Actes du XXIV Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes: Tome III 9783110923575, 9783484505032


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French Pages 608 Year 2007

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Table of contents :
Avant-propos
Sommaire
Section 8. La sociolinguistica
Dialecte, italien régional, italien national: Quels sont les relations existant entre les identités locale, régionale et nationale?
Un’indagine sugli usi linguistici a Napoli e in Campania
Nuevas perspectivas en el estudio de la variación dialectal del español: el Corpus Oral y Sonoro del Español Rural
L’emploi des pronoms d’adresse dans deux villes françaises (étude sociolinguistique)
À propos du traitement des données linguistiques spatialement réparties
Algunas notas acerca de la entonación en Asturiano
Langues romanes en contact au XIXe siècle: l’influence du français sur la langue roumaine juridique
Section 9. La grammaticographie
Observations particulières, sur les formes en -ant, et, accessoirement, générales, sur les parties du discours, dans quelques grammaires françaises et romanes du XIXe et du XXe siècle
A linguística portuguesa renascentista no quadro da linguística europeia
«Comment ne pas écorcher l’anguille par la queuë» ou de l’ordre naturel dans les méthodes d’apprentissage du français parlé destinées aux étrangers au XVIIe siècle
La grammaire italienne de Louis Meyer et la grammaire des Messieurs de Port Royal
La grammaire aux examens nationaux de français LE, au Portugal, entre 1950 et 1990
Das conjunções expletivas do grego e do latim às partículas discursivas do Português
Las lenguas románicas en la obra de Lorenzo Hervás y Panduro (1735–1809)
Dictionnaire onomasiologique et métalangage des XVIIème et XVIIIème siècles
Los pronombres en F. Τ. A. Chalumeau de Verneuil
Section 10. La linguistique textuelle et la pragmatique
I complimenti nella conversazione: criteri e problemi di categorizzazione
La Bible en français contemporain: le participe du grec de la koinè traduit par un syntagme prépositionnel ou par une proposition subordonnée circonstancielle
El uso de así que en las interacciones espontáneas del español de jóvenes bilingües en contraste con jóvenes unilingües
Approche diachronique de la (poly)pragmaticalisation de fr. déjà («Quand le grammème est-il devenu pragmatème, déjà?»)
L’effet dynamisant du focalisateur ya en espagnol
Dialogul – modalitate a pseudocomunicării
La construction complexe du discours polyphonique en fiction littéraire: «Ces souvenirs mutuellement adoptés, ces voix comme des pelotes de fils emmêlés...» ou comment une polyphonie complexe démêle l’enchevêtrement des instances narratives dans l’œuvre romanesque de Jean Rouaud
Entre anaphore et deixis: l’anaphore démonstrative à fonction résomptive
Usi e funzioni degli avverbi locativi nelle varietà italo-romanze settentrionali
Dos verbos modais na argumentação científica em espanhol, francês e português
Les mots du discours et la communication verbale. Problèmes d’organisation de la communication
Traditión textual en las Ordenanzas del Concejo de Córdoba (1435)
Je veux dans la déclaration de candidature de Lionel Jospin lors des élections présidentielles françaises de 2002
La déixis du discours dans des textes dialogiques. Une étude basée sur un corpus de débats politiques
La fonction communicative globale des textes et la force illocutoire des actes de discours: un rapport d’identité?
L’ethos dans les éditoriaux portugais et brésiliens: une vision critique
Așa et ses équivalents en français (étude de pragma-sémantique contrastive)
Les clauses parenthétiques réduites en français, italien et espagnol. Une analyse pragmatique fondée sur des corpus de la langue parlée
Tradiciones del habla dialogal en transformatión. Algunos ejemplos extraídos del Cantar de Mio Cid y del Libro de Apolonio
Perspective communicative dans la phrase complexe
Evolution diachronique des marqueurs discursifs et des modalisateurs – points en commun et divergences
«Bonjour, Monsieur le professeur!» Ouvrir une requête en langue étrangère
Syntaxe et pragmatique: marquage du topique en ancien français
Conférences plénières
La linguistica romanza alla ricerca dell’arbitrario
Cambiamento e regressione nella lingua
Problemas metodológicos en pragmática histórica
Table ronde sur l’information bibliographique en linguistique romane
Op. cit. Problemi dell’informazione e dell’aggiornamento bibliografici
Las bibliografías de lingüística románica a principios del siglo XXI
Index des auteurs
Table générale
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Actes du XXIV Congrès International de Linguistique et de Philologie Romanes: Tome III
 9783110923575, 9783484505032

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Actes du XXIVe Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes Tome III

XXIV CILPR Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes 1 - 6 aoüt 2004 Aberystwyth

Actes du XXIVe Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes Aberystwyth 2004 Edites par David Trotter

TOME III Section 8: La sociolinguistica Section 9: La grammaticographie Section 10: La linguistique textuelle et la pragmatique Conferences plenieres Table ronde sur Γ information bibliographique en linguistique romane

Max Niemeyer Verlag Tübingen 2007

Bibliographische Information der Deutschen Nationalbibliothek Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliographie; detaillierte bibliographische Daten sind im Internet über http://dnb.ddb.de abrufbar. ISBN 978-3-484-50503-6 (Tome III)

Gesamt-ISBN 978-3-484-50500-1 (Tome I-IV)

© Max Niemeyer Verlag, Tübingen 2007 Ein Imprint der Walter de Gruyter GmbH & Co. KG http://www. niemeyer. de Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Gedruckt auf alterungsbeständigem Papier. Printed in Germany. Satz: Anne-Kathrin Kühnel Gesamtherstellung: AZ Druck und Datentechnik GmbH, Kempten

Avant-propos

Les Actes du XXIVe Congres International de Linguistique et de Philologie Romanes, qui s'est deroule ä Aberystwyth du 1er au 6 aoüt 2004, renferment trois conferences plenieres, deux tables rondes, et quelques 190 communications proposees par des congressistes venant de 29 pays, le tout dispose dans les quatre volumes des Actes de la fagon suivante: Volume Volume Volume Volume

I: discours du president de la Societe de Linguistique Romane; sections 1 ä 3. II: sections 4 ä 7. III: sections 8 ä 10; conferences plenieres, tables rondes. IV: sections 11 ä 14.

Ce fut le premier Congres de la Societe de Linguistique Romane a avoir lieu non pas dans la Romania Vetus, ni dans la Romania Nova, ni dans la Romania Submersa - mais dans ce qui etait, et grace aux congressistes, une Romania Rediviva, la Grande-Bretagne. Une heureuse coincidence veut que ce vingt-quatrieme Congres a lieu dans la quatre-vingtieme annee de la vie de la Societe de Linguistique Romane. Bien entendu, cette Symmetrie arithmetico-lexicale, produit du systeme vigesimal fran^ais, ne put etre que bon signe. Car le XXIVe Congres ne s'installa ä Aberystwyth qu'ä la suite de peripeties aussi serpentantes que les routes du pays oü il atterrit. Ces divagations sont expliquees dans le discours du President Holtus, qui ouvre le premier volume. Le Pays de Galles ne fut point etranger a la romanisation (romane), et ä la francisation (normande). Au ΧΙΙΓ siecle, l'archeveque de Cantorbery, John Peckham, decrit (en frangais, s'entend) «Ii poeple de Galles» comme «trop sauvages e malicius durement, [...] e poi sachant de ben, e une gent perdue saunz profit au munde». Les congressistes etaient done venus des quatre coins du monde pour un Congres qui eut lieu dans ce qui put leur sembler un cinquieme coin encore inexplore, une terra incognita distante, difficile d'acces, aux noms de lieu parfois incomprehensiblement riches en consonnes et etrangement denues de voyelles. Les autochtones savent peut-etre mieux que personne combien peut etre extenuant ce voyage certainement long. C'est pour cela, et aussi pour la confiance dans notre universite dont les congressistes firent preuve en venant au XXIVe Congres, que nous voudrions surtout les remercier. Sans les congressistes, il n'y aurait pas eu de Congres ni au sens courant, ni au sens etymologique du mot. Sans congressus, pas de colloquium. Nous avouons aussi que du point de vue personnel, cela nous a fait enormement plaisir que d'accueillir cette foule de vrais scientifiques, nos invites en quelque sorte pendant leur sejour ä Aberystwyth. Une universite se doit d'ouvrir ses portes aux scientifiques, et aux congres; sinon, elle ne remplit pas son devoir et eile n'a qu'ä fermer boutique. Ensuite, nous tenons a remercier le Bureau de la Societe qui, lui, fit preuve d'une confiance tout autre, en nous confiant precisement ce Congres. C'etait lä une responsabilite considerable mais aussi un tres grand honneur et nous en sommes tres reconnaissants.

VI

Avant-propos

Nous avons ä remercier aussi divers organismes pour leur soutien financier: L'Institut Francis du Royaume-Uni, l'Istituto Culturale di Italia di Londra, la Welsh Development Agency, l'universite a Aberystwyth, ont tous aide ce Congres. Qu'ils en soient vivement remercies. Ensuite, un soutien un peu different. II est vrai qu'un Congres n'est pas seulement un evenement scientifique, mais aussi une rencontre humaine. Le contact humain reste essentiel pour l'avenir de nos disciplines. Qui dit contact humain, surtout peut-etre dans les pays romans ou romanises - ou qui souhaiteraient l'etre - , dit aussitot convivialite, repas ensemble, discussion autour d'une table ou d'un verre de bon vin. C'est lä oü congres, congressus, colloque, colloquium, et un dernier element, symposium se rejoignent dans une heureuse conjoncture. Antes de nada, entonces, tenemos que agradecer Don Felipe Gutierrez de Vega por su patrocinio de nuestro Congreso y por el vino que ha acompanado nuestros trabajos. «Vinum laetificat cor hominum», meme - d'aucuns diraient mechamment, surtout - le cceur des scientifiques. Enfin, nous avons ä remercier un certain nombre de personnes d'Aberystwyth. Le bureau des congres, et notamment Nia Davies, et son personnel. Nos collegues du Departement de Langues Europeennes, Kader Izri, Jose Goni Perez, e sopratutto, Adriano Vincentelli, il maestro dell'informatica senza cui il Congreso non sarebbe stato possibile; nos deux secretaires, Rhiannon Evans et Joanne Maltman, dont le travail devoue nous facilita grandement la preparation. Mettons aussi au tableau d'honneur Lorenzo Plebani, assistant ä la fois expert et calme, coqueluche, me dit-on, de nos amies roumaines, qui nous aida remarquablement avec un sang-froid et une culture etonnants, avant et pendant le Congres, ainsi que son equipe d'etudiants. Pour nous, ce fut un privilege aussi de travailler avec des gens pareils. Que soient remercies aussi l'equipe de Niemeyer, et surtout Ulrike Dedner et Cornelia Saier. La romanistique a de la chance que la maison Niemeyer existe et continue ä s'interesser si vivement ä notre science. Dans la preparation des Actes comme dans la selection des communications avant le Congres, les presidents de section jouerent un role important car ils accepterent de revoir et de relire, parfois de corriger, les contributions des congressistes avant de nous les transmettre. Cela fut un secours et un travail non negligeable: qu'ils et elles trouvent ici l'expression de notre plus vive reconnaissance. L'on lira les noms des presidents, comme il sied, en tete de «leurs» sections, dans la table generale qui clöt chaque volume. Les Actes, enfin, n'auraient jamais vu le jour sans la competence et sans le secours inlassablement souriant d'Anne-Katrin Kiihnel, doctorante en droit ä Aberystwyth, et magicienne de l'informatique de l'edition. David Trotter Aberystwyth

Sommaire

Section 8 La sociolinguistica (President(e)s: MARJA GROSSMANN, ENRIQUE GARGALLO)

Louis Begioni Dialecte, italien regional, italien national: Quels sont les relations existant entre les identites locale, regionale et nationale?

3

Patricia Bianchi /Nicola de Blasi /Pietro Maturi Un'indagine sugli usi linguistici a Napoli e in Campania

15

Ines Ferndndez-Ordohez Nuevas perspectivas en el estudio de la variation dialectal del espanol: el Corpus Oral y Sonoro del Espanol Rural

29

EvaHavu L'emploi des pronoms d'adresse dans deux villes fran^aiscs (etude sociolinguistique)

45

Alain Mailles A propos du traitement des donnees linguistiques spatialement reparties

59

Carmen Muhiz Cachön /M. "Jesus Lopez Bobo /Ruth Gonzalez Rodriguez /Miguel Cuevas Alonso /Liliana Diaz Gomez Algunas notas acerca de la entonacion en Asturiano

73

Corina Veleanu Langues romanes en contact au XIX e siecle: l'influence du fran^ais sur la langue roumaine juridique

87

VIII

Sommaire

Section 9 La grammaticographie (Presidents: CLAUDE BURIDANT, FERNANDO SANCHEZ MlRET)

Teddy Arnavielle Observations particulieres, sur les formes en -ant, et, accessoirement, generates, sur les parties du discours, dans quelques grammaires e franfaises et romanes du XIXAlmeida et du XXe siecle Carlos Assungäo /Joaquim A linguistica portuguesa renascentista no quadro da linguistica europeia

99 107

Jean-Franqois P. Bonnot «Comment ne pas ecorcher l'anguille par la queue» ou de l'ordre naturel dans les methodes d'apprentissage du frangais parle destinees aux etrangers au XVIIe siecle

119

Minne G. de Boer La grammaire italienne de Louis Meyer et la grammaire des Messieurs de Port Royal

133

Jose Esteves Rei La grammaire aux examens nationaux de fran^ais LE, au Portugal, entre 1950 et 1990

141

Gonqalo Fernandes Das conjunföes expletivas do grego e do latim äs particulas discursivas do Portugues

151

Mara Fuertes Gutierrez Las lenguas romänicas en la obra de Lorenzo Herväs y Panduro (1735-1809),

165

Gerda Häßler Dictionnaire onomasiologique et metalangage des XVIIeme et XVIIIeme siecles

181

Alberto Hernando Garcia-Cervigon Los pronombres en F. T. A. Chalumeau de Verneuil

195

Sommaire

IX

Section 10 La linguistique textuelle et la pragmatique ( P r e s i d e n t e s : GUDRUN HELD, MARIA ANTONIA MARTIN ZORRAQUINO, MAJ-BRITT MOSEGAARD HANSEN)

Giovanna Alfonzetti I complimenti nella conversazione: criteri e problemi di categorizzazione

211

Elisabeth Bladh La Bible en frangais contemporain: le participe du grec de la koine traduit par un syntagme prepositionnel ou par une proposition subordonnee circonstancielle

225

Nadezhda Bravo Cladera El uso de asi que en las interacciones espontaneas del espanol de jövenes bilingües en contraste con jovenes unilingües

237

Eva Buchi Approche diachronique de la (poly)pragmaticalisation de fr. dejä («Quand le grammeme est-il devenu pragmateme, dejä?»)

251

Nicole Delbecque L'effet dynamisant du focalisateur jya en espagnol

265

Daiana Felecan Dialogul - modalitate a pseudocomunicärii

281

Sylvie Freyermuth La construction complexe du discours polyphonique en fiction litteraire: «Ces souvenirs mutuellement adoptes, ces voix comme des pelotes de fils emmeles...» ou comment une polyphonie complexe demele l'enchevetrement des instances narratives dans l'ceuvre romanesque de Jean Rouaud.... 291 Celine Guillot Entre anaphore et deixis: l'anaphore demonstrative ä fonction resomptive

307

Martina lrsara Usi e funzioni degli awerbi locativi nelle varietä italo-romanze settentrionali

317

Thomas Johnen Dos verbos modais na argumentafäo cientifica em espanhol, frances e portugues

329

Elisaveta Khatchatourian Les mots du discours et la communication verbale. Problemes d'organisation de la communication Pilar Lopez

Mora

Tradicion textual en las Ordenanzas

del Concejo de Cordoba (1435)..

Petronela Lucas Je veux dans la declaration de candidature de Lionel Jospin lors des elections presidentielles fran^aises de 2002 Christiane Maaß La deixis du discours dans des textes dialogiques. Une etude basee sur un corpus de debats politiques Giuseppe Marino La fonction communicative globale des textes et la force illocutoire des actes de discours: un rapport d'identite? Rosalice

Pinto

L ' ethos dans les editoriaux portugais et bresiliens: une vision critique, Liana Pop A f a et ses equivalents en frangais (etude de pragma-semantique contrastive) Stefan Schneider Les clauses parenthetiques reduites en fran9ais, italien et espagnol. Une analyse pragmatique fondee sur des corpus de la langue parlee.... Angela Schrott Tradiciones del habla dialogal en transformacion. Algunos ejemplos extraidos del Cantar de Mio Cid y del Libro de Apolonio Franciska Skutta Perspective communicative dans la phrase complexe Richard Waltereit Evolution diachronique des marqueurs discursifs et des modalisateurs - points en commun et divergences Muriel Warga «Bonjour, Monsieur le professeur!» Ouvrir une requete en langue etrangere

XI

Sommaire

Barbara

Wehr

Syntaxe et pragmatique: marquage du topique en ancien fran9ais

477

Conferences plenieres

Martin Maiden La linguistica romanza alia ricerca dell'arbitrario Lorenzo Renzi Cambiamento e regressione nella lingua

519

Emilio Ridruejo Problemas metodologicos en pragmätica historica

533

505

Table ronde sur l'information bibliographique en linguistique romane (President(e)s: MARINELLA LÖRINCZI, DAN MUNTEANU COLÄN)

Marinella Lörinczi Op. cit. Problemi dell'informazione e deH'aggiornamento bibliografici Dan Munteanu

555

Colän

Las bibliografias de lingüistica romänica a principios del siglo XXI

565

Index des auteurs

573

Table generale

577

Section 8 La sociolinguistica

Louis Begioni

Dialecte, italien regional, italien national: Quels sont les relations existant entre les identites locale, regionale et nationale?

Les reflexions que nous proposons ici proviennent d'une importante recherche linguistique et sociolinguistique sur les dialectes de la region d'Emilie en Italie du nord. II s'agit ä la fois d'une recherche personnelle (Begioni 1997) et d'un travail effectue dans le cadre du projet franco-italien Galileo oü, avec notre collegue Fabio Foresti du Departement d'etudes linguistiques de l'Universite de Bologne, nous sommes en train d'etudier, d'une part, les phenomenes linguistiques lies aux variations geographiques des dialectes et, d'autre part, les interferences entre l'italien regional et les dialectes locaux et regionaux. Les premiers resultats de ces recherches montrent la grande complexite du contexte linguistique regional. Les changements de la societe italienne au cours des 150 dernieres annees ont eu d'importantes consequences sur le plan des pratiques langagieres. Notamment depuis 50 ans, le developpement economique et la diffusion de la radio et de la television ont contribue a une plus grande diffusion de la langue italienne dans la plupart des situations communicatives. Pourtant, les dialectes n'ont pas disparu et de nouveaux equilibres se sont constitues entre les dialectes locaux, les dialectes regionaux et ce que nous appellerons l'italien parle dans la region, c'est-a-dire l'italien regional. Nous essayerons de definir la structure linguistique du territoire en examinant les niveaux les plus importants de cette articulation: l'italien national (standard ou neo-standard), l'italien regional, le dialecte regional, le dialecte local. Pour ce faire, nous prendrons en consideration les nombreuses interactions qui existent entre ces differents niveaux, mais aussi les composantes extralinguistiques pouvant aider ä comprendre le fonctionnement du systeme linguistique italien dans un equilibre, par definition, instable.

Comment pourrait-on definir l'italien standard ou neo-standard?

Se confond-il avec ce qu'on appelle l'italien commun et l'italien national? En regie generale, dans un pays donne, la langue standard est une forme linguistique normalisee qui ne prend pas en consideration les variations locales ou sociales et qui est employee couramment par les gens de ce pays. Puisqu'elle est repandue par les medias, l'ecole, les institutions officielles, cette langue tend ä reduire les differences linguistiques regionales et locales. La langue ecrite aussi peut certainement entrer dans cette definition. C'est le cas de la situation linguistique de la France, oil le fran9ais standard existe aussi bien ä l'oral qu'a

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Louis Begioni

l'ecrit. Apres la construction d'un etat national centralise et, surtout, apres l'institution de l'ecole obligatoire en 1880-1882 (par le Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux Arts Jules Ferry), on a interdit l'utilisation des dialectes, des langues regionales ou etrangeres paries sur le territoire national. Dans le cas de la France, nous pouvons, nous semble-t-il, analyser les caracteristiques du frangais standard et l'indentifier avec la langue qui est parlee ä Paris, c'est-a-dire au centre du pouvoir politique, economique et culturel. Les variations les plus importantes peuvent etre reperees dans les regions peripheriques les aires de frontiere, Γ extreme sud et, de maniere moins importante, Γ extreme Nord. En Grande Bretagne, meme si, au niveau regional, les variations linguistiques restent importantes, l'existence de l'anglais standard est indeniable. Le cas de l'Allemagne aussi est particulier puisque la langue standard y a ete definie grace ä la diffusion de la Bible de Martin Luther, notamment dans le systeme educatif. Si, par contre, nous prenons la definition de F. de Saussure de la langue comme un systeme de relations ou, plus precisement, comme un systeme de systemes relies les uns aux autres et communs ä l'ensemble des locuteurs d'une langue donnee, nous sommes sans doute plus proches de la Situation linguistique de l'Italie d'aujourd'hui. La langue serait une sorte de superstructure commune a tous alors que les realisations regionales, locales ou personnelles devraient etre associees ä la notion de parole. En effet, ä partir de l'unification politique de l'Italie en 1860, l'italien litteraire qui a ete propose comme modele pour la langue nationale s'est largement repandu aussi bien ä l'ecrit qu'ä l'oral, et ses realisations regionales possedent des liens structuraux communs, parfois meme forts, alors que nombre de leurs caracteristiques restent Hees a des structures linguistiques qui sont influencees par les dialectes regionaux et locaux.

Un peu d'histoire linguistique de l'Italie

L'histoire linguistique de l'Italie depuis son unification politique presente beaucoup d'analogies avec celle du monde romain. Le latin parle se repand dans les provinces conquises par Rome et, au contact de realites linguistiques locales, ce latin donne vie aux varietes regionales et locales, qui, au fil du temps, sont devenues ces langues regionales appelees, dans l'Italie unifiee, dialectes. Avec la realisation de l'unite politique du pays, la langue litteraire modelee sur le toscan archa'fque et imposee sur le plan national entre en contact avec les realites linguistiques regionales. Apres 150 annees d'interactions, il en resulte des Italiens regionaux ou varietes regionales d'italien aux caracteristiques qui changent d'une aire linguistique ä l'autre. La diffusion de la langue de l'ecole et le developpement massif des mass media ont repandu l'utilisation de l'italien egalement dans des situations de communication tres courantes. Dans ce contexte, les locuteurs qui avaient une langue regionale tres proche de la langue litteraire - pour des raisons historiques et linguistiques evidentes, c'est surtout le cas de l'Italie du centre - ont fait moins d'efforts pour apprendre l'italien en gardant ainsi des caracteristiques phonologiques, mais aussi morphologiques et lexicales, qui sont parfois plus marquees que celles des autres varietes regionales. Le phenomene dit de la gorgia du

Dialecte, Italien regional, italien national

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toscan constitue Fun des exemples les plus marquants, mais le toscan possede aussi d'autres caracteristiques phonologiques qui le distinguent des autres Italiens regionaux: par exemple, le mot oggi (aujourd'hui) est prononce [031] au lieu de [odd3i] comme c'est le cas dans la plupart des autres varietes regionales. La variete d'italien parlee ä Rome et dans une grande partie du Latium constitue egalement un cas interessant puisqu'il s'agit d'une sorte de caique des varietes des dialectes de cette region, qui a ete transfere en italien. II s'agit lä d'un paradoxe tout a fait italien. Apparemment, plus une langue regionale est proche du toscan litteraire, moins ses locuteurs s'efforcent d'apprendre 1'italien, et ses caracteristiques linguistiques, surtout phonologiques, restent plus marquees. Au contraire, mais toujours ä un niveau superficiel, plus une langue regionale est linguistiquement eloignee du toscan, plus important est l'effort que doivent faire ses locuteurs pour apprendre l'italien; parfois, certaines varietes parmi les plus eloignees du toscan pourraient etre considerees comme linguistiquement meilleures. Par exemple, c'est ce que l'on pense habituellement de l'italien regional sarde. Pourtant, il faut etre tres prudent puisque c'est justement dans cette variete d'italien, notamment dans l'aire linguistique campidanienne (region de Cagliari, au sud de la Sardaigne), que nous trouvons des constructions morphosyntaxiques, qui, comme nous le verrons plus tard avec le cas du gerondif, ont un sens si different de celui des formes toscanes qu'elles peuvent engendrer des situations d'incomprehension. Le toscan actuel ne constitue done plus le modele de l'italien standard qui serait en train de se standardiser. II occupe une position linguistique et geographique centrale, entre le nord et le sud, que nous retrouvons surtout dans la representation mentale des locuteurs Italiens pour ce qui est de la notion de langue italienne nationale ou standard, mais qui ne correspond plus a la realite linguistique italienne d'aujourd'hui. Pendant des siecles, le toscan a joue le role de langue supranationale pour l'intercomprehension entre les classes dirigeantes et les intellectuels; aujourd'hui il a perdu ce Statut et, ä cause de ses importantes variations phonologiques, il est relegue au niveau d'un italien regional, certes culturellement prestigieux et avec une connotation puriste, mais ancre dans une region qui n'est assurement pas le moteur du pouvoir. Nous sommes d'accord avec Nora Galli (1985) lorsqu'elle declare que «come si e detto l'italiano e di origine toscana e deriva dal fiorentino, ma non e il fiorentino di oggi, ne ha mai coinciso pienamente col fiorentino neppure nel passato». C'etait surtout une langue ecrite, appartenant ä un registre litteraire, caracteristique de la haute societe, presente dans les centres urbains, qui employait de nombreux latinismes et qui subissait egalement l'influence des autres villes toscanes ainsi que d'autres regions de la peninsule. L'italien standard ou neo-standard (en train de se standardiser) pourrait etre defini comme l'extension aux autres regions de la variete ecrite du toscan litteraire. Et ce, avec une adaptation regionale qui depend du contact avec les structures linguistiques des dialectes regionaux. Ainsi que nous venons de le dire, il est tres difficile de decrire de maniere exhaustive cette langue standard. On peut pourtant en identifier, sans trop de difficultes, les structures syntaxiques et morphologiques meme si des variations regionales ne manquent pas. Au niveau phonologique, une description rigoureuse reste tres complexe notamment en ce qui concerne le systeme vocalique. II est possible de trouver une solution capable de rendre compte de ce systeme en adoptant la notion d'archiphoneme pour les voyelles d'ouverture moyenne, ce qui permettrait de mettre en evidence un systeme vocalique tonique simplifie:

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Louis Begioni

/u/

HI.

/Ε/

ΙΟΙ

/a/ Une autre idee regue trop generalement repandue: l'italien standard correspond au soidisant italien du nord, c'est-ä-dire ä celui de Milan. II n'y a aucun doute que, pour des raisons extralinguistiques liees ä l'histoire et ä des formes de concentration du pouvoir, l'italien parle ä Milan a acquis un prestige evident. Milan en tant que capitale economique et capitale culturelle de la modernite constitue certainement sur le plan linguistique un modele de reference et exerce une importante force centripetale sur toute l'ltalie. Aujourd'hui, le pouvoir economique represente un pole d'attraction extraordinaire dans le monde entier et nous pouvons le comparer au pouvoir politique et administratif d'autrefois. Pourtant, la notion d'italien du nord ne resiste pas ä l'analyse linguistique. Les varietes d'italien que l'on parle ä Venise, ä Bologne, ä Genes ou a Turin sont tres differentes entre elles et les formes linguistiques qui les caracterisent sont liees au substrat dialectal et regional. II est done difficile d'accepter l'existence d'un italien du nord homogene ä l'analyse linguistique meme si de nombreuses formes linguistiques presentent des similitudes entre elles puisqu'elles appartiennent ä des aires geographiques proches. L'italien parle ä Milan a acquis un prestige süffisant pour qu'on puisse le confondre avec un italien standard potentiel, mais cela est sans aucun doute dü ä une italianisation precoce du nord industriel, qui a donne lieu ä une standardisation egalement precoce de l'italien de la region milanaise. De plus, ce phenomene s'est accompagne d'une volonte et d'une conscience linguistique fortes. En d'autres termes, son aire linguistique est la plus italianisee car e'est lä ou la nouvelle langue nationale s'est affirmee le plus rapidement. Cette italianisation des regions industrielles du nord est assurement due ä des parametres socioeconomiques et extralinguistiques. Ce phenomene est egalement ä mettre en relation avec le desir de la petite et moyenne bourgeoisie du nord industrialise de s'italianiser notamment par ideal d'identification linguistique. L'emigration des populations du sud vers le nord de l'ltalie dans les annees 1950 et 1960 constitue une autre composante favorable ä un developpement de l'italien en tant que lingua franca de communication dans les regions industrialisees. Meme si les medias, notamment la RAI, ont contribue ä la diffusion de cette variete d'italien regional, on ne peut pas affirmer qu'il corresponde ä l'italien standard ou ä ce que l'on pourrait appeler l'italien du nord. La situation de cette region reste, d'un point de vue linguistique, tres diversifiee. Ainsi, d'ouest en est, les varietes regionales du Piemont et de la Venetie gardent des caracteristiques linguistiques tres differentes. Nombreux ont ete ceux qui ont pense que cette affirmation de l'italianisation pouvait avoir pour consequence une regression des dialectes - ce sur quoi il faut etre tres prudent. II est vrai que les dialectes sont moins employes surtout dans les situations de communication officielles, administratives ou professionnelles; toutefois, ce phenomene ne peut etre interprete comme une regression de fond, mais plutöt comme une redistribution des situations de communication. Bien au contraire, la prise de conscience culturelle, politique

Dialecte, italien regional, italien national

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et aussi linguistique des populations de l'Italie du nord est le signe de la vitalite des dialectes regionaux et locaux, aujourd'hui pergus comme l'affirmation d'une identite culturelle forte. Une autre interpretation erronee de l'italianisation du nord a ete Celle de Pier Paolo Pasolini (Parlangeli 1979): pour lui, l'italien standard qu'il definissait comme langue industrielle pourvue de communicabilite, etait ne ä Milan. Pasolini voyait dans l'italien de Milan un facteur d'extension de la standardisation sur l'ensemble du territoire national. En revanche, comme nous l'avons dejä dit, l'italien de Milan n'est qu'une des varietes regionales qui s'est standardisee de maniere precoce en particulier sur le plan phonologique. II se peut que Pasolini ait confondu le systeme qu'est la langue avec le lexique et, en ce sens, il est vrai que le nord a eu une influence considerable dans le domaine de la terminologie specialisee (industrie, economie, technologie, etc.); mais, comme nous le savons, les influences lexicales ne sont pas les plus significatives dans le domaine de la langue. Probablement, Pasolini souhaitait l'affirmation d'un italien communicatif, marque par la classe ouvriere du nord - ce qui, historiquement, ne s'est pas produit. Cela n'enleve rien au fait que la standardisation precoce de la variete milanaise lui a confere un grand prestige, notamment dans la diffusion d'un modele pour l'enseignement de l'italien ä l'etranger. Meme si beaucoup d'enseignants etrangers croient encore ä la superiorite et ä la purete linguistique du toscan, le modele de reference est la variete de type milanais aussi bien sur le plan phonologique que morphosyntaxique. II n'est plus imaginable d'inserer dans les methodologies d'enseignement de l'italien langue etrangere des prononciations de type toscan, romain ou napolitain. Cela non pas pour des raisons discriminatoires d'un point de vue culturel, mais, plutöt, pour des raisons de cohesion linguistique et qui tiennent au niveau de standardisation de l'italien de Milan, ä son image et ä des variables extralinguistiques Hees au pouvoir economique et au rayonnement de cette ville en Italie et dans le monde entier. Une solution linguistiquement et methodologiquement plus acceptable serait de proposer aux eleves d'italien langue etrangere un modele de reference de type milanais pour l'apprentissage phonologique et morphosyntaxique, mais aussi de leur procurer du materiel ecrit et audiovisuel, de leur donner acces aux varietes regionales, par exemple ä Celles de Toscane, de Rome, de Naples, etc. lis pourraient ainsi prendre conscience du fait que chaque locuteur italien parle un italien different, c'est-ä-dire la variete linguistique de sa region. Une autre remarque sur les idees regues concerne les influences de l'italien du nord sur les autres varietes du centre et du sud. Nous prendrons deux exemples bien connus, l'un morphologique, l'autre phonologique. Le premier exemple est celui de la diffusion du passe compose a la place du passe simple pour exprimer un temps du passe avec la valeur aspectuelle d'accompli. Dans ce cas, l'opposition entre le nord et le centre ou le sud est evidente. Dans le nord, on emploie presque exclusivement le passe compose, alors que, dans le centre et le sud, le passe simple tend ä etre conserve avec une valeur aspectuelle tres marquee d'accompli (avec en toscan la regie bien connue des 24 heures qui distingue plus nettement les deux emplois). C'est un fait, dans les varietes meridionales aussi, on emploie de plus en plus le passe compose. S'agit-il d'une influence septentrionale? La possibilite de conclure ä une telle influence doit etre traitee avec beaucoup de prudence. II est bien plus probable qu'il s'agisse d'un

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phenomene de restructuration du systeme verbal present dans revolution du latin vulgaire aux langues et aux dialectes romans: l'opposition aspectuelle accompli/inaccompli exprimee par des formes verbales synthetiques est remplacee par l'opposition formes simples/formes composees dans lesquelles l'aspect passe au second plan. Dans cette nouvelle structure, le passe simple devient une forme verbale ä valeur d'accompli qui est ressentie comme inutile puisqu'elle est synthetique. D'oü la tendance ä sa marginalisation. Le second exemple est celui du passage du /s/ intervocalique sourd, typique du toscan et des varietes du centre et du sud, au /z/ sonore. Ce changement aussi correspond moins a une influence des parlers du nord qu'a la tendance naturelle de cette consonne ä se sonoriser dans un contexte intervocalique, qui etait dejä presente en latin. Cela dit, nous pouvons nous poser la question: l'italien Standard existe-t-il vraiment? Puisque, dans chaque region, le seul italien que Γ on parle est une variete regionale, personne ne parle l'italien standard. Ainsi que nous l'avons envisage plus haut, l'italien national ou standard n'est qu'un modele de reference s'appuyant sur la diffusion du toscan litteraire qui, au contact de differentes realties linguistiques, a provoque les differents Italiens regionaux. Pour sa part, l'italien regional de Milan est celui qui, pour des raisons extralinguistiques, s'est standardise le premier, bien que d'autres aires industrielles du nord-ouest aient egalement connu ce phenomene. Parmi les causes que Ton peut souligner, nous evoquerons: le developpement economique, une vie culturelle importante et, surtout ä partir des annees 1950, une immigration ä partir d'autres regions qui a contribue ä la diffusion d'un italien partage par tout le monde. Les varietes de Florence et de Rome sont moins standardisees pour au moins deux raisons. La premiere, que nous venons de rappeler, est la proximite linguistique au modele national de reference - le toscan - raison pour laquelle les locuteurs de ces deux regions font peu d'efforts linguistiques. La deuxieme concerne le prestige que ces deux varietes ont eu dans le passe. La situation italienne, tres particuliere et originale dans l'espace linguistique europeen, implique que la plupart des Italiens sont bilingues, voire trilingues, puisqu'ils parlent l'italien regional, le dialecte regional et, dans de nombreux cas, egalement un dialecte local. Les interactions linguistiques entre ces trois niveaux sont nombreuses et expliquent la variabilite meme du phenomene. Ces influences ne sont pas unidirectionnelles: l'italien regional agit sur les dialectes autant que ceux-ci influencent l'italien regional. Italien regional

Dialecte regional

Dialecte local

La situation linguistique italienne au niveau regional

L'italien regional Ainsi que nous l'avons dejä explique, les locuteurs, lorsqu'ils choisissent de s'exprimer en italien, utilisent leur variete regionale. Cet italien prend les caracteristiques linguistiques du substrat linguistique de la region.

Dialecte, Italien regional, Italien national

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Les variations phonologiques sont les plus faciles ä observer lorsqu'on etudie l'une de ces varietes. Comme nous l'avons dejä remarque, les systemes vocaliques component les plus fortes fluctuations en particulier pour les voyelles ouvertes et fermees, pouvant etre transcrites avec les archiphonemes /E/ et /Ο/; celles-ci se realisent ouvertes ou fermees selon les regions et selon les influences dialectales. Pour ce qui est des consonnes, les variations sont egalement importantes. Parmi les plus evidentes, nous citerons une fois encore les varietes toscanes: le phenomene de la gorgia, la prononciation de zio (oncle) en ['tsijo] au lieu de ['dzijo], cette derniere etant la caracteristique des varietes septentrionales, et de nombreux phenomenes de sonorisation intervocalique dans certaines localites meridionales, par exemple, on peut avoir [ammad'dzare] au lieu de [ammat'tsare] (tuer). Sur le plan morphosyntaxique, ces variations sont moins nombreuses, mais elles peuvent parfois determiner des situations de communication equivoques. Voici quelques exemples: - La generalisation du passe compose ä la place du passe simple que nous avons dejä evoquee. - L'utilisation de deux verbes avoir l'un fonctionnant comme un auxiliaire avere, l'autre, averci, prenant le sens plein du verbe posseder comme c'est le cas dans la plupart des dialectes septentrionaux ainsi qu'en espagnol avec les deux verbes haber et tener. - Dans la variete regionale de l'italien sarde campidanien, la periphrase aspectuelle utilisant le gerondif prend une signification differente de Celle des autres varietes regionales; ainsi sto venendo (je suis en train d'arriver), venendo ou venendo venendo expriment une action dans un futur proche ou differe et Taction d'arriver peut se produire apres plusieurs heures, ce qui peut engendrer de grandes difficultes dans Γ interpretation du message linguistique avec des locuteurs d'autres regions. - Un autre exemple observe au cours de nos recherches sur la variete de l'italien de la region de Parme: il s'agit des formes verbales composees d'un verbe de mouvement suivi d'une particule post verbale - adverbe de lieu. Dans la plupart des varietes regionales nous avons des structures telles andar via (s'en aller), buttar giii, (demolir, jeter vers le bas), metier su (mettre en place), par exemple, metter su un negozio (ouvrir un magasin), etc. Dans l'italien regional d'Emilie et en particulier de Parme, nous avons des structures analogues qui proviennent du substrat dialectal: buttar giit pour buttar giit ία pasta (mettre les pätes ä cuire dans l'eau), lavar giit pour lavar giü ipiatti (faire la vaisselle), cavarsi giu (se deshabiller), star dietro a (etre en train de faire quelque chose), etc. Ces structures tres nombreuses dans les dialectes emiliens et plus largement dans le nord de l'ltalie influencent largement l'italien regional, qui, ä son tour, pourra avoir des incidences sur les autres varietes regionales; c'est par exemple le cas de buttar giü qui est egalement employe en Toscane et dans le Latium avec la meme signification. Dans un sens oppose, nous pouvons observer des influences de l'italien regional sur les dialectes, en particulier dans le domaine lexical. Tout le lexique lie au progres socioeconomique, technologique et scientifique est massivement entre dans les dialectes a travers l'italien regional: computer (ordinateur), television (television), etc..

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Existe-t-il plusieurs varietes d'italien dans une meme region? Au cours de nos recherches en Emilie, nous avons pu observer d'importantes variations linguistiques entre les differents departements (province de Parme, de Reggio Emilia, de Modene, de Bologne). En effet, les interactions entre les dialectes de chaque departement et l'italien toscan peuvent donner lieu ä des variantes departementales. Dans l'aire emilienne, les differences linguistiques observees concernent surtout le niveau phonologique, le lexique et, beaucoup plus rarement, le niveau morphosyntaxique.

Le dialecte regional et ou departemental La situation des dialectes dans les differentes regions italiennes est complexe et tres diversifiee: l'Italie des dialectes est certainement un domaine d'etudes infini puisqu'on assiste ä des fluctuations, des influences et des changements continuels lies ä des parametres extralinguistiques instables. L'affirmation de l'italien regional et departemental face a la grande variete des dialectes locaux constitue la nouveaute majeure de l'Italie linguistique de l'apres-guerre. Les interactions entre les dialectes regionaux / departementaux et les dialectes locaux mettent en evidence des forces centripetes vers les chefs-lieux regionaux et departementaux, qui influencent en profondeur les structures linguistiques des dialectes locaux. Ces phenomenes, provoques par des changements sociologiques, culturels, administratifs, sont renforces par la mobilite des populations autrefois plus ancrees dans la realite locale. Le dialecte regional/departemental devient le point de repere. Dans certains cas, nous pouvons observer de veritables phenomenes d'harmonisation qui peuvent aboutir ä une veritable uniformisation. Nous pouvons citer un exemple de la province de Parme. Au niveau phonologique, les dialectes des Apennins emiliens possedent un /a/ tonique alors que les dialectes de la ville de Parme et de la vallee du Pö ont, dans le meme contexte, un /ε/ ouvert: Ainsi, nous avons il mare (la mer) prononce [al mar] sur les Apennins e prononce [εΐ mer] dans la plaine vers la ville de Parme. L'isoglosse qui rend compte de cette opposition passe justement au milieu des Apennins. Aujourd'hui les dialectes des Apennins ont adopte la prononciation de Parme, notamment chez les locuteurs äges de moins de 60 ans. L'isoglosse s'est desormais deplacee plus au sud dans l'aire linguistique de la Lunigiana (region au sud de l'Emilie qui appartient administrativement ä la Toscane). Nous pouvons aussi faire des observations analogues au niveau lexical.

Les dialectes sont-ils en train de disparaitre? Qui parle encore dialecte? On parle souvent dans la presse italienne de la disparition des dialectes. Meme dans ce cas, il faut pourtant etre prudent et examiner de maniere attentive la situation linguistique de chaque region. S'il est vrai que l'utilisation de l'italien regional se repand de plus en plus, il est egalement vrai qu'il existe une revalorisation culturelle et linguistique des dialectes. A ce sujet, la situation de la province de Parme est eclairante. L'interet pour la

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culture locale sous tous ses aspects (theatre dialectal, musees ethnographiques, fetes, etc.) a redonne une nouvelle vigueur aux dialectes, sans doute plus aux dialectes regionaux/departementaux qu'aux dialectes locaux. Dans l'une de ses enquetes sur les dialectes, l'ISTAT (Institut national italien de statistique) fait cette triple observation: Si consolida I'italiano, diminuisce I'uso esclusivo del dialetto, aumenta I'uso alternate (Istat 2002). Cette tendance indique pourtant que la diffusion de l'italien marque le pas, eile regresse meme entre 1988 et 1995 alors que la population italienne devient bi- et/ou trilingue. En effet, ce phenomene peut s'expliquer par le fait que les enfants sont expose des leurs plus jeune äge ä: - l'italien des medias televisuels, - l'italien regional et/ou departemental, - le dialecte regional, - et, parfois, le dialecte local. L'enquete de l'ISTAT ainsi que nos recherches sur l'aire emilienne confirment cette tendance, et cette situation linguistique et culturelle apparemment complexe s'affermit et met en evidence la grande flexibilite linguistique des Italiens et Γ attitude non normative, plurilingue et multiculturelle qui a toujours caracterise les populations italiennes. D'apres l'ISTAT, 44,1% de la population ägee de plus de six ans parle en famille principalement l'italien contre 19,1% le dialecte. L'utilisation alternee de l'italien et du dialecte en famille, avec les amis et avec d'autres interlocuteurs atteint 92,3%. Ces donnees officielles montrent bien la restructuration en cours des rapports existant entre l'italien et le dialecte, et non la mort des dialectes.

La situation sociolinguistique de l'ltalie

Les modeles proposes dans ce domaine doivent etre precises en fonction des rapports existant entre l'italien national, l'italien regional, le dialecte regional et le dialecte local. Si nous admettons qu'il n'existe pas d'italien national standardise, nous nous apercevons que l'application ä l'ltalie des modeles sociolinguistiques habituels pose de nombreux problemes. Dans la langue ecrite (ainsi que dans certaines situations de communication orales telles, par exemple, les situations officielles et universitaires), il est possible de reperer des registres linguistiques de type soutenu ou litteraire. Le niveau standard ou moyen se realise dans l'italien regional. De leur cöte, les registres linguistiques du type parle, familier et, surtout, populaire se realisent bien souvent dans l'italien regional en incluant de nombreux dialectalismes, ou directement dans le dialecte regional ou local. II est done absurde de parier ά'italien populaire, de langue des jeunes, corame certains linguistes l'affirment. Dans ce dernier cas, les caracteristiques lexicales communes ä cette classe d'äge ne sont pas süffisantes pour que l'on puisse parier d'une langue des jeunes. Ceux-ci continuent d'utiliser, et ce, de maniere alternee, l'italien de leur region ou leur dialecte. Cette situation, encore une fois complexe et non homogene, peut entrainer des difficultes, par exemple, dans le domaine de la traduction. Comment traduire une insulte de jeunes fran^ais d'une banlieue citadine qui disent espece de salaudl Que proposer?

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Vigliaccol ou Ii mortacci tua ainsi qu'on le dirait ä Rome? Si Paris et Rome ont le meme Statut politique et administratif de capitale, elles n'ont pas le meme Statut socioculturel, et faire un choix devient alors tres difficile. Cet exemple montre encore une fois que la situation linguistique de l'ltalie est le resultat d'un equilibre linguistique instable qui reflete la grande variete socioculturelle d'un pays qui, heureusement, n'a pas connu et ne connaitra sans doute jamais Funiformisation linguistique qui a ete realisee en France. Nous avons affaire ä une variete dans l'equilibre, dans le respect et dans la tolerance qui fait aujourd'hui la force et l'originalite de la situation italienne. Pour conclure, nous nous proposons de definir un nouveau concept sociolinguistique qui nous semble parfaitement adapte ä la realite italienne, celui de tolerance linguistique. En effet, depuis l'antiquite, les locuteurs de la peninsule italique ont eu Fhabitude de cötoyer differents codes linguistiques: sous F empire romain, les langues italiques regionales et les varietes regionales du latin, aujourd'hui, le dialecte local, le dialecte regional/departcmental (plutöt citadin), Fitalien regional et Fitalien national neo standard (existant surtout a l'ecrit et dans les medias). Dans une telle situation, le locuteur italien est naturellement bilingue voire trilingue. II est habitue ä la variation linguistique et n'est nullement choque lorsque un locuteur d'une autre region utilise une variete d'italien avec des differences phonologiques, morphologiques, syntaxiques ou lexicales - d'oü une grande tolerance au niveau de la communication. Cette tolerance n'est pas simplement un phenomene linguistique, mais un phenomene plus vaste qui rend compte des differences culturelles, sociales et done aussi linguistiques de Fensemble des regions italiennes. Cette tolerance signifie egalement respect sans renoncer ä ses propres particularismes: jamais un Romain ou un Napolitain ne se mettra ä parier l 'italien avec I 'accent de Milan ou de Turin.

Bibliographie sommaire:

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Patricia Bianchi/Nicola De Blasi/Pietro Maturi

Un'indagine sugli usi linguistic! a Napoli e in Campania*

Introduzione

La storia linguistica della Campania - come quella della maggior parte delle regioni italiane - e caratterizzata, nell'ultimo secolo e mezzo, da una dinamica di progressiva italianizzazione degli usi linguistici, con una forte espansione della lingua nazionale a scapito dei dialetti anche nella comunicazione spontanea, privata, orale, informale, nella quale precedentemente l'italiano occupava uno spazio del tutto marginale.1 Tale espansione, tuttavia, non ha portato - a differenza di altre situazioni come per esempio quella di alcune metropoli dell'Italia nord-occidentale - alia cancellazione dell'uso dei dialetti, ma piuttosto ad una complessa e multiforme situazione, nella quale italiano e dialetti si contendono lo spazio degli usi parlati informali con modalitä molto differenziate in funzione di diverse dimensioni sociolinguistiche. Questa particolare complessitä degli esiti dell'italianizzazione nella situazione campana puö spiegarsi da un lato con i diversi atteggiamenti che le singole categorie di parlanti hanno manifestato nei confronti delle varietä linguistiche in questione, dall'altro con le accentuate dinamiche demografiche, sociali, territoriali, dovute ai massicci spostamenti di popolazione verso le cittä e nelle cittä, che hanno portato a profonde modifiche della loro struttura abitativa e della loro composizione sociale.2 *

Questo lavoro si colloca all'interno di un progetto di ricerca interuniversitario nazionale su Lo spazio del dialetto, coordinato dalla prof. Carla Marcato dell'Universitä di Udine, e articolato in due sottogruppi facenti capo alle Universitä di Udine e di Napoli Federico II. Tra le finalitä del progetto vi e quella di indagare sugli usi linguistici delle aree urbane e metropolitane nell'area nord-orientale del Paese (Venezia, Udine, Trieste) e nell'area campana (Napoli e circondario), con particolare riferimento alle modalitä di diffusione dell'italiano e alle forme di persistenza dei dialetti (e di eventuali altre varietä locali) nella comunicazione spontanea, in prospettiva sincronica e diacronica, nonche in chiave diatopica e micro-areale.

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Per la storia della diffusione dell'italiano in Campania si rinvia a Bianchi-De Blasi-Librandi, Campania in L'italiano nelle regioni a cura di F. Bruni. Per quanto riguarda invece la comunicazione scritta, che non costituisce oggetto di questo studio, si puö ricordare che l'uso dell'italiano ha precocemente guadagnato uno spazio primario in Campania, mentre il dialetto che ha conservato e tuttora mantiene spazi important! nella produzione letteraria locale - sembra oggi conoscere una nuova espansione in ambiti non tradizionali (musica progressiva, SMS, scritture esposte, ecc.). A tale riguardo segnaliamo le indagini in corso nell'ambito di questo stesso progetto di ricerca, e in particolare il progetto dell'Archivio digitale del dialetto esposto a cura di N. De Blasi, e i contributi sull'uso del dialetto nelle scritture spontanee giovanili in via di pubblicazione sul Bollettino Linguistico Campano a cura di F. M. Risolo at alii.

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Come e noto, l'area metropolitana di Napoli e, storicamente, punto d'arrivo e d'insediamento di gruppi provenienti da aree limitrofe ma anche da altre regioni italiane e quindi a Napoli sono

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Patricia Bianchi et al.

La cittä di Napoli esemplifica in modo naturalmente piü macroscopico queste tenderize: qui, infatti, dal tradizionale insediamento socialmente composite dei quartieri storici, si e passati - soprattutto a partire dal secondo dopoguerra - ad una separazione del territorio cittadino per gruppi di diverso livello socioeconomico e di diverso grado di istruzione. I nuovi quartieri occidentali costieri e collinari hanno ospitato in misura quantitativamente rilevante la borghesia colta e/o benestante che, in questo movimento sul territorio, ha anche messo in essere un parallelo movimento linguistico verso l'italiano con un abbandono ideologico del dialetto censurato oramai come diastraticamente basso.3 Piü in generale si puö dire, in modo necessariamente sintetico e schematico,4 che sono andati realizzandosi contemporaneamente sul territorio napoletano e campano diversi modelli di evoluzione degli usi linguistici che si possono cosi descrivere: il generalizzato disuso dei dialetti negli gruppi con grado di istruzione medio-alto della societä napoletana e di quella di altri grandi centri regionali (almeno nelle ultime due ο tre generazioni) a favore della diffusione di un italiano di uso medio piü ο meno caratterizzato in termini regionali, con conservazione della competenza passiva del dialetto e spesso anche di usi attivi espressionistici con valore socializzante; la situazione ancora fondamentalmente diglottica dei centri piü piccoli, dove italiano e dialetti continuano a svolgere come nel passato funzioni nettamente distinte rispettivamente di lingua e lingua , con conservazione generalizzata della competenza sia attiva che passiva del dialetto in tutti i gruppi sociali; Ia diffusa dilalia delle fasce medio-basse e basse della popolazione urbana, dove anche i soggetti con istruzione medio-alta e con un'ottima competenza acquisita dell'italiano conservano alio stesso tempo la competenza attiva del dialetto come lingua materna; la conservazione - nelle generazioni piü anziane e nei gruppi sociali meno scolarizzati - di una dialettofonia ancora quasi esclusiva, sia pure basata su di una varietä dialettale che ormai reca sempre significativi elementi di interferenza con l'italiano. Tale complessitä della comunicazione orale,5 benche giä segnalata e descritta da studi prevalentemente qualitativ!,6 richiede ancora un adeguato approfondimento quantitativo che

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compresenti una pluralitä di dialetti che in alcuni casi sono conservati nella loro diversitä soprattutto all'interno dei gruppi familiari, in altri casi subiscono l'influenza del dialetto di tipo napoletano nelle relazioni interpersonali meno formali, sino ad essere sostituiti dall'italiano nella comunicazione piü formale. Nel corso della presente ricerca non daremo perö conto delle differenze dialettali presenti sul territorio, intendendo genericamente con «dialetto» una varietä diversa da «taliano». Si veda su questo punto De Blasi-Marcato (in corso di stampa). Si veda De Blasi 2002a e 2002b. Per le varie interpretazioni del contesto linguistico campano vedi De Blasi 1995, De BlasiFanciullo 2002, Maturi 2002, Radtke 1988, Radtke 1997, Sornicola 1997. Per tale modello complesso vale quanta osservato per l'area palermitana, dove «la variability linguistica si realizza in una dimensione socio-spazio-temporale che coincide con un modello di unificazione locale, piü ο meno ampio. Tale modello vive a sua volta di tensioni contrastanti con altri modelli concorrenti, anch'essi distribuiti su aree meno vaste. La dinamica attrattiva-repulsiva, l'oscillazione sulla banda di vitalitä linguistiche predisposte ad accogliere il mutamento, pur nel mantenimento delle unita socio-spazio-temporali, e uno schema generale valido a spiegare i conflitti tra le grandi lingue di cultura, come pure tra le lingue nazionali e le koinai regionali ο pluriregionali, ο tra i dialetti e le lingue locali» (D'Agostino / Pennisi, Per una sociolinguistica

Un 'indagine sugli usi linguistici a Napoli e in Campania

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- piü di quanta non consentano le poche e generiche indagini statistiche disponibili 7 permetta di coglierne meglio l'articolazione lungo le diverse dimension! sociolinguistiche, in particolare in chiave diatopica, diastratica, diagenerazionale, diacronica, diagenerica, diasituazionale. In questo lavoro intendiamo dunque proseguire 8 un percorso di analisi quantitativa degli usi dell'italiano e del dialetto in situazioni comunicative specificate in chiave relazionale (come vedremo in dettaglio nel paragrafo seguente), limitandoci necessariamente ad una osservazione di tipo linguistico esterno, che non prevede in questa sede sviluppi in termini di descrizione interna degli elementi linguistici dell'italiano, del dialetto, delle varietä intermedie, ne dei meccanismi e delle modalitä dell'interferenza tra le diverse varietä presenti sul territorio.

II questionario

Lo strumento qui individuate per raccogliere informazioni sugli usi linguistici nel territorio studiato e stato un questionario (tav. 1) formato da 21 domande a risposta multipla e somministrato oralmente da intervistatori a soggetti della propria rete di conoscenze (vedi sotto) attraverso un'intervista diretta: • 1. Lei ricorda di aver usato, prima di andare a scuola (fino ai 5-6 anni): •2.1 suoi genitori parlano (o parlavano) tra loro: •3.1 suoi insegnanti delle scuole materne ed elementari parlavano (o parlano) con gli alunni: •4.1 suoi insegnanti delle scuole medie e superiori parlavano (o parlano) con gli alunni: •5.1 suoi compagni di scuola parlavano (o parlano) tra loro: •6. Lei parla con i suoi fratelli e sorelle: •7. Lei parla con il suo partner: •8. Lei parla con i suoi genitori: •9. Lei parla con i suoi nonni: •10. Lei parla con i suoi figli: •11. Lei parla con i figli dei suoi figli: •12. Lei parla con i suoi amici piü intimi: •13. Lei parla con i suoi colleghi di lavoro: •14. Lei parla con i commercianti del suo quartiere (p.e. il giomalaio): •15. Lei parla con il suo datore di lavoro: •16. Lei parla con i suoi dipendenti: •17. Lei parla con uno sconosciuto nell'autobus: •18. Lei parla con un operatore al telefono (p.e. di una compagnia telefonica):

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spaziale. Modelli e rappresentazioni della variabilita linguistica nell 'esperienza dell 'ALS, Centro studi Filologici e linguistici siciliani, Palermo, 1995, p. 13). Vedi nota 1. Come ad esempio i sondaggi della Doxa svolti a partire dal 1974 e i dati dell'ISTAT raccolti in occasione dei censimenti generali. Per descrizioni delle fasi preliminari vedi Bianchi-Corbisiero-Maturi (in corso di stampa) e Bianchi-Maturi (in corso di stampa).

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Patricia Bianchi et al. •19. Lei parla con i suoi vicini di casa: •20. Lei parla con l'impiegato delle poste ο della banca: •21. (riservata al rilevatore) Come ha parlato il soggetto durante l'intervista: Tav. 1. Le domande del questionario.

II questionario e stato formulato in modo da poter rilevare dati su diversi domini: la famiglia, la scuola, il lavoro, le relazioni sociali (tav.2): DOMINIO: FAMIGLIA passato presente DOMINIO: SCUOLA DOMINIO: LAVORO DOMINIO: RELAZIONI SOCIALI USO DURANTE L'INTERVISTA

(domande (domande (domande (domande (domande (domanda

1-2) 6-11) 3-5) 13, 15, 16) 12, 14, 17-20) 21)

Tav. 2.1 domini di indagine

Le domande del questionario possono essere ancora suddivise secondo la seguente tipologia: - usi linguistici del soggetto intervistato; in questi casi la risposta va considerata come auto-valutativa; - valutazione da parte del soggetto intervistato di usi linguistici altrui, per lo piü collocabili in un passato piü ο meno recente (con questo si introduce nell'indagine un effettivo spessore diacronico) oppure di usi linguistici presenti di persone di generazione precedente, come genitori e insegnanti (dimensione diagenerazionale); 9 - valutazione da parte del rilevatore sulla ο sulle varieta usate dal soggetto nel rispondere oralmente al questionario (questa domanda, collocata alia foe del questionario, ne rappresenta naturalmente un'appendice, da considerare separatamente anche nel trattamento dei dati). Ciascuna delle domande del questionario prevede una risposta multipla a scelta tra cinque opzioni, che sono qui di seguito elencate nella tav. 3. Le cinque possibili risposte formano uno scalogramma che va da un estremo («sempre il dialetto») all'estremo opposto («sempre l'italiano») attraverso tre situazioni intermedie («piü il dialetto che l'italiano»; «sia il dialetto, sia l'italiano», «piü l'italiano che il dialetto»): a. sempre il dialetto b. piü il dialetto che l'italiano c. sia il dialetto, sia l'italiano d. piü l'italiano che il dialetto e. sempre l'italiano Tav. 3 - Scalogramma delle risposte

L'uso dei termini e accompagnato - prima ο durante la termini di definizioni scientifiche ο situazione reale dell'intervista, tali

nelle opzioni di risposta non e stato somministrazione - da un chiarimento esplicito, in divulgative, ai soggetti intervistati, e quindi, nella termini ricevono il significato che ogni soggetto

Strategicamente, la collocazione iniziale di questo gruppo di domande che riguardano usi linguistici altrui serve anche a distrarre il soggetto da se stesso, a ridurne l'ansia da prestazione e ad abbassare la soglia dell'autocensura rispetto agli usi linguistici suoi propri.

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intervistato attribuisce loro, secondo il senso comune e secondo la propria intuizione linguistica. Si puö dunque fondatamente ritenere che per non si sia intesa unicamente una varietä standard ma anche le varietä regionali e locali di italiano, cosi come per dialetto non si sarä inteso sempre e solo il basiletto tradizionale, ma probabilmente il termine sarä stato esteso anche a varietä innovative e parzialmente italianizzate dei dialetti storici. Pur consapevoli di tale limite, abbiamo ugualmente ritenuto opportuno evitare di introdurre ogni definizione formale per non incorrere nel rischio di confondere ο influenzare le idee dell'intervistato, ma soprattutto perche abbiamo ritenuto piü significativo e utile ai fini della nostra indagine raccogliere delle risposte piü aderenti alia sensibilitä linguistica dei soggetti intervistati e alle loro intenzioni comunicative nella scelta delle varietä. Si e inoltre preferito - per gli stessi motivi - evitare di proporre ulteriori opzioni di risposta con riferimento a varietä di lingua diverse da «italiano» e «dialetto», come ad esempio «italiano regionale» ο «dialetto italianizzato», che avrebbero a loro volta necessariamente richiesto degli specifici chiarimenti da parte dell'intervistatore e avrebbero comportato un maggior grado di difficoltä di valutazione per l'informatore.

Modalitä della raccolta

La raccolta dei dati attraverso il questionario sopra descritto e stata affidata a 195 studenti universitari dei corsi di laurea in Lettere, Lingue, Sociologia e Culture digitali e della comunicazione dell'Universitä di Napoli Federico II, che hanno frequentato nell'anno accademico 2003/04 i moduli di Linguistica italiana e di Sociolinguistica tenuti dagli autori del presente contributo. Gli studenti, alia fine di corsi nei quali sono state trattate con particolare approfondimento le tematiche della variazione linguistica e della commutazione di codici in area italoromanza, sono stati addestrati in modo specifico per poter procedere in prima persona alia somministrazione del questionario. 10 A ciascuno studente e stato chiesto di somministrare il questionario ai membri della propria famiglia e a quelli di altre quattro famiglie (per un numero massimo di sette componenti per ognuna delle cinque famiglie), scelte con uno stretto criterio di vicinioritä abitativa (a partire quindi da quelle che abitano negli appartamenti contigui, poi quelle dei piani superiori e inferiori, e cosi via). Nell'intervista si e garantito esplicitamente a tutti gli intervistati un completo anonimato, anche alio scopo di ottenere risposte il piü possibile autentiche. Per evitare eccessive forme di autocensura nei confront! degli usi del dialetto, gli intervistatori sono stati inoltre invitati a intervenire - quando lo ritenessero necessario - per specificare che le finalitä della ricerca sono puramente descrittive e che non contengono alcun elemento di valutazione sugli usi linguistici, e assumono un atteggiamento neutrale rispetto all'uso del dialetto e dell'italiano.

10

Attraverso questo coinvolgimento degli studenti si e anche ottenuto il risultato di una loro maggiore consapevolezza degli usi linguistici dei propri contest! familiari ed extrafamiliari.

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Patricia Bianchi et al.

I raccoglitori hanno proceduto alla raccolta delle risposte intervistando ciascun soggetto separatamente e in assenza di terze persone, al fine di evitare condizionamenti e interferenze. I quesiti sono stati posti oralmente, e i raccoglitori hanno operato da mediatori tra il testo scritto del questionario, piü schematico e tecnico, e il soggetto. Essi sono stati specificamente addestrati a proporre le domande nel modo piü comprensibile in funzione delle specificitä culturali e linguistiche del soggetto (chiarendo ad esempio il significato di termini come partner, oppure sostituendo quando necessario - nell'atto di condurre oralmente l'intervista - l'uso del a vantaggio del , piü diffuso localmente e percepito come piü familiare, ο eventualmente del ). La rilevazione ha comportato la compilazione, a cura dell'intervistatore, di una Scheda suddivisa in cinque sezioni corrispondenti alle cinque famiglie coinvolte. Nella fase di raccolta e trascrizione dei dati, il somministratore e stato addestrato a ricondurre una possibile varietä di formulazione delle risposte all'interno della scala prevista. Per esempio, alia domanda «come parla Lei con i suoi amici piü intimi?» una frequente risposta e stata «con alcuni in italiano, con altri in dialetto»: in tal caso, la risposta riportata dall'intervistatore risulta «sia in italiano, sia in dialetto». Di ogni soggetto intervistato sono stati infine riportati in appositi spazi anche i principali dati socioanagrafici (genere, etä, occupazione, titolo di studio, luogo di nascita, domicilio e anno di arrivo nell'attuale domicilio) indispensabili per la successiva elaborazione delle risposte in chiave variazionale e sociolinguistica. 11

II campione

In base alle modalitä di raccolta sopra descritte si e venuto a costituire un campione di 975 famiglie (5 per ciascuno dei 195 intervistatori), per un totale di 3468 soggetti (per una media di circa 3,6 soggetti per famiglia). 12 La composizione a grappolo del campione, oltre ai vantaggi offerti dalla maggiore praticitä delle operazioni, consente peraltro di disporre di dati relativi a microaree e a contesti omogenei per eventuali studi di approfondimento di realtä ο di reti familiari e sociali locali. Questa procedura di selezione di tipo non statistico ha tuttavia prodotto - come indicheranno le tavole 4-7 qui sotto inserite - un campione che per molti aspetti riflette con buona approssimazione la composizione reale della popolazione generale. 13

11

12 13

La Scheda di rilevazione si chiude con i dati individuali del rilevatore, che consentono di mantenere una possibilitä di contatto per eventuali verifiche ο approfondimenti dell'indagine nei singoli punti studiati. Sono stati esclusi i nuclei familiari composti da una sola persona. Questo risultato discende anche dalla scelta di fondare la raccolta su di un criterio di contiguitä abitativa rispetto ad una popolazione studentesca. Questa infatti, in un'epoca di universitä di massa, e a sua volta sufficientemente rappresentativa dell'intera stratificazione geografica e sociale del territorio.

Un 'indagine sugli usi linguistici a Napoli e in Campania

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Tab. 5 - Composizione del campione per genere

Tab. 6 - Composizione del campione per occupazione

Risultati

L'analisi dei dati rilevati attraverso i questionari e stata condotta con il software SPSS «Statistical Package for the Social Sciences», che ha offerto la possibilitä di lavorare sulle associazioni tra variabili strutturali e linguistiche. I dati, opportunamente codificati, sono stati inseriti in una matrice; e stata poi calcolata la distribuzione di frequenza delle singole risposte nell'intero campione (analisi monovariata); sono state infine incrociate tutte le variabili strutturali con le variabili linguistiche costituite dalle risposte (analisi bivariata). I risultati ottenuti sono stati rappresentati sotto forma di tavole di contingenza, di istogrammi e di grafici di dispersione. 14 L'analisi e l'interpretazione sociolinguistica complessiva dei risultati dell'elaborazione sono state avviate all'interno del progetto e sono tuttora in corso in vista di una sistemazione complessiva e articolata. Anticipiamo qui di seguito alcuni tra gli elementi piü significativi giä emersi avvalendoci di una sintetica esemplificazione relativa a due dei diversi domini ai quali si riferiscono le domande del questionario.

14

L'elaborazione statistica dei dati e stata curata dal dott. Fabio Corbisiero. La documentazione contenente i report statistici completi e depositata presso il Dipartimento di Filologia Moderna dell'Universita di Napoli Federico II.

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Patricia Bianchi et al.

Dominio famiglia

II dominio famiglia - piü di altri - permette di verificare alcuni aspetti di storia linguistica del campione. Prenderemo qui in esame la domanda 2 («come parlavano ο parlano i suoi genitori tra loro»), proiettata sugli usi tra pari della generazione precedente, la 6 («come parla lei con i suoi fratelli e sorelle»), quindi relativa agli usi tra pari nella generazione dei soggetti stessi e la domanda 10 («come parla lei con i suoi figli»), relativa agli usi intergenerazionali nella contemporaneity. I dati presentati nelle tabelle qui di seguito riportate sono aggregati in funzione di una prima suddivisione diatopica, in quanto vengono distinte le risposte dei residenti a Napoli (NA) da quelle dei residenti nel resto della Campania (CAMP). Nelle tabelle 8 e 9 sono riportati i dati relativi alle risposte alia domanda 2 sotto forma di tavola numerica e di istogramma: 2 . 1 suoi genitori parlano (o parlavano) tra loro NA •sempre il dialetto

CAMP 45,0

30,9

•piü il dialetto che l'italiano

14,5

14,3

•sia il dialetto, sia l'italiano •piü l'italiano che il dialetto

24,3

24,3

18,2

10,2

•sempre l'italiano

12,0

6,1

Tab. 8. Risposte

alla domanda

2 (valori

percentuali)

TRA I SUOI GENITORI 50 • NAPOLI

rm

Iii

a sempre il dialetto

Tab. 9. Risposte

π

piü il sia il piü l'italiano dialetto che dialetto, sia che il l'italiano l'italiano dialetto

alla domanda

2

• CAMPANIA

. E L sempre l'italiano

(istogramma)

Si puö qui giä osservare come, a livello della generazione dei genitori degli intervistati (e pertanto con una proiezione cronologica all'indietro equivalente a circa 25-30 anni), risulti ancora prevalente rispetto a tutte le altre opzioni - nell'uso familiare tra pari - la dialettofonia esclusiva, in particolare nell'area extraurbana, dove raggiunge un valore di circa il 45%, sfiorando quasi la metä della popolazione. Simmetricamente, l'italofonia esclusiva risulta dovunque minoritaria nella generazione precedente a quella attuale, ma con valori nettamente piü alti a Napoli, dove raggiunge il 12%, cioe un valore circa doppio rispetto al resto della regione. Gli usi misti («sia il dialetto, sia l'italiano») sono infine, nell'uso riferito a circa 25-30 anni fa, significativamente di pari diffusione in cittä e fuori cittä, e mostrano di coinvolgere - giä allora - un quarto della popolazione.

Un 'indagine sugli usi linguistici a Napoli e in Campania

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Nelle tabb. 9-10 presentiamo le risposte alia domanda 6 («con fratelli e sorelle»): 6. Lei parla con i suoi fratelli e sorelle NA 18,3 •sempre il dialetto 14,6 -piu il dialetto che I'italiano 33,4 •sia il dialetto, sia I'italiano 20,3 •piii I'italiano che il dialetto •sempre I'italiano 13,3 Tab. 10. Risposte alia domanda 6 (valori

CAMP 25,8 14,5 32,4 19,5 7,6 percentuali)

CON I SUOI FRATELLI Ε SORELLE

• NAPOLI • CAMPANIA •sempre il dialetto

•sia il

•piu

'sempre

dialetto

•piu

dialetto,

I'italiano

I'italiano

che

sia

che il

I'italiano

I'italiano

dialetto

Tab. 11. Risposte alia domanda 6 (istogramma)

Qui si coglie a prima vista, negli usi linguistici tra familiari di stessa generazione, la netta riduzione della dialettofonia esclusiva, che si e di fatto dimezzata rispetto agli usi riferiti alia precedente generazione (vedi domanda 2). Tale riduzione, sorprendentemente, non comporta un altrettanto netto avanzamento dell'italofonia esclusiva, che cresce ma in misura poco significativa, ma si traduce nel forte prevalere degli usi misti dialetto-italiano rappresentati dalle tre opzioni intermedie di risposta. Si confermano invece anche qui il dato della minore incidenza relativa del dialetto e quello della maggiore incidenza relativa dell'italiano a Napoli rispetto al resto della Campania. Questi ultimi dati confermano dunque che nella situazione linguistica della provincia l'italianizzazione procede in tempi sfalsati rispetto a quelli della cittä.Nelle tabelle 12-13 mostreremo infine i dati relativi alle risposte alia domanda 10: 10. Lei parla con i suoi figli •sempre il dialetto •piii il dialetto che I'italiano •sia il dialetto, sia I'italiano •piu I'italiano che il dialetto •sempre I'italiano

NA 8,9 7,7 27,8 30,0 25,6

Tab. 12. Risposte alia domanda 10 (valori

CAMP 14,8 10,6 27,7 26,9 19,9 percentuali)

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Patricia Bianchi et al.

CON I SUOI FIGLI

• NAPOLI • CAMPANIA

-sempre il

-piu il

-sia il

·ρίύ l'italiano

-sempre

dialetto

dialetto che

dialetto, sia

che il

l'italiano

l'italiano

l'italiano

dialetto

Tab. 13. Risposte alla domanda 10 (istogramma)

Se confrontiamo le risposte alla domanda 10 (con i figli) con quelle alla domanda 6 (con fratelli e sorelle) otteniamo un dato che riguarda le diverse opzioni negli usi linguistici familiari dei soggetti intervistati in funzione di differenti relazioni parentali. In particolare risalta qui - nell'uso intergenerazionale - il ricorso maggiore all'italiano sia come varietä esclusiva sia insieme al dialetto, e simmetricamente la significativa riduzione della dialettofonia esclusiva ο prevalente. Quest'ultimo elemento rappresenta, a nostra avviso, l'aspetto che piü fortemente rivela, nell'attuale situazione linguistica, la tendenza a rinforzare il cambio di lingua dal dialetto all'italiano: tale cambio, infatti, non puo che passare anche attraverso una scelta piü ο meno consapevole in termini di 'formazione' nel rapporto tra genitori e figli. Anche per questo aspetto, la cittä precede il resto della regione nello spostamento verso l'italiano, ma comunque la tendenza a favorire l'italiano nella comunicazione intergenerazionale e condivisa tra la metropoli e la provincia.

Dominio scuola

Nella scuola, tradizionalmente luogo deputato all'insegnamento e alla diffusione della lingua nazionale parlata e scritta, e generalmente prevedibile che gli insegnanti parlino in italiano con gli alunni sia all'interno della comunicazione didattica vera e propria che nella comunicazione interpersonale, sebbene sia noto che per favorire l'interazione con alunni dialettofoni nella scuola si sia usato in alcune fasi il dialetto15. Nelle tabelle seguenti esamineremo l'attuale situazione degli usi linguistici nella scuola napoletana e campana tra insegnanti e alunni e tra gli stessi alunni. Le tabb. 14-15 presentano i dati relativi alle risposte alla domanda 3:

15

Vedi Bianchi 2002.

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Un 'indagine sugli usi linguistici a Napoli e in Campania 3.1 suoi insegnanti delle materne / elementari NA •sempre il dialetto 1,1 1,0 •piu il dialetto che I'italiano •sia il dialetto, sia I'italiano 8,3 •piü I'italiano che il dialetto 15,0 •sempre I'italiano 74,6

parlavano con gli alunni CAMP 0,9 2,8 10,1 20,1 65,8

Tab. 14. Risposle alia domanda 3 (in percentuale)

I SUOI MAESTRI

sempre il dialetto

piu il dialetto

sia il dialetto,

piu I'italiano

che I'italiano

sia I'italiano

che II dialetto

Tab. IS. Risposte alia domanda J

sempre I'italiano

(istogramma)

Tra tutte le situazioni esaminate nelle 21 domande - incluse quelle che qui non si possono discutere per motivi di spazio - questa esprime le percentuali piü elevate di uso esclusivo dell'italiano, come sempre con un lieve vantaggio della situazione napoletana. Questo dato, che sembra confermare la missione italianizzante della scuola, soprattutto negli ordini primari, puö pero essere letto anche nel senso di una significativa resistenza di usi linguistici non esclusivamente italiani nella scuola elementare e materna: infatti circa un quarto degli insegnanti napoletani e circa un terzo di quelli del resto della regione producevano, quando il soggetto intervistato aveva etä scolare, un parlato mistilingue. Osserviamo ora le tabb. 16-17, relative alia domanda 4: 4 - 1 suoi insegnanti delle medie e superiori parlavano con gli alunni NA CAMP •sempre il dialetto 0,3 0,0 1,6 •piu il dialetto che I'italiano 0,3 •sia il dialetto, sia I'italiano 8,3 11,1 •piu I'italiano che il dialetto 22,3 26,8 •sempre I'italiano 68,9 60,5 Tab. 16. Risposte alia domanda 4 (in percentuale)

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Patricia Bianchi et al.

I SUOI PROFESSORI

r———ABB

JL—JBHl·™-^—-sempre il dialetto

piu il dialetto che l'italiano

sia il dialetto, sia l'italiano

piu l'italiano che il dialetto

sempre l'italiano

• NA a CAMP

Tab. 17. Risposte alia domanda 4 (istogramma)

Valgono qui in gran parte le stesse osservazioni riportate sopra, nel commento alle tabb. 14-15. L'unico elemento di novitä risulta qui un minore dato percentuale relativo alla risposta «sempre l'italiano» - che resta comunque di gran lunga maggioritaria - e, simmetricamente, un valore piü alto delle forme mistilingui. Questo puö essere almeno in parte attribuito alia presenza, nelle scuole medie e superiori, di insegnanti di materie tecniche e scientifiche, che - piü spesso dei colleghi di formazione umanistica - ricorrono, anche nella comunicazione con gli alunni, a usi vicini a quelli quotidiani e informali. Passiamo infine a osservare, nelle tabb. 18-19, le risposte alla domanda 5: 5 - 1 suoi compagni di scuola parlavano tra loro NA CAMP 19,4 •sempre il dialetto 14,1 18,5 •piü il dialetto che l'italiano 19,9 •sia il dialetto, sia l'italiano 38,0 41,0 19,4 •piü l'italiano che il dialetto 14,8 9,9 •sempre l'italiano 4,9 Tab. 18. Risposte alla domanda 5 (in percentuale)

TRA I SUOI COMPAGNI

• NA • CAMP sempre

piü il

sia il

piü

sempre

il dialetto

dialetto

dialetto,

l'italiano

l'italiano

che

sia

che il

l'italiano

l'italiano

dialetto

Tab. 19. Risposte alla domanda 5 (istogramma)

Diverso si presenta il quadro degli usi tra compagni, cioe l'uso tra pari pur all'interno della stessa istituzione «garante» dell'italofonia, e nella quale come abbiamo appena visto la maggioranza degli insegnanti seleziona l'italiano: qui osserviamo infatti non solo una

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Un 'indagine sugli usi linguistici a Napoli e in Campania

bassissima incidenza dell'uso esclusivo dell'italiano e la prevalenza delle risposte intermedie con compresenza di dialetto e italiano, ma anche una significativa percentuale di dialettofonia esclusiva, come sempre piu diffusa fuori Napoli che a Napoli cittä. Tutte le tabelle presentate fin qui non analizzano il campione in funzione dell'etä dei soggetti e quindi riportano dati che si riferiscono a piü generazioni differenti di parlanti e ai loro usi. Si potrebbe legittimamente ritenere che le percentuali ricavate per gli usi scolastici di insegnanti e alunni nascondano delle evoluzioni tra una generazione e l'altra e in particolare che la generazione piu giovane (fino a 18 anni) viva una scuola linguisticamente differente rispetto a quella dai piü anziani. Per verificare la fondatezza di tale assunto, scorporiamo qui da tutte le altre, nella tabella 20, le risposte dei soggetti fino a 18 anni, cioe di chi frequenta ο ha frequentato fino a poco tempo fa la scuola, alle domande 3, 4, 5 (questa volta senza piü distinguere tra Napoli e il resto della Campania): •sempre il dialetto •piü il dialetto che l'italiano •sia il dialetto, sia l'italiano •piü l'italiano che il dialetto •sempre l'italiano

DOMANDA 3 0,67 0,34 3,72 14,19 81,08

DOMANDA 4 0,36 1,44 8,63 29,14 60,43

DOMANDA 5 12,88 19,32 42,03 16,95 8,81

Tab. 20. Risposte dei soggetti fino a 18 anni alle domande J, 4, 5

Come si vede, il dato dell'uso esclusivo dell'italiano e aumentato, seppur di poco, nella scuola materna ed elementare, ma e addirittura leggermente diminuito nell'uso degli insegnanti delle medie e delle superiori, mentre nell'uso tra compagni di scuola si e stabilizzata la netta prevalenza delle tre risposte intermedie con un minimo incremento della risposta «sempre l'italiano» e un decremento della risposta «sempre il dialetto».

Conclusion!

I dati qui presentati e discussi costituiscono, come si e detto, solo una piccola parte dei dati giä disponibili. Essi consentono tuttavia giä alcune prime osservazioni di ordine generale, basate per la prima volta qui su di una documentazione quantitative degli usi linguistici reali: emergono linee di tendenza di un processo che vede da un lato la graduale, lenta riduzione (ma non la scomparsa) della dialettofonia esclusiva, e dall'altro l'estensione (ma solo in alcuni contesti) dei casi di italofonia esclusiva. Ma soprattutto emerge il prevalere, in modo trasversale e con modalitä e gradi di diffusione molto differenziati, degli usi e delle produzioni mistilingui, in cui dialetto e italiano si alternano (e probabilmente si mescolano) in varia proporzione percentuale. Un successivo obiettivo dell'indagine sarä la classificazione dei contesti corrispondenti alle domande del nostro questionario - sulla base del tasso di dialettalitä (o italianitä) rilevato in ciascuno di essi nell'insieme del campione e nelle varie sottoclassificazioni (di genere, etä, professione, grado di istruzione, luogo di nascita, ecc.) che la composizione del campione consentirä.

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Patricia Bianchi et al.

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Ines Fernandez-Ordonez Nuevas perspectivas en el estudio de la variation dialectal del espanol: el Corpus Oral y Sonoro del Espanol Rural

Hasta hace poco el estudio de la variacion dialectal del espanol en la Peninsula Iberica se ha venido basando en los diversos atlas regionales y en las escasas monografias dialectales que dedicaban su atencion al castellano (en contraste con las mäs numerosas centradas sobre los dominios lingüisticos astur-leones y aragones). Tanto en los atlas como en las monografias la atencion de los dialectologos se centra mäs en la variacion fonetica y lexica que en la variacion gramatical y los datos suelen haberse recabado mediante un cuestionario. El Corpus Oral y Sonoro del Espanol Rural (COSER) es un corpus compuesto de grabaciones del habla rural que se empezo a compilar en 1990 para complementar esas fiientes tradicionales y, desde entonces, continüa creciendo cada ano.

1. D e s c r i p t i o n y metodologia

El COSER es un corpus restringido al habla de aquellos informantes que fueron objeto de interes en la dialectologia tradicional: hablantes rurales, a ser posible mayores, de escasa escolarizacion y naturales del lugar en que son entrevistados. En realidad, el COSER se nutre del mismo tipo de informantes que los atlas lingüisticos y que muchas monografias dialectales, si bien la metodologia empleada y los objetivos son diferentes. Por el momento (i.e. el ano 2004), han sido grabados 1.140 informantes, de los que el 42,8% son hombres y el 57,1% mujeres. La edad media global de los informantes es de 72,5 anos, siendo ligeramente mäs elevada en los hombres (74) que en las mujeres (71). Hasta ahora se han realizado entrevistas en 636 enclaves rurales del centra y de la mitad norte de la Peninsula Iberica. Tal como puede visualizarse en el mapa I, la densidad de la red de puntos es equiparable a la de los atlas regionales ο, incluso, mäs tupida. El COSER Consta actualmente de cerca de 800 horas de grabaciön, pero ese nümero se incrementa cada ano gracias a nuevas campanas de encuesta. El objetivo final es obtener grabaciones del espanol hablado en zonas rurales de toda la Peninsula Iberica. La metodologia empleada en el COSER ha sido la de la entrevista sociolingüistica, dirigida por parte de los encuestadores hacia ciertos temas de la vida tradicional en el campo. El hecho de que la entrevista se centre en esos mödulos temäticos no impide que, pasado un tiempo y ganada la confianza del informante, se desplace el interes hacia otros, como la education, los deseos, las experiencias personales, la propia vida ο la familia, dependiendo del grado de comodidad y espontaneidad mostrada por el informante. La decision de centrar la entrevista en mödulos temäticos relacionados con la vida rural «de antes» tiene mucho que ver con el hecho de que, para aceptar la entrevista, el informante potencial tiene que reconocer estar en posesion de ciertos conocimientos sobre un sistema

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Ines Fernandez-Ordonez

de vida ya periclitado, conocimientos que son producta de su experiencia personal y de su edad y que le confieren «autoridad» informativa ante el entrevistador urbano. El informante acepta la entrevista al comprender nuestro interes por el testimonio de un sistema de vida en decadencia del que pocos guardan ya recuerdo y del que el se sabe experto. Pensamos que la colaboracion espontänea del informante seria mucho mäs dificil de lograr si, de entrada, se le requiriera ser entrevistado sobre opiniones ο experiencias personales, sobre cuestiones lingüisticas ο sobre aspectos ajenos a la vida rural. La insistencia del equipo de encuesta en el interes preciso de la tradicion estrictamente local, en contraste con la de otros enclaves rurales, y en la condiciön ünica que el informante posee como depositario de esa tradicion, ha sido en muchas ocasiones determinante para que aceptara la entrevista.

Mapa I: Distribution geogräfica de los enclaves del COSER (2004)

El contacto con los informantes se realiza siempre al azar, sin gestiones previas, entre los individuos del lugar que reünan los requisitos antes mencionados. La experiencia poco gratificante de algunas entrevistas debida a la escasa capacidad informativa del informante (gente de poco hablar, que contesta con frases muy cortas ο monosilabos) hizo que se anadiera posteriormente la condiciön de locuacidad («que le guste hablar») al protocolo de selecciön del informante. Como debe resultar evidente para cualquiera que haya realizado trabajo de campo, el exito nunca estä asegurado, y una entrevista puede ser optima ο pesima con las mismas condiciones de partida. Asi, no todas las entrevistas son igualmente idöneas ni informativas, dependiendo de la disposition del informante, de la habilidad de los entrevistadores y de la interaction entre ambos, pero no por ello creemos que deba despreciarse ningiin testimonio.

Nuevas perspectivas

en el estudio de la variation dialectal del espahol

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Respecto al niimero de informantes de cada enclave, en el COSER se ha preferido por lo general entrevistar en profundidad a una sola persona, sea hombre ο mujer. No obstante, las condiciones de la grabacion impiden, a veces, evitar la interruption por parte de otros individuos (por lo general, miembros de la farailia ο conocidos que, atraidos por la circunstancia extraordinaria de la entrevista, se sienten tentados a intervenir y dar su testimonio). Por ello, aunque en el COSER estän registrados hasta 1.140 informantes, la inmensa mayoria de las veces solo ha sido encuestado uno por enclave con el detenimiento deseable (aproximadamente la mitad). La duracion media de las grabaciones es de una hora y cuarto (75 minutos) por enclave, pero puede oscilar desde solo media hora hasta mäs de dos horas y media. La calidad de las grabaciones no es directamente proporcional a la duracion, ya que existen grabaciones excelentes y muy informativas de solo media hora, cuyos resultados son parangonables a los obtenidos en una sesiön mäs prolongada.

2. Utilidad y aportaciones del COSER

2.1. Distancias lingüisticas mensurables en el COSER El COSER es un corpus enfocado a medir las diferencias que puedan encontrarse en el habla de los grupos socioculturales de menor educacion de ämbito rural. Constituye, por tanto, un complemento tanto de los atlas lingüisticos como de los diversos corpus de habla culta y urbana que se han compilado ο estän en proyecto en el mundo hispanohablante. La uniformidad en la metodologia empleada lo hace util para medir tanto la distancia lingüistica que separa diversas areas (distancia fisica) como la distancia lingüistica que separa este grupo social de otros, como, por ejemplo, el de los hablantes de mayor nivel sociocultural ο el de los hablantes mäs jovenes (distancia social). Aunque la proportion de hombres y mujeres entrevistados no es identica (57,1 % de mujeres frente a un 42,8 % de hombres), la cantidad de hablantes de cada sexo es estadisticamente representativa y permite investigar tambien diferencias lingüisticas asociadas al genero. El hecho de que la mayor parte de los corpus orales del espanol se nutran de fuentes como los medios de comunicacion proporciona cierta singularidad al COSER, ya que muy rara vez los hablantes entrevistados para el COSER aparecen registrados en ese ämbito. La comparacion entre los datos obtenidos en el COSER y en otros corpus de espanol hablado permite, pues, hacer explicitas diferencias socioculturales. En este aspecto el COSER se ha revelado especialmente util, pues facilita el estudio de las soluciones gramaticales noeständar, las cuales suelen ser sistemäticamente evitadas en la lengua escrita y en el habla de los grupos socioculturales de mayor educacion, hasta el punto de que se ha propuesto, como universal sociolingüistico, el caräcter cualitativo (presencia / ausencia) de las variables gramaticales en la escala social, en contraste con el caräcter cuantitativo de las variables foneticas (cf. Chambers 1995). La menor tolerancia que las lenguas eständar parecen practicar hacia la variation gramatical hace que este tipo de variables se vean sometidas con frecuencia a un filtrado sociolingüistico, que puede distorsionar los principios lingüisticos que explican su

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funcionamiento originario. Este es el caso, por ejemplo, de los usos considerados anomalos de los pronombres ätonos y conocidos como leismo, laismo y loismo. Hoy sabemos, gracias a las entrevistas sociolingüisticas de Klein-Andreu (1979, 1981, 2000) y del COSER (cf. Fernändez-Ordonez 1994, 1999), que lo que los gramäticos percibian como usos desviados del empleo pronominal general son, en realidad, muestras parciales de paradigmas pronominales alternatives en que la selecciön del pronombre se realiza de acuerdo con principios lingüisticos diversos a los vigentes en el espanol general. Algunos de esos paradigmas, como el referencial castellano, solo se manifiestan plenamente en el habla de los grupos socioculturales de menor rango. Segiin se sube en la escala social, la mayor parte de los usos caracteristicos de esos paradigmas (leismo de cosa, laismo y loismo) se van descartando, distribution sociolingüistica que ha enturbiado tradicionalmente su correcta interpretation, ya que la mayoria de los estudiosos han construido sus hipotesis al respecto ünicamente sobre los datos parciales que ofrecia la lengua escrita y culta (en la que se acepta el leismo de persona masculina pero se suelen rechazar los demäs -ismos). Los datos del COSER han permitido, pues, comprender variables gramaticales cuyos reglas de funcionamiento lingüistico se veian oscurecidas al penetrar escasamente (o nada) en la lengua eständar. El COSER ofrece ademäs otra faceta de notable interes: la posibilidad de estudiar cambios lingüisticos en tiempo real. Puesto que los informantes del COSER pertenecen al mismo grupo social del que son seleccionados los informantes de los atlas lingüisticos, resulta posible la comparacion entre el habla de varias generaciones sucesivas de hablantes de ese grupo. Pese a las diferencias existentes entre la metodologia del cuestionario propia de los atlas y de la entrevista socioligüistica empleada para el COSER, lo cierto es que el contraste entre los datos de los atlas lingüisticos del espanol peninsular y las entrevistas del COSER permite investigar cambios en tiempo real: el transcurrido desde comienzos del siglo XX hasta los comienzos del siglo XXI (distancia cronologica). Se ha podido, asi, constatar la desdialectalizacion de algunos aspectos propios de la gramätica rural, como las secuencias me se, te se (Heap 2003b), al tiempo que mostrar la relativa estabilidad de otros, como el empleo del condicional en lugar del imperfecto de subjuntivo (Pato 2004).

2.2. El COSER permite explicar mejor la variation gramatical Hay que resaltar que las entrevistas del COSER se han mostrado especialmente ütiles para documentar fenomenos dialectales relativos a la gramätica, aspecto este tradicionalmente poco representado en las monografias dialectales y en los cuestionarios de los atlas lingüisticos. En efecto, el desarrollo de la entrevista permite investigar el empleo de cualquier fenomeno gramatical en un contexto real de uso: en lugar de las oraciones aisladas, descontextualizadas y artificiosas propias de un cuestionario, la entrevista recoge oraciones emitidas dentro de un discurso real, en el que se pueden investigar, ademäs, los valores contrastivos, las motivaciones afectivas y las inferencias pragmäticas asociadas a una determinada estruetura. Asi, por ejemplo, los datos del COSER permiten comprender mejor una estruetura que, existente en el espanol antiguo y solo conservada hoy en ciertas variedades rurales, tiene un valor claramente focal y contrastivo: se trata del empleo del articulo seguido de posesivo {el mi hijoi), que en esas variedades alterna, en igualdad de

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en el estudio de la variation dialectal del espanol

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condiciones, con la estructura posesiva enfätica general en espanol {el hijo mlo). El caräcter contrastivo de la estructura explica que ambas se apliquen de preferencia con posesivos de primera y segunda personas, relativos al hablante y al oyente, y con objetos en los que se quiere realzar la relation entre el poseedor y lo poseido, matices que solo dificilmente pueden documentarse en oraciones aisladas de su discurso tales como las del cuestionario de un atlas ο las esporädicamente citadas en monografias dialectales. 1 2.2.1. Tal como mencione antes, las aportaciones de la metodologia de la entrevista han sido fundamentales en un aspecto tradicionalmente malcomprendido de la sintaxis del espanol: el leismo, el laismo y el loismo. Aunque desde antiguo se habia percibido la conexion existente entre estos usos, los estudiosos no conseguian explicarlos como el producta de un principio linguistico coherente y tenian que recurrir, para explicar su genesis, a la combination de dos tendencias contradictorias. 2 Por un lado, la tendencia a distinguir los objetos directos personales (con le y leismo personal) de los no-personales (con lo, la, sin leismo); esta tendencia explicaba el leismo personal, pero dejaba sin aclarar los motivos por los que esta confusion afecta fundamentalmente a los objetos masculinos ο las razones por las que puede acompanarse de leismo no-personal (o «de cosa»), laismo y loismo. Por ello, parecia necesario recurrir a otra tendencia, aquella que queria asignar los pronombres recurriendo exclusivamente al genero de su antecedente, sin considerar el papel sintactico que este desempenara en la oration. Esta tendencia explicaba el leismo masculino (personal y no-personal) y el laismo, pero no aclaraba por que el leismo no acababa de establecerse plenamente para todo tipo de objetos masculinos, siendo siempre mas frecuente cuando el antecedente era un objeto personal que no-personal, ni tampoco explicaba que el leismo no se estableciera plenamente en el plural, donde, por otra parte, contendia con el loismo. Los autores de los atlas lingüisticos, en consonancia con estas observaciones tradicionales, disenaron cuestionarios en los que se esperaba registrar sobre todo el leismo personal masculino, el loismo y el laismo, esto es, en los que se confiaba documentar las manifestaciones fundamentales de la primera y de la segunda tendencias, respectivamente, y en los que se omitio la posible documentation de otros empleos, como el leismo nopersonal ο de otros usos que, como vamos a ver, estän indisolublemente unidos a los usos confiindidores, como el del pronombre lo referido a entes continuos (masculinos y

1

Ademäs, el Atlas linguistico de la Peninsula Iberica (ALPI), cuyos materiales hasta hace poco se encontraban desaparecidos, es el unico atlas dedicado al espanol que incluye una pregunta que permita documentar este uso (n° 261, Sus corderos es tan en nuestro prado). Afortunadamente, los materiales del ALPI, de los que solo se llego a publicar un tomo (cf. Navarro Tomas 1962), hoy pueden consultarse en Internet (cf. Heap 2002, 2003a). Aunque algunos atlas regionales incluyen la pregunta Mi mujer va a menudo al medico (ALEANR, mapa 1743, ALCyL, mapa 165) no se cartografia la respuesta relativa al posesivo, sino a la locucion adverbial. En el ALECant no se incluyo, sorprendentemente, ninguna pregunta relativa a este empleo, pese a ser bien conocido en la region tal como dejan ver las notas de caracterizacion lingiiistica introductorias a cada enclave.

2

Maximos exponentes hispänicos de esta interpretation son Cuervo (1895), Fernandez Ramirez ( 2 1987) y Lapesa (1968). Insisten en hipotesis parecidas Garcia (1975) y Flores Cervantes (1997, 2002). Una revision critica de estas interpretaciones puede encontrarse en Fernandez-Ordonez (1993 y 2001, con argumentos que toman en cuenta el contexto romänico).

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femeninos).3 El anälisis de los datos de grabaciones del habla rural ha permitido establecer la delimitation geogräfica exacta de las areas que presentan cada una de las confusiones, al tiempo que ha hecho posible demostrar que la aparente falta de coherencia en los usos documentados responde, en realidad, a la existencia de varios paradigmas pronominales, alternativos al general del espanol, cuyos empleos se mezclaban en los estudios distorsionando las interpretaciones (Fernändez-Ordonez 1994, 1999, 2001). Aparte de soluciones de transition, existen tres paradigmas fundamentales: uno propio del romance hablado en contacto con el vasco (Tabla I), otro cäntabro (Tabla II), y otro castellano, llamado a veces sistema referencial (Tabla III), que resulto de la evolution del anterior eliminando la categoria de caso. Solo este ültimo presenta laismo y loismo, mientras que los tres coinciden en presentar leismo personal y masculino, hecho que aclara los motivos por los que este leismo resultaba ser la confusion mäs frecuente en las observaciones tradicionales (ademäs de ser el ünico no rechazado en la lengua culta y escrita). El paradigma vasco representa la materialization de la hipotesis del leismo como extension del dativo a los objetos personales, tanto masculinos como femeninos. En cambio, como puede observarse, los paradigmas cäntabro y castellano se caracterizan por basar la selection pronominal en la categorization semäntica del antecedente como continuo ο discontinuo (no-contable ο contable), categoria lingüistica que no se habia considerado anteriormente y que explica el hecho de que el leismo fuera universal con los antecedentes personales masculinos (siempre contables y referidos por le) pero no se generalizara con los no-personales, ya que estos pueden ser contables (referidos por le) ο Asi, en el ALP] se dedican al leismo personal cinco preguntas (350 Α Miguel le cogieron preso, 351 Le llevaron a la cärcel, 352 Alpadre le vieron llorando, 353 Α los ninos les socorrieron los vecinos, 355 Al enfermo hay que cuidarle): aparte del nümero elevado de preguntas dedicadas a documentar el mismo fenömeno, muestra el caräcter eständar del leismo personal masculino el hecho de que las preguntas del cuestionario esten formuladas en solution leista, en contraste con las dedicadas al loismo (356 Al niho lepusieron un vestido, 357 Träete los candilespara echarles aceite) y al laismo (359 A la madre no le dieron la limosna, 360 Aquella desgracia le costo a ella la vida, 361 Α las hermanas les enviaron unas cartas, 362 A la yegua le cansa el trabajo), formuladas con las soluciones distinguidoras del caso pronominal. No se planearon preguntas dedicadas al leismo no-personal masculino. No obstante, las preguntas 312 y 313, pensadas para documentar la conjugacion de vaciar, podrian permitir investigar ademäs el leismo no-personal (312 ιDonde vacian el cdntaro?, 313 No lo vacies en la calle). El ALEANR consagra menos entradas de su cuestionario a estos empleos y, ademäs, la mayor parte de ellas calcan algunas de las incluidas en el cuestionario del ALPL (reproduce, asi, las numeradas 350-351, 353, 356, 359, 362 correspondientes a Ios mapas 1708-1711). No existen preguntas que permitan registrar el leismo no-personal, si bien se anade una que hace posible documentar el leismo personal femenino (A la madre la vio en la calle, mapa 1713). Solo en el ALECant y en el ALCyL se anaden nuevas preguntas destinadas al leismo no-personal (con antecedentes animados, Al lobo lo vimos, mapas 1194 y 118, respectivamente, e inanimados, El libro lo olvide en casa, ALECant 1195, El paquete lo olvide, ALCyL 116). Estos dos atlas regionales tambien reproducen las preguntas 350, 352-353, 356, 359 y 362 del ALPI (ALECant, 1243, 1245-1247, 1192, 1197; ALCyL, 111-114, 117, 120) y la 1713 anadida en el ALEANR. Ninguno de los atlas permite constatar la ausencia de leismo cuando el antecedente en un objeto masculino continuo (como pan, vino, trigo, etc.) ο el empleo de lo para referirse a los objetos continuos femeninos (agua, miel, manteca, etc), ni siquiera el ALECant, region donde estaba bien descrita la existencia del neutro de materia.

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no-contables (por lo). El paradigma castellano, a su vez, se distingue del cäntabro por haber eliminado la categoria de caso, generalizando la(s) y lo como pronombres de dativo. Para mäs complication, en el plural masculino el sistema castellano presenta al menos dos soluciones diferentes segiin el pronombre preferido: les (solution A), la empleada en el norte (noroccidente de Burgos, Palencia y Valladolid); los (solution B), la propia del sur (este de Salamanca y Cäceres, Avila, oeste de Toledo y de Madrid). Los territorios en que se emplea este sistema son, pues, los del centro y occidente de Castilla, desde el sur de la cordillera cantäbrica hasta La Mancha. Para mayor claridad, senalo en cursiva aquellos aspectos parciales en que estos tres paradigmas difieren del general del espanol, basado en el genero, el nümero y el caso (Tabla IV). ACUSATIVO

ANIMADOS Masc. le(s)

DATIVO

IN ANIMADOS

Fem.

Masc.

le(s)

0 / lo(s)

le(s)

NEUTRO

Fem. 0 / la(s) le(s)

0 / lo le

Tabla I: El paradigma pronominal del romance en contacto con el vasco

ACUSATIVO DATIVO

DISCONTINUOS Singular Plural Masc. Fem. Masc. Fem. las le la los le les

CONTINUOS Fem. lo

Masc. lo

NEUTRO

le

lo le

CONTINUOS

NEUTRO

Tabla II: El paradigma cäntabro

ACUSATIVO

DATIVO

DISCONTINUOS PLURAL SINGULAR Masc. Fem. Masc. Fem. la les (A) las le los (Β) la las le les (A) los (Β)

Masc. lo

Fem. lo

lo

lo

lo

lo

Tabla III: El paradigma referencial castellano ACUSATIVO DATIVO

Masculino lo(s)

Femenino la(s) le(s)

Neutro lo le

Tabla IV: El paradigma general del espanol

La consideration parcial de los usos no coincidentes con el general, sin integrarlos debidamente en los paradigmas pronominales y principios lingüisticos que los gobernaban, explica su tradicional incomprension por parte de los gramäticos y dialectologos del espanol. Ademäs, estos solo se fijaron en aquellos empleos mäs frecuentes que se desviaban del general, sin considerar otros, minoritarios desde un punto de vista global, como el leismo referido a objetos personales femeninos (A Maria le vi ayer) ο los pronombres nulos (Los libros te 0 he dado), exclusivos del romance vasco, ο el de lo

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referido a objetos continuos femeninos (La lana lo venden), solo propio de la zona cantabro-castellana. 2.2.2. El COSER posibilita, pues, interpretaciones mäs correctas de los principios lingüisticos operantes en las variedades orales, segiin acabamos de mostrar. Esa ventaja estä indudablemente relacionada con la posibilidad de cuantificar los datos: dada una variable lingüistica especifica, la entrevista permite cuantificar las variantes tanto en un enclave concreto como por contextos de aparicion, mientras que en los atlas esa cuantificaciön no es habitualmente posible porque se suele proporcionar una respuesta ünica para cada enclave y porque se suelen incluir muy pocas preguntas relacionadas con una variable determinada. El resultado es que las variantes minoritarias de una variable rara vez aparecen reflejadas en los atlas. Esta es la conclusion que arroja, por ejemplo, el estudio de un uso gramatical que se da en el ärea central y nortena de la Peninsula Iberica: el empleo del condicional simple (-ria) en lugar del imperfecto de subjuntivo (-ra /-se), uso que se extiende a todo tipo de contextos sintäcticos en que se admita el imperfecto de subjuntivo en el espanol general (Pato 2004). Los atlas habian documentado este empleo, pero de forma insuficiente, ya que ocultan el hecho de que el imperfecto de subjuntivo se reemplaza no solo por el condicional (Variante mayoritaria), sino tambien por el imperfecto de indicativo (Variante minoritaria). Los ejemplos (1) y (2), procedentes del COSER, muestran las dos variantes de este uso en el mismo informante de Santerväs de la Vega (Palencia): (1) Las costillas y todas esas cosas se metian en ollas para que se conservarian. (2) Se las colgaba en la cocina ο en una habitation, ο como fiiera... que las diera un poco el sol, para que estaban mäs buenas [las morcillas],

Si contrastamos los mapas que resultan de los atlas regionales (ALCyL, ALEANR, ALECant) y el mapa elaborado a partir de los materiales del COSER, se confirma, por un lado, la coincidencia general en el ärea lingüistica en que tiene lugar el fenomeno (mapas II y III):4

4

N o obstante, existe una diferencia entre los datos aportados por el ALCyL y el COSER respecto al ärea afectada por el fenomeno: el atlas sugiere su existencia en el centra y sur de la provincia de Soria y, en cambio, no la registra en Leon y Valladolid. En este ültimo caso, la ausencia se explica por la escasa intensidad. En cambio, la discrepancia en los datos no se explica en Soria, dada la contemporaneidad de las encuestas del COSER y del ALCyL en esa provincia.

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Mapa II EmpJeo d e -ria e n higar d e - r a - s e , s e g ü n los atlas r e g i o n a l e s ( P a t o 2004)

AiXAMR, mapas 1 7 0 4 . « ALEC ant mapas 1216-20 ALCyL, mapas 145-152



Enclaves con -ria



Enclaves sin -na

k

Mapa II: Empleo de -ria en lugar de -ra / -se, segün los atlas regionales (Pato 2004).

Mapa ΙΠ

E m p l e o d e -ria en higar d e - r a I - s c , s e g ü n el C O S E R (Pato 2004)

» Enclaves con la forma -ria • Enclaves sin la fonna -ria I Capital de provincia

Mapa III: Empleo de -ria en lugar de -ra / -se, segun el COSER (Pato 2004).

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Pero, por otro, tambien resulta evidente la incapacidad de los atlas en reflejar la Variante minoritaria -ba, que, sin embargo, aparece registrada con regularidad en toda el area en el COSER (mapas IV y V).

M*pa IV Empleo de -ba en iigar de -ra -se, segun los atlas regionales I Palo 2004)

ALLAN R mapaj Γ0Α06 ALLCAnr mapti LM6-30 ALCvL nupai US-152

Mapa IV: Empleo de -ba en lugar de -ra / -se, segiin los atlas regionales (Pato 2004).

La cuantificacion de los datos, aunque no imposible a partir de los proporcionados por los atlas, resulta estadisticamente mäs fiable a partir de un corpus como el COSER. En primer lugar, porque se registra el fenomeno en contextos a veces no sospechados al disenar el cuestionario. Asi sucedio, como hemos visto antes, para el leismo, laismo y loismo, pero tambien se repite esta carencia respecto al empleo de -ria / -ba en lugar de -ra / -se, ya que los atlas planearon registrar este empleo preferentemente en la protasis de oraciones condicionales y en las oraciones desiderativas con ojala,5 cuando, en realidad, el fenomeno se produce en oraciones completivas, relativas, finales, concesivas, causales, etc: esto es, en cualquier oracion subordinada susceptible de presentar imperfecta de subjuntivo en el 5

En el ALPI se incluyeron cuatro preguntas pertinentes (386 Si tuviera dinero lo compraria, 387 Si estudiase aprenderia, 388 Sipudiera la mataria, 390 Ojalä lloviese), de las cuales la primera y la ultima fueron reproducidas en el ALEANR (mapas 1704, 1706), en el ALECant (mapas 1216, 1220) y en el ALCyL (148, 152). El ALEANR enriquecio los contextos sintäcticos anadiendo una entrada que incluia una oracion completiva (1705 Le dijo que trajera un pari), que tambien heredaron el ALECant y el ALCyL (mapas 1218 y 150, respectivamente). A su vez, el ALECant sumo a la lista una frase con oracion concesiva (1217 Aunque pudiera no lo haria), reproducida en el ALCyL (mapa 149). Por ultimo, solo el cuestionario del ALCyL incluye una oracion final (151 Esto te lo dijepara que fueras bueno).

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espanol general (segün ya percibieron Ridruejo 1975, Silva Corvalän 1985 ο Martinez Martin 1983 en estudios restringidos a las areas de La Rioja y Burgos). Tanto en el caso de los usos pronominales como en el de los verbales el cuestionario del atlas presenta como desviaciones parciales del uso general lo que en realidad es un empleo alternativo regulado por principios lingüisticos diversos y que tiene lugar en una amplitud de contextos mucho mayor.

Mapa V: Empleo de -ba en lugar de -ra / -se, segun el COSER (Pato 2004).

En segundo lugar, el numero de registros obtenidos del fenomeno en cualquier entrevista es siempre necesariamente superior al proporcionado por el cuestionario de un atlas, incluso aunque se hubieran incluido hipoteticamente en el cuestionario todos los contextos sintäcticos susceptibles de presentar el fenomeno. Este volumen de registros es el que permite detectar la existencia de variantes minoritarias, ocultas en los atlas. Por ello, desde un punto de vista estadistico, la cuantificacion de los datos de un corpus como el COSER permite obtener conclusiones mucho mäs cercanas a la verdad de los usos lingüisticos. Asi, por ejemplo, esa cuantificacion permite matizar los mapas anteriores (mapas II, III, IV y V), mostrando cuäl es el area focal del empleo de -ria / -ba en lugar de -ra / -se, y cuäles las areas transicionales: vease el mapa VI, donde el area focal queda delimitada claramente en el norte y este de Burgos, y en las comarcas aledanas de Cantabria, Vizcaya, Alava y la Rioja Alta.

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ρ

1 Mapa VI

Empieo de -ria -ba en iugar de -ra -st, segiin el COSER, con cuaaificaaoii del fenömcuo (Pato 2004}

• 75-100*i • 50-75*1· • 25-50*% «iwircdel»*· • R*sto de rwlms • Capital de riwteb

Mapa VI: Empleo de (Pato 2004).

-ria !-ba

en lugar de

-ra / -se, segün

el

COSER,

con cuantificaciön del fenomeno

La cuantia de los datos permite asimismo aplicar pruebas estadisticas como la regresiön logistica que permiten valorar la influencia simultänea de varias variables sobre la manifestation del fenomeno. En el caso del empleo de -ria / -ba por -ra /-se en las variedades castellanas, se ha podido demostrar que no es correcta la opinion mäs difundida al respecto que situaba el origen del fenomeno en la protasis de las oraciones condicionales, sino que la extension de -ria y -ba a costa de las formas del subjuntivo -ra / -se tuvo lugar primero en las oraciones completivas, extendiendose luego a las condicionales y mäs tarde a las relativas, para alcanzar fmalmente el resto de contextos sintäcticos (Pato 2003, 2004). Quizä el orden completivas > condicionales > relativas > resto pasö desapereibido porque en las oraciones completivas y en las relativas es posible encontrar la alternancia de modos en el espanol general sin que, a veces, esten ciaras las diferencias en la intepretacion del contenido modal (cf. 3b, 4b vs. 3a,c y 4a,c): (3a) Maria sabia que Jaime vendria ("viniera) a visitarla. (3b) Maria esperaba / no creia que Jaime vendria / viniera a visitarla. (3c) Maria deseaba que Jaime viniera (*vendria) a visitarla. (4a) El hombre, que sabria (*supiera) aquel misterio hacia tiempo, habia desaparecido. (4b) El hombre que sabria / supiera aquel misterio habia desaparecido. (4c) No hubo nadie que supiera (*sabria) aquel misterio.

Frente a estas alternancias de modo, al parecer generales en el espanol, la presencia del condicional en lugar del subjuntivo en la protasis de las oraciones condicionales (Si tuviera / tendria dinero, lo comprarid) se ha reconocido siempre como un uso restringido a ciertos

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dialectos y, en la Peninsula Iberica, es y ha sido un estereotipo del habla de los vascos, hecho que quizä condujo a situar el origen del fenomeno en ese contexto sintäctico. Pero, en realidad, en el castellano septentrional las protasis condicionales no constituyen el contexto originario del fenomeno, sino la parte que parece haber resultado tradicionalmente mäs «visible» a los gramäticos y dialectölogos. 2.2.3. La constataciön de las carencias de los atlas ο de las monografias dialectales en lo concerniente al estudio de la gramätica no deben, sin embargo, conducir a descartar su utilidad, incluso en lo pertinente a la morfosintaxis. Cuando algunas de estas obras se concibieron y realizaron ni la sintaxis ni la sociolingüistica habian alcanzado el desarrollo teorico que han experimentado en los Ultimos cincuenta anos. Aunque la metodologia del cuestionario empleada para reflejar el habla en el ALPI y los atlas regionales posteriores es muy diferente de la metodologia de la entrevista sociolingüistica del COSER, debe reconocerse que ambas son hijas del estado teorico de la dialectologia de su tiempo. El desarrollo de la sociolingüistica ha puesto de manifiesto las multiples limitaciones de la metodologia de los atlas, pero hay que tener en cuenta tambien que, puesto que no existen grabaciones del habla de epocas pasadas equivalentes a las actuales (ni posibilidad humana de obtenerlas), los datos de los atlas siguen constituyendo un testimonio precioso, por muy imperfecto que sea, para estudiar el habla rural (y tambien de su gramätica, como prueban trabajos como el de Heap 2000). Ademäs, nunca se destaca suficientemente que la comparabilidad de los datos que proporciona un cuestionario rara vez se se alcanza con la metodologia de la entrevista, en la que el investigador puede tratar de obtener ciertos datos, pero nunca estä seguro de tener exito en su pretension. Por otro lado, existe cierto tipo de informacion que no proporciona el COSER, en contraste con la de los atlas lingüisticos. La entrevista sociolingüistica se ha revelado especialmente fructifera para documentar fenömenos de caräcter gramatical pero no tanto para el lexico. Al tratarse de una conversation semidirigida, las palabras de caräcter dialectal documentadas no siempre se repiten y no se obtienen conclusiones equiparables a las de un atlas respecto al vocabulario. Por todo ello, el COSER constituye un complemento de los materiales recolectados en los atlas lingüisticos y en otro tipo de fuentes dialectales, complemento que abre perspectivas enriquecedoras para el estudio de la gramätica dialectal. Mäs allä del interes por la fonetica y el lexico, los dialectölogos de hoy saben que la gramätica dialectal es una fuente de informacion preciosa, y hasta hace poco insuficientemente valorada, no solo para la caracterizaciön de un dominio lingüistico particular sino tambien para el estudio tipolögico de las lenguas (cf. Kortmann 1999, 2004).

Referencias bibliogräficas

ALCyL: Alvar, Manuel: Atlas lingüistico de Castillo y Leon, 3 vol. Valladolid: Junta de Castilla y Leon, 1999. ALEANR: Alvar, Manuel et al.: Atlas lingüistico y etnogräfico de Aragon, Navarray La Rioja, con la colaboracion de Antonio Llorente, Tomas Buesa y Elena Alvar, 12 vol. Madrid: Instituciön Fernando el Catölico / CSIC, 1979-1983.

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Ines Fernändez-Ordöfiez

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Nuevas perspectivas

en el estudio de la variation dialectal del espanol

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Eva

Havu

L'emploi des pronoms d'adresse dans deux villes frangaises (etude sociolinguistique)

I. I n t r o d u c t i o n

L'emploi des pronoms d'adresse a ete etudie par de nombreux linguistes. Braun presente dans son ouvrage (1988) une enquete sur les manieres de s'adresser la parole dans trente langues differentes, dont le finnois et quatre langues romanes, l'espagnol, l'italien, le portugais et le roumain. Coffen (2002) a etudie l'histoire culturelle des pronoms d'adresse dans les langues romanes, et, p.ex. Bryan (1972), Bustin-Lekeu (1973), Gardner-Chloros (1991), Schoch (1978: Suisse) et Vincent (2001: Canada) ont presente des enquetes portant sur l'emploi des pronoms d'adresse en fran 1930 8 92 TABLEAU I: Comment vous adressez-vous a vos beaux-parents? (reponses en pourcentages)

T/V -

5 5 -

Les questions ouvertes confirment l'hesitation dans l'emploi du pronom d'adresse quand il s'agit des beaux-parents: plusieurs informateurs nes dans les annees 1960,1970 et 1980 disent ne pas savoir comment s'adresser ä eux ou ne pas etre capables de les tutoyer meme si ceux-ci le demandent. Par contre, les generations 1940 et 1950 ainsi que les representants du troisieme age ne mentionnent pas ce probleme: les relations familiales se sont peut-etre dejä stabilisees au point oü les eventuels problemes d'adresse initiaux ont ete oublies. b. Amis Meme si la grande majorite des francophones tutoient leurs amis, meme plus äges, et en sont tutoyes, on peut constater que le taux de tutoiement est plus bas parmi les generations anterieures (1950 et avant), et que les Parisiens, ä l'exception de la generation 1960-1970,

Nous n'avons pas pris en consideration les reponses des collegiens concernant les beaux-parents, parce que chez eux, il s'agit du nouveau conjoint / de la nouvelle conjointe de la mere / du pere.

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hesitent plus souvent que les Messins dans le choix du pronom d'adresse; en general, les Messins tutoient un peu plus facilement que les Parisiens, mais cette difference est flagrante chez les retraites: Metz Paris Τ V V T/V T/V Τ 2 3 1990 98 80 17 90 1980 91 9 10 1960+1970 89 11 92 8 1940+1950 75 22 3 65 19 16 >1930> 85 15 39 40 21 TABLEAU II: Comment vous adressez-vous aux amis?

Parmi les problemes souleves dans les questions ouvertes apparait surtout la question d'äge: comment s'adresser ä un ami plus age (1960-1970) ou du meme age (1940-1950) ou ä un ami plus age qu'on a connu enfant (1940-1950). Le facteur connaissance y est aussi mentionne ä plusieurs reprises: p.ex. comment s'adresser ä quelqu'un qu'on a vouvoye mais qui est devenu un ami (1980). Plusieurs representants du troisieme age nous ont explique oralement qu'ils tutoyaient toujours leurs amis d'enfance, mais que ce n'etait pas toujours le cas avec des amis plus recents. c. Amis d'amis (premiere rencontre) La plupart des interroges jeunes (generations nees dans les annees 1980 et 1990) tutoient les amis d'amis qu'ils rencontrent pour la premiere fois, qu'ils aient leur age ou qu'ils soient plus jeunes. Les Parisiens nes dans les annees 1960 et 1970 tutoient aussi de preference dans cette situation, tandis que seulement la moitie des Messins de ces generations se servent du tu. Quant aux generations anterieures, le taux de tutoiement baisse dans les deux villes d'une maniere tres nette, pour atteindre environ 10% et moins parmi les retraites: Metz Paris Τ V T/V Τ V T/V 2 91 4 5 1990 > 98 1980 > 100 95 3 2 1960+1970 > 51 38 11 89 8 3 1940+1950> 63 8 66 7 29 27 92 > 1930 > 8 8 90 2 TABLEAU III: Comment vous adressez-vous ä des amis d'amis du meme age ou plus jeunes?

Quand il s'agit d'amis d'amis plus ages, environ la moitie des jeunes nes dans les annees 1990 les vouvoient, et plus on s'approche des generations des retraites, plus le taux de vouvoiment augmente (exception: les generation parisiennes nees dans les annees 1960 et 1970). Les Parisiens nes dans les annees 1930 et avant ne tutoient jamais les amis d'amis plus ages.

L 'emploi des pronoms d'adresse dans deux villes franqaises Metz Τ 45 1990 > 28 1980 > 1960+1970> 19 1940+1950> 14 > 1930 > 8 TABLEAU IV: Comment plus ages?

Paris V T/V Τ 2 34 53 62 10 33 71 10 39 80 6 11 92 vous adressez-vous ä des

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V T/V 48 18 60 7 50 11 84 5 100 amis d'amis

Les questions ouvertes confirment que les collegiens et les etudiants ne savent pas tres bien comment s'adresser aux amis des parents ou aux amis plus äges de la sceur/du frere ou de l'ami/e (ou aux parents des amis). Dans les reponses des generations 1960-1970 et 1940-1950, on observe 1'hesitation dans le choix entre les deux pronoms d'adresse quand il s'agit d'amis d'amis en general, ou bien de personnes plus ägees rencontrees chez des amis (qui tutoient eventuellement l'interroge). Dans les reponses du troisieme age, cette question n'est jamais abordee. II. Situations non-officielles formelles. D'apres Yli-Vakkuri (1989: 70), il s'agit d'un grand nombre de situations publiques ou privees assez heterogenes qui se distinguent des situations officielles en ce que le locuteur a le droit de choisir la maniere dont il s'adresse aux autres, et des situation non-formelles en ce que les locuteurs n'ont ni relations familieres ou intimes entre eux. Les situations suivantes ont ete etudiees: a. situation au travail b. rencontre avec un inconnu a. Travail 4 Quand il s'agit de collegues occupant la meme position hierarchique, plus jeunes ou du meme age, tous les etudiants messins les tutoient, tandis qu'on trouve quelques cas isoles de vouvoiement ou d'hesitation chez les etudiants parisiens. Le taux de tutoiement est encore tres eleve parmi les interroges nes dans les annees 1960 et 1970 dans les deux villes, mais baisse surtout ä Paris. Les retraites tutoient le moins, mais nous pouvons constater que plus de la moitie des retraites messins ont recours au tutoiement, tandis que plus de la moitie des retraites parisiens vouvoient dans ces situations. Metz Paris V Τ T/V Τ 1980 100 91 1960+1970 95 5 98 88 2 70 1940+1950 10 >1930> 64 36 31 TABLEAU V: Comment vous adressez-vous ä du meme äge ou plus jeunes occupant la meme hierarchique?

4

V 2

T/V 7 2 16 14 61 8 des collegues position

La generation del990 n'a pas ete interrogee. Seuls les etudiants travaillant en dehors des etudes ont repondu.

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Quant aux collegues plus ages occupant la meme position hierarchique, on les tutoie moins que les collegues du meme age ou plus jeunes, mais le tutoiement est toutefois majoritaire chez les Messins et les Parisiens nes avant les annees 1930 (Metz: plus de 60%, Paris: plus de 50% ). II est interessant de constater que la generation parisienne nee enl9601970 tutoie (nettement) plus que les generations anterieures et posterieures. En ce qui concerne le troisieme age, les Messins tutoient plus souvent qu'ils ne vouvoient, tandis que chez les Parisiens, le vouvoiement est bien plus courant. Metz Paris V T/V Τ V Τ T/V 1980 61 39 0 57 30 13 1960+1970 69 22 78 10 12 9 1940+1950 77 14 9 31 51 18 > 1930 > 55 45 73 4 23 TABLEAU VI: Comment vous adressez-vous ä des collegues plus ages occupant la meme position hierarchique?

Si le collegue plus jeune ou du meme age est hierarchiquement superieur, le vouvoiement l'emporte un peu sur le tutoiement parmi les etudiants. Par contre, les Messins nes dans les annees 1940-1970 hesitent beaucoup entre les deux pronoms d'adresse, meme si le tu est generalement un peu plus utilise que le vous. Les Parisiens nes dans les annees 1960-1970 tutoient aussi un peu plus qu'ils ne vouvoient. Par contre, les generations parisiennes nees dans les annees 1940 et 1950 choisissent bien plus souvent le vouvoiement, et le vous est aussi majoritairement le pronom d'adresse signale par les retraites, quelle que soit leur ville d'origine. Metz Paris Τ V T/V Τ V T/V 42 1980 55 3 32 57 11 40 22 42 1960+1970 38 58 1940+1950 44 38 18 21 66 13 >1930> 92 92 4 8 4 TABLEAU VII: Comment vous adressez-vous ä des collegues du meme äge ou plus jeunes hierarchiquement superieurs?

S'il s'agit d'un collegue hierarchiquement superieur et plus age, le vouvoiement est de plus de 70% parmi presque tous les groupes d'interroges, ä l'exception des Messins nes dans les annees 1940 et 1950 (57%). A Paris, le taux de vouvoiement augmente regulierement, tandis qu'ä Metz, les etudiants et les retraites vouvoient le plus et hesitent bien moins que les autres generations dans le choix du pronom d'adresse. Metz Paris Τ V T/V Τ V T/V 1980 0 5 74 17 95 9 1960+1970 9 77 14 19 75 6 1940+1950 27 16 15 85 57 >1930> 8 92 4 96 TABLEAU VIII: Comment vous adressez-vous ä des collegues plus äges et hierarchiquement superieurs?

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Quant aux collegues hierarchiquement subalternes, plus jeunes ou ayant le meme age, plus de 50% des Messins les tutoient, le taux de tutoiement baissant toutefois regulierement plus on s'approche des generations les plus anciennes. Chez les Parisiens, le tutoiement est moins courant qu'ä Metz, a l'exception de la generation nee dans les annees 1960 et 1970, qui tutoie bien plus que les autres generations. Chez les retraites parisiens, le tutoiement est nettement plus rare que chez les retraites messins. Metz Paris V V T/V Τ T/V Τ 6 6 60 33 7 1980 86 1960+1970 15 7 82 16 2 78 54 30 46 23 1940+1950 16 31 45 16 78 6 > 1930 > 55 TABLEAU IX: Comment vous adressez-vous ä des collegues du meme äge ou plus jeunes hierarchiquement subalternes?

Si les collegues subalternes sont plus ages, les etudiants messins et parisiens les vouvoient autant qu'ils les tutoient, tandis que chez les generations messines nees dans les annees 1960 et 1970, le tutoiement est nettement majoritaire, et meme chez les Parisiens de cette generation, le tutoiement l'emporte un peu sur le vouvoiement. Les generations messines et parisiennes nees dans les annees 1940 et 1950 hesitent beaucoup entre les deux pronoms d'adresse, mais les retraites Messins tutoient cinq fois plus que les retraites parisiens dans ces situations. Metz Paris V T/V Τ V Τ 1980 47 53 0 43 43 1960+1970 78 15 7 47 39 1940+1950 40 39 21 34 40 > 1930 > 45 55 8 73 TABLEAU X: Comment vous adressez-vous a des collegues plus äges et hierarchiquement subalternes?

T/V 14 14 26 19

Dans les reponses ouvertes, un certain nombre d'interroges signalent que le vouvoiement leur semble la solution normale dans un cadre professionnel, surtout si l'interlocuteur est plus age ou superieur, mais qu'il y a des cultures d'entreprise qui favorisent le tu (p.ex. Eurodisney), qui est done impose. D'autres disent ne pas savoir comment s'adresser p.ex. a quelqu'un qui occupe la meme categorie professionnelle et qui n'est pas tres age, d'autres encore mentionnent la difficulte de choisir la bonne forme en adressant la parole ä un superieur plus jeune ou de leur äge, meme si celui-ci les tutoie. II semble aussi etre difficile de savoir comment s'adresser ä un collegue dans un cadre informel. Les generations 1960-1970 signalent aussi le vouvoiement favorise par un contexte professionnel et le fait que le tutoiement n'est pas toujours de regle au travail («9a depend d'un sentiment d'egalite, de Sympathie»), Par contre, le vouvoiement serait systematique dans les contacts professionnels exterieurs ä l'entreprise. Meme si le metier impose le tutoiement, le choix du pronom d'adresse pose des problemes surtout quand on s'adresse

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aux collegues plus ages ainsi qu'aux superieurs hierarchiques, qui eux, tutoient eventuellement les autres. Quant aux generations 1940-1950, certains interroges mentionnent la difficulte de choisir le bon pronom d'adresse dans les premiers contacts avec des relations professionnelles et avec des collegues nouvellement arrives, ainsi que l'hesitation dans les relations hierarchiques. Le troisieme age ne semble pas avoir de problemes; un seul interroge signale ne pas savoir comment s'adresser ä un collegue nouvellement arrive. b. Premiere rencontre S'il s'agit d'un inconnu du meme age ou plus jeune, le tutoiement est presque de regle chez les collegiens et les etudiants messins (90% ou plus). Les collegiens parisiens optent aussi generalement pour le tu, tandis que chez les etudiants parisiens, le tutoiement n'est que de 56 %. Quant aux generations anterieures, le vous est largement majoritaire dans les deux villes, ä l'exception des generations parisiennes des annees 1960 et 1970, oü le tutoiement n'est pas tout ä fait exceptionnel (29%). Metz Paris V T/V V T/V Τ Τ 97 3 0/0 10 1990 83 7 3 1980 90 7 56 32 12 81 9 66 1960+1970 10 29 5 86 3 95 5 1940+1950 11 0 100 0 100 0 >1930> 0 0 TABLEAU XI: Comment vous adressez-vous a un inconnu du meme age ou plus jeune rencontre dans la rue?

Les inconnus plus ages sont vouvoyes par toutes les generations, le vouvoiement etant de 100% dans les generations nees avant les annees 1960-1970. Notons que les collegiens messins tutoient plus souvent que les jeunes Parisiens. Metz Paris V T/V V T/V Τ Τ 81 7 2 98 0 1990 12 97 0 97 0 1980 3 3 1960+1970 5 95 0 3 97 0 100 0 100 0 1940+1950 0 0 100 0 0 100 0 >1930> 0 TABLEAU XII: Comment vous adressez-vous ä un inconnu plus age rencontre dans la rue?

Les questions ouvertes montrent qu'il n'est pas toujours facile pour les jeunes (generations de 1980 et 1990) de savoir quel pronom d'adresse employer dans ces situations: une dizaine d'eleves avouent ne pas savoir comment s'adresser ä un inconnu, et le fait de ne pas connaitre Γäge de l'interlocuteur semble aggraver le probleme (mais «s'il est jeune, je tutoie, s'il est äge, je vouvoie»). Deux jeunes Messins se plaignent de ne pas savoir comment s'adresser ä une jolie fille qui semble un peu plus «vieille». En plus de l'äge, des facteurs tels que la maniere de s'habiller (costume-cravate: vous / jean: tu),

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Γ aspect physique, le sourire, la posture et Γ expression faciale ainsi que la maniere de parier influencent le choix du pronom d'adresse dans ces situations. Quant aux generations anterieures, l'äge joue toujours un role important: quelques interroges appartenant aux generations de 1960 et 1970 signalent ne pas savoir comment s'adresser ä une personne du meme age ou un peu plus ägee, lors d'une premiere rencontre, et plusieurs interroges mentionnent le probleme du choix du pronom s'ils ne connaissent pas l'äge de leur interlocuteur, toutefois sans preciser la situation. Meme si, d'apres les questions fermees, les retraites ne semblent nullement trouver le choix du pronom problematique dans ces situations (plusiers interroges nous ont aussi dit oralement que tout etait clair: «je vouvoie toutes les personnes que je ne connais pas»), un d'entre eux signale qu'il ne sait pas quel pronom utiliser quand il ne connait pas l'äge de Γ interlocuteur et un deuxieme aimerait connaitre le Statut social de Γ autre pour choisir le bon pronom.

IV. Questions ouvertes

a. Tutoyez-vous plus facilement une personne du meme sexe? Si oui, dans laquelle (lesquelles) des situations mentionnees ci-dessusl Seuls quelques informateurs messins et parisiens nes entre 1960 et 1990 avouent tutoyer plus facilement une personne du meme sexe. II s'agit surtout de situations oil Γ interlocuteur a leur äge ou est plus jeune («si je veux demander ä une fille de sortir et qu'elle semble etre plus ägee» [1990]). Deux collegiennes parisiennes disent tutoyer leur medecin femme, ce qu'elle ne feraient pas si le medecin etait un homme et quelques informateurs nes en 19601970 disent tutoyer plus facilement des collegues subalternes du meme äge, des amis d'enfance et des personnes rencontrees chez des amis si ceux-ci sont du meme sexe. Ces memes facteurs apparaissent aussi dans les reponses affirmatives des Messins et des Parisiens nes dans les annees 1940 et 1950 ainsi que dans les annees 1930 et avant, mais les reponses affirmatives sont bien plus nombreuses: environ 50% des Messins et 35% des Parisiens ont repondu affirmativement. Parmi les reponses sporadiques, signalons le cas d'un pretre retraite qui explique combien il lui est difficile de tutoyer une femme p.ex. dans des situations de confession, en soi tres intimes. II ressort des reponses que les interroges nes dans les annees 1950 ou avant sont le plus influences par le facteur sexe. b. Est-ce qu 'il y α des facteurs autres que l 'äge, le degre de connaissance, la situation hierarchique et eventuellement le sexe de I 'interlocuteur, qui ont une influence sur le choix du pronom d'adresse [•••]! Chez les collegiens messins et parisiens, les facteurs les plus recurrents facilitant le tutoiement etaient, dans l'ordre decroissant, a) le fait d'etre des amis des parents, b) les rencontres pendant les loisirs et c) les rencontres chez des amis. Les facteurs mentionnes le plus souvent par les etudiants interroges sont la Sympathie mutuelle, les loisirs et les activites en commun, le cadre (contexte) de la rencontre (+officiel / -officiel), l'aspect physique et la tenue vestimentaire. De plus, on trouve un grand nombre de facteurs sporadiques, tels que l'humeur de l'autre, sa classe sociale, le «feeling» et

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l'origine de l'interlocuteur (on tutoie plus facilement un Quebecois qui tutoie spontanement). Les facteurs les plus recurrents chez les etudiants apparaissent aussi dans les reponses des generations 1960-1970 et 1940-1950. Parmi les facteurs isoles trouves dans les reponses de ces deux groupes d'äge apparait p.ex. l'etat d'ebriete et le niveau ou le milieu social, ainsi que le titre. De plus, dans les reponses des generations 1960 et 1970, on mentionne p.ex. le lieu de rencontre, la presence d'amis, la maniere d'entrer en communication, le degre de disponibilite de l'autre et le fait d'etre agresse par l'interlocuteur (dans ce dernier cas, l'agresse a recours au tutoiement). Dans les reponses des generations 1940 et 1950, on signale p.ex. l'education, la convivialite et la communication in absentia (telephone, correspondance). Cette derniere incite au vouvoiement, meme si l'interlocuteur / correspondant est / semble etre jeune. De nombreux retraites mentionnent comme facteurs influen^ant le choix du pronom d'adresse les activites en commun, la Sympathie mutuelle, l'amitie / inimitie et le contexte /

la situation de la rencontre. De plus, on trouve des reponses isolees oil Ton mentionne la situation sociale, les habitudes du milieu ou Ton se trouve, l'objet de conversation, la figure agreable de l'autre et la situation d'agression / de colere (tu, cf. ci-dessus). Toutefois, le choix du pronom semble etre assez clair pour la plupart de ces interroges: on vouvoie quelqu'un qu'on ne connait pas ou qu'on connait peu et quelqu'un qui est plus age; on tutoie la famille et les bons amis. Nous trouvons done chez les adultes franfais en grande partie les memes facteurs influengant le choix du pronom d'adresse, mais, le nombre des reponses nous laisse constater que l'insecurite des generations plus jeunes semble faire place ä une securite plus grande au fur et ä mesure qu'on se rapproche des generations les plus ägecs: celles-ci repondent souvent que le seul facteur important est le degre de connaissance. c. Y a-t-il des cas oü vous hesitez entre le «tu» et le «vous»? Si oui, lesquels? Si oui, comment contoumez-vous le probleme? 50% des collegiens messins et 77% des collegiens parisiens, ainsi que presque tous les etudiants messins et parisiens hesitent de temps en temps sur le choix du pronom d'adresse. Dans la grande majorite des cas, le probleme est lie ä l'äge: les jeunes ne savent pas comment s'adresser aux parents des amis, aux amis des parents, aux enseignants et aux adultes (inconnus ou peu connus) en general. Les etudiants mentionnent en plus les beauxparents et les collegues un peu plus ages (30-40 ans, precise un interroge). Les reponses des generations de 1960 et 1970 montrent que les Parisiens hesitent presque toujours, les Messins dans environ 75% des reponses, dans le choix du pronom d'adresse, et que le facteur principal est, chez eux aussi, l'äge. Parmi les facteurs isoles mentionnes, on trouve le choix du pronom d'adresse dans un groupe dejä constitue, les personnes venant d'un milieu plus aise, les superieurs hierarchiques ... Quant aux generations de 1940 et 1950, les Messins hesitent toujours moins que les Parisiens: 66% d'entre eux avouent ne pas toujours savoir quel pronom d'adresse choisir, tandis que 90% des Parisiens ont des problemes. Dans leurs reponses aussi, les facteurs age et premiere rencontre se repetent, et parmi les facteurs isoles on trouve, p.ex. les rapports hierarchiques, les rencontres avec d'anciens etudiants, l'anciennete dans les relations, les amis des enfants, les situations d'urgence ...

L 'emploi des pronoms d'adresse dans deux villes franqaises

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Seule la moitie des retraites messins et parisiens hesitent dans le choix du pronom d'adresse. On ne trouve pas de facteurs homogenes, comme dans les reponses des autres generations. Chez les Messins, le Statut social et les questions de hierarchie apparaissent le plus souvent dans les reponses: quelqu'un de hierarchiquement superieur en prive / en public, quelqu'un qui occupe une fonction elevee, mais qui est plus jeune, quelqu'un qui se donne des airs superieurs, quelqu'un dont on ne connait pas le Statut social... Les Parisiens signalent plutöt les facteurs connaissance et situation de communication·, voyage organise, nouveau membre de famille par mariage, meconnaissance des habitudes du milieu, oubli du pronom employe avant... Les strategies les plus courantes de contournement du probleme sont les suivantes: 1. je vouvoie (tous) 2. je demande (tous) 3. j 'attends que I'autre demande de tutoyer (collegiens, etudiants, 1960-1970) 4.j'evite les pronoms (tous) 5 .j'evite de m 'adresser directement ä lui (etudiants, 1960-1970, 1940-1950) e.j'utilise les deuxselon le contexte (etudiants, 1960-1970, 1940-1950) 1 .je fais comme il fait (1940-1950, retraites) 8 .j'utilise la lere personne du pluriel (retraites) Les reponses nous montrent que chaque generation a des problemes dans le choix du pronom d'adresse, et qu'ils sont surtout lies aux questions d'äge, ä l'exception des retraites. Quant aux manieres de contourner le probleme, elles sont assez identiques dans l'ensemble, mais on peut noter que la Strategie (3) est signalee par les trois groupes d'informateurs les plus «jeunes», tandis que les strategies (7) et (8) sont employes par les informateurs les plus «äges». d. Comment faites-vous pour passer du vouvoiement au tutoiement? Les reponses les plus recurrentes ä la derniere question ouverte sont assez identiques, la reponse (4) etant toutefois donnee par deux generations parmi les plus «jeunes» et (5) par les generations les plus «ägees»: 1. ςα vient automatiquement quand on connait mieux son interlocuteur (tous) 2. j'attends qu'il me propose de le tutoyer (collegiens, etudiants, 1960-1970, retraites) 3. je demande (tous) 4. je sors un «tu» pour voir la reaction,ye teste le «tu» (etudiants, 1960-1970,) 5. accord mutuel (1940-1950, retraites) On trouve aussi des solutions plus personnelles; un interroge faisant partie de la generation 1940-1950 dit passer du Τ au V a travers des expressions toutes faites tu sais, tu vois..) Plusieurs retraites signalent qu'ils ne changent pas de pronom d'adresse: s'ils vouvoient quelqu'un, ils continuent a le vouvoyer. Certains d'entre eux soulignent aussi qu'ils n'aiment pas tutoyer et que le probleme ne se pose done pas.

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Eva Havu

V. Conclusions

L'enquete nous montre des tendances assez identiques dans le choix des pronoms d'adresse dans les deux villes (v. surtout questions ouvertes). Cependant on peut y voir I'impact de trois facteurs (majeure) sur le choix de ces pronoms: a. äge des interroges (facteur le plus important), b. ville d'origine, c. mai 1968 ä Paris. a. Les informateurs jeunes tutoient en general plus facilement que les informateurs plus äges, et Ton trouve, surtout ä Paris, un taux de tutoiement descendant regulierement du + äge au - äge (les generations 1960 et 1970 modifiant eventuellement un peu les donnees). Dans le cas de collegues plus äges ou superieurs, le taux de tutoiement augmente de la generation nee en 1980, pour descendre de nouveau quand on arrive aux generations des retraites, qui tutoyaient moins leurs collegues que les jeunes le font actuellement. b. Dans un peu moins de la moitie des situations examinees, les Messins, en general, tutoient plus facilement que les Parisiens (exception: les interroges parisiens nes dans les annees 1960 et 1970). II s'agit surtout de s'adresser aux amis, ä des collegues subalternes ou occupant la meme position hierarchique, quel que soit leur äge, ainsi qu'ä des inconnus plus jeunes ou du meme age. Α Metz, les facteurs +hierarchie et + äge semblent done jouer un röle en faveur du vouvoiement dans les situations de travail et de premiere rencontre, tandis que les amis et les collegues subalternes sont plus facilement tutoyes qu'ä Paris. Si l'on examine le troisieme äge ä part, on peut constater que les retraites messins tutoient (tutoyaient) de loin plus facilement que les retraites parisiens dans la plupart de ces situations, ä l'exception des premieres rencontres (facteur -connu). c. Les informateurs parisiens nes dans les annees 1960 et 1970, done ayant eventuellement vecu les evenements de mai 1968, mais etant surtout des descendants des «soixantehuitards» tutoient, en general, (bien) plus souvent que les autres generations anterieures et posterieures, meme la generation nee en 1990 (leur äge «mür» leur donnant probablement la possiblite de prendre plus de liberies en s'adressant aux autres adultes). Ce n'est guere que lors des premieres rencontres avec des inconnus de tout age ou avec des amis d'amis ayant le meme age ou plus jeunes que le taux de tutoiement est moins eleve que celui de la generation anterieure, ou egal ä celui-ci. II sera interessant de voir comment les resultats ulterieurs obtenus dans les autres villes francophones et par l'examen de corpus oraux completeront cette enquete preliminaire.

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Alain Mailies

Ä propos du traitement des donnees linguistiques spatialement reparties

A. Dialectes et geographie

Les cartes dialectologiques se presentent pour la plupart, soit avec des donnees judicieusement positionnees, phonetiquement transcrites ou codees, soit avec une representation graphique, trait de limite ou symbole, agregeant des donnees, en petit ou tres grand nombre. Pour moi, cela s'avere toujours insuffisant, car il est du devoir du dialectologue de ne pas considerer que l'espace geo-linguistique est auto-organisateur, mais qu'il est le produit de l'activite historique et spatiale de communautes socio-culturelles en oeuvre sur l'espace geographique, concret. Les patois ne s'implantent pas n'importe ou, uniquement en termes de rapports avec leurs voisins plus ou moins proches, mais en tenant compte de l'environnement de geographie morphologique de leurs lieux d'implantation. C'est ä la fois par ses liens avec la linguistique et la geographie sociale que la linguistique geographique doit etre conipue comme une des disciplines de la Science de l'homme. Une teile problematique releve de la delicate difference entre linguistique geographique et geographie linguistique, debat qui a souvent ete contourne en creant le neologisme de geolinguistique. Je suis personnellement plutöt porte vers le premier cas de cette alternative, car je crois que certains traits du systeme d'une langue naturelle ne sont explicables qu'ainsi. Nous en verrons un exemple un peu plus loin. Meme dans ce cas toutefois, il convient de ne pas oublier l'espace geographique sous-jacent, et il faut en representer sur la carte quelques elements judicieusement choisis pour expliquer (en partie) la repartition des patois. Les deux cartes correlees ci-apres essaient de mettre en exergue cette question. La carte du haut presente le territoire du gallo-roman, pour y positionner reciproquement les differents dialectes. Les noms des dialectes sont soigneusement places: au centre de la zone (cf. picard), couvrant une grande partie de son aire (cf. normand), et ils sont Orientes suivant la forme de la zone (cf. languedocien). Entre autres, trois difficultes amenent ä moduler ces beaux principes: les aires tres allongees ou tres etendues (cf. gascon), car on ne peut indefiniment etirer le texte; les aires de petite etendue (cf. angoumois, justement absent de la carte), car le texte deborde de la zone; la lisibilite d'ensemble de la carte, qui necessite d'avoir des noms de meme police de caractere, de taille approximativement constante. Une teile carte ne repond evidemment pas systematiquement ä la question ä tel endroit quel dialecte parle-t-on, mais je la crois linguistiquement plus juste qu'un trace de frontieres inter-dialectales, car determiner la limite precise entre deux parlers est une gageure voire un leurre. Ce qui est parfaitement juste dans ce type de representation, c'est l'idee d'existence d'aires de stabilite spatiale süffisante des parlers. D'oü les regies de positionnement des noms des dialectes.

60

Alain Mailles

Situation relative des dialectes

P. 2

Quelques dialectes du gallo-roman •a 2


Έ 3

Ind Ext 5

2

V*U Εgal

te jö Oppos 14 non F ό F e

4

s

Ρ

(

3F 6M 6F

ο

fr ο

Ext Ind

c ο CJ

1

n l i jö

Εgal Oppos 5

V«u ό 3M

Μ 1

S

Ρ

Γ 3F 6M 6F

Systemes issus de l'etude de la matrice ordonnee de 29 villages χ 8 personnes χ 60 formes observees Notons egalement ici qu'il est difficile d'expliquer l'existence du paradigme a forme unique pour toutes les personnes sans le recours aux necessites de la linguistique geographique. La carte-synthese correspondant aux systemes s'obtient normalement, ä partir de la delimitation des villages en classes correspondant ä ces systemes, via la matrice ordonnee.

68

Alain Mailles

Carte-synthese des systemes des paradigmes du PPSC LIMITES

entre bloc de prise rice et limite la plaine et bloc d'absence les Monts du Forez

SYSTEMES

1 ®2 r

0

te

r

e

te je

3 4

ό e

nil

je

V«U

ό

5 i

limite entre occitan et franco-provengal

Deux cartes sont necessaires, conformement aux regies de la semiologie graphique

A propos du traitement des donnees linguistiques spatialement

69

reparties

Les relations spatiales inter-dialectales sont, en bas, geographiquement positionees. Si Ton postule, avec realisme, que le dia-systeme spatial porte parfois en lui quelques figements de dynamiques d'evolution temporelle, on peut alors emettre avec la carte du haut quelques hypotheses diachroniques, qui ä leur tour permettent de mieux apprehender la realite synchronique dia-spatiale. Mais la carte du bas est tout aussi importante, car eile s'interesse ä la repartition geographique des systemes morphologiques paradigmatiques du PPSC. Car, ne l'oublions pas, la frontiere linguistique est une realite de terrain absolument concrete, ainsi qu'essaient de vous le faire sentir les deux photos suivantes:

Une portion de la faille linguistique: le col du Beal et la crete du Forez. Photo: Alain

Mailles

Une portion de la faille linguistique: la crete des Monts du Forez, au sud du col du Beal. Photo: Alain Mailles

70

Alain Mailies

Ces deux photos ont ete prises en parcourant du nord au sud la crete des Monts du Forez, done en chevauchant la faille linguistique majeure entre le franco-proven9al ä gauche, ä l'est, et occitan ä droite, ä l'ouest. II convient de remarquer la nature du sol, qui est constitue d'une remontee du socle granitique, et je laisse imaginer la rigueur hivernale de ces lieux, particulierement lors des tempetes de neige, quand le fort vent froid du nord, la bise, peut creer en seulement quelques heures des congeres de plus d'un metre de haut. La premiere photo a ete prise juste avant d'arriver au seul point de passage amenage d'un versant ä l'autre, juste un peu au nord et au dessus du col du Beal; la frontiere descend vers la batiment situe au col, puis remonte alors vers le sommet des Monts du Forez, Pierre-surHaute, ä environ 1600 m, dont on peut peut-etre deviner tout au fond les relais hertziens. C'est un peu apres le tout premier contrefort visible sur la premiere photo qu'a ete prise la deuxieme photo: il s'agit lä d'une bonne image de ce que peut etre concretement une faille linguistique, quand, ici, une zone relativement aride et malgre tout assez elevee separe deux versants nettement plus accueillants. S'agit-il encore de linguistique geographique? Je le pense malgre tout.

D. Representations de points «aberrants» en proximite d'une frontiere.

On vient de voir qu'il peut etre difficile de determiner une frontiere dialectale, tant ä cause du phenomene de chevauchement de frontieres, qu'a cause des realites geographiques sous-jacentes. Le livre de Derne Läszlo souleve d'autres questions tout aussi cruciales, quand des points proches de la limite inter-zones des aires α et b, sont spatialement plutöt du cöte a mais sont du cöte b quant ä leur valeur. II me semble important de reactualiser cette reflexion fondamentale, sans doute en rapport avec la notion d'epaisseur de la frontiere et de dynamique reciproque des langues naturelles dialectes, meme si d'apres l'auteur sa discussion n'est nourrie que du souci de la representation des donnees recueillies. Je crois que sa pensee allait beaucoup plus loin que ce qu'il a voulu en dire. Les schemas que je vous presente ont ete redessines et completes, en en gardant tout l'esprit (serie de figures de gauche). Je ne crois pas utile de les commenter, car je pense que leurs legendes les expliquent suffisamment (serie de figures de droite).

A propos du traitement des donnies linguistiques spatialement

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reparties

Frontiere et representation des points enquetes singuliers I so tit 10 .

tangyer

15

ICD

1 tangyer ,5 ,

tänyer

6 tänyirtängyer 11 tänyertänyer 16 tängyer 9 14 tänyer tänyir tängyir

tängyer

tänyer

tänyir

tängyir

tänyir

tängyr

φ t®

tdnyer

tängyir

tangyer

tdnyer

1

/ β·' ! § f> o ι^ 1

~~~

tänyir

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tängyi _A4_

1 tänyir

Expansion territoriale *

t> tängyiτ***^

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tangyer Λ3_

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|

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ι

angye 5l'

tänyir

angy

tänyer

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l g λ

Les schemas de L. Derne, tängyir tdnyer redessines et rassembles

Intrication ci

tdngyir

^Ί η

tänyir l ängyi

-α tdnyir



tänyir

C2

έϋΡ ^^^^ t s HHP wm 1111 Legende interpretative pour les schemas

Conception : A. Mailles (UPMC) - Rialisation infographique : A. Jelinski (EHESS) - Paris (France)

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Alain Mailles

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Carmen Muniz Cachön / Μ. "Jesus Lopez Bobo /Ruth Gonzalez Rodriguez/ Miguel Cuevas Alonso /Liliana Diaz Gomez Algunas notas acerca de la entonacion en Asturiano1

1. Introduction

En el marco del Proyecto internacional AMPER, cuyo objetivo es el estudio de la prosodia de las lenguas romänicas de Europa, se inscribe nuestro grupo de investigation, denominado AMPER-Astur con el fin de describir los rasgos prosodicos del asturiano, el gallego-asturiano y el castellano hablado en Asturias. El estudio de las variedades geopro sodicas de los diasistemas lingüisticos presentes en Asturias es una novedad, puesto que ünicamente se dispone de unas brevisimas reflexiones de caräcter general que Ma Josefa Canellada (1984) incluye en sus «Notas de la entonacion asturiana», donde senala que los patrones entonativos de la lengua asturiana difieren de los realizados por las gramäticas descriptivas para el castellano normativo. Por lo demäs, las monografias sobre el dominio lingüistico asturiano solo ofrecen algunas descripciones parciales del nivel fönico, pero centrändose fundamentalmente en el anälisis segmental. Se trata, ademäs, de descripciones que carecen de base fonetica experimental. Para alcanzar nuestro objetivo de describir la entonacion del asturiano, nos hemos centrado en la manifestation de los rasgos prosodicos a lo largo del enunciado. El interes genuino del estudio radica en el anälisis de los parämetros aciisticos frecuencia fundamental, duration e intensidad, en secuencias en las que se controla la estructura acentual de todas las palabras componentes. De este modo, se han obtenido las diferentes curvas melödicas que presentan las oraciones asertivas e interrogativas, compuestas por palabras oxitonas, paroxitonas y proparoxitonas. Hemos iniciado esta investigation tomando Mieres - localidad situada en el centro-sur de Asturias - como punto de partida en la description del asturiano central, por presentar su habla rasgos entonativos peculiares aparentemente diferentes del resto de Asturias y de las hablas castellanas. Como resultado del trabajo, se ofrecen unas tablas representativas del valor medio de la frecuencia fundamental, de la duration y de la intensidad de las vocales en las dos modalidades analizadas, valorando la importancia de estos tres parämetros como soportes de la entonacion.

Este trabajo ha sido realizado gracias a la ayuda institutional proporcionada por la Universidad de Oviedo para AMPER-ASTUR (referencia, MB-04-501-1) y a una beca de colaboraciön concedida por la Academia de la Llingua Asturiana.

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Carmen Muhiz Cachön et al.

2. Metodologia

Hasta el momento, la description del patron entonativo del asturiano hablado en la zona centro-sur de Asturias se ha realizado a partir de una informante procedente de Mieres. Esta informante cumple los requisitos establecidos por AMPER: mujer, en un rango de edad comprendido entre veinticinco y cincuenta anos y sin estudios superiores. Ademäs, es habitante de zona urbana, nacida y residente alii. Siguiendo las directrices generates del Proyecto AMPER, se han preparado y grabado tres tipos de corpus: uno libre, basado en tareas de mapa; otro inducido, colocando a nuestros informantes en situaciones concretas, orientadas a la formulation de preguntas ο respuestas esperadas. Por ültimo, se ha manejado un corpus ad hoc, en el que se ha controlado el nümero de silabas de cada enunciado, la distribution de palabras agudas, lianas y esdrüjulas, asi como otras variables de tipo fonetico que facilitaron el anälisis posterior. Este ultimo Consta de 63 enunciados asertivos y 63 interrogativos que presentan la estructura SVO, con y sin expansion del sujeto y del objeto. Cada una de las 126 secuencias iniciales ha sido repetida tres veces, de forma que el corpus final esta integrado por 378 secuencias. El acento lexico de la palabra intermedia - el verbo - es siempre paroxitono, en tanto que el sujeto, el objeto y sus respectivas expansiones pueden ser oxitonos, paroxitonos ο proparoxitonos. La grabacion de las muestras se realizo en el Laboratorio de Fonetica de la Universidad de Oviedo con una grabadora DAT y un microfono unidireccional a una frecuencia de muestreo de 48kHz. Posteriormente se procedio a la elimination de ruidos de las secuencias mediante un filtrado realizado con el programa GoldWave 4.25 y a la reduction de la frecuencia de muestreo a 16kHz para poder analizarla con las rutinas del MatLab 4.0 proporcionadas por AMPER. Este programa nos permitio el estudio de las vocales a partir de su segmentation en la cadena fönica. De cada una de ellas, el programa nos proportioned los siguientes valores: duration e intensidad globales de cada silaba y la frecuencia fundamental en los momentos inicial, medio y final de cada vocal. Los datos que mostramos en este trabajo se han extraido del anälisis del corpus ad hoc, concretamente de todas aquellas secuencias asertivas e interrogativas que presentan la estructura SVO (sujeto-verbo-objeto). El corpus manejado Consta de 9 secuencias asertivas y 9 interrogativas, cada una de las cuales fue repetida tres veces; asi pues, se han analizado 54 secuencias: 27 asertivas y 27 interrogativas. El sujeto y el objeto aparecen siempre en los extremos, sin expansion de ningün tipo - con 4 y (3) 4 silabas, respectivamente - y el nucleo del sintagma estä formado por palabras oxitonas, paroxitonas ο proparoxitonas; de este modo, las oraciones contemplan todas las posibilidades acentuales en position inicial y final. En el sintagma verbal aparece siempre una palabra trisilaba liana. De esta forma, se pretende controlar la incidencia de la estructura acentual de las palabras en las diferentes posiciones de la secuencia en el patron entonativo. Los valores correspondientes a la frecuencia que se representan en el eje de abscisas no se corresponden con el nümero de silabas, puesto que aunque el programa MATLAB proporciona tres valores tonales para cada vocal - inicial, medio y final - , en nuestro anälisis solo se ha considerado el valor medio, excepto para la primera y ültima silabas. De

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Algunas notas acerca de la entonacion en Asturiano

esta forma, en los gräficos de FO, el eje de abscisas recoge los valores correspondientes a 12 ο 13 puntos, en funcion de que los enunciados contengan 10 u 11 silabas.

3. Resultados

3.1 Anälisis de la Frecuencia Fundamental

3.1.1 Rasgos generales Aunque se discute la importancia que tienen los parämetros intensidad y duration como soportes de la entonacion y su contribution a la differentiation entre enunciados asertivos e interrogativos, la comunidad cientifica sostiene que el parämetro mäs relevante, en este caso, es la evolution de la frecuencia fundamental (FO) a lo largo del enunciado. Por ello, la description general de la curva permitirä apreciar el peso que esta asume en terminos absolutos y contrastar su variation en relation con el acento como indice de la entonacion. Como se puede apreciar en el gräfico siguiente - obtenido a partir de la media de todas las secuencias analizadas - , en el habla de Mieres, la curva que dibuja la frecuencia fundamental sigue la misma trayectoria ambas modalidades, si bien los enunciados interrogativos presentan picos mäs altos y FO general mäs alto:

Curvas globales FO en asertivas/interrogativas de Mieres

—·- FO vocales en asertivas (Hz.) FO vocales en interrogativas (Hz.)

En terminos generales, la curva que representa la frecuencia fundamental de los enunciados asertivos e interrogativos comienza en un tono medio, mäs bajo en asertivas, con el pico mäs elevado en la silaba 4 - quinto punto, si tenemos en cuenta que en la primera silaba reflejamos dos puntos seguido de un valle pronunciado en ambas modalidades en la silaba 6; a continuation, sigue otro pico, aunque menos prominente en ambos casos en la silaba 8 - debido al fenömeno de declination que presenta la curva - y un

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Carmen Muniz Cachon et al.

descenso progresivo hasta el final del enunciado en ambas modalidades, donde se alcanzan los valores frecuenciales mäs bajos. En la primera parte del enunciado, el acento tonal se produce siempre en la silaba postonica, tanto en enunciados asertivos como en interrogativos. Se trata de la silaba 5 para las palabras agudas, de la 4 para las lianas y de la 3 para las esdnijulas (veanse gräficos 2, 3 y 4). La diferencia entre ambas modalidades en esta parte del enunciado radica ünicamente en la presencia de un mayor rango tonal en las secuencias interrogativas. Debe destacarse, ademäs, que en esta position la FO de las esdnijulas es mäs alta que en las lianas y en estas que en las agudas. En el verbo - segundo acento tonal - se produce de forma constante un valle acusado en la silaba sexta - que es siempre tönica, dado que la segunda palabra es invariablemente paroxitona independientemente de la modalidad del enunciado y de la naturaleza oxitona, paroxitona ο proparoxitona del primer y tercer acento lexicos. En el tercer acento tonal - en el que se encuentra el tonema - , es donde se observan mayores diferencias, como cabia esperar, en cuanto a la evolution de la FO, tanto entre las diferentes modalidades como en relaciön con el acento. Es apreciable que el pico tonal coincide generalmente con las silabas 7 u 8 - 8 y 9 e n l a tabla 1, debido a que en aquellas secuencias en que el sintagma final no tiene articulo ni preposition y, por consiguiente tienen una silaba menos, se ha dejado vacia la casilla 8 con independencia de que la ultima palabra del enunciado sea oxitona, paroxitona ο proparoxitona. En las secuencias asertivas, el punto mäs bajo de todo el enunciado se corresponde con la silaba final - con ligeras matizaciones que expondremos mäs adelante - . En las interrogativas, la frecuencia mäs baja se alcanza en la silaba tonica de la ültima palabra en los tres esquemas acentuales considerados. Esta circunstancia explica el comportamiento que presentan los enunciados interrogativos en el habla de Mieres: en las palabras oxitonas, la inflexion final coincide con el centra de la silaba tonica. En las secuencias formadas por palabras paroxitonas y proparoxitonas, la inflexion tiene un mayor recorrido, produciendose un ascenso desde el final de la tonica hasta el primer punto de la postonica, para concluir en ambos casos con un descenso final.

3.3.2 Frecuencia fundamental y acento lexico Como se observa en la tabla 1, en la primera parte del enunciado, la frecuencia fundamental guarda relaciön con el tipo acentual de la palabra que lo constituye, pues existe relaciön constante entre acento tonal y silaba postonica. Ciertamente el pico tonal se sitüa en la tercera silaba, cuando la palabra es esdnijula, en la cuarta, si esta es liana, y en la quinta, cuando se trata de una palabra aguda. Por lo tanto, en todos los casos el pico tonal coincide con la postonica, considerando que todas ellas son palabras trisilabas precedidas de articulo. En el segundo acento, el valle se produce de forma constante en la silaba 6, coincidiendo en todos los casos con el acento lexico. Asimismo, la observation de esta tabla pone de manifiesto que, en nuestro corpus, la diferente estructura acentual de la tercera palabra no modifica la trayectoria de la FO de la primera ni de la segunda palabra del

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Algunas notas acerca de la entonacion en Asturiano

enunciado. Tampoco el tipo acentual de la palabra correspondiente al primer acento tonal tiene repercusion directa en el comportamiento de la curva en la liltima palabra. Valores de FO en Hz de cada silaba en asertivas (a) e interrogativas (i) relacionando el acento lexico (sombra gris) con el acento tonal (cursive) 2 PRIMER ACENTO

aguda liana esdrujula

a i i i

0 185 186 184 192 180 199

1 163 181 179 191 177 201

2 170 186 176 193 195 202

3 173 189 185 241 266 293

4 181 214 207 263 201 265

SEGUNDO ACENTO 5 6 7 189 169 176 234 193 195 169 158 161 221 197 203 170 177 209 215 192 241

TERCER ACENTO 8

197 255

9 185 240 174 210 160 171

10 184 217 141 160 175 206

1 1 169 147 146 192 160 213

fin 151 161 140 176 153 195

Tabla 1

Como sucede en otras lenguas y variedades dialectales, las diferencias mäs destacadas entre la modalidad asertiva e interrogativa y en la relacion que se establece entre FO y acento se reflejan en el tonema, que en nuestro corpus se corresponde con la tercera palabra del enunciado. Como ya ha sido senalado, en esta el pico tonal suele coincidir con la silaba octava ο novena, lo cual refleja la frontera sintagmätica entre el verbo y el objeto. Es a partir de este punto donde se aprecian mayores diferencias entre ambas modalidades y en relacion con la estructura acentual de la tercera palabra. Como se puede apreciar en el gräfico 2, cuando el tonema estä formado por una palabra aguda, la evolution que ofrece la FO en los enunciados asertivos e interrogativos es diferente. Pero conviene matizar que, dado que en la ültima silaba se consignan dos valores de FO, en el caso de las asertivas, el punto frecuencial mäs bajo es siempre el ultimo valor del enunciado, que es, ademäs, el mäs bajo de toda la secuencia; es decir, se aprecia un marcado final en cadencia. Los enunciados interrogativos tambien presentan final en cadencia pero, a diferencia de los asertivos, el punto mäs bajo se obtiene en el primer valor de la ültima silaba, alcanzändose en terminos absolutos el valor frecuencial mäs bajo, no solo en relacion al Ultimo punto de los enunciados interrogativos, sino tambien respecto de los correspondientes asertivos. La singularidad de las frases interrogativas con palabra final aguda reside en el movimiento ascendente que realiza la segunda parte de esta silaba final.

2

En la tabla se han consignado dos valores para la primera silaba - senalados como «0» y «1» - y para la ultima - senalados en las casillas «11» y «fin» - .

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Carmen Muniz Cachön et al.

FO aguda-aguda asertiva/interrogativa en Mieres

- * - F O l l a n a - l l a n a a s e r t i v a s - - » - F O

l l a n a - l l a n a

i n t e r r o g a t i v a s

Gräfico 2

Con respecto a los enunciados cuya tercera palabra es llana (gräfico 3), presentan una evolution paralela en la modalidad asertiva e interrogativa, con diferencias significativas en la amplitud del rango tonal - mäs amplio en interrogativas como sucede en los otros casos. En el tonema, debe senalarse la prominencia tonal de la silaba octava, seguida en el caso de las lianas de un marcado descenso hasta un pronunciado valle, mäs marcado en las interrogativas, que coincide con la silaba tonica. La silaba final, y postonica en este caso, estä reflejada en dos puntos, el primero de los cuales toma una direction ascendente, mäs relevante en la modalidad interrogativa, inmediatamente truncada en la misma silaba. Por consiguiente, tanto en la modalidad asertiva como en la interrogativa se produce un final en cadencia. FO llana-llana asertiva/interrogativa en Mieres

- » -

F O a g u d a - a g u d a a s e r t i v a s F O a g u d a - a g u d a interrogativas

i j

Gräfico 3

Por ültimo, los enunciados cuyo tonema estä formado por palabra esdnijula siguen la trayectoria general descrita anteriormente en otras estructuras acentuales, con pico tonal en

Algunas notas acerca de la entonacion en Asturiano

79

la silaba 8 en las interrogativas y en la 7 en las asertivas, y valle acusado en la tonica en ambas modalidades. Como se puede observar en el gräfico 4, la evolution de la curva discurre por caminos paralelos en ambas modalidades, con cotas mäs altas en las interrogativas, pero con un amplio rango tonal en ambas modalidades, a diferencia de lo senalado en los casos precedentes. Debe destacarse la leve diferencia en la evolution de la FO a partir de la silaba tonica. En ambas modalidades coincide con un valle acentuado, seguido de un ascenso tonal en la postonica. La asertiva presenta un descenso progresivo en los dos puntos que senalan la silaba final, en tanto que la modalidad interrogativa continua con el ascenso iniciado en la silaba anterior, para descender en la segunda parte de la silaba final. En ambas modalidades se aprecia un tonema descendente. FO esdrüjula-esdrijjula asertiva/interrogativa en Mieres 300 280

240

jj 200 180 160

140 120 100

Grafico 4

3.2 Intensidad

3.2.1. Rasgos generales Otro parämetro que vamos a considerar es la intensidad, con el fin de valorar su importancia en la distinciön de la modalidad oracional. Como se puede observar en el grafico 5 - obtenido a partir de la media de todas las secuencias analizadas - , la evolution global de la intensidad es similar en ambas modalidades: todas las secuencias comienzan en un nivel similar de intensidad, experimentan un ascenso en la silaba 2, con descenso progresivo hasta la silaba tonica del verbo - siempre paroxitono - , para finalmente experimentar un nuevo descenso en las tres ultimas silabas del enunciado.

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Carmen Muniz Cachon et al.

Intensidad global asertivas/interrogativas en Mieres

110

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

Gräfico 5

Ahora bien, la diferencia fundamental entre enunciados asertivos e interrogativos viene dada por la presencia de unos valores de intensidad mäs elevados en estos Ultimos, que se incrementan al final de la secuencia, donde llegan a distanciarse entre 4 y 6 dB respecto de los correspondientes asertivos, como muestra la tabla 2. Por su parte, los enunciados asertivos presentan un descenso mäs acusado de la intensidad en las dos ültimas silabas, que, considerando globalmente todos los datos, pasan de 93 a 86 dB. Este dato podria apoyar la hipötesis de que la intensidad es, junto con la duration y la frecuencia fundamental, un parametro acüstico que ayuda a marcar la frontera final del enunciado. Intensidad en dB PALABRA 1 Sil. 1

Sil. 2

Sil. 3

Sil. 4

PALABRA 2 Sil. 5 Sil. 6

Sil. 7

Sil. 8

PALABRA 3 Sil. 9

Asertivas

99

102

100

98

99

100

99

Interrogativas

99

103

100

98

99

102

101

99 99

Sil. 10

Sil. 11

97

93

99

97

86 92

Tabla 2

3.2.2. Intensidad y acento lexico Uno de los rasgos mäs destacados que resulta del anälisis de la intensidad es que esta no estä ligada al acento lexico, puesto que, en muy pocos casos, la silaba tonica presenta la mayor intensidad. Ünicamente el verbo, siempre paroxitono, registra los valores mäs elevados de energia en la silaba tonica en las dos modalidades. En terminos generales, se observa una distribution regular de la energia en relation al acento tanto en los enunciados asertivos como en los interrogativos, observändose que la primera silaba de las palabras 1 (exceptuando el articulo) y 3 es siempre la mäs intensa. Si del anälisis del gräfico global que presentamos mas arriba - donde se confirma esta hipötesis - pasamos a la description individual de los diferentes tipos de secuencias en funciön de su tipologia acentual - veanse los gräficos 6, 7 y 8 donde se reproducen los valores medios de intensidad de secuencias con estructura aguda-aguda; llana-llana; esdnijula-esdnijula - , comprobamos la sistematicidad de este comportamiento. Asi, en las secuencias formadas por palabras oxitonas, la silaba tonica es la menos intensa, siendo la

A/gitnas notas acerca de la entonacion

en

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Asturiano

primera silaba de la palabra la mäs intensa. En los enunciados formados por palabras paroxitonas es la silaba pretonica y, por tanto, la primera silaba de la palabra, la que presenta mayor intensidad, en tanto que en los proparoxitonos, sera la tonica la silaba que ofrezca niveles mas altos de energia. Intensidad aguda-aguda asertiva/interrogativa

• Intensidad asertivas(db.) Ξ Intensidad inteiTogativas(db.)

Gräfico 6 Intensidad liana-liana asertiva/interrogativa

• Intensidad asertivasfdb.) Β Intensidad nterrogativas(db)

Gräfico 7

I n t e n s i d a d e s d r u j u l a - e s d r ü j u la a s e r t i v a / i n t e r r o g a t i v a

• Intensidad asertivas(db.) • Intensidad interrogativas(db.)

1

Gräfico 8

2

3

5

β

7

8

9

10

11

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Carmen Muiiiz Cachön et al.

Tampoco la position preverbal ο postverbal de las palabras oxitonas, paroxitonas y proparoxitonas en sus diversas combinaciones modifica la distribution de la intensidad en relation al acento lexico. En efecto, como se observa en la tabla 3, donde se representan los valores numericos correspondientes a la pretonica, tonica y postonica de los tres acentos tonales, independientemente de su position en la secuencia y de la tipologia acentual de la palabra que aparezca en la otra position considerada, las formas oxitonas ofrecen una distribution de la intensidad identica a la anteriormente descrita en sus diversas combinaciones - agudaaguda, aguda-llana, aguda-esdnijula, llana-aguda, esdrüjula-aguda - . Algo similar ocurre con las formas proparoxitonas en sus diversas combinaciones y posiciones en la secuencia - esdrüjula-aguda, esdrüjula-llana, esdrüjula-esdrüjula, aguda-esdnijula, llana-esdrüjula - . IJnicamente, las palabras paroxitonas presentan una distribution diferente de la intensidad en las palabras 1 y 3; en position preverbal (palabra 1), estas presentan los mäximos valores de intensidad en la pretonica, con un descenso y ascenso posterior en la tonica y postonica. Sin embargo, la presencia de una forma paroxitona en position postverbal aguda-llana, llana-llana, esdrüjula-llana - no altera los patrones de intensidad generales descritos, siendo la primera silaba la que presenta los valores mäs elevados. Intensidad en relation al acento tonal PRIMER ACENTO PRET. TON. POST. AGUDAS LLANAS ESDRUJ.

a i a i a i

99 101 102 102 98 98

98 100 99 99 103 103

100 97 100 101

SEGUNDO ACENTO PRET. TON. POST.

TERCER ACENTO PRET. TON. POST.

100 99

97 99 97 98 98 99

99 98

97 98

95 97 92 96 98 99

89 96 85 94

Tabla 3

Esta circunstancia viene a confirmar que la intensidad no estä ligada a la estructura acentual de las palabras - oxitona/ paroxitona/ proparoxitona - , sino a la evolution de la secuencia y a la position de la palabra dentro de ella. La circunstancia de que el verbo, siempre paroxitono, presente los mäximos valores de intensidad en la silaba tonica es, simplemente, fruto de la evolution de la propia secuencia.

3.3 Duration

3.3.1. Rasgos generales El rasgo mäs sobresaliente que muestra este parämetro en el habla de Mieres es la mayor duration de la silaba final de la secuencia, independientemente de la naturaleza oxitona, paroxitona ο proparoxitona de la palabra.

Algunas notas acerca de la entonaciön en Asturiano

83

Duraciön global asertivas/interrogativas en Mieres

2

3

4

5

8

7

8

9

10

11

Gräfico 9

Como se observa en el gräfico 9, en la ultima silaba se dan los mäximos valores de duraciön, mäs marcados en las interrogativas que en las asertivas, producidos quizä por el mayor relajamiento de la vocal final de las asertivas. Sin embargo, contrariamente al comportamiento observado en esta ultima silaba, la duraciön que muestran el resto de las silabas es mayor en el caso de las asertivas que en el de las interrogativas3. Valores medios de duraciön pon numero de silaba en asertivas e interrogativas

Asertivas Interrogativas

PALABRA 1 Sil. 2 Sil. 1

Sil. 3

Sil. 4

PALABRA 2 Sil. 5 Sil. 6

Sil. 7

PALABRA 3 Sil. 8 Sil. 9

Sil. 10

38 35

50 42

53 44

48 42

57 49

37 29

56 47

55 44

57 47

51 51

Sil. 11 j 68 106

Tabla 4

3.3.2. Duraciön y acento lexico Como se puede observar en la tabla 5, tanto en las secuencias asertivas como en las interrogativas las palabras agudas destacan por una mayor duraciön en la silaba tönica -bien sea en posiciön preverbal ο posverbal-, y aunque no es apreciable en la tabla 5, la observaciön individualizada de los gräficos de cada secuencia, nos indica que la coincidencia entre el acento lexico y la mayor duraciön en las lianas es muy poco frecuente. En el caso de las esdrüjulas encontramos dicha coincidencia en la primera parte del enunciado. En cuanto a las secuencias interrogativas destacan por una mayor duraciön de la silaba final las agudas, seguidas por lianas y esdrüjulas. La duraciön de esta ultima silaba en el caso de las asertivas es mucho mäs aleatoria.

Debe tenerse presente que la desviaciön tipica de la duraciön es bastante elevada; por lo tanto, deben tomarse los datos con cautela.

84

Carmen Muniz Cachön et al. Valores medios de duration en asertivas (a) e interrogativas (i) PRIMER ACENTO PRET.

AGUDAS LLANAS ESDRUJ.

ΓΟΝ.

POST.

1

44

75

i a

43 54

35 51 45

1

40 55

Μ 40

86 50

66 57

31

SEGUNDO ACENTO PRET. TON. POST.

TERCER ACENTO PRET. TON. POST. 48 40

49 45

69 46

79 51

35 36 30 21

73 108 90 67 68 65

68 90 17 29

Tabla 5

4. Conclusiones

1. En relation con las diferencias entonativas entre las modalidades asertiva e interrogativa en el habla de Mieres, debemos destacar la existencia de un patron final de cadencia no solo en los enunciados asertivos, sino tambien en los interrogativos. Este patron entonativo corrobora las intuiciones vertidas por Ma Josefa Canellada (1984: 23) que afirma que «la interrogation asturiana se situa en el gran grupo del comportamiento occidental peninsular, junto con el gallego y el portugues». Efectivamente, los resultados de AMPER para el gallego (http://www.u-grenoble3.fr/dialecto/AMPER/Grdemo.htm) tambien muestran la misma tendencia en el tonema final, lo que contrasta con los estudios acerca de la lengua espanola que describen un tonema final de anticadencia en las interrogativas absolutas. 2. La trayectoria global de la curva de entonacion es bastante similar en asertivas e interrogativas, aunque las interrogativas presentan una frecuencia fundamental mucho mas alta que las asertivas. 3. En la estructura analizada, se observan tres acentos tonales en ambas modalidades: el primero invariablemente en la silaba postonica, el segundo, marcado por un valle, coincide constantemente con la silaba tonica y el tercero marca la frontera sintagmätica del inicio del ültimo sintagma. 4. La intensidad no estä ligada al acento lexico y disminuye gradualmente en las asertivas en tanto que en las interrogativas mantiene un nivel algo mäs uniforme a lo largo del enunciado. Sin embargo, su evolution parece mostrar un paralelismo con el desarrollo de la frecuencia fundamental; asi, la cadencia final de interrogativas y asertivas se ve acompanada de un descenso de la energia al final del enunciado, que resulta mas acusado en estas ultimas. 5. Una de las conclusiones mäs importantes que debemos extraer del analisis de la duration es que en algunos casos se cumple la relation entre la duration y el esquema del acento lexico, siendo muy visible en el caso de las agudas y menos en las lianas y en las esdrüjulas. 6. Parece especialmente relevante que, independientemente de donde recaiga el acento lexico en la ültima palabra, es la vocal final de la secuencia la que presenta una mayor duration en Mieres, pero especialmente en los enunciados interrogativos formados por palabras agudas. Ademäs, cabe destacar el hecho de que la mayor duration de la silaba final

Algunas notas acerca de la entonacion en Asturiano

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c o i n c i d e c o n el m o v i m i e n t o final d e la c u r v a . E n el e s t a d o a c t u a l d e n u e s t r a i n v e s t i g a t i o n , la h i p o t e s i s q u e b a r a j a m o s p a r a e x p l i c a r e l c o m p o r t a m i e n t o p e c u l i a r d e las s e c u e n c i a s t e r m i n a d a s e n v o c a l a g u d a es q u e , al p r o d u c i r s e e l a s c e n s o del t o n e m a e n la s i l a b a final y n o e x i s t i r p o s i b i l i d a d d e m a r c a r el d e s c e n s o p o s t e r i o r e n s i l a b a s i g u i e n t e a l g u n a , se a l a r g a la d u r a t i o n d e la v o c a l . 7. F r e n t e

a la c o n s i d e r a t i o n

tradicional

de

q u e es el t o n e m a

final

el

elemento

d i f e r e n c i a d o r d e las m o d a l i d a d e s a s e r t i v a e i n t e r r o g a t i v a , n u e s t r o s r e s u l t a d o s a p u n t a n e n o t r a d i r e c t i o n : n o se p u e d e n e g a r el p a p e l d e l m o v i m i e n t o final d e la c u r v a e n t o n a t i v a e n la d i s t i n c i o n d e a m b a s m o d a l i d a d e s , p e r o la d i s c r i m i n a t i o n e n t r e a s e r t i v a s e i n t e r r o g a t i v a s r e s i d e e n el r a n g o t o n a l d i f e r e n c i a d o q u e o f r e c e t o d a la c u r v a , asi c o m o e n la e s t r u c t u r a e n t o n a t i v a d e la ü l t i m a p a l a b r a d e la s e c u e n c i a . E s t e f a c t o r , u n i d o a la m a y o r i n t e n s i d a d o b s e r v a d a e n el final d e los e n u n c i a d o s i n t e r r o g a t i v o s y a la m a y o r d u r a t i o n d e las v o c a l e s m a r c a n las d i f e r e n c i a s e n t r e las d o s m o d a l i d a d e s .

Bibliografia

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Corina Veleanu Langues romanes en contact au XIX e siecle: l'influence du fran^ais sur la langue roumaine juridique

Frontiere Orientale de la Romania, tout comme le Portugal en est la frontiere d'Occident, la Roumanie, meme si eile est geographiquement isolee du reste de la Romania, est liee ä la France par des affinites electives et culturelles profondement durables. «L'idiome roman le plus riche en emprunts qu'aucune autre langue romane ne connait»,1 de par son positionnement geographique et son histoire mouvementee, le roumain se reromanisera et reintegrera le monde roman occidental ä partir du XVIII e siecle, et cela, dans une grande mesure, grace ä la France et ä la langue frangaise. Le moment historique oü le frangais commence ä penetrer le monde roumain marque la fin d'un Moyen Age roumain prolonge, portant l'empreinte d'un Orient ottoman, slave, byzantin, grec et orthodoxe, et le debut de l'epoque moderne, qui verra naitre, dans les bouleversements revolutionnaires, romantiques et nationalistes, du dix-neuvieme siecle, Γ Etat roumain, la nation roumaine et leur langue. Les agents de cette metamorphose linguistique et organisationnelle sont frangais et roumains, diplomates et ecrivains, gens de lettres, etudiants et hommes politiques. Le crepuscule de l'Orient et l'avenement de l'Occident s'entrelacent au debut, pour laisser ensuite la place aux mots et aux choses modernes. Les institutions et les fonctions publiques se modernisent suivant le modele frangais. Les lois puisent leurs sources d'inspiration dans les codes napoleoniens. Avec l'aide du frangais, la nouvelle societe roumaine est creee et nommee. En moins d'un siecle, cette societe, ainsi que sa langue, connaissent une evolution surprenante, qui les porte ä forte allure vers l'Europe moderne. La langue roumaine juridique est ainsi un des resultats de ce qu'on pourrait appeler une deuxieme Revolution frangaise, qui s'est accomplie en dehors des frontieres geographiques de la France. Le frangais avait gagne la bataille contre les temps revolus, et avait aide a forger la langue roumaine moderne. Qui plus est, les concepts nouveaux et les valeurs nouvelles qui ont accompagne la creation des nouvelles structures et la mise en place de la nouvelle organisation etatique roumaine ont reussi ä frayer leur chemin dans la mentalite des Roumains. Paradoxalement, Γ apogee de l'influence frangaise dans les Principautes roumaines ne coincide pas avec la periode de rayonnement politique de la France en Europe. La periode entre 1789 et 1815, quand l'Europe «respire au rythme de la France», 2 trouve ces trois pays au debut de leurs relations. Entre 1830 et 1859, les Roumains passent par une transition marquee par la cohabitation de deux realites - celle du passe qui s'efface petit a petit et celle de la modernite qui l'emporte ä grands pas. A partir de 1859, les Principautes Unies Roumaines deviendront de plus en plus receptives aux realites occidentales et frangaises,

1 2

Reinheimer / Tasmowski (1997: 72). Carpentier / Lebrun (1990: 297).

88

Corina

Veleanu

qu'elles imiteront et adapteront. L'organisation ä la franfaise, ainsi que les notions et les concepts qui vont avec, resisteront jusqu'ä nos jours. L'influence que la France exerga en Valachie et en Moldavie fut d'abord epidermique et assez officieuse, se limitant aux actions des secretaires et professeurs franfais aupres des princes phanariotes et des boyards des Principautes. Le protectorat russe, les etudiants roumains a Paris, le printemps des peuples de 1848 constituerent le contexte d'une deuxieme etape de l'occidentalisation de la societe roumaine, a la franfaise. La periode 1859-1866 fut marquee par l'adoption massive des structures et des mots franyais qui participerent en acteurs principaux ä la creation de l'Etat roumain. Les transformations subies par les instruments de l'exercice du pouvoir etatique rendent compte de la portee des actions venant de France et visant la modernisation de la societe roumaine. L'organisation juridique et administrative, de par ses institutions et fonctions publiques, constitue la colonne vertebrale du fonctionnement d'un pays; dans les Principautes roumaines, ces memes institutions et fonctions, ainsi que la langue, porteront l'empreinte fran9aise. Les premieres normes juridiques ecrites valaques et moldaves sont elaborees par et sous l'influence de la religion orthodoxe, qui dictait les regies de conduite ä l'interieur de la societe roumaine medievale. Ces nouvelles normes prennent le nom de pravile. Pravila, substantif feminin, signifie «Ιοί; code» et vient du slave pravilo, lui-meme derive de pravu «juste». Le style juridique des pravile est le premier ä contribuer a la formation de la langue roumaine moderne et ä revolution semantique de son vocabulaire. Gheorghe Bulgär explique: Les pravile ont contribue ä la formation d'un nouveau style - qui est juridique - administrativ-et ont etendu la capacite semantique de beaucoup de mots anciens. En meme temps, les normes de la langue roumaine litteraire se sont consolidees et Ton a retenu, par la selection des mots, certains aspects de la langue ecrite. (Gh. Bulgär 1966: 77, ma traduction).

A la fin du XVIIIe siecle les Roumains, en pleine epoque phanariote, loin de la France et de sa Revolution, de Napoleon et de ses Codes, commencent ä en entendre les echos qui avaient ebranle l'Europe. Et au XIXe siecle ils vont commencer ä se forger une langue capable d'exprimer les nouvelles realties, ainsi que leur nouvelle maniere de se concevoir eux-memes. Le phanariotisme apparait comme «une structure sociale, politique et de culture dans laquelle pouvaient s'integrer tous ceux qui etaient desireux d'accepter et de respecter un certain systeme de valeurs fonde sur un orthodoxisme conservateur, un traditionalisme antioccidental et la fidelite envers la Grande Porte» (Georgescu 1995: 88). Les phanariotes - ä l'origine des dignitaires grecs qui habitaient le quartier Phanar (la Lampe) de Constantinople et qui avaient, pour la plupart, la fonction de traducteurs et interpretes du Sultan - marquent le renforcement de la domination ottomane dans les Principautes, les princes n'etant que de simples elements de Γ administration turque. C'est une epoque d'exploitation directe et de pillage economique jamais connue auparavant par les Roumains, ού 1'enrichissement immediat etait l'unique but du prince regnant. En ce qui concerne le domaine de la langue, apres le XVIIe siecle, le neogrec devient la langue de culture de la classe dominante des deux Principautes, pour acquerir, sous les princes phanariotes, une influence encore plus grande, dont le resultat sera, entre autres, la penetration dans le roumain de toute une serie de termes des domaines economique,

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administratis politique, social et culturel (Reinheimer-Ripeanu 2001: 44). Epoque assez ambigue dans l'histoire roumaine, la periode phanariote marque a la fois une forte influence Orientale et grecisante, une rupture des relations entretenues jusqu'alors par les erudits roumains avec l'Europe, et, d'autre part, le debut de la penetration du fran^ais dans les Principautes, par les secretaires particuliers et les professeurs prives des princes phanariotes ou des boyards roumains, qui etaient pour la plupart des Frangais, par Γ introduction des livres fran^ais, par le developpement des ecoles grecques oü Ton enseignait le fran^ais et l'italien. S'ajoute ä cela le double interet, politique et economique, de la France dans les Principautes roumaines. Ainsi, pour citer Pompiliu Eliade, «les premiers ä repandre Pinfluence frangaise dans les deux Principautes Roumaines fiirent les princes phanariotes» (Eliade 2000: 144). Apres la guerre russo-turque de 1828 - 1829, les Principautes roumaines se retrouvent sous le protectorat russe, represente par le General comte Paul Kisselef, initiateur de la premiere constitution roumaine commune aux deux principautes, les Reglements Organiques. Les Reglements Organiques ont introduit des elements nouveaux dans l'organisation des Principautes, ainsi que dans la langue qui a integre de nouveaux concepts, realties et notions d'inspiration occidentale et particulierement franfaise; ces premiers textes fondamentaux, mis en application au I er juillet 1831 en Valachie et au I er janvier 1832 en Moldavie, offrent une premiere identite d'organisation politique ä la Valachie et ä la Moldavie, jetant les premisses de leur union. Les neologismes d'origine franfaise qu'on retrouve dans ces textes juridiques franchiront, pour la plupart, le seuil de leur domaine de specialite administrative et legale, et entreront dans le roumain courant. Ainsi, des mots roumains nouveaux provenant des mots fran^ais former, civil, interpreter, special, organique, extraordinaire, section, vont acquerir d'autres sens plus larges; ä cöte de leurs derives, ils vont se fondre dans le roumain moderne ä tel point qu'on ne les considerera plus comme des neologismes. La couche cultivee de la societe roumaine, grecisee jusqu'ä la premiere moitie du siecle passe, se francisera et oeuvrera au renouvellement de la langue. Les circonstances politiques, sociales et economiques permettront un travail approfondi d'enrichissement du roumain durant le XIXe siecle, qui ira de pair avec la creation de l'Etat roumain. Apres l'union de la Valachie et de la Moldavie en 1859, l'administration roumaine continuera ä puiser ses sources ideologiques et linguistiques dans le modele fran9ais. Les nouvelles conceptions et organisations administratives des deux pays danubiens refletent tout un travail de refonte et de redecouverte identitaire: en rempla^ant les fonctions et les denominations turques, slaves ou grecques par des notions et des termes empruntes au frangais, les Roumains se forgent une realite europeenne differente de celle que leur situation culturelle et politique d'avant 1859 avait imposee. L'administration des principautes est le resultat de ce qu'Anne-Marie Thiesse avait appele «le parrainage international d'une culture nationale»: avec le soutien de la France, les Roumains reussissent ä sortir de la sphere d'influence ottomane et slave, et ä integrer l'Europe occidentale. L'aide apportee par la France aux Roumains arriva dans les Principautes par une elite intellectuelle franco-roumaine qui instrumenta egalement la mise en place de nouvelles structures administratives. C'est ainsi que l'administration, «ensemble des services publics destines ä concourir ä Γ execution de la pensee du Gouvernement et ä l'application des lois d'interet general» (Block 1877: 14), prit, au XIXe siecle, dans les pays danubiens, la forme imposee par les memes courants de pensee qui

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avaient pose la question de la latinite des Roumains et de la langue roumaine, qui avaient lutte contre la domination turco-russe et qui avaient fini par realiser l'union de la Valachie avec la Moldavie. Pour reprendre la definition donnee par Maurice Block ä la fin du XIXe siecle, «Γ administration pratiquee represente la pensee de toute une generation, en tout cas, celle du legislateur ou de la partie influente de la nation» (Block 1877: 14). Le passage de l'administration d'influence greco-turque et slave ä Γ administration de type occidental, et plus particulierement a celle d'inspiration franfaise, s'est fait rapidement, avec des changements radicaux au niveau des institutions et des fonctions. Les lois qui ont precede et suivi l'union des deux Principautes en sont un excellent exemple, refletant la nouvelle organisation de la societe roumaine; elles portent l'empreinte frangaise tant pour la forme la terminologie juridique - , qu'en ce qui concerne le contenu, s'inspirant directement des codes napoleoniens. Un des documents interessante qui nous sont restes est le «Tableau general des fonctionnaires de tout ordre au service de l'administration en Moldavie» qui decrit l'organisation de la fonction publique moldave au debut du XIXe siecle. Faisant partie du Nouveau tableau historique et politique de la Moldavie, cette presentation est l'ceuvre de Iordache Rosetti-Rosnovanu, boyard moldave exile en Bessarabie entre 1828 et 1831, appartenant ä une des plus grandes families de l'aristocratie moldave fortement impregnee de culture fran^aise, possesseur d'une bibliotheque contenant presque cinq cents livres fran9ais (Georgescu 1972: 173-277). Dans son texte, le boyard roumain fait une description detaillee, en frangais, de l'histoire de la Moldavie, depuis l'epoque des guerres entre les Daces et les Romains, et jusqu'ä la fin de l'epoque phanariote. Son attention se porte ensuite sur l'organisation interne du pays, et notamment sur ce qu'on appellerait de nos jours la fonction publique, dont il presente la complexite et le nombreux personnel qui la compose. Le tableau dresse par le boyard Rosnovanu presente la suite du voi'evode moldave au debut du XIXe siecle. On y retrouve les proches du prince, qui etaient egalement ses ministres, ainsi que les subalternes de ces derniers: en tout, 28 hautes fonctions et 167 fonctions subalternes - chacune de ces demieres pouvant employer une ä 160 personnes pour un pays dont la population ne depassait pas 1 000 000 000 d'habitants. En haut de la hierarchie administrative se trouvait Domnul, le prince regnant, le voi'evode,3 le seigneur, equivalent du monarque absolu, de tradition orthodoxe et byzantine, nom qui, en roumain, est aussi donne ä Dieu, d'oü l'idee de la grace divine qui rend possible le regne du prince. Les hautes fonctions formaient trois categories distinctes: en haut de la hierarchie se

Le boyard Rosnovanu explique: «Le titre de voevode, dont les anciens souverains de la province se decoraient une fois, est slave d'origine, et repond ä celui de general ou commandant d'armee. A leur exemple, les voevodes de nos jours, pour conserver une ombre illusoire de souverainete, le prennent encore dans leurs diplömes, chrysobulles, sentences judicieuses et autres. La Porte a substitue ä ce titre celui de bey, prince, qu'elle donne cependant aussi aux ambassadeurs et ministres des puissances etrangeres. La Cour de Vienne y a ajoute celui d'Altesse, de prince regnant, et celle de Petersbourg celui de hospodar, terme egalement slave qui denote une espece de seigneur souverain. Les voevodes, dans la vue de s'arroger des droits reguliere, ont encore pris celui d'Altesse Serenissime, et pour completer l'illusion, ils se sont environnes de tous les fastes, de tous les honneurs de la souverainete» (Georgescu 1972: 235).

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trouvaient les boyards de premier rang ou les grands boyards, qui s'appelaient boieri velifi,4 Ces hauts dignitaires etaient divises en deux classes. Les autres dignitaires formaient la troisieme categorie de boyards. Le cortege medieval du prince moldave contenait les hauts dignitaires suivants: 1. Le grand postelnic,5 «son conseiller intime, son ministre confidentiel». II sera assimile au grade de general par le Reglement Organique (DER s.u. 6694). En ce qui concerne le substantif masculin general qui remplacera le postelnic, il provient du frangais general et est entre en roumain au XVIHe siecle par l'intermediaire de la langue russe. 2. Le grand grämätic «qui signe la correspondance secrete du voi'evode avec ses agents aupres du ministere ottoman». Le grämätic, substantif masculin provenant du moyen grec γραμματιχός, est connu avec le sens de «secretaire, ecrivain de chancellerie» (DER s.u. 3859). 3. Le divan-effendi, toujours de nationalite turque, «qui intervient dans le jugement de toutes les contestations des musulmans avec les chretiens». La construction est turque, comme la fonction et celui qui en a la charge, efendi etant un titre turc accorde aux dignitaires civils. 4. Le grand comis, «grand ecuyer». Le DER explique: le comis, substantif masculin provenant du latin COMES, par l'intermediaire du moyen grec χόμης, existant aussi en slave - komisü, est un dignitaire qui represente l'equivalent du comes stabuli de l'organisation medievale de l'Europe de l'Ouest, ä savoir done le comte. 5. Le grand cämära§, «surintendant de la Cour et administrateur de la cassette particuliere du prince et des depenses de sa suite». Cämära$ est derive de cämarä, substantif feminin provenant du latin camara par l'intermediaire du moyen grec χάμαρα «voüte» et χαμάρα «chambre». 6. L'ispravnic de la Cour, charge de «Papprovisionnement en comestibles, des reparations de la Cour, des affaires de menage», provenant du slave ispraviti > sl. pravu, «droit». 7. Le grand pitar, charge de la «fourniture de pain en temps de guerre pour la suite du voi'evode». Pitar, substantif masculin derive de pitä - substantif feminin provenant du moyen grec πίτα, ayant le sens de «pain, emploi» - denomme dans le Banat le boulanger, tandis qu'ä la cour des princes roumains il etait un grand boyard, membre du Divan, ayant ä sa charge la boulangerie du palais, l'intendance de l'armee, et, plus tard, les voitures du prince. (DER s.u. 6455). 8. Le grand portar, «ordinairement armenien de nation, cense avoir une ample connaissance de la langue turque, charge de la reception des Turcs». Portar, substantif masculin derive de poartä - substantif feminin provenant du latin PORTA, a les sens de «ouverture et lieu de passage dans un endroit cloture» et «l'Empire ottoman».

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Velit, s. m., «boyard du premier rang», derive de Γ adj. vel < slave velil, «terme administratif sans circulation reelle, il a ete employe uniquement pour designer le plus haut rang d'une fonction ou d'une haute fonction, comme l'espagnol mayor» (DER s.u. 9202). F. Dame explique: «vel, adj. (anc.) actuellement en fonctions; Vel vornic, le vornic actuellement en fractions» (Dame 1894, vol. 3:215). Postelnic, s. m. 1 (anc.) chambellan, marechal du palais; 2 (anc.) ministre des affaires etrangeres; 3 (anc.) rang dans la noblesse. (Dame 1894, vol. 3: 252). Du sl.posteliniku (DER, s.u. 6694)

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9. Le Divan princier, tel qu'il est presente par le boyard Rosnovanu, avait dans sa composition 11 membres qui etaient tous de grands boyards: le grand logofat de la Basse Moldavie, le grand logofat de la Haute Moldavie, le premier grand vornic de la Basse Moldavie, le premier grand vornic de la Haute Moldavie, le deuxieme grand vornic de la Basse Moldavie, le deuxieme grand vornic de la Haute Moldavie, le grand vornic de ob§tia, le grand vornic de politie,6 le grand vornic des aprodes,7 le grand spathar, le grand ban. Logofät, ainsi que spätar sont des substantifs masculins qui proviennent du moyen grec ( λογοθέτης et σπαθάριος ). Ban, substantif masculin, d'origine inconnue (peut-etre germanique, ban > lat. BANNUS, DER 656) est un titre aristocratique et administratif dans l'ancienne organisation administrative roumaine. Vornic (boyard de premier rang, ministre de l'interieur et de la justice), ainsi que ob$te (communaute, collectivite; association, cooperation) sont d'origine slave. 10. Le departement des affaires etrangeres, dirige et represente par un president. 11. Le departement des affaires criminelles, dirige et represente par un president. 12. Le grand arma$. L'armaf, substantif masculin derive du latin ARMA8, est un boyard de troisieme rang, grand maitre de Partillerie, chef du tribunal criminel, charge du maintien de l'ordre public, responsable de la musique de la cour et des tziganes de l'epouse du prince. 13. Le vistier, substantif masculin provenant du latin VESTIARIUM par I'intermediaire du moyen grec βεστιάρις, introduit par l'administration byzantine, est le titre d'un boyard de premier rang, tresorier, administrateur general du Tresor et des finances de Γ Etat (DER s.u. 9313). 14. Le grand hatman, chef de l'armee, provient du polonais hetman < allem. Hauptmann. 15. Le grand aga, chef de la police. Agä, substantif neutre, provenant du turc aga, est connu sous ses deux sens: officier superieur dans l'armee turque; noble de rang secondaire, officier superieur, remplagant le capitaine de chasseurs en Valachie. Le Reglement Organique lui a accorde le grade de colonel, mot entre dans le roumain au XVIIIe siecle par l'italien colonello, et au XIXe par le fran9ais colonel, repris done dans le cadre de la refonte administrative imposee par le protectorat russe (DER s.u. 118). 16. Le ker-serdar, du turc kirkserdar, capitaine des gendarmes ruraux dans les premieres decennies du XIXe siecle.

Politie, substantif feminin, provenant du moyen grec πολιτεία, doublet de polifie, substantif feminin issu de l'italien polizia et du franfais police par I'intermediaire du russe policjia; trois sens: 1. Etat, republique. - 2. Ville. - 3. Tuyau (DER s.u. 6618). Aprod, substantif masculin issu du magyar aprod «page»; deux sens: 1. Fils de boyard qui servait ä la cour princiere. - 2. Serviteur qui gardait les salles de reunion et introduisait le public dans certaines institutions (DER s.u. 352). F. Dame explique: «aprod, s. m. 1. (anc. Page, ecuyer, cadet, fils de boyard remplissant les fonetions de page ou d'ecuyer; 2. huissier.» (Dame 1893, vol. 1: 82) II est egalement interessant de remarquer la fortune du latin ARMA qui a donne, souvent par I'intermediaire du franpais, des derives neologiques tels: arma, vb. < fr. armer; armament, s. m. < fr. armement; armatä, s. f. < it. armata; armator, s. m.< fr. armateur; armie, s. f., forme ancienne < fr. armee par I'intermediaire du polonais armia et du russe armija (XVIII e siecle); armistifiu, s. n. < lat. ARMISTITIUM (XVIII e siecle); armoarii, s. f. pl. < fr. armoiries; armurä, s. f. < fr. armure; desarma, vb. < fr. desarmer; rearma, vb. < fr. rearmer (DER s.u. 412).

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17. Le ba$-be$li-aga, ou ba$-be$leagä est le grade d'un haut officier turc, chef dans la police, charge de reprimer les violences et les abus commis par les Turcs. L'analyse du tableau des hautes fonctions moldaves dresse par le boyard Rosnovanu montre qu'il existe une forte dominante slave, turque et grecque dans la langue de Γ administration roumaine du debut du XIXe siecle, ce qui reflete la realite de la societe roumaine de l'epoque. Seuls les departements des affaires etrangeres et criminelles et leurs presidents font figure ä part dans l'ensemble slavo-turco-byzantin de la haute fonction publique moldave du debut du XIXe siecle, temoignant, dans le texte, de l'influence que l'Europe de l'Ouest et la France etc. commen^ait a exercer sur la Moldavie. Departamentul - avec ses variantes anciennes despärfämänt, despärfimänt - provient du fran^ais departement (DER s.u. 6168) et denomme des instances de jugement chargees de traiter des proces civils et penaux. En Moldavie, departamentul criminalicesc9 jugeait les affaires penales, tandis que departamentul pentru sträinile pricini - le departement des affaires etrangeres - etait competent pour les proces entre les etrangers et les indigenes. Une partie de ces appellations seront remplacees par le Reglement Organique, d'autres disparaitront suite ä la disparition de la fonction elle-meme, une autre bonne partie se maintiendra. L'analyse du «Tableau Historique, Geographique et Politique de la Valachie et de la Moldavie», fait par Wilkinson, consul general d'Angleterre ä Bucarest, en 1821, traduit de l'anglais par M. ... 10 de la Biographie Universelle nous a menee aux memes conclusions que Γ etude du texte ecrit par le boyard moldave Rosnovanu. D'autant plus que les deux auteurs ont vecu ä la meme epoque, et ont eu la meme vision exterieure du pays qu'ils ont respectivement decrit, grace ä leurs conditions d'etrangers: Wilkinson etait Anglais, tandis que Rosnovanu, Moldave d'origine mais Franfais par culture, vivait en exil. En Valachie, comme en Moldavie, il existe done le meme systeme de gouvernement, les memes fonctions a quelques petites differences pres; la venalite y est toujours presente dans la mentalite, ainsi que la dominante slave, turque et grecque dans l'administration. Dix ans plus tard, les Reglements Organiques sont mis en application: le I er juillet 1831 en Valachie et le I e r janvier 1832 en Moldavie. L'organisation qui est donnee aux Principautes roumaines par ces Reglements Organiques, inspires de la Charte Constitutionnelle franfaise du 14 aoüt 1830, introduit le principe de la separation des

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Criminalicesc, adj. forme ancienne, de criminal< fr. criminel, derive de crimä < fr. crime, d'oü on a derive criminalist < fr. criminaliste. Criminal, avec le sens de tribunal criminal, provient de l'allemand Kriminalgericht; sous sa forme crimination < gr. Χριμιυάλιου. (DER s.u. 2573) Illisible dans l'exemplaire que nous avons consulte au Fonds ancien de la Bibliotheque Municipale de Lyon. Cette copie porte deux intitules sur la page de titre; un premier en caracteres imprimes: Voyage dans la Valachie et la Moldavie, contenant ce qu 'il y a de plus remarquable dans ces contrees, les mceurs des habitants, la religion, les usages, sciences, commerce, etc., par Wilkinson, aussi Consul General de l'Angleterre ä Bucharest [sic], Paris, chez Anth° Boucher, Imprimeur - Libraire, 1831\ le deuxieme intitule est ecrit ä la main, ä l'encre noire, rayant le titre imprime: Tableau Historique, Geographique et Politique de la Valachie et de la Moldavie, par Wilkinson, consul general d'Angleterre a Bucarest, 1821, traduit de l'anglais par M. ... de la Biographie Universelle. Paris, chez Anth0 Boucher, Imprimeur - Libraire, 1821.

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pouvoirs. Les Ministres du Prince sont les anciens hauts dignitaires, qui, sous Pinfluence du fran^ais, prennent pour la premiere fois le nom de Mini§tri.n L'union en 1859 de la Valachie et de la Moldavie sous le meme prince - regnant, Alexandra loan Cuza, engendrera des transformations radicales dans la societe des Principautes-Unies. La loi pour les conseils des districts des Principautes-Unies-Roumaines - Legea pentru consiliurile judefiane a Principatelom- Unite-Romane - , ä titre d'exemple, temoigne d'un nouveau langage juridique. Le titre I de cette loi pour la creation des conseils locaux est: Despre representafiunea intereselorü locale ale judefelorü, ou: De la representation des interets locaux des districts. La preposition despre reprend la fran9aise «de», qui est une habituee de longue date des titres juridiques. Quant au premier article de cette loi qui stipule: «ART. 1. In fiä-care judcfü se statornicesce unü consiliü care se adunä periodicü represintä interesele local!, colective economice ale judefulul.» Traduction: ART. 1. Dans chaque district est etabli un conseil qui s'assemble periodiquement et represente les interets locaux, collectifs et economiques du district,

outre la syntaxe moderne et parfaitement traduisible en franfais, on retrouve un fonds lexical exclusivement latin et fransais: - mots empruntes au latin: in < IN (DER s.u. 4358; DLR, 1958: 405-406); fiä-care < FUI (DER s.u. 3344), FIAT et QUALIS (DLR, 1958: 301); judefü < IUDICIUM (DER s.u. 4637); se statornicesce < STARE, par derivation en roumain (DER s.u. 8115). II s'agit ici d'un derive roumain ä partir du verbe sta < STARE.; unü < UNUS (DER, 2001: 9053; DLR, 1958: 908) consiliü < CONSILIUM, par le fr. conseil (DER s.u. 2346; DLR, 1958: 179); se adunä < ADUNARE (DER s.u. 97; DLR, 1958: 11); ji < SIC (DER s.u. 7763; DLR, 1958: 832); ale < ILLE, ILLA ( D E R s . u . 1 6 2 ) e t AD ( D L R , 1 9 5 8 : 1)

- mots d'origine frangaise: periodicü < periodique (DLR, 1958: 606); represintä < representee du prefixe franfais re- (DER s.u. 7125) et du verbe fran^ais presenter, lat. REPRESENTARE, (DER s.u. 6809; DLR, 1958: 711); interesele < interet (au XVIIIe siecle, DER s.u. 4436) et, avant, < it. interesse selon et DER et DLR (DLR, 1958: 389); locali < local (DER s.u. 4889; DLR, 1958:463); colective < collectif, lat. COLLECTIVUS, (DLR, 1958: 166); economice < economique (DER s.u. 3147; DLR, 1958: 270). Les attributions du Conseil des districts sont reglementees par le chapitre II du Titre V de la loi. L'article 49 stipule: «ART. 49. Consiliulü judefianü se pronunfä asupra tutulorü intereselorü esclusivü locale ale judefului, förä prejudifiulü aprobatiunei cerute pentru validitatea incheierilorü sale, in casurile $i modulü prevedutü in capitolulü urmätorü. Elü est chiematü a se rosti $i asupra tutulorü obiectelorü ce i se deferä de cätre corpulü legiuitorü saü de cätre guvernü.» Traduction: ART. 49. Le Conseil du district se prononce sur tous les interets exclusivement locaux du district, sans (porter) prejudice ä l'approbation requise pour la validation de ces actions, dans les cas et de la fa?on prevus dans le chapitre suivant. II est appele ä se prononcer aussi sur tous les objets qui lui sont deferes par le corps legislatif ou par le gouvernement.

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Ministru,

s. m. < lat. MINISTER et ensuite du fr. ministre (DER

lexicale du mot ministru

ministerial

est d'origine frangaise: minister

< ministerial, ministeriat

s.u. 5309). Toute la famille

< ministere, ministeriabil

< ministerial, ministreasä

< ministrable,

< ministresse (DLR, 1958: 502).

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Dans l'esprit de la langue renouvelee, on retrouve la structure fran9aise «se prononcer sur» sous deux traductions differentes: la premiere est neologique dans sa forme et dans son contenu, reprenant la construction verbe ä la voix reflexive plus preposition - se pronunfa asupra, terme qui restera dans le domaine juridique; la deuxieme fait partie d'une paraphrase calquee sur le franfais - este chiematü a se rosti asupra, est appele ä se prononcer sur - et emploie le verbe a (se) rosti (du substantif rost < lat. ROSTRUM, DER s.u. 7255). On voit done, Tun ä cote de l'autre, un verbe neologique et son correspondant forme avec des mots roumains non specifiques au langage juridique et soudes dans une nouvelle construction. Les mots nouveaux, tant ceux qui sont specifiques au champ lexical juridique, que ceux qui appartiennent au roumain courant, abondent: esclusivü < fr. exclusif, lat. EXCLUSIVUS (DLR, 1958: 284), prejudifiulü < fr. prejudice, lat. PRAEJUDICIUM (DER s.u. 4636; DLR, 1958: 656), aprobafiunei < fr. approbation (DER s.u. 351 ), validitatea < fr. validite, lat. VALIDITATIS (DLR, 1958: 916), casurile < it. caso (DER s.u. 1580) mais < lat. CASUS (fr. cas) selon le DLR (DLR, 1958: 123), prevedutü < pre + vedea, selon fr. prevoir, oü pre- < fr. pre- (DER s.u. 9199; DLR, 1958: 659), se deferä < fr. deferer, lat. DEFERRE (DLR, 1958: 222), corpulü < fr. corps, lat. CORPUS (DER s.u. 2438; DLR, 1958: 190), guvernü, postverbal de guverna, selon Γ it. governo (DER s.u. 3939; DLR, 1958: 351), et dont la famille lexicale est d'origine fran9aise: guverna < fr. gouverner, guvernant < fr. gouvemant, guvernantä < fr. gouvernante, guvernämänt < fr. gouvernement, guvernor < fr. gouverneur, sauf guvernator < lat. GUBERNATORIS. Le reste des mots sont tous d'origine latine. La creation de l'Etat roumain avait engendre la creation du roumain moderne, la langue suivant le cours des transformations subies par son cadre d'evolution sociale. Les nouvelles structures administratives ont done fait naitre de nouveaux mots, les nouvelles pratiques ont produit de nouvelles expressions, la nouvelle organisation a commence ä s'exprimer sous une nouvelle forme. Au nouvel ordre de la cite correspondait un nouvel ordre de la phrase, les deux etant construites ä la frangaise. Les Roumains avaient laisse derriere eux un Orient qu'ils oublieront dans ses formes, mais non pas dans son contenu, car il perdurera dans leur mentalite. Dans un laps de temps qui compte ä peine la moitie d'un siecle, la langue et la societe roumaine avaient evolue de fafon surprenante. Les differences entre un texte juridique de 1818 et un autre date de 1865 sont enormes: on a presque l'impression que ce n'est pas la meme langue. Les differences entre l'organisation administrative du debut du siecle et celle de sa deuxieme moitie refletent un changement radical, qu'on serait tente de qualifier de brusque, si Ton ne prenait pas en compte la periode de coexistence entre les mots anciens et nouveaux. La France, par sa culture, par sa langue, par ses institutions et par ses fonctions, par ses idees revolutionnaires et par son esprit cartesien, ainsi que par sa tradition de la clarte de Γ expression, eut un röle fondamental dans ce processus createur d'une langue et d'une nation. La terminologie des institutions, des fonctions, des pratiques et des textes juridiques roumains en restent de fideles temoins.

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Bibliographie selective

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Section 9 La grammaticographie

Teddy Arnavielle

Observations particulieres, sur les formes en -ant, et, accessoirement, generates, sur les parties du discours, dans quelques grammaires fran9aises et romanes du XIX e et du X X e siecle

Si le probleme des «parties du discours» est au centre des preoccupations des grammairiens de l'epoque classique (XVII e -XVIII siecles), il n'en va pas de meme de leurs successeurs du XIX e siecle et du debut du XX e siecle. Ce qui commence ä s'appeler le linguistique 1 n'a plus les memes objectifs: ä Γ interrogation sur les fonctionnements de l'esprit ä l'oeuvre dans la langue, souvent assortie de perspectives d'enseignement, succede celle sur les origines et les developpements de formes, dont l'organisation et le classement ne repondront qu'ä des visees de commodite. L'opposition est sans doute un peu schematique, mais eile nous parait, dans ses grandes lignes, acceptable. Le point que Ton va developper ne touche pas Γ architecture d'ensemble des parties du discours, mais seulement une zone dans laquelle se rencontrent le verbe, l'adjectif, peut-etre aussi le substantif: on ne s'etonnera pas qu'elle ait toujours interesse, intrigue, embarrasse les grammairiens: il s'agit du «complexe» (le mot est pris dans tout son sens) dans lequel se trouvent pris ce que Ton appelle communement le participe present en -ant, ou participe I, le gerondif (egalement en -ant, prepositionnel), et l'adjectif verbal, variable, lui, en genre et en nombre. On ne se livrera pas ici au petit jeu consistant ä montrer le caractere tendancieux et meme dangereux du recours ä ces termes empruntes a la grammaire du latin;2 tous sont largement employes, et tres rarement remis en cause. Au-dela d'analyses qui peuvent differer sur des points qui ne sont pas que de detail - comme certains de nos travaux l'ont montre 3 - un accord ancien et maintenu existe sur une tripartition entre participe, gerondif, d'essence verbale non exclusive de traits non verbaux, et l'adjectif verbal, d'essence adjectivale, ä cote duquel on pourra poser un substantif. Pour simplifier la tripartition, sans la reduire, on a pu poser le «gerondif» comme une construction particuliere du participe, et l'adjectif verbal comme une derivation - variable - du participe invariable. 4 Chez les grammairiens classiques, par definition exempts de preoccupations historiques, la tripartition n'est pas souvent nettement choisie (elle Test par Grimarest, Duclos); beaucoup plus souvent (chez Girard, Beauzee, ...), participe et gerondif sont vus comme des variantes (sans ou avec preposition) d'un meme mode, dont les constructions sont bien

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La premiere attestation, rappelons-le ä la suite de S. Auroux (2000: 11), est, en fran^ais, de 1808. Voir notamment les observations de P. de Carvalho (2003:101), qui, latiniste et romaniste, est orfevre. Signalons, en particulier: Arnavielle (2001), (2003, 3-4) C'est notamment la position de Wilmet (1998: 293; 521), de De Carvalho (2003:100-101; 116). Le souci de simplification qui la commande se heurte a des objections, notamment historiques, qu'il serait trop long de rappeler ici.

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distinguees - si la morphologie d'invariabilite les confond 5. On ne detaillera pas ici des analyses souvent fort subtiles.6 Le «paysage» change du tout au tout au XIXe siecle. Notre premier jalon sera naturellement Diez (1874-1876). II part d'une analyse etymologique: il [le gerondif] a conserve une de ses formes, l'ablatif; car la syntaxe demontre assez que l'ital.-esp. cantando, le fr. chantant, precedent de ce cas et non d'un autre [...] Cette forme casuelle a etendu peu ä peu son domaine aux depens du participe present, mais seulement du participe verbal; la valeur d'adjectif ne lui est pas accordee, eile s'appuie bien plutöt, comme l'infinitif, sur un verbe, ou, lorsqu'elle s'appuie sur un substantif, c'est comme apposition.

et Diez cite ici (p. 237) des complements circonstanciels Italiens et espagnols, ainsi que le fran^ais «en montant», egalement circonstanciel. Plusieurs annees apres, Meyer-Lübke (1890-1906) confirmera cette analyse, d'une fa?on plus tranchee, et, si Ton veut, plus argumentee: dans le tome de Syntaxe de la Grammaire des langues romanes (pp. 553 et sv.), sous le titre «Complements adverbiaux tires de verbes», et le sous-titre «Le gerondif ou adverbe verbal», il ecrit: Plusieurs annees apres, Meyer-Lübke (1890-1906) confirmera cette analyse, d'une fapon plus tranchee, et, si l'on veut, plus argumentee: dans le tome de Syntaxe de la Grammaire des langues romanes (pp. 553 et sv.), sous le titre «Complements adverbiaux tires de Verbes», et le sous-titre «Le gerondif», il ecrit (p. 553): «le participe latin de duree [excluant ainsi l'adjectif verbal] [...] a ete completement supplante par lui [i.e. le gerondif]». II prend argument (p. 555) d'un grignotage observable «des l'epoque anteromane» (oü «le gerondif a dejä pris la place du participe»), tout en notant (p. 559) que «souvent, et surtout en fransais, le participe en -nt tient la place du gerondif. On peut [...] songer ä une influence particuliere du latin» (c'est l'epoque du moyen frangais) et ä une imitation du meme. Admirons au passage la formule «tient la place de ...», qui reduit la presence massive des formes en -ant variables et verbales pendant plusieurs siecles ä une anomalie explicable de fa9on exogene, sans que soit reellement pris en compte le fonctionnement de ces formes, leur mode d'«incidence», ce que tentait, au moins, Diez, d'une fagon non convaincante, toutefois. Si en effet nous comparons l'argumentaire des deux textes, nous relevons: - chez Diez, une tentative de justification syntaxique: la forme, normalement, «s'appuie sur un verbe»; lorsque, manifestement, eile ne le fait pas, eile a avec le substantif un rapport d'«apposition», ce qui parait signifier que ce rapport est distendu, peripherique, non essentiel, comme le serait celui, resserre, «nucleaire», essentiel, d'une epithete. Pure petition de principe, meme s'il existe bien des participes «circonstanciels» (mais tous ne le sont pas) ou caracterisants que l'on pourrait dire secondaires, les uns et les autres reperables, suggererons-nous, par le detachement.7 - chez Meyer-Lübke, la double designation du sous-titre verrouille le debat: le «gerondif» est un «adverbe verbal», ce que le participe absorbe est «necessairement» 5

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La distinction de l'invariable et du variable, installee par l'histoire, ne pourrait etre consideree comme negligeable (position de Wilmet, 1998: 293) que si l'on considerait comme de peu de poids les traits morphologiques, ce qui ne nous parait nullement recommandable. Nous les avons menees dans Le Morpheme -ant (1997: 13-40). «Peripherique», «nucleaire»: termes de la terminologie moderne, bien entendu (notamment chez C. Hagege, 1982).

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devenu. Ici, en guise de tentative de justification par la construction, Γ allegation, gratuite, d'une «tendance de la langue ä remplacer une tournure adjectivale par une toumure adverbiale», cette «tendance» n'est pas relevee ailleurs: on peut supposer qu'il s'agit du progres des constructions detachees dans leur ensemble, ce qui pourrait permettre de ne pas considerer cette hypothese comme tout ä fait ad hoc; ä quoi s'ajoute, on l'a dit, un recours, vraisemblable mais bien commode, et qui ne peut etre aucunement determinant, selon nous, ä la latinisation, selon deux modalites. 8 Contemporains du «prince des romanistes», deux francisants, P. Klemenz, dans une these de 1884, et Stimming, dans un article de 1886, adoptent sans discussion, cette these simplificatrice et tres mal fondee. 9 Plus tardivement (au debut du XX e siecle, et fort au-dela), ce sera encore le credo de P. Mönch (these de Göttingen, 1912, de meme titre que celui de Klemenz, avec extension a tout le fran?ais), du medieviste H. D. Veenstra (1946: 277), ce dernier un peu moins tranche toutefois («il est possible qu'en fran^ais comme dans les autres langues romanes il (le gerondif) l'(le participe) l'ait supplante dans toutes les fonctions verbales»). C'est aussi la position de Saussure, qui met meme cette opinion commune (acceptee sans reserve) au service de la these de la non-contradiction de l'approche diachronique et de la synchronique: La grammaire traditionnelle du frangais moderne enseigne que, dans certains cas, le participe present est variable et s'accorde comme un adjectif («une eau courante»), et que dans d'autres il est invariable («une personne courant dans la rue»). Mais la grammaire historique nous montre qu'il ne s'agit pas d'un seule et meme forme: la premiere est la continuation du participe latin ... qui est variable, tandis que l'autre vient du gerondif ablatif invariable. La verite synchronique contredit-elle la verite diachronique, et faut-il condamner la grammaire traditionnelle au nom de la grammaire historique? Non, car ce serait ne voir que la moitie de la realite; il ne faut pas croire que le fait historique importe seul et suffit a constituer une langue. Sans doute, au point de vue des origines, il y a deux choses dans le participe «courant», mais la conscience linguistique les rapproche et n'en reconnait plus qu'une; cette verite est aussi absolue et incontestable que l'autre. (Cours, p.

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En bon romaniste, Ε. Bourciez (1954) s'inscrit dans cette brillante serie: il ajoute Pargument de la commodite pedagogique: 10 Certaines distinctions entre participe present et gerondif paraissent bien subtiles. Du point de vue comparatif, je ne vois pas le moyen d'accorder une existence quelconque au participe present du franijais: c'est un fantöme qu'ont reincame les influences savantes. II en resulte une enorme simplification dans l'enseignement de la grammaire.

Les progres de la syntaxe, tels qu'ils sont incarnes notamment par A. Blinkenberg, (1960: 298) ne vont, curieusement, que vers un renforcement de la position «unitariste»: Le gerondif revele precisement son appartenance ä la syntaxe du verbe non seulement par l'absence d'accord avec le substantif auquel il se rattache, mais aussi par la transitivite directe... D'un autre cote, le participe, pleinement adjectival, n'est que rarement transitif.

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Rencontre terminologique: le terme d'«apposition» - qui a beaucoup servi depuis, et auparavant, aux epoques classiques - est utilise recemment par Wilmet (1998: 516-523) dans une acception tres proche. Une bonne partie des analyses qui suivent ont dejä ete presentees dans notre Morpheme -ant. Leur reproduction se justifie par le choix d'une autre demarche. On sait qu'il recouvre assez souvent des marchandises douteuses.

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L'auteur veut dire qu'il ne refoit que peu de complements prepositionnels. Cette position est encore, plus avant dans les annees 60, celle de Robert Lafont (1967: 272); lui aussi de formation romane, de surcroit influence par la psychomecanique du langage de Gustave Guillaume): Le franfais, au cours de son histoire, a precede ä Γ elimination de l'accord (1679). Les participes accordes sont devenus des adjectifs verbaux, oil l'image verbale est eteinte absolument. S'il conserve le terme de participe pour designer ce qui est en fait un gerondif, «chantant», invariable, c'est qu'il a invente un nouveau gerondif en utilisant la representation d'interiorite liee ä en.

Chez les romanistes, done, et chez ceux des francisants qui s'en reclament, pas l'ombre d'un doute: l'ensemble des langues romanes ont adopte le modele de l'absorption au profit du gerondif." La tradition de la tripartition n'est pas pour autant eteinte: eile se manifeste avec une certaine force dans les premieres annees du XXe siecle, chez des francisants historiens: L. Cledat, E. Lerch, co-signataires d'un article de 1914, le second revenant ä la charge seul dans Romanische Forschungen (XXXIII, 1915); le specialiste Β. H. J. Weerenbeck, dans une these de 1927, tous s'accordent ä considerer que le critere de l'invariabilite ou de la variabilite ne peut etre utilise aveuglement, ni justifie de fa?on douteuse; il doit etre etaye de considerations syntaxiques solides: ainsi Weerenbeck dissocie subtilement «valeur adverbiale» et Statut de gerondif circonstanciel: le participe peut etre ä la fois «determinatif» - par sa fonetion d'epithete - et «adverbial», par son sens. Lerch, quant a lui, deplorant avec bon sens qu'on ne se soit pas demande «comment le gerondif avait pu devenir l'attribut d'un substantif» (par «attribut», entendre «epithete»), distingue bien participe et gerondif, mais laisse dans le flou la distinction participe-adjectif verbal, que Cledat essaie d'etayer de considerations semantiques (le premier exprime l'«action», le second Γ «etat»), Mais beaucoup des francisants de l'epoque, mis ä part ceux qui ont pris l'option romaniste, se refugient dans une prudente neutralite, tirailles sans doute entre le souci du respect de la doxa pan-romane - qu'ils n'ont d'ailleurs pas contribue k forger - et le poids du realisme: ainsi Ferdinand Brunot (Histoire de la langue frangaise, t. I, p. 208) se tire d'affaire en posant des empietements entre participe et gerondif qui rendent souvent «la distinction impossible»; la position du Precis de grammaire historique, recompose avec Charles Bruneau, n'est plus la meme: le XVIIe siecle serait l'epoque ou la tripartition se met en place, avec notamment le developpement de l'emploi de la preposition en. Mais les justifications syntaxiques manquent. Chez lui, comme chez des specialistes plus tardifs, on ne sait si le refus de la distinction, pour les epoques anciennes, tient a sa difficulte pratique ou ä sa non pertinence de fond: ainsi de Ph. Menard (1968: 169) posant «la difficulte, voire l'impossibilite, de distinguer entre elles les formes en -ant». En revanche, Ch. Marchello-Nizia et J. Picoche se prononcent (1979: 269) nettement sur le fond, mais sans vraiment argumenter: «Avant le

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Ainsi s'ecrit la grammaire, par reprises confiantes, la repetition ou la reformulation donnant ä une analyse d'abord mal assise une solidite que seule une mise ä plat du probleme viendra ebranler.

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XVIIIe siecle, la distinction entre gerondif, participe present et adjectif verbal n'est pas pertinente». 12 Tout recemment, C. Buridant (2000: 324-329) traitant le probleme dans le cadre large d'une polarite nominale-verbale d'inspiration guillaumienne, ne fait, ä notre sens, que deplacer elegamment la question. Pour tous ces modernes, en tout cas, le souci de conformer l'analyse k un seduisant mais douteux modele roman ne parait pas commander le choix. II resterait ä expliquer, toutefois, dans leur perspective, les raisons qui ont fait passer d'un etat d'indifferenciation ou de faible differenciation - ä un autre oü la differenciation s'affirme. Mais ceci est sinon une autre histoire, au moins un autre chapitre de la meme histoire... 13 Nous n'avons pas evoque, dans notre revue, forcement incomplete, des historiens, francisants et romanistes, Arsene Darmesteter. La Grammaire historique qu'il avait entreprise n'a pas ete, on le sait, achevee par lui, mais par Leopold Sudre. Ayant eu l'occasion de la relire ä la faveur de la Journee scientifique ä lui consacree en janvier 2004, ä Montpellier, et d'en mettre en lumiere des merites assez mal connus, nous avons rencontre une analyse des formes en -ant originale ä son epoque. Dans le tome de Syntaxe, le paragraphe 457, qui doit faire partie d'un ensemble de developpements dus ä Darmesteter lui-meme, ce qui n'est pas le cas de l'ensemble, porte pour titre «Participe actif» (forme en -ant, done, et, la presentation le montre bien, d'essence verbale), et il est subdivise en deux sous-paragraphes: I. «Gerondif»; II. «Participe present». Ce qui revele: - que les deux emplois sont bien distingues, meme si la justification de la distinction n'est pas nettement exposee; - qu'ils le sont dans un cadre de fonctionnement verbal; un peu curieusement, mais significativement pour nous, e'est dans la «section III», intitulee Des temps, que ce developpement s'inscrit; - que l'hypothese alors triomphante de l'effacement du participe devant le gerondif n'est meme pas evoquee: Darmesteter avait-il lu les isoles Kiemenz et Stimming? C'est chronologiquement possible, son cours, matiere du livre, ayant ete professe de 1881 ä 1888, date de sa mort prematuree - que cette bi-partition (l'adjectif verbal etant dissocie) parait valoir pour toutes les epoques; il n'est pas question de la differenciation progressive qui a la faveur de nombre de modernes, comme montre un peu plus haut dans cet article. On se gardera de trancher, meme si notre preference personnelle va vers Darmesteter, avec des justifications exposees ailleurs, mais qui restent ä renforcer. L'important, pour cette contribution ä l'historiographie, est de restituer ä Darmesteter, sur ce point, mais d'autres pourraient etre evoques, une originalite pas assez reconnue. Nous serions tente, allant plus avant, de mettre en relation cette singularity avec une preoccupation de Darmesteter qui parait avoir ete mal apergue avant que nous ne la mettions en lumiere lors de la Journee scientifique sus-mentionnee: 14 y a-t-il, ä son epoque, beaucoup de specialistes 12

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Observons que c'est lä faire bon marche des efforts de distinction, non denues d'interet, des grammairiens du XVIIe siecle, et du choix contemporain (1679) fait par l'Academie franfaise. Elle fait partie de nos preoccupations personnelles depuis plusieurs lustres, mais notre hypothese (exposee notamment dans Arnavielle 1997), est differente de celle de ces auteurs. Les Actes paraitront en 2005, par les bons soins de la Revue des langues romanes. (ed. T. Arnavielle).

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qui consacrent aux parties du discours une reflexion aussi serieuse que celle que Γ on trouve en tete du volume de Morphologie (III, pp. 1-5) des quatre tomes de la Grammaire historique! Sous le titre Theorie generale des parties du discours, l'auteur nous presente une version amendee - qu'il serait trop long d'analyser ici - de l'analyse classique, oü, ä cote de quelques insuffisances, dont on ne pourra s'etonner, du point de vue de l'analyse syntaxique, sont bien illustres les faits de reference et d'enonciation ä l'ceuvre dans le systeme. On est ici aux antipodes des sarcasmes de Brunot, largement dus ä l'irritation du pedagogue devant une tradition epuisee et adulteree, ä l'adresse de ce qui n'etait guere pour lui que vieilleries philosophiques. De ce parcours, quelques enseignements peuvent etre tires. L'entreprise historicoromane pousse ä une nouvelle definition des objets scientifiques: rien d'etonnant que, evacuees ou tres diminuees, les preoccupations referentielles, semantiques et meme, plus faiblement, syntaxiques, des XVIIe et XVIIIe siecles, le souci presque unique de classifications ä base morphologique amene ä des divisions simplificatrices et appauvrissantes. La simplification s'appuie sur l'objectif de mettre au jour des modeles pan-romans le plus puissants possibles: pour les formes en -ant, la singularity fran^aisc (coexistence apparente, sans equivalent ailleurs, d'un participe, d'un gerondif, d'un adjectif verbal), troublante, appelle une reduction, operee au prix d'artifices dont on a montre les ressorts. L'etonnant (relativement, tant la repetition est une figure favorite de la tradition grammaticale) est la perpetuation de ce modele bien au-delä de l'epoque de son triomphe, et dans des milieux scientifiques seulement voisins: les milieux francisant ou generaliste par rapport au romaniste, tous assez etanches en France. Du coup, les raisons premieres qui expliquaient, sans les justifier, les analyses anciennes, sont oubliees; d'autres justifications, plus ou moins fortement theorisees, sont presentees; seul reste, dans le pire des cas, le ressassement. On η'en appreciera que mieux que des figures, comme celle de Darmesteter (mais il en est sans doute de moins connues), par leur culture, leur curiosite, leur ouverture d'esprit, leur indifference aux modes, assez isolees en leur temps, fassent avancer la science sans heurt, plus soucieuses de position que d'opposition.

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Observations particulieres

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Carlos Assungäo / Joaquim

Almeida

A linguistica portuguesa renascentista no quadro da linguistica europeia

1. Ο movimento renascentista coincidiu com a expansäo da Europa para os värios continentes, iniciada pelos paises ibericos e alargada, posteriormente, aos nordicos, ο que deu origem ao conhecimento de novos povos, novas cultures e, decorrentemente, novas linguas. Foi este contacto com idiomas novos que despertou no homem europeu ο instinto de investigafäo linguistica, ο que resultou na afirmagäo das linguas vernäculas frente äs clässicas e no estudo comparativo entre os sistemas gramaticais daquelas e das recem descobertas. Ο contacto com novas linguas, decorrente da expansäo dos povos europeus, colocou, por um lado, problemas de comunicabilidade, mas, por outro, acelerou ο estudo interlinguistico, resultando na proliferagäo de dicionärios e de sistematizagöes gramaticais, destinadas a aprender a 1er e a escrever. Ο conhecimento europeu do ärabe e do hebreu, conjuntamente com a descoberta das linguas exöticas, abriu caminho para que a enfase dos estudos linguisticos se deslocasse das linguas clässicas para as vernäculas, as quais foram objecto de um estudo cientifico pormenorizado. Näo serä, contudo, demais insistir na ideia de que os Gramäticos quinhentistas aspiram a dar ä sua lingua a regularidade e a sistematiza9äo que os Alexandrinos tinham conferido ao Grego e os gramäticos da epoca imperial ao Latim. Com isto visavam atribuir äs linguas vulgares a dignidade e ο prestigio proclamados nas «apologias», nos «louvores» e nas «defesas». Esse prestigio e essa dignidade säo directamente proporcionais ao rigor e exactidäo da codificagäo das realidades gramaticais e daqui deriva a preocupagäo primordial dos gramäticos renascentistas com a fonetica, a fonologia e a ortografia. Ο objectivo e estabelecer principios gerais de ordern prätica, rejeitando as subtilezas da especulafäo medieval jä que tinham no horizonte a tarefa de regularizar a anarquia que dominava ο uso da lingua e da ortografia. Portanto, regular ο uso da lingua vulgar era, no inicio do seculo XVI, a grande finalidade da gramätica. Ε que a lingua e vista como a «alma» de cada povo e, neste sentido, a consciencia linguistica anda a par da consciencia nacional ou imperial. Com ο Renascimento, ressurgindo na Europa Ocidental ο gosto pelas coisas da Helade, tambem os humanistas come9aram a imitar a atitude mental dos gregos (cf. Assun9äo 1997b: 66). Assim, entre a gramätica concebida durante a Idade Media como disciplina do Trivium, e a gramätica renascentista, disciplina que jä fazia parte dos estudos menores,1 Os jesuitas engendraram, ao longo da segunda metade do seculo XVI, um sistema didäctico que visava formar ο aluno/mestre em lingua latina. Na verdade, a versäo definitiva da Ratio Studiorum e promulgada em 1599 pelo padre Aquaviva mas e ο resultado de experiencias pedagogicas

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verifica-se uma diferenfa muito importante: na Idade Media, a disciplina omnipresente, ligada ä retorica e subsidiäria da logica e da dialectica, era a gramätica latina; pelo contrario, no Renascimento, a gramätica, como observafäo da linguagem, deixa de ser necessariamente latina e passa a incidir sobre as realidades das linguas vernaculares (cf. Buescu 1978: 14). Os humanistas, em geral, consideram, em rela9äo äs linguas romänicas, da mesma forma que em relafäo ao latim corrompido, que näo hä meio de fundar uma gramätica sobre a lingua vulgar, demasiado incerta e demasiado pesada; eles näo creem que seja possivel regulä-la e estudä-la metodicamente. Mas, por outro lado, um pequeno nümcro de estudiosos admite a possibilidade de constituir um cödigo da linguagem vulgar, a qual, para eles, tem regras proprias. A este ültimo grupo, podemos ligar jä Flavio Biondo (1388-1463) que teve ο merito de ser ο primeiro a reconhecer a possibilidade de uma gramätica do vulgar. Tambem Landino, Francesco Filelfo e Alberti partilham logo depois as suas ideias (cf. Trabalza 1908: 19 e 44). Trabalza afirma que ο celebre tratado de Dante De Vulgari Eloquentia, do qual näo nos resta mais que um fragmento, deve ter dado jä algumas regras gramaticais. Considera que, embora este tratado seja sobretudo uma arte poetica, que visa ensinar ο uso artistico da lingua, possui, ao mesmo tempo, elementos que provam que Dante tinha presente no espirito uma gramätica regular da lingua vulgar e, por isso, Trabalza aponta ο autor da Divina Comedia como ο fundador da gramätica italiana.2 Mas Kukenheim näo concorda com a posi9äo de Trabalza, argumentando da seguinte forma: II y a de serieuses raisons pour mettre en doute cette assertion: Dante pretend qu'en dehors du latin qui s'apprenait par les regies, il existait une infinite de langues qui s'apprenaient sans regies, mais qui se fondaient uniquement sur l'imitation instinctive des peres par les enfants; il definit meme la langue vulgaire par opposition ä la grammaire, c'est-ä-dire au latin, qui a des regies fixes (Kukenheim 1974: 88).

A primeira gramätica italiana que chegou ate nos e anterior a 1495 e e de um autor anonimo segundo värios investigadores, segundo outros a autoria e atribuida a Lourengo de levadas a cabo, durante cerca de cinquenta anos, nos colegios que os Jesuitas tinham espalhados pelo mundo. Este metodo pedagogico orientarä a organizafäo e actividade dos colegios da Companhia durante os seculos XVII e XVIII, exercerä grande influencia sobre outros colegios e sistemas educativos, e grande parte da aristocracia intelectual europeia destes dois seculos acha-se ligada a esta obra educativa, como Descartes, Moliere, Lamartine, Cervantes, Calderon, Lope de Vega, Tasso, Prospero Lambertini (Bento XIV), Antonio Vieira e Joäo Lucena. Ora, ο curriculum humanista da Ratio preconizava a obten9äo de niveis de excelencia nas cinco classes em que estava estruturado: expressäo bela e elegante na Gramätica (Inferior, Media e Superior); expressäo clara e correcta nas Humanidades, e expressäo energica e persuasiva na Retorica. Como se ve, a competencia gramatical obtida nas primeiras tres classes capacitava os alunos para a leitura dos bons autores. Nas classes da gramätica, aprendiam-se todas as regras da gramätica do padre Manuel Alvares que se dividia em tres partes e, dai, a existencia de tres classes (cf. Franca 1952: 53-56).

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Α gramätica de Manuel Alvares foi publicada em 1572 e e uma obra basilar da historia da gramätica, em Portugal. Estudaram ο latim por ela milhares ou talvez milhöes de jovens em todo ο mundo, incluindo nomes ilustres das letras portuguesas e estrangeiras como, por exemplo, James Joyce (1882-1941) (Assun?äo 1997a: 46-47). «Sicche l'Alighieri [...] ci si presenta, anche a stare a quel poco che ne scrisse, come il fondatore della grammatica italiana» (Trabalza 1908: 30).

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Medicis. Intitula-se Regole della lingua florentina e baseia-se na lingua falada em Floren^a. No entanto, este metodo empirico encontrou poucos seguidores pois constata-se que as gramaticas italianas, que entretanto foram surgindo, näo tem por base a lingua falada mas a lingua escrita de Dante, Petrarca e Bocacio, que usaram ο toscano nas suas obras. Em 1525, Pietro Bembo escreveu em Veneza Prose della volgar lingua, onde propöe a fala de Florenga como lingua comum de toda a Italia. Mas Bembo formula ο principio de que uma lingua que näo tenha autor näo pode chamar-se lingua.3 No final do seculo XVI (1584), este metodo da cren?a dogmätica na autoridade dos autores clässicos italianos e suavizado por Leonardo Salviati que preconiza que e preciso tirar as regras dos escritores antigos, mas, para a prätica da lingua, e preciso tentar seguir a voz do povo. 4 Em Franfa, no principio do seculo XVI, näo havia obras gramaticais de grande autoridade. Assim, ο primeiro que tentou fixar as regras gramaticais da lingua francesa foi um estrangeiro, Jean Palsgrave, que publicou, em 1530, Lesclarcissement de la Langue francoise. Dubois seguiu-o pouco tempo depois, em 1531, com a obra In linguam Gallicam Isagoge, na qual escreve em latim sobre gramätica francesa. Em Inglaterra, a primeira gramätica impressa so aparece em 1586. No entanto a gramätica manuscrita escrita por W. Lily foi homenageada pelo rei Henrique VIII, em 1540, e recomendada para as escolas, em funfäo de sobrevalorizar a vertente präticodidäctica, seguindo a tradifäo gramatical representada por Prisciano e descurar a especula^ao filosofica. Ο Renascimento incutiu nos povos da Europa a ideia de que os Gregos, tendo regulamentado bem a sua lingua, a tinham introduzido em Roma, e que os Romanos, por seu turno, tinham imposto ο seu idioma aos povos vencidos. Por isso mesmo os gramäticos renascentistas admitiam que uma lingua bem codificada e um excelente meio de expansäo nacional e estavam convencidos que ο povo que melhor tivesse fixado a sua lingua teria uma vantagem considerävel sobre os povos vizinhos. Assim se explica que as obras gramaticais desta epoca estejam imbuidas de sentimentos imperialistas e que os principes da Renascenga tenham encorajado decisivamente a codificagäo definitiva da lingua nacional. Näo podemos esquecer que a ciencia politica, cujo expoente mäximo e Ο Principe de Maquiavel, dedicado a Lourengo de Medicis, acaba de renascer por volta de 1500. A questäo da lingua vulgar mereceu a atenfäo dos diplomatas pois eles admitem que ο poder absoluto do principe, a unidade da religiäo e a unidade da lingua säo as condiföes essenciais para que ο povo seja um. Deste ideärio renascentista, comunga Antonio de Nebrija, fervoroso patriota, que empreendeu a codificagäo do vulgar espanhol, com a sua Gramätica de la lengua castellana (1492), concluindo esta tarefa de forma notävel. Grabas ao genio gramatical de

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«Ma questa ragionare per awentura, e questo favellare tuttavia non e lingua: perciocche non si puö dire, che sia veramente lingua alcuna favella, che non ha scrittore» (Bembo 1927: 159). «[...] l'antichitä, per nostra avviso, sarä quasi sempre piü sicura. Ned e perö questo, che ora affermiamo, a ciö che dianzi affermmamo, della pratica del favellare, punto contrario, ο distante: cioe, che chi puö farlo, cerchi d'apprender [la lingua] dalla voce del Popolo» (Salviati 1809: II, 148).

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Nebrija, a Espanha e ο primeiro pais a ter a sua gramätica national. 5 Alias, ο proprio autor toma consciencia do caräctcr inovador desta sua empresa, quando no prologo dedicado a rainha D. Isabel diz ο seguinte: [...] io quise echar la primera piedra, e hazer en nuestra lengua lo que Zenodoto en la griega e Crates en la latina; los cuales, aun que fueron vencidos de los que despues dellos escrivieron, a lo menos fixe aquella su gloria, e sera nuestra, que fuemos los primeros inventores de obra tan necessaria (Nebrija 1992: 97).6

Ora, os gramaticos Portugueses do Renascimento inserem-se no movimento cultural europeu do seculo XVI e basta reparar nas datas em que foram publicadas as suas obras gramaticais para concluir que elas se situam precisamente no momento do florescimento linguistico-filologico da epoca renascentista. Significa isto que elas andam a par das tentativas dos gramaticos italianos, castelhanos e franceses. 2. Α sensibilizagäo, no sentido de estudar a conexäo existente entre a escrita de uma palavra e a respectiva pronüncia, partiu dos gramaticos italianos, ja que foram os primeiros a utilizar novas letras para distinguir as vogais abertas das fechadas. Nesta linha, os autores das gramäticas das linguas vernäculas reflectiram sobre as transformagöes foneticas que, partindo do latim, deram origem äs linguas novi-latinas e as causas que lhe preexistem. Todo este trabalho investigativo resultou numa reabilita^ao das linguas romances, pois comprovou-se que estas näo equivaliam, como durante ο periodo medieval se pensava, a uma degeneralizagäo do latim, mas eram descendentes ilustres que mereciam ο reconhecimento da comunidade linguistica international. Paralelamente a esta intensa investigagäo desenvolvida no continente europeu, verificase, no chamado «Novo Mundo», a publicagäo das primeiras gramäticas. Com efeito, a primeira gramätica amerindia, ο tarascano, editou-se em 1558, inaugurando uma crescente produ9äo gramatical. Ε digno de registo ο trabalho levado a cabo pelos missionärios, uma vez que, ao se radicarem nos territörios recem descobertos e monopolizarem a instrufäo escolar, contribuiram para ο desenvolvimento da ciencia linguistica. Acresce referir que tambem viajaram pela Asia Meridional e pelo Medio Oriente, onde contactaram com linguas que acusavam diferengas significativas em relagao äs clässicas, ο que favoreceu a anälise interlinguistica e, simultaneamente, propiciou um conhecimento mais profundo dos idiomas existentes ä escala mundial. Ε esta actividade missionäria, associada ao alargamento das rotas comerciais, que preexiste ao estudo comparativo entre as linguas da China e as da Europa Ocidental, que culminou com a descoberta de diferenfas significativas entre ambos os idiomas. Ο conhecimento europeu do sistema de escrita chinesa e das linguas exoticas abriu novos horizontes ä investigagäo linguistica, na medida em que revelou um conjunto

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A este proposito, registamos a seguinte objecfäo de Kukenheim: «II convient cependant de faire trois restrictions: d'abord que les Regole grammaticali della lingua fiorentina peuvent etre d'une date anterieure ä Nebrija; ensuite que les grammaires espagnoles qui ont suivi celle de Nebrija datent d'apres 1535, enfin que l'auteur de la Gramätica de la Lengua Castellana a etudie en Italie et que ce pays lui a revele tout ce qui etait ä faire dans sa patrie» (Kukenheim 1974: 214).

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Todas as cita^oes que fazemos da Gramätica Castellana säo retiradas da edifäo de 1992, da Fundacion Antonio de Nebrija, com introdufäo e notas de Miguel Angel Esparza e Ramon Sarmiento.

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de linguas que diferia significativamente das estudadas pela tradi^ao ocidental. A este respeito, Amadeu Torres observa ο seguinte: A troca mütua de experiencias redunda sempre em prol do comum, quando criteriosamente conduzida. A lingua portuguesa e disso ο mais cabal testemunho. Subsidiaria de contributos variadissimos de tantas linguas do mundo que se lhe depararam nas rotas da expansäo e da actividade missionaria, ela mudou muito e näo mudou nada, pois e a mesma de D. Dinis, de Camöes, de Ei;a ou de Pessoa; a mesma na Europa, na America, na Africa, na Asia e na Oceania (Torres 1998: 77).

Ο sentimento crescente de consciencia patriotica, que irradiava um pouco por toda a Europa, motivou uma dignificafäo das linguas nacionais, as quais ganharam ο estatuto de instrumento apropriado para ο processo de codifica^äo dos estudos eruditos, arrefecendo, deste modo, ο interesse veicular das linguas clässicas. Esta tendencia e acompanhada pelos gramäticos Portugueses, pois dotaram «a lingua portuguesa de um estatuto que ate entao näo possuia, tornando-se numa lingua da comunica^äo num espafo privilegiado de expressäo» (Assungäo 1997b: 83). Ο exacerbado sentimento patriotico que caracteriza ο espirito renascentista repercute-se no piano linguistico, culminando na apologia da lingua nacional. Neste ämbito, os textos de natureza encomiästica, como ο Diälogo em louvor da nossa linguagem, de Joäo de Barros, procuram responder a este crescente patriotismo linguistico, ja antecipado pelo rei D. Duarte, por forma a combater um certo bilinguismo que se encontrava enraizado no seio da comunidade culta. Com efeito, devido a circunstancialismos värios, como ο casamento entre reis Portugueses e princesas castelhanas ou ο intercämbio entre humanistas peninsulares, a lingua castelhana concorria com a portuguesa nos escritos literärios, disso säo exemplo alguns textos de Gil Vicente e de Camöes. No universo erudito quinhentista, ao lado dos que exaltavam a lingua nacional, coexistiam os que a marginalizavam, considerando-a impropria para transmitir todas as formas de pensamento. Por este motivo, os textos encomiästicos, 7 ao apresentarem a lingua portuguesa como meio privilegiado de expressäo do sentimento patriotico, destinavam-se ä sua exaltafäo e defesa frente ao castelhano. Alias, esta apologia da lingua nacional em relafäo äs estrangeiras näo e uma caracteristica inedita dos homens renascentistas: ja os antigos gregos, ao rotularem as outras linguas de «bärbaras», exaltavam ο seu meio de comunica9äo verbal. Claro estä que tambem a gramätica portuguesa renascentista tem como fontes principals Prisciano e Donato, os grammatici antiqui (como acontece, por exemplo, com a Gramätica Castellana de Nebrija) e Villedieu. Alias, näo podia ser de outra forma pois, a fazer fe em estudos de diversos investigadores, de Carolina Michaelis, passando por Jose Mattoso e, mais recentemente, Telmo Verdelho, a produ9äo gramatical portuguesa anterior a meados do seculo XIV e bastante reduzida. Sendo assim, a consciencia de lingua (que comefa a ser utilizada pelo povo), que a lingua portuguesa foi ganhando, cresceu alicergada sobretudo na Ars Grammatica de Donato, nas Institutiones Grammaticae de Prisciano e, mais tarde, no Doctrinale de Villedieu. Α este propösito, deve dizer-se que, para se saber quais os gramäticos latinos

Estes textos podem ser considerados para-gramaticais, uma vez que, näo integrando a gramätica propriamente dita, servem de suporte teörico ä criagäo da gramätica das linguas vulgares (cf. Buescu 1978: 50).

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mais conhecidos dos mestres Portugueses, muito contribuiu a publicafäo do Catälogo dos Codices Alcobacenses, pela Biblioteca Nacional, e ο conhecimento dos manuscritos de Digby. Percival acrescenta que certas correntes na tradicäo gramatical na Europa meridional (Provenga e norte de Italia), que coexistiram em parte com ο desenvolvimento da gramätica modista na Alemanha e no norte de Fran9a, säo relevantes para a teoria gramatical renascentista. Segundo ele, esta versäo meridional da tradicäo gramatical ocidental, ao florescer nos seculos XIII e XIV, proporcionou fundamenta9äo teörica äs produces gramaticais humanistas do seculo XV. Este autor acaba por afirmar que a teoria linguistica renascentista tem as suas origens numa tradifäo escrita gramatical e lexicogräfica que emerge na Italia e na Provenfa do seculo XI e se desenvolveu ate um determinado grau, independentemente da tradifäo setentrional representada pelos tratados modistas e pelas gramäticas em verso (o Doctrinale de Villedieu e ο Graecismo de Everardo de Betünia). Α gramätica portuguesa renascentista surge como ponto de chegada de todo este processo evolutivo como uma tomada de consciencia da necessidade e da urgencia de que a aprendizagem do Portugues se fizesse por uma gramätica portuguesa. Para que isso acontecesse, muito contribuiram as cöpias manuscritas, que apareceram no final do seculo XV, das Regulae Grammatieales (1414) de Guarino Verona e os Rudimenta Grammatices de Nicolau Perotti que säo, a nosso ver, os grandes motores da renovagäo gramatical portuguesa. Ao mesmo tempo, väo surgindo tambem na literatura algumas manifesta9Öes contra ο predominio da cultura latina como, por exemplo, D. Duarte que, no Leal Conselheiro, recomenda «grande cuidado e pareimönia na adopgäo de palavras da lingua latina», contendo esta obra um capitulo intitulado «Da maneira pera bem tornar algüa leytura em nossa lynguagem» onde resume algumas regras de tradu9äo, destacando-se entre elas a recomenda9äo expressa ä fidelidade do texto, a utiliza9äo de palavras estritamente portuguesas, näo alatinadas, ο respeito ao decoro, alem das exigencies de clareza, elegäncia e concisäo (cf. Vasconcelos 1929: 863). Ε neste contexto que surgem as obras gramaticais dos quatro gramäticos Portugueses quinhentistas: a Gramätica da linguagem portuguesa (1536) de Fernäo de Oliveira; a Gramätica da lingua portuguesa (1540) de Joäo de Barros; as Regras que ensinam a maneira de escrever e a ortografia da lingua portuguesa (1574) de Pero de Magalhäes de Gändavo e a Ortografia e origem da lingua portuguesa (1576) de Duarte Nunes de Leäo. Faremos breves considera9Öes sobre os dois primeiros. Com a publica9äo da Grammatica da lingoagem portuguesa em 1536, Fernäo de Oliveira e ο criador da filologia portuguesa8 e, na opiniäo de Coseriu, «merece um lugar de Ο facto de Fernäo de Oliveira ter classificado a sua obra, na dedicatoria a D. Fernando de Almeida, como «uma primeyra anota^äo da Lingua Portuguesa» e tambem por Joäo de Barros, em certo passo da sua Gramätica da Lingua Portuguesa (1540), afirmar sobre si proprio que «foi ο primeiro que pös a nossa linguagem em arte» (Cf. Barros 1971) tem levado alguns autores a classificarem ο compendio de Fernäo de Oliveira como uma miscelänea de conhecimentos gramaticais e linguisticos e näo como uma Gramätica. Assim ο entende Carvalhäo Buescu na introdufäo ä edifäo facsimilada da Gramätica de Joäo de Barros, p. LXXVII: «a obra de Oliveira, notävel a muitos titulos quanto ä originalidade e clara antevisäo de muitos problemas linguisticos, näo pode, de modo algum, considerar-se, apesar disso, como uma arte no sentido em que Barros ο entende, nem sequer, talvez, uma Gramätica. Trata-se de um conjunto de curiosas e judiciosas

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considerävel destaque na histöria da linguistica romänica e na da linguistica em geral. Ele e, depois de Nebrija, um dos gramäticos mais originais, em certo sentido ο mais original, e, antes de Rhys e de G. Bartoli, ο mais importante foneticista da Renascen9a na Romania. As suas ideias na lexicologia e naquilo que hoje se chama säo notäveis e a sua contribuifäo para ο tratamento fimcional das linguas na linguistica descritiva e a de um grande precursor» (Oliveira, 2000: 60). Ο valor de Oliveira estä precisamente na area da fonetica e ο impulso para a descrifäo do portugues lhe veio certamente da Gramätica Castellana de Antonio de Nebrija, para alem das diversas obras sobre ortografia espanhola que apareceram na epoca em que se encontrava em Espanha, mas adianta: Oliveira supera, contudo, todos, mesmo Nebrija, pela agudeza das suas observa^es, pela minuciosidade e pelo caracter sistematieo da sua descrigäo dos sons Portugueses (Oliveira 2000: 34).

Veja-se, por exemplo, ο que diz, no capitulo VI, sobre a articulagäo das vogais e consoantes, a identificasäo que faz da divergencia entre a prolagäo (pronunciagao, unidade fönica) dos sons e a sua imagem grafemica (representa9äo gräfica correspondente): Letra e figura de voz. Estas dividimos em consoantes e vogaes. As vogaes tern em si voz; e as consoantes näo, senäo junto com as vogaes [...]. As figuras destas letras chamam os gregos caracteres; e os latinos notas. Ε nos lhe podemos chamar sinaes. Os quaes häo de ser tantos como as pronunciaföes e que os latinos chamam elementos; e nos as podemos interpretar fundamentos das vozes e escritura. Diz Antonio de Nebrissa que temos na Espanha somente as letras latinas. Mas porque e verdade que säo tantas e taes as letras como as vozes, nos diremos que de nos aos latinos hä hi muita diferenfa nas letras , porque tambem a temos nas vozes (Oliveira 2000: 89-90).

E, no capitulo VII, precisando com aproxima9ao a outras linguas, refere: Ε assi e verdade que os gregos com os latinos, e os hebraicos com os arabigos, e nos com os castelhanos que somos mais vezinhos concorremos muitas vezes em hüas mesmas vozes e letras. Ε contudo näo tanto que näo flque alghüa particularidade a cada hum por si: hüa so voz e com as mesmas letras, e a nos e aos castelhanos guerra e papel. E, no pronunciar, quem näo sintirä a di ferenda que temos, porque elles escondem-se e nos abrimos mais a boca? (Oliveira 2000: 91)

Oliveira esbo9a uma teoria da composi9äo das palavras que constituem ο primeiro esb090 deste tipo e a primeira teoria da composi9äo das palavras que conhecemos na histöria da linguistica moderna (cf. Oliveira 2000: 45).

reflexöes de tipo ensaistico, mas em que se notam repetigöes (por tres ou quatro vezes se refere ao uso do til, do m, e do n) e incongruencias inexplicäveis numa obra de caracter sistematieo como sera a de Joäo de Barros». Temos que dizer que näo nos parece assim täo obvio que este tipo de argumentaipäo sirva para beliscar a posifäo dianteira do tratado de Fernäo de Oliveira. Na verdade, embora se possa reconhecer que a Gramätica da Linguagem Portuguesa seja incompleta e um tanto assistemätica, parece-nos que a ausencia de sistematizafäo, algumas repetiföes e a omissäo de sec^öes tradicionais em obras do genero, podem ser observadas em obras de outros autores consagrados na epoca. Alias, somos de opiniäo que Amadeu Torres e Carlos Assunfäo colocam um ponto final nesta discussäo, desmontando, um a um, os argumentos daqueles que desfizeram na obra de Oliveira (cf. Oliveira 2000: 21-23). Assim a denomina^äo de «primeyra anota^äo» que Fernäo de Oliveira quis atribuir ao seu Compendio tem que ser analisada como figura de humildade retorica, da qual ο autor possuia profundo conhecimento.

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Outro aspecto inovador evidenciado por Oliveira, pleno de actualidade, «tem a ver com as diferen^as linguisticas entre os värios grupos sociais bem como as variagöes dialectais, os falares, da lingua portuguesa» (cf. Oliveira 2000: 60). A obra talvez mais representativa do espirito renascentista que Barros nos transmitiu e de cariz pedagögico-didäctico: a Gramätica da Lingua Portuguesa (1540). Alias, ο humanismo de pendor linguistico, que pode observar-se tambem nas suas Decadas, percorre quatro obras diversas que, unidas pela finalidade pedagögica, se aglutinam numa mesma obra. Na verdade, a Cartinha para aprender a ler (1539), ο Diälogo da Viciosa Vergonha (1540), a Gramätica da Lingua Portuguesa, que inclui ο Diälogo em Louvor da nossa linguagem (1540), formam um conjunto pedagögico-didäctico em busca da necessidade de um metodo. Pode deduzir-se que a Gramätica da Lingua Portuguesa era para Joäo de Barros fundamental mas näo hä düvida que ο seu projecto gramatical estava cimentado em materials que ο autor achava necessärios ä consecu9äo do seu programa pedagögico de aprendizagem da Lingua Portuguesa: a Cartinha como primeiro livro, a Gramätica seria um segundo livro, ο Diälogo da Viciosa Vergonha fiinciona na perspectiva de que ο educador deve ensinar näo so as letras mas tambem as normas da boa conduta, ο Diälogo em Louvor da nossa linguagem contem um conjunto de reflexöes que ajudam a esclarecer as ideias linguisticas e gramaticais do autor, especula^oes que ο propositado caracter marcadamente normativo da Gramätica näo podia contemplar. Ο contacto entre ο Portugues e as linguas do Oriente Asiatico, motivado pela mundividencia epocal, resultou na interinfluencia linguistica. Perante esta nova realidade, Joäo de Barros, contrariando ο espirito da «grammatica speculativa» medieval, näo resiste ao impulso de comparar alguns fenömenos linguisticos orientals com os das linguas que fazem parte da tradifäo ocidental. Este esbogo rudimentär de uma atitude comparativista, impregnada de pioneirismo, que se desenvolve no sec. XVII, antecipa ο Comparativismo Linguistico do seculo XIX, apresentando-se como uma consequencia prätica do encontro de novos povos e novas culturas. Portanto, ο estudo de lexemas e expressoes idiomaticas diferenciadas constitui uma prova palpävel de que os nossos gramäticos quinhentistas, diferentemente dos autores clässicos gregos, embora sobrevalorizando ο seu instrumento de verbaliza9äo, se interessaram por outras linguas. Este interesse por outras formas linguisticas näo obstou a que Barros se enquadrasse no movimento europeu de reabilitafäo das linguas vernaculares, ou seja, da mesma forma que os seus congeneres romänicos, procurou sistematizar ο idioma materno, investindo-o de um maior prestigio e dignifica9äo. Ε claro que esse prestigio linguistico, täo reclamado pelos gramäticos quinhentistas, se enraiza no processo de normativizafäo e codifica9äo das realidades gramaticais. Ε ä luz deste primado linguistico, que se compreende a vertente prätica omnipresente na teoria gramatical de Joäo de Barros. No entanto, apesar de manter uma certa equidistäncia entre ο portugues e ο latim, resultante da apologia da lingua materna, näo rejeita a filiafäo gramatical do idioma pätrio, isto e, a lingua-mäe e perspectivada como «ponto de referenda, como modelo de codificafäo gramatical e como fonte de emprestimos vocabulares» (Barros 1971: XLIII), pois exorta os seus contemporäneos a subsidiärem a lingua materna com importaföes vocabulares latinas.

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Em conformidade com ο exposto, a doutrina gramatical de Barros evidencia fenomenos linguisticos que constituem paralelos aproximativos do latim, mas realga, sobretudo, as assimetrias que individualizam ο Portugues em rela9äo ä lingua do Lacio. Com efeito, ο uso alternado do pronome pessoal nos, equivalente aos Portugueses, e eles, correspondente aos latinos, traduz a dicotomia entre os fenomenos linguisticos latinos e as formas «aportuguesadas»: «Nös näo temos estes verbos (que os latinos tem). [...] Temos rnais este verbo (h)ei (h)as [...]» (Barros 1971: 93). A reflexäo sobre as linguas «exöticas» reveste-se de grande importäncia, pois indicia uma atitude que podemos classificar como comparativista (cf. Barros 1971: 71). De facto, Barros, ao confrontar ο Portugues com as novas linguas, avalia positivamente a permuta vocabular e admite uma reciprocidade enriquecedora da lingua nacional (cf. Barros 1971: 71). Na obra de Barros, tambem se insinuam informaföes relativas ao bilinguismo literärio, entre ο portugues e ο castelhano, que marca ο panorama linguistico quinhentista. Nesta linha, Ο Dialogo em louvor da nossa linguagem, ao veicular uma apologia da lingua portuguesa, assume-se, conjuntamente com a sua gramätica, como uma resposta concreta que visa ultrapassar essa rivalidade linguistica, com privilegio, como e obvio, para ο idioma materno, a fim de possibilitar a sua afirmagäo no quadro de bilinguismo apontado. Os gramäticos renascentistas das linguas vulgares usaram ο metodo contrastivo com uma quase permanente referenda ä lingua latina. No entanto, parece-nos abusivo considerar que as suas gramäticas sejam gramäticas latinas. Pelo contrario, ο metodo fundamentado na compara9äo linguistica e utilizado para constatar aspectos comuns e especificos a cada uma das linguas consideradas (latim-portugues). Acresce, ainda, que ο fervor patriotico da epoca da Renascen^a, que e possivel apreciar nos dois gramäticos, explica a preocupa^äo de emancipar as linguas nacionais a partir da ortografia, na änsia de fixar os sons pröprios de cada lingua. E, se e verdade que Nebrija, genericamente, considera que as letras proprias do castelhano säo as que mantem a originäria pronuncia9äo latina, Fernäo de Oliveira representa um caso a parte, pois descreve um sistema fonetico/fonologico, para ο portugues, autonomo, que lhe confere, neste aspecto, na opiniäo autorizada de Coseriu, ο estatuto de gramätico renascentista mais original de toda a Romania (cf. Oliveira 2000: 60). Näo e por acaso que os aspectos relativos ä fonetica e ä ortografia constituem ο conteüdo fulcral da primeira gramätica do portugues, ocupando vinte e quatro dos cinquenta paragrafos que a integram, ao contrario de Joäo de Barros, que, seguindo a tradifäo dos gramäticos latinos, assente no legado das Institutiones Grammaticae de Prisciano, da primazia ä descrifäo das partes orationis. Na verdade, Barros apresenta a classifica9äo das oito partes da ora9äo de Prisciano, acrescentando ο artigo que näo existia em latim, e divergindo, claramente, de Nebrija, neste ponto, pois, ο mestre salmantino estabelece um esquema de dez classes de palavras para ο castelhano, identificando ο geründio e ο nome participial infinito como classes autönomas, e integrando a inteijei9äo no adverbio, seguindo Dionisio da Träcia. Barros coloca no topo da hierarquia das classes de palavras ο nome e ο verbo, os dois reis da linguagem, mas näo explica a posi9äo ocupada pelas outras dic9öes na escala hierärquica ate porque näo se refere explicitamente a divisäo das dic9öes em flexionadas e

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näo flexionadas, criterio que permitiu a Prisciano estabelecer a sequencia do seu sistema classificatorio. Esta sequencia das partes da ora9äo resulta igualmente distinta da apresentada por Nebrija na Gramätica Castellana. Isto leva-nos a concluir que, se e incontornävel que, em alguns passos da Gramätica da lingua portuguesa, Joäo de Barros segue quase a risca Nebrija, nos parece igualmente irrefutävel que, no que concerne ä Etimologia, esta divergencia resulta fundamental pois e por demais evidente que cada um dos autores enveredou por um esquema classificatorio das partes da orafäo bem diferenciado. Outra ila9äo que nos ocorre mencionar e ο imperativo pedagögico que os dois gramäticos ibericos abra9am na elabora9äo dos seus estudos gramaticais. No entanto, enquanto Nebrija foi capaz de unir na sua obra, com notävel equilibrio, as componentes filologica e especulativa, na Gramätica da lingua portuguesa hä uma quase completa ausencia de reflexäo teorica que nos permita identificar as ideias do autor sobre a linguagem. Na verdade, Barros contempla apenas a componente filologica, resumindo-se ο seu compendio a um conjunto de preceitos, que näo tem em linha de conta a considera9äo da gramätica como ciencia mas apenas como arte (ars), destinado aos meninos do Reino que tem a lingua portuguesa como mäe e äs pessoas dos povos conquistados que percorrem milhares de leguas para a aprenderem. Aqui estä uma possivel explica9äo para ο caräcter pouco discursivo do estilo usado na descrigäo das partes da ora9äo por parte de Joäo de Barros. Aliäs parece que ο gramätico tinha precisamente a preocupa9äo de ser pouco exaustivo nas suas exposi9Öes, ou seja, tendo em conta aqueles a quem destina a gramätica, ο seu objectivo seria ο de apresentar apenas os preceitos e exemplos essenciais, relativos a cada uma das classes de palavras. Isto mesmo pode verificar-se na forma repetitiva com termina diversos segmentos da sua descri9äo morfologica: estes bästem pera exemplo deles (Barros 1971: 306); Estas bästem por exemplo (Barros 1971: 308); estes bästem pera exemplo (Barros 1971: 311); ante sejamos breve que prolixo (Barros 1971: 345). No entanto, esta inten9äo premeditada näo pode servir para explicar incompreensiveis omissöes na sistematiza9äo das partes da ora9äo, como e ο caso do participio e da conjun9äo, embora esta seja tratada sumariamente na sintaxe. De qualquer forma, pese embora a justeza de algumas das criticas que permitiram identificar aspectos menos conseguidos na gramätica de Joäo de Barros, näo pode deixar de referir-se a preocupa9äo demonstrada em captar a realidade linguistica e idiomätica da lingua por parte de um homem entregue ä constante preocupa9äo com ο seu ensino, bem patente no conjunto formado pela Gramätica, pela Cartinha e pelos dois Diälogos, e que transparece ate na obra Asia, que ο notabilizou como historiador9. Alem de que a gramätica de Joäo de Barros representa um significativo impulso para ο desenvolvimento da perspectiva filologica do humanismo em Portugal e näo podemos esquecer-nos de que esta perspectiva irä ser dominante nos estudos linguisticos dos gramäticos vindouros, pelo menos ate ao seculo XVIII. Baseando-se em diversas passagens das Decadas, Carvalhäo Buescu afirma: «Afigura-se notävel que, no decorrer das Decadas, Barros muitas vezes se da Historia para se embrenhar em reflexöes gramaticais e linguisticas de muito interesse e que, num estudo sistemätico e exaustivo, poderiam ser vistas como um conjunto de nötulas de uma gramätica comparativa nascente» (cf. Barros 1971: XIII).

A linguistica portuguesa renascentista no quadro da linguistica

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3. O s gramäticos que abordämos m a s t a m b e m os ortografos Portugueses renascentistas colocaram a lingua portuguesa, ä semelhanga d o que fizera Nebrija para a lingua castelhana, no centra da historia d o h o m e m portugues e da sua cultura. Colocaram todo ο seu e m p e n h o em aumentar a gloria e a honra do p o v o portugues ao f a z e r e m a apologia da sua lingua e em a u m e n t a r e m ο prestigio internacional da lingua portuguesa atraves de u m p r o g r a m a de a c f ä o baseado n u m conjunto amplo de p u b l i c a f ö e s , e e m exigir a tentativa de padronizagäo, de normal izagäo da lingua. V ä o utilizar avant la lettre parämetros da mais m o d e r n a planificasäo linguistica, que, hoje, a nosso ver, ainda estä por fazer ( Q u e se saiba näo temos, hoje, politica para a lingua portuguesa). Juntamente c o m os conquistadores e sobretudo c o m os missionärios i m p ö e m a lingua portuguesa aos p o v o s conquistados, que f a l a v a m linguas exöticas, e usam-na c o m o instrumenta de evangelizagäo e ao conseguiram elevä-la a lingua internacional de cultura, na a c e p f ä o de que os novos povos conquistados e as r e l a f ö e s que se criaram c o m os p o v o s vizinhos implicaram näo so ο seu uso c o m o ο seu conhecimento. Para concluir diremos que gramäticos Portugueses do renascimento a j u d a r a m ä forma?ao de conceitos f u n d a m e n t a l s para a linguistica moderna, factos que Coseriu, Woll e outros estudiosos valorizam mas que muitos investigadores da historiografia linguistica europeia ainda näo reconheceram.

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Carlos Assungäo / Joaquim Almeida

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Jean-Frangois P. Bonnot

«Comment ne pas ecorcher l'anguille par la queue» ou de l'ordre naturel dans les methodes d'apprentissage du fran^ais parle destinees aux etrangers au XVII e siecle.

Universalis de la grammaire et proprietes descriptives Dans ses Remarques consacrees ä l'apprentissage du frangais par les etrangers, SaintMaurice de Bonnecase (1672: n.p.) consacre une large partie de sa preface ä l'art de traiter les difficultes des «Etrangers». Sans faire de difference entre la provenance linguistique des locuteurs, le pedagogue dit avoir «remarque de certaines fautes, qui leur sont comme naturelles & dans lesquelles tous tombent, sans pouvoir s'en relever qu'avec peine & apres en avoir este repris cent fois». Comme beaucoup d'autres didacticiens de l'epoque, il semble que ce soit d'abord le frangais qui soit pris en consideration, les autres langues etant confondues en un ensemble relativement indifferencie - il faudrait mettre ä part le latin et dans une certaine mesure l'italien et l'espagnol. Ce n'est pas que les grammairiens aient ete inattentifs aux differences inter-linguistiques; au tout debut du XVIIIe siecle, Claude Buffier (1709: 8) notera dans la preface de son celebre ouvrage que bien des gens «qui se melent de literature», estiment que la grammaire est un art ou une sience qui a ses principes, sa forme et sa nature avant toutes les langues & que c'est ä ces langues de s'y ajuster. Tout au contraire, [ajoute Buffier], c'est essentiellement ä la Grammaire de s'ajuster aux langues pour lesquelles eile est faite, & dont eile n'est pour ainsi dire que le temoin, ou l'Analyse. Les langues n'ont pas ete faites pour la Grammaire, mais la Grammaire pour les langues.

Le Pere jesuite remet ainsi sur le metier une question fort debattue ä l'epoque, celle de l'universalite de la grammaire. Comme l'observe Dominicy (1992), la tradition avait fige depuis longtemps l'expression grammatica universalis et il avait ete necessaire de trouver des Substituts convenables. Au debut du XVIIe siecle, les Allemands, notamment ä la suite de Ratke [Ratichius] et de Helwig, ecriront Allgemeine Sprachkunst ou encore Allgemeine Sprachlehr. Ce n'est pas lä un simple artefact de traduction; on peut y voir, d'une part, une prise en compte de plus en plus presente du modele vernaculaire et une mise ä l'ecart du modele latin et, d'autre part, une methodologie renouvelee, puisque, comme le souligne encore Dominicy {ibid.: 429-430), si le fait de rejeter l'universalisme inductiviste n'implique nullement une mise ä l'ecart des faits de langue, il conduit en revanche a donner aux principes un Statut ontologique different, ceux-ci «[participant desormais] d'une authentique realite objective, independante de l'observateur». Quoi qu'il en soit, bien que l'on puisse discuter l'influence qu'elle a eue ä l'epoque, il est impossible de ne pas penser ici ä la grammaire de Port-Royal, qui constitue un point focal, ä partir duquel s'organisera l'activite d'un grand nombre de lettres. On peut evidemment distinguer d'autres filiations et d'autres affinites - et cela va de soi pour les travaux qui precedent la premiere edition du livre d'Arnauld et Lancelot (' 1660). Cette nouvelle realite ontologique des principes est

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bien presente dans leur ouvrage, et Γ on sait que les deux Messieurs consideraient la partie logique de la langue comme essentielle, ce qui entrainait une mise ä distance des caracteres idiomatiques. Ducrot et Schaeffer (1995: 275) relevent qu'une des ultimes consequences de ce point de vue est que «la langue, dans l'optique des