367 31 4MB
French Pages 317
PREFACE Le monde contemporain se caractérise par une expansion extraordinaire du domaine du génie de l’esprit notamment dans son aspect des manifestations culturelles. Les média chauds et froids nous font vivre le monde de rêve peint sous forme d’information et des manifestations. La vie des humains sur la terre est donc émaillée de manifestations diverses. C’est à dire que l’être humain est d’abord une manifestation divine et essentiellement culturelle. Il se déploie à travers sa culture où il manifeste son identité et découvre celle des autres. Cependant, le principal problème est celui de savoir présenter soit animer et organiser avec compétence les manifestations culturelles. « Bien des gens croient savoir quelque chose, alors qu’ils ne savent rien », disait Socrate. Toutes les sociétés humaines organisent et animent des manifestations culturelles, mais très peu réussissent avec succès à cause de l’ignorance des principes y afférents soit par non respect des normes relatives à cette matière. Les principes sont toujours pareils à la face « A » d’une réalité, d’un fait soit d’une situation. C’est le beau car, l’opposé des principes c’est la face « B » soit le non conforme aux normes. Le non respect des principes dans l’animation et l’organisation des manifestations fait aboutir au hasard autrement dit à l’amateurisme, au tâtonnement soit à l’indescriptible, nous renseigne l’auteur. Dans le souci de pallier cette ignorance, l’auteur de ce livre, enseignant de carrière, chercheur passionné en animation culturelle, met à la disposition de nombreux lecteurs une véritable mine inépuisable de renseignements précieux et pratiques sur la manière d’animer et d’organiser les manifestations culturelles. Cet ouvrage rare du genre, revêt d’une importance capitale et servira de breuvage d’informations où viendront puiser plusieurs cadres intellectuels (les promoteurs et organisateurs des manifestations à grande échelle, les étudiants et enseignants, les opérateurs culturels, les sponsors, les mécènes et les opérateurs politiques) et entreprises spécialisées dans le domaine. En ce moment où toute la planète est secouée par des crises multiformes, notre société traverse en plus d’une profonde et périlleuse crise morale et de modèles qui auraient pu servir de références pour la jeunesse, l’œuvre de monsieur BARHAKOMERWA GANYWA-MULUME FABOU Constantino, tombe à pic et constitue sans nul doute, en raison de son originalité scientifique, une source d’inspiration incommensurable pour une jeunesse 7
éprise de sagesse et de connaissances. Si tout le monde pouvait pérenniser sa pratique professionnelle sous toutes les formes : les imprimés, les supports audiovisuels, etc. et se soumettre à la portée de la communauté pour subir la critique et la censure des évolués ; ce monde en perfection serait en ébullition. Voici donc, chers lecteurs une œuvre qui hisse son auteur au firmament des savants en animation culturelle dans le champ de la communication. L’auteur nous ramène dans le registre utilitaire en voulant nous faire comprendre les relations entre les activités de loisirs, les activités culturelles, les manifestations culturelles et les actions culturelles. Il voudrait dans son livre initier les lecteurs à la conception des projets culturels, à l’organisation classique des manifestations culturelles, à l’animation et à l’évaluation des manifestations culturelles à tous les niveaux (local, national et continental). Ainsi, le contenu de cet ouvrage capitalise les connaissances dans l’art d’animer et d’organiser les événements en Afrique et dans d’autres pays du monde en s’appuyant sur les expériences congolaises. Ce livre est subdivisé en trois grandes parties essentielles. La première est consacrée à la construction des théories relatives aux connaissances empiriques sur les manifestations culturelles. Cette partie est parmi les plus importantes, non pas par abondance de la matière mais par son intérêt de pouvoir exercer l’esprit à la découverte et à la création des manifestations culturelles. Cet exercice fait aboutir l’auteur à la formulation et à l’érection des principes universels d’animation et d’organisation des manifestations culturelles. La deuxième partie de ce livre fait naviguer le lecteur dans le méandre de la pratique socioculturelle à travers des études de cas d’organisation des conférences, des mariages, des assemblées générales et des manifestations touristiques. L’auteur étant toujours animé du souci d’éclairer et d’illustrer ses pensées aura consacré la troisième partie de son livre aux usages protocolaires privés et officiels. Il aura mis l’accent sur l’organisation du protocole d’état en tant que service, sur la manière d’organiser les réceptions, les cérémonies, les préséances, les honneurs et les décorations. On voit donc tout l’intérêt que présenterait la lecture de cet ouvrage consacré aux principes d’animation et d’organisation des manifestations culturelles pour ceux qui aiment la finesse, les événements spectaculaires ou grandioses et la réussite dans leurs organisations. Angelo PARENTI Administrateur Général de TELECONSULT
8
INTRODUCTION GENERALE Cet ouvrage sur les principes d’animation et d’organisation des manifestations culturelles et des cérémonies publiques se veut un manuel destiné aux cadres. Il ouvre à la compréhension fructueuse de la vie culturelle. Il est le fruit de mes recherches durant ma carrière professionnelle. Comme le dit le professeur Albert Muluma, « la recherche scientifique est le seul instrument de puissance d’un peuple, car la capacité d’inventer ou de créer est considérée comme la force moderne»1. De portée pratique, cet ouvrage comprend les informations fondamentales de tous ordres susceptibles d’aider le public ami de la culture, notamment, « les artistes, les enseignants, les organisateurs de manifestations publiques, les animateurs culturels, les opérateurs culturels professionnels, les sponsors, les mécènes et les opérateurs politiques ». Cette esquisse de vade me cum s’adresse aussi aux confessions religieuses, aux gestionnaires des infrastructures de loisirs, aux missions diplomatiques et consulaires, bref, de manière générale, aux intellectuels afin qu’ils puissent se ressourcer pour la bonne gestion de leurs organisations. La somme d’informations que nous y avons rassemblées n’est certes pas exhaustive, mais elle permettra aux autres corps de métier de s’investir pour la réussite des grandes cérémonies publiques et d’autres manifestations culturelles d’envergure. Les séminaires et les échanges d’expériences professionnelles entre, d’une part, les Animateurs Culturels – les différents opérateurs culturels, les Mécènes, les Chroniqueurs culturels, les Managers, les Relationnistes et les Chevaliers de la plume – et, d’autre part, les services publics à travers les responsables des protocoles d’État, auront nourri cette réflexion, qui se fonde beaucoup plus sur la pratique que sur les théories d’animation culturelle. Ne dit-on pas que si les bases de l’affection humaine sont en accord avec le progrès, elles seront solides et durables ? Les prétendants Opérateurs culturels professionnels et les Animateurs culturels formés ayant le profil requis pour exercer les diverses fonctions diplomatiques – telles que Attaché culturel d’ambassade, Conseiller culturel, Protocole d’état, etc. – enrichiront sûrement leurs connaissances et amélioreront leur pratique, comme le recommande le catéchisme culturel, grâce au contenu de ces notes. Pour certains, ces écrits aideront au 1
Muluma Munanga, Albert, Le guide du chercheur en sciences sociales et humaines, Editions SOGEDES, Kinshasa, 2003, p.23. 9
renforcement des capacités dans l’exercice de leurs beaux métiers. Cette carrière exige de l’animateur un esprit du protocole, c'est-à-dire : « un ensemble de techniques, de rites, de symboles propres à créer entre des individus, des groupes, des collectivités, cette sociabilité qui permet à tous de dialoguer, d’échanger, de communiquer dans le respect de l’autre. Cela est tout simplement affaire d’éducation, de civilité »2. Cet ouvrage est composé de trois parties, distinctes mais complémentaires. La première partie aborde dans son premier chapitre la théorie des manifestations culturelles. Les différentes sortes de manifestations culturelles sont décortiquées pour aboutir aux caractéristiques générales y afférentes. Pour bien cerner les connaissances empiriques sur les manifestations, nous avons procédé à la classification de celles-ci selon la nature, le temps, les airs géographiques, l’espace, selon leurs diverses dominantes, etc. Le deuxième chapitre est consacré aux principes généraux d’animation et d’organisation des manifestations culturelles. Il commence par la présentation des objectifs et se termine par l’énonciation des théories en ce domaine. Les approches théoriques des prélats, des sociologues, des managers et d’autres chercheurs sont prises en compte pour la formulation des paradigmes d’animation et d’organisation des manifestations culturelles. Le troisième chapitre de cet ouvrage aborde les principes de base pour l’organisation des manifestations culturelles en général. Il va des principes spécifiques des manifestations culturelles à but lucratif, aux principes de base proprement dits. Il offre l’avantage d’éveiller l’organisateur sur la nécessité de se conformer aux principes d’offre et de la demande, de management et de marketing culturels, de financement et de la protection, soit de la conservation des manifestations en vue de constituer des archives pour un usage ultérieur. La seconde partie de l’ouvrage se consacre à l’étude exclusive des cas types des manifestations culturelles. Dans une première approche, quatre cas sont étudiés, à titre illustratif : les conférences, le mariage, l’assemblée générale, une manifestation touristique. Le séminaire, le symposium, le congrès, la représentation théâtrale, une tournée d’un spectacle vivant, la foire du livre, l’exposition, le gala (cinématographique, de boxe…) étant apparentés aux cas illustrés, n’ont pas été abordés dans cet ouvrage et constitueront la matière d’une étude ultérieure. La troisième et dernière partie étale les dispositions à prendre lors des cérémonies publiques ou officielles, en insistant sur l’historique du protocole 2
LECHERBONNIER, Marie-France, Le Protocole : Histoire et coulisse, Editions Perrin, Paris, 2001, p6. 10
d’état, le rôle des services officiels du « Protocole d’État » et les types des visites protocolaires. Une approche sur les réceptions, le Dîner-d’état et sur la préséance dans les cérémonies officielles est faite en vue d’édifier le lecteur. Il s’en suivra des informations sur les décorations et mérites en République Démocratique du Congo. La lecture de cet ouvrage est indispensable dans le méandre d’ingénierie culturelle et pour tous ceux qui veulent aborder le métier d’Animateur culturel, de médiateur culturel, de promoteur et d’organisateur des manifestations culturelles et des événements publics (privés et officiels). Le lecteur qui voudrait dépasser le stade de la participation passive aux manifestations culturelles pour devenir un acteur dynamique dans l’évolution de l’industrie culturelle au monde et, particulièrement, en République Démocratique du Congo, pourrait s’inspirer également de cet ouvrage. Il est évident que les idées exprimées dans ce livre souffrent des lacunes subtiles fondées sur une, construction spéculative de l’esprit, opposée à la pratique et à la connaissance mais non sur des irrégularités. Néanmoins, ce texte fournit certaines directives et suscite des réflexions qui, à leur tour, feront naître des débats scientifiques et serviront à une direction plus efficace dans l’organisation des manifestations culturelles, publiques et des cérémonies officielles. Pour les chercheurs en animation culturelle, cette théorie ordonne la réalité ; elle permet le choix et l’usage des concepts utiles et trace un schéma d’observation, en émettant des hypothèses pour parvenir aux explications. Dans les éditions prochaines, ces notes pourront être complétées et actualisées, par nos recherches personnelles, ou par celles d’autres chercheurs. Car, comme l’affirme Merton, la recherche suscite, elle refond, elle réoriente et clarifie la théorie. Qu’il nous soit permis de remercier particulièrement les professeurs ELITE IPONDO et YOKA LYE qui les premiers ont guidé nos pas dans cette entreprise en acceptant de lire le manuscrit en état brut. Aussi, notre gratitude s’adresse aux chercheurs, frères et amis KITUMU Bobo-Bercky, KITENGE MUKAME, Jean De Dieu ITSIEKI, Martin KAPENGA, Jean Claude DIYONGO, Antoine OTSHUDI … de leurs encouragements scientifiques et moraux.
11
Ière PARTIE : LES MANIFESTATIONS CULTURELLES : PRINCIPES GÉNÉRAUX
CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES MANIFESTATIONS CULTURELLES. I.1. Quid de la manifestation culturelle Une manifestation culturelle est un ensemble d’activités ayant pour but de divertir, d’instruire ou d’édifier les personnes. Cet événement vise d’abord l’instruction ou l’éducation, ensuite le divertissement de son public. Une manifestation culturelle est le résultat d’une suite logique d’activités conçues, programmées et organisées dans un timing précis et destinées à un public déterminé, dit « cible ». Les manifestations culturelles visent à développer l’intelligence, l’instruction, l’éducation d’un individu ou d’un groupe, d’épanouir le plus possible les facultés humaines et le résultat de cette action, l’aptitude à conquérir et à dominer l’environnement biologique, social, idéologique, technologique, politique et culturel. Au sens large du terme, ces manifestations englobent toutes les activités et les événements de la création artistique, de l’interprétation, de l’exécution et de la diffusion des œuvres d’arts. Ainsi que la définirent les experts de l’Unesco en 1982 à Mexico, la culture englobe les expressions physiques, les sports et les jeux, les activités de plein air ainsi que les modes particuliers par lesquels une société et ses membres expriment leur sentiment de la beauté et de l’harmonie, leur vision du monde autant que leurs modes de création scientifique et technique et la maîtrise de leur environnement naturel. Grosso modo, on considère toute activité culturelle comme étant une manifestation culturelle. Cette vision restrictive de la manifestation est fondée sur le fait qu’il n’existe pas une manifestation culturelle sans activités culturelles. Les deux acceptions disent la même chose, différemment, et poursuivent à divers degrés les mêmes objectifs ou finalités. C’est pourquoi Jacques Renaud contourne cette difficulté en parlant plutôt d’événement, en lieu et place de manifestation. Il insiste sur le fait que l’événement doit sortir de l’ordinaire, en précisant que tout événement n’est point événementiel. Habituellement, ce dernier cherche à être nouveau, original, inusité et de qualité. Il fait toujours appel à la création, à l’innovation et à l’audace. Il est évident que, dans le cadre de la normalisation des activités professionnelles, chaque catégorie de métiers apporte son expertise pour la formulation, l’application et la réglementation de la profession. Ainsi, force est de constater qu’il persiste toujours des nuances subtiles entre les vocables usuels et professionnels suivants : les activités de loisirs – les activités culturelles – les manifestations culturelles et les actions culturelles. Sans en faire à ce stade notre cheval de bataille, nous pouvons considérer, selon la seconde acception, que l’activité culturelle est incluse dans une manifestation culturelle, de même que dans une action culturelle. Dans une seule manifestation culturelle, on peut réunir deux ou plusieurs activités afin 15
de conférer à celle-ci le caractère événementiel. On pourrait illustrer ce principe par le cas d’une journée culturelle dans une école. Dans le cadre d’un tel événement, on peut organiser en même temps une représentation théâtrale, un défilé de mode et une remise des prix aux lauréats d’un concours quelconque (littéraire, scientifique, artistique, sportif et de loisirs). Les cérémonies officielles s’inscrivent dans la même logique. Plusieurs activités peuvent s’organiser le même jour dans la manifestation d’une cérémonie officielle déjà planifiée. Quotidiennement, nous assistons aux diverses manifestations culturelles de mariage, tantôt coutumier, tantôt civil et religieux. Toutes les cérémonies de mariage sont des événements importants dans la tradition des sociétés africaines. Nul n’ignore que c’est après la bénédiction nuptiale que la soirée dansante s’organise. C’est après les cérémonies coutumières que se poursuit la partie récréative. Dans nos pratiques culturelles, nous retrouvons la forme appropriée de chaque type de mariages et d’autres cérémonies. Par exemple, les chrétiens, les musulmans, les kimbanguistes, les protestants, etc. ont leur façon consacrée d’organiser le rituel de bénédiction nuptiale. Notons également que c’est après l’activité – et donc la cérémonie – de mariage officiel ou civil que s’organisent d’autres manifestations culturelles, notamment le mariage religieux et la soirée dansante. Certaines communautés africaines ont une façon particulière de célébrer les cérémonies de deuil, qui sont des manifestations culturelles à caractère éminemment rituel. La cérémonie de remise de médailles aux athlètes ou de coupe à l’équipe championne d’une compétition est un exemple vivant d’une manifestation culturelle à dominante physique. Nous pouvons prendre également pour illustration la cérémonie de collation des grades académiques aux étudiants finalistes des différents cycles d’études supérieures et universitaires : le protocole institutionnel prévoit diverses allocutions, rapports et discours académiques avant la remise de diplômes, agrémentée de prestations musicales ou théâtrales. Un biblio-forum est une activité culturelle. Lorsqu’il s’en suit, pour le même public et le même jour, dans la même fourchette du temps prévue par les organisateurs, une installation d’un club de lecture, il devient une manifestation culturelle. Autant d’exemples de manifestations culturelles observées dans la vie sociale peuvent nous édifier davantage sur les nuances subtiles existant entre ces concepts. Les manifestations et les actions culturelles constituent un ensemble dynamique d’activités qui se fondent sur les pratiques culturelles correspondant aux attentes latentes ou manifestes des collectivités locales. Lorsque les manifestations s’étendent sur toute une journée ou durant un bon nombre des jours pour les mêmes participants ou pour un public divers; 16
cela devient une action culturelle. C’est-à-dire, partant de ce biblio-forum, si l’on procède progressivement à l’installation, dans quelques ou toutes les communes de la capitale, des clubs de lecture, cela devient une action culturelle. Ainsi donc, une action culturelle constitue une série d’activités ou de manifestations culturelles conçues, programmées, réalisées et évaluées dans un contexte socioculturel donné, ayant pour objectif la transformation des mœurs ou de la mentalité : « L’action socioculturelle et l’action culturelle représentent des tentatives visant à contribuer à la démocratisation des moyens de production et d’appropriation de la culture. D’un côté l’action socioculturelle cherche à faciliter l’expression et la créativité des individus au sein du groupe et de la collectivité. D’un autre côté, l’action culturelle part des produits culturels élaborés et des conditions propres à la démarche créatrice ; elle cherche les moyens de les mettre en rapport avec des publics et notamment les plus défavorisés»3. Avec l’avènement de l’autoroute de l’information, l’un des traits les plus caractéristiques des activités et/ou des manifestations culturelles est sans doute la prétention à l’universalité, à embrasser tout l’être humain – afin de faire valoir et briller le savoir pour toutes les personnes –, et la tentative d’assimiler toutes les communautés et les civilisations. A partir du moment où une culture adopte un caractère conquérant ou dominant, et que les autres y trouvent quelque contentement ou l’adopte comme telle, elle s’impose comme une civilisation. Pour Jacques Renaud, « un événement est une occasion particulière de se rassembler pour célébrer une idée, une cause ou des gens »4. Il propose la grille d’animation suivante pour découvrir le sens ou le pourquoi d’un projet d’événement culturel: 1. Partager les différentes visions de l’événement . Imaginer le projet à réaliser . Projeter les résultats et les rencontres escomptés . Trouver un consensus de base sur la finalité du projet 2. Cerner les motivations des leaders . Partager le défi personnel de chacun . Evaluer les forces et les faiblesses du groupe . Trouver le dénominateur commun
3
La formation des animateurs culturelles, Unesco, Paris, 1982, pp. 28, 29.
4
RENAUD, Jacques, Le management d’événement , l’Entrepreneur- Ship, 5ème impression, Québec, 2007, p .46. 17
Editions
Fondation
3. Tenir compte des réalités du projet . Repérer les facteurs de risque . Reconnaitre les contraintes . Dresser la liste des faits incontournables 4. Définir l’espace de réalisation . Faire la synthèse des visions, des motivations et des réalités exprimées . Fixer l’ordre des priorités par consentement 5. Etablir le minimum vital . Cerner les éléments rassembleurs . Découvrir la raison d’être du projet Toute manifestation culturelle est une communication. Car, la manifestation a l’avantage d’être à la fois un acte expressif et symbolique. C'est-à-dire que la manifestation touche à sa manière une certaine sensibilité et désigne quoiqu’il en soit quelque chose. D’une part, la presse ou les médias lui confèrent le caractère événementiel, et d’autre part, pour en justifier le bien fondé, son organisation définit sa taille ou sa dimension. La naissance d’un enfant, par exemple, constitue un acte normal de procréation, elle présente un air de réjouissance tout à fait expressif. Elle devient événementielle lorsque, lui imprimant un sens particulier, l’organisation lui définit aussi un cadre et une taille. Il reviendra à la presse d’attester son caractère événementiel, en lui accordant une importance capitale par rapport à l’actualité. Ainsi, certaines festivités de naissance et d’anniversaire seront événementielles grâce à la bénédiction de la presse, et au regard des dispositions de leur organisateur – qui en définit la taille. Ainsi, la cérémonie de deuil présente également un air de mécontentement expressif. Par rapport aux membres de la famille de l’illustre disparu et à l’aire géographique, les funérailles peuvent revêtir plusieurs significations. Ne dit-on pas qu’en Afrique, lorsqu’un vieillard meurt, c’est toute une bibliothèque qui disparaît ? La célébrité, la fonction et le rang social du défunt peuvent faire de ses funérailles un deuil national. C’est pourquoi, par rapport à la nature, au temps et à l’espace, la manifestation demeure une communication à la fois active et passive selon les événements. La manifestation culturelle est, à part entière, un acte de langage. Lors de son déroulement, le rôle de la presse est pareil à l’huile dans un moteur. La cérémonie de mariage coutumier, par exemple, a plusieurs sens dans les sociétés africaines. D’une part, elle témoigne du respect de la tradition, des mœurs et coutumes de la société des jeunes mariés et, d’autre part, elle suppose la joie de s’associer pour vivre ensemble, la rupture d’avec le célibat pour le couple marié, la formation d’une nouvelle famille ou d’un foyer de plus dans la société, etc. A l’instar d’autres manifestations culturelles, le mariage est parfaitement un langage expressif de la société. Point n’est besoin de démontrer davantage que lors 18
d’une manifestation culturelle, la communication intervient en amont, in médias res et en aval, et favorise l’émergence et l’essor de l’opinion publique. Les médias d’une part permettent la modification des modalités d’expression de l’opinion publique et, d’autre part, imposent une divergence de vue, produisent du conformisme par l’élargissement du débat et la promotion du pluralisme des opinions. I.2. Sortes de manifestations Il existe plusieurs sortes de manifestations. Quelles soient artistiques, politiques, économiques, scientifiques, sociales, religieuses, etc., elles sont culturelles. Car, la culture englobe tous les domaines de la vie. Du fait de leur diversité, il est impossible de dresser une liste exhaustive de manifestations culturelles. Cependant, elles peuvent être privées ou publiques. Elles sont privées quand elles émanent des promoteurs privées, physiques ou moraux. Dans chaque pays du monde, la naissance d’une nouvelle organisation – constituant sa date de création – fait l’objet d’une inauguration. Certaines entreprises et institutions saisissent chaque année cette opportunité pour organiser, officieusement ou officiellement, diverses manifestations commémoratives. A titre privée, nous pouvons citer les différentes dates d’anniversaire des personnages de renom ou des firmes privées. Les manifestations officielles sont celles qui débordent du cadre privé ou officieux pour être publiques. Elles sont l’émanation des promoteurs institutionnels, officiels ou étatiques. Elles sont organisées officiellement et sont régies par les normes protocolaires. Ainsi, une manifestation peut avoir la forme privée ou la forme officielle, selon sa structure organisationnelle. Il est évident que l’on peut identifier les manifestations selon la nature ou l’objet, selon le temps ou la durée et selon le lieu ou l’espace. I.2.1. Les manifestations selon la nature ou l’objet Définir selon la nature une manifestation culturelle revient à l’identifier par son caractère profond, par sa manière d’être ou par son objet. C’est de cette manière que sont définies les diverses festivités commérant les « journées » mondiales et nationales. La nature de l’activité est justifiée dans l’intitulé de la manifestation, sans s’attarder sur des considérations temporelles ou spatiales. Nous citons, par exemple, le Concert des aveugles, la Conférence juvénile sur la délinquance, le Dîner diplomatique, le Point de presse, le Dialogue inter congolais, le Gala de boxe, le Débat ouvert, le Mariage civil des homosexuels, le Défilé militaire, le Culte œcuménique, la Présentation de la lettre de créance, le Meeting populaire, la Marche de colère, la Visite officielle d’un Chef de l’Etat, le Match des vétérans, le Catch féminin, la Marche de soutien, la Marche des chrétiens, leTourisme culturel, leTourisme sénile, l’Assemblée statutaire, l’Assemblée 19
extraordinaire, les Jeux olympiques, la Cérémonie de prise de possession canonique d’un Archevêque ou d’un Cardinal , etc. I.2.2. Les manifestations selon le temps ou la durée Par rapport aux objectifs poursuivis, le temps fournit les dénominations aux activités. Car celles-ci sont désignées par référence à la durée, la saison ou l’époque. A titre illustratif, nous citerons : la Journée de l’indépendance, la Réunion mensuelle, l’Assemblée trimestrielle, la Conférence annuelle, la Quinzaine culturelle, le Cycle de conférence, le Combat du siècle, les Journées de réflexions, le Concert sabbatique, la Semaine pédagogique, la Colonie des vacances, les Journées de ville morte, le Championnat d’été, les Week-ends diplomatiques, les décennies mondiales (culturelle, de l’alimentation, de lutte contre la pauvreté, de médias,etc.), le Quinquennat international (de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles), les danses hivernales, les jeux estivaux, une matinée récréative, une soirée dansante, un Ball matinal, un Ball de midi, etc. I.2.3. Les manifestations selon le lieu ou l’espace On se réfère aussi de l’étendue ou de l’espace pour attribuer une dénomination à une cérémonie ou à une manifestation : Conférence régionale des Pays de Grands Lacs, Débat national, Journée gastronomique du Kivu, Saison culturelle scolaire, Table ronde de l’espace Schengen, Symposium international, Colloque régionale des pays du Maghreb, Deuil national, Championnat d’Afrique, Championnat Européen des juniors, Rallye international Paris - Dakar, Championnat du monde, Congrès international de la francophonie, Festival international, Conférence des pays de la SADC, Festival national de Ngungu, Tournée européenne, Journées mondiales ou Journées internationales, Conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, etc. Le milieu étant un des facteurs déterminant de la manifestation, il est normal que certaines saisons d’activités des associations culturelles ne se déroulent que dans leurs rayons d’actions. Certains événements sont restés collés aux espaces qui les ont vus naître. C’est le cas des jeux olympiques, des pèlerinages à Mecque et au Vatican, des cultes des Touaregs, des cérémonies de Kimbirikiti, des événements hivernaux, estivaux, etc. Lorsque nous décortiquons les manifestations culturelles selon l’espace ou le lieu, il se dégage aussi trois sortes de manifestations selon les aires géographiques que nous répartissons comme suite : les manifestations locales, les manifestations nationales et les manifestations internationales. Les deux premières peuvent être considérées comme endogènes car elles se déroulent uniquement à l’intérieur du pays géniteur ; tandis que les manifestations internationales sont à la fois endogènes et exogènes.
20
I.2.4. Les manifestations locales Ce sont des manifestations restreintes organisées pour une petite communauté : les écoles, les quartiers, les communes, les églises, les camps militaires, les fonctionnaires, les habitants d’un village, d’une cité ou d’une province, etc. Pour Jacques Renault : « un événement local est un événement qui se déroule à l’échelle d’une communauté donnée. Un événement provincial ou régional, par exemple, est un événement dont la portée des activités est de nature à attirer une vaste clientèle des communautés avoisinantes»5. Les manifestations locales sont destinées aux communautés de base. Dans cette catégorie, nous pouvons citer : ! Une conférence académique lors de l’ouverture solennelle d’une université ; ! Une inauguration solennelle de bibliothèque communale ; ! Une installation de clubs des lectures ; ! Une collation de grades académiques dans une université ou un institut supérieur, ! Un concours d’érudisme pour les enfants des écoles de la sous région de Tshangu, ! Un championnat interscolaire de la commune de Gombe ; ! Un séminaire des militants d’un parti politique dans une commune de la capitale, ! Une campagne de sensibilisation dans une collectivité où dans un secteur précis; ! Une Journée gastronomique ou d’esthétique culinaire d’une contrée ou entité quelconque (Kivu, Bas-Congo, Equateur, Katanga) ; ! Un Gala théâtral de la Troupe Maïsha de l’Institut National des Arts ; ! Une exposition vente des arts plastiques de l’Académie de beaux arts ; ! Le baptême d’un ouvrage ou d’un livre ; ! Un défilé de modes des finalistes de l’Institut Supérieur des Arts et Métiers (ISAM) ; ! Une cérémonie de mariage, ! Une colonie des vacances, ! Une cérémonie de deuil, etc. Généralement, ces cérémonies sont organisées d’une manière locale, dans des endroits précis et restreints, quel que soit l’engouement qu’entraîne l’activité par sa finalité. Ces manifestations peuvent se dérouler dans un 5
RENAUD Jacques, Op Cit, p30 21
village, dans une commune, dans une ville, dans une province, dans un quartier, dans une salle de spectacle, dans une église, sur un terrain de football, au bord d’une piscine olympique, dans un auditorium, dans un hospice, etc. Ces activités peuvent être parrainées, sponsorisées par un mécène ou par une autorité politique locale, nationale ou internationale, sans qu’elles acquièrent pour autant un caractère extra local. Dès lors que, par la nature, par le temps et l’espace, l’activité n’a pas le caractère national, elle demeure une manifestation locale. Quoiqu’il en soit, les manifestations locales ne sont pas moins importantes que les manifestations nationales et internationales. Selon leur taille, elles demeurent le soubassement des autres manifestations. I.2.5. Les manifestations nationales Ce sont des manifestations dont l’envergure atteint toute l’étendue d’un territoire. Ainsi que nous l’affirmions dans notre article intitulé « Débat National : Pourquoi faire ? »6 : une manifestation à dimension nationale est un événement qui réunit les participants issus de toutes les couches ou composantes sociales et politiques du pays autour des réflexions d’ordre culturel, social, scientifique, économique, politique etc. en vue d’édifier, d’informer et de partager les connaissances ou de trouver des solutions aux problèmes posés. De cette catégorie relèvent les forums nationaux, comme le Débat national, la Conférence nationale, la Conférence nationale constitutionnelle, le Dialogue national, etc. Nous pouvons également y inclure les festivités commémorant les dates importantes dans l’histoire d’un pays, les compétitions nationales, etc. Certaines manifestations nationales se déroulent simultanément dans toutes les provinces ou régions du pays. Il s’agit essentiellement des manifestations officielles, coordonnées par les autorités politiques, avec le concours des acteurs sociaux. Dans les états à tradition postale, des timbres spéciaux – « timbres commémoratifs » – et des cartes postales sont émis à ces occasions. Chaque État (pays) publie officiellement son calendrier national où figurent, en caractères distinctifs, les dates des fêtes officielles. Ces jours dits fériés sont chômés et payés sur toute l’étendue du territoire national. En cas de besoin, les drapeaux sont en berne et ces dispositions sont opposables à tous. Lors des fêtes nationales des pays accrédités dans un autre état, il est d’usage diplomatique d’organiser la réception commémorative par l’ambassade concernée. Alors, l’ambassadeur du pays concerné se charge de convier à une réception officielle ses homologues membres du corps 6
BARHAKOMERWA, F., « Débat national : Pourquoi faire ? », in Cahiers Congolais de Communication, Volume IV, N°1, Avril 2007: revue scientifique de L’Institut Facultaire des Sciences de l’Information et de la Communication 22
diplomatique et consulaire, certains membres de gouvernement, quelques personnalités politiques de son choix, etc. A l’occasion de la fête de l’indépendance, il est d’usage que le Chef de l’Etat adresse un message de félicitation à son homologue étranger, faute de déplacement vers le pays concerné. On range également dans la catégorie de manifestations nationales, les activités privées destinées au public national, mais organisées selon des normes et des objectifs spécifiques. Ces manifestations culturelles, sportives, récréatives, touristiques, etc. couvrent l’étendue du territoire. C’est le cas, par exemple, de la phase finale de l’élection de la Miss national, de l’organisation d’un débat national, de la phase finale d’une compétition sportive nationale, de la remise de prix aux lauréats nationaux, des concours nationaux de musique, des festivals nationaux, d’une tournée nationale d’un spectacle vivant, etc. Notons que, par évolution et selon les objectifs poursuivis, une manifestation locale peut devenir nationale. Par exemple, une semaine nationale des danses folkloriques, une foire nationale des enfants, etc. Le concours d’esthétique culinaire peut quitter le cadre local et devenir plus tard une manifestation nationale (Concours national d’esthétique culinaire, journées nationales gastronomiques). a) Manifestations nationales en République Démocratique du Congo (RDC) : ! Défilé national ; Marche de soutien national ; ! Conférence nationale, Débat National ; congrès national d’un parti politique ; colloque national, symposium national ; ! Festivités marquant l’indépendance nationale de la République Démocratique du Congo (30 juin) ; ! Festivités marquant la journée des martyrs de l’indépendance (04 janvier) ; ! Festivités marquant les journées des héros nationaux (le 16 et le 17 janvier) ; ! Competition nationale sportive (catch, volley-ball, basketball, handball…); ! Concours national du livre, de la photo, du disque ; ! Journée nationale de la libération (17 mai) ; ! Fête nationale du poisson (24 juin) ; ! Fête nationale des parents (1 août) ; ! Fête de noël (25 décembre) ; ! Fête de nouvel an (01 janvier) ;
23
! Le 25 mai de chaque année est considéré pour les Kimbanguistes comme l’anniversaire de la nativité ; ! Journée nationale d’éveil patriotique etc. b) Dates marquant les festivités nationales et d’indépendances nationales des pays accrédités en RDC : ! 01 janvier : fête de l’indépendance du Cuba et du Soudan; ! 26 janvier : anniversaire de la proclamation de la République de l’inde ; ! 11 février : anniversaire de la révolution de l’Iran ; ! 06 mars : fête de l’indépendance du Ghana ; ! 20 mars : fête de l’indépendance de la Tunisie ; ! 21 mars : fête de l’indépendance de la Namibie ; ! 25 mars : fête de l’indépendance de la Grèce ; ! 04 avril : fête de l’indépendance du Sénégal ; ! 16 avril : Anniversaire de Sa majesté la Reine du Danemark ; ! 17 Avril : fête de l’indépendance de la Yougoslavie ; ! 18 avril : fête de l’indépendance du Zimbabwe ; ! 26 avril : fête de l’indépendance da la Tanzanie ; ! 27avril : fête de la liberté Sud africaine ; fête de l’indépendance du Togo ; ! 30 avril : anniversaire de Sa majesté la reine du Pays-Bas ; ! 15 mai : fête nationale d’Israël ; ! 17 mai : fête de la constitution de la Norvège ; ! 20 mai : fête nationale du Cameroun ; ! 24 mai : fête nationale de l’Erythrée ; ! 02 juin : anniversaire de la république de l’Italie ; ! 06 juin : fête du drapeau Suédois ; ! 11 juin : fête national du Portugal ; ! 12 juin : journée de l’adoption de la déclaration de la souveraineté de la Fédération de Russie ; ! 2ème samedi de juin : anniversaire de sa majesté la Reine de la Grande Bretagne ; ! 24 juin : fête nationale de l’Ordre de Malte ; ! 29 juin : fête de saint Pierre et Paul ; ! 01 juillet : fête de l’indépendance du Burundi ; fête de la confédération du Canada ; ! 03 juillet : reconnaissance officielle par la France de l’indépendance de l’Algérie ; ! 04 juillet : fête de l’indépendance des Etats-Unis d’Amériques; ! 14 juillet : Anniversaire de la prise de la Bastille de France ; ! 21 juillet : fête nationale de la Belgique ; 24
! 23 juillet : fête national de l’Egypte ; ! 26 juillet : fête nationale du Libéria ; ! 31 juillet : anniversaire du Sa majesté le roi du Maroc ; ! 01 août : fête de l’indépendance du bénin et de la Suisse ; ! 07 août : fête nationale de la Côte d’ivoire ; ! 11 août : fête national du Tchad ; ! 15 août : fête de l’indépendance du Congo Brazza ville ; anniversaire de la proclamation de la République du Corée ; ! 17 août : fête nationale du Gabon ; ! 01 septembre : fête nationale de la Libye ; ! 09 septembre : fête nationale de la ! République Démocratique du Corée ; ! 22 septembre ; fête nationale du Mali ; ! 01 octobre : fête national de la Chine, Chypre et du Nigeria ; ! 02 octobre : fête nationale du Guinée ; ! 03 octobre : anniversaire de la réunification de 2 Allemagnes ; ! 09 octobre : fête nationale de l’Ouganda ; ! 12 octobre : fête nationale de l’Espagne ; ! 24 octobre : fête nationale de la Zambie ; ! 28 octobre : fête nationale de la République Tchèque ; ! 29 octobre : fête nationale de la république de Turquie ; ! 01 novembre : anniversaire de la révolution Algérienne ; ! 11 novembre : fête de l’indépendance d’Angola et de la Pologne ; ! 12 novembre : fête nationale de l’Autriche ; ! 22 novembre : fête de l’indépendance du Liban ; ! 01ér décembre : proclamation de la République Centrafricaine ; ! 06 décembre : fête de l’indépendance du Finlande ; ! 12 décembre : fête nationale du Kenya ; ! 23 décembre : anniversaire de sa majesté l’Empereur du Japon. Ces dates événementielles sont tellement mémorables et historiques qu’elles ne passent pas inaperçues dans les États respectifs. En cas de conjoncture difficile, elles sont commémorées dans la méditation, sinon, elles sont célébrées pompeusement. Faisant partie du patrimoine culturel et historique de chaque pays, ces dates sont récurrentes (elles reviennent annuellement). A titre symbolique, les missions diplomatiques et les chancelleries organisent à ces dates des réceptions ou des fêtes commémoratives. En ce qui les concerne, la diaspora ou/ et la société civile peuvent aussi organiser ces manifestations. Ce que font particulièrement les églises, les ONG, les écoles, etc. Si, en ces dates historiques, l’organisation de cérémonies officielles est l’apanage du pouvoir public, l’organisation des 25
manifestations culturelles est l’affaire de leur promoteur. Le politique averti profite de ces dates événementielles pour vendre son image de marque et celle de son pays. Tandis qu’à l’instar des opérateurs économiques, l’opérateur culturel en profite pour vendre ses produits préparés d’avance. Notons que ces dates font partie du patrimoine culturel commun (universel). I.2.6. Les manifestations internationales Les manifestations internationales sont celles qui franchissent les limites nationales. Elles peuvent se passer sur l’espace national comme à l’étranger. Parlant des capacités d’attraction des événements, Jacques Renaud affirme qu’ « un événement international ou national est un événement dont le rayonnement s’étend à l’extérieur de ses frontières par la diffusion de ses activités ou la distribution de ses produits dérivés »7. Dans ce cas, Jacques Renaud ne fait pas une nette démarcation entre les frontières nationales et les frontières internationales. Or, les contraintes d’organisation des manifestations diffèrent par la taille de l’événement, selon qu’il est local, national ou international. Les événements internationaux sont communément appelés des manifestations planétaires, mondiales ou continentales. Elles sont inclusives à plusieurs nations et sont célébrées dans beaucoup de pays du monde. C’est le cas des festivités commémorant les journées mondiales décrétées par l’Organisation des Nations Unies (ONU). Ces journées internationales sont généralement dédiées à un thème particulier pour attirer l’attention sur les enjeux internationaux importants ou sont promues par des institutions ainsi que des associations. Citons les dates suivantes reprises sur un site Internet : ! le 1èr janvier : Journée Mondiale de la Paix ; Journée de Nouvel an ou de Saint Sylvestre ; ! le 06 janvier : Journée Mondiale des Orphelins de la Guerre ; ! le 21 janvier : Journée Internationale de la Douane et sur l’Éthique ; ! le 27 janvier : Journée Internationale de Commémoration en mémoire des Victimes de l’Holocauste ; ! le 30 janvier : Journée Mondiale des Lépreux ; ! le 02 février : Journée Mondiale des Zones humides ; ! le 04 février : Journée Mondiale Contre le Cancer ; ! le 06 février : Journée Internationale contre les Mutilations Génitales Féminines ; ! le 12 février : Journée Internationale des Enfants Soldats ; ! le 16 février : Journée Internationale du Patrimoine Canadien ; 7
RENAUD, Jacques, Op. Cit, p.29 26
! le 21 février : Journée Internationale de la Langue Maternelle ; ! le 27 février : Journée Européenne de la Mémoire de l’Holocauste et de la prévention des crimes contre l’humanité ; ! le 02 mars : Journée Internationale des Vieillardes ; ! le 08 mars : Journée Internationale des Femmes ; ! le 15 mars : Journée Internationale contre la Brutalité Policière ; ! le 20 mars : Journée Internationale de la Francophonie ; journée mondiale du conte ; ! le 20 ou le 21mars : Journée Internationale de la Terre (équinoxe) ! le 21 mars : Journée Internationale pour l’Élimination de la Discrimination raciale ; Journée Mondiale de la Poésie ; ! Journée Mondiale de la Trisomie 21 ; ! le 22 mars : Journée Mondiale de l’Eau ; ! le 23 mars : Journée Météorologique Mondiale ; ! le 24 mars : Journée Mondiale de la Tuberculose ; ! le 27 mars : Journée Mondiale du Théâtre ; ! le 04 avril : Journée Internationale pour la Sensibilisation aux Mines et l’Assistance à la Lutte Anti-mines; ! le 07 avril : Journée Mondiale de la Santé ; ! le 08 avril : Journée Internationale de Rom ; ! le 11 avril : Journée Mondiale de la Maladie de Parkinson ; ! le 23 avril : journée mondiale du livre et du droit d’auteur ; ! le 25 avril : Journée Mondiale de Lutte contre le Paludisme ; ! le 26 avril : Journée Mondiale de la Propriété Intellectuelle ; ! le 28 avril : Journée Internationale des Accidents de Travail ; ! le 29 avril : Journée Internationale de la Danse ; ! le 02 mai : Journée Mondiale de l’Asthme ; ! le 03 mai : Journée Internationale de la Liberté de la Presse ; ! le 07 mai : Journée Mondiale des Orphelins du Sida ; ! le 09 mai : Journée du Continent Européen ; ! le 11 mai : Journée Mondiale des Espèces Menacées ; ! le 12 mai : Journée Internationale de l’Infirmière ; ! le 15 mai : Journée Internationale des Familles ; ! le 17 mai : Journée Mondiale de la Société de l’Information où de Télécommunications ; ! Journée Mondiale contre l’Homo phobie ; ! le 18 mai : Journée Internationale des Musées ; ! le 21 mai : Journée Mondiale de la Diversité culturelle pour le Dialogue et le Développement ; ! le 22 mai : Journée Internationale de la Biodiversité ; ! le 25 mai : journée internationale des enfants disparus ; 27
! le 28 mai : Journée Internationale d’Action pour la Santé des Femmes ; ! le 29 mai : Journée Internationale des Casques bleus ; ! le 31 mai : Journée Mondiale Sans Tabac ; ! le 04 juin : Journée Internationale des Enfants Victimes innocents des Agressions ; ! le 05 juin : Journée Mondiale de l’Environnement ; ! le 08 juin : Journée Mondiale de l’Océan ; ! le 17 juin : Journée Mondiale de Lutte contre la Désertification et la Sécheresse ; ! le 20 juin : Journée Mondiale des Réfugiés ; ! le 21 juin : Journée Internationale de la Musique ; ! le 26 juin : Journée Internationale contre l’Abus et le Trafic illicite des Drogues ; ! Journée Internationale des Nations Unies pour le ! Soutien des Victimes de la Torture ; ! le 1èr samedi du mois : Journée Internationale des Coopératives; ! le 11 juillet : Journée Mondiale de la Population ; ! le 29 juillet : Journée Internationale pour la Diversité socioculturelle et pour la Lutte contre la Discrimination ; ! le 09 août : Journée Internationale des Populations Autochtones ; ! le 12 août : Journée Internationale de la Jeunesse ; ! le 23 août : Journée Internationale du Souvenir de la Traite négrière et son Absolution ; ! le 30 août : Journée Mondiale des Gymkhanas ; ! le 08 septembre : Journée Internationale de l’Alphabétisation ; ! le 09 septembre : Journée Mondiale de Premiers Secours ; ! le 10 septembre : Journée Mondiale des Préventions du Suicide ; ! le 16 septembre : Journée Internationale de Protection de la Couche d’Ozone ; ! le 21septembre : Journée Internationale de la Paix ; ! le 22 septembre : Journée Internationale de Sans Voiture ; ! le 26 septembre : Journée Mondiale du Cœur ; ! Journées Européenne des Langues ; ! le 27 septembre : Journée Internationale de Mobilisation contre la Guerre et les Occupations ; ! Dernière semaine du mois de septembre : journée maritime mondiale ; ! Journée Européenne du Patrimoine (date variable) ; ! le 01 octobre : Journée Internationale pour les Personnes âgées ; 28
! Journée Internationale de la Musique ; ! premier lundi d’octobre : Journée Mondiale de l’Habitat ; ! le 04 octobre : Journée Internationale des Animaux ; ! le 05 octobre : Journée Mondiale des Enseignants ; ! Deuxième mercredi du mois d’octobre : Journée Internationale de la Prévention des Catastrophes Naturelles ; ! le 09 octobre : Journée Interaméricaine de l’Eau; ! Journée Mondiale de la Poste ; ! le 10 octobre : Journée Mondiale de la Santé ! Mentale ; Journée Mondiale contre la peine de Mort ; ! le 12 octobre : Journée Mondiale de lutte contre la Douleur ; ! Journée Mondiale pour la vue ; ! le 14 octobre : Journée Mondiale de la Normalisation ; ! le 15 octobre : Journée Internationale de la Canne Blanche ; ! le 16 octobre : Journée Mondiale de l’Alimentation ; ! le 17 octobre : Journée Internationale pour l’Élimination de la Pauvreté ; ! le 24 octobre : Journée des Nations Unies ; Journée Mondiale d’Information sur le Développement ; ! le 28 octobre : Journée Internationale de la Langue et de la Culture Créole ; ! le 06 novembre : Journée Internationale pour la Prévention de l’Exploitation de l’Environnement en temps de Guerre et de Conflit armé ; ! le 07 novembre : Journée Internationale de l’Écrivain ; ! le 09 novembre : Journée Internationale de Mobilisation et de Lutte Contre le Terrorisme et des Mouvements Terroristes dans le Monde ; ! le 14 novembre : Journée Internationale des Diabétiques ; ! le 16 novembre : Journée Internationale de la Tolérance ; ! le 20 novembre : Journée Internationale des Droits des Enfants ; ! Journée de l’industrialisation de l’Afrique ; ! le 21 novembre : Journée Internationale de la Télévision ; ! le 25 novembre : Journée Internationale pour l’Élimination de la Violence à l’égard des Femmes ; ! le 29 novembre : Journée Internationale de Solidarité avec le Peuple Palestinien ; ! Troisième dimanche : Journée Mondiale du Souvenir des Victimes des Accidents de la Route ; ! le 01 décembre : Journée Mondiale Contre le Sida ; ! le 02 décembre : Journée Internationale pour l’Abolition de l’Esclavage ; 29
! le 03 décembre : Journée Internationale des Personnes Handicapées ; ! le 05 décembre : Journée Internationale des Volontaires pour le Développement Économique et Social ; ! le 07 décembre : Journée de l’Aviation Civile Internationale ; ! le 08 décembre : Journée Internationale de la Radio et de la Télévision en faveur des enfants ; ! le 10 décembre : Journée Internationale des Droits de l’Homme ; Journée Internationale pour les Droits des Animaux ; ! le 11 décembre : Journée Internationale de la Montagne ; ! le 18 décembre : Journée Internationale des Migrants ; ! le 19 décembre : Journées des Nations Unies pour la Coopération Sud-Sud ; ! le 20 décembre : Journée Internationale de la Solidarité Humaine ; ! le 25 décembre : Journée Internationale de Nativité de Jésus christ. Ces journées et manifestations internationales sont commémorées avec faste dans beaucoup d’États du monde. Elles ne constituent pas nécessairement des journées fériées. Cela dépend d’un État à l’autre, et surtout de l’intérêt qu’attache chaque pays à cette date internationale. Etant donnée la taille de ces événements devenus historiques, les manifestations commémoratives auxquelles ils donnent lieu nécessitent l’expertise des ingénieurs culturels. Certaines institutions et entreprises culturelles profitent de ces opportunités pour inscrire quelques activités, manifestations culturelles ou actions culturelles au programme, en prélude aux festivités proprement dites. Il existe des manifestations culturelles d’obédience internationale, mais organisées par les promoteurs privés ou sur les initiatives privées. Les corporations, les syndicats, la société civile en général organisent des rencontres annuelles, mensuelles ou périodiques à caractère national ou international. Ces activités, dont la quasi-totalité dépasse les limites frontalières, demeurent continentales, quand bien même elles seraient issues d’initiatives privées. Le 14 février de chaque année, par exemple, d’une manière spontanée, dans certains pays du monde, plusieurs couples formels et informels commémorent à leur manière les festivités de Saint Valentin, au nom de tous les amoureux sans que cela ait un caractère officiel. Comme le dit souvent le professeur André Yoka Lye Mudaba, en considérant le caractère impromptu des manifestations, nous pouvons également les catégoriser de la manière suivante :
30
a) Selon la tradition L’ensemble de cérémonies fondées sur les coutumes, sur le pouvoir traditionnel ou le passé commun d’un peuple. Il s’agit des manifestations basées sur la personnalité clairvoyante et dominante des us et mœurs d’une société, d’une autorité charismatique ou d’un leader. Exemple : les cérémonies rituelles de mariages, les cérémonies rituelles de deuil, les intronisations coutumières (dans les familles, les chefferies, les églises, les royaumes et les empires), les jeux olympiques, les manifestations de traditions religieuses (les différentes messes ou cultes, l’intronisation des chefs spirituels, les pèlerinages au Vatican et à la Mecque, les cérémonies de Noël dans les églises et dans les pays chrétiens, les cérémonies de ramadan chez les musulmans et dans les pays arabes, etc.), la journée de Saint valentin dans les pays occidentaux, les cérémonies rituelles à la cours du roi ou de l’empereur, etc. b) Selon la pondération artistique et spectaculaire On rangera dans cette catégorie des manifestations aussi diverses que les tournées artistiques, les représentations théâtrales, les spectacles de musique, les symposiums, les festivals, les conférences nationales et internationales, les carnavals artistiques, les grands concerts, les supers salons et ateliers littéraires et artistiques, les séminaires, les compétions sportives (des galas de boxe, des championnats de football…), les rencontres culturelles et artistiques, les campagnes touristiques, etc. c) Selon la commémoration officielle ou privée Il s’agit des manifestations officielles organisées par l’État, une entité, une association, un organisme, une communauté nationale ou internationale, etc. A titre d’exemple, nous citons : les fêtes d’indépendance, les compétitions nationales et internationales, les visites officielles et d’états de hautes autorités politiques, les kermesses, les foires nationales et internationales, les réceptions nationales et internationales, etc. Les manifestations commémoratives privées sont organisées par les promoteurs privés : les individus, les familles (exemple des réceptions privées ; des cérémonies d’anniversaire, de mariage, de baptême, de naissance, de funérailles, d’échange de vœux, etc.) d) Les manifestations de masses spontanées ou structurées Elles englobent les diverses manifestations politiques ou civiles, religieuses, profanes (les différentes marches, les grèves, les meetings, les émeutes, les campagnes d’évangélisation, les 31
soulèvements, etc.) Comme l’indique leur dénomination, les manifestations de masse spontanées ne font pas l’objet d’une organisation particulière. Elles sont sporadiques et surviennent à l’improviste. Elles peuvent découler d’une réjouissance, d’une satisfaction extrême ou d’un mécontentement, d’une contestation, d’un accident, d’un incident, d’une misère, d’une intoxication, etc. Les manifestations de masses structurées résultent d’une manipulation ou d’une organisation clandestine. Les manifestations de masses structurées peuvent être officieuses ou officielles (les défilés, les marches de colère et de soutien, les campagnes religieuses, etc.). Parlant des capacités d’attraction des événements, Jacques Renaud affirme qu’ « un événement international ou national est un événement dont le rayonnement s’étend à l’extérieur de ses frontières par la diffusion de ses activités ou la distribution de ses produits dérivés ».8 Ici, il ne fait pas une démarcation entre les frontières nationales et les frontières internationales. Or, les contraintes d’organisation des manifestations diffèrent selon la taille (locale, nationale ou internationale) de l’événement. En Afrique plusieurs grands événements attirent chaque année l’attention des populations : le Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO), le Festival Panafricain du Cinéma de Ouagadougou (FESPACO), le Festival International de Théâtre et des Marionnettes de Ouagadougou (FITMO), le Festival International de l’Acteur (FIA) à Kinshasa/RDC, le Marché des Arts et de Spectacles Africains (MASA) à Abidjan/Côte d’Ivoire et, au Congo Brazzaville, le Festival Panafricain de la Musique (FESPAM). Depuis septembre 2005, chaque année au Salon Congo du Grand Hôtel de Kinshasa et en partenariat avec cette institution, Monsieur Serge Kayembe organise une manifestation dénommée « Étoiles de la musique », pendant laquelle sont primées certaines célébrités de la musique africaine. Les dividendes provenant de cette manifestation sont partagés ex aequo entre le Grand Hôtel Kinshasa et l’Organisateur-Promoteur. Une nouvelle expérience entre les artistes Belges et Congolais a été lancée depuis 2007 : le Festival de YAMBI. Une autre dynamique culturelle veut s’installer entre les entrepreneurs culturels congolais et ceux du Royaume de la Belgique. Sous l’impulsion du Commissaire général YOKA LYE MUDABA, ce festival – dont la vocation et la mission ne consistent point à promouvoir les grands artistes ayant déjà fait leur nom – avait permis à plus ou moins cent cinquante artistes congolais de disciplines diverses de se produire en Belgique. La cible est constituée de jeunes talents, qui se recherchent et 8
. RENAUD, Jacques, OP. Cit, p.29 32
exploitent des genres nouveaux ou expérimentent des styles d’art spécifiques. Nous souhaitons qu’il fasse longue vie et ne disparaisse pas comme ce furent les cas de « NGOMO-AFRICA » de la maison « Lauder production » et du Festival des Marchés et Spectacles Africains de la maison « Arts et Spectacles » de Norbert MIKANZA MOBYEM, initiatives culturelles qui se désintégrèrent à la mort de leurs promoteurs. Dans cette catégorie, on pourrait ranger aussi le Festival de l’Acteur (FIA), qui a perdu son rayonnement avec le décès de « l’araignée noir du théâtre congolais », Monsieur MUTOMBO BWISHI. En Afrique du Sud, nous pouvons noter l’événement culturel dit « KORA » qui constitue une manifestation d’excellence. Y sont conviés, les artistes ou groupes musicaux primés et s’étant distingués durant toute l’année. Cet événement s’est déplacé pour l’année 2009 au Nigéria. Parmi les principales manifestations culturelles de Québec, qui attire chaque année des millions des visiteurs, pour la plupart des Américains, figurent le Carnaval de Québec (février), le Carrefour International de Théâtre de Québec (Mai), le Festival d’Eté de Québec (début juillet), Le festival de la Nouvelle France( début du mois d’août), le Festival International du Film de Québec (fin Août - début septembre), ou encore le Coup de cœur francophone (Octobre-Novembre), etc. Chaque année, Montréal organise de nombreuses manifestations culturelles d’envergure internationale : le Festival International de Jazz (crée en 1980), les Francofolies (1989), le coup de cœur francophone (1987), qui se tient également dans d’autres villes de la province, le Festival des films du monde (1977), le Festival International du Film sur l’Art (1981) et le Festival de Théâtre des Amériques (1985). Au regard du caractère polysémique des manifestations culturelles, force est de constater que, la nature ou l’objet, l’espace, l’étendue soit le lieu, le temps ou la durée déterminent les manifestations culturelles en leur conférant également un statut tantôt local, tantôt national, voire international. I. 3. Caractéristiques des manifestations Attendu que toute manifestation est par essence une communication du fait qu’elle doit constituer un échange mutuel de l’information et la compréhension par le biais de tout moyen efficace, il est évident qu’elle n’a de sens que si elle est porteuse d’un message ou d’une idée. Pour Antony D’SOUZA, « cela implique que, pour qu’elle soit effective, la communication doit comporter un échange d’idées avec compréhension. Si le flux ne s’effectue pas dans les deux sens, on ne saurait parler d’une 33
communication véritable.»9 Les cérémonies de deuils nationaux ou internationaux, de prestation de serment, de naissance, de remise de diplômes, les tournées de théâtre, etc. sont entièrement communicatives puisqu’elles ont des objectifs de la communication. Les manifestations culturelles ont leurs caractéristiques : elles peuvent être fonctionnelles, comme les clubs de lecture, les cinés forums, les histo - forums, etc. ; elles peuvent également être opérationnelles, lorsqu’elles sont organisées pour une durée et un objet limité : préparation d’une action sociale ou culturelle, résolution d’un problème, lancement d’un nouveau produit, mobilisation ou sensibilisation de la population, propagande politique, etc. ; elles peuvent être ponctuelles, c'est-à-dire sporadiques ou occasionnelles, à l’exemple des visites officielles pontificales, visites des Chefs d’état, des rois et empereurs, etc. ; elles peuvent être itinérantes quand elles sont mobiles, c'està-dire elles se déplacent d’une contrée à une autre ou d’un territoire à un autre, entraînant ainsi une lourde logistique pour la tournée ; les manifestations peuvent être récurrentes ou saisonnières, quand elles se produisent régulièrement à la même période, avec le même intervalle. C’est le cas des activités trimestrielles, bimensuelles, septennales, etc. Dans les pays qui vivent quatre saisons, on parle de manifestations d’été (estivales) et des manifestations hivernales, celles qui se déroulent durant la période d’hivers. Certaines manifestations peuvent être à la fois itinérantes et récurrentes. Actuellement, c’est le cas des compétitions mondiales de football. La Fédération Internationale de football a déjà pris la résolution d’organiser, tous les quatre ans, la coupe du monde de football dans un des états membres ou affiliés remplissant tous les critères d’organisation. Il existe également des manifestations à caractère commercial (les foires commerciales nationales et internationales, les salons commerciaux régionaux et sous régionaux, etc.) et d’autres à caractères institutionnel (les journées mondiales diplomatiques, la journée mondiale sans tabac et sans alcool, le forum des parlementaires des Pays des Grands Lacs, le forum de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) sur la promotion de l’industrie alimentaire en Afrique, etc.). . D’SOUZA, Antony, Leadership: Être leader. Volume 1, 2ème édition, Paulines Editions (Saint Paul), Kinshasa, 2008; P127 9
34
Les manifestations culturelles peuvent également être caractérisées selon le mode d’accès ou de consommation de biens (audience). Ainsi nous distinguerons les manifestations payantes de celles qui sont non payantes, les manifestations à guichet ouvert de celles qui se déroulent à guichet fermé. I.3.1. Manifestations payantes Ce sont des manifestations non gratuites, dites à péage, auxquelles ne participent que les personnes ayant payé le droit. Les détenteurs des cartes d’invitation sont d’office des ayants droits. La restriction est faite aux participants qui n’ont pas réunis les conditions. C’est le cas des manifestations privées organisées par les opérateurs culturels et politiques (dîners-débat, banquets d’affaires, gala de boxe, concert de musique, etc.). Il arrive que certaines manifestations organisées par l’État ou certaines associations sans but lucratif soient soumises au péage, non pour réaliser des bénéfices mais pour financer, par exemple, des actions caritatives (soutien aux désœuvrés, aux sinistrés, aux victimes des catastrophes, aux déplacés de guerre, etc.). A l’instar des opérateurs économiques, les professionnels de la culture se réservent le droit de fixer les prix de leurs productions dans le respect strict de la réglementation en vigueur en la matière dans chaque pays. Ce qui est d’autant normal que la manifestation impose des charges auxquelles son organisateur doit absolument faire face. Lorsque les charges fixes et celles de production ne sont pas équilibrées ou n’ont pas été prises en charge par le sponsor, le mécène ou l’impresario, l’organisateur se réserve le droit de fixer le tarif de son produit en tenant compte de sa couverture. Par ailleurs, les tarifs proposés sont conformes à la loi et tiennent compte du pouvoir d’achat du citoyen. La population cible et le public participant à un événement constituent pour l’organisateur les consommateurs captifs très sollicités, à qui l’on projette de vendre le billet d’entrée et, éventuellement, les produits dérivés et édités de l’événement, en guise de souvenirs à la sortie. Sachant que chaque citoyen doit vivre du fruit de son travail, certaines expositions-vente (des livres, des disques, des photos, des t-shirts, etc.) peuvent se réaliser avant, durant et après la manifestation. I.3.2. Manifestations non payantes Ce sont des manifestations gratuites destinées à tout public. Quoiqu’il en soit, elles ont un coût de production ou de réalisation pris en charge, dans l’ombre, par quelque mécène ou sponsor. C’est le cas des forums nationaux, des cérémonies officielles, des Dîners et Visites d’État, des Points de presse, des banquets diplomatiques, des concerts publics, etc. Leurs mécènes se manifesteront selon les objectifs poursuivis : divertissement, recueillement, recherche des solutions à des problèmes spécifiques, échanges d’opinions, 35
d’expériences, etc. Néanmoins, dans certains cas, les organisateurs peuvent exiger des cartons d’invitation pour limiter les participants. On peut, notamment, citer les exemples des cérémonies d’investiture, de prestation de serment ministériel, de baptême d’ouvrages, des campagnes de lancement de films, des manifestations de mariage, des manifestations de naissance d’un enfant, des manifestations de deuil (les funérailles), des manifestations d’anniversaire, des cérémonies d’inauguration, etc. Certains opérateurs culturels peuvent offrir des spectacles vivants, des séminaires et des galas cinématographiques gratuitement pour égayer la population et, à l’occasion, faire la promotion des artistes et de leurs œuvres. D’autres sont liés par un contrat avec un sponsor qui prend en charge la facture de production conformément aux clauses du contrat. En République Démocratique du Congo, c’est le cas des sociétés brassicoles et de téléphonies cellulaires ayant trouvé une nouvelle façon de promouvoir leurs produits en signant des contrats avec les artistes de spectacles vivants – comédiens et musiciens – leaders et leur groupe. Régulièrement, elles offrent au public des concerts et spectacles gratuits moyennant un cachet octroyé aux contractants. Certaines firmes ont également conclu librement des contrats d’exclusivité avec des artistes pour des productions gratuites, compensées par la perception, après ou avant prestation, de droits « en nature » au lieu d’espèces ou en monnaie fiduciaire, c'est-à-dire, l’équivalent du cachet négocié en produit naturel selon la destination de l’entreprise (les produits brassicoles pour les brasseries, les produits vivriers pour les sociétés agro-alimentaires, etc.). I.3.3. Manifestations à guichet fermé Ce sont des activités non gratuites. Le spectacle peut avoir été vendu au préalable à un public cible ou fidèle. Lors du déroulement de la manifestation, seuls les détenteurs des billets d’entrée y assistent. Généralement, les participants achètent les billets d’accès bien avant en vue de se prémunir contre une situation de manque de siège ou de places assises. Pour ne point manquer de places assises ou confortables selon leur rang social, certaines personnalités, tels que les notables, les dignitaires, les bourgeois, etc. souscrivent anticipativement aux manifestations à guichet fermées. Certaines manifestations peuvent être vendues trois à six mois avant le jour de la production. Les places réservées aux invités d’honneur et aux personnes dites V.I.P. (Very Important Person) sont restreintes et coûtent généralement plus cher que les places ordinaires. A guichet fermé, on suppose que les réservations de places étaient déjà faites et les places sont limitées. Par exemple, les concerts produits par les musiciens congolais dans les salles comme Olympia et zénith sont 36
obligatoirement vendus d’avance. Ce genre de manifestations exige une bonne préparation, un bon marketing et une forte sensibilisation des participants. Ces manifestations visent un public-cible très précis, peu importe le nombre des participants. A la suite d’une impréparation ou d’une mauvaise organisation, il peut arriver qu’on ait prévu un spectacle à guichet fermé et qu’on n’ait pas pris de dispositions y afférentes pour drainer un public important, alors la manifestation est ouverte au public présent. Ces manifestations sont tactiques et à hauts risques. Si, à la veille du jour de l’événement, il arrivait qu’on n’ait pas vendu suffisamment pour remplir la salle, ni atteindre le tiers ou la moitié de places alors qu’un public non invité est présent, certains organisateurs tentent de jouer à l’improvisation en vendant des billets séance tenante, à l’entrée du spectacle, avec tous les risques et périls. Cette pratique est courante pour les organisateurs non chevronnés. Il faut éviter de pécher par l’absence de professionnalisme et d’ignorer les risques des improvisations. Il est donc évident que la commercialisation d’une manifestation atteint les consommateurs par le biais d’un bon réseau de vente et de distribution des produits en dehors du jour et des lieux de l’événement. I.3.4. Manifestations à guichet ouvert Elles sont pareilles aux manifestations payantes. Les participants doivent se procurer un jeton d’entrée avant d’y accéder. C’est une manière de participer aux frais. Il peut ne pas s’agir du coût réel de la manifestation, lorsque, par exemple, l’État a subventionné celle-ci ou un sponsor en a partiellement pris la charge, etc. Les annonces le spécifient bien, en reprenant les abréviations techniques suivantes : « P.A.F. » (participation aux frais) ou « D.E. » (droit d’entrée). Quoi qu’il en soit, les dispositions sont toujours prises pour permettre aux invités, payants et non payants, de participer à la manifestation. Moralement ou matériellement, ils peuvent apporter plus que le coût prévu. Sans être obligatoire, leur contribution s’avère indispensable. Les achats et les ventes de spectacles en ligne – via internet – sont à peine observés en Afrique, alors que, depuis belle lurette, le commerce électronique interentreprises prédomine dans le monde, particulièrement dans les pays développés. Dans certaines organisations et surtout dans les pays dits de haute technologie, l’internet est devenu le canal de commande préféré pour les manifestations de grande taille. La réservation et l’achat à distance de spectacles peuvent se faire par voie électronique, via internet, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le choix de ce mode incombe aux organisateurs. Certaines manifestations peuvent être spontanées, quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles, semestrielles, annuelles, biennales, triennales, quatriennales, quinquennales, etc. Elles exigent 37
toujours un encadrement, une organisation, des moyens et un suivi, faute de quoi elles risquent de dégénérer ou de démotiver les consommateurs et/ou participants. Quelle que soit sa caractéristique, toute manifestation culturelle a un prix, car elle mobilise des énergies tant matérielles qu’immatérielles. Sa réalisation suppose une mise en œuvre des ressources humaines, matérielles et financières. I.4. Identification selon les dominantes La recherche du vrai, du beau, du bien et du sacré constitue la caractéristique la plus hautement humaine de la civilisation. La façon la plus spécifique de l’homme et de l’humanité se résume en ces composantes qui pour se développer exigent une suffisante satisfaction des besoins vitaux. D’une façon inévitablement arbitraire, nous pouvons regrouper les multiples activités culturelles et de loisirs en quelques grandes rubriques. Quoiqu’il en soit, il serait prétentieux de pouvoir dénombrer toutes les manifestations culturelles existantes. Car chaque environnement a ses réalités et, au regard de la poussée technologique et de l’évolution de la vie, chaque peuple apporte des innovations dans la pratique des us et coutumes. Néanmoins, on peut identifier certaines manifestations selon les dominantes ou en fonction de certaines tendances, comme le décrit Georges Defour dans « Animateur : cours des cadres ». Il suggère aux organisateurs de manifestations culturelles et de loisirs une série d’activités en vue d’aider l’imagination, féconde et inventive, des jeunes. A son avis, cette liste ne saurait être exhaustive et peut être complétée selon l’expérience de chacun et les réalités de chaque environnement professionnel, social et culturel. C’est pour cette raison que nous l’actualiserons dans les lignes qui suivent. L’ouvrage cité fut édité avant la vulgarisation de l’autoroute de l’information. D’où, l’absence des activités de loisirs liées à l’autoroute de l’information, à l’internet, aux téléphones portables, au numérique. Etant clergé catholique, Georges DEFOUR n’a pas jugé utile de reprendre les activités à dominante religieuse ne répondant pas à sa foi ou à sa doctrine. Pour actualiser les données, nous avons donc intégré ces activités à la liste qu’il a proposée. Comme l’affirme LALOUP.J « les fonctions psychologiques du loisir sont liées à autant de besoins humains qu’on peut détailler comme suit : besoin de libération (de la contrainte du temps, des contraintes de la fonction sociale, des obligations morales, etc.), besoin de compensation (du bruit de l’agitation quotidienne,…), besoin d’affirmation (en échappant à la contrainte de la compétition),besoin de récréation (le loisir-jeu s’opposant au
38
travail obligation) et enfin le besoin d’adaptation sociale. »10 Ces différents besoins trouvent satisfaction à travers les activités de loisirs à dominantes diverses pouvant devenir des activités culturelles proprement dites et, de surcroît, des manifestations culturelles. Il convient de noter que les activités de loisirs ne s’exécutent qu’en dehors des heures de travail. Elles visent le défoulement, le délassement et le divertissement après un temps de travail. Elles peuvent s’effectuer individuellement ou collectivement. Elles peuvent s’improviser ou être organisées, contrairement aux activités et aux manifestations culturelles qui, impérativement, se préparent et sont destinées à un public cible. Les manifestations culturelles sont complexes et intransigeantes. La difficulté du loisir se traduit impérativement par le phénomène de l’ennui. Alors que le travail a une haute valeur mobilisatrice et déculpabilisante, le loisir est souvent difficile à assumer qu’il y paraît. Des activités de loisir, telles une marche à pied, une promenade, une visite familiale, un film télévisé, une lecture, une partie de cuisine peuvent devenir des activités culturelles. Par exemple, on peut organiser une course de mineurs dans une école, une visite guidée des adolescents auprès des familles déshéritées, une excursion sur un site touristique, un ciné-forum, un biblio-forum, une journée gastronomique, etc. Conçues essentiellement pour le loisir, ces activités peuvent se dérouler à l’improviste, individuellement et librement. Mais, lorsque la consommation est conjointe et qu’elle draine un public créateur et récepteur, l’activité peut prendre la forme d’une manifestation ou d’une action culturelle : une compétition provinciale d’athlétisme, un prix d’athlétisme universitaire, des journées de tourisme pour cadres, des Touring clubs, des villages touristiques, des télés- clubs, des clubs de lecture, un prix du livre, un concours littéraire dans des écoles secondaires, un concours national d’esthétique culinaire, etc. Grosso modo, la relativité du loisir sera marqué par le fait qu’une activité donnée peut ne pas appartenir d’office à la sphère du loisir ou à celle des activités culturelles et professionnelles : par exemple, la danse, la chorale, le dessin, la mécanique, le sport, la prière, …peuvent devenir tantôt un passetemps, tantôt un métier proprement-dit. La civilisation des loisirs n’est donc pas uniquement celle du divertissement, mais aussi celle de la manifestation de la culture. Encore plus, « la déclaration universelle des droits de l’homme » consacre scrupuleusement le loisir et la culture comme des droits naturels. Les articles 24 et 27 stipulent :
10
. LALOUP, J., Le temps du loisir, Editions du Casterman, Paris, 1962 39
« Toute personne a droit au repos et aux loisirs, notamment à une limitation raisonnable de la durée du travail et à des congés payés périodiques. » « Toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté, de jouir des arts et de participer au progrès scientifique et aux bienfaits qui en résultent. » Les manifestations culturelles et de loisirs doivent par essence favoriser en l’homme l’essor de ses potentialités et de sa liberté. Quoi qu’elles contiennent les germes du progrès et d’un plus grand épanouissement humain, elles doivent demeurer morales, riches de valeurs éducatives. La civilisation des loisirs fait partie des défis de notre époque et l’organisation des manifestations culturelles et de loisirs doit favoriser le développement authentique de la formation personnelle et éviter la dégradation de l’homme par la consommation hargneuse, activiste, voire névrotique du loisir et des activités « pseudo-culturelles ». I.4.1. Activités à dominante physique Les activités de loisirs à dominante physique ont pour objectif l’épanouissement physique de l’homme après les heures de travail. Ces activités englobent également celles à tendances exploratrices. C'est-à-dire celles qui pousse l’homme à investiguer son milieu physique et à tester par moment ses performances et aptitudes physiques. L’homme étant obligé de se dégourdir ou de se défouler les jours fériés ou durant les heures creuses, il peut se choisir une activité selon ses capacités ou ses aptitudes. Les encadreurs culturels des enfants, des jeunes et des adultes choisiront des activités adaptées à l’âge, aux circonstances et aux milieux environnants (urbains ou traditionnels). Lorsqu’on vit dans des milieux forestiers, volcaniques ou aux reliefs accidentés; on sera naturellement habitué, et donc doué, dans certaines catégories d’activés, différentes de celles des milieux lacustres, fluviaux et maritimes. Nous pouvons épingler les activités suivantes: • « jeux de plaine, de savane et de forêt, grands jeux de brousse ; • jeux de plein air : croquet, boules, pétanque, quilles, golf et golf miniature ; • sports : football, volley-ball, basket-ball, net-ball, hand-ball, tennis, deck-tennis, badminton, tokari ; • sports d’intérieur : tennis de table, football de table ; • marche à pied, grande sortie, parcours en forêt, en montagne, exploration du cours d’une rivière, d’un lac, d’une grotte, d’un sommet ; • natation, courses de pirogues ; 40
• athlétisme, gymnastique, judo, jeux olympiques, parcours à obstacle, parcours Hébert, pyramides, boxes, lutte aux bâtons, escrime ; • tarzanisme : grimper aux arbres, passer d’arbres en arbres, traverser les rivières, lancées à cible, courses à vélos »11. I.4.2. Activités à dominante technique Ces activités sont essentiellement axées sur les besoins d’initiation. Elles cultivent les aptitudes de l’homme à fabriquer, à bricoler, à développer les aptitudes latentes d’ingéniosité. Selon qu’on est dans un milieu rural ou urbain, l’homme a tendance à s’exercer, de manière désintéressée, aux activités qui se déroulent dans son environnement. Durant leur temps libre, les filles ont des préférences de jeux différentes de celles des garçons. Les milieux professionnels ou sociaux, le standing de vie et l’environnement écologique influent sur la nature des activités de loisirs, surtout quand cellesci se déroulent librement. Il appartient aux organisateurs des manifestations de susciter l’intérêt auprès de la population, en occupant son temps de loisir par des activités culturelles. Parmi celles-ci, nous pouvons citer : • « Nœuds utiles, fabrication de filets, de hamacs ; • Camping : construction de cabanes, de tables, de sièges, montagne de tentes ; • Cuisines, zoologie, tricot, couture, broderie, coupe, dentelle, boulangerie, pâtisserie ; • Tressage de natte, de paniers, de corbeilles, de sacs à fumeurs ; • Travail de perles, topographie et cartographie, levés de plans, exercices de repérage, fabrication de tambours, de pirogues, de mortiers à piler ; • Menuiserie, cordonnerie, mécanique, soudure, électricité, travail de fer, électronique, imprimerie, reliure ; • Réparation de marmites, fabrication de braseros, de filtres à eau ; • Construction de points de passerelles, fabrication de moustiquaires ; • Photo : prise de vue, développement, agrandissement, encadrement ; • Peinture et crépissage, décoration de local et de maison ; • Météorologie : installation d’un poste d’observation (pluviométrie, etc.), astronomie, astronomique ;
11
.DEFOUR, Georges, l’Animateur : Cours des cadres, Editions BANDARI, Bukavu, 1980, P.107 41
• Techniques audiovisuelles : cinéma, projections fixes, magnétoscopes, magnétophones, électrophones ; vidéophone ; • Vannerie raphia, feutrine, étoffes végétales, impression sur tissu, batik, teintures, tissage, cordonnerie, émaux sur cuivre, travail de la pierre (malachite),montage de bijoux, jeux techniques, tannerie, travail de peaux, culture, élevage, jardinage, secourisme, culture et préparation de plantes médicinales, secourisme, chasse, pêche, placement de pièges, de nasses, tir à l’arc, à la fronde, à la catapulte, à la sarbacane, au propulseur, botanique, zoologie, fabrication du charbon de bois, installation d’un vivier, construction de cases, fabrication de jouets »12. Certaines activités à dominante technique sont à haut risque. Elles peuvent exposer à des accidents et dommages incalculables, lorsque, même au titre de loisirs, elles ne sont pas encadrées par un spécialiste. Par exemple, le bricolage dans le domaine de l’électricité et de l’électronique sur les biens d’autrui ou publiques (cabines, maisons, véhicules, ordinateurs, machines, moteurs, etc.) peut exposer le bricoleur aux sanctions graves, allant jusqu’à la poursuite judiciaire ou à la condamnation à des servitudes pénales. Les activités de loisirs doivent se passer dans un cadre sain et approprié, selon l’éthique sociale et dans le respect des droits des citoyens et de leurs biens. I.4.3. Activités à dominante culturelle ou artistique Elles sont passionnantes pour la plupart. Elles requièrent un certain niveau de culture, puisqu’elles sont basées essentiellement sur l’autoformation et la curiosité, certaines aptitudes artistiques étant innées. Les activités à dominantes culturelles sont donc aussi basées sur les tendances esthétiques et ludiques. Elles invitent l’homme à faire naviguer l’esprit dans le monde du savoir, à devenir créateur de beauté et à « jouer » avec le réel et l’irréel ou l’imaginaire. Elles poussent également l’homme à comprendre son milieu, à codifier ses connaissances en des concepts et des systèmes scientifiques et culturelles. Les activités fondées sur le développement technologique sont davantage pratiquées en milieu urbain. Lorsqu’elles sont introduites dans les milieux ruraux, elles font l’objet de curiosité avant d’être adoptées. Toutefois, les artistes se ressourcent dans leur terroir. Les danses et chansons folkloriques constituent une référence non négligeable. Les contes et légendes se sont développés plus dans les communautés rurales que dans les sociétés urbaines. Il revient aux animateurs de chasser l’ignorance en suscitant le goût dans le chef des populations rurales, afin d’intégrer ces activités de loisir à tendance culturelle et artistique dans le vécu quotidien de 12
DEFOUR, Georges, Op Cit., P.108 42
ces populations, en les dénuant du caractère de l’art pour l’art. Le degré d’alphabétisation d’une population influe sur les activités de loisir à dominante culturelle et artistique, qui ont l’avantage de faciliter le développement intégral de l’homme. La culture est le fondement de la nation. En voici quelques exemples : ! lecture, ouverture d’une salle de lecture, d’une bibliothèque, d’un biblio- forum, causeries, débats, cercles d’études ; ! assistance aux défenses des travaux de fin d’études, mémoires et thèses doctorales, participation aux collations des grades académiques et aux festivités de proclamation des examens d’État ; ! naviguer sur Internet, jouer ou dessiner sur ordinateur, concevoir des programmes à l’ordinateur, encoder des compacts disques, concevoir un programme, un logiciel, faire le mixage de bandes vidéo et des compacts disques, jouer aux téléphone portables; ! enregistrer et transférer des photos, des morceaux de musique, des sonneries sur téléphone ou sur ordinateur, concevoir des jouets de radio et des téléphones, des jeux radiophoniques, radio, télévision et radio-forum, concevoir et monter un clip vidéo, cinéma et cinéforum, rédiger et illustrer un journal polycopié, une poésie, réaliser une sculpture, des masques, des la poterie, concevoir des affiches, des panneaux décoratifs, des tableaux muraux, créer des marionnettes ; ! danses folkloriques et artistiques, veillée culturelle, visite de musée, de sites archéologiques, historiques, artistiques, musique, orchestre et chorale, jeux d’expression, jeux dramatiques, jeux d’ombres, marionnettes, étude d’une langue étrangère, découverte du milieu, reportage sur une région, collecte et/ou traduction des contes, des proverbes, des légendes, des épopées, des traditions, réalisation de dessin, de peinture d’invention, exercices de photo langage, bal-masqué, chorégraphie ; ! écrire un livre, une pièce de théâtre, composer une chanson, un poème, etc. I.4.4. Activités à dominante religieuse Elles sont basées sur les tendances transcendantes. Les croyances, les idéaux, la religion sont des caractéristiques humaines universelles liées aux besoins de dépassement et de fusion cosmique : développer l’homme tout entier, lui permettre d’accéder à l’unification totale de son être, de s’élever à une synthèse plus complète et plus riche, à la représentation d’un rapport qui
43
l’unisse au transcendant et à Dieu affirme CRUCHON.13 Quel que soit le milieu (rural ou urbain), ces activités de loisir sont vulgarisées et organisées, pour la plupart, par les églises et les écoles. Ces activités contribuent au développement spirituel et moral de l’homme. Les églises et mosquées, les groupes de prière, les écoles conventionnées et non conventionnées en constituent le champ d’expérimentation privilégié. Selon qu’on est athée, chrétien ou musulman, les activités à dominante religieuse auxquelles on s’adonnera seront différentes. Les enfants et leurs parents y participent en dehors des heures de culte, de travail ou d’étude. Pour les habitants des pays laïcs comme la République Démocratique du Congo, ces activités ne sont pas obligatoires, excepté pour les parents ou les enfants ayant des engagements à l’église ou à la mosquée. Dans les écoles conventionnées (catholiques, protestantes, kimbanguistes, islamiques et autres), ces activités sont reprises au planning d’activités parascolaires et sont imposables à tous les élèves. Tandis que dans les écoles officielles et laïques, ces manifestations ne sont pas obligatoires et ne figurent ni sur le calendrier scolaire, ni sur le planning d’activités parascolaires. Elles sont libres de participation. Néanmoins, elles contribuent à la formation intégrale de la jeunesse, en particulier, et de l’homme en général, quelque soit sa tendance idéologique ou religieuse. Parmi ces activités, on pourrait citer : ! « cercles bibliques, recollection, retraite, sortie spirituelle, équipe liturgique, adaptation africaine des attitudes liturgiques ; ! chorale, composition et diffusion de cantiques, composition des prières ; ! études coraniques ; ! préparation des jeunes au baptême, à la confession, à la communion, à la confirmation, à la vie de foi, à l’apostolat; ! animation de célébrations, de messes communautaires, de messes de mariage, animation de funérailles, de gospel night, installation de portales ; ! communion pascale de malades, concours de crèches, tournée de noël, chemin de croix communautaire » 14 ; ! veillées d’animation religieuse de cérémonies de 40ème jour de deuil et de levée de deuil ; ! initiation à la lecture du Coran, pèlerinage à la Mecque ; ! initiation à la recollection, au combat spirituel, à la cure d’âme, au jeun et aux séances de délivrance, etc. 13
. Michel MINDER, Les domaines de l’éducation : matériaux pour une formation générale, éditions Dessain, Liège, 1987, p250 14 DEFOUR, Georges, Ibidem 44
I.4.5. Activités à dominante sociale Ces activités relèvent du comportement d’ordre humain. Elles sont basées sur les relations entre individus et communautés. En milieu rural ou urbain, elles sont très fréquentes dans les pays émergeant de conflits, champs d’autant propices que les populations y sont traumatisées, appauvries, stressées, violentées, courroucées, abandonnées à elles-mêmes, etc. La vertu consolatrice et humanitaire est la plus manifeste en pareils milieux, qui nécessitent des activités sociales d’entraide mutuelle (morale et matérielle). Dans les sociétés traditionnelles africaines, ces activités de loisirs à dominante sociale revêtent une signification particulière. La solidarité africaine y tisse ses origines. Ces activités ont également engendré le tourisme social, qui s’oriente vers une prise en compte et vers le respect des habitants et de leur milieu, quel que soit leur niveau de vie. Généralement, les populations nanties s’organisent pour découvrir et épauler, autant que faire se peut, les populations pauvres visitées, et pour inviter celles-ci à aller également découvrir les autres. Les activités à dominante sociale peuvent s’effectuer collectivement ou individuellement : ! « découverte du pays, contact avec la population, visites, observations, enquêtes, rapports d’enquête, discussion avec les jeunes du pays ; ! foyer social, petit dispensaire, école de brousse, campagne d’alphabétisation, d’hygiène préventive, d’amélioration nutritionnelle, antiparasitaire; ! développement communautaire, instruction civique, éducation, coopération, caisse de crédit, aide aux personnes vivant avec handicap, visites libres ou guidées aux malades isolées, aux vieillards, aux prisonniers » 15 ; ! campagnes de lutte contre les maladies sexuellement transmissible, de planification familiale, de don de sang, de lutte contre la rougeole, de cohabitation avec les personnes séropositives, de lutte contre la tuberculose ; ! campagnes de cohabitation avec les enfants de la rue ou en rupture sociale et familiale, moments d’accueils de personnes vulnérables et de troisième âge, des veuves, veufs et orphelins, des déplacés de guerres, des filles et femmes violées. Jacques Renaud œuvre depuis plus de trente ans en management événementiel. Il est lauréat du prix Hommage de la Société des festivals et événements du Québec. En fonction de l’environnement socioculturel, il 15
DEFOUR, Georges, Ibidem 45
estime qu’il est plus juste de parler de famille d’événements, selon le domaine de réalisation. Dans cette optique, nous pouvons classer les événements de la manière suivante :
! « un événement institutionnel : une cause sociale ou humanitaire, etc. ! un événement culturel : un spectacle, une exhibition, etc. ! un événement sportif : une démonstration, une compétition, etc. ! un événement populaire : une fête, un festival, un carnaval, etc. ! un événement touristique : une animation, une attraction, etc. ! un événement sociétaire : une promotion, un lancement, etc. ! un événement commercial : un salon, un congrès, une exposition, etc. » 16 A l’instar de toute typologie, celle-ci n’est pas exhaustive. Elle souffre de lacunes et ne tient pas compte des caractères spécifiques des manifestations. En effet, tout salon, tout congrès, toute exposition ne constitue pas, obligatoirement, un événement commercial. Le salon littéraire et le congrès d’un parti politique demeurent des événements non commerciaux. Toute manifestation de démonstration (ex : une conférence- démonstration, un disco-forum, un ciné-forum, une projection cinématographique, une démonstration sur diapositif, etc.) ne constitue pas un événement sportif. La Table Ronde des Etats membres de l’Union Africaine, la signature des traités internationaux restent des événements institutionnels.
16
RENAUD, Jacques, Op. Cit, Pp 30,31 46
Tableau illustratif d’évolution des activités selon les dominantes Activité de loisirs Promenade une marche à pied, conduire un vélo, une pirogue
Activités culturelle Une visite guidée, une excursion, une compétition scolaire d’athlétisme, course des piroguiers, des cyclistes amateurs
Manifestation culturelle La cérémonie de la phase finale d’une compétition d’athlétisme, présentation des lauréats cyclistes, athlètes, des marcheurs séniors et des vétérans…
Action culturelle Installation des comités sportifs dans les écoles, les communes, création des clubs des marcheurs, des cyclistes…
Dominante technique
Tricoter, Jardinage, bricolage…
Séminaire d’initiation au tricotage, formation des jeunes jardiniers, conférence avec les bricoleurs…
Expositions-vente des produits de tricotage et remise des brevets aux lauréats, organisation de la foire agricole, concours des bricoleurs
Dominante artistique et culturelle
Cuisiner, chanter, raconter des histoires, lire un bouquin, dessiner, suivre la radio ou la TV
Initiation à la préparation de diversités des légumes nationales, Biblio forum, Histoforum, Disco-forum, vidéo-forum, réunion, séminaires, face-à face, débatouvert, réuniondiscussion, exposédébat…
journées gastronomiques provinciales, festival de la chanson, concours littéraire, concours de la chanson, baptême des ouvrages, des concours littéraires, festival des livres et des dessins animés, expositions vente des œuvres artistique
Dominante sociale
Le deuil, la naissance, la visite familiale, assister les jeunes fiancés
Organisation des funérailles, manifestation in memoriam, formation des futurs mariés, réunion mutuelle des couples mariés,
Dominante religieuse
Aller à l’église, visite à la Mecque, lire la bible, le coran, servir à l’église…
Enseignement biblique, recollection, Formation des acolytes, Enseignements du coran, de baptême, de communion et de la confirmation
Cérémonie de clôture et retrait de deuil, Gala d’anniversaire, campagne de sensibilisation sur la prise en charge des désœuvrés, cérémonie de mariage, formation technique des handicapés Organisation d’un culte dominical, pèlerinage à la Mecque, Cérémonie de baptême d’enfants, Cérémonie officielle de pèlerinage à la Mecque, ordination d’un prêtre, d’un abbé, d’un pasteur
Installation de comités de pilotage des moniteurs agricoles territoriaux, remise de semences améliorées… Mise sur pied des comités locaux des esthéticiennes culinaires, Création des chorales communales, des salons littéraires, des clubs de lecture, clubs des bédéistes, collation des érudits juniors Organisation des journées de visites familiales, création des Touring clubs scolaires, création des associations de jeunes et vieux mariés Installation des cellules bibliques dans les quartiers, une campagne biblique en milieux scolaires, ordination des pasteurs dans les églises, création des sanctuaires bibliques…
Dominante physique
47
CHAPITRE II : PRINCIPES GENERAUX D’ANIMATION ET D’ORGANISATION DES MANIFESTATIONS CULTURELLES II. 1. Objectifs d’une manifestation Une manifestation peut viser un ou plusieurs objectifs à la fois. Les objectifs donnent un sens et une orientation à la manifestation. Ils fixent la direction à suivre et projettent la destination à atteindre. A coté des objectifs généraux, il existe toujours des objectifs spécifiques, tous visant l’essor de l’organisation. Les objectifs promeuvent l’enthousiasme inhérent à toute fixation et démontrent le niveau d’effort à consentir pour les atteindre. Les objectifs incitent les organisateurs à s’engager définitivement, en assumant leur responsabilité, par des actions qui conduisent à l’avenir. Les objectifs favorisent la concentration sur les résultats et les moyens à pourvoir. La maîtrise des objectifs assignés à la manifestation permet son bon déroulement et suscite dans l’organisation le souci de l’accomplissement des tâches et du progrès de l’entreprise. Elle permet également d’évaluer les probabilités de réussite d’une manifestation et en justifie le bien fondé. A l’instar de médias, les manifestations culturelles participent totalement à l’élargissement et à l’émergence d’un espace public. Selon, Rémy RIFFIEL « l’espace public est le résultat d’un mouvement d’émancipation qui a valorisé la liberté individuelle, l’expression des opinions et qui permet à des acteurs politiques, sociaux, religieux, culturels, de dialoguer, de s’opposer, de se répondre aux yeux de tous. Il désigne également aujourd’hui l’ensemble des scènes et des arènes plus ou moins institutionnalisées où l’on débat des enjeux du moment. »17 Pour que la manifestation soit destinée à un public quelconque, elle doit poursuivre des objectifs communicationnels, faute de quoi, affirme Antony D’souza, elle ne sera que gaspillage de temps et d’effort. En effet, à quoi servirait une manifestation sans issue. La manifestation vise la communication, l’adaptation et la participation du public cible. Est-il indispensable d’organiser des manifestations, comme des festivités mondaines, à l’occasion de rien ? La manifestation ne doit viser que des objectifs nobles afin de participer à l’élévation humaine et au progrès de l’humanité. Ainsi, à l’instar de toute communication, la manifestation doit : véhiculer l’information ; assurer la compréhension ; susciter une action ou passer à l’action ; persuader. A travers les activités d’épanouissement morales, physiques et intellectuelles, la manifestation culturelle vise le développement social, culturel, politique et économique d’une population ou d’un milieu déterminé. 17
RIEFFEL Rémy, Sociologie des médias, ELLIPSES Editions, Paris, 2002, p33 49
En plus de la promotion, la diffusion, la protection et la rentabilisation ou la commercialisation des produits culturels, les événements culturels ont pour objectifs la distraction, la mobilisation, la conscientisation, le défoulement, le développement spirituel, intellectuel et l’éducation des participants. Pour ce faire, il faut communiquer pour des résultats positifs. La communication étant une tâche complexe et systémique, les manifestations doivent devenir de bons vecteurs de l’information. Pour permettre aux individus d’améliorer leurs aptitudes à communiquer, Antony D’Souza propose comme voies positives neuf directives auxquelles on peut ajouter une dixième : 1. « savoir ce que l’on veut communiquer par le message ; 2. savoir avec qui l’on veut communiquer ; 3. rendre le message précis et complet ; 4. adopter une approche appropriée ; 5. retenir l’attention des autres en rendant leur message ; 6. veiller à la cohérence des messages verbaux et non verbaux ; 7. choisir le moment favorable ; 8. exiger le feed-back ; 9. posséder le message»18 ; 10. choisir le canal et le style de communication adapté à la circonstance. La bonne fixation des objectifs d’une manifestation doit distinguer, selon les étapes, les objectifs terminaux des objectifs intermédiaires. Cette planification s’avère d’autant capitale dans l’organisation qu’elle permet de quantifier les objectifs et de dégager un échéancier selon qu’ils sont à long terme, à moyen ou à court terme. Des objectifs bien définis et planifiés permettent aux divers intervenants (organisateurs, partenaires, etc.) d’intervenir sur des aspects précis, d’avoir des attitudes responsables face au projet, de développer des habitudes de noblesse par rapport à l’évolution manifeste du projet et de se doter des aptitudes nécessaires pour atteindre la finalité. Pour que les objectifs portent du fruit, Paul J. Mayer propose ce plan de réussite personnelle : 1) Cristallisez votre réflexion : les personnes orientées vers le succès déterminent les objectifs spécifiques qu’elles veulent accomplir. Alors elles se consacrent à les réaliser avec un seul but et le zèle incisif d’un champion ;
18
D’SOUZA, Antony, Op.cit., Pp138-139 50
2) Etablissez un projet : ils mettent sur pied un plan en vue d’atteindre leurs objectifs ainsi que les délais pour y parvenir. Ils programment minutieusement leurs projets, heure par heure, jour pour jour, mois par mois. Ils organisent l’activité et gardent l’enthousiasme ; 3) Développez un désir authentique : les personnes couronnées de succès savent qu’un désir ardent est un facteur qui motive toute l’action humaine. Le désir de réussite inculque la conscience du succès qui, à son tour, engendre des habitudes de succès vigoureuses et toujours croissantes ; 4) Développez la confiance en soi : les personnes orientées vers le succès s’engagent dans toute activité sans envisager la possibilité d’une défaite. Elles se concentrent sur leurs forces plutôt que sur leurs faiblesses, sur leurs compétences plutôt que sur leurs problèmes ; 5) Développez une détermination obstinée à poursuivre un projet jusqu’à sa conclusion : une fois que les individus orientés vers l’avenir s’engagent dans l’action, ils s’en tiennent à leur plan sans égard aux obstacles, critiques et circonstances. Ils construisent leur détermination avec un effort durable, une attention soutenue et une énergie concentrée19 ». En appliquant ce schéma de réussite personnelle, les organisateurs de manifestations culturelles peuvent aboutir à des résultats probants. La fixation des objectifs de performance d’un projet d’organisation de manifestation leur permettra e aussi de maximiser les recettes et de militer pour la rentabilité immatérielle et matérielle de leur manifestation. II.2. Les principes proprement dits Les principes proprement-dits d’animation et d’organisation de manifestations culturelles n’auront de signification que s’ils reposent sur un cadre de travail bien planifié et structuré pour éviter de naviguer à vue. Dans un processus global et par une démarche rationnelle, le canevas cidessous peut permettre à l’animateur et à l’organisation de gagner du temps : Fixer ses objectifs Identifier les activités à réaliser Evaluer le temps requis Déterminer l’ordre de priorité Déterminer les responsables
19
Quoi ? le résultat que l’on veut attendre. Quand ? le moment où le résultat doit être atteint Etablir la liste de toutes les activités nécessaires Calculer approximativement le temps requis pour exécuter chacune des activités (fiez vous à votre expérience) S’occuper en premier des tâches essentielles ou importantes en les classant par degré d’urgence Désigner si possible, pour chaque activité, une personne (et une seule) qui en sera responsable
MEYER, P.J cité par Anthony D’SOUZA, Op.cit. Pp.128, 129 51
II.2.1. Les principes d’animation « On désigne par animation, toute action, dans ou sur un groupe, une collectivité ou un milieu, visant à développer la communication et à structurer la vie sociale, en recourant à des méthodes semi-directives ; c’est une méthode d’intégration et de participation. » Et l’auteur ajoute : « la fonction de l’animation se définit comme une fonction d’adaptation aux formes nouvelles de la vie sociale (…) avec les deux aspects complémentaires de remède aux inadaptations et d’éléments du développement individuels et collectifs»20. Dans ce contexte, l’animation demeure l’ensemble de réponses sociales que le système d’organisation met en place pour satisfaire certains besoins spécifiques créés par le développement ou son évolution. C’est ainsi que l’animation consisterait, par moment, à donner l’impulsion et la vie ou, dans certaines circonstances, à infuser de la vivacité ou du mouvement. Dans les groupes sociaux et professionnels, l’animation consisterait à donner une âme et une joie de vivre ensemble, à éveiller ou à aider le groupe à aller de l’avant pour le progrès de l’humanité. Ainsi, l’animation culturelle serait entendue comme un ensemble d’actions ou d’opérations entreprises par une personne ou par un groupe de gens en vue de changer ou d’ajouter un plus au comportement humain ou son environnement dans le cadre éducatif, récréatif et culturel selon les objectifs bien déterminés. L’animation est tellement complexe qu’aucune approche ne saurait, à elle seule, en épuiser la richesse et en circonscrire l’acception, d’autant que « dans tout domaine d’action, il y a des « principes », des « idées forces », des « règles principales » ; leur rôle est de rappeler l’essentiel et d’éclairer notre comportement et notre jugement concrets»21. Les principes n’ont de valeur qu’en fonction de la capacité ou de la valeur des hommes qui ont la charge de les appliquer. L’animation n’est pas un acte isolé. Elle s’appuie sur certains piliers à savoir : L’animateur : car, il prospecte, conçoit, agit et encadre ; Le sujet ou la société : comme public bénéficiaire du projet d’animation et parfois acteur, initiateur soit demandeur dudit projet; Le programme et plan d’action : le contenu du projet d’animation et le planning d’exécution ; L’espace et le temps : il s’agit du cadre fonctionnel d’exécution du projet d’animation (lieu, le moment et le timing réservé);
20
IMHOF, (JP), cité par Pierre BESNARD in L’animation socioculturelle, Editions Presse Universitaire de France, 3ème édition, Paris, 1988, pp12, 13 21 PIRSOUL, (G), Animation spirituelles de Groupes, Editions saint Paul Afrique, LIMETE/Kinshasa, p14 52
Les moyens matériels et pédagogiques : il s’agit bien des supports d’animation, de la logistique, des ressources tant financières et qu’humaines destinées à la préparation, l’exécution et l’évaluation du projet d’animation. Il n’existe pas de formules magiques pour animer ni organiser une manifestation culturelle. Il n’existe pas non plus de meilleurs principes ni de combinaisons mathématiques qui permettent d’animer ni d’organiser avec exactitude toutes les manifestations culturelles ou les événements publics. En effet, « Animer veut dire : intéresser, passionner, rendre plus vif, rendre plus chaud, exciter, entraîner, encourager, donner de la vie, donner une âme»22. L’animation demeure dynamique et dynamisant selon les objectifs, la nature, le public, la taille ou la dimension de l’événement. Pour cela, elle peut revêtir plusieurs styles et recourir à plus d’une méthode ou technique. Tels qu’ils sont décrits par Kurt Lewin dans La dynamique des groupes, les styles d’animation sont divers et produisent des impacts très différents sur la vie d’un groupe, sur son cheminement et sur chacun de ses membres. L’animateur peut recourir : au style autoritaire, au style laxiste ou laisserfaire, au style associatif, dit aussi démocratique, etc. Quoiqu’il en soit, il devra tenir compte des caractéristiques diversifiées des groupes d’animation, constituant chacun une réalité originale qui vit sa propre expérience. Néanmoins, en se basant sur leurs traits communs, il peut les regrouper en catégorie homogène au regard de certains critères d’analyse. Edouard Limbos dégage trois caractéristiques communes à tous les genres d’animation : au niveau de besoins du groupe, au niveau de la participation du groupe aux décisions et au niveau des attitudes et savoir faire de base. A son avis, « une animation véritable, qui ne soit pas de la manipulation, exige que l’on tienne compte, au départ, des besoins des personnes, du groupe ou de la population, dans un contexte donné et analysé. Les besoins qu’il s’agit de prendre en considération apparaissent souvent sous la forme de problèmes endémiques, et sont généralement conscients, perçus et ressentis, par les individus, mais pas nécessairement exprimés. Un des rôles de l’animateur consiste à faciliter l’expression et la formulation de ce qui est refoulé au fond de l’être ou inhibé»23. Affinant son analyse, Limbos considère que « certains besoins existent à l’état confus, instinctif, sous-jacent dans chaque individu, sans que celui-ci en ait pris conscience lucidement. Ici, l’animateur a une action révélatrice, dont le but est de faire apparaître et surgir, dans le champ de la connaissance, de la clairvoyance et de la personne, une réalité
22
DEFOUR, Georges, Op. Cit. pp7, 8 LIMBOS, Edouard, L’animation des groupes de culture et de loisirs, Editions ESF, collection Formation Permanente, 5ème édition, Paris 1994,p9 23
53
qui existait déjà en elle, sans qu’elle distingue les divers aspects »24. Une animation de type associatif et coopératif entre les membres et les animateurs permet, par moment, de faire participer le groupe à la prise de décisions selon les objectifs assignés. Tandis que les attitudes fondamentales de l’animateur par rapport à la base doivent converger vers la compréhension et l’écoute pour appuyer la manifestation et stimuler le savoir faire des participants. Plusieurs auteurs proposent quelques théories sur les méthodes et techniques d’animation de manifestations et des groupes, sans en dégager des principes régulateurs, tels qu’on peut les retrouver dans les sciences exactes. L’animation étant une fonction spécifique, elle requiert certaines qualités, compétences et prédispositions naturelles. Elle exige une certaine formation ou une préparation à la vie citoyenne et professionnelle. Dans son rôle de canalisation de besoins, d’aspirations et de forces vitales des personnes et des groupes, l’animation va à la conquête de la vérité et de la découverte des potentialités, en vue de les mener éventuellement à terme, ou pour un développement endogène. En tant que principe, l’animation est valorisation des personnes, des groupes et des milieux, par un processus de facilitation de la participation et de la liberté d’opinion et d’expression. Comme système de communication, l’animation instaure une relation particulière entre la manifestation et les participants en tenant compte du contexte socioculturel et en utilisant diverses méthodes et techniques. Ces dernières étant pareilles en sciences sociales, elles ne sont bonnes que lorsqu’elles sont adaptées à chaque manifestation, l’objectif étant de donner un souffle nouveau à l’organisation ou de pallier l’insuffisance et la carence de connaissances. La réussite d’une manifestation dépend des méthodes et techniques appliquées par son animateur pour obéir au principe rationnel d’associer « l’utile à l’agréable ». L’animation et l’organisation sont corolaires et basés sur des principes complémentaires qui visent d’atteindre l’idéal. Les principes d’animation sont axés sur l’organisation matérielle et immatérielle de la manifestation. A l’instar des principes aristocratiques, l’animation repose sur le principe de contradiction ou du choc d’idées, car il est impossible qu’une manifestation soit et que simultanément elle ne soit pas. C’est le principe du « tiers-exclu », c'est-à-dire une chose est vraie ou fausse. Il n’y a point de moyen terme. Soit la manifestation aura lieu, soit elle n’aura pas lieu; soit elle est correctement organisée, soit elle ne l’est pas. Cependant, une manifestation peut, à la fois, être bonne pour le public émetteur (expéditeur) et mauvaise pour le public récepteur (destinateur ou récepteur). C’est à l’animation de jouer au catalyseur afin d’atteindre le but escompté. 24
LIMBOS, Edouard, Ibidem 54
L’animation d’une manifestation selon les méthodes directive, semidirective ou non directive ne peut apporter de fruit que lorsqu’elle est conforme à la réalité de l’organisation. Pour ce faire, elle exige la maîtrise de certains paramètres sur la nature de l’activité, les objectifs poursuivis, le public et la taille de la manifestation. Les méthodes autocratiques, démocratiques et libérales ne peuvent s’exercer que dans un contexte donné, en fonction de la cérémonie, de la manifestation et du public cible. Pour diriger avec efficacité, Antony D’souza propose le principe de temps de Parento ou la règle de 80 /20 : « Dans la gestion du temps, cela signifie que 80 pour cent des résultats se produisent parce que les gens réalisent 20 pour cent de leurs tâches(…). En gestion, cette règle veut dire que les leaders ont besoin de se concentrer d’abord sur les tâches les plus importantes. Les experts les qualifient de quelques tâches vitales (les 20% les plus importants) en opposition à plusieurs insignifiants. Le temps devient, non une question de minutes ou d’heures, mais d’effort investi dans une activité et la signification de la tâche à laquelle les individus consacrent leurs efforts »25. Le principe de Pareto met en évidence les 20% de tâches à accomplir pour réaliser 80% des objectifs. La méthode ABC en est dérivée et s’applique utilement en gestion du temps. Pour bien animer, il faut bien gérer son temps ; il faut réfléchir avant d’agir et bien définir ses objectifs. Aussi, une bonne gestion du temps suppose d’abord la détermination de priorités ou l’ordonnancement de tâches. Pour chaque manifestation culturelle, l’animateur a le loisir de sélectionner le(s) principe(s) d’animation et d’organisation à appliquer au fur et à mesure qu’il découvre les réalités du terrain. S’agissant de l’animation de groupes, il peut recourir, par exemple, aux techniques d’animation suivantes: ! Le briefing : lorsqu’il s’agit d’une réunion d’information, tenue préalablement à la réalisation d’une action. Il a pour but de répartir les tâches et les responsabilités, de faire comprendre ce qui est attendu de chacun et, accessoirement, de motiver les participants ou de les préparer à remplir leur rôle. Il importe d’envisager tous les aspects de la situation pour éviter le flottement dans la réalisation de l’action ; ! Le brainstorming : pour l’animation de petits groupes (8 à 10 personnes), afin de faciliter la production du plus grand nombre d’idées nouvelles sur un problème. Cette technique mobilise la créativité d’un groupe pour élaborer une solution, ou proposer des solutions à une autre instance ou à la structure hiérarchique. Le brainstorming peut être utilisé . D’SOUZA Antony, Leadership. Diriger avec efficacité, volume 3, 2ème édition, Editions Saint Paul, Kinshasa, 2008, p95 25
55
également au début d’une réunion de discussion, dans la phase de stimulation, pour dégager toutes les facettes d’un sujet ; ! Le panel : lorsqu’on réunit quelques personnes représentatives d’un groupe important (trente à soixante participants), afin de confronter leurs idées, leurs connaissances ou leurs positions sous forme d’une table ronde, à partir d’un travail réalisé précédemment en sous groupes ; ! Le Phillips 6x6 : lorsqu’on voudrait faciliter l’expression personnelle au sein d’un groupe important (trente à quatre vingt dix personnes). C’est une méthode de repérage, permettant de lister les points qu’un groupe pourra ensuite approfondir. Elle n’est point une méthode de débat. Pour l’animateur, c’est également un excellent moyen d’évaluer rapidement comment l’information, qu’il vient présenter, a été perçue, ou encore de recueillir les questions posées par tous les participants26. L’animateur cherche à atteindre ses objectifs et à réaliser ceux de la manifestation. Ne dit-on pas que l’animation d’une manifestation et celle d’un groupe sont des tâches ardues et, de surcroit, des exercices démocratiques permanents. L’animation vise, entre autres, l’adhésion populaire par la mobilisation, la sensibilisation et la réalisation de manifestations culturelles. Selon Thierry Delahaye, l’animation implique trois processus conjoints : ! un processus de dévoilement : créer des conditions pour que tout groupe ou tout individu se révèle à lui-même ; ! un processus de mise en relation de groupes d’hommes entre eux, ou avec des œuvres et des créateurs, ou avec des centres de décision, par la concertation ou par le conflit ; ! un processus de créativité : par l’interrogation des individus et des groupes avec leur environnement, expression, initiative et responsabilité. 27 La sélection de principes d’animation et de supports y afférents ne saurait être le seul secret de réussite d’une manifestation. Le choix de l’animateur ou des animateurs est une évidence dans la réussite d’un événement. Car la manière d’animer les rencontres culturelles a toujours une incidence considérable sur leur déroulement. L’animateur doit être ouvert aux relations, respectueux, confiant, dynamique et dynamisant, lucide, sobre et ferme, désintéressé, un véritable relais actif. Pour Antony D’Souza, « les leaders exceptionnels se concentrent à la fois sur la bonne exécution du travail et sur l’exécution dans l’immédiat. Ici se trouve la clé d’une gestion efficace du temps : faire le plus important maintenant. Ils savent aussi qu’accorder une concentration aux tâches les plus importantes signifie 26
. DELAHAYE (T) et GROUSSET (LM), Animer une réunion, Editions Nathan, Paris, 1992, pp 30, 31,33 27 . THERY, (H) cité par Pierre BESNARD, Op. Cit, p13 56
exclure toutes les autres. La fixation de priorités consiste à mettre de côté beaucoup d’autres tâches jugées insignifiantes ou peu importantes»28. Les prestations de l’animateur visent d’une part à faire participer l’individu ou le groupe au processus global d’évolution du milieu, de la personne, d’un groupe d’individu ou de la communauté entière et à favoriser une logique de développement intellectuel et du lien social par la facilitation culturelle soit par l’accès à la culture partagée. Pour ce faire, il conçoit des projets d’animation culturelle, dans le cadre du projet global de la structure et des attentes des publics. Aussi, l’animateur permet la mise en activité des groupes, le développement de l’expression et de la créativité. L’animateur doit être à la hauteur de sa tâche et doté des qualités morales, intellectuelles et physiques acceptables. Certains chercheurs pensent qu’il ne doit pas intervenir sur le fond ni sur la forme de la manifestation, alors que d’autres soutiennent le contraire. Si l’Animateur est un technicien d’organisation, s’il est un agent révélateur et s’il est initiateur d’action, on doit lui reconnaître le droit de participer entièrement à la destinée rationnelle d’une manifestation. L’environnement contribue-t-il aussi grandement à la décision de l’animation et à l’organisation propice de la manifestation ? Certaines théories d’organisation et les principes d’animation culturelle reposent sur la prise de décision au sein d'une entité socioculturelle ou d’une manifestation, fut-elle de moyenne ou de grande taille. On admet que, dans les manifestations de grande taille, le processus de prise de décision soit souvent décentralisé et que les décisions ne soient pas seulement influencées par la volonté de maximiser les bénéfices (la rentabilité), mais également par la structure organisationnelle de l’événement. Les décisions arrêtées dans les grandes manifestations visent souvent à atteindre un niveau de bénéfices considéré comme satisfaisant, plutôt qu'à réaliser un profit maximal, et tentent également de concilier les intérêts et les objectifs divergents des différents membres de l'organisation. Plus le processus de prise de décision est collectif, plus il a la chance d'être approfondi, et moins il sera rapide. La théorie des organisations entretient des liens étroits avec les principes d’animation des événements. Parlant de style d’animation, Thierry Delahaye et Louis Marie Grousset affirment : « (…) en dehors de réunions d’information ou de briefing, où l’animateur doit naturellement être directif sur le fond comme sur la forme, le leadership est exercé suivant un style directif, un style coopératif (ou participatif) ou un style non directif. Pour des raisons d’efficacité professionnelle, la non directivité est à écarter. Le leader peut donc être : directif sur la façon de travailler (la forme) et sur les tâches à accomplir (le contenu) ; directif sur la forme uniquement ; coopératif sur la forme et le contenu ; coopératif sur la forme uniquement »29. 28
. D’SOUZA Antony, Op. Cit, p96 . DELAHAYE (T) et GROUSSET (LM), 0P. Cit, P10
29
57
Chaque manifestation a son origine, sa source ou sa cause première. Rien ne se fait au hasard, car, dit-on, « le hasard est la manifestation de Dieu quand Il veut apparaître sous forme anonyme ». La science étant définie par un objet, des règles et des méthodes, on ne peut pas se passer de sa rigueur s’agissant de la mise en application de principes de base de l’animation et de l’organisation des manifestations culturelles. Voici quelques principes d’animation, selon la vision de Godefroid Pirsoul : ! L’animation est un service, un « ministère » : l’animateur n’agit pas pour lui-même ; il doit être désintéressé ; ce qui compte, c’est le bien du groupe, sa vie, son évolution positive ; ! L’animation est une co-responsabilité : l’animateur et le groupe sont co-responsables ; la vie du groupe n’appartient pas à l’animateur ; tous les participants sont responsables pour une part ; ! L’animation est une fonction spécifique : elle demande certains dons, une compétence ; elle ne s’improvise pas et exige une formation et une préparation ; ! L’animation est valorisation des personnes et du groupe : elle favorise la liberté d’expression et la participation de tous les membres ; ! L’animation est canalisation des aspirations et des forces vitales des personnes et du groupe : l’animateur a pour rôle de déceler les potentialités et de les mener à terme, si possible30. Il existe des propositions concrètes admises comme base d’organisation rationnelle d’une manifestation culturelle. Toute discipline a des normes ou un code de procédure en vue d’aboutir aux résultats escomptés. La maîtrise de connaissances et de règles de la discipline est un gage de sécurité pour la réussite d’une cérémonie ou d’une manifestation culturelle. Telle est la règle d’or des techniciens en animation culturelle, spécialistes de la conception, de l’organisation et de l’évaluation des manifestations culturelles. Dans rôle d’ingénieur culturel, l’animateur culturel a pour mission primordiale de concevoir et d’édicter les normes, de codifier les règles qui gouvernent et donnent la vie aux cérémonies publiques, aux manifestations culturelles, sportives, touristiques et de loisirs, conformément aux aspirations du public et des organisateurs. Il tire son fondement dans le principe carnégien (de Dale Carnegie) : « mon bonheur, mon succès, ma réputation dépendent en grande partie du talent que je saurai déployer dans les rapports avec mes semblables »31, disait-il. Au fait, c’est un désir profond 30
. PIRSOUL, (G), Ibidem CARNEGIE, Dale, Comment se faire des amis, éditions Hachette, 51ème Edition, Paris, 2004 p19
31
58
et irrésistible de se perfectionner, la volonté d’apprendre à mieux faire son travail, dans la cohésion avec son entourage et la population à animer. Dans un environnement conflictuel ou de post conflit, surtout dans un pays déchiré par la recrudescence de guerres ethno-tribales, et face à l’hystérie de la culture, certains principes d’animation seront propices, en combinaison avec les principes carnégiens susceptibles d’aider les gens à se faire des amis. Selon la nature, la dimension et les circonstances de la manifestation, on peut résumer les 30 principes de Dale Carnegie en 11 principes essentiels. 1er principe : Ne critiquez pas, ne condamnez pas, ne vous plaignez pas. Laissez votre interlocuteur sauver la face. Si vous voulez récolter du miel, dit-on, ne bousculez pas la ruche. On ne transforme pas les autres en blessant leur amour-propre. Un grand homme ne montre-t-il pas sa grandeur par la manière dont il traite les petites gens ? Lorsque la critique est réduite au minimum et le compliment accentué, ce qu’il y a de positif chez l’être humain se trouve renforcé, et ce qui est négatif s’en trouve affaibli, parce qu’on n’y prête pas attention. La critique est vaine quand elle met l’individu sur la défensive et l’accule à se justifier. Elle est dangereuse lorsqu’elle blesse l’amour-propre et provoque la rancune. Le psychologue Hans Seyle dit : « Autant nous sommes avides d’approbation, autant nous redoutons le blâme. La critique provoque la rancune et peut, de ce fait, décourager sérieusement employés, amis, entourage familial, sans pour autant redresser la situation »32. Il faut éviter d’offenser publiquement les autres car il est d’une extrême susceptibilité. En agissant en douceur, en permettant à quelqu’un de « sauver les apparences », on parvient aux fins sans bruit et sans dommage. Eviter de piétiner la sensibilité de nos semblables, de leur imposer nos volontés, de les accuser, de les menacer et de les réprimander devant témoins. Savoir adoucir les coups que nous sommes obligés de porter. Il faut savoir ménager l’amour propre de votre interlocuteur. Antoine de Saint-Exupéry a écrit : « Je n’ai pas le droit de dire ou de faire quelque chose qui diminue un homme à ses yeux. Ce qui compte, ce n’est pas ce que je pense de lui, mais ce que lui pense de lui-même. Blesser un homme dans sa dignité est un crime. »33 2ème principe : Complimentez honnêtement et sincèrement ; louez le moindre progrès et tout progrès. Faîtes cela chaleureusement et généreusement. Donnez une belle réputation à mériter.
32 33
SEYLE Hans in CARNEGIE Dale, Op. Cit. p29 Saint EXUPEERY, Antoine in CARNEGIE, Dale, Op. Cit, p231 59
Mieux vaut stimuler, donner l’idéal à atteindre. Les talents se fanent sous la critique. Ils fleurissent et fructifient avec l’encouragement. Savoir approuver sincèrement et prodiguer des conseils et compliments. Féliciter ses collaborateurs, publiquement et dans l’intimité. Savoir rendre justice aux mérites des autres. Prodiguons des marques de gratitude et d’encouragement. Et nos paroles resteront gravées dans les cœurs ; elles seront répétées avec délices et chéries comme autant de trésors longtemps après que nous les aurons nous-mêmes oubliées. Pour Peter Barlow, « reconnaissons les progrès, si légers soient-ils, de ceux que nous voulons encourager. C’est ainsi que nous les stimulerons, que nous les encouragerons à poursuivre leurs efforts »34. Et le psychologue Jess Lair de commenter : « l’éloge est comme le soleil pour l’esprit humain. Nous ne pouvons nous épanouir sans lui. Cependant, la plupart d’entre nous sommes prêts à souffler sur les autres le vent glacial de la critique, bien plus qu’à leur réchauffer le cœur en les complimentant. » 35 Pour exceller dans le rôle difficile de leader qui veut modifier l’attitude ou le comportement des autres, il faut inciter l’autre à se dépasser. Le développement des qualités chez les autres, exige qu’on agisse comme si ces qualités étaient pré-acquises ou qu’elles sont de leurs traits dominants. Shakespeare disait : « si une vertu vous fait défaut, feignez de la posséder. » Feignez vous aussi, de croire à l’existence de telle vertu chez la personne que vous voulez perfectionner. Affirmez ouvertement votre confiance en elle. Donnez-lui une belle réputation à justifier, et elle fera des efforts prodigieux pour éviter de démériter à vos yeux. 3ème principe : Motivez souvent pour faire faire ce que vous proposez. Rendez les autres heureux de faire ce que vous suggérez. Posez des questions qui font dire oui immédiatement. Il faut d’abord éveiller un ardent désir chez les personnes que vous voulez influencer… Celui qui en est capable a le monde avec lui, celui qui ne l’est pas reste seul. Plus on parviendra à conquérir des « oui », mieux on réussira à mettre l’auditeur dans une humeur favorable à sa proposition. Les réponses affirmatives entraînent la pensée de votre interlocuteur sur une pente favorable. Montrez que vous travaillez au même but, et que vous différez seulement quant aux moyens d’y parvenir. Les autres vous suivront plus facilement s’ils remarquent, manifestement, que vous prenez votre rôle très à cœur. Soyez honnête. Ne faîtes pas de fausses promesses. Concentrezvous sur l’intérêt de votre interlocuteur en décelant ses besoins et aspirations par rapport à votre objectif. Faites de sorte que votre interlocuteur comprenne qu’il en tirera également dividende. 34 35
BARLOW, Peter in CARNEGIE, Dale, Op. Cit, p222 LAIR, Jess in CARNEGIE, Dale, ibidem 60
4ème principe : Intéressez-vous réellement aux autres. Sachez écouter. Encouragez les autres à parler d’eux-mêmes. Parlez à votre interlocuteur de ce qui l’intéresse. Selon Henry Ford, « le secret du succès, s’il existe, c’est la faculté de se mettre à la place de l’autre et de considérer les choses de son point de vue autant que du nôtre »36. Adler renchérit : « l’individu qui ne s’intéresse pas à ses semblables est celui qui rencontre le plus de difficultés dans l’existence et nuit le plus aux autres »37. Montrer intérêt et admiration sincères à autrui est une qualité qui vous permet de gagner sa sympathie. Pour être aimé et obtenir l’amitié des gens, il faut aider les autres en vous aidant vous-même. L’écoute a autant d’importance dans la vie familiale que dans la vie professionnelle. Rappelez-vous que la personne avec qui vous conversez s’intéresse cent fois plus à ses désirs et à ses problèmes qu’à vous et à vos préoccupations. Cela avantage votre interlocuteur autant que vous-même. On reçoit de chacun un apport différent, et cela permet d’élargir ses horizons. Pour trouver le chemin du cœur de l’homme, il faut l’entretenir de ce qu’il chérit le plus. 5ème principe : Ayez le sourire. Lancez un défi. « Pour obtenir des résultats, stimulez la compétition, non par l’appât du gain, mais par une émulation plus noble, le désir de mieux faire, de surpasser les autres et de se surpasser»38, affirme Charles Schwab. Il faut que nous nous plaisions dans la compagnie de nos semblables, si nous voulons qu’ils se plaisent dans la nôtre. Le sourire est le messager de votre bonne volonté. Lorsque vous rencontrez un homme trop las pour vous donnez un sourire, laissez-lui le votre. Car, nul n’a plus besoin d’un sourire que celui qui n’en a plus à offrir. Toutes les compétitions n’ont pas d’autres mobiles que le désir d’exceller et d’affirmer son importance. 6ème principe : Rappelez-vous que le nom d’une personne revêt pour elle une grande importance. Démontrez spectaculairement vos idées. Frappez la vue et l’imagination. Le nom, c’est l’identité de la personne. C’est qui la distingue des autres, lui donne un caractère unique. La faculté de se remémorer les noms de ses amis et collaborateurs et de les honorer est un de secret de la popularité. Le nom, c’est le premier asile où se réfugie l’amour. Il est également le dernier rempart de la haine. Le nom est partie intégrante de l’être humain. Ce qui n’a pas de nom n’a pas de valeur non plus. Frappez par tous les moyens les esprits d’une manière plus vivante, plus attrayante, plus convaincante. Il faut 36 37 38
. CARNEGIE Dale, Op Cit, p59 . Idem p76 .CARNEGIE Dale, Op. Cit , p206 61
frappez l’imagination, rendre les faits vivants, intéressants, impressionnants pour capter l’attention. 7ème principe : Faites sentir aux autres leur importance et faites-le sincèrement. Faîtes appel aux sentiments élevés. Accueillez avec sympathie les idées et les désirs des autres. Pour plaire instantanément dans nos rapports avec nos semblables, nous gagnerons amitié et bonheur en agissant envers les autres comme nous voudrions qu’ils agissent envers nous-mêmes. L’individu ayant tendance à tricher réagira favorablement si vous lui montrez que vous le tenez pour une personne intègre et loyale. Tenir à l’estime de ceux qui nous entourent, rendre justice à leurs mérites, détester les lourdes flatteries, faire des éloges sincères, honorer les autres, encourager et complimenter les autres constituent la marque d’une bonne éducation. Savoir reconnaître son erreur et partager le point de vue de l’autre peut vous faire obtenir de sa part excuses et compréhension. Il faut savoir se dominer et se réjouir d’avoir répondu à l’affront par courtoisie pour conquérir la sympathie de l’autre; 8ème principe : Evitez les controverses, seul moyen d’en sortir vainqueur. Efforcez-vous sincèrement de voir les choses du point de vue de votre interlocuteur. Posez des questions plutôt que de donner des ordres. Lorsqu’une personne hausse le ton, l’autre est tenu d’écouter d’autant que si deux personnes parlent avec volubilité en même temps, personne ne saura écouter l’autre. Réservez bon accueil au différend. C’est l’amour qui met fin à la haine. Un mal entendu n’est dissipé que par des tacts, la diplomatie, l’esprit de conciliation et par le désir généreux de considérer le point de vue de l’autre. Les moyens de rallier les autres à votre point de vue, c’est de ne pas céder à sa première impulsion, maîtriser sa colère (on juge une personne sur ce qui peut la mettre en colère) ; commencer par écouter (laissez aux autres la possibilité de s’exprimer et de jeter le pont de la compréhension) ; chercher le terrain d’entente (arrêtez votre pensée sur les points et les zones d’entente possible) ; demeurer honnête( excusez- vous pour vos erreurs afin de désarmer vos adversaires des attitudes défensives) ; promettre de réfléchir, d’étudier minutieusement les idées des autres ; remercier sincèrement vos adversaires pour leur intérêt ; ajourner votre action pour laisser aux deux parties en présence le temps d’examiner en détail le problème. Pour accomplir des prodiges, il faut chercher à découvrir chez l’autre ses motifs cachés et vous connaîtrez probablement le secret de ses actes et de sa personnalité. La réussite dans nos rapports avec les autres dépend d’une compréhension profonde du point de vue de l’autre. Un ordre trop brutal provoque une offense qui peut durer longtemps, même si cet ordre est justifié. Il faut laisser certaines initiatives à ses collaborateurs, sans 62
leur faire subir des contraintes. Posez des questions ne rend pas seulement un ordre plus acceptable, mais stimule aussi la créativité de votre interlocuteur. Les gens acceptent facilement les ordres à la décision desquels ils ont participé. 9ème principe : Respectez les opinions de votre interlocuteur. Ne lui dites jamais qu’il a tort. Laissez votre interlocuteur parler tout à son aise. Accordez à votre interlocuteur le plaisir de croire que l’idée vient de lui. Laissez donc, l’autre « vider son sac ». C’est le moyen infaillible d’éviter de se faire des ennemis. Il ne vous arrivera jamais d’ennuis si vous admettez promptement que vous êtes sujet à l’erreur. Cette déclaration incitera votre interlocuteur à se montrer aussi juste, impartial et libéral que vous-même. Les gens n’aiment pas admettre les vérités qui leur sont désagréables. Il faut éviter toute résistance ouverte aux opinions des autres. Le sage, voulant être au-dessus des autres, se place lui-même en dessous ; voulant être devant, il se place derrière. Ainsi, bien que sa place soit au-dessus des autres, ceux-ci ne sentent pas son poids ; bien que sa place soit devant, ils n’en sont pas blessés. Bien rares sont les gens dont le jugement est parfaitement sain, objectif et lucide. La plupart d’entre nous sommes pleins de partialité. Selon le professeur James Harvey Robinson, « il nous arrive de modifier spontanément nos opinions sans effort et sans émotion. Mais, si l’on vient nous affirmer que nous sommes dans l’erreur, nous nous révoltons contre cette accusation et prenons instantanément une attitude défensive. C’est avec légèreté que nous formons nos convictions, mais il suffit qu’on menace de nous les arracher pour que nous nous prenions pour elles d’une passion farouche (...) »39. 10ème principe: Si vous avez tort, admettez-le promptement et énergiquement, faites remarquer erreurs ou défauts de manière indirecte. Mentionnez vos erreurs avant de corriger celles des autres. Montrez que l’erreur semble facile à corriger. Pour modifier la conduite d’une personne sans l’offenser ni l’irriter. L’erreur est humaine, mais c’est la persévérance dans l’erreur qui est diabolique, dit-on. Avoir le courage d’admettre ses torts procure une certaine satisfaction. En reconnaissant nos propres erreurs, nous pouvons aider les autres à modifier leur comportement. Avec des personnes sensibles, qui souffriraient d’une critique directe, attirez indirectement l’attention sur leurs erreurs, et vous ferez des merveilles. On obtient peu en s’opposant, bien
39
CARNEGIE Dale, Op. Cit, p144 63
davantage en concédant. Montrez à celui que vous voulez stimuler que vous avez confiance en ses capacités. 11ème principe : Commencez de façon amicale. Commencez par des éloges sincères. Cultivez la générosité. C’est par le cœur qu’on parvient à l’esprit. Il faut se montrer bienveillant, courtois dans son langage ou discours. Les bonnes paroles stimulent et influencent les participants ou l’assistance. Si vous voulez rallier les autres à votre cause, persuadez- les d’abord que vous les aimez. Une bonne introduction augure un bon développement et, pourquoi pas, une bonne conclusion. Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. Donnez peut procurer des moments de bonheur. Ceux qui sont réellement généreux, sans rien attendre en retour, sont appréciés et aimés par Dieu en particulier. Qu’il s’agisse de la réalisation de manifestations politiques, religieuses, sociales ou culturelles, leur réussite est tributaire du respect strict des principes exigibles pour la réalisation des manifestations proprement dites. En associant les théories d’organisation à la pratique de l’animation de groupes ou de jeunes, tels que Godefroid Pirsoul et Georges Defour l’ont abordé, il est évident que l’on propose à l’animateur le principe d’effacement progressif dans le groupe, souvent très valable pour la plupart des activités sans but lucratif. Ce principe a un fondement spirituel et religieux. Les deux auteurs étant d’abord des prélats catholiques, ils ne peuvent que prôner d’emblée l’engagement moral des individus ou des groupes. La mission première de l’église étant l’évangélisation et non la commercialisation des événements ni la conquête du pouvoir, il est tout normal que les ministres de Dieu prônent sans cesse l’apostolat, l’humilité, la serviabilité, l’amour du prochain, etc. Ainsi, face au groupe à animer, les méthodes démocratiques et semidirectives sont régulièrement recommandées. Confrontées également aux éventuels obstacles de misère (pauvreté), d’ignorance ou d’indigence d’esprit ; l’animateur devra changer des méthodes et techniques d’animation. Face à un public intellectuel et aux personnes spirituellement élevées, les mêmes principes et méthodes sont employés. Pourtant, dans le comportement du politique, en ce qui concerne particulièrement l’expérience congolaise, certains principes ne sauraient guère à présent porter de « fruits murs » dans certains forums. En animant, comme en organisant, un parti politique, un syndicat, un mouvement politique, les leaders congolais ne peuvent oser « s’effacer du groupe », car ils considéreraient cette stratégie comme suicidaire. Dans le contexte actuel, en effet, cela entraînerait l’effacement permanent de l’animateur. Aucun promoteur ni modérateur de prétendus partis politiques, syndicats et organisations non gouvernementales n’accepterait de tenter cette expérience, au risque de disparaître continuellement. Les animateurs politiques congolais n’acceptent jamais 64
d’hypothéquer leurs postes et c’est avec peine que l’alternance au pouvoir est instaurée dans les organisations politiques, voire dans les organisations non gouvernementales (ONG). L’application du principe de « s’effacer dans le groupe » serait, de leur point de vue, à l’origine de beaucoup de dislocations, de coups d’états et de la dissolution de certaines organisations politiques et apolitiques. Dans un contexte où chacun est en quête du leadership ou de repositionnement politique, cette technique appauvrirait davantage l’animateur et inhiberait sa créativité. Pourtant, l’animateur et l’homme politique sont tous une émanation de la communauté (du peuple ou de la société). Ils ont l’obligation d’aimer leur société et de travailler pour son mieux être et son épanouissement intégral. Ils doivent se sentir attachés émotionnellement à leur population et à leur communauté éthique. En vue de favoriser le dialogue, le développement ou le progrès de l’organisation, on ne pourrait totalement se passer de techniques d’animation. Les méthodes directives, autoritaires et les techniques de brainstorming sont souvent appliquées dans le « face à face politique ». Aux apprentis politiciens, il faut un peu de tacts et des stratégies pour animer leurs organisations. « Pour ‘‘faire passer’’ un message, parler à une foule, il faut se plier en effet à des conditions draconiennes de techniques oratoires, sinon le message ne passe pas »40, affirme Roger Mucchielli. Selon cet auteur, il faut d’abord : ! Se faire accepter soi-même avant de faire accepter le message. Se faire connaître, se « situer » et situer son action, sans choquer les besoins, les attentes et les valeurs de la foule ; ! Montrer, par des formules frappantes, exprimant les idéesforces du groupe, que l’on a compris ses valeurs, même si l’on doit, par la suite, en contester certaines ; ! Se conformer aux caractéristiques profondes du groupe. Même si le contenu du discours doit avoir quelque chose d’inattendu et de déroutant ; ! Pour les auditeurs, il est absolument nécessaire que les manières d’être, de parler, de s’exprimer, soient conformes aux modèles acceptés par le groupe ; ! Reconnaître les mythes du groupe. Pour la foule, l’autorité est reconnue en celui qui connaît ses mythes et qui traduit en formules claires ses croyances ou ses idées latentes. Parler par images ; ! Aucun raisonnement, ni aucune argumentation abstraite ne « passe la rampe » ; la foule n’a pas de cerveau, disait Gustave. Pour
40
MUCCHIELLI, (R), La conduite des réunions, 11ème Editions, Ed. ESFEntreprises Modernes, Paris, 1987, p26 65
qu’elle réagisse, il faut stimuler « sa moelle épinière » et n’intervenir qu’au niveau des réflexes41. Ces principes de communication publique recommandés par Roger Mucchielli sont fondés sur l’humilité et l’exigence de l’abnégation. Avant de s’adresser à une foule, il faut une connaissance et une certaine maîtrise de celle-ci. Cette théorie est basée sur la conduite de réunion au sein des groupes et des organisations. Tout ce qui se veut professionnel répond aux canons universels. D’une manière générale, le recours à l’animateur culturel et au personnel compétent a pour finalité de normaliser l’animation et l’organisation de manifestations culturelles. Or, dans un système désorganisé, la normalisation est pareille à un monstre aux multiples facettes, quoique son idéal soit l’élaboration de normes, règles ou exigences. Ainsi, la normalisation consiste à accommoder une situation à un état jugé conforme. Autour d’elle, se développent d’autres activités scientifiques qui lui sont dépendantes, telles que l’appréciation de la conformité, l’assimilation ou la connaissance des mesures des exigences de conformité, l’assurance de la conformité. Pour, Maurice MBAYO, « la normalisation vise essentiellement un objectif d’ordre optimal dans un contexte donné. Au plan thématique, la recherche de l’ordre optimal donne à la normalisation la fonction d’ordonner, c'est-à-dire, une manière d’agir, de classer, de ranger ou de raisonner dans laquelle les étapes de l’action ou de la pensée se suivent selon la succession la plus logique, la plus cohérente »42. Les manifestations culturelles ont donc leurs règles générales théoriques qui guident leur conduite. Loin d’être des paroles d’évangiles, les principes d’organisation des manifestations culturelles demeurent indélébiles et irréversibles par leur caractère complexe. La réussite d’une cérémonie officielle ou d’une manifestation publique, par routine ou par essai et erreur, ne confère guère au dilettante un visa ou la papauté d’organisation de ces manifestations. Il en va de même dans toutes les disciplines scientifiques. A titre d’exemple, un charlatan ou un tradi-praticien, fussent-ils expert guérisseur ou magicien attitré, ne remplaceront jamais les médecins spécialistes, ni leur pratique ne se substituera à la médecine moderne. La réussite, par simple hasard, d’une activité ou d’une organisation similaire n’exclut pas l’application stricte des principes classiques d’animation et d’organisation des manifestations. Il est donc nécessaire et souhaitable que chaque manifestation soit organisée, pilotée ou animée par un ingénieur culturel c'est-à-dire un animateur culturel professionnel et compétent, capable de défendre les acquis du métier. La corporation des 41
. MUCCHIELLI, (R), OP. Cit. , pp26, 27 . MBAYO MUHIYA Maurice, la normalisation et ses activités connexes : vulgarisation et situation en RDC, Ed. Universitaires Africaines, Kinshasa, 2007, p5 42
66
animateurs devra, elle aussi, s’employer à mettre à la disposition des employeurs ou des investisseurs le produit valable et capable de redorer le blason terni de l’animation culturelle. Le recours à un spécialiste ou à un professionnel, dans son domaine précis, confère un crédit important à la manifestation et aux organisateurs. L’heure n’étant plus au tâtonnement, il faut éviter que les erreurs d’hier demeurent les erreurs d’aujourd’hui et, de surcroit, ne deviennent sempiternelles. La normalisation culturelle et ses activités connexes peuvent procurer un avantage certain, dans la mesure où : • elles peuvent participer à l’élévation du niveau de vie ; • elles peuvent contribuer à une meilleure gestion de variétés ; • elles peuvent participer à une meilleure protection de consommateurs ; • elles peuvent soutenir efficacement l’amélioration de la productivité et des revenus d’exportation ; • elles peuvent également participer à une meilleure prise en compte des exigences de santé et de sécurité ; • elles peuvent enfin contribuer à un meilleur échange d’information. Toutes ces raisons militent pour l’engagement des animateurs chevronnés en vue de clarifier les enjeux et la forme de la manifestation, en élevant ainsi le travail au niveau professionnel. Grosso modo, la normalisation culturelle et ses activités connexes s’avèrent indispensables et constituent des réponses appropriées aux questions liées à l’économie de la culture. La mondialisation de la culture par l’autoroute de l’information invite toutes les communautés à se conformer aux exigences du nouveau millénaire. Un principe sacré du show-business culturel veut qu’à l’instar des autres produits, les cérémonies officielles, les manifestations culturelles produisent davantage de richesses qu’elles n’en consomment. « Comparés à ce que nous devrions être, disait le célèbre professeur William James de Harvard, nous ne sommes qu’à demi éveillés. Nous n’utilisons qu’une faible partie de nos ressources mentales ou physiques. L’homme vit bien en deçà de ses limites. Il possède des pouvoirs de toutes sortes dont il ne tire généralement aucun parti »43. Abordant les problèmes de potentialité humaine, Fernand Talangai affirme, dans le même sens, que « la RDC manque quantitativement et qualitativement, dans presque tous les secteurs de la vie nationale, des hommes expérimentés maîtrisant parfaitement la pratique professionnelle, une classe moyenne formée aux tâches d’exécution et d’innovation sur le terrain. Cette pratique ne se transmet que par le contact journalier avec les professionnels. Mais, la plupart des Congolais manquent d’humilité et de modestie pour admettre 43
. DALE Carnegie, Op. Cit, P18 67
qu’ils peuvent maîtriser parfaitement l’ensemble de connaissances qui permettent de faire fonctionner un pays sans heurts»44. En amont comme en aval, les stratégies qu’utilise l’Animateur Culturel devront permettre : aux populations (aux publics) de découvrir leurs potentialités, puis de réaliser leurs rêves. C'est-à-dire susciter en elles le besoin latents, et le désir d’agir pour le développement endogène et exogène. Orienter la découverte vers les actions positives, concrètes et vers leur réalisation ; ! aux organisateurs de tenir compte de besoins réels et des intérêts de la population. Ne dit-on pas que les intérêts, les besoins, les goûts et les couleurs varient selon les âges et les caractères. La recherche de la satisfaction de la population permet à chacun de trouver, dans ce qu’on lui offre, ce qui lui convient et la stimulation de l’intérêt de chacun ; ! aux acteurs et à toute l’organisation de répondre à l’exigence logique à la fois d’un grand savoir faire, de la maîtrise du savoir et de la courtoisie. La manifestation culturelle doit correspondre à sa taille. L’usage de techniques appropriées relève de la simplicité ou de la modestie des intellectuels. Ne pas négligez les moyens modernes d’expression et accueillir favorablement toutes suggestions susceptibles de faire réussir et avancer l’organisation. Il faut rechercher la qualité dans toute forme de manifestation culturelle, fut-elle de loisirs ; ! A travers les manifestations, d’éduquer, d’instruire et d’égailler la population. Faire revivre à la population l’espoir et l’envie de vivre. Donnez à chacun l’opportunité ou la possibilité de s’exprimer librement, de construire sa pensée, sa personnalité, de partager et de compléter ses connaissances. L’animateur doit choisir des techniques pour faire naître le sourire, faire jaillir le plaisir et le rire, bref d’agrémenter la manifestation au bénéfice de la population. Ne dit-on pas qu’un visage souriant est un miroir de multiplication. ? !
II. 2.2. Les principes d’organisation des manifestations L’articulation des principes d’animation et d’organisation des manifestions culturelles se situe à trois niveaux, à savoir : l’ante-manifestation, la réalisation proprement dite et la post-manifestation.
44
. TALANGAI Fernand, RDC de l’an 2001 : déclin où déclic ?, Ed. Analyses sociales, Kinshasa, 2001, p118 68
II.2.2.1. Au niveau de l’ante-manifestation La bonne préparation d’une manifestation peut refléter son animation et, de surcroit, sa réussite. Le temps étant à l’ingénierie culturelle, toute manifestation doit être soigneusement préparée. Cette préparation se fait à long terme, à moyen terme et à court terme, selon les impératifs du moment qui peuvent être liés aux urgences d’état, à une catastrophe naturelle, à l’environnement politique, social, culturel ou économique. En amont de la manifestation, il faut : ! L’identification et la dénomination de la manifestation. L’activité doit porter un nom correct, correspondant à la réalité qu’on devra vivre. Il faut appeler le chat par son nom, dit-on. Une fausse dénomination peut dérouter les participants potentiels ; ! La recherche et la fixation de la date de la manifestation. Il faut privilégier les jours favorables et disponibles par rapport au public visé (par exemple : les jours de congés ou fériés, après les heures de travail, pendant les vacances ; les weekends, etc.) ; ! Cibler le public ou la population à qui sera destiné la manifestation (détermination du public cible, fidèle et potentiel) ; ! Analyser les aspirations et besoins du public : ceci conduira au choix judicieux d’une manifestation et, pourquoi pas, à sa réussite future ; ! Réaliser les études prospectives, qui doivent aboutir aux fixations des objectifs et à l’élaboration ou à la conception de l’avant-projet de la manifestation ; ! Préparer le dossier de la presse. Cette dernière intervient comme l’adjuvant dans les préparatifs. Elle assure en amont la promotion et la sensibilisation et la diffusion de l’information en prélude de l’événement ; ! Identifier les partenaires associatifs ou étatiques pour savoir le mode de financement de la manifestation (trésor public, financement privé ou dotation, sponsoring, mécénat, etc.) ; ! Elaborer le projet proprement dit de la manifestation. Ce projet concret doit être quantifié et situé dans le temps et l’espace. Le budget prévisionnel de la manifestation doit être clair et détaillé pour permettre au bailleur des fonds de comprendre l’affectation des fonds selon les objectifs assignés. Il faut chiffrer rationnellement et correctement les dépenses à effectuer et élaborer très bien le programme; ! Etudier minutieusement le processus de la commercialisation de la manifestation, au cas où elle serait payante. Pour les spectacles vivants, par exemple, il faut, après l’analyse de dépenses à effectuer, procéder à la tarification de l’événement, des produits dérivés et édités ; ! Prendre les dispositions sécuritaires ou garde-fou avant la manifestation. Il faut procéder à la répartition des rôles de chaque acteur, 69
selon les compétences éprouvées et le plan de la manifestation (travail). La préparation matérielle de la manifestation : aménagement du cadre, éléments de confort et de décoration pour la circonstance. Se rassurer de la disponibilité du lieu et de la date de la manifestation. Tenir compte de l’historique du lieu, par rapport au symbole de l’activité et par rapport aux invités ; ! Prendre contact ou réserver le cadre du déroulement de la manifestation. Il faut tenir compte de la nature de l’activité et de la taille de la cérémonie pour déterminer le lieu du déroulement futur de l’activité, la capacité de la salle, du stade ou de l’espace. Prendre des dispositions en cas d’impondérables, telles les intempéries, les troubles, les risques d’accidents, etc. ; ! Obtenir au préalable les diverses autorisations officielles et tenir informés les services de sécurité, à la rigueur, et selon la taille de l’activité, solliciter leur assistance pour le jour du déroulement de la manifestation ; ! Procéder à l’analyse et à la ratification des divers contrats (contrats des spectacles, contrats de diffusion, etc.) avec les opérateurs culturels ; ! Honorer d’avance les souscriptions d’assurance de la manifestation (assurance civile, assurance tous risques, etc.) ; ! Faire la publicité de la manifestation ou la campagne de sensibilisation du public : établissement et dispatching des invitations, deux semaines avant pour les manifestations locales, un à deux mois avant pour les manifestations nationales, trois à six mois avant pour les manifestations internationales. Placement des affiches, calicots ou banderoles, distribution des tracts et affichettes, réalisation des émissions à la radio et à la télévision, conférences de presse écrites et audiovisuelles, distribution des programmes, etc. ; ! Procéder à une évaluation ante-manifestation est une étape importante de la préparation humaine et matérielle de la manifestation. Elle permet aux organisateurs de réguler la manifestation, d’ajuster le tir et de combler les failles avant le jour de la manifestation. C’est durant ce moment que peut se décider le report ou l’annulation totale de la manifestation, selon les conditions que présente celle-ci. Dans la phase préparatoire, les actions d’animation sont menées en direction du comité d’organisation, de partenaires et du public potentiel. C’est seulement après cette phase de préparation matérielle, humaine et financière que l’on pourra passer à l’étape suivante, celle de la matérialisation du projet ou la réalisation proprement dite de la manifestation.
70
II.2.2.2. Au niveau de la réalisation de la manifestation La réalisation d’une manifestation culturelle n’est pas une tâche facile. Elle suppose la mise en œuvre de toutes les synergies. En clarifiant les enjeux et la forme de la manifestation dans une réunion technique, les organisateurs confirment sa tenue. Ils inscrivent le travail collectif dans un cadre professionnel. Il s’agit essentiellement de : ! la mise en œuvre du projet de la manifestation ; ! la vérification finale de la conformité des dispositions logistiques et techniques ; ! l’exécution à la lettre selon les dispositions initiales et réglementaires du projet de la manifestation. Durant cette phase, la presse intervient, une fois de plus, comme acteur aidant le sujet à accomplir sa mission ; ! la presse assure totalement ou partiellement la couverture de la manifestation, conformément aux dispositions arrêtées de commun accord. C’est à la presse et à l’organisation que revient la tâche d’imprimer un caractère événementiel à la manifestation; ! l’interprétation systématique du canevas ou monitoring de la manifestation ; ! l’application respectueuse du programme selon le chronogramme ; ! la mise en place des invités (accueil et installation) ; ! l’annonce du début de la cérémonie par la présentation du programme par le Maître de la cérémonie, c’est une tâche technique choisie en fonction des compétences sur la manière de procéder, plutôt qu’en raison de son statut social ; ! la présentation obligatoire du cadre de la manifestation et du public, suivi des invités, selon l’ordre de préséance ; ! la régulation et l’adaptation de la manifestation selon les réalités sur terrain : animer une manifestation est une responsabilité politique permanente ; ! le déroulement sans faute de la manifestation selon l’horaire ; ! le choix du moment d’introduction du débat et la bonne conduite du débat, au cas où l’événement le nécessiterait ; ! le respect du temps imparti à la manifestation ; ! la clôture de la manifestation au moment opportun. Réconfortés par l’écoute, ragaillardis par les échanges, motivés par les décisions, satisfaits d’avoir bâti ensemble et dans un bon climat, les 71
participants sont prêts à agir sans crainte et solidairement. Il faut savoir bien commencer et bien terminer la manifestation. Joindre l’utile à l’agréable est recommandable dans les manifestations culturelles ou publiques. II.2.2.3. Au niveau de post- manifestation Beaucoup de manifestations qui se déroulent correctement finissent malheureusement par un désagrément, lorsqu’on n’a pas fait attention aux conséquences directes et indirectes de la manifestation. L’ampleur de celle-ci doit, à priori, interpeller les organisateurs. Il faut savoir préparer un atterrissage en douceur de la manifestation. La clôture de la manifestation doit préparer la dispersion du public (des participants). L’après manifestation doit être gérée efficacement, au même titre que les autres étapes. Très peu de manifestations transforment le monde dit- on, mais certaines le font bouger : celles qui s’achèvent sur des propos clairs et mémorisables, et sur des missions précises et programmées. Après la manifestation, il faut savoir encadrer le moment du cocktail ou de la prise du rafraîchissement. S’assurer que tout le monde a été servi à l’endroit indiqué et comme initialement prévu. Certaines tâches doivent s’effectuer continuellement en vue de conduire à terme la manifestation. ! Procéder, ipso facto, à la commercialisation des produits dérivés et édités si possible. « L’exploitation de la marque de commerce de l’événement (nom, logo, éléments visuels) est devenue une voie de financement lucrative pour un événement prestigieux et, de plus en plus, rentable pour l’événement en général »45 ; ! Faire l’évaluation à chaud et à froid de la manifestation, conformément aux objectifs assignés. Une évaluation est indispensable, non seulement pour ajuster les modalités des manifestations ultérieures et pour tenir compte des imperfections signalées, mais aussi pour améliorer la participation future, grâce à la prise de conscience des rôles joués, des attitudes, des causes de malaise ou de perte d’énergie. La presse demeure le premier indicateur d’évaluation à chaud d’une manifestation. Elle permet de récolter et d’accéder aux premières impressions sur la manifestation. Elle présente ou diffuse le récit ou le déroulement de la manifestation à l’intention du public absent et présent. La presse constitue pour les organisateurs et le public la première banque de données de l’événement. Elle porte au-delà des horizons le message et en interprète le sens dans son langage propre à l’intention de la masse. Elle agit, une fois de plus, en amont 45
. RENAUD, Jacques, Op. Cit, p171 72
de la manifestation. On comprend le grand intérêt que tout organisateur doit accorder à la presse en tant que vecteur attitré de la communication, même si la manifestation n’est point, à part entière, une communication proprement dite ; ! La vérification des avaries et leurs réparations ; ! Le recensement des charges ou tâches à exécuter après la manifestation (rapatriement du matériel loué, le transport ou retour des invités et participants, l’encadrement du retour des mineurs, par exemple, etc.); ! L’endossement de conséquences directes et indirectes, positives ou négatives de la manifestation. Savoir dresser le bilan de la manifestation, c’est aussi la conservation des données ou résultats de la manifestation sur des supports audio-visuels et sur des imprimés graphiques. Des participants peuvent demander plus tard des photos d’archives ou de la documentation sur la manifestation. L’exploitation des archives peut permettre l’amélioration des prochaines éditions de la manifestation. Savoir faire un rapport final écrit, l’adresser à la hiérarchie et le mettre à la disposition des donateurs et autres partenaires ayant contribué matériellement, financièrement ou moralement à la réussite de la manifestation. Il faut savoir sanctionner positivement les membres du comité organisateur qui se sont distingués dans l’accomplissement correct de leurs tâches. Rien n’est plus séduisant et encourageant que de recevoir des mots d’éloge ou des notifications de félicitations ou de remerciements pour avoir pris part à une manifestation. La sanction négative doit être réservée aux membres de l’organisation moins appliqués, ayant violé les consignes de travail ou s’étant mal comportés durant la réalisation de la manifestation. Il faut éviter l’impunité, car elle risque de perpétuer des mauvais comportements. II.3. Considérations générales Se fixer des objectifs et planifier son temps n’est pas toujours facile ni suffisant. Au début surtout, il n’est pas aisé de s’astreindre à l’autodiscipline qu’impose une méthode de gestion du temps. Il est donc indispensable de contrôler, de vérifier l’atteinte des objectifs, de corriger les déficiences, de mettre en évidence les progrès, de façon à obtenir une planification ultérieure plus efficace. Les organisateurs de manifestations doivent s’attacher à créer les meilleures conditions possibles de réussite et de compréhension de la part des participants. Ceci implique la maîtrise et l’application des méthodes et techniques contribuant, notamment, à un maximum de participation active. Le plan d’une manifestation doit être
73
soigneusement préparé. A chaque étape de cette préparation – avant, durant et après la manifestation –, cinq questions fondamentales interviennent. ! Quoi ? : Que faire?, Quel type d’activité ?, Quel événement à célébrer ? Pourquoi telle activité ? Quel en est l’objectif? Cette question pousse l’organisation à faire une étude du marché et une conception de la manifestation, etc. ; ! Qui ? : à qui est destinée cette activité ? A quel type de public s’adresse-t-elle ? Qui fait quoi? Quelle compétence pour telle tâche ? Qui finance la manifestation ? Qui l’organise? Qui invite qui ? Qui est invité ? Qui sont les invités d’honneur ? Ces questions aboutissent à la schématisation et/ou la mise en place de l’organigramme fonctionnel; ! Où ? : Quel est le lieu du déroulement de l’activité ? Où va se passer celle-ci ? Dans quel milieu se tiendra-t-elle ? Ces questions visent à situer (localiser) la manifestation et à déterminer où trouver l’argent de financement ; ! Quand ? : A quelle est l’heure se tiendra la manifestation ? Quelle en sera la durée? Quand faudra-t-il intervenir ? Quel jour exactement ? Quel mois ? En quelle année? Bref, il s’agit de fixer la date exacte de la manifestation. À quel moment faut-il commencer ? Quand faudra-t-il arrêter momentanément ou définitivement la manifestation ? A quel moment faut-il prendre la pause-café ? Quand faudra-t-il disperser les participants et évaluer l’activité. Il s’agit de situer dans le temps la manifestation. C’est le moment de la programmation temporelle et de l’orientation de la manifestation; ! Comment et à combien ? : de quelle manière se déroulera la manifestation ? Quel en sera le coût (charge à soutenir et prix à payer si c’est lucratif) ? Comment s’y prendre pour en garantir la réussite ? En bref comment préparer, organiser et évaluer la manifestation ? Comment obtenir le financement ? Comment gérer le budget de la manifestation ? C’est la phase d’étude et d’exécution de la manifestation, conformément au calendrier et au budget prévisionnel (recettes et dépenses à effectuer). En bref, combien coûte la manifestation, comment trouver les fonds pour son exécution et comment rentrer dans les frais ?
De ces principes généraux d’organisation des manifestations culturelles découlent les principes spécifiques, inhérents à la notoriété de chaque manifestation. Globalement, on retiendra que : ! Chaque manifestation est une nouvelle manifestation. Chaque cérémonie a son originalité, sa spécificité. Il est impossible de reproduire la même manifestation culturelle in extenso. Même si elle est récurrente et que tous les moyens sont réunis, le temps, la date, le public auront impérativement changé ; ! Chaque manifestation est un acte de langage, tantôt ou à la fois locutoire, illocutoire et perlocutoire. Grâce au langage, la manifestation peut 74
accomplir un acte locutoire, correspondant au fait que les acteurs disent, dans le sens de produire de la parole (en articulant et en combinant des sons et des mots selon les règles de la grammaire). Même dans un spectacle de mime, de dessins animés, de chorégraphie, etc., le maître de la cérémonie, le metteur en scène ou le maître chorégraphe présente succinctement la manifestation au début et à la fin de la cérémonie; un acte illocutoire, que les acteurs ou les participants peuvent accomplir en disant quelque chose, de questionnement en employant une interrogative, d’ordre en employant un impératif, etc. ; un acte perlocutoire, c’est -à-dire visant à produire un effet sur l’interlocuteur par l’acte illocutoire. Les interrogations, les problèmes posés par la manifestation peuvent produire des réactions positives ou négatives, des réponses ou des contre-réponses, ou une contestation de la part de l’interlocuteur ou des participants, etc. ; ! Toute manifestation culturelle est une communication puisqu’elle est destinée ou s’adresse aux êtres animés. Les cérémonies publiques comme les manifestations culturelles s’adressent aux êtres vivants et non, par exemple, aux corps solides. Elles sont porteuses d’un message ; ! Toute manifestation est destinée à un public cible ou potentiel. Elle a un public destinateur et destinataire. Disons mieux : chaque manifestation a un public qui le conçoit et qui l’organise « public émetteur » et un public à qui elle est destinée et qui la subit « public récepteur ». Il revient aux organisateurs de transformer le public potentiel en public cible, et le public cible en public fidèle ; ! Toute manifestation se voulant professionnelle est limitée dans le temps et l’espace. Il existe une réglementation du temps dans la tenue des manifestations culturelles. C’est le principe du respect du temps règlementaire (l’heure de début et de la fin de la manifestation), sachant bien « qu’avant l’heure, ce n’est pas l’heure ; et après l’heure, ce n’est pas l’heure non plus ». En effet, tout excès, même dans le bien, est mauvais. Les anglophones disent « time is money » (littéralement : le temps, c’est de l’argent ». Il faut se mettre à la place des invités et savoir que leur temps est précieux au regard de leurs multiples charges ; ! L’utilisation de la presse pour la réussite de la manifestation est impérative et pareille à l’usage des ingrédients dans un menu. Il faut choisir le cadre et le moment idéal pour assaisonner sa nourriture, faute de quoi, elle risque d’être sans goût. On organise une manifestation pour qu’elle soit consommée et qu’elle satisfasse le public ; ! Chaque manifestation doit avoir un (des) objectif(s) définissant le but qu’elle voudrait atteindre. Des nombreuses manifestations échouent ou tournent court parce que leurs organisateurs oublient d’en définir clairement les objectifs. Que vise la manifestation ? Est-elle à but lucratif ou sans but lucratif ? ; ! Ne jamais inviter abusivement les participants et, surtout, les notoriétés (grandes personnalités) sans dispositions protocolaires dignes de 75
leur rang. Ne jamais vendre plus de places que prévues en fonction de la capacité d’accueil du cadre de déroulement de la manifestation, c'est-à-dire le nombre des places prévues doit être supérieur ou ex aequo au nombre d’invités. Il faut éviter le débordement, la promiscuité et les étouffements avec leurs conséquences fâcheuses. Il faut mettre les participants dans des conditions confortables et hygiéniques ; ! La dimension de la manifestation et la nature, la catégorie ou les rangs sociaux des invités impriment à celle-ci un cachet spécial. Ne jamais préparer ni demander des sabots à la place des pointes d’ivoire, dit-on ; ! Pour les spectacles vivants, il faut appliquer le principe du « nombre d’acteurs plus un », au cas où il n’y aurait pas de forte participation, c'est-àdire lorsque les participants dépassent d’une personne le nombre d’acteurs et qu’il est temps de commencer, le spectacle peut avoir lieu. Il faut éviter de pénaliser le peu de participants s’étant acquittés de leur devoir. Il faut savoir respecter le public peu importe sa taille ; ! Pour les réceptions, il faut s’en tenir au respect des dispositions des tables (formes) selon la nature, la taille et le cadre de la réception. Par exemple, la disposition des tables ou des invités lors d’un dîner-débat est différente de celle d’une réception de mariage. Un dîner- d’Etat est différent d’un dîner- d’anniversaire, etc. ! La règle de préséance doit être de stricte application. Savoir disposer les invités selon leur catégorie ou rang social, sans blesser certaines sensibilités. Retenons que chaque participant à la manifestation est respectable et respectueux. L’organisation lui doit de la considération et de l’écoute. Ne jamais négliger qui que ce soit. A) La présentation d’un projet de manifestation culturelle est indispensable. Elle demeure une étape cruciale que l’on doit préparer méthodiquement et avec créativité, afin de convaincre les décideurs et les bailleurs de fonds pour le bien des participants. Un projet présenté par les initiateurs ou concepteurs attire plus l’attention des décideurs quand il est colorié, fignolé, concis, clair et complet. Il doit faire preuve d’originalité et être évalué en termes de budget prévisionnel. Il est dans l’intérêt des promoteurs d’exposer globalement leur projet d’événement (contenu / contenant), s’ils désirent obtenir rapidement l’aval des décideurs, des partenaires financiers ou des autorités politiques. Jacques Renaud, qui énonce ces principes, propose ce guide pour la présentation d’un projet d’événement : a. b.
La mise en situation L’introduction Le contexte et le sommaire du projet Les éléments du contenu : • L’orientation générale 76
Le titre, la mission, les objectifs et les standards • La description du projet Le programme général, le contenu descriptif et le calendrier d’activités La mise en marché Le positionnement, les marchés cibles et les stratégies c) Les éléments du contenant : - La structure organisationnelle - L’organisme responsable et l’organigramme - L’échéancier préliminaire - Les dates décisionnelles, les dates charnières - Le budget préliminaire (les revenus et les dépenses) d) Les résultats visés : - La conclusion - Les retombées e)Les documents d’appui : - Annexes (s’il y a lieu) : les cv des promoteurs, les lettres d’appui, les études, la revue de presse, les plans. B) L’élaboration d’une stratégie de communication interne et externe qui permet de donner les grandes orientations de la campagne de communication, sans laquelle l’événement ou la manifestation risque de ne pas rayonner. Les organisateurs des manifestations ainsi que les participants actifs et non actifs, c'est-à-dire le public cible et les acteurs de la manifestation ont tous droit à l’information. En effet, l’organisation d’une manifestation est à la fois une finalité et un moyen de communication par excellence et pour le développement. Du point de vue interne, la gestion de flux d’information doit permettre une circularité optimale de celle-ci au sein de l’organisation ou auprès de tous ses membres. Ainsi les supports de communication institutionnelle deviennent des moyens et non des fins. La manifestation proprement dite est considérée comme une fin, en tant que porteuse d’un message ou d’une information. Il faut assouvir les besoins ou les attentes de communication des participants. La maîtrise de contenus et de types d’échanges de la communication devient nécessaire ainsi que - les dispositifs à dominante « information » : les publications internes, les tableaux de bord, les enquêtes, les procédures d’accueil, etc. ; les dispositifs à dominante « communication » : les entretiens (d’appréciation, d’évolution, etc.), les groupes de résolution de problèmes (cercle de qualité, groupe de progrès, etc.), les réunions d’informations ascendantes et descendantes, etc. Du point de vue externe, les éléments de l’organisation communiquent entre eux (communication interne) et avec l’environnement externe 77
(communication externe). Cette stratégie est essentielle si l’on veut fournir une information optimale au public potentiel. La communication externe revêt 3 dimensions : la communication externe opérationnelle des membres de l’entreprise avec leurs différents partenaires ou interlocuteurs ; la communication externe stratégique qui consiste, soit en une constitution et un entretien en réseau, soit en une attitude de « vigie », et l’information externe de notoriété (publicité, promotions, etc.). Une bonne stratégie de communication doit s’articuler sur le positionnement, les objectifs, le public ciblé et la création d’une identité visuelle. La stratégie des moyens de communication demeure assujettie au budget et au calendrier (programme) de la manifestation. * Le positionnement : il s’agit de se positionner par rapport à l’ensemble de l’offre culturelle. Pour cela, il faudrait définir, le plus précisément possible, les spécificités du spectacle ou de la manifestation, à partir desquelles se construira l’image de l’évènement (identité visuelle, texte). * Les objectifs de communication se définissent en fonction de trois visées : a) l’information et la notoriété (se faire connaître) ; b) l’affectif (image, personnalité forte et attractive) ; c) le comportement attendu (inciter à se déplacer, déclencher des contacts). * Les cibles de communication : hiérarchisation et détermination des cibles permettant de s’adresser aux personnes que l’on souhaite sensibiliser à la programmation de la manifestation. Il est utile de définir la cible principale (les personnes les plus importantes à intéresser) et les cibles secondaires. La cible principale peut être constituée d’un grand public, des leaders d’opinions, des journalistes, des élus, des habitants d’une commune, des professionnels. * Création d’une identité visuelle : en fonction du public, il convient de préciser le message que l’on souhaite mettre en avant, son ton (informatif, basé sur l’émotion, humoristique), ainsi que les contraintes (logo des partenaires à intégrer, charte graphique à respecter)46. Les charges relatives aux stratégies de communication sont reprises dans le budget global, sous la forme d’un tableau récapitulatif, avec une évaluation du coût de chaque moyen à utiliser. Pour les grands medias (la télévision, la radio, le cinéma ou la vidéo, la presse écrite et l’internet), on indiquera avec précision le format des espaces, les supports choisis suivant leur qualité informative, leur audience, les cibles et les tarifs. Tandis que pour les autres moyens, on pourra recourir aux relations publiques (création d’une circonstance, d’une conférence de presse ou d’un spectacle, par exemple, pour annoncer l’évènement ou la manifestation), à un salon, au sponsoring, au parrainage et au mécénat ou faire le marketing direct (mailing, phoning, annonce presse avec coupon), la promotion (jeu, 46
. Guide de l’organisation de spectacles, 2005 78
concours, tombola, objets publicitaires), l’édition papier (tracts, affiches, brochures, plaquettes, dépliants) et numérique (site internet). Quoique la manifestation culturelle soit à la fois une communication et un support (moyen) de communication de masse, son organisation rationnelle exige la prise en compte de l’apport des mass media. Comme le dit Francis VANOYE, ces derniers créent un environnement culturel dans lequel les individus sont plongés, bon gré mal gré. Il en résulte une nouvelle forme de culture qu’Abraham Moles appelle culture mosaïque, caractérisée par le disparate, l’hétérogénéité, le fragmentaire, l’associationnisme de hasard. L’individu sera plus ou moins cultivé, selon ses capacités d’absorption et de mémorisation ou selon ses aptitudes à établir des liens, des connexions, des synthèses entre les bribes de culture que lui dispensent en avalanches les mass media47. Les acteurs d’un spectacle théâtral se sentent ragaillardis quand il y a un feed back avec leur public. Personne ne sait évaluer l’impact du plaisir que ressentent les artistes musiciens lorsque, d’emblée, les mélomanes se retrouvent emportés par le plaisir de la danse ou de la chanson, au point d’accompagner vivement le spectacle ou le chanteur et le danseur.
47
. VANOYE, Francis, Expression communication, Ed. Armand Colin, Paris, 1990, p210 79
CHAPITRE III. LES MANIFESTATIONS COMMERÇABLES III. 1. Aperçu général
« La commercialisation, c’est l’exploitation commerciale de l’événement sous toutes formes de dérivés lucratifs. Elle invite le public participant, ou le consommateur en général, à financer une partie de la fête par l’achat d’un bien de consommation »48. Les produits culturels sont commerçables et, à ce titre, ils peuvent générer des rentrées dites des bénéfices, capables de nourrir leur créateur et, pourquoi pas, ses intermédiaires ou ses partenaires. Depuis l’avènement de l’économie marchande, affirme Jean Cocteau, l’art a quitté le méandre de « l’art pour l’art », pour devenir une activité commerçable, des suites de la confirmation de la liberté et de l’indépendance de l’artiste, face à l’art comme objet de spéculation boursière ou comme objet de consommation. Cette évolution consacre la liberté totale du créateur qui n’admet plus de disparaître sur la scène sociale et commerciale. Cette disposition est une assurance contre la pauvreté et lui procure de l’argent ou des moyens certains pour parfaire son art (son métier) et aller de l’avant. Les entreprises culturelles ont pour particularité de transformer les biens immatériels en biens matériels, de les protéger, de les conserver, de les reproduire, de les transformer, de les distribuer, de les rendre accessibles à tous et de faire vivre leurs créateurs de leurs droits, en partageant les revenus issus de vente selon les normes de commerce légales. Voilà pourquoi la transformation des fruits de l’esprit en bien de valeur demeure le défi permanent auquel sera confrontée continuellement l’industrie culturelle. Les produits culturels peuvent élargir l’assiette fiscale de l’État, si leur réglementation commerciale est soutenue et rigoureusement appliquée. Chaque opérateur doit vivre de son métier, disons mieux, de sa production. Il est seulement question de finalité de l’entreprise et de la gestion de la carrière de chaque acteur social. Les métiers de la presse, de la musique, du théâtre, de la danse, du cinéma, de la peinture, du livre et de la littérature, de la mode et du design sont générateurs des recettes et soumis aux droits et aux impôts. Ces créateurs de l’esprit, ces artistes et interprètes, ces acteurs de cinéma, etc. génèrent d’autres emplois, tels le manager, l’animateur, le producteur, le distributeur, le marqueteur, l’éditeur, l’entrepreneur, le commissaire priseur, les professionnels du marketing, les commandités, les commanditaires, etc. tout aussi rémunérateurs. Guy marc Tony Mefe affirme que « La volonté des 48
. RENAUD, Jacques, Op. Cit, p170. 80
artistes africains d’intégrer le professionnalisme dans leur fonctionnement est réelle. Mais, celle-ci ne saurait véritablement s’exprimer sans les nécessaires compétences qu’il faut pour certaines activités liées à leur fonctionnement. Même si l’utilisation du terme « manager » est courante, son rôle reste très peu connu dans l’environnement artistique africain. Pourtant, son importance dans le processus de développement d’une carrière artistique et la gestion économique de la créativité n’est plus à démontrer »49. A propos des enjeux commerciaux et politiques, il précise : « Le produit culturel a toujours été un outil politique. Il ya un échange de valorisation entre les artistes et le politique tout simplement parce que l’artiste a une liberté de parole et a envie d’exprimer quelque chose. Ce que l’artiste exprime peut être combattu ou utilisé par le politique. Tout dépend des situations. Il ne faut pas non plus perdre de vue que la plupart des produits culturels sont aujourd’hui destinés à la vente. De ce point de vue, ils doivent être considérés comme des outils commerciaux »50. D’où, la question de savoir si la marchandisation de la culture répond au principe de l’industrialisation culturelle ? Partout au monde, il existe des industries culturelles, des entreprises ou sociétés de création, de production, de vente, de distribution, de collecte et de protection des produits culturels. Les orchestres de musique, les maisons d’édition et de phonographie, les maisons de production de spectacles vivants, les industries du livre, de cinéma, de l’information et de la communication (les chaînes de radio et de télévision), les compagnies théâtrales, les industries de sports et loisirs (les galas de catch, boxes, karaté, etc.), les industries touristiques (les hôtels, sites, restaurants, etc.) procurent des gains à leurs créateurs, aux entrepreneurs et au trésor public. Actuellement, pour enrichir les menus, la téléphonie cellulaire recourt aux créations artistiques telles que les jeux et les diverses mélodies musicales pour servir comme sonneries d‘appel dans les téléphones portables ou comme morceaux de musique destinés à l’écoute publique, alors que toute exécution publique d’une œuvre d’art est censée payante. Comment peut-on admettre que les auteurs de ces œuvres n’en profitent pas et croupissent dans la misère ? A ce jour, aucun constructeur automobile moderne ne peut se passer du dispositif pour l’écoute audio et /ou visuelle (radio cassette, lecteur DVD ou CD).
49
.MEFE, Guy Marc Tony et MODO Bienvenue Bill, Guide d’initiation au métier de manager en carrière artistique en Afrique, Editions scènes d’Ebène, KAYOU (Cameroun), 2003, p11 50 .MEFE, Guy Marc Tony et MODO Bienvenue Bill, Op. Cit., p17 81
III.2. Les marchés culturels III.2.1. Le marché du livre Il est constitué, entre autres, des foires nationales et internationales de livres, des kermès locaux et des salons d’expositions-ventes de livres. Le marché du livre le plus répandu au monde demeure « les livres scolaires, les livres de divertissement, les livres religieux et les livres académiques », pour la simple raison qu’ils ont un public fidèle : les écoliers, les élèves, les étudiants, les fidèles des églises et les chercheurs. Cette catégorie sociale de consommateurs ne peut pas se passer du livre, qui constitue pour elle l’outil didactique, pour cette raison même revêtu parfois du caractère obligatoire et, dans certains cas, subventionné. Il existe des structures de production et de vente bien élaborées pour ces produits culturels. Ils sont disponibles dans les maisons d’édition, les librairies, les milieux scolaires et académiques, à l’église et auprès des bouquinistes dans les supers marchés, etc. Les missionnaires catholiques ou protestants, les témoins de Jéhovah et les communautés islamiques sont réputés dans l’industrie du livre. Ils ont des structures fiables de distribution et de commercialisation. Les livres et magazines publiés pour prôner l’idéologie ou pour vanter les mérites des politiciens africains, particulièrement les chefs d’Etats encore au pouvoir, se vendent plus que les cacahouètes grâce aux services spécialisés qui en assurent la distribution. Dans tous les pays du tiers monde, il est courant que certains tirages d’ouvrages formulant des critiques positives ou négatives des hommes du pouvoir soient raflés avant leur mise en circulation ou vendus avant la distribution proprement dite. Au cours d’une émission télévisée intitulée « A livre-ouvert » du 25 Avril 2008 sur la chaîne de télévision privée « Digital Congo », le professeur LUKUSA MENDA, ne nous a-t-il pas renseignés qu’en France, le commerce des livres rapporte plus ou moins deux milliards d’euros par an. Soit l’équivalent du budget national de la République Démocratique du Congo pour l’exercice 2007. Or, le développement culturel d’un pays a comme soubassement, la valeur intellectuelle de son peuple, laquelle ne peut se mesurer, entre autres, que par sa production scientifique, littéraire et artistique. Le livre demeure un produit commerçable à valeur marchande non négligeable. Son impact dans la formation de l’élite intellectuelle n’est plus à démontrer. L’exemple des Facultés Catholiques de Kinshasa mérite d’être cité parmi les rares institutions universitaires du Congo qui s’investissent dans la production scientifique du livre. Chaque année, les revues scientifiques et d’autres livres en général y sont publiés et vendus aux étudiants et aux chercheurs à prix promotionnel. Alors que le disque perd rapidement son éclat, le livre peut faire l’objet de plusieurs éditions en fonction de l’engouement des lecteurs ou acheteurs. Généralement, c’est après un long temps que le public se convainc de la 82
valeur de l’ouvrage puisque, à la différence du disque, ce dernier n’atteint pas directement un grand public dès sa parution. En effet, on ne peut apprécier toute la quintessence d’un livre, sans l’avoir parcouru profondément. III.2.2. Le marché de spectacles vivants Il faut tenir compte des marchés locaux, nationaux et internationaux. Tenir compte des programmes de festivals en cours et, surtout, lors de la planification, il faut capitaliser les jours des dates fériées nationales et internationales. Les exigences du commerce international insistent sur sa normalisation. Le marché de spectacles est florissant selon que l’on présente des spectacles de haute facture ou de grande valeur artistique. Les tournées artistiques rapportent énormément lorsqu’elles sont conçues, planifiées et organisées professionnellement. Contrairement à certains produits commerçables, les marchés de spectacles franchissent toutes les frontières. La taille du spectacle est fonction de la complexité de son organisation. Certaines tournées théâtrales, musicales, etc. peuvent prendre le plus de temps possible (trois à six mois, voire une année), alors que, par exemple, d’autres couvrent moins d’une ou de deux semaines. Cependant, qu’il soit local, national ou international, chaque marché a ses exigences et sa spécificité. Les tournées entraînent les déplacements des ressources humaines et matérielles. D’où l’exigence logique des ressources financières et de la gestion orthodoxe de toute l’organisation. Pourtant, habituellement les spectacles vivants musicaux se vendent mieux que les représentations théâtrales. Avant le spectacle et la mise en circulation du disque, les équipes de promotion font les études du marché, en même temps qu’elles mettent sur pied les stratégies de vente des produits. Le marché de disques au monde se porte tellement à merveille qu’il rafle plus de disques d’or que le marché du livre. Dans les cabarets, à bord des véhicules, sur les chaînes de radio et de télévision mondiale, on ne peut pas faire deux heures sans suivre un morceau de musique. Les spectacles vivants se préparent minutieusement à cause de certaines exigences artistiques, morales et logistiques. Les nombreuses tournées euro-américaines qu’effectuent les artistes africains comme ALPHA BLONDY, Franco LUAMBO MAKIADI, MANU DIBANGO, MORY KANTE, TABU LEY, PAPA WEMBA SHUNGU, YOUSSOU N’DOUR, KOFFY OLOMIDE, WERRA SON, JB MPIANA, FALLY IPUPA, FERRE GOLA, TSHALA MUANA, MBILIA BEL et autres témoignent de l’éclosion et de l’essor du business musical. Inspirée pour l’essentiel de traditions et de cultures du continent africain, cette musique s’affirme davantage et obtient de plus en plus la reconnaissance publique et la renommée à l’échelle internationale. Les traits de sa modernité séduisent progressivement les musiciens occidentaux comme Peter Gabriel, Paul Simon, Mickael Jackson, etc. Les traditions musicales du monde entier 83
deviennent des sources d’inspiration et des modèles pour les musiciens occidentaux (américains et européens). Aujourd’hui, presque toutes les musiques, y compris celles électroniques et assistées par ordinateur (comme la techno), font appel à des sonorités étrangères et à des rythmes folkloriques. Le développement de l’industrie culturelle entraîne l’expansion des artistes et de leurs entreprises. L’occasion faisant le larron, dit-on, l’industrie musicale s’épanouit davantage et crée des effets multiplicateurs. On peut facilement recourir à la Rumba congolaise, au Tango argentin, à l’air de flûte de Pan Bolivien, au Raga Palas Kafi de l’Indien RAVI SHANAR, à la musique Gawwali du Pakistanais NUSRAT, au Reggae jamaïcain de Bob MARLEY, Jimmy CLIFF et de BURNING SPEAR, au Zouk de la Martinique, à la musique Tzigane de la Bulgarie, la Samba espagnole, le Fado portugais, la musique du chanteur américain HARRY BELA FONTE, le Raï du Maghreb avec les principaux interprètes comme Cheb MAMI, Cheb KAALED, Cheb SAHRAOUI et Cheb KHADER et, pourquoi pas, le Zouk des Antilles défendu et illustré par les Kassav et Zouk Machine. Cette diversité culturelle alimente les différentes filières de l’industrie musicale en particulier et l’industrie culturelle mondiale en général. S’agissant de la vente de produits culturels, particulièrement de spectacles vivants, le Cirque du Soleil constitue un exemple éloquent, qui figure en ordre utile parmi les grandes entreprises les plus prospères au canada (Québec), et qui emploie plusieurs milliers de travailleurs (à ce jour, 3000 salariés) venant de divers horizons. Ce qui lui vaut la réputation de « leader mondial du divertissement ». Fondée en 1984 par Guy La liberté et Daniel Gauthier, la compagnie du Cirque du Soleil a son siège social international dans le quartier Saint-Michel à Montréal au Canada. Chaque année, cette entreprise présente plus ou moins huit spectacles vivants en tournée (sous chapiteau) qui sillonnent la planète et six autres spectacles permanents, tous à thématiques différentes. Il a été créé avec l’aide du Gouvernement du Québec. Le cirque du soleil se distingue des autres cirques par ses costumes, sa musique et sa mise en scène. En 1991, lors de la tournée nord-américaine, le spectacle « Nouvelle expérience » a été acclamé par 1.300.000 spectateurs. En 1998, pour le compte du cirque du Soleil, le spectacle « Quidam » bat le record en Amérique du Nord avec 2.500.000 spectateurs. En 2001, le spectacle « Alegria » effectue un périple en Asie du Sud-est et les fonds réunis à cette occasion ont permis au Cirque de construire une annexe de 15000 mètres carré à son siège social de Montréal. Ce cirque a également reçu de nombreux prix pour récompenser son œuvre musicale. En 2007, il a présenté quinze spectacles dans le monde. Ceux –ci sont divisés en quatre catégories : les spectacles sous le Grand Chapiteau (Big Top), les spectacles en aréna (salle de concert), les spectacles fixes dans des théâtres permanents (généralement au sein de grands complexes hôteliers) et les spectacles saisonniers (pendant un certain nombre d’années). Chaque 84
spectacle de tournée nécessite (en moyenne) : 62 conteneurs pour le transport, 800 tonnes de matériel ; 60 artistes ; 60 techniciens ; un chapiteau de 17 mètres de haut (4X 25 mètres pour les mâts), avec une capacité d’accueil de 2500 places assises51. III.2.3. Le marché des arts plastiques, céramiques et des modes Les marchés des arts plastiques et céramiques congolais étaient jadis tournés vers l’extérieur. A peine l’éveil de conscience et la culture des arts a élu domicile dans le chef des bourgeois congolais. Les collectionneurs d’œuvres d’arts ont presque disparu et les artistes congolais se sont organisés autrement pour la commercialisation de leurs œuvres. Dans les grandes villes provinciales, il existe des expositions-ventes permanentes des œuvres d’arts. Malheureusement, elles ne sont pas structurées et s’organisent de manière informelle et, surtout, à la belle étoile. Pourtant, sur les marchés des arts, ce dernier temps, les œuvres d’art africaines suscitent un engouement mondial. A ce jour, aucun salon de renommée internationale ne peut organiser une exposition - vente sans les œuvres des artistes africains. Dans beaucoup de maisons d’intellectuels, vous ne pouvez pas passer sans trouver un tableau peint ou une œuvre d’art. En RDC, on peut citer quelques expositions formelles, telles qu’au Centre Culturel Boboto et à l’Académie des Beaux Arts. Certains artistes ont transformé leurs résidences en ateliers d’art. Les galeries d’art sont donc à compter du bout des doigts, malgré l’existence d’une école supérieure de formation des artistes (Académie de Beaux ARTS). Ce marché souffre d’organisation à cause de l’ignorance du rôle des autres catégories de métiers, tels les commissaires priseurs, les animateurs culturels, etc. La mode est l’affaire des Congolais. Le grand éventail d’ateliers de couture et de mode, tant dans la capitale que dans les différents chefs-lieux des provinces de la RDC, montre que non seulement cet art et beau métier suscite un engouement auprès de la population, mais aussi il nourrit confortablement son artisan ou créateur. Son essor est soutenu par les multiples écoles secondaires de couture disséminées à travers tout le pays et renforcées par les extensions des Instituts Supérieurs des Arts et Métiers (ISAM). Les artistes musiciens congolais adorent la « sape » et en font une publicité gratuite. III.2.4. Le marché de l’Information et de la communication Il est constitué de l’espace audiovisuel local, national et étranger puisque nos métiers ont des répercutions au-delà de nos frontières nationales. Ce marché est constitué de différentes structures de l’information et de la 51
.Site officiel du Cirque du Soleil (cirquedusoleil.canalblog.com) 85
communication, comprenant l’informatique, les chaînes de radio et de télévision et la presse écrite, en plus du 7ème art (le cinéma). Le cinéma est un produit de création humaine. Il exige beaucoup de finesse, de sobriété et surtout de moyens. Le cinéma américain a toujours bien nourrit son homme et se trouve en compétition sur le marché avec les cinémas européen et asiatique; pendant que le cinéma africain se recherche encore. L’espace audiovisuel congolais est inondé de chaînes de radio et télévision, tantôt à but lucratif, tantôt sans but lucratif. Leur encadrement ou leur organisation peut permettre le développement de la communication en RDC. En tant qu’unité commerciale autonome, la presse audiovisuelle peut contribuer à la promotion de l’emploi et à l’élargissement de l’assiette fiscale et parafiscale. Bien plus, ces différents supports de l’information et de la communication véhiculent la culture et participent au développement intégral de l’homme. L’information demeure un produit commerçable important dans l’épanouissement de l’homme. Au Congo, il existe plus de 300 organes de presse ayant chacun ses productions, ses producteurs et ses consommateurs. La vente de l’information et de la communication peut impérativement nourrir l’homme. Que dire de différents programmes (logiciels) vendus par les créateurs d’esprits dans le domaine de l’informatique. «Gates BILL (1955), homme d’affaires américain, président et co-fondateur (avec Paul ALLEN) de Microsoft et principal architecte des logiciels de cette société, leader mondial dans le développement de produits logiciels destinés aux computers. Le succès de cette entreprise a fait de Bill Gates l’un des acteurs les plus influents dans l’industrie informatique en même temps que la personne la plus riche au monde. »52 Un autre type de commerce s’est développé ces dernières années : la vente de projets commerciaux, culturels et de développement sous forme erronée d’apport en industrie. Des individus (consultants ou personnes ressources) voire même des cabinets spécialisés proposent des projets déjà élaborés aux divers partenaires pour achat et exploitation. Ils exigent des pourcentages au prorata du coût de réalisation desdits projets. Beaucoup d’organismes nationaux et internationaux les exploitent afin de justifier leur présence ou leur importance dans certains milieux. Bien que ce système présente beaucoup de risques dans l’exploitation, certains projets sont exécutés favorablement lorsqu’ils sont conformes aux études de marché du milieu endogène. A considérer cet éventail de produits commerçables, on peut croire que la culture est capable de nourrir son homme. En économie, quand on parle de l’apport en industrie de certains actionnaires sous forme de part sociale, il s’agit de l’apport intellectuelle fourni par certains actionnaires
52
. GATES BILLS in Microsoft ® Encarta ® 2006 86
dans l’élaboration d’un certain projet, et qui est quantifié ou estimé en un certain pourcentage comme part sociale. III.3. Les grands principes pour une commercialisation profitable La marchandisation de la culture et des arts poursuit des objectifs lucratifs. L’artiste créateur et l’entrepreneur doivent créer des œuvres de valeur et des unités de production en vue de vivre de leur métier. Cette exigence de survie et de développement impose à la culture et aux arts la production de biens et services de valeur, susceptibles de générer la vie, en plus de la rentabilité. Les événements culturels constituent des occasions idéales pour l’élévation spirituelle et intellectuelle du public. Ce sont également des moments propices de réalisation et de passation des marchés. Les charges induites par l’organisation doivent être compensées, sinon l’organisation tomberait en faillite. Pour ce faire, il faut absolument atteindre les objectifs de la rentabilisation (pécuniaire, matérielle, morale et intellectuelle) de la manifestation. D’où l’obligation d’aménager les espaces pour l’accès, l’audience et la vente des manifestations, l’usage des manifestations comme support d’information et de communication, cultiver le goût de la consommation des spectacles et des manifestations dans tous les milieux sans discrimination, endiguer la médiocrité et la pauvreté intellectuelles par la promotion des échanges culturelles. Selon Jacques Renaud, les grands principes pour une commercialisation profitable sont les suivants : ! Offrir au consommateur des produits attrayants et un excellent rapport qualité-prix ; ! Assurer le suivi de la qualité de la conception, de la fabrication ou du choix des produits ; ! Mettre à contribution les créateurs et les communicateurs de l’événement en concertation avec les distributeurs-vendeurs pour innover en la matière ; ! Choisir stratégiquement les emplacements de vente sur les lieux de l’événement et les animer par des équipes de vente dynamiques qui touchent des commissions ; ! Mettre en place une structure de coût-bénéfices (analyse du coût de revient) et des outils de gestion adéquats pour le contrôle des ventes et des stocks ; ! Éviter autant que possible que les commanditaires distribuent gratuitement des échantillons de leurs produits de consommation sur les lieux de l’événement ; ! Interdire aux vendeurs itinérants de chercher à écouler des produits non autorisés sur les lieux de l’événement ;
87
Ajouter un bon réseau de distribution de vente pour atteindre un plus large public. !
Pour Guy marc Tony Mefe, étant donné que le développement de la valeur marchande d’une production artistique se construit sur un processus schématique de développement de carrière, l’on devra absolument procéder : a. « à l’amélioration des conditions de travail du groupe ; b. à la rentabilisation des répétitions ; c. aux choix de production ; d. aux choix des partenaires ; e. aux choix financiers ; f. aux choix de communication ; g. aux choix administratifs ; et h. à la gestion financière et au secrétariat »53. Lorsque la manifestation culturelle est à but lucratif, en plus des principes généraux évoqués ci-haut, elle peut suivre également le canevas suivant, proposé par Luc MAYITOUKOU : • Etablissement du projet culturel ou artistique : Etude de marché et conception, schématisation et budgétisation ; • la programmation : les lieux de diffusion et de production, l’orientation artistique ou culturelle ; • la recherche de financement : le partenariat, le mécénat, le sponsoring, les dons et legs ; • le recrutement de l’équipe : l’identification des besoins, l’organigramme, les ressources humaines ; • la production : l’administration, la régie générale et la communication ; • les bilans : les rapports d’activité, les rapports financiers et les perspectives. Quoiqu’il en soit, une manifestation culturelle est dite commerçable quand, en plus de son caractère d’information, d’éducation et de loisirs, elle poursuit un but lucratif. Par conséquent, la rentabilité est à la fois un objectif (finalité des promoteurs) et une contrainte (exigence de survie et de développement de l’organisation). En se basant sur le système des entreprises, on comprend la nécessité de répondre aux impératifs de développement afin de faire face à la concurrence. 53
. MEFE, Guy Marc Tony et MODO Bienvenue Bill, Op. Cit P 17 88
III. 4. Les principes de base des manifestions commerçables Les manifestations commerçables doivent répondre aux cinq principes de base, à savoir : le principe de l’offre et de la demande, le principe de management culturel, le principe de marketing culturel, le principe de financement de la manifestation et le principe de la protection de la manifestation pour atteindre, à juste titre, l’étape de l’industrialisation de la culture. C’est grâce à ces principes que l’on peut inscrire l’industrialisation de la culture et des arts dans les annales de l’histoire mondiale et dans le processus du développement continental. III.4.1. Principe de l’offre et de la demande La manifestation culturelle doit être considérée comme un bien de valeur, susceptible de répondre aux besoins et aspirations du public consommateur. En économie, il a été universellement établi que lorsque la production augmente, les prix baissent. Quand sur le marché les demandes de produits culturels sont inférieures à la production – qui déborde en quelque sorte –, les prix ne peuvent que baisser. En effet, plusieurs événements programmés en un seul endroit de production peuvent entraîner la baisse des prix. D’où, la nécessité de savoir s’il faut produire davantage pour vendre plus en cassant les prix ou innover pour casser la monotonie, ou encore, provoquer la rareté pour faire naître une envie de nouveauté. On se rappellera toujours que la meilleure démarche de la production, c’est de susciter un engouement des consommateurs ou une forte demande auprès du public potentiel. On peut produire davantage de spectacles vivants pour se faire connaître et faire la promotion de son produit culturel, en prélude des supports audiovisuels qu’on mettra sur le marché (livres, disques, bandes cassettes, etc.). Ainsi, le second principe économique nous renseigne que lorsque la demande est supérieure à l’offre ou à la production, les prix augmentent. Autrement dit, lorsque la production baisse ou diminue, les prix galopent. La spéculation s’installe et les opérateurs montent les enchères. En effet, il peut exister une carence naturelle provoquant une forte demande sur le marché et entraînant le réajustement des prix. En prélude d’un événement, les opérateurs économiques peuvent créer superficiellement ou sciemment la rareté d’un produit et entraîner la hausse de son prix. Certains producteurs discographiques congolais le font lors du lancement d’un nouvel album en vue de focaliser la demande sur le nouveau produit. Malheureusement, en observant le marché des disques en RDC, on se rend compte du paradoxe de cette théorie économique. Quoique les nouveaux disques abondent sur le marché, les prix, une fois déjà augmentés, demeurent statiques. Ce ne sont que les produits piratés et les anciens succès qui font les frais de la spéculation. Le marché informel ayant déjà supplanté le formel, la piraterie impose sa loi dans le commerce du disque et empêche aux ayant droits de vivre du fruit de leur métier. Notons que la spéculation est passible des 89
poursuites judiciaires. Admise dans les pays d’économie libérale, cette pratique est prohibée dans les Etats de droit économique non libéral. Par contre, certains produits culturels commerçables sont difficilement quantifiables et sont, de surcroit, rares par leur nature « intellectualiste ». Ainsi, ils dérogent d’emblée de cette obligation. Le principe de l’offre et de la demande est à la base de l’industrialisation économique. Par sa population estimée à 60 millions d’habitants, la RDC est un pays à forte production et consommation culturelles. La notion d’industrialisation culturelle suppose la production par chaine des produits culturels de qualité et à forte quantité pour satisfaire la demande ou la consommation. Dans sa Sociologie des médias, Rémi Rieffel affirme :« Les industries culturelles sont donc des activités industrielles qui produisent et commercialisent des discours, des images, des sons, des arts, selon des techniques de reproduction en série et qui peuvent se décliner aujourd’hui suivant trois composantes : les industries de réseaux, les industries de matériels et les industries de programmes »54. Toute activité qui se veut prospère doit tendre vers cet idéal économique, et ainsi, justifier sa croissance et sa participation à l’essor de l’économie de son pays, voire à celle du monde. Avec ses contraintes, l’industrialisation entraîne l’innovation, l’usage de nouvelles technologies et la prise en compte de diverses dimensions. La mondialisation culturelle exige, entre autres, la prise en compte de toutes les dimensions culturelles, tout en gardant son identité culturelle. On ne peut donc se dérober de l’évolution scientifique et technologique, même dans les principes d’organisation de manifestations culturelles, lorsqu’on se fixe le cap de l’industrialisation de la culture. C’est dans ce contexte que sont nées les industries du livre, du disque, du cinéma, de l’audio-visuel, etc. L’industrialisation exige de gros moyens (techniques, financiers et humains) et fait appel aux capitaux frais et aux investissements conséquents. III.4.2. Principe de management culturel Ce principe vise essentiellement l’amélioration de la gestion de produits culturels, de leurs créateurs et consommateurs. Ces trois éléments sont à la base de l’organisation des manifestations culturelles. Le manager joue effectivement le rôle de l’animateur culturel ; il intervient en amont et en aval dans la vie artistique de son contractant. Le manager a pour mission de gérer la carrière artistique de son idole/star devenu son client, avec qui il a un contrat et dont il a l’obligation de créer des conditions de professionnalisation qui lui permettront de tirer dividende de l’éclosion de l’artiste et de ses productions. Le manager est ‘‘le cœur et l’âme’’ de la carrière de l’artiste. Il gère au quotidien l’artiste, à qui il est lié par des droits 54
. RIEFFEL Rémy, Sociologie des médias, ELLIPS Editions, Paris, 2001, p 66 90
et devoirs, dits aussi obligations. On ne peut prétendre être manager d’un artiste qu’on n’aime pas : « Le manager est la personne à qui l’artiste confie les autres aspects de son fonctionnement pour se consacrer essentiellement à son art. L’artiste leader doit éviter de s’improviser administrateur, secrétaire, agent commercial, caissier, chauffeur (…). Le manager dans le fonctionnement d’un groupe musical s’occupe de tout ça pour le compte de l’artiste et de son groupe. C’est à lui que reviennent la gestion et l’essor soit l’épanouissement de l’artiste. Le développement d’une carrière artistique étant un long processus, le travail du groupe doit nécessairement s’inscrire à long terme. C’est au manager de proposer aux artistes un schéma de progression qui devra conserver intactes les motivations et les passions dans la durée. Une stratégie sur le long terme comportant des objectifs à court terme permettra de consolider le groupe »55. Cette vision du manager définie par Guy-Marc Tony Mefe est idéale pour les artistes africains et ceux d‘autres cieux qui n’ont pas encore à l’esprit la maîtrise du show business, et qui ne savent pas encore dissocier la vie privée de la vie professionnelle. Beaucoup d’artistes continuent à confondre les succès et la carrière. Ce qui les expose à la routine et à l’ignorance de l’idéal. Or, le succès, c’est l’essentiel, tandis que la carrière, c’est le plus important. D’autres métiers de la culture se sont développés ces dernières années et corroborent étroitement les préoccupations du management culturel. Le manager ne peut seul prétendre contribuer à l’explosion du succès et de la carrière de l’artiste, de l’homme (l’opérateur culturel) ou de l’orchestre. On peut citer, à titre illustratif, certains métiers de noblesse qui, obligatoirement, interviennent dans la promotion, la diffusion et la protection de la culture et de l’artiste, avec lesquels le manager doit composer : ! Le Producteur : c’est la personne ou la société qui assume les frais liés à l’enregistrement d’une œuvre ou à la tournée artistique. Il en est le propriétaire et, à ce titre, il est le seul habilité à en négocier l’exploitation. On utilise parfois le terme « producteur exécutif », pour le désigner et le distinguer ainsi du « producteur artistique ». ! Le Producteur artistique : c’est la personne qui assume la responsabilité artistique de l’enregistrement. Il est rémunéré par un cachet et/ou par des redevances sur l’exploitation des enregistrements. ! L’Éditeur : Personne ou société à qui l’artiste-auteur et/ou le compositeur d’une chanson ont cédé leurs droits, en contrepartie de 55
. MEFE, Guy Marc Tony et MODO Bienvenue Bill, Op. Cit P 17
91
l’obligation pour l’éditeur d’assurer l’exploitation de leur œuvre. L’éditeur perçoit une partie des droits revenant aux auteurs et compositeurs. ! Le Sous-éditeur : Personne ou société représentant l’éditeur dans un territoire. Sa rémunération est prélevée sur une partie des droits de l’éditeur. ! Le commissaire-priseur : c’est une personne ressource chargée de créer des marchés aux artistes plasticiens et qui est rétribuée au prorata du volume de vente. ! Le mécène : c’est la personne ou l’entreprise qui protègent et aident financièrement (une personne ou un groupe) pour l’exercice d’activités culturelles ou scientifiques. C’est aussi la personne ou l’entreprise financière d’un événement ou un groupe à des fins publicitaires. ! L’impresario : c’est un agent ou un responsable de l’aspect matériel et relationnel de la carrière d’un professionnel du spectacle ou du sport. Il convient d’évoquer une pratique malhonnête qu’exercent certains artistes musiciens congolais. Fuyant les exigences professionnelles de métiers, ils s’improvisent à la fois managers, producteurs, éditeurs, distributeurs et pirates de leurs propre carrière et œuvres musicales, dans le seul but de tirer plus de dividende que les aux autres membres du groupe. Ce qui entraîne leur pauvreté et justifie leurs antagonismes, les dislocations et leur carrière plane. Nombre d’artistes et opérateurs culturels africains meurent pauvres, malgré leur brillant parcours professionnel, pour n’avoir pas su bien gérer leur carrière et préparer leur avenir. Le Manager est donc cette personne physique ou morale (l’entreprise) chargée de gérer la carrière d’un ou de plusieurs artistes. Il perçoit une commission sur tous les revenus de l’artiste ou seulement sur certains types de revenus. Les artistes doivent savoir que leur succès peut s’étioler et ils continueront à vivre de leurs œuvres et /ou de leurs économies, si leur manager a très bien joué son rôle en planifiant leur carrière. Le manager consciencieux doit éviter de presser l’artiste comme un citron et de s’en débarrasser après. Car, il ne suffit pas seulement de contracter des marchés juteux grâce auxquels le manager et l’artiste perçoivent leur cachet, encore faut-il savoir imprimer dans le chef de l’artiste une discipline de la vie privée et professionnelle en vue d’un lendemain meilleur. Savoir imposer à l’artiste une culture de l’entreprise, de l’épargne et de la bonne gouvernance pour un avenir radieux est une tâche de tous les jours, commune au manager et à l’animateur culturel. La gestion rigoureuse de l’image de marque d’une entreprise artistique et le développement de la carrière d’un artiste imposent une certaine normalisation et, pourquoi pas, un minimum d’orthodoxie vitale. 92
III.4.3. Principe de marketing culturel Jadis, le marketing n’intervenait qu’après la production et ne s’occupait que de biens produits jusqu’aux points de vente. Actuellement, dans certaines grandes entreprises, il précède la fabrication du produit et l’accompagne jusqu’à la consommation finale. Ce travail englobe les études de marché, le développement du produit, le design et les tests. L’environnement culturel est en mutation si profonde que ne pas intégrer le marketing dans la gestion des produits culturels serait le condamner à disparaître du circuit commercial. Pour élargir son marché et son public, il faut créer, innover, et savoir distribuer, diffuser et faire consommer sa production. Les produits culturels doivent se conformer à la gestion du marketing qui comporte la planification, l’organisation, la direction et le contrôle de la prise de décision concernant les gammes de produits, la détermination de prix, la promotion et les services. Dans le cadre de biens culturels à reproduction mécanique ou en chaîne, comme c’est le cas des industries du livre, du disque, du cinéma, de l’information et de la communication, etc. le marketing culturel devra s’étendre à la distribution physique des produits, en déterminant les circuits qui seront utilisés tout en supervisant les flux rentables de biens commerçables au lieu de stockage. Le marketing est un ensemble de techniques ayant pour objet d’évaluer les besoins et les intentions des consommateurs et, en fonction de ces données, d’élaborer des stratégies afin d’influencer les décisions d’achat. Le marketing culturel a développé des techniques si spécifiques que, dans le domaine musical, par exemple, on parle de « Free goods », pour désigner le lot de disques offerts par le licencié aux grossistes, à titre promotionnel. Le grossiste qui commande, par exemple, 1000 exemplaires, n’est facturé que pour 850 seulement. On parle également de « P.P.D. » (« Published Price to Dealers »), le prix publié à l’intention des détaillants et s’approchant de la notion de « prix de gros ». C’est sur ce prix que sont calculées les redevances phonographiques. Le PPD varie selon les firmes de disques et les territoires. Le produit culturel doit respecter le cycle de vie d’un produit. Ce qui exige une étude attentive. L’étude du marché permet de connaître le comportement des consommateurs afin d’élaborer une gamme efficace. Les consommateurs attendent des innovations et tendent à réagir favorablement aux nouveautés dans les produits. Ce phénomène a un effet multiplicateur sur la durée de la vie d’un produit, qui, à son tour, a des répercussions considérables sur le coût pour les producteurs (créateurs) et, finalement, sur les prix payés par les consommateurs. Le changement d’attitudes et de modes de vie affectent directement l’attrait commercial des produits. Le coût de production d’un produit et la concurrence demeurent les deux facteurs fondamentaux qui président à la 93
détermination de son prix. Les exagérations de prix peuvent empêcher les consommateurs d’accéder aux produits commerçables. Une forte sous évaluation du produit peut provoquer sa rareté, sa rétention et la répugnance des consommateurs à cause de l’accès facile à ce produit. La promotion du produit culturel peut influencer son cycle économique, c'est-à-dire la succession de phases de hausse et de baisse de l’activité économique : niveau de croissance, de la production ou de l’emploi. L’objectif principal de la publicité est de vendre beaucoup, et à l’avance, le produit avant que le consommateur ne le voit et ne l’examine réellement. Tandis que l’objectif de la promotion de vente est de compléter et de coordonner la publicité et la vente directe aux consommateurs. La publicité, la vente directe au consommateur et les opérations promotionnelles sont les principales méthodes utilisées pour encourager les consommateurs à acheter. Par les canaux de communication et de diffusion existant, on tente de persuader les participants, dits consommateurs, d’aimer ou d’acheter ce produit tel qu’il est présenté. Ainsi la publicité peut se faire à la radio, à la télé, par les calicots ou banderoles, par des affiches et affichettes, dans les quotidiens ou journaux, par les magazines et les catalogues, par publipostage et par internet, etc. En République Démocratique du Congo, les sociétés brassicoles (Bralima et Bracongo) et certaines sociétés de communication cellulaires (Vodacom, Celtel devenue Zain, Oasis devenue Tigo, Congo Chine Télécom, en sigles C.C.T., Standards Télécommunication, etc.), par leurs services commerciaux et de marketing, apportent leur appui logistique et financier aux sportifs et aux artistes congolais en général. En retour, elles exigent leur lot de visibilité. Beaucoup de compétitions, de concerts, de tournées artistiques, des tournois sont sponsorisés ou entièrement pris en charge par ces entreprises. L’organisateur de manifestations doit éviter d’utiliser des titres sans portée dans les annonces publicitaires, dans les médias chaux ou froids et, surtout, sur les calicots et les affiches. Nombre de titres sont sans vie. Ils dorment paisiblement alors qu’ils doivent stimuler et susciter beaucoup d’intérêt. Les titres doivent obliger à lire, éveiller le désir irrésistible d’apprendre davantage ou de s’informer. Certains titres de manifestation agissent comme des freins et ôtent l’envie de lire davantage. Ces annonces inhibent le désir du public d’aller à la manifestation. Or, un titre différent peut facilement doubler le nombre de lecteurs et le résultat de vente d’un spectacle. Ce fait est sans cesse prouvé par les annonces dont le succès est exactement contrôlable. Il faut des titres éveillés et captivants, des titres qui travaillent et chatouillent l’attention du public. Il est évident que, plus les lecteurs d’une annonce seront nombreux, plus nombreuses seront aussi les personnes convaincues par cette annonce et qui pourront participer à la manifestation. Les titres doivent respecter le principe de trois « C ». C’est-àdire qu’ils doivent être courts (ou concis), clairs et complets. Les annonces 94
doivent tout renseigner en peu de mots. Un titre qui ne saute pas aux yeux ne bénéficie que d’un bref regard. Les lecteurs ne s’enthousiasment pas pour les choses qu’ils considèrent sans intérêt ou sans importance. Les titres plats, creux, ternes et pompeux sont à éviter, car ils peuvent frustrer les participants au lieu de les pousser à la participation. Néanmoins, certaines manifestations à guichet fermé ne requièrent guère de publicité. Elles peuvent avoir été achetées par une ou deux personnes et ne sont pas absolument destinées à un grand public. Par exemple, un spectacle offert à l’occasion de l’anniversaire d’un prince ou d’un fils d’un homme d’Etat (Ministre, Chef de l’Etat, etc.) n’a pas besoin de publicité. III.4.4. Principe de financement de la manifestation Le financement est un facteur clé pour la réussite d’une manifestation ou d’un événement. L’exécution des dépenses de la manifestation doit être conforme aux moyens réunis et au budget. Le dépassement budgétaire est une mégestion pure et simple. Le budget est présenté sous forme de tableau récapitulatif des dépenses à effecteur et des recettes à obtenir. Que la manifestation soit onéreuse, payante, etc., elle est facteur de la production des charges issues de la consommation et/ou de la transformation de biens et services. Plus l’on mettra du paquet pour la réalisation d’une manifestation, plus sa matérialisation sera évidente. Si les moyens mis en jeu en fonction du budget sont précaires, la chance de réussite de l’événement sera moindre. On peut financer une manifestation sur fonds propres ou sur appels de fonds (fonds extérieurs). Certaines organisations s’attèlent aux activités de collecte de fonds avant la réalisation de leurs événements (campagne de financement, les événements- bénéfices, les loteries autorisées, les demandes de souscription, les sponsorings, etc.). Les entrepreneurs culturels professionnels comptent d’abord sur le financement propre, issu de l’exploitation de leurs productions, avant de songer aux financements externes, qui peuvent être hypothétiques. Le financement demeure un élément déterminant dans l’organisation et le succès de la manifestation. La dimension de la manifestation dépend, entre autres, de la taille de son financement. Le mode de financement d’une manifestation diffère d’une organisation, d’un événement à l’autre. La nature de la demande, les liens de partenariat et les relations d’affaires que l’on entretient avec les bailleurs de fonds varient selon qu’ils sont investisseurs, subventionnaires, consommateurs (clients) ou donateurs. Généralement, les investisseurs apportent des capitaux frais pour la réalisation d’un projet banquable. Les investissements doivent être rentables à court, à moyen ou à long terme. Par rapport aux organisateurs, les investisseurs font partie intégrante de l’organisation en qualité d’associés, ou sont représentés par leurs délégués. Ils sont liés par des relations d’affaires et participent à la gestion directe ou indirecte de la manifestation ou du projet 95
proprement dit. Pour les spectacles vivants, les investisseurs sont dits producteurs et sont régis par un contrat de production. Aucun investissement n’est onéreux dans les affaires ; il doit produire des dividendes à long, à moyen ou à court terme. Les investissements dans le domaine des spectacles vivants sont toujours à court terme. Tandis que, dans le secteur du disque et du livre, les investissements sont à moyen terme. Cependant, les investissements en matériel (industrie, instruments, immobilier, etc.) sont souvent à long terme. Dans les domaines de musique, des arts plastiques, des arts martiaux, etc., les bénéfices issus de l’investissement sont partagés entre les parties, au prorata du contrat de production. Les subventionnaires apportent une aide financière ou technique, selon certaines normes, pour encourager une organisation ou un événement. Les subventions peuvent provenir des institutions nationales et internationales (Gouvernement national, provincial, Parlement, Organismes Internationaux ou d’autres entités municipales décentralisées). Pour soutenir les événements d’envergure, les subventions peuvent être spéciales ou ordinaires. A l’instar des commanditaires, les subventionnaires revendiquent souvent leur part de visibilité en retour de leur soutien moral, matériel ou financier. Ils aiment profiter du rayonnement de l’événement pour faire passer leur message et promouvoir leur image de marque ou celle de leurs entités ou institutions respectives. Les commandites sont des ententes d’affaires par lesquelles l’organisation ou l’événement s’engage à promouvoir une entreprise privée en retour de son financement ou de sa contribution à la réalisation du projet. La commandite vise à associer son image d’entreprise à des organisations, projets et événements qui font appel à la participation, à la performance, à l’excellence, à l’émotion, etc. : « La commandite d’événement offre au commanditaire la possibilité de rejoindre les consommateurs dans un environnement favorable. Le consommateur est plus réceptif quand il participe à un événement de son choix dans ces temps de loisirs. (…) le consommateur apprécie que le commanditaire soutienne une activité dont il en pourrait bénéficier autrement. En s’associant à un événement sportif, culturel, social ou humanitaire, le commanditaire voit l’image qui s’en dégage se refléter sur lui, qu’elle soit positive ou non»56. La commercialisation des manifestations peut constituer une source sure de financement des événements. Le besoin de survie du produit et le développement de l’organisation entraîneront, par ricochet, l’exigence de la rentabilité. Pour mesurer la fiabilité d’une entreprise culturelle, il suffit de vérifier ses capacités de d’autofinancement, par rapport à la valeur ajoutée. Une manifestation n’est prospère que lorsqu’elle est en mesure de s’autofinancer et, peut être, de faire davantage. 56
. Renaud, Jacques, Op. Cit, p 169 96
Les manifestations budgétivores font souvent appel aux financements extérieurs qui proviennent des subventions, des sponsorings, des commandites, des mécénats, des dons et legs,etc. Les manifestations de croissance permettent l’exploitation commerciale des événements pour un financement interne ou endogène. Les différentes formes de dérivés lucratifs issus des manifestations peuvent être budgétisées pour l’autofinancement de l’organisation. Lors de la fixation de prix (la tarification), le rapport qualitéprix et les multiples charges effectuées sont pris en compte pour une bonne rentabilité. L’obtention ou la souscription aux microcrédits ou aux crédits auprès des personnes morales et physiques, ou auprès des entreprises commerciales, des institutions financières (banque, coopérative, bailleur des fonds, opérateur économique, etc.), avec ou sans un taux d’intérêt appréciable, peut permettre un financement direct de la manifestation. Le remboursement devra se faire selon un échéancier. Il convient de noter que certaines souscriptions de crédits sont assujetties aux remboursements avec de taux d’intérêts fixés par la banque ou de commun accord entre souscripteurs. En RDC, certaines institutions financières, comme Procrédit Banque, Ecobanque accordent des crédits et des microcrédits sans intérêt aux souscripteurs, sur présentation de demandes motivées et parrainées par certains de leurs clients fidèles. Certaines banques congolaises, telles que Raw Banque et la Banque Internationale du Congo (BIC) exigent, par contre, un taux d’intérêt proportionnel au chiffre d’affaire emprunté et selon un délai et un mode de remboursement. Les individualités économiques et politiques, telles que les députés et autres bienfaiteurs, évoluent dans l’ombre et accordent, pour la réalisation de chefs-d’œuvre, des financements non remboursables et sans intérêt, parfois selon la hauteur de la demande, s’il y a des garanties de remboursement. En général, en tant que produits culturels, les manifestations sont transformées et produites par les entreprises ou organisations culturelles. Malheureusement, certains opérateurs du secteur culturel accusent une ignorance de la culture de l’entreprise et, pis, ils font preuve du manque de l’éthique des affaires. Pourtant, affirment Robert Salomon et Kristine Hanson, « Plus une entreprise réussit, plus elle accorde d’attention à son code moral; en outre, plus on s’élève dans la hiérarchie professionnelle, plus on attache d’importance à l’éthique dans tous ses détails»57. En effet, poursuivent-ils, « les individus et les organisations qui réussissent le mieux sont ceux qui prennent l’éthique au sérieux. Ce n’est guère étonnant, puisque l’attitude à l’égard de l’éthique détermine largement la façon dont on traite les employés, les fournisseurs, les actionnaires et les clients, mais aussi les concurrents et les autres membres de la collectivité »58. Certains métiers de 57
.Robert C., Salomon et Kristine R, Hanson, La morale en affaires : clé de la réussite, Nouveaux Horizons, Paris, 1989, Sp. 58 .Robert C., Salomon et Kristine R, Hanson, Ibidem. 97
la culture souffrent d’un manque de reconnaissance et de professionnalisation. Les entreprises culturelles doivent fournir un produit qui répond à une demande ou aux attentes de la société. S’il ne peut que probablement améliorer la vie de nombreuses personnes, du moins ce produit culturel peut amuser, distraire, édifier, instruire et changer totalement la société. L’impact qui doit découler des entreprises culturelles, est l’ensemble de bouleversements socioculturels provoqués par les produits des entreprises. Les produits culturels demeurent l’épine dorsale d’une manifestation culturelle. Sa protection doit interpeller le créateur, le consommateur et le pouvoir public. L’abondance de produits et institutions culturels ne confère guère le visa de développement. Encore faut-il avoir la culture de l’entreprise et de la bonne gouvernance (gestion), d’autant que, pour garantir leur efficacité, les initiatives de développement exigent certains préalables, à savoir : un cadre économique institutionnel stable et transparent, garantissant un cadre macro-économique assaini, transparent et prévisible. III.4.5. Principe de la protection de la manifestation Protéger une manifestation n’est pas une tâche facile, même si elle apparaît comme le moindre des soucis des organisateurs de manifestations non avisés. Nombreux sont les organisateurs de manifestations qui sont tombés en faillite par imprudence, pour avoir négligé cet aspect du problème. Ils ont écopé des pénalités diverses et continuent, peut être, à indemniser les victimes. Il ne suffit pas d’appeler des policiers, des militaires, des gangs, des services de gardiennage et d’autres services secrets et de sécurité pour prétendre à la bonne protection d’une manifestation culturelle. Ce dispositif n’est que l’aspect primaire de la protection, qualifiée de protection physique. Obtenir au préalable les différentes autorisations locales et administratives s’avèrent une forme de protection morale de la manifestation. La protection intellectuelle constitue une autre paire de manche dans le domaine des échanges économiques. Selon René CASSIN, « l’humanité cesserait d’être elle-même si elle se confinait dans la contemplation des chefs-d’œuvre du passé, sans entretenir la création. Et pour entretenir cette flamme de l’intelligence créatrice continuera, comme le feu dérobé au ciel par Prométhée, à rehausser et illuminer les humains»59. 59
.CASSIN, ® cité par KEREVER (A) in « le droit d’auteur : acquis et conditions du développement de la culture juridique européenne » in le Droit d’auteur. Revue mensuelle de l’OMPI, Genève, Avril 1990, P147
98
Sécuriser et faciliter les participants disposant du billet d’entrée au spectacle est l’obligation majeure des organisateurs des événements. Garantir la protection des manifestations, c’est aussi doter l’organisation des moyens susceptibles d’endiguer la fraude sous toutes ses formes. C’est aussi doter la manifestation du cadre juridique approprié. Ce qui revient à garantir les droits de publication, de diffusion, d’exécution, de prestation, de participation, de collecte et de protection des propriétés intellectuelles. Certains mécanismes de protection des œuvres naissent au fur et à mesure que se développe également la piraterie. Ainsi, on parle de codes, de sociétés de collecte et de droits d’auteurs, tels : ! « ISRC » (code) (International Standard Recording Code). C’est un des moyens d'identification d’enregistrements sonores et audiovisuels. Il permet d’administrer plus facilement les droits voisins par les sociétés de gestion collective et de contrôler la diffusion, la radiodiffusion de chaque titre ; ! « La norme ISO15707 » qui a pour fonction, entre autres, de faciliter, d’accélérer et de rendre plus efficaces l’administration des droits d’auteurs et le versement des droits afférents aux œuvres musicales à l’échelon mondial ; ! Société d’auteurs : Regroupement d’auteurs et de compositeurs chargé de percevoir et de répartir les droits d’auteurs à ses membres et à ceux d’autres sociétés qu’elle représente ; ! Société de gestion collective : appellation visant l’ensemble des sociétés de perception de droits d’auteurs et de droits voisins ; ! I.F.P.I.: « International Federation of Phonographic Industry » Fédération internationale de producteurs de phonogrammes. Cette association représente, notamment, les firmes de disques lors des négociations avec le Biem ; ! Spedidam : Société française de perception et de distribution de droits des artistes interprètes de la musique et de la danse. Elle administre les droits des artistes interprètes dont le nom n'est pas mentionné sur l'étiquette des phonogrammes ou au générique des œuvres audiovisuelles ; ! Sacem : Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique, organisme français fondé en 1851 dans le but de défendre les intérêts juridiques et économiques des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique ; ! Soneca : Société Nationale des Editeurs, Compositeurs et Auteurs, créée par l’Ordonnance-Loi N°69-064 du 06 décembre 1969, unique institution en RDC chargée de la protection de droits d’auteurs et des droits voisins dûs aux créateurs des œuvres de l’esprit. Elle a pour mission l’exploitation, l’administration et la gestion de tous les droits d’auteurs et de tous les droits connexes (voisins) au Congo et à l’étranger, pour elle-même, pour les sociétés, pour des mandats et des sociétés correspondantes SABAM (Belgique), SACEM (France), SUISA (Suisse), etc. Elle doit procéder à la 99
perception et la répartition desdits droits. Faire bénéficier aux artistes auteurs et interprètes de toutes leurs rémunérations en respectant les relations contractuelles des spectacles lors d’un festival, d’une tournée ou d’un événement est l’une des étapes importantes de la protection des manifestations. Savoir choisir la période, la saison, le moment idéal de déroulement d’un événement est un gage de sécurité de la manifestation, car les intempéries peuvent troubler une cérémonie publique en plein air. Il faut savoir choisir le cadre de déroulement de la manifestation en fonction de l’environnement. Un soleil piquant ne fait pas moins de mal aux spectateurs qu’une pluie torrentielle. Observer méticuleusement la météo est une tâche très bénéfique pour les organisateurs de spectacles. Pour une bonne gouvernance des manifestations, on doit sensibiliser les artistes et autres prétendants aux droits d’auteurs, aux droits voisins, aux droits de suite et aux autres de s’affilier aux sociétés qui en assurent la collecte et la gestion. Un bon agencement de spectacles, tenant compte des itinéraires de vols peut sécuriser le bon déroulement d’un festival. Ces dernières années, l’importance prise par l’organisation de manifestations culturelles pourrait entraîner une évolution en matière de protection de manifestations culturelles. Nous sommes à l’heure du renouveau scientifique et de la mondialisation. Pour le Souverain pontife, le Pape Jean Paul II, l’élément positif de la mondialisation, c’est «l’augmentation de la production et de l’efficacité, l’intensification de relations entre les pays et les cultures, le renforcement du processus d’unité entre les peuples, les nouvelles possibilités, permettant de déployer la solidarité avec les membres moins favorisés de la famille humaine »60. Le droit d’auteur est le bénéfice qu’un créateur tire de l’exploitation de son œuvre. On distingue essentiellement les droits patrimoniaux et les droits moraux. Depuis des années, la protection de droits d’auteur ne vise pas le contenu même de l’ouvrage scientifique, moins encore de l’organisation d’une manifestation culturelle ou d’une cérémonie publique. Un savant exposant une découverte ne peut faire protéger celle-ci par la loi sur les droits d’auteur, ni un historien les faits historiques qu’il relate ou les événements qu’il raconte, cette matière relevant du patrimoine commun. Par contre, ce qui jouit de la protection de la loi, c’est le véhicule ou le support par lequel l’homme de science, le créateur de l’esprit et l’opérateur culturel conserve et diffuse leur produit. C’est l’œuvre à travers laquelle l’homme exprime ou véhicule sa pensée (un livre, un film, un dessin, une photo, un 60
. SS Jean PAUL II in KOUEVI, Louis, Les mots de notre engagement : réponses à 100 questions brûlantes de société, Editions AFRIQUESPOIR, Kinshasa, 2006, P.157. 100
journal, une disquette, un compact disque, un spectacle, etc.). Il faut un aménagement personnel des faits et informations réalisés et, en plus, déclarer cette œuvre dans une société de collecte et de protection de droits d’auteur et œuvres de l’esprit. On veillera, par exemple, aux redevances phonographiques lors de distribution ou vente de disques. C’est le pourcentage revenant au producteur et à l’interprète d’un enregistrement sur le prix de vente d’un disque. On parle également de royaltie. Le taux de la redevance dépend du type de contrat considéré et de la négociation des parties. On prendra soin de respecter les clauses sur la synchronisation : c'est-à-dire lors de la reproduction d’un enregistrement sonore au sein d’une œuvre audiovisuelle (film, publicité, etc.). La synchronisation doit être autorisée par l’éditeur de l’œuvre et par le producteur de l’enregistrement. Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. Les organisateurs aguerris prévoient les problèmes potentiels avant que ceux-ci surgissent. Ils connaissent leurs besoins précis et préparent sérieusement leur entreprise. La protection des manifestations culturelles suppose la mise sur pied des gages de sécurité pour annihiler la perturbation de l’événement et assurer son bon déroulement. Il s’agit de garde-fous au niveau de la gestion des ressources humaines, matérielles et financières. Les précautions à prendre pour la gestion des ressources humaines concernent le public, les organisateurs et les prestataires. Au préalable, il faut obtenir toutes les autorisations nécessaires auprès du pouvoir public ou des services de l’État. Au niveau du public, il ne faut jamais perdre de vue qu’un public ayant payé son spectacle est plus exigeant que celui à qui il est offert gratuitement. Savoir soigner son public, c’est lui présenter des menus, des spectacles, des événements répondant à son goût, à ses besoins ou à ses aspirations. Le public qui voit ses tâches allégées à l’entrée, durant et à la sortie de la manifestation s’estimera amadoué et protégé d’office. Lors d’un festival, par exemple, si l’endroit du déroulement de la manifestation est éloigné des spectateurs, il faut prendre les dispositions de transport pour les emmener au lieu de la manifestation et les retourner. Au niveau des organisateurs, nous retiendrons qu’une mauvaise sélection de collaborateurs, de troupes, d’orchestres, du public ou de participants peut entraver les succès d’une manifestation. Les êtres humains sont complexes, affirme le Révérend Epircum : « Ils éprouvent des sentiments, des attractions, des répulsions qui influent sur la marche de l’institution. Ils peuvent être générateurs de conflits ou être facteurs de paix ; ils peuvent être créatifs ; mais leur créativité peut être étouffée. La gestion des ressources humaines vise à favoriser l’efficacité dans le milieu de travail et à valoriser la créativité »61.
61
. EPIRCUM, RP, Gérer le personnel d’une ONG, Editions CEPAS, Kinshasa, P4-5 101
Dans une manifestation, on reçoit des personnes venant de divers milieux culturels. Et il faut en tenir compte. Si les relations contractuelles, qui lient les organisateurs des manifestations et les différents partenaires, ne sont pas clairement définies, on risque de voir la manifestation échouer, perturbée ou créer des contentieux plus tard. Hors mis le domaine public que constitue l’ensemble d’œuvres qui ne sont plus couvertes par le droit d’auteur, leur délai de protection ayant expiré, l’organisation fera attention aux diverses formes qui sont exploitées durant les manifestations publiques. En plus du contrat d’artiste (contrat d’enregistrement exclusif), on veillera au contrat de distribution, qui est la convention par laquelle le producteur cède au distributeur le droit de commercialiser ses disques (déjà fabriqués). Tandis que le contrat de licence est une convention conclue entre un producteur et une firme de disques, par laquelle le producteur cède à celle-ci le droit de reproduire, de distribuer et d’assurer la promotion de l’enregistrement, en échange d’une redevance perçue sur chaque exemplaire vendu. Le contrat d’enregistrement exclusif, quant à lui, est une convention par laquelle un artiste cède à un producteur le droit exclusif d’enregistrer ses prestations d’interprète à charge, pour le producteur d’exploiter ses enregistrements et de payer à l’artiste une redevance. Dans le show-biz culturel, on parle également du « Cross-latéralisation des avances », terme emprunté à l’anglais, signifiant qu’une avance concédée en vue de l’exploitation d’un support particulier (un album) peut être récupérée sur tout ou sur certains autres revenus visés par le contrat (par exemple, les revenus du deuxième album s’agissant du domaine musical). Aussi faudra-il tenir compte des droits reconnus à l’artiste par certaines législations nationales d’autoriser tout enregistrement et toute exploitation de son interprétation, ainsi qu’un droit à rémunération équitable et à rémunération pour copie privée, appelés communément droits voisins (artiste). Il existe également, dans la même lignée, le droit de reproduction mécanique et le droit de reproduction publique. Le droit de reproduction mécanique est la part de droit payé aux auteurs, compositeur et éditeur d’une œuvre musicale lors de sa reproduction sur disque (ou cassette). En général, elle est calculée sur le prix de vente en gros de l’exemplaire considéré. Tandis que le droit de reproduction publique est un droit de l’auteur qui peut seul autoriser la reproduction ou l’exécution publique de son œuvre. On parle aussi de droit de communication publique ou droit de l’auteur qui peut seul autoriser ou interdire la communication de son œuvre au public (radiodiffusion, télédiffusion, représentation publique, etc.). Les partenaires extérieurs exigent la transparence dans la gestion de manifestations. Ils se sentent encouragés quand les résultats de leur investissement sont visibles et palpables. Une gestion orthodoxe et rationnelle des moyens mis à la disposition des organisateurs incitera les partenaires à multiplier leurs mises selon les projets. L’on tiendra compte des 102
ressources financières disponibles car l’organisateur doit veiller au règlement des sommes dues aux producteurs, aux managers et à tous ceux qui ont presté durant la manifestation d’autant plus que certains organisateurs négligent de motiver leurs collaborateurs et certains vacataires journaliers au point de les exposer à la mendicité ce qui amenuise la réputation de la manifestation et pourquoi pas l’image de marque des organisateurs. On se rappellera que l’insuffisance de moyens financiers et matériels bloque parfois la gestion de ressources humaines et que l’abondance nuit quand il y a mauvaise affectation. Le mécontentement du personnel peut paralyser l’activité ou entraîner l’échec de l’événement. La maîtrise du temps et des dispositions matérielles s’avère indispensable, car la qualité et la quantité d’équipement peuvent influer sur la réussite de la manifestation. Trop peu d’équipements ne facilite pas le bon déroulement d’une manifestation. L’organisation risque de perdre inutilement beaucoup de temps et empêcher la manifestation d’atteindre les objectifs assignés. Dans les milieux où l’électricité est instable ou paraît un luxe, il faut d’office envisager un groupe électrogène bien approvisionné en carburant pour contourner la difficulté. Pour n’avoir pas respecté le temps, beaucoup d’artistes musiciens congolais ont provoqué des incidents malheureux dans les lieux de spectacles. Certains mélomanes ne supportent pas les impromptus et considèrent le manque de ponctualité comme une arrogance, voire comme une insulte grave. Pour avoir programmé un concert en matinée (à 14 heures) au stade de la commune de Mvuzi dans la ville de Matadi et ne s’être présentés qu’à 20 heures, l’artiste musicien Antoine KOFFI OLOMIDE et son groupe « Quartier Latin » avaient essuyé un jet de pierres dans la province du BasCongo. Furieux, les mélomanes les ont empêchés de prester et de poursuivre leur tournée artistique vers Boma et Muanda. Les artistes du Quartier latin et leur leader Koffi n’ont eu la vie sauve que grâce à la police et à l’intervention personnelle du Vice Gouverneur de la province du Bas Congo. Koffi avait été obligé de se déguiser pour sortir furtivement de la ville de Matadi, de nuit et sous l’escorte de la garde du Vice-gouverneur. Il en est de même de l’artiste musicien NGIAMA MAKANDA dit Werrason et de son orchestre « Wenge Musica : Maison Mère ». Programmés en concert matinée à Bukavu, dans le stade de Kadutu plein à craquer depuis 14 heures, certains musiciens du groupe n’ont pu se présenter qu’à 17 heures et leur leader Werrason à 18 heures 30 minutes. A son entrée, le public l’a accueilli par une pluie de pierres, au point qu’il est réparti sur la pointe de pieds. D’abord suspendu, le concert était annulé. La police s’est évertuée à protéger l’équipement (instruments musicaux)) et à sécuriser les musiciens qui n’avaient pas pu s’échapper. Les organisateurs des manifestations doivent être prudents et strictes dans les contrats avec les artistes, pour garantir le respect des clauses des contrats et, surtout, de la ponctualité lors des spectacles vivants. Certains artistes congolais cultivent l’irrespect de la 103
ponctualité comme un acte de bravoure, de vantardise et d’arrogance, sans tenir compte des conséquences fâcheuses qui en découlent. Managers, producteurs et sponsors doivent œuvrer ensemble pour éduquer les artistes en matière de respect de contrat et de timing dans les engagements pris avec le public. La meilleure façon d’éduquer le public ou les mélomanes, c’est d’être ponctuel et digne de soi. L’inobservance de la ponctualité peut plonger la manifestation dans l’imbroglio. Le respect du temps lors d’un événement ou d’une manifestation instaure une confiance d’or entre les participants et les organisateurs. Il témoigne de la probité morale et de la bonne foi des organisateurs. On se souviendra qu’en 2006, lors d’une édition de la Foire Internationale de Kinshasa, les deux grandes sociétés brassicoles de la RDC, la Bralima et la Bracongo, avaient sponsorisé, le même jour et à la même heure dans leur stand respectif, l’organisation de deux concerts de musique, pour deux géants de la musique congolaise et, malheureusement, pour deux artistes rivaux, Werrason (sponsorisé par Bracongo) et Jean Baptiste Mpiana (sponsorisé par Bralima). Les deux leaders se sont présentés, spectaculairement et curieusement au même moment, aux podiums des « villages » Bracongo et Bralima, où leurs orchestres jouaient déjà à l’intention des leurs fans. Pourtant, ces deux villages étaient éloignés et séparés par d’autres stands. Leurs prestations commencèrent à 20 heures du soir et se poursuivirent jusqu’au lendemain à 14 heures de l’après-midi, couvrant exceptionnellement 18 heures de concert non stop. Aucun artiste ne voulait clôturer le concert avant l’autre, de peur que ses fanatiques n’aillent poursuivre la fête chez le concurrent. Ce furent des spectacles hors du commun, suicidaires et anti-professionnels. Les organisateurs de ces manifestations avaient tenté, sans succès, de les suspendre. En vain, les organisateurs de cette foire avaient également tenté de couper la fourniture d’électricité aux deux stands pour persuader les artistes de clôturer leurs prestations. Ils avaient allumé les groupes électrogènes prévus par leurs sponsors pour la fourniture du courant alternatif et les concerts s’étaient poursuivis. Il avait fallu l’intervention des agents de l’ordre, sur instruction des autorités municipales et provinciales, pour clôturer les spectacles par dissuasion. C’est de justesse qu’il n’y avait pas eu mort d’homme parmi les artistes et les mélomanes. Voilà pourquoi, il faut maîtriser l’environnement culturel dans lequel on évolue. Les accidents sont pour la plupart imprévisibles, ils arrivent quand on s’y attend le moins et sont la cause de frustrations et de lamentations, voire de procès. On se souviendra que, lors d’un concert de musique de l’orchestre Trio Madjesi, un mur du stade Tata Raphael s’était écroulé sur les spectateurs, tuant du coup une vingtaine de mélomanes. Les cas pareils ne sont pas souhaitables et peuvent être évités de justesse. Il suffit d’un peu de vigilance lors de la prospection des lieux. Certaines dispositions doivent être prises par les organisateurs pour prévenir ou éviter les accidents, les 104
maladresses, les incidents et les éventuels troubles, les avortements délibérés durant la réalisation de la manifestation, les ratés des mauvaises gestions et programmations, les incompréhensions découlant des mauvaises négociations, etc. En cas de sinistre, les souscriptions des polices d’assurance permettent de couvrir les organisateurs, les participants et le public. Il ne suffit pas seulement de dégager les responsabilités de chacun en cas d’accidents, de lésions corporelles, de dommages physiques ou matériels issus des incendies, vols ou autres lors des manifestations ; mais, il faut surtout savoir prévenir, empêcher et, le cas échéant, couvrir ces risques. C’est pourquoi, il faut une garantie suffisante pour payer les dommages et intérêts au cas où on n’aurait pas souscrit à une assurance couvrant les dommages à sa propriété. D’où, la nécessité de s’assurer de la validité des certificats d’assurance émis par les assureurs, sachant toujours que la valeur de l’indemnisation varie selon la fréquence des sinistrés et la valeur assurée. Le principe d’assurance est très important dans l’économie moderne. Il contribue à l’accroissement du niveau de protection de l’ensemble d’individus, et sa généralisation l’a rendu imposable à de nombreux domaines de la vie, y compris les manifestations culturelles. La manifestation peut souscrire aux assurances de dommages ou aux assurances de personnes. Sur le plan interne, l’organisateur dispose de son règlement intérieur et du règlement de l’organisation, qui définissent les directives à suivre pour les membres de l’organisation et les droits et obligations des organisateurs vis-àvis des partenaires, des invités et des prestataires. Sur le plan matériel, il faut choisir un cadre sécurisant et utiliser du matériel de choix, de confiance et approprié au spectacle selon la fiche technique présentée par le manager. Ne pas oublier de souscrire à une assurance médicale ou de prévoir un médecin de permanence et une ambulance. Dans le cadre de la normalisation des manifestations culturelles, les organisateurs des événements publics sont tenus à se conformer à cette obligation matérielle. Selon certains pays, seront passibles de sanction, les organisateurs des événements qui n’auront pas prévu une ambulance et un personnel soignant lors des événements publics célébrés sous leur égide, malgré la souscription d’une police d’assurance médicale. Les premiers soins d’urgence doivent être administrés par les équipes de secours des organisateurs. Savoir évaluer l’ensemble de risques et de coûts liés à la production d’une manifestation est un des moyens efficaces et indispensables pour la protéger. Il faut prévenir les événements et éviter des sinistres avant, durant et après les manifestations. Les organisateurs doivent veiller au respect strict de toutes les clauses des contrats de spectacles, de cessions, de management, de coréalisation, etc. Ils doivent rappeler les responsabilités de chaque 105
partenaire. L’artiste et le producteur, par exemple, sont respectivement tenus d’assurer les objets leur appartenant ; et les organisateurs des manifestations sont tenus de souscrire les assurances nécessaires à la couverture des risques liés aux événements ou aux représentations des spectacles aux lieux des manifestations. Vers la fin de l’année 2007, la société brassicole Bralima, sponsor attitré de l’artiste Jean Baptiste Mpiana et son groupe, devenue le nouveau sponsor officiel de Werra Son Ngiama et son ensemble musical, avait tenté, une fois de plus, d’organiser à l’attention des mélomanes congolais en général et kinois en particulier, un événement musical dénommé « spectacle de réconciliation » entre les deux orchestres légendaires et leurs leaders. Cadeaux de nativité et de Saint Silvestre, selon les organisateurs, ces spectacles devaient se dérouler au Stade des Martyrs et sur une même scène, le dernier weekend de l’an. Tirant de leçon du passé, et considérant le scandale observé lors de leurs concerts à la Foire Internationale de Kinshasa en 2006, les autorités provinciales avaient jugé utile d’annuler cet événement, pour raison de sécurité, avaient-elles soutenu. Personne n’avait voulu prendre le risque d’endosser les responsabilités des sinistres qui seraient advenus en cas de dérapage. Savoir prévenir et éviter les risques sont des attitudes responsables que doit adopter tout organisateur avisé, quoique, parfois, cela puisse paraître impopulaire aux yeux des mélomanes. Pour chaque manifestation, il existe des dispositions particulières qu’il convient de connaître. S’agissant de l’interview, lors d’une conférence de presse, le journaliste qui met en forme et compose l’interview est, assurément, titulaire d’un droit d’auteur. Mais, si l’interviewé estime qu’on a repris intégralement son génie, c'est-à-dire ses propres termes et qu’il aurait de la sorte participé à la mise en forme finale de cette interview, il peut jouir d’un certain droit de co-auteur. Concrètement, la personne interviewée peut conserver un droit d’auteur sur la partie de ses propos qui aurait été reproduite intégralement, si la forme de sa réponse révèle un développement personnel et une structure suffisante pour qu’elle soit rangée parmi les œuvres orales. L’interviewé est également réputé co-auteur, s’il a revu et corrigé les épreuves avant la publication ou si ses propos sont seulement repris à la lettre. Il convient de rappeler que la protection d’une œuvre d’art est une responsabilité individuelle. Elle est libre et diffère d’un contexte à un autre. Toutefois, la compilation de plusieurs interviews rend le journaliste titulaire des droits d’auteurs de l’ensemble d’interviews. Contrairement aux œuvres artistiques qui sont protégées par la loi, les discours publics, tels que les communications gouvernementales radiodiffusées ou télévisées (médiatisées), les émissions politiques et religieuses sont libres de reproduction. Les interprètes dramatiques et le metteur en scène de théâtre perçoivent les droits voisins, du fait qu’ils mettent en scène ou interprètent une œuvre préexistante. La mise en scène des chorégraphies et des pantomimes sont expressément protégées. 106
L’organisation de cérémonies et de manifestations publiques devra tenir compte de droits d’exécution ou de reproduction, au cas où il y aurait eu communication directe d’une œuvre au public : projection d’un film, audition des disques, radiodiffusion d’une œuvre captée en direct, retransmission en direct ou en différé d’un concert à la télévision, représentation d’un spectacle vivant, etc. Cette exécution ou représentation peut se faire par des prestataires ou interprètes ou par l’intermédiaire d’un support de communication (machine). Lors d’un spectacle vivant, par exemple, les organisateurs veilleront à l’application des contrats d’engagement entre eux et les artistes interprètes. Il s’agit de conventions par lesquelles une personne physique ou morale s’assure, moyennant rémunération, le concours de service d’un artiste ou acteur du spectacle (en vue de sa production). En droit, ce contrat est présumé un contrat de travail. Entre les artistes-interprètes et les détenteurs des droits d’exploitation (Producteurs /Entrepreneurs) de tournées, on peut avoir signé des contrats d’exclusivité ou des contrats « hybrides », dits contrats d’engagement. Les producteurs et les acteurs des spectacles vivants peuvent également être liés par: - des contrats de mise à disposition avec les exploitants directs des salles. Ces derniers gèrent des lieux (stades, espaces, etc.) ou des équipements culturels et de loisirs. Ils peuvent louer ou mettre à disposition les lieux ou les salles ainsi que le personnel d’accueil et le personnel technique à un diffuseur ou à un producteur. En outre, ils doivent détenir les titres d’occupation (propriété, bail, contrat de gérance) des salles et, par conséquent, endossent la responsabilité de la sécurité des lieux et du respect de la réglementation applicable aux lieux et aux salles de spectacles ; - des contrats d’agence, de vente et de coréalisation avec les diffuseurs ou organisateurs. Ces derniers mettent en place une programmation de spectacles professionnels ou amateurs dans le cadre d’une action culturelle ou artistique cohérente, visant à fidéliser le public. Il assure la promotion, la programmation, l’information et l’accueil du public. Les diffuseurs mettent tout en œuvre afin que, lors de la manifestation, le public participant soit dans les meilleurs conditions possibles pour apprécier la qualité culturelle ou artistique de la manifestation. S’il s’agit d’un spectacle, le diffuseur l’achète auprès d’un producteur, sous couvert d’un contrat de vente ou d’achat. Les diffuseurs professionnels peuvent exercer leurs activités sous différents statuts : association, société unipersonnelle, entreprise commerciale, collectivité publique, institution étatique ou internationale ;
107
- des contrats de prestation d’accueil avec les promoteurs. Le producteur de spectacle ou promoteur prend l’initiative de la production d’un événement ou d’un spectacle et engage les artistes et techniciens pour sa mise en œuvre. Il a donc la responsabilité de l’événement ou de la manifestation et celle de l’employeur à l’égard du plateau artistique. Le spectacle créé est ensuite * soit présenté directement au public, le producteur prenant en charge l’organisation de cette diffusion ; * soit vendu à un organisateur de spectacles sous couvert d’un contrat définissant les responsabilités et les engagements des deux parties. Le producteur peut également exercer son activité sous divers statuts, à l’instar de son confrère diffuseur ; - des contrats de distribution par lesquels le producteur signe une convention avec les distributeurs pour le droit de commercialiser ses fixations. Par distributeur, il faut entendre quelqu’un ( un grossiste par exemple) qui fournit les structures (magasins) de vente de disques, de vidéos, etc. Le distributeur possède un circuit de distribution ; - des contrats de licence entre le producteur et une firme de disque, par exemple. La convention consiste à céder les droits de reproduction, de distribution et promotion de l’enregistrement, en échange d’une redevance perçue sur chaque exemplaire vendu considéré comme inaliénable, ce qui le distingue des droits patrimoniaux. Certaines législations reconnaissent également un droit moral à l’artiste interprète, lui permettant de s’opposer à toute déformation de ses interprétations, en lui donnant le droit d’exiger la mention de son nom ; - des contrats d’édition entre l’éditeur, l’auteur et/ou le compositeur. C’est la convention de cession totale ou partielle de l’ouvrage ou de l’œuvre musicale à un éditeur, le droit de fabriquer en nombre des exemplaires de l’œuvre, à charge pour lui d’en assurer la publication et la diffusion. Par « diffusion », il faut entendre le fait de répandre l’œuvre dans le public de toute manière appropriée. Ce terme englobe aussi bien la mise en circulation d’exemplaires d’une œuvre ou d’une interprétation, que la radiodiffusion, la transmission par fil au public, la représentation publique sous différentes formes, etc. Avoir un avocat conseil événementiel ou circonstanciel est un problème d’éthique et de conscience professionnelle et non un gaspillage de moyens. Ce principe dépend de la taille de l’événement et de la sécurité juridique de la manifestation. L’usage de spécialistes garantit la manifestation et permet d’éviter beaucoup d’erreurs dans l’accomplissement de tâches. L’avocat conseil peut aider l’organisation à recouvrer son droit en cas d’abus de 108
confiance, et intenter des procès au cas où il n’y aurait point de règlement à l’amiable des conflits, sans paralyser le déroulement des festivités. Il peut également suivre les audiences en cas de contentieux, et participer aux plaidoiries, sans interrompre le bon déroulement de la manifestation. L’avocat engage et représente légalement l’organisation, d’autant qu’il est censé connaître les méandres de la loi et les réalités de l’organisation de la manifestation. Il peut sécuriser l’organisation et l’éclairer sur certaines zones d’ombre. Il peut faire partie de l’équipe technique organisationnelle. Dans cette perspective, Rudi Lack affirme que « faire les choses dans les règles peut vous épargner de nombreuses migraines par la suite. Certes, requérir l’avis de légistes et leur faire sanctionner officiellement vos décisions sera coûteux au départ, mais à long terme, vous y gagnerez, car cela vous protègera et donnera un cachet officiel à vos décisions, ce qui vous sera très utile par la suite »62. Protéger une manifestation revient à la mettre dans des supports commerçables et de conservation afin de l’inscrire dans les annales de l’histoire et la protéger contre l’usure et la piraterie. Savoir constituer des archives utiles aux éditions futures et aux générations à venir est un moyen sûr de protection et de conservation de la manifestation, car, les hommes passent mais les institutions restent. Un spectacle vivant peut être enregistré et vendu sous divers supports, tels le livre, la bande cassette, le disque compact audiovisuel, etc. La constitution du dossier de presse est, par jurisprudence, la forme préliminaire de la protection de la manifestation. Les articles dans les journaux, les annonces publicitaires, les spots et les émissions à la radio et à la télévision garantissent aux participants la réussite ou la faisabilité de la manifestation. Beaucoup de gens piratent les manifestations culturelles et les œuvres des artistes lors des spectacles vivants, si au préalable les dispositions de protection n’ont pas été prises. Cependant, il existe également des artistes moins honnêtes, qui piratent leurs propres œuvres (produits). Ils tentent de rouler leurs managers et leurs producteurs en sortant unilatéralement les mêmes œuvres sous diverses formes piratées, malgré les contrats y afférant. Ces pratiques constituent des erreurs d’éthique et de déontologie professionnelle, qui risqueraient d’enterrer une carrière plus rapidement et plus radicalement que toute autre erreur de jugement ou de comptabilité. La garantie morale constitue un gage de sécurité pour une manifestation, d’autant que l’éthique offre un angle élargi sous lequel il faut envisager la vie des affaires. On se souviendra qu’en janvier 1974, alors que Mohamed Ali venait de prendre sa revanche sur Joe Frazier, l’entraîneur Don King proposa à Ali et son manager de l’époque, Hubert Muhamed, un match avec Georges 62
. LACK Rudi, 101 principes pour savoir diriger, Editions GLIFA, Edition Française, Suisse, 2004, p70 109
Foreman, avec, en appui, une bourse de cinq millions de dollars américains à chaque boxeur. Après avoir obtenu l’accord de principe de deux boxeurs, Don King et John Doly multiplient des contacts avec les bailleurs de fonds, des sponsors, des mécènes, etc., en vue de donner un cachet particulier à la manifestation. La société Suisse Risnelle, ayant des gros intérêts au Zaïre de l’époque, obligea les organisateurs à faire passer l’événement en Afrique et, précisément, au Zaïre (RDC), où se trouvait son centre d’intérêt commercial, et se dit prêt à fournir les moyens pour les frais divers d’organisation. Les autorités gouvernementales de l’époque sautèrent sur l’occasion, se disant prêtes à subventionner l’activité et à accorder des facilitations, en supprimant même les prélèvements des taxes sur les recettes que réaliserait cette manifestation. Les promoteurs étant satisfaits des privilèges obtenus auprès des politiciens zaïrois (congolais), déléguèrent monsieur Schwartz à Kinshasa, la capitale du Zaïre, pour la signature des divers contrats liés à cette manifestation. Au-delà de toute complaisance, le gouvernement congolais de l’époque marque le ton, en mettant d’emblée à la disposition de l’organisation la bagatelle somme d’un million de dollars américains pour les frais de fonctionnement. Pour Don King et ses compatriotes, c’était du jamais réalisé dans le « show-boxing business ». La prévision budgétaire de l’organisation avait estimé réaliser 35 à 100 millions de dollars américains au cours de ce spectacle. Ainsi, rien que pour le Canada, la vente des droits de retransmission en circuit fermé ne devrait pas rapporter moins d’un million de dollars. La Grande Bretagne accepta de payer 600.000 dollars pour la retransmission de ce gala de boxe en circuit fermé, et c’est le montant des droits exigé aux télévisions d’État dans d’autres pays européens. Aux Etats Unies d’Amérique et au Canada, plus de 500 salles de spectacles devaient retransmettre en direct le match sur les écrans géants, au prix de 12 $ en moyenne le ticket d’entrée. Ce qui obligea les organisateurs à programmer le spectacle à partir de trois heures à quatre heures du matin (heure de Kinshasa), soit 21 heures la veille à New York et 20 heures à Chikago. Dans ce total escompté par vidéo technique, les droits de télédiffusion en circuit fermé devaient rapporter au moins 20 millions de dollars américains. Dès lors, on comprend le manque à gagner qu’aurait subi le Zaïre, dont la République Démocratique du Congo aujourd’hui ressent encore les conséquences depuis l’organisation, le 29 et 30 octobre 1974 au « stade du 20 mai » (actuellement « stade tata Raphaël »), de ce combat du siècle entre Georges Foreman (champion en titre) et Mohamed Ali. Que d’images vendues mondialement sous divers supports et leurs dérivés par des informels, sans que le pays organisateur trouve sa contrepartie. Cet événement planétaire forge d’année en année des succès jamais égalés, et la République Démocratique du Congo n’en tire toujours aucun dividende. Pourtant, au monde, ce combat est réputé jusqu’à ce jour le « grand banco de boxing-business du siècle», pour avoir rapporté à ses organisateurs plus 110
que prévu au budget, soit cent trente millions (130.000.000) de francs lourds de bénéfice, équivalents presque au même montant en dollars américains. Cet événement est estimé avoir été suivi par plus d’un milliard de téléspectateurs (Télévision et salle vidéo en direct) à travers le monde et vécu en life à Kinshasa par plus ou moins 20.000 spectateurs63. Signalons en passant que toute la République était sensibilisée pour cet événement, au point que les artistes musiciens de l‘orchestre Trio Madjesi avait improvisé une composition musicale afférant au gala de boxe du siècle. Cette chanson a d’ailleurs fait succès et avait hissé plus haut les mérites de ce groupe musical, en même temps que ce spectacle de boxe. Dans le cadre de la protection de manifestations, il convient de noter que le téléphone portable est un moyen de communication important, qui peut influencer positivement ou négativement l’organisation et le déroulement d’une manifestation. Il permet d’abord de faire des contacts importants pour la réalisation d’une manifestation et aide les organisateurs à atteindre le plus rapidement possible certains participants et partenaires préalablement identifiés. Ces derniers peuvent également, grâce au téléphone, faciliter l’organisation dans les contacts futurs et immédiats avec les organisateurs de la manifestation. Grâce au téléphone, on peut annoncer le report d’une manifestation. On peut également aviser ou prévenir les participants d’un malheur, d’un incident, d’un accident, d’un désordre, d’un incendie, etc. qui risquent d’arriver au lieu de la manifestation et d’affecter son bon déroulement. Ainsi, durant la manifestation, il ne faut jamais demander au public d’éteindre les téléphones portables, car un seul petit coup de fil peut sauver toute la manifestation. Cependant, pour raison de protection de la manifestation, il vaut mieux prévenir l’assistance de ne pas prendre des images et sons avec les portables téléphoniques, sans l’autorisation expresse de l’organisation. Car, certains appareils cellulaires portables ultramodernes et sophistiqués sont plus performants dans la prise de vue et de son que les caméras professionnelles. Il faut rappeler à l’assistance que les images pirates sont prohibées lorsqu’elles ne sont pas contractuelles avec l’organisation et la société d’auteur. Les appels et les communications intempestives sur les portables téléphoniques pouvant troubler le bon déroulement d’une manifestation ou distraire certains participants, la nécessité s’impose de prévenir l’assistance de mettre les téléphones portables sous le mode de vibration ou de diminuer sensiblement le volume des sonneries d’appels et messages, au lieu d’éteindre les téléphones durant la manifestation. Quand on n’y prend pas garde, les sonneries des appels téléphoniques dérangent constamment le déroulement de la manifestation. 63
. Kabanda Aloys, ALI/FOREMAN : le combat du siècle à Kinshasa du 29-30 Octobre 1974, Editions NAAMAN, Québec, 1977, pp35-35. 111
Toutefois, il faut éviter l’atteinte à la liberté de téléphoner. Le participant devra lui-même se sentir interpellé de l’irrationalité de l’acte qu’il veut poser par rapport à l’événement. Certains usages individuels sont prohibés lors des manifestations publiques et privées. C’est, par exemple, le cas du port d’armes blanches et de guerre, interdit dans un lieu de manifestation, même pour sa protection personnelle. Il n’est pas loisible pour tous de fumer en public et surtout dans une salle de spectacle. Il convient de prévoir des isoloirs pour les éventuels fumeurs afin qu’ils ne puissent pas asphyxier ni intoxiquer le public. Il est donc formellement interdit de fumer dans une salle de manifestation, ni de bailler à gorge déployée devant l’assistance. L’organisation de la manifestation devra sécuriser les participants en prenant les dispositions utiles et appropriées sur les installations d’accueil de la manifestation. Il faut des installations hygiéniques décentes et des soins y appropriés (propreté, papiers hygiéniques, eaux, savons, désodorisant, parfum, essuie mains, chauffe mains, etc.), selon la taille de la manifestation. Il faut éviter, par exemple, la promiscuité de participants masculin et féminin dans les mêmes installations sanitaires ; que les participants ne soient infectés à travers les installations sanitaires et que les odeurs de ces dernières ne puissent pas polluer l’atmosphère environnementale de la salle. Savoir également tenir compte du climat favorable à l’environnement politique et social du moment est un atout majeur pour la protection de la manifestation. Les périodes d’agitation ou de remous, de soulèvements, de troubles et de guerre ne sont pas idéales pour la programmation ni le déroulement d’une manifestation. Une intoxication, une provocation peut surgir d’ailleurs et entraîner la manifestation dans un désarroi total. On doit éviter d’exposer les participants (artistes), le public et les organisateurs aux risques et aux dégâts divers : destruction méchante ou confiscation du matériel, blessures et pertes en vies humaines, etc. Notons que la presse est toujours la première victime visée en ces genres de circonstances, lorsque le forfait n’est pas au solde de manifestants. Un public qui a été sinistré lors d’un événement perd sa confiance envers l’organisateur, le lieu du déroulement et la manifestation proprement dite. Il se crée une réticence autour de cette organisation et des spéculations vicieuses, malgré l’innocence des inculpés. Il faut éviter ou écarter de l’organisation les événements hostiles et de triste mémoire. Ne pas vouloir remuer les doigts dans la plaie. Cette disposition n’astreint en rien les libertés d’expression, d’opinion, artistique et d’action des organisations garanties par les droits de l’homme et la constitution de chaque pays. On ne perd rien en établissant ou en obtenant un climat de confiance avec « le politique » comme gage de sécurité morale de la manifestation, quand bien même celle-ci serait apolitique. Aussi, est-il indispensable de rappeler que la meilleure manière de mettre hors risques la manifestation ou les événements, c’est d’exercer un contrôle 112
interne permanent et un contrôle externe selon le besoin. Il s’agit de prendre des dispositifs utiles et efficaces avant, durant et après la manifestation. C'est-à-dire, l’ensemble des actions conduites par le comité d’organisation avec la participation de tous les membres de l’organisation, sous la supervision du conseil d’administration en vue de satisfaire aux exigences de performance, de conformité juridique, de transparence financière et de préservation des actifs. Il faut des méthodologies permettant, d’une part aux équipes de travail de procéder à une introspection des pratiques professionnelles afin d’élaborer les procédures de « mise hors risques », et, d’autre part, à chaque dirigeant de s’assurer de la réalité et de la qualité de ses applications en laissant libre cours l’extrospection soit le contrôle externe.
113
CONCLUSION PARTIELLE
A l’instar d’autres produits spécifiques commerçables, les manifestations culturelles congolaises tirent leur force d’une riche variété de sources : influences coloniales, divers aspects de la pensée moderne (échanges commerciaux, nouvelles technologies, mondialisation, etc.) et surtout, de la qualité permanente des coutumes et traditions du pays. Cependant, de nos jours, s’exerce sur le marché mondial une profonde influence, issue en général de l’autoroute de l’information et de la mondialisation. Au fil du temps, les produits culturels congolais (livre, théâtre, cinéma, habillement, tourisme, restauration, sculpture, danse, musique, sport, etc.) n’évoluent plus en vase clos, plutôt, ils contribuent à former les goûts à travers le monde. Les besoins de consommation et de commercialisation de la culture ont fait que les produits culturels deviennent également représentatifs du genre de vie moderne et qu’ils varient, selon l’identité culturelle, d’un peuple à l’autre. C’est pourquoi, les caractéristiques fondamentales du travail de l’animateur culturel concernent : les groupes : population ou communauté à animer ; la structure des manifestations ou de l’organisation ; le rythme et la qualité du travail ; l’utilisation à faire des différents supports ou moyens d’animation; les relations, dans le travail, entre l’action et la réflexion ; l’interaction entre les droits et les devoirs ; les relations de travail avec d’autres personnes la gestion de l’actif et du passif avant, durant et après la manifestation. Face à l’hystérie de la culture et dans un élan de croissance manifeste, la normalisation des manifestations culturelles devient de plus en plus un besoin vital dans le processus de développement, d’autant que les produits culturels congolais doivent répondre aux désirs et besoins endogènes et exogènes des populations, selon les exigences des normes du commerce international. Les principes édictés dans la présente partie 114
balisent, à juste titre, la compréhension fructueuse et offrent une somme de connaissance, qui doit être appuyée par des procédés opératoires et techniques pour son exactitude et son objectivité. Ce vade me cum s’impose dans le respect strict de la discipline et conformément à la rigueur de l’éthique du métier.
115
IIème PARTIE : ÉTUDE DE CAS CONFERÉNCE-MARIAGE-ASSEMBLÉE GÉNÉRALE-MANIFESTATION TOURISTIQUE
INTRODUCTION Suite logique de la précédente axée sur les principes d’animation et d’organisation des manifestations culturelles, cette partie de l’ouvrage voudrait affiner la réflexion par l’étude de quatre cas de manifestations culturelles, à savoir : une conférence, un mariage, une assemblée et une activité touristique en République Démocratique du Congo. Cette section est fondée principalement sur la pratique de l’Animation Culturelle. Cette dernière étant, à ce jour, une composante essentielle de la société, elle est plus que jamais un moyen de vulgarisation, d’échange, de dialogue et de partage de connaissances et de la culture d’un peuple. Dans son acceptation naturelle, l’animation englobe les méthodes et les techniques dont sont dotées une communauté (une société), une organisation, un Etat, etc. pour produire, diffuser, promouvoir, protéger et conserver ses valeurs et son identité culturelle, face à la mondialisation de la culture. Ainsi, face à l’hystérie de la culture et par rapport à l’organisation de la manifestation, la maîtrise des réalités sociologiques et matérielles s’impose en vue de bâtir des stratégies d’animation interne et externe. Dans les cas étudiés, nous avons proposé une animation capable, entre autres, de générer des mutations ou des changements dans les modes de penser, d’agir et de vivre, en mettant les valeurs humaines au centre des liens de la société et en rapprochant l’univers autour de l’être humain. Dans cette partie de l’ouvrage, il sera donc davantage question de décortiquer l’organisation de certaines manifestations, en les rapprochant des principes évoqués dans la partie précédente. Cependant, la démarche classique générale étant déjà définie pour toutes les manifestations, nous ne nous attarderons plus sur certains détails subtils, pour nous appesantir sur les aspects les plus importants, car « la recherche scientifique ne consiste pas seulement à méditer sur le réel déjà observé : elle consiste aussi et surtout à découvrir le réel encore caché, encore mal observé ou encore jamais observé, en général même insoupçonné»64. Pour ces illustrations, nous avions privilégié les cas les plus courants et les plus usuels dans la vie des communautés. Sinon tous, la plupart des intellectuels ont déjà, une fois ou plusieurs fois, suivi ou participé à une conférence. Les étudiants, les enseignants, les travailleurs, les politiciens, les commerçants, les services commandés, etc. recourent à l’une ou l’autre manifestation pour faire passer leur message ou communication. Certaines entreprises et d’autres personnalités civiles utilisent la conférence et les 64
. Muluma Munanga,Albert, Op. Cit., p23. 119
réunions pour des éventuelles communications. Notre deuxième centre d’intérêt, les manifestations de mariage font partie intégrante de la vie de toutes les sociétés humaines. Aucune communauté, qu’elle soit moderne ou traditionnelle, ne peut se passer de cette exigence de sociabilité. Le mariage étant une vérité vivante et universelle, d’aucuns penseraient que, par son caractère privé, il peut s’improviser et ne requiert aucune organisation. Les communautés organisées se constituent, de plus en plus, en société civile : mutuelles, associations, syndicats, coopératives et en organisations politiques : parti politique, regroupement politique, etc. Cette exigence moderne impose le régime de la démocratie, en instaurant le règne des assemblées générales, afin de permettre aux membres, aux adhérents, aux associés et partenaires de discuter, dans la légalité et la transparence, les problèmes vitaux de différentes organisations. Le fonctionnement harmonieux de celles-ci et la réalisation de leurs objectifs ne sont avalisés que par cet organe important de gestion ou de décision. La manifestation touristique sera analysée dans le but de renforcer les capacités des managers, des vacanciers, des amoureux de voyages et des organisateurs des activités de loisirs et touristiques. Le loisir étant indispensable dans la vie de toute communauté, la tournée touristique n’est qu’une de ses manifestations constitutives. Il convient de rappeler que toute réussite d’organisation de la manifestation est fondée sur trois étapes importantes : avant, durant et après la manifestation. A chaque étape, il convient de répondre à cinq ou six questions fondamentales : Pourquoi ?, Quoi ?, Qui ?, Quand ?, Combien ? et Comment ? Les différentes réponses à ces questions permettent de procéder à l’organisation matérielle et immatérielle de la manifestation. Il s’agit essentiellement des réponses positives aux problèmes d’ordres financiers, matériels, techniques et humains. L’organisation immatérielle suppose la préparation intellectuelle de l’événement, la définition des objectifs des tâches et des fonctions, la mise sur pied des stratégies permettant l’accomplissement du projet, et donc, la conception d’une structure d’organisation fiable et adéquate à l’événement. Il convient de noter qu’il n’existe pas une structure parfaite dans une organisation, puisque chaque événement exige une forme spécifique. La structure à adopter dépend de plusieurs facteurs dont, entre autres, l’environnement dans lequel évolue l’organisation. En effet, affirment Emery et Trist, « Des changements technologiques constants, des conditions économiques changeantes, des tendances politiques qui fluctuent et généralement, du climat social incertain dans lequel les organisations d’aujourd’hui se retrouvent, celles-ci doivent faire face à beaucoup d’instabilité et d’incertitude ». L’organisation des manifestations culturelles ne pouvant pas se soustraire des impondérables et des multiples forces sociales et influences du milieu, elle doit concevoir des formes originales et imaginatives de fonctionnement, 120
caractérisées par des arrangements structuraux beaucoup plus « flexibles et ouverts ». Il n’existe jamais de structures parfaites dans les organisations humaines. Faute de quoi, la phase d’appréciation n’aurait plus sa raison d’être, étant donné que son but est de mesurer les résultats de l’événement réalisé, de réguler, si possible, la démarche et d’encourager ou de remercier les personnes qui se sont engagés à l’aboutissement des objectifs assignés. Ainsi, la structure organisationnelle dépendra de la phase de création, la phase évolutive ou de la phase de croissance dans laquelle se trouve l’organisation. Toutefois, 6 phases sont déterminantes dans l’organisation de manifestations : la phase de créativité, la phase de direction, la phase de délégation, la phase de coordination, la phase de collaboration et la phase d’évaluation. Elles concourent harmonieusement à la réussite des organisations. L’impérieuse nécessité de parfaire son organigramme s’impose également dans le but de coordonner différentes tâches et activités par rapport au mandat à accomplir et aux problèmes à régler. Selon Jacques Renaud les fonctions de base de l’organigramme d’un événement seraient les suivantes : Du reste, cette structure est efficace et valable aussi bien pour les manifestations commerçables et celles non commerçables. Question d’adaptation par rapport à la taille de l’événement.
121
CHAPITRE I. : LA CONFÉRENCE I.0. Approche conceptuelle Etymologiquement, le terme « conférence » vient du mot latin « conferre » qui signifie réunir, rassembler, comparer. Le dictionnaire Larousse définit la conférence comme un « échange des vues entre deux ou plusieurs personnes. C’est un exposé oral public ; où l’on traite des questions littéraires, religieuses, scientifiques, politiques, etc. ». Pour Albert SALON, la conférence est un « discours fait par une personnalité envoyée ou invitée en « tournée de conférence » pour informer, instruire, voire séduire, un public étranger, indifférencié ou spécialisé, sur des sujets d’ordre littéraire, artistique, scientifique, etc. »65 La conférence est une communication orale, scientifique, littéraire, religieuse ou politique… portée à un public (cible) déterminé, ayant pour objectif d’édifier, d’informer, de partager les connaissances entre les participants et les membres de l’organisation en plus de l’orateur. Selon Francis Vanoye, la communication orale « passe » de l’appareil phonatoire humain à l’oreille humaine. Ce passage comprend trois aspects : physiologique, psycholinguistique et psychologique. La communication orale n’est possible que : ! Si l’émetteur du message ne dépasse pas les seuils physiologiques précis (lesquels sont variables suivant les individus et les situations : il existe des personnes « dures d’oreille », mais aussi des salles de classe donnant sur des rues encombrées…). ! Si le message est identifiable, c'est-à-dire si ses conditions d’émission permettent la reconnaissance d’un code commun. ! Si le contact psychologique se maintient de part et d’autre, c'est-àdire si l’attention du récepteur est soutenue et si ce dernier adapte son comportement aux conditions particulières de la communication66. Au sens large, le langage de communication téléphonique parle souvent de « l’option mise en conférence » pour indiquer la gestion des appels simultanés, quand la conversation téléphonique est suivie en même temps par deux à cinq personnes au maximum. Vous pouvez mettre un correspondant ou un groupe de conférenciers en attente pendant que vous 65
SALON, Albert, Vocabulaire critique des relations culturelles internationales, Editions la maison du Dictionnaire, Paris, 1978, P34. 66 VANOYE Francis, Expression et communication, Editions Arman Colin, Paris, 1990, p147. 123
ajoutez d’autres personnes à la conférence. Certains appareils de téléphonie cellulaire permettent aux utilisateurs de gérer plusieurs appels à la fois. Cela peut se faire également « en mode main libre » ou« au microphone ouvert », pour permettre à un auditoire important de suivre la communication. On peut également mettre en attente des conférenciers lorsqu’on souhaite avoir une conversation privée avec un conférencier particulier. Cela dépend de l’usagé téléphonique et de la diversité d’option disponible sur l’appareil de communication (fixe, portable, Motorola, etc.). Cette pratique des usagers de la téléphonie cellulaire nous pousse à conclure qu’une conférence est une adresse faite oralement ou au moyen d’un support à l’intention d’un public bien déterminé et durant un temps précis. I.1. Typologie Selon leur nature ou leur objet, leur espace ou leur étendue et selon le temps ou la durée, on distingue différentes sortes de conférences. ! Selon l’objet ou la nature : la conférence débat, la conférence démonstration, la conférence didactique, la conférence de presse, la conférence sur l’enfant, la conférence juvénile, la conférence sénile, la conférence sur la femme, la conférence de paix, la conférence diplomatique, la conférence épiscopale, la conférence constitutionnelle, etc. ! Selon la durée ou le temps : conférence annuelle, conférence biennale, cycle de conférence, 4ème conférence provinciale, conférence mensuelle, conférence dominicale, conférence du centenaire, conférence du millénaire, etc. ! Selon l’espace ou l’étendue : conférences locales, conférences communales, conférences intercommunales, conférences provinciales, conférences nationales, conférences internationales, conférences sousrégionales, conférences régionales, conférences des pays des grands lacs, conférences des pays du tiers monde, conférences de pays arabes, conférences des pays de l’Afrique Caraïbe et Pacifiques, conférence de l’Unité Africaine, conférences des Nations Unies, etc.
I.1.1. La conférence- débat Une conférence-débat est un échange de vue animé entre plusieurs personnes. Elle diffère d’une conférence proprement dite par le fait qu’elle est composée de deux parties distinctes : l’exposé et le débat. La première partie est impérativement consacrée à l’exposé de la communication du jour qui peut être tenue par un orateur ou plusieurs intervenants. Tandis que la seconde partie, dite débat, est consacrée au jeu de questions posées par les participants et de réponses apportées par le(s) conférencier(s) du jour. Cette partie est issue du feed- back de la communication du jour. Le débat donne 124
corps et âme à l’activité et constitue la spécificité de la conférence-débat. Le débat est animé par un modérateur et porte essentiellement sur le thème de la conférence du jour traité ou pas par l’orateur en tant qu’intervenant privilégié. Le débat porte sur un éclaircissement, un aspect ou sur l’ensemble de la communication. Il est considéré comme une discussion qui suppose une confrontation d’opinions sur le thème ou le sujet du jour. Dans ce type de conférence, le débat est caractérisé par certaines propriétés qui peuvent ne pas se retrouver dans d’autres types d’interactions, telles que la conversation et le dialogue au sens strict. Ainsi, dans ce cas, le débat doit se tenir dans un cadre et dans la limite du temps (durée) déterminé ; les termes de référence doivent être bien définis, l’ordre des interventions doit être respecté ; la présence du public cible demeure indispensable ; le nombre d’interventions doit être limité ; le modérateur a l’obligation de veiller au bon déroulement du débat et de faire la synthèse des points de vue. Ne dit-on pas qu’un débat bien dirigé et motivé clarifie la conférence, lève les équivoques, complète l’exposé du jour, car, du choc des idées jaillit la lumière. Une conférence-débat ne doit point excéder 2 heures de réalisation. I.1.2. La conférence-démonstration La conférence-démonstration est presque pareille à la conférence-débat dans sa partie consacrée aux questions et réponses. La première phase cumule l’exposé et la démonstration. La partie de l’exposé est caractérisée par l’action démonstrative ou de témoignage. Il ne s’agit pas de simples manifestations de sentiments, d’actes, d’intentions, etc. mais plutôt d’une illustration méthodique par actes, images, photos, etc. pour élucider, renforcer ou appuyer la théorie du jour. Sa spécificité réside au niveau de la combinaison de l’exposé ou de la communication et de la démonstration directe. Dans certains cas, le conférencier peut utiliser des auxiliaires audiovisuels, un extrait d’un spectacle vivant pour clarifier ou démarquer les points essentiels de la communication. La conférence dont il convient de faire la démonstration peut être simple ou complexe, voire très savante au point où seule la partie démonstration permet d’éclairer les zones d’ombre. La conférence-démonstration est donc composée d’une partie théorique et d’une partie pratique. Elle est souvent tenue par des artistes des spectacles vivants (musiciens, comédiens, etc.), des cinéastes, des sportifs, des chercheurs. I.1.3. La conférence didactique Elle diffère de la conférence-démonstration par son caractère pédagogique. Son objectif est d’instruire, d’éduquer ou d’apprendre scrupuleusement quelque chose aux participants (public). Sa méthodologie pratique varie d’un thème à l’autre, d’un sujet à l’autre. La conférence didactique est à vocation d’enseignement. 125
Elle vise l’assimilation de la matière et, si possible, l’application des connaissances acquises lors de la communication par des exercices pratiques. Dans une conférence didactique, on peut faire appel à un commentateur ou un intervenant pour attirer l’attention de l’auditoire sur des points saillants. La conférence didactique est souvent pratiquée par les scientifiques, les enseignants, les religieux et est caractérisée par l’initiation ou l’illustration à l’instar de la conférence-démonstration. I.1.4. La conférence de presse Communément appelée point de presse, c’est une conférence au cours de laquelle un ou plusieurs intervenants (personnalités) répondent aux questions des professionnels des medias (journalistes, chroniqueurs d’informations, éditeurs, etc.) délégués ou non par leurs organes. Après une brève présentation des orateurs ou conférenciers par le modérateur, la presse écoute l’exposé du jour qui sera clôturé par un débat. La conférence de presse est donc un forum de presse sur une communication orale ou écrite présentant un point d’actualité ou une situation donnée. Le point de presse s’adresse impérativement aux professionnels des médias pour qu’à travers leurs organes ou canaux de diffusion, l’information atteigne le public. Durant les échanges entre la presse et les intervenants, l’assistance non journaliste ou chroniquer d’information n’a pas droit à la parole. Sauf sur dérogation expresse de l’intervenant privilégié, lorsqu’il estime que l’intervention ou le témoignage peut apporter un complément d’information à la communication du jour, sans porter préjudice à l’organisation de l’activité. Les membres de la presse qui sont invités proviennent aussi bien des médias chauds que des médias froids (presse écrite et la presse audiovisuelle). Lorsque, dans un point de presse, un journaliste suspendu par la corporation ou l’organe de la loi se présente, il assiste à titre d’observateur comme les autres participants non journalistes ; il ne peut prendre la parole en public. Le modérateur est censé aviser le public des dispositions de conduite du débat pour ne pas porter préjudice à l’organisation de la manifestation. C’est pour cette raison que les journalistes invités se présentent au préalable au nom de leurs organes de presse avant de prendre la parole. Dans le cas des journalistes indépendants, ils doivent se signaler auprès de l’organisateur et de l’assistance. Selon que la conférence de presse est nationale ou internationale, les dispositions particulières doivent être prises conformément à la taille de l’organisation. I.1.5. La conférence des cadres La conférence des cadres est un forum d’une catégorie du personnel hautement qualifié qui travaille dans une institution, dans un organisme, dans une société ou dans un service public. Il s’agit des agents gradés par les fonctions qu’ils assument dans leur secteur d’emploi et qui se proposent de 126
partager les connaissances sur un aspect de la vie professionnelle ou sociale. Partant de cette acception, certaines conférences de cadres doivent leurs noms à la nature, à l’étendue ou à la dimension définies dans les notes précédentes. Ainsi, les attributs du public cible baptisent les conférences telles que : la conférence des cadres provinciaux, la conférence des cadres chemineaux, la conférence des cadres miniers etc. La conférence diplomatique, la conférence épiscopale, la conférence parlementaire, font partie des conférences des cadres et sont essentiellement tenues et/ou sont destinées aux diplomates accrédités dans le pays où la dite conférence se tient pour la conférence diplomatique, tandis que la conférence épiscopale est réservée uniquement aux clergés ayant atteint le rang d’évêques au sein d’un pays. Enfin, la conférence parlementaire est celle réservée aux députés ou élus du peuple. Ce forum est une chasse gardée des parlementaires issus des différentes chambres : basse et haute. Cette conférence s’adresse uniquement aux députés et/ou aux sénateurs. Dans la plupart des conférences des cadres, c’est le public auquel est destinée l’activité qui en détermine la dénomination. Toutefois, la structure officielle ou les relations statutaires de l’agence donnent le ton aux discussions au cours de la réunion préparatoire, voire durant la conférence. Les décisions résultant de la conférence des cadres forment la base de l’action ou de la politique officielle. Une conférence des cadres ne peut excéder une semaine. I.1.6. La conférence nationale C’est un forum d’obédience nationale. Elle se veut pour la nation et regroupe un échantillon de représentants nationaux dans différents secteurs de la vie. Il ne s’agit pas essentiellement d’élus du peuple siégeant au parlement, mais, en fonction du sujet du jour et de la question à traiter, d’experts venant de la base. La conférence nationale est pareille au plaidoyer du peuple. Etant donnée la taille d’une telle manifestation, savoir sélectionner les participants, les organisateurs, la matière (les thèmes et sujets) à traiter n’est pas une tâche facile. Par ailleurs, la recherche des moyens matériels et financiers pour ce genre d’événement ne peut guère échapper à l’attention des organisateurs, des gouvernés et des gouvernants. Le forum national intéresse plusieurs communautés se trouvant sur le territoire national. Il ne peut appartenir aux individus, moins encore à une coterie tribale. Une véritable conférence nationale est un cadre de concertation, de dialogue et de débat, qui offre au peuple congolais l’occasion de s’auto évaluer et de jeter les bases solides pour un lendemain meilleur. Une conférence nationale doit contribuer au développement intégral de l’homme et de surcroit de la société entière sans discrimination. Un forum national ne peut porter la nationalité que du pays qui l’a vu naître et qui le veut pour sa 127
nation. Certains forums nationaux se veulent souverains et non absolus. Il s’agit tout simplement de la volonté du constituant de rendre les décisions issues de ces assises non opposables aux participants qui s’arrogent le mandat du peuple. Une conférence nationale ne peut se tenir en un seul jour au risque de ne pas épuiser le contenu de la matière. Durant toute la période de la tenue de la conférence nationale, il faut respecter scrupuleusement, les moments de détente et pause-café. Ces moments sont impérieux car, ils permettent aux conférenciers de se défouler, se revigorer et se rajeunir physiquement, spirituellement et intellectuellement afin d’affronter convenablement la suite des travaux. Les principes classiques d’organisation des manifestations culturelles déterminent pour un forum communicationnel à deux heures de timing pour audition soutenue de l’exposé et débat. Durant ce temps les participants et les auditeurs sont prédisposés à écouter avec attention et débattre vigoureusement un sujet. Cependant, eu égard à la taille de la conférence, à l’abondance et à l’intérêt de la matière à traiter; les principes dérogent pour les forums nationaux et internationaux, de huit heures de communications et débats entrecoupés des pause - cafés (cocktail, rafraîchissement). Durant toute la période de tenue de la conférence ces principes doivent être de stricte application. I.1.7. La conférence internationale C’est un forum mondial qui regroupe plusieurs nations. Lorsqu’une conférence est de renommée internationale, cela veut dire que sa réputation, son intérêt ou son importance franchit les limites nationales pour acquérir une dimension mondiale. La conférence internationale engage plusieurs peuples à travers leurs délégués autour d’un problème crucial social, politique, économique, scientifique, culturel, etc. posé par la société. Les différentes communautés qui prennent part à la conférence internationale ont le mandat légal ou tacite des pays qu’elles veulent engager ; car, il s’en suit toujours une ratification des textes ou conclusions des résolutions de la conférence. La conférence internationale est aussi celle qui a lieu ou se fait de nation à nation. Elle a trait aux rapports des nations entre elles. La conférence internationale se veut multinationale. Les participants issus de nations diverses lui confèrent une dimension planétaire. Une conférence internationale est un forum d’intérêt général à la taille continentale. Certaines conférences internationales portent les dénominations issues des organisateurs ou du nombre des organisateurs. Ainsi, on parlera de conférences internationales « bipartites, triparties », lorsque, à travers leurs délégués, deux ou trois États s’engagent ou prennent part à l’organisation. C’est dans ce cadre que nous entendons parler également de « la conférence de la troïka » pour désigner la 128
conférence de trois états : Belgique, France, Usa. La conférence institutionnelle suppose également la réunion de 2 ou plusieurs institutions autour d’une question d’intérêt internationale. Sur le plan diplomatique, une conférence internationale est « une réunion non périodique de représentants d’Etats chargés d’élaborer un traité ou de résoudre sur un plan politique divers problèmes économiques, culturels, techniques (circulation aérienne, prolifération des armes nucléaires, désarmement, droit de la mer, prix de l’énergie et des matières premières, libre circulation des hommes et des produits culturels, etc.) » 67. Tandis que, lorsqu’on parle de congrès internationaux, il s’agit des réunions à périodicité assez régulière de personnes qui, appartenant à divers pays, se rassemblent pour échanger leurs idées, communiquer leurs études et leurs découvertes dans des domaines de leur compétence commune. Parmi eux les congrès scientifiques prennent une importance croissante et renforcent le caractère international de la science. Un point de presse est dit international lorsque les délégués des organes de presse devant y participer sont constitués essentiellement des représentants des médias locaux ou nationaux et d’autres représentants de médias étrangers. Une conférence internationale peut être qualifiée par sa nature ou son objet : conférence internationale de paix, conférence internationale économique, conférence internationale de l’habitat et l’humanité pour tous, etc. Selon l’étendue, la conférence internationale est censée couvrir l’espace continental et, à ce titre, elle réunit plusieurs personnes ou personnalités qui discutent au même pied d’égalité des questions d’intérêt commun. Les observations de l’assistance, les divers points de vue de participants ainsi que les exposés des conférenciers sont suivis avec attention et recueillis méthodiquement afin d’en faciliter les résultats escomptés ou d’exécuter par la suite les solutions qui en découlent. Certaines conférences s’articulent sur les aires géographiques, elles portent parfois les mêmes dénominations mais diffèrent selon qu’elles sont d’obédience nationale ou internationale. Tels sont les cas des conférences sous-régionales et conférences régionales. Par compréhension, une conférence sous régionale est celle destinée et organisée par une sous-région quelconque tandis qu’une conférence régionale est celle destinée et organisée par une région bien déterminée. Cependant, du point de vue national, la conférence sous-régionale est celle organisée par des entités décentralisées que constitue la sous-région. Elle englobe et intéresse les populations des communes ou territoires, des quartiers et rues constituant géographiquement cette contrée dite sous-région. Du point de vue international, une conférence sous-régionale intéresse au plus haut point tous les États membres de la dite sous-région. Les délégués qui prennent part 67
SALON Albert, Ibidem. 129
à la dite conférence sont au même titre et représentent les intérêts nationaux de leurs États selon les questions de l’heure à traiter. A titre d’exemple, nous avons les conférences de paix des pays des grand lacs : Rwanda-BurundiRDC., la conférence des pays du Maghreb, etc. Les forums nationaux et internationaux ne se font jamais hasardeusement, dans la précipitation ni avec légèreté puisqu’il faut disposer d’assez de temps, de moyens ou de ressources nécessaires (matérielles et immatérielles) pour leur organisation. L’hébergement, la restauration, les moyens de déplacement et l’encadrement ou la maîtrise des participants ne sont pas des éléments négligeables. La disponibilité de participants par rapport à leurs agendas d’audiences est un élément non négligeable et qui impose à l’organisateur la prospection de la date. La prise en compte de toutes ces dimensions peut influencer la réussite de la manifestation. I.2. Les objectifs d’une conférence Selon leur contenu et leur centre d’intérêt, les conférences poursuivent des objectifs divers. Elles visent d’emblée un développement possible et entrevu. En organise une conférence, on se fixe des objectifs clairs et précis. L’objectif primordial peut être éclaté en objectifs spécifiques ou secondaires selon la taille de la conférence. Les objectifs peuvent transparaître au premier thème de la conférence. Il s’agit des intentions voilées de l’orateur ou des intervenants du jour en complicité avec les organisateurs de la manifestation. Lorsque, dans l’organisation d’une conférence, on recourt à l’expertise d’un Ingénieur culturel, on doit se considérer comme un malade face à un médecin. Il faut bien se dévoiler afin que ce dernier sache la thérapeutique appropriée à la maladie. C’est à partir de ce moment que l’animateur culturel fixe les objectifs de la conférence. Il peut les couler sous forme de sujets à travers un thème choisi et approprié. Le sujet aborde un contenu réel et limité ; il provoque des interpellations individuelles et collectives, alors que le thème est une idée force de la conférence. Aussi, après avoir défini les problèmes du groupe ou de la communauté, l’animateur peut chercher à les résoudre dans la vie communautaire par l’organisation d’une conférence. Dans ce cas, l’objectif spécifique poursuivi est de donner ou de partager les avis ou les informations sur un problème quelconque. Tandis que l’objectif final est de trouver des propositions de solution au problème posé. Une conférence peut viser la modification des valeurs et des attitudes d’un public cible. Elle peut viser l’instruction ou l’éducation, l’information, l’éveil de conscience ou la sensibilisation, la vente d’un produit, etc. Une conférence peut chercher à recueillir des avis (opinions), des considérations et des renseignements utiles au développement communautaire.
130
Notons que le statut de la manifestation ou la justification politique de la conférence peut éclairer les lanternes des organisateurs sur sa raison d’être. Elle fournit le code dont chaque acteur ou participant peut se servir pour savoir ce que l’on attend de cette activité. Une conférence peut aider un groupe ou une communauté à s’auto-évaluer, à jauger les progrès réalisé par un autre groupe ou soi-même dans un domaine précis de la vie. Une conférence peut viser la concertation, l’exploration ou la prise de décisions. Certaines conférences exigent impérativement la prise en compte des besoins et des aspirations des destinateurs ou des bénéficiaires. Grosso modo, l’on ne devrait tenir une conférence que lorsqu’elle présente une utilité incontestable pour une communauté ou un groupe, afin de parvenir à des décisions sur des problèmes cruciaux, d’établir un plan de nouvelles mesures à prendre ou pour améliorer les connaissances et les qualifications sur des problèmes particuliers ou d’intérêt général. De nombreuses conférences pleines de flatteries et de promesses ont tourné en rond du fait que les organisateurs avaient omis d’en définir clairement les objectifs. Il convient donc de bien sélectionner des structures et des méthodes de direction susceptibles de convenir aux dites conférences, tout en spécifiant le but à atteindre, le plan réalisable d’évaluation des résultats. Savoir mesurer l’importance, l’opportunité ou l’impact d’une conférence doit guider tout promoteur ou organisateur de la conférence. Il convient de se rassurer si l’option prise est le moyen le plus pertinent pour atteindre le but poursuivi. Les objectifs poursuivis dans une conférence peuvent être mineurs ou majeurs ; cependant, il faut distinguer et choisir le moyen le plus pertinent pour atteindre le but poursuivi. I.3. Organes et organigramme type d’une conférence « Concevoir la structure organisationnelle d’un événement exige la même ardeur et autant de rigueur que pour concevoir le projet. Il revient à chaque dirigeant de mettre en place une organisation responsable où chacun de ses membres peut exprimer son talent »68. C’est dans ce cadre que toute manifestation qui se veut professionnelle doit se doter d’une organisation (des organes et une structure) bien élaborée adéquate à sa dimension. I.3.1. Les organes de la conférence Selon la dimension, la conférence peut se doter des organes d’organisation et d’un type d’organigramme. Lorsqu’elle est de grande taille, comme les conférences nationales, les conférences constitutionnelles, les conférences 68
RENAUD, J, Op. Cit, p. 95. 131
internationales, etc., la structure devient complexe et ne peut jamais se gérer de la même manière qu’une simple conférence tenue devant un public bien ciblé. Bien entendu, la gestion d’une manifestation extraordinaire s’appuie sur les principes de base d’un événement ordinaire. Mais la spécificité d’une manifestation de grande taille exige toujours des compétences diverses et une organisation efficiente et efficace. Pour raison d’efficacité, une conférence de grande taille peut se doter des organes suivants : une plénière, une commission de direction, des commissions techniques constituées des groupes de travail et de recherche. La plénière est l’organe suprême de décision pour la conférence en tant qu’institution. Elle est dirigée par un Président, secondé par un premier et un deuxième Vice-président, en plus d’autres collaborateurs. C’est dans les assemblées plénières que les décisions sont prises et ratifiées. Le Comité directeur, quant à lui, demeure l’organe exécutif de décisions issues de la conférence. Il est constitué du Présidium (collège des présidents), un trésorier, des rapporteurs et de secrétaires de rédaction. Il coordonne l’ensemble des activités de la conférence et gère au quotidien celle-ci au cas où elle serait un cycle ou s’étendrait sur une période donnée (un temps plus long). Les commissions sont des organes techniques de la conférence ; elles sont dirigées par des présidents de commissions secondés par des secrétaires de rédaction et peuvent éclater en sous commissions selon le besoin de l’organisation. Les différentes commissions et sous commissions sont indispensables dans une organisation complexe afin de traiter dans tous les détails les aspects spécifiques de la conférence. Les conférences de petites tailles sont pour la plupart constituées par un comité d’organisation qui est appuyé par les partenaires selon les objectifs poursuivis. I.3.2. Organigramme type d’une conférence complexe Dans une manifestation culturelle, l’organigramme représente schématiquement les diverses fonctions clés de l’organisation et les liens hiérarchiques entre les animateurs et les collaborateurs. Il n’existe pas de modèle unique d’organigramme. Les charges reprises ne sont qu’indicatives (fonctions minimales à trouver) ou celles de référence de base par rapport à l’événement. En fonction de leur taille, certaines conférences adoptent le cadre juridique d’une institution. Lorsque l’organisation de la conférence atteint cette dimension (c’est le cas des conférences nationales souveraines, les conférences internationales, etc.), elle doit absolument se doter d’une structure fiable capable de clarifier les relations entre les membres et le mode de fonctionnement. L’organigramme met en relief les responsabilités et les rapports hiérarchiques existants. Il doit être fonction de la mission de 132
la conférence et doit décrire les relations hiérarchiques et de collaboration ainsi que les rapports et les liens de subordination. I.4. Les vocables usuels de la conférence Le conférencier : C’est l’orateur du jour, appelé également invité du jour. Il est l’intervenant privilégié appelé autrement « invité-communicateur ». Certains courants de pensée l’appellent animateur principal ou animateur privilégié. Il est au centre de l’activité et tout tourne autour de sa communication ou de son exposé. Le conférencier développe un thème ou un sujet durant quelques minutes et se met à la disposition du public pour le débat. Le modérateur : C’est le maître de la cérémonie ; c’est à lui qu’incombe la police du débat et le rôle de régulateur de la manifestation. Il est le trait d’union entre le public ou participants et le conférencier, et vice versa. Le modérateur a, entre autres, le rôle d’orienter la conférence vers les objectifs qu’elle s’est assignés. Il résume la communication du jour à l’intention du public et reformule si possible les questions pour une bonne compréhension. Le modérateur est un vrai catalyseur car il veille au bon déroulement de l’activité. Le public : Il est constitué des invités du jour. Il s’agit de l’ensemble des participants à qui la manifestation est destinée. Le public peut être homogène ou hétérogène. Il peut être endogène ou local, exogène ou constitué d’étrangers. Le choix du public est fait au moment de la fixation des objectifs. Le public d’une conférence peut être fidèle, cible ou potentiel. Une motion : Elle peut être de procédure, d’ordre, incidencielle ou d’information. Elle est autorisée par le modérateur et a pour but de corriger la procédure lors de la prise de décision ou d’informer une situation qui a trait au problème posé par rapport à la communication du jour. Elle peut provoquer l’arrêt de la manifestation lorsqu’elle est incidencielle. La motion de censure quant à elle intervient quand on veut destituer le présidium d’une manifestation ou alors le Chef du gouvernement, s’il s’agit d’une plénière de l’assemblée (provinciale ou nationale). 133
L’intervenant : C’est le participant à la conférence qui, sur ordre du modérateur, prend la parole. On ne devient intervenant que quand on dispose de la parole. L’intervenant peut être dans le public, dans l’assistance ou un membre de l’organisation. L’intervenant sollicite la parole et ne peut l’obtenir que sur ordre du modérateur. Les intervenants intempestifs doivent être interpellés ou rappelés à l’ordre. L’intervenant évite de monopoliser la parole et de jouer le rôle du modérateur. Le dialogue : C’est un entretien ou un discours entre deux personnes. Il est pareille à une communication canonique où chacun parle en position équitable, de manière directe et en ne présentant que ses arguments lui-même. Selon Venant D. dans le dialogue il y a « une stratégie langagière de coopération qui assure la reconnaissance mutuelle des interlocuteurs comme personnes en même temps que comme agents d’actions communes ou conjointes, sur un monde qu’ils construisent et transforment ensemble »69. Une conversation : C’est un libre échange de propos sans cérémonie entre une ou plusieurs personnes. La notion de conversation suppose un caractère immédiat spatial et temporel (les participants sont en promiscuité et les interventions sont instantanées) ; un caractère familier et informel (le nombre, la qualité des participants, les thèmes à traiter, encore moins la durée, ne sont pas déterminés d’avance) ; le caractère non finalisé et gratuit (facultative et sans objectif précis) ; un caractère égalitaire (les participants se comportent relativement comme des égaux). La conversation est définie selon Goffman comme « la parole qui se manifeste quant un petit nombre de participants se rassemblent et s’installent dans ce qu’ils perçoivent comme étant une courte période des (ou parallèle aux) tâches matérielles : un moment de loisir ressenti comme une fin en soi, durant lequel chacun se voit accorder le droit de parler aussi bien que d’écouter, sans programme déterminé »70.
69
70
Venant, D, Du discours à l’action, Editions Presse Universitaire de France, Paris, 1997, p97. Goffman, Erving, Façon de parler, Editions de Minuit, Paris, 1987, p20. 134
I.5. Type de budget d’une conférence complexe (nationale ou internationale) Libelle
Recettes
4.A) Sources de financement Fonds propres (autofinancement) Gouvernement provincial Organisation internationale Dotations diverses (Présidentielle, ecclésiastique, politique, privée…) 5.B) Etat de besoins Les autorisations diverses Frais d’impression des invitations Location de(s) la salle(s) X 3 jours Frais de transport des participants (location minibus) Cocktail + rafraichissement Collation (per diem) diverses10$ x 3jrs x 100 participants Hébergement des invités (50$ /3JRS/100 participants) Restauration des participants (15$ /3JRS/100 participants) Achat de fourniture de bureau et matériel de travail (consommables informatiques, fardes, ordinateur…) Cachet des orateurs invités (100$ X 3JRS X 5 animateurs) Frais de reportage et d’annonces publicitaires (calicots, affiches, radio et télévision…) Achat de supports de conservation Frais d’édition de 1000 exemplaires du document final Frais d’impression des brevets ou certificats de participations Frais d’interventions ponctuelles Titres de voyages pour invités (A/R 1250$ X 5 invités) Frais de la cérémonie de clôture TOTAL GENERAL
Dépenses
30.000 5.000 5.000 10.000
50.000
Soldes
50.000 500
49.500
600 1.500
48.900 47.400
1.500 9.000
45.900 36.900
15.000
21.900
4.500
17.400
1.500
15.900
1.500
14.400
500
13.900
100 2.500
13.800 11.300
500
10.800
300 6.250
10.500 4.250
3.000 48.750
1.250 1.250
Source : Données fictives fournies à des fins d'illustration. Chiffres exprimées en dollars.
135
I.6. Comment organiser et animer une conférence Après avoir opéré le choix du thème, du conférencier et du lieu, Francis Bonnet et Olivier Degryse proposent pour l’organisation d’une conférence un aide-mémoire qu’on peut adapter et actualiser selon les nécessités : ! Budget et droit d’entrée éventuels ; ! Confirmations : courrier, contrat ; ! Préparation des responsabilités et tâches (avant, pendant, après) ; ! Recherche éventuelles d’appuis en fonction du sujet et du conférencier (Ambassade, Offices du Tourisme, organismes, entreprises) ; ! Mise au point éventuelle d’un système de réservations ; ! Imprimés (affiches, cartes d’entrée, cartes d’invitation, programme : projet, bon à tirer et impression) ; ! Vérification de l’équipement de la salle (matériel audiovisuel, micro et système d’amplification, pupitre, plantes ou fleurs, local de réception…) ; ! Droits d’auteurs (démarches éventuelles) ; ! Achat éventuel (souvenir, fleurs, …) pour le conférencier ; ! Réception éventuelle (lieu, matériel, marchandises ; ! Divers (contacts avec les personnes pressenties pour la présentation et les remerciements : ! éléments d’information à communiquer, photographe, enregistrement …) ; ! Jour « J » (mise en place de la salle, signalisation, numérotation des sièges si réservation, eau et verre à la tribune, rendez-vous à fixer pour les personnes prêtant leur concours : accueil, contrôle (prévoir le fonds de caisse), placement, distribution des programmes, réception, remise en ordre…) ! Suivi (rapport d’évaluation, y compris le bilan financier, remerciements écrits, écho ou article pour les périodiques).71 Valable et adaptable, ce schéma décrit certaines dispositions générales à prendre avant, durant et après la manifestation. Il convient de les compléter par d’autres dispositions particulières évoquées selon la nature de la conférence dans nos lignes précédentes. Prenant compte de données positives de ce schéma, d’une manière classique, l’animation et l’organisation d’une conférence devra suivre la procédure suivante : 71
Francis BONNET et Olivier DEGRYSE, Le Management associatif, Editions de BOERCK et LARCIER, Bruxelles, 1997, P380. 136
I.6.1. Avant la conférence C’est le moment de la préparation matérielle, morale et intellectuelle de l’activité. Pour démonter l’importance de la préparation d’une communication, Carol FRACON et Michel BARREAU disaient : « vouloir informer pour persuader ou pour décider implique que chaque communication orale, chaque réunion, si modeste soit-elle, doit être conçue comme un show. En empruntant les technologies du show, le cadre communicant se démarquera d’un environnement perturbé, extrêmement bruyant et grouillant d’informations de toutes natures »72. Voilà pourquoi l’organisateur devra d’abord se référer aux expériences du passé, ensuite aux dispositions générales d’organisation de manifestations et dégager les particularités de la conférence selon sa taille. ! Déterminer l’objectif majeur de la conférence et préciser les objectifs spécifiques en fonction des besoins de l’organisation et du public. C’est au promoteur du projet de faire sa préparation lointaine et d’imaginer la structure de l’organisation provisoire par rapport à la dimension de la manifestation; ! Cibler le public potentiel et les observateurs à inviter ; ! Constituer des commissions préparatoires en fonction de la taille de la manifestation ; ! Si, elle est de grande taille, mettre sur pied un Bureau provisoire par vote ou désignation. Le bureau constitue également différentes commissions qui vont l’épauler dans certaines matières : étude et planification, logistique, finance, communication et presse, etc. Au cas où elle serait de petite taille, on désignera un simple comité d’organisation chargé de la préparation à court et à moyen terme de la manifestation; ! Durant toute la période préparatoire, les organisateurs auront un canevas des réunions de groupes à organiser selon les circonstances et faire régulièrement la restitution ou l’évaluation partielle de l’évolution des préparatifs; ! Analyser les besoins et les aspirations de la communauté à qui est destinée la conférence ; ! Fixer une date précise du début et de la fin de la manifestation. La date de la conférence doit être promulguée au minimum trois semaines avant, afin de permettre l’expédition des invitations et la convocation des participants dans le délai requis ; ! Récolter des informations ou renseignements sur les participants (du point de vue social, professionnel, intellectuel et spirituel) ; ! Analyser les résultats obtenus et dégager le thème de la conférence; 72
FRACHON Carol et BARREAU Michel, Savoir communiquer pour réussir ses réunions, EYROLLES Editions, Paris, 1991, pp6, 7. 137
Déterminer les sujets et les genres de conférence appropriés par rapport aux objectifs assignés ; ! Proposer un ordre du jour provisoire issu des amendements des participants ; ! Préparer un canevas (agenda, synopsis) journalier de travail ; ! Rendre disponible la documentation de la conférence : livres, ouvrages, images, journaux, etc. ; ! Définir l’organisation administrative de la conférence et les organes constitutifs ; ! Préparer un projet de règlement intérieur ; ! Choisir le bureau provisoire et les membres de l’équipe technique ; ! Prendre toutes les dispositions matérielles sur les éléments suivants: le lieu, la date, l’heure, l’équipement, le logement, les fournitures, le transport, le rafraîchissement ou cocktail, le per diem, le reportage ou la couverture médiatique, car, comme l’affirme Francis VANOYE, « les conditions matérielles d’une réunion ne doivent pas être sous estimées, le cadre et les détails matériels (ayant) des retentissements considérables sur le comportement des participants et sur le déroulement de la réunion »73; ! Chiffrer les états de besoins pour la réalisation de la conférence et établir un budget prévisionnel en tenant compte des impondérables; ! Rechercher le financement nécessaire pour la réalisation de la conférence (sponsoring, mécénat, cotisation, legs, dons, subventions, etc.) ; ! Récolter les moyens matériel et financier nécessaires pour la faisabilité de la manifestation et procéder à la vérification finale de toutes ces dispositions; ! Se rassurer du confort (qualité et quantité de sièges, climatisation ou aération, sonorisation, etc.) et de la disponibilité du cadre où se déroulera la manifestation ; ! Maître à la disposition de l’organisation les moyens nécessaires à la matérialisation du projet de la conférence et lancer la campagne de sensibilisation. C’est à la (sous)commission « presse et communication » que revient le rôle de mobilisation et d’information; ! Inviter les autorités locales à procéder à l’ouverture solennelle de la conférence. !
!
Les dispositions des participants dans la salle de conférence
La disposition spatiale des participants est capitale et doit tenir compte de leur nombre, des lieux et de la logistique. Elle doit faciliter les communications et les échanges généralisés. Certains aménagements conviennent mieux en fonction de l’objectif de la conférence et de la durée. 73
VANOYE Francis, Op Cit, p156. 138
La disposition rectangulaire et la disposition « U»
La disposition rectangulaire et la disposition « U» CONFERENCIER+ MODERATEUR
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
139
C/
Cette disposition de la salle place les participants face au conférencier et au modérateur. Les autres membres du Bureau ou de l’organisation peuvent également se placer devant ou en face des participants. Le seuil d’interaction dans une telle salle est très élevé. Cette disposition incite l’assemblée à une certaine passivité et convient bien si l’objectif de la rencontre est d’informer. Elle conviendra davantage si la forme est en « U », si l’objectif était de convaincre ou de prendre des décisions des échanges entre les participants. La disposition en « U » est une forme de salle qui autorise plus de souplesse. Les participants sont placés côte à côte et se font face et la disposition des tables fait que les participants peuvent être sensiblement plus éloignés les uns des autres. La durée d’une conférence varie selon les moyens mis en œuvre et surtout suivant les objectifs visés.
α)
La disposition carrée
Elle est idéale pour un public restreint. Elle se rapporte un peu à la disposition rectangulaire. L’inconvénient est mineur lorsque les participants sont moins nombreux. Elle permet aux participants de s’entendre et de se voir selon une promiscuité bien calculée entre individus.
β)
La disposition autour de la table
La disposition autour d’une table, ovale ou ronde est idéale car elle prédispose à l’interaction. Le public est disposé inversement à la disposition rectangulaire. Les participants sont disposés côte à côte mais, également, ils se font face par rapport à la taille des tables. Le modérateur doit faire face à la gestion d’un excès d’interactions lors du débat. Faire recours aux moyens classiques d’animation de groupes au sein des réunions. Veiller sur la bonne marche en restant dans le cadre du sujet par rapport à l’ordre du jour. Il faut un style d’animation approprié. Les tables rondes ou ovales réalisent parfaitement les conditions requises à la bonne marche des réunions. Il existe des locaux spéciaux conçus selon des normes précises dont la forme facilite au maximum la communication, les échanges et marque la place des orateurs. Lorsque la salle dispose de tables individuelles ou écritoires, l’on peut adopter diverses dispositions des tables selon la capacité de la salle et le nombre de participants. On peut, par exemple, disposer les tables en arcs-de-cercle concentriques, en quiconque, avec, au centre commun des cercles, l’animateur et le modérateur. On peut aussi adopter la disposition triangulaire, pourvu qu’on crée des conditions d’interaction favorables.
140
χ) La disposition triangulaire Conférencier et Modérateur Par rapport à la disposition de la salle, l’orateur principal et le modérateur sont placés à un des angles formé par la disposition de la salle. La vision est idéale et les interactions sont encouragées vis-à-vis de l’orateur. Le tissu des interactions est diffusé entre les participants. I.6.2. Durant la conférence Animer une conférence est une tâche ardue. C’est une responsabilité à la fois socioculturelle, scientifique et politique permanente. Le pouvoir d’un chef est accordé à l’animateur, c’est pourquoi il est appelé modérateur ou « maître de la cérémonie ». Animer une conférence n’est qu’une tâche technique momentanée, l’un des multiples savoir-faire d’un cadre et de surcroît d’un ingénieur culturel. « Il est évident que la conduite et les techniques d’un orateur au cours d’un meeting sur la place publique ne seront pas identiques à celles d’un conférencier parlant à un public choisi, venu sur invitations…ni à fortiori à celle d’un personnage officiel faisant un discours académique dans une cérémonie institutionnelle, devant un parterre de notables »74. L’autorité de l’animateur sur la manifestation lui vient de sa technicité et de ses attitudes vis-à-vis des participants. Sa probité morale et intellectuelle, sa capacité mobilisatrice des personnes et ses compétences priment sur son statut social. Dans sa démarche communicationnelle, il devra : ! Déclarer la session ouverte. La presse (photographe, cameramen, journalistes, etc.) s’attèle à cueillir des informations et des images à chaque étape ou circonstance de la manifestation ; ! Présenter le programme ou sujet du jour par le modérateur en cas d’une conférence ordinaire ; ! Faire prononcer les discours introductifs ou d’ouverture par les autorités morales de la manifestation. Pendant ce temps, l’organisation présente à la table d’honneur des verres et bouteilles d’eau vive pour leur rafraîchissement ; ! Faire la présentation succincte de l’orateur du jour ou des intervenants (si c’est un cycle de conférence) ; ! Faire également une brève présentation du public participant ; ! Donner la parole à l’intervenant du jour pour présenter son exposé ; ! Faire le résumé succinct de la communication du jour par le modérateur et ouvrir le débat en précisant les règles du jeu ; 74
MUCCHIELLI, (R), OP. Cit., p27. 141
En cas d’une conférence complexe, il faut soumettre et faire adopter l’ordre du jour par les participants ; ! Procéder à l’adoption ou à la validation des mandats des participants selon la taille de la conférence; ! Faire adopter le règlement intérieur de la conférence ; ! Procéder aux élections et à l’installation de différents membres des bureaux définitifs de la conférence ; ! Diriger la conférence conformément au règlement en vigueur et aux normes établies; ! Diriger le débat en bon père de famille : être à l’écoute de tous et savoir distribuer rationnellement la parole ; toutefois, comme le disent les libres penseurs, l’on retiendra que dans un débat scientifique : !
0. on n’a pas tout le vrai en partage et par conséquent s’abstenir de dire ce qu’on ne maîtrise pas bien; 1. on doit requérir la modestie de l’opinion ; 2. on doit être concis, clair et complet ; 3. on doit éviter de monopoliser la parole ; 4. on est venu s’informer et informer aussi si possible ; 5. on a à faire à une large opinion et à des responsabilités diverses; 6. on est responsable de ce que l’on avance comme arguments et témoignes publics, etc. ! Donner la synthèse des communications et débats à l’intention des participants ; ! Evaluer partiellement les résultats journaliers des conférences préliminaires en fonction des objectifs fixés et modifier à la rigueur le programme eu égard aux progrès réalisés ou aux failles constatés lorsqu’il s’agit d’une conférence complexe; ! Donner une évaluation globale ou une synthèse finale de la conférence en cas d’une conférence ordinaire ; ! Résumer le travail accompli et déclarer la session close ou reportée.
L’organisation ou l’animation d’une conférence simple ou ordinaire n’est pas assez complexe pour exiger assez de formalités après l’étape préparatoire. Le jour de la conférence arrivé et le public mis en place, le modérateur peut alors installer l’orateur du jour et les autres membres du comité d’organisation. Il prendra soin de circonscrire le cadre dans lequel la manifestation se déroule et fera rapidement la présentation de l’activité (programme, étapes à suivre et règles du jeu). Brièvement, le curriculum vitae de l’intervenant privilégié sera présenté et le modérateur insistera sur son parcours par rapport au sujet ou thème du jour. La présentation des 142
participants se fait également à l’intention de l’orateur et pour la gloire de tout le public. Après cette brève présentation, le modérateur passe la parole au conférencier du jour pour présenter son exposé qui peut être oral ou écrit. Il est préférable qu’il ait un support écrit pour éviter les trous de mémoire, les hésitations, les contradictions ou les redites pouvant provoquer un débat houleux quoique l’orateur du jour soit censé maîtriser son exposé ou son texte. C’est à l’orateur de dénicher dans la présentation du public et lors du débat, sa taille ou son niveau de la maturité intellectuelle. Le conférencier doit ajuster son langage et ses comportements à certaines attentes qui se manifestent notamment par la richesse du vocabulaire et par les arguments avancés. Il témoigne le mode d’organisation de la pensée, la façon dont l’orateur maîtrise son sujet et pour les participants la manière dont chacun se représente la réalité, et la comprend. L’orateur devra éviter d’être figé au texte. Son regard devra parcourir tous les participants afin de chasser le stress et communier avec son public. L’animateur doit avoir autant d’yeux qu’il a des personnes à animer, dit-on. Les organisateurs sont censés avoir partagé le contenu de la communication avec l’orateur depuis belle lurette. Il faut éviter de présenter de la médiocrité auprès de l’auditoire au risque de créer un désintéressement. Il faut au préalable indiquer à l’orateur la méthodologie de travail ou les principes à suivre et les objectifs à atteindre. Le but est de faire passer le message. La concision, la clarté et la vérité doivent guider la communication du jour. Si le langage du conférencier est trop savant, celui du modérateur sera souple, simple afin de faciliter la compréhension. Pour cette raison, le modérateur doit être à la hauteur de sa tâche et utiliser un langage compréhensible pour tous. L’objectif primordial du conférencier est de se faire comprendre, de faire décoder le message de sa communication. Il a intérêt à partager les connaissances avec son public cible. Un support écrit lui permettra également de bien noter les questions qui lui seront posées lors du débat. Il doit éviter de se substituer au modérateur en accordant et en répondant aux questions intempestives avant le temps de débat et surtout sans l’aval de la personne jouant au relais actif (modérateur). Après l’exposé du conférencier, le modérateur doit jouer son rôle de régulateur. Il reprendra la parole pour faire la synthèse de la communication du jour et ouvrira le débat en rappelant les dispositions y afférentes. Le modérateur évitera un résumé trop long et ne devra pas prêter à l’orateur des paroles ou des idées qu’il n’a pas évoquées. Il évitera de parler plus que l’intervenant privilégié au risque de faire une seconde conférence ou de susciter un second débat dont il serait le point focal. Durant le débat, le modérateur a pour tâche principale de noter toutes les idées émises, au fur et à mesure qu’elles sont énoncées, et de faciliter la progression du débat en 143
reformulant les questions et les propositions jugées trop floues, inaudibles et incomplètes. C’est le modérateur qui distribue la parole aux participants et ordonne au conférencier de répondre aux questions posées. Ne pas maîtriser la police du débat peut conduire au désordre et à l’échec de la conférence. La récolte de questions pour le débat peut se faire de manière distincte : • en une fois et l’orateur répondra globalement à toutes les questions posées ; • par série de questions suivies des réponses de l’orateur; • du « tac au tac » ou à bâton rompu, c'est-à-dire par jeu de question et réponse. Le choix du mode de questionnement dépend du degré de compréhension du sujet et de la maturité du public. Selon les circonstances, l’animateur usera de sagesse dans son langage afin de calmer certains esprits et ne froisser ni l’orateur ni les participants, selon que le niveau d’intervention des participants s’avère trop élevé, élémentaire ou trop bas, et vice versa. Il peut prêter à l’orateur des formules du genre : • Cela peut faire l’objet d’une autre conférence, • Vos idées sont géniales mais à nourrir d’avantage, • Votre éloquence nous emporte dans la distraction, • Je ne vois pas où vous voulez en venir, • J’ai du mal à imaginer ce que donnera cette solution, • Si j’ai bien écouté ce que vous venez de dire…on n’arrivera pas à concilier les points des vues ou votre idée maîtresse, • Je ne suis pas loin de votre pensée ni proche de votre point de vue, • Je ne suis pas prêt à épouser votre opinion ni décision, • Nous pouvons bien garder contact ou correspondre à ce sujet pour plus de renseignement, • Vous avez un langage hermétique que seuls les initiés peuvent décoder, • Soyez un peu plus modeste pour que je me situe par rapport à votre pensée, Etc. L’animateur peut s’abstenir de cette tâche noble de résumer les questions à l’intention de l’orateur au cas où il estime que l’auditoire est mûr et que le niveau du conférencier est assez élevé pour s’occuper luimême de ce travail et gagner du temps. Le conférencier et le modérateur doivent se montrer ouverts et attentifs aux questions posées et aux sentiments qui sont peut être partagés par d’autres participants que celui qui les formule. C’est pourquoi, l’animateur doit faciliter l’intégration de chaque membre dans le groupe. Il doit centrer tous les participants sur les tâches 144
communes et leur donner à vivre un moment utile et agréable. Pour motiver chaque participant, il peut intervenir sur le registre qui convient : ! A une demande de soutien affectif, répondre par une aide amicale car la jalousie demeure le tombeau de l’affection. Elle se manifeste par la présence de la méfiance, là où devrait régner l’amour et la confiance ; ! A une envie de participer, répondre par un appui technique car la volonté est une chose et la capacité ou le pouvoir de faire en est une autre, ! A une difficulté de comprendre le travail à réaliser, répondre par un éclaircissement car l’ignorance humaine concernant l’entendement et les énergies réparatrices de la vérité est la seule cause du scepticisme.
En conclusion, il revient au maître de la cérémonie de créer un climat de confiance, un sentiment de sécurité propice à la mobilisation des ressources de chacun. L’on retiendra aussi qu’il existe différents types de participants auxquels il faut des solutions appropriées : le silencieux, le bavard, le déviant, le suiveur, le leader sauvage et l’irréductible. ! Le silencieux : pour cette catégorie de participant, il faut créer un appel à participation. Cela l’incitera à parler en public et chasser la timidité. Prendre ou solliciter la parole en public n’est pas aussi facile qu’on le pense. Les taciturnes parlent rarement en public et quand ils se décident de le faire, c’est que c’est sérieux et éblouissant. Thierry et Louis Marie proposent ceci pour le silencieux : « soutenez-le du regard, reformulez une intervention précédente pour lui donner le temps de mobiliser ses idées, (…)»75. Poursuivant leur pensée, ils précisent qu’avec le « silencieux tacticien », qui manifeste sa désapprobation, voire son mépris envers le problème traité ou la manière de procéder, il faudra également un appel à participation. ! Le bavard : c’est le genre de participant qui parle trop et écoute mal. Souvent recruté parmi les dérangeurs, le bavard a un flot des paroles qui consiste en répétition ou en digression forgées à partir d’une idée qu’il a déjà émise. Le modérateur peut l’interrompre et faire un rappel à l’ordre. Par modestie, il faut reformuler son idée maîtresse et accorder par la suite la parole à l’intervenant suivant. Au cas où, un autre ou lui même revient à charge, il faut rappeler les contraintes du temps et des méthodes. ! Le déviant : Par distraction, par ruse, par raisonnement limité ou par stratégie, un participant peut revenir sans cesse sur un aspect mineur ou hors sujet. L’on notera malgré tout sa question ou sa proposition sans pour autant 75
DELAHAYE (T) et GROUSSET (LM), Animer une réunion, Éditions NATHAN, Paris, 1992, p20. 145
y accorder assez d’attention. On peut rassurer l’intéressé que ce n’est pas son idée qui est rejetée mais sa pertinence par rapport au sujet traité et la priorité à accorder. L’on se retiendra toutefois de l’exclure ou de l’isoler de la discussion. ! Le suiveur : appelé autrement « mouton de panurge ». C’est le genre de participant vantard ou ignorant qui suit bêtement la tendance des autres intervenants. Il peut vouloir s’attirer le succès, l’estime ou les bonnes grâces de l’animateur, du conférencier out du public. Il faut lui administrer une question relais ou ménager un temps où chacun devra livrer son opinion ou son point de vue. ! Le leader sauvage : c’est le genre de participant peu démocratique. Il cherche d’une manière dictatoriale à imposer son point de vue ou son opinion, en profitant du non implication du conférencier sur le contenu des échanges. Peut être à tort ou à raison, le leader sauvage a la matière. Pour ce faire, il faut éviter qu’il ne s’empare du pilotage complet de la conférence en évitant rationnellement d’engager un débat houleux. Il faut avoir des tacts pour éteindre ou modérer son ardeur. ! L’irréductible : c’est le genre de participant extrémiste. Toujours pessimiste, parfois grossier ou imbu d’orgueil. Il est sûr de lui-même et a des idées préconçues sur le non aboutissement de la manifestation proprement dite. Il a des préjugés sur les autres participants et croit que sa préoccupation ou sa décision dépasse celle des autres, c'est-à-dire son opinion est plus value. C’est aussi le type de participant pareil au « prophète de malheur ». S’abstenir de sa pensée, c’est échouer croit-il. Il pense détenir le monopole du savoir et manifeste constamment son hostilité à un autre son de cloche, à la voix de la majorité ou de la minorité numérique. Ce type de participant est à inviter à argumenter rationnellement sa position par rapport au sujet. Et s’il s’en révèle incapable, le contraindre à se ranger à la voix de la majorité. Ainsi, devrons-nous comprendre que les attitudes et comportement des animateurs modélisent grandement, par imitation ou par rejet, ceux de participants. Aussi face à certaines difficultés rencontrées, faire une introspection en cherchant à savoir si l’on n’y est pas pour quelque chose. Le débat a toujours une charpente d’autant complexe qu’il constitue le couronnement de la manifestation. Les conférenciers doivent veiller aux différentes manières dont les questions sont posées. Il existe six manières ou procédés utilisables par l’animateur pour aider un participant à s’impliquer dans un débat ou à faire préciser sa pensée : 1. Question test : elle fait préciser une pensée obscure, fait définir un mot ou un concept que l’on emploie dans des acceptions différentes ; 146
2. Questions écho : elle renvoie indirectement une question posée au Conférencier à son initiateur. C'est-à-dire une question posée par un participant à l’animateur et qui lui est retourné autrement ; 3. Question miroir : l’animateur jauge le public ou l’assemblée en lui renvoyant une question posée par un participant ; 4. Question relais : le conférencier renvoie la question à un autre participant dans l’auguste assemblée ; 5. Question relance : elle fait écho d’une interrogation ou question à laquelle les participants n’ont pas encore répondu ; 6. Question d’appel direct à participation : c’est une interrogation qui fait parler un silencieux ou un taciturne. Il est impérieux de savoir que l’espace, les gestes, les postures, les mimiques, les regards, le ton de la voix, le confort, le costume, les illustrations parlent autant sinon plus que les messages verbaux (idées, avis, propositions, arguments) émis par un participant et pourquoi pas le conférencier. L’animateur doit utiliser rationnellement son appareil phonatoire en veillant aux effets spéciaux de la voix ou contrôler les supports techniques (matériel sonore ou audio-visuel) à utiliser. Les organisateurs de manifestations doivent veiller à certains aspects techniques pouvant ne pas permettre la bonne marche de la manifestation et trouver des solutions appropriées. Une bonne disposition spatiale des participants s’avère capitale dans la mesure où elle doit favoriser les échanges et la communication. Les participants doivent absolument s’entendre et se voir. Il faut une proximité bien calculée entre les participants. Chaque participant doit voir sans effort tous les autres. L’animateur devra porter une attention particulière aux éléments suivants : ! La voix, c’est l’outil n°1 de l’orateur. Elle peut accentuer, minimiser, voire contredire le message oral. « En s’exprimant oralement, le présentateur va tenir le devant de la scène. En fait, il occupera l’espace de deux manières. Par la voix, bien sûr, qui occupera l’espace sonore. Mais aussi par le corps qui occupera l’espace en trois dimensions à l’intérieur duquel il évoluera. Un corps qui, lui aussi, s’exprime. (...) Le son produit est caractérisé par quelques paramètres de base : le volume, le ton, le rythme, le tempo. Les orateurs efficaces sont ceux qui jouent astucieusement de ces éléments. Ils
147
les modulent suivant le contexte et les circonstances et en les mariant habillement »76. ! De la même manière que le jeu scénique, les mimiques ou gestes peuvent doubler, amplifier et pourquoi pas atténuer ou réduire l’intensité des informations transmises. Les gestes et positions maladroits, les émotions, les mauvaises dictions « parlent d’eux-mêmes ». Ils peuvent paralyser l’intervention ou détourner l’attention de l’auditoire. La timidité, la nervosité, le manque de confiance ou d’assurance sont souvent conjurés par des gestes rituels. Le regard crée un contact et peut le rompre également. Il mobilise l’attention, appuie l’information ; aussi peut-il traduire le désintérêt ou l’absence d’implication. De même qu’il y a circulation de la parole, qui témoigne de l’engouement à la manifestation ou des interactions entre membres du groupe ou participants à la manifestation culturelle, de même il y a circulation des regards qui renseignent sur les accords, les oppositions et les questionnements. ! L’accoutrement doit être respectueux. Les tenues vestimentaires du conférencier et du modérateur peuvent être simples mais dignes, présentables et propres. L’accoutrement et les couleurs des habits ne doivent pas être paradoxaux ou créer un contraste avec la manifestation. Dans une conférence sur une catastrophe naturelle, sur un accident grave de circulation aérienne ou terrestre, par exemple, l’orateur du jour et le modérateur doivent éviter de s’habiller en veston, en menton, en pagne, etc. de couleur blanche. La couleur noire est conseillée pour marquer un événement douloureux. Ne dit-on pas que « l’habit ne fait pas le moine mais il y a pas de moine sans habits ». ! Le temps classique et réglementaire pour la tenue d’une conférence ordinaire : exposé et débat ne peuvent excéder deux heures. Au de-là de ce délai réglementaire, la motivation décroit. En cas de force majeure, il faut prévoir un timing pour la pause-café afin de permettre aux participants de se détendre (se défouler), se ressourcer en énergie par un rafraîchissement ou un cocktail. ! La sortie de la salle après manifestation doit être annoncée par le modérateur et ordonnée par les organisateurs. Une sortie désordonnée peut désagréger la manifestation en dernière minute quand le public est nombreux et pressé de sortir. Il existe des salles à plusieurs sorties et entrées. ! Lorsque la salle ou l’espace ne disposent que d’une seule sortie, il faut organiser obligatoirement la sortie pour éviter des empressements qui peuvent indisposer les invités ou les participants. Quel que soit le cadre, c’est de bonne politesse d’indiquer à l’opinion publique les dispositions de sortie selon l’ordre de préséance protocolaire. 76
ANCIEUX Jean Pierre, La présentation orale et ses supports visuels, Les éditions d’organisation, 2ème édition, paris, 1995, p73 ,75. 148
I.6.3. Après la conférence Après la conférence n’est pas égale à l’oisiveté. Après l’annonce de la clôture officielle de la conférence, d’aucuns pourraient croire qu’il peut se poursuivre, dans le jardin, un débat officieux dès lors que la communication du jour aurait été intéressante ou houleuse. Durant le rafraîchissement ou le cocktail, un dialogue indépendant, libre mais autorisé, peut se poursuivre sans qu’il engage tous les participants. Une concertation peut s’improviser avec l’orateur du jour entre experts, par exemple, et les échanges de cartes de visites peuvent s’effectuer séance tenante. Durant ce temps de débat à bâtons rompus, certaines zones d’ombres peuvent être éclairées sans engager un débat houleux et stérile. Tout le monde est censé savoir que c’est le moment de relaxe et que chaque chose a un début et une fin. Les organisateurs devront quant à eux s’atteler à : ! Contrôler si le service de cocktail ou rafraîchissement s’emploie correctement à sa tâche ; ! Evaluer les résultats de la conférence pour apprécier leur adéquation aux objectifs fixés. En amont comme en aval, la cellule de « presse et communication » fait son travail de récolte des images et des informations ; ! Donner suite aux décisions et, au besoin, apporter une aide, afin que les participants appliquent chez eux ce qu’ils ont appris à la conférence ; ! Faire le rapport final écrit de la manifestation afin de constituer le dossier de presse et les archives qui serviront ultérieurement; ! Conserver sur divers supports audio-visuels les éléments de la couverture médiatique ; ! Identifier les pertes et les casses diverses, les interventions ponctuelles, les cas sociaux, etc. et les quantifier pour leur règlement ; ! Le plaisir que revêt une manifestation réussite peut faire oublier aux uns et aux autres que le cadre occupé devra être libéré et chacun devra vaquer à ses occupations habituelles. Il faut toujours un rappel à l’ordre à l’intention des participants. Chaque chose étant limitée dans le temps et dans l’espace. I.6.4. Evaluation de la conférence On peut évaluer une conférence ou un cycle de conférence quantitativement et qualitativement. Bien que la durée réglementaire classique d’une réunion soit d’une heure et demie à deux heures, certaines conférences couvrent plusieurs heures ou plusieurs jours selon les objectifs, la dimension et la taille de l’organisation. Plus la conférence prend dure, plus elle sera rigoureusement évaluée selon les critères objectifs. Francis VANOYE propose quelques critères d’observation et d’évaluation de l’exposé :
149
La voix : la respiration, l’articulation, le volume sonore, la variation du rythme et du débit et la variation de l’intonation et des accents ; L’attitude : les regards, les postures et mouvements, les déplacements dans l’espace, mobilité, les gestes et mimiques expressives, la décontraction, le calme et la rigidité, la nervosité, l’énergie, la chaleur, le degré d’implication, la présence aux autres, l’écoute et l’humour ; L’exposé : la clarté et la cohérence, la quantité d’idées ou d’arguments, l’enchaînement et la progression des idées, l’impact de l’introduction et de la conclusion, la précision (faits, exemples, contextes, etc.), les types d’arguments, la correction syntaxique, le niveau de la langue, la personnalisation du style, les images et les figures, les mots et expressions parasites ; La situation : l’utilisation de supports : notes, tableau, accessoires, etc., la gestion du temps, la prise en compte des auditeurs (adresses, réponse aux réactions, exploitation des événements), la pertinence de la stratégie et du style par rapport aux auditeurs et à la situation ; l’impression d’ensemble ; Le discours : analyse de l’influence de la situation, l’influence du public (comment l’adaptation du discours au destinataire est-elle décelable ?, le techniques de mise en relief des idées essentielles, les interventions de l’auditoire (s’il y a lieu) et leurs causes77. Il est plus facile aux participants d’une conférence de quitter celle-ci avec un certain consentement de soi qu’avec un fort désir de se précipiter chez eux pour mettre en œuvre les résultats. Pourtant, les conférences devraient se terminer sur un ton qui permette à chacun de s’engager dans l’action. Ce désir vivace peut être évalué à chaud ou à froid afin de s’assurer de l’impact de la manifestation. A chaud, on peut s’enquérir de l’impression ou des pronostics des participants à travers des sondages directs d’opinion ou sur base de courts documents de commentaires faits après les séances des interviews effectuées. A froid, c’est lorsque, après un long moment, un nouveau questionnaire est adressé aux participants ou à un groupe en vue d’obtenir leurs impressions, leurs considérations ou leurs suggestions sur la manifestation 77
. Vanoye Francis, Expression communication, Editions Arman Colin, Paris, 1990, p178. 150
passée. L’évaluation peut être fondée sur ce que les participants et les non participants pensent et ressentent et sur ce qu’ils font à la suite de la conférence ou de la manifestation. Les articles parus dans la presse ou les débats et commentaires lors des émissions radiotélévisées sur ladite manifestation peuvent permettre aux organisateurs et à la population d’en mesurer à juste titre l’impact.
151
CHAPITRE II. ; LA CÉRÉMONIE DE MARIAGE II.1. Introduction sur le mariage Sans être une nécessité impérieuse pour un homme ou une femme, le mariage constitue, dit-on, un devoir d’autant sacré que nous avons l’obligation de continuer l’œuvre de Dieu, de bâtir la nation selon la volonté divine en répondant au besoin de procréation. Le mariage n’est pas synonyme de bonheur. Car, dit-on aussi, épouser une femme, c’est épouser des problèmes. Mais serons-nous dans l’embarras d’affirmer aussi que « qui a une bonne femme est devant la prospérité », car certaines langues osent prétendre que si la femme était bonne, Dieu le Tout puissant, l’Omnipotent et l’Omniscient, en aurait une. Quoiqu’il en soit, le mariage demeure un acte social de grande portée. Il est une communication indirecte par le fait que c’est un acte interpelatif de l’idée. En tant que manifestation, le mariage est porteur de sens et de signification. L’acte en soi transmet le message d’union légale de deux personnes. Par le contexte et le statut, le mariage est un acte de langage complexe qui traduit et transmet un message aux mariés, à leurs familles, leurs amis et à toute la société. La plupart des mariages sont précédés d’une période probatoire, dite de « fiançailles », durant laquelle divers rituels, comme l’échange de présents et les visites, préparent à la cérémonie finale du mariage qui rend publique la volonté des partenaires. L’étape des fiançailles demeure indispensable même si, parfois, elle est contournée par certains couples vivants dans des pays ou continents éloignés. Les fiançailles précèdent toutes les cérémonies de mariage. Elles débutent par le consentement mutuel et conscient de l’homme et de la femme, qui prennent ensemble l’engagement à s’aimer, à s’entraider, à se supporter et à se pardonner mutuellement, en vue d’atteindre leur objectif, à savoir : se marier un jour. Les fiançailles se constituent ainsi par la promesse ferme du mariage faite, après analyse et délibération, dans une déclaration verbale sincère ou écrite par l’homme auprès de la femme ou de sa famille. Entendues sous cette forme, les fiançailles deviennent tacites, de faits ou officielles. Selon les articles 338, 340,343 et 344 du Code de la famille : « Les promesses du mariage peuvent être échangées selon les coutumes. La détermination des étapes qui mènent au mariage aussi. Quand les coutumes sont en conflit, on appliquera celle de la fiancée. La loi reconnaît à la coutume un curieux privilège : l’exécution des obligations incombant aux fiancés et à leurs parents respectifs selon la coutume applicable aux 152
fiançailles ne peut être poursuivie en justice. Aussi, s’il y a rupture des fiançailles, les prestations et les valeurs données ou échangées durant les fiançailles sont remboursées conformément à la coutume »78. L’officialisation des fiançailles appelle une cérémonie élémentaire et restreinte. Elle n’a lieu que lorsque l’homme se présente dans la famille de la femme pour annoncer ses prétentions de mariage, selon les coutumes de la femme. L’homme peut manifester ses prétentions par écrit auprès des parents de la fille pour donner un caractère sérieux à l’engagement. Pour raison de galanterie et de respect mutuel, dans les sociétés africaines, les parents de la fille préfèrent que ce soient les parents du garçon ou les délégués du prétendant fiancé qui annoncent les fiançailles. Cette pratique trouve son fondement dans le fait que ce sont les parents (les familles) qui marient leurs filles et non les enfants qui se marient. Au cas où les parents de la fille sont favorables à la demande de mariage, l’officialisation des fiançailles augure une joie dans la famille. Une petite cérémonie circonstancielle peut s’en suivre. A Kinshasa, cette cérémonie s’appelle « kanga lopango » et dans le Sud-Kivu (à Bukavu), chez les Bashi, on parle de la cérémonie de « Kushobeka ». Au Kasaï, elle n’existe pas. On se présente une fois pour toutes avec la dot lors de la cérémonie de mariage coutumier. Au cours de cette cérémonie de « confirmation des fiançailles », on procède dans certaines coutumes à la remise de la « pré-dot ». L’homme est officiellement informé des us et coutumes selon les traditions de mariage chez la fille et son projet de mariage est censé être accepté. Durant cette période de pré-mariage, les deux prétendants sont dans la phase d’observation par les deux familles. Dans les familles chrétiennes, la responsabilité de surveillance des jeunes mariés incombe au parrain et à la marraine, si elle n’est pas confiée au guide spirituel désigné par l’église. Il est recommandé aux jeunes fiancés de préserver leur chasteté durant cette période jusqu’à la nuit des noces qui aura lieu le jour de la bénédiction nuptiale. Certaines familles conservatrices des traditions et coutumes accordent un laisser-aller ou un feu vert aux jeunes couples à partir de l’annonce des fiançailles, alors que la fille demeure sous la responsabilité de ses parents et que cet engagement est toujours officieux. D’autres parents laissent leurs enfants confondre les fiançailles et la vie conjugale en leur accordant des privilèges outre mesure, oubliant que les deux prétendants peuvent toujours renoncer à leur engagement en cas de désaccord. D’où la nécessité de préserver les jeunes fiancés des risques et des conséquences fâcheuses des rapports sexuelles précoces et illicites. Certaines familles 78
KALANDA, M, Le Code de la famille à l’épreuve de l’authenticité, Editions Laboratoire d’analyses Sociales de Kinshasa(LASK), Collection L’Harmattan, Kinshasa 1990, P84, 85. 153
préfèrent escamoter cette phase de la pré-dot pour la cumuler avec la phase de mariage coutumier qui demeure plus rassurante dans la cérémonie de mariage. II.2. Approche conceptuelle Naturellement, le mariage est une union légale entre deux individus qui décident de vivre ensemble comme conjoints. Du point de vue religieux, le mariage est une institution divine qui date de la création, qui consiste en une union d’un homme et d’une femme dans un lien indissoluble, jusqu’à la mort. Et la bible précise, en Mathieu 19 au verset 5 : « C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. » Du point de vue sociologique, le mariage est une institution sociale ancienne, entérinée par la loi, unissant un homme et une femme dans une forme spéciale de dépendance mutuelle, souvent en vue de fonder et d’entretenir une famille. L’union d’un homme et d’une femme qui mènent une vie commune et fondent une famille est une habitude sociale très ancienne. Les différentes civilisations lui ont presque toutes données un caractère solennel et officiel. En effet, le couple est la source de la famille, et autour de lui s’organise le foyer où grandissent les enfants. La société a donc intérêt à protéger la famille pour en renforcer la stabilité et la sécurité : c’est ainsi qu’elle assure son avenir, en protégeant les enfants qui formeront la société future. Il existe plusieurs cadres prévus par la loi qui définissent les règles de la vie en couple. Ces règles sont fixées dans le code civil et dans la constitution de la République. En République Démocratique du Congo, nous avons, entre autres, le Code de la famille qui traite largement de cette matière. Du point de vue juridique, le mariage est un acte conférant l’état de conjoint à un homme et à une femme. Le mariage est une situation juridique créée par l’union de ces deux personnes dans le dessein de fonder une famille. En célébrant leur mariage, les conjoints adhèrent à un modèle légal organisé. Ce modèle détermine les conditions de formation du mariage ainsi que ses effets entre époux et vis-à-vis des tiers. La validité d’un mariage suppose éventuellement la renonciation et la dissolution de liens antérieurs contractés. Pendant longtemps, le mariage a représenté la seule forme d’union acceptée et reconnue par la société. Pour renforcer l’importance de cette union, on lui donnait les formes particulières, on empêchait que le mariage ne soit rompu trop facilement. Jadis le mariage était la seule situation respectable pour une famille vis-à-vis de la société. Ainsi, les enfants issus d’un couple marié étaient appelés « les enfants légitimes » et ceux issus hors mariage ou des couples non mariés étaient appelés « enfants naturels ». La loi actuelle reconnait l’égalité des droits des enfants naturels et légitimes. 154
Selon MABIKA KALANDA : « La conception de la famille est toujours en rapport avec l’Etat matériel et technologique de la société. Partout, cependant, la famille repose sur l’union réglée d’un homme et d’une femme, union dans laquelle, l’un et l’autre renoncent, en principe, à une part de leur liberté. Dans la pratique, la femme a toujours eu à en perdre plus que son conjoint. Même dans la société occidentale qui, pendant la période de l’hégémonie politique européenne, voulait se donner en modèle, la femme n’a jamais été traitée autrement que comme une mineure. Au moment du mariage, elle passe du bras de son père à celui du mari, en même temps qu’elle abandonne le nom de sa famille pour celui de la famille du conjoint »79. II.3. Les objectifs du mariage ! Fonder un foyer ou une famille conjugale; ! Fonder une union des cœurs ; ! Légaliser l’union d’un couple ; ! Instituer le statut social d’un couple; ! Célébrer l’alliance de deux personnes issues de familles différentes. II.4. Les organes et l’organigramme fonctionnel du mariage II.4.1. Les organes d’un mariage Par ses objectifs reconnus universellement, le mariage a une structure simple. Il est constitué de l’Assemblée plénière, du Comité d’organisation et du Couple des mariés. L’Assemblée familiale (plénière) : c’est l’organe suprême du mariage dans lequel siège les parrains ou leurs représentants, les parents ou leurs représentants, tous les membres du comité d’organisation et les futurs mariés. Dans les assemblées plénières de mariage, les parents ont une voix d’autant prépondérante dans la prise de décision que ce sont eux qui marient leurs enfants. Sans leur accord, le mariage devient caduc. Le Comité d’organisation est l’organe d’exécution des décisions issues de l’assemblée plénière. Il gère au quotidien l’organisation et décide de la destinée du mariage. C’est aussi l’organe technique du mariage. La réussite et l’échec de la cérémonie de mariage dépend du Comité d’organisation. Celui-ci est piloté par un Coordonateur. Il est le maître de la cérémonie et est épaulé par les collaborateurs suivants : le superviseur adjoint, qui remplace le coordonateur en cas d’empêchement, les chefs des services d’accueil, de restauration (maître d’hôtel), de distribution boisson, de contrôle et
79
KALANDA, M, Op. Cit, P16. 155
surveillance, de gestion de stock, le chorégraphe, l’équipe de reportage, le discothécaire. Le couple de mariés constitue l’organe consultatif et de gestion financière du comité du mariage. Le comité d’organisation doit se référer de temps en temps au couple de futurs mariés qui constitue la clé de voute de la manifestation. Le financement du mariage est assuré par cet organe. Tout apport extérieur doit être signalé aux futurs mariés avant de parvenir au comité d’organisation pour affectation ultérieure. Le mariage étant le couronnement du début de la vie conjugale, il est impérieux que la responsabilité financière incombe à l’organe des mariés. Ils sont sur motivés et la recherche de fonds est assurée par eux-mêmes. Les invités constituent le public potentiel du mariage ou les participants auxquels la manifestation s’adresse. Ils sont témoins de l’événement sans quoi le mariage perd sa crédibilité. Les parents, les parrains et les amis de mariés constituent les premiers témoins oculaires du mariage et, par conséquent, des invités privilégiés du couple. La marque de sympathie qui leur est réservée les interpelle à la participation de l’accomplissement de la mission des mariés. Ils doivent aux mariés assistance morale, matérielle et, pourquoi pas, financière. Généralement, ces organes constitués pour la circonstance disparaissent quelques jours après l’évaluation du mariage. Seuls les couples de mariés et parrains restent opérationnelles pour certaines dispositions initiatiques.
Assemblée
Comité
Couple de mariés
Public invité
II.4.2. L’organigramme fonctionnel d’un mariage Comme toute organisation respectueuse, le mariage dispose des organes de décision et de consultation. En tant qu’institution, le mariage a une structure qui pilote son organisation. Dès lors que les décisions provenant de cette union peuvent engager directement ou indirectement tous les 156
participants ou une fraction importante de la population familiale, il est normal que son organisation interpelle les organisateurs. Les différents responsables de services sont chargés de s’acquitter de leur engagement visà-vis des mariés. II.5. Les types de mariage On distingue trois types de mariage : le mariage coutumier, le mariage civil et le mariage religieux. « Le Code de la famille consacre deux formes de mariages. Une forme qui institue, le mariage célébré par l’officier de l’état civil selon les formalités qu’il prescrit en son article 368, et une autre forme qui a toujours existé et qu’il reconnaît, le mariage célébré en famille selon les formalités prescrites par les coutumes. Bien que la plus généralement pratiquée partout dans le pays, cette forme de mariage n’est pas mise sur le même pied d’égalité que la première. »80. Il existe d’autres formes de mariage selon la diversité culturelle. La monogamie, union d’un homme et d’une femme, est considérée aujourd’hui comme le prototype du mariage et sa forme la plus répandue et acceptée même dans les sociétés qui tolèrent d’autres formes de mariage. La polygamie comprend à la fois la polygynie, union matrimoniale d’un homme avec plusieurs femmes, et la polyandrie, union d’une femme avec plusieurs maris. Selon le droit islamique, un homme est légalement autorisé à avoir jusqu’à quatre femmes, qui ont toutes droit au même traitement. La polygynie fut brièvement mise en pratique au XIXème siècle par les Mormons de l’Utah, aux Etats-Unis. La polyandrie est rare et limitée à l’Asie centrale, au Sud de l’Inde et à quelques régions du Sri Lanka. La polygynie et la polyandrie impliquent souvent le mariage d’un homme ou d’une femme à une ou plusieurs sœurs ou à plusieurs frères. Si la polygynie se traduit parfois par l’entretien de foyers séparés pour chacune des femmes, elle implique plus fréquemment le système de domicile partagé, comme dans les tribus amérindiennes de l’époque précolombienne. II.5.1. Le mariage coutumier Le mariage coutumier est indispensable et surtout courant dans les sociétés africaines. Il se contracte selon les rites traditionnels des coutumes de la conjointe ou du conjoint selon le consensus. Il consiste à la concrétisation de la promesse de mariage faite entre le couple lors des fiançailles. C'est-à-dire des promesses mutuellement entretenues entre l’homme et la femme et vice-versa. Le mariage coutumier a pour but de confirmer la volonté de deux personnes prétendantes de s’unir légalement. Il confirme également, la concrétisation des accords de deux familles de futurs 80
KALANDA, M, Op. Cit, P87. 157
mariés par la cérémonie de remise et d’acceptation de la dot par les familles de l’homme et de la femme. Le mariage coutumier est le couronnement des fiançailles. Le choix de la date du mariage est d’abord discuté entre les deux amants avant qu’il ne soit soumis à l’appréciation de deux familles. A l’issue des concertations entre les deux belles familles, une date est fixée pour la cérémonie de mariage coutumier d’abord. Lors du mariage coutumier, les deux familles biologiques des futurs époux ou leurs représentants se rencontrent pour la concrétiser le projet de mariage par une cérémonie de discussion et remise officielle de la dot selon les coutumes. Dans les sociétés où le mariage arrangé domine encore, les familles peuvent négocier la dot, les conditions de vie futures et d’autres questions importantes. Dans certaines us et coutumes, comme chez les Bashi du Kivu, on invite l’homme à choisir sa future femme sur un éventail de filles. On invite alors la fille à remettre en mains propres à ses parents la dot en signe de reconnaissance de cette union. Après la remise de la dot, les deux fiancés sont invités à s’asseoir sur une même chaise pour justifier l’accord de principe. A l’issue de cette cérémonie, une réception offerte par la famille de la future conjointe s’organise sur place ou dans un autre cadre choisi par les organisateurs pour célébrer le pacte d’alliance de deux familles. Dans certaines sociétés, la peur des mauvais esprits conduit les couples d’époux à porter des déguisements à leur mariage, voire à envoyer des époux de substitution à la cérémonie. En Ethiopie, par exemple, la tradition a longtemps prescrit de placer un garde en armes près du couple durant la cérémonie de mariage afin de protéger les nouveaux mariés contre les démons. Notons que le mariage coutumier est assujetti au fondement culturel. Il peut revêtir plusieurs formes selon les coutumes. Pour les familles chrétiennes, il est monogamique. Pour les familles animistes et musulmanes, le mariage coutumier peut être monogamique et polygamique, pourvu qu’il se conforme aux us et coutumes. Il existe plusieurs autres formes de mariage qu’on rencontre dans d’autres sociétés ou communautés selon leur culture. Les cas de la polygynie ou de la polyandrie, des pacs des homosexuels, etc. La coutume du mariage varie considérablement d’une culture à l’autre, mais l’importance de l’institution est universellement reconnue. Dans certaines sociétés, l’intérêt communautaire pour les enfants, pour les liens entre familles et pour les droits de propriété créés par le mariage est tel que des dispositifs appropriés ont été codifiés pour préserver ces valeurs. II.5.2. Le mariage civil La date du mariage civil est fixée provisoirement lors du mariage coutumier, sinon après concertation avec les deux belles familles, en associant les futurs mariés. C’est seulement après avis et considérations de 158
l’officier de l’état civil que la date officielle est connue. Alors que le mariage coutumier est considéré comme une reconnaissance tacite d’une union entre deux personnes, le mariage civil en constitue la reconnaissance officielle. Il a pour objectif de légaliser l’union par un acte juridique prononcé par l’officier de l’état civil ou du ministère public mandaté pour le fait. Le mariage civil ne peut se faire avant le mariage coutumier, ni après le mariage religieux. Sans vice de procédure, il doit précéder le mariage religieux et se faire sur base des éléments et du consentement issus du mariage coutumier. Si, coutumièrement, certains peuvent être polygames, juridiquement, une personne ne peut contracter un second mariage sans la dissolution du premier, sanctionnée par un acte légal. S’il est néanmoins célébré, le marié fautif pourrait être poursuivi pour bigamie et condamné à une peine d’emprisonnement et d’amende selon la loi. De même, une femme précédemment mariée doit, pour contracter un second mariage, attendre, l’expiration du délai de viduité, qui est de trois cents jours à compter de l’expiration du premier mariage. Sauf avis contraire du médecin attestant qu’elle n’est pas enceinte. En France, le mariage civil remonte du XIXème siècle. Le code civil, promulgué le 21 mars 1804, consacre le « mariage républicain », dit civil, célébré à la mairie par un représentant de l’Etat. Jadis le mariage était uniquement l’apanage des religieux et célébré à l’église par un prêtre, contrairement aux sociétés africaines où le mariage était l’affaire des familles et de surcroît des autorités coutumières. Pour que le mariage soit célébré en France, on exige que certaines formalités soient accomplies, comme la publication du mariage, que constitue l’annonce au public de l’événement futur, par voie d’affichage qui incombe à l’officier de l’état civil. Différents documents sont remis à ce dernier par chacun des intéressés (acte de naissance, certificat prénuptial, contrat de mariage si les époux ont choisi ce type de régime matrimonial). La célébration du mariage s’effectue alors selon des formes organisées par la loi. Elle se déroule à la mairie du domicile ou de la résidence de l’un des époux, devant un officier de l’état civil. Chaque futur conjoint est accompagné des témoins, dont le nombre total est limité à quatre. Après la célébration, l’officier d’état civil dresse immédiatement l’acte de mariage et délivre un livret de famille aux jeunes mariés. L’acte de mariage constitue la preuve du mariage. En RDC, c’est conformément aux articles 92, 361, 369, 370, 371, 373, 383,384 et 390 du code de la famille du 01 Aout 1987 que l’officier de l’Etat est requis de procéder à la célébration du mariage civil entre deux individus. Le mariage étant un consentement entre deux conjoints, il ne peut être imposable. C’est un contrat entre deux personnes. Il ne peut être célébré uniquement qu’entre deux personnes de sexe différent et jamais de la même famille. L’âge requis est de 14 ans au minimum. Les époux s’engagent à être fidèles l’un envers l’autre et à se porter secours mutuellement. Ils s’engagent 159
aussi à vivre ensemble et à partager d’autres avantages, charges et risques liés à la vie conjugale. Le mariage est une institution qui protège la famille. II.5.2.1. La cérémonie de mariage civil De la maison, les futurs mariés viennent ensemble ou séparément à l’endroit du déroulement de la manifestation de mariage. Avant l’acte de mariage civil, les deux fiancés passent auprès de service de l’«État-civil » pour présenter leur réquisitoire de mariage. La date étant fixée et les frais y afférant payés, le service de l’Etat civil publie deux semaines avant le jour de la proclamation, le projet de mariage conformément aux prescriptions de la loi. Après la publicité de l’acte de mariage par affiches apposées aux valves de la mairie ou de la commune, les documents suivants sont exigés : extraits d’actes de naissance, attestations de célibats, attestation de résidence, certificat de Bonne Vie, Mœurs, Conduite et Civisme. Accompagnés de leurs membres de famille dans des cortèges différents, les deux futurs époux quittent distinctement leurs résidences familiales et se rencontrent au lieu de la cérémonie publique une à deux heures avant la cérémonie. Cela permet aux intéressés de régler certaines petites formalités (prise des poses avec les membres de famille, confirmation auprès des services que le consentement libre du mariage demeure entre les deux prétendants) et de s’imprégner de la faisabilité ou pas de la manifestation. Faisant droit à la réquisition de demande de mariage, le jour et à l’heure convenus, l’officier de l’Etat-civil préside la cérémonie de mariage. Dans une salle appropriée, on procède à l’accueil et à la mise en place des invités selon les normes usuelles. Les invités ou témoins, les membres de deux familles des mariés entrent dans la salle, suivis des parents des mariés. C’est sous les applaudissements du public que le couple de mariés entre dans la salle et se dirige vers l’endroit où sont assis les parrains. A coté du parrain se place la femme et à coté de la marraine se place l’homme. Parfois le marié se place devant la marraine et la mariée devant le parrain (disposition obligatoire). Au même moment la cérémonie commence. La presse fait son travail et le modérateur annonce officiellement le début de la cérémonie. L’officiant demande aux deux familles : celle de l’homme et de la femme de se manifester et les parents de deux mariés sont présentés et interviewés au sujet de la conformité du mariage coutumier. Après avis et délibération, le maître de la cérémonie passe à la lecture des curriculums vitae des mariés. L’officier de l’Etat-civil fait lecture au futur époux et à la future épouse des pièces relatives à leur état et les instruit des droits et devoirs respectifs aux mariés. Il demande publiquement et officiellement s’ils veulent se prendre pour mari et pour femme. Chacun d’eux ayant répondu séparément et affirmativement, l’officier prononce l’acte les consacrant unis légalement par le mariage avec le régime de leur propre choix. Il peut être de la 160
communauté universelle de biens ou de la séparation totale des biens. Les anneaux sont portés et l’on procède à la signature du livre de mariage devant témoins (membres des familles constituées). Le parrain et la marraine passent en deuxième position pour la signature des accords de mariage et les parents en dernier lieu font le même acte. Ainsi, la cérémonie se termine par la remise aux mariés de leur acte de mariage dument signé et scellé. Dans le jardin se poursuit la prise des photos souvenirs avant de se séparer mutuellement. Une réception peut s’en suivre selon les moyens des organisateurs avant que le jour du mariage religieux n’arrive. II.5.3. Le mariage religieux La date de la cérémonie de la bénédiction nuptiale ou mariage religieux est proposée par les deux amants à l’église après avis et considérations des parents ou familles concernées. C’est aux autorités ecclésiastiques que revient le dernier mot pour confirmer la date ou suggérer une autre en fonction de leur disponibilité ou selon le programme de l’église. Dans la plupart des sociétés, le mariage est conclu par une procédure contractuelle, qui s’accompagne généralement d’une forme de sanction religieuse. Le mariage religieux n’est qu’une bénédiction nuptiale célébrée à l’honneur de deux conjoints par les confessions religieuses selon les rites évangéliques ou coraniques. La plupart des cérémonies nuptiales comprennent des rituels et une symbolique reflétant le désir de la fécondité et de la prospérité du couple. Le mariage religieux consiste en la célébration de la bénédiction nuptiale par l’église. Le Chrétien considère le mariage religieux comme un sacrément célébrant l’union d’un homme et d’une femme dans le but de fonder un foyer. Le mariage est l’un de sept sacrements du catholicisme et de l’orthodoxie. Selon l’église, comme le mariage est fait devant Dieu, cette union ne peut être rompue. La vision chrétienne estime qu’un sacrément communique la grâce de Dieu au croyant qui le reçoit. Le mariage religieux ne produit en soi aucun effet sur le plan juridique et n’est pas une condition de validité et d’existence du mariage. La loi ne prend en compte que le mariage célébré devant un officier d’état civil. Par contre, les confessions religieuses exigent la preuve du mariage coutumier et civil avant de procéder à la bénédiction nuptiale. Il faut être adepte d’une église pour prétendre y passer sa cérémonie de mariage. Les églises acceptent de bénir le mariage d’un couple dont l’un est connu officiellement comme leur adepte. Toutefois, certains enseignements sont dispensés aux prétendants fiancés pour la remise à niveau de leur état spirituel. Les enseignements de préparation à la vie conjugale sont dispensés par un berger spirituel ou un encadreur. Dans les confessions religieuses assez intransigeantes, les enseignements spirituelles dispensés au couple 161
peuvent aboutir à d’autres cérémonies religieuses (baptême, etc.) avant le sacrément de mariage. La cérémonie de mariage religieux dépend d’une confession religieuse à l’autre. Elle dépend également de l’officiant religieux et /ou du prédicateur. L’organisation du culte se fait selon les rites évangéliques ou coraniques. C’est l’apanage de la communauté confessionnelle qui peut admettre ou non d’associer certains membres de famille (pour la chorale, le protocole, etc.) ou admettre qu’elle soit une messe œcuménique, au cas où un de marié ne serait pas adepte de cette confession religieuse. Cependant, les participants au culte restent une responsabilité partagée entre les mariés et l’église. L’église impose ses exigences et le couple se plie à cette ligne de conduite. Personne ne saurait détailler la cérémonie sans faille, s’il n’est pas dans la loge (le secret) ecclésiastique. Les officiants des messes maîtrisent bien les techniques d’animation spirituelle. Aucun Ministre de Dieu ne peut officier un mariage religieux sans maîtrise des rites y afférents. La célébration nuptiale est pareille à une circonstance spéciale et considérée, avec raison, « unique du genre ». Ainsi, elle est réservée dans la plupart des cas aux prédicateurs initiés. Pour l’abbé Richard MUGARUKA, « la règle sacro sainte de toute communication, c’est l’adaptation à l’auditoire. Le prédicateur a donc comme tâche première de s’interroger sur son public, de s’en faire une image exacte, de connaître ses attentes et ses questionnements existentiels et religieux et ses besoins socioculturels ; le prédicateur s’identifiera à son auditoire pour que celui-ci s’identifie à lui. En effet, la loi fondamentale de toute prédication, c’est la double fidélité à Dieu et à l’homme »81. Plusieurs moments forts sont présentés durant la célébration du mariage religieux : la bénédiction des mariés, les ports des anneaux, les témoignages divers des parents, parrains et autres membres de familles et fidèles de l’église, le moment de la lecture de l’évangile ou de l’homélie, la signature des livres de mariage, la prédication, le moments de louange, la prise des photos souvenirs, etc. « une prédication valable peut, dans les circonstances ordinaires, soutenir l’attention de son public jusqu’à un maximum de 20 minutes. Au-delà, le risque est grand de créer l’embarras et l’irritation chez les auditeurs. Les expédients comme le dialogue, les interventions du public, les intervalles et les intermédiaires peuvent créer un climat d’attention contrasté : mais cela dépend du lieu et du public »82. Pour MARY BAKER Eddy, « le mariage est la condition légale et morale pour la procréation chez les humains. Jusqu’à ce que l’on ait discerné que la création spirituelle est intacte, ou perçue et comprise, et que le règne de Dieu 81
82
MUGARUKA Richard, Catéchèse et homilétique dans le champ de la communication. Pragmatique de la communication de la foi, Editions Paulines, Kinshasa 2004, p186 MUGARUKA Richard, Op Cit, p188. 162
soit venu comme dans la vision de l’Apocalypse où le sens corporel de la création fut banni, et où vint du ciel la révélation de son sens spirituel ; le mariage continuera, soumis à des règlements moraux qui assureront une vertu grandissante. »83 Pour clôturer cette rubrique d’organisation du mariage, nous allons nous atteler à la description d’une cérémonie de « réception après le mariage », communément appelée « la soirée dansante ». Le pasteur Mary Baker rappelle qu’« après le mariage, il est trop tard pour se plaindre d’incompatibilité d’humeur. Une compréhension réciproque devrait exister avant cette union et subsister à jamais après, car la tromperie est fatale au bonheur. Le serment nuptial ne devrait jamais être annulé, tant que ses obligations morales sont gardées intactes ; mais la fréquence du divorce montre que le caractère sacré de cette union perd son influence, et elle ne se ferait jamais, si le mari et la femme étaient tous deux véritables scientistes chrétiens. La science élève inévitablement notre être plus haut sur l’échelle de l’harmonie et du bonheur »84. Le mariage ou la vie en général n’est pas au brouillon. Personne ne saurait réunir tous les invités à un mariage de revenir pour constater le divorce. C’est pourquoi lorsqu’on s’y engage, on doit absolument perdurer. Imaginez vous quel serait le scandale d’apprendre qu’un couple de mariés venait de se disloquer avant ou après la cérémonie du gala de mariage. Cela peut arriver mais la question est de savoir comment le maître de la cérémonie s’y prendrait pour annoncer cette nouvelle à la communauté ou aux invités. II.6. La réception de la soirée de mariage (gala de mariage) Dans la plupart des sociétés africaines, le mariage garde sa tradition légendaire de trois étapes cérémoniales : la cérémonie de mariage coutumier et celles des mariages civile et religieux. A chacune d’elles, la tradition exige d’offrir une réception qui se clôture souvent par une agrémentation musicale pour les uns et une soirée dansante pour les autres. Que l’on soit d’une famille riche ou d’une famille pauvre, on s’organise de son mieux pour offrir aux invités ne serait-ce qu’un cocktail ou un rafraîchissement symbolique. Il s’en suit toujours des pas de danse pour célébrer l’événement. La cérémonie de mariage est une manifestation de valorisation d’une société. C’est l’expression de l’identité d’un peuple ou d’une communauté quelconque. La complexité du mariage réside dans son organisation, car elle est soumise au strict respect des procédures, des normes ou principes. D’une part, il y a la famille de l’époux et d’autre part celle de la femme, les amis et les autres invités auxquels il faut veiller pour une bonne gouvernance de l’événement. 83
MARY, Baker Eddy, Science et santé : avec la clé des écritures, Editions Brochée, Boston, 1989, p56 84 MARY, Baker Eddy, Op Cit, pp59,60. 163
Pour les familles des mariés, la réception de la soirée du mariage religieux demeure la clé de voûte de toutes les festivités de mariage. Elle s’impose sous toutes ses formes et par son organisation assez outillée par rapport aux autres réceptions. Du fait qu’elle boucle toutes les cérémonies de mariage, elle est considérée comme la fête de mariage proprement dite. La réception de la soirée de bénédiction nuptiale est le moment crucial de la fête de mariage. C’est le point culminant des réceptions, qui traduit le symbole de la fête des familles lors du mariage. Aucun couple ne peut s’en passer, sauf par manque de moyens de réalisation. Certaines familles organisent une fête modeste en fonction de leurs moyens, tandis que pour d’autres familles, c’est l’occasion idéale d’exhiber leur opulence. Les familles moins nanties mais solidaires s’organisent en contribuant avec des modestes cotisations pour la réussite de la cérémonie du mariage. Par contre, certains couples organisés et/ou issus des parents assez nantis s’investissent à défier la communauté par une organisation pompeuse de cette soirée jugée toujours historique par les mariés. Les organisateurs assez civilisés et disposant d’assez de moyens vont jusqu’à trouver des services traiteurs spécialisés dans ces genres d’événements. Quoiqu’il en soit, l’organisation de cette cérémonie est une affaire de la volonté des mariés. Plus ils la planifieront, plus la cérémonie sera budgétisée et pourra s’organiser sans faille selon les moyens disponibles. Voilà pourquoi nous allons tenter de réglementer l’organisation de cet événement en réservant quelques lignes dans cette section axée sur l’organisation de la réception de mariage religieux, appelée communément « soirée récréative ou dansante ». Nous tacherons de partir de trois étapes fondamentales de la réussite de l’organisation de la manifestation. II.6.1. Exemple type d’un budget de mariage Lorsque les mariés disposent au préalable d’un budget prévisionnel et surtout adapté pour leur mariage, ils auront un gage de sécurité pour son organisation. Toutes les dépenses inscrites au crédit du budget doivent être exécutées à l’avantage des mariés. Ils seront plus heureux de voir leur budget exécuté fidèlement, à la satisfaction des invités, que recevoir de l’organisation de cette importante cérémonie des reliquats d’argent ou des provisions, à l’insatisfaction du public. Les organisateurs n’ont pas droit à l’erreur et doivent éviter de décevoir les mariés et les invités. Il vaudrait mieux réduire le nombre d’invités au regard de ces moyens que d’inviter un pléthore de gens qu’on ne saura point satisfaire. «Le mariage est malheureux ou heureux selon qu’il entraîne des déceptions ou qu’il réalise des espérances. Rendre l’existence heureuse par des relations constantes avec ceux qui peuvent l‘élever, tel devrait être le mobile de la société. L’unité d’esprit donne un nouvel essor à la joie, autrement, les ailes languissantes de joie traîneraient dans la poussière. Des 164
notes mal agencées produisent une discordance. Les tons de l’entêtement humain peuvent être concordants afin de se fondre harmonieusement. L’ambition désintéressée, de nobles mobiles de vie et la pureté. Ces éléments de la pensée, se confondant constituent individuellement et collectivement le véritable bonheur, la force et la constance »85. La qualité de l’organisation repose sur l’exécution du budget et, aussi, sur les soins apportés à la gestion permanente de la manifestation. Il faudrait tenir compte de la fluctuation de la monnaie et, surtout, du moment idéal de l’exécution du budget. Il faudrait aussi budgétiser toutes les charges possibles, sans tenir compte de dons et legs. Les dépenses seront supprimées progressivement, en fonction des apports matériels des donateurs, conformément aux besoins de l’organisation. Tous les dons seront admis et ceux qui répondent aux prévisions de l’organisation seront d’office affectés promptement et supprimés sur la rubrique de dépenses. La gestion des fonds alloués au mariage doit être transparente pour éviter des frustrations ultérieures. Toutes les pièces comptables doivent être gardées afin de justifier toutes les dépenses engagées. N° A 1 2 3 B 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 C 85
Rubriques et postes Financement Contribution des mariés Participation du parrain et de la marraine Autres cotisations (familles, amis, service..) Dépenses Habillements des mariés Autres habillements (protocole, famille, etc) Restauration Boisson Transport des mariés Autres transports Sonorisation Location de la salle Frais de décorations diverses Frais de reportage (photo+vidéo) Autres frais (casse, imprévus,… TOTAL
Débit
Crédit
Débit
Crédit
3500 1000 1000
6000
600 200
5500 5300
2.000 1.500 400 200 100 500 100
3300 1800 1400 1200 1100 600 500
300
200
200
0000
6000
6000
MARY, Baker Eddy, Op. cit P57, p58.
165
0000
II.6.2. Avant la réception de la soirée de mariage Plusieurs réunions préparatoires devront se tenir avant le jour du mariage et avant le jour du gala de noces. Ces réunions ont pour but de fixer les modalités d’organisation de la cérémonie conformément à la volonté des mariés. Après avoir procédé au lancement, si possible, des faire-part (un à deux mois d’avance) selon la projection de la période du mariage et après la prospection des salles, il faut disposer également du temps pour récolter des contributions issues des faire-part. Ces préalables doivent être réunis un à deux semaines avant le jour de la cérémonie. Cette étape n’est pas obligatoire pour les personnes qui disposent de moyens suffisants. Pour certains couples, c’est un passage obligé en vue de sensibiliser ou d’impliquer tout le monde dans la réalisation de cette manifestation. C’est aux mariés que revient la tâche de fixer la date, l’heure et le jour de la manifestation. L’organisation procédera ensuite à l’établissement de la liste finale d’invités, selon les listes provisoires émises par les deux familles et les futurs mariés (avec dix pour cent d’invités imprévus). Lors de l’établissement du plan du gala de mariage, il faut tenir compte des affinités de gens et de leurs sensibilités. Il faudra disposer les invités de sorte que ceux qui se connaissent soient ensemble, que ceux ayant des différends ou des contentieux ne soient pas mis face à face pour que l’ambiance de la soirée n’en souffre point. ! Prévoir, si possible, au minimum deux équipes de reportage photographique et vidéographiques. Au cas où les organes de presse seraient invités, au maximum deux peuvent couvrir toute la manifestation ; ! L’organisateur doit se mettre d’accord sur le contenu de l’invitation. On privilégiera les noms de deux familles comme organisatrices. Ce sont les deux familles qui invitent. On commencera toujours par le nom de la famille de l’homme, suivi de celui de la famille de la femme. Le libellé évitera beaucoup de littérature et, surtout, de fantaisies. Le choix de la qualité du carton d’invitation dépend des moyens des organisateurs. Le tirage sera en fonction du nombre d’invités, avec un excédent de 10%. L’on veillera sur le délai de distribution et la façon ou la présentation du distributeur des invitations ; ! Concevoir, imprimer et distribuer des invitations deux semaines avant la manifestation. Ce délai est raisonnable et permet aux invités de se préparer en conséquence. Les distribuer avant deux semaines, c’est trop hâtif et cela pourrait entraîner l’oubli ou la perte de l’invitation. Un délai trop court n’est pas conseillé. Remettre une invitation en retard est une faute protocolaire grave. Il faut donner le temps aux invités pour se préparer consécutivement à l’événement. Cependant, les faire-part peuvent être lancés 166
plusieurs jours ou semaines avant la date de la manifestation. Il n’est pas loisible de les présenter à quelques jours de la manifestation ; ! Au regard des disponibilités des mariés, le budget provisoire est établi de commun accord avec le maître de la cérémonie, les parents et parrains peuvent y être conviés ; ! Ne pas oublier, dans la prévision de la logistique, un stock supplémentaire de verres et couverts ; il permet le remplacement direct des verres cassés, des couverts (cuillère, fourchette, couteau de table) tombés par inattention ou par accident ; ! Un véhicule de réserve pour le couple et celui destiné au secourisme en cas d’accident, de crise, etc. doivent être envisagés; ! Les tenues de mariés le jour du mariage ou durant la soirée de mariage doivent préoccuper l’organisation. Le soulier dame, les bijoux et la robe de la mariée doivent être disponibles et propres à l’endroit approprié au minimum une semaine avant auprès de la concernée. Le costume de l’homme doit être varié, de classe et préparé plusieurs mois à l’avaance. Il doit créer une harmonie avec la tenue de la femme et une concordance avec la chaussure, la cravate ou la chemise de l’homme. C’est au maître de la cérémonie ou, à la rigueur, à l’esthéticienne d’orienter le look (goûts et couleurs) des mariés par rapport à l’événement. Même si, comme on dit, l’habit ne fait pas le moine, il n’y a pas de moines sans habit non plus ; ! Il faut procéder à la confirmation de la réservation de la salle, moyennant payement effectif des frais y afférents (de la location de la salle) ; ! Les organisateurs convoquent une réunion de mise au point présidé par le « maître de la cérémonie » choisi par les membres du groupe concerné au premier degré par le mariage (les mariés, les parents, les parrains). A l’issue de cette rencontre, le maître de la cérémonie qui est chargé de la coordination de l’activité présente son plan de mariage au comité d’organisation (disposition de la salle, les scénarios d’entrée, l’autel des VIP, les étapes de la soirée, et les secteurs à opérer selon une subdivision de la salle en quatre parties importantes) et fait valider le budget de mariage ; il redéfinit son organigramme par rapport aux réalités du terrain et par rapport aux observations des mariés et autres. Il retire les CV des mariés et prépare son discours pour la circonstance. Il donne les orientations précises à l’équipe de reportage du mariage ; ! Deux semaines avant le jour de la manifestation, le maître rend public son comité d’organisation et décrit les tâches de chaque membre (service d’accueil, service de stock, service de distribution, service de restauration, service de gardiennage et surveillance, service après fête, le comité d’évaluation), les tenues des majorettes sont préparées en fonction du nombre sélectionné ; ! La deuxième visite de la salle s’effectue afin de se rendre compte de la logistique disponible dans la salle (sièges, tables, sonorisation, musique, 167
les serviettes : nappes, verres et couverts, le refroidissement des boissons, la lumière et le confort attendus pour honorer les invités) ; ! Prévoir les palliatifs sur les impondérables (en cas de coupure de courant : groupe électrogène ou panneau solaire, surpeuplement, intempéries : si c’est un espace ouvert ou qui suinte, en cas d’accident et incident, etc.) ; ! Finaliser les divers contrats avec les tiers (avec les photographes, les cameramen, il faut déterminer le nombre de films et poses retenus, être précis avec les services prestataires tels que la location de véhicules, la location de la musique, etc.) ; ! Paiement divers : des boissons alcoolisées et non alcoolisées selon le nombre d’invités à raison de trois à quatre tournées pour la soirée, conformément à la prévision. Le tiers du public constitue la moyenne de la consommation des boissons sucrées et les liqueurs, les vins et d’autres boissons spécialisées sont prévues symboliquement. L’achat de boissons doit se faire plusieurs jours avant la manifestation (deux semaines ou plus), leur entreposage et leur refroidissement doit s’effectuer quatre heures avant le jour de la manifestation. Vérifier bien l’état des installations pour le refroidissement avant de placer la boisson au froid. Si les installations frigorifiques fonctionnent convenablement, il faudrait veiller à ce que la boisson ne soit pas trop congelée et la placer le jour même. Si les installations ne sont pas efficaces, il faudrait prévoir des mesures de renforcement ; ! Selon l’option des organisateurs, le buffet est, soit préparé par un service traiteur selon le nombre d’invités, soit apprêté par la famille. Un service neutre vaut mieux pour ce genre de tâches afin d’éviter la partialité ; ! Le nombre de services étant défini (gestionnaire de stock, le chef du protocole, les hôtesses d’accueil, les servants et hôtesses de service, etc.), le maître de la cérémonie invite les mariés à passer en revue le programme et à émettre leurs avis sur le projet du discours ; ! La répétition des garçons et filles d’honneur se fait sans interruption, sous le contrôle, entre autres, du maître de la cérémonie conformément au plan de la cérémonie ; ! Trois jours avant le jour « j », une répétition générale se fait au lieu de la manifestation, suivie d’une évaluation finale du projet de mariage ; ! Prévoir dans la mesure du possible une petite équipe de secouristes et une ambulance pour les cas éventuels d’accidents, de sinistres, etc.; ! Le jour de la manifestation, le maître de la cérémonie signe le procès verbal de l’état des lieux avec le gestionnaire de la salle ou du cadre où se déroulera la manifestation. Avant que les mariés ne se rendent à la soirée de gala, il existe un temps mort qu’il convient de gérer rationnellement. Un nombre restreint d’invités et le couple de mariés peuvent être conviés à un cocktail offert par les 168
parrains à leur résidence ou ailleurs, avant la cérémonie de la soirée consacrée au gala de mariage. D’autres couples peuvent se retrouver avec las parents proches, les parrains et certains amis intimes des mariés dans une séance de causerie morale et de rafraîchissement avant de se rendre à la soirée proprement dite. Cette période de trêve est gérée selon le programme de la manifestation et conformément à la volonté des mariés. Il doit figurer sur le planning de la manifestation et prise en compte par l’organisation. II.6.3. Durant la réception de la soirée de mariage Communément appelée soirée dansante, il s’agit essentiellement du gala de mariage organisé après la bénédiction nuptiale. La soirée de mariage connaît de temps forts : l’accueil des invités, l’arrivée et la présentation des mariés, la restauration, le rafraîchissement, la danse, la remise de cadeaux, la prise de photos souvenirs et, enfin, le départ des mariés. ! Quatre heures avant la cérémonie, il faut vérifier si tout est en place conformément aux dispositions initiales ( stock de boissons, disposition des tables et chaises, indications des places, nourriture, musique, scène ou piste de danse, siège d’honneur pour les mariés et les parrains, les reporters, tenues des mariés pour la soirée, endroit de recueillement des mariés,etc.) et si tout le personnel est présent ; ! Distribution des badges numérotés au personnel du protocole et à l’équipe de presse. Une équipe de presse opère à partir de la résidence où se trouve les mariés et une autre équipe couvre totalement la manifestation à l’endroit de la tenue de la soirée avant et durant la manifestation; ! Installation et contrôle du personnel selon les postes opératoires. ! Accueil des invités et leur mise en place accompagnés d’une musique douce bien sélectionnée pour la circonstance ; ! A l’arrivée, chaque invité présente au service d’accueil son carton d’invitation qui permet au protocole d’identifier sa place et de l’installer aisément. Ipso facto, les services de distribution offre le 1er service de boisson, au goût de l’invité. Il faudrait tenir compte des invités qui ne prennent pas de boissons froides ou de boissons alcoolisées, etc. Pour les consommateurs de liqueurs, servir le Martini blanc, rose ou rouge avec des glaçons et, si possible, des tranches de citron dès lors que ça se prend à sec. Le Campari se boit avec de l’eau glacée et le Gancia avec des glaçons. Quant aux liqueurs (Whyski, gin, etc.), ils se boivent à sec ou avec glaçon, du soda ou des boissons sucrées (coca, Sprite, etc.). Pour les consommateurs ou invités aux goûts compliqués, il faudrait voir dans quelle mesure les satisfaire en tenant compte des prévisions de la soirée. Certains invités prennent la Miitzig, la Guiness, la Legend et d’autres bières brunes accompagnées du Coca ; d’autres mélangent les bières brunes avec les boissons sucrées pour, soi-disant , atténuer l’alcool ; il faut les satisfaire ;
169
A la fin de la mise en place, les services débarrassent progressivement les tables de bouteilles vides et offrent le 2ème service de boisson selon les goûts initiaux, sauf avis contraire du consommateur. Ce dernier peut estimer rationnel de changer de goût au cas où il découvre que sa boisson préférée est disponible. D’autres peuvent préférer découvrir pour la première fois un goût, il faudrait les servir dans la mesure où le stock est disponible. ! L’arrivée des mariés : le discothécaire varie l’intensité du rythme de la musique et l’adapte à un rythme chaud en prélude de l’entrée du couple dans la salle. Le morceau prévu pour l’entrée des mariés est d’office rendu disponible ou mis en attente. L’équipe de reportage (photographe et cameramen) prend position pour capter les images d’entrée dans la salle ; ! Le maître de la cérémonie se prépare pour annoncer l’arrivée des mariés, après consultation et vérification de leur présence ; ! Le morceau musical prévu pour l’entrée des mariés est balancé et le maître de la cérémonie annonce avec vivacité leur arrivée. C’est sous les applaudissements frénétiques des invités qu’apparaît le couple encadré par les parrains, les parents et les jeunes majorettes qui orientent le couple jusqu’à sa table d’honneur. Avant de s’installer aux sièges circonstanciels, le couple lève simultanément les bras pour saluer l’auguste assemblée. Le protocole affecté à la table d’honneur s’approche pour s’enquérir des goûts et s’empresse pour exécuter la commande; ! Le parrain et la marraine doivent être installés à coté des mariés au cas où ce serait une table longue. La marraine à coté de la femme et le parrain à coté de l’homme. Cette disposition leur permettra de se familiariser davantage et de procéder à un certain encadrement des mariés et faciliter certaines présentations des invités inconnus aux parrains. Au cas où la table ne serait pas adaptée, le couple parrain sera installé à une table juste à coté de celle des mariés, accompagnés des parents des mariés et d’autres amis intimes des mariés; ! Sous la houlette du maître chorégraphe, une séance de démonstration chorégraphique est exécutée sur le podium durant 15 minutes par les majorettes ; ! Les services s’activent à garnir de boisons la table de mariés selon leur goût, en plus des échantillons des liqueurs et des vins ayant orné la table avant leur arrivée. Certains invités VIP peuvent s’inspirer de la disponibilité de cette gamme de goût en observant la table d’honneur ; ! Le protocole préposé à l’endroit des mariés doit être souple, efficace et créatif. Il doit deviner ou devancer le désir des mariés et se mettre tout le temps à leur disposition. Il évitera que les invités se rendent compte de ce qu’ils ne veulent pas ou de leur mécontentement ; ! Après cette séance d’exhibition chorégraphique, le discothécaire exploite ses capacités d’animation musicale par le balancement des morceaux diversifiés, selon sa programmation ; !
170
Le 3ème service de boisson intervient sur toutes les tables et le rapatriement ipso facto des bouteilles vides se fait en même temps. Les services devront prendre soin de solliciter l’avis du consommateur car, l’organisme humain se fatigue vite lorsque l’estomac est vide ou ne contient que de la boisson. Pendant ce temps, les services de la restauration se préparent minutieusement à recevoir les invités dans les minutes qui suivent la présentation des mariés ; ! Présentation des curriculum vitae (C.V.) des mariés : c’est le moment attendu pour la communication verbale. Le maître de la cérémonie s’apprête à prononcer son discours circonstanciel ne dépassant pas un quart d’heure au maximum. Il introduit par les révérences selon la préséance et circonscrit le cadre de la rencontre. Suivent les remerciements et la présentation proprement dite des mariés, des parrains et des membres des familles. Au centre de cette cérémonie, se trouvent les mariés. Leur présentation doit constituer le point focal. Il faudrait présenter la carte postale des mariés en insistant sur les aspects positifs passés du couple, sur leur présent et sur leurs perspectives d’avenir. En présentant les péripéties de la vie des mariés, on pourra escamoter les parcours controversés capables de susciter des rumeurs, des polémiques ou une mauvaise interprétation du message par les auditeurs. Il faut éviter de frustrer certains invités ou membres de familles. Toute vérité n’est pas bonne à dire, dit-on. Il faut éviter des spéculations vicieuses, des informations scandaleuses et surtout tendancieuses. Si le cursus (parcours) académique (scolaire) et la carrière professionnelle des mariés sont riches, l’on y insistera dans la présentation. Dans le cas contraire, on parlera seulement de leurs spécificités ou capacités professionnelles. On vantera les prouesses de la fille dans la vie sociale et dans le ménage et pour l’homme, l’on décortiquera ses réalisations passées, présentes et futures. Les femmes, en général, n’aiment pas qu’on cite exactement leur âge chronologique. Il faudra faire attention sur les dates de naissance des mariés. Surtout si la femme est plus âgée que l’homme ou l’homme présente un écart d’âge trop remarquable par rapport à la femme. Sauf avis contraire des mariés, il faudra, dans les termes souples, faire uniquement allusion à la période de naissance (saison, journée et mois de naissance) ou escamoter cet aspect de la présentation. Ne jamais mentir pour faire plaisir aux mariés ou aux invités, car le mensonge et trop d’extravagance de la part du maître de la cérémonie altèrent sa crédibilité auprès des invités et atténuent l’impact de la cérémonie. ! La remise des cadeaux : pour gagner le temps, le maître de la cérémonie fait appel à la remise des cadeaux de mariage. Il faut aménager l’espace et préparer la personne qui va réceptionner les cadeaux après leur accueil par les mariés. Les cadeaux devront rester stockés à un endroit visible, en attendant leur rapatriement dans un endroit sûr ou dans un des véhicules du convoi. Il est préférable qu’ils soient conservés dans le véhicule des parrains, s’il y a un espace disponible. Au cas où l’invité !
171
estimerait que son cadeau est plus valu, il lui est conseillé d’insérer son identité (nom) sur un bout de papier avant d’emballer son cadeau. Cette disposition permettra aux mariés, lors du dépouillement des cadeaux, d’en identifier d’emblée l’expéditeur. Toutefois, il faudrait reconnaître qu’offrir un cadeau de mariage n’est pas obligatoire pour les Africains. Certains membres de famille, des amis peuvent avoir apporté leur assistance tant financière que matérielle avant le jour de l’organisation du mariage. Certains organisateurs ont pris l’habitude d’indiquer sur les tracts insérés dans les enveloppes d’invitations les références précises des lieux ou des endroits où il faudra acheter les cadeaux de mariage. Cette pratique est tissée sur la culture occidentale basée sur le matérialisme. Comme le mariage en occident est considéré d’abord comme une affaire personnelle, personne n’assiste ou ne contribue à l’organisation du mariage de l’autre. La remise de cadeaux constitue un moment fort pour eux afin de justifier leur attachement aux heureux mariés. Cette tendance est présente dans les habitudes de certaines familles bourgeoises africaines. ! La restauration : le buffet peut être présenté en « self service » ou en système « take-a-way ». Au moment de la restauration, le maître de la cérémonie veillera à ce que la table d’honneur pour mariés et parrains soit servie avant tout le monde. Au cas où il s’agirait du « self service », on invitera progressivement les invités à se servir selon l’ordre de la préséance, en commençant toujours par les mariés et les parrains, suivis de leurs parents. L’on retiendra que le self service permet à tous les invités de se représenter après tout le monde, à volonté et sans ordre de préséance, c'est-àdire pour un deuxième ou un troisième service de table. Cela dépend de la disponibilité du stock du buffet. Les services prendront soin d’indiquer aux invités les endroits où se trouve les menus ou la nourriture des personnes à régime alimentaire spécial. Le système de « take-a-way » est courant dans les fêtes d’anniversaire des enfants et se trouve idéal pour une organisation sans budget consistant. Il n’est pas recommandé de servir aux invités VIP le « take a way », étant donnés leur rang social, leur sensibilité et compte tenu de leurs goûts controversés. Les personnes à régime alimentaire spécial ne sauront guère se retrouver dans le système de « take-a-way ». Ne jamais oublier d’ajouter les serviettes à chaque table et les cures dents pour ceux qui le désirent ; ! Pendant que les invités sont en train de terminer leur repas, le 4ème service boisson intervient et les mariés passent rapidement sur chaque table pour prendre des poses souvenir avec les invités. Entre temps, les services dégagent les tables des invités ayant terminé à manger. ! Le gâteau de mariage : il n’est pas indispensable dans les us et coutumes africaines. Le modernisme a tendance à imposer cette pratique relevant des habitudes des sociétés modernes ou urbanisées. Au cas où il s’agirait d’un mariage d’un couple mixte ou de la culture américaine, occidentale ou asiatique, l’organisateur devra y accorder une importance 172
capitale et une attention particulière. Le maître d’hôtel se place devant le gâteau de mariage, dans une ou deux minutes expliquent ses prouesses et la composition du menu « gâteau » et cela après avoir été introduit par le maître de la cérémonie. Prévoir les sous tasses et les couverts spécifiques pour la distribution du gâteau aux invités, après inauguration par les mariés. Il convient d’utiliser les couverts à usage unique pour certaines circonstances, en vue d’éviter une forte logistique y afférente. La consommation du gâteau n’est pas obligatoire non plus. Certaines personnes sont sensibles aux aliments sucrés. Point n’est besoin de leur imposer un régime alimentaire qui n’est pas compatible avec leur santé. ! Le bal (dansant) : le discothécaire balance une musique sélectionnée à l’intention du couple et ce dernier ouvre la piste sur demande du maître de la cérémonie. Désormais, tout le monde peut danser sur la piste après les premiers pas de danse du couple. Les parrains, les parents et les majorettes peuvent se succéder sur la piste, selon l’organisation, en attendant le grand public; ! Le bal étant ouvert, le discothécaire s’arrange aussitôt à programmer quelques chansons nostalgiques issues des terroirs des mariés pour accentuer l’ambiance. Cette détente musicale permet aux invités de se faire voir à toute l’assemblée et de se dégourdir également; ! Les images sont prises à chaque circonstance et la boisson peut continuer à couler à flot pour ceux qui désirent continuer à consommer. Le 5ème et 6ème service se font sur demande des invités, pour éviter de les rendre souls et, surtout, de laisser des bouteilles ouvertes et pleines non consommées. La distribution de la boisson ne vise pas de rendre souls les invités. Elle vise plutôt la satisfaction de leurs goûts et de leurs besoins de consommation. Pendant ce temps, on veille en même temps aux invités présents et aux invités retardataires et l’on débarrasse progressivement les tables des bouteilles et assiettes déjà utilisées. Le moment des impondérables est propice. Certains invités peuvent avoir déjà pris un verre de trop. Les services doivent être vigilants et trop attentifs. Les services de gardiennage et de surveillance demeurent vigilants et tout actifs pour contraindre les dégâts éventuels. ! Le retour des mariés à la maison : les services de gardiennage ou surveillance prennent les dispositions de sécurité. Le convoi est apprêté dans la position de départ et d’attente des mariés. Les parrains et les autres membres de l’escorte de mariage s’apprêtent également à accompagner les mariés jusqu’à leur résidence conjugale, si c’était ainsi programmé, ou dans un autre site ou auberge pour célébrer « la nuit de noce », communément appelée « la lune de miel » (souvent réservée aux jeunes couples). ! Un morceau de musique circonstancielle est balancé et la sortie est annoncée par le maître de la cérémonie. Le départ des mariés ne signifie pas la fin de la cérémonie. La soirée dansante continue, les invités retardataires peuvent être reçus et traités dignement (servi convenablement) car, ils 173
figurent dans le budget. La mobilité des invités dépend désormais de leur propre programme. Toutefois, dans notre contexte, certains peuvent vouloir continuer la fête jusqu’à l’aube et d’autres partir à volonté. Les invités restant sont traités dignement, comme à la première heure. Car, pour raison de sécurité ou de manque de mobilité, certains invités peuvent souhaiter poursuivre la soirée ; ! Le discothécaire maintient le rythme de la fête et évite d’observer même une trêve de quelques minutes, au risque de gâcher la soirée. C’est lui qui clôturera la soirée dansante, après que tous les invités soient partis. Il ne peut arrêter la musique sans l’autorisation des organisateurs. ! On annonce la fin de la cérémonie. A chaque sortie d’invité, les services de contrôle et de surveillance veillent sur les invités indignes, qui risquent d’emporter bouteilles et autres effets faisant partie du patrimoine de la fête. Généralement, certains membres de familles africaines croient se permettre tout, alors que tel n’est pas le cas, et oublient souvent leurs rangs ou leurs places par rapport à cette cérémonie. Il faut préserver sa dignité durant et après la fête. Il faut accepter sportivement les pertes et casses issues des accidents de parcours lors de la cérémonie de la soirée de mariage. Ne jamais les imputer aux invités. Exceptés des cas extrêmes. Les services s’organisent pour débarrasser le cadre de la logistique extérieure et peuvent maintenant prendre leur buffet et se servir à boire selon leurs goûts. Leur fête commence à présent. Il est interdit aux services de danser, de manger ou de boire durant la cérémonie, au même moment que les invités. Raison pour laquelle, ils sont servis avant (le matin) pour avoir la force de travailler et après la cérémonie ; ! Cependant, on retiendra que le cadre a été loué pour un timing bien déterminé et qu’il faut mieux le libérer à temps, selon les clauses du contrat. II.6.4. Après la cérémonie de la soirée de mariage Certains organisateurs d’événements de mariage oublient de budgétiser l’après mariage et sont surpris des charges y afférentes. Il faut éviter de surprendre les mariés par les dépenses à effectuer après le mariage. Le maître de la cérémonie doit exécuter fidèlement son budget qui doit avoir tout prévu, même les imprévus. Durant la soirée dansante de mariage, il faut éviter des troubles car, elles sont toujours à la base de la perte du temps, des charges imprévues issues des coups et blessures, de diverses pertes et casses, etc. ; ! Inventorier et rapatrier les reliquats des prévisions de la fête (boisson, nourriture, etc.) qui peuvent servir à d’autres éventualités (la réception des absents à la fête, etc.) ; ! Evaluer toutes les casses et pertes diverses par rapport à la cérémonie. Constater et évaluer également les avaries sur les installations et autres matériels détériorés par les manifestants durant la fête. Etablir les 174
responsabilités de chaque partie par rapport aux dégâts causés et signer le procès verbal de remise et reprise et les constats de lieu; ! Procéder au retrait et rapatriement définitif du matériel extérieur au cadre locatif ; ! Développer et reproduire les photos prises lors du mariage et procéder à la constitution des albums pour les mariés, les parrains et les parents ; ! Dépouiller les cadeaux réceptionnés lors du mariage ; ! Faire un mot ou message de remerciement (écrit ou oral) à tous les invités par voie des médias ; ! Procéder à la conservation et à la protection des archives du mariage à travers des supports appropriés (bandes, cd, fichiers ou programme, flash disque, films, etc. ; ! Clôturer les comptes du mariage après règlement de tous les litiges avec les tiers et procéder à l’évaluation finale de la manifestation. A chaud, les membres de services sont les premiers à savoir si la fête s’était bien déroulée, car ils récoltent ipso facto les impressions des invités durant et à la sortie de la manifestation. A froid, vous aurez les échos de la manifestation à travers un sondage d’opinion des participants, quand bien même l’on ne reprendra plus jamais la dite cérémonie à l’intention des mariés. Ces derniers ont besoin du réconfort moral issu des observations positives des participants. Tandis que le Maître de la cérémonie a besoin des observations tant positives que négatives en vue d’améliorer ses services et sa prestation ultérieurs. Dans les sociétés africaines, une dernière cérémonie se fait après toutes les étapes pour permettre aux nouveaux mariés de bien commencer leur foyer. Chez les Bashi, l’on parle de la cérémonie de « KUYIGULA », qui consiste à offrir officiellement à la femme l’autorisation de pouvoir faire ménage pour le compte de leur foyer. Cette cérémonie se fait généralement un ou deux jours après la cérémonie de mariage religieux. A l’issue de celle-ci, les parents de la fille apportent des denrées alimentaires, qui varient selon les traditions et les coutumes. Les parents Bashi apportent une chèvre et un panier de farine ou une cossette de manioc pour procéder à l’inauguration de la cuisine de nouveaux mariés. La valise, les ustensiles de cuisine que la femme aura préparés durant les fiançailles sont présentés à cette occasion. Dans le cadre d’initiation à la vie pastorale, les parents nantis offrent à leurs enfants même des vaches laitières. Une charge supplémentaire s’ajoute après le mariage. Les mariés organisent un petit banquet ou une réception restreinte à l’occasion de cette cérémonie, pour boucler l’affaire (le dossier mariage). Les reliquats sur certaines prévisions de la fête peuvent épauler à l’organisation de cette réception, qui reste familiale et restreinte.
175
Il existe des principes généraux d’organisation de réceptions auxquels il faut se référer dans l’organisation matérielle d’une réception. Pour une réception de X invités ; il faut : X +10% du matériel prévus (chaises, cuillères, fourchettes, tables, serviettes, boissons, nourritures, etc.). C'est-àdire pour 300 personnes invitées, il faut apprêter 330 pièces de : chaises, fourchettes, cuillères, couteaux, plats ou assiettes, serviettes, verres, etc. S’agissant des tables, il faut se référer aux diverses formes disponibles (Carrée, rectangulaire, essaimée, T, V, O, S, etc.) et tenir compte de leur capacité d’accueil. Nombre de tables est égal au nombre d’invités, selon la prévision erronée divisé par le nombre d’invités sur une table (Nbre X invités +10% : par Nbre X sur table).D’où pour 300 invités, utilisant les tables carrées, rectangulaires ou circulaires de 4 invités par table, il faut prévoir 330 chaises : 4 invités = 82.5 tables, soit on arrondit à 83 tables. Il existe des tables de 6 places jà 80 places, selon la forme. La formule est la même. L’on travaillera en fonction de la logistique disponible offerte par le cadre où se déroulera la manifestation. Pour raison d’efficacité du service de distribution de boisson, il faut 1 membre du protocole pour 5 tables à servir. Ainsi pour une réception de 300 invités ; on procède au calcul suivant : 83 tables : 5 = 16,6, on arrondit à 17 agents pour le service de table. Au cas où le buffet est du système « take-away », il faut utiliser 1 membre de service pour 4 tables, soit 83 :4=20,07, on arrondit à 20 membres pour servir 300 invités. Pour la boisson, il faut appliquer le principe suivant : Nbre X d’invités=Nbre X bouteilles +10% multiplié par le Nbre de services prévus (minimum 3 services et maximum 6 services). Pour 300 invités, ceci nous donne les résultats suivants : 330 bouteilles X Nbre de service. Pour une réception ayant prévue 4 services, on aura 330 bouteilles X 4 = 1.320 bouteilles, à répartir selon le nombre de cassiers et la gamme de gouts. Pour trouver le nombre de casiers, on procédera au calcul de probabilité. Même si certains casiers de bière contiennent 12 bouteilles et d’autres, à l’instar des cassiers de boissons sucrées, contiennent 24 bouteilles, on va uniquement considérer le nombre total de bouteilles obtenues dans l’ensemble divisé par 12, ou le nombre de bouteilles par casier, pour obtenir le total de nombre des casiers à préparer. Ainsi, 1.320 bouteilles : 12= 110 casiers (toute gamme comprise). On distinguera les bières blondes (Primus, Skol, Miitzig, Castelbeer, 33 Export, Simba, Beecks), les bières brunes (Tembo, Dopel, Legend, Turbo, Fruit-defendu,etc.), les boissons sucrées (Fanta, Coca-Cola, Sprite, Seven- up, Tonic, la game Djino) et les boissons gazeuses. Les cartons ou casiers de bouteilles d’eau vive ne doivent jamais manquer dans une fête. Cependant, les vins et boissons liqueurs ne font pas partie de cette comptabilité. Cela dépend du budget, sinon leur prévision est à volonté ou à titre indicatif.
176
Par rapport aux sociétés actuelles, le pasteur Mary BAKER Eddy rappelle à l’attention de toutes les communautés que « le mariage devrait améliorer l’espèce humaine, devenir une barrière contre le vice, une protection pour la femme, une force pour l’homme et un centre pour les affections. Telle n’est pas, cependant, sa tendance actuelle dans la plupart des cas, et pourquoi ? Parce qu’on néglige l’éducation d’une nature plus élevée, et que d’autres considérations : la passion, les amusements frivoles, la parure personnelle, l’ostentation et l’orgueil occupent la pensée. »86
86
MARY, BAKER Eddy, Ibidem. 177
CHAPITRE III. ORGANISATION D’UNE ASSEMBLÉE III. 1. Introduction Les assemblées sont de moments forts et vitaux pour les organisations. C’est au cours d’elles que se décide leur survie, leur développement ou leur dissolution. C’est pour cette raison que l’organisation d’une assemblée ne doit pas s’improviser. Avant la convocation de l’assemblée proprement dite, il faut se poser la question de son bien fondé, c'est-à-dire de son opportunité ou de sa raison d’être au cas où elle ne serait pas statutaire. Il faut s’assurer que cette assemblée répond à une nécessité impérieuse et que c’est l’unique moyen, sinon la voie appropriée pour atteindre la finalité. En fait, certaines assemblées sont à la base de la création ou de la formation des associations, des entreprises ou des organismes. Il faut des goûts, des mobiles et des aspirations qui s’harmonisent pour réaliser une union heureuse et permanente lors d’une assemblée. III.2. Du concept assemblée Les membres des organisations formelles ou informelles d’une association, d’une entreprise, d’un organisme, d’une mutualité se réunissent en assemblée pour discuter des questions qui se posent à leurs organisations, afin de trouver les solutions appropriées en termes de décisions imposables à tous. Une assemblée générale est à part entière une activité communicative. Elle naît du besoin de s’informer et/ ou de communiquer. Naturellement, une assemblée suppose une réunion de personnes dans un lieu bien déterminé, autour d’une ou des questions fondamentales liées à leur association. Une assemblée est donc une réunion au cours de laquelle les membres effectifs se réunissent pour traiter des points relatifs à leur organisation. Du point de vue politique, une assemblée est un corps élu au niveau local (provincial), national ou supranational. III.3. Sortes d’assemblée Il existe plusieurs formes d’assemblées selon les formes juridiques, selon les statuts, selon le temps et selon les objectifs poursuivis. Dans les Etats fortement décentralisés, on parlera des assemblées selon les entités décentralisées (assemblées municipales, assemblées territoriales, assemblées locales, assemblées provinciales ou régionales, et des assemblées nationales.) Selon l’espace, on distinguera des assemblées sous régionales, interrégionales, régionales et internationales. Du point de vue statutaire, on parlera des assemblées générales ordinaires et extraordinaires. Du point de vue managérial, on évoquera également des assemblées constituantes, des 178
assemblées des actionnaires. Du point de vue temporel, on distinguera des assemblées hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles, biannuelles ou semestrielles, annuelles, biennales, triennales etc. Selon les objectifs poursuivis, on parlera des assemblées électives, des assemblées législatives, des assemblées consultatives, des assemblées constituantes, des assemblées constitutionnelles, assemblées générales de l’ONU, etc. Une assemblée nationale est un organe du pouvoir législatif. Elle est le corps législatif dont les membres constitutifs sont des députés, représentant l’ensemble de la nation et sont élus au suffrage universel direct et forment avec les Sénateurs (élus au deuxième degré) le Parlement. Le Parlement est composé de deux chambres : « la chambre basse » pour les Députés et la chambre haute pour les Sénateurs. Les Sénateurs sont élus par « suffrage universel indirect » conformément à la constitution. La mission de l’assemblée nationale est législative, budgétaire et politique. Le parlement élabore, amende et vote es lois. Il vote et contrôle le budget national et contrôle l’action gouvernementale. C’est à l’assemblée nationale que siège les députés qui sont les représentants élus par le peuple lors des élections législatives. L’Assemblée nationale est donc le cadre principal du débat politique, où se confrontent les députés de la majorité parlementaire et ceux de la minorité. Au sein de l’assemblée siège des Députés de toutes les tendances (ceux de la société civile, les députés de la mouvance présidentielle et les députés dits de l’opposition politique). Les assemblées générales, pour la plupart, sont parmi les organes principaux de décisions et de délibération de la quasi totalité des organisations locales et internationales (associations, des organismes, des ONGD, etc.). Même pour l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’assemblée générale constitue son organe de délibération, dont les délégués de 191 Etats membres se réunissent chaque année, selon le principe de l’égalité entre tous, pour discuter de toutes les questions soumises à l’organisation et d’y formuler des recommandations. Selon Francis Bonnet et Olivier Degryse, « l’assemblée générale est l’instance souveraine de l’association et exerce tous les pouvoirs qui lui sont expressément reconnus par la loi ou les statuts. Elle réunit tous les membres. »87 Une assemblée générale peut être ordinaire (une assemblée annuelle au cours de laquelle les membres doivent faire le bilan de l’association ou se prononcer sur la gestion de l’organisme etc.). L’assemblée générale extraordinaire est convoquée lorsqu’un problème fondamental se pose au sein de l’organisation. A la demande de membres actifs, une assemblée extraordinaire peut être convoquée pour décider, par exemple, de l’exclusion d’un membre, des modifications des statuts, de la dissolution de 87
Francis BONNET et Olivier DEGRYSE, Le Management associatif, Editions de BOERCK et LARCIER, Bruxelles, 1997, P38. 179
l’association, etc. Les associations disposent d’une large catégorie de membres. On peut distinguer : les membres fondateurs qui sont des personnes morales ou physiques ayant été ou participé à la création de l’association ; les membres adhérents qui sont des postulants en attente de leur admission ou de la validation de leur mandat. Les adhérents peuvent prendre part aux activités et bénéficier des prestations offertes avec voix consultative, mais sans droit de vote; les membres d’honneur qui sont des personnes ressources ayant rendu des services appréciables à l’association et sont nommées par l’assemblée générale ; les membres actifs, associés ou cooptés sont des personnes ayant le droit de vote avec voix délibérative. Dans certaines associations existent de membres soi-disant protecteurs, donateurs ou bienfaiteurs, qui sont des personnes qui volontairement donnent des cotisations très significatives par rapport à d’autres membres. Ces membres ont tantôt une voix délibérative, tantôt une voix consultative. Au parlement, les assemblées générales sont appelées des plénières. Elles sont organisées à l’attention de tous les députés membres du parlement et convoquées par le bureau du parlement conformément à la loi et à leur règlement intérieur. Après les vacances parlementaires les plénières sont organisées pour inscrire des points et voter le programme de la session parlementaire. Selon les statuts du parlement de la République Démocratique du Congo, les organes de l’Assemblée Nationale sont : l’assemblée plénière ; le bureau ; les commissions ; les groupes parlementaires et la conférence des présidents. Pour la chambre haute du parlement (le Sénat), selon la préséance, en plus de l’assemblée plénière, du bureau, des commissions permanentes, des groupes politiques, fonctionnent les groupes provinciaux, la conférence des présidents et, enfin, le comité de conciliation et d’arbitrage. III.4. Objectifs d’une assemblée Une assemblée doit avoir une finalité ou un but à atteindre. Ainsi, elle peut poursuivre plusieurs objectifs selon l’organisation : - Réunir tous les membres effectifs et à défaut les trois quarts de membres ; - Trouver des solutions sur les questions qui se posent à l’organisation ; - Répondre aux obligations statutaires ; - Veiller au bon fonctionnement de l’association, de l’organisme ou de la société (entreprise) ; - Réunir le personnel, les cadres ou les associés d’une entreprise ; - Evaluer les activités d’une organisation (entreprise, institution, association, etc) ; - Résoudre une crise profonde au sein de l’organisation ; - Modifier les statuts, le règlement d’ordre, la constitution d’une organisation ; 180
- Élire ou installer les dirigeants d’une organisation quelconque, etc. Dans les institutions comme le Parlement (Sénat et Assemblée nationale), l’assemblée plénière demeure leur organe suprême. Elle est compétente de délibérer sur toutes les matières relevant de leurs pouvoirs et attributions, notamment : Adopter l’ordre du jour à chaque circonstance de la plénière; Valider les mandats et pouvoirs de députés ; Statuer sur les demandes de levée de l’immunité parlementaire de députés et sénateurs ; Adopter et, le cas échéant, modifier le règlement intérieur ; Adopter, avec le sénat, le règlement intérieur du congrès ; Adopter le calendrier des travaux ; Créer les commissions ; Elire les membres des bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat ; Adopter les procès-verbaux des séances plénières ; Adopter les rapports des commissions ; Entériner les désignations faites par les groupes parlementaires ; Entériner les désignations faites par les groupes politiques et les groupes provinciaux ; Analyser et voter la loi de financières annuelle (le Budget national) ; Exercer le contrôle du pouvoir exécutif (le gouvernement de la république), de la gestion des entreprises publiques, des établissements et des services publics ; Examiner et adopter le budget de l’Assemblée Nationale ; Designer en congrès trois membres de la cours constitutionnelle ; Voter les lois de la République, etc. Il convient de noter que toute organisation de manifestation repose sur trois étapes fondamentales : avant, durant et après la manifestation. Avant la manifestation constitue la phase préparatoire, tandis que durant la manifestation suppose la phase de réalisation proprement dite et, enfin, la phase d’évaluation qui justifie l’après manifestation. III.5. Quelques vocables usuels ! La majorité relative : appelée aussi majorité simple. C’est le plus grand nombre de voix se portant sur un choix ou une position (même si ce nombre n’atteint pas la moitié des voix ayant le droit de s’exprimer dans l’assemblée) ; des voix ont en effet pu se répartir sur d’autres choix, ou ne 181
pas être exprimées (abstentions), ou avoir été exprimées mais n’être pas valides. Dans le cadre de l’assemblée, la majorité relative est calculée sur les suffrages exprimés. ! La majorité qualifiée : dite majorité renforcée. C’est une majorité supérieure à la majorité relative et la majorité absolue. Elle est souvent requise pour que soient prises des décisions requérant un large consensus des associés (2/3 ou ¾ ou même 4/5). ! La majorité absolue : est calculée à partir de l’effectif légal de l’association : la moitié plus un (1/2+1). C’est le nombre de participants présents représentant plus de la moitié des effectifs réels. ! Le quorum de validité : c’est lorsque les membres réunis en assemblée, ont atteint la majorité absolue par rapport au nombre total des effectifs de l’organisation. Si l’assemblée réunit plus de la moitié des membres effectifs on dira que le quorum de validité est atteint. ! Les règles de calcul de majorité : il faut distinguer par rapport à quel total la majorité se calcule. Il y a deux cas : par rapport au nombre total des membres associés ayant voix délibérative, et par rapport au nombre de membres ayant voix délibérative et siégeant en assemblée. Toute fraction ou partie décimale doit être arrondie à l’unité supérieure. Si, par exemple, l’organisation est de 25 membres, la moitié sera 12,5 et la moitié plus un égale 13,5 ; en arrondissant on aura 14 membres effectifs présents en séance. ! Le quitus : généralement, c’est l’acte par lequel le responsable de la gestion d’une affaire est reconnu s’être acquitté régulièrement de sa charge. C’est l’approbation, l’aval ou l’avis favorable de l’assemblée générale par rapport à la gestion du conseil d’administration et du comité de gestion. Il manifeste la satisfaction de l’assemblée générale à l’égard du conseil d’administration et de l’équipe exécutive. Le Conseil d’administration, au vu de différents rapports du comité de gestion, des auditeurs internes et externes, des commissaires aux comptes, des commissions techniques etc. peut être appelée à se prononcer sur l’ensemble de la gestion de l’organisation. Au cas où ces rapports de gestion seraient approuvés par l’assemblée générale, on dit qu’elle donne « quitus » de sa gestion au conseil d’administration. A partir de ce moment, l’assemblée estime que la gestion a été globalement conforme à ses désidératas, et qu’elle accepte le passif et l’actif. Juridiquement parlant, cela décharge le conseil d’administration de responsabilités pénales éventuelles pour l’exercice social écoulé. ! Le droit de véto : c’est le droit reconnu à certains membres influents d’une organisation de s’opposer à n’importe quelle décision, même si celleci est voulue par la majorité du conseil. Certains actionnaires majoritaires dans une entreprise ont le droit de véto lors des assemblées générales au regard de l’importance de leurs actions. Il y a 5 membres permanents de l’assemblée générale de l’ONU qui possèdent le droit de véto, par exemple. ! L’alternance : c’est le fait d’admettre les rotations dans l’exercice de pouvoirs ou de gestion d’une organisation. Les membres ne peuvent pas 182
exercer simultanément le pouvoir ni la gestion d’une organisation. Ils choisissent leurs représentants qui gouvernent à leur nom et qui démocratiquement céderont à d’autres représentants au fil le temps. Il est normal qu’une organisation ou une association change régulièrement ses responsables pour apporter du sang neuf, tant du côté de ses organes législatifs (assemblée générale et conseil d’administration) que du côté de son exécutif ou comité de gestion. Ceci a pour avantage d’apporter une nouvelle impulsion, de nouvelles énergies et de nouvelles idées et visions. La monotonie est le symbole de ce qui ne s’améliore pas et de surcroit à la base de la médiocrité. L’alternance doit donner à chacun l’opportunité d’exercer ses capacités ou compétences. ! Le rapport : présente les synthèses précises sur une (des)question traitée (s). C’est un document traitant d’une question de portée générale que l’on adresse à un supérieur ou une assemblée dans le but de provoquer des instructions. Le rapport peut être oral ou écrit et rend compte d’une situation, d’un événement ou d’un fait. Il reprend l’architecture de la manifestation. Il est structuré et adapté à l’usage auquel il est destiné. Le rapport repose sur un fondement sérieux. Il ne doit pas être superficiel et partiel. L’on évitera des omissions susceptibles d’entraîner une conclusion erronée. Le rapporteur est soit le lecteur ou le rédacteur du rapport. Le rapport mise sur les règles morales à savoir l’exactitude, la loyauté, et la sincérité. Il comporte l’exposé, le développement et la conclusion. Le rapport : est un document administratif et utile pour toute organisation. Or, « l’administration est au service de tous, elle représente l’intérêt général et non des intérêts particuliers. Elle doit en conséquence être impartiale, objective et sans passion et de ne pas exprimer des sentiments personnels. Le rédacteur est rarement le signataire du document ; il s’abstiendra de manifester des sentiments qui ne sont pas forcement éprouvés par le signataire »88poursuivant leur pensée jacques GANDOUIN et Jean Marie ROUSSIGNOL affirment que «l’écrit administratif évitera les expressions désobligeantes, injurieuses ou péjoratives, les appréciations trop sévères, blessantes pour la dignité ou l’amour-propre de celui qui en est l’objet. »89 ! Le procès verbal : est la relation écrite faite par un agent ou membre habilité à cet effet, de ce qu’il a fait, de ce qu’il a vu, de ce qu’il a entendu. Dans les assemblées générales, le procès-verbal est un document établi par un délégué en vue de relater les choses strictement dans l’ordre où elles se sont passées. Le procès verbal a un caractère officiel ou juridique. Il est coulé sous forme d’acte juridique des comptes-rendus dans les décisions et les recommandations. Le procès verbal est soumis à l’approbation, et 88
GANDOUIN Jacques et ROUSSIGNOL Jean Marie, Rédaction administrative : Afrique, Editions ARMAND COLIN, 3ème édition, Paris, 2004, p.16. 89 GANDOUIN Jacques et ROUSSIGNOL Jean Marie, OP. Cit, p17. 183
souvent à la signature de toutes les personnes intéressées. Cela lui confère un caractère authentique. Il fait foi en justice jusqu’à la preuve du contraire. C’est le procès verbal qui capitalise l’information pour mémoire. « L’objectivité a pour conséquence la courtoisie. Cette courtoisie est due aux administrées, qui sont également des citoyens, tous également dignes de respect. Elle s’applique aussi bien entre les services où elle se manifeste déjà par le respect des nuances hiérarchiques ». Le procès verbal est composé d’un titre placé en vedette suivi de l’indication sommaire si possible de l’objet du PV. Le texte du PV comporte : le préambule dans lequel figure l’énoncé des circonstances de temps, de lieu, de personnes et d’action. Le corps du PV détaille les faits qui font l’objet de PV. Il présente les différents faits qui se sont produits pendant la réunion dans leur ordre chronologique selon diverses possibilités. Soit, on présente in extenso des paroles prononcées. Soit on fait un résumé de tout ce qui a été dit. Aussi, on peut reproduire intégralement les interventions les plus importantes (discours du président de la séance, rapport de base, vœux émis, résolutions votées,…) pendant que la discussion est simplement résumée. Dans la partie finale, on indique la date à laquelle le PV a été rédigé et arrêté, le nombre de copies et destinataires, la signature de l’(des)agent(s) verbalisateur(s). Dans la relation de différents faits on indiquera avec précision, le nom et la qualité des personnes qui sont intervenues dans les débats, tous les faits importants produits au cours de la réunion doivent être mentionnés et l’on supprimera toutes les fautes de syntaxe pour une reproduction de l’intervention de l’orateur sous une forme irréprochable, sans pour autant déformer l’authenticité de sa pensée. ! Le compte rendu : est un document dans lequel on relate de manière concise, soit un événement, soit une situation de fait, soit des discussions qui se sont déroulées au cours d’une réunion. C’est une sorte d’aide mémoire, il relate les faits saillants et reprend très fidèlement les recommandations et les décisions et les résolutions adoptées. Le compte rendu a pour objet, soit d’informer le supérieur ou les membres d’une organisation, soit de conserver une trace de ce qu’il relate, car il reflète bien ce qui s’était déroulé. Lors d’une assemblée, le compte rendu doit reprendre l’objet de l’assemblée, le lieu et la date du déroulement, l’heure du début et de la clôture, l’ordre du jour, le nombre et les participants présents et les excusés, le résumé de chaque point de l’ordre du jour. L’on précisera si le quorum a été atteint et si les membres présents avaient une voix consultative d’autant les membres réglementaires prévus ont voix délibérative. « La précision et l’exactitude sont des qualités nécessaires à un document de travail qui doit être compris de la même manière par tous les lecteurs éventuels, qui ne doivent pas avoir des hésitations pour en appliquer les dispositions ou en tirer les conséquences. Ce document doit pouvoir être identifié et classé de façon
184
identique par des utilisateurs différents. »90 Dans le compte-rendu, on précisera les relations des débats d’une manière succincte et intelligible et, si l’intervention présente un intérêt particulier, on mentionnera le nom de l’intervenant. L’on précisera les décisions prises et les conditions dans lesquelles le vote a été acquis (à l’unanimité ou à la majorité). III.6. La préparation d’une assemblée (une plénière) L’expérience devrait être l’école de la vertu, et le bonheur humain devrait procéder de la nature la plus élevée de l’homme, dit-on. La préparation d’une assemblée répond, pour certains aspects, au standard de la préparation des manifestations culturelles apparentées : la conférence, le congrès, le symposium, le colloque. Elle est articulée au niveau de la préparation matérielle et humaine. A chaque étape de la préparation, il faut répondre à nos six questions traditionnelles, à savoir : qui ?, quoi ?, quand ?(ou ?), pourquoi ?, quand ?, combien ? (Comment ?). Durant la préparation, l’organisation tiendra compte de (du) : ! Fixer les objectifs de l’assemblée générale en termes de proposition des points à inscrire à l’ordre du jour. L’ordre du jour demeure le fil conducteur de l’assemblée ; ! Choix de la date de l’assemblée proposée par le(s) promoteur(s) pour une nouvelle organisation ou par le comité provisoire, le conseil d’administration pour certaines organisations déjà opérationnelles (entreprises, ONG etc.), conformément au statut. Il est idéal de choisir une date où les participants peuvent être libres ou sont supposés disponibles en vue d’atteindre le quorum. Eviter certaines périodes de turbulences et d’insécurités et tenir compte de l’heure de début et de la fin de l’assemblée; ! Choix du lieu de tenue de l’assemblée en fonction de l’environnement social et politique, du centre d’intérêt, du nombre de participants et du besoin de la logistique ; ! L’identification des invités, l’établissement et la distribution des invitations. Il faut expressément préciser l’objet de l’invitation ou l’ordre du jour de cette assemblée ; ! Préparer la documentation sur les sujets qui seront traités (différents rapports, règlements et autres supports techniques). Pour les assemblées générales statutaires, le Révérend père Didier de FALLY précise, à cette phase : « pendant les deux premiers mois de l’exercice social : * l’équipe exécutive rédige son rapport d’activités annuelles ; rédige son rapport financier, et le soumet au conseil d’administration et aux commissaires aux comptes ( et à l’auditeur externe, le cas échéant) ; achève la rédaction de son programme d’activités prévisionnelles, et le soumet au conseil d’administration ; achève la confection de son budget prévisionnel, et le 90
GANDOUIN Jacques et ROUSSIGNOL Jean Marie, OP. Cit, p18. 185
soumet au conseil d’administration. le conseil d’administration examine le niveau d’exécution des recommandations et résolutions des assemblées générales annuelles précédentes ; prépare son rapport ; met à jour la liste des membres de l’association, et envoie des lettres de rappel aux membres inactifs ; prépare les invitations à l’assemblée annuelle.* les commissaires aux comptes finalisent leur rapport. Le cas échéant, l’auditeur externe vérifie la comptabilité de l’association, dès réception du rapport financier. »91 ! Préparer ou prévoir une équipe restreinte de secours médical. Il ne faut pas oublier pas que certains temps forts de la plénière peuvent faire piquer des crises ; ! Préparer moralement les participants et annoncer par voie des ondes la confirmation de la date de la tenue de l’assemblée générale en précisant les points inscrits à l’ordre du jour. Ceci permet de provoquer auprès des invités la réflexion sur les sujets à traiter avant le déroulement de la plénière ; ! Distribuer les rapports et les règlements auprès des membres effectifs au minimum 15 jours avant la date de la tenue de l’assemblée, s’il s’agit d’une assemblée statutaire. Ceci permet aux participants de se préparer ou de repérer des points saillants qui feront l’objet de leurs interventions. III.7. Le déroulement d’une assemblée La bonne préparation d’une assemblée garantie son bon déroulement. Avant le déroulement d’une assemblée certains participants sont anxieux, préoccupés, voire agités par le fait qu’ils sont préoccupés par la matière à traiter selon le projet de l’ordre du jour. Par contre, d’autres sont sereins, dynamiques, enthousiastes, optimistes et n’attendent que le déroulement normal de l’assemblée pour trouver des solutions aux problèmes que celle-ci posera. C’est à l’animateur d’amortir les effets de l’annonce du temps qui court sur le comportement des participants, en répartissant les différentes charges émotives par des charges socio-affectives. Il fera appel à la prise de conscience et à l’objectivité avec laquelle chaque membre doit percevoir l’assemblée en question par rapport à la perception des autres. Ainsi, on procédera de la manière suivante : ! Identification des invités ou participants par le comité provisoire d’organisation de l’assemblée. C’est dans le but de vérifier si les membres associés sont présents et si les participants présents ont qualité de siéger ou non. Ce dénombrement a pour but de savoir si le quorum de validité par rapport aux effectifs de membres constitutifs est atteint. « Le (ou) la secrétaire du bureau du conseil d’administration commence donc par examiner si le quorum de validité de l’assemblée est atteint : normalement 91
FAILLY Didier, Organiser une assemblée générale (guide à l’usage des associations de développement), Editions CEPAS, Kinshasa, 2000, p.13. 186
pour pouvoir prendre des décisions valables, une assemblée doit rassembler physiquement dans une même salle au moins la moitié plus un (1 /2 + 1= majorité absolue) des membres effectifs de l’association (donc sans compter les membres d’honneur, qui normalement n’ont pas voix délibérative).»92 ! Si le quorum n’est pas atteint, il faut s’abstenir de mettre sur pied un bureau et constater avec la plénière cette incohérence. Le Conseil d’administration assumera sa responsabilité d’encadrer les participants présents en attendant l’arrivée de retardataires pour atteindre le quorum de validité. Dans le cas contraire, l’on devra reporter la date de la tenue de l’assemblée générale pour éviter de siéger dans l’iniquité. Au cas où, on aurait convié à cette assemblée générale diverses personnalités partenaires à l’organisation; au lieu de les frustrer, « il est parfaitement possible de discuter tout de même des questions relatives à la marche de l’association, mais on ne pourra pas prendre de décisions (recommandations et résolutions). Cette solution permet pourtant de débroussailler les questions mises à l’ordre du jour de l’assemblée, dans un large débat. Toutefois, le bureau du conseil d’administration devra convoquer une nouvelle assemblée générale, qui sera appelée « assemblée générale extraordinaire » (AGE). » 93 ! Constitution du bureau ad hoc de l’assemblée selon les dispositions règlementaires, au cas où le quorum de membres effectifs est réuni. Certaines organisations (associations, organismes et entreprises) préfèrent que le bureau du conseil d’administration fasse office du bureau de l’assemblée générale. D’autres organisations adoptent le principe d’un bureau spécial et souverain pour diriger une assemblée générale afin d’éviter, pour certaines matières, que certains organes de gestion ou de contrôle soient juges et parties. Aussi, pour raison d’équité, certaines assemblées évitent l’influence ou l’orientation du débat en faveur de certains organes. D’où, la nécessité d’un bureau circonstanciel et neutre. Ce bureau demeure soumis aux prescriptions des statuts, si ces derniers ne sont pas muets à ce sujet. C’est à l’avantage de l’assemblée générale si le règlement et le statut de l’organisation sont muets sur la constitution d’un bureau spécial pour diriger l’assemblée générale. Cette dernière proposera pareille disposition. Le conseil d’administration peut avoir pris les dispositions pour qu’une tierse personne, impartiale et compétente, assure la modération des débats. Cela dépend de la compétence de la plénière également ; ! Le Président de l’assemblée plénière, une fois désigné ou élu, présente le canevas de travail. Il faut un choix judicieux pour que le promu à cette fonction soit expérimenté et capable de connaître la procédure de conduite des débats et donner l’exemple de s’y conformer constamment. Il a pour rôle de réguler les débats, inciter les participants à atteindre les objectifs assignés ; 92 93
FAILLY Didier, Op. Cit, p14. FAILLY Didier, IBIDEM. 187
Une fois investi du pouvoir, il présente les règles de procédure pour les faire approuver par l’assemblée. Il fait appliquer les règlements en vigueur pour le maintien de l’ordre et assure la participation des membres présents à la plénière. Conformément aux dispositions statutaires, il fait adopter l’ordre du jour après amendement par la plénière du projet initial. S’il ne s’agit pas d’une assemblée générale extraordinaire, il peut autoriser l’inscription d’autres points à cet ordre du jour. Le respect de l’enchaînement des étapes logiques par rapport aux points inscrits à l’ordre du jour relève de la bonne gouvernance du Président qui assume la modération. Il n’est pas exclu que certaines matières soient renvoyées dans le point « divers », lorsqu’elles ne sont pas directement liées à la matière fondamentale; ! Il fait lire et adopter le compte-rendu de l’assemblée générale précédente, au cas où l’organisation existerait depuis longtemps. Dans le cas contraire, le nouveau comité présente leur programme d’action et le fait valider par l’assemblée. L’information se trouvant dans le compte rendu doit être adaptée, dosée, opportune, intéressante, explicable, précise, objective, fidèle, bien répartie et lisible. Chaque compte rendu a des effets induits sur les personnes et les organisations bien au-delà de son objet officiel ; ! Procéder aux auditions des rapports d’exécution, des recommandations et des résolutions (une recommandation laisse au conseil d’administration la liberté d’estimer si oui ou non il faut agir dans le sens indiqué, car il est parfois mieux placé que l’assemblée pour en juger, adopte une résolution qui lui confère une force obligatoire). Les auditions des rapports d’activités : du conseil d’administration, du comité de gestion ou de l’équipe exécutive de l’association, du financier, des commissaires aux comptes et des auditeurs externes se poursuivront selon l’ordre du jour; ! Procéder au vote du quitus, si l’assemblée générale est satisfaite du mode de gestion des comités actuels. Au cas où l’assemblée ne serait pas satisfaite de la gestion, il faut procéder, par voie légale, à la destitution des comités existants (vote d’une motion de méfiance ou de censure) s’ils sont fin mandat, et procéder à la désignation ou à l’installation des comités provisoires en attendant l’élection de nouveaux comités. Au cas où ils ne seraient pas à la fin de leur mandat social, il faut interpréter les dispositions statutaires et leur permettre d’ajuster de tir ou de s’amender; ! Durant l’assemblée plénière, le Président a le pouvoir de contrôler minutieusement son déroulement, en réglant les différends et les éventuelles questions de procédure. Connaissant bien presque tout l’auditoire, il aide toute l’assemblée à participer au débat ; en stimulant les passifs et les taciturnes à émettre leur points de vue sur les différentes questions traitées. Ayant planifié le programme journalier, il suit l’évolution de la plénière tout en donnant les orientations précises ; il évalue progressivement les points à discuter et détermine les possibilités qui s’offrent pour poursuivre et arriver à la clôture de l’assemblée. !
188
La plénière étant décisive, le Président devra, à chaque question fondamentale, procéder à l’alternance des questions et, surtout, des points de vue et contributions. La distribution équitable de la parole aux intervenants selon que l’on a des arguments pour ou contre la question traitée. Le rôle de chaque membre du présidium est connu et doit se conformer à l’idéal poursuit. La récapitulation des arguments émis par les participants permet à l’assemblée de se prononcer pour l’adoption, par voix délibérative (vote), de l’option à prendre. L’on s’abstiendra de rectifier trop ouvertement ou grossièrement, de corriger maladroitement les intervenants au risque de froisser et de stopper la spontanéité. Arriver aux conclusions et aux solutions à adopter ou aux résolutions concrètes demeure l’objectif terminal de l’assemblée. Les avantages qu’offrent les décisions prises en assemblée générale sont nombreux. Les décisions issues de l’assemblée permettent d’assurer une vue plus complète de la situation à travers la qualité et la quantité de renseignements réunis auprès de membres. Savoir s’acquitter de son obligation morale en tant que membre de l’association en participant à l’élaboration des clauses qui engagent son association est un acte civique impérieux ; ! Les résolutions ou décisions issues d’une assemblée générale engagent toute l’organisation (les membres présents, les excusés et les absents) d’autant plus que tous les membres effectifs sont censés avoir participé à la recherche et à la prise des solutions finales aux problèmes posés par l’organisation. Il faut rappeler à l’intention de l’auguste assemblée les recommandations et les résolutions adoptées pendant les assises de l’assemblée générale; ! Les assises des assemblées générales doivent répondre au principe de l’école de la démocratie. Ne dit-on pas qu’une association est une organisation délicate, car elle doit être capable d’affronter constamment les risques de la démocratie et de les surmonter ; ! Mettre à la disposition de la presse les éléments du dossier pour une éventuelle publication. !
III.8. L’évaluation d’une assemblée Les assemblées générales bien organisées se terminent sur une note agréable quelles que soient les contradictions émises dans les divers débats. Lorsque les participants sont mûrs et que la direction aurait été tenue en main de maître, tous les points inscrits à l’ordre du jour se traitent normalement et le moment de traiter les divers apparaît comme une occasion conciliatrice. L’avantage des intellectuels, c’est de surmonter les passions. L’on retiendra que dans tout forum, on s’en prend aux idées et non à la personne émettrice. Lorsque l’assemblée n’a pas produit grand-chose par rapport aux attentes des participants, la prochaine risque de faire perdre l’enthousiasme aux participants. Par contre, si elle a été bien organisée, 189
motivée, réfléchie et bien animée, elle devient un véritable outil d’information, d’aide à la participation, à la prise de décision et au règlement des problèmes. Lorsqu’il n’y a pas eu satisfaction des participants, ils ont tendance à disparaître et personne ne veut attendre les conclusions finales. Ainsi, le règlement intérieur ou les statuts de l’organisation doivent-ils constituer des garde-fous pour permettre une issue heureuse des assemblées, malgré les divergences de points de vue des membres participants. Les assemblées bien élaborées jugulent la crise au lieu de l’attiser. A quoi aurait servi une plénière qui n’apporte pas des solutions aux problèmes posés par l’organisation. Lorsque les rapports financiers, les rapports des commissaires aux comptes et des auditeurs ne sont pas favorables à l’opinion de la plénière, d’emblée l’assemblée ne peut être satisfaite de la gestion et les dispositions statutaires doivent être strictement appliquées. « L’histoire de nombreuses associations montre que même si une association traverse de véritables crises, l’observation fidèle de ses statuts et règlement intérieur peut l’aider à sortir de difficultés. Cela suppose qu’une majorité de membres ait la volonté de respecter les prescrits des textes régissant l’association, sans recourir à des arguments d’influence extérieure, de menaces de rétorsion, de pression politicienne ou de force « manu militari ». Et aussi que ces textes soient bien faits : si ce n’est pas le cas, l’association a toujours la ressource d’enclencher la procédure de modification de ses statuts et du règlement intérieur.» 94 La rédaction et la signature du rapport administratif se fait normalement après la tenue de l’assemblée générale par le Président, sur base des procèsverbaux et du compte rendu réalisés par certains membres attitrés ayant participé à la dite assemblée. Tandis que les procès-verbaux et les comptes rendus sont signés par leur rédacteurs, parfois conjointement avec le Président de l’assemblée ou le Rapporteur principal après amendement lors de la prochaine séance de l’assemblée. « La rédaction administrative ne diffère de la rédaction en général que par l’emploi de certaines formules, de certaines règles de présentation. Pour rédiger correctement les documents administratifs, il faut donc acquérir d’abord une bonne habitude d’exprimer par écrit sa pensée, de développer ou de résumer celles des autres, de narrer un événement, d’analyser une situation, de transmettre un message, etc. »95 Après la réalisation d’une assemblée, les membres associés peuvent entre eux procéder à l’autoévaluation. Il s’agit de se rassurer si l’objectif terminal d’intégration a été atteint et si tous les points à l’ordre du jour ont été traités convenablement, c'est-à-dire, sans contrainte ni complaisance. A chaud, il suffit de lire à travers les figures des participants pour savoir s’il y a satisfaction ou non. A froid, il faut voir par la suite les résultats de cette assemblée à travers les actions futures. L’applicabilité des résolutions et 94 95
FAILLY Didier, Op. Cit p 29. GANDOUIN Jacques et ROUSSIGNOL Jean Marie, Op. Cit, P9. 190
décisions issues de l’assemblée pour se rendre compte de l’impact de cette assemblée sur le fonctionnement de l’organisation. L’alternance à la gestion, la continuité, la survie, le développement de l’organisation sont des indicateurs majeurs du déroulement normal et systématique des assemblées générales pour toute organisation. Qu’importe sa taille ou sa dimension. La lecture des procès verbaux de la dernière assemblée lors de l’assemblée prochaine permet d’évaluer également, à long terme, ce qu’était la dynamique de cette organisation. Une bonne évaluation serait de voir la réalisation heureuse du mandat des organes constitutifs de l’organisation. Au terme normal du mandat, lors de la remise et reprise des organes sortants et entrants, les meilleurs organes de gestion et d’administration d’une organisation (association, institutions, entreprise, organisme, une mutuelle, etc.) bénéficient des éloges et des remerciements aussi bien de tous les membres de l’assemblée que de nouveaux promus. Cela, pour témoigner leur satisfaction par rapport à la bonne gouvernance. Parfois, il est recommandé aux nouveaux comités de suivre les exemples, les conseils et, pourquoi pas, la conduite de leurs prédécesseurs. Par contre, l’assemblée adresse des blâmes et réprimandes aux comités sortant en cas de mandat non fructueux et met en garde les nouveaux organes. Voilà pourquoi on oblige les organes incompétents à démissionner plutôt que de se faire humilier par des motions de méfiance ou de censure issues de l’assemblée générale. Ne dit-on pas, comme les latins, « errare humanum est, sed perseveratio diabolicum », c'est-à-dire : l’erreur est humaine mais la persistance dans l’erreur est diabolique.
191
CHAPITRE IV : ORGANISATION D’UNE MANIFESTATION TOURISTIQUE IV.1. Introduction Cette section sera consacrée aux principes d’organisation d’une activité touristique, pour la simple raison que l’offre de loisirs est à la fois évolutive et de plus en plus diversifiée, malgré les mutations politiques. Les entrepreneurs de voyage, grâce à des études de marchés et des observations des goûts de la clientèle, ont conclu que même les zones dites de turbulences ou rouges sont convoitées par des touristes, pour raison de curiosité. « À toutes les époques de son histoire, le tourisme a montré qu’il était un secteur dynamique réagissant en symbiose avec les sociétés modernes. Le développement du tourisme au niveau national et international a généralement été considéré comme un phénomène positif parce qu’au préalable il mettait en contact les hommes entre eux. Les avis les plus enthousiastes ont même voulu l’envisager comme un vecteur de rapprochement entre les peuples. Il existe cependant une opinion contraire qui voit dans le tourisme un facteur de risque pour le milieu naturel et pour les équilibres sociaux. » Qu’à cela ne tienne, car l’essentiel pour l’humanité, c’est le développement durable, qui consiste à réaliser un tourisme responsable, lequel est compris comme un processus de développement touristique sans dégradation ou épuisement des ressources sur lesquelles repose cette activité. En République Démocratique du Congo, plusieurs organisations informelles se sont développées ce dernier temps dans le but de découvrir et de faire découvrir certaines réalités profondes du pays, tirant des leçons de l’après guerre. Une culture du tourisme se profile aux horizons de la RDC. Les travailleurs, les élèves, les étudiants, les hommes d’affaires cherchent des endroits ou milieux sains pour leurs vacances, leur divertissement, leur défoulement. La jeunesse congolaise souffre, tantôt d’ignorance, tantôt d’absence de cadres appropriés pour les temps libres. Ils sont moins nombreux les vacanciers, les boursiers, etc. qui savent ce qu’ils doivent faire et, quand bien même ils le sauraient, n’obtiennent pas satisfaction. L’organisation rationnelle des activités touristiques peut être la solution appropriée aux diverses interrogations que se posent les Congolais. Le Congo dispose d’un patrimoine naturel, culturel et historique riche capable de suscité l’engouement des activités touristiques. IV.2. Du concept manifestation touristique Certaines activités touristiques sont placées dans la catégorie des activités de loisir, d’autant qu’elles s’exercent dans le but de se défouler de la 192
monotonie de la vie ou du travail. Tels sont les cas des voyages de moins de vingt-quatre heures, les spécialistes utilisent les termes d’excursion comme activé et d’« excursionnistes » s’agissant des pratiquants. Tandis que la manifestation touristique est un ensemble d’activités touristiques liées au déplacement des personnes pour une durée supérieure à vingt quatre heures, sur une certaine distance, dans le cadre d’une activité de loisir. Les participants sont appelés « touristes ». C’est un statut momentané en plus de ses qualités professionnelles. Une manifestation touristique est soigneusement préparée et entourée de mondanités. Sur le plan statistique, la définition inclut les déplacements de plus de vingt-quatre heures et, par extension, les voyages d’affaires. Par contre, les migrations, les mouvements de militaires ou de professionnels du transport (chauffeurs, marins, etc.) ne font pas partie des mouvements touristiques parce qu’ils sont inclus dans le programme de travail. Une manifestation touristique est donc une activité de loisirs qui consiste au déplacement d’un ou de plusieurs membres appelés touristes dans un endroit de leur choix pour une durée limitée, en vue de se défouler, d’explorer, de découvrir le dit cadre ou milieu. Ce sont des voyages organisés en vue de répondre au besoin de divertissement, de délassement d’un individu ou d’une communauté pour un temps précis et dans un cadre appropriés. Généralement, les manifestations touristiques exigent le moyen de transport (pour le déplacement), le lieu d’hébergement (lieu d’accueil pour passer la nuit), la restauration (pour la survie) et le temps de loisirs (pour le défoulement) et ceci selon un timing bien défini (au minimum 24 heures). Une activité touristique est beaucoup plus singulière, d’autant qu’elle peut s’exercer par une seule personne, contrairement à la manifestation qui, obligatoirement, se déroule pour plus d’une personne. IV.3. Quelques sites touristiques du Congo A Kinshasa, la capitale : le fleuve , le Mausolée feu Président Mzee Laurent Désiré Kabila (à Gombe), le Palais de la Nation (Gombe) et la cité de l’Union Africaine(Ngaliema), les Jardins Botanique et zoologique de Kinshasa (Gombe), le Monument des Artistes (Rond point Victoire), l’échangeur de Limété et le Monument de Lumumba (à Limété), le village Silo (à Kinkole), le village Ngafoura (à Maluku), le lac artificiel de Ma vallée (à Mont Ngafoula) ; le site touristique de Mbudi, chez le Conseiller ( le long du fleuve à Kinsuka), la cité de la Nsele et sa Pagode présidentielle, l’ancien Nsele folis (à Nsele), le Palais de la Nation et le stade Omnisports de Martyrs, le marché des œuvres d’arts de la Gare Centrale (au centre Ville), le Marché Central de Kinshasa, le Beach Ngobila (lieu de trafic officiel de la traversée fluviale pour Brazaville), les Archives Nationales et les Musées Nationaux, l’atelier de sculpture Liyolo limbe (à Mont-ngafoula), la Fondation Mzee Laurent Désire KABILA (à Gombe) et son musée au Palais de Marbre(à Ngaliema), le site de la Planette sono dit plage « Mayi ya 193
pembe » à Maluku, le site touristique Jardin D’EDEN avec son petit île, le village des pêcheurs de Kinkole, la commune touristique de Maluku. Au Bas-Congo : le Mausolée du feu Président Joseph KASAVUBU (à Singini), le pic Cambier et le site Belvedere d’où se trouve le monument en mémoire des esclaves au Congo (au sommet dans la commune de M’vuzi à Matadi), le Monument Bula matadi I (en face de l’hôtel Métropole et du Gouvernorat du Bas-Congo et le Monument Bula-matadi II dit casseur des pierres (à Kinkanda /Matadi), le Pont suspendu sur le fleuve : Maréchal Mobutu (à Matadi reliant la route allant vers Boma), le site de Nkamba lieu sacré des Kimbanguistes où ils font des pèlerinages (au Bas-fleuve), le Jardin Botanique de Kisantu (à Kinsantu/Inkinsi), les chutes de Zongo (à Zongo) ; le site Tenday (ancienne route de l’entrée de Matadi), les Barrage hydroélectrique d’Inga I et II (à Inga), le Baobab de Stanley (à Boma), la Grottes des Poissons Aveugle (à Mbanza ngungu), les redoutables plages côtières et Mangroves de Muanda (à Muanda), Sonde Pétrolier sur la route de Muanda ;les crocodiles à Luozi, la première voiture du Congo Léopoldville à Boma, la première église catholique du Congo Léopoldville (à Boma), la prison centrale de Boma d’où le prophète Simon Kimbangu avait pris la fuite), la réserve biologique du Mayombe (sur la route de Boma), la ville portuaire de MATADI et son port international, la ville portuaire de Boma et son port fluvial, et le port maritime de Banana, le site de l’usine de la Cimenterie Nationale (CINAT) à Kimpese, la cimenterie de Lukala( CILU) à Lukala, le site de l’usine de la Sucrière de Kwilu-ngongo, le marché des œuvres d’arts de Gondola(au centre ville de Matadi, vers la sortie de la gare centrale de Matadi), le baobab creux de Stanley à Boma. La Province du Bandundu : le célèbre lac de Maindombe, Le Diocèse Catholique de Kenge et ses petits chanteurs et danseurs renommés, Le Parc de Salonga, le site de la ferme Hebo de S.E. le Président Joseph KABILA KABANGE (à la frontière de Kinshasa et la Province du Bandundu), chutes Lippens dans le territoire de Masi-manimba secteur de Mutuba, chutes Kabokolo dans le territoire de Kabokolo, territoire de Ngungu chez les Bapende, la mission catholique Kingungi à la visibilité zéro à la levée comme au couchée du soleil avec ses portes d’entrée en enfer, dit-on, les grottes, vallées et pentes escarpées de Ngungu, site du Festival de Ngungu avec les danseurs Pende et Yaka aux masques et costumes extravagants, les chutes de Tembo, Kakobola, Mashita- mbaza, le site de gorges de la Lukuila, une partie du parc Salonga (au 3.600.000 ha), le village de pécheurs de BOLOBO. Au Sud-Kivu : l’Institut de Recherche Scientifique de Lwiro (à Katana), le parc national de Kahuzi biega à Katana (600.000ha) avec une forêt danse des bambous hébergeant les familles de gorilles de montagnes, de chimpanzés et singes , la célèbre cathédrale de Bukavu (dans la commune d’Ibanda), les Gorilles de Montagne à Lwiro, la forêt vierge de Kalehe, l’Inera Mulungu (à Katana), le marché central rural de Mudaka, les barrages Hydro-électriques 194
de Ruzizi I et Ruzizi II ou Cinelac (à Bukavu), l’aéroport de Kavumu(à Kavumu), l’Usine d’extraction d’eau de Murundu (à Kabare),les pêcheurs sur le lac Tangayika à Uvira, les randonnées sur le lac KIVU 1460m d’altitude, le plus haut d’Afrique et au gaz méthane, le lac Edouard dit Tangayika le plus poissonneux d’Afrique(à Uvira), le site de la sucrière de Kiliba (à Kiliba sur la route vers Uvira), le Monument du 24 Novembre à Bukavu (entrée du centre ville de Bukavu). Au Kasaï Oriental : le lac Mukamba à Mbuji-Mayi (aux eaux claires et mystérieuses et à la silhouette ou forme d’une personne couchée), l’usine de la Fonderie Minière du Bakwanga en sigle MIBA (à Mbujimayi) pour l’exploitation industrielle du diamant, le projet du barrage hydro-électrique sur lac Mukamba, l’exploitation artisanale du diamant à Tshikapa, le lac Fwa aux eaux limpides et propices à la canotage, le Musée d’art Kuba aux riches sculptures et tapisseries KUBA (à Mushenge - mweka ), la rivière Kasai (1000 km), le plus long affluent du fleuve Congo. Au Kasaï Occidental : l’Ecole de Formation des Officiers Militaires (EFO) (à Kananga), la ville Historique du Kananga, le site de l’ISP Kananga, l’IMMO –Kasaï supposé le centre du globe terrestre, l’historique cité de l’Athénée de Kananga (lieu de signature de la constitution de Luluabourg en 1964), le fameux lac Mukamba, le site Malanji makulu ( lieu où se trouve la première mission catholique de Kananga construit par les portugais), le lac Muangala Ntumba à Luiza (eau naturelle en pleinne savane), la chute de Katende à Lulua (MikalayI Kazumba), la chute de Kayala, la cité de Luebo (le premier chef lieu de deux Kasaï, le site du district de Tshimbulu lieu de jonction entre les deux Kasaï, la vielle mission de Tshidimba. La Province Orientale : la ville de Kisangani et les chutes et rapides sur le fleuve Congo, les célèbres pécheurs de Wagenia et Lokele sur le fleuve national et leurs villages flottants, les chutes de la Tshopo, le mausolée d’Anarwite(à Isiro), les quartiers populaire de la Rive Gauche et de la Rive Droite de Kisangani, Le Parc de Salonga, le jardin Zoologique de Kisangani, le site Ngangala na bodio centre de domestication des éléphants d’Afrique, le monument des Martyrs (à la place des martyrs à Makiso),les grottes du Mont Hoyo les marchés des Pecheurs et les eaux chaudes de KasenyI (à Bunia), le marché tradi-international d’Ariwara à 20 kilomètres de ARU (Réunis certains commerçants Soudanais, Ougandais et Congolais), l’usine d’extraction minière de Kilomoto à Watsha (en Ituri), le site de Epulu centre de capture et de soins des Okapis, le site de l’Université de Kisangani, le parc national de Garamba (500.000ha) aux hippopotames, buffles et éléphants sauvages, les domaines de chasse d’EPI et de la Bili-Uele, la réserve de la biosphère MAB de Yangambi. Au Nord Kivu : la ville volcanique de Goma au climat tempéré, la chaine de Virunga avec 8 volcans dont, le mont Ruwenzori aux neiges éternelles (5119m) dont quelques volcans en activité Nyirangogo, Nyamulagira et les volcans éteints de Murara, Karisimbi… (Goma), le mont Ruwenzori, les 195
traditionnels pécheurs de Tilapia de Bichumbi et leur village (à Kanyabayonga), les eaux thermiques de Bichumbi , le parc de Virunga à plusieurs kilomètres de Goma(800.OOO ha) aux terribles rhinocéros, léopards, éléphants, buffles, hippopotames et antilopes, les savanes giboyeuses de Ishasha, Rwindi et Rutshuru, l’exploitation minière artisanale de Manguludjipa (à Butembo), le site cafetier de Kitambala(Cafekit) avec ses plantations modernes de cafés (à Butembo), la ville commerciale de Butembo (à Lubero) et Beni. Au Katanga : le Musée de Lubumbashi (à côté du bâtiment du 30 Juin), le jardin zoologique de Lubumbashi (au quartier Gécamines), les cheminées de la GECAMINES (quartier Gécamines), la coulée du Cuivre de l’Usine Tshituru à Likasi (à Gécamines), le Lac TshombE (à côté de l’hôtel Karavia à Lubumbashi), la Basilique de la Kenya ( dans la commune de Kenya),la prison de Kinbangu ( sur l’avenue Sendwe), les mines à Ciel Ouvert de Kolwezi (à Kolwezi),le parc national de Kundelungu sur la route de Lubudi, la cour de Mwant-Yav à Musumba, les chutes de la Lofoi (384 m), Kiubo (60m), Kibundji(120m), les plaines giboyeuses des plateaux de Mitumba, le parc national de Upemba (1.200ha) réserve de lions, léopard, éléphants, zèbres. La Province du Maniema: l’usine de la SOMINKI (à Kamituga), l’exploitation minière artisanale de Saramabila, le village Hewa-Bora, la route de caravanes et les anciens marchés des esclaves et vestiges de la présence des esclavagistes arabes (à Kasongo, Nyangwe, Kibombo et Tongoni), les sites des statios radios : Sauti ya mkaaji, Maendeleo, Gunda fm, Mitumba, Mali et Canal revelation. La Province de l’Equateur: la villa de Kawele sur la montagne, la ville de Bagdolite, les villages de pécheurs de Businga et Bujala, la réserve biologique de l’Equateur, les chutes de Mobaimbongo, le jardin botanique de Mbandaka, le monument de Bakandja, les chutes de Katongo à Libenge, la ville frontalière de Zongo (en frontière avec Bangi), le site de l’ISP et l’ISDR Mbadaka, le jardin botanique d’Eala (le premier en Afrique Centrale), le Jardin botanique de Bamania, le Parc de Salonga (grande réserve d’animaux),le centre de recherche de Bamali (là ou le Roi LEOPOLD se coucha durant la guerre mondiale), le lac Mayi-Ndombe à Bikoro, le centre de formation de Parachutistes de Kotakoli au nord de l’Equateur, la Chapelle Crypte Marie la miséricorde de Gbadolite, le lac Tumba. IV.4. Sortes d’activités touristiques Les activités touristiques peuvent être catégorisées selon la nature, l’objet et le lieu ou l’espace. Ainsi, on distinguera le tourisme local du tourisme conventionnel, dit national ou international. Selon la nature, nous pouvons épingler le tourisme scolaire (pratiqué dans les milieux scolaires par les 196
élèves, écoliers et leurs moniteurs ou encadreurs). Il peut se passer dans d’autres complexes scolaires situés dans une autre province ou dans d’autres sites touristiques choisis par les organisateurs ou les écoles. Le tourisme scolaire est destiné à la population scolaire ; le tourisme des cadres (comme l’indique le titre, il est destiné aux cadres d’une entreprise ou d’une institution quelconque, mais organisé soit par les employés, soit par des promoteurs privés ou officiels) ; le tourisme vert qui consiste à l’exploitation des espaces verts ; le tourisme juvénile (qui s’occupe en général des jeunes sans discrimination d’âges et sexes) ; le tourisme sénile (réservés aux vieux ou personnes de troisième âge) ; le tourisme de vacances(c’est l’apanage des vacanciers en général), etc. Notons que le tourisme peut s’effectuer individuellement (dans le cadre des affaires ou de curiosité personnelle) ou collectivement (en groupe organisé ou en masse). Selon l’objet, nous avons le tourisme sportif lié à des occupations sportives (golf, pêche, équitation, les randonnées maritimes, fluviales et lacustres, etc.), le Touring –club (sont des clubs organisés spécialisés dans l’organisation des activités touristiques), le tourisme balnéaire (qui propose des attractions en dehors de la plage telles que les visites des musées, les soirées en discothèque, les spectacles des dauphins, les visites des sites historiques, etc.), le tourisme académique (exercé dans les milieux estudiantins ou académiques par des promoteurs privés tantôt par des organisations estudiantines informelles), le tourisme culturel (destiné dans les milieux culturels et exercé dans les sites culturels, historiques et naturels. Il englobe, entre autres, le tourisme familial qui consiste à accueillir des familles étrangères dans certains ménages pour un séjour éphémère et réciproquement), le tourisme d’affaire (qui bénéficie des effets de la mondialisation des échanges), le tourisme de santé (thermalisme par exemple. C’est un tourisme thérapeutique qui consiste à déplacer pour quelques jours des personnes normales ou malades pour une destination bien déterminée, en vue de changer de milieux et leur permettre de découvrir certaines choses qui apportent une influence positive dans la vie et sur la santé des intéressés ), le tourisme sexuel ( prohibé par le droit de l’homme) est un genre de voyage où des ressortissants de contrées nanties vont assouvir leurs fantasmes dans des zones exotiques défavorisées, notamment avec des jeunes mineurs (les hommes adultes le pratiquent avec les jeunes filles et les femmes adultes font le tourisme sexuel avec les jeunes garçons), le tourisme religieux (pèlerinage à la Mecque, au Vatican, à NKAMBA, etc. il est organisé à l’intention des fidèles selon la confession ou la conviction religieuse. Il se déroule, entre autres, dans certains lieux de prédilection. Il est supervisé par les encadreurs spirituels des églises respectives et peut se faire dans d’autres églises en plus d’autres sites susceptibles d’être choisis), le tourisme de masse, etc. Cependant, les pique-niques, les excursions, les visites guidées, les randonnées sont rangés dans la catégorie du tourisme 197
local, lorsqu’elles font l’objet d’une organisation ou ont été assujetties au préalable à certaines contraintes d’ordre technique, matériel et financier, etc. Tandis que selon l’espace ou le lieu, on notera le tourisme hivernal (d’hivers), le tourisme estival (d’été), d’automne ou de printemps, le tourisme biennal, le tourisme international, le tourisme régional, le tourisme national, le tourisme provincial, et le tourisme local, etc. Le tourisme national est censé couvrir l’étendu du territoire national. Il est régi par les lois nationales (la constitution). La politique touristique diffère d’un pays à l’autre et chaque gouvernement en fixe les règles du jeu. En RDC, l’Office National du Tourisme, les fonds de promotion touristiques et le Ministère ayant dans leurs attributions le Tourisme apportent leur appui technique au gouvernement en vue d’assurer la promotion et la protection des activités touristiques nationales. Le tourisme international est celui qui se passe hors des frontières nationales. Il est dit mondial par le fait qu’il engage des nations, des Etats ou des pays. Il est régit par des conventions internationales et soutenu par des organismes mondiaux ou internationaux en plus des gouvernements des états membres. Le tourisme planétaire a connu un développement spectaculaire depuis la Seconde Guerre mondiale. « L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT), qui est affiliée au système des Nations Unies, a chiffré à 612 millions le nombre d'arrivées de touristes internationaux en 1997, soit cinq fois plus qu'il y a trente ans (112,8 millions en 1965). De 11,6 milliards de dollars en 1965, les recettes au titre du tourisme international sont passées à 443 milliards de dollars en 1997. Selon le World Travel and Tourism Council (WTTC), le tourisme représentait 10,1% du PIB mondial, 10,7% de l'investissement et 11,7% des ressources fiscales en 1995, employant 212,2 millions de personnes, soit 11% de l'emploi mondial. Ce secteur pèse ainsi aujourd'hui de façon notable sur les grands équilibres économiques — emploi, investissement, équilibre des échanges extérieurs — qui constituent autant de facteurs essentiels de la croissance ». D'après la même source, les prévisions de l'OMT, le tourisme devrait même devenir à l’horizon de 2015 la première activité économique à l'échelle du monde, dépassant le commerce des produits énergétiques et des biens manufacturés. Pour les pays anciennement industrialisés, nouvellement industrialisés ou en voie de développement, le tourisme représente une source considérable de revenus, en termes de rentrées de devises étrangères, de recettes privées et publiques et de créations d'emplois. Mais les revenus de l'activité touristique sont encore inégalement répartis à l'échelle internationale, illustrant la concentration spatiale du phénomène touristique : les départs et arrivées des touristes internationaux concernent essentiellement les continents : européen, américain et la bordure du Pacifique. La France, les États-Unis, l’Espagne et l’Italie se classent régulièrement, et dans cet ordre, en tête des pays pour le nombre de touristes reçus chaque année. Parmi les pays considérés en voie de développement par rapport aux grandes puissances économiques, on 198
note la Chine, le Mexique, la Tunisie, la Turquie, la Thaïlande et l’Afrique du Sud qui accueillent le plus de touristes. IV.5. L’organisation proprement dite d‘une activité touristique IV.5.1.Introduction Organiser une activité touristique est à la fois une tâche facile et difficile. Facile lorsqu’on s’y emploie et l’on refuse d’échouer parce qu’on tient à atteindre sa finalité. Plus on assumera ses responsabilités de réaliser les objectifs poursuivis, plus la tâche sera allégée. Une bonne organisation consiste à bien coordonner la préparation et le déroulement de toutes les actions de l’activité touristique. Une organisation rationnelle repose sur une planification efficiente. Il s’agit de préparer, avec soin et dans les détails, la manifestation ou l’activité proprement dite. Difficile tâche pour l’organisateur, lorsqu’il prend à la légère la lourde responsabilité qui lui incombe. Lorsque l’organisateur ne définit pas le cadre de son organisation, ni la structure, encore moins les règles des jeux ou le mode de fonctionnement, il court le risque d’un fiasco. Il faut savoir agencer les étapes de la préparation, du déroulement et de l’évaluation de l’activité touristique. Savoir soumettre au préalable à l’organisation un ordre à suivre avant, durant et après la manifestation est l’une de clé de réussite de la manifestation. Il faut considérer l’activité comme étant une œuvre commune et non une affaire personnelle. Aussi faudra-il se fixer les objectifs à atteindre après avoir bien identifié les besoins et aspirations des participants. Pourquoi organisons-nous une manifestation, si ce n’est pour mieux faire ? L’activité doit profiter autant aux participants ainsi qu’aux organisateurs. Une activité touristique n’aura de sens que quand elle aura créé un moment de joie ou de plaisir aux heureux participants. Quand ces derniers semblent y avoir pigé un plus, cette découverte provoquera un jour un engouement. Selon La Bruyère, le plaisir le plus délicat est de faire celui des autres. IV.5.2. La phase préparatoire Elle constitue l’étape préliminaire qui consiste à la fixation des objectifs à atteindre, de la prospection du milieu et de la recherche de la date. C’est le moment idéal de la préparation matérielle de l’activité selon la planification. L’organisateur se posera autant de questions : qui?, pourquoi ?, comment ?, quand ?, combien ? Le quoi ? Qu’est ce que l’on veut réaliser ? Quelle est la nature de l’activité, la dénomination proprement dite de l’activité. En se posant la question sur le bien fondé ou la raison d’être de la manifestation, on définit les objectifs de la manifestation. Est-elle payante ou non payante ? En répondant à toutes ces interrogations, on établit l’avant projet de l’activité touristique. L’activité touristique peut consister à la visite
199
touriste dans un milieu quelconque. Il s’agit concrètement de la préparation matérielle et intellectuelle de la manifestation. Cette phase permet aux organisateurs d’étoffer le projet de l’activité touristique, de réunir les moyens tant matériels qu’humains. Elle permet également aux organisateurs de procéder à l’analyse des conditions d’accueil et de visite. Prenons l’exemple d’une visite touristique des cadres de la Bralima au site du barrage d’Inga. La Bralima, à travers toutes ses usines disséminées dans certaines provinces de la République Démocratique du Congo, compte parmi les partenaires privilégiés du barrage d’INGA en tant que grand client. IV.5.2.1. La fixation des objectifs À travers cette activité, l’organisateur peut viser la découverte de certaines réalités de l’intérieur du pays à travers certaines provinces de la République. Soit, il peut vouloir édifier indirectement la population cible sur les problèmes de la Société National d’Électricité (SNEL) en matière de fourniture de l’énergie électrique. Cette activité peut viser directement la découverte ou l’exploration du site touristique d’Inga. Elle peut viser indirectement la visite de la province du Bas-Congo pour les uns, et le voyage par route sur la nationale N°1 pour les autres. Elle peut viser la promotion indirecte des activités socioculturelles au sein de la Bralima. Notons également que l’activité peut viser le loisir, le défoulement oule recueillement de certains cadres de la société Bralima. Car, l’activité est à caractère libéral et non imposable à tous. On peut trouver à la Bralima des cadres qui estiment connaître mieux avant le site et ne manifestent plus le désir de s’y rendre. Et d’autres qui, malgré la connaissance du site, veulent le visiter pour la -Énième fois. Il n’est pas exclu que les organisateurs puissent viser à réaliser des gains grâce cette activité. Voilà pourquoi l’organisateur doit innover ou apporter un plus qui motivera davantage les participants potentiels. IV.5.2.2. La prospection et la recherche des dates Il s’agit du moment idéal pour le planning de l’activité. L’organisateur déniche les lieux touristiques que compose le site proprement dit. Le site d’Inga est composé des barrages hydro-électriques d’INGA 1 et 2, de l’aéroport international d’Inga, du village des pécheurs (d’où on peut s’approvisionner en poissons à moindre frais), de la cité des travailleurs avec son cercle de loisirs, Le long du fleuve on peut voir les chutes d’Inga au débit très fort, etc. A la recherche de la date, l’organisateur entrera en contact avec les responsables du site et, ensemble, ils dégageront trois à quatre dates disponibles durant lesquelles les touristes pourront venir. Au préalable, l’organisateur est censé connaître l’agenda du public potentiel. Le calendrier de travail permet d’orienter le choix des jours fériés ou de congés. 200
Habituellement, certaines sociétés travaillent en semaines anglaises, c'est-àdire le travail s’arrête le vendredi et le weekend commence automatiquement. C’est le cas de la Bralima. Par contre, d’autres cadres œuvrant dans les services techniques ou de production travaillent parfois même les jours fériés et les weekends. L’organisateur procède à la fixation des conditions de participation à l’activité touristique. C’est pourquoi il a l’obligation de fixer une date éloignée afin de permettre à certains participants de se préparer matériellement à participer à l’activité. Une fois le consensus trouvé entre l’organisateur et les participants sur la date du déroulement de la visite touristique, le milieu d’accueil devra être saisi immédiatement. Il s’agit de la confirmation auprès des responsables du site d’une des dates choisies ou proposées de commun accord. A partir de ce moment, l’organisateur fixera : ! la date probable de la réalisation de l’activité. N’oublions pas que certains impondérables naturels peuvent empêcher que l’activité ait lieu à la date retenue. Dans ce cas, on reprend toutes les formalités et on s’excuse ou on se justifie auprès des participants; ! la date du lancement de la campagne de sensibilisation ; ! la date de la vente des billets au cas où c’est une activité payante, ou de la distribution des invitations si elle n’est pas payante. IV.5.2.3. Les formalités administratives Une fois la date est fixée, l’organisateur écrit officiellement aux instances supérieures pour les formalités ad hoc. ! À l’employeur : l’organisateur le tient informé par courrier de l’organisation future de l’activité touristique en motivant ses besoins, les attentes et les objectifs précis visés par cette activité touristique. C’est à travers cette concertation que l’activité obtient son cadre juridique. S’il s’agit d’une activité sponsorisée, parrainée, privée, officielle ou une coproduction avec l’employeur, etc. Quoiqu’il en soit, l’employeur donnera l’autorisation de sortie à ces agents quelques jours avant le jour du déroulement de l’activité. L’entreprise peut fixer à cette occasion des conditions de participation. ! Aux autorités administratives du milieu d’origine : l’organisateur sollicite les avis favorables pour la visite sans quoi, elle ne saura s’effectuer. Les autorités administratives locales devront être saisies également, car il s’agit d’un déplacement momentané des responsables vers une juridiction autre que celle de leurs milieux professionnels et résidentiels. D’où, la nécessité de prendre au préalable des mesures de sécurité. ! Aux responsables du site d’accueil : l’organisation doit prévenir les responsables du milieu d’accueil pour qu’ils prennent les dispositions matérielles et techniques d’autant plus que l’activité touristique n’est pas nécessairement leur activité principale. Ce sont eux qui doivent désigner le 201
« guide touristique » qui fournira les données techniques aux participants et rendra disponible le cadre (pour la visite, l’hébergement et la restauration par exemple). Il faut signaler que le site d’Inga est l’un des sites hautement surveillés et protégés par le pouvoir public. ! Aux services d’immigrations et aux autorités provinciales du milieu d’accueil : ils doivent être informés plusieurs jours avant (trois semaines) la date de réalisation de la manifestation. La visite du site d’Inga requiert l’autorisation préalable du Gouvernorat du Bas Congo, avec avis d’information au service de l’Agence National de Renseignement. C’est après avoir fixée la date définitive et obtenu toutes les autorisations requises que l’on pourra lancer la publicité (placer les calicots et affiches aux endroits identifiés, distribuer des dépliants, des faire-part, des annonces et des invitations). Pour les activités touristiques avec les étrangers et celles d’obédience internationale, l’organisateur doit disposer du temps pour certaines formalités administratives liées à l’immigration. La vérification de la validité des passeports pour ceux qui en ont et l’obtention des passeports pour ceux qui n’en ont pas. Le dépôt des passeports dans le temps réglementaire en vue de solliciter les visas de touristes et la prolongation du visa de séjour pour ceux qui sont résidents au pays mais dont le visa est arrivé à terme. IV.5.2.4. Le recrutement des participants et l’élaboration du budget Il se fait en fonction des conditions fixées par l’organisation. S’il s’agit d’une activité bénévole, homogène, hétérogène, payante, les participants doivent payer le prix fixé par l’organisation. Les touristes devront savoir ce que couvre la charge payée. Il faut que le prix fixé corresponde aux charges de participants (transport, hébergement, restauration et divers). Il est probable qu’il se dégage une marge bénéficiaire devant couvrir d’autres charges d’organisation. Les agences de voyage ne vivent que de la rentabilité des activités touristiques. Au cas où ce serait une activité sponsorisée ou parrainée, les touristes peuvent participer aux frais, moyennant une contribution fixée par les organisateurs. Cette quotité peut ne pas couvrir réellement les frais globaux lorsque le sponsor accepte de prendre partiellement en charge l’activité. L’organisateur détermine le nombre de participants en fonction du milieu d’accueil, de la capacité d’accueil, du moyen de transport (terrestre ou ferroviaire), de l’infrastructure d’hébergement et du budget de la manifestation. Notons que, par manque d’infrastructure appropriée, ce site ne peut pas accueillir 100 personnes pour l’hébergement. Le recrutement de participants et la collecte de fonds sont organisés par le comité d’organisation à travers ou en collaboration avec des services formels du milieu de travail (service du personnel, service social, service de loisir, etc.). Il est souhaitable que dans le recrutement effectué figure les médecins et les paramédicaux. Cela est un avantage pour les 202
organisateurs en cas de sinistre maladie, accident, etc. Le budget prévisionnel de la manifestation doit déterminer les dépenses et les recettes envisagées. La prévision budgétaire présente une grande importance, car le budget de l’activité constitue les actes des dépenses et des recettes à effectuer avant, durant et après la manifestation touristique. Dans une activité touristique, la prévision budgétaire accorde une importance non négligeable aux impondérables, dits aussi imprévus, qui peuvent être liées aux intempéries, aux faits politiques, aux accidents de circulation, aux contraintes socioculturelles et économiques,etc. L’organisateur doit prévenir les touristes de toutes les éventualités. Ainsi, l’on devra prévenir l’achat des boîtes de conserves (viandées et poissonneux), des pains sec, des bouteilles d’eau, des allumettes et torches à piles, des assiettes et verres à usage unique, prévoir des bandes cassettes ou Compacts disques, une radiocassette, un lap top et de jeux pour le loisir, les appareils photos et caméscopes, etc. IV.5.2.5. L’élaboration du programme d’activité Il constitue une mise au point de la date d’aller et la date de retour des touristes. Le programme précisera le jour et surtout l’heure d’embarquement, la quantité du colisage ou poids du bagage d’accompagnement, l’heure de départ et de retour en plus de l’itinéraire à suivre. La durée de séjour doit être précise. Les étapes de visites selon les heures prévues, les endroits d’arrêts pour pause (et leurs durées), le moment de ravitaillement en carburant ,etc. A la veille de la manifestation, l’organisateur rappellera aux participants de ne pas oublier de prévoir dans leurs gibecières : deux ou trois habits de réserve, des habits intimes (sous-vêtements, chaussettes, maillots de bains, etc.), des souliers, des essuie-mains, les chargeurs téléphones et autres objets de toilettes (dentifrice, brosse à dents, pommade, savon de toilette, parfum ou déodorant, etc.). Il est souhaitable de leur rappeler qu’un bon touriste se promène avec une petite provision financière appelée cash flow capable de le dépanner en cas de détresse. Le programme d’activité au site d’accueil doit détailler les moments des échanges, des visites guidées, de restaurations, de promenades libres, de repos et surtout les sites à visiter et la durée de visite. Le programme reprend la feuille de route et les conditions d’accueil et visite ou, en d’autres termes, l’agenda de visite. La conception et l’élaboration d’un guide touristique s’avère indispensable. IV.5.2.6. Le choix du moyen de déplacement Il est fonction des moyens disponibles, de la volonté des participants et de la sécurisation des passagers. L’organisateur doit offrir aux cadres un moyen de transport approprié, confortable, capable de maintenir leur rang social et de garder le sens ou la signification de la manifestation et surtout l’image de marque des participants et des organisateurs. Il s’agit bien des touristes homogènes, non par le sexe, mais par le milieu professionnel. Loin 203
d’afficher la figure de parents pauvres, les cadres de la Bralima ne peuvent choisir qu’un moyen de transport digne d’eux. Qu’il s’agisse d’un bus, d’un train express ou d’une caravane motorisée, d’un l’avion, l’image de l’entreprise est prise en compte. Si la voie terrestre et, surtout, routière est adoptée par rapport aux prévisions budgétaires, l’on indiquera le point de départ des touristes et leur point d’arrivée. Il faut prévoir obligatoirement les frais de péage sur la nationale N°1 et sur la Pont Maréchal (plus ou moins 150$ américains en monnaie locale). Préparer le manifeste de voyage reprenant la liste de tous les participants à l’activité touristique. Il faut prévoir un appareil de pesage pour contrôler les poids de colis embarqués ou à embarquer. Les excédants des poids et de vitesse sont d’habitude à la base des accidents. En matière de modes de transport, il existe également une grande variété, tant pour le niveau de confort recherché que pour les moyens (automobile, train, avion,etc.). Les premières classes et les « classes affaires » sont destinées à une clientèle qui dispose des moyens suffisants. IV.5.2.7. Les conditions d’accueil et d’hébergement Il faut choisir le mode d’hébergement qui convient à l’activité selon le choix des participants. Il faut tenir compte des effectifs de participants (touristes), de la capacité d’accueil, de la disponibilité du site d’hébergement et du coût d’hébergement. Savoir si le coût d’hébergement englobe telle ou telle autre charges (buanderie, petit déjeuner, restauration, etc.). Une visite exploratoire est indispensable afin de vérifier si les conditions d’accueil sont réunies et procéder à la réservation ou à la confirmation des places, en fonction de la date choisie pour l’activité au cas où le cadre serait adopté. Dans le cas contraire, il faut envisager le report de l’activité et, à la rigueur, annuler la réservation le plus rapidement possible. Les conditions d’accueil supposent, entre autres, les conditions hygiéniques auxquelles il faut veiller minutieusement. Les conditions sécuritaires doivent préoccuper l’organisateur pour éviter des sinistres et d’éventuels incidents. Il faut savoir prendre contact avec le site d’hébergement pour l’organisation de la restauration durant le séjour. Se renseigner si les apports extérieurs sont acceptés et si les services de restauration sont capables de servir l’ensemble de la délégation. IV.5.3 La phase de déroulement C’est la phase de réalisation proprement dite de l’activité. C’est le moment d’accomplissement du projet de la manifestation touristique. A partir du lieu de départ (Bralima-Kinshasa), on procédera systématiquement : ! Au check up technique du moyen de déplacement (véhicule) et des documents du véhicule et du conducteur (carte rose, permis de conduire, la
204
validité de l’assurance véhicule et risques couverts par cette assurance, le permis d’exploitation de transport, la fiche de contrôle technique, le niveau de carburant et huiles, l’état de la pneumatique et la roue de réserve, le cric et l’outillage, etc.) ; ! À la constitution définitive du manifeste de voyage et à sa remise au convoyeur ou au conducteur pour la conservation ; ! À l’embarquement des passagers et de leurs bagages selon le poids autorisé et selon la liste de souscription ou la liste établie par les services concernés. On laissera les passagers libres de s’installer selon les affinités pour permettre la causerie et les échanges de vue durant le voyage ; ! À l’embarquement de la provision de secours et matériel prévu par l’organisation (les boites de conserves et quelques produits pharmaceutiques, l’eau vive,etc.) ; ! À la distribution aux passagers du guide touristique pour leur permettre de comprendre l’itinéraire et les lieux touristiques à parcourir ; ! À la prise des images de l’embarquement par l’équipe de reportage ou des photographes occasionnels se trouvant parmi les participants ; ! À prodiguer des conseils et dernières consignes au conducteur (sur la ou guide du parcours. Ce dernier se placera devant et à coté du chauffeur pour l’orienter selon l’itinéraire à suivre. Selon la conviction religieuse et philosophique des touristes, on peut ordonner le départ du convoi après une petite séance de prière animée par un croyant afin de recommander le voyage dans les mains du Seigneur le Tout Puissant; ! Le long du parcours, on évitera de reprocher ni de parler intempestivement au conducteur au risque de le frustrer ou de le distraire au volant. Toutefois, le moniteur touristique procédera : ! À animer les participants durant le voyage et les guider durant le parcours. Indiquer ou expliquer les différents milieux parcourus à partir de la sortie de la ville de Kinshasa en rappelant les endroits de transit. Sauf avis contraire des passagers, l’animateur touristique peut entonner une chanson de son choix pour mettre en réconfort moral les voyageurs ; ! A chaque endroit stratégique d’informer les touristes selon la feuille de route touristique: cité de Kasangulu, entrée du jardin Botanique de Kisantu, ville de Kisantu et la rivière INKISI, Entrée Eglise TATA ONDA, entrée prison de mineurs de LUSUMU, entrée vers NKAMBA, Entrée Université Kongo, Entrée vers les chutes de Nzongo, Entrée Camp militaire EBEYA, Ville de Mbanza Ngungu, Usine de la Cimenterie de Lukala (CILU) et la cité des travailleurs, Entrée de l’hôpital IME de Kimpesse, Entrée vers l’usine de cimenterie nationale de Kimpesse (CINAT), Entrée vers l’usine de Sucrière de Kwilu Ngongo, Cité de Kimpesse, Entrée vers le territoire de LUOZI, la rivière KWILU et la station haute tension dite SNEL KWILU, le territoire de SONGOLOLO, le village KISONGA fief des clandestins cultivateurs et fumeurs de chanvre, Entrée vers la route zigzaguée à 6km de Matadi, le monument symbolique de l’endroit ou passait 205
le premier chemin de fer du Congo, le pont MPOZO et l’entrée du barrage de Mpozo, le monument MZEE Laurent Désiré KABILA, Entrée vers la ville portuaire de Matadi, le monument MBULA MATADI I en face du Batiment du gouvernorat du Bas- Congo, au rond point KINKADA le monument MBULA MATADI II à la bifurcation du départ de ANGO ANGO et le Flathôtel LEDYA, le célèbre pont MARECHAL , l’usine d’eau « Ma vie » de la source du mont cristal de Matadi, entrée vers l’aéroport de TSHIMPI, bifurcation de la sortie ville de Matadi et l’ancienne route menant vers la Bac pour la traversée du Fleuve à Matadi, bifurcation de SANDA (croisement route allant vers BOMA et la route vers le site touristique du barrage d’INGA), arrivée à INGA proprement dit. ! A la barrière d’entrée de la cité d’Inga, il faut faire identifier la délégation en remettant le manifeste de voyage aux services de gardiennage pour les formalités d’usage. Les services de sécurité annoncent l’arrivée des touristes et dirigent la délégation vers le comité d’accueil d’INGA ; ! A l’accueil des touristes par le Comité d’accueil au cercle d’INGA. Exiger l’obtention de la fiche technique touristique du Comité d’accueil ; ! Visite du lieu d’hébergement et de restauration par le comité d’accueil ; ! A la visite du barrage d’Inga I sous la conduite des guides du site. Reportage audio-visuel et prise des photos souvenirs ; ! Ensuite à la visite du barrage d’Inga II selon les orientations des guides suivie de la visite des chutes sur le fleuve, en mémoire de l’explorateur DIEU LE VEUT; ! A la visite du village et du marché des pécheurs d’INGA ; ! A la visite de la piste de l’aéroport international d’INGA ; ! A la cité ou au camp des travailleurs des barrages d’INGA où seront offerts la restauration et l’hébergement (dans les maisons de passage) ; ! Dépôt de bagages au lieu d’hébergement (dans les chambres selon les dispositions établies); ! Recueillement au cercle du camp des travailleurs et échanges des points de vue ; ! Prise de photos souvenirs avec les autochtones et les membres du comité d’accueil ; ! Le conducteur procède au check up du véhicule et son ravitaillement en carburant en prévision du retour ; ! Le moment de repos, chacun dort dans sa chambre selon les dispositions organisationnelles. Le respect du sommeil des autres est obligatoire. Eviter les tapages nocturnes avec les appareils. Il faut sensiblement diminuer le volume de sonnerie du téléphone pour éviter de déranger les autres. Il est formellement interdit de se promener seul la nuit ou de sortir sans aviser ou sans un guide. Les sorties individuelles ne sont pas conseillées, car il peut arriver quelque chose que personne ne saura justifier. Il faut garder l’esprit du groupe, car l’union fait la force ; 206
Le jour du retour les touristes se procurent de petits cadeaux souvenirs dans les marchés des autochtones. Chacun règle ses comptes avec les connaissances pour éviter de partir avec les dettes d’autrui ; ! Le contrôle de la présence physique de tous les touristes conformément au manifeste de voyage ; ! Embarquement de passagers à bord du Bus et des bagages sans excédants de poids ; ! Présentation d’au revoir au comité d’accueil et échange des cadeaux ; ! Au retour, le même itinéraire et consignes sont respectés. Chansons ou prières accompagnent le cortège jusqu’à la sortie du site ; ! L’équipe de reportage s’occupe de cueillir les dernières images et sons du coin avant le coup de départ. !
IV.5.4. La phase d’évaluation Après la réalisation d’une manifestation touristique, les organisateurs, les participants doivent procéder à l’évaluation pour un avenir radieux. La connaissance des failles, des difficultés et des points forts ayant animé la manifestation s’avère indispensable. Il importe de dégager le bilan de la manifestation par rapport aux objectifs poursuivis et faire rapport à l’organisation. Les professionnels du tourisme ne vivent que de ces activités. Après chaque manifestation touristique, les organisateurs sont censés dégager le bonus issu de cette organisation. Les agences de tourisme par excellence visent, non seulement le développement touristique, mais aussi la rentabilité. Tandis que certaines organisations informelles ne visent que la satisfaction morale. Si le bilan est positif, c’est à la satisfaction de tout le monde. Au cas où il serait négatif, il faut trouver le mobile sou les causes lointaines ou immédiates ayant occasionné l’échec. Après la réalisation de la manifestation, il faut savoir constituer les archives de la manifestation (les copies de différents documents utilisés, les photos prises et autres supports audio-visuels). C’est la constitution des souvenirs et de la documentation utiles. Certains participants peuvent vouloir obtenir la copie du reportage de leur manifestation pour exploitation. Il faut savoir exploiter pour de fins professionnels les relations contractées. Par commodité, il faut adresser par écrit des remerciements aux différents partenaires ayant participé à l’activité et ceux ayant soutenu matériellement, financièrement et moralement la manifestation. Il est impérieux, sinon courtois, d’adresser la lettre de remerciements aux responsables du site touristique en vue d’augurer une bonne collaboration. IV.5.5. Les modes d’hébergement en RDC Il existe plusieurs modes d’hébergement de touristes au monde. Comme partout ailleurs, à l’origine l’offre d’hébergement était limitée à des auberges 207
au confort rudimentaire. Une tradition issue des explorateurs, des missionnaires et des colonisateurs. Avec le temps, les hôtels de luxe s’érigèrent et se confondaient aux palaces. A ce jour, l’offre en matière d’hébergements touristiques est assez diversifiée. Il existe plusieurs opérateurs dans le secteur industriel touristique et la multiplicité de types d’hébergements et de niveaux de prix est illustrée par la coexistence de grandes catégories classiques et de nouvelles formes d’hébergement. À côté de l'hôtellerie, de la résidence touristique, de la location chez les particuliers, du camping et du caravanage, sont en effet exploités, les maisons de passage, les auberges, les internats (pour les élèves), les couvents (pour les chrétiens catholiques et les religieux), les maisons familiales et les villages de vacances, l'hôtellerie de plein air (gîtes ruraux, séjours à la ferme, tables d’hôtes), les centres d’accueils, les flat hôtel, l'immobilier de loisirs (hôtels de séjour dans les parcs de loisirs), les appartements et villas de campagne (le long du fleuve et des rivières de Kinshasa et plus récemment l’hôtellerie économique qui reprend, en l’adaptant à un contexte urbain européen et tantôt asiatique , le concept américain du motel et flat motel vers SOCIMAT(concessions bel air) et les immeubles en face de l’Institut Supérieur de Commerce. À l'hétérogénéité des modes d'hébergement et de vacances répond l'hétérogénéité des agents économiques. On distingue les entreprises du secteur commercial, caractérisées par la coexistence d'une majorité d'entreprises artisanales (hôtels, agences de voyage, etc.) et de grandes sociétés multinationales très concentrées. Les acteurs publics (État, Région, municipalité) participent de diverses manières à l'activité touristique (aménagement du territoire, actions d'information, de promotion et d'aides à la commercialisation, production propre de biens et de services touristiques avec certaines entreprises publiques de transport, par exemple). Selon la nomenclature internationale, les hôtels sont classés en six catégories, en fonction de normes de confort auxquelles il faut ajouter les extra-catégories dont le confort et le luxe vont au-delà de toute appréciation (6 à 7étoiles de luxe). Les catégories classiques d’hôtels sont les suivantes : ! ! ! ! ! !
Catégorie A : Hôtel à 5 étoiles (4 étoiles de luxe) Catégorie B : Hôtel à 4 étoiles (3 étoiles de luxe) Catégorie C : Hôtel à 3 étoiles (2 étoiles de luxe) Catégorie D : Hôtel à 2 étoiles (1 étoile de luxe) Catégorie E : Hôtel à 1 étoile Catégorie F : Hôtel à 0 étoile
Au-delà de cette classification, qui a été considérablement simplifiée, il convient d'observer que les hôtels sont très diversifiés. En République 208
Démocratique du Congo, comme partout dans les pays aux traditions touristiques, les formes de propriété, les formes de gestion et de commercialisation et les équipements offerts, les clientèles visées et la localisation sont autant de critères de différenciation entre les différents types de structures hôtelières que l'on peut regrouper en quatre grands ensembles : « les hôtels des chaînes intégrées (Formule 1, Novotel, etc.), notamment ceux qui ont adhéré à une chaîne volontaire (Logis(…), Relais et châteaux), ceux qui ont conclu un contrat de franchise et ceux qui sont restés indépendants ; les hôtels qui offrent uniquement le gîte et ceux qui proposent également le couvert, incluant les hôtels-clubs et les hôtels à thème (golf, pêche, etc.) ; les hôtels de centre ville, tournés, soit vers les séminaires et la clientèle d'affaires, soit vers des clientèles variées de tourisme d'agrément (familiale pour les pensions de famille, jeune pour les auberges de jeunesse, etc.) ; enfin, les hôtels situés au centre ville, ceux qui sont implantés en zone rurale et ceux qui sont localisés dans une station thermale ou à proximité d'une ressource touristique importante »96. En RDC, l’industrie hôtelière est en voie de se développer. Il se dégage deux classements d’«hôtels » : ! Les établissements homologués non classés constitués des hôtels sans étoiles reconnus par le Ministère du Tourisme sous la dénomination d’«hôtels ou établissements homologués » ; ! Les établissements homologués classés constitués des hôtels avec étoiles décernés par le Ministère du Tourisme sous la dénomination d’«’hôtels ou établissements à X étoiles ». Les normes de classification d’hôtels sont celles définies par la loi, et un certificat est délivré par l’autorité de tutelle pour chaque catégorie d’hôtel, ainsi que pour les hôtels homologués sans étoiles. Aux termes de la loi, est considéré comme établissement hôtelier, tout établissement offrant le logement avec ou sans repas, dans un but lucratif, sous la dénomination d’hôtel, motel, pension, relais, auberge ou autre. Un engouement des projets d’investissement dans le secteur du tourisme se manifeste ce derniers temps, quoique encore orienté dans les centres urbains et dans les villes portuaires. Il est évident que d’ici 2015, si la stabilité sociale et politique perdure, même les coins les plus reculés de la République Démocratique du Congo seront atteints par les investissements touristiques. A Kinshasa, le groupe RANCKEN (société d’intérêt Saoudien) envisage, dans le cadre de l’industrie touristique, d’ériger au cœur de la capitale deux grands complexes hôteliers de cinq étoiles dans une durée de deux ans maximum. Il existe une catégorie de touristes qui n’aiment pas de mondanités. Ces touristes modestes se promènent avec des équipements complets et préfèrent les gîtes ou les tentes portables qu’ils construisent eux-mêmes lors de visites 96
« LE TOURISME » in Microsoft ® Encarta ® 2006. 209
des parcs, des lacs et des volcans (éteints ou en activités) et d’autres sites touristiques. Une autre catégorie de touristes désire négocier avec les villageois pour dormir dans leurs huttes, moyennant rétribution, en vue de se rapprocher culturellement davantage de la population. Les installations des missionnaires dans l’arrière pays ont toujours offert également de nombreuses structures d’accueil et d’hébergement aux touristes qui le désirent (couvents, centres d’accueils, internats, etc.). Initialement jadis réservés aux seuls croyants, à ce jour ces structures accueillent beaucoup de touristes, sans distinction de religion. Certaines entreprises du pays construisent également des maisons de passage qui servent à la fois aux personnels en transit et aux touristes saisonniers. L’Etat congolais ne tolère pas l’exploitation touristique à d’autres fins contraires aux dispositions règlementaires (exploitation commerciale, activités politiques, prostitution, etc.). Tout touriste se trouvant sur le sol national congolais bénéficie de la protection civile et de la circulation libre dans les territoires sécurisés. Il est libre de vaquer à ses occupations en se conforment à l’éthique touristique. Cependant, la société congolaise, à travers les organes de la loi, s’atèle à endiguer certains maux qui rongent la société, y compris la dépravation de mœurs à travers des pratiques inouïes telles que la pédophilie, le tourisme sexuel, l’homosexualité, le viol, etc. Contraires à nos us et coutumes, ces pratiques sont issues de l’influence du modernisme et sont exercées par certaines personnes qui exploitent des maisons de tolérance en ville comme dans les périphéries et les campagnes. IV.5.6. Les modes de restaurants en RDC Les restaurants de la République Démocratique du Congo, à l’instar des restaurants universels, sont classés en 4 catégories distinctes, à savoir : ! Restaurants à « une fourchette » ; ! Restaurants à « deux fourchettes » ; ! Restaurants à « trois fourchettes » ; ! Restaurants à « quatre fourchettes ». Selon la loi N°075/CGT/BCG/77 du 30 novembre 1977 portant réglementation des restaurants, le classement dans l’une de ces catégories est soumis aux conditions ci-après : IV.5.6.1. Restaurants à « 1 fourchette » Catégorie de restaurants servant une cuisine simple, mais de bonne qualité et répondant aux normes et conditions minimales suivantes : ! Salle à manger convenablement gérée, éclairée et aérée ; ! La superficie minimale de la salle de restaurant doit être de 1,05 mètres carré par client ;
210
Tables munies de nappes ou sets de table et serviettes en papier ou tissus changés au départ de chaque client ; ! Vaisselle, verrerie et couverts de bonne qualité et en parfait état d’entretien et de propreté ; ! Porte manteau dans la salle à manger en nombre correspondant à la capacité d’accueil de l’établissement ; ! Installations sanitaires distinctes pour hommes et pour femmes en constant état de propreté et comprenant un lavabo à eau courante, une installation hygiénique à siège et un urinoir indépendant par tranche de capacité d’accueil de 50 personnes au maximum ; ! Serviettes et savon auprès des lavabos ; ! Cuisines munies d’un fourneau, d’un matériel de plonge pour la batterie, des chambres froides ou réfrigérateurs d’une capacité en rapports avec l’importance de l’établissement ; ! Les cuisines doivent être suffisamment éclairée et aérée, les ouvertures doivent être munies de moustiquaires régulièrement entretenues ; ! Personnel de cuisine ayant qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme ou confirmée par l’expérience et comprenant : un chef et plusieurs qualifiés (selon l’importance) ; ! Le personnel de salle doit posséder une qualification professionnelle sanctionnée par un diplôme ou confirmée par l’expérience et doit comprendre au moins 1 maître d’hôtel et des serveurs en nombre suffisant ; ! Le personnel de cuisine et de salle doit respecter les normes d’hygiène en vigueur et admettre que tout employé malade, quelle que soit sa qualification, ne peut exercer son activité jusqu’à la délivrance d’un certificat médical de bonne santé émanant d’un médecin agréé ; ! Présentation d’une carte de prix et de menus du jour; ! Présentation d’un ou de deux menus touristiques à prix fixe au moins une fois par jour, dont la composition varie à chaque repas et comprenant au moins : 1 potage ou 1 hors d’œuvres, un plat garni et un dessert ; ! Une bonne présentation de plats. !
IV.5.6.2. Restaurants à « 2 fourchettes » Ensemble de restaurants réputés pour la bonne qualité de leur cuisine répondant aux nomes et aux conditions prévues pour la catégorie ci-dessus et disposant en outre ; ! D’installations générales confortables ; ! De 2 blocs sanitaires comprenant chacun ,au moins, un lavabo avec eau courante surmonté d’un miroir, une installation sanitaire avec siège par tranche de capacité d’accueil de 50 personnes au maximum ; ! D’une cuisine riche ou réputée « bourgeoise » ; ! D’une bonne présentation de plats ;
211
D’un personnel qualifié comprenant, au moins, un maître d’hôtel, plusieurs cuisiniers et de serveurs. !
IV.5.6.3. Restaurant à « 3 fourchettes » Ce sont des restaurants réputés pour leur très bonne cuisine, répondant aux normes et conditions prévues pour la catégorie précédente et disposant en outre ; ! D’installations générales très confortables ; ! D’une superficie minimale de de 1,25 mètres carrés par client ; ! De tables munies de nappes et set de tables et serviettes en tissus correspondant à la capacité d’accueil de l’établissement ; ! De 2 bocs sanitaires comprenant chacun au moins : 2 lavabos avec eau courante, un W.C. et 2 urinoirs indépendants par tranche de capacité d’accueil de 50 personnes au maximum ; ! D’un vestiaire correspondant à l’importance des salles, aménagé à un endroit accessible à la clientèle ; ! De serviettes en tissus, en parfait état de propreté auprès des lavabos ; ! D’une présentation des plats originale (service par assiette ou par plat et par guéridon) ; ! D’un plat culinaire exclusif (1 ou 2) ; ! D’un personnel de salle hautement qualifié suffisamment nombreux comprenant, au moins, un maître d’hôtel bilingue, un sommelier et de serveurs. IV.5.6.4. Restaurants à 4 fourchettes Ce sont des restaurants de renommés internationales pour la haute qualité de leur cuisine répondant aux normes et conditions prévues pour la catégorie précédente et disposant en outre : ! Des installations générales particulièrement soignées ; ! D’une superficie minimale de la salle de restaurant de 1,50 mettre carrés par client ; ! De tables séparées, les unes des autres, par un espace minimum de 80 centimètres ; ! D’une vaisselle de qualité irréprochable et des couverts en métal argenté et d’une verrerie en cristallin conforme au standing voulu ; ! D’un personnel de cuisine et de salle de haute qualification professionnelle comprenant au moins : un directeur de restaurant, un maître d’hôtel bilingue, un sommelier, un chef de rang, des commis de suite et des commis débarrasseurs ; ! D’une cuisine de haute gastronomie ; ! D’une grande carte comportant des spécialistes culinaires (3 à 4) ; 212
D’une présentation originale des plats (service par plat et par guéridon)97. Dans certains milieux périphériques et dans les agglomérations des villes de la République Démocratique du Congo existent des modes de restauration occasionnelles pratiquées par les vendeurs ambulants communément appelés, à Kinshasa, des « chailleurs » et les vendeurs des « malewa », qui sont des modes de restauration stationnaires évoluant dans les petits marchés et les milieux environnant les centres commerciaux et les milieux professionnels. Ces modes de restauration ne sont ni indiquées, ni conseillées pour les touristes et d’autres personnes respectables, d’autant que pour la plupart, ils ne garantissent pas de conditions hygiéniques. Toutefois, dans les grandes villes de la République Démocratique du Congo, fonctionnent normalement des supers-marchés et des alimentations dans lesquels sont vendus des repas à emporter et prêts à consommer, dit communément « take a way ». L’hébergement, la restauration et les loisirs vont de pair et peuvent militer pour la croissance économique d’un pays. Mais, si l’on n’y prend garde, cela peut provoquer un désordre indescriptible, sinon des calamités dans la société. Personne n’ignore que certaines maladies sont propagées par l’exploitation incontrôlée ou malsaine de ces genres d’activités. Ainsi, la normalisation de l’industrie touristique est un défi important à relever dans le processus d’animation en vue de la réglementation de l’organisation des manifestations culturelles, en général, et touristiques en particulier. Les opérateurs culturels, les investisseurs et le Gouvernement Congolais doivent ensemble conjuguer des efforts pour développer le tourisme au Congo. !
97
Articles 1 et 2 de l’Arrêté départemental N°075/CGT/BCG/77 du 30 Novembre 1977 portant réglementation des restaurants de la république du Zaïre. 213
IIIème PARTIE : LE PROTOCOLE D’ETAT
CHAPITRE I : QUID DU PROTOCOLE D’ETAT I.1. Introduction au protocole Le mot « protocole » a pour sens générique un document contenant les résolutions, le procès verbal d’une rencontre, d’une assemblée ou d’une conférence de grande taille (régionale ou internationale). Ce mot est d’usage universel et garde toujours sa valeur intrinsèque, quelles que soient les disciplines. En médicine, on parlera du protocole médical pour désigner l’ensemble de règles à respecter au cours d’un traitement ou de certaines opérations. En sciences exactes, ce mot est utilisé pour énoncer les règles et conditions de déroulement d’une expérience. En religion, on parle de protocole religieux pour désigner les normes à observer lors de la célébration des messes. Et les missionnaires catholiques utilisent le livre cérémonial pour désigner le livre protocolaire. Il s’agit d’un document indiquant les règles des cérémonies religieuses catholiques. Le prêtre suit donc les prescriptions du cérémonial. Cette vision est loin d’être fausse. Car, en politique et en diplomatie, le terme « protocole » a pour sens premier ce qui est conforme ou se rapporte aux règles établies en matière d’étiquette dans une cérémonie officielle. Or, qui dit étiquette dit cérémonial, ou le protocole à observer vis-à-vis des personnes importantes ou dicté par le savoir-vivre. Le protocole a pour effet de suggérer l’image d’une réception officielle avec tapis rouge, discours et mondanités lorsqu’on accueille un chef d’Etat par son homologue. Lorsque deux ou plusieurs chefs d’Etat et autres autorités nationales (Roi, empereur) et internationales se rencontrent en grand apparat pour une visite officielle, le protocole renoue avec ses origines les plus lointaines et les plus authentiques :« Le protocole est l’ensemble des règles objectives de classement hiérarchique établies en considération des fonctions exercées, indépendamment des qualités personnelles des individus qui les exercent, et destinées à prévenir les conflits entre eux dans le cadre de cérémonies officielles »98. L’importance des règles, des rites et des symboles destinés à marquer les rangs s’appelle le protocole. Ce dernier exige d’avance un ordre des préséances, selon les lieux et les circonstances, et de la composition exacte de sa délégation. Les règles destinées à marquer les rangs demeurent les signes de politesse et de politiques essentiels. Le protocole, appelé également « cérémonial », est une célébration caractérisée par un ensemble 98
Guide pratique du protocole sénatorial, Janvier 2008, Paris, p5.
217
strict de règles codifiées. Ce terme d’usage, courant jusque vers 1850, s’est effectivement forgé à l’occasion des rencontres entre monarques absolus, souverains, empereurs, etc. Les pratiques protocolaires liées à ce type d’événements, qu’il s’agisse de signer un traité, de négocier la paix ou de conclure une alliance, remontent au temps les plus reculés et se retrouvent dans toutes les sociétés. Dieu seul aurait justifié l’universalité et la constance du protocole. Il savait se plier au cérémonial traditionnel. Le protocole suppose également un recueil de règles et pratiques à observer en matière d’étiquette, de préséances, dans les cérémonies et les relations officielles. Qu’il s’agisse du protocole privé, du protocole officiel, du protocole diplomatique, tous ont pour objet de sauvegarder dans leurs limites de pouvoir ou dans chaque circonscription administrative, l’image de marque de leur hiérarchie en privilégiant les rapports hiérarchiques qui existent entre les personnages civils et officiels y exerçant leurs attributions ou qui y sont de passage dans l’exercice privé et officiel de leur charge. Le protocole diplomatique et le protocole privé ne franchissent pas les limites du protocole officiel. Au-delà de leur périmètre de revendication, ils sont relayés par le protocole officiel. Le protocole officiel, dit protocole d’État, concerne les cérémonies officielles, auxquelles les participants sont appelés à figurer en raison de leur rôle dans les diverses activités de l’Etat. Déroger aux impératifs ou aux dispositions du protocole d’État serait attenter à la sécurité et à l’ordre interne. Le respect des dispositions protocolaires est de stricte application. Toute modification à l’ordre protocolaire est un manquement grave et appelle une demande d’explication et, de surcroît, oblige des excuses sérieuses et, au besoin, une réparation dans la vie mondaine : ni le sexe, ni l’âge, ni les distinctions honorifiques ne sont pris en considération. Le protocole officiel sert à régler les relations officielles entre les officiels et /ou les officiers d’un même Etat. Les personnes ne disposant pas de titres officiels n’y sont pas incluses. En effet, les rapports entre Etats ne peuvent être fructueux que s’ils se déroulent dans le cadre d’une certaine forme d’organisation acceptée par tous, qui comporte le respect réciproque des lois et des coutumes des autres pays. C’est dans ce cadre qu’intervient le protocole diplomatique qui impose la courtoisie qui doit présider aux rapports entre hommes de bonne foi et ce, pour favoriser le développement du monde pacifique et conciliateur, des relations internationales. Le protocole privé est utilisé par une personne morale ou physique qui manifeste une considération ou une politesse affectée à une manifestation. La personne physique ou morale voulant suivre les règles ou édicter des normes lors d’une célébration solennelle autour d’un événement particulier de la vie sociale, économique, scientifique, politique, etc. peut se servir du protocole privé. La plupart des incidents diplomatiques, voire des frictions dans les relations interétatiques, résultent de l’ignorance des usages et des règles protocolaires issues des membres des missions diplomatiques que de celle des fonctionnaires et autorités de l’État accréditaire. Or, les 218
règles protocolaires sont de stricte application ; elles doivent être appliquées sans faille aussi bien par les fonctionnaires privés que diplomatiques, consulaires et étatiques. Dans chaque organisation, il existe un chef qui incarne l’autorité supérieure, comme dans tous les pays du monde les autorités suprêmes, les chefs d’États, les rois et empereurs occupent par définition la première place. La prééminence de leurs fonctions les y place naturellement. Ils sont au dessus de la mêlée, de leurs sujets ou de leurs citoyens. Toute autorité vient de Dieu, dit-on. Or, un peuple s’identifie toujours à ses héros, à ses grands hommes, bref, à ces êtres d’exception qui disposent d’un plus qui le distinguent de leurs semblables et grâce auquel la magnanimité du destin les place au-dessus de tous. Cela entraîne le respect strict de la préséance. Comme il est important au peuple de n’être gouverné que par un seul Chef, comme garant de la nation, il lui est important aussi que celui qui incarne cette fonction soit élevé de telle sorte au-dessus des autres, qu’il n’y ait personne qui puisse se confondre ni se comparer avec lui. Le plus souvent, c’est sur les préséances et les rangs que le peuple mesure leur considération, leur respect et leur obéissance. Face à un homologue, c'est-à-dire un égal, le souverain ou le Chef de l’Etat d’un autre pays, les deux parties acceptent de se plier à un code acceptable qui n’est rien d’autre qu’un ensemble de règles et rituels, de formalités et de solennités qui constituent le protocole. Depuis 1963, la convention de Vienne sur les relations diplomatiques fixe les usages protocolaires dans le moindre détail. Il s’agit d’un consensus de l’adaptation et d’actualisation des usages du cérémonial à travers les années. Ceci laisse dire souvent que : ! le protocole est le fruit des relations internationales, ! la politesse est celui des relations sociales et enfin ! la galanterie et le savoir vivre sont le fruit de l’animation culturelle. Ces divers comportements issus de ces trois disciplines ont pour but la facilitation interculturelle. L’objectif primordial étant l’organisation des manifestations ou des rencontres dans le cadre de la convention unanimement acceptée des échanges culturels et politiques pacifiés entre individus et communautés. En général, les conclusions des entrevues entre Etats doivent être heureuses pour qu’elles donnent lieu à la ratification de textes, à la conclusion des mariages, à des jumelages, à l’échange de cadeaux, à l’échange de serments et à des déclarations conventionnelles. Ne dit-on pas que les rapports entre États ne peuvent être fructueux que s’ils se déroulent dans le cadre d’une certaine forme d’organisation acceptée conjointement, dans le respect réciproque des lois et des coutumes des autres pays. Cela exige une ambiance morale acceptable, des conditions matérielles dignes de soi, des prérogatives, des privilèges et des immunités de droit. Voilà pourquoi, on exige au protocole d’état de la délicatesse dans 219
l’exercice de ses fonctions qui, du reste, sont considérées comme métier de « zéros faute ». Donc, l’erreur ne lui est pas permise. Du point de vue pratique, quatre caractères du protocole méritent d’être soulignés : ! Le protocole est un réducteur d’incertitude et un obstacle à l’arbitraire : l’application des règles objectives de classement protocolaire dissipe bien des hésitations et permet d’écarter les considérations subjectives qui mèneraient à privilégier tel individu par rapport à tel autre. ! Le protocole est un art de l’effacement : son efficacité se mesure à l’aune de son absence de visibilité et le protocole a parfaitement joué son rôle lorsque la cérémonie s’est déroulée sans incident. ! Le protocole est un art de préparation de l’imagination. Pour atteindre le résultat escompté, il faut avoir préalablement préparé le prévisible en fonction de toutes les informations disponibles, mais il faut également avoir imaginé l’imprévisible. ! Le protocole n’est pas un art dispendieux : il ne nécessite aucune dépense par lui-même et sa raison d’être, qui est de préserver la dignité des manifestations officielles en octroyant à chacun le traitement qui lui est dû, peut être obtenu sans engagement financier particulier autre que la rémunération de celui qui en a la charge99. Si par rapport au revenu national des pays occidentaux, le protocole est un art non dispendieux, par contre en Afrique, il n’en est pas le cas. Il est vrai que jadis, les sociétés traditionnelles africaines étaient organisées telles que le protocole royal et coutumier n’avait pas besoin de soutiens matériels et financiers pour l’organisation des audiences et des manifestations culturelles. Les us et coutumes ayant définies au préalable les normes et usages. Les charges matérielles et financières liées à ce service étaient presque insignifiantes. C’est la découverte de la monnaie, avec la société marchande, qui aura provoqué les besoins dispendieux. Depuis lors, dans les états africains modernes, le protocole est devenu un art qui est soutenu par de gros moyens et qui provoque de grosses dépenses d’organisation. Ainsi, l’influence du modernisme et de l’évolution technologique aura également contribué largement à la transformation du protocole d’aujourd’hui par rapport aux besoins sociaux et de mondanité. I.2. Le protocole aujourd’hui Comme dans beaucoup d’États du monde, le protocole d’État en République Démocratique du Congo fut durant belle lurette l’apanage du 99
Guide pratique du protocole sénatorial, Janvier 2008, ibidem. 220
Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale. Cette dynamique des anciens régimes était fondée sur la centralisation des institutions nationales ou de l’État, ce qui conférait au Ministère concerné la prétention officielle du monopole de ce service. D’autre part, les officiels pensaient que les révérences, les usages protocolaires ou le cérémonial n’étaient réservés qu’en matière internationale. Cependant, cette vision empirique a perdu l’éclat dès lors qu’on s’était rendu compte que tout être humain a droit à la considération. Qu’il soit un homme ou une femme, riche ou pauvre, autochtone ou étranger, quelle que soit sa race et sa conviction idéologique et religieuse, cela est égal. Seul le rang social les différencie. De plus en plus, les assemblées nationales ou chambres de Députés et Sénateurs, les ministères, les provinces, les mairies, les Ambassades et Missions diplomatiques, les Entreprises privées et étatiques, etc. ne sont plus dépourvus du service du protocole. Aujourd’hui, toutes les institutions du pays : Président de la République, Parlement, Gouvernement et le Pouvoir judiciaire en disposent à leur guise. Son caractère prestigieux et important a suscité des effets d’entraînement jusqu’aux entités décentralisées (provinces, districts, communes, etc.). A ce jour, chaque pays organise à sa façon le service du protocole, de sorte qu’il réponde aux aspirations des hôtes de marque ou au prestige de la nation ou de l’État. Alors que jadis, c’est le ministère des Affaires Etrangères qui désignait ou affectait les agents du protocole dans ces services publics de l’État, aujourd’hui le clientélisme politique tend à ramener ce poste de travail qui requiert des formés ou des techniciens en une fonction politique. En République Démocratique du Congo, il existe au Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération Internationale une Direction du protocole d’Etat qui s’occupe de la facilitation et de l’accueil des hôtes de la République ou du Gouvernement, en collaboration avec les services spécialisés de la Présidence de la République et les chancelleries ou ambassades accréditées au Congo. Il existe également un Chef du protocole d’État présidentiel, qui coordonne les services du protocole présidentiel. En principe, ce service est censé s’occuper du Chef de l’Etat et de ses hôtes, en plus des membres de son cabinet officiel. Le Chef du protocole est assisté par des collaborateurs et peut recourir à chaque instant à la collaboration des services de son homologue du Ministère des Affaires Etrangères lors de grandes cérémonies et des visites officielles. La liste civile du Président de la République est gérée par la maison civile du Chef de l’Etat. En principe, elle ne s’occupe pas seulement des amis ou relations personnelles du Président de la République, mais aussi de la famille biologique et étendue du Chef de l’État. De droit, sont à la disposition de la maison civile de la République, tous les membres de famille directe (1er degré) des anciens chefs d’État du pays encore en vie et ceux qui sont décédés. Dans les états qui sont des 221
royaumes et des empires, en plus de la famille royale ou impériale, les familles directes des anciens premiers ministres sont inscrites également au registre de la maison civile de l’Etat. A ce jour, chaque état organise son protocole à sa manière, tout en s’inspirant des modèles des autres et du modernisme en fonction de l’évolution mondiale. Le Chef du protocole d’état a rang d’Ambassadeur, qu’il soit du Ministère des Affaires Etrangères ou de la Présidence de la République. La maison militaire du Président de la République s’occupe des hôtes et des affaires liés aux militaires, en collaboration avec le Ministère de la Défense Nationale et des Anciens combattants. Le Protocole présidentiel est censé s’occuper des facilitations y afférentes et peut affecter, provisoirement ou définitivement, du personnel qualifié aussi bien à la maison civile qu’à la maison militaire du Président de la république pour garder le prestige ou l’image de marque du Chef de l’Etat. Le Parlement (la chambre haute et basse), la primature et les différents ministères disposent également de leurs services du protocole. Le protocole militaire a des spécificités relatives à son cérémonial mais demeure assujetti aux principes universels édictés par le protocole d’état. Les cérémonies de prise d’armes, de décorations militaires, de parades militaires, etc. ont certaines particularités propres à leurs genres. Actuellement, les différents services publics recrutent les membres du protocole sans tenir compte des exigences du métier, ni des critères de sélection. Ceci amenuise la valeur du métier du protocole et pousse à chaque instant aux fautes d’éthique et de déontologie professionnelle. Au sommet de l’Etat, ne doit se trouver que l’excellence et non la médiocrité. Le recyclage ou la formation permanente des services du protocole devrait préoccuper tout le monde, car toutes les organisations sociales, même les confessions religieuses les emploient de plus en plus. Le monde moderne est de plus en plus exigeant, surtout en matière de visibilité, de respect de préséances et de normes protocolaires. En principe, le protocole ne peut pas se confondre avec les relations publiques, qui sont chargés de la communication interne et externe des organisations ou des entreprises. Le protocole français est d’essence politique : son origine monarchique n’a pas empêché la République de le modeler selon ses valeurs. C’est pourquoi, il reste si présent dans toutes les manifestations de la vie publique. En France, on retrouve également presque le même système, nous avons un seul chef du protocole qui coordonne le protocole d’État ; il est assisté par une quarantaine de collaborateurs. Au regard des sensibilités politiques de la France, sont souvent dissociés, d’une part, le protocole de la Présidence de la République ou de la cour et celui du Gouvernement. Quoiqu’il en soit, son fonctionnement répond aux canons universels. C’est parmi les protocoles du monde les plus aguerris, organisés et élevés. Pour la France, avoir un seul 222
chef du protocole est un grand avantage, car, il permet d’obtenir une grande efficacité, une meilleure diffusion de l’information. Le Général De Gaulle, si attentif aux questions d’étiquettes et si désireux de mettre en avant la prééminence de l’Elysée sur le gouvernement, avait tenté d’installer un service de protocole indépendant à l’Elysée, mais n’y est pas parvenu. On lui a opposé que le dédoublement du Protocole d’État était d’essence monarchique. En 1961, il y a eu affectation d’un agent, puis trois agents après. Le Ministère des affaires Etrangères a défendu farouchement, mais en vain, son privilège, partant du principe que les relations avec les dirigeants étrangers, qui constituent le cœur même de l’activité protocolaire, ne peuvent relever de deux services séparés et, en l’espèce, rivaux. La raison a triomphé sur le cœur, au point où aujourd’hui, cela ne pose plus problème. A ce jour, un bon nombre d’agents du protocole se trouvent délégués à la Présidence de la République à l’Elysée, d’autres agents exercent dans les locaux des affaires étrangères et de la coopération. Jadis, il n’existait pas d’antenne du protocole d’État à l’hôtel de Matignon, près du premier ministre. Les institutions françaises considéraient qu’en matière internationale, le rôle du Président de la République primait sur celui du Premier Ministre. L’hôtel de ville de Paris occupe une place particulière dans les activités protocolaires. Hormis le fait qu’il constitue une étape obligatoire pour les Chefs d’Etats en visite officielle, il joue un rôle d’animation centrale dans la capitale où ont lieu, au quotidien, un nombre considérable de manifestations à caractère public, soit sept cent cinquante par an : cérémonies patriotiques, réceptions de délégations, déjeuners et dîners, colloques, congrès, concerts, inaugurations de rues et des places, commémorations, etc. Son service de protocole compte trente cinq agents qui ont autour d’eux une foule de collaborateurs et de personnel spécialisés, tels que les photographes, les interprètes, etc. Il a également en charge les visites privées des chefs d’États étrangers en déplacement à Paris pour une manifestation précise : par exemple, l’inauguration par le président égyptien MOUBARAK de l’exposition consacrée à Alexandrie au Petit Palais en 1998. Le maire de Paris est, sans doute, après le Président de la République de la France, le personnage public le plus sollicité à cause de ce bouillonnement d’activités100. A ce jour, d’une manière pratique, le protocole sénatorial et parlementaire est cordonné par le Bureau du sénat en collaboration avec le service des Relations Internationales. 100
LECHERBONNIER Marie France, Op. Cit, pp113, 114.
223
En Belgique, on ne compte pas moins de 4 services de protocole affectés au Palais royal pour les activités de la cour. Le Ministère des Affaires étrangères a son protocole qui s’occupe des visites officielles et de la coopération internationale. Tandis que le protocole du Ministère de l’intérieur s’occupe des cérémonies nationales. Le protocole du ministère de la Défense, quant à lui, s’occupe des cérémonies militaires. N’empêche, cette séparation d’attributions aboutit à un bon résultat et crée l’émulation. Les performances et innovations réalisées dans ces services de protocole permettent aux uns et aux autres de s’améliorer davantage. La formation permanente des membres de ces services apporte du jour au lendemain une valeur ajoutée aux services de protocole Belge. En Italie, le protocole d’état suit également ce modèle libéral. Quand bien même il apparait comme un domaine réservé aux seuls chevronnés en la matière, il suit les standards existants. Le protocole n’est pas un métier des dilettantes, car les portes de la prison sont ouvertes aux aventuriers en la matière. La structure protocolaire italienne est souple et moins pléthorique. Le protocole d’État italien utilise, en plus des services du gouvernement et présidentiel, un service autonome chez le souverain pontife. Les papes qui se sont succédé au Vatican (à Rome) ont utilisé d’autres clergés gradés aux fonctions de protocole. La plupart de ces fonctions sont réservées aux évêques et non aux jeunes prêtres. Ce choix est guidé par l’expérience, la compétence et le sens élevé de discrétion. L’église catholique est structurée au point que son organisation est complexe et développée. Ses usages protocolaires remontent depuis sa genèse et se sont rependus au monde selon son développement et celui du christianisme en général. L’essence protocolaire de l’église catholique le place au rang de champion du monde en protocole événementiel. C’est dans les cultes religieux et dans nos familles respectives que l’on reçoit les premières notions d’étiquette ou du protocole. Voila pourquoi Rome est jugée jusqu’à ce jour comme berceau du protocole. Quoique l’Allemagne et l’Italie aient connu des aventures totalitaires (la dictature), ils se mettent toujours en scène de façon spectaculaire. Ils pratiquent, en relation, un protocole très simplifié, alors que la cour espagnole s’oblige à un faste discret. D’une manière générale, le service du protocole est censé travailler pour tous les officiels. C’est un poste administratif et non essentiellement politique. Cependant, certains membres du gouvernement confient expressément, tantôt par ignorance, l’organisation des activités ministérielles représentatives, y compris de leurs déplacements, à leurs chefs de Cabinet et/ou aux Secrétaires particuliers. Cette pratique n’est pas conforme à leurs statuts et aux usages protocolaires et peut essuyer des échecs. Certaines chancelleries s’abstiennent ou se réservent le droit de collaborer avec des 224
personnes non habilitées en la matière d’autant que le métier du protocole a son éthique et sa déontologie. L’importance que revêt le poste de Chef du protocole d’Etat fait du faisant fonction un collaborateur très visible. Il est l’un des collaborateurs le plus proche et le plus assidu auprès du Chef. Il est sensé gérer l’agenda du Chef. Il participe étroitement avec tous les autres membres du cabinet à la gestion de la carrière du Président de la République. Au regard de la loyauté du Chef du Protocole présidentiel, il est de coutume au Chef de l’Etat de promouvoir son collaborateur immédiat en l’élevant plus tard à des très hautes fonctions politiques ou diplomatiques. I.3. Rôle des services du protocole Les services du protocole ont un rôle majeur dans la gestion de la liste de personnalités civiles, politiques, militaires, nationales et étrangères. Lors des manifestations, le protocole classe ces éminentes personnalités par ordre de préséance. Lors des événements publics, le protocole accueille et oriente les différentes personnalités aux endroits réservés. Il établit le plan de table en fonction des données issues de l’intendance et d’autres services, fixe l’ordre des tribunes ou celui des cortèges, fait les réservations pour les voyages, etc. Il lui revient de guider les choix en matière de préséance en fonction de l’importance des événements et des personnalités présentes. Les activités protocolaires exigent une parfaite maîtrise des moyens et des horaires. Son rôle primordial est la facilitation de services. Les visites de hautes personnalités, les réceptions officielles, les visites d’État, les réceptions d’accréditation de chefs des missions diplomatiques ou les dépôts des lettres de créance, la cérémonie de fin de mandat des ambassadeurs et d’autres hauts fonctionnaires, l’organisation des cérémonies nationales, l’organisation des voyages du Gouvernement, du Parlement et Sénat, l’organisation des voyages et tournées locales, nationales et internationales du Chef de l’Etat et d’autres autorités de sa suite. Toutes ces manifestations sont l’apanage du Protocole d’Etat. Le protocole organise le programme, suit les manifestations, les cérémonies et les réceptions accompagnant le train de l’État. Il assure une liaison constante avec les sphères politiques. Les services du protocole s’appuient sur les intendants de palais présidentiels ou nationaux pour la réalisation des dîners, pour les éventuelles décorations des sites, la conservation de collections, l’entretien des matériels, l’achat des cadeaux, etc. Tout au long de leur vie professionnelle, les hommes d’Etat sont constamment sollicités par des obligations liées à leurs fonctions publiques et d’États. Ils ne disposent guère de vacances pour gérer rationnellement leur emploi de temps. Leurs déplacements, leurs discours, leurs séjours à l’étranger, leurs temps libres ne sauraient être gérés sans l’assistance permanente d’un agent de protocole qui, en principe, leur indique où ils doivent se rendre, à quel moment apparaître au public, pourquoi et qui faut-il 225
recevoir, à quelle place s’asseoir, à quelle tribune parler, etc. Ne pas savoir coordonner ces tâches nobles est un crime de lèse majesté, dirait-on au pays du roi et les services de sécurité s’en charge. Aucune sortie du Président de la République, même à titre privée, ne peut s’effectuer sans les dispositions protocolaires. Dans tous les pays du monde où règne le régime présidentiel, même semi-présidentiel, le Chef de l’Etat étant une personnalité de haute marque, il coiffe tous les « VIP » en tant qu’institution. Au regard de ces révérences, l’opinion publique estime que le Président de la République ne s’appartient plus et est considéré comme un personnage clé pour la paix et le développement du pays. Au regard de la noblesse des tâches et fonctions qu’il assume, il lui faut protection et obéissance par rapport à son rang. Dans les pays où règne le roi et l’empereur, le peuple les considère comme des bijoux nationaux faisant partie du patrimoine de l’humanité. C’est le premier citoyen du pays et sa femme de droit se trouve être la première dame du pays. Alors que le roi et l’empereur ne sont pas éligibles à leurs fonctions ou statuts, le président par contre règne ou dirige le pays par mandat. Ainsi, il est appelé selon la marque de révérence lui attribué « Excellence », par exemple, afin de témoigner une marque particulière de respect envers lui, alors que ce titre honorifique n’est utilisé que pour qualifier les ambassadeurs, les ministres, les évêques et les archevêques dans d’autres cieux. Tandis que dans les Royaumes et les Empires, ce sont les Rois et les Empereurs qui détiennent les pouvoirs absolus et sont appelés des « Eminences ». Leur terme distinctif est « Sa Majesté ». Généralement, les élus du peuple sont désignés par le terme « honorable », pour les distinguer de la population et cela, même en fonction ou à titre honoraire. La structure organisationnelle du protocole ne peut qu’être simple d’autant que sa mission première est de codifier, normaliser l’organisation et de simplifier la tâche dans l’organisation des événements ou des manifestations. Le protocole dispose d’un chef du protocole qui coordonne tous les services à sa disposition. Le protocole est à la fois un art et une science. L’art du protocole exige la maîtrise des goûts et couleurs. C’est donc une culture en soi. La maîtrise de mœurs et coutumes protocolaires fait appel à la science. Car, le protocole exige l’excellence dans la maîtrise des tâches. Cela implique la maîtrise des objectifs poursuivis et des méthodes à utiliser. D’où, la maîtrise de l’apport technologique en vue de mieux faire. Un bon chef du protocole est cette personne qui maîtrise au plus haut point les techniques d’organisation de manifestation. C’est, entre autres, à la fois un bon meneur d’hommes et un bon catalyseur, car il doit maîtriser les techniques d’animation. « Lors d’un dîner officiel, le Conseiller diplomatique et le Directeur de cabinet regardent attentivement les plans de table. Cela peut même remonter jusqu’au Président de la République ».101 Le chef du 101
LECHERBONNIER Marie France, Op. Cit, p146. 226
protocole doit savoir exploiter les ressources humaines à sa disposition. Il a la responsabilité de bien traiter tous les invités. Par conséquent, il doit travailler avec ses collègues de service et ses collaborateurs dans l’organisation des tables, dans le choix de décorations florales du lieu de la manifestation, dans la détermination des plats qui seront servis, dans le choix de cadeaux, dans les réservations de voyages et hôtels, etc. « En un mot, plus on est nombreux à regarder un plan de table, moins on commet d’erreurs. Il faut en particulier veiller à ce que deux personnes entretenant de mauvaises relations ne soient pas assisses côte à côte ».102 Au japon, le chef du protocole est appelé : grand chambellan. Il est recommandé au protocole de gérer parfaitement l’ordinaire et de maîtriser avec sans froid l’extraordinaire. L’homme du protocole sait s’effacer au moment opportun avec discrétion, bien qu’il figure toujours au premier plan des cérémonies publiques. Jamais, il ne doit oublier que sa seule fonction légitime est sa présence à cet endroit. D’où, il doit être un homme posé, intelligent, courtois, discret, visionnaire et plein de sens de responsabilité. La noblesse de ses fonctions l’expose et lui exige la sobriété, la délicatesse dans la prise de décision. Il doit se choisir des collaborateurs compétents, consciencieux et pleins de probité morale. Sans quoi, les fautes d’éthique et de conscience professionnelle de ses collaborateurs lui seront imputées naturellement ou auront des répercutions sur sa profession. Or, cela peut conduire à des incidents d’états ou diplomatiques. Le chef du protocole doit être un homme capable de faire preuve d’autonomie dans l’acte de décision, car, face à un impondérable, il lui faut réagir immédiatement sans avoir le temps d’en référer à sa hiérarchie. Souvent, il doit faire preuve de fermeté, y compris face à des interlocuteurs très hauts placés, auxquels il convient de savoir refuser certaines exigences irréalisables ou incompatibles avec les règles du protocole. Le chef du protocole est secondé par des responsables de services : d’accueil et séjour, du secrétariat, des visites, réceptions et cérémonies, de la chancellerie et voyage. Chacun connaît la description de ses tâches. Tous les services commis au protocole sont indispensables et collaborent pour une tâche commune. Il n’y a pas de services plus importants que les autres. Pour raison d’efficacité, ils peuvent éclater en cellules ou sous commissions, tout en gardant le Job description. I.3.1. Le secrétariat du protocole En plus du rôle traditionnel d’un secrétariat, celui du protocole a pour rôle spécifique : de récolter et d’enregistrer les courriers et les audiences. Il se charge de les faire parvenir aux destinataires et de soumettre les audiences pour appréciation à qui de droit. Il élabore les cartons d’invitation selon les 102
LECHERBONNIER Marie France, Op. Cit, p147. 227
instructions de la hiérarchie et procède à leur dispatching. Le Chef du protocole étant le gestionnaire attitré de l’agenda des audiences du Chef de l’Etat, c’est lui qui fait le premier tri des audiences, de concert avec le Directeur de Cabinet du Président de la République. Le Chef du protocole présidentiel se charge d’informer les invités dont les audiences sont certifiées par le Chef de l’Etat. Il choisit le canal par lequel transmettre l’information selon le rang des invités. Ainsi, il peut le faire de bouche à oreille, par téléphone, par correspondance, par courrier électronique, etc. et, pour certains officiels, obligatoirement par note verbal ou par voie diplomatique. Une fois la planification des audiences après les avis et considérations des concernés terminée, il établit l’horaire hebdomadaire et mensuel. L’agenda du Chef étant toujours chargé, certaines audiences peuvent être projetées trimestriellement, semestriellement voir même annuellement, en vue d’éviter la saturation. Gérer les audiences d’une République n’est pas tâche facile. C’est pour cette raison que, sur instruction du Président de la République, certaines audiences sont orientées vers les membres du cabinet du Président de la République et d’autres sont ipso facto dirigées vers le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement. Les services du protocole se chargent de l’exécution du programme selon leurs attributions, et celui d’accueil invite à tour de rôle les hôtes selon les disponibilités du visité et des visiteurs. Cette disponibilité est indispensable, car le chef peut retarder ou anticiper certaines audiences, en plus, il y a des invités impromptus qui viennent toujours en retard. Aussi, en dernière minute l’un (visité) ou l’autre (visiteur) peut ne plus être disposé pour raisons diverses (santé, urgence d’état, accident, catastrophe, etc.). C’est encore au Chef du protocole de prévenir le Chef de l’Etat ou les invités de la modification du programme. Pour certains hôtes très importants, il revient au responsable du protocole d’État de rappeler et de confirmer quarante huit heures avant l’audience auprès du Chef et auprès de l’hôte de marque ou à travers ses services. Le report d’un rendez est un acte normal et ne doit pas être compris négativement. L’homme propose Dieu dispose, dit-on. Un bon visiteur, à l’instar d’un bon protocole, doit faire un bon usage du téléphone. Pour Jean Marie Roussignol et Jacques Gandouin : « il faut donc user du téléphone avec discernement, en particulier lorsqu’on veut communiquer avec un responsable, une personnalité, dont la position laisse présumer qu’elle est très occupée. Dans ces cas là, il convient de s’adresser au secrétariat de la personne que l’on veut joindre plutôt qu’à celle-ci, même si l’on connaît sa ligne directe du téléphone. La secrétaire particulière a reçu de son chef des instructions relatives aux visites et appels téléphoniques et doit pouvoir fixer un rendez vous, répondre à certaines questions ou aiguiller sur la personne compétente, prendre note des éléments de la demande, ce qui facilitera une
228
communication ultérieure et, à la limite, décider si elle doit déranger son chef pour une communication importante ou urgente »103. I.3.2. Le service d’accueil et séjour Ce service s’occupe essentiellement de l’accueil des visiteurs locaux et étrangers. Les agents qui y sont préposés sont censés propres, accueillants, joviaux et dotés des capacités d’écoute et des connaissances générales. La maîtrise du fonctionnement de l’institution d’accueil est exigée d’autant que le service d’accueil reçoit les visiteurs de tous genres. L’hôte est sacré, diton. Raison pour laquelle, il est souhaitable de rendre la visite ou le séjour de l’hôte agréable. En toute simplicité ou modestie, les services préposés à la réception et à l’accueil des hôtes se montrent disponibles, humbles, respectueux, simples et polis. Dans certaines organisations respectueuses, la salle d’accueil est prévue pour les visiteurs et les hôtesses d’accueil s’en chargent pour certaines dispositions protocolaires. Les services officiels de hautes personnalités prévoient, en plus de la salle d’accueil, appelée communément salle d’attente, les antichambres. Alors que la salle d’accueil est vaste et destinée à un public large, l’antichambre, quant à elle, est plus intime. Elle est une salle d’attente restreinte capable d’accueillir deux à quatre personnes dans l’intimité, avant d’être reçu par la haute personnalité à l’endroit approprié ou de son choix (au bureau, dans la cour, au jardin, à la résidence officielle, au restaurant, au salon d’honneur, etc.). Les grandes personnalités préfèrent recevoir leurs invités de marque dans des conditions particulières en vue de témoigner leur sympathie. Dans la tradition africaine, l’accueil demeure une valeur fondamentale sur laquelle est basée toute notre culture, notre vie et notre dignité. Le service d’accueil doit laisser la première et bonne impression aux hôtes. Il a pour tâche également l’orientation des visiteurs aux endroits prévus pour le stationnement des véhicules. L’organisation des parkings pour un bon stationnement et une bonne disposition du charroi relève des attributions du service d’accueil et de l’intendance. L’installation et l’orientation des hôtes vers les salles d’attente appropriées, l’escorte des hôtes selon la préséance, la mise en place des invités dans les salles d’attente en attendant d’être reçu par l’autorité, la mise en place des invités au lieu de la manifestation ou cérémonie publique, l’accompagnement des invités à l’entrée et à la sortie de l’audience, l’identification des invités et l’examen de la présence douteuse et non souhaitée sur le lieu de la manifestation font partie des compétences de ce service. Pour raison de commodité, il est souhaitable que le personnel d’accueil soit multilingue. C'est-à-dire maîtriser au minimum deux langues internationales. Les services d’accueils sont 103
. GANDOUIN Jacques et ROUSSIGNOL Jean Marie, OP. Cit, p103. 229
composés des hôtesses qui assument pleinement leur rôle des agents du protocole. Les règles d’accueil exigent que tous les visiteurs privés ou officiels de grandes personnalités soient annoncés avant d’être reçu. Une de plus grande faute d’éthique et de déontologie professionnelle des agents du protocole serait de présenter un visiteur inconnu ou non annoncé auprès de l’autorité. Il est recommandé au protocole de garder ou de tenir la salle d’attente ou d’accueil confortable, très propre et disponible. La salle d’accueil doit disposer des installations sanitaires très hygiéniques et propres. Les services devront mettre à la disposition des visiteurs des journaux, des livres, des revues dans la mesure où ils s’y intéressent. Le protocole peut converser avec les visiteurs sans pour autant imposer sa présence continuellement. Il est également prohibé, entre autres, aux membres du protocole de quémander un service, un pourboire, un cadeau, de l’argent ou un avantage au visiteur, même si ce dernier lui est familier. Le protocole d’État s’évertue à prendre des dispositions avec les services de l’intendance pour restaurer et renouveler régulièrement les dispositions matérielles de la salle d’attente (changement du mobilier, téléviseur, vidéo, conditionnement d’air, le frigidaire, etc.) Il serait aberrant qu’un hôte sollicite de l’eau à boire et qu’il n’en trouve guère, surtout que nous sommes dans un pays au climat tropical. L’eau est un besoin élémentaire que le visiteur ne doit pas manquer dans la salle d’attente. Les hôtesses d’accueil ont pour entre autres pour rôle de subvenir à ce besoin des visiteurs, elles doivent rester attentives aux besoins et aspirations des visiteurs. L’accueil des hôtes de marque a un caractère spécifique au point d’avoir des dispositions spéciales ou particulières édictées par le Chef du protocole. Il existe des salles d’attente VIP réservées à ces éminentes personnalités et des parkings réservés pour leurs escortes. Les réservations des chambres d’hôtel ou résidence de passage, les réservations des véhicules et /ou location des véhicules sont faites par les services d’accueil en collaboration avec les services de l’intendance selon la durée de séjour ou de la manifestation. En concertation avec l’intendance, le service d’accueil et séjour indique les hôtes ou les met à la disposition de services habilités pour certaines dispositions relatives aux lieux d’hébergement et restauration si possible pour le séjour des hôtes lors des événements de taille. I.3.3. Le service de visites, cérémonies et réceptions Ces services ont pour tâche principale l’organisation systématique des manifestations. Le personnel qui y est affecté s’évertue à la mise en application du programme de la manifestation. Il part de la conception jusqu’à la réalisation proprement dite de la cérémonie. C’est ce service qui conçoit le programme et établit le projet de la liste des invités selon les catégories et propose la mise en place selon le plan de la manifestation. Il met le programme à la disposition des hôtes et désigne le maître de la 230
cérémonie. Il met en chantier le programme de visite des hôtes et assume le suivi jusqu’au bout du séjour des invités. L’intendant prépare matériellement la réception et le service protocolaire oriente les hôtes jusqu’au lieu de la réception. Toutes questions liées à la visite, à la réception et aux cérémonies sont traitées par ce service du protocole. Leurs avis et observations durant les réunions techniques sont pris en compte pour une meilleure organisation de la manifestation. Ainsi, ce service guide le choix en matière de présence en fonction de la taille de la manifestation, fixe les horaires d’arrivée. Les visites d’accueil, les tournées nationales et internationales ne s’improvisent pas, elles sont programmées et budgétisées avant d’être organisées. Elles sont toujours accompagnées des réceptions et des cérémonies qui ne sont ni gratuites, ni faciles à réaliser. Les services habilités à ce propos travaillent en connivence avec les autres services selon que les besoins l’exigent. Le service du protocole ne peut pas évoluer en vase clos, il doit être ouvert et souple, pragmatique et correct. Les activités protocolaires exigent une parfaite maîtrise des tacts, moyens et horaires. L’application stricte des exigences d’étiquette et de préséance lors de la cérémonie et réceptions est l’apanage des services du protocole. La coutume définit les rangs et les usages, des guides professionnels prévoient tout dans le détail, enfin la « mémoire administrative » tient un registre de tous les cas de figure susceptibles de surgir. Le placement des personnalités dans les tribunes est effectué sur un plan-type préparé par ce service du protocole. En se basant sur les archives des années antérieures et encore les règles de préséance s’y appliquent dans toute leur rigueur. I.3.4. Le service de chancellerie et voyage Ce service s’occupe de la facilitation pour les voyages à l’étranger et à l’intérieur du pays pour certaines délégations officielles et pour le Président de la République. Ce service a des tâches complexes, aussi délicates que discrétionnaires. Beaucoup de gens n’appréhendent pas qu’il soit le premier à savoir les intentions de voyage à l’étranger du Président de la République. Il s’évertue à faire les préparatifs de voyage à travers les missions consulaires et diplomatiques. Le seul acte de dépôt de passeports à l’ambassade pour l’obtention des visas de voyage officiel constitue, pour la mission diplomatique, une confirmation d’un voyage dans ce pays respectif et fait déjà l’objet des signes forts ou messages d’État indirects (note verbale). La réservation des places auprès des compagnies aériennes de transport ou des sociétés de transport terrestres pour les voyageurs en mission d’avance et ou officielle à l’intérieur et à l’extérieur du pays se fait par le service de chancellerie et voyage. La gestion en amont et en aval de tous les déplacements du Chef de l’Etat à l’étranger est tributaire de ce service. Aucun membre de la délégation officielle ni privée ne peut se déplacer à l’étranger sans obtenir le visa de l’ambassade ou mission 231
diplomatique de ce pays d’accueil. Les formalités d’obtention des visas se font plusieurs jours avant la date du voyage. Certaines chancelleries exigent le dépôt des dossiers deux à trois semaines avant voire même des mois d’avance. Les conditions d’obtention des visas sont fixées par les chancelleries des ambassades accréditées au pays. Le visa ne peut être apposé que dans un passeport correspondant en cours de validité. Il n’est accordé qu’aux personnes dont les dossiers ont été jugés valables ou complets. Le visa peut être à courte durée c'est-à-dire allant de un jour à moins de trente jours de séjour et/ou à longue durée allant au-delà d’un mois ou d’une année. Généralement, les visites officielles et les visites d’état ne posent pas assez de problèmes et ne sont pas assez conditionnées. Il suffit d’avoir un ordre de mission officiel et valable à charge du trésor public ou d’une autre institution crédible justifiant votre séjour et détenir un titre de voyage pour un aller et retour en plus des moyens de subsistance pour le séjour sollicité. Les preuves de réservation du lieu d’hébergement ou de l’hôtel sont exigées également en plus de la présentation de deux photos passeports après avoir rempli les formulaires de demande de visas retirés à l’ambassade ou à l’internet. Le voyageur détenteur d’une autorisation de sortie avec des preuves d’une garantie suffisante de provision en liquide ou dans son compte bancaire peut bénéficier du visa de voyage en déposant un dossier complet selon les conditions fixées par l’ambassade et les services de chancellerie. Actuellement, certaines ambassades, telles que celles de la Belgique, des Etats Unies, etc. exigent également des tests biométriques comme conditions sine qua non avant d’apposer le visa sur le passeport du voyageur ; même pour les missions officielles. Le Président de la République, les membres du gouvernement, les membres du parlement et certains membres de la famille de hautes personnalités dits « VIP » se dérogent de cette obligation. Ce sont les visites privées qui subissent la rigueur et les caprices de toutes les chancelleries occidentales, à cause des immigrations clandestines des populations africaines et asiatiques. Pour la France, on exige des documents complémentaires relatifs à l’objet et aux conditions de séjour. Pour le séjour touristique, il faut prouver par tous les moyens qu’on est touriste en présentant des pièces justificatives en plus des moyens financiers. S’agissant d’un voyage professionnel, il faut prouver ses relations d’affaires avec les entreprises étrangères ou situées sur le territoire en question. Si c’est pour travailler à l’étranger, on exige d’exhiber les documents administratifs et la présentation du contrat de travail en plus. Quant à la visite privée à un résident régulier vivant à l’étranger, on exige, entre autres, l’attestation d’accueil, jadis appelé certificat d’accueil et des garanties suffisantes, c'està-dire des moyens de subsistance suffisants pour séjourner (espèces, chèques de voyage, carte de paiement internationale, etc.) 232
L’expérience congolaise aura démontré que dans le domaine d’immigrations clandestines vers l’occident, ce genre d’opérations étaient favorisées aussi bien par les artistes musiciens à travers leurs productions et/ou leurs tournées artistiques à l’extérieur du pays, que par les pasteurs des sectes religieux à travers leurs tournées de campagnes d’évangélisation. Certains politiciens en ont favorisé aussi par leurs campagnes politiques. A cela, il faut ajouter la complicité de certaines missions diplomatiques qui se retrouvaient dans les opérations retours auprès des commissionnaires et des sociétés de transports aériens. Que des chanceliers n’avons-nous pas vu octroyer des vrais faux visas aux voyageurs (demandeurs), bafouant leurs règles d’éthique et de déontologie professionnelles. Pour voyager à l’étranger, on exige au préalable l’obtention d’un passeport dans lequel on va apposer le visa de voyage. Le passeport est un document ou une pièce administrative certifiant l’identité et la nationalité du porteur, et autorisant ses déplacements partout et surtout à l’extérieur du pays. Le passeport est un document individuel délivré par un Etat à ses ressortissants et leur permettant de franchir les frontières du pays. Généralement, on admet que la femme ou l’homme vivant seul d’utiliser le même passeport pour ses enfants de plus ou moins cinq ans. Leurs photos passeports sont apposées aux endroits réservés. Depuis ces dernières années, ce critère d’âge est revu à la baisse selon les états. Pour les Etats Unis d’Amérique, quel que soit l’âge, le passeport demeure individuel. Ils ont un format spécial des photos passeport qu’ils exigent pour l’obtention du visa. Notons que l’usage d’octroyer les passeports découle du droit des nations à ne pas accorder à des étrangers le libre passage sur leur territoire. Certaines organisations étatiques permettent aux citoyens des Etats membres de circuler librement dans leurs espaces sans passeports. Tels sont les cas de l’Union européenne et de la Communauté des Pays des Grands Lacs (en Afrique centrale),etc. Trois sortes des passeports circulent au monde, à savoir : ! ! !
le passeport ordinaire, le passeport de service, le passeport diplomatique.
Depuis le 01 avril 2009 la RDC a mis en circulation de nouveaux passeports biométriques congolais conformément aux normes internationales. Ces nouveaux passeports remplacent les anciens passeports qu’étaient en circulation (les passeports traditionnels et les passeports semibiométrique). Désormais il existe quatre types de passeports congolais à savoir : le passeport ordinaire, le passeport diplomatique, le passeport de service ainsi que le passeport des pèlerins réservé aux missionnaires et 233
autres religieux. Le passeport ordinaire est de couleur bleu ciel et peut être délivré à tout congolais qui le désire et aux conditions fixées par les services délivreurs (prix Officiel 150$, les formalités administratives 20$). Jadis l’obtention d’un passeport était pour les uns pareil au mystère, le prix officiel n’était pas rendu public, la vente passait par de nombreux intermédiaires et le prix était devenu aléatoire et taxé arbitrairement par les fonctionnaires des affaires étrangères. Les nouvelles dispositions prévoient que les passeports de service ne soient octroyés qu’aux officiels : des secrétaires généraux de l’administration publique, aux fonctionnaires de l’état, aux sportifs qui se rendent en mission à l’étranger ou pour des compétitions, aux administrateurs délégués généraux et aux membres des conseils d’administrations des entreprises publiques et d’économie mixtes. Les épouses et les enfants des bénéficiaires des passeports de service ne pourront plus les bénéficier comme jadis cela été le cas. Quant au passeport diplomatique, il est de couleur rouge. Selon les nouvelles dispositions édictées par le chef de la diplomatie congolaise, pour assurer la bonne distribution à l’étranger, toutes les ambassades et consulats de la RDC sont des centres de capture pour recueillir les informations sur les congolais vivants à l’étranger : demandeurs de passeports. Dans certaines provinces du pays (Bas-Congo, Katanga, ...), fonctionnent déjà d’autres centres de capture d’informations pour demande d’obtention des passeports. Ces informations seront ensuite renvoyées à la centrale qui se trouve au Ministère des Affaires Etrangères. En même temps les visas congolais sont annoncés standardisés et codifiés à partir de la République Démocratique du Congo. Les anciens passeports ordinaires sont valables jusqu’au mois de septembre 2009, tandis que les passeports diplomatiques et de service sont valables jusqu’au 30 juin 2009. En RDC, depuis toujours, le passeport ordinaire est de couleur bleu ciel, tandis que le passeport de service est de couleur verte. Quant au passeport diplomatique, il est de couleur rouge. Les passeports ont une durée de validité allant de trois à cinq ans, selon chaque État, et renouvelable à la demande du propriétaire. L’on ne peut apposer le visa que dans un passeport en cours de validité quels que soient sa nature et son détenteur. Les ressortissants des pays étrangers doivent obligatoirement obtenir un visa de voyage auprès des représentations consulaires ou diplomatiques accrédités au pays avant même d’entamer le voyage. Voyager sans visa est une violation flagrante des droits d’immigration et est passible de poursuite judiciaire selon le cas ou de refoulement dans son pays d’origine. Le visa est un cachet officiel apposé par les services consulaires ou diplomatiques d’un pays sur un passeport et valant pour son détenteur autorisation de séjour dans ce pays. Le visa indique que la demande (le dossier) du postulant voyageur a été examiné et reconnu valable par les autorités du pays émetteur et que le détenteur est propriétaire et peut se rendre en toute légalité vers sa 234
destination. Le visa est donc une autorisation d’entrée sur un territoire étranger pour un temps bien déterminé. Chaque émetteur de visa dispose d’un pouvoir discrétionnaire d’accorder ou de refuser de délivrer les visas par des considérations d’ordre public ou politique. Les services consulaires ayant pour mission d’apprécier les motifs animant les demandeurs de visa au vu des renseignements exigés à l’appui de leur demande. Certains États sont organisés sur le plan sous-régional, voire régional, et selon leurs conventions, octroient des visas « multi-entrées », tel est le cas de tous les pays évoluant dans l’espace Schengen. Le visa délivré dans l’un des États membre permet au détenteur de séjourner librement dans les pays suivants : Allemagne, Autriche, Belgique, Danemarks, Espagne, Finlande, France, Grèce, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays bas, Portugal et Suède. Dorénavant, pour raison de convenances, certains consulats motivent le refus d’octroi des visas aux demandeurs. Il existe deux sortes de visa reconnu au monde : I.3.4.1. Le visa d’entrée Comme il est indiqué, ce visa accorde à son détenteur une permission officielle d’entrée dans un pays en tant que visiteur ; néanmoins, il ne garantit pas l’admission d’asile dans le pays. Les visas d’entrée ont pour objectif principal de permettre à un gouvernement de limiter et de contrôler le séjour des étrangers dans son territoire. On distingue deux types principaux de visas d’entrée, à savoir: le visa d’entrée pour passeport et le visa d’entrée pour immigration. Le visa d’entrée pour passeport est délivré aux personnes désireuses se rendre dans un pays autre que le sien pour un séjour d’une durée déterminée. Le visa apposé sur le passeport renseigne au préalable la durée du séjour. Tandis que le visa d’entrée pour immigration est octroyé aux personnes qui souhaitent immigrer pour des raisons sociales, politiques, idéologiques, religieuses, scientifiques, etc. Les personnes détentrices de ce visa peuvent se rendre et s’installer dans ce pays de façon permanente. Quatre sortes de visas de séjour sont délivrés par le Ministère des Affaires étrangères et de la coopération Internationale dans le cadre de la facilitation aux missions diplomatiques accréditées en République Démocratique du Congo : le visa diplomatique, le visa de service ou visa spécial, le visa de courtoisie et, enfin, le visa volant. a) Les agents diplomatiques en fonction dans un pays étranger ainsi que leurs membres de familles vivant dans leurs foyers et titulaires d’un passeport diplomatique ont droit d’office à un visa diplomatique. Il en est de même des fonctionnaires consulaires de carrière ou honoraires détenteurs d’un passeport diplomatique. Les Représentants des Organisations Internationales détenteurs d’un
235
laissez-passer rouge de l’ONU sont également bénéficiaires des visas diplomatiques. b) S’agissant des agents administratifs et techniques des missions diplomatiques et les membres de leurs familles vivant dans leur foyer, les fonctionnaires consulaires honoraires détenteurs d’un passeport de service, les membres de mission de coopération technique, les membres des Organismes Internationaux détenteurs d’un laissez- passer bleu de l’ONU sont des ayants droit des visas de service. c) Le visa de courtoisie n’est octroyé qu’aux membres du personnel de service qui n’ont pas leur résidence permanente au pays d’affectation. Les membres de famille des agents diplomatiques au second degré vivant dans leur foyer à leur charge sont bénéficiaires de cette prérogative. Les fonctionnaires consulaires honoraires détenteurs d’un passeport ordinaire et les experts œuvrant dans les différents projets de coopération et les membres de leurs familles respectives bénéficient, sans conditions, des visas ordinaires dits de courtoisie. d) Le visa volant est dit visa spécial, car il est accordé à titre exceptionnel aux personnalités citées ci-haut ainsi qu’aux membres de délégations officielles étrangères en visite ou en transit. Il n’est autorisé qu’aux personnes se trouvant réellement dans l’impossibilité d’obtenir normalement le visa d’entrée au pays, du fait que ces personnalités viennent d’un pays où le pays n’a ni mission diplomatique, ni représentation consulaire. Le visa volant est néanmoins accordé pour raison d’urgence et de nécessité aux personnes désireuses selon l’étude des cas. Généralement, il est apposé sur la demande écrite dite note verbale de la mission diplomatique ou consulaire et sollicité pour les personnes ne se trouvant pas encore sur le territoire concerné. Il est valable pour une durée éphémère et ne peut excéder huit jours. e) Certains Etats étrangers octroient des visas d’études aux différents récipiendaires désirés de poursuivre des études dans leurs états respectifs. Les possibilités d’autorisation de séjour des ressortissants étrangers en Belgique pour y faire les études ne sont octroyées que lorsqu’il s’agit : d’un enseignement supérieur (études universitaires, études supérieures non universitaires de type long ou de type court) ; Ou d’une année préparatoire à l’enseignement supérieur (par exemple, 7ème année spéciale en sciences ou mathématique, année visant à approfondir la connaissance d’une langue nationale, etc. Cet enseignement doit être de plein exercice. Il peut être également à horaire réduit, si l’étranger justifie qu’il constitue son activité principale en Belgique et la préparation ou le complément d’un enseignement de plein exercice. En plus, cet 236
enseignement doit être dispensé par un établissement d’enseignement organisé, reconnu ou subsidié par le pouvoir public. Depuis l’exercice 2004-2005, même les établissements privés non organisés, ni reconnus, ni subsidiés par le pouvoir public délivrent les attestations d’inscription ou d’admission qui doivent être jointes au dossier déposé auprès de la représentation diplomatique ou consulaire. L’étudiant étranger qui désire poursuivre des études en Belgique doit introduire personnellement une demande d’autorisation de séjour provisoire à des fins d’études auprès de la représentation diplomatique ou consulaire belge compétente pour son lieu de résidence ou de séjour à l’étranger. Les documents suivants doivent être produits à l’appui de sa demande : ! Une copie de passeport national de l’intéressé valable au moins un an ; ! La copie de son diplôme ou baccalauréat d’enseignement secondaire supérieur permettant l’accès à l’enseignement supérieur ; ! Une attestation certifiant son inscription en qualité d’étudiant régulier ou qu’il est admis à s’inscrire en cette qualité. Cette attestation est délivrée par un établissement d’enseignement répondant à certaines conditions exigibles. Certains établissements auxquels le postulant voudrait s’inscrire ne délivre pareille attestation qu’après obtention d’une déclaration d’équivalence de son diplôme ou certificat d’étude étranger ou après réussite d’un examen d’admission. Le cas échéant, une copie certifiée conforme à l’original de l’ensemble des diplômes et certificats obtenus depuis la fin de ses études secondaires ; ! Fournir une documentation sur le programme des cours et sur leur spécificité par rapport à des cours similaires organisés dans le pays d’origine. Fournir une attestation d’aptitude en langue dans laquelle les cours seront suivis; ! La preuve que l’intéressé dispose de moyens de subsistance suffisants (plus ou moins 513 euros par mois) ; ! Une lettre de motivation et le cas échéant, une attestation de l’employeur spécifiant le lien entre l’emploi de l’intéressé et les études ; ! Un certificat médical constatant que l’intéressé n’est pas atteint de l’une des maladies ou infirmités figurant en annexe de la loi belge du 15 décembre 1980 ; ! Un extrait de casier judiciaire (délivré depuis 6 mois maximum), si le l’intéressé est âgé de plus de 18 ans, attestant que l’intéressé n’a pas été condamné pour des crimes ou délits de droits commun depuis ces 5 dernières années; 237
! Si l’étudiant désire étudier dans un établissement d’enseignement de la communauté française, il doit déposer son diplôme d’enseignement secondaire supérieur auprès de la commission d’homologation, entre le 15 novembre et le 15 juillet de l’année académique qui précède l’inscription. Lorsque l’étudiant remplit toutes les conditions exigées, son passeport est mis en possession par le poste diplomatique ou consulaire compétent, après consultation de l’office des étrangers, d’un visa de type D, avec mention « séjour limité à la durée des études-inscription établissement d’enseignement ». Le visa de type « D » permet un transit de 5 jours maximum à travers les autres Etats Schengen (Allemagne, Autriche, Danemarks, Espagne, Finlande, France, Grèce, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays bas, Portugal et Suède) en plus de la Belgique. Il se peut que le visa de type « D » équivaille au type « C ». Dans ce cas, le titulaire peut séjourner pendant trois mois au maximum dans d’autres Etats membres de Schengen avant de venir en Belgique, tant que la durée de validité du visa n’est t pas expirée. Le titre de séjour, obtenu dans le cadre d’une autorisation de séjour provisoire à des fins d’études, n’est valable que pour la poursuite de ces études. Une fois les études terminées ou abandonnées, il sera, en principe mis fin au séjour régulier de l’intéressé et des membres de sa famille. Le regroupement familial de certains membres de la famille de l’étudiant étranger et titulaire d’un certificat d’inscription au registre des étrangers est autorisé pour les membres de la famille concernée : le (la) conjoint (e), le (s) enfant (s) de moins de 18 ans à charge. A cette fin, l’on présentera les documents suivants : Une copie du passeport national valable ; L’ (es) acte (s) d’état civil pertinents attestant du lien familial avec l’étudiant (acte de mariage pour le conjoint, acte de naissance pour l’(es) enfant(s) ; Le cas échéant, un acte de divorce ou un acte de décès de l’ex-conjoint (e) ; Un extrait de casier judiciaire délivré depuis 6 mois maximum ; Une copie du titre de séjour de l’intéressé certifiant son inscription au registre des étrangers ; La preuve que l’étudiant que les membres de famille désirent rejoindre, dispose de moyens de subsistance suffisants pour entretenir le(s) membre(s), de sa famille. Il faut au minimum 150 euros par mois et par membre de la famille ; un engagement de prise en charge peut être produit dans ce cadre ; La preuve que l’étudiant en Belgique dispose d’un logement suffisant pour accueillir le(s) membre(e) de sa famille ; un contrat de 238
bail et un état des lieux ou une attestation communale stipulant que l’étudiant dispose d’un logement suffisant pour lui et pour les membres de sa famille peuvent être produits dans ce cadre. Le 31 avril 2009, le Ministre des Affaires Etrangères de la RDC après avoir présenté des caractéristiques du nouveau passeport biométrique congolais aux chefs des missions diplomatiques et consulaires réunis au salon rouge du Ministère des affaires étrangères avait saisi de cette opportunité pour annoncé également la création d’un bureau chargé d’examiner les conditions de refus de visa aux Congolais dans les ambassades en accréditation en RDC pour qu’en cas d’abus en défaveur des citoyens congolais le principe universel de réciprocité soit appliqué. I.3.4.2. Le visa de sortie Contrairement au visa d’entrée, ce visa est octroyé aux personnes désireuses pour la sortie. C’est une autorisation gouvernementale de quitter le pays avant de voyager à l’étranger ou s’installer en dehors de son pays. Certains États exigent de leurs propres citoyens qu’ils obtiennent des visas de sortie. Cela est requis par les pays dans lesquels des conditions politiques, sociales ou économiques défavorables ont entraîné une hausse importante de l’émigration. En restreignant les visas de sortie, ces pays peuvent contrôler ou même endiguer le flot de l’émigration. Certes, ce système de visa de sortie entrave les libertés des individus de voyager à leur guise à l’extérieur du pays. Le seul avantage que ce système présente, c’est d’empêcher la fuite des cerveaux vers l’extérieur alors que le pays en a grandement besoin. Les anciennes démocraties populaires, telles l’URSS, ont pratiqué cette politique et, à ce jour, la Chine, le Cuba, le Rwanda, l’Ouganda et un certain nombre d’autres pays ont encore recours à cette pratique. Aux premières heures de l’avènement de l’AFDL en RDC, cette pratique était courante jusqu’à l’instauration du Gouvernement de coalition issu des accords de SUN CITY. Cependant, les enfants prétendants être adoptés par les sujets étrangers demeurent sous ce régime en République Démocratique du Congo. Généralement, on parle de visa « multi-entrée » qui d’office est également « multi-sortie ». Le détenteur de ce visa peut entrer et sortir à partir d’une frontière d’un des États couvert par le dit visa. Tel est le cas du visa Schengen qui couvre l’espace de certains pays de l’Union Européennes. I.4. Types de visites protocolaires Les services du protocole emploient la quasi-totalité du temps à organiser des voyages et des réceptions des visiteurs. Les visites des dirigeants à l’étranger donnent lieu, avant de s’effectuer, à des missions préparatoires avec le concours d’autres services comme la sécurité, la presse et 239
communication, l’intendance et la logistique, etc. Les visites de très hautes personnalités : des chefs d’états, des rois, des empereurs et leurs épouses, etc. font l’objet des missions d’avance pour une meilleure organisation et un bon aboutissement. Ces visites ne sont pas improvisées et s’inscrivent dans le calendrier de déplacement des concernés. Les gestionnaires des finances s’inscrivent en faux contre le principe selon lequel « mieux vaut perdre un peu d’argent qu’un peu d’amitié ». Ils considèrent d’emblée les visites et déplacements des délégations officielles comme étant budgétivores. Quoiqu’ils pèsent considérablement sur le budget de l’État, nul n’ignore leur importance. Quand les visites ou déplacements ne sont pas programmés, planifiés ni budgétisés, ils s’opèrent à l’encontre de la loi budgétaire. Quand bien même, l’intérêt matériel ne peut pas primer sur les intérêts et urgences d’État, l’on doit se conformer aux normes usuelles et à l’orthodoxie de la bonne gouvernance. D’où, la nécessité d’utiliser les compétences éprouvées dans ces tâches spécifiques. Les visites protocolaires ont pour objet de raffermir les relations entre individus et de surcroit entre États. Ce sont des occasions rares de faire le marketing politique du pays, en incitant les investisseurs à s’installer au pays, en signant des accords et traités, etc. On oublie souvent l’impact de certaines visites sur le plan politique et économique. Pour raison d’État et de bonne gouvernance, ces activités du sommet de l’état doivent être rationnalisées, programmées et émargées au budget de l’État pour l’exercice en cours. Lors de l’établissement du budget de la république, chaque service présente sa prévision budgétaire annuelle dans lesquelles doivent figurer les dépenses à effectuer durant l’exercice budgétaire. C’est à cette occasion que toutes les institutions politiques et publiques et tous les services de l’Etat inscrivent à la prévision budgétaire entre autres les charges fixes, les dépenses courantes et d’investissements. Il s’agit de dépenses annuelles envisagées par tous les services public et les cabinets politiques dans le moindre détail : fournitures de bureau, achat des cadeaux, achats des véhicules pour le personnel ou pour le renouvellement de l’escorte présidentiel et du convoi VIP, achats des costumes et souliers, renouvellement du tapis rouge et moquettes, les frais des missions officielles, construction d’un bureau, etc. La préparation d’une visite d’un Président de la République donne lieu, de la même façon, à de très nombreux échanges entre les différents services et ceux du pays visité. Les services ayant précédé et ceux se trouvant encore au pays échangent des informations et établissent en commun accord avec les cellules diplomatiques « le calendrier de la visite du Chef de l’état et l’architecture de son programme dans le détail le plus proche ». Lors de cette phase préparatoire, le protocole se concerte avec les services de la personnalité invitée et ceux de la personnalité visitée et font des propositions concrètes sur certaines activités à réaliser lors de la visite. C’est sur la qualité 240
de ce travail qu’est jugée l’efficacité des services et de leurs animateurs ou titulaires. Car, l’on doit veiller attentivement à la qualité de la manifestation et à l’image internationale du pays. Lors de la visite préparatoire, les différents services de l’hôte en collaboration des services locaux visitent les différents endroits, locaux et lieux où se déroulera la manifestation. Les locaux où se prépare la réception seront visités par les services et les concernés feront connaître les goûts « Likes et dislikes » de la personnalité invitée. Certaines règles de convivialités sont observées et l’on fait attention à la tradition et coutumes des uns et des autres. On évitera de présenter les menus de porc aux arabes et aux musulmans sans leur consentement. Autant leur proposer des jus et fruits également à la place de la bière, vins et champagne, s’ils ne l’ont pas exigé. S’il s’agit d’un Israélien, on fait le « plus casher » possible. Et aux invités Indiens, l’on préparera beaucoup de plats végétariens. Certains états sollicitent la collaboration de leurs cuisiniers de voyage pour la préparation des plats préférés de l’hôte, au cas où il serait sous régime ou exigeant. Certains États refusaient jadis de se plier à toute exigence de généraliser à l’ensemble de la table officielle un quelconque interdit alimentaire d’origine religieuse. Avec l’avènement de la démocratie et le droit de l’homme, tout le monde se fait des concessions et accepte les contraintes importantes liées à la culture, à la souveraineté et aux droits des uns et des autres. Le souci majeur du protocole, c’est de satisfaire sans faille le besoin de l’hôte par un service de qualité. Il arrive que les personnalités étrangères (hôtes) expriment les vœux que la politique interne ou externe du pays interdit d’exaucer. Pour éviter de susciter des frustrations de part et d’autre et afin de compenser poliment le refus, le protocole se doit de proposer des contreparties tout aussi honorables. Lors d’une visite officielle, par exemple, un Chef d’État peut manifester le désir d’aller rencontrer une personnalité politique concurrente (opposant) au pouvoir en place. Si les personnalités visitées n’ont pas donné leur avis favorable, pour raison de bon sens, le protocole suggère d’abord à la hiérarchie le contraire, c'est-à-dire adresser une invitation au concerné pour qu’il se déplace vers l’hôte à l’hôtel ou lors d’une réception organisée par le protocole. Le protocole peut également proposer la visite d’une usine dans une province ou l’organisation d’une conférence de presse à l’issue de laquelle on peut inviter l’opposant en question. L’incident diplomatique n’est pas loin lorsque l’imprévu, non décelé à temps, peut être interprété comme un outrage par un des partenaires de l’action. En dehors du programme officiel, une personnalité étrangère, même de plus haut rang, peut demander à jouir de quelques heures de liberté. Les officiers de sécurité, en accord avec les collaborateurs de la personnalité, la suivent dans tous ses déplacements. Lors de la dernière visite d’État à Kinshasa du Roi du Maroc, le souverain chérifien, Sa Majesté Mohamed VI, en date du 28 février 2006, c’est à 14h 45 minutes que l’avion royal, le 241
Boeing 745-400 de Royal Air Maroc en provenance de Libreville, au Gabon, s’était immobilisé sur le tarmac de l’aéroport international de Ndjili. Il sera reçu à sa descente d’avion par le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila Kabange, devant les officiels et les troupes de la garde républicaine alignées pour lui rendre honneurs. Après l’exécution des hymnes nationaux de deux pays, les deux chefs d’Etat ont passé les troupes en revue sous les airs de la fanfare de la garde républicaine. C’est seulement le lendemain, après le programme officiel de la première journée, que Sa majesté avait manifesté les vœux de visiter les périphéries de la ville capitale de la République Démocratique du Congo, sans pléthore d’usages protocolaires. Il n’est sorti qu’avec un seul garde de corps et l’unique chauffeur du convoi VIP, affecté à sa disposition. Quoiqu’il en soit, la sécurité présidentielle de la République Démocratique du Congo s’était déployée à l’avance dans diverses directions sans savoir exactement l’endroit de visite de l’hôte et, cela, sans son autorisation et sans se faire remarquer. Chemin faisant, il se dirigea vers Nsele, d’où déjà certains éléments de la sécurité en tenue civile l’avaient déjà précédé sans qu’il ne le sache. A l’arrivée à Maluku, où il fit escale, dans un centre de loisirs, il palpera du doigt les réalités congolaises et tentera en vain de se faire découvrir auprès des villageois qui étaient à la plage. Il avait promis d’adopter et de prendre en charge toute la famille de toute personne qui, en route ou au lieu de la visite, était capable de découvrir qu’il était Sa Majesté Roi du Maroc. Alors qu’il se mit à plaisanter avec le public présents et les villageois, personne ne l’a reconnu et la promesse d’adopter la personne qui l’aurait déniché était restée sans succès. Pour sa part, la mission était accomplie. Il avait besoin de se défouler, chose qu’il ne saurait faire chez lui sans que ça passe inaperçu. Plusieurs sortes de visites s’effectuent dans la vie courante des êtres humains. Elles peuvent être sociales : visites familiales, visites dominicales, visites conjugales, visites touristiques. Certaines visites peuvent être professionnelles : visites de service, visites médicales, visites techniques, visites d’inspection, etc. Nous nous attellerons beaucoup plus sur les visites protocolaires, comme annoncé dans le sous titre du chapitre en cours. Il existe trois types de visites protocolaires: les visites d’État, les visites officielles et les visites privées. I.4.1. Les visites d’Etat « La visite d’Etat à l’étranger représente l’occasion la plus éminente, pour un président, d’incarner son autorité morale et politique. D’où le soin minutieux qu’exige leur mise au point sous la direction du Chef du protocole. Une mission exploratoire comprenant des représentants des services qui participent à l’organisation des voyages, presse, sécurité, transmissions, médecin, aide de camp, cabinet de la présidence, rencontre chez la puissance invitante l’ambassade locale et le protocole du pays afin 242
d’établir et d’organiser le programme dans le moindre détail (hébergement, transports, échange des cadeaux et de décorations, tenues vestimentaires, etc.), de visiter tous les sites et de minuter tous les trajets. Un livret, rédigé à l’aide des informations obtenues lors de cette mission, est remis aux participants. Hors le programme du couple présidentiel, il comprend les cartes et croquis de différentes cérémonies »104. La liste de la délégation officielle, de vingt à trente personne en général, n’est établie par les services constitués qu’en collaboration avec le Directeur de Cabinet du Président de la République. Cette liste peut varier selon les rapports d’amitié entre Etat ou selon les circonstances. La liste-type des délégations accompagnant un président peut être simplifiée ou variée par rapport à celles de ses prédécesseurs. Elle peut comprendre, dans l’ordre, les Ministres, le Directeur de cabinet ou son adjoint, les ambassadeurs, quelques conseillers sans omission de celui ayant dans ces attributions la politique et la diplomatie, le Porte parole de la présidence, le Chef du protocole, l’Assistant logistique, le Chef de la sécurité rapprochée et sa garde, l’Officier d’ordonnance, le Secrétaire particulier du chef -de l’Etat, l’Intendant du chef de l’Etat, etc. En dehors des personnalités officielles, la liste peut accueillir aussi des invités personnels du Chef de l’Etat, issus du monde économique, politique ou culturel (Députés, Sénateurs, Chefs d’entreprises, Banquiers, Notables, Religieux, etc.). Les membres de son équipage font l’objet d’un ordre de mission officielle et ne ressortent pas d’emblée sur la liste de la délégation officielle. Ils sont officieusement identifiés et peuvent, par moment, selon les instructions, se limiter à l’aéroport d’accueil. Lors de l’embarquement, la délégation officielle, les invités personnels, la suite technique prennent place dans l’appareil avant l’arrivée du Chef de l’Etat saluée à la sortie du convoi par la garde républicaine et au pied de l’avion par le Chef du protocole, le Gouverneur de la ville et les membres du gouvernement présents. Au cours du vol aérien vers la destination de la visite d’État, par courtoisie diplomatique, des messages à travers les services spécialisés sont envoyés par le Chef de l’Etat à ses homologues dont il survole le territoire. Les visites d’États sont les plus solennelles, consacrées à des chefs d’état que la République souhaite particulièrement honorer. Ce sont des occasions nobles et historiques de rencontre entre les chefs d’État pour une naissance d’une amitié profonde entre les autorités et leurs peuples ou pour le raffermissement des amitiés existant entre États. Les visites d’état ne peuvent jamais se substituer en visite de courtoisie. C’est lors des visites d’état que se teste l’excellence d’un service du protocole d’état. Les visites d’État se préparent trois à quatre mois à l’avance. Les équipes d’avance doivent précéder une à deux semaines avant afin de procéder au balisage du
104
MARIE France LECHERBONIER, Op. Cit, P181. 243
chemin ou du cadre d’accueil des autorités. Les membres de l’équipe d’avance sont constitués pour gains de cause. Pour ce faire, elles doivent être restreintes par rapport au budget de la visite, sélectionnés par rapport aux besoins et but à viser ; filtrés par rapport aux stratégies sécuritaires. Une pléthore des membres affecte l’efficacité par rapport au caractère discrétionnaire et anonyme que doit revêtir la dite mission. La nouvelle technologie permet de réduire l’encombrement que font toujours l’objet les chefs d’états lors de leurs visites officielles à l’étranger, si leurs directeurs de cabinet ne sont pas visionnaires. Jadis, les services d’avance se faisaient encombrés avec des financiers et beaucoup d’autres services qui rendaient budgétivores les sorties officielles. Avec l’avènement de cartes de crédits électroniques et les chèques de voyage « travels chèques », les officiels ne se font plus accompagnés des liquidités ou d’énormes sommes qui les rendent moins ordonnés et peu responsables. Les visites d’États sont couvertes par des visas de « types A » octroyés par les représentations des consulats ou ambassades des pays qui seront visités. Ces visas sont gratuits et délivrés selon les principes de réciprocité. Les services du protocole d’État se chargent de récolter à l’avance les passeports et photos de membres de la délégation pour l’obtention de visas de voyage d’État. Cela dépend d’une mission diplomatique à l’autre, les visas peuvent être de long séjour ou de courte durée. Ils ne peuvent jamais être inférieurs à la durée de séjour conformément à l’ordre de mission. Du fait de leur rareté et de leur caractère éminemment symbolique, les visites d’états mobilisent un dispositif lourd durant leur déroulement et suivent un programme fixe. Certaines délégations prévoient des valises satellitaires pour leurs communications. Les services d’aviation et de la logistique sont aussi sensibles et méticuleux à chaque voyage. L’aviation étant un domaine de précision et réputée « service de zéros faute ». Tout se fait dans la précision et il n’existe pas dans l’aviation d’imprécision. Le contrôle technique de l’appareil est permanent et se durant le temps où l’appareil est cloué au sol. La régularisation des documents de l’appareil et surtout des licences de survol de l’appareil et les brevets ou licence de vol des membres de l’équipage se fait automatiquement en prévision des vols à exercer et conformément à la loi. L’aviation présidentielle se doit plusieurs jours avant d’harmoniser avec les services compétents : l’International Air Transportation Association, en sigle IATA, l‘Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI), la Régie des Voies Aériennes(RVA), l’Aviation civile... sur les dispositions de la navigation aérienne, sur les autorisations de survols des territoires étrangers, sur les aéroports de transit, les approvisionnements du Jet 01 dit kérosène et les atterrissages autorisés. Tout se fait selon les normes de la navigation aérienne. Avant le décollage le commandant responsable de l’aviation soit le commandant pilote présente au Chef de l’Etat la situation 244
de l’aéronef (l’état technique, la charge à bord et la charge autorisée, le manifeste des passagers et la composition de l’équipage),le plan de vol et de survol dans le détail (heure de décollage, heure d’arrivée, temps ou atmosphère dans les espaces à survoler, les altitudes, les itinéraires, les escales techniques et les aéroports d’escale etc.) Les instructions de navigation sont rappelées par des dépliants se trouvant à bord de l’aéronef et à la rigueur rappelé par les hôtesses de l’air. Le port de la ceinture de sécurité est, par exemple, obligatoire à tous passagers à bord d’un aéronef. Certaines taxes aéroportuaires sont exonérées lors des visites d’états et officielles. L’intendant amène dans sa gibecière les cadeaux prévus pour la circonstance. Certaines visites d’état sont tellement mondaines que la logistique va jusqu’à l’affrètement des avions pour le matériel y afférent conformément à certaines dispositions de la logistique et du protocole d’État. Les services du protocole d’Etat, de l’Intendance et des affaires étrangères sont saisis et ces derniers d’informer officiellement les autres services d’immigration, de sécurité des frontières et de la douane pour certaines formalités d’usage. C’est le cas de souverains ou des rois selon leurs potentialités. Les équipes d’avance accompagnent parfois cette logistique ou viennent procéder à leur enlèvement d’urgence. Le Chef de la délégation du pays hôte avec sa délégation bénéficie d’un accueil délirant et d’une prise en charge par le pays d’accueil d’une partie essentielle des charges dues au séjour : hébergement, restauration, déplacements locaux (transport), etc. A l’arrivée du Président hôte et de sa délégation, l’on procède à leur accueil d’abord aux pieds d’avion d’où le tapis rouge commence jusqu’au pavillon ou salon d’honneur de l’aéroport. Lors de la visite d’état, le protocole estime rationnel que le président, le roi, la reine ou l’empereur du pays visité ne soient pas obligés de se ranger au pied d’avion comme les autres autorités. Au regard de la noblesse de leurs fonctions, ils restent dans le salon d’honneur de l’aéroport en attente de leur hôte de marque. Cependant, les autres autorités se rangent pour accueillir chaleureusement la délégation. Un comité restreint se pointe au pied d’avion composé de certains représentants des institutions come : le premier Ministre soit le Ministre d’état suivi du Ministre des Affaires étrangères, du Gouverneur de Province, des présidents du parlement,…). A l’arrêt total du moteur de l’aéronef, après quelques minutes et à l’ouverture de l’avion, c’est le chef du protocole du pays visité qui le premier monte à bord suivi de l’ambassadeur accrédité dans ce pays pour invité le président hôte à descendre de l’aéronef pour être accueilli. La présence de son ambassadeur rassure d’avantage l’hôte et confirme l’invitation du protocole. Sur le tapis rouge, le président passe en revue la délégation d’accueil et se rend vers son 245
homologue dans le salon d’honneur de l’aéroport. Le tapis rouge est étendu jusqu’à l’endroit ou il prend le convoi ad hoc (escorte présidentielle) soit jusqu’à l’entrée du salon d’honneur d’où se trouve son homologue. Pendant ce temps, la confirmation du programme est certifié ou pas soit modifié et les dispositions sur le cortège, l’hébergement, l’entretien entre les services et l’(es) homologue(s) se font : le dîner au palais présidentiel, la réception à l’hôtel, les échanges des décorations, la conférence de presse sont redéfinies séance tenante… Il peut arriver qu’un chef de l’état estime le loisir d’accueillir lui-même son homologue au pied d’avion compte tenu de sa sympathie et de sa considération particulière envers lui. En ce moment, il se place en premier au rang suivi des autres membres de la délégation d’accueil. L’ordre du protocole s’adapte ipso facto à la volonté du chef de l’Etat et la suite du programme se poursuit normalement s’il n’y a pas d’autres amendements intervenu au programme. Une fois en position d’accueil au pied de l’avion, toutes les autorités doivent adopter une attitude responsable et digne de leur rang. Les gesticulations, les sourires, le langage, les mouvements du corps doivent être contrôlés car ils sont exposés au champ de la caméra et à l’opinion publique. Les visites d’État ont un programme fixe conçu à l’avance par leurs délégations respectives et porté à la connaissance de deux chefs d’État et leurs services. Après l’accueil cordial du chef de l’Etat et sa délégation, il ya les moments de visites, de diners, de discours, d’échange des cadeaux, d’entretien intime ou de séance de travail entre les deux Chefs d’Etats avec leurs délégations. Plusieurs sites d’hébergement peuvent être prévus selon les dispositions protocolaires. C’est à l’issue des diners officiels offerts par le pays visité que se prononce de « toast » à l’occasion de la visite présidentielle. Durant ce moment, les deux personnalités s’adressent mutuellement des propos aimables et bienveillants en vue de prouver au monde leurs sincères liens d’amitié. Ce sont des occasions en or offertes aux différentes personnalités de s’adresser officiellement par cette entremise à l’opinion tant nationale qu’internationale. A l’occasion de chaque visite d’Etat un album photographique est réalisé. Il est dédicacé par le Président qui reçoit et est mis à la disposition de service du président hôte. Les archives du service du protocole sont également versées aux archives nationales. Elles comprennent pour les visites d’Etats et officielles, les dossiers de voyages établis par les différents services, les programmes, les notes relatives cérémonial, aux personnalités rencontrées, des coupures de presse et de la correspondance. Il faut inclure également la série des documents relatifs aux allocutions, à la sécurité du Président, les listes de personnalités. Les visites d’Etats démontrent combien, malgré les multiples charges des différents Chefs d’Etats, ils réservent une place importante -à l’affermissement de la fraternité entre les peuples (les communautés) et à la sauvegarde des bons rapports entre les Etats. La tradition veut que le 246
Président hôte soit reçu par son homologue sur tapis rouge. A l’arrivée de l’aéronef, le chef du protocole monte à bord de l’appareil avec l’ambassadeur accrédité au pays concerné et invite le Président hôte à descendre de l’avion. A la coupée d’avion une délégation officielle composée de hautes personnalités : parfois son homologue Président lorsqu’il trouve que c’est un hôte exceptionnel et qu’il veut lui rendre l’honneur. Dans le cas contraire, c’est le Premier Ministre et ses Ministres, les Présidents de deux chambres du Parlement, les ambassadeurs … qui accueillent l’hôte de marque et sa délégation. Les honneurs sont rendus à ce dernier par un détachement de la garde républicaine ou de la police nationale. Le Chef de l’État invité se rend aux côtés de son homologue devant le drapeau et écoutent ensemble les hymnes nationaux, d’abord l’hymne de son pays, puis l’hymne du pays d’accueil. Durant l’exécution de l’hymne national, seuls les chasseurs d’images : les cameramen, les photographes sont autorisés à circuler ou à se déplacer tandis que le protocole à titre exceptionnel et le chef de la sécurité peuvent également se déplacer pour raison d’urgence d’état. Le moment d’exécution des hymnes nationaux demeure un moment particulier, respectable et passible des sanctions ou de poursuites judiciaires en cas d’abus. Après avoir passé les troupes en revue, le Président rejoint le pavillon d’honneur où lui sont présentés les délégations officielles. Cela peut prendre une demi-heure environ. Pendant ce temps, les services nécessaires s’occupent de timbrer les formalités sur les passeports et récupèrent les bagages. Le cortège ou convoi peut être aéroporté ou composé de plusieurs charrois automobiles. Certains véhicules prennent en charge les visiteurs et leurs bagages et dans l’ordre, les véhicules de la police et de la garde républicaine, la voiture du protocole, des véhicules de sécurité, la voiture blindée de la personnalité invitée, une ambulance pour les secours, des motards. Durant son séjour, le Président hôte est toujours accompagné d’une dizaine de motards pour les manifestations officielles et de trois à six motards quand il s’agit des visites privées. Tout le parcours du trajet officiel s’effectue en circulation urbaine suspendue ; pour raison de sécurité. L’épouse du chef d’état invitée peut accomplir son programme propre indépendamment de son mari. Cela doit avoir été au préalable soumis à celle du Président de la République qui reçoit. Lorsqu’il s’agit de prendre place à la tribune présidentielle, le protocole doit veiller au bon dispositif et au placement des invités d’honneur. A la tribune d’honneur figure, outre le couple présidentiel, à sa droite et légèrement en retrait, le 1er ministre, puis derrière à droite, le Président du sénat et du parlement. Les Ministres d’état viennent après. Ensuite, les Ministres sont placés en alternance à droite et à gauche par rapport à la ligne médiane déterminée par la place du chef de l’Etat. Lorsqu’il y a présence d’autres chefs d’états et des chefs des gouvernements étrangers; ils prennent places dans l’ordre d’ancienneté de leur prise de fonction légèrement en retrait et à droite du Président. Une 247
exception peut être faite en faveur du Roi ou d’un Empereur en siégeant à la même hauteur que le Chef de l’Etat. Le Premier ministre se tient légèrement en retrait par rapport aux chefs d’Etat et des gouvernements étrangers. En visite d’état, l’hôte ou son épouse peut solliciter une visite privée à un endroit de son choix soit avec des personnalités ou invités de leur choix sans perturber les dispositions protocolaires. Pour ce faire, il doit ou peut seul ou à travers ses services informé son homologue qui le reçoit en vue de prendre certaines dispositions y afférente. D’autant plus qu’en séjour à l’étranger c’est le pays visités qui endosse toutes les responsabilités sécuritaires conformément à la loi de la réciprocité. C’est au retour de l’invité que la tradition oblige que l’hôte et son homologue s’accompagnent et se séparent au pied de l’avion et toujours sur le tapis rouge soit devant le même comité d’accueil, soit devant un comité d’accueil élargi ou devant un nouveau comité. Quoi qu’il en soit le ministre des affaires étrangères, le Gouverneur ou Maire de la ville, l’ambassadeur et le protocole, la garde républicaine doivent impérativement être au rendez vous pour les honneurs d’au revoir. I.4.2. Les visites officielles Les visites officielles sont des déplacements d’un personnage d’État ou d’une délégation officielle organisés par les autorités compétentes en pays étranger. Les visites officielles sont dites « visites de travail » et constituent le lot commun des officiels de la République, des fonctionnaires internationaux et nationaux. Ce sont des journées particulières pour la délégation officielle soit l’ (es)invité(s) et pour les organisateurs également. Une visite officielle peut être individuelle ou collective. Les visites officielles font l’objet d’invitation et le Ministère des Affaires Etrangères se charge d’établir les notes verbales et de contacter les missions diplomatiques et consulaires pour information. Ainsi, les visites officielles ne se font pas en catimini, elles sont portées à la connaissance du public car elles sont d’intérêt public et se font pour raison de nécessité d’État. Elles peuvent être sur invitation du pays d’accueil et dans ce cas, il faut une invitation officielle, soit elles peuvent être sur demande de l’hôte selon un programme bien déterminé de commun accord. C’est dans ce cadre qu’à la demande d’Hitler, le 8 mai 1938, il rend une visite officielle à Mussolini pour sceller l’alliance de l’Italie fasciste avec l’Allemagne nazie. Le lendemain, toute la population est invitée à défiler aux cotés de l’armée devant le Führer pour célébrer la puissance de la nation italienne. C’est fut une grande cérémonie et plusieurs nations s’en réjouir. Certaines visites officielles sont prises en charge partiellement ou totalement par le pays visité, au prorata du principe de la réciprocité. Cela n’empêche que, classiquement, le missionnaire ne puisse prendre ces dispositions matérielles et financières. Les visites officielles, à l’instar des 248
visites d’États, sont des occasions propices offertes aux visités et hôtes de raffermir les relations bilatérales entre les deux Etats. Elles permettent également de tisser des solides liens de fraternité, de solidarité et de coopération entre les communautés, les institutions, les entreprises, etc.. Les consulats et les ambassades octroient des facilités des visas de voyage « catégorie B » pour ce genre de visites. En République Démocratique du Congo, le bénéficiaire d’une visite officielle est détenteur d’un ordre de mission officiel signé par l’autorité compétente. L’ordre de mission est un cas d’ordre donné par écrit, sur un formulaire généralement pré-imprimé, car c’est un document d’usage courant dans l’administration, correspondant à une forme d’activité qui fait l’objet d’une réglementation particulière. « Lorsqu’un fonctionnaire est envoyé en mission, il reçoit des instructions verbales ou écrites (sous forme de note écrite souvent), de son supérieur ; mais cette mission s’inscrit aussi dans un processus administratif. L’agent en mission a droit à certaines indemnités : déplacement, d’hébergement et d’entretien en dédommagement des frais qu’il aura à engager à cette occasion. Ces indemnités ne sont pas uniformes mais modulées en fonction de la catégorie à laquelle l’agent appartient. Elles sont imputées au budget de l’état sur un chapitre, un article, une ligne précise, et leur liquidation sera effectuée selon la procédure comptable règlementaire, après intervention du contrôle financier »105. L’ordre de mission est le document indispensable qui officialise un déplacement, en indiquant la date et la durée et sert d’introduction de l’agent auprès des autorités ou services qu’il aura à visiter et sert également de couverture -en matière de responsabilité en cas d’accident ou d’incident en cours de mission. Le missionnaire est cette personne dotée de l’autorisation officielle d’exercer une mission précise pour le compte d’intérêt public, communautaire ou de l’entreprise. L’ordre de mission est un document officiel, par conséquent, clair et précis sur les aspects suivants : ! L’entête du document doit inspirer confiance et demeurer conforme à l’institution ou l’organisme émetteur du document ; ! Les références peuvent être imprimés mais le numéro du document doit être rempli par un stylo à bille après signature par l’autorité compétente ; ! L’identité du missionnaire (nom et post-nom) s’il s’agit d’une mission individuelle. Au cas où c’est une mission collective on donnera la composition de membres de la délégation ; l’on prendra soin de respecter la préséance en reprenant les noms en ordre utile (ordre décroissant). Le missionnaire le plus gradé de tous est repris comme Chef de mission. Au cas où, ils sont nombreux portants le même grade, 105
GANDOUIN Jacques et ROUSSIGNOL Jean Marie, Op. Cit, p161. 249
le doyen en âge soit le plus ancien à cette fonction est repris sur l’ordre de mission comme Chef de la délégation (Chef de mission) ; ! La fonction et grade des missionnaires. Le calcul des frais de mission se fait sur base de ces éléments. En politique, on peut assumer de hautes fonctions par délégation mais avec un grade moins correspondant. Alors qu’en administration, à une fonction précise correspond un grade bien déterminé. Toutefois par commissionnement un fonctionnaire peut assumer des responsabilités qui vont au-delà de son grade ; ! L’objet de la mission officielle (précision et concision dans la formulation) ; ! Le nombre de jour de la mission en précisant la date du début du séjour et la date de la fin de la mission ; ! Le moyen de transport à utiliser doit être précisé (route, train, bateau, avion), l’itinéraire également ; ! La prise en charge des missionnaires. L’ordre de mission officielle détermine si la prise en charge est au compte du trésor public, de l’entreprise ou d’un -organisme quelconque. Il ya lieu que le missionnaire comprenne qu’il est un officiel et de surcroit un visiteur de marque et qu’à ce titre, il doit préserver son statut, sa classe et son rang. L’on ne peut jamais afficher figure d’un parent pauvre pendant qu’officiellement on n’est censé avoir reçu les frais de mission. Il est recommandé de ne pas se déplacer tant qu’on n’a pas perçu les frais ad hoc sauf si la prise en charge est assurée au lieu de destination. Il faut s’en tenir à son objet de mission ; ! L’ordre de mission officiel reprend vers la fin certaines formules de courtoisie liées à la protection et à la sécurité des officielles par le pays visité ; ! L’ordre de mission doit être scellé par un cachet sec ou mouillé à l’endroit où l’autorité compétente aurait signé. Le nom et la qualité du signataire doivent être repris lisiblement ; ! Le lieu et la date d’émission de l’ordre de mission peuvent être repris en haut et en marge du document soit en bas du document avant la signature. Cette date ne peut pas être postérieure au jour du début de la mission au risque de rendre celle-ci ou le document caduc ; ! Toute rature, surcharge ou falsification d’un ordre de mission est passible de poursuite judiciaire et rend le document nul et de nul effet. En visite officielle, on est censé porter l’emblème ou les couleurs du pays ou de l’institution mandatrice. Le missionnaire est censé défendre le prestige de son pays, quelles que soient les divergences idéologiques et politiques. Entreprendre des activités contraires à ce principe revient à la haute trahison du pays. Les visites officielles obligent de la loyauté de la part de 250
bénéficiaires. Les officiels étrangers en visite officiels en République Démocratique du Congo, bénéficient des avantages liés à leurs rangs, sous réserve du principe de réciprocité au cas où leurs visites auraient fait l’objet d’une note verbale. Le Ministère des Affaires Etrangères prendra des dispositions utiles et en cas de besoins pourra adresser au protocole d’Etat la demande du charroi automobile pour assurer le déplacement des hôtes durant tout leur séjour. En même temps, le service de la logistique ou de l’intendance met à la disposition des hôtes un logement digne de leur rang. La restauration et les rafraîchissements sont à la charge personnelle du visiteur sauf dérogation express issue de dispositions protocolaires. I.4.3. Les visites privées Les visites privées sont de passages ou des séjours à titre individuel (personnel) de certaines personnalités, telles que les Chefs d’état, les chefs des gouvernements, les dirigeants de grandes organisations internationales, etc. Certaines personnalités ne peuvent plus passées inaperçues, à cause de leur rang social. Leurs déplacements, même à titre privé, sont suivis de préséance, contrôlés et, de fois, organisés quand bien même ils prennent le masque de l’improvisation. Les visites privées du Pape, les visites privées des Empereurs, des Rois et Reines ne sont pas moins spectaculaires qu’on ne le pense. C’est à titre exceptionnel que le service du protocole s’implique dans les visites sporadiques et privées. Le service du protocole n’accompagne que les visites qu’il organise et n’intervient que ponctuellement, à l’occasion d’une réception pour les visites privées. Beaucoup de responsables préfèrent utiliser leurs services privés durant leurs visites privées pour ne pas peser sur les comptes du trésor public et utiliser les fonds de l’état ou de l’entreprise pour des besoins personnels. Même les sorties privées des officiels sont assujetties à des préalables. Toute personnalité civile, politique, militaire ayant des responsabilités publiques dans une organisation (association, organisme, entreprise, institution) doit se munir de son autorisation de sortie lorsqu’il s’agit d’une visite privée à l’étranger ou à l’intérieur du pays. Cette autorisation de sortie renseigne sur le mobile de déplacement de l’intéressé et couvre juridiquement son déplacement. Le déplacement des responsables n’est pas pareil aux déplacements des indépendants (opérateurs économiques, avocats, etc.). Le fait que son absence momentanée exige l’intérim, le fait que la continuité de service doit s’effectuer et que l’on a des obligations morales vis-à-vis de l’état, de l’entreprise ou de la communauté, il est évident que toute sortie, même à titre privée, soit signalée, autorisée et limitée dans le temps et dans l’espace. Le voyageur devra se sentir interpelé pour se comporter dignement par rapport à ses charges de responsabilité et par rapport à l’avenir de son pays. Ne dit-on pas qu’un parent demeure parent même en dehors de son toit conjugal. 251
Certaines visites privées sont motivées par des raisons diverses : d’ordre de santé, de contrôle médical, de mariage, de vacance, de visite familiale, d’études, etc. Les visites, qu’elles soient d’Etat, officielles ou privées, sont de moments respectueux durant lesquels les pays visités et les pays hôtes font preuve de leur dignité à travers les comportements que leurs délégués manifestent. Les visites à l’instar des voyages éduquent, édifient et anoblissent les bénéficiaires. Lorsqu’une personnalité importante effectue une visite privée à l’étranger elle doit se munir des moyens suffisants de subsistance pour raison de dignité. A un certain niveau de responsabilité, l’on doit éviter absolument le ridicule, quelles que soient les circonstances. Tenir compte durant son séjour de visite privée de dispositions relatives à son hébergement, à sa restauration, à son déplacement, à son costume selon les saisons, à sa communication, etc. Au regard de l’évolution technologique et de la poussée du modernisme, les voyageurs dans les pays de grande technologie doivent retenir que certains paiements d’hébergement ne se font plus au comptant. Tous les paiements sont effectués seulement par carte électronique ou de crédit dans les hôtels de classe et dans certains supers marchés ou alimentations. Toute visite privée à l’étranger est assujettie à l’obtention d’un visa de voyage selon la durée de séjour sollicité. Pour les officiels détenteurs des autorisations de sortie, les -visas même pour les visites privées ne sont pas payants. Tandis que, pour les non officiels, les visas pour les visites privées sont payants et cela dépend d’une ambassade à l’autre. Pour les visites privées ce sont les visas de catégorie ou type « C » et « D » qui sont délivrés. Il arrive que les chancelleries étrangères vous octroient un visa de moins des jours par rapport à votre demande de séjour. Il est de leur droit légitime. Dans ce domaine, elles sont souveraines. Au delà du délai réglementaire par rapport au visa obtenu, le visiteur se trouve en séjour irrégulier et doit solliciter ipso facto le prolongement du visa auprès de services attitrés. Au Congo, c’est au Ministère des Affaires Etrangères qu’on s’adresse pour le prolongement de visa pour les visites officielles et d’État. Tandis que pour les visites privées, c’est à la Direction Générale des Migrations (DGM) qu’on obtient le prolongement du visa de séjour privé. En principe, le prolongement se sollicite deux à trois jours avant l’expiration du visa. Il n’est pas honorable de séjourner irrégulièrement à l’étranger, fut-ce en visite privée, officielle ni d’état. Quand bien même on ait obtenu le prolongement du visa, il faut prendre soin de veiller sur le délai de validité du titre de voyage pour le retour. Au préalable, passer à l’agence de voyage pour reporter la date du voyage retour par rapport au prolongement obtenu. Au cas où, on n’obtient pas le prolongement du visa ; il faut s’employer à retourner de prime à bord à son pays d’origine. Il faut éviter d’être refouler comme un vulgaire citoyen à cause de l’irrégularité du séjour. Toujours veiller à sa dignité comme un homme responsable de tout acte que l’on pose. 252
CHAPITRE II. LES CÉRÉMONIES PUBLIQUES II. 1. Introduction à la cérémonie publique Le désir d’organiser des cérémonies publiques s’est manifesté depuis le début de l’humanité. Une cérémonie a naturellement un caractère sacré. La forme extérieure solennelle et régulière d’un culte ou d’un moment de la vie sociale s’appelle cérémonie. Généralement, les cérémonies constituent des marques convenues de civilité ou d’excès de politesse. Dans notre pays (RDC), affirme Jeannette Munda Badibanga, les cérémonies sont organisées pour les raisons suivantes : ! Anniversaire de naissance, anniversaire de mariage, naissance des jumeaux ; ! Remise de dot, mariage coutumier, mariage civil, mariage religieux ; ! Initiation à la vie des adolescents (cérémonie de Kimbirikiti chez les Rega) ; ! Circoncision, diplôme, promotion, deuil, baptême, première communion ; ! Vœux des religieux, ordination diaconale, sacerdotale et pontificale, etc. Les cérémonies peuvent être à caractère privé ou officiel. Quelles qu’elles soient, les règles de savoir-vivre s’imposent à toutes. Elles doivent être suivies avec rigueur afin de permettre aux uns et aux autres d’être à l’aise. Les cérémonies publiques peuvent être à caractère politique, culturel, scientifique, social, etc. Elles sont pour la plupart des manifestations ouvertes au grand public, elles sont obligatoirement non payantes et ont un caractère événementiel. Elles peuvent être soumises à des restrictions obligeant la présentation des cartes d’invitations. Citons, à titre illustratif, les cérémonies de passation de pouvoir, les cérémonies de prestation de serment, les cérémonies de défense d’une thèse doctorale, les cérémonies de collation des grades académiques, les cérémonies de décoration des lauréats, les cérémonies d’installation des autorités civiles, les cérémonies de parades militaires, les cérémonies de décoration des retraités, les cérémonies de présentation publique des candidats politiques, les cérémonies de présentation de la constitution, les cérémonies de présentation de la lettre de créance, les cérémonies de deuil national, les cérémonies d’intronisation d’un roi, d’un empereur ou d’un prince, les cérémonies d’échange des vœux, etc. Ces manifestations ont des objectifs précis et sont pour la plupart porteuses d’un message. Les cérémonies publiques sont teintées d’un méli mélo organisé. Elles sont pareilles au flou artistique et se rebiffent autour des objectifs précis, à savoir : 253
! Atteindre sa cible par tous les moyens ; ! Faire passer son message ou transmettre l’information ; ! le respect de la hiérarchie ou de la règle d’or de préséance : Un Ministre ne peut pas se présenter à la tribune après l’arrivée du 1er Ministre, ce dernier non plus après l’arrivée du Président du Sénat ni du Chef de l’État. Un subalterne ne peut pas prendre la parole avant son chef hiérarchique si ce n’est pas pour l’introduire ; ! joindre l’utile à l’agréable : faire passer le message et recréer une convivialité autour des activités -connexes (réception, musique, théâtre, match de football, etc.) Les cérémonies publiques sont des manifestations de grande portée et qui exigent de la délicatesse au regard de la qualité et du nombre des participants qui y prennent part et parfois difficilement contrôlable si on n’y prend pas garde. La plupart de Chef d’états et d’autres hauts responsables de la république aiment bien les cérémonies publiques. Car, ce sont des opportunités d’apparaître et de communier avec les participants ou la base. Les cérémonies publiques coûtent énormément chères en fonction de leur taille, mais elles sont aux impacts non quantifiables. De 1976 à 1988, le feu Président de la République du Zaïre, MOBUTU SESE SEKO KUKU NGBENDU WA ZA BANGA avait participé à plus ou moins 183 cérémonies et réceptions officielles au cours desquelles, il a prononcé de discours, allocutions et messages106. Ces opportunités lui permettaient de communier, tantôt avec sa base, tantôt avec ces partenaires étrangers. Sans oublier d’autres nombreuses apparitions en public à l’intérieur du pays, au cours desquelles il s’adressait à la nation dans une de langues nationales qu’il maitrisait bien : le Lingala. Ainsi, les nombreuses cérémonies publiques étaient organisées à l’occasion d’une tournée nationale, tantôt en tournée d’inspection, tantôt en visite de réconfort, etc. Les cérémonies publiques se passent tantôt à ciel ouvert dans des stades, dans des rues et autres espaces libres, tantôt dans des cénacles de culture, dans des salles des spectacles, dans des temples, dans les écoles, etc. Tels sont les cas de la cérémonie de jumelage d’une ville, d’une commune, d’une rue, de la cérémonie d’investiture d’un gouvernement national ou provincial, de la cérémonie de signature des accords ou conventions nationales et internationales, de la cérémonie d’ouverture d’une session parlementaire et des magistrats, de la cérémonie de prise d’armes, de la cérémonies de remise de brevet de mérite et de décoration, de la cérémonie d’inauguration d’un monument ou d’un édifice public, etc. 106
MOBUTU, Discours, allocutions et message, Tome 3 et 4. 254
La cérémonie de fête nationale est une cérémonie publique qui relève d’une autre logique. C’est le moment attendu de la vie nationale durant une année entière. A voir le nombre impressionnant d’invités à la fête nationale et les mondanités qui entourent cette journée nationale, il y a lieu de comprendre que c’est un moment particulier de la vie nationale. La présence éventuelle des visiteurs de marque et surtout des sommités politiques locales, nationales et internationales : d’un ou plusieurs Chefs d’Etat ou chefs de gouvernements étrangers en font un événement particulier. Diverses cérémonies publiques sont organisées par les institutions légalement établies au pays avec la seule particularité de respecter les usages protocolaires et la préséance nationale. En République Démocratique du Congo, l’organisation de la fête nationale est l’apanage du Ministère de la Culture et des Arts. Plusieurs ministère et services sont pris en contribution. Les Ministères de l’Intérieur et Sécurité, le Ministère des Affaires Étrangères, le Ministère des Finances, le Ministère de la Coopération Régionale et Internationale, le Ministère des Infrastructures, Travaux Publics et Reconstruction, Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Prévoyance Sociale font partie de la commission d’organisation et sont associés aux différents protocoles des Institutions étatiques (Présidence de la République, le Parlement, le Gouvernement, Cours et Tribunaux) et d’autres services publics et privés concernés directement par la dite manifestation (les partis politiques, les confessions religieuses, les fédérations sportives et culturelles, les corporations, les Syndicats, les écoles…). Le ministère des finances est sensé disponibilisé les fonds nécessaire pour la réalisation de la manifestation conformément aux prévisions budgétaires établies par la commission constituée ad hoc. Avant, durant et après la manifestation, le ministère ayant dans ses attributions la sécurité et l’intérieure en collaboration avec ses services spécialisés se chargent de la protection des citoyens et de leurs biens. Tandis que le ministère ayant en charge l’emploi, le travail et la prévoyance sociale en collaboration avec celui de l’information et médias font la mobilisation, la sensibilisation de la population et des employeurs et employés pour la participation active à cette festivité ainsi qu’au défilé national. Les ministères des Affaires étrangères et de la coopération internationale et régionale prennent de dispositions utiles pour les invités de délégations étrangères. Les services protocolaires se chargent de l’accueil, de l’hébergement et du séjour des invités locaux et étrangers selon les milieux d’origines. Le ministère des travaux publics se charge de la logistique en aménageant le cadre d’accueil pour les différentes cérémonies (tribune, lieu du défilé, parking, etc.) sous la supervision du Ministère de la Culture et des arts. Cette dernière assure également la coordination de différents sites de déroulement des manifestations. Les différentes commissions (transports, finances, cérémonie, restauration, etc.) constituées pour la manifestation s’occupent chacune de leurs attributions. 255
Les cérémonies publiques constituent un tout cohérent de la vie mondaine et le savoir vivre s’y installe manifestement. « Le protocole a deux faces, l’une tournée vers l’étranger, l’autre vers le pays. La face internationale correspond au cérémonial diplomatique qui harmonise les relations entre les Etas souverains. La face nationale a trait aux rangs et préséances des corps, des fonctions, des individus tels qu’ils doivent être respectés au cours de cérémonies publiques. Ces deux aspects du protocole ont toujours coexisté, parfois distincts, parfois confondus, selon les régimes»107. La cérémonie d’accréditation d’un ambassadeur revêt toujours un grand éclat et une distinction particulière. Le temps fort du cérémonial diplomatique demeure ce moment de la présentation des lettres de créance quoi qu’il ne soit plus entouré du faste d’autrefois. Cette cérémonie est toujours porteuse d’une telle valeur symbolique que personne ne saurait être indifférent à sa mise en scène. La présentation des lettres de créance est une occasion pour un ambassadeur de donner les nouvelles de son Président et de son pays. C’est le moment où la fonction officielle du diplomate prend corps. L’ambassadeur se sent automatiquement bénéficiaire d’un privilège hors normes, celui de l’immunité, fondé sur le caractère sacré de sa mission. « L’immunité des diplomates étant universellement établie comme un principe, il est toujours tentant pour des régimes intolérants ou des mouvements extrémistes de la prendre, en guise d’ultime provocation, pour cible »108 La présentation des lettres de créances est un point fondamental du protocole. Son sens est que par l’intermédiaire d’un chef de l’Etat accrédite son représentant dit ambassadeur auprès d’un autre chef d’Etat. Certes qu’il représente son pays d’origine mais à travers le chef de l’Etat qui l’a mandaté. L’ensemble des activités d’un ambassadeur en poste bénéficient d’un grand prestige d’autant plus qu’il est réellement traité comme un représentant personnel et valable du Chef de l’État de par le pouvoir qui lui est conféré par le pays d’accueil et de la procuration de son pays dont il est titulaire. La formule magique figurant dans les lettres de créances est tellement forte, stéréotypée et date de longues années. Elle se rebiffe en ces termes : « je vous prie de l’accueillir avec votre bienveillance accoutumée et d’ajouter foi et créance entière à tout ce qu’il vous dira de ma part. » Généralement, dans les lettres de créance figure un discours de haute tenue dans un style recherché, voire précieux. A coté des formalités visibles, existent des instructions secrètes qui peuvent servir de base aux négociations ultérieures. Le protocole varie quelque peu d’un pays à l’autre s’agissant de la présentation des lettres de créance et en ce qui concerne les lettres de rappel du précédent ambassadeur. Selon les cas, les lettres de rappel peuvent être présentées par l’ambassadeur partant ou par l’arrivant. Contrairement aux 107
.LECHERBONNIER, Marie-France, Op. Cit, P39 LECHERBONNIER, Marie-France, Op. Cit, p21
108
256
lettres de créance qui ne sont présentées obligatoirement que par le nouveau venu ou l’ambassadeur nouvellement accrédité. La remise des lettres de créances donne rarement lieu à des incidents majeures car, les services consulaires ou de l’ambassade en collaboration avec le protocole d’État sont censés baliser le chemin avant le jour mémorable de la cérémonie. Les usages et les conditions de la remise sont indiqués au préalable par le service du protocole du pays d’accueil au nouveau représentant. La cérémonie de présentation des lettres de créance n’est envisageable que lorsqu’il ya plusieurs cas d’ambassadeurs en attente. A titre exceptionnel, le Président de la République peut déroger de ce principe, en recevant les lettres de créance d’un seul ou de deux diplomates seulement selon son calendrier d’audiences. II.2. La présentation des lettres de créance En République Démocratique du Congo, les dispositions suivantes sont arrêtées lors de la présentation des lettres de créance : ! Les nouveaux ambassadeurs se présentent le jour de la cérémonie deux heures avant au Ministère des Affaires étrangères auprès du chef du protocole d’état ou son délégué pour l’obtention des informations détaillées sur le cérémonial. Ils doivent s’accompagner chacun d’un collaborateur ; ! Au signal du chef du protocole présidentiel, tour à tour le cortège, l’escorte quittent le Ministères des Affaires Etrangères en direction du lieu d’accueil qui est le palais présidentiel : palais de la nation ou à la cité de l’union africaine d’où ils sont dirigés soit accompagné par le Chef du Protocole d’état du Ministère des Affaires Etrangères. Jusque là, le cortège officiel du nouveau ambassadeur garde leur fanion voilé ou enroulé autour de la hampe jusqu’à la sortie de l’audience; ! Les nouveaux ambassadeurs sont accueillis à l’arrivée du cortège dans la cours présidentielle par des honneurs de la garde républicaine devant les deux chefs du protocole devant le hall du pavillon. Le Chef du protocole d’état présente les hôtes à son homologue du protocole présidentiel qui à son tour prend la relève jusqu’à l’accompagnement de l’hôte d’abord dans l’antichambre de la salle d’audience et enfin dans la salle d’audience d’où il est ipso facto reçu par le Président de la République. Ce dernier peut convier à la dite audience certains membres du gouvernement selon leur secteur d’activité: Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération internationale… et certains membres de son cabinet : Directeur de cabinet, son conseiller diplomatique, son porte parole et la presse officielle etc. ;
257
! L’ambassadeur dès son entrée dans la cours présidentielle, il commence à vivre les moments forts de sa carrière, il reçoit les honneurs militaires en traversant la cours d’honneur du palais présidentiel à l’entrée comme à la sortie du hall, il s’arrête face à la garde d’honneur et fait les révérences par une légère inclinaison de la tête ; ! C’est seulement après dernier avis du Président de la République que sur invitation du chef du protocole présidentiel, l’ambassadeur et son collaborateur quittent l’anti chambre du Président pour enfin entrer dans la salle d’honneur d’où se trouve le Chef de l’Etat en se dirigeant vers lui. L’hôte titulaire s’arrêtera à deux pas de cheville du Chef de l’état et fait la révérence avant que celui-ci ne lui tende la main pour l’accueillir et lui présenter son entourage. A son tour, il présente son collaborateur et avant qu’il ne soit invité à s’asseoir, il présente séance tenante ses lettres de créance et éventuellement les lettres de rappel de son prédécesseur dans une brève allocution ; ! Après réception devant la presse des lettres de créance par le Chef de l’Etat, qui à son tour les remet à un de ses collaborateurs présent, le Chef de l’Etat serre de nouveau la main audit nouveau ambassadeur comme signe d’encouragement et les invite à s’asseoir pour un entretien à bâtons rompus et puis la presse se retire ; ! Après entretien, l’on procède à la signature du livre d’or et les photos souvenirs sont prises pour garder les archives de cet événement. Le Chef du protocole raccompagne l’hôte vers sa voiture officielle et ordonne par ricochet que le fanion soit dévoilé et flottant. Immédiatement, après cette cérémonie toute une série des visites peut se faire au Ministère des Affaires Etrangères à l’intention des hauts fonctionnaires du Ministère, aux représentants des autres États … Lorsqu’un diplomate ou un fonctionnaire international est jugé indésirable dans le pays d’accueil, il est qualifié de « persona non grata ». Par principe de courtoisie, cette personne doit quitter le pays en question, sans autre forme de procès. L’on ne peut s’entêter de vivre dans un territoire où l’on ne bénéficie pas d’estime des autorités en place. A moins que l’on ait d’autres agendas cachés. Lorsque le pouvoir en place ne veut recevoir votre lettre d’accréditation et qu’il vous juge sans grâce, dépassé une année, vous devez ipso facto vous préparer à être rappelé dans votre pays d’origine. La diplomatie est un métier noble qui privilégie la galanterie et le raffermissement de bonnes relations entre Etats. Face à certaines contraintes, il n’est pas facile d’accréditer des ambassadeurs dans tous les Etats du monde. Certains États s’organisent progressivement pour installer des consulats voir même de chambres de commerce en vue de renforcer d’avantage leurs relations bilatérales. Certains consulats sont jumelés par mandats et d’autres sont animés par étrangers par mandats également. 258
« Au japon, le cérémonial est encore sophistiqué (suranné). Les somptueuses carrosses viennent chercher le nouvel ambassadeur jusqu’à la résidence. Le nouvel ambassadeur en grand uniforme diplomatique monte à bord du premier convoi en compagnie du chef du protocole. Les deux autres véhicules transportent les collaborateurs mais n’entrent pas dans le palais. C’est pareil aussi en Angleterre. Les japonais exigent que la répétition se fasse une demi-heure avant l’audience pour ceux qui ne comprennent pas le protocole impérial. On commence par entrer dans la salle en effectuant une petite courbette. Puis au milieu de la salle on s’arrête et on présente la seconde courbette. L’hôte continue à progresser jusqu’à trois pas de l’empereur et effectue la grande courbette pour obtenir en retour la courbette de l’empereur comme répondant. L’empereur étant considéré comme soixante quatorzième héritier, de la déesse solaire ; il est formellement interdit de le regarder soit par ricochet de regarder le soleil en face. L’on devra garder les yeux fixés sur ces souliers tout en évitant de venir le heurter. Pour quitter la salle, il faut marcher à reculons, d’autant plus que l’on ne peut tourner le dos à l’empereur. « Au pays de la reine d’Angleterre, contrairement aux autres pays, on est accompagné de son épouse. Est-ce dû au fait qu’il règne une reine ? Le cérémonial est très compliqué. Là aussi il faut exécuter tout un parcours codé. Trois pas en avant, deux pas en arrière, etc. La reine comme l’empereur japonais se tient débout devant le trône. Elle vous parle des choses tantôt en français ou en anglais, de façon courtoise. Vient le moment de présenter ses lettres de créance et les lettres de rappel de votre prédécesseur. La reine vous remet un document écrit en langue française. Réputée plus moderne, la cours espagnole impose un rituel également très formel. Sauf dans des cas exceptionnels, les nouveaux ambassadeurs sont au minimum quatre et au maximum six à présenter leurs lettres de créance, le même jour, un jeudi de préférence. Les dames portent une robe longue et les messieurs l’habit avec cravate et gilets blancs à moins qu’ils ne préfèrent un uniforme de gala ou un costume national, par exemple, un boubou pour les Africains de l’ouest. Après avoir été accueilli au son des clairons de l’escadron de la police montée municipale et après avoir reçu les honneurs de la garde royale à cheval, l’ambassadeur monte dans une berline de gala tirée par six chevaux, escorté d’un cortège imposant. Sur la place de l’Arméria, la fanfare de la garde royale exécute l’hymne national du pays honoré. « La cérémonie proprement dite a lieu au palais royal dans la Camara official (chambre officielle) où se tient le roi. Le nouvel ambassadeur s’incline à deux reprises devant le souverain puis lui remet avec la main droite dégantée ses lettres de créances et les lettres de rappel de son prédécesseur. Il n’y a pas de discours. Néanmoins, après la cérémonie, le Roi accorde à l’ambassadeur un entretien dans un salon attenant, le salon de Nonce. Une fois les lettres de créance présentées, l’ambassadeur et son épouse doivent solliciter, par l’intermédiaire du service du Protocole, une 259
audience avec la reine »109. A chaque fois que l’on interroge un ambassadeur sur sa carrière, il relate avec émotion, parfois avec humour où ses différentes missions ont pris officiellement corps. Car ces fameuses cérémonies sont porteuses d’espoir et surtout de valeurs symboliques pour les deux États. Il existe pour chaque Etat des règles relatives aux costumes dans les cérémonies publiques ou officielles. En République Démocratique du Congo, par exemple, dans les communes ou les territoires, les autorités municipales ou les autorités locales de l’entité administrative accueillant la manifestation officielle portent l’uniforme traversé par un étendard aux couleurs nationales, pour montrer que la manifestation se tient dans leur juridiction. Lors de la visite provinciale du Chef de l’Etat, c’est le Gouverneur de province qui porte l’étendard sur sa tenue officielle. Le port de l’uniforme par les militaires lors des cérémonies publiques est régi par les règlements militaires applicables aux armés. Il existe des tenues de gala pour les civils, les policiers et les militaires. Les membres des corps dans lesquels le costume officiel est en usage doivent le revêtir lorsque cette prescription est indiquée par les organisateurs. Lors des cérémonies officielles, par exemple en RDC, les autorités civiles peuvent porter le costume avec cravate ou avec nœud, le complet safari aux souliers propres. Les dames portent généralement les pagnes, un complet de veste, une robe plate,etc. Les jupettes, les serre-corps, les culottes, les t-shirts et d’autres tenues mondaines sont prohibées pour la délégation officielle. Certaines chaussures ne sont pas recommandées aux officiels. Les sandales, les babouches, les ketchs ou pantoufles, les bottines pour les civils, etc. II.3. Les honneurs civils et militaires lors de cérémonies Lors des cérémonies publiques, les honneurs civils et militaires sont rendus aux autorités civiles et militaires selon leurs rangs, leurs grades et dans l’exercice de leurs fonctions, lorsque des circonstances particulières le justifient. Les honneurs militaires sont des démonstrations extérieures par lesquelles les hommes en uniformes présentent un hommage spécial aux personnes et aux symboles qui en ont droit. Les honneurs militaires peuvent être rendus aux symboles suivants : ! Les drapeaux et étendards des armées ; ! Les monuments aux morts pour la patrie. Les honneurs militaires ne se rendent naturellement que pendant la journée. Exception faite à l’occasion d’événement important de la vie nationale. Le droit aux honneurs civils et militaires ne se délègue pas. En principe, aucun fonctionnaire civil ou militaire, aucune autorité publique ne peut exiger de rendre d’autres honneurs que ceux qui sont prévus par la loi. 109
. LECHERBONNIER, Marie-France, Op. Cit, pp29, 30 260
Lors d’une tournée nationale, dans les lieux où se trouve le Président de la République, il n’est rendu aucun honneur civil ou militaire, durant tout le temps de sa résidence et pendant les vingt-quatre heures qui précèdent son arrivée ou qui suivent son départ. Cette consigne est de stricte application à tous les corps constitués et sa violation est passible de sanction pour violation ou non respect de consigne lors de la cérémonie officielle. Dans chaque Etat du monde, se déroule des manifestions publiques tantôt spontanées soit organisées par la population pour interpeller positivement ou négativement les gouvernants ou chercher à exercer une pression morale sur les responsables, les décideurs etc. En République Démocratique du Congo la liberté de manifestation est garantie par la loi à l’article 26 de la constitution de la république. La marche populaire, la marche pacifique, la marche de colère, les journées ville mortes, les marches de soutien ou de joie, les rassemblements populaires sont autant des manifestations publiques pareilles aux moyens de pression politiques qui vise à interpeller la conscience collective et surtout celle des auteurs et acteurs, des gouvernants, des actes de justice et d’injustice etc. Aucune marche n’a la prétention de vaincre les destinataires, les dirigeants, etc. plutôt, elle vise à les convaincre en vue de les ramener au dialogue constructif. Certaines marches sont l’expression de l’angoisse existentielle et de la souffrance des victimes de la mal gouvernance tandis que d’autres sont l’expression de la gratitude ou de la satisfaction morale. Quoi qu’il en soit, les manifestations publiques doivent se réalise en groupe, c’est une action collective dont la première qualité demeure la cohésion, l’harmonie interne et le dynamisme. Le rêve commun étant une société prospère, de participation, d’égalité, de liberté et de justice. Une nation démocratique se construit dans le temps dans l’espace. Elle est garantie par les institutions fortes, transparentes et marquées par l’éthique communautaire.
261
CHAPITRE III. LES RECEPTIONS III.1 Introduction La réception, c’est le fait d’accueillir une ou plusieurs personnes, soit chez-soi, soit dans un restaurant ou dans un endroit conçu pour la circonstance afin de partager la joie d’un événement autour d’une cérémonie. La dimension de la réception dépend des organisateurs ou de l’empreinte ou cachet qu’ils veulent imprimer à celle-ci. Vue sous cet angle, la réception suppose, tant soit peu, une organisation. Qu’elle soit petite, moyenne ou grande, elle demeure une occasion de raffermissement de relations. On ne reçoit pas à tout moment, n’importe comment, ni n’importe qui, avec n’importe quoi, ni n’importe où ? La réception est parmi les signes forts de gens civilisés. La façon dont on est reçu marque d’amblée le visiteur. Organiser une réception est un signe d’amour et de respect envers les invités. Cependant, toute réception n’est pas synonyme de gala. Le gala est une réception à caractère officiel, à laquelle des personnalités sont conviées et au cours de laquelle un spectacle peut être donné. Une soirée de gala, un gala de mariage, un gala de bienfaisance, par exemple, font partie de la cérémonie officielle. III.2. Types de réceptions Nous pouvons distinguer des réceptions privées et des réceptions officielles, des réceptions de tailles diverses. Les réceptions de « grande taille » sont celles qui regroupent plus de cinquante (50) personnes ou invités. Tandis que celles de « moyenne taille » reçoivent de 21 à 50 invités. Une réception de « petite taille » est celle qui regroupe de un à 20 hôtes. Les choix du nombre et qualité des invités peuvent poser problème lorsqu’on ne veut pas écouter les conseils des experts ou si l’on pense inviter tous ceux qu’on connaît. Il faut savoir que l’on invite selon les circonstances et parce qu’on vise un objectif noble : celui d’être entouré de l’affection des hôtes. L’invité n’invite pas, dit-on. Le lancement des invitations doit veiller sur le nombre d’invités et les mentions libellées (couple ou singleton). Lorsqu’on laisse l’invitation vierge ou l’on n’a pas buffer la mention intitule, l’hôte peut s’accompagner de sa cavalière. L’invité peut estimer que vous ignorez son nom, ce qui ne dénote pas d’estime envers lui. Il faut noter qu’un couple invité vaut le double d’invités, soit 10 couples invités supposent 20 invités. Avant de lancer les cartons d’invitation, il faut se renseigner sur les invités afin de d’écrire lisiblement et correctement leurs noms si possibles. Le choix des invités ne peut jamais être fonction des cadeaux qu’on espère obtenir. Ne pas faire arriver l’invitation au destinataire
262
à temps utile est un manquement grave aux organisateurs. Certaines réceptions sont officieuses tandis que d’autres sont officielles. La plupart de cérémonies publiques finissent par des réceptions offertes par l’organisateur et destinées à un groupe restreint des invités ayant participé à la cérémonie. Cependant, il existe des réceptions privées et des réceptions publiques. Les réceptions publiques diffèrent des réceptions privées par leur caractère officiel qui est intransigeant et soumis aux règles du protocole. L’organisateur étant pour la plupart la personne morale : l’institution. L’organisation étant identique car, soumise aux mondanités et au bon sens ou au savoir vivre. Quelles soient privées ou officielles, les réceptions ne sont pas des fruits du hasard. Elles peuvent se dérouler dans une résidence officielle ou privée, dans un restaurant, dans une salle de réunion ou dans un autre cadre de loisirs. Les réceptions officielles ont lieu à l’occasion des fêtes nationales et des visites protocolaires… et se passent dans un cadre approprié par rapport à la taille de la manifestation. La taille d’une manifestation influe d’habitude sur la qualité de la réception et viceversa. Les dîners officiels sont offerts en l’honneur du Chef de l’Etat, les membres du gouvernement, les membres des bureaux de l’assemblée nationale et le sénat, aux membres du corps diplomatique bref aux hôtes de marque qui peuvent être des investisseurs, des notables, etc. Ces réceptions sont marquées par une dignité et une correction particulières. Ainsi, pour sublimer l’organisation d’une cérémonie officielle, l’on se doit de recourir, si besoin il y a, à la sous-traitance lorsqu’on ne dispose pas d’infrastructure fiable, du personnel qualifié ou complet dans certaines tâches précises. S’il s’agit de la réception, par exemple, les services traiteurs auront pour obligation d’honorer la commande à eux adressée par le client qui se trouve être l’organisateur de la manifestation avec qui ils sont régis par un contrat (de réception ou de livraison de service) déterminant les obligations réciproques. La signature du contrat engage et garantit les deux parties signataires. Habituellement, le sponsor préfère s’engager pour certains services lors des cérémonies publiques pour faire la publicité de leurs produits et de leur entreprise. Les services commerciaux et marketing des sociétés profitent de ces opportunités pour la distribution de leur gamme des produits aux participants. Ils peuvent mettre à la disposition de l’organisation les services de leurs hôtesses pour l’accueil et la distribution de leurs produits conformément aux négociations entreprises. Les réceptions privées sont rarement sponsorisées car, destinées à un faible taux des participants. Sauf, si l’organisateur est un partenaire privilégié ou dispose des relations personnelles ou amicales liées au sponsor soit à son délégué. Lors des réceptions officielles l’apport du sponsor peut être visible tandis que celui du mécène est muet au cas où il y en aurait eu. Le mécène ne paraîtra jamais, à l’exception de la reconnaissance expresse par l’invitation, dans les dépliants, 263
courriers et parfois dans les discours. Cette discrétion du mécénat est importante pour le maintien de la personnalité et de l’autorité de l’organisateur auprès de qui l’intérêt de tous les hôtes doit se focaliser. Les réceptions officielles peuvent avoir lieu soit les après midi, soit à diner, soit sous forme de bal ou des réceptions après diner. Il est d’usage que les missions diplomatiques, les institutions tant publiques que privées organisent des réceptions à l’occasion de certaines circonstances et événements sporadiques tels que la victoire de l’équipe nationale lors d’une compétition sportive continentale, la signature des accords de paix, la publication des résultats partiels et finals des élections nationales, etc. III.3. Quelques dispositions particulières Certaines dispositions particulières doivent être prises en amont comme en aval de l’organisation d’une réception. Les galas ont plus d’exigences que les réceptions familiales et privées. L’implication des services et l’usage du personnel qualifié en sont des éléments imposables. Durant ou lors de la réception les dispositions suivantes devront être prises en compte par les organisateurs de la manifestation. Placer les invités, non pas selon l’ordre d’arrivée ni d’affinité absolue, mais selon le plan de la réception édicté par le protocole. Ne pas perdre de vue que chaque organisation dispose de ses partenaires et des listes d’invitations sur lesquelles figurent les personnages officiels, les responsables des missions diplomatiques et une proportion variable de son personnel, les personnalités avec lesquelles l’institution entretient des relations privilégiées ou permanentes et celles qui, occasionnellement, rendent service ou projettent demander service. Sur les places et sur les cartes d’invitations il faut reprendre les appellations correctes et titres exacts des hôtes. Il faut marquer à tous les personnages officiels la considération qui leur est due par rapport à leur rang. Noblesse oblige du respect des règles de préséance officielles et diplomatiques. La prise en compte des notabilités qui ont droit à des révérences ou honneurs soit à des marques de considération particulières (clergé) ou des attentions traditionnelles (noblesses). Traditionnellement les déjeuners et les dîners auxquels assistent des femmes sont fleuris de façon plus raffinée que ceux réservés à des hommes. Il ya des réceptions où l’on mange et d’autres où l’on boit seulement. Il y a des réceptions où l’on reste debout et d’autres où l’on est assis affirme Jeannette Munda : « le cocktail simple, le cocktail dansant, le goûter d’enfant, le dîner simple, le grand dîner(à partir de 12), réception piquenique, réception plat unique, réception télévision-vidéo, réception barbecue, le repas de baptême, le repas de communion, le repas d’anniversaire, le repas
264
de fiançailles, le repas du mariage, le réveillon de Noël et de nouvel an, le repas d’enterrement. »110 La réception privée a une particularité dans sa sémantique. Elle est caractérisée par certaines dénominations qui ne sont pas absolument usuelles dans la réception officielle. Cependant on trouve dans des réceptions officielles certains titres correspondants aux termes usuels de la réception privée quand bien même la démarche organisationnelle converge dans le même sens. On appelle « service à la russe », une manière de servir les mets. C’est en fait celle que l’on pratique aujourd’hui dans beaucoup de réceptions (privée et officielle). On l’a dit « à la russe » parce que inventée sous le règne du premier Empire par l’Ambassadeur du Tsar à Paris, le prince Borissovitch Kourakine, l’idée du prince était qu’il fallait dans les réceptions, servir un menu simultanément et dans l’ordre à tous les convives, alors que le service à la française, pratiqué jusqu’alors, consistait en une multiplication anarchique de plats proposés dans la plus grande confusion. Deux convives cote à cote mangeaient l’un froid, l’autre chaud… A la fin du XIXème siècle le service à la russe l’emportera dans tous les palais nationaux occidentaux. Il en ressort une table beaucoup plus harmonieuse, favorable à une ordonnance symétrique des pièces. Le service à la russe a permis une mise en place, ordonnée et rationnelle des services, et à la généralisation du placement à table, qui se rapproche à la table moderne. L’élaboration du choix de mets est fixée par 7 grands principes, à savoir : 1. Les contre-indications religieuses ; 2. Les contre-indications médicales ou personnelles ; 3. La durée du déjeuner : si le déjeuner doit être servi rapidement ou si le nombre de personnes est important (100 et plus), il faudra privilégier une entrée froide pour que, dès la fin de l’intervention des autorités, l’ensemble des convives puissent être servi en même temps (le dressage des mets se réalisent pendant les interventions) ; 4. Le nombre des invités et participants ; 5. Le nombre de plats servis ; 6. Le respect de la saisonnalité des produits ; 7. La mise en avant des produits locaux qui vise la promotion du pays. Les habitudes alimentaires de certaines sociétés modernes sont tissées selon différents modèles. Cependant le modèle français rapproche toutes les 110
MUNDA BADIBANGA, Jeannette, Les bonnes manières Volume 4: Accueil et organisation de la maison, 2ème édition, Paulines éditions, Kinshasa, 2004, Pp 21, 22 . 265
cultures alimentaires modernes européennes et américaines à l’exception de celles asiatiques et africaines. Chez les français, le déjeuner s’organise en 7 phases : 1. L’apéritif (champagne, alcool, jus de fruits et canapés divers) ; 2. L’entrée à l’assiette (froide ou chaude) ; 3. Le plat de résistance à l’assiette (chaud) ; 4. Les fromages au plateau ; 5. Le dessert à l’assiette (froid ou chaud) ; 6. Café, thé ou infusion ; 7. Les digestifs au plateau (à la demande de l’hôte) Généralement, le dîner se passe en 8 étapes : 1. L’apéritif (champagne, alcool, jus de fruits et canapés divers) ; 2. Les amuse-gueules ou « patience » à l’assiette (froide ou chaude) ; 3. L’entrée à l’assiette (froide ou chaude) ; 4. Le plat de résistance à l’assiette (chaud) ; 5. Les fromages au plateau ; 6. Le dessert à l’assiette (froid ou chaud) ; 7. Café, thé ou infusion ; 8. Les digestifs au plateau (à la demande de l’hôte) Les sociétés africaines n’entourent pas le repas d’assez des mondanités. Les différentes phases sont tantôt cumulées en deux ou trois étapes seulement. Cela est avantageux par les conditions saisonnières et culturelles. Le repas n’est pas une fin en soi mais une formalité. L’Africain respecte le principe selon lequel on ne vit pas pour manger mais on mange pour vivre. C’est la société moderne qui impose toutes ces exigences ou obligations qui vont de la pléthore des intervenants jusqu’aux excès de tables. Selon qu’on est influencé par l’origine des hôtes, soit par l’influence de la culture occidentale, on se rapproche plus de leurs habitudes alimentaires et le maître de la réception cherche à rapprocher les « likes et les dislikes des invités ». Cependant, l’ordonnateur délégué de la réception peut faire une commande spéciale composée des spécialités de son pays ou celui des hôtes. Le mélange n’est pas impossible également en vue de satisfaire les différents invités. Le respect de différentes étapes n’est pas à l’ordre du jour lorsqu’il s’agit des réceptions intimes avec des commandes spécialisées. Toute fois les 7 principes d’élaboration de choix de mets s’appliquent indistinctement.
266
III. 4. La structure de l’organisation de la réception Ainsi, selon qu’il s’agit d’une réception moderne privée ou officielle nous aurons les prestataires suivants : ORDONNATEUR LES INVITES DELEGUE L’Ordonnateur de la réception privée est parfois confondu au Maître de la Réception (MR) et le Patron est appelé Maître Maison (MM) quand il s’agit de la personne physique. Lorsqu’il s’agit de la personne morale, l’Ordonnateur de la réception se recrute d’office dans les institutions, organismes, les entreprises, les établissements privés ou officiels. C’est le producteur du service de la réception qui est le Maître de la Réception. Tandis que la personne déléguée par la société pour coordonner la manifestation est désignée Maître Délégué de la Réception en sigle MDR. L’organisateur (ou le Patron, dans les réceptions privées) est l’entité ou l’institution ayant passé la commande de la réception ; la Présidence de la République par exemple. Le Représentant légal ou le mandateur officiel de la personne morale s’appelle Maître Délégué de Maison en sigle MDM. Elle peut être également une personne morale ; le cas de l’intendance présidentiel et du protocole d’état dans le cas des réceptions officielles. Les deux services forment un corps pour la réalisation d’une réception officielle. Ils désignent de commun accord la personne qui fera office de MDM et constituent l’équipe de travail dans lequel se trouvent certains agents de sécurité intérieure du président de la république ; quoi que tous les agents de l’institution soient considérés comme des auxiliaires de la sécurité du Chef de l’Etat. Le caractère mondain des réceptions se manifeste devant les invités ou les hôtes de marque durant les réunions ou soirées lorsque l’organisateur de la manifestation est intransigeant par rapport à certaines exigences du métier. L’obligation de la satisfaction des invités pousse à la recherche de la perfection par rapport aux exigences matérielles : dispositions des tables, mise en place et présentation des invités, dispositions des couverts, présentation des menus, etc. III.5. Le projet de la réception La réussite de la réception repose sur l’exécution fidèle du projet de la réception. Dans ce projet de réception, on retrouvera : ! Primo, la rubrique reprenant la Dénomination (D), les Objectifs (O) et les Etapes (E). La dénomination identifie la manifestation en lui octroyant ses principes caractéristiques. Tandis que les objectifs de la manifestation seront constitués des buts précis à 267
poursuivre. Les étapes constituent les phases, les paliers du déroulement de la manifestation. Ainsi, cette partie s’appelle « DOE ». ! Secundo, la partie du projet de la réception appelée « QNP ». Il s’agit des dossiers constitués de la qualité des invités (Q), du nombre des hôtes (N) et de la période du déroulement de la manifestation (P). Le dossier qualité reprend les fonctions, les sexes, les professions, le rang social, la situation sociale, le lieu d’origine, la nationalité, l’état civil, l’âge, l’environnement socioculturel, la langue d’usage, les préférences en mets, les spécialités etc. Tandis que, le nombre constitue l’effectif total des invités attendus et exigé par l’organisation. S’il s’agit de la réception mixte, l’on tiendra compte du principe de parité. La période suppose la situation temporelle, le moment, la saison, le lieu, la date, la durée, l’heure de début et de la clôture. ! Tertio, l’avant dernière partie constitutive du projet de réception s’intitule : « LIE». Elle comporte l’indentification spatiale de la réception. Le lieu (L) qui est l’adresse physique de la manifestation. Il s’agit de l’endroit réel : continent, pays, région ou province, ville ou territoire, sous région ou secteur, zones ou communes, quartier, avenue ou rue, le numéro etc. L’intendance (I), il est constitué de la logistique proprement dite. Les locaux, l’espace, le cadre ou l’endroit devant abriter la réception, la sonorisation, les mobiliers : tables et chaises, les couverts, le cocktail, le matériel, etc. L’équipe d’organisation (E) dans laquelle se retrouvent tous ceux qui sont impliqués de près ou de loin dans la faisabilité de la manifestation. Il s’agit des éventuels intervenants dans la réalisation de la réception : le maître de réception, le maître de la cérémonie, le maître d’hôtel, les hôtesses, les serveurs, la presse, les agents de sécurité… ! Quarto, la constitution du budget prévisionnel (BP). Il s’agit de la prévision des Etats de sommes et soldes sous forme des recettes et dépenses liées à la manifestation. Le projet de la réception doit être bancable dit on. C’est un exercice de dur labeur mais assez simple, lorsqu’on est guidé par la transparence, l’éthique et la déontologie du métier. Le budget doit comprendre toutes les rubriques, les tâches ou les postes opératoires de la manifestation. Les imprévus n’apparaissent pas visiblement dans le tableau. Avant la réception, le travail primordial auquel s’adonne le protocole d’Etat, c’est : • L’étude et la préparation des plans de tables par rapport aux plans de la cérémonie ou de la réception ; • L’analyse et l’élaboration des listes des préséances ; • L’analyse des impondérables et la recherche des solutions alternatives. 268
La maîtrise des effectifs permet l’établissement définitif de la liste des invités selon les catégories. Ceci a pour avantage de permettre à l’organisation de disposer d’un budget prévisionnel réaliste et surtout de disposer d’un cadre approprié par rapport à la taille de la manifestation. Aussi cela permettra à l’organisation de tenir compte de la disposition des tables selon qu’il s’agisse d’une réception homogène, mixte, privée ou officielle. Cependant, les formes des tables et les espaces à occuper sont fonctions de la structure d’accueil ou cadre de réception. La manière d’organiser les places dépend des formes des tables d’autant plus que les dimensions ne sont pas standards et les espaces ne sont pas absolus. Les dimensions de tables étant relatives, elles dépendent du fabriquant et de la commande. Il est souhaitable de disposer des chaises ou tables homogènes pour raison d’équité. Le plan de table nécessite des aménagements de façon subtile afin de préserver l’agrément de chaque convive tout au long du repas. « Il convient de noter qu’un déjeuner ou un dîner est une excellente occasion d’échanger des idées, de faire connaissance, de se retrouver… il est donc souvent opportun d’aménager, sans excès, le plan de table théorique pour prendre en considération les connaissances linguistiques des uns des autres, leurs centres d’intérêt, leurs affinités : les responsables du protocole trouvent là un merveilleux terrain d’exercice mais dans lequel ils n’ont pas droit à l’erreur. Leur connaissance de personnalités invitées, les informations qu’ils auront su se procurer, leur savoir-faire sont à cet égard du plus haut intérêt. »111 Les usages, les coutumes et us à table dépendent d’une culture à l’autre soit d’un pays à l’autre. Généralement, pour une mise en place rationnelle des invités, il convient aussi de procéder au meilleur agencement des invités. Pour ce faire, l’on tiendra compte des dimensions importantes et conformes aux normes universelles suivantes : 1 Pour une table individuelle, il faut la dimension de 60cm x 40cm et la chaise a toujours comme dimension : 50cm x 40 cm ; 1 Pour un espace à occuper par 2 invités, il doit mesurer 1,20 mètres carrés ; 1 L’espace pour 4 invités mesurera au maximum 2,40 mètres carrés (le double de 2 personnes) et au minimum 2,20 mètres carrés ; 1 L’intervalle entre deux tables doit mesurer entre 60cm et 1m de distance ; 1 La table ronde en matière plastique, métallique ou en bois dont le diamètre est de : 60cm convient pour 2 invités, 80cm 111
. Guide pratique du protocole sénatorial, Janvier 2008, p12 269
convient pour 3 invités, 90cm convient pour 4 invités, 1,10m convient pour 5 personnes, 1,25m convient pour 6 personnes. Considérant que dans une manifestation publique ou privée chaque invité a droit de s’asseoir ou de se mettre débout selon les dispositions protocolaire, il est idéal de se conformer aux dispositions suivantes : 1 Assis, chaque invité a droit à un espace mesurant entre 0,80 mètres carré à 1 mètre ; 1 Débout, chaque invité doit bénéficier d’un espace allant de 0,60 mètres carré à 0,80 mètres carré. III.6. Les formes de tables et dispositions des invités Il existe plusieurs formes des tables et plusieurs dispositions classiques des invités. S’inspirant des dispositions universelles et classiques des invités, les fabricants des tables ont simplifié les équations en mettant à la disposition des organisateurs de manifestations des tables sur commande. L’élaboration du plan de table diffère selon qu’il s’agit d’une table unique, de tables multiples, ou de tables non pas de repas mais de travail. Les principes classiques de dispositions des invités classe sept dispositions de tables regroupées de la manière que voici : ! disposition carrée ; ! disposition essaimée ; ! disposition ovale dite circulaire ; ! disposition rectangulaire ; ! disposition triangulaire ; ! disposition en « U » ; ! disposition en « T ». III.6.1. La disposition carrée des invités Elle suppose la disposition des tables telle que les hôtes sont placés de façon à créer une forme carrée dans l’ensemble. Lorsqu’une partie de l’espace de la forme carrée n’est pas occupée cela renvoi à la forme « U ». Dans cette disposition les préséances sont définies par rapport aux autorités ou personnalités conduisant les délégations placées sur les côtés du carré. Ces personnalités ou hôtes de marque constituent le centre d’intérêt de la réception et seront placés au milieu de chaque côté, face-à-face et deux à deux. La disposition carrée à l’instar des autres laisse toujours un espace pour le passage des services. III.6.2. La disposition essaimée des invités Cette disposition des invités éclate la réception en plusieurs petits groupes de quatre, six à dix membres qui, malgré tout, forment un tout cohérent. Le fait que cela soit disposé par rang, l’on remarquera par cette disposition une 270
cassure en distance physique entre la position du « maître-maison » par rapport à d’autres groupes ou par rapport au groupe où il est membre. La préséance des tables est rangé du centre vers le centre-droit, du centregauche suivit de l’extrême- droit et extrême- gauche. Plus on s’éloigne du centre d’intérêt aussi les préséances diminuent. Dans la disposition essaimée, les invités placés au milieu de la table en regardant vers le centre d’intérêt sont supposés à l’honneur. Comme au théâtre, il est de rigueur, pour une manifestation organisée par les professionnels, qu’aucun participant ne tourne le dos au centre d’intérêt. Il est proscrit dans une réception officielle de tourner le dos au centre d’intérêt. Cela est signe de mépris et jamais tolérable par le maître de la cérémonie. Ainsi, certaines tables seront partiellement utilisées de sorte que personne ne tourne le dos au centre d’intérêt. La place en face de l’hôte ayant le pas sur les invités, dans un essaim, cette place demeure libre. C’est pourquoi l’organisateur devra savoir que par exemple les chaises à quatre places ne pourraient qu’être utilisées par trois invités seulement. Dans une réception privée, ce principe déroge, tourner le dos au centre d’intérêt est facultatif, excepté en cas de présence des officiels à la dite manifestation. La disposition essaimée est courante lors des fêtes de mariage et des anniversaires. Durant l’établissement du plan de table, il convient de prévoir les espaces réservés aux nerfs de la superficie totale, pour dégager les espaces individuels à allouer aux hôtes. La largeur de la nef centrale ou principale doit mesurer entre 1,20m et 1,50m. La largeur de la nef latérale mesurera entre 0,80m à 1mètre. Les nefs collatérales mesureront entre 0,80m et 1mètre de largeur. III.6.3. La disposition ovale ou circulaire Cette disposition place les invités au même pied d’égalité. Cette disposition est communément appelée « table ronde ». Il n’y a pas de préséance. Les invités, les délégués participent au même titre à la manifestation quoique occupant les fonctions différentes ou revêtus des grades différemment hiérarchisés. Le maître de la cérémonie n’est pas censé au dessus de la mêlée, en ce qui concerne l’objet de la réception. III.6.4. La disposition rectangulaire Dans cette disposition les sièges sont placés de sorte que l’auguste assemblé constitue avec les hôtes une forme rectangulaire. La préséance est appliquée et la distance physique entre le centre d’intérêt et les hôtes n’est pas significative. Cette disposition des invités est adaptée aux cérémonies dont les membres forment un corps constitué. Pour raison stratégique, lors de la réception le « maître-maison » peut librement se placer sur la largeur de la table qui est en face de la porte principale ou au milieu de la longueur qui doit impérativement le placer en face de la porte principale. C’est pourquoi 271
aucun personnage ne se place en face de lui. Au cas où les deux hôtes à sa droite et à sa gauche appartiennent à une catégorie supérieure aux autres invités ou à la même catégorie que le « maître- maison », les trois sièges d’en face ne peuvent pas être occupés et les chaises déplacées. Sauf si, l’on reçoit un hôte de marque, il serra placé en face du « maître maison ». Certaines fois, suite à la préséance, les dispositions des invités conviées à la réception dans une disposition rectangulaire et carrée forment un « U ». III.6.5. La disposition triangulaire C’est lorsque on dispose des invités dans une manifestation sous forme d’un triangle. Dans pareilles circonstances, les tables et les sièges sont rangés de sorte la les participants forment une sorte de triangle. Les intervalles entre les participants et les sommets sont identiques et peuvent permettre les hôtes de quitter leurs sièges sans gènes. Cette disposition des invités est adaptée pour les négociations (réception) entre trois délégations ne disposant pas la même notoriété. Ainsi, la base peut être occupée par l’équipe ayant convoquée la manifestation. L’hôte de la réception ou l’invité privilégié peut être placé également à la base du triangle entre les organisateurs. Cette base fera du triangle isocèle ou équilatéral, eu égard au nombre des membres de la délégation occupant la base. Dans la mesure où on invite à la manifestation une personnalité indépendante et très importante par rapport au statut de tous les participants afin qu’elle joue de « pesanteur », le sommet du triangle sera légèrement aplati et réservée à cet hôte de marque accompagné du modérateur ou maître de la cérémonie. Dans les conditions normales, à la base du triangle, les personnes doivent être installées selon les préséances par rapport au « maître-maison » qui lui est placé au milieu de la base, en formant une ligne droite avec la cime du triangle ou en face de l’hôte de marque. Sur les côtés formant l’angle aigu avec la cime sont placées en ordre décroissant, d’après la préséance, les deux autres délégations face-à-face, à partir des coins droit et des coins gauche de la base. Au cas ou il y aurait une forte participation des femmes à la rencontre, on les alterne avec les hommes de sorte de garder l’esthétique tout en tenant compte du principe sacré des préséances. III.6.6. La disposition en « U » et « T » Ces genres des dispositions des invités sont universellement appropriés aux manifestations restreintes et sont assujettis à la logistique et l’espace disponible. Il a été remarqué que lorsqu’on range les invités sous forme de « U » et « T », on a l’avantage d’installer d’autres invités dans les espaces intérieur du plan mais en gardant la configuration générale. Les sièges des invités suivent la forme des lettres « U » et « T » et permettent d’aérer les passages entre les intervalles. 272
Il arrive que l’actualité nécessite l’organisation des manifestations dans l’urgence. Face à certaines difficultés de préséances, s’il s’agit d’une réception, le chef du protocole préconise un dîner par petites tables. Cette solution empêche les rangs de se percevoir au premier coup d’œil. Il ordonne la désignation des tables par des jetons portants des inscriptions des noms de villes, des rivières ou des fleurs. Il faut éviter de numéroter les tables selon l’ordre croissant ou décroissant ou selon l’ordre alphabétique. Lorsque les circonstances soit le nombre des invités impose de dresser plusieurs tables, l’élaboration des plans de table est évidemment plus complexe à réaliser et les solutions en définitive sont extrêmement variables dans la mesure où le grand nombre des invités permet davantage de souplesse. Quoi qu’il en soit la table d’honneur dont le placement obéit aux règles protocolaires demeure. III.6.7. Le dîner d’Etat Lors de la préparation d’un dîner d’Etat, l’intervention du Protocole prend fin avec la disposition des tables et les placements des invités. L’intendant prend la relève pour le choix de mets et le protocole transmet des informations sur les régimes et habitudes alimentaires des invités. La plupart des Présidents de République ont des idées personnelles soit sur les menus, soit, sur le service, soit sur l’organisation. Les intendants sont obligatoirement censés en tenir compte. Les dîners restent les réceptions les plus flatteuses pour un hôte de marque. C’est aussi à cette occasion que l’intendant est appelé à exercer au mieux ses capacités et talents. Le dîner d’Etat réunit plusieurs personnalités aux diverses sensibilités. On tient compte de l’infrastructure d’accueil soit selon la capacité de la salle. Or, la capacité de certaines tables en « U » varie de deux cents à trois cents cinquante invités. La moyenne est de cent soixante couverts. Les tables de cette disposition sont idéales parce qu’elles sont disposées de telle sorte que le Chef de l’Etat et son hôte ainsi que leurs conjointes n’aient pas de vis-àvis avec d’autres invités. Les autres sont répartis sur les deux membres de la table « U » de manière à alterner les différentes catégories. Les différents palais ont leur conception propre de la disposition des tables. L’on ne place jamais dans une salle de banquet ou dans une salle de fête plusieurs tables de forme U au risque de pécher contre les règles protocolaires. Certains palais royaux et nationaux disposent des tables spéciales appelées « mille-pattes » utilisées pour les grandes occasions dans les galeries d’honneur. Ces genres de tables se font sur commande et mesure en moyenne deux mètres quatrevingts à trois mètres de largeur. Cette disposition des invités est idéale pour les diners d’états. Il existe d’autres dispositions alliant table d’honneur et tables rondes mieux adapté à la communication. Avec la culture de mondanité, les concepteurs sont parvenus à mettre sur pieds une autre table spéciale dite « table en râteau ». Elle permet de recevoir en dîner plusieurs Chefs d’Etat et leurs collaborateurs sans qu’ils soient en face en face. 273
En France, la hauteur réglementaire des tables officielles est de 76 centimètres. Pour les Britanniques (Anglais), les tables officielles mesures 72 centimètres de hauteur afin de mettre en valeur le buste et les vêtements de gala des invités. Le Chef de l’Etat du pays visité préside la cérémonie lors du dîner d’état. Son homologue invité même si c’est un souverain, il se place à sa droite et l’épouse de ce dernier étant à sa gauche. Tandis que l’épouse du Président qui reçoit se place à la droite du visiteur. La tenue vestimentaire lors du diner d’Etat est au choix du visiteur : tenue de ville ou de soirée (costume ou safari présentable, robe et pagne…). L’on ne peut légiférer en cette matière. Les menus se composent d’une entrée dans un premier temps suivi ipso facto d’une diversité de menus : de la viande (fraiche et fumée), des salades, des légumes, des poissons (frais, salés et fumés), du gibier, de haricot, du fromage ; accompagnés du pain frais et croissants, du riz, de la pate, des pommes de terre, etc. Lors d’un dîner d’Etat, le dessert (fruits, bananes, crèmes…) ne doit pas manquer. D’une manière générale, l’accent est mis sur la fraîcheur des plats et leurs qualités nutritionnelles. Le nombre de maître d’hôtel est choisi en fonction de la durée du repas, qui traditionnellement ne doit pas dépasser une heure quarante cinq minutes. On estime qu’il faut deux maîtres d’hôtels pour huit à dix couverts. Les maîtres d’hôtels sont habillés en veste blanche et portent la queue de pie, les papillons blancs et les gants blancs pour toute réception officielle. Le maître d’hôtel principal donne le coût d’envoi en servant les plats et reste principalement dans la salle pour coordonner tout mouvement. Le maître principal est secondé d’un suiveur dont le rôle est d’aller chercher les plats, les sauces, les légumes, le pain, l’eau sur commande des invités. Quant à l’intendant, il supervise l’ensemble des opérations pendant la durée de repas et se place debout, légèrement loin et derrière le Président. La délégation officielle et les principales personnalités du pays d’accueil peuvent être présentées aux deux chefs d’Etat dans un petit salon d’attente avant le dîner comme à leurs conjointes. Cette présentation se fait selon un ordre précis : d’abord les invités étrangers, puis les officiels par ordre protocolaire, enfin les personnalités privées au gré de leur arrivée. La fanfare nationale soit la garde-républicaine rend les honneurs avant le diner d’état et joue une musique circonstancielle. On peut également prévoir en lieu et place de la fanfare dans la salle, un orchestre de chambre qui exécutera durant toute la manifestation une musique douce et classique. Aussi en lieu et place de deux (orchestre et fanfare), dans la salle on peut programmer au moyen des appareils de musique des morceaux de musique choisis pour la circonstance. Toutefois, on chantera ou on écoutera dans l’ordre les hymnes nationaux en commençant par l’hymne du pays hôte suivi de celui du pays d’accueil exécuté par la fanfare. Il est d’usage qu’au début du repas le Chef de l’Etat prononce une allocution de bienvenue en l’honneur de ses hôtes et que son homologue ou le chef de la délégation invité lui réponde. Le protocole veillera à s’assurer que les dispositions 274
matérielles nécessaires ont été prises (supports techniques, sonorisation…) et que les intentions de l’hôte de marque ont été prises en compte. Les tables étant garnies, les deux allocutions de moins de quinze minutes chacune sont prononcées au début du dîner en réservant la primeur au Président qui reçoit suivi de l’hôte du jour. La tradition veut que cela se fasse avant le repas mais certaines réalités conduisent parfois à ce que les discours se prononcent après le repas. Pour éviter que le repas ne se refroidisse d’autant plus qu’il y a des hôtes bavards, qui aiment trop discourir et qui à peine respectent les indications protocolaires. C’est fut le cas lors d’une visite d’état du Président Sud Africain Nelson Mandela à Paris. A l’occasion d’un diner d’Etat offert par le Président Français, François Mitterrand, son homologue Sud Africain pris 45 minutes de discours en anglais oubliant de laisser la parole à son traducteur qui aura pris également 15 minutes d’interprétariat. C’est à la table du Président de la République et de son hôte qu’on réserve la primeur de service suivi de leurs conjointes. Le cas échéant, la table étant unique pour tous les invités, les services privilégieront l’espace devant les sièges de leurs Excellences Messieurs et mesdames les Chefs d’Etats. Les intendants peuvent notamment faire appel aux services traiteurs lorsque plusieurs réceptions importantes sont organisées simultanément et que leur propre cuisine ne saurait guère satisfaire toutes les commandes. D’où le système des appels d’offre doit prévaloir aussi pour le choix des traiteurs. Ils sont gérés conjointement par divers services présidentiels sous la direction de l’intentant. La prestation traiteur comprend également les fournitures de tables, service, nappes et couverts. A chaque réception est précisé sur le bon de commande le type de vaisselle par rapport à sa classe. La vaisselle plus ou moins précieuse, sera utilisée en fonction du rang protocolaire des invités. Les couverts sont placés selon un ordre bien précis et en ce qui concerne la verrerie, les verres nécessaires au déroulé du repas sont disposés sur la table dans l’ordre sans encombrer celle-ci. Durant la réception, les jus d’orange et l’eau vive sont toujours servis au repas. De la limonade maison et d’autres jus de fruit frais peuvent être offerts lors d’un dîner d’Etat. Les boissons (blondes, brunes, gazeuses), les vins (blanc, léger, rouge, fort), l’alcool (whisky, gin tonic, etc.), les boissons sans alcool ne doivent pas manquées. Les spécialités de pays visités sont découvertes lors de diners d’état. Les visiteurs peuvent vouloir goûter les boissons et mets traditionnels du pays visité. Pour cela, en plus des mets universellement connu, on peut symboliquement apprêter les nourritures suivantes : les petits poids, les haricots, les « Fumbwa », le « Kikalakasa », le Pondu, la Chikwange, les fretins, les patates douces, etc. Quant aux boissons l’on devra également prévoir à titre symbolique : le « Masanga ya mbila » (vin de palme), le vin de colocase, le « Mandrakwa » (vin de mais), le « Kasikisi » (vin de bananes), le « Tangawisi » (vin de gingembre), le café-rhum etc. Une décoration florale de la table d’honneur est envisageable mais elle ne doit pas gêner la vision entre convives ou invités. Il est également apprécié que 275
cette décoration florale soit aux couleurs du drapeau national de la délégation accueillie (hôte). Le choix des fleurs est donc déterminé par : le thème de la rencontre ; la porcelaine utilisée, le nappage utilisé, la saison, le type de prestation : déjeuner (couleurs pastel), dîner (couleurs chaudes). L’exécution des hymnes nationaux au début comme à la fin du dîner-d’état annonce tantôt l’ouverture tantôt la clôture de la cérémonie publique. Les invités sortent de la salle selon la préséance édictée par le protocole d’état. D’abord les couples des VIP, suivis des membres du Gouvernement et de membres des corps constitués (diplomatiques et consulaires) et les autres membres suivront progressivement. A la fin de la manifestation, durant la sortie de la salle, la fanfare musicale exécute de morceaux de musique d’accompagnement pour détendre les participants. Le Chef de l’Etat et son Hôte de marque et leurs épouses reçoivent les honneurs militaires de départ et se dirigent vers leurs convois constitués sous la vigilance tous azimuts de leurs gardes rapprochées et des gardes républicaines déployées pour la cause dans les installations. Les grandes réceptions de mariage d’un prince ou d’un chef de l’Etat, les grands banquets destinés à mille ou deux mille invités sont dites « exceptionnelles ». On invite d’autres grands professionnels nationaux à apporter leur concours. La collaboration de certains professionnels à la réputation internationale ou mondiale peut préserver l’image de marque de la manifestation en les confiant des charges précises nécessitant l’expertise. C’est plusieurs mois avant l’événement, souvent six à huit mois plus tôt, que le véritable Ordonnateur de la réception passe ses commandes et prévoit dans le détail la mise en scène de la manifestation. Dans ce genre de gala on n’improvise rien. Tout doit être préparé et suivi à la lettre. L’ordonnateur de la manifestation étant à la une; la coordination de la réception est légué à l’ordonnateur délégué.
276
CHAPITRE IV. LA PRESEANCE PROTOCOLAIRE IV. 1. Des généralités Lorsqu’on organise une manifestation, quelle que soit sa taille, il est recommandé que l’on tienne compte de la préséance protocolaire. C’est la préférence dans l’ordre et dans les rangs à suivre lors d’une cérémonie ou d’un événement. C’est l’obligation d’une personnalité d’occuper la place qui lui convient par rapport à sa qualité ou son grade. Tous les invités à une manifestation bénéficient de la considération des organisateurs. Ils méritent des places convenables et les honneurs liés à leurs rangs. Quoiqu’il en soit « à tout seigneur tout honneur» dit-on. Le plan de manifestation tiendra compte de certains préalables tels que les statuts et les rangs des invités, la hauteur de la délégation, … qui devront dictés la mise en place. Les animateurs culturels, les protocoles et d’autres organisateurs de manifestations doivent savoir qu’à l’exception des représentants du Chef de l’Etat ou du Président de la République, les représentants des autorités qui assistent à une cérémonie publique occupent, dans l’ordre des préséances, les rangs correspondant à leurs grades ou à leurs fonctions et non pas les rangs des autorités qu’ils représentent. Les principes de la représentation des autorités dans les cérémonies publiques veulent que les rangs et les préséances ne se délèguent pas. Toutefois, les autorités qui exercent des fonctions à titre intérimaire ou dans le cadre d’une suppléance statutaire ont droit au rang de préséance normalement occupé par le titulaire desdites fonctions. Ainsi par exemple, à l’absence du Premier Ministre, les membres du Gouvernement le représentant occupent le premier rang dans l’ordre des préséances. Il en est de même d’un Vice-président de la République, d’un Vice-président Sénatoriale et de l’Assemblée nationale ou provinciale, d’un Vice-président d’une corporation et d’une société savante, d’un conseil économique ou social… occupent le rang de préséance qui est celui de l’autorité qu’ils représentent. Par exception à la règle posée, un Viceprésident du Sénat représentant son titulaire vient dans l’ordre des préséances après le Président de l’Assemblée nationale. Cependant, certains membres des cabinets présidentiels et ministériels, les hauts fonctionnaires d’Etat et les fonctionnaires des administrations publiques et diplomatiques peuvent participer aux cérémonies publiques aux cotés de leur hiérarchie lorsque l’objet de la cérémonie le justifie. Les autorités qui assistent aux cérémonies publiques prennent place dans l’ordre déterminé par leur rang dans l’ordre de préséances. Lorsque les autorités sont placées côte à côte, l’autorité à laquelle la préséance est due se tient au centre. Les autres autorités sont placées alternativement à sa droite puis à sa gauche, du centre vers l’extérieur, dans l’ordre décroissant des préséances. Lorsque la 277
configuration des lieux exige que les autorités soient placées en rang successifs de part et d’autres d’une allée centrale, l’autorité à laquelle la préséance est due se tient à la gauche de la travée de droite. L’autorité occupant le second rang se tient à la droite de la travée de gauche. Les autres autorités sont placées dans l’ordre décroissant de la préséance, rangée par rangée et, pour une même rangée, alternativement dans la travée de droite, puis dans la travée de gauche du centre vers l’extérieur. Certaines dispositions seront prises lorsque l’objet de la cérémonie et le nombre important des autorités militaires et ou policières présentes le justifient. Les autorités peuvent être scindées en deux groupes distincts. Le premier groupe constitué des autorités civiles sera placé à droite et le deuxième groupe constitué des autorités militaires et ou policières sera placé à gauche. Dans chaque groupe, les autorités seront placées dans l’ordre décroissant des préséances, du centre vers l’extérieur et de l’avant vers l’arrière. IV.2. Préséance lors de salutations Les préséances sont également observées dans les salutations aussi bien en famille comme dans les cérémonies officielles. Jeannette MUNDA propose huit règles de base de salutation : 1. Un homme salue en premier une femme mais ne lui tend pas la main, il attend que celle-ci le fasse ; 2. Toute personne inférieure en âge ou en fonction se lève pour saluer en premier l’aîné ou le supérieur sans toutefois tendre la main ; 3. Un nouveau-venu salue ceux qui sont déjà là mais il veillera à ne pas interrompre une réunion qui a déjà débuté ni à distraire les participants en posant des questions ; 4. Un homme poli enlève son chapeau lorsqu’il rencontre un homme ou une femme qu’il doit saluer. Il est incorrect de réduire le geste à un effleurement du bord du chapeau sans le soulever ; 5. Une dame se lève pour saluer son supérieur direct, le supérieur direct de son mari ou une personne très âgée. Elle reste assise pour saluer tout arrivant et toute autre personne ayant le même rang qu’elle ; 6. Lorsqu’on rend visite en famille ou à des amis, en arrivant, il faut dire « bonjour »tout de suite. Il n’est pas bon d’attendre que les habitants de la maison commence ; 7. Il est de bon usage de dire « bonjour » aux visiteurs qui viennent à la maison, même s’ils sont venus pour une raison que vous ignorez ou même s’ils sont venus voir un autre membre de la famille. Ou encore, si vous ne les connaissez pas spécialement, saluez-les car ils sont de toute façon les hôtes de la maison ; 278
8. Dire « bonjour » au domestique, à la sentinelle, au chauffeur est un signe de bonne éducation qui en plus fait plaisir à ces derniers et les valorise.112 Certaines de ces dispositions dérogent aux habitudes des cours royales et impériales selon leurs cultures. En famille, selon qu’on est d’une culture ou d’une l’autre, le respect de normes de la préséance suit le diktat de la gérontocratie et des us et coutumes. A table, par exemple, un enfant ne peut pas servir sans autorisation à manger avant ses aînés ou ses parents. La façon de s’appeler, quand on n’est pas intimement lié, exige une certaine manière au nom de la préséance. IV.3. La préséance durant les cérémonies publiques Les cérémonies publiques ne commencent officiellement que lorsque l’autorité qui occupe le premier rang dans l’ordre des préséances a rejoint sa place. Cette autorité arrive la dernière et se retire la première. Lorsque la cérémonie en plus d’autres activités comporte des moments prévus pour les discours ou des allocutions, celles-ci sont prononcées par les autorités dans l’ordre inverse des préséances. Dans les cérémonies officielles ; il est des coutumes qu’à l’arrivée de l’invité de marque tous les invités rendent honneur et se lèvent pour saluer le passage de l’intéressé. Dans une cérémonie de plusieurs invités soit dans une foule on ne peut donner la main à tous les invités même si on les aime tous. On se fait seulement et obligatoirement le devoir de saluer collectivement toute la communauté en levant les mains soit en le disant à haute voix à travers le micro ou le lance-voix. Par contre dans un forum restreint (de 10 à 20 personnes), on peut se faire ce devoir civique de saluer ou de serrer la main à tous les participants. La politesse la plus élémentaire n’exige à toute personne avant de prendre la parole en public de saluer l’auguste assemblée. Ceci permet à cette dernière de développer d’amblée une image positive de l’intervenant privilégié. L’on ne peut perdre de vue que les fonctions, l’âge, le sexe déterminent parfois le rang social. Les préséances se remarquent souvent lors des cérémonies publiques, des réceptions, des dîners, des cortèges etc. Il est évident que l’esprit de réglementation qui doit caractériser un pays prévoit dans les moindres détails les grades, les dignités, les cérémonies, les honneurs militaires et civils et les décorations à rendre. La culture de la 112
. MUNDA BADIBANGA, Jeannette, Les bonnes manières Volume 2: la politesse dans la salutation, 2ème édition, Paulines éditions, Kinshasa, 2004, P15 . 279
préséance permet de façon claire à chacun de maîtriser ses droits et devoirs, de respecter son statut social et de respecter le principe de la hiérarchie. La préséance est un critère de base qui permet aux organisateurs des manifestations et au protocole de faire une bonne prévision de mise en place des invités. Elle permet aux invités, aux officiels ou autorités de se présenter au moment indiqué sur le programme d’une cérémonie publique et au principe de respect des dispositions protocolaires. A titre d’exemple nous décortiquons ce programme de la cérémonie publique tenue le jeudi 06 Décembre 2007 à Kinshasa. Il s’agit d’une séance plénière du congrès qui s’est tenue au Palais du Peuple ; à l’occasion du discours de son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo sur l’Etat de la nation. « Aux termes de l’article 77 de la Constitution, le Président de la République est tenu de prononcer, une fois l’an, devant l’Assemblée Nationale et le Sénat réunis en Congrès, un discours sur l’état de la nation. »113 Ce programme coïncide bien avec sa première année d’anniversaire de prise du pouvoir issu des urnes. Ce programme est fondé sur le respect des principes de la préséance nationale. Programme de la cérémonie proprement dite114 : 1 08H30’ : Mise en place terminée ; 1 08H45’ : Arrivée des Députés et Sénateurs ; 1 08H50’ : - Arrivée du Bourgmestre de la Commune de Lingwala ; 1 Arrivée des Gouverneurs de Province ; 1 Arrivée des Présidents des Assemblées Provinciales ; 1 Arrivée des Représentants des Intersyndicaux ; 1 Arrivée des Représentants de l’ordre des Avocats, de l’ordre des Médecins, de l’Ordre des Pharmaciens, de l’Ordre des Ingénieurs ; 1 Arrivée des membres du Bureau de la FEC et ANEP ; 1 09H00’ : - Arrivée des Recteurs et Directeurs Généraux des Etablissements de l’Enseignement Supérieurs et Universitaires, 1 Arrivée des Présidents des Conseils d’Administration et des Professeurs Doyens des Facultés, 1 Arrivée des Chefs des Confessions religieuses et des Eglises Indépendantes ; 1 Arrivée de la Délégation des Chefs coutumiers ; 113
.Journal Officiel de la RDC, Constitution de la 3ème République Démocratique du Congo, Numéro spécial, Kinshasa, 2006 114 . Programme officiel distribué par les services du protocole du Parlement 280
1 09H15’ : - Arrivée de l’Inspecteur Provincial de la PNC, le Commandant de la 11ème Région Militaire, 1 Arrivée du Gouverneur de la ville de Kinshasa ; 1 Arrivée de l’Inspecteur Général de la Police Nationale ; 1 Arrivée du Chef d’Etat Major Général des FARDC ; 1 Arrivée des Secrétaires Généraux de l’Assemblée Nationale, du Sénat et du Président de la Cours des Comptes ; 1 Arrivée des membres des Bureaux de l’Assemblée Nationale et du Sénat ; 1 09H25’ : - Arrivée des membres du Cabinet du Chef de l’Etat ; 1 Arrivée des membres du Corps Diplomatique et consulaire; 1 Arrivée des membres du Gouvernement ; 1 09H35’ :- Arrivée du Procureur Général de la République et du 1er Président de la Cours Suprême de Justice ; 1 Arrivée du 1er Ministre ; 1 09H40’ :- Arrivée du Président du Sénat et de l’Assemblée Nationale ; 1 09H50’ :- Arrivée de Son Excellence Monsieur le Chef de l’Etat ; 1 Accueil par les Président de deux Chambres du Parlement ; 1 10H00’ :- Ouverture de la séance du congrès ; Hymne National « Débout Congolais » ; Mot d’introduction du président de l’Assemblée Nationale ; 1 10H15’ :- Discours de son Excellence Monsieur le Président de la République sur l’état de la Nation ; 1 11H00 :- Mot de clôture du Président de l’Assemblée National ; Hymne national ; Cocktail Dans les pays aux entités fédérées ou fortement décentralisées, les organes nationaux soit centraux ont la préséance sur ceux décentralisés(les membres du gouvernement et les assemblées nationales ont préséance sur les gouvernements provinciaux ou fédéraux ainsi que leurs assemblées). L’épouse du Chef de l’Etat, du Roi et de l’Empereur a préséance sur les autres membres de familles présents à une cérémonie. Raison pour laquelle dans certaines manifestations officielles auxquelles est associée la première dame du pays, c’est à la place d’honneur qu’elle se met à gauche de son époux : le Chef de l’Etat. Même les jumeaux d’un Chef de l’Etat ou d’un Roi ne viennent qu’en second lieu, après l’épouse du Président de la République ou du Roi. Le Prince et les jumelles d’un chef de l’Etat viennent toujours 281
après la Reine lorsque le Roi est présent à la manifestation. Sauf dans des cas particuliers d’intronisation, par exemple, d’un Prince. Dans les associations politiques (Partis politiques et syndicats), selon les statuts, l’autorité suprême, c’est le Secrétaire Général, ou le Président du parti qui a la préséance sur tous les autres membres. Même les Ministres de leurs obédiences politiques, ils viennent après les membres du Comité exécutif du parti. Exception faites pour les groupements, les associations, les partis politiques qui lors d’une manifestation publique inviteraient certaines autorités étatiques : le Premier Ministre, le Vice Président de la République soit le Chef de l’Etat quelle que soit leur obédience, ils gardent leur rang de préséance nationale. Ces éminentes personnalités ont toujours la préséance selon l’ordre protocolaire établit par l’Etat. La préséance est définie par le décret ou l’ordonnance présidentiel pour les membres du gouvernement et des hautes personnalités de la République conformément à la constitution du pays. La promulgation officielle de l’équipe gouvernementale par ordonnance présidentielle suit l’ordre de préséance officielle. L’ordonnance commence par citer le nom du Premier Ministre suivi des Ministres d’Etat selon la préséance. Les Ministres sont ensuite cités suivant l’ordre de préséance jusqu’aux Vice-ministres. En République Démocratique du Congo, les membres du corps diplomatique prennent place immédiatement après les membres du gouvernement. Les chefs de mission diplomatiques accrédités en tant que représentant de leurs Etats se placent en ordre utile sur les fonctionnaires internationaux lors des cérémonies officielles. Tandis que les fonctionnaires internationaux ont en principe, le pas sur les fonctionnaires consulaires figurant sur la liste diplomatique. Les chefs de poste consulaire prennent rang dans chaque classe suivant la date de l’octroi de leur exequatur. La préséance parmi les autres Chefs de mission de même rang est déterminée par l’ancienneté, à partir de la date et l’heure de la présentation de leurs lettres de créance. La préséance entre les membres du personnel diplomatique de même rang appartenant à différentes Missions est déterminée par la date de notification de leur arrivée. La préséance entre les membres du personnel diplomatique à l’intérieur d’une mission est déterminée par cette Mission elle-même et maintenue à jour pour notification au Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération Internationale. Lorsqu’on établit la liste de préséance pour les invités souvent deux éléments essentiels entre en jeux à savoir : la situation sociale et l’âge. Les personnes assumant les fonctions officielles doivent toujours surmonter les fonctions officielles honoraires et celles officieuses. Quels que soient les circonstances de l’invitation, le rang officiel place les invités dans l’ordre que leur attribue le protocole officiel. A rang égal, la préséance est réservée à la personne la plus âgée. Entre personne de même âge et même rang, la 282
préséance est à la personne venant de l’extérieur et les étrangers sur les nationaux. Dans des manifestations privées, les membres de familles passent après les autres invités, exceptés si leur situation ou leur âge leur donne droit à des attentions particulières. Les apparences et prétentions font distinguer les femmes dites dames, celles qui n’ont pas de situations personnelles et celles qui ont une occupation susceptible de leur donner une préséance particulière. On place certaines suivant le rang protocolaire de leur mari tel est le cas des épouses des autorités politiques, les autres à la place qui leur est due en raison de leur situation. Les veuves maintiennent leur rang et les divorcées passent après les dames en puissance de mari. Les demoiselles, quel que soit leur âge, suivent, à moins qu’elles n’aient une situation personnelle (fonction, décoration…) qui leur donne un rang plus élevé. IV.4. Préséance au sein des services commandés (militaires et policiers) Les militaires et les policiers en République Démocratique du Congo, sont répartis suivant leur grade qui leur confère la préséance sans distinction des femmes et hommes. A rang égal, les militaires ou les policiers bénéficient de la préséance sur les civils dans les cérémonies non officielles. Dans la nomenclature des services commandés : pour les militaires et policiers le grade le plus élevé au monde se trouve être celui de Général de corps d’armées. Le grade de maréchal dans l’armée est considéré dans le rang des extras-catégories. Durant d’autres cérémonies officielles, les autorités civiles supplantent en préséance les autorités militaires en préséances selon les événements. Il y a lieu de distinguer le grade de l’emploi ou de la fonction, le grade étant la propriété d’un membre ou de l’officier dès que cet état lui est reconnu par la loi. Dans l’armée, nous avons les grades qui diffèrent d’appellations selon qu’on est dans la force terrestre, aérienne et navale. Les équivalences en galons ou grades au sein de l’armée et de la police nationale congolaises sont définies par l’ordonnance du Chef de l’Etat qui selon la constitution de la RDC en est le Commandant suprême de l’armée et de la Police. Dans tous les états organisés les préséances militaires tiennent compte aussi bien des grades et fonctions. L’armée et la police sont dans la catégorie des services dits commandés et à ce titre le respect de la hiérarchie est obligatoire, irrévocable et irréversible et la préséance y vaut son pesant d’or. A l’occasion des festivités marquant un des anniversaires de l’armée nationale ; l’État major général avait organisé un match amical entre les officiers supérieurs et les officiers subalternes. L’officier le plus gradé de l’équipe A portait le galon de colonel et dans l’équipe adverse le plus gradé portait le grade d’adjudant chef et se trouvait aligné comme gardien de but. 283
Durant la compétition, le Colonel récupère le ballon à partir de la défense d’où il était aligné comme ailier ; l’on remarquera qu’il contrôle systématiquement tous les joueurs jusqu’au tire au but et crie simultanément avant de tirer « adjudant au temps ». Alors que ce dernier était dans la position d’arrêter le ballon, il se mire d’emblée dans la position d’ «au temps » et le ballon passa calmement à coté de son pied jusque dans le filet du gardien. Et c’était le but de victoire qui a marqué aussi la fin du match. Après le match, lors du cocktail servi à la messe des officiers ; le Commandant de la région militaire demande par curiosité à l’adjudant pourquoi as-tu hésité d’arrêter le tir du Colonel ? Il répondît avec courtoisie : « Mon Commandant, j’ai obéi aux ordres du Colonel qui m’invitaient à la position « au temps ». J’ai évité de justesse de commettre une infraction militaire. » Poursuit-il. A ces mots, le Commandant Région comprit qu’il ne fallait pas aligner les joueurs de cette manière là sans tenir compte de leurs coutumes militaires. Depuis l’avènement des académies militaires, aux fonctions précises correspondent des grades précis. Les grades militaires sont des échelons de la hiérarchie militaire. Ils indiquent au sein de l’organisation militaire les échelons de subordination et confère droit au commandement. Le grade atteste de l’aptitude à occuper un emploi d’un certain niveau, à assumer la responsabilité et à exercer l’autorité qui y est attachée. Les grades donnent droit au port d’insignes réglementaires, dits insignes de grade. Dans l’armée congolaise, la préséance va des grades les plus élevés jusqu’aux grades subalternes. Pour les forces terrestres et les forces aériennes la dénomination des grades militaires est la même exceptés les insignes et l’habillement (tenues) qui sont spécifiques par rapport à chaque corps: 1 Officiers généraux : Général d’armée, Lieutenant général, Général Major, Général de brigade ; 1 Officiers supérieurs : Colonel, Lieutenant colonel, Major ; 1 Officiers : Capitaine, Lieutenant, Sous lieutenant ; 1 Sous officiers de 1ère classe: Adjudant chef, Adjudant de 1ère classe, Adjudant ; 1 Sous officiers de 2ème classe : 1er Sergent Major, Sergent major, Sergent chef, Sergent ; 1 Sous officiers de 3ème classe : Caporal, soldat de 1ère classe, Soldat de 2ème Classe, Soldat. Il existe des grades correspondant à ces grades de la force armée terrestre au sein de l’armée marine dite « force navale » et au sein de la police nationale. L’armée marine se réfère à leurs bâtiments. Le grade le plus élevé dans la marine est celui d’amiral qui vient de l’arabe « amir al-bahr », qui signifie « prince de la mer ». Les appellations de 284
grades au sein des forces navales congolaises sont calquées presque sur le model de l’armée marine française. L’amiral est suivi du vice-amiral d’escadre, du vice-amiral et du contre-amiral. Viennent ensuite les officiers supérieurs, répartis en capitaines de vaisseau, capitaines de frégate et capitaines de corvette. Les officiers subalternes sont dans l’ordre décroissant les lieutenants de vaisseau, les enseignes de vaisseau de première classe, les enseignes de vaisseau de deuxième classe et les aspirants, dits « sabords ». Les officiers mariniers se répartissent en majors, maîtres-principaux, premiers maîtres, maîtres et seconds maîtres. Les quartiers-maîtres et matelots se répartissent en quartiers-maîtres de première classe, quartiersmaîtres de seconde classe et matelots brevetés. La caractéristique générale des armées au monde est que les hommes du rang (les caporaux, les soldats de 1ère et de 2ème classe) soit les troupes militaires et policières doivent être plus nombreuses que les hommes de commandements (les officiers). Lorsque les militaires assument des charges d’état civiles cela pose parfois des problèmes de préséance par rapport à son grade militaire. Le protocole préposé à l’accueil se réfère à la liste de préséance d’état tel qu’édicté par la haute hiérarchie. Généralement, les cas échéant les responsabilités civiles priment sur le grade militaire. Tel est le cas que nous avons connu dans le Gouvernement de transition de la République Démocratique du Congo. Deux officiers généraux de l’armée avaient été nommés aux fonctions politiques. Le premier était Général de brigade et nommé au poste de Ministre de l’intérieur, dans le Gouvernement de la République ; tandis que le second, ancien Chef d’Etat Major Général des forces armées congolaises : Général d’armée fut nommé à la territoriale comme : Gouverneur de la Province de Kinshasa. Il s’est avéré que sur la plan de l’armée, ce dernier était plus gradé que son Ministre de tutelle, d’office son chef hiérarchique. Cette situation ne pouvait que susciter des incommodités lors des réceptions officielles auxquelles tous deux devaient participer si le protocole ne se référait pas aux principes évoqués ci-haut. Pour raison de commodité, ni l’un ni l’autre n’étaient autorisé à se présenter dans des réceptions officielles en tenue militaire. Il faut éviter qu’ils ne portent leurs galons militaires pour ne point troubler les dispositions protocolaires. Car, les grades militaires expriment le respect et l'obéissance que chaque militaire doit à son supérieur. Ils sont Illustrés par des barrettes, des chevrons ou des étoiles etc. Le port de grade chez les militaires et les policiers est obligatoire lorsqu’on est en uniforme ou tenue de service (uniformes militaires, dans l’armée, vêtements distinctifs revêtus par l’ensemble des membres d’une arme et, au sein de chacune d’entre elles, par les différents corps qui la composent). Alors que l’uniforme a pour fonction première de marquer la différence entre le civil et le soldat, l’allié et l’ennemi…Le grade permet quant à lui de permettre la reconnaissance et d'individualiser au premier coup d'œil la position hiérarchique de chaque militaire. 285
Tableau d’équivalence de grade au sein de l’armée et de la police congolaise Grades
N°
1 2 3 4 5 6
Fonctions équivalentes au sein de la police nationale congolaise
Officiers généraux Général d’armée Lieutenant général Général Major Général de brigade Officiers supérieurs Colonel Lieutenant colonel
Inspecteur Divisionnaire en Chef Inspecteur Divisionnaire Inspecteur Divisionnaire adjoint
Grand amiral Amiral Vice Amiral Contre Amiral
Inspecteur Principal Inspecteur Principal adjoint
Capitaine de vaisseau Capitaine de frégate Capitaine de corvette
7
Major
Inspecteur
8
Officiers Capitaine,
Commissaire principal
9
Lieutenant
Commissaire
10
Sous lieutenant
Commissaire adjoint
11
Sous officiers Adjudant chef
Sous commissaire principal
12
Adjudant classe
13
Adjudant
de
1ère
er
Équivalence dans l’armée marine (force navale)
Sous commissaire Sous commissaire adjoint
14 15
1 Sergent Major Sergent major
Brigadier en chef
16 17 18 19
Sergent chef Sergent Caporal Soldat de 1ère classe
Brigadier Brigadier adjoint Agent de police principal Agent de police judiciaire
20
Soldat de 2ème Classe
Agent de police
21
Soldat.
Policier
Lieutenant vaisseau Lieutenant frégate Lieutenant corvette
de de de
Enseigne de vaisseau Enseigne de vaisseau de 1ère classe Enseigne de vaisseau 2ème classe Aspirant enseigne de V. Maître principaux 1er Maître Second Maître Quartier Maître de 1ère classe Quartier Maître de 2ème classe Matelots breveté
IV.5. Préséance dans les actes administratifs Comme dans l’administration d’une organisation (institution, entreprise, organisme…), le respect de la préséance est obligatoire pour la bonne marche de la société. Même dans les actes administratifs la préséance est mise en application. Dans le cadre de l’unité de commandement de services dépendant d’un responsable, l’on souhaite que toutes les correspondances s’adressant ou engageant à l’extérieur l’Institution soit signé par l’autorité compétente (plus gradée de toutes) suivant les règles de préséance 286
protocolaire. Le cas de la Présidence de la République par exemple, tous les courriers destinés à la consommation extérieure doivent obligatoirement être revêtus du cachet du Cabinet et de la signature du Directeur de Cabinet du Président de la République. En cas d’absence ou empêchement c’est son adjoint qui signe par délégation (ordre). Cependant, conformément aux textes (ordonnances, décrets) et des lois promulgués uniquement par le Chef de l’Etat, l’on réservera la copie conforme ou certifiée au Directeur de Cabinet du Président de la République qui à son tour fera la transmission au Journal Officiel pour publication. Ainsi, selon le principe de la hiérarchie et par respect de la préséance ; les ordres de mission des animateurs des Institutions politiques de la République (le Président du Parlement et Sénat, le Premier Ministre, le Président de la Cours Suprême de la Justice soit la Haute Cours) tels que promulguée dans la « Constitution de la République » seront signés par le Président de la République. Il en est de même de l’ordre de mission du Directeur de Cabinet du Chef de l’Etat. Quant à eux selon les Institutions qu’ils dirigent de signer également les documents concernant leurs collaborateurs et leurs subalternes. Le principe de respect de la préséance demeure dans l’organisation comme un élément fondamental dans la normalisation de l’administration politique. • Dans l’administration, les documents d’injonction (circulaire, directives, ordre de mission, autorisation de sortie…) supplantent les documents d’information (convocation, notification, communiqué, invitation…). • Les actes administratifs unilatéraux supplantent les actes administratifs bilatéraux. C'est-à-dire que les actes administratifs bilatéraux suivant : les actes réglementaires (les ordonnances ou les décrets, l’arrêté réglementaire, et les actes législatifs (la loi, l’ordonnance) ; les arrêtés individuels et les décisions) ont la préséance sur les actes administratifs bilatéraux (les simples contrats administratifs, les conventions collectives, les marchés publics (avis d’appel d’offres et de pré qualification…) • Les décrets signés par le Chef de l’état ne sont abrogés que par d’autres décrets tandis que les ordonnances signées également par lui ne peuvent être abrogées que par d’autres ordonnances signées par la même autorité morale. Cependant, un décret ou une ordonnance présidentielle peut abroger toutes les dispositions antérieures prises par les arrêtés (interministériels, ministériels et provinciaux), les décisions, les contrats et les conventions localement signés par les services centraux et locaux … Mais, l’inverse n’est pas possible. • La signature des documents administratifs suit le sens contraire du principe de préséance administratifs lorsqu’il ya deux 287
ou plusieurs signatures à requérir. Les autorités subalternes préposées à la signature signent selon l’ordre croissant le document et l’autorité ayant le grade le plus élevé signe le dernier. Pour les documents administratifs la signature doit être apposée toujours en dessous du nom du signataire soit entre sa qualité et son nom. Seules les pétitions et documents collectifs admettent les signatures des « pétiteurs » ou « commanditeurs » à coté ou devant leurs noms. Lorsqu’il ya deux signatures à pourvoir ; l’autorité subalterne signe en premier à gauche du document tandis que l’autorité supérieure signe le dernier à droite du document. Tandis que lorsqu’il y a plusieurs signatures ; celle de l’autorité ayant la préséance vient directement en premier lieu après le texte, au milieu du document et en dessous du nom soit au milieu de sa qualité et de son nom. La signature de l’autorité ayant la préséance n’est apposée qu’après que tout le monde ait signé. Pour l’organisme ou le service émetteur du courrier, la signature du document ne relève que de l’autorité compétente. • Lors de la cérémonie de remise et reprise, c’est la signature du sortant (l’ancienne autorité) qui intervient avant celle de l’autorité entrant (la nouvelle autorité). • La signature des livres d’or se fait également selon l’ordre de préséance protocolaire. • La signature des conventions, des accords ou traités ne dérogent pas au principe de préséance protocolaire, cependant, les signataires peuvent simultanément signer les documents similaires tout en réservant la partie droite du signataire au représentant ayant la préséance sur l’autre (la personne qui reçoit l’autre). • Dans le cadre des conventions, des traités ou des accords de paix, c’est le médiateur qui signe après et qui a la préséance sur les hôtes. Les belligérants signent sans préséance et simultanément les documents identiques (l’un à gauche et l’autre à droite et vice versa). En cas de présence des témoins en plus du médiateur ; ils signent l’un après l’autre avant qu’intervienne la signature du médiateur. Ce dernier contresigne toujours en dernier lieu le document à l’endroit ou son nom ou sa qualité est indiquée et cela tantôt en bas ou en haut des signatures des concernés.
288
CHAPITRE V. LES DECORATIONS ET LES DISTINCTIONS HONORIFIQUES V.1. Introduction sommaire La notion de décoration et de distinction honorifique remonte depuis l’époque ancestrale. Les sociétés traditionnelles étaient en structure sociale très organisées. Toutes les familles royales portaient déjà des distinctions honorifiques et de décorations pour se distinguer des autres peuples. Les habitants des royaumes et des empires s’avaient comment faire pour mériter l’estime du roi soit de l’empereur. Les chefs coutumiers étaient assujettis aux rois et empereurs selon des préséances naturelles. Les décorations et les distinctions étaient administrées par les rois et les empereurs. Dans un premier temps c’est parmi les notables fideles et quelques sujets vaillants (les combattants) que se recrutaient les lauréats. La conquête d’un territoire soit la découverte d’un territoire sans maître faisait toujours l’objet de décoration et de port de signes distinctifs aux guerriers intrépides. Les mérites ne s’octroyaient pas abusivement sans qu’il ait y eu un acte de bravoure de la part du bénéficiaire. Encore plus faudra-t-il que le roi le reconnaisse. Une autre catégorie des bénéficiaires des décorations et distinctions honorifiques se recrutait parmi les grands agriculteurs et les chasseurs tumultueux. Le témoignage des chefs coutumiers à travers la présentation auprès du roi du butin de la chasse et de l’agriculture pouvait inciter le roi ou l’empereur à décoré ou à octroyé des distinctions honorifiques aux plébiscités. Ainsi, la décoration et le port de distinction honorifique avait un caractère sacré. Les détenteurs étaient pareils aux intouchables soit aux êtres d’exception, qui disposent d’un plus qui le distinguent de leurs semblables et grâce auquel la magnanimité du destin les plaçait au dessus de tous. Si certains peuples africains ont pu résister à la colonisation et au traité des esclaves ; c’était par culture de mérite et de décoration. Il convient de noter que même durant l’époque traditionnelle les décorations et les mérites n’étaient pas l’affaire d’âge ni de la gérontocratie plutôt c’était une question de méritocratie. La décoration se faisait tantôt par des œuvres d’arts, des pots de bêtes féroces, des bijoux artisanaux etc. et les prix octroyés étaient divers en nature tantôt des lopins de terre ou des concessions, des bétails…Il arrivait parfois au Roi d’octroyer comme prix au lauréat une portion de pouvoir ancestral en lui confiant tantôt une femme de son choix, la gestion d’une partie de son territoire soit d’autres fonctions de noblesse. C’est de cette manière qu’il rétribuait les notables et certains de ces sujets ou collaborateurs jugés exceptionnels. 289
Vu l’importance et la nécessité des décorations et des distinctions honorifiques au monde et surtout dans la vie des communautés ; le système d’organisation de sociétés modernes ont pérennisé cette pratique des mérites et des décorations en créant des cellules, des services ou des institutions chargées ah hoc et en élargissant les différents prix à octroyés par la fabrication des symboles, des trophées, des médailles et d’autres prix en monnaies fiduciaires et numéraires en vue de stimuler les peuples à la méritocratie. V.2. Les médailles et décorations à travers le monde Les médailles sont généralement de pièces de métaux précieux frappées ou fondue en l’honneur d’une personne ou en souvenir d’un événement. La valeur de la médaille est fonction de la matière avec laquelle elle a été fondue ou fabriquée. Généralement, selon l’ordre de mérite la préférence va de la médaille d’or, médaille de bronze, médaille d’argent médaille en aluminium etc. La remise des médailles peut constituer parfois le prix d’une compétition ou d’un concours. Selon la distinction honorifique, on parlera des médailles de mérités dans divers domaines, des médailles de fair-play, de médailles de travail … Il existe plusieurs prix internationaux décerné dans divers domaines considérés vitaux selon l’émergence des excellences ou des figures emblématiques du monde sportives, socioculturels, politiques, économiques, scientifiques… Toutes les époques et toutes les cultures ont organisé des rencontres sportives. La compétition la plus célèbre naît en 776 avant Jésus Christ à Olympie (en Grèce) : il s’agit des jeux Olympiques. Ils se succèdent tous les quatre ans pendant un millénaire et rassemblent un public nombreux venu soutenir et acclamer les premiers héros du sport. Dans l’Angleterre du XIXe siècle, le sport est considéré comme porteur de valeurs positives et comme essentiel à la formation des jeunes. Progressivement, les disciplines sportives se codifient. L’organisation des compétitions sportives au monde est couronnée par la remise des médailles et trophée et autres prix selon la taille de la compétition (locale, nationale, internationale). Plusieurs organisations planétaires (ONU, Francophonie…), pour raisons diverses (visibilités politiques, commerciales, marketing, humanitaires, scientifiques…) octroient régulièrement des prix aux lauréats soit personnes physiques et morales s’étant démarquées dans certains domaines vitales.
290
V.2.1. Les prix Nobel Le prix Nobel par exemple est une récompense du genre accordée chaque année à des personnes ou à des institutions ayant apporté à l’humanité une contribution remarquable dans le domaine de la physique, de la chimie, de la physiologie ou de la médecine, de la littérature, de la paix et des sciences économiques. Le premier prix Nobel fut décerné le 10 décembre 1901, les prix sont financés aux moyens des intérêts provenant d’un fonds constitués par l’industriel et chimiste suédois dont le prix porte le nom (Alfred Nobel).Outre une importante somme d'argent, chaque lauréat du prix Nobel reçoit une médaille d'or et un diplôme portant son nom ainsi que le domaine où il s'est illustré ; le partage du prix entre plus de trois personnes n'est pas autorisé. Les fonds sont placés sous le contrôle du conseil d'administration de la fondation Nobel, composé de six membres dont un nommé par le gouvernement suédois. Parmi les bénéficiaires du prix Nobel, nous pouvons citer certains personnages de renommée internationale comme : Albert Camus qui participa activement à la résistance par ses écrits dans le journal « combat » en militant contre la peine de mort et la réconciliation. En 1957, il reçoit le prix Nobel de la littérature pour avoir « mis en lumière les problèmes qui se posent de nos jours à la conscience des hommes ». En 1964, Nelson Mandela est condamné à perpétuité et emprisonné. Il sera libéré en 1990 politiquement par le président Frederik De Klerk. Les deux hommes reçoivent ensemble le prix Nobel de la paix en 1993. En 1994, Nelson Mandela remporte l’élection présidentielle et devient le premier président noir de l’Afrique du Sud. Il se retire de la vie politique à la fin de son mandat, en 1999. L’avocate iranienne Shirin Ebadi avait reçu le prix Nobel de la paix en 2003 pour son combat en faveur des droits des femmes et des enfants dans son pays. Contrairement aux us et coutumes, elle s’était rendue courageusement à la cérémonie sans voile en revendiquant sa liberté haut et fort avec tous les risques de péril par rapport aux extrémistes de son pays. a) Prix Nobel en littérature : Depuis 1901 jusqu’en 2006, le prix Nobel de la littérature a été octroyé à 103 lauréats provenant dans 34 Etats du monde. Il n’a pas été décerné durant 7 ans en 1914,1918 et en 1935 ensuite de 1940-1943. Ont refusé les prix, les lauréats suivants : Jean- Paul Sartre (France en 1964) et Boris Pasternak (Urss en 1958). Selon l’ordre hiérarchique les pays lauréats plusieurs fois sont les suivants : France 13 fois , Etats- Unies 10 fois, Royaume-Uni 9 fois, Suède et Allemagne 7 fois, Espagne 5 fois, Pologne et Urss 4 fois, Danemark, Norvège et Irlande 3fois, Japon, Grèce, Chili et Suisse 2 fois, 19 autres pays 1fois lauréat en littérature parmi lesquels les africains suivants : 291
Wole Soyinka du Nigéria, Naguib Mahfouz de l’Egypte et Nadine Gordimer de l’Afrique du Sud. b) Prix Nobel en chimie : Depuis sa création en 1901 jusqu’en 2006, le prix Nobel en chimie a été octroyé à 150 lauréats provenant dans 22 Etats du monde. Il n’a pas été décerné durant 8 ans en 1916-1917,1919, 1924, et ensuite de 1940-1942. Deux lauréats allemands ont refusé les prix : Richard Kuhun (en 1938) et Adolf Friedrich Johann Butenandt (1939). Selon l’ordre hiérarchique les pays lauréats plusieurs fois sont les suivants : Etats-Unis 57 fois, Royaume uni et Allemagne 26 fois, France 8 fois, Suisse 6 fois, Suède et Japon 4 fois, Pays Bas et Canada 3 fois, Israël 2 fois, 12 pays ont eu des lauréats en chimie 1 seule fois parmi lesquels 1seul lauréat africain Ahmed Zewa de l’Egypte. c) Prix Nobel en physique : Depuis 1901 jusqu’en 2006, le prix Nobel en physique a été octroyé à 189 lauréats provenant dans 18 Etats du monde. Durant 6 ans, il n’a pas été décerné : en 1916,1931 et en 1934 ensuite de 1940-1942. Selon l’ordre de mérite, les lauréats proviennent des Etats suivants : 83 aux Etats-Unis, 22 en Allemagne, 20 en Royaume Uni, 11 en France, 10 en Urss, 8 au Pays Bas, 4 de Suède et 4 du Japon, Italie, Danemark et Suisse 3 lauréats par pays, Autriche, Canada et Chine 2 lauréats par pays. La Grande Bretagne, l’Inde, l’Irlande et le Pakistan1lauréat par pays. d) Prix Nobel en médecine ou physiologie : Depuis 1901 jusqu’en 2006, le prix Nobel en médecine ou physiologie a été octroyé à 187 lauréats provenant dans 21 Etats du monde. Durant 9 ans, il n’a pas été décerné : en 1915-1918,1921 et en 1925 ensuite de 1940-1942. Pour les USA 86 lauréats ont arraché le prix, le Royaume-Uni en a arraché 25, l’Allemagne 16, la France et la Suède 8 reprises chacune, la suisse 7, le Danemark 5, l’Autriche 4, l’Australie, l’Italie et la Belgique 3 fois chacune, l’Argentine, le Canada, la Russie et le Pays Bas chaque pays 2fois, les lauréats des pays suivant en ont rapporté une fois chacun: le Portugal, la RSA, la nouvelle Zélande et le Japon. e) Prix Nobel en paix : Depuis 1901 jusqu’en 2006, le prix Nobel de la paix a été décerné à 116 lauréats provenant dans 35 Etats du monde. Durant 19 ans, il n’a pas été décerné : en 1914-1916, 1918,1923-1924, 1928,1932, 1939-1943, 1948,1955-1956, 1966-1967 et en 1972. Le lauréat DUC THO du Viêt Nam 292
en a refusé en 1973.Ce prix a été décerné à 19 institutions nationales et internationales. Les Usa avec 21 lauréats, le Royaume Uni avec 13 lauréats, la France avec 10 lauréats, la Suisse avec 8 lauréats, la Suède avec 5 lauréats, l’Afrique du Sud, la Belgique et l’Allemagne avec chacun 4 lauréats, l’Autriche et l’Egypte chacun 3 lauréats tandis que la Norvège, l’Argentine, l’Urss, l’Israël, le Timor-Oriental avec 2 lauréats par pays. 20 autres pays en ont bénéficié une seule fois chacun parmi lequel le Kenyan WANGARI MUTHA Maatha en 2004, le Ghanéen Kofi Annan. f) Prix Nobel en sciences économiques : Créer 68 ans après soit en 1969, le prix Nobel en sciences économiques a été décerné jusqu’en 2006 à 58 lauréats provenant dans 10 Etats du monde. Les Etats-Unis viennent en tête avec 40 lauréats suivis du Royaume Uni avec 7 lauréats et La Norvège avec 3 lauréats. La Suisse et l’Israël en ont chacun bénéficié à 2 reprises. Enfin, le Pays Bas, le Canada, la France, l’Urss ont chacun un lauréats bénéficiaire dudit prix. Aucun lauréat africain en a bénéficié jusqu’à ce jour. g) Prix Nobel de mathématiques L’existence tardive d’un prix de mathématiques est directement liée au fondateur des prix Nobel, Alfred Nobel (1833-1896), qui considérait que les mathématiques étaient inutiles et ne pouvait en aucun cas œuvrer « pour le grand bénéfice de l’humanité ». L’idée de décerner un prix international en mathématiques pour compenser l’absence de prix Nobel dans cette discipline est proposée en 1924, lors du Congrès international des mathématiciens qui se tient à Toronto, par le mathématicien canadien John Charles Fields (également secrétaire de ce congrès).115 Ce n’est qu’après la mort de John Fields en 1932, et grâce au legs de sa fortune pour la mise en œuvre des médailles en or qui porteront son nom, que la plus haute distinction honorifique en mathématiques voit le jour. Les deux premières médailles Fields sont décernées en 1936 aux mathématiciens finlandais Lars Ahlfors et américain Jesse Douglas V.2.2. Le prix Abel Nombreux d’autres prix concourent à travers le monde, le cas du prix Abel par exemple. Niels Abel HENRICK (1802-1829) était un mathématicien norvégien surdoué. Il a fondé avec Carl Jacobi la théorie des fonctions elliptiques, et qui s’est distingué dans l’étude des équations algébriques et des séries. Il est donc à l'origine de travaux de première 115
. Microsoft ®Encarta 2008 293
importance dans divers domaines des mathématiques (théorie des équations, théorie des groupes, séries, etc.). Mais ses résultats sont mésestimés de son vivant. Il meurt précocement dans la misère à l'âge de 26 ans. En 2002, à l'occasion du bicentenaire de sa naissance, le gouvernement norvégien lui rend hommage en créant un prix international de mathématiques « le prix Abel » d’importance équivalente à celle d’un prix Nobel. Doté d’une somme de 6 millions de couronnes norvégiennes (soit environ 700 000 euros), le prix Abel concurrence la médaille Fields, d’origine canadienne, accordée tous les quatre ans à des mathématiciens âgés de moins de 40 ans, et dotée de 15 000 dollars canadiens (soit environ 10 000 euros). Mais si le prix Abel a détrôné la médaille Fields au rang de la plus haute récompense internationale en mathématiques, l’obtention de la médaille Fields, qui honore plus l’obtention d’un résultat significatif qu’une œuvre, reste le révélateur de nouveaux « génies » mathématiques et de la vitalité de la communauté mathématique d’un pays. Les candidatures sont ouvertes à toute personne s’estimant chercheur en mathématique. Elles sont à adresser à l’Académie des sciences et des lettres de Norvège. Mais dans les faits, c’est le comité Abel, constitué de cinq mathématiciens de renommée internationale, qui se charge de sélectionner les candidats et d’en recommander un à l’Académie. Le premier prix Abel a été décerné en 2003 à l’une des plus grandes figures des mathématiques du XXe siècle, le mathématicien français JeanPierre Serre. Attribution « pour son rôle central dans l’élaboration de la forme moderne de nombreux domaines des mathématiques, notamment la topologie, la géométrie algébrique et la théorie des nombres. » En 2004, Sir Michael Francis Atiyah (Royaume-Uni) Isadore M. Singer (États-Unis) Attribution « pour la découverte et la démonstration du théorème de l’indice d’Atiyah-Singer, qui unifie la topologie, la géométrie et l’analyse, et pour leur rôle déterminant dans l’établissement de nouvelles passerelles entre les mathématiques et la physique théorique. » En 2005, Peter D. Lax (États-Unis) Attribution « pour ses contributions novatrices à la théorie et à l’application des équations différentielles partielles et au calcul de leurs solutions. » En 2006 Lennart CARLESON (Suède) Attribution « pour ses contributions profondes et déterminantes à l’analyse harmonique et à la théorie des systèmes dynamiques lisses ». 116
116
Abel, prix."Microsoft® Études 2008 294
Partant de cette identification des prix : « Nobel et Abel » ; il apparaît clairement que le continent africain n’a pas assez arraché ces prix et particulièrement aucun lauréat de la République Démocratique du Congo en a obtenu jusqu’en 2006. Cependant, il existe sur la planète terre les découvertes soit des inventions dites « orphelines ». Dans le domaine par exemple de la chimie alimentaire si la découverte de la conservation moderne des aliments a été l’objet d’un prix Nobel ; par ailleurs personne ne connaît qui a découvert le système de la conservation de la Chikwange africaine depuis l’époque des ancêtres. D’autres procédés chimiques comme « la toxité » de certains aliments tels que les maniocs et ses feuilles ; au point d’appliquer une formule devenu universel en Afrique ; celui de tremper les maniocs crus et qui sont amers dans l’eau durant plus ou moins 24 heures en vue de diluer le taux de nuisance contenu dans le manioc. Pour les feuilles de manioc par exemple l’on recommande de les tremper dans l’eau chaude avant de les piler et les préparer par la suite. Même en médecine, le traitement de certaines maladies telles la malaria, la grippe, les plaies béantes sont depuis belle lurette soumis à l’usage des feuilles des arbres naturels comme l’eucalyptus,… avant la découverte de la médecine moderne. Ces découvertes méritaient bien des prix mais leurs géniteurs sont méconnus. Ainsi, selon les diversités culturelles, il existe des découvertes orphelines dont les auteurs ne sont pas révélés ou sont décédés avant de se faire connaître. Surtout, dans les continents ou les générations anciennes ont eu en retard la culture de l’écriture, de décoration et des mérites. Ainsi, il existe dans chaque pays du monde un ordre de préséance pour les décorations des militants ou des citoyens ayants fait preuve de loyauté et de mérites nationales et internationales. Même le pouvoir public s’organise également en vue de les décerner aux plus méritants. Ainsi, les mérites et distinctions peuvent aussi être alloués par les organismes selon les secteurs d’activité et d’émergence, par des organisations locales, nationales et internationales à travers leurs services spécialisés etc. Les différents départements nationaux ou ministères se chargent chacun à ce qui les concerne de la sélection et de l’accréditation à travers leurs services spécialisés ou des commissions constituées ad hoc en vue du décernement officiel en collaboration de l’organisme compétent ayant en charge cette matière. Les fondations, les églises, les corporations professionnelles, les organisations non-gouvernementales décernent circonstanciellement à titre privé des documents (attestations, des diplômes, des brevets, des certificats) voir même des trophées et médailles de mérites aux lauréats choisis par leur jury constitués ad hoc. Cependant, les mérites et décorations officielles et nationales relève de la compétence de la chancellerie nationale de chaque pays. Et chaque état s’organise à sa manière tout en gardant la tradition nationale conformément à la constitution du pays. En France par exemple, nous avons les décorations officielles que voici : 295
! la légion d’honneur (fondée par Napoléon Bonaparte en 1802 et destinée pour récompenser les services militaires et civils ; ! la croix de la libération (fondée par De Gaule le 16 novembre 1940 à Brazzaville et dont le but est de récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles, qui se seront signalées dans l’œuvre de la libération de la France et de son Empire.); ! la médaille militaire et l’ordre national du mérite (créer par De Gaule en 1963 pour remplacer 17 ordres ministériels sur lesquels la chancellerie n’exerçait aucun contrôle) ; ! Les décorations pour faits de guerre et de résistance (dont la croix de guerre) ; ! Les décorations pour actes de dévouement (dont la médaille pour le sauvetage) ; ! Trois ordres ministériels : arts et lettres - palmes académiques et mérites agricoles. Il existe en France « un ordre à part » dont n’existe qu’une seule classe. L’ordre, fondé pour honorer les grands résistants, a pour insigne un écu de bronze chargé d’un glaive sur lequel est posée une croix de Lorraine, et pour devise « patriam servendo, victoriam tulit » (en défendant la patrie, il a remporté la victoire). Le ruban vert rayé de noir, se porte immédiatement après celui de la Légion d’honneur. Lié à des circonstances exceptionnelles, l'ordre n'a connu qu'un seul grand maître, le général de Gaulle, qui, à sa mort en 1971, n'a pas été remplacé. L'ordre est administré par un grand chancelier, assisté d'un conseil, chargé de la discipline. Les grands chanceliers ont été l'amiral Thierry d'Argenlieu (1940-1958), le général Joseph Ingold (19581962), l'ambassadeur Claude Hettier de Boislambert (1962-1978), tous les trois démissionnaires, et le général d'armée Jean Simon, à partir de 1978.117 Monsieur Jacques CHIRAC avant de quitter la présidence de la France, il avait déjà porté les décorations suivantes : 1 Grand Croix de la Légion d’Honneur ; 1 Grand Croix de l’Ordre National de Mérite ; 1 Grand croix du Mérite de l’Ordre Souverain de Malte 1 Croix de la Valeur Militaire ; 1 Médaille de l’Aéronautique ; 1 Chevalier du mérite Agricole, des Arts et des Lettres ; 1 Chevalier de l’Étoile Noire ; 1 Chevalier du Mérite sportif 117
. Microsoft ® Encarta 2008. ©1993-2007 Microsoft corporation. 296
Les décorations témoignent le mérite ou l’effort d’un peuple durant une époque précise dans certains domaines de la vie (arts, économie, politique, diplomatie…). Toute décoration ou distinction honorifique a une valeur symbolique. Qu’importe sa valeur marchande. Les décorations et distinctions honorifiques sont le symbole du dévouement et de la gloire de ceux qui les porte. Elles sont chargées d’histoire et consacrent notamment les mérites ou l’héroïsme de leurs porteurs. Au delà de simple objets précieux, les décorations et les signes distinctifs ou honorifiques sont porteurs d’espoir et de message. Elles relatent tout un passé de gloire à l’instar des monuments consacrés aux héros. L’histoire de distinctions honorifiques d’un pays permet de souligner les mutations et parcours historiques de son peuple. La remise de médailles soit les décorations permet aux lauréats d’être inscrits en lettre de noblesse dans les annales de l’histoire. L’insigne de récompense place le lauréat au-dessus de ces semblables et lui procures respect et admiration. Aux autres, il suscite la motivation et stimule la performance pourquoi pas l’excellence. Dans l’exercice du pouvoir, les décorations et distinctions honorifiques revêtent en plus une puissance morale importante. S’en passer c’est faire tarir l’histoire et instaurer de surcroit le règne de la médiocrité. L’on peut tirer de meilleurs renseignements soit la meilleure inspiration en cette matière de l’histoire de l’empereur Napoléon Bonaparte qui avait excité toutes les émulations, récompensé tous les mérites et reculé les limites de la gloire en donnant une forte signification et une haute valeur à la distinction honorifique en ces termes : « Je défie qu’on me montre une république ancienne ou moderne dans laquelle il n’ya pas eu de distinction. On appelle cela des ‘hochets’. Eh bien, c’est avec des hochets que l’on mène les hommes ! (…) les Français ne sont pas changés par dix ans de révolution ; (…) ils n’ont qu’un seul sentiment, l’honneur. Il faut donner l’aliment à ce sentiment là, il faut des distinctions. »118 Sur le plan politique dit-on, les décorations honorifiques demeurent un instrument au service du pouvoir. Il a pour rôle majeur de stimuler les mérites, d’encourager l’excellence, la loyauté et la fidélité, de sublimer les tendances et de témoigner la reconnaissance de valeurs et qualités de serviteurs compétents…
118
. Allocution de Bonaparte, Napoléon, dit le prince Jérôme (1822-1891), Ministre du Second Empire, cousin de Napoléon III. Fils de Jérôme Bonaparte (le frère de Napoléon Ier), il est expulsé de France en 1845 pour avoir fréquenté les milieux républicains. Député d'extrême gauche à l'Assemblée nationale (1848). 297
V.3. Les décorations et les distinctions honorifiques en République Démocratique du Congo depuis l’époque coloniale, la Première et la Deuxième République En République Démocratique du Congo, les décorations et mérites ou distinctions honorifiques sont gérés depuis toujours par « la chancellerie des ordres nationaux » qui en qualité de services spécialisés se trouve sous la tutelle de la Présidence de la République. C’est le Roi Léopold II, fondateur de l’État Indépendant du Congo en sigle EIC (1985-1908) qui institua en 1888 la première distinction honorifique coloniale belge. Durant son règne au Congo, il institua une dizaine de décoration et distinctions honorifiques. Certaines réservées exclusivement aux colons blancs, d’autres aux seuls noirs dits nègres et une troisième catégorie décernée simultanément aux deux communautés raciales. Il s’agit de : • L’Ordre de l’étoile africaine (1888) • L’Étoile de service (1889) • La Médaille de mérite pour les Chefs Indigènes du Congo (1889) • L’insigne de Chefferie Indigène du Congo (1891) • L’Ordre Royal du Lion (1891) • La Médaille de service (1892) • La Médaille Commémorative de la Campagne Arabe (1895) • L’Ordre de la Couronne (1898) • L’ordre de Léopold II (1900) • La Médaille commémorative du règne de Sa Majesté Léopold II (1905) A la suite de l’annexion du Congo à la Belgique, la Colonie hérita toutes les distinctions honorifiques de la Métropole tel qu’institué par le Roisouverain jusqu’à l’indépendance du Congo Belge en 1960. Année au cours de laquelle seront crées d’autres distinctions honorifiques majoritairement motivées par les deux guerres mondiales. Nous pouvons citer : • La Croix de Guerre 1915-1918 (1915) ; • La Médaille commémorative des Campagnes d’Afrique (1917) ; • La Médaille de la Victoire 1915-1918 (1919) ; • La Médaille Commémorative du Congo (1919) ; • La Médaille Coloniale du Congo (1929) ; • La Médaille de l’Education Physique et du Sport (1935) ; • La Médaille de Mérite Sportive (1939) ; • La Médaille de Volontaire 1940-1945 (1946) ; • La Médaille africaine de la Guerre 1940-1945 (1947) ; 298
• (1947) ; • (1947) ; • • •
La Médaille de l’Efforts de Guerre Coloniale 1940-1945 La Médaille Commémorative de la campagne d’Abyssinie La Médaille de Mérite Familiale (1956) ; La Médaille de Cinquantenaire du Congo (1958) ; La Médaille de Mérite Agricole et Artisanale (1958)
Destinées aux travailleurs les plus méritants, des cérémonies de remise des décorations s’effectuées annuellement dans toute la Colonie Belge. Pour l’autorité coloniale, c’est par le biais de distinctions honorifiques qu’il fallait stimuler la population à travailler d’avantage, à la discipline et à l’assistance au Gouvernement coloniale dans « l’œuvre de progrès et de civilisation ». Le 11 Mai 1964, trois décorations virent le jour en vue d’enrayer la rébellion de Pierre Mulele qui venait de d’éclater et qui occupait déjà plus de la moitié du pays. • La Croix de Bravoure Militaire • La Croix Militaire • La Décoration Militaire Le 30 Juin 1960, le Congo accède à sa souveraineté nationale avec comme chef de l’Etat : le Président Joseph Kasavubu qui cinq mois après ordonne la création d’une distinction honorifique l’ « Ordre de la Nation Congolaise », le premier président du Congo Indépendant perd le pouvoir en faveur de Joseph Désiré MOBUTU qui installe la deuxième république (1965-1997). Le régime de monsieur Joseph Désiré Mobutu Sese Seko instituera d’autres décorations et distinctions honorifiques à savoir : • L’Ordre National du Léopard (1966) • La Médaille de Mérite Civique (1966) • La Médaille de Mérite des Arts, Sciences et Lettres (1966) • La Médaille du Mérite Sportif (1966) • La Médaille du Mérite Agricole(1966) • L’Ordre National du Zaïre (1968) • L’Ordre des Compagnons de la Révolution (1974) • La Médaille du Mérite Conjugal (1983) • La médaille du Mérite Maternel (1983) Durant le règne de MOBUTU, tous les membres de son staff estimés loyaux et fidèles à ses idéologies politiques et spirituelles étaient décorés. L’école du parti « l’Institut Makanda Kabobi » qui entre autre avait la mission de vulgariser le mobutisme comme idéologie politique ; en collaboration avec la chancellerie des Ordres Nationaux, décernées chaque année des décorations et mérites aux citoyens dits « militants convaincus » 299
totalement aux idéaux du « parti-état », le Mouvement Populaire de la Révolution en sigle M.P.R. et aux idées lumières du « Guide éclaireur » MOBUTU SESE SEKO KUKU NGBENDU WAZA BANGA, décoré par la suite « Marechal ». Ce système de stimuli politique organisé par le pouvoir a su fidélisé beaucoup des cadres de l’ancien régime mobutiste malgré la mutation profonde politique intervenu en RDC. V.4. Les décorations et les distinctions honorifiques durant la Troisième République Durant la Troisième République, la Chancellerie des Ordres Nationaux créée sur ordonnance loi N° 009/2002 du 05 Août 2002 gère outre les divers mérites, l’ordre national des « Héros Nationaux ». Cet ordre a été crée en vue d’honorer la mémoire de vaillants combattants et en guise de reconnaissance des mérites et des services rendus à la nation congolaise par les personnes physiques nationales ou étrangères. Les médailles de bronze, d’argent et d’or sont envisagés pour la décoration des citoyens les plus méritants. Le décret-loi N°012/2003 du 30 mars 2003 modifiant et complétant la loi N°009/2002 du 05 Août 2002 portant création de l’Ordre national « Héros Nationaux KABILA-LUMUMBA » stipule à son article 1er alinéa 2, 3 et 4 que cet ordre « est destiné à honorer et à récompenser les mérites et les loyaux services rendus à la nation. Il est attribué aux nationaux. A titre exceptionnel, il peut être attribué aux étrangers, sur décision discrétionnaire du Président de la République, Chef de l’Etat. La décoration dans l’Ordre National « Héros nationaux » est remise par le Président de la République ou son délégué. Elle peut être également à titre posthume. L’insigne de l’ordre national « héros Nationaux » est porté avant toute autre décoration nationale ou étrangère. En cas de qualité de membre, la chancellerie des ordres nationaux est tenue de procéder au retrait des insignes. L’ordre National des héros Nationaux comprend les grades ci-après : a) Grand Cordon ; b) Grand officier ; c) Commandeur ; d) Officier ; d) Chevalier. 119 Le Ministère de l’Industrie et Commerce octroi également des brevets d’invention aux chercheurs ou inventeurs nationaux et aux inventeurs étrangers évoluant dans l’espace congolais. L’Agence Nationale d’Investissement (ANAPI) octroie des brevets de mérites aux investisseurs 119
. Journal Officiel Numéro 10 du 15 mai 2003 300
nationaux et étrangers qui se distinguent. Avec l’avènement de la décentralisation en République Démocratique Congo, il est probable que les Gouvernements provinciaux puissent envisager la décoration de plus méritant dans leurs entités. La République Démocratique du Congo fonde actuellement son déficit en culture de décorations et de mérites dans la situation des conflits perpétuels. Alors que dans d’autres cieux, la chancellerie des ordres nationaux est une vitrine nationale de témoignage du patriotisme, du nationalisme et de la méritocratie ; celle de la République Démocratique du Congo présente à ce jour l’ombre d’un orphelin soit d’un parent pauvre. Les services actuels sont en disfonctionnement et laissent l’impression d’évoluer dans l’amateurisme consacré. Comment comprendre que les vieilles gloires de la musique congolaise comme Kale Joseph, LWAMBO MAKIADI alias Franco de Mi Amor, Abeti MASIKINI, KABASELE YAMPANYA alias Pépé Kalé, WENDO KOLOSOY, MADILU dit Système etc. meurent sans être décoré même à titre posthume par la chancellerie des ordres nationaux ? Les différentes célébrités sportives, culturelles, diplomatiques, politiques, économiques et militaires ne se sentent pas interpeller par les actions de la chancellerie nationale alors qu’elle est sensée animer la mémoire collective et la méritocratie dans la vie des citoyens. L’ancienne équipe dirigeante de la Commission Électorale et Indépendante du Congo devait en principe être décorée pour leur mérite d’avoir organisé sur toute l’étendue du territoire national pour la première fois dans l’histoire du pays, des élections libres, transparentes et démocratiques. Il en est de même des différentes célébrités sportives et culturelles telles que KADIMA NZUCHI, ZAMENGA BATUKENZANGA, NDAYE MUTUMBULA, KAZADI, KIBONGE… LES DRAMATURGES ET COMÉDIENS MIKANZA MOBIEM, MUTOMBO BWISHI, KATANGA MUMPEY, EBALE MUNDIAL… Une note particulière à noter dans l’histoire de mérites et de décoration en RDC, le Président de la République Démocratique du Congo : Joseph KABILA KABANGE en qualité de premier chancelier avait procéder le mardi 12 mars 2009 à Goma à la décoration en médaille d’or de mérite sportive, toute l’équipe nationale de football masculin composée des joueurs locaux « le léopard sénior», le staff technique et l’équipe de reportage après leur brillante prestation à Abidjan le dimanche 8 mars 2009. Soit, plus ou moins 35 ans après pour une fois encore l’équipe nationale de football aura été sacrée vainqueur d’une compétition de football du continent africain : la première édition du championnat d’Afrique des Nations (Chan) face à l’équipe Ghanéenne par deux buts à zéros. « En observant le palmarès de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), on remarque que la RDC a gagné deux fois la coupe africaine de nations en 1968 et en 1974. Cette période correspond à celle au cours de laquelle, les mandats des présidents de la 301
Fédération congolaise de Football (Fecofa) étaient plus stables et relativement longs. C’est aussi au cours de cette même période que notre fédération de football avait représenté le continent africain à la coupe du monde à Munich en Allemagne. Notre pays (la RDC) était le premier pays de l’Afrique noire à ce grand rendez-vous sportif mondial ».120 Le Chef de l’Etat avait promis de doter à tous les nominés un don de véhicule Jeep de marque Prado pour encourager le sport congolais en général et en particulier le football et son épouse, la première dame aura patronné la tournée de présentation du trophée dans toutes les provinces. Aux potentialités latentes de la chancellerie nationale congolaise mérite une dose d’animation culturelle en amont comme en aval en vue de redorer son blason ternis. Parmi les rôles majeurs que devait jouer la chancellerie nationale des ordres nationaux c’est de perpétuer l’esprit d’héroïsme et de liberté, la culture d’honneur et le sens de dignité, le patriotisme et le nationalisme, l’esprit d’émulation et de travail afin de constituer l’histoire futur du peuple congolais. Une société sans mérites et décorations est une société sans âme. Elle débouche par la traitrise, la médiocrité, l’indolence, la corruption, la haine et la paresse comme voies d’accomplissement de la pauvreté. La chancellerie d’ordre national en tant que service public de l’Etat doit jouer pleinement son rôle d’éveil patriotique et d’animation populaire à travers l’organisation de diverses cérémonies de décoration et de gratification des personnalités marquantes du pays. Le patriotisme entendu comme une vertu fondamentale de la vie du citoyen doit se vivre dans un cadre de la culture civique, politique et démocratique. La reconnaissance de mérites des uns et des autres permet à l’homme de se mesurer face à luimême, d’élever le sens de responsabilité envers lui-même, envers la communauté et envers le bien public. Sans la passion pour les vertus, les mérites et les décorations ; la nation et la patrie on ne peut faire grand-chose pour l’humanité.
120
. KABATU SUILA Bernard, L’instabilité institutionnelle développement, Editions Ka_IMMO, Kinshasa, 2004,p117 302
frein
au
CONCLUSION GENERALE
Les produits culturels congolais ne représentent donc plus une tradition entièrement indépendante comme jadis, mais s’attachent progressivement à des problèmes plus ou moins universels pour s’intégrer dans les immenses courants mondiaux. C’est de ce potentiel culturel que naissent les manifestations culturelles, les événements planétaires et les différentes catégories de métiers y afférents (Animateur culturel, Manager culturel, Metteur en scène, Commissaire priseur, Producteur, Ingénieur culturel, Administrateur Culturel, Chorégraphe, Relationniste, Artiste, etc.). Ces différentes catégories de métiers, quant à elles, de provoquer des transformations en vue de sublimer, de rationaliser et de normaliser la production, la diffusion, la promotion et la protection des produits culturels et de leurs créateurs. «Tout changement essentiel doit être précédé d’une réflexion sérieuse. Ne modifiez jamais certains domaines de votre vie ou de votre environnement sans avoir bien pesé le pour et le contre. De plus, demandez aux autres d’évaluer vos idées. Les experts sont très importants pour les dirigeants, qui doivent prêter oreille à ce que les autres pensent et concluent »121, affirme Rudi Lack. C’est pourquoi, les différentes innovations et les changements opérés par les différents corps de métiers sont permanents et progressifs. L’ouvrage intitulé : « Principes d’animation et d’organisation des manifestations» s’inscrit dans ce schéma de mutation des connaissances empiriques. Il est présenté en plusieurs parties et propose une réflexion engagée basée sur la pratique du métier de l’animateur culturel dans son processus d’ingénierie culturelle. Ce paradigme d’animation et d’organisation d’événements se veut incitatif, rationnel et aux prétentions normatives. L’organisation d’une manifestation culturelle, d’un événement ou d’un spectacle est un travail de longue haleine. Avant que le rideau ne se lève ou que les projecteurs ne s’allument devant une salle comble, il aura fallu trouver des stratégies susceptibles de drainer le public vers le lieu de l’événement. Ainsi, la manifestation doit-elle permettre aux destinateurs et destinataires de : communiquer ou s’exprimer, se cultiver, se détendre et se libérer, etc. Cela suppose un triple choix judicieux : de la manifestation, du lieu de présentation et des moyens de financement. Autant de problèmes à régler qui 121
. LACK RUDI, Op. Cit, p63 303
nécessitent de s’y prendre plusieurs mois ou années avant le jour de la manifestation. En effet, les cérémonies publiques recourent aux réceptions, aux spectacles de musique, de théâtre ou de danse les plus attrayants et qui répondent aux aspirations du public cible. Il convient de noter que les salles de spectacles, les stades et d’autres équipements touristiques et culturels les mieux équipés sont aussi les plus prisés ou sollicités et doivent être réservés le plus tôt possible. L’animation et l’organisation des événements ou des manifestations requièrent un coût, qui, s’il n’est pas entièrement couvert par les moyens sûrs issus, soit de la vente de billets et des recettes annexes, soit des aides financières complémentaires, peuvent ne pas produire du succès ni être rentables aux organisateurs, ni profitables au public. Quelle qu’en soit l’origine, organismes publics, partenariat privé, mécénat, le financement ne sera accordé qu’après examen minutieux du projet jugé fiable accompagné d’un budget prévisionnel soigneusement élaboré. Dans un premier temps, nous avons voulu procéder à dégager succinctement les genres ou types d’ activités culturelles et de loisirs en vue de procéder au processus de repérage de connaissances empiriques pour justifier le pourquoi de la manifestation culturelle et le bien fondé d’un choix de gestion de l’organisation et de connaissances cruciales dans une manifestation. Les connaissances cruciales de techniques et méthodes d’animation et d’organisation des événements sont des savoirs et des savoirs - faire nécessaires aux processus essentiels qui constituent le cœur des activités des industries culturelles. La construction de cet ensemble de règles de décision collectivement acceptées est basée sur une approche constructive qui s’appuie sur les travaux de précurseurs tels : Dale Carnegie, Georges DEFOUR, Roger MUCCHIELLI, Godefroid PIRSOUL, Pierre BESNARD, Edouard LIMBOS, Rudi LACK, Jacques RENAUD et les autres qui ont développé bien avant nous certains principes d’animation de groupes et de management d’événements. En abordant les aspects commerciaux et de protection de la manifestation, nous avons voulu démontrer l’opinion selon laquelle : « la normalisation de manifestations est un préalable pour que la marchandisation des événements réponde à la logique de l’industrialisation de la culture », et vice versa. Dans un contexte global, cet ouvrage contribue, tant soit peu, à la normalisation et à la gestion de connaissances dans une organisation, en vue de favoriser la croissance, l’excellence ou le professionnalisme, la transmission et la conservation de connaissances, d’autant qu’il existe peu de travaux s’intéressant à la délimitation du champ de connaissances sur lesquels il faut asseoir l’animation et l’organisation des événements culturels, politiques, scientifiques, etc. et des cérémonies publiques. En s’appuyant sur des études de cas concrets, nous avons déterminé, dans un 304
premier temps, l’ensemble d’apprentissage indispensable et susceptible de rationnaliser l’animation et l’organisation proprement dit des manifestations culturelles. Les connaissances cruciales de référence, issues des études de cas, comme les conférences, les mariages, les assemblées et les manifestations touristiques, nous ont permis et fait aboutir à la décortication des activités du protocole d’État à travers ses pratiques usuelles dans la vie courante et professionnelle. Ceci aura influencé notre approche à inférer des règles de comportements, des dispositions et des décisions à prendre dans l’organisation des cérémonies publiques : visites officielles et privées, visites d’État, banquets et dîners d’État, décorations et mérites, dans le respect de règles de préséances officielles. Cette potentialité de connaissances culturelles pourra, dans la mesure du possible, dissiper les incohérences, les incommodités et l’amateurisme observés dans la conduite et l’organisation des manifestations culturelles et de cérémonies publiques, qui constituent l’épine dorsale du développement d’une communauté. A en croire Rudi Lack, « les contrôleurs guettent les irrégularités, les erreurs et la violation des principes. Si vous n’êtes pas vousmême un grand observateur, demandez à d’autres de vous rapporter les transgressions. Faîtes-vous aider par des gens qui ont l’œil au moindre détail et qui sauront vous transmettre ce qui est significatif. »122 La profession d’animateur culturel (Ingénieur culturel) est plus que n’importe quelle autre, avec son univers. Le monde culturel et la pratique du beau métier « d’animation et d’organisation des manifestations » constituent une enclave fermée avec son jargon, ses us et coutumes, à la structure hiérarchique souple et moins complexe, parfois jugés à tort et à raison ennuyeux, égocentriques et prétentieux par les profanes. C’est avec l’habitude, la persévérance et la constance qu’on finit par découvrir les prouesses de l’animation culturelle. Notons, en guise de conclusion, que les principes n’ont de valeur qu’en fonction de la capacité ou de la valeur des hommes qui ont la charge de les appliquer. Si, en effet, bien structurés, répartis et bien divisés, les travaux d’organisation et d’animation de manifestations sont confiés à des collaborateurs négligents, peu consciencieux, voire même incompétents, sans éthique ni morale, et si le contrôle est effectué de même par un personnel également insuffisant, les résultats attendus ne seront ni positifs ni fiables. Malgré les soins apportés à l’animation et à l’organisation, celles-ci ne pourront s’asseoir solidement dans les rouages de l’événement ou de l’entreprise et apporter l’émulation, l’ordre, la vitalité et surtout l’efficience que si l’on applique strictement les techniques d’animation et les règles 122
. LACK RUDI, Op. Cit , p97 305
strictes et précises à l’engagement et à la formation du personnel en la matière. Le monde est aujourd’hui confronté à une véritable « révolution de l’intelligence » où culture, affaires et science se rejoignent. L’intellectuel ne peut conserver sa position d’avant-garde dans le domaine culturel, scientifique et technique qu’en développant des relations étroites avec les autres peuples soit une intense coopération internationale. Les produits culturels congolais ne sauraient plus uniquement s’exiler dans les références anciennes des arts, des belles lettres ou de la nostalgie linguistique, etc. Loin de vivre en vase clos, ils doivent plutôt s’ouvrir à la culture planétaire. Ils doivent participer à la reconstruction du pays, par de création de l’esprit capable de transformer le monde selon une modernité responsable, en proposant une image forte d’une mosaïque de cultures, de sciences en progrès et d’une efficacité technologique et financière. Bref, tenir compte de l’impact de la mondialisation. Quoique cette étude repose sur les impressions et les connaissances pratiques qui ont force d’évidence et de la vérité, l’on ne pourrait jamais se passer de l’apport des informations livresques puisées dans divers autres domaines de la vie, comme l’atteste d’ailleurs la bibliographie sommaire. « Etre essentiellement social, l’homme s’humanise et se socialise par et à travers la communication. Celle-ci s’instaure dès la naissance et se poursuit tout au long de l’existence et de la croissance de l’être humain qui ne peut s’épanouir comme personne que par le contact et la communication avec autrui, et, finalement, avec le tout-autre. En fait c’est par la communication avec autrui que l’homme se découvre comme tel et construit sa personnalité et son identité propre. Autrui nous révèle à nous même. Il est un des éléments constitutifs de notre être et de notre personnalité. »123 Ainsi, à travers ces lignes, nous estimons avoir communiqué avec les lecteurs et les amis de la culture. Pour un champ de recherche aussi vaste et complexe, notre plaisir est d’avoir, tant soit peu, lancé les jalons d’une recherche ou d’une réflexion scientifique sur l’animation et l’organisation des manifestions culturelles, qui ne devra jamais s’achever tant que le monde demeure monde et évolue et que les chercheurs continuent à naître.
123
. MUGARUKA Richard, Op Cit, p189 306
BIBLIOGRAPHIE
1. ANCIAUX Jean Pierre, La présentation orale et ses supports visuels, Les éditions de l’organisation, 2ème éditions, Paris, avril 1995, p162 2. BESNARD, Pierre, L’animation socioculturelle, Presses Universitaires de France, 2ème édition, Paris, 1985, 127p 3. BONNET, Francis et DEGRYSE, Olivier, le Management associatif, Editions de BOERCK et LARCIER, Bruxelles, 1997, 140p 4. BRETON, Philippe, La parole manipulée, Editions la Découverte, Paris, 2000 5. CASSIN, (R) cité par A.KEREVER « le droit d’auteur : acquis et conditions du développement de la culture juridique européenne » in le Droit d’auteur. Revue mensuelle de l’OM124PI, Genève, Avril 1990 6. DALE, Carnegie, Comment se faire des amis, Editions Hachette, 51ème édition, Paris, 2004, 250p 7. DARBELET, Michel et LAUGINE, Jean Marcel, Economie d’entreprise 1 : Enseignement Supérieur, Editions Fouchier, Paris, 1986,430p 8. DARBELET, Michel et LAUGINE, Jean Marcel, Economie d’entreprise 2 : Enseignement Supérieur, Editions Fouchier, Paris, 1986, 408p 9. DEFOUR, Georges, L’Animateur : cours des cadres, Editions BANDARI, Bukavu, 1976, 165p 10. Développement communautaire-préparation des conférences, Centre régionale d’éditions techniques, Paris, SD, 36p 11. Démocratie et développement socio-économique de la République Démocratique du Congo, Facultés Catholiques de Kinshasa, 2003,373p 12. DELAHAYE, Thierry et Louise-Marie, GROUSSET, Animer une réunion, Éditions NATHAN, Paris, 1992, 94p 13. D’SOUZA, Antony, Leadership. Etre leader Volume 1, 2ème édition, Paulines Editions (Saint Paul), Kinshasa, 2008, 190p
307
14. D’SOUZA, Antony, Leadership. Conduire les autres Volume2, 2ème édition, Paulines Editions (Saint Paul), Kinshasa, 2008, 221p 15. D’SOUZA, Antony, Leadership. Diriger avec efficacité Volume3, 2ème édition, Paulines Editions (Saint Paul), Kinshasa, 2008, 167p 16. EPIRCUM, (R), Gérer le personnel d’une ONG, Editions CEPAS, Kinshasa, 2001, 48p 17. FAILLY, Didier, Organiser une assemblée générale (guide à l’usage des associations de développement), Editions CEPAS, Kinshasa, 2000, 32p 18. FALCONI, Aldo, Histoire de la communication 2, Editions Médias-Paul, Kinshasa, 2004, 207p 19. FRACON, Carol et BARREAU, Michel, Savoir communiquer pour réussir ses réunions, Editions EYROLLES, Paris, 1991, 103p 20. GRAAP, Une pédagogie interactive pour l’animation de groupes du Sud vers le Nord, Editions KARTHALA, Paris, 1998 21. GANDOUIN, Jacques et ROUSSIGNOL, Jean Marie, Rédaction administrative : Afrique, Editions ARMAND COLIN, 3ème édition, Paris, 2004, 223p 22. GARVEY, Daniel et RIVERS, William, L’information radiotélévisée : principes, exemples, applications, Editions DE BOEK Université, Bruxelles, 1987,268p 23. GODO, Emmanuel, L’histoire de la conversation, Editions Presses Universitaires de France, Paris, 2003 24. GOFFMAN, Erving, Façon de parler, Editions Minuit, Paris, 1987 25. KABANDA, Aloys, ALI/FOREMAN : le combat du siècle à Kinshasa du 29-30 Octobre 1974, Editions NAAMAN, Québec, 1977, 102p 26. KABATU SUILA Bernard, L’instabilité institutionnelle frein au développement, Editions Ka_IMMO, Kinshasa, 2004, 172p 27. KALANDA, M, Le Code de la famille à l’épreuve de l’authenticité, Editions Laboratoire d’analyses Sociales de Kinshasa(LASK), Collection l’Harmattan, Kinshasa 1990, 28. KOUEVI Louis, Les mots de notre engagement : réponses à 100 questions brûlantes de société, Editions AFRIQUESPOIR, Kinshasa, 2006, 879p 29. KOTLER Philip, KELLER Kevin Lane, DUBOIS Bernard, MANCEAU Delphine, Marketing management, Editions Nouveaux Horizons, 12ème édition, Paris 2007 30. HAMULI, Baudouin et alli, La société civile congolaise : états des lieux et perspectives, éditions Colophon, Bruxelles, 2003, p 31. ILARDI Alfredo, Propriété intellectuelle : Principes et dimensions internationale, Editions l’Harmattan, Paris, 2005, 206p 308
32. LACK, Rudi, 101 principes pour savoir diriger, Editions GLIFA, édition française, Suisse, 2004, 101p 33. LECHERBONNIER, Marie-France, Le Protocole : Histoire et coulisse, Editions Perrin, Paris, 2001, 236p 34. LEVY Emmanuel, « Vous avez dit public » situation de gestion dans le secteur public : de la coopération à la régulation, Edition de l’Harmattan, Paris, 2001 35. LIMBOS, Edouard, L’animation des groupes de culture et de loisirs, Editions ESF, Collection Formation Permanente en Science Humaine, 5ème édition, Paris, 1994,95p 36. MAESENEER, Paul, A vous l’antenne ! Précis du journalisme radio, Editions Nouveaux Horizons, 4ème éditions, Paris, 2004, p 37. MARY, Baker Eddy, Science et santé : avec la clé des écritures, Editions Brochée, Boston, 1989, 705p 38. MBAYO MUHIYA, Maurice, la normalisation et ses activités connexes : vulgarisation et situation en RDC, Ed. Universitaires Africaines, Kinshasa, 2007,p 39. MEFE, Guy Marc Tony et MODO, Bienvenue Bill, Guide au métier de manager en carrière artistique en Afrique, Editions scènes d’Ebène, KAYOU (Cameroun), 2003 ,77p 40. MUCCHIELLI, Roger, La conduite des réunions, 11ème édition, Editions ESF, Paris, 1987, 102p 41. MUGARUKA Richard, Catéchèse et homilétique dans le champ de la communication. Pragmatique de la communication de la foi, Editions Paulines, Kinshasa 2004, 207p 42. MUNDA BADIBANGA Jeannette, Les bonnes manières Volume 2. La politesse dans la salutation, 2ème édition, Paulines éditions, Kinshasa, 2004, 15p 43. MUNDA BADIBANGA, Jeannette, Les bonnes manières Volume 3. Savoir parler en famille et en public, 2ème édition, Paulines éditions, Kinshasa, 2004, 29p 44. MUNDA BADIBANGA, Jeannette, Les bonnes manières Volume 4. Accueil et organisation de la maison, 2ème édition, Paulines éditions, Kinshasa, 2004,31p 45. MULUMBA MUNANGA Albert, Le guide du chercheur en sciences sociales et humaines, Editions SGEDES, Kinshasa, 2003, 200p 46. MOBUTU, Discours, Allocutions et message: Tome 3, Editions du JAGUAR, Paris, 1988,716p 47. MOBUTU, Discours, Allocutions et message: Tome 4, Editions du JAGUAR, Paris, 1988,678p 48. MINTZBERG, Henry, Le manager au quotidien : les 10 rôles du cadre, Nouveaux horizons, Paris, 2006, 283p 309
49. Relations culturelles internationales : perspectives 90, Ministères des Affaires Etrangères de la République de France, Paris, 1990, 101p 50. RENAUD, Jacques, Le management d’événement ; Editions Fondation l’Entrepreneur- Ship, 5ème impression, Québec, 2007, 222p 51. RIEFFEL, Rémy, Sociologie des médias, Ellipses éditions, Paris, 2002,176p 52. SALON, Albert, Vocabulaire critique des relations culturelles internationales, Editions La maison du dictionnaire, Paris, 1978, 175p SALOMON, Robert C. et HANSON, Kristine R, La morale en affaires : clé de la réussite, Nouveaux Horizons, Paris, 1989, 274p 53. TALA NGAI, Fernand, RDC de l’an 2001 : déclin où déclic ?, Ed. Analyses sociales, Kinshasa, 2OO1, 220p 54. VERONIQUE, Traverso, L’analyse des conversations, Edition Nathan-Université, 2ème édition, Paris, 2004 55. Venant, D, Du discours à l’action, Editions Presses Universitaires de France, Paris, 1997 56. WINKIN, Yves (dir), La nouvelle communication, Editions Le Seuil, 2ème édition, Paris, 2000
310
TABLE DES MATIERES PREFACE ................................................................................................... 7 INTRODUCTION GENERALE ................................................................ 9 Ière PARTIE : LES MANIFESTATIONS CULTURELLES : PRINCIPES GÉNÉRAUX ................................................................................................ 13 CHAPITRE I : IDENTIFICATION DES MANIFESTATIONS CULTURELLES........................................................................................... 15 I.1. Quid de la manifestation culturelle..................................................... 15 I.2. Sortes de manifestations ..................................................................... 19 I.2.1. Les manifestations selon la nature ou l’objet .................................. 19 I.2.2. Les manifestations selon le temps ou la durée................................ 20 I.2.3. Les manifestations selon le lieu ou l’espace.................................... 20 I.2.4. Les manifestations locales ............................................................... 21 I.2.5. Les manifestations nationales.......................................................... 22 I.2.6. Les manifestations internationales................................................... 26 I. 3. Caractéristiques des manifestations................................................... 33 I.3.1. Manifestations payantes .................................................................. 35 I.3.2. Manifestations non payantes ........................................................... 35 I.3.3. Manifestations à guichet fermé........................................................ 36 I.3.4. Manifestations à guichet ouvert....................................................... 37 I.4. Identification selon les dominantes .................................................... 38 I.4.1. Activités à dominante physique....................................................... 40 I.4.2. Activités à dominante technique...................................................... 41 I.4.3. Activités à dominante culturelle ou artistique ................................. 42 I.4.4. Activités à dominante religieuse...................................................... 43 I.4.5. Activités à dominante sociale .......................................................... 45 CHAPITRE II : PRINCIPES GENERAUX D’ANIMATION ET D’ORGANISATION DES MANIFESTATIONS CULTURELLES............. 49 II. 1. Objectifs d’une manifestation ......................................................... 49 II.2. Les principes proprement dits .......................................................... 51 311
II.2.1. Les principes d’animation .............................................................. 52 II. 2.2. Les principes d’organisation des manifestations........................... 68 II.3. Considérations générales................................................................... 73 CHAPITRE III. LES MANIFESTATIONS COMMERÇABLES ........... 80 III. 1. Aperçu général ................................................................................ 80 III.2.Les marchés culturels........................................................................ 82 III.2.1. Le marché du livre ........................................................................ 82 III.2.2. Le marché de spectacles vivants ................................................... 83 III.2.3. Le marché des arts plastiques, céramiques et des modes.............. 85 III.2.4. Le marché de l’Information et de la communication.................... 85 III.3. Les grands principes pour une commercialisation profitable .......... 87 III. 4. Les principes de base des manifestions commerçables .................. 89 III.4.1. Principe de l’offre et de la demande ............................................. 89 III.4.2. Principe de management culturel................................................. 90 III.4.3. Principe de marketing culturel ...................................................... 93 III.4.4. Principe de financement de la manifestation ................................ 95 III.4.5. Principe de la protection de la manifestation................................ 98 CONCLUSION PARTIELLE ................................................................. 114 IIème PARTIE : ÉTUDE DE CAS............................................................ 117 INTRODUCTION .................................................................................. 119 CHAPITRE .I. LA CONFÉRENCE ....................................................... 123 I.0. Approche conceptuelle ..................................................................... 123 I.1. Typologie .......................................................................................... 124 I.1.1. La conférence- débat ..................................................................... 124 I.1.2. La conférence-démonstration ........................................................ 125 I.1.3. La conférence didactique............................................................... 125 I.1.4. La conférence de presse................................................................. 126 I.1.5. La conférence des cadres............................................................... 126 I.1.6. La conférence nationale................................................................. 127 I.1.7. La conférence internationale ......................................................... 128 I.2. Les objectifs d’une conférence......................................................... 130 312
I.3. Organes et organigramme type d’une conférence ............................ 131 I.3.1. Les organes de la conférence......................................................... 131 I.3.2. Organigramme type d’une conférence complexe .......................... 132 I.4. Les vocables usuels de la conférence ............................................... 133 I.5. Type de budget d’une conférence complexe (nationale ou internationale) ............................................................................................. 135 I.6. Comment organiser et animer une conférence ................................ 136 I.6.1. Avant la conférence ....................................................................... 137 I.6.2. Durant la conférence..................................................................... 141 I.6.3. Après la conférence ...................................................................... 149 I.6.4. Evaluation de la conférence......................................................... 149 CHAPITRE II. LA CÉRÉMONIE DE MARIAGE ............................... 152 II.1. Introduction sur le mariage ............................................................. 152 II.2. Approche conceptuelle .................................................................... 154 II.3. Les objectifs du mariage ................................................................ 155 II.4. Les organes et l’organigramme fonctionnel du mariage ................. 155 II.4.1. Les organes d’un mariage ............................................................ 155 II.4.2. L’organigramme fonctionnel d’un mariage.................................. 156 II.5. Les types de mariage....................................................................... 157 II.5.1. Le mariage coutumier .................................................................. 157 II.5.2. Le mariage civil............................................................................ 158 II.5.2.1. La cérémonie de mariage civil .................................................. 160 II.5.3. Le mariage religieux .................................................................... 161 II.6. La réception de la soirée de mariage (gala de mariage) .................. 163 II.6.1. Exemple type d’un budget de mariage......................................... 164 II.6.2. Avant la réception de la soirée de mariage ................................... 166 II.6.3. Durant la réception de la soirée de mariage ............................... 169 II.6.4. Après la cérémonie de la soirée de mariage ................................ 174 CHAPITRE III. ORGANISATION D’UNE ASSEMBLÉE................... 178 III. 1. Introduction................................................................................... 178 III.2. Du concept assemblée.................................................................... 178 III.3. Sortes d’assemblée........................................................................ 178 313
III.4. Objectifs d’une assemblée ............................................................. 180 III.5. Quelques vocables usuels ............................................................. 181 III.6. La préparation d’une assemblée (une plénière) ............................. 185 III.7. Le déroulement d’une assemblée................................................... 186 III.8. L’évaluation d’une assemblée........................................................ 189 CHAPITRE IV : ORGANISATION D’UNE MANIFESTATION TOURISTIQUE .......................................................................................... 192 IV.1. Introduction.................................................................................... 192 IV.2. Du concept manifestation touristique............................................. 192 IV.3. Quelques sites touristiques du Congo ............................................ 193 IV.4. Sortes d’activités touristiques ........................................................ 196 IV.5. L’organisation proprement dite d‘une activité touristique ............. 199 IV.5.1.Introduction.................................................................................. 199 IV.5.2. La phase préparatoire .................................................................. 199 IV.5.3 La phase de déroulement.............................................................. 204 IV.5.4. La phase d’évaluation ................................................................. 207 IV.5.5. Les modes d’hébergement en RDC............................................. 207 IV.5.6. Les modes de restaurants en RDC.............................................. 210 IIIème PARTIE : LE PROTOCOLE D’ETAT......................................... 215 CHAPITRE I : QUID DU PROTOCOLE D’ETAT................................ 217 I.1. Introduction au protocole ................................................................. 217 I.2. Le protocole aujourd’hui ................................................................. 220 I.3. Rôle des services du protocole ......................................................... 225 I.3.1. Le secrétariat du protocole ............................................................ 227 I.3.2. Le service d’accueil et séjour ........................................................ 229 I.3.3. Le service de visites, cérémonies et réceptions ............................. 230 I.3.4. Le service de chancellerie et voyage ............................................. 231 I.4. Types de visites protocolaires........................................................... 239 I.4.1. Les visites d’Etat ........................................................................... 242 I.4.2. Les visites officielles ..................................................................... 248 I.4.3. Les visites privées.......................................................................... 251 CHAPITRE II. LES CÉRÉMONIES PUBLIQUES............................. 253 314
II. 1. Introduction à la cérémonie publique............................................. 253 II.2. La présentation des lettres de créance ............................................. 257 II.3. Les honneurs civils et militaires lors de cérémonies....................... 260 CHAPITRE III. LES RECEPTIONS...................................................... 262 III.1 Introduction..................................................................................... 262 III.2. Types de réceptions........................................................................ 262 III.3. Quelques dispositions particulières................................................ 264 III. 4. La structure de l’organisation de la réception............................... 267 III.5. Le projet de la réception ................................................................ 267 III.6. Les formes de tables et dispositions des invités............................. 270 III.6.1. La disposition carrée des invités ................................................. 270 III.6.2. La disposition essaimée des invités ............................................ 270 III.6.3. La disposition ovale ou circulaire ............................................... 271 III.6.4. La disposition rectangulaire........................................................ 271 III.6.5. La disposition triangulaire .......................................................... 272 III.6.6. La disposition en « U » et « T ».................................................. 272 III.6.7. Le dîner d’Etat ............................................................................ 273 CHAPITRE IV. LA PRESEANCE PROTOCOLAIRE .......................... 277 IV. 1. Des généralités .............................................................................. 277 IV.2. Préséance lors de salutations.......................................................... 278 IV.3. La préséance durant les cérémonies publiques .............................. 279 IV.4. Préséance au sein des services commandés (militaires et policiers)283 IV.5. Préséance dans les actes administratifs .......................................... 286 CHAPITRE V. LES DECORATIONS ET LES DISTINCTIONS HONORIFIQUES....................................................................................... 289 V.1. Introduction sommaire..................................................................... 289 V.2. Les médailles et décorations à travers le monde ............................. 290 V.2.1. Les prix Nobel .............................................................................. 291 V.2.2. Le prix Abel.................................................................................. 293 V.3. Les décorations et les distinctions honorifiques en République Démocratique du Congo depuis l’époque coloniale, la Première et la Deuxième République................................................................................. 298 315
V.4. Les décorations et les distinctions honorifiques durant la Troisième République.................................................................................................. 300 CONCLUSION GENERALE................................................................. 303 BIBLIOGRAPHIE.................................................................................. 307 TABLE DES MATIERES....................................................................... 311
316