Actes du XXIV Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes: Tome IV 9783110923568, 9783484505049


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Table of contents :
Avant-propos
Sommaire
Section 11. Lexicologie / lexicographie / sémantique. Diachronie et synchronie
Le mot chose qu’est-ce que c’est? – étude de quelques-uns de ses aspects lexico-sémantiques
Sémantique de la métaphore et imagerie
Un traitement formel du temps: prédication multiple et quantification temporelle
Influenţa limbilor romanice în onomastica românească după 1989
Les néologismes roumains en w-, x- et y- comparés à leurs congénères français et italiens
Le Lexique Complémentaire: deuxième étape vers le DMF électronique
Reflexiones acerca de una clasificación de las metonimias nominales en español
La interrelatión entre semántica y sintaxis: Problemas candentes en la clasificación de los complementos nominales y preposicionales con mirar
Approche cognitive du sens lexical
Niveau de base, termes de base et vocabulaire fondamental
Polysémie et polysémisation sous l’effet de l’emploi hyperbolique
Les numéraux approximatifs; ou: comment se fait-il que sept minutes soient toujours exactement sept minutes, mais que cinq minutes puissent parfois être beaucoup plus?
Est-il possible et intéressant d’analyser les SN indéfinis comme étant du type ‹e,t›? Le cas hybride des Ν
Universaux et diathèse. Prolégomènes à un modèle pluri-fonctionnel de la voix
Glossário românico do açúcar de cana: do Mediterrâneo ao Atlântico
Contributions à ‹l’étymologie multiple› (anglicismes précoces en roumain)
Le pronom SE et les séquences de clitiques romans
Les désignations des plantes vulnéraires en Roumanie et dans l’Arc Alpin
De la signification du verbe paraître: opacité ou transparence?
La structuration lexico-sémantique de phytonymes romans: le rôle du trait distinctif de la ‹rondeur› et la création de prototypes
Section 12. Journée thématique sur les rapports entre variation régionale de la langue nationale et parlers vernaculaires
Journée thématique sur les rapports entre variation régionale de la langue nationale et parlers vernaculaires
Des variétés dialectales gallo-romanes aux variétés regionales du français: la constitution d’un champ disciplinaire
Discussion
Discussion
Les régionalismes dans quelques textes anglo-normands
Discussion
Expansion différenciée des régionalismes et des dialectalismes: Quelques cas bretons
Discussion
Aires lexicales auxquelles participe le département de l’Allier – Essais d’aréologie établis à partir du DRF
Discussion
Comment et quand la variation diatopique moderne du français se constitue-t-elle?
Discussion
Toponymie (majeure), diffusion, régionalisation et standardisation du français: quelques observations propédeutiques
Discussion
Variation régionale de la prononciation du français en Belgique – Contacts de langues ou variation inhérente?
Discussion
Vers un Diccionario de los regionalismos de España
Discussion
«Le Château des Pyrénées», ou l’étude des dialectes a-t-elle quelque chose à apporter à l’étude de la variation de la langue commune?
Discussion
Discussion finale
Section 13. Morphologie dérivationnelle
A neologia nas línguas românicas: aspectos convergente
Antonimia y sinonimia en el proceso de gramaticalización de los adverbios en -mente
Termes français dérivés avec le sufflxe diminutif -et (-ette) empruntés au roumain
Les verbes avec le suffixe néologique -iza (-isa) en roumain contemporain
Factores morfopragmáticos de la productividad histórica del sufljo -ismo
Approche cognitive de la formation de mots
La création des suffixes toponymiques: hasard ou raison?
Section 14. Grammaire et toponymie
La locution encore moins et l’échelle de probabilité
Locutions prépositives temporelles et modes d’anaphorisation
Le rôle de la présupposition dans l’interprétation sémantique des adverbes: le cas de l’adverbe roumain mai et des adverbes correspondants français
Contribution à l’étymologie d’un nom de lieu: Brioude. Vers un nouveau paradigme en toponymie française?
Los ‹nombres de cualidad› en la estructura del SN
L’imparfait: temps attributif
Étude comparative des champs sémantiques du «futur simple» et du «futur proche» en français, en comparaison avec le «futur» en anglais, dans le cadre de la théorie des espaces mentaux
A propos de la traduction des temps verbaux: le conditionnel et le futur
Les attributs de la classe de propriété et les sous-classes de propriété dans l’approche orientée objets
Index des auteurs
Table générale
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Actes du XXIV Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes: Tome IV
 9783110923568, 9783484505049

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Actes du XXIVe Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes Tome IV

XXIV CILPR Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes 1 - 6 aoüt 2004 Aberystwyth

Actes du XXIVe Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes Aberystwyth 2004 Edites par David Trotter

TOME I V Section 11: Section lexicologie / lexicographie / semantique Diachronie et synchronic Section 12: Journee thematique sur les rapports entre variation regionale de la langue nationale et parlers vernaculaires Section 13: Morphologie derivationnelle Section 14: Grammaire et toponymie

Max Niemeyer Verlag Tübingen 2007

Bibliographische Information der Deutschen Nationalbibliothek Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliographie; detaillierte bibliographische Daten sind im Internet über http://dnb.ddb.de abrufbar. ISBN 978-3-484-50504-4 (Tome IV)

Gesamt-ISBN 978-3-484-50500-1 (Tome I-IV)

© Max Niemeyer Verlag, Tübingen 2007 Ein Imprint der Walter de Gruyter GmbH & Co. KG http://www. niemeyer. de Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Gedruckt auf alterungsbeständigem Papier. Printed in Germany. Satz: Anne-Kathrin Kühnel Gesamtherstellung: AZ Druck und Datentechnik GmbH, Kempten

Avant-propos

Les Actes du XXIV e Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes, qui s'est deroule ä Aberystwyth du 1er au 6 aoüt 2004, renferment trois conferences plenieres, deux tables rondes, et quelques 190 communications proposees par des congressistes venant de 29 pays, le tout dispose dans les quatre volumes des Actes de la fa£on suivante: Volume Volume Volume Volume

I: discours du president de la Societe de Linguistique Romane; sections 1 ä 3. II: sections 4 ä 7. III: sections 8 ä 10; conferences plenieres, tables rondes. IV: sections 11 ä 14.

Ce fut le premier Congres de la Societe de Linguistique Romane a avoir lieu non pas dans la Romania Vetus, ni dans la Romania Nova, ni dans la Romania Submersa - mais dans ce qui etait, et grace aux congressistes, une Romania Rediviva, la Grande-Bretagne. Une heureuse coincidence veut que ce vingt-quatrieme Congres a lieu dans la quatre-vingtieme annee de la vie de la Societe de Linguistique Romane. Bien entendu, cette Symmetrie arithmetico-lexicale, produit du systeme vigesimal fran9ais, ne put etre que bon signe. Car le XXIVe Congres ne s'installa ä Aberystwyth qu'ä la suite de peripeties aussi serpentantes que les routes du pays oü il atterrit. Ces divagations sont expliquees dans le discours du President Holtus, qui ouvre le premier volume. Le Pays de Galles ne fut point etranger ä la romanisation (romane), et ä la francisation (normande). Au ΧΙΙΓ siecle, l'archeveque de Cantorbery, John Peckham, decrit (en fran^ais, s'entend) «Ii poeple de Galles» comme «trop sauvages e malicius durement, [...] e poi sachant de ben, e une gent perdue saunz profit au munde». Les congressistes etaient done venus des quatre coins du monde pour un Congres qui eut lieu dans ce qui put leur sembler un cinquieme coin encore inexplore, une terra incognita distante, difficile d'acces, aux noms de lieu parfois incomprehensiblement riches en consonnes et etrangement denues de voyelles. Les autochtones savent peut-etre mieux que personne combien peut etre extenuant ce voyage certainement long. C'est pour cela, et aussi pour la confiance dans notre universite dont les congressistes firent preuve en venant au XXIV e Congres, que nous voudrions surtout les remercier. Sans les congressistes, il n'y aurait pas eu de Congres ni au sens courant, ni au sens etymologique du mot. Sans congressus, pas de colloquium. Nous avouons aussi que du point de vue personnel, cela nous a fait enormement plaisir que d'accueillir cette foule de vrais scientifiques, nos invites en quelque sorte pendant leur sejour ä Aberystwyth. Une universite se doit d'ouvrir ses portes aux scientifiques, et aux congres; sinon, elle ne remplit pas son devoir et eile n'a qu'ä fermer boutique. Ensuite, nous tenons ä remercier le Bureau de la Societe qui, lui, fit preuve d'une confiance tout autre, en nous confiant precisement ce Congres. C'etait lä une responsabilite considerable mais aussi un tres grand honneur et nous en sommes tres reconnaissants.

VI

Avant-propos

Nous avons ä remercier aussi divers organismes pour leur soutien financier: L'Institut Frangais du Royaume-Uni, l'Istituto Culturale di Italia di Londra, la Welsh Development Agency, l'universite ä Aberystwyth, ont tous aide ce Congres. Qu'ils en soient vivement remercies. Ensuite, un soutien un peu different. II est vrai qu'un Congres n'est pas seulement un evenement scientifique, mais aussi une rencontre humaine. Le contact humain reste essentiel pour l'avenir de nos disciplines. Qui dit contact humain, surtout peut-etre dans les pays romans ou romanises - ou qui souhaiteraient l'etre - , dit aussitöt convivialite, repas ensemble, discussion autour d'une table ou d'un verre de bon vin. C'est lä oü congres, congressus, colloque, colloquium, et un dernier element, symposium se rejoignent dans une heureuse conjoncture. Antes de nada, entonces, tenemos que agradecer Don Felipe Gutierrez de Vega por su patrocinio de nuestro Congreso y por el vino que ha acompanado nuestros trabajos. «Vinum laetificat cor hominum», meme - d'aucuns diraient mechamment, surtout - le cceur des scientifiques. Enfin, nous avons ä remercier un certain nombre de personnes d'Aberystwyth. Le bureau des congres, et notamment Nia Davies, et son personnel. Nos collegues du Departement de Langues Europeennes, Kader Izri, Jose Goni Perez, e sopratutto, Adriano Vincentelli, il maestro dell 'informatica senza cui il Congreso non sarebbe stato possibile; nos deux secretaires, Rhiannon Evans et Joanne Maltman, dont le travail devoue nous facilita grandement la preparation. Mettons aussi au tableau d'honneur Lorenzo Plebani, assistant k la fois expert et calme, coqueluche, me dit-on, de nos amies roumaines, qui nous aida remarquablement avec un sang-froid et une culture etonnants, avant et pendant le Congres, ainsi que son equipe d'etudiants. Pour nous, ce fut un privilege aussi de travailler avec des gens pareils. Que soient remercies aussi Γ equipe de Niemeyer, et surtout Ulrike Dedner et Cornelia Saier. La romanistique a de la chance que la maison Niemeyer existe et continue ä s'interesser si vivement ä notre science. Dans la preparation des Actes comme dans la selection des communications avant le Congres, les presidents de section jouerent un role important car ils accepterent de revoir et de relire, parfois de corriger, les contributions des congressistes avant de nous les transmettre. Cela fut un secours et un travail non negligeable: qu'ils et elles trouvent ici l'expression de notre plus vive reconnaissance. L'on lira les noms des presidents, comme il sied, en tete de «leurs» sections, dans la table generale qui clöt chaque volume. Les Actes, enfin, n'auraient jamais vu le jour sans la competence et sans le secours inlassablement souriant d'Anne-Katrin Kühnel, doctorante en droit ä Aberystwyth, et magicienne de l'informatique de l'edition. David Trotter Aberystwyth

Sommaire

Section 11 Lexicologie / lexicographie / semantique. Diachronie et synchronic (President(e)s: PIETRO BELTRAMI, MARIA ILIESCU, HEIDI SILLER, LILIANE TASMOWSKI)

M. Celeste Augusto Le mot chose qu'est-ce que c'est? - etude de quelques-uns de ses aspects lexico-semantiques

3

Marc Bonhomme Semantique de la metaphore et imagerie

17

Adriana Costachescu Un traitement formel du temps: predication multiple et quantification temporelle

31

Oliviu Felecan Influenta limbilor romanice in onomastica romäneascä dupä 1989

47

Cristina Florescu Les neologismes roumains en w-, x- et y- compares ä leurs congeneres franfais et Italiens

59

Hiltrud Gerner Le Lexique Complementaire: deuxieme etape vers le DMF electronique

69

Regina Göke Reflexiones acerca de una clasificacion de las metonimias nominales en espaflol

79

Hilde Hanegreefs La interrelacion entre semäntica y sintaxis: Problemas candentes en la clasificacion de los complementos nominales y preposicionales con mirar

93

Marie Luce Honeste Approche cognitive du sens lexical

105

VIII

Sommaire

Maria Iliescu Niveau de base, termes de base et vocabulaire fondamental

119

Ronald Landheer Polysemie et polysemisation sous l'effet de l'emploi hyperbolique

129

Eva Lavric Les numeraux approximatifs; ou: comment se fait-il que sept minutes soient touj ours exactement sept minutes, mais que cinq minutes puissent parfois etre beaucoup plus?

139

Bert Le Bruyn Est-il possible et interessant d'analyser les SN indefinis comme etant du type ? Le cas hybride des Ν

155

Maria Μ. Manoliu Universaux et diathese. Prolegomenes ä un modele pluri-fonctionnel de la voix

163

Naidea Nunes Nunes Glossärio romänico do a^ücar de cana: do Mediterräneo ao Atläntico

177

Maria Purdela Sitaru Contributions ä d'etymologie multiple) (anglicismes precoces enroumain)

197

Sanda Reinheimer / Liliane Tasmowski Le pronom SE et les sequences de clitiques romans

205

Carmen Scarlat / Celine Signorini Les designations des plantes vulneraires en Roumanie et dans Γ Arc Alpin

217

Francois Thuillier De la signification du verbe paraitre: opacite ou transparence?

231

J. Bassett Trumper La structuration lexico-semantique de phytonymes romans: le röle du trait distinctif de la et la creation de prototypes

241

Sommaire

IX

Section 12 Journee thematique sur les rapports entre variation regionale de la langue nationale et parlers vernaculaires (Presidents: JEAN-PIERRE CHAMBON, Y A N GREUB)

Jean-Pierre Chambon / Yan Greub Journee thematique sur les rapports entre variation regionale de la langue nationale et parlers vernaculaires

261

Pierre Rezeau Des varietes dialectales gallo-romanes aux varietes regionales du frangais: la constitution d'un champ disciplinaire Discussion (G. Sanders, D. Uritescu, P. Rezeau)

263 275

Jean-Pierre Chambon / Yan Greub Discussion (S. Lusignan, A. Lodge, J.-P. Chambon, CI. Buridant)

277

Gilles Roques Les regionalismes dans quelques textes anglo-normands Discussion (M.-G. Boutier, G. Roques, CI. Buridant, Y. Greub)

279 293

Jean-Paul Chauveau Expansion differenciee des regionalismes et des dialectalismes: Quelques cas bretons Discussion (Chr. Godat, J.-P. Chauveau, A. Kristol, A. Thibault)

297 313

France Lagueuniere Aires lexicales auxquelles participe le departement de l'Allier Essais d'areologie etablis ä partir du DRF Discussion (J.-P. Chambon, F. Lagueuniere)

315 329

Yan Greub Comment et quand la variation diatopique moderne du franfais se constitue-t-elle? Discussion (E. Buchi, Y. Greub, M.-D. Gleßgen, A. Kristol, CI. Buridant)

331 347

Jean-Pierre Chambon Toponymie (majeure), diffusion, regionalisation et standardisation du frangais: quelques observations propedeutiques Discussion (A. Kristol, J.-P. Chambon, S. Lusignan, R. Waltereit, J.B. Trumper, A. Thibault)

349 361

χ

Sommaire

Philippe Hambye Variation regionale de la prononciation du fran^ais en Belgique Contacts de langues ou variation inherente? Discussion (A. Thibault, P. Hambye, A. Kristol, A. Lodge, R. Maitre, Chr. Godat)

363 375

Andre Thibault Vers un Diccionario de los regionalismos de Espana Discussion (J.-P. Chambon, A. Thibault, Cl. Buridant, M. Pfister, A. Kristol)

377 393

Marie-Guy Boutier «Le Chateau des Pyrenees», ou l'etude des dialectes a-t-elle quelque chose ä apporter ä l'etude de la variation de la langue commune? Discussion (Α. Kristol, M.-G. Boutier, A. Thibault, P. Rezeau, J.-P. Chambon)

395 401

Jean-Pierre Chambon / Yan Greub Discussion finale (J.-P. Chambon, A. Kristol, Y. Greub, Ph. Hambye, R. Maitre, A. Lodge)

403

Section 13 Morphologie derivationnelle (Presidente : MARIA GROSSMANN)

Ieda Maria Alves A neologia nas linguas romänicas: aspectos convergentes

411

Jairo Javier Garcia Sanchez Antonimia y sinonimia en el proceso de gramaticalizacion de los adverbios en -mente

419

Simona Goicu-Cealmof Termes frangais derives avec le suffixe diminutif -et (-ette) empruntes au roumain

429

Viorica Goicu Les verbes avec le suffixe neologique -iza (-isa) en roumain contemporain

441

Margarita Lliteras Factores morfopragmäticos de la productividad historica del sufijo -ismo

449

Irina Tsybova Approche cognitive de la formation de mots

461

Sommaire Frangoise Vachey La creation des suffixes toponymiques: hasard ou raison?

XI

ΑΠ

Section 14 Grammaire et toponymie ( P r e s i d e n t e : MARIA ILIESCU)

Hiroshi Abe La locution encore moins et l'echelle de probabilite

487

Silvia Adler Locutions prepositives temporelles et modes d'anaphorisation

495

Eugenia Arjoca-Ieremia Le role de la presupposition dans Γ interpretation semantique des adverbes: le cas de l'adverbe roumain mai et des adverbes correspondants ftan9ais

509

Jean-Pierre Chambon / Helene Carles Contribution ä l'etymologie d'un nom de lieu: Brioude. Vers un nouveau paradigme en toponymie fran^aise?

521

Angela Di Tullio/Avel.lina Suner Los en la estructura del SN

533

Yoshitaka Haruki L'imparfait: temps attributif

541

Hidetake Imoto Etude comparative des champs semantiques du «futur simple» et du «futur proche» en fran9ais, en comparaison avec le «futur» en anglais, dans le cadre de la theorie des espaces mentaux

551

Teresa Oliveira A propos de la traduction des temps verbaux: le conditionnel et le futur

559

Miroslaw Trybisz Les attributs de la classe de propriete et les sous-classes de propriete dans l'approche orientee objets

569

Index des auteurs

577

Table generale

581

Section 11 Lexicologie / lexicographic / semantique. Diachronie et synchronie

Μ. Celeste

Augusto

Le mot chose qu'est-ce que c'est? - etude de quelques-uns de ses aspects lexico-semantiques 1

1. Introduction

Quoique que A. Wierzbicka (2002: 263) dise qu'essayer d'analyser les mots concepts comme personne, dire ou chose, n'a aucun sens, car nous n'en avons pas d'autres plus evidents et intelligibles, nous allons dans cet article faire une caracterisation de l'equivalent portugais du mot chose, c'est- ä-dire de coisa. Compte tenu du caractere trop etendu de l'interface chose-signifiant / chose-concept pour que nous puissions l'examiner ici dans sa totalite, nous considererons seulement ses sens les plus pertinents. Ainsi, il sera question ici d'une approche centree sur la structure semasiologique du mot coisa; cela revient ä dire que pour la constitution du petit corpus qui nous a servi de base de ce travail, nous avons collecte un ensemble de signifies vehicules soit par le mot coisa soit par des segments ou il s'insere. Nous avons degage surtout de G. Kleiber (1987 et 1994) et de Α. Wierzbicka (1988 et 2002) le volet theorique qui servira de base ä l'analyse et au commentaire des donnees. Le premier, car dans les deux ouvrages mentionnes il fait une analyse du Statut semanticoreferentiel du mot chose, qu'il appelle «mot cameleon» (Kleiber 1987) en appliquant la these classique de l'indetermination et la notion d'opposition entre les mots qui renvoient aux noms comptables (ou individuants) et aux noms massifs (ou non comptables) (Kleiber 1994). De la deuxieme, nous retenons surtout 1'accent mis sur les segments morphologique et syntaxique en tant que porteurs de sens, tandis qu'en general cette fonction est attribuee presque exclusivement au segment lexical. Cet article a la structure suivante: au deuxieme paragraphe nous presenterons les principes theoriques suivis relativement ä la caracterisation du mot coisa et ä l'analyse d'un echantillon selectionne de segments qui l'incluent. Le troisieme paragraphe sera voue ä une breve description du signifiant coisa aux niveaux morphologique, syntaxique et semantique. Ensuite aura lieu une analyse et une discussion des principales valeurs semantiques du mot coisa.

Le titre en portugais serait Que coisa e a palavra coisa? oü l'emploi du mot chose, dans le segment interrogatif que coisa [qu'est-ce que], rend la question vague.

4

Μ Celeste Augusto

2. Considerations theoriques

Comme nous l'avons dejä dit plus haut, Kleiber a consacre deux etudes au mot chose et ä ses valeurs semantiques. Dans le travail de 1987, l'auteur considere l'emploi du mot comme paradoxal. Chose, du fait de ses proprietes semantiques vagues et generates, designe ou qualifie toutes les entites et toutes les choses. II est employe pour tout et pour rien. L'etude publiee en 1994 considere le mot chose a travers son Statut semanticoreferentiel en s'appuyant cette fois-ci sur l'opposition nom comptable et nom massif. Kleiber entame l'analyse de 1987 en se servant de la these classique de l'indetermination, selon laquelle le mot chose s'emploie avec des indetermines inanimes par opposition aux animes. La comparaison et le rapprochement qu'il fait avec le comportement du pronom demonstratif ςα / ce menent l'auteur ä etablir un trait qu'il definit comme «absence de denomination» et ä specifier son Statut semantico-referentiel en tant que nom comptable postiche. Kleiber signale aussi la fonction du mot chose comme terme non marque relativement ä l'opposition anime / non anime. Le trait indetermination attribue par le mot chose aux referents auxquels il renvoie est confirme selon Kleiber par trois cas: 1. chose est employe au pluriel dans les expressions figees qui renvoient ä des usages generaux2: 1 - Säo as coisas da vida! (46) [ce sont les choses de la vie] 2 - LiQäo das coisas [la 1ες:οη des choses]3 ou avec des quantificateurs universels: 3 - Chaque chose en son temps (Kleiber 1987: 11) 2. en situation de type spatio-temporel oü chose est accompagne de l'indefini quelque 4 - Estä ali qualquer coisa [il y a lä-bas quelque chose] 3. quand le locuteur, quoique connaissant le referent, opte (pour des raisons du type euphemisme ou devinette) pour l'emploi de chose: 5 - A coisa estä feia! (2) [la chose ne se presente pas bien! ] 6 - Ele tem uma coisa ruim! (20) [il a une chose mechante = une maladie grave]

Toujours selon Kleiber (1987: 114-115) l'emploi ontologique de chose depasse l'emploi indetermine et l'opposition inanime-anime: il peut s'appliquer ä n'importe quelle entite ä la condition que le mot chose soit employe dans un segment comme «support substantival attributif» et que le referent ait un caractere general ou qu'il renvoie ä une «sous-classe» comme dans: 7 - Este livro e uma coisa linica! [ce livre est une chose unique!] 8 - As crianfas säo uma coisa deslumbrante![les enfants sont une chose etonnante!]

Dans 7 comme dans 8, coisa / chose, qui est dans une position attributive, renvoie ä des entites dejä nommees, dans ce cas livre et enfants. Done, dans une sequence comme 8 les deux contraintes indetermine et inanime ne se verifient pas. Nous croyons, cependant, qu'un segment comme: 2

3

Tous les exemples tires du corpus sont suivis par leur numero d'ordre respectif; les autres portent le nom de leur auteur. La traduction litterale frangaise est donnee entre crochets. Si l'exemple n'est suivi d'aucune indication, cela signifie que e'est un exemple ä moi. Titre d'un livre de poesie de C. Drumond de Andrade publie en 1962.

Le mot chose qu 'est-ce que c 'est? - etude de quelques-uns de ses aspects lexico-semantiques

5

9 - Esta crian9a e uma coisa deslumbrante! [cet enfant, c'est une chose etonnante!]

se presente ä nous comme un contre-exemple, car on a un referent anime mais specifique; meme si Kleiber en s'appuyant sur Galmiche (1985) dit que dans les cas comme celui de la phrase 9 chose ne renvoie pas ä enfant mais ä une de ses qualites, comme par exemple, quand il lit: 9a) - Esta crian9a e uma coisa desumbrante ao ler! [cet enfant c'est une chose etonnante quand il lit!]

Dans son analyse du mot chose Kleiber presente encore le cas illustre par 10: 10 - Je vais te dire une chose: Paul ne t'ecrira pas. (Kleiber 1987: 118)

Dans ce segment chose represente quelque chose de defini, c'est a dire le fait que Paul n'ecrit pas, cependant, c'est un fait qui n'a pas de denomination dans la langue. Pour Kleiber les actions comme celle illustree dans la phrase 10 ou les evenements, proprietes, etc., qui n'ont pas une designation propre sont «les candidate preferentiels privilegies ä une fixation par le mot chose». Un autre trait du mot chose est le fait qu'au contraire des nom-name4 il ne peut pas delimiter un aire de reference ä travers une definition. Ainsi, le nom chose n'est pas un vrai nom-name et redetermination, qui le caracterise, s'explique a partir du trait «absence de denomination ou de classification»5. L'etiquette emploi indetermine releve du fait que le mot chose peut etre applique aux entites non classifies et, par consequent, chose peut se rapporter aux entites determinees, mais qui n'ont pas de nom, comme cela a ete illustre avec la phrase 10. Nous voudrions encore aj outer que le mot chose en position attributive au pluriel et applique ä des referents animes vehicule une sorte de «depersonnalisation» indiquee par des segments comme: 11 - Les femmes, ce sont des choses fascinantes. (Kleiber 1987: 125)

Kleiber conclut en soutenant que le mot chose sert surtout ä renvoyer ä des entites sans nom ou interpretees comme telles, ou ä les qualifier. Dans I'article de 1994, il confirme son approche anterieure, en approfondissant la caracterisation des traits absence de denomination 6 et indetermination. Cependant, il insiste maintenant sur le Statut semantico-referentiel de chose essentiellement ä l'aide de I'opposition nom massif / nom comptable. Le fait que le mot chose ne peut pas servir de reponse ä des questions du type presente dans 12 prouve, selon Kleiber, son absence de pouvoir de denomination: 12 - Comment 9a s'appelle? * Chose (Kleiber 1994: 21).

4

5 6

Nom-name selon Kleiber (1987: 121), est celui qui represente la designation propre donnee ä un certain referent, qu'il soit un individu ou une classe et qui, a cause de cela a un aire d'application delimitee. Comme Ton sait la denomination est le premier pas vers une classification. En relation avec Γ emploi du mot chose et Γ absence de pouvoir de denomination, considerons l'usage freudien des deux equivalents allemands de chose: das Ding represente ce qui ne peut pas etre nomme et die Sache ce qui a dejä re9u un nom. C'est une distinction que ni le portugais ni le frangais ne possedent.

6

Μ. Celeste

Augusto

D'autre part, d'apres Kleiber, l'usage universel du mot chose rend son emploi difficile. Voyons maintenant comme l'exemple suivant montre que chose en cas d' indetermination peut avoir comme referent hypothetique un etre anime ou inanime: 13 - Ves alem alguma coisa? ... creio ser urn homem ... mas tambem pode ser um poste! [ tu vois lä quelque chose? je crois que c'est un homme .... mais ?a peut etre aussi un pilier],

Dans une perspective ethno-linguistique s'inserant dans l'aire de Γ indetermination, chose peut indiquer des tabous de type individuel ou collectif et / ou des euphemismes volontaires ou involontaires, comme nous le constatons dans les exemples suivants tires du corpus: 14 - Coisa ruim (20) [chose mechante = maladie grave] 15 - Coisa (10) [chose = organe sexuel masculin, feminin, etc.] 16 - Dar uma coisa (31) [donner une chose = avoir une attaque]

Chose pouvant s'utiliser avec des comptables, il accepte aussi les combinatoires suivantes: 17 - Algumas / värias / quantas coisas [quelques / plusieurs / combien de choses].

Dans une perspective semantico-referentielle le mot chose admet aussi un emploi avec des massifs. D'apres Kleiber (1994: 17), cette particularite se base sur les caracteristiques propres du mot chose: «II est un nom comptable par ses proprietes grammaticales, mais il rejoint plutot les massifs par ses caracteres semantico-referentiels». Alors on pourra dire avec Kleiber que le mot chose est un selon J. Lüdtke (1984: 82) ou un d'apres B. Jones (1974) et Η. Laycock (1975). Ceci est confirme par les exemples suivants: 18 - Une chose / beaucoup de choses / plusieurs choses (Kleiber 1994: 16)

sont des phrases acceptables, par contre, il n'est pas de meme de: 19 - * Un peu de chose / beaucoup de chose ... (Kleiber 1994: 16).

Cependant, si, comme Kleiber, on applique le principe de la division en sous-parties, on aura: une chose plus une autre chose, ce sont deux choses mais une chose plus une autre, c'est aussi une chose (composee par deux choses); on aura ce que l'on peut appeler un ensemble homogene et continu et c'est ainsi que le mot chose peut jouir en meme temps des proprietes des noms massifs et de Celles des noms comptables. L'emploi du mot chose comme attribut est un autre aspect repris et ameliore dans le travail de 1994, particulierement en ce qui concerne le type d'adjectif introduit dans ces constructions. Dans une phrase comme: 20 - Les femmes, c'est une chose fascinante (Kleiber 1994: 26)

le mot chose est dans une position attributive non rifirentielle et ä travers l'usage d'adjectifs comme fascinant, merveilleux, formidable, etc. il a un röle qualificatif mais non restrictif, comme ce serait le cas avec des adjectifs vert, rouge, grand, petit, etc. Ceci est justifie par Kleiber dans la mesure oü les adjectifs de couleur, mesure, etc. impliquent un emploi referentiel limite qui n'est pas compatible avec le caractere general du mot chose. Les adjectifs comme fascinant, formidable ou merveilleux sont nommes par J. Lüdtke

Le mot chose qu 'est-ce que c 'est? - etude de quelques-uns de ses aspects

lexico-semantiques

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*hW0«

A. -(Fas7e) ga/-c/aWe."(Fete) qu'on est oblige d'observer" ...en laquelle villette luy convient demourer ij. jours, le premier pour l'occasion du dimenche, le second pour l'occasion d'une feeste gardable qui venoit le lundi en sieuvant.PIERRE DE REIMS, Vie sie Colette U.A., 1447, 27

ga/-rfai)/e

B. -D'un aliment"Qui peut se conserver" Aucunes vignes font vin bien gardable, et les aultres font vin legierement corrumpu./?«i//con H., 1373-1374, 68

C. "Facile ä defendre" ...et mena Mabrienne, sa femme, fille du roy Fortin, en une cite qu'il avoit, mendre et plus gardable que n'estoit Surye Mabrien V., 1462, 98 Ex. de MONSTRELET, Chron. ds GD IV, 222c.



Le meme article en version lisible, ä l'ecran ou sur papier (avec suppression du lemme): GARDABLE, adj. [T-L, GD: gardable; DEAF, G 179: garder; FEW XVII, 519a: *wardon] A. - (Feste) gardable. "(Fete) qu'on est oblige d'observer":...en laquelle villette luy convient demourer ij. jours, le premier pour l'occasion du dimenche, le second pour l'occasion d'une feeste gardable qui venoit le lundi en sieuvant. (PIERRE DE REIMS, Vie ste Colette U.A., 1447, 27). V. Lexiques: gardable. B. - [D'un aliment] "Qui peut se conserver": Aucunes vignes font vin bien gardable, et les aultres font vin legierement corrumpu. (Rustican H., 1373-1374, 68). C. - "Facile ä defendre":...et mena Mabrienne, sa femme, fille du roy Fortin, en une cite qu'il avoit, mendre et plus gardable que n'estoit Surye (Mabrien V., 1462, 98). Rem. Ex. de MONSTRELET, Chron. ds GD IV, 222c.

La norme XML definit ainsi une definition de document type appelee DTD (Document Type Definition), c'est-a-dire une grammaire permettant de verifier la conformite du document XML.

Le Lexique Complementaire.· deuxieme itape vers le DMF

ilectronique

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Examinons rapidement ici les principales balises sous-jacentes du dictionnaire qui refletent en meme temps les options choisies pour la micro-structure du DMF. Le systeme de double entree (appele vedette et lemme), choisi a posteriori et par necessite pour le DMF1 afin de reunir sous une etiquette unique les graphies pouvant varier d'un lexique ä l'autre, s'est finalement avere assez commode parce qu'il cree des acces multiples qui menent tous ä l'ensemble des informations. Pour cette raison, nous l'avons maintenu dans le Lexique Complementaire avec Γ idee qu'il autorise une forme de la vedette identique ou proche de celle du texte, tandis que le lemme etablit une forme normalisee ou modernisee qui, le cas echeant, rattache le mot ä sa famille morphologique. A la difference du DMF1, l'insertion du lemme est obligatoire des la saisie de l'article. Dans le cas oü un mot de la periode moyen frangais a disparu sans descendance (ce que Hugo Brüll appelle Untergegangene Worte), le lemme est identique ä la vedette. Si, exceptionnellement, un mot deja traite dans le DMF1 fait l'objet d'un autre article dans le Lexique Complementaire (pour un sens ou une locution non encore attestes), le lien entre ces deux fonds se cree via le lemme identique et, le cas echeant, par un renvoi en fin de paragraphe (voir l'exemple giste I. B.) ou en fin d'article. GISTE, subst. masc. [T-L: giste·, GD: giste1; DEAF, G 644-645: gesir, FEW V, 3b-4a: jacere; TLF: IX, 255b: gite'] I. - CHARPENT. A. - "Solive, poutrelle de plancher": Item, reffourmer l'esserie de la chambre de dessus la porte du grant chastel et asseoir quinze ou sez giestes en la dicte chambre devant la ville. (Actes norm. H., t.l, 1399-1400, 106). B. - "Poutre de soutien": ...mais encores estoient les escaces dou pont et les gistes en la riviere. (FROISS., Chron. D.,p.l400, 699). Rem. v. Lexiques: gite. II. - ARM. "Portion de la Crosse de l'affüt, entaillee pour y loger la chambre des canons qui se chargent par la culasse"(GD) Rem. Doc. 1471 (gicte, Dijon) ds GD IV, 282c. III. - MOULINS Giste des moulins. "Dedommagement verse au meunier en cas d'immobilisation du moulin pour des reparations" Rem. Plus. doc. de 1298 ä 1325 des Comptes royaux ds DEAF, G 644. IV. - CUIS. "Partie de la cuisse de boeuf": Gramose est faicte de la char froide du giste qui est demouree du disner, et de l'eaue d'icelle char demouree comme dessus, en la maniere qui s'ensuit: Primo, il couvient batre.IIII. ou.VI. oeufz (c'estassavoir moyeul et blanc) et batre tant qu'ilz soient degoutans comme eaue (car aultrement ilz se tourneroient) et mectre autant de vertjus comme les oeufz montent, et faire boulir avec l'eaue de la char (Menagier Paris B.F., c.1392-1394, 204). Et se vous voulez faire une piece de beuf sembler venoison de cerf - ou d'ours se vous estes en pays d'ours - prenez du nomblet de beuf ou du giste, puis le pourboulez et lardez, embrochiez et rostissiez (Menagier Paris B.F., c. 1392-1394, 210). Et d'autre part mectez cuire une piece de giste de beuf, ou de la joe, sans sei. (Menagier Paris B.F., c. 1392-1394, 276).

De meme, en cas d'homographie entre deux ou plusieurs vedettes, le lemme opere la difference soit par une graphie divergente en fran^ais moderne (v. cost' et cost2) soit par un exposant (v. courge). Exemple 1 (differenciation par le lemme): COST 1 COSTUS FEW II-2, 1254a: costum COST 2 v. COLJT FEW II-2, 1081b: constare Exemple 2 (differenciation par l'exposant du lemme)·. COURGE ' v. Lexiques COURGE (FEW II-2, 1222b: corrigia) "Baton en arc, legerement recourbe aux deux bouts (pour porter deux seaux ä la fois)"

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Hiltrud Gerner COURGE 2, subst. fem. COURGE 2 (FEWII-2 1458, 1460a: Cucurbita) "Plante..." "Gourde faite..."

Peu de lexiques faisant partie de la premiere etape ont rempli le champ qui suit la vedette. Le Lexique Complementaire exige la consultation et la mention de cinq ouvrages lexicographiques, qui sont dans Γ ordre: le ToblerLommatzsch, le Godefroy, le Complement du Godefroy, le DEAF, le FEW et le TLF. Ces indications permettent de retracer tout le parcours historique d'un mot en amont et en aval de la periode couverte par le DMF. Exemple: DESPAYSER, verbe [T-L: despaisier; GD: despaisier1·, GDC: despaisier, FEW VII, 470a: pagensis\ TLF VI, 1139b: depayser]

Grace ä ces differents renvois, on peut constater que la premiere attestation en ancien fran^ais date d'environ 1210 et que le mot figure encore dans le TLF qui, dans ce cas, fournit egalement le lemme. En mentionnant systematiquement l'etymologie, le plus souvent par reference au tome et a l'etymon du FEW ou, en cas d'absence, par indication d'un etymon precede de la langue-source, le Lexique Complementaire fournit une information importante: elle permet l'affichage de tous les lexemes se rattachant ä cette meme etymologie. Exemple: 7 Liste des lemmes associes ä l'etymon *reps: Nombre de lemmes = 15 Nombre d'articles = 45 ARREER ARREMENT ARROI ARROYER ARROYEUR CONREER CONREEUR CONROI CORROIE CORROYER CORROYEUR DESARROI DESREER DESROI DESROYER

2 3 9 2 1 3 1 4 1 3 1 2 1 9 3

Pour ce meme etymon, on peut egalement obtenir la liste des formes associees: Nombre de formes differentes = 44 Nombre total des graphies = 136

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Exemple tire du DMF1, l'ensemble des fichiers du DMF2 n'etant pas encore mis en ligne.

Le Lexique Complementaire.· deuxieme etape vers le DMF electronique

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Comme dans le DMF1, toutes les formes occurrencees d'une vedette dans les exemples cites enrichissent le fichier des formes; la DTD du Lexique Complementaire offre en outre la possibilite de marquer comme occurrence les graphies relevees dans les sources lexicographiques citees en remarque. Ce fichier alimente la liste «Recherche sur les graphies» consultable sur la page d'accueil de la base; son enrichissement regulier augmente les chances pour l'utilisateur d'y trouver la forme recherchee. Apres avoir choisi le menu Recherche sur les graphies, on saisit dans la fenetre Filtre sur les formes occurrentes le mot exact ou la chaine de caracteres recherches: une liste correspondant au critere de selection apparait ä l'ecran; un clic sur la ou les graphies pertinentes permet de declencher soit l'affichage des articles contenant cette graphie occurrencee (dans la version DMF2, souvent plusieurs articles pour un meme lexeme en attendant les syntheses prevues pour Γ etape DMF3), soit des informations sur la frequence de ces graphies dans les bases de l'ATILF. A partir du lemme de l'article, on peut lister toutes les graphies des vedettes ou toutes les occurrences du mot en question. Ce fichier constitue egalement un outil de base pour l'elaboration et l'activation d'un prototype de lemmatiseur dont il sera question plus loin. Depuis le demarrage du projet DMF, l'integration d'outils informatiques dans la redaction n'a cesse de croitre: la version DMF0, c'est-a-dire l'unique fascicule publie sur papier, puisait seulement les exemples dans des bases de donnees textuelles; le DMF1 est encore partiellement une retroconversion de fichiers Word «balisables» ä partir de reperes typographiques; le Lexique Complementaire se conforme d'emblee ä une DTD, certes contraignante pour le redacteur, mais obligatoire pour rendre performante l'hypernavigation d'un article ä l'autre et pour repondre au mieux et de la maniere la plus pertinente aux requetes des utilisateurs. Toutes les informations susceptibles d'etre recherchees, sont codees au format XML: elles sont inserees dans des balises ouvrantes et fermantes. Un article standard est compose de 1 a n paragraphes

. En dehors de la balise dont le contenu est alphanumerique et qui structure formellement l'article en se fondant sur les distinctions grammaticales, en particulier pour les verbes, et sur une ordination semantique pour les substantifs et adjectifs, un paragraphe contient une serie de balises qui fournissent des renseignements metalinguistiques comme indicateurs grammaticaux, semantiques, stylistiques domaine conditions d'emploi syntagmes definition etc.

Que suit la balise dans laquelle vient se placer le texte de l'exemple et sa reference bibliographique. Le redacteur n'a pas ä se soucier de la mise en forme de l'article: la police, les caracteres et la ponctuation sont geres par une feuille de style. Lorsque la saisie du document est terminee et afin de tester la validite du fichier, deux niveaux de contröle existent en ligne. Le premier niveau est formel: la touche «valider un document» verifie la presence et le remplissage des balises obligatoires. Un deuxieme contröle est effectue par un contröleur exterieur qui verifie la conformite du contenu des balises ä liste preetablie, comme sont par exemple les indicateurs

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Hiltrud

Gerner

grammaticaux, semantiques et stylistiques, la liste des domaines ou, plus important encore, les references bibliographiques. D'autres repertoires y sont associes tel que la liste des vedettes du Tobler-Lommatzsch ou l'index des etymons du FEW; ils controlent l'exactitude de la graphie et, pour le FEW, la correspondance entre la forme de Γ etymon et le tome cite. J'ai mentionne plus haut le fichier des formes occurrencees qui sert de base ä un prototype de lemmatiseur. Pour le DMF1, il s'agissait de formes balisees de la vedette de Particle. Pour le Lexique Complementaire, nous disposons en outre d'une autre possibilite permettant de marquer une graphie interessante rencontree dans l'exemple sans qu'elle soit mise en relation avec la vedette: une balise - invisible ä la consultation - repere la graphie; un repertoire, portant le nom evocateur de «inspecteur des attributs», s'ouvre en marge de I'article pour enregistrer le lemme et la categorie grammaticale de cette occurrence destinee au fichier du lemmatiseur. L'algorithme du lemmatiseur 8 consiste ä rechercher les mots un par un, sans tenir compte du contexte, dans un ensemble d'environ 410 000 formes (chiffre avril 2005). Les occurrences rencontrees dans le Lexique Complementaire et dans les nouveaux lexiques de l'etape DMF2 en font dejä partie. Ce lemmatiseur en ligne, integre ä la base des lexiques, se declenche automatiquement par le passage du curseur sur un mot ou sur une petite sequence de mots: une fenetre s'ouvre et, apres avoir active la commande «Rechercher», le programme propose un ou plusieurs lemmes pour chaque element selectionne. En cliquant sur les mots activables en bleu, on affiche l'article correspondant ä l'ecran. II existe trois moyens d'appeler le lemmatiseur: dans la base de lexiques, depuis le menu «Lemmatisation», en cliquant sur I'entree «Formulaire», dans la base de lexiques, depuis un article en selectionnant avec la souris le texte a lemmatiser, dans la base textuelle «Frantext Moyen Fran^ais» en selectionnant avec la souris le texte ä lemmatiser. Le fichier des references bibliographiques, integre dans la base, fonctionne d'une maniere analogue: le passage du curseur sur la source abregee de l'exemple fait apparaitre dans une fenetre le titre developpe de l'ouvrage. La possibilite d'integrer de nombreux outils informatiques et des fichiers annexes servant aux interrogations transversales, nous amene aujourd'hui ä constater que l'option choisie d'un dictionnaire electronique est de loin la plus performante. Voici les principaux avantages de ce type de produit: cöte utilisateur: multiplicite des acces ä un article (lemme, vedette, graphie, etymon) possibilite d'hypernavigation ä partir des renvois (synonymes, antonymes, mot apparente ...) selection rapide d'informations que seule une lecture exhaustive de la version papier aurait permis de reunir

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Souvay (2005).

Le Lexique Complementaire.· deuxieme etape vers le DMF electronique

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cote redaction: souplesse et facilite des corrections et des mises ä jour

Perspectives

La base DMF1 est toujours en ligne. Le Lexique Complementaire, actuellement redige a 90%, sera acheve en redaction fin 2005; il faut prevoir un temps pour la relecture des articles, et pour harmoniser et tester les renvois entre les deux sous-ensembles. Le resultat, la connexion du DMF1 avec le Lexique Complimentaire et d'autres nouveaux lexiques exploitant des corpus definis, constituera la deuxieme etape du dictionnaire (DMF2). La parution du cederom correspondant au DMF1, programmee pour le printemps 2005 chez CNRS-Editions, est retardee afin d'y integrer cette nouvelle etape. Ce cederom contiendra en outre deux lexiques de la periode preclassique. Tous les lexiques y figureront egalement en format PDF 9 ce qui permettra de les imprimer partiellement ou integralement. Parallelement commenceront les travaux de synthese portant sur les mots de grande frequence et la redaction de mots grammaticaux, sporadiquement traites dans les versions anterieures. Nous esperons pouvoir rendre public (sur Internet et cederom) ce DMF3 en 2007. Au-dela de cette echeance, le dictionnaire electronique restera ouvert ä toutes les corrections dont la necessite ne manquera pas de se faire sentir et ä tous les enrichissements que Fon souhaite nombreux comme signe et expression de la vivacite des etudes dans ce domaine.

Bibliographie

Gerner, Hiltrud, (2005): La Base des Lexiques du Moyen Franfais (BLMF): Premiere etape vers le DMF electronique. In: Claus Pusch, Johannes Kabatek, Wolfgang Raible (eds.) (2005): Romanistische Korpuslinguistik II; Korpora und diachrone Sprachwissenschaft. Tübingen: Narr, 155-162. - , Gilles Souvay (2003): Base de donnees textuelles et base de donnees lexicales en moyen fran?ais sur le site du laboratoire ATILF. In: Pierre Kunstmann, France Martineau, Danielle Forget (eds.): Ancien et moyen frangais sur le Web: enjeux methodologiques et analyse du discours (Voix savantes; 20). Ottawa: Les Ed. David, 147-161. Martin, Robert, Gilles Souvay(2003): Quelle posterite electronique pour le Godefroyl In: Frederic Duval (ed.): Frederic Godefroy. Actes du X* Colloque international sur le Moyen Frangais. Paris: Ecole des Chartes, 393-403. Souvay, Gilles (2004): Vers un Dictionnaire electronique du Moyen Franfais. In: EURALEX 2004, European Association for Lexicography congress. Lorient, France, 6-10 juillet 2004. Actes, volume 2, 671-678. - (2005): LGeRM: un outil d'aide ä la lemmatisation du moyen franpais. In: ΧΓ Colloque international sur le Moyen Frangais. Anvers, 19-21 mai, 2005 (Actes a paraitre).

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Regina Göke

Reflexiones acerca de una clasificacion de las metonimias nominales en espanol

1. Introduction

En esta comunicacion presentare algunas reflexiones acerca de una teoria y una clasificacion mejoradas de las metonimias nominales. En el capitulo 2, despues de una description general de la historia de la metonimia, resumire el estadio actual de la investigation. Aqui, mi punto de critica principal es que todavia no disponemos de una teoria que tenga en cuenta tanto la perspectiva del productor como la perspectiva del receptor. Por consiguiente, deberiamos abordar el proceso metonimico desde ambos puntos de vista para conseguir asi una teoria mäs completa que, por su parte, servirä de base a una mejor clasificacion de las metonimias nominales. En base a estas reflexiones, observare, en los capitulos 3 y 4, las etapas de la production y de la reception de las metonimias nominales y tambien intentare encontrar rasgos distintivos del procesamiento lingüistico que puedan constituir puntos de partida para una clasificacion mäs completa de las metonimias nominales.

2.1 Historia de la metonimia

2.1.1 Retörica cläsica La metonimia es un concepto bien conocido desde la antigüedad. Los autores de la retörica cläsica como Quintiliano la consideraban como una de las figuras estilisticas mäs importantes y la definieron como el cambio de un nombre por otro ο la sustituciön de una palabra por otra (Quintiliano 75: VIII 6, 23). Las relaciones posibles entre el nombre utilizado y el nombre sustituido han sido descritas como relaciones de vecindad real entre objetos, acciones y sucesos (Fontanier 1977: 79). Para especificar esta vecindad, la mayoria de las obras retöricas enumeran un buen numero de ejemplos y los clasifican en categorias como la metonimia de causa, de efecto, de instrumenta, de contenido, de lugar, de simbolo, de abstraction ο de autor. Las clasificaciones eran bastante diferentes en funciön de las relaciones consideradas. Ademäs, se puede decir que estas tipologias no eran ni completas ni sistemäticas.

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Regina Göke

2.1.2 Lingüistica diacronica La segunda etapa del estudio de la metonimia coincide con la formation de la lingüistica como disciplina propia. Los primeros lingüistas se interesaban sobre todo por la evolution de una lengua. Asi pues, un objetivo importante consistia en encontrar procesos generales que explicaran los cambios semänticos de los lexemas. Cuando descubrieron que la mayoria de los cambios funcionaban, en principio, de la misma manera que las figuras estilisticas, hicieron suyos los tropos y los consideraron como procedimientos bäsicos del cambio de significado (Darmesteter 1886: VII, 45). Al contrario que la retorica, la teoria lingüistica se interesaba mäs en el trasfondo semiotico y en una description mäs detallada de la relation de vecindad. Se sirvio del modelo semiotico dualista y definio la metonimia como la modification del significado que se explica por una relation entre ideas y no entre significantes. Para especificar esta relation, el autor frances Leonce Roudet propuso la notion de contigüidad, en la que hasta hoy en dia muchos autores, incluso yo, creemos, puesto que nos parece la mas adecuada para describir la relation metonimica (Roudet 1921; Ullmann 1964; Blank 1997; Blank 1999; Kubczak 2003).

2.1.3 Semäntica sincronica En la segunda mitad del siglo XX, la lingüistica comenzö a interesarse por la metonimia desde un punto de vista sincronico. Ya que, desde aquel tiempo, la lingüistica se ha desarrollado considerablemente, no es de extranar que, hasta ahora, la metonimia haya sido interpretada de formas diferentes segun iueran el objetivo concreto del autor y la teoria semäntica que le hubiera servido de base. No puedo ni tratar ni discutir aqui todas las teorias diferentes y, por eso, me limitare a mencionar algunas de las mäs destacadas. Uno de los primeros autores que se dedico a estudiar la metonimia fue Roman Jakobson que considero la metonimia y la metäfora procesos bäsicos del procesamiento lingüistico (cf. Jakobson 1974). Otra teoria importante proviene de un grupo de investigadores franceses que se llamaba Groupe de Liege. El Groupe de Liege realizaba una description detallada de las figuras estilisticas desde la optica de la semäntica estructuralista (cf. Dubois et al. 1970). Mäs tarde, la metonimia se considero un proceso semiotico y no solamente semäntico. Scgün la teoria de Bonhomme (1987), que habia sido la mäs completa hasta ese momento, el proceso se iniciaba con un transfer de referencia entre dos unidades conceptuales. La relation entre ellas corresponde a una relation de contigüidad real, es decir extralingiiistica como, por ejemplo, la relation entre una persona y su casa. Segun Bonhomme, este transfer al nivel conceptual se refleja en la production lingüistica de una expresion metonimica en la que la designation del concepto transferido se utiliza para hacer referencia a un concepto contiguo. Por ejemplo, en la frase del frances «Dejä Ulcalegon brüle» el nombre del proprietario, es decir Ulcalegon, hace referencia al concepto de LA CASA DE ULCALEGON (Bonhomme 1987: 61).

Reflexiones acerca de una clasificacion

de las metonimias nominales en espaiiol

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2.1.4 Semäntica cognitiva La etapa siguiente del desarrollo de la metonimia empezo con la revolution cognitiva. Para los autores de la lingüistica cognitiva la metonimia y la metäfora constituyen procesos exclusivamente cognitivos que pueden manifestarse de multiples maneras, dentro y fuera de la lengua. Por metonimia se entiende, en general, la activation de un elemento de la estructura conceptual, llamado fuente ο dominio fuente, por razon de su asociacion cognitiva con otro elemento, llamado meta ο dominio meta. Ademäs, la mayoria de los modelos estän de acuerdo con la idea de que este proceso se produce dentro de una jerarquia conceptual en la que la fuente forma parte de la meta ο viceversa. Asi, como sintesis, se puede decir que para los lingüistas cognitivos la metonimia representa un desplazamiento del enfoque scmäntico dentro del mismo dominio conceptual. Sin embargo, los modelos se distinguen en el diseno y en la denomination de esta estructura conceptual. Por ejemplo, para muchos estudiosos, la metonimia sucede dentro de un Modelo Cognitivo Idealizado (M.C.I.) (cf. Lakoff 1987; Gibbs 1994; Radden/Kövecses 1999). A otros les parece mäs adecuado el modelo del frame (ο marco en castellano) (cf. Blank 1997; Blank 1999; Koch 1999). Finalmente, unos cuantos autores piensan que los terminos y conceptos de dominio ο zona activa son los mäs apropiados (cf. Langacker 1993; Croft 1993).

2.1.5 Pragmatica cognitiva En los ültimos anos, los investigadores de la metonimia se han interesado cada vez mäs por los aspectos pragmäticos de la metonimia. Para ellos el proceso metonimico constituye un proceso de inferencia que es dirigido no solo por principios cognitivos sino tambien por principios comunicativos (cf. Langacker 1993; Ruiz de Mendoza Ibänez 2000; Ruiz de Mendoza Ibänez/Campo 2002; Ruiz de Mendoza Ibänez/Perez Hernandez 2003; Panther/Thornburg 2003a). A partir de estos mecanismos, los receptores de la enunciation metonimica deciden cuäl es el dominio relevante, es decir, cuäl es, en un contexto dado, el dominio fuente mas adecuado para inferir un dominio meta.

2.2 Critica Despues de este resumen general de la historia de la metonimia propondre algunas reflexiones criticas acerca del estadio actual de su teoria. En mi opinion, un problema crucial es que todavia no tenemos un modelo coherente de la metonimia. Como he dicho antes, un gran niimero de autores de la semäntica cognitiva la considera un proceso cognitivo que puede manifestarse en la lengua. Por otro lado, los autores de la pragmatica cognitiva dicen hoy que se trata de un proceso particular de inferencia en el que el receptor tiene que deducir la intention del productor a partir de las informaciones dadas. Asi pues, tenemos ahora dos modelos diferentes que definen la metonimia desde enfoques distintos que son el de la production por un lado y el de la reception por otro.

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Es decir, la teoria actual no es coherente porque cada vez ilumina el fenömeno desde un lado distinto. Creo que para conseguir una teoria mäs coherente de las metonimias lingüisticas, hay que disenar un modelo que sea mäs sensible a la asimetria del procesamiento lingüistico y que tenga en cuenta ambos puntos de vista. Por eso, partire aqui de una descripciön de la metonimia que considere tanto la producciön como la reception. En mi opinion, esta descripciön mäs sistemätica de los procesos metonimicos tambien constituye una buena base para conseguir una clasificaciön mäs diferenciadora de las metonimias nominales y, por eso, le dedico aqui una atenciön especial. Intento elaborar para cada una de las perspectivas, rasgos distintivos que puedan servir de base para distinguir las mültiples apariencias de las metonimias nominales. Las reflexiones se basan en un corpus de investigation que, en este momento, estä constituido por cerca de 700 metonimias nominales aparecidas en varios tipos de textos escritos y orales.

3. La producciön

El modelo reconocido de la producciön lingüistica de Levelt supone una division del proceso entero en tres mödulos que son la conceptualizaciön, la codificaciön y la articulaciön (Levelt 1989; 1992). Ya que la conceptualizaciön y la codificaciön son mäs relevantes para la producciön de las metonimias, me limitare aqui a la descripciön de estas dos etapas.

3.1 La conceptualizaciön En la fase de la conceptualizaciön el productor determina los conceptos que va a codificar. Asi, selecciona la fuente de la metonimia, es decir la estructura conceptual que sirve de punto de referenda a la meta, es decir la intenciön propia del productor. Se supone que este punto de referencia es relevante en el contexto dado y, por eso, estä disponible con relativamente poco esfuerzo cognitivo. Uno de los problemas mäs importantes y que persiste hasta hoy en dia es la definiciön exacta de la relacion metonimica entre la fuente y la meta. Como he dicho antes, muchos adeptos de la teoria cognitiva la explican como una relacion entre dos conceptos que estän vinculados por la misma estructura conceptual jerärquica y, en ella, uno se considera superior al otro. Es decir, las teorias presuponen una determinada organizaciön jerärquica de la estructura conceptual. Pero, a mi juicio, el problema es que todavia no podemos identificar con claridad esta jerarquia. Αύη no tenemos los medios para determinar la estructura jerärquica compleja. Por eso, prefiero, en este momento, el concepto de la contigüidad para describir la relacion metonimica. Esta conexiön de contigüidad, con tal que sea interpretada como una asociaciön cognitiva y no necesariamente real, me parece todavia mäs fäcil de verificar y mäs adecuada para explicar la relacion metonimica, puesto que no depende de un modelo en gran parte intuitivo de la jerarquia conceptual.

Reflexiones acerca de una clasificacion de las metonimias nominales en espanol

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Por contigüidad entiendo una relation asociativa de proximidad ο vecindad que no es una relation hiponimica. Mäs bien, se trata de una asociacion establecida en base a las experiencias del productor y a la situation de comunicacion concreta junto con todos sus componentes lingüisticos y extra-lingüisticos. Ο, dicho de otra manera, la contigüidad es una relation entre elementos de una situation mental, que es el concepto que tiene un hablante de una cosa, de una action ο de un suceso (Rickheit/Strohner 1999: 278-279). Como sabemos, ya desde la retorica cläsica muchos autores han intentado clasificar las metonimias nominales. Pero, sin embargo, hasta hoy en dia no han conseguido una especificacion sistemätica y completa de las relaciones multiples de contigüidad que sirven de base a la production de las expresiones metonimicas. Desde el punto de vista actual, esta empresa me parece muy dificil, sino imposible, en vista de la mulitud de situaciones mentales y contigüidades posibles. En mi opinion, la propuesta mäs realista de clasificar las contigüidades es la de Blank (1997) que, por su parte, se remonta a una idea de Bonhomme (1987). Blank, distingue solamente dos tipos bäsicos de contigüidad que son la co-presencia y la sucesion (Blank 1997: 249ss.). Por ejemplo, en la frase (1) ha sido establecida una relation de co-presencia entre la fuente CASCO AZUL y la meta SOLDADO EN UNIFORME DE LA ONU. Por otro lado, el uso metonimico ya lexicalizado del sustantivo captura en el ejemplo (2) estä basado en una relation de sucesion entre la fuente ACCI0N DE CAPTURAR y la meta RESULTADO DE LA CAPTURA. (1) Eso file lo que hicieron los 2.500 cascos azules llegados en octubre de 1993. (El Mundo 24.8.01: 3) (2) [...], con manos que relucian al claro de la luna llena, cubiertas de escamas, visceras y sangre de pescado, el trasladaba la captura de las redes a la bodega refrigerada. (Leon 2003: 200)

Una ventaja de esta distincion entre co-presencia y sucesion es que abarca todas las relaciones posibles dentro de una situation mental. No hay relaciones que no quepan en uno de estos dos dominios. Aparte de eso, es muy probable que la distincion entre sucesion y co-presencia tambien corresponda al trasfondo cognitivo, puesto que existe una diferencia fundamental entre el procesamiento cognitivo de procesos (sucesion) y de relaciones (copresencia) (cf. Blank 1997: 253). En cuanto a las metonimias nominales de mi corpus se puede apreciar que las relaciones de co-presencia son mäs frecuentes y tambien mäs variadas que las relaciones de sucesion. Un gran nümero de ejemplos basados en una relation de sucesion siguen modelos asociativos bastante restringidos que se pueden reducir a un pequeno nümero de formulas generales como (ejemplo 21) ο («sonrisa» en el ejemplo (3)). (3) Si quieres - ya mister Rozeman lo tuteaba podemos ahora mismo comenzar a rebajarte los dientes naturales para instalar en tu rostro la sonrisa del triunfo. (Arenas 2004: 120)

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Una gran parte de las metonimias del tipo estan mencionadas en los diccionarios. Siempre que dicha presencia en los diccionarios se interprete como un indicio de la lexicalizacion se puede presumir que la sucesion entre una action y su resultado constituye un modelo metonimico bäsico que conduce facilmente a una extension desde la information semäntica de la entrada lexica de la fuente hacia la meta.

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3.2 La codification En base a las estructuras conceptuales que han sido determinadas en la fase de la conceptualization, el productor va a construir su mensaje. En cuanto a la metonimia, el productor busca una ο varias entradas lexicas que puedan corresponder semänticamente a la fuente y las incluye en su construction lingüistica. Muchas veces, la codification de las metonimias conceptuales configura expresiones que se caracterizan por rupturas lexico-semänticas ο conceptual-semanticas ο contienen anäforas ο determinantes divergentes como se puede ver en las citas siguientes. (4) jUsted deberia levantar una causa por bestialismo!- irrumpio la senora Pietri, quien, ya enterada del escandalo, se disponia a informar a todo el edificio. (Arenas 2004: 190) (5) Entro en el tren una corbata de unos cuarenta anos. Dejö entrever, mediante gestos de asco y compasion, que no tenia έΐ por que estar alii, [...]. (Elorriaga 2004: 44) (6) Bueno, la chaqueta no dejaba de ser una Maurice Lacroix de estupenda piel de gamuza, y con una camiseta debajo tendria otro aire. (Tusset 2001: 177)

En cuanto al ejemplo (4) podemos presumir que en la fase de la conceptualization la relation de co-presencia entre la fuente EDIFICIO y la meta HABITANTES DEL EDIFICIO ha sido activada junto con el concepto de action INFORMAR. En base a esta estructura conceptual el productor ha seleccionado las entradas lexicas de edificio y de informar a alguien y ha generado con ellas una frase en la que edificio toma el papel del objeto directo del verbo informar a alguien. Es decir, esta frase ha sido construida y aceptada a pesar de que los contenidos lexico-semänticos de algunas palabras son normalmente incompatibles. De manera semejante se puede analizar el ejemplo (5). Aqui han sido activados el concepto de action ENTRAR y una conexion de co-presencia entre la fuente CORBATA y la meta HOMBRE QUE LLEVA UNA CORBATA. A partir de estas estructuras, el productor ha escogido las entradas lexicas de entrar y de corbata y las ha incluido en la frase como predicado y sujeto respectivamente aunque eso provoque un conflicto semäntico entre los significados estereotipicos de estas palabras. Ademas de esta ruptura semäntica, el ejemplo (5) contiene otra particularidad de la verbalization de las metonimias conceptuales que es la anäfora divergente. El autor hace referencia al sustantivo femenino corbata utilizando el pronombre personal masculino έΐ. De esta forma, no vuelve sobre la fuente verbalizada corbata sino sobre un sustantivo masculino no verbalizado. Este podria ser hombre, que constituye, al mismo tiempo, la entrada lexica mäs probable para expresar la meta. En mi opinion, este tipo de divergencia se puede interpretar de la manera siguiente. En algunos casos, cuando producimos expresiones metonimicas no solo la meta estä coactivada, sino tambien la ο las entradas lexicas correspondientes, junto con sus informaciones sintacticas. Si eso no fuera asi, el productor no dispondria de ciertas informaciones, como, en el ejemplo (5), la del genero de la entrada lexica de la meta HOMBRE. Este proceso ocurre tambien en el ejemplo (6) en el que, en contra del espanol estdndar, el nombre propio Maurice Lacroix ha sido coordinado con el articulo indeterminado femenino una para hacer referencia a la meta CHAQUETA DEL DISENADOR Ο DE LA MARCA MAURICE LACROIX. Aqui, la entrada lexica chaqueta que correponde a la meta ya esta en la misma frase, y por eso, es muy probable que sus informaciones

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sintäctico-semänticas aün esten presentes e influyan en la codification de la fuente Maurice Lacroix. En el estadio actual de la teoria de la metonimia, se presume que en funcion del grado de relevancia que el productor atribuye a las informaciones semäntico-sintäcticas de la entrada lexica de la meta, las considera ο no en el proceso de codification (cf. Göke 2005). Por ejemplo, si, en la frase (5), el productor hubiera utilizado el pronombre femenino ella para referirse a corbata, el receptor lo habria interpretado como si la persona que habia entrado en el tren hubiera sido una mujer. Por lo tanto, el uso del pronombre masculino έΐ es muy relevante en este contexto puesto que constituye una alternativa mas clara para codificar el mensaje. De la misma manera, el productor de la frase (6) utilizo el articulo indeterminado una, porque sabia intuitivamente que si no lo hacia, el receptor tendria que pensar, por error, en la persona Maurice Lacroix. En resumen, es necesario subrayar que estos fenomenos de divergencia sintactica no son la norma en la codification de las metonimias. En cuanto al corpus ya se puede comprobar que, aunque frecuentemente discutidas, las anäforas y determinantes divergentes son fenomenos relativamente raros. En la mayoria de los casos, las metonimias nominales han sido codificadas sin rastros semäntico-sintäcticos de la entrada lexica no verbalizada de la meta.

4. La r e c e p t i o n

Despues del examen general de la production de las metonimias, me dedicare ahora a su reception. Al igual que con la production, describire la reception en base a un modelo psicolingüistico y tratare de elaborar unos criterios para distinguir y clasificar las metonimias nominales. Segun uno de los modelos mäs reconocidos, el proceso de la reception lingüistica se divide en tres mödulos (Friederici / von Cramon 1999). El primero identifica las unidades lexicales, el segundo analiza las informaciones semäntico-sintäcticas aportadas por las entradas lexicas y disena estructuras sintäcticas. Paralelamente, el tercer modulo intenta coordinar las informaciones lingüisticas y no lingüisticas con el fin de elaborar una representation conceptual de la enunciation recibida. Si esta coordination compleja sale bien, es probable que el receptor entienda el mensaje del productor. Se supone que las metonimias nominales se comprenden en este tercer nivel de la coordination. Mäs especificamente, el entendimiento de las metonimias nominales es un proceso de inferencia que se desarrolla en funcion de un contexto mäs ο menos restringido y que es dirigido por criterios de relevancia. Ademäs, la inferencia metonimica se caracteriza por una determinada relation entre la meta inferida y la information lexicosemäntica del sustantivo utilizado que es, como ya sabemos, una relation de contigüidad. En este proceso, el receptor puede deducir a la meta recurriendo a tres niveles de information. Estos son las informaciones lexico-semänticas estereotipicas de la entrada lexica identificada, las informaciones semänticas del contexto lingüistico y del contexto extra-lingüistico, y los conocimientos enciclopedicos.

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A continuation, describire mediante los ejemplos (7) a (9) distintos procesos de inferencia metonimica que se distinguen en la consideration de informaciones de estos tres niveles. (7) Despues del cafe, Brunetti pidio la cuenta (Leon 2003: 43)

En el ejemplo (7) el proceso metonimico estä provocado por la combination del sustantivo cafe con la preposition temporal despues de. Esta frase preposicional solo tiene sentido si ca/έ estä interpretado como fuente que sirve de punto de referencia a la meta copresente ACCION DE TOMAR UN CAFE. Asi, en este caso, el contexto lingüistico inmediato de la frase preposicional contiene una information temporal que parece imprescindible puesto que constituye el indicio mäs importante para la inferencia metonimica hacia la intention del productor. En el corpus de investigation, se encuentran mäs ejemplos de este tipo de metonimia en los que una BEBIDA hace referenica a la ACCION DE TOMAR ALGO. Como se puede ver en los ejemplos (7a) a (7c), todos ellos tienen en comiin un contexto inmediato que aporta una information temporal. (7a) Tanto daba, la cuestiön es que habia terminado el cafe y por tanto quedaba cumplida la cortesia exigida a toda cena familiar. (Tusset 2001: 194) (7b) [...] deben reunirse previamente en un elegante saloncito contiguo donde disfrutan de un räpido sherry, [...]. (Marias 2000: 54) (7c) Se trata, en suma, de un rostro pasado por los jesuitas, donde hizo el bachillerato, y posteriormente curtido en el rezo del Angelus y la misa dominical antes del vermut. (Milläs 2001: 135)

El ejemplo (8) es un tipo de metonimia que encontramos frecuentemente en el contexto economico. (8) La ropay el calzado subieron el pasado mes un 2,8%, los alimentos sin elaborar un 2,2%, un 7,7% en los ültimos 12 meses. (El Periodico, 15.10.03)

El receptor tiene que inferir de los significados estereotipicos de ropa, calzado y alimento las metas PRECIO DE ROPA, PRECIO DE CALZADO y PRECIO DE ALIMENTO respectivamente. Al igual que en el ejemplo precedente este proceso esta provocado en gran parte por el contexto lingüistico inmediato, sobre todo por el verbo subir y por los porcentajes que indican una cantidad. Junto con el tema inflation este contexto lingüistico facilita el acceso cognitivo al conocimiento enciclopedico evidente de que los productos cuestan un precio. Un gran numero de ejemplos de este tipo provienen de articulos periodisticos sobre temas economicos. Ademäs, la investigation de estos ejemplos ha mostrado que en sus contextos lingüisticos inmediatos se encuentran sin exception unidades lexicales ο expresiones que incluyen un desarrollo cuantitativo ο una comparacion de valores ((8a) a (8c)). (8a) Los carburantes y combustibles bajaron el 0,6% frente al aumento del 1,1% en el mismo mes del ano [...]. (El Periodico, 15.10.03) (8b) La nueva caida del crudo permite a Cepsa bajar los carburantes. (El Pais, 7.11.01) (8c) Y esta parece ser la filosofia que se aplica a la alimentation, cuya subida estä haciendo sonar todas las alarmas: las verduras, las lechugas y las frutas, todos ellos productos muy saludables, han roto todos los techos. (El Periodico, 15. 10. 03)

Reflexiones

acerca de una clasificacion

de las metonimias

nominales

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En resumen, se puede decir que las metonimias nominales de los ejemplos (7) y (8) son muy frecuentes. Ademäs, es de subrayar que sus codificaciones estän acordadas de forma täcita de manera que no solo se limitan a un contexto apropiado sino que tambien exigen determinados elementos semänticos co-textuales. Pasamos al ejemplo (9). (9) jLa escalera baila! (cita oral del lider del grupo Avenida Brasil en un concierto en La Pedrera: Barcelona 16.7.04)

Al contrario de los ejemplos (7) y (8), el entendimiento del ejemplo (9) depende en alto grado de la situacion de comunicacion concreta y, por lo tanto, el uso de la metonimia nominal parece mucho mäs espontäneo y menos convencionalizado. El receptor se encuentra en el escenario del concierto y, por tanto, cuando escucha esta fräse dirige su atencion hacia la zona de la escalera. En este momento puede ver que la gente que antes estaba sentada en la escalera ahora baila. Asi pues, el receptor recibe una informacion relevante y establece una asociacion metonimica entre ESCALERA y la GENTE EN LA ESCALERA que lleva a una interpretation plausible. Resumiendo el anälisis de estos ejemplos prototipicos de metonimias nominales, podemos confirmar que los procesos de inferencia se distinguen segün el grado de consideration de diferentes tipos de informacion. En los ejemplos (7) las informaciones mäs importantes provienen del contexto lingüistico inmediato. Lo mismo sucede en los ejemplos (8), pero aqui el receptor tiene que recurrir ademäs a conocimientos enciclopedicos que no forman parte del contexto lingüistico. Finalmente, en el ejemplo (9), la situacion de comunicacion concreta aporta las indicaciones mäs relevantes para el proceso de inferencia ademäs del contexto lingüistico inmediato. Pasamos ahora a los ejemplos (10a) a (10c) que investigadores de la polisemia como Cruse denominan facetas y que algunos autores consideran tambien metonimias (Cruse 1996: 93; Cruse 2000: 114-117). Este tipo de fenomeno es mäs sütil que la metonimia prototipica puesto que la meta ya forma parte de la informacion lexico-semäntica estereotipica del sustantivo. En (10a) la meta corresponde al objeto del periodico, en (10b) al texto y en (10c) a la sede. (10a) [...] Le dio los periödicos, se agacho a recoger la otra bolsa de plästico y se fiie por el pasillo hacia la cocina. (Leon 2000: 32) (10b) [...] a las cinco de la tarde volvia a casa en el Topo leyendo el periodico ο mirando en silencio los veloces paisajes de las afueras. (Munoz Molina 2003: 97) (10c) El proceso debio de comenzar cuando me converti en un reportero de lujo y me liberaron de la obligaciön de ir al periodico todos los dias. (Milläs 2002: 161)

Asi pues, la diferencia entre los ejemplos prototipicos (7) a (9) y las facetas de los ejemplos (10a) a (10c) es que los hablantes consideran las metas del ejemplo (10) subdominios de la informacion semäntica de la entrada lexica utilizada periodico, mientras que las metas de los ejemplos (7), (8) y (9), intuitivamente, estän consideradas como dominios mäs alejados y mäs autärquicos que, al menos en el momento de su enunciation, aün no pertenecen a la informacion semäntica de la entrada lexica utilizada. Para distinguir

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las facetas de las metonimias prototipicas propongo utilizar el termino de metonimia interna} Otro rasgo distintivo mäs objetivo que la distincion entre dominio ο subdominio es que, la codification de la faceta no provoca una ruptura semäntica en la fräse, es decir, su contenido semäntico es compatible con los argumentos semänticos exigidos por el contexto lingüistico inmediato. Por fin, quiero hacer hincapie en el ejemplo (11). (11) Ella dijo que la gente creeria lo que dijeran los periodicos y que habria un escandalo. (Leon 2000: 289)

Esta frase contiene otro sentido metonimico del mismo sustantivo periodico que se encuentra tambien frecuentemente, pero, sin embargo, se distingue de los ejemplos precedentes. Al contrario que los ejemplos (10), la frase (11) incluye una ruptura lexicosemäntica. Esta ha sido suscitada por el uso del sustantivo periodico como sujeto del verbo decir. Por consiguiente, no se trata de una metonimia interna sino, probablemente, de una metonimia mäs prototipica. Podemos entonces confirmar que un mismo sustantivo puede estar incluido tanto en un proceso metonimico interno como en un proceso metonimico prototipico externo. Ademäs, los sentidos metonimicos del sustantivo parecen formar un continuum entre dos extremos que son el de la metonimia prototipica por un lado y el de la metonimia interna por otro.

5. Resumen

En primer lugar, es necesario subrayar que el procesamiento de las metonimias nominales se debe examinar desde los puntos de vista de la production y de la reception. Por un lado, la production metonimica se inicia con la activation de un concepto fuente que es relevante en el contexto dado y que esta ligado por contigiiidad a un concepto meta. En la fase de la codification, el productor selecciona una entrada lexica adecuada para expresar la fuente. En algunos casos, la codification de la fuente no solo provoca un conflicto semäntico sino que tambien es influida por informaciones sintäcticas de otras entradas lexicas que corresponden en gran parte a la meta. Por otro lado, la reception ο el entendimiento de las metonimias nominales es un proceso de inferencia que se basa tambien en consideraciones de relevancia. A partir de las informaciones lexico-semanticas del lexema metonimico y del contexto, el receptor deduce las informaciones contiguas relevantes que constituyen la meta. El objetivo principal de esta comunicacion ha sido encontrar criterios para distinguir las metonimias nominales que tienen en cuenta los procesos de la production y de la reception. Asi, en el contexto de la production, el primer criterio encontrado es la relation de contigiiidad entre la fuente y la meta. Me parece casi imposible realizar una clasificacion que distinga todas las contigüidades pertinentes para la production de las metonimias 2

Es de subrayar que el concepto de metonimia interna no corresponde enteramente a la metonymie integree propuesto por Kleiber puesto que no se limita a una relation entre una parte y el todo (Kleiber 1995: 1 l i s . ) . Mas bien, se trata del mismo fenomeno que Nunberg (1995) denomina una dense metonymy {cf. Nunberg 1995: 126).

Reflexiones acerca de una clasificacion

de las metonimias nominales en espanol

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nominales ya que dependen de situaciones mentales y de situaciones de comunicacion muy diferentes. Por eso, he optado aqui por la propuesta de Blank de limitar la clasificacion sistematica a solamente dos tipos generates de contigüidad, que son la co-presencia y la sucesion. Sin embargo, esto no significa que quiera renunciar a una description mäs detallada de las relaciones metonimicas. Mas bien, pienso que una especificacion mäs profunda de la relation entre una fuente y su meta tiene que adaptarse a la situation concreta del ejemplo. En cuanto a la codification de la metonimia encontramos un segundo grupo de criterios que son la incompatibilidad de las informaciones semänticas estereotipicas y la existencia ο no de huellas sintäcticas de la meta. Estas ultimas influencias se reflejan, sobre todo, en forma de anäforas y determinantes divergentes. El tercer criterio mencionado, proviene de la observation de la reception de las metonimias nominales. Hemos notado que los procesos de inferencia se distinguen en el grado de consideration de diferentes tipos de information. En todos los ejemplos, el contexto lingüistico inmediato aporta informaciones importantes. Pero, en algunos casos, parece que determinados elementos semanticos cotextuales sean imprescindibles y asi constituyan ya partes representativas de la codificaciön y de la descodificacion de la metonimia. En un segundo grupo de ejemplos, el contexto lingüistico inmediato tambien es importante, pero no es suficiente para inferir a la meta. Aqui el receptor tiene que recurrir ademas a sus conocimientos enciclopedicos. Un tercer grupo de metonimias, sobre todo orales, recurren tambien a informaciones del entorno perceptivo y asi dependen en alto grado de la situacion de comunicacion concreta en la que se utilizan. Por fin, he distinguido de las metonimias prototipicas descritas, otro fenomeno muy parecido que es la metonimia interna ο faceta. Al contrario que las metonimias prototipicas, las metonimias internas ya estän lexicalizadas y se basan en un desplazamiento metonimico del enfoque semantico dentro de una misma entrada lexica.

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Hilde

Hanegreefs

La interrelation entre semäntica y sintaxis: Problemas candentes en la clasificacion de los complementos nominales y preposicionales con mirar

0. Introduccion

Los verbos de perception fisica, y mäs en concreto los de perception visual, presentan una complejidad sintäctica y semäntica que ya ha suscitado el interes de varios investigadores. Admiten complementos1 muy diversos: se combinan tanto con complementos nominales (que se refieren a nücleos sustantivos) concretos y/o abstractos, seguidos ο no de una predication secundaria, como con complementos flexivos (una completiva en que, una interrogativa indirecta, etc.). Una diversidad sintäctica generalmente repercute en el piano semäntico, ο sea, engendra una pluralidad de interpretaciones. En efecto, los verbos de perception visual son muy propensos a la polisemia. No solo presentan extensiones de sentido dentro del mismo campo de perception fisica (polysimie interne),2 sino tambien a otros campos semänticos (polysimie externe). Asi en los siguientes ejemplos: (1) Ya veo lo que quieres decir. (2) Los veo jugar en la calle. (3) Veo que Juan ha salido (porque la puerta todavia estä abierta).

(2) es el ejemplo prototipico en que ver denota un acto de perception fisica directa. Contrasta con (1) en que ver se presta a una interpretation cognitiva, y con (3), en que representa un acto de perception fisica indirecta: de un hecho visible - la puerta estä abierta - se infiere que Juan ha salido. Los verbos de la clase de perception visual no presentan todos la misma flexibilidad sintäctica y semäntica. Veremos a continuation que mirar es mucho menos polyvalente que ver. No obstante, en combination con elementos nominales si manifiesta ciertas altemancias construccionales que vale la pena examinar mäs en detalle. En el primer apartado se resenan las mayores divergencias entre ver y mirar. En el segundo, se pasa revista a las construcciones con mirar. Ademäs de disentir el estatuto ambivalente de los complementos preposicionales con mirar, conviene proponer, tanto en el piano semäntico como en el sintäctico una clasificacion del conjunto de los complementos nominales. El tercer apartado aborda la nuclearidad de ciertos complementos direccionales. Utilizo el termino complemento en oposicion a adjunto ο cualquier otro termino de sentido similar. Complemento hace referencia a los constituyentes obligatorios de un predicado, aquellos cuya apariciön estä condicionada por las Valencias verbales. D. Willems (2000) habla de polisemia externa (polysimie externe), y polisemia interna (polysimie interne).

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1. Mirar versus ver

Ver y mirar, los dos verbos prototipicos de la categoria de percepcion visual, presentan un comportamiento bastante diferente.3 Ver puede considerarse el hiperonimo del grupo de los verbos de percepcion visual. Como tiene un significado muy general y vago (DUE: «poseer el sentido de la vista») su sentido exacto es en alta medida funcion de la construction y los demäs lexemas que la constituyen. Ver admite tanto complementos no flexivos - ο sea nominales - , abstractos y concretos (eventualmente seguidos de un infinitivo, un gerundio ο una seudo-relativa), como complementos flexivos (una completiva en que, una interrogativa indirecta, etc.) para expresar significados muy diversos yendo de percepcion fisica directa a usos mäs abstractos de tipo percepcion cognitiva, expresion epistemica (lo veo como un hombre bueno, lo veo todo muy bien), etc.

Mirar, en cambio, tiene un significado ya mucho mäs especifico (DEA: «dirigir los ojos hacia alguien ο algo con intencion de verlo»), lo que repercute en su comportamiento sintäctico: es mäs exigente en cuanto al tipo de complemento. Suele llevar complementos nominales y dar expresion a sentidos concretos de percepcion fisica directa.4 La diferencia de uso y semantismo viene reflejada en las frecuencias relativas de los dos verbos. Aunque mirar sea el segundo verbo mäs frecuente del grupo, es aproximadamente seis veces menos frecuente en nuestro corpus5 que ver. La diferencia mäs marcada entre los dos concierne a la agentividad. Mirar es un verbo altamente agentivo, lo cual implica control e intencion de parte de la entidad sujeto de la voz activa (Delbecque 2003: 16). Ver, en cambio, es neutro en cuanto a la agentividad de su sujeto. Su grado de agentividad depende del contexto. Por defecto, se interpreta como experimentador del acto de percepcion. No obstante, ver si puede aparecer en contextos donde se exige una participation mäs activa del sujeto, como en ir a ver unapelicula. De estudios anteriores se desprende que verbos menos agentivos son mäs propensos a extensiones de sentido y presentan una diversidad construccional mäs grande que verbos altamente agentivos. De ahi que ver sea mäs polisemico que mirar.

2. Las construcciones con mirar

Mirar, como verbo agentivo, casi siempre lleva un sujeto animado, humano, ο una entidad interpretada como tal, sea por personification, sea por extension, por ejemplo, los colectivos. En position de complemento encontramos generalmente sintagmas ο construcciones que se prestan a una interpretation de percepcion fisica directa, como los complementos no flexivos nominales, eventualmente seguidos de una predication secun3 4

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Estas diferencias han sido abordadas de manera mäs extensa en: Hanegreefs (2005). Mirar tambien se puede construir con complementos flexivos, en particular con interrogativas indirectas. Nuestro corpus se basa en el corpus actual de la Real Academia Espanola y estä formado por textos de periödicos, provenientes de Espana (mirar. 774; ver. 4838).

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daria en forma de infinitivo (4), gerundio, seudo-relativa, etc. (Willems 1983, Lemhagen 1979, Miller & Lowrey 2003). Es excepcional que mirar se construya con una completiva. Esta suele conferir una interpretation cognitiva ο de percepciön indirecta al verbo principal. En cambio, serä frecuente con ver. (4) Quince Isabel la despidiö junto a un puesto de periödicos, vio cömo un poco mäs allä se volvia sonriendo para decirle adios con la mano y cömo luego se tropezaba con un senor que se quedaba mirandoXa alejarse con el traje sastre de terciopelo verde y la cabeza erguida, caminando lenta y graciosa sobre sus tacones, ligeramente atenta al mantenimiento del peinado, al zigzagueo irreflexivo de los transeiintes y al reflejo de su figura en los escaparates.

2.1 El estatuto argumental de ciertos sintagmas Entre las atestaciones de mirar en el Corpus de Referencia del Espanol Actual (CREA), llama la atencion la alta frecuencia de mirar seguido de un sintagma preposicional (SP) en a, hacia, para, por, en, desde, etc. (5) (6) (7) (8) (9)

Miro a los escasos clientes que a esas horas bebian en el Olde Rock. Miro a izquierda y derecha, escuchando. Miro hacia el publico que llenaba el local. Espera, espera, estän mirando para acä. Estos tipos parecen ser policias. Cuando subia el primer peldaiio de la escalera, se detuvo un momento y enseguida se acerco a mirar por la puerta que daba al rellano. (10) Necesito hablar contigo largamente - y mirö en torno - , pero no aqui. Marcos la miro con extraneza, pero asintio. (11) El sol nos miraba desde el frente y, a la derecha, e incluso en aquellas tierras tan luenes y diferentes no se altera su curso, menos aün su direccion.

Algunos de estos SS.PP. parecen desempenar la misma funcion semäntica que el complemento directo: denotan el objeto de percepciön. De ahi que se plantee la cuestion de saber cuäl es su estatuto: ^forman parte del predicado verbal6 (PV) ο se incluyen en la categoria de los circunstantes? ^Plantean todos los SS.PP. la misma ambivalencia? El problema es doble y se puede formular de la manera siguiente: la interpretation de los SS.PP. en a que siguen directamente al verbo parece ser ambivalente: esta a menudo a caballo entre una interpretation como complemento directo y otra como locativo direccional; otros SS.PP. en por, para, hacia, etc. - que son muy frecuentes con mirar - parecen desempenar un papel mäs central con mirar que con otros verbos, como por ejemplo ver. La position ambigua de los distintos SS.PP. sale a la luz a traves de la existencia de pares minimos. En efecto, en combination con una misma entidad, el verbo admite fäcilmente un cambio de construction. En los ejemplos siguientes del corpus (mirar + futuro / luna / mar) los SS.PP. tienen una contrapartida no preposicional. Se acercan pues y se asemejan al complemento directo prototipico: ambos denominan al percepto u objeto percibido. Segün Cano Aguilar (1999: 1816) esta alternancia revela que objetos directos y complementos preposicionales comparten una zona semäntico-funcional. 6

Utilizamos el termino predicado verbal en su sentido amplio: comporta el verbo y sus complementos nucleares, esenciales.

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Hilde Hanegreefs mirar + futuro: (12) Todo esto desde luego debe hacerse mirando hacia el futuro y pensando en la religion, [etc.]. (13) Mirando al futuro, ningün museo estä tan necesitado de adoptar decisiones urgentes que consientan recuperar una marcha estable, sin los sobresaltos [etc.], (14) Por ello es importante ponemos en el justo punto, analizando como hemos vivido hasta ahora, y buscando cambios que nos permitan a todos mirar nuestro futuro con mäs tranquilidad y posibilidades. mirar + luna: (15) La pincelada de Shen Cheu posee un trazo riguroso que proporciona claridad a sus obras, inspiradas con frecuencia en temas cotidianos, como un grupo mirando a la Luna desde una terraza (Museo de Bellas Artes, Boston). (16) [etc.] recuerdo principalmente una noche en el desierto cuando preparamos las carpas, pero finalmente decidimos permanecer despiertos toda la noche mirando la luna. mirar + mar. (17) Vila Olimpica, Maremägnum y Port Veil son los tres polos desde los cuales se ha irradiado un urbanismo regenerador. Α lo largo de casi cinco kilömetros de litoral se suceden los restaurantes, terrazas, bares y tiendas. El bullicio es continuo y los fines de semana puede alcanzar la saturaciön. Barcelona ha vuelto a mirar al mar y vive volcada en la calle. (18) [etc.] al borde de Pasamayo, donde algunos deudos daban la espalda a la cämara y miraban el mar sabiendo que no obtendrian respuesta. En estos casos el tema fue la tristeza y no el asco ο el horror.

Sobre todo cuando la preposition introduce una entidad humana, se vuelve obvia la analogia con el complemento directo, vease el ejemplo (19). Es mäs, tambien la interpretation de los complementos directos con mirar - como en el ejemplo (20) - parece conllevar un matiz direccional. (19) No le pregunto por ella; al largo parentesis entre los dos se venia a sumar ahora la necesidad de ocultarle algo y ni siquiera se presto a informarle de los datos mäs elementales de su viaje, de su tardanza y de su vuelta, inmovilizado aün en el centro del vestibulo y mirando hacia el, con las manos en los profündos bolsillos de su anticuada bata de pano verdoso, ribeteada de negros alamares. (20) «Su hija toca obras de : jque rrmsica tan hermosa!» El de la Gestapo se quedö mirando a su interlocutor. «Salga inmediatamente de Alemania, tan pronto como le sea posible», fue su linico comentario, dicho en voz baja.

En los apartados siguientes, propongo una clasificacion de los SS.PP. mäs frecuentes con mirar segün la funcion sintäctica que desempenan. Segün mi hipotesis, el estatuto mäs ο menos nuclear de estos constituyentes depende en gran medida de su carga semäntica: asi, considero que los SS.PP. dinämicos, que exprean la orientation de la mirada, forman parte del PV. En cambio, los SS.PP. locativos estäticos, que sitüan al sujeto u objeto de perception, caen fiiera del alcance verbal. Los incluyo pues en el grupo de los circunstantes. En el apartado 3 abordare mäs de cerca el razonamiento que estä a la base de esta clasificacion.

2.2 Una tentativa de clasificacion No todos los sintagmas en la oration presentan el mismo grado de dependencia con respecto al verbo nuclear (mirar en este caso). Ciertos constituyentes son mäs externos al verbo que otros. Lyons (1968) habla de complementos versus adjuntos, Alcina Franch & Blecua (1975) distinguen tres tipos de elementos oracionales, a saber los integrables, los regidos y los autönomos. Por mi parte, prefiero utilizar aqui la terminologia empleada en la

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Gramätica Descriptiva de la Lengua Espanola (I. Bosque & V. Demonte: 1999) que habla de complementos directos, complementos indirectos y complementos verbales de regimen preposicional 7 (Cano Aguilar: 1999), por lo que concierne a los elementos nucleares de la oracion; y la terminologia de Declerck (1991) que distingue entre adjuntos, conjuntos y disjuntos, 8 para denominar los elementos perifericos ο circunstanciales de la oracion. Los complementos nominales y/o preposicionales de mirar pueden tener las funciones siguientes: a) El complemento directo (preposicional) Los sintagmas (pro)nominales no preposicionales no plantean problema: desempenan la funcion de complemento directo. (21) Estäbamos sentados en el sofä de su cuarto de estar, mirando los dos juntos el libro americano.

Cuando mirar va seguido de y este SN denomina a una entidad animada, humana, ο una entidad interpretada como tal, estamos claramente ante un α de acusativo; ο sea, el SP serä interpretado como complemento directo. (22) Miro a los escasos clientes que a esas horas bebian en el Olde Rock.

El complemento directo tambien puede incorporar la preposition y adoptar la forma de un pronombre personal (me = a mi) (23): (23) jM'rame!

b) El complemento indirecto Mirar normalmente no lleva complementos indirectos. 9 En (24), me no es un complemento indirecto en el sentido pleno. Se trata de un dativo posesivo bajo forma de clitico que se inserta en una construction que expresa una relation de parte a todo: (24) Cuando te quiero ensenar algo que tengo nunca quieres m/rarmelo, ni las anginas, ni ese divieso que me salio en el culo, ni nada.

c) El complemento direccional Los SS.PP. en a (que no preceden a una entidad animada), hacia, para, por, en, etc. pueden desempenar la funcion de complemento verbal de regimen preposicional: forman parte del PV, conllevan una precision significativa del verbo, ο sea mirar toma un valor locativo direccional.

Generalmente este termino se utiliza para referir a «complementos como los de No abuses del alcohol, Esto carece de sentido, Piensa en la muerte ο He sofiado contigo, complementos de categoria distinta a la de los cläsicos objetos (no pueden sustituirse por lo(s), la(s) ο le(s)), pero distintas tambien a las habituales circunstancias de lugar, tiempo, ο manera.» (Cano Aguilar 1999: 1809) Para el presente trabajo solo tomare en cuenta los adjuntos. Los conjuntos y disjuntos son de menos interes, ya que no influyen en el comportamiento sintactico-semäntico del verbo propiamente dicho. El objeto indirecto canönico es el tercer argumento implicado por un verbo trivalente que se puede sustituir por el pronombre personal le: He dado el regalo a Juan > Le he dado el regalo.

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(25) Usted tiene reservas, Juan Pedro, y cree que el Supremisimo es hombre incapaz de compartir expresion facial de amistad herida, unos segundos de silencio y mirar al suelo. (26) Y file entonces cuando, al mirar hacia la avenida central, pudo ver la parte trasera del automovil de esencia de vino que enfocaba el Camino de salida. (27) Espera, espera, estän mirando para acä. Estos tipos parecen ser policias. (28) Sara no se atrevia a levantar la voz, y preguntaba en un murmullo nervioso, mirando en todas las direcciones sin identificar a nadie ni entender nada, excepto que Alfonso lo estaba pasando mal.

El corpus tambien contiene ejemplos con complementos direccionales bajo forma de adverbio en que la preposition direccional todavia se puede discernir formal y semänticamente, vease (29), a-träs. Tambien son posibles construcciones del tipo mirar adelante, mirar allä, etc. (29) Miraron aträs con mucha compasion varias veces antes de llegar al monasterio, pero los condenados ni siquiera separaron los ojos del suelo para decirles adiös.

Los SS.PP. que enumeramos aqui tienen caräcter dinämico, implican movimiento. Son elementos no omisibles en construcciones intransitivas. d) El adjunto Los adjuntos de la frase son elementos fäcilmente eliminables. Mirar lleva a menudo adjuntos de tipo complemento circunstancial de modo (30), instrumenta (31) ο localization (32, 33). (30) Al parecer se limita a mirar con gran atenciön el corcho y cuando por los movimientos deduce que los peces se han comido el cebo pone otro gusano en el anzuelo y vuelta a empezar. (31) El anteproyecto de Rodriguez Partearroyo - «creo que ha sido el que mäs se ha mirado con lupa de toda Espana» - preve la construccion de tres niveles subterräneos en la fachada norte del museo. (32) Las ninas seguro que ya tenian mirado en algün almacen el precio de los tapados de inviemo. (33) El sol nos miraba desde el frente y, a la derecha, e incluso en aquellas tierras tan luenes y diferentes no se altera su curso, menos aün su direccion.

Cabe subrayar el estatuto argumental diferente del SP en (28) & (32). En (32), el SP en algün almacin es omisible; compärese con (28), donde en todas las direcciones no es omisible. Significa que en (32) la relation no es tan estrecha como en (28), ο sea, el SP en (32) serä menos nuclear que en (28). En el apartado siguiente procura aclarar por que considero que los locativos direccionales forman parte del PV de mirar y donde se sitüa la linea divisoria con los adjuntos.

3. Sobre el estatuto nuclear de los sintagmas direccionales con mirar

Para el anälisis que expongo a continuaciön, me he inspirado en tres autores, a saber Grüber (1967), Cano Aguilar (1987) y Cuartero Otal (2003). El Cuadro 1 - que presento a continuaciön - resume mis ideas. Me baso en las ideas de Grüber al considerar mirar como un verbo de movimiento. En su articulo de 1967, Grüber analiza to see ο ver como to see to, es decir como verbo de movimiento porque permite construcciones intransitivas en que se combina con comple-

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mentos preposicionales introducidos por into, through, etc. En espanol, me parece que este anälisis no vale tanto para ver; en cambio, si me parece acertado en el caso de mirar. Como tambien se desprende de la definition bäsica de mirar, «dirigir los ojos hacia alguien ο algo con intention de verlo», puede analizarse como un verbo de movimiento; toma pues, un valor locativo direccional. Este valor destaca aun mäs claramente cuando toma un sujeto no animado, como en (34) & (35). (34) «La Flor del Sol» por ejemplo, es una leyenda que intenta explicar por que las flores mir an al Sol. (35) La luna se representa en su cuarto creciente con los cuernos hacia arriba, ο en menguante, con los cuernos hacia abajo. Si los cuernos miran a la derecha, la luna es tornada, y si mir an hacia la izquierda, contomada.

En esta optica, los numerosos SS.PP. con mirar - indicando la direccion de la mirada forman parte del significado verbal: un sujeto-agente dirige la mirada en direccion de una persona ο cosa. Lo dinamico, direccional forma parte del significado del verbo. Asi, considero que estos SS.PP. forman parte del PV. Ο sea, no me parece justificado incluirlos en la categoria de los circunstantes ο adjuntos al PV. Sin embargo, esta observation no puede ser generalizada. Hay que establecer algunas matizaciones. Para eso me refiero al esquema siguiente:

Cuadro 1 La accion ο actividad de mirar representa una escena que incluye a dos participantes: el sujeto agente y el objeto de perception ο percepto. En la situation no marcada, expresada por una construction transitiva, la accion apunta a un objeto, el objeto directo, representado por un SN sin preposition ο con a (en el caso de un objeto directo animado ο para evitar una posible confusion con el sujeto). Este objeto al mismo tiempo indica el lugar sobre el que se ejerce la accion de mirar. Cuando el verbo no lleva objeto directo, en construcciones intransitivas (o tambien llamadas «absolutas»), se recurre a menudo a un sintagma con caräcter locativo direccional para precisar y concretar la accion. De hecho, es lo que senalo Cano Aguilar (1987) y estoy de acuerdo con el. Estos SS.PP. dinämicos concretan la accion verbal indicando la direccion de los ojos, de la mirada. En el caso de mirar, son muy similares al objeto directo ya que denotan a la vez el objeto de la mirada. En efecto, en construcciones intransitivas los SS.PP. en hacia, a, para, etc. ocupan la position del objeto directo. La diferencia se sitiia en el nivel

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conceptual: al aparecer un SP se pone mayor enfasis en la direccionalidad, el movimiento de la mirada. En el esquema, el eje vertical refleja que los SS.PP. dinämicos se mueven en este eje interpretativo en un continuo yendo de una interpretaciön pura de complemento directo a una de complemento direccional. Segün la terminologia de la GDLE, desempenan la funcion de complemento verbal de regimen preposicional 10 (Bosque & Demonte 1999: cap. 29): son muy semejantes al objeto directo en cuanto al contenido pero sus relaciones con el verbo nuclear no son identicas. Contrariamente a lo que pasa con los SS.PP. dinämicos, los que conllevan una interpretaciön mäs bien estätica - y sirven pues para situar el sujeto u objeto de percepcion - son menos integrados al grupo verbal. Me refiero aqui a los SS.PP. en desde (36) ο ciertos usos de en (32, 37) (>< el ejemplo (28): uso dinämico de la preposiciön), por los que se sitiia al sujeto u objeto de percepcion. Este comportamiento divergente de los SS.PP. estäticos tambien lo ha senalado Cuartero Otal (2003)," sin elaborarlo mas. (36) exigidos por la semantica de determinados verbos: ir ο venir necesitan complementos de destino y origen, reunirse complementos de , etc. Se trataria, pues, segün esta propuesta, de un mismo mecanismo de determination funcional bäsica del verbo>, establecida a traves de distintos procedimientos formales (los tradicionales objetos directos y distintos tipos de sintagma preposicional).»

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Cuartero Otal (2003: 147-148) observa que «los verbos de percepcion visual dan lugar a esquemas con complementos valenciales de tipo via, meta ο direction, que en realidad indican el argumenta percibido». Sin embargo, al mismo tiempo senala que los SS.PP. locativos en desde (i) y en en (ii) se comportan de manera distinta: por ser complementos no estrictamente dinämicos, a menudo con funcion de indicar el lugar donde se encuentra el perceptor (i) ο el percepto (ii), obviamente no son elementos valenciales. (i) ^Como explicar y como entender que un sufrido machetero no pueda hospedarse en un lujoso hotel que fue construido gracias a su esfuerzo y del que se dice es propiedad de todo el pueblo? Que terrible humillacion tener que observar en impotente silencio que un albanil, un plomero, un carpintero ο un electricista cubano, tenga que resignarse con mirar desde la calle ese lujoso edificio al que le estä vedada la entrada por existir una frontera en su propio pais. (ii) Miran su guino en el video de la cena con los generales. Ademäs, son complementos que fäcilmente se dejan extraer, lo que aboga tambien a favor de una interpretaciön circunstancial.

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Siguiendo la terminologia de Declerck, los incluimos dentro del grupo de los adjuntos: se sitüan al margen del PV, tienen una mayor movilidad en la secuencia y su omision no repercute en la buena formation de la oration. Cabe advertir que se pudiera crear una clase intermedia, entre los complementos verbales de regimen preposicional y los adjuntos; es ahi donde incluiria los sintagmas en en y desde. En efecto, son menos marginales con respecto al predicado que los adjuntos prototipicos. No encuadran al predicado global, a la escena global - como locativos conjuntos ο disjuntos del tipo alii ο En Washington (38) - , sino sitüan a partes del predicado: localizan el sujeto ο el objeto de perception. En la medida que se comportan como deicticos (39), me parecen muy ligados a la escena de mirar. (38) En Washington, los politicos llegaron a un acuerdo sobre la guerra de Irak. (39) Su cara tenia la palidez y la cadencia de la de esas damas de los cuadros que se miran en el reflejo de una alberca.

Quedan por tratar los complementos locativos en por, a travis de, etc. que indican la via / la trayectoria de la mirada. Los he colocado en el centro del esquema para visualizar la position intermedia que ocupan entre el sujeto y el percepto. Los considero tambien complementos verbales de regimen preposicional, ya que, a mi parecer, forman parte integrante del PV. Cuando el verbo carece de objeto directo sirven para completar y concretar el significado del verbo. (40) Cuando subia el primer peldano de la escalera, se detuvo un momento y enseguida se acerco a mirar por la puerta que daba al rellano. (41) Odio la idea de que todo tenga un fin. Hizo una pausa, mirö por la ventana durante un momento y luego se alento con un grito de animo: - ^Tomamos algo de champana?

Sin embargo, no presentan la misma ambivalencia que los sintagmas en hacia, a, para, etc. No pueden ser confundidos con el objeto directo propiamente dicho. De ahi que en el corpus se encuentren ejemplos en que un complemento verbal de regimen preposicional en hacia, a, para, etc. se combina con otro complemento indicando la trayectoria de la mirada. (42) Franco estaba de pie. Miraba por el balcön hacia el cielo azul surcado caprichosamente por un par de gaviotas.

Esta constataciön obliga a matizar el grado de nuclearidad de los sintagmas en por, a travis de, etc.: al combinarse con un objeto directo u otro complemento preposicional de regimen, se distancian mäs (literal y figuradamente) del nücleo verbal, de modo que su funcion se acerca mäs a la de un adjunto. La concomitancia de elementos tambien puede servir como criterio para comprobar el caräcter extra-nuclear ο mäs externo al PV de los SS.PP. estäticos {desde la actualidad musical en (43)), que Hämo adjuntos (vease tambien los ejemplos (36)-(39)). Efectivamente, aparecen a menudo en combination con un objeto directo u otro SP dinämico, ο sea un complemento verbal de regimen preposicional. (43) Cristobal Halffter completa precisamente su concierto con otras dos obras que miran al ayer desde la actualidad musical: el del Padre Soler, en version orquestal de Claudio Prieto, y , de Tomas Marco, [etc.].

En cambio, serä mucho mäs rara, si no inexistente la concomitancia entre un objeto directo y un complemento verbal de regimen preposicional (dinämico). Solo se presentan

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combinaciones de este tipo en frases que expresan una relation de parte a todo. En (44) el objeto directo la y el SP α los ojos refieren al mismo participante. (44) Le respond! que no despues de una pausa en la que la mire a los ojos, que ciertamente eran opacos, negros y estrictos, sin una luz de ansiedad ni una sombra de cansancio.

4. Conclusiones

El semantismo de mirar permite explicar ciertos fenomenos sintäcticos del verbo. Su frecuente concomitancia con SS.PP. que indican la direction, el movimiento de la mirada, pone de manifiesto el caräcter dinämico del verbo. Estos SS.PP. corresponden a la notion de complemento verbal de regimen prepositional. Se trata, pues, segün esta propuesta, de elementos nucleares: «Estos elementos conforman la determination central del verbo, su expansion ο precision significativas fundamentales.» (Cano Aguilar 1991: 1817) Α modo de conclusion, se puede establecer la siguiente jerarquia entre los SS.NN. y SS.PP. examinados por orden de centralidad e importancia con respecto al PV: 1. sujeto & complemento directo: las posiciones mas nucleares las ocupan por supuesto el sujeto y el complemento directo; 2. hacia / por / a / ... (en): a continuation vienen los complementos dinämicos ο adverbios que indican la direction de la mirada; son los complementos verbales de regimen preposicional; 3. por / a traves de / ...: en tercer lugar figuran los complementos que indican la trayectoria de la mirada; 4. desde / en /...·. en liltimo lugar vienen los SS.PP. en desde/en/ etc. que contribuyen a situar los participantes de la escena y que se mueven al margen del predicado verbal. En esta categoria, la de los adjuntos, se agrupan tambien los complementos circunstanciales de modo e instrumento.

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Marie Luce Honeste

Approche cognitive du sens lexical

Introduction: L'homme et le monde

Le travail du linguiste semanticien est d'examiner le rapport entre les mots et les choses. Selon nous, il est le resultat d'un jeu complexe ä trois acteurs: l'homme, le monde et la langue: 1) l'homme: c'est une espece biologique qui vit dans le monde et a de celui-ci une perception contrainte par ses caracteristiques physiologiques; c'est aussi un «animal social», pris dans une culture qui lui impose aussi fortement ses propres contraintes de relation au monde, tant du point de vue des perceptions physiques que des constructions mentales qu'il en fait; 2) le monde: il n'existe pour l'homme que sous son regard; le monde dans lequel s'exerce son activite mentale n'est jamais le monde «reel», mais un «univers regarde», pour reprendre la formule de Guillaume (postulat constructiviste); 3) la langue: eile permet a l'homme de parier du monde tel qu'il le voit et l'eprouve comme experience ä la fois individuelle et collective. Une langue est le resultat et le reflet des differentes visions du monde developpees dans les differentes cultures: les structures linguistiques et les contenus semantiques de chaque langue sont conditionnes par le systeme conceptuel qu'elles doivent exprimer (postulat du relativisme culturel et linguistique). Une longue observation du fonctionnement semantique des mots du fran^ais nous a amenee ä distinguer deux niveaux de formation du sens. Nous partons de la distinction dejä etablie par Frege entre Sinn et Bedeutung: d'un cöte la signification (= le contenu semantique du mot), de l'autre la designation (= l'articulation du signe avec un referent extralinguistique), mais notre apport personnel est son articulation aux notions de langue et discours: la langue signifie et le discours designe. Le decouplage de ces deux niveaux est necessaire, parce que chacun a sa fonctionnalite propre, qui induit des processus distincts de formation du sens: - en langue se forme un sens des mots dont la vocation est double: (i) rendre compte de toutes les experiences socialisees du monde, chaque mot vehiculant la construction mentale collective suscitee par une experience particuliere, avec une configuration qui lui est propre; cette fonction de la langue impose que le sens associe ä chaque mot soit stable (necessite de communication collective) et unique (necessite de discrimination des experiences); (ii) permettre ä chaque locuteur de la communaute linguistique de reutiliser une construction collective chaque fois qu'il connait une nouvelle experience qu'il juge apprehendable par cette construction; pour ce faire, le sens associe ä chaque mot doit contenir tous les elements caracterisant la configuration propre de cette construction, et

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aucun element qui contraindrait ses potentialites applicatives; en particulier, il n'integre pas de domaine d'application specifique (ou le perd au cours de son histoire);1 - en discours se forme un sens des enonces dont la vocation est de rendre compte de toutes les nouvelles experiences, dans leur specificite (notamment de domaine d'application) et dans la situation particuliere oü elles sont vecues; chaque mot, avec son apport semantique, son Statut et ses relations avec les autres, va participer ä la construction de ce sens collectif. Nous detaillerons ä la suite les modes de production du sens, successivement ä chacun de ces deux niveaux.

I. La signification en langue

A. Nature du contenu semantique Nous resumerons tout d'abord les conditions de formation du sens, qui comprennent, selon nous, cinq aspects: (1) experience du monde: 1'homme construit sa vision du monde ä partir des experiences qu'il en a; quelque effort d'objectivite et de distanciation qu'il fasse vis-ä-vis du monde qu'il regarde (y compris dans le domaine scientifique, y compris par Γ intermediate des machines), son regard ne se reduit jamais ä une observation immediate et neutre des phenomenes. Cette vision venant de Phomme et retournant vers lui est done necessairement subjective, contrainte physiologiquement et psychologiquement, orientee par des intentionalites fonctionnelles, utilitaires, etc.; eile represente moins que le stimulus, car elle fait un tri dans la totalite des phenomenes du reel, dont seuls seront retenus certains aspects et certaines relations entre eux; elle represente plus que le stimulus, car eile y mele les affects de 1 'experiencer; cette vision humaine du monde est done non exacte et non exhaustive par rapport au monde reel, mais en revanche enrichie de la subjectivite humaine;2 (2) conceptualisation des experiences: Yexperiencer etant lui-meme membre d'une societe, ses experiences du monde se font dans le cadre d'un systeme culturel qui leur confere ses specificites symboliques, evaluatives, fonctionnelles, etc. et les insere dans un systeme conceptuel dont elles subissent les effets de systeme; elles prennent alors la forme de conceptualisations mentales complexes et structurees; (3) socialisation des conceptualisations: seules sont retenues par une communaute de locuteurs les conceptualisations adoptees et revendiquees par tous ou du moins par un groupe dominant.3 Les conceptualisations retenues ne rendent done pas compte d'une vision individuelle (= le «moi regardant» de Guillaume),4 mais d'une construction collective ä la fois socialisee et socialisante (= celle d'un «nous construisant»); 1 2

3 4

Sauf si celui-ci est unique et destine ä le rester: on est alors en presence d'un terme. Ce que resumait il y a dejä bien longtemps cette belle formule de Jean Baudrillard (1972: 193): «la lumiere blanche de la denotation n'est rien d'autre que lejeu du spectre des connotations». Sur les enjeux sociaux dans la formation du sens, voir l'apport essentiel de la praxematique. Gustave Guillaume, Textes inedits, Boite 28, dossier II, Liasse A, p. 124.5-124.7.

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(4) expression des conceptualisations socalisees: chacune de ces structures conceptuelles socialisees s'inscrit aussi dans un systeme linguistique dont elle subit les contraintes structurelles, qui se manifestent par des specificites lexicales et grammaticales. C'est done un triple ancrage dans les systemes culturel, conceptuel et linguistique qui determine ä la fois la forme et le contenu du signifie du mot; ce qui en resulte est une forme linguistique complexe et structuree, comprenant (i) des elements semantiques decrivant la configuration precise d'une certaine experience dans un cadre conceptuel et culturel determine, (ii) des elements grammaticaux (phonologiques, morphologiques, syntaxiques, etc.) permettant l'insertion du mot dans un enonce de la langue concernee. Cet objet linguistique complexe constituant le signifie de langue d'un mot, nous l'avons nomme «schema conceptuel integre» (Honeste 2000); (5) individuation des experiences socialisees (postulat du determinisme culturel et linguistique): les elements culturels, conceptuels et linguistiques decrits aux points precedents ne sont pas des cadres appliques a posteriori sur l'experience pure et objective d'un phenomene: ils sont presents au moment de l'experience dans l'esprit de Yexperiencer impregne de cette culture, notamment par Γ intermediate de la langue qui les vehicule dans les formes de son systeme; ces cadres sont done constitutifs de la conceptualisation que Yexperiencer construit ä partir de chacune de ses experiences (Honeste 2000). Les experiences se fixent et se transforment en connaissance reutilisable sous la forme de constructions mentales complexes que les mots ont ä charge de stabiliser et vehiculer. On est done en presence d'un processus recursif construisant un systeme cognitivoexpressif clos sur lui-meme: experience η

construction culturelle socialisee -> mot

experiences ni, n2, ...n x

B. Forme du contenu semantique La conceptualisation qui constitue la matiere semantique des mots est le resultat d'une saisie dans le continuum experientiel, done d'un decoupage du vecu en experiences separees; elle se caracterise de ce fait par la mise en place de limites. Ses limites sont tres exactement celles qui repondront au mieux ä la fonctionnalite qui est attendue du signe linguistique, du moins dans le systeme conceptuel du franfais, ä savoir: etre suffisamment peu specifique pour que le mot soit reapplicable au plus grand nombre d'experiences nouvelles. La construction prend done la forme d'un concept le plus «generique» possible, 5 constituant le signifie de langue du mot, qui attend d'etre specifie en discours par connexion de la conceptualisation qu'il vehicule avec un referent experientiel particulier, dans le cadre d'un projet de discours. L'usage d'une forme generique pour rendre compte de phenomenes specifiques constitue un principe de demultiplication recurrent dans la langue, bien connu des

5

Notons que le caractere «generique» de ce signifie n'implique pas qu'il soit sommaire, abstrait et peu fourni en elements de sens: on a vu qu'il contient toute l'experience humaine socialisee du phenomene.

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phonologues et des syntacticiens 6 et que nous avons dejä eu pour notre part l'occasion de mettre en evidence ä plusieurs reprises en semantique (Honeste ä paraitre 2005a; 2005b). Nous y avons repere une des nombreuses manifestations linguistiques du principe d'economie expressive, symetrique du principe d'economie cognitive (Rosch 1975, ä propos du processus cognitif de categorisation): les locuteurs disposent ainsi d'un outillage lexical dont le signifie en langue presente une intension tendant vers un minimum necessaire, mais qui permet des applications dont l'extension tend vers un maximum utile; le reperage precis des referents vises par le locuteur est assure seulement en discours, par toute une serie d'operations contextuelles et/ou situationnelles (voir infra «la construction du sens en discours»). Ce principe d'economie conduit tout signe linguistique ä tendre vers la monosemie en langue, l'ideal etant un signifie unique mis au service de l'expression d'une infinite de referents. 7 Grace ä ce procede economique de designation, le mot se trouve en mesure de demultiplier ä deux niveaux sa capacite ä referer en discours: (i) d'une part, il est apte ä designer divers types d'objets (propriete decrite dans l'approche classique en termes de «polysemie»): ainsi, selon le GLLF, le mot loup designe une grosse pince, un homme au comportement de predateur vis-ä-vis de ses semblables, un appareil a ouvrir la laine, un ulcere, un animal canide sauvage des regions froides, un masque de velours noir, un filet de peche, etc.; (ii) d'autre part, il est apte ä designer toutes les occurrences d'un meme type d'objet (propriete decrite dans l'approche generativiste (par ex. Milner) en termes de «reference virtuelle» et de «reference actuelle»); ainsi, le mot loup designe tous les etres du monde correspondant ä la definition suivante: «Mammifere carnivore, vivant ä l'etat sauvage dans les regions septentrionales d'Asie et d'Amerique, et qui ne differe d'un grand chien que par son museau pointu, ses oreilles toujours droites et sa queue touffue pendante» (RE, article «loup», A-l.). Cette aptitude aux designations multiples n'est possible qu'au prix d'une sousdetermination du signifie par rapport au referent vise en discours, ce qui conduit systematiquement ä une Surinterpretation contextuelle de Γ item dans l'enonce (voir infra «la construction du sens en discours»). II en resulte un ecart entre signifie et designe, ressenti par les usagers de la langue aussi bien au niveau (i) qu'au niveau (ii): - au niveau (i), ou les applications ä des types differents, considerees comme differentes «acceptions» du mot, sont classees en sens «propre» et sens «figures» derives du premier, selon une approche polysemique hierarchisee favorisant generalement le sens concret spatial comme valeur essentielle (position des localistes). 8 C'est generalement le parti pris des lexicographes; - au niveau (ii), oü les occurrences d'un meme type sont classees suivant un gradient de typicaliti, ä partir d'une representation prototypique du «type»: par exemple, le loup blanc sera per?u comme un moins bon exemplaire de loup que le loup noir (Rosch 1975), representation prototypique d'ailleurs figee en langue dans l'expression «etre connu comme le loup blanc» (Honeste 1996). 6

7 8

Reperable aussi bien dans la double articulation du langage de Martinet que dans le generativisme chomskien. «Infinite» limitee par la configuration que vehicule le mot (voir infra). Voir par exemple Groussier (1997).

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Le sentiment d'etrangete que cette «polysemie» provoque chez la plupart des locuteurs9 est l'indice d'une attitude realiste largement partagee: les locuteurs etablissent spontanement un lien direct entre le mot et une chose du monde, au lieu de l'etablir entre un mot et une experience humaine du monde. Iis sont alors ä la fois conduits ä s'etonner de la multiplicite et de l'heterogeneite des designations specifiques, et empeches de prendre conscience de la construction generique unique qui en est la source.10 C'est cette meme posture, version referentialiste, qui pousse de nombreux lexicologues/-graphes ä se contenter de l'observation des designations de referents operees par le discours pour faire de leur simple addition le signifie des mots. Loin de ces approches s'attachant aux seuls phenomenes visibles dans le discours, nous nous efforfons pour notre part de remonter en amont du discours, afin de tenter de retrouver le schema conceptuel integre qui est ä l'origine de ces phenomenes discursifs. Comme seuls les emplois en discours sont observables, c'est ä partir de l'etude minutieuse et exhaustive de ces derniers que nous reconstituons ce schema conceptuel. Cette methode est moins aisee que celle qui consiste ä faire du signifie en langue la somme des designations discursives: le concept est plus difficile ä saisir et decrire que le referent de discours et le resultat, parfois contre-intuitif, souvent difficile ä faire admettre. La difficulte est encore accrue par la necessite scientifique de mettre en mots un contenu formant un micro-systeme d'elements de nature variee: conceptuels, structurels, fonctionnels.

II. La designation en discours

La fonction du mot en discours ne se resume jamais ä une simple articulation ä une realite du monde, sauf dans la situation particuliere oil le discours se reduirait ä la seule denomination d'un objet." L' «a-dire», pour reprendre une formule de Guillaume, consiste toujours en une mise en relation complexe de realties entre elles. Des lors que l'objet de discours prend cette forme complexe, son expression linguistique devient une proposition dans laquelle les mots sont pris ensemble dans le processus de construction du sens: signes et structures convoques par le locuteur interagissent et s'adossent les uns aux autres jusqu'ä atteindre un etat satisfaisant le projet de discours initial. La signification qui en resulte n'est 9

Sentiment que nous avons a maintes reprises observe - tant lors de communications devant des linguistes que dans nos propres enquetes de terrain aupres de locuteurs non specialistes - et derriere lequel nous supputons une image prototypique de la langue «parfaite», oü chaque referent du monde reel serait designe par un mot; en realite, la langue est bien «parfaite», ä la difference pres que c'est chaque experience humaine du monde, et non chaque phenomene, qui est designe par un mot.

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Ceci explique par exemple l'effet de surprise amusee provoque par l'emploi au «sens litteral» d'expressions figees dites de «sens metaphorique», comme on n'est pas sorti de l'auberge (voir Authier-Revuz 1995). Encore que F. Rastier (1991) ait bien montre que toute production linguistique humaine est discours, c'est-ä-dire proposition, y compris celles qui se presentent sous la forme de nomenclatures ou de dictionnaires, par exemple.

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pas la somme des effets de sens apportes par les differents items qui composent l'enonce, mais un sens global synthetique 12 auquel chaque mot contribue par un apport semantique initial, contenu dans son signifie de langue. Mais, au cours de l'elaboration de l'enonce, la rencontre des signes et leur mise en relation syntaxique donne lieu ä une serie d'operations dont le resultat est la signification finale de l'enonce: ces operations ne se reduisent ni aux operations morphosyntaxiques de construction des enonces, ni aux operations enonciatives (Culioli 1990), mais comprennent des mecanismes complexes d'enrichissement semantique mutuel des items, debouchant sur la construction d'isotopies 13 et sur la mise en place des domaines experientiels necessaires ä Γ articulation des mots avec les choses designees dans la realite. C'est alors que le linguiste semanticien doit devenir vigilant: ce qui se presente a son observation est un sens global vehicule par des unites de langue distinctes. Si l'observateur se contente de cette observation directe, oü ne sont apparentes que les unites discretes qui composent l'enonce, il cherchera alors spontanement ä repartir sur chacune les differents elements de sens, ce qui le conduit ä commettre deux types d'erreurs: (i) d'une part, ä affecter aux differentes unites des elements de sens qui ne sont vehicules par aucune en propre, mais qui naissent des relations entre elles; (ii) d'autre part ä reaffecter abusivement k plusieurs items simultanement ce qui ne sera apporte que par l'un d'entre eux. C'est precisement ce ä quoi aboutissent les approches classiques de la semantique lexicale, ού sont traditionnellement mais abusivement affectees au signifie d'un mot des valeurs contextuelles provenant des autres items de l'enonce, d'interactions entre toutes les unites, ou encore d'elements situationnels. Les consequences d'une telle confusion sont graves en ce quelle entretient une illusion ä deux niveaux: (i) au niveau referentiel, celle qu'un mot de la langue designe directement par son signifie un ou des objets du monde (selon qu'il est mono- ou polysemique); (ii) au niveau linguistique, celle que le sens vehicule par un mot reste intact au cours du passage de la signification de langue ä la designation de discours. Cette confusion tient ä ce qu'un mot n'etant par principe jamais observable hors contexte, il est tres difficile d'en isoler le sens. II est pourtant crucial de demeler, dans la signification des enonces, ce qui releve de l'apport de chaque unite et ce qui releve du sens global de la proposition. Pour resoudre cette contradiction, nous partons du postulat que c'est justement dans l'observation du comportement en discours d ' u n item donne qu'on peut determiner son signifie de langue: la methode consiste alors ä faire varier ses contextes d'emploi courants, de fa?on ä faire le depart entre les elements semantiques constants, qu'on lui affectera, et les elements variables, provenant de la situation ponctuelle d'emploi: c'est ainsi qu'on arrive ä isoler l'apport propre de chaque constituant d'un enonce. Nous illustrerons brievement cette methode par l'observation du verbe venir dans quelques-uns de ses contextes d'emploi les plus frequents: (1) Max vient de Paris par avion.

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13

Cette vision synergique du sens en discours remet en question l'approche logicienne de compositionnaliti du sens, oü le sens «litteral» d'un enonce ne serait que la somme des signifies de ses composants, tandis que le sens «metaphorique» le transcenderait (voir Kleiber 1999). Voir Rastier (1987).

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Dans un tel contexte d'emploi, venir est considere comme un «verbe spatial de mouvement». En realite, cette interpretation de venir est le resultat d'operations menees par les interlocuteurs ä partir de l'enonce: Max, nom propre (NP) d'homme (competence culturelle), agent du proces (competence syntaxique); Paris, NP, nom de ville (competence culturelle); avion, nom commun, denotant un moyen de locomotion (competence lexicale); de, preposition presentant son complement comme point d'origine (competence semantico-syntaxique, voir Honeste 2005a); de Paris, complement prepositionnel (CP) de venir (competence syntaxique); par, preposition presentant son complement comme mediateur d'action (competence semanticosyntaxique); par avion, CP de venir (competence syntaxique). Nommons X l'agent du proces, A le CP introduit par de, Μ le CP introduit par par. (1) Max vient de Paris par avion.

X

A

M

La nature de X (humain, mobile), A (lieu) et Μ (moyen de locomotion) inscrit I'application contextuelle dans le domaine spatial; les raisonnements developpes precedemment permettent alors d'interpreter l'enonce comme un deplacement de Max dans l'espace ä partir du lieu d'origine «Paris» et selon un mode specifie comme etant «l'avion». Comparons alors (1) a l'enonce (2): (2) Max vient de partir.

En (2), la nature de A (processus inscrit dans le temps) inscrit cette fois l'application contextuelle dans le domaine temporel. L'interpretation courante sera: «Max est parti recemment», oü «recemment» represente venir comme expression de l'aspect recent. L'examen des constantes et des variables dans les enonces (1) et (2) permet de deduire que la specification de «deplacement spatial» en (1) provient de la nature de A denotant un lieu et de Μ denotant un moyen de locomotion et que celle d'«aspect recent» en (2) provient de la nature de A denotant un processus inscrit dans le temps. Ce n'est done pas le signifie de venir qui les vehicule. Cette affirmation sera confirmee par l'examen de l'enonce suivant: (3) Max vient de Paris.

Tel quel, cet enonce est de comprehension plus faible que (1) ou (2); la seule specification tient dans la presence du CP de Paris, constitue d'un nom de lieu introduit comme origine par de, permettant la glose: «Faction venir du sujet Max a pour origine Paris», mais Taction du sujet reste imprecise. C'est seulement par l'ajout d'autres elements contextuels qu'on pourra interpreter l'enonce (3) comme: «Max se deplace (vers ici) en partant de Paris» ou «Max est originaire de Paris» ou encore «Max residait auparavant ä Paris», etc. Cet enonce est dit «ambigu», parce qu'il ne permet pas de choisir parmi ces interpretations possibles; on preferera le considerer comme «sous-determine», en ce qu'il est insuffisant pour conduire ä la designation precise d'une realite du monde, en l'occurrence d'une action precise du sujet. Cette sous-determination est precisement l'indice que le signifie de langue de venir ne suffit pas a lui seul a permettre la designation en discours. Pourtant, les dictionnaires n'hesitent pas ä affecter au signifie de venir toutes ces valeurs contextuelles:

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- pour (1), «I. (Sens spatial). Se deplacer de maniere ä aboutir ou ä etre pres d'aboutir ä un lieu.» (RE), alors que le trait /deplacement spatial/ vient de la construction d'un domaine spatial et dynamique par la nature de A, nom de lieu, et de Μ, moyen de locomotion; - pour (2), «II. En fonction de semi-auxiliaire, suivi d'un infinitif. Avoir (fait) tres recemment, avoir juste fini de ...» (RE), alors que le trait /aspect recent/ vient de la construction d'un domaine temporel par la nature de A, processus; - pour (3), «provenir, tirer son origine de» (RE) alors que le trait /origine/ vient de la preposition de. Si, au contraire, on prend soin d'ecarter tous les elements variables apportes par le contexte,14 il reste un ensemble d'elements semantiques et structurels constants, constituant un micro-systeme structure, qui n'est pas exprime par les autres elements des enonces, mais qui disparait lorsqu'on remplace venir par un autre verbe. C'est cet apport specifique qui constitue le signifie propre de venir. Nous donnons dans la section suivante le resultat obtenu pour ce verbe.15

III. Le schema conceptuel de «venir»

L'examen exhaustif des possibilites d'emploi du verbe venir permet de rendre compte du signifie de langue de ce mot, ä savoir les elements qu'il vehicule en propre et de fa^on stable dans tous ses emplois: c'est ce que nous presenterons dans la premiere partie de cette section. Cependant, ce signifie ne rend pas compte de la totalite du schema conceptuel de venir. il ne donne que la configuration specifique de la representation vehiculee par ce vocable. II faut y ajouter les differents domaines d'experience dans lesquels cette representation particuliere sera susceptible d'etre appliquee, ce qui fournira le potentiel de designation du vocable: c'est ce que nous decrirons dans la seconde partie de cette section.

A. Le signifie de «venir» Moule syntaxique: [X vient (de A) (ä Β) (C)] «Signifie» et structure d'emploi: • (X) tend vers un point de reference implicite: le «centre deictique»; • le proces venir η'integre ni la situation initiale Α de X avant le proces, ni la situation finale Β apres le proces; • la situation de discours peut rendre pregnant A au moyen d'un CP introduit par de\ ou B, au moyen d'un CP introduit par ä ou equivalent;

14

15

La place manque ici pour poursuivre la demonstration au-delä de ces trois exemples d'emplois contextuels, mais l'observation doit naturellement etre faite de la meme maniere exhaustivement sur tous les contextes d'emplois de venir, de fag ο η ä evacuer la totalite des semes contextuels. La demonstration complete se trouve dans Honeste (ä paraitre 2005b). L'elaboration du schema conceptuel de venir ne peut etre developpee completement ici: on la trouvera dans Honeste (ä paraitre 2005b).

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• A est necessairement distinct du centre deictique; il est en lien etroit avec le proces venir, • Β se situe necessairement au centre deictique; il est coupe du proces venir; • un proces C (de type vblnf) peut constituer un prolongement du proces venir; il a lieu soit au centre deictique, soit ulterieurement; • la nature et les relations de Χ, A, Β et C determinent contextuellement le domaine d'application du proces venir.16 On le voit, le signifie auquel on aboutit est loin d'etre la somme des valeurs de discours possibles du mot: il donne ä voir un concept depouille de toute relation avec l'experience initiale qui a pu le susciter et desormais applicable ä tous les domaines d'experience susceptibles d'etre apprehendes par la representation d'experience qu'il vehicule. De ce fait, il ne se presente pas sous la forme d'une collection d'«acceptions» (de nature referentielle), mais comme une structure conceptuelle contenant des elements de sens et des elements de structure (de nature representationnelle) qui le predisposent ä certains types de relations en discours (combinaisons semantiques, schema syntaxique, etc.)· II en resulte une configuration specifique qui determine le potentiel d'emploi du mot et contraint les differents domaines d'experience auxquels il pourra s'appliquer.

B. Les domaines d'application de «venir» On a deduit de l'examen exhaustif des contextes d'emploi que l'invariant semantique vehicule par venir est: [(X) tend vers un point de reference implicite]; la tension de I'agent d'un proces vers un point de riference constitue en Γ occurrence une experience basique, susceptible de nombreuses applications dans tous les domaines d'experience: spatial, temporel et notionnel; le lexeme venir se trouve alors dote d'un tres important potentiel d'emplois, ce qui le classe au rang des hyperfrequents du francpais. Les diverses applications possibles ä ces domaines d'experience constituent autant de contextes d'emploi usuels auxquels sont systematiquement associes les referents de discours correspondants. C'est alors que s'opere une confusion, fächeusement convertie en methode, entre le signifie du mot et ses differents referents de discours, dans lesquels les lexicologues et les lexicographes voient autant d'acceptions du mot." On indiquera ici brievement les principaux types d'applications de venir selon les grands domaines d'experience. Pour chacun, on montrera comment se construit la designation contextuelle des referents de discours vises et on signalera ä chaque fois comment la tradition semantique transforme ces derniers en autant d'«acceptions» de venir.

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Dans cette presentation du schema conceptuel, il manque les «elements de systeme», comme les contraintes phono-morpho-syntaxiques et les differents types de liens que ce lexeme entretient avec d'autres mots du systeme lexical dans lequel il s'inscrit (champs generique, notionnel, derivationnel; collocations courantes, etc.) On constate alors bien evidemment que le nombre des acceptions est alors totalement arbitraire, variant d'une etude ä l'autre en proportion du nombre d'applications contextuelles repertoriees.

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1. Les contextes spatiaux En emploi contextuel spatial (avec Χ, Α et Β inscrits dans l'espace), la tension vers le centre deictique est interpretee comme un rapprochement spatial (du sujet) vers ce point de reference; A (situation spatiale initiale de X) est interprete comme lieu de depart du sujet et Β (situation spatiale finale de X) comme lieu d'arrivee, par defaut assimile aux coordonnees de l'enonciation; Α et Β sont regulierement presents dans ces emplois. Type 1: X (mobile) vient de Α (SN) (3a) Max vient de Paris.

Type 2: X (mobile) vient ä Β (SN) (3b) Max vient ä Paris.

En (3a), le sens de venir est glose par le RE comme «se deplacer» (avec un complement marquant le point de depart du deplacement, l'origine du mouvement, la provenance); en (3b), comme «se deplacer de maniere ä aboutir ou ä etre pres d'aboutir ä un lieu». On voit que ces gloses ne font que restituer malhabilement le domaine spatial d'application.

2. Les contextes temporeis En emploi contextuel temporel (avec X, A ou Β inscrits dans le temps), la tension vers le centre deictique est interpretee comme un rapprochement temporel (du sujet) vers le point de reference; A (situation temporelle initiale de X) est interprete comme temps d'origine du sujet et Β (situation temporelle finale de X) comme temps d'aboutissement; Α et Β sont le plus souvent presents dans ces emplois. Ces emplois ne sont pas repertories comme tels dans les dictionnaires: dans le RE, le premier type apparait comme derniere acception de venir et les deux suivants sont rassembles dans la rubrique «emplois de semi-auxiliaire». Type 3: X (Ntemp) vient (4a) Les jours qui viennent.

Dans cette structure, le contexte temporel est construit par X nom temporel (Ntemp); outre l'effet de rapprochement temporel, la non-atteinte du centre deictique est ici pregnante et s'interprete comme «X n'est pas encore arrive au moment de l'enonciation», le moment de l'enonciation etant alors necessairement situe dans le futur; c'est de l'association de ces deux valeurs contextuelles de «rapprochement temporel» et de «futur» que les lexicographes tirent deux acceptions abusivement integrees au signifie de venir. (i) celle, aspectuelle, de futur proche (glose RE: «les jours prochains»); (ii) celle, temporelle, d'«intrusion dans le present» (RE: «arriver, se produire, survenir»). Type 4: X vient de A (vbINF) (4b) Max vient de partir.

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Dans cette structure, le contexte temporel est construit par A verbe ä l'infinitif (vbINF), signifiant un processus inscrit dans le temps; en contexte temporel, le trait /origine/ vehicule par de est interprete comme /anteriorite/ (voir Honeste 2004); de ce fait, le processus ä l'infinitif introduit par de est contextuellement interprete comme «anterieur» au processus venir. De lä vient la valeur temporelle de «passe» classiquement (mais abusivement) attribuee ä venir, X, et consequemment le proces qu'il a accompli au moment initial (= partir), se situe dans un temps se rapprochant du temps de l'enonciation; c'est de l'association des valeurs contextuelles de «rapprochement temporel» et de «passe», que vient I'interpretation aspectuelle en aspect recent abusivement attribuee ä venir par les dictionnaires. Type 5: X vient ä Β (Ν, vbINF) (4c) Une pensee me vient. (4d) Une nouvelle vient ä tomber.

Dans ces exemples, le contexte temporel est construit par X, nom deverbal signifiant un processus inscrit dans le temps (4c), ou par Β vblnf (4d). Dans cette structure sont egalement pregnants la valeur de rapprochement temporel et la non-atteinte du centre deictique, interpretee comme «futur»; Β, co'incidant avec le centre deictique, est alors localise dans un «futur proche» (comme dans le type 3). C'est de cette inference que viennent les differentes valeurs aspectuelles que les dictionnaires attribuent abusivement ä venir dans cette structure: inchoatif (RE: «commencer ä etre»), imminent («arriver ä, atteindre, parvenir ä»), voire continuatif avec un vbINF («se trouver en train de»),

3. Les contextes spatio-temporels En emploi contextuel spatio-temporel, defini par d'autres elements dans l'enonce ou dans la situation, la tension vers le centre deictique est interpretee comme rapprochement spatial et temporel (du sujet) vers le lieu et le temps du point de reference. A (situation spatio-temporelle initiale de X) est interprete comme lieu et moment de depart et Β (situation spatio-temporelle finale de X) comme lieu et moment d'arrivee; Α et Β ne sont generalement pas presents dans ces emplois. Type 6: X vient C (vbINF) (5) Max vient travailler.

Un contexte spatial est construit par X inscrit dans l'espace (et mobile); on interprete alors par inference le signifie de l'enonce comme un deplacement du sujet dans l'espace; d'autre part, un contexte temporel est construit par C, processus inscrit dans le temps; la relation necessairement temporelle de C au processus venir sera alors inferee de son lien syntaxique tres etroit (parataxe) ä ce verbe; comme ces deux processus ne sont pas presentes comme lies logiquement, leur succession immediate dans l'enonce permet seulement de les interpreter comme se succedant immediatement dans le temps: travailler sera done interprete comme posterieur ä venir (avec possibilite d'un trait /intentionalite/ si le sujet est anime, C prenant alors la valeur de but de Taction de X).

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Dans cette structure, Damourette et Pichon, privilegiant Γ aspect spatial, voient dans venir un verbe «plein» ä sens spatial suivi d'un «infinitif de progredience»; d'autres, privilegiant l'aspect temporel, une periphrase aspectuelle inchoative oü venir est glose par «se mettre ä (faire), faire en sorte d'etre dans la possibilite de» (RE). Quoi qu'il en soit, ces valeurs sont, encore une fois, dues ä la construction contextuelle du domaine d'application.

4. Les contextes notionnels En emploi contextuel notionnel, la tension vers le centre deictique est interpretee comme mise en relation logique (du sujet) avec le point de reference; A (situation initiale de X) est interprete comme origine ou cause et Β (situation finale de X) comme aboutissement ou consequence; Α et Β sont regulierement presents dans ces emplois. Type 7: X vient de Α (SN) (6) Max vient de Paris.

O n a v u supra le caractere ambigu de cet enonce; on supposera ici un contexte ou une situation conduisant ä inferer un domaine d'application notionnel: le lien d'origine etabli par de permet alors d'interpreter «Paris» comme lieu de naissance ou de residence anterieure. Or, ce trait /origine/, provenant exclusivement de la preposition, est abusivement attribue ä venir par les dictionnaires, comme l'illustre cette glose: «etre originaire de» (RE). Type 8: X vient de Α (SN, vblNF, Pcompletive) (7a) Ma cicatrice vient d'une blessure. (7b) Tout notre mal vient de ne pouvoir etre seuls. (7c) La fuite vient de ce que le tuyau est perce.

Du fait de la nature de X et A, le lien d'origine etabli par de est interprete comme cause. Le trait contextuel /cause/ est abusivement attribue ä venir par les dictionnaires (voir la glose du RE: «etre l'effet de», «decouler»), Type 9: X en vient ä Β (N, vblNF) (8a) Max en vient aux mains. (8b) Max en vient ä penser que ...

Du fait de la nature de Χ, Α et B, le lien d'origine etabli par de (recuperable dans le pronom en) est interprete comme cause et celui d'aboutissement etabli par ä comme consequence; l'ensemble est interprete comme relation de cause ä effet. Le trait contextuel /de cause ä effet/, systeme logique construit par les prepositions, est lä aussi abusivement attribue ä venir par les dictionnaires (voir la glose du RE: «finir par»). Venir n'a pas d'applications dans tous les domaines d'experience, mais seulement dans les neuf types de structures que nous avons repertories ici, qui sont done les seuls compatibles avec la representation signifiee par ce verbe. La compatibility entre une experience speeifique et la representation generique est une condition de l'insertion du mot dans les systemes culturel et conceptuel et constitue done une contrainte d'emploi pour

Approche cognitive du sens lexical

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l'item. De ce fait, si on doit se garder d'integrer dans le signifie de venir tous les traits contextuels provenant des domaines d'application compatibles, il convient en revanche d'integrer au schema conceptuel du mot cette contrainte de compatibilite.

Conclusion

Un mot de la langue ne rend pas compte des phenomenes du reel, mais des representations qu'une communaute de locuteurs s'en fait et a inscrites dans sa langue; il est done charge de signifier des experiences socialisees et suffisamment generiques pour etre applicables en discours au plus grand nombre possible de nouvelles experiences. C'est le discours qui se charge de la designation des phenomenes particuliers dont l'homme souhaite parier dans une situation donnee. Le sens s'y constitue de maniere globale ä la fois dans les relations syntaxiques des items de l'enonce et dans la construction d'un domaine d'application specifique, par interaction des signifies des items et par les diverses inferences operees symetriquement par l'enonciateur et le recepteur; c'est seulement ä Tissue de ces operations que la connexion se fait avec les realites du monde que l'on souhaite designer. II est done crucial de dissocier le plan de la langue et celui du discours; c'est la prise en consideration de leurs fonctionnalites propres qui permet de restituer au signifie du mot une nature et une forme plus en rapport avec la relation cognitive de l'homme au monde. Une fois debarrasse des valeurs semantiques issues de ses contextes d'emploi recurrents, le signifie de langue d'un mot se presente sous la forme d'un schema conceptuel integre, detache de tout domaine d'experience specifique, mais comprenant la totalite de Γ experience humaine qu'il represente et tous les elements de systeme permettant l'insertion du mot dans les sytemes culturel, conceptuel et linguistique dans lesquels il est appele ä fonctionner.

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Maria

Iliescu

Niveau de base, termes de base et vocabulaire fondamental

1.0. La theorie du prototype envisage la categorisation sous deux aspects: la dimension horizontale (structure interne aux categories) et la dimension verticale (structuration entre categories). La categorisation interne ne repose plus sur le modele des conditions necessaires et süffisantes mais sur le degre de ressemblance avec le meilleur exemple ou meilleur representant de la categorie, le prototype. La mise en relief d'une dimension verticale des categories avec trois niveaux, le niveau de base, le niveau superordonne et le niveau subordonne (animal, chien, caniche) a ete un resultat marquant des recherches prototypiques de Rosch (1975 et 1976) qui a fait sensation non seulement dans le domaine cognitif mais aussi dans celui de la semantique. - le niveau superordonne: animal, fruit, plante, artefact - le niveau de base: chien, pomme, arbre, meuble - le niveau subordonne: teckel, golden, saule, chaise longue Une des conclusions qu'on en a tirees est que le niveau de base {chien) se trouve etre cognitivement le plus saillant, ce qui parait fournir la reponse ä la question posee par Brown (1958). En d'autres termes: pourquoi utilise-t-on de preference le terme chien pour decrire un chien sur un gazon alors qu'il serait possible d'employer les termes animal ou bien caniche. Comme le niveau de base est le niveau oü s'effectue la denomination standard, il s'ensuit que les termes qui correspondent ä ce niveau se caracterisent par une importance non seulement cognitive, done conceptuelle, mais aussi semantique et done lexicale. Initialement la theorie du prototype s'est preoccupee de principes de categorisation non linguistiques. Elle voulait decrire la perception de la realite extralinguistique et s'est interessee seulement secondairement aux mots et ä leur sens, et ceci seulement parce que les testes psychologiques ne peuvent travailler qu' avec des stimuli verbaux ou avec des reactions verbales. II faut tenir compte aussi du fait que les reponses obtenues par les experiences psycho-linguistiques sont des enonces d'identification categorielle, hors texte. Avec le temps on a commence ä trouver differentes applications de la theorie prototypique, surtout des niveaux verticaux, dans le domaine de la semantique cognitive et diachronique (cf. les travaux de Geraerts, de Koch et de Blank) et dans la linguistique discursive (pour cette derniere voir surtout les interpretations de Kleiber passim). 1.1. La lexicologie a ete negligee jusqu'ä present, de ce point de vue. Bien qu'on parle non seulement de categories de base, qui concernent les notions, mais aussi de termes de base, qui sont forcement des lexemes, on a omis d'examiner dans quelle mesure ces termes de base sont representee dans les vocabulaires , qui comprennent les mots les plus importants des langues et qui avec le developpement de l'apprentissage des langues etrangeres ont pris un grand essor.

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Maria

Itiescu

Le but de ma recherche est justement d'examiner de quelle maniere les notions du niveau de base sont representees dans le lexique par des et en quel mesure ces sont, du point de vue lexical, representatifs pour le noyau du lexique d'une langue. - C'est ä dessin que j'ai employe le mot pour eviter des discussions, superflues dans ce cadre, sur la terminologie tres diversifiee pour designer les mots qu'on considere les plus importants du vocabulaire d'une langue standard: fond principal, fond essentiel, fond minimal, fond representatif, etc. Dans la suite j'emploierai le terme 2 A (P" C P ' C P)

Voir la presentation de Jayez ä la conference «Indefmis et quantificateurs faibles», Bruxelles, 6-8 janvier 2005.

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Bert Le Bruyn

Remarquez que nous avons maintenant trois P. Ceci tient ä la restriction contextuelle presente dans l'emploi partitif. Les enonces suivants tires de notre enquete corroborent notre analyse: (24) Opposition claire entre deux groupes et pourtant preference nette pour la version a (pour cinq sujets interroges, l'acceptabilite de a est de 5 tandis que l'acceptabilite de la version b est de 1,6) a. «Ma femme m'a demande de relever le defi, explique-t-il. Dans la vie il ν α des choses qui sont plus importantes que l'arpent. Je dois me battre pour les supporters.» b. «Ma femme m'a demande de relever le defi, explique-t-il. Dans la vie, des choses sont plus importantes que Γ argent. Je dois me battre pour les supporters.» (25) Opposition en combinaison avec des predicats ponctuels (les deux versions sont presque aussi acceptables l'une que l'autre) a. «Faire du zero defaut dans un environnement oü les defauts sont partout, c'est toujours stressant, reconnait Guy Akouvi. II ν α des gens qui craquent. Mais ceux qui restent savent que c'est la qu'ils ont donne le meilleur d'eux-memes.» b. «Faire du zero defaut dans un environnement oil les defauts sont partout, c'est toujours stressant, reconnait Guy Akouvi. Pes gens craquent. Mais ceux qui restent savent que c'est la qu'ils ont donne le meilleur d'eux-memes.»

Conclusions et perspectives futures

Dans cet article nous avons fait deux choses: 1. Nous avons demontre qu'un emploi partitif d'un indefini n'implique pas une analyse quantificationnelle. 2. Nous avons demontre que des Ν occupe une place specif!que dans le groupe des indefinis. La reponse ä la premiere partie de notre titre est done affirmative. La reponse ä la seconde partie Test aussi. Notre analyse ouvre la voie ä au moins deux analyses peu explorees: (i) les indefinis n'ont jamais de lecture forte; (ii) les indefinis sont semantiquement des entites de type (e,t) et les changements de type sont des changements vides qui ont comme seul but de faciliter la combinaison des SN indefinis et les predicats. Au moins trois points n'ont pas ete abordes. Le premier concerne la question de savoir si des Ν est comparable aux pluriels nus des autres langues romanes. Nous croyons qu'ils le sont en ce que les deux admettent une analyse de type (e,t), mais ils different l'un de l'autre en ce que des Ν peut apparaitre dans la position preverbale, qui est la position oü un effet partitif est le plus facilement admis, la structure d'information jouant de toute vraisemblance un role majeur. Le deuxieme probleme omis est l'emploi referentiel de des Ν. Un troisieme probleme omis est celui de l'emploi generique. L'emploi de des Ν est certes exclu avec des predicats d'espece mais notre analyse predit que lä oü l'indefini est admis, des Ν devrait l'etre aussi (abstraction faite bien sür d'une preference generale pour un TV). Or il est notoire que l'acces a la genericite de des Ν est dependante de toutes sortes de modalites. C'est lä un champ fascinant pour de futures recherches.

Est-ilpossible et interessant d'analyser les SN indefinis comme etant du type ?

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Maria Μ.

Manoliu

Universaux et diathese. Prolegomenes ä un modele pluri-fonctionnel de la voix

La richesse des etudes consacrees ä la voix romane, surtout au passif et au reflechi, releve le fait qu'ä fin de rendre compte des contraintes imposees au choix des voix il faut prendre en consideration plusieurs niveaux: (a)

(b) (c) (d)

Semantique: (i) Des arguments (nom): agentivite, la hierarchie de l'anime (Comrie 1981, v. aussi Manoliu 1988, Sells 2001); (ii) la semantique du verbe: Aktionsart, telique; dynamique. Cognitif: Le mouvement de la pensee (psychomechanique du langage; Guillaume 1973, direction de la «trajectoire», le focus de l'attention du locuteur (grammaire cognitive, Langacker 1987); Discursif. preeminence discursive: topicalite, perspective (Hugo 1981, Hopper 1983, Manoliu 1994, Legendre et al. 1993, Sells 2001); Syntaxique: les arguments du verbe (valence); predicat: ergativite (cf. «unaccusatif/ unergatif»); ordre des mots (Hopper 1983, Manoliu 1994, 2000, Sells 2001).

Dans ce qui suit nous nous proposons de verifier le pouvoir explicatif d'un modele ä plusieurs variables qui prend en consideration tous ces niveaux ä fin d'offrir une description fonctionnelle des contraintes regissant le choix des voix romanes en general et des constructions reflechies en particulier. Afin d'exemplifier comment les facteurs mentionnes ci-dessus fonctionnent, en concordance ou en conflit, nous allons presenter deux paradigmes assez differents, notamment la voix latine, qui a deux membres morphologiquement encodes (l'actif et le medio-passif) et la voix romane, qui encode la zone semantique de la diathese par des morphemes lies (l'actif), par des clitiques (le reflechi) ou par une forme periphrastique (le passif et le factitif).

1. Agentivite

1.1. Agent prototypique Selon Dowty (1991), des roles tels que Agent ou Patient ne sont pas des categories discretes mais plutöt des ensembles prototypiques des traits (presuppositions) lexicosemantiques:

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Maria Μ. Manoliu

a. Agent prototypique i. participation volontaire dans l'evenement ou Γ etat ii. sentiment (sentience)/ perception iii. cause (d'un evenement ou d'un changement d'etat dans un autre participant) iv. mouvement (relatif ä la position d'un autre participant) v. existe independamment de l'evenement exprime par le verbe

b. Patient prototypique i. subit un changement d'etat ii. theme incremental iii. affecte par un autre participant (cause)

iv. immobile (relatif ä un mouvement fait par un autre participant) v. n'existe pas independamment de l'evenement exprime par le verbe.

Le defaut principal de ce modele universel consiste dans le fait que le concept d'agent varie selon le type de culture, car il est determine par d'autre traits qui s'averent etre importants dans la relation entre les sujets parlants et leur environnement. Par exemple, en latin, I'agent inclut toute categorie de «participant agissant»: etre humain, force divine ou naturelle (telle que le vent, le feu, l'eau, etc.). Ainsi que Meillet (1937) le soulignait bien avant que toute grammaire des cas soit envisagee, cette force agissante a ete encodee par le genre anime (masculin ou feminin), s'opposant aux objets inheremment passifs, designes par des noms du genre neutre (inanime). En outre, le latin encode la difference entre un sujet «agissant» et un sujet qui «sent» («eprouve un sentiment» — v. sentience sous (ii)) par la difference morphologique entre la voix active et la voix medio-passive (la forme en -R). Comparer (1) a et b (de Lakoff, R. (1968: 89)): (1) Lat. a. cum delectabat eum defectionis solis et lunae multo (actif) comment amusait le eclipses soleil:G et lune:G beaucoup ante nobis predicare (Cicero) avant nous predire: INF «comment le rendait joyeux [le fait] de predire les eclipses du soleil et de la lune bien avant nous.» (2) Lat. b. (moyen) approx.

Corinthia, quibus delectatur non afficitur Corinthiennes, qui:D amuse:MN pas touche:MN (Cicero) «les choses corinthiennes par lesquelles il est amuse mais non pas touche (affecte).» «II y a du plaisir pour lui ä cause de la poterie corinthienne, et non pas une experience emouvante» (v. Touratier, 1984 pour la traduction des formes en R)

Cf. aussi toute une serie de verbes «d'etat d'äme»: laetor «je me rejouis», miror «je suis etonne», queri «se lamenter», ou les semi-deponents: gavisus sum «je me suis rejoui» et plus tard v. lat. doleor «je souffre» (CIL, 6. 23176). En bref, pour les remains, «eprouver un sentiment» n'etait pas une caracteristique de l'Agent.

1.2. Agentivite et le premier argument du verbe Apres avoir analyse le passif fran^ais, Gaatone (1998: 213) arrive ä la conclusion qu'il a cinq fonctions: (i) Evitement (elimination) du premier argument. (ii) Orientation sur le second argument. (iii) Focalisation du premier argument.

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Universaux et diathese (iv) Orientation sur le proces. (v) Cadence de la phrase.

Cette hypothese nous laisse entendre que le premier argument du verbe se defmit par le fait qu'il est toujours le sujet de la forme active. Par exemple, ainsi que (3) nous montre, pour les verbes de perception, celui qui pcrgoit, constitue le premier argument du verbe dans la serie A, tandis que c'est l'Agent correspond au premier argument dans la serie B. (3) a. fr. voir, entendre (non-agentif, Oriente vers l'objet, en effet, vers celui qui permit) lat. audire «entendre» et b. fr. regarder, ecouter (agentif, car volontaire); lat. auscultare «ecouter».

Ainsi que Willems (2000: 181) nous fait remarquer, «l'orientation vers l'objet» (voire celui qui pcrgoit) est encodee lexicalement dans la categorie des verbes de perception et non pas par un changement de voix: L'hypothese de Gaatone nous devoile le fait que le choix entre le premier et le second argument du verbe est le reflet de ce qu'on considere «agissant» et de Vordre perceptif typique caracterisant une certaine culture (ν. Brown et Yule 1983), qui se trouve a la base de toute reconstruction linguistique des evenements. Selon un modele fonctionnel qui nous semble bien adequat ä bien des langues, le choix grammatical (syntaxe et/ou morphologie) est determine egalement par les possibilites linguistiques aussi bien que par Γ interpretation semantique de la realite (encodee par les traits inherents ou contextuels des noms et des verbes) et par l'organisation discursive. On peut representer ces niveaux par le schema suivant.1

{

inherents:

+ Personne/ «agent prototypique»

contextuels: + Dynamique discours: Topique (theme du discours) syntaxe: Sujet ordre des mots: Position initiale dans la phrase. Ce modele fonctionnel est capable de fourair une base pour la hierarchie des arguments, ce qui doit etre considere comme le premier ou le deuxieme argument du verbe. C'est que des que «l'etre agissant» est present dans la perception de l'evenement, il a la probability la plus grande de devenir le centre de Γ attention du locuteur (en termes de grammaire cognitive, de devenir la figure et non pas le fond {ground)). C'est pourquoi l'Agent se voit attribuer le röle de premier argument quand la categorie semantique du verbe en

Voir aussi le modele fonctionnel propose par Traugott et Pratt (1980: 283): [..Jin English and many other languages, the most unemphatic form of language and the one with the least assumptions makes the following correlations in a sentence: «en anglais et dans beaucoup d'autres langues, la moins emphatique forme du langage et celle avec les moins suppositions fait les correlations suivantes dans la phrase:» Theme Verbe X Agent Verbe X DefNP (connu) Verbe(Indef) NP (nouveau) Sujet Verbe X.

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Maria Μ. Manoliu

presuppose l'existence (verbes d'accom-plissement, d'achievement, etc.), car on considere que la forme active du verbe correspond ä Vordre perceptif naturel (normal) quand on reconstruct linguistiquement l'evenement. Les preuves linguistiques de cette relation sont evidentes. Considerons, par exemple, le francos, ou, tout comme en anglais, le sujet preverbal pronominal est obligatoire et, consequemment, il a besoin de plusieurs marqueurs pour signaler que ces relations entre plusieurs niveaux ne correspondent pas au «modele normal». (a) Quand le sujet represente le topique mais correspond au participant le moins dynamique on choisit le passif: (4) Paul a ete elimine de la course.

(b) Quand le referent du topique n'est ni une personne ni un actant dynamique et que le verbe est transitif, il y a deux possibilites: (i) On peut choisir la forme active mais on topicalise l'objet: (5) le gäteau, je ne saispas qui I' a mange [Patient/Objective] (ii) On peut choisir une construction passive si toute la phrase est rhematique (d'habitude il s'agit d'une serie de propositions rhematiques): (6) la terre etait parsemee de fleurs [Locative]

(c) Avec un verbe intransitif, quand le premier argument (le seul possible, d'ailleurs) ne correspond pas au topique (d'habitude dans des phrases rhematiques), un sujet-postiche (il) precede le verbe et «le premier argument» suit le verbe: (7) il arrive des invites (8) il arrive des trains (9) il reste encore disponible bien des places. (Gaatone 1998: 56).

(d) Dans une construction transitive, quand ni l'agent ni l'objet affecte (voire l'objet direct de l'actif correspondant) ne sont thematiques ou focalises, la construction devient encore plus compliquee: on choisit le sujet postiche et le reflechi: (10) il se vend beaucoup d 'articles Italiens en Californie.

Le fait que l'actif est toujours la forme la plus neutre et la moins compliquee et que le passif et le reflechi sont sujets ä plusieurs contraintes soutient cette hypothese fonctionnelle.

1.3. Agentivite et thematicite dans le modele OT D'ailleurs, dans son modele du type OT, Sell (2001) introduit la thematicite ä cöte du röle des actants, agent et patient, pour calculer les possibilites que la voix peut encoder dans n'importe quelle langue. En effet, Sells parle d'une thematicite scalaire: Scalar Topicality is determined by the discourse measures of Referential Distance and Topic Persistence. Referential Distance is the measure how far back in discourse the previous mention of a referent is, from a given point; the lower the measure of Referential Distance, the more topical entity is. Topic Persistence measures how many times in succeeding discourse a referent is mentioned, from a given point; hence the higher the measure, the more frequent and topical the entity in question is (Sells 2001: 360).

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Universaux et diathese

En traduction libre: On determine la topicalite scalaire par les mesures discursives de la Distance referentielle et la Persistence topicale. On mesure la Distance referentielle par la distance entre une entite donnee et l'unite ä laquelle elle renvoie; plus cette distance est petite, plus l'entite a un degre plus haut de topicalite. On mesure la persistance topicale par sa frequence dans le discours.

Le calcul des possibilites arrive a postuler les combinaisons suivantes (Sell 2001: 363): Voix Type Active Inverse-GR Antipassive Passive Super Active Super Inverse-GR SuperAntipassive SuperPassive

Exprime al-pl al-pl al-pO aO-pl a2-pl al-p2 a2-p0 a0-p2

Liage aSl-pOl aOl-pSl aSl-pOBLO aOBLO-pS 1 aS2-pO 1 a01-pS2 aS2-pOBLO aOBLO-pS2

LRi AP Ap aP

Sans exemples illustratifs, ce calcul reste peu convaincant. Ainsi qu'on montrera cidessous, ce modele n'est pas en etat de rendre compte des paradigmes qui grammaticalisent la difference entre une construction ä sujet agentif et une construction ou le sujet n'est pas Agent mais Experimentateur. Comme on l'a dejä remarque, c'est le cas du moyen latin et du reflechi roman. Considerons pour le moment le sujet des formes latines en -R: (a) le sujet des verbes de sentiment (psychologique) correspond ä Γ experimentateur et au lieu du sentiment: (11) laetor «je me rejouis».

(b) Dans les constructions «impersonnelles», un referent non-specifie (avec un verbe transitif ou intransitif) peut etre «force agissante» (12): (12) dicitur «il est dit (il y a un dit)» (Ernout-Thomas 1953:204-205); itur «on va», plutöt «il y a un deplacement de nous» (v. infra Guillaume 1971.2: 189).

(c) Le sujet des verbes de changement d'etat (les inchoatifs) correspond ä un Locatif (le lieu oü il y a un changement) et un objet qui change: (13) ignis exstinxitur «le feu s'est eteint»; v. aussi: albicor «devenir blanc»; aegror «devenir malade», etc. mais aussi les formes actives au suffixe -esc: dulcescat «il devient doux».

(d) Le sujet peut etre en meme temps: (i) Agent et Beneficiaire (14): (14) lavor «je me lave»; (ii) Patient affecte et Cause externe des sentiments: (15) amor aime. je. MOYEN «je suis aime» (i.e. «il ya a un sentiment d'amour pour moi»); (iii) la Cause et le Patient dans une construction causative: (16) aduruntur (Tusc.5, 27, 77) «ils se laissent brüler» (causatif/factitif: v.Touratier 1984: 81).

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Maria Μ. Manoliu

2. Agentivite et les contraintes imposees au reflechi

(a) lncompatibilite avec un compliment d'agent. Fait bien avere, le complement d'agent est devenu de moins en moins acceptable avec les constructions reflechies.2 Cette contrainte est en accord avec la Strategie fonctionnelle selon laquelle un agent specifique present dans la perception de l'evenement a une grande probabilite de devenir le centre du discours, ä moins que le locuteur n'ait une autre raison pour le faire «s'evanouir», «s'evincer». Lamiroy (1993) introduit le terme de recession agentive afin d'expliquer la difference entre actif et passif. (b) Sujet: Beneficiaire/Experimentateur. Selon Riviere (2000: 168): «La construction pronominale Signale qu'un Beneficiaire est associe ä la predication principale». Ainsi que Maldonado (1993) nous a fait remarquer, avec les verbes psychologiques (connaissance et sentiment), «SE» apporte l'idee que la personne eprouve l'etat mental ou affectif denomme par le verbe; on doit done le traiter plutot comme un Experimentateur qu'un Agent (v. 17): (17) Agent—» esp. la olvide —> la oublie.ai.je «je Tai oubliee»

Experimentateur