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French Pages 302 [303] Year 2021
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DANS LES PAS D'IMHOTEP Mélanges offerts à Audran Labrousse édités par
Rémi Legros
36
DANS LES PAS D'IMHOTEP
Umr 8167, Orient et Méditerranée - Textes, Archéologie, Histoire Cnrs, Université Paris-SorbOlllle, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne École pratique des hautes études, Collège de France
Cette mission bénéficie du généreux mécénat de la Fondation Gandur pour l'Art Genève, Suisse
Directeur de la collection Pierre TALLET, Sorbonne Université - Urnr 8167, Orient et Méditerranée Re sponsable éditoriale Nathalie FAVRY, Sorbonne Université - Urnr 8167, Orient et Méditerranée Comité scientifique Vincent DÉROCHE Alessia GUARDAS OLE Sébastien MORLET Carole ROCHE-HAWLEY Jean-Pierre VAN STAEVEL Mise en page: Astrid ÉMERY
ORIENT & MÉDITERRANÉE
-------36-------
DANS LES PAS D'IMHOTEP MÉLANGES OFFERTS À AUDRAN LABROUSSE
édités par
RÉMI LEGROS
PEETERS LEUVEN - PARIS - BRISTOL, CT 2021
Illustration de couverture: Le complexe funéraire du roi Pépy 1"'". Vue aérienne en direction du sud-ouest. © E. Laroze.
A catalogue record for this book is available from the Library of Congress. ISBN 978-90-429-4441-1 eISBN 978-90429-4442-8 D/2021/0602/40 © 2021, Peeters, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven, Belgium
No part of this book may be reproduced in any form or by any electronic or mechanical means, inc1uding information storage or retrieval devices or systems, without prior written permission from the publisher, except the quotation of brief passages for review pmposes.
SOMMAIRE
Remerciements Préface Travaux et publications d'Audran Labrousse Plans clefs
7
9 11 15
PREMIÈRE PARTIE - ARCHITECTURE ET MONUMENTS ROYAUX
Catherine BERGER-EL NAGGAR, Marie-Noëlle FRAISSE Retour sur la datation de la reine Béhénou
21
Xavier HÉNAFF Les pyramides satellites des complexes funéraires des reines de l'Ancien Empire. Bilan des recherches et nouvelles perspectives à partir du mobilier céramique
31
Mohamed MEGAHED and Hana VYMAZALOVÂ Several Relief Fragments of Female Figures from the Pyramid Complex of Djedkare's Queen at South Saqqara
43
Franck MONNIER La voûte en chevrons monumentale. Comportement mécanique, pathologie et évolution
49
Laure P ANTALACCI, Georges SOUKIASSIAN Un dessin d'architecture de la fin de la VIe dynastie (Balat-Ayn Asil, oasis de Dakhla)
67
Myriam WISSA Implantation stratigraphique des monuments funéraires royaux du Ille millénaire. Note sur les corrélations litho-stratigraphiques
73
DEUXIÈME PARTIE - OBJETS ET PETIT MOBILIER
Philippe COLLOMBERT Circulations et jeux de senet dans la nécropole de Pépy I~ à Saqqâra
81
Anne MINAULT-GOUT Plaquettes en faïence au cartouche des rois de la VIe dynastie « Aimés de Min»
93
Noémie MONBARON Scies et archets. Sur deux types de manches d'outils à la VIe dynastie
103
Michel V ALLOGGIA Une monnaie de compte de l'époque de Rêdjedef provenant d'Abou Rawash
113
TROISIÈME PARTIE - TEXTES DES PYRAMIDES
Christelle ALVAREZ La partie occidentale de la chambre funéraire du roi Ibi. Quelques considérations architecturales
119
6
SO:MMAlRE
Élise BÈNE À propos de la gravure des textes dans la pyramide de Téti. Accélération soudaine des travaux et indices du régicide 129 Bernard MATHIEU La tour sounou et le seuil du Per-our. Fragments d'architecture de l'Égypte archaïque à la lumière des Textes des Pyramides et des Textes des Sarcophages
139
Isabelle PIERRE -CROISIAU Les signes en relation avec la danse dans les Textes des Pyramides. Enquête paléographique
151
QUATRIÈME PARTIE - SÉPULTURES ET MONUMENTS PRlVÉS Edward BROVARSKI Firth's Mastaba 3078 at Saqqara
165
Zahi HAWASS preliminary Report on the Excavation at the Area of the Pyramid ofKhenjer (Seasons 2010-2011)
175
Naguib KANAWATI Pepi of Meir: his Tomb (Dl), Date and Background
191
Kami! 0, KURASZKIEWICZ An Unorthodox 6th Dynasty Tomb at Saqqara: The Funerary cha pel ofIkhi/Mery
199
Rémi LEGROS Le mastaba de Méryrê-Ânkh dans la nécropole est de Pépy le;
215
Karol MYSLIWIEC L'aspectivité au service de la perspective. À la recherche de la troisième dimension sur le plan
221
Frédéric PAYRAUDEAU Une mention de Hathor Nébet-Hétépet à la fin de l'Ancien Empire
225
Mohammad M, YOUSSEF Three Pre-Amarna Stelae from the Teti Cemetery at Saqqara
229
CINQUIÈME PARTIE - HORS D'ÉGYPTE Annie CAUBET Revoir le décor de briques glaçurées du palais de Darius à Suse
235
Eleonora KORMYSHEVA, Serguei VETHOKOV Le Temple de Natakamani à Abou Erteila. Essai de restitution
239
Emmanuel LAROZE Dégagements et essais de restitution du temple de Tiyi à Sedeinga
259
Bibliographie
281
REMERCIEMENTS
Cet hommage n'aurait pu aboutir sans le soutien de différentes institutions que nous souhaitons ici vivement remercier. La Mission Archéologique Franco-suisse de Saqqâra bénéficie d'un financement essentiel du Ministère de l'Europe et des Affaires Étrangères. Le mécénat de la Fondation Gandur pour L'Art joue également un rôle primordial dans la conduite de nos travaux et la publication des résultats. La Mission dépend du CNRS (UMR 8167 Orient & Méditerranée, en partenariat avec les UMR 5140 et 5189) et bénéficie du soutien logistique de l'Ifao. Pour l'édition du présent volume, nous remercions les personnes de l'UMR 8167 qui ont bien voulu soutenir ce projet et l'intégrer à la collection Orient & Méditerranée, en particulier Pierre Tallet, Fabienne Dugast et Carole Roche-Hawley.
PRÉFACE Serge FENEUILLE Professeur honoraire des universités
Lorsque l'éditeur de ces Mélanges m'a proposé d'en écrire la préface, ma réaction première fut de refuser, convaincu que j'étais qu'une telle tâche exigeait les compétences d'un égyptologue professionnel. Puis, l'amitié prenant le dessus, je me persuadai rapidement que je tenais là une occasion unique cl' exprimer toute ma reconnaissance à celui qui, il y a près de vingt ans déjà, m'ouvrit les portes de la Mission archéologique française de Saqqâra et, par là même, celles d'une fouille archéologique, parmi les plus belles d'Égypte. Cette découverte de l'archéologie de terrain, alors que l'égyptologie n'avait été jusque là pour moi que des lectures ponctuées d'exercices plus ou moins savants pour tenter d'entrer dans l'univers des écritures et des textes de l'Ancienne Égypte, me fut, comme à beaucoup d'autres avant moi, une véritable révélation. En vérité, la formation d'un autodidacte atteint rapidement ses limites sans l'intervention d'un passeur capable de le faire accéder à ce monde de mythes, de symboles et de signes qui seul permet de comprendre une civilisation et son histoire. Audran Labrousse fut pour moi un de ceux-là grâce à son immense connaissance de l'architecture antique moyen-orientale et de ce qu'elle nous dit de ceux qui en furent les bâtisseurs. Mais, la connaissance, pour nécessaire qu'elle soit, n'est pas la seule des qualités qui font un véritable passeur; en font partie l'humilité du chercheur qui sait qu'à tout moment ses certitudes peuvent être remises en cause, ainsi que
la patience et le goût de transmettre qui sont la marque du vrai pédagogue. À l'évidence, ne manque à Audran aucune de ces qualités auxquelles il conviendrait d'ajouter la gentillesse et l'humour, parfois mal compris car flirtant toujours avec le 2e, voire le 3e degré, pour tenter d'esquisser le personnage par ailleurs d'une grande discrétion et « grand taiseux» sous une apparente volubilité. Je me mis donc au travail, c'est-à-dire, à la lecture attentive de tous les manuscrits déjà disponibles des textes devant constituer ces Mélanges. Leur unité me fut immédiatement perceptible, non par les sujets traités, au contraire d'une grande diversité, ni même par le style des textes, lui-même fort divers, mais par le soin que chacun des auteurs avait mis à
illustrer par son texte une ou plusieurs caractéristiques de l' œuvre archéologique d'Audran Labrousse. Ainsi, comment ne pas voir dans l'article de Philippe Collombert justice rendue à la capacité d'Audran de traquer le moindre détail pour le faire « parler» et ainsi contribuer à la connaissance de la structure d'un monument, de sa vocation et de son utilisation quotidienne ; dans celui de Laure Pantalacci, le respect dû à un grand spécialiste seul capable d'apporter de « nouveaux éclairages» aux questionnements posés par une « modeste tablette d'argile» certes, mais riche d'un de ces rarissimes dessins d'architecte datant du Ille millénaire avant ].-c, ; dans celui de Frank Monnier, le tribut d'un spécialiste de mécanique des solides aux travaux de l'architecte-égyptologue qui lui ont inspiré ses recherches sur les voûtes et les pyramides de l'Ancien Empire. La liste pourrait être longue. Une autre caractéristique de ces Mélanges s'impose dès un simple coup d'œil jeté sur la liste des contributeurs et des institutions qui les abritent, à savoir le caractère international de ces derniers; dix pays répartis sur quatre continents y figurent et pas moins de quatorze institutions dont neuf non françaises. Certes, on peut voir là un effet de l'internationalisation progressive d'une discipline longtemps soumise à des spécificités nationales. Nul doute que la réputation de solidité, de rigueur, mais aussi d'inventivité des travaux d'Audran Labrousse a largement débordé des frontières de notre pays. Ces Mélanges constituent à l'évidence un bon outil d'évaluation pour quiconque souhaiterait apprécier l'impact des travaux d'Audran Labrousse sur la dynamique contemporaine de l'égyptologie. Doivent en être vivement remerciés tous les contributeurs de cet ouvrage, mais aussi son éditeur, Rémi Legros, qui en fit la conception et en assura la réalisation. plus généralement, la tradition des Mélanges, lorsque ceux-ci ne sont pas trop altérés par la flagornerie ou les inimitiés irréconciliables qui sont parfois la marque des communautés universitaires, fournit
d'excellents outils d'évaluation des travaux de recherche en sciences humaines. Malheureusement, elle intervient trop tard dans la vie professionnelle des intéressés pour pouvoir être utile dans la gestion
10
PRÉFACE
des personnels de recherche, Pour toutes les disciplines celle-ci est loin d'être facile, à tel point que les spécialistes de sciences dures, à la recherche de critères chiffrables, fiables et incontestables ont finalement retenu des paramètres plus ou moins sophistiqués, tous fondés sur les nombres de citations obtenues par les travaux publiés par les chercheurs concernés, Ces critères sont peu fiables dans les sciences humaines et sociales, Les évaluateurs y sont donc conduits à conserver un critère d'évaluation plus discutable encore, celui du nombre de parutions, publiées, il est vrai, dans des revues soumettant à un comité de lecture les projets qui leur sont envoyés. En vérité, ces critères numériques
sont de fait peu utilisés dans les sciences humaines et sociales, en regard de la réputation, facilement manipulable, ou de l'opinion de « grands» anciens qui parfois visent autant à discréditer les concurrents de leurs émules qu'à promouvoir ces derniers, plus grave encore que ces reliquats du mandarinat qui naguère encombrait l'Université française, une dérive insidieuse s'installe dans l'évaluation des chercheurs en sciences humaines et sociales : le poids sans cesse croissant donné à la « valorisation» des travaux de recherche, vocable particulièrement malheureux car il laisse penser que la recherche académique n'a pas de valeur en soi. Certes, c'est un
devoir pour les chercheurs et les organismes de recherche de rendre leurs travaux accessibles au public et lorsque la discipline le permet, de contribuer à l'innovation dans les entreprises et les services publics, mais faire du succès des opérations correspondantes un critère d'évaluation primordial mènerait à une dérive qui pourrait aller jusqu'à une négation de la discipline, Ce risque est d'autant plus grand pour l'égyptologie que ses découvertes passionnent une large part du public; comme l'écrit si justement Dimitri Meeks dans son dernier ouvrage (Meeks 2018, p, 202) : « notre recherche fondamentale risque fort d'être mise d'abord au service d'une médiatisation (.. ,) reléguant l'égyptologie au rang de mystère, de sensationnel d'apparence ou, pire, (.. ,) au niveau du ludique, L'égyptologie deviendrait alors une simple discipline du divertissement », Il est de la responsabilité des égyptologues, mais aussi, et surtout, des autorités de tutelle qui financent leurs travaux, d'agir pour qu'il n'en soit jamais ainsi. Déjà, que les évaluateurs de demain n'oublient pas, lorsqu'ils rédigeront leurs rapports d'évaluation, qu'ils auront après-demain à trouver pour leurs contributions à des Mélanges une substance qui soit aussi riche que celle que l'on trouve ici.
TRAVAUX ET PUBLICATIONS D'AUDRAN LABROUSSE
OUVRAGES 1.
2.
3.
4. 5.
6.
avec ].-Ph. Lauer &]. Ledant, Le temple haut du complexe funéraire du roi Ounas, MAFS 2 (BdE, 73), Le Caire, Ifao, 1977. avec C. Berger &]. Ledant, Présentation pre1iminaire de la céramique recueillie par la MAFS au temple haut de Pépi la à Saqqara (Cahiers de l'URA n' 4,1), Paris, CNRS, 1978. avec C. Berger &]. Ledant, Présentation pre1iminaire de la céramique recueillie par la MAFS au temple haut de Pépi l'' à Saqqara, (Cahiers de l'URA n' 4,2), Paris, CNRS, 1979. Regards sur une pyramide (édition trilingue français, anglais, arabe), Paris, Dis Voir, 1991. avec AM. Moussa, Le temple d'accueil du complexe funéraire du roi Ounas (BdE, 111), Le Caire, Ifao, 1996. L'architecture des pyramides à textes, vol. 1, Saqqara Nord, MAFS 3 (BdE 114), Le Caire, Ifao, 1996 (Prix Bordin de l'Académie des inscriptions et belles lettres).
7.
Les pyramides des reines, une nouvelle nécropole à Saqqâra, Paris, Hazan, 1999. 8. L'architecture des pyramides à textes, vol. II, Saqqara Sud, MAFS 3 (BdE, 131), Le Caire, Ifao, 2000. 9. avec ].-Ph. Lauer, Les complexes funéraires d'Ouserkaf et Néferhétepès (BdE, 130), Le Caire, Ifao, 2000. 10. avec A.M. Moussa, La chaussée d'Ounas (BdE, 134), Le Caire, Ifao, 2002. 11. Le temple funéraire de Pépy la : le temps de la construction (MlF AO, 137), Le Caire, Ifao, 2019.
14. avec R. Boucharlat, « Une sucrerie d'époque islamique sur la rive droite du chaour à Suse », Cahiers de la DAFI, 10, 1979, p. 155-176. 15. «Conservation et restauration au temple haut de Pepi 1" à Saqqarah », dans N. Grimal (éd.), Prospection et sauvegarde des antiquités de l'Égypte, actes de la Table ronde organisée à l'occasion du centenaire de l'IFAO, Le Caire, 8-12janvier 1981 (BdE, 88), Le Caire, Ifao,1981. 16. «Letemple funéraire de Pépi 1er au Nouvel Empire », dans A Zivie (éd.), Memphis et ses nécropoles au Nouvel Empire, Nouvelles données, nouvelles questions,
Actes du Colloque international CNRS, Paris, octobre 1986, Paris, 1988, p. 67 ; pl. II, B.
9
au
11
17. « La polychromie de la chambre funéraire du roi Mérenrê », dans Saqqara, Les Dossiers d'archéologie, 146-147, 1990,p. 74-75. 18. « Le sarcophage du roi Téti », dans Saqqara, Les Dossiers d'archéologie, 146-147, 1990, p. 76-77. 19. «Les complexes funéraires du roi Pépi 1er et de trois reines », dans Saqqara, Les Dossiers d'archéologie, 146-147, 1990, p. 80-87. 20. avec P. Cornon,« La CAO au complexe funéraire de Pépi 1" », dans Saqqara, Les Dossiers d'archéologie, 146-147, 1990, p. 122-123. 21. « Sedeinga, état des travaux », dans ch. Bonnet (éd.), Études Nubiennes, Conférence de Genève, Actes
du VII' Congrès international d'études nubiennes, 3-8 septembre 1990, Genève, 1994, p.131-133.
ARTICLES
22. avec C. Berger, Fr. Janot, Fr. Cartier &]. Martin, « Observations sur la phase d'activité napatéenne de la nécropole de Sedeinga », dans Actes de la
12. avec A Le Brun &]. Perrot, « Recherches archéologiques à Suse et en Susiane en 1969 et 1970 », Syria, 48,1971, p. 21-51. 11. avec R. Boucharlat, « La fouille du palais du chaour à Suse en 1970-1971 », Cahiers de la DAFI, 2, 1975, p. 61-167, pl. XXIV-XXXV. 13. avec R. Boucharlat, « Le palais d'Artaxerxès II sur la rive droite du chaour à Suse », Cahiers de la DAFI, 10,1979, p. 21-136, pl. I-XI.
p. 129-135. 23. « La pyramide de Pépi 1" », dans Archéologie virtuelle. Le passé retrouvé, Paris, Arthaud, 1996, p. 32 (et traduction italienne et anglaise). 24. «Les reines de Téti, Khouit et Ipout 1ère, recherches architecturales », dans C. Berger, G. Clerc & N. Grimal (éd.), Hommages à]ean Leelant, 1, Études pharaoniques (BdE, 106), Le Caire, Ifao, 1994, p. 231-243.
Dans les pas d'Imhotep. Mélanges offerts à Audran Labrousse, textes réunis par Rémi Legros, 2021 - p. 11-13
VIII' Conférence internationale d'Études nubiennes, Lille, 11-17 septembre 1994 (CRIPEL, 17), Lille, 1998,
12
AUDRAN LABROUSSE
25. «Sedeinga, une métropole régionale au cœur de l'Empire méroïtique », dans La Nubie, Les Dossiers d'archéologie, 196, 1994, p. 34-39. 26. avec C. Berger, Fr. Janot & Fr. Cartier,« Au cœur de la Nubie soudanaise », Arts Sciences Techniques. Connaissance des hommes, 15, 1995, p. 22-27. 27. avec C. Berger, Fr. Janot & Fr. Cartier, « Le dégagement de la tombe IIT29 : exemple d'une journée de fouilles dans la nécropole de Sedeinga (Soudan) », Arts Sciences Techniques. Connaissance des hommes, 19, 1996, p. 12-19. 28. « The pyramids of Pepi 1 and his queens at Saqqara », Egyptian Archaeology, 8, 1996, p. 3-6. 29. «Sur les traces de son père, Pépi II ouvre la route des oasis », dans Découvertes et mystères de l'Égypte ancienne, Historia, hors-série, 9612, 1996, p. 42-45 [repris dans Les Dossiers Historia, 1998]. 30. «Récentes recherches à Sedeinga », dans Soudan, 5000 ans d'Histoire, Les Dossiers d'Archéologie, hors-série, 6,1997, p. 66-67. 31. « Un bloc décoré du temple funéraire de la mère royale Néferhétepès », dans C. Berger & B. Mathieu (éd.), Études sur l'Ancien Empire et la nécropole de Saqqâra dédiées à Jean-Philippe Lauer (OrMonsp, 9), 1997, p. 263-270. 32. « Discovery of the pyramid of Queen Ankhesenpepy II », dans Egyptian Archaeology, 13, 1998, p. 9-10. 33. avec J. Leclant,« Nouveaux documents sur la reine Ankhenespépy II, mère de Pépy II », dans H. Gluksch & D. Polz (éd.), Stationen. Beitriige zur Kulturges-
chichte Agyptens. Rainer Stadelmann gewidmet, 34.
35.
36.
37. 38.
Mayence, ph. von Zabern, 1998, p. 95-99. avec J. Leclant « Note d'information. La nécropole des reines de Pépy 1" à Saqqâra (1988-1998) », CRAIBL, 142, 1998, p. 481-491. « L'architecture : pyramides et mastabas, les monuments de la IVe à la VIe dynastie », dans L'art égyptien au temps des pyramides, Paris, RMN, 1999, p. 52-55 (et traduction anglaise). « Les résultats des fouilles archéologiques autour de la pyramide de Pépy 1" », dans Égypte Afrique & Orient, 12, 1999, p. 23-28. «Des reines surgies des sables », dans L'Égypte au temps des pyramides (ulysse, 1737), 1999, p. 50-52. « Le complexe funéraire du roi Pépy 1er et la nécropole de la famille royale », dans Saqqara. Les
premiers pharaons bâtisseurs, Les Dossiers d'Archéologie, hors-série, 8, 1999, p. 34-45. 39. «De nouveaux ensembles de Textes des Pyramides sur le site de la nécropole de Pépy 1" », BIFAO, 100, 2000, p. 275, 277-279. 40. « La première reine immortelle de Memphis », dans L'Égypte redécouverte, Historia thématique, 69, 2001, p. 38-39.
41. « Les pyramides de reines à Saqqâra », dans Comment construisaient les Égyptiens, Les Dossiers d'Archéologie, 265, 2001, p. 112-121. 42. avec]. Ledant « Les reines Ânkhnespépy II et III (fin de l'Ancien Empire) : campagnes 1999 et 2000 de laMAFS », CRAIBL, 145, 2001, p. 367-384. 43. «Uneépouse de Mérenrê 1er : la reine Ânkhesenpépy II », dans M. Bârta & ]. Krejci (éd.), Abusir and Saqqara in the Year 2000 (Suppl. ArchOr, 9), Prague, 2000, p. 485-490. 44. «L'immortalité au temps des pyramides », Pour la science, 299, 2002, p. 54-60. 45. avec ]. Ledant, « Die Ausgrabungen in der Nekropole der Këniginnen Pepis 1. in Sakkara von 1988-1998 », Sokar. Die welt der Pyramiden, 2002, p.10-14. 46. « La nécropole des reines de Pépy 1" », dans Au fil du Nil : le parcours d'un égyptologue : Jean Leelant (colloques de Fondation Singer-Polignac), Paris, De Boccard, 2002, p. 57-63. 47. «Les pyramides de la VIe dynastie », dans Z. Hawass (éd.), Trésors des pyramides, Vercelli, White Star, 2003, p. 265-281 (et traduction anglaise). 48. « La nécropole de la famille royale de Pépy 1", campagne 1999. Rapport préliminaire », ASAE, 78, 2003, p.131-148. 49. « Mission archéologique française de Saqqâra, Égypte », dans Archéologie, 20 ans de recherches françaises dans le monde, Paris, Ministère des Affaires Étrangères, 2005, p. 371-374. 50. «Les tracés directeurs dans la pyramide de la reine Inenek/lnti », dans P. Jânosi (éd.), Structure and Significance. Thoughts on Ancient Egyptian Architecture (DOAW, 33), Vienne, 2005, p. 407-414. 51. avec C. Berger-el Naggar « La tombe de Rêhérychefnakht à Saqqâra-Sud, un chaînon manquant? », BSFE, 164,2005, p.14-28. 52. «L'architecture des pyramides de reines à la fin de la VI' dynastie », dans C. Berger-el Naggar & L. Pantalacci (éd.), Des Néferkarê aux Mentouhotep, travaux archéologiques en cours sur la fin de la VI' dynastie et la Première période intermédiaire (TMO, 40), Lyon, 2005, p. 203-214. 53. avec ]. Ledant « Die Ausgrabungen in der Nekropole der Kiiniginnen Pepis 1. in sakkara von 2001-2005 », Sokar, 13, 2006, p. 33-37. 54. avec J. Leclant« Découvertes récentes de la Mission archéologique française à Saqqâra (campagnes 2001-2005) », CRAIBL, 150, 2006, p. 103-120. 54. «Huit épouses du roi Pépy 1er », dans A. Woods et alii (éd.), Egyptian Culture and Society: Studies in Honor of Naguib Kanawati (CASAE, 38), Le Caire, 2010, p. 297-314.
TRAVAUX ET PUBUCATIONS
55. « Naissance de l'architecture de pierre: de la pyramide de Djeser aux pyramides de reines, dans Saqqdra, des trésors inépuisables, Les Dossiers d'Archéologie, hors-série, 20, 2011, p. 22-27. 56. « Imhotep, une divinité emblématique ,j, Saqqdra, des trésors inépuisables, Les Dossiers d'Archéologie, hors-série, 20, 2011, p. 36-39. 57. « Les grands fouilleurs de Saqqâra », dans Saqqdra, des trésors inépuisables, Les Dossiers d'Archéologie, hors-série, 20, 2011, p. 76-77. 58. « Recent discoveries at the necropolis of King Pepy 1 », dans L Evans (éd.), Ancient Memphis, 'Enduring is the Perfection' : proceedings of the International Conference held at Macquarie University, Sydney, on August 14-15,2008 (OLA, 214), Louvain, Peeters, 2012, p. 299-308.
13
59. « Héritiers de Mariette ", dans R. Legros (éd.), 50 ans d'éternité. Jubilé cde la Mission archéologique française de Saqqdra (1%3-2013), MArS 5 (BdE, 162), 2015, p. 1-8. 60. « Les reines de la salle aux offrandes de Pépy l'" ", dans R Legros (éd.), 50 ans d'éte:rnité. Jubilé de la Mission archéologique française de Saqqdra (1%3-2013), MArS 5 (BdE, 162), 2015, p. 167-179. 61. « Derniers hommages aux reines. Les autels de Noubounet et Inénék/lnti ", dans M. Bârta, F. Coppens &J. KrejCî (éd.), Abusirand Saqqara in the Year 2016, Prague, 2017, p. 201-210. 62. « Les adieux à la reine ", dans S. Vuilleumier & P. Meyrat (éd.), Sur les pistes du désert. Mélanges offerts à Michel Valloggia, Gollion, InfoHo, 2019, p.93-104.
PLANS CLEFS
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PLANS CLEFS
Mérétitès Il
Inének / Inti
Noubounet 0'----_-'"10=-------",20 m
plan 1 - Saqqâra, nécropole de Pépy 1er : le secteur de la famille royale, état de la fouille à l'issue de la campagne de 2018,
[© MafS]
PLANS CLEFS
Plan 2 - Saqqâra, nécropole de Pépy 1er : le complexe royal.
[© MafS]
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PREMIÈRE PARTIE ARCHITECTURE ET MONUMENTS ROYAUX
RETOUR SUR LA DATATION DE LA REINE BÉHÉNOU Catherine BERGER-EL NAGGAR, Marie-Noëlle FRAISSE (CNRS, UMR 8167 Orient & Méditerranée, Mondes pharaoniques)
Témoignage affectueux et reconnaissant pour tant de si belles campagnes à Saqqâra, cette petite étude qui doit beaucoup à Audran et à nos échanges toujours passionnés et passionnants La mise au jour du cimetière de la famille du pharaon Pépy I~, qui a débuté grâce à une coopération particulièrement réussie en 1987/1988 entre Audran Labrousse et le mécénat technologique d'EDF" continue de livrer des informations essentielles sur la fin de la VIe dynastie à Saqqâra', Si la quête espérée de nouvelles versions de Textes des Pyramides était restée vaine dans les premiers monuments de reine dégagés au sud de l'enceinte de la pyramide royale, la découverte, en 1999/2000, du monument de la reine Ânkhnespépy II, avec son temple majestueux et sa chambre funéraire décorée des fameuses formules, apportait une masse documentaire nouvelle, D'emblée la reine nous apparaissait alors comme la plus ancienne souveraine à avoir bénéficié de Textes des Pyramides sur les parois de sa chambre funéraire, Épouse en premières noces de Pépy 1", mais également épouse de son successeur Mérenrê 1er et régente pour son fils Pépy II monté très jeune sur le trône, elle aurait à ce titre bénéficié dans sa tombe des formules religieuses, ouvrant la voie pour certaines épouses de son fils Pépy II à la génération suivante, Cette hypothèse largement partagée doit désormais être remise en question avec la découverte
du monument de la reine Béhénou, qui a, elle aussi, bénéficié dans sa chambre funéraire des formules des Textes des Pyramides, Construit à l'ouest de la pyramide du pharaon Pépy 1", le tombeau de la reine Béhénou a été retrouvé sévèrement détruit', Si le plan du temple se devine encore, rien ne subsiste en place de la décoration des parois ; quelques 1900 fragments du décor et des éléments de mobilier funéraire ont malgré tout été recueillis et livrent de précieuses informations sur la 1.
2. 3,
Sous l'autorité de M. Boiteux, président de la Fondation Électricité de France, grâce à P, Delaporte, président d'EDF, et au mécénat technologique mis en place par M. Albouy, contrôleur Général à EDF, Sur les travaux de la MafS, on consultera les chroniques annuelles des Orientalia. Berger-el Naggar, Fraisse 2008, p. 1-27,
Dans les pas d'Imhotep. Mélanges offerts à Audran Labrousse, textes réunis par Rémi Legros, 2021 - p. 21-30
reine, Cependant, rien de décisif n'a été retrouvé à ce jour qui permette de connaître avec certitude la position de Béhénou dans la famille royale; si elle est dite à plusieurs reprises« aimée de Pépy», et ailleurs « épouse royale» sans le nom de l'époux, jamais les hasards de la conservation des monuments ne nous ont révélé de quel Pépy il s'agit, ni précisé ses liens de parenté avec la famille royale, Est-elle une épouse de Pépy I~, et donc vivant au milieu de la VIe dynastie, une épouse de Pépy II ayant côtoyé le déclin de l'Ancien Empire, ou encore l'épouse d'un hypothétique Pépy appartenant aux époques sombres de la Première période Intermédiaire? En l'absence de preuve formelle, seul un faisceau d'indices concordants pourrait éventuellement nous guider, L'EMPLACEMENT DU COMPLEXE FUNÉRAIRE Si l'on tient compte de l'emplacement choisi pour le monument de Béhénou (cf, plan p, 16), à savoir dans la nécropole de Pépy 1", au contact direct de la pyramide du roi, c'est bien ce dernier qui semble devoir être privilégié dans le rôle de l'époux, La reine ne peut dans ce cas avoir été épousée très tôt par Pépy I~; en effet, son complexe funéraire s'insère entre deux monuments antérieurs; l'un au nord, qui n'a pas encore été fouillé, sert en partie d'enceinte au monument de la reine; l'autre au sud, construit pour une épouse de Pépy 1", la reine Méhaa et pour son fils Hornétjérykhet, est partiellement recouvert par l'ensemble funéraire de Béhénou, Au plus tôt, Béhénou pourrait donc être une épouse de Pépy 1" postérieure à la reine Méhaa et au/à la propriétaire du nouveau complexe au nord, Mais les dégagements dans le cimetière de la famille de Pépy 1" ont mis au jour plusieurs tombes datées de façon certaine des générations suivantes; Ânkhnespépy III, fille de Mérenrê I~ et épouse de Pépy II, ou encore Mérétitès II, épouse de Pépy II au plus tôt. Ces tombes venues plus tard dans l'histoire de la nécropole n'ont cependant pas d'accès direct
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Figure 2 - Pilier de la cour du complexe funéraire de Béhénou (n° d'inventaire 15-Ext 5), [Dessin P. Pero]
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Figure 1 - Montant droit de la porte d'entrée du complexe funéraire de Béhénou (n° d'inventaire 14-Ext 1), [Dessin N. Monbaron]
au monument du roi. Le monument de Béhénou pourrait néanmoins également faire partie de ces tombes plus tardives. LES DIMENSIONS MAJESTUEUSES DU COMPLEXE
Tout chez Béhénou' est plus grand que dans les autres complexes de reines, à l'exception de celui de la reine-régente Ânkhnespépy II qui reste complètement hors norme : la pyramide elle-même mesure 50 coudées de côté, là où les autres reines de Pépy 1" et de Pépy II se contentent de 40 coudées pour la plupart (30 coudées pour Ânkhnespépy III et 43,5 coudées pour Inénekjlnti) ; seule Ânkhnespépy II la dépasse avec 60 coudées. De même, la chambre funéraire de Béhénou est plus grande : elle mesure 12,5 coudées de long et 5,5 coudées de large par 6,5 coudées de hauteur. Par comparaison, la chambre funéraire d'Inénekj Inti mesure 12 coudées de long, 5,5 coudées de large, par 6 coudées de hauteur, tandis que celle de 4.
cf. Berger-el Naggar, Fraisse 2016, p. 191-193 et fig. 5,
Ânkhnespépy II atteint 14 coudées de long, 6 coudées de large par 7 coudées de hauteur. Enfin la porte d'accès au complexe funéraire de Béhénou est également plus grande que chez les autres reines: l'ensemble linteau et montants de la reine Noubounet mesure 1,55 m de large par 2,49 m de hauteur, celui de Béhénou atteint 2,14 m de large par environ 3,00 m de hauteur. Sans surprise, Ânkhnespépy II atteint 3,18 m de large par plus de 4,00 m de hauteur, ce qui en fait l'équivalent d'une porte de roi comme la porte B de Pépy l'''. Il ne fait pas de doute que Béhénou a bénéficié d'un monument exceptionnel qui marque une position nettement supérieure à celle des autres reines de la VI' dynastie, mais qui ne la place cependant pas à la hauteur de la reine-régente Ânkhnespépy II, aux dimensions presque royales. LES ÉVOLUTIONS ARCHITECTURALES DES COMPLEXES FUNÉRAIRES
Si le plan de l'appartement funéraire de Béhénou est celui attendu pour une reine de la VI' dynastie, le monument est toutefois très original et s'en distingue sur plusieurs points. Audran Labrousse a mis en évidence une certaine progression dans l'aménagement des complexes de reines 6 : - Le vestibule en bas de la descenderie, avant la herse et le couloir, apparaît pour la première fois 5, 6,
Labrousse 2019, fig. 44 et pl. XIV, Labrousse 2005, tableau p. 208,
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Figure 3 - Architrave de la cour du complexe funéraire de Béhénou (n° d'inventaire 15-Ext 4), [Dessin p, Pero]
chez Khouit II' ; il est présent chez les premières épouses de Pépy le; puis disparaît; on le trouve chez Inének/lnti, Noubounet et Méhaa; il semble avoir disparu chez Ânkhnespépy II, et l'est certainement chez Neit, Ipout II, Oudjebten, Ânkhnespépy III et Mérétitès II. Béhénou n'a pas de vestibule. - Une herse protège l'accès au caveau de toutes les reines de Pépy 1" et du début de Pépyll. Elle semble avoir disparu chez Oudjebten, Ânkhnespépy III et Mérétitès II. Béhénou a encore une herse. - Une chapelle nord est présente dans les monuments des premières reines, jusqu'à Ânkhnespépy II, Neit et Ipout II. En revanche, chez Oudjebten et Ânkhnespépy III, il n'y a plus de chapelle nord. En l'absence de vestiges, on ne peut affirmer que Béhénou a bien eu une chapelle nord en haut de sa descenderie, mais la place disponible offre un espace suffisant pour une chapelle à peine plus petite que celle d'Ânkhnespépy II. - Enfin, la salle aux niches, attestée chez les reines jusqu'à Ipout II, a disparu chez Oudjebten, Ânkhnespépy III, et Mérétitès II. Au vu de l'espace disponible au nord de la salle aux offrandes, elle pourrait avoir été présente chez Béhénou. Ces éléments ancrent ainsi le monument de Béhénou dans l'ensemble des reines de Pépy le; et des premières reines de Pépy II. Et plus précisément si l'on tient compte de l'absence de vestibule chez Béhénou, après la reine Méhaa et avant la reine Neit, voir avant la reine Ânkhnespépy II.
7,
Hawass 2000, fig, 9, p, 442,
LA DÉCORATION DU TEMPLE Si le plan du temple se devine encore, rien ne subsiste en place de la décoration des parois; les nombreux fragments mis au jour livrent cependant de précieuses informations sur la reine. - La documentation recueillie précise que Béhénou est l'épouse d'un roi, sans que jamais apparaisse le nom du roi concerné, comme par exemple, sur le montant droit de la porte d'entrée du complexe qui mentionne ~mt nswt mrtf Bhnw (fig. 1). - Plusieurs titres connus pour les reines de la VIe dynastie sont également mentionnés dans son temple, comme m33t Ifr 5ts wrt ~t5 wrt ~t sur un des piliers de la cour (fig. 2). - ou sur l'architrave de la cour, zm3wt mrjj Nbtjj (fig. 3). - Dans les fragments subsistant de la décoration du temple de la reine, on relève un nombre important de cartouches au nom de Pépy (douze attestations au moins) ou de cartouches se terminant par deux ~~ qui pourraient être Pépy ou Méryrê (sept attestations au moins). En revanche, aucune trace d'un cartouche de Néferkarê n'est attestée. - Sur un très beau bloc fragmentaire~ retrouvé à proximité de la salle aux offrandes, Béhénou est 8,
Gravé en léger relief, ce bloc (1,45 m x 1,16 m x 0,45 m) représente la reine respirant un vase de parfum; devant son visage sont gravées trois colonnes d'inscriptions dont la partie haute est partiellement conservée: col. 2 : m"tlfr StSwrt [.. .] / col. 3 : mrrtppjj [.. .]-nswt[.. .]. Au-dessus de la tête de la reine, une inscription horizontale mentionne :jm,Ù[wt ... Bh]nw [.. .].
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Figure 4 - Blocs de décoration du complexe funéraire de Béhénou (n° d'inventaire 07-014+399+423), [Dessin Fr, payraudeau]
dite « aimée de Pépy » sans que soit précisé de quel Pépy elle est l'aimée (fig. 4). Mais ce nom de Pépy dans son cartouche employé seul constitue une information essentielle : en effet Pépy II ne porte pratiquement jamais ce seul nom de Pépy. Que ce soit dans son complexe funéraire ou dans sa pyramide, il est Néferkarê ou Pépy Néferkarê, très rarement Pépy seul'. À l'inverse, dans son complexe funéraire ou dans sa pyramide, Pépy I~ porte partout le nom de Pépy employé seul dans son cartouche, en alternance avec le cartouche Méryrê, moins fréquent. - Sur le linteau de la porte d'entrée du complexe, le roi constructeur du monument est nommé nswt bi(ij 53 R' Ppjj, avec 53 R' PPjj dans un cartouche, élément usuel de la titulature de Pépy I~ (fig. 5). 9.
On peut comparer cette inscription avec, d'une part, celle du montant de porte (Se-Ext 2) de la reine Noubounet, épouse de Pépy 1", qui emploie la même phraséologie que le linteau de Béhénou (fig. 6). Et d'autre part, avec la porte de la reine 1pout II, épouse de Pépy II'', construite par Pépy II comme le montre son cartouche Néferkarê (fig. 7). Le cartouche de 53 R' PPjj peut aussi être employé par Pépy II''' mais dans ce cas il est accompagné du cartouche Nfrk3r', très certainement afin de se distinguer de Pépy I~. - Autre élément de comparaison avec les portes d'Ipout II et de Noubounet : pour qualifier leur lien de parenté royale, les reines de la VIe dynastie utilisent de façon quasi systématique le nom de
Rares exceptions: sur son sarcophage, il porte le nom de
nbtjj ntr b'wPPjj alternant avec nbtjj ntr b'w Nfrk,r'; dans
ses Textes des Pyramides, de façon rarissime, il peut porter, le plus souvent en bas de colonne, le seul nom de Pépy, sans doute par manque de place pour y faire suivre Néferkarê Ùéquier 1936, pl. II, 229 - pl. V, 394 - pl. VII, 583+4 - pl. X, 751 et 765 - pl. XIV, 1055+54 - pl. XV, frag. 29 - pl. XXII, 1350+8).
10. Jéquier 1933, p. 42, fig. 22. 11. On peut en trouver quelques exemples dans son
complexe funéraire : sur le seul bloc conservé de la façade de la salle aux niches Ùéquier 1938, p. 25), ou sur les montants des portes du vestibule et de l'antichambre (id., pl. 44 et pl. 54).
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Figure 5 - Linteau de la porte d'entrée du complexe funéraire de Béhénou (n° d'inventaire 14-Ext 2), [Dessin Chr, Alvarez]
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Figure 6 - Montant de la porte du complexe funéraire de Noubounet (n° d'inventaire Se-Ext 2), [Dessin 1. Pierre-Croisiau]
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Figure 9 - Fragments de décoration avec des éléments de la pancarte royale (no d'inventaire 07-075 et 07-085). [Dessin M.-N. Fraisse]
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Figure 8 - Fragment de décoration (no d'inventaire 11-0Z5). [Dessin A. Pillon]
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Figure 7 - Porte du complexe funéraire de lpout Il. [D'après G.]équier 1933J
pyramide du roi concerné 12 • Ceci se vérifie chez toutes les reines de la nécropole de Pépy I
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1-2: SL.Il port
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1-1 : Assiettes
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Figure 2 - classification des céramiques de la pyramide satellite de la reine InénekjInti (catégories II (suite) à IV),
les dimensions et la fonction des vases (quand celle-ci est identifiable), Cela permet donc de prendre en compte un très large spectre descriptif, quelle que soit la période considérée,la modulabilité des groupes et des profils étant fonction des différents assemblages présents, Aux complexes que nous présentons ci-après, nous avons en grande partie reconnu les catégories et les groupes définis par T, Rzeuska auxquels nous avons ajouté, quand cela était nécessaire, des éléments de comparaison provenant d'autres manuels consacrés à la céramique égyptienne 73 ou issus d'autres sites présents dans la région memphite en priorité, voire au-delà pour des contextes similaires et/ou contemporains 74. Le premier niveau d'analyse est constitué de cinq catégories; celles-ci correspondent aux formes et/ ou aux fonctions des récipients, La Catégorie 1 regroupe les formes fermées ; la Catégorie II, les formes ouvertes; la Catégorie III,les non-contenants; 73, Wodzinska 2010, 74, Les fouilles de salat principalement: Soukiassian etaI. 2002.
la Catégorie IV,la vaisselle miniature; la Catégorie V, les objets, Le second niveau d'analyse tient compte des proportions des vases ainsi que des éléments distinctifs (fond, profil simple ou segmenté, goulot, etc,) ; il permet de réaliser des groupes et des sous-groupes au sein de chaque catégorie, Ainsi, à partir de l'ensemble des critères descriptifs, il est possible de réaliser une planche typologique « arborescente » de chaque assemblage céramique que nous avons choisi de présenter ici à titre d'exemple, Exemple 1 : La pyramide satellite d'Inének-Inti L'équipe a réalisé des observations stratigraphiques et de dépôt de la céramique provenant de la pyramide satellite, D'une épaisseur de 90 cm, le remplissage de la chambre comprenait trois couches: à la base, une couche de terre noire avec de nombreuses traces de foyers, remplie de tessons piétinés et cassés par les voleurs; au-dessus, une couche de sable et de galets (provenant vraisemblablement du terrain de fondation) contenant des
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XAVIER HÉNAFF
COMPLEXE DE LA REINE NEIT CATEGORIE 1 : FORMES FERMEES 1
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1
Jarres élancées
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2 Jarres ovoïdes
1-2 Jarœs cor, m'a guidé sur ce site qu'il connaît mieux que personne et m'a appris à le regarder, voici quelques modestes traces du passage des hommes en ces lieux. Dans sa monographie consacrée au jeu de senet, Edgar Pusch avait attiré l'attention sur quelques damiers simplement gravés à même le dallage de certains mastabas et temples de toutes époques'. Le petit nombre d'exemples recensés par Edgar Pusch s'explique vraisemblablement en grande partie par leur caractère fruste' . Ces damiers étaient le plus souvent rapidement tracés en légères incisions sur le dallage et ils se sont fréquemment érodés avec le temps. Mais il est aussi très probable que de nombreux exemplaires encore visibles n'aient tout simplement pas retenu l'attention des archéologues en raison précisément de leur caractère fruste et anecdotique. Pourtant, une étude un peu approfondie de ces fragiles vestiges peut s'avérer fructueuse à plusieurs égards, comme on voudrait le montrer ici à partir de quelques exemples choisis dans la nécropole royale de Pépy 1er , Nous nous intéresserons aux damiers relevés sur les dallages des temples funéraires des reines Béhénou, Inének-Inty, Ânkhnespépy II et, dans une moindre mesure, de la reine Noubounet. La première constatation est d'ordre quantitatif: nous avons recensé 61 exemples de jeux de senet gravés dans l'ensemble de ces quatre complexes funéraires: 20 chez Béhénou (Bh 1 - Bh 20), 14 chez Inének-Inty (In 1 - ln 14), 20 chez Ânkhnespépy II (AIl 1- AIl 20) et 7 dans la première partie du complexe funéraire de la reine Noubounet (Nb 1 - Nb 7), alors 1.
Voir Pusch 1979, p. 170-177 (Br, 7-12, Ancien Empire);
p. 180-185 (Br. 13-15, Moyen Empire) ; p. 320-321 (Br. 64,
2.
Nouvel Empire), p. 354-360 et 363-364 (Br, 71-74 et 76, Basse époque; sur les graffitis situés sur le toit du temple de Khonsou, voir désormais Jacquet-Gordon 2003, p. 30-31 et pl. 22 [graffito n° 63]; p. 78-79, pl. 84 [graffito n° 223] et p. 84, pl. 92 [graffito n° 243]). Voir aussi quelques exemples supplémentaires recensés par Piccione 1984, p. 175; Piccione 1984-1985, p. 51.
Dans les pas d'Imhotep. Mélanges offerts à Audran Labrousse, textes réunis par Rémi Legros, 2021 - p. 81-92
même que les dallages de l'ensemble de ces complexes funéraires ne sont ni bien ni totalement préservés. Ce nombre important témoigne donc d'une pratique assidue du jeu en ces lieux. La chronologie de ces damiers n'est pas facile à établir. On peut cependant supposer que la quasitotalité date de l'Ancien Empire, seule époque où le culte funéraire de ces reines était en activité si l'on en croit les contextes archéologiques attestés. Tous les damiers gravés ne sont bien évidemment pas nécessairement contemporains, certains pouvant avoir été abandonnés quand d'autres étaient gravés, quand bien même ils se situeraient l'un à côté de l'autre. Seuls éléments de chronologie relative remarquables: deux jeux ont été recouverts par des seuils de porte au moment de la réfection d'une structure en briques datant probablement de la VIe dynastie' dans le complexe de la reine InénekInty ; de même, certains jeux semblent antérieurs et d'autres contemporains de murets de briques ajoutés dans la salle à piliers de la reine Ânkhnespépy II'. La répartition de ces jeux de senet sur l'ensemble d'un temple funéraire permet de mettre en évidence quelques principes récurrents, qui autorisent à formuler une règle générale: les jeux de senet sont le plus souvent placés près d'une porte, et plus cette porte est importante dans le cadre des circulations internes, plus le nombre de jeux de senet qui sont gravés à proximité est élevé. Conséquence inverse: la présence de jeux de senet devient un indice fort en faveur de l'existence de portes dont toute autre trace aurait disparu (voir infra, p. 83 et p. 85, dans les complexes respectifs de Béhénou et Ankhnespépy II). Cette contiguïté des portes et des jeux de senet permet d'identifier les joueurs: si les damiers sont essentiellement gravés près des axes de passage, c'est qu'ils étaient utilisés par les gardiens de ces portes; désœuvrés, attendant la relève, ils passaient le temps en jouant au senet. La multiplication des jeux de senet 3. 4.
Voir infra, p. 83. Voir infra, p. 86.
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PHILIPPE COILOMBERT
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Figure 1 - Distribution des jeux de senet à l'intérieur du complexe de la reine Béhénou (les zones grisées indiquent que le dallage a disparu ou que sa surface est trop érodée pour pouvoir avoir conservé la trace d'un jeu de senet, Elles sont donc susceptibles d'avoir autrefois compris des damiers),
aux passages les plus sensibles indique vraisemblablement qu'un nombre important de gardiens devaient y stationner, même si l'on ne peut exclure que ces jeux n'aient pas été simultanément en activité'. Cette identification des joueurs de senet aux gardiens des espaces sacrés du temple apporte quelques informations intéressantes. Nous avons en effet retrouvé deux exemples de ces damiers gravés sur les dalles de couvrement à double pente des murs séparant les magasins du péribole nord du complexe de la reine Ankhnespépy II (AIl 19 et AIl 20 ; voir fig. 6), confirmant ainsi ce que nous apprenaient les textes des papyrus d'Abousir : des gardes étaient postés en haut des murs, probablement de nuit comme de jour'. La présence des jeux de senet nous
5, 6,
Voir l'exemple des damiers sh 3 - sh 7, p. 83, n. 12. Voir Posener-Kriéger 1976, p. 29-34; l'auteur se demande si une partie des veilles nocturnes n'avait pas aussi pour
apprend en outre que ces gardes exerçaient au moins en partie leur surveillance à des postes fixes. Cette attribution des jeux de senet aux gardiens de porte ne doit cependant pas être considérée de manière trop exclusive. Il est tout à fait possible que d'autres personnels, en activité au cœur du temple funéraire, aient employé une partie de leur temps à jouer au senet. plus exactement, et comme nous l'apprennent les papyrus d'Abousir, il est probable que l'essentiel des gardiens du temple étaient aussi préposés à d'autres tâches, et qu'ils se relayaient au cours des journées à différents postes (préparations diverses, distribution des offrandes, etc.). Comme l'a écrit Paule Posener-Krieger, « dans l'ensemble, la desserte du service d'offrande ne devait occuper qu'assez peu de temps et ne devait pas représenter un travail épuisant. L'essentiel de la journée des but de compter les heures de la nuit (voir infra sur la multiplicité des fonctions),
CIRCULATIONS ET JEUX DE SENET DANS LA NÉCROPOLE DE PÉPY IER À SAQQÂRA
hommes de service était occupé par des tours de garde aux diverses issues du temple et aux annexes (.. ,) »', Ces périodes de garde des différentes parties du temple sont bien attestées dans les archives des papyrus d'Abousir~, tant dans les magasins' que dans le temple lui-même", Les jeux de senet du complexe funéraire de la reine Béhénou (fig, 1) constituent un exemple particulièrement clair et instructif de l'ordonnancement et de la distribution des jeux de senet dans les complexes funéraires de la nécropole royale de Pépy Iff, Devant l'entrée du temple, sur une petite allée dallée empiétant sur la rue qui dessert l'ensemble des complexes, se trouvent gravés deux premiers damiers (Bh 1 et Bh 2), Ils étaient initialement entourés par les nombreuses tables d'offrandes entassées de part et d'autre de la porte par les personnels souhaitant bénéficier de la réversion des offrandes de la reine", Une fois la porte d'entrée passée,juste dans l'axe, se trouve un groupe de cinq damiers (Bh 3 - Bh 7), Compte tenu de la disposition serrée de l'ensemble de ces jeux, il est impossible qu'ils aient été tous utilisés concomitamment (voir fig, 7) ; il n'en reste pas moins qu'ils peuvent être contemporains", Un peu plus loin dans cette même pièce - manifestement un vestibule destiné à surveiller l'entrée du complexe - un autre damier est gravé juste avant l'entrée vers la cour à piliers, au milieu du passage (Bh 8), Dans la cour à piliers, deux autres damiers sont gravés dans le prolongement du passage (Bh 9 et Bh 10), toujours à portée de vue de la porte, et sous le toit du portique, pour se protéger 7,
Voir Posener-Kriéger 1976, p, 543, Sur l'ambiguïté de la fonction des joueurs de senet, voir les opinions plus ou moins contrastées de Junker 1953, p, 103 (' en abrégé,
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ANNE MINAULT-GOUT
Néanmoins dans le riche matériel du cimetière de Pépy le; aucune plaquette n'est inscrite aux fêtes-sed de ces deux rois, même si, par ailleurs, le lien du dieu Min avec la fête-sed est attesté'~. Aussi, la présence de ces dépôts de plaquettes pourrait avoir deux motifs principaux, probablement liés, soit: - une relation avec des constructions, agrandissements ou changements, dans les monuments funéraires ordonnés par le roi cité sur le cartouche. Le nom du roi est celui sous le règne duquel le monument a été érigé ou complété. Le fait que l'on trouve de nombreuses plaquettes au cartouche de Mérenrê dans le temple de Pépy 1" milite en faveur de cette interprétation puisque
48, Voir MacFarlane 1995, p. 315-316, Pour la période des Pépy, des attestations sont conservées notamment au temple de Pépy II, cf. supra, et sur une stèle de Pépy II au Ouadi Hammamat : Couyat, Montet 1912,
p. 59, pl. 16,
ce roi est celui qui est intervenu dans l'achèvement du temple de son père, au niveau de la décoration de la cour et pour divers autres aménagements49 • - une relation avec des rites liés au culte funéraire et marquant une action du roi lors d'un événement important, comme la (une) fête du dieu Min ou la fête-sed, bien qu'aucune mention de celle-ci n'apparaisse sur les plaquettes de Pépy. c'est l'épithète « Aimé de Min» attachée au roi qui est leur principal prédicat, Min, dieu de la puissance et de la régénération a sa place dans ce contexte funéraire et est lié à la fête-sed (voir supra) ; de la sorte c'est aussi un souhait de long règne qui est ainsi formulé".
49. Communication personnelle d'A. Labrousse, voir maintenant Labrousse 2019, p. 261-283, 50, Selon la suggestion de ph. collombert.
SCIES ET ARCHETS
Sur deux types de manches d'outils à la VIe dynastie Noémie MONBARON (Université de Genève)
Les résultats présentés dans cette contribution sont issus d'une étude en cours sur les éléments en bois découverts dans les pyramides des reines explorées par la Mafs. Plusieurs objets ressemblant à des plumes font partie des ensembles recueillis et restaient non identifiés . Une enquête sur ce type de matériel m'a permis de trouver des parallèles qui déterminent l'emploi de ces éléments: il s'agit de modèles de manches d'outils'. c'est avec honneur et plaisir que je dédie cette identification à Audran Labrousse qui m'a fourni de précieux conseils et s'est réjoui de cette contribution à la compréhension du matériel funéraire de la VIe dynastie. Les études sur les outils à l'Ancien Empire bénéficient désormais de la publication de Martin Odler : ald Kingdom Copper Tools and Madel Taols'. Il y reprend toute la documentation disponible en analysant les représentations d'outils et les différents types de lames. La présente contribution permettra de compléter la documentation concernant les manches en bois, rarissimes à cette époque. Or, l'inventaire de la Mafs propose le plus grand nombre connu de manches de modèles d'outils pour cette période. Chaque chambre funéraire de reine' a livré une partie du nécessaire des outils d'artisan qui était déposé parmi le matériel funéraire'. On retrouve plusieurs 1.
2. 3.
4.
Sur les modèles, voir Tooley 1995, Allen (5,) 2006, Odler 2015 et Odler et DuHkovâ 2015, Odler 2016 et plus particulièrement p. 160-170 pour les scies et p. 170-173 pour les forets et archets. Soit Noubounet (Se), Inénekjlnti (Sc), la reine dite du « complexe de l'Ouest ,) (Sw), Mérétitès II (5s), Ânkhnespépy II (A II), Ânkbnespépy III (A III), Béhénou (Bh) et Neit (Nt). Le matériel des chambres funéraires a été perturbé par des pillages, mais aucun indice manifeste n'atteste d'enterrements postérieurs. Même si le contexte a été remanié, nous partons donc du postulat que le matériel étudié provient probablement du contexte primaire et qu'il peut être daté de la VI" dynastie, Quelques modèles d'outils ont également été trouvés dans la nécropole, hors des chambres funéraires des pyramides, Ils n'ont pas été pris en compte pour cette étude, leur contexte étant plus probablement secondaire,
Dans les pas d'Imhotep. Mélanges offerts à Audran Labrousse, textes réunis par Rémi Legros, 2021- p. 103-112
types de manches de ciseau, des manches d'herminette, de hache et - objets sur lesquels se concentrera cette étude - des manches de scie et des archets. L'identification et la publication de ces éléments permettront de consolider nos connaissances sur les outils et leurs modèles à l'Ancien Empire. La majorité du matériel de la Mafs évoqué dans cet article est encore inédite'. Il ne s'agit pas ici d'établir le catalogue complet et raisonné des manches de scie et d'archet, mais de présenter les caractéristiques de ces objets afin d'en proposer une typologie.
I. LA SCIE
A. Le matériel découvert par la MafS 1. Les manches
Une quinzaine de manches a été retrouvée dans les complexes de l'Ouest et de Noubounet, une vingtaine chez Neit, une trentaine chez Ânkhnespépy II, une quarantaine chez Béhénou, et plus d'une centaine chez Mérétitès II. Trois manches de scie ont également été découverts dans la pyramide de Mérenrê 6 , Les manches sont oblongs avec une extrémité incurvée, évoquant la forme des crosses de pistolets. À l'autre extrémité, la pièce est équarrie pour ne laisser qu'une partie plus fine formant une extension (