Actes du XXIV Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes: Tome I 9783110923599, 9783484505018


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French Pages 628 [640] Year 2007

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Table of contents :
Avant-propos
Sommaire
Discours d’ouverture du Président de la Société de Linguistique Romane
Section 1. La linguistique romane et la théorie du langage
Um caminho para ο conhecimento da historia da lingua portuguesa no Brasil: As brincadeiras infantis
L’aspect du VP fléchi: interactions entre les catégories lexicale et fonctionnelle
Y a-t-il des métaphonies ouvrantes en roman?
Valores semânticos das preposições espacials a, até e para em Português europeu
Phénomènes morphosyntaxiques dans des parlers francoprovençaux de la Vallée d’Aoste: le cas des clitiques dégrammaticalisés
L’aspect lexical des verbes de perception visuelle et auditive: différences conceptuelles et conséquences syntaxiques
Systemes prépositionnels des langues romanes: la notion de partie du discours en diachronie
Sémantique du présent à l’épreuve de l’analyse comparative et contrastive
Objectos cognatos e determinação verbal
El método estilístico contextual comparativo
L’emploi factuel de la construction si p, q
L’intérêt de la communication et de la schématisation chez Carl Svedelius (1861–1951) pour la structure conceptuelle et la structure linguistique
Du syntagme au lexeme
El nexo preposicional en las perífrasis verbales de infinitivo
La diffusione degli articoli negli antichi volgari italiani
Observations sur la syntaxe des predications secondes et des constructions attributives
Les constructions génitivales en roumain journalistique dans une perspective romane
Sur le Statut psychomécanique des éléments prénominaux
Les signes zéro: autant «les avoir rendus au néant»?
Les opérateurs romans QUE, CHE vs SI, SE; roumains CĂ vs (CA)... SĂ vs DACĂ dans les enonces modaux
Syntaxe comparée: méthodologie de recherche et application à la classification des langues romanes
Section 2. De la philologie aux noveaux médias: éditions de textes – linguistique de corpus – analyse informatique du langage
Introduction
Ο programa Phrasis e a criação de uma base de dados de concordâncias de textos em português antigo
L’Anglo-Norman On-line Hub: une présentation technique
Un ambiente di lavoro per la produzione di edizioni critiche elettroniche
Tradizione manoscritta e tradizione scientifica: su alcuni editori americani di testi francesi medievali
La critique textuelle assistée par ordinateur: quelques applications et resultats
Diferentes modelos de traductión en las versiones castellanas del libro de Isaías: un estudio cuantitativo
Edizioni critiche in rete e a stampa. Element! e prospettive di sviluppo
EDITE – MEDITE: un passage des versions aux variantes?
Bases de données textuelles et lexicographie historique: l’exemple des Plus anciens documents linguistiques de la France
La distribution spatiale des régionalismes du DRF comparée avec celle des données de l’ALF: un calibrage dialectométrique
Base de français médiéval et transcriptions de manuscrits: recherche de complémentarité
Le basi elettroniche per una edizione critica di rime trecentesche
XS et les chartes meusiennes
TUSTEP et chartes médiévales. Remarques informatiques
Associations entre concordanciers et dictionnaires: le cas d’anc. occ. barutell
Les Traductions frantçaises de la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse: une édition électronique
LGeRM: un outil d’aide à la lemmatisation du moyen français
Banques de données textuelles, régionalismes de fréquence et régionalismes négatifs
Section 3. Romania nova
Ο léxico português dos falantes bilingües da zona guaraní brasileira
Los piamonteses en la Pampa gringa argentina
El contacto lingüistico italiano-español: ascenso y decadencia del «cocoliche» rioplatense
Évolution et restriction linguistique dans l’usage du français des habitants de Frenchville, Pennsylvanie
El artículo definido y el pronombre demonstrative papiamento y románico
Designaçõs para estilingue em atlas lingüísticos brasileiros: perspectivas diatópica e sócio-histórica
I prestiti latini nel berbero chleuh (tachelhiyt)
Procesos de transferencia en el léxico del español paraguayo
Mais où est le québécois d’antan? Le statut du schwa en québécois populaire et l’évolution du français
Modalidad de deber (de) + infinitivo en antepresente: México frente a España
Index des auteurs
Table générale
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Actes du XXIV Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes: Tome I
 9783110923599, 9783484505018

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Actes du XXIVe Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes Tome I

XXIV CILPR Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes 1 - 6 aoüt 2004 Aberystwyth

Actes du XXIVe Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes Aberystwyth 2004 Edites par David Trotter

TOME I Discours d'ouverture Section 1: La linguistique romane et la theorie du langage Section 2: De la philologie aux nouveaux medias: editions de textes linguistique de corpus - analyse informatique du langage Section 3: Romania nova

Max Niemeyer Verlag Tübingen 2007

Bibliographische Information der Deutschen Nationalbibliothek Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliographie; detaillierte bibliographische Daten sind im Internet über http://dnb.ddb.de abrufbar. ISBN 978-3-484-50501-X (Tome I)

Gesamt-ISBN 978-3-484-50500-1 (Tome I-IV)

© Max Niemeyer Verlag, Tübingen 2007 Ein Imprint der Walter de Gruyter GmbH & Co. KG http://www .niemeyer .de Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Gedruckt auf alterungsbeständigem Papier. Printed in Germany. Satz: Anne-Kathrin Kühnel Gesamtherstellung: AZ Druck und Datentechnik GmbH, Kempten

Avant-propos

Les Actes du XXIVe Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes, qui s'est deroule ä Aberystwyth du 1er au 6 aoüt 2004, renferment trois conferences plenieres, deux tables rondes, et quelques 190 communications proposees par des congressistes venant de 29 pays, le tout dispose dans les quatre volumes des Actes de la fa?on suivante: Volume Volume Volume Volume

I: discours du president de la Societe de Linguistique Romane; sections 1 ä 3. II: sections 4 ä 7. III: sections 8 ä 10; conferences plenieres, tables rondes. IV: sections 11 a 14.

Ce fut le premier Congres de la Societe de Linguistique Romane a avoir lieu non pas dans la Romania Vetus, ni dans la Romania Nova, ni dans la Romania Submersa - mais dans ce qui etait, et grace aux congressistes, une Romania Rediviva, la Grande-Bretagne. Une heureuse coincidence veut que ce vingt-quatrieme Congres a lieu dans la quatre-vingtieme annee de la vie de la Societe de Linguistique Romane. Bien entendu, cette Symmetrie arithmetico-lexicale, produit du systeme vigesimal frangais, ne put etre que bon signe. Car le XXIVe Congres ne s'installa ä Aberystwyth qu'ä la suite de peripeties aussi serpentantes que les routes du pays ou il atterrit. Ces divagations sont expliquees dans le discours du President Holtus, qui ouvre le premier volume. Le Pays de Galles ne fut point etranger ä la romanisation (romane), et ä la francisation (normande). Au XIIF siecle, l'archeveque de Cantorbery, John Peckham, decrit (en franfais, s'entend) «Ii poeple de Galles» comme «trop sauvages e malicius durement, [...] e poi sachant de ben, e une gent perdue saunz profit au munde». Les congressistes etaient done venus des quatre coins du monde pour un Congres qui eut lieu dans ce qui put leur sembler un cinquieme coin encore inexplore, une terra incognita distante, difficile d'acces, aux noms de lieu parfois incomprehensiblement riches en consonnes et etrangement denues de voyelles. Les autochtones savent peut-etre mieux que personne combien peut etre extenuant ce voyage certainement long. C'est pour cela, et aussi pour la confiance dans notre universite dont les congressistes firent preuve en venant au XXIVe Congres, que nous voudrions surtout les remercier. Sans les congressistes, il n'y aurait pas eu de Congres ni au sens courant, ni au sens etymologique du mot. Sans congressus, pas de colloquium. Nous avouons aussi que du point de vue personnel, cela nous a fait enormement plaisir que d'accueillir cette foule de vrais scientifiques, nos invites en quelque sorte pendant leur sejour ä Aberystwyth. Une universite se doit d'ouvrir ses portes aux scientifiques, et aux congres; sinon, eile ne remplit pas son devoir et eile n'a qu'ä fermer boutique. Ensuite, nous tenons ä remercier le Bureau de la Societe qui, lui, fit preuve d'une confiance tout autre, en nous confiant precisement ce Congres. C'etait lä une responsabilite considerable mais aussi un tres grand honneur et nous en sommes tres reconnaissants.

VI

Avant-propos

Nous avons ä remercier aussi divers organismes pour leur soutien financier: L'Institut Fran9ais du Royaume-Uni, l'Istituto Culturale di Italia di Londra, la Welsh Development Agency, l'universite a Aberystwyth, ont tous aide ce Congres. Qu'ils en soient vivement remercies. Ensuite, un soutien un peu different. II est vrai qu'un Congres n'est pas seulement un evenement scientifique, mais aussi une rencontre humaine. Le contact humain reste essentiel pour l'avenir de nos disciplines. Qui dit contact humain, surtout peut-etre dans les pays romans ou romanises - ou qui souhaiteraient l'etre - , dit aussitöt convivialite, repas ensemble, discussion autour d'une table ou d'un verre de bon vin. C'est lä oü congres, congressus, colloque, colloquium, et un dernier element, symposium se rejoignent dans une heureuse conjoncture. Antes de nada, entonces, tenemos que agradecer Don Felipe Gutierrez de Vega por su patrocinio de nuestro Congreso y por el vino que ha acompanado nuestros trabajos. «Vinum laetificat cor hominum», meme - d'aucuns diraient mechamment, surtout - le cceur des scientifiques. Enfin, nous avons a remercier un certain nombre de personnes d'Aberystwyth. Le bureau des congres, et notamment Nia Davies, et son personnel. Nos collegues du Departement de Langues Europeennes, Kader Izri, Jose Goni Perez, e sopratutto, Adriano Vincentelli, il maestro deH'informatica senza cui il Congreso non sarebbe stato possibile; nos deux secretaires, Rhiannon Evans et Joanne Maltman, dont le travail devoue nous facilita grandement la preparation. Mettons aussi au tableau d'honneur Lorenzo Plebani, assistant ä la fois expert et calme, coqueluche, me dit-on, de nos amies roumaines, qui nous aida remarquablement avec un sang-froid et une culture etonnants, avant et pendant le Congres, ainsi que son equipe d'etudiants. Pour nous, ce fut un privilege aussi de travailler avec des gens pareils. Que soient remercies aussi l'equipe de Niemeyer, et surtout Ulrike Dedner et Cornelia Saier. La romanistique a de la chance que la maison Niemeyer existe et continue ä s'interesser si vivement ä notre science. Dans la preparation des Actes comme dans la selection des communications avant le Congres, les presidents de section jouerent un role important car ils accepterent de revoir et de relire, parfois de corriger, les contributions des congressistes avant de nous les transmettre. Cela fut un secours et un travail non negligeable: qu'ils et elles trouvent ici l'expression de notre plus vive reconnaissance. L'on lira les noms des presidents, comme il sied, en tete de «leurs» sections, dans la table generale qui clöt chaque volume. Les Actes, enfin, n'auraient jamais vu le jour sans la competence et sans le secours inlassablement souriant d'Anne-Katrin Kühnel, doctorante en droit ä Aberystwyth, et magicienne de Pinformatique de Γ edition. David Trotter Aberystwyth

Sommaire

Günter Holtus Discours d'ouverture du President de la Societe de Linguistique Romane

Section 1 La linguistique romane et la theorie du langage ( P r e s i d e n t s : ROBERT MARTIN, MARIANA TUJESCU, JOHN GREEN)

Vanderci de Andrade Aguilera Um caminho para ο conhecimento da historia da lingua portuguesa no Brasil: As brincadeiras infantis

11

Maria Asnes L'aspect du VP flechi: interactions entre les categories lexicale et fonctionnelle

27

Joaquim Brandäo de Carvalho / Michela Russo Y a-t-il des metaphonies ouvrantes en roman?

43

Manuel Luis Costa Valores semänticos das preposiföes espaciais α, αίέ e para em Portugues europeu

57

Federica Diemoz Phenomenes morphosyntaxiques dans des parlers francoproven9aux de la Vallee d'Aoste: le cas des clitiques degrammaticalises

65

Renata Enghels L'aspect lexical des verbes de perception visuelle et auditive: differences conceptuelles et consequences syntaxiques

77

Benjamin Fagard/Alexandra Mardale Systemes prepositionnels des langues romanes: la notion de partie du discours en diachronie

91

Ligia Stela Florea Semantique du present ä l'epreuve de l'analyse comparative et contrastive

105

Susana Gomes Pereira Objectos cognatos e determinafäo verbal

121

VIII

Sommaire

Jose Manuel Gofii Perez El metodo estilistico contextual comparativo

131

Michiyoshi Hayashi L'emploi factuel de la construction sip, q

143

Satoshi Ikeda L'interet de la communication et de la schematisation chez Carl Svedelius (1861-1951) pour la structure conceptuelle et la structure linguistique

151

Jean-Michel Messiaen Du syntagme au lexeme

165

Olga Mori El nexo preposicional en las perifrasis verbales de infinitivo

177

Mair Parry/Alessandra Lombardi La diffusione degli articoli negli antichi volgari italiani

183

Michel Pierrard/Eva Havu Observations sur la syntaxe des predications secondes et des constructions attributives

199

Franqois Poire / Svetlana Kaminskdia Preliminaries ä l'etude de la variation intonative en frangais regional

209

Ingmar Söhrman Les constructions genitivales en roumain journalistique dans une perspective romane

223

Moshe Tabachnick Sur le Statut psychomecanique des elements prenominaux

235

Marc Tsirlin Les signes zero: autant «les avoir rendus au neant»?

249

Mariana Tufescu Les Operateurs romans QUE, CHE v.s SI, SE; roumains CA vs (CA)... SA vs DACA dans les enonces modaux

257

Drazen Varga Syntaxe comparee: methodologie de recherche et application ä la classification des langues romanes

265

Sommaire Anna Verhaert La construction gerundiva no perifrästica (CG) en espanol: su funcion discursiva

IX

275

Section 2 De la philologie aux nouveaux medias: editions de textes - linguistique de corpus analyse informatique du langage (President(e)s : LENE SCH0SLER / COSTANZO D l GLROLAMO / MARTIN-D. GLEBGEN / ACHIM STEIN / HARALD VÖLKER)

Harald Völker/ Lene Schosler et al. Introduction

287

Jose Barbosa Machado Ο programa Phrasis e a cria9äo de uma base de dados de concordäncias de textos em portugues antigo

291

Michael Beddow L'Anglo-Norman On-line Hub: une presentation technique

305

Andrea Bozzi Un ambiente di lavoro per la produzione di edizioni critiche elettroniche

311

Francesco Carapezza Tradizione manoscritta e tradizione scientifica: su alcuni editori americani di testi francesi medievali

319

Maria Sofia Corradini La critique textuelle assistee par ordinateur: quelques applications et resultats

329

Andres Enrique-Arias Diferentes modelos de traduction en las versiones castellanas del libro de Isaias: un estudio cuantitativo

339

Claudio Franchi Edizioni critiche in rete e a stampa. Element! e prospettive di sviluppo

351

Jean-Gabriel Ganascia EDITE - MEDITE: un passage des versions aux variantes?

357

Martin-D. Gleßgen Bases de donnees textuelles et lexicographie historique: l'exemple des Plus andern documents linguistiques de la France Hans Goebl La distribution spatiale des regionalismes du DRF comparee avec celle des donnees de l'ALF: un calibrage dialectometrique Alexei Lavrentiev Base de franfais medieval et transcriptions de manuscrits: recherche de complementarite Ute Limacher-Riebold Le basi elettroniche per una edizione critica di rime trecentesche Anne-Christelle Matthey XS et les chartes meusiennes Anja Overbeck/Harald Völker TUSTEP et chartes medievales. Remarques informatiques Peter Ricketts Associations entre concordanciers et dictionnaires: le cas d'anc. occ. barutell Sophie Schaller Wu / Marion Uhlig Les Traductions fran^aises de la Disciplina clericalis de Pierre Alphonse: une edition electronique Gilles Souvay LGeRM: un outil d'aide έ la lemmatisation du moyen fran?ais Andre Thibault Banques de donnees textuelles, regionalismes de frequence et regionalismes negatifs

Section 3 Romania nova (Presidents : DAN MUNTEANU COLÄN, WOLF DIETRICH)

Wolf Dietrich Ο lexico portugues dos falantes bilingües da zona guarani brasileira

Sommaire

XI

Marco Giolitto Los piamonteses en la Pampa gringa argentina

495

Rolf Kailuweit El contacto lingüistico italiano-espanol: ascenso y decadencia del «cocoliche» rioplatense

505

Frangoise Mougeon / Dorin Uritescu Evolution et restriction linguistique dans l'usage du frangais des habitants de Frenchville, Pennsylvanie

515

Dan Munteanu Coldn El articulo definido y el pronombre demonstrativo papiamento y romänico

525

Aparecida Negri Isquerdo D e s i g n a t e s para estilingue em atlas lingüisticos brasileiros: perspectivas diatöpica e socio-historica

533

Michela Russo /Aicha Anab I prestiti latini nel berbero chleuh (tachelhiyt)

547

Haralambos Symeonidis Procesos de transferencia en el lexico del espanol paraguayo

565

Dorin Uritescu Mais ou est le quebecois d'antan? Le Statut du schwa en quebecois populaire et revolution du franfais

577

Maria Eugenia Vdsquez Laslop Modalidad de deber {de) + infinitive en antepresente: Mexico frente a Espana

591

Index des auteurs

605

Table generale

609

Günter Holtus

Discours d'ouverture du President de la Societe de Linguistique

Romane

Monsieur le Recteur de l'Universite d'Aberystwyth, Mesdames et Messieurs, chers collegues, chers congressistes, chers amis, Fondee en 1924 par Adolphe Terracher, alors professeur d'histoire de la langue fran^aise ä l'Universite de Strasbourg, puis recteur successivement ä Dijon, Bordeaux et Strasbourg, et par Oscar Bloch qui allait succeder ä Gillieron ä l'Ecole des Hautes Etudes ä Paris, et avec le concours de 118 romanistes (dont 16 bibliotheques) appartenant ä 21 pays differents, la Societe de Linguistique romane se donna un bureau provisoire dont Ferdinand Brunot etait le president, tandis que Mario Roques et Henri Yvon assumaient les fonctions de vice-presidents. La Societe fut reorganisee en 1953 ä la suite du Vif Congres de Linguistique romane ä Barcelone [Treves 1986, XLVII].1 Des ses debuts, la Societe s'est fixe deux objectifs: publication d'une revue et organisation de congres. A Tissue du congres de Barcelone, la Societe a repris son activite grace aux efforts de John Orr, de Walther von Wartburg, de Pierre Gardette et de Antoni Badia i Margarit. Sous la presidence de Mario Roques, seconde de deux vice-presidents, Orr et Wartburg, puis successivement sous celle de Wartburg (1962), de Orr (1965), de Badia (1968), de Baldinger (1971), de Pottier (1974), de Alvar (1977), de Coseriu (1980), de Roncaglia (1983), de Pfister (1986), de Martin (1989), de Hilty (1992), de Värvaro (1995) et de Wilmet (1998), la Societe et sa revue ont ete administrees tout d'abord par Pierre Gardette, ensuite, apres sa disparition en 1973, par Gaston Tuaillon, de 1980 ä 1991 par Georges Straka et, ä partir de 1992, par Gilles Roques. Aujourd'hui, la Societe compte 1027 membres, dont 537 membres individuels, de 33 pays differents, et 490 bibliotheques et institutions appartenant ä 44 pays. Le second but de la Societe est 1'organisation - en accord avec les institutions qui les accueillent - des Congres de Linguistique et de Philologie romanes. Pendant longtemps ces congres se limitaient ä la linguistique, mais en 1959, au congres de Lisbonne, sur proposition de Monteverdi et de Delbouille, la Societe a etendu leur competence ä la Philologie.

Au congres de Naples, en 1974, Kurt Baldinger nous rappelait que la Societe fetait son cinquantieme anniversaire, et aujourd'hui, ä Aberystwyth, nous en fetons le 80e. Si vous voulez, on peut parier de quatre etapes de congres de notre Societe, ceux d'avant la guerre, de Dijon en 1928 jusqu'ä Nice, en 1937. Apres la guerre, le congres de Liege, en septembre 1951, n'etait pas ä vrai dire un congres de linguistique romane, mais de philologie moderne oü les romanistes cötoyaient les germanistes et les anglicistes. Ce n'est en fait qu'ä Päques 1953 que la tradition d'avant-guerre a ete retablie grace ä l'inoubliable congres de Pour toutes les indications bibliographiques des Actes, je renvoie au Supplement ä la RLiR 68 (2004), 5-8, publie ä l'occasion du XXIVC Congres International de Linguistique et Philologie Romanes ä Aberystwyth (l cr -6 aoüt 2004).

2

Günter Holtus

Barcelone, tenu en hommage au Catalan et organise par Antoni Badia i Margarit; cette deuxieme periode dure jusqu'au ΧΙΓ congres ä Bucarest, en 1968. En 1971, la Societe a organise, pour la premiere fois, un congres dans la Romania nova, ä Quebec, il fut suivi de ceux de Naples, Rio de Janeiro, Palma de Mallorca et Aix-en-Provence. L'epoque moderne commence, pour ainsi dire, avec le grand congres de Treves, en 1986, suivi des congres de Saint-Jacques-de-Compostelle, Zurich, Palerme, Bruxelles et Salamanque. C'est lors du congres de Salamanque, dont les actes ont ete publies grace aux soins de Fernando Sanchez Miret, aux editions Max Niemeyer de Tübingen, que la Societe a regu deux candidatures pour le siege du XXIVe congres: celle de l'Universite de Cagliari en Sardaigne et celle de l'Universite de Manchester en Grande-Bretagne [RLiR 2001, 631]. La candidature de Cagliari beneficiait d'un fort courant de Sympathie, car il s'agit en ce qui concerne le sarde d'une langue romane que notre Societe encourage depuis plusieurs annees et la Sardaigne n'a encore jamais accueilli un de nos congres, faute, il faut le dire, de proposition. Je cite, encore une fois, Kurt Baldinger qui, dejä en 1974, ä Naples [25], soulignait que la Sardaigne meriterait, et ce depuis longtemps, l'honneur d'etre le siege d'un congres de notre Societe. Revenons ä la Grande-Bretagne: Manchester avait les atouts d'un dossier bien construit. Toutes assurances ayant ete fournies ä propos de l'emploi exclusif des langues romanes lors du congres, le Bureau a decide ä l'unanimite de proposer la candidature de Manchester. II a cependant mandate le President de la Societe pour faire en sorte que, lors du prochain congres, les conditions soient reunies pour qu'une candidature sarde, qui correspond au souhait de tous les romanistes, soit presentee avec toutes les garanties de reussite. Le President Marc Wilmet a soumis au vote la proposition du Bureau, qui fut adoptee, apres une discussion animee. Le XXIV e congres devait done se tenir ä Manchester, lors de la premiere quinzaine d'aoüt 2004. «Un congres de linguistique et philologie romanes dans une region linguistique non romane, c'est exceptionnel» - avait dit Gerold Hilty, en 1992, ä l'occasion du congres de Zurich [15]. Permettez-moi de citer, ä ce propos, ce qu'avait remarque Waither von Wartburg en 1953, ä Barcelone [81], pendant son discours de cloture, lorsqu'il s'etait adresse aux congressistes qui avaient bien voulu representer leurs pays dans ce congres: «L'Angleterre [respectivement la Grande-Bretagne], qui a failli deux fois devenir romane et dans les universites de laquelle les etudes romanes trouvent des foyers d'une si grande intensite». Chers congressistes, vous connaissez la suite des preparations de notre XXIV e congres, dont les details ont ete publies dans la Revue de Linguistique romane en 2003 [629s.]: ä l'initiative du President de la Societe, une reunion exceptionnelle du conseil d'administration et du bureau de la Societe s'est tenue, le samedi 11 octobre, ä Londres, dans les bureaux de l'Istituto Italiano di Cultura. Du fait de changements intervenus ä cause de la fusion imminente des deux universites de Manchester, nos collegues britanniques ne voyaient plus la possibilite d'organiser le congres dans cette ville. lis regrettaient fortement cette situation devenue inextricable et incompatible avec le bon deroulement d'un congres. Nos collegues britanniques etaient desoles de cette defection et, d'un commun accord, ont decide de soutenir la proposition salvatrice de notre collegue David Trotter, qui a presente la candidature de la ville universitaire d'Aberystwyth, station balneaire de la cote galloise et siege du plus ancien college de l'Universite du Pays de Galles. Cette candidature, appuyee par une lettre datee du 6 octobre 2003 du Vice-chancelier, Recteur de l'Universite

Discours

d'ouverture

3

d'Aberystwyth, a ete accueillie avec reconnaissance par le bureau de la Societe. Le bureau et le conseil d'administration de la Societe, apres avoir accepte ä l'unanimite le nouveau lieu de notre XXIV e congres, ont reexamine le programme scientifique du congres et l'ont actualise au vu des informations dont ils disposaient. C'est done ä l'Universite d'Aberystwyth, ä David Trotter et son comite d'organisation, aux collegues britanniques du Comite scientifique, John Green, Anthony Lodge, Martin Maiden et Nigel Vincent, qu'est revenu le redoutable honneur d'assurer l'organisation de ce XXIV e congres - «redoutable honneur», telles sont les paroles de Fernand Grenier, President du Comite d'organisation du XIII e congres a Quebec [1971, LXV], et je pourrais encore citer la description que Gerold Hilty a presentee lors du congres de Palerme, en 1995 [7], Je me refere encore une fois ä Gerold Hilty qui, au congres de Zurich [1992, 17], nous a parle de ses experiences ä l'occasion de la conception et de l'organisation d'un tel congres: «On avait l'impression que nos congres ressemblaient trop ä des bazars orientaux». Autre proposition interessante, cette fois-ci de Kurt Baldinger en 1971, ä Quebec [LXXXV]: On pourrait meme songer un jour ä faire le congres sur un bateau - c'est une suggestion de Monseigneur Gardette faite pendant que nous »aversions le pare des Laurentides: sur un bateau qui longerait la Mediterranee et qui pourrait atteindre tous les pays romans - sauf la Suisse.

Mais laissons-lä les songes. A Salamanque, je vous avais propose une conception retenant ma preference pour le choix de sujets comparatistes dans la Romania, pour des communications et des tables rondes qui s'occupent de plusieurs langues romanes - sans vouloir toutefois exclure les communications qui ne concernent qu'une seule langue romane ou une seule variete linguistique d'une des langues romanes. Si vous comparez cette proposition avec le programme scientifique de notre XXIV e congres, les conferences plenieres et les sections, vous pourrez constater, je crois, que le Comite scientifique a reussi ä garantir, pour une grande partie, le point de vue comparatiste et interdisciplinaire de nos sujets: je ne mentionne que quelques exemples, les sections portant sur la linguistique romane et la theorie du langage, sur la philologie et les nouveaux medias, sur la Romania nova, sur les langues perdues et les langues retrouvees, la politique linguistique dans la Romania minor. Si ce XXIV e congres entre dans les annales de la Societe comme une reussite, ce sera le merite du Comite scientifique, celui des presidents de sections et en particulier de David Trotter qui, comme un « Deus ex machina», a sauve notre congres en Grande-Bretagne. Chers amis et collegues, passons aux aspects thematiques, methodiques et conceptionnels de nos congres et de notre discipline scientifique, la linguistique et la philologie romanes. J'aimerais aborder trois sujets qui, dans la tradition des discours presidentiels, ont ete traite des le debut de l'histoire de notre Societe et ont ete le centre d'interet des discours d'inauguration des congres. II s'agit de la conception scientifique du noyau de nos recherches: qu'est-ce que nous entendons par philologie romane, la latinite des langues que nous analysons? Pourquoi des congres de linguistique et philologie romanes? Quel est «l'etat de l'union» [Marc Wilmet, Salamanca 2001, 5], quelles perspectives pour notre discipline? Je crois qu'un petit aperfu sur l'histoire, le developpement de ces trois questions peut etre instructif, voire meme revelateur pour notre auto-evaluation, l'image que nous nous faisons de nous-memes, en tant que philologues et romanistes.

4

Günter Holtus

Lorsque Giulio Bertoni a ouvert le ΙΙΓ Congres international de Linguistique romane ä Rome, en 1932 [169], il a evoque quella civiltä latina che si diffuse nel mondo e che noi tutti - con temperamento e preparazione diversi, ma con una identica fede nella santitä del vero - andiamo indagando nei suoi molteplici aspetti e nel suo perenne svolgimento entro le lingue romanze, che ne sono la voce gloriosa e che ne svelano le fortunate e complesse vicende: il suo trasmutarsi, il suo differenziarsi, il suo accrescer[s]i, il suo intensificarsi in una varietä di atteggiamenti e di forme, che non cancellano l'unitä fondamentale di origine, ma direi, la potenziano nella luce del progresso e delle sempre rinnovat[e]si condizioni di cultura.

Pour lui, la linguistique «e non soltanto lo studio fisico dei suoni e non soltanto ciö che si dice grammatica e stile, ma anche questa sottile discriminazione dei caratteri del linguaggio individuale», per noi e «linguistica» la letteratura, se la intendiamo quale storia dell'arte e non soltanto, come a buon diritto si usa, quale storia della cultura. In funzione di questa attivitä, la lingua assume un tono, un colore, una vibrazione che variano da uomo a uomo. In questo senso e valida la sentenza, spesso ripetuta e piü spesso fraintesa, che cioe la lingua e perpetua creazione [174s.].

Pour Maurice Delbouille, en 1951, au congres de Liege [26], la recherche philologique - comme toutes les disciplines historiques - trouve sa justification et sa dignite dans le caractere de gratuite qui la distingue et qui fait d'elle un element de l'humanisme, pour autant qu'elle serve la connaissance de l'homme par Phomme.

Walther von Wartburg voit dans le petit monde des romanistes une communaute spirituelle, et il rappelle le sentiment de fraternite qui nous animait en face de la täche commune, celle d'eclaircir de plus en plus les arcanes des langues romanes [...]. Les sciences morales aident les peuples et l'humanite en entier ä se connaitre mieux, chacune ä sa fagon et avec les moyens particuliers qui lui sont donnes. La himiere que nous essayons de creer se reverse sur toute la communaute humaine. Nous contribuons ainsi ä faire comprendre mieux ce que c'est que l'homme, quel a ete son chemin, et quelles sont les forces qui font son destin.

Ce qui fait la force des romanistes, dans les sujets comme dans la methode, c'etait, pour von Wartburg, la diversite des sujets, la richesse du programme du VIIe congres de Barcelone, en 1953 [77s.]. Ce η'est que six ans plus tard que Manuel de Paiva Boleo, President du Comite d'organisation du congres de Lisbonne, en 1959, s'est exprime de fa^on plus sceptique quant ä Γ etat de nos recherches: Quand nous voyons l'attitude de commiseration qu'affiche aujourd'hui une grande partie de la jeunesse ä l'egard des sciences de l'esprit, et particulierement ä l'egard des linguistes qui, pensent-ils, perdent leur temps en puerilites telles que l'etymologie d'un mot, la place de l'adjectif dans la phrase ou revolution de sens d'une preposition, nous ne pouvons manquer d'etre quelque peu inquiets car le technicisme exagere qu'on constate en certains pays a dejä cree une generation insatisfaite et meme revoltee [228].

L'esprit plutöt optimiste est reaffirme, en 1980, ä Palma de Mallorca [25s.], par Manuel Alvar: etre romaniste est synonyme d'etre humaniste, dans l'acception vaste et genereuse qui est maintenant en vigueur. Et c'est qu'en definitive nous ne faisons que cultiver l'amour de ces prodiges humains que sont les langues et les litteratures des peuples neo-latins.

Ä Zurich, en 1992 [lis.], Robert Martin arrive ä la conclusion que nous, nous autres romanistes, avons beaucoup de chance:

Discours

d'ouverture

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Non seulement de travailler, comme nos predecesseurs, et dans une paix relative, sur cette merveille du monde qu'est le langage et, qui plus est, sur un groupe de langues fortement privilegie par la profondeur historique tout ä fait exceptionnelle qu'il procure; mais surtout parce que notre discipline, ä bien des egards, semble se situer ä un tournant: la gestion des connaissances quotidiennement accumulees appelle desormais un effort gigantesque d'organisation et de synthese; la reflexion theorisante, par une certaine stabilisation terminologique, par une plus grande ouverture sur des domaines connexes et par une adequation plus satisfaisante des formalismes, parait s'acheminer vers des horizons nouveaux.

Et je pourrais poursuivre la liste avec la caracterisation qu'a donnee, ä Salamanque, mon predecesseur Marc Wilmet, d'un linguiste-philologue-romaniste [2001, 6], Deuxieme point: les congres. II en est qui affirment que, du point de vue scientifique, les Congres n'ont que peu ou pas de valeur. Ceux qui parlent ainsi ou bien n'ont jamais pris une part active ä aucune reunion internationale, ou bien y ont assiste en simples touristes, ou encore ont demande ä un Congres ce qu'il ne peut donner: etre une sorte de «Foire d'echantillons» des demiers progres realises en un secteur determine des connaissances humaines.

Tels sont les propos de Manuel de Paiva Boleo, en 1959, ä Lisbonne [XXIs.]. Ce n'est que le temps, l'etude, la reflexion et l'observation objective des faits qui permettent de distinguer ce qui, dans certaines nouveautes, constitue le germe d'une authentique acquisition scientifique, de ce qui n'est que feu de paille ou mode ephemere. Le contact, voire meme le choc, entre la vivacite, la liberte intellectuelle plus audacieuse de la jeunesse et la circonspection critique de la generation plus ägee, n'est pas un des moindres fruits d'un congres et constitue, sans aucun doute, une des sources de son interet [...]. Audelä des differences ideologiques et des divergences d'ordre scientifique, il y a quelque chose qui donne aux congres de linguistique romane un caractere tout special, qu'on rencontre difficilement ä un degre aussi eleve dans d'autres congres: c'est le rapport intime qui existe entre les divers sujets presentes. Alors que, dans un congres de linguistes, il y a pour ainsi dire des cloisons etanches - un romaniste pourra difficilement suivre un expose sur un sujet de linguistique slave ou non indo-europeenne - , dans un congres de linguistique romane, une personne qui se consacre specialement ä l'etude de la phonetique d'une langue romane quelconque, peut accompagner, ou du moins s'interesser, ä des themes de substrat, par exemple. Je crois qu'une des Ιεςοηβ qu'on peut tirer de ce congres c'est justement qu'il ne faut pas trop nous confiner dans les sujets speciaux qui font l'objet de nos recherches, et ne jamais negliger les vues d'ensemble. Aujourd'hui, plus que jamais, il faut, selon la pittoresque expression de Jakob Jud, faire une etude «polyphonique» [211].

Le meme theme est repris dans le discours de cloture de Kurt Baldinger, au congres de Quebec, en 1971 [LXXXV], lorsqu'il pose la question du sens de ces grands congres de romanistes. Pour lui, nos congres nous gardent du danger d'une specialisation excessive, de celui de perdre de vue Γ ensemble. Et sur le plan humain, nos congres sont des lieux de rencontre des vieux amis et les lieux de naissance de nouvelles amities. C'est ainsi que la Societe de linguistique romane est devenue et est restee une grande famille, la famille des romanistes. Les noms deviennent des personnes en chair et en os.

Je pourrais aussi citer Georges Straka, ä Treves, en 1986 [LIIs.], qui a evoque la grande et belle solidarite des romanistes et l'unite spirituelle romane; ä Barcelone, nous avons tous ete saisis par cette romanite vivante qui nous entourait et impressionnes par la fraternite des romanistes sans distinction de nationalites. II faut done aller dans les congres, non seulement pour se tenir au courant de l'etat des recherches dans notre discipline, mais aussi, tout simplement, pour se connaitre et pour connattre le cadre et les conditions dans lesquels travaillent nos confreres.

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Günter Holtus

Ou encore mon ami et collegue de Sarrebruck, Max Pfister: II n'y a pas que les arguments scientifiques qui comptent, il y a aussi une dimension humaine, une comprehension mutuelle, une vraie rencontre. Depuis la fondation de notre Societe, nous formons une grande famille, meme si sa taille devient inquietante, et nos congres constituent une rencontre fructueuse entre les diverses generations de romanistes, une possibilite pour les anciens de connaitre les jeunes chercheurs, futurs grands representants de notre science; pour les romanistes debutants, c'est l'occasion d'entendre les maitres. C'est ce sentiment de communaute scientifique et humaine qui me parait indispensable et qui pour moi est la raison d'etre de nos reunions triennales [Santiago de Compostela 1989, 24],

La derniere citation sera celle de mon predecesseur Marc Wilmet, en 2001, ä Salamanque [7]: Les congres de linguistique et de philologie romanes, voyez-vous, sont un lieu de rencontre ideal pour la confrontation des idees, des programmes, des entreprises, des methodes, des temperaments, des personnalites, des generations - pourquoi pas?.

Quant ä notre troisieme question sur l'etat de l'union, les nouveautes, les perspectives de notre science nous pouvons constater, ici aussi, d'interessantes evolutions. En 1932, ä Rome [172], pour Giulio Bertoni, les nouveaux problemes, c'etaient d'une part les substrats ethniques, d'autre part «l'indagine dei centri di propagazione ο di irradiazione di vocaboli e di fenomeni». Ä Liege, en 1951 [24], Maurice Delbouille met en relief deux themes: frontieres et echanges, critique textuelle. A Barcelone, en 1953 [79], Walther von Wartburg evoque une immense täche pour notre jeunesse, une täche qui est ä peine commencee, et dont le programme a ete esquisse il y a une quinzaine d'annees. II faudra commencer par reunir les elements necessaires pour faire ce que nous appelons l'histoire structurale de toutes les langues.

Manuel de Paiva Boleo nous offre encore une fois une belle synthese des sujets linguistiques presentes et discutes pendant les congres de notre Societe [Lisbonne 1959, XXIII]: Quiconque a accompagne les progres de la linguistique romane au cours des dix dernieres annees n'a pu manquer d'etre surpris par la variete, la richesse et la nouveaute d'aspects offerts a l'attention des investigateurs. Si je voulais souligner une note dominante, je dirais que plus la specialisation est poussee et plus vivement sont sentis l'interdependance et le caractere solidaire non seulement des diverses branches de la linguistique, - de la phonetique et de la stylistique, de la morphologie et de la syntaxe, par exemple - mais encore de la linguistique et des autres sciences, en particulier la litterature, l'histoire (et la prehistoire), la geographie, l'ethnographie et jusqu'ä l'art lui-meme.

II en va de meme pour la declaration de notre President d'honneur, Antoni Badia i Margarit, faite ä Quebec en 1971 [LXXVI]: Je pense, en effet, d'abord, que nous ne pouvons jamais abandonner les disciplines que nous avons heritees de nos maitres (disciplines que nous ne pouvons pas garder comme dans un musee, mais que nous devons ameliorer sans cesse; je veux dire done que nous devons faire ce qu'ont fait nos maitres eux-memes). Mais je pense aussi que nous devons nous ouvrir aux nouvelles tendances de la linguistique, pour les incorporer aux etudes de la romanistique. La necessite d'une telle ouverture etait dejä, alors tout ä fait evidente.

Discours

d'ouverture

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Ä Treves, en 1986 [XXXVs.], Max Pfister a presente un bilan des tendances nouvelles de notre discipline, dans les sections portant sur la Romania nova, sur l'analyse litteraire, sur l'histoire de la linguistique et de la philologie romanes, sur la section de Gilles Roques («Philologie romane et langues romanes; prise de conscience ou: la philologie pour quoi faire?»), et encore les travaux en cours. Ce bilan a ete poursuivi ä Zurich, en 1992. Je vous donne seulement quatre mots-clefs que Robert Martin a esquisses dans son discours sur les perspectives de notre discipline [7ss.]: l'ampleur prodigieuse des donnees qui peu a peu s'accumulent, les techniques de gestion des connaissances, l'ecran, le tournant dans l'attitude theorisante (une relative unification du metalangage, un certain depassement du principe d'immanence, la dimension cognitive, la question centrale de ce qu'est un fait linguistique). Cette discussion a trouve un point culminant ä Salamanque, en 2001, en particulier dans la table ronde portant sur les perspectives de l'historiographie linguistique de la Romania. Je pense surtout aux problemes qu'a evoques Alberto Varvaro dans son discours sur le rapport entre «La storiografia linguistica romanza» et la Societe de Linguistique romane, le Probleme de la specialisation, «la moltiplicazione recente delle branche differenti nelle scienze del linguaggio» [366s.]: A prima vista si tratta di una delle maggiori ricchezze della linguistica romanza, ma la ricchezza si converte in problema drammatico se una scuola, una tradizione, si isolano dalle altre, cessano di dialogare. Anche da questo punto di vista, la Societe de Linguistique Romane e, e deve rimanere, un vitale punto di incontro. [...] La forza di attrazione della contemporaneity e ancor pill forte negli studi letterari ed in quelli storico-politici che nei nostri, eppure nessuno studioso serio dubita che la sincronia e essa stessa storia, che la considerazione sincronica e quella diacronica sono soltanto due diversi modi di osservare un solo processo. In questa chiave il lavoro dei nostri maestri non e stato inutile e la funzione della nostra Societe rimane fondamentale.

Tout cela me rappelle la conclusion que j'ai mise en relief lors d'une comparaison entre Γ etat de l'union au debut du XX e et du XXI e siecle [Bruxelles 1998, 209]: Le developpement de la philologie romane - et peut-etre non seulement de celle-ci - n'est pas marque par une evolution progressive et lineaire. Quand le romaniste d'aujourd'hui s'occupera des anciennes oeuvres de base, il notera clairement que quelques-uns des resultats declares aujourd'hui «connaissances nouvelles», ont dejä ete con9US ou au moins pressentis par des generations precedentes - meme si leurs connaissances n'etaient pas enracines dans des concepts aussi precis qu'aujourd'hui. Tout en etant progressiste et tout en faisant confiance aux forces innovatrices de notre epoque, il vaut en tout cas la peine de ne pas perdre de vue l'histoire de notre discipline, ni d'oublier les debuts de la philologie romane, ni de negliger son developpement ainsi que ses rapports historiques et methodologiques avec les autres disciplines scientifiques.

Chers amis et collegues, la linguistique et la philologie romanes restent bien vivantes, elles se servent pleinement des nouvelles technologies, et ce XXIV e congres en est la preuve. Au lieu de parier de crises, mettons-nous au travail. II ne me reste qu'ä vous souhaiter un bon congres, un echange d'opinion riche et fructueux. Je declare ouvert le XXIV e Congres international de Linguistique et Philologie romanes.

Section 1 La linguistique romane et la theorie du langage

Vanderci de Andrade Aguilera

Um caminho para ο conhecimento da historia da lingua portuguesa no Brasil: As brincadeiras infantis

1. Introdufäo

Hä tempos venho me servindo de dados dos atlas brasileiros, em particular do Atlas Lingüistico do Parana (Aguilera 1994), para comparä-los com dados da historia social brasileira, que possam explicar a distribuigäo diatopica de variantes lexicais, isto e, a concentragäo e a dispersäo de certas formas dentro de determinado espafo geogräfico ao longo dos cinco seculos de formagäo do pais (Aguilera 2002). Considero os atlas, pois, nesta perspectiva, como verdadeiras fotografias sociolingüisticas e dialetais, que resgatam e registram a distribui9äo espacial de variantes lingüisticas que, por sua vez, evidenciam caracteristicas etnicas, condicionantes historicoculturais que afetam a linguagem de um grupo social. Assim, documentando os fatos lingüisticos, os dados colocam em evidencia valores, häbitos e c r e ^ a s de uma comunidade lingüistica. Esses säo fatos sociais que, para sua interpretafäo, exigem a contribuifäo de disciplinas e de instrumentos diversos para desvendar as marcas de que se impregnaram cada uma das cartas geolingüisticas, tais como a Historia Social, Econömica e Politica, alem de disciplinas da area da Lingüistica, como a Etimologia, a Filologia, a Lexicologia, a Sociolingüistica e, e evidente, a Dialetologia e a Geolingüistica. Para este artigo, selecionei do campo dos brinquedos e das brincadeiras infantis, como objeto de estudo, a brincadeira que passarä a ser denominada de cambalhota. Numa anälise cuidadosa dos dados dos atlas lingüisticos, as cartas referentes ao campo dos folguedos infantis tem-se mostrado bastante produtivas dada a recorrencia da mesma brincadeira em todas as localidades e a diversidade de formas lexicas de que se revestem as brincadeiras em cada regiäo do Brasil. Α opfäo de tomar como objeto de estudo uma das brincadeiras desse campo prende-se ä ausencia de trabalhos lingüisticos semelhantes que associem ο acervo lexical de uma comunidade com ο movimento do homem no tempo e no espafo e com a repercussäo desse acervo na construfäo da historia da lingua. Por outro lado, trata-se de um conjunto lexical bastante suscetivel äs mudangas que se operam atualmente nos interesses ludicos das crian^as que optam, em ritmo crescente, por brinquedos e brincadeiras industrializados e mais sofisticados. Atualmente, no Brasil, a facilidade para a aquisi9äo de televisores pelas camadas sociais mais carentes, a interioriza9äo dos meios de comunica9äo de massa e a larga dissemina9äo de jogos eletrönicos säo fatores suficientemente fortes para alterar os häbitos de vida e de lazer de adultos e de crian9as. Refor9ados pela crescente urbaniza9äo da popula9äo brasileira, e natural haver mudan9as no nivel do lexico de uma comunidade de fala, principalmente se se tratar de brinquedos e de brincadeiras tradicionais centradas em

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atividades fisicas e em artefatos caseiros que, gradativamente, estäo sendo deixados de lado. Consideradas nessa perspectiva, as designates atribuidas pela tradifäo popular a brinquedos e a brincadeiras da infäncia podem, a exemplo de unidades lexicais vinculadas a outros campos lexicos, refletir a forma como ο homem inserido no seu espago organiza e representa os elementos de uma nova realidade. Ao mesmo tempo, ο atlas lingüistico, sobretudo de base rural, e ο espa^o de investigasäo bastante apropriado para buscar os trafos de unidades lexicais que se incorporaram ao lexico desde ο inicio dos primeiros contatos entre povos de diferentes culturas, como ocorreu nos primordios da colonizagäo do Brasil por Portugal, principalmente entre os seculos XVI e XIX. Esses itens lexicais, ou variantes regionais, representam muitas vezes tragos raros e preciosos, dada a sua baixa freqüencia em certa localidade ou a sua rarefacfäo em determinada area lingiiistica. A Dialetologia reconhece a necessidade de recolhe-los, examinä-los, como pequenos cacos arqueologicos que iräo compor uma pega significativa para esclarecer outros aspectos da historia da implantafäo de uma lingua.

2. Α constituifäo do corpus

Neste trabalho, analiso as variantes lexicas referentes ä brincadeira infantil que consiste em girar ο corpo sobre a cabe?a e voltar ä posigäo original, lexicalizada como cambalhota, extraidas de seis Atlas1 regionais elaborados no Brasil - Atlas Lingüistico do Amazonas ALAM- (Cruz 2004), ); Atlas Lingüistico da Paraiba - ALPB (Menezes/Aragäo 1984); Atlas Lingüistico de Sergipe - ALSe (Ferreira/ Mota/ Freitas/ Andrade/ Cardoso/ Rollemberg/ Rossi 1987); Atlas Previo dos Falares Baianos- APFB (Rossi/ Ferreira/ Isensee 1963); Esboqo de um Atlas Lingüistico de Minas Gerais - EALMG (Ribeiro/ Passini/ Gaio/ Zägari 1977 e Atlas Lingüistico do Parana - ALPar (Aguilera 1994). Esses atlas, embora contenham dados coletados sob metodologias diversas, em decadas diferentes e em regiöes distintas do pais - Norte, Nordeste, Sudeste e Sul - , tem servido de objeto de estudo para pesquisas de natureza fonetica, lexica e morfossintätica, abordadas sob värios construtos teoricos. (Head 1978, 1985, 1996; Pisciotta 1998; Cardoso 1989, 1993a, 1993b, 1998; Cardoso / Ferreira 1985; Cardoso / Rollemberg 1994; Mota 1994a, 1994b; Mota / Rollemberg 1995, 1997; Aguilera 2002,2004). Servindo-me das cartas lexicais especificas das variantes de cambalhota, em cada um dos seis atlas ja nominados, pretendo, neste artigo: i) demonstrar, com dados sincrönicos e diacrönicos registrados em cartas geolingüisticas, a distribuifäo de variantes lexicais do campo das brincadeiras infantis, em particular sobre a cambalhota·, ii) buscar na histöria social, econömica e politica de cada um desses estados - Amazonas, Paraiba, Sergipe, Bahia, Minas Gerais, e Parana - a possivel motivagäo para cada uma delas; e iii) tentar estabelecer uma correlagäo de natureza söcio-histörica entre as ocorrencias comuns a dois ou mais estados.

Os atlas estäo aqui relacionados pela posi^äo geogräfica que ocupam dentro do territörio brasileiro, no sentido Norte > Sul e näo pela ordern cronolögica de sua publica^äo.

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3. Um olhar sobre a ocupa^äo das terras dos seis estados

3 . 1 0 estado do Amazonas Trata-se do maior estado brasileiro com 1.577.820,2 km2, mas com baixa densidade populacional (1,78 hs/ km2). Todo esse territorio ficava dentro dos limites de posse da coroa espanhola, e tem-se noticia de que, no initio do seculo XVI, ο espanhol Francisco de Orellana desceu ο rio Maranon ate alcangar ο Atläntico (1539-1542). Durante quase dois seculos, foi palco de ocupaqäo de diversos grupos: espanhois, ingleses, holandeses, franceses que se dedicavam a atividades värias, dentre elas ο comercio de madeiras, pescado, plantio de cana, de algodäo e de tabaco, que se intensificaram ate ο seculo XVII, quando foram expulsos por tropas da Uniäo Iberica (1640), garantindo a soberania lusitana sobre ο territorio. A presenga dos bandeirantes de origem portuguesa, liderados por Antonio Raposo Tavares, deu-se entre 1648 e 1652, epoca em que a Espanha ja perdera em definitivo a entrada da bacia amazonica, e os Portugueses, ao contrario, haviam se apossado formalmente da regiäo em nome da coroa lusitana. A presenga dos missionaries foi fundamental para barrar os franceses instalados em Caiena e que pretendiam descer ο litoral para alcangar ο Amazonas. Mais tarde, os missionaries de värias ordens religiosas encarregaram-se de aproveitar ο imenso espago conquistado, tornando-o produtivo e dedicando-se a conversäo catolica dos gentios, ä sua incorporagao ao dominio politico da coroa mediante ο aprendizado da lingua portuguesa, a organizagäo das tribos em niicleos de caräter urbano e, sobretudo, ao aproveitamento racionalizado de sua forga de trabalho em atividades extrativas e agricolas. Devido a esse trabalho dos missionaries junto aos aldeamentos, surgiram dezenas de povoados ao longo do curso dos rios. Ao lado desse progresso, incentivavam-se as exploraföes cientificas a fim de se examinarem terrenos e rios, com vistas a seu aproveitamento agricola. Fizeram-se tambem minuciosos trabalhos topogräficos e ecologicos, que muito contribuiram para melhor conhecimento da regiäo, de seus recursos e de suas populates. No final do seculo XVIII (1791), fixou-se a capital da provincia no povoado da Barra, atualmente Manaus. Ainda no periodo colonial, ocorreu ο conflito denominado cabanagem: movimento da populagäo de raizes indigenas contra os dirigentes que lhes pareciam estranhos äs suas afligöes, bem como protesto contra distäncias sociais e econömicas que näo lhes permitiam ο acesso ao bem-estar material nem aos postos da mais alta administrafäo regional. Durante ο seculo XIX, ο Amazonas atraiu diversas expedites cientificas voltadas para a identificagäo da flora, da fauna, do solo, do subsolo e dos grupos indigenas. Ο Museu Botänico, fundado em Manaus em 1883 por Barbosa Rodrigues, recolhia ο material que se coletava na floresta e nas aguas. Comegam a chegar levas de nordestinos, que ocupam ο interior, iniciando ο rush da borracha. Manaus tornou-se um dos mais famosos centres exoticos da Terra. Tudo isso, porem, entrou em colapso com a emigra9äo da Hevea (borracha) para ο Oriente e a concorrencia daquele mercado. A popula^ao aumentou num ritmo relativamente lento. Em 1850, somava cerca de trinta mil habitantes; cem anos depois, perto de meio milhäo. Os contingentes nordestinos, denominados "arigos", levados no decorrer da segunda guerra mundial para a restauragäo dos seringais e produ9äo

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intensive de borracha necessäria ä indüstria belica americana, näo constituiram um peso ponderävel. Ο Amazonas despertou ο interesse internacional para a inversäo de capitals em seu povoamento e na explora?äo de seus mültiplos recursos naturais. Instalaram-se no Amazonas, dessa forma, fäbricas, moinhos de trigo, refinaria e usina, alem da abertura de uma zona franca em Manaus. A partir da decada de 1960, rompeu-se em definitivo ο isolamento do Amazonas por meio de sua incorporagäo ao sistema rodoviirio brasileiro, com a abertura de estradas, todas confluindo para ο eixo das comunicagoes interiores que tem como centra Brasilia. Do ponto de vista regional, a abertura desses varios troncos contribui para a coloniza^äo e desenvolvimento economico do Amazonas, bem como possibilita explora^äo mais sistemätica de lengöis de petroleo e jazidas de manganes e estanho em arterias vitais do estado. Em 1987, ο goverao federal anunciou a descoberta de depösitos de petroleo de boa qualidade, que se acreditava alcazar volume igual a todas as reservas entäo conhecidas no pais. A questäo ecologica, avultada nessa decada, exacerbouse em 1989, com um movimento internacional pela preserva?äo da Amazonia. Nos primeiros anos da decada de 1990, a Zona Franca de Manaus enfrentou uma profunda recessäo, que atingiu basicamente a indüstria de eletro-eletrönicos, plästicos e vidros, ο que aumentou drasticamente ο desemprego na regiäo.

3.2 Ο estado da Paraiba A Paraiba e um estado com 56.584,6 km2, densidade demogräfica de 60,86 habitantes por km2, que fica no Leste da regiäo Nordeste. Fundada em 1585, foi visitada desde 1501, quando da primeira expedifäo portuguesa para reconhecimento de suas costas. Α colonizafäo portuguesa, na area hoje ocupada pelo Estado da Paraiba, foi dificultada pela presenfa dos franceses, que ocuparam a regiäo no inicio do seculo XVI. Em 1634, a regiäo foi tomada por holandeses, que ali permaneceram por 20 anos, quando foram expulsos por Andre Vidal de Negreiros. Paralelamente a esses conflitos, ocorriam permanentes batalhas com os indios, entre tentativas de aprisionamento e revoltas dos nativos. Os paraibanos, durante ο inicio do seculo XIX, participaram ativamente de movimentos populäres, vinculados ä revolta contra a corte portuguesa e aos altos impostos de importagäo e de exportafäo (Revolufäo Pernambucana de 1817) e contra a Constituigäo (Confederagäo do Equador, 1824).

3.3 Ο estado de Sergipe Sergipe e ο menor Estado brasileiro, situado na parte Leste da regiäo nordeste, com 22 050, 3 km2 e densidade populacional de 80,92 hs/ km2. Α colonizagäo, por sua vez, teve inicio na segunda metade do seculo XVI, quando ali comegaram a chegar navios franceses, cujos tripulantes trocavam objetos diversos por pau-brasil, algodäo e pimenta-da-terra. Os Portugueses, quando se dirigiam ä Bahia, tambem aportavam freqüentemente na enseada do rio Real, em solo sergipano. A conquista das terras ao norte da Bahia, onde se encontra ο territörio do Estado de Sergipe, foi iniciativa de um grande proprietärio de terras na regiäo,

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que, com a ajuda dos jesuitas, tentou catequizar os nativos que ali encontraram. A conquista e a colonizafäo do territorio facilitaram as comunicaföes por terra entre a Bahia e Pernambuco e permitiram a sujei9äo das tribos indigenas, alem de impedirem novas incursöes dos franceses. Todavia, a coloniza9äo propriamente dita somente aconteceu em 1590, apos a destrui9äo das tribos indigenas hostis. Na primeira metade do seculo XVII, sofreu a invasäo dos holandeses, ο que perdurou ate 1645, com a retomada do territorio pelos Portugueses. Em 1723, a entäo capitania de Sergipe D'El-Rei foi anexada ä Bahia. Somente em 1823, depois de värias guerras e de resistencia äs tentativas de anexagäo, a capitania de Sergipe tornou-se definitivamente emancipada da Bahia, passando a constituir um dos Estados da Federafäo, em 1889, com a proclama9äo da Repüblica.

3.4 Ο estado da Bahia2 Α Bahia, localizada no sul da regiäo Nordeste, tem um territorio com 567.295,3 km2, e uma densidade populacional de 23,03 hs/ km 2 . No inicio de 1500, abrigou a esquadra dos descobridores Portugueses liderados por Pedro Alvares Cabral. Ο povoamento da regiäo, no entanto, somente teve inicio no ano de 1534, sob forte influencia dos jesuitas. A cidade de Salvador, fundada em 1549, tornou-se a primeira capital do Brasil e ο träfico de escravos africanos teve, na Bahia, um de seus principals polos receptores. No seculo XVIII, a regiäo foi atacada por holandeses, expulsos depois pelos Portugueses, com ο refor9o de milhares de brasileiros, filhos de europeus com indigenas, que habitavam a terra. Como primeiro foco de coloniza9äo portuguesa no Brasil, a Bahia manteve, por cerca de um seculo, ο titulo de mais importante porto maritimo do hemisferio sul, movimentando intenso comercio com a Europa, Asia e Africa, enquanto a cria9äo de gado, ο plantio da cana e ο fabrico de agucar impulsionavam a coloniza9äo do interior.

3.5 Ο estado de Minas Gerais Minas Gerais, localizado no Noroeste da regiäo Sudeste, ocupa uma superficie de 588.383,6 km 2 com uma densidade populacional de 30,4 hs/ km 2 . Com rela9äo ao povoamento de seu territorio, a historia registra que, ao contrario da maioria dos outros estados, ο movimento iniciou-se pelo interior mineiro, isto e, deu-se do centro para a periferia, devido ao ciclo do ouro. Assim, os primeiros povoados surgem nos seculos XVI e XVII com a incrementa9äo da atividade pastoril e das bandeiras, seguindo-se ο seculo XVIII com a explora9äo das minas e ο movimento dos tropeiros, movimenta9äo social que se ira intensificar nos seculos XIX e XX, permitindo maior intercämbio entre as regioes. Grande contingente de bandeirantes da Capitania de Säo Vicente, mineradores procedentes da Bahia, Rio de Janeiro, Pernambuco e outras capitanias, alem de Portugueses que aqui estavam ou que vieram principalmente das ilhas dos A9ores e da Madeira, foram para a regiäo ao longo do caminho que ia do vale do Paraiba ate Vila Rica (atual Ouro Preto). Tanta gente querendo minerar provocou incidentes entre os bandeirantes e

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http://www.rootsweb.com/~brawgw/ba/.

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emboabas - os forasteiros - tornando Minas uma regiäo violenta. Para pacificar e melhor administrar a regiäo, resolveu-se criar, no mesmo ano de 1709, a nova Capitania de Säo Paulo e Minas do Ouro, que, por sua vez foi desmembrada em 1720, em duas outras: a Capitania de Minas Gerais e a de Säo Paulo . Com a descoberta de ouro na regiäo sul de Minas, a partir da decada de 1740, come^a a ser povoada essa regiäo, que ate entäo era totalmente selvagem. A cobranga de altos impostos sobre ο ouro extraido provocou, em Minas Gerais, dois grandes movimentos de independencia durante ο seculo XVIII.

3.6 Ο estado do Parana Ο povoamento do Parana inicia-se pelo litoral com a funda^äo dos primeiros arraiais no final do seculo XVII, pelos paulistas, que para Id se deslocaram em busca de ouro e de indios. No seculo seguinte, com a escassez do ouro na regiäo e a sua descoberta em solo das Minas Gerais, inaugura-se a fase do tropeirismo e da criagäo e comercio de gado bovino, com ο estabelecimento de latifundios e a criafäo de povoados ao longo do caminho das tropas. No final do seculo XIX, inicia-se outra onda povoadora com a vinda de mineiros e paulistas para ο norte do estado ä procura de terras para ο plantio do cafe, ciclo que se encerrarä somente no inicio do seculo XX, quando ocorre nova onda povoadora, em diregao ao oeste, pelos gaüchos e catarinenses descendentes de imigrantes alemäes, italianos e eslavos.

4. Urn olhar sobre os seis atlas publicados

4.1 Atlas lingüistico do Amazonas - AL AM Ο Atlas Lingüistico do Amazonas e ο resultado da tese de doutorado de Cruz (2004) e consta de 107 cartas foneticas e 150 cartas lexicais, dentre as quais destacamos a lexical de n° 76 sobre a cambalhota. A autora selecionou nove localidades ou pontos lingüisticos no estado e em cada uma delas entrevistou seis informantes que responderam a um questionärio de 495 perguntas.

4.2 Atlas lingüistico da Paraiba - ALPB Ο Atlas Lingüistico da Paraiba, de Menezes/ Aragäo (1977), consta de 149 cartas dentre as quais destacamos as de n° 102 e 103. As autoras selecionaram 25 localidades-base e 75 localidades-satelite, entrevistando em cada uma um n° variavel de informante (de 1 a 10) que responderam a dois Questionärios: ο Geral (289 questöes) e ο especifico (588 questöes) sobre os cinco principals produtos agricolas: abacaxi, mandioca, cana-de-afiicar, agave e algodäo.

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Um caminho para ο conhecimento da historia da lingua portuguesa no Brasil

4.3 Atlas lingüistico de Sergipe - ALSe Ο Atlas Lingüistico de Sergipe, de Ferreira/ Mota/ Freitas/ Andrade/ Cardoso/ Rollemberg/ Rossi (1984), Consta de 182 cartas, dentre as quais destacamos a de n° 113 sobre a cambalhota. As autoras selecionaram quinze localidades ou pontos lingüisticos no estado e em cada uma delas entrevistaram dois informantes que responderam a um questionärio de 686 perguntas.

4.4 Atlas previo dos falares baianos - APFB Ο Atlas Previo dos Falares Baianos, de Rossi / Ferreira/ Isensee (1963), Consta de 154 cartas, dentre as quais destacamos a de n° 109 sobre a cambalhota. Os autores investigaram 50 localidades em cada um dos quais foram entrevistados de um a seis informantes (na maioria dos pontos, dois informantes) que responderam a um questionärio de 182 perguntas.

4.5 Esbofo de um Atlas lingüistico de Minas Gerais - EALMG Ο Esbogo de um Atlas Lingüistico de Minas Gerais, de Ribeiro/ Passini/ Gaio/ Zägari (1977) Consta de 73 cartas, abrangendo os campos: fenömenos da natureza e brincadeiras infantis. As de n° 27, 28 e 29 apresentam as variantes para cambalhota. Os autores selecionaram cento e dezesseis pontos lingüisticos no estado, em cada um dos quais entrevistaram um informante principal, acompanhado de um ou mais auxiliares, que responderam a um questionärio de 415 perguntas.

4.6 Atlas lingüistico do Paranä - ALPar Ο Atlas Lingüistico do Paranä e ο resultado da tese de doutorado de Aguilera (1994) e Consta de 92 cartas lexicas, 70 cartas foneticas e 29 sinteticas, dentre as quais destacamos a de n° 88 sobre a cambalhota. A autora selecionou sessenta e cinco pontos lingüisticos no estado e em cada um entrevistou dois informantes que responderam a um questionärio de 325 perguntas.

5. Distribuifäo diatopica das variantes para cambalhota relafäo com a historia social

nos atlas lingüisticos e sua

Dos Atlas destacamos as unidades lexicas e variantes mais freqüentes: cambalhota (calambota, carambota, calambiota, carambola, carambela); cambota (maria cambota, maria escambota, virando cambota, virar cambota, girar cambota, virando escombota, cambote, pular de cambote), cambona (maria escambona, maria escambunda, maria

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Vanderci de Andrade Aguilera

escambonda, maria chambomba, maria chambona, maria chombona); bunda canastra, maria canastra; canga, virando canga, cangape, cangalape; pulo mortal, salto mortal; tubi, maria tubi, corta tubi. Dentre as formas menos freqüentes, registramos: tambiroque, mane gostoso; pirueta; capoeira; cabriola; boldando e coqueiro. Ο Quadro abaixo apresenta a distribuifäo diatopica das variantes para cambalhota em cada um dos estados pesquisados: Amazonas, Paraiba, Sergipe, Bahia, Minas Gerais e Parana, indicando a porcentagem das ocorrencias de acordo com ο nümero de localidades investigadas. Quadro I - Cambalhota nos Atlas Variantes/atlas

ALAM

ALPB

ALSE

APFB

EALMG

ALPar

cambalhota

88%

-

-

2%

37%

2%

44%

53%

-

100%

24%

-

16% 14%

-

cambota/escambota cambona/escambona bunda/maria canastra

11%

100%

20%

canga/cangape/cangalape cabriola

22%

28%

7%

-

-

10%

pulo/salto mortal

33%

4%

20%

8%

-

-

6%

tubi/maria tubi/corta tubi

100% -

-

13%

23% -

capoeira

6%

-

mane gostoso

2%

-

pirueta

-

coqueiro

4%

-

boldando

8%

-

-

-

3%

24%

Este Quadro permite refletir sobre aspectos lingüisticos de interesse para a historia do Portugues Brasileiro do ponto de vista da constituigao do lexico, uma vez que a distribui^ao diatopica das variantes lexicais nos diferentes atlas parece estar associada aos movimentos do homem no espa?o, principalmente os que dizem respeito ä penetrafäo, passagem e/ou ocupafäo permanente, suscitadas pelos ciclos econömicos que deram motivo ao seu deslocamento e que marcaram a historia do Brasil. Ο Quadro gera outras reflexöes acerca: i) de tratar -se de um conceito que se reveste de mais de uma dezena de variantes lexicais e que suscitam, por sua vez, outras dezenas de variantes foneticas e morfolögicas; ii) da posi9äo da Bahia, como zona de irradia^äo dos dois dialetos (falares) estabelecidos por Nascentes (1958) - ο do Norte e ο do Sul, em que co-ocorre quase a totalidade das variantes elencadas; iii) da possibilidade de uma anälise das isoglossas formadas por bunda/maria canastra e cangape/cangalape em dire^ao ao norte; e cambota, cambalhota, pulo/salto mortal em direfäo ao sul; iv) da entrada de inovaföes lexicais em todas as regiöes estudadas como pulo/salto mortal; v) da semelhanga de area lingüistica formada pelas variantes co-ocorrentes em Sergipe e Bahia; vi) da influencia de Minas Gerais sobre a fala paranaense, talvez reflexo da influencia paulista sobre ambos os estados ao longo da historia. No ALAM, verificam-se tres vertentes: a l a com os registros tipicos dos falares do Norte, representados por bunda canastra e cangape, colocando em evidencia a

Um caminho para ο conhecimento da historia da lingua portuguesa no Brasil

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contribuigäo, embora timida, da fala dos nordestinos que migraram para ο Amazonas na epoca do boom da borracha, no final do seculo XIX e initio do XX. A 2a, vertente com cambalhota e variantes: calambota, calambiota, carambota e carambola, registradas em oito localidades, apontam para a influencia dos falares sulistas sobre os do Norte: trata-se de uma inovagäo no lexico amazönico dada a forte corrente migratoria no sentido sul>norte que vem se operando desde 1960. A 3a, pulo/salto mortal, säo as inovagoes certamente levadas pela midia e pelas atividades circences representadas pelo teatro mambembe que percorria as regiöes interioranas, principalmente a partir da 2a metade do seculo passado. Do ALPB constam bunda canastra, boldando, pulo mortal, cangape e coqueiro. Bunda canastra e a forma mais freqüente no falar paraibano, registrada em 100% das localidades pesquisadas, tendo-se irradiado, como ja se explicitou, para ο norte da Bahia que parece ser ο limite natural dessa isoglossa em rela^ao ao sul do Brasil. Ε forma caracteristica do falar do Norte do Brasil dada a sua circunscrifäo aos estados do Amazonas, Paraiba, Sergipe e Bahia, conforme demonstram os atlas estudados. Dentre as demais variantes lexicas, destaca-se a forma cangape, recorrente na regiäo litoränea baiana, mas disseminada pelo interior da Paraiba a partir da capital Joäo Pessoa. Pulo mortal e coqueiro säo, sem diivida, inova^oes na lingua. No ALSE, predomina, em 100% dos pontos investigados, a forma maria cambona com suas variantes foneticas, seguindo a linha de expansäo rumo ao norte iniciada em territorio baiano. A segunda forma mais produtiva e maria canastra, derivada de bunda canastra, presente na Paraiba, Bahia e Amazonas, que se associou a maria cambota e maria escambona da fala baiana. Consta, se bem que do registro de um ünico informante e de localidade povoada a partir do initio do seculo XVIII, a forma cangalape, derivada de cangape, Variante registrada no APFB, ALPB e no ALAM. Na Bahia, junto ä Variante cambota incluiram-se maria cambota, maria escambota, virando cambota, girar escambota, virar cambota, virando escombota, pular de cambote registradas em vinte e duas localidades - 44%- situadas em sua maioria no interior da Bahia, cujo povoamento se deu entre os anos de 1750 a 1850. A unidade lexical cambota e suas variantes concentram-se mais especificamente na Zona da Chapada Diamantina e ao longo do curso do Säo Francisco, via de träfego para os bandeirantes e mineradores na segunda metade do seculo XVIII e a primeira metade do XIX. Esses pontos serviram de centra irradiador da forma cambote pelo interior baiano em cujo territorio a forma lusitana se adequou ä morfologia das palavras femininas do portugues brasileiro - cambota estendendo-se nos seculos seguintes para as zonas perifericas. A segunda forma mais produtiva, em 24% das localidades baianas, e cambona com as variantes maria escambona, maria escambunda, maria escambonda, äs quais incluem-se, por aproximafäo fonetica, as formas maria chambomba, maria chambona e maria chombona. Cambona e variantes estäo registradas em doze pontos situados no Litoral Norte, na Zona do Recöncavo e na divisa com Sergipe, portanto, em regiöes mais antigas e por onde se deu a entrada dos primeiros Portugueses no initio do seculo XVI, bem como a invasäo dos franceses e dos holandeses poucos anos depois. A maioria dos municipios em que se acham os pontos lingüisticos pesquisados foi povoada entre ο final do seculo XVII e a primeira metade do seculo XVIII por afäo das entradas que tinham como objetivo aprisionar indios e destruir as reduföes jesuiticas. Santos (1998: 429), ao analisar

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Vanderci de Andrade Aguilera

escambona e escambota, conclui que podem ser «interpretadas como variantes foneticas de cambona e cambota ou podem estar relacionadas a escambar, escambo, em cuja constituifäo semäntica estäo as ideias de permuta, troca, mudanga, que poderiam estar associadas ao movimento da cambalhota». Bunda canastra foi registrada na fala de informantes de oito localidades - 16% situadas no Norte, nas Zonas do Baixo Medio Säo Francisco e em toda a divisa com Alagoas, indicando estar na periferia do ponto irradiador dessa lexia, provavelmente em algum dos estados do Nordeste e que, na ausencia de atlas dos estados de Alagoas, Pernambuco e Rio Grande do Norte, comprova-se pela alta freqüencia dessa Variante no ALPB, que ocupa 100% do territorio paraibano. Canga e as variantes virando canga e cangape, registradas em sete localidades - 14% irradiam-se para ο litoral sul, com pouca penetra9äo no interior. As localidades, na sua maioria, estiveram ligadas no seculo XVIII ao movimento dos bandeirantes e no seculo XIX ao dos tropeiros. Cabriola, de clara influencia francesa (Cardoso 1989, 1991), em cinco localidades, inicia-se no litoral e irradia-se para ο interior. Outras variantes lexicas apresentaram baixo indice de ocorrencia: pulo ou salto mortal, com 8%; capoeira e tubi com as variantes maria tubi e corta tubi, com 6%; e finalmente com 2% de ocorrencias maria cambalhota; carambela; tambiroque e mane gostoso. No EALMG constam as variantes: cambota, cambalhota, salto mortal e pirueta. As variantes carambota e escambota foram consideradas, neste estudo, variantes foneticas de cambalhota e cambota respectivamente. Cambota e a forma mais freqüente no falar mineiro, abrangendo 53% das localidades estudadas, disseminando-se por todo ο Estado, mas com ampla concentragäo na regiäo sul e central e rarefazendo-se no nordeste, na divisa com a Bahia. Como a ocupa^ao do atual estado de Minas Gerais iniciou-se pelo interior mineiro, isto e, deu-se do centra para a periferia, devido ao ciclo do ouro, a distribui9äo diatöpica da Variante fonetica escambota, na dire?äo norte-sul e bastante produtiva no falar baiano, pode indicar ο vai-vem dos garimpeiros e dos tropeiros nos seculos XVIII e XIX. Cambalhota, concentrando-se nas regiöes leste e sudeste, constitui uma especie de «inova9äo», procedente talvez do Rio de Janeiro a partir do seculo XIX. Salto mortal, no sudeste e com baixa freqüencia no oeste e nordeste, em regiöes mais recentemente povoadas, parece refletir uma linguagem mais inovadora, provavelmente por influencia do contato com os grandes centros e com os espetäculos circenses. Pirueta, no sul, na divisa com Säo Paulo, tambem representa uma Variante mais inovadora, que se incorporou ao lexico do portugues brasileiro, a partir do advento da avia9äo, e difundida nos maiores centros comerciais e industrials do seculo XX: Säo Paulo e Rio de Janeiro. No ALPR, a forma predominante, em 100% dos pontos pesquisados, e cambota/virar cambota, refletindo a influencia do falar paulista e mineiro sobre ο falar paranaense. Registram-se, igualmente, as formas inovadoras pirueta/piruleta e salto mortal, com 23% e 24%, respectivamente, disseminadas por todos os pontos sem constituir uma isoglossa que se explique por um ünico movimento historico que näo seja ο avan90 da tecnologia e ο aumento do poder aquisitivo que colocam ao alcance da maioria da popula9äo os aparelhos de radio e de televisäo, ο acesso fäcil ä escola e a outros meios de informa9äo, como

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da historia da lingua portuguesa

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jomais, revistas e livros, alem da diversifica9äo nas formas de lazer, como a ida a espetäculos circenses. Hä que se considerar, do mesmo modo, as formas de comemoragäo de datas civicas, hoje apenas em pequenas cidades, caracterizadas pelos desfiles escolares, onde sempre hä as balizas, jovens estudantes acrobatas que abrem os desfiles fazendo coreografias com piruetas e saltos mortais.

6. Anälise semäntico-lexical das variantes cartografadas

Com base no criterio do maior indice de ocorrencia - 44% no APFB, 53% no EALMG e 100% no ALPR iniciamos a anälise das d e s i g n a t e s relativas a cambalhota, pela Variante de maior freqüencia nos seis atlas consultados: cambota. Na norma padräo essa unidade lexica nomeia, dentre outros referentes, a «arma^äo arqueada, de madeira, que serve de molde e de suporte para a construgäo de arcos e abobadas; cimbrio, gambota» (Houaiss/Vilar/Mello 2001). Ja Ferreira (2004), alem de defini-la como «parte circular da roda de carro (1), na qual se fixam os raios e ο aro extemo», classifica-a como um brasileirismo, Variante de cambalhota e como brasileirismo do MA e do RS na aceppäo de cambaio (de pernas tortas). Nascentes (1988), alem de apresentar definifäo similar ä de Houaiss/Vilar/Mello, apresenta-a, a exemplo de Ferreira, como Variante de cambalhota. Atribui-lhe ainda a origem celtica camb (com a ideia de encurvar), informagao confirmada por Cunha (1996) que acrescenta ser cambota derivada de cambiar que, por sua vez, seria oriunda do latim cambiare, formado com ο radical celtico camb- «arqueado, curvo, alternado, trocado». Jä Machado (1987) imputa a origem de cambota a cambar, de camba (pe?a das rodas de carros), originärio do radical celtico camb- «arquear, encurvar; altemar, trocar». Tanto Cunha como Machado informam ο ano de 1813 (Morais) como a data9äo de cambota e ο sec. XIII para cambar. Pelas informagoes dadas pelos lexicografos, pode-se inferir que a utiliza^ao da unidade lexical cambota para nomear a brincadeira em questäo pode ter sido inspirada na propria etimologia da palavra, jä que os semas «encurvar», «curvo», «arquear», presentes no radical camb- e de seus derivados cambiar e cambar tambem podem ser identificados na definifäo de cambota como Variante de cambalhota, jä que ο ato de «virar ο corpo sobre a cabega e cair sentado» pressupöe ο curvar e ο arquear do corpo (Santos 1998: 429). Considerando que cambota e uma Variante de cambaio (pernas tortas), pelo processo de associagäo ou ate mesmo por dificuldade de diferenciar os trafos semänticos dos dois referentes - brincadeira e as pernas arqueadas - ο falante pode ter optado por atribuir uma mesma designafäo para referentes diferentes, processo ocorrido em tres, das quatro regiöes aqui focalizadas - maior enfase na regiäo Sul e menor na regiäo Nordeste. Sobre a Variante cambota, Santos (1998: 429) discorre: um olhar aligeirado a essa forma poderia conduzir a uma explicapäo «simplificada», interpretando-a como resultante de redugäo, por processos fönicos, de cambalhota. Mas a consulta aos dicionärios mostra que essa unidade lexical tem «luz propria». Morais Silva atribui a cambota essas significaföes primitives em relafäo äs que säo objeto desse estudo, todas apresentando ο tra?o [+ curvo, arqueado]: < molde de madeira com que se forma os simples arcos e aböbadas> ou pe?a mecänica que transmite ο movimento de vai-e-vem, transformando-o em circular. Por ultimo, ο lexicografo apresenta a forma como equivalente a «reviravolta, cambalhota). Flexionada no plural (cambotas), designa .

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Vanderci de Andrade Aguilera Assim, vemos que a constituifäo semäntica de cambota influiu na extensäo do seu emprego a outros referentes. Os proprios dados dos atlas confirmam essa hipotese. A base cambota estä documentada para no ALPB (onze ocorrencias) onde, alias, näo se constata cambota, para designar cambalhota.

Hä que se considerar igualmente a entrada de cambote em Morais Silva (1922) para quern a unidade lexical so tem um significado: «acto de por a cabega no chäo e levantar e virar ο corpo ate que os pis toquem de novo no chäo; cambalhota», ο que permite assegurar: i) cambote ja era comum na fala popular de Portugal tendo sido transplantada para ο Brasil pelos primeiros povoadores; e ii) seus descendentes, os bandeirantes paulistas, durante ο ciclo economico do ouro, incumbiram-se de disseminä-la pelo interior baiano, mas adequando-a ä morfologia dos nomes femininos terminados em -a. Outra Variante bastante produtiva, mas apenas na regiäo Nordeste, e cambona - 100% no ALSE e 24% no APFB - , originariamente do vocabulario näutico, designando a «mudan9a siibita no curso da embarcagäo» (Houaiss/Vilar/Mello 2001), «mudanga räpida na dire9äo das velas ou do rumo das embarca9Öes» (Ferreira 2004). Este ültimo lexicografo registra a seguinte acepfäo para cambona: «vira-volta, reviravolta, cambalhota». Cunha (1996) concebe-a como uma palavra derivada de cambiar (reviravolta) e Nascentes (1988), como oriunda de cambar.(sic. XIII). Santos (1998: 429) registra que «por extensäo, cambona passou a designar em razäo da volta räpida com ο corpo necessäria para a execu9äo desses movimentos». Pode-se indagar se ο uso dessa designa9äo teria sido influenciado pelo convivio da popula9äo com os colonizadores e com embarca9Öes maritimas, considerando-se a grande orla litoränea que margeia os estados do Sergipe e da Bahia e a importäncia econömica das atividades voltadas para a constru9äo naval nesses dois estados. Interessante ο uso da designa9äo bunda-canastra - 11% no ALAM, 100% no ALPB e 20% no ALSE e 16% no APFB, - para nomear a brincadeira em questäo. Essa expressäo bem propria do Nordeste brasileiro näo estä registrada nos dicionärios consultados, exceto no Dicionärio de Folclore, de Cascudo (1972). Ο verbete bunda-canastra esclarece: «bumba-canastra, virar bunda-canastra, cambalhota, apoiando a cabe9a no solo, impelir ο corpo, virando-o para frente, no sentido conträrio ä posi9äo do rosto. Canastra e denomina9äo popular das costas, espäduas, tambem canastro». Houaiss/Vilar/Mello (2001) e Ferreira (2004) registram, para canastro, alem da acep9äo «especie de canastra estreita e de bordos altos», a de «o corpo humano, especialmente ο tronco», ο primeiro marcando a segunda acep9äo como girica e ο segundo, como de uso informal. Cunha (1996) e Machado (1987) registram ο seculo XVI como data9äo de canastro/canastra. Com base nessas informa9öes, pode-se perceber a criatividade do falante ao criar a expressäo metaförica bunda-canastra, inspirando-se provavelmente no conceito popular de canastra (costas, espäduas) e na propria posi9äo do corpo ao virar uma cambalhota. Α atribui9äo da designa9äo maria-canastra para ο mesmo referente (20% no ALSE) pode ser derivada da associa9äo do antropönimo «maria», uma unidade muito produtiva na linguagem popular, na forma9äo de expressöes (maria-besta, maria-fuma9a, maria-farinha), com canastra, no sentido popular jä mencionado. Um dado curioso a ser assinalado e ο fato de cambalhota, a unidade lexical padräo usada para designar a brincadeira ora focalizada, ficar em tereeiro lugar em termos de porcentagem de pontos lingüisticos com as ocorrencias - 88% no AM, 2% na BA, 37% em MG e 2% no PR. Trata-se de uma palavra registrada na grande maioria dos dicionärios

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consultados. Houaiss/Vilar/Mello (2001), por exemplo, apresentam as seguintes acep^oes para cambalhota: «movimento ou exercicio em que se faz ο corpo girar para frente ou para träs, com ou sem apoio em qualquer superficie, realizando uma revolufäo em que os pes passam por cima da cabefa e voltam a tocar ο chäo; baga^o, cabriola, cambota». Por extensäo de sentido: «qualquer salto acrobätico» ou «qualquer movimento em que algo gira ou rodopia sobre si mesmo; reviravolta». Machado (1987) atribui-lhe a origem duvidosa do verbo cambalear, enquanto Cunha (1996) indica ο verbo cambiar, derivado de cambar (sec. XVIII). Ambos os etimologistas registram ο ano de 1813 (Morais) como a primeira fonte de registro de cambalhota. Trata-se, pois, de um item lexical da lingua que se tem conservado no vocabulärio dos brasileiros, sobretudo no dos mineiros. Ja cangape, Variante documentada nas regioes Norte e Nordeste - 22% no ALAM, 28% no ALPB, 7% no ALSE e 14% no APFB - , tambem näo estä dicionarizada como sinönima de cambalhota nas fontes consultadas. Hä ο registro das acepföes de «pontape na panturrilha para fazer ο adversärio cair durante a luta» (regionalismo do Brasil) e de «pontape aplicado dentro da ägua, em uma especie de jogo de capoeira» (regionalismo do MA e do AL). Houaiss/Vilar/Mello/Vilar/Mello (2001) registram tambem cambape na acep9äo de rasteira. Logo, ο uso dessa unidade lexical para nomear a brincadeira ora focalizada parece resultar da associagäo dos semas «cair», presente na primeira acepfäo, e «especie de jogo de capoeira», constante da segunda acepfäo, ja que a «brincadeira de virar ο corpo sobre a cabega e cair sentado» assemelha-se, de certa forma, aos movimentos praticados na luta de capoeira (jogo acrobätico constituido por movimentos das pernas e bra90s). Santos (1998: 429) corrobora essa associa^äo com a capoeira quando levanta a hipotese de cangape resultar de uma adaptafäo fönica (sob influencia de canga) de cambape, forma essa dicionarizada como , . Tal associa^äo com outros jogos ou lutas estaria presente, tambem, em d e s i g n a t e s como capoeira, pulo mortal e salto mortal. Α designafäo salto mortal atribuida ä mesma brincadeira nas tres regiöes, cujos atlas foram tornados como fonte de dados para este estudo - 33% no ALAM, 4% no ALPB, 20% no ALSE, 8% no APFB, 13% no EALMG e 23% no ALPR - parece recuperar ο conhecido «salto beduino» caracteristico do atletismo, definido por Houaiss/Vilar/Mello (2001) como «salto mortal, de costas ou para träs, com torsäo no ar e queda de frente». Portanto, uma defmigao com semas muito proximos aos constantes da definigäo de cambalhota: «movimento», «girar ο corpo». Ο uso da expressäo salto mortal, a exemplo de outras examinadas no campo das brincadeiras, faz-nos reportar ä tese de Alinei (1980) sobre a «reciclagem de velhas palavras» para designar novos referentes. Sublinhe-se ainda que salto mortal foi a ünica designafäo documentada em todos os atlas brasileiros ja publicados. Pirueta foi outra designagäo documentada pelos Atlas de MG (3%) e do PR (24%) como Variante de cambalhota, acepfäo näo registrada nos dicionärios consultados. Houaiss/Vilar/Mello (2001) a definem como «rodopio realizado sobre um ünico pe; giro do cavalo sobre uma das patas dianteiras; salto, cabriola». Machado (1987) considera-a originäria do fr. pirouette, com data9äo em 1873, no dicionärio de Domingos Vieira. Neste

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caso, tambem parece ter havido uma extensäo de sentido em pirueta, fato que justifica a sua apropriagäo para designar um novo referente. Outra unidade lexical que integra ο subcampo da brincadeira cambalhota e que tambem conserva semas como «salto», «acrobätico», «virar no ar» e cabriola, definida por Houaiss/ Vilar/Mello (2001) como «salto de cabra; salto ou saltito agil, leve, desembaragado, especialmente quando dado por brincadeira ou como manifestagäo de contentamento, alegria etc.; salto agil ou acrobatico em que ο corpo se dobra ou vira no ar; cambalhota». Segundo Machado (1987), cabriola deriva do it. capriola, pelo frances cabriole, no Sec. XVII (Morais). A propria defmigäo de cabriola por si so justifica ο seu uso para nomear a «brincadeira de virar ο corpo sobre a cabega e cair sentado», no estado da Bahia. Ja com relagäo ä unidade lexical tubi, documentada com baixa freqüencia no APFB (6%), e um exemplo de itens lexicais com motivagäo opaca para ο uso como designagäo da brincadeira, cujas designagöes estäo sendo analisadas, ja que tubi designa um tipo de abelha silvestre, ο änus (brasileirismo popular), ou penis (brasileirismo popular em MG), segundo Houaiss/Vilar/Mello (2001). Entendemos ser essa designagäo de natureza metaförica, cujo uso estä circunscrito a pequenos grupos sociais e so uma pesquisa in loco poderia explicitar a motivagao para ο seu emprego como sinönima de cambalhota. Ο conjunto de designates aqui analisadas deu mostras do fenömeno da variagäo e ilustra mecanismos utilizados pelos usuärios da lingua para nomear os referentes da realidade: reciclagem de velhas palavras, analogias, metaforizagäo, dentre outras.

Considerasoes finais

Com este trabalho, minha proposta foi descrever ο espago destinado a uma das brincadeiras infantis em seis Atlas regionais publicados no Brasil, analisando as designagöes neles registradas sob ο duplo aspecto: ο geolingüistico e ο lexicolögico, buscando associar a produtividade e expansäo diatöpica de cada lexia com os movimentos söcio-econömicos da histöria do Brasil. Ο estudo realizado permitiu demonstrar que, quanta ä distribuigäo diatöpica das variantes de cambalhota: i) embora realizados em epocas distintas, num espago de ate 40 anos, os atlas registram um notävel polimorfismo que se reflete nas variantes dialetais, ao contrario da esperada unidade lexica provocada por forgas centripetas, como a escola e os meios de comunicagäo de massa. Hä que se ressaltar a constante mobilidade do homem pelas diversas regiöes do Brasil, principalmente depois de 1960, quando levas intensas se deslocaram para as regiöes Oeste e Norte; ii) e possivel associar a distribuigäo diatöpica das variantes lexicas aos movimentos da ocupagäo do espago territorial atraves dos diversos periodos da histöria da formagäo do Brasil. Em especial, cito cambota, como forma mais antiga levada pelos bandeirantes paulistas para as diversas regiöes por onde penetraram, seja em busca de indios para a escravidäo seja, mais tarde, em busca de ouro e pedras preciosas (Parana, Minas Gerais, Bahia); e cangape, disseminada no Amazonas pelos nordestinos, durante ο ciclo econömico da borracha; iii) a distribuigäo diatöpica irregular de algumas variantes indica maior ou menor resistencia de determinados itens lexicais, de acordo com ο espago geogräfico e a histöria social correspondentes. Para ilustrar, cito

Um caminho para ο conhecimento da historia da lingua portuguesa no Brasil

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cambalhota, a que se pode atribuir ο caräter de forma inovadora que, partindo do Rio de Janeiro, chega ao leste de Minas Gerais e mais recentemente ao Amazonas; e iv) a migragäo de unidades lexicas de um campo semäntico para outro, como pirueta e salto mortal, representam formas neologicas que se disseminam por todas as regioes estudadas.

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Maria Asnes L'aspect du VP1 flechi: interactions entre les categories lexicale et fonctionnelle

Cet article examine le mecanisme de la structuration de l'aspect au niveau du groupe verbal flechi. On admettera ici l'hypothese selon laquelle les consituants verbaux et nominaux possedent la propriete de la reference homogene ou heterogene2, qui se manifeste dans le domaine verbal ä travers les types aspectuels. Les Constituante en question seront marques par le trait [dhom]7, qui se transmet de fagon compositionnelle d'un constituent ä l'autre selon la hierarchie syntaxique. En d'autres termes, le trait d'une categorie superieure est le resultat de l'interaction des traits de ses Constituante. En ce qui concerne le domaine verbal, le [dhom] de la categorie fonctionnelle flexion (Γ) se combine avec le trait [±hom] de la categorie lexicale de VP. On definira d'abord le trait [±hom] au niveau fonctionnel, celui de la flexion verbale (Γ) en illustrant la definition qui sera proposee au moyen du paradigme forme par les temps imparfait et passe compose (aoriste). Plus precisement, on montrera que l'imparfait represente une flexion homogene au niveau fonctionnel tandis que le passe compose possede les proprietes d'une flexion heterogene. Notons que notre objectif ici n'est pas de faire une description detaillee de ces temps, mais d'en tirer seulement ce qui est pertinent pour le contraste homogene/heterogene au niveau des flexions. Seront ensuite examinees les interactions entre les traits [ihom] des predicate complexes4 et des flexions. Les compatibilites avec les VPs de types differents seront etudiees ä deux niveaux: d'une part, avec le VP forme par le predicat verbal et son argument interne et d'autre part, avec le VP superieur forme par un VP proprement dit et son adjoint adverbial de mesure temporelle.

1. Description de l'aspect fonctionnel: passage au couple homogene/heterogene

Les temps, en tant que marqueurs de l'aspect fonctionnel, sont des Operateurs portant sur les elements dotes d'un aspect lexical. En utilisant la metaphore de Smith (1991: 93), les temps sont des lentilles de la camera qui rendent les objets visibles au recepteur. Chaque temps particulier selectionne une partie differente de l'objet qu'il veut focaliser. On 1 2

3 4

Syntagme verbal («verbal phrase»). La notion de la reference homogene/heterogene s'applique aux syntagmes nominaux et verbaux. Dans le domaine nominal [+homogene] = massif, pluriel indefini, non-borne; [-heterogene] =comptable, borne. Dans le domaine verbal [+homogene] = atelique, non-borne; [-heterogene]= telique, borne. [-horn] = heterogene; [+hom] = homogene. Nous considerons que le predicat complexe est compose du verbe et de ses arguments.

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Maria Asnes

adoptera ici l'approche bi-componentielle proposee par Smith 1991 selon laquelle l'aspect est une fonction de deux composantes: 1. la composante lexicale {Aktionsart des predicate verbaux) 2. la composante fonctionnelle qui agit sur la composante lexicale. Ces deux composantes ont une existence independante. En effet, bien que l'aspect fonctionnel impose des contraintes tres fortes sur l'aspect lexical, ce dernier maintient neanmoins ses proprietes intrinseques. On defendra ici l'idee selon laquelle il existe une super-categorie generale homogene/ heterogene qui peut s'appliquer ä ces deux niveaux. L'homogeneite/heterogeneite peut etre lexicale ou fonctionnelle: au niveau lexical il s'agit de types de situations {Aktionsarten), tandis qu'au niveau fonctionnel il s'agit d'intervalles focalises dans lesquels ces Aktionsarten sont vrais. Les deux aspects fonctionnels generalement identifies sont l'aspect imperfectif (duratif) et l'aspect perfectif (non-duratif, ponctuel). L'aspect perfectif refere ä la verite de la situation entiere y compris les points initial et final, tandis que l'aspect imperfectif considere la structure interne de la situation et n'affirme la verite que d'un segment de la situation qui ne comporte pas de point final (cf. Comrie 1976: 16, Vet 1980: 76). En reprenant la definition de l'homogeneite/heterogeneite, on dira qu'une categorie fonctionnelle possede le trait [+hom] si eile presente l'intervalle du proces comme non borne par un point final et compose de sous-intervalles identiques, et eile est marquee par le trait [-horn] dans le cas contraire, c'est-a-dire si elle presente l'intervalle comme borne par un point final qui etablit une transition du point de vue de la valeur de verite: le contenu propositionnel de la phrase est faux avant le point terminal et il est vrai ä partir du point terminal.

2. Imparfait/passe compose: l'opposition homogene/heterogene au niveau fonctionnel

2.1. Categorie flexionnelle homogene: l'imparfait II sera montre ici que l'imparfait est une flexion qui est marquee par le trait [+hom]. Smith 1991 distingue deux sous-categories aspectuelles pouvant exprimer le point de vue imperfectif: l'imperfectif general qui se manifeste k travers l'imparfait en frangais et l'imperfectif progressif qui est realise par le progressif en anglais et par la construction etre en train de en fran^ais. On ne traitera ici que de l'imparfait en tant qu'operateur de l'aspect imperfectif general. L'imparfait possede les trois proprietes suivantes: 1. Absence de bornes L'imparfait renvoie ä un moment du passe pendant lequel le proces se deroule, sans que soient precises le debut et la fin du proces (Gosselin 1996: 199). Ce fait explique les relations de compatibilite de ce temps avec les adverbiaux (cf. Hoepelman et Rohrer 1980: 102).

L 'aspect du VP flechi

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i) l'imparfait est incompatible avec les adverbiaux denotant des intervalles bornes par un point terminal.5 (1) *Luc dormait de deux heures ä quatre heures (2) *Paul dormait jusqu'ä quatre heures

Dans (1) l'adverbial de deux heures a quatre heures borne le proces ä ses points initial et terminal ä la fois. Dans (2) le proces est borne uniquement a sa fin par l'adverbial jusqu 'a quatre heures. II suffit done que l'adverbial borne le proces ä son point terminal pour qu'il soit incompatible avec l'imparfait. ii) l'imparfait est compatible avec les adverbiaux qui ne bornent pas Γ Intervalle au point

terminal (cf. depuis): (3) Paul dormait depuis deux heures

L'adverbial depuis deux heures presente l'intervalle de temps comme «ouvert ä droite», c'est-ä-dire comme non borne par le point terminal, et il est par consequent compatible avec l'imparfait. iii) l'imparfait est incompatible avec les adverbes cardinaux: (4) Luc allait au cinema *trois fois (5) Luc allait au cinema *tous les dimanches sauf un

Les adverbiaux cardinaux attribuent aux phrases (4) et (5) une valeur iterative en presentant un nombre donne d'occurrences particulieres de Taction. Comme il s'agit d'occurrences discretes d'une part, et que d'autre part l'imparfait presente le proces de maniere non bornee, ces phrases ne sont pas grammaticales. Par contre, l'imparfait est compatible avec les adverbes frequentatifs qui n'indiquent pas la cardinalite des occurrences et presentent une evaluation de l'etendue de l'intervalle du proces: (6) L'annee demiere Luc allait souvent/rarement /toujours au cinema

Les phrases ä l'imparfait contenant des adverbiaux frequentatifs ont un aspect habituel qui ne distingue pas d'occurrences individuelles du proces. Bien plus, les occurrences individuelles des proces sont homogeneisees pour indiquer une habitude. 2. Continuite Independamment du fait que l'imparfait presente un Intervalle du proces comme non borne, il possede aussi une valeur continue. Smith (1986:106) propose un test qui permet de demontrer cette propriete de l'imparfait. II s'agit de la conjonction d'une situation presentee ä l'imparfait avec une autre qui continue dans le present: (7) L'ete passe ils construisaient une cabine; peut-etre qu'ils la construisent encore. (8) Ce matin eile chantait; peut-etre qu'elle chante encore. (9) II croyait aux fantömes quand il etait petit, et il y croit maintenant aussi.

5

Sauf interpretation iterative.

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Maria Asnes

Etant donne que la conjonction de l'assertion de la continuite convient tout ä fait, on peut dire que l'imparfait presente un aspect continu. 3. Structure interne Non seulement l'imparfait denote un proces continu, mais il presente aussi la structure interne de l'intervalle comme compose de sous-intervalles identiques. Ce fait signifie que quel que soit le sous-intervalle oü est saisi le proces, la valeur de verite reste invariable: (10) Max chantait depuis deux heures

L'intervalle de chanter est compose de sous-intervalles identiques de chanter. Si la phrase de (10) est vraie pendant l'intervalle de temps de deux heures, elle est vraie aussi de chaque sous-intervalle de cette periode (11) Max chantait depuis une heure

Peu importe la duree de l'intervalle, Intervalle entier de (10) ou sous-intervalle de cet intervalle dans (11), il reste vrai que Max chantait. On voit, ainsi, que l'imparfait offre une vision analytique6 et continue du proces compose de sous-intervalles identiques et non borne par le point terminal. Toutes ces proprietes permettent d'affirmer qu'il s'agit d'une categorie flexionnelle dotee du trait [+hom], L'imparfait presente un intervalle de temps homogene ä l'interieur duquel il n'y a pas de changement de situation. La valeur de verite reste la meme tout le long de l'intervalle. On verra dans la section suivante que le passe compose contraste avec l'imparfait du point de vue de la propriete d'homogeneite.

2.2. Categorie flexionnelle heterogene: le passe compose (aoriste) Dans l'emploi equivalent ä celui du passe simple, le passe compose renvoie, d'apres la tradition, ä un aspect perfectif. Nous citerons les trois proprietes qui l'opposent ä l'imparfait: 1. Bornage du proces Le passe compose presente le proces sous l'aspect aoristique, a savoir comme autonome, ponctuel et inchoatif (Gosselin 1996:204). L'intervalle pendant lequel se deroule Taction est considere entierement y compris les bornes initiale et finale. Les compatibilites avec les adverbes de temps permettent de demontrer cette propriete qui contraste avec l'imparfait qui presente le proces comme non borne i) le passe compose est compatible avec des adverbiaux denotant des intervalles bornes par un point terminal (12) Luc a dormi de deux heures ä quatre heures (13) Paul a dormi jusqu'ä quatre heures

6

Analytique signifie ici que l'imparfait fait apparaitre la structure interne du proces.

L'aspectdu

VPflechi

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Dans (12) le proces de dormir est borne par Γ adverbial de deux heures ä quatre heures qui marque le point initial et terminal de l'intervalle, et dans (13) le meme proces se trouve borne ä sa fin par l'adverbial jusqu'ä quatre heures. Alors que le bornage effectue par ces adverbes les rend incompatibles avec l'imparfait qui marque l'aspect homogene non borne, ils conviennent parfaitement aux proces employes au passe compose. ii) Par contre, le passe compose est incompatible avec les adverbiaux qui ne bornent pas l'intervalle ä sa fin: (14) *Paul a dormi depuis deux heures

L'adverbial depuis deux heures presente l'intervalle du temps comme non borne ä sa fin, et c'est cette propriete qui le rend incompatible avec le passe compose qui presente le proces comme borne ä sa fin. iii) Le passe compose est compatible avec les adverbes cardinaux: (15) Luc est alle au cinema trois fois (16) L'annee derniere Luc est alle au cinema tous les dimanches sauf un

Les exemples (15) et (16) expriment une valeur iterative au moyen des adverbes cardinaux trois fois et tous les dimanches sauf un. Dans (15), il s'agit de trois occurrences discretes et bornees de l'activite aller, tandis que dans (16) on peut distinguer une occurrence isolee oü Luc n'est pas alle au cinema. 2. Non-continuite Le passe compose possede une valeur ponctuelle et non-continue. Si on utilise le test de Smith 1986 qui consiste ä adjoindre une assertion enon^ant que la situation continue dans le present, on constate que les propositions deviennent contradictoires. (17) ? *L'ete passe ils ont construit une cabine; peut-etre qu'ils la construisent encore.

Les phrases au passe compose presentent les situations comme dejä terminees et par consequent comme ne pouvant pas continuer dans le present. La seule chose qui peut continuer, c'est l'etat resultant d'un proces accompli. (18) Tout d'un coup je Tai compris (et je le comprends depuis)

Dans (18) le predicat comprendre employe au passe compose fonctionne comme un achevement qui denote un proces conduisant ä un etat de comprehension. Ce n'est qu'au moment oü le proces est accompli qu'on peut parier de l'etat de comprehension exprime par comprendre employe au present. Comme la conjonction de l'assertion de continuite est peu acceptable du point de vue semantique (sauf quand il s'agit d'un etat resultant), on dira que le passe compose aoriste exprime un aspect non-continu. 3. Absence de structure interne Si le passe compose ne presente pas une structure interne d'intervalle, il distingue l'intervalle qui precede le point terminal de l'instant de ce dernier. II en resulte qu'il y a une espece de changement ou de transition qui change la valeur de verite. (19) Max a construit cette maison

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Maria Asnes

Le passe compose presente le proces de construire cette maison comme etant borne par un point terminal. Avant ce point terminal, il n'est pas encore vrai que la maison soit construite. Le proces saisi avant le point terminal a une valeur de verite «fausse» et ce n'est qu'au moment marque par le point terminal que la valeur de verite devient «vrai». II s'ensuit que le passe compose fait apparaitre le proces comme etant borne par le point terminal. II presente l'intervalle du proces de fagon synthetique (en entier) sans considerer sa structure interne. II n'est alors possible de distinguer que des parties: l'intervalle pendant lequel le proces tend vers son aboutissement, et Γ instant qui borne le proces et qui sert de point d'aboutissement. Ces proprietes du passe compose en font une categorie flexionnelle heterogene. Le passe compose presente un proces comme impliquant un changement d'etat, une transition qui change une valeur de verite.

3. Les interactions aspectuelles: l ' e f f e t des flexions temporelles sur les VPs

Seront examinees ici les interactions entre les traits [Aom] des predicate verbaux et des flexions. On verra comment ces traits sont attribues ä la categorie de I', obtenue par la combinaison du VP et de la flexion (1°) et quels effets de sens resultent de cette combinaison. II existe a priori quatre possibilites combinatoires entre les predicate verbaux et les flexions du point de vue de leurs traits homogene et heterogene: (20) a. 1° [+hom] + VP[+hom] b-I° [+hom]+VP[-hom]

c. 1° [-hom] + VP [-hom] d· 1° [-hom] + VP/"+hom] Les sections 3.1.-3.4. presentent une analyse de ces combinaisons, ce qui permettra de mettre en evidence le mecanisme de Γ attribution du trait homogene/heterogene au niveau fonctionnel du domaine verbal.

3-1 1° [+hom] + yP[+homJ

3.1.1.1° f+hom] + W[+hom]

non

modifie

II sera montre dans ce qui suit comment l'imparfait, qui est une categorie flexionnelle homogene, interagit avec des predicate homogenes tels que les etats et les activites. (21) Lea avait froid. Paul a allume le chauffage. (etat) (22) Lea pleurait. Paul a essaye de la consoler, (activite)

Dans (21) et (22), l'imparfait presente l'intervalle situe dans le passe pendant lequel l'etat d'avoir froid (21) et le proces de pleurer (22) ont lieu. L'intervalle est presente de fa9on analytique, c'est-ä-dire comme dote d'une structure interne: il est compose de sousintervalles identiques. Ainsi, dans (21) ä chaque instant ainsi qu'ä chaque sous-intervalle de la duree de l'etat il est vrai que Lea avait froid et ä chaque sous-intervalle du deroulement

L 'aspect du VP flechi

33

du proces dans (22), il est vrai que Lea pleurait. L'absence de bornes qui est intrinseque ä des proces homogenes tels que les etats et le activites est maintenue par l'imparfait qui offre, lui aussi, une vision non bornee du proces. De ce point de vue, les predicate homogenes et l'imparfait sont parfaitement compatibles. Selon les contextes, l'imparfait peut avoir des effets de sens non typiques avec les predicate homogenes. Lorsque l'intervalle de Taction est exprime par un adverbial temporel, on veut preciser que le proces couvre l'intervalle entier. L'imparfait ne prend pas en consideration les bornes de l'intervalle. (23) a. Hier il neigeait. b. La semaine demiere il pleuvait sans cesse

Nous constatons ainsi que dans (23), le proces de neiger (a) et celui de pleuvoir (b) couvrent l'intervalle entier designe par hier dans (a) et par la semaine derniere dans (b). Cet intervalle η'est pas presente comme borne: il aurait pu commencer ä neiger avant hier et ä pleuvoir avant la semaine derniere et il peut continuer ä neiger apres hier et ä pleuvoir apres la semaine derniere. Si l'adverbial designe un intervalle qui est trop long pour qu'un evenement singulier puisse l'occuper, Γ interpretation iterative s'impose: (24) Cette saison Paul jouait la sonate de Mozart

Puisque la duree d'une sonate n'occupe pas normalement une saison entiere, il est clair qu'il s'agit de plusieurs occurrences du meme proces.

3.1.2.1°[+hom] + VP [+hom] modifie par les adverbiaux de mesure temporelle On vient d'examiner les compatibilites de l'imparfait, une flexion homogene, avec les VPs[+hom] n o n modifies. Dans cette section on verra quelle est l'incidence de l'adverbial homogene en pendant combine avec les VPs homogenes, sur la compatibilite du VP superieur avec I'. Selon Gosselin (1996: 239), il existe une contrainte selon laquelle, lorsque l'intervalle du proces est mesure par un adverbial, il doit etre accessible ä partir de l'intervalle de reference denote par la flexion. En d'autres termes, on ne peut mesurer l'intervalle du proces que lorsque la flexion presente un intervalle de reference borne. II s'ensuit qu'ä l'imparfait la presence d'un adverbial de duree cree un conflit. Comme l'imparfait est une flexion homogene, il presente un intervalle de reference comme non borne. D'autre part, le role de l'adverbial pendant X est de mesurer un intervalle du proces. Ceci est rendu impossible parce que l'intervalle du proces est situe dans l'intervalle de reference non borne. Comment se resout ce conflit ? (25) a. ?*Paul elait malade pendant une semaine (etat) b. ?*Marie pleurait pendant une heure (activite)

Les exemples de (25) sont inacceptables etant donne que les adverbiaux en pendant ne peuvent pas acceder aux bornes de l'intervalle ä cause du caractere non borne de l'imparfait. Le conflit peut etre resolu si on interprete ces phrases comme denotant necessairement un proces iteratif et non un evenement unique:

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Maria Asnes (26) a. Chaque hiver Paul etait malade pendant une semaine b. Marie pleurait pendant une heure chaque fois qu'elle avait des problemes (27) a. *L'annee derniere Paul etait malade pendant une semaine b. *Hier Marie pleurait pendant une heure sans aucune raison

Des que Γ interpretation iterative est rendue saillante (26), les enonces deviennent possibles. Pourtant, avec Γ interpretation non-iterative (27), le V' modifie par pendant Χ n'est plus compatible avec l'imparfait. Si la flexion et le predicat verbal possedent un meme trait, il est difficile de determiner quel trait categoriel l'emporte dans le processus d'attribution du trait [±hom] ä I' qui est une categorie superieure resultant de la combinaison de la flexion (1°) et du VP. Pour repondre ä cette question, on examinera dans la section suivante (3.2.) le cas ou la categorie fonctionnelle et la categorie lexicale ont des traits differents. Etant donne qu'on suppose que le mecanisme de Γ attribution de traits ä la categorie I' est le meme, la conclusion de 3.2., qui determine si c'est la categorie fonctionnelle ou lexicale qui transmet ses traits ä la categorie superieure, sera appliquee egalement au cas discute dans cette section, οΐι les categories lexicale et fonctionnelle ont le meme trait.

3-2 I°[+hom]+ VP [.hom]

3.2.1.1° [+hom]+ VP [-hom] n o n modifie Dans cette section nous examinerons les effets de sens resultant de l'interaction entre une flexion homogene (l'imparfait) et des predicate heterogenes (les accomplissements et les achevements).

3.2.1.1 1° [+hom]+ VP [-hom] d'accomplissement Soit les exemples suivants: (28) a. Paul construisait une maison quand Marie est venue le voir b. Max ecrivait un roman quand on a frappe ä la porte

Les phrases qui resultent de cette combinaison sont acceptables, ce qui signifie qu'une heterogeneite lexicale est compatible avec une homogeneite fonctionnelle. II s'agit ä present de determiner quel trait est attribue dans ce cas a I'. Dans les exemples de (28), les proces denotes sont presentes de fagon continue et n'incluent pas de point terminal. La representation continue des proces ä l'imparfait rend possible leur interruption par des proces ponctuels employes au passe compose. Aucune de ces phrases n'implique que le proces a atteint son terme: la maison n'est pas construite et le roman n'est pas ecrit. II s'ensuit qu'employes ä l'imparfait, les accomplissements fonctionnent de fag on analogue aux activites etant donne que la flexion homogene laisse hors du champ de focalisation leurs bornes intrinseques. Ainsi, c'est le trait de la flexion qui l'emporte sur le trait lexical et qui est percole ä la projection intermediaire (Γ) de la flexion.

L 'aspect du VP flechi

35

La compatibilite de I' avec l'adverbial non bornant depuis X (29) et l'incompatibilite avec l'adverbial bornant ä la fin jusqu'ä X (30) prouvent davantage qu'il s'agit d'un ensemble homogene: (29) a. Paul construisait une maison depuis l'hiver b. Max ecrivait un roman depuis le matin (30) a. *Paul construisait une maison jusqu'au printemps b. *Max ecrivait un roman jusqu'ä la fin du mois

Les phrases (29) sont inacceptables ä moins qu'il ne s'agisse d'un evenement itere. Dans ce cas, les bornes imposees par l'adverbial delimitent les sous-intervalles representee par les occurrences individuelles de ces proces. Ainsi, dans Γ interpretation iterative, (29a) enonce que chaque fois que Paul construisait une maison, cela durait jusqu'au printemps. L'adverbial jusqu'au printemps dans cette situation borne une occurrence ä l'interieur de plusieurs, mais non pas l'ensemble d'occurrences recurrentes qui reste non borne.

3.2.1.2 I°[+hom] + VP[-hom] d'achevement Examinons ä present ce qui se passe lorsque les predicate heterogenes d'achevement sont employes ä l'imparfait. A priori, il y a ici un conflit: l'imparfait presente un proces comme homogene et continu tandis que les achevements denotent des proces ponctuels et bornes: (31) a. Luc ouvrait la porte lorsque le telephone a sonne b. Paul partait lorsque la lettre de Marie est arrivee c. Max s'endormait lorsque Lea a frappe ä la porte de sa chambre

Comme Fa remarque Gosselin (1996: 200), l'emploi des predicate ponctuels ä l'imparfait cree un effet de dilatation. L'evenement n'est plus ponctuel mais continu et dote d'une structure interne. Pourtant, comme le font remarquer Smith 1991, Caudal 2000 et Vet 2002 l'imparfait focalise ici la phase preliminaire et c'est cette phase-lä qui est presentee comme continue, alors que le proces-meme ne perd pas sa propriete lexicale de ponctualite. Tout comme pour les accomplissements, l'imparfait fait abstraction des bornes intrinseques des achevements (initiale et finale, qui se superposent dans ce cas): la porte n'est pas encore ouverte, Paul n'est pas encore parti et Max ne s'est pas encore endormi. Ceci est un argument important pour le marquage de F. A nouveau, comme dans le cas avec les accomplissements, c'est le trait fonctionnel qui Fempörte sur le trait lexical et par consequent F est marque par le trait homogene. A part Feffet de dilatation, l'imparfait peut imposer une interpretation iterative: (32) Paul attendait une lettre importante. II ouvrait la boite postale (toutes les heures depuis hier).

Ouvrir est un predicat ponctuel d'achevement qui sous l'effet de l'imparfait peut denoter un proces repetitif. II s'agit de plusieurs occurrences identiques de ouvrir la boite postale qui toutes ensemble occupent un intervalle entre hier et aujourd'hui. Comme on Fa vu cidessus, l'iterativite a un caractere homogene etant donne qu'il s'agit d'occurrences identiques qui fonctionnent en tant que sous-intervalles d'un proces pluralise. Pour conclure, on a vu qu'une flexion homogene enleve ses bornes ä un proces heterogene. Deux interpretations sont alors disponibles: soit, il s'agit d'une activite derivee

36

Maria Asnes

de l'accomplissement par effacement des bornes ou par dilatation d'un evenement ponctuel, soit le proces denote un evenement itere.

3.2.2.1°[+hom] + W[-hom] modifie par les adverbiaux de mesure temporelle Apres avoir vu dans la section precedente quel est l'effet d'une flexion homogene sur le VP non modifie, on examinera ici quel est l'effet obtenu par la combinaison de l'imparfait et d'un VP modifie: (33) a. Paul construisait une maison en un mois b. Max ecrivait un roman en un mois c. Luc prouvait un theoreme en une heure (34) a. Paul construisait une maison pendant un mois b. Max ecrivait un roman pendant un mois c. Luc prouvait un theoreme pendant une heure

On constate que les predicate heterogenes employes ä l'imparfait sont susceptibles de se combiner a la fois avec les adverbiaux en pendant et en en. On examinera dans ce qui suit quels effets de sens sont declenches par ces adverbiaux et comment le VP superieur se combine avec la flexion dans I'.

3.2.2.1 Γ [+hom] + VP[-hom] modifie par enX Les adverbiaux temporels introduits par en presentent l'intervalle du proces dans sa totalite et done comme borne par un point terminal. Par consequent, ils sont compatibles avec les predicate heterogenes qui presentent eux aussi le proces comme borne. Ainsi, un VP superieur compose d'un VP non modifie et d'adjoints temporels est essentiellement heterogene. Ce VP ne peut pas se combiner avec une flexion homogene pour designer un evenement unique. Ce fait s'explique a nouveau par l'impossibilite de mesurer un intervalle non borne designe par l'imparfait. Par contre, si les phrases dans (35) sont acceptables, e'est qu'elles denotent des evenements iteratifs. (35) a. Normalement Paul construisait une maison en un mois b. A cette epoque Max ecrivait un roman en un mois

II en resulte que le proces lui-meme denote par le VP superieur est heterogene et borne, mais la combinaison avec la flexion non bornee exclut une interpretation heterogene. Le conflit entre l'heterogeneite lexicale et l'homogeneite fonctionnelle est resolu par le recours ä la pluralisation de l'evenement. Un evenement heterogene se trouve transforme en sousintervalle borne de l'evenement itere. Un evenement itere est essentiellement homogene etant donne qu'il presente un intervalle comme compose de sous-intervalles identiques d'evenements singuliers et il n'est pas borne puisque la pluralisation n'a pas de limites.

L 'aspect du VP flechi

37

3.2.2.2. l°[+hom]+ VP[-hom] modifie par pendant X Quant aux VPs heterogenes modifies par pendant X et employes ä l'imparfait, Fexplication de cet emploi est semblable ä celle proposee pour les VPs homogenes modifies par un meme adverbial et combines avec l'imparfait. Remarquons encore que les predicate heterogenes suivis de pendant X sont interpretes de faijon homogene. Comme pendant X mesure et borne un sous-intervalle, il est incompatible avec la flexion non bornante qu'est l'imparfait ayant une interpretation d'evenement unique. Le conflit est resolu par la lecture iterative: (36) a. Chaque ete Paul construisait une maison pendant un mois b. Normalement Max ecrivait un roman pendant plusieurs mois

II s'agit de plusieurs evenements recurrents qui sont convertis en sous-intervalles d'un evenement pluralise qui est homogene. Cependant, comment expliquer qu'un adverbial en pendant puisse se combiner avec un VP[-hom] d'accomplissement ? En fait, pendant X extrait un sous-intervalle ä l'interieur d'un Intervalle de proces borne. Le sous-intervalle extrait n'est pas borne par un point terminal. Ainsi, le VP superieur est homogene et n'est borne que par une borne de sousintervalle. La preuve en est que dans (36a) et (36b), la maison n'est pas necessairement construite et le roman n'est pas obligatoirement ecrit. On constate que pendant X peut annuler la borne finale de l'accomplissement et le convertir en une activite, etant donne que la seule difference entre ces deux types de proces reside dans la presence d'une borne finale pour les accomplissements, la structure interne etant homogene. Cette conversion est pourtant impossible lorsque pendant X se combine avec les predicate heterogenes d'achevement: (37) a. ? Luc ouvrait la porte pendant dix minutes b. ? Paul partait pendant une heure c. ? Max s'endormait pendant une heure

Dans (37), comme les proces sont ponctuels et ne sont done pas composes de sousintervalles, pendant X ne peut pas operer une extraction de sous-intervalle et ainsi enlever la borne finale du proces. Par consequent, cet adverbial n'est pas compatible avec les predicate heterogenes d'achevement et les exemples (37) sont peu acceptables.7 Ainsi, la flexion homogene peut se combiner a la fois avec des VPs superieurs heterogenes (modifies par en X) et homogenes (modifies par pendant X). Le constituant I' resultant de cette combinaison est dans les deux cas homogene. La preuve en est que les phrases en question ont necessairement une interpretation iterative qui resout le conflit cree par l'incompatibilite entre le caractere essentiellement non bornant de l'imparfait et le bornage d'un sous-intervalle effectue par les adjoints de mesure temporelle.

(Le point d'interrogation signifie que dans certains contextes oil les achievements sont employes en tant qu'accomplissements, e'est-a-dire comme evenements Continus, les enonces peuvent etre acceptables).

38

Maria Asnes

3.3

r° ι r-i•hom] + VP,[-hom]

3.3.1

I 0 [-hom] + W[-hom] non modifie

La combinaison de la flexion heterogene avec les VPs[.hom] e s t ülustree en franfais par l'emploi des predicate d'accomplissement et d'achevement au passe compose (aoriste). Accomplissements: (38) a. Paul a construit la maison b. Max a ecrit le roman

Achevements: (39) a. Luc a ouvert la porte b. Paul est parti

Le passe compose aoriste presente un proces comme borne du point de vue de son deroulement sur Taxe temporel. Autrement dit, il focalise le proces avec ses bomes intrinseques. L'intervalle occupe par Pevenement est borne par les points initial et final. En plus, le proces lui-meme est borne par son point terminal. La combinaison de deux types de bornes, lexicale et flexionnelle, fait que le proces est ä la fois presente comme etant arrive ä son terme intrinseque et comme etant termine du point de vue de sa duree dans le temps. Ainsi, tous les proces de (38) et (39) sont accomplis (la maison construite, le roman ecrit, la porte ouverte, Paul parti) et finis dans le temps (ils ne continuent pas dans le present). Le I' resultant de cette combinaison est essentiellement heterogene.

3.3.2 l°[-hom] + W[-hom] modifie par l'adverbial de mesure temporelle On etudiera a present quel effet ont des adverbiaux de mesure temporelle, adjoints du VP, sur la composition du trait [dhom] de I'. (40) a. Paul a construit une maison pendant un an b. Max a ecrit un roman pendant une semaine (41) a. Paul a construit une maison en un mois b. Max a ecrit un roman en une semaine (42) a. Luc a ouvert la porte en deux secondes b. Paul est parti en cinq minutes

Les predicate d'accomplissement et d'achevement se combinent normalement avec les adverbiaux introduits par en, mais seuls les accomplissements peuvent se voir adjoindre des adverbiaux en pendant qui annulent leurs bornes intrinseques en effectuant une extraction de sous-intervalle. Ainsi, dans (40), lorsque le VP[-hom] est modifie par un adverbial homogene en pendant, le VP superieur re^oit le trait [+hom] puisque l'adverbial annule les bornes du VP auquel il s'ajoute. Le resultat de la combinaison d'un VP[+hom] superieur avec le passe compose est le meme que celui de la combinaison du VP[+hom] inferieur avec la meme flexion. Autrement dit, le passe compose borne le proces de l'exterieur en delimitant sa duree dans le temps. Ainsi, le proces de construction de la maison a dure un an et l'ecriture

L'aspect du

39

VPflechi

du roman a pris une semaine. Le proces est termine du point de vue temporel, mais on ne sait pas necessairement s'il a atteint son but intrinseque, ä savoir si la maison est construite et le roman ecrit. La borne temporelle n'implique pas necessairement que la borne lexicale est atteinte. Dans ce cas cette derniere est annulee par l'adverbial en pendant. Pour ce qui est des VPs superieurs modifies par les adverbiaux introduits par en (cf. [41], [42]), il s'agit de VPs[-horn] qui denotent un proces borne non seulement intrinsequement mais aussi par l'adverbial. Ces VPs se combinant avec le passe compose forment un constituant V[-hom] qui denote un evenement triplement borne: le proces luimeme est borne intrinsequement par son point terminal, et extrinsequement, d'une part par l'adverbial qui le mesure en fixant les limites temporelles du proces, et d'autre part, par la flexion qui determine les bornes initiale et finale de la duree du proces dans le temps. Dans ce cas les bornes intrinseque et extrinseque coincident. II est important de signaler que contrairement aux combinaisons avec une flexion homogene oü le proces reijoit une interpretation iterative, les I's au passe compose modifies par les adverbiaux de mesure temporelle peuvent denoter des evenements uniques.

3 - 4 1° [-hom]

+

VP[+hom]

3.4.1 ff-homJ + yPf+homJ Dans cette section on examinera quels sont les effets d'une combinaison du passe compose, une flexion heterogene, avec les predicate homogenes d'etat et d'activite. (43) a. Paul a aime Marie (etat) b. Lea a ete malade (etat) (44) a. Max a chante (activite) b. II a plu (activite)

Dans les exemples (43) et (44) l'evenement est presente comme passe, termine et sans structure interne. La preuve en est qu'on peut ajouter ä ces phrases des adjoints de IP bornant Pintervalle: (45) a. Paul a aime Marie jusqu'ä sa mort b. Lea a ete malade jusqu'au debut du printemps (46) a. Max a chante jusqu'ä la tombee de la nuit b. II a plu jusqu'au soir

La structure interne de Γ Intervalle du proces denote par les predicats homogenes est subordonnee ä une vision bornante de l'evenement lorsque ce predicat se trouve dans la portee d'une flexion heterogene. La flexion lui impose des bornes exterieures de fa?on ä ce qu'on sache que ce proces est termine et ne continue plus dans le present. Ainsi, c'est le trait [-hom] de la flexion qui Γ empörte sur le trait [+hom] du VP et qui est transfere au constituant I'. Le passe compose ne fait que delimiter du point de vue temporel un proces qui est intrinsequement homogene.

40

Maria Asnes

3.4.2 l°[-hom] + V P [ + h o m ] modifie par l'adverbial de mesure temporelle II observe en general que les predicate homogenes ne peuvent se combiner qu'avec des adverbiaux en pendant qui presentent le proces comme continu et ayant une structure interne composee de sous-intervalles identiques. Le VP superieur resultant de cette combinaison est dote du trait [+hom], A present on verra quel est l'effet de la combinaison de ce VP homogene avec une flexion heterogene. (47) a. Paul a aime Marie pendant dix ans b. Lea a ete malade pendant une semaine (48) a. Max a chante pendant une heure b. II a plu pendant deux heures

La situation est essentiellement analogue ä celle ou le VP[+hom] superieur compose du VP accomplissement converti en activite par l'adverbial en pendant est employe au passe compose. Le passe compose, qui est une flexion heterogene, impose des bornes exterieures ä la duree du proces homogene. Ainsi, le proces essentiellement homogene et non borne se trouve delimite par le point terminal qui se situe sur Taxe du temps. L'evenement denote est un evenement unique et borne.

4. Conclusion

On vient de demontrer que la distinction homogene/heterogene est operative non seulement au niveau lexical, mais aussi au niveau fonctionnel. A ce niveau, l'opposition homogene/heterogene s'exprime ä travers deux categories essentielles: celle des temps morphologiques et celle des auxiliaires aspectuels. En ce qui concerne les temps, le paradigme forme par les deux temps du passe, l'imparfait et le passe compose, qui sont des temps oil les differences aspectuelles se manifestent morphologiquement, illustre avec force la dichotomie homogene/heterogene. Plus precisement, il a ete montre que l'imparfait represente une flexion homogene au niveau fonctionnel, tandis que le passe compose possede les proprietes d'une flexion heterogene. Apres avoir examine les compatibilites entre les elements du niveau fonctionnel, on est passe ä l'analyse des compatibilites des elements du niveau fonctionnel avec les elements du niveau lexical. On a examine notamment, les quatre possibilites combinatoires entre le constituant fonctionnel 1° (flexion) et le constituant lexical VP. Les compatibilites avec les VPs de types differents ont ete examines ä deux niveaux: d'une part, avec le VP forme par le predicat verbal et son argument interne et d'autre part, avec le VP superieur forme par un VP proprement dit et son adjoint adverbial de mesure temporelle. L'analyse a determine que c'est toujours le trait fonctionnel qui l'emporte sur le trait lexical, c'est-a-dire que le constituant I' regoit ses traits de 1° et non pas du VP.

L 'aspect du VPflechi

41

References

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Joaquim Brandäo de Carvalho / Michela Russo

Y a-t-il des metaphonies ouvrantes en roman?

1. Introduction

Cette breve etude a pour but de montrer qu'un changement recurrent affectant Ie phonetisme des langues ne constitue pas necessairement, quand bien meme il paraitrait naturel au plan phonique, ce qu'on appelle un «changement phonetique»; il n'en est parfois qu'une trace representee par l'image inversee de celui-ci. La question se pose alors de savoir si l'inexistence de tels changements est purement contingente et propre aux langues examinees ou bien si eile decoule d'une impossibilite universelle qu'il resterait ä eclaircir. Tel est le cas des «harmonies ouvrantes», c'est-ä-dire d'hypothetiques assimilations ä distance declenchees par une voyelle non-fermee. Des quatre elements fondamentaux structurant, selon Kaye / Lowenstamm / Verganud (1985), les systemes vocaliques, I (avant), U (arrondi), ί (ATR, advanced tongue root) et A (ouvert), les trois premiers, associes ä un geste articulatoire fermant, sont connus pour se preter ä des phenomenes d'harmonie par propagation. Citons, par exemple: les harmonies I dans les langues finnoougriennes et altai'ques, les harmonies U dans les langues altai'ques, la metaphonie I en germanique, les harmonies ATR dans beaucoup de langues d'Afrique occidentale, qui entrainent une fermeture, /i e u o/ etant ATR vis-ä-vis de /ι ε υ ο/, et les metaphonies romanes, oü l'on voit */-i/ et */-u/ finals fermer les voyelles moyennes accentuees (cf. p. ex., Lausberg 1963: §§ 193-199). Les seuls cas, ä notre connaissance, d'une hypothetique harmonie ouvrante - Brechung allemande, harmonie ouvrante en bantou (Clements 1993), harmonie «RTR» en nez perce (Hall / Hall 1980) et en mongol khalkha (Rialland / Djamouri 1984) - demeurent ambigus, car il n'est pas sür que le trait harmonique reside dans le terme ouvert (ou RTR) de la distinction d'aperture. Nous examinerons ici deux autres cas de figure problematiques en roman: le napolitain et le portugais (auxquels il eüt fallu ajouter le roumain). On verra que, dans les deux cas, les faits constituent le residu d'une metaphonie fermante bien connue mais depuis longtemps opacifiee, et temoignent d'un biais grammatical d'ordre ä infirmer leur nature «phonetique» des l'epoque medievale. On proposera, en conclusion, une piste afin d'expliquer Γ impossibilite d'une metaphonie ouvrante au cas oü son inexistence s'avererait universelle.

44

Joaquim Brandäo de Carvalho / Michela Russo

2. N a p o l i t a i n

La metaphonie napolitaine c o n s i s t e dans les e v o l u t i o n s traditionnellement

decrites

c o m m e suit: devant les v o y e l l e s hautes * / - i - u / finales apparaissent les alterations suivantes de la v o y e l l e tonique: (1) a. *[e] et *[o] deviennent respectivement [i] et [u]; b.*[e] et *[o] deviennent respectivement [je] et [wo], Lorsque les v o y e l l e s finales sont autres que /i, u/, c'est-ä-dire les v o y e l l e s finales [-haut] /a, e/, alors /e, ο, ε, ο/ toniques demeurent invariables: c ' e s t le contexte o ü l ' a p o p h o n i e n e s'applique pas. C e s c h a n g e m e n t s sont attestes par un corpus d e d o n n e e s constitue d e plusieurs textes dialectaux d ' e p o q u e a n g e v i n e et aragonaise (cf. Tab. 1-6): Tab. 1 Chronologie des textes jusqu'ä 1442 textes angevins

avant1475 ΙΓ moitie sec. XV IF moitie sec. XV 1498 ca.. avant1627 avant1632 XVIIFs.

BagniR (1290-1310 env.), BagniN (1340 env.), Regimen Sanitatis 1, lb (1290-1310) et 2 (l i r e moitie du XIVe s.), StatMaddaloni (debut du XIVs s.), HistTroia (l i r e moitie du XIV® s.), Lettere Angioine (1353-1356), Cronaca di Partenope (jusqu'au XIVe-debut du XVe s.), LibroAntichiFacti (debut du XVe s.), Romanzo di Francia (Γ moitie du XVe s.), Petazza (1421 env.), Patti 1 (1427), Bozzuto (1440 env.)1

Loise de Rosa ms. Riccardiano 2752 De Jennaro Ferraiolo Cortese G.B.Basile textes litt.2

Tab. 2 i < T: jusqu'ä 1442

textes angevins

avant1475

Loise de Rosa

capilli, spisso, maystro cammerlingo (contre canberlenga), maistro, pilo

1498 env.

Ferraiolo

camerlingo, spisso

avant1632

G.B.Basile

spisso, pilo

x v u r s.

textes litt.

capille pl., spisso, maisto, pilo

1

La plupart des citations des textes angevins sont extraites du depouillement de Petrucci 1993, y compris Celles provenant de HistTroya. Lorsqu'elles proviennent de sources depouillees par nousmeme, cfr. le renvoi aux pages de Γ ed. De Blasi 1986. Les citations de StatMaddaloni sont extraites de Matera-Schirm 1997.

2

En l'absence de mention de sources secondaires, les citations des XVII e et XVIII e siecles proviennent du depouillement de premiere main des textes suivants, publies ä Rome chez Benincasa: Domenico Basile, II Pastor fido in lingua napolitana (1628), ed. Clivio, 1997; Andrea Perrucci, Agnano zeffonnato (1678), ed. Facecchia, 1986; Nicola Corvo, Storia de Ii remmure de Napole (premiere moitie du XVIII e s.), ed. Marzo, 1997; Anonyme, La Violeieda spartuta ntra bujfe e bernacchie (1719), ed. Perrone, 1983; Nicolö Capasso, L 'Iliade in lingua napolitana (1737 env.), ed. Giordano, 1989; Nunziante Pagano, La vattaglia ntra le rranonchie e Ii surece (moitie du X V I i r s.), ed. Malato, 1989.

Ya-t-il des metaphonies ouvrantes en roman?

45

Tab. 3 i < e: jusqu'ä 1442

textes angevins

sico < SECUM, tico < TECUM

avant1475

Loise de Rosa

gamillo, rnico < MECUM, ry (pi. metaph. de re), Cirrito

1498 env.

Ferraiolo

Gammillo, Cirrito, Fragnito , Melito

avant1632

G.B.Basile

cammillo, mico, tico, ri, Melito

XVIII's.

textes litt.

Gammillo

jusqu'ä 1442 avant1475 1498 env. avant1632

Textes angevins Loise de Rosa Ferraiolo G.B.Basile

xvurs.

Textes litt.

fundo, fundo, funno, funno, (mais funno,

Tab. 4 u < ü: mundo, puczo mundo, piducchie, pucczo mundo, puzo Grazullo (mais Grazolla), chiarchiullo chiarchiolla) peducchie

Tab. 5 u < o: jusqu'ä 1442 avant1475 1498 env.

Textes angevins Loise de Rosa Ferraiolo

avant1632

G.B.Basile

XVIH e s.

Textes litt.

neputi, pumo, sulo, prunto; figliulo, Pecczulo munte pi., pummo, cuperture , pisature urdini, nepute, sulo, ottufro < *OCTOBRU, Pezulo, passaturo , baruni, lanzune , patrone arciulo (mais arciola), fasulo< PHASEOLU, figliulo, Pozzulo, pisaturo, streppune pi. (contre streppone sing.), Astrunelopon. munte pi., sulo, prunto, figliulo, moccaturo (< cat. mocador), barune, barcune, cannune

Tab. 6 ie < e, uo

[-ATR]

[-ATR]

[+haut]

[+haut]

V I

V I

[+haut]

[-ATR]

Le probleme est que, dans la metaphonie napolitaine, le noyau vocalique n'est pas reläche ou f-ATR] (ce qui est decisif dans l'analyse de Calabrese), mais bien typiquement tendu ä Naples, tant dans Γ etat actuel de la langue que selon des temoignages anciens. II est possible, tout en restant dans le cadre de l'analyse proposee par Calabrese, d'emettre l'hypothese suivante (cf. Russo 2001): la semi-voyelle est [-ATR]; en termes de traits on posera que la configuration [-ATR, +haut, +syllabique] est exclue par filtration (cf. Fig. 3) mais que [-ATR, +haut, -syllabique] est licite. La diphtongaison peut des lors s'analyser comme une fission portant sur le trait syllabique et entrainant la polarisation des autres traits (cf. Fig. 4). Fig. 3

*[i]

Fig. 4

[je]

ν

ν

[+syll]

[-syll]

[-ATR]

[-ATR]

[+syll] [+ATR]

[+haut]

[+haut]

[-haut]

Si la metaphonie napolitaine peut-etre consideree comme atypique en ce que ses effets sont heterogenes (fermeture et diphtongaison), elle Γ est aussien ce que ses causes sont opaques. La centralisation a, en effet, cree des conditions d'opacite dans le systeme phonologique originel, et entrame une reinterpretation moφhologique des alteraances metaphoniques. L'effacement de la voyelle finale se rencontre dans des documents latins anterieurs ä l'an mil, la centralisation dans le napolitain des 14e-15e siecles apparaissant des lors comme evidente. Des le IXe siecle, la metaphonie napolitaine apparait liee ä Γ expression des categories grammaticales de nombre et de genre, et opacifiee suite ä la centralisation des voyelles finales non basses, c'est-ä-dire des declencheurs putatifs de l'alternance.

Y a-t-il des metaphonies ouvrantes en roman?

Al

L'effacement de la voyelle finale est dejä atteste dans les chartes latines: nuce pl. ä Naples en 985 (Sabatini 1965). En dialecte napolitain, le passage de /-ae/ et /-!/ ä /-a/ est un phenomene ancien; en revanche /-ο/ et /-a/ finaux etaient phonologiquement stables. L'unique donnee certaine est done la neutralisation de /-e/: /-i/ du latin vulgaire en graphique, phonetiquement [a] (Formentin 1998): en effet, la representation pour /-ϊ/ est systematique; de plus, dans la desinence du pluriel, c'est-ä-dire dans /a/, ont converge /-ae/ et /-!/; pour distinguer le genre masculin du genre feminin on eut done recours soit ä la metaphonie, soit ä l'article. Aussi la metaphonie sert-elle ä distinguer le genre des l'epoque de De Rosa. Le nombre relativement faible de metaplasmes nominaux dans cette phase semble renforcer l'hypothese d'un affaiblissement du vocalisme final en napolitain ancien. On ne peut pas parier simplement de centralisation de la serie velaire desinentielle (graphiquement ), laquelle, dans tous les cas, serait restee ä un niveau «subphonematique». Une telle situation graphique semble correspondre ä la situation synchronique du dialecte napolitain des XIVe et XVe siecles, et il est difficile de preciser le moment de la separation entre representation graphique et substance phonique. On en conclut que le processus metaphonique est devenu autonome dejä en des temps plutöt anciens, alors que les approches dominantes n'hesitent pas ä transferer en synchronic une derivation historique devenue largement opaque. Les analyses anterieures, en fait, y compris generativistes, n'hesitent pas a transferer dans le systeme synchronique sud-italien le vocalisme final protoroman, alors que le napolitain n'oppose aujourd'hui que /a/ et /a ~ 0 / a la post-tonique, et, dans les phases plus anciennes, probablement /a/ (c'est-ä-dire graphique), /a/ et /ο/ (c'est-ä-dire graphique). Cela confirme la these selon laquelle la metaphonie est depuis longtemps un changement non motive phonetiquement, et on songe au traitement non-concatenatif de cette partie de la morphologie. On voit, en effet, que l'apophonie est liee ä l'expression des categories grammaticales de nombre et de genre; ce lien devient direct quand la neutralisation des voyelles finales prive la metaphonie de declencheur explicite: l'opposition entre singulier et pluriel, entre feminin et masculin ne s'exprime plus par des terminaisons differentes, mais par l'alternance de la voyelle tonique. Le resultat est le passage d'une morphologie concatenative, desinentielle ou suffixale, ä une morphologie interne. En l'absence de manifestations de morphologie concatenative, nous pouvons penser que e'est la morphologie non concatenative qui apporte la marque des relations flexionnelles. C'est sur les considerations precedentes que se fonde une interpretation qui differe de l'analyse couramment admise. Cette interpretation (Russo 2004; ä paraitre) implique que revolution napolitaine n'est pas strictement une metaphonie; il s'agit de l'inhibition d'un changement spontane - de deux changements spontanes, en fait: cf. (1) - par les voyelles finales non hautes, c'est-ä-dire, en termes de phonologie des elements, par une finale contenant Γ element A. Selon cette analyse, les vocalismes «metaphonique» et «non metaphonique» sont deux developpements du vocalisme sous-speeifie sous-jacent. Le developpement dit «metaphonique» est le developpement non-marque, qui se manifeste sans apport du contexte; le developpement «non metaphonique» est induit par la presence de Γ element A dans le contexte (element lexicalise, par exemple, dans le feminin). Le developpement est done different selon que le contexte fournit ou non un element Α, c'estä-dire une specification d'aperture vocalique. Diachroniquement, on admet que le vocalisme metaphonique correspond ä une evolution spontanee, tandis que le vocalisme

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Joaquim Brandäo de Carvalho / Michela Russo

non-metaphonique correspond au blocage de cette evolution par un contexte vocalique non haut car contenant l'element A, les representations lexicales etant sous-specifiees et les elements contextuels venant done automatiquement (par defaut) s'associer aux elements lexicalement presents. L'analyse proposee se developpe ä la fois comme une analyse phonologique et morphologique. Modification du developpement par defaut de la voyelle tonique, la nonmetaphonie est tres töt morphologisee et analysee comme un processus non concatenatif: l'element A est un morpheme «fusionnel» actif et il est «co-syllabe» avec le radical, sans entretenir le moindre rapport lineaire avec sa cible, la voyelle tonique. Le signifiant de la flexion est constitue par le morpheme apophonique A. Quelle qu'ait ete l'origine latine du phenomene, ce renversement de perspective traduit le Statut d'un processus devenu totalement ou largement opaque en napolitain des ses premieres attestations, alors que les approches dominantes transposent en synchronie une derivation historique. Une belle confirmation du röle d'un element qui entrave revolution spontanee du vocalisme vers un etat diphtongue nous est donnee par les formes analogiques qui apparaissent dans les adjectifs epicenes de Τ classe. Etymologiquement, ces adjectifs doivent avoir un singulier «non-metaphonique» et un pluriel «metaphonique»: la voyelle accentuee sujette ä la metaphonie presente une forme epicene (masculine et feminine) au singulier non metaphonisee et une forme epicene au pluriel metaphonisee (cf. Tab. 7). Pour les adjectifs qui ont une voyelle tonique non metaphonisable, la forme est invariable (ex. 1498, Ferraiolo granne). Tab. 7 sing. fedele francese tovene

1475, De Rosa pifidile francise mvene

Les adjectifs de Ie classe sont inseres dans le mecanisme de la distinction entre masculin metaphonique et feminin non metaphonique. Ici, nous sommes en presence d'une double manifestation de l'element A: desinence vocalique qui a acces au segment distingue par mouvement (mode sequentiell grossa, corta, etc., fem. sing.), et objet co-syllabe en tant que signifiant du genre feminin. En napolitain ancien, le pluriel metaphonique feminin des adjectifs de 2 e classe est frequent; meme Γ adj. contente, qui represente un metaplasme de classe adjectivale (l e classe—>2eclasse), apparait comme epicene en napolitain ancien (avec pluriel masc. et fem. regulierement diphtongue): contente sing, epicene (1475, De Rosa; 1498, Ferraiolo), continte pi. masc. et fem. (XIV e s., Romanzo di Francia), contiente pi. masc. et fem. (1475, De Rosa), contiente masc. pi. (1632, G. B. Basile). Cependant, ces emplois metaphoniques des pluriels feminins semblent avoir disparu des la premiere moitie du X V I i r siecle, d'apres la description faite par Oliva (ante 1736; cf. Malato 1970: 308). Plus generalement, on peut remarquer une tendance progressive du genre feminin a la perte de la metaphonie au pluriel (cf. Tab. 8 et 9).

Y a-t-il des metaphonies ouvrantes en roman?

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Tab. 8 Classe epicene innovatrice fuorte -A e

forte +A 'pl

fpl

HistTroya; BagniR

XIV s. XV e s.

De Rosa

XVII e s.

G. B. Basile

Fasano

x v u r s.

Piccinni

Tab. 9 Classe epicene innovatrice +A XV s s.

(rote) radente Ferraiolo

XVII's.

mpertenente G. B. Basile

xvurs.

pparente, balente, saccente Oliva, trasparente,fetente

T.Valentino

L'innovation du napolitain /v / f p l —> +A touche aussi les metaplasmes nominaux: cf. contente f. pl. (1632, G. B. Basile; s.d., Velardeniello, D'Ambra 1873). Ce metaplasme de classe adjectivale est conforme ä l'innovation du napolitain moderne: contente f.pl. La Fig. 5 schematise les stades successifs de revolution: Fig. 5

Sing. PI.

r

Masc * forte *forti

II

>

Fem 'forte *forti

Masc. forts fworto

>

Fem. forts fworto

I

I

Masc. forto fworto

I

Fem. fort,·) forto

Ces faits s'expliquent si Ton se donne un morpheme «anti-metaphonique» (l'element A) qui, pour les adjectifs du type forte, marque initialement le singulier et, par analogie avec la classe 1, aussi le feminin. D'oü trois formes non metaphoniques dans le paradigme innovateur (cf. Fig.5), qui sont difficilement explicables hors d'une analyse qui pose un element caracteristique des contextes non metaphoniques.

3. Portugals

Le portugais constitue l'exemple d'une langue oü l'on a pu soutenir, sur la base de faits tels que ceux en (2), ä la fois l'existence d'une harmonie fermante et celle d'une harmonie ouvrante (cf. Williams 1938: §100, 3-7), cette derniere ayant encore ete recemment postulee par Sanchez Miret (1998a, 1998b): (2) a.

*/ε a/

> [e ο] /

b.

*/eo/

> [ε o] /

i, u

Ex.:

*metu > *medu > *medu > medo *föcu > *fogu > *fogu > fogo

a

Ex.:

*Ista> *estä>esta *formösa > *formosa >

formxa

50

Joaquim Brandäo de Carvalho / Michela Russo

Quels sont les arguments ä l'appui d'une metaphonie ouvrante? II est indeniable, comme le montre le Tab. 10, qu'il existe, en portugais moderne, une tendance phonotactique ä privilegier les sequences paroxytoniques /ε o_a/ aux depens des sequences /e o_a/:3 Tab. 10 Nombre de nominaux paroxytons h_ aJ 185 /o_a/ 60

/e_aJ 142 /e_a/ 83

ä sequences /V

moyenne_a/4

Total 327 143

Les mots ä /ε o_a/ constituent ainsi pres de 70% (= 327/470) des formes nominales ä /Vmoyenne_a/, alors que la frequence de /ε ο/ est beaucoup plus basse que celle de /e o/ dans un corpus lexical tel que CetenFolha (Albano 2004). S'il est vrai que l'opposition entre /e ο/ et /ε ο/ existe bien dans les paroxytons ä -α finale en portugais moderne, la predominance des secondes pourrait neanmoins constituer l'indice d'un changement phonetique autrefois actif ou encore en cours de diffusion dans le lexique. Or on a, en effet, */e ο/ > /ε o/ / (C)a dans de nombreux cas (cf. Tab. 11). Tab. 11 Exemples de feminins lexicaux a voyelle mi-ouverte non-etymologique acelga ar. as-silqa tregua got. triggwa adega

gr. apotheke

amora

lat. vulg. mora

aquela

lat. eccu ilia

argola

ar. al-gulla

aresta

lat. arista

bola

lat. bulla

beca

jud.-esp. beca

borla

lat. vulg. *burrula

bodega

lat. apotheca

cho^a

lat. pluteu?

ela

lat. ilia

copa

lat. cuppa

essa

lat. ipsa

derrota

fr. route < lat. rupta

esta

lat. ista

gola

lat. gula

inveja

lat. invidia

grota

it. grotta

moeda

lat. moneta

hora

gr. hora

pe^a

Celta. *pettia

j°9a

?

3

4

Les donnees chiffrees qui suivent provierment de la version electronique, denommee Listas, du Mini-dicionärio Aurelio (= Ferreira 1977), qui comprend 27074 entrees. Listas a ete elaboree au Laboratörio de Fonetica e Psicolingüistica (lafape) de l'Universite d'Etat de Campinas (Unicamp), Säo Paulo. Nous remercions vivement sa directrice, Eleonora Cavalcante Albano, qui nous a envoye, apres selection ä l'aide de ce programme, le lexique pertinent pour cette analyse, et Martina Martins Marana, qui y a ajoute les informations etymologiques provenant du Dicionärio Houaiss da Lingua Poriuguesa. Nous n'avons pas tenu compte ici de certaines categories morphologiques qui auraient pu biaiser l'analyse. Ainsi, dans les formes ä /o_a/, ont ete exclus 61 (vrais ou pseudo) derives ä terminaisons -ola (25), -oca (8), -ota (19) et -osa (9), lesquels viennent s'ajouter aux feminins des 283 adjectifs en -oso que comporte le Mini Aurelio. Dans les mots a /e_a/, ont ete exclus 92 (vrais ou pseudo) derives en -ela (80) et -eca (12). Dans les mots ä /o_a/, ont ete exclus 16 (vrais ou pseudo) derives en -ora (9) et -orra (7). Dans les mots a /e_a/, ont ete exclus 176 (vrais ou pseudo) derives en -eta (99), -eza (67) et -es(s)a (10).

Ya-t-il

des metaphonies

ouvrantes

en

51

roman?

promessa

lat. promissa

nora

lat. vulg. *nura

regra

lat. regula

ora

hora

remessa

lat. reraissa

orla

*orulus, dim. de ora

selva

lat. silva

torta

lat. torta

tarefa

ar. vulg. tariha

tropa

fr. troupe

testa

lat. testa

-osa

lat. -osa

Toutefois, deux faits s'opposent ä la these d'une metaphonie ouvrante. D'une part, parmi les 143 formes ä /e o_a/, un grand nombre illustre aussi */e o / > / e o / / (C)a (cf. Tab. 12), dont au moins un exemple (le suffixe -orra) remonte ä une epoque prelatine. Tab. 12 Exemples

de feminins

lexicauxportugais

ä voyelle mi-fermee

dtymologique

cera

lat. cera

alcachofra

ar. al-kharxofä

cerca

lat. circa

alcova

ar. al-qubba

cesta

lat. cista

ampola

lat. ampulla

defesa

lat. defensa

boca

lat. bucca

despesa

lat. tardif dispensa

bolsa

lat. tar. bursa

destra

lat. dextera ou dextra

cebola

lat. caepulla

enxaqueca

ar. ax-xaqiqa

coxa

lat. coxa

enxerga

lat. serica

crosta

lat. crusta

estrela

lat. Stella

escova

lat. tar. scopa

lesma

lat. limax

esposa

lat. sponsa

letra

lat. littera

estopa

lat. stuppa

mesa

lat. mensa

forma

lat. forma

pera

lat. pira

gota

lat. gutta

peta

gr. pitta

lagosta

lat. *lacusta

presa

fem. subst. de preso

loba

fem. de lobo

resma

ar. rizma

mosca

lat. musca

seda

lat. seta

polpa

lat. pulpa

sexta

lat. sexta

popa

lat. *puppa

verga

lat. virga

sorva

lat. sorba

vespa

lat. vespa

-orra

sx prelatin

aforda

ar. ath-thorda

D'autre part, le portugais semble utiliser /ε ο/ comme voyelles moyennes par defaut dans trois types de formes: (3) a. les sigles et les neologismes: cf. Ibope, Fapesp, cinefilo, sonografo, etc. (cf. Albano 2004); b. les emprunts, dont les mots savants: cf. completo, fetido, sede, vero, atroz, feroz, veloz, remolo, sacerdote, sonoro, voto, voz, etc., tous issus de */e o/; cf. aussi les savants ν[ε]/α, t[z]la versus estr[e\la, issus de */e/; c. les radicaux verbaux: cf. s[e]co «sec» / j[e]co «je seche», j[o]go «brosse» / esc[s]va «il brosse», etc. (cf. Carvalho 2004a).

«jeu» / j[o]go

«je joue», eic[o]va

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Joaquim Brandäo de Carvalho / Michela Russo

Si I'on se refuse ä admettre que le -a exerce un effet ouvrant sur la voyelle accentuee, il resterait alors ä expliquer les cas des feminins non savants mentionnes dans le Tab. 11. Dans au moins une partie d'entre eux, la voyelle mi-ouverte serait relativement recente - cf. Huber (1933: § 87) et Williams (1938: § 100, 2) - et done posterieure ä Taction fermante de */-u/ sur *h/. Or celle-ci eut les consequences morphologiques suivantes:5 Fig. 6

Singulier

Pluriel

I

>

II

Masc.

Fem.

Masc.

Firn.

*/-o_u/ */-3_os/

*/-s_a/ */-o_as/

/-o_o/ /-o_os/

/-o_a/ /-o_as/

Ainsi, par exemple, de w[o]vo, n[o\vos, n[o]va, n[o\vas, oü la metaphonie fermante a affecte la forme morphologiquement non-marquee, soit le masculin singulier, avant d'etre rendue partiellement opaque par la neutralisation des reflexes de */-u/ et */-o/. C'est dans ce contexte qu'une alternative ä l'hypothese de la metaphonie ouvrante semble s'imposer qui fournirait une explication non phonetique aux evolutions constatees dans les mots feminins du Tab. 11. Nous partirons du principe selon lequel, dans une derivation «optimale», la marque phonologique est correlee ä la marque morphologique. II s'ensuit que les masculins singuliers, avec leur voyelle fermee accentuee, ont dü etre lexicalises, e'est-a-dire penpus par les locuteurs comme phonologiquement non-marques, des lors que celle-ci s'est phonologisee suite a la disparition de son element declenchant (*/-u/). Par voie de consequence, c'est la voyelle ouverte associee aux cas morphologiquement marques qui, bien qu'etymologique, a ete interpretee comme marquee, et ce des l'epoque tres reculee oü */-u/ et */-o/ se sont confondus. En d'autres termes, nous faisons notre ici l'hypothese d'une reinterpretation regressive - ou, si l'on veut, d'une «reverse rule» ä la Vennemann (1972) - de l'alternance metaphonique: dans une classe de mots, on ajoute desormais Γ element A (ouvert) ä la voyelle accentuee radicale au pluriel et/ou au feminin. II s'agit la toutefois d'une derivation morphologique qu'il conviendrait de qualifier d'«apophonique», non d'un processus phonologique transparent, car conditionne par le contexte, tel que le serait une metaphonie et tel que le fut, a ses debuts, la fermeture du */o/ dans les masculins singuliers. Par la-meme, la derivation est soumise au jeu de l'analogie par lequel l'adjonction de A aura fini par investir le signifiant du feminin lexical. L'hypothese de la nature analogique de la pretendue «metaphonie ouvrante» est etayee par au moins trois aspects. Tout d'abord par le fait que la sequence /o_a/ caracterise 75,5% des nominaux ä /Vmoyenne arrondie a/ alors que /e_a/ n'est attestee que par 63,1% de ceux ä /Vmoyenne anterieure a/ (cf. Tab. 10): rappelons que l'alternance d'aperture n'est devenue morphologiquement productive que dans le cas des arrondies (cf. Fig. 6 et note 5). II y a ensuite le cadre morphologique de nombre de manifestations de l'alternance d'aperture: ainsi de la distinction entre les feminins ela, esta, essa, aquela (/ε/) et les 5

Sans doute par suite d'un «effet PCO» (Principe du contour obligatoire), Γ effet fermant de */-uI n'a ete generalise, puis exploite par la morphologie, que dans le cas des voyelles arrondies. Dans celui des anterieures, il y a des exceptions (cf. cego) et il n'y a pas d'alternances productives: Pedro (vs. pedra), medo, cadelo (vs. cadela), novelo (vs. noväa), capelo, etc. gardent leur /e/, issu de */ε/, au pluriel.

Ya-l-il des metaphonies ouvrantes en roman?

53

masculins ele, este, esse, aquele (/e/), alors qu'on a STELLA > estr[e)la; ainsi encore du plus productif des suffixes adjectivaux, -oso, dont le pluriel est -[O]ms f et le feminin -[O].SO, alors que la meme desinence, figee dans les noms propres, ne subit pas l'alternance (Barroso, Cardoso, Fragoso, Matoso, etc. gardant [o] au pluriel). Enfin, dans Carvalho (2004 b), il a ete montre que la derivation apophonique du pluriel, pourtant opaque (cf. Fig. 6) et lexicalement minoritaire, s'etend par analogie dans le standard de Lisbonne depuis le XIX eme siecle. Si cela est possible, il en va de meme, a fortiori, de la derivation apophonique du feminin, dont Γ extension doit etre plus ancienne, puisqu'elle est encore motivee par la voyelle finale, 6 et reste confortee par la plus haute frequence des sequences /ε o_a/ etymologiques.

4. Conclusion

Les faits portugais rejoignent ainsi ceux dejä releves en §2 pour le napolitain, ä savoir: (a) la substitution de feminins pluriels du type /forta/ aux reflexes reguliere epicenes du type /fworto/ < */forti/, alors que les masculins pluriels homophones (/fworto/) ne changent pas; (b) l'opacite de cette evolution, puisque nulle voyelle finale non-haute n'apparait, rappelons-le, dans les feminins pluriels epicenes. Ni en napolitain ni en portugais, il n'y a done de «metaphonie ouvrante», au sens oü, tant en napolitain qu'en portugais, ce n'est pas un objet phonologique, un trait ou une «melodie A», qui se propage, en tant que tel, ä la voyelle accentuee; e'est une marque de feminin, un morpheme pouvant done par ailleurs se reduire ä un seul trait sans assise segmentale propre comme en napolitain. Ce n'est pas un processus phonologique (ici, une assimilation); e'est une derivation morphologique. Un probleme est done virtuellement pose ä la phonologie generale: pourquoi n'y auraitt-il pas d'harmonies ouvrantes, par exemple des metaphonies declenchees par des voyelles non-fermees? d'oü vient la faible voire inexistante capacite de propagation de l'ouverture vocalique? A ces questions, nous nous bornerons ä hasarder l'hypothese suivante, qui demanderait a etre confirmee par l'etude des faits d'harmonie mettant en jeu les traits consonantiques de mode. En admettant que seuls les traits (ou les «melodies» au sens autosegmental) se propagent, peut-etre faudrait-il penser que «Α», qui caracterise la voyelle par excellence, η'en est pas un(e), ä Γ inverse de I, U, etc., mais ä Γ instar de Γ occlusion, qui, eile, caracterise la consonne par excellence, et qui, contrairement ä la friction ou ä la glottalisation par exemple, ne devrait done pas se propager dans cette hypothese. Ainsi, les deux poles de l'echelle d'aperture saussurienne ne seraient pas encodes par des objets segmentaux, mais bien par les elements squelettaux, une attaque syllabique etant, par defaut, maximalement fermee, et le noyau maximalement ouvert.

Rappelons que le a atone est, en portugais moderne, fortement reduit et centralise; il est generalement transcrit [e]. Toutefois, son caractere «ouvert» au plan phonologique resulte de ce que non seulement e'est la moins fermee des voyelles atones, mais aussi, et surtout (cf. Carvalho 1994), de l'existence d'un sandhi post-lexical par lequel deux a atones adjacents se contractent en un [a] ouvert (cf., p. ex., casa azul [kazazul] «maison bleue»).

54

Joaquim Brandäo de Carvalho / Michela Russo

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Manuel Luis Costa

Valores semänticos das preposi^öes espaciais α, αίέ e para em Portugues europeu*

0. Introdugäo

Neste trabalho procede-se ao estudo das preposiföes a, ate e para do Portugues europeu, no que respeita a dois tipos de construfäo com verbos de movimento: verbos de deslocafäo 1 (VDj+P+SN; e verbos de maneira de movimento2 (VMM)+P+SN. Segundo Talmy (1985), entre outros, algumas linguas como ο Ingles lexicalizam a trajectoria e a defini9äo de um telos no sintagma preposicional, enquanto nas linguas romänicas (por exemplo, ο Espanhol) esses valores säo marcados pelo verbo. Partindo desta tipologia descritiva, definida, no entanto, importa sublinhä-lo, näo como uma generalizagäo absoluta, procura demonstrar, seguindo Morimoto (2001), para ο Espanhol, e Folli/Ramchand (2003), para ο Italiano, que os dados do Portugues permitem identificar uma situagäo bem mais complexa. Do ponto de vista metodologico, os contextos a estudar poderäo, igualmente, revelar-se terreno fertil para ο estudo dos valores semänticos das preposigöes. De facto, e na medida em que e inequivoco ο estatuto de nofäo gramatical daquelas, exige-se uma atenfäo redobrada ä suas propriedades distribucionais, isto e, ao co-texto e/ou contexto. Essa aten9äo conduz, no entanto, näo raras vezes, ä identificafäo de toda uma multiplicidade de valores empiricos e intuitivos, resistentes ä teoriza^äo. As constru9Öes em anälise permitem justamente superar a principal dificuldade metodologica do estudo da semäntica das preposiföes - a imbricafäo de valores - , possibilitando, atraves de manipulates controladas, distinguir ο estävel do contingente. Um outro procedimento metodologico a seguir consiste no desenvolvimento de uma anälise contrastiva sistemätica, tentando identificar fenomenos de binarismo sinonimico, antonimico e/ou ilusorio, de acordo aliäs com as sugestöes de diversos autores, entre os quais Pottier (1963) e Campos (1997): a) L'etude systematique historique de por e para demanderait au moins une these [para ο espanhol]. [...] Une etude parallele du portugais serait interessante; on y verrait un developpement remarquable de para: «virado para baixo», «puxar para fora», «traduzir para espanhol», «a transformafäo de albardam para aldrabäo», etc. (Pottier 1963: 340) b) La difference marquee par α et a t i , ä peine referee ici, reste ä approfondir. II faut introduire, dans cette opposition, un troisieme termc, para («ä», «en», «poun>) et, seul en tenant compte de 1'ensemble des trois prepositions, il sera possible de degager les valeurs de chacune. (Campos 1997: 128)

Este trabalho foi d e s e n v o l v i d o n o ämbito do grupo de i n v e s t i g a f ä o e m Semäntica (linha 3) d o Centra de Linguistica da Universidade N o v a de Lisboa. 1

Ingles: «goal o f m o t i o n verbs»; frances: «verbes de deplacement». Doravante VD.

2

Ingles: «maner o f m o t i o n verbs»; frances: «verbes de maniere de deplacement». Doravante

VMM.

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Manuel Luis Costa

Neste sentido, e partindo da observagäo dos fenomenos de compatibilidade/ incompatibilidade entre diferentes tipos de Verbos de Movimento e as preposigöes em estudo, defenderei, num primeiro momenta, que, ao contrario do que supunha a caracterizagäo lexical levada a cabo por Talmy (1985), segundo a qual nas linguas romänicas os VMMnäo admitem, regra geral, a cocorrencia com SP's de trajectoria, os dados do Portugues demonstram ο oposto. No que respeita ä constru?äo de valores aspectuais, discutirei ainda a possibilidade de as preposigöes ate e para delimitarem um telos. Α anälise dos contextos acima referenciados permitirä igualmente demonstrar que, apesar da aparente intersubstituibilidade destas preposigöes, lhes estäo associados diferentes valores. A saber: (i) preposipäo a - valor de F(ronteira)\ (ii) preposifäo ate - valor de percurso·, (iii) preposi9äo para - valor de mir a (visee).

1. Enquadramento teorico

1.1. A proposta de Talmy Na sua anälise tipologica das expressöes de dcslocagäo, Talmy (1975, 1985) procura determinar quais os componentes semänticos bäsicos do evento de movimento («motion event») e quais os marcadores linguisticos - verbo, preposigäo, etc. - desses componentes. Ao propor uma carateriza?äo tipologica das linguas segundo ο modelo de lexical izagäo dominante em cada uma delas, defende que em linguas como ο Ingles3 ο verbo lexicaliza as componentes semänticas de Deslocagäo e de Maneira. Noutro grupo de linguas, exemplificadas pelo Espanhol, 4 ο verbo principal exprime, simultaneamente, a Deslocagäo e a Trajectoria. Ao estudar a coocorrencia entre verbos e preposigöes, defende ainda que a combinatoria VMM+P no Ingles da origem, na maior parte dos casos, a sequencias marcadas pela ambiguidade, podendo exprimir movimento localizado ou com trajectoria. De acordo ainda com ο mesmo autor, no caso do Espanhol, a combinatoria VMM+P apenas representa ο movimento localizado («located motion»). A estrategia para exprimir ο movimento com trajectoria, nesta lingua, e completamente diferente da do Ingles, passando pela selecfäo de um verbo inerentemente telico. Os exemplos abaixo (Talmy 1985: 70): (1) a. I

rolled

the keg

Deslocagäo Maneira

into

the storeroom

Trajectoria

Tambem no Chines e, aparentemente, em todos os ramos do Indo-Europeu, excepto as linguas romänicas (Talmy 1985: 62). Tambem as outras linguas romänicas, as linguas polinesias e as semitas (Talmy 1985: 69).

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Valores semänticos das preposiqöes espaciais a, ate e para (2) Meti

el barril

a la bodega

Deslocagäo Trajectöria

rodandolo

Maneira

ilustram ο que acaba de ser dito. Assim, em (1), a interpretafäo de Deslocagäo e de Maneira estä associada ao predicado verbal roll, atelico. De modo a construir uma situafäo em que se explicita uma direc9äo especifica e preciso recorrer no Ingles a um SP. Em (2), por seu tumo, ο predicador verbal e inerentemente telico, marcando uma trajectöria determinada (do exterior para ο interior). A Maneira, caso ο enunciador pretenda representa-la, e lexicalizada por um constituinte adverbial ou pelo geründio (como e ο caso). 1.2. Classificafäo semäntica dos Verbos de Movimento Α distin^äo entre VD e VMM tem ocupado diferentes autores como, por exemplo, Tesniere (1959), Vandeloise (1987), Lamiroy (1991) e Morimoto (2001), entre outros. De acordo com Lamiroy (1991: 65-66), por exemplo, existe uma oposiiäo semäntica crucial entre os VD e os VMM, na medida em que os primeiros exprimem uma deslocafäo com uma determinada orientagäo ou direcqäo, ao passo que os segundos apenas exprimem a ocorrencia de movimento sem que assinalem, a nivel lexical, qualquer tipo de trajectöria. Segundo Morimoto (2001: 47-ss), no seu estudo do Espanhol, e necessdrio distinguir dois grupos com comportamentos diferenciados no interior dos VMM. Identifica, assim, um sub-grupo de verbos do tipo de caminhar ou correr, cuja caracteristica principal e a indetermina^äo da trajectöria, e um segundo sub-grupo de verbos do tipo de balancear-se, marcados pela ausencia de trajectöria. Na medida em que, no caso dos primeiros, ο movimento tem uma referenda espacial externa ao objecto que se move e, no dos segundos, um movimento que e estritamente interno a um objecto, designa aqueles de VMM-Ε e estes de VMM-l. Os primeiros säo representatives da classe dos verbos inergativos (verbos com um ünico argumenta agente), ao passo que os segundos ο säo dos verbos inacusativos (verbos com um ünico argumenta tema). Assim, e de acordo com a proposta de sistematiza9äo de Morimoto (2001: 50), seriam tres os criterios semänticos para a classificagäo dos Verbos de Movimento: (i) prcsenga (ou ausencia) de desloca9äo; (ii) determina^äo na trajectöria; (iii) referenda a uma determinada maneira de movimento.

o que permitiria apresentar ο seguinte quadro de sintese: Presenfa de deslocafäo VD VMM-E

• •

VMM-I

0

Trajectöria determinada

Maneira de movimento 0

indeterminada

V

ausente



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Manuel Luis Costa

2. Dados

De modo a proceder ä anälise dos dados do Portugues, observemos de seguida alguns exemplos: (3) a. a Ana foi ao Pais de Gales / ate ao Pais de Gales / para ο Pais de Gales b. a Ana saiu ä rua / ate ä rua / para a rua c. a Ana desceu ä rua / ate ä rua / para a rua (4) a. a Ana correu *ä praia / ate ä praia / para a praia b. a pomba voou *ao beiral / ate ao beiral / para ο beiral c a Ana nadou * ä margem / ate ä margem / para a margem d. a Ana caminhou *ä praia /ate ä praia / para a praia e. a Ana esquiou *ä aldeia / ate ä aldeia / para a aldeia (5) a. a Ana agitou-se *äs escadas / *ate äs escadas / *para as escadas b. a Ana trope^ou *äs escadas / *ate äs escadas / * para as escadas c. a Ana balanceou as ancas *äs escadas / *ate äs escadas / *para as escadas

Analisando os exemplos, podemos verificar as seguintes regularidades: (i) compatibilidade entre os VD - por exemplo, ir, vir, sair, descer - e as preposiföes a, ale e para; (ii) compatibilidade entre um grupo de VMM-E - por exemplo, correr, nadar, saltar, voar, caminhar, etc. e as preposiföes para e ate; mas incompatibilidade de coocorrencia com a preposifäo a\ (iii) incompatibilidade entre os VMM-l - por exemplo, agitar-se, tropegar, etc. — e as preposiiöes a, ate e para.

Assim, se ο conjunto de exemplos correspondente ao paradigma presente em (3) näo levanta qualquer problema ä proposta de generaliza9äo de Talmy (1985), ja ο mesmo näo acontece com ο paradigma (4), visto que nas linguas romänicas näo deveria ser possivel aos VMM lexicalizarem as componentes semänticas de Desloca^äo e Trajectoria. Dito por outras palavras, e ainda de acordo com ο mesmo autor, todas as sequencias em (4) teriam que ser agramaticais, ο que näo sucede. Este dado permite demonstrar que, ä semelhan^a do Espanhol (Morimoto 2001) e do Italiano (Folli/Ramchand 2003), tambem no que respeita ao Portugues a expressäo das relagöcs espaciais dinämicas e um fenömeno bem mais complexo do que a proposta de generalizagäo de Talmy (1985) supöe. Deste modo, e face ä constatagäo de que nestas tres linguas e compativel a coocorrencia de VMM com SP 's de Trajectoria, poder-se-ä colocar a hipotese de que este e um fenömeno comum äs linguas romänicas, ο que obviamente carece de um estudo. No que respeita ao paradigma (5), näo surpreende a agramaticalidade de todas as sequencias, uma vez que, de acordo com Morimoto (2001), tanto a propriedade semäntica da Deslocafäo quanto a da Trajectoria näo caracterizam os VMM-I.

2.1. Preposiföes a, ate epara - dados empiricos Apesar de diferentes autores (Cunha/Cintra 1986,3 entre outros) associarem a estas tres preposi9öes os valores de movimento, direccionalidade e orientagäo, os falantes säo sensiveis a variaföes de sentido muito subtis. Assim, e considerando os exemplos em (3a), diriamos que na primeira sequencia - ir+a - um falante interpretarä uma estada passageira

Valores semänticos das preposiföes espaciais a, ate e para

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da Ana no Pais de Gales. A sequencia ir+para marcarä, pelo contrario, uma permanencia ou estada prolongada. Ο contraste observado nos exemplos seguintes permite demonstrar justamente ο que acaba de ser dito: (6) a. ??/* a Ana foi ao Pais de Gales, mas voltou passados dois anos b. a Ana foi para ο Pais de Gales, mas voltou passados dois anos

Assim, e compreensivel ο juizo dos falantes a proposito de (6a), visto que a permanencia de dois anos num pais näo se pode propriamente considerar uma estada passageira. Esse problema näo se coloca em (6b). Por fim, a sequencia ir+ate permite a seguinte interpretafäo: «a Ana näo tinha mais nada para fazer e foi ate ao Pais de Gales». Neste caso, ο Pais de Gales e apenas ο ultimo ponto de uma trajectoria. Ο exemplo seguinte ilustra de forma clara aquilo que acaba de ser dito: (7) Ο itinerante primeiro-ministro Antonio Guterres aproveitou esta semana uma ocasional passagem por Lisboa para ir ate ä Expo encomendar ο novo Metro aos Portugueses (Corpus Avante! Anotado v. 1.3).

2.2. Ο valor de F(ronteira) e a preposifäo a As manipulates acima efectuadas säo de extrema importäncia para a caracterizaijäo dos valores da preposi9äo a. Como pudemos verificar, a sua combinatöria com VD da origem a sequencias bem formadas, mas ο mesmo näo sucede com os VMM. Este funcionamento leva-nos a supor que das propriedades semänticas associadas a esta preposifäo näo faz parte a defini^äo de uma Trajectoria. Deste modo, näo surpreende a boa formagäo das sequencias em (3), na medida em que a propriedade Trajectoria se encontra lexicalizada no verbo. Tambem näo e surpreendente a agramaticalidade de todas as outras sequencias, uma vez que se essa propriedade näo e lexicalizada nem pelo verbo nem pela preposifäo, entäo näo e possivel definir um «ponto de chegada» de seja ο que for. Face ao exposto, e de acordo com Costa (2003), defendo que, em Portugues europeu, a preposi9äo a, na relagäo A R B , associa ao termo ä sua direita um valor de F. Trata-se, neste caso de uma fronteira de fechamento do intervalo de pontos correspondente ä trajectoria descrita pelo objecto a localizar - a Figura, na terminologia de Talmy.

2.3. Ate vspara: a constru9äo de um telos Como ja ficou demonstrado, a anälise do funcionamento dos marcadores ate e para nas sequencias (4) e de especial importäncia para compreender as reservas colocadas ä tipologia definida por Talmy (cf. supra), na medida em que tornam possivel a coocorrencia de um SP de Trajectoria e VMM. No que respeita, em particular, ä preposifäo ate,5 importa sublinhar ο seu papel na definifäo do valor de telicidade.6 Assim, se no caso dos VD, por pertencerem ä classe dos

5

Convem referir que, em Portugues moderno europeu, se ο termo regido e um Nome precedido por um artigo ou um demonstrative, a preposigäo ate vem, regra geral, acompanhada pela preposigäo

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Manuel Luis Costa

Eventos, na tipologia de Vendler (1967), podemos falar de predicados inerentemente telicos, ja quanta aos VMM-E (caminhar, por exemplo) observamos predicados do tipo Actividades, de natureza atelica. Α preposifäo ate marca nestes contextos a constru?äo de um telos. Ε ο que podemos observar com ο seguinte conjunto de exemplos: (8) a. a Ana correu ate ä praia em dez minutos / * durante dez minutos b. a pomba voou ate ao beiral em dez segundos / * durante dez segundos c a Ana nadou ate ä margem em dez minutos / * durante dez minutos d. a Ana caminhou ate ä praia em dez minutos / * durante dez minutos e. a Ana esquiou ate ä aldeia em dez minutos / * durante dez minutos

Nos exemplos acima, a compatibilidade das sequencias VMM-E+ate com os adverbiais aspectuais de completamento, de natureza telica, explica-se na medida em que ο SP retroage sobre ο predicado atribuindo-lhe ο trag ο de telicidade positiva. Ο recurso ao teste empirico de coocorrencia com os adverbiais aspectuais durativos confirma a explicagäo anterior. Isto e, näo e teoricamente compativel na sequencialidade do enunciado a construgäo de uma situafäo telica marcada por VMM-E+ate+SN e ο valor aspectual atelico marcado pelo adverbial aspectual durativo durante dez minutos. Consideremos seguidamente a preposigäo para. Tal como a preposifäo ate, tambem esta preposifäo integra um constituinte que marca a determinagäo espacial de uma relagäo predicativa. Elas tem, no entanto, funcionamentos distintos. Assim, e como podemos comprovar pela observagäo dos exemplos seguintes: (9) a. *a Ana foi ate ao Pais de Gales, mas näo conseguiu chegar lä b. a Ana foi para ο Pais de Gales, mas näo conseguiu chegar lä (10) a. * na maratona, ο atleta correu ate ä meta, mas desmaiou antes de a alcanijar b. na maratona, ο atleta correu para a meta, mas desmaiou antes de a alcangar

a preposigäo ati marca a constru?äo de um percurso de um intervalo de pontos e, simultaneamente, a fronteira de fechamento desse intervalo (Campos 1997: 128), dai a incompatibilidade com a adversativa. Isto e, näo e possivel descrever uma trajectoria, atingir ο ultimo ponto dessa trajectoria - ο Pais de Gales ou α meta, respectivamente em (9 a) e (10a) - e, simultaneamente, negä-lo. No que respeita a preposi9äo para, näo se verifica a incompatibilidade com a adversativa visto que ο constituinte que a preposigäo integra define uma trajectoria, mas näo, necessariamente, ο atingir de uma fronteira de fechamento. Neste sentido, afigura-se pertinente falar da operagäo de mira. De acordo com Culioli (1990: 146 e ss.), atraves da operagäo de mira e a partir da situagäo de enuncia9äo origem, ο enunciador visa, entre os valores da classe, aquele que lhe permite validar a relagäo predicativa em T2 (tempo do enunciado).

a (Cunha/Cintra 31986: 561). De assinalar, no entanto, ο contraste observado em ele guiou ate Lisboa /*ate ä Lisboa e ele guiou ate ä cidade l*ate cidade (cf. Campos 1997: 127). Ο que pode ser comprovado, de resto, pela possibilidade desta preposifäo poder ocorrer em paräfrases de construföes resultativas do Ingles: he laughed himself sick - ele riu ate äs lägrimas. (cf., entre outros, Pereira 2000: 86-87)

Valores semänticos das preposigöes

espaciais a, ate e para

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No presente caso estamos na presen^a de uma relagäo predicativa complexa, sendo ο termo introduzido pelo SP a marcar esse valor. Ο enunciador visa, entre uma classe de valores possiveis, um valor a atingir (o alvo ο Pais de Gales ou a meto)? Como pudemos verificar (cf. supra), a preposi9äo ate retroage sobre ο predicado atribuindo-lhe um trag ο de telicidade positiva. Cabe agora perguntar se no caso da preposi9äo para sucede ο mesmo, embora esta seja uma possibilidade aparentemente excluida pelos testes empiricos aplicados nas sequencias (9b) e (10b). Observemos, por conseguinte, alguns exemplos: (11) a. a Ana correu para a praia ?em dez minutos / durante dez minutos b. a pomba voou para ο beiral ?em dez segundos / 'durante dez segundos c. a Ana nadou para a margem em dez minutos / durante dez minutos d. a Ana caminhou para a praia *em dez minutos / durante dez minutos e. a Ana esquiou para a aldeia ?em dez minutos / durante dez minutos

Como podemos observar, a anälise dos exemplos em (11) näo e linear. Alem disso, importa referir que os juizos de gramaticalidade dos falantes do Portugues, no que respeita ao conjunto de exemplos apresentado, raramente säo incontroversos. Admitindo como välida a hipotese acima enunciada, segundo a qual a preposifäo para marca a construgäo de uma operafäo de mira, entäo todas as sequencias com adverbiais de completamento deveriam ser interpretadas como agramaticais, ο que näo sucede. Raros säo os falantes, no entanto, que näo colocam diividas quanta ä gramaticalidade destas sequencias. Ainda de acordo com essa hipotese, näo deve surpreender a boa formafäo dos exemplos com os adverbiais durativos - exceptuando ( l i b ) uma vez que a preposi^ao para define a mira, mas näo ο fechamento da fronteira de um intervalo de pontos. Ou seja, tomando como exemplo ( l i d ) , a Ana caminhou em direcfäo ä praia durante dez minutos, isto e, percorreu um subintervalo do intervalo de pontos correspondente ä totalidade do caminho para a praia, sem que tenha atingido a fronteira de fechamento (a praia). Embora de momento näo seja possivel apresentar uma solufäo satisfatoria para ο problema, importa sublinhar que os juizos de gramaticalidade associados ao paradigma (11) parecem sugerir a existencia de duas possibilidades de interpretafäo para a preposi9äo, configurando uma bifurca^äo de valores possiveis. Assim, e na medida em que se verifica a compatibilidade do composto VMM-E+para quer com adverbiais aspectuais de completamento, quer com adverbiais aspectuais durativos, admite-se a possibilidade de funcionamento da preposifäo para ou como marcador telico, ou como marcador atelico, ο que obrigaria ä revisäo da proposta inicialmente avangada. Nos casos em que a preposi9ao para näo coocorre com um delimitador aspectual do tipo durativo ou de completamento, e igualmente de admitir a existencia de um fenömeno de ambiguidade.

Α associafäo da opera^äo de mira ao marcador para afigura-se vantajosa tambem no que diz respeito aos usos temporais e nocionais ou figurados da preposifäo. Assim, veja-se, por exemplo: para burro so Ihe faltam as penas.

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Manuel Luis Costa

3. Observaqjöes finais

De acordo com os dados apresentados, importa sublinhar duas conclusöes: a) em Portugues europeu verifica-se a compatibilidade entre os VMM-Ε e os SP's de Trajectoria, ao contrario do que a proposta de Talmy (1985) para as linguas romänicas postulava; b) em Portugues europeu, a telicidade näo e ünica e exclusivamente delimitada por um predicador verbal inerentemente telico, podendo, no caso dos VMM-Ε ser construida pela sua coocorrencia com um SP de Trajectoria. Nesta linha, se ο papel da preposi9äo αίέ na constru?äo de um telos e evidente, ja no que toca ä preposi^äo para um novo estudo terä de ser desenvolvido.

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Federica Diemoz

Phenomenes morphosyntaxiques dans des parlers francoproven^aux de la Vallee d'Aoste: le cas des clitiques degrammaticalises

1. Introduction

La Vallee d'Aoste est une petite region autonome situee au nord-ouest de l'ltalie faisant partie du domaine francoproven9al, territoire qui se trouve ä la charaiere des parlers galloromans et gallo-italiens. L'aire francoproven9ale n'a jamais connu d'unite politique et identitaire, le francoprovengal ne s'est pas developpe en tant que langue litteraire. Cette langue est ainsi caracterisee par une forte fragmentation interne et par l'absence de normalisation. En plus, cette aire linguistique ne connait pas de tradition ecrite ancienne. Les parlers francoprovengaux de la Vallee d'Aoste ont fait l'objet de nombreuses recherches; c'est surtout leur morcellement interne qui a ete etudie. Meme si on peut constater que chaque village a son propre parier, on peut toutefois voir emerger differentes zones. Hans-Erich Keller (1958), dans son etude phonetique et lexicale sur les parlers valdötains, segmente la Vallee d'Aoste en cinq aires principales. Meme si Keller definit ces differentes aires dialectales, il affirme que la distinction la plus marquee est celle entre les parlers dits de la Haute Vallee et ceux de la Basse Vallee. Le chercheur valdötain Μ. Perron (1995), utilisant les donnees inedites de I'Atlas des patois valdötains,1 segmente egalement la region valdötaine en deux zones principales: la Haute et la Basse Vallee et met en relief les differences lexicales qui caracterisent ces deux aires. Dans les etudes de Schüle (1978) et de Favre (1995, 1996), c'est egalement cette bipartition de la Vallee d'Aoste qui emerge. Les traits qui caracterisent ces deux aires peuvent etre resumes ainsi: les parlers de la Haute Vallee presentent une relative uniformite lexicale et, etant donne les relations avec les regions francophones d'au-delä des Alpes, ils sont influences par la langue franfaise. Dans cette partie de la region se situe la ville d'Aoste qui a joue un röle de centre directeur pour cette region. La Basse Vallee presente une variabilite lexicale tres marquee et possede des traits archai'ques. Cette zone confine avec l'ltalie et en particulier avec le Piemont; les formes piemontaises penetrant de plus en plus dans les parlers de cette zone. Les etudes traditionnelles montrent surtout les differences lexicales et phonetiques qui existent entre les parlers de la Haute et de la Basse Vallee, mais il serait interessant de relever par ce travail si, d'un point de vue syntaxique aussi, il y les deux zones qui emergent.

L'Atlas des patois valdötains (APV) comprend 16 points d'enquete en Vallee d'Aoste et quelques points en Savoie, en Valais et au Piemont. Ce travail est en cours de realisation au Bureau regional pour l'ethnologie et la linguistique (BREL).

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Federica Diemoz

Dans cette contribution, j'analyserai des phenomenes de morphosyntaxe des pronoms personnels sujets, en position pre-verbale, dans quelques parlers francoproven^aux de la Vallee d'Aoste. Le reseau d'enquete de mon etude comprend cinq localites choisies pour etre representatives des differentes aires dialectales de la Vallee d'Aoste qui emergent

Pour chaque point d'enquete, j'ai choisi trois temoins qui represented trois generations. On aura ainsi un temoin jeune (entre 20 et 35 ans), un temoin qui a entre 35 et 60 ans et un temoin plus age. Tous les temoins ont le parier de leur village comme premiere langue, ils l'utilisent couramment et ils ont toujours vecu dans leur village d'origine.

1.1. Le questionnaire Etant donne l'objectif de mon travail, ä savoir une etude de morphosyntaxe, mon questionnaire etait compose de phrases completes, inserees dans des contextes se referant ä la vie quotidienne,2 pour que le temoin soit ä l'aise en s'exprimant et aussi pour recueillir de fagon plus spontanee la syntaxe pronominale que Ton obtient difficilement lorsqu'on pose des questions isolees. On ne fait done jamais dire aux temoins ce qu'ils ne peuvent pas dire. Ce sont les principes de la simplicite et de la quotidiennete qui regnent. Le questionnaire a d'abord ete redige en fran^ais, puis traduit en italien. Chaque temoin avait la possibilite de choisir la langue de l'enquete. Etant donne le Statut officiellement bilingue de la Vallee d'Aoste, tout le monde a en principe une bonne connaissance du franfais mais, pendant la periode fasciste, l'emploi de cette langue avait ete interdit et 2

L'experience des enquetes m'a montre que les temoins repondent difficilement ä des questions qui ne les concernent pas.

Phenomenes morphosyntaxiques

dans des parlersfrancoprovenfaux

de la Vallee d'Aoste

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l'enseignement etait reserve a la langue italienne. Cela explique pourquoi certains temoins ages preferent les questions posees en italien. 3 Pour chaque pronom sujet, j'ai imagine un petit recit oü le pronom ä etudier est insere dans differentes positions de la phrase afin d'explorer en contexte plusieurs parametres syntaxiques. Le questionnaire prevoyait egalement des sequences de conversation libre en dehors de la situation formelle creee par le questionnaire. Etant moi-meme locutrice native du francoproven9al valdotain, 4 je parlais en patois avec mes temoins, ce qui facilite une communication naturelle. Ces parties de conversation libre sont tres utiles pour verifier l'utilisation de certaines structures, des elements releves grace au questionnaire. Mon questionnaire permettait ainsi d'obtenir des enonces simples et d'autres plus complexes, des phrases relevant de la conversation spontanee et des situations oil c'est la narration qui domine. Le questionnaire compte environ 150 enonces pour chaque temoin, constituant un corpus d'environ 2'250 enonces qui ont tous ete transcrits. Ä cela il faut ajouter les commentaires spontanes qui ont egalement ete transcrits.

2. Emploi ou non-emploi du p r o n o m personnel dans les langues romanes et en francoproven9al

Dans les langues romanes on peut observer l'existence de deux systemes syntaxiques differents: d'une part les langues qui utilisent regulierement le pronom personnel pour marquer le sujet du verbe et d'autre part Celles qui s'en passent. La langue franfaise avec tous ses dialectes (wallon, picard, franc-comtois, etc.), les dialectes gallo-italiens et ladins de l'Italie du Nord 5 ainsi que le romanche appartiennent au premier groupe. II faut constater que des parlers gallo-italiens, tel que le piemontais, 6 connaissent un emploi redondant et meme tres abondant des pronoms sujets. D'autre part l'italien, les paries occitans et certains dialectes toscans font partie du groupe oil le pronom sujet n'est pas obligatoire. II semble done emerger une zone d'Europe centrale et occidentale qui recouvre le nord de la France, une partie de la Belgique, de la Suisse pour arriver jusqu'ä l'Italie centrale 7 oil le sujet pronominal est employe regulierement.

3

4

5 6 7

Le questionnaire n'a volontairement pas ete prepare en patois. J'ai teste, au cours d'une enquete pour VAtlas linguistique audiovisuel du Valais romand (ALAVAL), l'option de l'interview en patois (Diemoz/Maitre 2000: 61). Les interferences se faisaient alors plus nombreuses encore, le temoin se limitant frequemment ä reproduire mot ä mot l'enonce qui lui etait soumis plutöt que de le reformuler a sa maniere. II est parfaitement normal, pour des locuteurs natifs valdötains, de parier en dialecte entre personnes originaires des differentes regions de la vallee, malgre les differences internes relativement importantes. Spiess (1956), Vanelli, Renzi (1983), Benincä (1994). Telmon (1988, 2001). Foresti (1988).

68

Federica Diemoz

Le francoprovenfal semble se trouver dans une zone intermediate, de discontinuity entre le gallo-roman septentrional et le gallo-italien. Sa position se comprend mieux lorsqu'on tient compte egalement de l'occitan qui n'a pas de pronom sujet obligatoire. De plus, la syntaxe actuelle du pronom sujet en francoproven^al valdötain est tres proche de celle de l'ancien fran^ais. Sur la base des travaux existants de Marzys (1964) et de Favre (1993), on peut dire que les parlers francoprovengaux se trouvent dans une situation de transition: le pronom sujet peut etre absent, facultatif ou obligatoire (Benincä P. / Renzi L. et Vanelli L. 1985: 163). On a aussi pu constater que, d'apres ces etudes, les differentes personnes de la deixis verbale ne fonctionnent pas toutes de la meme fa9on (Sornicola 1997: 65-66).

2.1. Emploi ou non-emploi des pronoms personnels sujets en position pre-verbale En ce qui concerne le fonctionnement syntaxique des pronoms personnels dans les cinq parlers valdötains etudies, il a ete possible de constater que le seul element commun est l'emploi obligatoire du pronom de la deuxieme personne du singulier. Pour les autres personnes, en position pre-verbale, on trouve des emplois assez reguliere du pronom sujet dans le parier de Verrayes, l'existence et l'emploi de certaines formes pronominales dans le parier de Challand, mais egalement le non-emploi ou meme l'inexistence de toutes les formes ä Roisan ou de certaines formes pronominales ä Arvier et ä Champorcher. Tableau 1. Pronoms sujets atones en position pre-verbale Roisan Arvier Verrayes 0» le p. sing. { y dze / de / 0 } {de / d'/ ne} {dz' / d'}[v. avei] n' [v. avei] (te/f) 2e p. sing. te {te/f} Fem. 3e p. 0 0 {lle/i} sing. 1 [v. avei/itre] {ir/y}[v. avei/itre] Masc. 3e p. 0 0 {i/y} 1 [v. avei/itre] sing. le p. pl. 0 0 ηό n' [v. avei] 2e p. pl. 0 vo/0 vo Fem. 3e p. pl. 0 0 i 1 [v. avei/itre] i Masc. 3e p. 0 0 1 [v. avei/itre] Pl.

8 9 10 11 12

13 14

Champorcher {dze / dz' / ze / z'

Challand {i/ye/0}

/&] {te/t'} {0/ilu} y [v. avei]

{ti/f} {i/a/0}

{0/iu/y}

{ö / ou / 0 }

{0/no/nVi1^}

{i/n'/y/0}

{0/vo13} {0/i14}

{i/0} {i/e/0}

0

{i/0}

Le Symbole 0 indique le non-emploi du pronom personnel. Les parentheses indiquent les differentes possibilites realisees par les temoins. On a releve une seule occurrence de cette forme atone, dans un enonce du temoin le plus äge. Les temoins, M.V. et R.P. utilisent dans un seul contexte la forme atone pleine i. Le temoin le plus äge utilise une fois la forme atone i, pour le pronom de la premiere personne du pluriel, et une fois la forme elidee η' devant un verbe ä initiale vocalique. Dans un seul enonce R.P. emploie la forme atone vo. Seul le temoin le plus äge utilise le pronom sujet atone de la troisieme personne du pluriel.

Phenomenes

morphosyntaxiques

dans des parlers francoprovenqaux

de la Vallee

d'Aoste

69

3. Emploi ou non-emploi des pronoms personnels sujets avec certaines formes des verbes avei et itre «avoir» et «etre»

L'analyse du corpus a montre que les formes ä initiale vocalique des verbes «avoir» et «etre» ne semblent pas fonctionner comme les autres verbes qui commencent par une voyelle. Les linguistes Italiens Renzi et Vanelli (1983), dans une etude consacree aux pronoms sujets dans quelques langues romanes, avaient enquete dans deux localites de la Vallee d'Aoste, ä savoir Saint-Nicolas et Chätillon. Les deux chercheurs observent une generalisation de l'emploi des pronoms sujets avec les verbes «etre» et «avoir». Iis se demandent pourtant si ces formes sont vraiment des pronoms ou s'il s'agit de consonnes agglutinees au verbe. Etymologiquement, toutes les formes du verbe «avoir» et certaines formes du verbe «etre» commencent par voyelle. Or, il est remarquable que plusieurs formes presentent actuellement une initiale consonantique qui pourrait s'identifier ä un (ancien) pronom, ou qui pourrait en synchronic fonctionner comme une consonne agglutinee.

3.1. Statut de la consonne η A Roisan, parier oü on ne trouve jamais de formes pronominales en proclise (sauf la deuxieme personne qui est obligatoire) avec des verbes ä initiale consonantique ou vocalique (enonces 1, 2, 3), on trouve regulierement la consonne n- avec les formes de la premiere personne du singulier du verbe «avoir»: (enonces 4, 5,6). «Je m'assieds ä la table et j'attends le souper.» (Ql/11)15 (1) (2) (3)

M'achäto a täbla e ategno sin-a (I.B.) m'assieds ä table et attends souper. M'achäto a la täbla e ategno la seuppa (M.C.) m'assieds ä la table et ai quarante sept ans. Me ni chouisante sat an (M.C.) Moi ai dit le lui bien souvent. Moun ommo lo sä perque ni deu lei tan de cou (M.C.) Mon homme le sait parce que ai vingt six ans. (11) Dz'i carente catr an pönco fran compli (M.R.) J'ai quarante-quatre ans pas encore vraiment accompli. (12) Me d'e vouitant an (A.R.) Moi j 'ai quatre-vingt ans.

16 17

Le verbe lami «aimer» se conjugue avec un 1- initial agglutine ä toutes les formes. Dans les enonces interrogatifs, on trouve la forme pronominale dzo postoposee au verbe.

Phenomenes morphosyntaxiques dans desparlers francoprovengaux de la Vallee d'Aoste

«Je le lui ai conseille./Glielo

71

ho consigliato.» (Q3m/11)

(13) Ni du lie lo (D.M.) ai toujours dit lui le. 18

Dans le patois de Verrayes les deux morpheme pronominaux n' et d'- sont representatifs d'une variation diatopique existant ä l'interieur de ce parier. C'est dans la partie occidentale de cette commune que les gens emploient le morpheme η', alors que dans les hameaux plus orientaux, les locuteurs disent d'. L. P., qui habite le chef-lieu, plateau situe en amont, semble pouvoir utiliser les deux morphemes.

72

Federica Diemoz (26) Lo men feil Ιό söte perque e de lie Ιό choven (R.P.) Le mien fils le sait parce que ai dit lui 9a a dit me qu' pouvait pas le faire parce qu' arrive pas (ä) s'endormir töt. (31) Eun lei dien so la deu mme que pou pa lo fee perque areuve pa a s'eundrouml tro vito (F.D.) En lui disant fa a dit me qu' peut pas le faire parce que arrive pas ä s'endormir trop töt. (32) Can n'i de lei so lli la repoundi me que pou pa lo fee perque pou pa s'eundrouml vito (M.C.) Quand j'ai dit lui f a lui a repondu me qu' peut pas le faire parce que peut pas s'endormir töt.

Par contre, ä Arvier on peut trouver le pronom regime qui s'insere entre le pronom sujet et le verbe, m 'a deu Id: «Elle-meme me I'a dit!/Lei stessa me I'ha detto!» (Q3f/14) (33) Lli m'a deu Ιό (D.M.) Elle m'a dit le. (34) Lli eto m'a deu lo (M.R.) Elle aussi m'a dit le. (35) Lie mima m'a deü (A.R.) Elle-meme m'a dit.

A Verrayes, les pronoms clitiques de la troisieme personne du singulier, lie ou /', s'elident ou deviennent yod devant les formes a initiale vocalique des verbes «avoir» et «etre» et en plus ils peuvent etre separes du verbe par un autre pronom. «Elle-meme me l'a dit!» (Q3f/14) (36) Ille mima i me l'a deut (R.N.) Elle-meme elle me l'a dit. (37) Finque ille lie me I 'a deu (L.P.) Meme eile elle me l'a dit. (38) Lie me l'a finque deu ille (V.B.) Elle me l'a meme dit elle.

74

Federica Diemoz

A Champorcher, les pronoms de la troisieme personne du singulier sont facultatifs. La forme i du feminin n'est employee qu'une seule fois par le temoin le plus age devant un verbe ä initiale consonantique; on n'a egalement qu'une seule occurrence du pronom masculin sous sa forme y devant un verbe ä initiale vocalique (arriver). Avec les formes ä initiale vocalique des verbes «avoir» et «etre», l'emploi des pronoms est irregulier: on trouve la forme y ou le verbe seul. «II leur a teldphone avant et il leur a propose cette sortie.» (Q3m/7) (39) Y a telefono lie devan e a dimando Hi s'aeon (P.D.) II a telephone leur devant (avant) et a demande leur si allaient. (40) Ave za telefönä davan e aveve denä leui Γ idea de d'alich quele (M.V.) avait dejä telephone devant (avant) et avait donner leur Γ idee de d'aller skier. (41) A telefono l devän e a deuye che völeuön chorti (R.P.) a telephone leur devant (avant) et a dit leur si voulaient sortir.

A Challand, avec les formes des verbes «avoir» et «etre» on trouve la consonne / agglutinee. Avec la forme a initiale vocalique du verbe «avoir» ä la premiere personne du singulier on a lei... an\ «J'ai... ans JHo... anni.» (Q1/1) (42) Le vente tre an (M.P.) ai quarante-trois ans. (44) Lei vouetante catr en (M.-T.V.) ai dit lui le. (47) Le pro conseya ye 10 a se (M.-T.V.) un jardin ä l'anglaise > un jardin anglais. Compte tenu du substantif, qui est presque toujours pare ou jardin, ne faut-il pas considerer que le syntheme (equivalant ä un syntagme fige) inclut le substantif, que l'operation synthematique a une dynamique qui s'est «propagee» au substantif, et dont temoigne la reduction du syntheme initial?" Certes il s'agit d'emplois specialises, comme le montrent d'autres reductions. Ainsi d'une coiffure ä l'anglaise

passe-t-on ä des boueles

ä l'anglaise

puis ä des anglaises,

substantif

essentiellement pluriel, dans le domaine specialise de la mode (ici, c'est le substantif qui a ete l'objet de reduction successives, selon un «parcours» de l'hyperonyme au terme plus speeifique, jusqu'ä disparaitre formellement).

8

9

10

11

L'origine de ces denominations a certes un fondement historique puisque, a posteriori, le jardin ou le pare «ä la franpaise» evoque, au XIXe siecle, les jardins et pares du chateau de Versailles pour leur opposer des l'epoque romantique et anglophile l'absence d'alignement et de symetrie qui correspondait ä l'idee que se faisaient les romantiques d'une reproduction de la nature. Nous ne traitons pas du syntheme a l'italienne, qui semble plus recent pour les pares et jardins et qui complemente la paire initiale en referant aux jardins dessines ä la Renaissance. Ce processus peut etre rendu par une succession de translations: anglais(e) (adj.l) > l'anglaise (subst.) > ä l'anglaise (adv.) > ä l'anglaise (adj.) > anglais (adj.2). II est remarquable que l'adjectif a change de signification au cours de ce processus, s'enrichissant (adj.2) d'une valeur adverbiale (ä la fapon, ä la maniere «anglaise»). II serait interessant de voir dans quelle mesure la translation entre categories grammaticales a une incidence sur la signification du lexeme «d'arrivee», quand eile aboutit a un lexeme de meme forme et de meme categorie. Apres la reduction, il est probable que les formes developpees persistent surtout pour leur fonetion desambigüisante.

170

Jean-Michel Messiaen

De fafon similaire, le syntagme faire le + Ν est-il ä considerer comme un syntheme lorsqu'il prend la forme de faire I'amour, dont la signification reste specifique par rapport aux autres acceptions de faire, bien qu'elle varie du point de vue diachronique (de «temoigner et parier d'amour», ä «avoir des relations sexuelles», en passant par «se caresser au-dessus de la ceinture») quand la distribution est plus variee pour faire I 'idiot, l'imbecile, le clown, l'interessant, [...]! Si l'on s'en tient au critere de «non determinabilite des Constituante» du syntheme, faire I'amour, qui admet au moins bien et mal (pour l'acception contemporaine: faire bien I 'amour) ne serait pas un syntheme, en surface. Mais il faut prendre en compte les contraintes formelles de position de la determination telles qu'elles se realisent dans la phrase, et l'adverbe bien porte sur l'ensemble du syntagme faire I 'amour, que l'on peut par consequent considerer comme un syntheme. De fa?on differente, la richesse potentielle de la distribution du syntagme faire le + idiot, clown, etc. s'oppose ä considerer comme syntheme l'ensemble constitue avec le substantif. Meme si ce type d'emplois du verbe «faire» a une signification specifique (jouer au, faire semblant d'etre), et une structure contrainte, elle n'est pas figee au point qu'elle puisse etre consideree comme un syntheme. Ou faudrait-il plutot considerer comme syntheme faire le + TV? Voire comme un cas de syntheme dont la constitution ne s'est pas achevee (ce qui conforterait a contrario, dans une perspective diachronique, la notion de synthematique dynamique, comme mode de creation lexicale a partir de la syntaxe, le developpement du processus synthematique pouvant etre entrave - par quelles forces?). II serait plus simple de partir du point de vue lexicographique, d'enregister ce groupe d'emplois, de l'integrer ä une acception du verbe faire (fabriquer, produire) et, d'un point de vue lexicologique, de considerer qu'il s'agit d'une acception particuliere du verbe faire pour cet emploi, et dans un domaine d'application particulier - qui resterait ä definir (l'apparence sociale?). Du point de vue synthematique, Γ on sera conduit ä considerer que la variete de la distribution, en synchronic, entrave le figement du syntheme, done sa constitution. Ainsi, faire le + Ν (idiot, [...]) ne sera pas considere comme un syntheme parce que la distribution de Ν reste indefinie, ä la difference de «pare/jardin ä l'anglaise» ou eile est definie et limitee. La diachronie externe joue aussi un role important pour la constitution, la survie et la disparition d'un syntheme, lorsque le referent est en jeu, entre autres. De ce point de vue, la situation du syntheme serrer la main (de qqn) ä l'anglaise est exemplaire. D'apres les deux occurrences qui suivent, il s'agit d'une franche poignee de mains: SI95/ BALZAC Honore de /Petites miseres de la vie conjugate/1850 / Page 166 / DEUXIEME PARTIE, LA DERNIERE QUERELLE / Je ne veux pas te rendre la vie insupportable, et je ne te parlerai jamais de ce qui vient de se passer [...] Adolphe tend la main ä Caroline: celle-ci prend la main, la lui serre ä l'anglaise. R762/ SABATIER Robert /Les Fillettes chantantes/1980 / Page 169 / Trois / lis se serrerent fortement la main, ä l'anglaise, dirent: «9a va?»

Or les occurrences se font rares des les annees 1890,12 la coutume de se saluer en se serrant la main entre personnes de sexe different devenant dominante par rapport au baisemain. Ainsi les deux occurrences ne s'interpretent-elles pas de la meme fagon: pour Balzac il s'agit de denommer une fa^on inhabituelle de se saluer entre personnes de sexe different,

12

Si l'on associe «tendre, serrer, secouer» la main ä l'anglaise, la derniere occurrence date de 1887, avant celle de Sabatier.

Du syntagme au lexeme

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alors que pour Sabatier, il s'agit presque d'un archa'isme (ä valeur stylistique), pour deux personnes de meme sexe. Malgre l'aspect lapidaire de certains examens, cette section permet de poser quelques jalons. La definition et la delimitation du syntheme, lorsqu'il est realise, gagne ä etre completee par l'aspect semantique de celui-ci: le syntheme a aussi une autonomie semantique par rapport ä ses Constituante: il n'en est pas la simple addition mais il peut acceder ä une signification differente de celle de ses (son) Constituante essentiels. Autrement dit, si le syntagme maintient, du point de vue semantique, un aspect analytique oü les composants interagissent (car ils gardent partiellement leur autonomie), le syntheme presente un aspect synthetique, constituant souvent une nouvelle unite de signification par rapport ä ses Constituante; il sera des lors soumis aux phenomenes d'evolution diachronique qui concernent les lexemes (obsolescence, survie dans un emploi specialise, croissance et expansion), dont nous essaierons de donner un idee dans la section suivante. Nous avons vu aussi que la synthematique (au sens de la constitution de synthemes) est un processus dont la dynamique peut se developper jusqu'a englober des elements de la peripherie proche (mais definis, ce qui permet cette absorption par le syntheme) et qu'au contraire l'extension «horizontale» de ce processus est entravee par une distribution paradigmatique indefinie des elements de la peripherie proche. Pour en rester ä une conception «structurale», le syntheme marque le passage du plan syntagmatique au plan paradigmatique, mais il semble que ce passage se realise d'autant mieux que la variete paradigmatique des Constituante est limitee; einon, le syntheme ne parvient pas ä ee conetituer, au niveau paradigmatique. Enfin, mais developper ce point est trop complexe en Γ etat actuel des connaissances linguistiques, il semble qu'une langue naturelle comme le frangais procede comme une veritable «memoire de formes», oü ce qui a ete cree engendre les formes ä venir, au moins au plan des creations lexicales.13

3. De quelques forces en diachronie

Si Ton admet le postulat selon lequel l'activite synthematique est inherente ä l'usage, par les locuteurs, d'une langue naturelle donnee (le frangais en l'occurrence), cette activite de creation lexicale est regie par des «forces» dont on peut esquisser quelques effets. Nous avons evoque dans la section precedente Γ importance de Γ «information» du syntheme par un modele preexistant, ce qui assure une certaine perennite aux nouveaux synthemes, et renforce en retour le modele preexistant, que les nouveaux synthemes «actualisent».

13

II existe certes des phenomenes de rupture, de «revolution», mais la persistence de modes de formation lexicale (par exemple) est tout aussi remarquable. Comme si un modele de locution, comme «ä la (Γ) + nom de nationality» ä partir du moment oü il s'insere dans l'usage commun, voire y creuse son sillon (dans une perspective diachronique), attirerait ou engendrerait η locutions se formant sur le meme modele.

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Jean-Michel Messiaen

3.1. Polysemie et monosemie du syntheme, en diachronie Que se produit-il lorsqu'un constituant du syntheme vient ä dispaitre de l'usage? Le cas de portefaix est assez exemplaire de ce point de vue. Le constituant faix tombe en desuetude au cours du XVIIIe siecle et n'est plus en usage au XIXe siecle bien qu'il reste quelques occurrences litteraires et un emploi regional (au sens de «fagot»). Cette desuetude entraine une evolution de la signification de portefaix, au cours du XIXe siecle, dont rend compte la structure de Particle du TLF: Vieilli. Celui dont le metier consiste ä porter des fardeaux. Synon. mod. porteur. [Comme terme de compar.] [Aspect physique, vigueur] Taille comme un portefaix, avoir des mains de portefaix; allure de portefaix. [Comportement juge grassier] Injures, langage de portefaix; parier comme un portefaix.14

L'on constate que ce syntheme a d'abord survecu par l'activation de semes afferents (vigueur, grossierete). Mais cette activation necessite toujours un contexte et ne donne lieu ni ä une polysemie veritable de portefaix, ni ä la constitution d'un syntheme nouveau (la distribution est trop indefinie). L'obsolescence de ce syntheme est aussi due, et principalement, ä la creation de porteur, soutenu par une serie synthematique tres productive. La consultation de Frantext montre qu'ä partir de Pierre Loti, le sens premier de portefaix (porteur) survit dans la litterature lorsqu'il s'agit de porteurs exotiques, d'Orient ou d'Afrique: R638/ LOTI Pierre /Aziyade/1879 / Page 77 / 2 SOLITUDE, XV / ä Salonique, il etait un peu va-nu-pieds, batelier et portefaix. S269/ LANZMANN Jacques /La Horde d'or/1994 / Page 151 / Chapitre V / Confondus dans la foule qui se presse vers la ville, fellahs et marchands, colporteurs et portefaix, pecheurs et maraichers, personne ne les remarquera. S216/ YOURCENAR Marguerite /Nouvelles orientales/1978 / Page 1215 / L'HOMME QUI A AIMe LES NeRelDES (1937) / Ces trois jeunes Americaines bien prises dans des vetements de toile blanche marchaient d'un pas souple sur le quai inonde de soleil, suivies d'un vieux portefaix qui pliait sous le poids de provisions achetees au marche; S216/ YOURCENAR Marguerite /Nouvelles orientales/1978 / Page 1176 / COMMENT WANG-F6 FUT SAUVe (1936) / Mais c'etait peu probable, car Wang-Fö jusqu'ici avait peu frequente la cour des empereurs, lui preferant les huttes des fermiers ou, dans les villes, les faubourgs des courtisanes et les tavernes le long des quais oü se querellent les portefaix.

II garde aussi (dans le dernier exemple cite) un aspect historique. Ce type de survivance «litteraire» est voisin de celui qui existe dans les vocabulaires de specialite. Toute autre est revolution divergente d'«a vau-l'eau», «a vau-de-route». II faut signaler premierement la difficulte ä delimiter le syntheme du point de vue synchronique, au point que le TLF consacre un article pour «ä vau», qui cite ä vau-l'eau, a vau-de-route, a vauvent (a vau-le-vent) et un autre pour «vau(-)l'eau (ä)», qui cite en remarque a vau-le-feu, a vau I'ombre, a vau-de-route. Les rubriques diachroniques des deux articles incitent a percevoir, sur plusieurs siecles, le mouvement synthematique, depuis ä vau (Variante de a val) jusqu'ä a vau-l'eau, qui peut se substantiver. La consultation de Frantext n'indique

14

S'y ajoute un emploi metaphorique, chez Hugo.

Du syntagme au lexeme

173

qu'une occurrence d'ä vau-le-feu et d'ä vau l'ombre, de Victor Hugo,15 citees chacune dans l'article «vau-l'eau (ä)». Pour a vau-le-vent le corpus ne comporte pas d'occurrences du vocabulaire de la chasse, mais en comporte trois du meme auteur, du domaine maritime, citees en note.16 Restent ä vau-de-route et ä vau-l'eau. Le premier disparait des le debut du XVIIe siecle, Fauchet17 semblant le dernier ä l'utiliser: 18 Car les gens de cheval normans accouruz au bruit des leur, firent reculler les germains: et puis fuir ä vau de route: laissans morts en ceste rencontre et desconfiture, Sungo evesque de Maience, Amoul comte (Aventin dit due) avec infinite de noblesse.

La paraphrase definitoire que donne le TLF: «Precipitamment et en desordre», permet de comprendre pourquoi ce syntheme monosemique disparait lorsque «deroute», atteste des 1541, s'impose. C'est au contraire sa polysemie qui assurera la fortune d'ä vau-l'eau. Polysemie presqu'initiale, puisqu'ä la premiere attestation du sens «en suivant le cours de l'eau» chez Rabelais, succede un emploi figure chez Montaigne paraphrasable par «ä la derive, au gre du hasard»: la science du monde s 'en va nicessairement ä vau-l'eau (cite par le TLF). Les emplois figures attestent aussi d'un processus synthematique plus acheve, puisque le constituant «eau» n'est plus guere perceptible dans ceux-ci: Destinee, illusions, reves ä vau-l'eau; etre, partir, se laisser aller, (s 'en) aller ä vau-l'eau, pour ne citer que les exemples du TLF. Ainsi, comme pour ä l'anglaise (dans filer ä l'anglaise, par exemple), la polysemie du syntheme lui assure une meilleure fortune dans l'usage commun, notamment parce que la vie propre du syntheme ne resulte plus de la seule signification de ses Constituante.19 La persistance diachronique dans une aire de specialite, voire dans des emplois socialement normes (portefaix) se fait au prix d'une monosemie accentuee, qui expose ä la disparition pure et simple (ä vau-de-route).

15

Le corpus comporte egalement trois occurrences uniques, chez Papon (Loys), Pastorelle: sur la victoire obtenue contre les Alemands, Reytres, Lansquenets, Souysses et Fra^oys rebelies ä Dieu et au Roy treschretien l'an 1587/1588, de «prit la route ä vau de cours» (114-115),de «voix de vau-de chant» (66), de «coursse έ vau de prix» (65-66).

16

Choisy abbe Franfois-Timoleon de /Journal du voyage de Siam fait en 1685 et 1686/1687 / Page 174 / car il nous meneroit ä vau-le-vent de Sumatra, et ce n'est pas notre conte.// Page 177 / Si cela duroit encore cinq ou six jours, nous nous trouverions a vau-le-vent du detroit de la Sonde; // Pages 181-182 / Nous sommes aujourd'hui ä 14 degrez ä vaw-le-vent de l'isle des Cocos. Fauchet Claude /Declin de la maison de Charlemagne, faisant la suitte des Antiquitez franfoises contenant les faicts de Charles le Chauve et ses successeurs, depuis l'an 840 jusques ä l'an 987. Recueillie par C.Fä/1602 / Page 184 / Livre 7 Chapitre 2. Frantext donne deux occurrences du XIXe siecle, l'une chez Sand (George), Les Beaux Messieurs de Bois-Dore, t. 2, 1858, Page 122; et l'autre chez Chateaubriand (Francois de), Memoires, t. 3, 285, 3eme Partie, 2e ep., Livre 6. La polysemie ne suffit pas ä eile seule: ä vau-l'eau semble actuellement concurrence par ä la dirive qui est soutenu par la vitalite de /derive, deriver, .../ alors que /ä vau/ est isole, et parait plus archa'ique. La bonne fortune d'un syntheme resulte aussi de la vitalite qu'ont par ailleurs ses Constituante.

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3.2. Les prefixaux La synthematique a, en diachronie, une incidence systemique sur ce que nous nommerons «affixaux», et surtout «prefixaux». Le TLF distingue, par sa nomenclature, des composants synthematiques qu'il nomme «element prefixal, element suffixal», et que nous nommerons affixaux, pour leur ensemble, et prefixaux au lieu «d'element prefixal». Par exemple, l'article consacre ä l'affixal arrache- le presente comme un «element de composition entrant dans la formation de substantifs designant des outils, des instruments, des machines». S'ensuit la liste, ordonnee alphabetiquement: arrache-bouchon, arrache-clou, arrache-couronne, arrache-creneau, arrache-sonde, arrache-souches, arrache-noyau. Pour la lettre A, les affixaux identifies en tant que tels comportent au moins trois grandes categories, selon leur provenance et leur mode de formation. 1) Celle des affixaux «savants», massive mais d'origines diverses. Elle comporte aussi bien des termes issus du grec ancien ou du latin comme anthropo-, auriculo-, -archie [...J, que des prefixaux issus d'une translation ä partir de termes existants anterieurement en fran9ais, tels que argilo- (argile > argilo-), acido- (acide > acido-) [...] 2) II existe des prefixaux formes sur le modele de cette derniere translation, mais qui ne ressortissent pas de lexiques de specialite: afro-, americano-, anglo-, ou qui connaissent un usage plus repandu: aero-/aeri-, agro-/agri-, astro-. 3) Se distingue aussi une troisieme categorie de prefixaux qui, Constituante de synthemes, existent presque a l'identique sous la forme de monenes libres: aide-, apres-, arrache-, arriere-, attrappe-, avant-, auto- (dans auto-canon, automitrailleuse). Dans leur ensemble, les affixaux et principalement les prefixaux constituent une categorie qui forme un «halo» autour de celle des prefixes (surtout), qui apparait comme une expansion et une zone d'echanges avec les lexemes (monemes libres), voire avec des synthemes constitues. Notre triparition gagnerait certes ä etre affinee, mais elle permet d'isoler, dans la troisieme categorie, les prefixaux qui relevent le plus evidemment de la synthematique. En effet, le processus synthematique confere a des lexemes le Statut de prefixal, pour peu qu'ils apparaissent dans une serie de synthemes. Ainsi, le lexeme «de depart» subit-il un double processus: il devient constituant d'un syntheme, et peut devenir ensuite un prefixal. A titre d'exemple, considerons brievement, de fafon diachronique, le cas d'arrache- comme constituant synthematique. Le verbe arracher a pour origine etymologique le syntheme latin eradicare. II genere, ä des epoques differentes, les synthemes arrachement, arracheur, arrachage, que nous n'examinerons pas (bien qu'il s'agisse aussi de synthematique). En «composition», et en diachronie, il genere tout d'abord le syntheme «d'arrache-pied», atteste des 1515, mais dont la premiere occurrence dont nous disposons est plus tardive: S036/ AMBOISE Frangois d'/Les Neapolitaines: comedie Fran9oise Facecieuse/1584 / Page 158 / SOMMAIRE DE CESTE HISTOIRE COMIQUE / Or soit que l'entreprise luy semblast facile, estimant que de tel pain telle soupe, et que la fille suyvroit le train de sa mere, ou soit qu'il se laissast aller ä son destin amoureux, et qu'il n'eust plus de pouvoir sur ses propres passions: la vivacite de son esprit, et la violance de ce nouveau mal luy firent sembler facile ce qui eust este du tout impossible ä un autre, et d'arrache-pie il s'alla adviser de donner conseil au Sieur Augustin, qu'il valloit mieux qu'il menast promener ma Dame Angelique seule en quelque beau jardin lä aupres, oü ce pendant que le souper s'apresteroit, le Sieur Augustin pourroit plus privement entretenir sa Maistresse, sans estre en crainte que l'Espagnol leur y vinst dresser de tels alarmes, et sans que cette privaute donnast occasion ä ma Damoiselle Virginie de remarquer quelque mauvais exemple dont elle eust sceu faire mal son profit.

Du syntagme au lexeme

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Ce syntheme correspond bien ä la definition donnee par le TLF dans la rubrique historique: «tout de suite». II ne resurgit dans le corpus qu'ä partir d'un emploi de Victor Hugo: M777/ HUGO Victor /Correspondance: t. 2: 1849-1866/1866 / Page 361 / 1861, Madame Victor Hugo, Hötel du Lion Noir, Rue du Marche, Spa (Belgique). / J'ai pour deux grands mois de travail d'arrache-pied aux Miserables.

Sous cette forme, qui adjoint ä la notion d'immediatete Celle de labeur perseverant, ce syntheme connait un succes dont temoignent les 35 occurrences qui ont succede, et meme une variation singuliere: R604/ BOURGET Paul /Physiologie de l'amour modeme/1890 / Page 321 / MeDITATION XVI, DE LA RUPTURE (Suite). II APReS (Suite). - DE QUELQUES VENGEANCES. / Jacques, prevenu, travaille d'arrache-plume, et voilä que j'apprends par les journaux que sa comedie est refue, et dejä ä Γ etude, tandis que la mienne n'en etait encore qu'au second acte sur le papier [...]

Ce n'est qu'apres le succes d'arrache-pied qu'emerge la serie de synthemes substantivaux recenses par le TLF. II faudrait neanmoins signaler les synthemes crees avec le prefixal arrache-, et que l'usage langagier n'a pas retenus,20 comme arrache-coeur (chez Boris Vian uniquement), arrache-dents,21 voire arrache-boyau (Variante stylistique de «tord-boyaux»): R459/ PAYSAN Catherine /Les Feux de la Chandeleur/1966 / Page 87 / CHAPITRE III / De 1 'arracheboyau.

II ressort de ce bref eclairage que, lorsqu'un syntheme se constitue et se repand dans l'usage commun (ici pour son expressivite), son succes conduit ä la generation «spontanee» d'autres synthemes formes sur le meme modele. Ainsi emerge un prefixal, constituant commun ä ces synthemes, et generant ä son tour la formation d'autres synthemes (comme la serie susbstantivale recensee par l'article arrache- du TLF). Mais cette generation n'est pas indefinie ou illimitee, comme en temoigne l'insucces d'arrache-coeur notamment.

4. Elements de conclusion, ou d'ouverture

Le processus synthematique consiste en la creation d'unites lexicales (synthemes) ä partir de syntagmes, et sous des formes variees, habituellement distinguees par les grammaires descriptives. Ce processus a ete etudie par Martinet dans la perspective d'une «synchronic dynamique», qui reste ä articuler avec d'une part la diachronie, d'autre part le

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L'arrache-agraphes de Perec, semble bien exister, au moins chez le papetier de mon quartier: Perec Georges / La Vie mode d'emploi: romans / 1978 / Page 102 / PREMIeRE PARTIE, CHAPITRE XX, Moreau, 1 / Arrache-agtafes, lame coupe-tissu, cale aimantee. Eluard Paul /Les Sentiers et les routes de la poesie / 1952 / Page 571 / II. INVRAISEMBLANCES ET HYPERBOLES / faiseurs de chateaux en Espagne, - amuseurs ä la moutarde et decrasseurs de reves, - grands vernisseurs de faits, - enjoliveurs de roses et ecraseurs de crottes, - tous les arrache-dents et les barons de Crac, - les charlatans, les attrapeurs - fanfaronnards, goureurs, farceurs - [ . . . ]

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processus de translation. Cette intervention a tente de poser quelques jalons, sans resoudre ces derniers questionnements. 1) II semblait necessaire d'introduire la dimension semantique. Les synthemes n'ont de validite que s'ils ont un referent specifique, different de leurs Constituante pris un ä un (comme dans un syntagme): un porte-avions est un navire qui (trans)porte des avions; jardin /pare anglais releve du meme cas. Α Γ oppose, yä/re le clown, I'idiot, [...Jne seront pas consideres comme synthemes, parce qu'il s'ajoute, pour la definition du syntheme en diachronie, la question de la distribution des composants, definie ou indefinie. 2) reintegration d'un syntheme dans le lexique «usuel» obeit ä plusieurs criteres, de nature differente. La premiere condition est l'existence d'un modele preexistant, que le nouveau syntheme conforte en retour (ä la grecque, ä l'italienne, ä l'anglaise, [...]). La seconde est son expressivite (d'arrache-pied) ou son caractere euphemique (faire I'amour, dans l'usage contemporain). La polysemie permet au syntheme de durer, meme lorsque ses Constituante initiaux disparaissent de l'usage (a vau-l'eau). Les relations qu'entretient le syntheme avec d'autres elements lexicaux confortent son integration au lexique «usuel», que ce soient des relations de forme (question du modele preexistant), de «vitalite» des Constituante: cf portefaix), ou semantiques (jardin anglais vs jardin franqais) - aspect que nous n'avons guere explore. 3) La creation de synthemes a aussi une incidence plus profonde lorsqu'elle aboutit ä la creation de prefixaux, en enrichissant la «classe» des prefixes, qui sont eux-memes des constituants synthematiques.

Bibliographie sommaire

Martinet, Andre (1989): Fonction et dynamique des langues. Paris: Armand Colin (on trouvera ä la fin de cet ouvrage une bibliographie dans laquelle j'ai abondamment puise). Tesniere, Lucien (1976): Elements de syntaxe structurale. Paris: Klincksieck. Tresor de la Langue Franfaise informatise (TLFi): j'ai principalement utilise la version informatisee du site de Γ ATILF, et frequemment consulte en bibliotheque les articles et ouvrages cites dans les rubriques diachroniques. Base de donnees textuelles Frantext (ATILF): pour les occurrences citees (et confirmees par la consultation des ouvrages).

Olga Mori

El nexo preposicional en las perifrasis verbales de infinitivo

Las perifrasis verbales del espanol ya han sido estudiadas en numerosos trabajos, pero a pesar de los progresos en obtener resultados cientificamente comprobables, todavia existe una gran disparidad de opiniones acerca de su cantidad, su constitution y su significado. Adoptamos la position de que las perifrasis verbales son signos complejos con un valor iuncional ünico por medio del cual se oponen a la primera conjugation verbal (Coseriu 1976: 119) y pueden formar subsistemas (Mori 1986). Ahora bien, hay gran disparidad de opiniones acerca del aspecto constitucional de las perifrasis, pero, en realidad, el elemento mäs ignorado ο menos tenido en cuenta es siempre el nexo relator: una preposition en el caso de las perifrasis que nos interesan aqui. Este elemento debe ser revalorizado como parte integrante del conjunto perifrästico. Con preferencia, el interes de la investigation se ha centrado en el verbo determinante y su valor. Las opiniones al respecto van de un extremo al otro: algunos estudiosos opinan que para ser auxiliar el verbo tiene que haber perdido su significacion lexica (Gili y Gaya 1970: 104-15). Segün Alarcos Llorach (1995: 259-260), el primer componente ο auxiliar lleva morfema de persona y su significacion modifica ο matiza la notion del auxiliado, el derivado verbal. Desde el punto de vista teorico es indudable el aporte de Wolf Dietrich al estudio de las perifrasis verbales en las lenguas romances en su libro Der periphrastische Verbalaspekt in den romanischen Sprachen (1973) y el de E. Coseriu, cuyo trabajo fundamental sobre el tema es Das romanische Verbalsystem (1976), al que ya le habian precedido otros articulos relevantes (Coseriu 1962 y 1966). Ambos autores distinguen dos grupos de verbos determinantes: los verba denominativa y los verba adiecta y por consiguiente, las construcciones que llevan estos tipos de verbos pasan a ser consideradas perifrasis verbales propiamente dichas. En los trabajos mäs recientes se prefiere comprobar la existencia de una construccion perifrästica por su comportamiento sintäctico (Fernandez de Castro 2003: 18; Gomez Torrego 2000). Sin embargo, tampoco estos procedimientos gramaticales de comprobacion permiten identificar una construccion perifrästica sin que queden dudas. Debido a que los criterios de delimitation de las perifrasis verbales no coinciden, el nümero de estas varia, hecho verificado, entre otros, por Fernandez de Castro (1991: 30 y 63). Ademäs, no todos los estudios registran las construcciones que nos interesan en especial aqui. En general se aceptan las perifrasis con A y con DE, pero no siempre las con POR. Existe unanimidad de opinion acerca de que el verboide - un infinitivo, gerundio ο participio - es el elemento lexico. Condition bäsica para que exista perifrasis verbal es que la forma no personal tenga exclusivamente carga verbal y no nominal, adjetival ο adverbial (Gomez Torrego 2000: 3326).

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Ahora bien, parte integrante de muchas perifrasis verbales del espanol es un nexo preposicional que a veces es mencionado, pero no estudiado en particular (Fernandez de Castro 1991; Alarcos Llorach 1995) ο es presentado junto al verbo auxiliar como si ambos formaran una unidad (Gomez Torrego 2000). Las preposiciones se analizan con mayor detalle en monografias especificas. Sin embargo, tambien aqui nos encontramos otra vez frente a una gran diversidad de teorias acerca del contenido de las preposiciones que van desde considerarlas un elemento vacio de contenido hasta sostener que tienen contenido lexico en algunos de sus usos. Entre aquellos que niegan valor semäntico ο de otro tipo al nexo de las perifrasis y lo consideran, junto con que, un mero medio de enlace, estä Pilar Gomez Manzano (1992: 9597), quien dice que el nexo es un elemento vacio de contenido semäntico, cuya presencia es obligatoria, y aunque este no siempre puede ser interpretado como un rasgo formal inequivoco de la funcion perifrästica de la construccion, al menos su presencia permite identificarla. Esta explication no justifica el empleo de diferentes preposiciones como elemento constitucional de las perifrasis ni precisa que funcion tiene el nexo. Por otra parte: 1. no es la mera presencia de la preposition lo que permite identificar la funcion perifrästica, sino el modo de funcionar de toda la construccion; 2. la preposicion por si misma no tiene ni mäs ni menos contenido segiin sea el tipo de construccion sintäctica en la que participe, y 3. precisamente, las construcciones con verba adiecta, que para Gomez Manzano son tan claramente perifrästicas por llevar una preposicion, no lo son para otros autores. Una position contraria es la ya bien conocida de Β. Pottier (1968: 138 y 140-147), para quien la denomination «palabras vacias» aplicada a las preposiciones es un verdadero «monstruo lingüistico». Las preposiciones son «unidades de signification» no de sentido ο de contenido semäntico. Cada preposicion tiene su imagen representativa, sus campos de aplicacion: espacial, temporal y nocional, y, ademäs, los empleos diferenciados en el discurso. Esta distincion en campos ya ha sido criticada porque estos surgen del contenido de los lexemas con los que se emplean las preposiciones en el discurso y no de las preposiciones en si (Osuna: 1991, 107-108). Jürgen Lang (1991), al estudiar las preposiciones del frances, diferencia el significado de lengua, factible de ser representado en un esquema, de los significados de habla y establece, en algunos casos, oposiciones que pueden ser de distinto tipo. A y DE constituirian una oposicion antonimica y la diferencia entre las dos preposiciones consiste en la forma en que se ubican los terminos relacionados. La dimension organizada por la oposicion es la de «contacto», idea acertada factible de ser aplicada al sistema del espanol. Despues de analizar criticamente varias teorias sobre el valor de las preposiciones, Osuna Garcia (1991: 104) llega a la conclusion de que las preposiciones son marcadores semänticos objetivos de relacion y aportan un contenido a la construccion a la que se anteponen. El rasgo pertinente del contenido de las preposiciones seria el significado de relacion. Segiin Fernandez de Castro (2003: 15-16), las preposiciones son unidades determinativas que ocupan un lugar intermedio entre el lexico y la gramätica junto con las conjunciones, los transpositores y los «pronombres» personales, posesivos, demostrativos, cuantificadores indefinidos y cuantificadores precisos - numerales, ordinales, multiplicativos - , y las preposiciones A y DE pueden conservar un grado variable de valor lexico.

El nexo prepositional en las perifrasis verbales de infinitivo

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Ante tal disparidad de opiniones, cabe recordar aqui la diferenciaciön de Coseriu (1970: 2-3; 1973: 9-10) entre distintos tipos de significado y de palabras segün el significado que estas tengan. Distingue entre: 1. significado lexico, es decir el de aquellas palabras que tienen funcion lexica y que corresponde a la primera estructuraciön de la experiencia por medio de palabras, p. ej. bosque, bianco, correr; 2. significado categorial, que se refiere a la forma de concebir la realidad y que es distinto entre rico, riqueza, enriquecer e igual entre rico -pobre. Los categoremas solo tienen significado categorial, p. ej. yo, aqui, este, ahora y 3. significado instrumental, el de las palabras morfematicas ο instrumentales que no estructuran la realidad, sino que funcionan en relacion con otras palabras, p. ej. y, o, sobre, con, si, no. Es decir que, al adoptar esta teoria, las preposiciones son palabras morfematicas que funcionan en relacion con otras palabras y poseen significado instrumental y, por lo tanto, no tienen ni el mismo significado de los pronombres u otras clases de categoremas ni significado lexico como se les suele adjudicar segün las construcciones de las que formen parte. Pues bien, despues de este breve panorama de ideas diferentes, lo que nos interesa ante todo aqui es llamar la atencion hacia el tan ignorado nexo preposicional y hacer resaltar: a) que las preposiciones solo son palabras morfematicas, ο sea rasgos con una signification muy general en el sistema la que, a su vez, justifica la realization del nexo en las perifrasis y que este no debe ser totalmente olvidado en la description de las construcciones perifrästicas, b) que el empleo de determinadas preposiciones no es libre ni arbitrario sino obligatorio y justificado por el sistema del espanol y, ademäs, tiene que ser congruente con el verbo auxiliar y con el auxiliado y contribuye al valor total de la perifrasis y c) que, a veces, es el ünico elemento ο rasgo que permite diferenciar algunas perifrasis entre si, siempre y cuando las construcciones con verba adiecta + por + infinitivo sean aceptadas cono perifrasis verbales. Para Maria Luisa Lopez (1970: 134-135), siguiendo a Pottier, la preposicion A «representa un movimiento hacia un limite, y puede expresar el termino del movimiento ο la coincidencia con el limite» mientras que DE representa un movimiento de alejamiento de un limite y expresa el termino ο situation «lejos de». Segün Morera Perez (1988: 145), el significado resultante de A es el de «puntualidad», idea mäs acertada. En realidad, el rasgo de movimiento no es relevante en las construcciones perifrästicas, sino un significado funcional abstracto de A y DE como limites final e inicial respectivamente (Mori/Thun 1984: 301-307). En otras construcciones A se usa en situaciones donde el limite es el punto final: ir a Madrid. DE, por el contrario, senala el limite como punto de partida ο comienzo: venir de Madrid. Tanto A como DE establecen contacto con un limite visto desde distintos puntos de vista y constituyen una oposicion antonimica. Como bien lo observa Lang (1991: 271), la procedencia y el fin pertenecen a la experiencia humana que se presenta como sustrato de los significados de habla. Ο sea que la oposicion antonimica AIDE, existente en el piano de la lengua, se refleja en la construction de las perifrasis inceptivas y de las conclusivas respectivamente. A marca el punto de comienzo en las perifrasis inceptivas, tanto en las con verba denominativa echar, ponerse, meterse + a + infinitivo como en las con verba adiecta: empezar, comenzar + a + infinitivo. Las conclusivas colocan la action que, vista retrospectivamente, se venia realizando en su punto culminante ο final, por lo cual el rasgo de limite final aportado por la preposicion DE es congruente con el significado de los verba adiecta: terminar, acabar,

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parar, cesar + de + infinitivo (Mori 1993). El nexo refiierza una polarization entre dos momentos esenciales del desarrollo de una action: el comienzo y el final. Otro tipo distinto de oposicion se encuentra entre las perifrasis empezar, comenzar + a + infinitivo y empezar, comenzar + por + infinitivo y entre terminar, acabar + de + infinitivo y terminar, acabar + por + infinitivo en las cuales la ünica diferencia constitutional radicaria en las distintas preposiciones A/POR y DE/POR, siempre y cuando las construcciones con POR sean aceptadas como verdaderas perifrasis verbales. Hay acuerdo en reconocerles caräcter perifrästico con valor incoativo a empezar, comenzar + a + infinitivo porque responden a determinadas pruebas sintäcticas (Gomez Torrego 2000: 3372-3373). Tampoco quedan tantas dudas sobre las perifrasis conclusivas acabar y terminar + de + infinitivo. Acabar + de + infinitivo no es solamente egresiva, como se ha afirmado a veces, sino culminativa tambien y equivalente de terminar + de + infinitivo (Mori 1993; Gomez. Torrego 2000: 3378-3381). El siguiente ejemplo de Garcia Märquez (1972: 140) muestra el uso perfectivo y la posibilidad de emplearla con complementos que fijen el punto final: A las doce, cuando Aureliane Jose acabö de desangrarse [...] Con respecto a empezar, comenzar + por + infinitivo y acabar, terminar + por + infinitivo no existe unanimidad de opiniones. Algunos autores no las mencionan (Cartagena 1981: 409-415); otros las identifican sin someterlas a pruebas sintäcticas y, finalmente, en los trabajos mäs recientes, se las incorpora a las listas de perifrasis con ciertos reparos debidos a las pruebas de comprobacion sintactica. Gomez Torrego (2000: 3324 y 3386) registra solo terminar, acabar + por + infinitivo sin incluirlas entre las perifrasis aspectuales, pero acepta que parecen ser perifrasis verbales y que son equivalentes a las constructions con gerundio: acabar, terminar + gerundio. Yllera (2000: 3422-3423) considera que las cuatro construcciones son equivalentes de las perifrasis con auxiliar + gerundio, pero el hecho de que las construcciones con gerundio no cumplan con todas las pruebas sintäcticas hace dudoso su caräcter perifrästico. Segün Dietrich (1983: 214-224) pertenecen a una nueva categoria, la de la «colocacion» y dentro de esta al subgrupo de «alineacion» (Cf. ademäs, Gomez Manzano 1992: 201203). Empezar, comenzar + por + infinitivo colocarian una action como primera de una serie de acciones que estän en relation con otras acciones explicitas ο implicitas que la sucederän, mientras que terminar, acabar + por + infinitivo senalarian la action final de una serie. Fernändez de Castro (1991: 67-69) opina que el hecho de que empezar por y comenzar por + infinitivo no se hayan incluido en las listas de perifrasis junto con acabar por y terminar por + infinitivo parece consecuencia del azar porque no son solo simetricas en su contenido, sino identicas en su comportamiento. Sin embargo, estas construcciones no son simetricas en su contenido. Anos despues, el mismo autor (2003: 19-20) sistematiza las perifrasis segiin «valores semänticos» y en ellos, entre las perifrasis que corresponden a la «gradation», incluye no solo las construcciones con infinitivo sino tambien las con gerundio y en la «disposition» tanto empezar, comenzar + gerundio como empezar, comenzar por + infinitivo y acabar, terminar + gerundio y acabar por, terminar por, ir a, venir a + infinitivo. Ahora bien, sobre las construcciones con gerundio tambien existe disparidad de opiniones acerca de que sean perifrästicas porque el gerundio conserva caräcter adverbial (Yllera 2000: 3396).

El nexo prepositional

en las perifrasis verbales de infinitive

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Como hemos visto, a empezar, comenzar + por + infinitivo y terminar, acabar + por + infinitivo se les ha adjudicado a menudo el valor de colocar la primera acciön de una serie y la ultima respectivamente, lo que no es verificable a nivel de habla; se pueden utilizar empezar, comenzar + por + infinitivo para senalar la primera acciön: Empezaremos por averiguar lo que pasö, pero, en el discurso, terminar, acabar + por + infinitivo no se emplean para expresar la ultima acciön de una serie de acciones distintas sino una acciön final que se acepta y se cumple sin mucho convencimiento ο despues de dudas, negativas y repeticiones de la misma acciön implicita y equivale a la construcciön con gerundio: No queria aceptarlo, pero terminö por aceptarlo / terminö aceptändolo. Es decir que no estä en contraposiciön con empezo + por + infinitivo. En efecto, Torrego (2000: 3386) registra solo el valor semäntico de «culminaciön de un proceso de tipo subjetivo» y su significado equivale al de oraciones con «final» y «fmalmente» (Cf. Lopez 1970: 179). Si se desea colocar una serie de acciones en distintos puntos, las construcciones con infinitivo alternarän con las de gerundio: Empezo por comentar la forma del poema, continuö explicando el vocabulario y terminö tratando el contenido. Los siguientes ejemplos de Garcia Marquez (1972: 72 y 69) comprueban el valor en el piano discurso: [,..]la paciencia y la devociön de Aureliano terminaron por seducirla [...]; Aureliano terminö por olvidarse de el. [...] Si estas construcciones son aceptadas como verdaderas perifrasis aunque no cumplan con todas las pruebas de comprobaciön sintäctica, el elemento preposicional seria el ünico y esencial para indicar una diferenciaciön fimcional. Maria Luisa Lopez (1970: 171 y 179), entre los pocos que reconocen la oposiciön entre estas perifrasis al estudiar las preposiciones, dice que con A se marca el comienzo de la acciön y con POR la primera acciön de una serie. La preposition POR marca un punto intermedio y forma una oposiciön de sentido con DE y la oposiciön subsiste en el caso de terminar, acabar + de + infinitivo y terminar, acabar + por + infinitivo: DE marca la terminaciön de la acciön expresada por el infinitivo y POR indica que la acciön expresada por el infinitivo se efectüa aunque se creia que no se realizaria nunca. Segiin Morera Perez (1988: 113 y 287), al contrario de A y DE, POR es indeterminada respecto a la direcciön y no hace ninguna alusiön a los limites inicial ο final y su significado generico es el de «tränsito». En nuestra opinion, el valor abstracto de POR resulta adecuado porque, al contrario de A y DE, no estä marcado positivamente con respecto a un limite, lo que permite que todas las construcciones con POR adquieran este valor. Despues de observar la diversidad de opiniones existentes sobre las perifrasis, sus elementos integrantes y el valor de los mismos, pensamos que es necesario otorgarles mäs valor a las preposiciones empleadas como nexo.

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Mair Parry /Alessandra

Lombardi

La diffusione degli articoli negli antichi volgari italiani1

1. Introduzione

Questo studio e tratto da lavori in corso nell'ambito di un progetto piü ampio il cui scopo e la descrizione della sintassi dei volgari italo-romanzi (VIR) medievali. II progetto SAVI (Sintassi degli Antichi Volgari d'ltalia) mira infatti alia compilazione di una grammatica comparata dei primi volgari italo-romanzi cosi come si manifestano nei testi scritti prima della grande diffusione del fiorentino. Naturalmente, questo obiettivo presenta non pochi problemi, data la variazione nella disponibilitä dei testi antichi, per quanto riguarda la loro cronologia e tipologia, per non parlare di eventuali influssi allogeni sull'uso linguistico di singole regioni e di singoli autori (a tal proposito si veda Vincent, Parry e Hastings, 2005). Ciononostante, siamo fiduciosi che, esercitando la massima cautela, si possa confrontare la produzione scritta delle varie regioni per arrivare ad una descrizione valida della situazione linguistica dell'Italia medievale, descrizione che metterä in rilievo non solo le diverse dinamiche regionali ma anche le caratteristiche unitarie della sintassi di questo insieme di lingue. II presente contributo si propone di esaminare l'espressione della definitezza nei VIR medievali, considerando la distribuzione e la diffusione di marcatori espliciti, vale a dire gli articoli definiti, indefiniti e partitivi.

2. La definitezza

Un sintagma nominale (SN) viene usato in funzione argomentale (cioe svolge uno dei ruoli tematici associati al verbo da cui dipende sintatticamente), oppure funziona da predicato ο da circostanziale (uso avverbiale, spesso accompagnato da preposizione). IL SN puö essere definito (il parlante/scrivente crede che l'ascoltatore/lettore sia in grado di identificare il referente) oppure indefinite (il parlante/scrivente crede che l'ascoltatore/lettore non sia in grado di identificarlo). II SN indefinito, come pure quello definito, sara specifico (la, 2a) oppure non specifico (lb, 2b) a seconda che il parlante presupponga l'esistenza del referente al momento dell'enunciazione (Lyons 1999:165-69): la. lb. 2a. 2b.

Verrä premiato il vincitore, ma lui non vuole ritirare il premio Verra premiato il vincitore, e quindi aspettiamo la fine della gara Cerco un libro, ma non lo trovo Cerco un libro, ma non ne trovo.

Ringraziamo Paola Beninca, Robert Hastings, Adam Ledgeway, Nigel Vincent, e i partecipanti al convegno XXIV CILPR 2004 per gli utili comment! su questo lavoro.

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U n SN, sia definite che indefinite), p u o avere u n senso

generico:

a) nel primo caso si rimanda alia classe in quanto categoria (insieme di individui), nota in base ad esperienze comuni e quindi identificabile: il cane e I'amico dell'uomo; b) nel secondo si rimanda a un referente non specifico che rappresenti la classe: un cane non ti abbandona

mai.

2.1 La comparsa degli articoli La definitezza (ossia l'identificabilitä del referente da parte del ricevente) puo derivare a) dall'unicitä referenziale del nome (ad es. nomi propri), b) dal riferimento a quanto precede nel discorso (anafora), c) dal riferimento a quanto segue nel discorso (catafora), d) dalla situazione extralinguistica specifica in cui si trovano i locutori, e) dalle conoscenze comuni a parlante/scrivente e ascoltatore/lettore. II contenuto della definitezza puo essere ricavato del tutto pragmaticamente, ma alcune lingue hanno sviluppato marcatori di definitezza per facilitare la decodifica del messaggio da parte dell'ascoltatore. L'evoluzione dal latino, lingua priva di articoli, alle lingue romanze vede la comparsa di elementi che rendono esplicito lo status di definitezza del SN. Si tratta di sviluppi abbastanza comuni dal punto di vista tipologico: l'articolo definite» deriva dal dimostrativo ILLE (oppure nel caso del sardo e di alcune varietä catalane, dal pronome di identitä IPSE), l'articolo indefmito deriva dal numerale UNUS, mentre l'articolo partitivo deriva dall'uso tardo latino del DE partitivo piü l'articolo definito che denota la classe.2 Significativo il fatto che la diffusione degli articoli abbia seguito un percorso simile in tutti i volgari romanzi (cfr. Renzi 1976, Company 1991), regolato dalla complessa interazione di diverse variabili semantiche, pragmatiche, e sintattiche.

2.2 Interazione di variabili di tipo discorsivo, illocutivo e sintattico La comparsa degli articoli (definito e indefinite») e la loro distribuzione sono correlate, oltre alle caratteristiche semantiche e sintattiche del nome, alia struttura informazionale del discorso, ossia a relazioni pragmatiche quali lo status discorsivo degli elementi al momento dell'enunciato (Dato ~ Nuovof e a rapporti illocutivi quali TOPIC (cio di cui si parla) e FOCUS (il contenuto imprevedibile della fräse) (Lambrecht 1994: 207). Queste relazioni pragmatiche condizionano gli ordini sintattici degli elementi, interagendo con le relazioni grammatical! di soggetto e oggetto.

2

3

Secondo Renzi (1976: 31, 34) risale al sesto sec. dopo Cristo la diffusione di usi non classici degli elementi che diventeranno articolo definito e indef. e (compare per la prima volta de partitivo). (Benincä et al. 1988: 42).

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La fräse predicativa prende come punto di partenza un referente identificabile (ad es. definito, come in (3b)), di cui si predica qualcosa: 3a. (Cosa ha fatto il gatto?) 3b. II gatto ha preso un topo/il topo. TOPIC FOCUS Dato Nuovo Definito Indefinite / Definito

Un indefinito non specifico (generico) puö anche essere dato e quindi topicale: 4a. (Cosa farebbe un gatto se si trovasse davanti a un topo?) 4b. Un gatto non esiterebbe a prenderlo.

In un diverso contesto pragmatico, tutta la fräse (3b) potrebbe invece costituire un'informazione imprevedibile e con funzione informazionale di FOCUS (si tratta del tipo presentativo oppure sentence focus (Lambrecht 1994:137-38)). II soggetto puo essere sia definito che indefinito: 5a. (Cosa c'e di nuovo?) 5b. Il/un gatto ha preso il/un topo. FOCUS Nuovo Nuovo Definito / Indefinito Definito / Indefinito

Nella lingua moderna, secondo la nota progressione dal dato al nuovo, gli elementi dati compaiono di solito all'inizio della fräse; quindi il soggetto topicale precede il verbo, mentre quello non topicale tende a seguirlo, specie con verbi monoargomentali. 4 Si vedrä che la correlazione fra status discorsivo e posizione rispetto al verbo non sembra cosi forte nei VIR medievali, dato che questi hanno a disposizione una posizione di Focus informativo (non necessariamente contrastivo) davanti al verbo (Vanelli 1998; Benincä, in corso di stampa). Lo schema seguente identifica alcune fra le piü importanti variabili che riguardano il Ν testa ο il complesso del SN: Semantiche: ± numerabile ± plurale ± astratto Sintattiche:

± ± ± ±

Pragmatiche

argomentale soggetto oggetto complemento di preposizione

± ± ± ± ±

definito specifico generico dato topic

Cruciale e anche la modalitä della proposizione (Givön 1978: 295); ad es. la negazione esclude la possibility di un oggetto indefinito specifico, sicche nei volgari antichi, come in quelli moderni, nei contesto negativo manca spesso l'articolo (Brambilla Ageno 1978: 143). 4

Per le restrizioni e l'interessante interazione con la variabile [± definito] si vedano Benincä (1980), Benincä et al. (1988: 124-25), Longobardi (1994), Matras e Sasse (1995).

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L'interazione di tali variabili condiziona una diffusione graduale di articoli a contesti sempre piü ampi secondo la lingua, creando cosi la gerarchia tipologica proposta da Longobardi (2001: 584) per i nomi comuni con fiinzione argomentale: a) lingue prive di nomi nudi (cioe di nomi privi di determinanti ο modificatori), ad es. il francese, b) lingue in cui la comparsa di nomi nudi e alquanto ristretta (solo plurali e nomi massa con senso indefinito, i quali funzionano da complementi ο soggetti non topicali postverbali): le altre lingue romanze, ad es. italiano, spagnolo, c) lingue che ammettono i nomi nudi in una gamma piü ampia di contesti (si veda Longobardi 2001: 582), ad es. Finglese, e forse la maggior parte delle lingue germaniche, d) lingue con nomi numerabili nudi al singolare (oltre che al plurale e i nomi massa) che hanno un valore semantico indefinito: celtico (ad es. il gallese), ebraico, islandese (hanno solo l'articolo definito),5 e) lingue con singolari nudi (oltre che plurali e nomi massa) dal valore semantico ambiguo (± definiti): latino, russo, ceco (assenza di articoli). Passiamo adesso ad esaminare l'obbligatorieta degli articoli nei VIR medievali.

3 . 1 dati SAVI

3.1 I nomi nudi

L'uso dell'articolo definito e di quello indefinito e giä diffuso nei VIR medievali. Tuttavia, rispetto alle varietä romanze moderne, le possibilita di usare nomi nudi sono molto piü frequenti, con numerose oscillazioni nell'uso, come succede nei caso di innovazioni linguistiche. La rassegna che segue partirä dai contesti che permettono i nomi nudi, per poi esaminare i contesti che favoriscono l'uso degli articoli. Ci concentreremo sulle strutture non preposizionali, privilegiando esempi di nomi non modificati per ovviare all'influenza di altri fattori.6

3.1.1 Nomi nudi [-argomentali] Funzione predicativa I nomi che vengono usati in funzione predicativa non sono argomenti del verbo: la loro natura di predicati non necessita di alcuna specificazione di definitezza e, come nelle varietä moderne, il nome compare senza articolo. Tale costruzione introduce spesso il nome di un ruolo ο di una carica: 5

6

Secondo Abraham (1997) anche le prime fasi delle lingue germaniche rientravano in questa categoria. Molti degli esempi citati prowengono dalla banca dati dell'Opera del Vocabolario Italiano (Firenze-Chicago), http://www.lib.uchicago.edu/; ringraziamo il Consorzio ItalNet per averci concesso l'accesso.

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6a. Siando incoronado e f a c t o imperadore, ello si andö in le contrade de Grecia (XIV, Emilia, VSP, 7:17) 6b. In questo tiempo era in Roma uno iovine potente e nobile perzona [...]. Iä per Ii tiempi passati stato era senatore (XIV, Lazio, CAR, 162: 14-18).

I SN in apposizione possono comparire senza alcun articolo: 7. Ε lo mesmo chi fu mandao trovä che Germam vesco era morto (XIV, Liguria, DSG1, 104).

II vocativo I vocativi, sintatticamente e semanticamente isolati dal resto della fräse (Levinson 1983: 25), sono inerentemente definiti e mancano di articolo: 8. Ε lantor Ii dissipuli incomenzäm tuti a scuzar se e a dir: «Maystro, chi e quello chi te vol trayr? he' non som desso» dixea caschaum (XIV, Liguria, PassP, 29:2).

3.1.2 Nomi [+argomentali] Nomi propri Se non sono modificati da aggettivi, i nomi di persona, cittä, e paese sono di solito nudi: 9a. Ma vegandose Beneto de 90 monto onorä e lodar (XIV, Liguria, DSG1, 113) 9b. Como predise che Roma se devea consumä' per si mesma (XIV, Liguria, DSG1, 131:2) 9c. In lo tempo de questo, Gisolfo dux de Bonivento guastä Ytalia (XIV, Ven, CI, 211).

Tendono, per contro, ad avere l'articolo i nomi di fiumi, laghi e monti (inanimati): 9d. Allora comenzao lo Tevere a crescere (XIV, Lazio, CAR, 136:2),

ma non mancano eccezioni: 9e. andammu in killa parti in la quali multu appressu trona cum multi spagnusi troni Mungibellu (XIV, Sicilia, IET, 59: 15-112).

I nomi di popoli (plurali) di solito hanno l'articolo definito, ma i primi testi hanno anche esempi privi di articolo, come nello spagnolo antico (Company 1991: 415):7 9f. Veniciam dissem intrando: (XIII-XIV, Liguria, AG, 28) [+definito] 9g. Α questo convito Veneziani vennero (XIV, Lazio, CAR, 41: 19) [+defmito].

Nomi a referente unico Essendo dotati di unicitä, tali referenti sono inerentemente definiti e identificabili, sicche non ci si aspetta l'articolo, come nel caso dei nomi propri Tuttavia, prescindendo da qualche raro esempio in testi poetici, normalmente sole e luna nei ruoli di soggetto ο oggetto hanno giä l'articolo definito nei nostri

facilmente di persona. nomi quali testi:

10a. In si pareva aver cotal vertude, che da doman, si tosto como lo so! levava, ele insiva fuora de la tera [...] e puo' si tosto como lo sol comenzava a desmontar driedo (XIII-XIV, Veneto, NSB, 148: 6). 10b. e fanno tanto lavorare a quelle doie castella, che, quando venne la primavera, erano fornite de tutte cose e con belle avetatione (XIV, Umbria, CCP, 109: 8).

Secondo Company, questi nomi hanno svolto un ruolo cruciale nella diffusione dell'articolo definito nell'antico spagnolo.

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Nomi comuni Gli articoli definito e indefinito sono sorti da Strategie per mettere in risalto entitä prominenti (si vedano Selig 1992 e Stark 2002). In questa prospettiva non sorprende che compaiano prima con quei nomi comuni che piü degli altri richiedono di essere individualizzati, mentre rimangono piü a lungo senza articoli nomi massa, astratti e plurali. Nomi [-numerabili] [+astratti] I nomi astratti costituiscono la classe di nomi che a quest'altezza storica fa minor uso dell'articolo, sia in funzione di oggetto (piü spesso) che di soggetto postverbale: IIa., comandä a quelli imprometere remissione de tuti Ii soi peccai... (XIII, Veneto, OVP, 5) 1 lb. e mayuremente che tu dive sapere che de guerra non po' procedere may buono amore, nen da odio pote procedere caritate (XIV, Campania, LDT, 82: 26-27)

Anche come soggetti preverbali i nomi astratti mancano di articolo piü frequentemente dei corrispondenti concreti: 12a. en tree cosse dirove como / concupiscenza regna in l'omo (XIII-XIV, Liguria, AG, 14, 698-699) 12b. Soperbia fe' ca?er i agnoli de ciel en tera / e fe' falar Adamo... (XIII, Lombardia, GP, 167-168) 12c. Ma poi ki ipsu fu mortu, eu sempri mentri vita mi bastirä plangiro dulendumi di la morti di lu non culpabili amicu (XIV, Sicilia, IET, 27: 20).

Nomi [-numerabili] [-astratti] Permane nei nostri testi (e fino ad oggi in posizione postverbale) l'uso del nome massa senza articolo per il riferimento indefinito, non specifico con funzione di oggetto. Tali oggetti non si riferiscono ad entitä singole e il senso del nome puo essere partitivo: 13a. et en questa uno da 1 burclo fo ala porta et domandava vin (XIV, Veneto, LM, 39) 13b. perzö se levao da lo liecto et ademmandao aqua a mano da Ii suoy servituri (XIV, Campania, LDT, 207: 34).

Anche al soggetto postverbale, indefinito non specifico, puo mancare l'articolo: 13c. per canali de piommo ordinati iessio vino roscio per froscia ritta e per la manca iessio acqua (XIV, Lazio, CAR 188: 3).

Compaiono a volte (anche se raramente) senza articolo i nomi massa in funzione di soggetto preverbale, mentre oggi sarebbero agrammaticali: 13d. Fuoco non lo toccao (XIV, Lazio, CAR, 263: 23).

Nomi [+numerabili] [-astratti] [+ plurali] I nomi plurali spesso mancano di articolo negli stessi contesti dei nomi massa per via della loro comunanza semantica, derivante dal fatto che i nomi plurali possono denotare parti non atomiche di una totalitä piuttosto che unitä separate (Lyons 1999: 34, 189). Quindi per il riferimento all'oggetto plurale indefinito, sia specifico (14a,b) che non specifico (14c), predomina l'uso del nome nudo come nelle varietä moderne: 14a. Ε lo dito san Brendan con tuti queli che iera con lui si acatä feramenti e fese lä una nave... (XIII-XIV, Veneto, NSB, 50: 8) 14b. Ancora, receve letere da parte de mes(er) lo doxe... (XIII, Veneto, D, 54) 14c. Ε cos! forono contente e comengaro a tagliare arbore e a fare trabachie (XIV, Umbria, CCP, 94: 1).

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I nomi nudi occorrono anche in funzione di soggetto postverbale, e quindi non topicale: 15a. e d'altra parte vene ambasaduri da la citade de Bologna (XIV, Emilia, VSP, 11:11) [+specifico]. 15b. da la quale exianu alcune fiate ursi (XIV, Sicilia, DSG, 109: 19-21) [-specifico]

Nomi [+numerabili] [-astratti ] [-plurali] I nomi numerabili concreti al singolare rappresentano il sottogruppo nominale per cui lo status referenziale puo essere cruciale e quindi non sorprende che siano di solito accompagnati da un articolo definito ο indefinito.8 Nomi di questa categoria si trovano nudi, invece, in funzione di oggetto che fa parte integrante del verbo. Si tratta di espressioni fondamentalmente intransitive di attivitä (che possono diventare lessicalmente fisse):9 16a. al terzo di e' viddonoporto (XIII-XIV, Veneto, NSB, 105:15) [ingl. to sight land] 16b. Ed eme 'viso in veritade che quando io son su questa piera ch'io sia in Paradiso e plu me rende consolazion che poria far tuti Ii deleti de lo mondo metandoli tuti ad un, como ben manzar, zugar, balar, cantar e ben ber, con bele done star a soa voia, trovä' tesoro soto tera et eser levado (da) uno gran signor in alguna degnitade (XIII-XIV, Veneto, NSB, 170: 11) 16c. Ma pero ki multi servituri eranu in sala, di li quali autri allumavanu focu, autri si giravanu per sala ... (XIV, Sicilia IET, 22: 27). 16d. e ssi f a k e n f e t u (XI-XIII, Sardegna, CSPS, 43: 12) .

Nei testi giuridici sardi si trovano nomi numerabili singolari definiti senza articolo come soggettipostverbali, il che e forse dovuto al registro: 17. e torrait iudike tottu su fetu dessas coliuertas meas (XI-XIII, Sardegna, CSPS, 74: 34) .

Eccezionalmente i nomi nudi si trovano in funzione di soggetto preverbale, ma solo denotante la classe: 18. Rinoceron, zo e l'unicom, e una bestia crudelixima (XIII-XIV, Lombardia, VB, 171).

La parola nuda (h)om/omo si e grammaticalizzata (come in francese moderao) in alcune varietä, non solo settentrionali, con il significato di :10 19a. ki sa l'ovra de Deu, ben la de ensegnar, / mai alo primamentre de si amaestrar: / q[u]e no vos ch'on faga a ti, ad altri no lo far (XIII, Lombardia, UL, 610) 19b. Ε segno de ciö ene che sente omo quella parte formicolare (XIV, Lazio, CAR, 32: 25-26) 19c. ca, se alcunu miraculu se facissi in quilla cella, non sapiria homu a quali di li duy si nndi facissi sacrificiu (XIV, Sicilia, VM, 14: 2-4).

Effetto negazione Se sono negati, i nomi indefiniti sono per definizione non specifici (Givon 1978; Manzotti 1991: 256-57) e, pur essendo concreti e singolari, sia Foggetto che il soggetto postverbale di strutture inaccusative possono essere nudi (se non rafforzati da alcuno, nessuno):

8

9 10

Company (1991) rileva che nei primi testi spagnoli l'articolo definito accompagna normalmente i nomi numerabili [-astratti], [-plurali] e i soggetti preverbali. Cfr. Van Valin and LaPolla (1997: 99-100) e Company (1991: 408) per lo spagnolo antico. Per la distribuzione molto piü limitata nelle varietä italo-romanze moderne, si veda Rohlfs (1968: 231-32).

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20a. Ε nientemen in la gexa non intrava s/ίςα (XIV, Liguria, DSG1, 189) 20b. Et en questa (Julian dis alo dito Bertufi: non ai-tu lengoa? (XIV, Veneto, LM, 32) 20c. et promisiru d'impruntari tutti cosi et di non dimandarindi iamay medaya fin a guerra finuta (XIV, Sicilia, VM, II, 43,24-25).

Effetto coordinazione e lista Come nelle varietä moderne, la coordinazione e la collocazione in una lista favoriscono sequenze di nomi nudi (Lambrecht 1984: 758-59; Himmelmann 1988:343-45):" 21. Eu non su digna di tantu hunuri, ma tali usanza teninu li pulcelli di Tyria di purtari tarcasu et arcu, et calciamenti purpurini et ligarisi Ii pulpi di Ii gambi (XIV, Sicilia, IET, 14:1).

3.2 Uso degli articoli Come giä notato, l'uso degli articoli definito e indefmito, giä saldo in tutti i testi esaminati, dipende oltre che da caratteristiche semantiche e sintattiche, anche da principi di natura informativa e testuale. L'uso dell'articolo partitivo, invece, deriva dall'uso generico dell'articolo definito.

3.2.1 L'articolo definito La definitezza puo dipendere dai seguenti contesti (i primi due sono quelli che favorivano giä in latino l'uso del dimostrativo ILLE (Renzi 1976: 11-12)): (i) il riferimento anaforico Un elemento viene introdotto nel discorso senza articolo (22a) oppure, nel caso di nome singolare indefmito specifico, tramite l'articolo indefmito (22b); la menzione successiva verrä segnata da una marca di definitezza/identificabilitä (anafora), costituita di solito dall'articolo definito, ma talvolta anche dal dimostrativo: 22a. e d'altra parte vene ambasaduri da la citade de Bologna [...] Intrado in la sala, i ambasaduri de Bologna s'inscontröno inseme cum quilli de Pimperadore (XIV, Emilia, VSP, 11:11, 12: 19-21). 22b. par9eme de vedere uno ciervo vacabundo inde Ii luochy solitarie de quillo bosco [...] lo ciervo me se rapio dall' uochy e no lo puotte plu vedere, fiiorze per li arbori multo fronduti di quillo bosco, oy forze per la multo scaltrita fuga di quillo ciervo (XIV, Campania, LDT, 90: 37).

(ii) il contesto linguistico che segue (precisazioni date da frasi relative ο complementi di specificazione): 23a. Mo vui aviti lafontana de la scientia de tuto lo mundo in vostra corte ... (XIV, Emilia, VSP, 19:6) 23b. Lo buono capitanio parlao e disse ca venuti erano per entrare in Roma, per mozzare le zinne delli pietti delle donne de Roma (XIV, Lazio, CAR, 15:5) 23c. plangendu amaramenti pervinni a lu locu undi era Eneas (XIV, Sicilia, IET, 71: 1) 23d. su latus kiparthiat cun su thiu Gostantine de Thori (XII-XIII, Sardegna, CSPS, 152).

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Himmelmann (1988: 343-45) considera le ragioni per cui tali costrutti si consolidano nella lingua, fra cui l'importanza della frequenza.

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Nei testi sardi, tuttavia, il nome testa della relativa restrittiva puö talvolta comparire senza determinante: 23e. e non bolean faker servithu ki fakean parentes issoro (XII-XIII, Sardegna, CSPS, 160)

(iii) la situazione extralinguistica specifica in cui si trovano i locutori: 24a. Or che farö? Como te porö-e' sepeli, ch'el e si grande la tempesta che nisum pö insir de casa?' (XIV, Liguria, DSG1, 250)

(iv) le conoscenze comuni del mondo tra parlante/scrivente e ascoltatore/lettore; ad es., una cena si fa a lume di candela (25a); l'acqua si prende dal pozzo con un secchio (25b): 25a. Una seira, cenando lo veneraber paire Beneto, faxease tenei' lo lume davanti e servi' a un coven monago figlo d'un gentil-omo (XIV, Liguria, DSG1,136: 1-2) 25b. andao uno sclavo per portare acqua. Prese lo siccho et calau alio puzo et impulilo (XIV, Sicilia, DSG,

η (ν) possesso inalienabile Si usa Farticolo definito al posto del possessivo qualora l'identitä del possessore sia facilmente ricavabile, ad es. quando ha il ruolo di tema (spesso soggetto) ο di ricevente (oggetto indiretto). In (26) Ii pe appartengono al soggetto (elo), mentre la testa e lo viso appartengono all'oggetto indiretto (Ii): 26. Ε perche no trovä subitamenti bastum da fari-lo, irao e furioso piglä la torela ch' elo tenia sote Ii pe' e si [i de su la testa e lo viso in tar guisa che tuta romase infiä e livida (XIV, Liguria, DSG1, 80: 14).

(vi) designazione della classe In questa funzione l'articolo definito accompagna nomi sia singolari che plurali (uso prettamente romanzo a cui non corrisponde un uso del dimostrativo in latino (Renzi 1976: 31)): 27a. digando ch'el no posseva essere tre persone in una substantia e che Ί nostro Signore Dio no arave mandado il so fijolo in cussi vile cosa, como e lafemena (XIV, Emilia, VSP, 8: 1) 27b. la loru diligencia simili a killa di I 'apa, la quali havi a ffari lu meli in lu tempu caudu et quietu (XIV, Sicilia, IET, 17: 7). 27c. Lo cinquen di fe Deo Ii uxelli in lo ayro e Iipisi in l'aqua (XIII/XIV, Lombardia EL, 92-93).

(vii) uso esteso dell'articolo definito con i numeri cardinali Si e rilevato un uso deH'art. def. con i numerali cardinali diverso da quello moderno. Malgrado la forma definita, il senso e indefinito (cfir. Renzi MS. per l'italiano antico): 28a. nui simu di Γ antiqua Troya partuti et discursi per diversi man, mustrandumi lu caminu la mia matri Venus, et di XX navi appena mi ndi su rumasi Ii VII (XIV, Sicilia, IET, 16) 28b. et isse narait ca .

(viii) uso esteso dell'articolo definito con complemento introdotto da de/di Nei volgari antichi e stato rilevato da Bruno Migliorini un uso dell'articolo definito che non compare nelle parkte moderne, per cui un complemento di materia sembra accordarsi in definitezza con il SN reggente. Cosi, mentre dopo un sintagma indefinito l'unica possibilitä era, allora come oggi, la forma non articolata (29a), dopo un sostantivo definito, puö aversi non solo la forma non articolata (29b), ma anche quella articolata (29c, 29d):

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29a. uno pecoro de auro (XIV, Campania, LDT, 48: 20). 29b. Considerava che a quista insula de Colcosa, ove stava chisio pecoro de auro, non se ce poteva gire (XIV, Campania, LDT, 51: 26) 29c. che hao la lana de I 'auro (XIII, Lazio, STR, 277) 29d. Crucificare pur lo voliemo / Sovra la croxe delo legno\ (XIII, Lombardia, PB, 58).

Lo stesso fenomeno sembra manifestarsi con espressioni di quantitä: 29e. «Non intrasti-voi in casa de la tar dona e maniasti tar e tar cibo e bevesti tanti goti de vim?» Alora queli monesi, vegandose cosi fitar la cosa e Ii cibi e lo numero de Ii goti de lo vim [...] (XIV, Liguria, DSG1, 128).

3.2.2 L'articolo indefinite Nei dati SAVI la stragrande maggioranza dei casi di articoli indefiniti +N comprende nomi [+numerabili] [-astratti] [+specifici], il che testimonia una certa persistenza del valore lessicale originario di uno, una. L'articolo indefinite serve quindi a mettere in evidenza referenti non identificabili dal ricevente e rilevanti per lo sviluppo della narrazione (cfr. Stark (2002) per il toscano antico), anche se giä l'uso comincia ad essere esteso automaticamente a referenti non specifici e meno rilevanti alia narrazione: 30a. Pasando uno die questo cavalero per la contrada denangi dal palaxio del prencepo, che voi ό dito, e una fante, fante del prencepo, si butd uno mastello d'aqua, ch'era lavadura de scudelle e d'ona altra bruta cosa (XIV, Emilia, VSP, 30: 17).

Mentre il secondo SN indefinite della frase seguente e specifico, il primo non lo e: 30b. Lu prelatu, quandu sapi ocultamenti un peccatu, poti licitamenti diri per debita circumstancia, riprindiri lu peccaturi per sua correcciuni. Unde santu Binidictu dissi a killu lu quali avia ascusu lu flascuni: Figlu, guarda a zo ki tu truvirai dintru a killu ki tu amuchasti a lu boscu -, et killu abbuccau lu flascu et ixiundi unu scursuni (XIV, Sicilia, Spos, a90: 17).

3.2.3. L'articolo partitivo Nei testi antichi i primi esempi di di/de + articolo definite esprimono l'estrazione di una quantitä indefinita da un insieme definito ( ecc.), ad es. (31a). Per denotare un sintagma indefinite () serve di/de senza articolo, ma spesso compare un aggettivo (31b). Tuttavia, nei testi settentrionali e nei siciliano si fa giä strada l'uso dell'articolo partitivo con nomi non numerabili e anche plurali (3 lc-3 le): 3 la. Ε tolse del legno de la croxe de Crista (XIV, Emilia, VSP, 24) 31b. Venir el fe' de bela aqua / Jn un vaxelo k'/ia nome la ca?a (XIII, Lombardia, PB, 58: 1520) 31c. Tu vorisse ke fisse dado del pan se tu avise fame, del vin on de l'acqua se tu avisse sede (XIII-XIV, Lombardia, EL, p. 151) 3Id. Ε in quell'ora disse San Brandano a' suoi frati: Lo signore Iddio v'ä dato ora consolazione dietro alia gran fatica; andate e togliete delpesce e dell'erbe e delle radici (XIII-XIV, Veneto, NSB, 105:24). 3le. ma, si si mania dui fiati, aia di lu pani e di Ii fructi e di lu vinu e di li herbi, si si ndi mania in lu conventu (XIV, Sicilia, CSM, 30: 34).

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italiani

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3.3. Sintagmi preposizionali Nei SP, si ha un'incidenza piü alta di nomi nudi, come rilevano tutti gli studi sui volgari antichi (Brambilla Ageno 1978: 142, 151, Company 1991: 410, 435; Renzi MS.). Si tratta spesso di espressioni non referenziali (non specifiche), che tendono a diventare idiomatiche. Himmelmann (1998), considerando tali strutture in un'ottica tipologica, nota che gli articoli si grammaticalizzano prima nelle posizioni primarie di soggetto e oggetto, mentre la propensione di SP privi di articolo a consolidarsi nelle lingue (pur continuando a fornire un modello sincronico di formazione) viene attribuita alia frequenza e alla loro natura non pienamente composizionale: 12 32a. 32b. 32c. 32d.

che te so dir una cossa, che chi ferirä de cotello, de coteüo serä ferio (XIV, Liguria, PassP, 32: 5) e tuti si desmontä de nave e vene in tera (XIII-XIV, Veneto, NSB, 56:21) sicche altre nonn averia poduto entrare se non per porta (XIV, Umbria, CCP, 94:1) Ma perö ki multi servituri eranu in sala, di Ii quali autri allumavanu focu, autri si giravanu per sala (XIV, Sicilia, IET, 22-23).

3.4. Topic/focus e ordine degli elementi Nei volgari romanzi antichi la fräse ha una struttura basica di tipo V2, per cui il verbo viene collocato in seconda posizione frasale dopo un primo sintagma che puö svolgere il ruolo sia di Topic che di Focus (Benincä 1983 [1994], e (in c. di stampa); Vanelli 1986, 1998, Salvi 2000). 13 Come Topic della fräse predicativa compare spesso un soggetto dato e definito, accompagnato dall'articolo definito: (33a,b): 33a. 1 ambasaduri de Bologna se moseno da corte cum miser lo vescove novamente facto (XIV, Emilia, VSP, 14: 11-12) 33b. Lo remore multiplicava grandissimo (XIV, Campania, LDT, 146: 38).

Nella fräse presentativa/rematica (tutta FOCUS), invece, il soggetto (non topicale) compare in posizione postverbale, se la prima posizione e occupata da un altro elemento, quale l'oggetto diretto: 33c. e si dit: Una fertra fei lo reis Salomon del leignam d'un munt qui est sore Tripol del Essaim, qui ä num Libanus (XII-XIII, Piemonte, SS, V: 9-12).

Nella fräse che segue quella appena citata (33d), l'oggetto della prima fräse diventa soggetto topicale e definito (La fertra), mentre gli oggetti preverbali (las Colones e /'apoail), pur non menzionati prima, sono definiti in base alle conoscenze comuni riguardo la struttura della fertra: 33d. La fertra fo d'aquel leignam, las Colones fei d'argent, e / 'apoail fei d'or (XII-XIII, Piemonte, SS, V: 12-13).

12

13

In rumeno, ad esempio, dopo le preposizioni basiche che reggono l'accusativo non e permesso l'articolo definito davanti a nomi non modificati (Mallinson 1986: 227). Davanti a questo elemento possono, tuttavia, comparire elementi topicali che non fanno parte della fräse centrale, dando cosi in superficie una struttura V3 ο V4.

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La fräse presentativa puö anche essere a verbo iniziale, nel qual caso un soggetto definite» non topicale segue il verbo, anche nelle strutture transitive: 33e. Voitano Ii marinari suoi artificii e ingegni (XIV, Lazio, CAR, 140).

Piü comunemente, tuttavia, la frase presentativa ha un soggetto indefinite) (Nuovo), accompagnato dall'articolo indefinite) al singolare, ma senza articolo al plurale: 34a. un iorno vegne una vidua a ello e diselli como lo so unico figlo era menao in prexum in Africa (XIV, Liguria, DSG1, 159) 34b. e d'altra parte vene ambasaduri da la citade de Bologna (XIII-XIV, Emilia, VSP, 11).

A differenza della sintassi moderna, quella antica permette in posizione preverbale soggetti Nuovi in fiinzione di Focus informazionale (non contrastivo), anche con strutture che favoriscono la collocazione postverbale del soggetto (verbi inaccusativi (35c) e monoargomentali (35d) e soggetti (35e)):14 35a. In lo tempo de questo, apresso Damio una femina parturi un puto senza otchi (XIV, Veneto, CI, 206:31). 35b. Una voxe gli respose e disse (XIV, Emilia, VSP, 48:15) 35c. tragando l'aiga un pexo intra in quelo vaselo incontanente como el incomen9a a trä' l'aigua (XIV, Liguria, DSG1, 76:13) 35d. Tromme sonavano de IIa e de cä (XIV, Lazio, CAR, 16:4) 35e. e stando ello con soa gram corte in quelle contrade, una grande e pessima rixia si se comenfo in le contrade de Grecia (XIV, Emilia, VSP, 8:1).

4. Conclusione

Abbiamo visto che la comparsa dell'articolo definite) e di quello indefinite) davanti ai nomi argomentali dipende dalla complessa interazione di fattori semantici, pragmaticodiscorsivi e anche sintattici. Nei nostri testi, l'originale fiinzione degli articoli, quella di mettere in rilievo referenti importanti specifici (referenzialitä) e giä largamente sostituita da quella di distinguere fra elementi identificabili ο meno (definitezza). Ciononostante, i nomi nudi compaiono in un maggior numero di contest! che non nelle varietä moderne, in particolare nei testi sardi, forse a causa della loro antichita ο del registro (giuridico) noto per le sue tendenze conservatrici. In alcuni contesti, per contro, i VIR medievali mostrano un uso piu ampio rispetto ad oggi dell'articolo definito. Compare, invece, solo raramente l'aiticolo partitivo, ma la sua distribuzione geografica, pur limitata come oggi, e piu estesa (include non solo il nord dell'Italia, ma anche la Sicilia).

14

Stark (2002: 321, n.12) nota per il toscano antico la maggiore possibilitä di collocazione preverbale di soggetti indefiniti (Nuovi) che non nella lingua moderna.

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Michel Pierrard / Eva Havu

Observations sur la syntaxe des predications secondes et des constructions attributives

Les constructions ä predication seconde (CPS) comprennent plusieurs tours oil le predicat second peut etre constitue d'un adjectif. Celui-ci pourra remplir les fonctions d'adjoint detache (1), d'attribut direct (2a-b) ou indirect (3) de l'objet, et ceci dans des tours plus specifiques, tels ceux en avoir (4) ou en de + adj (5) (Cadiot & Furukawa 2000; Melis 1988). En quelle mesure ces emplois sont-ils distincts des autres emplois attributifs des adjectifs? A premiere vue, le rapprochement semble pertinent puisqu'une paraphrase de la CPS par une structure attributive en etre parait naturelle dans les cinq constructions (1 '-5'): (1) Le client est parti, furieux. (2) a) J'aime le cafe chaud. b) Paul trouve la mesure indispensable. (3) 11 considere cette affaire comme importante. (4) II a les yeux bleus. (5) II y a deux places de libres. ( Γ ) Le client, qui etait furieux, est parti. (2) a') J'aime le cafe quand il est chaud. b') Paul trouve que la mesure est indispensable. (3') II considere cette affaire comme etant de la plus haute importance. (4') II a les yeux qui sont bleus. (5') II y a deux places qui sont libres.

Par ailleurs, les deux constructions presentent une compatibilite globalement identique avec les diverses classes d'adjectifs (cf. Havu & Pierrard 2004) et les contraintes semantiques relevees confirment leur nature foncierement predicative. La difference entre les CPS et les tours attributifs n'est-elle done que d'ordre purement superficiel: generalisation du : effacement du verbe, en l'occurrence de la copule, observable aussi dans certains types de tours attributifs (Joli, ce tableau! - Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage; cf. Riegel et al. 1999: 236-237) et integration dans une predication regissante? Des un premier examen, certains indices font pourtant supposer que Γ interpretation des CPS est moins transparente qu'il n'y parait: (6) a) Luc rend Marie heureuse / *Luc rend Marie qu'elle est heureuse; *Luc rend Marie quand elle est heureuse. b) Je tiens cela pour vrai / *Je tiens que cela est vrai. c) Jean a la repartie facile / *Jean a la repartie qui est facile.

La presente contribution mettra en evidence une serie de caracteristiques syntaxosemantiques des CPS de type adjectival, qui decoulent de l'absence d'un verbe copule: 1° Γ autonomic fonctionnelle de l'adjectif; 2° la variabilite de Γ interpretation pragmatique du predicat adjectival; 3° la modification du rapport predicatif second.

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Michel Pierrard / Eva Havu

Ces observations devraient nous permettre de mieux apprehender les proprietes specifiques qui singularisent le fonctionnement des adjectifs en predication seconde.

1. Autonomie fonctionnelle de l'adjectif

L'adjectif attribut est remplafable par le pronom clitique le: (7) a) Lise est malade / Lise Test b) Riad est capable d'avoir dit cela / Riad l'est.

Cette substitution n'est jamais possible dans le cas de l'adjectif en CPS, direct ou indirect: (1) a) a') (2) a) a) (3) a) a') (4) a) a') (5) a) a')

Le client est parti, furieux. *Le client, le/ y/ en, est parti. J'aime le cafe chaud. *Je le/ y/ en aime le cafe. II considere cette affaire comme importante. *I1 le/ y/ en considere l'affaire. II a les yeux bleus. *I117 y/ en a les yeux. II y a deux places de libres. *I1 l'y/ y en a deux places.

Remarquons que les «attributs occasionnels du sujet», distingues par Riegel et alii (1999: 235) et Forsgren (1993: 19) ont un comportement qui les rapproche des CPS: (8) a) II est rentre content, a') *I1 Test rentre.

La cliticisation marque l'incidence de l'adjectif ä la copule. L'impossibilite de pronominaliser l'adjectif sera done liee ä l'absence d'un verbe dans la CPS. Les exemples suivants confirment Γ observation: (9) a) a') b) b')

Je trouve ces mesures indispensables, *Je le trouve ces mesures. Je trouve que ces mesures sont indispensables, Je trouve qu'elles le sont.

L'absence du verbe copule induit done un fonctionnement radicalement different de l'adjectif predicatif. La copule est en effet «la marque segmentale explicite du qui determine la liaison et Γ orientation predicative entre les deux composants d'une configuration propositionnelle» (Riegel ä paraitre: 231). Le verbe etre inserait l'adjectif dans un groupe verbal predicat, un groupe qui pouvait ä son tour remplir des fonctions argumentales aupres d'un predicat central (etre ivre est un piche; il ne veut pas etre heureux; il faut souffrir pour etre beau). L'absence de la copule ne permet plus ä l'adjectif predicatif de remplir ces fonctions, mais, en contrepartie, la sous-determination syntaxique qui decoule de l'absence de forme verbale favorisera l'autonomie fonctionnelle du predicat adjectival. Celle-ci sera encore renforcee par le fait que l'absence du predicat verbal en etre defait globalement les rapports predicatifs au sein de la predication seconde

Observations

sur la syntaxe des predications

secondes et des constructions

attributives

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et aura aussi des consequences sur le rattachement fonctionnel du theme. Celui-ci ne se voit pas imposer une marque fonctionnelle dans la predication seconde et sera recupere comme argument par le predicat principal 1 : (10) a) Je trouve que ces mesures sont indispensables. b) Je trouve qu'elles sont indispensables. c) Je les trouve indispensables.

2. Variabilite de Γ interpretation pragmatique d u predicat adjectival

L'absence de la copule entraine non seulement une mobilite accrue de l'adjectif dans la phrase, (11) a) Le client etait fiirieux et il est parti/ *Furieux, le client etait et il est parti b) Le client, fiirieux, est parti / Furieux, le client est parti.

eile permet surtout de modifier Γ interpretation du predicat adjectival dans l'enonce global. Traditionnellement, l'adjectif attribut designe une propriete, un etat ou une categorisation du SN sujet (cf. Riegel et alii 1999). Sans copule, le predicat adjectival pourra prendre d'autres valeurs discursives d'apres ses contextes d'emploi.

2.1. Adjectifs detaches En principe, les adjoints detaches peuvent occuper trois places possibles (Combettes 1998: 11): la position initiale, une position non polaire (Neveu 1998: 177) entre le sujet et le verbe et la position finale: (12) a) Jeune, mon idole etait Jouvet (Le Figaro 15.5.00 / 36). b) L'attitude de l'armee, loyale envers [...], reste sujette ä caution (Liberation 16.4.02 / 10) c) Dum restait ä l'ecart, silencieux (Liberation 16.4.02 / 22).

Cette position aura un impact sur l'effet de sens induit par le predicat adjectival. a) Les adjectifs en CPS peuvent produire, en plus d'une valeur descriptive, plusieurs effets de sens circonstanciels, en particulier ceux de temps, de cause, de condition ou de concession (Combettes 1998: 42, 46, Havu: 2002). Ces valeurs apparaissent surtout dans les CPS initiales (cf. Havu 2002, Forsgren 1993: 21, Van Den Bussche 1988: 126-127): (13 ) a ) Sa premiere annee de terminale se deroulera sans encombre. Intelligent, Serge rate cependant son diplöme de six points. (Le Monde 1.7.02 / 14) [= bien qu'il soit intelligent...] b) En 1959, annee de la revolution triomphante a Cuba, Marita Lorenz a 20 ans. Elle est belle, libre et marquee ä vie par un passage avec sa mere une actrice americaine [sie] - au camp de concentration de Bergen-Belsen ä l'äge de quatre ans et un viol ä l'äge de sept. Incapable de s'adapter aux

Dans des enonces tels que (10c), il ne s'agit d'ailleurs que d'un argument positionnel et morphosyntaxique et nullement d'un argument semantique du verbe principal (Cf. Riegel a paraitre: 236-237).

202

Michel Pierrard / Eva Havu realties, elle s'evade en passant sa vie ä bord des paquebots commandes par son pere, le capitaine Heinrich Lorenz. (Le Figaro 14.11.01 / 28) [= comme elle etait incapable ...]

L'interpretation est souvent liee ä la connaissance du monde mais peut aussi etre selectionnee par des elements co-textuels, tels la classe d'adjectif (14a: adjectifs marquant une epoque de la vie; cf. Picabia 2000: 74, Neveu 1998: 140), un specifieur adverbial (14b) ou le temps du verbe de la principale. Ainsi, dans l'exemple (14c), on peut penser ä une interpretation temporelle ou causale, alors que dans (14c'), seule Γ interpretation causale est possible (cf. Havu 2002, 2003): (14) a) Jeune, mon idole etait Jouvet (Le Figaro 15.5.00 / 36) [= quand j'etais jeune, ...] b) Incapable de s'adapter aux realties, eile essaie toutefois de mener une vie normale. [= bien qu'elle soit incapable,...] c) Jeune, je ne comprenais pas de quoi il s'agissait. [= quand/ comme j'etais jeune,...] c') Jeune, je ne comprends pas de quoi il s'agit. [= *quand/ comme je suis jeune,...]

La valeur descriptive pour sa part est frequente dans le cas des CPS non polaires, placees entre le sujet et le verbe (15a-b), tandis que les CPS finales, qui n'apparaissent pratiquement qu'apres des phrases SVO assez courtes, sans complements supplementaires, ne represented generalement qu'un apport d'information (15c): (15) a) Les clients, furieux, sont partis [= qui etaient furieux] b) Les adultes toussant de fafon persistante doivent eviter tout contact avec les nouveau-nes, particulierement sensibles ä cette infection. (Liberation 16.4.02 / 21) [= qui sont particulierement sensibles ä cette infection] c) Le client etait parti, furieux. [= et il etait furieux]

b) Sur le plan de Γ apport informationnel, la CPS en tete de phrase (place de loin la plus courante d'apres Neveu 1998: 148), assure tres souvent un lien avec le contexte de gauche et forme une sorte de theme secondaire. Elle peut soit reprendre, directement ou indirectement, un terme du contexte immediat (ex. 16a), soit etablir une relation avec le contexte anterieur grace ä un complement («assurer la continuity topique», d'apres Neveu 2000: 117; cf. 16b). Cependant, elle peut aussi introduire un element nouveau qui n'a aucun lien avec le contexte de gauche (Combettes 1998: 58-62; cf. 16c). (16) a) Titre: Une revue internationale farouchement indipendante [...] Se proclamant volontiers jalouse de son independance, la revue s'est ä plusieurs reprises illustree par des prises de position contraires [...] (Le Figaro 10.12.03 / 12) b) Par-delä la presence de Nicolas Sarkozy ä la Mosquie de Paris, c'est toute la question de la constitution sur l'islam en France [...], qui concerne le feu des critiques. Accedant ä la demande de la Mosquee de Paris, le ministere de l'interieur avait decide, au mois de juin, de repousser l'election d'une instance representative ä partir des mosquees (Le Monde 6-7.10.02 / 8) c) Pour faire reculer le chömage, Laguiller promet d'interdire les licenciements, tandis que Le Pen s'engage ä stopper ['immigration. Morose sur le fond, l'electeur moyen attend, chaque jour qui passe, le prochain rebondissement. Les hommes et les femmes politiques ne se forcent pas pour la leuroffrir. (Liberation 16.4.02 /15)

A la place finale (17a) tout comme dans certaines positions non polaires (17b), la CPS est souvent rhematique (Combettes 1998: 67-68, 83, Neveu 1998: 179), et marque une forte informativite. Toutefois, meme ä la position finale, la CPS peut avoir la meme valeur thematique qu'en debut de l'enonce et reprendre des unites contenues dans le contexte anterieur (17c: cf. Combettes 1998: 67):

Observations

sur la syntaxe des predications

secondes et des constructions

attributives

203

(17) a) Sur quoi nous allämes boire et faire le proces du monde, tout heureux de notre entente retrouvee. b) Lä-bas se trouvait, immobile, un homme qui... c) Les Japonais on longtemps privilegie le petit commerce pour preserver l'emploi chez eux [...]. Resultat: le commerce local est peu performant, protege de la concurrence etrangere.

De maniere generale done, le predicat adjectival en position initiale est plus souvent lie au contexte de gauche que les CPS occupant d'autres places.

2.2. Constructions occasionnellement attributives Les constructions occasionnellement attributives proposent generalement deux etats concomitants dont plusieurs effets de sens peuvent etre deduits (Muller 2000: 23-24): ainsi, dans (18a), ou Taction de boire et l'etat du cafe sont concomitants, on peut induire des interpretation plus riches semantiquement (18b-d): (18) a) b) c) d)

II boit son cafe tiede. II boit son cafe quand il est tiede. Son cafe est tiede quand il le boit. II boit son cafe (seulement) s'il est tiede.

Dans certaines constructions, seule la principale ou la CPS peut recevoir une interpretation circonstancielle: (19) a) Rendez votre linge propre! b) Que votre linge soit propre quand vous le rendez! c) ?? Rendez votre linge quand il est propre! (20) a) Mangez les bananes vertes! b) Mangez les bananes quand elles sont vertes! c) ?? Que les bananes soient vertes quand vous les mangez!

Par ailleurs, Γ interpretation temporelle n'est pas toujours adequate meme si les attribute sont concomitants (Muller 2000: 28-29). Cela peut etre lie au fait que l'etat decrit n'est pas soumis ä la fluctuation selon le temps ou que le temps verbal de la principale peut imposer ä la CPS une interpretation conditionnelle ou causale: (21 ) a) b) c) d)

Ses petits amis, eile les choisit riches. ?? Ses petits amis, elle les choisit quand ils sont riches. Ses petits amis, elle les choisit s'ils sont riches. Ses petits amis, elle les a choisis parce qu'ils sont riches.

Le verbe et la construction peuvent orienter la CPS vers une valeur resultative, et ces constructions pourraient alors etre comparees aux CPS causatives: (22) a) Luc a plante ses thuyas trop jeunes (= alors qu'ils etaient trop jeunes) b) Luc a plante ses thuyas trop serres (= de sorte qu'ils sont trop serres)

L'interpretation ä concomitance peut en outre etre en competition avec une interpretation completive, et seuls le contenu lexical ou le contexte permettent de trancher (Muller 2000: 33-34): (23) a) Cette robe, je la veux rouge. b) Je veux qu'elle soit rouge.

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Michel Pierrard / Eva Havu c) Je la veux si elle est rouge. d) Je la veux quand elle sera rouge.

Dans les constructions occasionnellement attributives comme dans les constructions detachees, il y a sous-determination syntaxique de predicats adjectivaux, puisque rien n'indique la nature du lien entre la predication premiere et la predication seconde. En consequence, les memes types d'interpretations semantiques peuvent jouer: temps, cause, concession, condition: (24) a) Ses petits amis, elle les choisit jeunes (quand ils sont.. / s'ils sont..) b) Ses petits amis, elle les a choisis riches (parce qu'ils etaient...). c) En principe, il n'aime pas les gens riches, mais ses petits amis, elle les choisit riches (bien qu'ils soient / s'ils sont...)

3. Modification du rapport predicatif second

L'absence de la copule est susceptible de modifier de deux manieres le rapport interne entre les composantes de la predication seconde: elle favorisera la combinaison des deux predicats et done la genese d'un « e i

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