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French Pages 701 [713] Year 2021
O R I E N TA L I A L OVA N I E N S I A A N A L E C TA Égypte antérieure Mélanges de préhistoire et d’archéologie offerts à Béatrix Midant-Reynes par ses étudiants, collègues et amis
édités par NATHALIE BUCHEZ et YANN TRISTANT avec la collaboration de OLIVIER ROCHECOUSTE
P E E T ERS
ÉGYPTE ANTÉRIEURE
ORIENTALIA LOVANIENSIA ANALECTA ————— 304 —————
ÉGYPTE ANTÉRIEURE Mélanges de préhistoire et d’archéologie offerts à Béatrix Midant-Reynes par ses étudiants, collègues et amis édités par
NATHALIE BUCHEZ et YANN TRISTANT avec la collaboration de
OLIVIER ROCHECOUSTE
PEETERS LEUVEN – PARIS – BRISTOL, CT 2021
A catalogue record for this book is available from the Library of Congress. © 2021 Peeters Publishers, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven/Louvain (Belgium) All rights reserved, including the rights to translate or to reproduce this book or parts thereof in any form. ISBN 978-90-429-4140-3 eISBN 978-90-429-4141-0 D/2021/0602/112
Mais pour toi et pour moi Merci, et chapeau bas Barbara
SOMMAIRE
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XVII
Khaled EL-ENANY, Avant-propos .
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XIX
Nicolas GRIMAL, Préface .
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XXI
Laure LEPREUX-MIDANT, « Zwei Kinder Bitte » .
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XXIII
Anne BRAVI-MIDANT, On pourrait commencer par dire que tout cela est parti d’un rêve d’enfant . . . . . . . . . . . . . . .
XXV
François BRIOIS, Petite fresque d’un long parcours aux côtés de la Moudira en Égypte . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
XXVII
Bibliographie de Béatrix Midant-Reynes 1975-2021 .
Remerciements des éditeurs .
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XXXIII
Alain ANSELIN, Du terrain des mots aux mots du terrain .
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1
Nathalie BADUEL & Philippe WALTER, L’importance du matériau au Prédynastique. L’exemple du minerai vert et l’apport exceptionnel d’Adaïma : choix qui sous-tendent les prospections et hypothèses d’approvisionnement à partir des analyses physico-chimiques . .
43
Manfred BIETAK, Did the Temple of Serabit el-Khadim Originate from an Earlier Canaanite Shrine? . . . . . . . . . . . . .
59
Eliot BRAUN, Chronological Correlations: South Levantine EB 1 and Egypt in Light of New Radiocarbon Dates from Arad . . . . .
81
ÉTUDES
François BRIOIS, Béatrix MIDANT-REYNES & Yann TRISTANT, Nouvelles données sur la présence de PPNB en Égypte : découvertes récentes dans le Ouadi Araba . . . . . . . . . . . . . . . . 113 Nathalie BUCHEZ, Jade BAJEOT, Gaëlle BRÉAND, Samuel GUÉRIN & Mathilde MINOTTI, À la découverte d’une préhistoire ignorée. Questions de méthodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133 Marcelo CAMPAGNO, Une réflexion sur le sacrifice de l’ennemi et l’émergence de l’État en Égypte prédynastique . . . . . . . . . 151
VIII
SOMMAIRE
Josep CERVELLÓ AUTUORI, Menes, Teti, Iti, Ita. An Update .
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Marek CHŁODNICKI & Krzysztof M. CIAŁOWICZ, Tell el-Farkha as a Trade Centre in the Period of Naqada IID2-Naqada IIIB . . . . . . 175 Wouter CLAES & Stan HENDRICKX, The Lost Tell of Elkab .
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Éric CRUBÉZY & Sylvie DUCHESNE, Variabilité des rites funéraires à la période prédynastique. Réflexions sur le cimetière de l’Est et les sépultures d’enfants à Adaïma (Haute Égypte) . . . . . . . 213 Tiphaine DACHY, Il était une fois dans l’Ouest, l’oasis de Kharga à l’aube des temps pharaoniques . . . . . . . . . . . . . . 233 Morgan DE DAPPER, Le site prédynastique d’Adaïma (Haute Égypte). Géologie des terrains superficiels, géomorphologie & géo-archéologie 255 Joanna DĘBOWSKA-LUDWIN, Does More Always Mean Better? The Problem of Richness in Early Egyptian Graves as Illustrated by the Cemetery of Tell el-Farkha . . . . . . . . . . . . . . . . . 279 Günter DREYER, Horus Aha als Koregent
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Xavier DROUX, A Hippopotamus in a Dish: Predynastic Bowl Cairo Museum JE 85928 and Aspects of Hippopotamus Symbolism in Predynastic Egypt . . . . . . . . . . . . . . . . . 301 Aline EMERY-BARBIER, Phytolithes et archéologie .
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Renée FRIEDMAN & Kazuyoshi NAGAYA, Fine Lithic Products from Hierakonpolis. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 341 Maria Carmela GATTO, The Social Dimension of Pots: Some Thoughts on the Ceramic Assemblage from the Predynastic Site of Nag elQarmila, Aswan . . . . . . . . . . . . . . . . . 369 Jean GUILAINE, Égyptiens, Levantins, Africains : un tropisme sud-ibérique au Chalcolithique ? . . . . . . . . . . . . . . . . 381 Rita HARTMANN & Ulrich HARTUNG, Recent Investigations in the Earliest Occupation Layers at Tell el-Fara‘in/Buto . . . . . . . . . 393 Dirk HUYGE, Stan HENDRICKX, Veerle ROTS & Béatrix MIDANT-REYNES, A Group of Predynastic Flints from the 1st Dynasty “Royal Mastaba” at Naqada . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 407 Clara JEUTHE, Chert Artefacts in Ayn Asil Revised and the Implications of Spatial Analyses . . . . . . . . . . . . . . . . 443 Mariusz A. JUCHA, Pottery Vessels with Impressed Decoration in Naqada III Nile Delta – Remarks on Archaeological Contexts and Ritual Functions 461
IX
SOMMAIRE
Karin KINDERMANN & Heiko RIEMER, Tabular Scrapers in Predynastic and Dynastic Egypt: From an Everyday Use to a Ritual Context . . . 483 E. Christiana KÖHLER, How Long was Wadi el-Sheikh Used as a Resource for Chert? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 507 Jean-Loïc LE QUELLEC, Retour sur les bœufs à cornes déformées .
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Joséphine LESUR, Le dromadaire en Égypte... quoi de neuf depuis 1977 ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 539 Christine LORRE, Sous la protection de Nout ? .
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Agnieszka MĄCZYŃSKA, Lower Egyptian Culture – the Last 20 Years of Research . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 561 Bernard MATHIEU, La « muraille de Seth ». Une allusion à la soumission de Noubet (Ombos) dans les Textes des Pyramides (Pyr. § 2047a-d, TP 683) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 577 Ian SHAW, Procurement and Liminality: Egyptian Mining Sites as Studies in Control and Frontier Expansion . . . . . . . . . . . 591 Yann TRISTANT, La petite dame du Louvre. À propos d’une figurine protodynastique de femme vêtue d’un manteau (Louvre E11888) . . . 607 Michel VALLOGGIA, Un nouveau serviteur dans la troupe des oushebtis de Néphéritès Ier . . . . . . . . . . . . . . . . . 631 Bart VANTHUYNE, Late Early Dynastic – Early Old Kingdom Jars with Incised and/or Impressed Decoration . . . . . . . . . . 639
LISTE DES AUTEURS Alain ANSELIN Université des Antilles-Guyane Schoelcher, Martinique France Nathalie BADUEL Le Bouy 63160 Glaine-Montaigut France [email protected] Jade BAJEOT Sapienza University of Rome Dipartemento di Scienze dell’Antichità Edificio delle ex-Vetretrerie Sciarra Via dei Volsci 122 00185 Roma Italie [email protected] Manfred BIETAK Austrian Academy of Sciences ERC Advanced Grant “The Hyksos Enigma” Hollandstraße 11-13/III A-1020 Vienne Autriche [email protected] Eliot BRAUN WF Albright Institute of Archaeological Research Centre de Recherche Français de Jérusalem Jerusalem Israël [email protected] [email protected] Anne BRAVI-MIDANT Merville France Gaëlle BRÉAND [email protected] France François BRIOIS Ehess UMR 5608 TRACES Université de Toulouse 2 Jean Jaurès Maison de la Recherche 5, allée Antonio Machado 31058 Toulouse Cedex 9 France [email protected]
Nathalie BUCHEZ Inrap Hauts-de-France UMR 5608 TRACES 32, avenue de l’Étoile du Sud 80440 Glisy France [email protected] Marcelo CAMPAGNO Université de Buenos Aires Conseil National de la Recherche Scientifique (CONICET) IMHICIHU-CONICET Saavedra 15 5º piso C1083ACA Buenos Aires Argentine [email protected] Josep CERVELLÓ AUTUORI Departament de Ciències de l’Antiguitat i de l’Edat Mitjana Institut d’Estudis del Pròxim Orient Antic Universitat Autònoma de Barcelona Campus de Bellaterra, Edifici MRA, porta 010 08193 Cerdanyola del Vallès Barcelona Espagne [email protected] Marek CHŁODNICKI Archaeological Museum Poznań Pologne [email protected] Krzysztof M. CIAŁOWICZ Institute of Archaeology Jagiellonian University Kraków Pologne [email protected] Wouter CLAES Royal Museums of Art and History Parc du Cinquantenaire, 10 1000 Bruxelles Belgique [email protected]
XII
LISTE DES AUTEURS
Éric CRUBÉZY Laboratoire UMR 5288 (AMIS) Université de Toulouse III 37 allées Jules Guesde 31000 Toulouse France [email protected] Tiphaine DACHY UMR 5608 TRACES Université de Toulouse 2 Jean Jaurès Maison de la Recherche 5, allée Antonio Machado 31058 Toulouse Cedex 9 France [email protected]
Aline EMERY-BARBIER Équipe Ethnologie Préhistorique CNRS-UMR 7041-ArScan Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie René Ginouvès 21, allée de l’université 92023 Nanterre cedex France [email protected] Renee FRIEDMAN Hierakonpolis Expedition Ashmolean Museum Oxford Royaume-Uni [email protected]
Morgan DE DAPPER Département de Géographie Unité de Recherche ‘Géomorphologie Régionale et Géo-archéologie des Zones Méditerranéennes et Tropicales’ Université de Gand Krijgslaan, 281 (S8) B-9000-Gent Belgique [email protected]
Maria Carmela GATTO The American University in Cairo Cairo Égypte [email protected]
Joanna DĘBOWSKA-LUDWIN Institute of Archaeology Jagiellonian University ul. Golebia 11 31-007 Krakow Pologne [email protected]
Samuel GUÉRIN Inrap Hauts-de-France UMR 8164 HALMA, Université de Lille 60400 Passel France [email protected]
Günter DREYER Pestalozzistr. 88b 10625 Berlin Allemagne Xavier DROUX Foundation Gandur pour l’Art 12, rue Michel-Servet CH-1206 Genève Suisse [email protected] Sylvie DUCHESNE Laboratoire UMR 5288 (AMIS) Université de Toulouse III 37 allées Jules Guesde 31000 Toulouse France [email protected] Khaled EL-ENANY Ministère du Tourisme et des Antiquités Le Caire Égypte
Nicolas GRIMAL Académie des Inscriptions et Belles-Lettres Paris France
Jean GUILAINE Collège de France Paris France Rita HARTMANN Deutsches Archäologisches Institut, Kairo 31, Sh. Abu el-Feda 11211 Cairo Égypte [email protected] Ulrich HARTUNG Deutsches Archäologisches Institut, Kario 31, Sh. Abu el-Feda 11211 Cairo Égypte [email protected] Stan HENDRICKX Hasselt University – PXL-MAD Faculty Elfde Liniestraat 25 B-3500 Hasselt Belgique [email protected]
LISTE DES AUTEURS
Dirk HUYGE Royal Museums of Art and History Bruxelles Belgique Clara JEUTHE Deutsches Archäologisches Institut Cairo 31, Sh. Abu el-Feda 11211 Cairo, Zamalek Égypte [email protected] Mariusz A. JUCHA Institute of Archaeology Jagiellonian University ul. Golebia 11 31-007 Krakow Pologne [email protected] Karin KINDERMANN University of Cologne Institute of Prehistoric Archaeology, African Archaeology Bernhard-Feilchenfeld-Straße 11 50969 Köln Allemagne [email protected] E. Christiana KÖHLER Institut für Ägyptologie Universität Wien Franz-Klein-Gasse 1 1190 Vienne Autriche Jean-Loïc LE QUELLEC CNRS-Institut des mondes africains (IMAf) 27, rue Paul Bert 94204 Ivry-sur-Seine cedex France [email protected] Laure LEPREUX-MIDANT Blagnac France Joséphine LESUR MNHN, UMR 7209 AASPE MNHN-CNRS C.P. 55 55, rue Buffon 75005 Paris France [email protected] Christine LORRE Musée d’Archéologie nationale Domaine national de Saint-Germain-en-Laye Château, place Charles de Gaulle 78105 Saint-Germain-en-Laye France [email protected]
XIII
Agnieszka MĄCZYŃSKA Poznań Archaeological Museum ul. Wodna 27 61-781 Poznań Pologne [email protected] Bernard MATHIEU Université Paul Valéry Montpellier 3 UMR 5140 Route de Mende 34199 Montpellier Cedex 5 France [email protected] Béatrix MIDANT-REYNES CNRS, UMR 2608 TRACES Université de Toulouse 2 Jean Jaurès Maison de la Recherche 5, allée Antonio Machado 31058 Toulouse Cedex 9 France [email protected] Mathilde MINOTTI UMR 5608 TRACES Université de Toulouse 2 Jean Jaurès Maison de la Recherche 5, allée Antonio Machado 31058 Toulouse Cedex 9 France [email protected] Kazuyoshi NAGAYA Fukui Prefectural Varve Museum Wakasa Japon Heiko RIEMER University of Cologne Institute of Prehistoric Archaeology, African Archaeology Jennerstraße 8 50823 Köln Allemagne [email protected] Veerle ROTS TraceoLab/Prehistory University of Liege Quai Roosevelt, 1B (Bât. A4) 4000 Liège Belgique [email protected] Ian SHAW University of Liverpool 12-14 Abercromby Square Liverpool L69 7WZ Royaume-Uni [email protected]
XIV
LISTE DES AUTEURS
Yann TRISTANT Department of Ancient History Macquarie University NSW2109 Australie [email protected]
Bart VANTHUYNE KU Leuven Blijde Inkomststraat 21, bus 3318 3000 Leuven Belgique [email protected]
Michel VALLOGGIA Université de Genève 119, rue de Lausanne 1202 Genève Suisse [email protected]
Philippe WALTER CNRS, Sorbonne Université Paris France [email protected]
TABULA GRATULATORIA Eltayeb ABBAS Chantal et Serge ALARY Florence ALBERT Jean-Pierre ALBERT Guillemette ANDREU-LANOË Marie-Lys ARNETTE John BAINES Pascale BALLET Michel BARBAZA Laurent BAVAY Marie-Noël BELLESSORT François BON Charles BONNET Olivier CABON Isabella CANEVA Isabelle CARRÈRE Georges CASTEL Jessie CAULIEZ Alain CHARRON Frédéric COLIN Philippe COLLOMBERT Catherine COMMENGE Laurent COULON Henri DABERNAT Jean-Philippe DELAGE Pascal DEPAEPE Sylvain DHENIN Vasko DOBREV Mervat DOSS Suzanne DOSS Marc ÉTIENNE Dominique FAROUT Carole FRITZ
Séverine GABRY-THIENPONT Christine GALLOIS Basem GEHAD Daniel GÉRARD Chloé GIRARDI Cédric GOBEIL Yannis GOURDON Mathieu GOUSSE Christine HOCHSTRASSER-PETIT Matthieu HONNEGER Thierry JANIN Burt KASPARIAN Aïda KOLTA Pauline KOETSCHET Rudolph KUPER Vanessa LEA Christian LEBLANC Alain LECLER Alice LEPLONGEON Bénédicte LHOYER Nathalie LIENHARD Veerle LINSEELE Soheir LOTFALLA Laëtitia MAGGIO Claire MANEN Frank MAZEREEL Liam MCNAMARA Dimitri MEEKS Rania Y. MERZEBAN Marie-Christine MICHEL Nicolas MICHEL Pierre-Yves MILCENT Rose MILEK
Marie MILLET Pierre DE MIROSCHEDJI Philippe MIROUX Jean-Pierre MONTESINO Vera MÜLLER Thomas PERRIN Michel PETIT Lilian POSTEL Patrizia PIACENTINI Gaël POLLIN Dietrich RAUE Bérangère REDON Isabelle RÉGEN Ilona REGULSKI Valentine ROUX Stephan SEIDLMAYER Hassan SELIM Jane SMYTHE Claire SOMAGLINO Luc STANIASZEK Pierre TALLET Gilles TOSELLO Dominique VALBELLE Nicolas VALDEYRON Edwin VAN DEN BRINK Wim VAN NEER Philip VAN PEER Jean VAQUER Pierre VERMEERSCH Pascal VERNUS Harco WILLEMS Pierre ZIGNANI Abbès ZOUACHE
REMERCIEMENTS DES ÉDITEURS NATHALIE BUCHEZ & YANN TRISTANT
Après une belle et longue carrière qui l’a menée des rives de la Seine à celles du Nil, c’est auprès de la Garonne que Béatrix Midant-Reynes a commencé une retraite bien méritée, mais déjà très active. Ses étudiants, collègues et amis ont décidé de lui rendre hommage en lui offrant cet ouvrage qui rassemblent 35 études de chercheurs français et étrangers, préhistoriens, archéologues et égyptologues. Chacun de ces articles est lié à l’un des domaines de recherche qui ont marqué l’œuvre de Béatrix Midant-Reynes, comme autant de témoignages de gratitude et d’admiration. C’est bien entendu le Prédynastique égyptien qui constitue le cœur de ces Mélanges que nous avons tant de plaisir à offrir à notre dédicataire. Nous ne rappellerons pas ici la contribution de Béatrix Midant-Reynes à la préhistoire égyptienne et à l’archéologie de l’Égypte ancienne en général, Khaled el-Anany et Nicolas Grimal le font dans les très beaux textes qu’ils ont eu l’honneur de nous offrir ; ni son parcours de vie, que ses filles et son mari évoquent avec beaucoup de tendresse dans les pages qui suivent. Nous voudrions seulement rappeler, de manière plus personnelle et plus égoïste, que Béatrix est avant tout pour nous notre « Moudira », celle qui nous a guidés à la découverte du Prédynastique égyptien, nous a communiqué sa curiosité et son goût de la recherche, celle qui nous a ouvert les portes d’Adaïma et du terrain égyptien. Béatrix MidantReynes est une scientifique audacieuse et entêtée, qui a fait d’une époque marginale de la civilisation égyptienne, le 4e millénaire ou l’Égypte d’avant les Pharaons, une discipline scientifique à part entière, reconnue comme telle dans les institutions françaises et étrangères. Elle a su tout autant partager sa passion, inspirer plusieurs générations d’étudiants, certains devenus chercheurs et enseignants, et faire d’Archéo-Nil un forum de discussion et de partage, dont la réputation s’étend maintenant aux quatre coins du monde. Nous souhaitons remercier tous les auteurs qui ont bien voulu écrire un article en l’honneur de Béatrix Midant-Reynes, ainsi que tous ceux et celles qui se joignent à nous pour la célébrer. Ils ont tous su garder le secret et faire de ces Mélanges une véritable surprise. Nous pensons à tous ceux que nous n’avons pas pu contacter ou qui ont été trop modestes pour accepter de participer. Qu’ils soient tous associés à ce geste de gratitude. Nos remerciements vont à Bert Verrept, et toute son équipe des éditions Peeters pour avoir accepté avec enthousiasme de publier cet ouvrage et pour le très beau travail de publication qu’ils ont réalisé. Enfin, nous adressons un grand merci à Olivier Rochecouste, pour l’édition des textes en langue anglaise, et à Christiane Petit, à qui nous devons le dessin de couverture.
AVANT-PROPOS KHALED EL-ENANY Ministre du Tourisme et des Antiquités, Le Caire, Égypte
C’est un plaisir pour moi de rendre hommage à Béatrix Midant-Reynes, avec qui j’ai collaboré pendant de nombreuses années, au cours de ma carrière d’égyptologue. Sérieuse et entièrement dévouée à une égyptologie basée dans le présent, son parcours professionnel a modifié la vision de l’Institut français d’archéologie orientale et de l’archéologie française au Caire. De par ses recherches sur la formation de l’état à l’époque prédynastique et de son expérience de terrain, notamment dans les sites du Delta, elle a contribué à une meilleure connaissance de ces périodes et sites. J’ai eu la chance de connaître Béatrix Midant-Reynes en tant que collègue puis, par la suite, en tant que directrice de l’Institut français d’archéologie orientale de 2010 à 2015. En plus de son rôle crucial à la tête de l’Ifao, elle a toujours été préoccupée par la formation de ses jeunes collègues égyptiens afin de parfaire leurs connaissances archéologiques, leur rendant ainsi accessible les ressources matérielles et humaines de l’Institut. Son attitude inclusive vis-à-vis des jeunes chercheurs égyptiens, qui sont parties prenantes du futur de l’archéologie égyptienne, est en communion avec la vision de l’archéologie que je partage : il s’agit d’une collaboration entre l’Égypte ancienne, l’Égypte actuelle, les chercheurs égyptiens et leurs partenaires étrangers. Béatrix Midant-Reynes a ainsi établi des partenariats avec le Ministère des Antiquités et les universités égyptiennes durant son mandat à la tête de l’Ifao. J’ai donc beaucoup de plaisir à écrire ces mots, pour honorer son respect et la vie qu’elle a dédiée à l’histoire de l’Égypte, mais aussi aux nouvelles générations d’archéologues égyptiens qu’elle a activement intégrées. Grâce à sa direction consciente, elle établit un partenariat sérieux, connectant ainsi l’Égypte passée avec ses versions présente et future. Pour une retraite plus que méritée, je lui souhaite de longues et belles années afin qu’elle puisse continuer dans le calme à écrire et transmettre tout ce qui fourmille encore en elle. Elle sera toujours la bienvenue dans son second pays : l’Égypte.
PRÉFACE NICOLAS GRIMAL Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, Paris, France
Béatrix Midant-Reynes donne l’exemple même d’une carrière volontaire, menée avec une énergie qui a su surmonter les nombreux obstacles dus autant à l’époque qu’à la rareté de la spécialité qu’elle a choisie dès le départ. Nous nous connaissons depuis le début des années ’70 : nous suivions alors les enseignements d’égyptologie qu’offraient la Sorbonne et l’École Pratique des Hautes Études. Mais, sans ignorer pour autant la civilisation pharaonique classique, Béatrix Midant-Reynes s’est très tôt tournée vers les hautes époques : une année d’étude au Seminar für Ägyptologie de Munich en 1974 lui permit de déposer un mémoire intitulé Felsbilder Nubiens, Verhältnis zu den prädynastischen Kulturen Ägyptens, qui fut le prologue du doctorat de 3e cycle d’Histoire consacré aux gravures rupestres de Nubie qu’elle soutint, sous la direction du Professeur Jean Leclant, l’année suivante. Les dés sont ainsi jetés : ce sera la Préhistoire. Plusieurs rencontres vont la confirmer dans ce choix et guider son orientation vers la typologie lithique. Au premier rang, celle de Jacques Tixier, qui l’accueille dans son équipe de 1979 à 1982 et la fait participer à sa mission au Qatar, tout en lui offrant la meilleure formation du moment en laboratoire. C’est ensuite un second séjour d’un an à Munich, en 1986, comme boursière de la Fondation Alexander von Humboldt, à la Staatliche Sammlung ägyptischer Kunst, sous la direction de Dietrich Wildung. L’année suivante, au printemps 1987, elle s’enracine dans le terrain égyptien, — terrain qu’elle n’a jamais quitté depuis. C’est aux côtés de Stan Hendrickx et sous la direction conjointe de Jacques Tixier et de Pierre Vermeersch, qu’elle participe aux fouilles de Maghar-Dendera : la complicité entre ces deux chercheurs ne s’est, elle non plus, jamais interrompue. En 1988, le Cnrs la recrute : elle y gravira tous les échelons, d’abord dans l’équipe de Jean Leclant, puis dans celle d’André Laronde, enfin au Centre d’anthropologie de Toulouse. Mais revenons au terrain, avec le deuxième grand tournant de sa carrière : la fouille du site prédynastique d’Adaïma en Haute Égypte. Pendant seize années, de 1989 à 2005, avec l’appui de l’Institut français d’archéologie orientale et de la Commission des fouilles du Ministère des Affaires étrangères, elle mène à bien la fouille et l’étude de l’ensemble du site : l’habitat et la nécropole, en association avec Éric Crubézy. La synthèse de ces fouilles publiée dans les deux beaux volumes édités par l’Institut français d’archéologie orientale en 2002 la conduisent à une réflexion
XXII
PRÉFACE
qui vient enrichir et augmenter la synthèse Préhistoire de l’Égypte. Des premiers hommes aux premiers pharaons, qu’elle avait publiée en 1992. Elle produit alors un ouvrage qui marque la recherche encore aujourd’hui, Aux origines de l’Égypte. Du néolithique à l’émergence de l’État, chez Fayard, en 2003. Elle y renouvelle une problématique, dont l’évolution depuis les premières synthèses s’est modifiée du tout au tout, enrichie à la fois des avancées de l’anthropologie et des découvertes archéologiques, elles-mêmes marquées de profondes évolutions. Dans le même esprit, elle organise, avec Jean-Pierre Albert une réflexion sur le sacrifice humain, qui paraît aux éditions Soleb en 2005, sous le titre Le sacrifice humain en Égypte ancienne et ailleurs. Dans le même temps, elle déploie son activité sur d’autres terrains, qui lui fournissent autant d’éclairages complémentaires : avec François Briois, c’est l’exploration des sites de l’oasis de Douch à Kharga, et avec eux la préhistoire récente, puis, plus récemment, des gisements de silex du Ouadi Sannur, dans le Gâlâla. Dans le même mouvement, la nécropole du site de Kôm el-Khilgan, dans le delta fait avancer de façon spectaculaire la question de la relation entre les deux grandes composantes culturelles de la vallée avant l’unification du pays. C’est toujours l’étude de la période charnière du IVe millénaire av. J.-C. qui l’occupe avec le très important site de Tell el-Iswid, à proximité de Zagazig, dans le delta, auquel elle se consacre depuis 2006, et qui livre une abondante stratigraphie pour l’ensemble de la période. C’est bien en préhistoire récente, et plus particulièrement autour de la naissance de l’État que se situe le cœur de son œuvre, dont elle anime avec dynamisme les travaux, que ce soit par la revue Archéo-Nil, qui, depuis bientôt trente ans ne cesse d’apporter des éléments de réponse à la question du nécessaire dialogue entre préhistoriens et égyptologues, soulevée naguère par le regretté Michael Hoffman, ou par les colloques internationaux consacrés régulièrement à la question des origines, dont elle fut l’une des instigatrices et reste l’un des protagonistes. C’est bien de la cohérence de son œuvre, inspirée par sa double formation, que témoignent les trente-cinq contributions à ce volume d’hommage, qui réunissent autour d’elle un aréopage aussi savant qu’illustre.
« ZWEI KINDER BITTE » LAURE LEPREUX-MIDANT
J’ai tourné dans ma tête des centaines de jolies phrases, jeter des boulettes de papier imaginaires dans une poubelle imaginaire, pousser des heures entre les heures pour créer du temps, je me suis trouvée des excuses bien sûr, des tonnes en vrai, me suis inventée des alibis pour échapper à ça… Mais voilà, voilà, (comme le disait avec tant de justesse la Dame de ton enfance) il n’y a pas d’échappatoire dans ce genre d’histoire et l’exercice a lieu. Puisqu’il est utile de parler de toi, je parlerai de maman dans ta qualité d’outil et s’il n’est pas utile mais subjectivement doux pour nous tous de te faire un petit cahier souvenirs avec la signature de tous tes meilleurs potos, alors je parlerai de maman dans ta qualité humaine. Du coup, je parlerai des deux et tu sauras bien faire la différence, s’il en est une quand on est maman. Tu as infusé du bleu et du blanc dans ma vie. La couleur des Milky Way au patin à glace avec ma petite sœur. Rien à voir avec le foot. Munich, le château de Nymphenburg, le frigo improvisé sur la fenêtre en hiver et puis la Geminschafft… Cette vie là m’a remplie, tu l’as remplie. Tout ça avec la petite main d’Anne, et nous partions glisser sur le canal du Château chaussées toutes deux des plus beaux patins blancs du Monde entier. Tu nous as fait Reines des Neiges. Nous savons qu’il y a eu du vert aussi, du rouge, du jaune et puis toutes les autres couleurs en fait puisque nous avons ri. Toujours. Beaucoup. Un couvre-lit tout chaud à l’écossaise, toi au bureau comme toujours, alors éclairé d’une lampe d’archi, Anne et moi couchées sur le ventre, face à toi avec notre petit enregistreur. Ce soir-là, j’avais 10 ans peut-être, est imprimé dans chaque cellule de mon corps tant nous avons ri ensemble dans notre bel appartement de Combs-la-Ville. Dix ans plus tard, nous chantions « Les Crocodiles » a cappella avec toutes les copines. Et puis Toulouse, nous trois. Et puis Paris. Tu deviens grand-mère. Et puis l’Égypte. Ensemble. Et puis Rome. Et puis la vie en fait. Vite et belle. Les Noëls en famille, les anniversaires, les disputes, les assiettes cassées, les boîtes de mouchoirs pour essuyer le mascara de nos drames existentiels, de nos doutes, de nos choix, de la précarité de l’existence et de la mort de Dalida.
XXIV
« ZWEI KINDER BITTE »
Alors voilà, voilà. Nous allons continuer de chanter ensemble avec tous les nouveaux qui arrivent, de pagayer, d’aller à la chasse aux papillons, de devenir meilleurs, d’aimer toujours. Je ne sais pas si ça se voit, mais je t’aime maman. Laurinon
ON POURRAIT COMMENCER PAR DIRE QUE TOUT CELA EST PARTI D’UN RÊVE D’ENFANT ANNE BRAVI-MIDANT
On pourrait commencer par dire que tout cela est parti d’un rêve d’enfant ! Chaque enfant s’imagine un métier qui lui correspondrait plus tard. Les années nous font changer ce projet mille fois, jusqu’à être adulte et faire complètement autre chose que ce dont nous avions rêvé. Mais pas elle ! À 8 ans déjà, elle sait ce qu’elle fera plus tard : archéologue. Passionnée par la préhistoire, la fouille puis l’Égypte, elle ne laisse rien ni personne lui barrer la route. Revenons quelques décennies en arrière si vous le voulez bien… Nous n’irons pas dire que Béatrix est une enfant brillante à l’école élémentaire, qu’elle déteste. Le cadre et la discipline imposés ne lui conviennent pas. Les adultes ont du mal à la comprendre et ne voient pas en elle la femme savante qu’elle va devenir. Avec le soutien de membres de sa famille, elle combat les préjugés sur les femmes et leur rôle dans la société, à une époque de rébellion et de lutte pour les droits de la femme. En même temps que ses études de Préhistoire, Béatrix est professeur de français aux cours de civilisation française de la Sorbonne, puis travaille à la bibliothèque du Collège de France. En 1977, elle donne naissance à sa première fille, Laure. Sa petite sœur, Anne, suit en 1979. C’est à 38 ans qu’elle obtient son poste tant attendu de chercheur au CNRS. Puis, elle enchaîne les chantiers de fouille dans plusieurs pays, mais c’est en Égypte, son pays de cœur, qu’elle connait ses plus belles années de chercheur. Elle prend la direction du chantier d’Adaïma, en Haute Égypte, où elle et son équipe passeront 20 ans. Béatrix publie de nombreux ouvrages, dont deux livres pour enfants, Le Nain de Pount et Ouserrê Prince du Nil. Elle prend la direction d’autres chantiers, puis elle accepte le poste de directrice de l’Institut français d’archéologie orientale, au Caire, en 2010. Point culminant de sa carrière, reconnue permis les meilleurs de sa profession, elle œuvre durant 5 années dans les bureaux de l’Ifao.
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TOUT CELA EST PARTI D’UN RÊVE D’ENFANT
En 2013, elle reçoit la légion d’honneur dans les magnifiques jardins de l’Institut. J’ai eu la chance de pouvoir partager des moments hors normes avec elle en Égypte. Plus qu’un simple travail, l’archéologie est sa passion et elle continue aujourd’hui encore d’y consacrer son temps. Une passion ne s’arrête pas à la retraite, c’est une chose que l’on a dans la peau, que l’on vit. Merci à ma mère de m’avoir montré que tout est possible dans la vie. Nanou
PETITE FRESQUE D’UN LONG PARCOURS AUX CÔTÉS DE LA MOUDIRA EN ÉGYPTE FRANÇOIS BRIOIS
Béatrix est arrivée à Toulouse en 1996, au moment où elle a rejoint le Centre d’Anthropologie, au sein de l’équipe du professeur Jean Guilaine. Elle introduisait une nouvelle discipline, celle de l’Égypte pré- et protohistorique, au sein d’un laboratoire dont les thèmes de recherches étaient principalement tournés vers le Néolithique et la Protohistoire des rives de la Méditerranée. Ce domaine, totalement nouveau à Toulouse, était unique à l’échelon national où les autres équipes étaient soit des préhistoriens ne travaillant pas sur l’Égypte, soit à des égyptologues qui n’étudiaient pas les périodes antérieures aux premiers pharaons. Béatrix, issue des deux domaines, a donc combiné préhistoire et égyptologie, et nous avons donc eu une grande chance de pouvoir accueillir cette éminente collègue parmi nous. Le commun dénominateur que j’ai pu trouver avec elle était la pierre taillée pour laquelle on avait la même passion et j’ai un souvenir précis des longues conversations autour d’un café que nous partagions rue du Taur en fumant des cigarettes Cleopatra. Comme beaucoup de monde, j’ai toujours été fasciné par l’archéologie égyptienne et j’espérais avoir la chance de découvrir un jour ce domaine sur le terrain. Cette chance n’a finalement pas tardé à venir puisque en 1998 Béatrix m’a invité à rejoindre Adaïma, dont elle dirigeait la fouille, pour l’aider à expertiser des industries lithiques prédynastiques. La découverte de la Haute Égypte a été un moment extraordinaire tout comme la courte expédition qu’elle avait organisée dans l’oasis de Douch pour aller visiter un site épipaléolithique qui venait d’être découvert en plein désert. Vivre sur le camp de fouille avec son équipe m’a permis également de connaître plus en profondeur la personne de Béatrix dont je découvrais le caractère vif et contrasté, la forte personnalité, la passion pour son métier mais aussi son grand cœur. J’étais décidé à poursuivre l’aventure et à m’impliquer à ses côtés dans les travaux de terrain. Je suis revenu dès 1999, mais ce fut à ce moment-là dans de nouvelles conditions car j’étais devenu celui qui allait partager sa vie durant vingt années. Quelques images choisies permettront ici de donner quelques portraits de Béatrix dans le contexte qui lui convient le mieux : celui des fouilles et des déserts égyptiens.
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PETITE FRESQUE D’UN LONG PARCOURS
Fig. 1. Le bonheur de tenir un grand couteau de silex gravé au nom du roi Den (photo Y. Tristant).
Fig. 2. Une séance de tri de percuteurs de pierre à Adaïma en 2004 (photo F. Briois).
PETITE FRESQUE D’UN LONG PARCOURS
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Fig. 3 et 4. Les cheveux dans le vent en plein désert, c’est là qu’elle se sent le mieux. Prospections en Haute Égypte en 2004 (photo F. Briois).
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PETITE FRESQUE D’UN LONG PARCOURS
Fig. 5 et 6. Adaïma, qui a été son univers pendant tant d’années, a laissé de nombreux souvenirs et des moments forts avec ses amis et ouvriers égyptiens (Fig. 5) et aussi avec ses proches collaborateurs dans une atmosphère de camaraderie et d’amitié (2005).
PETITE FRESQUE D’UN LONG PARCOURS
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Fig. 7. Dans la fraicheur du matin, avec sa veste matelassée et son pull en laine gris, qui ont parcouru tant d’années, on reconnaît bien là Béatrix prête à affronter une longue journée de travail sous les vents du désert (Douch, fouille de KS043 en 2007).
Fig. 8. Devant la pyramide de Khephren en 2008.
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PETITE FRESQUE D’UN LONG PARCOURS
Fig. 9. Au cours d’une visite dans le Fayoum en 2011.
Fig. 10. Au cours de prospections en 2015 dans le ouadi Sannur.
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DU TERRAIN DES MOTS AUX MOTS DU TERRAIN ALAIN ANSELIN Université des Antilles-Guyane, Schoelcher, Martinique, France
La langue est la « boîte noire » des cultures, l’écriture, ses archives. Les signes et les mots forment un champ d’étude abordé selon une démarche archéologique. Dans cette perspective, l’auteur étudie plus particulièrement les géogrammes de l’écriture hiéroglyphique (faisant partie de la classe N de la liste de Gardiner) et les géonymes, oronymes et hydronymes qui leur sont liés dans la langue égyptienne. Il les resitue dans leur contexte, celle d’une géographie africaine dépendante de l’histoire du climat, et dans les univers connexes des iconographies et de leurs premiers orogrammes et hydrogrammes. Les données archéologiques, l’approche comparative de la toponymie ancienne et moderne, et l’ensemble des archives constituées par les textes égyptiens dessinent le tableau des cultures d’un large Sahara-Région soudanais d’où sont nés les premiers préynastiques dans la vallée du Nil. L’auteur construit une méthode de comparaison d’une langue morte il y a deux mille ans, mais archivée dans ses propres textes, avec des langues modernes appartenant à toutes les familles linguistiques (Cushitique, Nilo-Saharien, berbère, même Bantu et san) identifiés et identifiables dans la zone commune de l’Afrique du Nord-Est à cette époque, et dans le Proche-Orient voisin (Sémitique). En passant au crible les mots et en mettant en évidence (à la fois) leur enracinement dans le vaste bassin géographique du Nil et leurs contacts continus avec les voisins orientaux, c’est une carte complexe et vivante qui émerge. Language is the black box of cultures, while writing, is its archive. Studying the intricacies of signs and words is similar to analysing archaeological artefacts. From this perspective, the author investigates more particularly the geograms of the hieroglyphic writing (part of the class N from Gardiner’s list), and their linked geonyms, oronyms and hydronyms in the Egyptian language. This study’s approach situates them in their African geographic context subject to climate history, and into the related universes of iconographies and their first orograms and hydrograms. By comparatively studying archaeological data, ancient and modern toponymy, and the global written archive of Egyptian texts, a better understanding can be gained about the diverse cultures within the wide saharo-sudanese region, from which the original ancient Egyptian predynastic ones in the Nile valley emerged. This results in the author building a comparative method that identifies similar traits between a two thousand year old dead language and other modern languages from all the linguistic families (e.g. cushitic, nilo-saharan, berber, even bantu and san) and these can be distinguishable within the North-Eastern African area at that time, and in the neighboring Near East (semitic). Overall, a complex and vivid map emerges, sifting through the words as well as plotting their origins in the vast geographical basin of the Nile valley and their connections with oriental neighbours.
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A. ANSELIN
Le terrain des mots Paysage et climat Sur tous les continents de la planète humaine l’histoire du climat fournit son contexte à l’histoire des populations et de leurs cultures. Bien que des descriptions rapides soient toujours réductrices, un focus serré sur l’Afrique, en son nord-est où coule en sa vallée le Nil, est susceptible de l’illustrer : « Pendant le maximum glaciaire et le Pléistocène final, de 20000 à 8500 av. J.-C., le Sahara était vide » (Kuper & Kropelin 2006 : 806). Concentrés sur les collines de grès de part et d’autre des rives du fleuve, à El-Hosh et Qurta près de Kom Ombo, à Abou Soubeira, près d’Assouan, les plus anciens sites archéologiques connus pour la période portent les traces d’un art pariétal datant du Paléolithique (Huyge & Claes 2012 : 32-45). À partir de 8500 av. J.-C., avec l’arrivée brutale des pluies de moussons, le désert hyperaride du Pléistocène est remplacé par des savanes, des lacs et des rivières temporaires. Il en résulte une dispersion soudaine de la faune sauvage et « une réoccupation rapide du Sahara oriental par les populations du Paléolithique supérieur et du néolithique. Des conditions humides constantes prévalent pendant trois millénaires, entre 8500 et 5300 av. J.-C. » (Kuper & Kröpelin 2006 : 806). Après 7000 av. J.-C., la phase humide offre un contexte de plus en plus chaotique à l’émergence de pastoralismes africains originaux à partir des univers culturels de la chasse et de la cueillette (Anselin 2018 : 591). À partir de 5300 av. J.-C., le retour de l’aridité pousse les populations des bassins lacustres et des savanes du Sahara oriental vers la vallée du Nil (Schild & Wendorf 2013 : 125-133), et le hub de dispersion secondaire de ses affluents méridionaux. Le paysage climatique vu des sites archéologiques du Delta Le nord de l’Égypte constitue alors la limite du climat méditerranéen comme sa faune et sa flore domestiques en témoignent sur le site de Merimdé. L’étude actuelle de l’outillage lithique des groupes de chasseurs-cueilleurs qui vivaient aux bords du Delta occidental entre 7000 et 6500 av. J.-C. devrait permettre de déterminer si leurs strategies de subsistance favorisaient, à partir du milieu du VIe millénaire av. J.-C., l’acculturation de nouvelles stratégies de production de nourriture, ou si l’on avait affaire à des communautés d’agriculteurs nouvelles (Rowland & Bertini 2016 : 11-12 ; Rowland & Tassie 2014 : 63-65). Yann Tristant distingue plusieurs niveaux d’influences dans la région, Levantine sur le niveau 1, Saharo-Soudanaise sur le niveau 2, et des similarités avec le matériel néolithique du Fayoum aux niveaux 3-5 (Tristant 2006), de même que Béatrix Midant-Reynes à propos des harpons et des herminettes (Midant-Reynes
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2003 : 73). Dès le milieu du VIe millénaire av. J.-C., certains sites du bassin du Fayoum attestent de la présence précoce d’ovins, caprins, bovins, porcs, et l’apparition de cultures, blé, orge, lin, caractéristiques du Levant. Toutefois, « à la croisée des trois chemins, le Proche-orient, la vallée et le Sahara oriental, le Néolithique du Fayoum, avec sa stratégie mobile d’occupation du sol, évoque davantage le Sahara que le Proche-Orient » (Midant-Reynes 2003 : 77). Ces cultures dépendent du régime des pluies hivernales dans le nord de l’Égypte ; elles complètent plus qu’elles ne remplacent la pêche de silures et de tilapia en eaux peu profondes « principale ressource économique jusqu’à l’abandon du Fayoum » autour de 4000 av. J.-C. Le retrait des pluies d’hiver dû au changement des courants d’air froid dans la Méditerranée orientale affecte alors les conditions du développement d’une agriculture de type méditerranéen (Phillipps et al. 2016 : 9-10), jusque là favorisée par un environnement et un climat propices à la dispersion symétrique de plantes et d’animaux domestiques de l’Asie du SudOuest vers le nord de l’Égypte – et vers le sud-est de l’Europe via l’Anatolie (Rowland & Bertini 2016 : 1-12). Le paysage climatique vu des sites archéologiques du désert Occidental et de la vallée du Nil Le Sahara oriental, particulièrement le désert Occidental d’Égypte et l’ouest de la Nubie ont été peuplés tout au long de la Phase Humide de l’Holocène, entre 9000 et 5000 av. J.-C. (Riemer & Förster 2013 : 159). Au milieu du VIe millénaire av. J.-C., le recul méridional des pluies de moussons détermine le retour au désert des vastes savanes du Sahara, et à partir de 5300 av. J.-C. « un dépeuplement dramatique de la plupart des territoires du désert Occidental égyptien » (Kuper & Kröpelin 2006 : 806), la percolation de la plupart de ses habitants vers les refuges des rives du Nil et les Oasis, et déclenche un abandon progressif du désert Occidental nubien en raison d’un retrait plus faible de la ceinture des pluies d’été (Riemer & Förster 2013). Ce recul des moussons estivales conduit à une reconfiguration du système climatique où prend une place majeure un phénomène nouveau, celui de l’inondation saisonnière de la vallée du Nil : « La crue annuelle du Nil est le produit d’un système climatique différent. La majeure partie de l’inondation annuelle provient du Nil Bleu, qui dépend des niveaux de lacs des hauts plateaux éthiopiens. Ces niveaux sont, à leur tour, le produit des pluies de mousson d’été dans les hauts plateaux éthiopiens – et non dans la zone inter-tropicale qui fournit le climat de la Méditerranée orientale » (Cole 2017 : 3-17). Dans ce contexte global, les processus d’agriculture de type méditerranéen engagés dans le Fayoum et le Delta, qui complétaient en hiver l’exploitation des ressources halieutiques, sont abandonnés au profit du développement des cultures de décrue désormais propres à la vallée du Nil (Phillips et al. 2016 : 10-11).
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Pareilles successions chaotiques d’alternances et de combinaisons de modes de production dans un même environnement assujetti aux variations du climat, battent en brèche le modèle évolutionniste sous-jacent qui, depuis des décennies, hante encore les mises en perspective historique. On y chercherait en vain la transition d’un modèle archaïque fondé sur la chasse vers celui des sociétés agricoles1. On suspecte des réponses adaptatives des stratégies alimentaires des sociétés de la région à leur contexte climatique pouvant aller jusqu’à l’abandon (temporaire) des lieux comme ce fut un temps le cas au Fayoum, dans des interactions difficilement prédictibles de leur mode de vie et de formes originales d’acculturation par où les céréales du Levant sont finalement entrées dans l’éventail des ressources des sociétés rurales de la vallée du Nil (Wengrow & Graeber 2018 : 247). Paysage et données archéologiques À partir du Ve millénaire av. J.-C., et jusque vers 3700 av. J.-C., un vaste complexe culturel multipolaire se forme et se poursuit tout au long de la période, autour de bassins de paléolacs, dans les oasis, sur les rives du Nil où il connaît des développements originaux. Les sites de Dakhla (Hope 2002 : 39-61), Gebel Ramlah (Kobuciewicz et al. 2010), Nabta Playa (Wendorf & Schild 2004 : 11-15), du Wadi el-Hôl à 40 km à l’ouest de Thèbes (Darnell 2002 : 158, fig. 4), du Wadi Attula à 80 km de la Mer Rouge près du Wadi Hammamat (Friedman & Hobbs 2002 : 178-191) et ceux contemporains, du Tasien et du Badarien partagent nombre de traits culturels et une variété de poteries incisées indiquant une relation étroite entre oasis et paléolacs de l’actuel désert et la vallée, témoignant d’une intense circulation d’artefacts (comme les gobelets en forme de tulipe retrouvés ici dans les tombes du désert, là dans les zones d’habitat de la vallée), pointant des connections jusqu’à Kadruka au Soudan (Schild & Wendorf 2001 : 17). « Le matériel lié à la culture tasienne dans le désert Oriental » à Wadi Attula et celui du site de Gebel Ramlah fouillé par Mickael Kobuciewicz et Jacek Kabacinski dans le désert Occidental près de Nabta Playa (Schild & Wendorf 2001 : 16-17) « suggère que cette culture pourrait être le « chaînon manquant » le plus remarquable dans la peinture de l’interactivité entre les habitants du désert et les cultures de la vallée du Nil » (Friedman & Hobbs 2002 : 188). Son expansion la plus large a nourri le courant culturel principal où se sont façonné tout au long de ces siècles les cultures de la Haute Égypte. 1
Comme le remarque David Wengrow à propos des sociétés amérindiennes de la côte Pacifique nord-ouest de l’Amérique : « There are no evolutionary false starts in this regard, no « archaic peoples, » nor any dormant seedbeds of political change, awaiting the magical hand of agriculture that brings them to fruition. It is these lingering illusions that still prevent us from exploring the pathways that lead from the hunting retinue to the dynastic court » (Wengrow & Graeber 2018: 247).
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À partir du IVe millénaire av. J.-C., dans des « conditions de plein désert dans toute l’Égypte », les populations sahariennes ont fini d’affluer du désert égyptien occidental pour se réfugier sur les rives de la vallée du Nil – et de s’établir sur les premiers sites où allait s’élaborer la civilisation pharaonique. L’Égypte est ainsi simultanément un don du désert et un don du Nil : le recul méridional des moussons parallèle et lié à l’aridfication de toute la région est à la source de l’inondation de la vallée. Il offre un contexte climatique nouveau aux populations quittant alors le désert pour des vallées et des bassins hydrographiques plus accueillants, Nil, cuvettes lacustres, oasis : une crue annuelle régulière aux mois les plus chauds et les conditions d’une agriculture de décrue au principe de sa vie économique et politique. Ce schéma original où l’histoire de l’Égypte est liée à un système climatique différent de celui de ses voisins de l’Orient méditerranéen est en place dès avant le millénaire prédynastique, et explique sans doute que l’héritage de Merimdé, lié au système climatique méditerranéen, et sa mise en place inachevée, ait à être réévalué à partir de ce nouveau cadre qui le remplace et de l’avancée des cultures qui s’y coulent. À partir de 3700 av. J.-C., cette nouvelle configuration écologique s’avère un contexte favorable à l’émergence de sociétés qui, en Haute Égypte, comme à Hiérakonpolis, commencent de pratiquer une céréaliculture approvisionnant des greniers et les premières cuves de brasserie de bière du site HK11 – datées du Naqada IC-IIA-B, 3762-3537 av. J.-C., contemporaines du cimetière des élites du site HK6, dont elles desservent le service funéraire (tombe 16, elles ont livré des jarres portant des pre-firing potmarks) témoignant du développement de la stratification sociale (Baba & Friedman 2016 : 192-193, fig. 10-11). La poterie de la tombe de l’éléphant du site HK6 témoigne aussi des échanges commerciaux des royaumes de Haute Égypte avec les pays du Delta et la Nubie (Friedman 2003 : 16). Il se poursuit durant le Naqada IIC-D et sera suivi de leur contrôle politique à partir d’Iry-Hor s’avançant, inscriptions hiéroglyphiques à l’appui, d’Abydos jusqu’au Sinaï (Tallet 2012), en passant par les sites de Tell el-Iswid (MidantReynes 2019) et de Tell el-Farkha – qui a aussi livré de la poterie nubienne (Ciałowicz 2009 : 100) dans le Delta oriental, et fondant au passage Memphis vers 3250 av. J.-C. (Tallet 2012 : 1649-1658). Les signes, de l’image au mot C’est ce contexte géographique et climatique qui fournit à l’Égypte du IVe millénaire av. J.-C. son arrière-pays le plus large opposant le désert et la vallée, et offre son paysage aux iconographies des cultures naqadiennes de la vallée du Nil – particulièrement à celles de la Haute Égypte. Les rupestres du Gilf Kebir étalent le passé devant nous dans la matérialité de l’image, un artéfact culturel propre aux sociétés humaines, gravant à même le
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rocher en des lieux qu’ils sacralisent des programmes cérémoniels visiblement co-textuels et solidaires de rituels dansés et chantés (Zboray 2005 ; Anselin 2013 : 12-18 ; Holl 2016 : 211-230), par des acteurs parfois eux-mêmes représentés – comme en témoignent les chorégraphies des Roundheads du Gebel Uweynat (Menardi-Noguera 2015 : 321-341). Les iconographies naqadiennes déplacent les scénographies au flanc des poteries, et y indiquent leurs lieux réduits à deux groupes de signes identifiant la montagne et l’eau, associés à ceux plus nombreux de la flore arbustive et herbacée, de la faune sauvage et domestique – comme l’illustrent les peintures d’un vase Decorated de Haute Égypte rassemblant une danseuse aux bras levés en forme de cornes, un officiant joueur de claves, un homme coiffé de deux rameaux végétaux – dans un dispositif similaire aux coiffures de plumes des leaderships des cultures pastorales (Anselin 2017 : 241-262). Elles reflètent aussi assez fidèlement l’impact du climat sur les stratégies d’exploitation des ressources et les modes de vie sociologiquement différents des sociétés africaines de toute la région : danses des pasteurs des rupestres du Sahara, bateaux d’un leadership exclusivement masculin, et barques associant les genres d’une vallée désormais rurale (Hendrickx et al. 2018 : 431-443). Contemporaines de l’ultime phase climatique, les iconographies des poteries naqadiennes mettent enfin en images le paysage le plus souvent réduit à des montagnes, collines, arbres, des eaux, fleuves, rivières et lacs, et à leur opposition. Voilà brossé le cadre, de terre et d’eau, des programmes cérémoniels – très bien résumé par les langues de sable hachurées des berges d’étendues d’eau d’un bol White cross-lined et les collines posées directement sur une ligne d’eau ondulante des deux vases Decorated de l’Ashmolean Museum (Payne 1993 : 61 n°411 ; Payne et al. 1977 : 5-12). Les vases White cross-lined du Naqada I mettent en scène des bovinés dans un décor de montagnes et documentent la rivalité de l’hippopotame et de l’homme dans les paysages aquatiques de la vallée suggérés par des langues de sable et les chevrons des vagues (Droux 2011 : 349-378 ; Anselin 2017 : 749-750). Les vases Decorated du Naqada IIC-D portent des scènes plus élaborées peintes en lignes brun-rouge dans des décors continuant d’opposer montagnes ou collines du désert et fleuves dans leur vallée ou étendues d’eau : files de bovinés, ibex, addax, oiseaux, autruches, flamants, souvent associées à des bateaux et des figures humaines. Sous le dessin, le sens. Mais la matérialité phonique des signes iconiques, les valeurs phonétiques de l’orogramme de la montagne, de l’hydrogramme de la vague, du géogramme de la langue de sable sont perdues. Aussi, les iconographies du Naqada I restent-elles la figure muette du passé : elles ne permettent pas d’identifier les langues parlées des sociétés de la vallée du Nil. Toutefois, au Naqada IIC-D, les vases Decorated sont marqués par l’entrée en scène des règles invisibles de la langue dans les dispositifs iconographiques : les peintures
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opposent alors triels d’animaux et sujets uniques dans un tracé qui préfigure celui du pluriel archaïque hiéroglyphique, dessinent en creux l’existence d’un duel, et suggèrent que la langue de la culture « Decorated » a pu être de l’égyptien ancien ou son ancêtre immédiat (Anselin 2007 : 9-15). Les libéllés iconographiques ne consignent pas pour autant les mots de la langue, et ne constituent pas des énoncés linguistiques. « What is the past but an once material existence now silenced? » (Schneider 2015 : 311-322). Le mot est le premier artéfact de l’homme, tout au long des millénaires de son histoire, un artéfact phonique auquel les pratiques langagières des sociétés accordent vie et durée limitées à la leur, sauf à être consigné par un nouvel outil, l’écriture (et de nos jours le magnétophone), qui procède d’une instrumentalisation nouvelle d’un autre artéfact, l’image, dont il règle de manière novatrice le ré-emploi de la matérialité graphique sur l’articulation phonétique du signe – donnant à des langues mortes la possibilité de voyager dans le temps sur des supports matériels variés, sans bouger elles-mêmes, jusqu’à nous. Il faut attendre les premières inscriptions hiéroglyphiques des étiquettes des jarres de la tombe U-j d’Abydos au Naqada IIIA2, pour que les libellés iconographiques, intelligibles sémantiquement, laissent la place à d’elliptiques libellés linguistiques, lisibles, qui reprennent en des assemblages nouveaux des dessins anciens, comme ceux de l’eau et de la montagne, avant de multiplier de nouveaux logogrammes affectés de valeurs phonétiques et de constituer selon ces règles un répertoire extensible (Anselin 2007 : 9-15). L’écriture est un bien politique : à partir de la Ière dynastie, le répertoire des hiéroglyphes ne cesse de s’enrichir de nouveaux éléments, et l’emploi du système scriptural hiéroglyphique (bientôt décliné en hiératique plus maniable), de s’étendre aux domaines administratifs et commerciaux étroitement liés à l’expansion sociologique du politique. Le corpus des géogrammes y est parfaitement développé dès le milieu de la Ière dynastie (Vernus 1993 : 75-108), habillant les mots égyptiens de la terre et du sable, des plaines des montagnes et des dunes, des lacs et du fleuve – dans un environnement où la crue est la contrepartie du désert. Les mots du terrain Les chemins de la méthode L’étude des géogrammes, des orogrammes, des hydrogrammes et des mots du terrain qu’ils transcrivent ne peut échapper à l’investigation linguistique dont ils offrent la possibilité féconde : la langue est encore la meilleure des boîtes noires d’une culture disparue. Traditionnellement, les langues de l’univers humain font l’objet d’une classification génétique dont les critères et les grandes lignes, bien que prêtant toujours
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à discussion, sont à peu près admis. Elles y sont distribuées selon la pente chronologique d’une métaphore biologique arborescente en familles et sous-familles identifiées par les traits communs qui les structurent. « The most widespread and influential type of classification in linguistics is genetic, based on the assumption of common ancestry of languages and using basic vocabulary, sound correspondences and, whenever available, grammatical (essentially mor-phological) evidence as classification criteria. This type of classification is so basic to linguistics that no explicit justification of its validity and legitimacy is normally deemed necessary » (Chirkova 2013 : 715-734). La classification génétique, si utile pour décider des parentés, fait l’économie de l’interculturalité continue des sociétés humaines sur la longue durée et donc des environnements linguistiques et des contacts de langue jamais inactifs, à quelque niveau que ce soit de l’arborescence génétique du modèle. Dans sa réalité, la langue n’est pas qu’une cage, un programme culturel et cognitif normatif, un caisson étanche, c’est une éponge vivante accrochée à sa socialité, qui y trouve l’occasion de ses innovations, qui se nourrit de ses contacts avec les univers linguistiques voisins, passés ou présents, se développe – et peut aussi se déssécher, pour finir, langue morte, en corail perdu. Du fait du lien social que la langue institue, aucun mot d’aucune langue parlée n’est hydroponique – il ne peut être « isolé » que le temps de l’analyse. Les mots des textes qui les archivent ne sauraient de même être étudiés comme de purs objets lexicographiques, à la fois a-topiques et a-chroniques, sans lien avec leur société et son histoire, qui éclairent aussi bien la matérialité de la langue (c’est-à-dire les référents propres aux univers des locuteurs) que sa socialité (c’est-à-dire les rapports entretenus par ces locuteurs avec l’univers des référents et entre eux). Un dernier critère vient aujourd’hui se combiner à ceux purement linguistiques de la classification génétique : c’est celui de la localisation des langues, dotée de sa propre histoire. Le modèle généalogique se coule alors dans le vêtement plus large d’un autre mode, géographique, de classification – validé a contrario par la difficulté de classer certaines langues dans le modèle arborescent, et leur qualification comme « isolated languages », image sans doute plus pertinente que celle de langues orphelines qu’on pouvait logiquement attendre du concept. Cet éventail d’observations fournit autant de pierres d’angles consistantes à l’étude de l’égyptien ancien. « The interpretation of texts and epigraphy was often seen as the major point of interface between archaeology and language in an older dispensation » remarquent Roger Blench et Matthew Spriggs « It is a matter for regret that there is such limited interaction between textual scholars and epigraphers and other types of linguistic analysis. Egyptologists, for example, rarely take an interest in the broader Afro-asiatic context of the language they study; despite evident ‘African’ features of Egyptian culture, seeking linguistic and cultural connections with Sub-Saharan African languages remains
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a little-explored area » (Blench & Spriggs 1999 : 24). Les deux linguistes proposent une méthodologie fondée sur la liaison explicite de la recherche archéologique avec une recherche linguistique prenant en compte la distribution géographique des langues « as opposed to the haphazard connections that must be made at present » et incorporant « textual scholarship into broader models of early language history ». Mais dès lors que l’on met en rapport reconstructions linguistiques et cultures matérielles passées et présentes dans l’interprétation des socialités, attention de ne pas prendre la reconstruction pour la réalité : « This form of speculation is a much a tool for thinking as an expression of some ancient reality. People don’t speak proto-languages, even though historical linguists hope that their reconstructions resemble a real speech-form, and they don’t live in proto-houses but real dwellings, with all the variation that must imply » (Blench & Spriggs 1999 : 24). Un exemple suffit à donner vie à notre propos. En égyptien ancien, la graphie des mots s’opère en unités iconiques standard reconnaissables et transmissibles, les hiéroglyphes. Leur matérialité graphique, qui mobilise l’œil, encode leur matérialité phonique, qui mobilise l’oreille et l’organe complexe de la phonation. Le terme de hiéroglyphe, glyphe sacré, se veut décalqué du concept égyptien de mdw nṯr, paroles divines. Mais les premiers textes hiéroglyphiques, en cela continuant les iconographies d’une époque naqadienne anépigraphe, portent la signature de leur performance, orale et sont avant tout des paroles à lire (par des prêtres lecteurs) et à dire, ḏd mdw. Ils constituent autant d’oralitures divines exposées dans ce qui est alors une langue vivante : « La valeur d’oralité du mot égyptien mdw, démotique : mt, et de ses cognats : tchadique : kwami : maad-, say ; couchitique : afar : mad’a, speech ; nilo-saharien : teda : meta, speak, medi, speech, et niger-congo : fulfulde : medd-, met-, speak » (Anselin 2001 : 21-42) suppose de ce fait nécessairement « une ancienneté reculée des univers linguistiques comparés et de l’égyptien ancien, antérieure à l’apparition de l’écriture dans la vallée du Nil » puisqu’à proprement … parler, aucun de ces mots ne signifie dans aucune de ces langues, écriture. Et leur distribution géographique « profile peut-être l’épicentre saharo-nubien d’un arrièrepays culturel aujourd’hui déserté » par de nombreuses cultures africaines (Anselin 2017 : 764). L’égyptien ancien est en effet une langue contemporaine des langues parlées par les peuples africains de l’espace géographique où se jetèrent avec le recul des moussons les taureaux de la crue du Nil, tandis que s’en étiolait le réseau hydrographique au détour du IVe millénaire av. J.-C., et avec lui le peuplement des espaces de savanes et de lacs temporaires promis au désert. Les textes égyptiens de l’Ancien Empire eux-mêmes témoignent de cette mise en place des populations et des langues contemporaines de l’installation des Égyptiens dans la vallée. Bien que l’étude de la langue égyptienne dans son contexte africain demeure malaisée lorsque les seuls documents des cultures
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anépigraphes qui lui sont contemporaines sont ceux de la seule épigraphie pharaonique, les listes de travailleurs des Pyramides n’en ouvrent pas moins des lucarnes étroites mais consistantes sur pays, cultures et langues de leurs voisins. Rafed El-Sayed identifie comme bedja et berbères bien des anthroponymes non égyptianisés et des toponymes (El-Sayed 2011 : 17-18, 34-38). À l’Ancien Empire toujours, les biographies de Harkhouf et Weni fournissent aussi une ethnographie cristallisée dans les noms de pays (Sethe 1933 : 101). Bien que leurs auteurs aient qualité d’interprètes, elles ne distinguent pas les familles linguistiques qui affleurent dans ce vocabulaire et classent ensemble, sous le seul , leurs déterminatif des nḥsyw caractérisés par leurs coiffures de plumes habitants, mḏꜢw, wꜢwꜢt, kꜢꜢw, locuteurs de langues soudaniques (nubiennes) et couchitiques comme cela peut se déceler au fil de l’étude des toponymes. Les uns et les autres, y compris les ṯḥnw identifiables par leur bâton de jet, sont tous emplumés, comme l’est aussi l’Horus de la Palette des Chasseurs – ce qui suggère un « basilecte » de traits culturels et sociaux communs à toute l’Afrique du Nord-Est (Anselin 2018 : 241-262), au-delà des différences linguistiques, et « épidermiques », celles-ci longtemps cultivées en d’obscures évaluations jusqu’au milieu du XXe siècle par nombre de savants de l’époque. Ce sont des observations et des éléments suffisants pour entreprendre la comparaison des textes de l’Égypte antique avec les enregistrements écrits ou audiophones des langues modernes apparentées à celles de ses voisins. Les uns et les autres peuvent être rassemblés en un un vaste terrain de mots, prenant pour objet les mots du terrain : géonymes, toponymes, hydronymes en un vaste comparandum d’un vocabulaire figé dans l’écrit d’une langue parlée il y a encore deux millénaires et des mots encore vivants dans chacune des familles de langues d’un thesaurus transphylique (approvisionné ici aux dictionnaires disponibles, cités dans les polices phonétiques de publication). Quels signes de matérialité graphique consignent ces mots, quels géogrammes, quels hydrogrammes, dotés d’un champ sémantique extensible et d’une valeur phonétique ré-employable dans un système scriptural? Les signes du terrain - géogrammes, orogrammes, hydrogrammes Le système hiéroglyphique de l’égyptien ancien gèle dans son répertoire de géogrammes et hydrogrammes un paysage terrestre et aquatique bien proche de celui des descriptions qu’en a donné l’archéologie pour la période de 5300 à 3500 BC (Kuper & Kropelin 2006 ; Schild & Wendorf 2013 : 125-133) : terre alluviale plane avec des grains de sable, grain de sable, île, langue de terre, rive, banc de sable, bassin vs lac, terre quadrillée de canaux d’irrigation, pays montagneux, montagne sableuse, pente de colline sableuse, butte de terre avec des buis, N17 , N33 , N18 , N20 , N22 , N 23 , N24 , sons : N16 N25
, N26
, N29 , N30
, N35
, N35a
, N36
, N37
,
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, N39 (Gardiner 1957 : 487-492) ainsi que des routes bordées d’ar38 bustes, et des puits. Quels géonymes et quels hydronymes, quels mots du sol et de l’eau d’une langue morte, écrite, l’égyptien ancien, auxquels les hiéroglyphes prêtent leur graphie, trouvent encore des cognats dans les vocabulaires des langues vivantes, parlées, des cultures de l’espace géographique où s’étend le réseau hydrographique, passé et présent, du Nil ? Les mots du terrain : géonymes, oronymes, hydronymes Les mots de la terre : quand l’Égypte est un don du désert – Terre, sable, buttes et pays Pour commencer l’étude, un hiéroglyphe cependant étranger à la catégorie N : ses cognats en étendent le champ sémantique au sol comme lieu : Q3, , tabouret de nattes de roseaux (Gardiner 1957 : 500), est attesté dès la Ire dynastie, sous Djer, avec pour valeurs phonétique et sémantique p(ỉ), la base, le lieu, la place (Wb I 489, 5-7). Il entre ainsi dans la graphie des noms d’un domaine funéraire royal, ḥwt pi ḥr msn.w et de la ville de Bouto (Kahl et al. 2002 : 147). L’étymon du mot égyptien dirige la recherche vers le tchadique, où il trouve cognats dénominatifs de lieu terrestre. Mofu gudur : p’, placer, poser, mettre (Barreteau 1988 : 217). « If the primary meaning of Eg. p was “base”, it may be cognate with SOm. : hamer : pe, earth, soil, ground, - WCh : pero : péepè, earth » (Takács 2002 : 374), angas : pi, place, sura : pɛɛ, lieu, place, goemy : pe, place (Takács 2004 : 284). L’angas (mwaghavul) grammaticalise pee, time, space, dans la construction d’un adverbe de temps et de lieu, pee when, where (Blench et al. 2008 : 92), le sura en fait un repère cognitif : pèe, Grund, fournissant sa base au raisonnement. , tꜢ, earth, land, ground, copte : ⲧⲱ (Wb V L’égyptien nomme la terre Pyr 212), , tꜢ, terre alluviale (Wb V 212-216), terre, sol, pays, plaine ; la graphie et le hiéroglyphe N33, , des grains de du mot combine le hiéroglyphe N17 sable. L’ensemble prend (rarement) une valeur phonétique tꜢ, ex. sštꜢ, mystère, secret (Gardiner 1957 : 487). De Lacau à Garba, de nombreux auteurs ont établi une valeur phonétique /*r > l/ pour le hiéroglyphe G1 du vautour, translitéré /Ꜣ/ (Takács 1999 : 228), validant une lecture [t-r] de tꜢ. Les cognats du mot égyptien sont répandus du couchitique oriental : yaaku : tirri, earth, et méridional : *teri, poussière, iraqw : teeri, dust ; à l’omotique : *tu :r- : septentrional : dizoid *tu :r- id., cf. bench : tor, down, méridional : karo : tore, earth, dime : tiri, dust, nao : turu, sol, hamer : tore, pays (Blažek 2008 : 103, §22.2), yemsa, fofa : tùlō, dust (Aklilu et al. 2002 : 5), et jusqu’au tchadique occidental : dera : turo, ferme karekare : tara, ferme, champs, kanakuru : tóró, ferme (Schuh 1984 : 67).
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Ils sont attestés dans les langues nilo-sahariennes : au sud-ouest dans le domaine saharien : kanembu, teda : tɛlɛ, sand (Lukas 1931 ; Le Coeur 1955) et au sud-est dans les domaines nilotique et soudanique : Nilotique : dieng : SE tuur : dust of earth, SW tɔr ; nuer : tur, sandstorm, dust (Hufmann 1929 : 46), acooli, terit, dust (Crazzolara 1933 : 179), lotuko : na-térit, riverain land, arusa : en-terit, dust ; soudanique, en Ethiopie : mursi (voisin des Nyangatom (nilotique) et des Dasenech (couchitique) : têri, dust (Turton et al. 2008 : 161) mabaan : tɛɛr, earth, country, land, ground, dust (Blench 2006 : 102). Le Niger-Congo étend le mot jusqu’au Kenya le long d’un domaine bantu riverain des langues nilotiques et couchitiques : chagga : -téri, sol, gekoyo : te :ri, meru : té :ri, ngiryama (swahili) : ntere (Phillipson 1997 : 247), kikuyu : teri, et tavelta : ntere, sol, termes voisinant avec si dans la langue en une diglossie significative (Johnstone 1919 :103). En omotique, le hamer possède les deux mots dont l’égyptien a laissé trace écrite plus de quatre millénaires plus tôt : pe et tore2. OK gb, est employé pour sa Le hiéroglyphe G38 de l’oie anser albifrons, Pyr valeur phonétique dans la graphie de , Gb, the earth-god (Wb V 164, 5-10), variante, Gbb (Gardiner 1957 : 471). Le mot égyptien multiplie les cognats dans un large éventail de langues (Blažek 2008 : 103, §22.5) : égyptien : PyrGbb, dieu de la terre (Wb V 164), omotique : bworo : gaawa, dizi : gob, terre, couchitique : beja : gwaab, grand terrain plat, oriental : dullay : *gabb-e, terre (Ehret 1980 : 238), sémitique : akkadien : gabību, sorte de terre de pâture (Oppenheim & Reiner 1956 : 6), arabe : ğabūb, sol, terrain, terre friable (Cohen et al. 1970 : f, 94). Oum Ndigi observe que l’oie, gb, de la graphie égyptienne homophonique du nom du dieu de la Terre, trouve cognats dans les langues bantu : ewondo : kub, poule, en basaa, kobakoba, pintade de Guinée – métaphore de l’Aîné divinisé (Ndigi 1996 : 59). Gbb et tꜢ sont commutables dans l’expression des tremblements de terre et donc en distribution diglossique dans la langue : mnmn Gb sous Taharqa (Parker et al. 1979 : 58, n.37) et mnmn tꜢ, tremblement de terre (Faulkner 1966 : 109), XII° Dyn tꜢ ḥr mnmn, la terre tremblait (Le Guilloux 2005 : , mnmn, bouger, trem28-29, l.60). Peu d’étymons convaincants pour bler, secouer (Wb V 267, 14). Le copte ⲙⲟⲛⲙⲉⲛ suppose une racine *m-l, documentée en couchitique oriental : *mill-, mill-o, mouvement, milli +, secouer (Takács 2008 : 293). Pour comparaison, les racines les plus courantes sont, en bantu, *si, terre (Johnstone 1919), et en sémitique, « * capar, araméen : cāpār, dust, earth, ougaritique : cpr, dust, earth, ground, akkadien : eperu, earth, dust, territory, arabe : c afar, dust, surface of the earth » (Agmon 2010 : 56). 2 L’isoglosse semble comporter une extension septentrionale méditerranéenne sans doute très ancienne : terra, tellus, terre.
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Le vocabulaire du sable en égyptien est attesté dès les Pyramides, écrit avec , šc.i, sable, med šcy, être granuleux l’hydronyme du bassin : Pyr šc, sand, (Wb IV 419-420 ; Takács 1999 : 382), copte : ϣⲱ (SB), ϣⲟⲩⲟⲩ (A). Vaclav Blažek identifie des cognats en omotique : dime : šááyy, sable, sheko : šo’i, mao : šao, mocha : ši-šo, bworo : šiya ainsi qu’en tchadique occidental : bauchi : boghom : šey, zeem : aši, sand (Blažek 2008 : 125, §71.5 ; Takács 1999 : 205). L’isoglosse omotique-tchadique-égyptien * šc, est extensible au saharien : « tubu : āniší, teda : aneše, sable – cf. sagato : ana-, terre => še, sable » (Le Cœur 1955 : 373 ; Petracek 1987 : 168) et au soudanique : tama : soyɛ (Bombay 2007 : 31, §71). La série omotique en cache une autre avec terre, sol pour sens général ; le bworo emploie en effet deux termes : bworo : šiya, sable, šawa, sol. La distinction permet d’identifier une seconde série : gonga : šaww-, kafa : šaawo, šawwe, land, kafa : šawo et šowo, land (Blažek 2008 : 125, §71.5). Une troisième série réunit couchitique : *saafa, sable, couchitique oriental : * šaafa, et omotique : * šap, sable, wolayta : šaf-iya, sable, kulla : šap-iya, malo : šafe, gofa : šapo (Blažek 2008 : 125). Elle est également attestée en nilo-saharien : tubu : kashirda : bəsāf- sable < bi, terre, sol + sāf-, sable, bəsao, kreda : safu, sable (Petracek 1987 : 163-192). Aux « sables » éoliens du mot tꜢ, terre, poussière, semblent répondre sables et limons alluviaux des vallées fluviales : Vaclav Blažek est « tenté » par un glissement sémantique courant en la matière et élargit l’isoglosse couchitiqueomotique au berbère de l’Ahaggar : asuf, vallée, et du Ghat : asif, pl. isaffen, rivière (Blažek 2008 : 125). De ce point de vue, un toponyme nubien des biographies de l’Ancien Empire, wbꜢtspt, litt. bur-t sp-t, būrt sāfit « pays du nord » (El-Sayed 2011 : 179-180), pourrait être traduit aussi bien par pays des sables que par pays des vallées. Parmi la classe des géogrammes, le hiéroglyphe N24, , archive le géonyme sp(Ꜣ).t, de la terre quadrillée de rigoles d’irrigation (Gardiner 1957 : 488) le mieux armé pour intégrer l’isoglosse couchitique-omotique-saharienne. Il documente un patron d’aménagement des rives des vallées fluviales et des cuvettes oasiennes ou lacustres bien attesté dans les langues berbères où les igemmunen sont des « terres cultivées disposées en cuvettes, sillons ou carrés » (Haddadou 2006-2007 : §268). Gabor Takács a exhumé une autre série répandue cette fois au-delà des gr nš n copte (Takács 1999 : 275).
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Absents du domaine berbère, les cognats sont nombreux en tchadique occidental : angas : lēr, smooth rock on which grain is dried, sura : laar, mupun : lāar, rocher, pierre, et en omotique : dime : lāalo, pierre, dizi : lyálu, maji : ñalu, nao : niolu (Takács 1999 : 395), série complétée par Vaclav Blažek : bench : nyal, nayi : nyel-u, id. (Blažek 2008 : 129, §82.3). Olga Stolbova reconstruit la racine tchadique *lar, et l’omotique *lal, pierre -*lyal, *nyal chez Gabor Takács (Stolbova 1997 ; Takács 2006 : 85). En raison de leur champ sémantique, deux autres items tchadiques, mbuko, lar, espace entre des rochers (Gravina et al. 2003 : 28), et merey, baka, muyang : lar, grotte (Gravina et al. 2003 : 26), projettent une lumière étrange sur les temps anciens. Comme des noms possibles des lieux cultuels du désert Occidental dans une ou plusieurs des langues alors parlées par les pasteurs de la région. En mushere, le lar-dyel, (a) wide flat stone used for judging cases or settling disputes, associe le roc comme un cadre allant de soi, un lieu de résolution des conflits. Enfin, le mot trouve échos dans les langues nilotiques : en acooli, lela désigne « a large flat stone or rock in the ground – good for spreading corn » (Crazzolara 1933 : 226), en dinka, le fer, minéral, et non sidéral : alεl, pl. aleel, ironstone, haematite, red stone (Blench 2005 : 12). L’akkadien : nāru, royal stele, boundary stone désigne un artéfact, un terminus plutôt que le nom originel d’un minéral aux temps premiers, voire un lieu socialisé (Reiner & Biggs 1980a : 365-366, 369-374). L’étude du vocabulaire du minéral, bn, genre de pierre (Wb I 457, 1) et de ses artéfacts pyr , bnbn, pierre sacrée égyptienne (Wb I 459), s’avère plus délicate. Le mot est absent du lexique relevé par Jochem Kahl pour les trois premières dynasties (Kahl et al. 2002, 2004) ; Gabor Takács rejette comme « semantically unconvincing », le rapprochement de bnbn avec le sémitique *bny, construire – quand bien même la matrice lexicogénique de la construction, litt. pierrer, y serait *ʔabn, pierre, comme l’ont proposé Noam Agmon et Ygal Bloch. La racine sémitique est tri-consonantique : *?abn, pierre, araméen : ?abna, ougaritique : abn, arabe méridional : ?bn (Agmon 2010 : 35-36, 45). Par souci de clarté, quelle que soit sa matrice lexicogénique, nous ne prenons pas ici en considération le nom plus tardif, MK , bnwt, millstone, d’où , bnw, meunier (Wb I 458, 15), d’un autre artéfact usuel attesté par l’archéologie pour les époques les plus anciennes, et connu du tchadique : *bǝna, grinding stone (Takács 2004 : 219-220). Notre propos concerne une pierre cultuelle de l’Ancien Empire , bnbn, qui évoque davantage au plan sémantique les pierres levées du désert Occidental des Ve et IVe millénaires av. J.-C. que les grinding stones et la construction, , bꜢbꜢ ɔlkɛju, rivière (Kiessling & Mous 2004 : 327) – aucun rapport avec géej, mer en wolof (Fal et al. 1990 : 85) comme nous l’avons longtemps cru. Comme le suggèrent aussi les prépositions nourries aux noms de parties du corps et au vocabulaire de l’orographie, le travail commencé ici par l’étoffe des mots qui habillent la pensée humaine de l’univers devra se poursuivre jusqu’à leur point de référence cognitif. – Eau(x) En égyptien ancien, hiéroglyphe et mots de l’eau sont attestés dès le PrédynasME tique : N35, n petite vague d’eau, n.t, eau, flot - phon. n (Gardiner 1957 : nww wr, Nil (Wb II 215), nwn 490), nn, inondation (Wb II 275, 14), wr, Nil, la grande inondation (Hannig 1995 : 391, 399), nnw, eau primordiale de l’égyptien, ⲛⲟⲩⲛ, Enfer du copte (Vychicl 1983 : 143). Le tchadique fournit des cognats : « Central Chadic masa : nii, niina, water has a good parallel in egyptian n.t » (Stolbova 1997 : 82). De même, le couchitique : afar : lee, pl. lel-wa, eau (Parker & Hayward 1985 : 127). Et le berbère de Djerba : ilel, mer tandis qu’Hesychius retranscrit λιλύ un mot libyen pour eau (Vychicl 1983 : 516). Werner Vychicl s’interroge sur un mot copte, ⲗⲉⲉⲗⲉ « de signification inconnue », qui remplace les verbes ⲗⲱⲇⲕ, ⲱϣⲇ, ϩⲱⲣⲏ, dans de nombreux textes reçoit le sens de couler en Sahidique (Vychicl 1983 : 97, 516) et reconstruit un état antérieur, *nly couler, où le nom du Nil, Νιλοs, prend sa source : /j/ peut être en égyptien un réflexe de /l/. Le Wörterbuch abonde en ce sens : njwj, eaux, njw (Wb II 203, 2 ; 214, 18) et MEnwj, eau (Wb II 221, 4-5 ; 19). Le mot s’accorde à l’akkadien, nīlu, watering, flooding (Reiner & Biggs 1980b : 234) – mais pas à nāru, rivière, canal dont le champ sémantique de l’irrigation par l’ouverture de canaux développe l’idée des actions de creuser (Reiner & Biggs 1980a : 369-374). Les langues couchitques offrent des cognats à la série [njwj, eaux, *nly, couler, ⲗⲉⲉⲗⲉ, *couler] : afar : lee, eau, leelite, déborder (d’eau), lale, flotter, lalise, faire flotter (Parker & Hayward 1985 : 126-127), de même les langues nilotiques : ateso, -lele, to flow (Kitching 1915 : 75), turkana, alel, to flow, elelya, pl. ngilelyan, big and deep water pool in open plain (Otha 1989 : 70), dinka : liil, valley - SWr lɛl, small channel in a dry river-bed (Blench 2006 :
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100-101), acooli : laleelè, kileelè, rivulets caused by heavy rains, leèlo pei, remuer l’eau (Crazzolara 1933 : 277, 287). Toujours au cœur de l’histoire des langues vivantes et de leurs contacts, le shabo, sans souci de sa classification ni des insomnies des linguistes, emprunte force phonèmes aux mots du majang soudanique voisin, et appelle, comme en omotique (ari : miiri), la rivière, miirinko, tandis que ñilai, ñilai, inondation, frétille dans la nasse de son vocabulaire (Fleming 1991 : 397-398). Le même hiéroglyphe de l’eau, n au singulier, inscrit la diglossie dans la valeur d’un pluriel archaïque : N35b, trois vagues d’eau, litt. les eaux (Gardiner 1957 : 490), se lit mw dans ses emplois phonétiques : DynIII šmww summer (Vychicl 1983 : 107, 126 ; Wb II 50, 8-53, 1). Les cognats inondent les familles de langues de l’Afrique et de l’Orient proche : sémitique : mw, akkadien : mû (mā’ū), eau, liquide (Oppenheim & Reiner 1977 : 149), ougaritique : my, hébreu : mayiim (pl.), syriaque : mayo, arabe : maa’, ‘amwaah- (pl.) (Stolbova 1997 : 81) ; couchitique oriental : somali : ma’wi, puits plein d’eau, méridional : *ma?a, eau, iraqw, dahalo : ma’ay (coll. -ay) (Kiessling & Mous 2004 : 197) ; tchadique occidental : guruntum, geji : maa ; tchadique central : fali-mucela : ma’i, gude : maa’in, et fali -kiriya : məwa, rivière. Nilo-saharien : tirma : ma, kwedu : mûa, murle : mam (Stolbova 1997 : 81). Niger-congo : fulfulde : maayo, cours d’eau temporaire (Tourneux & Daïrou 1998 : 317). – Rivières et lacs, canaux et bassins , et N38, Dyn III , š, « garden pool with slopping Les hiéroglyphes N37, sides » (Gardiner 1957 : 491), sont attestés dès le Prédynastique. Ils prennent pour valeur phonétique š, et sémantique étang, lac, bassin (Wb IV 397, 1-398, 1), (Wb V comme dans le toponyme du Fayoum, tꜢ š, litt. Terre du Lac ME 226, 6). Werner Vychicl propose une valeur *šyw, au regard des formes démotique, šy, lac, puits, et copte, ϣⲏⲓ, pl. ϣⲏⲩ (S, B), puits, citerne, bassin (Vychicl 1983 : 258-259). Les cognats abondent en tchadique oriental : kujarge : šiya, eau (Skinner 1997 : 77), bidiyat : čiw, marécage (Stolbova 2007 : 46, §19b) et en couchitique méridional (ĉ transcrivant ici /tl/, fricative latérale) : *ĉaw, lac, iraqw, alagwa : ĉawi, dahalo : ĉaɂa, lac (Takács 2009 : 119-124). Discussion : La fréquence des éjectives /ts/ et /tl/ dans le vocabulaire des langues couchitiques du Rift : *tlawa, lac apparait plutôt comme « the result of a convergence of several former click phonemes : an adaptation of Khoisan vocabulary to Eastern Cushitic standards » (Kiessling & Mous 2004 : 32, 39, 279). Plus discutable semble le fulfulde : čaaŋol au Masina, rivière (Tourneux & Daïrou 1998), mais caaɗngol au Futa Toro (Bah 2001).
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, OKmr, fossé, canal, bassin (d’eaux naturelles), Le hiéroglyphe N36, , mryt, river-bank, rivière (Wb II 97, 3-8), sur lequel se forme aussi « coast, harbour » (Gardiner 1957 : 569). Creuser un canal suppose qu’on le houe (mr), étymologie soutenue par Igor Diakonov et Vaclav Blažek, que Gabor Takács remplace par la solution plus logique d’une racine commune à l’égyptien des eaux contrôlées et au couchitique oriental des eaux naturelles : oromoborana : mēri, arroser, dullay, tsamay : mīre, étang, à l’omotique méridional : *mir, rivière, ari, miri, dime : mirɛ, miri, vallée (Seyoum 2008 : 229) et au tchadique central : fali-mubi : mirə, rivière, muskum : mirà, marigot, lac (Takács 2008 : 371). D’une manière générale, les hydrogrammes des eaux, N35 et du canal, N36, , pyrmr, sont utilisés couramment comme classificateurs des hydronymes : rivière, canal, , , nwn, eau primordiale, et peuvent être combinés, « The composite determinative for rivers, lakes, seas comes into vogue (Gardiner 1957 : 490). in Dyn. XVIII » exemple : itrw, rivière : Les hydrogrammes qui complètent ce répertoire portent la marque de la crue et des premiers aménagements développant l’irrigation à partir d’un système de bassins et de canaux, tour à tour fermés une fois inondés puis ouverts pour les , bassin aménagé, N39, draîner (Williams 1992 : 1112-1116) : N38, Dyn III , jardin hachuré de rigoles, N 23, , canal d’irrigation qui détermine aussi , les terres irriguées, , tꜢ, land, pays (Gardiner 1957 : 488, 491). Et NE tꜢ wr, nom du nome abydénien (Wb V 222, 2, 13), est déterminé par les hiéroglyphes N35b des vagues et N36 du canal d’irrigation (mr). L’emploi pyr , , sp(Ꜣ)t, du hiéroglyphe N24, du terrain - quadrillé de rigoles, est étendu à l’identification des territoires provinciaux ; ici de Haute Égypte : , spꜢwt šm῾w (Wb IV 478), et la qualification des domaines et des , ḥzp (Gardiner 1957 : 488). jardins, pyr – Fleuve et crue Dans l’Égypte ancienne, les noms du Nil décrivent ses propriétés, nn et nwn wr, , pyr, (Wb III la Grande Inondation (Hannig 1995 : 391, 399), pyr, MK c c 70, 1) , ḥ pr, ḥ py, Nil, inondation (Wb III 42, 3-18) ; ce dernier hydronyme combine de même les deux déterminatifs, N36 plus souvent employé que N37, associés à celui, pluriel, de l’eau, N35, n. La course du Taureau de l’inondation est attestée par des inscriptions dès Aha, sous Den, Ière dynastie, et sous Qaa, IIe dynastie (Kahl et al. 2004 : 291292). Relevons après Gabor Takács que la graphie ḥ῾pr n’est jamais attestée à l’Ancien Empire et le nom du Fleuve n’est jamais écrit avec /a/, avant le Moyen Empire (Takács 1999 : 331), ni associé à la figure métonymique de la rame,
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Aa5, mais aux déterminatifs de l’eau eux-mêmes (Wb III 42-43). Aussi moins qu’un réflexe d’une racine proto-égyptienne, ces formes pourraient bien être une réfection du mot égyptien sur un patron sémitique : arabe : Hafala, couler abondamment, courant (Wb III 42-43). L’inscription d’Aha se lit sp tp.i pḥrr ḥip.w, première course du taureau Apis (Simpson 1957 : 140, cité par Kahl et al. 2004 : 292). Le décompte de la douzième année du règne de Den : ḥsbt pour rnpt-ḥsbt (Spalinger 1994 : 279-280) ẖc(t) bity, Année de l’Apparition du Roi de Basse Égypte, présente de même comme première fois zp tpy pḥrr ḥpw, la course du Taureau Apis (JimenezSerrano 2004 : 42). Une inscription sur un artefact de la tombe de Qaa présente aussi la course du Taureau Apis, comme celle de la seconde fois, sp sn.nw ḥỉp.w (Engel, Grab des Qa’a, 464, Abb. 224.1-2, cité par Kahl et al. 2004 : 292), tout comme le décompte de la quatorzième année du règne de Ninetcher, IIIe dynastie, zp 2 pḥrr ḥpw (Jimenez-Serrano 2004 : 47 ; Simpson 1957 : 139-142). , Les graphies phonétiques du mot désignent le Nil haut : , ḥcpy, et ḥp, l’inondation (Gardiner 1957 : 490 ; Wb III 70, 1-3). Au prédynastique, l’inscription d’Aha détermine la graphie de ḥp, la crue, avec le zoogramme de l’oie, G38, (Gardiner 1957 : 471) et l’inscription , de Ninetcher, avec celui du taureau, , E1, pyr , ḥp, ϩⲁⲡⲉ, ϩⲁⲡⲓ, Aπιs (Gardiner 1957 : 581). Les deux graphies emploient l’idéogramme Aa5, une rame de direction, qui détermine , pyr ḥpt, la navigation à l’Ancien Empire ; au Moyen Empire, le mot prend le sens de rame avec le déterminatif P8 (Gardiner 1957 : 540). Le mot, ḥp(.t), rame (Wb III 68, 4), qui prête son homophonie à la métaphore taurine de la crue, ne manque pas de cognats en soudanique central : *kepi, pagaie (Bender 1992 : 27) et en bantu : *gapi (Guthrie 1971 : 127), aux réflexes longuement inventoriés par Harry Johnstone : kuba : kapi, kongo, luba : nkafi, kirundi : i-gafi, kimbundu : hafi (Johnstone 1919 : 64, 91, 174, 385, 401). L’oie et le taureau de l’inscription de Qa’a déterminent ensemble la graphie (Kahl et al. 2004 : 292). Une première du nom de la crue : Dyn I question se pose : celle de la motivation de l’emploi du hiéroglyphe de l’oie G38, the White-fronted gb-goose du Gardiner (Gardiner 1957 : 471), l’anser albifrons d’habitat aquatique (Houlihan 1986 : 62). L’oie du Nil, l’alopochen aegyptica des ornithologues, s’éloigne rarement des lacs et des rivières, et son association au Nil irait de soi, plus qu’à celle de sa crue, mais cette oie consacrée au dieu Amon ne fait pas hiéroglyphe (Houlihan 1986 : 63). La paronymie approximative qui accorderait l’oie gb comme complément phonétique, au Nil, ḥp, n’est pas évidente, mais la variante prédynastique , ḥp (Jimenez-Serrano 2004 : 142) incline à l’approfondir. La métaphore aviaire graphique des inscriptions des premières dynasties , est dans tous les cas motivée par associant l’oie à la course du fleuve, sa qualité d’oiseau migrateur dont le retour annonce la crue.
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La double détermination qui la combine aussi au taureau n’est pas sans signification non plus : elle souligne, premier point, une perception locale de l’inondation, où les oies reviennent avec le Nil ; elle encadre, second point, sa gestion ; et troisième point, elle perpétue la pérennité du cadre cognitif fourni par les anciennes cultures pastorales, où les bovinés sortent de l’eau. Premier point : Au Nouvel Empire, les Hymnes à la Crue du Nil continuent d’associer la migration des oiseaux ḳbḥw venus du ciel du Nord (Wb V 29, 7-30, 1-6) et l’inondation. Une courte strophe d’un ostraca de Deir el-Medina offre une consistante description de la relation entre migration aviaire et crue du Nil : « Les oiseaux migrateurs (ḳbḥw) reviennent dès qu’ils découvrent le premier pays et le premier lac. Ils se posent sur les collines de Haute Égypte. Les villes deviennent leurs nids. Les oies luisent grâce à l’huile » (Posener, Ostraca Hieratiques Littéraires Pl. 83, l. 6-9, cité par van der Plas 1986 : 80). Un Texte des Sarcophages assure le défunt du retour de la crue : « Tu trouveras les vallées remplies d’eau (…) vers toi viendront les oiseaux migrateurs (ḳbḥw) par milliers » (van der Plas 1986 : 80). Un Hymne de Ramsès VII accorde aussi migrateurs et crue : pap Turin CG 54031 « Quant aux oiseaux (Ꜣpd) qui sont dans les ḳbḥw, ils s’abattent en grand nombre. Après qu’ils sont revenus (iw) vers l’Égypte, chaque étang en est rempli » (Condon 1978 : pl. 22.8-9, cité par van der Plas 1986 : 81). L’écriture égyptienne associe à l’inondation un autre oiseau, un héron, en (Gardiner 1957 : 470). Perché (hiérol’occurrence du hiéroglyphe G31 : glyphe G32), l’échassier symbolise la crue, qui le nourrit, et entre dans la graphie , bcḥ, l’inondation (Wb I 488, 1). « Il est cité dans les de son flot textes des pyramides à travers une récitation rituelle où le roi est comparé à « un Héron garde-bœufs qui sort de son jardin » Pyr. 2152a (Sarr 2018 : 3-4). La pensée de la crue est ainsi polymorphe. Le présent donne l’occasion de construire de nouvelles métaphores conceptuelles sur l’observation de la vie rurale dans une vallée soumise à l’inondation périodique venue du sud elle-même réglée par le climat et son alternance de vents chauds et secs, et de vents frais venus du nord. L’Hymne à la Crue oppose les eaux vives du fleuve qui monte aux eaux nourricières des bassins après son retrait : « Pap.Sallier I, 8.10-11 L’eau, pꜢ mw, reste stagnante, la crue, pꜢ ḥcpy, monte » (van der Plas 1986 : 104). Elle intègre aussi des traditions locales comme, au Nouvel Empire, celle du Bélier Khnoum, dieu d’Elephantine, dont les textes font alors le créateur du Nil qui sourdrait des ḳrty, les deux grottes du patchwork historique d’Hérodote, Môphis (mw, l’eau) et Krôphis (ḳrt, la grotte). Second point : la crue mesure de toutes choses. La Pierre de Palerme, qui compile méthodiquement à la fin de la Ve dynastie les Annales, gnwt, des règnes précédents, fait état sous celui de Den, Ière dynastie, d’une Année de l’inondation des terres cultivables, ḥsbt mḥt sṯꜢwt, sous l’habit d’un troisième mot mḥt pour
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nommer la crue. L’inondation fait l’objet d’une surveillance régulière par les services de l’administration pharaonique qui enregistre chaque année la hauteur du Nil, dont la santé du pays dépend – sous Den encore, elle varie de 8 coudées et 3 doigts à 2 coudées, l’année de la course d’Apis, elle est de deux coudées un quart. Sous Ninetcher, de 3 coudées, 4 paumes et 3 doigts (Jimenez-Serrano 2004 : 38). La plus ancienne rédaction de l’Hymne à la Crue en affiche le contrôle par les élites à l’imitation du roi : « Je changeai le haut plateau (ḳꜢyt) en région marécageuse. J’ai fait couler (mḥ) Hapy sur les collines en ruines (mḥ ḥcpy ḥr iꜢwt isw) » (van der Plas 1986 : 104). Les grandes crues rassasient les pauvres : PAnastasi IV, 10.7 nmḥw nb ssꜢw, et nourrissent la prospérité que réclament les élites, le pharaon en tête, ici Ramsès III (Kitchen 1970 sq. V : 245.10). La XXe dynastie (1190-1077 BC), frappée par une baisse du niveau de la crue liée à celle du niveau des lacs africains en amont, connaît une chute de sa production agricole et l’affaiblissement de l’État. Cela ne débouche pas sur la mise à sac des registres par les paysans affamés de la fin de l’Ancien Empire, relatée par Ipuwer au Moyen Empire (Gardiner 1909). Mais pas moins de sept papyrus conservés au British Museum mentionnent des pillages de tombes sous Ramsès IX et Ramsès XI. Le papyrus BM 10052, daté de l’année I du règne de Ramsès XI, relate les interrogatoires de personnes suspectées d’avoir pillé des tombes. Une femme questionnée sur l’or en sa possession répondit l’avoir obtenu par la vente de nourriture « l’Année des Hyènes quand il y avait la Famine » (Cole 2017 : 3-18). La temporalité des élites royales est fondée sur les dates soigneusement consignées des règnes, et s’élabore au fil de leurs rituels religieux, de leurs actes politiques, de leurs campagnes militaires – et dès la Ière dynastie, du contrôle du taureau impétueux du Nil et de sa hauteur, 16 coudées dans la littérature classique, garante de l’harmonie de leur univers. La temporalité des paysans égyptiens est soumise aux évènements marquant ou bouleversant le cours de leurs vies, et son expression est tout à fait comparable à celle des annales orales des pasteurs Pokot du Kenya : the Year the Lizard Cried, l’Année où les lézards pleurèrent, était juste 1890 pour les Anglais qui avaient commencé de s’installer au Kenya (Robbins 2010 : 190). Un autre texte d’un Nouvel Empire malmené par les caprices du fleuve et le niveau de la crue descendu au plus bas, évoque les années où les Chiens avaient soif, ḥcpy wnš, décompte métaphorique d’une inondation insuffisante écrit avec le hiéroglyphe Aa5 pluralisé, ḥpw, et le déterminatif d’une bouche qui crache : ḥcpy (en fait : ḥpw) wnš (Wb I 324, 18). Accordée dans une même pensée de l‘univers, l’expression de la perception du phénomène est réglée en dernière instance par la hiérarchie sociale : dans les bureaux du Palais, les Chiens avaient Soif, dans les campagnes, les Hyènes campaient dans la Famine des hommes.
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Troisième point : L’arrière-pays culturel des Canidés égyptiens de la soif et de la famine est celui de la figure mythique du Taureau des lacs ou des rivières des pastoralismes africains. Un mythe conté à Jean-Loïc Le Quellec par Loyolo Loteng, étudiant Nyangatom à Addis Abeba, fait sortir les bovins d’une rivière (Le Quellec 2002 : 179-200). Le mythe a ses correspondants à l’ouest, du Taureau noir jaillissant de l’étang mythique des Bororo, que Ndoudi Oumarou raconte à Henri Bocquené (1986 : 149), aux premières vaches sortant d’une vaste mare du Fuuta Jaloo. Dans la région du lac Tchad, les Shuwa arabophones tiennent des Bororo leur mythe du bétail : « al-baggar min al-baHr, al-djimal min al-riH, le bétail vient de la rivière, les chameaux viennent du vent ». Les Buduma, de langue tchadique, s’appellent eux-mêmes Yedina, fils (na) du lac Tchad yedi (Baroin 2005 : 199-217). Leurs troupeaux de boeufs sans bosse issus probablement de l’ancien Bos primigenius, ont pour habitat les rives du lac Tchad où ils « passent la plus grande partie de leur vie à se nourrir à moitié submergés dans les marécages et à nager d’île en île » (Braukämper 1997 : 191-198). Le boeuf et l’eau sont aussi associés du côté des Grands Lacs : mythe Nandi d’un homme frappant de son bâton un lac d’où sortent les bovins (Hollis 1909 : 98), mythe Anuak d’un taureau brun sorti de la rivière à la tête d’un troupeau (EvansPritchard 1940 : 78). Le mythe de l’origine des bovins connait en Afrique d’autres versions, où ils proviennent du ciel ou sortent de la terre, mais ce lien du bœuf et de l’eau est « connu exclusivement en Afrique » (Le Quellec 2002 : 191) ; l’Égypte ancienne de l’Inondation y souscrit avec son taureau Apis (ḥcpy) et sa Vache Methyer, qui flotte « sur les eaux du Nun lors de la création du monde » (Sauneron & Yoyotte 1959 : 31). En égyptien, la Vache Methyer, Mḥt Wrt, est littéralement : « la Grande Inondation » – mḥ(y)t, flot, mḥj, eau, Nil (Hannig 1995 : 1209, 354). Hathor aux oreilles de Vache, avatar de la déesse prédynastique BꜢt, lui est aussi assimilée : sa fête, de caractère orgiaque, débutait la saison de la crue, et lui valait de porter le titre de « femme de 16 (coudées) », hauteur idéale de l’inondation dans la culture égyptienne (van der Plas 1986 : 164). Conclusion(s) ou chemins ouverts ? Discordances linguistiques Le basilecte des géonymes Pertinent parce que basique, l’ensemble limité des géonymes habite un répertoire des douze géogrammes (variantes graphiques non incluses) dans la liste N du Gardiner auxquels s’ajoutent les hiéroglyphes Q3, base, métonyme du sol, et Aa5, rame de direction, métonyme de l’eau. L’ensemble de ces géogrammes en portent les valeurs phonétiques, ou en déterminent les graphies phonétiques. Il est étoffé par six occurrences phono-graphiées attestées dès les premiers règnes.
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Les uns et les autres observent une variété de cognats distribués dans les familles de leur environnement géographique africain et de leur voisinage procheasiatique : Graphie
Valeur Sens (voir le texte)
Isoglosse
N16
tꜢ
terre
couch-omo-tcha [+ nilot/soud /ban]
Q3
p
sol
tcha
gb
terre
sem-omo
š c.y
sable
omo-tcha//saha + soud
gr
sable
sem//omo-couch-tcha-
G38
,
nš
N20
,
wḏb
langue de terre, berge couch-tcha
N21
,
idb
berge
couch
N24
spꜢt
terre quadrillée de rigoles
couch-omo//saha
N25
ḫꜢst
montagne
? couch+ ful ?
mnty
montagne
omo//saha [+nilo?]
ḏw
colline
couch//san [+tcha ?]
ἰꜢt
butte, place
omo-berb-couch-tcha- + ful
ἰnr
pierre
omo-tcha
bnbn
pierre
omo-berb//soud//ban
ἰtrw
fleuve
tcha
n
eau
couch/tcha//nilo - sem (akk) // berb?/
mw
eaux
sem-couch-tcha [+ nilosah- ful]
N36
mr
bassin, étang, canal
couch-omo-tcha
N37
š
lac
couch-tcha
Aa5
ḥp
crue
soud-ban [+ réfection sem ME?]
N26, N30
N35, N35a
,
Soit 20 items dont 5 sont pourvus de cognats en sémitique (un sixième N25, de facture tri-consonantique, restant sans étymon), qui partagent deux fois la racine avec l’horizon omo-tchado-couchitique. Les situations de diglossie sont rares : deux termes désignent l’eau n/mw, sous un même hiéroglyphe, N35, et N35a, son pluriel. Deux géogrammes différents, l’un, idéogrammatique, de conception plus ancienne, référant à la terre, N16, tꜢ, l’autre chevauchant l’ornythogramme homophone de l’oie, G38, gb, impliquant son intégration plus tardive
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dans le répertoire selon les règles déjà établies de phonétisation des graphies, ainsi qu’un paronyme de facture sémitique d’usage plus tardif, ME ḥcpy, de pyr ḥp, invitent la diglossie dans le bal des géonymes. La distribution des autres items est hétéroglosse, répartie entre les familles tchadique, omotique, berbère (2 fois) couchitique : soit 16 fois au total, et les familles soudanique, saharienne et nilotique : soit 6 fois plus une expansion. Le san, et pour le niger-congo, le bantu et le fulfulde, apparaissent chacun une fois au niveau du basilecte proprement dit. La plupart des géonymes archivés par les géogrammes ou par des graphies phonétiques complètes renvoient ainsi à un groupe de familles linguistiques « extra-sémitique » ou à la famille sémitique, non sans observer que dans ce cas le sémitique est une famille de langues extra-africaine apparentée aux familles africaines dont elle est ici distincte. Le basilecte de l’anatomie Une autre séquence du basilecte de l’égyptien ancien se caractérise par un code mixing comparable à celui de la géonymie – c’est celui des noms de parties du corps, nez, oreille, langue, main etc. Après Pierre Lacau (1970), Antonio Loprieno revient sur la concurrence des vocabulaires : « A similar diglossic phenomena which may have a dialectal origin is the dichotomy in the value of a few hieroglyphic signs, usually related to body parts, between their phonological and their logographical reading » (Loprieno 2003). Gabor Takács dépasse l’approche dialectale dans une recherche conduite « in order to see to what degree this segment of the lexicon is shared by lexemes of clearly Semitic cognacy vs. those evidently relating to African parallels », et identifie les couches archéologiques du basilecte de l’anatomie par comparaison des isoglosses. Le vocabulaire de l’anatomie propose deux constellations d’isoglosses, l’une, égypto-africaine, l’autre, égypto-sémitique, « dépassée en nombre par ceux attestés dans les seules familles africaines », mettant en évidence la diglossie qui affecte les noms de parties du corps. « Cela semble trahir, du moins dans le domaine examiné de l’anatomie humaine, une présence plus profonde du vocabulaire extra-sémitique en égyptien, où les composantes sémitiques équivalentes ont peut-être été dues à une cohabitation ultérieure » (Takács 2015, 2016a & b)7.
7
« It is also apparent by what degree Semitic words are outnumbered in this domain as compared to those attested only in the African branches … What is more, scanning through – etymologically – all basic terms for ‘tongue’ and ‘throat’ … we have to state that none of them were Semitic. This seems to betray, at least in the examined field of human anatomy, a deeper presence of the extra-Semitic vocabulary in Egyptian, where the equivalent Semitic components may have perhaps been due to a subsequent cohabitation » (Takács 2015 ; 2016a-b).
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Points de comparaison Alors que le corpus des noms de partie du corps est caractérisé par une diglossie inachevée, les géonymes, oronymes, hydronymes, laissés par la seule langue égyptienne pour le vaste espace saharo-soudanais irrigué par le Nil, intègrent les isoglosses distribués entre les différentes familles de langues parlées par les populations de la macro-région. Le corpus, basique et limité, de la géonymie égyptienne est donc hétéroglosse, dominé par une distribution pour deux tiers égypto-africaine et un tiers sémitique le plus souvent partagé, et seul impliqué dans des situations de diglossie – indice d’un processus de code mixing à l’œuvre. Se dessinent ainsi aussi bien le lit le plus ancien du fleuve de la langue que les premières vagues d’un affluent majeur – et se dégagent enfin du corpus des hydronymes les modes de socialisation du paysage de la vallée, qu’il s’agisse du lien ancien du bœuf et de l’eau (taureau du fleuve), des migrations des oiseaux (oies de la crue) ou de l’aménagement des bassins. Quelle profondeur historique d’une part, et quelle signification d’autre part accorder à ces distributions très différentes des basilectes du corps et de l’espace terrestre, également attestés dans la langue égyptienne au prédynastique et à l’Ancien Empire ?8 – l’une hétéroglosse à deux exceptions diglossiques près, l’autre diglosse. Quelles données archéologiques peuvent être susceptibles de s’accorder ici à cette distribution hétérogène des mots dans la langue égyptienne, là de la diglossie qui l’investit ? Et, plutôt que des conclusions claironnantes qui arrêtent la pensée « sur image », quelles pistes de recherches cette mise en miroir ouvre-t-elle ? Concordances archéologiques Le complexe culturel égypto-soudanais La langue et la graphie de la géonymie mettent ainsi en scène et en mots les lieux et les couches de l’histoire humaine. Géogrammes et géonymes de l’écriture hiéroglyphique y sont réglés par une géonomie d’une certaine manière concordante avec les grandes lignes de l’histoire climatique qui redistribue les populations entre montagnes et vallées à la périphérie d’un épicentre de sables. Terre, poussière, sable, pierre, montagne, berges, lac et rivière y habitent 8 La fin de l’Ancien Empire coincide avec la période de sécheresse critique de l’Holocène tardif autour de 2200 av. J.-C. aujourd’hui définie par l’International Union of Geological Sciences comme « the 4.2 kiloyear climatic event » : on the seven continents, its beginning coincides with a cultural event produced by a global climatic event (International Union of Geological Sciences, « Collapse of civilisations worldwide defines youngest unit of the Geological Time Scale », 2018).
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l’écriture et la langue de la vallée et de son delta, respectivement symbolisés par les phytogrammes du papyrus de la Basse Égypte, M15, , tꜢ mḥw et du jonc M24 swt, de la Haute Égypte, šmcw, M26 (Gardiner 1957 : 481-482). Au Ve millénaire av. J.-C., les sites de Moyenne Égypte caractéristiques des périodes du tasien et badarien, forment avec ceux du groupe A de Nubie et ceux du Soudan, d’El Ghaba à Kadruka, un complexe égypto-soudanais et une toile de réseaux qui partagent sous des formes originales une architecture de traits culturels communs (Midant-Reynes 2003 : 134-144). Tout au long de la période, le mobilier funéraire des tombes est similaire de la Moyenne Égypte au Soudan central, peignes, bracelets, statuettes, cuillers, taillés dans l’os et l’ivoire, petits pots d’ivoire et défenses évidées (absents du Soudan en raison de la décomposition en milieu moins favorable ?), palettes à fards en pierre avec galets de broyage des pigments, poterie black-topped, bols globulaires polis, têtes de massue en pierre – antérieures au Soudan central comme mobilier funéraire à celles de l’Égypte. Les inhumations animales attestées complètent le tableau de la fin du Ve millénaire av. J.-C. : bétail enveloppé dans des nattes (Brunton & Caton-Thompson 1928 : 7-12, 38, pl.X.6), bovidés des tombes de Nabta Playa (Wendorf & Schild 2004 : 11-15) et de Gebel Ramlah (Kobusiewicz et al. 2010), dépôts de crânes et de cornes près de la tête du défunt des tombes de El-Ghab et Kadruka, bucranes au centre et chiens inhumés à chaque point cardinal de la tombe KDK21 du cimetière KDK1 de Kadruka (Chaix & Reynold 2015 : 12). À la fin du Ve millénaire av. J.-C., le site le plus septentrional de ce complexe, celui de Badari, qui a livré des céréales et des faucilles bifaciales, entretient à l’évidence des contacts avec les cultures de Merimdé et du Fayoum aux abords du Delta, et avec celles échelonnées sur le chemin de la Mer Rouge d’où proviennent malachite et pierre bekhen des premières palettes (Midant-Reynes 2003 : 90). La culture funéraire de Badari, où les défunts sont inhumés sur le côté gauche, tête au sud, visage tourné vers l’ouest, enveloppés dans une natte ou une peau d’animal, s’apparente à celles du complexe égypto-soudanais et contraste avec celle de Merimdé, où de simples fosses accueillent le mort enseveli sur le côté droit, tourné vers le sud-est, puis le nord-est dans les niveaux plus récents (MidantReynes 2003 : 73). Béatrix Midant-Reynes conclut : « Avec les cimetières badariens on pénètre dans l’univers funéraire si caractéristique des cultures prédynastiques de Haute Égypte, prélude au monde des morts de l’Égypte ancienne » (Midant-Reynes 2003 : 88, 158-162). Sonia Zakrzewski observe pour la période une lâche mais relative unité de peuplement de tout l’espace égypto-soudanais en proie à un changement climatique s’achevant par les sécheresses du year 4.2 ka climatic event planétaire contemporain de la fin de l’Ancien Empire : « The Badarian have been found to be very similar to a Kerma sample (Kushite Sudanese), using both the Penrose
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statistic (Nutter 1958) and DFA of males alone (Keita 1990). Furthermore, Keita considered that Badarian males had a southern modal phenotype, and that together with a Naqada sample, they formed a southern Egyptian cluster as tropical variants together with a sample from Kerma » (Zakrzewski 2007 : 501509). Dix ans plus tard, étudiant cette fois la démographie prédynastique d’un village voisin de Hiérakonpolis, Adaïma, Joel Irish, José Braga, Patrice Gérard et Éric Crubézy décèlent la formation d’une « meta-population », porteuse d’une part des traits « ibero-maurusiens » des chasseurs-cueilleurs de l’Épipaléolithique et d’« influences sub-sahariennes détectables », et continuant d’autre part un « African sub-Saharan background » déjà observé dans une étude de la stature par Éric Crubézy9, fait de populations venues du Soudan et, au-delà, « from the area around Lake Chad and/or its savannahs that spread through the valley during the gradual drying of the Sahara desert during the predynastic » (Irish et al. 2017 : 55-57). L’hétéroglossie de la géonymie de l’égyptien ancien dominée par les isoglossses couchito-tchadiques ne manque pas de points de concordance avec toutes ces données archéologiques, anthropologiques et épigraphiques. Sans que la carte linguistique se confonde nécessairement avec la carte des populations, le tableau que brosse de la région l’étude naissante de leurs anthroponymes et toponymes des biographies égyptiennes de l’Ancien Empire (El-Sayed 2011 ; Cooper 2015), et celle du corpus des géonymes ébauchent une nébuleuse de peuples locuteurs des langues couchitiques et soudaniques réunis sous l’ethnonyme commun des nḥsyw dans ces récits égyptiens, et de berbérophones, les ṯḥnw. L’égyptien ancien, langue des biographes, fait lui-même partie de la carte. S’arrêtant à la vallée égyptienne proprement dite, l’anthropologue et biologiste Sonia Zakrzewski analyse enfin six chrono-strates de populations égyptiennes successives (six time-successive Egyptian populations) et conclut à la continuité de peuplement de la vallée durant tout le Prédynastique, ce qui suggère que la formation de l’État a été un processus principalement autochtone combiné à une migration à petite échelle prolongée résultant de contacts commerciaux et militaires, et s’achevant par la conquête des pays du nord (Basse Égypte) par ceux du sud (Haute Égypte)10 (Zakrzewski 2007 : 501-509).
9 « (…) the lenghts of different adult bones followed the distributuon of the reference African population more closely than the distribution of the European population » (Crubézy et al. 2002 : 23-40). 10 « The results indicate overall population continuity over the Predynastic and early Dynastic … suggesting that state formation » was « … the result of primarily indigenous development combined with prolonged small-scale migration, potentially from trade, military, or other contacts ….The later model of indigenous development is based upon both agriculture and warfare, with the Upper Egyptian nomes … conquering the Northern nomes in Lower Egypt » (Zakrzewski 2007 : 501-509).
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L’avancée politique de la Haute Égypte vers le Delta En l’état des recherches, la configuration diglossique inachevée du vocabulaire anatomique de la langue dès les premières inscriptions (Takács 2015 sq.) pourrait paraître surprenante si, là aussi, on faisait l’économie de son contexte archéologique. Le commerce lointain entre les élites des cultures prédynastiques, des trois royaumes de Haute Égypte à la culture de Bouto dans la Basse Égypte, a pu en être la voie royale, et les conflits pour le contrôle du Delta, leur conclusion. Dans la continuité du complexe culturel de la Moyenne Égypte, de la Nubie et du Soudan central de la fin du Ve millénaire av. J.-C., les cultures de Haute Égypte continuent d’inhumer leurs bœufs, à Naqada, Abadiya, Mahasna, ElAmra, Gebelein et Hiérakonpolis (Wengrow 2001 : 96). À toutes les époques du IVe millénaire av. J.-C., les réseaux de l’échange lointain les connectent alors à des partenaires d’espaces voisins et de langues diverses. Au Naqada IC, en Haute Égypte, à Nekhen, les tombes du site HK6 célèbres pour leurs éléphants (Friedman 2003) et leur poterie White cross-lined (Naqada IC), ont aussi livré des vases provenant de sites maadiens installés dans la culture de Bouto. Dès le Naqada IIC-D, la céramique naqadienne s’installe commerce aidant dans le Delta – et avec elle, des Naqadiens, dès le Naqada IIIA1 à Tell el-Farkha (Ciałowicz 2017 : 251). Au Naqada IIIA2, la tombe U-j de Scorpion à Abydos contenait des jarres de vin oriental ; au Naqada IIIB, Iry-Hor laisse sa signature à Tell el-Iswid (Midant-Reynes à paraître) et à Tell el-Farkha (Chłodnicki & Geming 2012). Les deux décennies de fouilles de Tell el-Farkha dans le Delta oriental ont d’abord montré que, dans ses premiers âges, le site a été un important centre économique et culturel de Basse Égypte dont les élites jouaient un rôle clé dans les relations entre la Haute Égypte et le Levant. Puis, un premier groupe de Naqadiens vint s’installer aux abords du centre, son site fut détruit au Naqada IIIA1 par un second groupe de Naqadiens, sans doute connecté à un autre royaume de Haute Égypte. Aux appétits orientaux campant aux portes du Delta répondaient des rivalités entre les trois polities royales les plus influentes de Haute Égypte. Un troisième groupe de Naqadiens s’installe définitivement à Tell el-Farkha au milieu du Naqada IIIB, où il a laissé nombre de statuettes (dont un Horus enfant, un scorpion), et une inscription d’Iry-Hor (Ciałowicz 2017 : 231-250). Les Horus d’Abydos entreprennent de s’installer dans le Delta, créent Memphis à son entrée comme le suggère une inscription hiéroglyphique d’Iry-Hor dans le Sinaï (Tallet 2012), contrôlent les routes commerciales à sa sortie orientale, ouvrant ainsi les chemins d’Horus vers le Levant. Sans préjuger de la compression linguistique préalable possible à l’oeuvre dans la culture de Bouto aux portes de l’Orient, la diglossie interne du vocabulaire, banalisée et devenue imperceptible en pratique pour les locuteurs de l’égyptien
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ancien, n’est au fond que la cicatrice de l’avancée politique d’une forme d’état née quelques centaines de kilomètres au sud dans la vallée du Nil. Les rois du tꜢ wr sont venus, avec la langue de la région, contrôler les terres du Delta, et les routes de l’échange lointain et de ses produits stratégiques, de la Nubie, où la tombe L de Qustul, célèbre pour l’Horus de blanc couronné sur son brûleur d’encens, a aussi livré des palettes de pierre de la culture nubienne du groupe A et une cruche « syro-palestinienne » datées v. 3200/3100 av. J.-C. (Williams 1980 : 12-21) – jusqu’au Delta, où Tell el-Farkha a livré en contrepartie quelques poteries nubiennes (Ciałowicz 2009). Inachevée, la diglossie marque la langue, accompagnant et nourrissant l’avancée politique, contemporaine du développement de l’écriture hiéroglyphique, de son emploi et de son expansion sociologique à l’ensemble des sphères du pouvoir, politiques, idéologiques et religieuses, administratives. Points d’harmonisation Il ressort des travaux de Gabor Takács sur le vocabulaire de l’anatomie que les premières inscriptions prédynastiques de la fin du IVe millénaire av. J.-C. et des débuts du suivant, sont rédigées dans une langue qui intègre nombre d’éléments lexicaux qui ont pu être ceux des langues sémitiques parlées dans le delta jusqu’alors, et que le niveau le plus consistant et le plus ancien qui la structure est dessiné par les isoglosses égypto-couchitique-omotique-tchadiques du vocabulaire (Takács 2015 : 85-139), et par les isoglosses grammaticales égyptotchadiques établies par Igor Diakonoff (Diakonoff 1998 : 209-219)11 – éléments propres à l’idiome venu de Haute Égypte avec les élites royales et les groupes sociaux qui en dépendent, artisans, marchands, militaires … et premiers scribes. Il ressort de l’étude des géogrammes et des géonymes qu’un fonds africain plus large, davantage accordé aux données archéologiques du complexe egyptosoudanais de la fin du Ve millénaire av. J.-C., sous-tend l’ensemble. Il est sans doute difficile de finir par une conclusion un chemin qui s’ouvre et qu’on commence d’emprunter et de décrire le paysage qu’il traverse ! La peinture qui s’en dégage n’en est pas moins celle d’une histoire de l’Égypte antique inscrite en feuilleté dans sa propre langue dès les inscriptions des premiers Horus, du réseau complexe des cultures africaines courant de la Moyenne Égypte au Soudan Central à leur repli dans l’étroite (šmc) vallée des premiers royaumes et à la croissance des contacts avec l’Orient.
11 « The grammatical isoglosses can rather be established between Egyptian and the Chadic languages… » Diakonoff suggère que « The original homeland of the Egyptian branch of Afrasian should probably be sought, naturally, in the Nile Valley, that is, not to the north of present-day Upper Egypt, but rather to the south of it, in the region of the so-called El-Kab Culture » (Diakonoff 1998 : 209-219).
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L’IMPORTANCE DU MATÉRIAU AU PRÉDYNASTIQUE. L’EXEMPLE DU MINERAI VERT ET L’APPORT EXCEPTIONNEL D’ADAÏMA : CHOIX QUI SOUS-TENDENT LES PROSPECTIONS ET HYPOTHÈSES D’APPROVISIONNEMENT À PARTIR DES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES NATHALIE BADUEL Glaine-Montaigut, France PHILIPPE WALTER CNRS, Sorbonne Université, Paris, France
En Égypte ancienne la matière signifie. Elle est vivante et active, même dans le système d’écriture, les mots agissent et la couleur intervient. Au Prédynastique, il en est de même et la confection des fards et couleurs (rouge, vert et noir) se faisait sur des outils spécifiques, les palettes en grauwacke. La couleur des fards est aussi explicite. Ici nous traitons le sujet par un focus sur le minerai vert du site d’Adaïma à travers des analyses physico-chimiques comparatives d’échantillons provenant des zones domestiques et funéraires. Les résultats montrent des procédés de prospection et permettent d’envisager des sites possibles d’approvisionnement. Les différences de qualité entre les minerais provenant des deux secteurs du site démontrent en outre que des choix sous-tendaient les stratégies en fonction de la destination du produit. In ancient Egypt, the material is alive and active, especially when using colours to make the material means distinctive; even in the system of writing, the words act due to the intervention of colour. In Predynastic times, it is the same and the preparation of make-up and colours (red, green and black) was made on specific tools, especially the greywacke palettes, where the remains of coloured make-up is explicit. Here we handle the subject by focusing on the green ores of the site of Adaïma through comparative analyses of samples coming from domestic and funeral areas. The results show processes of prospection and allows us to consider some possible sites of supply. Moreover, the differences in quality between the ores coming from the two sectors of Adaïma show that personal choices underlay the strategies according to the destination of the product.
Lorsqu’une matière devient un critère exclusif (ou presque) pour la réalisation d’un objet particulier, c’est qu’une fonction bien précise est allouée à celle-ci et que l’objet a besoin de se doter d’un caractère spécifique pour être reconnu de tous. Pour les palettes qui servent à broyer les fards prédynastiques, plusieurs matières ont été employées à l’origine et ce n’est qu’à partir d’un moment précis que l’objet lui-même finit par être défini par la roche qui le compose (la grauwacke ou métapélite). Ce moment, situé au Badarien, coïncide avec l’introduction du fard vert (Baduel en préparation) dans la pratique de la peinture tégumentaire et correspond donc probablement au maquillage des yeux ou de la
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Fig. 1. Palette avec traces vertes. Adaïma, Sépulture S559. Photo Laurent Bavay.
partie supérieure du visage en vert. La palette renvoie alors à la décoration corporelle et la roche devient un élément essentiel de reconnaissance de l’objet et de la fonction magico-religieuse (Baduel 2005) qui incombait à son possesseur (d’autant plus qu’il pouvait être porté comme une parure), et ce jusque dans la tombe. À l’époque historique ce matériau était l’émanation même de Min, le patron des régions désertique où étaient extrait tous ces minéraux et minerais. Quand on sait que les deux représentations connues de dieux en relief sur des palettes prédynastiques concernent Min et Hathor, la déesse des prospecteurs, on reconnaît là l’importance accordée au matériau même et aux lieux d’extraction… L’acte même de broyer (la transformation de la matière) a été mis à l’honneur dans les sépultures à travers des mises en scène de palettes, de minerais et de galets. À travers sa matière, son association au fard vert (Fig. 1) et à sa fonction, la palette a cessé d’être un simple outil. La matière fait sens et devait être effective. Elle produisait un effet tangible pour les prédynastiques.
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La question de la fonction des matériaux et des couleurs se pose tout naturellement aussi pour les minerais broyés sur la surface de ces palettes : minerais rouges, verts, noirs, chacun ayant une répartition chrono-géographique. Ici, nous aborderons la question du minerai vert à partir des données exceptionnelles du site d’Adaïma dont Béatrix a dirigé la fouille de 1989 à 2005. À Adaïma, il a été trouvé en contexte tant domestique que funéraire. Les analyses chimiques réalisées sur les matériaux de ce site élargissent nos connaissances sur les modalités d’utilisation du minerai et permettent de proposer des sites d’approvisionnement possibles. Les résultats permettent d’approfondir la question du sens relatif à la matière. Ils nous éclairent sur les stratégies qui sous-tendent la prospection. Les matières colorées, formes et contextes À Adaïma, les matières colorées sont variées et nombreuses1 : peinture rouge sur crânes, traces de minerai vert sur les palettes, traces rouges sur palettes, poudre verte dans coquillage en offrande (Baduel 2005), lots de blocs bruts de matière première regroupés dans les sépultures, nodules retrouvés dans les zones domestiques, maquillage du défunt (trace de fard vert suborbital), petit grain vert renvoyant à la protection magique ou même à une utilisation médicinale (Crubézy 2003). Certaines ont été analysées pour déterminer leur nature. Nous présentons ici les résultats concernant la matière verte. Les analyses physico-chimiques du matériel Dès 1889, les premières analyses chimiques de fards verts ouadj ont été réalisées pour compléter les études des documents textuels (Florence & Loret 1895). Elles furent suivies par d’autres travaux commentés en particulier par Lucas et Harris (Lucas & Harris 1962 : 80-84, 196-197 & 243-244). Les analyses de fard vert d’époque pharaonique sont toutefois restées rares, sans doute parce que l’usage de ce produit a alors été délaissé dans la vie quotidienne au profit du fard noir (Martinetto 2000 : 23) et que peu d’échantillons de fard vert historique sont disponibles. Pour les matériaux de l’époque prédynastique, aucune analyse n’avait, jusqu’aux travaux initiés à Adaïma, été réalisée. Méthodologie Un système portatif d’analyse par spectrométrie de fluorescence des rayons X (XRF) a été employé à Adaïma en novembre 2000 pour déterminer la nature des produits colorés retrouvés lors des fouilles, notamment ceux à base de 1 On note pour le vert 1381 éléments en contexte sépulcral (69 sépultures) dans une répartition hétérogène et 2122 éléments d’oxyde de cuivre en contexte domestique.
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cuivre utilisés comme cosmétiques. Le système est basé sur un détecteur de silicium ROENTEC doté d’un refroidissement thermoélectrique à -15°C offrant une résolution de 149 eV. Un tube à rayons X de petite dimension, employé à faible puissance (35keV, 200 μA) a été choisi comme source excitatrice. La réalisation d’un élément de liaison entre le tube et le détecteur maintenu sous un vide léger (0,1 atmosphère) et clos par une fenêtre fine de 2μm de mylar permet de minimiser l’absorption des rayons X de faible énergie (1,5 à 4 keV) entre l’objet étudié et le détecteur et d’observer des éléments chimiques comme le silicium. Les minerais utilisés2 Il a été possible de montrer la présence de dépôts de matières minérales à base de cuivre, en comparant les analyses effectuées sur les parties actives d’une palette à fard et sur la roche « propre »: la différence entre les spectres correspond au dépôt de matière. Du cuivre, du chlore, du silicium sont identifiés et peuvent indiquer la présence de minéraux variés comme la malachite, la chrysocolle et l’atacamite. Les analyses ont en effet montré que la malachite (Cu2(CO3)(OH)2, produit d’oxydation ubiquiste des gisements cuprifères) n’était pas le seul minéral employé, comme cela est souvent admis. D’autres minéraux à base de cuivre, qui se forment secondairement dans des milieux arides et salins, l’ont également été à la période prédynastique : la chrysocolle (Cu2H2Si2O5(OH)4.nH2O), minéral commun de la zone d’oxydation des gisements de cuivre, fréquemment mêlé à d’autres silicates de cuivre, ainsi qu’à des phosphates ou à des oxydes ; l’atacamite (Cu2Cl(OH)3), minéral secondaire de la zone d’oxydation des gîtes cuprifères sous climat aride et en ambiance saline. Concernant ces matières vertes, la campagne d’analyse a permis d’effectuer 52 mesures sur 26 contextes archéologiques différents répartis sur l’ensemble du site et provenant aussi bien de la zone domestique que de la zone funéraire3. 2
Cf. Asselborn et al. 1999 ; Ďud’a 1986. Liste des contextes (« S » : sépulture, zone des cailloutis et des limons correspondant aux zones domestiques) et numéros d’échantillons correspondants (en gras) : S91 (14, 15 et 16), plancher de l’orbite, Naqada IIA-IIB (I ?) ; S116 (17 et 18), blocs, Naqada IIC ; S69 (24 et 25), blocs dans un vase, Naqada IIIA1 ; zone des cailloutis 7001.03 (44 et 45), bloc avec dépôt ; zone sableuse 1001 4001/16d (46 et 47), bloc ; S543 (48 et 49), trace verte sur bloc noir, Naqada IIIA2 ; S9 (50 et 51), traces vertes sur palette, Naqada I-IIA ; zone des limons 1090/13.02, pas de spectre enregistré par MFX, fragment palette ; S35 (58), produit jaune vert, Naqada IID2-IIIA1 ; S169 (59 et 60), matière verdâtre, Naqada IIIC2-D ; S155 (61) nodule, Naqada IIIC2 ; S323 (62) grain, Naqada IIA-IID2 ; S404 (63 et 64), grain, Naqada IIB ; S355 (65 et 66), grains, Naqada IIBIIC/D; S606 (68, 69, 70 et 71), 2 fragments / perle verte / phalange teintée par contact d’une bague, Naqada IIIA1 ; S554 (72 et 73), grains, Naqada IIIA2 ; S549 (76, 77 et 78), grains, Naqada IIIA-B ; S533 (79 et 80), grains, Naqada IIIA-B ; S543 (81 et 82), grains, Naqada IIIA2 ; nécropole HS (85 et 86), trace verte sur palette ; zone des limons 1040/12-13 (88 et 89), bloc noir et vert ; zone des limons 1040/15.21 (92), matière verte ; zone des limons 1090/13.02 (93), matière verte ; zone des limons 1040/15.02 (94), matière verte ; zone des limons 1040/15-06a (95 et 96), grain vert. Chronologie relative de Stan Hendrickx. 3
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Fig. 2. Détermination des échantillons analysés à Adaïma en fonction de l’intensité des signaux de silicium et de chlore normalisée par la mesure du cuivre.
La présence de ces matières dans les sépultures présente l’avantage d’offrir des datations dans certains cas (datation relative)4. Résultats des analyses Un graphique (Fig. 2) présente la relation entre les mesures des signaux caractéristiques du silicium et du chlore normalisés par celui du cuivre. On peut ainsi définir trois zones de prédominance des phases, correspondant à la détermination des trois minerais. Les mesures effectuées sur des minerais purs, indiqués en rouge sur le graphique, correspondent à des échantillons de référence. Chrysocolle (C) 9 échantillons analysés se rapprochent de la composition de la chrysocolle : 22, 44, 45, 47, 63, 79, 81, 88 et 89. Malachite (M) 6 échantillons analysés se rapprochent de la composition de la malachite : 23, 58, 61, 64, 66 et 73. Atacamite (A) 12 échantillons se rapprochent de la composition de l’atacamite : 18 (Fig. 3), 46, 62, 68, 69, 72, 76, 82, 92, 93, 94 et 95. 4 Le catalogue des analyses n’est pas publié dans cet article, il regroupe tous les points d’analyse (contexte/description/résultats). Le tri des échantillons a été réalisé par Philippe Walter, Pauline Martinetto et Nathalie Baduel.
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Fig. 3. Blocs de matière verte, échantillon 18. Atacamite. Adaïma, Sépulture S116. Photo Laurent Bavay.
Trois échantillons sont difficilement intégrables à un groupe déterminé : 17, 24 et 25. Nous pouvons supposer que, plus l’échantillon est placé vers le haut à gauche du graphique, plus il se rapproche de la chrysocolle ; plus il est placé sur la droite, plus il s’apparente à l’atacamite, et plus il est placé vers le bas à gauche, plus il se rapproche de la malachite. Ici, les trois échantillons sont placés à la « frontière » qui sépare les trois minerais et doivent donc contenir des mélanges de minéraux. On note par ailleurs que la malachite reste peu utilisée par rapport à la chrysocolle et l’atacamite. Avec ces trois groupes déterminés par rapport à la présence majoritaire d’une des phases de minerais de cuivre, deux hypothèses peuvent être émises : 1) soit la fréquence de ces minerais correspond à la stratégie d’approvisionnement et le choix de l’atacamite et de la chrysocolle est dicté par une plus grande facilité d’approvisionnement. Ce sont des minéraux que l’on trouve en milieu désertique en surface des gisements de cuivre. La chrysocolle notamment est abondamment présente dans certains gisements5. Cette stratégie d’approvisionnement est celle généralement employée avant la métallurgie, correspondant à un ramassage de surface et non pas à l’exploitation de gisements et à la réalisation de mines parfois profondes ; 5 Dans les analyses, le pôle chrysocolle a parfois beaucoup de silicium provenant du quartz associé (fréquent) et peut-être du talc (que l’on retrouve dans certains gisements égyptiens).
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Fig. 4. Fragments de matière verte. Adaïma, Sépulture S69. Photo Laurent Bavay.
2) soit le choix est en rapport avec la couleur (choix d’une couleur qui n’est pas le vert mais un vert bleuté ou turquoise). La malachite est verte ; la chrysocolle a une couleur bleu-vert alors que l’atacamite va du vert-jaune au vert foncé et son trait est vert pomme. La couleur bleue aurait-elle été plus recherchée ? La faible présence de la malachite va dans le sens de la première hypothèse, mais certaines observations et analyses d’échantillons supportent la deuxième. Des mélanges hétérogènes sont retrouvés dans certaines sépultures, mais d’autres dépôts suggèrent qu’il y a eu un tri de la matière première dans certaines tombes (comme la sépulture S69), tri par rapport à la couleur et à la pureté du minéral (Fig. 4). Les numéros dans le graphique correspondent aux numéros d’analyse. Si l’on regarde la répartition des résultats par sépulture, nous constatons que plusieurs minéraux pouvaient se côtoyer, voire être mêlés. Ils apparaissent même le plus souvent sous la forme de mélange des trois minéraux principaux mentionnés ici,
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Fig. 5. Adaïma, Sépulture S543, Naqada IIIA-B. Enfant de 5-7 ans. Palette brute et minerai de cuivre. Photo Luc Staniazeck.
mais aussi d’autres composés de compositions chimiques analogues (avec des carbonates, des chlorures et des hydroxydes de cuivre). Les analyses 63 et 64 ont été réalisées sur le même grain vert provenant d’une tombe Naqada IIB (S404) et indiquent la présence à la fois de chrysocolle et de malachite. Des analyses ont été effectuées sur différents blocs provenant d’un même contexte. Pour le matériel de la tombe S543 datée Naqada IIIA2 (Fig. 5 ; échantillons n°81 et 82), le graphique montre que deux types de minerai vert étaient présents dans le même lot de fragments : l’atacamite et la chrysocolle. Dans la tombe S116 (Naqada IIC), deux échantillons analysés (17 et 18) révèlent la présence de l’atacamite et d’un minerai à la frontière entre les trois composés de cuivre (Fig. 3). Dans la tombe S554 (Naqada IIIA2), les deux analyses (72 et 73) signalent la présence de l’atacamite et de la malachite dans un même lot. Ces associations de composés de cuivre différents se retrouvent à la fois à Naqada II et à Naqada III.
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Un cas est particulièrement intéressant : celui de la tombe S69. Quatre analyses ont été effectuées sur des fragments différents déposés à deux endroits distincts dans la tombe. Les grains placés entre les poignets (analyses 22 et 23) sont respectivement de la chrysocolle et de la malachite. Les grains retrouvés dans le vase (analyses 24 et 25) sont situés entre la chrysocolle et l’atacamite, mais sont d’une composition très proche, ce qui corrobore les observations faites sur la description des éléments dans la partie précédente, à savoir que deux situations sont possibles. D’un côté des substances différentes peuvent être associées et de l’autre des substances identiques sont regroupées. Nous avons observé par ailleurs que dans les contenants, notamment dans les pochettes en tissu, les grains sont « calibrés » et de même couleur. Dans la tombe S549 (analyses 76, 77 et 78), des grains de matières vertes variées sont regroupés ensemble dans les mains du défunt. Ils provenaient peutêtre de la même source, mais étaient de plusieurs qualités, ce qui n’apparaît pas être un obstacle à la confection des fards. Afin de compléter cette étude, cinq échantillons provenant des nécropoles ont été analysés par diffraction des rayons X pour vérifier la nature des phases minérales. Les échantillons provenaient des sépultures suivantes : S218 (deux fragments, Naqada IIB), S580 (Naqada IIIA-B), S605 (Naqada IIIA-B) et S606 (Naqada IIIA1). Pour S605/8 et S218/6, il s’agit de malachite, pour S218/7 de malachite associée à un phyllosilcate du groupe talc-mica-montmorillonte, pour S580 de malachite et d’atacamite associées au même type de phyllosilicate et, pour S606/2, de malachite et d’atacamite. La présence de phyllosilicate (argile ou talc) avait déjà été supposée lors des analyses par spectrométrie de fluorescence des rayons X, associée à la chrysocolle. L’étude de la répartition de ces trois composés en fonction de leur chronologie à l’intérieur de la nécropole, indique que ces trois minéraux à base de cuivre ne sont pas représentatifs d’une période. Des éléments des trois groupes se retrouvent à Naqada II et III et dans divers endroits des deux nécropoles. Les trois composés de cuivre en fonction des zones domestiques et funéraires L’étude des trois composés de cuivre en fonction des contextes domestiques et funéraires (Fig. 6) révèle une différence nette entre la composition des fragments provenant des différentes zones d’habitats et celle des fragments retrouvés dans le mobilier funéraire. Tous les éléments domestiques sont situés dans la partie supérieure du graphique, témoignant ainsi d’une composition éloignée des trois minerais de référence (3 points en rouge). Les matières vertes retrouvées dans les structures d’habitat correspondent aux substances les moins pures et démontrent bien qu’il y a eu un tri préalable au dépôt dans la sépulture en relation avec l’importance de la matière première et la recherche de celle-ci sur des
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Fig. 6. Répartition des trois composés de cuivre sur le site d’Adaïma en fonction des contextes domestiques et funéraires.
critères de pureté du minéral et de couleur. Par ailleurs, nous constatons que la malachite, minerai qui était peut-être à cette époque plus difficile à se procurer, est totalement absente dans le contexte domestique. La provenance des minerais Après la confrontation de toutes les données d’analyses, il est apparu que des éléments marquants pouvaient indiquer certaines pistes quant à la provenance des minerais retrouvés sur le site. L’étude montre l’emploi important de minerais de surface provenant vraisemblablement de différents endroits : on remarque en effet parfois une grande différence dans les teneurs en autres éléments métalliques (fer, zinc et plomb) présents à l’état de traces ou de mineurs (de quelques dizaines de ppm à 1 %). Les graphiques présentés montrent la distribution des quantités de zinc, plomb et fer normalisées par celle du cuivre. Ces éléments nous renseignent sur les gisements d’origine en prenant en compte des impuretés du minerai dues au gîte de provenance. Les analyses (Fig. 7) donnent une répartition des échantillons en trois groupes. Un ensemble est caractérisé par la forte présence de zinc, un autre est caractérisé par la forte présence de fer alors qu’un autre groupe montre des échantillons de minerai beaucoup plus pur (sans zinc ni fer). Ces résultats indiquent que la source des matières vertes à Adaïma n’était sans doute pas unique et que plusieurs gisements étaient exploités.
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Fig. 7. Relation entre les intensités des signaux du zinc et du fer normalisées par celle du cuivre.
Fig. 8. Relation entre les intensités des signaux du zinc et du fer normalisées par celle du cuivre en fonction des zones domestiques et funéraires.
Si l’on regarde cette répartition en fonction des deux zones, domestique et funéraire (Fig. 8), il apparaît que les échantillons provenant de l’habitat ont majoritairement des minerais de cuivre contenant du fer. Un seul grain présente du zinc, et deux apparaissent plus purs, mais se rapprochent du groupe précédent. Deux grains seulement de la zone funéraire présentent un minéral vert riche en fer.
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Fig. 9. Relation entre les intensités des signaux du zinc et du plomb normalisés par le cuivre en fonction des zones funéraires et domestiques.
D’autres impuretés dues au gîte d’origine ont pu être mises en évidence comme la présence de plomb (Pb). La relation entre la présence du plomb ou de zinc et les zones domestique et funéraire (Fig. 9) dévoile une image un peu similaire. Si les échantillons de la nécropole se répartissent de façon homogène entre les deux groupes (zinc et plomb), ceux de l’habitat présentent presque exclusivement des composés de cuivre avec du plomb. Il existe donc une grande différence entre la pureté du minéral retrouvé dans l’habitat et celle des fragments mis au jour dans les sépultures. Ces résultats suggèrent une gestion particulière de la collecte de minéraux cuivreux, différente en fonction de la destination du produit et de son utilisation. Si l’on considère ces données relativement à la chronologie, donc uniquement pour les éléments provenant de la nécropole, aucune exclusivité d’un type de minéralisation n’a pu être mise en évidence en fonction des époques, démontrant ainsi que les lieux d’approvisionnement étaient les mêmes à Naqada II et III. Les gisements La présence de zinc, de fer et de plomb sur un grand nombre d’échantillons, nous permet de rechercher des gisements dans lesquels ces éléments auraient été signalés. L’élément le plus occurrent reste le zinc. Sur l’ensemble des sites que nous avons pu répertorier, deux gisements présentent des traces de zinc, dans une minéralisation associée Cu Zn. Il s’agit, d’une part, des mines de cuivre du Gebel Semiuki dont l’exploitation est parmi l’une des plus importantes de l’Égypte moderne. Des études sur les deux mines
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Fig. 10. Carte des principaux gisements d’oxyde de cuivre dans le désert Oriental (d’après Garenne-Marot 1984).
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de Semiuki ont montré la présence de cuivre sous forme de malachite et d’azurite en surface, l’épaisseur du minerai oxydé étant d’environ 7 m au-dessus d’une couche de sulfures de cuivre et de zinc. Ce gisement présente également du plomb. Ces deux mines semblent avoir été exploitées anciennement comme paraît le montrer la présence de galeries d’exploitation profondes (parfois de 15 m). Les mineurs avaient choisi d’exploiter la partie oxydée du gisement, là où la malachite était abondante. La situation géographique de ce gisement (Fig. 10) est relativement proche du site d’Adaïma, il est un des trois gisements d’oxyde de cuivre les plus proches du site6. Nous pouvons donc émettre l’hypothèse qu’une partie des minerais verts du site d’Adaïma, en raison de la forte teneur en zinc et en plomb dans les échantillons analysés, provient du Gebel Semuiki. D’autre part les minerais de cuivre du gisement du Wadi Um Balad (Castel et al. 1998) au nordest indiquent, dans la zone 2, que du zinc, du plomb et du fer sont présents sous forme de traces. Ce gisement se présente donc comme une autre source possible d’approvisionnement. Conclusion Cette étude montre donc clairement des stratégies particulières d’approvisionnement par l’emploi important de minerais de surface provenant vraisemblablement de différents endroits, et dévoile une prospection sélective en fonction de l’utilisation domestique ou funéraire. Cette différence s’explique en partie par la présence de minerais destinés aussi à la métallurgie du cuivre dans les secteurs d’habitat. C’est pour la confection des fards que la qualité et les teintes étaient recherchées. Ce choix préalable au dépôt révèle la nécessité d’avoir une grande qualité de minéral, garante du pouvoir effectif et magique de la substance et renvoie à son aspect hiérophanique7. Dans le contexte égyptien, les minéraux sont d’essence divine. Le pouvoir du minerai vert8 a été exacerbé en milieu funéraire9 et devait être destiné aussi bien au monde des vivants qu’au monde invisible des défunts et des dieux. Cette pratique est en résonance avec le rituel historique de l’offrande des fards faisant référence à la présentation, à portée 6
Pour une situation détaillée des gisements cités, avec accès par les différents ouadis, se référer aux cartes géologiques de Hume 1937. 7 Tel que défini par Aufrère et Mircea Eliade (Aufrère 1997). 8 Ainsi que son alchimie, sa transformation. 9 La présente analyse qui souligne l’importance accordée à la qualité des minerais corrobore les résultats de l’étude des traces de broyage sur les palettes d’Adaïma. La comparaison entre palettes issues de l’habitat et de la nécropole (152 palettes étudiées en tout), montre que les différences ne résident, ni dans la matière, ni dans la forme des objets mais dans les traces de broyage. Le vert est exagérément marqué en contexte sépulcral et exceptionnel dans l’habitat, les traces rouges et noires étant retrouvées presque exclusivement en contexte domestique (Baduel en préparation).
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magique, divine et funéraire, de l’œil d’Horus. Ces analyses nous offrent ainsi une occasion unique d’en découvrir l’origine et l’importance dès le quatrième millénaire. Bibliographie ASSELBORN, E.; CHIAPPERO, P.J. & GALVIER, J., 1999. Petit guide encyclopédique. Les minéraux. Chamalières. AUFRÈRE, S.H., 1997. L’univers minéral dans la pensée égyptienne : essai de synthèse et perspectives (Autour de l’univers minéral X). Archéo-Nil, 7: 113-144. BADUEL, N., 2005. Mobilier funéraire et mobilier de prestige. La question des palettes et du fard. Les Dossiers d’Archéologie, 307: 44-51. BADUEL, N., en préparation. Anthropologie du fard à l’époque prédynastique. Étude des pigments et des palettes à fard à partir du matériel du site d’el Adaïma et des principales nécropoles prédynastiques. Thèse de doctorat non soutenue. CASTEL, G.; KÖHLER, E.C.; MATHIEU, B. & POUIT, G., 1998. Les mines du Ouadi Um Balad. Désert oriental. Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 98: 57-87. CRUBÉZY, É., 2003. Soins et traitements pharmaceutiques dans les populations du passé. Une problématique à l’interface des sciences de la vie, des sciences humaines et de la chimie. Sciences chimiques, N.S. 79 (Actes du colloque pharmacie et archéologie): 27-34. ĎUD’A, R., 1986. La grande encyclopédie des minéraux. Paris. FLORENCE, A. & LORET, V., 1895. Le collyre noir et le collyre vert du tombeau de la princesse Noub-Hotep. Vienne: 1-11. GARENNE-MAROT, L., 1984. Le cuivre en Égypte pharaonique : sources et métallurgie. Paléorient, 10/1: 97-126. HUME, W.F., 1937. Geology of Egypt. Volume II, The Fundamental Pre-cambrian Rocks of Egypt and the Soudan; their Distribution, Age and Character. Part III, The Minerals of Economic Value Associated with the intrusive pre-cambrian Igneous Rocks and Ancient Sediments. Cairo. LUCAS, A. & HARRIS, J.R., 1962. Ancient Egyptian Materials and Industries. 4e édition. Londres. MARTINETTO, P., 2000. Étude cristallographique des préparations cosmétiques de l’Égypte ancienne. Apports du rayonnement synchroton à l’analyse quantitative et microstructurale des matériaux archéologiques. Thèse de physique. Université Joseph Fourier-Grenoble 1. Sciences et géographie.
DID THE TEMPLE OF SERABIT EL-KHADIM ORIGINATE FROM AN EARLIER CANAANITE SHRINE? MANFRED BIETAK Austrian Academy of Sciences, ERC Advanced Grant “The Hyksos Enigma”, Vienna, Austria
Certaines des caractéristiques de l’enceinte du temple de Sérabit el-Khadim, un sanctuaire dédié aux expéditions minières égyptiennes pendant le Moyen et le Nouvel Empire, ne peuvent être expliquées qu’au sein d’un plus vaste contexte proche-oriental. Certains traits, tels que la forme ovale du mur d’enceinte, ne trouvent des parallèles qu’au Bronze Ancien ou pendant le Dynastique Archaïque II et suggèrent de faire remonter les origines de l’enceinte au début du IIIe millénaire av. J.-C. Cette dernière aurait été créée par une population ouest-asiatique bien avant que les Égyptiens ne commencent à utiliser ce secteur pour l’exploitation des mines de turquoises. De même, l’architecture du soi-disant « sanctuaire de Sopdu » s’inscrit dans la lignée des temples proche-orientaux de type barlong. Une autre caractéristique étrangère sont les stèles dressées à l’intérieur de cercles de pierre qui bordent l’approche du temple, certaines avec des inscriptions protosinaïtiques. Certain features of the temple precinct of Serabit el-Khadim, a sanctuary for Egyptian mining expeditions during the Middle and New Kingdoms, can only be explained in a broader Near Eastern context. Some elements such as the oval enclosure wall have parallels only in the Early Bronze Age or during the Early Dynastic II Period and suggest to date the origin of this precinct back to the early 3rd millennium BCE, created by Western Asiatic people long before the Egyptians started to open up this area for turquoise mining. Also, the architecture of the so-called shrine of Sopdu represents Near Eastern Broad-Room Temple typology. Another foreign feature are the standing stones within stone circles lining the approach to the temple, some of them with Proto-Sinaitic inscriptions.
1. Introduction “The shrine was that of Hat.hor, the ‘Mistress of Turquoise,’ as she is always called here. To suppose that this was an Egyptian imported worship would be a crude misunderstanding. All the ritual that we can trace is Semitic and not Egyptian; and the Egyptians used the name of Hat.hor for strange goddesses, as readily as the Italian worships his old goddesses as Madonnas of various places and qualities.” (Petrie 1906: 192).1 1 Petrie’s opinion about the origin and the performance of the cult is, citing Gardiner, Peet & Černý 1952-1955: 41-42, 44-51, rejected by colleagues who dealt with the site (see for example Valbelle & Bonnet 1996: 70, n. 172). Looking closer at the criticism, Gardiner et al. accord the possibility that Hathor “is merely the Egyptian equivalent for some local goddess whom the Egyptians found installed on the site at their first arrival; or it may be, on the other
Fig. 1. Map of Serabit el-Khadim (after Gardiner, Peet & Černý 1952-1955: pl. 92 and Valbelle & Bonnet 1996).
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Situated on a desert plateau in the mountainous area of western South-Sinai, surrounded by turquoise mines and in some distance by copper mines (Beit Arieh 1985),2 the sacred precinct of Serabit el-Khadim is known to have been a double shrine for Hathor, the Mistress of Turquoise and according to W.M. Flinders Petrie for Sopdu (Petrie 1906: 89), the Egyptian god of the Eastern deserts. The latter shrine was recently assigned for epigraphic and iconographic reasons to Ptah (Valbelle & Bonnet 1996: 38-40),3 but still it is known for convenience sake in Egyptology as the “Shrine of Sopdu” (Gardiner, Peet & Černý 19521955: 42-43; Porter & Moss 1995: 254-257; Mumford 2013). The precinct dates according to the inscriptions and artefacts to the 12th, 13th, and the 18th to the 20th Dynasties. It was discovered by Carsten Niebuhr in 1762, visited by Richard Lepsius in 1845, explored by Petrie, accompanied by Raymond Weill (Petrie 1906: 72-95, ill. 95-112; Weill 1904, 1908; Eckenstein 1921), afterwards documented and studied epigraphically by Alan H. Gardiner and Eric Peet (Gardiner, Peet & Černý 1952-1955: 32-51, pls. 91-92), surveyed by the Harvard University in 1927-1935 (Lake & Blake 1928; Butin 1928; Lake et al. 1932; Starr & Butin 1936), again investigated by a team under Rafael Giveon in 196878 (Giveon 1978; Sass 1988; Ventura 1988), and in 1993-95 by Charles Bonnet and Dominique Valbelle in cooperation with the Egyptian Supreme Council of Antiquities (Valbelle & Bonnet 1996: 68-115, 178-183). All inscriptions including newly found ones were recently collected and published by Pierre Tallet who also surveyed the site and environment again from 2006 onwards (Tallet 2013, 2015, 2018). Trying to reconstruct the situation of this double sanctuary in the time of the Middle Kingdom, one could start with the situation in the early New Kingdom. Rafael Ventura succeeded in presenting a credible picture of the situation of this time (Ventura 1988: fig. 3). According to him, the pylon of Thutmose III only would make sense when it would have been the front of a temple, situated just south of the “Hall of Kings”, combining the rooms M and L, facing eastwards to Place P. This pylon could have been a station chapel or a kind of hand, that some more general connection with the Red Sea led to her being chosen by the Egyptians as the patroness of Serâbît. In view of the lack of reference to her in early times at Maghâra the former is perhaps the more probable suggestion.” The rejection of Petrie’s ideas by Gardiner et al. has its focus on other matters, on: 1. the burnt offerings in high places in connection with the layer of ash found in the foreground of the temple, 2. the dedication of conical stones, 3. the ceremony of ablutions, and 4. in connection with the evidence of the stone circles on the theory of oracular dreams in stone shelters near the sacred compound (Gardiner, Peet & Černý 19521955: 45). 2 The metallurgical activities in the wider environment of Serabit el-Khadim date according to pottery with interruptions from the Old until the New Kingdom. 3 See especially stela Sinai 126 which shows the double representation of the king with a crown mounted by double feathers facing the cult images of Hathor (left) and of Ptah within his shrine on the right (Gardiner, Peet & Černý 1952-1955: 131, pl. 41; Valbelle & Bonnet 1996: 40-41).
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Fig. 2. Situation of the Temples of Serabit el-Khadim in the Thutmosid Period (after Ventura 1988: fig. 3).
100-Million-Year House of Thutmose III. Besides the mortuary temples in Western Thebes these temples used to be built within the precincts of the most important temples of Egypt (Ullmann 2002; Schröder 2010). The succeeding courts added to the back of this Thutmose III-temple, dating from Thutmose IV until Seti I, developed, according to Ventura from a contra-temple (Fig. 2). The breakthrough to the Thutmose III temple was done later in order to create finally a new processional approach road. The original access road passed the “Hall of Kings” from the north and led through Place P to the double shrines. This reconstruction defines the approach to the double shrines of the Middle Kingdom. Because of this reconstruction, Rafael Giveon proposed that the so-called Shrine of Sopdu was the original sanctuary which was, according to him, already changed in the Middle Kingdom to the definite shrine of Hathor (Giveon 1984). This is difficult to prove as the cave of Hathor is full of inscriptions and representations of the 12th Dynasty whilst there is no inscription of the 12th Dynasty in the so-called Shrine of Sopdu (Porter & Moss 1995: 354-355). Epigraphic evidence of the presence of the god Sopdu can be established from other monuments in this precinct from Sesostris II onwards (Valbelle & Bonnet 1996: 38). The dedication of the abovementioned shrine to Sopdu, however, was deducted by Petrie (1906: 89) from inscriptions and reliefs on the stumps of the pillars from the time of Hatshepsut and Thutmose III. Petrie observed, however, that the court in front of the shrine of Hathor has an access to the forecourt of the socalled Shrine of Sopdu. On the doors were the names of the enigmatic high official and expedition leader Ameny who lived under Amenemhat III (Petrie 1906: 105; Valbelle & Bonnet 1996: 25-26, 29-30, 130-131, 139, 145, 155-157). This door makes only sense if there was already another installation or shrine next to the one of Hathor.
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2. The oval enclosure wall It seems, that one could make a case for extending the history of this sacred site backwards in time, perhaps even to the early 3rd millennium BCE by identifying Near Eastern features in the double shrines at Serabit el-Khadim. The oldest enclosure wall is supposed to date to the Middle Kingdom. It is cut by another straight enclosure, which is also dated to the Middle Kingdom (Valbelle & Bonnet 1996: 100, plan 3), but may also date to the New Kingdom as it joins the entrance of the chain of courts of the New Kingdom. The oldest enclosure wall has an oval course. It encircles the northern part of the space of the knoll into which both rock sanctuaries have been cut (Fig. 1; Petrie 1906: map 4, ill. 91-92; Gardiner, Peet & Černý 1952-1955: pl. 92). The oval course was, however, not dictated by the landscape as the enclosure runs up the pent and crosses the summit of the knoll (Giveon 1978: 22-23, plan; Valbelle & Bonnet 1996, fig. 127). The evidence seems to suggest that the two shrines were installed together at about the same time; they were contemporary, at least when the enclosure was constructed. Moreover, both sanctuaries have their cult niches oriented towards the south-east, to the centre of the knoll which harboured the two shrines which both open to the north-west. One cannot prove that the Hathor cave was earlier than the second sanctuary, as many scholars believe. Circular and oval enclosure walls are known in Ancient Egypt only from early towns. Oval enclosure walls for temples were, as far as we know, not constructed in Egypt. At Hierakonpolis, however, there seems to be an oval to circular enclosure, older than the formal brick temple on top of it, dated more recently to the Middle Kingdom (Arnold 1979: 22-23; Kemp 2007: 121). However, it is not an enclosure, it is a revetment wall to retain a circular “primeval” mound of sand (Quibell & Green 1889: 3-5, pl. 72; Quibell 1900: pl. 4),4 on top of it one could expect the earliest temple at Hierakonpolis. It is comparable to the so-called “High Sand” in Heliopolis (Ricke 1935; Raue 1999) which dates, however after newest excavations to the early 18th Dynasty (Ashmawy, Raue & Beiersdorf 2015).5 Oval Temple walls were built, however, in the Near East in the Early Dynastic Period and in the Levant in the Early Bronze Age I-II (Figs. 3 & 4). Besides our example at Serabit el-Khadim there are six other temple precincts at various sites distributed all over the Near East: in Byblos (Lauffray 2008: 37-39, 43-64, 7982, 197-200, figs. 11b, 37-39, 105; atlas-plans I-III), Tell Mozan (Pfälzner 2008: 416-419), El-‘Ubeid (Delougaz 1940: fig. 125), Khafadja (Delougaz 1940: 4 The stonework was only one stone strong and not built like a wall in a vertical structure, but stepped and inclined inwards 5 The author is obliged to Dietrich Raue for this information. At the base of the sand mound, fragments of Middle Kingdom relief blocks had been found and on top of the mudbrick cover, early 18th Dynasty ceramics with black rim.
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Fig. 3. Oval enclosure walls of sacred precincts at a) Byblos (after Lauffray 2008: plan I); b) Tell Mozan (after Pfälzner 2008: fig. 14); c) Tell el-‘Ubeid (after Delougaz 1940: fig. 2); d) Khafadja (Delougaz 1940: pl. III); e) el-el-Hiba (after Hansen 1973: fig. 3); f) Tell Madhhur (after Roaf 1984: fig. 3).
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Fig. 4. Distribution of oval temple enclosures in the Ancient Near East.
pl. III), El-Hibe (Hansen 1973: fig. 3), and most likely also at Tell Madhhûr in the Hamrîn valley in central Iraq (Roaf 1984: fig. 3; Renette 2009: 86, fig. 3). They all date to the early 3rd millennium BCE or even to the late 4th millennium BCE (Ławecka 2011). All of them display otherwise orthogonal temple architecture. The oval enclosure wall of temples must have been conceived as a very archaic element rooted in old traditions and marking sacredness. The oval enclosure in Byblos was even preceded by a semi-orthogonal one with internal buttresses, identified as chalcolithic by Maurice Dunand (Dunand 1973: 236-237, fig. 143; Laufray 2008: 38, fig. 11a). This shows that the concept of oval enclosures was most likely imported to that site at the beginning of Early Bronze Age and was kept up for a long time during three occupation phases in the Early Bronze Age. 3. Other local evidence As we have seen above, already Petrie suspected that the shrines in Serabit el-Khadim may originally go back to earlier sanctuaries and suggested to date the origins back even to the time of Snofru (Petrie 1906: 72, 192). The original shrines may have been created by earlier inhabitants of the Sinai. Such an assumption is supported by Late Chalcolithic/Early Bronze Age I settlement
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remains at the foot of the mountain (Beit-Arieh 1980, 2003; Sass 1980: 43, 47, 48). Their inhabitants were miners of turquois and perhaps copper which they seem to have traded with the Egyptians. Besides Early Bronze IA ceramics they had the typical cylindrical Egyptian jars among their repertoire (Sass 1980). It is this community which may have started to mine in this area as turquois was found in this settlement too (Sass 1980). They may have created the shrine on top of the plateau. This activity stopped short during the Early Bronze Age II-III when the Egyptians took over the mining in Sinai during the Old Kingdom and founded their own mining settlements at Wadi Maghara and Wadi Kharig (Sass 1980). Nevertheless, the memory of a possible original Canaanite cult was not lost and was picked up by the Asiatic members of the expedition of the Middle Kingdom. Besides the interpreters (‘Ꜣw) they were called ‘Amu (Asiatics) or Retjenu (people of Retjenu) and Asiatics of a region of still unknown location called Hamy (Černý 1935; Schneider 2003: 199; Valbelle & Bonnet 1996: 34-35; Tallet 2018: 37-42). A series of expeditions were accompanied during the reign of Amenemhat III by a dignitary with the title “Brother of the Prince of Retjenu.” He is shown in Western Asiatic cultural outfit, riding a donkey, which is led by two acolytes (Goldwasser 2012-2013).6 One has also to mention that some of the expeditions were led or accompanied by high Egyptian officials of Asiatic origin (Valbelle & Bonnet 1996: 34-35; Goldwasser 2012-2013; Tallet 2018: 37-42), but they were of a different echelon of people and belonged to the Egyptianised Western Asiatic people who were considered as Egyptians. The only four small votive statuettes carrying Proto-Sinatic inscriptions that come from the site, were found according to Petrie in the Hathor temple (Petrie & Currelly 1905: 18; Petrie 1906: 129-130; Gardiner, Peet & Černý, 1952-1955: Sinai Inscriptions nos. 345, 346, 347, 347a; Sass 1988: 12-16; Porter & Moss 1995: 360-361). Two of them, the sphinx and the block statuette carry clear dedication to Ba‘alat – the major Canaanite goddess in Byblos with a temple with a long history (Dunand 1939: 290-296, fig. 246; Saghieh 1983: 40-58, fig. 13, pls. X-XVII; Lauffray 2008: 229-330, 355-361, figs. 196f.; Sala 2015: 36-39). From the additional two small busts from the Hathor temple, one might have also carried the name Ba‘alat, and the second (Sinai no. 347) the Canaanite word tnt, meaning perhaps a “present.”7 Therefore, the tradition of Ba‘alat worship in the 6 The “Prince of Retjenu” may have been at that time just an honorary title of a dignitary who had his seat in Tell el-Dab‘a. The territory of Retjenu is far too big to be controlled by a single ruler (Kopetzky & Bietak 2016: 371-372). According to the name and the title, found on a seal impression in Tell el-Dab‘a, such a dignitary seems to have been a relative of the princes of Byblos. The hypothesis of a Prince of Retjenu residing at Tell el-Dab‘a would fit to the presence of a “Brother of the Prince of Retjenu” at several expeditions during the reign of Amenemhat III to Serabit el-Khadim (Goldwasser 2012/13) because the expeditions started from Egypt, probably from a centre in the Eastern Delta such as Tell el-Dab‘a. 7 Another suggestion was, that with tnt the name of another Canaanite goddess Tanit was meant. She is known, however, only much later from the 11th century BCE onwards (Sass 1988: 15-16; Arie 2017).
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second half of the 12th Dynasty (Goldwasser 2012-2013) may go back to an older local cult of this Near Eastern goddess (Petrie 1906: 192-193; Gardiner, Peet & Černý 1952-1955: 41). The second cave, assigned by Petrie and other researchers to Sopdu, the god of the easternmost nome in Egypt, who has features of an Asiatic man in Egyptian iconography (Schuhmacher 1988; Yoyotte 1989), might have been originally designated for another divinity, probably the male consort of Ba‘alat. One may think of a possibility that the moment the turquoise quarries were taken over by the Egyptians in the early 12th Dynasty, the probably nearly forgotten local cult of the former indigenous miners was transformed to an official Egyptian cult. In this case Ba‘alat was not a mere case of religious translation of Hathor or syncretism of Hathor and Ba‘alat, but a cultic action relating to the original Canaanite goddess that might have dwelled in the cave. This explanation would make the offering dedication in Proto-Sinaitic script for Ba‘alat even more meaningful. 4. A Broad-Room Temple We do not know the original features of these two shrines as they were changed in the course of the Middle Kingdom and in the 18th Dynasty. While the oval enclosure with its parallels around 3000 BCE and afterwards seems to be a clearly Near Eastern, we may recognise in the so-called Shrine of Sopdu – newly identified for a Shrine for Ptah8 – a Broad-Room Temple (Fig. 5) with the internal measurements of c. 3.70 × 2.50 m (Valbelle & Bonnet 1996: 178-181). The roof was supported by two transverse pillars leaving a bigger interval in the middle. Petrie (1906: 89) states explicitly that the whole room V was roofed and that it was not a porch.9 This type of shrine resembles very much the ones of the earliest phase at Byblos (Lauffray 2008: atlas, plan I)10 and at Arad (Amiran 1978: twin temples: pl. 190/loc. 1848 & 1876, pl. 191/loc. 1827 & 1831, loc. 194; Amiran & Ilan 1986: pl. 88, 89), both to be dated latest to the early 3rd millennium BCE (Fig. 6-8), the same period when oval enclosures were known for sacred precincts. Of course, the roof element of the shrine itself is secured only from the time of Hatshepsut and Thutmose III onwards (Petrie 1906: 89). Bonnet and Valbelle reconstructed for the Middle Kingdom a portico with two pillars and an open forecourt (Valbelle & Bonnet 1996: figs. 137, 185), but one cannot rule out, that the whole space (V) as a roofed structure, dated 8
Valbelle & Bonnet 1996: 38-40, prefer because of epigraphic evidence to identify the dedication of the second cave to the god Ptah instead of Sopdu. Also, Ventura (1988: 128, n.6) saw no cogent reason to assign this cave to Sopdu. 9 “The Hall of Sopdu is next reached, a chamber with two pillars. It was entirely roofed originally, as a part of the roof reaching to the west wall was yet in place. This showed that it was not a portico like that of Hat hor.” 10 In the next phase (Laufray 2008: atlas, plan II) the houses have changed completely their plan.
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Fig. 5. The so-called Shrine of Sopdu (after Valbelle & Bonnet 1996: 178).
to the 18th Dynasty, was not already constructed much earlier (Fig. 5). Dominique Valbelle and Charles Bonnet (1996: 91) write themselves that “les transformations de tout le secteur du spéos sud sous Hatchepsout et Thoutmosis III rendent difficile la reconstitution précise de l’agencement initial du Moyen Empire”. In front of this Broad-Room shrine a procella or a courtyard (W) was added which had access to the neighbouring Temple of Hathor. This forecourt or procella which dates according to the inscription of the late 12th Dynasty official Ameny Seshen on the connection door to the forecourt of the Shrine of Hathor to the Middle Kingdom (Petrie 1906: 105), makes only sense from a functional point of view, if it would not lead into another forecourt but into a roofed shrine. The square vestibule X with four pillars was probably added only
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Fig. 6. Broad-Room Houses or Shrines at Byblos (after Lauffray 2008: fig. 1).
in the 18th Dynasty. In it was also found a fragment of a stela of the above mentioned Ameny (Gardiner, Peet & Černý, 1952-1955: 204, pl. 83/402). The temple reached from outside with the courtyard c. 10 × 10 cubits and with the vestibule X c. 20 × 10 cubits. It is more difficult to assess the original structure of the Hathor shrine which consists of a cave, a porch with two pillars and a narrow courtyard which was screened off from the forecourt by a series of stelae. These stelae, most likely retrieved from the processional road, range tightly together and now leave open
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Fig. 8. Broad-Room Shrines at Tel Arad (after Amiran 1978: pl. 191/loc. 1827 & 1831).
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only an asymmetric bent-axis entrance (Petrie 1906: 89-95; Valbelle & Bonnet 1996: 178-181). This is an un-Egyptian feature as main temples are normally accessible in an axial way. One wonders if not another Near Eastern temple concept has been applied. The majority of goddesses were accommodated from the late 3rd millennium BCE onwards in Bent-Axis Temples while male gods appear in axially accessible shrines, often in Broad-Room Temples (Bietak 2018: 16*-18*). This concept seems to apply also here as the Hathor temple has some similarity with the Bent-Axis scheme in its entrance situation. Otherwise this shrine has a portico and a rock chamber like the Holy of the Holies, where it is accessible from the middle axis of the back wall, which is not the case with truly Bent-Axis Temples. 5. Standing stones and stelae within stone circles A third indication that Near Eastern elements were involved in the cult of these sanctuaries were standing stones or stelae within stone circles along the ceremonial path leading to the temple (Figs. 9-11). Similar elements were also distributed over the plateaus near the entrances to the mines (Petrie 1906: 63-67, ill. 76-79; Gardiner, Peet & Černý 1952-1955: pl. 91).11 Most of these upright stones were without specific form and inscriptions, just set up in an upright position. However, there were also a number of stelae with Egyptian inscriptions along the path leading to the sacred precinct, most of them badly weathered and hardly legible (Gardiner, Peet & Černý 1952-1955: 34; Porter & Moss 1995: 348). Among them was a stela with the name of Sesostris I who seems to have authorised the mining activity at this site.12 One has to mention especially the stela of the high official Sobekherheb (Fig. 11: Sinai 107), found in such a circle with an offering table set up in front of it (Petrie 1906: ill. 80; Gardiner, Peet & 11 There were also many stone circles distributed over the plateau without an upright stone in their midst. They may have been remains of wind shelters. Petrie 1906: 67, ill. 81-83, however, thought that they were most probably no shelters for miners as these were normally built attached to each other. They were single and Petrie suggested that they were built as wind shields to sleep in the sacred area waiting for a divine encounter (Petrie 1906: 66-67, 190). This is dismissed by most researchers today. We cannot offer an explanation here, but these detached circles may be shelters or they also have had a cultic meaning. 12 Dominique Valbelle (Valbelle & Bonnet 1996: 68-70) points out that the stelae at Serabit, were placed at the approaches to the temple and in front of it, to mark the sacred territory belonging to the shrine. She compares in the position of the stelae with the rock stelae at Tell el-‘Amarna to signal the territory of the town of Akhenaten. Valbelle also highlights the similarity of the Serabit stelae which are abnormally high and often inscribed on all four faces, with the stela of Abugig in the Fayum which may have advertised the approach to a sacred space of a temple. This stela is often wrongly referred to because of its unusual height of 12.90 m as an obelisk, but it has the round top of a stela. As the oldest stela at Serabit el-Khadim also the one of Abugig was erected under Sesostris I. The latter was inscribed at all four sides as many of the stelae at Serabit el-Khadim. At the beginning of the 12th Dynasty, both places could be considered as border regions of Egypt.
Fig. 9. Map of the approach to the sacred precinct of Serabit el-Khadim and its environment with sites of stone circles with massebot (after Gardiner, Peet, & Černý 1952-1955: pl. 91).
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Fig. 10. Stone circle with standing stones along the approach to the temple area (after Petrie 1906: ill. 76).
Fig. 11. Stone circle with the standing stela of Sebek-her (after Petrie 1906: ill. 79).
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Černý 1952-1955: 112, pl. 33). Some of these stelae along the approach to the temple were so weathered that the inscriptions were not preserved anymore. Petrie made the connection of the standing stones and stelae to the bethyls (baityloi, massebot) and compared them to the standing stones at Gezer (Petrie 1906: 97, ill. 77-79). He remarked that stelae are normally set up at tombs or temples but not outside such sites. Petrie also noted that normally stelae in Egypt had their inscriptions on one side only, but on the Sinai, the stelae, especially those in front of the Hathor shrine, had inscriptions on several sides (Petrie 1906: 65). The stelae, as far as inscribed, commemorate private persons with reference to their king. Those in front of the Hathor temple were set up to commemorate expeditions and their personnel (Gardiner, Peet & Černý 19521955: Inscriptions 91, 105, 114, 142, 143, 411, 412; Valbelle & Bonnet 1996: 90, fig. 111; Tallet 2018: 140-204; 312, 313, 316-363). There are, however, among the stones on the plateau near the mines also quite a number of roughly shaped stelae or fragments of them with Protosinaitic inscriptions, found within such circles which were called tumuli (Sass 1988: 31-45, Sinai Inscriptions nos. 360, 362, 363, 365, 367, 368, 370, 371, 372b, 375c). One of them even was inscribed on two faces (Sinai no. 365). These stones within circles and all the uninscribed ones within stone circles justify Petrie’s interpretation as betyl/ massebot and at the same time seem to show a mutual rapprochement to the placement of the Egyptian stelae at Serabit. A good parallel for the standing stones within a stone circle can be found in a single uninscribed obelisk, set up within a circle east of the middle sanctuary of the Temple en L in Byblos of Early Bronze Age III-IV (Dunand 1954: 896, Fig. 1007; Laufray 2008: 333-353, figs. 183-195, plan X) (Fig. 12). In the Temple of Obelisks of the Middle Bronze Age there were numerous small obelisks set up in groups all around this temple. Only a single one of them had an inscription naming the Prince of Byblos Abishemu who bore the epithet “beloved of (the Egyptian god) Herishef-Re‘” (Dunand 1950: pl. XXXII/2; Porter & Moss 1995: 387). It is highly unusual that obelisks have inscriptions of private persons. As we have to see in these obelisks, set up around this temple, standing stones (massebot) which commemorate people, one wonders if the small obelisk with the names of three Asiatic soldiers with foreign names (Schneider 2003: 124, 132, 163),13 found in the temple precinct of Serabit el-Khadim (Petrie 1906: ill. 121, BM EA 693, PM VII.39) had not the same function and was a freestanding stone, perhaps within a stone circle (Fig. 13). 13 Ludwig Morenz (2011: 243-244) poses the question if this obelisk was produced before the invention of the alphabet or if Canaanites used besides their invention also Egyptian hieroglyphic writing. The soldiers did, however, not belong to the miners who invented the alphabet. The soldiers may have been recruited from a different population group. They are, however, a puzzle as they don’t carry titles.
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OBELISK ?
0 0
5 5
10
10 m 15
Fig. 12. EB III-IV Temple en L in Byblos with an obelisk and a stone circle in front of the temple (after Dunand 1954: 896, fig. 1007).
Stone stelae or massebot (baityloi) in Asia Minor and the Levant have a wide distribution and are considered as symbols for gods, ancestors and used for ancestor cults (Mettinger 1995: 181; De Moor 1995; Fick 2004). Uninscribed standing stones are also known in the earliest phase of the C-Group and in the Kerma Culture near tombs and funerary chapels (Bietak 1968: 94, I/a/4; Gratien 1978: 353/index; Bonnet & Valbelle 2000: 55, 63-64, 104), but it seems that this practice developed independently from the betyl in the Levant as we lack evidence between these realms.
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Fig. 13. Obelisk from Serabit el-Khadim with hieroglyphic representations of Canaanite soldiers with mushroom-shaped hairdo and duckbill-axe. Their names are Western-Semitic. It is Iashy (right) and his two sons Qeni (left) and Iehenem (middle), each taking a side of the obelisk (photo courtesy © The Trustees of the British Museum).
6. Conclusions The three above discussed features such as the oval enclosure, the Broad-Room of the so-called Sopdu Shrine and the standing stones and stelae within stone circles form all together a strong case for a hypothesis that the sacred precinct at Serabit el-Khadim might have originally been a shrine built much earlier by local populations. Their architectural roots were embedded in sacred architecture of the Early Bronze Age Near East, not in the Egyptian religious architecture. The living memory of this cult may have stimulated the Asiatic participants of the Egyptian mining expedition during the Middle Kingdom to have their own personal way of worship to the original local Canaanite goddess whom they called Ba‘alat, “the mistress.” As they had no or only very little command of the Egyptian script, but wanted to leave at the sacred precinct their own dedications, this creed may have triggered the invention of the alphabet, called the Protosinaitic script (Gardiner 1916, 1962; Albright 1948, 1969; Sass 1988, 2005; Hamilton 2006; for the invention of the alphabet by illiterate Canaanite miners, see Goldwasser 2006, 2011, 2012, 2012-2013).
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Acknowledgements The author is indebted to Yann Tristant for editing the manuscript, to Patrick Aprent for preparing the illustrations. He is grateful to Dominique Valbelle and Orly Goldwasser for reading the manuscript and giving advice; consultations were also sought from Benjamin Sass. All mistakes remain, however, with the author.
ERC Advanced Grant “The Hyksos Enigma” This article is part of a project which has received funding from the European Research Council (ERC) under the European Union’s Horizon 2020 research and innovation programme (grant agreement No 668640).
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CHRONOLOGICAL CORRELATIONS: SOUTH LEVANTINE EB 1 AND EGYPT IN LIGHT OF NEW RADIOCARBON DATES FROM ARAD ELIOT BRAUN Senior Fellow, WF Albright Institute of Archaeological Research, Jerusalem, Israel Associate Researcher, Centre de Recherche Français de Jérusalem, Israel
It is with great pleasure that I dedicate this paper to Béatrix Midant-Reynes, who has taught us all so much about the late prehistory of the Nile Valley. I, as many of my colleagues working in the southern Levant, have greatly benefitted from her seminal publications on the Naqada and Lower Egyptian cultures of the 5th and 4th millennia.
Les dernières phases du Bronze Ancien I dans le Sud du Levant ont connu une période d’intense activité égyptienne, dans la région Sud-Ouest le long du littoral méditerranéen et sur un site localisé à l’intérieur des terres dans le nord du Néguev. Les découvertes de quantités considérables d’objets d’importation égyptiens et de style égyptien (i.e. « égyptianisés »), y compris des serekhs portant les noms de Ka et de Narmer, ont conduit à de nombreuses tentatives de corrélation entre la chronologie de l’Âge du Bronze Ancien I et celle de l’Égypte de la fin de la dynastie 0 et du début de la Ire dynastie (Naqada III). Des datations radiocarbones récentes de la ville d’Arad du Bronze Ancien et sur le site de Tel Erani permettent d’affiner ces corrélations. Cette étude discute les tentatives de corrélation et les datations radiocarbones dans le contexte d’informations nouvelles sur le Levant Sud. Late phases of Early Bronze 1 in the southern Levant witnessed a period of intense Egyptian activity in the southwestern region along the Mediterranean Littoral and at an inland site in the northern Negev. Discoveries of significant quantities of Egyptian imports and Egyptian style objects (i.e., Egyptianised), including serekhs bearing the names of Ka and Narmer, have led to many attempts at correlating EB 1 chronology with that of Egypt during Late Dynasty 0 and Early 1st Dynasty (Naqada III). Recent radiocarbon dates from the Early Bronze town of Arad and the site of Tel Erani allow for some refinements in these correlations. This paper discusses them within the context of new information from the southern Levant.
Introduction The south Levantine Early Bronze Age, as the period has been conventionally known since early in the 20th century (Albright 1926), is now recognised to have lasted throughout much of the 4th and 3rd millennia BCE (Regev et al. 2012). Since G.E. Wright’s (1936, 1937) seminal publications, pottery has been, and
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Fig. 1. Map of the southern Levant with the three primary centres of intense Egyptian Activity: Tell es-Sakan, En Besor, Tel Erani.
today remains the mainstay of Early Bronze Age periodisation (Petrie 1891; Amiran 1963, 1969).1 Most conventions recognise four sub-periods of the Early Bronze Age, written in abbreviated forms2, beginning with the earliest, EB 1 and continuing through EB 4. Some scholars recognise further subdivisions for EB 13. 1
Major revisions of Amiran’s seminal work on ceramic chronology are beginning to appear in an effort by scholars to update her work (e.g., Gitin 2015). Two chapters of that multi-volume work relevant to the present discussion are by Braun (forthcoming) and Greenberg (forthcoming). 2 I personally prefer not to use Roman numerals in designations of the sub-periods of the Early Bronze Age (e.g., EBI, EBII and EBIII) as they could be understood as acronyms and can confuse readers. 3 I eschew oft-used divisions such as EB IA and EB IB or their alternate forms (e.g., EB Ia, EB Ib) and analogous periodisation schema as insufficient to characterise the ca. 700 or more
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This paper focuses on two chrono-cultural sub-periods of the Early Bronze Age, EB 1 and EB 2, which, as noted above are primarily defined by ceramics. While early on ceramics offered indications of relative chronology within a sequence, it is only with the advent of scientific methods of dating, in particular radiocarbon methodology, that there have been major advances in determining the absolute chronology of these sub-periods. It has long been noted that there is significant evidence for a spate of intense Egyptian-South Levantine interaction, especially in late phases of EB 1 in the archaeological record of the southern region of the southern Levant (Yeivin 1961; Amiran 1965). That interaction is best observed in significant quantities of Egyptian and Egyptianised artefacts found at a small number of late EB 1 sites, as well as much more limited quantities of such artefacts recovered from many other more or less contemporary sites (Braun 2016a). The corresponding period in Egypt was also first sequenced by the application of ceramic analysis (Petrie 1891, 1901), but over time and with the advent of major discoveries, Egyptian chronology is now generally expressed in terms of dynasties (0 and 1) and chronocultural horizons (Naqada II-III), while radiocarbon determinations are used to place them within an absolute chronological sequence (Dee et al. 2013). Egyptian and Egyptianising objects from late EB 1 sites in the southern region of the southern Levant have allowed for correlations with the chronology of Egypt, albeit with some limitations. They are mainly problems in correlating between southern and more northerly sub-regions of the southern Levant; a major bifurcation recognised by Amiran (1969). Arad as a major southern Early Bronze Age site, albeit one which yielded only a modicum of Egyptian imports and a serekh of Narmer (Amiran 1974), is of special interest in any discussion of south Levantine-Egyptian chronological correlations as it has been extensively excavated and has also yielded a relatively large number of radiocarbon-based dates. Although the results of 18 seasons of field work at Early Bronze Age Arad have only been partially published, extensive documentation in two major, published volumes (Amiran 1978a; Amiran & Ilan 1996) allows for serious appraisal of the results. Accordingly, the serekh, some few imported Egyptian jars and a small assemblage of painted pottery from the site have been often cited as references for south Levantine-Egyptian chronological correlations (e.g., Amiran 1974; 1978a: 51-52; 1978b). Now, a recent publication with new radiocarbon dates from Arad invites a fresh look at earlier claims, while suggesting new and more nuanced interpretations. years ascribed to this period with its very pronounced regionalisation (Braun 1996, 2016b, forthcoming). Recent discoveries further indicate that there is no single sequence of sub-periods for EB 1 within the southern Levant. The archaeological record offers evidence of a much more complicated reality that belies the simplified periodisation of even two early EB 1 sub-periods of EB 1a2 and EB 1a1 and EB 1b2 and EB 1b1 (Yekutieli 2001). That periodisation is somewhat valid for the southwestern region, but lacks an earlier phase of transition from Late Chalcolithic to EB 1.
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An Early Paradigm of South Levantine EB 1 and EB 2 and a Suggested Revision The Arad serekh and special features of the four EB strata at that site (from earliest to latest IV-I) became determining factors in defining Early Bronze Age periodisation of the southern Levant. When Ruth Amiran, the doyen of ancient south Levantine Pottery, published her excavations of the four Early Bronze Age levels of Arad, rather surprisingly Stratum III (and not surprisingly Stratum II), boasting fortifications and a water conservation system, were both definitively assigned to the EB 2 period. The ascription of Stratum III was based on a then accepted convention that understood that south Levantine EB 1 was a relatively short chrono-cultural period (e.g., Mazar 1990, who dated EB 1 to between 3300-3050 BCE) and that settlements were restricted to relatively unsophisticated types of social organisation. Thus, EB 1 occupations were either hamlets or villages of relatively limited size. At best they were considered to have reached a somewhat higher level of sophistication, akin perhaps to what Philip (2008) has described as a “corporate village” and which Greenberg and Palumbi (2015: 115) perceive as a village society “coalescing” into “larger and more permanent settlements”. Of course even the earliest of EB 1 settlements were permanent (e.g., Yiftha’el II; Braun 1997), while a greatly expanded archaeological record indicates that by late EB 1 there were some very large settlements (including one recently discovered and excavated at En Esur4) and a number of others boasting fortifications and monumental structures that can be interpreted only as evidence of sophisticated, large scale, complex social organization (e.g., Braun 1996: 3133; 2005: 151; 2011a; 2013: 147-149 with references; Miroschedji et al. 2001: 84; Mazar & Rotem 2009; Adams et al. 2014; Milevski et al. 2016). Those discoveries clearly obviated the earlier EB 1-EB 2 paradigm and called for a more nuanced and detailed paradigm based on sets of artefacts, primarily pottery and chronological considerations, then enhanced by and extrapolated from radiocarbon data. After carefully considering that new information, I published a paper (Braun 2011b) that challenged the conventional EB 2 chrono-cultural ascription for Arad III suggested by its excavators (Amiran 1965, 1970, 1974, 1978a; Amiran & Ilan 1996). In my paper I proposed reassigning Stratum III, the earliest fortified EB occupation of Arad to very late in EB 1 and suggested it likely continued into early EB 2. There were several considerations for that. One was that the overwhelming published evidence of material culture from Arad Stratum III, especially the pottery, was clearly comparable to that at other southern EB 1 sites, while the pottery of Stratum II was definitively comparable to that of EB 2 4 In a recent lecture (April 2019) it has been estimated to have been ca 65 ha in size (sic) and fortified sometime during late EB 1.
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Fig. 2. Ersatz painted style of so-called “Abydos Ware” from Arad. 1-7: Small fragments of vessels assigned to Stratum III (after Amiran et al. 1978a: pl. 56:2, 5, 6, 3, 7, 4, 1, respectively); 8: One of several nearly complete vessels recovered in Stratum II (after Amiran 1978a: pl. 59).
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(Amiran 1969: 58-66). Other hints that appeared to support this new chronocultural paradigm were the presence of the Narmer serekh in what I interpreted as likely derived from Stratum III, and the red herring of only seven diminutive sherds of an ersatz type of painted “Abydos Ware” (Fig. 2:1-7) ascribed by the excavator to that stratum (see below). However, the crudely painted, somewhat thick, un-polished sherds are quite different from the imported vessels, primarily jugs, found in royal tombs at Abydos (e.g., Fig. 3:5; see below). I stand by my 2011 chrono-cultural interpretations and I believe they are further supported by new radiocarbon dates from the Early Bronze Age towns5 of Arad III and II. Owing to that publication I believe it is possible to further interpolate information from that site to achieve a more nuanced understanding of the relationship between EB 1 and EB 2 and how they correlate with Egyptian chronological paradigms. A Reappraisal of EB Arad and Its Correlations with Egyptian Chronology When Amiran was active, EB 2 of the southern Levant was a chrono-cultural period with a very specific set of associated artefacts, primarily pottery, correlated with Egyptian chronology based on imports found in the Abydene tombs of the 1st Dynasty (Cemetery B) in Egypt. That pottery, conventionally termed by her “Abydos Ware” (Amiran 1969: 59-66) refers to non-Egyptian imports of specific types (e.g., Fig. 3). They include several kinds of fabrics and styles of decoration (Braun 20126), all of which are represented by morphological types universally accepted as fossiles directeurs of south Levantine EB 27. As such they are also easily distinguished from EB 1 types (Amiran 1969: 44-57). The pottery of Arad III, with a single notable exception of a piriform juglet (Fig 4:2) with applied, raised vertical segments, probably in imitation of vertical lug handles found on some EB 2 type jugs (e.g., Fig. 3:1; Amiran 1978a: pl. 14:21), is eminently comparable to ceramic assemblages of late EB 1 southern sites. Thus, by virtue of its pottery, Arad III should be classified as late EB 1. With the impediment of fortified sites exhibiting complex forms of social organization removed from classifying such sites as EB 1, it is now quite clear that Arad 5 Despite Amiran (1978a) citing Arad III and II as a “city”, I suggest “town” is a more appropriate moniker for those occupations. That consideration is based on its relative size and especially lack of very sophisticated architecture that does not indicate the high level of institutionalisation and organisation found at contemporary and even earlier Mesopotamian cities such as Uruk, or even in comparison with the much larger EB sites of Bet Yerah and Yarmuth. 6 “Abydos Ware” is not, stricto sensu, a “ware”. Rather it is an unhappy designation by Amiran (1969: 59) for several types of pottery, none of which has a definitive association with the eponymous site beyond primary recognition as imports by Petrie (Petrie 1902: 6, Fig. VIII) in royal tombs of the 1st Dynasty, which Petrie originally cited as “Aegean” in origin. 7 They are the bulk of types Amiran ascribes to EB 2.
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
87
Fig. 3. Examples of so-called “Abydos Ware” from Egypt: 1-2: Abydos (after Amiran 1969: pl. 17:14, 16). 3-4: Abydos, Tomb of Djer (after Amiran 1969: pl. 17:4, 12); 5: Saqqara (after Amiran 1969: pl. 17:10); 6-7: Abydos, Tomb of Djer (after Amiran 1969: pl. 17:2, 5).
III should be reassigned to late EB 1 and, as noted below, apparently to its very latest phase(s). As the site was continuously occupied, it is possible that in its latest existence Arad III might have been coeval with the onset of EB 2. “Abydos Ware”: a Chronological Peg This class of pottery includes morphological types that define EB 2. Thus, its presence in significant quantities at a site identifies the archaeological entity as of that period. Its earliest definitive appearance in Egypt is in Abydos Tomb O of Djer (Petrie 1902: fig. VIII), indicating the end of that ruler’s reign was within the EB 2 period. Other examples of “Abydos Ware” types were found in later royal and elite tombs. They allow for additional correlations. Of special note
88
E. BRAUN
is one type or group sometimes known as Light-Faced Painted Ware or LFPW (Kantor 1992). The earliest definitive example of it was found in Egypt in the tomb of Den (Petrie 1902: fig. VIII: 15-19), a successor to Djet and Merneith, whose reigns followed that of Djer. As “Abydos Ware” types were all thought to be south Levantine in origin, they were used in a paradigm of chronological correlations that indicated south Levantine EB 2 was more or less equal to 1st Dynasty in Egypt. Following is a discussion of new information that challenges that paradigm and offers an alternative interpretation that suggests late EB 1 was not only contemporary with the end of Dynasty 0, but also overlapped with the early reigns of 1st Dynasty. As I noted in that earlier article (Braun 2011a), Amiran’s paradigm relegated the Narmer serekh from the site to Stratum IV because the reign of Narmer was and remains definitively correlated to EB 1 as it is associated with considerable quantities of Egyptian Naqada IIIB-C imports in south Levantine contexts. Thus, Amiran, based on the old paradigm discussed above, was obliged to ascribe the serekh (presuming it was not an heirloom) to Stratum IV. That is a rather unusual ascription as only a handful of Egyptian imported pottery was found at Arad, little of it apparently in Stratum IV. One example is a diminutive sherd of a net-painted cylinder vessel, dated prior to the reign of Narmer (Amiran 1978a: Pl. 55:1). Of note is one imported Egyptian jar with crescentic decoration in low relief (sans rim) on its shoulder, dating to the time of Narmer, but found in Stratum II, thus indicating it was an heirloom in that context (Amiran 1978a: Pl. 55:6). A jug from Beth Yerah, of a morphology similar to that of LFPW jugs, apparently incised after firing with a hieroglyph (Greenberg et al. 2006: fig. 8.79; Kaplony 2002) is a unique find and one of a very few instances of objects with apparent Egyptian associations from south Levantine EB 2 contexts, almost all of which are diminutive objects that could have arrived through long distance, down the line trading (Sowada 2009). As such it confirms the EB 2 correlation with the 1st Dynasty, but offers no significant evidence for any special contacts between the site and Egypt. Indeed, it remains a unique Egyptian associated object in the EB 2 occupation there published to date. Several other imports, two palettes and a small bottle from the site (Greenberg & Eisenberg 2002: 214-220; Getzl & Cipin ND), are clearly Proto-dynastic and thus EB 1 in date, and they have no connection with the jug. Accordingly, they should be understood as examples of materials being traded at long distances; a kind of “spillover” effect of relatively intense Egyptian activity at more southerly sites. Jugs and Juglets of Arad III and II One of the best diagnostic distinctions between EB 2 and EB 1 pottery is found in the shapes of jugs and juglets and their handles. Almost invariably late EB 1
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
89
Fig. 4. Juglets from Arad, Stratum III (after Amiran 1978a: fig. 14). Note that No. 2 is the sole example without a high loop handle that comes up over the rim, a distinctive feature of EB 1 jugs and juglets. Note also the vertical raised decoration on No. 2, a feature noted on many EB 2 types of jugs and juglets (e.g., fig. 3:1).
jugs and juglets are bulbous or rounded and may be squat (Fig. 4:4-6) in comparison with EB 2 types that tend to have wide shoulders, narrow bases and elongated bodies (Fig. 3:1). Handles of EB 1 types tend to be looping and rise above the rims of vessels and then bent down to join rims. Accordingly, they are often referred to as “high loop handles”. Handles of EB 2 and EB 3 jugs and juglets tend to be attached to rims, but do not rise above them. The Painted Pottery of Arad III-II A group of painted sherds from Arad III and several nearly complete pots painted in the same style (Fig. 3:5) from Stratum II have been equated with Light-Faced Painted Ware (LFPW; Kantor 1954, 1965, 1992) and understood as part of a basis for a chronological paradigm correlating south Levantine and Egyptian chronologies in the late 4th and early 3rd millennia (Amiran 1965, 1974, 1978a: 51-52). Thus, the end of the reign of Djer according to that paradigm was correlated with the time span of Arad III and, as noted above, ipso facto, with the south Levantine EB 2 period.
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E. BRAUN
Careful scrutiny of the published evidence indicates the painted pottery of Arad III and II is, at best, a collection of crudely painted vessels of coarse ware, bisque-fired with only vague similarities to the finely executed, delicate, thin-walled, skilfully painted jugs with polished exteriors of LFPW in the royal Abydene tombs and in other elite burials in Egypt. Only a handful of diminutive sherds of the “ersatz LFPW” at Arad derive from Stratum III. All, of diminutive sizes with the largest a mere 11 cm in length, are probably intrusive (Fig 2:1-7). However, several nearly complete vessels, notably jars (e.g., Fig. 2:8) similarly painted, were found clearly in situ in Stratum II. They suggest that all vessels of that type likely were “at home” in the later occupation. If a chronological relationship is accepted between the ersatz LFPW from Arad and true examples of LFPW, which is certainly not axiomatic, then it is noteworthy that the earliest definitive appearance of this distinctive pottery in Egypt is in the tomb of Den, the second ruler after Djer following the reign of Djet. Of course, we do not know when LFPW first appeared and whether it quickly found its way to Egypt, but in any event, it appears that the few sherds of painted pottery from Arad III do not suggest a chronological association with the reign of Den. They are, perhaps, additional hints that Arad III should be correlated with an earlier period and Arad II with the reign of that ruler. The piriform juglet cited above (Fig. 4:2) is notable for its applied, plastic vertical decorative elements that appear to imitate vertical lug handles that are not uncommon forms of decoration on some EB 2 type jugs. If the Stratum III context of that diminutive vessel is secure, then its appearance is indicative of the very late EB 1 or early EB 2 dating of that level. By contrast, the pottery of Stratum II, including the ersatz LFPW jars, is, according to recognised ceramic chronology, clearly identifiable as EB 2. The Narmer serekh, which Amiran ascribed to Stratum IV (Fig. 5), was found sealed only by a Stratum II surface. The earliest EB occupation (Stratum V is Chalcolithic in date) seems to have been little more than a small, somewhat poor village of uncertain duration. It appears to have been settled at least as early as the time span of Abydos Tomb U-j and may have ended prior to the reign of Narmer. The earlier date is based on the presence of pottery of the Erani C horizon (Braun & van den Brink 1998; Braun 2011a). A lattice-painted cylinder vessel also ascribed to Stratum IV, albeit somewhat later, is however, dated to prior to the reign of Narmer. Considering not only the non-definitive stratigraphic context of the serekh, but also the chronological aspect, I suggest that the jar bearing it was more likely to have arrived at the thriving community of Stratum III rather than to the poor village of Stratum IV, very possibly during the reign of Narmer. Significantly, the nearly complete Egyptian wine jar noted above (Fig. 6) does not date later than the reign of Narmer. It was found in Stratum II and I suspect it arrived
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
91
Fig. 5. A rendering of the Narmer serekh from Arad drawn from the author’s photograph.
during the lifetime of Stratum III and remained there in the succeeding occupation, as it seems unlikely to have survived a transition from Stratum IV in its nearly complete state. To What Extent is Light Faced Painted Ware a Chronological Indicator? To what extent LFPW is indicative of chronological correlations with Egypt is unclear. True examples are found in a number of royal tombs, which could mean that they were produced over several generations, or that they were hoarded and eventually placed within royal and elite tombs. Recent research and a lack of good examples of LFPW in the southern Levant suggest it highly unlikely it was produced there. Only a few examples are known there. One is a juglet from a tomb at Bet Yerah (Mazar, Amiran & Haas 1973), other examples are from Jericho and Ai (Amiran 1978a: 51 with references) and another, a fragment
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E. BRAUN
Fig. 6. The rim-less body of an Egyptian “wine jar” dated to approximately the reign of Narmer, i.e. Naqada IIIC (after Amiran et al. 1978a: pl. 55:2).
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
93
apparently of a juglet from Tell Dothan (Master et al. 2005: fig. 6.29:13) and Tel Yarmuth (Miroschedji 1988). The type is also known from the Amuq Valley and Tell um Marra in Syria (Braun 2011a with references). Certainly, some of it derives from the northern Levant, probably in the region of Lebanon (Hartung et al. 2015). Indeed, LFPW is quite rare in the Levant, while most examples are from Egypt. As none of the Levantine examples has been specifically dated, while the Egyptian examples come from several tombs that represent chronological ranges, LFPW offers only general correlations with the 1st Dynasty in Egypt and EB 2 in the Levant. A point to be noted concerns the rarity of examples of this ware, as well as the skill used in its decoration. Those features indicate they are a highly specialised class of prestige objects, possibly even specifically intended for export to Egyptian elites, either as objects themselves or as containers for some precious type of liquid commodity. Thus, the utility of these types for determining correlations with the southern Levant is called into question. The likely origin of these vessels further explains the dearth of evidence for south Levantine-Egyptian interaction in EB 2, as it appears to have shifted to more northerly regions. The Radiocarbon Aspect: The Southern Levant Several series of dates from sites in the southern Levant are indicative of the time span of late EB 1 and, because of associations with Egyptian material culture, they can be correlated with Egyptian chronological paradigms. The three sites that are of special significance for this discussion are the EB site of Arad, an EB 1 stratum at Tel Erani and Stratum VII at the site of Tell es-Sakan (Miroschedji et al. 2001; Sadeq 2012), purported to be a settlement of Egyptians on the southern bank of Nahal Besor/Wady Gaza, ca. 2 km inland from where that water course debouches into the Mediterranean. These new dates offer a more nuanced picture of the formerly understood radiocarbon aspect (e.g., Braun 2001b) dealing with south Levantine-Egyptian correlations. For this discussion, all calendric dates have been calibrated to BCE equivalents. The program used OxCal 4.3 with the IntCal 13 curve. The program was accessed online at: https://c14.arch.ox.ac.uk/oxcal/OxCal.html (last accessed 15/04/2019; Bronk Ramsey 2009). Dates from Early Bronze Age Arad A recent publication (Regev et al. 2017) offers 24 new radiocarbon dates for Strata III and II at Arad (Table 1). Following is an attempt to use them and select dates from two additional sites to understand south Levantine Early Bronze Age
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E. BRAUN
Table 1. New Short-lived Radiocarbon samples from EB Arad. No. in Sample No. Stratum Table8
14
C age ±1σ YBP9
Sample Type
BCE Dates
95.4%
1
RTD-6825.1 III
4354±35 Barley seeds 6.7% = 3087-3060 88.7% = 3030-2898
3087-2898
2
RTD-6825.2 III
4315±36 Barley seeds 95.4% = 3020-2885
3020-2885
3
RTD-6825.3 III
4338±35 Barley seeds 2.6% = 3083-3069 92.8% = 3026-2893
3083-2893
4
RTK-6493-1 III
4369±57 Barley seeds 8.1% = 3324-3234 0.6% = 3172-3162 86.7% = 3117-2888
3324-2888
5
RTK-6493
III
4100±55 Barley seeds 89.0% = 2874-2564 6.4% = 2533-2495
2874-2495
6
RTD-6824.1 III
4249±35 Barley seeds 70.2% = 2920-2858 21.4% = 2810-2752 3.8% = 2723-2701
2920-2701
7
RTD-6824.2 III
4304±36 Barley seeds 95.4% = 3015-2881
3015-2881
8
RTK-6492.2 III
4300±65 Barley seeds 0.6% = 3263-3248 83.0% = 3100-2848 11.7% = 2814-2679
3263-2679
8 In order to simplify the discussion by not having to repeat sample identification numbers in the text I have arbitrarily numbered the samples in descending order according to their appearance in the table. 9 Years Before Present (BP).
95
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
No. in Sample No. Stratum Table
14
C age ±1σ YBP
Sample Type
BCE Dates
95.4%
9
RTK-6492.3 III
4295±60 Barley seeds 84.6% = 3095-2853 8.5% = 2813-2744 2.4% = 2726-2696
3095-2696
10
RTD-6829.1 III
4237±36 Barley seeds 55.3% = 2916-2853 32.5% = 2813-2743 7.6% = 2727-2696
2916-2696
11
RTD-6829.2 III
4243±34 Barley seeds 65.1% = 2916-2858 25.6% = 2810-2752 4.7% = 2723-2701
2916-2701
12
RTD-6829.3 III
4240±35 Barley seeds 59.9% = 2917-2856 29.3% = 2811-2747 6.2% = 2725-2698
2917-2698
13
RTD-6826.1 II
4310±36 Barley seeds 95.4% = 3017-2884
3017-2884
14
RTD-6826.2 II
4314±35 Barley seeds 95.4% = 3018-2886
3018-2886
15
RTD-6826.3 II
4279±35 Barley seeds 6.3% = 3011-2950 86.9% = 2944-2870 2.3% = 2802-2778
3011-2778
16
RTK-6489.1 II
4340±50 Barley seeds 95.4% = 3093-2886
3093-2886
17
RTD-6828.1 II
4295±37 Barley seeds 95.4% = 3016-2877
3016-2877
96
E. BRAUN
No. in Sample No. Stratum Table
14
C age ±1σ YBP
Sample Type
BCE Dates
95.4%
18
RTD-6828.2 II
4261±36 Barley seeds 0.4% = 3000-2994 79.7% = 2829-2858 13.3% = 2810-2753 2.1% = 2722-2702
3000-2702
19
RTD-6828.3 II
4306±36 Barley seeds 95.4% = 3016-2882
3016-2882
20
RTK-6491
II
4290±60 Barley seeds 82.0% = 3093-2851 10.3% = 2813-2742 3.1% = 2729-2694
3093-2694
21
RTD-6827.1 II
4286±34 Barley seeds 9.1% = 3011-2949 86.3% = 2944-2874
3011-2874
22
RTD-6827.2 II
4297±34 Barley seeds 16.2% = 3011-2949 79.2% = 2944-2879
3011-2879
23
RTD-6827.3 II
4292±34 Barley seeds 12.7% = 3011-2949 82.7% = 2944-2877
3011-2877
24
RTK-6490
4245±55 Barley seeds 2.7% = 3011-2977 0.8% = 2967-2951 44.9% = 2943-2833 45.8% = 2820-2660 1.2% = 2651-2635
3011-2635
II
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
97
chronological correlations with Egypt. These are discussed in relation to radiocarbon dates from Egypt, with ranges for the reigns of specific rulers and thus, likely chronological correlations. Thus, the correlations are only as accurate as the estimates of the dates of the different rulers. The authors of the article on the new Arad radiocarbon dates admirably note details of the find spots of samples that clearly indicate they were carefully and thoughtfully chosen from a well-excavated and thoroughly documented site. The use of short-lived samples from large concentrations further heightens the reliability of the results. Using them, the authors suggest rather short chronological ranges based on averaging of dates from several determinations of the same samples, and reduction of margins of error to between 19 and 23 years. That treatment of the data and Bayesian analyses have led them to suggest reducing the lifespan for the Stratum II occupation to a mere score of years. There are, however, some problematic aspects to that rather precise dating as suggested by un-modelled, raw dates, especially for Stratum III, that disallow for any great precision in correlations. The dates indicate a number of anomalies and not inconsiderable degrees of imprecision. Although the averaging of margins of error from multiple readings of the same samples to between 20 and 21 by the authors have reduced the margins of error, they indicate to between 19 and 23 years, the raw data indicate much less agreement. Those margins of error (±) are in two ranges, the lesser between 34 and 36 years and the greater between 55 and 65 years (sic!). Some of those anomalies may be explained by inherent imprecision in the method of radiocarbon dating, in particular owing to limitations of current calibration programs that must compensate for highly fluctuating quantities of 14C in the late 4th and early 3rd millennia (Regev et al. 2017: 171-172). Others include two Stratum II dates that would be more appropriate if derived from Stratum III contexts (see below). As the stratigraphic attributions are derived from the excavators’ notes, received as “facts” by the articles’ authors, there is a possibility that those particular Stratum II contexts might be incorrect. Other anomalies could reside in the nature of materials used for analysis, which have been stored for several decades and might have been tainted in some manner. It should also be noted that while many of the dates appear to reflect an actual span of time, no single date is more accurate than 95.4% (2 σ), an inherent limitation of radiocarbon dating. Thankfully, whatever the limitations of the method, the time span represented by all of these dates clearly reflects their origins in samples relating to the Early Bronze Age. Despite the anomalies, one cluster of dates from Stratum III, with a high degree of probability of 92.3%, suggests that occupation can be dated between 3087 and 2985 BCE, which places it within the last century of the fourth and
98
E. BRAUN
the first decades of the 2nd century of the 3rd millennium BCE (i.e., between 3087 and 2093 BCE). If additional samples of high probability are included such as Sample 4, then the chronological range is extended from 3117 and 2988 BCE, with a degree of probability of 89.5%. Sample 7, also with a high degree of 95.4% probability, suggests a range between 3015 and 2981 BCE. That however is almost the identical range for Samples 13 and 14, which represent 95.4% probabilities, both of which are attributed to Stratum II.10 Dates from Early Bronze Age Tel Erani Renewed excavations at this site in modern Qiryat Gat, Israel, have unearthed a series of Early Bronze Age strata in an upper part of Area D, a precinct previously partly excavated by Yeivin (1961; Czarnowicz et al. 2016). Two radiocarbon dates (Table 2) derive from one locus11 and the same basket in the latest of three late EB 1 strata that have yielded a significant quantity of Egyptian and Egyptianised objects. Pottery from this level includes late EB 1 types typical of the southern region of the southern Levant as well as more than a modicum of imported Egyptian wares typical of the Naqada IIIB-C horizon. Table 2. Radiocarbon dates from Tel Erani associated with Naqada IIIB-C style pottery. 14 C age ±1σ Sample YBP12 Type
No.
Sample No. Stratum
1
Poz-72996
Late EB 1 4430±35
2
Poz-72997
4370±35
Grain, nutshells, insect
BCE Dates 95.4% 24.4% = 3128-2925 3128-3218 2.8% = 3178-3159 68.2% = 3123-2925
Nutshells, 13.3% = 3090-2096 insect 3090-3044 remains 82.1% = 3038-2096
10 That might be explained by the continued occupation of the site which was apparently not destroyed and subsequently rebuilt, but was likely constructed piecemeal as needed when mudbrick superstructures decayed or were otherwise unusable. This type of stratigraphy when layering is not in large-scale, strictly superimposed deposits, is sometimes called “spiral” (Biscione et al. 1973). Thus, it is possible that those contexts might have contained materials deriving from Stratum III. 11 The term “locus” indicates a 3-dimensional excavation unit designated by the excavators. “Baskets” are most often 3-dimensional sub-units within loci, although some “baskets” can be complete loci. 12 Years before present.
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
99
Tel Erani is one of three sites, including a fortified town at Tell es-Sakan (Fig. 1) and the diminutive way-station at En Besor, where there is copious evidence of intense Egyptian activity, with evidence of Nilotic peoples in residence, a phenomenon sometimes identified as an ‘Egyptian Colony’ (e.g., Brandl 1993)13. The two radiocarbon dates are in relatively close agreement. Calibrated, they point to the stratum having been occupied at the very end of the 4th millennium and the beginning of the 3rd millennium BCE. As such it appears this occupation was contemporary with at least the early occupation of Arad III. Dates from Early Bronze Age Tell es-Sakan Seven dates from short-lived samples (Dee et al. 2013, ESM: Table 114) were found in association with several hearths at this site. They have relatively small degrees of uncertainty that range between 34 and 27 years. However, calibrated, they reflect the problematic nature of dates falling within the late 4th millennium BCE. The range with the highest probability at 81.9% in Sample 3 lies between 3115 and 2923 BCE. Two other ranges from Samples 2 and 7, date between 3124 and 3008, and between 3129 and 3009, respectively. They are in relatively close agreement, but they have only 57.2% and 52.5% probabilities, respectively. They suggest occupation of this stratum sometime within the last two centuries of the 4th millennium. However, other ranges of relatively significant probabilities suggest limits that could be significantly older. The range of the highest probability in Sample 4 is between 3337 and 3150 with a relatively high probability of 53%. Two replicates of the same material (Samples 5 and 6) suggest a somewhat shorter range, albeit one that lies between 3250 and 3099 BCE. That from Sample 5 has a probability of 63.5%, while that from Sample 6 has a probability of 62.3%. The pottery of Stratum A-7, which was the third level of Egyptian occupation and the second one fortified (associated with Muraille A2) is dated to the Naqada IIIB horizon (Miroschedji et al. 2001: 85; Sadeq 2012: 109). However, the publishers of these radiocarbon dates (Dee et al. 2013 & ESM), apparently based solely on radiocarbon dating, have ascribed the same level to the Naqada IIIA, horizon. This problematic approach to dating of archaeological entities by non-archaeologists, without considering the entire range of archaeological evidence is discussed below. The later ranges of the Tell es-Sakan dates suggest near contemporaneousness with the latest level with evidence of Egyptian and Egyptianizing material 13 Brandl represents a maximalist interpretation. For a more nuanced view of Egyptian activity see: Braun 2016a. 14 I am grateful to Elisabetta Boaretto of the Weizmann Institute, Rehovot, Israel for providing me with a copy of the ESM appended to this paper in a no longer active internet link.
100
E. BRAUN
Table 3. Radiocarbon dates from Stratum A-7 at Tell es-Sakan. No.
Sample
Context
Material
Date
BCE
95.4%
1
OxA-25521 Hearth, Stratum A-7
Charred seed Hordeum
4533 ± 30
32.8% = 3362-3104 3362-3264 62.6% = 3241-3104
2
OxA-25522 Hearth, Stratum A-7
Charred seed Hordeum Vulgare
4439 ± 27
29.7% = 3329-2934 3329-3217 3.4% = 3181-3158 57.2% = 3124-3008 5.2% = 2985-2934
3
OxA-25525 Hearth, Two seeds Stratum A-7, Cereal Loc 1074
4423 ± 28
5.1% = 3321-2923 3321-3272 7.7% = 3266-3236 0.7% = 3171-3163 81.9% = 3115-2923
4
OxA-25526 Hearth, Charred seed Stratum A-7, Hordeum Loc 1020
4467 ± 28
53.0% = 3337-3026 3337-3150 12.3% = 3194-3150 19.1% = 3140-3081 11% = 3069-3026
5
OxA-25527 Hearth, Multiple seeds 4519 ± 29 31.9% = 3335-3101 Stratum A-7, Hordeum Replicate 2 3335-3263 Loc 1020 63.5% = 3245-3101
6
OxA-26140 Hearth, Humic acids Stratum A-7, Hordeum Loc 1020
4411 ± 34 33.1% = 3358-3099 Replicate 2 3358-3262 62.3% = 3250-3099
7
OxA-25523 Hearth, Stratum A-7
4443 ± 28
Single seed Hordeum vulgare
34.6% = 3331-2938 3331-214 4.9% = 3186-3156 52.5% = 3128-3009 3.4% = 2982-2938
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
101
culture at Tel Erani. Earlier ranges would be more consistent with Strata A9 and A8 at Tell es-Sakan, but as noted above, the inherent problems with radiocarbon dating in this era may account for those anomalies. If indeed the later dates are correct, then there is a suggestion that Stratum A6, the latest and most robustly fortified occupation at Tell es-Sakan, would have outlasted any major influence at Tel Erani. It would, however, seem likely to be contemporary with Arad III, which might explain the presence of an Egyptian jar of the period of Narmer as well as his serekh, found at the site. Interpreting the significance of these dates is somewhat difficult as there are only preliminary reports on the site, which has, according to recent press reports (The New Arab 2017) been obliterated. The dates, as we see are far from precise and suggest that at least some of the occupation preceded the beginning of Arad III and probably the earliest of the three Egyptian-related strata at Tel Erani. They suggest that Tell es-Sakan seems to have been settled by Egyptians somewhat earlier than Arad III and may have, in its later Egyptian phases, been contemporary with it and, of course, the Egyptian associated levels at Tel Erani. The Radiocarbon Aspect: Egypt Dee et al. (2013) have published a major study of radiocarbon dates from Egypt that offers what is purported to be “(…) an absolute chronology for Early Egypt by combining radiocarbon and archaeological evidence within a Bayesian paradigm” (Dee et al. 2013: 1). The following is a list of selected dates that cover the period under discussion that suggests correlations with south Levantine chronology. The published dates (Dee at al. 2013: ESM: table 1S) I have chosen (Tables 4-7) are from Abydene tombs directly associated with kings of Dynasties 0 and 1, as those burials are deemed to be closely dated to the demise of the interred and the placement of the samples in the tombs. I have deliberately excluded dates from the Saqqara complex as they are associated with monuments to rulers that might have been erected significantly later than their deaths. Two dates from the Dynasty 0, Tomb U-j, are problematic as they are from what may be long-lived samples of wood, which could be significantly earlier than the burial. The ranges with the greatest probabilities suggest dates between 3341 and 3206 BCE with a 91.2% probability (Sample 1) and 3339 and 3206 BCE with a 52.4 % probability (Sample 2). However, when the probability for a range in Sample 2 is expanded to 85.7%, then the range is considerably longer, between 3339 and 3081 BCE. While these samples are not particularly convincing, it would seem that the earlier dates are most likely to indicate the dating of this tomb. In any event, they all clearly indicate its dates relative to the beginning of the 1st Dynasty (see below). Two miniscule potsherds from Arad IV, which are types associated with the Erani C horizon (Braun 2012) suggest a rough
102
E. BRAUN
Table 4. Radiocarbon dates from Tomb U-j at Abydos. No.
Sample
Context
Chronocultural period
Material Date
BCE
95.4%
1
Hd 12953 Cemetery U Dynasty 0 Sample 1, 4470 52.4% = 3339-3026 Tomb U-j, Naqada IIIA Wood ± 30 3339-3206 chamber 6 33.3% = 3196-3081 9.7% = 3069-3026
2
Hd 12954 Cemetery U Dynasty 0 Sample 2, 4595 34.0% = 3341-3138 Tomb U-j, Naqada IIIA Wood ± 25 3341-3337 chamber 6 57.2% = 3379-3337 2.5% = 3209-3193 1.6% = 3151-3138
Table 5. Radiocarbon dates from the Tomb of Aha (Tombs B10, B15, B19) at Abydos. No.
Sample
Material
Date
BCE
95.4%
1
Hd 12947 Wood fragment of shrine 4505 ± 20 31.4% = 3344-3263 3344-3102 64% = 3244-3102
2
Hd 12926 Wooden beam
4545 ± 40 35.1% = 3366-3262 3366-3098 60.3% = 3252-3098
Table 6. Radiocarbon dates from the Tomb (O) of Djer at Abydos. No.
Sample
Material
Date
BCE
95.4%
1
OxA-18511
Seeds, Ficus carica (short-lived)
4329 ± 33
94% = 3023-2891
3023-2891
2
OxA-25595
Charred residue
4344 ± 32
2.6% = 3082-3069 92.8% = 3026-2896
3082-2896
3
OxA-26044
Charred residue Charred 4307 ± 33 animal fat
95.4% = 3012-2884
3012-2884
4
OxA-26091
Charred residue Carbon and charred animal fat
4397 ± 29
95.4% = 3096-2917
3096-2917
5
OxA-23195
Human hair
4498 ± 29
95.4% = 3346-3097
3346-3097
103
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
BCE
95.4%
6
No.
OxA-26831
Sample
Human cranium
Material
4387 ± 32
94.5% = 3092-2916
3092-2916
7
OxA-26824
Human hair
4436 ± 30
27.8% = 3329-3217 3.4% = 3181-3158 55% = 3124-3003 8.8% = 2992-2929
3329-2929
8
OxA-26825
Human hair
4418 ± 29
2.0% = 3315-3293 1.3% = 3288-3273 6.2% = 3266-3237 85.7% = 3111-2921
3315-2921
9
OxA-26826
Human hair
4441 ± 30
32.9% = 3331-3214 4.8% = 3186-3156 51.9% = 3128-3007 5.8% = 2986-2932
3331-2932
10
OxA-26832
Human cranium
4420 ± 32
6.0% = 3322-3272 7.5% = 3266-3235 0.8% = 3172-3163 81.1% = 3116-2921
3322-2921
11
OxA-27250 Human bone
4476 ± 32
88.4% = 3340-3084 7.0% = 3064-3028
3340-3028
12
OxA-27253
4477 ± 21
60.4% = 3337-3209 14.7% = 3194-3149 18.3% = 3141-3088 2.0% = 3051-3035
3335-3029
Human cranium
Date
104 No.
E. BRAUN
BCE
95.4%
13
Hd 12952
Sample Wood
Material
4495 ± 35
Date
94.3% = 3353-3089 1.1% = 3047-3037
3353-3037
14
OxA-23196
Human hair
4359 ± 29
4.3% = 3083-3967 91.1% = 3027-2905
3083-2905
15
OxA-23197
Human hair
4389 ± 28
95.4% = 3091-2918
3091-2918
16
OxA-23151
Short-lived plant, reed (arrow shaft)
4306 ± 27 Replicate 10
10.1% = 3011-2975 0.6% = 2968-2964 1.4% = 2959-2951 83.4% = 2943-2884
3011-2884
17
OxA-23152
Short-lived plant, reed (arrow shaft)
4324 ± 26 Replicate 10
95.4% = 3013-2893
3013-2893
18
OxA-23150
Short-lived plant, basketry
4368 ± 26
5.6% = 3084-3066 89.8% = 3028-2901
3084-2901
correlation between that occupation and the time span of Tomb U-j, which contained a few good examples of those pot-styles (Braun 2012-2013). Unfortunately, there are no further radiocarbon dates for the Dynasty 0 rulers. The next is from the tomb of Narmer’s successor, Aha, either the first or second king of the 1st Dynasty, dependent upon the ascription of Narmer to one or the other dynasty. Once again, the materials sampled, wood, offer only wide ranges of dates that are of little help in this discussion. Sample 1, with a 64% probability suggests a date between 3244 and 3102 BCE, while Sample 3, with a 60.3% of probability, gives a similar range between 3252 and 3098 BCE. Some of the early dates may be the result of the “old wood effect”. The later dates in the final century of the 4th millennium BCE appear to reflect the chronological position of this ruler, as determined from the sequence of tombs in the physical layout of the cemetery. Dates from Tomb O (Table 6) at Abydos, that of Aha’s successor, Djer, show both the strengths and weaknesses of radiocarbon dating for this time period. They include a number of dates with very high probabilities that place the death of this ruler also at the very end of the fourth and around the first
105
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
Table 7. Radiocarbon dates from the Tomb T of Den at Abydos. No.
Sample
Material
Date
BCE
95.4%
1
OxA-23196
Human hair
4359 ± 29
4.3% = 3083-3067 91.2% = 3027-2905
3083-2905
2
OxA-23197
Human hair
4389 ± 28
95.4% = 3091-2918
3091-2918
3
OxA-23151
Short-lived Plant Reed arrow shaft
4306 ± 27 Replicate 10
10.1% = 3011-2945 0.8% = 2968-2964 1.4% = 2959-2951 83.4% = 2943-2884
3011-2884
4
OxA-23152
Short-lived Plant Reed arrow shaft
4324 ± 26 Replicate 10
95.4% = 3013-2893
3013-2893
5
OxA-23150
Short-lived Plant Basketry
4368 ± 26
5.6% = 3084-3066 89.8% = 3028-2910
3084-2910
century of the following millennium BCE. Samples 1-6, 8, 10 and 13-18 reflect similar values with high probabilities and are good indications of the range within which this tomb was created, and its owner interred. The several replications of samples indicate the utility of such determinations. Other determinations, however, give much wider ranges that extend well into the 4th millennium BCE, but notably all end by 2886 BCE. These last appear to be anomalies that are difficult to understand, especially if they are samples taken from a single individual. Even if they derive from more than one person, the early dates would suggest that individuals who had already died somewhat earlier were placed within the tomb, which seems an unlikely scenario. South Levantine Early Bronze Age-Egyptian Chronological Correlations for EB 1 and EB 2 Although such correlations are intimately associated with the appearance of sizable quantities of Egyptian and Egyptianised material culture at sites in the southwest region, possibly two south Levantine vessels bearing serekhs incised prior to firing (Braun and van den Brink 1998) might presage a “flood” of imports signalling a great deal of interaction between Egypt and the southern
106
E. BRAUN
Table 8. Select Chronological Correlations between Late EB 1 and Early EB 2 Sites and Egypt. Levantine Period
Site
Egypt
Egyptian Ruler
Erani C horizon
Layer C, Tel Erani Dynasty 0 (Tomb U-j)
Late (post Erani C) EB 1 3 Strata Tel Erani with Egyptian influence Tel es-Sakan 9-7
Naqada IIIB-C Ka, Narmer
Terminal EB 1
2 Strata Tel Erani Arad III
Naqada IIIC-D Late Narmer? Aha, early Djer?
Early EB 2
End of Arad III, early Arad II
Naqada IIID
Djer, Djet, Merneith, Den
Table 9. Modelled Dates for Egyptian Rulers of Early Dynasty 0 based on Dee et al. 2013: table 1. Years BCE (68% hpd range) Years BCE (95% hpd range) Ruler
From
To
From
To
Aha
3111
3045
3128
3035
Djer
3073
3036
3130
3021
Djet
2989
2941
3005
2926
Queen Merneith
2946
2916
2970
2910
Den
2928
2911
2945
2904
Levant that was to follow. One serekh from Palmahim Quarry is complete and has what may be (as in later serekhs) a “name compartment” filled with punctuate marks analogous to marks filling a “name compartment” and the bodies of two flanking Horus birds on a serekh of “Double Falcon” from Tura. The decoration in the upper compartment on the Palamahim Quarry Jar may date to the reign of that Dynasty 0 ruler, while another jar of similar morphology, but on which only the top of a serekh is preserved, is suggested to be analogous, and thus probably dates to the same period. Notably, each was found in the next to last occupations of their sites. For the present these are the sole instances of serekhs on non-Egyptian artefacts and their precise significance in such contexts remains obscure. Of more than a score of serekhs on fragments of Egyptian vessels from a number of south Levantine sites (van den Brink & Braun 2002), one bears the name of Ka, while all others in which the name is preserved, are of Narmer. The pottery at those sites is identified with the Naqada IIIB-C horizons, and thus the late, but not latest EB 1, as that embodied at Tel Erani, appears to be correlated
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
107
with the very end of Dynasty 0 or the very beginning of the 1st Dynasty, dependent upon scholars’ preference for placing Narmer in one or the other dynasty. The recent excavations at Tel Erani (Czarnowicz et al. 2016) based on ceramics, indicate that the occupation of the site in EB 1 lasted until after the Egyptian element virtually disappeared. Two strata of that ‘post Egyptian’ period there are defined as ‘terminal EB 1’. That is consistent with the evidence from Arad that suggests that Stratum III is somewhat later than the latest level at Tel Erani evidencing significant Egyptian influence on the material culture. On the basis of the evidence of serekhs found in the southern Levant (van den Brink & Braun 2002), the latest of which bear the names of Narmer, it seems the period of major Egyptian activity was during his reign after which it appears to have ceased. The radiocarbon dates from Tell es-Sakan appear to indicate the early phases of that activity, while those from Tel Erani may mark its end. The Arad III dates appear to indicate the post Egyptian activity phase of the latest EB 1, while the dates from Arad II more or less indicate the onset of EB 2. Similarly, one or possibly two late EB 1 strata were observed at Tel Lod (Paz, Rosenberg & Nativ 2005: 139). The consequence of this new information suggests that terminal EB 1 should be correlated with the post Narmer period up to but prior to the end of the reign of Djer in Egypt. That could include some span of time late in the reign of Narmer, the entire reign of Aha and possibly a period during the reign of Djer, but definitively prior to his interment as that is definitively associated with EB 2 pottery. Summary Relatively new information from a greatly enlarged archaeological record of the EB 1 and EB 2 horizons, combined with new radiocarbon dates, have allowed for some new and slightly more detailed correlations between south Levantine and Egyptian chronologies in that time span. They are, however, far less exact than might be hoped. Those limitations are inherent in the accuracy of the data, whether derived from archaeological contexts and/or radiocarbon determinations. The present state of knowledge is somewhat advanced but reminds us of future challenges, which hopefully will bring about improved precision in the archaeological quest for correlating very late prehistoric periods in these two regions. Acknowledgements I am grateful to Marcin Czarnowicz and the excavation team of the Institute of Archaeology of the Jagiellonian University at Kraków for providing me with
108
E. BRAUN
new radiocarbon dates from their excavation at Tel Erani. Thanks are also due to Elisabetta Boaretto (Weizmann Institute) and Johanna Regev (Israel Antiquities Authority) for their help in understanding Beysian analysis of radiocarbon data. Bibliography ADAMS, M.; FINKELSTEIN, I. & USSISHKIN, D., 2014. The Great Temple of Early Bronze I Megiddo. American Journal of Archaeology, 118/2: 285-305. ALBRIGHT, W.F., 1926. The Jordan Valley in the Bronze Age. Annual of the American Schools of Oriental Research (1924-1925), VI: 13-74. AMIRAN, R., 1963. The Ancient Pottery of Eretz Yisrael. Jerusalem [Hebrew]. AMIRAN, R., 1965. A Preliminary Note on the Synchronism Between the Early Bronze Strata of Arad & the First Dynasty. Bulletin of the American Schools of Oriental Research, 179: 30-33. AMIRAN, R., 1969. Ancient Pottery of the Holy Land. Jerusalem. AMIRAN, R., 1970. The Beginnings of Urbanization in Canaan [in:] SANDERS, J.A. (ed.), Near Eastern Archaeology in the Twentieth Century: Essays in Honor of Nelson Glueck. New York: 83-100. AMIRAN, R., 1974. An Egyptian Jar Fragment with the Name of Narmer from Arad. Israel Exploration Journal, 24: 4-12. AMIRAN, R., 1978a. Early Arad: The Chalcolithic Settlement & Early Bronze City. I: First-Fifth Seasons of Excavations, 1962-1966. Jerusalem. AMIRAN, R., 1978b. The Date of the End of the EB II City of Arad. Israel Exploration Journal, 28: 182-184. AMIRAN, R. & ILAN, O., 1996. Early Arad II. Jerusalem. BISCIONE, R.; BULGARELLI, G.M.; COSTANTINI, L.; PIPERNO, M. & TOSI, M., 1973. Archaeological Discoveries and Methodological Problems in the Excavations of Shahr-i Sokhta, Sistan [in:] VAN LOHUIZEN-DE LEEUW, J.E. & UBAGHS, J.M.M. (eds.), South Asian Archaeology: Papers from the Second Conference of the Association for the Promotion of South Asian Archaeologists in Western Europe, Held in the University of Amsterdam. International Conference of the Association of South Asian Archaeologists in Western Europe. Leiden: 12-52. BRANDL, B., 1993. Evidence for Egyptian Colonization in the Southern Coastal Plain and Lowlands of Canaan during the EB I Period [in:] VAN DEN BRINK, E.C.M (ed.), The Nile Delta in Transition: 4th – 3rd Millennium B.C. Proceedings of the Seminar Held in Cairo, 21-24, October, 1990, at the Netherlands Institute of Archaeology and Arabic Studies. Tel Aviv: 441-477. BRAUN, E., 1996. Cultural Diversity & Change in the Early Bronze I of Israel & Jordan: Towards an Understanding of the Chronological Progression & Patterns of Regionalism in Early Bronze Society. Ph.D. Thesis: Tel Aviv University, available from https://www.academia.edu/6071150/16_Braun_Ph_D_Refs_ (accessed 20 Jan. 2020). BRAUN, E., 1997. Yiftah’el: Salvage & Rescue Excavations at a Prehistoric Village in Lower Galilee, Israel. Israel Antiquities Authority Reports 2. Jerusalem. BRAUN, E., 2001. Proto & Early Dynastic Egypt & Early Bronze I-II of the Southern Levant: Uneasy 14C Correlations. Radiocarbon, 43: 1202-1218. BRAUN, E., 2005. Identifying Ethnicity from Prehistoric Pottery in Ancient Egypt & the Southern Levant [in:] CLARKE, J. (ed.), Archaeological Perspectives on the Transmission & Transformation of Culture in the Eastern Mediterranean. Levant Supplementary Series, Vol. 2. Oxford: 140-154.
CHRONOLOGICAL CORRELATIONS
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NOUVELLES DONNÉES SUR LA PRÉSENCE DE PPNB EN ÉGYPTE : DÉCOUVERTES RÉCENTES DANS LE OUADI ARABA FRANÇOIS BRIOIS Ehess, UMR 5608 TRACES, Toulouse, France BÉATRIX MIDANT-REYNES CNRS, UMR 5608 TRACES, Toulouse, France YANN TRISTANT Department of Ancient History, Macquarie University, Sydney, Australia
Le Ouadi Araba est localisé dans une vallée aride du désert Oriental égyptien, qui s’étend sur 160 km entre Zafarana, dans le golfe de Suez, et Beni-Souef, à 120 km au sud du Caire. Il constitue une des principales voies de communication permettant de relier la côte de la mer Rouge et la vallée du Nil. Comme cette région n’a jamais été complètement prospectée, il n’existe que peu de documents attestant de son réel potentiel archéologique et historique. Le projet archéologique mené par l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO, Caire), en collaboration avec l’Université Macquarie (Sydney), de 2008 à 2016, a fourni de nouvelles données concernant l’utilisation de pistes désertiques entre la vallée du Nil et le Sinaï, une région dans le désert Oriental égyptien, exploité depuis la Préhistoire pour ses ressources en pierre, en or et en cuivre. Cet article présente les résultats des travaux réalisés en septembre 2018 sur l’un des principaux sites PPNB. Il souligne l’importance de la région dans les premières relations entre la vallée du Nil et le ProcheOrient et le rôle joué par les marges orientales de l’Égypte dans l’élaboration des processus qui ont conduit au développement des premières cultures agricoles égyptiennes. Wâdî ‘Araba is a dry valley located in the Egyptian Eastern Desert that extends approximately 160 km from Za’farana, at the East, on the Gulf of Suez, to Beni Suef, about 120 km south of Cairo. Wâdî ‘Araba is significantly one of the only communication routes that connect the Red Sea Coast to the Nile Valley. As this archaeological region was never completely surveyed, there is only a limited number of documents attesting the unique archaeological and historical potential of this area. The archaeological project conducted by the Institut français d’archéologie orientale (IFAO, Cairo) in collaboration with Macquarie University (Sydney) from 2008 to 2016 provides new data with regard to the use of desert tracks between the Nile Valley and the Sinai, a region in the Eastern Desert that had been exploited since Prehistory for its stone, gold and copper resources. This paper presents the results of the test excavation conducted in september 2018 on one of the main PPNB sites. It highlights the importance of the region in the early interrelations between Nile Valley and the Near-East and the role played by the eastern peripheral part of Egypt in the elaboration of the processes which led to the development of the first Egyptian farming cultures.
Le Néolithique de la vallée du Nil n’est connu que par un nombre très limité de sites attribués au Ve millénaire avant J.-C., tous fouillés dans le courant du XXe siècle au sud du Caire, dans la région du Fayoum (Caton-Thompson & Gardner 1934 ;
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F. BRIOIS, B. MIDANT-REYNES & Y. TRISTANT
Holdaway & Wendrich 2017) et à el-Omari (Debono & Mortensen 1990) ; sur la bordure ouest du delta du Nil, à Merimdé Beni Salamé (Eiwanger 1984, 1988, 1992) ; et plus récemment dans le delta du Nil, sur les sites de Sais (Wilson et al. 2014) et de Tell el-Samara (Guyot 2018, 2019). Le matériel archéologique suggère que ces sites appartiennent à un néolithique déjà très avancé, combinant domestication des plantes et des animaux, utilisation de la poterie, zones de stockage et secteurs funéraires. La culture matérielle, poterie ou lithique, montre des influences combinées, à la fois de l’aire saharienne et du Levant. Tout indique ici que le processus néolithique de la vallée du Nil est beaucoup plus vieux que les sites auxquels nous avons accès aujourd’hui, et que les vestiges les plus anciens concernant cette période n’ont pas encore été découverts, ou, plus vraisemblablement, ont été détruits par les mouvements du Nil et l’urbanisation. L’exemple le plus frappant à ce sujet est celui de la région d’Hélouan, au sud du Caire, où les touristes de la fin du XIXe siècle ont ramassé des pointes de flèches et des armatures caractéristiques du PPNB1. Malheureusement, ce matériel est maintenant perdu et les sites sur lesquels il a été découvert ont tous été détruits. La meilleure possibilité de comprendre la manière dont le Néolithique s’est implanté dans la vallée du Nil, et de repérer ses manifestations les plus anciennes, est sans doute de les chercher en dehors de la vallée du Nil elle-même, dans les zones désertiques orientales où les sites sont encore préservés des activités humaines. L’étude archéologique du Ouadi Araba C’est dans ce but que se poursuit le projet mené depuis 2007 dans le Ouadi Araba par l’Institut français d’archéologie orientale (Ifao, Le Caire), en collaboration avec l’Université Macquarie (Sydney) depuis 2012. L’objectif principal du programme était de réaliser une étude archéologique systématique de la région afin de comprendre les modalités d’occupation ou de fréquentation de cette zone désertique, sur une longue période depuis la Préhistoire jusqu’à l’Antiquité tardive (Tristant 2010, 2012a, 2019 ; Ghica & Tristant 2012). Situé au nord du désert oriental de l’Égypte, le Ouadi Araba est la vallée sèche la plus large de la région. Du Nil, en passant par le Ouadi Sannur à l’ouest jusqu’à Zafarana, sur la rive occidentale du golfe de Suez, à l’est, il forme un axe de circulation majeur entre les plateaux du Galâlâ Nord et du Galâlâ Sud, dans une large vallée encaissée de près de 100 km de long pour 40 km de large. Le Ouadi Araba est marqué dans son axe principal par une série de petites collines basses, avec une pente sud-nord vers le nord Galâlâ et une pente nord-sud vers le sud Galâlâ, qui mène à un glacis coupé par des vallées entaillées profondes au pied de chaque plateau. L’eau de pluie qui coule du haut des plateaux du Galâlâ forme des bassins naturels constituant les seules sources d’eau potable de la région. Ils sont fréquentés depuis la Préhistoire, comme le montrent les sites paléolithiques repérés à proximité. La 1
La meilleure étude sur ce sujet a été publiée par Klaus Schmidt (1996).
NOUVELLES DONNÉES SUR LA PRÉSENCE DE PPNB EN ÉGYPTE
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partie centrale du Ouadi Araba, maintenant aride, était probablement plus humide qu’elle ne l’est aujourd’hui à la fin du Pléistocène et au début de l’Holocène. Les investigations archéologiques dans la région ont été guidées par des découvertes réalisées dans les années 1950. Un groupe de pilotes français du canal de Suez, qui menaient des explorations archéologiques dans la région durant leurs loisirs, a mentionné la présence de matériel lithique, et notamment de pointes de flèches (Bissey & Chabot-Morisseau 1960 ; Lacaze & Camino 2008 ; voir aussi Tristant 2012b). Le matériel qu’ils ont publié est perdu2 mais le site lui-même est toujours préservé. Il est situé à environ 50 km de Zafarana, près du village de Bir Buerat, sur la route goudronnée vers Koreimat, à côté d’une infiltration d’eau souterraine transformée en puits, la seule source d’eau pour les Bédouins locaux maintenant installés de la région. Au bord d’une terrasse basse (site WAS009), plusieurs concentrations de silex taillés, comprenant des lames, et des pointes de flèches – y compris des pointes d’Hélouan – constituent les restes d’un ou plusieurs campements préhistoriques. Malheureusement, une base militaire a été construite à l’emplacement exact du site archéologique dans les années 1960 et le site découvert par les pilotes français est devenu définitivement inaccessible. L’objectif principal de l’enquête archéologique récente conduite dans cette zone du Ouadi Araba était de rechercher d’autres localités offrant le même type de matériel. Cela a été fait autour de Bir Buerat où du matériel lithique similaire a été identifié en surface sur plusieurs sites. Le plus grands d’entre eux (WAS069), situé à 3 km au sud-ouest de Bir Buerat, comprend plusieurs concentrations de silex exposées au vent sur une terrasse basse. On y trouve en particulier des concentrations de déchets de taille du silex, de l’outillage et des pointes de projectile caractéristiques de la sphère PPNB du Levant. Ces vestiges ont échappé aux nivellements liés à l’édification d’une nouvelle ligne haute tension au nord de la route existante reliant Koreimat à Zafarana, et surtout à la construction d’une autoroute ouest-est dans la partie sud de Ouadi Araba pour faciliter la communication entre la vallée du Nil et la mer Rouge. Ce site a fait l’objet d’une courte mission de terrain, en septembre 2018, combinant ramassage de surface et sondages ponctuels. Contexte géomorphologique Dans un environnement de drains coulant du sud vers le nord depuis les pentes du Galâlâ Sud jusque dans le lit principal du Ouadi Araba, le site WAS069 est implanté sur une petite butte peu élevée qui culmine à environ 3 m au-dessus de la plaine (Fig. 1). Cette butte se développe sur une longueur d’environ 200 mètres 2 Une lettre de François Bissey (février 1958) mentionne un envoi de mobilier lithique à Louis Méroc, alors Directeur des Antiquités préhistoriques de Midi-Pyrénées (Lacaze & Caminot 2008 : 94). À ce jour ce matériel n’a pas encore été identifié dans les collections de la région Occitanie.
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F. BRIOIS, B. MIDANT-REYNES & Y. TRISTANT
WAS009 11003 1003 0003 1003 356 1245.56 10 1003 003 5.56 56 245.56 56 6 245.56 557 245.57 2 245 455.56
43 366 245.56
364 245.42
359 245.55
365 245.51
360 245.55
363 245.47
358 245.49
Ouadi Araba 2018
361 61 245.64
362 245.56
207 245.57
13 254 246.24
127 245.54
128 245.73
.50 245
33
246.00 130 246.16
129 246.10
1004 1004 246.01 246.01 208 246.11
14
256 246.12
337 246.17
338 246.23 326 246.15
327 246.18
336 246.26 246.2
32 325 246 46.2 246.20
38 42
126 245.91
255 246.18 342 246.16
253 246.45
328 246.26
33 339 39 24 246 246.33
32
324 24 4 6 32 246.32 333 246.31
304 245.91
357 245.94
301 246.05
341 41 246.36
131 246.29
257 57 246.29
329 246.31
302 246.08
332 246.37
340 246.43
Concentration 7
307 246.15
300 246.16
306 246.11
303 246.04
39
314 246.12
305 246.12
315 246.11
313 246.10
242 246.32
308 246.25
26
243 246.50
299 99 246.18
Concentration 3
40
334 246.58
27
330 246.39
246.50 24
331 246.46
258 246.51
343 246.83 246 83
348 246.85 6.85
349 24 246.89
298 98 246.22 344 44 246.85 85
247.00
309 246.35
311 11 246.34
312 246.17
310 246.28
297 246.18
132 246.91
347 7.05 5 247.05 345 247.04 47.04
Concentration 4
296 246.06
294 245.94
1002 1002 1002 1002 245.67 245.66 245.66 245.66 245.66
346 247.04 04
295 246.01
206 246.53
12
322 22 247.27
335 35 247.29
125 246.02
34
319 19 247.50
245 247.69
320 247.35
205 246.55
204 245.99
133 246.95
318 247.61 323 247.35
321 247.42
239 247.32
100 245.76
124 245.94
Concentration 8
28
317 247 247.5 57 247.57
41
356 247.21
259 246.04
35
244 247.60 31 316 247.42 2
10
11
275 246.97
238 247.35 279 247.26
Concentration 6
240 280 247.33 247.26
21 29
247. 50
136 247.70
241 247.35
137 247.80
248. 00
274 74 246.90
276 247.14
134 247.32
221 246.68 246 69 246.69
135 247.98
22 220 20 225 25 246.80 46.80 46 8 246.69
381 246.26
223 246.77
284 245.89 380 246.50
277 247.14
379 246.09
224 246 246.73
273 246.92 219 246.90
209 248.21
278 247.11 281 246.98
283 246 246.93
282 246.99 226 247.01
9
203 246.05
272 246.89
229 246.81
1516 210 248.27
227 247.03
267 247.14 218 246.93
228 247.10 216 247.25
138 248.29
271 71 246.87
268 68 247.08 47.08
270 0 6.83 246.83
18
212 246.25
8
269 9 246.94 246 46.94 215 247.64
202 246.10 459 245.87 458 245.90
457 245.96
456 245.98
455 245.96 454 246.00 453 246.04
248.50
Concentration 2
123 246.28
139 248.51
102
248.61 103 250.19 101 248.58
452 246.07
451 246.13
7
450 246.16 449 246.20 448 246.23 447 246.26 446 246.29
445 246.30 444 246.34 443 246.35
442 246.46
37 36 286 246.97
441 246.45
201 246.36
440 246.44
439 246.47
438 246.51
437 246.53 285 246.89 436 246.55
435 246.58
434 246.64
433 246.71
432 246.78
431 246.85
430 246.96
429 247.00
428 246.96
427 246.94 426 246.96
237 248.30
25
425 246.94
424 246.99
423 247.04
420 247.20
422 247.14
421 247.19 419 247.32
418 247.41
417 247.48
416 247.56
122 246.33 415 247.66
414 247.72
413 247.80
260 247.97
102 247.81 412 247.85
411 247.88
410 247.87
261 61 247.9 .90 247.90 409 247.90
101 247.86
408 247.92
407 247.94
406 06 247.95 109 247.92
405 247.97
404 247.98
403 03 248.01 259 2 5 402 248.08 248.06 6 24
108 8.90 247.90 401 248.17
104 248.84 400 248.20
230 247.69 262 62 247.86
107 248.0 08 248.08
399 248.23
231 247.74 398 248.35
287 247.42 385 85 247.47 233 247.73
397 248.42
106 248.00
384 38 24 247.83
396 248.30
110 248.01
383 83 247.4 43 247.43
266 2 26 6 2 248.05
395 248.31 382 247.50 394 248.40
232 247.75 111 248.01
389 248.16
103 248.50
393 248.53
461 248.61
113 248.01 388 247.90
263 2 247.80 2
392 248.46
387 248.35 386 247.93 112 248.04
104 248.50
391 248.51
390 248.45
46
140 248.80
105 248.54 1001 1001 246.43 246.43 246.44
264 247.79 265 247.95
Concentration 1
121 246.53
236 248.66
24
141 249.11
290 248.59
289 89 9 0 248.70
293 248.70
372 247.22
373 247.35
120 246.46 291 248.67 248. 48.67
288 248.61
37 376 76 6 247.69 24
292 248.64
Concentration de pierres
374 247.45
234 248.64
45 44
375 247.52
246 247.33
21 371 247.24
368 2 247.84
370 247.60
369 247.87
235 248.65
377 247.43
378 247.34
22 23
Concentration 10
142 249.13
119 246.80
350 50 46.73 246.73
355 246.92
351 35 51 246.65 24
118 246.53
354 54 4 247 7.3 247.31
460 247.36
352 246.92
353 3 247 10 247.10
143 249.34
24 8. 50
Concentration 5
117 246.70
248 .50 249 24 248.09
247 248.07 250 50 248.07
144 249.55
30 248 248.09
251 251 2 248.05
Concentration 11
116 246.90
145 249.42
252 248.96
31
115 246.77
146 249.43
114 246.90 153 247.77
147 249.08
152 248.04
148 249.20
151 248.25
149 248.99
150 248.48
0
N
5
25 m
Echelle : 1/500
Système de rattachement planimétrique : indépendant Système de rattachement altimétrique : indépendant
F g 1 Loca sa on de a zone d’é ude e p an du s e WAS069
17
NOUVELLES DONNÉES SUR LA PRÉSENCE DE PPNB EN ÉGYPTE
117
du nord au sud et une largeur de 150 mètres d’ouest en est. Elle est surmontée par des accumulations de sable très induré, formant des croûtes horizontales en partie démantelées en surface par l’érosion éolienne. De nombreuses cuvettes de déflation sont en outre observées en différents points du site, en particulier sur les pentes ouest et nord de la butte. On retrouve le même type de configuration géomorphologique autour de la source de Bir Buerat (WAS009). La formation de ces croûtes est très probablement liée à des remontées d’eau provenant d’aquifères souterrains provenant de fissures du socle gréseux sous-jacent, sans doute active lors de l’occupation du site durant la période préhistorique. Les différents sites se caractérisent par de nombreuses concentrations de matériel en silex de taille modeste (5 à 10 m de rayon tout au plus) visibles en surface. L’état de conservation du matériel lithique montre que le site a subi les effets de l’érosion éolienne qui, en fonction de la direction du vent soufflant alternativement d’ouest en est et d’est en ouest, a constamment découvert et recouvert les vestiges de l’occupation. De fait, aucune stratigraphie n’a pu être observée sur le site. Le matériel en silex, recouvert par une matrice sablo-limoneuse de seulement quelques centimètres d’épaisseur, repose directement sur une mince pellicule de limon induré, surmontant elle-même une couche peu épaisse (max. 10 cm) de sable éolien homogène, lui-même déposé sur des couches de sable induré de plus en plus dur en profondeur, jusqu’au niveau de grès atteint à seulement 1 à 1,5 m de profondeur dans les zones testées. Trois secteurs ont été ouverts lors de la mission, pour une superficie totale fouillée de 85 m². Outre le matériel en silex, les découvertes comprennent des fragments de coquille d’œuf d’autruche et un fragment de meule en grès. Un petit foyer empierré n’a livré aucun reste cendreux ni charbonneux à la fouille ; aucun reste d’ossements animaux n’a été identifié. Le matériel en silex comprend deux faciès distincts, l’un constitué majoritairement de pointes de flèches pédonculées et d’une industrie laminaire réalisée à partir de nucléus bipolaires ; l’autre d’une industrie microlithique constituée de lamelles et de pièces à dos abattu. L’industrie à pointe de flèches est présente sur plusieurs concentrations du site, ainsi que sur un autre gisement situé plus au nord (WAS111), localisé sur une terrasse alluviale peu élevée. La fouille d’un foyer empierré au milieu de cette concentration n’a livré lui non plus aucun reste organique. Les industries lithiques de WAS069 Le nombre total de pièces lithiques recueillies sur l’ensemble du site est de 4531 dont la presque totalité provient des trois secteurs qui ont été fouillés par mètre carré et systématiquement tamisés. Un lot de 44 pièces, correspondant à un ensemble d’objets trouvés isolés et géo-référencés en différents points du site (points Iso), viennent compléter un ensemble industriel du site déjà riche (Tabl. 1).
118
F. BRIOIS, B. MIDANT-REYNES & Y. TRISTANT
WAS069
Secteur 1 Secteur 2 Secteur 3 Points Iso Total
Débris
126
516
1331
Eclats
76
689
156
Fragments d’éclats
29
256
51
Lames entières et fragments proximaux
71
379
238
Fragments de lames
22
302
134
3
20
2
Nucléus à lames Préformes de nucléus
1973 4
925 336
8
696 458
9
34
2
2
Débris de nucléus
1
7
Outils
3
39
3
4
49
Pointes de projectiles
7
9
2
16
34
2
13
1
16
1703
599
44
2558
Lamelles à bord abattu et géométriques TOTAL
212
8
Tableau 1. WAS069 : décompte global des industries de pierre taillée collectées en septembre 2018.
La totalité des pièces ont été taillées dans du silex gris éocène provenant des ouadis et des terrasses proches du site où l’on trouve des blocs de taille décimétrique parmi les graviers calcaires. L’industrie présente une patine de teinte sombre et très fréquemment une usure éolienne ayant parfois émoussé les arêtes. Le secteur 1 L’effectif de la concentration 1 totalise 338 pièces prélevées sur une surface de 21 m². La série, qui ne représente que 8,3 % de l’ensemble du site WAS069, est composée de 212 pièces, non compris les débris, dont la majeure partie (95 %) correspond à des produits de débitage bruts et à des déchets de taille liés à une activité de production de lames. Les éclats, qui composent près de la moitié de la collection, correspondent essentiellement à des déchets de mise en forme et d’entretien de nucléus à lames. Parmi les pièces techniques les plus caractéristiques, on a pu identifier 4 éclats d’ouverture et 8 tablettes d’avivage de plan de frappe. Les lames, qui représentent 44 % de la série, correspondent pratiquement toutes à des produits de débitage taillés en mode bipolaire. Tous les éléments de la chaîne opératoire y sont représentés depuis la phase d’entame (crêtes et lames
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Fig. 2. WAS069, Secteur 1 : 1) nucléus bipolaire à crête postéro-latérale ; 2-7) armatures de flèches pédonculées.
119
120
F. BRIOIS, B. MIDANT-REYNES & Y. TRISTANT
débordantes) jusqu’à la phase de pleine exploitation (lames centrales) en passant par les phases d’entretien de la surface de débitage du nucléus (courtes lames de correction de convexité, lames en upsilon et lames de nettoyage de surface de débitage). Les nucléus sont au nombre de quatre dont un est fragmentaire. Deux nucleus sont bipolaires, dont un est à crête postérieure et un autre à crête postéro-latérale (Fig. 2, n°1). Un seul nucléus est unipolaire. L’outillage est composé de 10 pièces, dont un grattoir en bout de lame, deux lames retouchées (une à retouches obliques directes et une à retouches obliques alternes) et 7 pointes de projectile. Ces dernières sont toutes du même type et ont le même module (entre 5 et 6 cm de longueur). Elles correspondent à des flèches à crans symétriques et à pédoncule triangulaire dégagé par retouches obliques bifaciales ou par retouches semi-abruptes directes (Fig. 2, n°2-7). Le secteur 2 Le nombre total de pièces provenant de cette concentration est de 1703 pièces, non compris les débris (516), prélevées sur une surface de 59 m². Cet effectif très élevé place le secteur 2 comme l’ensemble le plus importante de tous les secteurs explorés à WAS069 (67 % du lithique). A l’instar du secteur 1, cette industrie est essentiellement composée de produits de débitage bruts et de déchets de taille en rapport avec la production de lames fabriquées sur place. Les éclats, qui représentent 70 % des produits de débitage, sont globalement de petit module (taille inférieure à 5 cm). 27 % sont corticaux ou conservent une surface naturelle indiquant que les phases initiales de mise en forme des nucléus à partir des blocs bruts sont réalisées sur place. Les éclats à caractère technique identifiés (4 % des éclats), sont représentés par 11 éclats d’ouverture de plan de frappe et 19 tablettes d’avivage de nucléus à lames. Les lames totalisent 681 pièces dont 44 % sont fragmentaires. La presque totalité (97 %) correspond à des produits issus de débitages bipolaires dont de nombreuses pièces significatives sont représentées. Toutes les phases de la chaîne opératoire, depuis le stade initial du débitage jusqu’à la pleine exploitation, sont représentées. L’ouverture de la surface de débitage est systématiquement réalisée par l’enlèvement d’une crête dont plusieurs spécimens sont représentés (Fig. 3, n°2). Les autres sous-produits du débitage rentrant dans le processus du débitage bipolaire sont également présents : lames débordantes, lames à bord cortical, courtes lames d’entretien de la surface de débitage, lames en upsilon (Fig. 3, n°5), lames de nettoyage de surface de débitage (Fig. 3, n°3). On note également la présence d’accidents de taille, essentiellement représentés par des lames rebroussées et par quelques lames outrepassées. Les lames centrales qui correspondent à l’objectif de cette production complexe sont de morphologie triangulaire, étroites et à profil rectiligne (Fig. 3, n°4).
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121
Fig. 3. WAS069, Secteur 2 : 1) nucleus bipolaire à crête postérieure ; 2) lame à crête ; 3) lame de nettoyage de surface de débitage ; 4) lame centrale ; 5) lame en upsilon ; 6-7) pointes de projectiles ; 8) burin sur lame.
122
F. BRIOIS, B. MIDANT-REYNES & Y. TRISTANT
WAS069 – Secteur 2 – Outils Outillage sur éclat Denticulé sur éclat cortical épais
1
Outillage sur lame Burin d’angle sur troncature
20
Burin d’angle sur troncature doubles alternes
3
Burin d’angle sur troncature doubles opposés
1
Troncature
2
Grattoir en bout de lame
4
Grattoir en bout de lame retouchée
1
Perçoir en bout de lame
3
Micro perçoir en bout de lamelle
1
Lame à dos abattu partiel
1
Lamelle retouchées
2
Armatures Lamelle à dos abattu
2
Pointe de projectile à crans et pédoncule
9
Segment à bord abattu convexe
1
TOTAL
51 Tableau 2. WAS 069, Secteur 2 : décompte de l’outillage.
Les autres formes de débitage laminaire, matérialisées par un nombre très limité de pièces, correspondent au débitage de petites lames unipolaires à talon lisse et épais (11 pièces) et à du débitage sur tranche (3 pièces). Les nucleus sont au nombre de 27. Le plus grand nombre correspond à des nucleus à lames bipolaires à crête postéro-latérale (10 cas) ou à crête postérieure (Fig. 3, n°1). Le débitage unipolaire est représenté par six nucleus parmi lesquels on note un nucleus prismatique, étroit et allongé, un nucleus plat à face postérieure corticale et un nucleus étroit à crête postérieure. Un nucleus à microlamelles et deux nucleus sur tranche attestent de la production de supports de petit module déjà identifiés dans la série laminaire. L’outillage totalise 51 pièces parmi lesquelles les burins sur lames sont nettement dominants (24 pièces) (Tabl. 2). Ces burins sont tous d’angle sur troncature oblique et ils utilisent des lames épaisses issues du débitage bipolaire (Fig. 3, n°8). Le reste de l’outillage, sur lames, est composé de troncatures, de grattoirs, de perçoirs, de lamelles retouchées et d’une lame à dos abattu partiel. Le seul
NOUVELLES DONNÉES SUR LA PRÉSENCE DE PPNB EN ÉGYPTE
123
outil sur éclat correspond à un denticulé épais sur calotte corticale. Les armatures correspondent principalement à des bases de flèches à pédoncule triangulaire et à crans symétriques (Fig. 3, n°6 & 7). Les pédoncules sont systématiquement réalisés par retouches obliques bifaciales. Ces flèches ont manifestement été tirées comme le montrent les traces d’impact et les cassures par flexion observées sur plusieurs exemplaires. On note également la présence de deux lamelles à dos et d’un segment à dos abattu convexe. Le secteur 3 L’effectif total collecté sur une surface de 66 m² est de 599 pièces, non compris les débris (1331). Les produits de débitage et déchets de taille représentent 96 % de cette série où l’outillage et les armatures ne totalisent que 18 pièces. Les produits de débitage sont nettement dominés par des produits laminaires, les éclats ne représentant que 40 %. Ces derniers correspondent à des éclats de module inférieur à 5 cm, dont 23 % sont corticaux ou partiellement corticaux. On note la présence d’un éclat d’ouverture de plan de frappe et 5 tablettes d’avivage de nucléus à lames. Les lamelles dominent fortement la série (63 %) avec une production presque exclusive en mode unipolaire. On enregistre en particulier 127 produits lamellaires de plein débitage, à nervures sinueuses et convergentes, dont la longueur est comprise entre 3 et 5 cm et la largeur de l’ordre de 0,7 cm. Leur profil est fréquemment torse et le talon est linéaire ou punctiforme avec un traitement de la corniche par abrasion (Fig. 4, n°2). La série comprend également des lamelles débordantes et des lamelles à bord cortical. Les lames représentent 37 % de l’ensemble des produits lamino-lamellaires. Leur longueur est de l’ordre de 5 cm et ils se distinguent du groupe des lamelles par leur largeur plus importante (entre 0,13 et 0,15 cm) et leur morphologie triangulaire. Les produits de plein débitage sont à nervures convergentes (Fig. 4, n°1) ou, parfois aussi pour certains exemplaires plus standardisés, à deux nervures sécantes sur une arête distale. La seule lame rentrant dans la catégorie du débitage bipolaire correspond à une petite lame en upsilon. Les deux seuls nucleus provenant du secteur 3 concordent avec la nature du débitage laminaire observé. Le premier correspond à un petit nucleus unipolaire à petites lames convergentes. Sa partie postérieure est totalement corticale. Le deuxième exploite l’épaisseur d’un petit rognon plat pour la production de lames selon un mode unipolaire à partir d’un plan de frappe lisse. Le remontage partiel de plusieurs lames semi-corticales et épaisses sur le nucléus permets d’observer la majeure partie de la séquence de débitage depuis son stade initial jusqu’à l’abandon du nucléus. Ces lames débordantes ont joué un rôle pour la création et l’entretien d’une surface de débitage ad hoc permettant d’extraire les produits centraux (Fig. 4, n°9).
124
F. BRIOIS, B. MIDANT-REYNES & Y. TRISTANT
Fig. 4. WAS069, Secteur 3 : 1) petite lame triangulaire ; 2) lamelle ; 3) base de pointe d’Hélouan ; 4) lamelle à dos ; 5-8) lamelles à dos courbe abattu ; 9) remontage partiel d’un nucleus à petites lames unidirectionelles.
NOUVELLES DONNÉES SUR LA PRÉSENCE DE PPNB EN ÉGYPTE
125
WAS069 – Secteur 3 – Outils Outillage sur lame Grattoir en bout de lame
2
Lame à retouches alternes
1
Armatures Pédoncule de pointe de projectile à crans et pédoncule
1
Lamelles à dos
3
Lamelles à bord abattu convexe Pointe d’Hélouan TOTAL
10 1 18
Tableau 3. WAS 069, Secteur 3 : décompte de l’outillage.
L’outillage totalise 18 pièces comprenant trois outils du fonds commun et une série d’armatures (Tabl. 3). Ces dernières correspondent à des lamelles à dos abattu (Fig. 4, n°4), à des petites lames à dos abattu convexe (Fig. 4, n°38) et à une base de pointe d’Hélouan microlithique (Fig. 4, n°3). Les trois outils du fonds commun correspondent à deux grattoirs sur lames et à une lame à retouches alternes. Les pièces isolées Une série de 48 pièces lithiques d’intérêt a été collectée sur l’ensemble du site. Ces objets étaient en position isolée, la plupart du temps en dehors des diverses concentrations enregistrées ou, dans quelques cas au sein d’une concentration lithique n’ayant pas fait l’objet de fouille. Cette collection a permis de disposer d’un nombre plus important de pièces à fort potentiel informatif comme les nucléus à lames et les pointes de projectile. Cette série permet de compléter la nature du faciès industriel découvert à WAS069. Les nucleus à lames sont au nombre de 12 et tous ont été débités en mode bipolaire. Ils sont prismatiques et présentent deux plans de frappe fortement inclinés vers la face postérieure. La surface de débitage est soigneusement préparée par un jeu de quatre enlèvements, deux à deux opposés, dans le but d’extraire une lame centrale de forme prédéterminée (Fig. 5, n°7). Ces lames, bien identifiées sur le site, ont un profil rectiligne et présentent deux nervures convergentes sur une extrémité distale aigüe. Elles sont destinées à être utilisées comme supports pour la fabrication des pointes de projectiles. Plusieurs nucleus
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F. BRIOIS, B. MIDANT-REYNES & Y. TRISTANT
Fig. 5. WAS 069, Hors secteurs : 1) pointe d’El Khiam ; 2) pointe d’Hélouan ; 3-6) pointes pédonculées ; 7) nucleus bipolaire.
NOUVELLES DONNÉES SUR LA PRÉSENCE DE PPNB EN ÉGYPTE
127
montrent que, après production de la lame centrale, la surface de débitage a été remise en forme dans le but d’extraire une nouvelle lame. On observe également des nucleus qui ont été exploités jusqu’à état d’exhaustion. Ils correspondent aux modèles les plus courts et leur surface de débitage, devenue trop plane, ne permettait plus de produire des lames de manière contrôlée. Le pointes de projectiles sont au nombre de 15, dont le plus grand nombre (11 pièces) correspond à des flèches élancées, à crans latéraux et à pédoncule triangulaire dégagé par retouches obliques bifaciales (Fig. 5, n°3-6). Ces modèles correspondent exactement à ceux des concentrations 1 et 2 qui ont été fouillées. Plus exceptionnelle est la présence de deux pointes d’Hélouan typiques et surtout d’une pointe d’El Khiam qui est la première attestée à l’ouest de la Mer Rouge. La pointe d’El Khiam a été réalisée sur une petite lame unipolaire à une nervure centrale (Fig. 5, n°1), tandis que les deux pointes d’Hélouan sont sur petites lames bipolaires (Fig. 5, n°2). Les industries lithiques de WAS009 (Bir Buerat) Le site de Bir Buerat, découvert par les pilotes du canal de Suez dans les années 1950, a pu être furtivement visité en 2009 et à cette occasion un petit groupe de 18 pièces a pu être collecté et conservé au Musée de Suez. La série était composée de cinq pointes de projectiles, de quatre lamelles, de quelques lames épaisses et de plusieurs déchets de taille. Les armatures de flèche correspondent à des types comparables à ceux qui avaient été observés anciennement (Bissey & Chabot-Morisseau 1960) : pointes losangiques, pointes à crans et à bords denticulés et pointes d’Hélouan (Fig. 6, n°13). La prospection effectuée en septembre 2018 a permis de recueillir une nouvelle série d’une soixantaine de pièces parmi lesquelles les pointes de projectiles sont nettement dominantes. Ces armatures sont toutes réalisées sur des lames relativement épaisses qui réemploient parfois des supports patinés plus anciens comme l’indique l’effet de double patine. Le type losangique est celui qui domine nettement (29 %) et les autres types correspondent essentiellement à des pointes triangulaires à crans symétriques et à pédoncule triangulaire (16 %) et à des pointes ovalaires (16 %). On note la présence de trois pointes triangulaires à un seul cran latéral. La proportion élevée de pointes fragmentaires (33 % de la série) semble indiquer que les projectiles ont pu être tirés et ramenés ensuite sur le camp de base dans les carcasses des animaux chassés. Presque toutes ces armatures sont à face plane, à retouches obliques directes (Fig. 6, n°2-7, 11 & 12), parfois denticulées au niveau de la partie la plus large (Fig. 6, n°1 & 8-10) et quelques exemplaires sont à retouches parallèles, obliques et envahissantes (Fig. 6, n°14 & 15). La face plane de toutes ces pointes de projectile est la plupart du temps laissée brute et quelques rares exemplaires présentent une retouche rasante à la base du pédoncule.
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F. BRIOIS, B. MIDANT-REYNES & Y. TRISTANT
Fig. 6. WAS 009, 1, 4, 9, 11, 12 & 14) pointes pédonculées et à crans latéraux ; 2, 3, 5, 6, 7, 8 & 10) pointes losangiques ; 13) pointe d’Hélouan ; 15) pointe ovalaire.
NOUVELLES DONNÉES SUR LA PRÉSENCE DE PPNB EN ÉGYPTE
129
Conclusion Depuis les découvertes anciennes d’Hélouan et celles du Sinaï dans les années 1970, aucune donnée nouvelle n’était venue alimenter la question des contacts entre Égypte et Levant durant les premières phases de la néolithisation. Les sites de WAS069 et WAS009 attestent de passages de groupes de chasseurs, originaires de l’aire Levantine, sur les territoires de la rive ouest de la Mer Rouge. Ces groupes, très mobiles, s’étaient engagés sur 50 km dans le ouadi Araba et sans doute, les points d’eau présents à Bir Buerat et ses environs avaient favorisé l’établissement de camps temporaires. Celui de WAS069 a été occupé sur de courtes périodes mais pendant une longue durée. La majeure partie de la documentation du site relève d’une tradition technique PPNB qui se caractérise par une industrie laminaire produite à partir de nucleus bipolaires à lames centrales prédéterminées comparables aux modèles levantins (Abbès 2003 ; Borrell 2017). L’équipement lithique est celui de chasseurs comme le montre le grand nombre de pointes de projectiles dont certaines présentent des traces d’impact. Ces pointes, fabriquées à partir de petites lames symétriques et à profil rectiligne, sont pratiquement toutes à pédoncule triangulaire. Ce type de pointe, qui correspond aux modèles du Levant, se retrouve également sur les sites voisins du sud Sinaï comme à Abu Madi I, Ujrat el-Mehed, ou Wadi Tbeik où il est associé à d’autres formes de flèches dans la phase PPNB (Bar-Yosef 1985 ; Gopher 1994). Les rares pointes d’Hélouan et l’unique pointe d’El Khiam, trouvées isolées à WAS069, posent question car aucune n’a été retrouvée en connexion directe avec les concentrations à pointes pédonculées. Cette documentation, pourrait signaler une étape antérieure dans la fréquentation du site renvoyant au Khiamien ou au début du PPNA. Le lithique de la concentration 3 correspond à un facies nettement différent. La technologie bipolaire y est absente et les deux formes de débitage laminaire identifiées, toutes deux unipolaires, tranchent avec le fond industriel dominant à WAS069. Les caractères technologiques de ces productions, en association avec des lamelles à dos et des pointes à dos courbe abattu, trouvent une correspondance avec le techno-complexe épipaléolithique du Mushabien dont l’aire d’extension couvre le sud Levant jusqu’au sud et du Sinaï et entre le golfe d’Akaba et la côte méditerranéenne (Goring-Morris & Belfer-Cohen 2019). Les types d’armatures identifiés sont également comparables à certains exemplaires retrouvés anciennement à Hélouan (Schmidt 1996). L’unique pointe d’Hélouan retrouvée dans la concentration constitue le seul élément discordant sur le plan chrono-culturel. Elle correspond à une armature PPNA sans doute intrusive, dont quelques exemplaires ont par ailleurs été retrouvés en d’autres points du site. Sur le site voisin de Bir Buerat (WAS009), les pointes de projectile constituent l’essentiel de la collection lithique. Contrairement à WAS069, il n’existe pas de
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concentrations de débitage ni de nucleus à lames qui pourraient éclairer la technologie laminaire pratiquée. Les armatures correspondent à des pointes losangiques et à des pointes pédonculées dont les bords sont souvent crénelés. On a pu également identifier d’autres types, longs et étroits, à section triangulaire et à retouches bilatérales parallèles et croisées sur la face supérieure du support. Ces types d’armatures, correspondant à des pointes de Byblos et à des pointes d’Amuq, sont comparables à ceux du PPNB du Levant sud et à ceux du Sinaï, comme à Wadi Jibba I (Gopher 1994 : 140). Les pointes d’Hélouan sont bien présentes comme le montre les planches publiées anciennement (Bissey & Chabot-Morisseau 1960) et le seul exemplaire découvert en 2009 le confirme. Bien qu’étant de natures différentes, les assemblages de WAS069 (hors secteur 3), et WAS009 correspondent à des industries de type PPNB. Elles traduisent des incursions de groupes de chasseurs-cueilleurs levantins à l’ouest de la Mer Rouge ce qui, excepté les découvertes très anciennes d’Hélouan, n’avait jamais été attesté jusqu’à présent dans cette région de l’Égypte. Ces camps temporaires devaient sans doute être reliés à des habitats pérennes comparables à ceux du Sud-Sinaï : Wadi Tbeik, Abu Maadi I ou wadi Jibba I (Bar-Yosef 1981, 1985 ; Gopher 1994). Les sites du Wadi Araba constituent un nouveau jalon permettant de faire le lien entre les occupations du Néolithique précéramique du Sinaï avec celles des bords du Nil à Hélouan. De nouvelles recherches le long du Golfe de Suez et aussi le long de la mer Rouge seraient sans doute prometteuses pour identifier de nouvelles implantations néolithiques proche-orientales comparables à celles qui ont été mises en évidence dans la région du Sinaï. Bibliographie ABBÈS, F., 2003. Les outillages néolithiques en Syrie du Nord. Méthode de débitage et gestion laminaire durant le PPNB. BAR International Series 1150. Oxford. BAR-YOSEF, O., 1981. Pre-Pottery Neolithic sites in Southern Sinai. Biblical Archaeologist, 45: 9-12 BAR-YOSEF, O., 1985. The Stone Age of the Sinai Peninsula [in:] LIVERANI, M.; PALMIERI, A. & PERONI, R. (eds.), Studi di Paletnologia in onore di S.M. Puglisi. Roma: 107-122. BISSEY, F. & CHABOT-MORISSEAU, R., 1960. Note sur une station mésolithique de l’Ouadi Araba (Aïn Buerat). Bulletin de la Société d’études historiques et géographiques de l’Isthme de Suez, 6: 51-54. BORRELL, F., 2017. La technologie de débitage laminaire bipolaire au Proche-Orient durant le Néolithique précéramique B (PPNB). Journal of Lithic Studies, 4/2: 129-161. CATON-THOMPSON, G. & GARDNER, E.W., 1934. The Desert Fayum. London. DEBONO, F. & MORTENSEN, B., 1990. El Omari. A Neolithic settlement and other sites in the vicinity of Wadi Hof, Helwan. Archäologische Veröffentlichungen 82. Mainz am Rhein. EIWANGER, J., 1984. Merimde-Benisalâme I. Die Funde der Urschicht. Archäologische Veröffentlichungen 47. Mainz am Rhein.
NOUVELLES DONNÉES SUR LA PRÉSENCE DE PPNB EN ÉGYPTE
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À LA DÉCOUVERTE D’UNE PRÉHISTOIRE IGNORÉE. QUESTIONS DE MÉTHODES NATHALIE BUCHEZ Inrap Hauts-de-France, Glisy, France UMR 5608 TRACES, Toulouse, France JADE BAJEOT Sapienza University of Rome, Rome, Italie GAËLLE BRÉAND SAMUEL GUÉRIN Inrap Hauts-de-France, Université de Lille, France UMR 8164 HALMA, Passel, France MATHILDE MINOTTI Université Toulouse 2 Jean Jaurès, UMR 5608 TRACES, Toulouse, France
Les techniques utilisées pour fabriquer les céramiques font partie des traditions d’un groupe social. Pour cette raison, elles sont représentatives de son identité et sont très stables dans le temps, contrairement aux formes et décors qui changent en réponse à la demande des utilisateurs. Ainsi, l’identification des séquences techniques (chaînes opératoires) mises en œuvre par les potiers à la période Bouto et à la période Naqada contribue-t-elle de façon particulièrement pertinente à caractériser les évolutions culturelles de la seconde moitié du IVe millénaire et, ce faisant, les formes de « mobilités ». Cette dernière question est également posée par la « diffusion » de l’architecture de brique crue. L’objectif est ici de souligner l’énorme potentiel de cette démarche. The techniques used for making pots are part of the traditions of a social group. For this reason, they are representative of its identity and are very stable over time, unlike the shapes and decorations of pots, which change in response to user demand. Thus, the identification of the chaînes opératoires used by Predynastic potters of the Buto and Naqada period contributes in a particularly relevant way to characterise the cultural evolutions that took place during the second half of the 4th millennium BCE, and thereby, the nature of mobilities. This is also relevant in the case of analysing the dispersion of technical methods for mudbrick architectural building. The aim of this paper is to highlight the high potential of this approach.
« À la découverte d’une préhistoire ignorée. Questions de méthodes ». C’est sous ce titre que, tout naturellement, Béatrix introduisait en 2003 sa synthèse sur les « Origines de l’Égypte. Du néolithique à l’émergence de l’État ». Introduction méthodologique donc, puisqu’il s’agissait là d’un ouvrage issu de son Habilitation à diriger des recherches, défendant en l’occurrence une approche anthropologique et structuraliste. C’est sous ce titre et par la présentation de méthodes,
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récemment mises en œuvre à partir des matériaux issus de la fouille qu’elle a initiée à Tell el-Iswid, dans le Delta oriental du Nil, que nous proposons tout naturellement de lui rendre hommage. Ces méthodes nous paraissent être dans la droite ligne de l’orientation qu’elle a su donner à la recherche sur le prédynastique. Pendant la première moitié du XXe siècle, la plupart des changements culturels étaient interprétés en termes de déplacements de populations, selon les modes de l’archéologie classique, historico-culturelle. Avec le développement de l’archéologie processuelle, ces thèses ont ensuite été rejetées au profit de modèles d’ordre socio-économique, les seuls pouvant alors être éventuellement sous-tendus par des analyses scientifiques. Or depuis une décennie, certaines analyses – isotopiques, génétiques… – contribuent précisément à remettre sur le devant de la scène les questions de déplacements d’individus, de groupes et de populations. Les changements qui prennent place dans la seconde moitié du IVe millénaire en Égypte et qui vont dans le sens d’une uniformisation culturelle, notamment appréhendée au travers des études portant sur les vestiges matériels, fournissent, à ce titre, les éléments d’une étude de cas. Jusque dans les années soixante/ soixante-dix, sous l’impulsion de W. Kaiser notamment (Kaiser 1964), domine une vision diffusionniste Sud-Nord pour expliquer ce phénomène qui paraît, au vu des données alors disponibles, antérieur à l’unification politique. C’est la théorie de l’« expansion naqadienne » débouchant sur une unification politique, soit sur le système d’État archaïque le plus ancien au monde, théorie qui implique des formules migratoires, pacifiques ou non selon les auteurs. Cependant, ici comme ailleurs, l’archéologie peine alors à trouver les preuves de tels faits, ou peut-être devrait-on dire, plus ici encore qu’ailleurs, puisque dans le cas de l’Égypte prédynastique les observations ne peuvent porter que sur un nombre excessivement limité de sites. Le modèle se voit donc concurrencé, à partir des années quatre-vingt-dix par celui invoquant, sur fond de déterminisme écologique, un développement spontané au gré des interactions entre communautés nilotiques, tout au long du IVe millénaire et, de proche en proche tout au long de cet axe de circulation privilégié que constitue le fleuve (Köhler 1996). Le propos n’est pas ici d’entrer dans le détail de la critique (Köhler 1995, 1996, 1998, 2008), ni dans celle de la contre-critique qui a notamment conduit à un repositionnement du vieux scénario de l’« expansion naqadienne » sur le terrain de l’anthropologie sociale et culturelle (Buchez & Midant-Reynes 2007, 2011, 2012) sans manquer d’être à son tour critiquée (Köhler 2014). Seul importe le constat d’un enlisement du débat, du fait d’un faible renouvellement, tant de la documentation concernant une partie des communautés impliquées – celles du Delta – que des procédures d’analyse. Jusqu’à il y a peu, le discours était en effet contraint à réutiliser les mêmes données, à savoir essentiellement les mêmes corpus céramiques, pour la plupart issus du domaine funéraire, et à s’appuyer
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sur des approches similaires considérant les caractères morpho-stylistiques de ces mobiliers. Il est indéniable que certaines découvertes récentes, telle que la reconnaissance d’architectures en brique crue relativement anciennes sur les sites d’habitat du Delta, sont propres à relancer les débats autour de la question des modalités de « diffusion » de cette technique au cours du IVe millénaire en Égypte (cf. infra). Toutefois, de la même façon que, pour d’autres régions et pour d’autres périodes, les analyses isotopiques ou génétiques parviennent à bouleverser nos points de vue en réinvestissant d’anciennes séries, il apparaît que les informations les plus novatrices concernant le sujet qui nous occupe résultent de nouvelles analyses appliquées aux corpus classiquement étudiés (i.e. les céramiques). Cette nouvelle approche nous conduit, dans l’exemple de l’Égypte du IVe millénaire, à réintroduire les phénomènes de migration des hommes dans nos schémas explicatifs. Pour une caractérisation des traditions céramiques Ce dont il s’agit ici, c’est de l’application de l’approche technologique aux assemblages céramiques. L’étude technologique consiste en une lecture anthropologique des assemblages et remet donc « l’homme » au centre de la recherche, dépassant les limites posées par les études typologiques traditionnelles, axées avant tout sur la construction de chronologies. Cette approche se base sur la thèse selon laquelle les techniques, et leurs combinaisons, utilisées pour réaliser les artefacts sont liées à l’histoire des producteurs et à leur culture d’origine et sont de ce point de vue des indicateurs identitaires particulièrement fiables. Deux pots identiques peuvent être en effet réalisés avec des techniques différentes, par exemple avec des colombins posés par pincement ou écrasement, des plaques d’argile battues ou par moulage (Gelbert 2003 ; Gallay 2012). Le choix et l’adoption d’une séquence technique spécifique sont strictement liés à l’identité culturelle d’un groupe. Les études ethnographiques ont expliqué ce phénomène en démontrant comment la maîtrise d’une technique est inévitablement le résultat d’un processus d’apprentissage selon un modèle auprès d’un tuteur qui appartient généralement au même groupe social (Roux 2016). À la fin de l’apprentissage, l’individu aura complètement assimilé les techniques et il ne concevra pas de les changer. Ce phénomène d’apprentissage de génération en génération au sein d’un groupe social est à la base du maintien des traditions et de l’établissement des frontières culturelles. En revanche, les formes et les décors des pots dépendent des besoins et, par conséquent, de la demande des consommateurs et sont donc plus sujets à des variations. Certes, c’est l’étude couplée des techniques et des objets (formes et décorations) qui aboutit à la caractérisation des groupes sociaux des producteurs, de leur système économique et de leurs trajectoires évolutives (diffusion géographique et interactions avec les autres groupes), mais la méthodologie développée, en se
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basant prioritairement sur l’identification des techniques, implique une inversion des procédures classiquement mises en œuvre. Par identification des techniques, il faut entendre identification des chaînes opératoires des différentes phases de fabrication des pots, de la sélection de la matière première à la cuisson des vases. L’approche technologique suppose que l’on procède à une classification hiérarchique des pots et des tessons selon trois étapes successives : un premier tri qui aboutit à des groupes techniques1, un second tri qui porte sur les pâtes utilisées au sein de chaque groupe technique et mène à l’identification des groupes technopétrographiques qui sont l’expression des chaînes opératoires et un dernier tri qui consiste à classer les formes au sein de chaque groupe techno-pétrographique pour aboutir à des groupes techno-stylistiques qui sont l’expression d’une tradition (Roux 2016). Dans le cas de l’application qui nous occupe, l’analyse vise donc à identifier les chaînes opératoires constitutives des céramiques trouvées dans le Delta afin d’éclairer, de façon plus pertinente par rapport aux approches classiques uniquement fondées sur l’étude des formes et décors, les mécanismes à la base des changements observés régionalement dans la culture matérielle de la seconde moitié du IVe millénaire. Il n’est pas dans notre objectif de présenter ici le détail des observations réalisées dans le cadre de la démarche initiée à Tell el-Iswid en 2017 (Bajeot & Roux 2019), mais de souligner l’énorme potentiel de cette démarche en évoquant ses premiers résultats. Par le biais de cette analyse technique, deux modes de fabrication des vases ont été décelés au sein des assemblages céramiques datés de la période Naqada IIIA2-B (Bajeot & Buchez 2021). C’est principalement la manière de préparer le mélange d’argile et de réaliser l’ébauche des pots (colombins assemblés par pincement, d’un côté, et par écrasement, de l’autre ; Fig. 1) qui change et c’est surtout cette dernière qui est informative. Les études ethnoarchéologiques montrent en effet que cette phase du façonnage est étroitement liée à la tradition d’un groupe culturel et qu’elle reste très stable dans le temps, contrairement aux formes et aux finitions qui, rappelons-le, dépendent de la demande des consommateurs et changent plus rapidement (Roux 2010). Les assemblages céramiques Naqada IIIA2-B qui documentent, à part égale, deux traditions pour des productions locales – i.e. utilisant les matériaux locaux – suggèrent que deux groupes de producteurs culturellement distincts ont coexisté. L’une de ces traditions est celle qui perdure depuis les périodes antérieures où elle est alors majoritaire. Pour la seconde, sa chaîne opératoire se rapproche de celle identifiée sur les rares tessons en pâte calcaire, exogènes, en provenance de Moyenne ou Haute Égypte. Fabriquée à partir d’une argile alluviale d’origine locale, cette large proportion de céramiques relevant d’une tradition non locale trahirait donc la présence de potiers originaires, au moins dans un premier temps, du Sud. 1
Identification des macro-traces (observation à l’œil nu) et des microtraces (observation à la loupe binoculaire).
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Fig. 1. Les méthodes de pose des colombins distinguées à Tell el-Iswid : observations en section (© Jade Bajeot).
Ces premiers résultats témoignent de ce qui s’est passé à Tell el-Iswid et il convient de poursuivre les investigations, dans le Delta mais aussi plus globalement à l’échelle de l’Égypte (cf. infra), pour que ces analyses techniques puissent contribuer à répondre aux questions multiples et complexes soulevées par la formation de la civilisation égyptienne2. Ils engagent néanmoins à quelques réflexions. 2 Entre autres, il pourrait être instructif d’analyser les modes de fabrication correspondant, côté naqadien, à la « même » pétro-fabrique à dégraissant végétal que celle caractérisant les Cultures de Basse Égypte (les guillemets renvoyant ici à une potentielle variabilité des types de végétaux, susceptible d’être documentée par des études phytolitaires, informations orales fournies par Aline Emery-Barbier). En effet, si l’on peut dire aujourd’hui que la céramique à dégraissant végétal prend le pas durant Naqada II en Haute Égypte (au sud de la région de Badari) sur des groupes dits de « tradition régionale » (Friedman 1994 ; Buchez 2008), qu’en est-il en définitive du processus impliqué ?
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Pour une caractérisation des formes de « mobilités » à l’origine de la civilisation égyptienne On constate que la pétro-fabrique alluviale fine associée, à Tell el-Iswid, aux productions Naqada IIIA2-B relevant d’une nouvelle tradition apparaît dans le même temps sur différents sites du Delta (cf. Bouto pour la partie occidentale de la région ; Hartung et al. 2016 ; Hartmann 2021). Il est donc tentant de changer d’échelle et de considérer que ce qui est décrit pour Tell el-Iswid, et suppose une forme de déplacements d’individus, s’est aussi passé ailleurs. Cela prend l’aspect d’un phénomène plus global impliquant, par voie de conséquence, des déplacements de groupes humains à une échelle non négligeable. On tend ainsi, avec quelques preuves à l’appui, à retourner au vieux scénario de l’« expansion naqadienne » et ses formules migratoires. En partie tout au moins... Ce que l’on identifie là prend indubitablement place à une période de basculement. C’est le moment où l’industrie lithique reflète de nouveaux modes de production, spécialisés, tournés vers la fabrication en masse de lames régulières, sur de nouveaux gîtes, pour répondre à des besoins accrus dans le domaine agricole (Briois & Midant-Reynes 2014 ; Köhler et al. 2017 ; Briois et al. 2021). C’est le moment où un mode de construction utilisant la brique crue moulée prend le pas sur les constructions en matériau léger dans l’architecture domestique pour répondre à l’évolution des modes de vie et des rapports sociaux3. Et c’est plus ou moins dans le même temps que l’iconographie atteste effectivement – et jusqu’à Tell el-Iswid – d’un pouvoir royal s’étendant sur l’ensemble de l’Égypte (à propos d’un tesson de Tell el-Iswid portant le nom de Iry-Hor, cf. Midant-Reynes 2019). Ce que l’on identifie là, c’est « l’extension au Delta d’une tradition naqadienne » par le biais de déplacements de populations, véritable levier de l’uniformisation culturelle, dans un contexte spécifique lié à la mise en place des rouages de l’État. En ce sens, ce mécanisme peut être considéré, et étudié plus avant4, ainsi que nous l’avons proposé (Buchez & Midant-Reynes 2007 ; 2011 ; 2012), comme un fait d’acculturation plus ou moins organisée accompagnant le processus d’unification politique. 3 Les fouilles récentes de Bouto situent l’apparition de cette architecture de brique crue fin Naqada IIIA1-Naqada IIIA2 (Hartung et al. 2016). Le faciès Naqada IIIA2 est plus difficile à identifier à Tell el-Iswid (d’où la prise en compte d’une fourchette large Naqada IIIA2-B dans cette contribution), mais il faut considérer que les architectures légères y perdurent, comme à Bouto, jusqu’à Naqada IIIA1 et que le bâti en brique crue est assurément en usage à Naqada IIIB. Les mêmes marqueurs chronologiques Naqada IIIB (vase cylindrique à incision sous le bord) sont associés aux premières architectures domestiques en brique crue répertoriées à Éléphantine, à l’extrême sud de la Haute Égypte (Kopp 2006) ou encore à Tell es-Sakhan, dans le contexte particulier d’une implantation égyptienne au Sud-Levant (Miroschedji et al. 2001). 4 Il s’agit désormais d’étudier les modalités d’évolution des traditions en présence.
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Le corollaire de cette proposition est que ce qui se passe antérieurement n’a rien à voir avec ce fait ou est un autre temps qui reste à caractériser5. D’une façon qui peut paraître paradoxale au regard du constat qui précède, c’est en effet là que l’on place habituellement, dans le Delta, une phase de « transition culturelle » (Köhler 1992, 1998 ; Jucha 2014 ; Mączyńska 2016 ; Hartmann 2021). Il est vrai que l’on repère alors dans les assemblages céramiques, aux côtés d’une petite proportion de tessons en pâte calcaire qualifiés à juste titre d’exogènes et parmi lesquels on reconnaît des formes « à anses ondulées » caractéristiques des assemblages naqadiens IID-IIIA1, d’autres formes tout aussi caractéristiques de ces assemblages (notamment les types Petrie R84 et L30) mais, en pâte alluviale à dégraissant végétal, et donc difficiles à qualifier sans approche technologique plus approfondie6 et sans évaluation précise des quantités représentées. S’agit-il de fabrications de tradition naqadienne et exogènes issues d’échanges comme les vases en pâte calcaire ? Considérant les tombes de la nécropole de Minshat Abu Omar qui peuvent être corrélées avec la phase Naqada IID, la proportion de céramiques en pâte calcaire atteint près de 8 % et la proportion de type R84 apparaît – de façon symptomatique ? – équivalente7. La détermination des types est moins évidente à partir des mobiliers fragmentés récoltés sur les habitats et, donc, toute quantification, difficile. Ces éléments, R84 mais surtout L30, peinent à émerger à Tell el-Iswid alors qu’une petite quantité de pâtes calcaires est néanmoins répertoriée8. Ils seraient mieux représentés à Tell el-Farkha où les pourcentages de pâtes calcaires apparaissent cependant, comme à Tell el-Iswid, infimes par rapport à ceux relevés à Minshat Abu Omar (moins de 1%)9. Situation variable, donc, en rapport avec la nature (nécropole versus habitat) et le statut des sites, leur place dans le tissu économique de l’époque ? On peut admettre que les communautés du Delta dont la base de l’économie est essentiellement agro-pastorale n’étaient pas toutes égales face aux échanges interrégionaux, qu’elles n’étaient pas atteintes de façon homogène par les flux et, incidemment, que la dynamique des échanges a pu être à l’origine d’une spécialisation des sites et d’une forme de hiérarchie sociale (Mączyńska 2014 ; 2016). Il se pourrait surtout que l’image offerte par le domaine funéraire soit 5 À propos de la différenciation entre un temps d’acculturation « spontanée » et un temps d’acculturation « organisée », cf. Midant-Reynes & Buchez 2019. 6 À Bouto, des différences dans la taille des particules végétales et la coloration des surfaces sont notées (Köhler 1992 ; 1998 ; Hartmann 2021) sans qu’il soit clairement établi quels changements cela suppose sur le plan technique. 7 À partir de Kroeper & Wildung 1994 ; 2000. 8 Des vases « à anses ondulés », mais aussi des jarres de stockage (Buchez 2018), groupe morpho-fonctionnel sans doute largement dédié au transport des denrées qui, en Haute Égypte, apparait à Naqada IID pour devenir une importante constituante des assemblages à Naqada IIIA1 (Buchez 2008). 9 Jucha 2005. C’est également le cas à Bouto (Hartmann 2021).
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distordue du fait de choix privilégiant le placement des mobiliers exogènes dans les tombes. Les assemblages des tombes « accumuleraient » les preuves matérielles que les vivants sont en mesure d’exhiber pour donner à voir la capacité du défunt ou la capacité des proches à contrôler les réseaux d’échanges, pratique nouvelle comparée à ce que l’on voit dans les tombes plus anciennes de Wadi Digla et Kôm el-Khilgan10. Doit-on plutôt considérer qu’il s’agit, tout ou en partie, de fabrications de tradition locale résultant de phénomènes d’emprunt/imitation ? L’hypothèse a été avancée pour les quelques vases « à anses ondulées » répertoriés tant en contexte domestique (Bouto)11 que funéraire (Minshat Abu Omar)12 dont les formes rappellent des vases en pâte calcaire exogène mais qui s’avèrent être confectionnés dans une pâte alluviale comportant du dégraissant végétal. On en revient alors, pour cette période13, à la théorie du développement spontané au gré des émulations découlant des relations entre communautés nilotiques (cf. supra). En partie tout au moins… Car il importe de souligner qu’à ce stade nous pouvons uniquement parler de phénomènes de diffusion des formes, ou des traits stylistiques, sans préjuger d’une éventuelle évolution des traditions et des systèmes techniques, même si les premiers résultats de l’approche technologique indiquent que certaines formes du type Petrie R84 découvertes sur les sites du Delta sont bien de facture naqadienne (fabriquée selon les traditions techniques du Sud, Bajeot & Buchez 2021). On n’est pas encore en mesure de discerner ce qui change réellement, les mécanismes sous-jacents aux changements (apport/emprunt par contact indirect ou direct et impliquant quelle forme de mobilité ?) et on dispose de peu d’indices pour apprécier les formes de « mobilités »14 au cours de cette période qui précède l’unification politique. Pour une caractérisation des traditions constructives et des modalités de « diffusion » de l’architecture de brique crue La période Naqada IIIA2-B voit un développement rapide de l’architecture de brique crue moulée (cf. supra), mais la documentation actuelle, tant pour la Haute que pour la Basse Égypte, n’est pourtant pas en faveur d’une longue tradition d’utilisation du matériau terre sous une forme autre qu’en placage sur 10 À propos de l’apparition d’une forme d’affichage qui marquerait l’adoption par les populations du Delta d’une formule d’expression du prestige issue de la sphère symbolique du Sud, cf. Midant-Reynes & Buchez 2019. 11 Von der Way 1997: 77, fig. 7-13, pl. 4. 12 Cf. vase 7, tombe 63, Kroeper & Wildung 2000: 107. 13 Avec pour la forme R84, prédominante au sud sur des sites comme Adaïma (Buchez 2008) et dont les effectifs ne dépasseraient pas les 10 % sur les sites du Delta, une image similaire mais inversée par rapport celle décrite antérieurement par la forme R69 dont la représentativité décroissante entre le Delta et la région d’Abydos-Hiérakonpolis témoigne d’un phénomène de diffusion nord-sud (Köhler 2010). 14 Pour faire référence à un paradigme contemporain en sciences humaines et sociales.
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des armatures légères. En parallèle du mode de construction bien caractérisé à Tell el-Iswid qui fait intervenir la terre en placage sur une ossature végétale implantée en tranchée15 (Buchez et al. 2017 ; 2021), on citera, pour la Haute Égypte, les exemples mis au jour à Hiérakonpolis de parois constituées de végétaux réunis par un lien transversal maintenus en place sur un réseau de piquets verticaux et enduites de terre16. Ces architectures légères semblent prévaloir pour l’habitat, ou tout au moins perdurent, en Basse Égypte jusqu’à Naqada IIIA1 (Buchez et al. 2017 ; Hartung et al. 2016). Les données sont moins claires pour la Haute Égypte, mais la situation pourrait être similaire, en dehors du cas de Hiérakonpolis. Un site d’habitat comme celui d’Adaïma occupé jusqu’à Naqada IIID et sans doute un peu au-delà (Buchez 2008), sans livrer d’indice de brique, conduit même à s’interroger sur une persistance à plus long terme du bâti léger dans l’architecture traditionnelle villageoise, avec toute la prudence nécessaire toutefois puisque la conservation de ce matériau peut être mauvaise et sa reconnaissance, délicate. C’est dans ce contexte où a priori il n’y a pas eu diffusion de l’utilisation de la brique depuis le Proche-Orient avec le bagage néolithique17, qu’on enregistre vers le milieu du IVe millénaire des architectures de briques crues modelées en Haute Égypte et de briques crues moulées en Basse Égypte. Pour ce qui est de cette dernière région, le dossier documentaire est encore bien maigre, mais la reconnaissance d’un même mode architectural en rapport avec une même forme de bâti sur deux sites distincts, à Tell el-Farkha (Chłodnicki 2016) et à Tell el-Iswid (Fig. 2), suggère néanmoins que l’on a bien un phénomène global (Buchez et al. 2021). Dans le domaine de l’architecture, et qui plus est dans le contexte présent où les traditions constructives sont tout autre, on ne peut guère concevoir qu’il puisse s’agir d’un simple processus de diffusion sans contact direct. L’hypothèse la plus plausible consiste à lier la transmission/acquisition de cette nouvelle technique à la circulation d’un savoir-faire impliquant celles d’individus « sachant faire », même s’il ne s’agit pas nécessairement d’artisans spécialisés. Les données actualistes et les observations archéologiques concernant d’autres contextes tendent en effet à indiquer que l’architecture domestique en brique crue, peu complexe, relève du cadre familial (Cannan 1933 cité dans 15 Des tranchées sans doute en rapport avec ce type de construction sont répertoriées à Tell el-Farkha (Chłodnicki et al. 2012), à Bouto dans la partie occidentale du Delta (Hartung et al. 2016) ou encore en périphérie sud, à Maadi (Rizkana & Seeher 1989). 16 Cf. Watrall 2000 ; www.hierakonpolis-online.org/. 17 On a sur le site néolithique de Merimdé (4800-4300 BCE cal) une mention – la seule – « d’une forme rudimentaire de brique en soubassement » pour une construction en matériaux légers (Junker 1932). La mention est à apprécier au regard du faible nombre de sites d’habitats fouillés et là aussi du caractère éphémère des structures en terre crue qui se conservent très mal. Toutefois, rappelons que l’installation de l’économie de production dans la vallée du Nil vers 6000 BCE cal., passe par la zone tampon levantine alors (ré)investie par des pasteurs-nomades qui filtrent le bagage néolithique et que l’on voie mal transmettre un mode de construction pérenne qui ne leur correspond pas et qui ne correspond sans doute pas plus aux besoins des populations nilotiques néolithiques que l’on envisage semi-sédentaires.
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Fig. 2. Tell el-Iswid. Plan de la plus ancienne architecture de brique crue (© M. Gaber & N. Buchez).
Sebag 2011 ; Sauvage 1998 mais aussi Chazelles-Gazzal 1997). On ne dispose pas, dans le cas des constructions de Basse Égypte, d’arguments définitifs quant à la nature des édifices (habitat, à caractère « résidentiel » ou non, voire lieu de culte ?), mais pour imposantes qu’elles paraissent aux côtés de l’architecture traditionnelle en matériaux légers, il ne s’agit pas pour autant d’architectures complexes. Il reste que les questions de l’origine des constructeurs et des formes de mobilités sont posées. À ce stade des investigations sur les sites du Delta, on ne peut même pas considérer en toute certitude que les architectures de Tell el-Farkha et Tell el-Iswid s’inscrivent bien dans un processus de diffusion, ne soient pas comme dans le cas de Maadi des modèles architecturaux « sans lendemain ». À Maadi, ils sont révélateurs de la présence in situ d’une communauté « étrangère », en l’occurrence levantine18, mais n’ont pas donné lieu à transfert. Certes, la formule architecturale était techniquement inadaptée aux 18
Cf. Hartung 2013 pour un point récent.
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terrains meubles de l’Égypte, mais ce n’est pas là le seul frein possible. Pour A. Leroi-Gourhan (1945), dans le cas de l’architecture, la « difficulté de diffusion tient à deux causes : au milieu qui conditionne dans une large mesure la maison et à l’inertie technique en vertu de laquelle on ne change pas, à moins d’un grand profit ». Néanmoins, s’il y a bien à Tell el-Iswid des constructions en matériaux légers installées sur les ruines de l’édifice en brique crue (Buchez et al. 2017 ; 2021), la surface fouillée est encore insuffisante pour juger d’une réelle discontinuité. En outre, lorsque la brique crue est de nouveau attestée, à Naqada IIIA2-B, c’est en relation avec un bâti dont le plan n’est pas sans présenter des points communs avec le précédent : vaste espace partiellement ceinturé de murs, et construction allongée adossée d’un côté, caractérise les premières étapes de construction (Fig. 3). Désormais, il s’agit clairement d’une architecture domestique dont on suit ensuite les réorganisations spatiales successives, sans doute sur plusieurs générations (Midant-Reynes & Buchez à paraître). Considérant par ailleurs la datation Naqada IIIA1 proposée à Tell el-Farkha (Chłodnicki 2017) pour une construction de plan similaire (Fig. 3) quoi que les murs soient plus larges, l’hypothèse actuellement la plus probante serait donc plutôt celle d’une continuité, de la pérennité d’un type architectural. Pour la Haute Égypte, les références concernent le seul site de Hiérakonpolis (secteur HK29, Hoffman 1982 ; secteur HK11C-opération C, Baba et al. 2017). L’une (HK 29) est indirecte dans la mesure où il est fait état de fragments de brique utilisés pour aménager le soubassement d’une unité monocellulaire semienterrée à paroi légère et, l’autre, directe : la découverte concerne une construction, également simple et quadrangulaire, constituée de murs ou de bases de mur de briques crues décrites comme modelées. Si une fonction domestique est habituellement évoquée pour la première construction, les deux sont liées à des activités qui peuvent dépasser le cadre strictement domestique quel que soit le niveau de spécialisation impliqué. Sur le même site, et dans le même temps à notre échelle de résolution actuelle, la brique crue (modelée ?) est mise en œuvre dans le domaine funéraire en parement des fosses sépulcrales (tombe 100). Dès lors, elle prend là, en relation avec le monde des morts, un véritable essor dont on ne trouve pas – question de conservation ou de mode de construction qui diffèrent ? – l’équivalent en surface, dans le monde des vivants, avant la période Naqada IIIA2-B (cf. supra). Les briques modelées mises au jour sur le secteur HK11C sont de ce petit module19 qui caractérise l’architecture égyptienne à ses débuts (Spencer 1979). Elles sont surtout deux fois plus longues que larges, ce qui autorise la mise en œuvre d’appareils fondés sur une alternance des dispositions en boutisse et panneresse telle qu’elle est observée dans les murs des bâtiments en briques crues moulées Naqada IIIA2-B (Midant-Reynes & Buchez 19
Soit ici des moyennes comprises entre 25/30 cm × 14/15 cm (Baba et al. 2017).
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Fig. 3. En haut : les premières étapes de construction Naqada IIIA2-B à Tell el-Iswid. (© M. Gaber, F. Vinolas & N. Buchez). En bas : le bâti Naqada IIIA1 de Tell el-Farkha (ensemble sur la gauche du plan).
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2014) et auparavant dans le domaine funéraire (ainsi à Naqada IIIA1, dans tombe U-j d’Abydos ; Dreyer 1998 : fig. 2). Il est donc crédible de voir, entre les constructions en briques modelées mises en évidence à Hiérakonpolis et l’architecture égyptienne telle qu’elle se développe à partir de Naqada IIIA2B, une continuité, les différentes étapes d’un processus (à partir d’un foyer d’innovation ?, Buchez et al. à paraître). Il est moins évident d’inscrire les architectures de Tell el-Farkha et Tell el-Iswid dans ce processus. Module de petite dimension et mise en œuvre en boutisse et en panneresse sont, certes, également des traits relevés dans les constructions les plus anciennes du Delta, mais des briques d’un plus grand module sont alors associées. Doit-on envisager une genèse complexe de l’architecture de brique crue égyptienne (Buchez et al. à paraître) ? Une seule certitude, les scénarios fondés sur des séquences chrono-stratigraphiques précises, séries de datations isotopiques à l’appui, sur une vision un tant soit peu extensive des habitats et sur des procédures d’analyse fiables, restent à construire. L’exercice est loin d’être aisé dans l’actuel cadre réglementaire propre aux interventions archéologiques en Égypte. Parmi ces procédures d’analyses fiables, et réalisables dans ce cadre d’intervention, celles permettant la caractérisation des traditions techniques occupent – nous en sommes convaincus – une place de choix. Bibliographie BABA, M.; VAN NEER, W. & DE CUPERE, B., 2017. Industrial food production activities during the Naqada II period at HK11C, Hierakonpolis [in:] MIDANT-REYNES, B. & TRISTANT, Y. (éd.); RYAN, E.M. (coll.), Egypt at its Origins 5. Proceedings of the fifth international conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, Cairo, 13th-18th April 2014. Orientalia Lovaniensia Analecta 260. Leuven Paris - Bristol, CT: 3-34. BAJEOT, J. & BUCHEZ, N., 2021. The Evolution of Lower Egyptian Culture during the formative stages of the Egyptian state at Tell el-Iswid: The contribution of ceramic technology. African Archaeological Review, 38: 113-146. BAJEOT, J. & ROUX, V., 2019. The Lower Egyptian Culture: new perspectives through the lens of ceramic technology. Archeo-Nil, 29: 157-178. BRIOIS, F. & MIDANT-REYNES, B., 2014. Sur les traces de Georg August Schweinfurth. Les sites d’exploitation du silex d’époque pharaonique dans le massif du Galala nord (désert Oriental). Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 114/1: 7398. BRIOIS, F.; MIDANT-REYNES, B. & GUYOT, F., 2021. The flint mines of North Galala (Eastern Desert) [in:] KÖHLER, E.C.; KUCH, N.; JUNGE, F. & JESKE, A.K. (éd.), Egypt at its Origins 6. Proceedings of the Sixth International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, Vienna, 10th-15th September 2017. Orientalia Lovaniensia Analecta 303. Leuven - Paris - Bristol, CT: 65-82. BUCHEZ, N., 2008. Chronologie et transformations structurelles de l’habitat au cours du prédynastique. Apports des mobilier céramiques funéraires et domestiques du site
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UNE RÉFLEXION SUR LE SACRIFICE DE L’ENNEMI ET L’ÉMERGENCE DE L’ÉTAT EN ÉGYPTE PRÉDYNASTIQUE MARCELO CAMPAGNO Université de Buenos Aires & Conseil National de la Recherche Scientifique (CONICET), Argentine
La question du sacrifice humain dans l’Égypte ancienne est sans aucun doute l’une des nombreuses contributions de Béatrix Midant-Reynes à l’égyptologie et au-delà. La relation entre le sacrifice et les contextes dans lesquels l’État a émergé a été soulignée à la fois par l’auteur et par l’anthropologue Alain Testart, qui a mis en lumière la dimension hiérarchique de cette pratique. Dans ce contexte, nous examinerons ici un type spécifique de mise à mort connu depuis la période prédynastique : le sacrifice de l’ennemi, durant lequel le roi frappe un prisonnier avec sa massue. Une des caractéristiques centrales de ce rituel est que le sacrifié est un étranger, quelqu’un qui n’appartient pas à la communauté. Mais en ce qui concerne le sacrifiant, nous pouvons aussi penser à lui comme à un dirigeant sacré qui aurait pu être perçu comme un être désocialisé par rapport à sa propre communauté. Vu sous cet angle, le sacrifice de l’ennemi relierait deux extériorités sociales : celle du chef désocialisé et celle du prisonnier étranger. Cela signifie un rituel accompli par des non-parents, afin de garantir l’ordre cosmique, mais introduisant le monopole légitime de la contrainte dans la société. En ce sens, le sacrifice de l’ennemi apparaît comme une pratique à fort potentiel pour la création d’un ordre hiérarchique qui échapperait à la logique de la parenté. The question of human sacrifice in Early Egypt is undoubtedly one of the many contributions of Béatrix Midant-Reynes to Egyptology and beyond. The relationship between sacrifice and the contexts in which the State emerged has been noted by both the author and the anthropologist Alain Testart, who highlights the hierarchical dimension of the practice. Within this context, we will consider here a specific type of mise à mort that is known since Predynastic times: the sacrifice of the enemy, in which the king smites a prisoner with his mace. One of the central characteristics of this ritual is that the sacrificed is a stranger, someone who does not belong to the community. But regarding the sacrificer, we can also think of him as a sacred leader who could have been seen as a de-socialized being with respect to his own community. Viewed from this angle, the sacrifice of the enemy would connect two social exteriorities: that of the de-socialized leader and that of the foreign prisoner. This means a ritual performed by non-kin, to guarantee the cosmic order, but introducing the legitimate monopoly of coercion into society. In this sense, the sacrifice of the enemy appears as a practice with great potential for the creation of a hierarchical order that would escape the logic of kinship.
La question du sacrifice humain en tant que problème anthropologique a fait récemment l’objet de l’analyse lucide d’Alain Testart (2006 [1993]), qui associe à ses considérations des informations provenant de l’Égypte ancienne. Selon Testart, les régions du monde où se rencontre le sacrifice coïncident grosso modo avec
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celles des sociétés étatisées, ou presque : « À vrai dire, on ne peut qu’être frappé par la corrélation très évidente qui existe entre l’absence de sacrifice et le caractère non étatique de la société. [À l’inverse] la corrélation entre État et sacrifice paraît nette. Néanmoins, il ne s’agit pas d’une corrélation stricte. L’aire de distribution du sacrifice déborde celle des États » (Testart 2006 : 33-34). Testart laisse ouverte la question concernant les raisons d’un tel « débordement » mais il analyse la possibilité que le sacrifice « prépare » la société à l’État : « Comment expliquer ce débordement ? Doit-on y voir un simple phénomène de diffusion, une pâle imitation des mœurs et coutumes des États voisins, mais limitée à la sphère rituelle ? Ou bien, doit-on considérer que l’adoption de la pratique sacrificielle est un de ces traits qui préparent la société, et la préadaptent en quelque sorte, à sa prochaine transformation en État ? » (Testart 2006 : 34). Mais, quelle que soit la réponse à ces interrogations, le fait est que la corrélation persiste : « En tout cas, la signification de cette corrélation semble claire. Si le rite sacrificiel renvoie bien, comme nous l’avons soutenu, à une vision du monde organisée pour l’essentiel autour des notions de hiérarchie et de dépendance, il n’est pas étonnant de la rencontrer dans les sociétés étatisées. Tout État implique hiérarchie » (Testart 2006 : 34). En effet, le sacrifice exige une double hiérarchie : celle qui s’opère entre les dieux qui reçoivent l’offrande et les hommes qui la préparent et celle qui s’opère entre les sacrificateurs et les sacrifiés. Au IVe millénaire av. J.-C., la vallée du Nil offre une série d’indices importants concernant des morts délibérées, mises en relation avec des sacrifices de différents types. D’un côté, on trouve des traces d’éventuelles décapitations sur certains squelettes issus des nécropoles prédynastiques, comme Adaïma et Hiérakonpolis (Crubézy & Midant-Reynes 2005 [2000] ; Ludes & Crubézy 2005 [2000] ; Dougherty & Friedman 2008 ; Dougherty 2010). Et d’un autre côté, on observe une disposition particulière des petites tombes subsidiaires qui entourent les plus grandes dans les complexes funéraires des rois et des élites de la Ire dynastie, à Abydos, Saqqara ou ailleurs (Bard 2000 : 71-72, 76 ; Vaudou 2008). Il s’agit d’une organisation de l’espace funéraire dans laquelle on a voulu voir, en corrélation avec certaines évidences iconographiques correspondant à des étiquettes contemporaines (Baud & Étienne 2005 [2000] ; Menu 2005 ; Morris 2007 ; van Dijk 2007), le sacrifice d’au moins quelques-uns des occupants des tombes secondaires (« retainers sacrifice »). Mais selon Testart, toute mort délibérée ne doit pas nécessairement être associée à un sacrifice. Selon la définition classique de Henri Hubert et Marcel Mauss, trois éléments sont requis : 1) le sacrificateur ; 2) le sacrifié ; 3) les dieux devant et pour qui le sacrifice est accompli (Hubert & Mauss 1899 ; Testart 2006 [1993] : 30). Par exemple, l’éventuelle mise à mort des occupants des tombes subsidiaires, en assumant qu’ils sont bien morts au même moment que l’inhumé de la tombe principale, correspond assez mal au troisième paramètre de la définition de Hubert et Mauss car ils sembleraient
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Fig. 1. Le sacrifice de l’ennemi. 1) Peinture d’un vase de la tombe U-239 d’Abydos (Nagada IC) ; 2) Peinture de la Tombe 100 de Hiérakonpolis (Nagada IIC) ; 3) Palette de Narmer (Nagada III) (pas à l’échelle) (d’après Anđelković 2011 : 27).
alors faire honneur à l’occupant de la tombe centrale et non pas aux dieux. C’est d’ailleurs pour cela que Testart les qualifie de « morts d’accompagnement » (Testart 2004a, 2004b). Quant aux restes osseux portant des marques qui suggèrent la décapitation, ils ne révèlent en rien le contexte et il est impossible de déterminer avec certitude s’il s’agit de pratiques destinées à donner la mort ou effectuées a posteriori de la mort. En effet, l’enterrement des individus présentant ces marques au sein de nécropoles qui comprennent majoritairement des inhumés qui ne les possèdent pas, n’est pas propre à distinguer la condition de ceux qui auraient pu avoir subi une mort violente. Il y a cependant une pratique connue dès les débuts, et tout au long de l’histoire égyptienne ancienne, qui plonge ses racines dans le contexte prédynastique et qui respecte incontestablement les trois conditions posées par Hubert et Mauss : le sacrifice de l’ennemi. La pratique qui consiste pour le roi à frapper le prisonnier d’un coup de massue sur la tête est bien connue (Hall 1986 ; Gundlach 1988 ; Baines 1989 ; Cervelló Autuori 1996), la palette de Narmer (voir Fig. 1.3) en étant un des exemples les plus célèbres (Quibell 1900 ; Davis 1992 ; Baines 1995 ; Midant-Reynes 2003). La relation entre ce rituel, la figure du monarque et la garantie de l’ordre cosmique ont été étudiées. Il est vrai que, qu’au regard de ses trois conditions, cette pratique s’avère être un « cas spécial » puisque depuis que l’État existe, le sacrificateur est un roi qui est aussi un dieu. Mais en exécutant le prisonnier, il s’acquitte du mandat divin de garantir le cosmos, ce qui fait que la troisième condition de la définition de Hubert et Mauss est aussi remplie. Une des caractéristiques centrales du rituel du sacrifice de l’ennemi est que celui qui reçoit la mort est un étranger, généralement d’origine nubienne, libyenne ou asiatique. On sait que telle était déjà la situation à la Ire dynastie, dès que
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l’écriture permet de nommer les protagonistes (Emery 1961 : 51 [nubiens] ; Dreyer et al. 1998 : 139 [libyens] ; Spencer 1993 : 87 [asiatiques]). Cependant, l’iconographie prédynastique permet de faire remonter l’existence d’une telle pratique à des temps très lointains, quand ces identités ne pouvaient pas être pertinentes, pour la simple raison qu’il n’y avait pas d’entité politique qui délimitait un monde extérieur peuplé par des nubiens, des libyens et des asiatiques. Dans la Tombe 100 de Hiérakonpolis (Fig. 1.2), ou sur une céramique décorée d’Abydos, encore plus ancienne et datant de la fin de Naqada I (Fig. 1.1), on trouve représentés les éléments centraux d’une telle pratique (Köhler 2002). Dans le cadre de la Tombe 100 (Quibell & Green 1902), compatible avec l’existence d’une importante différenciation sociale, cela pourrait nous faire penser à un contexte proto-étatique dans lequel les ennemis se situeraient à l’échelle des autres polities comme Naqada, Abydos ou Qustul (Campagno 2002b). En revanche, le contexte de la Tombe U-239 d’Abydos (Dreyer et al. 1998) nous place dans un scénario où il est fort probable que le conflit ait concerné des communautés villageoises relativement proches. Toutefois, la proximité des communautés n’implique pas l’unité. Au contraire, selon Pierre Clastres, l’univers des sociétés non-étatiques est caractérisé par son atomisation. Chaque communauté se définie par opposition aux autres : il y en a un Autre là dehors qui est un ennemi parce qu’il ne fait pas partie du « Nous » communautaire. Sur ce point, les mots de Clastres sont éclairants : « c’est justement l’Autre – les groupes voisins – qui renvoie à la communauté l’image de son unité et de sa totalité [...] Chaque communauté, en tant qu’elle est indivisée, peut se penser comme un Nous. Ce Nous à son tour se pense comme totalité dans le rapport égal qu’il entretient avec les Nous équivalents que constituent les autres villages, tribus, bandes, etc. » (Clastres 1980 : 192-193). La question de la « logique de la parenté » (Campagno 2006, 2016) est ici centrale pour comprendre le type de lien social généré qui entraine l’intériorité – ceux qui se reconnaissent eux-mêmes comme parents – et l’extériorité – ceux qui ne sont pas parents d’un groupe : « Même la catégorie de “non parent” – signale Sahlins (1971 : 55) – est définie par la parenté, comme la limite logique de la classe [...] Le non parent est, ordinairement, la négation de la communauté ou tribalisme, et par conséquent, il est souvent synonyme “d’étranger” et “d’ennemi” ». Trouvée dans ce contexte communautaire, l’iconographie du sacrifice de l’ennemi suppose que les individus à sacrifier devaient provenir d’autres communautés qui, par défaut, avaient été perçues comme ennemies. Une question cruciale est ici posée : si l’iconographie prédynastique fait référence grosso modo au même rituel du sacrifice de l’ennemi que le roi accomplira par la suite, il est alors possible de penser que, dès l’époque prédynastique, le sacrifice de l’ennemi était une nécessité. En effet, dans les temps dynastiques, il s’agissait d’un rituel de sauvegarde cosmique. On pourrait dire que la raison majeure pour laquelle le roi égyptien était considéré comme un guerrier, n’était
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pas l’aspect militaire de sa fonction mais parce que la guerre du roi était une guerre contre le chaos. Pouvoir avancer quelque chose de similaire à propos des leaders dans les communautés villageoises prédynastiques reviendrait à dire que la capture et le sacrifice des ennemis ne peuvent être seulement considérés comme le résultat des guerres mais comme l’un des buts principaux pour les réaliser. Dans d’autres contextes comme celui de l’Amérique précolombienne (Conrad & Demarest 1984 ; Carrasco 1999 ; Benson & Cook 2001 ; Sugiyama 2005), on remarque que la relation entre guerre et sacrifice a tendance à aller dans ce sens (en général, voir Trigger 2003 : 240-242). S’il s’est avéré que les leaders prédynastiques ont revendiqué le sacrifice des ennemis pour la reproduction du monde (et par là même de leur propre existence en tant que leaders), le conflit intercommunautaire a ainsi acquis une dimension structurelle. Clastres soulignait justement le caractère structurel de la guerre dans les « sociétés primitives » (Clastres 1980 : 171-207). Mais ce qui, pour Clastres, se rapportait à la garantie de l’existence autonome – c’est-à-dire, politique – des communautés, pourrait aussi concerner, d’un point de vue égyptien, la garantie de l’existence cosmique. Et celui qui dirigera le processus, trouvera peut-être dans cette seconde instance une légitimité qui pourrait fragiliser la première d’entre-elles. Sur ce point, il semble fondamental de considérer l’importance décisive de la logique de parenté, et tout ce qui tourne autour de cette logique, dans des contextes communautaires. Par définition, la guerre implique un lien avec des étrangers, avec des nonparents (Campagno 2004 ; Gayubas 2014). La capture et le sacrifice d’un ennemi mettent l’accent sur la dimension « interstitielle » entre différents réseaux de parenté (Campagno 2011a) ; en effet, ces pratiques induisent le fait qu’un individu soit arraché à son réseau de parenté et placé dans un autre en tant que nonparent. En outre, dans le contexte africain dans lequel se situe la vallée du Nil du point de vue des structures symboliques, il est possible de voir dans le sacrificateur un leadership d’essence sacrée qui pourrait trouver, dans la pratique du sacrifice, un mécanisme pour réaffirmer sa nature. Selon l’analyse de différents chercheurs, le type de leadership sacré tel que celui de la royauté égyptienne implique un être hors du tissu social auquel il appartient, « désocialisé » (Heusch 1987 ; voir Cervelló Autuori 1996 ; Cervelló Autuori & Campagno 2012). Comme l’affirme Luc de Heusch, dans les sociétés africaines non-étatiques, cette désocialisation se définie par rapport à la parenté : le leader, qui est consubstantiel à l’existence même de la société, se trouve cependant en dehors de la logique parentale qui articule la communauté : « La royauté sacrée est une structure symbolique en rupture avec l’ordre domestique, familial ou lignager. Elle désigne un être hors du commun, hors lieu » (Heusch 1987 : 51). Vu sous cet angle, le rituel du sacrifice de l’ennemi, qui affirme la condition sacrée du leader, relie deux extériorités : celle du leader désocialisé et celle de
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l’ennemi prisonnier étranger. Il faut alors penser à l’énorme puissance symbolique que devait avoir ce rituel dans lequel entraient en contact, au sein de la communauté régie par la logique de parenté, ces deux non-parents représentant pour l’un la garantie de l’ordre et pour l’autre la menace du désordre. En effet, si, comme le soulevait Marcel Gauchet (2005 : 45-49), le fondement social dans les sociétés non-étatiques est perçu par son « extériorité » comme provenant d’un extérieur extra-social, il est alors possible de comprendre la force que devait avoir ce rituel fondamental établi entre des êtres extra-sociaux. Une pratique entre non-parents, qui garantit le maintien de l’ordre cosmique, mais qui projette cependant une forme de changement dans la communauté, avec l’introduction de pratiques extérieures dans un réseau de parenté. Une pratique avec un énorme potentiel pour la création d’un autre ordre social, hiérarchique, échappant à la logique de parenté. En effet, dans d’autres travaux, j’ai soulevé la question des limites posées par la logique de parenté à la différenciation sociale au sein des communautés et souligné combien il était important de chercher les contextes propices à l’apparition de l’État au-delà des espaces régulés par la parenté (Campagno 2002a, 2011a, 2012). Dans ce sens, le rituel du sacrifice de l’ennemi dans la vallée du Nil prédynastique est très significatif puisqu’il met en contact deux domaines interstitiels extra-parentaux permettant ainsi l’émergence d’une nouveauté radicale qui conduit à l’avènement de l’État. La guerre impliquait un contact violent avec d’Autres qui étaient non-parents, parmi lesquels étaient extraits des prisonniers. Le meneur de ces guerres se trouvait aussi au-delà de la parenté. La mise en œuvre du sacrifice du vaincu affirmait l’ordre cosmique mais introduisait aussi une instance à la faveur de laquelle le leader exerçait le monopole légitime de la coercition : certainement envers un étranger mais au sein de la communauté. Si une telle situation s’est produite quand, par ailleurs, certaines de ces polities comme Hiérakonpolis ou Naqada étaient en pleine expansion démographique du fait de l’arrivée de population (Campagno 2011b ; Hassan et al. 2017), ce violent rituel a alors pris place dans des contextes sociaux proto-urbains beaucoup plus hétérogènes que ceux correspondant aux petits villages. S’il y avait dans ces noyaux des interactions permanentes entre non-parents et, si en même temps les leaders étaient capable d’exercer par ce rituel le monopole de la violence sur des non-parents, il pourrait y avoir eu là certaines conditions décisives à l’émergence de l’État. Ce que Testart soupçonnait quant à la relation entre le sacrifice et l’État concernait la hiérarchie implicite présente dans tout rituel du sacrifice. Dans le contexte particulier de la vallée du Nil prédynastique, cet aspect est inséparable d’une cosmovision qui plaçait ce rituel et sa hiérarchie au service de la sauvegarde cosmique. Cette nécessité de sacrifier renforçait à la fois la guerre et le leadership sacré. Mais paradoxalement si le sacrifice assure l’ordre cosmique, il introduit aussi des pratiques potentiellement subversives pour l’ordre social des communautés, créant des conditions pour l’émergence de l’État.
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MENES, TETI, ITI, ITA. AN UPDATE JOSEP CERVELLÓ AUTUORI Universitat Autònoma de Barcelona, Barcelona, Spain
En 2012, une équipe franco-égyptienne dirigée par Pierre Tallet a découvert un ensemble de reliefs et d’inscriptions rupestres dans le Ouadi Ameyra, situé dans une zone mal connue de l’ouest du Sinaï central. Ces gravures datent de la période Naqada III jusqu’au règne de Raneb, le deuxième roi de la IIe dynastie, et elles sont organisées en cinq panneaux, chacun d’eux constitué par plusieurs documents rassemblés et exécutés par la même main, ainsi que de quelques documents isolés. Ce qui nous intéresse ici c’est le panneau V, datant du règne de Djer, le troisième roi de la Ire dynastie. Ce panneau est délimité, à droite, par le serekh du roi massacrant un ennemi, et, à gauche, par une inscription que Tallet lit comme une proposition à prédicat nominale (« la toute première phrase transmettant un ‘énoncé fini’ à avoir été rédigée dans l’écriture hiéroglyphique »). Dans cet article, nous offrons une interprétation alternative de cette inscription et quelques conclusions historiques qui en découlent. In 2012, a French-Egyptian team led by Pierre Tallet discovered a set of early pharaonic rock reliefs and inscriptions in the Wadi Ameyra, located in a little-known area of central west Sinai. These reliefs date from Naqada III up to the reign of Raneb, the second king of the 2nd Dynasty, and they are arranged in five panels, each of them including different documents joined together and made by the same hand, as well as some separate documents. We are here concerned with panel V, which dates from the reign of Djer, the third king of the 1st Dynasty. This panel is framed by the serekh of the king smiting an enemy, to the far right, and, to the far left, by an inscription which Tallet reads as a nominal sentence (“la toute première phrase transmettant un ‘énoncé fini’ à avoir été rédigée dans l’écriture hiéroglyphique”). In this paper, an alternative interpretation of this inscription is presented and some historical conclusions are drawn from it.
As it is well known, the first four names of the king list in the temple of Sety I in Abydos are those of Menes, Teti, Iti and Ita, the first four kings of the 1st Dynasty. These are the only names in the whole list which correspond to a period when the royal titulary or protocol was limited to the Horus title and the dual title of nswt-bit did not yet exist. It appeared during the reign of Den, the fifth king of the 1st Dynasty. All the sources agree that this dynasty had eight kings, so the first four only had the Horus title and name, while the last four had also the nswtbit title and name, being the latter their birth name. Now, the names recorded in the Ramessid and Classical (Manetho, Eratosthenes) lists of pharaohs are the birth (or personal) names of the kings, associated to the nswt-bit title, and not their Horus names. While for the last four kings of the 1st Dynasty (as well as the successive kings) the correspondence between the Horus names and the birth names is well attested in the Thinite sources, being the birth names ‘marked’
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by the nswt-bit title, and the identity between these birth names and the names recorded in the Ramessid and Classical lists is also clear (with some eventual and explainable mistakes of copy or transmission), this correspondence and this identity, and even the existence of the ‘second name’ of the kings, are less evident for the first four kings of the dynasty (Cervelló Autuori 2005; Heagy 2014: 61-62). This is why, strictly speaking, a ‘problem of Menes’ does not exist, but a ‘problem of Menes-Teti-Iti-Ita’ does (Cervelló Autuori 2005: 40-41). In the last few years, however, new pieces of data have appeared which shed new light to this problem and allow us to reach already very reliable conclusions. The historicity of Menes, Teti, Iti and Ita could be considered as essentially established today. Je suis heureux d’offrir les réflexions qui suivent à mon amie et collègue Béatrix Midant-Reynes, l’une des chercheuses qui ont renouvelé les études sur la préhistoire et les origines de l’Égypte au cours des dernières décennies. Je me souviendrai toujours de la première fois que je l’ai vue : c’était dans un café près du Collège de France (place Marcelin Berthelot) et elle nous a montré, à des collègues et à moi, son livre Préhistoire de l’Égypte, qui venait d’être publié. C’était en 1992 et j’étais à Paris pour un séjour de recherche, car j’avais commencé à travailler sur ma thèse de doctorat consacrée aux origines de la civilisation égyptienne dans son contexte africain. Pendant ces années, des données très révélatrices commençaient à arriver de sites emblématiques tels que Merimdé, Hiérakonpolis ou Abydos. Mais le paradigme général des études restait celui qui avait été conçu pendant la première moitié du XXe siècle, avant la construction du deuxième barrage d’Assouan et le sauvetage des monuments de Nubie. Le livre de Béatrix a marqué le début du dépassement de cet ancien paradigme et de la construction de l’actuel. Il est arrivé « como agua de mayo » – comme on dit en espagnol – pour tous les chercheurs s’intéressant aux origines de l’Égypte. Dans les années suivantes elle n’a pas cessé de travailler dans ce sens... C’est un vrai plaisir, chère Béatrix, de t’offrir ces pages dans le cadre de ce beau et mérité volume d’hommage collectif. In 2012, a team from the Université de la Sorbonne (Paris-IV) and the Institut français d’archéologie orientale, led by Pierre Tallet and guided by local bedouins, discovered a set of early pharaonic rock reliefs and inscriptions in the Wadi Ameyra, located in a little known area of central west Sinai (Tallet & Laisney 2012; Tallet 2013b, 2014, 2015). These reliefs are engraved on a succession of floor sandstone slabs, on a surface of approximately 25 × 5 m (N-S × E-W axes), and they date from Naqada III up to the reign of Raneb, the second king of the 2nd Dynasty. According to the discoverers, an anonymous serekh of Naqada IIIA, and the serekhs of kings Iry-Hor, Ka (?), Narmer, Djer and Raneb are attested. If the readings of the names of Ka and Narmer are debatable, those of the names
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Fig. 1. Wadi Ameyra reliefs and inscriptions, panel V (Tallet 2015: 68, fig. 47).
of Iry-Hor,1 Djer and Raneb are well established. Since no traces of mining exploitation have been discovered in the surroundings, these reliefs should be rather seen as a mark to the entrance to the mining region (Tallet 2015: 2-3) They prove that the Egyptian presence in Sinai is older than previously thought and starts in conjunction with the formation of the pharaonic state, since the oldest pharaonic reliefs known in this region before the discoveries in Wadi Ameyra were those in Wadi el-Humur (reign of Den, fifth king of the 1st Dynasty, discovered in 2000; Rezk Ibrahim & Tallet 2009; Tallet 2013a: 15-21, docs. 1-3) and Wadi Maghara (inscriptions from the reign of Netjerkhet, first king of the 3rd Dynasty; Gardiner, Peet & Černý 1952-55). The engravings in Wadi Ameyra are arranged in five panels, each of them including different documents joined together and made by the same hand, as well as some separate documents. We are here concerned with panel V (Fig. 1), which dates from the reign of Djer, the third king of the 1st Dynasty (Tallet 2013b; 2015: 23-32, fig. 47, pls. 32-40). This panel is more complex than the others and writing is present in it in a more systematic way (Tallet 2015: 23). What is interesting is that the composition is framed by four sequences that clearly are, or seem to be, proper names. To the far right is the serekh of king Djer smiting an enemy, in a similar way as the serekhs or the names of kings Narmer, Aha and Djet in different well known labels or cylinders (Tallet 2015: 23-27, doc. 306, figs. 47, 51, 53-55, pls. 32-36) (Fig. 1, doc. 306): the right ‘hand’ of the falcon grasps a mace, and the left one seizes the kneeled enemy by the hair. We can state that the whole composition is presided by this motive, which occupies almost half of the entire panel (almost 1 m of 2 m in length). In the upper central part of the panel is 1 The historicity of king Iry-Hor is widely accepted today and the presence of his name in Wadi Ameyra seems to confirm it definitively (Tallet 2015: 13-14 and references). See also Tallet & Laisney 2012; Tallet 2014.
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Fig. 2. Wadi Ameyra reliefs and inscriptions, panel V, document 317: photograph (Tallet 2015: 152, pl. 40).
the name of queen Neithhotep, written with the same ‘spelling’ as in all her other documents (Kaplony 1963: I, 588-592; III, pls. 28.75, 54.201; Spencer 1980: 65, pls. 50.462, 54.462; Regulski 2010: 234, 750; Tallet 2015: 28-29, doc. 309, figs. 47, 59, pl. 37) (Fig. 1, doc. 309); she was probably the wife of Narmer, the mother of Aha and the grandmother of Djer, without doubt a powerful and influential woman in the early Thinite court. In the lower central part of the panel is what is more likely another proper name: Sopedhor or Dihor, which might have corresponded to an official or a prince (Tallet 2015: 30, doc. 312, fig. 47, pl. 38) (Fig. 1, doc. 312). But the sequence which interests us most is the one in the far left of the panel, which again has to do with proper names (Tallet 2015: 32, doc. 317, figs. 47, 62-64, pl. 40). It is formed by four hieroglyphic signs oriented right to left and arranged in two columns of two signs each (Fig. 1, doc. 317; Fig. 2). Tallet recognizes the signs of the falcon (G5), the stool (Q3, in its early square shape, with crossed lines which extend beyond the outline border of the sign and probably represent a mat covering the stool or a mat rather than a stool; Regulski 2010: 170-171), the flowering reed (M17) and the bread (X1). Given this, he reads the sequence: Ḥr p Jt, and considers it the first nominal sentence attested in the history of the Egyptian language: ‘It is Horus, It(iu)’ (in French: ‘C’est Horus, It(iou)’). According to Tallet, this “confirmerait bien que le nom de naissance de Djer était Itiou” (Tallet 2015: 32). I completely agree with this second statement, but I disagree with Tallet’s reading of the sequence. The identification of the first, the third and the fourth signs is quite clear. But I am not sure that the second sign is a stool (Q3) and I believe that this inscription
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Fig. 3. Wadi Ameyra reliefs and inscriptions, panel V, document 317: drawing according to Tallet’s interpretation of the inscription (Tallet 2015: 152, pl. 40).
allows an alternative interpretation which gives more sense and fits better in the epigraphic and linguistic context of the time. This leads me to the following considerations. a) First of all, I must say that I have not seen the original inscription and that my interpretation is based on the published photographs (Tallet 2015: 152, pl. 40) (Fig. 2). However, these photographs are of high quality and clear enough to base this alternative proposal of reading on them. b) The sign under discussion is the lower one of the first column of the text, and it is situated immediately above a section of the sandstone rock where the surface is peeling. The patina of the original surface and that of the peeled one are completely different, the former being of a dark grey colour and the latter of a light ochre colour. The surface of the section with the inscription is peeling off in some other little areas where a dark ochre patina emerges too, together with a whiter patina. The patina of the inscribed signs goes from light grey to dark ochre and white, and it is clear that the surface under the first column of the text has peeled off in relatively recent times. c) The nature of the breakage gives our sign a deceptive appearance. As said above, Tallet interprets it as a square sign, formed by cross-linked horizontal and vertical strokes which extend beyond the outline border of the square (six at least, two horizontal and four vertical), a shape which would imitate a mat. This is the earliest layout of the stool-sign Q3 and this leads him to read the sign/word as p. The precise interpretation of the sign by Tallet and his team is shown in the drawing of the inscription, where it is reconstructed in its upper-right twothirds (Tallet 2015: 68, fig. 47, 152, pl. 40) (Fig. 3). The shape of the sign here looks quite irregular, with some strokes wider than others and some squares between the strokes larger than others.
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d) Now then, the only reason that leads Tallet to interpret our sign as the Q3 sign is the presence, in its bottom-left angle, of what he sees as the last end of an alleged inferior horizontal stroke of the sign, whose central and right parts would be lost owing to the peeling. It is true that this hypothesized stroke-end has a very regular and straight shape, but it is also clear to me that this is not the end of a stroke, but the capricious form that the peeling of the surface of the rock takes in this precise point. Two kinds of peeling can be distinguished in this point: the more recent one, which runs immediately under the sign and does not affect it directly, and the older and less deep one, which can be seen ‒ as has been said ‒ in some precise points of the surface of the whole inscription and is dark ochre and white in colour. This last peeling, and its random regularity, is responsible for the illusion of an inferior horizontal stroke. In fact, if we carefully examine the space immediately to the right of the supposed stroke-end, we clearly see that it does not continue, as Tallet himself had already seen and reflected in the aforementioned drawing. e) If this is so, which is the sign under discussion and how must the inscription be interpreted? According to my view, our sign is formed by five strokes only: one horizontal stroke and four vertical strokes engraved above the first at regular intervals and leaving its ends free. The former is less deeply cut into the rock than the latter. Interpreted in that way, the sign reveals a symmetrical and regular layout in accordance with the rest of the inscription, which is already quite ‘formal’. It is then a ‘horizontal’ sign rather than a square sign. It is clear to me that we are facing the sign M37 in its earlier layout, which represents a bundle of flax stems or a primitive fence of upright reeds and has the value ḏr. Therefore, we have here the Horus name of the king responsible for the panel, Ḏr, following the falcon (G5), which is a more expected combination. According to Regulski, “most of the representations [of the sign M37 in early dynastic inscriptions] could be found in the reign of Djer. When used as his royal name, the sign displays a considerable amount of variation. An original impression (...) in Brussels illustrates that the cord to bundle the stems could be less deeply cut into the cylinder than the stems and the latter go over the former” (Regulski 2015: 142; 503 for palaeography). As we have pointed out, this is the same that can be observed in our sign. f) If this interpretation is correct, the name of Djer is written twice in the panel: inside the serekh, at the right end, and in this inscription, at the left end. Therefore, the panel ‘starts’ and ‘ends’ with the name of the king who commissioned it (the orientation from right to left is clear and occurs in all the documents of the panel). In fact, the layout of the sign in the serekh is exactly the same than that in the left inscription ‒ if we agree with the regularity in shape of the latter ‒, with the only difference that the first one seems to have three vertical strokes while the second one clearly has four. Ḥr Ḏr g) If the discussed sign is M37-ḏr, then the inscription is (Fig. 4): Ỉt(ỉ), and has to be translated: ‘Horus Djer, It(i)’. We are not facing “la toute
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première phrase transmettant un ‘énoncé fini’ à avoir été rédigée dans l’écriture hiéroglyphique” (Tallet 2015: 32, doc. 317; see also Tallet 2013b), but the complete titulary of king Djer, at a time when the royal titulary was still emerging and developing. As previously stated, this fits better in the epigraphic and linguistic (phraseological) context of that period, when writing is restricted to names and headlines and full predication is not yet recorded.2
Fig. 4. Wadi Ameyra reliefs and inscriptions, panel V, document 317: drawing according to the interpretation of the inscription given in this article (drawing by Raquel Agrás Flores, IEPOA-UAB, from a photograph courtesy of Pierre Tallet).
h) As I have written, this initial titulary consisted of the Horus title and name and a ‘second name’, which was probably the birth name of the king (Cervelló Autuori 2005: 40-46). The existence of the latter makes total sense, because it is clear that the Horus name is a ‘programmatic’ one and that also these early kings had to have a birth name... It is not till Den, the fifth king of the 1st Dynasty, that the nswt-bit title is created and this ‘second name’ is linked to it and thus clearly marked as a royal name. The difficulty for the first four kings of the dynasty is that the dual title does not yet exist, and therefore the ‘second royal name’, even if it is in use, does not yet have a mark clearly identifying it as such. On the other hand, the documents where these names could be recorded are 2 Tallet agrees with this general statement but considers his interpretation of the inscription to be a forerunner. As it is well known, the first sure examples of true sentences and full predication are not attested until the end of the 2nd Dynasty and the beginning of the 3rd (Vernus 1993: 94-97; Allen 2013: 2).
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minimal. The document in Wadi Ameyra, however, is a definitive proof of the existence of the ‘second name’ of king Djer and the fact that this name is Ỉt(ỉ).3 It can be paralleled with two other well-known documents of this king (Fig. 5): a seal impression from Abydos (Petrie 1901: 30-31, pl. XV.109; Kaplony 1963, II: 1115, III: pl. 47.175; Cervelló Autuori 2005: 42, fig. 7) and the section of the Old Kingdom royal annals devoted to him (Cairo Stone, recto, second register; Wilkinson 2000: 186-193, fig. 5). The first of these documents (Fig. 5a) has exactly the same sequence as in the Wadi Ameyra inscription, the only difference being that here the Horus name of the king is placed inside the serekh; this sequence is repeated twice in the epigraphic context, with the alternating order of the elements. These two inscriptions complement and validate each other: the same epigraphic context proofs that the sign which follows the falcon records the Horus name of the king, whether or not there is a palace façade; and the close relationship between this Horus name and the sequence Ỉt(ỉ) proves that the latter is a king’s name, and not, for example, the name of a prince, as some scholars have suggested (Kaplony 1963: I, 435-437, 533; von Beckerath 1997: 169; Heagy 2014: 77-78). All these scholars agree that this sequence is a proper name: the only reason why they did not attribute this name to the king is because of the mentioned lack of a tangible proof (a royal title) in the epigraphic context, due to the fact – as we have seen – that the royal titulary was in the process of being formed at that time. As for the royal annals, in the second register of the recto of the Cairo Stone king Djer is mentioned as ‘Horus Djer, King of Upper and Lower Egypt of Gold Ỉt(ỉ)/Ỉt(t)’, being this last name written with the flowering reed-sign (M17), the bread-sign (X1) and the pestle-sign U33 (Wilkinson 2000: 186-187, fig. 5; Cervelló Autuori, 2005: 41-42) (Fig. 5b). As I have written, the name Ỉt(ỉ)/Ỉt(t) “appears enclosed within a cartouche, an anachronistic solution for the 1st Dynasty, but normal for the writer and ‘adapter’ of the late Old Kingdom. [This means that] the annalist of the late Old Kingdom (...) attributed a second name to king Horus-Djer and considered it his nswt-bit [or birth] name” (Cervelló Autuori 2005: 41). It is worth noting that this name is exactly the same than the one given to the third king of the 1st Dynasty on the Ramessid Abydos king list, where it also has the same spelling: it is clear that the same name has been correctly transmitted from the early 1st Dynasty to the late Old Kingdom to the Ramessid Age (and probably to Eratosthenes as well, if the name of the second Athothis, the third king of the 1st Dynasty according to him, derives from Ỉt(t); Waddell 1980: 214-215). I will expand on this a little later. A fourth piece of data could be added to those described up until now. In fact, a re-examination of the Gebel Sheikh Suleimam relief, now in the Khartoum Museum, carried out by Claire Somaglino and Pierre Tallet himself (Somaglino & Tallet 2015) (Fig. 5c), 3
seen.
Tallet’s interpretation of the inscription leads him to the same conclusion, as we have
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Fig. 5a. Seal impression of Djer from Abydos (Petrie 1901: pl. XV.109).
Fig. 5b. Cairo Stone annals, recto, second register (Wilkinson 2000: fig. 5).
Fig. 5c. The Gebel Sheikh Suleiman original relief according to Somaglino and Tallet (Somaglino & Tallet 2015: 125).
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has confirmed that the main scene could be dated to the reign of Djer and has suggested that the ‘plain dotted serekh’ smiting a prisoner (the same scene as in Wadi Ameyra) and a flowering reed-sign (M17) deeply incised immediately on the right of the head of the falcon on the top of the serekh could be contemporary (so far, it has been considered as part of the later epigraphy of the panel): “this may be the first sign of king Djer’s birth name, jt, (...) the sign t being perhaps erased just below” (Somaglino & Tallet 2015: 130).4 If this is so, this would be the fourth document joining together the Horus name and the birth name of king Djer-Iti. i) Turning to Wadi Ameyra’s left inscription, probably the reason why Tallet has not considered the possibility that the sign following the falcon is a Horus name is the lack of the palace façade. But we have to bear in mind, as has been said, that the royal titulary is still in formation at this moment and that the layout of the Horus title and name is not yet the canonical one. Different combinations are possible (up to the reign of Djet): the complete serekh (the most common); the palace façade with the Horus name inside but without the falcon (as in the Narmer palette); the Horus name alone (as in the Narmer palette again); the Horus name ‒ alone or inside the palace façade topped by the falcon ‒ smiting enemies (as in Djer’s reliefs in Wadi Ameyra and Gebel Sheikh Suleiman or other documents: Tallet 2015: 69-71; figs. 50-51, 53-55); and the falcon followed by the Horus name but without the palace façade. This last combination is the only one for king Iry-Hor (Kaplony 1963; III, pl. 7.13; Spencer 1980: 53, pl. 26.358; Kaiser & Dreyer 1982: 232-235, fig. 10; Regulski 2010: 228, 744; Tallet 2015: 13-15, doc. 285, fig. 40, pls. 13-15) and it is the pattern for the Horus names of all the kings of the 1st Dynasty in the two Abydos ‘list’ seal impressions (Dreyer 1986; Dreyer et al. 1996: 72-73, fig. 26, pl. 14.b-c; Cervelló Autuori 2005: 31-33; 2008: 887-888); since this pattern is not recorded after the reign of Djer outside these seal impressions, its retention on them until the end of the 1st Dynasty answers, undoubtedly, to a matter of tradition and continuity in a precise epigraphic context. Be that as it may, the pattern ‘falconsign + Horus name of the king’, without the palace façade, is well attested as a writing of the Horus title and name of the kings in the inscriptions of the 1st Dynasty. And this is what we have in Wadi Ameyra. 4 It must be said, nevertheless, that this interpretation presents a difficulty: the paleography of the flowering reed-sign. In fact, its layout, as a contour without the internal strias, has no parallel in the paleography of the 1st Dynasty, when these strias are always indicated, usually without the definition of the contour of the sign, as in the inscription from Wadi Ameyra or the discussed seal impression from Abydos. We have to wait until the reigns of Khasekhemuy and Netjerikhet to find the first examples of the sign reduced to a contour (Regulski 2010: 490-493). Somaglino and Tallet state that “the general form of the sign could find some parallels in the corpus of the private stele from Abydos”, but the examples they give (Martin 2011: 93, # 114, 115) also have the strias and they do not seem to corroborate the assertion. Thus, the possibility of a later (even perhaps Middle Kingdom) addition cannot be excluded.
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j) All the documents discussed in section h) show a pattern ‘Horus name + second proper name’. In the case of Djer’s seal impression from Abydos, this pattern is accompanied by other elements which define the epigraphic context: the fetish imy-wt and the Wepwawet standard. Now, some seal impressions of king Den, coming from Abydos, Saqqara and Abu Rawash, show exactly this same epigraphic program, again with the two names repeated in alternating order (Petrie 1901; Montet 1946: 205-213; pl. XIX.151; Emery 1958: 68-69, pl. 79.18; Kaplony 1963: II, 1117-1118; III, pl. 52.195, 53.196; Cervelló Autuori 2005: 42-44, figs. 8, 11); however, in this case, the ‘second proper name’ is clearly that of king Den itself: Khasty or Semty (written with two sandy hill-signs N25 followed or not by the bread-sign X1), as we know it by his inscriptions and it was transmitted to the Ramessid lists (with some explainable mistakes of reading; Cervelló Autuori 2005: 39 & references). In these seals, this name can or cannot be preceded by the nswt-bit title, which, as we have seen, was created at precisely this time. Since it is clear that this is the second/birth name of king Den, and since the epigraphic context is exactly the same as in Djer’s seal impression (especially when the nswt-bit title is not present), then we can conclude that the ‘second proper name’ in the latter is the second/birth name of king Djer. If we now take into account that two seal impressions of Djet, Djer’s successor, and one well known and largely discussed seal impression of Narmer, all of them coming from Abydos (Petrie 1900: pl. XVIII.2-3; 1901: 51-52, pl. XIII.93; Kaplony 1963: III, pl. 29.81; Cervelló Autuori 2005: 43, figs. 9-10; Heagy 2014: 77-78, fig. 16), present the same alternating pattern ‘serekh with the Horus name + second proper name’, and that these ‘second proper names’ are Ỉt(ỉ) (again) and Mn, and therefore they coincide well with the ỈtꜢ and Mnỉ of the Ramessid lists, we can establish the correspondences ‘Horus names + second/birth names’: Narmer-Menes, Djer-Iti and Djet-Ita for three of the first four kings of the 1st Dynasty.5 Until now, we don’t have similar conclusive documentation for king Aha, the Teti of the Ramessid lists. All this means that the names of the first four kings of the 1st Dynasty recorded in the Ramessid and Classical royal lists (or, at least, of three of them) are the true ‘second/birth names’ of these kings, and not names of princes or inventions of the annalistic tradition (see, for the former idea, Helck 1953; Kaplony 1963: I, 435-437, 486; Beckerath 1997: 168-169; Heagy 2014: 77-78; and for the latter, Derchain 1966; Vercoutter 5
Heagy (2014: 77-78) disagrees with my interpretation of the proper names in these seals as the second names of the kings. “The Djer and Djet seals – he writes – may show the personal names of those kings, but given the similarity in names we cannot rule out the possibility that one or both actually show the name(s) of a prince”. However, the ‘similarity in names’ cannot be an argument, since the names corresponding to these kings in the Ramessid lists are similar too: Iti and Ita. On the other hand, the spelling of the names in the seals is similar, but not identical. The Wadi Ameyra inscription confirms that Ỉt(ỉ) was the actual ‘personal name’ of king Djer. Nothing prevents the other seals from recording royal ‘second names’ as well, and the almost identicality between them and those recorded in the Ramessid lists cannot be underestimated.
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1990; Kuhn 2010; Heagy 2014: 60-61); and, ultimately, this means that the Menes in the lists must be identified with Narmer-Men.6 In conclusion, the discussed inscription from Wadi Ameyra, and perhaps also that from Gebel Sheikh Suleiman, provide a new and final proof of the existence of a ‘second/birth name’ for king Djer and, by extension, for the first four kings of the 1st Dynasty; and they also provide a proof of the historicity of the names of these kings in the Ramessid and Classical king lists: Meni, Teti, Iti and Ita, according to the Abydos king list. Bibliography ALLEN, J.P., 2013. The Ancient Egyptian Language. An Historical Study. Cambridge. BECKERATH, J. VON, 1997. Chronologie des pharaonischen Ägypten. Münchner Ägyptologische Studien 46. Mainz. BECKERATH, J. VON, 1999. Handbuch der ägyptischen Königsnamen. Münchner Ägyptologische Studien 49. Mainz. CERVELLÓ AUTUORI, J., 2005. Was king Narmer Menes? Archéo-Nil, 15: 31-46. CERVELLÓ AUTUORI, J., 2008. The Thinite “Royal Lists”: Typology and Meaning [in:] MIDANT-REYNES, B. & TRISTANT, Y. (eds.); ROWLAND, J. & HENDRICKX, S. (coll.), Egypt at its Origins 2. Proceedings of the International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, Toulouse (France), 5th-8th September 2005. Orientalia Lovaniensia Analecta 172. Leuven - Paris - Dudley, MA: 887-899. DERCHAIN, P., 1966. Menès, le Roi « Quelqu’un ». Revue d’Égyptologie, 18: 31-36. DREYER, G., 1986. Ein Siegel der frühzeitlichen Königsnekropole von Abydos. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 43: 33-43. DREYER, G.; ENGEL, E.-M.; HARTUNG, U.; HIKADE, T.; KÖHLER, E.C. & PUMPENMEIER, F., 1996. Umm el-Qaab: Nachuntersuchungen im frühzeitlichen Königsfriedhof. 7./8. Vorbericht. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 52: 11-81. EMERY, W.B., 1958. Great tombs of the First Dynasty III. Egypt Exploration Society Excavation Memoir 47 - Excavations at Sakkara. London. GARDINER, A.H.; PEET, T.E. & ČERNÝ, J., 1952-1955. The Inscriptions of Sinai. 2 vols. Egypt Exploration Society Excavation Memoir 36/45. London. HEAGY, T.C., 2014. Who was Menes? Archéo-Nil, 24: 59-92. HELCK, W., 1953. Gab es einen König “Menes”? Zeitschrift der Deutschen Morgenländischen Gesellschaft, 103: 354-359. HENDRICKX, S., 2014. The emergence of the Egyptian state [in:] RENFREW, C. & BAHN, P. (eds.), The Cambridge World Prehistory. Cambridge: 259-278. 6 In the past few years, more and more scholars have agreed with this identification: Kahl 2006: 94; Quirke 2010: 65; Tallet 2013b: 122; 2015: 22, n. 70; Hendrickx 2014: 271; Heagy 2014. However, some scholars disagree and continue to identify Menes with Aha. For an update regarding this issue and a list of supporters and opponents of the identification Menes-Narmer in the last years, see Heagy 2014: especially 83-84 (“It is quite striking that most German language authors advocate Aha, and most English language authors conclude for Narmer”). In the list of those who advocate Aha, the authors of the last two handbooks of the Egyptian royal titles and names must be added: von Beckerath (1999: 36-39) and Leprohon (2013: 22-25), who clearly force the sources.
MENES, TETI, ITI, ITA. AN UPDATE
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TELL EL-FARKHA AS A TRADE CENTRE IN THE PERIOD OF NAQADA IID2-NAQADA IIIB MAREK CHŁODNICKI Archaeological Museum, Poznań, Poland KRZYSZTOF M. CIAŁOWICZ Institute of Archaeology, Jagiellonian University, Kraków, Poland
Tell el-Farkha, situé sur la route reliant le Levant à la Haute Égypte, a joué un rôle important en tant que centre de commerce à longue distance, du moins à l’époque Naqada IIB. Les objets importés du Levant Sud et de Haute Égypte témoignent de l’existence de contacts commerciaux. La présence d’une « résidence », découverte dans la couche 1 du Kôm Central, pourrait avoir joué un rôle clé dans la gestion des activités commerciales à Tell el-Farkha. Datée de la même époque, une brasserie était installée sur le Kôm Occidental. Les premiers colons venus du Sud apparaissent dans la phase 2 de l’habitat (Naqada IID1). L’intensification des contacts entre le Delta et la Haute Égypte a nécessité la présence permanente d’un représentant de la culture de Naqada à Tell el-Farkha. Le bâtiment naqadien a été construit sur le Kôm Occidental. Il s’agit d’un vaste ensemble de pièces entourées d’un mur épais. Cet édifice a été reconstruit à plusieurs reprises jusqu’au début de Naqada IIIA1 (phase 3). Dans le même temps, une installation de stockage centralisé, utilisée pour le commerce à longue distance, a été construite sur le Kôm Central. Au cours de la première moitié de la phase Naqada IIIA1, la totalité de l’habitat a été incendié. Il semble que l’incendie aurait pu être le résultat d’une action intentionnelle. C’est au deuxième groupe de colons venus du Sud qu’est attribuée la phase la plus ancienne du centre administratif et cultuel établi sur le Kom Occidental (phase 4). Au milieu de la période Naqada IIIB, l’occupation du site est marquée par des changements majeurs – ce qui signifie probablement l’apparition de nouveaux colons venus d’une autre partie de l’Égypte (peut-être liés à Abydos?). Les relations commerciales étaient encore actives, mais aucune poterie importée n’a été découverte au cours de la phase 5, ni aucun grand bâtiment de stockage. À cette époque, le centre administratif et religieux de Tell el-Farkha était l’un des bâtiments les plus importants de l’est du Delta. Sa présence a probablement influencé la manière dont les échanges commerciaux étaient organisés. Tell el-Farkha, placed on the route between the Levant and Upper Egypt, played an important role as a centre of long-distance trade, at least from the Naqada IIB times. Imported objects from the Southern Levant and Upper Egypt reflect the existence of trading contacts for this society. The presence of the so-called “residence”, discovered within the Phase 1 layer on the Central Kom, may have played a key role in facilitating trading activities at Tell el-Farkha. Contemporary with the Lower Egyptian residence, the brewery complex was also established on the Western Kom. In Phase 2 of Tell el-Farkha (Naqada IID1), the first settlers from the South appeared on the settlement. Increased contacts between the Delta and Upper Egypt
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required a permanent presence of a representative of the Naqada culture in Tell elFarkha. On the Western Kom was erected the Naqada edifice – a huge complex of rooms surrounded by a thick wall. This edifice has been rebuilt several times until the beginning of Naqada IIIA1 (Phase 3). In the same time a central storage facility, used for long distance trade, was erected on the Central Kom. During the first half of the Naqada IIIA1 phase, the entire settlement was burnt and it is argued that the fire could have been the result of an intentional action. The second group of Southerners built the oldest stage of the administrative-cultic centre at the Western Kom (Phase 4). In the middle of Naqada IIIB, subsequent changes in occupation are evident – probably signifying the appearance of new settlers from another part of Egypt (linked with Abydos?). The trade relations were still vivid, but no imported pottery was discovered in Phase 5 nor any big storage buildings. At that time, the administrative-cultic centre at Tell el-Farkha was one of the most important buildings in the eastern Delta and its presence probably influenced how trade exchange was organised in a different way.
The site of Tell el-Farkha was identified by the Italian Archaeological Mission (Centro Studi e Ricerche Ligabue, Venice) in 1987. The expedition, headed by R. Fattovich and S. Salvatori, conducted trial excavations at the site between 1988-1990 (cf. Chłodnicki et al. 1991, 1992). After these seasons, the Italian Mission researches were stopped. Since 1998 Tell el-Farkha has been investigated, with the kind permission of Italian colleagues, by the Polish Expedition to the Eastern Nile Delta organised by the Institute of Archaeology of the Jagiellonian University and the Poznań Archaeological Museum, with the cooperation of the Polish Centre of Mediterranean Archaeology of the University of Warsaw (cf. Chłodnicki et al. 2012). The enormous quantity of artefacts, extensive evidence of settlement structures and a stratigraphic complex of layers reaching 5-6 m below the present ground surface provided sufficient evidence to distinguish five main chronological phases of occupation of the Western Kom and seven on the Central and Eastern Koms (Ciałowicz et al. 2018: 7). The earliest settlement on the site is linked with the Lower Egyptian culture, and its final stages date to the beginnings of the Old Kingdom. The site was occupied from approximately 3700 to 2600 BCE. Already in Naqada IIB-C, Tell el-Farkha was quite a developed and wealthy settlement. It is indicated by its organised structure with separate dwelling areas, the so called “Lower Egyptian residence” as an administrative centre, and a special economic space with a complex of breweries. The inhabitants needed many imported raw materials and products. Between them were also luxury objects made of copper, gold and semiprecious stones. Tell el-Farkha, placed in a quite dense network of Predynastic sites in the Eastern Nile Delta and on the route between the Levant and Upper Egypt, played an important role at least from the end of Naqada IIB times, when it was not only a local market, but also a centre of long distance trade. Imported objects
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from the Southern Levant and Upper Egypt reflect the existence of trading contacts for this society. A key role in the redistribution of goods at that time is given to the so-called “residence” located on the western side of the Central Kom. This edifice, placed on the edge of the Nile canal and separated from the rest of the village by wooden fences, later replaced by thick mud-brick walls, occupies an area of more than 500 m2. It was 25 m wide from the front, while its length remains unknown. Inside the complex we found the remains of wooden constructions, mud-brick buildings and a group of storage pits. The time, when the first residence was raised, may oscillate between the end of Naqada IIB and the beginning of Naqada IIC phases. The second brick phase of the residence is better dated. Mud-brick walls were built during the Naqada IIC period and ceased to function at the beginning of Naqada IID1. In its place, a large storage facility was erected during the late Naqada IID2/early Naqada IIIA1 (Chłodnicki & Geming 2012; Chłodnicki 2016; 2017: 50-53; 2021). The special significance of the Lower Egyptian residence as a trade centre is reflected not only in its unique architecture, but also the finds discovered inside. Although the area excavated within this edifice is smaller than the area outside, 70% of all pottery fragments imported from the Levant and Upper Egypt come from it (Fig. 1; Czarnowicz 2012a: fig. 15). Moreover, we discovered luxury items in there that are absent within the rest of the settlement. It is then necessary to mention a group of beads made of semiprecious stones and gold (Fig. 2; Chłodnicki & Geming 2012: 97-98, figs 14-16; Chłodnicki 2021). Another discovery, an imported stone vessel with a flat base and conical sides of type known from Maadi (Seeher 1990: 141) is extremely unique as well (Pryc 2012: 299, figs 1.7, 14). The oldest fragment of a copper knife found on the site (Czarnowicz 2012b: 351, fig. 1.2) as well as fragments of an imported ripple flake flint knife come from the residence (Chłodnicki & Geming 2012: 97-98). Further, the important role of this place is witnessed by stone and bone mace-heads found inside and in front of the building, similarly as a large complete jar standing in front of the residence. This marl-clay, red slipped jar (type P84b; Petrie 1921: pl. XIV) undoubtedly is a southern Egyptian import (Chłodnicki & Ciałowicz 2018: 135). Contemporary with the Lower Egyptian residence the brewery centre was established on the Western Kom (cf. Ciałowicz 2012a). The beer production was under the control of local elites, who probably sent at least part of it to external locations. What were the other products exchanged by inhabitants of Tell elFarkha for goods from external locations? The analysis of animal bones allows us to suppose that quite large amounts of meat, especially fish and pork, were also exported (Abłamowicz 2012: 413 ff.). Domestic donkey bones found at the Western Kom are another proof of trade activity of the local community. The relatively high number of donkey bones and the lack of break marks on them, as well as the age of the animals (mostly adult) indicate that donkeys were primarily
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Fig. 1. Central Kom. Imported Naqadian (1-6) and Levantinian (7-11) pottery found in the Lower Egyptian residence. Photo by Robert Słaboński.
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Fig. 2. Central Kom. Golden and stone beads found inside Lower Egyptian residence. Photo by Robert Słaboński.
used as pack animals (Abłamowicz 2012: 420). All these data strongly suggest that trade with the Levant and Upper Egypt was the most important branch of the economy of Lower Egyptian inhabitants of Tell el-Farkha. This is also evidenced by the first tokens (Kołodziejczyk 2012: 276) which appeared in this area during Tell el-Farkha Phase 1 (Naqada IIB-C). It is then important to stress that Lower Egyptian settlers from Tell el-Farkha established very intensive and highly developed trade relations with the Near East from one side and Upper Egypt from another. In Phase 2 of Tell el-Farkha (Naqada IID1), the first settlers from the South appeared at the settlement. They were connected with the Naqada culture, which developed in Upper Egypt from the beginning of 4th millennium BCE. The Naqada expansion to the Delta started in the IID1 period (Kaiser 1990: 288), exactly at the time when the Lower Egyptian settlement at Tell el-Farkha was at least partially destroyed by the Nile flood. It is quite possible that the same catastrophe affected other sites in the Eastern Delta. Based on this evidence, the crucial question then arises, were the Southerners such powerful tribes, that they took over a part of the village at Tell el-Farkha (and possibly other settlements in the region); or, is this conveying the strong commercial relations between Lower and Upper Egypt at the time, which achieved the next step of development. It seems very likely that the increased contacts between the Delta and Upper Egypt required the permanent presence of a representative of the Naqada culture in Tell el-Farkha. Nevertheless, together with the first Naqada edifice and abundance of characteristic artefacts in it, we have to deal with the first group of Southerners who
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Fig. 3. Western Kom. The oldest stage of the Naqada edifice. Photo by Robert Słaboński.
permanently settled down at Tell el-Farkha. Of course, the relations were built earlier, but one can imagine that at the beginnings of trade contacts it was not necessary for the Southerners to stay in the Delta for a long period. In Naqada IID1 the situation changed, maybe because Upper Egyptian nobles or chiefs demanded much more imported products and in turn amount of goods exchanged increased. The Naqada edifice from the Western Kom was rebuilt several times (cf. Ciałowicz 2012b: 163-171). The oldest building (Fig. 3) was erected on the mentioned thick layer of Nile flood mud on the top of the Kom and had a simple layout. The huge complex was built, surrounded with thick mud-brick walls (1.40-1.60 m) probably from all sides, however, only the eastern one (almost 24 m long) was unearthed in full. Inside the building, the remains of poorly preserved small rooms were recognised. They were rectangular and square, probably circled around an inner, open courtyard. The walls of the rooms were only 3040 cm wide. It is then possible that the main function of the thick outside walls was separated from the rest of the settlement or perhaps they should be even treated as defensive walls. It could mean that relations between autochthonous and Naqadians were marked by some mistrust. Storage jars and a large concentration of potsherds were discovered within some of the internal rooms, and characteristic wavy handles, made of non-Egyptian clay, were found among
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Fig. 4. Western Kom. Storage vessels at the western part of the Kom. Photo by Robert Słaboński.
them. Undoubtedly, the handles come from jars imported from the Southern Levant (Czarnowicz 2012a: 245). It seems probable then, that the mentioned rooms were magazines. Very soon after its construction, the edifice was rebuilt (Ciałowicz 2012b: fig. 4). An internal courtyard was enclosed by several rooms. The dimensions of the structure are particularly significant, as it covered the area of over 500 m2. Huge mud-brick walls (1-2.5 m wide) enclosed most of the compartments. The size of the last stage of the edifice, dated at the very beginning of Naqada IIIA1, may be described as monumental (Ciałowicz 2012b: fig. 5). The regular arrangements of mud bricks marked a clearly visible outline of rooms forming the building. The internal layout and the dimensions of the whole structure are visible in the strata containing the remains of the complex relating to the times of its maximum extent and splendour. The concentration of storage vessels (Fig. 4) at the western, eastern and southern ends of the Kom suggests, that also during this stage the main rooms of the Naqada building were surrounded by magazines. The storage jars were discovered standing in their original position, and they could indicate a possible proof for the sudden abandonment of the site. Apart from storage vessels, in this building were also represented plain seals and those with cylinder impressions, as well as tokens in the form of balls and circles. Here, but also in other places of the settlement, fragments
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Fig. 5. Central Kom. Walls of the Naqadian storage building. Photo by Robert Słaboński.
of pottery of a Southern Levantine origin were discovered. It is worth stressing that they included potsherds typical for Early Bronze IB Erani C Horizon (Czarnowicz 2012a: 247), attested at Tell el-Farkha from the beginning of Phase 3 (Naqada IID2-beginning IIIA1) until the middle of Phase 4 (end of Naqada IIIA). When the settlers connected with the Naqada culture appeared at Tell el-Farkha and built the described edifice on the Western Kom, the Lower Egyptian residence at the Central Kom ceased to function. On the still visible remains of the structure and on the open space in front of it, a big building with massive walls interpreted as a central storage facility or granary was erected (Fig. 5; Chłodnicki 2017; Mączyńska 2018). Located in the vicinity of the Naqadian residence, it was functionally connected with it. The building (unfortunately destroyed from its western side) was at least 26 m long and 18 m wide. Its external walls were 1.8 thick at the base and 1.6 m in the upper parts, while the internal walls were thinner but still their thickness of 1.2 m is twice as wide as walls of dwellings in the settlement. Along with the external walls, elongated rooms, 8.5 m long and 2.7 m wide, entered by narrow, 60 cm wide, entrances were located. Not all of them were well preserved. In the best preserved north-eastern room (CW.57), we can observe the stratigraphy of this building. The lowest floor covered by mats is located directly above the remains of the Lower Egyptian residence. The first utility level is marked by white remains of the mats covering the floor. The second utility level (about 30 cm higher) is marked by a threshing floor covered with potsherds, ashes and fragments of mats. It is noteworthy to mention a fireplace located in the south-eastern corner of the room – in front of the door. Close to it we found more than 80 unfired clay balls, mostly 3-4 cm in diameter which could be prepared
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Fig. 6. Central Kom. Imported Levantinian pottery found in the Naqadian storage building (1: one of the twelve fragments from the same vessel). Photo by Robert Słaboński.
as tokens (Chłodnicki & Mączyńska 2018: 82). Probably as the rest of the settlement still during the Naqada IIIA1 times the store building was partially destroyed and burned (Ciałowicz 2018: 13). Inside the edifice, we found many ashes and soil is filled by fragments of broken pots. All fragments come from storage jars, mostly local but also imported, what may confirm the hypothesis that the building served as a store (Fig. 6; Chłodnicki & Mączyńska 2018: 87; Mączyńska 2018). The presence of the described above compartments with storage vessels around the main room of the monumental Naqada edifice prompts a question, are they magazines? This question ignites a possible theory which should also be considered: the monumental edifice from the Central Kom was the central magazine used for collecting the goods, exported or imported from outside – Upper Egypt and the Southern Levant as well. The contents of storage vessels around the Naqada building were used by its inhabitants, and the abundance of tokens and seals certified that at least part of the goods was imported. It is also a confirmation that during Tell el-Farkha Phase 3 local elites moved from the Central to Western Kom. During the first half of Naqada IIIA1, the entire settlement at Tell el-Farkha was burnt. The extent of the conflagration suggests that the fire was not started
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accidentally, but it could be the result of an intentional action. Probably, the first Naqada settlers at Tell el-Farkha originated from a different centre than their successors (Ciałowicz 2016), the second group of Southerners, who maintained and improved trade with the Levant. Southern Levantine pottery sherds are still present at Tell el-Farkha, but fragments from Northern Canaan also appear (Czarnowicz 2012a: 247-251). They testify that the contacts reached far beyond the area of Southern Canaan, where the major Naqada trade centres were located during Early Bronze IB. Copper items, or at least copper as a raw material, should be regarded as imports from Sinai and probably also Feinan (Rehren & Pernicka 2014: 250). Moreover, finished products like beads and stone vessels, or at least the raw materials used for them, were also imported. The monumental magazine from the Central Kom was restored but not in the same dimensions and shape. Probably only two rooms, north-eastern (CW.57) and eastern (CW.94), were still in use. On the courtyard, now bigger because not all rooms were rebuilt, a rounded silo, 2 m in diameter, was erected (Chłodnicki & Mączyńska 2018: fig. 2). This rounded construction is probably the oldest known from Tell el-Farkha (Chłodnicki 2017: 53). On the contrary to the contents of the occupation layers of the older phase, we found there only a few fragments of potsherds inside the rooms as well as on the courtyard. Only white traces of mats found inside room CW.57 suggests levels of the occupations. It suggests that the store was cleaned and emptied before leaving. The interior of the rooms as well as the courtyard were filled only with crushed mud-bricks coming from the upper layers of the structure. After this destruction in the first half of Naqada IIIB, ordinary houses of the settlement covered this area. This space lost its privileged place in the settlement’s organizational system since the time of the Lower Egyptian culture. To the same period, as the younger phase of the store, is dated as such due to the cylindrical seal found in the Central Kom. On this seal are incised marks representing a royal titulary – serekh and nebti. It is the oldest object of that type with hieroglyphs known in the Delta (Fig. 7; Chłodnicki & Ciałowicz 2007: 149; Ciałowicz 2011: 22). Although it was found outside the storage facility, but not far from it – in the neighbouring house, it seems with the high probability that this seal could be connected with the central Naqadian store. It stresses also some relations of Tell el-Farkha with one of the political centres in Upper Egypt. The second group of Southerners should also be regarded as the builders of the oldest stage of the administrative-cultic centre at the Western Kom (Fig. 8; Ciałowicz 2012b: 171-180). Many small compartments around bigger rooms and central courtyard with storage vessels inside were discovered. The interpretation of relation between magazines from the Central Kom and administrativecultic centre from the Western one is similar like those expressed above: monumental magazines were used for long distance trade, for local elite compartments with storage vessels were build in the residential edifice.
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Fig. 7. Central Kom. Cylindrical seal, Naqada IIIA2-IIIB. Photo by Robert Słaboński.
Fig. 8. Western Kom. The oldest stage of the administrative-cultic centre. Photo by Robert Słaboński.
In the middle of Naqada III B subsequent changes in occupation at Tell elFarkha are evident (cf. Ciałowicz 2016). Probably, new settlers from another part of Egypt appeared. We would have then the third group of Southerners, very likely linked with Abydos and its ruler Iry-Hor. However, this time their arrival was not connected with the destruction of Tell el-Farkha, since the inhabitants probably escaped and new settlers took over the town without destroying it. It can also mean that their predecessors, namely the second group of Naqadians, were their enemies: an independent group or under the control of another protokingdom e.g. Hierakonpolis. No cultural difference between the second and
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third group of Southerners is visible. The third group could even be regarded as continuators of the second one. Mastaba-graves were still used and the pottery and other artefacts did not change. The newcomers rebuilt and still used the administrative-cultic centre from the Western Kom. Certainly, the last stage of that complex, and probably the middle one as well, were constructed by the third group of inhabitants. The votive deposits discovered in two chapels of administrative-cultic centre demonstrate strong stylistic and ideological connections with deposits known from Upper Egypt (Ciałowicz 2012c: 206-231). Trade relations were still vivid, as it is proved by numerous tokens, impressions of cylinder-seals and plain seals dated to this period. What is somewhat surprising is that virtually no imported pottery was discovered from our Phase 5 – the middle of Naqada IIIB to Naqada IIIC1. Only imitations of Southern Levantine vessels are present. Probably the Egyptians used in those times their own, better made, vessels for transporting goods from the Southern Levant (Czarnowicz 2012a: 257 ff.). It will also be necessary to stress that from these periods, which was the peak of Tell el-Farkha’s development, any traces of big storage building were until now discovered. As mentioned above, such edifices are known from Tell el-Farkha Phases 3-4, as well as from Phases 6-7: Naqada IIIC2-3rd Dynasty (Chłodnicki & Mączyńska 2018). Because only this part of the site was excavated until now, the magazines from Phase 5, could not yet have been unearthed, but the other possibility should be also taken in consideration. Tell el-Farkha changed its role during Phase 5, in the period contemporary with the reign of Dynasty 0 – the second part of Naqada IIIB – and very beginning of the 1st Dynasty – until the reign of Djer; Naqada IIIC1 (Hendrickx 2006: tabl.II.1.7). At that time, the administrative-cultic centre at Tell el-Farkha was one of the most important at least in the eastern Delta. It is then possible, that trade exchange was organised and managed by smaller settlements subordinated to the centre at Tell el-Farkha. During Phase 6 of Tell el-Farkha, probably in the middle of the 1st Dynasty, again, a big construction which could be used as a store is raised. It was quite different than the previous storage buildings. This rounded structure was about 11 m in diameter. The 7 m in diameter interior was surrounded by almost 2 m thick double wall. We did not find any imported pottery inside the building and around it. It seems that this building did not play any role on a trade route but was rather used for storage purposes as a part of provincial administration, which belonged to the royal domain (Chłodnicki 2017: 55-58; Chłodnicki & Mączyńska 2018: 87-90). Bibliography ABŁAMOWICZ, R., 2012. Animal remains [in:] CHŁODNICKI, M.; CIAŁOWICZ, K.M. & MĄCZYŃSKA, A. (eds.), Tell el-Farkha I. Excavations 1998-2011. Poznań - Kraków: 409-424.
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THE LOST TELL OF ELKAB WOUTER CLAES Royal Museums of Art and History, Brussels, Belgium STAN HENDRICKX Hasselt University – PXL-MAD Faculty, Hasselt, Belgium
It is with great pleasure that we dedicate this modest contribution to Béatrix Midant-Reynes as a token of respect and admiration for her contributions to our knowledge of the archaeology of early Egypt.
Depuis 2009, la Mission archéologique belge à Elkab des Musées royaux d’art et d’histoire fouille les vestiges d’une large zone d’habitat qui puise ses origines dans l’époque badarienne. Cet habitat est situé à l’intérieur de l’enceinte de la Basse Époque, à l’ouest des temples, dans une zone bordée au nord par le double mur de la fin de l’Ancien Empire. Les descriptions et les dessins des premiers voyageurs indiquent qu’un grand tell existait jadis dans cette région. Comme sur de nombreux autres sites égyptiens, l’exploitation intensive du sebakh a presque complètement détruit ce tell au cours du XIXe siècle. En conséquence, les archéologues travaillant à Elkab ont toujours supposé qu’il ne restait pratiquement plus rien de la zone domestique la plus ancienne du site. Toutefois, il est possible de reconstituer l’emplacement et l’ampleur du tell en analysant ces documents du XIXe siècle. Dans cet article, nous présentons un aperçu des sources disponibles concernant l’emplacement du « tell perdu » d’Elkab, qui se sont révélées d’une grande utilité pour notre travail actuel sur l’habitat d’Elkab. Since 2009, the Belgian Archaeological Mission to Elkab of the Royal Museums of Art and History is excavating the remains of a large settlement that has its origin in the Badarian period. This settlement is located within the Late Period Great Walls, immediately west of the temples, in an area which is bordered to the north by the late Old Kingdom Double Walls. Descriptions and drawings by early travellers indicate that a large tell once existed in this area. Like at many other sites in Egypt, intensive sebakh digging almost completely destroyed this tell in the course of the 19th century. As a consequence, archaeologists working at Elkab have always supposed that virtually nothing was left of the original habitation of the site. However, the location and extent of this tell can be reconstructed by analysing these primarily 19th century documents. In this contribution, we present an overview of the available sources with regard to the location of the “lost tell” of Elkab that proved to be of great importance for our current work in the Elkab settlement.
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Introduction At the onset of the 19th century, the entire Egyptian population amounted to approximately 4 million inhabitants. This is considerably less than during Roman times but even towards the end of the 19th century, southern Upper Egypt still remained rather sparsely populated (McCarthy 1976). Population pressure on the then existing landscape was low, resulting in favourable conditions for the preservation of archaeological sites, but the dramatic population increase instigated by the agricultural reforms that were stimulated by Muhammed Ali during the first half of the 19th century posed a serious threat to archaeological sites. In particular, settlement sites became the victim of the digging for agricultural fertilizer or sebakh and its devastating effects have resulted in the destruction or even the complete loss of many sites throughout the entire Egyptian Nile Valley (Bailey 1999; Moeller 2016: 53-54). For instance, this was the case at the Upper Egyptian site of Elkab. Already in 1893 when Somers Clarke (1921: 56-60) first visited the site, he noticed that, as a consequence of sebakh digging, huge quantities of potsherds from various periods and other town debris covered the surface of the large open area immediately west of the temple zone and south of the late Old Kingdom Double Walls. He believed this area was the location of the (early) pharaonic town of Elkab. Based on oral accounts from the local population, Clarke adds that at the beginning of the 19th century this area was still occupied by the ruins of houses, forming a mound as high as and even covering part of the Late Period enclosure wall (or so-called Great Walls), which was preserved to a height of about 11 m, but that by the mid-19th century, the sebakhin had already dug away large parts of this mound. From Clarke’s description, it is clear that this area was seriously ravaged in the past. Given its current appearance as a vast plain that is disturbed by innumerable small depressions as a result of sebakh digging, it is no surprise that this part of the site never aroused much interest from the archaeologists working at Elkab. However, vital information for the location and extent of this habitation mound can be found in the accounts, sketches and drawings of earlier visitors, prior to the start of the proper archaeological investigation of the site at the end of the 19th century. These documents unmistakeably prove that there was a large tell at Elkab situated in the area to the west of the temples. The settlement of Elkab through the eyes of early travellers1 Elkab has been visited on many occasions by travellers, artists and scholars. The earliest reference to Elkab can be found in the notes of the French priest 1 Some of this material has already been published (see Hendrickx et al. 2010) but this publication deals specifically with the history, date and function of the different enclosure walls of Elkab and touches the subject of the location of the settlement only indirectly.
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Claude Sicard (1677–†1726) (Martin 1982a: V-XXV; Bierbrier 2019: 431). After being sent to Syria as a missionary in 1700, he was appointed head of the Jesuit mission in Cairo in 1712 where he remained the rest of his life. Between 1714 and 1726, Sicard travelled Egypt extensively and he is the first European known to have penetrated the south of Egypt as far as Philae. Although the principal objective of his travels was to convert the Copts, he spent more and more time describing and documenting Egypt’s ancient monuments with the aim of publishing a general account on both ancient and modern Egypt. However, his untimely death in 1726 decided otherwise and the majority of his papers are now lost. His surviving notes, including a complete list of the monuments and sites he visited, were published in 1982 by Maurice Martin and Serge Sauneron (Martin 1982a, 1982b; Sauneron & Martin 1982). He also produced a general map of Egypt in 1722 (Martin 1982a: VIII, XIV; Sauneron & Martin 1982) that shows the location of Elkab for the first time.2 From his surviving notes and list of monuments and sites we know that Sicard visited Elkab in December 1720. Moreover, he also drew a plan of the “the temple of Lucina” (Martin 1982a: 88, 1982b: 148; Sauneron & Martin 1982: 182, nr. 19) but unfortunately, this plan is lost and no more additional information on Elkab is to be found in Sicard’s papers. About 20 years later, Elkab was visited by Charles Perry (ca. 1698–†1780) (Bierbrier 2019: 361), a British physician who made an extensive voyage through the Ottoman Empire between 1739 and 1742. His travels also brought him to Egypt and in December 1741, he journeyed up the Nile to Aswan. The account of his voyage was published in 1743 (Perry 1743) and provides the first real description of the site of Elkab. At page 361 of his Voyage to the Levant, Perry mentions a visit to a place called “Caab”, situated about 130 km (“27 leagues”) north of Aswan. He describes the temples, “consisting of Six Pillars in Two Rows, with their Roofs intire” but also “a high Mountain, with a Castle at Top of it”. In our opinion, this “high mountain” refers to the ancient tell of Elkab which must have been still more or less intact at the time of Perry’s visit to the site. A drawing by Nestor L’Hôte from 1838, which shows a hill with constructions on top of it that rises above the Great Walls, corroborates this description (see infra, Fig. 7). According to Clarke, this “high mountain” refers to the rock necropolis and a mud brick construction on top of it which he interpreted as a watch post or outlook (Clarke 1921: 61; 1922: 20). This watch post is in fact a 3rd Dynasty mastaba (see Limme et al. 1997; Limme 2000; Huyge 2003) that in its present state of preservation is hardly visible from the Nile. Although it is situated on top of the rock necropolis which emerges almost 50 m above the floodplain and which is higher than the known height of the tell (ca. 30 m., see infra, p. 194, 205), it seems unlikely that Perry referred to this monument. 2
Elkab is mentioned in the map under its Latin name, Lucinæ civitas.
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Accounts by later travellers that describe the presence of a large hill covered with the ruins of houses, seem in our view more eligible to correspond to Perry’s description. Whether or not this is indeed a reference to the tell, Perry’s attention is mainly drawn towards the temples and he gives no further information on the presence or location of the Elkab tell. From then onwards, a large number of travellers visited Elkab. In many cases, Elkab was only briefly mentioned in their travel accounts with no explicit reference or just a few sentences that specifically relate to the tell or habitation at Elkab. However, some descriptions, and especially a number of maps and drawings, do provide relevant information that proved to be useful for determining the location and extent of the Elkab settlement. The French Expedition and the Description de l’Égypte (1799-1801) An early description of Elkab containing a somewhat substantial amount of detail can be found in the famous Description de l’Égypte. In chapter 6, Alexandre de Saint-Genis (1821: 341-356), a French engineer and member of the Commission des Sciences et des Arts, described the general location of the site, the Great Walls and the temples inside the temple enclosure, the small temple of Thutmosis III, the ancient quarry just north of Elkab and some of the decorated New Kingdom tombs in the rock necropolis. The Description also contains the first map of the Great Walls and the area inside, which provides relevant information regarding the location of the Elkab settlement (Fig. 1). The Great Walls are drawn, including the now-missing southern corner, on a scale that corresponds well with its actual dimensions. However, this map shows several inaccuracies, primarily with regard to the location of the temple enclosure which is not pictured in its actual location but right in the centre of the Great Walls. In the bottom left corner of the map, a large elevated area is indicated and explained as consisting of “ruines de constructions en briques”. This elevated area lies in the western corner and against part of the north-western and south-western course of the Great Walls but does not appear on the other side which may suggest that it only lies against and not over the Great Walls. Much smaller elevated parts containing ruins as well, are also present immediately northwest of the temple enclosure. Saint-Genis interpreted the Great Walls as an enclosure wall surrounding the ancient town of Elkab and the mud brick ruins on the elevated parts as the remains of houses. However, because the area was covered with pottery “actuellement en usage dans le pays”, the presence of vaults which he believed the ancient Egyptians were not capable of building, and the fact that bricks from the Great Walls were used to build these houses, he believed that they were not of great antiquity and were probably of modern age (Saint-Genis 1821: 345). A modern date is undoubtedly incorrect. Mud brick vaults were used in ancient Egyptian architecture as early as the Early Dynastic Period (Spencer 1979: 123-127; Arnold 2003:
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Fig. 1. Map of Elkab (Description de l’Égypte. Antiquités, vol. I: pl. 66).
252-254) and, with the possible exception of four fragments of ceramic tiles of Islamic age that were found by Jean-Jacques Rifaud somewhere between 1814 and 18263, archaeological material later than the Coptic period has never been found at Elkab (Clarke 1921; field observations by the Belgian Archaeological Mission to Elkab). 3 Quertinmont 2014. The Elkab provenance of these tiles can be reasonably questioned. Rifaud’s reputation is far from irreproachable and his publications are interspersed with errors and mistakes. See e.g. Yoyotte 1998: 222-228; Bruwier 2014; Claes 2014: 40. The French translation of Belzoni’s Narrative (Belzoni 1821: 108) states that agents of Drovetti were digging at Elkab on November 21, 1818, but this most probably is an error of the translator. Rifaud was indeed Drovetti’s principal excavator and this seems to confirm that he had actually been conducting excavations at Elkab. However, the original English edition of 1820 says Drovetti’s men were digging in Edfu at the moment Belzoni visited this site, the day after he was at Elkab (Belzoni 1820: 351-352).
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Robert Hay (1825? & 1828?) The British traveller and antiquarian Robert Hay (1799–†1863) (Tillet 1984; Bierbrier 2019: 211), who is most famous for his drawings of Old Cairo that were published in 1840, spent several years in Egypt between 1824-1828 and 1829-1834, travelling the country as far south as Abu Simbel in the company of artists and scholars like Joseph Bonomi, James Burton, Edward William Lane and John Gardner Wilkinson.4 He assembled a substantial body of documentation on a large number of monuments, including descriptions, drawings, plans and copies of inscriptions. Because of the enormous financial deficit that he sustained when publishing his Illustrations of Cairo, he renounced the publication of the rest of his documentation, which is now kept in the British Library (Add MS 29832). An important document in Hay’s archive is a sketch map of the temple area and the Great Walls (Fig. 2). The exact date of this map is not known but it was most probably made before Lane’s visit to the site on May 12th, 1826 (see infra, p. 199). Contrary to Lane, who in our opinion explicitly mentions them, the Old Kingdom Double Walls are not shown on this map which could indicate that when Hay was at Elkab, these walls were still covered by the tell and became visible only after the sebakhin had dug away enough town debris to expose them. At the time of Hay’s visit, this may not yet have been the case, and because of this, we tentatively date it around 1825, or in any case prior to Lane’s visit to the site in May 1826.5 Like the map in the Description de l’Égypte, Hay’s map again shows an elevated space immediately outside the western corner of the temple enclosure, this time with a sort of recess or large notch in its southern end. A note from Hay designates this area as “the remains of towns accumulated one above the other to at least 100 feet [> 30 m]. They [= the sebakhin] are now cutting away the mound to make use of the soil for their fields.” What is immediately clear from this sketch map is the unequal scale used to draw different elements. The remains of the temple enclosure and temples, which are drawn in a meticulous and accurate way, are presented on a much larger scale than the rest of the map (Hendrickx et al. 2010: 150, n°19). The lack of a uniform scale is obviously problematic for a correct interpretation of the map. Hay, however, gave specific dimensions for certain parts of the Great Walls which partly solves this problem. He also indicated the distance between the eastern gate of the temple enclosure and the north-eastern section of the Great Walls (350 paces). This corresponds 4
For a more extensive account of Hay’s endeavours in Egypt, see Tillet 1984; Grutz 2003. Contra Hendrickx et al. (2010: 149-150, fig. 3) who state that the map was made shortly after 1828, however without any argumentation. From Hay’s manuscript diary, kept in the British Library, we know that he travelled up north from Philae in May 1825 while recording monuments at different sites before arriving back in Luxor in October 1825 (Grutz 2003: 4; see also Tillet 1984: iii-iv). Note also that this map was already cited by Clarke (1922: 21). 5
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Fig. 2. Sketch map of Elkab by Robert Hay, ca. 1825 (by permission of the British Library, Add MS 29832, f. 102r).
almost exactly with the actual distance which is about 275 m. Unfortunately, no such indications are present for the part of the map were the tell is indicated. Because of the incorrect position of the temple enclosure, the problem remains for this specific part of Hay’s map. Like on the map of the Description, the temples and temple enclosure are situated at an equal distance from the north-western and south-eastern parts of the Great Walls while in reality, they should be situated much more towards the southeast. As a result, a comparative scale cannot be used to measure the extent of the tell. Another point of similarity between both maps is the fact that the tell is again shown lying against the north-western part
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of the Great Walls. Moreover, we can clearly see on the map that according to Hay, the tell also covers the westernmost end of this part of the enclosure wall. A remarkable difference between both maps, however, is the fact that Hay did not draw the south-western part of the Great Walls. It is not clear whether that part of the enclosure wall was not drawn because it was not visible or whether the wall was present but omitted for unknown reasons. A logical explanation for this contradiction could be that by the time Hay was in Elkab,6 the southern corner of the Great Walls already disappeared, resulting in its present state of preservation, while the vast majority of the rest of the south-western course of the Great Walls was still covered by the remains of the tell. Indeed, there are several indications to presume that at one point the tell covered part of the Great Walls (see for instance Clarke 1921: 60). Yet, this does not counter the fact that the Great Walls were shown complete on the map of the Description de l’Égypte. Descriptions by earlier travellers also seemingly mention that the Great Walls were still complete at the beginning of the 19th century.7 However, as we have seen above, the accuracy of this map can be seriously questioned. Not only are the temples and the temple enclosure incorrectly positioned, this map is moreover the only one that situates the main part of the tell separate from the temple enclosure. Smaller elevations with similar indications for the presence of brick constructions are present near the temple enclosure, but are not in connection to the main part of the tell. Whether or not the south-western part of the Great Walls was entirely visible at the time of the French expedition can therefore not be answered beyond reasonable doubt.8 In any case, the map unequivocally indicates the presence of a mound or tell at Elkab, situated northwest of the temple area. From Hay’s sketch map, it is also clear that the tell was already partly destroyed by the sebakhin at the time of his visit.9 The Hay-papers also contain several undated sketch drawings that are of particular interest. The drawings are executed by an experienced hand and were beyond doubt made on the spot without further corrections. A first drawing, numbered “140” (Fig. 3), shows two conspicuous buildings, visibly built in stone of which the left one is still partly preserved up to the roof. The building on 6 Edward William Lane does not mention this part of the Great Walls either (see infra, p. 200). 7 See for instance William Hamilton who was in Elkab in December 1801 (Hamilton 1809: 91: “The walls of the ancient town reach to within a few yards of the right bank of the river, inclosing an oblong square of eighteen hundred by sixteen hundred feet”). See also Hendrickx et al. 2010: 147. 8 For a more extensive discussion of the destruction of the southern corner of the Great Walls, see Hendrickx et al. 2010: 147-152. See also Capart 1946: 166, who believes that this part of the Great Walls was already taken down to reuse the mud bricks for the construction of the Roman fortress (see Hendrickx & Huyge 1989: n°15 for further references). 9 The Hay map is possibly the oldest reference to sebkah digging which is generally recognised to have been deployed on a large scale in Egypt from the 1830s onwards (Bailey 1999: 211).
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Fig. 3. Drawing “140” by Robert Hay, ca. 1825. View on the tell, the small temple, the main temples and part of the temple enclosure and the Great Walls of Elkab (by permission of the British Library, Add MS 29832, f. 140r).
the right side consists of two rows of columns surmounted by their architraves. In between, we can see the remains of what seems to be a mud brick wall. Another long mud brick wall with an entrance gate and a ramp is visible on the right side of the drawing. On the left-hand side, Hay has drawn a high mound with a slight slope on which the distinct ruins of several large buildings can be discerned. In the foreground, below the hill, are the remains of a rectangular ruined construction which also figures in some of Hay’s other drawings, as well as in a drawing made by Lane (see infra, p. 200-201). It most probably corresponds to a small building which he marked as “Q” on his map but that also figures on the maps of the temple area made by Somers Clarke (Sayce & Clarke 1905: 245, fig. 2; Clarke 1922: 22, pl. V (designated as “D”), see also Fig. 11). In both cases, this small edifice is labelled as a “small temple”. The two stone buildings are also present, in almost identical shape, in older, as well as slightly younger drawings.10 They represent, respectively, parts of the sanctuary of the temple of Sobek and Thoth, and the hypostyle hall of the temple of Nekhbet. The mud brick wall in between can therefore be identified as the northern corner and part of the north-western course of the temple enclosure, and the long mud brick wall on the right is the portion seen when looking toward the northeastern section of the Great Walls. The latter wall, and in particular, the orientation of the ramp, is a decisive element to determine Hay’s viewpoint. In total, 10 For an older drawing, see Description de l’Égypte. Antiquités, vol. I: pl. 66. For younger ones, see the drawing made by Lane (see infra, Fig. 5) but also drawings made by Algernon Percy (Lord Prudhoe), now kept in the family archive in Alnwick Castle, or by John Gardner Wilkinson which are held in the Bodleian Library, Oxford.
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Fig. 4. Drawing “104” by Robert Hay, ca. 1828. View on the tell, the small temple and part of the temple enclosure and the Great Walls of Elkab (by permission of the British Library, Add MS 29832, f. 104r).
three ramps give access to the top of the Great Walls. They are all situated on the inner side of the north-eastern, the north-western and the south-eastern sections of the Great Walls. No traces of a ramp have ever been found at the south-western wall. Hay’s drawing shows a ramp that leads up from right to left. Standing in front of the different ramps, only the one against the north-eastern wall has the same orientation. Hence, taking also into account the perspective of the temples and the temple enclosure, the drawing should be regarded as showing a view towards the north from a position south of the temples (Fig. 10a & 11).11 On another sketch, numbered “104” (Fig. 4), the temples are no longer depicted.12 Only the base of the outer western wall of the temple of Sobek and Thoth can still vaguely be discerned. Instead, we see a full view on what is without any doubt again the north-western section of the temple enclosure. The tell 11 The Hay-papers also contain a drawing that seems to be a more or less exact copy of drawing “140”, this time, however, without the temples. As this drawing does not provide any additional information with regard to the location of the tell, it will not be discussed here. 12 Because this drawing does not show the standing remains of the temples, it must be dated, like the drawing mentioned in the previous note, after November 1828 when the temples of Elkab were most certainly almost completely dismantled (De Meulenaere 1969: 20-21; Vanlathem 1987: 34, n°2). Consequently, drawing “140” must have been made before that date, most probably at the same time when Hay also drew his map.
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is drawn in a nearly identical way as in drawing “140” and in the foreground, somewhat hidden behind the vegetation, we can also recognise the so-called small temple. The Great Walls are not drawn but from the position of the small temple and the perspective on the temple enclosure, Hay’s viewpoint must be located towards the southern corner of the latter enclosure wall, not far from the spot where he made drawing “140” (Fig. 10b & 11). Edward William Lane (1826) The British orientalist Edward William Lane (1801–†1876) (Thompson 2010; Bierbrier 2019: 263), whose work mainly focused on modern Egypt, was among the leading scholars of his time. Between 1825 and 1849, he made several voyages through Egypt which resulted in a number of very influential books such as his Manners and Customs of the modern Egyptians, published in 1836. One major work however remained unpublished until 2000 when Jason Thompson finally edited Lane’s Description of Egypt13 which was based on his work during his first trip to Egypt between 1825 and 1828. During 10 months in 1826 he travelled up the Nile as far as the Second Cataract. On May 12th, Lane visited Elkab, which he described in chapter 28 of his Description (Lane 2000: 398-408). Like many other travellers, he lingered over the temples and the decorated rock tombs but his description of the Elkab monuments starts off with a short but interesting passage on the tell and the Great Walls. According to Lane, within the Great Walls is located “a smaller space, near the river, towards the left angle [= western corner of the Great Walls], occupied by high mounds and brick ruins, which appear to be remains of a more modern town: among them are many brick arches”. Clearly, Lane had read the Description de l’Égypte but he also makes a new and interesting observation. He states that these mounds and ruins are “enclosed by a wall, of which a considerable portion remains. The rest of the great area is quite clear of rubbish […]. The ruins of several small temples are still seen there. These are all on the south-east of the mounds above mentioned”. Because Lane mentioned the Great Walls at the beginning of his description and a separate passage was dedicated to the temple area, in our opinion this “enclosing wall” refers to the Old Kingdom Double Walls which were originally covered by the tell and became visible as a result of sebakh digging. However, he did not specifically mention two parallel walls, which indicates that he most likely only saw the inner wall of the Double Walls.14 13
Lane had drafted three versions of this Description. The first manuscript is kept in the Bodleian Library, Oxford (MS. Eng. misc. d. 234), the second in the archives of the Griffith Institute, Oxford, and a third one in the British Library in London (Add MS 34080-88). On the history of Lane’s Description and the different reasons why it was left unpublished, see Thompson 1996; Lane 2000: xiv-xxv. 14 From the map by Robert Hay (see infra, p. 194), we know that the sebakhin dug from south to north and therefore must have cleared the inner wall first.
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Fig. 5. Drawing by Edward William Lane, 1826. View on the tell, the small temple, the main temples and part of the temple enclosure and the Great Walls of Elkab (Lane 2000: fig. 126).
Lane’s notes leave again no doubt about the existence of a tell, situated to the northwest of the temple area. One passage at the beginning of his description also contradicts the map from the Description de l’Égypte. According to Lane, “the space occupied by the ancient city [= area within the Great Walls] is enclosed, on three sides, by a very strong wall of crude bricks, still remaining in a very extraordinary state of preservation: the fourth side is bounded by the river”. This implies that one side of the Great Walls must have been invisible when Lane visited Elkab and seems to confirm the map by Robert Hay on which the south-western course of the Great Walls is not depicted either (see supra, p. 196). Lane’s Description of Egypt also contains an interesting drawing which is almost identical to Hay’s drawing “140” (Fig. 5). Lane’s drawing was made with the aid of a camera lucida, ascertaining an accurate rendering of reality but the drawing now preserved in the British Library is a reworking (Lane 2000: i, xiv) of his now lost original. On the far left, Lane drew part of a slope with the remains of buildings which undoubtedly correspond to his “high mountains and brick ruins”. In the central part of the drawing, the main temples can easily be identified. The small temple is depicted as well, this time however on the righthand side of the sketch. To the left of the main temples, we can also recognise the remaining part of the north-western course of the temple enclosure. Today, this part of the temple enclosure is almost completely destroyed; its northern corner collapsed as recently as 1981 following heavy rains.15 Only a part in the middle of this enclosure, at the point where it touches the Double Walls, is still standing to a considerable height. The general shape of this particular part of the wall corresponds well with, and is also clearly recognisable as, the extreme 15 On the gradual destruction of the temple enclosure over time, see Hendrickx et al. 2010: 158, fig. 11-14.
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left end of the temple enclosure as it was pictured in Hay’s drawing “104”. In the background, part of the Great Walls is visible which, based on the orientation of the access ramp, can again only be its north-eastern section. Compared to the more frontal view on the temples and the temple enclosure in Hay’s drawings, and the fact that the small temple is situated on the right-hand side, Lane must have made this drawing from a spot immediately west of the latter building. From this perspective, the tell is again situated west of the temple area (Fig. 10c & 11). Anton von Prokesch-Osten (1827) Anton von Prokesch-Osten (1795–†1876) (Bierbrier 2019: 378) was an Austrian diplomat who was sent on a mission to the Middle East in 1824. Because of his great knowledge of the language and local customs of the region, he became a highly esteemed Orientalist. Chapter 20 of his Erinnerungen aus Aegypten und Kleinasien, published between 1829 and 1931, gives a detailed description of the tombs and temples of Elkab but also mentions on p. 246 that “Die Umwallung der Stadt [= the Great Walls] umschliest einen hügel nahe am Ufer”. The description of the position of this “hill” corresponds well with the location of the “ruines de constructions en briques” from the Description and with what we know from the documentation of Hay and Lane. On the same page, von Prokesch-Osten also makes an interesting observation when he most likely also mentions the Old Kingdom Double Walls: “vom Thore in der ONO Seite zieht eine Scheide, 5’9” dick und gleichfalls aus ungebrannten Ziegeln, nach dem hügel und dessen Abhang hinauf, als habe man diesen Theil der Stadt absondern wollen”. Despite some confusion regarding the orientation of the described features, Hendrickx & Huyge, have already convincingly argued that this “Scheide” can only be part of the inner wall of the Double Walls (Hendrickx et al. 2010: 163).16 Nestor L’Hôte (1829 & 1838) The French archaeologist Nestor L’Hôte (1804–†1842) (Vandier d’Abbadie 1963: 1-11; Harlé & Lefebvre 1993: 16-25; Bierbrier 2019: 281-282) was a gifted artist and it was precisely in this capacity that he joined the FrancoTuscan expedition to Egypt and Nubia (1828-1830) led by Jean-François Champollion and Ippolito Rosselini. Afterwards, he made two additional trips to Egypt to complete his documentation. A small number of his drawings appeared in Champollion’s Monuments de l’Égypte et de la Nubie (1845) and Rosselini’s 16
Note that Lane also mentions a single enclosing wall and not two parallel walls.
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Fig. 6. Drawing by Nestor L’Hôte, 1829. View of the tell of Elkab (Harlé & Lefebvre 1993: 243).
I monumenti dell’Egitto e della Nubia, disegnati dalla spedizione scientificoletteraria Toscana in Egitto (1832-1844) but the majority of his work was never published. His papers are now kept in the National Library of France (NAF 2039420415) and in the Louvre museum (E.25423a-b). L’Hôte visited Elkab twice, and on both occasions he made a drawing of the tell. The first drawing (Fig. 6) was made in 1829 during his exploration of the site with the Franco-Tuscan mission and shows a full and clear view of the tell where several ruined buildings with high walls and one arch are recognisable. In the central part, just in front of the arch, two high, massive brick walls are pictured. They are the main feature in the drawing and can also be recognised in a drawing from Lepsius’ Denkmäler (see infra, Fig. 9). No other distinct features such as the temple enclosure or the Great Walls are shown. According to L’Hôte, the tell is located in the northern part of the area within the Great Walls and extends toward the centre (Harlé & Lefebvre 1993: 243). Curiously, this position deviates from all the other sources that situate the tell in the western part of the area within the Great Walls. In L’Hôte’s second drawing (Fig. 7), the tell is positioned differently. This drawing, which is part of the documents that relate to his second visit to Elkab,17 presents a view from outside and at a considerable distance from the Great Walls. More or less in the centre of the drawing, one can see a hill that towers above the Great Walls. Remains of buildings are visible on top of this hill leaving no 17 Letters from the same lot indicate that he arrived at Elkab on May 23rd, 1838 and that he spent six complete days primarily documenting the desert temples in the Wadi Hellal. Some of these letters were published in 1840, including the one on Elkab. See L’Hôte 1840: 12-20.
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Fig. 7. Drawing by Nestor L’Hôte, 1838. View on the Great Walls and the tell of Elkab (by permission of the Bibliothèque Nationale de France, NAF 20396, f. 14).
doubt of its identification as the Elkab tell. The decisive element for determining the location from where L’Hôte made this drawing is the position of the entrance gate visible in the Great Walls. Only its north-eastern course has a central entrance gate. The gates in the south-eastern and the north-western wall are situated more towards the corner, while the preserved part of the southwestern wall has no entrance gate. As such, there can be no doubt that this drawing was made from a point in the mouth of the Wadi Hellal which is situated to the northeast of the Great Walls. Given its central position in the drawing, the tell should be located, like in all other sources, in the western part of the ground enclosed by the Great Walls, not in the northern half. It should also to be noted that the tell does not seem to extend all the way to the northern part of the Great Walls. Karl Richard Lepsius and the Prussian expedition to Egypt (1843-1844) Karl Richard Lepsius (1810–†1884) (Freier 2006; Mehlitz 2011; Bierbrier 2019: 277-278; Lepper & Hafemann 2012) can be considered a true giant of Egyptology. His Prussian expedition to Egypt and Nubia between 1842 and 1845 is one of the great milestones in the history of Egyptology and led to the publication of the famous Denkmäler that produced the first truly scientific recordings of ancient Egyptian monuments. One of the great merits of this monumental publication are the accurate maps of the different sites. Such is also the case
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Fig. 8. Map of Elkab by the Prussian expedition to Egypt, 1843-1844 (Lepsius 1849-1859: Abth. I: Bl. 100).
for Elkab and the map published in the Denkmäler (Fig. 8) can be considered the first accurate recording of the Great Walls and the area inside. Compared to the maps of the Description and the one by Robert Hay, the temples and their enclosure wall are positioned correctly. This map also contains several important elements with regard to the location of the Elkab settlement. The Double Walls are clearly indicated and border an area labelled as “Hochstadt” and “abgetragener Theil”. The remains of walls are also indicated in the “Hochstadt”. There can be no doubt that this refers to, respectively, the tell and the part that is being dug away by the sebakhin. This confirms the earlier observations by Hay and shows that the sebakhin worked roughly from south to north. The map also seems to indicate that the Double Walls apparently more or less delineate the northern limit of the settled area. In this respect, this map clearly differs from the map of the Description and the one by Robert Hay, where the tell is depicted in direct relation to the north-western part of the Great Walls. This is not the case on the map of the Denkmäler from which it seems that the tell did not extend far north of the Double Walls. Besides the map, the Denkmäler also contains a full-page drawing (Fig. 9), presenting a view towards the west from the top of the eastern corner of the Great Walls. The Nile is shown on the left side of the drawing which leaves no doubt about its orientation. The
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Fig. 9. Detail of drawing by the Prussian expedition to Egypt, 1843-1844. View on the temple enclosure and tell of Elkab (detail of Lepsius 1849-1859: Abth. I: Bl. 99).
temple enclosure is visible more or less in the centre, and the tell rises up behind it. Two large walls stand out and may well be the same ones as the two massive walls on L’Hôte’s drawing (see supra; Fig. 6). According to Lepsius, the tell is almost twice as high as the Great Walls (35 to 40 feet against 20 to 25 feet for the Great Walls) and is described as follows: “Der ganze künstliche Unterbau für diese besteht aus ausgefüllter Nilerde, die zwischen gebauten Mauern von ungebrannten Nilziegeln geschüttest ist” (Naville & Sethe 1901: 36). Conclusions From the above documents, we obtain quite a clear picture of the general location and extent of the Elkab tell. Ignoring the mistake made by L’Hôte during his first visit to the site, all the available sources agree that a large tell occupied the ground immediately northwest of the main temples of Elkab and extending to the southwest (Fig. 10 & 11). This tell was definitely situated against the south-western section of the Great Walls, but also covered the curved Old Kingdom Double Walls that run from the north-western section of the temple enclosure to the south-western part of the Great Walls. Although these Double Walls are only clearly visible on the map from Lepsius’ Denkmäler, it looks as though they more or less represent the northern limit of the area once occupied by the tell. From Hay’s notes, we know that this tell must have been at least 30 m high. The sketch map by Hay and the map from the Denkmäler also indicate that the tell developed against the north-western wall of the temple enclosure. This enclosure has severely suffered from gradual destruction that can be clearly traced over time (Hendrickx et al. 2010: 158, fig. 11-14). A large part of its north-western section, which is still preserved to a height of about 11 m, shows several diagonal traces that run upwards from the northeast to the southwest and
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a
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c Fig. 10. Determination of the viewpoint of the different drawings. a) Drawing “140” by Robert Hay, b) Drawing “104” by Robert Hay, c) Drawing by Edward William Lane. The location of the tell is indicated with the dashed arrow.
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Fig. 11. Map of Elkab with indication of the viewpoint of Robert Hay’s drawing “140” (green), drawing “104” (blue) and the drawing of Edward William Lane (red). The location of the tell is indicated with the dashed arrow (map modified after Sayce & Clarke 1905: 245, fig. 2).
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are beyond doubt the negative traces of the tell that was leaning against this part of the temple enclosure. We have seen above that this specific part of this wall is also clearly recognisable in some of the above-mentioned drawings, particularly those made by Lane and Hay. Whether or not the tell extended as far north as the north-western section of the Great Walls, or perhaps even covered or developed over this part of the wall remains speculative, although the drawing of L’Hôte suggests that this was not the case (Fig. 7). In the end, only excavations in the area concerned could solve this question beyond doubt. This northern extension is clearly visible on the map from the Description and in the sketch map made by Hay but it is not depicted as such on the map from the Denkmäler. Whether or not, the tell extended all the way to the north cannot be stated with absolute certainty because the available maps contradict each other. As the latter map is almost 20 years younger, a possible explanation could be that, as a result of intensive sebakhin-activity, the original extent and location of the tell had already been seriously altered when the expedition of Lepsius mapped the site. On the other hand, as we have seen above, questions can be raised about the accuracy of the two former maps. Unfortunately, visible traces of this tell can no longer be seen on the surface today. As stated above, Clarke already noticed in 1893 that this particular area was covered with tons of pottery and town debris, indicating that the sebakhin had done their work thoroughly and that nothing was left of the original tell that once stood at Elkab. A few years later, and with the permission of Gaston Maspero, many tons of the remaining sherds left by the sebakhin were subsequently removed for the construction of the Luxor-Aswan railroad (Clarke 1921: 59). In little more than half a century, every trace of the once impressive tell of Elkab had disappeared. However, the surface of the area were the tell once stood is still at least 1.5 m higher than the ground to the north of the Double Walls.18 This suggested that the tell was not removed entirely and that its lower occupation levels could still be preserved. Small-scale test excavations between 1902 and 1904 by Archibald H. Sayce, Somers Clarke and Frederic W. Green confirmed the presence of settlement remains in this area (Sayce & Clarke 1905: 257-272) but their importance was not recognised. Additional excavations by the Belgian mission between 1937 and 1968 revealed several mud brick structures and other settlement remains (Capart 1940; Gilbert 1955, 1955-1957, 1958, 1959; De Meulenaere 1970, Vermeersch 1978: 135-144; Hendrickx & Eyckerman 2009) but they were not linked to the lost tell. The importance and the extent of the remaining settlement layers was only realised from 2009 onwards when systematic archaeological research in the area began (Rowland et al. 2009; Huyge 2013; Claes et al. 2014; Hendrickx et al. 2016; Claes & Huyge 2016). 18 The average height of the area west of the Double Walls is around 82.50 m ASL, the area north of these walls is around 81 m ASL.
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Addendum During a re-examination of the Burton archives (British Library, Add MS 25648) in October 2018, a sketch map of the Elkab region was found that was unknown to us at the time this contribution was written. The map was made between 1825 and 1832 and shows the Great Walls in the wider landscape of Elkab. Like on the map of the Description de l’Égypte, all four sides of the Great Walls are drawn as well as the north-eastern and part of the north-western section of the temple enclosure. In the lower half of the area inside the Great Walls, Burton seems to have roughly sketched the outline of the Elkab tell. Based on this sketch, it seems that the tell extended beyond the Old Kingdom Double Walls, as far as the north-western corner of the Great Walls but that it is not covering the south-western part of the latter wall. For the first time, we also have an indication regarding the southern extension of the tell which seems to stretch out almost until the now missing south-western corner. Acknowledgments The authors thank Dirk Huyge (Director of the Belgian Archaeological Mission to Elkab) and Harco Willems (University of Leuven) for their valuable comments on an earlier draft of this paper. We are also grateful to Elizabeth Hart for kindly correcting the English, and to Gaëlle Dumont for her help in preparing some of the illustrations. Funding for the excavations in the settlement area of Elkab was provided by the Belgian Ministry of Science Policy (Research project MO/38/020), the Egyptology Endowment Fund of Yale University, the German Gerda Henkel Stiftung (Research project AZ 20/F/14) and the National Geographic Society (Research project GEFNE173-16). In addition, the Belgian embassy in Cairo, the Netherlands-Flemish Institute in Cairo and Vodafone Egypt offered administrative and logistical support. Wouter Claes also benefitted from a Special Ph.D. fellowship of the Research Foundation – Flanders (FWO). Bibliography ARNOLD, D., 2003. The encyclopaedia of ancient Egyptian architecture. London. BAILEY, D.M., 1999. Sebakh, Sherds and Survey. Journal of Egyptian Archaeology, 85: 211-218. BELZONI, G., 1820. Narrative of the operations and recent discoveries within the pyramids, temples, tombs, and excavations in Egypt and Nubia; and of a journey to the coast of the Red Sea in search of the ancient Berenice; and another to the Oasis of Jupiter Amon. London. BELZONI, G., 1821. Voyages en Égypte et en Nubie, contenant le récit des recherches et découvertes archéologiques faites dans les pyramides, temples, ruines et tombes de ces pays ; suivis d’un voyage sur la côte de la Mer Rouge et à l’oasis de Jupiter Ammon. Paris.
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VARIABILITÉ DES RITES FUNÉRAIRES À LA PÉRIODE PRÉDYNASTIQUE. RÉFLEXIONS SUR LE CIMETIÈRE DE L’EST ET LES SÉPULTURES D’ENFANTS À ADAÏMA (HAUTE ÉGYPTE) ÉRIC CRUBÉZY Laboratoire UMR 5288 (AMIS), Université de Toulouse III, Toulouse, France SYLVIE DUCHESNE Laboratoire UMR 5288 (AMIS), Université de Toulouse III, Toulouse, France
Le cimetière de l’est à Adaïma comporte 500 tombes qui permettent d’étudier : la signification de l’ensemble funéraire ; les relations entre le défunt et son mode d’inhumation en prenant l’exemple des coffres d’enfant en terre crue ; la restitution des gestes funéraires et la signification des offrandes avec deux exemples. Ce sont d’une part, le dépôt d’un collier avec un bucrane en pendentif qui démontre la liaison entre don et religiosité, et d’autre part, le dépôt des différents éléments de la chaîne opératoire du fard depuis les fragments de malachite jusqu’à la palette. La diversité des rites évoque une société complexe avec des classes ou des castes ayant chacune un rituel particulier adapté en fonction du rang (âge par exemple) ou de l’importance des sujets qui les composent et une société en évolution religieuse où certains rites sont remplacés par des coutumes au cours des premières dynasties. Around 500 graves have been excavated in the eastern cemetery of Adaima, allowing us to study: the significance of the funeral complex; the relationship between the deceased and the burial treatment with the example of the children’s mud coffins; the reconstitution of funerary rituals, and the meaning of the offerings. Two examples of offerings are presented: the deposit of a necklace with a pendant bucrania that demonstrates the connection between offering and religiosity, and the deposit of elements from the various phases of makeup manufacture, from malachite fragments to the palette. The diversity of rites evokes on one hand a complex society with classes or castes, each with a particular ritual adapted to the rank (e.g. age) or the importance of the subjects that compose them, and on the other hand an evolution of religious rites into customs.
Variabilité funéraire et sépultures d’enfants Depuis le XIXe siècle, la période prédynastique livre des dizaines d’ensembles funéraires de parfois plusieurs centaines de tombes (Midant-Reynes 2003). Il n’y a pas beaucoup de cultures à travers le monde où l’on ait tant de tombes par ensembles funéraires sur des durées chronologiques semblables, de l’ordre du millénaire. Cependant, ces ensembles funéraires ont fait l’objet de bien peu d’études intéressant la reconstitution des gestes funéraires (Crubézy 1992). Les explications sont multiples. Le pillage fréquent, une problématique plus centrée
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sur le mobilier et son évolution chronologique que sur les gestes funéraires, sont des explications a posteriori souvent avancées (Crubézy 1992). Pour notre part, avec Béatrix Midant-Reynes, nous avons exploré l’ensemble funéraire d’Adaïma qui a livré, dans le cimetière de l’est, plusieurs centaines de sépultures bien conservées, non pillées et fouillées avec les méthodes de l’anthropologie de terrain (Duday et al. 1990) qui rendent possible la reconstitution des gestes funéraires (Crubézy et al. 2002 ; Crubézy 2017). Une synthèse serait donc aisée car avec un tel nombre de tombes l’analyse doit pouvoir théoriquement différencier le général du particulier (Gallay 1985). Dans cette perspective, le « général » informe sur les pratiques funéraires telles qu’elles sont transmises au sein d’une culture et le « particulier » sur la façon dont, au cas par cas, les officiants ont agi, introduisant ainsi une certaine variabilité. Or curieusement, nos premières analyses de statistiques descriptives ne permettent pas de dégager une composante principale susceptible d’expliquer une grande partie de la variabilité. Il semblerait qu’il n’y ait jamais eu de général mais que du particulier ! Cela explique peut-être aussi qu’il y ait eu si peu d’études intéressant la reconstitution des gestes funéraires. Si ceux-ci étaient si diversifiés, la tâche était ardue, la synthèse difficile, la question de son intérêt pouvant même se poser. Comment expliquer ce phénomène de variabilité ? Est-ce qu’une grande liberté était laissée aux officiants ou est-ce que nos critères d’observation ne sont pas les bons ? Si une grande liberté était laissée aux officiants, sur quels critères se déterminaient-ils et où se situait le pouvoir, au sens de M. Foucault (1976), dans la société ? À l’appui de la proposition inverse, signalons que les critères utilisés, y compris jusqu’à présent à Adaïma, sont très statiques et intéressent la description du mobilier ou du contenant, alors que c’était peut-être une dynamique de la cérémonie et des concepts qui primaient. À nous de les découvrir. Afin de pouvoir commencer à envisager cette question de la variabilité des rites funéraires nous présentons ici une réflexion générale sur les sépultures d’enfants du cimetière de l’est à Adaïma. Ce choix est guidé par le fait que, d’une façon générale, plus un sujet est socialisé, aimé par les siens ou dans une position sociale élevée, plus il va être l’objet d’attentions lors de ses funérailles. Celles-ci impliquent toute une phase de resocialisation du sujet, notamment lorsqu’il va être vu par les siens afin d’enclencher le deuil. Cette resocialisation passe dans de nombreuses sociétés à travers le monde par une toilette funéraire, le choix de vêtements et de parures, l’ajout dans la tombe de mobilier funéraire qui peut renvoyer à l’image sociale ou intime du défunt : objets de prestige mais aussi objets personnels. Par ailleurs, après la mort, les proches vont installer la rupture, en faisant don de leur souffrance, de leur temps, mais cela peut être aussi pour le réseau de relations l’occasion de montrer sa présence, sa gloire ou sa splendeur en donnant et en donnant à voir. Des dons peuvent être effectués aux différentes étapes des rites funéraires, de la resocialisation au « cacher », et parfois lors des cérémonies qui suivent. Ces dons vont permettre de façon matérielle pour les
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vivants, devenus acteurs et donateurs, de rentrer dans le deuil. Ils peuvent être un dernier hommage au statut du mort. Par ailleurs, ce don pouvait être associé à des contraintes religieuses, ou au moins à une certaine religiosité. Dans ce contexte général, le cas des nouveau-nés et des jeunes enfants est très particulier. En effet, comme ils sont rarement socialisés, leur traitement va plus fréquemment relever de l’intimité et de la religiosité du groupe à leur égard que de l’intérêt porté par la société, sauf dans les cas où c’est l’intérêt porté à leurs parents qui prime. Soulever un nouveau-né ou un jeune enfant, voire l’apprêter et faire un trou pour le cacher, est facile, et même une mère affaiblie peut s’en charger. Cela explique que les rites à leur égard soient parfois réalisés plus rapidement, mais aussi plus intimement. Ainsi, lors du décès d’un nouveau-né, les proches n’étaient souvent représentés que par la maman, généralement éprouvée par l’accouchement, et par ceux, s’il y en avait, qui l’avaient aidée. Dans certains cas, le père et la famille pouvaient attendre la naissance, tout en sachant que celle-ci était toujours à risque et que, même si l’enfant naissait, la probabilité qu’il dépasse l’âge de cinq à six ans n’était en moyenne que d’une chance sur deux, voire moins au Prédynastique (Crubézy 2017). L’humanité de celui qui naissait pouvait donc être discutée, surtout si c’était un mort-né ou s’il avait échappé à certains rites entourant la naissance. Dans la sphère sociale, la peine était limitée à un entourage restreint et l’interaction entre le nouveau-né mort et la société pouvait avoir été presque nulle. Quant à l’imaginaire sur le mode de récit qui vise à transformer le mort en défunt, il pouvait n’impliquer que la mère qui, jusque dans dix pour cent des cas, pouvait décéder lors de l’accouchement. On comprend donc bien pourquoi d’une façon générale à travers le monde les corps de nombre de nouveaunés ont pu être traités à la va-vite et inhumés rapidement et « sans fioritures » à côté d’espaces domestiques. On saisit aussi mieux pourquoi en cas de mise en retrait de la mère ou des proches, nombre d’entre eux ont pu facilement être traités comme des « restes biologiques » par des étrangers qui ne ressentaient rien pour un nouveau-né ou qui ne le reconnaissaient pas comme un humain (Crubézy 2019). Par ailleurs, les enfants et encore plus les nouveau-nés ne possèdent rien en propre. Du mobilier spécifique (biberon ou ce qui en fait office, jouet, parure) peut leur être attribué, la société considérant alors qu’ils ont hérité d’un statut qui implique un mobilier spécifique, mais ils n’ont rien gagné par eux-mêmes. Ils sont en fait sous la dépendance des adultes, voire sous leur tutelle. Dans ce cadre, le mobilier qui leur est associé, est soit celui que leurs proches leur avaient attribué – il ne s’agit pas d’un choix personnel –, soit de dons issus du réseau de relations de leurs parents. Afin de pouvoir étudier la variabilité observée à la fouille, nous présenterons quelques situations selon une méthodologie d’analyse basée sur les fondamentaux des rites funéraires, et destinée à mettre en évidence ses moments clés (Crubézy 2019). Ils reposent sur trois séquences : voir le cadavre afin de réaliser que le sujet est décédé, le cacher (à Adaïma dans le sable) puis le
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métamorphoser, c’est-à-dire le transformer en défunt. Chacune de ces séquences peut avoir une expression matérielle que l’archéologue peut retrouver lorsqu’elle a eu lieu. En partant du général au particulier, nous examinerons la façon dont les sujets ont été métamorphosés en défunts via leur agrégation au cimetière de l’est, la façon dont certains étaient cachés en examinant la question des coffres en terre crue et la façon dont ils étaient vus lors des cérémonies via les dons qui étaient effectués. La métamorphose des enfants décédés en défunts, la signification du cimetière de l’est Transformer le sujet en défunt, de plus en plus anonyme à mesure que le temps passe, c’est notamment le rattacher à une grande communauté « nos morts, les ancêtres de la communauté, etc. ». Dans ce cadre, deux éléments sont importants à Adaïma : le pourcentage d’enfants inhumés et le lieu. Par rapport à l’ensemble des morts théoriques d’une communauté, ce qui est étonnant, c’est qu’au Prédynastique autant de jeunes enfants aient pu faire l’objet de sépulture – cas très rare à l’échelle mondiale et quasi unique pour les périodes préhistoriques et protohistoriques – alors que leur interaction avec la société était pour ainsi dire nulle en raison de l’âge de la plupart d’entre eux. Il y a là la trace d’un pouvoir diffus, mais très présent, sur le corps social qui s’exerce même lorsqu’il est réduit à quelques sujets, voire à un seul – la mère ! Ce pouvoir diffus et très présent qui a, pendant six à sept cents ans, la durée d’occupation du cimetière de l’Est, instauré l’humanité du vivant qui venait au monde pourrait fort bien être représenté au Prédynastique, comme il l’a été dans le monde chrétien, par la sphère religieuse. Sur cette longue durée, cette sphère et ce pouvoir religieux, certainement diffus mais prégnant, ont dû évoluer, mais sur la base d’un substrat commun. Ce substrat commun est « la culture naqadienne » qui à Adaïma se manifeste notamment par l’utilisation d’un même lieu d’inhumation, du Naqada IC à la IIIe dynastie. Le choix d’un lieu funéraire n’est pas anodin car c’est dans ce cadre que vont se développer une partie des imaginaires. Quelles étaient les particularités de ce lieu qui a reçu des morts pendant presque mille ans ? Il semble que l’on puisse en repérer au moins deux. Premièrement, il a une histoire complexe et à ses débuts ce n’était pas un ensemble funéraire mais plus un lieu mémoriel et de sacrifices. Deuxièmement, c’est un ensemble funéraire qui dans le cimetière de l’est a accueilli des sépultures secondaires (Crubézy et al. 2002) et, dans un cas, un dépôt de crâne (Crubézy 2017). Examinons ces deux particularités et leurs implications. L’élément fondateur de la nécropole se situe dans le cimetière de l’ouest. C’est une sépulture multiple de quatre enfants, un adolescent et une femme, sur une butte dominant les crues du Nil. Cette sépulture sera respectée pendant
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presque mille ans. Dans un deuxième temps, en périphérie de la tombe multiple, des sacrifices et des tombes multiples, certaines de l’élite, sont mises en place, ce qui fait de l’endroit un lieu cérémoniel et non pas uniquement un lieu de sépulture. Dans un troisième temps, l’élite s’approprie le lieu1 en y installant un cimetière individualisé à l’ouest de la tombe multiple, toujours dans le cimetière de l’ouest. C’est à ce moment-là, Naqada IIC/Naqada IID, qu’a été fondé le cimetière de l’est et que se développe son secteur sud jusqu’au Naqada IIIB2 : un cimetière d’enfants, essentiellement de six mois à 12 ans, c’est-à-dire ceux entre l’apparition des premières dents et la puberté. Dans un quatrième temps, au Naqada IIIA2/IIIB, le cimetière de l’ouest semble se « démocratiser ». Les morts sont nombreux, il ne semble plus y avoir d’élites alors que les tombes de celles-ci sont présentes dans d’autres sites3. Ce moment coïncide avec le début du développement du secteur nord du cimetière de l’est4. Ce secteur, séparé de celui du sud par le lit d’un wadi, se développe jusqu’au Naqada IIID et la IIIe dynastie (Fig. 1). C’est le cimetière d’une communauté qui semble y avoir inhumé la plupart de ses adolescents et enfants – il manque des enfants entre zéro et un an mais ceux de moins de six mois semblent tout aussi représentés que ceux de plus de six mois – mais pas tous ses adultes, notamment lors de la fin de l’occupation. Finalement, dans un cinquième temps, au moment où le cimetière de l’ouest semble abandonné ou utilisé très sporadiquement (Buchez 2008), le secteur nord du cimetière est continue à se développer pendant quelques dizaines d’années avant de disparaitre5. Le cimetière de l’est a accueilli quelques sépultures secondaires et ce qui a été appelé jusqu’à présent des « cénotaphes ». Les sépultures secondaires correspondent au transfert du corps ou de certains de ses restes vers un autre lieu que celui où il s’est décomposé et où rituellement il ne doit plus être (Fig. 2). Il a atteint un autre stade que celui d’un proche qui est décédé. Ce stade est celui de « défunt » qui va être intégré dans une autre histoire par les survivants qui ont reconstruit leur relation avec le mort. Si ce stade de défunt peut se 1
Le cimetière de l’élite du sondage 2 à l’ouest est essentiellement datée du Naqada IIC. Dans le secteur sud du cimetière de l’est, il n’y a qu’une seule tombe – plus un cénotaphe et/ou dépôt de fondation – du Naqada IIC. 2 Le secteur sud est essentiellement IIIA1/IIIA2, il y a trois tombes IIIC (en IIIC2-D) et deux tombes IIID. 3 Notamment à Hiérakonpolis, site archéologique à quelques dizaines de kilomètres plus au sud. Soit les élites d’Adaïma y étaient inhumées, soit la communauté d’Adaïma n’a pas donné naissance à de telles élites. 4 Dans la partie nord du cimetière de l’est il y a cinq tombes IIIA2, une en IIIA2/IIIC, puis le reste en IIID/IIe dynastie puis IIIe dynastie. 5 Le cimetière de l’est a livré 438 enfants, 156 au nord et 282 au sud répartis dans 434 tombes. Il y a en effet une sépulture triple (sépulture secondaire de trois enfants) et trois doubles (S600, sépulture simultanée de deux enfants, l’un, de quatre à sept ans et, l’autre, d’un à deux ans et demi et S927 deux enfants inhumés simultanément, l’un de trois ans, l’autre de trois à six mois). Notons que l’un des enfants est engagé dans la filière génitale d’une femme décédée en cours d’accouchement, dans le secteur nord du cimetière est (S452).
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Fig. 1. Site d’Adaïma. Image satellite des zones fouillées (en jaune), prise en 2003 (© Google Earth-DigitalGlobe 2014). Les zones encerclées définissent le cimetière ouest à gauche et le cimetière est à droite. Vue du cimetière est en cours de fouille (© A. Lecler, IFAO).
passer de composante matérielle, dans certaines cultures ou dans certains cas cela peut s’exprimer par une sépulture secondaire ou un prélèvement d’ossement, le crâne assez souvent (Crubézy 2019). Le lieu primaire de dépôt – même s’il y reste des ossements – peut ne plus avoir de signification car ce n’est plus l’endroit où se trouve le défunt, il peut être abandonné, réutilisé, etc. En revanche, le lieu transitoire ou définitif de dépôt peut être un sanctuaire, clanique, familial,
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Fig. 2. Sépulture secondaire S475, contenant les restes de trois enfants, Naqada IIID/ IIIe dynastie, cimetière est, secteur nord (© S. Hérouin).
etc. Ce qui est inhabituel dans les cas ethnologiques connus, mais plus fréquents en préhistoire, notamment dans le Néolithique et la Protohistoire européenne par exemple (Fernández Flores et al. 2016), c’est d’avoir dans un même lieu des sépultures primaires et secondaires. C’est ce qui est observé dans le cimetière de l’est et qui indique donc la volonté de rapprocher certains morts – initialement déposés ailleurs – vers d’autres. Par ailleurs, il y a dans le cimetière treize fosses qui ressemblent à s’y méprendre à des tombes, qui n’ont pas livré de squelette, qui n’ont pas été pillées, mais où par exemple la disposition des céramiques est comparable à celle des sépultures (Fig. 3). Il y a même un cas où il y a un pot identique à ceux qui recevaient de jeunes enfants, mais qui est rempli de cendres. L’hypothèse de sépultures ad honorem ou de cénotaphes est plausible, même si la localisation de certains d’entre eux en bordure du cimetière lors de ses débuts pourrait être en faveur de dépôts de fondation. Dans ce contexte quelle est la signification du cimetière de l’est ? Nous avons montré qu’il ne pouvait pas être le cimetière d’une grande communauté car il a accueilli trop peu de corps sur la longue durée (Crubézy 2017). C’était donc un lieu privilégié au sens où il n’accueillait les morts que d’une partie d’une communauté. Il devait donc y avoir un choix social très marqué, notamment dans le secteur sud qui fonctionnait en parallèle du cimetière ouest. Le secteur nord correspond à la fin de l’utilisation du cimetière, voire du site d’habitat qui avait peut-être même été abandonné un peu avant. Il convient toutefois d’être prudent ; les causes de l’abandon sont inconnues et il est probable qu’il ne s’est pas réalisé en un jour. On pourrait postuler un déplacement de l’habitat, qui a bien eu lieu, lié à la sécheresse. Toutefois, l’histoire des ensembles funéraires à travers le monde démontre bien souvent que leur abandon est plus lié à des
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Fig. 3. Exemples de cénotaphes (cimetière est, secteur sud). En haut, la première fosse, S814 (Naqada IID), présente une jarre, vide d’ossement, associée à une gourde ; l’agencement des céramiques est comparable aux autres inhumations en pot de la nécropole, à l’image de la sépulture S818 (© L. Staniaszek). En bas, la seconde S622 n’a livré que des céramiques (Naqada IIIA1) et une valve de coquillage contenant de la poudre de malachite. Aucun ossement n’a été retrouvé à proximité ou sous le dépôt mobilier.
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phénomènes complexes de civilisations qu’à un facteur unique. En outre, à Adaïma le site est installé en bord de vallée et aurait pu continuer à être utilisé6. Ces phénomènes complexes de civilisations se traduisent souvent par un changement d’imaginaire et de rapport culturel à la mort, notamment dans le lieu où ils se construisent qui est l’ensemble funéraire. Le fait que l’on passe de deux cimetières (ouest et est) à un seul cimetière qui va accueillir toutes les classes d’âges mais de moins en moins d’adultes suggère que certains étaient inhumés ailleurs, dans un lieu porteur d’autres imaginaires. Les particularités du secteur nord par rapport au secteur sud et au cimetière de l’ouest pourraient être celles de la « fin du Naqadien », c’est- à-dire celles d’une communauté culturelle qui continue à y enterrer ses morts mais plus par habitude qu’en raison de la signification – oubliée ou abolie ? – d’un imaginaire prestigieux partagé par tout un groupe et liée à une histoire fondatrice et à un système de représentations et de pratiques interconnectées. Cacher Dès les premières observations, il est apparu que même dans le cas des sépultures en pot, fréquentes, il n’y avait pas de « schéma simple » avec le dépôt d’un nouveau-né ou d’un jeune enfant apprêté (resocialisé, paré) déposé dans une poterie ou une vannerie usagée avant d’être amené dans le cimetière et « caché » dans une fosse dans le limon ou le sable. En effet, il y a des cas où manifestement les corps ont été arrangés dans la poterie dans le cimetière et donc vus à ce moment-là. Il y en a d’autres où des ossements ont été prélevés ou manipulés et où la céramique qui a reçu le corps est restée accessible, certainement en dehors de la fosse où elle a été trouvée, pendant assez longtemps. Par ailleurs, à côté de la céramique, une à trois poteries – rarement plus – pouvaient être déposées. Si certaines évoquent « un biberon », la majorité d’entre elles n’appartenait pas à l’enfant et il s’agit donc d’un don. Nous avons étudié ces relations entre le corps et son contenant dans le cas des coffres d’enfants en terre crue. En effet, ils sont peu nombreux, vingt datés du Naqada IIIA2 au Naqada IIID/IIIe dynastie, et ils sont distribués de façon presque proportionnelle au nombre d’enfants par classe d’âge. Ils ont été construits dans le cimetière car non transportables, contrairement aux quatre coffres en bois et aux deux autres, en terre cuite, qui ne sont donc pas compris dans ce décompte. Les couvercles sont d’un seul tenant sauf ceux de deux coffres7, situés côte à côte, qui sont en deux parties afin de ménager 6
Il l’a d’ailleurs été à d’autres époques. Il y avait ainsi à proximité de l’habitat prédynastique des tombes du Moyen Empire et le cimetière du village actuel n’est pas très loin. 7 S903, un enfant de moins de six mois avec un tour de cou : le couvercle en terre crue était divisé en deux plaques. Celle côté pieds accueillant du côté céphalique une lisière de terre crue afin d’y insérer un élément en matière périssable, mais finalement c’est un autre élément de terre crue qui a fermé l’ensemble.
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Fig. 4. Enfant en coffre de terre crue, âgé de 3 à 6 mois, paré d’un tour de cou, S903, cimetière est, secteur nord (© L. Staniaszek). La partition du couvercle permet une fermeture en deux temps, avec la présentation du sujet aux officiants, à l’image de l’enfant dans son berceau.
une ouverture côté tête et qui a permis aux officiants de voir en fin de cérémonie le bébé comme s’il était dans un berceau recouvert d’une couverture dont la tête dépassait8 (Fig. 4). Ces coffres en terre crue correspondent à une nouvelle « mode » qui apparaît assez tardivement au cours du Prédynastique et qui quantitativement reste minoritaire à Adaïma puisqu’elle concerne moins de cinq pour cent des inhumations d’enfants9. Comme pour les poteries et les fosses en sape, c’est une façon de protéger le corps du contact du sédiment tout en délimitant un espace. Cela imite a minima les grandes tombes de l’élite en brique crue qui se construisent au même moment. Il y a là une mode qui a pu s’imposer et persister dans la mesure où c’est un élément surajouté qui n’a transformé, ni « le voir », ni fondamentalement « le cacher10 ». Ce qui était nouveau (le coffre) restait en cohérence avec ce qui était fait jusque-là sans demander de nouvelles ressources économiques (terre crue). Les autres modes de cacher (en fosse, en pot) ont persisté. Ces persistances de traditions anciennes, tout comme ces nouvelles modes qui s’imposent et perdurent (les coffres), signent des pressions sociales S906, un sujet décédé avant terme, inhumé sans parure : le côté tête du couvercle du coffre est fermé par un pan de céramique. 8 Il s’agit d’une hypothèse. D’autres, non démontrables car symboliques, pourraient être évoquées, telle celle de ménager « une fausse porte » par exemple. 9 20/406 tombes d’enfants (contenant en tout 414 enfants). Pour 8 de ces coffres nous pouvons préciser que le sujet a été arrangé in situ ; dans 6 autres cas il a été amené dans un sac ou un contenant et/ou lié en hypercontraction et 6 cas sont non interprétables (on ne peut préciser si le sujet a été amené en hypercontraction et/ou arrangé in situ). Considérant les enfants en coffre, 10 ont de la parure, 9 ont été inhumés avec au moins une céramique, 4 ont à la fois de la parure et une céramique, un sujet a un bateau en ivoire et deux céramiques (trois sujets ont deux céramiques). 10 Les corps continuaient à être arrangés in situ, dans la même position ou amenés en hypercontraction.
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Fig. 5. Exemples d’inhumations en coffre de terre crue, cimetière est, secteur nord, Naqada IIID-IIIe dynastie (© L. Staniaszek). En haut, un adolescent âgé de 13 à 15 ans (S843) a probablement été arrangé dans la nécropole, le fond du coffre a cédé sous son poids. En bas, l’enfant, âgé de 2 à 4 ans (S934, cimetière est, secteur nord), est aux dimensions du coffre, avec le dépôt d’un bateau en ivoire et un micro-vase en position retournée contre le crâne.
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très conservatrices de type familial ou communautaire (Guglielmino et al. 1995). Des « modes familiales » ne sont pas à écarter comme le suggèrent les deux tombes de nouveau-nés côte à côte avec un couvercle en deux parties. Le protocole opératoire devait être le suivant : (i) il fallait amener de la terre crue dans le cimetière, ou prendre celle amenée auparavant – un tas en a été retrouvé –, préparer le coffre en la mélangeant à de l’eau, tout en disposant le fond dans une fosse. (ii) Quelques heures après11, des officiants amenaient un corps (dans leurs bras, sur un brancard ?) qui avait parfois été resocialisé avec de la parure. (iii) Le corps était déposé ou arrangé dans le coffre de façon à être en harmonie au fond de celui-ci (Fig. 5). Sans pouvoir préciser finement ce qui se passait, disons que pour qu’un corps soit manipulé et arrangé sur place, il devait être décédé de quelques heures à deux ou trois jours12, tandis que pour ceux en hypercontraction ce délai a pu être plus long13. Deux schémas explicatifs peuvent alors être proposés: soit certains corps étaient gardés pour des raisons rituelles ; soit ce cimetière, qui n’a accueilli que quelques morts d’une communauté plus vaste, était un « point central » qui ne recevait pas uniquement des sujets issus de la communauté vivant à proximité, dans le village situé à une centaine de mètres mais aussi des sujets décédés à distance. Tout un chacun devait avoir accès à la terre crue, les parures ne sont pas extraordinaires et les pots déposés près des enfants en sarcophage sont communs. Les différences enregistrées entre les sarcophages en terre crue sont donc liées, soit à des différences d’expression émotionnelle et affective, soit à des différences de type caste ou classe, mais elles ne semblent pas économiques14. Voir et donner Voir le cadavre pour réaliser qu’il est décédé implique souvent deux phénomènes : d’une part, une resocialisation qui renvoie à l’image de ce qu’il a été ; d’autre part, l’instauration de particularités propres aux sujets décédés 11
Au moment du dépôt, suivant les cas, le fond pouvait être encore un peu humide (il a épousé la marque du corps), mais il est souvent sec ce qui dénote un délai de quelques heures au minimum entre la construction et le dépôt du corps. 12 La rigidité cadavérique n’est pas un problème majeur. Elle apparait rapidement mais disparait au bout de quelques heures et on peut la rompre assez facilement chez des enfants. 13 Celui qui était en position hyper contractée avait bien été vu et paré dans une position différente, mais il avait été ensuite ligoté en hyper contraction. Cette position hyper contractée a aussi été rencontrée chez un sujet inhumé dans le sable. Il lui manquait des phalanges et des dents antérieures et il avait à la partie postérieure du thorax un fragment de terre crue portant côté interne la trace d’un lien. Les manques osseux et dentaires enregistrés signent une sépulture secondaire : le sujet avait été, après son décès, déposé en position hyper contractée – lié comme ce qui est bien connu dans de nombreux exemples ethnographiques – contre un élément en terre crue humide. Comme bien souvent dans ces cas dans les populations du passé, les premiers éléments biologiques « à lâcher » sont les phalanges et les dents antérieures. 14 La question qui se pose, discutée dans la monographie à venir, est celle de la « valeur » et/ ou signification du bateau en ivoire, unique dans le cimetière.
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qui permettent de saisir qu’il n’est plus là, déjà parti ailleurs dans l’inconscient collectif. Dans le cimetière de l’est, presque un tiers des enfants a de la parure15. Toutefois, dans certains cas on peut assurer qu’elle n’était pas prévue pour eux16 et parfois elle n’est même pas en position : des colliers ont pu servir à envelopper une natte, d’autres ont été déposés sur le corps au dernier moment. L’hypothèse la plus probable est qu’il s’agit de dons associés aux cérémonies de resocialisation lors du voir, ou déposés sur le corps lors de l’inhumation. La restitution des gestes funéraires à propos du collier de la tombe S683 démontre la liaison entre don et religiosité : (i) une fosse est creusée dans le limon du secteur sud puis des pots sont déposés contre les parois de la fosse17 ; (ii) un panier contenant un enfant de six mois à un an, paré d’un bracelet à la cheville droite est alors amené. Le bracelet de cheville suggère que l’enfant avait été resocialisé dans l’intimité et vu tel quel avant d’être réarrangé dans une position sur le côté droit et un peu fléchie dans le panier18 ; (iii) le ou les officiants déposent alors19 : devant la main gauche et contre la paroi une pochette de nodules de malachite, sur l’avant-bras droit un collier, trop grand pour son âge, avec notamment un bucrane de presque trois centimètres et demi de longueur20 ; (iv) une fois le panier dans la fosse, le ou les officiants déposent dans celle-ci, derrière le panier du côté du crâne, différents éléments21. Lors du démontage de l’ensemble à la fouille, le bucrane du collier a été retrouvé sous le crâne (Fig. 6). Au vu de sa position et de celle du collier, cela n’a pu être fait qu’au dernier moment, dans la fosse : le crâne du sujet est soulevé par un officiant et le bucrane du collier est alors glissé sous le crâne22. Comment expliquer ce geste qui semble important puisqu’il intéresse un élément prestigieux qui ne peut être qu’un don (ce n’est pas un collier porté du vivant de l’enfant) et qui au dernier moment implique de soulever le crâne de ce dernier ? Le bucrane est une représentation connue du Prédynastique à partir du Naqada IA (Hendrickx 2002) et deux bracelets portés en présentent dans d’autres tombes du cimetière. Cette représentation est essentiellement liée à des objets rattachés
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138 enfants/437 (438 dans le cimetière mais un est encore engagé dans la filière génitale et n’est pas repris dans ce décompte). 16 Neuf ont des colliers « trop grands », 4 ont des bracelets trop grands. 17 Trois pots au nord – dont un recouvert par une écuelle – et un à l’ouest. 18 On ne peut pas préciser si c’est dans le cimetière ou ailleurs que l’enfant a été arrangé dans le panier. 19 En raison de leur localisation, on peut assurer que c’est à ce moment-là que cela s’est passé. 20 Un éclat de silex retrouvé derrière le crâne (occipital) avait pu être introduit auparavant, mais il a pu l’être aussi à ce moment et glisser secondairement. 21 Un pot dit Wavy-Handled, surmonté d’une palette, puis une gourde légèrement inclinée contre lui et une terrine à l’extérieur du panier du côté des pieds. 22 Notons que si le geste de cacher le bucrane a été fait au dernier moment, juste avant de fermer la tombe, et que si à ce moment-là la palette était sur le crâne, l’officiant a pu choisir de la poser sur la poterie à côté. Cette dernière hypothèse provient de la reconstitution des gestes que nous avons effectués dans la tombe avec les éléments encore en place. Elle nous est apparue de façon ergodynamique très satisfaisante.
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Fig. 6. Sépulture S683 (Naqada IID, cimetière est, secteur sud). L’enfant, âgé de 6 mois à 1 an, est inhumé dans un panier, paré d’un bracelet à la cheville droite. Sont déposés dans le panier un collier sur l’avant-bras droit avec deux pendeloques dont celle en forme de bucrane dissimulée sous le crâne, une pochette de nodules de malachite devant la main gauche, contre la paroi du panier et un éclat de silex derrière le crâne. Des céramiques ont été disposées contre les parois de la fosse, un pot est recouvert d’une palette (© L. Staniaszek). En bas, à gauche, restitution du collier et localisation des nodules de malachite (cercle pointillé).
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à l’ornement personnel et elle peut être assimilée à ce qui sera la déesse Bat. La fréquence de cette représentation et sa distribution géographique indiquent que sa signification était largement comprise et constituait une partie commune du monde religieux et conceptuel pendant les temps prédynastiques (Hendrickx & Eyckerman 2012). Sa signification était vraisemblablement destinée à détourner le danger. Il y a donc là le don d’une amulette protectrice, partie d’un collier ostentatoire, qui a été cachée sous le crâne au dernier moment. Geste de protection du mort dans l’au-delà ? ou au contraire signe que cette protection a été inefficace puisque l’enfant est décédé ? Comme ce collier n’était pas celui du défunt, il est probable que la première hypothèse est la bonne, et que ce don ostentatoire était celui d’un collier de protection pour l’au-delà doublé d’un geste symbolique des officiants lors des derniers moments du voir. Afin d’explorer plus largement cette question du déroulement des cérémonies d’inhumation et des dons alors effectués, nous avons pris l’exemple des éléments intéressant la chaîne opératoire du fard. Le fard était obtenu à partir de fragments de minerai, malachite23, souvent transportée dans des petits sacs. Ils devaient être broyés avec une meule pour les plus gros morceaux puis avec un galet ou un broyon afin d’obtenir des nodules puis une poudre très fine. Des coquillages (Unio) présentent de la poudre ou des traces de celle-ci et il est donc probable, qu’entre son broyage et son dépôt sur la palette, la poudre était déposée dans ces boîtes à fard naturelles24. La poudre était déposée sur la palette, certainement avec un liant, pour ensuite être utilisée comme fard25 qui servait à parer le sujet (Fig. 7). Bien qu’il soit toujours difficile d’attribuer une « valeur » aux différents éléments de la chaine opératoire, les palettes finement polies représentent un investissement certain par rapport à certains substituts parfois retrouvés. Les sachets contenant de la malachite avaient pour leur part une valeur évidemment bien supérieure par rapport aux petits nodules et/ou traces de poudre que livrent certaines tombes. Les fragments de meule et les broyons ont une place particulière, car toutes les familles devaient avoir accès à ces éléments qui, sans malachite, étaient sans intérêt dans cette chaîne opératoire. Leur dépôt isolé ne se comprendrait donc pas. Un seul broyon a été retrouvé (S970) et il est dans la tombe qui a le plus d’éléments de la chaîne opératoire (malachite, pochette, broyon et palette). Un seul fragment de meule isolé a été retrouvé (S893), mais il est recouvert d’ocre et déposé retourné en surface de la tombe avec le mobilier de signalisation. Il n’est pas certain qu’il puisse être attribué à la chaine opératoire du fard ; toutefois les traces d’ocre qu’il présente sont hautement symboliques ; ceux qui l’ont déposé étaient en mesure de parer le sujet. 23 Ou d’une roche géologiquement apparentée. Sur la question du minerai vert, cf. Baduel & Walter dans ce volume. 24 Dans le cimetière de l’est, il y 18 tombes avec un Unio (gros coquillage) ; seulement deux ont des traces de malachite, tous ont été considérés en lien avec la chaîne opératoire du fard. 25 Sans analyse de recherche de liant il est d’ailleurs difficile de savoir si un tesson concave avec des traces de malachite était une boite à fard ou une palette rudimentaire.
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Fig. 7. À gauche et au centre, la sépulture S528, datée du Naqada IIIA1, comprend un coquillage (Unio) contre le crâne de l’enfant, âgé de 2,5 à 3 ans, et un galet : le premier a pu contenir la poudre de minerai et le second le broyer. À droite, l’enfant âgé de 3 à 5 ans est paré de bracelets aux avant-bras, d’un bracelet de cheville à droite et d’un anneau à l’annulaire gauche (S559, Naqada IIIA2) ; la palette, en grauwacke, déposée sur le crâne, présente des traces de malachite, d’autres traces ont été retrouvées sous le crâne. Le galet, déposé dans le dos, aurait pu servir au broyage du minerai. Cimetière est, secteur sud (© L. Staniaszek).
Soixante-cinq tombes d’enfant (51 au sud,14 au nord) qui couvrent la totalité de la chronologie ont livré au moins un des éléments de cette chaîne opératoire, depuis la malachite jusqu’à la palette et au sujet fardé. Les sujets entre un et cinq ans ont manifestement plus d’éléments de cette chaîne que les plus jeunes et les corrélations avec l’âge devront être recherchées. Les éléments les plus présents sont la palette (22 palettes, 11 substituts), la malachite (27 cas), un coquillage, l’Unio (18 cas), puis la pochette (6 cas). Comme la malachite (27 cas) est généralement présente sous forme infime – traces (six cas), de coloration (un cas), de nodules (19 cas), de grains (un cas) et de poudre (un cas) – et que toutes les palettes ne sont pas polies, ces distributions reflètent assez bien les investissements consentis. Le sachet avec de nombreux fragments de malachite est le plus rare et les grands coquillages avaient plus ou prou la valeur d’une palette « commune ». Dans 20 cas sur 65 il y a l’association de deux éléments ou plus (17 avec deux, deux avec trois, un avec quatre), 19 dans le sud entre le IID et le IIIC, un dans le nord entre la période IIID et la IIIe dynastie ; l’association la plus fréquente est celle de la malachite et d’une palette (Fig. 7 et 8). Toutes périodes confondues, les situations dans la tombe des éléments de la chaîne opératoire sont très variables. Nous avons pu démontrer26 que cela dépend de plusieurs facteurs. Certaines palettes ont manifestement été associées au sujet à l’extérieur du cimetière, peut-être par ses proches durant l’apprêt du corps et le voir. Ainsi, pour des sujets amenés en sac, la palette a pu glisser au fond de ce dernier et elle 26 Les dénombrements exacts qui impliquent une interprétation au cas par cas seront présentés dans la monographie en cours.
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Fig. 8. L’enfant de la sépulture S543 (Naqada IIIA2), âgé de 5 à 7 ans, est paré de bracelets aux avant-bras. Parmi les nombreux dépôts de cette tombe, deux constituants de la chaîne opératoire du fard ont été placés au contact du défunt, dans sa natte : du minerai, sous la forme d’une trentaine de grains de malachite probablement dans une pochette, au contact de l’avant-bras droit et un galet, faisant office de broyon, au contact du coude gauche.
se retrouve donc contre ses pieds et/ou ses fesses ; pour d’autres amenés en panier, elle a manifestement été insérée au dernier moment entre le sujet et le contenant. Pour d’autres sujets en revanche, c’est lors de la cérémonie du cacher, dans le cimetière, que des dons ont eu lieu. Ainsi, durant la période Naqada IIIA1-IIIA2, la position des palettes est particulière. Elles sont plus fréquemment retrouvées près de l’extrémité céphalique et des mains et la reconstitution des gestes démontre, qu’elles étaient souvent déposées en fin de cérémonie, de façon très visible ; ce dépôt pourrait même l’avoir clôturée. C’est aussi à ce moment que les dons de la chaîne du fard sont les plus nombreux et les plus standardisés même si dès cette période une certaine variabilité est de mise. En effet, des palettes ont des situations hétéroclites qui ne peuvent être expliquées ou qui témoignent d’une attention moindre lors de la réalisation du dépôt. Dès la période IIIA1-IIIA2, les substituts ont des situations moins recherchées, près des céramiques notamment. Avec le temps, les dons diminuent en fréquence, en nombre, en qualité et aucune situation ne semble standardisée. Les éléments de la chaîne opératoire du fard qui permettait théoriquement de farder le sujet pourraient avoir eu, au cours de la période IIIA1-IIIA2, un double rôle. D’une part, ils faisaient manifestement partie de la religiosité du moment dont ils semblent avoir été un constituant majeur, d’autre part ils pouvaient faire l’objet de dons prestigieux. Il ne s’agissait d’ailleurs pas de farder le crâne (un cas d’enfant dans tout le cimetière) mais plutôt de donner symboliquement la
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possibilité de le faire de telle sorte que, plus le don se rapprochait de la phase finale de la chaîne opératoire, plus il devenait ostentatoire et visible, et dans le cas de la palette plus il était déposé près, voire sur le crâne. Le fait que n’importe quel élément de la chaîne opératoire puisse être déposé démontre le caractère symbolique du geste et en même temps l’importance des cérémonies. Le dépôt de malachite est fréquent car il est évocateur et le don pouvait donc intéresser un minime fragment de minerai. À l’inverse, le dépôt d’une palette, forcément d’adulte qui allait farder l’enfant, était un don ostentatoire qui était mis en évidence pour le public (ostentation) mais aussi pour le défunt avec l’emplacement symbolique du crâne. Le fait que parfois la palette ait été l’unique composante de la chaîne opératoire démontre que les cérémonies étaient coordonnées, préparées à l’avance et qu’il y avait des officiants qui en connaissaient le déroulement « standard ». Notons que moins de quinze pour cent des enfants ont eu droit à un élément, même symbolique, de la chaîne opératoire du fard et moins de cinq pour cent, à deux éléments. Manifestement, le décès d’un enfant était ressenti différemment suivant les familles mais aussi suivant l’intérêt que lui portait la communauté. Dans le secteur nord, les éléments de la chaîne opératoire retrouvés dans les tombes sont rares ; la majorité sont de récupération et déposés de façon atypique, loin du corps sauf dans deux cas. Le caractère ostentatoire avait disparu, seul persistait le caractère symbolique qui pour une majorité des officiants était certainement devenu une coutume plus qu’un rite. Perspectives Lors de l’étude du cimetière de l’ouest à Adaïma, nous étions arrivés à la conclusion que les différences entre tombes ne relevaient pas tant de différences économiques que de différences dans le rite. La variable principale était la présence ou l’absence de cérémonie ayant laissé une trace matérielle. Le cimetière de l’est, avec ses centaines de tombes intactes permet de confirmer cette hypothèse et d’aller au-delà. Il permet de s’interroger, dans le secteur sud, sur la religiosité et la structuration de la société naqadienne, et dans le secteur nord, sur la fin du Naqadien. En effet, les différences liées à l’âge au décès des sujets inhumés entre les deux secteurs, à certains types de pratiques funéraires (coffres en terre crue) et à l’évolution des pratiques funéraires (cas de la chaîne opératoire « fard ») démontrent que les pratiques funéraires ne peuvent pas être étudiées indépendamment de la chronologie. L’élément fondamental tout au long de l’histoire du cimetière reste, au vu du nombre d’enfants inhumés et des classes d’âges représentées, la reconnaissance de l’humanité des sujets dont le seuil pourrait avoir évolué, lors des premières dynasties, de l’apparition des premières dents à la naissance. En dehors d’une reconnaissance plus précoce de la personne, la religiosité27 a 27
Peut-être la religion mais nous ne pouvons pas actuellement le démontrer.
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évolué entre les deux secteurs. Dans le secteur nord, le plus récent, de nouvelles modes s’expriment. Certaines familles pourraient les avoir plus facilement intégrées que d’autres, d’autant plus qu’elles ne changeaient pas fondamentalement le déroulement des cérémonies. Au même moment, des anciens symboles, dont le sens se perdait chez une majorité de sujets qui devaient les considérer comme des coutumes, disparaissaient. Le secteur sud, le plus ancien, montre des disparités entre tombes étonnantes. Dans certaines tombes, des rites standardisés, basés sur un symbolisme fort, tel celui de la chaîne opératoire du fard, sont reconnus. Dans ces cas, les différences entre tombes sont en partie liées à l’âge des sujets. Plus les enfants étaient âgés, plus ils étaient socialisés, plus leur décès était à l’origine de dons destinés à les honorer eux et leurs parents. Ce qui est étonnant est que dans une majorité de tombes ce symbolisme soit totalement absent alors que des traces infimes de malachite ou des substituts de palette, dont la valeur économique était quasiment nulle – par rapport à des nodules, des sachets remplis ou des palettes polies – pouvaient être utilisés. Cela évoque une société complexe avec des classes ou des castes ayant chacune un rituel particulier adapté en fonction du rang (âge par exemple) ou de la richesse des sujets qui les composent. Il y aurait ainsi la caste ou la classe de ceux ayant accès au rituel de la chaîne opératoire du fard, avec en fonction du rang (lié peut-être à l’âge mais pas uniquement) la présence soit d’une palette, soit d’un élément moindre. Quel que soit le cas, plusieurs classes ou castes de cette société pouvaient ainsi être inhumées à Adaïma, sans que le cimetière, rappelons-le, ne soit ouvert à toute la communauté. La diversité des rites funéraires naqadiens résulterait donc a minima de la structuration de la société, d’une religiosité très développée qui a évolué lors des premières dynasties et des dons lors des inhumations. La poursuite de l’étude du cimetière de l’est d’Adaïma permettra d’affiner ces interprétations en mettant en évidence le déroulement des cérémonies et leur évolution de Naqada IIC/IID à la IIIe dynastie. Remerciements À Patrice Gérard pour l’élaboration des figures, à Roxanne Bessière et Simon Partouche pour la mise en place de la base de données du cimetière de l’est, à Stan Hendrickx pour son apport concernant la signification de l’amulette et à Nathalie Buchez pour la relecture du manuscript. Bibliographie BUCHEZ, N., 2008. Chronologie et transformations structurelles de l’habitat au cours du prédynastique. Apports des mobiliers céramiques funéraires et domestiques du site d’Adaïma (Haute-Égypte). Thèse de doctorat, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Toulouse.
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IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST, L’OASIS DE KHARGA À L’AUBE DES TEMPS PHARAONIQUES TIPHAINE DACHY UMR 5608, TRACES, Toulouse, France
Parallèlement à la trajectoire qui va de l’émergence des cultures prédynastiques à l’affirmation de l’État pharaonique dans la vallée du Nil, les communautés du désert Occidental ont suivi un chemin singulier. Dans l’oasis de Kharga, la phase Kharga D s’étend sur les IVe et IIIe millénaires BCE. Après un premier temps où la proximité culturelle avec la vallée du Nil semble étroite, elle voit le développement du groupe culturel oasien Sheikh Muftah. Ce groupe n’était jusqu’ici identifié que dans l’oasis de Dakhla et ses abords, il s’exprime à travers des traditions techniques et culturelles autonomes perceptibles au sein des industries lithiques et céramiques. Dès Naqada III, des poteries importées de la vallée du Nil viennent se mêler aux productions locales au sein des assemblages archéologiques. Ces interactions soutenues ont été facilitées par la relative proximité géographique des deux régions. Elles prennent notamment la forme d’expéditions mandatées par les premiers souverains égyptiens et facilitées par la contribution d’éclaireurs issus des communautés locales. Alongside the trajectory from the emergence of predynastic cultures to the assertion of the Pharaonic State in the Nile Valley, communities in the Western Desert followed a singular path. In the Kharga oasis, the Kharga D phase extends over the 4th and 3rd millennium BCE. After a first period when the cultural affinities with the Nile Valley seems strong, the typically oasian Sheikh Muftah cultural group is attested. This group, which until now has been identified only in the Dakhla oasis and its surroundings, possesses autonomous technical and cultural traditions that are perceptible within the lithic and ceramic industries. From Naqada III on, pottery imported from the Nile Valley is found intermingled with local oasian productions in archaeological assemblages. These sustained interactions were facilitated by the relative geographical proximity of the two regions. Expeditions mandated by the first Egyptian kings were assisted by the contribution of scouts from local communities.
Introduction Le désert et les oasis du Sahara oriental ont longtemps été considérés comme des espaces marginaux et exclus du récit de l’émergence de la civilisation pharaonique. Depuis les années 1990, l’intérêt scientifique accru pour ces territoires a révélé d’une part l’existence de populations locales contemporaine du Prédynastique avec notamment la reconnaissance du groupe Sheikh Muftah dans l’oasis de Dakhla et ses alentours (McDonald 1999, 2001, 2002), et d’autre part l’ampleur
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de la présence égyptienne au sein des périphéries arides matérialisée notamment par de nombreuses gravures rupestres (Darnell & Darnell 2002). L’oasis de Kharga se situe dans le désert Occidental à quelque 200 km à l’ouest du Nil. Il s’agit d’une vaste dépression qui s’étend sur environ 160 km du nord au sud et 20 à 80 km d’est en ouest. Ses ressources hydrologiques – sources artésiennes et playas – (Bousquet 1996 ; Embabi 2004) ont permis la vie de communautés préhistoriques durant l’Holocène malgré la tendance générale à l’aridification du Sahara oriental (Kuper & Kröpelin 2006). Les travaux archéologiques modernes dans l’oasis de Kharga ont débuté un peu plus tard que dans les régions voisines du désert Occidental. La recherche y bénéficie des avancées réalisées par ailleurs, ce qui autorise des comparaisons pertinentes avec les cadres chrono-culturels existants. Kharga constitue ainsi une zone privilégiée pour étudier les dynamiques propres à ce « Far West » qu’est alors le désert Occidental en regard des centres de pouvoir qui émergent à l’aube des temps historiques dans la vallée du Nil. Les travaux archéologiques de terrain et études du matériel à la base de cet article ont été menés dans le cadre du volet Préhistoire de la mission archéologique de Douch (Institut français d’archéologie orientale) dirigé par Béatrix Midant-Reynes. Méthodologie Les occupations anciennes de l’oasis de Kharga ont été révélées par les travaux pionniers de Gertrude Caton-Thompson et Elinor Gardner entre 1930 et 1933 (Caton-Thompson 1952). La Combined Prehistoric Expedition a également mené des fouilles archéologiques sur des sites préhistoriques à la fin des années 1970 (Wendorf & Schild 1980). D’autres équipes ont par la suite entrepris des travaux archéologiques d’ampleur plus restreinte (Simmons & Mandel 1986 ; Mandel & Simmons 2001 ; Holmes 1989, 1991 ; Darnell 2002 ; McDonald 2006, 2009, 2012 ; Ikram 2009a, 2009b, 2018). Ces recherches ont concerné uniquement la moitié nord de la dépression et le plateau calcaire adjacent. La découverte du site épipaléolithique de ‘ayn Manâwir (Briois et al. 2008) et le programme de prospection de l’Institut français d’archéologie orientale conduit par Michel Wuttmann à partir de 2001 ont inauguré le renouveau des recherches concernant les périodes d’occupation ancienne de l’oasis en incluant sa moitié sud. Les sites préhistoriques nouvellement identifiés ont fait l’objet de fouilles, sondages, et collectes raisonnées qui ont permis de proposer une séquence chrono-culturelle pour la préhistoire holocène comprenant quatre phases principales nommées Kharga A, B, C et D (Dachy et al. 2018). La dernière de ces phases, Kharga D, s’étend sur les IVe et IIIe millénaires BCE et s’avère donc contemporaine de la transition qui s’opère dans la vallée du Nil entre les dernières sociétés paysannes néolithiques et l’émergence de l’État.
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L’OASIS DE KHARGA À L’AUBE DES TEMPS PHARAONIQUES
Le Caire
Naqb Yebsa GY-20 GY-18 GY-03
Kharga
Plateau d’Abou Tartur Vers Dakhla
KS512 KS514
EL-KHARGA
Gebel Ghannâim
Vers la vallée du Nil
Sites Kharga D Zones cultivées Naqb Rizeiqat
KS267
Dunes Piémont Plateau
MD-36 MD-22
Ouadi Midauwara
Haches bifaciales (>2) 1-2 Haches bifaciales
KS216 KS123
Clayton rings (>2)
BARIS
Clayton disks (>2)
KS149 KS143
1-2 Clayton rings 1-2 Clayton disks
KS136 KS138
Céramiques Sheikh Muftah
KS151
Jarres pré et protodynastiques Meidum-bowl
Naqb Douch
‘ayn Douch manâwir
KS20 KS38 KS21 KS40 KS179 KS235 KS180 KS51
KS98 KS88 KS60
Vers la vallée du Nil N
KS64
Vers le Gilf Kebir
0
10km
Vers Bir Nakheila et Kurkur
Fig. 1. Oasis de Kharga : sites Kharga D et principaux traceurs chronologiques.
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T. DACHY
Résultats Caractères généraux des occupations Kharga D Les occupations attribuées à la phase Kharga D ont été identifiées sur 26 sites archéologiques différents (Fig. 1). Elles représentent 110 concentrations de surface de matériel archéologique regroupant des vestiges lithiques, céramiques et fauniques. Elles accompagnent généralement des foyers dont certains comportent des pierres chauffées : les Steinplätze (Gallinaro 2018). Ces vestiges correspondent à de courtes haltes et petits campements résidentiels dans le cadre d’une mobilité importante. L’économie de subsistance de ces populations n’est connue que par quelques restes fauniques issus d’une occupation située sur le Tell Douch (KS60 DAA), ils suggèrent une composante pastorale impliquant le bœuf, associée à la pratique de la chasse à l’oryx et à la gazelle dorcas. Les fragments de test d’œuf d’autruche régulièrement présents sur les occupations indiquent que cette ressource était consommée. L’âne domestique, également attesté, a pu contribuer aux pratiques de mobilité. Culture matérielle Industrie lithique Les industries lithiques relevant de la phase Kharga D privilégient le silex accessible localement comme matière première. On note une tendance très prononcée pour l’utilisation de supports en plaquettes naturelles de silex tabulaire ou thermoclasté de couleur orangée à beige ou marron clair, parfois lie-de-vin lorsque ces éléments ont subi une action thermique. L’emploi d’un silex blanc opaque calcédonieux d’origine locale ainsi que le remploi d’artefacts datant du Middle Stone Age sont également attestés. Les outils de pierre sont pour la plupart façonnés de manière expédiente à partir de fragments de plaquettes (Fig. 2). Un débitage d’éclats à la pierre dure à partir de nucléus multipolaires est également attesté. De rares lames de belle facture ont été retrouvées, mais l’absence des éléments techniques associés suggère qu’elles ont été débitées en dehors de l’oasis. La typologie des objets retouchés est largement dominée par des pièces informelles (racloirs, denticulés, pièces à coches) exploitant de manière opportuniste les supports de plaquettes naturelles (Fig. 3, 8). Des objets particulièrement investis se distinguent toutefois au sein des séries lithiques. Ils sont héritiers de la tradition du Néolithique pastoral des déserts dont relève la phase précédente Kharga C. C’est le cas des racloirs sur side-blow-flakes, avec 17 exemplaires découverts par l’IFAO (Fig. 3, 10). On trouve également des couteaux bifaciaux relativement frustes façonnés à partir de plaquettes naturelles par retouches envahissantes
L’OASIS DE KHARGA À L’AUBE DES TEMPS PHARAONIQUES
237
Racloirs sur side-blow-flake Rognons de silex
Grattoirs Éclats retouchés, Pièces à coches Armatures tranchantes Haches bifaciales
Pics bifaciaux
Perçoirs Racloirs Denticulés Plaquettes de silex tabulaire ou thermoclasté
Plaquettes retouchées Herminettes Couteaux bifaciaux
Hors sites
Armatures tranchantes Grattoirs sur lames
Fig. 2. Chaînes opératoires lithiques Kharga D.
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T. DACHY
Fig. 3. Outils lithiques Kharga D de tradition oasienne : 1) Armature bifaciale KS179 DA ; 2) Armature transverse KS51 LC ; 3-6) Armatures transverses KS179 DA ; 7) Grattoir KS179 DF ; 8) Plaquette thermoclastée retouchée KS60 DAA ; 9) Herminette KS143 LC ; 10) Racloir sur side-blow-flake KS98 QC ; 11) Couteau bifacial KS148 LA.
L’OASIS DE KHARGA À L’AUBE DES TEMPS PHARAONIQUES
239
bifaciales (Fig. 3, 11). Leur morphologie est préférentiellement symétrique, ils mesurent entre 81 et 170 mm de longueur. Des fragments témoignent de l’existence de pièces totalement bifaciales retouchées par pression (KS179 DF et KS514 LB). Le concept de l’herminette sur support tabulaire apparu à la phase Kharga C se perpétue durant Kharga D (Fig. 3, 9). La forme triangulaire persiste, mais de nouvelles morphologies apparaissent : quadrangulaire et à partie proximale très arrondie. La longueur de ces outils façonnés sur des supports naturels est comprise entre 49 et 73 mm pour une largeur de 31 à 41 mm. Les pointes de flèches bifaciales ne sont plus présentes que de manière anecdotique, avec une petite pointe irrégulière à pédoncule et ailerons (Fig. 3, 1), deux pointes fusiformes larges (KS179 DA ‘ayn el-qûz) et un fragment de petite armature bifaciale fusiforme (KS143 LB). Des armatures de projectile transverses – dont certaines très allongées – réalisées en silex orange ont été mises en évidence sur deux sites (KS179 DA et KS51 ; Fig. 3, 2-6). Les grattoirs (Fig. 3, 7), très fréquents, sont le plus souvent réalisés sur éclats, parfois sur plaquettes naturelles et plus rarement encore sur lames. Ils adoptent des formes régulières, souvent ovalaires ou subcirculaires, les retouches sont préférentiellement semi-abruptes. Ce matériel s’inscrit dans la tradition typo-technologique du groupe culturel autochtone oasien Sheikh Muftah (McDonald 1998, 1999, 2001). Certains objets de pierre taillée participent par ailleurs d’une tradition partagée entre l’oasis de Kharga et la vallée du Nil à l’orée de la période prédynastique. Il s’agit des haches bifaciales qui peuvent être affutées par coup de tranchet transversal (Fig. 4, 5). G. Caton-Thompson avait mis en évidence et attribué au Peasant Neolithic 56 exemplaires d’outils de ce type, la majorité provenant des collines de ‘ayn sour matla el-shams (KS512) et ‘ayn harrân (KS514) (Fig. 5). Les recherches de l’IFAO sont venues ajouter 9 exemplaires à ces découvertes. Elles proviennent d’un ensemble archéologique (KS512 LB) situé au nord des reliefs explorés par l’archéologue anglaise, de deux autres reliefs situés dans le nord de la dépression (KS522 et KS267 LH) et de deux sites du bassin sud (KS21 LF et KS235). La présence des déchets afférents au coup de tranchet (Fig. 4, 3) montre que ces objets ont été affutés et utilisés sur place. Les haches bifaciales appartiennent à un type bien attesté dans la vallée du Nil depuis Matmar au Nord jusqu’à El Qara (Holmes 1990). Elles sont particulièrement abondantes parmi les outils découverts à Armant (Huzayyin 1937), on les retrouve également à Mahgar Denderah 2 (Hendrickx et al. 2001) accompagnées de pics bifaciaux. Des pics bifaciaux massifs (Fig. 4, 6) dont la partie active a été aménagée par retouches bifaciales sur de gros nodules de silex ont également été retrouvés en association avec ces haches à Kharga (KS512 LB). Par ailleurs, des outils oblongs à fines denticulations régulières sur un côté ont été observés sur les collines de KS512 et KS514 (en LE et LP). Ils peuvent être réalisés sur des plaquettes tabulaires de silex beige amincies et régularisées par des retouches bifaciales. L’un d’entre eux est réalisé sur une lame de silex marron (Fig. 4, 8).
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6
7
8
Fig. 4. Outils lithiques Kharga D de tradition nilotique : 1) Armature bifaciale à base concave et ailerons pointus KS21 LF ; 2) Lame de faucille KS512 LA ; 3) Déchet de coup de tranchet KS512 LB ; 4) Hache bifaciale KS21 LL ; 5) Hache bifaciale à coup de tranchet transversal KS512 LB ; 6) Pic bifacial KS512 LB ; 7) Outil bifacial en forme de lance KS512 LA ; 8) Lame denticulée (faucille ?) KS514 LE.
241
L’OASIS DE KHARGA À L’AUBE DES TEMPS PHARAONIQUES Légendes des observations réalisées dans le cadre des prospection de l’IFAO en 2010, 2012 et 2014 Tessons céramique Kharga D Clayton disk DB Paléolithique Couteau bifacial Occupations historiques Pic bifacial Aménagements CA d’irrigation historiques Hache bifaciale Fouilles anciennes Herminette Poste de tri de matériel Racloir sur archéologique side-blow-flake Source artésienne Grattoir Steinplatz
KS512
KO 7
LB
LI
KO 6N KO 10
LD
LE
LH LI
KS512_024 encensoir prédynastique? Erreur sur le point??
LH
Denticulé sur lame
LF
LG
Campement LK Caton-Thompson ? LL
LJ
Molette Meule
LA
'ayn sour matla' el-shams el-bahariyya
Lame de faucille prédynastique Denticulé sur plaque
Foyer à plat
KS514
LA
LP
LF KO 6E
KS512
E-76-4 E-76-5 KO 9
E-76-6
LN KO L?
LD E-76-1
LO
E-76-3
0
500m
KO 8A
KS514
KO 8B
KO7
LE
0 0
500m
2500m
Fig. 5. Localisation des ensembles archéologiques des sites de ‘ayn sour matla el-shams (KS512) et ‘ayn harrân (KS514).
Ces pièces s’apparentent à des faucilles. À Kharga, ces objets (haches, pics bifaciaux, faucilles) relèvent selon nous d’un faciès spécifique précoce de Kharga D. Les importations de la vallée du Nil sont rares dans le domaine lithique. Trois faucilles prédynastiques sur lames tronquées ont été retrouvées auprès d’un petit foyer empierré en KS512 LA. Elles étaient accompagnées de céramiques locales et d’importations issues de la vallée (Naqada IIID). L’exemplaire le plus soigné est réalisé dans un silex marron-rosé typique de la vallée du Nil (Fig. 4, 2). Trois autres exemplaires de faucilles prédynastiques sont connus dans les déserts, ils proviennent d’occupations Sheikh Muftah à El Kharafish et Balat nord/1 (Riemer 2011a ; Jeuthe 2014). Enfin, il faut signaler la présence d’un objet bifacial en forme de « pointe de lance » (Fig. 4, 7) découvert à proximité de ces lames de faucille, il est tout à fait singulier, tant au sein des outils lithiques connus dans l’oasis qu’au-delà. Les vestiges de macro-outillage sont rares, ils se présentent le plus souvent sous la forme de fragments de blocs de grès sombre correspondant à des outils de mouture sous forme détritique. Des pierres à rainure ou polissoirs en grès fin font en outre leur apparition sur les sites KS179 DA et KS143. Deux haches
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T. DACHY
polies (K179 et KS21) ont été réalisées dans des roches sombres. Une ébauche de vaisselle en gneiss, un matériau exogène à l’oasis provenant des carrières de Khéphren (Heldal et al. 2016) a été découverte sur KS60 DAA (Dachy et al. 2018 : fig. 15). Céramique La céramique est d’usage courant, on retrouve des poteries sur 50 % des ensembles archéologiques Kharga D. Les assemblages sont constitués de productions autochtones auxquelles sont fréquemment mêlées des importations issues de la vallée du Nil (Dachy sous presse). Les traditions techniques locales sont représentées par des vases dont la pâte contient de nombreuses inclusions de grandes plaquettes d’argilites (ou shales, Fig. 6, 7 ; Ownby sous presse). L’utilisation de cette matière plaide pour une origine locale ou pour le moins oasienne puisqu’elle correspond à la pétrologie locale (Eccleston 2002). Une autre catégorie de pâte locale est représentée par une pâte sableuse à dégraissant végétal abondant. Les formes céramiques réalisées dans ces pâtes désertiques sont peu variées (Fig. 6), elles consistent majoritairement en pots coniques (Fig. 6, 4-6) de deux modules principaux ; le plus grand d’une hauteur moyenne de 24-33 cm, et le second d’une hauteur 13-18 cm. Le site de KS179 DA est celui sur lequel le plus grand nombre de vases de ce type a été retrouvé. Il existe également des formes de morphologie sphérique dont un exemplaire de grande taille (diamètre panse 48 cm), à parois très épaisses et dont le façonnage est très irrégulier (KS512 LA) peut être assimilé à un vase de stockage. Les surfaces présentent régulièrement des traces de « coups de feu », les décors sont absents à l’exception d’un large bol irrégulier décoré de cannelures verticales réalisées par impressions digitales (Fig. 6, 8). Ces vases s’inscrivent pleinement dans la tradition céramique du Sheikh Muftah récent telle qu’elle a été définie par C. Hope (2002), ils témoignent d’une rupture avec les traditions techniques Kharga C pour ce qui est du matériau utilisé comme des formes des vases. Lors du retour sur les sites Peasant Neolithic étudiés par G. Caton-Thompson sur les collines situées à l’est de l’aéroport (‘ayn sour matla el-shams KS512 et ‘ayn harrân KS514) de nombreux tessons de céramique à plaquettes ont été retrouvés, contribuant à rattacher ces occupations à la phase Kharga D. Des objets très particuliers, également réalisés dans des pâtes locales, font leur apparition au sein du répertoire céramique Kharga D. Il s’agit des Clayton rings : des poteries en forme d’anneau ouvert aux deux extrémités (Fig. 6, 1-2), et des Clayton disks qui sont des disques de céramique perforés en leur centre (Fig. 6, 3). Ces objets largement documentés en contexte oasien et désertique (Riemer & Kuper 2000 ; Riemer 2002, 2004, 2007, 2013) ont été régulièrement découverts au sein de cachettes dans des lieux parfois très isolés, suggérant un lien avec des voyages à longue distance. Les deux éléments semblent avoir
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5
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0 1
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5 cm 1/4
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12
11 13
15
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14
Fig. 6. Poteries oasiennes (1-8), importations de la vallée du Nil (9-14) et poteries nubiennes (15-16) : 1) Clayton ring KS98 LA ; 2) Clayton ring KS60 DAA ; 3) Clayton disk avec marque de potier KS143 LA ; 4-5) Bols conique en pâte à plaquettes KS179 DA ; 6) Bol conique en pâte à plaquettes KS179 DI ; 7) Tesson en pâte à plaquettes KS179 DA ; 8) Bol irrégulier à impressions digitales ; 9) Jarre à col court à lèvre retournée à section triangulaire Naqada IIID KS143 LB ; 10) Jarre à ressaut Nagada III KS98 LE ; 11) Jarre à col Nagada III KS60 DAA ; 12) Aiguière début dynastique KS98 LM ; 13) Meidum-bowl IIIe-IVe dynastie KS60 DAA ; 14) Fond de jarre en Marl KS512 LA ; 15) Bol à cannelures KS51 DB céramique estampée (Dessin IFAO Ayman Hussein).
244
T. DACHY
fonctionné en dyade, peut-être pour produire des substances aromatiques ou médicinales par pyrolyse (Pachur 2017). Un total de 23 Clayton rings et 18 Clayton disks provenant de sept ensembles archéologiques ont été étudiés à Kharga. Trois d’entre eux présentent des marques de potiers. Dans un seul cas, en KS098 LE, ils ont été découverts dans un contexte de cachette : trois disques reposaient de champ au sein d’un anneau. En dehors de cet exemple, ces pièces ont été découvertes en surface, souvent dans un état fragmentaire et dispersé. Parmi les poteries élaborées dans la vallée du Nil et importées dans l’oasis, on trouve des pâtes alluviales à texture sableuse et dégraissant végétal. La seconde catégorie regroupe un ensemble de pâtes hétérogènes qui possèdent en commun une texture propre aux marnes calcaires (Ownby sous presse). Les jarres à lèvre en bourrelet protodynastiques connues à partir de Naqada IIID (Fig. 6, 911) figurent parmi les formes les plus fréquemment mises en évidence (KS51, KS60 DAA, KS98, KS143, KS512). D’autres formes comme des bassins à aiguières (Fig. 6, 12), des jattes à fond rond, des coupes dont certaines à carène arrondie, un encensoir ou bien un moule à pain se rattachent également aux toutes premières dynasties égyptiennes. Des Meidum bowls caractéristiques de la IIIeIVe dynastie ont été découverts en KS60 DAA (Fig. 6, 13), ils s’ajoutent à l’exemplaire mis en évidence par G. Caton-Thompson au sein du naqb Matana (Caton-Thomson 1952 : xii, pl. 123-4). Une jarre importée de la vallée et trois bols en argile oasienne produits à Dakhla dans les ateliers du palais des gouverneurs de ‘ayn Asil (Soukiassian et al. 1990a) ont été retrouvés hors contexte sur la colline de ‘ayn Manâwir, ils constituent de rares témoignages datés de la IVe dynastie. Au-delà de la sphère égyptienne, des influences nubiennes sont également perceptibles à travers quelques importations céramiques. Au nord de l’oasis, les collines de ‘ayn sour matla el-shams (KS512 LD) et ‘ayn harrân (KS514 LI) ont livré un bol sphérique en pâte alluviale se rattachant au groupe Kerma A ou pré-groupe C ainsi que les restes d’un vase Nubian ware en pâte alluviale à engobe rouge accompagnés d’outils lithiques sur plaquettes typiques de Kharga D. Au sud de la dépression, c’est un bol à cannelures régulières (KS051 DB) (Fig. 6, 15), une céramique estampée (Fig. 6, 16) et plusieurs tessons en pâte noire alluviale (KS60 DAA et DAB), qui se rattachent également aux traditions nubiennes. Autres objets La parure est inconnue pour cette phase. Le métal fait son apparition dans l’oasis sous la forme d’une unique pointe en cuivre, probablement importée depuis la vallée du Nil, découverte au sein d’un petit foyer empierré situé en KS512 LA.
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2 C
1
D
0
50cm
Sable éolien Pierres calcaires de la structure Pendage des pierres
Fig. 7. Structure de pierre sur une terrasse du piémont de ‘ayn Borek (KS98 LM).
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Répartition spatiale des occupations Les occupations Kharga D sont localisées de manière préférentielle sur les collines situées le long des lignes de faille et à proximité de playas temporaires. La récurrence d’occupations distinctes sur les mêmes sites près des points d’eau matérialise des points d’arrêt sur des parcours de circulations régulièrement empruntés. La répartition spatiale des vestiges (Fig. 1) dessine des axes de circulation est-ouest et nord-sud. Le matériel découvert au sein des passes menant au plateau témoigne de leur fréquentation intensive, notamment au naqb Yebsa (Darnell 2002 ; McDonald 2012). Au débouché du naqb Douch, sur le site de ‘ayn Borek (KS98), les terrasses du piémont sont ponctuées par plus de 75 structures de pierres empilées de 0,5 à 1,5 m de diamètre pour une hauteur ne dépassant pas 0,4 m dont l’une (Fig. 7) a livré un vase daté des premières dynasties (Fig. 6, 12). Elles évoquent des constructions similaires découvertes au Sinaï qui semblent commémorer le passage d’expéditions datées des premiers temps pharaoniques (Tallet & Laisney 2012 : 382-383). Chronologie La longue durée de Kharga D implique que des évolutions internes ont eu lieu durant cette période. Les quatre datations radiocarbones (Tabl. 1) réalisées par le laboratoire de datation de l’IFAO et la comparaison avec les traceurs culturels connus dans d’autres régions autorisent une proposition chronologique. La phase la plus ancienne, probablement contemporaine de la transition BadarienNaqada I dans la vallée du Nil comprend les assemblages à haches bifaciales. Les vestiges Sheikh Muftah du site KS179 DA sont datés entre 3600 et 2950 cal. BCE, ils correspondent à ce qu’on peut désigner comme une phase moyenne totalement autochtone. Une phase récente comprenant des assemblages mixtes incluant des importations de poteries égyptiennes débute durant Naqada III et se poursuit durant la période thinite. Un Steinplatz du site KS21 correspond à une fréquentation entre 2900 et 2600 BCE. Enfin, une phase finale est illustrée Tabl. 1. Datations radiocarbones relatives aux sites Kharga D Lab. No Age bp KHARGA D
cal. BCE Ensemble (2δ) arrondi
Contexte
Matériau
δ13 Vs PDB (%)
IFAO_0580
4698±38 3600 - 3350 KS179 DA
Foyer St.02 Sédiment cendreux
-26,567
IFAO_0581
4442±34 3350 - 2950 KS179 DA
Foyer St.03 Sédiment cendreux
-26,567
IFAO_0552
4144±40 2900 - 2600 KS21 LE
Steinplätz St.01
-24,448
IFAO_0434
3576±43 2050 - 1850 KS98 LA 98 Foyer St.01 Charbon
Sédiment cendreux
26,54
L’OASIS DE KHARGA À L’AUBE DES TEMPS PHARAONIQUES
247
par les Meidum bowls qui témoignent de passages à plusieurs moments de l’Ancien Empire. Elle s’étend jusqu’à la date radiocarbone la plus récente (20501850 BCE) qui provient d’un foyer accompagnant un Clayton disk et de la céramique à plaquettes sur le site KS98 LA. Discussion Des dynamiques d’interactions culturelles fluctuantes Durant ce long moment qui voit le passage de la préhistoire à l’intégration de l’oasis dans la sphère pharaonique, la dynamique des interactions culturelle entre Kharga et les espaces qui entourent l’oasis connaît des oscillations scandées par quatre phases chrono-culturelles pour Kharga D (ancienne, moyenne, récente et finale, Fig. 8). Avec l’apparition du pastoralisme, les populations, les objets et les idées circulent largement entre Kharga et la vallée du Nil dès le Ve millénaire BCE (Briois et al. 2010, 2012 ; Wuttmann et al. 2012 ; Dachy et al. 2018). Ces liens étroits entre l’oasis et la vallée du Nil persistent au début de la période Prédynastique. La tradition Sheikh Muftah qui apparaît ensuite se rattache à la sphère de Dakhla et ses environs désertiques (Hope 2002 ; McDonald 1999, 2002 ; Kaper & Willems 2002 ; Riemer 2011a ; Jeuthe 2014, 2017). Ces populations pratiquent le pastoralisme, mais la chasse représente encore une large part de leur subsistance alimentaire (Riemer 2011b). Trois phases – ancienne, récente et finale – ont été distinguées à partir des artefacts (Hope 2002 ; McDonald 2002 ; Hope & Pettman 2012 ; Warfe 2018). La phase ancienne, dite de transition n’est pas connue à Kharga. La présence égyptienne à Kharga s’exprime dès la formation d’un état centralisé à partir de Naqada III et se poursuit de manière régulière durant les deux premières dynasties. Des productions céramiques égyptiennes – et dans une moindre mesure nubiennes – viennent se mêler aux céramiques oasiennes. L’industrie lithique reste en revanche très largement de tradition locale. L’oasis fonctionne alors comme un « hub culturel » à la rencontre de pistes sahariennes intensément fréquentées comme cela est également attesté plus au sud dans l’oasis de Kurkur (Darnell & Darnell 2009 ; Gatto 2013). À l’Ancien Empire, de véritables colonies égyptiennes s’implantent à Dakhla qui s’affirme comme le centre de pouvoir égyptien dans le désert Occidental (Soukiassian et al. 1990b). L’axe de circulation du Darb et-Tawil (Bubenzer et al. 2018), prolongé par la piste d’Abou Ballas (Förster 2013 ; Hendrickx et al. 2013) constitue alors la voie de pénétration privilégiée depuis la vallée vers Dakhla et les confins sahariens. Kharga semble n’être plus alors qu’une voie de passage secondaire fournissant des points de ravitaillement en eau pour les voyageurs sur la piste qui deviendra connue à l’époque médiévale sous le nom de Darb el-Arba‘in (Holt 2010).
248
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DAKHLA BC cal.
C14 C IFAO 0434
2000
Sites principaux
KHARGA
VALLEE DU NIL HAUTE EGYPTE BC cal.
KS98 LA
2000
PPI ’ayn Asil
Balat nord
Colonisation égyptienne
Sheikh Muftah Final
‘ayn Manâwir
KS60 DAA
Kharga D final
Ancien Empire 2500
2500 Mut el Kharab IFAO 0552
El Kharafish 3000
IFAO 0581
Sheikh Muftah Récent
KS21 LE KS60 DAA Kharga D KS143 KS512 LA récent
Cuivre
KS179 DA
Kharga D moyen
IFAO 0580
3500
Période Thinite 3000
Naqada III
Naqada II 3500
Naqada I
Sheikh Muftah Ancien KS512 LB
Kharga D Ancien
Badarien 4000
4000
Fig. 8. Proposition de séquence chrono-culturelle pour Kharga D comparée à la Haute Égypte et l’oasis de Dakhla.
Des explorations égyptiennes à la conquête de l’Ouest Dès l’émergence des premières dynasties égyptiennes dans la vallée du Nil les territoires périphériques font l’objet d’une grande attention (Tallet 2010, 2013 ; Tallet & Laisney 2012 ; Somaglino & Tallet 2014 ; Hamilton 2016). L’emprise militaire des pouvoirs protodynastiques sur les voies de circulation reliant les centres de pouvoir de la vallée (Hiérakonpolis, Naqada, Abydos) au désert Occidental et aux oasis est attestée par des gravures rupestres (Darnell & Darnell 2002). Un serekh royal découvert au nord de Kharga témoigne du passage d’une expédition sous le règne de Qa’a, dernier souverain de la Ire dynastie (Ikram & Rossi 2004 ; Hendrickx et al. 2009). Les assemblages archéologiques Kharga D, culturellement hybrides, reflètent très probablement des équipes mixtes composées d’égyptiens de la vallée accompagnés d’éclaireurs oasiens. Les communautés locales rompues à la survie et à la circulation dans les espaces désertiques et déjà intégrées dans des réseaux d’échanges ont ainsi pu collaborer à l’exploitation des espaces désertiques par les nouveaux leaders égyptiens. Le dessein précis de ces expéditions impliquant des agents royaux n’est pas précisément connu, mais devait mettre en jeu l’accès à des ressources économiques et symboliques absentes de la vallée. L’emploi de l’âne comme animal de bât permettait la circulation de caravanes. Le transit de gneiss depuis les
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carrières de Khéphren au Gebel el-Asr près de Toshka à 200 km au sud de Kharga est désormais attesté1, d’autres matières premières telles que des pigments ont également pu être exploitées. La mise en œuvre des dyades de Claytons (pour la production d’extraits végétaux ?) a représenté une activité récurrente. Des marchandises difficilement perceptibles archéologiquement tels que des vanneries ont également pu susciter l’attraction. L’importance de la chasse, la capture, l’apprivoisement et le sacrifice des animaux sauvages durant les périodes Protodynastique et archaïque est établie (Van Neer et al. 2004, 2015 ; Hendrickx et al. 2009 ; Hendrickx & Eyckerman 2010). Les activités cynégétiques sont alors hautement valorisées par les élites émergentes, leur pratique a pu participer d’une forme de rite de passage (Lankester 2016). Plus tard, des campagnes de chasses dans le but de capturer des gazelles vivantes sont encore attestées à l’Ancien Empire dans le palais des gouverneurs de ‘ayn Asil (Pantalacci & Lesur-Gebremariam 2009). L’importance des animaux sauvages dans les sociétés oasiennes est largement illustrée par l’abondance des représentations rupestres à Kharga (Ikram 2009a ; 2009b) et Dakhla (Kuciewicz et al. 2015). Les nombreux grattoirs présents au sein des assemblages lithiques Kharga D ont pu entrer en jeu dans le traitement des peaux issues de la chasse ou des activités pastorales. Les dynamiques d’attractivité fluctuantes de Kharga et Dakhla traduisent la probable évolution géographique des centres d’intérêts égyptiens entre le Protodynastique et la fin de l’Ancien Empire. La modification de l’accessibilité des ressources en eau due aux variations climatiques a également pu entraîner une restructuration des réseaux de circulation au sein du désert Occidental. Conclusion Après une phase de liens étroits entre l’oasis et la vallée au début du IVe millénaire, Kharga intègre la sphère culturelle oasienne Sheikh Muftah. Des importations céramiques nubiennes et surtout égyptiennes viennent rapidement se mêler aux assemblages et témoignent de contacts récurrents ayant pris notamment la forme d’expéditions au profit des élites de la vallée du Nil durant la phase de structuration des institutions dynastiques. Les motivations potentielles à l’origine des interactions économiques et culturelles entre gens de la vallée et des oasis sont multiples. Les populations sahariennes ont quoi qu’il en soit joué un rôle d’intermédiaire, de « gateway communities » (Hirth 1978 : 37) dans le processus d’appropriation territoriale impulsé par la nouvelle puissance égyptienne et ce, tout en conservant leur singularité culturelle. Des études plus approfondies 1 La circulation à travers l’oasis de ce matériau de prestige destiné à la production de vaisselle et de statues royales était déjà supposée par G. Caton-Thompson (1952 : 49-50) qui se heurtait alors à l’absence d’indices matériels de cette activité.
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concernant notamment la céramique et la chronologie absolue permettront de saisir avec plus de précision le rôle de Kharga dans ce processus ainsi que le rythme, la nature et l’importance des interactions entre les deux sphères culturelles. Remerciements Ces recherches ont été rendues possibles grâce aux autorisations accordées par le ministère des Antiquités de l’Égypte et au soutien de l’inspectorat de Kharga. Bibliographie BOUSQUET, B., 1996. Tell-Douch et sa région : géographie d’une limite de milieu à une frontière d’Empire. Documents de Fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale 31. Le Caire. BRIOIS, F.; MIDANT-REYNES, B. & WUTTMANN, M., 2008. Le gisement épipaléolithique de ML1 à ῾Ayn-Manâwir: oasis de Kharga. Fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale 58. Le Caire. BRIOIS, F.; MIDANT-REYNES, B. & MARCHAND, S., 2010. L’oasis de Kharga dans la Préhistoire: aux origines des cultures prédynastiques. Archéo-Nil, 20: 43-50. BRIOIS, F.; MIDANT-REYNES, B.; MARCHAND, S.; TRISTANT, Y.; WUTTMANN, M.; DE DAPPER, M.; LESUR, J. & NEWTON, C., 2012. Neolithic occupation of an artesian spring: KS043 in the Kharga Oasis, Egypt. Journal of Field Archaeology, 37(3): 178-191. BUBENZER, O.; BOLTEN, A. & RIEMER, H., 2018. In Search of the Optimal Path to Cross the Desert: Geoarchaeology Traces Old Trans-Saharan Routes [in:] SIART, C.; FORBRIGER, M. & BUBENZER, O. (éd.), Digital Geoarchaeology New Techniques for Interdisciplinary Human-Environmental Research. Natural Science in Archaeology. Cham: 139-148. CATON-THOMPSON, G., 1952. Kharga oasis in prehistory. Londres. DACHY, T., sous presse. Du style Khartoum jusqu’à l’Ancien Empire, contexte archéologique du mobilier céramique dans l’oasis de Kharga. Cahiers de la céramique égyptienne, 11. DACHY, T.; BRIOIS, F.; MARCHAND, S.; MINOTTI, M.; LESUR, J. & WUTTMANN, M., 2018. Living in an Egyptian oasis: Reconstruction of the Holocene archaeological sequence in Kharga. African Archaeological Review, 34(4): 531-566 DARNELL, D., 2002. Gravel of the Desert and Broken Pots in the Road: Ceramic Evidence from the Routes between the Nile and Kharga Oasis [in:] FRIEDMAN, R.F. (éd.), Egypt and Nubia. Gifts of the Desert. Londres: 156-177. DARNELL, J.C. & DARNELL, D., 2002. Theban Desert Road Survey in the Egyptian Western Desert: Gebel Tjauti rock inscriptions 1-45 and Wadi el-Ḥôl rock inscriptions. Oriental Institute Publications 119. Chicago. DARNELL, J.C. & DARNELL, D., 2009. The Archaeology of Kurkur Oasis, Nuq’ Maneih and the Sinn el-Kiddab. Consultable sur https://egyptology.yale.edu/expeditions/ past-and-joint-projects/theban-desert-road-survey-yale-toshka-desert-survey/ kurkur (consulté le 29 janvier 2020). ECCLESTON, M.A., 2002. Early and Mid-Holocene ceramics from the Dakhleh Oasis. Macroscopic, Petrographic and Technological description [in:] FRIEDMAN, R.F. (éd.), Egypt and Nubia. Gifts of the Desert. Londres: 62-73.
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LE SITE PRÉDYNASTIQUE D’ADAÏMA (HAUTE ÉGYPTE). GÉOLOGIE DES TERRAINS SUPERFICIELS, GÉOMORPHOLOGIE & GÉO-ARCHÉOLOGIE MORGAN DE DAPPER Département de Géographie, Université de Gand, Gent, Belgique
Le site prédynastique d’Adaïma, situé à 70 km au sud de Louxor sur la rive ouest du Nil, présente un cadre géomorphologique remarquable. En raison de la présence protectrice d’une petite anomalie rocheuse de sédiments du Crétacé, sur laquelle la tombe du Cheikh Wahban a été construite, une longue et étroite étendue de sédiments fluviaux est conservée en aval. Leur texture varie du gravier au limon argileux et ils sont datés du Pléistocène Moyen au Pléistocène Récent. Sur la base d’observations de terrain nombreuses, corroborées par des datations 14C et OSL, l’évolution géomorphologique d’Adaïma et de ses environs est ici décrite par étapes successives. The predynastic site of Adaima, situated 70 km to the south of Luxor on the western bank of the Nile, shows a remarkable geomorphological setting. Due to the protective presence of a small rocky outlier of Cretaceous sediments, on which the tomb of Cheikh Wahban was built, a long and narrow downstream stretch of fluvial sediments is conserved. They range in texture from gravels to clayey silt and in age from the Middle to the Late Pleistocene. Based on numerous field observations, substantiated by 14C and OSL dating, the geomorphological evolution of Adaima and its environs is stepwise sketched.
Durant huit missions de fouilles archéologiques consécutives entre 1998 et 2005 sur le site prédynastique d’Adaïma, à 70 km au sud de Louxor, dont la fouille était dirigée par Béatrix Midant-Reynes (Midant-Reynes & Buchez 2002 ; Crubézy et al. 2002 ; Crubézy 2017), nous avons eu l’occasion d’étudier la géologie des terrains superficiels, la géomorphologie et la géo-archéologie du site et de ses environs. Les observations se sont faites dans des carrières, des sondages ponctuels, des relevés de coupes en tranchées et des dizaines de sondages à la tarière. Des datations 14C et OSL (Optically Stimulated Luminescence) sur des sédiments géologiques ont permis de déchiffrer l’évolution de la plaine d’Adaïma et d’éclaircir la situation géo-archéologique particulière du site. La texture des sédiments nilotiques (Fig. 1)1 Les sédiments nilotiques des environs d’Adaïma proviennent de deux sources bien distinctes. Des alluvions de couleur sombre, à texture très fine, composées d’argiles et de limons proviennent d’une source très lointaine dans les plateaux d’Éthiopie et en Afrique Centrale. Elles ont été déposées dans l’axe principal du Nil. 1
Toutes les figures sont de la main de l’auteur.
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Des alluvions de couleur claire, à texture grossière, sont composées de sables, de graviers et de galets. Elles proviennent des formations des plateaux de Nubie qui entourent la Vallée du Nil et sont apportées latéralement par des ouadis. Les deux composantes se mélangent dans le lit principal du Nil, ce qui donne lieu à la formation de textures et de stratifications transitoires, comme des textures argilo-sableuses et des lithosomes de limons dans une masse à dominance graveleuse. Sur le plan régional les changements climatiques jouent un rôle important dans la dominance texturale des faciès alluvionnaires. Durant le Pléistocène Récent, les plateaux d’Éthiopie et d’Afrique Centrale ont subi une phase sèche très marquée, tandis que les plateaux de Nubie connaissaient une phase humide. L’apport d’argiles et de limons s’est arrêté alors que l’apport latéral d’éléments grossiers gagnait en importance. Au tournant de l’Holocène, le régime de moussons avec des saisons de pluies longues et importantes, qui existe actuellement dans la région des sources du Nil Bleu et du Nil Blanc, était restauré tandis que les plateaux de Nubie passaient graduellement à la phase sèche extrême qui y règne actuellement. En conséquence l’apport latéral par les ouadis de sables, graviers et galets s’est progressivement arrêté et l’apport axial d’argiles et de limons noirs a gagné en importance. Sur le plan local, la position dans le système hydrologique joue un rôle important. Dans les axes d’écoulement principaux et dans leur voisinage, les forces hydrologiques sont très énergétiques et seulement les éléments grossiers (sables, graviers, galets) peuvent sédimenter. Plus loin de ces axes, dans les plaines d’inondation, les conditions hydrologiques sont plus calmes, ce qui mène à la sédimentation des argiles et des limons. Cette disposition géomorphologique locale donne lieu à la formation de faciès différents à dominance respectivement sableuse ou argileuse. La plaine d’Adaïma (Fig. 2) La plaine d’Adaïma se trouve à une élévation de + 86 m et domine la plaine d’inondation du Nil actuel d’environ 6 m. Elle est formée par le reste d’un bras du Nil datant du Pléistocène Récent, composé d’un faciès à dominance argileuse à l’ouest et d’un faciès à dominance sableuse à l’est. Ce bras mort est conservé entre une terrasse de sédiments limoneux et graveleux datant du Pléistocène Moyen s’attachant au plateau Occidental et un bourrelet des mêmes sédiments à l’est qui s’élève à + 87,8 m. Le bourrelet même est couvert d’une argile noire déposée par les crues du « Nil Sauvage » à la fin du Pléistocène Récent. Celleci forme une longue traînée conservée en aval d’une butte-témoin de roche dure crétacique qui s’élève à + 95 m et sur laquelle le Tombeau du Cheikh Wahban a été érigé.
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La plaine d’Adaïma est traversée par le petit ouadi Ezbet Hababda dont le lit se trouve à + 84,5 m et qui sort d’un petit bassin versant formé à l’interfluve entre deux grands ouadis prenant leur source sur le plateau Occidental. L’érosion par le ouadi Ezbet Hababda a modelé la plaine d’Adaïma en créant un réseau hydrographique local qui s’exprime par un microrelief varié mais étouffé par une couche mince de sables éoliens (sub)récents. L’évolution de la plaine d’Adaïma Les étapes de développement de la plaine d’Adaïma sont les suivantes : 1) Pléistocène Ancien (Fig. 3) Le Proto-Nil creuse une vallée large et profonde dans la roche dure crétacique et tertiaire. Dans les environs d’Adaïma, une petite butte-témoin de roche dure crétacique subsiste et forme dorénavant un îlot. 2) Pléistocène Moyen (Fig. 4) La vallée est progressivement colmatée par des sédiments à dominance grossière (sables, graviers, galets) provenant de ouadis latéraux. Ils sont déposés sous forme de cônes de déjection qui confluent graduellement dans une large plaine alluviale. La butte-témoin émerge comme un îlot. 3) Pléistocène Moyen (Fig. 5, 15, 16 & 17) Le remplissage prend fin et la plaine subit une pédogenèse ferrugineuse sous un climat de savane. La présence de nombreux moules de racines (« root casts ») montre la présence d’une végétation arboricole assez dense. Les sédiments subissent une coloration rougeâtre ; des carapaces et mêmes des cuirasses ferrugineuses sont formées à faible profondeur. Une datation OSL dans une coupe donne un âge de 356 +/- 29 ka pour la partie inférieure et de 223 +/- 20 ka pour la partie supérieure (Tabl. 1). 4) Fin du Pléistocène Moyen (Fig. 6) La plaine de savane est ravinée par une reprise de l’érosion ; par endroits les cuirasses ferrugineuses résistent à l’érosion et forment des petits interfluves entre les ravins. La plaine ravinée est ensuite colmatée par des sédiments hétérogènes qui recouvrent la surface d’érosion ; la stratification est composée de grands lithosomes graveleux alternant avec des petits lithosomes limoneux. Une datation OSL donne un âge de 223 +/- 20 ka (Tabl. 1).
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Tabl. 1. Références des datations OSL – University of Oxford, Luminescence Dating Laboratory (Dr. E. Rhodes) Numéro de laboratoire
Âge
Oxford: ADAI/01/095/OSL/S
356 +/- 29 ka
Oxford: ADAI/01/092/OSL/O
223 +/- 20 ka
Oxford: ADAI/01/110/OSL/15
7.2 +/- 0.7 ka
5) Début du Pléistocène Récent (Fig. 7 & 18) Une importante activité fluviale axiale vide la plus grande partie des sédiments du Pléistocène Moyen. Une terrasse qui se rattache au plateau Occidental est formée. Grace à la protection offerte par la butte-témoin, un bourrelet de sédiments du Pléistocène Moyen subsiste en aval de la butte et forme une traînée longue et étroite. Au sommet du bourrelet un réseau local de rigoles se forme, dirigé vers la dépression principale. 6) Pléistocène Récent (Fig. 8, 19 & 20) Une nouvelle phase de remplissage crée la future plaine d’Adaïma et colmate la vallée du futur Nil moderne qui formera dorénavant l’axe principal de l’activité fluviale. Près de l’axe principal, où les conditions hydrologiques sont plus énergétiques un faciès à dominance sableuse se forme ; plus loin de cet axe, des sédiments à dominance argileuse sont déposés. Pour la partie à faciès argileux des datations au 14C donnent des âges calibrés correspondant à 21 400-20 300 BCE et 21 200-19 900 BCE (Tabl. 3). Pour le faciès sableux une datation au 14C sur charbons de bois déposés dans les structures sédimentaires donne 15 80014 900 BCE (Tabl. 3). Une analyse anthracologique de morceaux de charbon de bois assez grands, effectuée par Claire Newton, a permis d’identifier quelques espèces de savane, comme l’acacia2. 7) Fin du Pléistocène Récent (Fig. 9) Une reprise d’érosion dans l’axe principal du Nil vide une partie des sédiments du Pléistocène Récent. À l’ouest de la butte-témoin, le Nil devient un bras mort. Au nord et au sud de la butte-témoin, les sédiments sont enlevés par l’érosion de grands ouadis. Grâce à cette disposition géomorphologique un lambeau de sédiments du Pléistocène Récent est conservé entre la traînée de sédiments du 2
Claire Newton, communication personnelle.
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Tabl. 2. Références des datations OSL – Ghent University, Ghent Luminescence Laboratory (Dr. D.Vandenberghe) Numéro de laboratoire
Âge
GLL-060301
16.0 +/- 1.6 ka
GLL-060302
14.2 +/- 1.4 ka
GLL-060303
8.9 +/- 0.9 ka
Tabl. 3. Références des datations 14C – Koninklijk Instituut voor het Kunstpatrimonium/Institut royal du Patrimoine artistique (KIK/IRPA), Brussel/Bruxelles Numéro de laboratoire Âge 14C conventionnel (1 σ)
Date calibrée 95.4 % probabilité (2 σ)
NZA-11253
14,420 +/- 60 BP
15,800 – 14,900 BCE
KIA-17647
18,970 +/- 120 BP
21,200 – 19,900 BCE
KIA-17969
19,220 +/- 80 BP
21,400 – 20,300 BCE
KIA-17635
4,650 +/- 30 BP
3,520 – 3,360 BCE
Pléistocène Moyen en aval de la butte-témoin et la terrasse occidentale, ce qui forme la plaine d’Adaïma. Près de l’axe actif du Nil, le lambeau de sable est légèrement entamé par l’érosion régressive. 8) Fin du Pléistocène Récent - Début de l’Holocène (Fig. 10 & 21) Reprise de la phase climatique humide en Afrique et installation progressive d’un climat aride en Haute Égypte. La plaine d’inondation du Nil moderne commence à se former ; les alluvions ont une texture à dominance argileuse et limoneuse. Des crues exceptionnelles du « Nil Sauvage » (« Wild Nile », cf. Butzer 1980) déposent une couche d’argiles noires qui couvrent le bourrelet de sédiments du Pléistocène Moyen et qui comblent des dépressions érodées dans les sables de la plaine d’Adaïma en bordure du Nil. Des datations OSL sur des minces couches sableuses intercalées dans un restant d’argile de « Nil Sauvage » au fond d’un petit ouadi, donne des âges de 8.9 +/- 0.9 ka (à + 86,2 m) et de 14.2 +/- 1.4 ka (à + 85,8 m) respectivement (Tabl. 2). Près de la zone d’habitat, une autre datation OSL sur une mince couche de sable à + 84,8 m, intercalée dans un paquet d’une épaisseur de 1,7 m d’argile noire du « Nil Sauvage » donne 16 +/- 1.6 ka (Tabl. 2). Dans les environs de Quena, sur base d’une datation au 14C sur des charbons de bois, Paulissen & Vermeersch (1989), situent les dépôts du « Nil Sauvage » entre 13,000 et 12,000 ans BP. De nos observations sort donc une fourchette de temps beaucoup plus large pour les dépôts du « Nil Sauvage ».
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9) Holocène Moyen (Fig. 11, 15, 22 & 23) Le petit ouadi Ezbet Hababda se développe pendant une pulsation climatique humide et traverse la plaine d’Adaïma. Il sort d’un petit bassin versant créé sur l’interfluve entre deux grands ouadis qui prennent leur source sur le plateau Occidental. L’érosion par l’ouadi Ezbet Hababda modèle la plaine d’Adaïma en créant un réseau hydrographique local qui s’exprime par un microrelief varié. Sur la bordure occidentale du bourrelet de limons et de graviers, un petit ravin tributaire du ouadi se développe et rajeunit en partie un flanc de vallée de la large dépression creusée au début du Pléistocène Récent (cf. Fig. 7).3 Dans le lit principal du ouadi des sédiments sableux et graveleux sont déposés. Ils proviennent du remaniement des sédiments ferruginisés datant du Pléistocène Moyen et qui affleurent, entre autres, à hauteur de la station de pompage (+ 86 m) et dans une carrière (+ 107 m) sur la terrasse. Cette provenance explique leur couleur rougeâtre. La plaine d’inondation du Nil moderne continue à s’accumuler. 10) Holocène Moyen - Situation actuelle (Fig. 12) À cause de l’aridification progressive de la région, l’écoulement dans l’ouadi Ezbet Hababda et ses tributaires se tarit. La sédimentation de sables et graviers à couleur rougeâtre dans le lit principal s’arrête. L’activité éolienne domine et recouvre le microrelief de la plaine d’Adaïma et du bourrelet d’une mince couche de sables éoliens provenant du remaniement des sédiments du Pléistocène Récent à faciès sableux. Une datation OSL de la base des sables éoliens donne un âge de 7,2 +/- 0.7 ka (Tabl. 1). La zone d’Habitat (Fig. 13 & 24-25) Nos observations peuvent être résumées comme suit : – la zone d’habitat se situe sur un bourrelet d’une altitude d’environ + 88 m qui domine la plaine d’inondation actuelle du Nil (morte depuis la construction du Haut Barrage d’Assouan et maintenant sous les cultures de canne à sucre) de 8 m ; – la base observable en coupe est constituée d’un sable ferruginisé, daté du Pléistocène Moyen, et tronqué par une surface d’érosion ; – la surface d’érosion est couverte d’une couche de sable avec des larges lentilles graveleuses ; elle est surmontée par une couche de graviers. Ces deux lithosomes sont cimentés et indurés par des carbonates de calcium provenant 3 Ce ravin était interprété par Poupet (1994 : 362) comme « une vaste carrière de prélèvement de terre… ».
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d’une pédogenèse post-sédimentaire. Le sommet de cette unité stratigraphique est modelé par un réseau local de rigoles qui date d’une phase érosive importante située au début du Pléistocène Récent (Fig. 7 & 18). Les rigoles se situent principalement dans la couche graveleuse mais entament, à certains endroits, la couche sablo-limoneuse sous-jacente et créent alors des interfluves d’un aspect dit en « dos d’hippopotame ». Des galets (les éléments les plus grossiers) sont concentrés dans les fonds des rigoles ; la couche de graviers est couverte par un limon sableux en place de couleur jaune ; vers les bordures du bourrelet et à certains endroits au milieu de celuici où ce lithosome est érodé par des ravins étroits, cette couche devient très mince, et peut même manquer ; à ces endroits la couche de graviers affleure ; le limon sableux jaune en place est couvert par une couche d’argile noire d’une épaisseur de 1 à 2 m ; cette argile très compacte et difficile à travailler a été déposée par les crues très étendues du « Nil Sauvage » qui se situent à la transition Pléistocène/Holocène ; dans les endroits où le limon jaune en place est raviné, l’argile noire repose directement sur la couche de graviers ; à certains endroits une mince couche de limon sableux jaune remanié repose directement sur le limon sableux jaune en place ou sur l’argile noire ; le bourrelet est masqué par une mince couche de sables éoliens (sub)récents qui proviennent de la déflation du bras mort du Nil formé à la fin du Pléistocène Récent.
À certains endroits, là où la couche de graviers affleure, l’Homme à exploité les cailloux et/ou le ciment carbonaté. La couche de limon sableux jaune remanié a très probablement été manipulée par l’Homme pour servir de matériau de construction ou de labour afin d’alléger la texture de l’argile noire très difficile à labourer dans son état pur. Une analyse micromorphologique en lames minces corrobore l’aspect remanié de cette couche mais n’est pas concluante en ce qui concerne l’aspect anthropique (Mees 2004). La zone de la Nécropole du Bas (Fig. 14 & 26-28) La Nécropole du Bas est située dans le lit du ouadi Ezbet Hababda à une altitude d’environ + 84,5 m. La stratigraphie se résume comme suit : – le lit du ouadi est érodé pendant une pulsation climatique humide de l’Holocène dans des sédiments nilotiques datant du Pléistocène Récent et qui forment la plaine d’Adaïma ; – le lit se trouve à la transition de deux faciès différents : à l’est un faciès sableux composé de sables fins ; à l’ouest un faciès argileux composé d’argile alternant avec des lentilles de sable fin limoneux. Cette différenciation s’explique par la position géomorphologique locale dans le système hydrologique du Nil ;
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– l’écoulement sur le sommet du faciès argileux provoque des cannelures parallèles ; – au cours de l’Holocène des sables et des graviers sont déposés dans le lit du ouadi. Ils proviennent du remaniement des sédiments ferruginisés datant du Pléistocène Moyen qui forment une terrasse et affleurent, entre autres, à la station de pompage (+ 86 m) et dans une carrière voisine (+ 107 m). Cette provenance explique leur couleur rougeâtre ; – les oxydes de fer des sédiments du ouadi sont lessivés. Ils ne peuvent pas pénétrer dans l’argile et se précipitent en formant une pellicule ferrugineuse. Ils pénètrent bien dans le sable fin et provoquent une coloration rougeâtre et une induration légère au sommet ; – à la suite d’une aridification qui a débuté il y a 7000 ans, l’écoulement dans le lit du ouadi se tarit et la sédimentation s’arrête. L’action éolienne sur les sables fins finit par recouvrir le lit du ouadi d’une couche de sables éoliens (sub)récents. On peut situer les sépultures dans le contexte de la stratigraphie décrite. Par exemple : – S704 : sable éolien/sable fin nilotique ; – S680 & S618 : sable éolien/sables & graviers d’ouadi rougeâtres/sable fin nilotique rougeâtre & légèrement induré ; – S662 & S664 : sable éolien/sables & graviers d’ouadi rougeâtres/pellicule ferrugineuse/argile nilotique/sable fin limoneux nilotique ; – S666 : sable éolien/pellicule ferrugineuse/ argile nilotique. Conclusion : la situation géo-archéologique unique du site d’Adaïma Le site d’Adaïma existe grâce à la position géomorphologique unique de la buttetémoin crétacique du Tombeau du Cheikh Wahban en bordure du Nil moderne : – la butte a protégé à son aval une traînée de sédiments sablo-limoneux et graveleux du Pléistocène Moyen formant un bourrelet qui domine la plaine d’inondation ; – pendant le Pléistocène Récent un bras du Nil s’est installé entre le bourrelet et la terrasse qui se rattache au plateau Occidental ; – par la position de la butte, deux grands ouadis venant du plateau Occidental ont été forcés de la contourner. De ce fait ils n’ont pas réussi à vider les sédiments du bras mort du Nil et la plaine d’Adaïma a pu subsister ; – par la concurrence des deux grands ouadis, le développement du bassin versant du ouadi Ezbet Hababda était limité. De ce fait le petit ouadi n’a pas eu la force de vider les sédiments de la plaine d’Adaïma mais l’a seulement légèrement modelé.
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Le site d’Adaïma offrait des opportunités uniques pour l’Homme prédynastique : – d’un point de vue stratégique, la butte-témoin offre un excellent poste d’observation ; – le substratum crétacique de la butte-témoin est une source importante de matériau lithique ; – la position élevée du bourrelet protège contre les inondations ; – le bourrelet se trouve en bordure de la plaine d’inondation qui offre, en voisinage, un domaine de pêche et de chasse et une source de roseaux qui peuvent servir de matériau de construction ; – le bourrelet est couvert d’une couche d’argile du « Nil Sauvage ». Cette couche imperméable offre des possibilités d’agriculture en irrigation pourvu qu’on amène de la terre arable à texture plus légère (limons sableux par exemple) ; – le lambeau de sédiments nilotiques du bras-mort forme un tampon important dans lequel une nappe phréatique peut se développer. Cette nappe assure une source permanente d’eau potable même pendant des périodes sèches. Bibliographie BUTZER, K.W., 1980. Pleistocene history of the Nile Valley in Egypt and Lower Nubia [in:] WILLIAMS, M.A.J. & FAURE, H. (éd.), The Sahara and the Nile. Rotterdam: 253-280. CRUBÉZY, É. (éd.), 2017. Adaïma. 3. Demographic and Epidemiological Transitions before the Pharaons. Fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale 76. Le Caire. CRUBÉZY, É.; JANIN, Th. & MIDANT-REYNES, B., 2002. Adaïma. 2. La Nécropole Prédynastique. Fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale 47. Le Caire. MEES, F., 2004. Preliminary report on micromorphological features of samples from the El Adaima region, Egypt. Rapport inédit, Department of Geology and Soil Science, Ghent University. MIDANT-REYNES, B. & BUCHEZ, N., 2002. Adaïma. 1. Économie et habitat. Fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale 45. Le Caire. PAULISSEN, E. & VERMEERSCH, P.M., 1989. Le comportement des grands fleuves allogènes : l’exemple du Nil saharien au Quaternaire supérieur. Bulletin de la Société géologique de France, 5(1): 73-83. POUPET, P., 1994. Sédiments, pédogénèse et paléopaysage du site prédynastique d’Adaïma. Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 94: 359-375.
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DOES MORE ALWAYS MEAN BETTER? THE PROBLEM OF RICHNESS IN EARLY EGYPTIAN GRAVES AS ILLUSTRATED BY THE CEMETERY OF TELL EL-FARKHA JOANNA DĘBOWSKA-LUDWIN Institute of Archaeology, Jagiellonian University, Kraków, Poland
Donner l’explication la plus appropriée au terme « richesse » dans le contexte des tombes égyptiennes de la période protodynastique est une tâche très difficile. En archéologie funéraire, cette question a été abordée de différentes manières, par exemple par des méthodes de calcul simples et, d’une manière plus globale, par l’analyse hiérarchique des sépultures ou l’interprétation de mobilier luxueux déposé dans des tombes, en tant que reflet de relations sociales complexes. Cet article s’intéresse à ce sujet en tenant compte de quatre critères principaux (quantité, valeur, popularité et contexte). La théorie est testée sur du mobilier provenant du site de Tell el-Farkha, qui au cours des 20 ans de fouille menée par une expédition polonaise, ont permis la découverte de plus de 150 tombes différentes. L’interprétation des données permet d’approfondir la définition des tombes dites riches en soulignant que leur véritable nature se dissimule dans le contexte dans lequel elles ont fonctionné à l’époque protohistorique, seul facteur qui permet de voir ce qui se produit moins fréquemment et d’utiliser le terme « exceptionnel » à bon escient. The proper explanation of “richness” in the context of early Egyptian graves is a very difficult task. In burial archaeology it was diversely addressed e.g. through simple calculative methods and in a more holistic way like analyses of burials’ rank or interpretation of luxurious objects deposited in graves as attributes of multilayer social relations. The text below discusses the problem in consideration to four main criteria (quantitative, value, popularity and context). The theory is tested on materials from the site of Tell el-Farkha, which during 20 years of exploration by a Polish expedition, brought the discovery of over 150 diversified tombs. Interpretation of the data allows an approach to a more reliable definition of rich graves, pointing out that their real meaning hides in the context they functioned in the ancient times, the only factor which shows what occurs less frequently and thus deserves the name of exceptional.
Introduction When we think about richness, we usually picture a great abundance of beautiful objects of value measured in huge amounts of money. So, a rich person is someone who has all of these things in contrast to a poor one, who owns only his or her garments. But articles which are beautiful and desirable for one individual can be completely out of interest for other people, because the factor that adds or removes value from an object depends on our cultural background and personal preferences. That is why it is so difficult to judge the meaning of particular items found in ancient graves.
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The problem will be discussed below in consideration of four main criteria. All the numbers quoted below illustrate the reality of Tell el-Farkha, however, detailed interpretation of this single site brings materials for a much wider discussion on the general conditions in the Nile Delta of the Proto- and Early Dynastic times. Short description of the site The Polish excavation project on Tell el-Farkha commenced over 20 years ago as a cooperation between the Poznan Archaeological Museum and the Jagiellonian University in Krakow. At first, it assumed exploration of small trenches, which then turned into wide open spaces that exposed diversified internal organization of the ancient settlement with zones devoted to mass production, administration, cult, habitation and burials (Chłodnicki et al. 2012). Despite covering an area of only 4 ha, this Eastern Nile Delta site has revealed surprisingly complex archaeological evidence, which conveys various aspects of life during Preand Early Dynastic times. As archaeological field works were expanding, a small test trench was opened at the Eastern Kom in 2000. Soon, it exposed the first graves ever registered at the site, and in following years, quite a vast cemetery. After 18 field seasons, we know that traces of ancient burial activity at the Eastern Kom testify four different phases: the monumental mastaba dated to the turn of Naqada IIIA2/B1 (Ciałowicz & Dębowska-Ludwin 2013), the Protodynastic cemetery of Naqada IIIB-C1, the Early Dynastic cemetery of Naqada IIIC2-D, and the early Old Kingdom burial ground (see Dębowska-Ludwin 2018). Each of these phases shows continuity in terms of cultural background but also numerous differences that portray the deep social and political transformations of the Delta at the beginning of Egyptian history. As the first mastaba is an outstanding building without close counterparts and a solitary example of burial activity at the site in the moment of its construction, the younger Old Kingdom graves are very simple pit inhumations in most cases devoid of offerings; therefore, the material left for interpretation is limited to the Proto- and Early Dynastic cemeteries. These two phases of burial activity at Tell el-Farkha are indeed the most interesting with their diversity understood both in terms of architectural strategies and combination of goods deposited with the deceased. Data from the tombs are supplemented with evidence from settlement layers of the same site making it clear that the people of the time, who were buried at the Eastern Kom, were members of a prospering community. In the Protodynastic the settlement was reaching the peak of its independence and major importance at least for the regional scale (Phase 5 in the site’s relative chronology – for the phasing see Ciałowicz 2018), however, later in the Early Dynastic, although still prosperous, it was dominated by the external power of the first Egyptian kings (Tell el-Farkha Phase 6).
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The story of the settlement is also written in the graves. So, the Protodynastic series of burials is composed mainly of medium-sized (usually 2-3 m long and 1-1.5 m wide) mud brick constructions, often overbuilt with solid superstructures, equipped with diversified sets of pottery vessels supplemented by other kinds of objects like beads, palettes, personal items made from bone or copper tools. Simple pit graves also take part in the series but, taking into consideration their number, they drop at the margin being far from the standard. The situation changed drastically at the Early Dynastic cemetery, which was founded in a location partially overlying the older graves, but after a visible break in sepulchral activity. And so, the younger graves are visibly divided into three categories: 1) simple pit burials, sometimes in reed coffins; 2) small size (usually 1.5-2 m × 0.8-1.2 m wide) mud brick constructions, mainly two-chambered, many of them covered with low superstructures, all of a very repeatable shape, size, and sets of offerings, and 3) a single, so far, monumental enclosure with a bricked mastaba, perimeter wall and two subsidiary burials. This diversity in contrast to the previous phase shows changes regarding the social relations of the community members, but also in understanding the “richness” particular graves. The problem with definitions The proper explanation of “richness” as a term is a very difficult task. It is deeply rooted in economics and thus commonly understood as the state of having great wealth or desirable possessions, apart from its other non-economic definitions. “Rich” always stands against “poor”, which forces any explanation to be considered within their background. With its key importance of context, “richness” is a term closely connected to “value”, another complex idea, which in general understanding and when applied to objects is the importance or usefulness of something for somebody. However, as it was pointed out by H.S. Neep and T. Celik (1999), the individual’s level of interest in a product depends on how much the product agrees with the value system of the individual. In burial archaeology both “richness” and “value” were discussed. They were addressed more directly through simple calculative methods, like e.g. the approach of J.J. Castillos (1998) who decided to consider the size of particular graves and the total number of goods deposited inside them. This fits to his idea of confronting various cemeteries as complex units, but do not explain the actual understanding of the “rich-poor” phenomenon, so differently interpreted in specific conditions of a certain community. For the purpose of his study (Castillos 1998: 29), he assumed that a large tomb is twice as big as the cemetery average size, and a rich one comprised twice as much objects as the average. In other cases, the idea of “rich” graves was analysed mostly in the context of burials’ rank (e.g. Brown 1981), looking for traces of inherited inequality as markers of social ranking. However, together with presenting various platforms
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of interpretation, J.A. Brown (1981: 25) points out also for the largest threat hiding in archaeological materials, which are many various expressions of rank that it may become untraceable. Another representative of the holistic approach is A. Stevenson (2009), who, among others, analyses selected types of grave goods, such as beads or palettes, commonly associated with wealth, as attributes of complex and multilayer social relations. The number of understandings of “richness” and “value” in Egyptian burial archaeology creates a situation, when the basic terms gain different meanings at various sites. As the problem is complex and regional differentiation was clearly the case during early Egyptian history, the fact that the same words are differently comprehended, cannot be simplistically seen as a fault, but rather as the lack of proper description of their background. To avoid this misunderstanding, we will now turn to Tell el-Farkha and work on the problem of definition of “richness” on the ground of the sepulchral evidence from the site. Discussion on the Tell el-Farkha material The number of excavated graves at Tell el-Farkha has recently exceeded 150. It would make the cemetery a medium-sized one for the early epoch, but, as it was already mentioned, the total count divides into three phases, which are in fact separate cemeteries, so from a statistical point of view calculations become less appropriate. The split numbers, however, are big enough to observe the main tendencies in the material, especially given its quite high predictability. It makes 49 graves in the Protodynastic series, 58 in the Early Dynastic one, 23 of the Old Kingdom, and a group of simple burials, which are presently ascribed to none of the series, due to a lack of datable materials deposited inside them or the preliminary state of their interpretation. Our further discussion will be then focused on 107 graves analysed according to four main criteria: quantitative, value, popularity, and context. Quantitative criterion We focus here on all the possible counts or measurements collected during exploration of a burial such as: size and volume of a grave, its form, or time needed for its completion, together with the quantity of offerings registered with the deceased. When properly interpreted numbers are clear and straightforward, but the largest difficultly awaits in their accuracy, because in the archaeological reality only objects which were discovered can be measured. So, the number of grave goods is almost always reduced by those vanishing ones, made of unpreserved organic materials, the height of over ground structures is lowered by natural erosion, the depth of graves becomes uncertain when their upper parts are damaged by later human activity at the spot, not to mention robberies which
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totally alter the situation. The collected data suggest that at the site 20% of burials suffered any kind of disturbance with only 5% bearing traces of deliberate intrusions. Thus, at least the latter factor does not blur significantly our conclusions, however, all the others can still influence the final result of our counting. In general, simple pit burials are visibly smaller than those lined with mud bricks. Interestingly, the most basic calculation of a grave volume shows that for the simplest oval pit inhumations of adult people the most typical number obtained is 0.06 m3, obviously enough to successfully bury the deceased but with the lowest investment of effort. It means then, that such a size should be considered as the basic one, while everything above that – like rectangular shape, larger floor size or depth – proves increased interest in a burial form. Also, the use of mud bricks for burial chamber lining or a superstructure points out that the construction effort had grown considerably. The first step of construction of every grave was digging out a pit, which – depending on further plans – could be used as a complete structure or enlarged on additional elements, usually made of mud brick. The material itself is always local and produced of locally abundant ingredients but the process of its manufacture was time consuming and, furthermore, it required a specialist know-how. An archaeological experiment on mud brick production carried out at Tell elFarkha (see Dębowska-Ludwin & Rosińska-Balik in press) shows that a cubic metre of a bricked wall needs around 3.5 man-hours to build, which gives about 20 minutes for construction of a square metre of single brick lining to be constructed for tomb walls. It means that to line the most typical Protodynastic grave of an average depth of 95 cm took about 2.5 to 3 man-hours, while to do the same in a typical Early Dynastic grave with an average depth of 59 cm, consumed only 1 to 2 hours. Of course, it is considered that the time expenditure grows significantly when building a superstructure, which takes more than 20 man-hours for an average Protodynastic superstructure (5.88 m3 of volume) and only ca. 2.5 manhours for a typical Early Dynastic one (0.64 m3). The average total volume of mud bricked graves at the site, understood as the sum of a burial chamber volume accompanied by a superstructure (if preserved), illustrates Chart 1. Another interesting case is the number of chambers in mud brick tombs (the general situation illustrates Chart 2). At first glance, two-chamber structures (the single example of a four-chamber tomb, which also represents the only burial enclosure at the site, was excluded from the calculation) seems more elaborate, however, here again the most important factor is the required workload. So, in the Protodynastic series only 9% of mud bricked tombs belong to the multichambered category, while in the Early Dynastic the number grows up to 44%, but their average volume shows the correlation is not so evident. While it fits the assumption that tombs with more complicated internal layouts needed more time for construction in the Early Dynastic series, the Protodynastic tombs are statistically larger when single-chambered.
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Chart 1. Average total volume of single and two-chamber mud bricked tombs in the Tell el-Farkha Proto- and Early Dynastic series.
Chart 2. Number of chambers in mud bricked tombs of the Tell el-Farkha Proto- and Early Dynastic series.
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Chart 3. Average number of grave goods in single and two-chamber mud bricked tombs of the Tell el-Farkha Proto- and Early Dynastic series.
It is clear then that in the case of type and size or volume, a larger grave means significantly more workload, especially when mud bricks were used, although “more” does not so evidently connect with the number of chambers. Looking for further relations of “more” to “better”, larger investments of effort in a grave’s construction should agree with higher numbers of goods deposited with the deceased. And here, specific numbers (as in Table 1) actually confirm that higher burial complexity is followed by higher average numbers of grave goods. Simplistically then, larger and better equipped tombs should be interpreted as being richer. However, here comes the question on the quality of objects, was it growing with the number of items in a set? With this doubt in mind we come across the problem of value. Table 1. Average number of grave goods deposited in the Proto- and Early Dynastic graves of Tell el-Farkha according to a structure type.
simple pit burials
Protodynastic
Early Dynastic
0
3
pit graves lined with mud bricks
19
6
two-chamber mud bricked tombs
30
35
four-chamber mud bricked tomb
–
79
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Fig. 1. Burial chamber of grave 9 from the Tell el-Farkha Protodynastic cemetery with various categories of offerings: pottery and stone vessels, palettes, beads of carnelian, and a bone spoon (photo by M. Czarnowicz).
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Value criterion It needs to be admitted that, in fact, we know very little about the real value of particular objects for ancient people. It is easy to be misled by the abundance of possible ways of interpretation, but there is a focal point of our further discussion, namely – quality. The idea is much more physical and measurable as it lies in precision, craftsmanship, durability, selection of raw materials, in other words – time and effort, again. At Tell el-Farkha, the statistic Protodynastic tomb contains 21 objects representing four different categories such as pottery, stone vessels, metal or bone items, palettes etc., while its Early Dynastic counterpart – 22 but of three categories. It means that the slightly changing ratio may suggest progressing homogeneity in offerings. When closely examined, the Protodynastic sets reveal less pottery but in diversified shapes and much more personal objects, like in the example of grave 9 (Fig. 1), whereas the relatively high number of Early Dynastic goods is made mostly of numerous badly fired beer jars and single representatives of other equipment types. The difference in quality is also clearly observable, as in the older series almost every piece seems to be a little work of art, in contrast to clichéd ineptly made articles of younger date. Moreover, their most typical deposition in layers, jammed into very small chambers or left on the top of substructures’ walls exposed to destruction (Fig. 2), suggest that even their ancient owners did not treat them as precious. It seems then justified that tombs with more diversified offerings composed of high-quality objects were in fact the richer ones. Popularity criterion The starting point here is the assumption that common objects are seen as less valuable, because they are more abundant and because precious items tend to circulate for much longer periods of time, while the common ones are frequently replaced. However, it should be kept in mind that an important factor influencing selections of particular types of articles instead of others does not have to be functionally justified, as – especially in burial practices – the choice might be based on deeply rooted traditions, culturally motivated preferences or the sheer force of habit. An example of the situation can be seen e.g. in the presence or absence of coffins. It was suggested (e.g. Castillos 1998: 27) such an element of a burial may be treated as a clear marker of the deceased’s higher status. However, recent works at Tell el-Murra (Jucha et al. 2015) point out that even this category of objects was chosen on the basis of specific local preferences, as pottery coffins seem to be quite popular at the site, but e.g. in Tell el-Farkha they belong to peculiarities, although in general both cemeteries share many similar features.
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Fig. 2. Nearly 70 pottery bear jars deposited on the crown of the substructure walls in enclosure 55 from the Tell el-Farkha Early Dynastic cemetery (photo by R. Słaboński).
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Also, stone vessels are interesting because of the material they were made of, which due to the geological structure of the Delta was always imported, and the time-consuming process of their manufacture. Probably from the very beginning of their history, as it is attested in later times (see Sparks 2003), stone vessels were the subject of far range exchange, what makes them possibly valuable objects. When we look at the Tell el-Farkha data, the observation works with the Protodynastic cemetery, where stone vessels were few and most often of basalt, always deposited within the most elaborated structures. However, in the Early Dynastic, sets of stone vessels belonged not only to offerings typical of the largest structures at the site, but also the smaller mud bricked graves and even simple pit burials. The key for understanding the situation is probably the very repeatable form and relatively soft raw material (travertine) consistently chosen for stone vessels, which suggest a sort of mass production and thus their higher availability, usually combined with lower value. Criterion of context The issue is well illustrated by the evolving cemetery structure. As it was stated above, workload connected with the production of an object or building a structure is an important component of their value, while “richness” combines the value with exceptionality. At the Protodynastic cemetery, the type of graves lined with mud bricks, that is the one with high workload demand, consists as much as 73% of their whole number, while in the Early Dynastic the number drops to 32%. It leads to a sort of paradox then, because the so far analysed criteria implied that the richer graves are those which consumed more effort and were equipped with unique articles. But how to interpret them against the background of the Protodynastic cemetery’s specific structure, where tombs with a high investment of man-power are not exceptional and form the core? In order to understand this problem, we need look back at the proposal that a rich tomb means the one equipped with twice as much objects as the local average. As it was already stated, simple quantitative criterion does not explain the situation, however, when interpreted in combination with quality, value and popularity, it becomes much more informative. From this point of view, the abundance of well-equipped burials suggests a higher general standard of life in the Protodynastic, while rich tombs are those comprised with their individual features which exceed the standard of their times. In Tell el-Farkha, a rich tomb that meets all the analysed criteria is grave 100 (Fig. 3). This extraordinary structure (DębowskaLudwin et al. 2009) was built in the form of a mastaba with three niche façades and measured 6.2 × 4.1 m, with the volume of nearly 73 m3. But even if we omit its over ground part as not fully comparative to other not so luckily preserved brick graves, the volume of its burial chamber is close to 8 m3 and 44 of its highest quality offerings correspond with the four categories mentioned above;
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Fig. 3. Massive niched superstructure of grave 100 from the Tell el-Farkha Protodynastic cemetery with offerings deposited inside the burial chamber (photo by R. Słaboński).
therefore it still achieves the top results in comparison to other Protodynastic tombs. This example is not a solitary one and can be followed by a series of graves like 63, 86 or 6, characterised by mud brick superstructures, niches, exceptional size, unusual construction details, diversified offerings of high quality and unique objects, every one of them deserving the name of rich Protodynastic burials. Whereas for the Early Dynastic only enclosures 55 and grave 50, with their form and composition of grave goods, stand out from the remaining burials of their time. Conclusions Value is a concept based on relativity, it cannot be interpreted on the grounds of simple quantitative calculations. The numbers are important, but they gain real meaning when considered against a local background, because something which is typical of one cemetery may be well extraordinary for another one, even closely located. Our discussion regarding the various criteria consistently leads to the conclusion that the most illustrative factor needed to complete a tomb was workload, that is a combination of effort and time. Elements like size, form and materials are closely connected, the same as quality and quantity of grave goods, and if we assume that rare objects were more precious, their presence in a burial
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makes the whole set richer, although not necessarily rich. The real meaning of “richness” hides then in context, which shows that what occurs less frequently, deserves the name of exceptional. It seems then that the only reasonable way to assess richness of particular graves needs a holistic approach with interpretation of almost every possible data deeply embedded in the local context. This requires a complicated process with many important variables. However, to be able to speak about societies, we need to understand the phenomenon of richness in graves and Tell el-Farkha adds a little more to the discussion. Bibliography BROWN, J.A., 1981. The search for rank in Prehistoric burials [in:] CHAPMAN, R.; KINNES, I. & RANDSBORG, K. (eds.), The archaeology of death. Cambridge: 25-37. CASTILLOS, J.J., 1998. Wealth evaluation of Predynastic tombs. Göttinger Miszellen, 163: 27-33. CHŁODNICKI, M.; CIAŁOWICZ, K.M. & MĄCZYŃSKA, A. (eds.), 2012. Tell el-Farkha I. Excavations 1998-2011. Poznań - Kraków. CIAŁOWICZ, K.M., 2018. Introduction [in:] CIAŁOWICZ, K.M.; CZARNOWICZ, M. & CHŁODNICKI, M. (eds.), Eastern Nile Delta in the 4th Millennium BC. Kraków Poznan: 7-8. CIAŁOWICZ, K.M. & DĘBOWSKA-LUDWIN, J., 2013. The origin of Egyptian mastabas in the light of research at Tell el-Farkha. Études et Travaux, XXVI: 153-162. DĘBOWSKA-LUDWIN, J., 2018. Socio-economic changes in the early Egyptian society as reflected by graves of the Tell el-Farkha cemetery [in:] CIAŁOWICZ, K.M.; CZARNOWICZ, M. & CHŁODNICKI, M. (eds.), Eastern Nile Delta in the 4th Millennium BC. Kraków - Poznan: 21-29. DĘBOWSKA-LUDWIN, J.; JUCHA, M.A.; PRYC, G. & KOŁODZIEJCZYK, P., 2009. Tell elFarkha (2009 Season): grave no. 100. Studies in Ancient Art and Civilization, 14: 23-42. DĘBOWSKA-LUDWIN, J. & ROSIŃSKA-BALIK, K., in press. Gifts of the Nile – materials which shaped the early Egyptian burial tradition [in:] AVERBECK, R.E. & YOUNGER, K.L. (eds.), “An Excellent Fortress for His Armies”. Festschrift for James Hoffmeier. Philadelphia. JUCHA, M.A.; BĄK-PRYC, G. & MAŁECKA-DROZD, N., 2015. Tell el-Murra (North-Eastern Nile Delta Survey). Seasons 2012 – 2013. Polish Archaeology in the Mediterranean, 24/1: Research: 199-214. NEAP, H.S. & CELIK, T., 1999. Value of a Product: A Definition. International Journal of Value-Based Management, 12/2: 181-191. SPARKS, R.T., 2003. Egyptian stone vessels and the politics of exchange (2617-1070 BC) [in:] MATTHEWS, R. & ROEMER, C. (eds.), Ancient perspectives on Egypt. London: 39-56. STEVENSON, A., 2009. Social relationship in Predynastic burials. Journal of Egyptian Archaeology, 95: 175-192.
HORUS AHA ALS KOREGENT GÜNTER DREYER
Une petite étiquette en ivoire avec une inscription à l’encre trouvée par Petrie dans les environs des tombes d’Aha et de Narmer à Abydos montre un serekh avec deux faucons, le nom d’Aha et au-dessous un ensemble de ciseaux mr (Gardiner U 23) entre deux niches de façade du palais. Les deux faucons et les deux noms indiquent selon toute probabilité une co-régence; dans ce cas de Aha et de son prédécesseur Narmer ou de son successeur éphémère Athotis Ier, dont le nom d’Horus n’est pas connu. Une étiquette similaire trouvée lors des fouilles récentes de l’Institut allemand dans la même zone montre également un serekh portant le nom de Aha et les traces d’un second signe en-dessous peut être lu comme le poisson-chat n῾r (Gardiner K 24). Sur les deux étiquettes, un harpon qs est indiqué à la gauche du serekh et il ne fait aucun doute qu’ils appartiennent au même mobilier funéraire, probablement celui de l’Horus Narmer, qui a été enterré par son successeur et co-régent momentané, l’Horus Aha. A small ivory label with ink inscription found by Petrie in the vicinity of the tombs of Aha and Narmer at Abydos displays a serekh with two falcons, the name of Aha and below a mr chisel (Gardiner U 23) set between two niches of the palace façade. The two falcons and the two names in all probability indicate a co-regency, in this case of Aha and either his predecessor Narmer or his ephemeral successor Athotis I, whose Horus name is not known. A similar label found during the recent excavations of the German Institute in the same area also shows a serekh with the name of Aha and traces of a second name sign below which can be read as a catfish n῾r (Gardiner K 24). On both labels a harpoon qs is indicated to the left of the serekh and there is little doubt that they belong to the same tomb equipment, most likely that of Horus Narmer who was buried by his successor and some time co-regent, Horus Aha.
Unter den zahlreichen zumeist fragmentarischen Anhängetäfelchen, die bei den Ausgrabungen W.M.F. Petrie an den Königsgräbern von Abydos/Umm el-Qaab gefunden wurden, sind einige, die nur in Tinte aufgetragene Inschriften aufweisen. Anders als die Täfelchen mit eingeritzten Inschriften haben sie bislang nur wenig Aufmerksamkeit gefunden, wohl nicht zuletzt deswegen, weil die Aufschriften in Petries Veröffentlichung oft nur schwer auszumachen sind. Eines dieser Täfelchen, das von Petrie unter den „tablets of Aha-Mena“ aufgeführt wird und demnach wohl im Friedhof B gefunden wurde (Petrie 1901: pl. III.17), befindet sich jetzt im Oriental Museum Chicago (Inv. Nr. OIM E5929). Es besteht aus Elfenbein, H. 1,7 cm; B. 1,9 cm; D. 0,2 cm. Für die Ausstellung Before the Pyramids
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Abb. 1a. OIM E5929 (nach Petrie 1901).
Abb. 1b. OIM E5929 (nach Teeter 2011).
des Museums ist es 2011 neu fotografiert worden. Das im Ausstellungskatalog (Teeter 2011: 230) veröffentlichte Farbfoto (Abb. 1b) lässt nun deutlich mehr erkennen als die schwarz-weiß Abbildung bei Petrie (1901; Abb. 1a), wo es allerdings noch völlig unbeschädigt ist.1 Die Inschrift zeigt rechts einen Horusnamen in schwarzer Tinte und links zwei vertikale Zeichen in rot. Das rechte Zeichen besteht aus einem senkrechten Strich, von dem im oberen Abschnitt zwei nach rechts unten führende, leicht gerundeten Haken abgehen, links daneben steht ein s. In der Katalogbeschreibung von E.V. MacArthur und E. Teeter (Teeter 2011: 230) wird diese Zeichengruppe als šms.(w)? ‘the follower(s)’ gelesen und dabei auf Helcks Lesung eines fragmentarischen Täfelchens des Den verwiesen (Helck 1987: 147). Zum Vergleich wird auch noch ein Täfelchen des Semerchet (Petrie 1901: pl. VIII.05) angeführt. Auf diesen und zahlreichen weiteren Täfelchen sowie z.B. dem Annalenstein wird šms (Gardiner T 18) aber nie wie auf OIM E5929 als senkrechter Strich mit seitlichen Haken geschrieben sondern stets oben nach rechts gebogen mit etwa rechteckigem Vorsatz darunter oder kastenförmiger Verdickung in der Mitte, die manchmal noch eine Innenzeichnung aufweist. Die Lesung šms ist danach zu korrigieren: hier ist sicher eine Harpunenspitze qs (Gardiner T 19) mit zwei Widerhaken dargestellt, wie sie ähnlich auch im Grab des Semerchet Ab K 7000 (Abb. 2) und des Chasechemui (Petrie 1901: pl. IXA.5) gefunden worden sind.
1
Jetzt fehlt die linke obere Ecke und an einer der beiden Bruchlinien gibt es links in halber Höhe eine kleine Absplitterung. Vermutlich ist es irgendwann heruntergefallen und dabei in mehrere Teile zerbrochen.
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Abb. 2. Harpunenspitze aus dem Grab des Semerchet (Foto F. Barthel, DAI).
Der Horusname, der als der des Aha identifiziert wird, ist noch interessanter. Wie auf dem Foto zu erkennen, befindet sich auf dem Serech nämlich nicht nur ein einzelner Falke sondern ein Falkenpaar (vgl. Abb. 3). Beide Falken sind stark vereinfacht und etwa gleich groß. Der linke hält eindeutig Keule und Schild, das bis an den rechten Rahmen des Serechs reicht und ist tatsächlich als Aha zu bestimmen. Darunter ist jedoch die Nischengliederung wie bei mehreren Namensschreibungen des Narmer (Abb. 4) mit einer Lücke in der Mitte ausgeführt, in der ein mr-Meißel2 steht. Dabei ist der senkrechte Strich der rechten Nische zu dicht an den Serech-Rahmen geraten und nur als Verdickung auszumachen, deren Höhe aber genau der Nische auf der linken Seite entspricht.3
Abb. 3. OIM E5929 (Umzeichnung I. Plumed). 2
Abb. 4. Serech des Narmer auf seiner Prunkpalette.
Nach Quack 2003 mḥr zu lesen. Bei der Betrachtung der Inschrift muss man sich vergegenwärtigen, dass der Serech nur ca. 8 mm breit ist, eine allzu präzise Pinselführung also kaum zu erwarten ist. 3
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Abb. 5. Täfelchen Ab K 2622 (Foto F. Barthel, DAI).
Abb. 6. Ab K 2622 (Umzeichnung I. Plumed).
Diese eigenartige Kombination von zwei Königsnamen ist bisher sonst nirgends belegt und höchst überraschend. Zwei Falken auf einem Serech mit zwei Namen darin kann eigentlich nur die Koregenz von zwei Herrschern bedeuten: hier entweder die von Aha mit seinem Vorgänger Narmer oder die mit seinem ephemeren Nachfolger Athotis I, dessen Horusname unbekannt ist. Eine Entscheidungshilfe bietet nun ein weiteres Täfelchen, das bei den Nachgrabungen des DAI beim Grab des Djer in der Nähe der Gräber des Narmer und des Aha gefunden worden ist (Ab K 2622, Abb. 5). Es ist dem Täfelchen aus Petries Grabung sehr ähnlich, ebenfalls aus Elfenbein, H 1,21 / B 1,57 / D 0,23 cm, mit schwarzer und roter Tinte beschriftet, war aber nur an einer Ecke durchbohrt. Die Rückseite weist starke Schabspuren auf, offenbar ist das Täfelchen nach Entfernung einer älteren Ritz(?)inschrift wiederverwendet worden. Ebenso wie das andere Täfelchen trägt es in der linken Hälfte den Vermerk qs Harpune in roter Tinte. Im rechten Abschnitt steht ein Serech mit einem großen Falken in schwarzer Tinte, der die in rot gezeichneten Keule und Schild hält, also wiederum Aha. Der untere Abschnitt ist teilweise verwischt und etwas ausgeblichen. Eindeutig ist aber, dass die Nischengliederung nicht wie sonst üblich etwa bis zur Mitte des Rahmens reicht sondern nur ein Viertel der Höhe einnimmt und damit ein auffällig großer Abstand zu den Namenszeichen des
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Abb. 7. Gefäß mit Ritzmarke aus Minshat Abu Omar (nach Wildung 1981: Abb. 33).
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Abb. 8. Gefäßaufschrift aus Tarchan (nach Petrie et al. 1913: pl. XXXI.71).
Aha besteht. Im Mittelabschnitt sind noch Spuren roter Farbe von zwei etwa horizontalen Linien auszumachen, die sich nach vergrößerten Digitalfotos mit weiteren Farbresten als Wels n῾r ergänzen lassen. Zudem gibt es rechts von dem Falken auf dem Serech noch rote Farbspuren bei der Durchbohrung, die von einem nachträglich? hinzugefügten Falken stammen könnten (Abb. 6). Angesichts der Übereinstimmungen ist wohl kaum denkbar, dass sich die Königsnamen der beiden Täfelchen „Aha + Meißel“ bzw. „Aha + Wels“ auf verschiedene Koregentschaften beziehen. Es kann sich nur um die von Horus Aha und Horus Narmer handeln, dessen Name zwar zumeist mit Wels + Meißel, verschiedentlich auch allein mit dem Wels geschrieben wird, offenbar aber auch nur mit dem Meißel ausgedrückt werden konnte. Für die Schreibung mit dem Meißel kommen noch zwei weitere Belege in Frage: eine Ritzmarke aus Minshat Abu Omar und eine Tintenaufschrift aus Tarchan. Die Ritzmarke zeigt einen Horusnamen, der im oberen Abschnitt des Serech einen horizontalen Strich und darunter einen Meißel aufweist (Abb. 7). Der horizontale Strich ist zumeist als vereinfachter Wels interpretiert worden
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(Wildung 1981: 37; van den Brink 1996: 147). Dagegen ist aber einzuwenden, dass alle vergleichbaren Topfmarken den Wels recht deutlich kennzeichnen (vgl. Kaiser 1982: Abb. 14 Nr. 35-37, 39-43), allenfalls ist er auf zwei parallele Striche reduziert (Bakr & Brandl 2010: 10, fig. 7, 60). Eine Abtrennung des oberen Abschnitts und Königsname darunter gibt es auch im Serech einer Ritzmarke des „KꜢ“, der durch Fransen als ῾ḥ-Palast gekennzeichnet ist (Petrie 1901: pl. XII kopfstehend = Kaiser 1982: Abb. 14 Nr. 28). Die Marken, auf denen im oberen Feld des Serech nur ein horizontaler Strich erscheint (Kaiser 1982: Abb. 14 Nr. 7-8), haben keinen Falken und sind eher als nj „(zum Palast) gehörig“ zu interpretieren (Dreyer 1998: 179). Schon Kaiser hatte erwogen, dass der horizontale Strich „die Abgrenzung des oberen Serech-Teiles ist und das hohe Zeichen im Hauptfeld etwa denselben Königsnamen wiedergibt, der eventuell in der Tintenaufschrift von Tarkhan 412 zu fassen ist.“ (Kaiser 1982: 264 Anm. 194c). In dieser Tintenaufschrift (Abb. 8) eines zylindrischen Tongefäßes aus dem Grab 412 in Tarkhan (Petrie et al. 1913: 9, pl. XXXI.71), das in der Zeit des Narmer anzusetzen ist, steht ein Vogel mit langem Schnabel vor einem Meißel. Darunter befinden sich drei horizontale Striche und etwas abgesetzt rechts daneben bzw. unterhalb des Meißels noch ein weiteres Zeichen, das in Petries Umzeichnung wie ein Rinderschenkel ḫpš (Gardiner F 23, 24) aussieht. Petrie las den Vogel + Meißel als Privatnamen Tahuti-mer (Petrie et al. 1913: 9), was aber schon deswegen höchst unwahrscheinlich ist, weil es sonst in dieser Zeit noch gar keine privaten Inschriften gibt. Die Tintenaufschriften ähnlicher Gefäße des Irj-Hor, Ka, Narmer und Aha nennen ausschließlich den Königsnamen, die Ölqualität (oft 3 Striche!) und einen Liefervermerk zur Herkunft aus Ober- oder Unterägypten (vgl. Kahl 1995). Außerdem ist der Vogel dem Falken mit überlangem Schnabel im Horusnamen des Aha einer anderen Tintenaufschrift aus Tarchan (Petrie et al. 1913: pl. XXXI.70) durchaus vergleichbar und daher ist nicht daran zu zweifeln, dass er ebenfalls einen Falken darstellen soll und zusammen mit dem Meißel auch ohne Serech – wie der des Irj-Hor – als Königsname aufzufassen ist. Fraglich bleibt allerdings die Bedeutung des ḫpš-artigen Zeichens, das hier kaum Sinn macht. Womöglich ist es nur ein Abschnitt der Pflanze (Gardiner M 26) des versinterten oberägyptischen Herkunftsvermerks jp(w.t) oder ḏfꜢ -šm῾.w.4 Die Täfelchen stammen wahrscheinlich beide aus dem Grab des Narmer, der von Aha bestattet wurde und waren an Verpackungen von Harpunen befestigt. Die anhand der Horusnamen zu erschließende Koregentschaft dürfte wohl nur kurze Zeit bestanden haben, da es sonst keine Belege dafür gibt. Hinsichtlich der unterschiedlichen Schreibungen für „Narmer“ lässt sich nur vermuten, dass der Wels und der Meißel wie Synonyme für gleichartige Inhalte stehen und damit 4 Auf einem auf der website des Petrie Museums veröffentlichten Foto ist leider nicht mehr zu erkennen als in der Zeichnung, ein Infrarot-Foto der Inschrift gibt es nicht.
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zusammen oder einzeln eine Identifizierung erlaubten. In dieser Weise ließe sich auch verstehen, warum der Meißel auf einem Siegel (Petrie 1901: pl. XIII.91) außerhalb des Serech mit dem Wels mehrfach in einer langen Reihe erscheint und auf einem anderen Siegel (Petrie 1913: pl. II.2) sowie einem noch unveröffentlichten Täfelchen aus Abydos (Ab K 2626) neben Wels + Meißel als weiteres Zeichen noch ṯꜢ(j) steht, das vielleicht im Sinne von „starker Mann“ eine ähnliche Bedeutung hatte. Bibliographie BAKR, M.I. & BRANDL, H., 2010. Egyptian Antiquities from Kufur Nigm and Bubastis. Berlin. DREYER, G., 1998. Umm el-Qaab I. Das prädynastische Königsgrab U-j und seine frühen Schriftzeugnisse. Archäologische Veröffentlichungen 86. Mainz am Rhein. HELCK, W., 1987. Untersuchungen zur Thinitenzeit. Ägyptologische Abhandlungen 45. Wiesbaden. KAHL, J., 1995. Zur Problematik der sogenannten Steuervermerke im Ägypten der 0.-1. Dynastie [in:] FLUCK, C.; LANGENER, L.; RICHTER, S.; SCHATEN, S. & WURST, G. (eds.), Divitiae Aegypti. Koptologische und verwandte Studien zu Ehren von Martin Krause. Wiesbaden: 168-176. KAISER, W. & DREYER, G., 1982. Umm el-Qaab. Nachuntersuchungen im frühzeitlichen Königsfriedhof. 2. Vorbericht. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 38: 211-270. PETRIE, W.M.F., 1901. Royal tombs of the earliest Dynasties, Part 2. London. PETRIE, W.M.F.; WAINWRIGHT, G.A. & GARDINER, A.H., 1913. Tarkhan I and Memphis V. British School of Archaeology in Egypt & Egypt Research Account 23. London. QUACK, J.F., 2003. Zum Lautwert von Gardiner Sign-List U 23. Lingua Aegyptia, 11: 113-116. TEETER, E., 2011. Before the Pyramids. The origins of Egyptian civilization. Oriental Institute Museum Publications 33. Chicago. VAN DEN BRINK, E.C.M., 1996. The incised serekh-signs of Dynasties 0-1, Part I: Complete vessels [in:] SPENCER, A.J. (ed.), Aspects of early Egypt. London: 140-158. WILDUNG, D., 1981. Ägypten vor den Pyramiden. Münchner Ausgrabungen in Ägypten. Mainz.
A HIPPOPOTAMUS IN A DISH: PREDYNASTIC BOWL CAIRO MUSEUM JE 85928 AND ASPECTS OF HIPPOPOTAMUS SYMBOLISM IN PREDYNASTIC EGYPT XAVIER DROUX Fondation Gandur pour l’art, Geneva, Switzerland
Cet article présente un objet tout à fait unique, conservé au Musée du Caire (JE 85928). Il s’agit d’un bol ovale, dans lequel se tient une figurine d’hippopotame et dont la lèvre est elle-même décorée d’éléments modelés rappelant l’hippopotame. Ce vase est replacé dans le contexte de l’imagerie de l’hippopotame de l’époque prédynastique ; il est également comparé aux autres vases décorés de figurines animales, qui forment un petit corpus dans lequel l’hippopotame est l’espèce prévalente. L’utilisation et la signification éventuelles de ce bol sont examinées ; pour ce faire, deux autres objets associés à l’hippopotame sont discutés, qui, comme le vase du Caire, sont uniques. Au travers de ce petit groupe d’objets exceptionnels on peut entrevoir que les Égyptiens du Prédynastique attribuaient des valeurs variées à cet animal et qu’ils entretenaient avec lui une relation symbolique complexe. This article presents a unique vessel that belongs to the collections of the Egyptian Museum in Cairo (JE 85928). A hippopotamus figurine stands inside a Predynastic elliptical bowl, which is itself decorated with modelled hippopotamus features. This vessel is placed in the context of Predynastic hippopotamus imagery; it is also compared to the corpus of vessels adorned with zoomorphic figurines, among which the hippopotamus is the most frequent species. The possible meaning and use of the Cairo bowl is investigated; a few exceptional objects that also stand alone in the corpus of hippopotamus representations are discussed; together, these objects offer a glimpse into unusual values attributed to the hippopotamus and demonstrate that the Predynastic Egyptians had a multi-faceted symbolic relationship with the hippopotamus.
Introduction The hippopotamus was the largest native species of the Egyptian Predynastic landscape. It is a territorial mammal of immense strength which gives, most of the time, the impression of being a placid animal lazily spending most of its time bathing in the river. However, it is also a ferocious animal, especially when dominant males are challenged by younger ones, when females protect their cubs, and when it encounters humans. The hippopotamus progressively began to disappear north of the First Cataract at the end of the 17th century ACE (Manlius 2000: fig. 81), and is today extinct in Egypt; however, hippopotamus-human conflicts are still observed in other African countries, both on water bodies and on land (e.g. Burkina Faso, see Dibloni et al. 2009; Kenya, see Post 2000, 2017). On the river, the animal represents a direct danger for people taking part
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in fishing or any other activity on or near the water; it can overturn and cause damage to light boats. On land, hippopotamuses can run for short distances at up to 45 km/h and easily overtake anyone trying to escape a close encounter, which can often incur injuries and, on occasion, have fatal outcomes. However, most damages are economic. The hippopotamus poses a major problem for agriculture: the harvest can be compromised when a herd of hippopotamuses tramples over a cultivated area or feeds on the crop; the animal can also disrupt animal husbandry. An overview of hippopotamus depictions in Predynastic material culture and rock art shows that the Egyptians were fully aware of the natural strength of this animal, of the risks it posed, and of its motherly protective nature. They accordingly developed a complex relationship with the hippopotamus (Droux 2015b), frequently integrating its imagery in several spheres of their symbolic world, discussed below. It became the most-often depicted species of wild mammals in the material culture of the early Predynastic Period (Naqada I-IIB), and it is found in a wide-ranging category of artefacts.1 However, the frequency of hippopotamus depictions started decreasing during Naqada IIB, and this species is virtually absent from the iconographic record during Naqada IIC-D. The best-identified and documented role attributed to the hippopotamus is that of an iconic motif for the symbolic representation of power developed for the elites. My doctoral research demonstrates that there are two facets to these representations of power involving the hippopotamus, of which one, the theme sometimes referred to as “control over chaos”, features in some of the most elaborate scenes, especially on some C-ware vessels. These scenes have been more appealing to researchers and therefore feature quite prominently in modern literature (e.g. Asselberghs 1961; Baines 1995; Hendrickx 2006; Hartung 2010; Hendrickx & Eyckerman 2010; Raffaele 2010; Hendrickx 2011).2 This facet of power representation focuses on the threat posed by the hippopotamus to humans, especially for activities on or near the river, and consequently the Egyptian sometimes sought to symbolically annihilate the animal by representing it being harpooned.3 Hunting hippopotamuses was a dangerous undertaking, and there is little 1 Fish and turtle are the only wild species more often represented than the hippopotamus, in most part because of the numerous palettes shaped as these two animals. A revised corpus (from Droux 2015b: volume II) lists 178 known depictions of hippopotamuses in the material culture; this species is far less frequent in the rock-art corpus, with only about thirty recorded occurrences (Droux 2015b: I, 92-8, Map 4), mostly in the Eastern Desert. 2 The most elaborate examples, widely referred to, were found at Abydos, in tombs U-264 (Cairo Museum, CG 2076, see Graff 2009: cat. 74; Hartmann 2016: I, 242, fig. 115, g; II, 83, pl. 76, no. 806; Droux in prep.: C-0020) and U-415 (see Graff 2009: cat. 161, 162; Hartmann 2016: I, 244, fig. 116, c and 242, fig. 115, b; II, 146, pl. 130, no. 1374 and 146, pl. 130, no. 1375; Droux in prep.: C-0022, C-0023). Outside the corpus of C-ware vessels, a hippopotamus also features on the complex scene painted on a linen from Gebelein (see Galassi 1955: 9-11; figs 1, 5, pl. 1; Droux 2015b: II, cat. 3.2). 3 Out of thirty-seven C-ware vessels with hippopotamuses, only fourteen represent the animal as prey. A hippopotamus hunted by a hunter standing on a boat is incised on a palette (no
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doubt that depicting such actions was one way for the ruling elites to express power over the natural world. The second facet of power representations involving the hippopotamus is evidenced by a variety of artefacts ranging from zoomorphic vessels to figurines, combs and palettes to C-ware vessels. These objects represent the bulk of hippopotamus depictions, and none of these artefacts show a dangerous natural force being annihilated. On the contrary, it appears that the hippopotamus was also considered as a positive entity, and that the elites could symbolically source their power by appropriating the perceived natural force and strength of the hippopotamus by associating themselves with it (Droux 2015b). However, among the large corpus of hippopotamus representations, there are a few artefacts that do not fit either of the two facets of power representations described above. Evidence is much scarcer, and this article presents a unique bowl that offers new insights into these less frequent symbolic aspects of the hippopotamus. The Cairo vessel JE 85928 (Figs. 1-4) A distinctive elliptical red-polished (P-ware) bowl, on display in the Cairo Museum, has not attracted attention until now. Its archaeological context and site of origin are unknown. The only information recorded in the Journal d’Entrée of the Museum states that it was “bought from Tana [sic]4 for LE10, on April 8, 1942” and is said to possibly come from Northern Upper Egypt. The dish appears to be made out of Nile silt with fine organic inclusions (Nile B), coated with a red hematite slip. It stands on four legs (figs. 1-3), of which one is missing, and the others repaired. It is reasonably well-preserved, although its surface is damaged by salt, especially on its underside (see Fig. 3b). The elliptical bowl measures ca. 22 cm by ca. 13.5 cm,5 for a total height of ca. 9.5 cm (including the legs). Other fine-ware elliptical bowls supported by four legs are known (e.g. Petrie 1921: pl. XVI-XVIII, F24A-25),6 of which at provenance, Stockholm, Medelhavsmuseet, MM 16000; see Asselberghs 1961: 264, 314-317, cat. 6970, pl. 46, Droux 2015b: cat. 4.17). The Gebelein linen (see note 2 above) and a large black-top vessel likely show hunted hippopotamuses (Naqada, tomb 1471, Ashmolean Museum, AN 1895.323; see Petrie & Quibell 1896: pl. LI.9, 27, LIII.113; Droux: 2015b: cat. 4.10). A figurine from Abydos Tomb U-239 has a cut-mark across its neck that may indicate that the animal was symbolically killed (see below). 4 This name likely refers to Georgios Tano (b. 1908, d. London 1977), the third-generation owner of an antiquities shop in Cairo (T. Hardwick, pers. com.; see Bierbrier 2012: 534). 5 I have seen the object in its display case but have not had the opportunity to conduct a close examination and take precise measurements. 6 Another elliptical bowl, from Matmar, tomb 3071 (British Museum, EA 63690; see Brunton 1948: pl. XII.1) and described as “strawy, red-polished, [with a] dark red wash” stands on two elongated feet. It has an added scoop modelled inside one of its narrow ends. A fragmentary elliptical bowl, with a similar scoop, was found in tomb 1490 at Naqada (Ashmolean Museum, AN 1895.389;
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Fig. 1. Bowl JE 85928, side views (from photographs by S. Abdel-Mohsen, Cairo Museum, 2018).
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Fig. 2. Bowl JE 85928, front and back views (from photographs by S. Abdel-Mohsen, Cairo Museum, 2018).
Fig. 4. Bowl JE 85928, detail of hippopotamus figurine (from photograph by S. Abdel-Mohsen, Cairo Museum, 2018).
Fig. 3. Bowl JE 85928, oblique and underside views (from photographs by S. Abdel-Mohsen, Cairo Museum, 2018).
least six have white-painted decoration,7 but none contain the unusual details of the Cairo dish. First, the rim of the vessel is adorned with modelled additions see Petrie Notebook 137, plan of tomb 1490, vessel no. 4: “bowl with salt place”; Petrie & Quibell 1896: pl. XXXV, F7; Petrie 1921: pl. XV, F[7]; Payne 1993: 72, cat. 541), but it does not appear to show similar feet, although the surface of the underside of the vessel is poorly preserved so that traces of possible feet might not have survived. I thank Liam McNamara for providing me with photographs of this object. 7 The only elliptical C-ware bowl on feet with a known provenance comes from Nag el-Alawna, tomb L209 (Ashmolean Museum AN 1896-1908 E.2785; see Payne 1993: 58, cat. 389, fig. 27; Graff 2009: cat. 98; Droux in prep.: C-0171). Another five, without provenance, are likely to be
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on both of its narrow ends. One end is unfortunately partly broken away (see esp. Fig. 1a, left; Fig. 2a), so that its full shape cannot be reconstructed. However, to either side of the missing piece, the remaining parts show two rounded protuberances that can be identified as a pair of eyes. On the opposite end, a small triangular appendage – arguably a tail – hangs down from the rim on the outside of the vessel (see esp. Fig. 1b, left; Fig. 2b). Even more notable, the vessel features a hippopotamus figurine, modelled of the same clay, attached to the bottom of the bowl. It is placed off-centre, closer to the tail end, and is oriented perpendicular to the length of the vessel. Considered together, these elements strongly suggest that the extremities of the dish are decorated with a hippopotamus head on one end (of which only the two eyes remain), and with a hippopotamus tail on the other end. As discussed below, vessels with hippopotamus figurines as well as objects with added hippopotamus features are known for Predynastic Egypt; however, this vessel is unique in combining them together. Moreover, the location of the hippopotamus figurine hints at the context of use of the vessel, which in turn informs us about the symbolic meaning of this animal in this specific context. The hippopotamus figurine and comparative material For the most part, the small hippopotamus figurine within the bowl (ca. 5.5 cm long) (Fig. 4) has a conventional shape and is similar to other figurines of this animal, in particular to those modelled in clay (e.g. Abadiya Tomb B101, three freestanding clay hippopotamus figurines; see Petrie 1901: 33, pl. V; Payne 1993: 21, cat. No. 53-55, fig. 14; Droux 2015b: II, cat. 7.54-5; for similar figurines appended to vessels, see Table 1). It has a large rounded back and short stumpy legs separated from one another; two small protuberances at the top of the head represent the ears, and a small triangular tail is added at the back. Although hippopotamus figurines carved from stone often have further anatomical details genuine: Bonn, Ägyptisches Museum der Universtät BoS 223 (Regner 1998: 125-126, pl. 20, with incomplete drawing; Droux in prep.: C-0351; note that the inventory number in Graff 2009: cat. 181 is incorrect); London, Petrie Museum: UC 15327 (Petrie 1921: pl. XXIII, C71; Graff 2009: cat. 65; Droux in prep.: C-0427); UC 15341 (Petrie 1921: pl. XXIII, 2B; Droux in prep.: C-0602); New York, Metropolitan Museum of Art MMA 10.176.107 (Hayes 1953: 17-18, fig. 8, top right, fig. 9, bottom centre; Graff 2009: cat. 44; Droux in prep.: C-0501); Stockholm, Medelhavsmuseet MM 10270 (Medelhavsmuseet online catalogue; Droux in prep.: C-0520). Two further vessels in Turin are unlikely to have genuine decoration: Turin Fondazione Museo delle Egizie S. 1825 (Scamuzzi 1965: pl. VI) and S. 1827 (Donadoni Roveri & Tiradritti 1998: 142; resp. Graff 2009: cat. 73 and cat. 17; Droux in prep.: C-0471 and C-0472). Circular bowls on a ring-base and three to four feet are more frequent than elliptical ones (e.g. Petrie 1921: pl. XVI, 25, 27), especially when painted: there are at least fifteen known examples on a ring base (e.g. Ashmolean Museum, AN 1895.367, from Naqada Tomb 1465; see Payne 1993: 33, cat. 102, fig. 22; Droux in prep.: C-0705), and three examples on feet (e.g. Berlin, Ägyptisches Museum und Papyrussammlung ÄM 22389; see Scharff 1931: 120-121, no. 262, pl. 11; Droux in prep.: C-0807).
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added to the head – such as two other protuberances to indicate the eyes and a longitudinal groove on the end of the muzzle to indicate the mouth (see Droux 2011) – these are not consistently found on clay figurines, so that their absence on the figurine of the Cairo vessel is not out of the ordinary. Predynastic ceramics with added modelled figurines, predominantly of animals, more rarely of humans,8 constitute only a small corpus of 18 examples (Table 1).9 Vessels with known archaeological contexts all date to Naqada IC-IIA (nos. 1.12, 1.11, 1.13-14, 1.18), and are thus broadly contemporaneous with the period during which white cross-lined ware (C-ware) was produced. Detached figurines are all that remains of four vessels (nos. 1.2, 1.6, 1.10, 1.12), while the others are in various states of preservation. The hippopotamus is the most common animal species represented in this manner, with seven known examples, including a detached figurine from Hierakonpolis cemetery HK6 (no. 1.12; Fig. 5a).10 As a rule, different animal species were not combined on the same vessel, but there are two exceptions. In one case (no. 1.14) hippopotamuses are found together with a crocodile; in the other (no. 1.8) crocodiles are found with a turtle. Crocodiles alone are present on one vessel (no. 1.7). Other species 8 A unique C-ware vessel that belonged to R. de Rustafjaell (Sotheby’s 1913: 23, cat. 277, pl. XXIV) consists of two tubular beakers attached to a hollow base. Two human figurines, facing one another, stand on the base between the beakers. A close examination of the vessel, likely still in a private collection, would be necessary in order to ascertain if all parts of the object are authentic and really belong together. 9 Two fragments, found at Hierakonpolis, are not included in this table. The first is the head of a cow, modelled in straw-tempered clay (Adams 2004: 40-41, fig. 5a); the second, also made from straw-tempered clay, appears to be a flexed woman’s arm holding a right breast that is surmounted by a horizontal ledge marked with vertical incisions (Adams 2000: 94-95, cat. 154, pl. XXXII, 4). Both fragments may originate from vessels, but in the absence of additional fragments or comparable objects, this is not certain. 10 The widening visible at the base of the front feet indicates that the figurine was attached to another object, most likely the rim of a vessel. Its dimensions (6 cm long, 3.3 cm high) are roughly similar to those of the hippopotamus figurines on the Manchester bowl (no. 1.13) which measure between 5.5-6.5 cm in length and 2.8-3.8 cm in height; the elephants on the Berlin beaker (no. 1.9) are also of similar dimensions, measuring 8.1 and 6 cm in length, and 5.5 cm and 4 cm in height, respectively. The loose elephant figurine (no. 1.10) is slightly larger, measuring 9.8 cm in length and 5.5 cm in height. It is unlikely that the Hierakonpolis hippopotamus figurine stood on a base, as there are no proven Predynastic examples of hippopotamus figurines on bases: the dating of nine figurines sometimes attributed to the Predynastic period is unlikely to be correct: Boston, MFA 48.252 (Bothmer 1948: 64, fig. 1); Basel, Antiken Museum, private loan (Wiese 2001: 32, cat. 7); Hildesheim, RPM 5389 (Martin-Pardey 1991: 6, 104-105); Riga, Museum of Foreign Art, F-4360 (Berlev & Hodjash 1998: 1, pl. I.8); Leiden, Rijksmuseum van Oudheden, F1979/7.1 (unpublished); Unknown private collections (Royal-Athena Galleries 2003: 69, cat. 194; Bonhams 2003: 7, cat. 10; German private collection, unpublished). None of these figurines has a known provenance, and the attribution to the Predynastic is based primarily on Bothmer (1948). However, not a single excavated animal figurine standing on a base can be dated to this period, unless several animals were grouped together, such as the cattle found in tomb a56 at el-Amra (British Museum, EA 35506, Randall-MacIver & Mace 1902: pl. IX.1). It is likely that these nine hippopotamus clay figurines are ‘cruder’ variations of the popular blue faience hippopotamus figurines of the Middle Kingdom.
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Table 1. Predynastic vessels with modelled figurines. Figurine
1.1
1.2
Humans
Provenance
C-ware
Dreyer et al. 1998: 112-115, fig. 12.4, pl. 6, c; Hartmann 2016: I: 234-236, fig. 112, a; 244, fig. 116, a (right); II: 155, pl. 136, no. 1434; Droux in prep.: C-0687.
H: 14.7; D: 15.8
Abydos, tomb U-502 Egypt
C-ware
Dreyer et al. 1998: 112-115, fig. 12.3; Humans (loose figurines) Hartmann 2016: I: 234-236, fig. 112, b and c; II: 155-6, pl. 136, no. 1435, 1435 a-b, 1436, 1436 a-b; Droux in prep.: C-0688-0691.
Cattle
Type & dims (cm)
Abydos, tomb U-502 Cairo Museum, JE 99583
Provenance unknown 1.3
Location
N/A
Boston, Museum of Fine Arts, C-ware MFA 04.1814
Museum of Fine Arts online catalogue; Hendrickx 2002: app. A.8; Droux in prep.: C-0582.
H: 16; D: 12.5
Provenance unknown Switzerland, private collection C-ware 1.4
Cattle
1.5
Cattle?
1.6
1.7
Cattle (loose figurine)
Crocodiles
Page-Gasser & Wiese 1997: 24-25, no. 5; H: 22.8; D: 11 Hendrickx 2002: App. A.7; Droux in prep.: C-0344. Provenance unknown Boston, Museum of Fine Arts, P-ware? (possibly Naqada?) MFA 03.1589 Museum of Fine Arts online catalogue.
H: 14; D: 10
Berlin, Ägyptisches Museum Provenance unknown und Papyrssammlung, (possibly Naqada?) ÄM 13805
Unknown type
Scharff 1929: 39, no. 60, fig. 13; Priese 1991: 4; Hendrickx 2002: App. A.6.
N/A
Provenance unknown Cairo Museum, CG 18804 (possibly Gebelein?) (= JE 38284)
C-ware
von Bissing 1913: 23-24, pl. VII; H: 11; D: 19.4 Strouhal 1992: 140, fig. 152; Droux, in prep.: C-0108. Provenance unknown
1.8
1.9
Crocodiles and turtle
Elephants
Leiden, Rijksmuseum van Oudheden, F1930/4.2
C-ware
Schneider & Raven 1981: no. 9; Giovetti & Picchi 2015: cat. 1.3b; Droux in prep.: C-0398; Rijksmuseum van Oudheden online catalogue.
H: 10; D: 16.8
Berlin, Ägyptisches Museum Provenance unknown und Papyrssammlung, (possibly Khozam?) ÄM 22388
C-ware
Scharff 1931: 220, no. 261, pl. 11; Priese 1991: 4; Friedman 2004: 153; Droux, in prep.: C-0774.
H: 20.5; D: 10.5
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X. DROUX
Figurine
1.10
Provenance
Location
New York, Metropolitan Provenance unknown Museum, MMA 07.228.74
Elephant (loose figurine) Patch 2011: 53, cat. 49; Metropolitan Museum online catalogue.
Abydos, tomb U-246 Egypt 1.11 Hippopotamuses Dreyer et al. 1998: 84-85; Hartmann 2016: 98, fig. 112d, pl. 69, cat. 731; Droux 2015b: cat. 5.4. Hierakonpolis, Egypt Hippopotamus cemetery HK6, 1.12 vicinity of Tomb 11 (loose figurine) Adams 2000: cat. 158; Droux 2015a: 9. Mahasna, tomb H29
Manchester, The Manchester Museum, 5069
Type & dims (cm) Unknown type N/A B-ware H: 29; D: 13.8 Unknown type N/A C-ware
1.13 Hippopotamuses Hornemann 1951: no. 1713; Behrmann 1989: doc. 45; Hayes 1990: fig. 14; Graff 2009: cat. 179; H: 6.8; D: 18 Droux 2015b: cat. 5.5; Metropolitan Museum online catalogue. Matmar, tomb 2646 1.14
London, British Museum, EA 63408
Hippopotamuses Brunton 1948: 13, 100, pls. VIII, XII, 7; Behrmann and crocodile 1989: doc. 8b; Patch 2011: 33-35, cat. 22; Droux 2015b: cat. 5.1; British Museum online catalogue. Provenance unkown (possibly Naqada?)
Cairo Museum, CG 11570 (= JE 31866)
1.15 Hippopotamuses Quibell 1904-1905: I: 120, no. 11570; II: pl. XXIV; Vandier 1952: 276, fig. 178; Behrmann, 1989: doc. 44a; Graff 2009: cat. 109; Droux 2015b: cat. 1.40; Droux in prep.: C-0561. 1.16
Hippopotamus
P-ware
H: 13; D: 29
C-ware
H: 10; D: 12
Provenance unknown Cairo Museum, JE 85928
P-ware
Droux 2015b: cat. 5.3.
H: 9.5; D: 22; d: 13.5
Provenance unknown
New York, Metropolitan Museum, MMA 30.8.203
“C-ware”
1.17 Hippopotamuses Hornemann 1951: no. 1713; Behrmann 1989: doc. 45; Hayes 1990: fig. 14; Graff 2009: cat. 179; H: 10; D: 11 Droux 2015b: cat. 5.5; Metropolitan Museum online catalogue.
1.18
Snakes
Abydos, tomb U-279 Egypt
C-ware
Dreyer et al. 1998: 112-113, fig. 12.2, pl. 6, b; Hartmann 2016: I: 236, fig. 112, e; 284, fig. 130, d: II: 95, pl. 87, no. 926; Droux in prep.: C-0669.
H: 13.1; D: 14.4
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b
Fig. 5. a) Figurine from Hierakonpolis cemetery HK6 (photograph by P. Ahyman, courtesy of the Hierakonpolis Expedition); b) Figurine on bowl Manchester 5069 (photograph by X. Droux, courtesy of the Manchester Museum, 2018).
less closely associated to the riverine environment, such as cattle (nos. 1.3-6) 11 and elephants (no. 1.9-1.10), also occur. The presence of elephants is all the more remarkable because of the extreme rarity of three-dimensional representations of this animal in Predynastic art (see Friedman 2004: 151-157). There is additionally a smaller group of vessels, all elliptical bowls with narrow ends, which do not feature animal figurines as such, but instead have added animals’ heads at one end (Table 2). To some extent, these objects are closer to being zoomorphic vessels, and are therefore not included in Table 1. Like those of the previous group, provenanced examples date to the early Predynastic (Naqada IC-IIA). The selection of species is more restricted, with birds the most prominent one.12 The vessels give the impression of a bird swimming on water, with the short end opposite the end raised higher than the long ends to represent the tails; this is especially prominent for 2.2 and 2.3, less so for the others. Only two vessels, both without a known provenance, represent different animal species: a ram or Barbary sheep (2.1),13 with rounded horns on either side of the head, and a possible turtle (2.8) with two feet added at the front of the bowl and a head modelled like that of a bird. The Cairo vessel under discussion differs from the majority of this small corpus in significant ways. Firstly, it has a unique shape. Six of these vessels are 11 The identification of the species represented on a vessel in the Museum of Fine Arts, Boston (no. 1.5), is uncertain; it is likely cattle with broken horns, with a prominent muzzle not too dissimilar to that of the better-preserved figurine no. 1.6. 12 In the published excavation reports, Ayrton & Loat (1911: 32) described vessels 2.2 and 2.3, both from Tomb H39 at Mahasna, as “[…] bowls, the handle shaped as a bird’s head […]”; Lythgoe & Dunham (1965: 116) described the vessels from Naqa ed-Deir tombs 7202 and 7203, located next to one another, as bowls decorated with ducks’ heads (2.4-2.7). 13 No identification for the animal species represented on vessel 2.1 is suggested in the Museum’s online catalogue, nor in Teeter (2011: 176), but it is clearly not a bird.
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short beakers (nos. 1.1, 1.5, 1.7, 1.15, 1.17, 1.18), four are tall and slender beakers (nos. 1.3, 1.4, 1.9, 1.11), and eleven are bowls (nos. 1.8, 1.13, 1.14, 2.1-2.8). These bowls are however not similar to the Cairo vessel: no. 1.8 is deep and rounded, no. 1.13 is shallower with an everted rim, and no. 1.14 has a wideflaring rim. All three are circular, and none stand on a base or feet. In contrast, the bowls presented in Table 2 are almost all elliptical with narrow short ends, and have a flat base. Only the turtle-shaped vessel 2.8 stands out, with a circular rounded bowl and added legs at the front. Secondly, the figurines on the other vessels are predominantly attached to the vessels’ rims, with only three recorded exceptions: no. 1.7 with crocodiles and no. 1.18 with snakes applied to the exterior surface, and no. 1.8 which has crocodiles on the rim, but with a turtle on the interior of the bowl, below the rim. In contrast, the hippopotamus figurine of the Cairo vessel (no. 1.16) stands at the bottom of the bowl. A third important distinction is that most of the other vessels belong to the C-ware class; in some cases, paint was applied not only on the vessel itself, but also onto the figurines, highlighting some anatomical details. The most remarkable of such examples is a bowl found in tomb H29 at Mahasna (no. 1.13; see Fig. 5b), where the eyes, mouth, toes, and underbelly of the four hippopotamus figurines are painted white. A chevron-pattern was added on the animal’s back; this non-naturalistic detail imitates the way hippopotamus bodies were usually decorated in two-dimensional painted depictions on C-ware vessels.14 Only four vessels with figurines are of different types: a black-topped beaker (no. 1.11), and two P-ware bowls (nos. 1.14, 1.16), all of which bear figurines of hippopotamuses.15 The vessels in Table 2 are predominantly P-ware bowls; three belong to the C-ware class (2.1, 2.3, 2.7). Although the Cairo vessel has no added white paint, the hippopotamus figurine has an intriguing additional detail: there are five roughly-made impressions on the animal’s neck, probably made by poking the wet clay with a stick or an implement with an oval section before the vessel was fired.16 The closest parallel for this detail is found on the two figurines standing on the rim of a vessel now in the Metropolitan Museum of Art in New York (no. 1.17; Fig. 6),17 on which 14 Just under half of the hippopotamus representations on C-ware vessels are decorated with chevrons, and over a quarter with crosshatching; the rest are decorated with wavy motifs or parallel lines (Droux 2015b: 61). A vessel from Abydos tomb U-415 is unique for showing foetuses inside their mothers’ bellies (Hartmann 2016: I, 181, fig. 77, 184, fig. 79, 242, fig. 115a; 244, fig. 116c; see also 272, fig. 125, U-415; II, 146, pl. 130, no. 1374). 15 Beaker no. 1.5, bearing the figurine of cattle, may also be of the P-ware class, but its surface appears to be too heavily worn to ascertain the original surface treatment. 16 It is unclear if the impressions were originally filled; a grey-white material visible in them today might be salt and/or dust. 17 This beaker is not a “classic” C-ware vessel, although it is made of red-polished fine ware and details of the figurines (i.e. their mouths and protruding tusks) are painted white. The outside of the vessel is uncommonly coated with a white layer over which a chevron-pattern and a vertical plant design are painted red.
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Table 2. Predynastic vessels with added animals’ heads. Animal
Provenance
Location
Chicaco, Oriental Institute Provenance unknown Museum, E18243 Barbary 2.1 Sheep (?) Teeter 2011: 176, cat. 29; Oriental Institute Museum online catalogue. Mahasna, tomb H39 2.2 Bird
Ayrton & Loat 1911: 14, pl. XIX, 3 (left; either 2.2 or 2.3); Museum of Fine Arts online catalogue. Mahasna, tomb H39
2.3 Bird
2.4 Bird
2.5 Bird
2.6 Bird
L: 15; H: 5.2 P-ware L: 15.7; W: 11; H: 5.5 P-ware N/A
Berkeley, Phoebe A. Hearst Naqa ed-Deir, tomb 7202 Museum of Anthropology, 6-4331
C-ware
Lythgoe & Dunham 1965: 114-116, fig. 49, h (top); Phoebe A. Hearst Museum of Anthropology online catalogue.
L: 12; W: 9.5; H: 5.5
Berkeley, Phoebe A. Hearst Naqa ed-Deir, tomb 7203 Museum of Anthropology, 6-3217
P-ware
Lythgoe & Dunham 1965: 116-118, fig. 50, d (middle row, left or centre); Phoebe A. Hearst Museum of Anthropology online catalogue.
L: 14.5; W: 10; H: 7.5
Berkeley, Phoebe A. Hearst Naqa ed-Deir, tomb 7203 Museum of Anthropology, 6-3218
P-ware
Lythgoe & Dunham 1965: 116-118, fig. 50, d (middle row, left or centre); Phoebe A. Hearst Museum of Anthropology online catalogue.
L: 16; W: 11; H: 8.3
Cairo Museum, number unknown (seen on display)
Lythgoe & Dunham 1965: 116-118, fig. 50, c, d (middle row, right). No provenance
2.8 Turtle (?)
Cairo Museum, number unknown (seen on display)
C-ware
Ayrton & Loat 1911: 14, pl. XIX, 3 (left; either 2.2 or 2.3).
Naqa ed-Deir, tomb 7203 2.7 Bird
Boston, Museum of Fine Arts, MFA 03.379
Type & dims (cm)
New York, Metropolitan Museum, MMA 10.176.114
Patch 2011: 29, cat. 14, 245 (with references); Metropolitan Museum online catalogue.
C-ware L: 13.7; W 9.5; H: 7.3 P-ware W: 16.8; H: 6.8
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Fig. 6. Detail of bowl MFA 30.8.203 (photograph by X. Droux, 2011).
small circles were impressed on the necks of the animals. They are of a size similar to their eyes, also indicated as small circles and no doubt made with the same circular implement. A freestanding hippopotamus figurine, made of unbaked clay, found in tomb U-239 at Abydos had a deep cut sliced across its neck (Dreyer et al. 1998: 84, 96, pl. 4a; Hartung 2010: 111; 2011: 470-1). According to the excavators, this is the figurine of a dangerous, even mythical creature that was symbolically killed by the slice. There is little doubt that the figure was indeed symbolically killed, but the reason behind the killing is unlikely to be a disempowerment of the dangerous hippopotamus to protect the buried tomb owner. Indeed, a large number of figurines and other types of artefacts with hippopotamus representations deposited in Predynastic tombs do not have any sign of ‘disempowerment’, showing that the Egyptians, at that time, did not fear being attacked by the animal in their afterlife. The figurine should instead be considered together with other objects found within the same tomb. Despite its plundered state, enough of the original assemblage remained in Tomb U-239 to ascertain that a high-ranking person, possibly a ruler, was buried there (Hartung 2010: 111). Next to this figurine was a poorly preserved second hippopotamus figurine, as well as a tall C-ware beaker depicting a victory scene showing several groups of people, each consisting of a ‘victor’ and a pair of ‘enemies or captives’ (Hartung 2010: 111; Hendrickx & Eyckerman 2010: 122). The association between the hippopotamus and the victory scene is also found on a vessel from tomb U-415, which is also identified by Hartung (2010: 111) as the possible burial of a ruler. In this high-elite context, the hippopotamus hunt belongs to the corpus of representation of power (see above). By comparison, the figurine from tomb U-239
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can be interpreted as a rare three-dimensional representation of the annihilation of the hippopotamus. With regard to the marks observed on the necks of the figurines of the vessels in Cairo and New York, they may perhaps have had a similar meaning; however, they appear to be too small and oddly-shaped for kill marks. They are more likely to have borne a different meaning, still to be determined. A ritual use for the vessel? The Cairo bowl, as mentioned above, is unique in being an elliptical bowl standing on four legs, combined with hippopotamus details modelled on its rim and a figurine standing at the bottom of the dish. These peculiarities may offer some clues as to the use of the vessel. Indeed, with its open form, it could be filled with liquid that would submerge the hippopotamus figurine, leaving only the top of its back, which is higher than the rim of the bowl, exposed above the surface of the liquid (Fig. 7). Were this liquid Nile water, the vessel had the potential to become a symbolic small-scale reproduction of an aspect of the riverine environment: in nature, heat- and sun-sensitive hippopotamuses spend most of the day-time in the river and were a common sight from the Nile’s banks, with only their rounded backs and snouts emerging from the water at most times. Two other vessels with figurines, one from Matmar (no. 1.14), the other in Leiden (no. 1.8), may perhaps also be seen as landscape models: if the vessels were filled to their rims, the hippopotamus and crocodile figurines of no. 1.14 would be partly submerged and the turtle figurine of no. 1.8 would be totally submerged. Moreover, it can be argued, with less certainty, that some C-ware bowls with animals from the river environment painted on their inside perhaps functioned in the same way, with two-dimensional depictions instead of attached figurines.18 The inside of the Cairo vessel is not its only part to be strongly associated with the Nile and the hippopotamus. Indeed, the vessel itself becomes a hippopotamus thanks to the additions of a head and a tail to its rim, and no other Predynastic artefact shows such a strongly emphasised connection with the hippopotamus. The lack of archaeological information about this vessel is a major hindrance as this would further enlighten us about its use and function. However, because this vessel and its parallels could only achieve their full symbolic potential when filled with liquid, it is likely that they were used during ritual activities.
18 See e.g. Bolton, Museum and Archives service, 1901.36.93, from el-Amrah, tomb b143; see Randall-MacIver & Mace 1902: pl. XV, 18; Droux 2015b: II, cat. 1.6; Droux in prep.: C-0076; Boston, Museum of Fine Arts, MFA 11.312, from Mesaid, tomb 26; see Smith 1942: 15-16, fig. 1; Graff 2009: cat. 35; Droux 2015b: II, cat. 1.20; Droux in prep.: C-0179.
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Fig. 7. Hypothetical section through bowl Cairo JE 85928, based on photograph.
Hippopotamus in ritual activities The two best-attested loci for Predynastic ritual activities have been identified at Hierakonpolis HK29A (Friedman 2009), and Mahasna Block 3 (Anderson 2006: 97-123; 2011). No hippopotamus-related artefacts were recovered from Block 3, but fragments of a hippopotamus-shaped stone vessel were found at HK29A (Friedman 2009: 90-1, fig. 7; Droux 2015b: II, cat. 5.14), suggesting that this animal had a role and significance within the rituals taking place there. This is further suggested by the presence of hippopotamus bones among the faunal remains, both at both Block 3 (Anderson 2011: 21) and at HK29A (Linseele, Van Neer & Friedman 2009). However, these bones only represent a tiny proportion of the assemblages (0.04% and 0.74%, respectively; Droux 2015b: I, 28, fig. 8), so that the inclusion of hippopotamuses in rituals at these locations remained very exceptional, both as physical animals and as their representations. It is therefore not very likely that vessels with figurines, especially the Cairo vessel, were used in ritual activities taking place in the settlements. In contrast, the hippopotamus appears to have been more common in cemetery contexts, although to which extent this view is skewed by the funerary-heavy archaeological record is unknown. Faunal remains are exclusive to cemetery HK6 at Hierakonpolis, where excavations have uncovered three burials of young hippopotamuses,19 but artefacts related to this species are found at more locations, and most often come either from a site’s richest burials20 or from high elite 19
Surroundings of Tomb 2: see Hoffman 1982: 41, 48-50; Van Neer et al. 2004: 74, 76, 109; Tomb 12: see Adams 2000: 33, with bibliography; Van Neer et al. 2004: 82-84, 109; Feature H (2009): see Pieri & Friedman 2009; Friedman et al. 2011. 20 E.g. HK6, Tomb 72 (Friedman et al. 2017: 245-255, fig. 14); Abadiya, Tomb B101 (Petrie 1901: 33, pl. V); Mahasna, Tomb H29 (Ayrton & Loat 1911: 11, pl. XI-XII); Abydos, Tombs U-239 (Dreyer et al. 1998: 84), U-368 (Dreyer et al. 2000: 55), and U-415 (Dreyer et al. 2003: 74-75).
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Fig. 8. Hippopotamus-shaped object 77.718f (photographs by X. Droux, courtesy of the National Museum of Archaeology, Saint-Germain-en-Laye, 2010).
cemeteries such as HK6 (Droux 2015b). An exhaustive analysis of provenanced material demonstrates that 75%-88% of hippopotamus imagery come from elite contexts, a proportion that is much higher than for other wild species such as, for example, the crocodile (54-69%) (Droux 2015b: 238). Considering its state of preservation, it seems likely that the Cairo vessel also comes from a cemetery, but it is too simplistic to consider it just as a grave good, although this may have been its ultimate fate. It is more likely that it served a practical purpose during ritual activities and, in this respect, it can be compared to two other unusual Predynastic artefacts that are also strongly connected with the hippopotamus. The first object is a modelled ceramic that may have originated from the area of Naqada: it was purchased by Jacques de Morgan in Qena, and is said to come from the region of Tukh (Fig. 8; Saint-Germain-en-Laye, Musée des Antiquités nationales, inv. 77.718f, see Morgan 1897: 128, fig. 413; Musée des antiquités nationales 1983: 143). Modelled in a rough Nile silt C fabric with many organic inclusions, it has a length of 36.5 cm. and a height of 11 cm. It has hippopotamus features that are easily recognised: a very expressive head if flattened, flaring muzzle, protruding nostrils and eyes, and modelled ears. A tail is also added at the back. The four legs support a flat top, preventing the identification of this object as a figurine. Its table-like shape is suggestive of a practical use, possibly a support onto which offerings could be deposited; dark traces observed on its surface may be evidence of such use.21 21 Remains of hardened dark material on the snout and back legs seem to be the result of termite activity that would post-date the period of use of the object. Whether the traces visible on the flat top are of the same nature is unknown.
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Fig. 9. Hippopotamus-shaped object E.3001; a & c) Photographs by X. Droux, courtesy of the Musées Royaux d’Art et d’Histoire, 2008; b) Drawing by X. Droux, after photograph; d) after www.globalegyptianmuseum.org.
The second object was also purchased in Egypt, in 1909, and is now in Brussels (Fig. 9; Musées Royaux d’Art et d’Histoire E.3001; see Behrmann 1989: doc. 12b; Droux 2015: II, cat. 11.16). Its general shape, with four legs and a flat top, suggests a use as a table or tray, similarly to the object in Saint-Germain-enLaye. It is modelled in fine clay and coated with a hematite slip, like P-ware vessels. A close examination of the artefact reveals faintly visible white-painted designs – mostly preserved as a negative – on the top of the object (Fig. 9b).22 Enough traces remain to determine that parallel zigzags originally ran across the surface from side to side. The surface is damaged and eroded, which is a likely sign of repeated and prolonged used that perhaps focussed especially on the head. Indeed, no paint was observed on the head or tusks; if these features were highlighted with paint, this would be unlikely to have survived, as the underlying polished coating is not preserved. This object therefore belongs to the C-ware class of artefacts – undoubtedly its most unusual example – and it can be broadly dated to Naqada I-IIA.23 22 The presence of paint, so faded at the time of purchase that it was hardly visible and remained unnoticed, proves, in my opinion, the antiquity of the piece, despite its highly unusual appearance. 23 White crossed-lines objects that are not vessels are virtually non-existent. The only two exceptions, beside the Brussels hippopotamus table are two “rattles” (Cairo Museum CG 11504, from Sahel el-Baghlia, see Quibell 1904-1905: 104, pl. 19; Droux, in prep: C-0324; Ashmolean
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This object also features hippopotamus details: elements of the head at one end, and a small tail at the other end. The head is modelled in an extremely stylised way and seems to be seen in top view, but with the tusks projecting outside (Fig. 9b). The two largest of the projections, on the sides of the head, are the two canine tusks ➀, their tips now broken off. They frame an element that slopes downward, likely the muzzle, which has a raised ridge ➅ down its centre and from which the two large lower canine tusks ➂ protrude. A pair of small bumps ➁, located near the end of the sloping element, may represent the nostrils, and another pair of bumps ➄, near the base of the large canines, may represent the ears or eyes of the hippopotamus. The placing of some of these elements is puzzling. For example, the ears or eyes should be placed higher on the muzzle, closer to one another and nearer the top end of the raised ridge. The projecting large canines are modelled seemingly outside of the muzzle, rather than closer to the incisors; this is not unparalleled and may be a way to emphasise the importance of the canines (see above: figurine of a hippopotamus from tomb U-239 at Abydos).24 A single hole ➃, seemingly made before the object was fired, is more difficult to interpret.25 The object in Brussels further differs from the one in Saint-Germain-en-Laye in the addition of appendages of clay hanging on its sides, possibly representing the rounded belly of a hippopotamus. Concluding remarks The Cairo vessel presented in this article is unique in combining a hippopotamus figurine and hippopotamus body features applied to the rim of the vessel. Its shape suggests that it served a purpose during ritual activities, similarly to two small clay tables or trays that also exhibit hippopotamus features. We lack crucial archaeological information about all three artefacts, but they most likely came from graves, or at the very least from cemeteries. If they were ultimately included in funerary assemblages, it is possible that they were used during Museum AN 1895.467, from Naqada Tomb 1613, see Payne 1993: 62, cat. 418, fig. 29; Graff 2009: cat. 139; Droux, in prep: C-0264). A rectangular box with four decorated sides, found in Tomb a41 at el-Amra is sometimes described as a C-ware object (e.g. Graff 2009: cat. 171), but it is a Rough-ware ceramic box with black-painted decoration (see Payne 1993: 79-80, cat. 600, fig. 32; Droux 2015: II, cat. 3.1). This box dates to Naqada IC and is therefore contemporaneous with C-ware vessels. 24 Despite the frequent use of hippopotamus tusks as raw ivory material, for the creation of a wide variety of objects (e.g. figurines, bracelets, “tusks and tags”), they are not usually the focus of hippopotamus representations. On C-ware vessels, two small ticks are often added at the front of the mouth to indicate the tusks, but there is only one recorded artefact undoubtedly depicting a hippopotamus with open mouth (Hiw, Tomb R134: Ashmolean Museum, AN 1896-1908 E.3267; see Payne 1993: 20, cat. 13, fig. 52; Droux 2015b: cat. 7.62). Most of the lower jaw of this clay figurine is unfortunately not preserved. 25 The eventual presence of a second hole placed symmetrically near the base of the other large incisor, perhaps obliterated by modern repairs, is uncertain. Whether one or two holes were made does unfortunately not help explain their possible meaning.
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funerary rituals prior to their deposition in a grave. However, the precise type of ritual cannot be established with certainty and these rituals could equally have taken place elsewhere. Indeed, the surface damage noted on the artefact in Brussels is suggestive of repeated use rather than of a single funerary ritual. On a symbolic level, the close association between these objects and the hippopotamus – a recurrent symbol in representations of power (i.e., as a source of power by appropriating the animals’ strength, and control of nature by annihilation of a dangerous animal) hints at the possible high social status of the beneficiaries of these rituals. But these artefacts highlight that the Predynastic Egyptians had an even more nuanced and complex relationship with the hippopotamus, and that they integrated this animal in other cultural spheres, applying additional symbolic values to it in specific contexts. This view seems supported by the presence of hippopotamuses painted on the slightly prominent bellies of a few figurines of seated women (e.g. British Museum, EA 58064 and Metropolitan Museum of Art, MMA 07.228.71, both without provenance; see Ucko & Hodges 1963: 214, pl. 29d; British Museum online catalogue; Metropolitan Museum of Art online catalogue). An in-depth discussion of these figurines goes beyond the aim of this article; however, the presence of the Nile beast on their bellies seems to be an expression of protection rather than one of power.26 To suppose that the hippopotamus may have on some occasions be seen as an animal of ‘personal protection’ seems contradicted by the absence of this animal among Early Dynastic personal names, or by the fact that it is never shown in a positive manner in early royal iconography.27 However, the near-absence of hippopotamus imagery during Naqada IIC-D implies that it may be incorrect to assume continuity and direct links between hippopotamus symbolism of the early Predynastic, summarised above, and of the Early Dynastic period. Indeed, together with the three objects described above, the presence of the hippopotamus on the seated figurines shows that the Predynastic Egyptians had a multifaceted relationship with the hippopotamus. Acknowledgements I thank Renée Friedman, Stan Hendrickx, and Aaron De Souza for offering their insights on an early draft of this article. I wish to acknowledge the helpful collaboration of the staff at the Cairo Museum: Marwa abd elrazek, Sara AlAshmawi, Reem El-shorbagy, and Norhan Hassan Salem, for providing information and photographs of the bowl presented in this study. I am also greatly 26 For the hunting scenes painted on the backs of the figurines and their possible interpretation, see Hendrickx et al. 2009. 27 See e.g., ivory tags and seal impressions of kings Den and Djer, Müller 2008; Roche 2014; Dreyer et al. 2013: 26-31, figs. 13-15.
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indebted to Christine Lorre and Marie-Sylvie Larguèze at the Musée des Antiquités nationales, Saint-Germain-en-Laye, and to the late Dirk Huyge at the Musées Royaux d’Art et d’Histoire, Brussels for permission to study objects in their respective collections and for facilitating access to them. Bibliography ADAMS, B., 2000. Excavations in the Locality 6 cemetery at Hierakonpolis 1979-1985. British Archaeological Reports, Int. Ser. 903. Oxford. ADAMS, B., 2004. Excavations in the elite Predynastic cemetery at Hierakonpolis Locality HK6: 1999–2000. Annales du Service des Antiquités de l’Égypte, 78: 35-52. ANDERSON, D.A., 2006. Power and competition in the Upper Egyptian Predynastic: A view from the Predynastic settlement at el-Mahâsna. Ph.D dissertation, University of Pittsburg. U.M.I/Ann Arbor. ANDERSON, D.A., 2011. Evidence for early ritual activity in the Predynastic settlement at el-Mahâsna [in:] FRIEDMAN, R.F. & FISKE, P.N. (eds.), Egypt at its Origins 3. Proceedings of the Third International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, London, 27th July - 1st August 2008. Orientalia Lovaniensia Analecta 205. Leuven - Paris - Walpole, MA: 3-29. ASSELBERGHS, H., 1961. Chaos en beheersing: Documenten uit het Aeneolitisch Egypte. Documenta et Monumenta Orientis Antiqui 8. Leiden. AYRTON, E.R. & LOAT, W.L.S., 1911. Pre-dynastic cemetery at El Mahasna. Egypt Exploration Fund 31. London. BAINES, J., 1995. Origins of Egyptian kingship [in:] O’CONNOR, D. & SILVERMAN, D.P. (eds.), Ancient Egyptian kingship. Probleme der Ägyptologie 9. Leiden - New York - Köln: 95-156. BEHRMANN, A., 1989. Das Nilpferd in der Vorstellungswelt der Alten Ägypter. Teil I: Katalog. Europäische Hochschulschriften VIII, 22. Frankfurt am Main. BERLEV, O.D. & HODJASH, S., 1998. Catalogue of the Monuments of Ancient Egypt, from the Museums of the Russian Federation, Ukraine, Bielorussia, Caucasus, Middle Asia and the Baltic States. Göttingen. BIERBRIER, M.L., 2012. Who was who in Egyptology, 4th revised ed. London. BONHAMS, 2003. Antiquities, Wednesday 14 May 2003. Knightsbridge, London. BOTHMER, B.V., 1948. A predynastic Egyptian hippopotamus. Bulletin of the Museum of Fine Arts, 46(265): 64-69. BRITISH MUSEUM, LONDON, Online catalogue, available at https://www.britishmuseum. org/research/collection_online/search.aspx (accessed 22 Jan. 2020). BRUNTON, G., 1948. Matmar. London. DIBLONI, O.T.; COULIBALY, N.D.; GUENDA, W.; VERMEULEN, C. & BELEM OUEDRAOGO, M., 2009. Caractérisation paysanne de l’Hippopotamus amphibius Linné 1758, dans la Réserve de Biosphère de la Mare aux hippopotames, en zone sud soudanaise du Burkhina Faso. International Journal of Biological and Chemical Sciences, 3: 386397 DONADONI ROVERI, A.M. & TIRADRITTI, F. (eds.), 1998. Kemet. Alle sorgenti del tempo. Milano. DREYER, G.; HARTMANN, R.; HARTUNG, U.; HIKADE, T.; KÖPP, H.; LACHER, C.; MÜLLER, V.; NERLICH, A. & ZINK, A., 2003. Umm el-Qaab, Nachuntersuchungen im frühzeitlichen Königsfriedhof, 13./14./15. Vorbericht. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 59: 67-138.
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PHYTOLITHES ET ARCHÉOLOGIE ALINE EMERY-BARBIER Équipe Ethnologie Préhistorique, UMR 7041 Archéologies et Sciences de l’Antiquité Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie René Ginouvès, Nanterre, France
Un échantillon de poussières récoltées sur le pont du « Beagle » par Charles Darwin est confié à un chercheur allemand passionné de microscopie : Christian Ehrenberg qui observe des formes de vie microscopiques – les « infusoria » – mais aussi des « phytolitharia » ou « pierres de plantes », corpuscules siliceux d’origine végétale. Ehrenberg poursuit ses recherches sur des échantillons du monde entier dans lesquels il retrouve les « phytolitharia ». En 1854, dans Mikrogeologie (Ehrenberg 1854), il en propose une première classification. Au milieu du XXe siècle, les « phytolitharia », redécouverts par les chercheurs anglo-saxons deviennent les « phytoliths ». Depuis, une activité intense se poursuit : une communauté internationale, la Society for Phytolith Research, particulièrement dynamique, assure la communication et les échanges. Les recherches actuelles portent sur la chimie (analyses des isotopes de l’oxygène et datation du carbone contenus dans les phytolithes, cycle du silicium), la paléoécologie, la paléoclimatologie et l’archéologie. La paléobotanique, partie intégrante de l’archéologie comprend, depuis les années 1980-1990, l’étude des phytolithes. Nous donnerons de ces derniers une classification simple et montrerons leur intérêt dans la connaissance de la culture matérielle et des rites funéraires en Égypte au IVe millénaire. A sample of dust collected on the deck of the ‘Beagle’ by Charles Darwin is entrusted to a German researcher having a passion for microscopy: Christian Ehrenberg who observes microscopic life forms – the ‘infusoria’ – but also ‘phytolitharia’ or ‘stones of plants’, siliceous corpuscles of plant origin. Ehrenberg continues his research on samples from around the world in which he finds ‘phytolitharia’. In 1854, in Mikrogeologie (Ehrenberg 1854), he proposes a first classification. In the middle of the 20th century, ‘phytolitharia’, are rediscovered by Anglo-Saxon researchers, and called ‘phytoliths’. Since then, an intense activity continues: an international community, the Society for Phytolith Research, particularly dynamic, ensures communication and exchanges. Current research focuses on chemistry (oxygen isotope analysis and carbon dating in phytoliths, silicon cycle), paleoecology, paleoclimatology and archaeology. Since 1980-1990, the study of phytoliths, Palaeobotany, has become an integral part of archaeology. After showing the complexity of the phytoliths we will show their interest in the knowledge of material culture and funerary rites in Egypt in the 4th millennium BCE.
Introduction En Égypte, les travaux engagés en 1990 sur le site prédynastique d’Adaïma sont parmi les premiers. Au sein de l’habitat, les recherches ont porté sur les différentes unités stratigraphiques et les foyers ; dans la nécropole d’un millier de tombes, principalement d’enfants, les contenus des vases à offrandes ont été analysés.
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La mission Adaïma, site localisé dans la vallée du Nil, s’étant achevée en 2005, c’est à Tell el-Iswid, dans le delta oriental du Nil, que les travaux ont été poursuivis. Ce site couvre la totalité du IVe millénaire offrant la possibilité d’étudier les cultures qui se sont succédées jusqu’à la formation de l’État. Après avoir présenté les phytolithes, leur intérêt et leurs limites, les principaux résultats seront rappelés pour montrer que la présence des phytolithes dans les sédiments peut permettre d’identifier les plantes économiquement importantes à des fins alimentaires ou techniques mais aussi les végétaux liés aux pratiques funéraires. Les phytolithes Pendant la croissance de la plupart des plantes, les silicates libres du sol sont absorbés par les racines. Dans les zones climatiques où l’évapotranspiration est la plus forte les silicates précipitent : le phénomène se produit dans les tissus épidermiques des feuilles et des tiges pour les monocotylédones (Poaceae et Arecaceae) et dans les tissus des inflorescences des Poaceae tandis que chez les dicotylédones le phénomène se produit dans les tissus des aiguilles et des feuilles, dans le bois et l’écorce. Ils constituent des dépôts solides dans les espaces extra et intracellulaires : les phytolithes. La morphologie de ces micro-restes minéraux est comparable à celle de la cellule dans laquelle – ou autour de laquelle – ils précipitent, ils ont donc une grande valeur taxonomique. Ils sont libérés lorsque les tissus végétaux qui les contiennent se décomposent, puis deviennent des micro-fossiles de la plante qui les a produits. Leur composition chimique leur permet de résister relativement bien aux attaques biochimiques et ils ont ainsi la capacité de fournir des informations dans les contextes où graines, grains de pollen et charbons sont mal conservés ou non préservés. Ils sont extraits par des méthodes physico-chimiques destinées à éliminer les composants minéraux et organiques des sédiments qui les renferment. Un protocole de concentration par une solution de densité 2,35 permet d’en obtenir un nombre optimal et ils sont identifiés au microscope polarisant (x400 – x600). Les phytolithes observés ont été décrits à partir de l’ICPN « International Code for Phytolith Nomenclature » (Madella et al. 2005 : 253-260), ils sont ainsi désignés par un mot ou une expression de langue anglaise. Les phytolithes sont classés en différents morphotypes et il est difficile d’identifier avec précision un élément isolé en raison des phénomènes de redondance (une même plante peut produire plusieurs morphotypes différents) et de multiplicité (un même morphotype apparaît dans de nombreux végétaux). Il n’y a donc pas de relation simple entre taxons et morphotypes. Cependant, une grande partie des morphotypes identifiés peut être reliée à deux grandes classes de végétaux : les monocotylédones et les dicotylédones qui
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appartiennent au groupe des Angiospermes (ou plantes à fleurs dont les ovules sont contenus dans un ovaire). La classification taxonomique proposée distingue les Poaceae, les dicotylédones ligneuses et la catégorie des familles spécifiques soit les monocotylédones autres que les Poaceae et les dicotylédones non-ligneuses (Novello 2012 : 5669 ; Garnier 2013 : 112-131). Les Poaceae – appelées communément herbes – représentent 700 genres répartis en 10 000 espèces (Piperno 2006). Des recherches fondamentales sur leur anatomie menées par Prat (1932) et Metcalfe (1960) ont considérablement favorisé la description des phytolithes. Elles ont une signification écologique et donc paléoécologique. Cette fonction écologique est liée à leur mode de métabolisme : la photosynthèse, phénomène biologique par lequel les plantes incorporent le dioxyde de carbone de leur milieu pour synthétiser toutes les molécules constituant le vivant. Cette autotrophie place les végétaux chlorophylliens au premier niveau des chaînes alimentaires. Le type de photosynthèse est déterminé par le nombre d’atomes de carbone de la molécule de glucide sur laquelle se fixe le dioxyde de carbone lorsqu’il est incorporé dans les organites chlorophylliens : on distingue ainsi les plantes en C3 et en C4. Les plantes en C3 sont caractéristiques d’un mode de photosynthèse où le taux d’oxygène et la température sont modérés, donc d’un climat froid à tempéré (Garnier 2013 : 113). Les plantes dites en C4 sont adaptées à des conditions climatiques chaudes et humides ainsi qu’à des conditions arides. Parmi les sous-familles les plus communes croissant en Égypte citons les Pooideae plantes en C3 correspondant aux poacées sauvages ainsi qu’aux céréales des climats tempérés, les Panicoideae et les Chloridoideae toutes deux en C4. Les Panicoideae occupent les zones humides en zone tropicale et subtropicale mais quelques espèces sont adaptées aux milieux arides. Les Chloridoideae sont limitées aux zones arides (Twiss 1992: 113-128). Les phytolithes caractéristiques des sous-familles de Poaceae (Fig. 1 a, b & c): Grass Short Cells Phytoliths (GSCP) Toutes les espèces de poacées produisent des phytolithes. Dans une première classification Twiss et al. (1969 : 109-115) différencient les cellules courtes « Grass Short Cells Phytoliths » et les cellules longues « Elongate » mais seules les cellules courtes sont morphologiquement différentes selon les sous-familles qui les produisent. Trois classes de GSCP sont donc proposées : « bilobate » et « cross » pour les Panicoideae, « saddle » pour les Chloridoideae, « rondel », « ovate » et « rectangle » pour les Pooideae (Brown 1984 : 345-368 ; Mulholland & Rapp 1992 : 65-89 ; Fredlund &Tieszen 1994 : 321-335; Fahmy 2008 : 1-23).
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a)
b)
c)
Fig. 1. a) Grass Short Cells Phytoliths, représentation en 3D (Madella et al. 2005, in Garnier 2013). De gauche à droite : bilobate, cross, rondel, saddle (bilobate + cross = sous-famile des Panicoideae ; rondel = Pooideae ; saddle = Chloridoideae); b) bilobate; c) rondel. Clichés A. Emery-Barbier.
Les GSCP sont particulièrement importants pour les phytolithologues en donnant de précieuses indications pour la reconstitution des paysages et des climats. Les phytolithes des inflorescences des Poaceae Les épillets des poacées et donc des céréales sont fixés aux épis par leur rachis, à leur base deux enveloppes épaisses – les glumes – protègent les caryopses, chacun d’eux étant entouré de deux glumelles (lemma et palea). Bien qu’une description générale puisse leur être attribuée, ces éléments diffèrent d’une enveloppe à l’autre et pour une même enveloppe de sa base à son extrémité. Seules sont spécifiques des inflorescences de poacées les cellules dendritiques « dendritic phytoliths », les structures multicellulaires silicifiées « articulated silicified epidermal tissues » et les « papillae », ces derniers représentant la face interne de « cone-shaped phytoliths » ou poils cellulaires épidermiques (Fig. 2a, b & c). Les « dendritic phytoliths », de grande taille, sont des éléments minces et fragiles de tissus aux cellules articulées. Le contact entre les cellules est constitué de lobes adjacents ou « waves » (Rosen 1992 : 129-147). La clé de détermination des phytolithes de céréales a fait l’objet d’une longue recherche dont nous ne pouvons pas ici donner toutes les étapes. Des recherches sur les phytolithes de blé et d’orge ont montré leurs limites. Kaplan et al. (1992) ont identifié différents morphotypes phytolithiques produits par diverses céréales, y compris le blé et l’orge et constaté que la plupart des espèces produisent des morphotypes similaires et ne peuvent pas habituellement être distinguées seulement sur ces critères. Rosen (1992 : 129-142) a mené des études comparatives sur les structures multicellulaires des céréales issues des plantes actuelles et des sédiments archéologiques. Ayant étudié la hauteur, la largeur, la forme des
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a)
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c) Fig. 2. Structures multicellulaires silicifiées d’inflorescences (articulated silicified epidermal tissues) : a et b) Triticum monococcum (engrain) ; c) Hordeum sp (orge). Clichés A. Emery-Barbier.
« waves » ainsi que le diamètre et le nombre de perforations des « papillae », elle a montré qu’ils sont caractéristiques des espèces. L’imagerie assistée par ordinateur et les analyses statistiques ont été utilisées par Ball (Ball et al. 1999 : 1615-1623 ; Ball 2009 : 505-512) pour développer une clé de classification permettant d’identifier des populations d’échantillons de phytolithes produits par les bractées d’inflorescence d’espèces sélectionnées de blé et d’orge. Une telle classification et les fonctions discriminantes peuvent être des outils utiles pour les paléobotanistes cherchant à identifier les phytolithes de céréales extraits des fouilles archéologiques. Les espèces analysées comprennent Triticum monoccocum L. (engrain), T. dicoccon Schrank. (amidonnier), T. dicoccoides Körn. (amidonnier sauvage), T. aestivum L. (blé tendre), Hordeum vulgare L. (orge à deux rangs et à six rangs), et un parent sauvage de l’orge cultivée, H. spontaneum C. Koch. Ces espèces ont été sélectionnées en raison de leur importance historique, économique, agricole et archéologique. Cependant tous les phytolithes concernés ne sont pas présents dans le sédiment prélevé, certains plus fragiles ne sont pas conservés et leur fréquence absolue ne permet pas d’études statistiques. Les collections de références et les caractéristiques des structures silicifiées multicellulaires ainsi que des « papillae » permettent toutefois des déterminations fiables.
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a)
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b)
d) Fig. 3. Phytolithes de bois et d’écorce : a) tabular; b) elongate facetate ; c) blocky irregular; d) parallelepipedal psilate, crenate margins. Clichés A. Emery-Barbier.
Les phytolithes produits par les dicotylédones ligneuses et herbeuses Feuilles et tiges produisent plusieurs types de phytolithes (« sclereid » et « fibre ») originaires d’un tissu de soutien, le sclérenchyme. Ce sont des cellules mortes à paroi épaisse, imprégnées de lignine qui assurent le soutien de la plante. Dans le bois, tissu fondamental qui permet la nutrition de la plante, sont produits essentiellement des phytolithes de type « parenchyma », « blocky », « globular » ou « subglobular » « psilate » ou « decorated », « elongate », ainsi que des « aggregates nodular and granular » (Fig. 3). Les phytolithes produits par les dicotylédones ligneuses et herbeuses ne conduisent pas à une interprétation taxonomique, par exemple le type « Globular psilate » est présent dans les feuilles et le bois de certaines dicotylédones, mais se rencontre également dans les monocotylédones, les gymnospermes (conifères) et les fougères (Runge 1999 : 23-53 ; Strömberg 2004 : 239-275 ; 2011: 517-544 ; Neumann et al. 2009 : 87-106 ; Novello et al. 2012 : 43-58). Des travaux récents (Collura & Neumann 2016 : 142-159) ont porté sur l’étude des phytolithes du bois et de l’écorce de 35 taxons ligneux d’Afrique de l’ouest.
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a)
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b)
Fig. 4. a) Phoenix dactylifera (palmier dattier): phytolithe « glogular with conical spine » ; b) Cyperaceae: phytolithe “tabular, pentagonal or hexagonal, surface favose with a central rounded cone (15-35 μm). Clichés A. Emery-Barbier.
Ils montrent la faible teneur en silice du bois des échantillons étudiés et l’écart important de la teneur en silice dans des échantillons de la même espèce. Bien qu’en quantité variable selon les taxons, l’écorce est plus riche en silice que le bois et la spécificité des phytolithes est en rapport avec une teneur en silice élevée. Les phytolithes des Arecaceae (palmiers) et des Cyperaceae (carex) Parmi le nombre important de morphotypes produits par les Arecaceae, le type « globular echinate » de diamètre variable compris entre 8 et 30 μm est le plus représentatif (Fig. 4a). Les Cyperaceae qui se développent principalement dans les zones humides, produisent des phytolithes de forme polyédrique à surface ornementée et terminée en leur centre par un cône pointu, rond ou plat (Fig. 4b). Leur taille varie entre 15 et 35 μm (Ollendorf 1992 : 91-106 ; Ollendorf et al. 1987 : 125-132 ; 1988 : 209-214). Elles produisent également des phytolithes allongés de 100 à 200 μm de longueur ou « epidermal structures with papillae » (Novello 2012: 56-69). Les phytolithes non représentatifs d’une classe de végétaux, d’une famille ou d’une sous-famille Enregistrés dans les comptages, ils ne sont pas pris en compte dans l’interprétation des résultats. C’est le cas des formes allongées (« elongate ») à contours et ornementation variables, des poils épidermiques de grande taille (« acicular hair cell »), des trachéides et des cellules bulliformes (« bulliform cells ») aux formes variées et ayant un rôle important dans la régulation de l’évapotranspiration (Fig. 5).
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Fig. 5. Deux types de cellules bulliformes (bulliform cells). Clichés A. Emery-Barbier.
Vivre et mourir en Égypte au IVe millénaire : l’apport des phytolithes dans la connaissance de la culture matérielle Cultiver et s’alimenter Au VIe millénaire, l’agriculture, importée du Levant, apparaît en Égypte. Sur les deux sites étudiés (Adaïma et Tell el-Iswid), la fréquence des phytolithes de Poaceae de type Cerealia dans les sédiments analysés et en particulier de phytolithes d’inflorescences nous fait envisager une intense activité agricole. Les céréales à grains vêtus : le blé amidonnier (Triticum dicoccum) et l’orge (Hordeum vulgare) ont été privilégiés en raison de leur rusticité leur permettant d’être cultivés dans des conditions pédologiques difficiles (Emery-Barbier 2014 : 281-289). Leur traitement requiert un travail important de décorticage et de vannage avant la mouture pour libérer les caryopses de leurs enveloppes. Les résultats récurrents pour la période étudiée témoignent d’une activité agricole constante par ailleurs attestée par de nombreux éléments de macro-outillage, des silos de même que de moules à pain et de jarres à bière. Dans la plupart des échantillons, tous les organes des céréales sont représentés ce qui signifie que les plantes entières devaient être apportées sur le site afin d’y être traitées. Selon cette hypothèse, les tiges pouvaient être coupées près du sol ou les moissons étaient réalisées par simple arrachage. Dans le delta du Nil, les grains jouent un rôle important dans l’économie alimentaire dès les cultures de Basse Égypte. La production de l’amidonnier et de l’orge assure la base de l’alimentation : le pain ainsi qu’une forme de boisson,
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la bière dont la fabrication est attestée à Tell el-Farkha (Kubiak-Martens & Langer 2008 : 427-441)1. L’alimentation végétale était aussi constituée de tubercules de cypéracées ainsi qu’en témoignent les nombreux fragments d’épidermes retrouvés intacts ou brûlés dans les foyers des niveaux des Cultures de Basse Égypte et Naqada, signifiant ainsi que les tubercules ont été grillés. Deux espèces de Cyperus sont comestibles : C. esculentus et C. rotundus. Le premier a été domestiqué et est aujourd’hui cultivé dans le delta du Nil, il est présent parmi les macro-restes végétaux à Tell el-Farkha (Kubiak-Martens 2002 : 52). L’étude des grains de pollen et d’amidon nous apporte des données supplémentaires en ajoutant aux céréales la lentille et le pois, deux légumineuses source de protéines, d’éléments minéraux, d’acides aminés et de vitamines. Dans le cimetière d’enfants à Adaïma, certains tractus digestifs étaient préservés et nous les avons analysés. Nous avons pu observer que certains ne contenaient que des phytolithes et des grains de pollen de céréales – essentiellement du blé – d’autres de l’orge et des poacées sauvages associées aux cultures (Avena, Lolium, Echinochloa, Panicum), quelques épidermes de Cyperus sp leur étant associés. L’échantillonnage étant très limité, et le contenu intestinal témoignant des aliments ingérés au cours des 24h précédant le décès du sujet, il est difficile d’interpréter ces résultats qui sembleraient montrer une inégalité dans la répartition des ressources alimentaires. Décortiquer, moudre, travailler la matière : étude du macro-outillage L’extraction des micro-fossiles consiste en un brossage des interstices naturels ou des creux de piquetage des surfaces actives à l’eau déminéralisée pour récupérer les phytolithes résiduels piégés sur les surfaces de broyage de même que les grains de pollen et d’amidon. L’étude de la surface non active est indispensable car elle témoigne de l’activité de l’outil si les résultats sont différents. À Tell el-Iswid comme à Adaïma, les nombreux éléments de balle observés attestent la transformation de caryopses vêtus : meules et molettes ont été impliquées dans les opérations de décorticage. La présence d’algues d’eau douce ou de spicules d’éponges, plus importants sur les faces actives des meules, pourrait attester du rôle de l’eau dans le décorticage car les grains trempés sont plus 1 La fabrication de la bière y est datée de la période Naqada IIB (Adamski & Rosinska-Balik 2014). Notons que côté Haute Égypte, les structures de chauffage observées à Hierakonpolis ont pu être utilisées pour différentes productions alimentaires à la fin de Naqada I et au tout début de Naqada II sans que la présence de la bière n’y soit démontrée (Geller 1989 : 43 ; Geller & Friedman 2007). L’analyse des matières organiques de la structure « Operation B », datée 3762-3537 cal BCE, atteste toutefois bien de la fabrication de la bière sur ce site pour la période Naqada IC-Naqada IIB (Baba 2007 : 27 ; 2009 : 24).
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rapidement séparés de leurs enveloppes et ne sont pas endommagés (Procopiou 2003). La fréquence de grains d’amidon de type Cerealia montre que ces outils ont également été utilisés dans les travaux de mouture. Au traitement des céréales s’est ajouté le travail du bois utilisé dans les structures de maintien ou la confection de poteaux ainsi qu’en témoigne la présence de morphotypes de bois et/ou d’écorce. À Adaïma, des pigments, des fibres de lin, des phytolithes de palmier ainsi que du pollen de Zizyphus sp ont été observés : peut-on supposer une extraction mécanique des fibres de lin, un assouplissement des feuilles de palmier avant leur utilisation et la fabrication de farine de jujube ? Fabriquer et construire À Tell el-Iswid, dès les cultures de Basse Égypte, la brique crue a été utilisée dans des constructions à usages divers (Buchez 2014 : 5-11). Pour ce qui est de l’architecture, les briques les plus anciennes, ne comportent a priori pas d’inclusions organiques2. En revanche, l’étude des phytolithes issus des briques de la période naqadienne montre, par la présence de cellules rectangulaires et bulliformes de grande taille, ainsi que par celle de spicules d’éponges, qu’aux limons du Nil était ajouté un dégraissant végétal constitué de l’appareil végétatif de poacées. L’analyse de restes de végétaux calcifiés au niveau de murs a mis en évidence la présence de phytolithes de bois et d’écorce attestant l’existence de poteaux. La présence des végétaux ligneux est attestée dans les espaces ouverts, les pièces, les structures de calage : ils ont été travaillés et utilisés à l’élaboration du bâti. Contenir, cuire et chauffer L’observation des céramiques à l’échelle macroscopique révèle des empreintes suggérant la présence de restes végétaux susceptibles de témoigner d’une éventuelle adjonction de dégraissant par les potiers. Si les lames minces réalisées à partir des céramiques mettent en évidence des phytolithes, elles ne font apparaître que ceux répartis sur un seul plan et par conséquent le nombre de morphotypes observables est limité. Nous souhaitions d’une part mettre en évidence la présence de ces végétaux et d’autre part les caractériser aussi précisément que possible. Des différents éléments végétaux, seuls les phytolithes se conservent dans des conditions où la matière organique est détruite, comme au cours de la cuisson des céramiques. Il était alors possible d’émettre l’hypothèse que l’étude des phytolithes puisse nous renseigner sur les végétaux incorporés dans la pâte (Delhon 2007). 2 D’après nos observations à l’œil nu des briques quadrangulaires utilisées pour le bâti, et à la différence de ce que l’on note pour les briques plano-convexes retrouvées associées aux aménagements de brasseries. Une étude plus poussée des matériaux est en cours.
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Une étude très récente des dégraissants des céramiques en précise la diversité. Les échantillons datés des cultures de Basse Égypte, proviennent des sites de Tell el-Iswid et Bouto, ce dernier offrant un référentiel pour la partie occidentale du Delta. Les cinq fragments issus de Bouto ont un dégraissant constitué essentiellement de résidus de foyers caractérisés par un taux important de phytolithes de bois et d’écorces auxquels s’ajoutent des structures multicellulaires d’orge, des épidermes et tiges de poacées de la sous-famille des Pooideae. Les résultats obtenus à Tell el-Iswid sont beaucoup plus diversifiés, les végétaux ligneux sont moins abondants mais paille et balle sont représentées avec, pour la balle, la présence de structures multicellulaires de blé et d’orge. Certains dégraissants sont constitués uniquement de fibres diverses : les végétaux pourraient être réduits à leurs fibres par une température de cuisson plus élevée ? D’autres encore sont constitués de déjections animales et plus particulièrement de bovins. Il ne nous est pas possible d’interpréter ces résultats en dehors d’une étude globale croisant les informations sur les chaînes opératoires et les formes3. Dans les foyers et les fours de Tell el-Iswid ont été brûlés des végétaux ligneux, des herbacées appartenant aux différentes sous-familles de poacées, du carex et du palmier. À Adaïma la fréquence des phytolites de Poacées est importante et les stuctures multicellulaires déformées par la chaleur sont impossibles à déterminer au-delà de la famille. L’herbe séchée ou les fèces des animaux pouvaient être utilisés comme combustible (Newton 2002). Les pratiques funéraires À Adaïma, les phytolithes ont été extraits de 48 vases correspondant à 35 tombes différentes (Emery-Barbier 2008 : 391-417). Trois ensembles peuvent être distingués : 29 % des vases contenaient une majorité de cellules dendritiques, des structures multicellulaires de céréales (blé et orge) et du pollen de Cerealia. La présence de micro-charbons pourrait indiquer que les grains de céréales étaient préparés sous la forme de pain ou de gruau. La moitié des vases (51 %) renfermaient des phytolithes d’inflorescences de céréales et de poacées sauvages mais aussi de leurs feuilles et de leurs tiges : poacées sauvages et cultivées étaient déposées entières et non transformées. Dans les 20 % restant, des phytolithes de feuilles et de tiges de poacées étaient seulement présents : s’agissait-il de substitut de nourriture comme dans la sépulture 762/3d où un petit pain dont l’assemblage phytolithique s’apparente à celle de la brique crue a été retrouvé ? Dans quelques vases, des phytolithes de Desmostachya bipinnata et Imperata cylindrica ont été identifiés, ils représentent peut-être les vestiges de nattes qui recouvraient à la fois le défunt et les offrandes disposées autour de lui. 3
L’étude devra notamment être poursuivie à partir d’un corpus de formes identifiées.
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À Tell el-Iswid, l’étude des sépultures montre que les défunts étaient inhumés dans une natte qui maintenait le corps en position contractée (Delhopital & Coupey 2014 : 72-91; Hochtrasser-Petit 2014 : 91-94). Peu de restes subsistent de ces nattes, sinon la présence de fragments d’épiderme de tiges et de feuilles en mauvais état et souvent recouverts de cristaux de sel. Les mieux conservées ont été tressées à partir de tiges du roseau Phragmites. Sur les fragments on peut reconnaître les bords ondulés des membranes ainsi que l’emplacement des « rondel » et certaines cellules dendritiques silicifiées. La hauteur des lobes est de 7 μm et la largeur totale des cellules de 19-20 μm, conformément aux mesures réalisées sur des épidermes actuels de tiges de Phragmites australis (Zhang et al. 2016). Conclusion Si les phytolithes des monocotylédones sont les mieux connus, il n’en est pas de même de ceux des tissus ligneux et des épidermes des dicotylédones. De très nombreux travaux sont en cours pour accroître les référentiels et pallier le manque de données actuel. Néanmoins au cours de l’étude des sites prédynastiques d’Adaïma et de Tell el-Iswid, nous avons pu mettre en évidence les céréales cultivées, importées du Levant, et témoignant par conséquent de contacts et d’échanges anciens. En associant à ces recherches les résultats des analyses des grains de pollen et d’amidon, nous avons pu suivre l’évolution d’une alimentation devenant plus diverse et plus riche à la période naqadienne. L’étude des phytolithes nous a fait participer aux pratiques agricoles, connaître les matériaux et les techniques de construction, les types de combustibles utilisés ; plus récemment, elle a documenté une phase de la chaîne opératoire de la fabrication des céramiques. Des informations paléo-ethnobotaniques relatives aux pratiques funéraires ont pu être recueillies. Il est nécessaire de poursuivre ces recherches, affiner protocoles et déterminations, afin que l’étude des phytolithes puisse contribuer, en relation avec les autres disciplines, à proposer des réponses aux problèmes soulevés par les archéologues : la perception de l’évolution des cultures ayant contribué, à la fin du IVe millénaire à la constitution d’un état fort et hiérarchisé. Bibliographie ADAMSKI, B. & ROSIŃSKA-BALIK, K., 2014. Brewing technology in early Egypt. Invention of Upper or Lower Egyptians? [in:] MĄCZYŃSKA, A. (éd.), The Nile Delta as a Centre of Cultural Interactions between the Upper Egypt and the Southern Levant in the 4th Millennium B. Proceedings of the Conference held in Poznań Archaeological Museum, Poznań, Poland, 20–21 June 2013. Studies in African Archaeology 13. Poznań: 23-36.
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FINE LITHIC PRODUCTS FROM HIERAKONPOLIS RENÉE FRIEDMAN Hierakonpolis Expedition, Ashmolean Museum, Oxford, United Kingdom KAZUYOSHI NAGAYA Fukui Prefectural Varve Museum, Wakasa, Japan
La facture exceptionnelle des objets lithiques de Hiérakonpolis est depuis longtemps réputée et a attiré l’attention des chercheurs et des collectionneurs. Nous examinons dans cet article quelques-uns des objets lithiques supposés provenir du site ou qui, à la lumière des résultats des fouilles en cours, en proviennent bien, ainsi que la manière dont ils peuvent améliorer notre compréhension des assemblages du site. Nous y associons un aperçu illustré des objets en silex de haute qualité découverts lors des fouilles, en mettant l’accent sur HK6 et HK25, avec des observations sur leur fabrication, leur distribution et leur utilisation dans ces contextes spécifiques à Hiérakonpolis. The high quality of the lithic artefacts at Hierakonpolis has been apparent for a long time, and it has attracted the attention of scholars and collectors alike. In this paper we take a look at some of the lithic objects that are said to have come from the site or are likely to have originated there in light of the results of current excavations and how they can augment our understanding of the site’s assemblages. We couple this with an illustrated overview of the high-quality lithic artefacts found to date during excavations, focussing specifically on HK6 and HK25, and provide some observations on their manufacture, distribution and use within these specific contexts at Hierakonpolis.
In January 1887, on a voyage up the Nile, W.M. Flinders Petrie together with a young Francis Ll. Griffith visited the ruins of Hierakonpolis. Of his visit, Petrie wrote in his diary: “Here we found the whole site, which is a very large one, almost 1 1/2 miles long, thick with flint flashes more or less wrought. Hundreds of arrow tip flakes, many cores, scrapers and etc. were to be picked up in an hour or two …. The first piece I picked up was a splendid chipped lance head, quite perfect, the finest piece of flint work (but one) that I have seen from Egypt.” Unfortunately, on the way back to their boat, which they had trouble locating in the dark, this remarkable piece fell out of Petrie’s pocket. “We tracked all over our path next day but could not find it anywhere, so I remain bereft.” At the time, these flints and the strange pottery around them were especially intriguing to Petrie since he was unable to date them, and it would be nearly a decade before he realized their Predynastic age (Petrie Journal for 1886-87, Griffith Institute MSS I.6; Drower 1985: 113). Subsequently Petrie gave at least a part of the Hierakonpolis collection he managed to retain to the Prehistoric Department of the British Museum (later
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transferred to the Department of Ancient Egypt and Sudan, EA 75248). All are labelled with their general place of origin, but for some amongst them there can be little doubt about what specific part of the site they come from. Although fragmented (Fig. 1b), by virtue of their shapes – fishtail knives (6 fragments representing at least 4 examples), rhomboid/bifacial knives (5 fragments representing at least 3 knives), and long winged arrowheads (3 examples) – and the distinctive marks of burning on them, they can only have come from HK25, where a presumably ritual deposit of identical flint implements (Fig. 1a) and discoid mace-heads, all subjected to intensive burning, was excavated in 20052007 in association with a wooden pillared structure (Hikade et al. 2008; Hikade 2011). Hundreds of fire splintered fragments (n=776) were recovered at HK25 from which various estimates for the number of flint implements involved have been proposed with a maximalist view (Hikade 2011: 96; Friedman & Nagaya 2013).1 Review of the material taking a more minimalist approach suggests at the very least the presence of six fishtail knives, five rhomboid knives and eight long winged arrowheads, along with many fragments especially of bifacial knives that cannot be more specifically identified.2 Recent examination of the collection from Hierakonpolis made by Henri de Morgan, now in the Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye, strongly suggests that this part of the site was also visited during his explorations in 1907-1908 (Needler 1984). A total of eight pieces were observed all showing strong evidence of burning (Fig. 1c): two fragments from the top cutting edge of fishtail knives, two hafting ends of knives, one probably from a rhomboid, and one arrowhead (Cleyet-Merle & Vallet 1982: 126-128, cat. nos 56.539, 56.534 [fishtails]; 56.534 [2 knife ends]; 56.534, 77.740t, 56.538 [mid-sections]; 77.740u [arrow]). 3 In addition, four fragmentary and six complete or reconstructed discoid mace-heads in the collection have also been subjected to fire, causing them to fracture and change colour (Cleyet-Merle & Vallet 1982: 125, cat. nos 56512 [fragments of four different mace-heads]; 56.513-515, 56.517-519). From the HK25 excavations fragments attesting to nine different mace-heads were distinguished (Friedman & Nagaya 2013), and based on stone type and dimensions, mends between the two collections are likely. Nevertheless, a minimum 1 Previous estimates for the HK25 deposit suggested 17 bifacial knives plus at least three that were clearly of rhomboid shape, five fishtail knives and 15 arrowheads (Hikade 2011: 96). The suggestion of 24 fishtail knives in Friedman & Nagaya (2013) is in error, and represents only the total number of fragments that could clearly be identified as parts of fishtail knives during examination at that time. 2 The minimum estimates are based on 11 identifiable pieces from the cutting edge of fishtail knives; five pointed tips with micro-denticulation attributable to rhomboid knives plus a large piece of a mid-section and two hafting ends from such knives; five tips of arrowheads and 15 wing fragments with preserved ends. Seven hafting ends of knives are also present but the type of implement they come from cannot be determined. 3 We thank Christine Lorre for making these pieces available for examination and for her kind hospitality.
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Fig. 1. Burnt lithics from HK25: a) Selection of burnt flint implements from the excavations at HK25; b) Burnt flints collected by Petrie, now in the British Museum; c) Burnt flints in Saint-Germain-en-Laye collected by Morgan.
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of 15 mace-heads in the deposit can now be proposed. As further evidence that Morgan was active in this area are fragments of a burnt fossil ring (Cleyet-Merle & Vallet 1982: 131, cat. no 56.509; misidentified as vessel fragments), of which over 200 were recovered during the HK25 excavations (Hikade 2011: fig. 12; Friedman & Nagaya 2013).4 Henri de Morgan’s collection in Brooklyn also contains pieces that probably originate from this deposit, and in his report he makes mention of burnt lithics (Needler 1984: 53). Two rhomboid knives are noted as showing signs of burning (Needler 1984: 114, fig. 20.18 [09.889.125]; 265, cat. no. 160 [09.889.126]) and one winged arrowhead is described in the tomb cards as blackened by fire (Needler 1984 cat. no. 154 [09.889.128]).5 It is also likely that another arrowhead of similar fine workmanship should also be included, since it appears to be calcined in the photographs, although this is not mentioned in the publication (Needler 1984: 262-263: cat. no. 153 [09.889.127]; see also Baumgartel 1960: pl.1.9).6 Given the fragmentation caused by fire and the wide distribution of the pieces, it is hard to say how many fine flint implements the HK25 deposit originally contained. The preferential collection of diagnostic pieces by Petrie and Morgan nearly doubles the tally of identifiable tools. Accepting all the museum pieces mentioned above as coming from the deposit, there are indicates for the presence of at least 12 fishtail knives, 10 rhomboid knives, 13 winged arrowheads and at least four bifacial knives (based on hafting ends), making this the largest concentration of fine flint implements known from at any one place on the Predynastic portion of the site. The integration of the museum pieces also suggests that the implements came to the burn site complete and potentially still hafted (cf. Saint-Germain-en-Laye mace-heads and Brooklyn rhomboid, Needler 1984: 265), and as we grapple with the meaning of this deposit (see below), this additional information allows us to discount the possibility that it simply represents the disposal of already fragmented or damaged goods. The best preserved, especially amongst the museum pieces, also illustrates the high quality of their manufacture, substantiating Petrie’s esteem for the so-called lances as well as that of Morgan who felt the arrowheads with their long elegant wings to be the most worthy of praise (Needler 1984: 53, 263). 4 Also in Saint Germain are seven thick fragments of andesite porphyry vessels (cat. no. 56.502) and several crescent drills (56.550, 56.552) which are similar to finds made during the excavations at nearby HK29A (Friedman 2009: 98). These also indicate Morgan’s activity in the area, and they might further suggest that the numerous cattle figurines he recovered came from somewhere in the close vicinity (Cleyet-Merle & Vallet 1982: 128-129; Needler 1984: 362-365, 385). 5 We thank Axelle Brémont for bringing the tomb cards to our attention. 6 Two further fragments of calcined rhomboid knives (one small tip and one mid-section) now in the Ashmolean Museum from the collection of Sayce may also originate from the HK25 deposit (Payne 1993: cat. nos. 1387-1388). Although listed as coming from Elkab, one has ‘Nekhen’ written in pencil on one side. We thank Liam McNamara for facilitating the examination of these pieces.
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Unfortunately, those with a scientific interest were not the only ones to find the lithic artefacts at Hierakonpolis noteworthy and to fill their pockets with them. The years immediately following the major discoveries on the temple mound by Quibell and Green seem to have been particularly lively times for collection activities, with dated acquisitions clustering especially in the years 1901-1902 (see below). Some of these items have retained indications of general provenance and others have not, but thanks to the on-going excavations we have reached a better understanding of the characteristics of the Hierakonpolis lithic assemblage and it is now possible to suggest find spots for some of them, which in turn augments our understanding of lithic production at Hierakonpolis. The most distinctive of the site’s products are of course the figural flints in animal or human form known best from the elite cemetery at HK6. Although these have been published in groups or individually in a variety of venues, here we take the opportunity in Table 1 to list all of those known as of 2018 from across the site and illustrate them together for the first time (Fig. 2) along with others that can now be associated (see below). To date 12 identifiable examples have been recovered from HK6 depicting ibex, Barbary sheep, a hippopotamus, elephant, donkey, dog, a human and possibly a giraffe head and neck, although this could be a non-figural eccentric. In addition, two curving fragments presumably of horns and one possible leg have also been found within the cemetery. Their distribution, often in association with other items of display or ritual significance deposited at the corners or boundaries of mortuary buildings and complexes, is shown in Figure 3 (see Friedman et al. 2017: 240 for discussion). Figural flints hailing from elsewhere on the site are rare. One fragment preserving a short leg and part of a stocky body of a quadruped (see Table 1.16; Fig. 2.16)7 was found in the upper levels of the domestic deposits at HK11C Square G (Phase IV-V; see Friedman et al. 2002). The quality of the flint and the workmanship suggests it was created by the same craftsmen supplying the HK6 cemetery, which is perhaps not surprising given the inter-relationship between the localities, with installations at HK11C providing beer and food for HK6 activities (see Baba & Friedman 2016). How this fragmentary animal form came to be in the courtyard of the domestic structure in Square G remains a question. As no other pieces were found, it may well have arrived as a fragment, perhaps broken in manufacture, and meant for reuse as a tool in its own right or as a raw material to be reworked. Given the number of lithic assemblages from settlement areas across the site that have been examined (e.g., HK11C, 24, 25, 29A, 29), that no other examples of this quality occur strongly suggests that such highquality figurines were not readily available to the general population. Both in 7 This piece was initially described as part of a hippopotamus because, at the time of its discovery, the only animal flint known from the site was a hippopotamus (Fig. 2.8). Since that time, the number of other species it might represent has increased significantly.
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Fig. 2. Figural flints from Hierakonpolis and associated pieces (see Table 1).
workmanship and stone type, the piece from Square G contrasts strongly with the small dog figurine found not far away in a trash pit in HK11C Square C4 (Table 1.17; Fig. 2.17), which was made on locally available chert. Another dog, discovered by Morgan in the ‘settlement’, also displays similar coarse workmanship; its raw material is not described (Table 1.18; Fig. 2.18). Whether these two examples from the settlement were created to address similar concerns as those deposited in the HK6 cemetery cannot be determined, but those making them were clearly different, and we should be careful not to group all figural flints into the same conceptual category by virtue of their shape alone. Flint figurines are also known from excavated contexts at other sites (e.g., Abydos, Naqada; Hendrickx et al. 1998, with updates in Hart 2017: table 6.1;
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Fig. 3. Overview and detailed map of the HK6 cemetery with locations of selected lithic finds indicated. Blue dots refer to figural flints numbered in Fig. 2 and Table 1. Green dots refer to bow-ties (Cartography by Joel Paulson and Xavier Droux).
see also Huyge et al. this volume); nevertheless, the high quality and concentration of examples from HK6 suggests they are a speciality of the skilled flint workers of Hierakonpolis. The technologies used in creating them fits comfortably with those employed for the many lithic implements identified at HK6 (see below).
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Table 1. List of figural flints from excavations at Hierakonpolis. Numbers are keyed to Figs. 2 and 3 (compiled with the assistance of Xavier Droux). Description
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Bibliography
1 Ibex L: 2.5; H: 6.4; Th: 0.55 cm Lower front leg missing. Back curving horn, triangular muzzle, tapering legs Biface type 3
HK6 (2007) Modern pit in grid south wall of Structure 07
Droux & Friedman 2007: 8, 16, 32; Friedman 2010: 69-70, fig. 6; Droux 2015: vol. 2, cat. 9.7; Hart 2017: fig. 6.23, 7.4.
2 Ibex L: 2.7; H: 7.0; Th: 0.6 cm Complete. Back curving horn, triangular muzzle, legs tapering to point. Biface type 3
HK6 (2000) Chapel grid east of Tomb 23
Adams 2001: 6-7; 2002: 22-3, fig. 7; 2004: 49, fig. 11d, pl. 2a; Figueiredo 2004: 12, figs. 5, 7; Hawass 2004: 190-191; Friedman 2010: 68-69, fig. 4; Nagaya 2011; Droux 2015: vol. 2, cat. 9.6; Hart 2017: fig. 6.23.
3 Ibex L: 3.66; H: 4.4; Th: 0.6 cm Head and lower legs missing. Small projection at rump for tail. Legs as preserved not obviously tapering. Biface type 3
HK6 (2010) Near Tomb 42
Droux 2015: vol. 2, cat 9.8; Friedman et al. 2017: fig. 6c.
4 Ibex L: 3.72; H: 4.47; Th: 0.68 cm Head and lower legs missing, Legs as preserved not tapering. Surface worn. Biface type 3
Droux 2015: vol. 2, cat 9.9. HK6 (2007) Pit in Wall B7 near NE corner of Structure 07
5 Barbary sheep L: 2.7 (body); H: 5.3; Th: 0.7 cm Hind leg and tip of front horn missing. Small down-curving horns, sloping back, short legs Biface type 3
HK6 (2018) Friedman & Droux 2018: West of Tomb 85 15-17.
6 Barbary sheep head HK6 (2005) L: 4.1; H: 3.3; Th: 0.7 cm max. Chapel grid east Complete head. Downward of Tomb 23 curving horns, tapering muzzle with rounded end. Bifacially worked both sides. Biface type 3
Friedman 2005: 5, 16, 32; 2008: 1168, fig. 7; 2010: 68-69, fig. 4; Droux 2015: vol. 2, cat. 9.11.
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Description
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Find spot
Bibliography
7 Donkey L: 11.6; H: 6.8; Th: 0.8 cm Complete. Angular head, ear distinguished by notching, long body ending in pointed rump. Legs tapering. Biface type 2
HK6 (2011) Shallow pit in gravels on northwest side of Tomb 49
Droux 2011: 16; Nagaya 2011; Patch 2011: fig. 20; Friedman et al. 2017: 240, fig. 6a.
8 Hippopotamus L: 11.2; H: 5.1; Th: 0.7 cm Complete. Head with rounded muzzle, notched to create ears. No tail, short legs tapering to point. Biface type 2
HK6 (1980) Surface find, east of Tomb 1
Hoffman 1982: 146, pl. 8.1; Behrmann 1989: Dok. 16b; Adams 2000: 70, cat. 83, fig. 13, pl. 29e; Hawass 2002: 190; Droux 2015: vol. 2, cat 9.1; Hart 2017: fig. 6.21.
9 Quadruped/Running dog? L: 10.8; H: 4.3; Th: 0.75 cm Joined of two pieces, tip of muzzle, front and hind legs missing. Face tapering, distinct triangular ear, upturned tail; legs in running position. Biface type 2
HK6 (2006) Friedman 2006: 8, 16; Northwest corner 2008: 1173, fig. 8a; 2010: deposit of fig. 7; Hart 2017: fig. 6.24. Structure E8
10 Elephant (Fragment) L: 5.0; H: 2.7; Th: 0.6 cm Head only preserved, sloping into trunk with notched end, small projection for lower lip. Biface type 2
HK6 (2006) Structure E8, northeast corner deposit
Friedman 2006: 8, 16; 2008: 1173, fig. 8; Nagaya 2011; Hart 2017: fig. 6.19.
11 Human L: 3.3; H: 10.3; Th: 0.8 cm Complete. Round head, angular shoulders, short arms, bowed legs with indications of knees. Biface type 3
HK6 (2011) Northwest corner of Tomb 16 chapel
Friedman 2011: 6, 28; Friedman et al. 2017: 235, fig. 6d; Nagaya 2011; Patch 2011: fig. 16; Hart 2017: fig. 6.18.
12 Giraffe’s head; L: 5.8; H: 9.7; Th: 0.7 cm Complete. Triangular head, pointed muzzle, ear as projection, long neck ending with slight splay on front edge. Biface type 2
HK6 (1999) Vicinity of Tomb 20, southeast corner of Tomb 16
Adams 2000b: 5; 2002: 22-3, fig. 6; 2004: 42, fig. 7f; Friedman 2011: 168, fig. 8.
HK6 (2008) 13 Horn fragment Central room of L: 1.8; W; 1.0; Th: 0.5 cm Curving fragment with pointed tip. Structure 08-1 Biface type 3
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Description
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Bibliography
14 Horn fragment L: 3.6; H: 0.9; Th: 0.5 cm Fragment of curving horn from ibex? Biface type 3
HK6 (2010) Friedman et al. 2017: West of Tomb 43 fig. 6b.
15 Leg fragment? L: 3.9; W: 1.2; Th: 0.5 cm Possible leg of animal, widening at end and rounded. Biface type 3
HK6 (2018) West of Tomb 82
16 Leg and body fragment L: 2.5; W: 5.4; Th: 0.65 cm Front leg of quadruped; body narrowing toward the front. Biface type 2
HK11 (2000) Square G, domestic structure upper level
Friedman 2000: 14; Watrall 2000: 12; Friedman et al. 2002: 61.
17 Dog L: 4.9; H: 3.0; Th. 0.8 cm Part of head and lower legs missing. Small head, with part of projecting ear surviving. Forward leg in running stance. Small projection for tail.
HK11 (2000) Square C4, trash pit surface level
Friedman 2000: 14; Hart 2017: fig. 6.24.
18 Dog L: 4.7; H 2.9; Th: 1-3 cm Head and part of hind leg missing. Pronounced projection for tail.
Settlement (1907-8) Morgan excavations
Brooklyn 09.889.291 Needler 1984: 365-367, cat. 292; Cleyet-Merle & Vallet 1982: 126, no. 56.532 with line drawing from cast.
While it would be excessive to claim that all the unprovenanced fine flint animals originate from the site, it has long been surmised that those in Berlin are Hierakonpolis products (Kuhn 2015a, 2015b). In particular, the similarities among the flint ibexes are strongly suggestive. Although the Berlin piece (Fig. 2: ÄM 15775) does not match the two best preserved from HK6 in sheer virtuosity (Fig. 2.1-2), close parallels in proportions and techniques can be found with two other, headless, examples from the cemetery (Fig. 2.3-4), all with slight notching on the rump in order to create a small tail. Recent discoveries lend further support to a Hierakonpolis attribution for the Berlin pieces. In 2018, investigations in the south-central part of HK6, beneath the excavation spoil heap (Friedman & Droux 2018), produced a new addition to the flint animal menagerie in the form of a Barbary sheep made on orange flint with white cortex (Fig. 4a). It features small down-curving horns,
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Fig. 4. HK6 and Berlin artefacts compared: a) Barbary sheep flint from HK6; b) Barbary sheep flint in Berlin ÄM 15712; c) Fishtail knife from HK6; d) Fishtail knife in Berlin ÄM 16127; e) Fishtail knife in Berlin ÄM 15776 (Berlin photos by Sandra Steiss, courtesy of the Ägyptischen Museum und Papyrussammlung Berlin. Hierakonpolis photos by James Rossiter).
only a slight protrusion to indicate the face, a compact sloping body and short legs. Only the tip of one horn and the back leg are missing. Its similarity to Berlin ÄM 15712 is striking. Although that piece is significantly smaller and made on a dark, nearly black flint (Fig. 4b), the same concept and manner of production are obvious on both and suggest the two may have been made as a pair with the contrasting colours of the flint as an intentional choice. The Berlin piece was purchased by Borchardt in 1901, reportedly at Qena; however, it was registered into the museum with a series of objects (three mace-heads and one turtle palette) all of which are stated as coming from Hierakonpolis or Basilea, the largest modern town nearby (ÄM 15713-8; Scharff 1931: cat. nos. 153, 157, 165, 635). Within this same lot of objects were five barbed arrowheads with extremely long tangs (Scharff 1931: cat. no. 193), which may also originate from Hierakonpolis based on a similar piece in Liverpool as discussed below.
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Fig. 5. Bow-ties: a) Liverpool 1973.2.264; b) HK6 vicinity of Tomb 20; c) HK6 example of bow-ties from the peripheries of the Tomb 16 complex; d) Comparison of the outlines of four bow-ties from HK6.
A Hierakonpolis origin for other unattributed lithics in Berlin is also supported by the fishtail knife found together with the Barbary sheep at HK6 in 2018 (Friedman & Droux 2018). It has distinctively been notched three times on each side of its haft (Fig. 4c). Such treatment is paralleled only by two examples, both in Berlin (Scharff 1931: 89 cat. 168-169, pl. 8; Kuhn 2015a: fig. 25), the larger of which (ÄM 16127) is identical in flint type, outline and dimensions to the Hierakonpolis piece (Fig. 4d).8 Although it might only be coincidental, it is interesting to note that a smaller notched fishtail knife in Berlin (ÄM 15776; Fig. 4e) was purchased in 1902 in the same lot with the flint hartebeest (ÄM 15774) and ibex (ÄM 15775) discussed above. While all of these fishtail knives were possibly made by the same craftsman, one can only speculate as to whether the Berlin pieces originated from HK6, although it seems likely. Unfortunately, the new finds from 2018 at HK6 do not appear to be in or close to their original position and were possibly cached in the spoil heap by looters. Thus, sadly, they do not contribute to our understanding of the purpose, function and distribution of the figural flints or fishtail knives within the elite cemetery. Another distinctive product at HK6 are the so-called ‘bow-ties’, rectangular or trapezoidal flints that were notched in the centre (Fig. 5b-c). Five examples are known from excavations around the peripheries of the Tomb 16 complex, all of which were made on the same fine beige flint using similar knapping techniques (Friedman et al. 2011: 168, fig. 7-8; 2017: figs. 6fgh). Analysis by K. Nagaya (2011) showed that four of the five have identical dimensions suggesting that they were made by the same craftsman to a predetermined size (7.2 cm high, 3.6-3.8 cm wide; Fig. 5d). 8
We are grateful to Robert Kuhn for recent photographs of the Berlin objects.
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An additional member of this restricted group is in the Liverpool World Museum (1973.2.264). In general proportions, flint type and knapping technique, the Liverpool piece accords well with the excavated examples, although it is slightly longer and narrower (7.55 cm tall, 3.2 cm wide). Its distinctive shape alone would have been enough to suggest a Hierakonpolis origin, but it also bears an ink inscription on one side reading: “Basilea” Elkab, Jan. 1902. Cas., which was applied by or refers to the dealer Michel Casira, a Cairo based antiquities dealer active in the early 1900s.9 As mentioned above, Basilea is the largest modern city in proximity to Hierakonpolis on the west bank of the Nile, Elkab being a well-known tourist destination directly across the river on the east bank. This piece was acquired by the Berens family in whose collection it remained until it was sold at a Sotheby’s auction on 31st July 1923 to Henry Wellcome and then gifted to the Liverpool World Museum in 1973. Adding it to the bow-tie assemblage provides a better view of the range of tolerance acceptable within the concept of these objects. All of them show a degree of asymmetry between the upper and lower parts, some more marked than others and edges that can be concave or flat, with coarse notching at the same central point, which is always the last feature to be applied. That all are made of the same fine beige flint suggests they derive from a single workshop. What these items are and whether they were meant to be functional remains unknown, but as they measure between 6.6 and 7.55 cm in length, and between 0.58 and 0.75 cm in thickness, and weigh roughly 14 grams, they are unlikely to be projectiles or a type of transverse arrowhead as suggested by Hart (2017: 234, note 43), even if over-sized models. As illustrated below, among other implements recovered from the HK6 cemetery in the same production group (biface-2; Fig. 8) are a number of larger rectangular objects (possibly agricultural or construction tools), and it is perhaps with these that affinities should be sought. Another piece originally in the Berens collection, which bears a similar inscription (El Kab. Jan 1902. Cas.) in the same hand, is a barbed arrowhead with an extraordinarily long tang that has been beautifully pressure flaked all along its length (Liverpool 1977.112.310: Fig. 6). The end of the tang, which is oval with pointed edges, is now missing, but was present when the object was sold in 1923.10 The Sotheby’s sale catalogue (1923: 9, lot 103) describes its original full length as 6 5/8 inches long (16.8 cm). The width across the barbs of the arrow is 1.5 cm, the tang is 0.95 cm wide, with a thickness of 0.32-0.4 cm. In size and shape it is almost identical to the examples in Berlin and certainly part of the same production. As mentioned above, in 1901 Borchardt purchased five arrows of this type in conjunction with other pieces with Hierakonpolis 9 We thank Ashley Cook for kindly supplying information about the Liverpool pieces and access to examine them. 10 This arrow then came into the collection of Sir Francis Chatillon Danson and made its way to Liverpool in 1977 via the bequest of his son Lieutenant Colonel John Raymond Danson.
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Fig. 6. Arrow with long tang: Liverpool 1977.112.310.
origins. The four retained by Ägyptisches Museum Berlin measure between 16 and 12.6 cm in length and preserve the tapering end of the tang; the width across the arrow barbs ranges from 1.5 to 1.7 cm (Scharff 1931: cat. 183, pl. 9; ÄM 1570811 with 15707 transferred to the Kestner Museum, Hanover; Kuhn 2015a: fig. 22). Another example of this distinctive type of arrow was obtained by William Allen Sturge from a dealer in Luxor. Schweinfurth (1902: 99), reporting on this purchase in January 1902, commented that with a length of 16 cm, per centimetre it was a bargain for the price. This piece is now in the British Museum (Smith 1937: 91, pl. xvi; Department of Britain, Europe and Prehistory, Sturge.917) together with a smaller example of inferior (or damaged?) craftsmanship measuring only 6.5 cm, which was possibly acquired at the same time (Smith 1937: 91, pl. xvi; Sturge.916).11 Visible on the Berlin arrows is a strip of red pigment, which Kuhn (2015a: 29-30) suggests reflects a symbolic or magical use for these items as models, which would not have been functional. No coloration is apparent on the Liverpool piece, but years of handling may have removed it. Neverthess the similarity in manufacture and raw material as well as the fact that all were obtained in 1901 and early in 1902 strongly suggest they come from the same source and a single deposit. Nothing exactly like them is known from the HK6 cemetery; however, 11 Scharff (1931: 95) mentions other examples in the Petrie Collection but he must have been referring to the ivory arrowheads with relatively long tangs, which are also purchased pieces (Petrie 1920: pl. xxxi, 19-20).
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elongated fragments with similar treatment and width dimensions were recovered near the northeast corner of Structure F, the wooden enclosure surrounding Tomb 72 (see Figs. 3 and 9). Thus, it is possible that, like many of the finely crafted weapons found to date at HK6 (see below), these objects originate from an intentional deposit placed in the corners of the above-ground mortuary architecture. For the sake of completion, and also to illustrate the wealth and quality of the material once potentially present at HK6, the Liverpool collection also includes a large rhomboid knife (1977.112.309), which also bears the ink notation Elkab, Jan 1902. Cas. It is made on a honey-brown flint with areas of translucence, and has been finely micro-serrated along its edges, with an area at one end only coarsely retouched as is typical for hafting. In addition, an arrow with long wings, of the type well-known at Hierakonpolis, with the same ink inscription has recently been donated to Musées royaux d’Art et d’Histoire, Brussels.12 Admittedly only a circumstantial case can be made for the HK6 origin for some of the fine lithic objects mentioned above. Nevertheless, by collecting together these widely dispersed pieces, it now appears that the more distinctive creations, or eccentrics, are not singular displays of virtuosity by flint artisans, but rather were commissioned and created as sets. We can observe six bow-ties, with at least four probably made by the same hand, ibex figurines potentially created in sets of two or three, two Barbary sheep identical in conception, and eight long tanged arrows. In collections, and perhaps still in the ground, may be the missing mates for others. Fine lithic products at HK6 Despite the depredations caused by looting of the elite cemetery at HK6, a site that was already in 1898 considered beyond hope by Quibell and Green (1902), the current excavations at HK6 have yielded hundreds of chipped stone artefacts, albeit mostly fragmentary, along with insights into their use and value within this cemetery context. Here we provide a brief summary of the fine lithic implements recovered during excavations undertaken from 1979 to 2018. Based on the final products, manufacturing technology and operational sequences of the blanks, these artefacts can be classified into three major production groups: biface, microlithic and recycled. It should be noted that while chert cobbles are available in the immediate vicinity of the site, the raw materials used to make 12 Information courtesy of Wouter Claes. This piece may or may not be one of the arrows mentioned in the Beren’s collection sales catalogue (Sotheby’s 1923) lot 103 together with the arrow with the long tang. Other items including a fishtail knife and a stone vessel are also mentioned in this catalogue as deriving from ‘Elkab’, but whether they are part of the same 1902 acquisition is unknown.
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Fig. 7. Flint implements from excavations at HK6: Biface-1, bifacial knives with micro-serrated edges.
most, if not all, of the fine products discussed below must have been obtained from elsewhere. Furthermore, this discussion does not include tools made on this chert or the other ad hoc and expedient implements recovered from HK6, which are more commonly found within the settlement. The first group, biface production, includes three sub-productions, each of which resulted in particular types of bifacial flint artefacts. The first type, biface-1, is characterized by fine bifacial working with fine marginal retouch and includes fishtail knives, rhomboid knives and other knife shapes that cannot be defined from the extant fragments (Fig. 7). Technologically, this type shows the highest knapping skill as can be seen in the regular pressure flaking and micro-serrations measuring less than 1 mm in width along the edges. Notable among the extant fishtail knives from across the site (HK6, HK25 and HK43) is the regularity of the dimensions indicating that this production was extremely standardized.
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At HK6, examples of the biface-1 group include four fishtail knives, five rhomboid knives and seven mid-sections of undetermined shape (probably rhomboids), along with several small edge fragments with micro-serrations (Fig. 7; edge pieces not illustrated, see Adams 2000: cat. nos. 44, 140 for the fishtail knife fragment found near Tomb 2 and part of a rhomboid knife from northeast of Tomb 11). Given the profound disturbance of the site, this number cannot be considered representative of the frequency of implements of this type originally present nor their distribution within the cemetery. Within the pillared halls, five examples were recovered. Part of a probable rhomboid knife and two fishtail knives come from the corner deposits in Structure E8 in which a full-sized model of a fishtail knife with serrated edges in soft steatite was also found (Friedman et al. 2008: 1170-1173, fig. 8). Two edge fragments were also recovered in general deposits in that structure. Excavation of Structure 07 and Structure D9 produced two bifacial mid-section fragments possibly from rhomboid knives as well as smaller fragments (see Table 2 for summary). While the other examples of this class were found in proximity to tombs across the excavated portion of HK6, only one was found still in a tomb: a small but complete rhomb in Tomb 72 (Fig. 7 middle; Friedman et al. 2017: 251, fig. 15). Also from Tomb 72 are two bifacial sickle blades on good quality flint, which are thin and finely worked, and would appear to part of this production group (Fig. 7 lower right). In contrast to other sites (cf. Adaima, Midant-Reynes & Buchez 2002: 353-354; Hart 2017: table 4.25), bifacial sickle blades of this type have not been clearly distinguished within the settlement finds at Hierakonpolis (although there is one amongst the collection of Petrie in the British Museum). The examples from Tomb 72 show evidence of re-sharpening and it may be that the heavy use of such blades in the context of the living has rendered their remains unidentifiable. The producers of bifacial sickle blades remain a conundrum across Upper Egypt (see Hart 2017; Briois & Midant-Reynes 2008). Their presence in Tomb 72 together with grinding stones, which are suggestive of ritual food production, alerts us to the fact that not all lithics in a mortuary setting were about violence and power. The second type, biface-2, is represented mainly by eccentrics knapped into the larger animal shapes and the so-called bow-ties, although some knives and rectangular implements can also be distinguished (Fig. 8; see Adams 2000: cat. no. 132 for knife not illustrated). In contrast to the biface-1 products, this type tends to be thicker and many were made by direct percussion only. Pressure flaking is rarely seen except for notching, which was often used to create the head or legs of the animal forms. This production group includes the donkey, hippopotamus and running dog figurines, which can be placed at the finer end of the production spectrum (Fig. 2.7-9). Although rather roughly made, the almost perfect concordance in the shape for four of the six known bow-ties may indicate that there were certain rules for making such items (Fig. 5d).
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Fig. 8. Flint implements from excavations at HK6: Biface-2, bifacial pieces without marginal retouch and representative examples of bow-ties and figural flints.
The distribution of the non-eccentric pieces shows no pattern and the high level of fragmentation makes it difficult to determine the range of shapes. One complete rectangular piece, possibly an agricultural or construction implement, was found in Structure D9. Triangular knives with narrow tangs (Fig. 8 left) are placed in this category, but probably derive from a post-Predynastic phase of cemetery usage; all are surface finds (see also Adams 2000: cat. 92). The third type, biface-3, is related to arrowhead technology and is represented by tanged and barbed arrowheads, hollow-base arrowheads with long wings, the smaller animal eccentrics and other possible eccentric shapes (Fig. 9). The technique required for their manufacture is predominately biface thinning and notching. Notching is applied to create animals which have elongated body parts such as horns and legs as well as the wings and barbs of the arrowheads. The anthropoid figure (Fig. 9 lower left) illustrates clearly its relation to the manufacture of both winged and barbed arrowheads. Micro-serration had been applied to the edges of some of the finest arrowheads, but not all, and is notably absent on the eccentric forms. We can only echo Morgan’s opinion of the winged arrows as extremely fine creations and despite their obvious attraction for the collector, their distribution within the cemetery is probably meaningful. A minimum number of 18 winged arrowheads was recovered from within the pillared hall Structure 07 (4 complete, 8 partials and 25 wings) together with a full-sized model made of steatite. From Structure E8 there were a minimum of six examples (2 complete, 4 partial and
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Fig. 9. Flint implements from excavations at HK6: Biface-3, arrowhead technology.
8 wings). Notably only six arrows of this type were found within or in proximity to tombs. One was discovered within Tomb 72, one in the vicinity of Tomb 23 and two in the area to the east of Tomb 16. Two fragments from the Southeast complex were found in conjunction with arrows of other types and may be associated with Tomb 85 (possibly the main tomb of the Southeast complex),
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although the area was highly disturbed. This close association with only the rich main tombs strongly suggests that these lithic creations had special value and were either restricted in availability or considered inappropriate as general grave goods. Perhaps a more important ritual or display value is clear from the clustering in the pillared halls. Their presence in the HK25 burnt deposit, which was also located within a pillared hall, lends further support to a special significance at least within these contexts at Hierakonpolis (see Hart 2017 for discussion at other sites). In contrast to the relative prevalence of winged arrows, only 13 barbed and tanged arrowheads (so called Hierakonpolis points, see Hikade 2001: 121) have been recovered in the cemetery. While this number may say more about their collectability than their original prevalence, arrowheads of this type are not especially frequent in the Predynastic record (Payne 1993: 179-180). Only two were found in the pillared hall Structure E8, one in Structure D9, one from the fill of Tomb 16, and one in the vicinity of Tomb 72. The three from the so-called Southeast complex were found in proximity to a number of other implements, which as mentioned above may be associated with Tomb 85. Apart from these in presumably higher status contexts, four barbed arrows are associated with Tomb 20, to which a number of transverse arrows are also affiliated, and one comes from the area west of Tomb 16, which also yielded a number of other weapons. Other members of this production group are harder to define. At the northeast corner of Structure F was a concentration of elongated, steeply retouched fragments as well as two implements with tangs for hafting and a blade that seems to curve (Fig. 9, right). As mentioned above, segments similar in manufacture and dimensions to the long-tanged arrowhead in Liverpool were also recovered in this area. Whether these other pieces are related to something similar remains an intriguing possibility. The second major production group is for microliths (Fig. 10). This group includes bladelets, both non-retouched and micro-endscrapers, lunates and some arrows. All the blanks were detached from the bladelet cores by pressure flaking. Although the bladelets have not yet been scrutinized in detail, they appear to occur across the site. A large concentration of more than 50 examples was excavated around the Naqada III tombs at the north end of the cemetery (Tombs 11 and 111), but they may be related to earlier activity in the area, which appears to be of a ritual nature (see Friedman 2018). In this concentration, as elsewhere around the cemetery, there is a notable preference for light-coloured, often translucent flint, supporting Hart’s (2017: 293) observation that colour was important. These light-colour flint blades make a sharp contrast with the obsidian bladelets from the same area, of which a total of 12 blades (or parts thereof) and one large chunk were recovered (as well as one bladelet of rock crystal). The presence of the raw material suggests that these obsidian blades, as likely most of the flint ones, were knapped at the site (cf. Tomb 72, Friedman et al.
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Fig. 10. Microlithic production at HK6: a selection of flint bladelets, obsidian blades, rock crystal bladelets, carnelian lunates, and an example of the composite arrows from Tomb 111.
2017: 247, fig. 11). Obsidian bladelets and manufacture debris are also known from pillared halls Structure E8 (a chunk and a flake) and Structure 07 (part of one bladelet). Other pieces of obsidian (four blades, one flake) were recovered from surface deposits in the general area grid west of Tomb 16, while other single pieces are scattered (see Table 2). Rock crystal is much rarer. In addition to the piece found by Tomb 11, rock crystal was present in Tomb 32 (two blades), the fill of Tomb 16 (one blade) and in deposits to the west of that tomb (four blades), with one piece found in Structure 07. Carnelian or agate lunates are infrequent (n=12) and appear to be related to the Naqada III usage of the cemetery, the majority having been found in Tombs 11 and 111 and deposits around Tomb 16. Also so far restricted to the Naqada III period, are tiny backed blades that were inserted into the barbed ivory arrowheads found in Tomb 111 (Fig. 10 lower left). Seven arrowheads and eight microliths
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Fig. 11. Recycled material products from HK6: selection of transverse arrowheads and so-called razors.
were found, two still in place in the slot within the ivory arrow (Friedman 2018). Two further arrowheads and microliths of identical type were recovered from in and around Tomb 11, but are likely to derive from Tomb 111 (Adams 2000: cat. nos. 160-161, 133-135, figs. 12, 15). The third major production consists of transverse arrowheads and small retouched rectangles, which may or may not be related to later ‘razors’ (Fig. 11). This production can be hierarchically positioned below the two above-mentioned production groups in terms of operational sequence as 100% of them are made on the debitage resulting from those productions: i.e., biface thinning flakes, blades or bladelets. The so-called razors are made by reshaping biface thinning flakes. The blanks for transverse arrowheads were made from both biface thinning flakes and bladelets/blades (Fig. 12). More than 350 transverse arrowheads are known from HK6, coming in a variety of sizes and qualities of finish. Amongst them, the preference for light, translucent and caramel coloured flint is clear, betraying their association with the finer tool productions. Such flint is rare in settlement contexts, but is known from the debitage found at HK29A, as noted by Holmes (1992). Despite their seemingly humble origins as recycled materials, nearly half of the collection of transverse arrows derives from the pillared halls Structure E8 (127 examples) and Structure 07 (48 examples), suggesting a ritual value for these weapons. They are also known from in and around graves, although tight affiliations are often difficult given the disturbance of the cemetery. In Tomb 3,
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Fig. 12. Blank types for the transverse arrowhead production.
two arrowheads and 13 painted reed shafts with notched ends were found near the floor; in Tomb 6, 15 arrows were found in the fill together with part of a reed shaft said to have a band of red paint around the circumference and at notch at the end (Adams 2000: 44-45, 60). Within Tomb 72, six arrowheads of this type were found, the fill of Tomb 16 produced three examples, and 46 were collected in surface levels in the area to the west of that tomb. Other notable clusters occur around Tomb 20 (six arrows associated) and in the area surrounding Tomb 85 (10 arrows associated), both of which included arrows of other types. Concluding Remarks This brief overview of the fine lithic implements harvested during the recent excavations at the elite cemetery, coupled with objects likely to have originated from the site, shows the range and creativity of the lithic production dedicated to the elites. Undoubtedly, a great deal has been lost, but what can be retrieved is providing new insights into the production, use and significance of these artefacts. Given that many of the lithic products, such as the bifaces and recycles, were mutually connected in raw material and by-product exploitation, it is likely that the manufacture of the chipped stone implements supplied to the elite cemetery was extremely well-organised, i.e. made by a single lithic workshop to a consistent standard rather than a compilation from diverse sources.
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Table 2. Summary of the distribution of selected lithic types at HK6. Biface 1 Structure E8 5
Biface 2
Figural Winged Barbed Transverse Obsidian & arrows arrows arrows crystal (c)
3
2
14
2
40
Structure 07 1 Other pillared halls
3
1
1
Tomb 16 Tomb 16 complex
4
1 3 2 bowties
Tomb 16 complex south
3
1 3 4 bowties
Tomb 72/ Structure F
3 1 (St. F)
Tomb 72 complex
3
1
Southeast complex
3 1?
1
1?
2
1
2
1
Tomb 23 Other
3 (T2,6,11) 1 (T11)
1
127
2
48
1 1c
3
1c
1
2
?
2
1
1 78 (46 from 5 4 (T20) west surface) 5c 3
1
6 1
9
3
34
1
4 28 (T3,6,22) 13 +1c (T11/111)
Comparison with the updated faunal record (Van Neer & De Cupere 2018) shows that nearly all of the species depicted in figural flints now have counterparts in physical remains at the site, the exceptions being the ibex (for which the sheep with modified horns may be substitutes, see Friedman et al. 2017: fig. 20) and the giraffe (if this is indeed what that artefact depicts). This correspondence suggests the figural flints were commissioned and made specifically for use in the cemetery, referencing not only the animals buried there but presumably also the living ones being maintained at the site. The addition of the museum pieces further suggests at least some of these figures were made and used as sets. The extreme disturbance of the cemetery has obviously resulted in the dispersal and removal of many objects. The tombs were more intensively targeted by plunderers, leaving many empty, while the pillared halls and areas between complexes appear to have been less thoroughly ransacked, at least in modern times. The condition of the cemetery thus precludes any definite conclusions about the distribution of fine lithic implements throughout its many features (see Table 2).
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Nevertheless, the preponderance of arrows in the pillared halls is striking. The uneven distribution of the small transverse arrows, which would not have been attractive to collectors, shows that these arrowheads, presumably hafted, played a significant role in the activities within the pillared halls, while they far less frequently served as grave goods. Although they occur in the main elite tombs (Tomb 16, 72 and 23), they are more sporadically distributed amongst the subsidiary graves, yet in both situations they often occur in conjunction with arrows of other types (cf. Tomb 20). Where sex can be determined, the arrows are found in conjunction with male graves, but not all male graves have arrows, suggesting that even in this high elite context, the purpose of male recruitment was not necessarily as hunting companions or warriors. More intriguing is a possible association with dog burials and therefore an association with hunting (Hendrickx 2006, 2010). Although the connection is not conclusive and may be fortuitous considering the number of dog burials present, a significant concentration of arrows (46 transverse and one barbed) was collected in the area above and around the heavily disturbed Tomb 14, which contained at least 6 dogs and a human. Around Tomb 64 and the associated burial of a dog in Tomb 63 another cluster could be observed (at least seven transverse arrows). It is also possible that some of the varied arrows (at least 12 transverse and three barbed) provisionally attributed to Tomb 85 in the Southeast complex may derive from the nearby Tomb 71, which contained 12 dogs and a human. Dogs were also buried in close proximity to Tomb 20 (cf. Tombs 42 and 44), which contained four barbed and at least five transverse arrows. The distribution of the winged arrows is also intriguing. A certain amount of loss due to plunder is likely, but given their fragility, one would expect at least fragmentary indications across the cemetery had they been widely employed as grave-goods. Those found in Structure E8 were recovered from the corner deposits, where they had placed together with other ritual implements including figural flints and fishtail knives (see Fig. 3). In Structure 07, the winged arrows were also found concentrated in the corners along with other ritual objects, with another more diffuse and disturbed cluster in the centre. What made the corners so attractive is unclear. They may have been areas where the objects were stored or displayed, or possibly disposed of after use or during later renovations of the structures. However, there is no clear evidence that these lithics were part of foundation deposits. That foundation deposits were made is suggested from the numerous ivory rods found in the wall trench of Structure 08-1 and the recovery of various objects including a cattle horn, a textile bundle containing malachite, shells from the Red Sea, and carved ivories at the base of some of the post holes in Structure 07 (Friedman 2010), yet arrows were rarely encountered (three cases only, all from upper levels). It should also be noted that none of these objects was intentionally burnt. The frequency of winged arrowheads in Structure 07 is roughly comparable to the number reconstructed for the burnt deposit in the pillared structure at
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HK25 and might suggest that many other fine lithic implements were part of the original equipment on display or used in rituals within Structure 07. However, the burning of the HK25 material is unique. As none of the materials within the post holes at Structure 07 were burnt, it seems unlikely that the flint weapons at HK25 represent a foundation deposit (contra Hikade 2011). That their destruction by fire was related to the ritual decommissioning and closing down of the HK25 structure remains one among several possible explanations. Unfortunately, earlier visitations to the site by Petrie and Morgan, among others, alert us to the possibility of substantial taphonomic and anthropogenic changes here that may confound definitive answers. The far from untouched evidence from HK6 can only serve as a suggestion. Obviously, the meaning of the rituals for the dead need not be the same as those practices for the living, but in both spheres, fine lithic implements were clearly more than just tools. Bibliography ADAMS, B., 2000. Excavations in the Locality 6 Cemetery at Hierakonpolis 1979-1985. British Archaeological Reports, Int. Ser. 903. Oxford. ADAMS, B., 2000b. Some problems solved in the Locality 6 Cemetery. Nekhen News, 12: 4-6. ADAMS, B., 2001. Locality 6 in 2000: Amazing Revelations. Nekhen News, 13: 4-7. ADAMS, B., 2002. Seeking the Roots of Ancient Egypt. A unique Cemetery reveals Monuments and Rituals from before the Pharaohs. Archéo-Nil, 12: 11-28. ADAMS, B., 2004. Excavations in the Elite Predynastic Cemetery at Hierakonpolis Locality HK6: 1999-2000. Annales du Service des Antiquités de l’Égypte, 78: 35-52. BABA, M. & FRIEDMAN, R.F., 2016. Recent Excavations at HK11C, Hierakonpolis [in:] ADAMS, M.D. (ed.); MIDANT-REYNES, B., RYAN, E.M. & TRISTANT, Y. (coll.), Egypt at its Origins 4. Proceedings of the Fourth International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, New York, 26th-30th July 2011. Orientalia Lovaniensia Analecta 252. Leuven - Paris - Bristol, CT: 179-206. BAUMGARTEL, E., 1960. The Prehistoric Cultures of Egypt, Volume II. Oxford. BEHRMANN, A., 1989. Das Nilpferd in der Vorstellungswelt der Alten Ägypter. Teil I, Katalog. Europaïsche Hochschulschriften. Reihe XXXVIII. Archäologie. Bd. 22. Frankfurt. BRIOIS, F. & MIDANT-REYNES, B., 2008. Lithic Industries from Adaima. Between Farmers and Craftsmen [in:] MIDANT-REYNES, B. & TRISTANT, Y. (eds.); ROWLAND, J. & HENDRICKX, S. (coll.), Egypt at its Origins 2. Proceedings of the International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, Toulouse (France), 5th-8th September 2005. Orientalia Lovaniensia Analecta 172. Leuven Paris - Dudley, MA: 21-31. CLEYET-MERLE, J.-J. & VALLET, F., 1982. Egypte [in:] BECK, F.; CLEYET-MERLE, J.J. et al., Archéologie comparée. Catalogue sommaire des collections du musée de Saint-Germain-en-Laye, 1. Paris: 68-165. DROUX, X., 2011. Where’s the Beef? The Surprise of Tomb 49. Nekhen News, 23: 16-17. DROUX, X., 2015. Riverine and Desert Animals in Predynastic Upper Egypt: material culture and faunal remains. DPhil thesis, Faculty of Oriental Studies, University of Oxford, Oxford. 2 vols. (publication in preparation).
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THE SOCIAL DIMENSION OF POTS: SOME THOUGHTS ON THE CERAMIC ASSEMBLAGE FROM THE PREDYNASTIC SITE OF NAG EL-QARMILA, ASWAN MARIA CARMELA GATTO The American University in Cairo, Egypt
This paper is my token of appreciation for Béatrix Midant-Reynes and her outstanding work on the prehistory of Egypt. It aims at preliminary discussing the social dimension of the ceramic assemblage from the Predynastic site of Nag el-Qarmila in Aswan (Fig. 1). I know, pottery has never been “her thing”, but I will use this as a case study for exploring broader issues such as regionalism, cultural interaction and identity, which instead have been a big part of Béatrix’s research interests.
Cet article traite de la dimension sociale de l’assemblage céramique du site prédynastique de Nag el-Qarmila, Assouan, utilisé pendant environ 300 ans entre c. 3600 et 3300 avant notre ère, avec deux phases d’occupation (Naqada IC-IIAB et Naqada IICD-IIIA1). Une évaluation préliminaire a montré que la plupart des récipients en céramique ont été produits localement suivant une stratégie technique à variables multiples : cette production comprend les poteries à argiles litées, et les vases de type Nubian Black-mouthed qui combinent différentes traditions. La production domestique locale s’est développée à partir de quelques importations du Sud, peut-être des échanges entre communautés liées par la parenté, et d’un nombre beaucoup plus important de récipients provenant de Haute Égypte. Ceux-ci sont réalisés suivant des techniques plus complexes, de manière standardisée et centralisée, probablement sur le site de Hiérakonpolis, et de là redistribués à travers toute la région. Certaines de ces productions sont clairement réalisées pour le marché du Sud, car elles portent des décorations de style nubien. Elles définissent un pan de l’identité sociale de la petite communauté Nag el-Qarmila qui est plus étendu, commun à tout le territoire naqadien. This paper discusses the social dimension of the ceramic assemblage from the Predynastic site of Nag el-Qarmila, Aswan, which was in use for about 300 years between c. 3600 and 3300 BCE, with two phases of occupations identified (Naqada IC-IIAB and Naqada IICD-IIIA1). As a preliminary assessment, most parts of the ceramic containers was locally produced following a multivariate technological approach, including Shale tempered and Nubian Black-mouthed wares, which is the sum of different learning traditions. The household production of pottery containers was implemented by few imports from the south, possible exchanges between communities linked by kinship, and by a much larger number of ceramics imported from Upper Egypt. These are made following more complex techniques, in a standardized and centralised manner, more likely at the site of
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Hierakonpolis and from there redistributed across the region. Some of these productions are clearly made for the southern market, as they are finished by Nubian-style decorations. They provide a farther layer of social group identity for the small community of Nag el-Qarmila, one shared across the Naqada territory.
Introduction The site of Nag el-Qarmila consists of a village with an attached graveyard located in a small valley c. 15 km north of Aswan on the west bank of the Nile (for a detailed description see Gatto et al. 2009, 2010; Gatto 2014, 2016). It was in use for about 300 years between Naqada IC and Naqada IID/IIIA1 (according
Fig. 1. Map with the location of Nag el-Qarmila in the region north of Aswan (© Aswan-Kom Ombo Archaeological Project-AKAP).
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Fig. 2. To the left, a Naqadian Black-topped vessel with potmark from the cemetery of el-Amrah (Petrie Museum of University College London, UC10774; © 2018 UCL CC BY-NC-SA license); it was chosen to provide a well-preserved example. To the right, a Black-mouthed vessel from the cemetery in Nag el-Qarmila (© Aswan-Kom Ombo Archaeological Project-AKAP).
to Hendrickx’s chronology, 2006),1 c. 3600-3300 BCE (for a newly-established Predynastic absolute chronology see Dee et al. 2013). Two phases of occupations were identified in the cemetery, namely NIC-IIAB and NIICD-IIIA1, while only the earliest was detected in the domestic quarter, which probably moved closer to the river in later times to a location now lost. The ceramic assemblage from Nag el-Qarmila To date, the pottery from Nag el-Qarmila has been only partially studied (for specifics see Hendrickx & Nordström in Gatto et al. 2009; Gatto 2014, 2016) and the thoughts that will be presented here are based on very preliminary results from a general assessment. When describing the pottery in our publications, we have often used terms such as “Naqadian”, “Nubian”, “local”, and “hybrid”. What do we mean by such terms? What is the difference, for instance, between a Naqadian and a Nubian pot? Let us compare a Naqadian and a Nubian vessel, with both having a red outer surface and a black top (Fig. 2). 1 Accepting the revisions recently proposed by Hartmann (2011) and Buchez (2011), the two phases should probably be defined as Naqada IIAB and IICD respectively.
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Fig. 3. Example of rippled decoration on the body of a Black-mouthed pot from the cemetery of Nag el-Qarmila (© Aswan-Kom Ombo Archaeological Project-AKAP).
Those produced in Upper Egypt are called Black-topped (Petrie’s class BT, 1921), while those from Nubia are named Black-mouthed (BM, Gatto 2002). The difference in terminology derives from the length of the black band on the vessel’s upper body, the Naqadian being usually larger than the Nubian, which is typically confined on the very top part of the rim’s band (Firth 1912; Nordström 1972). They are both hand-made, however the Naqadian BT (Fig. 2, left) is well finished, particularly on the outer surface, so that impressions from the shaping of the vessel are often not visible. It is made of a very fine clay and untampered fabric (Type Nile A, Nordström & Bourriau 1993) that appears hard and firm in consistency. The outside is covered by a thick layer of pure clay (slip), and usually polished by means of a soft tool (maybe leather). The Nubian BM (Fig. 2, right), from the site, has instead a coarser fabric, with a range of organic and mineral inclusions, most of which appears to have been natural in the clay. Both surfaces are covered by a thin coat of pure clay that is not consistently even, clearly showing it was applied by using a brush (possibly vegetal). The polishing of the surface was made by a hard tool, a stone, with burnishing strokes usually visible. While BT pots do not have decorations, except for incised post-firing marks (as in the example in Fig. 2a), BM vessels often have a rippled decoration (Fig. 3) on the outer surface and a rim top decorated with single impressed notches or continuous zigzag impressions made by
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applying a comb with a rocker motion (the latter known in the literature as a milled rim,2 Reisner 1910). Treatments of the inner surface vary considerably between the two productions. The earliest versions of the BT, as well as the open forms, having black polished interiors, which are not present in later examples particularly in closed forms. Instead, BM’s inner surfaces are often finished to be black coated and burnished. Conceptually, the potters wanted to realize a similar container: a red pot with a black top (and a black inside). Black-topped vessels have been produced across the Nile Valley and the deserts since the end of the 6th millennium BCE (Gatto 2006, 2011, 2019; Nelson & Khalifa 2011) and obviously the potters’ intent is rooted into this shared tradition of knowledge. The way the potters achieved to produce the pot and its outcome is, however, quite different. Black-topped pottery was produced only in the first half of the Naqada period and can be considered as a relic tradition from the past, which was replaced by other productions in later times. Instead, Black mouthed containers continued to be manufactured in Nubia for a much longer time, up to the Meroitic period, and represent one of the most effective Nubian cultural markers. So, by using terms such as “Naqadian” and “Nubian” we are recognising the presence in the small village of Nag el-Qarmila of vessels produced by potters related to different schools of knowledge. And this is not a surprise, for the site is located at the border between Egypt and Nubia. What can this tell us about the social group living in Nag el-Qarmila? Before moving forward into the discussion, we need to go back and describe the complete ceramic assemblage of the site, and we need to do it by dividing it according to the two chronological phases of occupation, because it differs to some extent. Half of the ceramic assemblage dated to the earliest phase, from both domestic and funerary settings, are composed of vessels (open forms) made of clay with shale fragments as the main tempering agent (Fig. 4). The source of the clay was probably from the wadi and not from the river. Some of these pots have smoothed surfaces and were used as cooking pots and storage containers (emplaced on the ground, as the one in Fig. 4, right), some others are covered by a red slip, with some burnishing/polishing, and were used as food/liquid containers (Fig. 4, left). Shale wares were produced in the southern part of Upper Egypt, the northern part of Lower Nubia and the deserts nearby (to include the Western Desert oases) since the end of the 6th millennium BCE (Gatto 2011). During the Naqada period in Upper Egypt their production decrease in percentage and will be replaced by vessels with coarse organic inclusions, mainly chaff (Type Nile C, Nordström & Bourriau 1993). This is the kind of pottery that we have defined as “local”.
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As that in Fig. 5.
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Fig. 4. Examples of Shale wares: to the left, a bowl with Red-polished surfaces from the cemetery; to the right, a deep bowl with smoothed surfaces used in the village as storing container emplaced on the ground (© Aswan-Kom Ombo Archaeological Project-AKAP).
The large number of Shale wares in Nag el-Qarmila, as well as their longer use in time, is quite a unique occurrence. The fact that Shale wares were used also to produce table wares is likewise important to note. In fact, Red-polished bowls are encountered at the site not only with Shale tempered fabrics, but also with Naqadian fabrics Nile A/B, as well as Nubian variants, both in much lower quantities. An explanation for such diversity of fabrics associated to Redpolished bowls, could be that Naqadian and Nubian variants were imports; a fact established for the Naqadian examples, not yet for the Nubians. A short note on some Naqadian Red-polished bowls is necessary at this point, because a few of them have rim tops decorated with zigzag impressions of Nubian tradition (Fig. 5). The reason for producing these “hybrid” vessels will be discussed below. The other half of the assemblage from the first phase is composed of Naqadian Black-topped vessels (open and close forms) with Nile A/B fabrics, usually twice in number as the Red-Polished with the same fabrics. Nubian Blackmouthed vessels (open forms) are quite limited in the village, but more common in the cemetery, where also decorated bowls (Fig. 6) of Petrie’s Class N were found. “N” in Petrie’s terminology (1921) stands for Nubian, as he thought they represented bowls of Nubian provenance or tradition. Indeed, fabrics of the Nag el-Qarmila examples are like those of the local Nubian BM wares, to include also some possibly tempered with dung (a Nubian fabric). However, N wares found in Upper Egypt are quite rare in Nubia and, although they certainly share similarities with Nubian ceramics, their cultural affiliation is not so straightforward and should be more carefully addressed in future venues.
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Fig. 5. Example of a Naqadian Red-polished bowl with a Nubian milled rim from the cemetery (© Aswan-Kom Ombo Archaeological Project-AKAP).
Fig. 6. Fragment of a ‘N’ bowl from the cemetery (© Aswan-Kom Ombo Archaeological Project-AKAP).
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Fig. 7. Example of a Smoothed bowl with local Nubian fabric from the cemetery (© Aswan-Kom Ombo Archaeological Project-AKAP).
The assemblage dated to the youngest phase comes only from the cemetery and sees a high number of Nubian pottery, mostly BM, together with Naqadian vessels of Petrie’s Rough, Decorated, Wavy Handled and Late classes, with mostly Nile C and Marl A1 fabrics (Petrie 1921; Nordström & Bourriau 1993). There are also some examples of bowls with smoothed light-brown surfaces and local fabrics (Fig. 7), which must correspond to Reisner’s Type EDII Mud wares, found in contemporary cemeteries south of the cataract (Reisner 1910: fig. 293). Shale wares are still detectable, but less in number. The change in Naqadian classes is consistent with the chronological period and the pottery produced at that time. Instead, it is interesting to note the large quantity of Nubian wares in the funerary setting, which alas cannot be compared to the assemblage from the contemporary settlement.
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Social implications What can we learn from this very preliminary observation on the pottery assemblage from Nag el-Qarmila? We can certainly identify two groups of vessels: those locally produced and those imported. Among the former, there are vessels with Shale fabrics (of different types: coarser to finer, with or without sand, with white, red or black shale inclusions) and vessels made with alluvial clay (processed without too much decantation). They have a variety of shapes and surface treatments and were used for cooking, storing, processing and serving foods/liquids, as well as for funerary rituals. Ethnographic examples tell us that in family economies, such as that of our village, potting is a communal activity in which more than one person, usually women and children, are involved. Potting technology is learned by children, as part of their upbringing, and by young women, when they join the family through marriage, and what they learn is the traditional way of doing pottery in that given community (Gosselain 2016; Köhler 2012). With this in mind, it is indeed not correct to describe them as “local” and “Nubian”, because they are both the result of one context of knowledge. Their production in the same learning environment suggests we are dealing with a community from a zone of cultural interface where different learning traditions came to merge forming a new one.3 It is possible that some of the BM vessels were imports from the south, as they are very much alike those from the Second Cataract, for instance by having a dung tempered fabric (Nordström 1972). If so, they must be understood as possible gifts from communities linked by kinship or exchanged items of some sort. Different is the case of the Naqadian pottery. The specimens found in Nag el-Qarmila perfectly match those from anywhere else in Upper Egypt. They are manufactured using more complex technologies than those applied by the potting community at our site, in a standardised manner that suggests a centralised enterprise with a regional-scale redistribution. The regional centre of production, at the time of occupation of Nag el-Qarmila, could have been only Hierakonpolis and indeed ceramic workshops have been found in various locations at the site (Baba 2009; Geller 1984). Why would the small community of Nag el-Qarmila, which was able to produce enough pottery to fulfil its need for ceramic containers, have wanted pots from Hierakonpolis? Were those pots brought into the village as the item to exchange or as containers of other items? Probably both. However, what seems clear is that our village was part of a settlement system within a cultural sphere 3
A merge which probably happened already during the previous millennium.
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of interaction at a regional scale, where objects produced following a centralised “Naqada style” (certainly controlled by the rising elite) were made easily accessible to the population across the Greater Upper Egypt, providing a further layer of social group identity. Meaning, in other words, that those vessels too were likely recognised and accepted by the people living in Nag el-Qarmila as their own. We cannot forget to discuss about those Naqadian Red-polished bowls with Nubian milled rims. The producers of those pots had clearly in mind who was going to be the user and made them more appealing to the southern market, where Nubian style decorations were still on fashion and retained as part of the local identity. The famous Nubian bowl from el-Ma’mariya, now at the Brooklyn Museum,4 should be intended as another example of the sort, making the standardised Naqada style not so much standardised after all. Concluding remarks These preliminary thoughts on the ceramic assemblage from Nag el-Qarmila need a lot of backup from a systematic and multidisciplinary study, which I hope to start soon. The study would greatly benefit from a re-evaluation of current knowledge on later prehistoric pottery technology from both Egypt and Nubia, in the effort of detecting learning networks and regional variants, and better addressing the social dimension of those pots. Bibliography BABA, M., 2009. HK11C square B4-B5: Kiln site [in:] FRIEDMAN, R.F. et al. 2009. Report on the 2006-2007 season of the Hierakonpolis Expedition. Annales du Service des Antiquités de l’Égypte, 83: 199-204. BUCHEZ, N., 2011. A reconsideration of Predynastic chronology: the contribution of Adaïma [in:] FRIEDMAN, R.F. & FISKE, P.N. (eds.), Egypt at its Origins 3. Proceedings of the Third International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, London, 27th July - 1st August 2008. Orientalia Lovaniensia Analecta 205. Leuven - Paris - Walpole, MA: 939-951. DEE, M.; WENGROW, D.; SHORTL &, A.; STEVENSON, A.; BROCK, F.; FLINK, G. & BRONK RAMSEY, C., 2013. An Absolute Chronology for Early Egypt Using Radiocarbon Dating & Bayesian Statistical Modelling. Proceedings of the Royal Society A 469 (2159), available from http://dx.doi.org/10.1098/rspa.2013.0395 (last accessed 16 April 2019). Includes Electronic Supplementary Material (ESM) not published in the article. FIRTH, C.M., 1912. The Archaeological Survey of Nubia: Report for 1908-1909. Cairo. GATTO, M.C., 2002. Ceramic traditions and cultural territories: the “Nubian Group” in Prehistory. Sudan & Nubia, 6: 8-19. GATTO, M.C., 2006. Prehistoric Nubian ceramic traditions: origin, development and spreading trajectories [in:] CANEVA, I. & ROCCATI, A. (eds.), Acta Nubica, Proceedings of the Xth International Conference of the Society for Nubian Studies. Rome: 103-106. 4 Charles Edwin Wilbour Fund 07.447.404. https://www.brooklynmuseum.org/opencollection/ objects/4207 [last accessed 16 April 2019].
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ÉGYPTIENS, LEVANTINS, AFRICAINS : UN TROPISME SUD-IBÉRIQUE AU CHALCOLITHIQUE ? JEAN GUILAINE Collège de France, Paris, France
Des Égyptiens (mais aussi des Levantins et des Africains) ont-ils été tentés par l’Ouest de la Méditerranée lors du millénaire 3500-2500 BCE ? Divers vestiges archéologiques dont disposaient les élites chalcolithiques d’Andalousie présentent d’évidentes affinités culturelles avec la sphère est-méditerranéenne et africaine (peignes et objets d’ivoire, défenses d’éléphant, poignards et pointes de flèches en silex ou en cristal de roche, figurines, coquilles d’œuf d’autruche, javelines de cuivre). Ces documents soulignent la capacité de commanditaires ibériques à mettre en place d’amples réseaux de circulation permettant d’assurer l’importation de matériaux lointains (tel l’ivoire d’éléphant d’Asie) et de s’arroger la collaboration d’artisans à même de produire à leur intention des marqueurs sociaux de coût élevé. Were Egyptians (but also Levantines and Africans) tempted by the Western Mediterranean between 3500-2500 BCE? Various archaeological remains associated with Chalcolithic elites of Andalusia have obvious cultural affinities with the Eastern Mediterranean and African sphere (combs and ivory objects, elephant tusks, daggers and arrowheads made of flint or rock crystal, figurines, ostrich eggshells, copper javelins). These documents highlight the ability of Iberian patrons to set up extensive circulation networks to ensure the importation of distant materials (such as Asian elephant ivory) and to arrogate the collaboration of artisans able to produce high-cost social markers for them.
Les relations extérieures de l’Égypte au cours du Prédynastique ou des Premières Dynasties sont essentiellement tournées vers le Levant ou la Mésopotamie. Les contacts avec les localités levantines sont attestés tout au long du Chalcolithique et du Bronze ancien par les importations de pièces égyptiennes du sud de Canaan jusqu’à Byblos (une « colonie » égyptienne a même vu le jour à Tell es-Sakan, Gaza, vers 3300 BCE). En sens inverse, outre les importations de jarres palestiniennes en Égypte, de grands courants de circulation de matériaux rares à partir de l’aire asiatique confirment ces connexions : ainsi de la diffusion du lapis-lazuli depuis l’Afghanistan jusque dans la vallée du Nil. On n’oubliera pas de mentionner également l’inspiration mésopotamienne de certains thèmes figurant sur les palettes sculptées qui marquent la transition de la Préhistoire à l’Histoire. En revanche, indépendamment des problèmes frontaliers avec les populations de Cyrénaïque, les contacts avec l’Ouest – entendons par là avec l’Occident méditerranéen – ne sont à peu près jamais évoqués faute d’une documentation probante.
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Rien n’exclut toutefois des connexions, terrestres ou maritimes, avec la sphère méditerranéenne occidentale en un temps (et notamment le millénaire 35002500 BCE) où la circulation de personnes ou de biens est de plus en plus attestée sur de larges espaces. En Europe notamment la caractérisation pétrographique ou chimique a montré comment d’amples diffusions de matériaux ou d’objets (silex, obsidienne, cuivre, coquillages) étaient déjà en place dès le Néolithique dans le cadre de réseaux fonctionnant pendant plusieurs siècles avant d’être remis en question au profit de nouvelles configurations. Et, pour le millénaire cité cidessus du « Chalcolithique », les recherches paléogénétiques ne cessent de montrer d’importants déplacements d’individus ou de groupes dans diverses directions et ceci dans le cadre global du continent. Alors pourquoi Égyptiens et Levantins n’auraient-ils pas été tentés par l’Ouest ? On peut, de façon plus large, englober dans une telle problématique, la sphère nord-africaine en dépit d’une documentation archéologique qui demande à être confortée pour aborder ce type de question. De fait, le problème n’est pas nouveau. Déjà dès 1913, Louis Siret, un ingénieur belge travaillant dans le sud-est de l’Espagne et qui, avec son frère Henri, avait identifié l’existence à Los Millares (Almeria) d’une brillante civilisation de l’Age du cuivre, se posait la question d’éventuelles influences égyptiennes dans la constitution de cette culture ibérique. Il en rapprochait pour cela un certain nombre de traits culturels caractéristiques de la sphère égyptienne : « houes » symboliques, figurines, peignes d’ivoire, œufs d’autruche, vases d’alabastre, industrie lithique, etc. (Siret 1913). Ainsi pensait-il trouver en Méditerranée orientale, et notamment en Égypte, la source de ces influx. De son côté, V.G. Childe était sensible à certains traits africains de la culture d’Almeria (Childe 1925, 1928). V. et G. Leisner, dans leur œuvre monumentale sur les tombes mégalithiques du sud de la Péninsule Ibérique, évoquaient, à l’examen des mobiliers funéraires, les parallèles qui rapprochaient certains de ceux-ci de productions égyptiennes ou africaines (Leisner 1943). Quant à P. Lavioza Zambotti, dans sa grande synthèse « Les origines et la diffusion de la Civilisation », elle faisait de l’Égypte l’un des berceaux de l’agriculture autour de sa « culture de Merimdé-Badari », mais aussi la sphère ayant impulsé vers l’Occident l’idée mégalithique, la céramique monochrome, certains caractères dans l’industrie de la pierre, le goût pour les parures d’ivoire ou encore l’usage de sandales telles que la grotte de Los Murciélagos près de Grenade en avait livré des exemplaires de sparte bien conservés (Laviosa-Zambotti 1949 ; Alfaro Giner 1989). Certains auteurs espagnols, tel L. Pericot, adoptèrent très largement dans leurs synthèses cette façon de voir (Pericot 1952). Progressivement toutefois, lors des décennies cinquante et soixante du siècle dernier, ces hypothèses perdirent du crédit. En effet le rôle déterminant alors joué par l’Institut archéologique allemand dans la recherche ibérique allait braquer les projecteurs sur la sphère égéenne au détriment des influx égyptiens jusquelà évoqués. Les travaux d’E. Sangmeister sur le site de Zambujal (Portugal)
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et sur l’origine supposée ibérique du Campaniforme, relayés par ceux de son élève, B. Blance, mettaient l’accent sur les affinités égéennes ayant pu jouer un rôle majeur dans la constitution de l’Age du Cuivre sud-ibérique (Blance 1961, 1971). Pour ces auteurs, c’est en Egée qu’il fallait chercher l’origine des sites ceinturés à bastions, l’architecture en coupole des tholos ibériques, le travail du cuivre, du marbre ou le goût pour les céramiques à motifs cannelés. Ainsi n’hésitaient-ils pas à évoquer de véritables « colonies égéennes » venues s’implanter dans le sud de l’Espagne et du Portugal à la recherche de minerais de cuivre en y établissant des localités fortifiées afin de s’opposer à toute tentative de résistance des autochtones. Il fallut attendre la fin des années soixante pour qu’une réaction se fasse jour et conteste cette thèse à partir des premières datations radiocarbones alors disponibles : impossibilité de soutenir l’antériorité des tombes cycladiques ou minoennes sur les tholos ibériques, convergences plus qu’influences des fortifications avec bastions, productions métallurgiques différenciées entre les deux sphères, rareté à l’Ouest des figurines « en violon » de type cycladique, etc. L’accent était mis à nouveau sur quelques affinités nord-africaines mais, pour autant, le sud de la péninsule Ibérique était désormais plutôt conçu comme le cœur de son propre développement (Renfrew 1967). Cette contestation tenait beaucoup aux rapprochements typologiques jugés trop vagues entre objets orientaux et occidentaux. Dans le même temps, un courant de mode « autochtoniste » traversait la préhistoire européenne et incitait à mieux cerner les émergences locales. Un tour d’horizon des relations entre l’Est et l’Ouest méditerranéen aux IVe et IIIe millénaires, fondé sur le témoignage des marqueurs mobiliers, confirmait l’absence d’importations à l’Ouest et soulignait la faiblesse des thèses diffusionnistes fondées sur de simples convergences de formes (Guilaine 1994). Les influences externes connurent alors un certain sommeil. Entretemps toutefois la multiplication à compter de l’an 2000, sinon avant, des opérations de sauvetage, le développement des fouilles extensives, l’accroissement des analyses suscité par la caractérisation désormais efficiente des matériaux, les précisions chronologiques dues au raffinement des analyses 14C allaient donner une image renouvelée de la Préhistoire sud-ibérique. Trois grands enseignements, entre autres, nous semblent avoir été déterminants : – la mise en évidence dans cette région de l’existence, vers la fin du IVe millénaire et dans la première moitié du IIIe, de « méga-sites » à peu près uniques, à ces époques, dans la sphère occidentale. La hiérarchisation des localités fait apparaître des établissements de grande étendue entourés de fossés ou de systèmes de fortifications, et qui semblent devoir être interprétés comme autant de « capitales régionales ». Le plus emblématique est manifestement celui de Valencina de la Concepción, au débouché du Guadalquivir, une sorte de préfiguration de la Séville historique (Garcia Sanjuan et al. 2013b). Sa superficie
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est de l’ordre de 460 hectares. Parmi les sites les plus étendus : Marroquies Bajos (113 hectares), Porto Torrao (100 hectares), La Pijotilla (80 hectares), etc. – les fouilles récentes de deux tholos (Montelirio et la structure 10.042-10.049) ont livré de nombreux enseignements sur la société chalcolithique et, plus particulièrement, sur certains dominants qui tiraient leur prestige de pièces originales souvent fabriquées dans des matériaux exotiques (Fernandez Flores et al. 2016). Ces recherches apportent une version renouvelée sur ces monuments dont les parallèles locaux, fouillés anciennement (La Pastora, Matarrubilla), n’avaient livré que des informations limitées. – la mise en évidence d’une élite locale dont la position sociale était entretenue par l’importation de matières exogènes (ivoire asiatique et africain, ambre sicilien) nécessaires à l’obtention de marqueurs originaux soulignant leur rang (Garcia Sanjuan et al. 2013a). Gérer des établissements aussi vastes aux nombreux habitants suppose la mainmise de certaines familles en vue sur la conduite des affaires politiques et économiques. Cette élite devait également s’appuyer sur le registre du sacré et le cérémoniel pour maintenir la cohésion sociale tout en confortant ses propres avantages. Cette civilisation chalcolithique du Sud ibérique s’étendait depuis la région d’Almeria, au Sud-Est, jusqu’à la baie de Lisbonne : c’est la zone des tholos, ces élégantes tombes en lauzes et en pierre sèche, à voûte en coupole, coiffées par un vaste tumulus. On la désigne parfois en Espagne sous le nom de « Civilisation de Los Millares » et au Portugal sous celui de « Civilisation de Vila Nova de Sao Pedro ». À quelques variantes près, il s’agit du même complexe. Quels sont donc les éléments qui peuvent faire penser à des influences levantines, égyptiennes ou nord-africaines au sein de cette entité ? Les peignes d’ivoire Connu depuis les fouilles des frère Siret, le peigne « à cornes » de la tombe 12 de Los Millares (Almeria) s’apparente très clairement à des productions prédynastiques comportant une partie effective (dents), une partie médiane parfois décorée et une prise composée de tiges concentriques, convergentes ou divergentes. L’exemplaire almérien en ivoire d’éléphant d’Asie se caractérise par une zone médiane ornée de bandes hachurées et des « cornes » divergentes (Fig. 1, n° 5). Les peignes provenant de la tholos de Montelirio possèdent des prises à tiges concentriques à extrémités bouletées, la plus extérieure portant des protomés de suidés ou d’oiseaux. On trouve cette même façon d’enrichir les objets d’ivoire de protomés animaliers sur des peignes ou des « wands » prédynastiques (Vandier 1952).
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Défenses d’éléphant Des défenses d’éléphant, brutes ou décorées, ont été déposées dans certaines tombes andalouses. Dans la tholos 10.049 du PP4-Montelirio, deux exemplaires avaient été déposés dans la petite chambre du monument. L’une brute, accompagnait le personnage inhumé. La seconde, figurant dans un niveau supérieur, était entièrement décorée de quadrillages incisés ou de bandes de lignes parallèles : son extrémité avait été sculptées en protubérance globulaire (Garcia Sanjuan 2013a). Une pièce de même registre a été mise au jour dans une tombe de La Molina (Lora de Estepa, Séville). La défense brute de la tombe PP4-Montelirio est en ivoire d’éléphant d’Afrique alors que plusieurs objets d’ivoire de la même sépulture sont en matériau asiatique. Des défenses d’éléphant sculptées sont attestées en Égypte au cours du Nagadien. Autres objets d’ivoire Les tombes du Sud ibérique se caractérisent par des dépôts d’objets d’ivoire originaux dont la matière, déterminée grâce aux travaux de T. Schumacher et A. Banerjee, est issue d’une triple provenance : éléphant d’Asie (Elephas maximus), éléphant d’Afrique (Loxondonta africana), eléphant fossile (Elephas antiquus). Ces objets sont très variés. Les plus anciens reconnus sont les fameuses « sandales », plaques d’ivoire ainsi appelées en raison de leur ressemblance avec une semelle mais dont la signification reste énigmatique. La découverte dans la tholos de Montelirio, d’un exemplaire fragmenté en or avec des motifs « oculaires » traités en cercles à rayons les rapproche des idoles, cylindriques ou plates, à décor d’yeux à motifs radiaux. L’exemplaire de la tombe 12 de Los Millares, analysé, s’est révélé être en ivoire d’Asie (Fig. 1, n° 6) de même que celui de la tombe 10.049 de Montelirio. Des exemplaires, en ivoire ou en pierre, ont été signalés à Almizaraque (Almeria) et à Alapraia (Portugal). Très originale également est la poignée d’une dague en cristal de roche également issue de la tombe 10.049. Le pommeau, demi-circulaire, s’orne de cabochons en relief à la façon de têtes de rivets (Fig. 1, n° 1). Il n’en existe pas de parallèles occidentaux (sauf sur certains exemplaires nord-italiens de poignards Remedello ou Spilamberto) et c’est vers certaines dagues orientales à poignées garnies de cabochons qu’il faudrait chercher des parallèles. Dans le registre de ces productions d’ivoire, il faudrait aussi mentionner des bagues, des plaquettes semi-circulaires, des perles, des disques percés, des plaques discoïdes à périphérie perforée et manche plat, des protomés, des « glands » perforés dont la tholos de Montelirio a plus particulièrement offert une pertinente panoplie, ou encore le plastron de perles tubulaires de Matarrubilla.
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Fig. 1. Marqueurs de statut dans le Chalcolithique du Sud de la péninsule Ibérique. 1. Manche de poignard en ivoire (Monument 10.049, PP4-Montelirio, Valencina de la Concepción, Séville) ; 2,3. Javelines en cuivre (dolmen de la Pastora, Castilleja de Guzmán, Séville) ; 4. Pointes de flèches « alcalarenses » (Alcalar, tholos 1, Portugal) ; 5. Peigne d’ivoire (tombe 12 de Los Millares, Santa Fé de Mondujar, Almeria) ; 6. « Sandale » d’ivoire (tombe 12 de Los Millares, Santa Fé de Mondujar, Almeria). D’après Leisner & Leisner 1943 ; Almagro Basch 1962 ; Conlin in García Sanjuán et al. 2013.
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Poignards Plusieurs poignards de silex à retouche biface proviennent des tombes de la région Séville-Huelva. Ils impliquent l’existence de tailleurs d’une compétence toute particulière. Certains (Montelirio, El Moro) présentent la retouche « en vagues » ou « en pelures » sur préforme polie qui les rapproche techniquement des poignards prédynastiques. Cette technique est connue dans tout l’arc méditerranéen occidental (Vaquer et al. 2014). Il s’agit d’un probable phénomène de convergence. On fera toutefois une mention spéciale au poignard en cristal de roche de Montelirio qui demeure une pièce unique en Méditerranée occidentale. La taille de ce matériau s’applique aussi à certaines armatures de flèches sud-ibériques. Ces productions sont dues à des spécialistes de haut niveau technique. Pointes de flèches Dans le sud de la péninsule Ibérique, et exclusivement dans cette région, certaines armatures de flèches se caractérisent par une base concave et des ailerons rectilignes, divergents ou convexes rentrants, d’un développement plus ou moins poussé. On les appelle flèches « alcalarenses », les hypogées d’Alcalar (Portugal) ayant servi à les désigner (Fig. 1, n° 4). Elles peuvent être en silex mais être aussi taillées dans le cristal de roche telle la série du dolmen d’Ontiveros. Les exemplaires les plus aboutis sont manifestement ceux mis au jour « en paquets » dans le couloir de la tholos de Montelirio. Ils sont en mélonite. Leur finesse et leur fragilité sont telles que tout usage pratique est quasiment impossible. Il s’agit de pièces d’apparat destinées à valoriser les individus bénéficiaires. Les flèches de ce type sont inconnues dans le reste de la péninsule. Elles peuvent avoir des prototypes africains mais les armatures à base concave sont bien attestées en Égypte depuis le Néolithique (Fayoum). Les flèches en cristal sont encore signalées à l’époque des trois premières dynasties (Vandier 1952). Figurines Les figurines caractéristiques du Chalcolithique sud-ibérique sont généralement obtenues dans la pierre ou l’os : assez schématiques, elles peuvent être plates ou cylindriques et portent souvent une décoration d’« yeux-solaires » matérialisés par un cercle entouré de rayons. Ce motif peut se compléter sur les côtés de « tatouages » faciaux. Le reste du corps n’est guère traité, sauf parfois une sorte de chevelure « en chevrons » descendant dans le dos. À côté de ce modèle, apparemment autochtone, un petit groupe de statuettes d’ivoire se caractérise par son aspect naturaliste : tête circulaire à cavités oculaires, bras croisés, jambes jointes, attitude générale « raidie » comme au garde-à-vous. Ces productions
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peuvent avoir des prototypes levantins ou égyptiens. Ils ont toutefois été revisités et traités « à la mode sud-ibérique » en conservant la chevelure en chevrons tombant dans le dos (El Malagón à Cullar-Baza, Marroquies Altos et Torre del Campo à Jaén, Cerro de la Cabeza à Séville). Compte tenu de leur proximité typologique, ils pourraient provenir d’un même atelier (Arribas 1977). Coquilles d’œufs d’autruche Les perles en coquille d’œufs d’autruche (quelque 800 trouvées dans la tombe 12 de Los Millares) sont manifestement des importations d’origine nord-africaine. Quelques vases de plâtre de forme ovoïde et à décor de bandes quadrillées, provenant du Sud-Est Ibérique, sont des imitations d’œufs d’autruche décorés. Les œufs d’autruche ont été largement mis à contribution dans la Préhistoire du nord de l’Afrique comme contenants ou comme matériau décoratif (CampsFabrer 1966). Les javelines du dolmen de la Pastora Dans le tertre du « dolmen » (en fait une tholos) de la Pastora sur le territoire du méga-site de Valencina de la Concepción, on découvrit au XIXe siècle 27 javelines de cuivre d’un modèle tout à fait étranger aux productions ibériques : flamme triangulaire, très long pédoncule à section arrondie sur deux tiers, la partie terminale présentant une section carrée (Fig. 1, n° 2, 3). Ces pièces ont longtemps été considérées comme des importations est-méditerranéennes (Almagro Basch 1962). Toutefois de plus récentes analyses ont montré qu’elles avaient été fabriquées à partir d’un cuivre ibérique (Hunt Ortiz et al. 2012). Pour autant, cela n’invalide pas la thèse de modèles d’origine externe. De telles armatures sont en effet connues en Anatolie et dans l’aire levantine aux IVe et IIIe millénaires alors qu’on n’en signale aucun prototype dans l’ensemble de la Méditerranée occidentale. Le lot de la Pastora constitue donc un cas unique. Quelques rares exemplaires de même type ont été signalés sur des sites espagnols ou portugais. À notre avis, le fondeur des pièces du dolmen de la Pastora connaissait très vraisemblablement des modèles orientaux dont il s’est inspiré. Discussion Un premier constat met en évidence l’existence dans le sud de la péninsule Ibérique de grands établissements gérés par une élite dominant la population impliquée dans le secteur primaire (agriculture, élevage). Pour maintenir leur position sociale, ces dominants avaient besoin d’afficher leur supériorité à travers le port ou l’exhibition d’objets en matériaux rares (Guilaine 2017, 2018). Les conditions de maintien d’un tel système impliquaient l’acquisition de matières
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ou d’objets lointains. Il en a résulté une politique d’organisation de réseaux à longue distance. Corollaire d’une telle activité : la nécessité d’avoir à disposition des groupes d’artisans de haute à très haute compétence technique à même d’alimenter les dominants en marqueurs sociaux de coût élevé. Une telle situation a prévalu dans le Sud ibérique entre 3200 et 2500 BCE. Après cette date, la mise en place d’un système fondé sur l’idéologie « campaniforme », plus individualiste et moins centrée autour de grandes familles au sein desquelles les liens de parenté constituaient le ciment social, fera que les sites surdimensionnés chalcolithiques déclineront et le système finira par s’effondrer. Trois éléments sont donc essentiels pour comprendre le fonctionnement social du chalcolithique sud-ibérique: importation de matériaux, savoirs techniques, qualité des artisans. L’importation de matériaux exotiques avait pour origine l’Afrique du Nord pour les coquilles d’œufs d’autruche (hypothèse géographiquement la plus économique), la Sicile pour l’ambre (pommeau et perles des deux tholos de Montelirio), l’Afrique pour l’ivoire d’éléphant africain, l’Égypte ou le Levant pour l’ivoire d’éléphant d’Asie. Ainsi, dès la fin du IVe millénaire, s’est constitué un réseau de circulation de matériaux dont les plus lointaines productions venaient de la Méditerranée sud-orientale. Il est vraisemblable que cette « route », terrestre et/ou maritime, passait par le nord de l’Afrique, le contact par les iles du cœur de la Méditerranée (Chypre, Crète, Sicile) étant pour l’instant exclu en raison du seul usage en ces lieux d’ivoire d’hippopotame sur les sites du Chalcolithique ou du Bronze (Schuhmacher & Banerjee 2011). Il est vraisemblable que l’ambre sicilien était relayé par le littoral tunisien. Ces contacts pouvaient se combiner avec certains réseaux de souche africaine (ivoire africain, coquilles d’œufs d’autruche). Les savoirs techniques supposent des artisans de haut niveau. Plutôt que d’importations de produits finis, il est certain que les matériaux acquis devaient être travaillés sur place. La découverte à Valencina de la Concepción d’un atelier de fabrication de pièces d’ivoire en témoigne (Nocete et al. 2013). De même les javelines de la Pastora ont-elles été réalisées à partir d’un cuivre ibérique. Ceci n’exclut pas de possibles importations d’objets mais il est vraisemblable que les élites entretenaient des artisans qui travaillaient sur place et à leur côté. On ne sait rien, en dehors de leurs œuvres, sur ces « maitres-artisans » euxmêmes. Risquons toutefois quelques hypothèses. D’abord on doit admettre que les fabricants des javelines de cuivre, des idoles « raidies », des peignes, de la poignée de poignard, des divers objets d’ivoire, des armatures ou de la dague en cristal de roche s’étaient clairement inspirés de modèles égyptiens ou africains. La réplique de leurs modèles (qui n’excluait pas une forme de créativité locale) pourrait être le fruit de contacts, voire de déplacements personnels vers l’Est. Prolongeant l’hypothèse ne peut-on admettre que ces artisans étaient eux-mêmes
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des allochtones, attirés par les élites andalouses pour leur donner, grâce à leur valeur personnelle appréciée, toute satisfaction ? On ne serait pas étonné que le tailleur de la dague en cristal de roche de la structure 10.049 de Montelirio et le fondeur des javelines de la Pastora aient été des « étrangers » venus se mettre au service des dominants sud-ibériques. Je pose l’hypothèse d’autant qu’en Orient, à la même époque, les gestionnaires des cités n’hésitaient pas à s’entourer des meilleurs artisans travaillant le lapis-lazuli, la cornaline, l’ivoire, la faïence, le bronze, etc. Les dominants andalous ou portugais purent aussi pratiquer cette quête des ouvriers les plus expérimentés. Enfin pour ce qui concerne l’aire d’origine de ces traits culturels (travail de l’ivoire, peignes, protomés, maitrise de la taille du cristal de roche, dépôts funéraires de défenses d’éléphant, technique « Ripple-flaked »), l’Égypte, du Prédynastique à l’Ancien Empire, pourrait avoir joué un rôle moteur dans ces inspirations ouest-méditerranéennes. Bibliographie ALFARO GINER, C., 1984. Tejido y cesteria en la Peninsula Ibérica. Bibliotheca Praehistorica Hispana XXI. Madrid. ALMAGRO BASCH, M., 1962. El ajuar del dolmen de la Pastora de Valencina del Alcor (Sevilla) : sus parallelos y su chronologia. Madrid. ARRIBAS, A., 1977. El idolo de « El Malagón » (Cullar-Baza). Cuadernos de Prehistoria de la Universidad de Granada, 2: 63-86. BLANCE, B., 1961. Early Bronze Age colonists in Iberia. Antiquity, 35: 192-202. BLANCE, B., 1971. Die Anfange der Metallurgie auf der Iberischen Halbinsel. Berlin. CAMPS-FABRER, H., 1966. Matière et art mobilier dans la Préhistoire nord-africaine et saharienne. Paris. CHILDE, V.G., 1925. The Dawn of European Civilisation. London (4e édition française : L’Aube de la Civilisation européenne. Paris, 1949). CHILDE, V.G., 1928. The Most Ancient East : The Oriental prelude to European prehistory. London (Édition française : L’Orient préhistorique. Paris, 1953). FERNANDEZ FLORES, A.; GARCÍA SANJUÁN, L. & ZORITA BONILLA, M. (eds.), 2016. Montelirio. Un gran monumento megalítico de la Edad del Cobre. Sevilla. GARCÍA SANJUÁN, L.; LUCIAÑEZ TRIVIÑO, M.; SCHUHMACHER, T.X.; WEATLEY, D. & BANERJEE, A., 2013a. Ivory Craftsmanship, trade and social significance in the Southern Iberian Copper Age : The Evidence from the PP4-Montilirio Sector of Valencina de la Concepción (Seville, Spain). European Journal of Archaeology: 1-26. GARCÍA SANJUÁN, L.; VARGAS JIMENEZ, J.; HURTADO PEREZ, V.; RUIZ MORENO, M.T. & CRUZ-AUÑON BRIONES, R., 2013b. El Asentameinto Prehistórico de Valencina de la Concepción. Investigación y tutela en el 150 Aniversario del descubrimiento de la Pastora. Sevilla. GUILAINE, J., 1994. La Mer partagée. La Méditerranée avant l’écriture (70002000 avant J.-C.). Paris. GUILAINE, J., 2017. Les chemins de la Protohistoire. Quand l’Occident s’éveillait. Paris. GUILAINE, J., 2018. Siret’s smile. Antiquity, 92(365): 1247-1259.
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RECENT INVESTIGATIONS IN THE EARLIEST OCCUPATION LAYERS AT TELL EL-FARA‘IN/BUTO RITA HARTMANN & ULRICH HARTUNG German Archaeological Institute, Cairo, Egypt
Les fouilles récentes menées à Tell el-Fara’in/Bouto ont mis en lumière le début de l’occupation du site et ont apporté des résultats nouveaux qui complètent ceux des fouilles précédentes menées dans les années 1980 et 1990. Non seulement ils confirment la coexistence de groupes de population locales du Néolithique tardif avec des groupes de population du Chalcolithique tardif du Levantin Sud au cours de la plus ancienne phase d’occupation du site, mais aussi le développement ultérieur de la Culture de Basse Égypte. Grâce à la séquence stratigraphique ininterrompue de Bouto, les inventaires céramiques permettent la corrélation avec l’habitat de Maadi, ainsi que les sites plus tardifs de la culture de Basse Égypte, et contribuent à une meilleure compréhension de la transition du Néolithique au Chalcolithique en Basse Égypte. Recent excavations at Tell el-Fara‘in/Buto exposed the beginning of the occupation of the site and yielded new results which supplement those of previous excavations carried out in the 1980s and 1990s. Of special interest is not only the presumable coexistence of local late Neolithic and Southern Levantine late Chalcolithic population groups during the oldest occupation phase but also the subsequent development of the early Lower Egyptian material culture. On the basis of the uninterrupted stratigraphic sequence at Buto the pottery inventories allow a correlation with the settlement of Maadi as well as with later sites of the Lower Egyptian culture and may even contribute to a better understanding of the transition from the Neolithic to the Chalcolithic in Lower Egypt.
Introduction The work of the German Archaeological Institute at Buto (modern Tell el-Fara‘in) has focused during the last five years on late Predynastic settlement remains which cover the period from Naqada IIIB until Naqada IIC/D. The oldest layers exposed so far can be assigned to layer Buto IIb in terms of the internal stratigraphical sequence of Buto (von der Way 1997: 80-81). The excavations illustrate the situation in a village of the (late) Lower Egyptian Maadi Culture equipped with a brewery and dwellings built in the wattle and daub technique, the appearance of mud brick architecture during the transition from Naqada IIIA1 to Naqada IIIA2, and the subsequent development of complex building structures during Naqada IIIB (Hartmann 2021; Hartung 2021) which directly precede a sequence of Early Dynastic occupation phases (Hartung et al. 2012, 2016; Hartung 2017).
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During autumn 2017, work was continued to uncover the beginning of the occupation in Buto, i.e. until the surface of a Holocene sand dune (gezira) which underlies the entire site (e.g., von der Way 1997: 38-43; Hartung et al. 2009: 170-188). The new results shed some light on the still insufficiently defined stratigraphy and the material culture of the earliest settlement, i.e., layers Buto I and IIa (von der Way 1997: 77-81). In particular, the newly acquired pottery assemblages provide important insights into the emergence and development of the early Lower Egyptian Culture and its cross-cultural relations. However, as a large part of the excavated material is still under study, the following should not be considered more than a preliminary assessment. The archaeological evidence As the early settlement remains at Buto are situated below the modern water table, their investigation requires a special technical effort, namely the employment of pumps, which restricts the size of the excavations considerably. Therefore, work could only be carried out in a sondage, initially measuring 6.50 × 6 m, and later gradually reduced to 5 × 4 m. By including the southernmost remains of the brewery (see Hartung 2021: Fig. 2), the location of the sondage ensured a direct stratigraphical link between this installation and the preceding settlement layers. Remains of Buto’s first occupation were encountered on the surface of the gezira sands at a depth of c. 0.6-0.8 m below the modern sea level, thus, approximately 1.50-1.70 m below the level of the brewery (Fig. 1). Several auger drillings from this level to a depth of c. 2.50 m proved the absence of any other older occupation beneath the layers of aeolian sediments. The first human activities are indicated by an ash-filled pit, c. 0.80 m in diameter and 0.30 m deep, the remains of two mud lined post-holes and a large amount of small pottery sherds, flint flakes (mostly production waste), animal bones, fragments of grinding and hammer stones, and a few pieces of basalt vessels scattered on the sandy surface of the dune. Similar evidence with an increasing number of ash pits characterises the subsequent layers. At least three living horizons can be distinguished by the different levels of ash pits. The uppermost yielded a fairly dense cluster of such pits, 0.7-1.5 m in diameter, pointing to intensive activities presumably connected with food production. All together, this cultural layer comprises c. 0.5-0.8 m of sand mixed with settlement debris without any indications of interruptions in occupation, such as layers of sterile wind-blown sand. Due to an increasing percentage of organic materials (ashes, animal dung) the colour of the deposit changes from yellowish-light grey at the bottom to light brown in the upper level (Fig. 1). According to the associated pottery (see below) these three occupation levels correspond to layer Buto Ia (von der Way 1997: 77-80).
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Fig. 1. Excavations at Buto in autumn 2017 with the exposed surface of the gezira in the foreground. The visible brownish discolorations in the sand are natural, not a result of human activities.
This earliest stratum is overlaid by a fairly homogenous series of settlement layers, together c. 0.8-1.10 m in thickness, which extends upwards without any evidence of interruption in occupation until the level of the brewery mentioned above (Fig. 1). Compared to the preceding layers the deposit mirrors a different settlement situation. Ash pits are completely absent and the only substantial archaeological features are clay-lined post-holes in an increasing number on different levels, only a few in the lower part of the stratum and a dense cluster on the top levels. Altogether ca. ten construction phases may be present. Only two larger pits were discovered, measuring c. 1.0 × 0.75 m and lined with a thin layer of clay. These were probably used as storage facilities. The small size of the excavation makes it impossible to decipher the plan of the structures to which the post holes belong. In contrast to the traces of light constructions revealed in later contexts (Hartung et al. 2016: 75-78; Hartung 2021), strikingly no remains of ditches or any other evidence for wattle and daub were found in these layers. The post holes must have been connected to constructions built in another technique. The pottery of the lowest 10-20 cm of this stratum (see below) corresponds to layer Buto Ib, the following levels to layer Buto IIa (von der Way 1997:
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77-80), whilst the top layers with many postholes can be assigned to layer Buto IIb, to which also the brewery kilns belong. Interestingly, none of these settlement layers yielded fragments of fire dogs, commonly found in levels above the brewery, either secondarily used or scattered around. These bricklike elements seem to have been introduced exclusively in connection with the construction of the brewery kilns. The pottery evidence The subdivision of the early occupation of Buto into layers Ia, Ib, IIa and IIb by Th. von der Way was mainly based – in addition to some stratigraphical observations – on the analysis of the pottery assemblages (e.g., von der Way 1997: 77-81). However, only some general observations on the development of the pottery types and fabrics were published (see von der Way 1997: Fig. 40) and this has hindered a detailed understanding of the evidence. The recent excavations provide an opportunity to re-evaluate the significance of the material and to complement the data. The pottery material found during the recent excavations directly on top of the gezira is comparable to specific wares defined by von der Way as typical for only layer Buto Ia (von der Way 1997: 79-80). The assemblage consists of an extraordinary composition not yet known from elsewhere in Egypt. According to the technological characteristics two distinct vessel groups can be recognized. One vessel group, comprising c. 30 % of the ceramic inventory, is completely hand-made. The formation of the walls with coils or slabs is visible on the surfaces of a wide variety of utilitarian pottery. These vessels are made from Nile clay tempered with a variable amount of fine to medium sized straw, depending on vessel type and size. Only one-third of these vessels have a wet finished surface, while most of them are brown to black burnished. Wet finished vessels include conical bowls (Fig. 2.1), small jars (Fig. 2.4), large storage jars and basins (Fig. 2.2-3). Characteristic brown to black burnished types comprise thin walled vessels such as conical bowls with flaring or incurved rims and small jars (Fig. 2.5-8), a variety of jars with everted rims (Fig. 2.9-11), large basins (Fig. 2.15), storage jars (Fig. 2.16) and small vessels with pointed base (Fig. 2.12). Apart from the latter, all vessel types seem to be provided with flat or lentoid shaped bases (Fig. 2.13-14). Parallels for straw tempered brown to black burnished vessels, especially for the thin walled bowls with flaring rims (Fig. 2.5-6) can be found in the late Neolithic site of El Omari (Debono & Mortensen 1990: 25-26 and e.g., pl. 6.12-16) and in the younger layers of Merimde (Eiwanger 1992: 14-18 and e.g., pl. 14.IV.162, V.28). Bowls with incurved rims (Fig. 2.7) can be compared to pottery types which occur in the later phases of the Neolithic sequence at Qasr es-Saga (Ginter & Kozłowski 1983: fig. 34.5, 9, fig. 36.4).
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Fig. 2. Straw tempered pottery types, layer Buto Ia. 1-4) Pottery with wet finished surface; 5-14) Pottery with brown to black burnished surface.
The presence of this pottery group leaves little doubt that a community related to late Neolithic traditions must have been part of the earliest occupation at Buto. In contrast, the more frequent vessel group, comprising c. 70 % of the pottery inventory of layer Buto Ia, shows traces of shaping and/or finishing by means of a rotary device. The traces of this process are visible in the parallel concentric striations on the walls (Fig. 5.1-2) or sometimes in a small tip of clay left on the inside of the bases (Fig. 5.3). Such a technique points to the late Chalcolithic of the Southern Levant, where it was applied regularly to the production of so-called V-shaped bowls (Roux & Courty 1997), which are considered as a hallmark of this period (e.g., Amiran 1970: 23; Garfinkel 1999: 210). V-shaped bowls (Fig. 3.1, 5.1-3) comprise one-third of the overall vessel assemblage of layer Buto Ia and show exactly the same production marks as their Levantine counterparts (see Roux & Courty 1997: 29). However, V-shaped bowls at Buto
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Fig. 3. Levantine style pottery, layer Buto Ia. 1-9 & 11) Sand tempered pottery; 10, 12-13) Straw tempered pottery.
are not imports. They are made from Nile clay tempered with sand, probably as a local replacement for the inorganic temper used in the pottery production of the Southern Levant (see already Köhler 1996: 106). Made from the same material and by means of a rotary device further distinctive Southern Levantine pottery types belong to the inventory of layer Buto Ia. These include large bowls (Fig. 3.2), small bell-shaped vessels (Fig. 3.3), footed vessels (Fig. 3.9), holemouth jars (Fig. 3.7-8) and necked jars (Fig. 3.6) as well as fragments with decorative elements such as lug-handles (Fig. 3.11) and thumb-impressed rims (Fig. 3.4-5 & 5.4). Most of the sherds are covered with a thin white wash applied on the outer and/or inner surfaces depending on the shape of the vessel. Some kiln wasters encountered in the assemblages indicate the local production of these vessels near the site. The sand tempered fabric group is not only related to the Southern Levant by its manufacturing technique but also by its morphological types and decorative elements, which find close parallels on sites in the
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Northern Negev, e.g., Shiqmim (Levy 1987: 313-331, 411-418, 612-649), Bir Safadi (Commenge-Pellerin 1990) and Abu Matar (Commenge-Pellerin 1987: 25-100), as well as in central Israel, e.g., at Modi’in (Roux, van den Brink & Shalev 2013: 70-73) and Shoham (Commenge 2005: 51-97) and in the Southern Jordan valley at Teleilat Ghassul (Lovell 2001: 34, 167-199). The large amount and the quality of this pottery at Buto serve to underline the fact that these vessels are not imitations or the result of a technology transfer, but instead must be related to a community originating from the Southern Levant which was living in Buto (Köhler 1996: 104-106; Faltings 2002: 165-167; Faltings et al. 2000: 134-143; Commenge & Alon 2002: 145-146). This evidence of two different traditions of pottery making during the oldest occupation phase at Buto which seem to imply the coexistence of late Neolithic “Egyptian” and late Chalcolithic Southern Levantine population groups, even if only temporarily, is so far unparalleled in Predynastic Egypt. That both groups must have been present at Buto contemporaneously is indicated by several examples of “hybrid pottery”. This includes not only fragments of straw tempered ware in Levantine morphological style such as holemouth jars (Fig. 3.10), vessels with lug handles (Fig. 3.12) or white concentric decoration (Fig. 5.5), but also vice versa, sand tempered V-shaped bowls with a brown burnished surface or a brown burnished jar with an applied rope band (Fig. 3.13), illustrating crosscultural relations and an exchange of ideas. Despite the affinity of the straw tempered burnished ware of Buto layer Ia to late Neolithic Lower Egyptian pottery, also differences should be noted; for example, the absence of vessels with incurved rims typical at El Omari (e.g., Debono & Mortensen 1990: pl. 1, 3-4) which no doubt reflects the time gap between the assemblages of the two sites. On the other hand, jars with cylindrical neck (Fig. 2.10) are found in late Neolithic context in the Qasr es-Saga region (Ginter & Kozłowski 1983: Fig. 34.5, 36.4) and, more importantly, represent a characteristic type of jar in the settlement of Maadi (Rizkana & Seeher 1987: pl. 23; see also Mączyńska 2017: 681). Hence, the new evidence from layer Buto Ia might provide a typological and chronological link between the pottery traditions of late Neolithic Lower Egyptian sites and the site of Maadi. Similarities with the pottery inventory of Maadi become more visible in the uppermost occupation phase of layer Buto Ia, in which sand tempered Southern Levantine style pottery decreases considerably. Straw tempered wet finished and especially brown and black burnished pottery increases to 70 % of the over-all inventory. Of special significance is the appearance and growing number of brown to black burnished vessel types characteristic for the settlement of Maadi, among which jars with cylindrical neck are the most prominent vessels (Fig. 4.2). Furthermore, conical bowls with flattened rims (Fig. 4.1), basins covered on the inside with a layer of small abraded stones (Fig. 5.6) and ovoid jars with wide mouth (Fig. 4.3) appear for the first time.
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Fig. 4. Selection of pottery types. 1-3) Brown to black burnished pottery, layer Buto Ia/b; 4-6 & 9) Brown to black burnished pottery, layer Buto Ib; 7-8) Vessels with micaceous slip, layer Buto Ib; 10) Brown burnished vessel, layer Buto IIa; 11) Lemon jar, layer Buto IIb.
The development of straw tempered brown to black burnished fabrics and shapes continues during the following layer Buto Ib, in which the pottery assemblage becomes highly comparable to that of the settlement of Maadi. In contrast, Chalcolithic Southern Levantine style pottery in general has disappeared except for scattered pieces, a characteristic for layer Buto Ib that had already been noted by von der Way (von der Way 1997: 80, footnote 282). Straw tempered burnished pottery is dominant and appears as characteristic types: bowls with everted rims (Fig. 4.5), globular jars with short rims (Fig. 4.4) and vats decorated with finger imprints (Fig. 4.6). For the first time vessels with micaceous slip occur (Fig. 4.7-8), among them also a few fragments of ring footed jars (Rizkana & Seeher 1987: pl. 1), a typical feature of the Maadi inventory. Black burnished bowls with horizontal ridges on the outer walls (Fig. 4.9) are also known from Maadi (see Rizkana & Seeher 1987: 77, pl. 55.1-3). In the pottery assemblage of layer Buto IIa many fabrics and shapes from Buto Ib continue, especially brown to black burnished bowls with flattened rims, jars with cylindrical neck and ring footed jars covered with micaceous
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Fig. 5. Selection of pottery types. 1-5) Levantine style pottery; 6) Basin with stone cover; 7) Fibrous tempered ware; 8) Straw tempered ware with impressed zigzag decoration.
slip. On the other hand, an increase in wet finished pottery (Hartmann 2021) can be noticed. Remarkable is the appearance of small ovoid burnished jars with pointed bases (Fig. 4.10). Furthermore, fibrous tempered ware (Fig. 5.7) and jars with wet finished surface and impressed zigzag decoration (Fig. 5.8) occur in layer Buto IIa for the first time in small numbers. Notably, the presence of impressed decoration was one of the main criteria for the definition of layer Buto II (von der Way 1997: 77-79). The changes in the composition of the pottery assemblage are fully congruent with what is evident from the exposed archaeology. Regarding the development of the pottery, the transition from layer Buto Ia to Ib appears to be much more distinctive than that from layer Buto Ib to IIa. In contrast, the transition from layer Buto Ia to Ib is illustrated in the archaeological record by a substantial change in settlement activities indicated by the disappearance of ash pits. However, the small size of the excavation provides only a very constricted picture and should not be overemphasized. The new results from Buto provide for the first time the possibility of a more precise correlation between Buto and the settlement of Maadi on the basis of the stratigraphic evidence of layers Buto Ib and IIa. In this respect, the recently published pottery material of the Italian excavation in the easternmost part of the site (Bajeot 2017: 67-113) is especially valuable, as it reveals several differences
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in comparison to that of the excavations of the German Archaeological Institute in the western part of Maadi (Hartmann 2003: 167-180). For example, fibrous tempered ware, which occurs in layer Buto IIa for the first time, is represented in Maadi exclusively in the western part of the settlement (Hartmann 2003: Fig. 9f) but is missing in the East (Bajeot 2017: 95). Although further analysis is required, such differences can probably be interpreted chronologically based on the stratigraphy of Buto and seem to confirm a settlement shift at Maadi from East to West (Caneva et al. 1987: 113). The transition from Buto layer IIa to IIb comprises a continuous development of wares and shapes (Hartmann 2021) along with an increasing amount of wet finished pottery and a decrease of brown and black burnished pottery. So-called lemon shaped jars with high necks (e.g., Buchez & Midant-Reynes 2007: 45-52) and usually covered with micaceous slip (Fig. 4.11), defined by von der Way as one of the characteristic vessel types of layer Buto II (von der Way 1997: 79), occur regularly only from layer Buto IIb onwards. With the installation of the brewery, Upper Egyptian influence becomes visible, reflected in a number of marl clay sherds, e.g., of the Decorated ware, imported from Upper Egypt. Conclusions Despite the restricted size of the recent excavations, the results are significant and promising. With the exposure of the beginning of the occupation, Buto now provides an uninterrupted stratigraphic sequence from (presumably) the early 4th millennium until the Old Kingdom, which can be a solid basis for comparisons with other sites and the establishment of an internal Lower Egyptian chronology independent from the traditional Upper Egyptian framework. The evidence for a presumable coexistence of late Neolithic Egyptian and late Chalcolithic Southern Levantine population groups at one and the same site is not only of interest concerning the settlement of the western Nile Delta but also for the understanding of the transition from the Neolithic to the Chalcolithic period in Lower Egypt in general. A detailed analysis of the pottery assemblage and the other groups of material remains may provide new insights into the emergence and the early development of the Lower Egyptian culture, its socioeconomic basis and cross-cultural relations. Especially important is the correlation of the stratigraphy of Buto with the remains of the other key site of the Lower Egyptian culture, the settlement of Maadi. Despite a distance of c. 200 km, the evidence of presumable late Neolithic settlers at Buto may even contribute to the discussion about the beginning of Maadi and its possible relationship to the Neolithic settlements further to the South.
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Acknowledgement We thank Renee Friedman for spending her time to improve the English. Bibliography AMIRAN, R., 1970. Ancient pottery of the Holy Land. Massada. BAJEOT, J., 2017. Predynastic Maadi in Context. Studi di Preistoria 4. Rome. BUCHEZ, N. & MIDANT-REYNES, B., 2007. Le site prédynastique de Kom el-Khilgan (Delta oriental). Données nouvelles sur les processus d’unification culturelle au IVe millénaire. Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 107: 43-70. CANEVA, I.; FRANGIPANE, M. & PALMIERI, A., 1987. Predynastic Egypt: New Data from Maadi. African Archaeological Review, 5: 105-114. COMMENGE-PELLERIN, C., 1987. La poterie d’Abou Matar et de l’Ouadi Zoumeili (Beershéva) au IVe millénaire avant l’ère chrétienne. Cahiers du CFRJ 3. Paris. COMMENGE-PELLERIN, C., 1990. La Poterie de Safadi (Beershéva) au IVe millénaire avant l’ère chrétienne. Cahiers du CFRJ 5. Paris. COMMENGE, C., 2005. The Late Chalcolithic pottery [in:] VAN DEN BRINK, E.C.M. (ed.), Shoham (North): Late chalcolithic burial caves in the Lod valley, Israel. Israel Antiquities Authority Reports 27: 51-97. COMMENGE, C. & ALON, D. Competitive Involution and Expanded Horizons: Exploring the Nature of Interaction between Northern Negev and Lower Egypt (c. 45003600 BCE) [in:] VAN DEN BRINK, E.C.M. & LEVY, T.E. (eds.), Egypt and the Levant: Interrelations from the 4th through the Early 3rd Millennium B.C.E. London New York: 139-153. DEBONO, F. & MORTENSEN, B., 1990. El Omari. A Neolithic settlement and other sites in the vicinity of Wadi Hof, Helwan. Archäologische Veröffentlichungen 82. Mainz am Rhein. EIWANGER, J., 1992. Merimde-Benisalâme III. Die Funde der jüngeren Merimdekultur. Archäologische Veröffentlichungen 59. Mainz am Rhein. FALTINGS, D., 2002. The Chronological Frame and Social Structure of Buto in the Fourth Millenium BCE [in:] VAN DEN BRINK, E.C.M. & LEVY, T.E. (eds.), Egypt and the Levant. Interrelations from the 4th through the early 3rd Millennium B.C.E. London New York: 165-170. FALTINGS, D. & KÖHLER, E.C., 1996. Vorbericht über die Arbeiten des DAI in Tell elFara’in/Buto 1993-1995. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 52: 87-114. FALTINGS, D.; BALLET, P.; FÖRSTER, F.; FRENCH, P.; IHDE, C.; SAHLMANN, H.; THOMALSKY, J.; THUMSHIRN, CH. & WODZINSKA, A., 2000. Zweiter Vorbericht über die Arbeiten in Buto von 1996 bis 1999. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 56: 131-179. GARFINKEL, Y., 1999. Neolithic and Chalcolithic Pottery of the Southern Levant. Qedem: Monographs of the Institute of Archaeology 39. Jerusalem. GINTER, B. & KOZŁOWSKI, J.K., 1983. Investigation on Neolithic settlement [in:] KOZŁOWSKI, J.K. (ed.), Qasr el Sagha 1980. Contributions to the Holocene Geology, the Predynastic and Dynastic settlements in the northern Fayum Desert. Kraków: 37-71. HARTMANN, R., 2003. Keramik [in:] HARTUNG, U.; ABE EL-GELIL, M.; VON DEN DRIESCH, A.; FARES, G.; HARTMANN, R.; HIKADE, T. & IHDE, C., 2003. Vorbericht
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A GROUP OF PREDYNASTIC FLINTS FROM THE 1ST DYNASTY “ROYAL MASTABA” AT NAQADA DIRK HUYGE Royal Museums of Art and History, Brussels, Belgium STAN HENDRICKX Hasselt University/PXL-MAD, Hasselt, Belgium VEERLE ROTS TraceoLab/Prehistory, University of Liège, Liège, Belgium BÉATRIX MIDANT-REYNES CNRS, UMR5608-TRACES, Toulouse, France
En 1904, John Garstang découvrit un groupe d’outils en silex dans le « mastaba royal » de Naqada daté de la Ire dynastie. Ces outils sont plus anciens que la Ire dynastie et constituent un exemple remarquable « d’héritage » dans les tombeaux d’élite de la Ire dynastie. Soigneusement sélectionnés, ces outils en silex de très belle facture font très certainement référence à la tradition, un des éléments essentiels de la royauté In 1904, John Garstang found a group of flint tools in the 1st Dynasty “royal mastaba” at Naqada. The flints predate the 1st Dynasty and are a remarkable example of “heirlooms” in Early Dynastic elite tombs. The carefully selected, high quality flint tools most probably referred to tradition, which is an essential of kingship.
Introduction1 In March 1897 Jacques de Morgan excavated a large mudbrick mastaba located between the villages of Naqada and Tukh (Fischer 1964: map; Kahl & Engel 2001: Abb. 4). The site is at a distance of about 6 km south of the so-called Main Cemetery at Naqada, excavated two years earlier by W.M.F. Petrie. The tomb was situated in the low desert, and in 1897 the border of the agricultural plain was very close. De Morgan (1897: 147-202) published a rather extensive report on his discoveries and introduced the name “tombeau royal de Negadah”. The majority of the objects found by him are at present in the Egyptian Museum at Cairo (Quibell 1905: pass.; Kahl et al. 2001: 172, n. 9). A relevant number of objects are in Liverpool, Garstang Museum of Archaeology2 and in the Musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye (Cleyet-Merle & Vallet 1 For a more extensive discussion of the excavation history of the Naqada “royal mastaba”, see: Kahl et al. 2001: 171-173; van Wetering 2012. 2 Confirmed by Gina Criscenzo-Laycock, curator of the Garstang Museum.
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1982: 135-136), while a limited number is in a few other museums.3 After the excavations, fragments of objects must have been left on the surface and a seal impression and some pottery fragments were collected by F.W. Green at an unknown moment.4 The walls of the tomb had become visible through the work of sebakh diggers (cf. Bailey 1999), apparently not long before De Morgan’s excavation. From De Morgan’s work it soon became clear that the mound of earth formed by the decayed walls of the mastaba had been used as a burial ground from the end of the New Kingdom onwards until the Roman period. Most probably the mastaba itself had no more been touched since the end of the New Kingdom. At least one of the chambers of the tomb was found undisturbed, filled with large storage jars (De Morgan 1897: 151, fig. 515). Although joining fragments of objects were found in different rooms, De Morgan considered the tomb nevertheless not to have been looted, but thought that the more precious objects were deliberately broken at the moment of burial after which the tomb would have been set on fire for religious reasons (De Morgan 1897: 152). This of course is no longer accepted and there can be no doubt that the mastaba was looted in antiquity. In the same manner as the royal tombs at Abydos, it may have been looted and set on fire not very long after its construction, eventually already before the beginning of the Old Kingdom. It seems however plausible that contrarily to the royal tombs at Abydos, the mastaba at Naqada has not been heavily disturbed afterwards, which resulted in the (fragmentary) preservation of an important part of the funerary equipment. Only a year after De Morgan’s work, a small-scale control excavation was carried out by Ludwig Borchardt, mainly for a better understanding of a few architectural problems (Borchardt 1898). No objects are known from Borchardt’s excavation. During the spring of 1904, John Garstang reinvestigated the “royal mastaba”. On this occasion he found quite a number of objects which had not been noted or left behind by De Morgan. Besides the presentation of a fragment of an inscribed tablet (Garstang 1905a), Garstang published only a preliminary note on his work at Naqada (Garstang 1905b), which never attracted much attention. Garstang was the last to work at this place. Shortly after, sebakhin destroyed most of the building (Kahl & Engel 2001: 8, n. 6). The tomb was relocated in 1981 by a team from Washington State University directed by Fekry Hassan but no real work was undertaken at the site (van Wetering 2012). In 2007, the tomb could still be 3
London, British Museum EA.55587-EA.55589 (online catalogue), New York, Metropolitan Museum 20.2.51-20.2.55 (online catalogue), Oxford, Ashmolean Museum (?), London, Petrie Museum UC.17507 (Kahl 1995). 4 The seal impression is in Cambridge, Fitzwilliam Museum E.26.1950 (online catalogue), and the pottery fragments in Cambridge Museum of Archaeology and Anthropology Z17348A-M (online catalogue).
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seen on Google Earth images (van Wetering 2012: fig. 3) but images from 2017 show that the entire area has been brought into agriculture and the tomb is most probably to be considered as definitively lost. The attribution of the mastaba caused a lot of discussion, based mainly on the inscriptions found. Two names occur frequently, those of Neith-hotep and Rechit. The former is generally considered a queen of Aha, second king of the 1st Dynasty, while the latter would have been a prince. De Morgan (1897: 165) considered the tomb the burial place of prince Rechit, because his name is mentioned on a large variety of objects. However, soon after, Borchardt (1897), followed by Maspero (1897), identified it as the burial place of Menes, the legendary first king of Egypt, because of a label supposed to mention his name. However, this reading was questioned by several authors and is to be rejected (cf. Heagy 2014: 76-77). Consequently, the attribution to Menes became pointless and was anyhow already doubted by Petrie (1901: 4) and Garstang (1905a: 64). The latter suggested that the Naqada mastaba could have been the tomb of Neith-hotep, wife of Aha, buried during the reign of Djer, her son. This is mainly based on the presence of luxury goods such as obsidian and ebony, considered to refer to a royal context. This view was also accepted by Jochen Kahl when reinvestigating the finds from the tomb almost 20 years ago (Kahl et al. 2001: 185). Before, the attribution to Rechit had been accepted by several scholars (e.g., Vandier 1952: 635-637; Stadelmann 1991: 17) and was recently brought up again (van Wetering 2012). However, this seems questionable, if only because even the reading of “rechit” as a personal name can be doubted as according to Ranke (1935) it does not occur during Dynastic times.5 A cache of flints In the Egyptian collection of the Royal Museums of Art and History at Brussels are eight flint objects from the excavation by Garstang in 1904 (Fig. 1). They were originally part of the MacGregor collection, and have been acquired for £36 by Jean Capart for the museum on the sale of that collection in 1922 (Sotheby’s 1922: 151, n° 1157).6 The sales catalogue only mentions that they come from “the Tomb of Neith-hetep at Negadeh”, but the registration card in Brussels specifies that they come from an “unexplored recess” in this tomb, which is also mentioned by Garstang (1905a: 63; 1905b: 711) (Fig. 2). Unfortunately, Garstang’s only specification is that there was an “undisturbed deposit within a niche inside the structure”, without further details on the content or the location of this niche. 5 If it is not a personal name, “rechit” would refer to “humankind” or “subjects of the king” (TLA lemma n° 95820), which could be interpreted both as “control over” or “gifts from”. 6 The price payed by Capart was noted by Ludwig Keimer in his personal copy of the sales catalogue, now in the library of the DAI at Cairo (pers. comm. Eva-Maria Engel in 2000). The MacGregor collection held more objects from the Naqada mastaba (cf. Sotheby’s 1922: 86-87, n° 675-676).
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Fig. 1. Group of flint objects from the “royal mastaba” (Brussels, RMAH, E.6185A-H) (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
De Morgan had already found an important number of flint tools during his excavations at the mastaba (De Morgan 1897: 199-201) but these are very different from those found by Garstang. All the knives found by De Morgan are curbed (De Morgan 1897: 200, fig. 769), 7 of a type which seems chronologically restricted to the beginning of the 1st Dynasty. Furthermore, a number of scrapers and pointed tools are attested (De Morgan 1897: 201-202, fig. 770-777), again very different from those found by Garstang. All of the flints found by De Morgan should be contemporary with the tomb itself. None of the tool types in Brussels found by Garstang, is mentioned by De Morgan. It is therefore most likely that the flints preserved in Brussels represent a separate unit but this does not imply that they originally also belonged together. On the contrary, the different types of flint and preservation seem to indicate that they don’t have a single origin (cf. infra). Description of the flint artefacts Although some of the flint artefacts have already been mentioned in publications, the group was never described in its entity.8 A short description of the individual 7 This was confirmed by Jochem Kahl (pers. com.) from the documentation gathered by him in the Egyptian Museum, Cairo and the Garstang Museum, Liverpool. 8 The Smithsonian Museum of Natural History has in its collection casts of the whole group of flints (A363365-363369) which were registered in February 1932 as given by James Townsend Russell Jr. (1902-1962) (Petraglia & Potts 2004: 111-112). According to the inventory card in the
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Fig. 2. Registration card of the group of flints (courtesy RMAH).
artefacts will be given, also mentioning possible parallels. The chronology of the objects will be discussed separately (cf. infra). The functional analysis, already performed in 2003, is described more in detail. It is based on an analysis with a stereoscopic microscope with oblique light (Olympus, magnifications up to 63×) Smithsonian, the casts were obtained from Jean Capart, at that time director of the RMAH and will therefore have been made in the plaster-cast workshop of the museum (Montens 2008).
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and a metallurgical reflected-light microscope (Olympus, magnifications 50-500×) according to existing protocols (e.g., Rots 2010). Interpretations are based on an experimental reference collection that includes tools used on different materials with different motions. E.6185A. Figurative flint (Figs. 3-4) Chestnut honey brown flint with pink zonation. Length 18,2 cm, width 10,4 cm, thickness 0,5-08 cm. References: Demuynck 1976: 171, 232-233, pl. XIV.2; Charron 1990: 87, 105 n° 432; Bavay & Hendrickx 2000: 131, n° 23; Hendrickx 2002: 283-284, fig. 16.3, 2004: 39; Hendrickx & Eyckerman 2012: 36, fig. 8. Functional analysis Little alteration from post-depositional processes could be observed on this piece and no rounding due to aeolian erosion is present. The only visible alteration is concentrated on the remains of the circular part, where it is quite intense and hinders functional observations. Other than some undiagnostic edge damage, no functional traces could be observed in this area. No signs of use are thus visible in the preserved part of this artefact. However, some potential indications for hafting were nevertheless observed, but only in the most proximal part of the “tang”, and not over its entire length, which suggests that only a protective covering may have been placed around a grip zone at the lower end of the tang. The most proximal extremity is damaged by a number of abrupt and partially overlapping negatives, part of which are step-terminating. While such damage could be caused due to a contact with a haft, the required associated friction traces are absent. Given also that the damage is largely unifacial, an incidental cause during retouch or manipulation is more likely. Hereby it should be noted that this damage, as well as the fracture of one of the horns/arms and the fracture at the extremity of the other horn/arm are initiated from the same face. It does not imply that all fractures happened at the same time, but it excludes a counterpressure effect between the different fractures. The fracture of one of the horns/ arms was clearly the central zone on which most pressure was exerted given the intensity and nature of the damage. Scarring is visible on the proximal part, however, it is not really explicit. At least one scar is present that has been identified as indicative for the use of bindings (cf. Rots 2002, 2003, 2010), but other than that, little edge scarring is visible and none is particularly diagnostic. That one scar is suggestive, but too isolated to derive any conclusions from it regarding hafting, as an incidental formation during pressure retouch cannot be entirely excluded. Interestingly, the retouch pattern has created a two-parted division on the tanged part of the artefact. The
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Fig. 3. Figurative flint E.6185A (drawing Françoise Roloux).
Fig. 4. Figurative flint E.6185A (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
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most proximal part shows a more regular edge with more abrupt retouch, while the more distal part shows an indented edge with more intrusive retouch. In addition, the most proximal part is delimited by a microscopic transversal striation on one face. It thus seems that – if hafting took place at all – the hafting would have been restricted to the most proximal zone of the tang instead of reaching up to the notches at the end of the “tang”. The binding scar could then potentially be linked with a binding used as a kind of wrapping or – perhaps – to fix a haft to the artefact. The indented nature of the distal part of the “tang” potentially lends support to the fact that this part was not covered by a hafting. Indention is time-intensive, difficult and it does not have a distinct advantage for hafting. If we compare it with the other tools (i.e., knives) examined for use-wear, the indented area always forms the potentially used zone. Some polish is present on the “tang”, but it cannot be interpreted with confidence as it is too much obscured by the alteration. Its morphology, however, is most similar to wood, though some alterations share this characteristic. In the distal zone of the “tang”, some polish zones are visible that could be attributed to leather, but again, alterations warrant caution. We can conclude that this artefact does not show any sign of use, but that it may potentially have been wrapped or hafted in its most proximal part. But this would not have obscured the shape of the object. Description Bifacially worked figurative flint. One of the extremities is completely broken off, the other is missing its tip due to a bending-initiated flexion fracture and the base also has a fracture at its extremity.9 The object combines the shape of a stylised bovine head with the outline of Predynastic female figurines with raised arms. The latter are also frequently shown on Decorated pottery. The small triangular extensions, one on each side, represent both the ears of the bovine and the breasts of the woman. The very fine grained and homogeneous flint, with a glossy lustre, is typical for Upper Egypt although the exact provenance cannot be given. This type of flint was for example used for fishtail and ripple-flake knives but also for 1st Dynasty bifacial knives. The object is made starting from a large bifacially shaped piece of flint. The contour has been shaped by pressure retouching. Two shoulders / notches for detaching the ears. The horns/arms are a technical masterpiece. They have been shaped by small pressure retouches, under a carefully controlled angle that is steeper on the inside than on the outside. 9
For the cast in the Smithsonian (A363369) the broken extremity was added by copying the remaining one.
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No exact parallel for this piece is known although it resembles an unprovenanced flint bovine head in the British Museum (EA.32124, Hendrickx & Eyckerman 2012: 36, fig. 9; Patch 2011: n° 6). Figurative flints are not very numerous for Predynastic Egypt (cf. Hendrickx et al. 1997-1998: tabl. 1; Hart 2017: 489-492) and a number of examples without provenance are most probably fake.10 The most delicately worked examples for which the provenance is known are almost exclusively from the elite cemetery HK6 at Hierakonpolis (Nagaya 2017; Friedman & Nagaya this volume). Other examples are from the early temple at Abydos. E.6185B Rhomboidal knife (Figs. 5-6) Dark grey flint. L. 38,8 cm, max. diam. 6,5 cm, thickness 0,5-06 cm. References: Demuynck 1976: 82-84, pl. XIII.4; Charron 1990: 106, n° 457; Hendrickx 1994: 52-55. Functional analysis No marked aeolian erosion could be observed. Distinct signs of use are absent, though some scars could potentially have been caused by use. A light surface alteration obliterates any potential signs of a use polish due to soft material working (e.g., meat), as such polishes are typically poorly visible, in addition to being slow in formation. Given that such a use also does not result in significant scarring, light meat cutting (or similar) cannot be confirmed or excluded. Non-functional scarring is visible (e.g. due to incidental contact). The tool shows hafting wear on one extremity, being the part that is also morphologically different due to its thicker nature and its more abrupt retouch. The wear consists of bifacial scarring associated with crushing on the outer edge and abrasion. Such wear is typically caused by the contact with a male type hafting arrangement in which the edges were in contact with a moderate to hard material (e.g., probably wood, perhaps bone/antler). Moreover, the extremity is also crushed, in a way that is quite typical for a contact with a haft. Two large scars with a dip at their initiation mark the haft boundary. They are located at the same distance from the base, on opposite edges and faces, and they are indicative for the use of bindings. This is the only potential evidence for the use of bindings, which remains suggestive at best even though the abrupt retouch hinders the formation of typical binding scars.
10 Especially the rather roughly made birds, none of which have been found in excavations (e.g. Bristol FT873, FT3792; Cleveland 1995.40; New York, Metropolitan 26.2.148, 26.2.153, 26.2.256; Stockholm, Medelhavsmuseet 10471, 10476, 10477; London, Petrie Museum UC.74884). See also Hart 2017: 493-494.
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Fig. 5. Rhomboidal knife E.6185B (drawing Françoise Roloux).
Fig. 6. Rhomboidal knife E.6185B (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
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In the non-hafted zone, surface striations are visible that are oriented parallel to the tool’s edges (on both faces). These are quite typical for sheath wear (cf. Swiss Neolithic daggers, Plisson & Beugnier 2007) and have also been observed at Tell el-Iswid for more recent bifacial knives, dating Naqada IIIC-D (Torchy 2014: 220-221). This kind of wear implies that the knives were placed in and taken out of a protective sheath regularly. The absence of this type of striations in the hafted part further supports this interpretation. The main transversal fracture located in the centre of the tool is associated with impact-related damage on one of the edges (pseudo-burin spall initiated by the fracture). This indicates that the intentional fracturing of the knife was performed with an important blow. Description Bifacially worked rhomboidal knife.11 Broken in seven pieces with modern restoration. The damage was deliberately caused, first by a heavy vertical blow in the centre of the knife while a following blow broke the cutting part in three pieces. This type of grey, homogeneous, rather glossy flint occurs all over the Nile valley. The knife is worked with flat, invasive bifacial retouches from a large slab of flint. Subsequently, the edges are very finely serrated except for one end which is less carefully worked and was intended for hafting. On one side, part of the cortex was not removed but as it is in the area that would have been covered by the handle, this would not have been visible. Rhomboidal knives are well known from different sites in Upper Egypt and especially characteristic for the Naqada I – early Naqada II period (cf. infra). E.6185C Rhomboidal knife (Figs. 7-8) Dark grey flint with chestnut zonation and darker zones. L. 26,9, max. width 4,6 cm, thickness 0,5-07 cm. References: Demuynck 1976: 82; Charron 1990: 106, n° 458; Hendrickx 1994: 52-55.
11
Rhomboidal knives are sometimes called “lances”, while Hart (2017: 223) uses the neutral term “tool” but the pottery or wooden models show that they are hafted as knives and therefore to be considered as such (Petrie 1920: pl. XXVIII,17-21, all unprovenanced, XXVIII,17 (pottery, UC.15443), XXVIII,20 (wood, UC.15446), XXXVIII,21 (wood, UC.15448); Mustagedda tomb 1727, Naqada IIA, Brunton 1937: pl. XL,12; UC.15447 (unprovenanced); Cambridge E.212.1900 (unprovenanced); Gebelein, Cairo JdE 26669.
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Fig. 7. Rhomboidal knife E.6185C (drawing Françoise Roloux).
Fig. 8. Rhomboidal knife E.6185C (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
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Functional analysis A moderately intense surface alteration is visible under high power. There are no distinct signs of use, but hafting wear is present and more abundant than on the previous tool. In addition to the morphology, a distinct transversal striation marks the haft boundary on both faces. Furthermore, a few striations parallel to the edges are visible likely caused by the friction with the haft. Damage on the hafted edges is bifacial and often superposed by crushing and sometimes abrasion. This abrasion is located on protruding points only and is totally absent outside the hafted area. A natural cause can thus be excluded. The damage in the hafted area corresponds with a contact with a moderately hard to hard material, in a male arrangement. The use of some glue to secure the tool in its haft cannot be excluded given that some suggestive residues are present, but alteration hinders their analysis. In any case, given that hafting wear was formed, the potential glue must have been limited as friction in the haft was not prevented. There is no indication for the use of bindings. In the non-hafted area, frequent striations, parallel to the tool’s edges are visible. These can again be interpreted as sheath wear. They result from the insertion and extraction of the tool from a sheath (e.g. out of leather). This is further confirmed by the absence of these striations from the hafted tool part. In comparison to the previous knife, the striations are less numerous, which may support a shorter use or less display. Description Bifacially worked rhomboidal knife. This type of dark grey flint is characteristic for Upper Egypt. Many tools made from this material were for example found at Adaïma (observation B. MidantReynes) but it is not present in the Delta, neither in the flint exploitation sites in Middle Egypt such as in the Wadi Sannur (Briois & Midant-Reynes 2014). The knife is bifacially worked with flat, invasive retouches from a large slab of flint. Subsequently, the edges are very finely serrated except for one end which is less carefully worked and was intended for hafting. The part for hafting is explicitly marked in the contour of the knife. The artisan first elaborated the piece rather roughly and consequently made it thinner with increasingly invasive retouches but left the part intended for hafting thicker because it anyhow would not have been visible when hafted. The extremity intended for hafting shows the white cortex of the stone, separated by a thin black line from the grey matrix. At the other extremity a chalkier core or layer emerges which may have been shown intentional for creating a decorative effect.
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Fig. 9. Small knife E.6185F (drawing Françoise Roloux).
Fig. 10. Small knife E.6185F (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
E.6185F Small knife (?) (Figs. 9-10) Brown flint with darker patches and whitish inclusions. L. 8,9 cm, max. width 3,2 cm, thickness 0,8-1,0 cm References: Demuynck 1976: 152-153, pl. XV.4 Functional analysis The complete tool is intensively aeolised up to the level that no interpretable wear is visible under high magnification microscopy. An alteration polish and rounding covers the whole piece. Even an interpretation based on low magnification stereoscopic microscopy is hampered by the extreme rounding. The tip is damaged, but the damage is a-typical. It was formed posterior to aeolisation and is thus non-functional in origin. There is no other evidence of use (i.e. projectile impact or alike) or hafting. While the lack of functional wear is largely the result of the poor surface state of the tool, it needs to be noted that a use as projectile can anyhow be excluded. Indeed, impact wear is generally quite destructive and the evidence potentially resists to intense aeolian erosion. We thus argue that the tool remained unused or was used for another activity that results in less visible traces.
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Description The origin of this type of brown flint is most probably to be searched for in Upper Egypt but the colour may have darkened through aeolisation. Bifacially worked with flat retouches, but rather roughly made compared to the previously discussed artefacts. The edges are not as carefully serrated as for rhomboidal knives. The “haft” is made by several flat retouches. A function as knife with enlarged end for hafting seems well possible. Knives of this shape are well known for the Fayum Neolithic (e.g., Caton-Thompson & Gardner 1934: pl. XLIV.7; Currelly 1913: CG 63595) but their “hafts” are set off by single blow notches. The type of knife here concerned is only exceptionally attested for Predynastic times (e.g., Brooklyn 09.889.214, unprovenanced, online catalogue; Chicago OIM 11015, online catalogue). E.6185E Concave-base arrowhead (Figs. 11-12) Brown flint with whitish inclusions. L. 6,8 cm, max. width 2,2 cm, thickness 0,5 cm References: Demuynck 1976: 129.
Fig. 11. Concave-base arrowhead E.6185E (drawing Françoise Roloux).
Fig. 12. Concave-base arrowhead E.6185E (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
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Functional analysis This tool is again completely aeolised, even though the abrasion is somewhat less intense than on the previous tool (E.6185F). No interpretable functional wear is visible and there is no indubitable indication that this tool was ever used or hafted. One edge is more intensively rounded than the other. The latter shows more damage, apparently formed prior to aeolisation. Some scarring on the latter edge may perhaps be functional in nature, but this is unclear and doubtful due to the intense rounding. The intense aeolisation implies that the artefact was on the surface for a prolonged period of time. Description Bifacially worked concave-base arrow head. Brown flint with whitish inclusions which might well originate from Upper Egypt. The arrowhead was carefully made with flat, sub-parallel retouches except for the base which was cut out with steep retouches. Arrowheads of this type occur frequently for Neolithic and Predynastic Egypt (Holmes 1989: 416; Hikade 2001) but this piece is exceptionally carefully made. E.6185H Stemmed arrowhead (Figs. 13-14) Dark grey flint. L. 3,5 cm, max. width 1,5 cm, thickness 0,4 cm References: --Functional analysis The tip of this piece is fractured, but the fracture does not seem functional in origin. A moderate rounding and a general shiny and smooth surface appearance can both be attributed to aeolian erosion. This shiny appearance proves to correspond with an intense all-round surface alteration under high magnification. Two damaged zones could be a result from impact. One elongated scar on the left lateral edge, obliquely oriented toward the tang (Fig. 14, left side). Another scar on the right extremity of the protrusion just before the tang, could be the result from counter-pressure upon impact. Scarring is also visible within the concavity at the initiation of the tang, but this is due to the difficult shaping process in this (narrow) area, which frequently results in a “damaged” appearance. Other scars are more dispersed and have lesser diagnostic characteristics. Overall, there is only limited evidence for a potential use as projectile, but no other wear evidence (e.g., other use) can be identified.
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Fig. 13. Stemmed arrowhead E.6185H (drawing Françoise Roloux).
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Fig. 14. Stemmed arrowhead E.6185H (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
Description Bifacially worked stemmed arrowhead. This type of homogeneous, lustrous dark grey flint is not specific for Upper Egypt. The arrowhead is rather clumsily made and not very well balanced. It seems to be the work of an artisan with little experience. Stemmed arrowheads occur frequently for both Neolithic and Predynastic Egypt (Hikade 2001; Riemer 2007: 124-126). E.6185G Trihedral rod (Figs. 15-16) Chestnut brown flint with darker patches. L. 11,6, max. thickness 1,0 cm References: Demuynck 1976: 135-136, pl. XV,2. Functional analysis Aeolised. Both extremities of the tool show some damage that corresponds to what can be expected from a perforating motion, but the evidence is insufficient to be convincing because of the important rounding formed by aeolian erosion. Reliable, convincing evidence for use or hafting is thus absent. Description Carefully worked rod with triangular section. The brown flint type may very well originate from Upper Egypt although this cannot be confirmed beyond doubt.
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Fig. 15. Trihedral rod E.6185G (drawing Françoise Roloux).
Fig. 16. Trihedral rod E.6185G (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
Steep, well-made retouches. The edges are partially serrated. An identical piece, but unfortunately without known provenance, is in the Oriental Institute Museum at Chicago (inv. 11249, internet catalogue). Triangular rods are attested for the Fayum Neolithic (e.g. Caton Thompson & Gardner 1934: 22, pl. XLVIII.24; Cleyet-Merle & Vallet 1982: 90, n° 83989 left) but these are smaller and far less well worked. One might speculate that the piece imitates bone or ivory arrows without extensions (e.g., Emery 1938: 45-48, pl. 21; Regulski 2017: 48-50) or gaming rods but to remain on the safe side, an identification as a particularly well-made drill seems appropriate.
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Fig. 17. Bifacial rod E.6185D (drawing Françoise Roloux).
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Fig. 18. Bifacial rod E.6185D (photo Marc-Henri Williot-Parmentier).
E.6185D Bifacial rod / drill / knife (?) (Figs. 17-18) Brown flint with darker patches. L. 8,7 cm, max. width 1,3 cm, thickness 0,70,8 cm References: Demuynck 1976: 136, pl. XV.3. Functional analysis Intensively rounded due to aeolian erosion. This rounding obliterates all potential functional information. No reliable traces of use or hafting are observed. Description Carefully made, bifacially worked rod. The origin of this type of brown flint is most probably to be searched for in Upper Egypt but the colour may have darkened through aeolisation.
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D. HUYGE, S. HENDRICKX, V. ROTS & B. MIDANT-REYNES
One end of the biconvexe section is more rounded than the other. The rounded side seems less carefully flaked which might indicate hafting on that end. In that case, it could have been a small knife or a drill. Objects of this type are most exceptional, at least when not including vaguely similar tools from the Fayum Neolithic (e.g., Caton Thompson & Gardner 1934: pl. XLIV.9-10, pl. XLVIII.23) which are far less carefully made and in our opinion are not related. A comparable, although not identical piece, was considered a “bifacial drill” (Holmes 1989: 412). Chronology As already mentioned, it is unlikely that the flints originally belonged together and there is no reason to postulate a single chronological position for the entire group. There are very few parallels for the trihedral rods and the small knife, which are therefore of little help for dating. The arrowheads on the other hand cannot be dated precisely because both concave-base and stemmed arrowheads occur throughout the Predynastic and into dynastic times. This leaves us mainly with the rhomboidal knives which, according to Baumgartel (1960: 32), are fairly standardised, 27-41 cm in length and 4-5 cm in width and always exceptionally well flaked and shaped, with a very fine serration of the sides except for the part intended for hafting.12 Hart (2017: 223) enlarges the dimension range to 18-41 cm in length, 3,5-6,4 cm in width and 0,3-0,9 cm in thickness. Therefore, she considers the metric variability less standardised but emphasises that the rhomboid knives are extremely thin, bearing testimony of the skill of the flintknappers, suggesting specialised production at inter-site level (Hart 2017: 256). Two “types” can be distinguished, respectively with pointed and rounded ends. Both knives under discussion have rounded ends but as the two types can be found together in the same tomb (cf. Petrie & Quibell 1896: pl. LXXII), the difference does not seem to have chronological implications. Petrie already noted that they are characteristic for the early Predynastic period (Petrie & Mace 1901: 23, pl. IV) and this was afterwards confirmed by for example Baumgartel (1960: 32) and Kaiser (1957: Tf. 21). Rhomboidal knives are generally accepted as chronological markers for the Naqada I and early Naqada II periods, although only a limited number of them are provenanced (Table 1). These correspond indeed to the proposed dating, which is furthermore confirmed by the mentioned technological uniformity of rhomboidal knives. Although the other flint objects cannot be comfortably dated as the rhomboidal knives, the extremely carefully manufacture of the concave-base arrowhead, for example, differs from the often somewhat less well cared for flint 12 A fine blackish or dark grey flint is slightly preferred for rhomboidal knives but examples in a flint of lighter colour are only slightly less numerous (Hart 2017: 284). For Hierakonpolis, Nagaya (2011: 18) notes a preference for dark grey flint.
427
A GROUP OF PREDYNASTIC FLINTS
Table 1. Rhomboidal knives with known provenance13 Find location
Naqada
Museum
Bibliography
Abadiya B56
I
-
Petrie & Mace 1901: pl. V
Abydos U220
IC-IIA
SCA store room (?)
Hikade 2000: 82
Abydos ---
-
NMI 1910.364
The Global Egyptian Museum database14
Armant 1413
IC
---
Mond & Myers 1937: 26
Ballas Q 148
-
-
Petrie 1896: pl. 72.53
Ballas Q 489
-
-
Petrie 1896: pl. 72.53
el-Amrah ---
-
Cambridge MMA Z17188 Online catalogue
Gebel Tarif (?)
-
Cairo JdE 31365
Quibell 1905: 14307
Gebel Tarif (?)
-
Cairo JdE 31497
Quibell 1905: 14308
Gebel Tarif (?)
-
Cairo JdE 31368
Quibell 1905: 14309
Gebel Tarif ---
-
Cairo JdE 64845
On display
Hierakonpolis HK2515
I-II
British Museum EA75248 Friedman & Nagaya this volume
16
Hierakonpolis HK25
I-II
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume
Hierakonpolis HK25 (?)
-
Brooklyn 09.889.125
Needler 1984: 114, n° 18; Friedman & Nagaya this volume
Hierakonpolis HK25 (?)
-
Brooklyn 09.889.126
Needler 1984: 265, n° 160; Friedman & Nagaya this volume
Hierakonpolis HK25 (?)
-
St.-Germain-en-Laye
Friedman & Nagaya this volume: fig. 1c
SCA store room
Adams 2000: n° 140
Hierakonpolis HK6 T11 Hierakonpolis HK6 T16 comp.17
IIA-B
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume: fig. 7
Hierakonpolis HK6 T30
-18
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume: fig. 7
13 See also Hart (2017: 505) for unprovenanced examples but this list only includes examples that have been studied and there are more in museum collections. 14 http://www.globalegyptianmuseum.org/ 15 Fragments of at least three knives. 16 Fragments of at least six knives. 17 Fragments of more than one knife. 18 T30 is a 2nd Dynasty tomb reusing an earlier tomb. The knife may even originate from Structure E8 (Renée Friedman, pers. com.).
428
D. HUYGE, S. HENDRICKX, V. ROTS & B. MIDANT-REYNES
Find location
Naqada
Museum
Bibliography
Hierakonpolis HK6 T72
IIA-B
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume: fig. 7
Hierakonpolis HK6 St 07
IIA-B
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume: fig. 7
Hierakonpolis HK6 St D9
IIA-B
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume: fig. 7
Hierakonpolis HK6 St E8
IIA-B
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume: fig. 7
Hierakonpolis HK6 St F
IIA-B
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume: fig. 7
Hierakonpolis HK6 SE comp. IIA-B
SCA store room
Friedman & Nagaya this volume: fig. 7
Hierakonpolis / Elkab
-
Oxford AM 1933.981B
Payne 1993: n° 1388
Hierakonpolis / Elkab
-
Oxford AM 1933.981C
Payne 1993: n° 1387
Hierakonpolis / Elkab
-
Liverpool 1977.112.309
Online catalogue
Hiw U259
-
-
Petrie & Mace 1901: pl. VII
Hiw U400
-
Manchester 1703
Petrie & Mace 1901: pl. VII
Hiw ---
-
NMI 1901.801
The Global Egyptian Museum database
Hiw ---
-
NMI 1901.802
The Global Egyptian Museum database
Khor Bahan 17/819
I (?)
-
Reisner 1910: 137
Khor Bahan 17/58/6
I (?)
Aswan 139
Reisner 1910: pl. 62b.9
Khor Bahan 17/58/7
I (?)
Elephantine
Reisner 1910: pl. 62b.10
20
Khor Bahan 17/83
I (?)
Boston 17.83.R
Online catalogue
Mahasna settlement
-
Oxford AM 1959.306
Payne 1993: n° 1386
Mesaid 6
-
Boston 11.233
Online catalogue
Mesaid 26
19
I (?)
21
Boston 11.255 / 11.256 / Online catalogue 11.264
Dog burial, fragment of rhomboidal knife in the spoil heap. No rhomboidal knife is mentioned by Reisner (1910: 125) for tomb 83. There may be confusion with the fragmentary knife from tomb 8 at the same site. 21 Mesaid tomb 26, also contained a C-ware bowl decorated with hippopotami (Boston MFA 11.312) and three fishtail knives (11.247, 11.251, 11.252). 20
429
A GROUP OF PREDYNASTIC FLINTS
Find location Mesaid 123
Naqada 22
IIA (?) 23
Museum
Bibliography
Boston 11.253
Online catalogue
Boston 13.3766
Online catalogue
Mesaid 756
-
Mustagedda 1803
-
-
Brunton 1937: pl. 40.10
Mustagedda 1839
-
-
Brunton 1937
Mustagedda 1847
-
-
Brunton 1937: pl. 40.11
Mustagedda 1854
-
-
Brunton 1937: pl. 40.6
Naqada 1241
IIC (?)
London UC.4389
Baumgartel 1970: pl. 36
Naqada 1241
IIC (?)
Manchester 2429
Baumgartel 1970: pl. 36
Naqada 1348
IIB
-
Petrie 1896: pl. 72.52
Naqada 1410
-
Oxford AM 1895.1019
Baumgartel 1970 : pl. 41
Naqada 1437
IB
Oxford AM 1895.1020
Baumgartel 1970: pl. 43; Payne 1993: n° 1385
Naqada 1437
IB
London UC.4130
Baumgartel 1970: pl. 43
Naqada 1437
IB
Manchester 2428
Baumgartel 1970: pl. 43
Naqada 1660
-
Copenhagen 4252
Baumgartel 1970: pl. 53
Naqada 1676
IA
Berlin 12896
Baumgartel 1970: pl. 53; Scharff 1931: n° 85-86, n° 160
Naqada 1856
-
-
Petrie 1896: pl. 72.52
Naqada 1857
-
-
Petrie 1896: pl. 72.52
Naqada 1896
-
-
Petrie 1896: pl. 72.52
Naqada 1898
-
London UC4828
Baumgartel 1970: pl. 61
Qau ---
-
Cairo JdE 69407
On display
Sahel el-Bagliya
-
Cairo CG 64842
Currelly 1913: 267
Sahel el-Bagliya
-
Chicago OIM 11225
Online catalogue
Sahel el-Bagliya
-
Chicago OIM 11226
Online catalogue
22 Mesaid tomb 123 contained a large number of objects (Boston MFA, M/123/1-21), and besides the rhomboidal knife, three fishtail knives (11.250, 11.257, 11.259) were also found in this tomb. 23 For Mesaid 756, the online catalogue of the MFA also mentions a White Cross-lined double cup (13.3931), a Decorated squat jar (13.3947) and a piriform mace head (13.3802), which are chronologically not uniform and don’t allow to propose a date for the tomb.
430
D. HUYGE, S. HENDRICKX, V. ROTS & B. MIDANT-REYNES
knapping techniques of Early Dynastic times despite the large flint knives found in the royal tombs at Abydos or the knife engraved with the name of Den from Minshat Ezzat (el-Baghdadi 2003: 145, fig. 6a-b) represent highlights of flint shaping techniques. Only the stemmed arrowhead (E.6185H) is less carefully made and might eventually be the only tool dating to Early Dynastic times. Finally, there is the figurative flint. As already mentioned, there are no direct parallels but the group of figurative flints from Hierakonpolis can be fairly securely dated to the early Naqada II period. The technique used for the larger triangular rod (E.6185G) is related to that of the figurative flints and winged arrowheads (cf. Friedman & Nagaya this volume), and it might therefore also date to the early Naqada II period. But it is of course more easier to shape a straight rod than a curved extension without breaking it. The figurative flint is anyhow a technical masterpiece. All in all, there can hardly be any doubt that all the flint objects from the Naqada “royal tomb” predate that tomb with the possible exception of the stemmed arrowhead. All the others might well date to the Naqada I – early Naqada II period, meaning that they are about 400 to 500 years older than the tomb in which they ended up. A final confirmation for this is the strong aeolian erosion of part of the flints (cf. supra), caused by long time exposure on the surface. Bifacial tools in ritual contexts24 Rhomboidal knives are generally considered to have been found in a ritual context, but the concept “ritual context” is never easy to define and certainly not for Predynastic and Early Dynastic Egypt. Of course, whatever object found in a tomb can be considered “ritual” but that way the concept becomes very general and almost meaningless for ancient Egypt because of the fusion between social organisation and religion. The relevance of rhomboidal knives in tombs as ritual objects is therefore to be considered with care. The number of knives found in tombs, not even 50, is very limited compared to the thousands of tombs excavated. This is not only the case for rhomboidal knives, all types of bifacial flints (ripple flake knives, fishtail knives) are exceptional in tombs and cannot be considered a characteristic part of the funerary equipment. The reason for including exquisitely worked flints was not primarily religious but must have been linked to the tomb owner as a person. Most of the knives have been found in tombs containing an important number of objects and therefore generally accepted as “elite” tombs (Hart 2017: pass.). However, some knives where in rather “poor” 24 Midant-Reynes (1981) and Graves-Brown (2010) convincingly argues for the metaphoric use of flint as material but this is largely based on texts and difficult to relate in a straightforward manner to Predynastic flints such as those under discussion.
A GROUP OF PREDYNASTIC FLINTS
431
tombs. For example, the four knives from Mustagedda were found in tombs that contained hardly any other objects. But more important, they are not an essential element of “elite” tombs, many of them not including flint knives among the funerary goods. Therefore, flint knives are only to some extent linked to social status and we have to look at “ritual” in a more restricted way, beyond the funeral world. This is far from obvious, because only a very few possible ritual centres are known, the most important one at Hierakonpolis. Several flint knives were found in the Main Deposit at Hierakonpolis, the most spectacular “ritual” deposit ever found for early Egypt (Quibell 1900: 30-32, pl. XXV; McNamara 2008). Among them are a fragment of a rhomboidal knife and a knife related in shape (Oxford AM E.1640 and AN1959.247, Quibell 1900: pl. XXV top right; cf. Adams 1974: 139). Also in the Main Deposit were three (or four ?) huge imitation knives (Oxford AM E.1646; Edinburgh A.1956.339; Cambridge MAA Z15644, Quibell 1900: pl. III; Quibell & Green 1902: 49, pl. LXI; Friedman 2012), clearly illustrating the symbolic importance of flint knives while their size indicates that public display must have been most relevant. At the elite cemetery of Hierakonpolis HK6, bifacial knives were mainly found in the pillared halls and among them are probably three fragments of rhomboidal knives. In tombs, only a single rhomboid knife has been found in the “royal” tomb 72 (Droux 2014). The presence of bifacially worked knives in the pillared halls has been considered evidence for them having been objects of display, used in ritual activities (Nagaya 2011: 18). This is confirmed by the presence of an important number of bifacial knives in the ritual centre HK25 at Hierakonpolis (Hikade 2008; Friedman & Nagaya this volume). Petrie already collected a number of fragments from the surface when visiting Hierakonpolis over a century ago. There are good arguments to conclude that he found them at HK25 (see Friedman & Nagaya this volume). The fragments found during excavation came most probably from a ritual deposit and were burned and broken when left at the site (Hikade et al. 2008: 182-184), but whether it concerned a foundation deposit or the remains of ritual activity linked to warfare or hunting cannot be said. All in all, there must have been at least 12 fishtail knives, 10 rhomboidal knives and 13 hollow based arrowheads (Friedman & Nagaya this volume). Burning and deliberately breaking bifacial knives before including them in a burial has been noted on several occasions and considered “ritual” (e.g., Brunton 1937: 90; Dreyer 1986: 87, 136, pl. 45; Hart 2017: 224). This is also the case for ripple flake knives (Midant-Reynes 1987). Although the number of rhomboidal knives found in tombs is limited and not all of them have been broken, this nevertheless seems to refer to similar rituals as at HK25. Different reasons can be supposed for ritual breakage (cf. Graves-Brown 2010: 209-212), but this discussion falls beyond the aims of the present article.
432
D. HUYGE, S. HENDRICKX, V. ROTS & B. MIDANT-REYNES
Besides at Hierakonpolis, bifacial knife fragments were found in the context of the ritual “Block 3 structure” at Mahasna (Anderson 2011: 19) but the excavator does not mention if these included rhomboidal knives. Nevertheless, it confirms the importance of finely worked, bifacial objects in a ritual context. The importance of flint knives is also illustrated by an exquisite bifacial knife and a ripple flake knife found in combination with the two gold figurines as a deposit in Tell el-Farkha (Chłodnicki & Ciałowicz 2007; Ciałowicz 2012). The importance of the deposit is obvious as it concerns the only golden Predynastic / Early Dynastic figurines ever found in Egypt. The deposition has been dated to Naqada IIIB (Ciałowicz 2012: 201) but at least the ripple-flake knife is older as this type of knives disappears before the end of the Naqada II period (MidantReynes 1987). The other knife is less easy to date but can be attributed to late Naqada II – early Naqada III. The high status of flint knives is furthermore confirmed by the use of gold handles (Cairo CG 64737, 64868, JdE 50060; Toronto 914.3; Los Angeles M.80.202.239), decorated ivory handles (Ciałowicz 1992; Whitehouse 2002; Friedman 2018) and the inscription of a royal name on the knife itself (el-Baghdadi 2003: 145, fig. 6a-b). Also, the exceptional craftmanship needed for the production of ripple flake and rhomboidal knives should not be forgotten as illustrations of their relevance (cf. Angevin 2014). In general, ritual objects often have a long life and for example the exceptional long knife (72 cm) from Abydos seems to have been used over a long time, probably from the 1st Dynasty up to the end of the 2nd Dynasty (Hikade 1997).25 However, although this may indicate tradition, it does not automatically imply the idea of an heirloom. Aspects of the ritual function of flint knives are known for some types but unfortunately not for the rhomboidal knives. The importance of fishtail knives is well documented and their meaning has been extensively discussed (van Walsem 1978-1979; Hikade 2003a). Bifacial flint knives must have been important for ritual cattle slaughter from at least the Early Dynastic period onwards (Eggebrecht 1973; Graves-Brown 2010: 173-175). But by that time the rhomboidal knives had already disappeared from the archaeological record for a long time and no link can be made with cattle slaughter. For the time being it is not even possible to suggest a specific ritual function for rhomboidal knives. Accepting bifacial knives as mainly ritual objects is confirmed both by the absence of explicit use-wear traces that exclude any other use than gentle soft material cutting (cf. supra) and the fact that the two rhomboidal knives and the figurative flint from the Naqada mastaba show hardly any / no traces of aeolian erosion despite the fact that they were several centuries old at the time when they were included in the deposit. Most probably they have been stored somehow for 25
For the importance of the size of flint knives, see also Graves-Brown 2010: 156-158.
A GROUP OF PREDYNASTIC FLINTS
433
a very long time. The smaller objects on the other hand were heavily aeolised. They may well represent accidental surface finds but even if so, only remarkable pieces were selected. A practice related to the idea of “heirlooms” in ritual contexts is the use during Early Dynastic times of Black-topped pottery, characteristic for the Naqada I and early Naqada II period, which continued to be produced but for specific purposes (Sowada 1999). It concerns almost exclusively Hes-jars, many of them from deposits in early temples at Elephantine, Hierakonpolis, Abydos, and Tell Ibrahim Awad. These jars must have had ritual functions for which reference to the past was important. “Heirloom”26 deposits in elite tombs Besides the Predynastic flints, a roughly contemporary plate was most probably also found in the “royal tomb”. De Morgan (1897: 164) mentions among the finds of room γ “une grande coupe plate en terre rouge vernissée en noir à l’intérieur” and describes the drawing of it (De Morgan 1897: 173, fig. 566) as “céramique rouge, peinte en noir” but clearly refers to Black-topped pottery. Room γ is the central burial room of the tomb and it is most likely that the intact plate belonged to the original burial equipment. The published photography (Fig. 19) shows a plate with relatively broad base. This shape would be exceptional for “regular” Black-topped pottery but not at all for oval Black-topped plates (cf. Petrie 1921: pl. XV, F9-15). However, the oval shape cannot be confirmed because the present whereabouts of the plate are unfortunately unknown to us. “Heirlooms” occur in the Early Dynastic royal tombs at Umm el-Qaab but it is extremely difficult to identify them beyond doubt because of the huge disturbance of the tombs. Fragmented cylindrical calcite alabaster vessels with the name of Narmer from the tombs of Djet, Den and Semerkhet can be accepted as certain cases (Kuhn 2017a: 78-79, 2017b: 391). Another example is a silver “needle” with the name of Aha, from the tomb of Khasekhemwy (Müller 2013: 264). An alabaster cylindrical jar inscribed with the name of Aha was found in mastaba 3036 at Saqqara dating to the time of Den (Emery 1949: pl. 19B). However, in these cases the time difference between the fabrication of the objects and the moment they became a funerary item is only a few generations and not several hundred years as for the Naqada flints. Kuhn (2017a: 79) suggests that Narmer may have received special attention as a “founding father” of kingship. Also to be mentioned are fragments of Predynastic pottery found in/near the tombs of Qaa and Khasekhemwy (Müller 2013: 264, n. 72), considered as stray 26 The term “heirloom” is not used in its literal meaning but only to indicate that an object is considerably older than the context in which it was found.
434
D. HUYGE, S. HENDRICKX, V. ROTS & B. MIDANT-REYNES
Fig. 19. Petrie 1902: pl. XIV (detail, with numbering added).
material. The sherds from the tomb of Qaa were dispersed over the entire area of the tomb and its immediate surroundings and may indeed very well have been moved from Predynastic tombs although no such tombs are known from the close vicinity (Engel 2017: 528). The fragments from the tomb of Khasekhemwy include four sherds of Black-topped and three of Polished-red vessels, several fragments of Wavy-handled jars belonging to Petrie’s type W43 (Naqada IID), a fragment of a vessel paralleled in tomb U-j (Naqada IIIA1) and especially several wine jars from the time of Aha to Den (Köpp 2003: 123). The latter were mainly found in the royal burial chamber and might very well represent deliberately selected “heirlooms”. However, the difference in time is of course far less compared to the rhomboidal knives from the “royal tomb” at Naqada. Nevertheless, despite the heavy disturbance in antiquity and the successive excavations resulting in dispersion of stray material, the possibility that Predynastic pottery was part of the funerary equipment may have been discarded too easily. Fragments of palettes were also found at Umm el-Qaab, especially in the context of the tomb of Den (Kuhn 2017b). Most of the fragments are rectangular in shape and may very well be contemporary with the tomb but three fragments of rhomboid palettes are also mentioned (Kuhn 2017b: 381)27 as 27 The fragments of rhomboidal palette(s) are under study by Robert Kuhn (pers. com.) who does not think they are heirlooms and they will therefore not be discussed here.
A GROUP OF PREDYNASTIC FLINTS
435
well as an animal shaped palette (Kuhn 2017b: fig. 6). The latter might predate the tomb but it remains difficult to judge whether this and the other palette fragments were part of the original funerary equipment. It has also been suggested that some stone vessels from the tomb of Khasekhemwy predate his tomb or were inspired by earlier types but this may be related to the return of the last kings of the 2nd Dynasty to the burial ground at Abydos which had been left by their predecessors in the favour of Saqqara (Kuhn 2016). In the context of the present contribution, the most interesting possible case of an heirloom deposit are a number of fragmentary flints from the tomb of Djer (Petrie 1902: pl. XIV). Among them are certainly a fragment of a ripple flake knife (Fig. 19.1, Oxford AM E298428) and most probably one of a rhomboid knife (Fig. 19.2, present whereabouts unknown). Another fragment of a ripple flake knife with the same provenance but not illustrated by Petrie, is in the collection of the Petrie Museum (UC.35723, online catalogue). Ripple flake knives are restricted to the Naqada IIC-D period (Midant-Reynes 1987) and both pieces definitely predate the 1st Dynasty. This must also be the case for a heavily burned fragment of a figurative flint (Fig. 19.3, Oxford AM E.2997). The possibility that the flint fragments from the tomb of Djer were not part of the original funerary equipment seems unlikely. The enormous disturbances of the royal tombs indeed caused the displacement of (fragmentary) objects and Predynastic items could be supposed to come from cemetery U although this is at about 150 m from the tomb of Djer. But rhomboidal and ripple flake knives have only exceptionally been found in Predynastic tombs (Tab. 1 and MidantReynes 1987 for ripple flake knives). It would have been a huge coincidence if fragments of such rare objects ended up in the tomb of Djer by accident. Even more because according to Petrie (1902: 8) they were found in the tombs. Furthermore, both ripple flake knife fragments and the figurative flint fragment are heavily burned which most probably happened when the tomb was looted and burned in antiquity. It is nevertheless to be noted that during the renewed excavation of the tomb of Djer by the DAI no flints were found that could be Predynastic (Hikade 2003b). Interpretation Tradition was certainly an important point for Egyptian society and although the actual presence of “heirloom” objects is generally difficult to prove, some of the mentioned examples are nevertheless confirmed beyond doubt. On specific occasions, those found in ritual centres will at least have been shown to 28 The fragment was checked in the Ashmolean museum and has the characteristic S-shaped flaking on one side while the other side is polished.
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D. HUYGE, S. HENDRICKX, V. ROTS & B. MIDANT-REYNES
an audience with the very large examples from the Main Deposit as the most obvious examples. The use-wear on the two rhomboidal knives from the “royal tomb” and especially the striations that demonstrates a frequent insertion and extraction from a sheath and the lack of actual traces of use are important in this regard. This fits very well in the ritual activities involving display of the knives. However, the “heirlooms” from tombs would have been visible to those attending the funeral rites. Afterwards the objects would disappear in the tombs but the essential moment is that of the funeral when social status and ideological concepts were the focus of attention. The possibility of heirlooms in tombs for personal sentimental or status reasons is certainly to be considered but almost impossible to prove if the chronological difference is not explicit. A case where a personal reason can be expected for the inclusion of an heirloom in a tomb is the decorated palette found in tomb 82 at Minshat Ezzat (el-Baghdadi 1999). The object was heavily used and damaged when buried. The decorated palettes are generally dated late Naqada II – early Naqada III while the tomb dates to the early 1st Dynasty (Naqada IIIC1IIIC2). An heirloom is therefore very well possible. The mudbrick tomb consisted of three chambers and contained an important number of vessels (el-Baghdadi 1999, 2003) but similar “rich” burials are well known for the Delta during Early Dynastic times. We will most probably never know the precise reason for including the old palette among the funerary goods, but somehow there would have been a personal reason, not necessarily directly related to status. Heirlooms in elite / royal tombs are an entirely different thing and less likely related to personal motives. Although the Predynastic flints found in the early 1st Dynasty mastaba at Naqada are a unique find, this may very well not have been an isolated case as the flints from the tomb of Djer seem to indicate. Unfortunately, we have no idea about the royal funerary rites. But considering the efforts and investments for the construction of tombs and the funerary equipment, the ceremonies must have been important. In this respect, heirlooms would not have been the principal concept but on the other hand, the old objects of meanwhile unknown types must have attracted attention during funerary ceremonies and therefore should have had a significance. Obviously they refer both to tradition as illustrated by the exceptional craftmanship and to violence/power by the knives themselves. Not unexpectedly, tradition is an essential aspect of kingship for the royal lineage and continuity over time. The relevance of power and violence hardly needs further explication. Postscript After this article was finished, we noted another, heavily burnt, fragment of a ripple flake knife from Umm el-Qaab, probably from the tomb of Djer, in the Fitzwilliam Museum at Cambridge, inv. E.160s.1900.
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Addendum When this article was already in print, Wouter Claes kindly brought a note from Jean Capart to our attention. Capart expresses his satisfaction with the purchase of the flints at the MacGregor sale and emphasises their importance [Archives RMAH, BE/380469/1/1/1/1830-81 (courtesy RMAH)].
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Acknowledgments We like to thank Gina Criscenzo-Laycock for information about objects in the Garstang Museum and Liam McNamara for the permission to check objects in the Ashmolean Museum. Renée Friedman was most cooperative in sharing information about her ongoing work at Hierakonpolis and discussed many aspects of the final draft of the article. Vera Müller and Robert Kuhn are to be thanked for details about the excavations at Umm el-Qa’ab. Eva-Maria Engel and Jochem Kahl kindly shared information from their research about the “royal mastaba” while Ilona Regulski served as a sounding board for the possible interpretations of the tomb owner of the “royal mastaba”. For information about the casts in the Smithsonian, we are indebted to Laurie Burgess and Jim Krakker. After the sad passing of Dirk Huyge, Luc Delvaux and Wouter Claes greatly facilitated the last checking of details in the RMAH at Brussels. Finally we are most grateful to Olivier Rochecouste who corrected and improved the language of the article. Bibliography ADAMS, B., 1974. Ancient Hierakonpolis supplement. Warminster. ADAMS, B., 2000. Excavations in the locality 6 cemetery at Hierakonpolis 1979-1985. Egyptian Studies Association Publication 4. BAR Int. Ser. 903. Oxford. ANDERSON, D.A., 2011. Evidence for early ritual activity in the Predynastic settlement at el-Mahâsna [in:] FRIEDMAN, R.F. & FISKE, P.N. (eds.), Egypt at its Origins 3. Proceedings of the Third International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, London, 27th July - 1st August 2008. Orientalia Lovaniensia Analecta 205. Leuven - Paris - Walpole, MA: 3-29. ANGEVIN, R., 2014. Trajectoires sociales et valeurs d’affirmation des mobiliers de prestige: L’exemple du viatique funéraire lithique des élites de Nagada (Égypte, IVe millénaire) [in:] HURLET, F.; RIVOAL, I. & SIDÉRA, I. (eds.), Le prestige. Autour des formes de la différenciation sociale. Actes du colloque international de la MAE, Nanterre, 12-14 juin 2013. Paris: 221-238. BAILEY, D.M., 1999. Sebakh, sherds and survey. Journal of Egyptian Archaeology, 85: 211-218. BAUMGARTEL, E.J., 1960. The cultures of Prehistoric Egypt II. London. BAUMGARTEL, E.J., 1970. Petrie’s Naqada excavation: A supplement. London. BAVAY, L. & HENDRICKX, S., 2000. Silex figuratif [in:] KARLSHAUSEN, C. & DE PUTTER, T. (eds.), Pierres égyptiennes… Chefs-d’œuvre pour l’éternité. Mons: 131. BORCHARDT, L., 1897. Ein neuer Königsname der ersten Dynastie. Sitzungsberichte der Königliche Preussischen Akademie der Wissenschaften zu Berlin, 48: 1-15. BORCHARDT, L., 1898. Das Grab des Menes. Zeitschrift für Ägyptische Sprache und Altertumskunde, 36: 87-105. BRIOIS, F. & MIDANT-REYNES, B., 2014. Sur les traces de Georg August Schweinfurth. Les sites d’exploitation du silex d’époque pharaonique dans le massif du Galâlâ nord (désert Oriental). Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 114: 73-98. BRUNTON, G., 1937. Mostagedda and the Tasian culture. London.
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CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED AND THE IMPLICATIONS OF SPATIAL ANALYSES CLARA JEUTHE Deutsches Archäologisches Institut, Cairo, Egypt
Balat se situe à l’est de l’oasis de Dakhla, à environ 280 km de la vallée du Nil. Le site est étudié depuis 1978 par l’Institut français d’archéologie orientale (IFAO) et ses diverses structures datent de la IVe dynastie. Des études sur les industries lithiques y ont été menées dès les débuts de la fouille. La documentation des dix dernières années nous permet toutefois de réinterpréter le développement général des industries lithiques à Balat. Cela vaut en particulier pour la question du choix des matières premières, ainsi qu’à celle de savoir à quel point Ayn Asil était liée aux réseaux de distribution connus dans la vallée du Nil. De plus, contrairement aux études antérieures, les découvertes peuvent être discutées en fonction de leurs contextes. Par conséquent, la distribution spatiale dans deux zones sélectionnées, associée aux résultats préliminaires de l’analyses des traces d’usure, contribue de manière significative à la recherche sur les aspects fonctionnels de l’habitat. Balat lies at the eastern edge at Dakhla Oasis, approximately 280 km from the Nile Valley. It has been investigated since 1978 by the Institut français d’archéologie orientale (IFAO) and its various structures date from the 4th Dynasty onwards. Studies of lithic industries were conducted from the early years of excavations. The documentation from the last 10 years, however, allows us to reinterpret the general development of the lithic industries in Balat. This applies especially to the blank industries related to selected raw materials as well to the question of whether and how strongly Ayn Asil was related to the distribution networks known in the Nile Valley. Moreover, the finds can be now, unlike the previous studies, discussed in relation to their contexts. Hence, the spatial distribution in two selected areas combined with preliminary results of use wear analyses contributes significantly towards research on the functional aspects of the settlement.
The archaeological background: excavations in Balat The occupation area at Ayn Asil, with its two large main enclosures dating from approximately the late Old Kingdom to the early Middle Kingdom (ca. 23502000 BCE), is one of the most prominent Pharaonic Egyptian features at Balat (Latest: Jeuthe 2018a; Jeuthe et al. 2014). Recently, a large base camp site of the local Sheikh Muftah group of the 4th Dynasty has been excavated, which is located directly north of the Pharaonic Egyptian site (Jeuthe 2017; Jeuthe 2021). At Ayn Asil, the oldest complex so far known is the Northern Enclosure, dating from the early 6th Dynasty into the early First Intermediate Period (Fig. 1). Although only marginally excavated, it is today understood as a palace. After
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C. JEUTHE
Sondage Nord / BMR
Northern Enclosure (6th dyn. - early FIP)
Hut Ka Annex / BMR
Phase 3 / CJ Southern Enclosure / Palace (late 6th dyn. - early MK)
SE enclosure / CJ N
0 1/3000
100 m GS - CJ
Fig. 1: Overview of Ayn Asil with the main assemblages studied.
CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED
445
re-enforcement and small extensions, the Southern Enclosure, the so-called ‘Governor’s Palace’, was built during the reign of Pepy II (Latest: Soukiassian 2013: 65f.; cf. Smith & Giddy 19851; Soukiassian et al. 1990: 350-352, 355358; Jeuthe 2012: 29-32; 2018a). The Southern Enclosure has been extensively excavated and its general development over three main phases is well understood. Phase I dates from the reign of Pepy II to the end of the Old Kingdom in the late 6th Dynasty/early 8th Dynasty. Phase II belongs mainly to the First Intermediate Period, and the following Phase III is slightly shorter, starting in the 11th Dynasty and running into the early 12th Dynasty (Latest: Jeuthe 2018a; Jeuthe et al. 2014 as well as Soukiassian et al. 2002). Both, Phase I and Phase III, ended in destruction by fire. While the former one appears intentional, the fire in Phase III might have been an accident, starting on the then collapsing roofs, thus providing us with rich in-situ finds. Afterwards, only a shallow and limited re-occupation immediately after the fire was observed (‘Phase IV’) and the palace area seems to have been widely abandoned. Re-occupation with largescale buildings only took place in the late Middle Kingdom/Second Intermediate Period (Marchand & Soukiassian 2010), while evidence of later periods is rarely preserved (Osing et al. 1982: 33f., 36f.; Soukiassian et al. 1990, 2002: 9-13; Marchand & Tallet 1999). Research on knapped stones at Ayn Asil – a brief overview During the last few decades, the knapped stone industries have been studied for a number of assemblages. The first major publication Le silex d’Ayn Asil by Béatrix Midant-Reynes appeared in 1998. It presents the study of 11,311 artefacts coming from excavations between 1977 and 1994, mainly finds from the ‘Sondage Nord’ in the Northern Enclosure as well as to a lesser extent from the excavations in the Southern Enclosure (Fig. 1). Thus, the majority may date from to the 6th Dynasty. This book, chère Béatrix, quickly became one of the first Balat publications that I owned after joining the work in Ayn Asil and discovering a large workshop dating to the First Intermediate Period, i.e. Phase II (Jeuthe 2012). There, around 5,412 artefacts have been found, including 2,897 tools of which more than half are sickle implements. Further finds from the Southern Enclosure are included in the publications of the Hut-Ka annex (Soukiassian et al. 2002) and of the Second Intermediate Period (Marchand & Soukiassian 2010). Most recently, 39,737 artefacts coming from the excavations of the Sheikh Muftah camp area have been studied (Jeuthe 2021). Now a further 2,749 artefacts have been studied and are the focus of this paper.2 They derive from various excavation areas from 2002 onwards and are 1
But note that these initial reports are no longer wholly valid, in particular for dates. Their study was partly generously supported by a scholarship of the Deutscher Akademischer Austauschdienst (DAAD), while the latest research on spatial analyses is part of a project of the Deutsches Archäologisches Institut (DAI). 2
446
C. JEUTHE
thus mainly from the southern half of the palace. Use wear analyses have been conducted by Loic Torchy in 2014 focusing on finds from the south-eastern enclosure and Phase III. In addition, 55 artefacts from various trenches in/outside the Northern Enclosure are recorded, but await the final date of their contexts. These may represent the earliest finds dating to the (earlier) 6th Dynasty. Due to the lack of security clearance in the Western Desert, neither the fieldwork of all excavation areas is finished nor is the precise date for all contexts available. Nonetheless, it is obvious that most finds date to Phase II (1,791 examples) and fewer to Phase III (582 examples) and Phase I (187 examples). But taking into consideration the finds published by Midant-Reynes, the quantity of artefacts dating to the 6th Dynasty should be significantly higher. General outlines of industries attested at Ayn Asil The raw materials have been described in detail previously (Midant-Reynes 1998: 4f.; Jeuthe 2012: 117-121; 2021; cf. also Kobusiewicz 2015: 27 and Riemer 2011: 76-82 for the oasis region and its surroundings). In summary, two major industries are attested. The majority of artefacts are from local nodular cherts and mainly the variant (5)2.1, a light grey, rather homogeneous example and likely to be Tarawan chert (cf. Hamdan et al. 2014 for the geological formations in the Western Desert), washed out from the Egyptian Limestone Plateau.3 Although this material is predominant (68.9 % of all finds), most corresponding finds are debitage and core remains, while only 10.7 % of them are modified, i.e. classified tools. Thus, artefacts made from the nodular chert are likely to have been used for an extensive ad-hoc industry. Nonetheless, without notable use traces and/or modification, it is impossible to establish the actual number of tools. Furthermore, despite the high number of finds, the location of local production is sometimes difficult to define. We observed a fair amount of debitage and cores within the mud bricks; hence, concentrations of artefacts in layers with higher amounts of mud bricks may not imply tool production. The second industry attested uses naturally fractured pieces (‘TCP’/thermoclastic pieces) as blanks, collected on the Egyptian Limestone Plateau and modified in the workshop in the palace (Jeuthe 2012: 117f.).4 The material, mainly 3 This contrast with the selection attested at the Sheikh Muftah site, where nodules available (today) in ancient channels close by the sites were mainly used. Thus, the selection at Ayn Asil indicates a rather specialised collection of pebbles with better knapping qualities from a slightly more distant area; cf. Jeuthe 2021. 4 This strategy of raw material organisation contrasts again with the strategies at the Sheikh Muftah site. There, tools made from TCP were brought as finished items to Balat. Moreover, the range of variants of TCP is much wider, pointing to the mobility of the group. Sources for the Pharaonic Egyptian artefacts remain unknown so far, but they might be located in the Abu Gerara Escarpment region; cf. Riemer, in Kindermann 2010: 579 as well as pers. comm H. Riemer/ K. Kindermann.
CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED
447
the so-called ‘caramel flint’, is very homogeneous in texture but also in thickness, implying well-selected sources. Approximately, 29.1 % of all finds are made from this material, of which are 67.1 % are modified. However, although this industry is well represented in all contexts including the Northern Enclosure, corresponding workshops, but the one attested for Phase II, are absent. Nevertheless, there is also no evidence of limited on-the-spot/on-demand tool production, and thus organised workshops are conceivable for all phases. Imported tools and/or blanks are rare, with only 21 finds (0.8 %). Half of the imported blanks/tools derive from the trenches in the Northern Enclosure and may date to the 6th Dynasty. Those found in the Palace are mainly from the surface and abandoned areas. Only two imported blades come from stratified contexts. Imported artefacts are also rare in the previously published assemblages (Midant-Reynes 1998: 5, 9; Jeuthe 2012: 117). Nonetheless, some finds from the Northern Enclosure and from other oasis sites dating to the 4th to 6th Dynasties (cf. Kobusiewicz 2015) imply that the Dahkla Oasis was integrated in the distribution system of artefacts known in the Nile Valley. Around half of our imported finds are made from materials which are also attested at other sites, for example at Elephantine Island (cf. Jeuthe 2018b). Among the imported artefacts in our assemblage are fragments of (re-used) bifacial knives and bifacial thinning flakes but the majority are blades (14). In most cases, they are sickle implements (7) and one segmented blade. Also, Midant-Reynes mentions 85 regular blades, likely produced elsewhere – hence imported –, used as sickle implements. In addition, 14 probably locally produced blades were used as sickle implements (Midant-Reynes 1998: 19-25). However, the majority of sickle implements in her records is made from TCP like in our work (Midant-Reynes 1998: 29-32). As sickle implements made from TCP are significantly wider than those made from blades, it is unlikely that they could have been embedded in a common sickle wood. Without precise dates for the finds from excavations at the Northern Enclosure, diachronic considerations are difficult. Nonetheless, sickle implements made from TCP are well attested in our Phase I in the Southern Enclosure. They should have commonly replaced the implements made from blades before the late 6th Dynasty. Moreover, there is no evidence for local blade production in the Southern Enclosure, such as corresponding cores or debitage. Still, a low number of irregular blades has been recorded (9 blades); these might have been either collected, produced in low numbers elsewhere or may have been a merely coincidental product. Only a few Old Kingdom sites in the oasis provide further information. The eleven sickle implements deriving from the Sheikh Muftah site at Balat are predominately made on imported blades, although two are made from TCP. The finds from Ayn al-Gazareen at the western edge of the oasis date from the 4th to 6th Dynasties and include more sickle implements made from blades than
448
C. JEUTHE
from TCP. Very few come from the so-called watch posts of the 4th/5th Dynasty, where both kinds of blanks are attested in almost equal proportions (Latest: Kobusiewiecz 2015: 30-38). Thus, both kinds of blanks may have been used contemporaneously during the Old Kingdom, until those made from TCP became the only choice in the late 6th Dynasty at the latest. Possibly related to this change, the limited local blade production also disappears from our records. The tool kit cannot be presented here in full detail. It appears to be rather limited (cf. Table 1 & Fig. 2), with standardised tools5 being more common than non-formal tools6 and those with use damage only. Scrapers and sickle implements form the major part of the standardised tools. The quantity of scrapers seems to be extraordinarily high compared with other Egyptian Pharaonic settlements in the Nile Valley. However, the predominant use of natural blanks and the corresponding problems of classification may complicate the numbers. A direct relationship between the quantity of scrapers and the location of Ayn Asil and its general character as suggested by Hikade (2004: 60), can be discounted. The predominance of standardised tools can be also observed in some inventories at Elephantine Island (Jeuthe 2018b), Edfu and Tell el-Dab’a (Jeuthe 2019, Jeuthe, in Forstner-Müller et al. 2015: tab. 5). However, although the distribution of individual tool types is strongly related to the function of buildings and structures, the general impression is that the tool kits at Ayn Asil appear to be more homogeneous than on other sites. Tab. 1. Artefacts and tool classes of the complete assemblage; from the selected contexts of the SE enclosure in Phase II and final use of Phase III. AA
total 100 % SE enclosure/ 100 % End of Phase III 100 % -= 2749 secured contexts - = 347 - = 422
pebble
20
0.7 %
2
0.5 %
cores
236
8.6 %
57
13.5 % 32
9.2 %
débitage/ pot. ad-hoc tool
1464
53.3 % 216
51.2 % 151
43.5 %
fragments TCP
263
9.6 %
30
7.1 %
74
21.3 %
knapping stone
29
1.1 %
2
0.5 %
2
0.6
TOOLS
737
100 %
∑ = 114
100 %
∑ = 83
100 %
54 %
55
48.2 % 60
standardized 398 5
5
1.4 %
72.3 %
The term refers to tools defined on the basis of clear criteria. The term refers to tools without specific criteria, such as those with an often irregular and/ or inconsistent lateral or terminal retouch, with a notch or a serrated edge. 6
CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED
AA
449
total 100 % SE enclosure/ 100 % End of Phase III 100 % -= 2749 secured contexts - = 347 - = 422
scraper / “Kratzer”
227
30.8 % 33
28.9 % 25
30.1 %
sickle implement
128
17.4 % 15
13.2 % 30
36.1 %
knife local
26
3.5 %
5
4.4 %
6%
knive bifacial
4
0.5 %
borer
11
1.5 %
1
0.9 %
segmented blade
1
0.1 %
“miniature tool”
1
0.1 %
1
0.9 %
non-formal
163
22.1 % 27
23. 9 % 12
14.5 %
lateral/ bilateral
79
10.7 % 14
12.3 % 8
9.6 %
serrated
12
1.6 %
2
1.8 %
notched
16
2.2 %
2
1.8 %
2
2.4 %
terminal
15
2%
4
3.5 %
1
1.2 %
varia
30
4.1 %
5
4.4 %
1
1.2 %
use damage only
101
13.7 % 14
12.3 % 4
4.8 %
tools indet.
75
10.2 % 18
15.8 % 7
8.4 %
5
Examples of spatial distributions Current research at Ayn Asil focuses on the spatial distribution of material culture, in which the knapped stone industry plays a major role. Two well-defined areas within the southern half of the palace have been selected to illustrate this. They clearly differ strongly in layout and organisation, but share common characteristics such as short-term storage, food preparation and craftwork (Latest: Jeuthe 2018a; Jeuthe et al. 2014). A quick comparison between the assemblages from the south-eastern enclosure (Phase II) and five buildings in the southwestern area (Phase III) show not only an extraordinarily high quantity of standardized tools in the latter case, but also of sickle implements. By contrast, aside from scrapers, other tool types are rare in the Phase III buildings. Presuming this is a functional characteristic and not a diachronic one, the range of activities seems to be wider in the south-eastern enclosure (Table 1).
450
C. JEUTHE
3980-2
3322-23
3580-6
3343-5
2338-68 0
5 cm 1/2
CJ
Fig. 2. Characteristic tools. Sickle implements: 3980-2 SE enclosure, re-used (dotted lines); 3322-23 Phase III; scrapers: 3580-6 SE enclosure, 3343-5 Phase III; knife 2338-68 with main work edge and minor work edge (dotted lines); details work trace analyses by L. Torchy.
CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED
451
Distribution of artefacts in the south-eastern enclosure during Phase II The south-eastern enclosure (‘SE enclosure’) was constructed in Phase I as part of the original palace complex, but archaeological evidence for its first use is scarce. By contrast, the data is very rich for Phase II, from which we presume a multi-functional purpose such as habitation, storage and various craftworks. The complex consists of a large court with clusters of 4 or 6 rooms on each side. Excavations took place at both its ends towards the entrance areas. Altogether 1,383 artefacts were recorded, but the following considerations exclude all finds of Phase I and consider only 422 artefacts of Phase II, coming from ‘secured’ contexts such as floors, use accumulation, etc. Their distribution is described as a summary that highlights specific patterns of distribution during Phase II without regard to the individual subphases. The most common type of standardized tools is the scraper (Fig. 3; cf. Table 1). The type’s distribution shows a concentration in room group W5-7 with three examples coming from contexts that are close in date. Two further examples came from a slightly later use (Fig. 2: 3580-2). The same pattern of repeated use of scrapers during various subphases can be observed in room group W9-12, E35-36 and the northern part of the central court. Most scrapers, however, derive from the small entrance room 1 in the southern entrance area. There, all seven examples date to early Phase II and have been found on a floor, in an associated fireplace as well in the accumulation of use-debris that developed on that floor. Two further scrapers derived from an associated floor in entrance room 2. Obviously, the entrance area served as work zone in the early Phase II. Two scrapers, one from the southern entrance 1 and the other from W38 were used for scraping wood. The number of sickle implements (15) is relatively low and the ratio of triangular (4) to rectangular (11) elements does not imply the presence of complete sickles. Furthermore, five show re-use according to the lateral retouch and/or use damage developing after the sickle gloss. In addition, use wear analysis provides evidence of secondary use of three further elements; thus, altogether, almost half of the implements are re-used (Fig. 2: 3980-2). Moreover, most implements were found isolated as individual pieces. In cases of small concentration, such as in W6/W7 or W38, they are at least partly re-used. The total number of local knives is eleven, of which five come from secure horizons. Moreover, they are almost exclusively found in the south-eastern area. Only one derives from room W12. Wear trace analysis produced only results for one of them, implying scraping soft mineral material. The distribution of production remains such as cores, debitage and unmodified pebbles shows clear concentrations. More than a quarter comes from associated floors and accumulation layers of early Phase II in entrance room 1 and spreads though entrance room 2 to the southern main entrance of the palace.
452
C. JEUTHE
W6
1 E6
W5 2 1 2 1 2 2 W7 W9 2
W 12 1 3
3 4 1
W 11 2
cour centrale
main entrance S
W 38 31 1
W 37 1 1 W 39
1 1
3
1
E 35 1 2 1 1 1 E 37 E 39
entrance 2
1
sickle impl. triangular (4)
1
sickle impl. rectangular (11)
1
knife (5)
1
scraper (33) potential production of ad hoc tools
1
2
corridor Sud 1
7
3
E 36 1
1
couloir Sud
entrance 1
N
1/500 0
GS CJ 2018
10
Fig. 3. Distribution of tools and work zones in the SE enclosure, all subphases of Phase II.
CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED
453
Only a few pieces come from a later subphase in the same area. Two further workshops are attested in W9-12 and in W5-7, containing each around a fifth of the productions remains. In W9-12, production took place repeatedly. Smaller and possible shifting workshops occurred in different subphases in E35-36 and in E37. Smaller concentrations of debitage derive from floors in E40, W37-40 and in two concentrations in ‘corridor sud’. These examples may display the use of ad-hoc tools rather than a (intensive) production. Altogether, the distribution of artefacts reflects various activity zones. However, we currently lack fine stratigraphical analysis and not all room groups are excavated (and preserved) to the same extent. Nonetheless, room groups such as E1-6 and individual rooms such as W8 or W10 had preserved floors and features, but they had few or no flint artefacts. This clearly hints to a difference in function. Considering the development of Phase II in the south-eastern enclosure, excavations showed that only the two entrance areas have been destroyed by fire at the end of Phase I. Consequently, Phase II begins with the same layout, but a large-scale re-building of the whole structure marks the transition from subphase II.1 to II.2. Further development, of one or two subphases, differs in the individual room groups. Regarding production and use of tools, the southern entrance area and in particular entrance room 1 turn out to be a larger work zone in the beginning of Phase II. By contrast, only random activities (of varying kinds) are attested here from Phase II.2 onwards. The same was observed in ‘corridor sud’ (especially eastern part), while those from ‘couloir sud’ derive mainly from Phase II.2 onwards. Moreover, the evidence of related activities is stronger in Phase II.1 in rooms E37-40 than in later subphases. By contrast, the artefacts from rooms E35-36 just to the north date predominantly to Phase II.2 onwards. In the south-west, only the potential use of ad-hoc tools is attested in W39 in Phase II.1. After the rebuilding of Phase II.2, most artefacts derive first from rooms W38/40 and later from W37/39. Although the distribution in this room group does not hint at specific activities, the shifts within the individual rooms are clear. Both northern room groups, W5-7 and W9-12, were repeatedly used to the late Phase II. At least in the latter case, the associated contexts belong to a bakery. Distribution of artefacts in buildings of Phase III Phase III, so far five almost completely-excavated self-contained units, is built in the south-western area of the palace, while the rest has been left open. Altogether 582 finds are recorded for Phase II, of which more than half (347) come from the last use before the destruction by fire. The following descriptions focus only on this assemblage (Fig. 4).
454
C. JEUTHE
1
1
1
1
sickle impl. triangular (8)
1
sickle impl. rectangular (23)
1
knife (5)
1
scraper (25)
1,2
1
1,1
2,12
potential production of ad hoc tools
Bât. 1
1 1 1
2,9 4
2,15-18
2,8
2 2
1
4 1
1
2
2,19
Bât. 2
1
Bât. 3
4,2 6
1
1 1
4,3
Bât. 4
1
4,5
1
4,8
2
2
1 1
1
4,11 4,10 3 2 1 2
Bât. 5
2
5,2
1
1
2 1
N
5,1
0
1/500
10 GS CJ 2018
Fig. 4. Distribution of tools and work zones, final state of Phase III.
CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED
455
‘Bâtiment 1’, the northernmost unit, was not destroyed by fire and only nine artefacts derive from here. Standardised tools including a knife, sickle implement and scraper appear only in room Bât. 1,2. This room might have served mainly for short-term storage. The knife may have been used for scraping mineral material. The large unit ‘Bâtiment 2’ was badly destroyed by the fire and later pits. Nonetheless, the distribution of artefacts, including 31 classified tools, shows a clear pattern. A sickle implement was found inside silo Bât. 2,8, while six further sickle implements (including two triangles) are found along with two knives in the room Bât. 2,9 just to the north. Wear trace analyses on one knife suggests possible activities on bone as well scraping with the edges of the knife (Fig. 2: 2338-68). Another small cluster with two implements and one scraper derives from room Bât. 2,12 which is in no direct relation with known storage areas. All other finds come from the poorly preserved south-western area, rooms Bât. 2,15-20, including one further knife (potentially used as percussion tool on bone), four sickle implements and four scrapers. The rooms Bât. 2,19/20 appear to have been a storage area for organic material (straw/grain?) and are heavily burnt. There is no direct access from them to Bât. 2,15-18. Thus, while the distribution in Bât. 2,8/9 implies the remains of a complete sickle7, the finds in Bât. 2,12 rather point to lost or re-used implements. The cluster in Bât. 2,15-19 may indicate a similar situation to that in Bât. 2,8/9 with the remains of a sickle alongside knives and scrapers. In addition, a high quantity of debitage (14), cores (4) as well as one test pebble and two unused nodules comes from the area Bât. 2,15-20. Here the state of preservation and later collapse hinder the identification of a workshop here, which may or not may have been located at the western edge in Bât. 2,15/16. However, the production remains may also post-date the fire destruction. ‘Bâtiment’ 3 seems to have been never fully in use (cf. Jeuthe 2012: 105-107) and no artefacts come from secure contexts belonging to the final use. By contrast, ‘Bâtiment’ 4 was extraordinarily well preserved and rich with in-situ finds, including 32 classified tools. The northern half was destroyed by the fire that developed on the roof. The southern half was not affected by fire, which is why the quantity of finds is significantly lower in this area. No knife came from Bât. 4, but there were ten sickle implements found altogether (Fig. 2: 3322-2). Seven of them including one triangle implement originate from rooms Bât. 4,2/3, a short-term-storage/ (food?) production area. These may have belonged to the same sickle, which, from their stratigraphical position may have been on the roof at the time of the fire. Three of the twelve scrapers 7 According to the number of triangular and rectangular implements: a sickle should consist of one triangular and 5-8 rectangular implements. However, their burnt state did not allow a reconstruction from the form of sickle gloss.
456
C. JEUTHE
were found in room Bât. 4,10, which seems to have served as a preparation area and another one close by from Bât. 4,11. Two further scrapers came from rooms Bât. 4,2/3. The distribution hence implies that these scrapers are not necessarily related to craftwork, but may also be related to food processing. Also the both scrapers found in the bakery in Bât. 4,8 are more likely related to food than craft work. However, one scraper from Bât. 4,8 was used on mineral material, one from Bât 4,3 on either dry hide or on mineral material. The other clusters are found in rooms just outside the storage areas, but activities in them cannot be identified as of yet. Use wear analysis on a scraper from Bât. 4,7 also indicated hide work (Fig. 2: 3343-5). Local production of ad-hoc tools may have taken place in room Bât. 4,8. Three cores and 14 flakes came from its final use accumulation. ‘Bâtiment 5’ is the southernmost preserved building so far known. The northern rooms, though strongly affected by fire and later pitting, are still well preserved. The southern rooms are built at a higher level, possibly overbuilding the inner enclosure wall of the palace, but are not preserved today. Only 14 tools derive from this unit. Most of them are scrapers, of which two were found in the small western area of room Bât. 5,2 that served as a baking area. Two came from the central part of the room, alongside four sickle implements. The number is not sufficiently high to postulate the presence of a complete sickle but taking the heavy pitting into consideration, the situation might be like that in Bât. 2,8/9 and Bât. 4,2/3. By contrast, the sickle implements found in room Bât. 5,1 is less likely to be related to the actual use of the unit. However, two scrapers and one knife are likely to belong to the room inventory. From the same context came three pebbles without modifications, five cores and six flakes; thus, limited ad hoc production may have been carried out here. To sum up, there are two main patterns of distribution visible. On the one side, sickles were stored in rooms related to the storage of organic material (including the roof area). None of the implements showed traces of a secondary use, either by lateral modification or from the wear trace analysis. Furthermore, usually two sharp tools such as scrapers or less often knives are present. One the other hand, the inventories of rooms for which their function cannot be fully identified without more study, include less sickle implements alongside a varying number of (mainly) scrapers and (rarely) knives. Both knives and scrapers were used for various purposes such as hide and bone work as well as scraping mineral materials. The latter might be ceramic, thus scrapers were potentially used inside a vessel (during food preparation?). Evidence of local knapping activities and the use of potential ad hoc tools also occur in these rooms. Thus, these rooms have a strong multifunctional character. The other finds in rooms related to storage also point to a range of activities, but may be mainly related to food processing. It is worth noting that the presence of complete sickles has never been attested elsewhere in the palace. Their presence in the houses of Phase III might be simply
CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED
457
related with the in-situ situation of the room inventories. Another explanation, however, might be the general character of these houses, which has to be investigated in greater depth in the future. Conclusions The general overview above re-considers the lithic industries that have already addressed in earlier publications. However, as the latter often lacked detailed information about find contexts and date, the rich inventories from the Southern Enclosure provide us with a solid database for detailed analyses. Specific questions relating the local blade industry, the end of imports from the Nile Valley and the change in blank selection for sickle implements cannot be completely answered, but the possibilities are narrowed down. Following this, the assemblages are seen to be very heterogeneous from the late 6th Dynasty onwards, if not from an earlier date in the 6th Dynasty. Thus, the supply from the Nile Valley might have ended rather soon after the foundation of Ayn Asil, as the locally-available materials were considered as adequate. The tools cannot be discussed here in detail, but rather their distribution is the focus of this paper. The two selected areas, one dating to the First Intermediate Period (Phase II) and the other to the early Middle Kingdom (Phase III), show significant differences in the range of the tool kits and also their implication for the functional settlement analysis. The distribution inside the south-eastern enclosure shows varied and, in parts shifting, activity zones. The beginning of Phase II is marked by the entrance area’s use as an intensive work zone, which may imply that the entrance was of lesser importance than in later times. Also of importance is the fact that room groups such as W35-W40 and E35-40 do not differ significantly in layout and features but do differ strongly in tools and lithic industries attested within them. It is hoped that future study of other find groups will allow us to define the functional difference of individual room groups in more detail. The tool kit of Phase III is more restricted and seems to indicate other preferences. However, as the distribution showed above, the significantly high quantity of sickle implements is due to the presence of perhaps two or more complete sickles. Excluding them, the quantity of implements is rather low. As already implied by the archaeological layout, the buildings of Phase III do not form a common functional complex as in the case of the south-eastern enclosure. This has been confirmed by the distribution and clustering of tools. Most evidence points to food processing and perhaps to (specific) craftwork zones. A relation to food processing in the south-eastern enclosure can be assumed for the knives from their specific pattern of distribution and associated finds and features. Use wear analysis does not prove the contact with bones but rather scraping soft mineral materials. Thus, we may assume from their find contexts
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that they were used inside vessels possibly during food preparation. Nonetheless, the distinction between (local) knives and scrapers remains difficult.8 Bibliography FORSTNER-MÜLLER, I.; JEUTHE C.; MICHEL, V. & PRELL, S., 2015. Grabungen des Österreichischen Archäologischen Instituts Kairo in Tell el-Dab‘a/Avaris: A. Das Areal R/III, Zweiter Vorbericht. Egypt & the Levant, 25: 17-71. HAMDAN, M.A.; MUTRI, G.; BARCA, D. & SHALLALY, N.A., 2014. Source of the prehistoric lithic artefacts and grinding stones of Wadi el Obeiyid: petrographical and geochemical approach [in:] BARICH, B.E.; LUCARINI, G.; HAMDAN, A.M. & HASSAN, F.A. (eds.), From Lake to Sand, The Archaeology of Farafra Oasis, Western Desert, Egypt. Firenze: 425-444. HIKADE, TH., 2004. Some thought on Chalcolithic and Early Bronze Age Flint Scrapers in Egypt. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 60: 57-68. JEUTHE, C., 2012, Balat X. Ein Werkstattkomplex im Palast der 1. Zwischenzeit in Ayn Asil. Fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale 71. Cairo. JEUTHE, C., 2017. Balat/Dakhla Oasis: The Sheikh Muftah camps during the Old Kingdom [in:] MIDANT-REYNES, B. & TRISTANT, Y. (eds.); RYAN, E.M. (coll.), Egypt at its Origins 5. Proceedings of the fifth international conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, Cairo, 13th-18th April 2014. Orientalia Lovaniensia Analecta 260. Leuven - Paris - Bristol, CT: 165-174. JEUTHE, C., 2018a. The Governor’s palaces at Ayn Asil/Balat (Dakhla Oasis/Western Desert) [in:] BIETAK, M. & PRELL, S. (eds.), Ancient Egyptian and Near Eastern Palaces. Vol. I. Contributions to the archaeology of Egypt, Nubia and the Levant 5. Wien: 125-141. JEUTHE, C., 2018b. The cherts of Elephantine Island – an insight into the economic network. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 74: 99-122. JEUTHE, C., 2019. Einblicke in die lithischen Industrien von der 1. Zwischenzeit bis in das Neue Reich - die Beispiele Tell el-Dab’a und Tell Edfu. Egypt & the Levant, 28: 259-290. JEUTHE, C., 2021. Balat XII. The Sheikh Muftah site. Fouilles de l’Institut français d’archéologie orientale 86. Cairo. JEUTHE, C.; LE PROVOST, V. & SOUKIASSIAN, G., 2014. Ayn Asil, palais des gouverneurs du règne de Pépy II. État des recherches sur la partie sud. Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 113: 203-238. KINDERMANN, K., 2010. Djara - Zur mittelholozänen Besiedlungsgeschichte zwischen Niltal und Oasen (Abu-Muharik-Plateau, Ägypten). Africa Praehistorica 23. Cologne. KOBUSIEWICZ, M., 2015. The Production, Use and Importance of Flint Tools in the Archaic Period and the Old Kingdom of Egypt. Archaeopress Egyptology 12. Oxford.
8 Following up the definition of K. Kindermann (2010: 42f.), one of the main differences between knives and scrapers is that the knife is at least twice as long as it is wide. In most cases, the work margins of knives in Ayn Asil were retouched from both faces, which has hardly been observed on the scrapers.
CHERT ARTEFACTS IN AYN ASIL REVISED
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POTTERY VESSELS WITH IMPRESSED DECORATION IN NAQADA III NILE DELTA – REMARKS ON ARCHAEOLOGICAL CONTEXTS AND RITUAL FUNCTIONS MARIUSZ A. JUCHA Institute of Archaeology, Jagiellonian University in Kraków, Poland
Cet article concerne les vases en céramique à décoration imprimée datant de la période Naqada III. Bien que peu représentés, que ce soit dans la vallée ou le delta du Nil, ils étaient bien présents dans le répertoire céramique. Les exemples de Tell el-Farkha dans le delta du Nil constituent une partie importante de ces découvertes pour la période concernée. La décoration ponctuée peut être associée à des motifs incisés et à des représentations figuratives. Peu de matériel similaire existe pour la même période. Les types de récipients trouvés en Égypte, avec des décorations ponctuées et incisées, sont généralement d’origine nubienne et sont considérés comme caractéristiques du Groupe A de Nubie. Cependant, la technique de décoration incisée et impressionnée était également connue dans le désert Occidental et il est largement admis que l’apparition de ces poteries en Égypte est liée à des groupes qui ont migré de cette région vers la vallée du Nil. La relative rareté des récipients mentionnés ici semble corroborer l’hypothèse d’une fonction spécifique. La présence d’exemplaires complets dans un sanctuaire ou chapelle à Tell el-Farkha pourrait être liée à leur valeur et fonction liées à des rituels cultuels qui y ont été pratiqués. Les formes décorées comprennent principalement des récipients ouverts à lèvre interne et des jarres. Les jarres à col et lèvre arrondie peuvent certainement être considérés comme une forme égyptienne sur laquelle la décoration imprimée et gravée a été influencée par une tradition exogène sur une forme locale. Cela pourrait aussi concerner les récipients ouverts. Leurs analogies avec les exemples à décor incisé des classes D et L de Petrie pourrait corroborer cette hypothèse. Il semble que la forme Naqada III discutée ici avec un couvercle conique pourrait également être d’origine égyptienne. Par conséquent, il est possible que, dans ce cas, le type de décoration provienne principalement de Nubie, mais que ces récipients ont été fabriqués localement. The paper focus on pottery vessels with impressed decoration dated to the Naqada III period. These were present, although not as abundant in ceramic repertoire, both in the Nile Valley as well as the Nile Delta. Examples from Tell el-Farkha in the Nile Delta, constitute a significant part of such finds in the discussed period. Punctuated decoration could be connected with incised motives and figurative representations. The comparative material of a similar chronology is not as abundant. Such vessels, with discussed punctuated and incised decoration, found in Egypt are generally related with Nubian origin and are considered as characteristic of the Nubian A-Group. The incised and impressed technique of decoration was, however, also known in the Western Desert and it is widely accepted that the appearance of such pottery in Egypt was impacted by groups who migrated from that area into the Nile Valley. The relatively scarce occurrence of discussed vessels seems to support assumptions concerning their specific function. The presence of complete examples in an early sanctuary/chapel at Tell el-Farkha
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could undoubtedly remain in association with their significance and functions related with cultic purposes and rituals performed there. The forms decorated then, in that way include mainly holemouth vessels with internal ledge and jars. The necked jars with a roll rim, should be considered undoubtedly as an Egyptian form on which impressed and incised decoration, was applied as a result of influences and a shift of ideas, transferred from another region to local form. That could concern as well holemouth vessels. The affinity with examples having incised decoration included into Petrie’s D-class and L-class could support that assumption. It seems that the discussed Naqada III form with a conical lid could also be of an Egyptian origin. Consequently, it could be possible that in said case mainly the type of decoration originated in Nubia, but such vessels could be made locally.
Introduction The archaeological material from the Egyptian sites of the end of the 4th and the beginning of the 3rd millenium BCE, corresponding with the Naqada III phase, includes pottery decorated with impressed (punctuated) dots, sometimes in association with incised motifs. These were present, although not as abundant in ceramic repertoire, both in the Nile Valley as well as the Nile Delta. The present paper focuses especially on the latter area, of which examples from Tell el-Farkha phase 4 and especially 5 (Naqada IIIA-C1), obtained during Polish research conducted there since 1998, constitute a significant part of such finds in the discussed period (Jucha 2005: 56-57, pl. 93: 3-10, pl. 94; 2001: 151-152, fig. 9; 2003: 190, fig. 9; Sobas 2009: 26-27, figs 2-3, pl. II:1, pl. III:2). The first potsherds decorated in this way were found at that site, although already during the Italian archaeological work of 1987-1990. These occurred in the upper strata of phase II and lower levels of phase III (Naqada III-Early Dynastic) distinguished initially then (Chłodnicki et al. 1991: 23, fig. 15: 36, 38, 40-42). Manufacturing and decorating techniques The mentioned type of impressed decoration was made by punching into wet clay with a sharp or pointed instrument. The dots could be filled in with white material, possibly chalk or gypsum, after firing. The vessels decorated in this way were made of fine category Nile clay with a small amount of very fine sand and sporadically organic material or medium category Nile clay tempered with fine to medium straw and fine to medium sand. The surface could be coated or not, very well smoothed or polished (Jucha 2005: 57; Sobas 2009: 26-27). Shapes of vessels Holemouth vessels with an internal ledge designed to hold a lid (Figs 1:4-6 & 2:3) belong to a form that seems to be quite frequently decorated in this way. Both complete examples and fragments were found (Jucha 2003: 190: fig. 9;
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Sobas 2009: 26-27, fig. 2, pl. II:1). Drilled through holes could be situated on the ledge or the rim, which allows for protraction of a rope. The decoration was also applied on small jars with a lip rim, a short neck and a flat base (Figs 4:1 & 5). Complete examples were found, as well as fragments of the upper part of the body or base. The bases could have impressions not only on the walls but also on the underside (Jucha 2001: 151; fig. 9:2; Sobas 2009: 27, fig. 3, pl. III:2). Discussed decoration also occurred, but rather sporadically on potstands (Fig. 1:3; Sobas 2009: 31, pl. I:7). Decorative patterns The decoration could be composed solely of dots. However, in cases of fragmentarily preserved vessels (Figs 1, 5:1-6,8 & 6:2) it remains uncertain whether the whole surface has been decorated this way or incised decoration occurred in the unpreserved parts as well. The latter could be possible, as based on the occurrence on other examples, the coexistence of punctuated dots and motifs made of incised lines on the same vessels (Figs 2-4, 5:7,9) should be considered as popular among the discussed decoration. In many cases, however, the preservation of only potsherds makes it impossible to define more precisely the whole decorative pattern made by incised lines. It can be assumed, however, that the combination of wavy lines and dots occurred on jars (Fig. 3:8; Jucha 2005: 159, pl. 94:1). Decoration composed of triangles made by incised lines and filled by impressed dots (Fig. 2) seems to be especially characteristic of holemouth vessels with an internal ledge. A reconstructible example of such a vessel (Fig. 2:3) was found on the Western Kom in room no. 211, which is assumed to have a cultic purpose (Sobas 2009: 26-27, Fig. 2, Pl. II:1) within the large administrative-cultic centre dated to the end of Dynasty 0/beginning of the 1st Dynasty (Ciałowicz 2006: 924-933; 2012a: 171-180). More fragments, including these with an internal ledge (Fig. 1:4-6) come from the vicinity (Jucha 2003: 190, fig. 9). Examples with a discussed decoration were also found in other parts of the site, the settlement explored at the Central Kom (Fig. 3:6; Jucha 2005: 159; pl. 94:3; Mączyńska 2010: 114, fig. 39:8) and in the northern part of the trench at the Eastern Kom (Rozwadowski 2010: 124, fig. 44:33, 37 & 39). Such items occurred within the cemetery area (Figs 2:1-2 & 3:2-4,7,9) in the southern part of the Eastern Kom, including a few fragments from graves (Ciałowicz 2012b: 242). Besides the above, there are other examples with figurative representations and impressed dots. The most impressive among such decorated vessels is a complete small jar from Tell el-Farkha (Fig. 4:1), which stored 62 votive objects (Ciałowicz 2012b: 208-221, figs 10-21, 23-29). It was found in the same room no. 211 of assumed cultic purpose as the above-mentioned holemouth vessel (Fig. 2:3). Besides dots, the decoration includes representations of two horned
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animals (herbivores) and a bird, shown in a row arranged around the body of the vessel. Yet another fragmentarily preserved figure in front of the bird could be the remnants of an initially intended depiction of another bird, although its making was possibly abandoned (Ciałowicz 2008: 23-24; Sobas 2009: 27; pl. III). The said animals were interpreted as an ostrich and gazelles. In case of the latter, this interpretation, although assumed as the most probable, could not be unequivocally proven from the schematic representations, so wild bovines or antelopes could be considered as well. Attention was also given to differences regarding the artistic quality between representations on these vessels and the objects of art found inside. The latter were undoubtedly made by a more highly skilled artist, different from the one who made figurative representations on the vessel. Nevertheless, it was suggested that the occurrence of ostrich and gazelle on the said vessel and other objects from Tell el-Farkha could have resulted from their association with the rituals and cult performed there. It is assumed that both these animals as symbols of deity, could be linked with gods worshiped in Tell el-Farkha’s shrine. Their connection with the ancient name of Tell elFarkha or the shrine founded there, although considered as less probable, was not entirely excluded (Ciałowicz 2008: 23-33). Taking into account the above interpretations, the vessels with the described type of decoration could be more closely linked with a cultic context and performance of rituals (Sobas 2009: 27), and be considered as especially characteristic for areas of sacral function. The described complete vessel with incised figurative representations and punctuated dots belongs to a group of exceptional objects. This type of decoration was, however, also present on other examples of similar chronology, as can be deduced from several potsherds found on the Western Kom. This includes a fragment on which a partially preserved human figure standing behind a fragmentarily preserved animal (?) are visible (Fig. 4:3). The figure’s legs were only preserved, while the animal could be identified solely by its tailed rump and hind legs (Jucha 2005: 159, pl. 94:5). On yet another example, a fragmentarily preserved human figure with a paddle (?) in its hands and standing in a boat, was preserved (Fig. 4:2). Only the lower part of the figure is visible, up to the torso level. The boat is also preserved in fragments; one may discern the middle part and the back of the boat with a high stern (Jucha 2005: 159, pl. 94:4). Comparative material of Naqada III date The pottery discussed here comprise mainly examples from Tell el-Farkha settlement phases of Naqada III date (Jucha 2005: 56-57, 158-159, pls 93:3-10 & 94; Sobas 2009: 26, figs 2-3, pls I:7, II:1 & III; Sobas 2012: 188, fig. 2:6 & 25). The comparative material of a similar chronology from other sites is not as abundant.
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Fragments with only punctuated dots were found in a Naqada IIIA2-IIIC1 context at Buto in the Western part of the Nile Delta (Köhler 1998: 33, 138, Taf. 57:3,4,6; Hartman 2017: 612-615, figs 1:5 & 2:11). Potsherds on which incised decoration was made beside punctuated dots are also rarely found at other Naqada III sites. Such a type of complex decorative technique was attested in, among other places, at Buto. The published examples come mainly from layers dated to the Early Dynastic (Köhler 1998: 33, 138-139, Taf. 57:8-11 & 13) as well as Naqada IIID/early Old Kingdom (Hartman 2017: 625-626, fig. 7:12). The technique was confirmed as well for an Early Dynastic strata at Mendes (Wenke & Brewer 1996: 276, fig. 7:M92085). Complete examples with incised lines forming triangles filled with impressed dots, showing the parallels to finds from Tell el-Farkha not only regarding decoration but also the form of the vessel (holemouth with an internal ledge) and Naqada III chronology, were found in the Nile Valley. These are known from El Masa’id and Abu Zaidan (Needler 1984: 128, 130, 140, 227-228, figs 25:6, 31:46, pl. 25:92-93). In yet another example of a similar shape from Abu Zaidan decorated with the same technique, squares or a checker pattern with impressed dots was applied. Four string holes were present on the rims of two of the mentioned vessels (Needler 1984: 128, 130, 227-228, fig. 25:68; pl. 25:91). It could be assumed that said vessels from the south come mainly from a mortuary context. However, only in one case, the example from El Masa’id, has clear information on its origin from a burial provided in a publication (Needler 1984: 227). The funeral function is obvious in the case of a vessel from Badari, containing the burial of an infant (Brunton & Caton-Thompson 1928: 46, 55, pls XXXII & XL:74k). Yet another example of discussed pottery is known from Adaima (Hendrickx 1998: figs 3a & 3b). A conical lid, decorated using a similar technique, possibly also comes from that site (Needler 1984: 227-229, pl. 25: 94). A vessel of similar shape and decoration technique occurred as well in a settlement context, among the Nubian pottery of the Early Dynastic period coming from Elephantine (Raue 1999: 187-189, Abb. 41:5). Fragments of vessels with similar morphology, but with a different type of decoration (“reed-decorated”), comes from the Nahal Tillah Silo site in Canaan (Kansa et al. 2002). In comparison to the above examples, vessels with figurative representations and impressed dots are extremely scarce. A pottery fragment with a representation of an animal, made along with impressed decoration is known from Tell Ibrahim Awad (van Haarlem 2000), and it is an example coming from the closest location in relation to Tell el-Farkha. A fragment on which along with impressed dots two signs: a bird (ibis ?) and a branch (or hand) located above were made, was also found in a Late Early Bronze Ib context in the Nahal Tilah Silo site, among the Egyptian Protodynastic/Early Dynastic material, corresponding roughly with Naqada IIIB-C1 (Levy et al. 1997: 20-21, fig. 17:4). It could be of some significance that it was found at the same site as the above mentioned “reed-decorated”
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fragments of holemouth vessels, of which at least one example (e.g. fragment of a lid) comes even from the same archaeological context (Kansa et al. 2002: 199, 209, fig. 2:A, Tab. 2). Such co-occurrence of decorated holemouth vessels and pottery with punctuated and incised figurative representation, reflects the situation observed at Tell el-Farkha, administrative-cultic area. As a whole, the discussed pottery should be considered as exceptional and intended for specific purposes due to their scarcity and the type of decoration. Origins and routes of development Egypt Incised and impressed decoration, although mostly of more differentiated pattern and technique were present, among others, at Predynastic sites of the Nile Delta associated with the later part of the Lower Egyptian Culture (von der Way 1997: Abb. 40, Taf. 4:3-6, Taf. 5:3-6, Taf. 29:2-7 & Taf. 39-42; Jucha 2007: 77-80, Fig. 3: 1-7; Sobas 2012: 183, fig. 1:1-4; Mączyńska 2012: 122124, fig. 1:1-2 & 4; 2013: 134-135, figs 12:1-2 & 14), roughly corresponding with Naqada IIC-D phases. The settlement context was considered as characteristic for their occurrence (van den Brink 1989: 74, note 26). However, as a whole these earlier examples are not so abundant in pottery repertoire. Furthermore, the larger amount of Lower Egyptian pottery with impressed and incised decoration, found also in less amount on the south, comprise then mainly patterns (e.g. incised or doted zigzags or impressed semicircles) that were not continued later. Thus, the types of decoration characteristic of this earlier period in Egypt, should not be considered as strictly related with that of the later date. From among these early pottery examples, only the very scarce finds with punctuated decoration deserves special attention in our discussion. Few examples come from: el-Tell el-Iswid south - phase A (stratum I-VI) (van den Brink 1989: 70-71, fig. 12:9-10 & 12), Tell Ibrahim Awad phase 7 (van den Brink 1992: 53-54, fig. 10:7) and Buto layer II (von der Way 1993: Abb. 17:17-18; 1997: 98-99, 189, Taf. 40:19; Köhler 1996: 216, Fig. 1). Vessels with impressed and incised decoration are also not so abundant in Predynastic-Naqada II sites of Upper Egypt (Petrie 1921: pls XXVI-XXVII). Fragments from the south include among others the finds from Hierakonpolis locality 29A of Naqada IIC context as well as locality 27A – the Naqada II-III cemetery area. These also occurred in other locations in a settlement context (Adams & Friedman 1992: 323-324; fig. 4:a-d). Scarce finds also come from el-Tarif (Eggebrecht 1974: 187-188; Taf. 58:a), the Nubt’s South Town and other sites in the Naqada region (Hassan et al. 2017: fig. 2). These finds include among others fragments of jars. Both their shape, mainly smaller globular-oval ones without a neck (Adams & Friedman 1992: fig. 4:a-c) as well as the ware to which such belong, mainly rough,
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differ however from examples dated to the subsequent Naqada III phase, that is necked jars with burnished or well smoothed surface. Such decorated pottery, showing more affinity to punctuated decoration discussed here was included into Petrie’s N-class. Some holemouth vessels, including examples with a lid, were illustrated in the pottery corpus (Petrie 1921: pl. XXVII:67, 68, 70, 75 & 80) but those were mainly bowls decorated in this way. The latter, however, are also very rarely presented in graves at Naqada. Based on occurrence with other vessels these could be dated mainly to the Naqada II period (Petrie 1921: pl. XXVII; Petrie & Quibell 1886: 13, 38 & pl. XXX). The vessels with such a technique of decoration was included also among the Petrie’s R-class (Petrie 1921: pl. XXXIX:R49). The lack of jars decorated in this way in Petrie’s corpuses of pottery is astounding here. However, it cannot be excluded that it resulted from the category of sites from which the material was used by Petrie, that is cemeteries, while such jars could be typical for settlements, which were not well recognised at his time. Such vessels, with discussed punctuated and incised decoration, found in Egypt are generally related with Nubian origin and are considered as characteristic of the Nubian A-Group (Needler 1984: 224-230; Midant-Reynes 2000: 192), the latter roughly contemporary with Naqada II-beginning of the 1st Dynasty which continue possibly also into the times corresponding to the Old Kingdom in Egypt. It should be remembered, however, that not only the form but even discussed punctuated decoration could occur in different areas and cultures separated by time and space (Petrie & Quibel 1896: 38). Among the closer locations is the southern Canaan where it was used already in the 6th millennium BCE, during the Chalcolithic Wadi Rabah culture (Gophna & Shlomi 1997: 74-75, fig. 1:1214; Goldman 1996: 26, pl. XI: 16-17). Fragments of holemouth vessels but with a “reed-decoration”, including examples with protruding internal ledge and conical lids (Kansa et al. 2002), as well as plain holemouth vessels (Gophna 1996: 21, 89, 124-125, figs 41:14 & 60) are also known from Canaan and archaeological contexts contemporary with the period under consideration here. Western Desert The incised and impressed technique of decoration was, however, also known in the Western Desert, and vessels possibly imported from there were found already within the sites dated to the period preceding Naqada culture. Elaborate decoration of that type was present during the last quarter of the 5th millennium BCE, on tulip-shaped Tasian beakers characteristic of that culture. These are also known from both the Western and Eastern Deserts (Math 2006; Longa 2011; Tassie 2014: 280-282) but only sporadically were found at Upper Egyptian sites of Badari culture (Brunton & Caton-Thompson 1928: 23, pl. XVI:24-25).
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Such vessels were possibly related with the Late Neolithic Sudanese Middle Nile Valley of the second half of the 5th millennium BCE. Their lacking presence within the Lower Nubian Nile Valley however, leads us to seek a connection through the desert routes (Hendrickx & Huyge 2014: 243-244). The occurrence of such tulip beakers at Gebel Ramlah, the cemetery in the Western Desert, belonging to a nomadic population with wide ranging contacts, plays a significant role here for tracing the routes of their distribution (Kobusiewicz et al. 2004: fig. 3). These vessels are widely considered as intended for a special function, possibly ritual or ceremonial, due to their exceptional shape and decoration (Longa 2011: 15-16; Hendrickx & Huyge 2014: 246; Tassie 2014: 280-282), that is similar to the vessels discussed in this article. Concerning the appearance of pottery with impressed decoration in Egypt, it is widely accepted that it was impacted by groups from the Western Desert who migrated into the Nile Valley (Caneva 1992: 209-223; Köhler 1996: 216-217; Hassan et al. 2017: 640-641). Influences from that area could possibly play the main role in further development of discussed techniques of decoration in Nubia and also in Egypt. The transfer of ideas associated with their assumed ritual function couldn’t be excluded as well. Nubia It is worth noting that a similar technique of decoration appeared among the Nubian A-Group and Pre-Kerma culture, but it continued during the existence of Nubian C-group. That would mean that at last some elements of material culture proves the relationships between Nubian A-Group and the subsequent C-Group, but also the Kerma culture (Honegger 2004; Raue 2008: 5). Relations between the said cultures were also supported by results of anthropological research suggesting similarities between them. Some scholars point on stronger relatedness between A-Group and C-Group (Prowse & Lovell 1995; Johnson & Lovell 1995) while others between A-Group and Kerma Culture (Irish 2005: 532). However, common ancestry was also suggested for the C-Group and Kerma cultures (Buzon 2011). The questions concerning the exact place of origin remains, however, unresolved unequivocally. The occurrence of discussed pottery in different areas of Nubia as well as its continuation in subsequent periods point to some relations. It seems possible that such pottery could have originated from one core tradition, or at least very closely related cultural traditions. Regardless, such a decorative technique developed at a certain time undoubtedly in Nubia and at least such decoration found during the subsequent Naqada III phase in Egypt could have been influenced mainly by examples from that area. Vessels with such a technique of decoration from Egypt are, similarly as older examples, associated with the influences of the abovementioned Nubian A-Group (Needler 1984: 224-230, pl. 25, nr 91-94).
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It should be noted however, that similarly to the scarce occurrence of incised and impressed decoration with white filing in Egypt, examples from Nubia are also not so abundant. Their rarity in Early and Middle Nubian pottery, including A-Group material, is obvious. The known examples comprise bowls and sporadically barrel-shaped holemouth vessels (Reisner 1910: 316 & 319; Firth 1912: 9, 13, 193 & pl. 46c; 1915: 9-11, 13 & 49), but not jars. Incised decoration become common much later than Naqada III phase in Egypt, only in Nubian C-Group and together with filling by white material should be considered as especially characteristic of that culture. Even then the forms are restricted, however, mainly to the bowls (Firth 1912: 19-21, pls 40, 46:d; 1915: 10-11; Griffith 1921: 78, pls XII:16-19 & XIII; Williams 1983: 36 & 39). The holemouth vessels of the abovementioned type with such a decoration, represented by scarce examples from Naqada III phase in Egypt, should be considered as exceptional even in Nubia, at least in better recognised mortuary contexts. Consequently, the barrel shape of a vessel as well as the type of a conical lid couldn’t be defined as characteristic for Nubian A-Group pottery (Kansa et al. 2002: 205). That also concerns the necked jars, known from Egypt and decorated in such a technique. Their lacking presence in Nubia also point that such a form did not originate from Nubia. Anyway, the occurrence of pottery related with Nubia or at least decoration applied on forms of Egyptian origin could reflect widely developed relationships, as a result of which Nubian elements were distributed along the Nile Valley as well as into the Delta. Such distribution of ideas should not be surprising, considering the strong Egyptian influences in Lower Nubia already prior to the emergence of the united Egyptian state but also the assumed presence of Nubians to the north, at least on Elephantine Island from the Early Dynastic until the Old Kingdom (Williams 1986: 67-78, 80 & figs. 35-47; Raue 1999: 187189; 2002: 20-22; 2008; Gatto 2009). Undoubtedly, besides the appearance of Egyptian pottery in Lower Nubia at least some Nubian elements were forwarded, and also ran in the reverse direction. Archaeological context and function Analysing the context of occurrence, it should be remembered that the abovementioned finds of Naqada III phase frequently comprise only small fragments of vessels. Thus, it remains undefined unequivocally whether the place of their finding was the same as that in which the complete vessel was originally used. The secondary place of depositions seems to be more probable in the case of most potsherds. It is evident, however, that both complete examples as well as most fragments of discussed pottery found on the Naqada III sites of the Nile Delta come from the settlement context. Furthermore, the most impressive complete examples occurred within the administrative-cultic centre exposed at Tell el-Farkha and more precisely the area interpreted as a sanctuary. Moreover,
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a jar with impressed and figurative representations contained votive objects. It was itself covered with animals considered as important for the Tell el-Farkha society and cult performed there. The area in which it was found (as well surroundings) also provided other exceptional objects of possibly sacral character, associated with cultic purposes, including fenestrated pot-stands (Sobas 2009: 31-32, fig. 1 & pl. I:6-10) and ḥs-jars (Sobas 2009: 32-33 & pl. IV:14) as well as objects of high quality art (Ciałowicz 2012b). The relatively scarce occurrence of discussed vessels seems to confirm their exceptionality as well and could support assumptions concerning their specific function. These were undoubtedly considered, at least in the Nile Delta, as something special. The presence of complete examples in an early sanctuary/chapel could undoubtedly remain in association with their significance and functions related with cultic purposes and rituals performed there. These altogether indicates that Nile Delta pottery of the discussed types can be placed among objects which function was possibly related to rituals. In case of the necked jars with a roll rim, these should be considered undoubtedly as an Egyptian form on which impressed and incised decoration, was applied as a result of influences and a shift of ideas, transferred from another region to a local form. That could concern as well holemouth vessels with an internal ledge and such a decoration. The relationship with a similar forms found in Canaan, but with a reed decoration, should be also taken into account (Kansa et al. 2002), especially as yet another example of such holemouth vessels from a Tell elFarkha sanctuary (room no. 211) was decorated with modelled horizontal lines (Sobas 2009: 29-30 & pl. II:2). The period is also contemporary, as finds from Canaan, the Nahal Tillah Silo site come from stratum II (Late Early Bronze Ib) and occurred among Egyptian styled pottery (imports and pottery made locally) of Naqada IIIB-C1 chronology. Reed-ware was considered there as a local variant of Egyptian vessels with a lid found both in Egypt and Lower Nubia. The exceptionality of decorated examples in Canaan also led to the conclusions that these vessels had a special function, possibly related with rituals (Kansa et al. 2002, 194-195 & 207-208). The affinity of a said holemouth form with examples having incised decoration included into Petrie’s D-class (D74, D74k, D74D & D75a) and undecorated ones of his L-class (L75 D) should be noted. Conical lids occur also among both classes (D75b, D75D & L75M,N) (Petrie 1921: pl. XXXVI & LI). What is more, the similar shape, although without internal ledge, is also present among D-class examples with a painted decoration, e.g. D47d, D50, D59E, D59g (Petrie 1921: pl. XXXV; Brunton & Caton-Thompson 1928: pl. XL), characteristic for Naqada II phase and made undoubtedly in Egypt. Furthermore, the presence of a painted line of triangles on some of the latter vessels, strengthens the links with affiliated holemouth forms on which similar patterns, but using the incised lines and punctuated dots, was made. Considering above, it seems
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that the association of the said form with Nubia is based mainly on the occurrence of impressed and incised decorations characteristic for that region (Needler 1984: 224-231). It was however only sporadically mentioned in literature that the barrel shape and conical lid occur very rarely there. Thus, the direction of influences remains not so certain. The Nubian origin of this type of vessel was already questioned before (Kansa et al. 2002: 205-206) and seems to be justified, at least in the case of form variation of Naqada III date found in sacral contexts in Egypt. The Egyptian Naqada III form of the type represented by vessels from Tell el-Farkha, is related morphologically but not exactly the same as Nubian examples. It also slightly differs from barrel shaped vessels with impressed and incised decoration included into Petrie’s N-class and coming from graves. On the other hand, it shows affinity with some vessels of D-class. Thus, following the earlier suggestions (Kansa et al. 2002: 205), it seems that the discussed Naqada III form with a conical lid could be of an Egyptian origin. Consequently, it could be possible that in said case mainly the type of decoration originated in Nubia, but vessels could be made locally. It couldn’t also be excluded that in case of the vessel type the reverse direction of influences should be taken into account. Considering the above uncertainties, as well as rarity of finds, the exact place of origin couldn’t be proven however unequivocally. The wide-ranging contacts at the beginning of the Egyptian state, stretching from the Nubia, through Egypt to Canaan, could have resulted in numerous cultural influences causing inspirations amongst the ceramic traditions of different regions to overlap with each other. The above statements do not exclude that similar examples could be produced also in Nubia, but whether they serve similar purposes and rituals remains uncertain. It should be remembered that examples from Nubia with incised and impressed decoration, similarly to Egyptian and Canaanite finds, were considered as imitating basketry. The latter undoubtedly not restricted only to Nubia but used also in contemporary Egypt (Petrie et al. 1913: 25, pl. X:1-2). It couldn’t be excluded that, morphologically similar pottery vessels imitating basketry appeared almost simultaneously in different regions. Some differences visible in pottery vessels could have resulted from the lack of standardisation of the shape and imitation of locally used baskets, by locally working potters. Significant for further support of sacral interpretation of the discussed vessels could be the occurrence of similar technique of decoration on rattles also found in sanctuaries, including the administrative-cultic area at Tell el-Farkha, Western Kom (Fig. 6:1; Ciałowicz 2012b: 242-243 & fig. 56). Yet another complete example was found within a settlement at the Eastern Kom (Chłodnicki 2012: 138-141 & fig. 43) and fragments occurred also in graves (Ciałowicz 2012b: 242). These were, however, rather uncommon in funerary contexts. Rattles with said decoration, considered as reminiscent of buds of blue Egyptian lotus (N. caerulea) were possibly used in rituals (Pommerening et al. 2010: 22-25,
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figs 21-22; Ciałowicz 2012b: 242). Thus, sacral connotations of both the vessel types with discussed decoration could be clearly confirmed, at least for the Naqada III phase and Nile Delta, by context of finding (cultic area), decorative motifs (gazelles and ostriches), associated vessels (fenestrated pot-stand, ḥs-jar), usage as a container for cultic objects (a vessel with a deposit), and the occurrence of such decorations on other objects but also associated with rituals (rattles). Fragments of the discussed pottery also come from the cemetery area at Tell el-Farkha, although taking into account that graves were situated above the settlement remains there, the latter could be considered as an original place of usage of such vessels. At any rate, the complete examples of the latter have not yet been found within Tell el-Farkha graves. Settlement context of discussed finds at Nile Delta sites correspond, among others, with their occurrence on Elephantine Island. On the other hand, holemouth vessels with an internal ledge and discussed decoration occurred also in mortuary contexts, both in Nubia as well as Upper Egypt. The occurrence of objects considered as related with a cult in sepulchral context does not exclude, however, the sacral function of the type represented by them. Even in the case of widely known ḥs-jars used in purification and undoubtedly related with rituals, those could be found, not only in sanctuaries but also graves (Sowada 1999; Sobas 2009: 32-33 & pl. IV:14; Jucha 2012: 165 & Fig. 77). It is difficult to state unequivocally whether such a differentiation of finding contexts reflects only the state of research, the mainly still restricted amount of data from Upper Egyptian and Nubian settlements, or has another foundation related with specific periods, the areas (Delta, Upper Egypt and Nubia) or group of societies who used morphologically related forms. These could be used for similar purposes (storing the goods); however, their relations with rituals could differ depending on above factors. The said Nubian holemouth vessels with the discussed decoration could possibly have preserved their function, and similarly to those in Nubia, could occur in mortuary contexts in Upper Egypt. It can be assumed, however, that these influenced the local ideas as well. This type of vessel, and especially its decoration, considered as exceptional when far away from their place of origin, could also have been used for other purposes. That concerns Egyptian holemouth vessels with an internal ledge made locally and slightly different from Nubian examples. It would be tempting to conclude as well that differentiation could reflect their usage by different groups of people. Such vessels from graves preserving the original function, as in the case of finds from Nubia, could be provided for the deceased in some way related to the Nubian tradition, or who for some reason referred to funerary practices conducted in Nubia. Their presence outside the original Nubian tradition stream could reflect usage by those who had no Nubian relationship, possibly Egyptians who due to the exceptionality of such vessels,
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adopted them or at least decorative techniques for their own purposes, in that specific case associated with a cult, to distinguish them from other commonly used containers. The decoration could also be transferred onto other types of vessels (necked jars), giving them a specific meaning (especially examples with a figurative decoration). At any rate, adaptation and other ways of usage caused a change of the context in which such decorated vessels occurred in Egypt. Bibliography ADAMS, B. & FRIEDMAN, R.F., 1992. Imports and influences in Predynastic and Protodynastic settlement and funerary assemblages at Hierakonpolis [in:] VAN DEN BRINK, E.C.M (ed.), The Nile Delta in transition: 4th–3rd millennium B.C. Tel Aviv: 327-333. BRUNTON, G. & CATON-THOMPSON, G., 1928. The Badarian civlization and the Predynastic remains near Badari. Egyptian Research Account and British School of Archaeology in Egypt 46. London. BUZON, M., 2011. Nubian identity in the Bronze Age. Patterns of cultural and biological variation. Bioarchaeology of the Near East, 5: 19-40. CANEVA, I., 1992. Predynastic Cultures of Lower Egypt, the Desert and the Nile [in:] VAN DEN BRINK, E.C.M. (ed.), The Nile Delta in transition: 4th–3rd millennium B.C. Tel Aviv: 217-224. CHŁODNICKI, M., 2012. Excavation at the Eastern Kom. Northern Trench [in:] CHŁODNICKI, M. & CIAŁOWICZ, K.M. with contribution by CZARNOWICZ, M.; DEBOWSKA-LUDWIN, J.; JÓRDECZKA, M.; JUCHA, M.A.; MĄCZYŃSKA, A.; MROZEKWYSOCKA, A.; ROZWADOWSKI, M. & SOBAS, M., Polish Excavations at Tell elFarkha (Ghazala) in the Nile Delta. Preliminary Report 2008-2010. Archeologia, 61(2010): 138-143. CHŁODNICKI, M.; FATTOVICH, R. & SALVATORI, S., 1991. Italian Excavations in the Nile Delta and New Hypotheses on the 4th Millennium Cultural Development of Egyptian Prehistory. Rivista di Archeologia, 15: 5-33. CIAŁOWICZ, K.M., 2006. From Residence to Early Temple: the Case of Tell el-Farkha [in:] KROEPER, K.; CHŁODNICKI, M. & KOBUSIEWICZ, M. (eds.), Archaeology of Early Northeastern Africa. In Memory of Lech Krzyżaniak. Studies in African Archaeology 9. Poznań: 917-934. CIAŁOWICZ, K.M., 2012a. Protodynastic and Early Dynastic settlement on the Western Kom [in:] CHŁODNICKI, M.; CIAŁOWICZ, K.M. & MĄCZYŃSKA, A. (eds.), Tell elFarkha I. Poznań - Kraków: 163-180. CIAŁOWICZ, K.M., 2012b. Early Egyptian objects of art [in:] CHŁODNICKI, M.; CIAŁOWICZ, K.M. & MĄCZYŃSKA, A. (eds.), Tell el-Farkha I. Excavations 19982011. Poznań - Kraków: 201-243. EGGEBRECHT, A., 1974. Frühe Keramik aus El-Tarif. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 30: 171-188. FIRTH, C.M., 1912. The Archaeological Survey of Nubia. Report for 1908-1909, Vol. I-II. Cairo. FIRTH, C.M., 1915. The Archaeological Survey of Nubia. Report for 1909-1910. Cairo. GATTO, M.C., 2009. Egypt and Nubia in the 5th–4th millennia BC: a view from the First Cataract and surroundings. British Museum Studies in Ancient Egypt and Sudan, 13: 125-145.
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POTTERY VESSELS WITH IMPRESSED DECORATION IN NAQADA III NILE DELTA
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Fig. 1. Tell el-Farkha. The pottery with punctuated decoration: Western Kom (digitising U. Bąk, no. 3 courtesy of M. Sobas, Tell el-Farkha Expedition).
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Fig. 2. Tell el-Farkha. The pottery with punctuated and incised decoration: 1-2) Eastern Kom; 3) Western Kom (digitising U. Bąk, no. 3 courtesy of M. Sobas, Tell el-Farkha Expedition).
POTTERY VESSELS WITH IMPRESSED DECORATION IN NAQADA III NILE DELTA
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Fig. 3. Tell el-Farkha. The pottery with punctuated and incised decoration: 1, 5 & 8) Western Kom; 6) Central Kom; 2-4, 7 & 9) Eastern Kom (digitising U. Bąk).
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Fig. 4. Tell el-Farkha. The pottery with incised figurative representations and punctuated dots. Western Kom (digitising U. Bąk, no. 1 courtesy of M. Sobas, Tell el-Farkha Expedition).
POTTERY VESSELS WITH IMPRESSED DECORATION IN NAQADA III NILE DELTA
Fig. 5. Tell el-Farkha. The pottery with punctuated and incised decoration: 1-7) Western Kom; 8-9) Eastern Kom (digitising U. Bąk).
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Fig. 6. Tell el-Farkha: 1) Pottery rattle; 2) Round-bodied fragment of a pottery, Western Kom (digitising U. Bąk, no. 1 courtesy of K.M. Ciałowicz, Tell el-Farkha Expedition).
TABULAR SCRAPERS IN PREDYNASTIC AND DYNASTIC EGYPT: FROM AN EVERYDAY USE TO A RITUAL CONTEXT KARIN KINDERMANN University of Cologne, Institute of Prehistoric Archaeology, African Archaeology, Cologne, Germany HEIKO RIEMER University of Cologne, Institute of Prehistoric Archaeology, African Archaeology, Cologne, Germany
Les grattoirs tabulaires sont un type d’outil lithique omniprésent dans l’archéologie de l’Égypte et des régions voisines, mais leur répartition, leur fonction et leur tradition ne sont pas encore bien étudiées. Ils sont connus dans les contextes prédynastiques, où ils ont été interprétés comme des objets échangés ou importés depuis le Levant ou le Sinaï. Au cours des dernières décennies, la découverte de nouveaux sites et exemplaires de grattoirs tabulaires dans la vallée du Nil, le désert Occidental et des régions orientales plus éloignées ont élargi la portée régionale et repoussé l’origine des grattoirs tabulaires plus loin encore dans le temps. Nous essayons de résumer ici les informations existantes pour déterminer si les grattoirs tabulaires peuvent être considérés comme un phénomène cohérent, et quels facteurs peuvent être isolés. Nous concluons que les traditions des grattoirs tabulaires étaient enracinées dans les sociétés pastorales primitives, où ils servaient certainement d’outil pour couper, mais sont ensuite devenues un outil de culte plus sophistiqué dans le contexte de la formation de l’État. Tabular scrapers are a ubiquitous lithic tool type in the archaeology of Egypt and neighbouring regions, but their distribution, function and tradition are as yet not well studied. They have received some recognition in Predynastic contexts, where they were interpreted as items exchanged or traded from the Levant or the Sinai. During the past decades, new sites and tabular scarpers from the Nile Valley, the Western Desert and from regions farther east have enlarged the regional scope and pushed the origins of tabular scrapers farther back in time. We attempt to summarise the existing information to explore whether tabular scrapers can be regarded as a coherent phenomenon, and which potential causal and historical factors can be isolated. We conclude that the traditions of tabular scrapers were rooted in early pastoral societies where they obviously served as a hand tool for cutting but subsequently developed into a more sophisticated cult tool within the context of the early state formation.
As an ad hoc or expedient tool, scrapers were frequently used in Egypt during all time periods, from Palaeolithic up to Dynastic times, at least. In the simple need for sharp cutting or scraping edges, most scrapers (with an ad hoc nature and rare evidence of resharpening) seem to be ubiquitous tools for immediate use and discard (cf. Hahn 1993: 21; Rosen 1997: 86-87; Hikade 2004: 60). Precisely this very fact, and due to its great variability, an explicit definition is
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hard to give especially for this artefact type. Most commonly accepted, tabular scrapers can be defined as stone tools with at least one continuously retouched working edge, which forms a more or less regular sharp (acute-angled) cutting edge (as opposed to end scrapers with a more vertical working edge). Such a sharp edge can be located either distally or laterally (cf. Hahn 1993: 21; Richter 2012: 281). Tabular scrapers are commonly manufactured on large, flat cortical flakes or thermo-clastic sherds. The dorsal face often shows an extensive area covered by cortex. A ventral bulbar thinning or a facetted striking platform can occur (cf. Rosen 1997: 71-73). But – quite frankly – many different types of stone artefacts can be comprised under such broad definition, as for instance nearly each artefact with a more or less regular, flat invasive retouch. Typological aspects Due to its ubiquitous character a differentiated classification of scrapers is challenging. Initial attempts to establish typologies for Predynastic and Dynastic scrapers from Egypt were undertaken during the 1980s by Holmes (1989: 396398), who separated into common side scrapers, circular scrapers (varying from truly circular to oval and D-shaped) and tabular scrapers. Strongly depending on morphology, Hikade (2004: 61-68) developed a scraper typology, in which he defines ‘tabular’ and fan-shaped scrapers; flat, oblong scrapers; round scrapers; triangular scrapers; scrapers on bifacial thinning flake and convex side scrapers on flake or blade. Outside of Egypt, typologies were established for the stone artefacts of the Levantine Late Chalcolithic/Bronze Age (cf. McConaughy 1979; Rosen 1997), in which, for instance Rosen distinguished between end scrapers, side scrapers (Rosen 1997: 40, 86-89) and tabular scrapers (Rosen 1997: 40, 71-80). The tabular scraper is divided by its morphology (length:width ratio) into the following sub-types: round scrapers, oval scrapers, elongated scrapers, fan scrapers, knife and irregular scrapers (Rosen 1997: 40, 74; Zutovski et al. 2016). So far, all attempts for a typological distinction of tabular scrapers – both in Egypt (i.e. Holmes 1989; Hikade 2004) and in the Levant (i.e. Rosen 1997; Abe 2008; Zutovski et al. 2016) – are based on shape and on morphology. But as an indicator for a clear distinction such criteria are limited in their significance and hence should be treated with caution. Tabular scrapers in the Levant, for instance, show a high rate of breakage and are mostly unclassifiable to a specific subtype (cf. Rosen 1997: 74; Zutovski et al. 2016: 226). In addition, resharpening, repair and reuse were observed frequently on tabular scrapers. Certain characteristics of stone tools are not always reflections of their original design but may reflect, in a way, the degree to which they were used and reshaped. With that said, it is to be suggested that many short, small and irregular scrapers – usually not fitting in with a specific type – may
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Fig. 1. Schematic representation of a Middle Palaeolithic scraper shown from left to right with different stages of continuous reduction (modified after Dibble 1987: 112, fig. 2).
originally have been elongated or larger scrapers, which after becoming wornout were reduced to much shorter pieces. A similar phenomenon, the so-called “Frison Effect” (Frison 1968; Dibble 1995) is suggested by Dibble for Middle Palaeolithic scrapers (Fig. 1). It says that the morphology of an individual stone tool can change tremendously by continued resharpening and rejuvenation so that the morphology of stone tools found in an archaeological record “[…] represents their state at the time they were discarded, and not necessarily their original design” (Dibble 1995: 300). This effect can not only be confirmed by lithic analyses and refits of stone artefacts but also by various ethnographic studies on scrapers, e.g. on the Western Desert Aborigines of Australia (Gould et al. 1971), on the Gurage, ArussiGalla and Sidamo (Gallagher 1977) or on the Gamo (Weedman 2002; Shott & Weedman 2007; Weedman Arthur 2018) groups of Ethiopia, to name a few. Consequently, it is to be considered that several types of scrapers, which are distinguished by morphology, only, rather reflect differentiated stages of reduction and resharpening. Concerning terminology, there is no consensus as to why so many different designations for flat scrapers can be found in the archaeological literature, such as tabular scrapers, cortical scrapers, fan scrapers or fan-shaped scrapers, triangular scrapers, Ghassulian-form fan scrapers, Plattensilexabschlaggeräte (PSA), to name but a few. The term “fan scraper” (racloir en éventail) was mentioned for the first time by Mallon in 1928 (cited in Neuville 1934a: 220; Mallon 1932: 338, pl. LXVI g, h; cf. Quintero et al. 2002: 17) and was described for the Levant as an oval and “fan”-shaped, transverse flake (Neuville 1930, 1934a, 1934b). Over time, definitions of fan scrapers became more broadly formulated and thus more pragmatic. Quintero et al. (2002: 17) suggested about 70 years
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after the definition by Neuville that “the fan scraper “type” has since been shown to be one expression of a broad and continuous array of sizes and morphological configurations […], now all subsumed under the “tabular scraper” rubric […].” In accordance with this useful but reduced distinction for flat side scrapers, in the following these artefacts will be designated simply as tabular scrapers. Functional aspects In spite of the fact that scraping, as one possible mode of operation of this tool category, is implied in the word scraper itself, the function is far less clear than the term may suggest and is therefore still a matter of debate. In the past, hide working was often considered as one of the main tool functions, but over time some other possibilities for example cutting, butchering animals and working reed or wood (cf. Holmes 1989; Rosen 1997: 74; Hikade 2004; Kobusiewicz 2015: 19) were also assumed. Besides such suppositions, already in the 1970s microwear analysis by McConaughy (1979: 304) on tabular scrapers from the Early Bronze Age site of Bab edh Dhra in Jordan showed that all pieces were used as butchering knives. Against the backdrop of exploiting ‘renewable secondary’ products of domestic animals, known as the secondary products revolution (Sherratt 1981; 1983: 9899), some archaeologists proposed that scrapers were used for sheep-shearing (Henry 1995: 372-373). Even experimental archaeological studies were carried out with tabular scrapers on sheep and their wool (Bennett et al. 1989; Barket & Bell 2011). It is obvious that during the Late Chalcolithic/Early Bronze Age in the Southern Levant tabular scrapers occurred frequently on archaeological sites characterised by small livestock pastoralism (e.g. sheep and/or goat). Furthermore, it is widely accepted that pastoralists during this time already herded domesticated animals to exploit milk, hair and wool (Sherratt 1981; Henry 1995; Quintero et al. 2004), which makes shearing implements an expected tool category. For this reason, tabular scrapers were sometimes discussed as a kind of secondary indicator for domestic livestock (cf. Yerkes et al. 2016). Likewise, ritual purposes were discussed as a function for tabular scrapers. On the one hand, a kind of symbolic loading or “sacrificial knives” were suggested (McConaughy 1980: 53-54) due to tabular scrapers from the Southern Levant and the Sinai with incised lines and motifs on their dorsal, cortical side (Fig. 2) (e.g. Rosen 1997: fig. 3.34; McConaughy 1980: fig. 24). On the other hand, as Rosen (1997: 74) summarises, they were described as possible sacrificial knives or votive offerings (Rast et al. 1980: 53-54) due to the often observed presence of tabular scrapers in Late Chalcolithic/Early Bronze Age temple or sanctuary areas, as for instance in Bab edh Dhra (cf. McCounaughy 1979: 304, 1980) or in the Uvda Valley 6 (Yogev 1983).
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Fig. 2. Incised tabular scrapers (fragments) from the Levant (1-2) and southern Sinai (3), Early Bronze Age: 1 Tell Qasis, Levant; 2 Mitzpe Shalem, Levant; 3 Sheikh Awad, Sinai (1-2 Rosen 1997: 79, fig. 3.34; 3 Beit-Arieh 2003: 169, fig. 5.30,5).
From the above information, it can be concluded that tabular scrapers probably served a general range of domestic functions and therefore represent a multifunctional tool with a multitude of possible tasks. Just as Quintero et al. (2002: 46) summarises in their analysis of the Jafr Industrial Complex, “[…] the so-called fan scrapers were likely hand-held knives for use in diverse activities and were designed for repeated resharpening. If so, the best term to describe them would be cortical flake knives” (Qunitero et al. 2002: 46). Distribution area Without doubt, tabular scrapers are one of the characteristic stone tools of the Late Chalcolithic/Early Bronze Age in the Southern Levant. Chronologically, such cortical scrapers occur for the first time with the Late Pottery Neolithic and seem to disappear at the end of the Early Bronze Age III (Tab. 1) (Moore 1973; Schmidt 1984; Rosen 1983: 249; 1997: 75). Generally, the Middle East and the Southern Levant are accepted as the main distribution areas (Rosen 1983; Schmidt 1984; Rosen 1997: 75). Their range spans a large geographic zone from Egypt in the southwest, throughout the entire Levant – where they are particularly frequent in the southern regions of the Negev and the Sinai – up to southeast Turkey in the north and to northeast Syria in the east (Fig. 3) (cf. Schmidt 1984; Rosen 1997: 75; Barket & Bell 2011).
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Table 1. General chronological framework of Egypt and the Southern Levant (all dates in c. BCE); dates follow Rosen 1997, Hendrickx 2006, Hornung et al. 2006, Kindermann 2010, Shea 2013, Hendrickx & Huyge 2014, McDonald 2016 and Dachy et al. 2018. Date BCE c.
Western Desert
Egyptian Oases
Djara A 6500-5900
Bashendi A 6420-5650
NILE VALLEY/FAYUM
SOUTHERN LEVANT
6400 6200
Kharga B 6400-5750
6000
Late Pottery Neolithic (e.g. Qatifian, Wadi Raba) 6250-5300(?)
5800 5600 5400
Djara B 5800-5200
5200 Bashendi B 5400-3800
5000 4800
Final Djara B 5000-4500
4600
Fayumian 5500-4300
Tasian 4940-4450
Kharga C 5750-3900 Merimde/ El Omari 4900-4100
4400 4200
Badarian 4500-3800
4000 Moerian 4200-3400
3800 3600
Naqada II (Gerzean) 3500-3350
3400 3200 3000 2800 2600 2400 2200
Naqada I (Amratian) Buto-Maadi 4000/3900-3500 4000/39003500
Sheikh Muftah 3800-2200
Sheikh Muftah 3800-2200 Kharga D 3600-2950
Naqada III (Dynasty 0) 3350-3000 Dynasty 1 (2900-2730)
Chalcolithic (e.g. Beersheva, Ghassul, Golan) 4500-3400/3500
Early Bronze Age IA-B 3500-3000 Early Bronze Age II 3000-2700/2900
Dynasty 2 (2730-2590) Dynasty 3 (2592-2544) Dynasty 4 (2543-2436) Dynasty 5 (2435-2306) Dynasty 6 (2305-2118)
Early Bronze Age III 2700-2200
TABULAR SCRAPERS IN PREDYNASTIC AND DYNASTIC EGYPT
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Fig. 3. Tabular scrapers in Egypt and the Levant; all sites mentioned in the text are represented: 1 Tell el Fara’in/Buto; 2 Tell el-Farkha; 3 Tell Ibrahim Awad; 4 Giza and Saqqara; 5 Maadi; 6 Helwan; 7 Qasr Qarun, Fayum; 8 Abydos, 9 Adaima; 10 Hierakonpolis; 11 Elkab; 12 Elephantine; 13 Seton Hill; 14 Djara; 15 Farafra Oasis; 16 Abu Gerara; 17 El Kharafish; 18 Dakhla Oasis with ʽAyn-Aṣīl and ʽAyn el-Gazzareen; 19 Kharga Oasis; 20 Kharga Oasis/Dush; 21 Sheikh Awad; 22 Nabi Salah; 23 Sheikh Mukhsen; 24 Uvda Valley; 25 Jafr Basin; 26 Bab edh Dhra.
A concentration of archaeological sites seems to be obvious in arid regions, in which high-quality flint outcrops occur, for instance in the Negev (Har Qeren; Rosen 1983; Goring-Morris et al. 1994), on the Sinai Peninsula (Djebel Egma), in eastern Jordan (Wadi ar-Ruwayshid; Müller-Neuhof 2006; 2013) and in southern Jordan (Jafr Basin; Quintero et al. 2002) as well as on the Egyptian Limestone Plateau (Kindermann 2010). Mostly fine-grained Eocene flint of high homogeneity and good quality was used as the raw material for tabular scrapers (Rosen 1983: 79; 1997: 71-74; Schmidt 1984: 40; Shea 2013: 258). In such areas, sites are often located in the vicinity of raw material deposits and associated with workshops, such as in the Al Jafr basin in southeastern Jordan. Here, more than 80 different zones for quarrying and knapping have
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been recorded (Quintero et al. 2002). Ready-made scrapers are a rarity on these quarrying sites, but the surfaces are littered with “waste” products from the production process, such as cores and cortical flakes. Therefore, it was assumed that a specialised, industrial-like production of tabular scrapers had been established, which, conversely, would mean that a transportation system to convey hundreds or perhaps thousands of tons of cortical flake blanks to consumer areas had been maintained (Quintero et al. 2002; Rosen 1983). If that is the case, the question remains – if millions of cortical flakes were transported from the Al Jafr region to other settlements into the Southern Levant and finally to Egypt, where have all these stone tools gone? Such an amount of tabular scrapers neither occurs in the archaeological sites in Egypt nor does any kind of hint exist for such an expanded exchange network during the 4th and 3rd millennium BCE in the region. In conclusion, it can be said that suitable fine-grained, high quality flints can be found in most of northern Egypt, as well as on the Sinai, in the Southern Levant and the Near East. Without a systematic petrographic approach including modern rock chemical analysis, it will be impossible to determine which specific tabular scraper was produced out of which particular geological locality. Tabular scrapers in an Egyptian perspective: Early pastoral societies As mentioned earlier, tabular scrapers are not unknown in Egypt, albeit they are more numerous in the Levant, and have received far more recognition as characteristic stone tools of the Levantine Chalcolithic and Early Bronze Age. Chronologically, tabular scrapers occur in Egypt for the first time together with the appearance of earliest pastoral communities. However, the socio-economic spectrum in which they occur ranges from (1) highly mobile hunter-gatherers with low-level utilisation of small livestock (“low-level food producers”, Smith 2001) who ventured seasonally between the oases and the deep desert, to (2) pastoral-nomadic communities mainly living in or near the oases (with small livestock, cattle and additional hunting), to (3) semi-nomadic or semi-sedentary groups with agriculture as a supplementary or main component and seasonal or semi-permanent camps at lake and river sites near or in the Nile Valley. The first group is represented in the immediate and distant surroundings of the Egyptian oases in the Western Desert, where numerous sites with tabular scrapers were documented dating to the 6th millennium BCE, as for instance in Seton Hill (Fig. 4,4), Djara (Fig. 4,1-3, 5, 7) and in Abu Gerara (Fig. 4,6) (Kindermann 2010). The second group, more tied to the oases and its immediate surroundings, can be found at the oases of Farafra (Barich et al. 2014), Dakhla (McDonald 2016) and Kharga C/Dush (Dachy et al. 2018: fig. 9) lasting there up to the mid5th millennium BCE or slightly later. From the final 6th millennium onwards, the Fayumian as the third group (originally termed “Fayum A”) at Lake Qarun
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Fig. 4. Tabular scrapers on thermo-clastic sherds from the Western Desert of Egypt, 6th millennium BCE: 1-3, 5, 7 Djara, phase Djara B; 4, Seton Hill, phase Djara B; 6 Abu Gerara, phase Djara A (Kindermann 2010: 1: 455, fig. 285.1; 2: 241, fig. 102.6; 3: 445, fig. 278.2; 4: 472, fig. 302.4; 5: 245, fig. 105.4; 6: 672, fig. 86.7; 7: 230, fig. 92.2).
developed a semi-pastoral or semi-sedentary lifestyle (Linseele et al. 2014; Holdaway & Wendrich 2017). The lithic tool repertoire, including tabular scrapers, is almost identical to that of the desert groups (Caton-Thompson & Gardner 1934), with the exception of bifacial sickle elements pointing to the additional reliance on agriculture. Pastoral nomads occupied at least some of the oases during the subsequent two millennia, of which the Sheikh Muftah at Dakhla (about 3800 to 2200 BCE) is yet the best-studied group (Riemer 2011). They indicate a greater reliance on pottery production, while there is a marked shift to opportunistic and expedient
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Fig. 5. Tabular scrapers from the Western Desert of Egypt, Old Kingdom/Sheikh Muftah: 1-2 El Kharafish, Dakhla Oasis, Sheikh Muftah; 3-4 Ayn Asil, Dakhla Oasis, Old Kingdom (1-2 Riemer 2011: fig. 51.1, fig. 50.7; 3 Jeuthe 2012: 177, fig. 72, no. 2888-1; 4 Midant-Reynes 1998: pl. 11.3).
strategies in lithic production, in which, however, tabular scrapers still remain present (Fig. 5,1-2). In all the above-mentioned cases, tabular scrapers were made out of homogeneous brownish Eocene flints, either on flat flakes or natural/thermo-clastic sherds (Fig. 4,1-7, Fig. 5,2). Such good quality raw material resources occur as beds or seams of nodules – often of considerable size – widely spread in the entire region of the Southern Levant and in Egypt. It becomes apparent that tabular scrapers seem to belong to a pastoral context, which facilitates at least the keeping of small domesticates.
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Tabular scrapers in an Egyptian perspective: Pre- and Early Dynastic A pastoral-nomadic context becomes particularly obvious not only in the above early pastoral societies but also in the highlands of the southern Sinai Peninsula, a vast region located between the core areas of Egypt and the Southern Levant. The peninsula is, on the one hand, topographically and geographically separated from Egypt and the Southern Levant, but on the other hand denotes the marked influences of the traditions of both regions. Archaeological surveys conducted in the southern Sinai document a lively settlement activity during Early Bronze Age II. In this context, it is particularly remarkable that most of the settlement sites yielded huge amounts of tabular scrapers (Fig. 6,1-4), including complete ones as well as fragments (Beit-Arieh 2003). On sites whose subsistence was also based primarily on goat herding with limited crop cultivation around oases, some copper working and the involvement in trade has been interpreted. Cereals, which were impossible to grow in these regions, must have brought or traded from the neighbouring Egypt or the Southern Levant (Beit-Arieh 2003: 439). Another indication for exchange or trade to neighbouring regions is seen in the high portions of tabular scrapers (cf. Rosen 1983; Schmidt 1984; Beit-Arieh 2003) in the southern Sinai, as for instance in Nabi Salah, Sheikh Mukhsen and Sheikh Awad (Fig. 3, Tab. 2). In Nabi Salah and Sheikh Awad even caches of tabular flakes and tabular scrapers were found, which suggests that these items had a real commodity value (Schmidt 1984: 261; Beit-Arieh 2003: 131, 167). Additionally on the Sinai, the tabular scrapers were produced out of homogeneous, fine-grained Eocene flint nodules, which were probably available around 50 to 60 km out of the settlement sites (Schmidt 1984: 261; Beit-Arieh 2003: 184-185). Schmidt (1984: 262-264) assumed a settlement area of “professional flint knappers of tabular flint tools”. According to this, the production of scrapers or scraper blanks had taken place directly on the raw material deposit and not in the settlement sites itself. Subsequent to production, the tabular scrapers had distributed from southern Sinai into the north and probably farther into Egypt (Schmidt 1984: 262-264; 1988: 297-300). Table 2. Early Bronze Age II sites from the southern Sinai with percentages of tabular scrapers in total flint tools (data from Beit-Arieh 2003: 129-175). Site
Flint implements Flint tools Tabular scrapers % Tabular N N N scrapers in tools
Nabi Salah
1223
265
50
18.9
Sheikh Mukhsen
1740
875
243
27.8
Sheikh Awad
1016
384
110
28.6
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Fig. 6. Tabular scrapers (in part with facetted striking platforms) from southern Sinai (1-4) and Maadi (5), Predynastic/Early Bronze Age: 1-2 Sheikh Mukhsen; 3 Nabi Salah; 4 Sheikh Awad; 5 Maadi (1-4 Beit-Arieh 2003; 5 Rizkana & Seeher 1988: pl. 59.3).
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From the technological point of view, “[…] a shift to greater emphasis on the use of indirect percussion (the use of punch) and away from hard hammer direct percussion or block-on-block techniques” is stressed for the development of tabular scrapers from the Late Neolithic to the Early Bronze Age II (Beit-Arieh 2003: 193), whereas a change in the basic typological concept and in the size of scrapers cannot be observed. It is noticeable that many of the tabular scrapers from the southern Sinai show facetted striking platforms, a technological element that is also described for many tabular scrapers from Maadi (Fig. 6,5), where it is seen as an indicator of indirect percussion (Rizkana & Seeher 1988: 30). Obvious is also a formal compliance, in shape, size and thickness and to some extent of facetted striking platforms, between the tabular scrapers from Maadi and those from sites in the southern Sinai (Fig. 6). This probably indicates a direct trade between both areas (cf. Schmidt 1984: 262264; Rizkana & Seeher 1988: 31). Nevertheless, larger numbers of Pre- and Early Dynastic tabular scrapers are not only known from the Sinai Peninsula but also from numerous archaeological sites in Egypt, expanding the number and range far beyond the above site of Maadi. During the past three decades, intensified research on this time period has revealed tabular scrapers from different settlement sites in the Nile Delta as well as from the Nile Valley and the oases region in the Western Desert of Egypt. As an expedient tool for daily use, it is not surprising that they are frequently represented in the lithic inventories of settlements (Hikade 2004: 60; Kobusiewicz 2015). Such scraping tools are described, to mention but a few, from Tell el Fara’in/Buto (Schmidt 1988; Kindermann & Riemer 2016) and from Tell el-Farkha (Fig. 7,1) (Stępień 2012) in the Nile Delta, from Adaima (Fig. 7,2) (Midant-Reynes & Prost 2002), from Kom el Ahmar (Needler 1984), from Elkab (Fig. 7,3-6) (Claes et al. 2012) and Elephantine (Hikade 2014) in the Nile Valley. Moreover, it should be mentioned that there are Old Kingdom settlement sites in the Western Desert oasis of Dakhla at ʽAyn-Aṣīl (MidantReynes 1998) and ʽAyn el-Gazzareen (Kobusiewicz 2007, 2015) from which tabular scrapers have also been published. It can be concluded that in Egypt as well as in the Southern Levant, tabular scrapers were especially common during the 4th and 3rd millennium BCE, approximately from Naqada II to the end of the Old Kingdom. For this specific time period it should be noted, that from the typological point of view the entire range of tabular scraper morphology and technology occurred in Egypt, from thin scrapers with facetted striking platforms to cortical scrapers on flakes or natural thermo-clastic sherds. On closer inspection, the very thin tabular scrapers (sometimes referred to as “fan-shaped scrapers”), covered with cortex on their dorsal face, as they are well known from Maadi, seem to represent an earlier type in the development of tabular scrapers. This type already
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Fig. 7. Tabular scrapers from the Nile Valley and the Delta, Predynastic: 1 Tell el-Farkha, eastern Delta; 2 Adaima, Nile Valley; 3-6 Elkab, Nile Valley (1 Stępień 2012: 77, Fig. 1; 2 Midant Reynes & Prost 2002: 397, no. 307; 3-6 Kindermann & Riemer, unpublished).
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occurred in the mid-Holocene pastoral desert communities, but only lasted up to the Naqada I/II period and obviously not any longer. It seems to be absent during the Early Dynastic period and the Old Kingdom (cf. Hikade 2004: fig. 4). Triangular scrapers As the former thin tabular scrapers can be regarded as an early type in Egypt, tabular scrapers of triangular shape (so-called “triangular scrapers”) are characteristic for the late development that is fully present during the Early Dynastic in Egypt (Fig. 8). As far as we know, this type of tabular scraper can be confined to the time period of the 1st to 4th Dynasty, with a peak in the 1st and the 2nd Dynasty. Astonishingly, their form and technological expression seemed to be perfectly developed directly from the beginning and did not change until their sudden disappearance in the 4th Dynasty. Such scraper types are well known from various Early Dynastic sites in Egypt, as for example from Tell el-Fara’in/ Buto (Fig. 8,1-4) (Schmidt 1989; Kindermann & Riemer 2016), Tell Ibrahim Awad (Schmidt 1992; Van Haarlem & Hikade 2006: 391, pl. V), Helwan (Hikade 2005: 70-72, pl. 40: 2-3), Saqqara (Emery 1938: 18-19, pl. II), Giza (Reisner 1931: 230; pl. 18a & b, No. 10; Kromer 1972: 18-20, Taf. VII.2-3; Conard 2000: 33-34, fig. 4.2 & 4.3; fig. 10.1-3), Abydos (Petrie 1902: 8, pl. XV; Angevin 2015: fig. 9-11) as well as from Elephantine (Fig. 8,5) (Hikade 2014: 114, pl. 22.262, pl. 28.313). Many triangular scrapers were found lying down or deposited intentionally, perhaps even ritually, in the context of temple areas or magazines in graves, and often together with bifacial knives. In this context triangular scrapers were found, for example, in the 1930s by Emery (1938) at Saqqara in the 1st Dynasty tomb of Hemaka (Vizier of King Udimu). The magazines of this tomb yielded a large quantity of flint implements, among them eight characteristic Early Dynastic flint knives with backward curving cutting edges and cut-out handles, as well as 135 triangular scrapers with some of them neatly wrapped together in strips of papyrus and stored (Emery 1938: 18). Special mention should also be made of the flint assemblage with over 800 stone artefacts of the 2nd Dynasty grave of king Khasekhemwy (c. 2700 BCE) in the Umm-el-Qaab necropolis, Abydos. These lithics, comprising amongst others 46 bifacial knives or fragments thereof, 17 “fan” or triangular scrapers and one tabular scraper on a cortical flake, were found in the so called flint chambers (i.e. chamber 28) of the kings’ grave. The discovery of hundreds of stone artefacts together in such a narrow chamber suggests a deliberate deposition and particular symbolic meaning (Angevin 2015). Altogether, this led to the assumption that triangular scrapers belong to the same contextual meaning of the elaborated flint knives.
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Fig. 8. Tabular scrapers of triangular type from the Nile Valley and the Delta, Early Dynastic: 1-4 Buto, western Delta; 5 Elephantine, Nile Valley (1-3 Kindermann & Riemer unpublished; 4 Schmidt 1989: Abb. 15.7; 5 Hikade 2014: pl. 22.262).
It is in this regard that the 14 triangular scrapers from Buto can be remarkably identified as by-products of the Early Dynastic bifacial knife production (Fig. 9). These tabular scrapers are made from a fine, homogenous brown to grey brown silex, which was otherwise only rarely used for other types of lithic tools at the site. The analysis of triangular scrapers together with fragments of flint knives and the waste of production, all made from the same fine raw material, indicates that the triangular scrapers represent large initial thinning flakes that had evidently been chipped from a large tabular block of flint out of which, in all likelihood, a large bifacial knife had been worked
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Fig. 9. Schematic illustration of the production process of bifacial knives and its by-products of triangular scrapers in Tell el Fara’in/Buto (modified after Kindermann & Riemer 2016: Abb. 49).
out (Kindermann & Riemer 2016: 110-113). These large primary thinning flakes were secondary used and some of them exhibit a continuous lateral or circular edge retouch (Fig. 8,1-4), which qualifies them as scrapers. Their name is derived from their characteristic triangular shape, which in turn is a feature of large thinning flakes with the point of pressure impact at the flake’s pointed proximal end. The careful deposition in graves, as the one of Hemaka or of Khasekhemwy, indicates a high significance of this kind of tabular scraper within the ancient Egyptian society. As meat was one of the main foods in the cults for the dead and the gods, the slaughtering for cultic purposes was important. During the Early Dynastic, flint knives were undoubtedly the tools for slaughtering and dismantling a sacrificial animal. Slaughtering with flint knives was on the one hand an ancient custom – as it is often maintained in sacrificial traditions – and on the other hand the sharpening of knives was often depicted in grave reliefs (e.g. Beni Hasan, Griffith 1896; Eggebrecht 1973: 111). The slaughtering for cultic purposes seems to have taken place at least since Early Dynastic times within the framework of a special slaughter ritual, in which an emphasis was on the destruction of the enemy of the gods. This kind of belief was probably already a subject of a hunting ritual dating back to earlier times. The opinion that in the sacrificial animal the enemy of the gods embodies himself resulted
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in the effect that its killing is initially reserved solely for the king or his deputy within the framework of the king’s cult (Eggebrecht 1973: 37-38). Recalling the introductory remarks about functional aspects of tabular scrapers “as handheld knives for use in diverse activities” to mind, triangular scrapers can probably be interpreted as identic elements of meaning – both as important tools in the slaughtering and ritual killing process. Conclusions Tabular scrapers are undisputedly one of the characteristic stone artefacts of the 4th and 3rd millennium BCE, a period in the Southern Levant as well as in Egypt, in which many social changes took place and which is furthermore significant against the background of possible cultural contacts between both regions. Hence, it is essential and informative to have a more detailed and differentiated approach to tabular scrapers, an artefact type that perhaps like no other lithic implement, represents this period in both regions. Above that, tabular scrapers have a much older tradition dating back to the 6th millennium BCE, both in North Africa and the Levant. It is evident, especially for this earlier period, that tabular scrapers are not only ubiquitous, but also emanate an informal character, given their great diversity in shape and attributes. Along with uncertainties as to their functional range, the informal character has made this type difficult to define, and a confusing mass of type definitions and sub-classifications exist for these tools. A separation exclusively based on typological considerations definitely falls short and hence seems to not be very meaningful. As a kind of “everyday tool” scrapers were frequently used and subsequently resharpened, which results, on the one hand, in many broken pieces found in various settlement contexts; and on the other hand, in a continuous change of shape during their lifespan. Based on the above, it is quite certain that tabular scrapers may represent multifunctional tools whose utilisation cannot be simply reduced to a single task, and varying scraper morphologies may express functional diversity: “the tools seem to play more mundane roles in cutting and other ad hoc functions.” (Rosen 2017: 153). The long tradition in Egypt of tabular scrapers is distinctively connected to the appearance of early pastoral communities where they had access to homogeneous high-quality flints. It is tempting to conclude that the appearance of early livestock is almost congruent with the distribution of high-quality flints, and that tabular scrapers represent tools central to pastoral activities. This significance may have lasted into the semi-sedentary and sedentary lifeways of the Predynastic along the Nile, when the principle tool form and its technology undergo specific changes, and cultural contacts provide the opportunity to obtain high-quality flint scrapers from far away sources.
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Technologically clear differences can be observed for instance in the hard hammer direct percussion or the block-on-block technique which was used in the Jordanian Al Jafr basin, and in the extremely thin and flat “cortical” tabular scrapers produced on the southern Sinai with mainly facetted striking platforms. With the reuse of large thinning flakes as “triangular scrapers” derived from the bifacial production of large flint knives, occurring during the Early Dynastic period in Egypt, a new concept of technological elaboration appears, as does as a new context of meaning. This goes far beyond the pragmatic production and use of tabular scrapers, or the collection of thermo-clastic debris to be used as scrapers, as is characteristic in former and contemporary nomadic concepts. Triangular scrapers occur during a limited time period between the 1st and 4th dynasties. Such tools were mainly not found in settlement contexts but in tombs, magazines or administrative buildings, underlining their particular importance in religious and administrative matters. The conscious deposition of high numbers of tabular scrapers in tombs and magazines of Saqqara and Giza constitute them in a special ritual context, maybe of ritual butchering or of food supply in the afterlife. The sudden disappearance of triangular scrapers during the 4th Dynasty is in direct connection with the decline of the large bifacial flint knives. Acknowledgements Our sincere thanks go to Ulrich Hartung (German Archaeological Institute, Cairo) and to the late Dirk Huyge (Royal Museums of Arts and History, Brussels), who have given us the opportunity to analyse the stone artefacts from the current archaeological excavations in Buto and in Elkab. This research enabled us to obtain the results compiled in this paper. Bibliography ABE, M., 2008. The Development of Urbanism and Pastoral Nomads in the Southern Levant. Chalcolithic and Early Bronze Age Stone Tool Production Industries and Flint Mines in the Jafr Basin, Southern Jordan. PhD-Thesis, University of Liverpool. ANGEVIN, R., 2015. The hidden Egyptian workshop: the lithic grave goods of King Khasekhemwy. Antiquity, 89(346): 818-837. BAR-YOSEF, O., 1995. Prehistoric chronological framework [in:] LEVY, T.E. (ed.), The Archaeology of Society in the Holy Land. New York: xiv-xvi. BARICH, B.E.; LUCARINI, G.; HAMDAN, M.A. & HASSAN, F.A. (eds.), 2014. From Lake to Sand. The archaeology of Farafra, Western Desert, Egypt. Rome - Cairo - Firenze. BARKET, T.M. & BELL, C.A., 2011. Tabular Scrapers: Function Revisited. Near Eastern Archaeology, 74(1): 56-59. BEIT-ARIEH, I., 2003. Archaeology of Sinai. The Ophir Expedition. Emery and Claire Yass Publications in Archaeology Monograph Series 21. Tel Aviv.
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HOW LONG WAS WADI EL-SHEIKH USED AS A RESOURCE FOR CHERT? E. CHRISTIANA KÖHLER University of Vienna, Vienna, Austria
Cet article porte sur les nouvelles découvertes effectuées dans le Wadi el-Sheikh, en Moyenne Égypte, où l’Université de Vienne a trouvé des preuves d’extraction minière du silex allant de la période préhistorique à la fin de l’ère pharaonique. Il présente le matériel archéologique d’un bâtiment qui a pu servir au logement des mineurs antiques. Les données suggèrent que ce bâtiment a été occupé durant le Basse Époque, ce qui soulève la question de savoir jusqu’à quelle époque le minerai du Wadi el-Sheikh a été exploité. This paper deals with new findings from Wadi el-Sheikh in Middle Egypt, where the University of Vienna has been uncovering evidence for chert mining activities stretching from the prehistoric period until the end of the Pharaonic era. It will discuss the archaeological material from a building that was probably used as a dwelling by ancient miners. There is evidence to suggest that this building was occupied during the Late Period, which raises the question if the Wadi el-Sheikh was visited for the purpose of chert mining until this time.
Introduction After its initial discovery by H. Seton-Karr in 1896 (Seton-Karr 1898) the area of Wadi el-Sheikh in Middle Egypt has been visited by archaeologists repeatedly over the last century because of its extensive ancient chert mines (Barket & Yohe 2011; Baumgartel 1930; Negro & Cammelli 2010; Pawlik 2000, 2006; Weiner 2011; Weisgerber 1982, 1987, 1991). Systematic investigations by the University of Vienna, later in cooperation with the Deutsches Bergbaumuseum in Bochum, began in spring 2014 and have been ongoing since (Klaunzer, Mustar & Köhler 2017; Köhler, Hart & Klaunzer 2017; Köhler & Hart 2021). In ancient times, Wadi el-Sheikh was one of the most important sources for the acquisition of chert, often also referred to as flint or silex.1 As far as the state of research currently allows us to tell, Wadi el-Sheikh and the wider area of Galala North/Sannur (Briois & Midant-Reynes 2014, 2015; Briois, Midant-Reynes & Guyot 2021) were probably the most important sources of chert during the early 3rd millennium BCE, when very large quantities of raw material were exploited and processed for stone tools. Although the work at the Wadi el-Sheikh 1 According to Harrell 2012, the terms ‘chert’ and ‘flint’ are defined inconsistently in the literature; we follow Harrell with terming this particular material as ‘chert’.
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is ongoing and vast areas are yet to be investigated, there is growing evidence for this chert mining area to have been visited more or less continuously over thousands of years, i.e. from prehistoric times until probably the end of the Pharaonic era. This contribution will explore the question just for how long chert was possibly exploited here and to what extent chert may have been used as a raw material for stone tools in the 1st millennium BCE. Chert mining at the Wadi el-Sheikh Wadi el-Sheikh is located at the northern edge of the Egyptian governorate of el-Minya in the Eastern Desert mountains connected to the Nile Valley, approximately 150 km south of Cairo (Fig. 1). It is an arid desert valley, which starts in a multitude of small, winding tributaries some 35-40 km southeast of the modern villages of el-Fant and el-Hibe. After about 20 km along its path it unites into one single and relatively broad main valley that eventually drains into the alluvial plain of the Nile (Fig. 2). As far as our surveys allow us to state at this time, there is evidence for chert mining along the entire length and on both sides of the Wadi, i.e. covering an area of at least 120 km2 and vast areas are still waiting to be explored. The chert and certain mineral deposits that probably have been of interest to the ancient people2 are located mainly on mid-level terraces of the Wadi (approximately 70-220 m above sea level) where they are embedded in Eocene limestone formations. Depending on the terrain and geology, the deposits can be found either naturally exposed along the edges of limestone terraces or entirely covered by other geological formations and thus buried deep in the bedrock. To date we have surveyed 34 localities (= L) where mining activities have taken place, the largest being over 2 million m2 (L6: 2.169 km2) in area. Most of these aimed at the extraction of chert and date to the Pharaonic era. The vast size of the area and the difficulty in accessing the mining sites have probably prevented more comprehensive investigations during the 20th century, when surveying and mapping technologies did not allow for broad and technically or financially feasible aerial coverage. Apart from the enormous dimensions of the mining areas in the Wadi, they are also difficult to access due to the arid, rocky and sandy desert terrain dissected by smaller wadis and the significant differences in elevation between the sites. This makes the access to the research areas today not only very hard, but the archaeological terrain work as well as the transport of personnel and equipment a real logistical challenge. The same challenges would have confronted visitors during most of the Pharaonic era, although the area would have been less arid prior to 3000 BCE. We distinguish between two general mining methods; above-ground, or opencast mining, and underground extraction. Where deposits are located near the 2 Salt, gypsum, iron oxide, silicified limestone and other materials were probably also exploited at Wadi el-Sheikh, but to a lesser extent, and some in modern times.
HOW LONG WAS WADI EL-SHEIKH USED AS A RESOURCE FOR CHERT?
Memphis
Fig. 2 Wadi el-Sheikh el-Sheikh Fadl
Thebes
100 km
Fig. 1. Map of Egypt with Wadi el-Sheikh indicated.
509
30°50'
d Wa
iS
ha
a
old
Umm Raqaba
run
ert
des
28°30‘
Kom el-Ahmar
228
30°55'
he
28°35‘
Gebel Qarara
Tamilat al-Murra 222
31°00'
Fig. 3
31°05'
Gebel al-Mirayr
Mirwasat Umm Ishsh
268
245 Gebel Umm al-Hawaya
31°05'
30
20 0
new desert road
100
nd i
roa d
Fig. 2. Map of Wadi el-Sheikh.
Gebel Diya
275
208
31°00'
h eik -Sh l e di Wa
Sharuna
Qarara
Nazlet Awlad el-Sheikh
Zawiyat el-Jidami
al-Fant
30°55'
as
Maghagha
Kom el-Akhdar
30°50'
iB
d Wa
28°40‘
28°45‘
313
318 Ras Umm el-Hawaya
31°10'
31°10'
5 km
31°15'
31°15'
N
510 E.C. KÖHLER
0
HOW LONG WAS WADI EL-SHEIKH USED AS A RESOURCE FOR CHERT?
511
Table 1. Chronology of mining activities at Wadi el-Sheikh and other mining sites in Egypt. Ca. years BCE
Other chert/flint mines in Egypt
Relative chronological / historical period
Chert mines at the Wadi el-Sheikh
1070-400
Third Intermediate Late Period
X
1550-1070
New Kingdom
+
2050-1550
Middle Kingdom Second Intermediate Period
+
2600-2050
Old Kingdom First Intermediate Period
X
Galala North/Sannur
3300-2600
Naqada III / Proto- and Early Dynastic
X
Galala North/Sannur
4000-3300
Naqada I+II / Chalcolithic +X? (Predynastic)
5100-4000
Neolithic
24000 - 7000
Late Palaeolithic / Epipalaeolithic
50000 - 24000
Upper Palaeolithic
175000 - 70000 Middle Palaeolithic
Tell el-Amarna, Hierakonpolis
Hierakonpolis, Ain Barda
X
Nazlet Khater-4 (X)
Taramsa Hill
X = based on data obtained by the Austrian mission, + = previously suggested (e.g. Harrell 2012; Tilmann 1992; 1999) but not yet confirmed by this mission.
surface the chert was extracted via pits and trenches of variable depth aiming for raw material that was buried below the surface and thus not subject to thermoclastic effects, which cause unwanted fissures. In some areas, relatively shallow ditches extend along the entire edge of the terraces while cutting back into the rock, separating chert from limestone and disposing of the debris next to the mining trench. In other areas, these trenches reach depths of 3-4 metres with large mounds of limestone debris having accumulated beside them. In L20C we observed that the miners used the knowledge of deeply buried layers of chert nodules which they gained from a large mining trench and followed the chert deposits horizontally into the rock thereby creating an underground mining chamber of 19 m depth. In other areas, where the chert deposits are located deep in the bedrock the miners often chose to excavate vertical mining shafts of 5-6 m depth creating subterranean mining chambers. The debris was removed and deposited around the rim of the shafts thereby creating conspicuous circular mounds of debris on the surface. We have calculated that about 15 tonnes of rock – limestone and chert – could be extracted from one such shaft, which would have taken a
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E.C. KÖHLER
significant amount of time, human and material resources to be invested in the acquisition of chert. An even larger amount of material would have been extracted from the large above-ground trenches. The chert raw material was processed immediately in the direct vicinity of the mining operations as the numerous workshops with chert processing debris, half-finished tools and debitage indicate. We have observed the manufacture of bifacial tools, blades and flakes as well as bangles (see Köhler, Hart & Klaunzer 2017; Köhler & Hart 2021). Building structures – Locality 20C Feature 24 Considering the distance from the Nile Valley, the resulting logistical effort, resources and labor invested in the mining activities, it would be reasonable to suggest that groups of several miners and tool makers would have stayed at the Wadi el-Sheikh for as long as the mining works required. They would have required water and food for themselves and possibly for their transport animals, most likely donkeys, as well as shelter. In some areas, we indeed noted relatively large building structures that seem to be related to the ancient mining activities; one of which in L20C has been studied in more detail (Fig. 3). Although the excavation and processing of finds have not been completed yet, our observations to date warrant some interesting preliminary conclusions and new questions. 200
Tamilat al-Murra 222
L33 200
L21C
L20C Feature 24
Ma
L21A
ad in W
L21B
i be d
L20B L20A
L22
0
20
ECK2017
1 km
Fig. 3. Detailed map of Wadi el-Sheikh showing different localities including L20C and Feature 24.
N
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Locality 20C is a large mining area where both methods of extraction, i.e. open-cast and underground mining, have been observed. Pottery and evidence for chert bangle manufacture indicate that chert mining in this area goes back to the Early Dynastic and Old Kingdom Periods, i.e. the early 3rd millennium BCE. Stratigraphic excavation yielded evidence supporting multiple phases of activity and repeated returns to the same area. The building in question (Feature 24, Figs. 4-5) covers about 15 × 7 m in area and is located south of a large, about 2 m high spoil heap of coarse limestone mining debris and just north of a deep, ca. 30 m long mining trench. The entrance to the subterranean mining chamber mentioned above is located at about 20 m distance southwest from here. Knapping places for chert tool preparation were observed to the northwest, south and east of the building. The building is comprised of four adjacent rooms of different size, the largest being 4.50 × 3 m in area, which each have an entrance in the southeast. There is a small fifth room to the north of Room 2, which is circular in plan, with an entrance possibly on the west side, and at a slightly higher level than the other four rooms. The building’s walls are built of irregular and large, angular limestone blocks and few pieces of chert, which extend up to the spoil heap resulting in the spoil heap being the northern limit of two of the rooms (Rooms 3 and 4). The walls are
Fig. 4. Wadi el-Sheikh L20C Feature 24 looking Northeast.
#17-1
N
153.18
153.09
153.83
152.86
153.27
1
153.58
Workshop
WeS 2017 L20C F24
153.23
10 metres
153.72
153.41
153.91
153.84
152.33
153.55
153.32
153.19
153.47
2
5 153.75
5
153.60
153.91
153.58
153.87
3
153.37
Limestone Chert
153.11
153.24
#16-2
152.83
153.95
155.20
Fig. 5. Plan of Wadi el-Sheikh L20C Feature 24.
153.37
154.05
154.12
153.52
Edge of excavation
153.60
153.34
4
Spoilheap
153.37
155.24
153.34
153.67
514 E.C. KÖHLER
HOW LONG WAS WADI EL-SHEIKH USED AS A RESOURCE FOR CHERT?
515
Fig. 6. Wadi el-Sheikh L20C Feature 24 Unit 16-2 with a section looking East.
preserved up to a max. 0.50 m height above the modern surface. Limited excavation inside Room 3 (Unit #16-2) has not uncovered floor deposits or even floor levels yet as the fill material comprises fine, layered, probably wind-blown sand deposits above large chunks of limestone consistent with the material of the spoil heap (Fig. 6). Outside the building, near the entrance and close to the southern wall of Room 2, we observed a relatively large, oval fireplace covering about 0.80 × 0.60 cm in area whose bottom level corresponds to the lowest level of the building’s wall. A section cut across the exterior of this wall and through the fireplace (Locus 5, Fig. 7a and b) indicates that both, wall and fireplace, rest upon two distinct layers of coarse limestone and chert debris of up to 1.00 m thickness on top of the native rock. This stratigraphy would indicate that the building and fireplace are subsequent to the deposition of the mining debris. The excavated matrix was rich in artefacts and ecofacts. There were surprisingly large quantities of organic remains including pieces of textile, string, charcoal3 and other botanical material as well as animal remains (Fig. 8-9). The animal remains, which still require specialist archaeozoological analysis, comprise different kinds of insects, few fish bones but also relatively large quantities of gastropods. While the latter are normally associated with the river, with numerous 3 A fairly large sample of charcoal was sent to IFAO for 14C analysis but the quantity was not sufficient to produce a satisfactory result yet.
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WeS 2017 L20 C F24 Locus 5 Section looking West
1
wall
2 unexcavated fill
fill 3
4 native rock
Limestone 1 metre
Chert
Fig. 7. Wadi el-Sheikh L20C Feature 24 Locus 5. Section looking West: (1) fine sand; (2) fireplace; (3) and (4) coarse mining debris.
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Fig. 8. Organic remains from Wadi el-Sheikh L20C Feature 24.
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B
A
C
10 cm
Fig. 9. Pottery from Wadi el-Sheikh L20C Feature 24.
kinds of such freshwater snails known to inhabit the Nile (Abd El-Wakeil et al. 2013), there are also some few species which can exist in the Egyptian and Near Eastern deserts, especially Sphincterochila boissieri. These snails can survive on very small quantities of water, are dormant most of the year and only active for a few days after winter rainfalls (Schmidt-Nielsen, Taylor & Shkolnik 1971). In the context of an obvious habitation area in an arid environment, the question is if these animals are a natural element of the surrounding ecosystem and thus deposited here by chance, or if anthropogenic causes can explain their occurrence in the archaeological deposits at the Wadi el-Sheikh. It would be conceivable that these snails were attracted by the increased humidity surrounding human habitation or that they were deliberately collected by the humans, possibly to complement their sustenance. Chronology Of particular interest is the chronology of activities in the area and of the building as such. We were able to collect numerous fragments of pottery from in- and outside the building, which offer significant and unexpected insights. Less surprising were fragments of Early Dynastic - Old Kingdom period pottery, such as a body sherd of a Nile silt beer jar with rounded base, scraped exterior surface
HOW LONG WAS WADI EL-SHEIKH USED AS A RESOURCE FOR CHERT?
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and white slip (Fig. 10a; cf. Köhler 2014, 2017; Wodzińska 2009). Pottery of the early 3rd millennium has been identified previously in L20C (Köhler, Hart & Klaunzer 2017; Köhler & Hart 2021). What was less expected was finding pottery of a much later period, which gave rise to a whole set of new questions for the Wadi el-Sheikh. These are fragments of medium fine Nile silt jars with and without red slip of a fabric corresponding to Nile B1-2 in the Vienna System and made on a wheel. One larger piece is reconstructed from several fragments of a medium-sized jar with a restricted vertical neck and small-lipped rim (diameter 9 cm) and a broad shoulder giving way to a globular body (Fig. 10b). The other piece is the base fragment of a somewhat larger jar with ovoid body and a small, slightly pointed base (Fig. 10c) reaching a maximum diameter of at least 21 cm. Both of these jars date to the Third Intermediate-Late Period, most probably 27th Dynasty (e.g. Aston 1996: figs. 219, 226; Wodzińska 2010: 228)4, and are obviously containers for liquids, most likely water. While the jar base was found in the fill of Room 3, the rim piece was found in fragments distributed along the outside of the building, in particular in the stratum just above and with the fireplace as well as in the limestone mining debris below. We have noted earlier that the stratigraphy suggests that the building and fireplace postdate the layers of debris and it is therefore possible that the fragments found herein had fallen down the cracks of the large-sized rocky debris. These pottery jars would indicate that the building was most likely occupied during the Late Period and that the fireplace was operated at that time, although we cannot exclude the possibility that the building was built earlier and reoccupied later. Full analysis of the material pending, we preliminarily therefore propose that there is evidence for two chronologically very distinct occupation phases, i.e. during the first half of the 3rd millennium BCE and again during the 5th century BCE leaving a gap of at least 2000 years between them. That the activities during the 3rd millennium BCE were directed at chert mining and processing is probably beyond doubt, but it is the Late Period occupation that seems more difficult to explain given that the use of chert tools during this time is far less established.5 Due to a lack of diagnostic Late Period features among the chert artifacts, we are unable to determine the extent of production and what kind of tools were produced at this time. Although greatly reduced in variety and application due to the increasing use of bronze and later also iron tools in Egypt (cf. Tillmann 1992, 1999; GravesBrown 2011: 23-24), post-New Kingdom lithic implements, including bifacial knives, blades, borers and arrow points are recorded at Kom el-Rabia/Memphis 4
We are grateful to Sylvie Marchand’s advice on dating this pottery. My gratitude goes to Elizabeth Hart-Skarzynski for having provided valuable references on the use of stone tools in later Pharaonic periods. 5
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Fig. 10. Chert blade from el-Sheikh Fadl Area 3 Tomb 8.
(Giddy 1999), El-Ashmunein/Hermopolis (Spencer 1993) and East Karnak/ Thebes (Miller 1985) extending as far as the Ptolemaic Period. Also, the recent excavations by the mission in the nearby Late Period necropolis at el-Sheikh Fadl produced very small numbers of chert blades (e.g. K15-106 from tomb A3T8, Fig. 11). This evidence, together with the material introduced here, would support the conclusion that chert mining at the Wadi el-Sheikh lasted until the Late Period. We cannot exclude the possibility that the 1st millennium BCE visitors to the area were extracting materials other than chert, such as salt. Contemporary reports by locals of the area indicate that, before salt could be purchased in stores on a regular basis, salt mining was a relatively low-effort activity that did not involve long stays in the desert, but was rather accomplished in a day’s visit. But the occupation – and possibly construction – of the building Feature 24, the operation of a fireplace, preparation of food therein, transport and use of water jars as well as the proximity of chert workshops next to the building probably indicate that the Late Period visitors had spent more time than a day at the Wadi el-Sheikh and that they were probably here to extract and process chert.
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Conclusion Research on Late Period archaeology and material culture in Egypt is generally less common than in the previous periods, as are studies on Late Period expeditions and other resource acquisition strategies. The new discoveries at Wadi el-Sheikh would suggest that ancient miners had visited the area at least until the 27th Dynasty and that they most probably also mined chert for the manufacture of stone tools. This new evidence thus sheds light on the continuous significance of the Wadi el-Sheikh for the Nile Valley’s chert tool industries and economy from the Prehistoric Period until the end of the Pharaonic era. Even though our work is still on-going, we have reason to believe that there is currently no other chert mining site known in Egypt, except Galala North/Wadi Sannur area during the Early Dynastic and Old Kingdom periods, where this important raw material was extracted at such a high level of intensity and continuity. Bibliography ABD EL-WAKEIL, K.F.; OBUID-ALLAH, A.H.; MOHAMED, A.H. & ABD EL-AZIZ, F.E.A., 2013. Community structure of molluscans in River Nile and its branches in Assiut governorate, Egypt. Egyptian Journal of Aquatic Research, 39: 193-198. ASTON, D., 1996. Egyptian pottery of the late New Kingdom and Third Intermediate Period (Twelfth – Seventh Centuries BC). Studien zur Archäologie und Geschichte Altägyptens 13. Heidelberg. BARKET, Th.M. & YOHE, R.M., 2011. A technological evaluation of the flint bade-core reduction sequence at Wadi el-Sheikh, Middle Egypt. Lithic Technology, 36/1: 2738. BAUMGARTEL, E., 1930. The flint quarries of Wady Sheykh. Ancient Egypt, 4: 103-108. BRIOIS, F. & MIDANT-REYNES, B., 2014. Sur les traces de Georg August Schweinfurth. Les sites d’exploitation du silex d’époque pharaonique dans le massif du Galâlâ nord (désert Oriental). Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 114: 73-98. BRIOIS, F. & MIDANT-REYNES, B., 2015. Ouadi Sannur. Rapport d’activité 2014-2015. Supplément au Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 115: 4955. BRIOIS, F.; MIDANT-REYNES, B. & GUYOT, F., 2021. The Flint Mines of North Galala (Eastern Desert) [in:] KÖHLER, E.C.; KUCH, N.; JUNGE, F. & JESKE, A.K. (eds.), Egypt at its Origins 6. Proceedings of the Sixth International Conference on Predynastic and Early Dynastic Egypt, Vienna, 10th-15th September 2017. Orientalia Lovaniensia Analecta. Leuven - Paris - Bristol, CT: 65-82. GIDDY, L., 1999. Kom Rabi’a: The New Kingdom and Post-New Kingdom Objects. London. GRAVES-BROWN, C.A., 2011. The ideological significance of flint in Dynastic Egypt. Ph.D. Thesis University College London. HARRELL, J.A., 2012. Utilitarian Stones. UCLA Encyclopedia of Egyptology. Los Angeles. Available at http://escholarship.org/uc/item/77t294df (accessed 20 Feb. 2019). KLAUNZER, M.; MUSTAR, F. & KÖHLER, E.C., 2017. Chert for the masses... Mining Archaeology in Wadi el-Sheikh. A preliminary report. Metalla, 23/1: 3-18
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RETOUR SUR LES BŒUFS À CORNES DÉFORMÉES JEAN-LOÏC LE QUELLEC CNRS, IMAf UMR 8171, France
Des bovins à encornure déformée sont connus sur de nombreuses images rupestres sahariennes, des fresques égyptiennes et des vestiges osseux de Nubie. Des pratiques donnant des résultats comparables ont été documentées chez plusieurs groupes de pasteurs d’Afrique, donnant lieu à des théories diffusionnistes souvent reprises. L’examen d’une documentation similaire, mais collectée en Europe, permet de mettre en lumière la fragilité de ces hypothèses. Deformed horned cattle are known from numerous Saharan rock pictures, Egyptian frescoes and bone remains from Nubia. Practices with comparable results have been documented among several groups of pastoralists in Africa, giving rise to diffusionist theories that are often repeated. The review of similar documentation collected in Europe highlights the fragility of these hypotheses.
Dans les années 1950, Paul Huard a attiré l’attention des préhistoriens sur les représentations sahariennes de bovins à cornes déformées, en lesquelles il voulait voir une pratique caractéristique des « pasteurs Hamites orientaux » (Huard 1953, 1959). Cette désignation lui avait été inspirée par une lecture non critique de la synthèse de Baumann sur les peuples et civilisations de l’Afrique (Baumann & Westermann 1948). Or Baumann était un chercheur nazi dont les travaux visaient à justifier la colonisation de peuples qu’ils jugeait inférieurs, et si la documentation de base qu’il mobilisait peut encore être utilisée, ses cadres d’interprétation sont inacceptables aujourd’hui (Conte & Essner 1994 : 155 ; Braun 1995). Par suite de la publication de deux bucranes du cimetière du Groupe C de Nubie découverts à Faras et dont la corne gauche avait été artificiellement déformée (Hall 1962), Paul Huard et Léone Allard ont vu dans ce type de déformation une marque du Groupe C, résultant d’une pratique « de nos jours en honneur parmi des populations nilotiques méridionales : Nuer, Dinka, Souk, Nandi, Didinga » (Huard 1964 ; Allard-Huard & Huard 1983 : 44). Léone Allard y verra plus précisément l’indice d’un « courant initial septentrional de sens Ouest-Est ayant pu véhiculer la pratique en cause par le Tassili (Djerat), le Nord-Tibesti et Uweinat ». Par la suite, ajoutait-elle, « un second courant méridional, de sens Est-Ouest et tardif […] a transmis au Sahara tchadien et jusqu’en Aïr des traits culturels du Groupe C » (Allard-Huard 2000 : 31). Conformément aux thèses diffusionnistes promues par ces auteurs, c’est dans les « foyers » du Sahara central, particulièrement le Mesāk en Libye et le Djerāt en Algérie, qu’il faudrait chercher « les prototypes de traits culturels qui dominent
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chez les Pasteurs de Nubie : cornages déformés, pendeloques jugulaires » (Allard-Huard 2000 : 277). Il est alors répété que « la déformation artificielle d’une des cornes […] constitue le trait culturel le plus caractéristique des Hamites orientaux » (Allard-Huard 2000 : 113), et la documentation égyptienne est convoquée pour témoigner de ce qui serait le terme de ce processus de diffusion : « L’iconographie égyptienne relative notamment à la présentation du tribut du Sud montre quelques bœufs avec une corne déformée, l’un des plus anciens documents, de la Ve Dynastie, étant celui, bien connu, de la tombe de Ti à Saqqara […]. D’autres figurations s’échelonnent du Moyen au Nouvel Empire avec le “bœuf de Koasch” du temple d’Abydos […], jusqu’à la XXVe Dynastie avec celui de Kush » (Allard-Huard 2000 : 227). Il a été suggéré que ce type de figurations ne témoignerait de rien d’autre que d’une technique de dessin propre aux Égyptiens anciens : les artistes auraient « copié chaque corne de profil, pour elle-même, et par conséquent chacune sous un angle différent » (Baud 1978 : 26). Mais les découvertes de Kerma ont permis de confirmer que les gravures et peintures sahariennes montrant des bovins à « cornes en avant » pouvaient être des représentations véristes, correspondant à une véritable déformation d’origine anthropique (Chaix 1996, 2004b, 2006 ; Chaix & Hansen 2003). Cette lecture des images rupestres sahariennes fut renforcée par la découverte de bucranes du Kerma moyen (~ 2000-1800 BCE) aux cornes semblablement déformées, la modification des chevilles ayant provoqué l’apparition d’une forte excroissance intercornuale, parfaitement représentée sur le décor de la chapelle méroïtique N17 de Musawwarat es-Sofra au Soudan (Hofmann & Tomandl 1987). Ces observations ont été rapprochées de celles des ethnologues ayant documenté des pratiques comparables dans le sud du Soudan, au Kenya et en Éthiopie (Evans-Pritchard 1938 : 70 ; Schwabe 1984 ; Chaix 2004a). Plusieurs techniques coexistent : la déformation par cautérisation est préférée par les Mursi (Insoll et al. 2015 : 99), la fracturation des cornes et/ou du crâne est pratiquée par les Murle, Dinka, Longarim, Nuer, Pokot, Oropom, Karimojong, Turkana (Kronenberg 1961 : 271 ; Lewis 1972 : 31 ; Schwabe 1984 ; Klausberger 1989 ; Evans-Pritchard 1940 : 37-38 ; Wilson 1970 : 134 ; Brown 1990 ; Dioli 2018 : 6-7), alors que les Pokot et Murle ligaturent l’extrémité des cornes (Brown 1990 ; Streck 1982 : 285) et que les Turkana utilisent plusieurs techniques : fracturation des cornes et du crâne, ou cordelette à tendeur (Jones 1984 : 46, 80-81 ; Pavitt 1997 ; Dioli 2018 : fig. 5a). L’emploi de cette dernière méthode (Fig. 1) se vérifie dans la documentation archéologique de Kerma, où certains bucranes de veaux montrent des cornes dont les extrémités ont été modifiées pour recevoir une cordelette et un tel tendeur (Chaix et al. 2012 : 197, fig. 10 en haut) ; une technique comparable aurait pu être utilisée par les pasteurs néolithiques du Mesāk (Fig. 2). Des déformations comparables ont été observées en Ouganda (Johnston 1902 ; Epstein 1971 : 370), et il a été suggéré que cette modification de l’encornure
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Fig. 1. Système de déformation des cornes à l’aide d’une cordelette et d’un tendeur. D’après une photographie prise chez des pasteurs Turkana (DAO Jean-Loïc Le Quellec, d’après Dioli 2018 : fig. 5a).
Fig. 2. Gravures de l’oued I-n-Galgiwen au Mesāk. Le trait horizontal situé entre les cornes du boviné pourrait représenter une cordelette utilisée pour déformer progressivement ses cornes, comme le font actuellement certains pasteurs Turkana (Photo Jean-Loïc Le Quellec, 1995).
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Fig. 3. Gravure rupestre de l’oued I-n-Elobbu (Mesāk) montrant un taurin à longues cornes asymétriques, dont l’une semble retomber vers le bas (Photo Jean-Loïc Le Quellec, 1995).
des bovins aurait pu être réservée aux animaux appartenant à une élite, susceptible de manifester son pouvoir par leur sacrifice durant certaines cérémonies, notamment funéraires, dans le but de conforter son autorité (Chaix et al. 2012 : 209). On a également conclu que « cette pratique, qui s’exprime de diverses manières, plonge ses racines dans le Néolithique saharien pour perdurer jusqu’à l’époque actuelle » (Chaix 2006 : 52). Selon Louis Chaix et Jörg W. Hansen, « l’origine de ces déformations semble se trouver dans les massifs centro-sahariens, en particulier la Tasīli-n-Ăjjer ». L’aridité croissante de ces régions aurait poussé certains pasteurs adeptes de cette pratique à émigrer vers l’Atlas, la vallée du Nil et la Nubie, en particulier la région de Kerma. Une rémission climatique survenue au tournant du Ier millénaire BCE aurait permis une diffusion secondaire vers d’autres régions (Chaix & Hansen 2003 : 276). Il est vrai que les ressemblances formelles entre certaines images rupestres du Sahara et nombre de données ethnographiques récentes sont frappantes (Le Quellec 1993 : 175-177 ; Dupuy & Denis 2011 ; Dioli 2018). Le caractère vériste d’une quantité de gravures rupestres du Mesāk, en Libye, ne laisse guère place au doute quant à la présence de cornes déformées chez les bovins du Néolithique régional (Fig. 3-5).
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Fig. 4. Gravure rupestre de l’oued Adro, Mesāk. Boviné au trait poli, à une corne tombante et l’autre dressée, oblitérant en partie un petit bovin piqueté plus ancien. À une époque plus tardive (comme le montre la différence de patine), une personne éprise de symétrie a « corrigé » l’ensemble en rajoutant au grand animal deux oreilles et une corne dressée (Photo Jean-Loïc Le Quellec, 1995).
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Pour Jérôme Dubosson, qui a récemment repris l’ensemble du dossier ethnoarchéologique en élargissant une recherche initialement conduite chez les Hamar d’Éthiopie, « La signification de ce rituel est différente dans chaque société, qu’elle soit contemporaine ou préhistorique » et « Les similarités observées ne permettent pas d’affirmer que les pasteurs d’Afrique de l’Est sont les derniers représentants d’une tradition millénaire d’embellissement et de distinction des animaux favoris, dont l’origine se situerait plus au nord » (Dubosson 2009). En effet, bien que l’hypothèse d’un héritage commun soit très séduisante, on ne peut absolument éliminer la possibilité que les convergences observées soient fortuites « d’autant plus si elles ne sont que formelles et prises isolément » (Dubosson 2013 : 89). Cette attention portée aux cornes du bétail est traditionnellement considérée comme étant l’une des caractéristiques du « cattle complex » identifié par Melville Herskovitz (1926a, 1926b, 1926c). En effet, pour une trentaine de populations de ce type, les bovins peuvent davantage être une source de prestige et un objet de mythes et rituels qu’un simple moyen de subsistance (Hazel 1997). L’un des plus célèbres travaux sur ce sujet est celui qu’a conduit Edward E. Evans-Pritchard chez les Nuer dans les années 1930, soulignant la profusion du vocabulaire qu’ils utilisent pour établir une véritable typologie de leurs bêtes, essentiellement basée sur le patron de la robe et la forme des cornes (EvansPritchard 1938 ; 1940 : 45). Ils distinguent dix couleurs principales de robe, et au moins vingt-sept combinaisons de deux couleurs reçoivent une dénomination spécifique. Comme il y a en outre six appellations courantes désignant différentes formes de cornes, et qu’elles se combinent avec les précédentes ou d’autres encore, les pasteurs disposent donc, au total, de plusieurs milliers d’expressions pour différencier leurs animaux (Evans-Pritchard 1940 : 41-46). Semblablement, les Turkana utilisent une typologie comportant huit couleurs, seize configurations de teintes et neuf types de robes, en plus de dix-huit catégories d’encornures (Fig. 6), ce qui permet une très riche combinatoire descriptive (Ohta 1987 : fig. 4). Ceci a été rapproché de la grande variété des décors de robes sur les peintures rupestres centro-sahariennes (Insoll et al. 2015 ; Dioli 2018). Il apparaît que « les robes des taurins s’avèrent très rarement fantaisistes dans l’art rupestre dit “bovidien” de la Tassili-n-Ajjer » (Dupuy & Denis 2011 : 45), et il en fut probablement de même pour leurs encornures. Cependant, si les archéologues peuvent documenter la modification de l’encornure des bovins par le matériel ostéologique, et cela de façon certaine, ils ne le font que de manière probable quand il s’agit de la documentation iconographique (cette dernière étant seule utilisable pour les patrons de robe), car les images peuvent intégrer une part d’exagération artistique, d’imagination ludique ou de mythologie. Ce sont justement ces deux types de documents qui ont motivé le rapprochement des images rupestres sahariennes, des fresques et bas-reliefs d’Égypte ou de Nubie et de certaines bucranes de Kerma d’une part, avec certaines
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Fig. 5. Deux bovinés à encornure déformées, gravés dans l’oued Eγahar au Mesāk (Photo Jean-Loïc Le Quellec, 1995).
observations ethnographiques notées chez les peuples nilotiques du « cattle complex » d’une autre. Toutes les autres composantes de ce complexe, comme les classifications dont il vient d’être question, sont inaccessibles à l’archéologie. Or les données vérifiables ne peuvent suffire à établir un héritage culturel commun. Melville Herskovits, s’inscrivant dans la tradition américaine de l’identification des « aires culturelles », a considéré que le « cattle complex » serait propre à l’Afrique de l’Est et du Sud-Est. Pourtant, des éléments semblables existent ailleurs en Afrique, par exemple chez les Peul du Liptako (Haute-Volta), où les termes désignant la position des cornes sont au nombre de douze, décrivant leur taille et leur aspect général par rapport à la tête de l’animal : en lyre, écartées horizontalement, tomblant sur le côté des joues, etc. — l’étymologie de plusieurs de ces termes indiquant un rapport formel entre l’aspect de l’encornure et la manière de se tresser les cheveux (Hecht 1979 : 502-503). De telles taxinomies existent également hors d’Afrique. Ainsi, la boonymie auvergnate connaît une riche série basée sur la forme des cornes : Armado (à grandes cornes), Baissouno (aux cornes inclinées), Banouno (dont une corne est rompue), Bécudo (qui a des cornes relevées du bout), Cabroto (dont les cornes ressemblent à celles du chevreuil), Cournéto (à petites cornes), Relèbo
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Fig. 6. Classification des encornures de bovins chez les Turkana. 1 – Dyepa ou iyopo. 2 – Komar. 3 – Luk ou bukuno. 4 – kodos. 5 – Ita ou uwala. 6 – Paponga. 7 – Keryaman. 8 – Koda. 9 – Chongor. 10 – Ryonga ou napa. 11 – Ngeleshi ou diata. 12 – Peta ou Mangal. 13 – Bakar. 14 – Todo. 15 – Lim. 16 – Thongoli. 17 – Ngidonge, tidong ou nangananga. 18 – Nangur (DAO Jean-Loïc Le Quellec d’après Ohta 1987 : fig. 4 modifiée).
(dont les cornes se relèvent), etc. On notera les appellations Camardo, Camuso et Corno, réservées aux bêtes à une seule corne ou dont une corne est déformée (Gandilhon Gens d’Armes 1914). En Espagne, la classification des « taureaux braves » n’a rien à envier aux taxinomies des Nuer ou d’autres Nilotes « boomaniaques ». On compte dix variétés principales de robes (capas blancas, pajizas, coloradas, grises, tostadas, negras, castañas, salineras, sardas, berrandas) qui se subdivisent en pas moins de quarante-quatre sous-types distincts, et les différentes manières d’encornement se rangent dans une vingtaine de catégories (Fig. 7) basées sur leur
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longueur, leur couleur, leur forme, leur symétrie et leur grosseur (Ferret 1980 : 25-30 ; Alonso de la Varga et al. 2017 : 34-41). Les cornes asymétriques sont dépréciées (Fig. 8), à l’instar de la forme dite bizco (Pucheu 2001 : fig. 13). Par ailleurs, la préparation des taureaux de combat comporte des pratiques plus ou moins règlementées, voire complètement frauduleuses (Alonso de la Varga et al. : 57-59), au nombre desquelles figure la modification de la forme des cornes. En effet, celles-ci peuvent faire l’objet d’une falsification (afeitado), ou bien être « arrangées » (arregladas) selon des techniques faisant l’objet d’une tolérance quand elles sont signalées et contrôlées. Pour cela, on peut par exemple fixer sur chacune d’elles un outil métallique assorti d’un ressort dont la tension provoque progressivement un changement de leur courbure et de leur orientation (Fernández Gómez & Encinas Aragón 2011 : 88). La déformation artificielle de l’encornure des taurins est également attestée en République Tchèque, où un tel animal aux cornes modifiées a été retrouvé à Hostivice dans un contexte rituel daté de 3800-3500 BCE (Kyselý 2002 ; Pleinerová 2002). Elle est encore connue dans ce même pays à des époques sub-actuelles, tout comme en Roumanie contemporaine – étant provoquée dans ces deux derniers cas par l’action d’une corde (Kyselý 2010), tout comme le font certains pasteurs africains. Dans les Alpes, les éleveurs insèrent les cornes de leurs vaches de combat dans des guide-cornes pour les déformer (Dubosson 2017 : 123). En France aussi, on a déformé les cornes des bovins, notamment pour les adapter au port du joug. Il existait pour cela un outil commercialisé au vingtième siècle (Fig. 9). C’est un objet réglable en largeur pour s’adapter à la tête et aux cornes des jeunes bovins. Il comporte des lanières de cuir qu’on serre progressivement, ce qui permet de formater l’encornure durant la croissance (Fig. 10). L’exemplaire présenté a été photographié en 2014 dans une ferme de la région de Langres, en Haute-Marne, par Philippe Crigel, que je remercie de m’avoir communiqué ses clichés. Selon René Kyselý qui les a étudiés, de tels exemples de manipulation des cornes en Europe pourraient être « associés au culte du taureau connu depuis l’époque du Néolithique proche-oriental » (Kyselý 2010 : 1245). Dans la même perspective d’une très longue durée de ce type de pratiques, des auteurs espagnols ont affirmé que la race du taureau de combat serait issue de brachycères africains (Bos brachycerus africanus) introduits dans la péninsule ibérique par des navigateurs crétois (Aparicio Sánchez 1960 ; apud Gouy 1973 et Ferret 1980), alors que pour d’autres, ils résulteraient d’une sélection pratiquée sur des Bos taurus ibericus (Pucheu 2001 : 19). Ces identifications, qui reposent en réalité sur des connaissances archéozoologiques périmées (Muzzolini 1980 ; Gautier 1988), laissent supposer une très longue lignée des taureaux braves, en accord avec le légendaire contemporain volontiers entretenu autour de la corrida, à propos de laquelle on évoque souvent les fresques minoennes, un antique culte
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Fig. 7. Classification des encornements des taureaux de combats en Espagne. 1 – Escabillado. 2 – Cornicorto. 3 – Mogón. 4 – Cubeto. 5 – Cornalón. 6 – Bizco. 7 – Hormigón. 8 – Brocho. 9 – Astillado. 10 – Playero. 11 – Corniabierto. 12 – Zurdo. 13 – Corniapretado. 14 – Gacho. 15 – Cornivuelto. 16 – Cornipaso. 17 – Cornidelantero. 18 – Capacho. 19 – Veleto. 20 – Cornillano (DAO Jean-Loïc Le Quellec d’après Ferret 1980 : fig. 4 modifiée).
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Fig. 8. Valorisation diverse des encornements des taureaux de combats en Espagne. 1 – Corniapretado. 2 – Corniabierto. 3 – Cornivuelto. 4 – Brocho. 5 – Veleto. 6 – Cornigacho. 7 – Bizco. Certains d’entre eux (brocho, gacho, bizco) sont considérés comme « mauvais » et peuvent être refusés lors d’une corrida (DAO d’après Pucheu 2001 : fig. 13, modifiée).
Fig. 9. Outil à déformer les cornes des jeunes bœufs, photographié en 2014 dans une ferme de la région de Langres, en Haute-Marne (Photo Philippe Crigel, que je remercie).
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Fig. 10. Schéma de fonctionnement de l’outil de la figure précédente (DAO Jean-Loïc Le Quellec).
du taureau, ou même les peintures de Lascaux. Or il ne s’agit là que d’une mythologie moderne, entretenue par Montherlant, les surréalistes, Georges Bataille, Michel Leiris, Miguel de Unamuno et Picasso, puis des anthropologues comme Jack Conrad (Conrad 1961). La légende d’une généalogie antique de la corrida résulte d’une construction erronée, bâtie avec des d’éléments surinterprétés sur des raisonnements qui ont tous été réfutés (Baratay 1997). Il est parfaitement établi, au contraire, que la corrida est récente : sous sa forme actuelle, elle ne remonte pas au-delà du XVIIIe siècle, et elle a été codifiée au XIXe siècle (Ferret 1980 : 12). Ces exemples suffisent à montrer que la notion d’un « cattle complex » proprement africain ne peut se défendre en s’appuyant uniquement sur l’existence d’une nomenclature complexe des formes de cornes chez les bovins et de leur modification selon des normes formellement comparables, mais dont rien n’assure qu’elles répondraient aux mêmes motivations, bien que ce « complexe » puisse inclure des systèmes d’identifications entre humains et bovins : en Afrique, suivant une analogie entre les deux triades bœufs – taureaux – vaches et jeunes hommes – aînés – femmes (Hazel 1997) ; et dans les Alpes par d’autres procédés d’intégration à l’univers familial et à la société humaine (Dubosson 2017 : 124-125). En l’absence de texte ou de témoignage oral, les causes de l’attention portée aux cornes des bovins au point d’en modifier l’apparence restent énigmatique.
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Une telle occurrence est connue sur un bucrane trouvé à Mostagedda (Moyenne Égypte) dans une tombe de la culture dite des Pan-Graves (Deuxième Période Intermédiaire, vers 1950-1550 BCE) qui ne contenait qu’une quarantaine de paires de cornes de vaches et de chèvres, un pot à onguents et un collier de perles de faïence bleue. Ce texte peint, composé de six hiéroglyphes, a été lu ḲskꜢnt et traduit comme pouvant désigner un « maître de la corne » (El-Sayed 2011 : 264265). Les gens de la culture des Pan-Graves étaient probablement des locuteurs d’un proto-béja (langue couchitique, donc de la famille afrasienne), et il est pratiquement certain que les deux premiers hiéroglyphes désignent la corne : cf. le béja kos, de même signification, de la racine proto-afrasienne *ko’s d’où dérivent aussi le terme désignant l’os en général en égyptien ancien (ḳś) (Erman & Grapow 1971 : vol. V, 68) et dans d’autres langues afrasiennes : touareg (eγēs) (Foucauld 1920 : 554), tchadique (*k’aṣu), omotique (*k’os), hausa (ḳašī), kariya (ḳāsu), miua (kusi), dangla (kāso), geleba (ḳas), nao (ḳus), dime (ḳas, ḳus), bokkos et dafobutura (kyas), etc. (Ehret 1995 : 240, n° 428 ; Orel & Stolbova 1995 : xxiii, 339). Malheureusement, la lecture du reste de ce texte bref, qui reste un unicum, fait difficulté, et l’on ne peut trancher entre l’hypothèse d’un anthroponyme, celle d’un descripteur du bucrane lui-même et celle de l’attribution d’un titre (Cooper & Barnard 2017) : seul reste assurée sa rédaction dans le cadre d’un rituel funéraire utilisant des bucranes. Si l’on reste ainsi dans l’incapacité d’assurer la signification d’un dépôt de cornes dans une tombe malgré la présence d’un texte, alors que dire d’images rupestres sahariennes anépigraphiques? S’agissant de l’interprétation de celles qui montrent des bovins dotés d’encornures apparemment déformées ou non réalistes, elles ne peuvent être analysées qu’en gardant en mémoire deux faits essentiels : 1) le « cattle complex », tel que l’utilisent les préhistoriens, n’existe pas qu’en Afrique ; 2) son existence ne peut être déduite de la seule apparence extérieure des bovins. Bibliographie ALLARD-HUARD, L., 2000. Nil-Sahara. Dialogues rupestres. II - L’homme innovateur. Crest. ALLARD-HUARD, L. & HUARD P., 1983. Les gravures rupestres du Sahara et du Nil. II L’ère pastorale. Études Scientifiques. Le Caire. ALONSO DE LA VARGA, M.E.; LOMILLOS PÉREZ, J.M. & GONZÁLEZ MONTAÑA, J.M., 2017. La Cornamenta del Toro de Lidia. Análisis de su integridad y effecto del enfundado. León. APARICIO SÁNCHEZ, G., 1960. Zootecnia Especial. Etnología Compendiada. Córdoba. BARATAY, É., 1997. Comment se construit un mythe: la corrida en France au XXe siècle. Revue d’Histoire Moderne et Contemporaine, 44(2): 307-330. BAUD, M., 1978. Le caractère du dessin en Égypte ancienne. Paris.
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LE DROMADAIRE EN ÉGYPTE... QUOI DE NEUF DEPUIS 1977 ? JOSÉPHINE LESUR UMR 7209 MNHN/CNRS, Paris, France
La question de l’origine du dromadaire en Égypte a constitué le sujet d’un des premiers travaux de recherche de B. Midant-Reynes. Le présent article est l’occasion de reprendre ce dossier plus de quarante ans plus tard et de voir quelles sont les nouvelles données archéologiques mais aussi génétiques et textuelles qui pourraient faire évoluer les hypothèses émises alors. Les conclusions du papier de 1977 suggéraient en effet une apparition du dromadaire dans la première moitié du Ier millénaire BCE, et non dès le Prédynastique comme le supposaient certains. Si cette hypothèse est globalement maintenue, cette contribution sera l’occasion d’y apporter des nuances en la remettant dans un contexte régional plus large et en y intégrant de nouvelles données qui tendraient à montrer la présence ponctuelle du camélidé en Afrique dès le IIe millénaire BCE. The question of the origin of dromedary in Egypt was the subject of one of B. MidantReynes’s first research projects. This article is an opportunity to review this issue more than forty years later and see what new archaeological, but also genetic and textual, data that could change the hypothesis made then. The conclusions of the paper of 1977 suggested indeed an appearance of the dromedary during the first half of the 1st millennium BCE, and not during the Predynastic as supposed by some. If this hypothesis is generally maintained, this contribution will be an opportunity to bring nuances by putting it in a wider regional context and by integrating new data that would tend to show the occasional presence of camelids in Africa from the 2nd millennium BCE.
Introduction Lorsque N. Buchez et Y. Tristant m’ont offert de participer à ce volume, je me suis souvenue que lors d’une de nos premières rencontres, Béatrix MidantReynes avait évoqué son tout premier article qui concernait les chameaux en Égypte (Midant-Reynes & Braunstein-Sylvestre 1977). Il m’a alors semblé tout à fait approprié de reprendre ce dossier, 40 ans plus tard, pour voir les avancées qui ont été faites dans ce domaine. Après un rapide résumé des conclusions de ce fameux article, nous verrons quelles sont les nouvelles données archéozoologiques mais aussi génétiques, iconographiques et textuelles qui sont apparues depuis lors, non seulement en Égypte mais aussi dans toute l’Afrique du nord et de l’est. Est-ce que la date d’apparition du dromadaire au cours du Ier millénaire BCE est toujours valable ou de nouvelles hypothèses ont-elles changé le panorama dessiné à l’époque ? Actuellement les dromadaires (Camelus dromedarius ; Fig. 1) vivent essentiellement dans les zones désertiques de l’Afrique du nord, de la Corne de l’Afrique
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Fig. 1. Dromadaires, Plaine du Gobaad, Djibouti. Cliché de l’auteur.
et de la péninsule Arabique (Faye 2014). Ils montrent des caractéristiques phénotypiques uniques avec adaptations à des environnements très chauds et arides (Faye 2009 ; Almathen et al. 2016). Ils peuvent survivre à la perte de 30 % de leur eau et passer une semaine sans boire. Leur bosse peut contenir jusqu’à 35 kg de gras et ils peuvent donc survivre avec très peu de ressources. Ils sont ainsi parfaitement adaptés aux longs voyages dans le désert et ont été essentiels pour le développement du commerce caravanier dans la péninsule Arabique et le Sahara. Mais même si les dromadaires semblent indissociables des déserts africains et parfaitement adaptés à ces environnements, se peut-il que leur arrivée soit aussi tardive et que les premiers égyptiens aient occupé ces régions arides sans le fameux « vaisseau du désert »? Une des grandes difficultés dans la question de l’origine du dromadaire en Afrique provient des sources. Comme tous les animaux rarement consommés mais principalement utilisés pour le transport, les ossements ne sont pas traités comme déchets domestiques et sont donc rares dans les sites archéologiques (Rossel et al. 2008). De même, malgré les récents progrès de la paléo-génétique, l’ADN provenant des zones arides est souvent très mal conservé, limitant son utilisation (Almathen et al. 2016). Enfin, les indices iconographiques proviennent souvent de fouilles anciennes offrant des contextes chrono-culturels mal définis (Midant-Reynes & Braunstein-Sylvestre 1977 ; Agut-Labordère 2018).
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La situation en 1977 L’article de Midant-Reynes et Braunstein-Silvestre (1977) part de la constatation qu’aucun mot dans les textes égyptiens ne désigne le chameau (ou plutôt le dromadaire) alors qu’il semble indissociable des grands paysages désertiques actuels de l’Afrique du Nord. La raison de cette absence serait l’arrivée tardive de l’animal en Égypte, et plus précisément au VIIe siècle BCE, à la faveur de la venue dans le pays des armées assyriennes, comme mentionnée dans le papyrus de Pedubast II (Midant-Reynes & Braunstein-Sylvestre 1977 : 338). Toutefois, cette hypothèse est contestée par certains chercheurs qui pensent que le chameau était bien connu des Égyptiens dès l’époque prédynastique et l’article passe alors en revue toutes ces soi-disant preuves. Après un rappel de l’origine des camélidés, famille des dromadaires, dans le monde et la mention des quelques découvertes de vestiges appartenant à une espèce fossile, Camelus thomasi, datés du Pléistocène en Afrique du Nord, les auteurs listent les différents indices de présence du dromadaire en Égypte, qu’ils s’agissent d’ossements ou d’objets figuratifs, depuis le Prédynastique. Concernant ce dernier ainsi que l’Ancien Empire, il semble n’y avoir que du matériel que l’on peut qualifier de « douteux ». Ainsi, soit les datations sont incertaines, soit l’identification de l’animal est discutée, soit le contexte stratigraphique est peu fiable. Il faut attendre le Moyen Empire pour avoir la première preuve assurée de la présence du Camelus en Nubie. Il s’agit d’un fragment de côte provenant de Sayala, site d’habitat du groupe C. Cependant, là encore une certaine réserve est nécessaire en raison du caractère unique et isolé de cette découverte, notamment au sein de la très grande quantité d’ossements livrée par le site. La fin du IIe millénaire BCE a livré encore quelques objets et ossements douteux et il faut attendre la première moitié du Ier millénaire BCE, avec notamment la statuette de faïence provenant d’Abydos pour avoir un indice plus fiable. Cette statuette de dromadaire agenouillé et chargé de quatre jarres présente des influences levantines et est donc datée d’une période où l’animal était connu en Asie. À la suite de cette liste des sources matérielles, les auteurs se tournent vers les sources textuelles en commençant par le récit biblique de la Genèse. En effet, le chameau y est mentionné plusieurs fois dans des textes traitant d’événements datés vers 1800-1600 BCE et en association avec l’Égypte et Pharaon. De nouveau ces preuves sont discutables car il serait très étonnant que l’animal cité comme un animal de transport aussi banal que l’âne, ne soit jamais inscrit dans les textes égyptiens de l’époque alors que l’âne y est bien présent. De fait, il est plus probable que les auteurs de ces textes rédigés au début du Ier millénaire BCE y aient inséré des détails de leur propre époque pour plus de réalisme.
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À cela s’ajoute la question du mot égyptien kjkj présents dans des textes du Nouvel Empire et lu dans un premier temps comme kamaa qui aurait donné camelus. Toutefois, une révision de ce mot le rapporte en fait à un singe. La fin de l’article présente les quelques représentations rupestres de dromadaires, en soulignant une fois encore le problème de fiabilité de ces sources, lié principalement à l’impossibilité de leur datation. Après ce travail critique très complet, les auteurs en arrivent à la conclusion qu’il n’y a que très peu, voire aucune donnée fiable attestant de la présence du dromadaire en Égypte avant le VIIe siècle BCE, et rappellent que ce n’est qu’à partir de l’époque ptolémaïque que son utilisation en tant que bête de somme ne deviendra fréquente. Qu’en est-il de la situation plus de 40 ans plus tard ? Avant de nous plonger dans les données égyptiennes et, d’une manière plus générale africaines, il nous faut revenir sur la question de la domestication du dromadaire qui est, elle, asiatique. Domestication du dromadaire Plus récente de quelques millénaires que celle de son plus proche parent, le chameau (Camelus bactrianus ; Peters & Driesch 1997), la domestication du dromadaire est un phénomène relativement tardif qui se serait produit vers la fin du IIe millénaire BCE dans le sud de l’Arabie. L’ancêtre sauvage du dromadaire, aujourd’hui disparu, est attesté dans des sites archéologiques de la péninsule Arabique depuis le début de l’Holocène (Curci et al. 2014). Bien que l’intensification des relations entre l’homme et le dromadaire pourrait suggérer un changement de statut dès le IIIe millénaire BCE (Curci et al. 2014), les preuves archéologiques et archéozoologiques plaident pour un aboutissement de ce processus à la fin du IIe millénaire. Ainsi, les données archéozoologiques ont montré qu’à partir de cette période, on observe une réduction significative de la taille des ossements, une augmentation du nombre de restes dans les contextes archéologiques mais aussi une multiplication des figurines et représentations rupestres d’individus domestiques (Uerpmann & Uerpmann 2002, 2012). Les populations sauvages semblent alors progressivement disparaître et les derniers restes qui leur sont attribués datent d’environ 2000 ans. Ils ont ainsi cohabité avec les formes domestiques pendant plus de 1000 ans, période où leur distribution était probablement limitée aux mangroves des côtes du sud-est de la péninsule Arabique (Almathen et al. 2016). De récentes études génétiques comprenant des analyses sur des populations modernes et archéologiques de dromadaire complètent les données archéologiques (Almathen et al. 2016). Ainsi il est suggéré que comme pour d’autres animaux domestiques, la domestication initiale a été suivie d’introgression
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répétée d’individus sauvages, parmi lesquels on trouve les dernières populations du sud-est de la péninsule. Un des traits remarquables de l’histoire de la domestication des dromadaires est la grande diversité génétique des populations domestiques, surtout au regard de leur brève et géographiquement limitée co-existence avec les formes sauvages qui étaient déjà en voie d’extinction. Ce même article montre la présence de deux haplogroupes principaux dans les populations modernes. Si ces deux composantes sont présentes chez tous les dromadaires, la première est dominante dans les populations de l’est de l’Afrique, à l’inverse de toutes les autres populations, suggérant des modes d’introduction ou des pratiques culturelles différentes (Almathen et al. 2016). Cela nous conduit alors à nous poser la question de l’arrivée du dromadaire sur le continent africain. Origine des dromadaires en Égypte et dans le nord-est africain Bien qu’une espèce sauvage de camélidé (Camelus thomasi) soit connue en Afrique du Nord au cours du Pléistocène, il semble qu’elle se soit déjà éteinte quand débute l’Holocène, il y a environ 12000 ans, excluant ainsi de fait une possible domestication africaine (Peters 1998). D’où vient alors sa forme domestique ? Depuis 1977, de nouvelles données sont apparues et ont fait l’objet de synthèses plus récentes (Ripinsky 1985 ; Agut-Labordère 2018). Si l’on reprend l’ensemble des données, quelques éléments renvoient à la présence du dromadaire dès le IIe millénaire BCE. Il s’agit tout d’abord d’une statuette en céramique représentant un dromadaire provenant du site de Rifeh et datée par son contexte du XIIIe siècle BCE (Petrie 1907). D’après Midant-Reynes et Braunstein-Sylvestre qui l’avait déjà évoqué, ce document se « trouve dans la frange du possible » d’autant qu’il pourrait s’agit d’une pièce importée d’Asie mineure (1977 : 351). De cette même période, la silhouette d’un dromadaire incisée sur la panse d’une céramique a été découverte sur le site de Qantir (Pusch 1996). D’un point de vue des ossements, on peut de nouveau citer la côte de dromadaire issue du site de Sayala et datée de la première moitié du IIe millénaire BCE (Bietak 1966) ; de même, dans le Fayoum, un crâne de dromadaire exhumé dans des niveaux attribués à une époque couvrant les XIIe et XVIIIe dynasties (18001400 BCE ; Little 1935-1936). Ces différents éléments tous datés du IIe millénaire BCE posent clairement problème. D’une part, les données actuelles suggèrent que le dromadaire n’aurait été domestiqué qu’à la fin du IIe millénaire BCE dans la péninsule Arabique, même si le processus a pu débuter plus anciennement dès le IIIe millénaire. Sachant par ailleurs qu’il ne semble apparaître qu’au début du Ier millénaire BCE au Levant (Grigson 2014 ; Almathen et al. 2016), son introduction en Égypte et
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au Soudan ne résulterait pas de contact avec cette région. Il faudrait alors imaginer qu’il ait été introduit par la Corne de l’Afrique ou plus au nord sur les côtes soudanaises dès le IIe millénaire BCE depuis la péninsule Arabique. Comme nous le verrons par la suite, actuellement aucun indice n’étaye cette hypothèse, qui reste cependant la plus probable pour expliquer la présence de ces ossements et artéfacts. Dans la première moitié du Ier millénaire BCE, les indices se multiplient dans un contexte qui cette fois semble plus cohérent avec les données des régions voisines. Sur le site napatéen de Qasr Ibrim, en Basse Nubie, des déjections de dromadaire ont été datées du tout début du Ier millénaire BCE (2690 ± 90 BP soit 1040-770 cal BCE ; Rowley-Conwy 1988). Sur ce même site, une mandibule de dromadaire a, quant à elle, fourni une fourchette plus large (2470 ± 160 BP soit 920-190 cal BCE ; Rowley-Conwy 1988). En Moyenne Égypte, le cimetière de Mostagedda a livré quelques restes osseux datés du VIIIe siècle BCE (Grigson 2014). Plus au nord, dans le Delta oriental, sur le site de Tell Qedwa, deux dents de dromadaires ont été découvertes associés à un contexte daté des VIIe-VIe siècle avant notre ère (Leclant & Clerc 1995). Un peu plus au sud, quelques ossements ont également été découverts sur le site de Mouweis dans des phases datées du Méroïtique ancien, soit dès le IIIe siècle BCE (Chaix, com. pers.). Pour les objets, on peut noter la présence au Ve siècle BCE d’un dromadaire en ronde-bosse sur le site de Memphis (Agut-Labordère 2018). Du point de vue de la domestication textuelle sur le dromadaire, nous avons vu que Midant-Reynes et Braunstein-Sylvestre citaient la mention de son nom en démotique dans le papyrus de Pedubast II lors de la venue des troupes assyriennes d’Esarhaddon, vers 670 avant J.-C. (1977 : 338). Toutefois, si ce document relate des faits qui se sont déroulés au VIIe siècle, il a été écrit à l’époque romaine, rendant peu fiable ces informations (Agut-Labordère, com. pers.). La première mention assurée de l’animal provient d’un ostracon démotique découvert sur le site d’Ayn Manâwir (Oasis de Kharga) et daté de 410 BCE, soit de l’époque perse (Agut-Labordère 2018 : 182). Dès l’époque ptolémaïque, les occurrences vont se multiplier dans les textes grecs. On peut également citer la présence du mot égyptien pour dromadaire ou chameau dans un texte du IIe siècle avant notre ère (Agut-Labordère 2018 : 182). Ainsi, les preuves archéologiques et épigraphiques attestant de l’utilisation accrue de l’animal en Égypte, au Soudan et en Afrique du Nord se multiplient principalement à partir de la période gréco-romaine (Dupuy 2009 ; Osypinska 2010). Utilisé principalement comme animal de transport par les romains, il se diffuse vers l’ouest et on le retrouve sur le site sénégalais de Siouré dans des niveaux datés entre 250 et 400 CE (MacDonald & MacDonald 2000 ; Jousse 2017).
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Dans la Corne de l’Afrique, région qui actuellement compte le plus de dromadaires sur tout le continent, les données sont également très rares et tardives. Il y a un certain nombre de représentation rupestre, surtout des gravures qui ne sont pas pour l’instant datables (Joussaume 1995). Par ailleurs, une mention en est faite dans une inscription axoumite du Ier millénaire de notre ère (Curtis 2013). Enfin, quelques ossements proviennent des niveaux récents, 1300-1600 CE, du site éthiopien de Laga Oda dans l’est du pays (Clark & Williams 1978). Les données très récentes dans la Corne de l’Afrique et dans tout l’est africain en général sont en partie dues à un manque de données archéologiques mais peut-être également à un mode d’introduction différent. En effet, nous avons vu que d’un point de vue génétique, les populations de dromadaires actuelles de l’est africain présentent des caractéristiques qui les différencient de toutes les autres populations (Almathen et al. 2016). Comme le suggèrent les auteurs de cette étude, ces traits distinctifs résultent probablement de barrières géographiques mais aussi culturelles. La distance génétique réduite entre les dromadaires de l’est africain et ceux du sud arabique suggère ainsi un second point d’entrée sur le continent, probablement par bateau à travers la mer Rouge. Même si les preuves archéologiques manquent encore pour confirmer cette hypothèse, les liens entre les terres des deux côtés de la mer Rouge sont très anciens et ces échanges ont également pu participer à la diffusion d’autres espèces comme les bovins ou les caprinés (Boivin & Fuller 2009 ; Lesur et al. 2014). Les auteurs suggèrent également que ces dromadaires de la Corne ont pu rester isolés des autres populations africaines en raison de la présence de la trypanosomiase tout autour de la région qui a limité la diffusion de ces dromadaires (Almathen et al. 2016). Enfin, les pratiques culturelles différent entre l’est africain et le reste du continent, et dans cette première région, les dromadaires sont surtout utilisés pour la production laitière (plus que pour la monte ou le transport) comme cela a pu être le cas dans le sud de la péninsule Arabique (Bulliet 1975 ; Almathen et al. 2016). Utilisations des dromadaires en Égypte et dans le reste de l’Afrique : quelles traces, quelles évolutions ? Nous l’avons vu, les données archéologiques sur le dromadaire sont rares. Cela peut être en partie expliqué par le fait que comme la plupart des espèces qui sont peu consommées, mais plutôt utilisées pour leur capacité de portage, le traitement des carcasses est différent des animaux d’embouche et se retrouvent plus rarement sur les sites archéologiques (Rossel et al. 2008). De fait, la diffusion de ces animaux en Afrique est surtout le résultat de leur utilisation en tant qu’animal de transport grâce à leur excellente adaptation aux conditions d’extrême aridité
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(Faye 2014). Ainsi, en Égypte, dès l’époque saïto-perse, ils ont pu participer aux développements des échanges entre les oasis, la vallée du Nil mais aussi le Sahara et les côtes méditerranéennes bien mieux que ne le faisaient les ânes avant eux (Agut-Labordère 2018). À partir de la période romaine, les routes caravanières vont se développer dans tout le nord du continent mais aussi le long de la Mer rouge en lien avec la péninsule Arabique et plus au nord avec le Levant (Bulliet 1975 ; Heiss 2012). Cependant le dromadaire n’est pas utilisé que pour le transport. Si actuellement, la consommation de sa viande est très pratiquée en Égypte (Dalmau 1994 ; Faye 2014), il est très difficile d’en montrer l’ancienneté d’un point de vue archéologique. Toutefois il semble que cela soit surtout à l’époque islamique que cette pratique se développe (Morales Muniz et al. 1995). Parmi les rares indices de sa consommation dans le nord-est africain, on peut citer les recherches actuelles menées au Somaliland sur les époques historiques (Gonzalez-Ruibal, inédit). Le site d’Iskudar, daté du XIIe-XIIIe siècle CE est un sanctuaire composé de nombreuses tombes, dont plusieurs cruciformes. Près de ces tombes, plusieurs fosses ont livré un abondant matériel archéologique parmi lesquels de nombreux ossements de bovins, de caprinés mais aussi de dromadaires. Ceux-ci, à l’instar des bovidés, présentent des traces de découpe et de cuisson suggérant leur consommation (Lesur & Rohret, inédit). Il semble que ces restes proviennent de banquets funéraires ou même de cérémonie réalisée pendant des pèlerinages comme attestés par les sources historiques de la région (Gonzalez-Ruibal, inédit). Ce type de pratique pourrait là encore être en lien avec l’arrivée de l’Islam dans la région, datée en effet de la même période (FauvelleAymar et al. 2011). De nos jours chez les Afars de l’est de la Corne de l’Afrique, la consommation de la viande de dromadaire fait toujours l’objet de cérémonie ritualisée avec sacrifice et partage égalitaire lors d’évènements sociaux tels que mariages, baptêmes ou enterrements (Faye 2009). Le lait de chamelle est également un produit très utilisé actuellement mais principalement dans la Corne de l’Afrique (Faye 2009). Si l’exploitation du lait de bovin est attestée très anciennement dans tout le nord et l’est du continent (Le Quellec 2010 ; Lesur 2017), mais aucune trace archéologique ne témoigne de l’ancienneté de celui de chamelle en Afrique même si on peut supposer que sa consommation est contemporaine de celle de sa viande. S’il n’est plus aujourd’hui le « vaisseau du désert » qui a permis de développer et renforcer les échanges depuis l’Égypte et la Nubie vers le reste du continent, le dromadaire n’en demeure pas moins un animal très utilisé autant pour ces sous-produits alimentaires (viande et lait, voire occasionnellement sang) que pour sa capacité à occuper les zones les plus arides de la planète.
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Conclusions : quoi de neuf depuis 1977 ? Les données actuelles sur l’origine du dromadaire domestique suggèrent un phénomène relativement tardif (IIe millénaire BCE) qui se serait produit dans la péninsule Arabique. La situation en Afrique et particulièrement en Égypte est plus complexe. La plupart des données fiables sur la présence du dromadaire datent du Ier millénaire BCE et sont ainsi tout à fait cohérentes avec une arrivée de l’animal, probablement via les contacts avec les populations levantines à cette époque. Il faut toutefois remarquer que son expansion et son utilisation récurrente dans le transport n’est vraiment évidente qu’à partir de la fin de ce millénaire. La question est beaucoup plus problématique pour les quelques témoignages (ossements ou figurations) datant du IIe millénaire avant notre ère. S’ils sont un peu plus nombreux que depuis la recension de l’article de Midant-Reynes et Braunstein-Sylvestre, ils n’en demeurent pas moins rares et isolés. Leur présence pourrait être expliquée par l’introduction ponctuelle de quelques individus par les côtes africaines (Soudan ou Corne de l’Afrique) même si actuellement aucun indice matériel n’étaye cette hypothèse. Au final, si les données se sont multipliées depuis 1977, les conclusions alors développées dans l’article demeurent d’actualité et si l’origine des dromadaires domestiques est de mieux en mieux connue en Arabie, elle reste encore mal comprise pour ce qui est de l’Afrique et surtout de l’Égypte. Animal emblématique des déserts africains, aujourd’hui principalement utilisé pour sa viande et son lait, le dromadaire ne faisait pas partie du bestiaire pharaonique mais à largement trouvé sa place en Égypte depuis plus de 2000 ans. Bibliographie AGUT-LABORDÈRE, D., 2018. L’introduction du dromadaire dans le désert occidental égyptien au Ier millénaire av. J.-C. [in:] TALLET, G. & SAUZEAU, T. (éd.), Mers et déserts de l’Antiquité à nos jours: approches croisées. Rennes: 175-195. ALMATHEN, F.; CHARRUAU, P.; MOHANDESAN, E.; MWACHARO, J.M.; OROZCO-TERWENGEL, P.; PITT, D.; ABDUSSAMAD, A.M.; UERPMANN, M.; UERPMANN, H.-P.; DE CUPERE, B.; MAGEE, P.; ALNAQEEB, M.A.; SALIM, B.; RAZIQ, A.; DESSIE, T.; ABDELHADI, O.M.; BANABAZI, M.H.; AL-EKNAH, M.; WALZER, C.; FAYE, B.; HOFREITER, M.; PETERS, J.; HANOTTE, O. & BURGER, P.A., 2016. Ancient and modern DNA reveal dynamics of domestication and cross-continental dispersal of the dromedary. Proceedings of the National Academy of Sciences, 113(24): 67076712. BIETAK, M., 1966. Ausgrabungen in Sayala-Nubien 1961-1965. Denkmäler der C-Gruppe und der Pan Gräber-Kultur. Vienne. BULLIET, R., 1975. The Camel and the Wheel. New York. CLARK, J.D. & WILLIAMS, M.A.J., 1978. Recent archaeological research in southeastern Ethiopia (1974-1975): some preliminary results. Annales d’Éthiopie, 11: 19-44.
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SOUS LA PROTECTION DE NOUT ? CHRISTINE LORRE Musée d’Archéologie nationale, Saint-Germain-en-Laye, France
L’acquisition récente d’une figurine de cochon pour la collection prédynastique égyptienne du musée d’Archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye (France) est replacée dans le contexte du rôle et des représentations du porc à l’époque prédynastique. En tenant compte de l’absence de provenance de la pièce, sont évoquées des hypothèses à propos de sa signification et sa fonction. The recent acquisition of a pig’s figurine for the Egyptian predynastic collection of the National Museum of Archaeology at Saint-Germain-en-Laye (France) is raises questions regarding the role and representations of pigs during the Predynastic period. By taking into account the lack of provenance for this artefact, one can consider the hypotheses about its meaning and its possible functionality.
La présence des animaux est au fondement de la civilisation égyptienne dans tous ses aspects depuis leur exploitation en tant que ressource, jusqu’à leur représentation dans l’art et leur transposition dans l’écriture hiéroglyphique. Cependant, au sein du troupeau, tous les animaux ne se sont pas vu accorder la même valeur et n’ont évidemment pas joué les mêmes rôles. La réapparition d’un cochon miniature nous fournit l’occasion d’évoquer certains aspects de la position singulière du porc au sein du bestiaire dès la préhistoire égyptienne, en nous appuyant notamment sur la récente somme de Y. Volokhine à propos du porc en Égypte ancienne et la question des interdits alimentaires (Volokhine 2014). Une statuette de porc en ivoire Un concours de circonstances favorables a en effet permis l’acquisition d’une petite figurine animale par le musée d’Archéologie nationale (Saint-Germainen-Laye, France)1, connu des spécialistes en particulier pour sa collection égyptienne d’époque prédynastique. Il s’agit d’une statuette en ivoire de 5,5 cm de long sur 2,7 cm de haut, présentant plusieurs traits évocateurs propres aux suidés2. Sculptée d’une seule pièce, elle présente la silhouette, courte sur pattes, 1
Désigné infra par l’acronyme MAN. L’objet a été acheté par préemption en vente publique le 29 mai 2013, après avis favorable du 24/05/2013 de la Commission des acquisitions des musée d’Archéologie nationale (SaintGermain-en-Laye) et musée national de Préhistoire (Les Eyzies-de-Tayac) et avis favorable du 24/05/2013 de la Délégation permanente du Conseil artistique des musées nationaux ; il est inscrit dans l’inventaire du MAN sous le n° 91261. 2
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Fig. 1. Statuette de cochon en ivoire ; vue de trois-quarts. Cliché Loïc Hamon © MAN, Saint-Germain-en-Laye.
Fig. 2. Statuette de cochon en ivoire ; vue de l’arrière. Cliché Loïc Hamon © MAN, Saint-Germain-en-Laye.
Fig. 3. Amulette en forme d’hippopotame (?), Badari, ivoire d’hippopotame avec œil incrusté d’une rondelle d’ivoire d’hippopotame. Petrie Museum of Egyptian Archaeology, UC9573. Cliché © Petrie Museum-UCL.
avec le groin si caractéristique de l’animal (Fig. 1). Formée d’une succession de chevrons imbriqués, une petite queue a été incisée sur l’arrière-train rebondi (Fig. 2). L’expression de l’animal semble plutôt placide, voire étonnée, les yeux haut placés formés de deux pastilles incisées surmontées chacune d’un « sourcil » en arc de cercle également légèrement incisé ; ces yeux et leurs sourcils pouvaient être incrustés à l’origine comme c’est fréquemment le cas pour d’autres objets prédynastiques, même de petite taille (Fig. 3). La ligne d’ouverture de la bouche et les commissures des lèvres sont incisées ; sur la face du groin, taillée nette selon un plan en biseau, deux points en creux indiquent les naseaux au-dessus de la ligne de la bouche. Avec le temps, les éléments rapportés à la hauteur des oreilles de l’animal, ont disparu.
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Fig. 4. Statuette de cochon en ivoire ; vue du dessus. Cliché Loïc Hamon©MAN, Saint-Germain-en-Laye.
Plusieurs indices laissent à penser que cette statuette a été réalisée dans l’extrémité pleine d’une incisive inférieure d’hippopotame. Ses dimensions réduites, sa forme générale, son bon état de conservation et la « patine » de sa surface plaident pour l’usage de ce matériau de préférence à l’ivoire d’éléphant qui résiste moins bien aux altérations organiques et particulièrement sur une longue durée (Caubet & Gaborit-Chopin 2004 : 35). Ce choix de la matière semble confirmé par l’orientation des fendillements superficiels visibles à la surface ainsi que par une coloration plus brune perceptible sur le dos de l’animal et sans doute liée à la proximité de la commissure de la dent lors du façonnage de l’objet (Fig. 4). Particulièrement pour les objets de petite taille et peut-être aussi pour d’autres raisons que nous évoquerons plus loin, l’ivoire d’hippopotame était l’un des matériaux de prédilection des artisans égyptiens de l’époque prédynastique et des deux premières dynasties (Delange 2004 : 43-44). En dépit d’une première enquête, nos connaissances à propos de l’histoire de la statuette sont encore limitées à ce jour. Elle est réputée avoir appartenu à la collection de Maurice Nahman (1868-1948). Issu d’une famille juive de Macédoine, Nahman était caissier principal au Crédit foncier égyptien et s’était parallèlement établi comme marchand d’antiques, après avoir obtenu en 1890 du Musée égyptien du Caire, l’autorisation de vendre des objets archéologiques (Volait 2016 : 183-184). Installé en plein centre du Caire, 27 rue Madabegh, dans l’ancien hôtel particulier Delort de Gléon, son commerce connut un tel développement qu’il devint rapidement une institution de référence, fréquentée par tous les archéologues, les collectionneurs et les personnalités de son époque, comme en témoignent des annonces dans des revues d’art (Farah 1929), le livre d’or conservé à la bibliothèque Wilbour du Brooklyn Museum3 et l’hommage que lui a rendu Jean Capart 3 Consultable en suivant le lien : https://www.nyarc.org/content/unique-treasure-wilbourlibrary-egyptology-visitor%E2%80%99s-guest-book-maurice-nahman (consulté le 10 mars 2019).
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après son décès (Capart 1947 : 300-301). Le marchand a cédé des parties de sa collection lors de ventes organisées dans les années 1920 et en 1937. Après sa disparition, d’autres ventes ont dispersé à plusieurs reprises le reste des objets, notamment à l’hôtel Drouot à Paris en février et juin 1953, puis pour une autre partie de cette collection et après plusieurs transmissions successives, lors d’une vente Christie’s à Londres en 2004, sans qu’il nous ait été possible d’identifier la statuette parmi les lots proposés lors de ces ventes. Un type d’objet plutôt rare La statuette du MAN appartient à un ensemble de représentations de suidés parmi les plus anciennes d’Égypte auxquelles L. Keimer fut parmi les premiers à s’intéresser (Keimer 1937) tout en soulignant le paradoxe entre l’importance de la consommation du porc dès l’époque néolithique et la sous-représentation figurée de l’animal qui persistera tout au long de l’histoire pharaonique (Keimer 1937 : 147-149 ; Hornung 1992 ; Vernus & Yoyotte 2005 : 556 ; Volokhine 2014 : 64-66). Une statuette similaire, identifiée comme la représentation d’une « truie », datée de l’époque de Naqada I et faisant partie d’une collection privée offre, pour le moment, la seule comparaison directe avec l’exemplaire du MAN, bien qu’elle semble légèrement plus grande et présente des pattes plus longues et un traitement des oreilles différent, plutôt réalisé dans la masse de l’ivoire (Vernus & Lessing 1998 : 22 ; Fig. 5). Il est précisé qu’elle aurait été sculptée « dans la pointe d’une défense d’éléphant […] dans un style fuselé en accord avec le matériau », sans davantage de précision. Le rendu du groin et des yeux de l’animal sont tout à fait analogues sur les deux statuettes. D’autres représentations en ronde bosse semblent peu fréquentes. Nous les considérons typologiquement apparentées en raison de leurs caractéristiques stylistiques, de
Fig. 5. Statuette de cochon en ivoire, collection particulière. Cliché d’après Vernus & Yoyotte 2005 © C. Lorre.
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Fig. 6. Statuette de porc en « faïence » égyptienne, Main Deposit, Hierakonpolis. Petrie Museum of Egyptian Archaeology, UC11007. Cliché © Petrie Museum-UCL.
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Fig. 7. Statuette de porc en « faïence » égyptienne, Abydos. British Museum EA 38018. Cliché © The Trustees of the British Museum.
leur taille et de leur datation, tout en ayant été fabriquées dans d’autres matériaux. Peuvent ainsi être rapprochées de l’exemplaire du MAN, la figurine de porc en « faïence » égyptienne4 (Fig. 6) qui faisait partie du mobilier découvert dans le Main Deposit de Hierakonpolis par Quibell et Green (Adams 1974 : 21) et la statuette également en « faïence »5 découverte par Petrie dans les substructions du premier temple d’Osiris à Abydos et datée des premières dynasties (Petrie 1903 : 25 et pl. VI, 78) (Fig. 7). Le profil et l’allure générale du porc sont reconnaissables et offrent par exemple davantage de proximité qu’avec l’amulette en cornaline conservée au Museum of Fine Arts de Boston (États-Unis)6 qui montre un animal plus lourd qui ne possède pas le groin allongé schématisé des autres pièces. De même, en dépit d’une silhouette générale assez proche (notamment la position et le groin allongé) la figurine du MAN n’offre que peu d’analogie avec la multitude d’amulettes – plus ou moins détaillées, connues ultérieurement à la Basse Époque. Souvent fabriquées en « faïence » égyptienne, elles représentent la plupart du temps une truie allaitante dotée de pouvoirs bénéfiques et sont par conséquent parfois assimilées à de simples porte-bonheur en relation avec les croyances populaires (Keimer 1937 : 148) (Fig. 8). L’un des traits distinctifs de l’objet de notre étude, c’est précisément l’absence de représentation clairement sexuée alors que la majorité des auteurs lui attribue une signification implicite en la qualifiant d’emblée de « truie », par assimilation à ces petits témoins matériels de la piété populaire et aux textes et mythes connus aux époques postérieures (Volokhine 2014). 4 5 6
Désormais conservée au Petrie Museum of Archaeology (UC 11007). Conservée au British Museum (EA 38018). N° 11.1086.
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Fig. 8 . Amulette perforée en forme de cochon, cornaline, tombe 179, Mezaideh, Naqada II. Museum of Fine Arts, Boston Ancient Egypt 11.1086. Cliché Museum of Fine Arts, Boston.
Fig. 9. Amulette représentant une truie allaitante. Département des Antiquités égyptiennes, E14357 Musée du Louvre. Cliché © Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Franck Raux.
Un reflet de l’ambiguïté du cochon en Égypte ? L’absence de contexte de découverte de la figurine limite évidemment les tentatives d’interprétation mais sa rareté incite cependant à explorer quelques pistes. Les recherches des années 1980-1990 ont confirmé l’existence d’au moins deux foyers de domestication précoce du sanglier (Sus scrofa) : l’un au ProcheOrient au cours des IXe-VIIIe millénaires avant notre ère et l’autre en Chine autour de 6000 ans avant notre ère (Lion & Michel 2006 : 4). De nombreuses découvertes d’ossements de porc sur l’ensemble du territoire égyptien confirment l’importance du porc domestique dans le régime alimentaire d’une partie de la population prédynastique, ce qui ne laisse pas d’intriguer quand on connaît par ailleurs la connotation négative attachée à l’animal (Keimer 1937 : 149 ;
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Hecker 1982 ; Volokhine 2014). Pour ne citer que quelques exemples, des vestiges de porcs domestiques ont été identifiés, dès la fin du XIXe siècle, sur le site de Toukh (Naqada, Haute Égypte) par J. de Morgan (Morgan 1897 : 99 ; Keimer 1937 : 148) ; puis les archéozoologues ont enregistré leur présence dans le delta du Nil, zone au climat plus humide très propice à l’élevage (Lesur 2013 : 43), à Merimdé Beni Salâmé où quelques jeunes avaient été délibérément abattus (Von den Driesch & Boessneck 1985 : 108), à Maadi (Boessneck et al. 1989 : 87-128) ou à Tell Farkha (Ablamowicz, in Chłodnicki 2002 : 88-117) mais aussi dans le sud de la vallée du Nil, à Hiérakonpolis (McArdle 1992 ; Friedman 2009 : 128130) et à Adaïma (Van Neer 2002). Sur le plan « naturel », le porc est donc un élément si important de la vie dans la vallée du Nil, qu’à l’instar de tout ce qui constitue le milieu environnant, il va donner lieu à de multiples constructions culturelles qui intègreront son caractère ambivalent et deviendront plus complexes au fil du temps : dans l’élaboration de l’écriture, au sein de l’économie agricole du pays comme dans la construction des mythes et de la religion (Volokhine 2014). L’animal possède d’une part une réputation négative (Vernus & Yoyotte 2005 : 558 ; Volokhine 2014 : 20-39) au point qu’il est assimilé à des entités divines redoutables telles que l’animal-sha lié au milieu désertique (Volokhine 2014 : 77-80) ou bien, sous l’identité d’un porc noir7, forme animale du dieu Seth, il blesse l’œil d’Horus8 et suscitant au sens propre une « aversion »9, doit sur ordre de Rê, rester à distance d’Horus (Volokhine 2014 : 103-111) . D’autre part, l’animal possède également une face positive particulièrement sous son aspect de truie. Comme d’autres populations, les anciens Égyptiens avaient remarqué que la truie pouvait, face à une portée trop nombreuse pour la nourrir normalement, dévorer certains de ses petits. C’est vraisemblablement ce comportement qui est à l’origine du mythe de la « truie qui mange ses porcelets » ou de la « mère des dieux », mythe de Nout, grande déesse du ciel qui, chaque soir, avale ses enfants (les étoiles) pour les cracher chaque matin (Volokhine 2014 : 147-153). Cette fois, le « cannibalisme maternel » tel que le nomme Vernus, est perçu positivement puisqu’il contribue au maintien de l’ordre du cosmos en exprimant le principe de régénération et le cycle de l’éternelle renaissance après la disparition (Vernus & Yoyotte 2005 : 559). Même s’il convient d’être extrêmement prudent dans l’usage rétrospectif de conceptions religieuses très postérieures à l’époque qui nous intéresse, à la lumière de comparaisons ethnographiques, on ne peut manquer de s’interroger sur la lente gestation de certains invariants fondamentaux qui fourniront des explications sur l’organisation du monde pendant plus de trois mille ans et leurs 7
Souligné par l’auteur. Formule 157 des Textes des Sarcophages. 9 « Interdit-bwt » selon le terme préféré par Y. Volokhine, à la suite des travaux de P.J. Frandsen (Volokhine 2014 : 115). 8
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éventuelles traductions dans la culture matérielle. Comment ne pas penser à la déesse Réret (rrt) c’est-à-dire littéralement « La-Truie », souvent assimilée à la déesse Thouéris et plus tard à la déesse Isis sous la forme de « La-Truieblanche », en relation avec la maternité (donc la naissance et la protection de l’enfant) ? Le déroulement de ce « fil » mythologique conduira, dans la théologie tardive, à désigner par métonymie les étoiles et les constellations comme les « Grandes Truies » ou les « Truies divines » (Vernus &Yoyotte 2005 : 560). On ne peut non plus s’empêcher de songer au magicien du Papyrus Leyde10 (Nouvel Empire) qui se vante de pouvoir transgresser un interdit alimentaire parce qu’il porte une amulette protectrice en forme de truie. Située chronologiquement très en amont des époques que nous venons d’évoquer, la statuette du MAN, en raison du choix de son matériau de couleur clair et du soin apporté à sa finition, pourrait bien être l’une des premières représentations de cochon en ronde bosse, sous la forme bénéfique d’une truie. La rareté d’un tel objet nous paraît indiquer plutôt un usage en contexte non quotidien, peut-être à valeur magique ou votive, ainsi qu’il est possible de l’envisager pour l’exemplaire d’Abydos. Bibliographie ADAMS, B., 1974. Ancient Hierakonpolis. Warminster. BOESSNECK, J.; VON DEN DRIESCH, A. & ZIEGLER, R., 1989. Die Tierreste von Maadi und dem Friedhof am Wadi Digla [in:] RIZKANA, I. & SEEHER, J., Maadi III. The non-lithic small finds and the structural remains of the Predynastic settlement. Excavations at the Predynastic site of Maadi and its cemeteries conducted by M. Amer and I. Rizkana on behalf of the Department of Geography, Faculty of Arts of Cairo University 1930-1953. Archäologische Veröffentlichungen 80. Mainz am Rhein: 87-128. CAPART, J., 1947[sic]. Nécrologie. Maurice Nahman. Chronique d’Égypte, 44: 300301. CAUBET, A. & GABORIT-CHOPIN, D. (dir.), 2004. Ivoires. De l’Orient ancien aux Temps modernes. Catalogue d’exposition, Musée du Louvre (23 juin-30 août 2004). Paris. CHŁODNICKI, M. & CIAŁOWICZ, K.M., 2002. Tell el-Farkha Seasons 1998-1999. Preliminary Report. Mitteilungen des Deutschen Archäologischen Instituts Abteilung Kairo, 58: 88-117. DELANGE E., 2004. L’Ivoire en Égypte [in:] CAUBET, A. & GABORIT-CHOPIN, D. (dir.), 2004. Ivoires. De l’Orient ancien aux Temps modernes. Catalogue d’exposition, Musée du Louvre (23 juin-30 août 2004). Paris: 43-56. FARAH, F., 1929. Les antiquaires égyptiens. L’Art vivant en Égypte, 98 (15 janvier 1929): 99. FRIEDMAN, R.F., 2009. Special Animals from a Special Place? The Fauna from HK29A at Predynastic Hierakonpolis. Journal of the American Research Center in Egypt, 45: 105-136. 10
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SOUS LA PROTECTION DE NOUT ?
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LOWER EGYPTIAN CULTURE – THE LAST 20 YEARS OF RESEARCH AGNIESZKA MĄCZYŃSKA Poznań Archaeological Museum, Poznań, Poland
Les fouilles sur le site de Maadi ont débuté en 1930. Malgré près de 90 années de recherche sur la culture de la Basse Égypte, nos connaissances sont encore très incomplètes et de nombreux aspects de ce complexe culturel restent flous. Cependant, chaque saison de fouille a révélé de nouvelles données, enrichi nos connaissances et permis de modifier la vision des communautés qui occupaient la Basse Égypte au 4e millénaire avant notre ère. Ce sont ces 20 dernières années de recherche qui ont apporté les découvertes les plus importantes concernant la culture de Basse Égypte. Les travaux menés à Kôm el-Khilgan, Tell el-Farkha, Tell el-Iswid et Sais ont considérablement modifié l’état de la recherche. Dans cet article, l’auteur résume les études récentes sur certains points importants – les origines de la culture de Basse Égypte et ses relations mutuelles avec les Naqadiens et les Sud Levantins. Deux autres aspects de la question sont aussi mentionnés – l’architecture en briques crue et la production de bière – inconnus sur les sites de Basse Égypte avant 2000, parce qu’ils ont changé la façon d’appréhender les habitants de la Basse Égypte au Chalcolithique. Excavations at the Maadi site began in 1930. Despite nearly 90 years of research on the Lower Egyptian culture, our knowledge is not complete, and many aspects of this cultural unit remain unclear. However, each excavation season has revealed new data, enriched our knowledge and allowed to modify a vision of the communities that occupied Lower Egypt in the 4th millennium BCE. The last 20 years of research have brought the most important discoveries related to the Lower Egyptian culture. Those at Kom el-Khilgan, Tell el-Farkha, Tell el-Iswid and Sais have significantly changed the state of research. In this paper, the author summarises the recent studies on a few most important problems – the origins of the Lower Egyptian culture and its mutual relations with the Naqadans and the southern Levantines. Additionally, two other issues – mudbrick architecture and beer production – unknown on Lower Egyptian sites before the beginning of the 21st before are mentioned too, as they have changed the way of thinking on the inhabitants of Chalcolithic Lower Egypt.
Introduction The period from the beginning of the 20th century until the outbreak of the Second World War saw a number of great discoveries concerning the prehistory of Lower Egypt. Important sites on the northern shore of Lake Qarun, at Merimde Beni Salame and Maadi or in Wadi Hof were registered and explored (Fig. 1; Bovier-Lapierre 1926a, 1926b; Junker 1929-1940; Caton-Thompson & Gardner 1934; Rizkana & Seeher 1987, 1988, 1989, 1990; Debono & Mortensen 1990). Remains of human activity discovered at that time were used to distinguish
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Fig. 1. Map of Lower Egypt showing the location of sites of the Lower Egyptian culture.
four major archaeological cultures – the Fayum (A and B), the Merimde, the el-Omari and the Maadi. It was obvious that the materials from these sites were different than those from previously known Naqadan cemeteries located in Lower Egypt at Gerzeh or Harageh. All of the newly distinguished cultures were older and linked to the first Lower Egyptian farming communities. However, their chronology and mutual relations were not easy to establish at the early stage of research. From the very beginning the materials from Maadi stood out among those known from the Fayum and Merimde. The site seemed to be younger and it
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fitted well into the Upper Egyptian Predynastic chronological scheme, generally accepted by researchers in the first half of the 20th century. In the opinion of the site’s excavators it was contemporary with the later part of the Gerzean and with the Semainean (Rizkana & Seeher 1987: 22). After the Second World War new sites with materials similar to those known from Maadi were discovered. One of them was the cemetery at Wadi Digla, located approx. one kilometre south of the explored Maadi settlement. Another one was the cemetery at Heliopolis (Rizkana & Seeher 1990; Debono & Mortensen 1988). Thanks to these discoveries a number of differences between the Predynastic burial customs in Upper and Lower Egypt became very visible. However, the excavations did not help to establish the precise chronology of the Maadi culture, and even in the 1960s and 1970s the Early Dynastic chronology was suggested for it (Hayes 1965: 248; Krzyżaniak 1977: 137). The state of research on the Maadi culture began to change in the 1980s when intensive surveys and excavations began in the Nile Delta area. In 1985 a new site with remains similar to those registered at Maadi was discovered at Tell el-Fara‘in, ancient Buto in the north-eastern Delta. Moreover, the materials from Maadi published since 1987 have greatly contributed to the state of research on the Maadi culture (Rizkana & Seeher 1987, 1988, 1989, 1990). The discoveries from Maadi have been analysed in a wider context, together with finds from other Maadi culture locations known in the 80s, including Wadi Digla, Heliopolis, Merimde Beni Salame, Sedment, and Buto. I. Rizkana & J. Seeher (1987: 5865), the authors of those publications, also focused on single finds from Tura Train-Station, Giza Tramway, Fayum (Site T and Qasr Qarun) and es-Staff, which in their opinion were parallel to the materials from Maadi and belonged to the same cultural unit. In the light of these discoveries, the Maadi culture seemed to be quite different from the three other Neolithic cultures distinguished in the first part of the 20th century – the Fayum, Merimde and el-Omari cultures. The lack of uniformity and homogeneity among the known sites of this culture was the reason why its name was eventually changed to Maadi-Buto. It began to be seen as a cultural complex restricted to Lower Egypt that existed in parallel to the Naqada I and II culture in Upper Egypt. Its roots were related to the Neolithic cultures of Lower Egypt and its disappearance was linked to the Naqadan expansion to the south. The most important discoveries on the Maadi-Buto culture have come in the last 20 years. New sites, new data, and new methods have significantly transformed our vision of the communities occupying Lower Egypt in the 4th millennium BCE. Discoveries at Kom el-Khilgan, Tell el-Farkha, Tell el-Iswid and Sais changed the state of research on the Lower Egyptian culture. The return to Maadi also provided new insights on the earliest Lower Egyptian occupation (Hartung 2004). The continuing exploration of the Buto site still surprises us
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with finds in its oldest layers (Hartung 2021). The recent research has confirmed a great diversity within the Chalcolithic Lower Egyptian communities and improved our knowledge on their development. For that reason, in the 1990s a new term, the Lower Egyptian culture or the Lower Egyptian cultural complex, was coined and came to be used interchangeably with the previous names – Maadi/Maadi-Buto culture (Adams & Friedman 1992; Seeher 1992; von der Way 1992; Ciałowicz 2001, 2014-2015; Mączyńska 2003, 2011, 2014, 2016a, 2016b, 2018; Hartung 2004; Tassie 2014; Bard 2017; Buchez et al. 2017). Our present knowledge of the Lower Egyptian culture differs from what was known after the first excavation seasons at Maadi. In 1992, B. Midant-Reynes published the impressively comprehensive Préhistoire de l’Égypte. Des premiers hommes aux premiers Pharaons (for an English version see Midant-Reynes 2000), a brilliant overview of the state of research on the prehistory of the Nile Valley and the Delta of the 1990s. The Lower Egyptian culture and finds from the main archaeological sites are one of its essential aspects. Despite the passage of time, Préhistoire... is still an important source of information in this respect. However, recent studies in Lower Egypt, including also those led by B. MidantReynes, have enriched our knowledge, especially on the origins of the Lower Egyptian culture and interrelations with the Naqadans and the southern Levantines. In this paper, the author summarises the recent research on both issues. Additionally, other two features of the Lower Egyptian culture – mudbrick architecture and beer production – unknown on the Lower Egyptian sites in the 1990s are mentioned too, as they have changed the way of thinking on the inhabitants of Lower Egypt in the 4th millennium BCE. Origins of the Lower Egyptian culture It is generally accepted that the ancestors of the Lower Egyptian culture should be looked for in the Neolithic among the Merimde and el-Omari cultures (Hayes 1965; Krzyzaniak 1977; Hofmann 1979; Rizkana & Seeher 1987; MidantReynes 1992, 2000; Tristant 2004; Köhler 2011; Tassie 2014; Mączyńska 2017, 2018). However, the lack of archaeological evidence dated to the period between the Neolithic and the Lower Egyptian culture renders the understanding of the origin of the Chalcolithic communities in Lower Egypt more difficult. In the 70s the coexistence of Neolithic and Chalcolithic groups in the Delta in the beginning of the 4th millennium BCE was confirmed only at Merimde Beni Salame, which was used as a burial ground by Lower Egyptian culture communities (Hawass et al. 1988). In the context of possible cultural continuity between the Neolithic and the Chalcolithic in Lower Egypt it is necessary to mention the Sais site, excavated since 2000. Its importance stems from the fact that remains of human occupation from both periods were registered there. Phase I of Sais is dated to the Neolithic, while phase II reflects a mixture of materials of the
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Neolithic and the Lower Egyptian culture. In the opinion of P. Wilson, the overall character of Sais II is Neolithic with younger materials integrated into it (Wilson et al. 2014: 109 & 159-174). Although a 200-year gap between both phases does not allow for detailed explanation of the transition between the Neolithic and Chalcolithic, the sequence of Chalcolithic remains and Merimde materials beneath it could be interpreted as a result of continual cultural development of the communities that occupied this area in the 5th and 4th millennium BCE. The Sais site confirms that the roots of the Lower Egyptian culture should be looked for in the Neolithic. In this context it is worth noting that the end of Merimde occupation (phase II) at Sais is dated to 3900 BCE, which is when the occupation of the Lower Egyptian culture at Buto began (Ia). On that basis, G. Tassie (2014: 361) suggests that the Chalcolithic Lower Egyptian occupation did not emerge simultaneously in the whole of Lower Egypt. Instead, it radiated from the western Delta. Lower Egyptian-Naqadan transition In the traditional view of the Predynastic period, Egypt was divided into two separate cultural units: the Naqada culture in the south and the Lower Egyptian culture in the north. The two cultures used to be defined by comparison to each other, usually to the disadvantage of the northern societies. From Naqada IIC/D period on, Naqadan elements appeared on Lower Egyptian sites more frequently. Scholars refer to this period as the transition between Lower Egyptian culture and Naqada culture, which eventually led to the cultural unification of both complexes. The transition process has been explained by researchers in a variety of ways, proposing military conquest, peaceful movement or migration related to demographic pressure, the rise of trade and even cultural evolution or mingling of ideas and materials (Trigger 1983; Bard & Carneiro 1989; van den Brink 1989; Midant-Reynes 1992, 2003; Köhler 1995, 1996, 2008, 2014, 2014-2015; Ciałowicz 2001, 2014-2015, 2016; Campagno 2004; Tassie 2014; Stevenson 2016; Bard 2017). During the last 20 years, the problem of the Lower Egyptian-Naqadan transition was discussed frequently in the context of new discoveries. One interpretation was proposed by N. Buchez and B. Midant-Reynes (2007, 2011) on the basis of their research on the site at Kom el-Khilgan. The terms of acculturation, assimilation, and homogenisation were proposed in explaining the process which took place in Lower Egypt after the arrival of Naqadans to Middle and then to Lower Egypt. Based on the analysis of pottery and lithics, N. Buchez and B. Midant-Reynes (2007, 2011) believe that the direct and continuous presence of Naqadans in Lower Egypt led to the assimilation of local, Lower Egyptian populations, who finally lost their own cultural identity. The data collected during the excavations on the other site with remains of the Lower Egyptian
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culture at Tell el-Iswid confirmed this view in the opinion of both scholars (Midant-Reynes et al. 2014; Midant-Reynes & Buchez 2014; Buchez et al. 2017). Tell el-Farkha is another site in the Nile Delta (discovered in the 1980s and excavated since 1998) that should be mentioned in the context of the discussion on the Lower Egyptian-Naqadan transition. Continuous occupation throughout the 4th millennium BCE was registered on the site, thus making it possible to analyse cultural processes. Moreover, no evidence of the Naqadans exercising authority over these settlements or any other traces of their dominance at the sites in this early period have been observed. Quite to the contrary, the continuation of occupation and production (especially pottery production) is very visible (Mączyńska 2013, 2014, 2016a, 2016b). In the opinion of the author, “integration” is a more appropriate term to describe the cultural process that occurred in Naqada IIC/D in Lower Egypt. The culture, formed after the contact of Naqadans and Lower Egyptians, integrated elements of both, in a relationship of equality rather than superiority. Relations between Lower Egypt and the southern Levant Discoveries of Levantine pottery on the Maadi site have sparked an ongoing discussion about the relations between Lower Egypt and the southern Levant in the 4th millennium BCE. So far objects of Levantine origin were collected almost on each Lower Egyptian site, indicating contacts between both regions. The discoveries at Tell el-Farkha and Tell el-Iswid during the last 20 years have helped to better understand contacts between Lower Egypt and the southern Levant, now seen as an exchange of goods and ideas (Fig. 2; Miroschedji 2002; Levy & van den Brink 2002; Mączyńska 2007, 2008, 2013, 2014; Braun & van den Brink 2008; Guyot 2008, 2010; Braun 2011; Czarnowicz 2011; Chłodnicki & Ciałowicz this volume). The sites located in the Nile Delta could have been meeting places for trade partners of different origins, such as southern Levantines and Egyptians from the north and south. Initially, the exchange may have been a “private” undertaking of a single settlement centre, e.g. Maadi. In the middle of the 4th millennium BCE, when several settlements engaged in the exchange existed within the eastern Delta, the situation may have changed, particularly if we assume that some of the settlements were specialised in the production of specific goods, e.g. beer at Tell el-Farkha. The logistics of exchange, including transport, may have been jointly carried out by several settlements/ parties. The local societies took part in, and probably organised, the exchange of goods and ideas in an active way. Moreover, they benefitted from these contacts by adopting new techniques and raw materials, i.e. mudbrick architecture, beer production, the use of copper (Czarnowicz 2012a; 2012b; Mączyńska 2013; 2014).
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Fig. 2. Lug handle of the Levantine origin, Central Kom, Tell el-Farkha (photo R. Słaboński).
Mudbricks of the Lower Egyptian culture For many years mudbrick architecture was treated as a hallmark of the Naqada culture. Its appearance in Lower Egypt was linked to the intensification of contacts between the northern and southern part of Egypt. The presence of mudbricks was also an argument in the discussion on the Naqada expansion. The new building technology was one of the elements originally believed to have emerged together with the Naqadans in the north. However, this view has changed in the light of recent discoveries at Tell el-Farkha (Fig. 3) and Tell el-Iswid (Chłodnicki & Geming 2012; Mączyńska 2013; Midant-Reynes et al. 2014; Chłodnicki 2016; Moeller 2016: 61-65; Buchez et al. 2017). Mudbricks were known from the Maadi site, where they were used to build foundations of subterranean structures. But at Tell el-Farkha and Tell el-Iswid mudbrick walls were registered alongside typical Lower Egyptian architecture made of organic materials. Lower Egyptians knew how to make bricks of mud and then
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Fig. 3. Mudbrick wall of the Lower Egyptian culture, Central Kom, Tell el-Farkha (photo R. Słaboński).
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to erect walls of them. However, this technique was not used frequently during the Buto IIb period and the finds from Tell el-Farkha show that traditional materials – wood, reed and clay plaster were still very popular and outnumbered mudbricks. The new technique became common in the beginning of the Buto III period (the end of Naqada II and the beginning of Naqada III). The origins of mudbrick architecture in Lower Egypt are not clear. Its introduction should probably be linked to the influences from the southern Levant, where this technique was known earlier. Intensive contacts between Lower and Upper Egypt during the second part of the Buto II period are a likely reason for the emergence of this technology in Upper Egypt (Tristant 2004: 120; Sievertsen 2008; Chłodnicki 2016; Moeller 2016: 61-65). Breweries of the Lower Egyptian culture Since 2000, when the explorations of the Tell el-Farkha site intensified, a few structures interpreted as breweries have been registered (Fig. 4; Ciałowicz 2012; Adamski & Rosińska-Balik 2014). Their number and size indicate large scale beer production during the Lower Egyptian culture and then in the
Fig. 4. Breweries W200 and W201, Western Kom, Tell el-Farkha (photo R. Słaboński, prepared by B. Adamski & K. Rosińska-Balik).
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beginning of the Naqada IIIA period. Before these discoveries, beer production had been linked only to the Naqada culture, and the brewery located at Hierakonpolis HK24A was believed to be the oldest beer production facility in Egypt. The structures unearthed at Tell el-Farkha have shown that beer was also produced in the north. The early chronology of breweries W201A and W200 (Naqada IIB) from Tell el-Farkha indicates that the idea of beer production emerged here in the beginning of the site’s occupation, long before the Lower Egyptian-Naqadan transition. Although it was probably of the Naqadan origin and appeared in Lower Egypt as a result of the exchange of ideas between both regions, the Lower Egyptians adopted it to the local conditions and modified it, which is very visible in the structure construction (Adamski & Rosińska-Balik 2014). Recent excavation seasons at Buto, another Lower Egyptian culture site, have revealed remains of breweries dated to Buto IIb period, parallel to those known from Tell e-Farkha. Thus, it is reasonable to assume that beer production may have been known and practiced in the whole Delta from the beginning of the 4th millennium BCE (Hartung 2021). Conclusion Excavations at the Maadi site began in 1930. Despite nearly 90 years of research on the Lower Egyptian culture, our knowledge is not complete and many aspects of this cultural unit remain unclear. However, each excavation season has revealed new data, enriched our knowledge and allowed to modify a vision of the communities that occupied Lower Egypt in the 4th millennium BCE. Nevertheless, many issues require further research and many questions remain unanswered. The limited amount of data on the beginnings of the Chalcolithic does not allow to explain the origins of the Lower Egyptian culture. The Lower Egyptian-Naqada transitions are still open for discussion. Moreover, further investigation is necessary to clarify not only the course of this cultural process, but its other aspects as well, such as the Naqadan presence in Lower Egypt (if any) and interactions of newcomers with local, Lower Egyptian communities (see Köhler 2008, 2014, 2014-2015). The same goes for the beginnings of Egyptian and Levantine interactions during the Chalcolithic, which should be investigated from both perspectives – Egyptian and Levantine. Understanding the links between both regions in this early period could be crucial for understanding the later development of relations, including Egyptian presence in the southern Levant (see Braun 2002, 2011, 2014; Mączyńska 2007, 2008, 2013; Dębowska-Ludwin et al. 2012; Czarnowicz 2011; Czarnowicz et al. 2014). The vision of the past societies we create based on the remains discovered during archaeological explorations cannot be treated as unchangeable. For many years in the prehistory of Egypt, the Lower Egyptian culture was defined in opposition to the Naqada culture. With its egalitarian social system, simple,
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poor burial custom, and household production it was seen as unspectacular in comparison to its southern neighbour. The Naqada culture was always seen as “better”, more developed and socially stratified, even if all these processes had just started. The research of the last 20 years has significantly changed this view. Further studies may shed even more light on the actual cultural situation in Lower and Upper Egypt. Bibliography ADAMS, B. & FRIEDMAN, R.F., 1992. Imports and influences in Predynastic and Protodynastic settlement and funerary assemblages at Hierakonpolis [in:] VAN DEN BRINK, E.C.M (ed.), The Nile Delta in transition: 4th–3rd millennium B.C. Proceedings of the Seminar Held in Cairo, 21–24 October 1990. Tel Aviv: 327-333. ADAMSKI, B. & ROSIŃSKA-BALIK, K., 2014. Brewing technology in early Egypt. Invention of Upper or Lower Egyptians? [in:] MĄCZYŃSKA, A. (ed.), The Nile Delta as a Centre of Cultural Interactions between the Upper Egypt and the Southern Levant in the 4th Millennium BC. Proceedings of the Conference held in Poznań Archaeological Museum, Poznań, Poland, 20–21 June 2013. Studies in African Archaeology 13. Poznań: 23-36. BARD, K.A., 2017. Political Economies of Predynastic Egypt and the Formation of the Early State. Journal of Archaeological Reviews, 25: 1. https://doi.org/10.1007/ s10814-016-9095-6 [last accessed 18 April 2019]. BARD, K.A. & CARNEIRO, R.L., 1989. Patterns of Predynastic Settlement Location, Social Evolution and the Circumscription Theory. Cahiers de Recherches de l’Institut de Papyrologie et d’Égyptologie de Lille, 11: 15-23. BRAUN, E., 2002. Egypt’s first sojourn in Canaan [in:] VAN DEN BRINK, E.C.M. & LEVY, T.E. (eds.), Egypt and the Levant. Interrelations from the 4th through the early 3rd Millennium B.C.E. London - New York: 173-189. BRAUN, E., 2011. Early interaction between peoples of the Nile Valley and the Southern Levant [in:] TEETER, E. (ed.), Before the pyramids. The origin of Egyptian civilization. Oriental Institute Museum Publications 33. Chicago: 105-122. BRAUN, E., 2014. Observations on Contacts between the Nile Valley and the Southern Levant in Late Prehistory prior to Dynasty 0 [in:] JUCHA, M.; DĘBOWSKA-LUDWIN, J. & KOŁODZIEJCZYK, P. (eds.), Aegyptus est imago caeli: studies presented to Krzysztof M. Ciałowicz on his 60th birthday. Kraków: 223-234. BRAUN, E. & VAN DEN BRINK, E.C.M., 2008. South Levantine Early Bronze Chronological correlations with Egypt in light of the Narmer serekhs from Tel Erani and Arad: new interpretation [in:] FRIEDMAN, R.F. & FISKE, P.N. (eds.), Egypt at its Origins 3. Proceedings of the Third International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, London, 27th July - 1st August 2008. Orientalia Lovaniensia Analecta 205. Leuven - Paris - Walpole, MA: 975-1001. BOVIER-LAPIERRE, P., 1926a. Station préhistorique des environs du Caire [in:] Compte rendu du Congrès international de Géographie (Le Caire, 1925), vol. 4. Cairo: 298-308. BOVIER-LAPIERRE, P., 1926b. Une nouvelle Station Néolithique au Nord d’Hélouan (Égypte) [in:] Compte rendu du Congrès international de Géographie (Le Caire, 1925), vol. 4. Cairo: 268-282. BUCHEZ, N. & MIDANT-REYNES, B., 2007. Le site prédynastique de Kom el-Khilgan (Delta oriental). Données nouvelles sur les processus d’unification culturelle au IVe millénaire. Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 107: 43-70.
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LA « MURAILLE DE SETH ». UNE ALLUSION À LA SOUMISSION DE NOUBET (OMBOS) DANS LES TEXTES DES PYRAMIDES (PYR. § 2047A-D, TP 683) BERNARD MATHIEU UMR 5140. Université Paul Valéry Montpellier 3, France
L’analyse de Pyr. § 2047a-d [TP 683] permet de mettre en lumière un élément important du récit historiographique qui s’est constitué durant l’ère protodynastique : la soumission de la cité fortifiée de Noubet (Ombos), la résidence du dieu Seth, au royaume de Nékhen, la ville du Faucon (Hiéraconpolis). The analysis of Pyr. § 2047a-d [TP 683] is the subject of this article. Examining these texts highlight a significant component of the historiographical narrative which has been constituted during the Protodynastic period: the submission of the walled city of Nubet (Ombos), the residence of the god Seth, to the kingdom of Nekhen, the city of the Hawk (Hierakonpolis).
Une clé d’interprétation essentielle des Textes des Pyramides, comme des compositions rituelles postérieures, consiste à s’attacher prioritairement non à l’identité nominative des acteurs en présence, mais à leur fonction. La compréhension du texte et de sa cohérence interne comme la résolution de son apparente complexité sont à ce prix. Fondamentale, de même, est la prise en compte de la localisation de chaque formule dans les « appartements funéraires » et du contexte dans lequel elle s’inscrit (Mathieu 2017). C’est en utilisant cette approche méthodologique que je me propose d’offrir amicalement à la récipiendaire de ces Mélanges, qui a tant fait pour la connaissance et la diffusion des origines de la civilisation pharaonique, cette petite contribution sur un point d’historiographie protodynastique1. Les locuteurs divins du TP 683 Le « Spruch 683 » des Textes des Pyramides, situé sur la paroi nord de l’antichambre de Pépy II (N/A/N)2, et connu jusqu’ici par cette seule pyramide, débute par ces mots : 1 Cette étude est une contribution au programme scientifique du Labex ARCHIMEDE, Programme Investissement d’Avenir ANR-11-LABX-0032-01. 2 Les conventions utilisées ici sont celles adoptées par la Mission archéologique franco-suisse de Saqqâra (MafS) ; cf. Berger-El Naggar et al. 2011 : 6-9. Les « nouvelles formules », à partir du TP 1001, ont fait l’objet d’un découpage en paragraphes, à l’instar des paragraphes de K. Sethe ;
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Vois ce qu’ils ont dit au sujet de Pépy Néferkarê, ce que les dieux ont dit au sujet de Pépy Néferkarê, lors du discours des dieux au sujet de Pépy Néferkarê : « C’est Horus issu du Nil en crue que cet être-ci, c’est le Taureau néga issu de la Muraille que cet être-ci, c’est le Cobra issu de Rê que cet être-ci, c’est l’Uræus issu de Seth que cet être-ci ! » (Pyr. § 2047a-d)
Comme le précise l’introduction de la formule, ce sont là les paroles des dieux eux-mêmes, qui reconnaissent ainsi le défunt (cet-être-ci) comme l’un des leurs ; assimilé à différentes entités divines, le défunt est dès lors assuré de gagner la destinée auquel il aspire. Pourquoi ces entités sont-elles au nombre de quatre? Sans aucun doute pour évoquer leur nature fondamentalement quadripartite, car elles représentent à l’évidence la totalité du cosmos dans ses dimensions cardinales. Cette interprétation est confirmée par au moins cinq passages situés précisément sur la même paroi de l’antichambre de Pépy II : 1) Pyr. § 2057-2058d [TP 684 = N/A/N 8-13] : C’est Pépy Néferkarê, l’une de ces Quatre Émanations-là, les Enfants d’Atoum et les Enfants de Nout, qui ne sauraient se putréfier – Pépy Néferkarê ne se putréfiera pas –, qui ne sauraient se corrompre – Pépy Néferkarê ne se corrompra pas –, qui ne sauraient tomber du ciel à terre – Pépy Néferkarê ne tombera pas du ciel à terre. 2) Pyr. § 488a-c [TP 308 = N/A/N 15-16] : Salut à vous, les Réconciliés3, les Jumeaux, – et les quatre dieux qui président à la Grande-Demeure –, sortis à la voix pour Pépy Néferkarê, nus4. 3) Pyr. § 489a-d [TP 308 = N/A/N 15-16] : Pépy Néferkarê veillera sur vous comme Horus veille sur Isis, Pépy Néferkarê veillera sur vous comme Néheb-kaou veille sur Serqet, Pépy Néferkarê veillera sur vous comme Sobek veille sur Neith, Pépy Néferkarê veillera sur vous comme Seth veille sur les Réconciliés. Quatre dieux gardiens (Horus, Néheb-kaou, Sobek, Seth) sont ici associés à quatre émanations féminines (Isis, Serqet, Neith, les Réconciliés). 4) Pyr. § 464a-465c [TP 303 = N/A/N 18-19] : Dieux occidentaux, dieux orientaux, dieux méridionaux, dieux septentrionaux, ces quatre radeaux purs que vous avez mis en place pour Osiris quand il est monté au ciel (…), mettez-les en place pour Pépy Néferkarê.
la convention adoptée est la suivante : TP 1001, § 01001a, b, c, etc. (pour Pépy Ier), TP 1101, § 01101a, b, c, etc. (pour Mérenrê), TP 1201, § 01201a, b, c, etc. (pour Ânkhesenpépy II), etc. 3 Probablement Chou et Tefnout ; dans ce cas précis, contrairement à l’usage du français (Réconciliés), l’égyptien recourt à un duel féminin (Tw.tj-jb). 4 La nudité originelle au moment de la création.
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5) Pyr. § 467a-c [TP 303 = N/A/N 18-19] : Osiris a ordonné que Pépy Néferkarê apparût en qualité d’égal d’Horus. Ces Quatre Esprits akhou qui sont à Héliopolis l’ont écrit sur le registre des deux grands dieux dans la Fraîcheur. Il ressort de la confrontation de tous ces textes, voisins les uns des autres, que les quatre dieux ou quatre groupes de divinités évoqués ne sont autres que les « Quatre Émanations » (fdw j.pw wnn.w) primordiales du créateur, qui emplissent l’espace, assurent la séparation du ciel et de la terre et veillent ainsi au maintien du monde créé. Ils sont assimilables, d’un point de vue fonctionnel, aux Enfants d’Horus – le théonyme « Horus » désignant bien sûr dans cette expression, non le fils d’Osiris, mais le créateur (Mathieu 2008). Les quatre formes du défunt et le Taureau néga Dans le TP 683, ce sont donc ces émanations primordiales qui, à quatre voix, définissent le défunt en le désignant sous quatre formes : Ḥr pr m Ḥ῾p(j) Ng(Ꜣ) pr m Jnb.t Ḏ.t pr.t m R῾ J῾r.t pr.t m Stš, Horus issu du Nil en crue, le Taureau néga issu de la Muraille, le Cobra issu de Rê et l’Uræus issu de Seth.
Ces désignations, toutes manifestations possibles du créateur, forment en réalité deux couples similaires. « Horus issu du Nil en crue » et « le Taureau néga issu de la Muraille » évoquent en effet le couple archaïque Horus et Seth, tandis que « le Cobra issu de Rê » et « l’Uræus issu de Seth » réitèrent le même couple sous des formes féminines. On sait le rôle fondamental que joue le couple archaïque Horus et Seth dans les structures idéologiques de l’État pharaonique au stade de son émergence (Kemp 1989 : 31-46 ; Menu 1998 ; Lanna 2008 ; Endesfelder 2011 ; Engel 2013 ; Campagno 2016 ; Mathieu 2016). Ces entités historiographiques, qui sont à l’origine de l’appellation « Horus-Seth » du souverain luimême et de son épouse « celle qui voit Horus-Seth »5, reposent sur des divinités géographiquement bien implantées dans le territoire égyptien. La figure d’Horus s’est construite notamment à partir d’Haroéris, l’Horus de Gésa, la moderne Qoûs (Tillier 2012, 2013, 2015), puis de l’Horus de Nékhen (Hiéraconpolis), tous concurrents du Seth de Noubet (Ombos/Naqada), le grand Seth de Haute Égypte, ces rivalités ayant abouti progressivement, au cours de la « dynastie 0 », comme cela est consensuellement admis aujourd’hui, à la domination du royaume hiéracopolitain (Mathieu 2011, 2016). On remarquera en particulier que la Gésa d’Horus et la Noubet de Seth, situées dans la future province coptite (Ve nome de Haute Égypte) se faisaient face, de part et d’autre du Nil, leur rivalité s’expliquant 5
Sur les titres archaïques de l’épouse royale, cf. Sabbahy 1993 ; Roth 2001.
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très certainement par la situation stratégique qu’elles occupaient toutes deux, au départ des pistes menant aux mines d’or du ouâdi Hammâmât, dans le désert Oriental, et au bord de la mer Rouge. Mon intention n’est pas ici de détailler chacune des quatre désignations du TP 683, mais seulement d’interroger la signification et le substrat politicoreligieux probable de l’expression « Taureau néga issu de la Muraille ». Que ce Taureau néga se réfère à Seth est indéniable. D’un comportement belliqueux à l’état sauvage, le taureau néga pouvait se livrer à des combats violents, comme il appert dans certains mastabas de l’Ancien Empire (Duell 1938 : pl. XXI). On le chassait au lasso pour le capturer (Davies 1901 : pl. XXI-XXII, XXV-XXVI ; Baqué 2002). Une fois domestiquée, sa force le qualifiait parfaitement pour tirer le sarcophage du défunt, comme on le voit dans la tombe d’Antefoqer (XIIe dynastie ; Davies & Gardiner 1920 : pl. XXI-XXII) ou dans celle de Montouherkhépéchef (XVIIIe dynastie ; Davies 1913 : pl. II et XVI), où le monument funéraire est tracté par « deux taureaux néga rouges ». Les Textes des Pyramides, dans la plupart des occurrences connues6, présentent le Taureau néga comme un auxiliaire – contraint – du défunt. Il est notamment invoqué au § 470a du TP 304, formule qui se situe sur la paroi N/A/N peu après notre TP 683 : Salut à toi, Taureau néga de Rê qui portes quatre cornes, une corne à l’Ouest, une corne à l’Est, une corne au Sud, une corne au Nord ! Incline cette tienne corne occidentale pour Pépy Néferkarê, pour que Pépy Néferkarê passe grâce à elle, car tu es l’Occidental purifié, issu de la Cité du Faucon (Pyr. § 470a-471a).
À l’instar des quatre émanations du créateur dont il a été question, ce Taureau néga emplit l’espace cardinal. Sa fonction explicite est d’assister le défunt dans son ascension céleste, c’est-à-dire dans l’acquisition de son nouveau statut divin. La précision « issu de la Cité du Faucon » (pr m Bjk.t), contrairement à ce que l’on pourrait penser au premier abord, n’indique pas une localisation hiéracopolitaine – ce qui serait fort inapproprié, mais le fait que sa cité, Noubet, a été vaincue par le Faucon, c’est-à-dire l’Horus de Gésa et/ou celui de Nékhen, et par conséquent baptisée « Cité du Faucon » en l’honneur de son nouveau maître. Une fois pacifié, le Taureau néga, toujours paré du prestige éminent dont jouissait Seth de Noubet, divinité majeure de Haute Égypte, peut sans difficulté, on l’a vu, passer pour l’une des formes du créateur, et donc pour l’une des formes du défunt en cours de divinisation. C’est le même Seth, bien sûr, à qui échoit une part de l’Égypte, à la faveur du jugement de Thot mettant fin au conflit archaïque, et qui côtoie Horus, à ce titre, dans la célèbre et canonique iconographie du sémaTaouy. 6 § 286e [TP 254], § 386b [TP 270], § 470a [TP 304], § 504a [TP 314], § 547a [TP 336], § 1224c [TP 521], § 1302a [TP 538], § 1544c [TP 580], § 2047c [TP 683], § *2136b [TP N692 A], § 01069m [TP 1069].
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Fig. 1. Jnb.t, « la Muraille ». Pyr. § 2047c [TP 683].
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Fig. 2. Wn.wt, « fortifications ». Pyr. § 1837b [TP 650] = N/F/Ne V 87-97.
La muraille jnb.t et son enceinte bastionnée Revenons à présent à la séquence « Taureau néga issu de la Muraille » (pr m Jnb.t ; Pyr. § 2047c). À la lumière de ce qui vient d’être dit de l’expression « issu de la Cité du Faucon », il est aisé de reconnaître dans cette Muraille une autre désignation de la cité de Noubet, d’autant que l’égyptien favorise un jeu phonique Jnb.t / Nwb.t. Il s’agit d’une cité fortifiée, comme l’explicite la graphie hiéroglyphique (Fig. 1). Étymologiquement lié aux termes jnb, « mur » (Wb I, 94, 15 – 95, 9), et snbw / snb.t, « rempart »7, le vocable jnb.t (Wb I, 95, 10) a déjà fait l’objet de plusieurs études (Christophe 1961 ; Monnier 2012 ; Valbelle 2019). La racine √JNB signifie « entourer », comme l’indique une acception possible d’jnb.t, « parc (à bestiaux) », « clôture » (Posener 1976 : 40). Le dispositif de protection peut être fait de bois ou de pierre, comme le signalent les différents déterminatifs utilisés. C’est la présence du classificateur de l’enceinte rectangulaire à redans ( O36 et variantes) qui confère à jnb.t le sens de « muraille (fortifiée) ». Dans le cas de Pyr. § 2047c, le graveur a pris soin d’ajouter un déterminatif spécifique, qui représente une enceinte circulaire, légèrement oblongue et bastionnée, preuve qu’il avait en tête un dispositif défensif particulier et une réalité architecturale précise. On ajoutera qu’une véritable typologie des enceintes bastionnées apparaît dans la manière dont le graveur de la pyramide de Pépy II a orthographié le terme wn.wt, « fortifications », en Pyr. § 1837b [TP 650] = N/F/Ne V 87-97 (Fig. 2). Comme on l’a déjà noté (Williams 1994 : 272 ; Monnier 2012 : 262, fig. 2)8, l’enceinte circulaire est connue dans la documentation hiéroglyphique depuis au moins la Ire dynastie. Mais au vu des sources disponibles, on peut apporter des précisions, car il apparaît que le signe de l’enceinte circulaire bastionnée a servi à l’époque thinite à déterminer deux types de réalités topographiques distinctes : 7 Pour snbw dans les TP, cf. § 1778a [TP N627 B] ; pour snb.t, cf. § 299b [TP 255], § 1121b [TP 509], § *1953b (bis), *1954b, *1955b [TP N667 D], § 01050b [TP 1050 = TP 1075]. Ces mots sont vraisemblablement dérivés de la racine √JNB avec préfixation d’un s- : s-(j)nbw, s-(j)nb.t. Sur l’amuïssement de la consonne faible initiale (j- / w-) après un préfixe, voir en part. Lacau 1959 : 124-125. 8 Mais les références sont à rectifier : la référence à Petrie n’est pas « Abydos I, 1902, pl. 20-162 », mais « Royal Tombs II, 1901, pl. XX (162) », et l’article de Kaiser dans MDAIK 55 date de 1999, et non de 1995.
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Fig. 3. Enceinte d’Abou (Éléphantine). Empreinte de sceau de Sém(éh)erkhet (Kaiser et al. 1999: 181, fig. 29a).
Fig. 4. Enceinte d’Ounou (Hermopolis). Étiquette en ivoire de Den (Petrie 1902: pl. XI, 8).
Fig. 6. Domaine funéraire de Djer. Empreinte de sceau (Petrie 1901: pl. XIX, 153).
Fig. 5. Domaine funéraire de « Nârmer ». Étiquette en ivoire (BM EA 35519).
Fig. 7. Domaine funéraire de Sém(éh)erkhet. Empreinte de sceau (Engel 2004: 708, fig. 3).
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1) des cités fortifiées, comme Éléphantine (Abou) (Fig. 3), ou Hermopolis magna (Ounou) (Fig. 4) ; 2) des domaines funéraires – les « Wirtschaftsanlagen » de W. Helck ou les « domains » de T.A.H. Wilkinson – comme ceux de l’Horus « Nârmer » (Fig. 5), de l’Horus Djer (Fig. 6), ou de l’Horus Sém(éh)erkhet (Engel 2004 ; Wilkinson 2004 : 1136-1137) (Fig. 7). La ville de Noubet (Ombos) comptait donc au nombre de ces métropoles de Haute Égypte caractérisées par une enceinte bastionnée. On notera que ni les fouilles anciennes (Petrie & Quibell 1896), ni les recherches plus récentes (Kaiser 1961 : 16, Abb. 3 ; Kemp 1977 : 198 ; Barocas et al. 1989 ; Wilkinson 1999 : 336-337), très partielles il est vrai, n’ont permis jusqu’ici d’identifier avec précision cette muraille sur le terrain. La soumission de Noubet (Ombos) Que les Textes des Pyramides usent parfois de périphrases comme « la Cité du Faucon » (Bjk.t) ou « La Muraille » (Jnb.t) pour désigner Noubet (Ombos) relève de la conception historiographique selon laquelle, quelle que soit l’aura dont pouvait jouir cette métropole, le royaume de Naqada avait dû accepter, dans ces temps reculés, l’autorité du royaume de Hiéraconpolis. Le Taureau néga devait accepter la suprématie du Faucon. Un écho de cette mise en forme de l’histoire apparaît dans le TP 255, présent dans la pyramide d’Ounas (W/A/W inf 18-24) et celle de Téti (T/A/W 1214)9. Ce texte s’inscrit en effet dans le cadre du conflit archaïque mettant aux prises Seth de Noubet à l’Horus de Nékhen, ce que confirme le titre qui lui fut donné plus tard dans les Textes des Sarcophages : (Formule pour) se transformer en Horus de Nékhen10. Pour le cas où Seth ne se soumettrait pas au défunt (N), qu’il doit reconnaître comme son souverain, cette injonction lui est adressée : Si tu ne te retires pas de ta place pour lui abandonner ton insigne, N viendra, avec le visage de ce Vénérable, seigneur de l’attaque, puissant de ce qui avait été mutilé en lui, il décidera de lancer les flammes de son Œil pour que celui-ci vous entoure, qu’il jette la fureur chez ceux qui ont commis ce qui a été commis, et son sinistre chez ces Primordiaux, il décidera de frapper les bras de Chou qui porte Nout ! N décidera de placer son épaule dans ce rempart contre lequel tu t’appuies (Pyr. § 297b-299b).
9
Le texte s’est transmis au Moyen Empire : TS 1016 ; CT VIII, 273-274 ; Senousretânkh (Sen/F/S 61-63 = Sen 397-399), Imhotep (Imh/Ws 38-42), Siese (Sie/S 12-18). 10 CT VII, 235a [TS 1016].
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Confondu avec l’Horus mythique dont l’œil avait été mutilé par Seth, le « Taureau de Nékhen »11, c’est-à-dire le seigneur de Hiéraconpolis12, menace son adversaire de destruction – et le cosmos d’anéantissement – si celui-ci ne lui fait pas allégeance en lui remettant son insigne (s῾ḥ). L’expression « N décidera de placer son épaule dans ce rempart contre lequel tu t’appuies » (wd~kꜢ N rmn=f m snb.t tw rmn.t=k jr=s) pourrait bien, ici encore, faire allusion à la muraille de Noubet, à la faveur d’une nouvelle paronomase sur Jnb.t / s(j)nb.t / Nwb.t. Elle serait même une confirmation du caractère spectaculaire, ou néanmoins remarquable, des murs défensifs de la Noubet archaïque. On remarquera, à l’appui de cette dernière hypothèse, qu’un lointain écho de la « Muraille de Seth » figure dans une composition littéraire de l’époque ramesside, la célèbre « Lettre de Menna », une œuvre qui se distingue par le nombre impressionnant de références érudites qu’elle contient13. Le père y met en garde son fils Payriy : Je vais te le répéter à nouveau : tu dois t’éloigner de la muraille (jnb.t) de Néha-her. Or Néha-her, litt. « Celui au visage féroce / rugueux », est une désignation du reptile doté d’une « vigueur » nocive (pḥty), un terme à connotation séthienne marquée (Parent 1992). On ne peut affirmer, bien sûr, qu’il y eut, dans la réalité historique, une conquête militaire de Noubet par la chefferie de Nékhen, ni que la cité de Seth ait subi de quelconques dommages pour avoir résisté à la souveraineté horienne. Mais il est fondé, en revanche, d’imaginer que ce scénario a pu prendre place dans une construction historiographique égyptienne. Plusieurs indices vont dans ce sens. 1) La documentation de la IVe dynastie mentionne un domaine funéraire baptisé Snsn.t, « l’Incendiée » (Jacquet-Gordon 1962 : 53, 59, 248 ; Manuelian 2009 : 373, 401, fig. 13.43) (Fig. 8) ; le signe de la cité d’où jaillissent des flammes apparaît également dans la formule TP 662 des Textes des Pyramides, pour déterminer le même mot snsn.t signifiant ici « incendie » (Fig. 9) : n sḫm hddw.t m ῾nḫ N snsn.t ḥr=tj r N, la famine ne disposera pas de la vie de N, l’incendie restant éloigné de N (§ 1876c-d). Si rien n’indique que cette cité incendiée est Noubet, sa graphie et son anonymat illustrent néanmoins l’exemple d’une rébellion réprimée par le feu et la destruction, comme dans la formule TP 255 des Textes des Pyramides citée plus haut (Pyr. § 297b-299b).
11 KꜢ Nḫnj : 276a [TP 254]. Cette formule précède le TP 255 chez Ounas (W/A/W inf 1-18) et Téti (T/A/W 1-12). Voir également CT VIII, 271-273 ; Senousretânkh (Sen/F/S 53-61 = Sen 389397), Imhotep (Imh/Ws 20-38), Siese (Sie/E 39-45 + Sie/S 1-12). 12 Sur le parallélisme entre kꜢ, « taureau », et nb, « seigneur », voir par ex. LdM 82 : wꜢḥ n=j jmy.w Jwnw tp.w=sn jnk nb=sn jnk kꜢ=sn, les habitants d’Héliopolis baisseront la tête pour moi, car je suis leur seigneur, je suis leur taureau (Naville 1886 : I, pl. XCIV, col. 11). 13 O. DeM inv. 2188 + O. OIC 12074. Cf. notamment Simpson 1958 ; KRI VI, 215, 11 - 217, 15 ; Fischer-Elfert 2006 ; Burkard & Thissen 2009 : 127-131 ; Vernus 2010 : 469-475 ; Di Biase Dyson 2017.
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Fig. 8. L’Incendiée (Snsn.t). Nom d’un domaine funéraire (IVe dynastie) (Manuelian 2009: 401, fig. 13.43).
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Fig. 9. L’incendie snsn.t. Pyr. § 1876d [TP 662], version N.
2) En Pyr. § 1722c [TP 610]14, l’expression Nb-sbj.t, « Seigneur de la rébellion », semble désigner Seth, en référence à une résistance à l’autorité. Une fois vaincu et asservi, ce « Seigneur de la rébellion » redresse le « corps-démembré » (dmꜢ.t) d’Osiris et assure sa recomposition. 3) Une révolte séthienne est évoquée au § 01119k [TP 1119], une formule inédite attestée désormais par deux pyramides, celle de Mérenrê (M/F/Sw C 1929 ; Pierre-Croisiau 2019 : pl. VIII) et celle d’Ânkhesenpépy II (AII/F/Ne I 8794 ; Mathieu à paraître) : spꜢ.wt sbj.w n nṯr.w jmj.w-ḫt Stš s῾b=w Ꜣṯ[w=w] (?), Les nomes des rebelles sont livrés aux dieux, les acolytes de Seth ont été castrés (?) et [énucléés (?)]. On notera que le pluriel spꜢ.wt, « nomes », « provinces », supposerait l’existence d’une fédération régionale, hostile à la puissance hiéracopolitaine ; le terme sbj.w, par ailleurs, s’applique à des opposants politiques intérieurs (Zibellius-Chen 1990 ; Muhlestein 2015). 4) Les Textes des Sarcophages font allusion de manière assez explicite à une révolte qui aurait été matée par Horus de Nékhen. Il s’agit d’un extrait du TS 158, formule intitulée Connaître les Baou de Nékhen, qui est à l’origine du chapitre 113 du Livre des Morts : Horus dit alors : « Si j’ai posté Douamoutef et Qébehsénouf avec moi, c’est pour les surveiller, car c’est une génération d’opposition ! On sera là contre eux, de même, tandis que Nékhen me revient, selon la parole de Rê : « Mets-les donc dans le cachot (snk) de Nékhen ! » (CT II, 357c-359a). 5) Un passage malheureusement très mal conservé de la célèbre stèle abydénienne Caire CG 20539 semble faire référence à deux forteresses nommées Hépénen et Souahet, qui auraient été le siège de révoltes matées, sous le règne de Sésostris Ier, par le vizir Montouhotep fils d’Asenkaï : [Le directeur des choses scellées Montouhotep] dit : « J’ai vu […] la forteresse de Souah(et) (?). Tandis que j’étais le « fort » de la Majesté de mon seigneur. […] les forteresses de Hépénen et Souahet, le porc étant attrapé au filet (?). Le taureau sauvage 14
Formule présente chez Mérenrê (M/V/S 1-24) et Pépy II (N/V/E 55-63 = N 1319-1327).
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(séma) a été tué, pour que fussent abattus les adversaires de Sa Majesté (l. 14-17)15. Si les événements rapportés sont naturellement bien postérieurs à la construction historiographique en question ici, on notera que le meneur des rebelles est désigné par des termes explicitement séthiens (« porc », « taureau sauvage »). Pour peu que les deux forteresses en question aient été situées dans la région abydénienne, ce qui n’est pas exclu étant donné la provenance de la stèle du vizir Montouhotep, on comprendrait aisément que l’archétype de la victoire de Nékhen sur la séthienne Noubet ait influencé la phraséologie mise en œuvre dans l’autobiographie du vizir. Conclusion À l’instar de la figure de Seth, ancien adversaire devenu auxiliaire, la puissante cité de Noubet (Ombos) a fait ainsi l’objet d’un récit historiographique dont les corpus funéraires anciens permettent de reconstituer les linéaments : refusant de reconnaître la souveraineté du royaume de Nékhen, et s’étant rebellée contre l’autorité d’Horus, la cité de Noubet, malgré la protection de l’enceinte bastionnée qui la caractérisait, dut subir une répression sévère, allant peut-être jusqu’à la destruction par l’incendie. Il est piquant de noter que la réputation d’agressivité des habitants de NoubetOmbos, s’étant fixée dans la mémoire collective, laissa des traces dans un texte bien postérieur, composé par le poète latin Juvénal à la suite d’un fait divers, une rixe mémorable entre les Ombites, habitant de Noubet, et les Tentyrites, habitants de Dendara, rixe qui serait intervenue en Égypte en 127 apr. J.-C. : Entre les deux cités de Tentyre et d’Ombos, autrefois la discorde alluma ses flambeaux ; et depuis, une haine endurcie, implacable a formé dans leur cœur un ulcère incurable. De ces peuples rivaux le culte est différent, et chacun dans son zèle aveugle, intolérant, rendant à son voisin insulte pour insulte, croit qu’il n’est dû d’encens qu’aux objets de son culte. Tel est de leur fureur le principe cruel. Un jour que, préparant un banquet solennel, dans les temples sacrés, sur les places publiques, Tentyre rassemblait ses tribus fanatiques, tout à coup dans Ombos on conçoit le dessein de venir les troubler au milieu du festin, longue et bruyante orgie où la septième aurore, à table quelquefois les retrouvait encore. Sans doute ce canton n’est point civilisé ; (…) Et tandis qu’à grands pas, l’un d’eux épouvanté, au milieu des fuyards, court et se précipite, il tombe. On se saisit du malheureux Ombite ; avide de ronger, de dévorer ses os, on l’entoure, on l’égorge, on le coupe en morceaux16.
Comme cela a très justement été observé, depuis longtemps (Petrie & Quibell 1896 : 65), l’Ombos de Juvénal désigne bien la Noubet séthienne, et non Kom 15 Sur la stèle Caire CG 20539, cf. Lange & Schäfer 1908 : 150-158, pl. XLI-XLII ; Obsomer 1995 : 173-178, 520-531 (doc. 27). 16 Juvénal, Satire 15, v. 33-44 et 77-80 ; traduction Raoul 1842, texte dans De Labriolle & Villeneuve 2002.
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Ombo. Juvénal insiste sur le caractère barbare et sauvage du comportement des habitants de Noubet envers ceux de Dendara. De ce point de vue, la thématique du corps démembré, dérivée du mythe osirien, ne saurait être une coïncidence : elle signale explicitement, dans le récit du poète latin, la permanence du substrat historiographique, plusieurs millénaires après son élaboration. Bibliographie BAQUÉ, L., 2002. “On that Day when the Long-horned Bull was Lassoed” (PT [254] 286). A Scene in the “Corridor of the Bull” of the Cenotaph of Sethos I in Abydos: an Iconologic Approach. Studien zur Altägyptischen Kultur, 30: 43-51. BAROCAS, Cl.; FATTOVICH, R. & TOSI, M., 1989. The Oriental Institute of Naples expedition to Petrie’s South Town (Upper Egypt), 1977–1983: an interim report [in:] KRZYŻANIAK, L.; KOBUSIEWICZ, M. (éd.), Late Prehistory of the Nile Basin and the Sahara. Studies in African Archaeology 2. Poznań: 295-301. BERGER-EL NAGGAR, C.; LECLANT, J.; MATHIEU, B. & PIERRE-CROISIAU, I., 2011. Les textes de la pyramide de Pépy Ier. Édition. Description et analyse. Mémoires de l’Institut français d’archéologie orientale 118/1, 2e éd. Le Caire. BURKARD, G. & THISSEN, H.J., 2009. Einführung in die altägyptische Literaturgeschichte II. Neues Reich, Berlin. CAMPAGNO, M., 2016. Kinship, sacred leadership, and conditions for the emergence of the Egyptian State [in:] ADAMS, M.D. (éd.); MIDANT-REYNES, B.; RYAN, E.M. & TRISTANT, Y. (coll.), Egypt at its Origins 4. Proceedings of the Fourth International Conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, New York, 26th-30th July 2011. Orientalia Lovaniensia Analecta 252. Leuven - Paris Bristol, CT: 493-504. CHRISTOPHE, L.-A., 1961. Vocabulaire d’architecture monumentale d’après le papyrus Harris I [in:] Mélanges Maspero I. Mémoires de l’Institut français d’archéologie orientale 66. Le Caire: 17-29. DAVIES, N. de G., 1901. The Mastaba of Ptahhetep and Akhethetep at Saqqara. Part II. London. DAVIES, N. de G., 1913. Five Theban Tombs. London. DAVIES, N. de G. & GARDINER, A.H., 1920. The Tomb of Antefoker, Vizier of Sesostris I, and of his Wife Senet n° 60. Theban Tombs Series, 2nd Memoir. London. DE LABRIOLLE, P. & VILLENEUVE, Fr., 2002. Juvénal, Satires. Paris. DI BIASE-DYSON, C., 2017. Metaphor in the teaching of Menena. Between rhetorical innovation and tradition [in:] GILLEN, T. (éd.), (Re)productive Traditions in Ancient Egypt. Proceedings of the conference held at the University of Liège, 6th-8th February 2013. Aegyptiaca Leodiensia 10. Liège: 163-179. DUELL, P., 1938. The Mastaba of Mereruka, Chicago. ENDESFELDER, E., 2011. Beobachtungen zur Entstehung des altägyptischen Staates. Internet-Beiträge zur Ägyptologie und Sudanarchäologie, 14. ENGEL, E.-M., 2004. The Domain of Semerkhet [in:] HENDRICKX, S.; FRIEDMAN, R.F.; CIAŁOWICZ, K.M. & CHŁODNICKI, M. (éd.), Egypt at its Origins. Studies in memory of Barbara Adams. Proceedings of the international conference “Origin of the State. Predynastic and Early Dynastic Egypt”, Kraków, 28th August - 1st September 2002. Orientalia Lovaniensia Analecta 138. Leuven - Paris - Dudley, MA: 705-710.
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PROCUREMENT AND LIMINALITY: EGYPTIAN MINING SITES AS STUDIES IN CONTROL AND FRONTIER EXPANSION IAN SHAW University of Liverpool, United Kingdom
My career overlapped briefly and serendipitously with the work of Béatrix Midant-Reynes in the late 1990s, when I had the enjoyable task of translating her Préhistoire de l’Egypte into English. In her work at Adaïma and elsewhere she has significantly moulded and enhanced our views not only of the Predynastic period but also of early settlement. Studies of human settlements and their contexts, from ephemeral quarrying and mining accommodation through to the complexities of urban development at Amarna, have been at the core of most of my own work, and I am very happy to dedicate to Béatrix this short paper on mining settlements as integral components of military expansion. Cet article examine les vestiges d’habitat des mineurs de turquoise de l’Ancien et du Moyen Empire dans le Wadi Maghara et ceux des mineurs d’améthyste du Moyen Empire au Wadi el-Hudi. Chaque localité était située dans une zone frontalière potentiellement dangereuse, et la combinaison des vestiges d’habitat, d’images et d’inscriptions rupestres, présente certains aspects des réponses pragmatiques et idéologiques des Égyptiens au monde extérieur. Cet article est l’occasion d’examiner si la Basse Nubie et le Sinaï représentaient des types similaires de zones liminales (du point de vue égyptien) et dans quelle mesure les expéditions d’acquisition de minerai étaient influencées par des objectifs militaires dans leur conception et leur mise en place. This paper examines the settlement remains of the turquoise miners of the Old and Middle Kingdoms at Wadi Maghara and the amethyst miners of the Middle Kingdom at Wadi el-Hudi. Each was located in a potentially dangerous border area, and the combination of settlement remains and rock-cut images and texts presents aspects of the Egyptians’ pragmatic and ideological responses to the outside world. The paper provides the opportunity to consider whether Lower Nubia and Sinai represented similar types of liminal zones (from the Egyptian point of view) and to what extent mineral procurement expeditions were influenced by military aims in design and practice.
Introduction In a general discussion of the archaeology and anthropology of quarrying, Bernard Knapp (1998: 14) stresses the degree to which quarrying and mining expeditions, however isolated their locations, tend to be firmly integrated into
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the overall social and economic aspects of the cultures from which they emanate: ‘Despite their social and spatial remoteness, and by virtue of their ability to supply a raw material in demand, mining communities – past or present – are inevitably linked into broader social, communications, transport and economic networks’. In this paper it is argued not only that such procurement sites need to be viewed in this broader socio-economic context, but also that their characteristically liminal locations often allowed them to function as ‘frontier definers’. When Egyptian rulers sought to ‘expand the borders’ they did so within a dynamic environment that was to some extent defined and formed by quarrying and mining expeditions (see, for instance, Shaw 1998). There are clear indications, for instance, that Kurgus was established as the new southernmost boundary of Egypt in the early New Kingdom as a result of several key factors, particularly relating to mining and trade. It was at this site, in the Fifth-Cataract region of Nubia, where Thutmose I (c.1504-1492 BCE) and Thutmose III (c.14791425 BCE) both carved inscriptions on boulders marking the southern frontier; the choice of Kurgus for the creation of boundary stelae, so close to the southern end of the so-called Korosko Road, suggests that an important overland traderoute, passing through the gold-bearing region of the wadis Allaqi and Gabgaba, was probably already being used in the early New Kingdom (see Davies 2003). So much for the motivations behind the establishment of frontier posts – what about the possible psycho-social environment of such outposts? The landscape studies of Yekutieli and Cohen-Sason (2010) at the ancient Egyptian coppermining operations in the region of Timna during the Late Bronze Age were the first to point out that virtually every site in this well-known mining region is intersected by a network of ancient trails, all controlled by ‘surveillance posts’. This led them to describe Timna as a ‘landscape of total control’ (Yekutieli & Cohen-Sason 2010: 48). They compare the Late Bronze Age operations at Timna with those that took place at the Nahal Zohar Roman quarry, and conclude that both sites represent examples of imperial projects exploiting labour in hostile environments, and evidently keeping the workforce under almost continual surveillance. Both the Timna mines and Nahal Zohar quarries were located in frontier regions in the Levant, with regard to the imperial forces that created and controlled them, and the sites therefore need to be interpreted not simply as places of procurement but as meticulously organized liminal areas. Raphael Giveon (1978: 131) has also pointed out, in the case of Sinai turquoise mining sites, that the roles played by these expeditions in establishing contact with foreigners beyond Egypt’s borders were crucial and inevitably formed part of the process of foreign relations: ‘The inimical attitude seen in the inscriptions at Maghara and at Wadi Kharig ceased with the end of the first period of Egyptian activity in Sinai. When, after the long hiatus of the First Intermediate Period, Egypt once again started to extract turquoise in Sinai… the Asiatics appeared as helpmates’.
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These connections between mining expeditions and the processes of culture contact and colonisation are of course not restricted either to northeast Africa or to the Late Bronze Age – not surprisingly, the procurement of resources is often a crucial element in imperialist exploitation, colonisation and frontier expansion both globally and at many points in time. There are numerous examples of such phenomena in the Spanish exploitation of Central and South America in particular. Early modern European historical links between imperial expansion and mineral exploration are represented by many case-studies, including the experiences of 17th-century English colonists in Jamestown, Virginia, whose attempts at mineral procurement drove much of their early expansion and culture contact. However, their mining endeavours were initially unsuccessful in themselves. As Lisa Heuvel (2007: 1-2) puts it, ‘native resistance to territorial and cultural encroachment, bad luck and near misses in mineral exploration, and the transition from alchemy to a science-based understanding of mineral occurrence prevented timely or early success of a mineral-based economy in Virginia’. Despite these preliminary setbacks, it was nevertheless eventually mineral exploitation that significantly underpinned westward expansion of the European colonists in Virginia and North Carolina. Planned and fortified quarrying and mining settlements: organisational and defensive factors Pharaonic quarrying and mining sites are distributed across the Western Desert, the Eastern Desert, the Sinai peninsula and southern Palestine (Fig. 1), usually combining settlements of unpredictable extent and longevity, and variable quantities of waste material relating to the process of mineral exploitation. The remains of procurement sites are often well preserved, because of their characteristically remote locations, and they tend to incorporate a number of standard components, such as water sources (usually attested by wells or storage vessels), items or structures relating to religious activity (see, for instance, Valbelle & Bonnet 1996; Bloxam 2006), and the use of a variety of tools. The latter are generally determined by such factors as the level of technology, the nature of the material extracted, and the availability of local or imported materials from which different tools could be made. Quarrying and mining settlement and procurement patterns suggest that the essential characteristics of each site result primarily from the interaction of technology, economics, politics, environment and topography. In this paper the area of interest is primarily economics and politics, specifically in connection with the expansion of Egyptian frontiers both north-eastwards, through the Sinai peninsula, towards Syria-Palestine, and southwards, through the area usually described geographically and culturally as Nubia. This paper focuses on the evidence for expeditions to two specific locations: the Wadi Maghara and Serabit el-Khadim turquoise and copper mines,
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Fig. 1. Map of Egypt and Nubia, showing the mines and quarries mentioned in the text.
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in southern central Sinai (Chartier-Raymond 1988), and the amethyst-mining Sites 5 and 9 at Wadi el-Hudi (in Lower Nubia). All of these sites were located at the very edges of Egypt proper, necessitating tightly organised, small-scale, quasi-military operations. Commemorative inscriptions typically list smaller numbers of workers on the expeditions to Sinai and Wadi el-Hudi compared with those that are alleged to have been sent to the Wadi Hammamat greywacke quarries or Hatnub travertine quarries. It is possible that the large, heavy blocks of material being brought from the two latter quarries might have required larger numbers of unskilled corvée-labourers for the transportation aspects of the work. Sadek (1980: 104) takes a purely textual approach to the analysis of numbers of quarriers and miners that inscriptions list in regard to expeditions to each of these sites, but Elizabeth Bloxam (2015: 802-805 and footnote 20) has presented a more sceptical and realistic view of the quantities of workmen involved at Wadi Hammamat, stressing both the lack of archaeological data for the kinds of numbers that the inscriptions suggest, and also the fact that state involvement in procurement may have focused primarily on the logistics of transportation, which might often have required significantly higher numbers of labourers than the process of mining or quarrying itself. How do quarrying and mining settlement types relate to specific geographical conditions? There appear to have been three basic types of mining/quarrying accommodation in the period between the Early Dynastic and the end of the Middle Kingdom. Firstly, very occasionally, there might be rectangular fortified settlements built of drystone or mud brick, and with varying degrees of fortification, as in the case of Site 9 at Wadi el-Hudi, the 12th Dynasty amethystminers’ fortress. Secondly, there might be dense concentrations of drystone huts, often located on a high point and surrounded by an enclosure wall, as in the case of the Old and Middle Kingdom turquoise/copper-mining settlement located on a hill opposite the main cliff containing turquoise mines, at Wadi Maghara, and a similar hill-top settlement at the Wadi el-Hudi amethyst mines (the early Middle Kingdom settlement labelled Site 5). Thirdly, and most frequently, the settlements might comprise wide scatters of rough stone shelters and wind-breaks, such as those at the Hatnub travertine quarries and the Gebel el-Zeit galena mines. Most sites, such as Wadi Maghara, Wadi elHudi (Shaw & Jameson 1993; Liszka 2017a, 2017b, 2018) and Hatnub (Shaw 2010), incorporate two or three of these different types of accommodation. At one or two remote locations, such as the Serabit el-Khadim turquoise mines, there appears to be very little evidence of substantial settlement at all (see below).
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Turquoise and copper mining on Egypt’s north-eastern frontier The Sinai peninsula was evidently the major Egyptian source of turquoise and copper for most of the pharaonic period. The mines at Wadi Maghara, situated 225 km south-east of Cairo, were particularly exploited during the Old Kingdom and the early Middle Kingdom. Petrie, examining the site in 1904-5, found a hill-top miners’ settlement, primarily used during the Old Kingdom and consisting of about 125 stone-built structures (Petrie & Currelly 1906; Chartier-Raymond 1988). There were also two unfortified groups of slightly larger and more regular Old Kingdom structures – one next to the remains of an enigmatic wall or dam built across the northern end of the wadi and the other built on a shoal at the south-western end of the wadi, now largely destroyed by flash-floods and modern quarrying activity (see Shaw & Jameson 1992). Petrie’s excavations at Wadi Maghara revealed numerous artefacts, including evidence of copper-smelting in situ. The three components of the site – hilltop settlement, wadi-floor settlement, wall/dam – reflect the isolation and vulnerability of the Old Kingdom and early Middle Kingdom miners, housed in a tightly clustered, defensive main settlement combined with unprotected accommodation in reasonable proximity to the mines themselves. Another crucial piece of evidence is Tell Ras Budran, situated in el-Markha plain, the part of the southern Sinai coastal region that appears to have been the principal arrival point for expeditions arriving in the copper and turquoise mining region in southern Sinai, via the Red Sea. In 2002-4, Gregory Mumford excavated a late Old Kingdom, fortified circular stone structure that had initially been recorded by Beno Rothenberg in 1967-8 (Rothenberg 1970: 18, 25; Mumford 2006). The presence of this fortress suggests that South Sinai mining expeditions were considered to be in need of protection, taking place at the edges of Egyptian control. The circular design of the Tell Ras Budran fortress is atypical for an ancient Egyptian structure, and, like Site 9 at Wadi el-Hudi, it is also unusual in being a dry-stone construction rather than mud-brick. The ultimate destination of many of the expeditions housed at Tell Ras Budran would have been the mines at Wadi Maghara. By the 12th Dynasty, the copper and turquoise mining reserves at Wadi Maghara had evidently become sufficiently depleted that the main area of mining moved about 20 km northwards, to focus on the region of Serabit el-Khadim, a striking rocky plateau in the central Sinai peninsula. Strangely, few traces of settlement have yet been located here, but excavations have revealed instead a massive and highly distinctive temple dedicated to Hathor ‘lady of turquoise’ (Giveon 1972; Valbelle & Bonnet 1996). Originally a rock-cut shrine, this edifice gradually expanded in tandem with successive mining expeditions, many of which are recorded on the round-topped stelae that make up much of the structure of the temple (Gardiner et al. 1952-5).
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Since both Wadi Maghara and Serabit el-Khadim include numerous inscriptions providing official records of expeditions sent to mine copper and turquoise in the Sinai, we can also analyse diachronic changes in mining strategies through analysis of these texts carved in and around the mines themselves. There seem to be two major differences between Old and Middle Kingdom official mining inscriptions at Wadi Maghara and Serabit el-Khadim (Shaw 1998: 249-251). The Old Kingdom inscriptions frequently include naval titles and mention the presence of specific military detachments, whereas both of these elements are absent in the Middle Kingdom lists. Thus, the mining of copper, malachite and turquoise in the Sinai peninsula was at first, in the Early Dynastic period and Old Kingdom, a series of militarised forays into dangerous territory, whereas the lack of naval titles or specific mention of military detachments in 12th Dynasty mining inscriptions implies that by then the work was taking place in a context of more peaceful cooperation with the non-Egyptian inhabitants of the central and southern Sinai (see Pons Mellado 1995). This is true of the bigger picture in terms of copper procurement, trade and use – thus, as Nils Anfinset (2010: 1) points out, ‘Copper was probably one of several items that became slowly integrated into an exchange system between the southern Levant and northeast Africa, where pastoral nomads in various forms played a significant role’. Mining on the southern frontier The same situation in terms of culture contact seems to have characterised copper and gold mining in Lower Nubia from at least the Old Kingdom onwards. Thus Brigitte Gratien (1995) discusses the archaeological evidence from various Lower Nubian sites showing that indigenous people (probably late A-Group) were present at the Buhen Old Kingdom settlement, presumably participating in the mining and smelting of copper. In the Old Kingdom and early Middle Kingdom, the region to the south of the first Nile cataract at Aswan represented the hostile southern frontier of Egypt proper. Exploitation of the amethyst mines at Wadi el-Hudi, about 35 km southeast of Aswan, appears to have peaked in the Middle Kingdom, a period of many inscriptions and graffiti at the site (Fakhry 1952; Sadek 1980-85; Shaw & Jameson 1993; Liszka 2015, 2017, 2018). Wadi el-Hudi stretches for about 12 km from north-west to south-east, with a complex network of ridges and smaller wadis spreading out across the surrounding area to the west and the east. The traces of ancient mining and quarrying expeditions are scattered throughout this adjacent region of smaller valleys rather than on the floor of the main wadi itself (Fig. 2). Four distinct areas of Wadi el-Hudi were in use during the Middle Kingdom: a low hill adjoining an amethyst quarry and surmounted by the remains of a rough stone fortified enclosure (Site 5), containing about forty drystone workmen’s shelters; another hill, about 200 metres south-east of
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Fig. 2. Map of Wadi el-Hudi, showing the locations of the numbered sites mentioned in the text.
the first, with a large number of Middle Kingdom texts and images carved into the rocks at its summit (Site 6); a rectangular drystone fortified settlement (Site 9), covering an area of 70 × 50 m, a further 400 m to the south and associated with two amethyst quarries; and, finally, a dry-stone settlement and associated amethyst mine that were in use during both the Middle Kingdom and the Roman period (Site 4, first discovered by Ahmed Fakhry but recently studied in much greater detail, revealing the full significance and extent of Middle Kingdom exploitation, as well as an inscribed New Kingdom stele: see Liszka 2018). Both texts and ceramics at Wadi el-Hudi suggest that it was exploited for amethysts between the 11th and 13th Dynasties, and then, much later, in the Roman period. The hilltop settlement at Wadi el-Hudi (Site 5), founded at least as early as the reign of Mentuhotep IV Nebtawyra in the 11th Dynasty, is clearly comparable with the hilltop settlement at Wadi Maghara: both are densely concentrated and crudely fortified versions of the more dispersed drystone encampments at Hatnub and Gebel el-Asr, adaptations of the conventional quarrying or mining settlement to more dangerous circumstances. The 12th Dynasty fortified settlement at Wadi el-Hudi (Site 9) – a small drystone version of the archetypal Nubian fortress – is more than a local adaptation: it is an expression of new Egyptian attitudes both to quarrying expeditions and to the frontier with Nubia. It should be noted, however, that the most recent work at Wadi el-Hudi, in 201415 (see Liszka 2014, 2017) appears to indicate that, although the hilltop settlement (Site 5) was created earlier than the fortress (Site 9), both may well have been in use simultaneously in the 12th Dynasty (and indeed they are clearly linked by
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Fig. 3. Map of Nubia, showing the principal Middle Kingdom fortresses.
an ancient track), rather than representing two discrete and entirely separate phases, as earlier researchers had assumed (Shaw & Jameson 1993). From at least the reign of Senusret I (c.1971-1926 BCE) onwards, the area between the first and third cataracts was controlled by 12th Dynasty fortresses and watchtowers, some as much depots as garrisons, concerned with military control over the Nubians and with trading and mining expeditions into the Middle Nile and surrounding deserts (Fig. 3). The 12th Dynasty amethyst mining fortress at Wadi el-Hudi (Site 9) appears to have been affected by the military architectural styles that sprang up at this point throughout Lower Nubia (see
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Kemp 2006: 231-244). Miners were housed like colonists in a quasi-permanent settlement and the process of amethyst mining seems to have taken place, as at Timna, in a more overtly militarised context. Interestingly, the recently reexamined Site 4 at Wadi el-Hudi, which was exploited both in the Middle Kingdom and the late Ptolemaic or early Roman period, included two dry-stone structures described as the northern and southern ‘observation points’ (Liszka 2018: 36, 39), suggesting a degree of concern for surveillance that resembles the situation at Timna, with regard to control of the site and perhaps also the workforce. In addition, a proposed ‘water depot’ at Site 4 may be comparable with the drystone shelter containing a set of Middle Kingdom ‘marl C’ storage vessels excavated at Quartz Ridge in Gebel el-Asr gneiss quarrying region (Shaw et al. 2010: 300-301). Finds at Site 4 also included a Middle Kingdom sherd bearing an image of a soldier (Liszka 2018: 38). Any parallels for the 12th Dynasty mining fortress at Wadi el-Hudi should be sought in the Middle Kingdom fortifications of Upper Egypt or Nubia, particularly those associated with quarrying or mining activities, such as Aniba and Kubban. Aniba must have originally had some connections with the gneiss quarries and carnelian mines about 80 km to the south-west, but since it was located amid an area of relatively dense Nubian population it may have been the only Middle Kingdom garrison specifically intended as a military check on the Lower Nubians themselves (Steindorff 1935-37; Bakr 1963; Spiekermann 2004). The northernmost fort, Kubban, 100 km south of Aswan, was perhaps founded as early as the Old Kingdom; it was evidently intended to protect the Egyptian copper and gold mining expeditions in the Wadi Allaqi (Firth 1911: 39-41; Tresson 1922; Emery & Kirwan 1935: 26-44). A few basic comparisons can be made between the Wadi el-Hudi fortress at Site 9 and other Middle Kingdom fortresses between Aswan and the Semna gorge. The intensive survey and excavation work preceding the construction of the Aswan High Dam provides a good range of comparative examples. Comparisons are complicated by one major consideration – almost all of the fortresses between the First Cataract and Semna are constructed of mudbrick rather than drystone walls. Wherever mudbrick was practical, the Egyptians seem to have employed it, and there is no doubt that it was the preferred material for military constructions. A short distance to the south of the major fortress at Buhen, the fortified town at Kor (strongly linked with local copper mining), is the only Egyptian site in Nubia to have been surrounded by substantial drystone fortifications comparable to those at Wadi el-Hudi. Fortifications I and II at Kor are described as ‘constructed of roughly hewn sandstone blocks, neither squared nor dressed, laid in horizontal courses’ (Vercoutter 1955; Smith 1966: 191-192), and their curved bastions would have made them similar in appearance to the perimeter wall of the Site 9 fortress at Wadi el-Hudi (Fig. 4). However, the fortified settlement
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Fig. 4. View of part of the outer wall of the Site 9 fortress at Wadi el-Hudi, showing the dry-stone construction.
at Kor, with its unusually elongated plan and its serpentine mudbrick outer wall, appears to have few other similarities to site 9 at Wadi el-Hudi. It should also be remembered, when comparing the shape of the Wadi el-Hudi fort with those of the Second Cataract forts, that the plan of many of the forts most comparable in size, such as Semna South or Shalfak, was greatly influenced by their physical situation: the simple basic rectangles at Buhen, Aniba and Kubban apparently represent the preferred shape on a flat site. Kate Liszka (2017) has pointed out that Nubians and Egyptians may use different techniques to construct dry-stone walls. Citing the settlement at Wadi esSebua as a classic example of the C-Group method of vernacular stone architecture (see Sauneron & Jacquet 2005), in which the slabs in the exterior wall are laid at a distinctive angle, she argues convincingly that the Egyptian fortified mining settlement at Wadi el-Hudi, as well as newly-discovered fortresses associated with the el-Hisnein gold mines and Dihmit copper mines, which are situated south of Wadi el-Hudi, about 40-50 km south-east of Aswan (Harrell & Mittelstaedt 2015), all exhibit a similar dry-stone walling style. It is therefore possible that even the architectural style of the Site 9 settlement at Wadi el-Hudi shows the liminal nature of the location in terms of ethnic and cultural contacts. It seems perfectly possible, as Liszka suggests, that Nubian workers within the 12th Dynasty amethyst mining expedition might have been wholly or partially responsible for the fortress’s construction.
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Notwithstanding the likelihood that Nubian people contributed to the construction of the Wadi el-Hudi fortress, there are certain similarities between this structure and its mudbrick counterparts that stand out: a tendency for walls to be built in straight lengths; a preference for compact rectangular plans; the use of projecting rounded bastions to defend the wall-angles; the provision of loopholes (although see Lizka 2017: 13, for the argument that these are actually windows); and the construction of complex defended entrances. In respect of the bastions it is interesting to note that those at Wadi el-Hudi are similar to the outer defences of the major Egyptian forts in Nubia. The rounded bastions in the outer walls of the Second Cataract forts are often interpreted as a means of providing a line of fire over the encircling ditch (a feature entirely lacking at Wadi el-Hudi). This may well be the case, but the evidence at Wadi el-Hudi suggests that the outer wall with curved bastions should instead be regarded as one of the fundamental elements of Egyptian military architecture, regardless of the presence of ditches. All of the Second Cataract forts have a pomoerium (outer corridor) between the fortified perimeter wall and the internal buildings. On a lesser scale this seems to be repeated in the corridor around Building A, the principal internal building within the Site 9 fortress at Wadi el-Hudi. There are also parallels to this outer corridor in unfortified settlements of the Middle Kingdom, such as the rectangular walled village at Qasr es-Sagha in the northern Faiyum (Arnold & Arnold 1979; Sliwa 1992), which was linked by road with the basalt quarries of Gebel Qatrani. Discussion Sites 5 and 9 at Wadi el-Hudi represent physical indications of the different approaches to amethyst mining adopted in the 11th Dynasty, on the one hand, and the political and social transition from the 11th to 12th Dynasty, on the other. By the reign of Senusret I, Lower Nubia had effectively become a colonised province of Egypt rather than a hostile liminal zone. The area between the first and fourth Nile cataracts lay well beyond the Egyptian southern frontier (at Aswan and Elephantine) in the 11th Dynasty. In contrast, from the early 12th Dynasty onwards, this zone was controlled by fortresses and watchtowers, some functioning almost as fortified depots rather than garrisons. This suggests an increasing concern with military control over the local Nubian population, utterly changing the political and economic contexts of trading and mining expeditions into the Middle Nile and surrounding deserts. The 12th Dynasty amethyst mining settlement at Wadi el-Hudi appears to have been affected by this new military style of organisation and bureaucracy that characterises most Egyptian activities during the period. Miners were housed like colonists in a
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quasi-permanent settlement and amethysts were therefore procured and transported in a much more militarised and overtly controlled context, but also the effects of culture contact meant that even the architecture of Site 9 included apparent evidence of direct Nubian involvement, alongside Egyptians. In the case of turquoise and copper mining in the southern Sinai, the situation is somewhat different but it is still clear that the early 12th Dynasty represented a watershed moment in terms of the changing nature of mineral procurement in the region. Thus, having exploited the area around Wadi Maghara from at least as early as the 1st Dynasty through to the early Middle Kingdom, with accommodation of most of the labour force in a hilltop settlement similar to Site 5 at Wadi el-Hudi, there was a move northwards to the new mining site of Serabit el-Khadim. After this move, in contrast to the amethyst mining site, there appears to have been no construction of a fortress, but instead a major (and virtually unique) stone temple with very scattered and ephemeral traces of surrounding settlement. The latter situation is difficult to interpret, but two basic factors should be pointed out: firstly, the nature of the topography at Serabit means that there was a lack of vertical cliffs into which inscriptions might be carved – hence probably part of the motivation for the quarrying of slabs of local stone that were then transformed into inscribed stelae making up the main spine of the temple. Secondly, changing political conditions in the Sinai region may have led to smaller mining crews, probably supplemented much more richly by local indigenous peoples, and therefore requiring less substantial accommodation directly relating to the mines. The significant differences that exist across the spectrum of relatively ephemeral accommodation associated with Egyptian quarrying and mining sites express their ability to adjust their settlement strategies to take account of changing historical, political and geographical circumstances. Like the string of functionally and topographically variable Middle Kingdom fortresses and garrisons in Lower Nubia, the enormous variety in mining settlements suggests a high degree of adaptability and spontaneity in Egyptian culture, particularly when operating at the peripheries. Two clear points need to be stressed – firstly that the above discussion demonstrates that strategies of mineral exploitation formed integral and essential parts of the process of Egyptian expansion of borders and culture contact, particularly in the transition from the Old to Middle Kingdoms; and secondly that the details of these changing strategies are perceptible both in architectural and textual evidence from Egypt’s southern and north-eastern frontier zones in the early Middle Kingdom. The quintessentially interventionist and acculturating aspects of Egypt’s procurement of metals and gemstones provided a great deal of the motivation and impetus for Egypt’s militarisation and colonisation of these liminal regions.
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LA PETITE DAME DU LOUVRE. À PROPOS D’UNE FIGURINE PROTODYNASTIQUE DE FEMME EN IVOIRE VÊTUE D’UN MANTEAU (LOUVRE E11888) YANN TRISTANT Department of Ancient History, Macquarie University, Sydney, Australia
La petite Dame du titre n’est pas forcément celle que l’on croit. La vraie petite Dame, avec toute l’affection que ces mots puissent avoir, celle à qui cet article est dédicacé, je l’ai aussi rencontrée au musée du Louvre. C’est elle qui m’a ouvert la voie du Prédynastique égyptien et m’a tout appris. Merci ma Moudira !
Cet article s’intéresse à une figurine de femme en ivoire vêtue d’un manteau appartenant à la collection égyptienne du musée du Louvre. Acheté dans le commerce en 1926, cet objet n’est pas documenté dans le matériel issu des fouilles d’Abou Rawach, remettant en question la provenance proposée par le musée. Elle présente toutefois toutes les caractéristiques d’une œuvre de l’époque protodynastique. Les comparaisons avec d’autres documents connus confirment son attribution à cette période et suggèrent de nouvelles pistes pour une possible provenance. This article focuses on an ivory figurine of a woman wrapped in a coat belonging to the Egyptian collection of the Louvre Museum. Purchased from the art market in 1926, this object is not documented in the material from Abu Rawash’s excavations, calling into question the provenance proposed by the museum. It does, however, have all the characteristics of an artwork from the Early Dynastic period. Comparisons with other known documents confirm its attribution to this period and suggest new clues for a possible provenance.
Au premier étage de l’aile Sully du musée du Louvre, dans la salle du département des Antiquités égyptiennes consacrée à l’époque thinite, le visiteur pressé ne regarde souvent que la Stèle du Roi Serpent1, ou encore le panneau de la tombe d’Akhtyâa2, qui donne accès aux œuvres de l’Ancien Empire. S’il prend un peu plus de temps, le visiteur verra à droite de la fenêtre les plus beaux vases en pierre de la Ire dynastie découverts sur les sites d’Abou Rawach et d’Abydos, et à gauche une vitrine rassemblant des pièces de mobilier et des figurines en ivoire (Fig. 1). Parmi ces objets, il remarquera une figurine à la pose 1 2
B 1.
Stèle royale, calcaire, Abydos, Ire dynastie, H. 1,43 m, inv. E 11007. Panneau gauche de l’entrée de la tombe, calcaire, Saqqara, IIIe dynastie, H. 1,15 m, inv. B 2,
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Fig. 1. Vitrine des sculptures en ivoire de l’époque thinite, département des Antiquités égyptienne du musée du Louvre (photo de l’auteur).
Fig. 2. La « petite Dame du Louvre ». Figurine d’une femme vêtue d’un manteau, département des Antiquités égyptienne du musée du Louvre, inv. E 11888 (photo de l’auteur).
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élégante, dont la provenance suggérée, la datation et la fonction méritent d’être discutées (Fig. 2)3. Description de la figurine La figurine en question mesure 13,5 cm de hauteur (Fig. 3 & 4)4. Elle représente une femme en position frontale, debout, pieds joints, dont le corps est enveloppé dans un manteau depuis les épaules jusqu’au-dessus des mollets. Elle a été sculptée dans une défense d’hippopotame. Des traces de pigments de couleur rouge sont visibles sur la manche, et noire dans les cheveux. La tête est disproportionnée par rapport à la largeur des épaules ainsi qu’au reste de la silhouette. De face, le visage est en forme de cœur ; de profil, il est plat, vertical et projeté vers l’avant, sans cou visible, et la tête est rentrée dans les épaules. Sous le large front bombé, le nez est long avec une arête rectiligne parfaitement verticale, à l’extrémité inférieure épatée. Les traits y sont incisés, avec des yeux en boutonnière très étirée, parfaitement horizontaux. L’extrémité lacrymale recouvre en partie le nez, sans prendre la forme de la longue ligne horizontale caractéristique de la IVe dynastie, et la ligne de fard atteint la chevelure au niveau des tempes. Les pupilles sont marquées en creux. Les yeux sont surmontés de sourcils horizontaux dont la courbure en arête suit celle de la paupière supérieure jusqu’aux tempes. La distance labio-nasale est particulièrement courte. La bouche fermée est large et horizontale. La lèvre supérieure est peu marquée, alors qu’une incision délimite le bas de la lèvre inférieure. Les pommettes sont très écartées, les joues sont pleines et le menton fort et large descend bas sur la gorge. Les cheveux sont coiffés en mèches parallèles, séparées de manière symétrique par une raie formant un fort creux sur le sommet du crâne, tombant dans le dos jusque sous les épaules où ils sont rassemblés par un bandeau horizontal et se terminent en tresses. Rien n’indique qu’il s’agisse d’une perruque contrairement aux représentations de vrais cheveux sur le front des statues de la première moitié de l’Ancien Empire. Les épaules sont étroites. Le bras droit est tendu le long du corps, à l’extérieur du vêtement, la main ouverte, paume contre la cuisse, tandis que le bras gauche est plié à angle droit sous le manteau, l’avant-bras à l’horizontal. 3
Le cartel du musée (Fig. 6) indique : « Femme vêtue d’un manteau, proviendrait d’Abou Roach, ivoire d’hippopotame, E 11888 ». Voir la description de cette figurine dans la base Atlas qui rassemble l’ensemble des œuvres exposées dans les galeries du musée du Louvre (http://cartelfr.louvre.fr/cartelfr/ visite?srv=car_not_frame&idNotice=2951&langue=fr). La mention « Abou Roach » figurait dans la notice avant la mise à jour du 18 février 2021. 4 L’auteur souhaite remercier ici Mme Guillemette Andreu-Lanoë et Mme Geneviève PierratBonnefois (Département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre) pour leur accueil et leur autorisation d’étudier la figurine, ainsi que M. Vincent Rondot (chef du département des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre) pour la permission de publier cet article. Il tient aussi à remercier Mme Nadine Cherpion, M. Dominique Farout et M. Stan Hendrickx pour les conseils qu’ils ont formulés.
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Fig. 3. Figurine Louvre E 11888 (© 2002 Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps).
Fig. 4. Figurine Louvre E 11888 (dessin par Jane Smythe).
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Fig. 5. Détail de la partie supérieure de la figurine Louvre E 11888 (© 2002 Musée du Louvre, dist. RMN-Grand Palais / Christian Décamps).
Il est difficile de déterminer si la main est ouverte ou fermée pour retenir le tissu au niveau de la poitrine. La partie supérieure droite du manteau est décorée d’un motif incisé (cordes, tresses, broderie, plissé, décor imprimé ?). Ce pourrait être un châle passé sous le manteau. À l’exception du décroché des fesses qui interrompt la ligne de la silhouette à l’arrière du corps, aucun détail anatomique n’est visible sous le vêtement, pas même les jambes. Les mollets et les chevilles sont joints, les talons et la partie avant des pieds manquent. La figurine est transpercée horizontalement entre les chevilles par un trou de section circulaire. Ce qui reste des pieds repose sur un tenon de section rectangulaire, probablement pour permettre d’enchâsser la figurine dans un socle ou autre objet sur lequel elle était placée. Le sommet du crâne comporte un évidement circulaire laissant la place à ce qui pourrait aussi être un tenon (Fig. 5). Un petit trou très régulier dans le dos à la base des cheveux correspond à la fixation d’un support en métal5. 5 Ce support est visible sur la photographie collée sur la fiche d’inventaire manuscrite conservée au département des Antiquités égyptiennes musée du Louvre.
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Fig. 6. Les figurines E 11888 et E 14205 dans la vitrine du Département des Antiquités égyptienne du musée du Louvre (photo de l’auteur).
Abou Rawach, une provenance problématique Le cartel indique que cette figurine « proviendrait d’Abou Roach » (Fig. 6)6. Cette proposition pose problème et, dans l’état actuel de la documentation, doit être réfutée. En effet, aucun rapport de fouille ne mentionne cet objet. Par son motif, son style, le matériau dans lequel elle a été sculptée, cette figurine appartient à la phase Naqada III, englobant à la fois la fin du Prédynastique et l’époque protodynastique ou thinite (Ire et IIe dynastie), comme on le verra plus loin. Il existe effectivement, sur le site d’Abou Rawach, au nord du plateau de Giza, une nécropole d’élite qui aurait pu fournir ce type d’objet, mais aucune indication ne peut soutenir cette provenance. Le cimetière M d’Abou Rawach, daté de la Ire dynastie, et plus précisément du règne du roi Den, a fait l’objet de deux campagnes de fouilles dirigées par Pierre Montet, de 1913 à 1914 ; puis d’un réexamen dirigé par l’auteur du présent article sous l’égide de l’Institut français d’archéologie orientale, en collaboration avec la Macquarie University 6 La transcription la plus courante du toponyme arabe أبو ر ّواشest Abou Rawach. C’est celle que nous avons choisi d’adopter ici.
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(Montet 1938 ; 1946 ; Tristant 2008 ; 2019 ; en préparation a)7. Pierre Montet a bien fait parvenir au musée du Louvre une partie de ses découvertes, le reste du mobilier ayant été partagé avec le musée Égyptien du Caire, et la collection égyptologique de l’Université de Strasbourg8. On imagine aisément que l’égyptologue aurait mentionné dans sa correspondance, ses carnets de fouille et surtout ses publications, la découverte d’une pièce aussi exceptionnelle, ce qu’il n’a pas fait. Les objets provenant du Cimetière M d’Abou Rawach ont été attribués au musée du Louvre, après le partage de fouille, dès 1914. Toutefois une lettre de George Bénédite, conservateur en chef du département des Antiquités égyptiennes, à Georges Foucart, directeur de l’Institut français d’archéologie orientale, datée du 30 septembre 1916, indique que ces objets étaient encore en Égypte à cette date9. Ils sont probablement arrivés en France après la fin de la guerre. Si la date exacte de leur arrivée au Louvre n’est pas connue, il est certain que la figurine n’apparait pas dans l’inventaire joint à la lettre envoyée par Charles Boreux à Georges Bénédite en date du 23 avril 192610. Toutefois, l’objet a bien été acquis cette année-là. Sur la page du livre d’entrée « E » du Départment des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre, au-dessus de l’entrée 11888 correspondant à cette figurine, est inscrit la note suivante : « Les n° E 11879 à E 11891 constituaient un lot acheté à l’antiquaire Nahman, du Caire, pour le prix global de quatre cent trente six livres égyptiennes (comités des 29 avril, 27 mai et 24 juin, et conseil des musées du 5 juillet 1926 ; le conseil avait voté, pour cette acquisition, une somme de quatre cent soixante et une livres) ». Le lot correspond à un ensemble d’objets d’époque copte (E 11879 à E 11884 : sandales en cuir, lampe et vaisselle en bronze) ; de petits objets d’époque grécoromaine (E 11885 et E 11886 : modèles de tour en calcaire) ; une figurine de femme nue en ivoire d’époque prédynastique (E 11887) ; et un groupe d’objets d’époque thinite comprenant la figurine qui nous intéresse ici (E 1188811), un 7 Adolf Klasens a mené des fouilles sur le cimetière M et les secteurs funéraires adjacents, datés eux-aussi de la fin du Prédynastique/début de la période protodynastique après que la figurine est parvenue au musée du Louvre (Klasens 1957). 8 Ces collections, étudiées par l’auteur, avec la collaboration de Mme Jane Smythe, sont actuellement en cours de publication (Tristant en préparation b). 9 Lettre conservée aux Archives du département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre. L’auteur remercie Mme Elisabeth David pour les renseignements précieux qu’elle lui a fournis à ce sujet. 10 Lettre conservée aux Archives du département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre. 11 « E 11888 : statuette d’un personnage dont il est difficile de préciser si c’est un homme ou une femme. Il est représenté debout, le bras droit collé au corps, la forme générale du bras gauche, replié au niveau des pectoraux, est seule visible sous la longue robe-manteau dont le personnage est enveloppé, depuis les épaules jusqu’aux genoux. Cette robe (légèrement échancrée sous la naissance de la poitrine) se termine, à sa partie supérieure, par un galon brodé (?), lequel est simple sur l’épaule gauche, et s’étage, sur la droite, en neuf rangs superposés. La perruque – longue comme celle d’une femme – est séparée en deux masses, sur le sommet de la tête, par un sillon médian
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lion couché en ivoire (E 11889), un petit cylindre en os décoré d’un hiéroglyphe incisé (E 11890) et un cachet-bouton en os décoré de représentations anthropoïdes très stylisées (11891). Si tous ces objets correspondent à des époques bien représentées à Abou Rawach (Baud et al. 2003), aucune mention n’est faite de ce site. Il est bon de rappeler que Maurice Nahman était un marchand d’antiquités égyptiennes, décédé en 194812. Nombre d’objets dans les collections égyptologiques des plus grands musées du monde sont passés entre ses mains sans qu’on connaisse la provenance des pièces qu’il vendait, mais qu’on sait être, pour la plupart d’entre elles, issues de fouilles clandestines. La première mention de la petite Dame du Louvre se trouve dans le second volume du Guide-catalogue sommaire publié par Charles Boreux en 1932 : « Sur le côté gauche de la planche, figurine en ivoire d’une femme (?) debout drapée dans son manteau (h. 0m135, ép. prédynastique - Pl. LXXX), petit pion de jeu (?), également en ivoire, figurant une maison à trois toits (fouilles d’Abou-Roash, époque thinite), et fragments de palettes en schiste, du même type que la palette exposée sur la deuxième planche (l’un de ces fragments, long. 0m95, sur lequel sont figurés des guerriers armés de l’arc ou de la lance, fait partie d’une palette à représentations guerrières dont le reste est conservé au British Museum) »13. La notice est reprise trois ans plus tard par Léon Heuzey dans son Histoire du Costume qui ne donne lui non plus aucune indication de provenance (Heuzey 1935 : pl. VIII,1). On retrouve la même figurine, toujours sans provenance, dans un article de Karl H. Dittmann consacré à une statue de la IVe dynastie, drapée elle aussi dans un manteau comparable à celui de la figurine du Louvre (Dittmann 1939 : 169, Taf. 169a). Elle est mentionnée et dessinée (Fig. 7) par Bodil Hornemann dans une des fiches de son Types of ancient Egyptian statuary sans indication supplémentaire (Horneman 1966 : 872). Jacques Vandier y fait allusion, sans détail, dans son guide de 1948, puis dans les éditions suivantes jusqu’en 1973, ainsi que dans son Manuel, mais ne mentionne pas non plus le lieu d’origine de cet objet (Vandier 1948 : 30 ; 1952 : 969 ; 1973 : 6014). La toute première mention de provenance est donnée en 1974 par Bertha Porter et Rosalind Moss dans la seconde édition de leur Topographical Bibliography à l’entrée « Abû Rawâsh ». La même notice dans la première édition assez profondément creusé ; les mèches parallèles composant cette perruque (laquelle retombe, dans le dos, presque au bas des omoplates) sont nouées par un ruban un peu au-dessus du cou, et se terminent, à la partie inférieure, par une franche (sic) de mèches plus grosses et tordues en tresses » (Inventaire E (Egypte) 11283 à 25370, p. 126). 12 « Le plus grand marchand d’antiquités égyptiennes » (Capart 1947 : 300). Voir aussi Dawson et al. 1995: 305; Abdulfattah 2020. 13 Boreux 1932 : 619. La figurine est reproduite sur la planche LXXX, à côté de la figurine thinite E 14205 et du manche du couteau du Gebel el-Arak E 11517. On reconnait le montage de la fiche manuscrite du Louvre, la partie basse insérée dans un socle en pierre qui ne permet pas de voir le tenon sous les pieds. 14 « (…) à droite, statuette analogue, mais plus récente, et beaucoup plus fine, un des chefsd’œuvre de l’époque thinite » (Vandier 1973 : 60).
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Fig. 7. La figurine Louvre E 11888 dessinée par Bodil Horneman (Horneman 1966 : 872).
de 1931 ne fait aucun renvoi à cet objet, pourtant entré dans les collections du musée du Louvre depuis déjà 5 ans au moment de la parution de l’ouvrage (Porter & Moss 1931 : 1-3). Elle est en revanche bien mentionnée dans l’entrée consacrée au site dans la version augmentée de 1974, non pas dans la section dédiée aux cimetières du site, mais dans la partie « Miscellaneous » (Porter & Moss 1974 : 9). Il est fort probable que l’attribution de l’objet au site d’Abou Rawach15 vient en fait d’une mauvaise lecture du catalogue de Boreux, les égyptologues britanniques ayant associé la figurine, sans provenance, avec le petit pion de jeu cité par le conservateur du Louvre dans le même paragraphe, qui lui provient bien des fouilles de Montet à Abou Rawach. Cette information a ensuite été reprise à partir du Porter & Moss, un des outils de recherche les plus courants pour les 15
Cette attribution n’est pas reprise dans Ziegler 1990 : 19.
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égyptologues et archéologues, sans autre vérification. L’objet peut tout aussi bien provenir d’Abou Rawach que de n’importe quel autre site protodynastique, connu ou pas, fouillé ou pillé avant 1926. Une figurine protodynastique provenant d’un dépôt votif ? La provenance de l’objet ne pouvant nous aider pour confirmer l’authenticité et la date de la figurine, il faut se tourner vers des critères de datation stylistiques et des comparaisons formelles avec des objets similaires pour situer l’objet dans son contexte culturel. Le premier d’entre eux concerne le format de l’objet, plus petit que les statues de l’Ancien Empire, et son matériau, l’ivoire, alors que la statuaire du début de l’Ancien Empire fait la part belle à la pierre (calcaire, calcite, diorite, etc.) dans des représentations beaucoup plus grandes. On connait des figurines, féminines et masculines, réalisées en os et en ivoire dès la période badarienne16. Pour la période prédynastique, les femmes sont souvent représentées nues, les caractères sexuels bien marqués, dans un style souvent très schématique17, ou adoptant des postures (bras levés au-dessus de la tête notamment) très différente des périodes postérieures18. Les représentations de femmes nues deviennent plus rares à la fin du Prédynastique puis pendant la période thinite19. Il est important de noter ici que beaucoup des figurines connues pour cette période ont été achetées sur le marché de l’art, sans qu’on connaisse précisément leur provenance et encore moins leur contexte archéologique, d’où les problèmes inhérents d’authenticité et de datation. Pour autant, la grande majorité du corpus concerne des objets associés non pas à des sépultures, comme c’est le cas pour un grand nombre de figurines prédynastiques, mais à des dépôts votifs, notamment ceux d’Éléphantine (Dreyer 1986), Hiérakonpolis (Quibell 1900 ; Quibell & Green 1902 ; Adams 1974), Abydos (Petrie 1903), Tell el-Farkha (Ciałowicz 2012 ; Chlodnicki et al. 2012) et Tell Ibrahim Awad (Van Haarlem 2019)20, pouvant être composés d’objets de provenances et dates diverses, qu’on ne 16 On ne citera ici que l’exemplaire découvert à Badari, conservé au British Museum (ivoire, H. 14,3 cm, inv. EA 59648) représentant une femme avec la tête disproportionnée par rapport au corps, de grands yeux en amande, et des caractères sexuels bien marqués (Brunton & CatonThompson 1928 : pl. XXIV,2). Au sujet des figurines anthropomorphes d’époque prédynastique, voir les inventaires et analyses de Ucko 1968, Stevenson 2017 et Ordynat 2018. 17 Voir par exemple la figurine de femme en ivoire, sans provenance, Naqada I (?), H. 8,7 cm, musée du Louvre, inv. E 11887. 18 On pense bien évidemment ici à la figurine d’el-Ma’mariya (terre cuite, Naqada IIA, H. 29,2 cm, Brooklyn Museum, inv. 07.447.505) au visage en forme de bec d’oiseau, les bras au-dessus de la tête, qui sert d’emblème à la revue Archéo-Nil depuis maintenant 30 ans (Patch 2011a : 112-113). Sur l’évolution de ces figurines durant le Prédynastique, voir Diana C. Patch (2011a). 19 Pour une recension de ces figurines, voir Ciałowicz 2009 : 10-14. 20 Sur ces dépôts, voir la synthèse de Kemp (2006 : 112-135) sur les sanctuaires protodynastiques.
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Fig. 8. Figurine de femme nue, Tell el-Farkha (Courtesy of Tell el-Farkha Expedition. Photo R. Słaboński).
peut dater que de manière relative (terminus ante quem) par les couches qui ont scellé les dépôts (Patch 2011b: 171-172 ; Van Haarlem 2019 : 28-33). On peut citer par exemple deux figurines en ivoire découvertes dans un dépôt de 62 objets votifs à Tell el-Farkha (Ciałowicz 2009 ; 2011 ; 2012), daté par leur inventeur aux alentours de Naqada IIIA/B, représentant des femmes nues, le bras gauche le long du corps, le bras droit plié sous la poitrine (Fig. 8 ; Ciałowicz 2009 : 7, pl. I & II)21. L’un des plus beaux exemples est présenté dans la même vitrine du musée du Louvre que notre figurine. Il s’agit de la représentation d’une jeune 21 Figurines de femmes nues, ivoire, Tell el-Farkha, H. 8,5 et 3 cm, inv. WD 06/25 (R-624) et 06/7 (R - 665). Ces figurines sont aujourd’hui conservées au musée Égyptien du Caire.
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fille, nue, debout les jambes jointes22 (Fig. 6). Un tenon sous les pieds devait permettre de ficher la figurine dans un support. Les bras sont cassés mais il est possible de reconstituer une position analogue, le bras droit le long du corps, l’avant-bras gauche replié sous la poitrine. Le visage est rond et traité de manière naturaliste, les cheveux coiffés en mèches ondulées sont rejetés dans le dos et maintenus par un nœud au niveau des épaules. À l’instar de cette figurine, on observe pour les premières dynasties un plus grand réalisme dans la figuration des traits physiques du corps et du visage, et une diversité nouvelle à la fois dans les poses et les détails des vêtements ou des coiffures, qui se poursuivent durant l’Ancien Empire. Biri Fay considère ainsi que la coiffure de la figurine du Louvre est très proche de celle d’une tête de statue attribuée à la reine Meresankh III, petite-fille de Chéops et épouse de Képhren (IVe dynastie)23. Sculptée dans le calcaire, cette tête représente effectivement la reine avec une coiffure bipartite symétrique, les mèches de cheveux soigneusement lissées retombant de chaque côté du visage sur les épaules. Toutefois la tête est trop abîmée pour en saisir tous les détails, notamment la partie arrière, et la même comparaison peut être faite avec de nombreux autres coiffures féminines de statues de l’Ancien Empire24. Une différence importante à noter ici concerne le fait que la petite Dame du Louvre ne semble pas porter de perruque sous laquelle les cheveux sont visibles, comme les statues féminines de l’Ancien Empire, mais une coiffure qui a bel et bien disparue de la statuaire égyptienne après la période protodynastique. La tête projetée en avant et placée un peu trop bas sur le thorax, l’absence de cou et le fait que les bras sont scellés au corps – peutêtre parce que le sculpteur à cette époque conçoit ces éléments, non pas comme une ronde-bosse, mais comme des signes rabattus sur une surface, de façon hiéroglyphique – confirme s’il le faut que cette figurine est bien antérieure à l’Ancien Empire, ou contemporaine du tout début de la période. Elle peut clairement être située entre les figurines prédynastiques nues aux caractères sexuels nettement marqués, alors qu’ici elle est habillée, et la grande statuaire du début de l’Ancien Empire. Le visage des figurines féminines des premières dynasties est modelé selon un style qui donne une impression plus naturaliste que celui de la figurine du musée du Louvre ; c’est surtout imputable à la technique de l’incision. La position du bras gauche, replié sur le ventre, l’avant-bras placé sous la poitrine, est particulièrement fréquente sur les ronde-bosse de l’époque thinite et de la IIIe dynastie25. 22
Figurine de femme nue, provenance inconnue, ivoire d’hippopotame, H. 12,8 cm, inv. E 14205. Giza, H. 9 cm, Boston, Museum of Fine Arts, 30.1457b (Fay 1999: 110, fig. 6). 24 Voir à ce sujet Cherpion 1998. 25 Les femmes représentées sur les bas-reliefs de la même période présentent une position similaire des bras, notamment dans la série des stèles de Hélouan (Ire-IVe dynastie) où elles sont représentées assises devant une table d’offrandes (Köhler & Jones 2009). La main droite s’avance vers les offrandes pour montrer sa capacité à les consommer ; la main gauche est ramenée sur la poitrine, fermée pour tenir un attribut (Köhler & Jones 2009). 23
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Fig. 9. La Dame de Munich, Staatliches Museum Ägyptischer Kunst ÄS 4234 (© Staatliches Museum Ägyptischer Kunst München).
De fait, on peut la considérer comme une caractéristique de la période. Malgré sa taille (H. 34,7 cm), la Dame de Munich (Fig. 9), statuette en calcaire découverte à Abydos représentant une femme debout, vêtue d’une jupe droite, le bras droit le long du corps, paume à plat, et le bras gauche placé sous la poitrine, main fermée, est très proche26. Le visage, conservé à moitié seulement, est ovale, assez large. L’œil droit était incrusté à l’origine. Il est étiré horizontalement, l’extrémité lacrymale montant sur le nez, l’autre extrémité avançant loin vers la tempe. Lorsqu’il était incrusté, il devait paraître beaucoup moins ouvert et plus étiré 26 Munich, Staatliches Museum Ägyptischer Kunst, inv. ÄS 4234. Voir Schoske 1995: Abb. 41; Sourouzian 1998: 330, fig. 5; Fay 1999: 110, fig. 34; Schoske & Wildung 2013: 30-32, fig. 23.
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Fig. 10. Statue de la Dame Nesa, Louvre N 39 = A 38 (photo D. Farout).
qu’aujourd’hui. Il est surligné d’un sourcil arqué, en bas-relief, dont la partie inférieure est délimitée par un trait incisé. Le nez cassé était long. Il semble qu’il descendait assez bas et la distance labio-nasale semble avoir été courte. Les lèvres en relief sont épaisses. Malgré la différence technique, on constate un nombre intéressant de points communs avec la figurine du Louvre. La coiffure est cependant différente, avec deux pans tombant sur la poitrine, laissant bien visible une large oreille décollée à la forme typique des IIe et IIIe dynasties. Cette position des bras, dont la signification est inconnue, est particulièrement fréquente jusqu’à la IIIe dynastie27, notamment dans la position des bras des statues de la Dame Nesa28 (Fig. 10) et de la Dame de Bruxelles29 (Fig. 11), représentées debout, l’avant-bras gauche replié sous la poitrine, le bras droit le long du corps ; 27 Cette attitude perdure cependant et finit par être importée par les sculpteurs grecs archaïques pour représenter la koré. Comme les Grecs n’en comprennent pas la signification et que cette position semble les gêner, ils représentent dans la main du bras plié un objet, une fleur ou un oiseau (Farout 2018 : 243). 28 Calcaire, Saqqara (?), IIIe dynastie, H. 154 cm, Louvre, inv. N 39 = A 38 (Sourouzian 1998 : 340, fig. 25c). 29 Calcaire, provenance inconnue, fin IIe/début IIIe dynastie, H. 74,5 cm, Musées royaux d’art et d’histoire, Bruxelles, inv. MRAH E.0752 (Sourouzian 1998 : 340, fig. 24).
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Fig. 11. La Dame de Bruxelles, musées royaux d’art et d’histoire, Bruxelles E.0752 (© MRAH, Brussels).
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Fig. 12. Statue de la princesse Redjef, musée égyptologique, Turin 3065 (© Musée égyptologique de Turin, CC BY 2.0 IT).
et celui de la princesse Redief30, assise sur un siège, les bras disposés de la même manière31 (Fig. 12). La figurine de Louvre échappe encore à toute convention et présente des détails beaucoup plus naturalistes que les statues du début de l’Ancien Empire qu’on a cité précédemment. Son vêtement qui s’arrête au-dessus des mollets, n’est pas la « robe-fourreau » portée jusqu’au-dessus des chevilles, dont sont vêtues Nesa et les autres dames de l’Ancien Empire. Il s’agit ici d’une sorte de manteau, avec une partie comme « plissée » – qui disparaîtra complètement de l’art égyptien dès l’apparition de la grande statuaire. Les stèles découvertes à Hélouan, notamment celles de Nitmah et de Sep (calcaire, Hélouan EM99-5 et EM99-12, IIe dynastie) représentent chacune une défunte assise sur un tabouret décoré de pattes de taureau devant une table d’offrandes, le bras gauche replié sur la poitrine, prototype des stèles de repas funéraires des époques suivantes (Fig. 13). 30 Diorite, Saqqara (?), IIIe dynastie, H. 85 cm, musée égyptologique, Turin, inv. 3065 (Fay 1998 : 159-160, fig. 1-2). 31 Cette position, bras plié, lorsque la main est ouverte, pourrait correspondre à celle du bras qui enlace la taille de l’homme dans les statues représentant des couples, et par analogie l’idée d’une femme mariée (Farout 2018 : 243).
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Fig. 13. Stèles de Nitmah et de Sep, Hélouan EM99-5 et EM99-12 (Köhler & Jones 2009 : pl. 7 & 12. Courtesy of E.C. Köhler).
Elles sont vêtues d’un vêtement (robe ou manteau) moulant ouvert en V sur le cou et qui s’arrête au milieu des mollets, plus bas que celui de la Dame du Louvre. Les manches courtes sont plissées dans les deux cas, ainsi que la partie supérieure du vêtement de Nitmah (Köhler & Jones 2009 : 49-50, 132-133 & 146147 ; Jones 2014 : 11, fig. 1 & 2). Le vêtement tout comme les traits du visage rappellent clairement ceux de la figurine du Louvre. Le front bombé de la Dame Nitmah est très semblable à celui de notre figurine ; les deux femmes ont des yeux en boutonnière mais celui de la Dame Sep est étiré à la manière de celui de la Dame du Louvre. Les deux ont un nez droit, celui de la Dame Sep rappelle celui de la Dame du Louvre avec la même distance nasio-labiale très courte. Le groupe de figurines auquel se rattache le mieux l’exemplaire du Louvre est celui des femmes drapées dans un manteau court, sans col, de coupe droite, croisé sur la poitrine. Une figurine en faïence, très fragmentaire, découverte par Petrie à Abydos (Fig. 14), représente une femme vêtue de cette manière, avec un manteau sans manche dont les pans croisés sur le devant du corps forment une échancrure en V32. Du Main Deposit de Hiérakonpolis33 (Fig. 15), une 32 Petrie 1903 : 25, pl. IV. Petrie ne donne pas les dimensions de l’objet. Sa localisation est inconnue. 33 Le Main Deposit est postérieur à la période protodynastique et contient des objets d’époques diverses. Toutefois de nombreux objets votifs peuvent être datés de la fin du Prédynastique et de l’époque protodynastique par comparaison avec les objets votifs du même type provenant d’Abydos
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Fig. 14. Figurine d’Abydos (Capart 1904: 38, fig. 15).
Fig. 15. Figurines en ivoire, Main Deposit, Hiérakonpolis (Capart 1904 : 165, fig. 120).
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Fig. 16. Figurine de femme vêtue d’un manteau, Main Deposit, Hiérakonpolis, Ashmolean Museum, Oxford AN1896-1908.E.326 (© Ashmolean Museum).
statuette de femme drapée dans un manteau (Fig. 15[5] & Fig. 16) constitue le parallèle le plus proche du vêtement porté par la figurine du Louvre34. On retrouve le même manteau, fermé en biseau sur le devant de la poitrine, qui laisse deviner le bras gauche plié sur le thorax et le bras droit le long du corps. L’étoffe est représentée plus épaisse et plus lourde que sur la figurine du Louvre, la partie supérieure remontant à l’arrière au-dessus du cou. On note également une deuxième étoffe sous le manteau, croisée dans le sens inverse, visible au niveau des chevilles. Des lignes incisées au bord de l’ourlet du manteau peuvent représenter des franges ou une décoration. Le visage, même s’il est fortement abîmé, est également traité de la même manière, avec des yeux en amande, les pupilles et d’Éléphantine, datés de manière relative par leur position stratigraphique. On considère ici que les figurines du Main Deposit utilisées pour comparaison sont datées de la période protodynastique (Naqada IIIC-D). 34 Ivoire, Hiérakonpolis, Main Deposit, H. 18,3 cm, Oxford, Ashmolean Museum AN18961908.E.326 (Quibell 1900 : 6-7, pl. IX-3 & X-8 ; Quibell & Green 1902 : 37 ; Baumgartel 1968 : 11-12, pl. III, fig. 6 & pl. IV, fig. 8 [l’auteur date la figurine du Moyen Empire] ; Fay 1999 : 110, fig. 35-37).
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bien marquées, surlignées de sourcils en creux, le menton pointu, les oreilles visibles. Seule la coiffure diffère sensiblement, avec des cheveux disposés symétriquement de chaque côté de la tête et rassemblés en grappe de chaque côté du cou, à l’arrière en tresses étroites qui disparaissent dans le manteau. Provenant aussi du Main Deposit, mais moins bien conservée, une autre figurine est la seule qui montre la main gauche émerger du manteau droit35. La coiffure est très similaire à celle de l’exemplaire précédent. On peut rajouter à cette liste deux autres figurines du Main Deposit, plus frustres, représentant elles-aussi des femmes drapées dans un manteau droit fermé sur la poitrine. Leur coiffure est différente, l’une en forme de casque décorée de bandes horizontales divisées en carrés, certains avec des points (Fig. 15[6] & Fig. 17)36 ; l’autre ronde, avec un bandeau sur le front (Fig. 15[4])37. Il est intéressant de noter que la première de ces figurines est la seule pourvue d’un manteau décoré de motifs incisés (Fig. 17). L’autre est la seule qui tient dans les mains un objet, en l’occurrence une sorte de panier attaché à une corde qui passe au-dessus des épaules38. Un dernier parallèle pourrait être fourni par une statuette conservée dans une collection privée qui représente aussi un personnage drapé dans un manteau (Fig. 18)39. Toutefois si la forme générale rappelle bien celle de la Dame du Louvre, la coiffure, la forme du visage et celle du corps ne permettent pas de dire s’il s’agit de la représentation d’un homme ou d’une femme, et la position des bras, croisés sur la poitrine, est aussi différente. Seul le grand manteau fermé sur le devant du corps rappelle le vêtement de notre figurine. On connait ce manteau dans l’iconographie du roi lors de fête Sed (Jiménez-Serrano 2002)40 ainsi que dans celle des reines sur leur palanquin41. B. Fay propose de voir dans ce groupe de figurines la représentation de reines, en relation avec le jubilé royal (Fay 1999 : 113-115). 35 Ivoire, Hiérakonpolis, Main Deposit, H. 19 cm, Philaldephie, University Museum, E 4895 (Quibell 1900 : 6-7, pl. IX-7 ; Baumgartel 1968 : 11-12, pl. IV, fig. 7 [l’auteur date la figurine du Moyen Empire] ; Fay 1999 : 110-111, fig. 38-39). 36 Ivoire, Hiérakonpolis, Main Deposit, H. 12,6 cm, Ashmolean AN1896-1908.E.328 (Quibell 1900 : 6-7, pl. IX et X-11 ; Capart 1904 : 56-57 & 165, fig. 27 & fig. 120 ; Fay 1999 : 110-111, fig. 40-41). 37 Ivoire, Hiérakonpolis, Main Deposit, H. 12,6 cm, Ashmolean AN1896-1908.E.327 (Capart 1904 : 162, 165, fig. 120 ; Fay 1999 : 110-111, fig. 42). 38 Voir l’interprétation liée à la déesse Gat proposée par B. Fay (1999 : 112). 39 Calcaire, provenance inconnue, H. 29,8 cm, collection Kofler-Truniger, Lucerne, K 415. Hans Wolfgang Müller considère que cette figurine provient de Kôm es-Sultan à Abydos. D’après lui les caractères uniques de la statuette et surtout son socle circulaire inscrit font de ce personnage la représentation d’un dieu tutélaire d’une ville (Müller 1964 : 40-41 ; voir aussi Sourouzian 1998 : 307-308, fig. 6). Pour B. Fay, il s’agit bien d’une figurine de femme, et cet objet pourrait être une création moderne réalisée d’après les figurines de Hiérakonpolis (Fay 1998 : 113). 40 Pour les représentations les plus anciennes, voir notamment la figurine de roi du British Museum (Naqada III (?), ivoire, Abydos, H. 8,8 cm, British Museum EA 37996), la statue du roi Khasekhemouy de l’Ashmolean Museum (IIe dyn., calcaire, Hiérakonpolis, H. 62,4 cm, Ashmolean Museum AN1896-1908 E.517) ou encore le bas-relief représentant une scène de fête Sed (calcaire, Naqada IIIC-D, Saqqara, H. 24 ;3 cm, British Museum EA 67153). 41 Voir à ce sujet Kaiser 1983 ; 108-110 ; Baud & Étienne 1999 : 108-110 ; Fay 1999 : 113-114.
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Fig. 17. Figurine de femme vêtue d’un manteau, Main Deposit, Hiérakonpolis, Ashmolean Museum, Oxford AN1896-1908.E.328 (Horneman 1966 : 828).
Fig. 18. Figurine de femme vêtue d’un manteau, collection Kofler-Truniger, Lucerne, K 415 (Müller 1964 : A60).
Par son style et les comparaisons qui peuvent être faites avec des figurines présentant des caractères similaires, la petite Dame du Louvre se situe chronologiquement entre les figurines prédynastiques nues, aux caractères sexuels bien marqués, et la grande statuaire du début de l’Ancient Empire. Outre la représentation très géométrique du visage et du corps, la coiffure comme le manteau situent clairement cette figurine au sein des réalisations connues de l’époque thinite (Ire et IIe dynastie). Le matériau (ivoire d’hippopotame), la taille et le style la rapprochent surtout des figurines du Main Deposit de Hiérakonpolis. La position des bras et le manteau pourraient faire de cette figurine la représentation d’une épouse et peut-être même d’une reine. La présence sur le dessus de la tête d’une espèce de
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tenon, similaire à ce qu’on peut voir sur d’autres figurines du Main Deposit pourrait indiquer Hiérakonpolis, et non pas Abou Rawach comme on l’a vu précédemment, comme une provenance possible. Dans ce cas, cette figurine pourrait faire partie d’un ensemble plus large destiné à être utilisé lors de cérémonies spécifiques tenues dans l’enceinte du sanctuaire où les figurines étaient toutes rassemblées les unes avec les autres (Williams 1988 : 57). Le tenon observé sous les pieds des figurines servait à les maintenir en place sur un plateau ou un socle lors de ces cérémonies, tout comme peut-être celui qu’on observe sur la tête de notre figurine et d’autres provenant de Hiérakonpolis (Fay 1999 : 113). Dans l’état actuel de nos connaissances, la fonction de cette figurine ressort du domaine de l’hypothèse mais il n’en reste pas moins que la petite Dame du Louvre peut être considérée comme l’une des plus belles réalisations de l’art égyptien des premières dynasties. Bibliographie ABDULFATTAH, I.R., 2020. A Forgotten Man. Maurice Nahman, an Antiquarian-Tastemaker [in:] KAMRIN, J.; BÁRTA, M.; IKRAM, S.; LEHNER, M. & MEGAHED, M. (éd.), Guardian of Ancient Egypt. Studies in Honor of Zahi Hawass. Prague: vol. I, 105-120. ADAMS, B., 1974. Ancient Hierakonpolis. Warminster. BAUD, M. & ÉTIENNE, M., 1999. Le vanneau et le couteau. À propos d’une scène de « sacrifice » sur deux étiquettes thinites [in:] ALBERT, J.-P. & MIDANT-REYNES, B. (éd.), Le sacrifice humain en égypte et ailleurs. Études d’égyptologie 6. Paris: 96-121. BAUD, M.; FAROUT, D.; GOURDON, Y.; MOELLER, N. & SCHENK, A., 2003. Le cimetière F d’Abou Rawach, nécropole royale de Rêdjedef (IVe dynastie). Bulletin de l’Institut français d’archéologie orientale, 103: 17-65. BAUMGARTEL, E.J., 1968. About some Ivory Statuettes from the ‘Main Deposit’ at Hierakonpolis. Journal of the American Research Center in Egypt, 7: 7-14. BOREUX, Ch., 1932. Musée national du Louvre : département des antiquités égyptiennes : guide-catalogue sommaire. I. Salles du rez-de-chaussée, escalier et palier du premier étage, salle du Mastaba et salle de Baouît. II. Salles du Ier étage (salles Charles X), 2 vol. Paris. BRUNTON, G. & CATON-THOMPSON, G., 1928. The Badarian Civilisation and Predynastic Remains near Badari. London. CAPART, J., 1904. Les débuts de l’art en Égypte. Bruxelles. CAPART, J., 1947. Nécrologie : Maurice Nahman. Chronique d’Égypte, 43: 300-301. CHERPION, N., 1998. La statuaire privée d’Ancien Empire : indices de datation [in:] GRIMAL, N. (éd.), Les critères de datation stylistiques à l’Ancien Empire. Bibliothèque d’étude 120. Le Caire: 97-142. CHŁODNICKI, M.; CIAŁOWICZ, K.M. & MACZYNSKA, A. (eds.), 2012. Tell el-Farkha I, Excavations 1998-2011. Poznan - Krakow. CIAŁOWICZ, K.M., 2009. Female Representations from Tell el-Farkha. Studies in Ancient Art and Civilization, 13: 7-23. CIAŁOWICZ, K.M., 2011. Protodynastic and Early Dynastic figurines from Tell el-Farkha. New approach to the beginnings of Egyptian art [in:] MORENZ L.D. & KUHN R. (éd.), Vorspann oder formative Phase? Ägypten und der Vordere Orient 3500– 2700 v. Chr. Philippika: Marburger altertumskundliche Abhandlungen 48. Wiesbaden: 49-64.
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UN NOUVEAU SERVITEUR DANS LA TROUPE DES OUSHEBTIS DE NÉPHÉRITÈS IER MICHEL VALLOGGIA Université de Genève, Suisse
Présentation d’un oushebti, issu d’une collection privée américaine, “égaré” à Genève dans une vente aux enchères publique. Provenant de la sépulture royale de Néphéritès Ier à Mendès, cette statuette faisait partie d’un lot partiellement reconstitué à travers les informations recueillies dans les collections égyptiennes et dans le marché de l’art. Il est loisible de supposer que ce « contingent » de serviteurs funéraires ait échappé aux investigations scientifiques, autrefois menées sur le site de Tell el-Robca. This article provides a presentation of a shabti originating from a private American collection, “lost” in Geneva in a public auction. This statuette is sourced from the royal tomb of Nepherites I at Mendes, and was part of a set partially pieced together thanks to information gathered in Egyptian collections and in the market of art. It is easy to suppose that this “quota” of funerary servants escaped from the scientific investigations, which had, in the past, taken place on the site of Tell el-Robca.
Le sujet de cette note est lié à la visite d’une vente aux enchères publique, organisée par Genève Enchères, en décembre 20171 (Duval et al. 2017). Trois collections d’amateurs suisses regroupaient un patchwork d’objets issus du monde classique, d’Orient et d’Asie centrale. Or, parmi les artéfacts égyptiens, un oushebti royal attirait l’attention par la qualité de son exécution (Spanel 1986 : 249251). De surcroît, le cartouche inscrit au nom de NꜢy.f-῾Ꜣw-rwḏ(w), c’est-à-dire Néphéritès Ier (Clarysse 1994 : 215-217 ; von Beckerath 1999 : 224-225) fondateur de la XXIXe dynastie mendésienne, d’après les historiens grecs, soulevait quelques interrogations sur les pérégrinations modernes de cette statuette « genevoise ». Provenant vraisemblablement de Tell el-Robca, l’ancienne Mendès, l’origine de cet oushebti paraît donc géographiquement proche du site de Tell al-Iswid, fouillé depuis quelques années par la récipiendaire de ce volume d’hommages. C’est ainsi que pourrait se justifier l’« intrusion » d’un objet du IVe s. av. J.-C. dans une thématique dévolue à l’homme et à son environnement dans le delta oriental du 4e millénaire avant notre ère ! Au sujet des oushebtis de Néphéritès Ier et de leur provenance, il est connu que le plus ancien exemplaire inventorié est celui du musée du Louvre (E 5339), 1 Il m’est agréable de remercier les organisateurs de cette vente et, en particulier, Olivier Fichot qui m’a donné accès à l’oushebti et qui m’a procuré les photographies reproduites ici (Fig. 1-6).
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acquis en 1868, de la collection Rousset-bey (Bovot 2003 : 201). L’année suivante, A. Daninos découvrit, sur le site de Mendès, à l’intérieur d’un sarcophage, une seconde statuette fragmentaire de ce roi, actuellement conservée au musée du Caire (CG 48484) (De Meulenaere & MacKay 1976 : 14, 92, 203 : pl. 29, n° 97, e, f, g.). Exploité de longue date par les sebbakhin, comme d’ailleurs tous les tells du Delta, le site de Mendès n’a certainement pas échappé aux pillages… Néanmoins, les premières recherches scientifiques, conduites par The Brooklyn Museum, The Institute of Fine Arts de New York University et avec l’assistance du Detroit Institute of Arts et de l’Oriental Institute of Chicago, eurent lieu dès 1977 dans la zone du « sarcophage de Néphéritès » (Holz et al. 1980 : VIII). Ultérieurement, en été 1993, D. Redford, de l’Université de Toronto, a repris la fouille de ce secteur pour en achever le dégagement en été 1995 (Leclant & Clerc 1994 : 357-358 ; 1996 : 247). L’essentiel de l’infrastructure, de même que les superstructures décorées ont disparu : toutefois, le matériel recueilli dans ces fouilles confirme l’attribution de cette sépulture à Néphéritès Ier 2. La provenance de la statuette “genevoise” étant ainsi plausible, l’oushebti se présente actuellement ainsi (Fig. 1-6) : confectionnée en faïence siliceuse vert clair, cette statuette fragmentaire a été restaurée. Cassée au bas de la huitième ligne du texte, elle a reçu un ajout incorporant les chevilles, les pieds, le socle de base et la dernière partie de l’inscription. La hauteur totale de l’oushebti est de 19 cm. Sa typologie s’inscrit exactement dans la catégorie des productions saïtes3 : enveloppée dans son suaire, la figurine présente une apparence momiforme, en montrant ses bras croisés sous la poitrine. À l’arrière, un pilier dorsal rejoint l’extrémité d’une perruque striée, tripartite. L’habituelle barbe postiche est finement tressée. Le visage, qui affiche un léger sourire, montre une face ronde, avec des yeux globuleux : le nez, intact, est légèrement retroussé. Une impression de sérénité tranquille se dégage de cette tête très conventionnelle4. Les mains croisées, finement travaillées, sortent des manches du suaire. La main droite, fermée sur le manche d’une houe, tient la cordelette d’un sac à graines posé sur l’épaule gauche : tandis que la main gauche serre un hoyau en forme de pioche5. L’inscription apparaît en lignes interrompues contre le pilier dorsal anépigraphe.
2 Cf. le rapport de Redford 2004 : 24-29, avec mention de 28 oushebtis fragmentaires issus des fouilles (Redford 2004 : 67-68 ; Leclère 2008 : 330-331). 3 Suivant le classement établi par Schneider 1977 : Appendix 239-248. 4 Le traitement du visage diffère toutefois des trois exemples de « portraits » réunis par Janes 2002 : 184, fig. 95 a-c. L’un des trois exemplaires cités provient de la collection J.-F. et L. Aubert. Information de Mme Ariane Aubert, transmise à J.-P. Montesino que je remercie ici. 5 Sur ces outils aratoires, cf. Vandier 1978 : 11 qui renvoie à l’étude de Schaefer 1908 : 174, fig. 17-18 [252-253].
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Fig. 1 à 6. Oushebti de Néphéritès Ier. © Genève Enchères.
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Fig. 7.
La traduction du texte (Fig. 7) est la suivante : 1. Le Lumineux, l’Osiris, le roi, Néphéritès, triomphant, il dit : Ô 2. ces serviteurs, si l’on réquisitionne l’Osiris, le roi Néphéritès, 3. triomphant, pour exécuter tous les travaux qui se font là, dans la nécropole, eh bien, 4. l’embarras (vous) en incombera là, comme à un homme à ses devoirs. 5. “Me voici !” direz-vous. (Si) l’on vous réquisitionne 6. à tout moment pour y travailler, pour 7. cultiver les champs, pour irriguer 8. les rives, pour transporter le sable d’(restituer : ouest en est, “me voici !”, direz-vous).
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Cette leçon constitue une variante du chapitre 6 du Livre pour sortir le jour. D’après l’inventaire des versions établi par H.D. Schneider6, ce texte standard, avec sa clause d’obstacle et l’énumération des devoirs à accomplir, correspond à la version saïte (version VII, A) également présente sur d’autres oushebtis de ce souverain7. Sur la provenance moderne de cet oushebti, très peu d’informations sont actuellement disponibles. Acquise en 2008, dans la galerie new-yorkaise Noele and Ronald Mele, Ancient Works of Art, la statuette a été une première fois identifiée par le Dr Robert Steven Bianchi, qui m’a aimablement confirmé qu’elle avait précédemment fait partie de la Collection du Dr. John Winnie, de Saint Mary’s, Georgia, aux Etats-Unis d’Amérique8. Par contre, aucune trace ne permet actuellement de remonter aux sources de cette collection… En revanche, si nous prenons en compte le répertoire des statuettes actuellement dénombrées, on observe l’apparition d’un « nouveau contingent » de ces serviteurs. Les musées du Louvre et du Caire conservent, de longue date, trois exemplaires bien connus9. À ceux-ci s’ajoutent aujourd’hui plus d’une quinzaine d’exemplaires nouveaux. J.-F. et L. Aubert ont effectivement relevé que, depuis 1981, le commerce international du marché de l’art avait proposé de nouveaux oushebtis de Néphéritès Ier (Aubert 2001 : 364). En 2002, G. Janes mentionnait, en marge des exemplaires du Louvre et du Caire, trois statuettes complètes, remarquablement conservées (Janes 2002 : 182-188) : de surcroît, l’auteur y ajoutait huit oushebtis fragmentaires passés dans des ventes parisiennes10. Trois figurines supplémentaires viennent pour l’heure étoffer cette liste provisoire : la première, vendue par la Galerie Cybèle à Paris en 2001, admirablement conservée, se trouve dans la collection des oushebtis du Musée d’archéologie 6
Schneider 1977 : Part I, 120-123 et Part III, 248. Notamment sur Louvre E 17409 (cf. Schneider 1977 : III, fig. 5) : E 5339 (cf. Bovot 2003 : 203) et Caire CG 48484 (cf. De Meulenaere & MacKay 1976 : 32). 8 Communications personnelles de O. Fichot et R.S. Bianchi que je remercie ici. 9 Cf. supra, n. 7. 10 Schneider 1977 : 183. Grâce à la base de données BIS (Base Internationale des Shaouabtis, de la Société d’égyptologie de Genève), les oushebtis suivants entrent dans cette catégorie : 1. Fragment de la partie supérieure conservant quatre lignes de texte (Haut. 8,5 cm), signalé par Schneider 1993 : 159. 2. Drouot/Piasa, vente du 23 avril 2004, catalogue, p. 41, n° 328 (Haut. 5,5 cm). 3. Drouot/Tessier – Sarrou et associés, vente du 13 mars 2004, catalogue « Archéologie », lot n° 42 (Haut. 18 cm). 4. Drouot/Chakib Slitine, vente du 16 juin 2004, catalogue, p. 14, n° 181 (Haut. 15 cm). 5. Drouot/Piasa, vente des 17-18 mars 2013, catalogue, p. 80, n° 329 (Haut. 10,9 cm). D’autres exemplaires, restaurés, peuvent compléter cette série : 6. Drouot/Tajan, vente du 5 juin 2002, catalogue, p. 4, n° 19 (Haut. 19,5 cm). 7. Drouot/Catherine Charbonneaux, vente du 29 novembre 2003, catalogue, p. 5, n° 74 (cet oushebti avait précédemment été vendu par Tajan : cf. supra, n° 6). 8. Drouot/Collin du Bocage, vente du 19 décembre 2012, catalogue, p. 25, n° 47 (Haut. 19 cm). 7
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méditerranéenne, à Marseille11. La deuxième fut mise en vente chez Drouot, par P. Bergé et associés, le 10 octobre 2017. Elle avait été acquise du fond Michel Koenig, à Bruxelles, en 200712. La troisième serait donc, à ma connaissance, l’exemplaire « genevois », proposé à la vente par Genève Enchères, en décembre 2017. L’apparition, au fil des ans, de cette « nouvelle » troupe de serviteurs au nom de ce pharaon est probablement à mettre en rapport avec l’exploration scientifique discontinue du site de l’ancienne Mendès et la situation militaire de l’époque. La mission américaine travailla effectivement sur place de 1964 à 1966 (Leclant 1965 : 179-180 ; 1970 : 324) suivie d’une interruption motivée par la fermeture du Delta aux archéologues jusqu’en 1976 (Leclant 1977 : 236 ; Holz et al. 1980 : VIII). Cet arrêt des travaux a, sans doute, favorisé une exploitation sauvage du tell. Quoi qu’il en soit, les minces vestiges de la sépulture de Néphéritès Ier ont été minutieusement documentés par D. Redford, entre 1993 et 1995, restituant ainsi le souvenir de ce souverain bâtisseur (Leclant & Clerc 1994 : 357 ; 1995 : 239 ; 1996 : 246)13. Bibliographie AUBERT, J.-F. & AUBERT, L., 2001. Bronzes et or égyptiens. Paris. BECKERATH, J. von, 1999. Handbuch der ägyptischen Königsnamen. Münchner Ägyptologische Studien 49. Mainz: 224-225. BOVOT, J.-L., 2003. Les serviteurs funéraires royaux et princiers de l’Ancienne Égypte. Paris. CLARYSSE, W., 1994. Nephorites, Founder of the 29th Dynasty and his Name. Chronique d’Égypte, 69/138: 215-217. DE MEULENAERE, H. & MACKAY, P., 1976. Mendes II. Warminster. DUVAL, C.; DE MARIGNAC, B. & FICHOT, O., 2017. Genève Enchères. Genève: 120163. HOLZ, R., K.; STIEGLITZ, D.; HANSEN, D.P. & OCHSENSCHLAGER, E., 1980. Mendes I. Cairo. JANES, G., 2002. Shabtis. A Private View. Ancient Egyptian funerary statuettes in European private collections. Paris. LECLANT, J., 1965. Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 1963-1964. Orientalia, 34: 179-180. LECLANT, J., 1970. Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 1968-1969. Orientalia, 39: 324. LECLANT, J., 1977. Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 1975-1976. Orientalia, 46: 236. LECLANT, J. & CLERC, G., 1994. Fouilles et travaux en Égypte et au Soudan, 1992-1993. Orientalia, 63: 356-358. 11
Inv. 2001.2.1. Je dois ces informations à Gilles Deckert, que je remercie ici. Drouot/P. Bergé et associés, vente du 10 octobre 2017, catalogue, n° 101 (Haut. 18,1 cm). Je dois cette information à Jean-Luc Chappaz, que je remercie ici. 13 Sur le règne et les constructions de ce pharaon, cf. Schneider 1994 : 179. 12
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LATE EARLY DYNASTIC – EARLY OLD KINGDOM JARS WITH INCISED AND/OR IMPRESSED DECORATION BART VANTHUYNE KU Leuven, Belgium
Les travaux dans les cimetières de Moyenne Égypte constitués de tombes circulaires en blocs de pierre ont permis d’enregistrer au moins dix jarres à décor incisé et/ou imprimé, datant de la période allant de la fin de la IIe dynastie au début de la IVe dynastie. Cet article s’intéresse au développement local d’un groupe de jarres de la période prédynastique à l’Ancien Empire, décorées d’un style particulier de motifs connus en Égypte et au-delà. Ces jarres ont été découvertes en contexte d’habitat, de nécropole et de temple. Alors que les plus petites et plus anciennes jarres étaient associées à un élément de prestige, ce n’était plus le cas pour les jarres de grand module datées de la fin de la période thinite/début de l’Ancien Empire, principalement utilisées comme récipients de stockage, certaines d’entre elles ayant été réutilisées comme contenants funéraires. Fieldwork in the rock circle cemeteries in Middle Egypt recorded at least ten jars with incised and/or impressed decoration, dating between the late 2nd Dynasty and the early 4th Dynasty. This article discusses the continuous local development of jars with this particular style of decoration from the Predynastic period to the Old Kingdom, containing motifs that were known in Egypt and abroad. These vessels were found in settlement, funerary and temple contexts. While the smaller, earlier jars had an element of prestige associated with them, this was no longer the case for the larger vessels of the late Early Dynastic–early Old Kingdom period, which were mainly used as storage vessels, with some ending up being re-used as burial containers.
During the excavation of the East cemetery at al-῾Aḍāyma, directed by Béatrix Midant-Reynes, the small humble tomb S153 was found with a child buried in a large decorated jar (Crubézy et al. 2002: 355, nr S.153/04). Few parallels of this vessel were known at the time (Hendrickx 1998: 111-112). It therefore gives us great pleasure that in the course of the work in the rock circle cemeteries in Middle Egypt additional comparable vessels were identified, which provided a more solid basis for outlining their evolution. My PhD research (Vanthuyne 2017), for which I am grateful to have had Béatrix Midant-Reynes as co-promotor, enabled to date these large decorated vessels mainly to the late Early Dynastic–early Old Kingdom period. Vessel characteristics The decorated jars under discussion have incised and/or impressed decoration applied before firing. In the majority of cases, this consists of incised triangles, which contain impressed dots. The principal tool for this was presumably a
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plant stem, although a fingertip may also occasionally have been used. Where preserved, a base line had been incised, above which the additional decoration was applied. The latter was always positioned on the shoulder of the vessel, just under the rim. Another key feature of these decorated jars was the inner ledge rim, designed to hold a lid. Often these jars also had pre-fired, perforated holes in the top of the shoulder, just below the rim, presumably used to string the lid in place (Kansa et al. 2002: 203). Most decorated vessels from the late Early Dynastic–early Old Kingdom period were large jars (H>25cm) that were squat or globular in shape and they had a flattened or rounded base. The rock circle cemetery decorated jars Fragments of at least eight decorated jars were recorded in Dayr al-Barshā, as were pieces of one jar in Banī Ḥasan al-Shurūq and Nuwayrāt (figs. 1-8; Table 2: no sherds were collected from one of the Dayr al-Barshā jars and the Banī Ḥasan al-Shurūq jar). The Dayr al-Barshā jars were built up by coiling, and smoothened on the interior and exterior, with scraping marks sometimes visible in the lower end and base. Rope impressions were also noted on several vessels. A coating was rarely applied (Fig. 8 had red slip on the exterior and on the top of the rim). In terms of decoration, two decoration styles can be distinguished: (I) incised triangles with impressed dots (Figs. 1-5), and (II) incised linear decoration (Figs. 6-8). These styles were also in use elsewhere in Egypt, and sometimes a jar contained a combination of both decoration styles (Table 2). The decorated jars from the rock circle cemeteries can be split into four groups, based on Nile valley fabrics (Table 1): Fabric
Decorated jar
Nile B2-C with large amount of fine organic temper, limited amount of sand and limestone. Fig. 1: 3903/1/1 (Tomb S100) Organic particles mainly around 1-2 mm in length, although they may be up to 5 mm, but they are Fig. 3: 4600/57/1 very thin, less than 1 mm. It’s not straw and different from Nile C used for Old Kingdom bread Fig. 7: 4600/45/1 moulds. The amount of organic temper compares to Nile C but the temper is finer. Nile B2 with a conspicuous amount of sand, some limestone and the sporadic fragment of calcite-alabaster. The organic temper is limited compared to the above fabric group but some large particles, up to 1.5 cm are present. Probably straw.
Fig. 6: 4983/5/1 (Tomb S88)
LATE EARLY DYNASTIC – EARLY OLD KINGDOM JARS
Fabric
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Decorated jar Fig. 8: 4559/1/1-2 (Tomb S24) Fig. 2: 4581/1/1-2, 4581/4/1 (Tomb S28)
Nile B2 with a limited amount of organic temper, and some sand and limestone
Fig. 4: 4600/2/1-2 10000/1532/1 (only rim preserved – unknown if jar was decorated)
Nile B2 with some very fine limestone and sand. The organic temper is similar to that of the first fabric group but less in quantity.
Fig. 5: C23/7 (Tomb C23)
Table 1. Fabrics used for rock circle cemetery decorated jars.
Origins of decorated jars The question arises whether these decorated jars had an Egyptian origin or if they were imports from elsewhere. Two jars from Naj῾ al-Dayr and al-Kāb listed in bold print in Table 2 had painted decoration, with motifs similar to those on pots with incised decoration, which have led some to believe that this style of decoration had Canaanite origins, occurring on vessels from the Early Bronze Age II (≈ Early Dynastic period) (Amiran 1974: 65-68, pl. XXIV-XXVIII). The decoration motifs on the vessels in Figs. 1-8, however, were already common on Predynastic C-Class pottery (Petrie 1921: pl. XX-XXV; Hartmann 2016: vol. I, 235-240). While this pottery class disappeared in the course of the Predynastic period, the motifs, nevertheless, continued to be in use. Ceramics with incised decoration not only existed in the Early Dynastic period and later, but likewise already in the Predynastic period, especially in southern Egypt and Nubia (Kansa et al. 2002: 210-211, Table 3 – type 3: jars with incised decoration). Petrie assigned this kind of pottery to his N-class (Petrie 1921: pl. XXVI-XXVII), and some scholars have considered this decoration-style to be of Nubian origin (Needler 1984: 224-231; Raue 1999: 187-189, Abb. 41, nr 5; Buchez 2007: vol. I, 179-185). This opinion too is, however, not shared by all, and it has been suggested that the N-class pottery developed in successive Naqada periods, and that its presence in Nubia should be seen as indicators of regional expansion and influence of the Naqada culture, alongside local Nubian variations, which also derived from earlier cultures (Kansa et al. 2002: 205-206; Glück 2007: 9-41). Furthermore, almost all of the earlier jars with inner ledge rims were barrel-shaped and had flat bases, which, according to Hendrickx, is
642
B. VANTHUYNE
Site
Context
Period
Function
Decoration type
Tall al-Farā῾īn-Buto
Settlement1
Late 2nd – early 4th Dynasty
?
I?
Tall al-Rub῾a-Mendes
Topsoil2
Early Dynastic – early Old Kingdom?
?
I
Nuwayrāt
Tomb C233
Late 2nd – early 4th Dynasty
Offering jar?
I
Banī Ḥasan al-Shurūq
Tomb4
Late 2nd – early 4th Dynasty
?
I
Dayr al-Barshā
Zone 8A tomb S245
Late 2nd – early 4th Dynasty
Juvenile burial container
II
Dayr al-Barshā
Zone 8A tomb S286
Late 2nd – early 4th Dynasty
Juvenile burial container
I
Dayr al-Barshā
Zone 8B tomb S887
Late 2nd – early 4th Dynasty
Juvenile burial container
II
Dayr al-Barshā
Zone 8B tomb B1298
Late 2nd – Burial container? early 4th Dynasty
I
Dayr al-Barshā
Zone 8A cemetery9
Late 2nd – Burial container? early 4th Dynasty
I
Dayr al-Barshā
Zone 8A cemetery10
Late 2nd – Burial container? early 4th Dynasty
II
Dayr al-Barshā
Zone 8A cemetery11
Late 2nd – Burial container? early 4th Dynasty
I
Dayr al-Barshā
Zone 8A cemetery12
Late 2nd – Burial container? early 4th Dynasty
?
1 Hartmann 2016: 623, fig. 7, nr 12; I am grateful to Rita Hartmann for sharing information on this Tall al-Farā῾īn-Buto find. 2 I thank Renée Friedman for sharing the following information: A Nile B2 rim sherd with a double row of incised triangles with impressed dots was found loose in the topsoil of Area B unit 1B (stratigraphic unit I) in 1991 during the Brewer and Wenke excavations at the site. The sherd derived from a jar with an inner ledge rim (outer rim diameter = 17cm) with holes just under the rim, just above the decoration. It had a yellow wash on the exterior (This sherd was referred to in Raue 1999: 189 footnote 433); For information on Area B, see Adams 2007: 82-86. 3 Fig. 5; Vanthuyne 2017: 6-70 - 6-76: sherd C23/7. 4 Vanthuyne 2017, Addendum: 11 fig. 8: No sherds collected, only photographed. Decoration consists of double row of incised triangles with impressed dots. 5 Fig. 8; Vanthuyne 2016, 437-438; 2017: 3-50 - 3-54: sherds 4559/9/1-2. 6 Fig. 2; Vanthuyne 2016, 446-447; 2017: 3-106 - 3-110: jar and sherds 4581/1/1-2, 4581/4/1. 7 Fig. 6; Vanthuyne 2016, 446, 449; 2017: 3-172 - 3-177: jar 4983/5/1. 8 Vanthuyne 2017: 3-803 - 3-804: No sherds collected, only photographed. 9 Fig. 4; Vanthuyne 2017: 3-104: sherds 4600/2/1-2. 10 Fig. 7; Vanthuyne 2017: 3-104: sherd 4600/45/1. 11 Fig. 3; Vanthuyne 2017: 3-104: sherd 4600/57/1. 12 Vanthuyne 2017: 3-789: sherd 10000/1532/1.
643
LATE EARLY DYNASTIC – EARLY OLD KINGDOM JARS
Site
Context
Period
Function
Decoration type
Dayr al-Barshā
Zone 7 tomb S10013
Late 2nd – early 4th Dynasty
Adult burial container?
I
Badārī
Tomb 322314
3rd Dynasty?
Juvenile burial container
I
Naj῾ al-Dayr
Tomb N62715
4th Dynasty
Burial object
Painted triangles
Ballāṣ
Tomb 42116
1st Dynasty?
Burial object
I + II
Armant
Tomb 131717
2nd – 4th Dynasty
Juvenile burial container
II
al-῾Aḍāyma
Tomb S15318
2nd Dynasty
Juvenile burial container
I + II
al-Kāb
Tomb 16619
2nd – 4th Dynasty
Burial object – storage of jewellery
Painted - I
al-Kāb
Tomb 24720
2nd Dynasty?
?
I + II
1 – 3 Dynasty?
?
? - I + II
?
I
Storage?
I + II
Hierakonpolis
21
Settlement
st
rd
Elephantine
Settlement22
mid-2nd – 4th Dynasty
Balāṭ
Settlement sanctuary23
6th Dynasty
Table 2. Decorated jars with inner ledge rims in Early Dynastic and Old Kingdom Egypt.24 13
Fig. 1; Vanthuyne 2017: 3-815 - 3-819: jar 3903/1/1. Petrie Museum (London), UC 14516; Brunton & Caton-Thompson 1928: 46, 55, Pl. XL nr 74k. 15 Phoebe A. Hearst Museum of Anthropology (University of California, Berkeley), museum nr 6-10291; Reisner 1932: 82, fig. 34, nr 10 – type XIIIb, nr 1; 237-238, fig. 177 nr N627/3-4, Pl. 36e. 16 Quibell 1894-1895: Balles field notebook 144; Petrie & Quibell 1896: 41, pl. XXXV nr 74; Petrie 1921: pl. XXVI nr 74. 17 Myers dated the vessel to Dynasty 0, but the pot burial was found amongst other tombs datable between Dynasty 2-4; Mond & Myers 1937: 20, 32, pl. XXIX nr 41 T1. 18 Crubézy et al. 2002: 355, nr S.153/04; Buchez 2007: vol. II: S153/04. 19 Ashmolean museum (Oxford), museum nr AN1896-1908 E.1838; Quibell 1898: 9-10, pl. 2 nr 2, pl. XI nr. 7; Amiran 1974: pl. XXVIIB. 20 Quibell 1898: 20, pl. XX, nr 6. 21 Fairservis et al. 1986: fig. 9, nr 1, registry 2; it is unclear if the decoration of the pot was incised or painted, or if the vessel had an inner ledge rim; I thank Renée Friedman for this reference; The pot was found in the NW corner of the niched ‘palace’ gate. For more information on this building, see Friedman & Bussmann 2018. 22 Raue 1999: 188, Abb. 41, nr 5. 23 Soukiassian et al. 2002: 116 fig. 96 nr 293/2, 124 fig. 103 nr 5/08, 133 fig. 112 nrs 419/04-05, nr 419/11, nr 419/15, 134 fig. 113, 220-222 fig. 191 nr 1022/1, 464, 493 fig. 308 – type 1r, 499 fig. 324 – type 2e. 24 The jars with inner ledge rims in bold print had painted decoration rather than incised decoration on the shoulder. It is unknown if the jar in italic print had painted or incised decoration. 14
644
B. VANTHUYNE
Site
Context
Period
Function
Tall al-Nāshid
Settlement25
Late 3rd – early 4th Dynasty
Storage?
6th Dynasty
Storage? ?
Abū Rawwāsh Djedefre pyramid complex26 Badārī
Cemetery 40027
2nd – 4th Dynasty?
Naj῾ al-Dayr
Tomb N473528
2nd Dynasty – Juvenile burial container? early 3rd Dynasty?
Abydos
Temple29
Early Dynastic
Grain storage?
Table 3. Undecorated jars with inner ledge rims in Early Dynastic and Old Kingdom Egypt.
a form that is uncharacteristic for Nubian A-group pottery (Kansa et al. 2002: 203, 205), thus providing an additional argument to rule out a Nubian origin for this type of decorated vessels. The early barrel-shaped jars with inner ledge rims, and with or without incised decoration, were found not only in cemeteries, but also in settlements and temples (For an overview with references, see Kansa et al. 2002: 203-214, Table 3; To this list can be added Buchez 2007: vol. II, fig. 3/93, nr 9; fig. 3/116, nrs 19-20; fig. 3/128, nrs. 13, 20-22; Jucha & Mączyńska 2011: 37, Tab. 2, nr 17; Sobas 2012: 189-196, fig. 4 nrs 7-9, fig. 6 nrs 1-2). The same goes for the more globular and squat jars with inner ledge rims, with or without incised decoration, which started to appear in the course of the Early Dynastic period (Tables 2-3). Towards the end of the Old Kingdom, biconical jars with inner ledge rims were likewise made, as examples from Balāṭ demonstrate (Soukiassian, Wuttmann & Pantalacci 2002: 493, fig. 308 – type 1r, 499 fig. 324 – type 2e). Similar jars continued to be made into the Middle Kingdom (e.g. Brunton 1930: pl. XVII, nrs 72k, 78m; Michałowski et al. 1938-1939: 67-68, nrs 262-265, fig. 60-62; Michałowski et al. 1950: 32-33, nrs. 721-722, fig. 152-153; Downes 1974: 32, nrs 39, 39A, 39B, 39C, 39D, 39E, 40A, 45 nrs 125, 125A). This suggests that these jars went through a continuous local development, with motifs that were known in Egypt and abroad. 25 26 27 28 29
41Y.
Guyot, Marchand & Petit 2018: 90, 102, fig. 9c, 108, fig. 15i. Marchand & Baud 1996: 282, fig. 10, nr 7. Brunton & Caton-Thompson 1928: pl. XLIV, nr 24b. Mace 1909: 41, fig. 92, nr 2, 64, pl. 55g. Petrie & Weigall 1902: 13, pl. XXXI, nrs 78, 79, 81; Petrie 1953: pl. VII – types 41R, 41S,
LATE EARLY DYNASTIC – EARLY OLD KINGDOM JARS
645
The find contexts of the barrel-shaped jars suggest an element of prestige was associated with them (Kansa et al. 2002: 207). However, this appears no longer to be the case for the larger vessels. For example, in cemeteries, barrel-shaped jars were put in a grave as a burial object, but from the 2nd Dynasty onwards the larger jars, like basins and vats, were re-used as burial containers (Table 2). This was the case in the simple grave in al-῾Aḍāyma, while in Badārī, the pot was likewise only deposited in the top fill of a shaft. In Dayr al-Barshā, the decorated jars in tombs S24 and S28 were put in large rock circle tombs, high up the escarpment, but the one in tomb S88, located near the desert plain, was placed in a shallow pit with hardly any boulders marking the tomb (Vanthuyne 2016: 437-438, 446-449, 453). There was nothing prestigious about tomb S100 either. Petrie, likewise, only accorded a storage function to the large undecorated jars he recovered in the Abydos temple (Petrie & Weigall 1902: 13, pl. XXXI, nrs 78, 79, 81). The archaeological record of al-῾Aḍāyma suggests that the place was an unsophisticated, agrarian settlement (Midant-Reynes et al. 2002; Crubézy et al. 2002). The lack of prestigious burial goods suggests that this is also the case for the village or hamlets associated with the Dayr al-Barshā rock circle cemetery (Vanthuyne 2016; 2017). The latter contained at least eight decorated jars, so they must not have been that uncommon. The morphology of the jars suggest they had a utilitarian function, i.e. the storage of commodities, and the design of the rim indicated the importance to seal off its contents. None of the tombs in Dayr al-Barshā contained any additional datable pottery, so that the graves with these decorated jars are only roughly datable between the late 2nd Dynasty and the early 4th Dynasty, i.e. the period the rock circle cemetery was in use. The pottery in and around Nuwayrāt tomb cluster C23 supports this date, as do the find contexts of most of the other parallels listed in Tables 2-3. Acknowledgements The decorated sherds from the rock circle cemeteries were analysed by Stefanie Vereecken (KU Leuven), the fabrics were determined by Stan Hendrickx (Hogeschool PXL), and the sherds were drawn by Merel Eyckerman (Hogeschool PXL), Carla Swerts (Hogeschool PXL) and Merel Baeyens (Hogeschool PXL). The research reported here was made possible by the financial support of the Bijzonder Onderzoeksfonds of the KU Leuven (project numbers OT/09/012 and OT/13/042).
646
B. VANTHUYNE
Decoration group I: Incised triangles with impressed dots
3903/1/1 (Z7-S100)
0
cm
15
Fig. 1. Large globular decorated jar.
647
LATE EARLY DYNASTIC – EARLY OLD KINGDOM JARS
4581/4/1 (S28) 0
cm
15
4581/1/1 (S28)
4581/1/2 (S28) 0
cm
15
0
cm
15
Fig. 2. Large squat decorated jar.
4600/57/1 (Z8A)
4600/57/1 (Z8A)
0
0
cm
15
Fig. 3. Large decorated jar.
cm
15
648
B. VANTHUYNE
4600/2/1-2 (Z8A) 0
cm
15
Fig. 4. Barrel-shaped decorated jar.
C23/7 0
cm
15
Fig. 5. Decorated jar.
Decoration group II: Incised linear decoration
4600/45/1 (Z8A)
0
cm
4600/45/1 (Z8A)
15
0
cm
15
Fig. 7. Large decorated jar.
4559/9/2 (S24)
4559/9/1 (S24) 0
cm
15
0
Fig. 8. Large decorated jar.
cm
15
LATE EARLY DYNASTIC – EARLY OLD KINGDOM JARS
4983/5/1 (S88) 0
cm
15
4983/5/1 (S88) 0
cm
15
Fig. 6. Large globular decorated jar.
649
650
B. VANTHUYNE
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LATE EARLY DYNASTIC – EARLY OLD KINGDOM JARS
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