
me
lancer dans des citations qui
entières avec
toute
l'aridité
d'une table
de matières..
Avec
l'époque de Louis
XIV,
la
colonnade corinthienne régne
en souveraine sur l'architecture. L'exemple
le
plus célèbre en est
APPLICATIONS DES ORDRES
il
296) avec ses colonnes accouplées; celui-ci intérieur comparer avec l'ordre
colonnade du Louvre
la
est intéressant
—
de
(V.
la
fig.
Au
de
le
(fig.
de
chapelle
407
—
à
Versailles,
peu
près
contemporain.
56.)
siècle suivant,
nous trouvons
ce magnifique exemple, les
1
M M Fig. 296.
place de
— Colonnade du Louvre. Concorde,
colonnades de
la
également,
colonnade intérieure
la
Versailles. Je
en
n'est
cite
que
de
effet, l'un
pas
le
moyens de Nous avons
constitué par des
arcades
avons suivie pour
les baies
la
comme salle
comparaison
de théâtre de
:
elle
le
la
colonnade
portique, mais ce
à voir maintenant le portique
c'est
:
portiques;
constituer
des
seul.
et
plus remarquables.
les
rattaché les ordres à l'étude des
J'ai
est,
ne
la
la
même marche
s'impose encore
ici.
que nous
CHAPITRE
IX
LES PORTIQUES EN ARCADES
— Portiques avec arcades
SOMMAIRE. Moyen-âge. ou
pilastres.
Pour
sur piédroits.
accouplées en largeur ou en profondeur.
isolées,
Sur colonnes Portiques du
— Cloîtres. — Portiques avec encadrement — Importance de l'étude des portiques.
de colonnes
portiques en arcades, nous ne trouvons plus de clas-
les
sifications
— —
ou ethniques
historiques
comme
pour
les
portiques
en colonnades. Si ces portiques peuvent parfois se rattacher aux familles
dorique, ionique, corinthienne,
qui ne sont pas
le
Cherchons donc, sans :
c'est
par des éléments
portique lui-même, des colonnes, des entable-
ments, qui en sont plutôt
du portique
c'est
la
décoration que
la
construction.
simple
classification, l'expression la plus
évidemment une
série d'arcades sur
de piédroits carrés ou rectangulaires, par exemple
les
une
série
portiques
de notre rue de Rivoli. Ici,
ai dit
je n'ai
pas à vous dire grand'chose après ce que
de l'arcade
:
si
ce n'est
simplicité paraît avoir
assez
portiques,
rarement tenté
bien
que
la
les
architectes;
composition
magnifiques aqueducs romains;
Rivoli que
comme exemple
vous
que ce motif de portiques dans sa il
y en a
peu d'exemples monumentaux. Je ne puis vous
comme les
je
et
je
ne vous
n'en
citer
diffère pas,
ai cité
la
non comme modèle;
rue de il
y a
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
410 cependant
quelques
portiques
méritent une sérieuse étude
Léon
de Rimini, par
la
(v.
Damaso,
Concorde;
place de la
à
les
279);
fig.
Venise
à
qui
celui de la façade latérale de l'église
Alberti
Saint-Laurent in
l'église
:
rectangulaires
piédroits
à
Rome
(fig.
arcatures de
297)
ceux de
;
notamment aux
et ailleurs,
298), quelques exemples d'arcades sur
Prisons de Venise (fig.
piédroits, à bossages
enfin,
;
bien que ce soit plutôt une
de fenêtres qu'un por-
série
tique, le
I
er
étage de
la Biblio-
thèque Sainte-Geneviève.
Mais
inconvénients du
les
piédroit rectangulaire appelaient
ici
encore
substi-
la
tution de la colonne au
pilier.
Aussi voyons-nous de nom-
breux portiques en arcades Fig. 297.
— in
Arcades de Saint-Laurent
Damaso,
à
colonnes, colonnes sim-
sur-
Rome.
ples,
Le dans
cas la
montré
un
le
plus simple est celui de
cour du palais de (v. fig.
225)
la
accouplées ou groupées.
Chancellerie, que
la
un chef-d'œuvre.
:
type, et à ce titre je
comme
colonne unique,
vous demande
je
J'y vois la
vous
ai
déjà
quant à moi
permission de
l'ana-
lyser brièvement.
Le
fût
de
la
colonne
est
en granit
chargé, et cette lourde charge est
ici
d'une part,
il
est très
une garantie de
solidité;
:
d'autre part, ce fût étant exposé, malgré les tirants métalliques, à l'action des
poussées des arcs
monolithe pour tandis que rait le
s'il
agir,
était
disloquer.
et
au besoin,
par assises
La base
et le
le
des voûtes, a besoin d'être
comme une
moindre
effet
sorte de
bielle,
horizontal pour-
chapiteau sont en marbre.
LES PORTIQUES EN ARCADES
Le chapiteau entre ce
haut que dans l'ordre dorique ordinaire
est plus
de granit
fût
et
construction
la
l'arc,
contentée d'un chapiteau peu élevé
pu
411
:
se
serait
:
mal
son assise trop basse aurait
être cassante.
Entre
le
chapiteau et les arcs,
directement
quelque chose
simple
?
n'y a rien
Pourquoi,
en
n'y a de motif ni pour
Il
même
ni
plet,
sommiers.
les
il
pour
le
chapiteau reçoit
effet,
y
aurait-il ici
un entablement com-
une
dont
architrave,
:
le
rôle est toujours la réunion
de deux colonnes.
Ce
portique, irréprochable
comme
—
goût,
Bramante, —
composition,
on
répète,
le
considérer
doit le
comme un
du portique
de
est la logique
même comme et, je
est
il
type
arcades
à
£%%%%%?%?^%%%%%82^
sur
—
Fig
Prisons de Venise.
colonnes simples.
Vous trouverez encore de très jolis exemples de portiques ainsi composés dans l'architecture toscane; l'ouvrage de Reynaud, celui de Famin et Grandjean vous en montrent d'une extrême élégance. Dans une donnée très monumentale, vous pouvez au contraire étudier
portiques superposés
les
Venise. (V. plus haut,
Mais sible
;
le
on
palais
ducal de
221.)
portique à simples colonnes n'est pas toujours posest
souvent conduit
sens différents Il
fig.
du
est certain
:
dans
que
le
le
h les accoupler, et cela
sens de
la
façade
dans deux
ou en profondeur.
portique à arcades ne permet pas l'emploi
de colonnes très monumentales, puisqu'elles ne peuvent guère
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
412
Un
avoir en hauteur plus de deux tiers de l'ouverture totale. grêles,
elles
peu
sont, surtout au rez-de-chaussée, exposées à un
certain roulement, et les portiques à colonnes simples sont tou-
jours d'une grande hardiesse.
Fig. 299.
—
donc naturel de chercher
était
Il
Loge ouverte de
plus d'ampleur pour les piliers, et
la villa
le
Médicis.
moyen
était
d'accoupler les
colonnes.
De
plus,
un portique comme
que des sommiers peu joints
celui de la Chancellerie
larges, et
peu étendus. La pierre
très
par conséquent des plans de
dure peut seule s'en accom-
moder. Voilà des causes d'accouplement dans L'accouplement en profondeur de l'épaisseur du
Dans
les
mur
supérieur,
piliers ainsi
ne permet
est
sens de
la
façade.
souvent nécessaire à cause
ou de
composés,
le
la
les
poussée des voûtes. colonnes doivent être
réunies, l'architrave est nécessaire pour reconstituer le
mur
de
LES PORTIQUES EN ARCADES
Fig. 300.
—
-
Palais de l'Université de Gênes.
4H
414
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
retombée. Aussi y
a-t-il
de
dans l'architecture génoise, de
Fig. 301.
nombreux exemples, notamment piliers
— .Vestibule
composés de deux colonnes
du Louvre.
surmontées d'une simple architrave qui supporte d'autres fois, l'entablement est complet
ou
la frise
le
sommier;
seule est sup-
LES PORTIQUES EN ARCADES
415
primée. La corniche forme alors un imposte accentué.
une valeur importante de
à l'imposte
chitrave, la
emploie l'entablement complet
l'architecte
cas,
préfère, au
s'il
comme
citerai
sens de
borne à
se
couper
exemples d'accouplements, dans
le
loge ouverte de
la
la Fig.
villa
Médicis
d'égards et la
décorent
(fig.
299),
véritable
admirerez ainsi
de
300)
(fig.
Louvre, l'un des vestibules
Quant au l'autre,
que ne
il
permettrait
et,
ce n'est qu'ici
il
le
(fig.
faut bien
Il
à la
retombée des
qui
vous
dont
Gènes, générale
deux colonnes
mur
a
;
enfin,
au
l'une derrière
une épaisseur plus grande
la
colonne. Mais l'étude du
à celle de l'étude sur colonne simple,
que
les
deux colonnes soient
reliées,
moins serve de
par conséquent, qu'une architrave tout au
sommier
30.2.
Plan d'un pilier. Cour du Louvre.
301).
diamètre de
somme
à
disposition
cas d'accouplement de
portique revient en si
la
tant
à
bas-reliefs
les
l'Université,
se présente lorsque le
le
intéressante
musée par
palais
le
;
si
l'ar-
vigoureuse. Je vous
saillie
longueur du mur,
la
pareil
veut donner
s'il
il
;
ne pas
contraire,
hauteur d'étage par une
saillie
En
arcs.
n'y a guère d'exemples d'accouplements simultanés dans les
deux sens, ce
qui revient
au
colonnes; on trouve plutôt des
pilier
piliers
des quatre
où quatre
colonnes engagées sont disposées aux quatre angles d'un noyau carré plein. Ces piliers ont alors disposition de ceux que
des vestibules de
Dans
ces
la
la
vous voyez dans un autre
cour du Louvre
(fig.
exemples, l'arcade, à partir
centre, est telle qu'elle serait sur
rectangulaire; le pilier est évidé,
un
302). de
pilier carré
son
ou
combiné par des
accouplements, mais
les
évidements du
ne se continuent pas dans
pilier
architraves reconstituent
le
mur
et les
les archivoltes,
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
416
sauf lorsque, par exception, l'arcade maîtresse est rétrécie par
un
arc doubleau.
y
Ici
encore,
comme nous
vu pour
l'avons
l'architrave des ordres, la pensée a
de
été
une
reconstituer
le
mur
:
ouvertures
fois cintrées les
du portique, on peut supposer qu'on marche sur un
Dans
mur
plein.
portiques en arcades
les
de l'architecture du Moyen-âge, l'esprit
de
différent.
composition
la
A
chaque élément du
un élément
correspond
pilier,
est
des archivoltes. Ainsi, en principe Fig.
304.
—
Arcades intérieures de Saint-Marc de Venise.
reproduira, saut retraits l'esprit
du de
plan. la
dans
un plan de
pilier (fig.
respondra une
à équarrir
les
parties
Cela n'est pas
architecture, à
cette
cor-
304)
coupe,
laquelle
arrondies, les saillies et
absolu,
mais
c'est
du moins
comme
construction du Moyen-âge, très différent,
vous ce
voyez, de
le
que nous venons
d'examiner.
dans
a
y
Il
les
d'ailleurs
portiques du
Moyen-âge une de
riété
sons
combinai-
encore
plus
grande que dans portiques de quité Fig. 305.
—Chapelle
palatine de Palerme.
ou de
SanCC
va-
Le
la
les
l'anti-
Renais-
IlOmbre
LES PORTIQUES EN ARCADES
même
de
principes.
combinaisons
ces
rend
difficile
417 d'en
dégager
faut pourtant l'essayer.
Il
Tandis que dans l'architecture byzantine, par exemple Sophie de Constantipople ou à Saint-Marc
réale (fig.
___
de Pa-
sicilienne
Mont-
305), ou de
(fig.
à Sainte-
304), ou dans
(fig.
l'architecture
lerme
les
306),
c'est
encore
la
colonne unique, surmontée d'un chapiteau au tailloir très énergique, qui supporte les retombées d'arcs de section quadrangulaire;
— dans
romane
l'architecture
surtout dans
plus profilés
pendants
:
les
piliers
consistent presque
une
de
indé-
et
dés
lors
toujours en
noyau
de
sorte
_J
go-
l'architecture
thique, les arcs deviennent
plus en
et
central,
accompagné de colonnettes en saillies, très variées,
qui sont, à
des niveaux souvent différents, les
points de
départ
des
arcs
correspondants. Voici
(fig.
307) quelques-unes
des sections les plus rréquentes des piliers, empruntées à des piliers d'églises
bas-côtés.
On
siècle,
Eléments
et
Fig. 306.
entre les nefs et les
peut y trouver tous
des portiques, tels que
au xv e
mu
je
les
de Montréale.
éléments de l'architecture
viens de les indiquer. Plus tard
par exemple à l'église
Théorie de l'Architecture.
— Travées
—
I.
même,
Notre-Dame de Brou, 27
le
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
4i8
pilier et les arcs
impostes
n'ont plus de solution de continuité,
ni chapiteaux; c'est
pour
ainsi
dire
il
n'y a ni
l'application
du
chambranle aux portiques.
Fig. 307.
Un
—
Exemples divers de sections de
du Moyen-âge.
exemple célèbre des portiques en arcades du Moyen-âge
est la loge des Lanzi, à citer
piliers
Florence
(fig.
de plus beau. Le principe en est
section
du
pilier et les profils
308). Je ne saurais vous en le
même
:
identité entre la
de l'arcature. D'ailleurs ces combi-
1
LES PORTIQUES EN ARCADES
naisons varient à
l'infini, et
aux théories d'ensemble,
même
par leur diversité
sauf,
bien entendu, les droits de
419
la
_ iBBBI
lilipM-
1 [Ërçir
:
variété
des portiques par
duite
très
nous
_
.i££&â£Ëg£êÈffî
construction.
Une
échappent
spéciale est
pro-
l'architecture
des
cloîtres.
Évidemment, cloîtres qui
il
y a des
Fig. 308.
—
Loge des Lanzi,
ne sont pas traités
autrement que des portiques ordinaires, souvent les diverses
chartreuses de France et
couvents. Mais souvent aussi particulière
ou encore Les
à Florence.
le
:
il
le cloître a
portique est plus fermé,
y a deux ou
piliers
d'Italie, et
fort beaux,
dans
dans de nombreux
une physionomie toute les
travées sont petites,
trois arcades par travée.
sont établis sur un soubassement, sauf aux entrées
spéciales; l'architecture
en
est in-
time, tout en laissant de grandes largeurs
aux portiques pour
promenade. Le
mur du
la
cloître est
ordinairement épais, de sorte que les
colonnes
accouplées trastant
avec
les
du
cloître
sont
en profondeur, con-
souvent par leur sveltesse robustes piliers qui sup-
portent les retombées des travées.
Tels sont, entre tant d'exemples, les cloîtres
à
Rome
de Saint-Jean de Latran
k Fig. 309.
:
—
Cloître de Saint-Jean de Latran, à
(fig.
Rome.
309), de Saint-Tro-
phime à Arles, ceux du Puy, de Moissac, de Montmayour, de
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
420
cathédrale
la
de
Laon
(fig.
310), ou,
dans une donnée très
Semur (fig. 311), celui du mont SaintParis même, vous pouvez voir, rue
particulière, le petit cloître de
Michel
et tant d'autres.
A
des Archives,
de
le joli cloître
maison des
l'ancienne
Un
Biikttes.
d'une
cloître
disposition très particulière
du couvent de
est celui
Rome,
Tace à
Un de
par Bramante.
emprunté
dessin
me
Letarouilly
Au
à
dispensera
toute description
312).
la
(fig.
surplus, j'aurai à
revenir sur les cloîtres en
vous parlant de
l'architec-
ture religieuse, et
je
ne
fais,
quant à présent, que vous signaler
cette
variété
de
l'architecture des portiques.
En
Italie,
prend souvent
Ce
loge.
portique
le
nom
le
est
nom
de
réservé
aux portiques
d'agrément
ou de
plutôt
repos,
que
de circulation. C'est ainsi
qu'on Fig. 310.
— Cloître
de
la
Vérone,
de
des
édifices,
portiques
loge des Lan^i,
à Florence, la loge
Cathédrale de Laon.
Venise, au pied du Campanile,
dit la
ou
destinés
les
non
la
ou
loggia
logetta
de
loges pratiquées au haut à
la
circulation
mais à
l'agrément, ordinairement en face de beaux points de vue.
LES PORTIQUES EN ARCADES
Rien n'est plus varié que
gramme
et
les
portiques, et
421 dans leur pro-
dans leur expression. Ce n'est que par
la
sance des plus beaux exemples que vous pourrez vous
Fig. 311.
connaisfaire
une
— Cloître de Semur.
idée juste de cette variété, et de toutes les ressources qu'a mises à la
disposition des architectes cet élément
Mais
je
ne vous
ai
parlé jusqu'ici
si
précieux du portique.
que du portique en arcades
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
422
sur piédroits, sur colonnes ou sur
moins
l
moyen
varié
i
celui
Un
autre élément
non
de l'arcade avec emploi des ordres, au
gft
de colonnes engagées
L'ordre joue est
est
piliers.
ici
un
ou dégagées, ou
rôle plutôt décoratif
:
de
pilastres.
l'architecture d'arcades
exprimée avec des éléments appropriés à l'architecture de
la
LES PORTIQUES EN ARCADES
On
plate-bande.
ne peut nier
une certaine contra-
qu'il n'y ait là
que des puristes absolus ont cru pouvoir condamner.
diction,
Ce rigorisme
car
est excessif,
patrimoine de l'architecture,
un motif qui nous
amoindrirait singulièrement
il
et
vraiment sévère de proscrire
est
il
a valu le théâtre de Marcellus et la
que
est évident toutefois
le
portique à plate-bande. Quelle
portique
comme
Nul ne peut
?
on
:
Ce
fut
traditions,
et
nades.
Mais
n'a rien
là
pureté n'est
la
trouvons plus
de vous démontrer antique.
Ici, si les
il
examen genre,
prierai de je
même,
souveraine qui
nous ne
et
me
permettait
vous
ai
ce
motif
diverses, suivant l'idée qui dominait
l'architecte.
vous que
la
vous montrer comment
à
j'ai
de tous
différents,
plus
dans l'architecture.
n'ont plus leur fonction.
ils
détaillé
je
lui attribuer
éléments de l'ordre employé ont encore leurs
n'importe, et
pensée de
la
d'unité
d'instinct
raison
employé de façons
a été
artistique qui n'étaient pas
pourquoi de chaque élément de l'ordre
le
magnifiques formes,
Mais
ou
a reçu
conséquence du respect des
évidemment
cette
ici
si le
admirée des portiques à colon-
si
sans doute une
une sorte
il
trouvé de mieux que de
ordonnance
lui aussi cette
Plus tard venu,
dire.
le
une composition
subi des formes et créées pour lui
aurait été cette expression
le
contemporain de Pestum ou du
arcades avait été
à
Parthénon
dans
cour du
portique à arcades n'a pas reçu
de l'architecture antique sa consécration immuable
à
le
Farnése!
palais Il
423
les
Pour
cela,
sans entrer dans un
beaux exemples de portiques de ce
vous
arrêter
déjà cités
:
le
devant deux types très théâtre de Marcellus et le
palais Farnése.
Au
théâtre
de Marcellus
(v.
plus
haut,
fig.
apparaît le plus, c'est la construction de l'arcade;
sont
larges,
l'imposte
accentuée; l'archivolte,
45), les
ce
qui
piédroits
extradossée,
a
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
424
toute l'épaisseur qu'exige une construction puissante. La colonne est
peu de chose en comparaison des éléments de
A
cour du palais Farnèse (v. plus haut,
la
tout contraire l'architecture
:
46),
fig.
que
minimum
le
l'effet est
presque qu'un remplissage dans
accentuée de l'ordre. Le piédroit
très
l'archivolte n'a
n'est
l'arcade
l'arcade.
nécessaire pour
est
étroit,
contact des
le
claveaux.
F'g-
Dans
le
3
J 5'
—
Portique de l'Ara-Coeli, à
Rome.
premier exemple, on peut dire
accompagnées par des colonnes colonnades dans lesquelles
il
;
dans
le
ce sont des arcades,
:
second
ce sont des
:
y a des arcades.
Je vous citerai encore, cette fois avec des pilastres,
de l'Ara-Cceli, par Vignole
(fig.
313).
Ici,
est
il
le
portique
évident que
l'emploi des pilastres laisse à l'ensemble du piédroit plus d'unité, et
que
l'ordre
Souvent
compte moins qu'avec l'emploi de
l'ordre a été
par exemple,
la belle
de portique,
et
tique
si
fin
que
employé
comme
motif
la
colonne.
profilant.
Voyez,
façade de l'église de Rimini, traitée en sorte je
vous
ai
déjà
montrée
de Spoleto, attribué à Bramante,
(fig. et,
51);
le
por-
par contraste,
LES PORTIQUES EN ARCADES ceux, un peu lourds, de
la
425
du Carrousel. Rien
place
n'est plus
légitime; on évite ainsi l'embarras du porte à faux de l'entable-
ment, dont l'architrave ne remplit pas qui ne peut être qu'une
et
blement
constitue
à
ou sans
chaque
fonction de linteau,
la
en bascule; de plus, l'ensemble
saillie
profilant de la colonne, avec
ici
travée
piédestal, et de
son enta-
un contrefort
très
utile
lorsque les voûtes du portique viennent concentrer leurs pous-
même
sées sur ces piliers. Alors la colonne peut
n'en est que plus puissant, et
contrefort
le
est
d'une grande richesse. Tel est
Quant aux exemples, encore ne saurais vous
s'y
les
et
nombreux, de portiques entablements non
recommander, malgré tout
trouve parfois dépensé. Tel est
l'église
motif que vous pouvez voir
assez
avec colonnes dégagées,
arcades
monumental
l'effet
triomphe du Carrousel.
à l'arc de
je
le
dégagée,
être
à
profilés,
talent qui
le
porche, assez célèbre, de
le
Saint-Gervais à Paris. Malgré tout,
contradiction est
la
trop flagrante entre cette arcade et cette plate-bande plus grande, qui,
ici,
plus une
décorative.
saillie
méconnue, trouve,
une plate-bande,
est bien
ne
et
je le sais,
l'est
loi
comme
non
telle, et
des proportions nécessaires est
pas impunément. Cette combinaison se
dans de beaux
Cela ne
sailles, etc.
La
appareillée
suffit
édifices,
aux Invalides,
pas à l'autoriser
:
elle reste
à
Ver-
toujours
un contresens. Beaucoup portiques
:
d'autres dispositions ont
ces variantes.
grandes
et petites; je
bossage en lui-même. des études :
pour
les
ne puis entrer dans toutes
Quelques mots seulement des portiques
Je ne reviendrai pas sur ce que
classes
imaginées
arcades entre colonnes accouplées, motifs de travées
alternés, arcades
bien
été
Au
vous
ai
dit
de l'étude du
point de vue du portique,
différentes,
ceux qui
je
qui
à bossages.
il
a été fait
peuvent se ramener à deux
ont des bossages partout,
c'est-à-dire
sur
.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
426 les
colonnes, les piédroits et les voussoirs; ceux qui n'en ont
que partiellement,
soit
que
lées, l'arcade seule étant à
'
'
;
.
Fig. 314.
d'unité et de caractère;
le
parti
ou canne-
colonne
ait
du bossage général
— Porte des jardins Farnèse, le
la
lisses
seule
a plus
,.
à
Rome.
plus bel exemple en était peut-être la
porte des Jardins Farnèse (fig. citadelle
colonnes restent
bossages, soit que
des bossages. Évidemment,
'
les
314), ou encore
la
porte de
la
Saint-André à Vérone, par San-Micheli. Très intéres-
sante est aussi
la
cour du palais
Pitti,
avec ses bossages carrés
d'une vigueur extraordinaire, ou à Vérone sée du palais Bevilacqua (fig.
315).
le
beau rez-de-chaus-
Quant aux combinaisons
LUS PORTIQUES EN ARCADES mixtes,
sont
ce
des
considérations
427 dans
d'ensemble
générale d'une façade qui peuvent dicter parfois
un
l'étude
toujours
parti
un peu exceptionnel.
Une
question toujours
portiques
colonnes
lisses
à trancher
colonnes
dans l'étude des
engagées
est
des
celle
ou canne-
Disons tout de suite
lées. qu'il
avec
arcades
à
délicate
y
beaux exemples
a de
des deux partis; dès l'anti-
nous trouvons au
quité,
Tabularium
colonne can-
colonne
nelée, et la
de
théâtre
la
lisse
Mareellus,
au au
Colisée, etc.
La colonne cet
élément
défini
de
le pilier
n'est plus
ici
si
clairement antique,
l'ordre
rond portant
l'enta-
blement. N'étant plus que elle
plutôt,
semble-t-il,
Cannelée,
comme
le
d'une application.
Il
l'unité d'aspect qui
construction
semble donc que
s'interdire la
je
même,
pilier
elle
de ce
doit
pilier.
au premier étage
la
:
elle
prend
l'unité de construction.
vous
cite
l'aspect
colonne engagée doive
cannelure pour garder avec
exprime
bien ces portiques que
comme
un
liée à
semble un monolithe juxtaposé
elle
la
appareil
dans l'architecture
au Tabularium ou
mur, détaché de
logiquement
par son
s'absorber
de l'École des Beaux-arts, contre
moitié d'elle-même,
la
incorporée
auquel
est
Palais Bevilacqua, à Vérone.
comme
types,
Et
le
tels
pilier
sont
théâtre de
Mareellus ou cour du palais Farnése.
Mais adopter
ceci le
ne peut être une règle. L'idée de richesse peut
parti
de cannelures,
et d'ailleurs
faire
un portique peut
se
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
428 lier à
toute une façade qui en
ainsi
que dans
la
commandera
la
décoration. C'est
cour du Louvre, l'ordonnance du
ne permettrait pas des colonnes
lisses
pour
l'étage
I
er
étage
du rez-de-
chaussée étudié en portique.
Vous trouverez encore des
Fig.
316.
de piédroit à l'arcade, entre
Un
—
portiques où un petit ordre sert
Basilique de Vicence.
les
ordres de
exemple célèbre de ce motif
la
grande ordonnance.
est la Basilique de Vicence, par
Palladio, grande salle entourée de portiques
(fig.
travées arrivent à une proportion très large.
Dans un
serré, la
même
ria Vecchia)
de
316),
les
parti plus
disposition se retrouve à la Bibliothèque (Libre-
Venise
(fig.
3 1
7),
par Sansovino, qui a été
point de départ du grand édifice des Procuraties, dont ai fait
où
voir les travées
du rez-de-chaussée
(fig.
20).
je
le
vous
LES PORTIQUES EN ARCADES
Comme
toujours, vous êtes
libres,
mais vous devez savoir
pourquoi vous vous décidez dans un sens ou dans
Fig. 317.
—
429
Libreria Vecchia, à Venise.
l'autre.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
430
Et en terminant ce sujet que
je
ne saurais épuiser,
veux vous en signaler encore une
je
fois toute l'importance.
Ferez-vous des portiques — colonnades ou souhaite, car
le
aucun
impérieux, la
et
arcades
pour
sujet n'est plus séduisant
Hélas! j'en doute un peu
le
:
nous sommes
à
portiques,
les
?
Je vous
l'architecte.
portique n'est jamais un besoin
une époque qui
se contente de
marquise! Mais, que vous en fassiez ou non, dans tout ce que vous
étudierez, fût-ce dans
de glace,
c'est la
un
intérieur
une cheminée ou un cadre
connaissance approfondie de l'architecture des
portiques qui vous éclairera et vous dirigera. Les siècles ont
notre art ainsi, vous
Le
sujet
est
le
recevez
tel
donc d'importance
des mains de vos devanciers.
capitale
:
je
ne pouvais
apprendre à étudier intégralement un portique drez cela toute votre vie je
vous
d'appui
ai :
la
—
mais
fait
je
vous
ai
vous
— vous appren-
montré
la voie,
si
bien indiqué quels seront vos repères et vos points
construction,
la
proportion,
la vérité.
LIVRE V
ÉLÉMENTS DE L'ARCHITECTURE (Suite.')
Les combles.
Les
—
Les planchers.
escaliers.
—
—
Les voûtes.
Eléments divers.
CHAPITRE PREMIER
LES COMBLES
—
SOMMAIRE.
LEUR COMPOSITION
:
Toitures planes.
—
—
Appentis.
Combles à deux
— Arêtiers, noues, — Avant-corps pénétrations de combles. — Pentes inégales, intersections. — Toitures courbes. — Combles brisés. —
égouts.
Pignons.
—
Pavillons.
—
faîtages.
Votre
petit
édifice,
Rencontres
de toitures.
et
ou grand,
est
monté. C'est
l'objet
études précédentes, murs, portes, fenêtres, portiques, cela,
c'est
l'architecture verticale. Maintenant,
La couverture
l'abritera
des intempéries, de
problème, parfois complexe le
et
malaisé,
il
plus rapidement possible l'eau à l'extérieur.
Tout
faut le couvrir.
la pluie
sera
etc.
des
surtout;
toujours
Vous y
:
le
rejeter
arriverez
par l'étude de la disposition la plus simple des plans inclinés de
vos toitures elles
:
car
des terrasses
vos toitures seront toujours inclinées, fussent:
la
terrasse n'est qu'une
combinaison de plans
faiblement inclinés.
Or, cette disposition aussi simple que possible des toitures, ce n'est
que par
l'obtiendrez
;
et
l'étude
géométrique de ses éléments que vous
sauf les cas absolument simples, vous aurez à
vous rendre compte, par un plan
des toitures,
de
la
configuration
possible de vos combles. Eléments
et
Théorie de r Architecture.
—
I.
38
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
434
Les toitures peuvent êtres planes, courbes ou brisées. Le cas des toitures planes est de beaucoup
le
plus général, et c'est celui
dont nous nous occuperons d'abord.
De
toutes les dispositions de couvertures, la plus simple est
celle à (fig.
318)
par exemple
:
un bâtiment plus souvent
nomme
une seule pente ou versant, ce qu'on
les
couverture d'un portique adossé à
la
élevé, de bas-côtés d'église,
Mais
etc.
bâtiments sont couverts par des toitures
à
sants (fig. 319), dont l'angle dièdre a pour intersection
nommée
droite horizontale
appentis
inférieurement,
faîtage;
le
plus
le
deux
ver-
une ligne
comble
se
Faîtage.
E90.1t
—
Couverture en appentis.
Fig. 318.
Fig. 319.
termine de chaque côté à une horizontale Si
le
— Couverture
deux égouts.
à
nommée
ligne d'égouts.
bâtiment est plus long dans un sens que dans
couverture doit être profilée sur doivent être sur
lignes d'égout être parallèle.
On
par conséquent
les
évite ainsi les
on
réalise la
toujours à chercher
—
on
la
l'autre,
plus petite dimension
longs murs,
grandes
solution
le faîtage
:
la
les
leur
portées de combles, plus facile
la
— chose
grandes hauteurs de
évite aussi les
toitures qui résultent d'une grande portée.
Supposons donc un bâtiment rectangulaire plus simple consiste à laires
mur
eux-mêmes
;
le
le
gulaire (fig.
320)
:
c'est
simplement pignons. Tel
la
disposition la
couvrir par deux versants rectangu-
faîtage s'étend alors
opposé, etcdès lors
:
les
murs
ce qu'on
se
d'un
mur
de face au
terminent en pointe trian-
nomme
est le cas des
des murs-pignons ou
temples antiques,
et
dans
LES COMBLES. LEUR COMPOSITION l'architecture telles
moderne d'une
que hangars,
monumentales
Un par
que
telles
foule de constructions, soit usuelles
magasins,
ateliers, la
435
soit
etc.,
plupart des églises.
plan carré peut également être couvert
deux toitures rectangulaires
conséquent deux pignons. Mais
un plan formant
plus souvent
le
carré est couvert par quatre
une
ainsi
dont chaque face dit alors
avoir par
et
que
pavillon (fig.
pyramide
est
un
versants,
quadrangulaire
On
triangle isocèle.
en
cette construction est couverte
321):
les intersections
des quatre
F-qnoa
Fl &-
'
20.
— Couverture
ve(
faces s'appellent arêtiers.
On
peut également couvrir en pavillon un plan rectangulaire (fig.
322), pourvu
différence
n'y
qu'il
ait
pas une grande
entre les côtés; mais dans
ce cas les
pentes sont différentes deux à deux, ce qui est
toujours d'un moins bon
sont franchement
—
Fig. 321. Couverture en pavillon
visibles
et
lorsque les toitures
comptent dans
la
silhouette.
Lorsque allongé (fig. 323), alors, si
effet
l'on
la
le
bâtiment a
la
forme d'un rectangle
couverture en pavillon n'est plus possible;
ne veut pas de pignons, on
aura encore quatre pentes, mais deux (les plus longues) seront des trapèzes,
deux plus courtes des triangles;
un
faîtage
moins long que
le
il
et les
y aura
bâtiment.
Les quatre pentes peuvent être égales. appelle alors
On
longs plans les plans inclinés
qui reposent sur les longs murs, et croupes Fig.
les
deux pentes triangulaires d'extrémités.
Quelquefois
les
croupes sont plus raides que
Pavillon avec
les
322.
pentes
longs pans
inégales
a
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
436
Pour achever de tons que laire
l'édifice
forme simple, ajou-
parler des bâtiments de
circu-
aura une toiture co-
nique; un polygone régulier
pyramide
en
couvert
sera
Long
autant
avec
— Couvertures
Fig. 323.
d'arêtiers
que
le
P«
avec longs pans et croupes.
mur un demi-cercle ou demi-polygone,
extérieur a d'angles;
trémité d'un vaisseau
à l'ex-
rectangulaire,
sera
couvert d'un demi-cône ou demi-pyramide
en raccordement avec
Mais lorsque
la
les
longs pans.
composition présente
un croisement de deux corps de bâtiment d'une hauteur égale, Fig.
tres de toitures
324.
Rencontre de combles de deux bâtiments de même largeur.
d'un
angle
dièdre,
au lieu d'être convexes
tOUIOUrS '
le
plans incli-
les
F 'g-
3 2 5-
Rencontre de combles de largeur inégales avec faîtages de niveau.
mais concaves
comme un
arêtier.
Ces intersections concaves s'appellent Ainsi dans
y aura des rencon-
en ce cas
nés auront pour interSeCtlOll
l'arête
;
il
croquis (fig.
noues.
324), deux
bâtiments se coupent à angle droit
:
les
faîtages se croisent à la rencontre des axes,
versants ont pour intersections des
et les
noues projetées en plan suivant une ligne à 43
.
Si les
inégale (fig. être la
même;
bâtiments sont 325),
la
de
largeur
disposition pourra
alors les faîtages régneront,
seront de niveau, mais les deux bâtiments seront couverts par des ,
et les
111
pentes inégales,
noues ne seront plus dans un plan
F i g 326. Rencontre de combles de largeurs .
inégales avec pentes égaies.
LES COMBLES. LEUR COMPOSITION bissecteur à
326),
(fig.
comble
le
45
ou bien
;
plus étroit fera pénétration dans
petite
nom
de
plan.
Ainsi,
lorsqu'un
se
la fois arêtier et
noue vers
dans un
une cour, on
Fig. 328.
noue
saillant,
Voici (fig. 328) un
rencontrer
Rencontre de combles avec toutes pentes égales.
327) arêtier vers l'angle sailEn effet, un arêtier correspond
(fig.
l'angle rentrant.
toujours à un angle
:
une noue
à
un angle
rentrant.
exemple d'un bâtiment principal accoté
par quatre petits avant-corps en largeur égale au bâtiment. les
plus large, et les
bâtiment entoure
—
lant,
le
le
noue.
Rencontre de combles Fig. 327. avec angles saillants et rentrants.
aura à
pente
du vieux mot noukt,
nolets,
Ces combinaisons diverses peuvent
même
même
ne seront pas de niveau;
alors les faîtages
et
intersections prendront le
ou
toitures auront la
les
437
saillie,
Vous y
et
un motif milieu de
reconnaîtrez les longs pans,
croupes, les arêtiers, les noues, les nolets, les pignons, les
faîtages principaux et secondaires.
En somme, siste
la
première étude des combles d'un édifice con-
d'abord à établir
un plan
des
toitures;
dans ce plan, vous
vous rendez compte des intersections horizontales ou inclinées en vous appliquant à assurer l'écoulement des eaux à l'extérieur. Parfois cette étude ne laisse pas d'être compliquée et embarrassante. D'ailleurs, les pentes
ne seront pas toujours égales. Supposons
que vous vouliez couvrir
le
plan ci-dessus avec des pentes très
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
43 8
prononcées pour avant-corps. Le
simple
bâtiment
le
plus
principal,
examen comparatif de
ces
les
(fig.
329). Le
deux plans vous en
fera saisir
deviendra alors celui-ci
plan
pour
plates
les différences et leurs motifs. Pigrvoq
Croupe.
— .Même
disposition que Fig. 329. mais avec pentes inégales.
De même pour un perpendiculaires alors les il
Fig. 330.
328
— Pavillon à la rencontre de
deux bâtiments.
pavillon à
la
— Faitages de niveau.
rencontre de deux bâtiments
vous pourrez faire régner
les faîtages (fig.
arêtiers et les
330); noues concourent à un seul point, mais
que
pentes du pavillon sont plus faibles que
est évident
celles des
fig.
:
les
bâtiments perpendiculaires.
Même
Kg- 331disposition que
que
noues
jetteront suivant des bissectrices à 45
fig.
comme (fig.
les arêtiers se pro-
331),
perpendiculaires faisant simplement pénétration
du pavillon. Enfin,
le
pavillon
pentes plus raides (fig. 332);
dispositions
330 et 331, avec pentes plus raides pour le pavillon.
330
et alors les
vous aurez partout
— Mêmes
Fig. 332. fig.
mais avec pentes égales.
des pentes égales,
Ou bien
les
dans
bâtiments la
toiture
pourra être couvert avec des la
direction
alors de la différence des pentes entre les
des noues dépend
deux
toitures.
LES COMBLES. LEUR COMPOSITION
Ces exemples pourraient
se
439
varier à l'infini;
c'est
toujours
par l'étude géométrique des plans de toitures qu'il faut en cher-
cher
les
mais
le
solutions. Solutions
compliqué, qui
quand on
Une
peut.
le
parfois compliquées, je le répète;
s'impose
quelquefois,
doit être
évité
des considérations qui doivent régir
disposition et l'étude d'un plan est la
facilité
de
la
combinaison
des toitures.
Vous pourrez
utilement
vous exercer
à ces
naisons, soit
au
données
combi-
moyen
de
soit
en
arbitraires,
cherchant quelle peut être
la
disposition des toitures d'édifices
dont vous aurez
comme exem-
plans. Voici, ple,
les
un plan de
toitures d'une
partie
d'église,
réunis
la
présentant
plupart
des
cas
ci-dessus (fig. 333).
Toitures courbes.
—
Rem-
placez dans tout ce qui pré-
plans
cède
les
des
portions
dont
les génératrices
inclinés
par
— P' an de
F'g- 333-
de
toitures d'une église.
cylindres soient parallèles aux
murs
d'égouts,
aurez des toitures courbes. Les arêtiers, les noues intersections profil, leurs
cylindriques; intersections
les arêtiers et les
teront
et
si
les
cylindres
ont
vous
seront des le
même
seront des courbes planes; dés lors,
noues, bien que courbes en
réalité,
en plan suivant des lignes droites, tout
toitures étaient planes et de
mêmes
pentes.
se projet-
comme
si
les
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
440
Sur un plan révolution, dont
la
toiture deviendra
la
circulaire,
directrice
elliptique, parabolique,
pourra
à plusieurs
une surface de être
d'ailleurs
centres,
circulaire,
Telles sont les
etc.
coupoles.
courbes se
Les toitures
combles
avec
plutôt des
dans
pentes
des
ou
les
des
différentes,
noues
plans
courbes elles-mêmes,
et arêtiers,
verticaux,
c'est-à-dire,
de
ou
alors les
car
différents,
profils
intersections, d'être
peu aux intersections
prêtent
au lieu
seraient
en
réalité,
des courbes à double courbure (fig. 334), ce
—
qui donnerait lieu à de sérieuses difficultés
Rencontre de 334. cylindriques de sections différentes. Arêtiers et noues à double
Fig.
combles
—
de construction.
A l'occasion des toitures courbes, c'est-à-dire
courbure.
ayant un profil courbe, et formant par conséquent un cylindre,
une recommandation était
est nécessaire. Si cette
un demi-cercle, ou une
à plusieurs centres
— en tous
demi-ellipse,
tale.
Donc
Aussi
l'eau
faut-il
que
où
la
elle serait
tangente à
—
la
pente
la verticale,
tangente à l'horizon-
ne s'écoulerait pas de cette partie supérieure. les
deux pans forment toujours un angle dièdre
Fig. 336. cylindrique ternon.
Fig335cylindrique égouts.
au faîtage, soit que (fig.
ou une courbe continue
une courbe continue
cas
d'abord très raide, puisqu'elle partirait de deviendrait nulle au faîtage,
courbe de section
la
courbe
—
Comble
avec
lan-
soit tracée
F'g-
3
~
37brisé.
comme un
"
Comble
arc brisé
335), soit qu'elle se raccorde avec des plans inclinés, tan-
LES COMBLES. LEUR COMPOSITION
441
gents ou surélevés en gradin, cas ordinaire des lanternes vitrées
336). L'indispensable est en tous cas d'éviter
(fig.
les surfaces
horizontales.
Dans
337), la toiture à deux égouts, au lieu de deux plans inclinés, en comporte quatre. On appelle les combles brisés (fig.
pan
bris le
terrasson
plus raide,
le
partie
la
supé-
rieure plus plate.
Au
point de vue des
combinaisons de toitures,
problèmes
les
sont les
mêmes que pour
les
cou-
vertures planes, et tous
exemples
les
trouvent
ci-dessus
encore leur
ici
application.
Cependant, 1
—
Rencontre des combles droits et brisés. Faîtages au niveau des
Fig. 558.
-
pour des
l
—
Fj e- 339tion que
Même
disposi-
mais
fig. 338, avec brisis surélevé.
rencontres de bâtiments
brisis.
inégaux,
sons de combles plans des dispositions
vous voyez arêtes
de bris
sont les
les
et
de combles brisés peuvent motiver
faîtages des
mêmes que
petits
central;
dans
dans
Ainsi,
différentes.
du pavillon
combinai-
les
les
l'exemple
fig.
338,
bâtiments régner avec
les
pentes sur ces bâtiments
les
brisis,
seul
le
terrasson
a
une
pente plus plate. D'ailleurs,
on
aurait
plus de franchise d'effet en relevant
la
naissance du terrasson nettement au-dessus des petits combles, ainsi
que vous
le
voyez dans
la fig.
peuvent être inégales, ainsi que
Ces
mêmes
le
339, où, de plus, les pentes
montrent
les lignes pointillées.
principes s'appliquent d'ailleurs aux combles biais,
avec toutes leurs variétés.
CHAPITRE
LES COMBLES
SOMMAIRE. simple.
—
Le plan
CONSTRUCTION
(Suite).
incliné,
voligeage
— Les fermes. — Poussée
et tirants.
—
Fermes triangulaires, ment des fermes.
Principes
de
la
combles grands ou la
II
petits, le
—
combles.
des
lattis.
problème
est toujours de constituer
paroi inclinée qui soutiendra la couverture. Cette paroi sera,
lattis,
ou
Lattes
à
du midi;
ou voliges de
pente de
la
nomme
les
métal,
ou
force
par des
ou
liteaux
dans
le
ou
ou un liteaux.
ordinaire, la
supportent
la tuile
sens horizontal. Dans
peu de largeur, pièces
35ào
l'équarrissage des
du poids de
le
cette paroi sera
de bois posées
espacées deo m
leur portée, de leur pente,
lattes
l'ardoise
chevrons; sur les chevrons, sont
La
jointif,
ardoises à crochets.
l'appentis de
toiture,
le
lattes
se posent
supportée simplement
voliges.
les
emboîtement,
cas très simple
qu'on
pour
est nécessaire
tuile creuse
plate
composé de
sorte de parquet à claire-voie,
La volige
ou
Appentis
Qu'il s'agisse de
suivant les cas, un voligeage, sorte de parquet brut
la
—
— Combles polygonaux. entraits retroussés. — Écarte-
brisées, à
construction
ou
suivant
m 40 environ,
clouées
les lattes
chevrons dépend de
la toiture et
des charges
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
444
accidentelles qu'elle peut
vent,
subir
Mais lorsque
etc.).
ces
divers facteurs
donner aux chevrons une section trop constituer ce pan de il
comble
hommes,
(passage des
forte,
il
neige,
conduiraient à
ne faudrait plus
chevronnage
à l'aide d'un simple
;
faudrait recourir à d'autres combinaisons; les chevrons doivent
toujours être des bois de faible équarrissage. Ceci, d'ailleurs, n'est praticable que l'appentis
on comprend en
:
chevrons peuvent reposer sur deux lignes d'appui dite sablière, ci
effet
ici
que
au bas, une pièce
:
mur
le
les
directement
au haut, une lambourde,
posée contre
pour
celle-
supérieur et sup-
portée soit par des corbeaux ou consoles en
corbeaux en
pierre, soit par des
de distance en distance
chevrons Fig. 340.
— Comble
340). Les
(fig.
ne doivent pas en
engagés dans
en appentis.
fer scellés
mur
le
effet
être
d'appui, dont
ils
détruiraient la solidité.
Cette disposition très simple est en effet possible, parce que îappentis ne poussepas, contrairement à
mais erronée.
Si,
dans
vous admettez que que
les
facile
la
la
une opinion
figure théorique
le
de notre appentis,
lambourde soit bien attachée au mur, et
chevrons soient bien attachés à
de voir que
très fréquente
seul
la
lambourde,
mouvement que
il
vous
pourrait faire
est
la toi-
ture sous l'action de son poids propre et des charges accidentelles, serait
prise
comme charnière.
du mur de
un mouvement
bas, ce
l'édifice
:
vous avez des
un
tirant qu'il
tendrait à le
ramener vers
contraire d'une poussée.
craintes
lambourde
Bien loin donc de tendre au renversement
mouvement
c'est le
de rotation autour de la
pour
la stabilité
Si,
du mur
vous faudra en A, ce sera un
le
centre
par conséquent, bas, ce n'est pas
étrêsillon.
Ainsi,
un
LES COMBLES. CONSTRUCTION
comme vous
tirant en fer,
de rien
A
en
En
ici.
devoir
compression
la
de ce que
très enraciné
:
une poussée,
et
les
Mais dans
ment de
elle n'est
si
à
1 5
mêmes;
S'il
les
;
qu'ils
telle
tous
:
les
bâti-
chevrons auront alors
les
ne pourraient se soutenir par eux-
—
pannes sont d'une section plus forte
murs de refend
assez rapprochés
les
pannes
l'édifice
des
faîtage
le
pannes puissent franchir
comble pourra
être constitué
chevronnage. Mais
si
ces
murs
est
l'espace de l'un à l'autre,
seulement avec des pannes
et le
ou sont trop
éloi-
n'existent pas
faudra porter les pannes au
il
le faîtage et
appuyer sur une succession de pièces hori-
nomme
y a dans
pour que
erreur.
une panne faîque les chevrons.
zontales qu'on
—
une
faut des combinai-
il
pour porter
20 métrés de largeur
faut les
il
fer,
C'est
pas neutra-
du comble. Supposons une toiture sur un
une longueur
gnés,
combles à deux versants exercent
les toitures à plusieurs pans,
autres éléments
le
préjugé contraire est
le
une poussée énergique
sons de charpente, bois ou
ne servirait
à ïextension. J'ai cru
on en conclut que tout comble pousse.
lisée,
tière
non
et
arcs,
que vous pouvez mettre
remarque parce que
cette
faire
en avez vu dans des
d'autres termes, la pièce
travaillera à
445
moyen
de refends en char-
pente. Tel est l'objet des fermes. Ainsi, i°
De
espacés;
un comble complet
se
compose
:
fermes, refends verticaux en bois la
ou
fer,
régulièrement
silhouette supérieure des fermes résulte des pentes
données aux pans de toitures; 2° et se
ainsi
De
pannes, pièces horizontales allant d'une ferme à
l'autre,
murs pignons lorsque le comble est terminé. Le nombre de pannes varie suivant la largeur du scellant
pan de
dans
toiture, leur
mètres pour
les
les
espacement étant en général d'environ deux
combles couverts par un chevronnage en
bois.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
446
En tous
cas,
sablière, et
brisé,
on
il
il
une panne
l'appelle
panne de
ou
faîtière
une panne
faut
nommée
y a une panne basse,
ou
comble
est
Lorsque
faîtage.
à l'intersection
plate-forme
du
le
brisis et
bris;
3° Enfin, de chevrons, pièces de faible section,
de
la
pente de
Les
du terrasson, dans
sens
le
la toiture.
arêtiers, les
noues donnent
lieu à des fermes darctiers et
fermes de noues.
Par-dessus cet ensemble de charpente vient
Je vous disais plus contraire, le
comble
à
deux pentes pousse
—
bien entendu,
pas neutralisée. Supposez, en dalles,
couverture.
murs en tendant
les
cette
si
deux plans
effet,
poussée n'est
comme
inclinés,
sommet
posés entre deux murs et contigus à leur
341). Sous l'action de leur poids, ces
(fig.
plans tendront à s'abaisser
ront qu'en élargissant ils
Au
haut que l'appentis ne pousse pas.
à les renverser au dehors
deux
la
la
ils
:
ne
pour-
le
base de leur triangle;
pousseront donc sur
murs,
les
et
si
les
-M. murs n'offrent pas une résistance suffisante,
JU-. Fj g- 341
ils
renverseront ou
les
déformation
y aura
contraire,
écarteront,
les
de
toiture.
la
vous aviez un système
et
Si,
(fig.
il
au
342)
d'un seul morceau, ou rigoureusement indéFig.
342.
formable, vous pourriez sur
vos murs
produirait qu'une action
le
comme un
purement
verticale
poser simplement couvercle,
il
ne
par sa pesanteur,
sans aucune poussée.
Ces considérations théoriques sont nécessaires pour aborder la
composition des fermes.
Il
en résulte deux principes
vous devez neutraliser ou supprimer
la
poussée
:
:
i°
que
nous verrons
LES COMBLES. CONSTRUCTION
comment;
plus loin
447
toute combinaison
2° que
de
charpente
Or, une seule figure géométrique a
doit être indéformable.
privilège d'être indéformable, c'est le
Le
triangle.
le
triangle sera
donc l'âme de vos combinaisons. J'ajouterai tout de suite régulier,
depuis
la
que sur un plan quelconque de pavillon
forme triangulaire en plan jusqu'au polygone
d'autant de côtés que
vous voudrez, donnant toujours
comble pyramidal (ou formé de fuseaux cylindriques), supprimée par
peut être
entourant
indéformable
ceinture
seul
le
fait
le
d'une
comble. Ainsi, dans un pavillon octogonal 343), par exemple,
(fig.
si
d'arêtiers,
murs
si
la
ceinture
11
résiste,
action car
\
sur les
il
ou
faudrait
ceinture s'allongeât elle-même
ou
s'allon-
que
poussée
X.
IJ
^\ /
1l1ïg1ffijl
^^^^^^Ë||i
fjj
jflf
\J=I1IIf Fig.
en s'aplatissant,
s
343. 13 '-
—
Comble
poly-
—Poussée nemra-
!
hsee par une ceinture.
la
qu'elle se brisât.
Le comble en pavillon peut donc
être
combiné sans poussée,
important, en permettant de disposer des espaces
et cela est très
compris dans
Sa!s
!"
pour que
l'une quelconque de ces fermes Lpût
ger
^
\
sans
seront
elles
\ >
énergiques que
soient les poussées exercées par les fermes
la
/y ;-—-y\
du
bas
un
lieu à
le
comble.
pouvons aborder
Après ces explications, nous
l'étude
des
fermes.
Combinaison des jermes.
— Vous avez deux murs
entre ces murs, ni points d'appui ni doit être libre, la
pour permettre des
murs de
salles. Il
parallèles, et,
refend. L'intérieur
vous
reste
donc pour
charpente un espace prismatique au-dessus de ces murs
qu'on appelle vertical, sera
(%
344)-
le
grenier.
La ferme, que
donc un triangle
:
tel
j'ai
—
ce
appelée un refend
est le cas
le
plus
simple
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
44 8
La largeur du pan de
deux pannes intermédiaires doivent s'assembler sous serait vicieux
verticale
:
ils
un
et
faudra une pièce oblique, c'est
bout
une
toiture exige, je suppose,
et cet
assemblage
moyen
est
d'une pièce
encore consolidé
nommées
par des pièces en décharge,
Toutes ces
contrefiches, aisseliers.
même
dans un
il
mais un assemblage bout à
s'assemblent donc au
nommée poinçon,
pannes,
les
Les deux arbalétriers
l'arbalétrier.
faîtage,
le
Sous
faîtage.
sablière,
pièces,
plan vertical, suppor-
tent la couverture.
Mais
vous Fig. 344.
— Ferme
si
vous vous en teniez indiqué tout à
l'ai
arbalétriers,
en charpente.
sous
tendraient
verture,
l'heure,
poids de
le
à
là, je
faire
la
vos cou-
charnière
au point d'assemblage; ce point ne pourrait baisser qu'en poussant les faut-il
murs que
que
les
comble tendrait
le
pieds des deux arbalétriers soient reliés par une
pièce horizontale
nommée
tirant
ou
d'empêcher l'écartement des murs. rait
de fléchir sous son poids
d'écarter les
murs,
les tirerait
suffit pas,
on en
et sa
entrait,
en dedans
—
le ;
:
faire
poinçon
si
Pour de grandes
est
une
le
soulage
suspension
cette
fait
il
voir le principe
articulation.
faciles
seront plus
à
mul-
lorsque vous pourrez avoir
du comble. Voici par exemple
combinaison applicable
géométrique
faut toujours suppo-
portées, les combinaisons
mais toujours plus
tirant à la base
risque-
ce qui, au lieu
triangle, je le répète, est la seule figure
qu'un assemblage
tiples,
—
il
des combinaisons trian-
qui soit indéformable, et en construction ser
fonction est
crée d'intermédiaires.
qui devra toujours vous guider
Le
la
d'ailleurs
longueur,
Cet aperçu d'une ferme très simple vous
gulaires.
dont
Comme
de sa longueur
par suspension au milieu
ne
renverser. Aussi
ainsi à
une ferme de
très
(fig.
le
345) une
grande portée.
LES COMBLES. CONSTRUCTION
Pour un comble
décomposition absolue en triangles
brisé, la
ne sera pas possible, car
le
but de
des espaces praticables dans
— Exemple de ferme
Fig. 345.
à
le
[ces
comble
grande
combles
est
même
faudra du moins
;
il
—
Fig. 346.
portée.
de permettre
Ferme de comble
brisé.
renforcer les assemblages (fig.
449
combinaisons
par des
triangulaires
346).
Parfois enfin, les exigences
disposer
le tirant
la
du comble. Vous aurez
347), sans préjudice de
retroussé (fig.
— Ferme avec entrait
Fig.
retroussé.
même
en sera de
composition obligeront à
(qui sert aussi de poutres au dernier plancher)
plus bas que la naissance
Fig. 347.
de
l'entrait
ou
alors
un
entrait
tirant de pied.
—
Ferme de comble brisé avec entrait retroussé.
348.
dans une ferme de comble brisé
(fig.
348). Mais ces combinaisons, souvent inévitables, sont moins bonnes
Il
en théorie Il
et
demandent une étude plus méticuleuse.
n'entre pas dans le cadre de ce livre de
les variétés
pour vous
de fermes. Ces exemples suffiront quant à présent faire
voir ce qu'est
est d'ailleurs tiré surtout Éléments
et
vous exposer toutes
Théorie de l'Architecture.
de
—
la I.
un comble. Tout
ce qui précède
construction en bois
;
mais avec 29
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
450
le fer, si les
sections et les assemblages sont tout différents, les
principes restent les
mêmes.
cher les combinaisons
indéformables,
poussée de combles dont
Quant
à
faut toujours et avant tout cher-
Il
éviter
et
la
dangereuse
les tirants seraient insuffisants.
l'écartement des fermes,
il
peut beaucoup varier
:
question de force des fermes et des pannes. Cependant une considération devra primer les
autres
vos fermes devront porter
:
sur les points résistants de et par
/
^
/
des
travées
de
vous aurez des croupes que
Lonu Pan
F
au
les
Lorsque
façades.
(fig.
/ Ferme de
construction,
conséquent se superposer aux points
d'appui
\
la
349),
il
est
demi-fermes d'arêtiers se réunissent
moyen
d'un poinçon
commun
avec
première ferme de long pan. Mais cette position Fig. 349.
— Disposition
des
mer des considérations de de
Je ne
pouvais
pas toujours
n'est
possible.
exigences du plan peuvent à bon droit
fermes dans les cas de croupe.
me
la
charpente.
dispenser
ici
facile
stéréotomie
établir des
et à la
la
dis-
Les pri-
exécution
'
de cette étude un peu pré-
maturée des combles que vous verrez plus tard en vous la
bon
initiant à
construction. Elle vous est nécessaire pour
ensembles qui soient constructibles
qu'on doit d'abord vous demander
;
:
c'est
tout ce
plus tard, vous apprendrez
à en assurer la construction.
*®%Jt§?3r
CHAPITRE
III
LES TOITURES
—
SOMMAIRE. localisé.
Écoulement des eaux.
— Toitures à antéfixes ou
gargouilles, les
—
tuyaux de descente.
Égouts, chenaux, âge,
on
etc.
se contentait
au delà de
la ligne
long de
la toiture,
trée au
moyen
— le
terrasses, brisis et terras-
Autrefois, dans l'antiquité et au
Moyen-
plus souvent de rejeter les eaux pluviales
d'égout du
soit
Égout
— La doucine. — Les — Toitures monumentales. —
—
—
—
à chenaux.
Grandes pentes, Les pentes nécessaires. Combles habitables.
sons.
Égout continu.
toit,
soit
uniformément tout
en certains points où
de chenaux,
d'où
et
elle était
le
l'eau était
concen-
projetée au
moyen
de gargouilles plus ou moins saillantes. Ce procédé n'est plus toléré aujourd'hui, et l'eau pluviale, recueillie
ou gouttières au bas des tuyaux de descente qui
toitures, est
la
dans des chenaux
ensuite évacuée par des
déversent au pied du bâtiment,
mieux encore dans un égout
souterrain. L'écoulement direct est
rarement admis, par exemple avec des toitures jamais sur
la
que
le
direct,
voie publique.
Il
saillantes,
protégé contre
la
stagnation
de l'eau tombant du toit; des revers de pavage prononcés
d'évacuation au
indispensables, ainsi qu'une canalisation
moyen
mais
faut d'ailleurs, avec l'écoulement
pied de l'édifice soit
étanches sont
ou
de caniveaux, égouts,
etc.
et
bien
efficace
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
452
Les toitures antiques sont de deux sortes à ce point de vue celles à
écoulement continu ou à
ou
douane ou
à
chenaux
celles à
antéfixes, et
:
cimaise.
Les antéfixes
(fig.
350)
sont des ornements verti-
caux qui se dressent en
tête
de chaque couvre-joint de
ou
tuiles
métal;
de
de
feuilles
par
s'écoule
l'eau
chaque rang. Ce système 5 5
-
— Toiture
antique à antéfixes.
là les tuiles,
eaux sont évacuées par des gargouilles,
rapprochées
et
temples
sont souvent en marbre.
chenau, toujours assez peu important,
petit
très
les
que
grecs, sauf
les couvre-joints et les antéfixes
Lorsque
grands
des
celui F'g-
est
il
y a un
les gargouilles étant
n'ayant par conséquent pas beaucoup d'eau
à débiter.
Ce
chenau,
petit
est celle de
c'est la
Métaponte
partie de la toiture et
douane, dont un exemple bien connu
(fig.
351), laquelle
fait
par conséquent
non de l'entablement. Et en
effet,
on voit
des exemples de doucine en terre cuite, en métal, lorsque l'enta-
blement
en
est
pierre.
que l'habitude a doucine
comme
F'g-
3 S 1
-
— Chenau antique
de
rieur, se
la
est bien vrai
par considérer la
partie supérieure de la
que dans
corniche, et
modernes,
fini
Il
corniche,
les
errements
même
à l'inté-
termine toujours par une dou-
Métaponte.
son origine pour tecturales,
se rendre
notamment
Aujourd'hui,
les
Mais
il
est nécessaire de se rappeler
compte de
certaines dispositions archi-
cine.
des frontons, dont
tuyaux
de
je
vous
parlerai plus loin.
descente étant forcément
plus
LES TOITURES
453
espacés que les anciennes gargouilles, les chenaux doivent être plus importants
pente nécessaire exige de
et leur
une grande importance
pris
Cette pente ne
profondeur.
la
moindre de 0.02 par métré. Les chenaux ont
devrait jamais être
donc
reçoivent une plus grande quantité d'eau,
ils
:
veaux au-dessus des corniches bois garni de métal, etc.
Vous
naissance à de beaux motifs
peuvent
ils
;
sont de véritables cani-
ce
:
être
en
pierre,
verrez plus loin qu'ils ont
en
donné
de décoration
des façades.
Comme chenau
mur
les
gravité,
s'il
non
et
produit, et
s'en
Il
on
les
l'écarte-
mais
descente,
est
il
souvent une des plus grosses faut
il
dés
début de
le
la
trop souvent, et
on en
composition prévoir
problème
tombait où
Telle était l'antiquité
;
la
je
les toitures se
elle
cela,
était
pentes de toitures jusqu'à l'édifice
On
le
les
néglige
est puni.
résumé de tout
Autrefois, ce
l'étude des
de
difficultés
emplacements possibles des tuyaux de descente.
Comme
—
Disposition d'un chenau.
Fig. 352.
écartement ne soit pas excessif.
cet
façades, et
le
faut d'ailleurs
en raison de
soit
sur
le
ont ainsi
infiltrations
ment des tuyaux de C'est
mieux que
est
immédiatement.
profondeur
bon que
il
corniche
:
plus la
la
352)
(fig.
voit
sur
soit
moins de que
construction,
éliminer l'eau, voilà
bien simple
un aplomb en
pouvait
:
tant pis
:
l'eau saillie
pour
le
problème.
conduite par les sur les
murs de
les passants.
disposition dans les édifices les plus parfaits de
viens de
vous
le
faire voir
au Parthénon, dont
terminaient par une dernière, ou plutôt une pre-
mière rangée de tuiles (de marbre), avec des antéfixes à chaque division le
de
couvre-joints. L'eau tombait ainsi également tout
long des toitures.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
454
Même
dans
les plus
des édifices antiques,
Panthéon de Rome, les
Basiliques,
y
qu'il
à
et
ait
que
tels
le
Thermes,
les
ne semble pas
il
eu d'autres errements
même,
Renaissance
la
importants
;
les
édifices qui se sont le plus direc-
tement inspirés de
l'architecture
par exemple
antique,
palais
les
de Rome, étaient conçus avec un
écoulement
des eaux plu-
direct
viales sur la voie publique. Telles
encore
étaient
toitures
les
lantes de la Toscane.
une grande
nebleau,
bâtiments
n'a
pas
A
sail-
Fontai-
des
partie
issue
d'autre
des eaux. Aujourd'hui, ces
édi-
sont en général déshonorés
fices
par des gouttières affreuses; nous
pouvons mais je
il
le regretter,
nous
artistes,
faut bien reconnaître
que
passant a quelque droit de n'être
pas inondé, et que des solutions plus respectueuses de
la
voie pu-
blique s'imposent à nous.
Au
Moyen-âge,
c'était aussi la
voie publique qui recevait l'égout des toitures; mais ce n'était plus
un
écoulement
courts F'g- 3S3-
—
Salle synodale de Sens
chenaux
émissions
d'eau
uniforme
:
localisaient
en
des
de les
points
LES TOITURES
déterminés, à chaque travée de vaient
les
eaux
et
les
Fig. 354.
l'édifice.
projetaient
—
Lucarne de
455 Les gargouilles rece-
assez loin
l'hôtel
de Cluny.
des
murs, par
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
456
exemple au bâtiment
ou encore,
même,
à Paris
synodale, à Sens (fig. 353
la salle
Cluny
à l'hôtel
),
354). La chute
(fig.
partout, mais elle était
d'eau n'avait plus lieu
drue. Et
plus
qui permettait les grandes lucarnes en
disposition
c'est cette
de
dit
continuation des murs que nous voyons dans beaucoup d'édi-
du Moyen-âge
fices
çaise.
et
dans
châteaux de
les
la
Les eaux des toitures, réunies entre
laient par ces
Renaissance fran-
les lucarnes, s'écou-
Vous pouvez voir des exemples de dans de nombreux châteaux de la Renaissance,
intervalles.
cette disposition
parmi lesquels
vous
je
du
celui
citerai
avec sa grande
Pailly,
lucarne centrale (fig. 355), ainsi que l'imposante façade du château de Maisons (fig. 356), et vous convaincre une fois de plus
de l'action d'un élément de construction sur
la
composition
architecturale elle-même.
Hélas
que qu'il
on ne nous accorde plus
!
nos toitures
de
l'eau
s'en
long chenau
mêmes
facilités. Il faut
conduite jusqu'aux égouts, sans
soit
De
une goutte.
perde
les
donc
là
éléments tout
ces
et
le
tuyau de descente. J'aurai à y
Les toitures sont d'abord
et
avant tout une nécessité. Elles
modernes,
le
revenir.
sont ou peuvent être aussi un paraît avoir
connu que
la
comme
rablement conçue
toiture
de
elle
monument,
Madeleine à Paris.
la
Il
d'art.
simplement
exécution,
presque pas pour l'aspect du celle
élément
L'antiquité ne
utilitaire.
Admi-
ne comptait pas ou
pas plus du moins que
en fut de
même
dans l'archi-
tecture byzantine (sauf toutefois les coupoles), dans celle qu'on
a appelée
Bientôt
latine,
la
Moyen-âge
même
pente et
dans
des toitures la
Renaissance
les
premiers
devient plus
nous
édifices
romans.
prononcée,
offrent
de
et
le
nombreux
exemples de toitures conçues non seulement en vue de
la
cou-
LES TOITURES verture
de
important
l'édifice,
à
mais
son aspect
F'g-
3 S S
-
et
encore à sa
— Toitures
pour
457 ajouter
silhouette. Puis
du château du Pailly.
un il
élément
y eut une
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
LES TOITURES disparition
des
combles accentués,
toiture fut considérée
comme un
F'd- 357-
de vue de l'aspect;
il
— Toitures de
fut
même
459
et
pendant longtemps
élément négligeable au point
la
Sainte Chapelle.
admis que
le
l'architecte
devait être de
moderne
rendu aux toitures leur importance
a
abusant parfois
comme on
la
fait
la
cacher.
premier soin de
Enfin, notre architecture
de toutes
les
artistique,
en en
bonnes choses.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
460
Les toitures, vous tique de haute valeur
;
du
qu'elles
faire
concourir à
drait
vous
la
un élément
être
moment où on
nos grandes églises
chaque
pas.
A
artis-
assez accentuées
les a
fallait
silhouette et à la beauté de l'édifice.
citer toutes
à
peuvent
fussent vues, on a bien compris qu'il
pour
exemples
dit,
ai-je
Il
les
fau-
vous en avez des
:
des époques différentes
et
avec des
m
F'g-
styles
très
Chapelle
La pensée
357)
est la
58.
— Toiture de
la
chapelle
de.
voyez par exemple
divers,
(fig.
3
et celle
de
la
Versailles.
la
toiture de
la
chapelle de Versailles (fig. 358).
même. Voyez encore
grands combles de
les
l'Hôtel de Ville de Paris et ceux des Hôtels de Ville à
Bruges, à Ypres, à Louvain, à Bruxelles
exemples suffiront à vous
il
est
faire voir
359).
Ces
quel beau et riche parti on
Il
tuées ne soient pas au profit de l'aspect d'un
Vous
(fig.
du Nord,
y en a aussi de fort laides, qui écrasent rare cependant que des toitures nettement accen-
a su tirer des toitures. l'édifice;
Sainte
verrez aussi de belles toitures dans
monument.
le parti
brisés; ainsi, au château de Maisons, au palais
au pavillon de Flore, à
la
galerie
des combles
du Luxembourg,
d'Apollon
au Louvre, Je
LES TOITURES
F'g-
559-
— Hôtel de Ville de
Bruxelles.
461
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
462
ma démons-
exemples suffisent amplement à
m'arrête, car ces tration.
donc deux questions
L'architecte a toitures
:
tion des eaux
de
?
toitures
et ces
propos de ses
à se poser à
quelle sera leur disposition
pour
prompte évacua-
la
concourir à
doivent-elles
l'effet
l'édifice ?
Et ces deux questions en amènent une autre pente de ces toitures
Au
?
point de vue de l'écoulement des eaux,
des pentes plus que
suffisantes.
une chose dangereuse, tance grave.
le
il
moindre défaut y prend une imporse tenir
au-dessus
blement au-dessus des minima généralement adoptés
mètre pour
par
0.30
emboîtement ou l'ardoise.
En
rapidement,
à
effet, il
le
à
0.60 pour
si la
et sensi-
environ
:
les tuiles
à
plate et
la tuile
ne faut pas seulement que
faut encore que la toiture se
Elle ne le fera que
pour
métal, 0.35 à 0.40
canaux, 0.50 il
toujours
faut
Les toitures plates sont toujours
donc toujours
faut
Il
quelle sera la
:
s'écoule
l'eau
sèche rapidement.
pente est prononcée. Je puis vous dire
que souvent,
dans vos projets, nous remarquons des pentes
beaucoup trop
faibles.
Et
les terrasses, direz-vous.
terrasses sont
une chose
très
Eh
bien, je
dangereuse
vous répondrai que
et qu'il
ne faut pas
les
faire
à la légère.
Les terrasses inclinés, telles
formées par de grands plans
qu'on en peut
faire
avec
la
très
légèrement
mosaïque ou
l'enduit
de ciment ou d'asphalte, ne sont possibles que sur des constructions inébranlables; telles étaient les terrasses en mosaïque de certaines parties des
thermes romains. Et encore
que
inévitables en
ou
les infiltrations les fissures
faut-il
observer
pareil cas par les interstices
de ce revêtement s'absorbaient dans
les
énormes
LES TOITURES
remplissages des voûtes pas celui de
la
enfin que
et
:
463 le
climat de
France.
Sur des constructions moins monolithes, sont portées par des planchers,
terrasses
système
avec
la pierre,
de pierres sont à
l'abri
de toute porosité. Avec de
Méfiez- vous des terrasses
n'était
faut renoncer à ce
y a des joints qui s'ouvrent,
il
les accidents possibles
compromis
avaient
les
si
sorte
doux. Mais ce travail n'est jamais sans inconvé-
d'escalier très
tous
il
surtout
et
adopter des ressauts. La terrasse devient une
et
nients;
l'Italie n'est
ce
métal,
la dilatation et
monument
peu
y a des soulèvements. le
d'apparence
il
lui-même
Celles de l'arc de l'Étoile
!
et
éternelle, et
si
il
que temps d'y remédier, en admettant que
D'ailleurs,
soin possible, elles conserveront encore leurs incon-
avec tout
le
vénients
inévitables.
en hiver
feuilles,
stamment
celle-ci
la
En neige
d'eau,
etc.
fréquents.
aux
été
Puis
les
menaceront con-
et
chenaux
invite
descentes,
et
un entretien
terrasse
la
les
vigilant,
à la
des
circulation,
caisses de fleurs; bientôt la terrasse sert de dépôt à
d'eau,
exemple
faudra
Il
toutes sortes d'objets qui
lements
amasseront,
s'y
automne
en
poussières,
les
d'engorgement des
l'édifice
d'infiltrations
balayages
les terrasses aient été construites
ils
compromettent. Quant aux écou-
la
sont toujours précaires, et
il
faut
voir par
grandes toitures de Versailles pour constater à quels
expédients déplorables conduisait
le
parti pris
de n'avoir pas de
toits visibles.
Cependant, tout ce que sembler être démenti neiges,
vous
je
par les
où en général on
fait
tradiction n'est qu'apparente.
dis
là
sur les pentes peut
errements des pays à
des toitures assez plates. La con-
En Norvège,
par exemple, la neige
ne subit presque pas de dégels intermittents; se
recouvre par
celle
grandes
de novembre,
et
ainsi
la
neige d'octobre
de suite jusqu'au
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
464
dégel unique, mais formidable, qui rouvre
pentes sont prononcées, très
un
c'est alors,
au contraire,
Fig. 360.
neige
glacée se
—
tante,
les
toiture est
la
pentes sont
les
fait
toitures
devenue
faibles, la
fond lentement sur place sans chute
comme vous
et
sans
voyez. C'est encore
motif analogue que, dans certains pays
on
une chute
Château de Chamborj.
à-coups. Question de climat par un
printemps. Si les
à la dislocation,
dangereuse de gros blocs de glace, car véritable glacier. Si,
le
à
neige persis-
positivement en terrasse, afin que
l'amas de neige de grande épaisseur qui se déposera sur ces terrasses en couches stratifiées le froid.
Cela a
physiquement
l'air
vrai,
forme une défense naturelle contre
paradoxal, et cependant la
neige étant mauvaise
le
phénomène
conductrice de
est la
LES TOITURES
Mais ce sont
chaleur.
465
des exceptions
là
des coutumes locales
et
basées sur une expérience locale.
Au
combles
contraire, dans les conditions normales, les grands
sont évidemment excellents au point de vue de
la
Voyez de
bâtiment, et aussi très nobles d'aspect.
de Notre-Dame, de Saint- Eustache, de
protection du
loin les
Chambord
(fig.
combles 360), de
l'Hôtel de Ville, de la chapelle de Versailles. Quelle belle affir-
mation du
monument
laisse leur
beau caractère de couverture sans
qu'ils abritent
Et surtout, lorsqu'on leur
!
les
surcharger de
lourds ornements. n'ont que l'inconvénient de coûter plus cher,
Ils
de
charpente
la
cherché à
par
et
de
les utiliser;
L'antiquité d'arête, tels
la
mais on peut dire que tant
ainsi
les
là,
d'utiliser
le
les
combles
praticables.
pignons latéraux aux voûtes
les
avons vus dans
les
cube
le
surface de la couverture. Aussi a-t-on
romaine connut
que nous
par
et
Moyen-âge
les salles
des Thermes;
créa les lucarnes, permet-
combles; puis
la
Renaissance ne craignit pas d'installer plusieurs étages il
y a dans
dans
la
hauteur des toitures;
certains
Hôtels
f\
f
de
de Villes
au niveau de autres
étant
la
est
/
x. "1
planchers
des
\
j
naissance du comble, les
constitués par
\
I
f*
Belgique jusqu'à quatre rangs de lucarnes,
correspondant à quatre étages, dont l'un
^\
"
qui reposent sur les entraits successifs des x L
_
J^Ju L habitables. 1
-
,
Combles
fermes. Mais avec les toitures à deux pentes,
même
très raides,
les
profondeur des lucarnes des
pièces sont
Mansard, Eléments
et
étages se rétrécissent rapidement, et est très
difficiles.
composés,
De
comme
Théorie de VArchitecture. —
I.
grande là je
les
:
la
l'aération et l'éclairage
combles brisés ou
vous
l'ai
dit,
de
à
la
deux 30
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
466 pentes
très
raides
( brisis )
et
de
deux
pentes
plus
plates
(terrasson).
A
vrai dire, le brisis, ordinairement très raide, est presque
Fig. 362.
pan de bois ou de toute
la
— Pavillon
fer; et le
surface de l'édifice,
central
du Palais de
Justice.
terrasson couvrant à lui seul presque il
n'y a guère de raisons utiles pour
ne pas ajouter simplement un étage carré à
Mais
il
un
la place
peut se trouver des exigences de façades qui
du
brisis.
commandent
LES TOITURES le
où devront commencer
niveau
que
certain
comble
le
deux versants Mais
il
(fig.
un comble
brisé est plus utilisable
alors
et
que
est
il
comble
le
à
361).
un comble
en général,
habitable,
Le comble
brisé.
toitures,
les
faut bien se convaincre que,
pas lieu de faire
467
à
il
là
où
il
n'y a
n'y a pas lieu de faire
deux versants, plus simple de
construction, plus solide, est d'un aspect beaucoup plus franc
:
je
n'en veux pour preuve que ces grandes toitures d'églises dont
je
vous
comparées aux combles
parlais tout à l'heure,
du
brisés
nouveau Louvre par exemple. Le comble cylindrique brisé.
La section du cylindre commence par une
verticale, tandis
du
que
faîtage, mais, je
une pente;
il
tage,
la
pente
vous
le
s'affaiblit à
être
partie presque
mesure qu'on approche
moins d'être interrompu,
une courbe unique,
tangente à l'horizontale;
il
les
la
section
son sommet,
qui, à
doit toujours se trouver, au
une intersection de deux pentes. Les conditions
sont donc à peu prés
comble
rappelle encore, en restant toujours
résulte de là que, à
du comble ne peut serait
n'est pas sans analogie avec le
mêmes que pour
d'utilisation
combles
les
faî-
brisés; l'as-
Le
pect seul est différent, ainsi que la composition des fermes.
comble cylindrique les
se fait soit sur des bâtiments étendus tels
maisons de l'ancienne rue de Rivoli, l'ancien
Elysées,
ou
la
Champs-
célèbre basilique de Vicence par Palladio; soit sur des
pavillons carrés
ou au Pavillon
comme au
Louvre, au Palais de Justice
central de l'École militaire, beau
malheureusement (v. plus haut,
palais des
que
fig.
sacrifié par tout ce qui
54).
Dans
%
ê&'
362)
monument
si
cache de tous côtés
le
ce dernier cas,
variante de la coupole.
(fig.
il
est
presque une
CHAPITRE
IV
LES COUPOLES ET LES FLÈCHES
SOMMAIRE.
— Couvertures sur un plan circulaire. — Cônes et pyramides
—
polygonales.
—
—
Coupoles antiques.
—
Saint-Pierre.
Construction et
Le Panthéon, Sainte-Sophie. silhouette. Les flèches.
—
—
Caractère décoratif des toitures modernes.
A
la
du chapitre précédent, en parlant des combles
fin
quatre pans
cylindriques,
mot m'amène naturellement culaires.
ou
Le
aiguë.
Il
cas le
cône
y en a de
est plutôt
nombre de (fig.
363)
sablière et
côtés,
à parler des
de coupole. Ce
combles
nombreux exemples les cirques,
une pyramide
comme
au
les
à base
d'édifices cir-
même,
à Paris
les
panoramas. Parfois,
polygonale d'un grand des
cirque
Filles
du Calvaire
il
conséquent indéformable.
Je ne connais pas d'exemples à
un plan
vous
citer
de comble
brisé
circulaire.
Par contre,
les
coupoles sont nombreuses,
beaux motifs sur lesquels ici
mot
y a à cela un motif de construction, afin que la chaque anneau de pannes forme une ceinture inex:
tensible et par
sur
le
plus simple est la couverture conique, plate
tours du Palais de Justice, le
employé
j'ai
à
l'architecte
surtout que nous allons bien
entre l'esprit antique et l'esprit
et c'est
un des plus
puisse s'exercer. Et c'est
saisir
la différence
moderne dans
profonde
l'architecture.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
470
L'antiquité a
coupoles, car
nombreuses
La
tées.
le
et
salles circulaires
épais
Coupe /lu
cirque d'hiver.
le
savamment
et
quarante
de
environ de
(fig.
une voûte demi-
évidé, est cintrée
sphérique
diamètre.
veut
calotte
dit
364 un mur cylin-
Là, sur
365).
Rome,
de
d'Agrippa
drique très
nous,
jusqu'à
Panthéon
voû-
parvenue
célèbre,
intacte
Panthéon
de
a construit
elle
plus
d'ailleurs
est
de nombreuses
fait
mètres
Ainsi
que
construction,
la
la
sphérique d'extra-
dos
n'est pas concentrique
à
l'intrados,
augmente
l'épaisseur
mesure qu'on
à
s'éloigne de la clef; puis, à
critique de la
la partie
voûte,
produire
voûte
où pourrait
là
se
rupture, cette
la
est épaulée par des
gradins en maçonnerie qui
surmontent rieur.
Tout
le
mur
cela est
rablement étudié construction a
satisfait
tion, rien
:
exté-
admi-
comme
l'architecte
à la construc-
ne plus, rien de
moins. Et,
Fig. 363.
— Plan
du cirque d'hiver,
à Paris.
cela fait,
sur cette
LES COUPOLES ET LES FLECHES
construction suffisante et nécessaire,
ou
tion d'effet extérieur
métal pour abriter
de
des feuilles
—
d'aspect
471
— sans aucune préoccupail
a établi
le
monu-
ment. Et
c'est
:
voilà l'esprit
antique.
ne connais pas d'édifice où
je
fait,
tout
l'aspect
de
et
la
recherche
en
dédain de
le
d'effet
Et,
poussé
soit
Rome. Cela était habillé de revêtements de marbre. Le monument recevait ainsi une parure superficielle; qu'au Panthéon de
plus
loin
mais
rien,
absolument
rien,
étudié en
n'était
vue de ce que nous autres modernes appelons
la
silhouette
ou
le
pittoresque.
Je sais parles beaux travaux de
que
le
Panthéon
tel
nous
que nous
le
M.Chedanne voyons
qu'un remaniement peut-être malheureux d'un rieur, et
Le Pamhfon'de'Rome.
n'est
monument
que ce qu'on appelle encore
Panthéon d'Agrippa
un
anté-
édifice
en réalité
du temps de Septime-
Sévére. Mais naissant à
est
si je
suis très recon-
M. Chedanne de m'a-
voir vengé de l'admiration tradiqui
tionnelle
se
transmettait à
propos des assez médiocres détails
du
d'architecture
Panthéon, que
la
il
péristyle
moins
n'en reste pas
composition de
la
Rotonde
devait être à peu près ce que
voyons, répète, Fi g
.
565.
-
Le
Pamhéon
de
Rome.
car
c'est
l'esprit
absolu de
la
bien
antique
du
là, :
silhouette et de
nous je le
dédain l'effet.
ÉLÉMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
472
Non
pas, entendez-le
antiques n'avaient
les
édifices
au
contraire,
ils
en
que
bien,
veuille
je
que
là
silhouette ni effet extérieur;
ni
souvent
avaient
par
dire
la
beaucoup;
mais
non
résultante
par
par une
des choses,
force
cherchée
des
moyens employés pour assujgj/
que pos-
rer aussi parfaitement
j^
sible
de
l'utilisation
struction
sèque
par
;
de
beauté intrin-
supé-
l'expression
rieurement
malgré
la
s'impose
vraie, qui
tout.
Cette
architec-
ture cherche avant tout puis
cherche
elle
cence
dont
des
con-
la
l'utile,
magnifi-
la
de
intérieurs,
jouit le destinataire
service de fique
.et
utile,
;
ce
au
magni-
cette utilité
de cette magnificence
elle
met
les
moyens
d'une puissante construction
donne
cela s'il
:
ce que cela donne;
y a en plus un grand
effet
extérieur, de la silhouette, des
aspects
pittoresques, c'est par
Plan de Sainte-Sophie, à Constantinople.
surcroît,
c'est
parce
ne
qu'il
pouvait en être autrement.
Tel
est
encore cet autre admirable
de Constantinople
(fig.
366,
367,
monument, Sainte-Sophie
368). Placé
comme
il
l'est,
avec tous ses éléments de construction, sur l'une des collines qui
dominent
le
admirable
effet.
Bosphore
Eh
et la
Corne d'Or,
il
produit, certes,
bien, ce qu'on voit, ce qui semble
un
composé
LES
COUPOLES ET LES FLÈCHES
473
474 si
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
heureusement pour
construction,
la
l'aspect et l'effet, c'est tout
simplement
de pierre qui ne soit uniquement un élément indispensable construction. rien de
moins
Ici
—
la
construction nécessaire, sans une seule parcelle
encore, toute
la
voilà l'aspect du
construction
—
à la
rien de plus,
monument. Aspect
admirable,
LES COUPOLES ET LES FLECHES
mais non cherché; pas un
même un
475
pas une concession,
sacrifice,
pas
souci accordé à l'aspect.
Et maintenant, à deux pas du Panthéon de Rome, voyons
Rome
—
monument
cet autre
moderne
celui-ci
(fig. 369, 370, 371). C'est aussi
comme
« la Coupole »
Saint-Pierre
une coupole
Romains. Ne
même
c'est
:
de
considérons
le
quant à présent qu'à
d'ailleurs
ce seul point de
pole; je
disent les
—
vous
vue de
cou-
la
parlerai plus tard
de sa composition d'ensemble,
comme
de
d'ailleurs
Sophie, en
traitant
Sainte-
de
l'archi-
tecture religieuse.
gramme;
tout
est
l'effet
Ici,
« la
coupole » n'an-
nonce pas seulement elle
annonce
distance
dans cette
l'église,
à quinze lieues de
des papes, et
ville
la
pro-
le
ville le
du catholicisme;
point central Fig. 369.
est faite
elle
— Plan de Saint-Pierre de Rome.
(Composition
pour
normale de
la
première
par
Michel
-
Ange.
être vue, c'est sa fonction et
sa
raison
plus grande
d'être;
de toutes
moins encore
c'est
les
églises
que
la
et
l'abri
toiture le
signe
de ce point de centre où converge toute l'unité du catholicisme.
Et
ainsi, c'est
une toiture
devient entre les mains d'un
que l'architecture a
le
Aussi, quelle étude
plus ici
monument conçu pour
de
notamment
la
toiture
splendide
— qui
Michel-Ange l'expression de
l'idée
éloquemment proclamée. 372) Comme ce étudié pour l'aspect! Saint-
la silhouette (fig.
l'aspect est
Pierre, en tant qu'église, a tables,
— une
!
malheureusement des
façade principale
;
mais «
la
parties regret-
coupole
» est
476
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
o
U
LES
.t
i
COUPOLES ET LES FLECHES
\HH
iM
Lt .,.\JEd.
Pig. jyi.
—
Façade sur l'abside de Saint-Pierre de Rome.
477
H&
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
47 8
un chef-d'œuvre absolu. Je ne sais si Bramante voulait, comme on l'a dit, élever la rotonde du Panthéon sur les voûtes du temple de
la
mais
Paix
ce n'était là peut-être qu'une phrase
:
je sais
que Michel- Ange
bonheur qui ne peut est la
trahir
pensée de son siècle
Fig. 372.
Et à Paris
même,
nonce mieux
la ville
les Invalides; à
ordre d'idées,
—
un et
Vue
a fait
rapport;
œuvre moderne, avec
tel artiste
lorsque sa pensée
le
même
de sa civilisation.
de Saint-Pierre de
Rome.
rien n'est plus élégant d'aspect, rien n'an-
que ces
Val de Grâce
belles coupoles, le
un degré moindre,
le
de
la
Panthéon, ou plus
Sorbonne
;
et
dans un autre
exactement Sainte-Gene-
viève.
Je ne puis vous
moment sont
parler
sur les flèches.
conçues pour
Ici
l'effet
des toitures
sans
vous
arrêter
un
encore, les toitures, pierre ou métal, et
la
silhouette.
C'est
un élément
LES COUPOLES ET LES FLECHES
purement
du mot;
décoratif, au sens élevé
qui indique de
loin
place de
la
479
c'est aussi
sans
l'église; et
signal
le
jusqu'aux
aller
exagérations qui ont engendré les luttes pour dépasser chaque fois la
est
hauteur précédemment
atteinte,
un magnifique élément de silhouette
possède pas beaucoup, pelle, qui
une
pas
n'est
et
flèche, élevée et fine,
sionné par
la
mais
flèche de grande église;
ferme cependant,
et
n'en
Sainte Cha-
la
pas un de vous certainement qui ne connaisse
la flèche
Paris
d'effet.
plus belle est celle de
la
que
est certain
il
il
n'est
quelque belle
qui n'ait été impres-
beauté de ce motif.
Je reviendrai d'ailleurs avec plus de détails sur ces sujets, les
coupoles
et les flèches,
lorsque
vous
je
Quant
quelles ces éléments se rattachent.
que vous indiquer silhouette et de
toitures,
de
la
faire
sont devenues pour
Un
comble
les
proportions de ses
beau ou
des
d'aspect d'effet
cette beauté est
proportion franchement voulue, est
et
édifices,
une
dans
le parti,
dans
non dans l'ornementation.
laid par sa silhouette, par ses pentes, par
arêtiers
l'ornement vient détruire
et
L'ornement
de ses faîtages.
cette
franchise
d'effet,
si,
de plus,
alourdir
cet
rendre indécis les contours qui doivent être nettement
accusés, alors l'architecte a lieu
et
de l'architecture.
ajoute peu de chose à ces conditions d'aspect; mais
aspect,
la
élément simple-
du Moyen-âge
les architectes
moyens
ajoutée aux
Mais comprenez bien que la
comme un
Renaissance un bel élément
richesse nouvelle
en vue de
voir par ces divers exemples que les
comprises par l'antiquité
utile,
tirer
ne veux
décoration.
cherché à vous
J'ai
ment
la
à présent, je
qu'on en peut
parti
le
parlerai des églises aux-
lui-même compromis son œuvre
d'un comble fièrement accentué,
masse confuse, nuisible leur effet.
à
la
il
a
mis sur son
fonction des toitures,
édifice
:
au
une
nuisible à
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
480
Les grands combles des
siècles précédents étaient
étudiés avec beaucoup de naître
moins
elles-mêmes un
tel effet
la
de
décoration la
peut-être faut-il recon-
sobriété, et
monumental
que leur effet est d'autant plus
plus simples et
surcharger
décorés. C'est que les
de silhouette que cet
plus magnifique du
la
en tout
;
cas,
en général
sont
toitures ont par
effet est à lui seul
monument.
du moins,
qu'ils
que
faut-il
Il
est inutile
la
décoration
soit judicieuse.
Elle sera logique en s'appliquant la
construction. Ainsi les
comme
ment
ces parties sont vues,
les crêtes
mais, de plus,
la
et,
les faîtages visibles.
à ce titre, autorisent
Non
poinseule-
une décoration,
faîtage et arêtiers sont des lignes de partage des
:
versants de toiture. est
décoreront
les
décoration ainsi placée ne gêne en rien l'écou-
lement des eaux
une noue
décoreront naturellement
épis
çons,
aux parties constructives de
Au
contraire,
un contre-sens,
une décoration appliquée
car c'est
une
à
barrière opposée à
l'évacuation des eaux, outre qu'une décoration ainsi placée dans
un angle dièdre rentrant être
vue.
Il
est
est
logique
dans de fâcheuses conditions pour
encore de
même
les
Mais on comprend moins
la
moindre
détails, tels
En somme, la
de
fonction de la
qu'il la
que
les
lucarnes qui
y en a en effet de très chenaux qui terminent la façade.
s'accusent en silhouette tranchée, et
beaux exemples; de
décorer il
décoration
les chatières
qui
va chercher
de simple aération.
s'agisse de toitures
ou de tout autre chose,
décoration doit toujours être d'affirmer
composition.
les
la
pensée
CHAPITRE V
ACCESSOIRES DES COMBLES
SOMMAIRE.
—
Noues.
—
—
Chenaux.
—
Dispositions
—
à éviter.
—
Emplacement du chenau. Tuyaux de descente. Accès des toitures. ment des chenaux. Chemins. Accès des combles. Lucarnes. Souches de cheBalustrades.
—
—
—
— Frontons
Bien que
la
—
—
—
minées.
Conditions d'établisse-
et pignons.
théorie de l'architecture
ments qui servent
comprenne tous
les élé-
dans
à la construction des édifices, je n'ai pas,
ce cours, à entrer dans le détail de la construction des combles.
Mais
leur disposition a
projet.
A
une grande importance dans
l'étude d'un
vous
ce point de vue, j'aurai quelques observations à
présenter.
En vous
parlant
de
disposition des toitures, le
plan,
composition en général, puis de
la je
vous
ai
par sa simplicité, permît
eaux. Sur les toitures elles-mêmes, suffisantes, les faîtages
il
et
dit
combien
il
était utile
la
que
une prompte évacuation des pourvu que
les
pentes soient
n'y a pas à cet égard de grandes difficultés. Ainsi, c'est-à-dire
les arêtiers,
les
des
arêtes saillantes
angles dièdres formées par les pans des toitures, tout en appelant le
un grand soin dans
l'exécution, ne sont pas
un
péril
pour
bâtiment. Les parties dangereuses sont les noues et surtout Éléments
et
Théorie
île
l'Architecture.
—
I.
p
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
482
chenaux;
les
toujours
c'est
Or,
la
noue
la
qu'elle dessert
a toujours
plus plate encore;
noue
est alors
une pente plus
il
est inévitable,
un comble simple, sans pénétrations,
En
si
général,
par
comble soit
un
tions
les toitures
noue
est
les
la
toitures
mais vous voyez
faible est suffisante
même
cette
pour
pente pourra ne
des rencontres de toitures exigent des noues.
on peut
plus rassurante est
miné
:
faut qu'elle soit large et d'une
une pente assez
facile, et si
plus suffire
formé par
encaissée, l'angle dièdre
présente des dangers;
évacuation
que
faible
pentes des toitures sont prononcées,
si les
devenant presque aigu. La noue qu'elle
qu'un chenau plus incliné
réalité
ces toitures ont des pentes plates, la
si
;
ARCHITECTURE
canal d'évacuation des eaux des toitures.
le
noue
en
n'est
l'
le
un pignon
à quatre
dire
que
comble à
pentes,
à
combinaison de toitures
la
deux égouts, ou
chacune
de
soit qu'il
y
ses ait
l'appentis, ter-
extrémités;
un
la
faîtage
puis
le
ou que
ce
pavillon pyramidal. Les difficultés naissent des intersec-
de toitures, qu'on ne peut d'ailleurs éviter, et qu'il faut
dès lors étudier avec prudence.
Mais bien plus dangereux encore
est
le
noue horizontale. Là,
toitures, véritable
le
chenau entre deux
moindre obstacle
à
l'écoulement de l'eau a des conséquences très périlleuses, car s'il
y a fuite ou débordement,
c'est l'intérieur
de
l'édifice
même
qui en sera atteint.
De même pour chose dangereuse,
les et
chenaux contre des murs;
par les
mêmes
Evitez donc autant que possible qui donnent lieu
à ces dangers,
naux entre une toiture
et
c'est
toujours
raisons. les
dispositions de toitures
chenaux entre
toitures,
che-
un mur. Nous en voyons trop souvent
des exemples dans vos projets.
Et notez que les
le
chenau par lui-même,
dans
les
conditions
plus normales, est toujours une chose qui ne va pas sans
ACCESSOIRES DES COMBLES danger. pâtisse
n'y
Il
guère de construction
a
483
qui,
un jour de ses chenaux. Voyons donc
—
meilleures
peut-être faudrait-il
ou
tard,
ne
conditions
les
tôt les
moins mauvaises
dire les
—
de leur établissement.
Le chenau
le
plus simple est la gouttière. Pratiquement, c'est
meilleur de tous, parce
le
en dehors de
qu'il est
construction.
la
Il
souvent qu'une gouttière
arrive
A
s'engorge, se fausse, se crève. la
première pluie, on
le
voit,
on
la
répare, et tout est dit.
Tout
est
dit
parce que l'accident a eu lieu
au dehors
;
l'eau
son
trouver
ne pouvant plus
normale
issue
débordé, bien visiblement
a
sans
et
S Pi SmiWfl^S ?
n
1 '«y»' s SWMPîHWfaw-'iw^»'.
w »
.»/.
'w.wmr/mi.'
dégâts.
Au
contraire, dans les
murs,
et
intérieurs,
le
sur
surtout
mal
a
chenaux
sur
murs
consé-
des
Chenau de
quences bien autrement graves, et d'ailleurs
indiquent
être depuis
choque
qu'il
doit exister
des mois. Mais
pas, et peut
Vous ne
sauriez
Le chenau
Cour du Louvre.
pourra ne se révéler qu'après longtemps.
il
des traces d'humidité dans une rée,
la
même
vous en
la
salle,
une
Un
jour,
peut-être richement déco-
fuite
dans
le
gouttière est laide,
chenau, peutle
chenau ne
devenir un très beau motif (fig. 373).
passer.
(même mot
que çhenafy
est
un canal pratiqué
tout du long de l'égout d'une toiture pour en recevoir les eaux, et les
conduire aux tuyaux de descente, souvent assez éloignés.
Ce canal
a été fait parfois en pierre dure
dangereux,
et les
chenaux en
—
cela est
extrêmement
pierre doivent être intérieurement
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
484 revêtus
de métal.
Mais malgré
exposé aux obstructions, par
les
tout,
chenau
le
amas de
toujours
est
ou de pous-
détritus
par les feuilles d'ar-
sière,
bres, parfois les nids d'oi-
seaux,
enfin
chenau
déborde,
et
Où posé -
Chenau
de
la
Bibliothèque
Sainte-Geneviève.
quoi
l'éventualité
débordement
374-
la
Or, tout
fasse,
Fig-
par
gelée.
obstrué
qu'on de
ce
est à prévoir.
devra donc être
chenau
le
?
dis-
Là où
les
conséquences de son débor-
dement seront moins dommageables, c'est-à-dire en dehors de
F'g- 375-
remplace
la
—
Chenau du
la
façade.
Le chenau, qui
Palais de l'École des Beaux-Arts.
gouttière par une expression plus
autant que possible conserver l'innocuité de
La gouttière débordant ne compromet
monumentale,
doit
la gouttière.
rien.
Il
en
sera à
ACCESSOIRES DES COMBLES
même
peu près de
chenau
le
si
est au-dessus
en dehors de l'aplomb du mur. Et vraie place
de
celle
c'est
:
la
telle est
un exemple
3
logique sa la
corniche
franchement
très
Bibliothèque Sainte-Geneviève (flg.
la
corniche,
la
bien en
de l'École des Beaux-Arts (fig. 375),
Palais
de
doucine au-dessus de
antique; à Paris, vous en voyez
accusé à
485
74) et
aussi au
au Palais de
et
Justice. Il
en
est tout
autrement lorsque
chenau
le
est derrière
une
balustrade. Certes, cela peut se faire, et je ne pense pas à pros-
un
crire
parti
dont
y a de
il
si
beaux exemples
du Moyen-âge,
plupart des églises
et
des
telles
:
sont
monuments de
la
la
Renaissance française, ou du temps de Louis XIV. Mais enfin, le
chenau
tions spéciales doivent être prises. la il
même, on
balustrade
et
des précau-
comme à prendre comme
De
plus,
est conduit à le
cause de
chemin,
soit large et
alors qu'il
faut
un mur,
alors à peu prés contre
est
facile.
Souvent
enfin,
chenau,
le
sans être encaissé, est en retraite
de
la
corniche,
et
plutôt
auFig.
376.
—
Chenau avec
ressauts et trop-pleins.
dessus du mur. C'est moins bon
que
lorsqu'il
est
mettrez de vous
franchement sur dire
un peu en
corniche.
la
détail
ce
Vous me
que doit
être
per-
un
chenau, car nous voyons bien souvent des indications erronées à ce sujet dans
vos études.
Étant donné un chenau assez long, il
y a dans
le
:
le
deux tuyaux de descente,
chenau un point haut, au milieu,
Mais ces pentes ne sont pas inclinés
et
chenau
nécessite l'emploi
est
un
du métal
le
et
deux pentes.
plus souvent de simples plans
escalier,
à cause des
(fig. 376).
De
ressauts
que
distance en distance,
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
486
aux recouvrements des bandes de métal, véritable marche, et d'un
ressaut,
pente. C'est en petit une cascade.
ressaut à l'autre
de danger; mais
elle
si
dépasse
du niveau du devant du chenau,
ressaut,
le
faible
n'y aura pas
il
ressaut, fût-elle
le
une
y a obstruction, tant que
S'il
ne remontera pas plus haut que
l'eau
un
est pratiqué ainsi
il
elle s'infiltrera
loin
encore
entre les feuilles
de métal.
Pour obvier à ce danger, on dispose des
on
plus souvent,
chenau
;
ils
mal
les place
ne servent alors à
on
;
rien.
pour donner sécurité complète,
les
Ils
le
au haut du
pratique
doivent être au bas,
en faudrait
il
Mais
trop-pleins.
et
(et en
auprès
aval) de chaque ressaut.
Une
autre précaution nécessaire, c'est que l'égout du toit soit
plus haut que
du chenau, toujours pour obvier
devant
le
à
ces inconvénients d'infiltrations.
Enfin, la hauteur des chenaux a
dans chaque projet de
que
la
un minimum qui dépend
longueur des pentes.
Il
faut toujours
point haut soit à quelques centimètres en contrebas du
le
devant du chenau,
et
de
là
aux tuyaux de descente
il
faut
une
pente qui, ressauts compris, doit être de environ 0.02 par mètre.
Quant aux tuyaux de difficulté dire,
à les
soit difficile,
il
arranger.
que vous trouverez
de descente. Et
y
a des
constituent une
la difficulté
chenaux
intérieurs.
la
il
la
mais
il
grande
faut bien le
Cependant, bien que
n'est pas insoluble;
dès l'abord, car c'est souvent dans
même
ils
de l'étude des façades. Le plus souvent,
on renonce
blème
descente,
faut
le
y penser
composition du plan
possibilité
pro-
lui-
d'arranger les tuyaux
devient plus grande encore lorsqu'il
Prenez bien garde à une foule de
motifs, très séduisants, dont vous trouvez des exemples tentateurs dans et qui
le
passé, lorsque le tuyau de descente n'existait pas,
sont incompatibles avec cet élément obligatoire. Les
cita
COMBLES ET ACCESSOIRES tions pourraient
comme
ici
à Tivoli,
venir en foule
Magdeleine
des
?
ainsi
Comment
?
moyens simples souvent
ni
— sont
Fig. 577.
exempts de
chose
— Plan de
ment. Lorsqu'on veut
les
dans des endroits où
la
ainsi
lons.
Tel
périls.
très
la
les
—
murs
dangereuse
il
l'angle
en a été absolu-
et à éviter
Bibliothèque Sainte-Geneviève.
disposer à l'intérieur,
faut les placer
il
où un
surveillance en soit facile, et
On
a parfois prati-
de véritables cheminées, accessibles, munies est
cela
faire
s'écoulent les eaux de
accident n'ait pas de conséquences graves.
qué
circulaire
Je l'ignore, mais ce n'est certainement pas par,
Les tuyaux de descente noyés dans fait
un temple
une cour en colonnade, comment
avec des tuyaux de descente la
:
487
de
la
Bibliothèque
d'éche-
Sainte-Geneviève
377), où l'architecte a pu habilement profiter de la rencontre des contreforts intérieurs de l'édifice pour loger les (fig.
tuyaux de descente. Cette disposition qui permet de ne pas
montrer en façade
est irréprochable.
Et ne vous y trompez pas
minime
:
elle est
;
cette question peut
vous
au contraire une des plus graves,
composition n'a pas, dès l'architecte s'expose à
Une
les
le
début,
été.
paraître et
si
la
prévoyante à cet égard,
de graves mécomptes.
autre question très importante dans la disposition des.
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
488
édifices, c'est l'accès des toitures. les réparations,
est nécessaire
il
sans pour cela faire chaque fois
de
la
Pour
l'entretien, le balayage,
qu'on puisse
aller
un échafaudage
sur les toitures
Encore
extérieur.
prévoyance.
Et non seulement
Sans chemins,
pour tures.
faut l'accès,
mais
faut aussi le chemin-
il
constituent un danger
passages d'ouvriers
les
hommes
les
il
une cause de dégradation pour
et
Les chemins horizontaux se déterminent par
dans
et les faîtages, et
Lorsque
sens de
le
programme comporte
le
la
pente
il
couver-
les les
chenaux
faut des marches.
même
des visites fréquentes,
des rondes de surveillance journalière, ces chemins ne sauraient
sérieusement étudiés, surtout pour
être trop
Ces précautions prudentes sont toujours
où
des édifices
ou plutôt sur
les théâtres,
plus
est prescrit
il
il
y a
même
de ménager des chemins
par des garde-corps.
une nécessité impérieuse pour
dont l'entretien bien
utiles;
sont réglementaires. C'est ainsi que dans
elles
faciles et garantis
C'est aussi
en ardoises.
les toits
est
les toitures vitrées,
toujours dangereux, mais
le
serait
encore
des chemins sagement disposés ne permettaient
si
pas d'aller faire avec toute
la
sécurité possible l'entretien
des
vitreries de la toiture.
que
J'ajouterai accessibles. il
faut
galerie
Il
encore
ne
les
suffit
aller
d'Orléans
combles aussi pas
doivent
qu'on puisse
dessous. Ainsi, à
la
Pour
ou
les
aller sur
voûtes
les lucarnes
et la toiture
minime :
il
la toiture,
la
peut qu'à
qui existe entre
le faut
cependant.
également, l'étude doit toujours se préoc-
cuper de l'écoulement des eaux. La lucarne
encadrée
facilement
Magdeleine ou à
au Palais-Royal, un ouvrier ne
grand'peine se glisser dans l'intervalle les plafonds
être
de bois ou de pierre, qui
comble pénétrant dans
le
se
est
une
fenêtre,
termine par un
grand. Le plus souvent,
la
petit
face
de
COMBLES ET ACCESSOIRES la
lucarne est un pignon, elle
se raccorde à la toiture
Hg.
378.
est
couverte à deux pentes,
du grand comble par deux
—
489
Lucarnes du château de Tanlay.
petites
et
noues
490
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE LARCHITECTURE
ou
L'eau
noulets.
bien que celle qui toiture
de
F'g- 379-
tombe sur
la toiture
de
la
lucarne, aussi
la
du grand comble au droit
cette lucarne,
jetée
tombe sur
qui
à
droite
donc
est et
à
— Lucarnes de l'hôtel d'Ecoville,
re-
gauche.
à
Caen.
F ig.
—
Lucarnes du Palais de Fontainebleau. (Façade sur le Jardin de Diane).
580.
,
ACCESSOIRES DES COMBLES
Lorsqu'on
des gargouilles,
grandes
simplement égoutter
laissait
cela
simple,
et
ou lorsqu'on c'est
ainsi
usait
que
les
monumen-
lucarnes
du Moyen-âge
tales
fort
était
l'eau,
491
de
et
Renaissance s'élèvent
la
plomb
à
des façades qu'elles couronnent
de leurs masses. Je vous
haut
plus
ai cité
exemples
des
de
grandes lucarnes qui sont en
quelque
sorte
dans
fonction
la
de
naire
pignons;
des
plus
lucarnes
-
ordi-
fenêtres
nous trouverons des exemples vous
citerai,
parmi
châteaux de France,
celles
à l'infini. Je les
du château de Tanlay de l'hôtel (fig.
d'Écoville
jardin de
celles
et
379),
tainebleau
(fig. 3
(fig.
Diane
;
à
Caen
de Fonsur
380), arrive
il
78),
le
M il
même
qu'une fenêtre pratiquée dans
un étage
carré
forme une sorte
de lucarne par son couronne-
ment
seul,
comme
à la
maison
des Consuls à Chartres.
Mais
avec nos tuyaux de descente, ce n'est plus possible, à
d'en avoir
un
à
chaque travée.
Nous sommes donc de
faire
devant
passer les
moins
les
obligés
chenaux
lucarnes.
C'est
Fig -
58k ""
PaviIlon d e de IHÔtel p" ae r
t
de Vi,,e
*
492
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
moins beau, moins
franc
comme
parti de
façade, c'est
même
3
Fig. 382.
— Souches
de cheminées du château de Saint-Germain.
ACCESSOIRES DES COMBLES
493
presque une interdiction de
grandes
de
faire
monumentales.
lucarnes
Elles
res-
tent toutefois très possibles
sur
d'extrémité
faces
les
d'un bâtiment, ou dans milieu
de
partout
en un
le
longueur,
sa
mot où
le
chenau aurait un point haut, car là
peut s'interrompre
il
sans inconvénients. Tel est par exemple
cas des pa-
le
de
d'angle
villons
l'Hôtel
de Ville de Paris (fig.381).
A propos
des combles,
je
dois encore vous parler des
souches de cheminées. C'est là
encore une étude souvent
trop
négligée, et la réalité
cruellement
punit
l'archi-
tecte qui
n'a
pas été
voyant à
cet
égard.
souvent,
on
a
souches de quantité bien
on
qu'on
une
fît,
les
cheminées en
négligeable s'est dit
ou
,
que, quoi
ce serait toujours
laide chose,
Eh
Trop
traité
que toute
étude serait d'avance lisée.
pré-
bien
non
;
stériil
est
Souches de cheminées du château de Martainville.
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
494
certain d'une part tent,
que
les
même
comptent
souches de cheminées se voient
beaucoup dans
certain aussi qu'on peut les
même
là les
belles (fig.
arranger et en
éléments de beaux motifs,
Fig. 384.
— Souches de
de
l'aspect
tirer
comme
et
comp-
l'édifice; parti,
il
qu'il
est
y a
par exemple les
cheminées du château d'Anet.
cheminées monumentales du château de Saint-Germain
382)
et celles
du château de Martain ville
(fig.
383), toutes
du château d'Anet (fig. 384), de Chambord (fig. 385), de l'Hôtel de Ville, du Pavillon de Flore, en pierre, et tant d'autres. Même des cheminées étudiées avec moins de deux en briques
luxe,
mais avec
l'aspect
;
celles
le
respect de la nécessité, concourent encore à
du monument,
par exemple celles très simples, mais
très franches, de Fontainebleau.
Et puis
il
en
faut,
et ce
n'est
ACCESSOIRES DES COMBLES
495
pas en négligeant leur étude
que vous esquiverez
Vous avez beaucoup
culté.
trop
la diffi-
l'habitude d'étudier vos
façades, abstraction faite
des
souches de cheminées
an-
:
errement que rien n'ex-
cien
cuse, et auquel
faudra bien
il
que vous renonciez.
Adossées ou engagées, cheminées
sortiront
des toitures
si la
la
souche
est
la
pente
du
horizontale
effet,
souche
à l'écoule-
est
réduit à
tandis que
si
elle
suivant une
toiture
la
en
cette
ment des eaux perce
sens de
le
toit;
oppose forcément
sa largeur,
mieux
longueur de
dans
que
l'obstacle
les
du
plan,
c'est
toute sa longueur qui arrête
eaux
les
dire
En
et
la
neige, c'est-à-
souvent plusieurs mètres.
ce cas, le
mieux
est
de pra-
tiquer au-dessus de cette sou-
che un petit comble en pénétration avec
voyant côté,
et
les
deux nolets reneaux
de chaque
avec une pente suf-
fisante.
C'est
donc dés
l'étude de
Fig.
385.
— Souches Je cheminées du château Chamhord.
de
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L'ARCHITECTURE
496 vos plans penser
encore
prévoir dans
les
de
faut
il
et
sorties des souches,
à ces
permet,
rez-de-chaussée
de
et,
si
meilleure
la
que vous devez
des étages
votre composition
adoptée dans vos plans pour la
dans
la répartition
la
ici
et des
disposition
des murs. Ce ne sera
première des considérations, bien entendu; mais enfin
la
qui
difficulté
la
dans
la régularité
la
résulte
place des murs, vous n'aurez
pour
l'étude
combles
des
de
souches sortant au hasard de points indéterminés des toitures, il
si
disposition de vos plans de rez-de-chaussée vous avez
pu assurer plus
ainsi,
prévoyance. L'aspect des combles
la
souches de cheminées dépendra avant tout de
pas
Et
direction.
le
et
ne vous restera qu'à étudier ces souches en elles-mêmes. Or, vous savez qu'une cheminée, pour n'être pas exposée aux
rabattements de
fumée,
doit
dominer
faudra donc des souches élevées, surtout pentes prononcées.
grammes,
Eh
bien,
il
ont des
ne faut pas ruser avec
les pro-
si
Vos souches de
minées compteront, malgré vous au besoin, dans édifices
:
ne
laissez
pas
aspect
cet
Il
les toitures
faut les accepter résolument.
il
faîtages voisins.
les
au
l'aspect
hasard,
et
che-
de vos
rappelez-
vous qu'un tuyau de cheminée peut devenir un bel élément d'architecture
:
témoin
Louvre,
le
l'Hôtel
de
Ville
et tant
d'autres.
On
se fait
nécessite
difficilement
un plan de
toitures;
ensemble considérable, le
temps,
car,
une idée de dans un
et qui
tous
les
détails
que
édifice important, c'est
un
va toujours en augmentant avec
sans cesse, on rajoute quelque chose. Pour vous
donner une idée de
cette
complication,
je
vous montrerai
le
plan très complet et exactement relevé d'une partie des toitures
du Palais-Royal
(fig.
386). C'est un simple spécimen de ce que
pourrait vous faire voir aussi bien tout autre plan de toitures
d'un grand
édifice.
LES ACCESSOIRES DES COMBLES Enfin, tives
j'ai
réservé pour l'étude des combles les questions rela-
aux pignons
et frontons, bien
murs, mais parce que
En
là les
principe, fronton et
COUR
Fig. 386.
c'est
497
toujours
—
parties de
murs sont subordonnés aux combles.
pignon sont deux termes synonymes
:
D'HONNEUR
Plan d'une partie des toitures du Palais-Royal.
l'arrangement du
ordinairement triangulaire, dont l'about de la toiture
que ce soient des
sommet le
d'un
contour
en d'autres termes,
est
mur
de
face,
déterminé par
une coupe
trans-
Fronton ou pignon devraient donc toujours avoir pour
incli-
versale
:
du comble, exprimée par
Ëléments
et Théorie de l'Architecture.
—
I.
c'est
la façade.
32
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE
498
naison de leurs rampants les
frontons grecs,
Mais
la
tels
la
L* ARCHITECTURE
même
pente
de
la toiture.
Tels sont
sont les pignons du Moyen-âge.
beauté du motif de fronton a séduit
les architectes,
même
que leur com-
lors
ne se prêtait pas
position
son
à
puis
emploi
—
tude
logique;
peut-être par habi-
yeux
des
—
nous
ne tolérons pas un fronton avec des pentes prononcées;
de
là est
venu l'emploi du
fronton purement décoratif,
même
souvent !_!
Fig. 387.
— Pavillon
tration par ses pentes assez plates
central de la place
dans un comble beau-
Vendôme.
coup plus au Louvre, au Palais-Royal, à
même un
Très souvent
la
péné-
en
place
Vendôme
incliné, (fig.
comme
387),
etc.
fronton couronne un motif saillant
devant un bâtiment plus élevé; il
s'adosse
encore
une
donc
à
un mur; ou
couronne seulement
il
une
porte,
fenêtre,
un
motif quelconque de décoration.
Mais
dans
l'étude en Fig. 388.
—
c'est-à-dire
comprendre
la
raison
la
du fronton grec; d'être
des
tradition et
il
les
cas,
toujours régie
Fronton grec.
par rationnel,
est
tous
du fronton
importe de bien
arrangements spéciaux
au
fronton.
Prenons donc l'exemple (fig.
388).
le
plus noble de tous,
le
fronton grec
LES ACCESSOIRES DES COMBLES
Les colonnes sont
de deux côtés
Sur
posé
est
:
sur
termine par une corniche, qui
se
pans) recevra l'égout des toitures,
(les longs
deux façades antérieure
les
l'entablement
achevées,
monument
ses quatre faces, le
499
et postérieure, les
encore être montés en pignons triangulaires;
murs devront
même
la
corniche
(à quelque chose près cependant) couronne obliquement cette partie triangulaire
Et
si
par
d'égout
de
Mais
aurez constitué un
pas
l'édifice n'est
fini,
il
toiture
non de
.et
Aussi dans ce a pas
il
la
chcnau de rales,
thénon,
l'ai
l'eau
les antéfixes
rangs de
des
les
dans tous
les
Il
sition reste la
même
façades
où
latérales
plus bel
elle
comme
tombe librement
par
la tête
ou Yabout des
exemple que
devient
antéfixes
avec
au Par-
un simple iï antéfixes;
couvre-joints qui divisent
sont en marbre
;
les tuiles,
mais
la
dispo-
la terre cuite.
Telle est la composition initiale de tout fronton
absolument logique
n'y
doucine se retourne horizontale-
Dans l'exemple qui nous occupe,
les
il
n'y a de doucine que sur les
corniches latérales sont surmontées
tuiles.
—
frontons
sur toute la longueur de ces façades laté-
toitures
forment
les couvre-joints,
au-dessus des
déjà, fait partie
dit
aux extrémités seulement lorsque,
égout; alors
les
la
corniches des
toiture, soit
soit
et
n'y a pas de toiture.
les
vous
relief
corniche horizontale, puisque sur cette
corniches rampantes. Mais sur
je
un
par
son
corniche.
la
fronton —
de doucine sur
corniche
ment
ayant à son
parfait
faut encore la toiture qui a
doit être arrêtée
pignons. Ce sera la douane qui, la
prisme
l'angle dièdre qui résulte de l'intersection faîtière.
épaisseur et qui
de
arêtes
les
aux lignes correspondantes du fronton
faîtage
opposé, vous
sommet
fronton complet, en tant que mur.
le
pensée vous joignez par deux plans
la
et
voilà
:
et pure. Je
l'angle
:
composition
ne saurais vous en montrer un
du fronton du Parthénon
(fig.
389),
5oo
ELEMENTS ET THEORIE DE L ARCHITECTURE
emprunté
à la restauration de
restituer la
M. Loviot,
coloration — question que
qui a cherché à
de côté.
je laisse
Plus tard, pour de l'exécution et de
l'effet,
en
on
la facilité
la
a été
netteté
conduit
à modifier le dernier profil
de
corniche, qu'on ter-
la
mine toujours plat
ou
un
filet
La forme de
listel.
doucine
la
par
s'est
modifiée
aussi (fig. 390), et la cor-
niche se retourne en passant
de l'horizontal au rampant
un plan
suivant
terminé par
A. Aussi de
dans
les
les
les
horizontale
au point B, rencon-
tre des
deux listels horizon-
frontons dont vous voyez de
motifs
listel
s'arrête
rampant.
Telle
de tous
dernier
ligne supérieure
corniche
la
tal et
Fronton du Parthénon.
Fis
la
le
vertical dé-
si
est la
disposition
nombreux exemples
plus variés de l'architecture, et jusque dans le
mobilier. C'est toujours le fronton
antique avec
quelques
nuances
de
moulures. N'est-il pas instructif de constater ainsi la fixité à travers tant
de
siècles,
de principes
et
de tradi-
tions restés immuables, parce qu'ils Fronton moderne.
s'imposaient par Il
est rare, en effet, qu'on ait
la
logique et la vérité?
disposé avec succès des profils
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L 'ARCHITECTURE
Tome
Page 501
I
Fig. 392.
—
liglise
Saint-Laurent, à Paris.
LES ACCESSOIRES DES COMBLES
501
rampants que rien n'arrête jusqu'aux extrémités du pignon.
semble en résulter un
effet
de glissement toujours désagréable.
y a ordinairement pignon porte sur les
Aussi, lorsqu'il n'y a pas d'angle saillant,
un retour horizontal indiquant que exemples —
ils
Notre-Dame, dans
de
nombreux —
sont très
églises,
Saint-Étienne-du-Mont et
citerai
divers
à la Sainte Chapelle, à
à Saint-Laurent (fig. 392), à Saint-Eustache, tous
diverses
Parfois,
le
il
391). Je vous
(fig.
première hypothèse; dans
la
daires
mur
horizontales du
assises
Il
celui
et
(fig.
seconde, les pignons secon-
la
de
393).
surtout dans
nord, en
le
Flandre, en Angleterre, en Allemagne, les
pignons se terminent en gradins
;
parfois
prennent des formes qui ne sont
enfin
ils
plus
que
très
rappel des toitures
:
sont
tels
les
Fig. 391.
— Pignon aigu.
un
approximativement
pignons de
la
célèbre église
de Brou.
Je
n'ai
pas épuisé
tout ce qui serait
à
vous
sur les
dire
combles. Souvenez-vous seulement toujours qu'un comble n'est jamais trop simple siste à dire
une
:
la
formule ignorante d'admiration qui con-
qu'un comble
critique;
est
une
aujourd'hui, avec
beaucoup plus grandes,
et
fer, les
souvent
mais se
faire
fermes,
en employant d'ailleurs
les
il
compliquez pas
faire
portées peuvent être
et
des faîtages, sans
murs de
refend. Les appli-
ne peut y avoir de recettes géné-
rales, si ce n'est la simplicité; ici
de bien
les
réalité
combles peuvent désor-
seulement "avec des pannes
cations sont très variées, et
assez difficile
le
forêt de bois est en
encore
une
je
vous
dirai
:
c'est déjà
construction simple,
ne
la
à plaisir.
Et quand vous
faites
vos plans d'étages, pensez de bonne
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
502 heure
à
vos toitures
:
car c'est là que le châtiment
F'g-393- —Église Saint-Ëtienne-du-Mont.
vous
guette,
LES ACCESSOIRES DES COMBLES
vous tous qui
sacrifiez à la
503
mode du décrochement
et
de
l'irré-
gularité.
Quant au cées,
pignon, lorsque les toitures ont des pentes pronon-
sa décoration
consiste
ordinairement en moulures ram-
pantes, assez sobres, mais venant buter
un motif
saillant
qui
figure 391 ci-dessus.
forme
arrêt,
aux deux angles contre
ainsi
que
le
montre
la
CHAPITRE
VI
LES PLANCHERS ET PLAFONDS
SOMMAIRE.
—
Composition des planchers.
—
Planchers en bois.
—
—
Saillies rapportées. — Portées. — Corniches Poutres saillantes. intérieures. — Dispositions diverses de planchers. — Construction apparente. — Plafonds décoratifs. — Transition des murs aux pla-
fonds.
—
Charpentes apparentes.
Des Planchers. vous
Jusqu'ici, je
nous avons vu
ainsi ce qui constitue le
et
des toitures
premier objet de
:
l'archi-
y a des abris simples, il y a des abris magnilongtemps peut-être l'architecte n'a pas eu d'autre
tecture, l'abri.
fiques;
parlé des murs, piliers,
ai
programme,
notre civilisation, qui doit tant à l'architecture,
et
n'eût-elle pas
étendues
Il
trouvé dans
qu'elle
demeure existait,
encore
serait
l'état
la
nomade
construction de ressources plus la
civilisation.
n'était plus la loi,
Avec tous
l'abri,
les
la
besoins
de l'homme en société pouvaient recevoir satisfaction.
Mais pour
cette
rapprocher encore les étages.
Ce dut
société, l'architecte les
hommes
être
voulut plus,
en multipliant
le
une hardiesse au début,
elle
voulut
sol, elle créa et
qui sait
si
d'abord cette nouveauté ne fut pas accueillie avec les craintes
que suscitent tous
les
progrès?
Il
nous
paraît tout simple aujour-
ÉLÉMENTS ET THÉORIE DE L ARCHITECTURE
J06
d'hui d'habiter à dix
pourtant
conditions
ces
:
permettre
ou vingt mètres au-dessus du
grandes
les
qui
d'habitation
villes
une
sont
sol
pensez-y
:
pouvaient
seules
victoire de
l'art
par
:
quelles armes? Les planchers, les voûtes, les escaliers.
Bien que plancher vienne de planches, ce parquet.
désigne pas
est tout l'ensemble constructif
Le plancher
le
d'un refend
un carrelage qu'un parquet,
aussi bien
horizontal, qui portera
peut être ou en fer
et qui, d'ailleurs,
mot ne
ou en
construction mixte. Disons seulement que
ou encore de
bois,
le fer se
substitue de
plus en plus au bois dans la construction des planchers.
Mais par
d'une longue application historique,
suite
bois que procède très intéressants
par
lui-même
sion si
de planchers où
Mais
le fer reste
apparent et constitue
l'aspect de l'œuvre,
mon
comme
il
faut reconnaître
rôle n'est de dite,
ceux de
la
théorie est d'admirer.
J'ai
que
je
l'expres-
du
bois.
ni de la construction
Devant
II
plafonds
les
au Louvre,
vous montrer plutôt
à
l'action des planchers sur la
faut toutefois
décoration.
chambre de Henri
la
à l'architecture
vous entretenir
de
ni
que
des plafonds, qui donne de
et
beaux aspects, appartient
si
proprement
Il
a été fait des essais
monumentale des planchers
riches et
du
s'il
des planchers, et
l'art
c'est
la
seule
l'influence et
composition architecturale.
vous rappelle
très
brièvement
les prin-
cipes qui dirigent l'établissement d'un plancher.
Sous
menues
le
parquet ou
pièces
une forme
en
le
de bois gravier
carralage
—
nommées ou
le
parquet reposant sur des
lambourdes,
plâtras
pulvérisé,
le
—
carrelage il
faut
sur
une
construction réalisant ce que j'appelle un refend horizontal, en
un mot un destinée
la
sol factice. C'est à la constitution de ce sol qu'est
construction du plancher.
Planchers en
bois.
—
composés de madriers
Sauf
les
jointifs,
planchers des chalets les
bois de
suisses,
construction
d'un
PLAFONDS
LES PLANCHERS ET
plancher
laissent
construit au
des
moyen
intervalles (fig.
de
et
jointives;
non
scié,
^
placées
Fig. 394.
r
enfin, sur ces bar-
artificiel
parquetage, soit des carreaux, de
à
une paroi en
mosaïque,
la
ou moins
bois, plus
plafond au-dessous des
solives
clouées sous les solives
Le plancher complet cette figure, les
au solivage, mais
se
puissent être
ou dans
l'autre.)
et
etc.
en ce cas, on enduit
:
travaillée
;
ou bien on
ce plafond est
sens
40.
rarement admis-
w^w>>^^^^^^^
^
k^pl
pièces principales
'MA^
;
Un
plancher ainsi constitué ne
com-
de solives de remplissage
parallèles
indifféremment dans un
s&IZ&yK-
/$////&-*.
posés de
formé par des
assez résistant pour que les lam-
o m
les
un
lors suivant la fig. 395.
cette disposition en simple solivage est
planchers doivent être
les
la
qui reçoivent l'enduit.
L'épaisseur d'un
Le plus souvent,
fait
sont souvent perpendiculaires.
dirigées
peut guère être inférieur à
et
qui devient
lambourdes sont représentées
elles leur
bourdes
sible.
;
décompose dès
plancher doit être construit
Mais
Plancher élémentaire en bois.
des bardeaux, ou encore au lieu de bardeaux on dispose
sous-face
(Dans
f_. .so»y?
^'
volonté disposer soit un
Les solives peuvent rester apparentes
lattes
^ —
— ou mortier —
on pourra
sur lequel
moins
*,r e
deaux, on coule une aire en plâtre le sol
est
d'axe en
3 5
on pose
des bardeaux, lames de chêne
fendu
bois plus ou
d'environ o m
fortes suivant leur longueur, espacées
axe; sur les solives
Le plancher
394).
pièces de
solives,
507
'
-
-
z^m^r^^a^m^)
7mz7f7
Fig. 395.
— Plancher
ftnï-L bourde-
__j- ci' 11
*"*
\j
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t^.t