Les Archives Administratives de l'Ancien Empire (Orient & Mediterranee) (French Edition) 9042944528, 9789042944527

Ce volume presente les actes d'un colloque international organise conjointement par l'universite de la Sorbonn

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French Pages 373 [379] Year 2021

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Les Archives Administratives de l'Ancien Empire (Orient & Mediterranee) (French Edition)
 9042944528, 9789042944527

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LES ARCHIVES ADMINISTRATIVES DE L'ANCIEN EMPIRE édité par

Philippe Collombert Pierre Tallet

LES ARCHIVES ADMINISTRATIVES DE L'ANCIEN EMPIRE

Umr 8167, Orient et Méditerranée - Textes, Archéologie, Histoire Cnrs, Université Paris-Soroonne, Université Paris 1 Panthéon-Soroonne École pratique des hautes études, Collège de France

Directeur de la collection Pierre TALLET, Sorbonne Université - Umr 8167, Orient et Méditerranée Responsable éditoriale Nathalie FAVR Y, Soroonne Université - Umr 8167, Orient et Méditerranée Comité scientifique Vincent DÉROCHE Alessia GUARDASOLE Sébastien MORLET Carole ROCHE-HAWLEY Jean-Pierre VAN STAEVEL Mise en page : Nathalie FAVRY

ORIENT & MÉDITERRANÉE

----37----

LES ARCHIVES ADMINISTRATIVES DE L'ANCIEN EMPIRE

édité par

PHILIPPE COLLOMBERT et PIERRE TALLET

PEETERS LEUVEN - PARIS - BRISTOL, CT 2021

Illustration de couverture: Extrait du papyrus H du Ouadi el-Jarf. © photo Gaël Pollin. Ifao / mission archéologique du ouadi el-J arf.

A catalogue record for this book is available from the Library of Congress. ISBN 978-90-429-4452-7 e!SBN 978-90-429-4444-2 D/2021/0602/44 © 2021, Peeters, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven, Belgium

No part of this book may be reproduced in any form or by any electronic or mechanical means, including information storage or retrieval devices or systems, without prior written permission from the publisher, except the quotation of brief passages for review purposes.

À la mémoire de Paule Posener-Kriéger (1925-1996), pionnière du déchiffrement et de l'étude des papyrus administratifs de l'Ancien Empire.

SOMMAIRE Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

IX

Cinquante ans de recherches sur les papyrus administratifs de l'Ancien Empire . . . . .

XI

Hana VYMAZAWVA Papyrus Archives from Abusir and the Fifth-Dynasty Royal Funerary Cuits .

1

Aurore CIAVATII « D(.w) 'q.sn hr ssry ... ». Nouvelle traduction des décrets royaux du temple funéraire

de Rêneferef . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

55

Philippe CoLWMBERT

Une page des« papyrus d'Abousir » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

69

Marc ÉTIENNE

Un fragment de tableau administratif provenant du complexe du mastaba d'Akhethotep à Saqqara . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

89

Mohamed Sherif Au

Old Kingdom Fragmentary Papyri from Saqqara. Is the Cartouche there indeed that of Cheops?....................................................................

107

Kim RYHoLr

The Late Old Kingdom Archive from the Pyramid Complex ofNegerkhet . . . . . . . . . . .

117

Pierre T ALLET

Les papyrus de Chéops découverts au ouadi el-Jmf . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

147

Jérémie FLORÈS

Le papyrus Berlin P. 10500 A et B. Présentation, contenus et problématiques . . . . . . . .

181

Hratch PAPAZIAN

Life and Labour in the Twin Towns: the View from Old King dom Gebelein . . . . . . . . . .

201

Andrea PILLON

Les archives administratives de la ville d'Éléphantine au III' millénaire : introduction et perspectives de recherche .. .. . . . .. .. .. . . . . . .. .. .. . .. .. .. .. . . . .. .. .. . .. .. .. .. .

213

Chloé RAGAZZOLI, Khaled HASSAN Un compte hiératique de grains exposé dans la chapelle de Pépyânkh-Hénikem (A2)

à Meir........................................................................

281

Laure p ANTALACCI

Writing on Clay: Documentation from Balat (Dakhla Oasis, End of the 3rd Millennium).........................................................................

297

Abréviations et bibliographie générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

311

Résumés en anglais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

347

Résumés en arabe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

353

Remerciements

Les éditeurs de ce volume tiennent tout particulièrement à remercier pour son aide essentielle Nathalie Favry, ingénieure d'étude à Sorbonne Université et responsable éditoriale de la collection Orient & Méditerranée de l'UMR 8167 du CNRS, pour la mise en page rigoureuse qu'elle a effectuée de l'ensemble des contributions qui leur ont été remises, pour tout le travail d'harmonisation des noms propres et des conventions bibliographiques, ainsi que pour la compilation de la bibliographie, toutes tâches qu'elle a réalisées en collaboration étroite avec eux. Leur gratitude va également à Robert Hawley et Chloé Ragazzoli qui ont relu certains des textes en anglais qui apparaissent dans cet ouvrage, ainsi qu'à Soheir Lotfalla (Institut français d'archéologie orientale du Caire) pour la traduction en arabe des résumés qui sont présentés en fin d 'ouvrage.

Cinquante ans de recherches sur les papyrus administratifs de l'Ancien Empire

Les monuments qui ont été érigés dans la vallée du Nil à l'époque del' Ancien Empire comptent parmi les plus célèbres dans le monde entier. Les pyramides de Saqqara, Meydoum, Dahchour et Giza, de même que les complexes cultuels et les nécropoles qui les accompagnent, étonnent toujours à la fois par leur gigantisme et par la perfection de leur réalisation. Le« mystère » supposé de leur construction est alors souvent évoqué, parfois assorti des théories les plus extravagantes pour rendre compte de celle-ci. Mais ce mot ne se réfère, en définitive, qu'au caractère lacunaire des connaissances que nous avons à la fois des techniques et de l 'organisation logistique qui sont à l'origine de ces édifices. Car, au delà de« l'évidence physique » de ceux-ci, parfois écrasante lorsque le visiteur les contemple, les sources qui permettent de les appréhender sont selon les cas trop peu nombreuses, ou trop peu variées. L'historien doit pour l'essentiel s'appuyer sur des textes officiels, qui insistent davantage sur les résultats obtenus par une monarchie toujours soucieuse de présenter son oeuvre sous son meilleur jour, que sur les moyens qui ont été utilisés pour y parvenir. C'est le cas, par exemple, des quelques fragments d'annales - Pierre de Palerme, Pierre de Saqqara-Sud - qui emegistrent l'action royale, et sont pour l'essentiel des énumérations de :fëtes, de déplacements royaux, de dotations de terres, de constructions de temples, d'embarcations, de chapelles et de complexes funéraires, dont presque rien n'est précisé de façon plus concrète. Face à cela se dresse l'immense «clameur» de la nécropole : sur les parois épigraphiées de leurs tombes, les fonctionnaires del' entourage du roi déploient la litanie de leurs titres qui se réfèrent à leur fonction au sein de l'État. Ces séquences textuelles se développent progressivement, dès la I'V' dynastie, en des récits biographiques rédigés à l'avantage de leurs bénéficiaires, où l'exception est privilégiée par rapport à la règle et où la volonté de donner - paradoxalement - une dimension à la fois héroïque et conventionnelle aux actes du personnage mis en Les archives administratives de l'Ancien Empire, sous la direction de Philippe Collombert et Pierre Tallet, 2021 - p. XI-XVI

XII

INTRODUCTION

jeu est simultanément propice à un certain conformisme et à une tendance à l'exagération. De cette documentation émerge malgré tout une trame événementielle : la mémoire de certains faits militaires, de relations commerciales avec les régions avoisinantes, ainsi que des notions d'économie et d'organisation de l'État, que l'on peut extraire aussi bien des scènes figurées qui sont sculptées et peintes dans les mastabas de particuliers, des titulatures des principaux responsables, que des quelques décrets royaux gravés dans la pierre qui nous sont parvenus. Il reste cependant difficile de reconstituer dans le détail l'organisation interne de cet État, dont les moyens de contrôle logistiques, économiques et humains devaient avoir atteint un degré de perfection correspondant à celui des réalisations monumentales qu'il nous a laissées. De tout cela, seules les archives administratives contemporaines de cette période peuvent nous donner une idée du fonctionnement. C'est par l'écrit que se transmettaient les informations nécessaires aux rouages de l'État- comptabilités, lettres, rapports, inventaires - le tout contrôlé par une bureaucratie à la fois nombreuse, tatillonne et efficace. Ces documents, pour l'essentiel rédigés en hiératique sur des rouleaux de papyrus, peuvent fournir des données sur les modalités mêmes de la gestion des grandes institutions, aussi bien à l'échelon de la capitale que des provinces, et un aperçu de la logistique nécessaire à la construction des principaux monuments. En un mot, la perception, hélas trop fugace, de « l'envers du décor» des pyramides et des complexes funéraires royaux ... Nombreux sont encore ceux qui s'extasient sur le climat sec de l'Égypte, lequel aurait permis la conservation des papyrus qui nous renseignent sur la vie quotidienne des anciens Égyptiens. Or, s'il est vrai que ce support devait être extrêmement pratique, maniable, abondamment disponible sur les rives du Nil dès la plus haute antiquité, et que sa viabilité était tout aussi certainement suffisante pour la nature provisoire de beaucoup des documents en question, le choix qui en a été fait pour les archives régulières s'avère être une catastrophe pour l'historien moderne. En milieu humide, dans les centres administratifs urbains où ces documents pouvaient être ordinairement conservés, ils n'ont généralement pas résisté au passage du temps. Cela est particulièrement vrai pour la période de l'Ancien Empire, dont les capitales les plus importantes - dans la région Memphite - se trouvent relativement au nord du pays, en prise avec la voie fluviale, en marge de la zone inondable. Pour les quelque cinq siècles que compte cette période, le bilan est maigre : seuls quelques milliers de fragments (peut-être 5000 en tout, dont 3000 pour les seuls documents d' Abousir), le plus souvent très modestes, sont disponibles pour les chercheurs qui s'intéressent aux aspects concrets de cette phase de l'histoire égyptienne. Les premiers papyrus administratifs de l'Ancien Empire furent découverts dans la nécropole d' Abousir, au nord de Saqqara, d'abord dans le cadre probable d'un pillage du temple de Neferirkarê-Kakaï - 3e roi de laye dynastie - à l'extrême fin du xrxe siècle, puis lors des fouilles effectuées sur ce site par la mission de Ludwig Borchardt au début du XX' siècle. Il fallut toutefois attendre l'œuvre pionnière de Paule Posener-Kriéger pour que ce lot documentaire soit enfin pris

IN1RODUCT!ON

XIII

véritablement en considération, et son importance fondamentale reconnue. Celle-ci commença par faire une édition systématique de tous les fragments répertoriés à l'époque et dispersés dans différents musées du monde, tâche entreprise conjointement avec Jean-Louis de Cenival alors directeur du département d'égyptologie du musée du Louvre. Cet ouvrage vit le jour en 1968 sous le titre The Abu Sir Papyri, en tant que 5e volume de la série consacrée aux Hieratic Papyri of the British Museum. Elle publia ensuite une étude de référence sur l'ensemble de ce matériel, issue de sa thèse de doctorat, et parue en deux volumes sur les presses de l'Institut français d' archéologie orientale en 1976. Celle-ci, intitulée Les archives du temple funéraire de Neferirkarê-Kakaï (les papyrus d'Abousir). Traduction et commentaire, proposait une analyse complète de cette documentation allant de l'identification des types de formulaires retrouvés à l'étude systématique de l'ensemble des termes qui y apparaissent, certains n'étant connus que dans ce contexte, puis en proposant un modèle de restitution du fonctionnement de l'économie des temples funéraires de la 'f< dynastie. Ces ouvrages fondamentaux sont cités des centaines de fois par l'ensemble des articles que nous avons réunis dans le présent volume. On y trouvera également des références multiples aux nombreux articles que le même auteur consacra parallèlement à ce matériel, ainsi qu'aux papyrus de Gebelein et à ceux du temple de Rêneferef à Abousir, corpus dont elle entreprit l'étude, mais qui ne parurent, en collaboration avec d'autres auteurs, qu'à titre posthume1. Paule Posener-Kriéger peut donc être considérée à double titre comme la fondatrice des études qui sont le sujet du présent ouvrage. Elle l'est aussi bien par l'importance de sa production scientifique sur le thème de ces archives administratives de l'Ancien Empire, que par la modernité de sa vision de notre discipline, à une époque où ceux qui s'intéressaient à l' économie de l'Égypte ancienne et à une documentation aussi « triviale » restaient extrêmement peu nombreux. Nous avons pour cela souhaité lui dédier ce volume, en modeste hommage à celle qui demeure indiscutablement - plus d'un demi-siècle après la parution des prémisses de son œuvre scientifique - une référence absolue dans ce domaine de recherche. La masse représentée par ces archives administratives de l'Ancien Empire reste, encore aujourd'hui, très modeste. C'est cependant le renouvellement significatif du nombre de celles-ci qui nous a incités à organiser un colloque portant sur cette catégorie documentaire. Depuis 1976, et la présentation finale des archives du temple de Neferirkarê-Kakaï, furent en effet publiées les archives parallèles issues, toujours à Abousir, des temples de la reine-mère Khentkaous (1995) et son fils Rêneferef (2006) fouillés l'un comme l'autre par une équipe de l' université Charles de Prague. Une première édition des papyrus de Gebelein, sans commentaire, vit également le jour en 2004. Des lots documentaires consistants, mais qui avaient parfois été oubliés pendant longtemps, ont également refait surface. C 'est 1.

P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, The py ramid complex ofRanef eref The Papyrus Archive (Abusir X), Prague, 2006 ; P. P0SENER-KRIÉGER & S. DEMICHELIS, I papiri di Gebelein. Scavi G. Farina 1935 (Studi del Museo Egizio di Torino, Gebelein 1), Turin, 2004.

XIV

INTRODUCTION

le cas des papyrus du début de la VIe dynastie exhumés par Jean-Philippe Lauer à Saqqara, dans le secteur de la pyramide d'Ounas, qui furent identifiés en 2000 dans les magasins de l'Ifao, sans qu'aucune mention n'en ait été faite auparavant dans la littérature scientifique2. Enfin, d'autres documents sont issus de fouilles nouvelles, découvertes parfois ponctuelles - comme l'identification de nouveaux fragments de papyrus à Saqqara - ou plus consistantes, comme les archives du début de la W dynastie qui ont été recueillies, de façon inattendue, sur le site portuaire du ouadi el-Jarf (mer Rouge) entre 2013 et 2016, un lot qui comporte plus d'un millier de fragments. À cela s'ajoute également des archives sur un autre support, sans doute dû au caractère excentré de l'endroit d'où elles proviennent : les centaines de tablettes hiératiques de la VIe dynastie exhumées régulièrement de la capitale des gouverneurs de Balat par la mission de l'Ifao dirigée par Georges Soukiassian depuis 1985.

Cette manifestation scientifique, organisée conjointement par l'université de Genève et l'université de la Sorbonne put se tenir entre le 12 et le 15 février 2015 dans les locaux du Collège de France, grâce au soutien du P' Nicolas Grimal, et bénéficia également de l'aide du P' Dominique Valbelle, alors titulaire de la chaire d'égyptologie de la Sorbonne, que nous souhaitons tous les deux remercier pour leur aide à toutes les étapes de la réalisation de ce projet. L'objectif était de réunir tous les spécialistes ayant eu à traiter de ce type de documentation - qu'il s'agisse de la préparation d'une première édition de documents inédits, ou de l'étude complémentaire de certains documents connus parfois depuis plus d'un siècle. Les interventions ont concerné aussi bien différentes périodes del' Ancien Empire (les Iv\ Ve, et VIe dynasties) que des zones bien distinctes d'origine de ces types documentaires : dans les oasis (Balat), en Haute Égypte (Éléphantine, Gebelein), en Moyenne Égypte (Sharouna), sur la côte de la mer Rouge (ouadi el-Jarf), dans la région Memphite (Saqqara et Abousir). Le résultat de ces discussions - qui est celui que nous escomptions permet de trouver dans le présent volume un véritable« état de l'art» de l'étude de ce type de matériel inscrit. On y trouvera sous la plume d'Hana Vymazalova un bilan complet et réactualisé des connaissances que nous avons du plus important de ces lots d'archives, celui des temples funéraires de la V" dynastie. L'auteur y aborde successivement la chronologie de la constitution du corpus, l'aspect physique et la typologie des documents, les lieux, le matériel, le personnel et les aspects du culte qu'ils évoquent, l'ensemble étant mis en connexion avec les nombreuses informations recueillies année après année par la mission tchèque qui fouille la nécropole dont ils sont issus. De façon complémentaire, l'article d'Aurore Ciavatti s'attache à mieux définir l'une des catégories documentaires comprises dans cet ensemble - celle des décrets royaux donnant accès à la réversion de l'offrande royale - montrant ainsi les possibilités d'étude qu'offrent encore, par leur richesse, des documents déjà publiés et abondamment commentés. Une page inédite de ces papyrus d' Abousir, conservée à l'Ifao 2.

Ph. COLLOMBERT, « Les papyrus de Saqqara. Enquête sur un fonds d'archives inédit de l'Ancien Empire», BSFE 181, 2011, p. 17-30.

IN1RODUCT!ON

XV

et jusqu'ici totalement inconnue, est également présentée par Philippe Collombert. Deux découvertes distinctes de papyrus dans la nécropole de Saqqara sont ensuite abordées : une étude de Marc Étienne rend compte de l'unique trouvaille d'une feuille de papyrus dans le mastaba d' Akhethetep fouillé par la mission du musée du Louvre, qui semble être en rapport avec des revenus fonciers d'une fondation royale, probablement utilisés dans le cadre de la réversion de l'offrande ; un article de Mohamed Sherif Ali publie ensuite trois documents fragmentaires découverts au sud de la chaussée d'Ounas (le contexte est malheureusement perdu), dont l'un pourrait nommer la fondation de Ro-Ché Khoufou, déjà citée dans les papyrus d' Abousir, et omniprésente dans les papyrus du ouadi el-Jarf. Toujours à Saqqara, l'étude de Kim Ryholt propose d'identifier un espace spécifiquement destiné à archiver des documents en relation avec les constructions de monuments royaux, qui aurait fonctionné dans le « temple T » du complexe de Djoser à la fin de l'Ancien Empire et dont une très grande quantité de fragments de documents, considérés pour la plupart comme irrémédiablement perdus, furent extraits par la mission de C. Firth et J. E. Quibell dans les années 1925-27. Les fouilleurs indiquent qu'il se serait probablement agi « s'ils avaient été préservés » de la plus grande collection de papyrus de l' Ancien Empire - dont presque rien n'est pourtant aujourd'hui connu. La capacité de stockage des lieux aurait en tout cas pu être, selon la restitution proposée, de plusieurs milliers de rouleaux. En quittant la région memphite - de loin la plus prolixe dans ce type de documents - les autres contributeurs de ce volume présentent ensuite des ensembles de papyrus découverts dans des zones parfois excentrées. L'article de Pierre Tallet fait une description de ceux qui furent exhumés du système de magasins du port du ouadi el-Jarf qui constituent les archives d'une équipe de bateliers ayant travaillé sous le règne de Chéops, et qui laissèrent sur le site un ensemble constitué pour l'essentiel de journaux de bord rapportant quotidiennement leur travail, et de comptabilités. En remontant le Nil, l'étude de Jérémie Florès se porte quant à elle sur les deux papyrus de Sharouna, en Moyenne Égypte, connus depuis longtemps mais toujours inédits. Ceux-ci pourraient être des comptabilités tenues à l'échelon local, sous la VI" dynastie, au bénéfice d'une fondation-bwt royale. La même analyse transparaît de l'étude minutieuse par Hratch Papazian des papyrus de Gebelein (« Les deux collines d 'Anubis» - jnrty jnpw, au sud de Louxor) où des documents étonnamment bien conservés, découverts dans la tombe d 'un dignitaire anonyme, sont probablement relatifs à la gestion locale d'un apanage (pr-ç/t) dévolu à une chapelle de Snéfrou, le fondateur de la IVe dynastie, dans la région. L'auteur des documents - et propriétaire de la tombe où ils ont été retrouvés - est même probablement identifié à la fin de cette analyse à suspens. Enfin, l'article très complet d' Andrea Pillon nous introduit dans l'univers encore bien mal connu des papyrus d'Éléphantine, dont des centaines de fragments - datés entre la fin de la VI" dynastie et les vrne-rx• dynasties - ont été découverts très progressivement de la fin du xr:x• siècle à nos jours. Malheureusement distribués dans des collections très diverses, ce qui les rend moins « visibles », ces documents comportent aussi bien des pièces administratives officielles que des éléments de correspondance privée, et reflètent l'activité d'une communauté de

XVI

INTRODUCTION

Haute Égypte utilisant abondamment l'écriture à la fin du me millénaire. Toujours dans la sphère provinciale, une intéressante comptabilité de grains mise en page de la même manière que sur les papyrus administratifs, mais inscrite à l'encre sur l'une des parois de la chapelle funéraire de Pepiankh-Henikem à Meir, est éditée par Chloé Ragazzoli et Khaled Hassan. Enfin, la présentation générale, par les soins de Laure Pantalacci, des 525 tablettes de Balat connues à ce jour permet de nous introduire au monde parallèle des archives sur support d'argile, dont les conditions de production, de stockage, de recyclage sont systématiquement abordées, de pair avec un inventaire complet des types documentaires qui apparaissent dans la gestion de cette dépendance éloignée de l' Égypte. Ce dernier ensemble nous renvoie l'image de la population de l'oasis de Dakhla, et de ses préoccupations, à la fin de la VIe dynastie.

La publication des actes de ce colloque, qui est le fruit d'une rencontre amicale et sans prétentions entre des chercheurs qui suivent parfois depuis des années des pistes convergentes, n'est ni l'édition finale, ni la première présentation de la plupart des documents qu'elle aborde. À mi-chemin entre les deux, elle a pour seule ambition de faire un point d'étape sur la recherche mettant en jeu ces archives administratives, et de convaincre le lecteur, si ce n'était déjà fait, de leur important potentiel même dans le cadre d'études secondaires. En attendant le moment, certainement inéluctable, et peut-être proche, où une nouvelle découverte viendra une nouvelle fois bousculer nos connaissances dans ce domaine.

Les éditeurs

Papyrus Archives from Abusir and the Fifth-Dynasty Royal Funerary Cuits HA.NA VYMAZALOVÂ

(Charles University, Prague)

The papyri from Abusir are among the better-known ones from the Old Kingdom archives thanks to the lifetime work of Paule Posener-Kriéger. 1 The Abusir necropolis has been, moreover, systematically explored for almost sixty years by the Czech (until 1992 Czechoslovak) mission of Charles University.2 The site thus offers a unique possibility to combine textual and archaeological evidence from the same necropolis for better understanding of the royal pyramid complexes and their cultic, administrative and economic operation. (fig. 1) The so-called Abusir papyrus archives comprise three sets of papyri, which were discovered independently at different times and in different monuments at the site. The first group of papyrus fragments was found in the pyramid complex of King Neferirkare by sabbakhin (or perhaps robbers) in 1893 and soldat the antique market.3 Other papyrus fragments were discovered in the storerooms in the south-western part of the king's funerary temple during the work of Ludwig Borchardt in 1902-1908. 4 The matching of one of the newly uncovered fragments with one found earlier confirmed the original place of deposit of the archive in the

1.

2.

3.

4.

For an overview ofher scientific work andher bibliography, see J. YOYOTTE, "Bibliographie de Paule Posener-Kriéger", RdE 48, 1997, pp. 5-14. For the Czech mission's long-term work at the site, see for instance M. VERNER, Abusir. Forgotten Pharaohs, Lost Pyramids, Prague, 1994; M. VERNER, Abusir: The Realm of Osiris, Cairo, 2002 and its new, updated edition, Abusir: The Necropolis ofthe Sons ofthe Sun, Cairo / New York, 2017. For the discovery and the route of the papyri to different museums in Egypt and Europe, see P. POSENER-KRIÉGER & J.-L. DE CENIVAL, The Abu Sir Papyri (HPBM 5), London, 1968, p. ix xii; also M. VERNER,Abusir: Realm a/Osiris, pp. 138 139. L. BORCHARDT, Das Grabdenkmal des Konigs Nefer-ir-lœ-re (Ausgrabungen der Deutschen Orient-Gesel!schaft inAbusir 1902 1908. Bd 5 (WVDOG 11), Leipzig, 1909, p. 59.

Les archives administratives del 'Ancien Empire, sous la direction de Philippe Collombert et Pierre Tallet, 2021- p. 1-54.

2

HANA VYMAZALOVA

Figure 1 -The necropolis of Abusir (Archive of the Czech Institute ofEgyptology, photo M. Frouz).

king's pyramid temple. 5 The archive from Neferirkare's pyramid complex was published in hieroglyphic transcription in 19686 and analysed in detail in 1976.7 The other two archives were discovered by the Czechoslovak mission headed by Miroslav Verner. In 1976, around 200 fragments of papyri were uncovered in the open courtyard of the pyramid complex ofQueen Khentkaus Il, in a secondary structure built near its portico.& These papyrus fragments were published within the publication of the queen's pyramid complex in 1995. 9 The third archive, consisting of around 2000 fragments of papyri, was discovered between 1982 and 1985 in the pyramid complex ofKing Raneferef (Raneferef). The fragments were mainly found in the storerooms in the northwestern part of the funerary temple, often in the destruction layer above the ground. A smaller number of fragments were discovered in other parts of the

5. 6. 7.

8. 9.

L. BüRCHARDT, "lJnt-lqw.s, die Stammutter der 5ten Dynastie", ASAE 38, 1938, p. 210 note 1 O. P. PosENER-KRIÉGER & J. -L. DE CE.NIVAL, Abu Sir Papyri. P. PosENER-KRIÉGER, Les archives du temple funéraire de Néferirkarê-Kakaï (Les papyrus d 'Abousir) (BdE 65), Cairo, 1976. See also P. KAPLONY, "Das Papyrusarchiv von Abu sir", Orientalia 41/1, 1972, pp. 11-79; P. KAPLONY, "Das Papyrusarchiv von Abusir (Fortsetzung)", Orientalia 41/2, 1972, pp. 180-244. M. VERNER, The Pyramid Complex ofKhentkaus (Abusir Ill), Prague, 1995, p. 23. P. PosENER-KRIÉGER, ''Fragments de papyrus", in M. Verner, Khentkaus, 1995, pp. 133-142.

:PAPYRUS ARCHrvBS FROM ABUSIRAND THE FIFTH-DYNASîY ROYAL FUNBRARY CULîS

3

temple.10 Sorne of the documents from this archive were gradually presented in several articles, 11 with the final publication appearing in 2006.12 (fig. 2)

Fïgure 2 - P. Posener-Kriéger and M. Verner registering the papyrus fragments from Raneferefs pyramid temple at 1he excavation house of the Czechoslovak mission in Abusir (Archive of1he Czech Institute ofEgyptology, photo M. Lachoutova).

Besicles these three larger groups ofpapyri, several smalt papyrus fragments were found in 2002 in the tomb Lepsius no. XXV, which is located to the southeast of the pyramid complexes ofKings Neferirkare and Raneferef. This tomb seems to have belonged to a female member of the royal family, possibly to

1O. For the discovery of these papyri, see P. PosENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, The Pyramid Complex ofRaneferef The Papyrus Archive (Abu sir X), Prague, 2006, pp. 20-24. 11. P. PosENER-KRIÉGER, ''Les nouveaux papyrus d'Abousir", JSSEA 13/1, 1983, pp. 51-57; P. PosENER-KRIÉGER, ''Remarques préliminaires sur les nouveaux papyrus d' Abousir", in ÂfI)lpten, Dauer wui Wandel. Symposium anlii.sslich des 75jiihrigen Bestehens des Deutschen archiiologischen Instituts Kairo, am JO. wui 1l. Oktober 1982 (SDAIK 18), Mainz, 1985, pp. 35-43; P. PosENER- KRIÉGER, ''Décrets envoyés au temple funéraire de Rêneferef', in P. Posener-Kriéger (dir.), Mélanges Gama! Eddin Mokhtar Il (BdE 97), Cairo, 1985, pp. 195-210; P. PosENER-KRIÉGER, "Quelques pièces du matériel cultuel du temple funéraire de Reneferef' , MDAIK 41 , 1991, pp. 293-304. 12. P. PosENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef

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Princess Hanebu. 13 The papyrus fragments were found in the chapel of the tomb, in the layer below the :floor of the room, and were published wi thin a monograph on minor tombs in the royal cemetery in 2008. 14 These papyrus fragments were most likely intrusive in the tomb, 15 but they are too fragmentary and contain too little writing to enable the identification of the monument which they might have originally corne from. Today, the major part of the Abusir archives is kept in Cairo, 16 while a smaller number of the papyrus fragments are in the collections of several European museums. Neferirkare Cairn: JE 95568/GEM 3084, JE 95569-JE 95680//GEM 36572, JE 25392/GEM 25392; 17 Cairn: IFAO (see the article by Ph. Collombert in this volume p. 69); Paris: Louvre E.25279, 25280; London: BM 10735; London: PMEA Un.Col.A-E; Berlin: P.10473, P.10474, P.11301, P.15722, P.15732. Khentkaus II Cairn: JE 94319/GEM 37122. 18 Raneferef Cairn: GEM 3223; 19 Egypt: unknown; 20 Prague: Nâprstek Museum of the National Museum in Prague P.7106.21 Lepsius XXV Saqqara: Storeroom of the Ministry of Antiquities, no. 1.

13. J. KREJc!, "Conclusions: Owners and dating", in J. Krejcl, V G. Callender & M. Verner et

al., Minar Tombs in the Royal Necropolis I. The Mastabas of Nebtyemneferes and Nakhtsare, Pyramid Complex Lepsius no. 24 and Tomb Complex Lepsius no. 25 (Abusir XII), Prague, 2008, pp. 229-233. 14. H. VYMAZAL0VA, "Fragments ofpapyrus from Lepsius 25/1", in J. Krejcl, V G. Callender & M. Verner et al., Minar Tombs in the Royal Necropolis I, pp. 209 215. 15. H. VYMAZAL0VA, in J. Krejcl, V G. Callender & M. Verner et al., Minar Tombs in the RoyalNecropolis I, p. 215. 16. The papyri from Neferirkare's temple archive were originally kept in the museum in Giza and were later moved to the Egyptian Museum at the Tahrir Square for details, see P. P0SENER-KRŒGER & J.-L. DE CENIVAL, Abu Sir Papyri, pp. x-xi. The documents from Raneferef's andKhentkaus II's temple archives were also brought to the Egyptian Museum after their discovery see P. P0SENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZAL0VA, Raneferef, pp. 17-18. Since 2015 ail the three archives were planned to be moved to the Grand Egyptian Museum in Cairn, however, the process oftheir moving has not yet been completed during the writing of this contribution. 17. Sorne of the papyri were moved in 2015 to the Grand Egyptian Museum, while other received the GEM inventory numbers but are yet to be moved. 18. The papyri were assigned the GEM inventory number, and are to be moved soon. 19. Previously Egyptian Museum JE 97348 (glass frames 1-70). 20. Fragments discovered in the archaeological season of 1984, which were according to the records of the Saqqara Register Book "moved to a regional museum" with no further specification. I wouJd like to thank Dr. Moharnmad Youssef for his assistance in searching the records at the Saqqara inspectorate. 21. These are very small fragments of papyrus, which bear no writing.

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Even though the above-mentioned groups ofpapyri were found in di:fferent monuments in Abusir at di:fferent times, they are very close to each other in their date and content. The owners ofthe three pyramid complexes lived in the mid-late 5th Dynasty, within the time span of two generations. The two kings succeeded each other to the throne ofEgypt, as Neferirkare and Khentkaus II were the parents ofRaneferef.22 The pyramid complexes of N eferirkare and Raneferef have never been completed, as bath ~

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8t; Fïgure 8a - Inventory List from Raneferefs temple archive mentioning the set ofobjects used for the ritual ofopening of the mouth (after P. PosENER-KfilÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVÀ, &me/eref, pl. XX\/Il-XXVID, Archive of the Czech Institute ofEgyptology, photo M. Zemina).

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F1gure Sb - Objec1s belonging to the set found in the king's pyramid complex (after P.POSENER-KRIÉGER,M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pl. XXVIIXXVIII, Archive of the Czech Institute of Egyptology, photo M. Zemina).

stone have been found in the pyramid complexes of both Neferirkare106 and Raneferef;107 they undoubtedly correspond to the jars, vases and bowls mentioned in the Abusir texts. Both archives also contain references to wooden boats, which used to be kept in the pyramid complexes and utilized for cultic purposes (Ne.19, Ne.31-32, Ne.89A, Nf.31A, Nf.32B).108 One document from Raneferef's temple archive shows that the boats were kept along with other abjects in the storeroom of cloth (Nf.31A). 109 A wooden boat model, whose size and material correspond to this evidence, was uncovered during the exploration of the king's pyramid complex in the hypostyle hall.110 The most important parts of the cultic equipment undoubtedly included the cultic statues of the kings. They can be found in the texts from Neferirkare's temple archive in the rasters of priestly duties referring to the feast of the month (Ne.3-4h, Ne.5Af).111 The statues are mentioned there as twt with a plural determinative ofthree figures of the king, each showing a different shape of the ruler with

106. L. BüRCHARDT, Nefer-ir-ke-re, p. 68. 107. P. VLéKOVA, ''The stone vessels from the mortuary complex of King Raneferef', in M. Verner et al., The Pyramid Complex ofR.aneferef The Archaeology (Abusir IX), Prague, 2006, pp. 325-359; P. VLéKOVA,Stone Vesselsfrom the Mortuary Complex ofRaneferefat Abusir (Abusir XV), Prague, 2006. 108. P. PüSENER-KRIÉGER, Archives 1, pp. 186-187; P. PüSENER-Kru:ÉGER, MDAJK 41, 1991, pp. 293-302; P. PoSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 246-249. 109. P. PosENER-Kru::ÉGER, MDAJK 41, 1991, pp. 293-301; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 247. The question remains whether these two boats might have been related in their purpose to the two divine emblems kept in the same storeroom and mentioned in the same list. 110. For a discussion, see P. PosENER-Kru::ÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALovA, Raneferef, p. 247, n. 10. For the wooden boat mode!, see M. VERNER et al., Pyramid Complex of R.aneferef, p. 144 and fig. 1.7.4. 111. P. PosENER-Kru::ÉGER, Archives II, pp. 544-549. This festival most likely corresponds to the lunar month event the appearance of a new crescent after a new moon - see H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, "The clothing rite in the temples of Abu sir", in P. Maiikovâ-Vlckovâ & J. Mynâfovâ & M. Tomâsek (dir.), My Things Changed Things. Social Development and Cultural Exchange in Prehistory, Antiquity, and the Middle Ages, Prague,2009,p. 67.

PAPYRUS ARCHIVES FR0M ABUS IR AND THE F!F1H-DYNASTY ROYAL FUNERARY CULTS

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a white crown, red crown and nemes-headdress. 112 P. Posener-Kriéger associated these fonns with various shapes ofthe statues that used to be kept in the five-niche chapel of Neferirkare's pyramid complex, representing the king as a ruler of Upper and Lower Egypt as well as Osiris. 113 According to M. Verner, however, the determinative is more likely to refer to three types of statues of the king than to three individual statues. 114 We can also suggest that being in plural form, this three-figure determinative refers to the variety ofking's representations as well as different aspects ofhis role as a ruler. 115 Raneferef's temple archive, on the other hand, provides information on the existence of the "abode of the statues" (Nf. 13A, Nf.45-46A), mentioned in the accounts of the distribution oftextiles. 116 Numerous fragments of statues made ofwood and different kinds of stones were discovered in Raneferef's pyramid complex; 117 they confirm that the equipment ofthese royal monuments used to include a large quantity and variety of cultic images. 11 8 It is worth mentioning that in the documents from Raneferef's temple archive, the twt in the expression pr-twt is always written as a singular with one determinative of a simplified standing figure (Gardiner's sign list A53), while Neferirkare's documents showed a plural consisting of three signs (extended sign-list A299b, A30lb and A63 b) (fig. 9a-b ). 119 This difference in writing might indicate that rituals of the monthly festivals were performed on many statues of Neferirkare, whereas the linen distribution concemed one main cultic statue of Raneferef in his pr-twt. This would correspond to archaeological evidence from the hypostyle hall of Raneferef's pyramid complex where a shrine, containing a

112. P. POSENER-KRIÉGER& J.-L. DE CENIVAL, Abu Sir Papyri, pl. IV 113. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, p. 55. 114. M. VERNER et al., Pyramid Complex of Raneferef, p. 146; P. POSENER-KR!ÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 344-346. 115. H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in H. Beinlich (dir.), 9. À°gyptologische Tempeltagung, p. 371. 116. For a discussion on this part ofthe pyramid complex, see P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 344-346. See also M. VERNER, in R . Landgrafova & J. Mynafova (dir.), Rich and Great and the text and the references given above. 117. H. BENESOVSKA., "Statues from the pyramid complex of King Raneferef', in M. Verner et al., The Pyramid Complex of Raneferef The Archaeology (Abusir IX), Prague, 2006, pp. 360-437. For a detailed study on King Raneferef's statues within the context of Old Kingdom royal statuary, see M. VERNER, The Statues ofRaneferefand the Royal Sculpture ofthe Fifth Dynasty (Abusir XXVIII), Prague, 2017, pp. 115-224. 118. See also e.g. H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in P. Mai'lkova-Vlckova, J. Mynafova & M. Tomasek(dir.), Azy Things ChangedThings, p. 64 73; F. COPPENS &H. VYMAZALOVA, "Long live the King! Notes on the renewal of divine kingship in the temple", in L. Bares, F. Coppens & K. Smolarikova (dir.), Social and Religious Development of Egypt in the First Millennium BCE, Prague, 2010, pp. 73-102; H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in M. Barta, F. Coppens & J. Krejci (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2010, pp. 785-799; H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in H. Beinlich (dir.), 9. À°gyptologische Tempeltagung, pp. 367-377. 119. H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in H. Beinlich (dir.), 9. À°gyptologische Tempeltagung, p. 371.

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Fïgure 9 -References to the cultic statues of the kings as recorded in documents from Neferirkare's and Raneferef's temple archive(after P. PosENER-KRlÉGER & J.-L. DE CE.NrvAL, Abu Sir Papyri, pl. IV; P. PüSENER-KRlÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pl. XIIl, Archive of the Czech Institute ofEgyptology, photo M. Zemina).

life-size wooden statue, and an altar were once located in the north-western part of the hall. 120 Cultic statues were mentioned in more detail in the papyrus fragments from the pyramid complex ofKhentkaus II, which contain a specific inventory of cultic images (fig. 10). lt consists of schematic depictions and descriptions of statues with eyes of onyx and w3s-sceptres of electrum, some of which were kept in shrines made of wood with a door ofimported wood, copper closings and decoration of lapis lazuli.121 Like in the case ofNeferirkare's vessels mentioned above, the wooden shrines may have actually been inlaid with faience. Even though no statues have been found in the queen's pyramid complex, hundreds of faience inlays have been uncovered, probably coming from the shrines.122 Interestingly enough, the fragments of papyri from the queen's temple are more than an inventory list because they also contain references to a priest (Kh.27A, Kh.27F and Kh.28B). 123 These references along with other indications reveal that the fragments contained something similar to a ritual handbook descri120. M. VERNER et al. , Pyramid Complex of Raneferef, p. 5 3 and figs. 1.2.3 0-1.2. 31; see also M. VERNER, Statues ofRaneferef, pp. 232-239, esp. 234-236. 121. P. PosENER-KRlÉGER, in M. Verner, Pyramid Complex ofKhentkaus, pp. 133-142. 122. R. LANDGRAFOVA, "Fragments of faience inlays with the titular of Khentkaus II", GM 177, 2000, pp. 33-39. R. LANDGRAFOVA, ''Faience inlays from the funerary temple of Khentkaus Il", ZÂS 131/Il, 2004, pp. 134-155. Similarly, hundreds of faience inlays have also been found in the pyramid complex of King Raneferef, where they constituted a medium replacing the relief decoration in the monument, which had been built of mud bricks instead oflimestone, see R. LANDGRAFOVA, ''Faience inlays and tablets ofEgyptian blue", in M. Verner et al., The Pyramid Complex ofRaneferef The Archaeology (Abusir IX), Prague, 2006, pp. 451-491; R. LANDGRAFOVA, Faience Inlaysfrom the Funerary Temple ofKing Raneferef Raneferef's Substitute Decoration Programme (Abusir XIV), Prague, 2006. Sorne of these inlays might have once decorated the shrines in which statues were kept in the king' s pyramid temple. 123. Once mentioned and twice depicted on the extant fragments - see P. PosENER-KRlÉGER, in M. Verner, Pyramid Complex of Khentkaus, pp. 134, 135; also H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in M. Bârta, F. Coppens & J. Krejci (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2010, p. 792.

:PAPYRUS ARCHrvBS FROM ABUSIRAND THE FIFTH-DYNASîY ROYAL FUNBRARY CULîS

Figure 10 -Papyrus fragments from the pyramid complex ofKhentkaus Il describing ber cultic statues and referring to priestly activities (after M. VERNER, Khentkaus, pL 27F-G, Archive of the Czech lnstitute of Egyptology, photo M. Zemina, drawing P. Posener-Kriéger).

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bing the individual steps that the priests were to perform on these statues - opening the shrines, adoring the statues, undressing and cleaning the statues, dressing, anointing and decorating the statues, and finally fumigating them. 124 These procedures were most likely performed during a festival in the queen's pyramid complex, 125 depicted also in its reliefs, but the same steps constituted parts of the funerary rites depicted in non-royal tombs, and they were also part of the daily temple ritual in later times. 126 It is particularly worth mentioning in this context that one of the documents from Neferirkare's temple archive contains a reference to a papyrus scroll in relation to rituals performed for the king's mother Khentkaus (Ne.3-4c). Even though we cannot identify this scroll with the papyrus fragments discovered in the queen's pyramid complex, this remark leads us to a discussion conceming the character of the text on this papyrus scroll - was it a book of ritual spells, a list of objects used for the ritual, a list of its participants, or another kind of document? Moreover, this remark in Neferirkare's temple archive indicates a close ritual connection between the cults of the queen and of the king and most likely even their interconnection in personnel. 127

THE ORGANIZATION OF FUNERARY CULTS IN THE ABUSIR PYRAMID COMPLEXES

Many interesting details conceming the attendants of the pyramid complexes can be found in the documents from the Abusir archives. 128 This evidence is related to the personnel who perpetuated the funerary cult after the king's burial; the attendants of each pyramid complex were organized into five "phyles" (z3w), basic units commonly used in all kinds ofEgyptian work organization. 129 Moreover, each phyle employed in the royal funerary cult consisted of two sections or 124. H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in M. Barta, F. Coppens & J. Krejci (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2010, pp. 792-795. For more discussion on the rituals on the statues, see also H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in P. Marikova-Vlckova, J. Mynafova & M. Tomasek (dir.), A.fy Things Changed Things; F. COPPENS & H. VYMAZALOVA, in L. Bares, F. Coppens & K. Smolarikova (dir.), Social and Religious Development; H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in H. Beinlich (dir.), 9. Àgyptologische Tempeltagung. 125. H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in M. Barta, F. Coppens & J. Krejci (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2010, pp. 796-799. 126. See also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 154. 127. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp 527-533. This publication predates the discovery of the pyramid complex of Khentkaus II, which is located south of Neferirkare's funerary temple. For more indications of this connection between the two funerary cuits, see H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 154. 128. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp. 565-609; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 360-380; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 127-153. 129. See above ail A. M. ROTH, Egyptian Phyles. Avery similar system of organization was also applied during a king's life to the pyrarnid builders who constructed bis monument, as attested in reliefs and hieratic builders' inscriptions. Naturally, a much larger number of participants was included in the building process than in the priesthood of the king's funerary cuit. See also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 51-79.

PAPYRUSARCHIVESFROMABUS!RANDTHEF!F1H-DYNASTYROYALFUNERARYCULTS

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divisions (tz).13° The documents show that the five phyles bore standard names, including wr (jmy-wr), sf (tJ), w3çft, nçf,s andjmy-nfrt, 131 with the names oftheir sections being different from one pyramid complex to another, showing that the royal funerary cults were organized independently. 132 To understand the hierarchy of the members of the phyles, one needs to combine the fragmentary Abusir papyrus archives with other evidence, especially with the attested titles of Old Kingdom officials. 133 Ordinary members of a phyle might have been simply referred to as "phyle members" (jmyw-z3). 134 They were headed by a "director of the phyle members" (brp jmyw-z3), attested once in the archives (Ne.SAc), 135 and an "under-supervisor of a phyle" (jmy-bt z3). 136 Each phyle section was headed by an "inspector of bm-nfr-priests" (s[lçJ [lmw-nfr) and an "under-supervisor of bm-nfr-priests" (jmy-bt [lmw-nfr), 137 occurring in the archives; these titles are also often attested in the title strings of middle- or highranking officials during the late Old Kingdom. The expression "those of the month" (jmyw-3bd), used several times in the Abusir texts in reference to the members of a phyle (Ne.18A, Ne.28B, Nf.21H and Nf.84P), 138 clearly indicates that the service of a phyle division lasted for one-month. 139 This period of service is nicely reflected in many table records in the Abusir archives, which cover a period of 30 days. The service cycle thus lasted for the period of 10 months, over which all the sections of all the phyles

130. P. PüSENER-KRrÉGER,M. VERNER&H. VYMAZALOVA,Raneferef,p. 368. 131. See above allA. M. ROTH,EgyptianPhyles, pp. 9-40; also E. EDEL, "Die Kalksteitafelchen", in H. Ricke, Die Sonenheiligtum des Konigs Userkaf JI. Die Funde (BeitrageBf 8), Wiesbaden, 1969, pp. 2-22; P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, p. 566; P. POSENERKRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 360-374; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 133-134. 132. P. POSENER-KRrÉGER, in Âgypten. Dauer und Wandel, p. 39; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 3 67; H. VYMAZALOV A, Administration and Economy, pp. 133-134. 133. See for instance H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, p. 135. 134. For the title, see D. JONES, An Index ofAncient Egyptian Titles, Epithets and Phrases of the Old Kingdom I 11 (BAR IS 866), Oxford, 2000, pp. 298-299 no. 1091. 135. P. POSENER-KRrÉGER, Archives II, p. 574. For the title, see, D. JONES, Index, p. 697 no. 2546. See also A. M. ROTH, Egyptian Phyles, p. 79; M. VERNER, "Zur Organisierung der Arbeitskrafte auf den GroJ3baustellen der Alten-Reichs-Nekropolen", in E. Endesfelder (dir.), Probleme der frühen Gesellschaflsentwicklung im alten Âgypten, Berlin, 1991, p. 73; P. POSENER-KRrÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 364. 136. For the title, see, D. JONES, Index, p. 296 no. 1080; for its attestation, e.g. H. JUNKER, Giza VI. Die Mastabas des Nfr (Nefer), Qdj}j (Kedfi), Q3J:zjf (Kahjef) und die westlich anschliessj3enden Grabanlagen, Vienna / Leipzig, 1943, pp. 21 , 23. 137. P. POSENER-KRrÉGER, Archives II, p. 567. Also E. EDEL, in H. Ricke, Die Sonenheiligtum des Konigs Userkaf 11, p. 21; P. POSENER-KRrÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 371. 138. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp. 151-153, 129, 571, also P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER& H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 238, and 310. 13 9. Also see W. HELCK, "Die Handwerker- und Priesterphylen des Alten Reiches in Àgypten", WdO 7, 1973,p. 3;A. M. Rom,EgyptianPhyles, p. 78.

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performed their parts of duty. 140 It is worth mentioning that two divisions of the same phyle exceptionally appear together in one document (Nf.69A), but this text does not refer to the regular daily duties of the temple personnel but to a construction of a gate of the funerary temple, which most likely was a duty beyond the "ordinary" service. 141 The Abusir archives contained various types of records related to the service in pyramid complexes. A position in a pyramid complex and the associated share in offerings was assigned to individuals through royal decrees (wefw nswt) issued by the ruling king. The decrees, which are known above all from Raneferef's temple archive, were mostly issued by King Djedkare (especially Nf.18A-19A), indicating this king's vivid interest in the Abusir cults. 142 The job description of the individual phyle members was the subject of the rosters of priestly duties (especially Ne.3-5, Ne.6-7); in a neat tabular form, these documents recorded the various tasks to be carried out for the royal funerary cult, with one or more individuals assigned to each task for each day of the month. 143 Their attendance or absence was then recorded in another table, which attested whether each individual did or did not perform his duty (Nf.4A-Nf.6H). 144 The reasons for the absence were not given in the texts, but we can presume that any absence had an impact on the individual's rations and wages. The tasks of the phyle members included cultic rituals, 145 above all the "moming ritual" (bt dw3t) and the "evening ritual" (bt bJWY), which were performed on a daily basis (Ne.3-4b and Nf71A). Besides, specific rituals were performed during festivals, including for instance rituals on statues (Ne.3-4h, Ne.Sf). 146 Sorne items and instruments related to the ritual activities were mentioned in 140. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp. 570-571; A. M. Rom, Egyptian Phyles, p. 78; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 365. See also the discussion on the ten-month cycle in J. NOLAN, in P. Der Manuelian & T. Schneider (dir.), Towards a New History, which is however based on some incorrect presumptions see for instance notes n. 31 and n. 90 above. 141. See H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 163. Contra J. NOLAN, in P. Der Manuelian & T. Schneider (dir. ), Towards a New History, pp. 346-347. 142. P. POSENER-KRIÉGER, in P. Posener-Kriéger (dir.), Mélanges Gama! Eddin Mokhtar II, p. 195; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 60-77, 234242. Also M. VERNER, Abusir. Realm a/Osiris, p. 149; M. VERNER, Sons ofthe Sun, p. 85; H. VYMAZALOVA,PES20, 2019. It is possible that the Jack ofsimilar documents issued by other kings is a mere coincidence of preservation, but it might also reflect the long rule of Djedkare, who may have logically issued a larger number of such documents than kings who ruled for a shorter time. Moreover, documents issued by one king might have been kept in the storerooms together, and the extant examples thus might have corne from one storing box or shelf, while the texts from the others have vanished. 143. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, pp. 1-123. 144. P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 32-37, 210-214; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 15. 145. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 153-159. 146. For a detailed discussion on this subject, see H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in P. Mai'lkovâ-Vlckovâ, J. Mynai'ovâ & M. Tomâsek (dir.), .My Things Changed Things; F. COPPENS & H. VYMAZALOVA, in L. Bares, F. Coppens & K. Smolârikovâ (dir.), Social and Religious Development; H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in M. Bârta, F. Coppens & J. Krejcl (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2010; H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in H. Beinlich (dir.), 9. À°gyptologische Tempeltagung,

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connection with some of the duties, including for example cultic vessels, offering tables and basins, etc. The rosters ofpriestly duties show that the tasks assigned to the phyle members included among other also the delivery of offerings from the residence or the palace, constant guarding duties at several strategic places within the pyramid complexes, and the maintenance of the monlilllents. 147 We can presUllle that many other duties that used to be performed by the personnel of the pyramid complexes are not attested in the preserved papyrus fragments due to their fragmentary state. 148 These undoubtedly included the scribal tasks, 14 9 which must have been of high importance, as indicated by the detailed character of extant records. The members of the phyles included attendants who acted as bm-nfr-priests, w 'b-priests and bno,w-s-attendants. 150 All ofthese phyle members were assigned the same duties in the rosters and often performed them together,151 including work in the storerooms, guard services at the entrance and on the terrace, but also various ritual activities. Certain differences, however, have been noticed by P. Posener-Kriéger: only the [1m-n1Y -priests seem to have performed the ritual run around the pyramid (Ne.Sb), while the bno,w-swere in charge ofthe transportation of offerings. In addition, the bno,w-s revealed, dressed, purified and adomed the cultic statues, but a [1m-n1Y-priest fllllligated them during the ritual activities performed at the festival of the month (Ne.SA, Ne.4A). 152 The difference in certain service activities was very likely associated with a difference in rank. The bno,w-s 153 were mid-ranking officials closely connected with one pyramid complex, and their allegiance was very often reflected in their names, containing the cartouche of the deceased king whom they served. 154 Therefore, for instance the names oflsiankh and Kakaiankh clearly show which king's funerary cult each ofthese individuals was associated to. On the other hand, the title of [1m-n1Y-priests in a royal pyramid complex was held by relatively highranking dignitaries, and one individual could be a [1m-n1Y-priest in several pyra-

147. P. PüSENER-KruÉGER, Archives II, pp. 541-543; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 160-164. 148. P. PüSENER-KruÉGER, Archives II, p. 543. 149. P. POSENER-KruÉGER, Archives II, p. 543; H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, pp. 164-166. 150. P. POSENER-KruÉGER, Archives II, pp. 572-582; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 137-144. 151. P. POSENER-KRIÉGER,Archives II,p. 574;A. M. ROTH, EgyptianPhyles, p. 79;P. POSENERKRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p 365. 152. P. POSENER-KRIÉGER,Archives II, p. 575; H. VYMAZALOVA &F. COPPENS, in H. Beinlich (dir.), 9. À°gyptologische Tempeltagung, p. 374. 153. For a discussion and various interpretations of the title, see for instance also P. ANDRASSY, "Die l,mijw-s im Alten Reich", in R. Gundlach & M. Rochholz (dir. ), À°gyptische Tempe!: Struktur, Funktion und Programm. Akten der À°gyptologischen Tempeltagungen in Gosen 1990 und in Mainz 1992 (HÀB 37), Hildesheim, 1994, pp. 3-4 with further bibliography. For the title, see also D. JONES, Index, pp. 691-692 no. 2530. 154. A. M. Rom, Egyptian Phyles, p. 80; A. M. Rom, "The distribution of the Old Kingdom title l:Jnij-s", in S. Schoske (dir. ), Akten des vierten internationalen À"gyptologen Kongresses München 1985 (BSAK4), Hamburg 1990, pp. 179-182; H. VYMAZALOVA,Administration and Economy, pp. 140-141.

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mid complexes at the same time. 155 A small percentage of the attested bm-np-priests had names with a king's cartouche, and these might have included a cartouche of any king (e.g. Ne.13, lb). 156 Being attached to more pyramid complexes as well as other, often high offices, the bm-np--priests often sent an assistant (bry- ') or a servant (dt) to perform duties in the pyramid complex on their behalf. 157 In addition, the documents frequently mention also the w 'b-priests, who were previously considered to be outside the phyle system according to Neferirkare's temple archive, 158 but Raneferef's temple archive indicates quite the opposite. 159 Not only were the w 'b-priests listed together with the bntyw-s as "those of the month" (jmyw-3bd; Nf.21H), but they also often occur in the same context as the bm-np--priests in the rosters of priestly duties (Nf.5A) and are named among the addressees in the royal decrees 160 either beside the bm-np--priests, or in their stead (Nf.18A, Nf.18E, Nf.19B, Nf.20A, Nf.22D, Nf.22K) (fig. 11). 161 A comparison of the evidence implies that Neferirkare's pyramid complex employed a higher number of bm-np--priests, while the personnel of Raneferef's pyramid complex included many w 'b-priests. It is, however, not clear from the surviving documents whether this difference in the personnel of the two pyramid complexes reflects any difference in the respective funerary cults or it can merely be ascribed to the fragmentary state of preservation of the archives .162 In addition to the phyle members, other professions were attached to the pyramid complexes in Abusir as well. One of the most important was the lector priest, 163 who recited rituals during the daily cultic service and during the rituals performed on festivals, as we can see in the preserved rosters of priestly duties (Ne.3-Sh). The lector priest was referred to as the "one of the year'' (jmy-rnpt) in one of the texts (Ne.26B). The Abusir archives show that more than one lector priest was active in the king's funerary cult at a time. 164 Sorne of these lector priests are attested by their names and we might notice that the same individuals occurs in both Neferirkare's and Raneferef's temple archive records (Nyankhre in Ne.70B, Ne.70C and Nf.5A, Tiu in Ne.4h, Ne.84C and possibly Nf.65A). 165

155. See also P. POSENER-KRIÉGER,M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 367; for the titles held by the bm-nJr-priests, see pp. 371-374; also H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, pp. 138-140. 156. A. M. Rom, Egyptian Phyles, p. 80. 157. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 138-139. 158. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp 576,582; alsoA. M. ROTII,EgyptianPhyles, p. 84. 159. This was not clear on the basis of Neferirkare's temple archive see the discussion in H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 141-144. 160. P. POSENER-KRIÉGER, in P. Posener-Kriéger (dir.), Mélanges Gama! Eddin Mokhtar II; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 60-69, 234-239. 161. In more detail in H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, pp. 142-143. 162. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 143-144. 163. For the title, see D. JONES, Index, p. 781 no. 2848. See also P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, p. 583. 164. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, p. 583; also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 144. 165. See also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 144-145.

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Fïgure 11 -A royal decree issued by King Djedkare and addressed to the inspector of l:zm-njrpriests, the w 'b-priests and the !Jntyw-s (after P. PosENER-Kru:ÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pl. XIX, photo M. Zemina).

In the pyramid complexes, not only it was necessary to perform the duties associated with the royal funerary cults but also various small tasks were carried out by people who were not members of the temple personnel. They assisted the phyle members during their one-month service and received a small reward ofbread and beer for their work. Interestingly enough, they are listed in the texts by their profession, not their name, including for instance a potter, a bleacher, etc. (Nf.49-50, Nf.72E). 166 The number of the phyle members was most likely not constant but could have changed over time and, possibly, differed in each pyramid complex. The highest number of persans attested for one phyle section in N eferirkare's temple was 23 individuals (Ne.12) .167 It may be presumed that the extant documents refer to only some of the phyle-section members1 @ and not all the members were always present at the complex. From the records preserved, P. Posener-Kriéger has estimated that a phyle section in Neferirkare's pyramid complex consisted of around 20 persans, including priests and their inspectors and supervisors. The total number of the phyle members of this pyramid complex would thus reach around 220 and the total for the attendants in the

166. H. VYMAZALOVA,Administration and Econ omy, pp. 145-146. 167 . P. PosENER-Kru:ÉGER, Archives Il, pp. 572-574. 168. P. PosENER -Kru:ÉGER, Archives Il, p. 572.

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permanent and temporary duties of the complex during the year around 250-300. 169 Raneferef's temple archive contains slightly different information, and the highest attested number of a phyle section reaches only 12 (Nf.14Ac) but more often 6 or 7 (Nf.69A). It therefore seems that the phyles (and phyle sections) in Raneferef's pyramid complex were approximately halfthe size ofthose in Neferirkare's pyramid complex. 170 In total, around 70-100 people may have been associated with Raneferef's pyramid complex. 171 Such a difference between individual pyramid complexes may have resulted from the difference in the scale of the cult and its economic importance; 172 the development of the individual pyramid complexes in time may also have played its role. 173 The texts from Abusir are, however, too fragmentary to provide us with a clear answer on this issue. For better understanding of the social status of the employees of the royal monuments better, it is possible to combine the Abusir papyrus archives with archaeological evidence. 174 Several late 5th Dynasty tombs of priests who were associated with the Abusir royal cults have been found by the Czech mission in the non-royal necropolis at Abusir South in the past decades. 175 These tombs con:firm that the title of a bm-np--priest in pyramid complexes was held by relatively high-ranking dignitaries. 176 For instance Nefer, 177 who was a bm-np--priest in the pyramid complex of Neferirkare and also a priest of Re in the king's sun temple, also held such high positions as an "overseer of the two treasuries" (jmyr3 prwy-bçf) and an "overseer of the two granaries" (jmy-r3 snwty). 178 Besides, many other functions were recorded for Nefer on bis intact false door, 179 and the title of an "overseer of the scribes of gang" (jmy-r3 ssw (nw) prw) was also attested on the four statues found in bis serdab. 180 Interestingly enough, the docu169. P. POSENER-KruÉGER, Archives II, p. 573; see also for instance P. POSENER-KruÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 365; R. BUSSMANN, " Siedlungen im Kontext der Pyramiden des alten Reiches", MDAIK 60, 2004, p. 21. 170. P. POSENER-KruÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 368. 171. P. POSENER-KruÉGER, in S. Schoske (dir.), Akten München 1985, p. 175. 172. See also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 136-137. 173. The archaeological evidence shows that many parts of the funerary temples were gradually walled up during the course of time, and thus the maintenance of the monuments became more and more restricted. Such a development is well documented in Raneferef's pyramid complex, see M. VERNER et al., Pyramid Complex ofRaneferef, pp. 106-112. 174. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 147-153. 175. For a basic overview of the Abusir South tombs, see, for instance, M. VERNER, Abusir. Realm ofOsiris, pp. 207-223 and also its new edition, M. VERNER, Abusir: The Necropolis ofthe Sons of the Sun, pp. 273-293. 176. See also P. POSENER-KruÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 367. 177. His rock-eut tomb (AS 68d) was found in 2012 in Abusir South, within the tomb complex of Princess Sheretnebty; see the preliminary report in M. BARTA et al., "Exploration of the necropolis at Abusir South in the season of 2012. Preliminary Report", ÀgLev 24, 2014, pp. 26-30. 178. These titles were often held by viziers in the Old Kingdom (N. STRUDWICK, The Administration ofEgypt, pp. 259 , 284, 306), but the title of a vizier is not attested for Ne fer. 179. For the false door and the overview ofNefer's titles, see M. BARTA et al. , ÀgLev 24, 2014, pp. 28-29. 180. M. BARTA et al., ÀgLev 24, 2014, p. 27.

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ments from Neferirkare's temple archive (Ne.65,18) mention an overseer of the scribes of gang of the name Nefer, 181 and this might be the same priest indeed; 182 however, a direct and unquestionable link between Nefer from Abusir South and Nefer from the papyrus fragment cannot be made merely on the basis of this fragile evidence. 183 The names ofother tomb owners from Abusir South can be found in the Abusir papyrus archives as well, including for instance Fetekty, 184 Duaptah, 185 Shepespuptah,186 Iti, 187 and Kaiemtjenenet. 188 It is tempting to make a connection between the tomb owners and some of the references in extant documents, as 181. In Raneferef's temple archive, the name Nefer occurs several times as well: without a title in Nf78C, as a "sealerofthe god." (IJimwnJr) in Nf57Ab and82B and as a "servant" (eft) in Nf5A3. 182. See also H. VYMAZAL0VA,Administration andEconomy, p. 150. 183. The document was dated by P. Posener-Kriéger to the reign of King Djedkare (P. POSENERKRIÉGER, Archives II, p. 491), while the evidence from Nefer's tomb indicates a slightly earlier date, possibly even the reign ofNyuserre. Yet this discrepancy is only relative as the dating of the tomb is only approximate and does not have to reflect the entire period of Nefer's life. At the same time, it is not entirely clear whether document Ne.65 included individuals who were then deceased see H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 329-330. On the otherhand, Nefer was quite a commonname in the OldKingdom. 184. Fetekty is attested as a (lm-n.tr-priest in documents Ne.5-Ne.7. For the tomb ofFetekty in Abusir South, see M. BARTA, The Cemeteries atAbusir South I (Abusir V), Prague, 2001, pp. 75-123; for his titles, see p. 118. 185. Duaptah is attested in both Neferirkare's and Raneferef's temple archives, namely with the title of an "inspector of the boatmen" (sizd 1JWW- ') in Ne.83, as a "palace attendant" (pr- 3) in Nf.5A, and with the title "keeper of the linen" (jry-ssr) in Nf.82K, whereas Duaptah without any title can be found in Nf4E, Nf71G and Nf81A. For the tomb of the "inspector of the palace attendants" (s(zdpr(w)- J) Duaptah in Abusir South (tomb AS 68a), see H. VYMAZALOVA & V. DULfKOVA, "Sheretnebty, a king's daughter from Abusir South", ArOr 80/3, 2012, p. 343; M. BARTA et al, ÀgLev 24, 2014, pp. 22-24; H. VYMAZALOVA, "Exploration of the burial apartments in the tomb complex AS 68. Preliminary report of the 2013 fall season", Prague Egyptological Studies 15, 2015, pp. 48 50; H. VYMAZALOVA & P. HAVELKOVA, "Notes on the Tomb ofDuaptah (AS 68a) atAbusir South)", Anthropologie 711, 2019, pp. 89-90, 101-202. 186. Shepespuptah occurs with no title as a representative of one section of the w31fphyle in Nf llB to receive offerings of linen. In Abusir South, an official of that name was buried in AS 68b; according to his title, he was apparently associated with royal offerings see H. VYMAZALOVA & V. DULÏKOVA, ArOr 80/3, 2012, pp. 343-345; M. BARTA et al., ÀgLev 24, 2014, p. 24; discussed in more detail in H. VYMAZALOVA & P. HAVELKOVA, "Shepespuptah Idu according to evidence from his rock-eut tomb atAbusir South", Annals ofthe Naprstek Museum 3712, 2016, pp. 89-108. 187. In Raneferef's temple archive, Iti appears as an "overseer of sealers" (jmy-r3 l;tmw) in Nf.78C and without a title in Nf51A. A statuette ofiti holding the title of an" overseer of the gang" (jmy-r3 gs) was foundin the serdab in the tomb ofPrincess Sheretnebty (AS 68c) in Abusir South see H. VYMAZALOVA & V. DULfK.ovA, "New evidence on princess Sheretnebty from Abusir South", ArOr 82/1, 2014, pp. 3-7; M. BARTA et al., ÀgLev 24, 2014, p. 25; H. VYMAZALOVA & G. PIEKE, "Iti andhis statuette from the tomb of Princess Sheretnebty in Abusir South", in M. Barta, F. Coppens & J. Krejci (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2015, Prague, 2017, p. 460. 188. Kaiemtjenenet occurs in both archives, once without any title in Ne.39A,B and another time as a (lm-n.tr-priest in Nf.68Aa. For the tomb of Kaiemtjenenet in Abusir South (AS 38), see H. VYMAZALOVA et al., The Tomb of Kaiemtjenenet (AS 38) and the Surrounding Structures (AS 57 60) (Abusir XXII), Prague, 20 li.

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some of the evidence seems to match indeed; 189 however, there remains a great degree of doubt. 190 Even though it is impossible to make direct correlations between the tomb owners and the individuals mentioned in the Abusir archives, it is interesting to compare the tombs of those who were associated with the Abusir pyramid complexes on different levels ofhierarchy. In Abusir South, one can find- among others - two tombs built directly next to each other and dating to the same period oftime, namely the mid-late 5th Dynasty. 191 Neferinpu, who was as a w 'b-priest and a bm-np--priest in the :funerary temples ofNyuserre and Neferirkare, and as a priest of Re in Nyuserre's sun temple in the time ofDjedkare, 192 built a mastaba for himself and bis family, including a limestone casing and fine limestone false doors. 193 Interestingly enough, N eferinpu's burial chamber was found unrobbed; 194 it contained intact burial equipment of a priest, comprising a rough limestone sarcophagus, a vessel ofEgyptian alabaster, a wooden headrest, four canopic jars in a wooden chest, ten beer jars and a set oflimestone miniature model vessels. A wooden staff and a &rp-sceptre were placed alongside the deceased's body as a sign ofhis status. 195 Preciselywest ofNeferinpu's mastaba, one can find the tomb ofKaiemtjenenet, 196 who was a phyle member (jmy-z3) probably in one of the Abusir pyramid complexes. 197 His tomb was of a rather modest size, built of mud bricks with one simple stela and limestone offering basins for the owner and bis family members. The best-equipped burials in bis tomb included a wooden coffin and faience beads. Kaiemtjenenet's tomb thus very well reflects the lower status ofits owner in comparison to the higher positioned priest Neferinpu (fig. 12). 198 189. Above ail Duaptah, who bas the title of a "palace attendant" in the Abusir archives and "inspector of palace attendants" on the door !intel ofhis tomb in Abusir South; as well as the above-mentioned "overseer of the scribes of gang", Nefer; see also notes 181 and 185 above . 190. See also the discussion in H. VYMAZALOVA & V DUL!KOVA, ArOr 80/3, 2012, p. 343344; H. VYMAZALOVA & V DULÎKOVA, ArOr 82/1, 2014, pp. 5-7; H. VYMAZALOVA & G. PIEKE, in M. Bârta, F. Coppens & J. Krejci ( dir. ), Abusir and Saqqara in the Year 2015, p. 460; H. VYMAZALOVA et al., Tomb ofKaiemtjenenet, pp. 5-6; M. BAR.TA, Cemeteries at Abusir South I, p. 118. 191. For the dating ofthese tombs, see H. VYMAZALOVA et al., Tomb ofKaiemtjenenet, pp. 173178; M. BARTA et al., The Tomb of the Sun Priest Neferinpu (AS 37) (Abusir XXIII), Prague, 2014, p. 205. 192. M. BAR.TA, "Equal in rank, different in the afterlife: late Fifth and late Sixth Dynasty burial chambers atAbusir South", in L. Evans (dir.), Ancient Memphis 'Enduring the Perfection'. Proceedings of the International Conference held at Macquarie University, Sydney on August 14 15, 2008 (OLA 214), Leuven, 2012, pp 30-32; M. BARTA et al., Neferinpu, pp. 8-9. 193. M. BARTA et al., Neferinpu for the architecture of the tomb, see pp. 13-51; for the decoration ofthe tomb, including the false doors, see pp. 54-69. 194. For the intact burial chamber (the eastern chamber) in shaft 1 of the tomb, see M. BARTA et al., Neferinpu, pp. 28-38. 195. For the objects of the equipment, see M. BARTA et al., Neferinpu, pp. 94-104. 196. H. VYMAZALOVA et al., Tomb ofKaiemtjenenet. 197. Forhis title, see H. VYMAZALOVA et al., Tomb ofKaiemtjenenet, p. 6. 198. See also the discussion on the chronology anddevelopmentofthe tombs in H. VYMAZALOVA et al., Tomb ofKaiemtjenenet, pp. 173-180, and the comparison of the architecture of the two tombs in M. Bârta et al., Neferinpu, pp. 206-208.

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THE ECONOMY OF THE ROYAL FUNERARY CULTS IN .ABUSIR

The Abusir papyrus archives are particularly infonnative conceming the economic aspects of the royal funerary cults that were perpetuated in the p)'Tamid complexes.199 About a half of the extant fragments from the archives are accounting documents, which can have various fonns; they include detailed overview tables, more general summaries as well as short quick notes that concem both the incarne and outcome of the p)'Tamid complexes. A major part ofthe preserved accounting documents corne from the archives from the p)'Tamid complexes of Kings Neferirkare and Raneferef.200 In addition, several very small fragments of accounts have survived among the papyri from the p)'Tamid

Fïgure 12 -The tombs oflnpunefer (a) and Kaiemtjenenet (b) in Abusir South (Archive of the Czech Institute ofEgyptology, photo M. Birta).

199. P. PüSENER-KRIÉGER, An:hives Il, pp. 611-641; P. PosENER-KRIÉGER, in E. Lipinski (dir.), State and Temple Economy; P. PüSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALüVÀ, &meferef, pp. 381-389; H. VYMAZALü VÀ, in N. Strudwick & H. Strudwick (dir.), Old Kingdom, New Perspectives,pp. 295-303; H. VYMAZALOVÀ,Administrationand Economy, pp. 239-338. 200. P. PosENER-KRIÉGER, Archives 1-Il, pp. 209-428; P. PosENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALovA, R.a.neferef, pp. 390-406. B esides, the various types of accounting documents were discussed in detail in H. VYMAZALOVÀ, Administration and Economy, p. 239-338.

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complex of Khentkaus IF01 and from the tomb Lepsius no. XXV202 Therefore, our information conceming the economy ofthe royal cults mostly concems the cults ofthe two kings, while not many details can be drawn conceming the other pyrarnid complexes in the necropolis. The information from the accounts can, however, be often complemented by other types of records from the archives and also archaeological finds, helping us to understand the background ofthe royal funerary cults and the connections between the pyramid complexes in Abusir and other institutions.203 The documents which survived in the two pyramid complexes indicate a number of differences in supplying the two kings' funerary cults. To some extent, this might reflect actually existing differences between the two funerary cults, but our knowledge is based on a very small and very fragmentary group of texts, which gives us only a partial picture.204

The income ofthe royal funerary cuits The most detailed information on the revenues ofthe royal funerary cults can be found in the monthly and daily accounting tables from Neferirkare's temple archive.205 These detailed texts show not only the individual commodities of the products that were delivered to the pyramid complex and their quantity but also the names of the people who were in charge of the delivery, the provenance of the commodities, and the path that they took. 206 For each of the commodities, these tables show three numbers, including the anticipated amount (rbt), the actually-delivered amount (kmt) and arrears (b3w brj-' ). 207 These records provide evidence conceming the recurrent and regular deliveries that must have been defined by a royal order for each pyramid complex. Such deliveries included above all bakery products and beer, which constituted the basic income of the pyramid complex, sometimes together with meat products and poultry. 208

201. P. POSENER-KRIÉGER, in M. Verner, Pyramid Complex of Khentkaus, pp. 141-142; H. VYM.AZALOVA & F. COPPENS, in M. Barta, F. Coppens & J. Krejci (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2010, pp. 796-799. 202. H. VYMAZALOVA, in J. Krejci, V G. Callender & M. Verner et al., Minar Tombs in the RoyalNecropolis I, pp. 209-215. 203. See above ail P. POSENER-KR!ÉGER, Archives II, pp. 611-641; P. POSENER-KRIÉGER, in E. Lipinski (dir.), State and Temple Economy; P. POSENER-KruÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp 381-389; H. VYMAZALOVA, in N. Strudwick & H. Strudwick (dir.), Old Kingdom, New Perspectives; M. VERNER, Sons of the Sun, pp. 99-136. 204. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 293. 205. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp. 255-295 comptabilités mensuelles and pp. 298310 comptabilités journalières. 206. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp. 611-634; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 243-254 with a detailed discussion and comparison of the extant texts from the Abusir archives. 207. For more details on the accounting terminology, see P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, pp. 211221; P POSENER-KRIÉGER, M. VERNER& H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 407-428. 208. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 254.

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The most detailed were the daily accounts that recorded day-by-day sections corresponding to various suppliers of Neferirkare's pyramid complex, each of which sent a different assortment ofproducts. The preserved texts reveal that the suppliers included above all the royal residence, the king's sun temple, his r3-s2 09 as well as Khufu's r3-s (Ne.42, Ne.43A),210 but also individuals might have contributed with their gifts to the pyramid complex.211 According to the texts, each of these suppliers provided bakery and brewery products in small quantities (1-6 pieces) as well as a slightly higher quantity ofpoultry (10-12 birds). Another text records the daily deliveries of a small quantity of bakery products (3-6 pieces) from the same above-mentioned suppliers, but also from the property domain or house (pr) of the royal mother Khentkaus and of the king's son Irenre (Ne.46A; fig. 13).21 2 The fragmentary state ofpreservation of this text prevents us from fully understanding whether it concerned a connection between Neferirkare's funerary cult and the living members ofhis family, or rather between the funerary cults of these family members. The use of the expression pr (not pr-gt) might be indicate the former, but no certainty can be attained from the extant evidence. 213 Monthly accounting tables were recorded in the form of a neat table, the rows of which corresponded to days of a month, while the columns were assigned to various products delivered from different suppliers. The preserved fragments of monthly accounting tables in Neferirkare's temple archive refer to deliveries of bakery and brewery products sent from the residence, the palace, the sun temple and the king's r3-s (Ne.36A, Ne.33-35Aa-e).2 14 These records show that some of the deliveries were not accomplished; for instance, none of the anticipated products were apparently delivered from the r3-s K3k3j, while the residence and the palace did not send their delivery entirely regularly, sometimes supplying an amount required for several days at once either in advance or later.215 There was, moreover, a noticeable difference in the quantity of the delivered products in the documents ofthis kind. One of the preserved monthly tables shows higher quan209. For the interpretation of the term r3-s in the Abusir archives, see P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp. 616-619, also for instance M. VERNER, Sons ofthe Sun, pp. 114-119. 21 O. For a recent discussion on r3-sJj½fw, see P. TAI.LET, Les-papyrus de la mer Rouge L Le«journal de Merer » (papyrus Jaif A et B) (MIFAO 136), Cairo, 2017, p. 84; see aJso M. LEHNER & Z. HAWASS, Giza and the Pyramids, Cairo /NewY01k, 2017,pp. 360, 526-527. 211. H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, pp. 244-245, 299. 212. For the text, see P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, pp. 305-310; see also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 245-247. The identity of the two members of the roy al family is not entirely clear; Irenre was probably the son of King Neferirkare (M. VERNER, Khentkaus, p. 171; M. VERNER, Sons of the Sun, p. 52), while the royal mother Khentkaus might be a reference to the king's wife Khentk:aus II (the publication of the king's papyrus archive, namely P. POSENER-KRIÉGER, Archives, appeared before the discovery of ber pyramid complex atAbusir) or to the newly attested Khentkaus III, who held the same title, and was buried nearby in Abusir (J. KREJc!, K. ARIAS KYTNAROVA & M. ÜDLER, PES 15, 2015) and might have been Irenre's sister (M. VERNER, Sons ofthe Sun, p. 52 and the rear endpaper of the book); see also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 246247. 213. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, p. 247. 214. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, pp. 247-251. 215. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, p. 250.

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Fïgure 13 -Account of daily deliveries Ne.46A showing that the supplie:rs ofNeferirkare's pyramid complex included the property domain of1he royal mothe:r Khentkaus and of1he king's son Irenre (after P. PosENER-KRIÉGER & J.-L. DE CENNAL,Abu Sir Papyri, pL XLVI).

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tities of 40-50 breads and 10 beers (Ne.36A), while another text includes only small amounts of 1-3 pieces, all ofwhich were sent from the original suppliers through the king's sun temple (Ne.33-35Aa-e). It is clear from the latter text that Neferirkare's sun temple played a crucial role in supplying the king's pyramid complex. 216 However, it is rather difficult to generalize this evidence for all the funerary offerings of the king. 217 It is possible that the former text with the higher quantities reflects the goods delivered directly to the pyramid complex as a part of its general income, whereas the latter text with small amounts of products seems to refer only to a specific part of the income: the l;tp-nJr from the sun temple. 218 It cannot be, however, excluded either that the two texts might have served a different purpose, or that they reflected certain changes that occurred in the pyramid complex ofNeferirkare over time. 219 Moreover, it is not certain to what extent the sun temple (with its associated facilities) might have substituted the operation of a proper pyramid town, which Neferirkare's pyramid complex did not have.220 No comparable records that would make it possible to compare the income and the economic conditions of both kings' cults have survived in Raneferef's temple archive.221 Raneferef's sun temple was evidently never finished and its symbolic role needed to be performed elsewhere. The texts that have been preserved show that one kind of bakery product (p3t-bread) was occasionally sent to Raneferef's pyramid complex from Neferirkare's sun temple (Nf.66A, Nf.4748A), and this specific part of offerings was apparently sufficient to fullfil the ritual association between the solar cult and the royal funerary cult.222 Apart from the ideologically important sun temples, the texts from both kings' temple archives most frequently mention the residence as a regular supplier of the two pyramid complexes. 223 Above all bread and beer but also poultry were sent on a daily basis from the residence, either directly or through the sun temple. Not only was the residence the central institution of the state redistribution, but it also guaranteed a certain level of state control over the resources, including the produce of the funerary domains. This gave the ruling king the possibility to reorganize, regulate or redefine the economic conditions ofroyal funerary cults.224 As mentioned above, the preserved texts show that not all the anticipated goods were delivered to the pyramid complexes, but there is no notice conceming the arrears being or not being claimed or delivered at some point later.225 Neither fragments P. POSENER-KRrÉGER, Archives II, pp. 519-526. See the discussion in H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, pp. 293-297. H. VYMAZALOVÂ, Administration and Economy, p. 296. H. VYMAZAL0VA,Administration andEconomy, p. 251. H. VYMAZALOVA, in N. Strudwick & H. Strudwick (dir.), Old Kingdom, New Perspectives, p. 302; for Neferirkare's settlementB3-K3K3j, see above note 30. 221. P. POSENER-KRrÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVÂ, Raneferef, p. 385; H. VYMAZAL0VA,Administration andEconomy, pp. 243,293. 222. H. VYMAZAL0VA,Administration andEconomy, pp. 296-297. 223. P. POSENER-KR!ÉGER, Archives II, pp. 619 624; P. POSENER-KRlÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVÂ, Raneferef, pp. 381-389; H. VYMAZALOVÂ, Administration and Economy, pp. 297-298. 224. P. POSENER-KRrÉGER, Archives I, pp. 297-298. 225. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, p. 257; H. VYMAZALOVÂ, Administration and Economy, p. 254. 216. 217. 218. 219. 220.

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of complaints or requests nor answers to such complaints survived in the archives from Abusir. Sorne of the delivery records in both temple archives cover a short period of time and were probably used for special events such as festivals. These documents sometimes have the form of a table; other times, however, they are briefer and simpler notes.226 For instance, one document (Ne.60A) mentions a delivery from the residence to Neferirkare's pyramid complex in a direct relation to the festival ofthe Night ofRe.227 The details conceming the products themselves have not survived on this fragment. 228 Aspecial accounting table is preserved in Raneferef's temple archive (Nf.4748A); it covers a 17-day period during which enormous quantities ofbread, beer but also meat and poultry were delivered daily. 229 The four partly preserved sections ofthis text correspond to at least four suppliers,230 including the temple of Ptah south of bis wall, a temple/establishment (bwt) of Raneferef,231 and two other suppliers, whose names have not been preserved. According to this document, the temple of Ptah alone sent 20,488 pieces of bread and beer and 221 offering bulls during the recorded 17-day period, while Raneferef's bwt is assigned 18,000 pieces of bread and beer and a much smaller number of bulls and birds. Such enormous deliveries indicate that the document concems a very specific event, most likely an important festival celebrated not only in Raneferef's pyramid complex but perhaps in the whole necropolis (and even in the entire country). The precise identification of this event is unclear, but the festival of Sokar bas been suggested as a likely candidate;23 2 besides, however, a coronation of a new king or a celebration of a sed-festival should be taken into our account as well. 233 The temple of Ptah, which is named in this specific text, most likely was

226. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 258-265. 227. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I-II, pp. 116-118, 552-553; for the festival, see also M. VERNER, Sons ofthe Sun, pp. 149-150. 228. See also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 258-259. 229. P. POSENER-KRlÉGER, in S. Schoske (dir.), Akten München 1985, p. 172; P. POSENERKRlÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 264-266; H. VYMAZALOVA, "An extraordinary revenue account from the papyrus archive ofRaneferef', in K. Daoud & S. Abd el-Fatah (dir.), The World of Ancient Egypt. Essays in Honor ofAhmed Abd El-Qader el-Sawi (CASAE 35), Cairo, 2006, pp. 261-265; H. VYMAZALOVA, "Feasts in written evidence from the Fifth Dynasty royal necropolis ofAbusir", in R. Landgrafova & J. Mynafova (dir.), Rich and Great. Studies in Honour of Anthony J Spalinger on the Occasion ofhis 70th Feast of Tho th, Prague, 2016, pp. 335-336. 230. P. POSENER-KRlÉGER, in S. Schoske(dir.),AktenMünchen 1985, p. 171; H. VYMAZALOVA, in K. Daoud & S. Abd el-Fatah (dir.), The World ofAncient Egypt, and H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, pp. 259-263. 231. Evidence clearly distingu.ishes the ~t Nfr.fR' from the NJrj b3w Nfr.fR ', i.e. the pyramid complex. It can be presumed that the former term had a wider or more general meaning, perhaps economic, and comprised also the funerary estates associated with the king's funerary cuit; see the discussion in H . VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 173-174 and 262. 232. H. VYMAZALOVA, in K. Daoud & S.Abdel-Fatah (dir.), The WorldofAncientEgypt,p. 263. 233. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 263.

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not one of the regular suppliers of the pyramid complexes, but its offerings were related only to specific festive occasions.234 Other accounting documents from the papyrus archives are slightly less formal and provide information on irregular deliveries, including various bakery products, beer and other drinks, many of which do not occur in the daily and monthly accounting tables among the regular deliveries.235 These records can be found in both kings' temple archives, but the character and purpose of such deliveries is not clear from the extant documents.236 Sorne of the texts show products delivered to the pyramid complexes in small quantities (1-3 pieces) once a month (Ne.39A) or several times a month (Ne.33-35A2, Nf.62-63Ah; fig. 14) from Iu-shedefu, DjedSnofru and r3-s K3k3j. The small quantities and the specific products mentioned in these texts seem to indicate that they concerned offerings with a specific, perhaps symbolic meaning, which might have been related to some specific irregular cultic activities. 237 The connections between the Abusir pyramid complexes and Djed Snofru are moreover confirmed by stone vessels bearing Snofru's name Nebmaat, which were found in Raneferef's pyramid complex.238 Besides the above-mentioned records of income, another group of accounts survived in the Abusir archives; these do not have the form of a table but consist of short quick notes recording one-off deliveries. In the notes, one can sometimes find not only bread and beer but also other commodities such as oils, vegetables and fruit, carob, herbs and wood (e.g. Nf.62--63Ad, Nf.66A, Nf 14Ad). It is worth noting that most of these products are only rarely mentioned in the texts, while other, including grain, linen and meat, occur frequently in the short one-off records, and each ofthese commodities was often recorded separately, reflecting its economic significance for the cult attendants. Grain does not occur in the accounting tables of recurrent deliveries but in one-off notes, which are often very fragmentary and lack detailed information concerning the purpose and time of the transaction or its frequency. 239 The provenance of the grain is mentioned in these records qui te regularly, indicating that this information was perhaps recorded even after the delivery and during the grain storage, which corresponds to other types of evidence (seal impressions on clay, jar dockets) found in the pyramid complexes.240 Accounts of grain income attest deliveries of barley, wheat and pb3-grain to the pyramid complexes but also refer to inspections of the grain that was in the possession of the pyramid complex.241 Suppliers of grain to Neferirkare's pyramid 234. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 299. 235. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, p. 257. 236. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, pp. 254-258. 237. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, p. 257. 238. M. VERNER et al., Pyramid Complex of Raneferef, p. 351, n. 6; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 3 51; H. VYMAZALOV A, Administration and Economy, pp. 257-258. For the vessels, see P. VLèKOVA, Stone Vessels, pp. 84-85. 239. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, pp. 323-339; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 398-399. 240. For these finds from Raneferef's pyramid complex, see M. VERNER et al., Pyramid Complex ofRaneferef, pp 205-288. 241. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, pp. 271-274.

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F1gure 14 - Document Nf62-63A bearing multiple records, including accounts of linen and grain in section g and an account of irregular deliveries of goods from Djed Snofru in section h (after P. PosENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYl'v!AZALOVÀ, R.a.neferef, pl. LXll-LXIIl, Archive of the Cz.ech Institute ofEgyptology, photo M. Zemina).

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complex included the granary and the residence, through which grain from Nyuserre's administrative office (gs-pr) and from the property domain of the ruling king (pr-nswt) was sent (Ne.50-52 la).242 On the other band, the administrative office of a temple/estate (gs-pr (twt) and of the king's property domain (gs-pr pr-nswt) were mentioned as direct suppliers of grain in Raneferef's temple archive (Nf.62-63Ah, Nf.66A, Nf.76D). It is worth mentioning that pr-nswt is only connected with grain but not with bread, beer or other products in the extant records from Abusir.243 Grain deliveries were probably carried out at longer intervals instead of on a daily basis, which most likely reflects the durable character of the products in comparison with bread and beer. The delivered or at least anticipated amount of grain in the extant texts is often 30 (1q3t, which might have been a pre-defined delivery. There is, however, no information in the texts preserved concerning regulari ty of such transactions.244 Animals and meat sometimes appear in monthly or daily accounting tables, but more often in specific accounts.245 These are, however, often very small fragments, showing no indications or clues concerning the occasion, the purpose or the character of the record. Live animals occurred in several small papyrus fragments (Ne.43B, Ne.45C, Ne.45F, Ne.48E), which seem to record donations of bulls, antelopes and birds to Neferirkare's pyramid complex from individuals as well as the sending ofbulls from one pyramid complex to another.246 Other documents concern meat portions, which were delivered on a daily basis to Neferirkare's pyramid complex from the king's sun temple, in the vicinity of which a slaughterhouse is presumed to have operated. 247 Another slaughterhouse once existed next to Raneferef's funerary temple but was soon turned into storerooms during Nyuserre's reign. 248 Archaeological evidence shows that Raneferef's pyramid complex was connected to the slaughterhouse of Sahure's palace, most likely located in Abusir,249 but this connection is not attested in the extant fragments of meat accounts from the king's temple archive.250 A slaughterhouse ((twt-nmt) is mentioned only on one tiny fragment from Raneferef's temple archive (Nf.46B), which shows no further context. 251 P. PüSENER-KRrÉGER, Archives II, pp. 368-384. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 3 00. H. VYMAZAL0VA,Administration andEconomy, p. 274. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, pp. 310-323; P. POSENER-KR!ÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 400-401; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp 267-271. 246. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, p. 314; also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 267-269, 300-301. 247. P. POSENER-KRIÉGER, in E. Lipinski (dir.), State and Temple Economy, p. 145; H. VYMAZALOVA, in N. Strudwick & H. Strudwick ( dir. ), Old Kingdom, New Perspectives, p. 303; H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, p. 271. 248. M. VERNER et al., Pyramid Complex of Raneferef, pp. 87-99; P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 347-349; H. VYMAZALOVA, in N. Strudwick &H. Strudwick (dir.), Old Kingdom, New Perspectives, p. 303. 249. M. VERNER et al., Pyramid Complex ofRaneferef, pp. 285-287. 250. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 2 71. 251. P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 246. 242. 243. 244. 245.

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HANA VYMAZALOVA

Besides the edible items, also linen played an important role in offerings in the pyramid complexes and was carefully recorded. 2 52 Linen of various sizes and quality occurs in the preserved documents, sometimes counted in rolls while other times in pieces. Linen often occurs in the texts together with other products, especially oils and ointments. 253 The sun temple seems to have delivered linen to Neferirkare's pyramid complex (Ne.46D), but a few texts from Raneferef's temple archive attest that linen was sent to this king's funerary cult from the residence and its treasury and from the pyramid complex ofMenkaure (Nf.12A, Nf.13A, Nf.14C, Nf.67 A). This difference in linen supplier, which is apparent in the two kings' temple archives, might reflect the direct route ofthese offerings to the latter pyramid complex, which did not have an operating sun temple.254 It is interesting that a direct connection between the royal funerary cults in Abusir and a 4 th Dynasty royal monument in Giza is attested here in relation to specific offerings.255 Deliveries from these earlier royal pyramid complexes, similarly to those from the divine temples, concerned only specific offerings. In some records, linen was mentioned in clear connection with festivals and festival rituals (Ne.13-14,1 ), during which it undoubtedly played a special role. At other times, linen was assigned to the temple phyles, and even explicitly to the lector priest and to cultic statues (Nf.12A, Nf.13A), most likely reflecting specific rituals performed in the pyramid complexes. 256

The expendituresfor the royalfunerary cuits Similarly to the income, also the expenditures of the pyramid complexes were carefully recorded both in accounting tables and short records. The delivered commodities were intended above all for the funerary cult of the deceased kings and were used in daily offerings as well as in cultic rituals during festivals. An overview of the offerings, including "offerings ofRe" (f:itpw R') and "provision of Re" (çffj R'), is partly preserved in one text from Neferirkare's temple archive (Ne.58F), with no further explanation of the occasion or the purpose; it included above all bread but also herbs and flowers. 257 The reference to Re might indicate an association with offerings in the king's sun temple; no direct reference to the expenditures for offerings for the king's funerary cult is preserved in the texts.

252. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp 341-367; P POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p.401-403; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy , pp. 274-281. 253. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 278-281. 254. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 301. 255. The Abusir texts mention the monuments of Snofru, Menkaure and Userkaf see H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 302. 256. H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in P. Marikovâ-Vlckovâ, J. Mynâfovâ & M. Tomâsek ( dir. ), My Things Changed Things; F. COPPENS & H. VYMAZALOVA, in L. Bares, F. Coppens & K. Smolârikovâ (dir.), Social and Religious Development; H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in H. Beinlich (dir.), 9. Âgyptologische Tempeltagung. 257. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, pp. 412-415.

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Records ofthe distribution ofrations to the temple personnel are more frequent. Regular food rations were included in formal accounting tables, giving the list of the cult attendants along with their daily shares of specified products. These texts refer above all to the members of the phyle section in service and concern the rations given to these attendants as their daily meal.258 The attendants are sometimes listed under their names (e.g. Nf.66B) but other times under their professions or their functions within the pyramid complex (e.g. Ne.54D, Nf.49-50A). Their daily shares could vary considerably; for instance, shares ranging from 2 to 30 pieces of bread appear in one and the same record (Nf.66B), while 2-35 unknown products can be found in another text (Nf.71E). Such large differences in shares undoubtedly re:flect the difference in status of the recipients and their role in the funerary cult. Two larger fragments of tables of regular rations from Raneferef's temple archive cover the period of a half-month (15 days) instead of the expected onemonth period (Nf.49-50A, Nf.54-55A).259 It cannot be excluded that these documents re:flect some specific features of the administrative routine of Raneferef' s pyramid complex, either in its organization or in the preference ( or availability) of narrower papyrus scrolls unsuitable for whole-month records. 260 Overviews of grain spending are preserved as well among the documents from both kings' temple archives.2 61 Grain spending was often noted down side by side with an account of grain delivery. Such texts probably re:flect the administrative routine in the temples; an inspection of grain was necessary each time the grain storerooms were open, resulting in such brief but overall records. 262 The use of grain was not limited to the regular personnel of the pyramid complexes. Sorne texts contain evidence that grain was assigned to animals, including 2 + 1/4 l:iCJJt for nine pieces of small cattle and 1/2 + l/4 l:,q3t for the poultry, which were taken from the wheat delivered from the granary to Neferirkare's pyramid complex (Ne.4lc2). 263 This indicates that the animals were not slaughtered immediately after their delivery but were kept for some time near the pyramid complexes, perhaps within suitable facilities ofthe settlement, which was presumably located between the pyramid complexes (see above). Another section of the text shows another way of spending grain, namely 3 l:,q3t for the barque and 2 l:,q3t for divine offering (Ne.4lcl). 264 No indications conceming the occasion, regularity or precise conditions are given in these records.

258. H. VYMAZALOVA, "Ration System", in J. C. Moreno Garcia & W. Wendrich (dir.), UCLA Encyclopedia of Egyptology, 2016, p. 3 [http://digita12.1ibrary.ucla.edu/viewitem. do?ark.=21198/zz002k7jnt]. 259. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, pp. 311-314. 260. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 315. 261. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, pp. 315-323. 262. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 316. 263. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, pp. 329-331; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 317. 264. P. POSENER-KRIÉGER, Archives I, pp. 327-328; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 316.

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The personnel of the pyramid complexes received a certain share of grain besides their regular rations ofbread and beer;265 this grain might be interpreted as their wages.266 Sometimes, grain was distributed along with bread and beer (Ne.97Cl-2, Nf.82K); more often, it occurs separately in short records, which consisted ofa heading with a date (usually not preserved), a list of individuals and their assigned shares of grain. The individual shares vary considerably, undoubtedly depending on the occasion and frequency ofgrain distribution, and the status of the recipients. 267 It is thus possible to find 9 + 1/2 /:iqJt of grain given to one individual on an epagomenal day (i.e. perhaps during a feast) (Ne.14A3), while a very small quantity of 1 /:iqJt or even less than that was given at other times (Ne.4lcl, Nf.62-63Ag, Nf.81J). The most frequently mentioned shares ranged between 1 and 4 /:iq3t, but 5 and 8 /:iqJt seem to have been common as well. Larger shares exceeding 10 /:iq3t are not so common (Nf.66Ab) and, for instance, a share of30 /:iq3t is attested only once in the preserved texts, but its recipient is not preserved on the papyrus fragment (Nf.82K). 268 The grain accounts sometime contain not only the list of the assigned shares but also information on the quantity of grain that was available in the storeroom before the respective distribution (Ne.41cl) or that remained there after it (Nf.6263Ag) (fig. 15). This is another indication ofvery careful control of grain in the pyramid complexes. Meat and fowl sometimes occur under their general terms (jwf and 3pd) in the tables of distribution of rations. Besides, however, records of meat distribution can be found in short texts, which seem to refer to one-off events.269 Meat portions were part of the reversion of offerings (wçjb n /:im-np-//1) as mentioned in one of the texts (Ne.45A). In addition, other texts connect the meat portions and their distribution with the pure offering (w 'bwt) and the offering in the broad hall(/// jmy-ws&t) (Ne.94-96Aa, Nf.65B). Nevertheless, it is not clear whether meat was distributed as a part of the daily rations of the cult attendants or only on the occasion of festivals when animals were slaughtered. The portions are usually small, 1-2 pieces of meat, sometimes with specification of each portion (e.g. cutlets, flank, loins, beef foreleg or beefhind thigh, etc.). This implies that the distribution followed a slaughter of one animal, but the listed portions in the preserved texts include only some ofits meat cuts, indicating that some parts of the slaughtered animal were distributed to the personnel, while others must have been utilized for another purpose.no One nicely preserved list of meat portions for the cult attendants (Ne. 94-96Aa) shows that the members of the temple personnel received their meat portions from the pure offering (w 'bwt); the meat portions are not specified in the text, only 265. P. POSENER-KRrÉGER, Archives I, p. 339; P. POSENER-KRrÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 308; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 319-323 266. H. VYMAZALOVA, in J. C. Moreno Garcia & W. Wendrich (clir.), UCLA Eneyclopedia of Egyptology, p. 5. 267. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 323. 268. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 323. 269. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 323-330. 270. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 329.

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numbers have survived. The shares di:ffered according to the status, including 10 pieces for both the inspector of the priests (shrJ hmw-nJr) and the under-supervisor of the priest (jmy-bt hmw-n!_r), while the lector priest (bry-hbt) obtained only 2 pieces. The w 'b-priest and the bntyw-s were given 20 pieces each, but there is no information on the number ofindividual members ofthese two groups ofemployees. Besicles, also the porter who brought the meat (JJ} jwf) was given 2 pieces of the meat, and the total of 64 portions is written at the end of the record.271 Besicles the meat shares for the personnel of the pyramid complexes, the texts from Neferirkare's temple archive list also meat shares for other individuals, who are recorded under their names and titles but without their relation to the royal cults (e.g. Ne.65, Ne.46B, Ne.45A). For instance, the royal mother (mwt nswt) Khentkaus is mentioned in the first place in these lists besicles palace attendants (pr- '3), inspectors of scribes (shrJ zsw) as well as priests andbntyw-s. 272 These lists might include the royal cult attendants but also deceased officials whose own funerary cult was connected with the king's cult.273 lt is hardly possible to determine whether a name in the list refers to a living or deceased individual, but the titles and the occurrence of the names of several particular individuals along with the date of the texts make the latter suggestion highly likely. 274 Numerous papyrus fragments show the remains of the records oflinen distribution, either to individual temple attendants or to the phyles and their sections.275 Packages of various types and sizes of linen could be ascribed to one section of one phyle (Nf.16A), or to each of the temple phyle sections in the same quantity (Nf.llA, Nf.llB, Nf.12A, Nf.13A). The latter records, which are known from

Fïgure 15- Grain account Ne.41cl contains information on the quantity of grain that was available in the storeroom followed by a List of grain distribution (a.fier P. PosENERKruÉGER & J.-L. DE CENrvAL, Abu Sir Papyri, pl. XLI).

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271. P. PüSENER-KRrÉGER, Archives I, pp. 322-323; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 324. 272. P. PosENER-KRrÉGER, Archives I, pp. 316-319, 320-321, 315-316. 273. P. PosENER-KRrÉGER, in E. Lipinski (dir.), State and Temple Economy, p. 148. 274. See also the discussion in H. VYMAZALOVA, Administration and E conomy, pp. 325-33 O. 275. P. PosENER-KRrÉGER, Archives I, pp. 341-367; P. PüSENER-KRrÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 401-403; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 330-336.

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Raneferef's temple archive, have the form of neat tables and are related to the festivals ofThoth and w3g.276 For each of the phyle sections, one representative is mentioned in the texts, and a portion ofthis linen was apparently intended for the rituals on statues and for the lector priest, perhaps during festive rituals.277 The heading of one of the texts (Nf 12A) mentions the scribe of the treasury (zs pr-!;d) Tjeneni and the inspector of the custodians of property (sf;g jryw-bt) Khenty o:fficials who might have been responsible for the transaction on the part of the sender and possibly even recorded the text.278 It is not clear from the texts how often such linen distribution occurred and whether the texts concem the process of the distribution or rather reflect the prescribed pattern defined by the residence for each of the pyranùd complexes. Pieces or rolls of linen were also distributed to individuals in the pyranùd complexes, perhaps forming part of the personnel's salary. The shares attested in the preserved texts include 3-6 pieces of ssp-cloth for each individual and 12 pieces for the under-supervisor in one docUlllent (Ne.53A), whereas 1-2 rolls of linen were assigned to individuals in other texts (Nf 17A) and up to 4 rolls are attested as a share (Nf.86D).

Food consumption overviews of the pyramid complexes inAhusir It is particularly useful to study conslllllption overviews, which list the totals of the monthly deli very and the monthly spending of the pyramid complexes. 279 The docUlllents are, however, very fragmentary and do not provide enough explanations conceming the preserved nlllllbers, which makes the estimation of a pyramid complex conslllllption rather di:fficult. According to one docUlllent, between 3,000 and 4,200 pieces ofbread and beer could be delivered to Neferirkare's pyramid complex in one mon th (Ne.48A).280 Sinùlarly, about 3,300 pieces are recorded as a monthly delivery to Raneferef's pyranùd complex (Nf.64A).281 The text mentions neither the occasion nor the frequency ofthese deliveries, and it is not certain whether these were the totals for only one supplier, for the entire income of the pyranùd complexes, or for a specific part of the offerings.282

276. P. POSENER-KRIÉGER, in Àfzypten. Dauer und Wandel. See also H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, pp. 331-334; H. VYMAZALOVA, "Sorne remarks on the w3g -festival in the papyrus archive of Raneferef', in H. Vymazalova & M. Barta ( dir. ), Chronology and Archaeology in Ancient Egypt (The Thirrl Millennium B. C.), Prague, 2008, pp. 137-143. 277. For details, see also H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in P. Mai'ikova-Vlckova, J. M ynafova & M. Tomasek (dir.), My Things ChangedThings, p. 69; H. VYMAZALOVA & F. COPPENS, in H. Beinlich (dir.), 9. Àfzyptologische Tempeltagung, pp. 371, 372. 278. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 336. 279. P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pp. 393-394; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 281-292. 280. P. POSENER-KruÉGER, Archives I, pp. 295-298; H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 282. 281. P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, p. 287. 282. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 285, 291-292.

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Other records show overviews of consumption totals assigned to the pyramid temple attendants, which inform us about the total spending of the royal funerary cults. One document from Neferirkare's temple archive (Ne.94-96A) contains several sections of text attributed to both the income and the outcome of the complex during one or perhaps two months of the prt-season.283 Sorne of the sections are designated as the "share of a month" (brt 3bd), while in others, the spent quantity is given side by side with what remains in the storerooms. Another record from Raneferef's temple archive contains the heading "share of the sJ-phyle, wr-section" (brt z3 sf wr), followed by a list of its members and their corresponding total shares in the rations ofbread and beer (Nf68A; fig. 16). The other side of the same papyrus fragment (Nf.68B) contains another such record, where the provenance of the products is specified as "from the temple of Ptah" (m f:rwt Pt!;), and the total of 526 pieces of probably bread and beer were assigned to each listed individual, whereas a smaller share was given to the lector priest and the person responsible for offering in the wsbt-court. The total of the record is written at the end, but it does not correspond to the sum of the given shares.284 None ofthese texts is fully preserved, which makes it impossible to determine its purpose, character and the period it covered, and whether "ordinary" or "extra" shares are concerned. Sorne of the extant records fromRaneferef's temple archive relate to the share of a phyle section and they indicate that consumption sums were calculated for periods of 15 days, i.e. half-month (Nf67B, Nf51A).2 85 Despite the interesting numbers recorded in the consumption overviews from both kings' temple archives, it is hardly possible to obtain a clearer idea about the entire volume of the economy of the pyramid complexes. The preserved documents are fragmentary and do not reveal the purpose of the texts, the period which they cover, and often even the types of the products concerned. For instance, one document (Nf51A) refers to the monthly consumption of one phyle section as 780 pieces; however, the products are not specified, the record is only given for every other day of the month, and the number of the members of the phyle section is not included either.286 Such partial information prevents us from fülly understanding these records and interpreting them correctly. Nevertheless, we presume that the total consumption of a pyramid complex depended on the scale of the funerary cult, the number ofthe cult attendants as well as the number of the funerary cults of other individuals who were, as a privilege, connected to the cult of their king. 287 Thus, considering the above-mentioned difference in the number of participants of Neferirkare's and Raneferef's funerary cults, the total consumption is presumed to have been higher in the former king's pyramid complex.

283. Accord.ing to the partly preserved head.ing, these records can be dated to the year ofthe fust cattle count, most likely referring to the reign ofTeti see P PoSENER-KRIÉGER, Archives II, pp. 485-491; for full translation, see P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, pp. 406-409; a discussion also in H. VYMAZALOVA, Administration andEconomy, pp. 282-284. 284. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, pp. 287-288. 285. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, p. 288-291. 286. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, pp. 289-292. 287. H. VYMAZALOVA,Administration andEconomy, p. 292.

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THE ROYAL FUNERARY CULTS AT ABUSIR

As shown on the previous pages, the various types of documents found in the pyramid complexes in Abusir contain a large quantity of specific information, which in a quite unparalleled way complement archaeological sources. They thus consti tute a major source for our understanding of royal funerary cults, the operation of the pyramid complexes but also the economy of the Old Kingdom state. As mentioned above, however, the Abusir papyrus archives constitute a very small part of all the texts that were recorded in the royal monuments during the long period of the duration of the royal funerary cults. In addition, the texts that have survived until the present day are very fragmentary and never provide complete information. We must, therefore, always keep in mind that the remarkable details of the daily operation of the pyramid complexes, as recorded in the preserved documents, often lack the wider context, which would help us to understand them fully. The documents found in the two kings' and the queen's pyramid complexes as well as the small fragments from the tomb Lepsius no. XXV contain similar types of documents. These comprise rosters of duties, inventory lists, accounting records, etc., providing insight into the daily routine of the attendants of the pyramid complexes in Abusir. Sorne types of these records, including for instance inventory lists or short accom1ts of grain, have survived in the archives of the different monuments, whereas other texts are preserved only in one of the archives; for instance, the rosters of priestly duties or the accounting tables ofmonthly temple revenues have only survived in Neferirkare's temple archive, while attendance tables are attested only among the texts from Raneferef's temple archive. Despite the general correspondence between the contents and form, a closer study of the preserved papyrus fragments reveals that there are hardly any direct parallels between texts from the different monuments. This is especially apparent in the case of accounting documents, which provide a great deal of detailed information on the administrative routine of the royal funerary cults, but it is rather difficult to compare the daily economic conditions of the individual pyramid complexes.288 The specific differences between the texts from the individual pyramid complexes raise the question of whether or not the royal cults operated identically and whether the scribes followed exactly the same administrative routine. As mentioned above, each pyramid complex had its personnel and the number of the attendants might have differed, probably reflecting the importance of each monument and the associated royal funerary cult, as well as, possibly, the development of each monument over time. In accounting records, the monthly accounting tables of income are preserved in Neferirkare's temple archive while the half-month tables of rations survived in Raneferef's temple archive. The extant evidence gives no indication as to whether this difference reflected a difference in contents, the general preference of the scribes in each monument,

288. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 337.

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Figure 16-Document Nf.68A bearing a list of the members of the wr-section of the st-phyle ofRaneferef's pyramid complex and their total shares in the rations ofbread and beer (after P. PosENER-KruÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, Raneferef, pl. LXVIII; Archive of the Czech Institute ofEgyptology, photo M. Zemina).

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a difference in administrative routine in each pyramid complex or it is a mere coincidence of preservation. 289 The Abusir papyrus archives show that the individual pyramid complexes were administratively rather independent, having each its own bno,w-s-attendants. Only the bm-nJr-priests, the w 'b-priests as well as the lector priests could be active in more than one monument at a time and they usually held many other positions in the state administration at the same time.2 90 The same independence can be presumed for the economic side of the cult as each monument must have had a predefined income sufficient to sustain the cults and its attendants. At the same time, however, the extant documents show that the royal funerary cults were economically interconnected. The connection is attested between the pyramid complexes in Abusir as well as between Abusir and royal monuments in the other parts of the Memphite necropolis, including Djed Snofru or Menkaure's pyramid complex. The archives attest lively contacts between royal monuments, sending various products to one another on an irregular basis perhaps as offerings with specific symbolism. 291 Besides, and more importantly, theAbusirdocuments show a direct economic link between the royal funerary cults and the major economic institutions of the state, including the residence, the treasury, the granary, etc. The ruling king thus maintained control over the funerary cults of bis predecessors, having the possibility of administrative and economic alterations according to bis own political intentions. Officials with positions in royal funerary cults were rewarded with additional income and perhaps also appreciable prestige.292 The state of preservation of the Abusir papyrus archives makes it clear that the preserved texts do not provide a complete picture concerning the royal funerary cults. A slightly fuller picture can, nevertheless, be obtained when all the interesting details attested in the documents are complemented by additional information found in archaeological evidence. For instance,jar dockets discovered in Raneferef's funerary temple imply that meat and fat were sent to this pyramid complex from the slaughterhouse of Sahure's palace,293 but the name ofthis supplier does not occur in the preserved fragments of the king's temple archive. Besides the pyramid complex attendants, also funerary cults of other individuals seem to have been attached to the pyramid complexes of the kings. Neferirkare's temple archive clearly shows a connection to the cult of Queen Khentkaus II because the rosters of priestly duties from the king's temple archive mention some activities in relation to ber cult on a daily basis. There are, however, not enough details to assess whether the queen's entire cult was performed by the king's priests and supplied by the king's complex, or this connection was only associated with a specific ritual only. Apart from the queen, also other members of the royal family and some privileged officials are presumed to have been connected to royal cults. Little is attested in theAbusir archives concerning such connections except for several documents preserved in Neferirkare's temple archive, 289. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 337-338. 290. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 338. 291. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 338. 292. H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, p. 338. 293. M. VERNER et al., Pyramid Comple.x ofRaneferef, pp. 285-287.

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which were discussed above and may have included references to offerings sent to other funerary cuits, but this interpretation is not entirely clear. In addition to these texts, also evidence from a number of non-royal tombs shows economic connections to royal pyramid complexes, comprising above all scenes of funerary domains that often include the domains of kings. 294 These scenes indicate that a share of offerings was assigned to the cuit of the respective non-royal individual, but no details are known about the composition, quantity and path of these offerings. They could have been delivered to these tombs from the funerary domains, through the residence or from the kings' complexes. 295 The monuments within the same necropolis might have been connected by pathways; the space between the tombs in Abusir has, however, not been excavated. Moreover, also some titles show a connection to royal cuits within the royal family. Sorne women of the late Slh and 61h Dynasties bore specific titles that associated them with a pyramid complex ofa king, namely z3tnswtnt + name ofaking's pyramid complex; it has been suggested that these titles indicated an economic connection.296 They are attested for royal women in the late Slh and early 6th Dynasties.297 The earliest attested title ofthis kind was held by Sheretnebty, whose tomb was found in Abusir South in 2012. 298 The title ofthis princess shows that she was associated with the pyramid complex of King Nyuserre, who was most likely her father, whom she outlived. 299 Her tomb can probably be dated to the reign of King Djedkare, i.e. to the period to which most of the Abusir archives date. Our understanding ofthe Abusir necropolis and the connection between tombs and individual funerary cuits is fascinating but highly incomplete at the current state of research. Despite this fact, however, the Abusir necropolis has revealed unique information about the daily operation of the royal funerary monuments at the time of the Old Kingdom. This article has aimed to capture the wide range of aspects of the royal funerary cuits that can be studied from the extant documents of the Abusir papyrus archives. Even more has yet to be discussed and analysed. The publication of the archaeology and architecture of the pyramid complexes and of the preserved

294. H. JACQUET-GoRDON, Les noms des domaines funéraires sous l'Ancien Empire égyptien (Bc:IE 34), Cairo, 1962, pp. 201-455; see also H. VYMAZALOVA, Administration and Economy, pp. 205-218; M. I. KHALED, "The donation of royal funerary demains in the Old Kingdom", in R. Landgrâfovâ & J. Mynâfovâ (dir.), Rich and Great. Studies in Honour of Anthony J Spalinger on the Occasion ofhis 7()'h Feast ofTho th, Prague, 2016, pp. 169-185. 295. H. VYMAZAL0VA,Administration andEconomy, pp. 212-218. 296. J. MALEK, "Princess Inti, the companion of Horus", JSSEA 10/3, 1980, pp. 238-239. 297. H. VYMAZALOVA & V. DUL!KOVA, ArOr 82/1, 2014, pp. 9-10. 298. H. VYMAZALOVA & V. DUL!KovA, ArOr 80/3, 2012; H. VYMAZALOVA & V DUL!KOVA, ArOr 82/1, 2014; H. VYMAZALOVA & G. PIEKE, in M. Bârta, F. Coppens & J. Krejci (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2015, pp. 451-466; H. VYMAZALOVA & K. ARIAS KYTNAROVA, "The development of tomb AS 68c in Abusir South: burial place of the king's daughter Sheretnebty and her family", in M. Bârta, F. Coppens & J. Krejcl (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2015, Prague, pp. 435-450. 299. For the basic information on the tomb and its date, see H. VYMAZALOVA & V. DUL!KOVA, ArOr 80/3, 2012; H. VYMAZALOVA & K. ARLAS KYTNROVA, in M. Bârta, F. Coppens & J. Krejcl (dir.), Abusir and Saqqara in the Year 2015, pp. 446-448; for the title, see above ail H. VYMAZALOVA & V. DUL!KOVA, ArOr 82/1, 2014.

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papyrus fragments is actually only the :first step in a study that will and should continue in future. Many details revealed by the papyrus archives and archaeological evidence still require doser analysis, confrontation and comparison. At the same time, archaeological exploration will hopefully continue in Abusir, both in its central part, and in Abusir South, with tombs of officials and priests. Besides tombs themselves, uncovering routes within the cemetery can provide numerous indications about the funerary cults. It is of particular interest to explore especially the area around and between the pyramid complexes ofNeferirkare, Khentkaus II and Raneferef, where a brief surface survey300 has indicated the existence of mud-brick structures most likely associated in their function with the royal cults. 301 This area, not fully excavated yet, thus has great potential for future study, as it would most likely provide significant evidence for further discussions of the Abusir papyrus archive in the context of the necropolis. In addition, many features of the Abusir necropolis are still unexplored, including the course of the ancient water canals, access routes, pyramid towns, etc. These are particularly important for understanding the communication of the cemetery with the "outside" world. With other Old Kingdom archives becoming available to scholars in this volume and other partial studies,302 it has been made possible to compare and discuss, besides the Abusir necropolis itself, also the general scribal routine, administrative organization and economic conditions in relation to various parts of the country, centres, projects and contexts. The legacy of P. Posener-Kriéger, so connected with the Abusir papyrus archives, thus lives on in the future study of Old Kingdom papyri.

Acknowledgements I would like to thank Pierre Tallet for his efficient organization of the thoughtprovoking workshop on the Old Kingdom archives in Paris in 2015. My sincerest thanks also go to Miroslav Verner for his support, inspiration, and the many long discussions on the subj ect of the Abusir papyrus archives. The article was written within the Programme for the Development ofFields of Study at Charles University, no. Q 11: Complexity and Resilience: Ancient Egyptian Civilisation in Multidisciplinary and Multicultural Perspective.

300. M. VERNER, "Excavations atAbusir, Season 1980/81'', ZÀS 109, 1982. 301. P. POSENER-KRIÉGER, Archives II, p. 517; M. VERNER, "Pyramid towns of Abusir", SAK 41, 2012, p. 408. 302. Recently especially, P. TALLET, Les papyrus de la mer Rouge I.

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Nouvelle traduction des décrets royaux du temple funéraire de Rêneferef AURORE CIAVATTI (Sorbonne Université Lettres)

Sources essentielles témoignant del' organisation administrative et économique des temples funéraires royaux à l'Ancien Empire, les archives d' Abousir ont d'ores et déjà fait l'objet de nombreuses publications détaillées 1 • Sous la dénomination d' « archives d' Abousir » sont rassemblés trois lots de papyrus distincts, découverts dans les temples funéraires de Neferirkarê-Kakaï, Rêneferef et Khentkaous II, à Abousir. Datant pour la grande majorité d'entre elles de la fin de la V dynastie, ces archives rassemblent différentes catégories de documents administratifs, telles que des listes de personnel, des inventaires de mobilier cultuel, diverses comptabilités et des décrets royaux. Bien que ces trois lots aient leurs propres spécificités et proviennent de contextes archéologiques distincts, leur nature comme leur contemporanéité en font néanmoins un groupe d'archives administratives cohérent dont le rapprochement permet d'apporter de nouvelles observations. Ainsi, c'est en reconsidérant ensemble les différents fragments de décrets royaux provenant des temples de Neferirkarê-Kakaï et de Rêneferef qu'il 1.

Les trois lots les composant ont été publiés dans P. POSENER-KRrÉGER & J.-L. DE CÉNIVAL, The Abusir Papyri (HPBM 5), Londres, 1968 ; P. POSENER-KRrÉGER, Les archives du temple funéraire de Néferirkarê-Kakai (les papyrus d'Abousù) (BdE 65), Le Caire, 1976 ; P. POSENER-KRIÉGER, « Fragments de papyrus», dans M. Verner, The Pyramidal Complex ofKhentkaus (Abusir III), Prague, 1995, p. 133-142; P. POSENER-KRrÉGER, M. VERNER& H. VYMOZALOVA, The pyramid Complex of Raneferef The Papyrus Archive (Abusir X), Prague, 2006. Plusieurs aspects particuliers de ces archives ont par ailleurs été développés dans de nombreux articles, qu'il nous est impossible d'énumérer ici. Se référer aux travaux fondateurs de P. Posener-Kriéger (cf. J. YOYOTIE, « Bibliographie de Paule PosenerKriéger », RdE 48, 1997, p. 11-14) et aux publications essentielles de H. Vymazalovâ (cf. par exemple, récemment, H. VYMAZALOVA, « Feasts in Written Evidence from the 5th Dynasty Royal Necropolis ofAbusir », dans R. Landgrâfovâ & J. Mynafovâ (dir.), Rich and Great. Studies in Honour of Anthony J Spalinger on the occasion of his 70th feast of Thot, Prague, 2016, p. 331-340, avec bibliographie de l'auteur).

Les archives administratives de l'Ancien Empire, sous la direction de Philippe Collombert et Pierre Tallet, 2021-p. 55-67.

56

AURORE C!AVATTI

nous a été possible de reconstituer l'intégralité du contenu des décrets provenant du temple funéraire de Rêneferef2.

LES DÉCRETS ROYAUX DES ARCHIVES D'ABOUSIR

P. Posener-Kriéger a pu détem1iner que tous les fragments de décrets royaux provenant des archives du temple funéraire de Rêneferef faisaient partie initialement d'un même rouleau composé artificiellement de plusieurs décrets accolés les uns à la suite des autres 3• Ces décrets ont tous le même objet et datent tous du règne de Djedkarê-Isesi ; ces papyrus étaient donc classés par date et par type et rangés en rouleaux au sein des archives du temple4 • La nature de ces documents est systématiquement spécifiée par la mention ..:.

71

72

PHILIPPE COLLOMBERT

L'encre rouge est employée ici pour différencier deux listes de personnel (voir infra) et pour noter les données calendériques liées à la délivrance des produits, à savoir« besoin quotidien» (br.t-hrw, deux fois),« [besoin quotidien] de chaque jour » ([br.t-hrw] n(y.)t r' nb), « (la fête du) mois » (]bd), « (la fète du) demimois » (smd.t) et« chaque décade» (tp sw 10), ainsi que pour une date spécifique. Cet usage du rouge, s'il est attesté ailleurs dans les papyrus d' Abousir, n'est cependant pas commun8• Surplombant le tableau, la date mentionne « l'année d'après la 4e fois (du décompte), 2e mois de la saison Peret», suivi de traces que je n'arrive pas à interpréter, si ce n'est la présence d'un chiffre (voir facsimilé ; fragment B). Il est notoirement difficile d'attribuer ces années de règne sans nom de pharaon à un roi spécifique dans les papyrus d'Abousir9 • Dans le reste du corpus, les mentions qui se rapprochent de notre date sont« l'année de la4e fois ( du décompte), 1er mois de la saison Shemou, dernier jour » 10 et« l'année d'après la 4e fois (du décompte), 1er mois de la saison Peret » 11 et aussi probablement le « 2e mois de la saison Peret » 12 • Paule Posener-Kriéger propose de les attribuer au règne d'Ounas, tout en n'excluant pas une datation sous Isési. Si notre papyrus devait être contemporain de ces papyrus (mais rien ne permet de l'affirmer), il pourrait donc se situer chronologiquement juste après Ne.50-52. On trouve encore dans les papyrus de Rêneferef des mentions de« l'année de la 4e fois (du décompte) » 13 et de« l 'année d'après la 4e fois (du décompte) » 14 , attribuées par Paule Posener-Kriéger au règne de Isési, sans certitude cependant 15.

Les entrées : On peut distinguer actuellement sept entrées plus ou moins bien conservées.

Première entrée : « [. ..] » La première colonne à droite, seulement en partie conservée, porte un , , suivi d'une trace qui pourrait correspondre au signe 6 . On peut donc sans trop de

8. Voir P POSENER-KRIÉGER & l-L. DE CENIVAL, Abu Sir Papyri, p. XVIII. 9. Voir P. POSENER-KRIÉGER, Archives, p. 483-491. 10. Ne.11. Dans la suite de l'article, l'abréviation Ne désigne les papyrus provenant du temple funéraire de N éferirkarê-Kakaï et l'abréviation Nf ceux qui ont été retrouvés dans le temple funéraire de Rêneferef. 11. Ne.50. 12. Ne.52. 13. Nf. 76B et peut-être Nf. lA. 14. Nf.69AetNf.76C. 15. P. POSENER-KRIÉGER, M. VERNER & H. VYMAZALOVA, The Pyramid Complex of Raneferef The Papyrus Archive (Abusir X), Prague, 2006, p 333. Voir infra sur l'emplacement de cette date.

UNE PAGE DES « PAPYRUS D' ABOUS!R )>

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risque d'erreur restituer ici le terme ds, «cruche». C'est le même terme qui est mentionné dans la colonne terminale de l'entrée suivante (voir infra). On aurait donc ici aussi la dernière colonne d'une entrée relative à un lieu de provenance (?) de denrées. De fait, la colonne suivante est relative au pain-bJJ, qui est aussi la première colonne de la troisième et quatrième entrée, et qui est souvent le premier produit comptabilisé dans les archives d' Abousir. Le fait que les cases de cette colonne ne comportent que peu de chiffres semble indiquer qu'il s'agissait de produits versés seulement en certaines occasions, probablement lors des « fêtes » de décade (3 cruches le jour 20) et de demi-mois (3 cruches le jour 15)16, et aussi à d'autres occasions qui nous échappent (3 cruches aux jours 24 et 26).

Deuxième entrée : «[. ..}besoin quotidien» Le titre est malheureusement perdu, mais on pourrait supposer que les denrées mentionnées dessous provenaient du temple solaire Setibrê. Cette provenance est en effet souvent mentionnée juste devant les produits en provenance de la Résidence (bnw) dans les comptabilités d'Abousir, et qlù est justement l'entrée suivante de notre tableau (voir infra). Quelques traces d'écriture noire au-dessus de la première ligne rouge, juste avant la liste des produits, me restent inintelligibles. Les produits mentionnés et leur quantité sont les suivants : pain-bJ;17 (quantité 2), pain-bJ.t18 (quantité 2), [ ... ]?(quantité 1), pain-pzn 19 (quantité 1), liquidez/ t20 ( quantité 1) et cruche-ds (?) (quantité 1521 ).

Troisième entrée : « Ce qui est apporté de la Résidence » Cette entrée énumère les produits en distinguant deux cas : ceux qui font partie de la livraison quotidienne, et ceux qui sont livrés lors d'occasions

16. Voir le parallèle de la troisième entrée infra. 17. Sur ces pains, voir C. SCHWECHLER, Les noms des pains en Égypte ancienne. Étude lexicologique (SAK Beiheft 22), Hambourg, 2020, p. 79-87. 18. Sur ces pains, voir C. SCHWECHLER, Les noms des pains, p. 87-88. 19. Sur ces pains, voir C. SCHWECHLER, Les noms des pains, p. 45-63. 20. Wb III, 443, 1 ; sur ce produit, voir P. POSENER-KRIÉGER, Archives, p. 241 et 680, qui le désigne simplement comme un « liquide » ; R. HANNIG, À°gyptisches Worterbuch I. Altes Reich und Erste Zwischenzeit (Kulturgeschichte der Antiken Welt 98 Hannig-Lexica 4), Mayence , 2003, p. 1115 y voit une graphie de sfl, « huile », ainsi que B. KOURA, Die « 7-Heiligen Ôle » und andere Ôl- und Fettnamen (Aegyptiaca Monasteriensia 2), Aachen, 1999, p. 178. L'unique graphie IERRE TALLBT

C6

C8

(22

Figure 10 - Fragments du papyrus C (photographies G. Pollin / relevés P. Tallet).

LES PAPYRUS DE CHÉOPS DÉCOUVERTS AU OUADI EL-JARF

161

1. 2. 3.

4. 1

2 3 4 [. . .}&[wsJ m rf,3[g3Jwj [. . .} l;n ' t n stp-s3 [. . .} bws m rf,3rf,3wj [. . .} [. . .} l;r ? [. . .}f? m 'nrf,tj

1 2 [ •.• ] const[ruire] dans le/ en tant que double-cijacija [ .•. ](a) avec du pain pour l'Élite (b) 3 [ •.• ]construire dans le double-cijacija 4 [ •.• ] en train de[ ... ] depuis tL~ 1.:~S\~ ~= J ¼171•1:,~:\18 1-\;:m :1111dv.',.2 ll ·, '.c•

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( ... ) btwt r pr jmy-r3 Sm'[ ... ] « ( ... )les boiseries auprès de la maison ( du) directeur de Haute Égypte[ ... ]».

Le terme btwt peut désigner plus précisément les « colonnes » à l'Ancien Empire 130. Dans un deuxième fragment provenant d'une seconde lettre ( dans P. Berlin 23211 recto, inédit) il est question de personnel :

[... ]~,f.h~~~ [FIN DE COLONNE] [ ... ] mr(w)tjmy-r3 Sm ' wnt [FIN DE COLONNE]

« [ ... ] les employés (du?) directeur de Haute Égypte que ... [FIN DE COLONNE] ». 128. D'après P. SMITHER,JEA 28, 1942, p. 19, n. 5; voir récemment S. LIPPERT,Einfohrung in die dgyptische Rechtsgeschichte, p. 28 ; R. JASNOW, dans R. Westbrook (dir.), History of Near Eastern Law, p. 106, § 2.1.4.4. Sur le rapport entre le s!Jw wrt et la /rwt wrt, cf. J. C. MORENO GARcfA, Études sur l 'administration le pouvoir et l 'idéologie en Égypte, de l'Ancien au Moyen Empire (AegLeod 4), Liège, 1997, p. 129-132. 129. A. PHILIP-STÉPHANE, Dire le droit, p. 35. 13 O. Pour un exemple où le terme i_;.twt fait référence à des éléments architecturaux, nommément des colonnes, cf. l'architrave Caire JdE 32139 = W. M. FI. PETRIE, Dendereh, pl. 10. Pour i_;.t(w)t dans un papyrus documentaire, cf. P. POSENER-KRIÉGER, Archives, p. 134, 166, 216 (doc. 2lq =P. POSENER-KRIÉGER & J.-L. DE CENfVAL, The Abu Sir Papyri (Hieratic Papyri in the British Museum 5], Londres, 1968, pl. 21 q) .

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ANDREA PILLON

Or, le vocabulaire utilisé dans ces lettres à caractère économique nous rappelle le contenu des décrets royaux de la VIIIe dynastie de Coptos, où il est question par exemple de btwt « équipement en bois, colonnes » en lien avec les sanctuaires du pays, mais aussi de recrutement de personnelrn. Il n'est pas impossible que les jmyw-r3 Sm' dont parlent ces lettres aient été des gouverneurs d ' Éléphantine, puisque certains ont porté ce titre 132 • Mais il s'agit d'une charge qui semble temporaire, liée probablement à l'organisation de missions spéciales : elle était partagée entre plusieurs hauts dignitaires dans un laps de temps peut-être brefl 33 • Les directeurs de Haute Égypte en question étaient possiblement des responsables ayant leur siège ailleurs qu'à Éléphantine, comme semble l'indiquer la lettre Str. Be+f du sous-verre P. Strasbourg 57 : il s'agit d'un témoignage unique en raison de l'identité du personnage qui y est mentionné, qui serait le vizir coptite Chémaï de la VIIIe dynastie. Le document (fig. 4 et pl. 4) a été envoyé par un notable d 'Éléphantine qui écrit à un supérieur - il se définit comme b3kjm « le serviteur ci-présent» - pour rendre compte de la remise de produits demandés. (Col. X+ 1) {. ..] b3k jm n smr w 'l)! {. . .}s s3 smr w 'l)! bw[ns (?) .. .} ( col. X +2) {. . .} b3k jm jw gr h3b. n bJl)'-' btml)' bil)' smr w 'l)! {. ..} (col. x+3) {. .. b]Jl)'- 'jmy-r3 sm' Sm3[j (?)] r wb3 Jr(w) n sp3t (?) tn mj qd.s sp r{. ..J (col. X +4) {. . .j]w gr rd.n. 0) sw br bt.f n bJl)'-' pn r dbb Jr[(w) n] sp dj.(j ?) m{. . .} (col. X+6) {. ..] n wb3 msk3 bn' Jr(w) {. ..} (col. X+7) [. ..] rd.n b3kjm msk3 [. . .}

« (Col. X+l) [ ... ]le serviteur ci-présent(= moi), à l'ami unique Kho(unes), fils de l'ami unique [..]ses (col. X+2) [ ... ] le serviteur ci-présent(= moi). Ainsi le comte, scelleur du roi, ami unique [N... ] a envoyé134 [ •.• ] le comte, directeur de Haute Égypte Chéma(ï) pour récupérer l'ocre rouge pour/de ce 135 domaine entièrement une fois (?) [... ] (col. X+4) [ ... ] Donc je l'ai donnée dans sa main pour ce comte pour la requête d'ocre rouge. Jamais Ge?) n 'ai donné[ ... ] (col. X+6) [ ...]pour l'obtention d'une peau avecl'ocre rouge [ ... ] (col.X+7) [ ... ] le serviteur ci-présent a donné la peau[... ] ». 131. Pour [itwt dans des décrets, cf le décretCoptos RduroiDemedjibtaoui (Caire JdE41 894) = H. GOEDICKE, Konigliche Dokumente, p. 214-225. 132. E. BROVARSKI, ZÀS 140, 2013, p. 95 (doc. 34 = Harkhouf), 99 (doc. 40 = Sabni I et doc. 65 = Sabni II fils de Pepynakht!Heqaib). 133. E. BROVARSKI, ZÀS 140, 2013, p 95-98. 134. Il est difficile de penser que le titre l:z3ty-' soit répété deux fois dans la même titulature, comme le suggère C. MANASSA, ZÀ·s 133, 2006, p. 155, n. 17, dans une note. Les marges du papyrus sont très abîmées. Il est envisageable que les phrases à la colonne x+2 ([.. .]jw gr h3b.n l:z3ty- ' [itmty bity smr w 'ty [. .. ]) et le début de la colonne x+3 ([. .. l:i]3ty- 'jmy-ry sm '[) (?)] r w[13 1r(w) n sp3t (?) tn) soient deux énoncés séparés. Il est aussi possible de comprendre les titres dans l'expression d'une filiation, avec une valeur intransitive pour h3b : « Ainsi, le comte, directeur de Haute Égypte Chémaï, fils du comte, scelleur du roi, ami unique [N... ], a écrit afin d'obtenir l'ocre rouge du/pour la province ( ?) ... ». 135. En raison du ductus des signes hiératiques, du suffixe féminin dans l'expression mj qds, et de la ctifficulté de justifier la présence d'une négation avant cette même locution, nous lisons ~_: là où G. MôLLER (Hieratische Papyrus, pl. IV) transcrit~---

LES ARCHIVES ADMINISTRATIVES DE LA VILLE D'ÉLÉPHANTINE AU Ill'- MILLÉNAIRE

Str. B e+f Sous-verre P. Strasbour g 57

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nature dans d'autres fragments, concernant notamment l' encadrement de portes ou de fenêtres, c'est-à-dire le 3 « battant ». Le signe peut être lu sur des fragments minuscules qui ne permettent pas de reconstituer le contexte, mais un feuillet dans P. Berlin 10523 donne plus de précisions : il s'agit d'une liste comptable dont restent deux lignes, avec les quantités respectives pour deux produits d'un type que nous lisons, à titre d'hypothèse, Bit'.:i~O 3 n qdt (?) 155 « huisserie(s) en bois de conifère (?) ». Il n'est pas exclu cependant que les éléments 3 en question soient des « couvercle(s) » 156 • La lecture de r:: t et ht par le terme qdt « conifère, cyprès », qui est attesté notamment à partir du Nouvel Empire, est discutable en raison de la forme inédite du signe hiératique pour (que l'on serait tenté de transcrire 7)1 57 ; mais il est possible que le ductus simplifié soit le fruit d'une ligature pour écrire d'un seul trait anguleux 158 . Pour ne pas laisser place au doute, précisons que le premier signe ne peut pas être lu ! ni Î (par ex. dans bd« argent ») car il est indubitablement identifiable à i .

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5.3 La gestion de produits alimentaires

Certains papyrus attestent l'enregistrement de produits liés à la consommation. Les aliments pouvaient être conservés dans des jarres : le type de vase globulaire ruJ':'e hbnt, qui pouvait contenir de la bière ou servir d'unité de mesure159, fait son apparition dans les comptabilités de l'île, notamment dans P. Berlin 10523 Cm 71 verso, au-dessous de la mention de personnes; c'est le même fragment qui porte au recto un chiffre (faisant référence peut-être à une année de règne) et donc la date« [An?] 29, mois 2 de Peret, jour 5 » 160. Le fragment Str. Ce verso est une liste de personnes auxquelles correspondent, pour chacune, un produit différent et une quantité (sous-verre P. Strasbourg 56)161 • Le seul produit mentionné encore lisible est une plante comestible appelée w 'f:, (mot écrit souvent l~;;;;! comme ici) qui semble correspondre au moderne « souchet » ou Cyperus esculentus : il s 'agit d'un aliment bien attesté dans la région de la première cataracte car le même terme est écrit à l'encre sur des pots

155. Sur qdt « cyprès (ou plus généralement conifère?)», cf Wb V, 79, 9-13. C'est le « pin d'Alep » selon G. CHARPENTIER, Recueil de matériaux épigraphiques relatifs à la botanique de { 'Égypte ancienne, 1981, p. 736, § 1228. Pour la présence d'objets en bois de cyprès et de cèdre à Qubbet el-Hawa, cf les analyses archéobotaniques dans E. EDEL, Felsgrdbernekropole der Qubbet el-Hawa I, p. lviii-lxxvi. 156. Sur J «couvercle», cf P. POSENER-KRIÉGER, Archives, p. 129. 157. Les signes= et '7 sont interchangeables, par exemple, pour écrire sndt «acacia». 158. Avant le chiffre, le mot est suivi par Je signe hiératique,, qu'on peut lire aussi bien° que•. 159. Wb II, 487, 13-19. 160. G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. VII. 161. G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. IX.

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trouvés dans des tombes de Qoubbet el-Hawa de la fin de l'Ancien Empire, où l'inscription signale la nature du contenu offert aux défunts162. Parmi les produits végétaux, les céréales gardent toujours une place importante dans les procédures administratives. Parmi ceu..x qui sont signalés dans des fragments comptables, on peut mentionner, à titre d'exemple, le malt bs(J) qui servait probablement à produire la bière et qui était laissé dans les tombes comme offrande (sous-verre P. Strasbourg 60 recto, opisthographe) 163 . Deux documents concernent le pain : un fragment où le nom des types de pains a disparu mais où les déterminatifs (S) illustrent la nature des produits concernés, suivis de chiffres qui indiquent les quantités (20 et 10 unités notamment) marquées en rouge (dans sous verre P. Strasbourg 53 recto); dans le second fragment, une rubrique répertorie des variétés de pains définies selon leur type de préparation et de cuisson, dont certaines sont manifestement de mauvaise qualité (sous-verre P. Strasbourg 53 verso, fig. 7). Comme on peut le constater ci-dessous, le texte est singulier.

c.J:=:)

Fïgure 7 - Fragment de comptabilité avec la mention de pains (dessin de l'auteur; photo© BNUS.

162. Sur le produit w )z (R. GERMER, Flora d es pharaonischen Âgypten (SDAIK. 14), Mayence, 1985, p. 245 et seq. ; Wb I, 289, 1-9) à Qoubbet el-Hawa, cf. E. EDEL, Qubbet el-Hawa II.l/2, p. 22; et pour les inscriptions, cf. par exemple E. EDEL, Qubbet el-Hawa II.111, pl. 92-93, 114-116, 129,157,159, 161-164. 163. Pour bs(J), cf. Wb I, 478, l 0-11, avec les notes de P. PosENER-KRIÉGER, Archives, p. 253. Plusieurs vases inscrits de Qubbet el-Hawa étaient destinés à contenir cette céréale, cf. par ex. E. EDEL, Qubbetel-HawaII,pl. 72-77 ; E. EDEL, Qubbetel-Hawa II.211, pl. 14, 76-75, 82-83, 96-99; E. EDEL, Qubbet el-Hawa Ill/1, pl. 18, 36, 55, 78.

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« Morceaux de (J]Y n) : Gâteau-s 't Cuit-ps(n) Fermenté- 'w3 Mauvais-bbsw » S'il désigne un pain spécifique, le terme 'w3 est un hapax. Le mot dérive certainement de 'w3 « être pourri, avarié »164• Ce champ sémantique, appliqué à un aliment, pourrait signifier la décomposition après cuisson, mais aussi faire référence à la méthode de préparation, ce qui nous amène à traduire par « pain fermenté » plutôt que « pourri, rance » ; de même que le terme ps(n) « cuit » désigne, en général, un type de pain défini par sa préparation plutôt que par sa condition ou son état de conservation165 • Le pain bbsw est bien connu dans la documentation de toutes les époques, de la même manière que le ps(n) et le type s 't166. Le sens de« (pain) mauvais» que nous proposons (ou« mochard» dans une vieille expression française) semble se justifier par la proximité de ce terme avec bgs qui signifie « être en mauvais état, avec défauts, mauvais »167 . Bien que ces termes puissent faire référence à des recettes et à des qualités, on peut se demander aussi si le document n'est pas plutôt une rubrique concernant des déchets de production, à l'état de bribes. Un quatrième papyrus fragmentaire (sous-verre P. Strasbourg 55 recto) est une lettre qui évoque une disposition administrative effectuée l;r- '.ty « tout de suite, immédiatement » en rapport probablement avec la production de nourriture : la partie finale du mot :-l■ qui nous intéresse n 'est pas conservée, mais la racine rtl; couvre les acceptions « boulanger », « panifier », « boulangerie » qui sont toutes attestées dès l'Ancien Empire 168 . Cet intérêt pour la production du pain n'est pas surprenant au sein d'une institution étatique de province. D'autre part, les fouilles récentes menées sur l 'île d'Éléphantine ont permis de découvrir, à l'endroit qui est identifié hypothétiquement comme étant le palais, une vaste salle (15 m sur 9,50 m) soutenue par des colonnes polygonales en bois, avec une hauteur sous plafond de plus de 3 m, ayant une fonction de cuisine, voire de boulangerie, en activité de la fin de l'Ancien Empire à

164. WbI, 172,3-5. 165. Sur le pain ps(n) (Wb I, 549, 18-21), cf. C. SCHWECHLER, Les noms des pains en Égypte ancienne. Étude lexicologique (SAK Beihefte 22), Hambourg, 2019, p. 45-54. 166. Sur le pain b_lzsw (Wb I, 472.16), cf. C. SCHWECHLER, Les noms des pains, p. 25-26. Sur le pain§'t (Wb IV, 418, 2), cf. C. SCHWECHLER, Les noms des pains, p. 104-106 (paléographie et étymologie), 109-110 (demées attestées à l'Ancien Empire). 167. Pour bgs, cf. P. POSENER-KRIÉGER, Archives, p. 99 et p. 105, u), n. 5 (= doc. 19 A) ; KoptHWb 29; Wb I, 483.4-5; FCD 85. 168. Pour «boulanger», cf. Wb II, 459, 13-14 et aussi D. JONES, Index, n° 1848. Pour «panifier», cf. Wb rr, 459, 12, et aussi J. ÜSING et al. (dir.), Denkmdler der Oase Dachla: aus dem Nachlass von Ahmed Fakhry (ArchVer 28), Mayence, 1982, pl. 56 (13). Pour « boulangerie », cf. AnLex 78.2452. Le terme rtl; (AnLex 77 .2446; FCD, p. 154) pourrait signifier aussi « fortin » mais cela est rarement attesté.

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la fin de la Première Période intennédiaire d'après l'analyse stratigraphique qui montre une épaisse accumulation de cendre 169 • Pour résumer, les archives d'Éléphantine se caractérisent par leur fonction documentaire. Les produits sont également échangés en dehors d'un contexte strictement familial, ce qui montre la complexité économique de la localité, complexité qui est elle-même le propre d'une institution centrale locale, voire palatine.

5.4 La gestion de mobilier et d'édifices sacrés

Les biens fonciers, le mobilier et les produits alimentaires n'étaient pas les seuls éléments au centre des activités administratives de l'île. Il est surprenant de constater que les scribes et auteurs de la documentation papyrologique d'Éléphantine s'occupaient aussi, en partie, de questions liées au domaine sacré, tant d'un point de vue religieux qu' économique. Ce centre d'intérêt passe inaperçu dans l'ensemble de la documentation, en raison, encore une fois, de la minceur des traces conservées. Cependant l'analyse du lexique employé dans plusieurs feuillets ne laisse pas de place au doute. Le langage renvoie, par exemple, à la sphère funéraire : l,-@,JA 7 3bw « bienheureux » dans une colonne de texte qui pourrait provenir d'une lettre (dans P. Berlin 10523) ; et le signe k qu'on lit dans un fragment comptable (P. Berlin 10523 [Bg] 51) peut indiquer la brt-nJr «nécropole» ou alors le titre brt(y)-nJr « travailleur de la nécropole, carrier » 170 • Sur le plan économique, il semble que des personnes s'intéressaient à la gestion de matériel et de structures cultuelles. Dans un fragment de papyrus, on lit précisément le mot""""'~ Q k3r «chapelle» (sous-verre P. Strasbourg 54 recto; fig. 8A). Au me millénaire, ce tenne est déjà employé dans les Textes des Pyramides où il évoque le naos qui abrite la divinité 171 . Cette signification est maintenue au Moyen Empire et par la suite172• À Éléphantine, l'expression k3r pourrait faire référence au naos d'une divinité, comme celui en granit de l'époque de Pépy l" dédié à Satis173 • En même temps, le mot peut aussi indiquer la chapelle d'une tombe 169. Sur cette salle (H150) ayant fonction de cuisine, cf. D. RAUE, dans Ancient Egyptian and Ancient Near Eastern Palaces I, p. 143 ; D. RAUE, « Untersuchungen in der Stadt des 3. Jahrtausends », dans G. Dreyer et al.,« Stadt und Tempe! von Elephantine. 33./34./35. Grabungsbericht », MDAIK 64, 2008, p. 77-78 ; D. RAUE, «Éléphantine: cinq campagnes de fouilles dans la ville du III• millénaire avant J.-C. », BSFE 163, 2005, p. 22-24, fig. 7. 170. Copie du signe d'après G. MôLLER, Hieratische Palëographie, p. 52, n° 549. 171. PT 254, § 276b; PT 255, § 300a; PT 627, § 1773c. 172. Pour le Moyen Empire (ép. Sésostris III), voir par exemple la stèle de Ichemofret, Berlin 1204, ligne G.13 : ms( w) np-w jmyw-lJtfjr( w) k3rw.sn m m3wt « (les images) des dieux qui étaient devant lui (scil. à l'avant du nouveau palanquin du dieu Khentimenti à Abydos) ont été établies, leurs chapelles ont été créées à nouveau ». Pour une bibliographie, cf. R. LANDGRAFOVA, It is My GoodName that You ShouldRemember. EgyptianBiographical Texts On Middle Kingdom Stelae, Prague, 2011, p. 204-207, doc. 61 ; PM V, 97. 173. Le naos est conservé au Louvre, DAE E 12660, cf. Chr. ZIEGLER, Catalogue des stèles, peintures et reliefs égyptiens de l'Ancien Empire et de la première période intermédiaire, Paris, 1990, p. 50-53 ; PM V,l, 229. On ne peut exclure la possibilité que ce naos ait fait l'objet d'une commande d'extraction dans les carrières de granit qui étaient gérées par le

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A) Fragment Str. Dm 39 Sous-verre P. Strasbourg 54 recto

8 ) Fragment Berlin [GJ 196 P. Berlin 10523( recto

C) Fragment P. Berlin 10523c recto

Figure 8 -Fragments de papyrus qui mentionnent des objets ou structures cultuels ( dessins de l'auteur ; photos A© BNUS ; photos B-C © SMB Âgyptisches Museum und Papyrussammlung)..

privée174. L'inscription autobiographique d'un nomarque de la XI• province de Haute Égypte appelé Khnemounefer (X•-XI• dynastie) mentionne ces structures en lien avec le culte des ancêtres : le dignitaire se décrit comme rwef Jqrw tp(y}w-' w 'bwt.sn mn.(w) « Celui qui renforce les chapelles des ancêtres, leurs offrandes

potentat d'Éléphantine. Le terme /gr semble cependant indiquer plut6t une chapelle portative, avec un palanquin, cf. P. SPENCER, The Egyptian Temple. A Lexicographical Study, Londres/ Boston, 1984, p. 125-130. 174. Voir dans l'autobiographie de Khnoumhotep Il de la tombe Beni Hassan 3, ligne 203 : J r3 n ml; 5 ssp 2 r k3r n 't spst nttt (m-)bmv n js pn « un ventail de porte de 5 coudées et 2 palmes pour la chapelle de la noble salle qui est à l'intérieur de cette tombe,,_ Pour le texte, cf. Urk. VII, 34, 19-20; P. E. NEWBERRY, Beni Hasan I (ASE 1), Londres, 1893, pl. 25-26.

LES ARCHIVES ADMINISTRATIVES DE LA VILLE D'ÉLÉPHANTINE AU ll!E MILLÉNAIRE

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carnées étant établies » 175 . Mais il est tout aussi vraisemblable que la mention de ce mobilier, dans un document qui semble avoir été une lettre, puisse évoquer une « chapelle portative » ou un « coffre cultuel » qui faisait partie de l'équipement cultuel d'un dignitaire: le déterminatifhiératique employé par le scribe semble, en ce sens, significatif car il ne représente pas un bâtiment (par ex. LI). De surcroît, les fouilles de l'habitat d'Éléphantine ont mis au jour plusieurs de ces objets en bois portatifs qui étaient placés probablement dans des sanctuaires de ka et servaient lors de processions pour célébrer des chefs locaux, dont les noms (Sabni, Sobekhotep, Héqaib et Mékhou) sont préservés176 • Un autre élément du paysage sacré fait son apparition dans un fragment: la ~¾tJ':' jtrt mbt « (groupe de) chapelles septentrionales » (fragment Berlin [G] 196, sous-verre P. Berlin 10523f; fig. 8B) 177 . Cette expression est couplée d'habitude avec celle de jtrt sm 't « (groupe de) chapelles méridionales ». Les deux, ensemble, désignent les chapelles des dieux de Haute et Basse Égypte réunis dans les cérémonies jubilaires royales 178 • Le mot jtrt employé seul pourrait indiquer aussi une chapelle funéraire monumentale appartenant à un dignitaire. Cependant, ici, la précision géographique mbt «septentrional» limite le contexte d'emploi aux structures cultuelles divines ou royales : s'agit-il de structures cultuelles qui étaient périphériques au complexe pyramidal d'Éléphantine à côté de la nécropole implantée sur l'ancien îlot ouest ? Rappelons qu'un palais «cérémoniel» 'bsemble avoir été associé à cet ensemble administratif dès Houni. Par ailleurs, les chapellesjtrt des dieux d'Égypte sont parfois évoquées dans les inscriptions privées du Moyen Empire comme des lieux pourvoyeurs d'offrandes funéraires 179 • Le déterminatif utilisé dans le fragment pour classifier le motjtrt n'exprime pas l'identité culturelle géographique que l'on s'attendrait à voir : le signe tî6' 175. Deir Rifeh I, 10 = Fr. L. GRIFFITH, The Inscriptions ofSiût and Dêr Rifeh, Londres, 1889, pl. 16; et P. MONTET,« Les tombeaux de Siout et de Deir Rifeh », Kêmi 6, 1936, p. 140). Ici le déterminatif pour k3r est .ffl d'après le collationnement effectué par J. l Clère (1v[SS Clère 01_06_03_09, Griffith Institute, Oxford). 176. Sur ce mobilier cultuel, cf. A DORN, Elephantine XXXI. Kisten und Schreine im Festzug,

Hinweise auf postume Kulte for hohe Beamte aus einem Depot von Kult- und anderen Gegenstiinden des ausgehenden 3. Jahrtausends v. Chr. (ArchVer 117), Wiesbaden, 2015 ; A DORN, « Les objets d'un dépôt de sanctuaire (/1wt-k3) à Éléphantine et leur utilisation rituelle», dans L Pantalacci & C. Berger-El-Naggar (dir. ), Des Néferkarê aux Montouhotep (TMO 40), Lyon, 2005, p. 129-143. Pour un commentaire historique sur ce matériel, cf gaiement D. RAUE, « Sanctuary ofHeqaib », dans UCLA Encyclopedia ofEgyptology, 2014 (en ligne). Sur le paysage processionnel d'Éléphantine, cf également H. WILLEMS, Historical andArchaeological Aspects ofEgyptian Funerary Culture (Culture and History of the Ancient Near East 73), Leyde /Boston, 2014, p. 113-123 (édition augmentée de Les textes des sarcophages et la démocratie, 2008, p. 120-129). 177. Le classificateur du terme architectonique représente le prototype des chapelles du Sud et on s'attendrait donc à lirejtrt sm 't. 178. Sur le paysage cultuel relatif aux chapellesjtrt, cf H. GARDINER, « Horus the Bel)detite », JEA 30, 1944, p. 27-29 179. Lajtrt sm '(y)t et lajtrt m/i(y)t sont évoquées aussi dans la formule /itp-dj-nswt, cf pars pro toto FL. LI. GRIFFITH & P. NEWBERRY, Deir El-Bersheh II (ASE4), Londres, 1894, p. 40, 45, pl. 7, 8, 17.

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renvoie au prototype architectural des chapelles du Sud (.!lo) et non de celles du Nord (fiil) auxquelles l'expression jtrt ml;t fait référence dans le texte. Il peut donc avoir pour fonction de désigner, en général, une structure cultuelle sans autre connotation 180• On retrouve un signe hiératique analogue (mais avec une structure différente, notamment l'ajout d'une base) dans une liste fragmentaire d'Éléphantine où deux lignes superposées sont conservées (fragment P. Berlin 10523c; fig. SC) : dans la première est enregistrée une unité d'un objet un bois ; au-dessous sont notées deux unités d'un élément placé « à l'intérieur » d'une chapelle jtrt (?) si on lit !;r[y}-jb jtrt (?), ou alors en lien avec la !;r[t}-jb « salle interne » d 'un édifice cultuel, si on interprète le signe(;! comme déterminati:fl 81 •

5.5 Des textes religieux ?

À l'aune des exemples présentés ci-dessus, il semble évident que la gestion d'un équipement cultuel était l'une des prérogatives des scribes locaux et de la communauté de l'île. Il est donc légitime de se demander si une partie des documents conservés ne provient pas des archives d'un temple, d'autant plus que le fait religieux est aussi bien présent. En effet, différents fragments hiératiques regroupés dans P. Berlin 10523 portent une représentation de divinités ( ou de leurs statues ?). Le dieu Khnoum semble reconnaissable par le corps d 'homme et la tête de bélier (fig. 9A) 182 . La barque l;rrw de Sokar figure sur un feuillet avec beaucoup d'espace blanc laissé autour du signe : il s'agit probablement de la mention du dieu (fig. 9B) 183 . Un homme assis, avec la tête de faucon, pourrait signifier Horus (fig. 9C)184 . Ces véritables pictogrammes sont tous à une plus grande échelle que les signes dans les autres documents. Le contexte étant perdu, il est difficile savoir quelle était la finalité de ces différents écrits. 180. Il semble que les signes avec les deux proéminences ne doivent pas être forcément associés aux chapelles prototypiques du Sud. Par exemple, à Qoubbet el-Hawa, une manière d'écrire le cercueil~ est El' (d'après H. GOEDICKE, Old H ieratic Paleography, p. 31 b). 181. Dans une statue dédiée par A.menhotep m à Satis, la déesse est n1rt n /:iryt-jb wrt (A. WEIGALL, «A Report on some Objects recently found in Sebakh and other Diggings », ASAE 8, 1907, p. 48). Le terme /:iryt-jb « salle interne, salle hypostyle » (Wb III, 136, 17-21) n'est pas exclusif du paysage monumental des temples plus récents à partir du II'millénaire, bien que les attestations en deviennent nombreuses à partir du Nouvel Empire (P. SPENCER, The Egyptian Temple, p. 85-87). À l'Ancien Empire, le terme est utilisé, par exemple, pour désigner la partie plus intime de l'atelier d' embaument, cf la légende /:irt-jb nt w 'bt 'l:i 'w dans la tombe de Qar à Giza (G 7010) de la fin de la VI' dynastie, que W. SIMPSON, The Mastabas ofQar andldu. G 7101 and 7102 (Giza Mastabas 2), Boston, 1976, fig. 24 et p. 6, traduit« inner room of the wabet of attending » ; sur la fonction de cette w 'bt 'l:i 'w où le corps est traité et donc momifié, cf. E. EDEL, « Beitrage zum agyptischen Lexikon V», ZÂS 96, 1969, p. 5. 182. P. Berlin 10523 (0) 291 = G. MôLLER, Hieratische Papyrus, p. 19. 183. P. Berlin 10523 (Cd) 61 = G. MôLLER, Hieratische Papyrus, p. 21. A Eléphantine, la procession de Sokar est une célébration importante qui relie ville et nécropole, cf. H. WILLEMS, Les Textes des Sarcophages et la démocratie, Paris, 2008, p. 126-127 ; D. FRANKE, Das Heiligtum des Heqaib, p 128-131. 184. P. Berlin 10523 (0) 275 = G. MôLLER,Hieratische Papyrus, p. 19.

LES ARCHIVES ADMINISTRATIVES DE LA VILLE D'ÉLÉPHANTINE AU Ill'- MILLÉNAIRE

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~ A)

B)

C)

F1gure 9 -Représentations hiéroglyphiques de divinités dans la collection P. Berlin 10523 (fac-similés d'après G. MôLLER, Hieratische Papyrus, p. 19 (A et C), 21 (B)).

D'autres fragments pourraient provenir de documents à caractère rituel ou à tout le moins religieux ou magique. Bien qu'ils soient très incomplets, plusieurs indices semblent étayer cette hypothèse. Par exemple, dans deux fragments qui appartiennent vraisemblablement au même document, où la fin de plusieurs colonnes de texte est conservée, le vocabulaire employé se rapproche du langage des compositions funéraires. Une colonne de texte (fragment P. Berlin 10523s; fig. lOA) se termine par--?~~& [. ..] m (?) wrtf[. ..]«avec (?) sa grande couronne >>, formule qui trouve un parallèle par exemple dans les Textes des Pyramides (htm.kt_w m wr(r)tj« équipe toi toi-même avec sa grande couronne») 185 . Une autre colonne de texte (dans un fragillent du sous-verre P. Strasbourg 54 recto; fig. lOA) se termine par la séquence-~~~@~~ [... n]s(r) tp r3.s [... ] « la flamme sur sa bouche(... )» qui rappelle de près un énoncé qu'on trouve tant dans les Textes des Sarcophages que dans des formules prophylactiques plus récentes186 ; l'expression srjtp ry.k [ ... ] « la chaleur sur ta bouche>>, récurrente dans les compositions funéraires comme les Textes des Pyramides, est éRlement comparablern7 . La colonne suivante se termine par le terme s.tsw « élévation>>, fréquent dans le vocabulaire cultuel188 .

,~l~

D'autres papyrus retiennent notre attention. Un fragment opisthographe de la collection alsacienne (sous-verre P. Strasbourg 54 ; fig. lOB) présente, sur les deux côtés, des textes insérés dans un même tableau - un dispositif rare dans la documentation de l'île - où une rubrique horizontale coiffe des colonnes de texte dont certaines sont divisées par une ligne verticale. Au verso 189 on pourrait lire le nom de la déesse locale Pl « Satis » : la notation est 185. PT 693, § 2143a. 186. Voir par exemple la statue prophylactique ramesside Cairo JdE 69771, formule VII, ligne 15, avec un parallèle étudié par J. CL GoYON, « Un parallèle tardif d'une formule des inscriptions de la statue prophylactique de Ramsès ID au musée du Caire», JEA 57, 1971, p. 154-159. 187. PT723, § 2244d, formule qu'on retrouve dans CTVI 108j (mais le passage en question est dans la lacune) Spell 519. 188. 13/b N, 361, 4-7. 189. Si l'on suit la direction des fibres horizontales et verticales, l'emplacement des deux faces du feuillet de papyrus doit être inversé dans le sous-verre P. Strasbourg 54 : ce que nous nommons recto est du côté v erso de la plaque de verre et vice-versa pour notre

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A) Fragment dans sous-verre P. Stras bourg 54 recto (à gauche) + P. Berlin 10523 (s) recto (à droite) RECTO

RECTO

B) Fragment dans Sous-verre P. Strasbourg 54

VERSO

RECTO

C) Fragment dans Sous-verre P. Strasbourg 53 RECTO

Figure 10 -Fragments de papyrus avec un possible contenu religieux ou magico-rituel (photos© BNUS et© SMB .Âgyptisches Museum und Papyrussammlung).

LES ARCHIVES ADMINISTRATIVES DE LA VILLE D'ÉLÉPHANTINE AU ll!E MILLÉNAIRE 263

typique de la fin du III• millénaire, caractérisée par l'élémentf à la place de la graphie stt, qui s'impose par la suite 190 ; le classificateur divin à forme hlllllaine devient la référence pour écrire les dieux à cette époque et notamment dans les Textes des Sarcophages 191 . Dans la colonne suivante, on distingue aisément l'interjection d'exclamation} (4.dll) en début de phrase; tandis qu'au recto les signes qui restent ne permettent pas de savoir si (13[ .. .], au début de colonne, est une particule ou un autre élément morphologique 192 . Ce type de structure - rubriques horizontales et plusieurs colonnes de textes délimitées par les lignes d'un tableau - et ce vocabulaire rapprochent ce témoignage du graphisme de certains textes funéraires ou, plus particulièrement, de compositions religieuses locales comme les inscriptions funéraires à teneur hathorique sur la cuve du sarcophage de Beb à Dendara (env. IX• dynastie)193 . Pour terminer cette petite énUlllération, on peut mentionner un fragment (P. Strasbourg 53 recto ; fig. lOC) avec des colonnes écrites à l'encre rouge où on lit ~-=:~li; 1 [ ••• ] n mn(1 « [ ... ] de cire », vocabulaire qui fait écho à un discours rituel ou à un contexte médico-magique1"4. Par leur originalité, ces témoignages méritent considération et peuvent constituer l'amorce de nouvelles réflexions, même si les lectures suggérées ici sont avant tout des hypothèses de travail demandant à être approfondies ultérieurement.

5.6 L'imp01tance dujmy-r3 !Jmw-ntr « directeur des prêtres» à Éléphantine Pour mieux comprendre l'origine des fragments cités ci-dessus, il est significatif que les responsables administratifs d'Éléphantine impliqués dans la vie religieuse et dans les activités liées à la gestion économique du culte n'aient pas été des prêtres : aucun titre de la hiérarchie sacerdotale ne ressort de la docUlllentation de manière claire ; aucune fonction technique typique d'un temple et comparable à celles qu'on trouve par exemple dans les archives d' Abousir (comme les titres de prêtre-w 'b, verso qui est actuellement dans la partie recto du sous-verre. 190. Pour les graphies au III' millénaire comme critère de datation, cf. L. POSTEL, Protocole des souverains égyptiens et dogme monarchique au début du Moyen Empire : des premiers Ante/ au début du règne d'Amenemhat ]" (MRE 10), Turnhout, 2004, p. 41-42 ; et D. VALBELLE, Satis etAnoukis (SDAIK 10), Mayence, 1981, p. 85-87, 89-91. 191. Sur l'emploi de l'homme barbu assis comme déterminatif pour des déesses entre Ancien et Moyen Empire dans les textes funéraires, cf. N. BEAUX, « La marque du "divin" : comparaison entre deux corpus funéraires : les Textes des Pyramides et les Textes des Sarcophages », dans S. Bickel & B. Mathieu (clir.), D'un monde à l'autre : Textes des Pyramides & Textes des Sarcophages (BdE 139), Le Caire, 2004, p. 45, 50-52, 56. 192. Voir par exemple fq.k «Arrière ! » dans la même position ( début de colonne, avec rubrique) dans P. Turin CG 54003 recto colonne 9, publié par A. ROCCATl, Papiro ieratico n° 54003, p. 24-25. 193. Cuve (pace PM V, 113, qui mentionne un sarcophage) Caire CG 28117 (= W. M. PETRIE, Dendereh 1898, Londres, 1900, pl. 35-37k). Sur le graphisme des manuscrits funéraires du début du Moyen Empire ou antérieurs, cf. également les observations d'A. ROCCATl, Papiro ieratico n° 54003, p. 11. Cependant, ce graphisme est également similaire à celui des journaux de bord/daybooks. 194. Sur l'importance de la cire dans un contexte de type rituel oumédicinal, cf. M. RAVEN, « Wax in Egyptian Magic and Symbolism », OMRO 64, 1983, p. 7-47.

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bm-nJr, sbd bmw-nJr, jmy-bt bmw-nJr) n'est évoquée. On peut donc affirmer que les papyrus en question n'étaient pas les archives d'un temple. En revanche, une institution civile comme le gouvernorat pouvait être extrêmement impliquée dans la gestion du culte. À Balat/Ayn Asil, les structures du temple du dieu local Igaï ne sont pas connues, mais les archives palatines font mention de la gestion d'un bovidé-wngw qui était consacré à cette divinité195 ; elles mentionnent aussi la gestion de champs du domaine agricole de ce dieu, la redistribution d'offrandes divines à des notables ainsi que la gestion de jours de fête réservés à des divinités mineures : il s'agit d'activités en rapport avec le domaine religieux qui étaient administrées par le palais et sa communauté196• De même, les gouverneurs de l'oasis portaient eux-mêmes le titre de jmy-l;J bmw-nJr « directeur des prêtres » 197 et, dans l'architecture palatine, une place importante était réservée aux sanctuaires de ka des gouverneurs198 . Mutatis mutandis, il est possible d'imaginer que dans une communauté comme celle d'Éléphantine, la vie religieuse influençait celle de l'institution citadine centrale, dans son quotidien.

Les références au domaine sacré ne sont pas les seuls éléments qui pourraient surprendre dans la documentation : la présence de la charge de jmy-l;J bmw-nJr « directeur des prêtres» dans les lettres est tout aussi significative. Cette fonction n'est jamais intégrée dans les séquences de titres des dignitaires et gouverneurs inhumés dans la nécropole de Qoubbet el-Hawa, face à l'île, avant le Moyen Empire. À partir de ce constat, il a semblé évident aux historiens, qu'au IIIe millénaire, le prestige de l'élite locale ne dérivait pas d'une participation aux activités cultuelles, mais seulement de la gestion des expéditions et du contrôle des terres montagneuses. Néanmoins, des témoignages discrets montrent que la charge de jmy-r3 bmw-nJr était aussi attribuée

195. Tablette Balat n° 3688 (lettre inédite) ; cf. L. PANTALACCI & J. LESUR, « Élevage et consommation de viande à Balat (oasis de Dakhla) », BIFAO 112, 2012, p. 293, 308, n. 10-11 ; J. LECLANT & G. CLERC, « Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 19861987 », Orientalia 57, 1988, pl. 46, fig. 56 (photographie). 196. Sur la mention de divinités et de biens en lien avec les activités cultuelles dans les archives de l'oasis, cf. P. POSENER-KRIÉGER, « Les tablettes en terre crue de Balat », dans E. Lalou (dir.), Les tablettes à écrire de !'Antiquité à l'époque moderne. Actes du colloque de Paris, octobre 1990 (Bibliologia 12), Turnhout, 1992, p. 46, 48, fig . 9. Sur les divinités, cf. également M. VALLOGGIA, Les oasis d'Égypte dans l'antiquité: des origines au deuxième millénaire avant J -C., Gollion, 2004, p. 102 ; L. PANTALACCI, « Le nom du dieu [tAwt( ?)] de Balat? », GM 175, 2000, p. 59-63. La tablette 5051 fait mention de terres du domaine divin (bwt-nJr) local, cf. L. P ANTALACCI, « Agriculture, élevage et société rurale dans les oasis», dans J. C. Moreno Garcia (dir.), L'agriculture institutionnelle en Égypte ancienne, CRIPEL 25, 2005, p. 83. Voir également la tablette Balat/Ayn Asil n° 4453 sur la réversion d'offrandes divines (btp-nJr) mentionnée dans L. PANTALACCI, « Balat, a Frontier Town and its Archive», dans J. C. Moreno Garcia (dir.), Ancient Egyptian Administration (HdO 104), Leyde/ Boston, 2013, p.212. 197. Sur la prosopographie relative aux gouverneurs oasiens ( bq3 wb3t) à la fin du III' millénaire, cf. récemment Y GOURDON,« Les gouverneurs de l'oasis de Dakhla à la fin de l'Ancien Empire », BIFAO 114/1, 2014, p. 201-226. 198. G. SOUKIASSIAN, « Les sanctuaires de gouverneurs du sud-est du palais », dans G. Soukiassian (dir.), Balat XI. Monuments funéraires du palais et de la nécropole (FIFAO 72), Le Caire, 2013, p. 5-24 ; G. SOUKIASSIAN et al., Balat VI, Le palais des gouverneurs de l'époque de Pépy 11 : les sanctuaires de Ka et leurs dépendances (FIFAO 46), Le Caire, 2002.

LES ARCHIVES ADMINISTRATIVES DE LA VILLE D'ÉLÉPHANTINE AU ll!E MILLÉNAIRE

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aux membres de la communauté. Nous comptons quatre attestations. Dans le P. Berlin 8869, l'interlocuteur et collègue d'Irourehou, le puissant « comte » Merrênakht qui s'associe aux pays de Medja et Ouaouat, porte le titre de fmy-ry f:imw-np-. Le même titre apparaît dans une adresse, au dos d'une lettre, où le nom du dignitaire n'est pas conservé mais uniquement ses titres f:i3ty-['} jmy-r3 [bmw-n]Jr « comte, directeur de prêtres (?) » (fragment Str. Fg, sous-verre P. Strasbourg 55 verso ; fig. HA) : ce notable échange avec une femme appelée .lftp[ ... ]199. Un autre fragment semble mentionner cette fonction suivie de l'anthroponyme .lfry-jb (sousverre P. Strasbourg 53 recto ; fig. llB)200. Enfin, le papyrus turinois Cat. 1980 = CG 54002 évoque la supervision d'un smrw 'tyjmy-ry f:imw-np-, dont le nom n'est pas conservé, dans l'exploitation de terres agricoles. Il n'y pas de raison de penser qu'il s'agit de responsables d'autres villes : des vases funéraires de Qoubbet el-Hawa ( datés notamment de la fin de l'Ancien Empire) avaient été offerts et inscrits au nom de responsables du clergé201 . Si cette fonction n'était pas exercée par les chefs d'expédition inhumés à Qoubbet el-Hawa, il est alors possible qu'un autre groupe élitaire, inhumé peut-être dans la nécropole de l'île même, ait été attaché aux activités cultuelles. Dans l'état actuel des connaissances, il est impossible de savoir quelle position le jmy-r3 f:imw-np- détenait dans la hiérarchie locale, mais il n'est guère envisageable que ce titre désigne des gouverneurs régionaux, car il est invraisemblable qu'il ait été volontairement omis dans les inscriptions commémoratives des chefs d'expédition (Herkhouf, Héqaib, etc.). Le statut élevé qu'on attribue à ces officiers responsables du contrôle des terres étrangères (jmy-ry b3swt) et des auxiliaires bilingues en mission (jmy-r3 'w) est incontestable; et c'est à eux qu'étaient consacrés les autels portatifs trouvés dans les espaces« palatins» de l'île, et non pas à des directeurs des prêtres202. On constate que le jmy-r3 f:imw-np- était tout de même un acteur important des activités administratives de la ville d'Éléphantine.

6. LE CIRCUIT DES LETTRES : INTERLOCUTEURS, INTERMÉDIAIRES ET ASPECTS SOCIÉTAUX

6.1 De la correspondance familiale Un groupe circonscrit de missives est certainement le produit d'échanges directs entretenus entre un père (jt), qui semble être toujours celui qui reçoit l'information, et des personnes qui s'identifient comme ses fils (s3.kjm), dont une fille (s3t.kjm)203 • 199. Notre lecture diverge de celle que G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. III, a proposée (jmy-r3 Sm ). 200. K. SCHEELE-SCHWEITZER., Die Personennamen des Alten Reiches (Philippika 28), Wiesbaden, 2014,p. 550, doc. 2470. 201. Cf. les références dans E. EDEL, Felsgrâbernekropole der Qubbet El-Hawa I, p. cxxvii. 202. Récemment, le statut de gouverneur d' Éléphantine de ces hauts dignitaires a été néanmoins mis en doute par D. RAUE, dans M. Bietak & S. Prell ( dir.), Ancien/ Egyptian and Ancien/ Near Eastern Palaces I, p. 142. 203. Cette adresse n'est pas signalée par E. EICHLER, GM123, 1991, p. 21-26.

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A) Fragment Str. Fg Sous-verre P. Strasbourg 55

VERSO

RECTO

B) Fragment dans Sous-verre P. Stras bourg 53

VERSO

RECTO

Figure 11 - Fragments de papyrus opisthographes avec l'adresse au dos de la lettre et la mention de femmes parmi les interlocuteurs (dessins de l'auteur; photos © BNUS).

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Bien que dans le langage épistolaire et diplomatique les titres de filiation puissent signifier un rapport de subordination social et politique plutôt qu'un rapport de parenté, la concentration des attestations de ce type à Eléphantine - le seul endroit en Égypte où des auteurs se désignent comme les fils d'un destinataire dans l' épistolographie du me millénaire hors lettres aux morts - et la mention de la mère dans la lettre écrite par une fille, encouragent une interprétation littérale de ces termes de descendance204 . On aurait donc affaire à un groupe de missives destinées à un chef de famille. S'agit-il toujours du même individu et quel statut avait-il? Dans le contexte d'un gouvernorat, il est à première vue logique d'imaginer que la figure du « père » est celle du gouverneur ( dans les lettres d' Amama, le mot « père » désigne la plus haute autorité politique égyptienne au sein d'un réseau politique international). Lorsque le paterfamilias est évoqué, celui-ci se distingue par les moyens dont il dispose : non seulement des lits et des étoffes mais également plusieurs contrepoids (mnyt) de collier, et il se sert d'un intendant (appelé 1km) pour les gérer. Il semble cependant que le père mentionné dans les documents n'est pas toujours le même individu. S'il faut retenir la mention de rois dans le formulaire memphite comme un critère de datation fiable, les lettres qui mentionnent le père datent, au minimum, des règnes de Méryrê Pépy rer (P. ELE Pl30) et de Pépy II ou d'un Néferkarê postérieur (P. Brooklyn 47.128.28), c'est-à-dire d'une période qui couvre plusieurs générations. Plusieurs grands dignitaires se sont succédé durant ce laps de temps. Par ailleurs, les titres (smr w 'ty, bry /:ib) qui semblent être ceux du« père» dans P. Brooklyn 47.218.18 sont en deçà des titres de prestige que porterait un dirigeant d'Éléphantine : on s'attendrait pour le moins à lire les titres de rang /:i3ty-' et btmty bjty, tandis qu'aucun titre lié à la conduite d'expéditions, comme jmy jrty ou btmty nJr, n'est présent. Par conséquent, on peut se demander si la documentation dans laquelle un père est mentionné ne proviendrait pas de plusieurs collections d'archives privées, ayant appartenu à plusieurs hommes de pouvoir installés dans l 'île d'Éléphantine - documents échelonnés dans le temps. Cela supposerait que l 'île ou l'institution palatine abritait plusieurs groupes familiaux ou différents foyers d'une famille élargie. Ce type d'adresse indiquant une descendance est aussi prec1eux pour montrer qu'au sein d'une élite locale, les échanges épistolaires étaient assidus parmi les membres d'une même famille - fait remarquable dans l'étude des pratiques scripturales. Si on observe le langage employé, il est aussi significatif de voir que, malgré le rapport familial qui unit père et fils, des formules de salutation cérémonieuses sont utilisées (le formulaire dit « memphite ») ; les divinités locales (Satis, Khnoum, les dieux de Haute Égypte, etc.) sont invoquées pour capter la bienveillance du géniteur. En bref, les fils connaissent le langage formel et l'utilisent avec leur parent, lequel va apprécier leur beau parler. De 204. Par ailleurs, la fille qui envoie la lettre (P. ELE PJ30) à son père ajoute, dans Je corps de la lettre, la mention de ]amère, ce qui assure Je rapport de parentèle qui lie les trois personnages.

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surcroît, les expressions qu'ils empruntent, marquent l'appartenance de ce groupe à l'élite lettrée du pays.

6.2 Des collègues et des subordonnés

Si un nombre conséquent de lettres étaient écrites par des fils, d'autres lettres étaient le résultat d'échanges entre collègues. L'auteur se définit alors comme sn.k jm « ton frère ci-présent » au sens figuré : par exemple dans P. Berlin 8869 où les deux notables qui discutent des crimes de Sabni ont chacun le rang élevé de b3ty-' ; mais aussi dans P. Berlin 10523 Bn (cf supra§ 5.21), où le statut des interlocuteurs n'est pas connu2 05 . Les archives d'Éléphantine illustrent un type de rapport de subordination autre que filial: l'expéditeur se désigne en tant que« serviteur ci-présent» (b3kjm) et le destinataire est appelé, par exemple, « (mon) maître » (nb(j))206. L'expression b3k jm est très commune dans la littérature épistolaire égyptienne, comme l'a signalé E. Eichler207 • Elle reflète un langage stéréotypé qui résulte, peut-être, de l'étiquette en usage auprès des palais des grands personnages, pour s'adresser à la hiérarchie, mais également comme expression qui sert à solliciter la bienveillance de l'interlocuteur.

6.3 Des scribes et des secrétaires

Dans plusieurs cas, à Éléphantine, l' expéditeur s'adresse au destinataire du message par la formule ss.k « ton scribe » (~:il )208 • Dans ce cas, l'auteur se définit tout à la fois comme fils, collègue et serviteur. À la suite d' une argumentation de B. Gunn et de P. Smither, certains pensent que l'interlocuteur ne s'exprime pas nécessairement par personne interposée, c'est-à-dire qu'il ne prend pas vraiment en considération la présence d'un secrétaire écriv ain qui reçoit (et envoie) les messages : les notables utilisent la périphrase ss.k surtout comme formule de politesse, notamment à partir du Moyen Empire, pour

205. Sur l'emploi de l'expression sn.kjm, cf notamment E. EICHLER, GM 123, 1991, p. 26. 206. Dans la documentation publiée, cf par ex. Str. 4 (= n° dans E. EDEL, dans L GamerWallert (dir.), Festschrift Emma Brunner-Traut, p. 76, 78, qui reconstitue nb.[j]), sousverre P. Strasbourg 65. L'emploi de nb(j) pour indiquer le récepteur dans les lettres du III' millénaire n'est pas répertorié dans E. EICHLER, GM 123, 1991, p. 21-26. Pour cette locution et l'interprétation littérale nb « maître » plutôt que nb.j « mon maître », cf. T. G. H. JAMES, The Helf,anakhte Papers, p. 129. 207. Sur l'emploi de b3kjm, cf. E. EICHLER, GM 123, 1991, p. 26. Pour les attestations dans les fragments publiés, cf. P. Str. B e+f (G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. IV), Cd (G. MôLLER,HieratischePapyrus, pl. V) et peut-être dans Str. Ca (G. MôLLER,Hieratische Papyrus, pl. VIII). 208. Dans les fragments publiés, cf. P. Berlin 8869 (G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. II-III) ; P. Berlin 10523 Bm (G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. IX), Bn (G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. IX) ; P. Str. Ba (G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. VII), Bb (G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. VIII), Ca (G. MôLLER, Hieratische Papyrus, pl. VIII).

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désigner le bénéficiaire de la missive lui-même209 . Cependant, l'origine de cette expression ne traduirait-elle pas l'intervention de scribes officiels dans le circuit de la production des documents épistolaires ? Le statut des scribes (ss) dans la société et dans la production épistolaire suscite toujours des interrogations. L'absence de mentions de ce titre dans les archives de Balat/AynAsil suggère, selon certains auteurs, que la charge était peu significative dans la culture élitaire210• Toutefois, l'emploi diffus de l'expression ss.k dans le dossier d'Éléphantine implique que la figure des scribes, voire des lettrés, n 'était pas de moindre importance. Selon nous, cette manière d'apostropher le destinataire est le reliquat d'un usage sociétal : celui d'avoir recours à des professionnels pour communiquer211 . Le fait d'évoquer l'emploi d'un lettré qui pallie l 'analphabétisme de l'interlocuteur pourrait certes sembler impoli. Cependant, l'emploi d'intermédiaires scribes (ss) n'était pas nécessairement une démonstration d'incompétence, mais plutôt l'apanage d'hommes aisés susceptibles de se servir d'un secrétaire, et donc une forme de prestige. Voici que la locution devient une formule de politesse, une manière de souligner le statut plus élevé del' interlocuteur. J. P. Allen traduit « Your Excellency » dans les papyrus du Moyen Empire2 12 . Il est toutefois possible d'imaginer ss. kcomme une référence àune figure d'intermédiaire dans la pratique scripturale de la fin du III° millénaire, comme le suggèrent J. Baines, E. Eichler et E. Wente2 13 • La découverte des archives de Balata permis de mettre en valeur l'importance d'une autre figure centrale dans ce type de documentation : celle du jry mçJ3t « préposé au courrier »21 4 . La correspondance oasienne est généralement anonyme et seuls des qualificatifs permettent de distinguer les interlocuteurs. Dans ce contexte, à la différence de l'expéditeur qui se définit comme b3kjm « le serviteur ci-présent », le destinataire est régulièrement identifié par son activité professionnelle dejry mçJ3t. Comme l 'explique L. Pantalacci, lejry mçJ3t tient le rôle de secrétaire dans l'institution palatine : c'était peut-être une charge temporaire de responsable du suivi d'un dossier215 . Dans l'oasis, certains préposés au courrier sont attachés explicitement au conseil (çJ3çJ3t) de la résidence du gouverneur (jry mçJ3t nt(i) m çJ3çJ3t). Concrètement, ils permettent l'application des décisions 209. Pour la discussion, cf. E. EICHLER, GMI 23, 1991, p. 25; etT. G. H. JAMES, Thelfetanakhte Papers,p. 129. 210. M. PINARELLO, « The Platypus Paradox : An Archaeological Approach to Ancient Egyptian Writing Practices », dans F. Hoogendijk & St. van Gompel (dir.), The Materiality

of Texts from Ancient Egypt. New Approaches ta the Study of Textual Material from the Early Pharaonic ta the Late Antique Period, Leyde/ Boston, 2018, p. 21-22, 26. 211. Sur l'emploi de secrétaires, cf. les remarques de E. WENTE, Letters from Ancient Egypt, p. 6-7, 10. 212. J. P. ALLEN, Heqanakht, p. 9. 213. J. BAINES, Visu al and Written Culture in Ancient Egypt, Oxford/New York, 2007, p. 44 ; E. Eichler, GM123, 1991,p. 25; E. WENTE,LettersfromAncientEgypt,p. 10. 214. Cette fonction de jry mr!Jt, attestée souvent parmi les titres de notables qui sont représentés sur les scènes des tombes, a été étudiée notamment par P. PIACENTINI, « Les "préposés aux écrits" dans !'Égypte du III' millénaire », RdE 53, 2002, p. 179-196. 215. L. PANTALACCI, « La documentation épistolaire du palais des gouverneurs à Balat-Ayn Asil », BIFAO 98, 1998, p. 308-311.

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administratives dans l'arrière-pays, puisqu'ils envoient des émissaires (appelés smsw et 3.tw) dans les bourgs, avec des directives écrites sous forme de lettres ; et ils reçoivent des sortes d'accusés de réception ou des notes informatives concernant les ordres reçus et appliqués, lettres envoyées par les administrés vers le palais et dont le jry mçJ3t est toujours le récepteur. Dans des circonstances exceptionnelles, le jry mçJ3t pouvait se déplacer lui-même afin de suivre un dossier. Il était envoyé avec un message, mais il était aussi fonctionnel dans la réalisation de certaines opérations. Par exemple, la lettre Caire JdE 49623 de la VIe dynastie provenant de Saqqara, qui concerne un approvisionnement inefficace de vêtements pour une équipe d'ouvriers à la carrière de Toura, montre qu'unjry mçJ3t affecté au service du vizir de la capitale, pouvait, en principe, être chargé d'une livraison d'équipements destinés aux travailleurs2 16 • Dans les missives que les personnes subordonnées au palais de Balat/Ayn Asil envoyaient à la résidence du gouverneur, il est fait référence aux ordres (wçj) du jry mçJ3t qu'ils assurent avoir respectés: lejry mçJ3t était le garant de l'application des demandes envoyées oralement ou à travers ces documents217 . La mention d'un jry mçJ3t et de ses instructions fait partie d'un langage épistolaire qui traduit les relations administratives et politiques existantes entre un centre de pouvoir local, ses fonctionnaires et les gens subordonnés, installés à la périphérie. Cela est un indicateur de la teneur officielle des liens existant entre les interlocuteurs des lettres : ils engagent des rapports institutionnels. On retrouve ce langage, qu'on pourrait qualifier de « palatin » en référence au palais comme centre politique et administratif, dans les archives d'Éléphantine, où le titre jry mçJ3t apparaît plusieurs fois 218. Cependant, ici, les archives ne mentionnent jamais, jusqu'à plus ample information, le conseil (çJ3çJ3t) du gouvernorat. Cette absence de références à la çJ3çJ3t « conseil » n'est pas facile à expliquer, sinon que les lettres de l'île témoignent peut-être d'échanges administratifs où les décideurs n'utilisent pas un conseil ou une assemblée de dignitaires comme intermédiaire.

6.4 La voix d'un supérieur hiérarchique?

En l'état actuel des connaissances, il est difficile de distinguer un document où il y a clairement un supérieur quis' exprime. La lettre P. Turin Cat. 19 80 = CG 54002 en est peut-être un exemple. On peut aussi rapprocher sa mise en page de celle du groupe que Laure Pantalacci a appelé « lettres internes » dans le corpus des tablettes

216. C'est l'objet de la plainte: unjmy-ry ms'« directeur des troupes» écrit au vizir qu'il aurait préféré faire voyager les tissus avec le jry mc/3t plutôt que lui faire perdre du temps dans son travail. Sur l'interprétation du texte, cf. N. STRUDWICK., Texts from the Pyramid Age, p. 177, doc. 94, avec bibliographie antérieure ; A GARDINER, JEA 13, 1927, p. 75-78. 217. Sur la place de !'oralité dans ces échanges épistolaires administratifs, cf. L. PANTALACCl, dans J. C. Moreno Garcia (dir.) Ancient Egyptian Administration, p. 205-206 ; L. PANTALACCl, BJFAO 98, 1998, p. 310. 218. Le titre jry mc/3t est attesté plusieurs fois dans la documentation inédite. Dans les papyrus publiés par G. MôLLER, le jry mc/3t est l'interlocuteur dans Str. A (G. MôLLER, Hieratische Papyrns, pl. IV) et Str. Cd (G. MôLLER, Hieratische Papyrns, pl. V).

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de Balat/Ayn Asil219 . Ces lettres « internes » sont désignées ainsi parce qu'elles suggèrent de petits déplacements dans le circuit du document. L. Pantalacci conclut qu'il s'agissait de billets envoyés dans la ville même,« d 'une institution à l'autre ou peut-être à l'intérieur d'un même bâtiment »220• À la différence des archives oasiennes, la concision de l'information ne caractérise pas le texte du P. Turin Cat. 1980 = CG 54002. De plus, l'adresse est précédée de la date, ce qui n'est pas le cas dans les tablettes. Et les informations que ce papyrus contient ne semblent pas avoir un caractère proprement interne par rapport au fonctionnement d 'une institution, parce qu'il s'agit d'affaires rurales complexes et lointaines. Cependant, l'en-tête, disposé sur des lignes horizontales, avec deuxséquencesprosopographiques distinctes, est comparable : il s'agit vraisemblablement de la mention des deux correspondants, du supérieur vers l'inférieur, comme dans les « lettre internes ». L'auteur - un btmty np- « scelleur du dieu» ayant donc des responsabilités lors des expéditions - écrit à son interlocuteur sans utiliser les phrases de la tradition épistolaire qui indiquent le recours à des courriers (jry mg3t) ni des adresses de politesse (ss.k) : il n'y a pas d'artifice ni d'intermédiaire entre l'auteur et son interlocuteur. Le je de l'expéditeur n'est pas construit autour d'expressions apprêtées (par ex. s3.kjm, b3kjm) qui sous-tendent, d'habitude, un statut inférieur par rapport au destinataire. Comme dans les lettres internes, on remarque donc un tutoiement autoritaire, rare dans la correspondance de l'époque. Par ailleurs, l'auteur du papyrus turinois s'exprime à travers l'impératif avant de passer aux menaces: mjrpds n sp3tlg3tt«Viens au rivage du nome/domaine!» (Col. X+9-10). En définitive, on peut se demander si ce style de phrases accompagné d'une mise en page rendue efficace par son en-tête, n'est pas le propre d'une correspondance interne où les notables en question n'ont pas besoin de présentation, ou plutôt la caractéristique d'un langage qui émane d'un supérieur hiérarchique.

6.5 Des femmes lettrées Pour conclure ce bref panorama sur la société qui interagit à Éléphantine par le moyen de lettres, il est primordial de rappeler que, dans une Égypte où le pourcentage de population alphabétisée semble infime (1 % selon certaines études), les femmes de la fin du III• millénaire ne sont pas exclues de la culture écrite221. Bien qu'il soit difficile de savoir dans quelle mesure les interlocuteurs étaient capables de lire - s'ils se contentaient d'écouter les mots qui leur étaient lus par des secrétaires en dictant leurs messages -, il est certain que l'écriture était un moyen de communication utilisé tant par les hommes que par les femmes. La documentation d'Éléphantine montre qu'elles sont les auteurs/expéditeurs de lettres et leurs

219. L. PANTALACCl,BIFA098, 1998, p. 311 220. L. PANTALACCI, BIFAO 98, 1998, p. 313. 221. Sur le taux d'alphabétisation, cf. J. BAINES & Chr. EYRE,« Four Notes on Literacy », GM 61, 1983, p. 67-68. Cela représente un chiffre d'environ 10 000 personnes lettrées à l'Ancien Empire selon J. BAINES, Visual and Written Culture, p. 64-67. Sur le rôle des femmes dans la culture écrite, cf. les remarques de E. WENTE, Letters from Ancient Egypt, p. 9.

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récepteurs, tant dans le domaine familial (ex. le fragment P. ELE P130) qu'institutionnel. En particulier, sur deux fragments de papyrus, des interlocuteurs féminins sont indiqués au dos de la missive, c'est-à-dire là où l'on s'attend à trouver l'adresse, à l'extérieur du pli, avec les titres et le nom de la personne. Dans le premier cas, c'est une femme désignée par son titre bkrt nswt« ornement royal», puis par son prénom, _fftp[ ... ], avec l'identité de son interlocuteur noté tête-bêche et dont ne restent que les titres b3ty-['J jmy-r3 [bmw-n}Jr « comte, directeur de prêtres (?) », tandis que le nom a disparu (sous-verre P. Strasbourg 55 verso ; fig. 11A). De manière similaire, dans le second fragment, le nom d'une femme, appelée Nbjt, précédé par le titre bkrt nswt « ornement royal », est écrit au dos d'une missive dans le même sens que l'écriture de la lettre au recto (sous-verre P. Strasbourg 53 verso ; fig. 11B). L'emplacement du nom des interlocuteurs dans le verso par rapport à l'orientation de l'écriture dans le corps de la lettre au recto ne permet pas de savoiravec certitude si la femme était l 'expéditeur ou le destinataire222 •

7. DES ARCHIVES DOCUMENTAIRES MULTIPLES La question de la nature des archives d 'Éléphantine peut être maintenant abordée à l 'aune des observations faites jusqu'ici. Plusieurs interprétations ont été proposées par le passé. Dans un premier temps, la nature administrative n'a guère été prise en considération, au profit de la nature juridique et privée des papyrus Berlin 8869 et 9010 qui a davantage retenu l'attention, depuis la publication de G. Memer, selon lequel il s'agissait d'une« Familienarchiv der Gaufürsten von Elephantine »223. Sur cette distinction, Hans Goedicke a été lui aussi formel car, selon lui, les archives d'Éléphantine ne sont pas des documents administratifs ni des comptabilités, mais seulement un recueil de lettres ayant appartenu à un particulier : ( ...) the Elephantine archive does not concerna religious or administrative institution, but rather constitutes a persona! archive. Consequently, it does not consist of administrative documents or accounts, but is a collection of letters, to judge from what is intelligible224 .

Les synthèses successives ont repris ces interprétations225 • Mais récemment, cette hypothèse a été radicalement mise en cause par L. Pantalacci qui compare les archives d'Éléphantine avec celles de Balat : il s'agirait des « archives d'État

222. On pourra comparer deux exemples d'adresses antithétiques. Dans la lettre au mort P. Hearst 1282 (Bancroft Library, Univ. of Calif., Berkeley) provenant de Naga ed-Deir (tombe N3737), c'est le destinataire (le gouverneur Merou) qui est noté au dos (verso) dans le même sens de l'écriture que les signes du corps de la lettre (recto) ; mais dans P. Berlin 8869 si la lecture communément acceptée est correcte c'est l'expéditeur (Irou) qui est noté au dos (verso) dans le même sens de l'écriture que la lettre (recto). Sur P. Hearst 1282, cf. l' editio princeps W. K. SIMPSON, « The Letter to the Dead from the Tomb of Meru (N3737) at Nag' ed-Deir », JEA 52, 1969, p. 39-52. 223. G. MôLLER, Hieratische Papyrus, p. 10. 224. H. G0EDICKE, Old Hieratic Paleography, p. xix. 225. Cf. P. P0SENER-KRIÉGER, dans Textes et langages de l'Égypte pharaonique II, p. 31 (« qui concernent la famille des nomarques d'Éléphantine ») ; G. BURKARD, H. W. FISCHERELFERT, Àgyptische Handschriften 4, p. 70 (« Familienarchiv »).

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de la province », c'est-à-dire de celles d'un« gouvernorat» local226. En effet, les papyrus conservés ne sont pas seulement des lettres comme le pensait H. Goedicke, et des comptabilités complètent la documentation. De plus, les missives sont l'expression d'échanges entre dignitaires et agents d'un appareil administratif hiérarchisé, échanges effectués durant plusieurs générations d'individus. La question de la nature des archives d'Éléphantine demeure néanmoins complexe en raison de certaines contradictions dans le contenu des documents et des maigres informations disponibles sur le contexte archéologique de provenance. Une piste de réflexion est apportée par la lettre P. ELE P130 écrite entre une femme et son père, lettre trouvée in situ dans un bâtiment à usage économique, et placée volontairement dans le mécanisme d'une porte : ce type de témoignage remet en cause la nature palatine et officielle de la collection de papyrus. En même temps, il est important de considérer que cette trouvaille n'est pas nécessairement représentative de l'ensemble. Par exemple, le lot de papyrus P. Berlin 23211 a été trouvé dans une jarre, ce qui implique une forme d'archivage. Le caractère ponctuel de ces découvertes et la présence de contenus et interlocuteurs hétéroclites dans l'ensemble des papyrus conservés soulèvent enfin la question de savoir si les archives provenant d'Éléphantine forment un ensemble cohérent. Différents lots d'archives ont probablement survécu et provenaient de plusieurs espaces de la ville, comme pour les archives de Balat : c'est ce que la multiplicité d'interlocuteurs et de contenus semble prouver227 • Ce qui est certain, c'est que plusieurs lettres - et peut-être comptes et listes - étaient des documents destinés à différents chefs de (la même ?) famille. Ensuite, il est indispensable de tenir compte aussi du caractère religieux d'autres textes conservés : il est peu probable qu'ils aient fait partie d'une bibliothèque privée, car certains fragments proviennent d'inventaires concernant les activités économiques liées au culte, c'est-à-dire qu'il s'agit des restes d'archives administratives temporaires créées par ou pour une institution cultuelle. Dans ce contexte, nous avons signalé aussi la présence de la figure du jmy-r3 f:imw-ntr dans la documentation, titre qui désigne souvent un gouverneur dans la tradition égyptienne de province, mais qui n'est pas aussi clair à Éléphantine. Cette présence est importante puisqu'elle va à l'encontre de l'idée reçue selon laquelle l'élite d'Éléphantine ne comprendrait pas de directeur des prêtres. Malgré cette spécialisation cultuelle, il est concevable que cette documentation soit toujours, dans son ensemble, la production des scribes d'un « palais » et de ses annexes. En effet, par comparaison, les archives de Balat montrent que le gouvernorat administrait les activités relatives au culte des ancêtres et, surtout, des divinités locales. La présence d'intérêts religieux dans les archives d'Éléphantine ne doit pas surprendre car la gestion des cultes relevait d'une prérogative du gouvernorat en tant que centre administratif majeur. Les papyrus d'Éléphantine semblent donc représenter des archives documentaires multiples ayant trait aux activités menées autour d'une institution, durant plusieurs générations. 226. L. PANTALACCI, dans Chr. Gallois, P. Grandet & L. Pantalacci (dir.), Mélanges François Neveu, p. 243 et n. 25. 227. Sur la multiplicité des collections/groupes dans les archives de Balat/Ayn Asil, cf. L. PANTALACCI, dans J. C. Moreno Garcia (dir.), Ancient Egyptian Administration, p. 198, 206-207 ; L. PANTALACCl, BJFAO 98, 1998, p. 304.

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8. CONCLUSION Pour conclure, il est probable que les centaines de fragments de papyrus connus à ce jour sont les vestiges de différents groupes ou collections d'archives, à caractère hétérogène, provenant de l' île d'Éléphantine. Les lettres, comptes et listes sont le produit des activités relationnelles et administratives de l 'élite au pouvoir dans ce chef-lieu. La diversité de ces acteurs est notable. Contrairement à ce qui a été suggéré par le passé, aucun gouverneur ou nomarque n 'est le bénéficiaire assuré ou unique de ces documents : aucunjmy-r3 b3swt « directeur des terres étrangères » ni jmy-r3 'w « directeur des interprètes (scil. troupes auxiliaires)» de renomn' estmentionné explici tementdans cette documentation; la présence du titrejmy-r3 Sm ' « directeur de Haute Égypte» est significative mais cette figure n'est pas centrale ; et le titre /:i3ty- ' « comte» qu'on trouve parfois évoqué n'indique pas, à cette époque, la charge de gouverneur, malgré certaines interprétations228 • Rédigée tout au long de la fin du IIIe millénaire, cette documentation couvre plusieurs domaines de compétence des notables locaux : le rapport avec les populations limitrophes, les échanges économiques institutionnels, les activités cultuelles, la distribution de biens et l' enregistrement de personnes, les affaires patrimoniales, la correspondance privée à caractère économique et juridique, etc. Elles engagent toute une communauté : mutatis mutandis, une cité. Les documents qui nous sont parvenus pourraient avoir été trouvés en différents endroits de la ville, organisée probablement autour d'un gouvernorat (l'édifice monumental H20 du site), tout comme les lots de tablettes de Balat ne proviennent pas d'une seule pièce ni d'un seul secteur palatial229 • Il est ensuite possible que les lettres d' Éléphantine ne se rattachent pas toutes à une même unité institutionnelle - l'existence d'un palais du gouverneur est d'ailleurs mise en question par certains fouilleurs - mais également à des maisons de dignitaires ou à des espaces résidentiels palatins de membres secondaires de la famille dirigeante230. Certains écrits font référence aux activités de lieux de culte et 228. La définition du statut de gouverneur d'Éléphantine ne fait pas l'unanimité. Deux titres sont souvent indiqués comme ceux qui identifient ce statut, mais ces hypothèses ne sont pas solides : d'une part le titre jmy-r3 'w est trop répandu pour désigner le gouverneur ; d'autre part, le titre de rang fqty- ·, que certains auteurs persistent à interpréter comme celui des gouverneurs à l'Ancien Empire, est utilisé pour désigner le chef d'une ville à partir du Moyen Empire dans une locution où il introduit un toponyme, ce qui n'est pas le cas avant. Un article sur le statut de gouverneur à Éléphantine à la fin du III' millénaire est en cours de préparation par l'auteur. Pour des réserves, cf également D. RAUE, dans M. Bietak & S. Prell (dir.), Ancient Egyptian andAncient Near Eastern Palaces I, p. 142. 229. Sur l'édifice interprété comme la résidence des gouverneurs, cf. C. VON PILGRIM, « Zur Entwicklung der Verehrungsstatten des Heqaib in Elephantine », dans E. CZERNY et al. (éd.), Timelines : Studies in Honour of Manfred Bietak, I (OLA 149), Louvain / Paris / Dudley, 2006, p 403-405, fig. 1-2. Voir en dernier lieu D. RAUE, dans M. Bietak & S. Prell (dir.), Ancient Egyptian and Ancient Near Eastern Palaces I, p. 141-146. 230. Pour l'interprétation de l'habitat et les difficultés d'attribuer aux vestiges de la structure H2 un caractère exclusivement palatial, cf D. RAUE, dans M. Bietak & S. Prell (dir.), Ancient Egyptian and Ancient Near Eastern Palaces I, p. 141, 145-146.

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pourraient aussi provenir d'annexes de bâtiments sacrés, édifices éphémères ou méconnus. Si le modèle urbain, sociétal et institutionnel de l'île reste à définir avec précision, l'écriture semble tout de même un instrument administratif et un moyen de communication assez répandu dans ce contexte citadin. Dans l'ensemble, les archives d'Éléphantine possèdent un caractère officiel, témoignent d'activités administratives qui concernent plusieurs domaines, économiques, politiques et juridiques, qui mobilisent un vaste réseau de notables à l'intérieur comme à l'extérieur de la province. Elles sont complétées par des missives qui attestent d'échanges épistolaires entretenus entre des collègues, hommes et femmes, et au sein de maisonnées de l'élite locale. Dans un système politique et social où le privé n'est pas séparé de facto de la fonction administrative, où le pouvoir est souvent partagé entre les membres d'un petit groupe de familles, où la résidence est un bâtiment à la fois privé et lié à la fonction de son occupant - avec des espaces de représentation mais aussi des espaces dédiés à l'installation d'une famille élargie-, il n'est pas surprenant de trouver, dans la production documentaire sur papyrus, des sujets privés mêlés à des documents de l'administration issus d'activités institutionnelles. Il est étonnant de constater, enfin, à quel point l'écriture était présente dans une petite communauté comme celle d'Éléphantine. Les lettres et les comptabilités étaient sans doute perçues comme des moyens efficaces et communs pour exécuter l'intendance, solliciter des échanges, faire circuler des informations et appliquer l'autorité.

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Planche 1 -Papyrus Turin Cat. 1980 = CG 54002 recto: lettre d'intimidations concernant des activités agricoles (photo © Scan Museo Egizio).

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Planche 2 - Papyrus Brooklyn 4 7.218.18 : lettr~ envoyée par un fils à son père avec la mention de Satis et Khnoum maîtres d'Eléphantine (photo© Brooklyn Museum. Bequest of Miss Theodora Wilbour from the collection ofher father, Charles Edwin Wilbour).

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Planche 3 - Sous-verre P. Strasbourg 56 fragment Str. Ba : lettre mentionnant l 'arrivée d'un fils royal et l'organisation d 'une rencontre entre officiers égyptiens et un groupe de Nubiens (photo © BNUS).

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Planche 4 - S.ous-verre P. Strasbourg 57 fragment Str. Be+f: lettre avec la mention dujmy-r3 Sm' Chémaï, de la livraison d'ocre et d'une peau (photo© BNUS).

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Planche 5 - Sous-verre P. Strasbourg 58 fragment Str. A : lettre adressée par un fils à son père à propos d'une femme et d'un intendant (photo © BNUS).

Un compte hiératique de grains exposé dans la chapelle de Pépyânkh-Hénikem (A2) à Meir CHLOÉ RAGAZZOLI

& l> tabulaire, sur trois colonnes, la première indiquant l'origine (institutionnelle?) du grain, la seconde le type de céréales concerné et sa quantité, et la troisième les totaux. Si la forme des signes est parfaitement évocatrice des papyrus comptables del' Ancien Empire en général et de la VI< dynastie en particulier, leur module s'adapte à ce contexte monumental: les cadrats sont hauts et large d'environ 1,5 cm,jusqu'à 2 cm, soit environ deux fois plus que sur un papyrus. De ce point de vue, le module est comparable à celui des inscriptions hiératiques à l'encre retrouvées dans les galeries d' Ayn Soukhna4 • La forme des signes est en outre tout à fait comparable à celle des comptes hiératiques apposés sur les parois de la chambre funéraire du Pépyânkh-Héryib et de son épouse, propriétaire de la tombe D2 et grand père de Pépyânkh-Hénikem (voir infra).

4.

P. TAI.LET & G. CASTEL (dir.), Ayn Soukhna IV. Le matériel des galeries-magasins (FIFAO 82), Le Caire, 2020, p. 66-76.

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