Principes Économiques et Politiques plus Anticipations

Trois modèles essentiels à la compréhension des sociétés contemporaines sont décrits de la façon la plus claire et succi

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Table of contents :
Avant-propos

Chapitre I : Un modèle économique
I-A/ La distinction entre crédit et monnaie
I-B/ Le leveraging
I-C/ Le deleveraging
I-C-1/ Le sauvetage du système bancaire
I-C-2/ La monétisation de la dette publique
I-D/ La définition de trois sphères d’activité
I-D-1/ La sphère économique
I-D-2/ La sphère financière
I-D-3/ La sphère politique

Chapitre II : Un modèle politique
II-A/ L'essence de la politique
II-B/ L’impact de la politique sur l’économie
II-B-1/ La modélisation d’une société purement économique
II-B-2/ Les conditions de la création de richesse
II-B-3/ La mesure des rentes de domination
II-B-4/ La corpocratie
II-B-5/ Le Deep State ou État Profond
II-B-6/ L’impérialisme
II-B-7/ La globalisation
II-C/ Les trois forces politiques
II-D/ L’Empire US
II-D-1/ La logique impériale des USA
II-D-2/ Les limites à l’impérialisme des USA
II-D-3/ La corpocratie en tant que néo-féodalisme
II-E/ L’agenda politique totalitaire du marxisme culturel
II-E-1/ La destruction des structures d’un système d’oppression
II-E-2/ La création de castes
II-E-3/ Des lois raciales au fiasco économique
II-E-4/ Le cas de l’Afrique du Sud
II-E-5/ Le coût de l’État et les dérives de la Justice Sociale

Chapitre III : Un modèle de la propagande
III-A/ Les relations de pouvoir
III-B/ La cristallisation de l’opinion publique
III-C/ La fabrication du consentement
III-D/ Quelques cas
III-D-1/ La délimitation des sujets à débattre en France
III-D-2/ La zone euro
III-D-3/ La politique d’immigration en Europe

Chapitre IV : Les anticipations
IV-A/ Les développements économiques
IV-B/ Les développements politiques
IV-B-1/ La désintégration culturelle des États-nations européens
IV-B-2/ La montée de deux mouvements politiques populistes antagonistes
IV-B-3/ Une dérive dictatoriale et totalitaire
IV-B-4/ Une fuite en avant de l’impérialisme US
IV-B-5/ Un effondrement des USA de l’intérieur

Annexes
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Principes Économiques et Politiques plus Anticipations

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Sommaire Avant-propos Chapitre I : Un modèle économique I-A/ La distinction entre crédit et monnaie I-B/ Le leveraging I-C/ Le deleveraging I-C-1/ Le sauvetage du système bancaire I-C-2/ La monétisation de la dette publique I-D/ La définition de trois sphères d’activité I-D-1/ La sphère économique I-D-2/ La sphère financière I-D-3/ La sphère politique Chapitre II : Un modèle politique II-A/ L'essence de la politique II-B/ L’impact de la politique sur l’économie II-B-1/ La modélisation d’une société purement économique II-B-2/ Les conditions de la création de richesse II-B-3/ La mesure des rentes de domination II-B-4/ La corpocratie II-B-5/ Le Deep State ou État Profond II-B-6/ L’impérialisme II-B-7/ La globalisation II-C/ Les trois forces politiques II-D/ L’Empire US II-D-1/ La logique impériale des USA II-D-2/ Les limites à l’impérialisme des USA II-D-3/ La corpocratie en tant que néo-féodalisme II-E/ L’agenda politique totalitaire du marxisme culturel II-E-1/ La destruction des structures d’un système d’oppression II-E-2/ La création de castes II-E-3/ Des lois raciales au fiasco économique II-E-4/ Le cas de l’Afrique du Sud II-E-5/ Le coût de l’État et les dérives de la Justice Sociale Chapitre III : Un modèle de la propagande III-A/ Les relations de pouvoir III-B/ La cristallisation de l’opinion publique III-C/ La fabrication du consentement III-D/ Quelques cas III-D-1/ La délimitation des sujets à débattre en France III-D-2/ La zone euro III-D-3/ La politique d’immigration en Europe

Sommaire suite Chapitre IV : Les anticipations IV-A/ Les développements économiques IV-B/ Les développements politiques IV-B-1/ La désintégration culturelle des États-nations européens IV-B-2/ La montée de deux mouvements politiques populistes antagonistes IV-B-3/ Une dérive dictatoriale et totalitaire IV-B-4/ Une fuite en avant de l’impérialisme US IV-B-5/ Un effondrement des USA de l’intérieur Annexes

Avant-propos

Les mutations et disruptions globales en cours imposent de revisiter les théories économiques et politiques afin de rendre compte de phénomènes inédits. Des taux d’intérêts négatifs sur des obligations d’État et une désintégration culturelle des États-nations européens étaient encore impensables il y a 20 ans. Les trois modèles proposés constituent un socle de connaissances minimales pour comprendre les sociétés contemporaines et leurs évolutions. Notamment, les cycles longs d’endettementdésendettement, l’impérialisme de vassalisation, le jeu des forces politiques et leurs rhétoriques forment des concepts centraux à cette vue d’ensemble. La première partie décrivant le modèle économique se montre la plus technique et aussi la plus novatrice. Sa lecture s’avère nécessaire pour aborder la section traitant des conditions de la création de richesse du modèle politique; à cette exception, les quatre chapitres sont relativement indépendants. Un modèle est valide lorsque toute personne sérieuse qui l’utilise obtient des résultats similaires et prévoit correctement les évolutions de situations réelles. Jusqu’à présent, les modèles économiques se sont tous révélés défaillants. La teneur des anticipations de la dernière partie ne doit pas faire oublier que le pire n’est jamais certain. Une conscience partagée du danger de la tentation totalitaire, quelle que soit son étiquette, peut permettre une bifurcation à la faveur d’un changement de génération parmi les décideurs.

Novembre 2019.

Bruno Istvan Ingénieur de l’Ecole Centrale de Lyon, master management général de l’IAE Aix-Marseille, consultant en systèmes d’information, exerce ses capacités de réflexion et de synthèse à la modélisation des grands domaines de l’activité humaine.

Chapitre I Un modèle économique

Un modèle économique doit expliciter les principes de la création de richesse et doit rendre compte des cycles longs d’endettement-désendettement. Le premier point est traité au chapitre II : ‘Un modèle politique’, montrant ainsi que seule existe l’économie politique en tant que discipline. Au vu du niveau actuel d’endettement des pays, une étude historique des périodes de désendettement – appelées deleveragings – s’avère nécessaire. Ray Dalio a mené cette étude dans ses ouvrages : ‘Debt Cycles: Leveragings & Deleveragings’ publié en 2014 et ‘Big Debt Crises’ publié en 2018, et a exposé par la même occasion un modèle économique pour comprendre le déroulement du futur develeraging global. Cf. annexe I-α. Ce modèle est une reprise du modèle économique de Hyman Minsky, élève de Joseph Schumpeter. Le deleveraging global et ses conséquences occuperont vraisemblablement le centre de l’attention économique et politique des trois prochaines décennies.

I-A/ La distinction entre crédit et monnaie Pour modéliser une économie bancarisée ou d'endettement, il faut : - une banque commerciale – consolidation de l'ensemble des banques commerciales – qui crée ou détruit du crédit, - une banque centrale qui, elle seule, peut créer ou détruire de la monnaie. Dans une économie d'endettement, les intérêts de la dette sont servis, en régime nominal, par la création de nouveaux crédits et/ou par la création monétaire. De façon transitoire, les intérêts de la dette peuvent être théoriquement servis par une baisse, relative en proportion du PIB, du montant total des salaires et des profits des entreprises. Remarques : Dans les faits, seule une partie des intérêts de la dette est épargnée/thésaurisée dans la sphère financière et sort donc de la sphère économique. Cf. ‘I-D-2-c/ Les revenus de la sphère financière’. Cependant, la modélisation d’une bulle de crédit au centre d’une économie d’endettement reste inchangée.

I-B/ Le leveraging Si la croissance de la dette est supérieure à la croissance réelle, il y a une augmentation régulière du taux d'endettement de l'économie qui est défini comme la dette totale divisée par le PIB; c’est le leveraging. Cette croissance insoutenable de la dette est la caractéristique principale d’une économie d’endettement. Cf. annexe I-B-α. La croissance réelle sur une période est définie par la multiplication des gains de productivité sur cette période – environ 2% par an pour une économie dotée d’un marché libre prépondérant – avec le ratio de l'indice des heures totales travaillées, i.e. l’indice de la période n divisé par l’indice de la période n-1. Cette définition permet de prendre en compte le changement de périmètre d’activité. À activité constante, la croissance réelle est tautologiquement égale aux gains de productivité.

I-C/ Le deleveraging Au fur et à mesure du leveraging, le service de plus en plus important des intérêts de la dette entraine une baisse tendancielle du taux d’intérêt réel, et une baisse relative en proportion du PIB du montant total des salaires; puis à partir d'un niveau important du taux d'endettement, le deleveraging s'impose de lui-même. Dans le passé, un événement catalyseur – le plus souvent un durcissement de la politique monétaire – précipitait une contraction/destruction en cascade du crédit entrainant une dépression économique. Afin d'éviter une contraction/destruction en cascade du crédit, la banque centrale peut : - monétiser la dette publique en achetant directement la nouvelle dette publique par création monétaire; - faciliter l’achat par les banques commerciales de la nouvelle dette publique dans le cadre d’un dispositif réglementaire avantageux de quasi hors bilan (législation déjà en place aux USA); - faire du ‘quantitative easing’ ou QE : ● par l'achat aux banques commerciales de titres d'État : bons du Trésor, obligations d'État; ● par l'achat aux banques commerciales de titres douteux – jusqu’à présent seulement aux USA pour des MBS (titres adossés à des créances hypothécaires); ● par refinancement monétaire des banques commerciales au travers d’opérations de repurchase agreement ou Repo – principalement sur titres d'État et aux USA sur des MBS garantis par des agences gouvernementales; - mettre en place des programmes ad hoc de refinancement monétaire de banques commerciales contre la mise en dépôt de titres non éligibles au QE et de qualité variée.

I-C-1/ Le sauvetage du système bancaire Les programmes d’achat de titres aux banques commerciales par la banque centrale, appelés quantitative easing ou QE, sont utilisés lorsqu’il est considéré que la baisse des taux d’intérêt

directeurs de la banque centrale ne peut atteindre l’objectif voulu. Par exemple, lorsque ces taux sont proches de zéro ou négatifs, et/ou lorsque la situation est jugée très préoccupante. Les QE s’appuient sur les opérations d’Open Market de la banque centrale et ne s’en distinguent que par leurs ampleurs et leurs durées. Officiellement, il s’agit de fournir des liquidités au système financier via les banques commerciales afin de stimuler l’activité économique. Le premier QE aux USA en 2008 a été une réponse au début de la crise des subprimes, et son périmètre d’achat a d’emblée compris les MBS. Cette crise fut consécutive à la création massive, puis à leur diffusion globale, de titres adossés à des créances hypothécaires US à haut rendement : les MBS. Cf. annexe I-C-1-α. Les MBS se sont révélés pourris après l’éclatement de la bulle immobilière aux USA en 2007, et les pertes majeures liées à leur détention, par des institutions financières de différents pays, ont menacé d’effondrement le système bancaire mondial. Lors de la crise des subprimes de 2007 à 2010, puis lors de la crise de la dette de la zone euro de 2010 à 2013, des politiques de QE sans précédent ont été menées. Leurs magnitudes peuvent être mesurées par l’accroissement spectaculaire des totaux des bilans des banques centrales concernées. Cf. annexes I-C-1-β à γ. Les gouvernements US et européens ont dû aussi : - faire recapitaliser par l’État leurs banques systémiques, i.e. trop importantes pour faire faillite; - demander à leur banque centrale le refinancement monétaire ad hoc de banques, contre la mise en dépôt de titres de moindre qualité au fur et à mesure du déroulement des crises.

I-C-2/ La monétisation de la dette publique Bien que la phase de dépression économique soit la plus spectaculaire, la plus grande partie du deleveraging se fait sur la durée (20 ans environ) dans une phase de monétisation de la dette publique avec la condition principale suivante : la croissance nominale du PIB est supérieure au taux d'intérêt nominal. Pendant cette phase longue du deleveraging : - il n'y a pas en général de création de crédit par les banques, - afin d’éviter une contraction/destruction du crédit, la création nécessaire de la dette publique est monétisée par la banque centrale – i.e. achetée par création monétaire, - les épargnants et les salariés sont spoliés par l'inflation générée par la création monétaire. Actuellement, la volonté politique de vouloir absolument éviter la phase de dépression introduit une variante dans les phases de deleveraging et leurs ampleurs relatives. Cette variante pourrait amener un deleveraging plus long avec des conséquences politiques importantes et peu prévisibles.

I-D/ La définition de trois sphères d’activité Une partition conceptuelle en trois sphères d’activité : économique, financière et politique, améliore la compréhension de la dynamique des forces au sein d’une société. L’historique des revenus des sphères financière et politique par rapport aux revenus de la sphère économique caractérise la trajectoire d’une société. Chaque personne tire ses revenus d’une composition de revenus issus des trois sphères d’activité. L’historique de leurs poids relatifs et de leurs montants, comparés statistiquement, trace sa trajectoire sociale.

I-D-1/ La sphère économique La sphère économique regroupe les producteurs de biens et services. Individuellement, le revenu issu de la sphère économique est le salaire net et/ou la rémunération nette. Les revenus des producteurs sont la somme des revenus individuels issus de la sphère économique. Un classement plus précis des salaires et rémunérations, en fonction de l’appartenance à la sphère financière ou politique de l’entité économique qui les verse, n’a pas d’importance dans le cadre du modèle simplifié exposé.

I-D-2/ La sphère financière La sphère financière a en charge l’allocation de l’épargne et des crédits vers les investissements productifs afin de préparer et mettre en place les transitions de la sphère économique.

I-D-2-a/ Le vocabulaire Dans une économie bancarisée, les agents économiques ne font pas de différence entre crédit et monnaie; nous appellerons signes monétaires l’ensemble indifférencié des moyens de paiement disponibles dans les trois sphères. Les termes suivants sont employés : Revenu : entrée de signes monétaires. Dépense : sortie de signes monétaires. Crédit : création de signes monétaires. Remboursement d’un crédit : destruction de signes monétaires. La monnaie centrale, ou monnaie, est créée et détruite par la banque centrale. Les billets de banque et les pièces de monnaie, appelés espèces, sont de la monnaie centrale. Le système bancaire dans son ensemble a le pouvoir de création monétaire, ce qui explique le phénomène de dévalorisation de la monnaie résultant de l’inflation de signes monétaires.

Inversement, une destruction en cascade de crédits, lors d’une dépression économique, entraîne une destruction de signes monétaires, ce qui augmente le pouvoir d’achat de la monnaie. La création de signes monétaires à l’octroi d’un crédit par les banques commerciales, agents de la sphère financière, signifie que : - pour la sphère financière, la création d’un crédit n’est pas une dépense – une sortie de signes monétaires; - pour le bénéficiaire du crédit dans la sphère économique ou dans la sphère politique, l’obtention d’un prêt constitue bien un revenu – une entrée de signes monétaires. Dans l’explicitation des flux de signes monétaires, il n’y a pas de notion de bilan. Un titre de créance est acquis ou par création de crédit, ou par création monétaire, ou par une dépense. La vente d’un titre de créance est un revenu. L’obtention d’un prêt est un revenu. Localement, un prêt doit être remboursé. Globalement, dans une économie d'endettement croissant, le service de la dette se limite aux intérêts qui sont servis, en régime nominal, par la création de nouveaux signes monétaires. Les nouveaux signes monétaires sont principalement issus : - de la création de nouveaux crédits pendant la phase de leveraging, - de la création monétaire résultant de la monétisation des déficits publics pendant la phase de deleveraging. La fiction du remboursement de la dette signifie que l’accroissement global de prêts – les crédits nets à la sphère économique et à la sphère politique – ne peut être distingué d’un revenu auquel sont soustraits les intérêts sur la dette totale. Une notion de bilan impliquerait de valoriser les titres de créance. D’un point de vue global, seuls les revenus issus de la détention de ces titres importent. Cependant, la valorisation des titres lors d’achats majeurs à la sphère financière par la banque centrale fera l’objet d’une discussion particulière. Cf. ‘I-D-2-f-III-b/ La valorisation des revenus issus du refinancement monétaire’. L’explicitation des flux de signes monétaires a pour objectif de mettre en évidence les grandes forces à l’œuvre au sein d’un modèle simplifié.

I-D-2-b/ Un modèle simplifié Dans un modèle simplifié : - La Banque Commerciale – consolidation de l’ensemble des banques commerciales et des sociétés financières – est l’intermédiaire unique de création de crédit pour la sphère économique et de financement de la dette publique non monétisée de la sphère politique : ● Les émissions obligataires des entreprises sont considérées faire partie de la dette auprès de la Banque Commerciale. ● Les émissions de la dette publique non monétisées sont souscrites uniquement par la Banque Commerciale et par création de crédit.

Les émissions d’actions et les prêts directs entre agents économiques sont négligés en tant que flux de signes monétaires. ● L’épargne est investie seulement dans l’achat de titres sur le marché secondaire des instruments financiers. - La rente foncière et immobilière est identifiée aux dividendes des sociétés foncières et sociétés civiles immobilières. ●

Remarques : Les émissions de la dette publique monétisées sont, par définition, souscrites par la banque centrale. Une société financière n’a pas le pouvoir de créer ou de détruire du crédit à la différence d’un établissement de crédit ou banque. Les sociétés financières empruntent auprès du système bancaire pour faire principalement des prêts à la consommation, du crédit-bail et de l’affacturage.

I-D-2-c/ Les revenus de la sphère financière Les revenus de la sphère financière se décomposent ainsi : Les revenus issus des opérations avec la sphère économique : - l’épargne primaire : la somme – positive ou négative – du flux de trésorerie des entreprises (cash-flow) et de la variation nette de l’épargne individuelle issue des revenus des producteurs – directement ou indirectement via les transferts effectués par la sphère politique –, - les dividendes, comprenant la rente foncière et immobilière (modèle simplifié), - les intérêts de la dette privée, - moins les intérêts de la dette privée de titres détenus par la banque centrale (exemple MBS). Les revenus issus des opérations avec la sphère politique : - les intérêts de la dette publique non monétisée. Les revenus issus des opérations avec l’extérieur : - le solde du ‘compte extérieur des revenus primaires et des transferts courants’ plus le solde du ‘compte de capital’ – soldes issus de la balance des paiements. Les revenus issus des opérations des banques avec la banque centrale : - la création monétaire liée aux opérations de refinancement des banques dont le quantitative easing (cf. ‘I-C-1/ Le sauvetage du système bancaire), - moins le montant monétaire des opérations de Reverse Repo des banques avec la banque centrale, - les intérêts versés par la banque centrale sur réserves monétaires – i.e. les intérêts sur le montant de monnaie centrale détenue par les banques –, - moins les intérêts versés par les banques sur refinancement direct auprès de la banque centrale au taux d’escompte ou ‘discount rate’, un des taux directeurs de la politique monétaire.

I-D-2-c-I/ La distinction entre valeur et revenus La valeur est la contrepartie physique – passée, présente ou future – de revenus de la sphère économique, i.e. d’entrées de signes monétaires pour les producteurs de biens et service.

La valeur est extraite au moyen d’une dépense, i.e. d’une sortie de signes monétaires, au sein de la sphère économique. Globalement, une création de signes monétaires ne crée pas de valeur et une destruction de signes monétaires ne détruit pas de valeur, excepté lorsque ces créations ou ces destructions entrent dans des spirales auto-entretenues et disloquent la production de la sphère économique.

I-D-2-c-II/ La signification des revenus de la sphère financière Dans la plupart des économies d’endettement, la quasi-totalité des revenus de la sphère financière est extraite de la sphère économique. D’un point de vue général, les intérêts de la dette publique sont considérés extraits de la sphère économique, la sphère politique agissant comme un conduit. Les achats nets de titres de la dette publique et le versement de ses intérêts – entre la sphère financière, la sphère politique et la banque centrale – ont été isolés afin d’en faire apparaître la dynamique. Dans le modèle simplifié, les émissions de la dette publique non monétisées sont souscrites uniquement par la Banque Commerciale et par création de crédit; les achats de ces émissions ne sont pas une dépense de la sphère financière. Cf. ‘I-D-2-a/ Le vocabulaire’. Les primes d’assurance, les pertes et gains en capital sur le marché secondaire d’instruments financiers, et la spoliation de l’épargne constituent des transferts de revenus au sein de la sphère financière et n’entrent donc pas dans le revenu global de cette sphère. Les dividendes sur titres de propriété de sociétés financières et de banques n’entrent pas dans les revenus de la sphère financière car ils proviennent des intérêts de la dette qui sont déjà pris en compte. Les revenus de la sphère financière, moins les coûts des facteurs de production de ses activités, moins la partie des revenus de la sphère politique directement extraite de la sphère financière, et moins l’épargne primaire, constituent la rémunération globale des titres de propriété et des titres de créance d’une économie. Remarque : Les revenus issus des dividendes sont déjà nets de coûts des facteurs de production.

I-D-2-c-III/ Le principe de formation des taux d'intérêt Le résultat précédent permet d'énoncer le principe de formation des taux d'intérêt comme la différence entre un taux d’intérêt économique et un taux d’intérêt spéculatif. I-D-2-c-III-a/ Le taux d’intérêt économique Le taux d’intérêt économique, toujours positif, est égal à la rémunération globale des titres de créance d’une économie divisée par la dette totale de la sphère économique et de la sphère politique.

La rémunération globale des titres de créance est effectuée par une extraction de signes monétaires de la sphère économique et correspond à une extraction de la valeur économique, sans manipulation monétaire, selon une structure hiérarchique de dominance. I-D-2-c-III-b/ Le taux d’intérêt spéculatif Le taux d’intérêt spéculatif est défini par une fonction monotone croissante, s’annulant à l’origine, du taux de croissance relatif annualisé des signes monétaires financiers se portant à l’achat des titres de créance non monétisés. Le taux de croissance sur une période est défini relativement à la valeur totale des titres de créance non monétisés. Il peut être positif, nul ou négatif. Remarque : Les titres de créance monétisés – i.e. détenus par la banque centrale – sortent des marchés. Les détenteurs des signes monétaires financiers se portant à l’achat des titres de créance anticipent une hausse de la valorisation de ces titres créance sur les marchés, i.e. une baisse des taux d’intérêts. Lorsque les plus-values et les moins-values réalisées à l’échange des titres de créance non monétisés s’équilibrent sur une période suffisamment longue, le taux d’intérêt spéculatif s’annule, et le taux d’intérêt tend vers le taux d’intérêt économique. Actuellement, les crédits nets spéculatifs – internes à la sphère financière – et le quantitative easing sont deux composantes importantes de la croissance des signes monétaires financiers. L’ampleur du quantitative easing et l’anticipation de sa poursuite ont un impact majeur sur le taux d’intérêt spéculatif.

I-D-2-c-III-c/ Les avantages Ce principe de formation des taux d’intérêt s’oppose à la théorie classique d’une agrégation de préférences temps individuelles au travers du taux d’escompte psychologique. Il permet de rendre compte de la baisse des taux d’intérêt sur plusieurs décennies lors de la phase de leveraging d'une économie et de l’existence de taux d’intérêt négatifs lors du gonflement de la bulle spéculative en cours. I-D-2-c-IV/ La thésaurisation et l’effet cliquet Dans notre modèle simplifié, la partie des revenus de la sphère financière réinvestie dans la sphère économique est négligée. Par conséquent, la partie des revenus de la sphère financière, nets des coûts de facteurs de production de ses activités, qui n’est pas consommée est épargnée/thésaurisée. Cette épargne est en général investie dans l’achat de titres sur le marché secondaire des instruments financiers.

Cette thésaurisation doit être contrebalancée par la création de nouveaux crédits et/ou par la création monétaire afin d’éviter une contraction de l’activité de la sphère économique et ses conséquences en raison de l’effet cliquet. L’effet cliquet est le terme utilisé pour décrire les résistances psychologiques et politiques – des syndicats, corporations professionnelles et lobbies – à la baisse nominale des salaires et des revenus. Lorsqu’il y a une contraction de l’activité de la sphère économique, l’effet cliquet fait supporter la majeure partie de la contraction aux acteurs économiques les plus faibles de la société, entraînant chômage et misère. I-D-2-d/ L’importance grandissante de la sphère financière La montée de la dette, et par conséquent de l’importance de la sphère financière, est caractéristique de l’émergence du capitalisme industriel dans les sociétés occidentales à partir du XVIIIe siècle. Cette montée est la contrepartie de l’augmentation du capital productif et traduit le fait que les entrepreneurs et les investisseurs constituent deux classes séparées. L’arrêt de la convertibilité-or de l’USD en 1973 a transformé de facto toutes les monnaies des pays occidentaux, arrimées à l’USD suite aux accords de Bretton Woods, en monnaies fiduciaires. Remarque : Les monnaies sont désignées par leur code alphabétique ISO. Ainsi, dollar US : USD, euro : EUR, yuan chinois : CNY, etc. Avec une monnaie fiduciaire, il n’y a plus de limite à la création monétaire. Avec la bancarisation et l’existence d’une banque centrale assurant le sauvetage des banques lors d’événements systémiques, comme en 2008 aux USA et en Europe, ou en raison d’une mauvaise gestion : Crédit Lyonnais, Dexia, Deutsche Bank..., les seules limites à la création de crédit résultent de la régulation bancaire. La régulation bancaire dépend des décisions de la sphère politique qui sont fortement impactées par le consensus des élites financières. Ainsi, l’abrogation en 1999 du Glass-Steagall Act aux USA a mis fin à la séparation des banques commerciales et des banques d’investissement, autorisant la mise en place d’une bulle de crédit spéculatif sans précédent.

I-D-2-e/ Les activités de la sphère financière L’activité principale de la sphère financière est la création de crédit; elle conduit au leveraging (cf. I-B/ Le leveraging) dans la première phase d’une économie d’endettement. Une activité supplémentaire à la création de crédit – qui constitue un grand jeu de transformation et de transfert au sein de la sphère financière – est la vente de produits financiers offrant : - l’exposition à des risques économiques ou financiers en échange d’une rémunération du capital investi et/ou de la perspective d’un gain, - la couverture de risques économiques ou financiers – activité d’assurance – en échange du paiement de primes.

Cette activité supplémentaire s’appuie sur les marchés d'instruments financiers qui permettent le transfert de risques et qui, normalement, facilitent l'investissement dans la sphère économique. Le marché primaire des instruments financiers, principalement les émissions d’actions et d’obligations, lie la sphère économique à la sphère financière. Un marché secondaire actif et haussier favorise leurs émissions. Le marché secondaire des instruments financiers est un vaste casino qui décide de qui possède quoi, et auquel s’applique le principe des chaises musicales quand les risques majeurs surviennent, en raison du caractère moutonnier de la psychologie de masse. Il n'y a pas de valeur ajoutée mesurable en dehors du chiffre d’affaires consolidé des brokers/dealers. Cette situation est inhérente au principe du transfert de risques. Les marchés à terme et marchés d’options permettent à des agents économiques ou financiers de s’assurer contre certains risques volontairement supportés par des spéculateurs/traders. Certains produits financiers mélangent de l’assurance de couverture de risques – typiquement par une position vendeuse d’options – avec de l’exposition aux risques dans le but de doper le rendement proposé. La plupart du temps, l’investisseur ne comprend pas les conséquences désastreuses sur son investissement, et parfois sur son patrimoine, de la survenance du risque qu’il assure ainsi dans une position qu’il ne peut souvent pas dénouer. L’investisseur est un spéculateur/trader qui s’ignore, ce qui le conduit à mal contrôler ses risques. La présence de spéculateurs/traders est nécessaire pour volontairement supporter les risques, et afin de garantir la liquidité des transactions, facilitant ainsi : - les émissions primaires d’actions et d’obligations, - l’achat et la vente d’actions et d’obligations sur le marché secondaire, - l’ouverture et la fermeture de positions sur les marchés à terme et sur les marchés d’options.

I-D-2-f/ Les crédits spéculatifs I-D-2-f-I/ Le levier spéculatif des banques Les profits des banques sont essentiellement le résultat de cinq composantes : - les écarts de taux d’intérêt entre les crédits créés et le coût moyen pondéré des sources de refinancement, - les écarts de taux d’intérêt entre les revenus de titres de créance détenus et le coût moyen pondéré des sources de refinancement, - le levier, égal au montant des engagements (appelé exposition) divisé par le capital de la banque – l’obligation de réserves monétaires auprès de la banque centrale, en pesant sur les profits, limite le levier effectif –, - la proportion relative des engagements de chaque catégorie d’actifs, - les gains et pertes en capital sur les actifs détenus en fonction de l’évolution des prix sur les marchés et des défauts de paiement des débiteurs.

Une banque fait de la transformation : elle refinance à court terme des actifs à long terme. La pente de la courbe des taux est un facteur déterminant de ses profits au travers des écarts de taux d’intérêt de la transformation effectuée. Tant que la trésorerie est positive à la fin de la journée – ou que le déficit de trésorerie ne sort pas de l’ordinaire –, la situation nette présentée au régulateur peut varier grandement en fonction de règles ou d’artifices comptables. Les règles appliquées pour la comptabilisation des actifs : aux coûts historiques, ou à partir des cours de marché, ou bien en utilisant des paramètres fantaisistes pour des engagements sur les marchés dérivés, ont un impact majeur sur le calcul de la situation nette d’une banque. Des techniques d’externalisation d’activités appelées ‘shadow banking’ sont aussi employées pour contourner la régulation bancaire. Cette latitude autorise les banques à prendre des risques en augmentant leur levier spéculatif, via leurs engagements sur des titres de créance à haut rendement qui possèdent un excellent rating de la part des agences de notation, suite à des tours de passe-passe de la titrisation. Durant la bulle immobilière de 2000 à 2007 aux USA, beaucoup de banques US et européennes ont dopé leurs profits en achetant massivement des MBS (titres adossés à des créances hypothécaires) en augmentant leur levier. Ainsi, le levier moyen des 5 premières banques d’investissement US est passé, approximativement, de 20 à 30 de 2003 à 2007.

I-D-2-f-II/ Les bulles spéculatives Les bulles spéculatives sont générées par une croissance de crédits spéculatifs se portant à l’achat sur une même catégorie d’actifs, dans une spirale ascendante auto-entretenue des prix, car ces actifs sont utilisés comme garanties pour les crédits spéculatifs. La fin de cette croissance conduit à l’éclatement de la bulle, puis à l’écroulement du prix de ces actifs, de façon concomitante à la destruction des crédits spéculatifs et à la vente en cascade des actifs gagés. Ainsi, les crédits hypothécaires aux USA, de 2003 à 2007, ont été en grande partie des crédits spéculatifs sur l’immobilier, engendrés par la hausse du marché de l’immobilier, puis générateurs de la bulle immobilière, via leur titrisation et l’augmentation du levier des banques sur ces titres. Remarque : Un crédit obtenu pour acquérir un bien immobilier déjà construit est un crédit spéculatif car il ne concerne que la sphère financière.

I-D-2-f-III/ La transformation de crédits spéculatifs en revenus financiers I-D-2-f-III-a/ Le mécanisme Afin d’éviter une contraction/destruction en cascade du crédit entrainant une dépression économique, des politiques de refinancement monétaire des banques, sans précédent, ont été mises en place sans fin prévisible – principalement au travers des programmes de quantitative easing. La création monétaire actuelle liée aux programmes de refinancement des banques – mesurée par l'augmentation du total bilan des banques centrales – constitue un revenu direct très important pour la sphère financière. Les programmes de refinancement monétaire des banques permettent de convertir des crédits spéculatifs très importants – i.e. des crédits internes à la sphère financière – en revenus financiers par création monétaire. Ces revenus n'entrent pas dans la sphère économique. Plus généralement, la menace de faillite de banques systémiques est nécessaire de façon à assurer la conversion de crédits à la sphère financière en revenus : - via les marchés d’instruments financiers afin de transformer des crédits à la spéculation/trading en couple gains et pertes/créances douteuses, - via les programmes de refinancement monétaire des banques afin de convertir les créances douteuses en monnaie – i.e. en un accroissement de réserves monétaires à la banque centrale.

I-D-2-f-III-b/ La valorisation des revenus issus du refinancement monétaire I-D-2-f-III-b-1/ Le raisonnement naïf Concrètement, les banques vendent des titres valorisés artificiellement par l’action de la banque centrale en échange d’un accroissement de leurs réserves monétaires. La banque centrale achète des titres dont les valeurs ne sont pas nulles, et un raisonnement naïf nous amènerait à les déduire de la création monétaire des refinancements afin de déterminer les revenus financiers effectifs entrant dans la sphère financière.

I-D-2-f-III-b-2/ Le raisonnement correct Des titres de créance en phase de liquidation sur les marchés financiers sont retirés du marché. Les banques, qui avaient acheté ces titres par création de crédit, les remplacent par de la monnaie centrale qui s’ajoute à leurs réserves monétaires. Les banques sont donc en meilleure position pour reprendre du levier spéculatif après la stabilisation des prix, car la création monétaire de la banque centrale a accru leurs réserves monétaires d’autant. Pour une banque, un titre de créance acheté par création de crédit n’a pas de valeur, c’est un revenu égal à un écart de taux multiplié par le montant engagé, et un risque d’écart de valeur entre son achat et sa revente. Cf. I-D-2-f-I/ Le levier spéculatif des banques.

Ce n’est pas la valeur résiduelle des titres vendus à la banque centrale qui doit être retirée de la création monétaire mais la moins-value à la revente. Si le taux d’intérêt du titre de créance vendu a baissé entre son achat et sa revente, c’est une plus-value. Ainsi, l’action de la banque centrale a fait baisser les taux des titres d'État. Pour une banque, la revente au prix d’achat d’un titre de créance, acquis par création de crédit, réduit simplement son levier; il n’y a pas de perte de valeur. Par conséquent, en l’absence de moins-values lors de la revente à la banque centrale de titres de créance détenus par les banques, le refinancement monétaire des banques est bien un revenu pour la sphère financière.

I-D-2-f-III-c/ Les dommages évités Le déroulement de la crise des subprimes donne les raisons de l’intervention majeure des banques centrales : - Une création très importante de crédits spéculatifs par les banques génère une bulle spéculative sur l’immobilier aux USA. Cf. ‘I-D-2-f-II/ Les bulles spéculatives’. - Un début de destruction en cascade de crédits spéculatifs sur les MBS survient après l’éclatement de la bulle immobilière US en 2007. - Les banques centrales interviennent massivement pour stopper la destruction en cascade des crédits spéculatifs sur tous types d’instruments y compris les titres d'État. - Sans intervention, les taux d’intérêt auraient crû de façon très importante avec un risque de destruction en cascade des crédits à la sphère économique. L’absence d’une destruction en cascade de tous les crédits spéculatifs – i.e. des crédits internes à la sphère financière –, et d’une partie des crédits à la sphère économique, a permis d’éviter des dommages potentiellement importants et difficilement chiffrables. Cependant, si la destruction en cascade de crédits pouvait être limitée à la sphère financière, elle constituerait une destruction bénéfique de l’excès de signes monétaires issus de crédits spéculatifs. Ce serait un transfert de valeur des détenteurs de titres financiers vers l’ensemble des détenteurs de signes monétaires : un Robin des Bois 2.0. L’abrogation en 1999 du Glass-Steagall Act aux USA, marquant la fin de la séparation des banques commerciales et des banques d’investissement, signifie l’impossibilité de laisser les banques d’affaires US faire faillite sans mettre en péril la production de la sphère économique. Les conséquences de la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008 l’ont mis en évidence. Actuellement, la volonté politique d’éviter à tout prix une correction importante des marchés financiers contribue à la poursuite du gonflement de la bulle spéculative en cours, avec une conséquence inédite : des taux d’intérêt négatifs sur les obligations d’État de nombreux pays. Cf. ‘I-D-2-I/ Les taux d’intérêt négatifs’.

I-D-2-f-III-d/ La réduction du total bilan des banques centrales La réduction du total bilan d’une banque centrale peut s’effectuer de deux façons :

- par des opérations d’Open Market de la banque centrale dans le cadre d’un programme appelé quantitative tightening ou QT, ayant pour conséquence la hausse des taux d’intérêt des titres vendus – principalement des obligations d’État, plus des MBS aux USA –, - par destruction de monnaie au remboursement à leur échéance de titres détenus par la banque centrale. Au vu de la situation d’endettement des administrations publiques et des économies, ainsi que des faibles taux de croissance du PIB, des opérations d’Open Market qui augmenteraient les taux d’intérêt sont exclues; le risque est trop grand. Désormais, la seule venue disponible aux banques centrales pour réduire leur total bilan est le non remplacement de titres détenus arrivant à échéance. I-D-2-f-III-e/ L’incapacité des banques centrales à réduire leur total bilan Les revenus issus du refinancement monétaire des banques ne seraient que des prêts temporaires de liquidités si les banques centrales étaient capables de réduire leur total bilan au niveau antérieur aux QE; mais elles ne le sont pas. Aux USA, d’octobre 2017 à août 2019, la Fed – la banque centrale US – a réduit son total bilan de 4,5 trillions d’USD à 3,8 trillions d’USD, en ne remplaçant pas des obligations d’État et des MBS arrivant à échéance. Remarque : Pour des raisons pratiques, la définition US du trillion est utilisée : 1 trillion égale 1012. Le QE a repris en septembre 2019, sans annonce officielle, pour porter de nouveau le total bilan audessus de 4 trillions d’USD en novembre 2019. La récente action de la Fed montre l’incapacité dans laquelle elle se trouve de réduire sérieusement son total bilan. L’accroissement du total bilan de la Fed de 2008 à 2019 est supérieur à 3 trillions d’USD. Cf. annexe I-D-2-f-III-α. L’action de la BCE – la banque centrale de la zone euro – montre aussi l’incapacité dans laquelle elle se trouve de réduire durablement son total bilan. Cf. annexe I-D-2-f-III-β. Ces considérations s’appliquent aux principales banques centrales qui ont des politiques monétaires coordonnées de quantitative easing. Cf. annexe I-D-2-f-III-γ. La création monétaire, transformant des crédits spéculatifs en revenus financiers, représente sur une période de 10 ans, environ : - 15% du PIB pour les USA, - 25% du PIB pour la zone euro.

I-D-2-g/ La relation entre crédits spéculatifs et la pente des taux sur titres d’État La courbe des taux sur titres d'État détermine les taux des autres titres de créance par l’ajout d’une prime de risque, appelée ‘spread’. Sa pente mesure indirectement le profit anticipé par les banques. Cf. ‘I-D-2-f-I/ Le levier spéculatif des banques’. Plus précisément, l’écart de taux entre les bons du Trésor à 2 ans et le taux directeur de refinancement monétaire, et son anticipation, constituent une variable déterminante pour la création de crédits nets spéculatifs par le système bancaire. Un écart positif, et/ou l'anticipation d'une hausse, amènent les banques à augmenter leur levier en créant plus de crédits spéculatifs se portant à l’achat de titres sur les marchés d’instruments financiers. Un écart négatif, et/ou l'anticipation d'une baisse, amènent les banques à diminuer leur levier en détruisant des crédits spéculatifs utilisés pour détenir des titres financiers.

I-D-2-h/ La lévitation des indices boursiers L’ampleur du quantitative easing – autorisant la poursuite du gonflement de la bulle spéculative en cours –, conjuguée aux rachats d’actions par les entreprises aux USA, permet d’expliquer la lévitation des indices boursiers. Toute la dette nette contractée par les entreprises aux USA depuis 2006 a été utilisée pour financer des rachats d’actions. Ceux-ci ont été en partie utilisés pour verser des rémunérations aux dirigeants d’entreprise sous la forme de réalisation d’options d’achat à cours préférentiel. Cf. annexe I-D-2-h-α. I-D-2-i/ Les taux d’intérêt négatifs Un taux d’intérêt est la cotation d’un titre de créance par la sphère financière et varie en sens inverse de la valorisation de ce titre. Une bulle spéculative se portant à l’achat sur un titre de créance déconnecte cette cotation de la vision naïve économique et fait baisser son taux d’intérêt jusqu’à le rendre négatif. Du point de vue de la sphère économique, un taux d’intérêt négatif constitue une aberration. L’ampleur du quantitative easing – autorisant la poursuite du gonflement de la bulle spéculative en cours –, conjuguée aux contraintes règlementaires des investisseurs institutionnels, permet d’expliquer les taux d’intérêt négatifs sur les obligations d’État de nombreux pays – situation inédite et révulsante pour le sens commun. Cf. annexe I-D-2-i-α. Plus généralement, des taux d’intérêt négatifs sont le symptôme d’une bulle de crédit spéculatif au sein de la sphère financière, posée sur une bulle de crédit à la sphère économique.

I-D-3/ La sphère politique La sphère politique concerne les fonctions régaliennes et le dirigisme économique et social des administrations publiques. Les revenus de la sphère politique se décomposent ainsi : - l’ensemble des prélèvements obligatoires, dont les impôts et taxes; - les recettes non fiscales, dont les revenus financiers des titres de propriété et des titres de créance des administrations publiques; - la vente de titres de propriété et de titres de créance détenus par les administrations publiques, dont les privatisations d’entreprises publiques; - les émissions de la dette publique – monétisées et non monétisées – nettes des remboursements à échéance; - moins les intérêts de la dette publique. La quasi-totalité des revenus doit être attribuée – redistribuée dans le jargon de la propagande gouvernementale – selon des critères administratifs, dans le grand jeu du clientélisme, et le solde constitue le butin convoité par les partis politiques. Les revenus de la sphère politique sont considérés globalement car ils sont extraits des sphères économique et financière. Cependant, les achats nets de titres de la dette publique et le versement de ses intérêts – entre la sphère financière, la sphère politique et la banque centrale – ont été isolés afin d’en faire apparaître la dynamique. Le service de la dette publique est à la discrétion de l’État qui a l’habitude de régulièrement répudier tout ou partie de sa dette ou de la monétiser. Avec une monnaie fiduciaire, l’État est toujours en mesure d’éviter un défaut de paiement en monétisant le service de sa dette. A partir d’un taux d’endettement public supérieur à 90% du PIB, le remboursement de la dette publique devient une fiction. Cf. Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff : ‘Cette fois, c'est différent : Huit siècles de folie financière’, ouvrage publié en 2010. Beaucoup de pays développés ont déjà un taux d’endettement public supérieur à 90% du PIB. Le fait de mesurer habituellement les revenus de la sphère politique via ses dépenses montre la dominance de cette sphère sur les deux autres sphères. La montée du taux de dépenses publiques par rapport au PIB dans les sociétés occidentales est caractéristique du sentiment de ‘socialisme éthique’ qui y prévaut. Cf. Oswald Spengler : ‘Le Déclin de l’Occident’, ouvrage publié en 1918.

Chapitre II Un modèle politique

Le modèle économique présenté au chapitre précédent est à compléter par un modèle politique afin de rejoindre la discipline de l’économie politique.

II-A/ L'essence de la politique L'essence de la politique est la prédation économique exercée par l'usage de la force. Cette affirmation s'appuie sur une théorie de la genèse de l'État en contradiction de la théorie du contrat social popularisée par Jean-Jacques Rousseau. Franz Oppenheimer a développé cette théorie dans son ouvrage ‘The State: Its History and Development Viewed Sociologically’ publié en 1914 : « L’État, totalement à sa création, essentiellement et presque entièrement durant les premières phases de son existence, est une institution sociale, imposée par une groupe de vainqueurs sur un groupe de vaincus, avec le seul but de gérer la domination du groupe de vainqueurs sur les vaincus, et de se protéger contre des révoltes de l’intérieur et des attaques de l’extérieur. Téléologiquement, cette domination n’a pas d’autre objet que l’exploitation économique des vaincus par les vainqueurs. » Selon cette théorie, les deux premières phases du développement de l’État se déroulent ainsi : - Dans les premiers temps, les pilleurs saccageaient une ville afin de s’emparer de ses biens. - Puis, ils finirent par comprendre que de tels pillages étaient contreproductifs et ils asservirent les vaincus, devenant des ‘apiculteurs’, ne laissant à leur victime que le strict nécessaire à sa survie. L’État utilise le pouvoir politique afin de maintenir son existence – principalement par la force et la propagande –, tandis que le marché libre utilise le pouvoir économique afin de maintenir son système au travers de l’échange volontaire de biens et services. La simple existence de l'État implique que le marché libre ne peut exister que partiellement; bien que celui-ci soit indispensable au développement économique, i.e. à une création continue de richesse. La seule exception à cette règle concerne les pays en retard de développement où une économie dirigée peut permettre la mise en œuvre d’un plan de rattrapage. C’était le cas, après la seconde guerre mondiale, des pays européens en reconstruction et de l’URSS. Une fois le rattrapage effectué, la part du marché libre et le taux d’épargne sont des facteurs déterminants à la poursuite de la croissance. L’augmentation régulière du taux de dépenses publiques et la baisse du taux d’épargne dans les pays occidentaux expliquent la baisse tendancielle de la croissance du PIB par habitant. Cf. annexe II-A-α.

Cet argument permet de pronostiquer des problèmes majeurs pour l’économie chinoise, dont le pays est toujours sous la dictature du parti communiste, malgré son rattrapage économique effectué grâce aux délocalisations de la production occidentale et grâce au mercantilisme de l’État chinois. II-B/ L’impact de la politique sur l’économie II-B-1/ La modélisation d’une société purement économique Les libertariens ont modélisé une société qui serait purement économique et dans laquelle il n’y aurait pas de crédit à la consommation. Cf. Murray Rothbard : ‘L'Homme, l'Économie et l'État’, ouvrage publié en 1962. Les limites de cette modélisation sont évidentes : - les entreprises en situation de monopole ou d’oligopole préfèrent investir dans le lobbying politique plutôt que d’améliorer leurs produits ou leurs services afin de répondre aux besoins de clients captifs; - bien qu’il n’ait aucune justification économique, le crédit à la consommation est une composante importante du crédit et peut être considéré comme une exploitation des masses en tant que consommateurs compulsifs. Dans ce modèle, l’épargne réelle est de la consommation différée fonction du taux d’intérêt libre et des préférences de chacun des acteurs économiques. Dans la pratique, le taux d’intérêt libre est inconnu et le système de prix est fortement distordu par les dépenses publiques et les millions de lois, décrets et règlements du droit positif. Cependant, les axiomes posés par les libertariens donnent les conditions de la création de richesse qui se retrouvent partiellement dans le domaine du marché libre d’une société.

II-B-2/ Les conditions de la création de richesse II-B-2-a/ Les activités de l’État Idéalement, les activités de l’État se limitent aux fonctions régaliennes. Même si les fonctions régaliennes nécessitent des investissements, ceux-ci ne peuvent faire l’objet d’une théorie économique car ils déterminent le cadre de l’économie. Au maximum, la dette publique – les déficits budgétaires cumulés – ne devrait représenter que les investissements cumulés nécessaires aux fonctions régaliennes; et non de la consommation effectuée au moyen de revenus futurs de la sphère économique, i.e. un engagement d’une spoliation future accrue des producteurs de la valeur créée. Dans notre modèle simplifié, le déficit budgétaire joue le même rôle que les crédits nets à la consommation, i.e. les investissements des administrations publiques ne peuvent être distingués d’une consommation. Ainsi, les budgets militaires sont toujours présentés comme des dépenses et non comme des investissements.

II-B-2-b/ L’épargne réelle, l’épargne thésaurisée et l’investissement réel Dans une économie bancarisée, les agents économiques ne font pas de différence entre crédit et monnaie; nous appellerons signes monétaires économiques – par opposition aux signes monétaires de la sphère financière – l’ensemble indifférencié des moyens de paiement disponibles dans la sphère économique. La thésaurisation est le montant de signes monétaires économiques sortant de la sphère économique et entrant dans la sphère financière sur une période donnée. Remarques : L’épargne réelle, l’épargne thésaurisée, l’investissement réel et la consommation réelle sont des quantités physiques. La thésaurisation, les crédits nets à l’investissement, les crédits nets à la consommation et le déficit budgétaire sont des montants de signes monétaires. Par souci de simplicité, cette distinction n’est pas toujours faite dans les équations. Dans le cadre de notre modèle simplifié, l’enseignement de l’Ecole Autrichienne d’économie se résume ainsi : - l’épargne réelle est la consommation différée d’une production effective, - l’investissement réel est toujours égal à l’épargne réelle, moins l’épargne thésaurisée, moins la consommation réelle des crédits nets à la consommation, et moins la consommation réelle du déficit budgétaire – quelles que soient les manipulations monétaires, - des crédits nets à l’investissement supérieurs à la contrevaleur de l’investissement réel génèrent des mal-investissements. II-B-2-c/ L’augmentation nette optimale des signes monétaires économiques En théorie, dans une perspective keynésienne, l’augmentation nette optimale des signes monétaires économiques doit : - contrebalancer la thésaurisation, afin d’éviter une baisse nominale des prix et des revenus avec les conséquences de l’effet cliquet, Cf. ‘I-D-2-c-IV/ La thésaurisation et l’effet cliquet.’ - accommoder la croissance des signes monétaires économiques aux besoins de la croissance nominale du PIB, - contrebalancer les effets des soldes du ‘compte des transactions courantes’ et du ‘compte de capital’ de la balance des paiements – opération appelé stérilisation dans les politiques monétaires –, - éviter une inflation des signes monétaires économiques. Cette augmentation nette optimale doit donc être égale à : - la thésaurisation, - plus un agrégat de la masse monétaire (par exemple M1) multiplié par le taux de croissance nominal du PIB, - moins la somme des soldes du ‘compte des transactions courantes’ et du ‘compte de capital’ de la balance des paiements (plus précisément, il ne faudrait considérer que les flux impactant la sphère économique).

II-B-2-d/ Le contrôle des changes Dans un pays émergent, la stérilisation peut être impossible à effectuer face à l’afflux important de capitaux qui déstabilise son économie : - à l’entrée, par la création de bulles spéculatives et par une augmentation du taux de change de la monnaie, - à la sortie, lors de l’éclatement des bulles spéculatives, en déprimant l’économie et en conduisant à l’écroulement du taux de change de la monnaie. La crise asiatique de 1997 illustre ce genre de phénomènes. Afin de se prémunir contre ce type de déstabilisation, les pays émergents ont tout intérêt à mettre en place un contrôle des changes afin de maîtriser les flux financiers entrants et sortants. II-B-2-e/ Les trois composantes de l’augmentation des signes monétaires économiques L’augmentation des signes monétaires économiques a trois composantes possibles : - les crédits nets à l’investissement, - les crédits nets à la consommation, - l’accroissement des dépenses publiques dans la sphère économique, moins l’accroissement des revenus de la sphère politique directement extraits de la sphère économique. La troisième composante est égale à l’accroissement de la dette publique, ou déficit budgétaire, dans le cas où la différence des dépenses et des revenus entre la sphère politique et la sphère financière est constante. C’est-à-dire, dans le cas où la différence entre les deux termes suivants est constante : - Les intérêts de la dette publique versés à la sphère financière et non consommés. - Les prélèvements obligatoires sur les revenus et les contrevaleurs des titres de propriété et des titres de créances, sur les transactions financières et leurs plus-values. Les gouvernements ont pour habitude de programmer des déficits budgétaires dans la période précédant une élection majeure afin de donner l’illusion d’une amélioration économique qui serait le résultat de leurs politiques.

II-B-2-f/ La monétisation de la dette publique Une partie des dépenses publiques peut être financée par création monétaire, directement ou indirectement, au renouvellement ou à la création de la dette publique. Il peut y avoir monétisation de la dette publique avec un déficit budgétaire nul; la monétisation ne concerne pas seulement l’accroissement de la dette publique. La monétisation indirecte, via les banques commerciales qui achètent l’émission de la dette publique pour ensuite la revendre à la banque centrale dans le cadre d’un quantitative easing, est utilisée pour contourner les lois interdisant une monétisation directe de la dette publique.

L’obligation légale d’adjudications à l’émission de la dette publique freine les inévitables dérives d’une monétisation directe où le directeur du Trésor demande au directeur de la banque centrale, sans annonce officielle, un virement sur le compte du Trésor par création monétaire. In fine, la monétisation de la dette publique est mesurée par l’accroissement des titres d'État détenus par la banque centrale.

II-B-2-g/ La politique économique Seule la comparaison du total des trois composantes de l’augmentation de signes monétaires économiques avec l’augmentation optimale, et l’analyse de chaque composante, permettent de juger d’une politique économique et de proposer des actions correctrices. Pour une création optimale de richesse, les crédits nets à la consommation et le déficit budgétaire doivent être nuls. En effet, l’idéal est que toute l’augmentation nette optimale des signes monétaires économiques résulte de l’allocation de nouveaux crédits aux investissements productifs, dotés des plus grands ROI, et dirigés par des entrepreneurs compétents. L’organisation d’adjudications, avec soumissions de proposition d’emprunt à ‘intérêt demandé’ pour des projets éligibles, pourrait répondre à ce besoin.

II-B-2-h/ La situation économique réelle En pratique, la situation économique réelle est très éloignée des conditions optimales de création de richesse. Avec une monnaie fiduciaire, il s’avère impossible de contrôler la création de crédit et/ou la création monétaire. Dans un pays émergent, il s’avère très difficile de s’opposer à une entrée importante de capitaux en raison des revenus financiers qu’elle génère pour les élites. L’augmentation des signes monétaires économiques ne suit pas les principes d’une croissance optimale telle que définie précédemment. La monétisation de la dette publique est un impôt indirect sur les détenteurs de signes monétaires. Les crédits nets à la consommation, et le déficit budgétaire, sont une destruction de l’épargne réelle et par conséquent de l’investissement réel, réduisant les gains de productivité de l’économie, ou pire, amenant des pertes de productivité. Les crédits nets à l’investissement supérieurs à l’investissement réel : - représentent, globalement, de l’épargne forcée au profit d’investissements pilotés par l’État et/ou par des affairistes avisés, avec le concours du système bancaire; - génèrent des mal-investissements :

qui détournent des facteurs de production de leur usage optimal par rapport à une situation de marché libre, ● qui sont la source des séquences de ‘boom-bust’ de la production économique; - entraînent, localement, une spoliation des producteurs de la valeur créée, via une dévalorisation différenciée des signes monétaires. ●

Plus généralement, la dévalorisation différenciée des signes monétaires constitue un transfert de valeur vers les bénéficiaires de crédits au détriment de l’ensemble des détenteurs de signes monétaires, et un transfert de valeur entre agents économiques au détriment des agents économiques qui s’ajustent avec retard à cette dévalorisation. Ce mécanisme est couramment appelé l’effet Cantillon, en référence à Richard Cantillon, auteur de l’ouvrage ‘Essai sur la nature du commerce en général’ publié en 1755 qui contient sa description. Les investissements en capital productif ne sont pas homogènes, et dans un marché libre, les entrepreneurs orientent l’épargne vers les investissements les plus productifs en raison de l’alignement de leur rémunération avec le succès économique de leur entreprise. Lorsque la rémunération des entrepreneurs obéit à des impératifs politiques plutôt qu’économiques, et que le système des prix est fortement distordu, il y a consommation et/ou gaspillage des ressources, i.e. des capitaux investis, plutôt que formation de capital productif. Les pays totalitaires et dictatoriaux ont toujours des performances économiques désastreuses, à l’exception de certaines économies en phase de rattrapage.

II-B-3/ La mesure des rentes de domination Dans une société, il est possible de distinguer une rente de domination économique et une rente de domination politique. Ainsi : - le taux du service de la dette par rapport au PIB est une mesure de la rente de domination économique des détenteurs de créances sur l'ensemble de l'économie; - le taux de dépenses publiques par rapport au PIB est une mesure de la rente de domination politique sur l'ensemble de l'économie. Plus généralement, les revenus totaux de la rente de domination économique sont la rémunération globale des titres de propriété et des titres de créance d’une économie, se mesurant par : « Les revenus de la sphère financière, moins les coûts des facteurs de production de ses activités, moins la partie des revenus de la sphère politique directement extraite de la sphère financière et moins l’épargne primaire. » Cf. ‘I-D-2-c/ Les revenus de la sphère financière’. Le taux de dépenses publiques par rapport au PIB constitue sans doute le critère le plus pertinent pour classer des sociétés modernes souveraines, par exemple : - ≤ 20% : libérale, - >20% et ≤ 35% : libéro-sociale, - >35% et ≤ 50% : proto-socialiste, - >50% et ≤ 75% : socialiste/corpocratique, - >75% : collectiviste/totalitaire.

Qualifier de néo-libérale une société dont le taux de dépenses publiques par rapport au PIB est supérieur à 50%, comme la société française, est absurde. Des affirmations dénuées de raison, répétées et accompagnées d’une forte charge affective, sont caractéristiques de mouvements politiques populistes. Pour l’ensemble des sociétés, une analyse plus fine doit prendre en compte des considérations géopolitiques et des critères culturels de domination institutionnelle – comme l’existence de l’esclavage, du servage ou de castes.

II-B-4/ La corpocratie Corpocratie est un néologisme construit sur le terme anglais corporate : adjectif signifiant « d’entreprise ». Lorsque le taux de dépenses publiques par rapport au PIB est important, une collusion des intérêts de la sphère financière et de la sphère politique se produit afin de socialiser les pertes et de privatiser les bénéfices, dans la mise en place d’un système dénommé corpocratie. Un premier exemple est le quantitative easing qui convertit des crédits spéculatifs à la sphère financière en revenus : - en entérinant les gains consécutifs à des transferts au sein de la sphère financière – privatisation des bénéfices –, - par la monétisation/socialisation des pertes, incorporées dans les créances douteuses (MBS), qui sont la contrepartie des gains. Un second exemple est le sauvetage en cours de la Deutsche Bank, une banque systémique qui possède des engagements colossaux sur les marchés financiers dérivés. Ce sauvetage est une socialisation de pertes qui ont pour contrepartie des profits déjà privatisés. La corpocratie conduit à la concentration du capital et à l’accaparement des profits par les entreprises les plus importantes. Elle conduit aussi à l’appauvrissement des classes moyennes. Cf. annexes II-B-4-α à ε. Qualifier de néo-libérale une société dominée par la corpocratie est une absurdité qui masque le rôle réel de la sphère politique et qui facilite la poursuite de cette domination par la confusion ainsi entretenue. Le marxisme culturel et l’écologie politique, deux tendances extrêmes du ‘socialisme éthique’, déconnectées des réalités de la sphère économique, sont compatibles avec l’agenda corpocratique de domination économico-politique. Le corporatisme (une forme de corpocratie) était la définition du fascisme de Benito Mussolini : « Le fascisme devrait être appelé de façon plus appropriée corporatisme car c’est la fusion du pouvoir de l’État et des entreprises.»

II-B-5/ Le Deep State ou État Profond Le Deep State regroupe les personnes décisionnaires qui appartiennent à des institutions détenant des intérêts permanents dans la direction de l’État et dont la majorité des revenus proviennent de la sphère politique. C’est un égrégore (groupe devenant une entité collective avec un esprit propre) composé de factions qui s’affrontent pour la direction effective des dépenses de la sphère politique. Le gouvernement n’est souvent qu’une vitrine composée par le Deep State ou un ensemble de personnes manœuvré par le Deep State. Les groupes suivants font partie du Deep State : - Les hauts fonctionnaires de la direction du budget des administrations publiques. - Les dirigeants des services spéciaux qui disposent d’un budget parfois très important et qui ont un mandat leur permettant de contourner régulièrement les lois. - Les actionnaires de référence des entreprises nationales d’armement – le complexe militaroindustriel selon la définition de Dwight Eisenhower. - Les hauts fonctionnaires du ministère de la défense nationale. Les corpocrates sont des clients attentifs du Deep State afin de faire converger leurs intérêts. Ce clientélisme s’exprime notamment par la mise en place de ‘revolving doors’ ou passerelles entre emplois publics et privés. Les corpocrates qui ont la faculté de faire basculer le pouvoir d’une faction à une autre, les propriétaires de mass-médias par exemple, ont un lien privilégié avec le Deep State. II-B-6/ L’impérialisme La constitution d’un Empire suit la logique de la constitution d’un État à un niveau de magnitude supérieur. La principale différence réside dans l’aspect intrinsèquement multiculturel d’un Empire qui donne lieu à un traitement juridique hiérarchiquement différencié de classes de sujets. II-B-6-a/ L’impérialisme de contrôle direct Après avoir soumis militairement des États voisins ou éloignés – projection militaire rendue possible par une civilisation technologique et industrielle –, un État suzerain prend le contrôle de ces zones culturelles en leur retirant toute prérogative militaire et diplomatique. Les zones culturelles vaincues sont désormais administrées par les représentants de l’autorité de l’État suzerain qui possèdent le monopole de la violence physique légitime. Toute révolte est impitoyablement écrasée. Les élites des zones culturelles dominées sont intégrées dans le dispositif de domination de l’Empire après avoir prêté serment d’allégeance et après avoir adopté extérieurement le mode de culture dominant.

II-B-6-b/ L’impérialisme de vassalisation L’État vassal est une forme intermédiaire entre l’État souverain et la zone culturelle sous contrôle direct d’un Empire. L’État vassal conserve une armée et une diplomatie fantoches au service de l’État suzerain qui délègue ces prérogatives dans la zone culturelle de l’État vassal. Un processus de vassalisation commence par une destruction de la zone culturelle à vassaliser. Ainsi, l’Europe de l’Ouest est devenue le vassal des USA après la seconde guerre mondiale. La présence de bases militaires US implantées en Europe dans le cadre de l’OTAN est la manifestation physique de cette vassalisation. Toutes les relations de pouvoir sont asymétriques. Il n’y a pas de bases militaires européennes implantées sur le sol des USA, bien que les PIB de ces deux zones soient comparables. II-B-6-b-I/ Le droit de seigneuriage de l’État suzerain La monnaie de l’État suzerain est de facto libératoire pour tout paiement de biens et de services produits par l’État vassal. Si c’est une monnaie fiduciaire, l’éventuel ‘besoin de financement’ des agents économiques de l’État suzerain est réglé par création de crédit en monnaie de l’État suzerain et/ou par création monétaire : c’est le droit de seigneuriage. Le ‘besoin de financement’ est un agrégat de la comptabilité nationale, comportant une marge d’erreur importante, due notamment aux transferts opaques vers des juridictions off-shore. Il se mesure par un montant déficitaire de la somme des soldes du ‘compte des transactions courantes’ et du ‘compte de capital’ de la balance des paiements. Un État suzerain n’a pas de contrainte de financement dans ses échanges avec ses États vassaux, et par conséquent il n’a pas de contrainte de commerce extérieur. L’État vassal ne peut s’opposer à l’achat de titres de propriété ou de créance de sa zone culturelle par des agents économiques de l’État suzerain : citoyens, entreprises ou institutions. Il n’y a pas de contrôle des changes qui empêcherait ces achats avec la monnaie de l’État suzerain – principe de liberté de mouvement des capitaux appliqué au vassal –, et ces achats se font potentiellement par création de crédit en monnaie de l’État suzerain et/ou par création monétaire. En résumé, les agents économiques de l’État suzerain peuvent acheter biens, services, titres de créance, titres de propriété des États vassaux par création de crédit et/ou par création monétaire du système bancaire de l’État suzerain; sans risque de dévaloriser la monnaie, car les sphères financières des États vassaux investissent, en grande partie, ces revenus dans la sphère financière de l’État suzerain. Le droit de seigneuriage est le mécanisme central d’extraction des richesses des États vassaux. II-B-6-b-II/ L’appropriation des biens et des revenus de l’État vassal D’un point de vue financier, la vassalisation d’un pays ou d’une zone constituée d’un ensemble de pays, se traduit par un accroissement de la dette vis-à-vis de l’extérieur et par un accroissement de titres de propriété détenus par l’extérieur : terres, immeubles, parts d’entreprises.

Les productions à forte valeur ajoutée passent en priorité sous contrôle extérieur afin d’accroître le drainage de la valeur économique vers le centre politique de l’Empire. Les agents économiques de l’État suzerain s’approprient ainsi une partie des biens de la sphère économique de l’État vassal et une partie des revenus de sa sphère financière. Un cas extrême d’appropriation est l’application d’amendes lourdes par l’État US à des entités économiques extraterritoriales. La vassalisation est synonyme d’appauvrissement pour la majorité de la population de l’État vassal. En effet, des revenus de la sphère financière sortent de la zone culturelle de l’État vassal. Ces revenus financiers sortants se mesurent par un montant déficitaire de la somme des soldes du ‘compte extérieur des revenus primaires et des transferts courants’ et du ‘compte de capital’ de la balance des paiements. Le ‘solde extérieur des biens et services’ de l’État vassal n’est pas nécessairement déficitaire car l’État suzerain règle ses importations dans sa monnaie et n’a pas de contrainte de commerce extérieur.

II-B-6-b-III/ Le besoin de financement en devises Contrairement à une opinion répandue, un ‘solde extérieur des biens et services’ déficitaire n’est pas un appauvrissement, mais une contrainte de financement en devises pour les agents économiques d’un État considérés dans leur ensemble. Seuls les intérêts versés sur la dette (en devises ou en monnaie nationale) contractée auprès d’agents économiques étrangers (les non-résidents), supérieurs aux intérêts reçus d’agents économiques étrangers, constituent un appauvrissement des agents économiques nationaux (les résidents) dans leur ensemble. Plus généralement, un appauvrissement national (des résidents) se concrétise par des revenus financiers sortants, mesurés par un montant déficitaire de la somme des soldes du ‘compte extérieur des revenus primaires et des transferts courants’ et du ‘compte de capital’ de la balance des paiements. Le solde ‘compte extérieur des revenus primaires et des transferts courants’ incorpore notamment les dividendes sur parts d’entreprise détenues par des agents économiques étrangers (non-résidents). Un financement en devise peut se faire par un emprunt en monnaie nationale suivi de l’achat de la devise sur le marché des changes (au comptant ou à terme) ou par un emprunt en devise. Le mécanisme des comptes Nostro et Vostro, liant des banques nationales et des banques étrangères, traduit les opérations financières en devise. Pour un État qui a un besoin de financement en devise, contracter une dette en monnaie nationale – ou avec des clauses de remboursement en monnaie nationale – est le plus judicieux, car il est toujours possible de la réduire par dévalorisation de la monnaie, et l’impact d’une dévalorisation de la monnaie nationale vis-à-vis de la devise d’emprunt est minimisé.

Le contre-exemple parfait de cette règle est l’emprunt Giscard de 1973 indexé sur l’or, sans clause de plafond sur le cours de l’or; devenant ainsi un emprunt en or. Pour 6,5 milliards de francs emprunté pour 15 ans, l'État français a dû rembourser – en intérêts et capital – plus de 90 milliards de francs. « Les financiers ne font bien leurs affaires que lorsque l'État les fait mal. » – Talleyrand.

II-B-7/ La globalisation D’un point de vue macroéconomique, ce sont les prix d’échange sur les marchés qui déterminent les salaires versés par les entreprises. La globalisation des échanges signifie que les prix des services et des marchandises, échangés internationalement avec de faibles droits de douane, s’alignent sur ceux produits dans des pays à faibles salaires par des entreprises à intensité capitalistique comparable. La concurrence mondialisée, conjuguée à une immigration importante dans les pays occidentaux, conduit nécessairement à une baisse des salaires des emplois délocalisables et des emplois de proximité ouverts à la main d’œuvre immigrée. Cette baisse des salaires est le résultat de l’augmentation du chômage issue de la délocalisation d’entreprises et de la mise en concurrence avec une main d’œuvre immigrée bon marché. D’un point de vue financier, la globalisation est la normalisation de la gestion d'entités économiques à partir de juridictions off-shore qui rend obsolète le concept de nation pour les sociétés multinationales. La ‘City of London’ est la juridiction principale de référence et de coordination des juridictions off-shore (25% du marché mondial). La globalisation peut se résumer dans le mélange des revenus des sphères financières des États dans la zone culturelle des USA vis-à-vis des bénéficiaires de ces revenus : une élite globalisée.

II-C/ Les trois forces politiques La modélisation de la politique peut se faire par l'identification conceptuelle de trois forces : 1) le conservatisme, 2) le libéralisme, 3) le populisme. Dans une société, définie comme une hiérarchie de dominance drainant la valeur économique vers son sommet, les deux premières forces politiques, le conservatisme et le libéralisme, sont toujours présentes. La troisième force, le populisme, émerge quand il existe une classe moyenne et qu'elle est paupérisée. Elle peut aussi émerger quand une partie des classes populaires est instrumentalisée au moyen d’une idéologie adéquate. Les conservateurs sont ceux qui bénéficient d'une rente de situation indépendamment de leur rhétorique politique. Dans les sociétés communistes, la rhétorique des conservateurs est le marxisme avec ses théories révolutionnaires. Dans un Empire, les conservateurs des zones périphériques dominées arborent une rhétorique libérale favorable au drainage de la valeur économique vers le centre politique de l’Empire.

Les libéraux sont ceux à même de provoquer et/ou d'exploiter des opportunités économiques pour s'enrichir. La rhétorique politique des libéraux se concentre sur le marché libre et le contrat social qui sont le plus à même de créer ces opportunités. Les acteurs principaux du populisme sont des déclassés des classes supérieures et les intellectuels qui actionnent les leviers irrationnels de la psychologie de masse afin d’accéder au pouvoir. « Le capitalisme entraîne le développement de l'appareil éducatif, ce qui tout à la fois concourt à la formation d'une opinion publique large et à une surproduction des intellectuels par rapport aux besoins des professions libérales. Les intellectuels déconsidérés et peu rémunérés ont tout intérêt à se liguer contre le capitalisme et à abreuver l'opinion publique de discours contre l'argent et l'esprit d'entreprise. » – Joseph Schumpeter. Chacune de ces trois forces conceptuelles peut s’incarner dans des mouvements politiques aux intérêts divergents ou opposés selon les circonstances. Dans la Rome antique, Jules César du parti de la plèbe était un populiste. Au XVIIIe et XIXe siècle en Europe et aux USA, le pouvoir politique de l’aristocratie terrienne a été balayé par la montée de la bourgeoisie commerciale et industrielle. Ainsi, la guerre civile américaine, de 1861 à 1865, peut se résumer à la victoire politique des conservateurs du Nord face aux conservateurs du Sud pour des raisons d’efficacité économique. Au XXe siècle en Amérique latine, le jeu de ces trois forces a été mis en évidence par Guy Hermet dans son ouvrage ‘Démocratie et autoritarisme’ publié en 2012. Actuellement, la rhétorique du marxisme culturel de promotion de la diversité et du politiquement correct est caractéristique d’un mouvement politique populiste. II-D/ L’Empire US II-D-1/ La logique impériale des USA II-D-1-a/ Les chiffres La puissance de l’Empire des USA peut être mesurée par son budget militaire comparé aux autres pays et au nombre de bases et de militaires installés dans des pays étrangers. En 2016, les dépenses militaires US représentaient 36% des dépenses militaires du monde et étaient supérieures à la somme des dépenses des 7 pays suivants. Début 2017, 200 000 militaires US étaient déployés sur 800 bases dans 177 pays (chiffres arrondis). Les 5 premiers pays de déploiement de militaires US étaient corrélés au PIB des zones vassalisées : 40 000 au Japon, 35 000 en Allemagne, 23 000 en Corée du Sud et 12 000 en Italie (chiffres arrondis). Cf. annexe II-D-1-a-α.

II-D-1-b/ Les déclarations Cette puissance peut aussi être mesurée par les déclarations publiques, ou rendues publiques, de ses dirigeants. Le général Wesley Clark a rapporté une conversation qui s’est tenue en 2007 au Pentagone – le centre des opérations militaires US – dont l’extrait le plus significatif est le suivant : « Ceci est un mémo qui décrit comment nous allons détruire 7 pays en 5 ans, en commençant par l’Iraq, puis la Syrie, le Liban, la Libye, la Somalie, le Soudan, et pour finir l’Iran. » Cf. annexe II-D-1-b-α. Rappel : Un processus de vassalisation commence par une destruction de la zone culturelle à vassaliser. Cf. ‘II-B-6-b/ L’impérialisme de vassalisation’. L’ex-ambassadeur de France aux USA, Michel Raimbaud, a rapporté l’échange suivant entre un journaliste et Karl Rove – un conseiller de George W. Bush : « Croyez-vous que des solutions efficaces puissent émerger d’une analyse judicieuse de la réalité observable ? » avait demandé un journaliste à Karl Rove; lequel avait répondu avec morgue : « En vérité, le monde ne marche plus réellement de cette manière. Nous, les Américains, nous sommes maintenant un Empire, et lorsque nous agissons, nous créons notre propre réalité. Pendant que vous étudiez soigneusement cette réalité, nous ne perdons pas de temps. Nous agissons et nous créons d’autres réalités nouvelles qu’il vous est loisible d’analyser. C’est ainsi que les choses se passent, pas autrement. Nous sommes les acteurs et les producteurs de l’Histoire. A vous, à vous tous, il ne reste qu’à étudier ce que nous créons. » II-D-2/ Les limites à l’impérialisme des USA II-D-2-a/ Les limites à l’expansion du Nouvel Ordre Mondial Le Nouvel Ordre Mondial ou NOM, en anglais : ‘New World Order’, est l’agenda géopolitique d’expansion et d’intégration de zones culturelles sous domination de l’Empire US, la première d’entre elles étant l’UE. Cf. annexe II-D-2-a-α. L’OTAN, institution sous le contrôle des USA, est l’intermédiaire obligé de toute politique militaire et diplomatique de l’UE, ainsi que l’a démontré la guerre contre la Serbie en 1999, suivie de la création de l’État du Kosovo. L’OTAN est l’instrument privilégié de l’expansion du Nouvel Ordre Mondial. Cependant, par cupidité, les entreprises US ont délocalisé massivement leur production en Chine. Le transfert majeur de savoir-faire résultant, associé au mercantilisme et à l'ampleur de l’État chinois, ont fait de la Chine le concurrent géopolitique des USA.

La Chine a désormais les moyens de s’opposer à l’expansion du NOM dans sa zone historique d’influence et de poursuivre une politique d’expansion de sa propre zone culturelle. Le fait que la Chine, l’Inde et la Russie soient des puissances nucléaires pose aussi une limite à l’expansion du NOM.

II-D-2-b/ Les limites à l'hégémonie de l'USD L’application d’amendes très lourdes infligées à des entités extra-territoriales, suite à l’emploi de l’USD dans des échanges avec des pays sous sanctions des USA, ainsi que des menaces de déconnexion du système de transferts internationaux SWIFT, ont précipité la création du système alternatif Russe SPFS de transferts internationaux. La volonté de la Russie, de la Chine, de l’Inde et de l’Iran de s’affranchir de l’USD et de SWIFT dans leurs échanges annonce la fin de l’hégémonie de l’USD. Cf. annexe II-D-2-b-α.

II-D-3/ La corpocratie en tant que néo-féodalisme Au sein de l’Empire US, la corpocratie peut s’analyser comme un néo-féodalisme globalisé : - Les multinationales jouent le rôle des grands seigneurs. - Les salariés jouent le rôle des serfs. La force de travail des salariés est incluse dans la vente de l’entreprise qui les emploie, comme la force de travail des serfs était incluse dans la vente du domaine qui les employait. - Les travailleurs ‘ubérisés’ jouent le rôle des journaliers. Dans le néo-féodalisme, les États-nations sont un obstacle à l'exercice du pouvoir des grands seigneurs qui constituent l'imperium, d’où la mise en œuvre d’un agenda politique de désintégration culturelle des États-nations européens. Remarque : L'esclavage est depuis longtemps obsolète car le maître doit nourrir ses esclaves, même ceux inefficients. Ce qui explique que les esclaves soient trois à cinq fois moins productifs que des travailleurs ‘libres’. L'esclave est un capital à maintenir, le travailleur ‘libre’ est une ressource jetable. II-E/ L’agenda politique totalitaire du marxisme culturel II-E-1/ La destruction des structures d’un système d’oppression De la même façon que la vassalisation d’une zone culturelle doit commencer par sa destruction, le marxisme culturel doit commencer par la destruction des structures culturelles en place qui oppriment les ‘racisés’, les femmes et les individus d’un genre différent de ‘mâle s’identifiant comme mâle’. Les structures traditionnelles de la famille, de la filiation et du rôle des sexes ne sont que des instruments de domination de la culture honnie et par conséquent à détruire – PMA, GPA, disparition

des rôles de père et mère, thérapies hormonales pour changer de genre…– afin de reconstruire une société plus juste grâce au jugement de ‘grands sages’ qui détermineront qui est méritant et qui ne l’est pas.

II-E-2/ La création de castes Pour ce faire, le marxisme culturel a pour objectif de mettre en place un traitement juridique hiérarchiquement différencié de classes de sujets – i.e. des castes – basé sur une appartenance raciale réelle ou supposée et sur une appartenance de genre – distincte du sexe biologique – réelle ou supposée. Dans cet agenda politique totalitaire, la classe du ‘mâle blanc hétérosexuel’ est désignée comme l’héritière et le vecteur d’une culture d’oppression, responsable et coupable des souffrances des populations historiquement discriminées et dominées, de façon injuste, en raison de leur appartenance ethnique ou raciale : les ‘racisés’. Il s’agit maintenant de réparer ce crime contre l’humanité en faisant comprendre aux individus de ces classes historiquement privilégiées qu’ils sont des privilégiés, et qu’ils doivent maintenant payer en s’effaçant et en acceptant le traitement juridiquement différencié qui les place en bas de la hiérarchie sociale. Toute révolte de ces ‘intouchables’ sera impitoyablement punie par des lois criminalisant l’incitation à la haine raciale. Ainsi, l’affirmation « It’s OK to be white. » (« C’est OK d’être blanc. ») donnera lieu à une enquête et à une condamnation si la personne qui prononce cette phrase est jugée avoir des intentions néfastes. Toute tentative de contourner le système en se faisant passer pour un membre d’une caste supérieure à la sienne – par exemple en se noircissant la peau et en faisant de fausses déclarations – sera sévèrement punie. Le noircissement festif du visage (‘black face’) sera aussi sévèrement puni, car considéré comme une insulte raciale en tant que négation des souffrances endurées par les ‘racisés’. Toute matière scolaire donnant un avantage immérité aux classes de privilégiés, comme les mathématiques, car reflétant les valeurs de la culture d’oppression, sera retirée du cursus scolaire.

II-E-3/ Des lois raciales au fiasco économique Concrètement, lors du renseignement de formulaires administratifs, le citoyen doit cocher l’une des cases préalablement définies par la loi qui désignera le traitement juridique hiérarchiquement différencié – notamment avec des systèmes de quotas – auquel il sera soumis en raison de son appartenance ethnique, raciale ou de genre. Ainsi, des lois raciales ont déjà été mises en place aux USA et en Afrique du Sud, sous l’appellation de discrimination positive ou Affirmative Action, avec de très mauvais résultats. Le fait d’être reconnu par la loi comme méritant en raison de l’appartenance à une caste et d’obtenir des avantages concurrentiels dans l’éducation, pour l’accès à l’emploi, pour l’accès au logement, pour l’achat de biens et de terres – par un système de quotas, par l’ajout de points à des concours, en

court-circuitant des listes d’attente, en bénéficiant de dons ou de prêts préférentiels…– devient l’objet d’un trafic majeur d’influence. Le fait d’être reconnu par la loi comme méritant en raison de l’appartenance à une caste, et non en raison de qualités ou d’aptitudes personnelles, ne rend pas économiquement compétent. II-E-4/ Le cas de l’Afrique du Sud L’Afrique du Sud, 25 ans après la fin de l’apartheid, est l’un des pays au monde où l’économie est la plus contrainte par des lois raciales.

II-E-4-a/ Des lois raciales Dans un effort de corriger les disparités raciales du passé, l’ANC – le parti politique au pouvoir – a mis en place en 1998 le programme AA (Affirmative Action), suivi en 2003 du programme BBE (Black Economic Empowerment). L’Affirmative Action est un système dans lequel toutes les entreprises, publiques ou privées, ont l’obligation de faire en sorte que leurs forces de travail soient démographiquement représentatives du profil racial du pays. Le BBE, introduit avec le Broad-Based Black Economic Empowerment Act de 2003, va plus loin que l’AA en stipulant l’obligation pour toutes les entreprises de structurer, sur la base d’une classification raciale, leurs détenteurs de titres de propriété, leur conseil d’administration, leurs directions, leurs employés, leurs fournisseurs et leurs dons. Chaque entreprise a un score défini sur cette base. Les habitants d’Afrique du Sud sont donc toujours classifiés racialement pour les besoins de l’AA et du BEE. Les plus favorisés sont les membres du groupe ‘Black/African’ qui sont considérés avoir été les plus injustement discriminés pendant le régime de l’apartheid; ensuite vient les membres du groupe ‘Coloured’; puis les moins favorisés qui sont les membres du groupe ‘White’ : les Afrikaners et les personnes de culture européenne parlant anglais.

II-E-4-b/ Les effets Les effets de ces lois raciales sont la mauvaise allocation des investissements, le gaspillage des ressources, la corruption politique et la perpétuation chronique d’une extrême pauvreté. En 2019, le PIB réel par habitant est égal à celui de 1994 à 6 000 USD constants de 2019. En comparaison, la moyenne d’accroissement du PIB réel par habitant, depuis 2004, a été de 70% pour l’ensemble des pays suivants : Australie, Brésil, Chili, Colombie, Indonésie, Mexique, Pérou et Russie. Cf. annexe II-E-4-b-α. Des gains de productivité de 2% par an sont typiques d’une économie avec un marché libre prépondérant au sein d’une société sans problèmes ou catastrophes majeurs (guerre, épidémie, dépression…). Sur 25 ans, ces gains amènent une croissance de 64% du PIB par habitant en monnaie

constante. L’absence de cette croissance représente le coût de l’État et de ses politiques pour l’ensemble des citoyens. L’Afrique du Sud a l’un des coefficients d’inégalité de Gini les plus élevés au monde, coefficient qui s’est accru de 0,61 en 1996 à 0,63 en 2015; le cinquième plus haut taux d’homicides au monde; un taux de chômage élevé de 27%; et un taux d’extrême pauvreté – supérieur à la moyenne mondiale – qui ne recule plus depuis 2011. Cf. annexe II-E-4-b-β. En 2013, le parlementaire de l’ANC Mario Rantho a décrit ainsi la vision de son parti sur l’emploi public : « Il est impératif de se débarrasser du mérite en tant que principe déterminant dans la nomination des employés du service public. » En décembre 2015, Goodwill Zwelithini, le roi légitime de la tribu des Zoulous d’Afrique du Sud, a déclaré que : « …le pays était économiquement, militairement and socialement en meilleur santé sous le régime des Afrikaners et que l’histoire jugerait durement la population ‘noire’ pour leur échec à construire sur les succès des Afrikaners. »

II-E-4-c/ Un cercle vicieux conduisant au désastre Alors que le BEE diminue la richesse globale, ses bénéficiaires augmentent leur richesse personnelle. Au milieu du mécontentement généralisé, les groupes favorisés sont incités à demander une politique du BEE plus poussée et à récompenser en retour les politiciens par leur vote et leur support, générant ainsi un cercle vicieux. Une surenchère politique populiste, avec incitation à la haine raciale, est aussi apparue avec l’EFF, un parti d’extrême gauche disposant d’une influence grandissante. L’EFF constitue la troisième force politique sud-africaine et a totalisé 10,79% des voix lors de l’élection générale de mai 2019. Après sa victoire en 2014, l’ANC avait promis de s’embarquer dans une seconde phase de la révolution démocratique nationale, incluant une transformation stratégique de la propriété et des fonctions de contrôle des postes clés commandant l’économie. L’élection à la présidence en mai 2019 de Cyril Ramaphosa, l’un des hommes les plus riches du pays avec un patrimoine estimé à 500 millions d’USD, garantit temporairement le statu quo économique et une dérive politique populiste afin de contenir l’EFF et l’aile gauche de l’ANC. En résumé, l’Afrique du Sud est sur le chemin progressif des politiques ayant conduit le Zimbabwe à l’effondrement; en commençant par la saisie sans compensation des terres des fermiers ‘blancs’, autorisée par une loi de février 2018. Les succès électoraux de l’EFF marqueront les étapes du chemin vers le désastre. Ses thèses sont déjà majoritaires dans les principales universités sud-africaines.

II-E-5/ Le coût de l’État et les dérives de la Justice Sociale Le cas de l’Afrique du Sud met en évidence le coût de l’État pour les citoyens, hors du cercle des privilégiés, tel que l’a décrit l’économiste Frédéric Bastiat : « Le coût réel de l’État est la prospérité que nous ne voyons pas, les emplois qui n’existent pas, les technologies auxquelles nous n’avons pas accès, les affaires qui ne voient pas le jour, et le futur radieux qui nous est volé. L’État nous a pillés aussi sûrement qu’un voleur qui pénètre dans notre demeure la nuit et s’empare de tout ce que nous aimons. » Les dérives de la Justice Sociale sont résumées ainsi par l’économiste Thomas Sowell : « ‘Juste’ est l’un des concepts les plus dangereux en politique. Puisque que deux personnes ont peu de chances de se mettre d’accord sur ce qui est ‘juste’, il doit y avoir un tiers – le gouvernement – ayant le pouvoir d’imposer sa volonté. La route vers la dictature est pavée avec ‘la justice’. » « Comment appelez-vous l’acte de dérober secrètement de l’argent à quelqu’un d’autre ? Du vol. Comment appelez-vous l’acte de s’emparer de l’argent de quelqu’un d’autre par la force ? Du vol avec violence. Comment appelez-vous l’acte pour un politicien de prendre l’argent d’un autre par des impôts ou des taxes, et de le donner à quelqu’un qui est plus susceptible de voter pour lui ? La Justice Sociale. » « Il y a peu de talents aussi richement récompensés – surtout en politique et dans les médias – que la capacité de décrire des parasites comme des victimes et de présenter des demandes de traitement préférentiel comme des luttes pour l’égalité des droits. »

Chapitre III Un modèle de la propagande

Afin de percer le voile de la confusion enveloppant toutes les dynamiques sociales, un modèle des mécanismes de la propagande est nécessaire.

III-A/ Les relations de pouvoir Dans une société, définie comme une hiérarchie de dominance drainant la valeur économique vers son sommet, les relations de pouvoir entre individus tiennent une place prépondérante. Ainsi, un contrat de travail instaure un lien de subordination. Le pouvoir est la capacité relationnelle qui permet à un acteur social d’influer asymétriquement sur les décisions d’autres acteurs sociaux de façon à favoriser la montée en puissance de sa volonté, de ses intérêts et de ses valeurs. Les relations de pouvoir sont structurées par la domination qui est le pouvoir inscrit dans les institutions de la société. La capacité relationnelle du pouvoir est conditionnée, mais non déterminée, par la capacité structurelle de domination. Le pouvoir est exercé au moyen de la force – ou de la possibilité de sa mise en œuvre – et/ou par la construction du sens sur la base des discours au travers desquels les acteurs sociaux guident leurs actions; cette construction du sens est l’objet de la propagande. L’usage de la force et de la violence par les dirigeants politiques est immanquablement enveloppé dans le mensonge propagandaire. Réciproquement, le mensonge propagandaire est maintenu par la violence. Notamment, les personnes exerçant directement cette violence doivent être convaincues de la légitimité de celle-ci afin d’être efficaces. La communication de masse est définie, mise en forme et gérée par les relations de pouvoir instaurées par les politiques de l’État et par celles inhérentes à l’activité des mass-médias. La propagande est une composante essentielle de l’exercice du pouvoir économique et politique. III-B/ La cristallisation de l’opinion publique Edward Bernays a posé les tenants et aboutissants de la propagande au travers de la figure du conseil en relations publiques dans son ouvrage ‘Crystallizing Public Opinion’ publié en 1923. L’efficacité de la propagande a notamment été démontrée aux USA pour les cas suivants : - Le doublement du marché des cigarettes, en levant le tabou pour les femmes de fumer en public, grâce à une seule opération de relation publique impliquant des suffragettes.

- L’expansion du marché du bacon en institutionnalisant le petit-déjeuner copieux par -

l’utilisation des médecins comme relais d’opinions. Le support à l’entrée des USA dans la première guerre mondiale. La transformation de citoyens vindicatifs en consommateurs dociles. Le support à l’entrée des USA dans la seconde guerre mondiale. La manipulation des journalistes, via une agence de presse créée ad hoc, pour soutenir l’intervention US au Guatemala après un coup d’État diligenté par la CIA en 1954.

III-C/ La fabrication du consentement Le modèle de propagande est une grille d'analyse des mass-médias US proposée par Edward Herman et Noam Chomsky dans leur ouvrage ‘La Fabrication du consentement’ publié en 1988. Ce modèle leur sert de base pour montrer que les mass-médias, loin d'être un quatrième pouvoir, proposent un traitement biaisé de l'information au service des élites économiques et politiques. Le comportement des mass-médias résulte d’un marché concurrentiel, des relations de pouvoir instaurées par les politiques de l’État, et des relations de pouvoir inhérentes à l’activité des massmédias. Cette situation génère des filtres qui marginalisent l'information dérangeante pour les groupes dominants. Les journalistes se situent majoritairement à gauche (sans doute à plus de 80%), mais ils n’ont pas le choix des sujets et de la façon de les traiter, car ceux-ci sont très encadrés par les propriétaires des mass-médias et par l’intelligentsia en général. La polémique encouragée sur les sujets autorisés sert surtout à circonscrire le débat et à définir le cadre d’une opposition contrôlée. La polémique sur les sujets autorisés permet : - d’occuper les élites non-dirigeantes dans une opposition sur des sujets mineurs et de leur donner des arguments masquant les vrais enjeux qui ne doivent pas être débattus; - d’occuper l’espace médiatique – en complément du sport et des faits divers – et de fabriquer ainsi le consentement des masses en excluant toute personne traitant de sujets interdits. Le point de vue de John Swinton, éditorialiste en chef du New-York Times de 1860 à 1870, est résumé dans la citation condensée suivante : « Il n’existe pas de presse libre. Vous le savez et je le sais. Aucun d’entre vous n’oserait écrire ses opinions réelles. Le métier du journaliste est de détruire la vérité, de mentir effrontément, de pervertir, de calomnier, de se prosterner aux pieds de Mammon, et de se vendre, lui, et son pays, pour son pain quotidien. Nous sommes les instruments et les obligés d’hommes riches restant en coulisse. Nous sommes des marionnettes; ils tirent les fils, nous dansons; nos talents, nos opportunités, et nos vies sont la propriété de ces hommes. Nous sommes des prostitués intellectuels. » Cf. annexe III-C-α.

III-D/ Quelques cas III-D-1/ La délimitation des sujets à débattre en France En France, il est possible d’avancer la thèse que les sujets à débattre dans les mass-médias sont déterminés par le club Le Siècle. Cf. annexe III-D-1-α. Exemple de sujet polémique autorisé et encouragé comme détournement d'attention : - Le port du voile islamique dans les lieux publics et dans les enceintes de la fonction publique. Exemples de sujets interdits : - La sortie de la France de la zone euro. - La sortie de la France de l’UE. - La politique d'immigration en Europe.

III-D-2/ La zone euro III-D-2-a/ Le point de vue économique L’échec de la zone euro est résumé ainsi par l’économiste Patrick Artus : « On peut considérer pour l’instant que la zone euro est un échec puisqu’on n’y observe pas les caractéristiques attendues dans une Union Economique et Monétaire : - la mobilité des capitaux entre les pays de la zone euro a disparu depuis la crise de la zone euro de 2010-2013; - les échanges commerciaux entre les pays de la zone euro n’ont pas profité autant que ce qu’on pourrait attendre de l’intégration monétaire et économique; - les entreprises européennes des Nouvelles Technologies n’ont pas profité de la présence du marché unique pour se développer. La zone euro ne permet donc pas aujourd’hui que l’épargne soit investie là où c’est le plus efficace à l’intérieur de la zone euro, et elle n’a pas fait apparaître un effet significatif de marché unique. » Pour la majorité des Français, la bonne politique économique eut consisté à conserver le FRF et à le dévaloriser par rapport au DEM et autres monnaies principales d’échanges commerciaux. Une dévalorisation de 3% par an pendant 23 ans, divisant par 2 le coût du travail vis-à-vis de l’étranger, aurait permis d’éviter beaucoup des pertes d’emplois liées aux délocalisations d’entreprises. Rappel : Les monnaies sont désignées par leur code alphabétique ISO. Ainsi, franc français : FRF, deutsche mark : DEM, yuan chinois : CNY, dollar US : USD, etc.

III-D-2-b/ Le point de vue politique D’un point de vue politique, pour les élites dirigeantes, l’entrée de la France dans la zone euro constitue une marche importante dans la construction de l’UE ou Empire maastrichtien.

III-D-3/ La politique d’immigration en Europe Le flux important d'immigration en Europe, depuis 50 ans, de personnes de culture allogène noneuropéenne est l'objet d'un agenda politique et économique des élites dirigeantes : - Agenda politique : la destruction des nations européennes par désintégration culturelle sert la construction de l'UE ou Empire maastrichtien. Les termes national, patriotisme et souveraineté sont donc prohibés, ou connotés très négativement, dans les mass-médias. - Agenda économique : la main d'œuvre immigrée bon marché tire les salaires vers le bas et les profits vers le haut, les coûts d'externalité d’une société fracturée n'étant pas encore supportés par les entrepreneurs. Au sein du dispositif de propagande multiculturaliste, il est possible de remarquer les points suivants : - Les noms et prénoms des délinquants et criminels de culture allogène non-européenne sont supprimés ou changés dans les mass-médias. - Les fictions cinématographiques et télévisées mettent en avant de façon récurrente des personnages positifs de culture allogène non-européenne et des personnages négatifs de culture autochtone ou européenne. Un bon indicateur de la perte du caractère national d’une société est l’évolution de regroupements de prénoms par catégories significatives. Ainsi, dans une étude publiée par l’INED pour la France, la proportion de nouveau-nés recevant un prénom ‘français’ est passée de 90% en 1970 à 53% en 2005. Cf. annexe III-D-3-α. Le constat d’une fracturation irréversible de la société française a été fait par Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l’IFOP, dans son ouvrage ‘L’archipel français’ publié en mars 2019. Pour la majorité de la population des pays d’accueil, la bonne politique d’immigration eut consisté à limiter l’immigration en proportion de la cohorte féconde de la population d’accueil (les classes d’âges de 20 à 40 ans qui constituent le moteur démographique), aux alentours de 3% par génération, soit 3% par période de 25 ans, suivant un système de quota mélangeant les origines et favorisant les aptitudes demandées. Le Canada et l’Australie ont, par exemple, une politique de quota d’immigration. Conjuguée à une politique nataliste, cette politique eut évité les problèmes liés à la désintégration culturelle, résultante de la politique d’immigration en cours, ainsi que les problèmes du financement des retraites liés à la baisse de la natalité.

Chapitre IV Les anticipations

Les modèles présentés aux trois chapitres précédents forment la base des anticipations des développements économiques et politiques de la situation présente.

IV-A/ Les développements économiques La création monétaire actuelle liée au quantitative easing – mesurée par l'augmentation du total bilan des banques centrales – constitue un revenu direct très important pour la sphère financière. L’importance de ce revenu garantit que tous les efforts seront entrepris par les bénéficiaires de la corpocratie pour faire perdurer la situation Cf. ‘II-B-4/ La corpocratie’. Les développements économiques possibles sont les suivants : - La rationalisation des taux d’intérêts négatifs en mettant au premier plan la théorie de la monnaie fondante. Cf. annexe IV-A-α. - La limitation drastique de l’utilisation des espèces afin de répercuter les taux d’intérêt négatifs sur les comptes de dépôt des particuliers. Les développements économiques prévisibles, vraisemblablement à l’horizon maximum d’une dizaine d’années, sont les suivants : - La mise en place de la MMT – Modern Monetary Theory – qui consiste à faire profiter les masses d’une partie de la création monétaire, en tant que soupape de sécurité, face à des mouvements sociaux violents dirigés contre la corpocratie. La MMT est un habillage marketing de la monétisation de la dette publique.

- L’effondrement du marché obligataire, marquant la fin du quantitative easing et la bascule dans une monétisation classique de la dette publique, avec un deleveraging long et pénible pour la majorité de la population mondiale, donnant lieu à une montée du nihilisme social. Ainsi, le deleveraging britannique de 1947 à 1980 (cf. annexe I-B-α) a suscité le mouvement punk dans la période 1976-1980.

IV-B/ Les développements politiques Les développements politiques prévisibles sont les suivants : - La désintégration culturelle des États-nations européens remplacés par un néo-féodalisme piloté par l’UE, vassal de l’Empire US. - La montée des deux principaux mouvements politiques populistes antagonistes dans les pays occidentaux avec des conséquences peu prévisibles. - Une dérive dictatoriale et totalitaire, mélange des dystopies présentées dans ‘1984’, ouvrage de Georges Orwell, et ‘Le Meilleur des mondes’, ouvrage d’Aldous Huxley, s’appuyant sur les

mastodontes de l’économie numérique – Google, Amazon, Apple, Microsoft, Facebook… – avec la mise en place d’un crédit social à la chinoise. Les développements politiques possibles sont les suivants : - Une fuite en avant de l’impérialisme US face aux limites rencontrées à l’expansion du Nouvel Ordre Mondial et à la fin de l’hégémonie de l’USD. - Un effondrement des USA de l’intérieur suite à une désintégration économique et sociale, conséquence de la montée en puissance du marxisme culturel.

IV-B-1/ La désintégration culturelle des États-nations européens IV-B-1-a/ Les raisons Dans le néo-féodalisme, les États-nations sont un obstacle à l'exercice du pouvoir des grands seigneurs – les entreprises multinationales – qui constituent l'imperium, ce qui explique la mise en œuvre d’un agenda politique de désintégration culturelle des États-nations européens. Cf. ‘II-D-3/ La corpocratie en tant que néo-féodalisme’.

IV-B-1-b/ Les moyens Les moyens employés dans le cadre de cet agenda politique sont : - La rhétorique du marché libre supportant la globalisation des échanges et la libre circulation des personnes. - L’organisation d’un flux important d'immigration en Europe de personnes de culture allogène non-européenne; le Pacte de Marrakech de 2018 en donne les orientations générales. - La rhétorique du marxisme culturel afin de générer un mouvement politique populiste parmi les immigrés des ex-colonies des empires européens et leurs descendants. Cet agenda politique rejoint un agenda économique corpocratique de main d’œuvre immigrée bon marché. Ces deux agendas font l’objet d’un consensus des élites dirigeantes comme le montre le traitement médiatique de ces sujets. Cf. ‘III-D-3/ La politique d’immigration en Europe’.

IV-B-1-c/ Les conséquences économiques La culture est la première richesse d’un pays comme le prouve l’histoire de la Suisse et du Japon. Ces deux pays, sans matières premières, ont eu des performances économiques remarquables. La Suisse a l’un des revenus par habitant les plus élevés au monde. Le Japon, pays rasé à 80% en 1945, un ensemble d’îles soumises aux typhons et aux tsunamis, sans matières premières, avec 13% de terres arables représentant 3% de la superficie des terres arables des USA, est devenu la seconde puissance économique mondiale en 60 ans avec 128 millions d’habitants (désormais en troisième position derrière la Chine).

La désintégration culturelle des États-nations européens, conjuguée à la globalisation des échanges, signifie que les salaires moyens européens vont tendre vers le niveau moyen mondial aux alentours de 4 EUR de l’heure. En tant que référence, en Chine, pour l’année 2018, le salaire ouvrier moyen mensuel était officiellement de 6 000 CNY (780 EUR mensuel), et le salaire minimum mensuel était de 2 480 CNY (320 EUR mensuel). En 2018, 1 CNY valait en moyenne 0,13 EUR. Cf. annexe IV-B-1-c-α.

IV-B-2/ La montée de deux mouvements politiques populistes antagonistes Face à la désintégration culturelle des États-nations, face au mouvement politique populiste généré par le marxisme culturel au sein d’une population grandissante de cultures allogènes, et face à la paupérisation liée à la délocalisation des emplois et à une concurrence immigrée, un second mouvement politique populiste a émergé parmi les classes moyennes et populaires autochtones des pays occidentaux. Suite aux effets de la globalisation et de la domination corpocratique, les deux principaux mouvements politiques populistes antagonistes vont poursuivre leur montée dans les pays occidentaux avec des conséquences peu prévisibles.

IV-B-3/ Une dérive dictatoriale et totalitaire La paupérisation générale attendue, pendant la phase des trois décennies de désendettement global, multipliera les problèmes liés à des agendas politiques culturellement concurrents dans des Étatsnations désintégrés, justifiant ainsi une dérive dictatoriale.

IV-B-3-a/ Les effets La dérive dictatoriale des gouvernements – état d'urgence, perquisition administrative, loi sur le secret des affaires, loi contre les informations fallacieuses, loi contre les crimes de haine... – s'accentuera au fur et à mesure de l'augmentation des problèmes économiques, politiques et sociaux. Cette dérive pourra conduire à la mise en place dans les pays occidentaux d’un crédit social à la chinoise, symptôme d’un régime totalitaire. Le système de crédit social chinois est un système national de réputation des citoyens. Chacun d'entre eux se voit attribuer une note dite ‘crédit social’ fondée sur les données dont dispose le gouvernement au moyen d’outils de surveillance de masse en temps réel. Le fait d’interagir avec une personne de faible crédit social abaisse son propre crédit social. Un faible crédit social restreint la liberté de circulation, diminue la possibilité d’interactions sociales et dans le pire des cas conduit dans un camp de redressement.

L’objectif pour le gouvernement est de disposer d’un système d’incitations et de contraintes afin d’orienter en temps réel le comportement des individus. Certains mastodontes de l’économie numérique pratiquent déjà une censure active de leurs contenus en fonction d’un biais politique marqué; et ont donc mis en place un système de contraintes orientant le discours des personnes qui utilisent leurs services.

IV-B-3-b/ Les contre-pouvoirs Les deux premiers moyens de s’opposer à la tyrannie ont été identifiés par les pères fondateurs de la constitution US et ont été inscrits dans ses deux premiers amendements : la liberté d’expression et le droit de porter une arme. Ces deux droits étant de moins en moins d’actualité dans les pays européens, il reste un seul contrepouvoir à la corpocratie : le référendum d’initiative citoyenne tel qu’il est pratiqué en Suisse. La possibilité de mettre œuvre régulièrement des référendums d’initiative citoyenne, à tous les niveaux d’entités administratives qui possèdent un pouvoir de taxation et un pouvoir de règlementation, avec des résultats possédant force de loi, est le seul contre-pouvoir institutionnel aux dérives de la corpocratie. IV-B-4/ Une fuite en avant de l’impérialisme US L’exaspération des USA face aux limites rencontrées à l’expansion du Nouvel Ordre Mondial, conjuguée à la perspective de perdre tout ou partie de leur droit de seigneuriage avec la fin de l’hégémonie de l’USD, pourrait précipiter une fuite en avant de l’impérialisme US. Rappel : Le droit de seigneuriage est le mécanisme central d’extraction des richesses des États vassaux. Cf. ‘II-B-6-b-I/ Le droit de seigneuriage de l’État suzerain’. IV-B-5/ Un effondrement des USA de l’intérieur Un effondrement des USA de l’intérieur, suite à une désintégration économique et sociale, conséquence d’une imprégnation grandissante du marxisme culturel dans la société, est possible. La plupart des universités US ont basculé dans la logique du marxisme culturel et sont devenues son vecteur idéologique. La dictature du politiquement correct est l’une des manifestations de la prégnance du marxisme culturel. Aux USA, le marxisme culturel génère un mouvement politique populiste puissant, faisant appel à des instincts primaires de la psychologie de masse caractérisés par la haine et la passion de détruire. Cf. Erich Fromm : ‘La passion de détruire : Anatomie de la destructivité humaine’, ouvrage publié en 1973. En conséquence, la division politique s’est fortement accrue aux USA depuis 1994. Cf. annexe IV-B-5-α.

Annexes Les informations présentées dans les annexes sont illustratives des concepts décrits dans le document principal. Les liens vers les sites web constituent une première source permettant d’étayer et de valider les modèles qui incorporent ces concepts.

SOMMAIRE

Annexes du chapitre I I-α/ Les citations de Ray Dalio I-B-α/ Les dettes totales en % du PIB des USA et de la Grande-Bretagne I-C-1-α/ L’historique des QE aux USA I-C-1-β/ Les totaux des bilans des banques centrales I-C-1-γ/ Les flux totaux de création monétaire par les banques centrales I-D-2-f-III-α/ Le total bilan de la Fed I-D-2-f-III-β/ Le total bilan de la BCE I-D-2-f-III-γ/ La coordination des politiques monétaires de quantitative easing I-D-2-h-α/ Le rachat d’actions par les entreprises aux USA I-D-2-i-α/ Les taux d’intérêt négatifs Annexes du chapitre II II-A-α/ La baisse tendancielle du taux de croissance par habitant II-B-4-α/ La corpocratie II-B-4-β/ La baisse du taux d’imposition des profits des entreprises aux USA II-B-4-γ/ La baisse de la part des salaires dans le PIB aux USA II-B-4-δ/ La concentration du capital aux USA II-B-4-ε/ L’appauvrissement des classes moyennes depuis 1970 aux USA II-D-1-a-α/ Le budget militaire des USA et le personnel militaire stationné dans des pays étrangers II-D-1-b-α/ Les propos rapportés par le général Wesley Clark II-D-2-a-α/ Le concept géopolitique du Nouvel Ordre Mondial II-D-2-b-α/ Les limites à l'hégémonie de l'USD II-E-4-b-α/ L’évolution du PIB de l’Afrique du Sud II-E-4-b-β/ Le taux d’extrême pauvreté en Afrique du Sud Annexes du chapitre III III-C-α/ La citation complète de John Swinton III-D-1-α/ La délimitation des sujets à débattre en France III-D-3-α/ L’évolution des prénoms en France Annexes du chapitre IV IV-A-α/ La monnaie fondante IV-B-1-c-α/ Le salaire moyen mondial IV-B-5-α/ L’accroissement des divisions politiques aux USA

Annexes du chapitre I I-α/ Les citations de Ray Dalio « Pendant les deleveragings, au lieu d’avoir un endettement croissant (i.e. la dette et le service de la dette augmentant relativement aux revenus et au stock de monnaie), il décroît. Cela peut se faire au moyen de l’une des quatre mesures suivantes : 1) La réduction de la dette. 2) L’austérité. 3) Le transfert de richesse des possédants vers les démunis. 4) La monétisation de la dette. Chacune de ces mesures réduit le ratio dette/revenu, mais elles ont des effets différents sur l’inflation et la croissance. La réduction de la dette (i.e. les défauts de paiement et les restructurations) et l’austérité sont toutes deux déflationnistes et dépressives tandis que la monétisation de la dette est stimulante. Les transferts de richesse peuvent se faire sous beaucoup de formes, mais rarement en montants suffisants pour contribuer au deleveraging. Les différences entre les déroulements des deleveragings dépendent des montants et des enchaînements de ces quatre mesures. »

« Certaines personnes pensent à tort qu’une dépression économique est juste un problème psychologique : que des investisseurs effrayés retirent leur argent d’investissements risqués pour des investissements plus sûrs (e.g. des actions et des obligations à rendement élevé vers des espèces monétaires), et que les problèmes peuvent être résolus en les poussant à réinvestir leurs liquidités dans des investissements plus risqués. Ceci est faux pour deux raisons : Premièrement, contrairement à une opinion répandue, la dynamique du deleveraging n’est pas principalement psychologique. Elle est principalement dirigée par l’offre et la demande et les relations entre le crédit, la monnaie et les biens et services. Si tout le monde allait s’endormir et se réveillait en ayant perdu la mémoire de ce qui s’est passé, nous nous retrouverions rapidement dans la même situation. Parce que les débiteurs ne pourraient toujours pas rembourser leurs dettes, parce que leurs obligations de paiement seraient toujours trop importantes par rapport à leurs revenus, le gouvernement serait toujours face aux mêmes choix qui auraient toujours les mêmes conséquences etc. Face à cela, si la banque centrale créait plus de monnaie afin de pallier le manque, cela diminuerait la valeur de la monnaie, et ne répondrait pas aux craintes des créanciers d’être remboursés dans une monnaie dépréciée. Deuxièmement, il n’est pas correct de penser que le montant d’argent en existence reste le même, qu’il se déplace simplement des investissements risqués vers ceux moins risqués. La plupart de ce que les gens pensent être de l’argent est en fait du crédit, et le crédit disparaît bel et bien. »

« Je vais décomposer les develeragings en trois groupes que je vais appeler : 1) Les ‘affreux develeragings déflationnistes’ (qui arrivent quand la création monétaire est insuffisante face à des contractions déflationnistes existantes et quand les taux d’intérêt nominaux sont au-dessus des taux de croissance nominaux). 2) Les ‘beaux deleveragings’ (ceux dans lesquels la création monétaire est suffisante afin d’équilibrer les forces déflationnistes de la réduction de la dette et de l’austérité d’une façon à ce qu’il y ait une croissance réelle positive, un ratio dette/revenu décroissant, et une croissance nominale du PIB supérieure aux taux d’intérêt nominaux). 3) Les ‘affreux deleveragings inflationnistes’ (dans lesquels la création monétaire est grande par rapport aux forces déflationnistes, et la croissance nominale au travers de l’inflation monétaire et les taux d’intérêts sont dans une spirale ascendante auto-entretenue). »

I-B-α/ Les dettes totales en % du PIB des USA et de la Grande-Bretagne Pour les USA de 1916 à 2010

Pour la Grande-Bretagne de 1900 à 2010 Un cycle d’endettement-désendettement a eu lieu de 1914 à 1980, avec un sommet en 1947 marquant le début du déclin de l’Empire britannique.

I-C-1-α/ L’historique des QE aux USA Monnaie : USD Nov. 2008 à mars 2009 : QE1 La Fed achète 100 milliard de dettes d’agences émettant des crédits hypothécaires et 500 milliards de MBS. Mars 2009 à mars 2010 : extension du QE1 La Fed achète un supplément de 750 milliards de MBS. Nov. 2010 à juin 2011 : QE2 La Fed achète 600 milliards d’obligations d’État à long terme au rythme de 75 milliards par mois jusqu’à mi-2011. Sept. 2011 à juin 2012 : Opération Twist La Fed achète 400 milliards d’obligations d’État de maturités comprises entre 72 et 360 mois, et vend des obligations d’État de maturités comprises entre 3 et 36 mois. Sept. 2012 à déc. 2012 : QE3 et continuation de l’opération Twist La Fed achète 40 milliards par mois de MBS, et en continuant l’opération Twist, ajoute au total 85 milliards de liquidités par mois. Jan. 2013 à oct. 2014 : QE4 La Fed achète 85 milliards par mois d’obligations d’État à long terme et de MBS. Oct. 2017 à août 2019 : réduction du total bilan La Fed réduit son total bilan de 4,5 trillions à 3,8 trillions, en ne remplaçant pas des obligations d’État et des MBS arrivant à échéance. Sept. 2019 : reprise du QE sans annonce officielle Les achats portent le total bilan au-dessus de 4 trillions en novembre 2019.

I-C-1-β/ Les totaux des bilans des banques centrales

En ajoutant la banque centrale chinoise (PBOC) :

I-C-1-γ/ Les flux totaux de création monétaire par les banques centrales

I-D-2-f-III-α/ Le total bilan de la Fed

I-D-2-f-III-β/ Le total bilan de la BCE

I-D-2-f-III-γ/ La coordination des politiques monétaires de quantitative easing

I-D-2-h-α/ Le rachat d’actions par les entreprises aux USA

Toute la dette nette contractée par les entreprises aux USA depuis 2006 a été utilisée pour financer des rachats d’actions.

Les entreprises ont été les principaux acheteurs d’actions aux USA depuis 2008 et ce sont des rachats d’actions financés par la dette.

Les rachats d’actions ont été en partie utilisés pour la réalisation d’options d’achat à cours préférentiel détenues par les dirigeants d’entreprises afin de leur verser une rémunération.

I-D-2-i-α/ Les taux d’intérêt négatifs Taux d’intérêt sur les obligations d'État, par pays et par maturité, début août 2019 :

Annexes du chapitre II II-A-α/ La baisse tendancielle du taux de croissance par habitant

https://data.worldbank.org/indicator/NY.GDP.PCAP.KD.ZG?end=2018&start=1961&view=chart&y ear=2018

Prévue par Joseph Schumpeter en 1942, la fin du capitalisme (ou marché libre) peut être mesurée par l'accroissement continu du taux des dépenses publiques en pourcentage du PIB (actuellement 56% en France). https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Schumpeter Le succès du capitalisme conduit inévitablement à la concentration du capital, c'est-à-dire à la création de grandes entreprises, gérées par des chefs d'entreprises, simples administrateurs et appartenant à des rentiers-capitalistes, véritables propriétaires des entreprises. Pour Schumpeter, cette concentration aboutit à l'avènement d'un sentiment d'hostilité générale contre le capitalisme. Mais « la masse du peuple n'élabore jamais de sa propre initiative des opinions tranchées et elle est encore moins capable de les énoncer, ni de les convertir en attitudes et en actions cohérentes. » L'hostilité envers le capitalisme ne peut s'exprimer et se traduire qu'avec l'appui d'une large frange de la classe des intellectuels. Le capitalisme entraîne le développement de l'appareil éducatif, ce qui tout à la fois concourt à la formation d'une opinion publique large et à une surproduction des intellectuels par rapport aux besoins des professions libérales. Les intellectuels déconsidérés et peu rémunérés ont tout intérêt à se liguer contre le capitalisme et à abreuver l'opinion publique de discours contre l'argent et l'esprit d'entreprise. Ils catalysent et font précipiter l'hostilité générale contre le capitalisme. Le capitalisme se sclérose ainsi progressivement de l'intérieur, pour des raisons sociales et politiques, au fur et à mesure que des majorités démocratiquement élues choisissent de mettre en place une économie planifiée accompagnée d'un système d'État-providence et de restriction des entrepreneurs. Le climat intellectuel et social nécessaire à l'esprit d'entreprise et d'innovation, et donc à l'apparition d'entrepreneurs, décline et finit par être remplacé par une forme ou une autre de socialisme de plus en plus sclérosant. Les gouvernements ont alors notamment tendance, pour être populaires, à développer ‘l'État fiscal’ et à transférer le revenu des producteurs vers les non-producteurs, décourageant l'épargne et l'investissement au profit de la consommation, ce qui crée une pression inflationniste croissante. Dans toutes décisions, les gouvernements démocratiquement élus ont alors tendance, pour garantir leur réélection, à privilégier le court terme au détriment du long terme.

II-B-4-α/ La corpocratie https://fr.wikipedia.org/wiki/Corporatocracie

II-B-4-β/ La baisse du taux d’imposition des profits des entreprises aux USA

II-B-4-γ/ La baisse de la part des salaires dans le PIB aux USA

II-B-4-δ/ La concentration du capital aux USA Source : Journal of Economic Perspectives. Il y avait 4 819 entreprises cotées en bourse en 1975 aux USA. 40 ans plus tard, ce nombre a décru de 22% à 3 766 en 2015. 100 entreprises cotées faisaient la moitié de tous les profits en 1975. 30 entreprises cotées faisaient la moitié de tous les profits en 2015. En 2015, les 200 plus grosses entreprises cotées aux USA faisaient la totalité des profits de toutes les entreprises cotées. Les profits agrégés des 3 500 et quelques autres étaient négatifs.

La concentration de la richesse des entreprises US se retrouvent aussi dans d’autres métriques : les actifs, le cash-flow ou flux de trésorerie, les avoirs en caisse.

II-B-4-ε/ L’appauvrissement des classes moyennes depuis 1970 aux USA https://en.wikipedia.org/wiki/Income_inequality_metrics

Le début de l'augmentation de l'écart entre le premier et dernier décile coïncide avec l'abandon de la convertibilité-or de l'USD en 1973. La création monétaire débridée est ce qui a permis le transfert de richesse des quatre dernières décennies.

II-D-1-a-α/ Le budget militaire des USA et le personnel militaire stationné dans des pays étrangers https://www.dmdc.osd.mil/appj/dwp/dwp_reports.jsp https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_military_expenditures https://www.visualcapitalist.com/u-s-military-personnel-deployments-country/

II-D-1-b-α/ Les propos rapportés par le général Wesley Clark General Wesley Clark: Wars Were Planned - Seven Countries In Five Years: https://www.youtube.com/watch?v=9RC1Mepk_Sw https://www.globalresearch.ca/we-re-going-to-take-out-7-countries-in-5-years-iraq-syria-lebanonlibya-somalia-sudan-iran/5166 Originally published in March 2007. General Wesley Clark: Because I had been through the Pentagon right after 9/11. About ten days after 9/11, I went through the Pentagon and I saw Secretary Rumsfeld and Deputy Secretary Wolfowitz. I went downstairs just to say hello to some of the people on the Joint Staff who used to work for me, and one of the generals called me in. He said, "Sir, you've got to come in and talk to me a second." I said, "Well, you're too busy." He said, "No, no." He says, "We've made the decision we're going to war with Iraq." This was on or about the 20th of September. I said, "We're going to war with Iraq? Why?" He said, "I don't know." He said, "I guess they don't know what else to do." So I said, "Well, did they find some information connecting Saddam to al-Qaeda?" He said, "No, no." He says, "There's nothing new that way. They just made the decision to go to war with Iraq." He said, "I guess it's like we don't know what to do about terrorists, but we've got a good military and we can take down governments." And he said, "I guess if the only tool you have is a hammer, every problem has to look like a nail."” So I came back to see him a few weeks later, and by that time we were bombing in Afghanistan. I said, "Are we still going to war with Iraq?" And he said, "Oh, it's worse than that." He reached over on his desk. He picked up a piece of paper. And he said, "I just got this down from upstairs" -meaning the Secretary of Defense's office -- "today." And he said, "This is a memo that describes how we're going to take out seven countries in five years, starting with Iraq, and then Syria, Lebanon, Libya, Somalia, Sudan and, finishing off, Iran." I said, "Is it classified?" He said, "Yes, sir." I said, "Well, don't show it to me." And I saw him a year or so ago, and I said, "You remember that?" He said, "Sir, I didn't show you that memo! I didn't show it to you! » II-D-2-a-α/ Le concept géopolitique du Nouvel Ordre Mondial https://fr.wikipedia.org/wiki/Nouvel_ordre_mondial_(relations_internationales) https://en.wikipedia.org/wiki/New_world_order_(politics) II-D-2-b-α/ Les limites à l'hégémonie de l'USD https://www.rt.com/business/472016-russia-india-china-swift/

II-E-4-b-α/ L’évolution du PIB de l’Afrique du Sud

II-E-4-b-β/ Le taux d’extrême pauvreté en Afrique du Sud

Annexes du chapitre III III-C-α/ La citation complète de John Swinton https://en.wikipedia.org/wiki/John_Swinton_%28journalist%29 John Swinton, Chief editorial writer of the New York Times from 1860 to 1870: "There is no such a thing in America as an independent press, unless it is out in country towns. You are all slaves. You know it, and I know it. There is not one of you who dare to express an honest opinion. If you expressed it, you would know beforehand that it would never appear in print. I am paid $150 for keeping honest opinions out of the paper I am connected with. Others of you are paid similar salaries for doing similar things. If I should allow honest opinions to be printed in one issue of my paper, I would be like Othello before twenty-four hours: my occupation would be gone. The man who would be so foolish as to write honest opinions would be out on the street hunting for another job. The business of a New York journalist is to distort the truth, to lie outright, to pervert, to vilify, to fawn at the feet of Mammon, and to sell his country and his race for his daily bread, or for what is about the same — his salary. You know this, and I know it; and what foolery to be toasting an "Independent Press"! We are the tools and vassals of rich men behind the scenes. We are jumping-jacks. They pull the string and we dance. Our time, our talents, our lives, our possibilities, are all the property of other men. We are intellectual prostitutes." III-D-1-α/ La délimitation des sujets à débattre en France https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Si%C3%A8cle

III-D-3-α/ L’évolution des prénoms en France https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/29081/565.population.societes.avril2019.immigres.prenoms.fr ance.fr.pdf Source, méthode et graphe page 2.

Annexes du chapitre IV IV-A-α/ La monnaie fondante https://www.ekopedia.fr/wiki/Monnaie_fondante Kenneth Rogoff : ‘The Curse of Cash’, ouvrage publié en 2016.

IV-B-1-c-α/ Le salaire moyen mondial https://tradingeconomics.com/china/wages https://ilostat.ilo.org/data/

IV-B-5-α/ L’accroissement des divisions politiques aux USA https://www.visualcapitalist.com/charts-americas-political-divide-1994-2017/

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