SASI Chenelière éducation : santé, assistance et soins infirmiers. Compétence 20 Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale. Guide d'apprentissage de l'élève. [20] 9782765044987


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SASI Chenelière éducation : santé, assistance et soins infirmiers. Compétence 20 Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale. Guide d'apprentissage de l'élève. [20]
 9782765044987

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CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 20

Guide d’apprentissage de l’élève

Nathalie Santerre Christian Gélinas

CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 20

Guide d’apprentissage de l’élève

Nathalie Santerre Christian Gélinas

SASI chenelière éducation Compétence 20 • Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale Guide d’apprentissage de l’élève

Photos de la couverture : haut : Wassana Mathipikhai / Shutterstock.com centre : Ferenc Szelepcsenyi / Shutterstock.com bas : Iakov Filimonov / Shutterstock.com

Nathalie Santerre, Christian Gélinas

Remerciements

© 2014 TC Média Livres Inc.

Pour leur précieux travail de consultation, l’Éditeur tient à remercier les personnes suivantes : Nadine Bussières, enseignante, CFP Charlotte-Tassé, C.S. Marie-Victorin ; Jessie Chagnon, enseignante, CFP des Métiers de la Santé, C.S. Marguerite-Bourgeoys ; Maryse Fecteau, enseignante, CFP Vision 20 20, C.S. des Bois-Francs ; Yan Ouimet-Grill, enseignant, CFP Performance Plus, C.S. de la Rivière-du-Nord ; Carmen Roy, enseignante, CFP Pointe-du-Lac, C.S. de la Vallée-des-Tisserands.

Édition : Murielle Belley Coordination : Cécile Poulou-Gallet Révision linguistique : Ginette Duphily Correction d’épreuves : Sarah Bernard Conception graphique : Josée Brunelle Infographie : Claude Bergeron Conception de la couverture : Josée Brunelle Recherche iconographique : Marie-Renée Buczkowski Impression : TC Imprimeries Transcontinental

Pour leur travail de révision scientifique, réalisé avec rigueur et expertise, l’Éditeur tient à remercier : Éric Lavertu, B. Sc. Inf., M. Éd., cégep Sainte-Foy ; Nancy Légaré, B. Pharm., M. Sc., Pharm. D., BDPP, BCPS, docteure en pharmacie clinique ; Anne-Marie Martel, technologiste médicale, chargée de dossiers scientifiques. Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes, sans discrimination à l’égard des hommes et des femmes, et dans le seul but d’alléger le texte. Des marques de commerce sont mentionnées ou illustrées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment à la présence de ces marques. Celles-ci sont reproduites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage.

TOUS DROITS RÉSERVÉS. Toute reproduction du présent ouvrage, en totalité ou en partie, par tous les moyens présentement connus ou à être découverts, est interdite sans l’autorisation préalable de TC Média Livres Inc. Toute utilisation non expressément autorisée constitue une contrefaçon pouvant donner lieu à une poursuite en justice contre l’individu ou l’établissement qui effectue la reproduction non autorisée. ISBN 978-2-7650-4498-7 Dépôt légal : 2er trimestre 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada Imprimé au Canada 1 2 3 4 5 ITIB 18 17 16 15 14 Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.

La pharmacologie évolue continuellement. La recherche et le développement produisent des traitements et des pharmacothérapies qui perfectionnent constamment la médecine et ses applications. Nous présentons au lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de déterminer la posologie et le traitement appropriés de chaque patient en particulier. Nous recommandons également de lire attentivement la notice du fabricant de chaque médicament pour vérifier la posologie recommandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi que les contre-indications. Les cas présentés dans les mises en situation de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que pure coïncidence. TC Média Livres Inc., les auteurs et leurs collaborateurs se dégagent de toute responsabilité concernant toute réclamation ou condamnation passée, présente ou future, de quelque nature que ce soit, relative à tout dommage, à tout incident – spécial, punitif ou exemplaire –, y compris de façon non limitative, à toute perte économique ou à tout préjudice corporel ou matériel découlant d’une négligence, et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre, intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant résulter de tout contenu, texte, photographie ou des produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.

Table des matières

1

Situation clinique.......................................................

2

Section 1 La santé mentale au Québec ............. 1.1 Les problèmes de santé mentale et les troubles mentaux ...................................... 1.2 La situation actuelle de la santé mentale au Québec .......................................................... 1.3 Les rôles des divers intervenants en santé mentale ................................................ Activités ............................................................

3 4 4 6 7

Section 2

8 9 11 12 12 16 16 18 20 21 21 23 23 25 27

Section 3

Les approches dans le traitement des troubles mentaux........................ 3.1 Les diverses approches utilisées......................... 3.1.1 L’approche pharmacologique......................... 3.1.2 Les approches thérapeutiques ....................... 3.1.3 L’électroconvulsivothérapie ........................... 3.2 La communication avec une personne qui souffre d’un trouble mental ........................... Activités ............................................................ Synthèse ................................................................... Situation clinique....................................................... Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

41

Situation clinique....................................................... 42 Section 1

CHAPITRE 1 Les concepts généraux en santé mentale .......

Les connaissances de base pour intervenir en santé mentale............... 2.1 Les facteurs qui influent sur la santé mentale ..... Activités ............................................................ 2.2 La situation de crise............................................ 2.2.1 La crise suicidaire ........................................ 2.2.2 La crise de violence...................................... 2.2.3 Les gestes à poser en situation de crise.......... Activités ............................................................ 2.2.4 L’importance de la sécurité en situation de crise....................................................... Situation clinique................................................ 2.2.5 Les mécanismes de défense ......................... 2.3 La protection de la personne qui présente un problème de santé mentale : aspects juridiques .... 2.3.1 Les mesures de garde .................................. 2.3.2 Les mesures de contrôle............................... Activités ............................................................

CHAPITRE 2 La diversité des troubles mentaux .....................

31 32 32 33 34 35 35 37 40

La classification des troubles mentaux........................ 1.1 Le vocabulaire de base associé aux troubles mentaux ......................................... 1.2 Les catégories de troubles mentaux.................... Activités ............................................................

43 44 45 46

Section 2

Les troubles mentaux les plus courants............................... 2.1 L’anxiété............................................................. 2.2 Les troubles anxieux........................................... 2.2.1 La définition ................................................ 2.2.2 Les manifestations cliniques, et les soins d’assistance ............................... 2.2.3 Les traitements............................................ 2.2.4 Les médicaments prescrits............................ Activités ............................................................ 2.3 Les troubles du sommeil..................................... 2.3.1 La définition ................................................ 2.3.2 Les causes .................................................. 2.3.3 Les facteurs de risque .................................. 2.3.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance ............................... 2.3.5 Les traitements............................................ 2.3.6 Les médicaments prescrits............................ Activités ............................................................ 2.4 Les troubles somatoformes................................. 2.4.1 La définition ................................................ 2.4.2 Les causes et les facteurs de risque............... 2.4.3 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance ............................... 2.4.4 Les traitements............................................ 2.4.5 Les médicaments prescrits............................ 2.5 Les troubles de la personnalité ........................... 2.5.1 La définition ................................................ 2.5.2 Les causes et les facteurs de risque............... 2.5.3 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance ............................... 2.5.4 Les traitements............................................ 2.5.5 Les médicaments prescrits............................ Activités ............................................................ Situation clinique....................................................... Synthèse ................................................................... Situations cliniques ................................................... TABLE DES MATIÈRES

48 49 49 50 51 53 54 54 57 57 57 58 58 58 59 59 60 60 61 61 62 62 62 62 63 63 68 68 68 70 71 75 III

Table des matières

Aperçu du programme d’études .............................. VI Organisation du guide d’apprentissage................... VIII Entrée en matière ..................................................... XI Préalables ................................................................ XII

CHAPITRE 3 Les troubles de l’humeur.................................................

77

Table des matières

Situation clinique....................................................... 78 Section 1 La dépression.................................... 1.1 La définition........................................................ 1.2 Les causes.......................................................... 1.3 Les facteurs de risque ........................................ 1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance..................................... 1.5 L’évaluation diagnostique ................................... 1.6 Les traitements et les soins infirmiers................. 1.7 Les médicaments prescrits ................................. 1.8 L’aspect diététique ............................................. 1.9 La situation de crise suicidaire ou de violence..... Activités ............................................................ Situation clinique.......................................................

79 80 81 82 82 84 84 86 86 86 86 91

Section 2 Le trouble bipolaire ........................... 92 2.1 La définition........................................................ 92 2.2 Les causes.......................................................... 93 2.3 Les facteurs de risque ........................................ 94 2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance..................................... 94 2.5 L’évaluation diagnostique ................................... 96 2.6 Les traitements et les soins infirmiers................. 96 2.7 Les médicaments prescrits ................................. 97 2.8 L’aspect diététique ............................................. 97 2.9 La situation de crise suicidaire ou de violence..... 97 Activités ............................................................ 98 Synthèse ................................................................... 102 Situations cliniques ................................................... 104

CHAPITRE 4 Les troubles psychotiques ............................................ 107 Situation clinique....................................................... 108 Section 1 La schizophrénie ............................... 109 1.1 La définition........................................................ 110 1.2 Les causes.......................................................... 110 1.3 Les facteurs de risque ........................................ 111 1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance ....................................................... 111 1.4.1 Les types de schizophrénie ........................... 113 1.4.2 Les soins d’assistance.................................. 114 1.5 L’évaluation diagnostique ................................... 117 1.6 Les traitements et les soins infirmiers................. 117 1.7 Les médicaments prescrits ................................. 117 1.8 L’aspect diététique ............................................. 118 IV

TABLE DES MATIÈRES

1.9 La situation de crise suicidaire ou de violence..... 118 Activités ............................................................ 119 Situation clinique....................................................... 124 Section 2 Les autres troubles psychotiques...... 126 2.1 La définition........................................................ 127 2.2 Les causes.......................................................... 127 2.3 Les facteurs de risque ........................................ 129 2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance ....................................................... 129 2.5 L’évaluation diagnostique ................................... 130 2.6 Les traitements et les soins infirmiers................. 131 2.7 Les médicaments prescrits ................................. 131 2.8 L’aspect diététique ............................................. 131 2.9 La situation de crise suicidaire ou de violence..... 131 Activités ............................................................ 132 Synthèse ................................................................... 135 Situations cliniques ................................................... 137

CHAPITRE 5 Les troubles de l’enfance et de l’adolescence............................ 139 Situation clinique....................................................... 140 Section 1 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8

Les troubles des conduites alimentaires ...................................... 141 Les définitions .................................................... 142 Les causes.......................................................... 142 Les facteurs de risque ........................................ 143 Les manifestations cliniques, et les soins d’assistance..................................... 143 L’évaluation diagnostique ................................... 144 Les traitements................................................... 145 Les médicaments prescrits ................................. 145 L’aspect diététique ............................................. 145 Activités ............................................................ 146

Section 2

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et le syndrome de Gilles de la Tourette... 148 2.1 Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité.......................................... 148 2.1.1 La définition ................................................ 149 2.1.2 Les causes .................................................. 149 2.1.3 Les facteurs de risque .................................. 149 2.2 Le syndrome de Gilles de la Tourette................... 150 2.2.1 La définition ................................................ 150 2.2.2 Les causes .................................................. 150 2.2.3 Les facteurs de risque .................................. 150 2.3 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance du TDA/H et du SGT ........................ 150 Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Table des matières

2.4 L’évaluation diagnostique du TDA/H et du SGT .... 152 2.5 Les traitements et les soins infirmiers du TDA/H et du SGT ............................................ 152 2.6 Les médicaments prescrits dans les cas de TDA/H et de SGT............................................. 152 2.7 L’aspect diététique du TDA/H et du SGT .............. 152 Activités ............................................................ 153 Section 3

Les troubles du spectre autistique et le retard mental............................. 156 3.1 Les troubles du spectre autistique ...................... 157 3.2 Le retard mental ................................................. 158 Activités ............................................................ 160 Synthèse ................................................................... 163 Situation clinique....................................................... 166

Dossier sur l’évaluation diagnostique.............................................. 169 Analyse ..................................................................... 171 1 Dépistage de drogues de rue................................. 171 Examens ................................................................... 172 2 Électrocardiographie (ECG) .................................... 172 3 Radiographie de la colonne vertébrale.................... 173 4 Radiographie pulmonaire ...................................... 173 5 Tomodensitométrie cérébrale (TDM)....................... 174 Annexe 1 Pharmacothérapie ...................................... 176 Annexe 2 Extrait d’un plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie) (PSTI) ...................... 185 Annexe 3 Extrait d’un plan thérapeutique infirmier (psychiatrie) (PTI) ....................................... 188 Annexe 4 Journal de sommeil.................................... 189 Médiagraphie ........................................................... 190 Glossaire-index ........................................................ 193 Sources .................................................................... 199

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TABLE DES MATIÈRES

V

Aperçu du programme d’études

Aperçu du programme d’études La compétence 20, Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale, traduite en comportement Énoncé de la compétence Intervenir auprès de la personne présentant un problème de santé mentale

Contexte de réalisation ● ● ●

● ●

Éléments de la compétence 1. Établir des liens entre des problèmes de santé mentale et leurs manifestations cliniques. 2. Relever les besoins d’une personne présentant un problème de santé mentale.

Critères de performance ● ● ●





● ●

3. Employer des moyens pour désamorcer une situation de crise.

À partir de lois et règlements. À l’aide de documentation technique. À partir d’un plan thérapeutique infirmier ou d’un plan de soins et de traitements infirmiers et du rapport interservices. En collaboration avec d’autres professionnels de la santé. En vue de prodiguer des soins.

● ● ●

Distinction correcte des problèmes de santé mentale. Distinction correcte de manifestations cliniques. Reconnaissance de problèmes pouvant affecter la santé mentale. Prise en compte des dimensions biologique, psychosociale, culturelle et spirituelle de la personne. Prise en compte des facteurs qui influent sur la satisfaction des besoins. Prise en compte des déséquilibres manifestes. Reconnaissance juste des besoins perturbés. Sélection judicieuse. Application selon les exigences. Respect des droits associés à la protection de la personne présentant des problèmes de santé mentale. Critères de performance pour l’ensemble de la compétence

● ● ● ●

VI

APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

Intervention appropriée. Respect du champ de pratique. Respect du décorum ainsi que du code de déontologie. Souci manifeste pour la continuité des soins.

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Nos

Aperçu du programme d’études

Les compétences

Durée (heures)

Compétences

1

Situation au regard de la profession et de la formation

30

2

Approche globale de la santé

30

3

Communication au sein d’une équipe de soins

45

4

Procédés de soins d’assistance

5

Relation aidante

30

6

Aspects légal et éthique

30

7

Procédés de soins et système musculosquelettique

45

8

Prévention de l’infection

60

9

Pharmacothérapie

60

10

Soins d’assistance

75

11

Nutrition

30

12

Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel

60

13

Procédés de soins et système endocrinien

30

14

Systèmes cardiovasculaire et respiratoire

75

15

Procédés de soins et système digestif

60

16

Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur

60

17

Soins spécifiques

75

18

Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs

45

19

Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs

30

20

Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale

45

21

Soins en géronto- gériatrie

22

Premiers secours

30

23

Soins aux personnes présentant des problèmes de santé mentale

75

24

Soins en médecine

120

25

Soins aux personnes en réadaptation physique

120

26

Soins en chirurgie

90

27

Approche privilégiée pour la mère et le nouveau-né

30

28

Soins aux mères et aux nouveau-nés

30

29

Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent

30

30

Soins aux enfants, aux adolescentes et aux adolescents

30

31

Soins à une clientèle diversifiée

105

120

105 Durée totale : 1 800 heures

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APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

VII

Aperçu du programme Organisation du guide d’apprentissage d’études

Organisation du guide d’apprentissage

Le guide d’apprentissage est constitué de chapitres dont le contenu, conforme au programme d’études Santé, assistance et soins infirmiers, favorise le développement des compétences nécessaires à l’infirmière auxiliaire. En ouverture, un sommaire présente la structure globale du chapitre.

Chaque chapitre débute par une situation clinique qui reflète la réalité du milieu de travail de l’infirmière auxiliaire. La situation étudiée évolue tout au long du chapitre, favorisant ainsi l’intégration et l’application des savoirs liés à la compétence, de même que le développement du jugement professionnel. À la fin du chapitre, lorsque pertinent, une seconde situation clinique présente un cas différent de celui présenté dans la situation clinique principale.

Le contenu notionnel de chaque chapitre se subdivise en sections numérotées et clairement identifiées, afin de faciliter le repérage et la structuration des connaissances. Un déclencheur ouvre chacune des sections. Il s’agit d’une courte activité qui permet de réactiver certaines connaissances ou d’amorcer la réflexion sur les contenus notionnels à l’étude, tout en suscitant l’intérêt pour les savoirs abordés dans la section. Un encadré Mots-clés contient les termes que les élèves devraient connaître une fois l’étude de la section complétée. Ces termes apparaissent en gras dans le contenu notionnel, là où ils sont définis. Ces définitions sont reprises dans le Glossaire-index, à la fin du guide d’apprentissage.

VIII

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

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De nombreux tableaux et figures facilitent la compréhension et l’apprentissage des contenus notionnels à l’étude.

Des activités nombreuses et variées ponctuent les chapitres. Plusieurs de ces activités reflètent des situations courantes en milieu de travail. Elles permettent aux élèves de se familiariser avec la profession d’infirmière auxiliaire, et de développer leur capacité à résoudre des problèmes et à exercer un jugement professionnel.

La synthèse résume, souvent à l’aide de schémas ou de tableaux, l’essentiel des connaissances abordées dans le chapitre.

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ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

IX

Aperçu du programme Organisation Organisation du duguide guided’apprentissage d’apprentissage d’études

Certains termes complexes ou vus dans une autre compétence apparaissent en bleu dans le texte et sont définis en marge, pour simplifier la lecture de l’élève.

Les sous-sections sont clairement numérotées pour favoriser le repérage et la structuration des connaissances.

Aperçu du programme Organisation Organisation du duguide guided’apprentissage d’apprentissage d’études

La rubrique Quoi faire met en évidence certains aspects essentiels de la pratique qui relèvent directement des fonctions de l’infirmière auxiliaire.

Quoi faire

Le pictogramme ci-contre, qui apparaît dans certains tableaux ou figures, signale la présence d’un contenu notionnel essentiel et du même ordre que celui présenté dans la rubrique Quoi faire.

MS

2.1

Placé en marge du texte, le pictogramme MS renvoie à une méthode de soins associée au contenu notionnel présenté. Cette méthode se trouve dans le recueil Méthodes de soins. Le nombre inscrit dans le pictogramme correspond au numéro de la méthode.

La rubrique Attention ! présente des éléments importants que l’infirmière auxiliaire doit connaître ou auxquels elle doit prêter attention lors de ses interventions auprès d’un client. Cette rubrique peut également traiter de règles de sécurité, ou rappeler des notions déjà abordées dans le guide d’apprentissage ou dans une autre compétence.

ATTENTION

La rubrique C’est la loi présente des lois et des règlements à respecter dans la pratique quotidienne de l’infirmière auxiliaire. Cette rubrique peut également fournir des précisions relatives aux activités réservées à l’infirmière auxiliaire et au respect de son champ de pratique.

C’est la loi

La rubrique D’une compétence à l’autre met en évidence les liens entre le contenu présenté et d’autres compétences du programme de formation.

X

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

D’une compétence à l’autre

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Entrée en matière Qu’est-ce que la maladie mentale ?

Entrée en matière

Dans le cadre de son travail, l’infirmière auxiliaire doit relever de nombreux défis. Parmi ceux-ci figurent la compréhension de la maladie mentale, qui désigne l’ensemble des troubles affectant l’esprit. En fait, il s’agit de manifestations d’un dysfonctionnement psychologique et souvent biologique. Ces perturbations entraînent des changements dans l’humeur de la personne, dans ses comportements et dans ses perceptions. Elles génèrent bien souvent de l’anxiété chez la personne atteinte. La maladie mentale ne se diagnostique pas de la même manière qu’une altération physique. À ce jour, il n’existe aucune épreuve diagnostique qui détermine les causes de la maladie mentale. Bien que la plupart des traitements ne guérissent pas cette maladie, ils contribuent néanmoins à en soulager les symptômes. Pourquoi étudier la maladie mentale ? Selon les données de l’Institut de la statistique du Québec, 48 % des Québécois vivent avec une maladie chronique. Parmi ces maladies, on retrouve la maladie mentale. L’infirmière auxiliaire rencontrera inévitablement des personnes atteintes de maladie mentale dans les milieux de soins où elle exercera sa profession. Elle devra donc savoir quels soins leur prodiguer et quel rôle précis elle occupe au sein de l’équipe interdisciplinaire. L’infirmière auxiliaire doit également savoir reconnaître ses propres risques de développer une maladie mentale et les moyens pour préserver sa santé mentale. La maîtrise de la compétence 20, Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale, devient ainsi une composante incontournable de sa formation. Quel est le rôle de l’infirmière auxiliaire en santé mentale ? L’infirmière auxiliaire contribue à évaluer l’état psychologique et physique des clients dont elle a la responsabilité. Elle applique les interventions de soins dans le respect de l’évaluation faite par l’infirmière et les autres intervenants de l’équipe. De plus, elle contribue à désamorcer les situations de crise en développant son sens de l’observation, son jugement clinique et ses habiletés de communication.

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ENTRÉE EN MATIÈRE

XI

Préalables

Préalables

Avant d’entamer l’étude de la compétence 20, Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale, l’élève aura vu plusieurs notions qui devront être remises en contexte. Un rappel de certaines de ces notions lui permettra aussi d’établir des liens entre les compétences du programme d’études. C2

Les besoins fondamentaux de la personne Dans les années 1940, l’infirmière américaine Virginia Henderson a élaboré un modèle des besoins humains. Son modèle, fondé sur une vision holistique (globale et multidimensionnelle) de l’être humain, consiste en une liste de 14 besoins fondamentaux (voir le tableau 1). TABLEAU 1

Les 14 besoins fondamentaux selon Virginia Henderson*

1. Respirer

8. Être propre, soigné et protéger ses téguments

2. Boire et manger

9. Éviter les dangers

3. Éliminer

10. Communiquer avec ses semblables

4. Se mouvoir et maintenir une bonne posture

11. Agir selon ses croyances et ses valeurs

5. Dormir et se reposer

12. S’occuper en vue de se réaliser

6. Se vêtir et se dévêtir

13. Se récréer

7. Maintenir sa température corporelle dans les limites normales

14. Apprendre

* Les besoins fondamentaux qui apparaissent dans des cases de couleurs sont ceux particulièrement visés en santé mentale.

Chez une personne ayant un problème de santé mentale, trois besoins fondamentaux sont particulièrement perturbés, soit : • dormir et se reposer ; • éviter les dangers ; • communiquer avec ses semblables. Cependant, selon la nature et l’intensité du problème de santé mentale, l’ensemble des besoins fondamentaux peut également être perturbé à un moment ou à un autre. Le rôle de l’infirmière auxiliaire est de suppléer aux besoins non satisfaits de son client tout en maintenant son autonomie. C3

La communication au sein d’une équipe de soins La continuité des soins joue un rôle de première importance dans le travail de l’infirmière auxiliaire. L’information clinique consignée dans le dossier du client témoigne de la qualité de la pratique professionnelle. Cette information doit : • démontrer que la surveillance clinique est adéquate ; • permettre d’assurer la continuité des soins ; • refléter les normes actuelles de la pratique professionnelle.

XII

PRÉALABLES

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Le PTI est un outil de planification relié aux problèmes et aux besoins de santé prioritaires du client. Il est établi et ajusté par l’infirmière. L’infirmière auxiliaire a l’obligation de suivre les directives contenues dans le PTI qui relèvent de sa responsabilité.

FIGURE 1

La communication au sein d’une équipe de soins

L’information échangée par les membres de l’équipe de soins assure la continuité des soins.

Le PSTI est un outil de planification des soins et des traitements. Ce document est réalisé à partir des renseignements recueillis lors de la collecte de données, des diagnostics médicaux et des traitements prescrits. Il regroupe l’ensemble des actions relié à tous les problèmes de santé du client que l’infirmière ou l’infirmière auxiliaire doivent assumer. En raison de la nature et de l’intensité du problème de santé mentale, l’infirmière auxiliaire se doit de rester attentive à tout changement de comportement chez le client et d’aviser l’infirmière des signes avant-coureurs d’une crise suicidaire ou d’une crise de violence. De plus, elle doit assurer la sécurité du client, sa propre sécurité et celle des gens autour.

Les soins d’assistance

C4

Les soins d’assistance sont liés aux activités de la vie quotidienne (AVQ). Ce sont les interventions de première ligne face aux besoins perturbés de la clientèle en santé mentale. Afin de donner adéquatement ces soins, l’infirmière auxiliaire doit développer des habiletés interrelationnelles, et maîtriser l’application des mesures d’hygiène et d’asepsie, ainsi que les principes liés à la sécurité. En psychiatrie, afin d’assurer la sécurité de tous, des mesures de contrôle sont instaurées. Il s’agit de l’isolement, de la contention physique et des substances chimiques. L’infirmière auxiliaire doit avoir les connaissances et les habiletés nécessaires pour l’application de moyens de contention. Lors de l’application de moyens de contention, il est important qu’elle : • collabore à la recherche de mesures de rechange ; • vérifie le bon état du matériel avant l’application et s’assure de l’installation adéquate, conformément à la méthode de soins ; • observe la condition du client ; • effectue la surveillance du client sous contention, selon les normes établies ; • rédige ou collabore à la rédaction des notes d’évolution et complète le formulaire de surveillance ; • informe l’infirmière des comportements du client à l’égard de la mesure de contrôle, et lui communique toute autre information pertinente.

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PRÉALABLES

XIII

Préalables

En psychiatrie, l’infirmière auxiliaire joue un rôle clé dans la transmission de l’information au sein de l’équipe de soins (voir la figure 1). Son sens de l’observation est primordial pour être en mesure de bien documenter le dossier du client et de pouvoir transmettre les informations adéquates lors du rapport interservices. Elle doit prendre connaissance de plusieurs types de documents spécialisés, dont le plan thérapeutique infirmier (PTI) et le plan de soins et de traitements infirmiers (PSTI).

C5

La relation aidante Toute personne malade est une personne fragile et vulnérable. La détresse psychologique est une dimension importante de l’état de santé mentale, car elle est le résultat d’un ensemble d’émotions négatives ressenties par une personne. Lorsqu’elles persistent, les émotions négatives peuvent contribuer à développer de l’anxiété ou une dépression.

Préalables

Les qualités requises de l’infirmière auxiliaire pour prodiguer des soins à la clientèle en santé mentale sont les suivantes : • savoir établir un climat de confiance ; • adopter une attitude réconfortante ; • gérer les émotions et l’agressivité ; • communiquer avec respect et empathie. L’infirmière auxiliaire doit parfois faire face à des situations de crise. Elle peut être confrontée à une personne victime d’agression, de viol ou à un client ayant des pensées suicidaires. En tout temps, l’infirmière auxiliaire doit être attentive au langage verbal et non verbal du client. Elle doit prendre en considération l’état émotif du client et se montrer empathique par rapport aux difficultés qu’il vit. L’infirmière auxiliaire travaille en collaboration avec les membres d’une équipe interdisciplinaire. Elle doit parfois diriger un client vers un autre professionnel de la santé si elle est incapable de lui venir en aide. C6

Les aspects légal et éthique L’éthique désigne l’étude des notions morales de bien et de mal. L’infirmière auxiliaire doit connaître, comprendre et respecter les lois et les règles d’éthique liées au système de santé ainsi qu’à la profession d’infirmière auxiliaire. Elle doit connaître plus particulièrement les lois et les règles d’éthique liées aux différents types de mesures de contrôle en santé mentale (la contention, l’isolement et les substances chimiques). Cette connaissance lui permet : • d’intervenir plus adéquatement auprès des clients en santé mentale ; • d’assurer un suivi plus rigoureux visant à prévenir ou à rapporter tout préjudice pouvant être relié à l’application d’un moyen de contention, quel qu’en soit la durée ou le contexte d’application. Au Québec, l’utilisation des moyens de contention doit être minimale et exceptionnelle. Elle doit tenir compte de l’état physique et mental de la personne. Pour bien prodiguer les soins nécessaires à ses clients, notamment lors du rapport interservices, l’infirmière auxiliaire : • doit s’assurer de rester objective dans la transmission de ses informations ; • ne doit pas se laisser emporter par ses préjugés ou ses émotions ; • doit assurer la confidentialité des informations transmises. L’infirmière auxiliaire doit également respecter certains devoirs et obligations envers le client (voir l’encadré suivant). • • • • •

XIV

PRÉALABLES

Les devoirs et les obligations de l’infirmière auxiliaire Dispenser des soins de qualité. Respecter le secret professionnel. Mettre à jour ses connaissances. Établir une relation de confiance. Être responsable des gestes accomplis. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les devoirs et les obligations de l’infirmière auxiliaire (suite) • Déclarer tout incident ou accident résultant de son action ou de son omission de poser une action. • Fournir au client l’information nécessaire pour lui permettre d’exercer son droit de consentement éclairé ou son droit de refus. • Agir de façon à maximiser la sécurité du client.

La pharmacothérapie

C9

Les neurotransmetteurs et la santé mentale

Préalables

La plupart des problèmes de santé mentale se traitent à l’aide de médicaments. L’infirmière auxiliaire a la responsabilité de bien connaître chaque médicament administré au client, ses effets thérapeutiques ainsi que ses effets secondaires indésirables. Elle doit être en mesure de savoir quel soin apporter afin de diminuer les inconforts du client causés par les effets secondaires indésirables. En tout temps, elle doit s’assurer de connaître les techniques adéquates d’administration des médicaments selon les différentes voies prescrites. En psychiatrie, l’infirmière auxiliaire doit prêter une attention particulière lors de l’administration des médicaments afin de s’assurer que le client prend bien sa médication et qu’il ne la camoufle pas. C12

Le système nerveux et le système sensoriel travaillent en collaboration afin de permettre à l’être humain d’interagir avec son environnement. Cette collaboration est indispensable à l’interprétation du monde qui nous entoure. Plusieurs problèmes de santé mentale sont reliés à un manque ou à un excès de certains neurotransmetteurs. Ainsi, la dépression peut être due à une sécrétion insuffisante de neurotransmetteurs, alors que la schizophrénie pourrait être causée par une sécrétion excessive de dopamine (voir la figure 2). FIGURE 2

Les neurotransmetteurs

Terminaison axonale Influx nerveux

Vésicule Neurotransmetteur

Bouton synaptique Fente synaptique

Dendrite ou corps cellulaire

L’infirmière auxiliaire apporte les soins qui permettent au client de recouvrer son équilibre lorsque ses besoins fondamentaux sont perturbés. Sa connaissance de l’anatomie et de la physiologie des systèmes nerveux central et périphérique la guidera quant au choix des soins nécessaires au bienêtre du client.

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PRÉALABLES

XV

Préalables

ACTIVITÉS 1

En psychiatrie, quelle surveillance doit effectuer une infirmière auxiliaire lors de l’administration des médicaments ?

2

Quels systèmes permettent à l’être humain d’interagir avec son environnement ?

3

Quels besoins fondamentaux sont particulièrement perturbés chez une personne présentant un problème de santé mentale ?

4

Nommez deux devoirs ou obligations que l’infirmière auxiliaire doit respecter envers le client.

5

Pour quelles raisons l’infirmière auxiliaire doit- elle développer son sens de l’observation ?

6

Quelles sont les qualités requises de l’infirmière auxiliaire pour prodiguer des soins à la clientèle en santé mentale ?

XVI

PRÉALABLES

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CHAPITRE

1

Les concepts généraux en santé mentale

Sommaire Situation clinique ................................

2

Section 1 La santé mentale au Québec .....

3

Section 2 Les connaissances de base pour intervenir en santé mentale.....................................

8

Situation clinique....................... 21 Section 3 Les approches dans le traitement des troubles mentaux.................................... 31

Synthèse ................................................. 37 Situation clinique ................................ 40

1

Situation clinique Benjamin, 19 ans Situation clinique

Benjamin, 19 ans, est inscrit à la formation professionnelle depuis 8 mois. Il habite un petit appartement dans un sous-sol. Il est en pleine période d’examens. Il se dit fatigué depuis un mois. Il éprouve de la difficulté à se concentrer sur ses travaux scolaires. Il se sent inutile et manque d’énergie pour accomplir ses activités de la vie domestique (AVD). Il s’isole dans son appartement. Son sommeil est perturbé et il ne mange pas beaucoup depuis le décès de son père, il y a trois mois. Il est amaigri et présente divers symptômes physiques. Sa mère décide de le conduire à l’urgence, où le médecin soupçonne une dépression.

1

Expliquez dans vos mots ce qu’est pour vous une dépression.

2

Quels facteurs peuvent influencer la santé mentale de Benjamin ?

3

Nommez deux besoins fondamentaux perturbés chez Benjamin. Indiquez un soin d’assistance pour chacun. Besoins fondamentaux perturbés

4

2

Soins d’assistance

Que pourriez-vous suggérer à Benjamin pour diminuer son isolement ?

CHAPITRE 1

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Section

1 La santé mentale au Québec

Déclencheur

1

Section 1

Selon l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, la maladie mentale est très fréquente au Québec. Diverses études ont permis de recueillir les statistiques suivantes : • les troubles mentaux représentent près de 20 % des causes de mortalité ; • près de 50 % des absences au travail sont liées à la maladie mentale ; • le nombre de suicides reliés à la dépression (environ 950 par année) dépasse le nombre de décès sur les routes du Québec (environ 600 par année). a) Selon vous, quelles sont les conséquences de la maladie mentale sur la personne ?

b) Quelles sont les conséquences de la maladie mentale sur sa famille ?

2

Que faites-vous personnellement pour maintenir votre santé mentale ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Problème de santé mentale



Rétablissement



Santé mentale



Trouble mental

Un problème de santé mentale peut affecter une personne à tout moment de sa vie, à la suite d’une perte importante ou d’un événement traumatisant. Dans l’exercice de sa profession, l’infirmière auxiliaire peut être appelée à prodiguer des soins à des personnes aux prises avec un problème de santé mentale ou un trouble mental. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les concepts généraux en santé mentale

3

Cette section : • établit la distinction entre les problèmes de santé mentale et les troubles mentaux ; • présente le portrait de la santé mentale au Québec ; • présente les rôles des intervenants en santé mentale.

1.1 Les problèmes de santé mentale et les troubles mentaux La santé mentale se définit comme la capacité d’une personne à s’adapter aux situations de la vie, peu importe que ces situations soient heureuses, malheureuses ou frustrantes (voir la figure 1).

La santé mentale

Section 1

FIGURE 1

La santé mentale repose sur la capacité d’adaptation aux diverses situations de la vie.

Une personne présente un problème de santé mentale lorsqu’elle éprouve des difficultés à s’adapter à diverses situations, ce qui engendre du stress, des perturbations psychologiques, émotionnelles et comportementales (par exemple, perdre un proche dans un accident peut engendrer une détresse psychologique temporaire). Le problème de santé mentale est de courte durée et affecte la personne de façon moins importante que le trouble mental.

Les troubles mentaux indiquent que la personne souffre d’une maladie mentale, comme la schizophrénie. Il y a des changements permanents sur le plan de la pensée, de l’humeur et des comportements. La notion de rétablissement est étroitement liée aux troubles mentaux. En effet, si à ce jour, la guérison des troubles mentaux n’est malheureusement pas possible, les individus affectés peuvent se rétablir, c’est-à-dire apprendre à fonctionner malgré la maladie. Avec de l’aide et des soins, il est possible de contrôler les symptômes et d’offrir à ces personnes une vie plus satisfaisante, car elles développeront une conscience des effets de la maladie et apprendront à les gérer.

1.2 La situation actuelle de la santé mentale au Québec En 2008, l’Institut de la statistique du Québec a déposé un rapport dans lequel il dresse le bilan de la santé mentale au Québec. L’encadré suivant présente quelques éléments de ce rapport. Aperçu de la santé mentale au Québec D’ici 2020, l’impact des diverses maladies mentales et neurologiques connaîtra une augmentation de 40,5 %. À la souffrance occasionnée chez le client atteint d’un trouble mental s’ajoute un coût socioéconomique dû à la maladie : les troubles mentaux réduisent la productivité des personnes atteintes, celles-ci s’absentant fréquemment du travail ou étant moins efficaces. Près de 20 % de la population souffrira d’une maladie mentale au cours de sa vie. Près de 80 % de la population sera affectée par une maladie mentale ; ce peut être un membre de la famille, un ami ou un collègue. Près de 50 % des absences au travail sont liées à la maladie mentale.

La schizophrénie, le trouble bipolaire et la dépression affligent 2 % de la population (soit 150 000 personnes au Québec). Les femmes représentent une plus forte proportion que les hommes des cas déclarés de troubles mentaux (27 % chez les femmes et 18 % chez les hommes). Les personnes ayant un plus faible revenu sont plus susceptibles de souffrir de troubles mentaux que le reste de la population. Les troubles mentaux sont plus fréquents chez les personnes qui sont dépendantes de l’alcool et des substances illicites (drogues). Les troubles mentaux ne mènent pas systématiquement au suicide.

Sources : Institut universitaire en santé mentale de Québec, www.institutsmq.qc.ca/fondation, et Institut national de santé publique du Québec, Étude sur la santé mentale et le bien-être des adultes québécois : une synthèse pour soutenir l’action, 2008. 4

CHAPITRE 1

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Au Québec, le système de santé mis en place vise à offrir des services à l’ensemble de la population. Ainsi, les personnes qui présentent un problème de santé mentale et celles qui ont un diagnostic de trouble mental reçoivent des soins et de l’aide en fonction de la gravité de leur état mental. Les services en santé mentale sont de trois niveaux (voir la figure 2). FIGURE 2

Les niveaux de services en santé mentale 1 Les services de première ligne

Section 1

Fonction : Être un guichet d’accès aux services pour toute personne qui vit un problème de santé mentale. Lieux de service : Les cliniques médicales Les centres locaux de services communautaires (CLSC) Certains organismes communautaires Les urgences des centres hospitaliers Les groupes de médecine familiale (GMF) Services offerts : Une équipe interdisciplinaire (infirmière, psychologue, médecin) évalue l’état psychologique de la personne qui consulte. Ils agissent ensuite comme agents de liaison pour la diriger vers la meilleure ressource possible. Les membres de l’équipe interdisciplinaire donnent aussi des soins directs. 2 Les services de deuxième ligne Fonction : Soutenir les services de première ligne en offrant des services plus spécialisés. Les services de deuxième ligne s’adressent aux personnes qui vivent avec un trouble mental. Lieux de service : La communauté, grâce aux équipes de suivi d’intensité variable (ÉSIV) Les cliniques externes de psychiatrie Les hôpitaux dotés d’une unité de psychiatrie ou d’une unité de psychiatrie de jour Services offerts : Services d’urgence Services d’hospitalisation Services de réadaptation

3 Les services de troisième ligne Fonction : Fournir des soins ultraspécialisés aux personnes présentant des problèmes mentaux complexes. Ces personnes ne peuvent pas être traitées par les services de première ligne et de deuxième ligne. Lieux de service : Les hôpitaux psychiatriques spécialisés Les centres hospitaliers universitaires (CHU) et les centres affiliés universitaires (CAU)

Monde du travail L’équipe de suivi d’intensité variable (ÉSIV) est composée de professionnels de la santé, dont une infirmière. Les membres de l’équipe effectuent des visites à domicile chez les personnes qui ont besoin d’assistance pour vivre seules en appartement. Par exemple, on leur apporte la médication chaque jour, et on leur fournit de l’aide pour le budget et pour réaliser les AVD. Ce service favorise le maintien à domicile et évite l’hospitalisation. Ces visites sont offertes aux personnes qui ont besoin autant des services de deuxième ligne que des services de troisième ligne.

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Les concepts généraux en santé mentale

5

1.3 Les rôles des divers intervenants en santé mentale Le domaine de la santé mentale nécessite l’implication de plusieurs intervenants. Chacun joue un rôle indispensable au rétablissement de la personne. Afin de connaître et de respecter le champ de pratique de chacun, il importe de bien comprendre les rôles des divers intervenants en santé mentale (voir le tableau 1). De plus, plusieurs personnes bénévoles œuvrent dans les centres de prévention du suicide et d’intervention de crise. TABLEAU 1

Les principaux rôles des divers intervenants en santé mentale

Section 1

Intervenants

Psychiatre et médecin

Rôles ● ● ● ●

Infirmière, infirmière praticienne, infirmière clinicienne

Rendre un diagnostic sur la maladie mentale ou sur les troubles affectifs ou de comportement. Effectuer les demandes d’admission des clients dans les établissements. Traiter la maladie mentale au moyen de médicaments, de traitements ou de la psychothérapie. Rencontrer et évaluer le client, en assurer le suivi ou le référer à un spécialiste lorsqu’une anomalie dans les paramètres métaboliques ou physiques est dépistée.

Rôles communs : ● Évaluer l’état de santé. ● Déterminer et assurer la réalisation du plan de soins et de traitements infirmiers (PSTI [voir l’annexe 2, Extrait d’un plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie), à la page 185]). ● Prodiguer des soins et les traitements infirmiers dans le but de maintenir ou de rétablir la santé du client. Infirmière praticienne : ● Prescrire des médicaments et d’autres substances. ● Prescrire des traitements médicaux. Infirmière clinicienne : ●

Infirmière auxiliaire

● ●

● ● ● ● ●

Préposé aux bénéficiaires Ergothérapeute

● ●

● ●

Éducateur spécialisé ou psychoéducateur





Travailleur social

● ●



6

CHAPITRE 1

Concevoir, appliquer et évaluer les programmes de soins qui requièrent des connaissances avancées en santé mentale, qui visent des problèmes de santé complexes ou qui comportent des dimensions biopsychosociales variées. Contribuer à l’évaluation de l’état de santé du client et à la réalisation du PSTI. Exercer l’observation et la surveillance requises auprès du client ; détecter et rapporter à l’infirmière les signes révélateurs de son état de santé. Noter au dossier ses observations sur l’état de santé du client. Réaliser des entrevues avec les clients sous ses soins et répondre à leurs demandes. Dépister les signes avant-coureurs d’agressivité ou de violence. Connaître et administrer les principaux médicaments psychiatriques selon la procédure. Prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir ou de rétablir la santé et de prévenir la maladie. Apporter son aide et son soutien au client dans la réalisation de ses AVQ et de ses AVD. Exercer l’observation et la surveillance requises auprès du client. Évaluer les capacités fonctionnelles de la personne. Adapter l’environnement afin de maintenir l’autonomie optimale avec les autres et l’environnement. Évaluer une personne atteinte d’un trouble mental ou neuropsychologique attesté par un diagnostic ou par une évaluation effectuée par un professionnel habilité. Organiser des activités sociales, sportives et artistiques en vue d’une rééducation ou d’une réadaptation d’ordre physique et psychologique. Évaluer et diagnostiquer les problèmes psychosociaux du client. Établir un plan d’intervention pour favoriser l’autonomie optimale avec les autres et l’environnement. Offrir des services de gestion de cas, y compris la mise en contact avec des ressources communautaires. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

Section 1

a) Tous les troubles mentaux mènent systématiquement au suicide. b) Les services d’hospitalisation font partie des services de deuxième ligne. c) Les femmes représentent une plus forte proportion des cas déclarés de troubles mentaux que les hommes. d) Les services de première ligne sont offerts, entre autres, dans les hôpitaux psychiatriques spécialisés. Justification :

2

Quelle est la différence entre santé mentale et troubles mentaux ?

3

Associez chaque intervenant à son ou ses rôles. Intervenants

a) Psychiatre b) Infirmière c) Infirmière auxiliaire d) Éducateur spécialisé (psychoéducateur) e) Travailleur social f ) Préposé aux bénéficiaires

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Rôles

1. Déterminer et assurer la réalisation du PSTI. 2. Apporter son aide et son soutien au client dans la réalisation de ses AVQ et de ses AVD. 3. Organiser des activités sociales, sportives et artistiques en vue d’une rééducation ou d’une réadaptation. 4. Transmettre ses observations au personnel infirmier ; prodiguer des soins d’assistance ou des soins infirmiers lorsque nécessaires. 5. Rendre un diagnostic sur la maladie mentale ou sur les troubles affectifs ou de comportement. 6. Établir un plan d’intervention pour favoriser l’auto­ nomie optimale avec les autres et l’environnement.

Les concepts généraux en santé mentale

7

Section

2

Les connaissances de base pour intervenir en santé mentale

Déclencheur

Section 2

La violence prend plusieurs formes et fait partie intégrante de la vie des personnes qui vivent un trouble mental. Selon l’Institut canadien pour la sécurité des clients, en 2006, les accidents, fugues, agressions et comportements autodestructeurs représentaient 84 % de tous les incidents dans le secteur de la santé mentale. En milieu hospitalier, il est parfois nécessaire d’utiliser des moyens de contention ou de recourir à l’isolement pour contrôler certains gestes de violence et assurer la protection de tous. 1

Nommez les différentes formes de violence susceptibles d’être présentes en milieu hospitalier.

2

Nommez deux gestes que l’infirmière auxiliaire peut poser pour assurer sa sécurité physique.

3

Nommez deux interventions que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer à un client en état de crise.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Code blanc Contre-transfert COQ Crise de violence

• • •

Crise suicidaire Décompensation Déterminants de la santé mentale

• • • •

Facteurs de protection Facteurs de risque Mesures de garde Passage à l’acte

La santé mentale constitue un équilibre fragile reposant sur différents facteurs qui interagissent entre eux. Lorsqu’une personne vit un problème de santé mentale, elle se retrouve dans un état de vulnérabilité qui peut la mettre en danger ainsi que les personnes de son entourage. Dans ce contexte, l’infirmière auxiliaire doit mobiliser diverses ressources et connaissances afin de soutenir la personne dans cette période vulnérable. Cette section présente : • les déterminants de la santé mentale, les facteurs de risque et les facteurs de protection ; • les situations de crise suicidaire et de crise de violence ; • les aspects juridiques relatifs à la protection de la personne qui souffre d’un problème de santé mentale. 8

CHAPITRE 1

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2.1 Les facteurs qui influent sur la santé mentale Plusieurs facteurs influent sur la santé mentale d’une personne, et l’infirmière auxiliaire contribue à les évaluer. Ces facteurs sont : • les déterminants de la santé mentale ; • les facteurs de protection ; • les facteurs de risque. La figure 3 présente les facteurs de protection et les facteurs de risque qui influent sur les principaux déterminants de la santé mentale. Les facteurs qui influent sur les principaux déterminants de la santé mentale

Section 2

FIGURE 3

1 Facteurs de protection Ressources personnelles de base La personne possède des connaissances, des compétences et des attitudes pour affronter diverses situations de la vie et s’y adapter. La personne a les capacités nécessaires pour réaliser les AVQ et les AVD, et pour avoir une saine hygiène de vie. Estime de soi La personne se perçoit positivement, elle a confiance en elle et en ses capacités.

Soutien social La personne peut obtenir de l’aide (psychologique, matérielle) ou de l’information de son entourage, car elle entretient de bonnes relations avec ses pairs et l’environnement. Inclusion sociale La personne est engagée activement dans la société, sur les plans économique, social, culturel et politique. Environnement favorable La personne habite un logement salubre dans des conditions sanitaires saines. Elle a accès facilement à des services de santé.

Déterminants de la santé mentale Revenu et situation sociale Emploi et conditions de travail Niveau d’instruction

Environnement social et physique Accès à des services de santé Appartenance culturelle

Réseau de soutien social Genre (homme ou femme)

2 Facteurs de risque Facteurs biologiques négatifs Inégalités économiques Facteurs qui entravent le développement normal du La personne vit dans la pauvreté (chômage, aide cerveau (ex. : facteurs génétiques, mauvaise alimentasociale, etc.). tion, consommation de drogues et d’alcool, privations Son niveau d’instruction l’empêche d’accéder à un bon sensorielles, cognitives et sociales). revenu. Handicaps physiques et mentaux. Exclusion sociale Stress La personne est exclue de la société en raison de son Le stress est un ensemble de perturbations biologiques origine ethnique, de sa classe sociale ou de l’état de sa et psychologiques provoquées par une agression quel- santé mentale. conque sur l’organisme. Le stress est indispensable à Environnement défavorable la vie. Toutefois, certaines situations occasionnent un La personne vit dans la violence ou est négligée par les stress trop intense ou un stress qui se prolonge sur gens qui doivent veiller sur elle. une très longue période : le stress nuit alors à la santé Son logement est insalubre. mentale. Son réseau social est toxique pour sa santé mentale Exemples de sources de stress : conciliation travail(conjoint violent, colocataire atteint de troubles de la famille difficile, maladie majeure, déménagement, personnalité sévères, etc.). perte d’emploi, deuil.

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Les concepts généraux en santé mentale

9

Les exemples suivants illustrent comment les facteurs de protection et de risque agissent sur les déterminants de la santé mentale. • Madame Bussière est à l’aise financièrement. Elle joue un rôle actif dans la société et n’est victime d’aucune discrimination ou de violence. Elle jouit d’une bonne santé mentale.

Section 2

• Martin, 24 ans, perd son emploi. Il ne bénéficie donc plus de sécurité économique (un déterminant de la santé mentale). Cependant, sa mère peut le soutenir financièrement jusqu’à ce qu’il retrouve un nouveau travail. Ce soutien financier constitue un facteur de protection qui a un impact positif sur la santé mentale de Martin.

C’est la loi La Politique de santé et de bien-être du Québec a été mise en place en 1998. Elle décrit les stratégies qui visent à améliorer la santé mentale des Québécois. Ces stratégies ont été élaborées en fonction des déterminants de la santé mentale. D’un point de vue légal, l’évaluation des déterminants de la santé mentale demeure une obligation des professionnels de la santé. Comme l’infirmière auxiliaire contribue à cette évaluation, notamment avec l’infirmière, elle doit : • être consciente de l’impact des déterminants de la santé mentale des clients ; • pouvoir examiner dans quelle mesure les facteurs de risque et les facteurs de protection affectent les clients qu’elle rencontre.

Il existe de saines habitudes de vie qui contribuent au maintien de la santé mentale (voir la figure 4). Ces habitudes sont valables tant pour le client que pour le personnel soignant. FIGURE 4

De saines habitudes de vie Des moyens de maintenir une bonne santé mentale

S’alimenter en respectant les principes du Guide alimentaire canadien. Dormir de 7 à 8 heures chaque jour. Faire des périodes d’activité physique d’une durée minimale de 30 minutes, trois fois par semaine. Maintenir des relations positives avec sa famille, ses proches et ses amis. Vivre pleinement les moments L’activité physique contribue à réduire le stress et à positifs et apprendre à transforaméliorer l’estime de soi. mer les pensées négatives en pensées positives. Apprendre à demander de l’aide et accepter d’en recevoir. Procéder à l’analyse de ses préjugés sur la santé mentale. Maintenir à jour ses connaissances disciplinaires afin de savoir comment intervenir dans son milieu de travail. La formation continue est un atout dans ce cas.

10

CHAPITRE 1

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ACTIVITÉS 1

Dites à quel facteur de risque ou facteur de protection correspond chacun des énoncés suivants. a) Monsieur Blondeau, 34 ans, a les capacités nécessaires pour réaliser les AVQ et les AVD.

Section 2

b) Madame Breton, 45 ans, se perçoit positivement, elle a confiance en elle et en ses capacités physiques et intellectuelles. c) Monsieur Salomé, 28 ans, est en fauteuil roulant depuis sa naissance à cause d’une malformation congénitale. d) Madame Pilon, 34 ans, n’a pu terminer sa 5e secondaire. Elle ne peut donc pas accéder à un bon revenu pour élever ses enfants. e) Madame Yaoundé, 51 ans, fait beaucoup de bénévolat dans la communauté. f) Monsieur Lachance, 75 ans, habite dans un quartier où il y a beaucoup de services de santé qui sont facilement accessibles. g) Monsieur Brown, 61 ans, peut obtenir de l’aide de son entourage, car il entretient de bonnes relations avec sa famille et ses amis. h) Madame St- Amant, 37 ans, vient de perdre son conjoint et ses deux enfants dans un accident d’auto. 2

Makayla, 18 ans, est issue d’une famille peu nombreuse. Son père a fait plusieurs dépressions et sa mère est au chômage depuis un an. Makayla a une très bonne santé physique. Elle fait du bénévolat dans l’organisme communautaire Tel- Jeunes. Elle a plusieurs amis, mais elle doit limiter ses sorties à cause de sa situation financière précaire. Elle étudie au cégep en techniques d’éducation à l’enfance. Elle possède une grande capacité d’adaptation et se dit très optimiste face à l’avenir. a) Quels sont les facteurs de protection pouvant influer sur l’apparition de problèmes de santé mentale et de troubles mentaux chez Makayla ?

b) Quels sont les facteurs de risque pouvant influer sur l’apparition de problèmes de santé mentale et de troubles mentaux chez Makayla ?

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Les concepts généraux en santé mentale

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2.2 La situation de crise Les individus qui éprouvent des problèmes de santé mentale ou des troubles mentaux sont vulnérables. Ils sont donc plus à risque de vivre une situation de crise. En psychiatrie, les principales situations de crise concernent : • la crise suicidaire (la personne tente de s’enlever la vie) ; • la crise de violence (la personne se mutile ou agresse physiquement une autre personne).

Section 2

Automutilation Blessure qu’une personne s’inflige à elle-même (ex. : se couper, se brûler, s’étrangler avec ses mains ou avec un objet, avaler un objet coupant).

FIGURE 5

Une crise suicidaire ou une crise de violence est le résultat d’un processus où la tension ressentie par la personne ne cesse d’augmenter. Peu à peu, cette tension devient de moins en moins tolérable. Lorsqu’elle devient insupportable, une seule solution paraît envisageable : le passage à l’acte, c’està-dire le suicide, l’agression ou l’automutilation. La figure 5 illustre le processus d’une crise, qu’elle soit suicidaire ou de violence.

Le processus d’une crise suicidaire ou de violence

Phase 4 Phase 3 Phase 2 Phase 1 La personne est exposée à un événement qu’elle perçoit comme menaçant.

Les stratégies habituelles pour résoudre la crise sont inefficaces. La tension augmente.

La personne utilise des stratégies inadaptées (ex. : consommation de drogues ou d’alcool) qui s’avèrent sans effet bénéfique : la tension augmente toujours.

La crise n’étant pas résolue, la tension devient insupportable. Il y a passage à l’acte : c’est le suicide, l’agression ou l’automutilation.

L’infirmière auxiliaire doit : • détenir certaines notions afin de reconnaître les comportements annonciateurs de la crise et de contribuer à désamorcer l’escalade de la crise ; • connaître les gestes à poser pour assurer la sécurité du client, sa propre sécurité et la sécurité des personnes (autres clients, personnel hospitalier, visiteurs) qui se trouvent dans l’unité de psychiatrie ou dans tout autre milieu de soins où elle intervient ; • veiller à ce que les interventions auprès de la personne en crise respectent les droits fondamentaux de celle-ci.

2.2.1 La crise suicidaire De manière générale, la crise suicidaire ne survient pas à l’improviste. Des signes avant-coureurs permettent de la détecter et d’agir avant que le client commette un geste irréparable. La figure 6, à la page suivante, présente ces signes avant-coureurs.

12

CHAPITRE 1

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Les signes avant-coureurs de la crise suicidaire

Indices verbaux directs « Je veux me tuer. » « Parfois, j’aimerais mieux être morte. » « La vie ne vaut pas la peine d’être vécue. »

Indices verbaux indirects « La vie n’en vaut pas la peine. Il n’y a plus rien qui me retient. » « Vous serez bien mieux sans moi. »

Indices émotionnels Désintérêt et perte de désir Pleurs, tristesse, apathie et découragement Agressivité Anxiété accrue Absence d’émotions Indices cognitifs Difficulté à se concentrer Fixations, absence de motivation, indécision Incohérence et confusion dans le langage Pertes de mémoire

Indices comportementaux Changement radical dans les attitudes, les comportements, la tenue vestimentaire, l’hygiène personnelle Retrait, isolation Refus de parler ou d’établir un contact visuel Consommation abusive de drogues, d’alcool ou de médicaments La personne met de l’ordre dans ses affaires. La personne donne ses objets personnels. La personne recherche des objets avec lesquels elle peut attenter à sa vie (ceinture de robe de chambre, draps, objets coupants, substances toxiques [ex. : parfum, alcool à friction, produits de lessive]).

Section 2

FIGURE 6

En présence de signes avant-coureurs, l’infirmière auxiliaire doit établir un climat de confiance et demander directement à la personne si elle a des idées suicidaires : • « Est-ce que vous pensez au suicide ? » • « Souffrez-vous tellement que vous voulez vous enlever la vie ? » Si la réponse est affirmative, l’infirmière auxiliaire doit en aviser l’infirmière. Celle-ci, en collaboration avec l’infirmière auxiliaire, procédera à l’évaluation de l’urgence suicidaire. Pour ce faire, on utilise un questionnaire basé sur le COQ (Comment ? Où ? Quand ?), qui permet de poser des questions directes sur le scénario suicidaire de la personne. Par exemple : C : « Comment pensez-vous procéder pour vous enlever la vie ? » O : « Où prévoyez-vous vous enlever la vie ? » Q : « Quand pensez-vous tenter de vous enlever la vie ? » Le questionnaire basé sur le COQ peut être utilisé dès la phase 2 de la crise suicidaire (voir la figure 5, à la page 12).

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Les concepts généraux en santé mentale

13

Quoi faire

Section 2

Face à une personne en état de crise suicidaire, l’infirmière auxiliaire doit immédiatement : • avoir une attitude chaleureuse et encourager la personne à exprimer ses émotions ; • écouter la personne et l’aider à cerner ses besoins ; • être empathique et détecter la détresse de la personne ; • être authentique et consciente de ce qu’elle vit elle-même pendant cet échange ; • croire la personne ; • utiliser les techniques d’écoute active propres à la relation aidante ; • prévenir la personne que son médecin ou un autre professionnel sera informé afin qu’elle reçoive l’aide appropriée. Si l’infirmière auxiliaire se trouve en présence d’une personne en train de s’enlever la vie, elle doit immédiatement lancer le code blanc (voir la rubrique Attention ! ci-dessous), selon les modalités de l’établissement où elle travaille, afin d’obtenir de l’aide.

ATTENTION Le code blanc est un moyen d’intervention en cas de crise suicidaire ou de violence. Il permet de mobiliser toutes les personnes disponibles afin d’assurer la sécurité du client et celle des autres personnes sur place (voir la figure 7). Il ne faut jamais intervenir seule auprès d’une personne en état de crise.

FIGURE 7

Le code blanc

Le code blanc permet une intervention rapide, en équipe, auprès de la personne en situation de crise.

D’une compétence à l’autre Les techniques d’écoute active constituent un outil essentiel pour communiquer avec une personne qui souffre d’un trouble mental. Parmi celles-ci, on retrouve : • la reformulation ; • le reflet de sentiments ; • la confrontation douce ; • la synthèse ; • la rétroaction ; • le message en « je ». Les attitudes essentielles à une bonne communication doivent également être appliquées, soit : l’authenticité, la congruence, l’empathie, le respect, la courtoisie, l’ouverture d’esprit, la confiance en soi, l’écoute attentive, l’accueil chaleureux, le non-jugement, la disponibilité et la présence. Les techniques d’écoute active et les attitudes essentielles à une bonne communication sont abordées dans la compétence 5, Relation aidante.

14

CHAPITRE 1

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Des interventions ciblées pour empêcher la personne de se blesser ou d’attenter à sa vie Face à une crise suicidaire, il importe de déterminer avec justesse l’urgence suicidaire et le risque suicidaire afin d’établir un plan de soins adéquat. Le processus d’intervention en cas de risque suicidaire est illustré dans la figure 8. FIGURE 8

Le processus d’intervention lors d’une crise suicidaire

Urgence suicidaire

Risque suicidaire

À la lumière des réponses fournies par le client, l’infirmière évalue l’urgence suicidaire : le client risque de passer à l’acte dans les minutes qui viennent urgence suicidaire ; le client risque de passer à l’acte plus tard pas d’urgence suicidaire, mais demeure hospitalisé malgré ce risque faible.

À la lumière des réponses fournies par le client, l’infirmière évalue le risque suicidaire. Ex. : si le client souhaite mourir en se jetant sous les roues d’un véhicule risque faible ; si le client veut s’étrangler avec les cordons des rideaux de la fenêtre de sa chambre risque élevé.

Section 2

Évaluation du COQ par l’infirmière, avec la collaboration de l’infirmière auxiliaire

L’infirmière établit un PSTI adapté à l’urgence suicidaire et au risque suicidaire.

L’infirmière auxiliaire met en application et respecte le PSTI : elle assure la surveillance requise par la situation ; elle prodigue les soins infirmiers requis par la situation.

L’urgence suicidaire et le risque suicidaire peuvent être faibles, modérés ou élevés. Ils déterminent bien souvent : • la fréquence des surveillances ; • les moyens de protection à mettre en place ; • le suivi à effectuer auprès des autres professionnels de la santé et des intervenants de l’unité. Ainsi, en ce qui a trait à la surveillance, un client qui dit vouloir mourir une fois sorti du centre hospitalier sera surveillé toutes les 30 minutes. Par contre, un client qui dit penser à s’enlever la vie dans l’unité de soins, dès qu’il en aura la possibilité, sera constamment surveillé. La plupart des hôpitaux disposent de formulaires types d’interventions en cas de crise suicidaire.

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Les concepts généraux en santé mentale

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2.2.2 La crise de violence Les signes avant-coureurs de la crise de violence diffèrent de ceux de la crise suicidaire. La figure 9 présente quelques-uns de ces signes. FIGURE 9

Quelques signes avant-coureurs de la crise de violence Indices émotionnels La personne exprime de la colère (ex. : son visage devient rouge, elle parle fort, elle marmonne).

Section 2

Indices verbaux directs La personne menace ouvertement de frapper quelqu’un.

Indices comportementaux La personne devient agressive. Elle présente de l’agitation psychomotrice (ex. : elle fait des allées et venues nombreuses, tape des mains, claque la porte de sa chambre, lance un objet). Elle avance rapidement vers une autre personne en la montrant du doigt.

En présence d’un client qui commet un geste violent envers une autre personne ou qui se mutile, il faut en tout temps poser ces interventions : • toujours faire appel à un ou à plusieurs collègues avant d’intervenir auprès d’une personne agressive (ne jamais intervenir seule) ; • lancer immédiatement le code blanc en respectant la procédure en vigueur dans l’établissement.

Monde du travail Idéalement, les professionnels de la santé qui œuvrent en santé mentale devraient recevoir une formation spécifique (OMÉGA ou autres) au moment de leur embauche. Cette formation permet d’évaluer la situation de travail et le potentiel d’agressivité du client au premier contact, puis de déterminer les interventions à poser face à un client agressif. Elle ne fait pas partie de la formation initiale de l’infirmière auxiliaire.

2.2.3 Les gestes à poser en situation de crise Qu’un client vive un épisode de crise suicidaire ou de violence, l’infirmière auxiliaire doit poser sensiblement les mêmes gestes. Les interventions peuvent varier selon le cas, mais elles visent avant tout à assurer la sécurité du client lui-même, du personnel et des autres clients présents dans l’unité.

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CHAPITRE 1

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Quoi faire

Section 2

Dans la plupart des cas, peu importe le niveau de risque, le niveau d’agressivité ou l’urgence suicidaire, l’infirmière auxiliaire peut faire les interventions suivantes. • Contribuer à l’évaluation du risque suicidaire en posant des questions liées au COQ, selon les directives du PSTI. • Dire au client les raisons qui justifient ces questions (ex. : « Je suis inquiète pour vous », « Je souhaite assurer votre sécurité et vous aider à vous ressaisir. ») • Informer l’infirmière des réponses du client afin que celle-ci évalue le risque suicidaire et l’urgence suicidaire. De nouvelles interventions seront alors peut-être instaurées et d’autres, cessées. Face à une crise suicidaire ou de violence, les interventions suivantes sont recommandées. • Assurer une surveillance discrète (toutes les 30 minutes), une surveillance étroite (toutes les 15 minutes) ou une surveillance constante (à la porte de la chambre), selon le niveau d’urgence suicidaire et le niveau de risque suicidaire. La surveillance constante peut être effectuée par un membre du personnel soignant ou par une personne autorisée (par exemple, un agent de sécurité ou même un policier, dans le cas de détenus). • Offrir au client une médication anxiolytique, après évaluation de l’infirmière, si cela est prescrit. • Faire revêtir au client une chemise d’hôpital sans cordon, avec boutons-pression, en coton ou en papier, selon le niveau de risque suicidaire ou de violence. • Ranger sous clé les vêtements personnels, le sac à main, les bottes, le manteau, le trousseau de clés et le portefeuille du client. • Retirer les objets potentiellement dangereux (objets coupants ou cassants, produits cosmétiques, ceinture de robe de chambre, etc.). Même une brosse à dents peut servir à se blesser. • Installer le client dans une chambre sécuritaire (fenêtres et miroir incassables) et fermer l’arrivée d’eau des robinets. • Assurer une surveillance discrète, à la porte, lors des soins d’hygiène, qu’ils soient effectués dans la chambre ou à la salle de bain. • Prévenir les fugues : verrouiller les portes de l’unité, suspendre les sorties à l’extérieur de l’unité ou sur le terrain de l’hôpital, ou permettre seulement des sorties accompagnées, selon le niveau de risque du client. • Appliquer une diète sans ustensile ou diète finger food. Dans la diète finger food, les repas sont souvent des sandwiches et des crudités servis sans assiette ni ustensile. • Si des ustensiles, une assiette ou un verre sont nécessaires, utiliser des ustensiles en plastique et une assiette et un verre de styromousse. S’assurer qu’un membre du personnel soignant surveille le client pendant le repas. Lors du retrait du plateau-repas, s’assurer que tous les ustensiles, assiette et verre sont présents et intègres dans le plateau-repas. • Utiliser la literie de papier, au besoin. • Intervenir en équipe quand le passage à l’acte est imminent ou qu’il est en train de se produire. • Appliquer les mesures de sécurité personnelle : garder une distance minimale de 1,5 mètre entre le client agressif et soi, ne pas se mettre entre le client et une fenêtre, demeurer près de la porte en tout temps pour sortir rapidement, ne jamais crier.

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ACTIVITÉS Quelle est la différence entre une crise suicidaire et une crise de violence ?

2

Associez les énoncés suivants aux différents indices de la crise suicidaire ci-dessous.

Section 2 1

1

• Indices cognitifs • Indices comportementaux

• Indices émotionnels • Indices verbaux directs

Énoncés

• Indices verbaux indirects Indices

a) La personne recherche des objets avec lesquels elle peut attenter à sa vie. b) « Parfois, j’aimerais mieux être mort. » c) Absence de motivation et difficulté à prendre une décision. d) Perte de désir. e) « Vous seriez mieux sans moi. » 3

Monsieur Lavoie, 28 ans, est hospitalisé depuis ce matin, car il présente des idées suicidaires. Lorsque l’infirmière auxiliaire lui rend visite dans sa chambre, il lui dit qu’il se sent inutile, que tout irait mieux s’il n’était pas là et que son entourage aurait enfin la paix. L’infirmière auxiliaire le questionne sur son envie de mourir. Monsieur Lavoie lui répond qu’il souhaite mourir par pendaison, dans une salle de bain ou un endroit fermé, et que le plus vite serait le mieux. a) Comment doit se comporter l’infirmière auxiliaire face à monsieur Lavoie, qui est en état de crise suicidaire ?

b) Quelles interventions devriez- vous adopter face à cette situation ?

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CHAPITRE 1

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c) Que signifie l’acronyme COQ ?

4

Section 2 1

d) Donnez un exemple de question que vous pouvez poser à monsieur Lavoie pour chacune des lettres de l’acronyme COQ.

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) L’infirmière auxiliaire peut établir le PSTI adapté à l’urgence suicidaire et au risque suicidaire. b) L’infirmière auxiliaire peut assurer la surveillance d’un client en crise. c) L’infirmière auxiliaire peut intervenir seule quand le passage à l’acte est imminent ou qu’il est en train de se produire chez un client. Justification :

5

À quel moment un client doit-il être sous surveillance constante ?

6

Du poste infirmier, l’infirmière auxiliaire entend des cris qui proviennent de la chambre de monsieur Letendre, 58 ans. Elle se dirige vers la chambre et, du seuil de la porte, elle observe son client : il respire rapidement et il circule d’un mur à l’autre de sa chambre. En serrant les poings, il dit qu’il en a assez de ce maudit système de fou et que la vie est injuste. Il frappe le mur de ses poings. a) Nommez deux manifestations physiques de la condition de monsieur Letendre dans cette situation de crise.

b) Quelles interventions l’infirmière auxiliaire doit-elle mettre en œuvre face à la crise de violence de monsieur Letendre ?

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2.2.4 L’importance de la sécurité en situation de crise En plus d’assurer la sécurité des clients en cas de crise suicidaire ou de violence, l’infirmière auxiliaire doit assurer sa propre sécurité et celle des autres personnes présentes (voir la rubrique Quoi faire ci-dessous).

Quoi faire

Section 2

Afin d’assurer sa propre sécurité et celles des personnes à proximité, l’infirmière auxiliaire doit : • consulter le PSTI des clients sous sa responsabilité pour connaître les particularités de chacun ; • contribuer, à chaque tournée, à l’évaluation de l’état psychologique du client en fonction des directives données par l’infirmière, afin de reconnaître les signes avant-coureurs de la crise suicidaire ou de violence ; • demeurer calme pendant les discussions avec le client ; • parler au client d’une voix douce ; • refléter au client le sentiment qu’elle perçoit (par exemple, lui dire : « Monsieur Berthiaume, je constate que vous êtes agité. J’aimerais en parler avec vous. ») ; • laisser ses mains devant elle pour que le client voie qu’elle ne cache aucun objet ; • garder une distance minimale d’un mètre entre elle et le client en tout temps, et davantage si le client est agressif. D’autre part, l’infirmière auxiliaire doit respecter les règles suivantes en tout temps. • Si elle constate que le client commence à perdre le contrôle de soi, l’infirmière auxiliaire doit en aviser immédiatement l’équipe et discuter de la conduite à tenir avec le client. Elle ne doit jamais intervenir seule ! • Elle ne doit pas se placer entre le client et une fenêtre, au fond de la chambre ou derrière le lit afin de pouvoir accéder à la porte en tout temps. • Si le client demande à l’infirmière auxiliaire de sortir, elle doit le faire. Elle doit cependant informer le client qu’elle respecte son choix, mais qu’il doit se ressaisir. Elle doit également lui indiquer qu’elle reviendra discuter avec lui, puis lui offrir une médication pour l’aider à se détendre. De plus, un membre du personnel soignant doit instaurer une surveillance. Il doit demeurer posté à proximité de la porte, dans le corridor, pour s’assurer que le client garde le contrôle de soi. Il peut être indiqué d’informer le client que cette surveillance est mise en place pour l’aider à maîtriser ses émotions.

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CHAPITRE 1

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Situation clinique

Benjamin, 19 ans (suite)

Ce matin, lors du déjeuner, Benjamin s’est disputé avec un autre client de l’unité de psychiatrie. L’infirmière auxiliaire a dû l’amener à sa chambre, car il a monté le ton et a menacé ouvertement de frapper le client.

Section 2

Lorsque l’infirmière auxiliaire lui propose une médication per os afin de diminuer son agitation mentale, Benjamin frappe sur le verre d’eau et le contenant de médicaments. L’infirmière auxiliaire lui dit : « Benjamin, ça ne va pas ? Je constate que vous êtes agressif. J’aimerais en parler avec vous. » Il se met à frapper sur sa table et à crier : « Laissez-moi sortir d’ici, je ne suis pas malade ! Sortez immédiatement de ma chambre ! » L’infirmière auxiliaire demeure calme, sort de la chambre et lance le code blanc pour que Benjamin prenne sa médication.

1 Relevez deux signes avant- coureurs de la crise de violence chez Benjamin.

2 Nommez les trois gestes que l’infirmière auxiliaire pose pour assurer sa sécurité.

3 Nommez deux gestes que l’infirmière auxiliaire a posés pour protéger Benjamin et les personnes à proximité lors de sa crise de violence.

2.2.5 Les mécanismes de défense En plus de sa sécurité physique, l’infirmière auxiliaire doit protéger sa santé psychologique. En psychiatrie, il arrive souvent que le soignant se retrouve dans une situation de contre-transfert. Le contre-transfert est un mécanisme de défense psychologique où le soignant réagit à l’agressivité de son client en se fâchant contre ce dernier. En psychiatrie, le contre-transfert survient souvent lorsque les comportements du client procurent un sentiment d’inconfort. L’infirmière auxiliaire peut se sentir piégée, par exemple : • lors des entretiens avec le client ; • lors des activités thérapeutiques ; • lors de situations de crise comme le suicide ou la violence.

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D’une compétence à l’autre Les mécanismes de défense sont abordés dans la compétence 5, Relation aidante.

Le contre-transfert peut également l’amener à ignorer délibérément la détresse psychologique d’un client qui menace de se suicider depuis longtemps. Dans cette situation, l’infirmière auxilière ne voit plus l’individu dans toutes ses dimensions biopsychosociales. Elle pourrait avoir des pensées négatives à l’endroit de son client et tenir des propos tels que : « Je sais que madame Brown va tenter un passage à l’acte ce soir juste parce que c’est moi qui m’occupe d’elle. » D’autres mécanismes de défense (voir le tableau 2) permettent de réagir au stress, à l’anxiété ou encore à la peur.

Section 2

TABLEAU 2

Les mécanismes de défense

Mécanismes de défense

22

CHAPITRE 1

Buts

Négation (déni) : Refuser de reconnaître la réalité.

Aide la personne à se protéger pour un temps d’un événement traumatisant. Ex. : Monsieur Bibeau boit quotidiennement, mais ne reconnaît pas son problème d’alcool.

Formation réactionnelle : Agir contrairement à ses sentiments et à ses désirs.

Permet à la personne d’extérioriser ses émotions d’une façon acceptable. Ex. : Madame Wright n’est pas d’accord avec le nouveau choix de carrière de son conjoint, mais lui dit qu’elle est très heureuse de cette décision. Elle déménage avec lui dans une nouvelle ville.

Projection : Attribuer aux autres la responsabilité de ses pensées, de ses échecs et de ses erreurs parce qu’on ne peut pas les accepter.

Permet de ne pas reconnaître ses erreurs et protège l’image de soi. Ex. : Monsieur Tanguay dit avoir trompé sa femme parce que cette dernière ne le comprend pas et n’est pas sensible à ses besoins.

Régression : Retourner à un niveau antérieur de fonctionnement pour éviter des tensions ou des responsabilités.

Permet à la personne d’être rassurée et prise en charge. Ex. : Léo, 5 ans, recommence à mouiller son lit après la naissance de son petit frère.

Isolation : Séparer un comportement ou une situation de l’émotion qui l’accompagne.

Permet de se protéger contre des émotions difficiles à gérer.

Refoulement : Rejeter et maintenir dans l’inconscient des pensées, des sentiments ou des désirs menaçants.

Permet à la personne de ne pas vivre d’angoisse face à un événement traumatisant jusqu’à ce qu’elle soit capable d’affronter cet événement. Ex. : Monsieur Boivin n’a aucun souvenir de la crise de violence qu’il a vécue au moment de son hospitalisation.

Compensation : Adopter un comportement qui permet de pallier un sentiment d’infériorité, d’insuffisance ou d’incompétence.

Permet à la personne de dissimuler aux autres des carences qu’elle ressent.

Ex. : Madame Wong ne se présente pas au rendez-vous avec le psychiatre qui doit lui annoncer un diagnostic de maladie mentale.

Ex. : Josette s’inscrit à un cours d’infirmière auxiliaire, car elle a été incapable de s’occuper de sa mère durant sa maladie. Elle se sentait incompétente dans cette situation.

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2.3 La protection de la personne qui présente un problème de santé mentale : aspects juridiques

Section 2

Les personnes qui souffrent d’un problème de santé mentale ou d’un trouble mental n’ont pas toutes besoin d’être hospitalisées sur une base occasionnelle ou permanente. Aujourd’hui, la plupart d’entre elles habitent leur propre logis et gèrent elles-mêmes leurs AVD avec une aide ponctuelle, au besoin. Toutefois, il arrive que l’état mental d’une personne se détériore : celle-ci perd alors le contrôle de sa maladie et devient dangereuse pour ellemême et (ou) les autres. Il s’agit ici d’un phénomène appelé décompensation. À ce moment, il peut s’avérer difficile pour les proches de la convaincre de se rendre à l’hôpital pour y recevoir des soins. Ils craignent de perdre sa confiance ou de subir des préjudices physiques. Face à une telle situation, les proches peuvent demander aux policiers d’intervenir et d’amener la personne à l’urgence. En effet, la Loi sur la protection des personnes dont l’état mental présente un danger pour elles-mêmes ou pour autrui (LRQ, chapitre P-38.001, ci-après nommée « loi P-38 ») autorise les policiers à conduire à l’urgence une personne qui présente des comportements dangereux pour elle et (ou) les autres sans obtenir son consentement au préalable (article 8). De même, à titre de professionnelle de la santé (et même à titre de citoyenne), l’infirmière auxiliaire peut contacter les policiers afin qu’ils saisissent l’arme à feu d’un client ou d’un proche dans les cas suivants : • elle craint que cette personne s’enlève la vie par ce moyen ; • elle craint que cette personne agresse quelqu’un avec cette arme. Évidemment, dans le cas d’un client hospitalisé, il est préférable d’aborder le sujet avec lui et sa famille avant de procéder à la demande. L’infirmière auxiliaire pourrait informer le client de ses inquiétudes et lui proposer que les policiers récupèrent ses armes au domicile avant son congé. En procédant ainsi, elle démontre un grand respect et fait participer son client à son processus de rétablissement.

ATTENTION L’infirmière auxiliaire peut avoir des doutes ou ressentir de l’inquiétude face à un client qui obtient son congé alors qu’il a tenu des propos suicidaires au cours de son hospitalisation. Elle doit alors aviser immédiatement l’infirmière de ses doutes sur la fiabilité du client et le risque de passage à l’acte suicidaire, et mentionner ces doutes dans les notes d’évolution. L’infirmière évaluera alors la pertinence de retarder la sortie du client afin d’informer le médecin de la situation. L’infirmière auxiliaire peut également informer le client de l’existence du Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise. Le client peut communiquer avec ce centre sans inquiétude, ses services étant confidentiels. Le numéro est le 1 866 APPELLE (1 866 277-3553).

2.3.1 Les mesures de garde Lorsqu’une personne souffre d’un problème de santé mentale ou d’un trouble mental, elle consulte généralement de son propre gré un professionnel de la santé. Néanmoins, même si son état nécessite une hospitalisation, la personne peut refuser d’être conduite dans une unité de psychiatrie. De plus, certaines personnes, conduites à l’urgence par les policiers, refuseront souvent l’hospitalisation. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

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Dans de tels cas, lorsque la sécurité d’une personne en crise et (ou) celle des autres est menacée, on doit assurer la protection de la personne souffrante en l’hospitalisant. La loi P-38 encadre cette pratique. Cette loi prévoit différentes mesures de garde pouvant être appliquées selon le cas (voir la figure 10). Il s’agit de mesures qui permettent de garder contre son gré une personne dans un établissement de santé et de services sociaux. Ces mesures sont exceptionnelles et ne sont utilisées qu’en dernier recours.

C’est la loi Section 2

Une personne admise en psychiatrie peut obtenir l’aide d’un avocat ou d’une personne de confiance pour contester les décisions qui ont été prises à son endroit. Ainsi, la personne peut en tout temps communiquer avec son avocat, son représentant ou son tuteur (loi P-38, article 17). De même, la personne peut s’adresser au Tribunal administratif du Québec (TAQ) pour contester le maintien d’une garde (loi P-38, article 21). FIGURE 10

Les différentes mesures de garde au Québec Garde préventive

Lorsqu’une personne représente un danger pour elle-même ou pour les autres, la garde préventive autorise un établissement à garder cette personne contre son gré pour une période maximale de 72 heures afin de l’empêcher de passer à l’acte. Cette mesure de garde ne permet pas de traiter le client, ni de lui imposer un examen psychiatrique ou de l’obliger à prendre des médicaments. Aucune autorisation d’un tribunal n’est requise. L’avis du médecin suffit. Il y a obligation de libérer la personne après 72 heures, à moins que la garde soit prolongée afin de lui faire subir une évaluation psychiatrique (loi P-38, article 7). Garde provisoire La garde provisoire est ordonnée par le Tribunal administratif du Québec (TAQ) pour soumettre une personne à une évaluation psychiatrique contre son gré, afin de déterminer si son état mental constitue un danger pour elle ou les autres. Si la personne est déjà en garde préventive, le médecin dispose de 48 heures pour effectuer une demande de garde provisoire. Deux évaluations psychiatriques doivent être produites : la première dans les 24 heures et la seconde dans les 48 heures suivant la mise en garde provisoire. Les deux évaluations doivent arriver à la même conclusion sans que les psychiatres se soient consultés. Si le client ne présente aucune dangerosité, il doit être libéré. La garde provisoire ne peut excéder 96 heures à partir de l’ordonnance du tribunal. Garde autorisée Ordonnée par le TAQ, la garde autorisée couvre une période de 21 jours à 6 mois. Cette mesure de garde est de mise quand la dangerosité de la personne, pour elle-même ou pour les autres, est importante (ex. : un client suicidaire a commis un geste suicidaire et veut quitter l’établissement pour se tuer ; il souhaite toujours mourir et refuse les soins). Des évaluations périodiques de la personne doivent être effectuées afin de vérifier si la garde est toujours nécessaire. Cette mesure de garde peut être levée en tout temps par le psychiatre ou le médecin traitant si l’état psychologique du client s’améliore.

24

CHAPITRE 1

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2.3.2 Les mesures de contrôle FIGURE 11

Une chambre d’isolement

Section 2

Même hospitalisée, une personne peut demeurer dangereuse pour ellemême et les autres. En psychiatrie, on peut recourir à des mesures de contrôle afin d’assurer la sécurité de tous. Ces mesures sont : • l’isolement (voir la figure 11) ; • la contention physique (ex. : attache-chevilles, attache-poignets, ceinture abdominale) ; • les substances chimiques ou les médicaments.

Comme ces mesures de contrôle privent la personne de ses droits fondamentaux et vont à l’encontre de la Charte québécoise des droits et libertés, elles sont appliquées : • dans des situations d’extrême dangerosité ; • lorsque le client est à ce point en perte de contrôle qu’il ne réalise pas les préjudices que ses actes pourraient entraîner. Les mesures de contrôle doivent être appliquées en dernier recours, et ce, dans le respect des lois en vigueur au Québec (Loi sur les services de santé et les services sociaux du Québec, article 118.1).

D’une compétence à l’autre Les lois, les règlements et la Charte québécoise des droits et libertés qui définissent le cadre légal dans lequel les mesures de contrôle doivent être appliquées sont abordés dans la compétence 6, Aspects légal et éthique, et la compétence 4, Procédés de soins d’assistance. La compétence 4 présente également l’installation sécuritaire d’un moyen de contention, ainsi que la surveillance et les soins requis auprès d’une personne sous contention. Il est à noter que, dans les unités de psychiatrie, un membre du personnel soignant, un policier ou un agent de sécurité observe en permanence le client sous contention par une fenêtre donnant sur sa chambre.

MS

3.18

La Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé (Loi 90) permet à l’infirmière tout comme au médecin de décider de l’application des mesures de contrôle. L’infirmière doit veiller à ce que ces mesures soit appliquées en conformité avec les normes de pratique clinique et les règles de soins, les orientations du ministère de la Santé et des Services sociaux, et le protocole d’application adopté dans son établissement. Dans certains établissements, le protocole peut exiger qu’un médecin rédige une prescription pour l’application de mesures de contrôle. L’infirmière auxiliaire peut appliquer un moyen de contention s’il est prescrit et après évaluation de l’infirmière. Elle procède généralement au suivi de l’évaluation du client. Elle doit consigner au dossier du client les résultats de ses observations et de ses interventions dans un formulaire de surveillance d’une mesure de contrôle fourni par l’établissement. Ce formulaire sera déposé au dossier du client à la fin de chaque quart de travail. L’infirmière auxiliaire doit aviser immédiatement l’infirmière de tout changement dans les comportements du client, qu’il s’agisse de comportements indiquant une amélioration ou une détérioration de son état. Les éléments de surveillance à documenter dans les formulaires ou dans les notes d’évolution sont généralement ceux qui apparaissent dans la figure 12, à la page suivante. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

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FIGURE 12

Les éléments de surveillance à documenter lors de l’application d’une mesure de contrôle

Installation sécuritaire du moyen de contention

Fréquence de la surveillance requise

Type de contention Lieu Durée

Observation de l’état psychologique de la personne

Section 2

État de conscience (désorientation ou autres signes de confusion) Comportement général (agitation, résistance, etc.) Altération de la pensée

Formulaire de suivi ou notes d’évolution

Signes vitaux Pression artérielle Pouls Respiration Température corporelle, au besoin Saturation pulsatile en oxygène État de vigilance (alerte, endormi, somnolent)

Vérification de l’état neuro­ vasculaire et de l’intégrité de la peau des membres immobilisés Mobilité Sensibilité Pouls pédieux Temps de remplissage capillaire Chaleur Couleur Sensibilité Œdème Lésions

Exemples de soins d’assistance répondant aux besoins physiologiques de la personne Hydratation Alimentation Élimination Exercices actifs et passifs

Quoi faire MS

26

3.18

CHAPITRE 1

Lors de l’installation d’un moyen de contention (attache-chevilles ou attachepoignets), l’infirmière auxiliaire doit pouvoir passer un doigt entre la contention et le membre immobilisé afin d’éviter la formation de lésion de pression (voir la figure 13). Lors de l’application de moyens de contention, il est important : • de mobiliser le client 15 minutes toutes les 2 heures, en effectuant des exercices passifs FIGURE 13 L’installation d’une des membres supérieurs et inférieurs, selon attache-cheville la routine de l’établissement ; • de réexpliquer le but de la mesure de contrôle au client (ou à la famille), au besoin. La surveillance du client doit se faire régulièrement et ne jamais dépasser les 15 minutes. Ce délai pourra être plus court, selon l’état du client (ex. : un client agité demandera une surveillance toutes les 5 minutes).

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Section 2

Il est important d’assurer la sécurité de l’infirmière auxiliaire qui agit avec une personne placée en isolement. On doit alors respecter les précautions de base suivantes : • si l’infirmière auxiliaire entre dans la chambre d’isolement pour administrer des soins ou effectuer un suivi, elle doit être accompagnée en tout temps (elle ne doit jamais être seule, que le client soit sous contention ou non) ; • avant d’entrer dans la chambre d’isolement, l’infirmière auxiliaire doit demander au client non contentionné de s’asseoir sur le lit ; • elle ne doit jamais déverrouiller la porte et entrer si le client refuse de collaborer ; • un plan d’action doit être établi pour entrer de façon sécuritaire dans une chambre d’isolement.

ACTIVITÉS 1

Monsieur Cooper, 27 ans, est amené à l’urgence par les policiers à cause d’une décompensation de sa maladie mentale. Il habite chez son frère, qui présente lui aussi un problème de santé mentale. Monsieur Cooper ne travaille pas et consomme du cannabis régulièrement. Il affirme qu’il peut contrôler le cerveau des autres grâce à sa respiration. Il est persuadé d’être surveillé et suivi par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il dit entendre des voix qui le menacent. Son état s’est détérioré depuis que sa conjointe l’a quitté. Lorsque le médecin lui parle d’une hospitalisation, monsieur Cooper refuse catégoriquement. Il monte le ton, devient agressif verbalement, lance des objets et se sauve de la salle. Le personnel infirmier lance le code blanc, et monsieur Cooper est mis sous contention sans son consentement. a) Qu’est-ce que le code blanc ?

b) Un policier peut-il amener contre son gré monsieur Cooper à l’hôpital ? Expliquez votre réponse.

c) Nommez quatre éléments à surveiller lorsque monsieur Cooper est sous contention.

d) Nommez deux données subjectives chez monsieur Cooper.

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e) Relevez deux facteurs influant sur la santé mentale de monsieur Cooper.

2

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

Section 2 1

a) Un facteur de risque est un élément qui peut menacer la santé mentale de la personne. b) Le soutien social est un facteur de protection. c) Un médecin peut obliger un client à prendre sa médication lors d’une garde préventive. Justification :

3

Pour chaque énoncé, nommez la forme de violence.

Une adolescente se fait insulter : « T’es juste une agace ! »

4

Une personne âgée se fait serrer un bras par un membre de la famille.

Un homme fait du travail supplémentaire sans être payé.

Un jeune garçon est contraint à faire des attouchements à un adulte.

Ordonnez les différentes phases d’une crise suicidaire ou de violence, du début de la crise jusqu’à son issue. A La personne utilise des stratégies inadaptées qui s’avèrent sans effet bénéfique : la tension augmente

toujours. B La personne est exposée à un événement qu’elle perçoit comme menaçant. C La crise n’étant pas résolue, la tension devient insupportable. Il y a passage à l’acte : c’est le suicide,

l’agression ou l’automutilation. D Les stratégies habituelles pour résoudre la crise sont inefficaces. La tension augmente.

28

CHAPITRE 1

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5

Complétez les phrases suivantes à l’aide des mots ci-dessous.

• autorisée • dangerosité • établissement

• les autres • lui-même • mental

• préventive • préventive • provisoire

D’une durée maximale de 72 heures, la garde

• psychiatre • psychiatrique • tribunal est demandée

garde

, si l’état

sente un danger pour un

ou pour

,

demandera la garde

à une évaluation

6

du client préafin de procéder

. Si les deux examens psychiatriques concluent

à la

, la garde

sera demandée.

Le

détermine la durée de la garde, pour une période de 21 jours à 6 mois.

Madame Fuoco, 41 ans, reçoit la visite de son ex-conjoint. Rapidement, l’agressivité de madame Fuoco augmente au point où la violence physique éclate : Madame Fuoco frappe son ex-conjoint. Le personnel doit utiliser les moyens de contention et l’isolement pour l’aider à retrouver son calme, conformément au protocole de l’établissement. a) Nommez deux précautions de base que l’infirmière auxiliaire doit respecter pour assurer sa propre sécurité avec une personne placée en isolement.

b) Nommez deux besoins fondamentaux perturbés chez madame Fuoco en isolement. Indiquez un soin d’assistance pour chacun. Besoins fondamentaux perturbés

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Soins d’assistance

Les concepts généraux en santé mentale

29

Section 2 1

par le médecin en service à l’urgence. Durant les trois jours sous observation en

L’infirmière auxiliaire peut-elle décider d’installer un moyen de contention ? Justifiez votre réponse.

8

Indiquez si les signes avant-coureurs de la crise de violence suivants sont des indices verbaux directs, émotionnels ou comportementaux.

Section 2 1

7

Signes avant-coureurs

Indices

a) La personne présente de l’agitation psychomotrice. b) La personne exprime de la colère (faciès rouge). c) La personne menace ouvertement de frapper quelqu’un. 9

Indiquez quel mécanisme de défense est associé à chacun des énoncés suivants. a) Après avoir absorbé une dose massive de médicaments, monsieur Lampron dit qu’il n’a jamais souhaité mourir. b) Madame Hamar, insatisfaite d’elle- même, dit que son entourage lui fait des reproches. c) Monsieur Tremblay empêche involontairement des sentiments ou des expériences désagréables de remonter à sa conscience. d) Monsieur Huard a peur du vide, mais il rêve de devenir parachutiste.

10

Parmi les choix suivants, encerclez les interventions recommandées pour l’infirmière auxiliaire en présence d’un client en état de crise suicidaire. a) Retirer les objets potentiellement dangereux. b) Offrir au client une médication anxiolytique, si cela est prescrit. c) Faire revêtir au client une chemise d’hôpital avec des cordons. d) Assurer une surveillance selon le niveau d’urgence suicidaire et le niveau de risque suicidaire. e) Installer le client dans une chambre à plusieurs personnes pour le surveiller.

30

CHAPITRE 1

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Section

3

Les approches dans le traitement des troubles mentaux

Déclencheur

1

Selon vous, existe-t-il une approche supérieure aux autres pour soigner une personne atteinte d’un trouble mental ? Justifiez votre réponse.

2

Aujourd’hui, croyez- vous que Alys Robi, en proie à une dépression nerveuse, aurait pu être hospitalisée contre son gré ? Expliquez votre réponse.

Section 3

Alys Robi (1923-2011) est la première chanteuse populaire québécoise à mener une carrière internationale dans les années 1940. Elle a dû mettre fin abruptement à sa carrière à cause d’une dépression nerveuse causée, entre autres, par une rupture amoureuse. Elle s’est retrouvée, contre son gré, dans un hôpital psychiatrique de Québec, l’Asile St-Michel-Archange, devenu l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. Elle a passé cinq années dans cette institution. Pendant cette période, Alys Robi a subi plusieurs traitements : choc à l’insuline, bains d’eau glacée, administration de doses importantes de médicaments, électrochocs sans anesthésie et une lobotomie (intervention chirurgicale aujourd’hui interdite dans plusieurs pays, et qui consiste à sectionner un lobe ou une portion du cerveau et certaines fibres reliant le lobe frontal au reste du cerveau).

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Approche pharmacologique Approches thérapeutiques Art-thérapie Électroconvulsivothérapie (ECT)

• • • •

Psychothérapie Thérapies comportementale et cognitivo-comportementale Thérapie de groupe Thérapie familiale

Le rétablissement de la personne qui vit un problème de santé mentale nécessite la collaboration de plusieurs intervenants. Ces intervenants proposent des traitements pharmacologiques et diverses thérapies. L’infirmière auxiliaire doit se souvenir que seule la combinaison de la médication et des thérapies permet l’amélioration de l’état du client. La médication seule ou l’instauration d’une thérapie sans une approche pharmacologique s’avérera beaucoup moins efficace. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les concepts généraux en santé mentale

31

Cette section aborde : • les diverses approches utilisées dans le traitement des troubles mentaux ; • la communication auprès des personnes qui souffrent d’un trouble mental.

3.1 Les diverses approches utilisées

Section 3

Diverses approches sont utilisées, souvent de façon complémentaire, dans le traitement des troubles mentaux : • l’approche pharmacologique ; • les approches thérapeutiques (psychothérapies, thérapies comportementale et cognitivo-comportementale, thérapies de groupe et familiale, psychanalyse, art-thérapie) ; • l’électroconvulsivothérapie.

3.1.1 L’approche pharmacologique L’approche pharmacologique consiste en l’administration de médication qui joue un rôle clé dans l’amélioration de la santé mentale. Cette approche vise à : • soulager divers symptômes tels que l’agressivité, l’anxiété, les symptômes de dépression, les hallucinations, les idées délirantes ; • permettre à la personne d’atteindre une certaine stabilité émotionnelle et d’entreprendre une thérapie de soutien. En psychiatrie, la plupart des médicaments prescrits agissent sur les neurotransmetteurs (voir les Préalables, à la page XII). Il peut arriver qu’un client refuse sa médication. L’infirmière auxiliaire doit être sensibilisée à ce fait. Elle doit alors adapter ses interventions afin d’accompagner le client et lui donner les renseignements pertinents pour l’amener à accepter la médication. Les raisons les plus fréquentes du refus de la médication sont les suivantes : • le client ne croit pas en avoir besoin ; • il ignore de quelle manière prendre le médicament ; • il craint des effets secondaires incommodants ; • il manque d’explications ; • les intervenants ne proposent rien d’autre que le médicament ; • des gens de son entourage lui ont conseillé de refuser la médication ; • le client est convaincu qu’il n’est pas malade ; • il croit qu’on veut l’empoisonner.

Monde du travail L’approche pharmacologique nécessite une ordonnance du médecin. L’infirmière auxiliaire consulte le formulaire d’administration des médicaments (FADM) pour l’administration des médicaments.

32

CHAPITRE 1

Les principales classes de médicaments utilisées en santé mentale sont présentées dans l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176.

D’une compétence à l’autre La compétence 9, Pharmacothérapie, traite notamment des classes de médicaments liés aux troubles mentaux. Parmi celles-ci, on trouve : • les antidépresseurs ; • les anxiolytiques ; • les antipsychotiques ; • les stabilisateurs de l’humeur.

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3.1.2 Les approches thérapeutiques Les approches thérapeutiques regroupent divers types de thérapie qui ont en commun les caractéristiques suivantes : • amener la personne à exprimer ses difficultés, et lui offrir du soutien et des conseils afin d’affronter ses problèmes et de les surmonter ; • permettre à la personne de faire divers apprentissages (prendre soin d’elle, développer des relations positives avec les autres, reprendre ses activités, etc.) afin de reprendre sa vie en main. La figure 14 présente les approches thérapeutiques les plus courantes.

Section 3

Monde du travail Seul un psychiatre, un psychologue ou un psychothérapeute peut exercer les approches thérapeutiques. Le psychologue a aujourd’hui une formation universitaire de troisième cycle en psychologie et peut même prescrire des traitements. Le psychothérapeute est un professionnel de la santé (ex. : une infirmière) qui n’a pas de formation universitaire en psychologie, mais qui a cependant suivi une formation reconnue pour prodiguer une thérapie particulière. Le psychothérapeute ne peut prescrire un traitement particulier, mais il peut offrir de l’écoute et des conseils. FIGURE 14

Les approches thérapeutiques les plus courantes Psychothérapie

La personne rencontre un psychologue ou un psychothérapeute et lui décrit les situations qui ont provoqué le trouble mental. Le but de la psychothérapie est de déterminer une stratégie d’adaptation adéquate qui diminuera le stress et l’anxiété. Ex. : Une psychothérapeute demande à madame Cyr d’écrire dans un journal intime les mots qu’elle est incapable de dire à son conjoint qui l’a abandonnée pour une autre femme.

Thérapies comportementale et cognitivo-comportementale La personne rencontre un psychologue ou un psychothérapeute qui lui fait prendre conscience des idées ou des comportements qui sont à l’origine du trouble mental et de l’importance de changer ce comportement. Ex. : Monsieur Bell ne se rend plus au centre commercial, car il est convaincu qu’il va s’y perdre et paniquer. Grâce à une thérapie comportementale, il apprendra à s’y rendre graduellement et à modifier ses pensées qui associent le centre commercial, le fait de s’égarer et de ne pouvoir obtenir de l’aide, et la panique.

Thérapies de groupe et familiale Il s’agit de rencontres animées par un psychologue ou un psychothérapeute qui permettent à la personne de rencontrer d’autres individus qui vivent les mêmes difficultés qu’elle, d’échanger sur ces difficultés et de connaître d’autres stratégies pour les surmonter. Le groupe peut être la famille. On parle alors de thérapie familiale. Cette thérapie permet de déterminer les comportements familiaux qui ont occasionné le trouble mental chez l’un des membres de la famille.

Bien que moins courante, la psychanalyse fait également partie des approches thérapeutiques. Dans cette approche, un psychanalyste guide la personne afin de l’aider à remonter dans ses souvenirs d’enfance et à y découvrir le Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les concepts généraux en santé mentale

33

stade de développement qui n’aurait pas été réalisé. Il s’agit d’amener la personne à prendre conscience qu’un événement survenu dans l’enfance est à l’origine d’un trouble mental. Par exemple, madame Nahmias, 45 ans, a reçu des punitions physiques lorsqu’elle a appris la propreté. Ces punitions auraient produit un blocage chez elle : elle arrive difficilement à exprimer ses besoins et les sentiments qu’elle ressent. Elle fait donc une dépression. Dans cet exemple, le stade anal du développement n’aurait pas été réalisé : madame Nahmias retient ses émotions à l’intérieur au lieu de les évacuer.

Section 3

Une approche thérapeutique complémentaire relativement nouvelle en santé mentale s’ajoute aux approches thérapeutiques classiques : l’art-thérapie (voir la figure 15). Le client est appelé à exprimer ses émotions et à symboliser ses conflits au moyen des arts (dessin, peinture, sculpture, écriture).

FIGURE 15

L’art-thérapie

3.1.3 L’électroconvulsivothérapie FIGURE 16 L’électroconvulsivothérapie L’électroconvulsivothérapie (ECT) ou sismothérapie ou électrochocs consiste en l’envoi de légères décharges électriques au cerveau afin de modifier l’action des neurotransmetteurs (voir la figure 16). Une amélioration des symptômes dépressifs se produit habituellement rapidement. Le traitement se donne sous anesthésie générale de courte durée. L’ECT est sécuritaire. La technique utilisée aujourd’hui n’a rien à voir avec celle utilisée il y a plusieurs années et largement diffusée au cinéma. Cependant, elle constitue pour plusieurs une intervention de dernier recours, lorsque les autres approches thérapeutiques ont échoué.

Monde du travail L’ECT est administrée par un psychiatre, secondé par une infirmière.

L’ECT peut donc être indiquée en cas de dépression majeure, lorsque : • la médication est inefficace ; • le délai d’action de la médication est trop long ; • la personne a un risque suicidaire très élevé. L’ECT est aussi utilisée avec prudence dans la phase maniaque de la maladie bipolaire et dans certaines schizophrénies. Cette approche sera approfondie au chapitre 3.

34

CHAPITRE 1

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3.2 La communication avec une personne qui souffre d’un trouble mental

Section 3

Lorsque l’infirmière auxiliaire entre en contact avec une personne atteinte d’un trouble mental, elle doit adapter ses stratégies de communication. En effet, selon le type de trouble mental dont elles souffrent, certaines personnes sembleront froides et inaccessibles. Elles refuseront d’être touchées ou approchées de trop près. D’autres, au contraire, lui manifesteront une attention exagérée. Peu importe la situation, l’infirmière auxiliaire doit s’adapter à la dynamique de cette personne et la respecter en tout temps. Au-delà de la maladie, il faut se souvenir que l’on s’adresse d’abord à un être humain qui souffre psychologiquement. Lorsque cela est pertinent, des stratégies de communication seront données pour les troubles mentaux présentés dans ce guide d’apprentissage.

D’une compétence à l’autre Les techniques d’écoute active et les attitudes essentielles à une bonne communication sont abordées dans la compétence 5, Relation aidante.

ACTIVITÉS 1

Trouvez l’approche thérapeutique qui correspond à chacun des énoncés suivants. a) Un spécialiste demande à monsieur Trahan, 41 ans, d’écrire dans un journal intime les mots qu’il est incapable de dire à sa conjointe qui l’a abandonné pour un autre homme. b) Madame Barnaby, 28 ans, assiste à une rencontre animée par un psychothérapeute. Cette rencontre regroupe d’autres individus qui vivent les mêmes difficultés qu’elle. Elle lui permet d’échanger sur ces difficultés et de connaître d’autres stratégies pour les surmonter. c) Madame Sanguinet, 37 ans, a été agressée sexuellement lorsqu’elle était enfant. Cette agression aurait produit un blocage chez elle : elle arrive difficilement à avoir des relations sexuelles avec des hommes et elle est incapable d’exprimer ses besoins et ses sentiments. Pour cette raison, elle a recours à une thérapie. d) Monsieur Girard, 52 ans, ne traverse plus de pont pour se rendre à son travail, car il est convaincu que tous les ponts s’écrouleront. Il préfère prendre une heure de plus pour contourner la ville. Il suit une thérapie qui lui apprendra graduellement à se rendre au travail en traversant le pont et à modifier les pensées qui associent tous les ponts à un danger.

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Les concepts généraux en santé mentale

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2

Associez chaque approche ci- dessous à l’énoncé correspondant.

• Approche pharmacologique • Approche thérapeutique • Électroconvulsivothérapie a) Approche qui permet de soulager divers symptômes tels que l’agressivité, l’anxiété, les symptômes de dépression, les hallucinations et les idées délirantes.

Section 3

b) Approche qui peut être indiquée en cas de dépression majeure, lorsque la personne a un risque suicidaire très élevé. c) Approche qui permet d’amener la personne à exprimer ses difficultés, et de lui offrir du soutien et des conseils afin qu’elle arrive à affronter ses problèmes et à les surmonter. 3

Selon vous, quelle raison pousse un psychiatre à utiliser l’ECT plutôt qu’une autre approche ?

4

Monsieur Lagueux, 57 ans, a perdu son emploi et, depuis, il s’est isolé. Sa conjointe est inquiète. Il a les bras croisés, regarde le sol et pleure. Il accepte difficilement l’hospitalisation. Lors de son admission, il vous dit : « Si je suis ici, c’est pour rassurer ma femme. Mais rien ne va plus. Je ne dors plus et je ne sais pas comment je vais arriver à subvenir aux besoins de ma famille. Et qui voudra d’un vieux comme moi dans son entreprise ? Les ECT m’inquiètent un peu, mais au moins ils vont m’aider à retrouver ma joie de vivre. » À partir de cette mise en situation, écrivez les phrases à dire à monsieur Lagueux selon la technique d’écoute active demandée. a) Que diriez-vous à monsieur Lagueux pour lui montrer votre compassion ? Utilisez le message en « je ».

b) Que diriez-vous à monsieur Lagueux sur son état ? Utilisez le reflet de sentiments.

c) Que diriez-vous à monsieur Lagueux pour lui montrer que vous le comprenez ? Utilisez la synthèse.

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CHAPITRE 1

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Synthèse Le problème de santé mentale, le trouble mental et la santé mentale

● ●

Est de courte durée. Affecte la santé mentale de façon moins importante que le trouble mental.

Trouble mental ● ●

Est une maladie mentale. Change de façon permanente la pensée, l’humeur et les comportements.

Synthèse

Problème de santé mentale

Plusieurs facteurs influent sur la santé mentale d’une personne, et l’infirmière auxiliaire contribue à les évaluer (voir la figure ci-dessous). Déterminants de la santé mentale Facteurs qui influent sur la santé mentale

Facteurs de protection Facteurs qui ont une influence positive sur la santé mentale

Revenu et situation sociale Emploi et conditions de travail Niveau d’instruction Environnement social et physique Accès à des services de santé Appartenance culturelle Réseau de soutien social Genre (homme ou femme)

Ressources personnelles de base Estime de soi Soutien social Inclusion sociale Environnement favorable

Facteurs de risque Facteurs qui peuvent menacer la santé mentale Facteurs biologiques négatifs Stress Inégalités économiques Exclusion sociale Environnement défavorable

En psychiatrie, l’infirmière auxiliaire doit : • contribuer à évaluer l’état de santé du client de la manière suivante : – observer les comportements du client, – transmettre ses observations au personnel infirmier ; • prodiguer des soins.

La crise suicidaire et la crise de violence LES QUATRE PHASES DE LA SITUATION DE CRISE SUICIDAIRE OU DE VIOLENCE La personne est exposée à un événement qu’elle perçoit comme menaçant.

Les stratégies habituelles pour résoudre la crise sont inefficaces. La tension augmente. La personne utilise des stratégies inadaptées (consommation d’alcool ou de drogues) qui s’avèrent sans effet bénéfique : la tension augmente toujours. La crise n’étant pas résolue, la tension devient insupportable. Il y a passage à l’acte : c’est le suicide, l’agression ou l’automutilation.

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Les concepts généraux en santé mentale

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L’infirmière auxiliaire face aux risques suicidaires d’un client Pour évaluer les risques suicidaires d’un client, l’infirmière auxiliaire doit : • établir un climat de confiance ; • demander directement à la personne si elle a des idées suicidaires ; • si la personne a répondu qu’elle avait des idées suicidaires, en aviser l’infirmière qui procédera à l’évaluation de l’urgence suicidaire à l’aide du questionnaire COQ (Comment ? Où ? Quand ?).

Synthèse

Le tableau suivant présente les attitudes à adopter et les actions à poser par l’infirmière auxiliaire face à un client suicidaire. Repérer les signes avant-coureurs ● ● ● ● ●

Lorsqu’un client est en train de s’enlever la vie

Lors d’une situation de crise suicidaire

Indices verbaux directs Indices verbaux indirects Indices comportementaux Indices cognitifs Indices émotionnels



● ● ●

● ● ●

Avoir une attitude chaleureuse et encourager le client à exprimer ses émotions. Écouter le client et l’aider à cerner ses besoins. Être empathique et comprendre la détresse du client. Être authentique et consciente de ses émotions pendant cet échange. Croire le client. Utiliser les techniques de relation aidante. Dire au client que l’on va communiquer avec son médecin ou un autre professionnel afin qu’il reçoive l’aide appropriée.



Lancer immédiatement le code blanc afin d’obtenir de l’aide et de ne pas intervenir seule. Le code blanc mobilise toutes les personnes disponibles pour garantir la sécurité du client suicidaire et des personnes présentes dans l’unité de soins.

L’infirmière auxiliaire face à la crise de violence Le tableau suivant présente les attitudes à adopter et les actions à poser par l’infirmière auxiliaire face à une crise de violence. Repérer les signes avant-coureurs ● ● ●

Les indices verbaux directs Les indices émotionnels Les indices comportementaux

Lors d’une situation de crise de violence ●



Faire appel à un ou à plusieurs collègues avant d’intervenir auprès du client agressif. Lancer immédiatement le code blanc.

Les mécanismes de défense psychologique Les principaux mécanismes de défense psychologique sont : • la régression ; • la négation (déni) ; • l’isolation ; • la formation réactionnelle ; • le refoulement ; • la projection. • la compensation ; À ceux-ci s’ajoute le contre-transfert, un mécanisme de défense que le soignant adopte parfois face à l’agressivité d’un client.

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CHAPITRE 1

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Les mesures de garde Lorsque la sécurité d’un client en crise ou de l’entourage est menacée, l’hospitalisation du client, encadrée par la loi P-38, peut être requise. Trois mesures de garde peuvent s’appliquer : • la garde préventive ; • la garde provisoire ; • la garde autorisée.

Les mesures de contrôle Synthèse

Lors de la mise en place d’un moyen de contention, l’infirmière auxiliaire doit : • pouvoir passer un doigt entre la contention et le membre immobilisé afin d’éviter la formation de lésion de pression ; • mobiliser le client 15 minutes toutes les 2 heures selon la routine de l’établissement ; • réexpliquer le but de la mesure de contrôle au client (ou à la famille) au besoin. L’infirmière auxiliaire doit prendre certaines précautions avec un client placé en isolement. Afin d’assurer sa propre sécurité, elle doit : • être accompagnée en tout temps lorsqu’elle entre dans la chambre d’isolement ; • demander au client non contentionné de s’asseoir sur le lit ; • déverrouiller la porte uniquement si le client collabore ; • suivre le plan d’action établi pour entrer de façon sécuritaire dans une chambre d’isolement.

Les approches utilisées dans le traitement des troubles mentaux Plusieurs approches sont utilisées pour traiter un trouble mental. Souvent, certaines de ces approches sont utilisées simultanément, de façon complémentaire, pour favoriser le rétablissement du client. Ces approches sont : • l’approche pharmacologique ; • les approches thérapeutiques : – la psychothérapie, – les thérapies comportementale et cognitivo-comportementale, – les thérapies de groupe et familiale, – des approches thérapeutiques complémentaires (ex. : l’art-thérapie) ; • l’électroconvulsivothérapie (ECT).

La communication avec une personne qui souffre d’un trouble mental Lorsque l’infirmière auxiliaire échange avec un client qui souffre d’un trouble mental, elle peut mettre en place des techniques d’écoute active et adopter des attitudes essentielles à une bonne communication.

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Les concepts généraux en santé mentale

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Situation clinique Benjamin, 19 ans (suite)

Situation clinique

Lors de sa courte hospitalisation dans l’unité de psychiatrie, Benjamin dit qu’il a eu des idées suicidaires après sa dispute avec un autre client et qu’il a tenté de fuguer. Il voulait retourner à l’école pour éviter un échec dans sa formation. Le personnel a été dans l’obligation de le placer dans une chambre d’isolement. Lors de son congé, il a été vu par l’infirmière spécialisée à l’unité de psychiatrie de jour pour un suivi en externe de quelques jours. Depuis, il se sent moins fatigué, il a repris goût à la vie, s’alimente bien et prend un bain avant de se coucher. Depuis sa sortie, Benjamin fait du bénévolat la fin de semaine. Il prend systématiquement sa médication (un antidépresseur) que le médecin lui a prescrite. Il fait de l’exercice physique régulièrement avec deux de ses amis. Il se sent beaucoup mieux. Son sommeil est réparateur, mais il se plaint de sécheresse de la bouche.

40

1

Afin de contribuer à l’évaluation du risque suicidaire chez Benjamin, quelles interventions l’infirmière auxiliaire peut- elle poser ?

2

Expliquez les précautions que l’infirmière auxiliaire doit prendre lorsqu’un client comme Benjamin est en chambre d’isolement.

3

Relevez deux moyens utilisés par Benjamin pour préserver son équilibre mental.

4

Donnez deux conseils à Benjamin pour diminuer sa sécheresse buccale.

CHAPITRE 1

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CHAPITRE

2

La diversité des troubles mentaux

Sommaire Situation clinique ................................ 42 Section 1 La classification des troubles mentaux.................................... 43 Section 2 Les troubles mentaux les plus courants.................................... 48 Situation clinique....................... 70

Synthèse ................................................. 71 Situations cliniques ........................... 75

41

Situation clinique Madame Diallo, 27 ans Situation clinique

Krystel Diallo, 27 ans, étudie pour devenir psychologue. Très ambitieuse et intelligente, elle travaille fort et tient à avoir d’excellentes notes. Depuis quelques semaines, elle est très tendue et inquiète au sujet de ses études. Elle a de la difficulté à se concentrer et elle a peur d’échouer. Elle passe ses soirées entières à étudier. Son copain dit qu’elle ne sort plus de chez elle. Elle consomme des boissons énergisantes et ne dort que cinq heures par nuit. Vu les impacts de l’anxiété excessive de madame Diallo, son copain a décidé de l’amener voir un médecin. Elle quitte le bureau du médecin avec quelques conseils pour stabiliser son état.

1

Dans une telle situation, que feriez-vous pour diminuer votre anxiété ?

2

Nommez deux données subjectives de la condition de madame Diallo.

3

Relevez deux besoins perturbés chez madame Diallo et nommez un soin d’assistance pour chacun d’eux. Besoins perturbés

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CHAPITRE 2

Soins d’assistance

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Section

1 La classification des troubles mentaux

Déclencheur

Section 1

Un jour ou l’autre, tous les enfants ont eu peur du noir, des monstres, des orages ou des piqûres. Les peurs enfantines sont des expériences qui font grandir, à condition d’être apprivoisées. Toutefois, si l’enfant a toujours la même peur et demeure inconsolable à la seule pensée de cette peur, il a peut-être une phobie. Les phobies dépassent les peurs normales et surmontables ; elles empêchent l’enfant de poursuivre sa routine quotidienne et persisteront à l’âge adulte si elles ne sont pas apprivoisées. Les enfants peuvent développer une phobie s’ils ont vécu un événement traumatique, comme un étouffement ou une quasi-noyade. 1

Avez-vous déjà vécu un événement traumatisant dans votre vie ou quelque chose vous effrayait-il lorsque vous étiez enfant ? Si oui, comment avez- vous fait pour surmonter cet événement ou cette peur ?

2

Comme infirmière auxiliaire, quelles seraient les attitudes à adopter avec un enfant qui a peur des piqûres ?

3

Selon vos connaissances, quelle est la différence entre la peur et la phobie ?

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La diversité des troubles mentaux

43

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Affect Angoisse Anxiété

• • •

Détresse psychologique Peur Stress

Section 1

Il arrive qu’une personne ne puisse faire face adéquatement à ses peurs ou aux situations de stress. L’anxiété et la détresse psychologique qui en découlent peuvent entraîner alors des troubles mentaux. Cette section présente : • le vocabulaire de base associé aux troubles mentaux ; • la classification des troubles mentaux selon le DSM.

1.1 Le vocabulaire de base associé aux troubles mentaux Les professionnels de la santé utilisent couramment les termes suivants pour décrire les troubles mentaux : affect, angoisse, anxiété, détresse psychologique, peur, stress. La compréhension de ce vocabulaire de base permet à l’infirmière auxiliaire de participer aux discussions lors des rencontres interdisciplinaires. Le tableau 1 donne la définition du vocabulaire de base associé aux troubles mentaux. Ces troubles seront abordés dans la section 2 de ce chapitre, ainsi que dans les chapitres suivants. Toutefois, il est important de comprendre qu’une personne qui éprouve de la peur, du stress ou de l’anxiété, ou qui vit de la détresse psychologique n’est pas nécessairement atteinte d’un trouble mental. La personne souffre d’un trouble mental si ces préoccupations sont à l’origine d’une souffrance significative, ou si elles affectent sa capacité à réaliser ses AVQ et ses AVD. TABLEAU 1

Le vocabulaire de base associé aux troubles mentaux

Vocabulaire

Définitions Réaction émotive d’une personne observée par les autres et que l’on peut décrire. ● Il s’agit d’une donnée objective. Ex. : Un soignant note les observations suivantes : Madame Tanguay verse des larmes et son visage exprime le chagrin. Ces deux données objectives correspondent à l’affect de la personne. ●

Affect



Anxiété

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CHAPITRE 2



Réaction normale d’une personne qui adopte un mécanisme de défense face à une situation donnée. La personne est incapable de définir la source du malaise qu’elle ressent.

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Le vocabulaire de base associé aux troubles mentaux (suite)

Vocabulaire

Définitions ● ●

Angoisse ●



Détresse psychologique





Peur









Stress ●

Manifestation profonde d’inquiétude qui ressemble à l’anxiété. Contrairement à l’anxiété, l’angoisse apparaît soudainement et disparaît rapidement. La personne ressent des symptômes physiques (ex. : serrements à l’estomac, diaphorèse, nausées, évanouissements). Bien souvent, la personne est incapable d’identifier la source ou le déclencheur de son inquiétude. État psychologique où l’individu présente des symptômes dépressifs ou anxieux, ou encore des comportements d’agressivité, des troubles de mémoire ou une altération du jugement. Le stress peut engendrer de l’anxiété lorsque la personne se montre incapable de bien le gérer. Cette anxiété provoque à son tour une détresse psychologique, puisque la personne ne peut identifier la source de son malaise.

Section 1

TABLEAU 1

Crainte de quelque chose considéré comme dangereux, pénible ou regrettable par la personne. Certaines peurs sont justifiées. La personne est habituellement capable de définir l’origine exacte de sa peur. Les troubles mentaux surviennent quand l’individu ne peut plus contrôler sa peur, justifiée ou non, et réaliser ses AVQ et ses AVD. Réaction de l’organisme soumis à une agression physique et (ou) psychologique. Le stress est essentiel à la survie des individus. Toutefois, quand le stress se prolonge, le corps s’épuise et ne peut plus s’adapter. Les troubles mentaux vont alors survenir. La personne est habituellement capable de déterminer la source de son stress. Il peut s’agir d’un événement heureux (ex. : une naissance, un mariage) ou d’un événement malheureux (ex. : une séparation, un décès, une perte d’emploi).

D’une compétence à l’autre L’organisme fait souvent appel aux mécanismes de défense pour réagir au stress, à l’anxiété ou encore à la peur. Parmi ces mécanismes, on trouve le déni, la formation réactionnelle, la projection, la régression, l’isolation et le refoulement. Ils sont abordés dans la compétence 5, Relation aidante. Les effets d’un stress intense sur le système nerveux sont abordés dans la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel. Le syndrome général d’adaptation au stress est expliqué dans la compétence 13, Procédés de soins et système endocrinien. La compétence 14, Systèmes cardiovasculaire et respiratoire, présente le stress comme facteur de risque associé aux altérations cardiaques.

1.2 La classification des troubles mentaux Afin de poser un diagnostic de trouble mental, les médecins et les psychiatres recourent à un système d’évaluation basé sur un ouvrage de référence international, le DSM. Cet ouvrage classifie les critères diagnostiques des troubles mentaux. La figure 1, à la page suivante, présente les catégories des troubles mentaux, selon le DSM. La plupart des troubles mentaux qui y apparaissent sont abordés dans le présent chapitre et les suivants.

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DSM Ouvrage de référence dont le titre exact est Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Le sigle « DSM » est l’abréviation du titre de la version originale anglaise de cet ouvrage, soit Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders. La dernière édition du DSM est parue en 2013. Elle porte le nom de « DSM-5 ».

La diversité des troubles mentaux

45

FIGURE 1

La classification des troubles mentaux selon le DSM Troubles du sommeil

Troubles de la personnalité

Troubles de l’enfance et de l’adolescence

Insomnie Troubles du sommeil reliés à : – la respiration ; – un trouble mental ; – la consommation de substance comme l’alcool. Terreurs nocturnes Somnambulisme

Personnalités du groupe A : troubles de la personnalité bizarre Personnalités du groupe B : troubles de la personnalité dramatique Personnalités du groupe C : troubles de la personnalité anxieuse

Trouble envahissant du développement (TED) Déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité Troubles de des conduites alimentaires (anorexie mentale, boulimie)

Troubles cognitifs

Troubles psychotiques

Troubles somatoformes

Troubles de l’humeur

Démence Délirium Troubles amnésiques

Schizophrénie Psychose causée par une substance (drogue)

Trouble de somatisation Hypocondrie Trouble douloureux Trouble de conversion

Troubles anxieux

Section 1

Attaque de panique Trouble panique Phobies Troubles obsessionnelscompulsifs (TOC) État de stress post-traumatique Trouble d’anxiété généralisée (TAG)

Dépression Trouble bipolaire

D’une compétence à l’autre Les troubles cognitifs sont traités en profondeur dans la compétence 18, Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs. Ces troubles ne sont donc pas abordés dans le présent guide d’apprentissage.

Le diagnostic d’un trouble mental est posé par élimination. Autrement dit, le médecin ou le psychiatre s’est assuré que le comportement et l’état psychologique de la personne ne sont pas attribuables aux causes suivantes : • la consommation de drogues, d’alcool ou d’autres substances ; • une pathologie (ex. : une tumeur cérébrale ou une hypoglycémie).

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) Le DSM est un ouvrage de référence qui permet aux médecins de poser un diagnostic de trouble mental. b) Les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) font partie des troubles somatoformes. c) Le délirium fait partie des troubles psychotiques. Justification :

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CHAPITRE 2

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Associez chacun des termes suivants à la définition adéquate. Termes

a) Anxiété b) Détresse psychologique c) Peur d) Phobie e) Stress f) Affect g) Angoisse

3

Définitions

1. Crainte de quelque chose considéré comme dangereux, pénible ou regrettable par la personne. 2. Réaction de l’organisme soumis à une agression physique et (ou) psychologique. 3. Inquiétude extrême qui découle souvent d’un stress prolongé ou encore d’un événement malencontreux ou dangereux. 4. Angoisse intense déclenchée par certains objets, êtres, actes ou situations qui en eux-mêmes ne présentent aucun danger. 5. État psychologique où l’individu présente des symptômes dépressifs ou anxieux. 6. Manifestation profonde d’inquiétude qui ressemble à l’anxiété. 7. Réaction émotive d’une personne que l’on peut décrire.

À l’aide du contenu des pages précédentes et de vos connaissances personnelles, remplissez la grille de mots croisés suivante. 4

Horizontalement Trouble de l’humeur qui se manifeste par une perte d’intérêt ou de plaisir dans ses activités, de la fatigue, une baisse d’énergie et une grande tristesse. 2 Monsieur Labbé, 75 ans, ne reconnaît pas son fils lorsque ce dernier lui rend visite. Il erre dans le corridor et répète sans cesse les mêmes propos. Il est atteint d’un trouble cognitif, la . 3 Naomie, 14 ans, est hospitalisée, car elle est très amaigrie. Elle dit que manger est une perte de temps. Elle fait beaucoup d’exercice et elle a perdu beaucoup de poids depuis quelques semaines. Elle souffre d’un trouble de l’enfance et de l’adolescence, l’ . 1

5

1

2

3

Verticalement Trouble psychotique où la personne perd le contact avec la réalité. Elle a des hallucinations et présente des comportements bizarres. 5 Monsieur Robert, 53 ans, dit avoir des difficultés de concentration au travail. Au coucher, il s’endort difficilement et se réveille souvent la nuit. Il se dit fatigué avant même d’avoir commencé sa journée. Il souffre d’un trouble du sommeil, l’ . 4

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La diversité des troubles mentaux

47

Section 1

2

Section

2 Les troubles mentaux les plus courants

Déclencheur

Section 2

Les troubles mentaux regroupent un vaste ensemble de problèmes dont les symptômes diffèrent. Mais ils ont généralement en commun une combinaison de pensées, d’émotions, de comportements et de rapports avec les autres, qui sont vus comme anormaux ou problématiques. Il n’est donc pas toujours simple pour l’infirmière auxiliaire de les différencier. 1

Observez les six photos ci-dessous. Associez chacune d’elles au terme qui vous paraît le plus approprié dans l’encadré suivant.

• Anxiété • Panique

2

• Phobie • Phobie sociale

• Stress • Trouble obsessionnel-compulsif

En groupe, comparez vos réponses et expliquez sur quels indices vous vous êtes basée pour faire vos choix de réponses.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

48

Dépendance Tolérance

CHAPITRE 2

• •

Troubles anxieux Troubles de la personnalité

• •

Troubles du sommeil Troubles somatoformes

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Cette section présente des troubles mentaux qui surviennent fréquemment dans la population, mais qui ne nécessitent pas forcément une hospitalisation dans une unité de psychiatrie. Ces troubles sont les suivants : • les troubles anxieux ; • les troubles somatoformes ; • les troubles du sommeil ; • les troubles de la personnalité.

ATTENTION L’infirmière auxiliaire doit prêter une attention particulière aux besoins des personnes qui souffrent d’un trouble mental et qui appartiennent à une culture différente, car leurs besoins spirituels peuvent varier des normes québécoises. En effet, alors que certains comportements sont associés à un trouble mental dans notre culture, ils peuvent être perçus comme un don dans une autre culture. Par exemple, chez les Africains qui pratiquent le chamanisme, avoir des visions est considéré comme un don, une qualité de chaman. Toutefois, dans la culture occidentale, on associe plutôt les visions à des hallucinations et à un trouble mental. Il faudra donc que l’infirmière auxiliaire adapte son approche auprès de ces individus.

Chaman Chez les peuples qui pratiquent le chamanisme, personne considérée comme un prêtre-magicien, un devin ou un guérisseur, et servant d’intermédiaire entre le monde des humains et celui des esprits.

2.1 L’anxiété L’anxiété est une forme de tension qui motive la personne à réagir à une situation en adoptant un mécanisme de défense. En soi, cette réaction n’est nullement pathologique. Il existe divers degrés d’anxiété. Lorsque l’anxiété est légère ou modérée, la personne n’aura pas forcément un trouble mental (voir la figure 2).

D’une compétence à l’autre Les mécanismes de défense sont abordés dans la compétence 5, Relation aidante. FIGURE 2

Les degrés d’anxiété et leur impact sur la santé mentale Anxiété Réaction normale d’une personne qui adopte un mécanisme de défense face à une situation donnée. Considérée comme un trouble anxieux dès que la réponse anxieuse devient exagérée.

Anxiété légère à modérée La personne ne présentera pas forcément de trouble mental.

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Anxiété grave ou panique La personne risque de développer un trouble mental.

Anxiété chronique (même légère ou modérée) La personne peut développer un trouble mental avec le temps.

La diversité des troubles mentaux

49

Section 2

La plupart des personnes affectées par ces troubles consultent des services externes, comme un cabinet de psychologues ou une clinique de psychiatrie externe. Si une hospitalisation dans une unité de psychiatrie s’avère nécessaire, elle sera probablement de courte durée.

Le tableau 2 présente les symptômes et les signes les plus courants de l’anxiété. TABLEAU 2

Les symptômes et les signes de l’anxiété

Types de symptômes

Signes d’anxiété

Section 2

Symptômes physiques Cardiovasculaires

Palpitations ;

Respiratoires

Respiration rapide et superficielle ; sensation d’oppression dans la poitrine ; dyspnée ; suffocation ; boule dans la gorge.

Digestifs

Modification de l’appétit ; malaise abdominal ou sensation de satiété ; nausées ; brûlures d’estomac ; selles liquides.

Neuromusculaires

Réflexes exagérés ; insomnie ; tremblements ; gaucherie ; agitation ; accès de rougeur au visage ; diaphorèse ; tension musculaire ; céphalées.

Génito- urinaires

Réduction de la libido ; pollakiurie (mictions fréquentes, impérieuses et peu abondantes).

pression artérielle ;

rythme cardiaque.

Symptômes psychologiques Cognitifs

attention ; incapacité à se concentrer ; perte de mémoire ; jugement faussé ; blocage de la pensée ; peur des blessures ou de la mort.

Comportementaux

Élocution rapide ; tension musculaire ; léger tremblement des mains ; agitation ; fait d’arpenter la pièce ; hyperventilation.

Sociaux

Besoin d’être rassuré, de consulter en urgence, de fuir la situation qui crée de l’anxiété, d’éviter d’aller à l’extérieur, de s’isoler.

2.2 Les troubles anxieux Sarah-Jeanne, 39 ans, souffre de troubles anxieux. Elle présente des tensions musculaires, des difficultés de sommeil et une fatigue importante. Elle a peur d’avoir un cancer, malgré une excellente santé, d’arriver en retard à ses rendez-vous, et que ses enfants développent une maladie grave ou se fassent enlever. Elle juge ses inquiétudes exagérées et se dit qu’elle ne devrait pas s’en faire autant. Mais elle ajoute qu’elle ne peut rien y faire. Elle vous dit que ses difficultés remontent à l’âge de 25 ans. Elle estime qu’elle aurait dû consulter il y a longtemps pour ce problème.

2.2.1 La définition À partir du moment où la réponse anxieuse devient exagérée, l’anxiété se transforme en un trouble anxieux. Au Québec, environ 11 % des adultes présenteront un trouble anxieux au cours de l’année. La figure 3, à la page suivante, présente les différents troubles anxieux.

50

CHAPITRE 2

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FIGURE 3

Les troubles anxieux Attaque de panique

Épisode soudain et spontané qui dure une dizaine de minutes.

Peut être déclenché par un signal (ex. : la vue d’un chien) ou être imprévisible (sans déclencheur particulier).

Trouble panique (sans ou avec agoraphobie) Trouble panique avec agoraphobie : Trouble qui se traduit par la crainte d’être incapable de s’échapper d’une situation contraignante (ex. : une automobile en mouvement) ou d’une situation embarrassante, si des secours ne sont pas disponibles en cas de panique. La crainte de revivre les attaques devient si importante que la personne modifie son comportement (ex. : Marie ne se rend plus au centre commercial, car elle craint de vivre une attaque de panique et de perdre le contrôle d’elle-même devant les autres).

Section 2

Trouble panique sans agoraphobie : Trouble qui se traduit par des attaques de panique qui surviennent de manière inattendue et qui se reproduisent sans arrêt (on dit alors qu’elles sont récurrentes).

Phobie Peur intense déclenchée par certains objets, êtres, actes ou situations qui en eux-mêmes ne présentent aucun danger. Généralement, la personne garde le contrôle en évitant volontairement l’exposition à la source de sa peur. Elle est consciente que sa peur est irrationnelle et elle en souffre psychologiquement.

Deux types de phobie : – phobie spécifique : peur intense reliée à un objet ou une situation (ex. : peur des serpents, des ascenseurs) ; – phobie sociale : peur intense de se trouver en société ou de devoir interagir devant plusieurs individus.

Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) Idées persistantes (obsessions) provoquées par l’anxiété qui entraînent elles aussi de l’anxiété. Comportements physiques et répétitifs (compulsions) que la personne se sent obligée de réaliser afin de soulager son anxiété. La plupart du temps, les compulsions surviennent en réaction aux obsessions. (Ex. : La peur de contracter une infection incite Julie à se laver les mains des dizaines de fois par jour, de façon répétée.)

Les pensées, les impulsions, les images et les gestes répétés sont involontaires et ils sont aggravés par le stress.

État de stress post-traumatique Réaction d’une personne dont la vie a été menacée ou qui a vu mourir des gens lors d’un événement traumatisant (ex. : guerre, violence sexuelle ou physique, catastrophe naturelle, accident). Trouble d’anxiété généralisée (TAG) Anxiété excessive au point où le fonctionnement de la personne est altéré à la maison, au travail ou dans la communauté. L’anxiété est généralement modérée ou grave, et elle persiste dans le temps. (Ex. : Puisque le conjoint de madame Marceau est en retard après le travail, elle est convaincue qu’il a été agressé dans le stationnement du lieu de travail et qu’il est blessé ; elle appelle les policiers.)

2.2.2 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance L’infirmière auxiliaire doit prodiguer des soins d’assistance qui répondent aux besoins perturbés de la personne atteinte d’un trouble anxieux. Le tableau 3, à la page suivante, présente les troubles anxieux, leurs manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance qui y sont associés.

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La diversité des troubles mentaux

51

TABLEAU 3

Les troubles anxieux : manifestations cliniques, besoins perturbés et soins d’assistance Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Section 2

Manifestations cliniques et explications Attaque de panique et trouble panique avec ou sans agoraphobie : ● Douleur au thorax, sentiment de mort imminente ● Palpitations, tachycardie (augmentation du rythme cardiaque) ● Impression d’étouffement ● Nausées ● Étourdissements ● Diaphorèse, bouffées de chaleur ● Dyspnée Ces manifestations sont causées par la réaction du système nerveux autonome. Phobie : ● Anxiété ● Étourdissements ● Vertiges ● Nausées ● Diaphorèse ● Tachycardie Ces manifestations sont causées par la réaction du système nerveux autonome. Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) : ● Perfectionnisme, souci des détails ● Rigidité ● Difficulté à prendre des décisions Exemples de comportements obsessionnels-compulsifs : ● la peur de se débarrasser d’objets qui pourraient peut-être un jour être utiles (obsession) d’où l’accumulation excessive d’objets inutiles (compulsion) ; ● la peur de la contamination (obsession) d’où des lavages de mains excessifs (compulsion). État de stress post-traumatique : ● La personne revit constamment l’événement traumatique : elle a des souvenirs ou des rêves répétitifs, ou agit soudainement comme si l’événement se produisait réellement de nouveau. ● Peut ressentir tous les signes d’anxiété chaque fois qu’elle revit l’événement traumatique (voir le tableau 2, à la page 50).

Trouble d’anxiété généralisée (TAG) : ● ● ● ● ● ● ●

52

Agitation et nervosité Difficulté à maîtriser ses inquiétudes Difficulté à se concentrer Irritabilité Tension musculaire Sommeil perturbé Tendance à toujours imaginer les pires scénarios

CHAPITRE 2

Dormir et se reposer ● Conseiller des techniques de relaxation pour diminuer ses palpitations ainsi que sa tachycardie. ● Si le client éprouve de la difficulté à respirer : lui proposer de porter un vêtement qui ne comprime pas sa gorge, son thorax et sa taille ; lui conseiller de prendre des respirations profondes, lèvres pincées ; lui recommander de dormir avec un oreiller supplémentaire. ● Si le client souffre de nausées : lui offrir de prendre l’air frais à l’extérieur si possible ; lui proposer de mettre une compresse froide sur le front ou la nuque ; lui conseiller de prendre des respirations lentes et profondes, les lèvres pincées. Éviter les dangers ● En cas de vertiges ou d’étourdissements, rappeler au client de se lever progressivement pour éviter les chutes. ● Conseiller au client d’éviter la consommation excessive de caféine et de nicotine, car ces substances accentuent la tachycardie. ● Rassurer le client lorsqu’il a le sentiment de mort imminente dû à une douleur au thorax ou au fait qu’il revit constamment la situation qui a mis sa vie en danger. Communiquer avec ses semblables ● Permettre au client d’exprimer ses besoins et ses sentiments afin de l’aider à prendre conscience de son attitude négative envers lui-même. ● Être à l’écoute du client et lui montrer que l’on se soucie d’elle afin d’augmenter son estime de soi. Dans les cas de TOC : ● Aider le client à trouver une autre solution possible que ses rituels afin de diminuer son anxiété. Explorer avec le client le déclenchement de son rituel. S’entendre avec lui sur un temps limite pour exécuter son rituel afin que l’anxiété soit mieux contrôlée. Se récréer ● Faciliter les contacts entre certaines personnes, selon le plan de soins, pour limiter l’isolement et faire face à ses troubles panique, à ses phobies, à son TOC, à sa perte de contrôle quand elle revit l’événement stressant ou à son TAG. ● Susciter l’intérêt pour des activités qui correspondent aux goûts du client pour limiter l’isolement. ● Susciter la participation du client aux activités de groupe et l’intégrer selon sa tolérance en renforçant positivement ses efforts. ●

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2.2.3 Les traitements Le traitement de choix des troubles anxieux demeure les thérapies comportementales et les psychothérapies (voir le chapitre 1, section 3, aux pages 33-34). Cependant, le médecin peut également avoir recours à la médication pour soulager divers symptômes, mais aussi pour permettre à la personne d’atteindre une certaine stabilité émotionnelle nécessaire à une thérapie de soutien.

2.2.4 Les médicaments prescrits

Section 2

Trois classes de médicaments sont utilisées pour traiter les troubles anxieux : • les antidépresseurs (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176) ; • les benzodiazépines (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 180) ; • les antipsychotiques (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 178). Les antidépresseurs Au cours des dernières années, les antidépresseurs sont devenus le traitement médicamenteux tout désigné pour soulager les symptômes des troubles anxieux. Ce choix s’explique par le fait que les antidépresseurs occasionnent beaucoup moins de dépendance et de tolérance que les anxiolytiques utilisés autrefois. Le traitement au moyen d’antidépresseurs durera de 6 à 12 mois après la stabilisation de l’état du client. Généralement, dans le cas des troubles anxieux, les effets des antidépresseurs commencent à être ressentis de 2 à 4 semaines après le début du traitement. Ce moment est critique. En effet, durant le premier mois de traitement, le client subit les effets secondaires indésirables de la médication, mais ne ressent pas forcément le soulagement de ses symptômes anxieux. Il faut alors lui rappeler que les effets secondaires ressentis dans l’immédiat sont temporaires et lui donner quelques conseils afin de réduire ceux-ci.

ATTENTION La dépendance est un état physique ou psychologique. La dépendance physique correspond à une adaptation du corps à un médicament. Le médicament est alors reconnu comme faisant partie de l’organisme. Le retrait de la substance entraîne un ensemble de troubles physiques ou psychologiques. La dépendance psychologique correspond au besoin de consommer une substance qui est perçue comme une source de plaisir. La tolérance est une diminution de la réponse de l’organisme à un médicament à la suite de son administration répétée. Par conséquent, il faut une dose toujours plus importante de médicament pour obtenir l’effet thérapeutique. Dans ces circonstances, le client risque de développer une dépendance à la médication et d’en abuser si une évaluation de l’effet thérapeutique n’est pas effectuée. Le client pourrait alors exiger toujours plus de médication, en disant qu’il ne ressent pas l’effet thérapeutique attendu (ex. : une diminution de l’anxiété ou de l’insomnie). Certains clients développent une telle dépendance aux anxiolytiques qu’ils en viennent à abuser de ces substances et tentent de s’en procurer par tous les moyens. Par exemple, ils demanderont à obtenir des comprimés supplémentaires en alléguant que c’est pour une amie ou un membre de la famille qui souffre du même problème qu’eux. Dans d’autres cas, ils consommeront de l’alcool ou des quantités excessives d’un autre médicament pour son effet secondaire qui s’apparente à celui de l’anxiolytique (ex. : GravolMD, BenadrylMD).

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La diversité des troubles mentaux

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Les benzodiazépines Les benzodiazépines (anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques) restent le traitement de choix pour soulager rapidement les symptômes invalidants de l’anxiété comme la perte de contrôle. Ils seront utilisés pour une courte période afin de réduire le risque de dépendance.

Section 2

Les antipsychotiques Les antipsychotiques ont la capacité de bloquer certains récepteurs, ce qui permet à l’organisme de ressentir une diminution de l’agitation psychomotrice. Ils sont efficaces pour soulager les troubles anxieux chez des individus qui n’ont pas réagi aux autres traitements médicamenteux.

ACTIVITÉS 1

Guillaume vit en région. Il se prépare à quitter la maison familiale pour la première fois, afin de poursuivre ses études à l’université. Depuis quelques jours, il dit ne pas avoir faim et fait les cent pas. Il a tendance à blâmer ses parents du fait qu’il doive aller si loin pour étudier. Il dit qu’il ne sera jamais capable de réussir sa formation. Depuis quelque temps, Guillaume manque d’intérêt pour terminer ses études collégiales et il a de la difficulté à se concentrer. Il a tendance à s’isoler et ne s’implique plus aussi intensément dans ses travaux d’équipe à l’école. Lorsqu’on s’informe de son projet d’aller à l’université, ses réponses sont confuses et évasives. Nommez les différents symptômes d’anxiété de Guillaume. Symptôme physique : Symptômes psychologiques :

2

Associez chacun des comportements décrits ci-dessous à un trouble anxieux. a) Carole panique dès qu’elle voit un chat.

b) Béatrice ne sort jamais de sa résidence sans un membre de sa famille.

c) Charles a constamment des souvenirs et des rêves répétitifs de l’accident d’auto qu’il a eu avec son meilleur ami.

54

CHAPITRE 2

d) Shirley est extrêmement soucieuse du travail bien fait. Elle est très nerveuse et tendue. Elle se dit toujours inquiète de tout et de rien. Elle est incapable de se contrôler.

e) Félix refuse de parler en classe de peur que ses amis se moquent de lui.

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3

Parmi les affirmations suivantes, une seule est fausse. Laquelle ? Justifiez votre réponse. Vrai

Faux

Section 2

a) Il existe divers degrés d’anxiété. b) Certains clients peuvent développer une dépendance aux anxiolytiques. c) Les obsessions sont des idées persistantes qui entraînent de l’anxiété. d) Les antidépresseurs occasionnent beaucoup plus de dépendance et de tolérance que les anxiolytiques. Justification :

4

Parmi les symptômes suivants, encerclez ceux qui sont reliés à l’anxiété. a) Pollakiurie

d) Augmentation de l’attention

b) Diminution du rythme cardiaque

e) Nervosité

c) Sensation d’oppression dans la poitrine 5

Monsieur Verville, 39 ans, a effectué une mission militaire de 2007 à 2009 en Afghanistan. Il est revenu au Québec en 2010 ; il s’est trouvé un travail de vendeur dans une boutique de plein air. Le retour a été difficile : il se sentait « différent », il avait « l’impression de retourner là-bas, comme dans un rêve ». Il fait d’ailleurs régulièrement des cauchemars sur ce qu’il a vécu et il vit des réveils nocturnes. Aux fêtes de la Saint-Jean, il ne sort plus de chez lui : « Je ressens une grande angoisse lorsque j’entends des pétards éclater ou des feux d’artifice : je tremble, je transpire, j’ai du mal à respirer, j’ai la tête qui tourne. » Il ne supporte plus d’entendre parler de la guerre : « Lorsque je sais qu’on va parler de la guerre à la télé, je change de chaîne, car je sais que je vais me sentir mal… » Il est maintenant hospitalisé pour un trouble anxieux. Lors de son admission, il a dit à l’infirmière auxiliaire : « C’était horrible en Afghanistan : j’ai eu très peur de mourir. » a) Selon vous, de quel trouble anxieux monsieur Verville est- il atteint ?

b) Nommez deux manifestations de ce trouble.

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c) Relevez deux besoins perturbés chez monsieur Verville et justifiez votre réponse. Pour chacun, nommez un soin d’assistance. Soins d’assistance

Section 2 1

Besoins perturbés et justifications

6

Madame Perez, 27 ans, est une personne qui souffre d’un TOC. Elle dit éprouver du dégoût pour tout ce qui est sale. Lorsqu’elle prend un bain, elle remplace l’eau souillée par de l’eau fraîche au moins deux fois, pour se rincer. Elle se parfume plusieurs fois par jour de peur de sentir mauvais. Le matin, elle mange ses rôties avec un couteau et une fourchette, car il lui est insupportable de se salir les mains avec des miettes de pain. Madame Perez sait très bien que ces gestes sont ridicules, mais c’est plus fort qu’elle : si elle ne les fait pas, elle est incapable de se concentrer pour faire autre chose. Elle a peur de ne pas être capable de se contrôler et pleure. a) Nommez deux manifestations cliniques reliées à un TOC chez madame Perez.

b) Lors d’un épisode obsessionnel-compulsif de madame Perez, quel soin l’infirmière auxiliaire devraitelle privilégier ? Encerclez la bonne réponse. 1. Diminuer son anxiété en l’encadrant dans ses activités et en la dirigeant afin de l’empêcher de faire son rituel. 2. Lors de son bain, permettre à madame Perez d’accomplir son rituel dans un délai raisonnable. 3. Lors du déjeuner, expliquer aux autres clients pourquoi madame Perez doit manger ses rôties avec un couteau et une fourchette. Cela devrait favoriser la compréhension des autres clients. 4. Lui faire essayer de nouvelles expériences afin de lui faire oublier son rituel.

56

CHAPITRE 2

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7

Associez la classe de médicaments ci-dessous à l’énoncé correspondant.

• Antidépresseurs

• Antipsychotiques

• Benzodiazépines

a) Cette classe de médicaments occasionne beaucoup moins de dépendance et de tolérance.

Section 2

b) Cette classe de médicaments constitue le traitement de choix pour soulager rapidement les symptômes invalidants de l’anxiété comme la perte de contrôle. c) Cette classe de médicaments est efficace pour soulager les troubles anxieux chez des personnes qui n’ont pas réagi aux autres traitements médicamenteux.

2.3 Les troubles du sommeil Madame Cordy, 23 ans, souffre de troubles du sommeil. Elle prend plus de deux heures avant de s’endormir. Elle se lève à deux ou trois reprises pendant la nuit. Madame Cordy s’endort difficilement parce qu’elle est stressée ou fatiguée depuis près d’un an, moment où elle a commencé son nouvel emploi. Elle se plaint d’excès de pensées et de nervosité.

2.3.1 La définition Les troubles du sommeil sont une perturbation des cycles du sommeil (voir la figure 4). Ils peuvent survenir en raison du mauvais fonctionnement des mécanismes physiologiques générateurs du sommeil. Par exemple, un trouble du sommeil peut être lié à la respiration ou à des prédispositions génétiques. Toutefois, l’infirmière auxiliaire qui travaille dans une unité psychiatrique rencontrera des gens qui souffrent d’un trouble du sommeil en raison d’un état mental perturbé. Les troubles du sommeil les plus fréquents sont les suivants : • l’insomnie ; • les terreurs nocturnes ; • le somnambulisme ; • les cauchemars.

2.3.2 Les causes Les principales causes des troubles du sommeil sont : • le stress ; • le recours à des substances comme les médicaments stimulants (ex. : • l’anxiété ; antihistaminiques), les drogues et • la dépression ; l’alcool ; • la fatigue ; • une mauvaise hygiène du sommeil. • l’isolement social ;

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FIGURE 4

L’insomnie, un trouble du sommeil

Le stress est une cause fréquente d’insomnie.

La diversité des troubles mentaux

57

2.3.3 Les facteurs de risque

Section 2

Les principaux facteurs de risque associés aux troubles du sommeil sont : • des prédispositions génétiques ; • la consommation excessive de caféine, de nicotine, d’alcool ou d’autres substances ; • la douleur ; • la dépendance aux nouvelles technologies (ex. : téléphone portable, ordinateur) ; • la négligence des signes du sommeil ; • les facteurs environnementaux (bruit, lumière, matelas inconfortable, température excessive, etc.).

2.3.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Le manque de sommeil, peu importe sa cause, perturbe plusieurs besoins chez le client. Le tableau 4 en présente quelques-uns, ainsi que les soins d’assistance à prodiguer à la clientèle. TABLEAU 4

Les troubles du sommeil : manifestations cliniques, besoins perturbés et soins d’assistance

Manifestations cliniques et explications Incapacité à s’endormir ou à rester endormi ● Somnambulisme ● Levers fréquents la nuit ● Terreurs nocturnes ● Cauchemars ● Somnolence diurne ● Fatigue ● Irritabilité Ces manifestations sont causées par la réaction du système nerveux autonome à l’anxiété de la personne. ●

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Dormir et se reposer L’infirmière auxiliaire peut donner les conseils suivants au client afin de lui permettre de retrouver une bonne hygiène du sommeil. ● Établir une routine du coucher propice au sommeil (ex. : prendre un bain chaud si ce n’est pas contre-indiqué [ex. : problèmes circulatoires], lire un livre, manger une collation légère [ex. : biscottes] si la personne a faim). ● Éviter les stimulants (caféine, thé, nicotine) et l’alcool de 3 à 6 heures avant le coucher, car ces substances nuisent au sommeil. Au besoin, remplacer le café ou le thé par une boisson chaude à base de céréales (ex. : PostumMD, Caf-LibMD). ● Aller au lit seulement quand on a sommeil. ● Se lever et se coucher à la même heure chaque jour. ● Éviter ou limiter les siestes durant la journée. ● Éviter l’exercice intense ou les activités mentales stimulantes avant le coucher. ● Éviter de regarder la télévision, de travailler à l’ordinateur ou de parler au téléphone dans la chambre, car cette pièce doit être associée à un endroit où la personne dort. ● Pratiquer un exercice de détente avant le coucher (ex. : respiration profonde, écoute de musique relaxante). ● Aménager la chambre pour en faire un endroit propice au sommeil (température fraîche, bruit limité, rideaux opaques, lumières tamisées, bouchons d’oreilles au besoin et vêtements confortables). Éviter les dangers ● Aménager la chambre de manière à ce qu’aucun objet n’entrave la circulation du client et afin d’éviter les chutes. ● Laisser une lumière tamisée afin d’éviter les chutes.

2.3.5 Les traitements Le traitement des troubles du sommeil consiste généralement à en déterminer la cause afin d’intervenir ensuite sur cette cause. Les troubles du sommeil peuvent être traités au moyen de la thérapie comportementale ou de la psychothérapie (voir le chapitre 1, section 3, aux pages 33-34). Cependant, le médecin peut également avoir recours à la 58

CHAPITRE 2

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2.3.6 Les médicaments prescrits La classe de médicaments de choix pour traiter les troubles du sommeil est celle des benzodiazépines, dont plus particulièrement les anxiolytiques et les hypnotiques (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 180). Pour prévenir la dépendance et la tolérance au médicament, le médecin veille à ce que son utilisation n’excède pas deux semaines. Cependant, selon le cas, la durée du traitement pourrait être prolongée. Pour éviter les symptômes de sevrage, la médication ne sera pas arrêtée du jour au lendemain. Elle sera diminuée graduellement jusqu’à son arrêt total.

ATTENTION

Monde du travail L’infirmière auxiliaire contribue à l’évaluation des symptômes et des interventions en informant les infirmières de l’unité de l’état du client. Selon les pratiques en vigueur dans l’établissement, elle pourrait devoir compléter une grille d’évaluation de la qualité et de la quantité du sommeil (voir l’annexe 4, Journal du sommeil, à la page 189).

Il existe des produits en vente libre qui peuvent favoriser le sommeil (ex. : la mélatonine, la valériane). Les clients devraient toujours consulter leur pharmacien avant de consommer ces produits. Bien qu’inoffensifs en apparence, ils peuvent entraver l’action d’autres médicaments comme les anticoagulants et les antihypertenseurs. La valériane, un produit qui peut favoriser le sommeil

ACTIVITÉS 1

Madame Sylvana, 45 ans, est infirmière clinicienne et chef de l’unité de chirurgie. Elle se plaint de somnoler, voire de s’endormir dès qu’elle se trouve dans un endroit calme. Elle dit que depuis quelque temps elle s’hydrate beaucoup, car elle a eu une infection urinaire il y a trois semaines. Lorsqu’elle se couche le soir, elle fait souvent un retour sur sa journée et elle éprouve de la difficulté à s’endormir. Madame Sylvana dit avoir un sommeil léger et s’éveiller souvent. Enfin, sa plus grande inquiétude concerne sa tendance, depuis quelque temps, à s’endormir au volant de sa voiture. Relevez deux besoins perturbés chez madame Sylvana et justifiez votre réponse. Pour chacun, nommez un soin d’assistance. Besoins perturbés et justifications

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Soins d’assistance

La diversité des troubles mentaux

59

Section 2

médication pour soulager divers symptômes, mais aussi pour permettre à la personne d’atteindre une certaine stabilité émotionnelle nécessaire à une thérapie de soutien.

Section 2

2

Quels conseils l’infirmière auxiliaire peut- elle donner à un client ayant de la difficulté à s’endormir ?

3

Pour quelle raison un client qui utilise des produits en vente libre pour favoriser le sommeil (ex. : valériane) doit- il consulter son pharmacien avant de les consommer ?

2.4 Les troubles somatoformes FIGURE 5

Les troubles somatoformes

Madame Simard, 29 ans, dit ressentir depuis quelque temps plusieurs maux : elle a des céphalées ainsi que des douleurs au dos, à l’estomac et aux os. Elle a consulté et le médecin lui a dit qu’elle était en parfaite santé et que tous ses examens étaient négatifs. Elle reste persuadée qu’elle a un cancer. Madame Simard souffre probablement d’un trouble somatoforme.

2.4.1 La définition Les troubles somatoformes sont des troubles physiques n’ayant aucune cause organique précise. Ils sont liés à l’anxiété modérée ou grave. La fréquence de ces troubles est difficile à déterminer. Une personne atteinte de troubles somatoformes transforme son anxiété en symptômes physiques (voir la figure 5). Par exemple, on dira qu’une personne somatise son deuil en douleurs gastro-intestinales. Les troubles somatoformes sont présents dans toutes les cultures. On les observe plus fréquemment chez les femmes. Le tableau 5 présente les divers troubles somatoformes. L’anxiété peut être transformée en maux de dos ou d’estomac, par exemple.

TABLEAU 5

Les divers troubles somatoformes

Troubles somatoformes

Descriptions

Troubles de somatisation ●

Symptômes somatiques Symptômes physiques, en opposition à des symptômes psychologiques.





CHAPITRE 2

Elle consulte fréquemment pour des symptômes somatiques multiples qui nuisent à son fonctionnement social et professionnel, mais aucun examen diagnostique ne prouve une quelconque maladie.

Hypocondrie ●

60

La personne se plaint d’ennuis physiques multiples touchant n’importe quelle partie de son corps.

La personne ressent une peur excessive concernant son état de santé et le fonctionnement de son corps. La personne croit généralement être atteinte d’une maladie grave ou potentiellement mortelle. Elle fait une interprétation erronée de symptômes imaginaires ou réels (ex. : une douleur à la gorge la convainc qu’elle est atteinte d’un cancer du larynx).

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TABLEAU 5

Les divers troubles somatoformes (suite)

Troubles somatoformes

Descriptions

Trouble douloureux ●



La personne ressent une douleur qui n’est pas associée à une cause physique, mais plutôt à une préoccupation psychologique qui déclenche un signal de douleur. La douleur est assez forte pour entraîner un trouble clinique important dans au moins une zone de fonctionnement de la personne (ex. : une douleur dorsale empêchera la personne de se mobiliser).



Section 2

Trouble de conversion Des causes psychologiques déclenchent des troubles de motricité (ex. : paralysie, convulsions, mouvements moteurs anormaux) ou de perception sensorielle (ex. : perte de la vue, de l’ouïe).

2.4.2 Les causes et les facteurs de risque À ce jour, les causes et les facteurs de risque des troubles somatoformes ne sont pas déterminés.

2.4.3 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Les symptômes physiques associés aux douleurs sont variés et peuvent perturber plusieurs besoins chez le client. Le tableau 6 en présente quelquesuns, ainsi que les soins d’assistance à prodiguer. TABLEAU 6

Les troubles somatoformes : manifestations cliniques, besoins perturbés et soins d’assistance

Manifestations cliniques et explications Symptômes de douleur (ex. : au dos, à la poitrine) ● Symptômes gastrointestinaux (ex. : nausées, vomissements, diarrhée) ● Symptômes sexuels (ex. : anomalie de l’érection, menstruations irrégulières et excessives) ● Faiblesse musculaire ● Paralysie ● Perte de sensibilité tactile Ces manifestations sont causées par la réaction du système nerveux autonome à l’anxiété de la personne. ●

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Prévenir les dangers ● Rappeler au client l’importance d’éviter la caféine et la nicotine afin de prévenir ou d’atténuer les symptômes physiques d’anxiété qui peuvent déclencher des manifestations somatiques. ● Aider le client à distinguer les sensations corporelles qui ont une cause décelable (ex. : symptômes d’un rhume, douleur due à une chute) et les symptômes somatiques qui n’ont pas de cause décelable, mais qui sont une réaction à une anxiété accrue. Cela permettra au client de différencier les symptômes qui sont reliés à son anxiété de ceux provoqués par une véritable maladie. ● Rappeler au client diverses stratégies pour réduire l’anxiété (ex. : techniques de relaxation, respirations profondes et lentes, concentration sur un seul objet dans la pièce, écoute d’une musique apaisante) afin qu’il adopte des stratégies adéquates pour soulager son anxiété. ● Rappeler au client l’importance de prendre sa médication telle que prescrite afin qu’il ne développe pas de problème de dépendance. ● Aider le client à déceler l’élément déclencheur de ses symptômes dans le but de réduire éventuellement les épisodes. Communiquer avec ses semblables ● Établir une alliance thérapeutique avec le client afin qu’il se sente en confiance pour discuter de ses symptômes généraux, mais aussi de ses symptômes sexuels.

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La diversité des troubles mentaux

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ATTENTION Les troubles somatoformes nécessitent que l’infirmière auxiliaire démontre beaucoup d’empathie face au client. Il est inutile d’être brusque, de le confronter ou de lui dire que ses symptômes sont le fruit de son imagination. L’infirmière auxiliaire doit être consciente de son propre degré d’anxiété et s’efforcer de rester calme afin d’éviter de transmettre son anxiété au client. La personne atteinte de troubles somatoformes risque de voir ses symptômes augmenter en période d’anxiété accrue.

Section 2

2.4.4 Les traitements Les troubles somatoformes peuvent être traités au moyen de la thérapie comportementale ou de la psychothérapie (voir le chapitre 1, section 3, aux pages 33-34). Cependant, le médecin peut également avoir recours à la médication : • pour soulager divers symptômes ; • pour permettre à la personne d’atteindre une certaine stabilité émotionnelle nécessaire à une thérapie de soutien.

2.4.5 Les médicaments prescrits Les médicaments généralement prescrits pour les troubles somatoformes sont : • les benzodiazépines (anxiolytiques ; voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 180) ; • les antidépresseurs (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176).

2.5 Les troubles de la personnalité Monsieur Broadbend, 62 ans, est fonctionnaire. Il traverse des crises d’opposition à l’autorité qui le placent fréquemment en conflit avec ses supérieurs. Ces conflits ont entraîné son transfert dans un nouveau poste. Monsieur Broadbend sait qu’il est très susceptible : il perçoit vite des attaques contre lui et il supporte mal les critiques. Il garde d’ailleurs de la rancune envers des collègues qui l’ont critiqué et il ne parle plus à personne au bureau. Il est généralement assez froid et se confie peu. Il est obsédé par l’injustice. Récemment, il a contesté des travaux effectués par une entreprise dans sa maison de campagne. Il craint aussi que sa compagne lui soit infidèle et il lui fait des scènes de jalousie. Monsieur Broadbend souffre d’un trouble de la personnalité. FIGURE 6

2.5.1 La définition Les troubles de la personnalité concernent la conduite d’une personne, la manière dont elle entre en contact avec son entourage (voir la figure 6). La conduite d’une personne atteinte d’un trouble de la personnalité diffère donc de ce qui est normalement attendu dans la société. Ces troubles débutent généralement vers l’adolescence ou au début de l’âge adulte.

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CHAPITRE 2

Les troubles de la personnalité

Les troubles de la personnalité affectent la manière dont la personne entre en contact avec son entourage. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Ce qui est difficile pour une personne qui présente un trouble de la personnalité, c’est qu’elle doit accepter que ses problèmes ne sont pas attribuables à une cause externe, mais plutôt à des traits de sa propre personnalité. Ainsi, une personne qui présente des traits de personnalité rigides est consciente qu’elle est incapable d’interagir avec les autres, de s’adapter, d’être plus flexible. Par exemple, elle dira fréquemment à ses collègues de travail qu’elle est meilleure qu’eux dans son domaine professionnel. Ce faisant, elle est consciente qu’elle les irrite, tout en étant incapable de modifier son comportement.

2.5.2 Les causes et les facteurs de risque

Section 2

À ce jour, aucune étude n’a démontré de façon claire les causes et les facteurs de risque des troubles de la personnalité. Certaines établissent cependant une relation entre les abus physiques et sexuels, la maltraitance et la négligence subis durant l’enfance et l’apparition des troubles de la personnalité à l’adolescence ou à l’âge adulte.

2.5.3 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Les troubles de la personnalité sont classés en trois groupes (les groupes A, B et C), selon les caractéristiques des principaux comportements observés. On trouve plus fréquemment certains troubles de la personnalité dans les unités psychiatriques. L’infirmière auxiliaire peut être appelée à prodiguer des soins d’assistance aux personnes concernées. Ces soins sont présentés dans les pages qui suivent. Les personnalités du groupe A Les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité du groupe A ont en commun les comportements suivants : • comportements bizarres et excentriques ; • difficulté à entrer en relation avec les autres et à socialiser ; • tendance à s’isoler. TABLEAU 7

Les personnalités du groupe A : caractéristiques, manifestations cliniques, besoins perturbés et soins d’assistance

Types de personnalité et manifestations cliniques Personnalité paranoïaque ● Montre une attitude générale de méfiance, déforme la réalité et demeure constamment sur ses gardes. ● S’adapte difficilement au changement, a une forte sensibilité et argumente continuellement. ● A le sentiment d’être victime de préjudices irréversibles, souvent sans preuve. ● Manque d’affection envers les autres. ● Est colérique et anxieuse. ● Est en état d’hypervigilance. ● Éprouve de la difficulté à se détendre et à résoudre des problèmes.

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Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Prévenir les dangers ● Reconnaître les signes avant-coureurs de la crise de violence et aviser immédiatement l’infirmière responsable, pour assurer la sécurité du client, des membres du personnel et des autres clients, et désamorcer la crise de violence. ● Lors de comportements colériques, garder une distance sécuritaire minimale de 1,5 mètre, rester près de la porte afin de pouvoir sortir rapidement de la chambre et d’éviter de subir des blessures. ● Être attentive aux propos qui indiquent que le client se croit victime d’un complot (ex. : de sa famille ou de son employeur) pour le faire hospitaliser ; en aviser l’infirmière, car ces propos peuvent être un indice d’un passage vers l’agressivité. ● Revoir avec le client des stratégies pour diminuer l’anxiété (ex. : musique douce, marche à l’extérieur, activité sportive modérée) afin qu’il puisse se détendre lorsqu’il ressent de l’anxiété et qu’il adopte une stratégie adéquate autre que la colère. ● Encourager le client à verbaliser ses craintes de préjudices afin d’évaluer son potentiel de dangerosité. S’accomplir en vue de se réaliser ● Avoir un thérapeute stable et régulier et être ponctuel pour les rencontres afin de cheminer vers un meilleur contrôle lors des situations qui déclenchent des comportements perturbateurs et d’adopter les comportements adéquats. La diversité des troubles mentaux

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TABLEAU 7

Les personnalités du groupe A : caractéristiques, manifestations cliniques, besoins perturbés et soins d’assistance (suite)

Types de personnalité et manifestations cliniques Personnalité schizoïde ●

Section 2



● ●



Se récréer

Manque de confiance envers les autres. Vit un retrait social : montre une incapacité à établir des liens interpersonnels. Ressent rarement des émotions. A de la difficulté à exprimer sa colère et manifeste des réactions passives en cas de crises. Peut vivre des épisodes psychotiques brefs en réaction aux événements stressants.

Personnalité schizotypique ● A un comportement apathique et distant. ● Interprète de façon erronée des événements externes et croit que ceux-ci se rapportent à elle. ● A des superstitions et des préoccupations pour des phénomènes paranormaux (sixième sens, télépathie, etc.) et croit détenir un pouvoir magique sur les autres. ● A des réactions (affect) inappropriées (ex. : rit lorsque la situation est triste). ● Devient anxieuse dans des situations sociales. ●

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications



Encourager le client à participer à ses activités thérapeutiques, car il a tendance à s’isoler et à ne réaliser aucune activité même s’il sait que cela peut améliorer son état psychologique.

Offrir au client une activité ludique (ex. : jouer aux cartes ou à un autre jeu avec lui) afin de maintenir un bon moral et d’amorcer graduellement une relation. Être propre, soigné et protéger ses téguments ● S’assurer que le client réalise ses soins d’hygiène au moins tous les trois jours, car il a tendance à négliger son hygiène, ce qui ne favorise pas les contacts avec les pairs. Communiquer avec ses semblables ● S’assurer que le client prend ses repas dans les pièces communes et qu’il ne s’assoit pas toujours seul afin de l’encourager à établir des liens avec d’autres personnes. ● L’encourager à verbaliser sa colère. ● L’encourager à participer à des activités de groupe et renforcer positivement ses efforts afin d’éviter le retrait social. ●

Prévenir les dangers ● Consigner dans les notes d’évolution les propos inappropriés du client (ex. : la mention de complots politiques si on annonce une tornade, l’association loufoque des vêtements d’une personne à la température à l’extérieur [« il a mis un chandail bleu, il va neiger cette nuit »]) afin de prévenir le passage vers des actes d’agressivité. ● Lorsque l’anxiété augmente, proposer au client de se rendre à sa chambre pour une période de repos. Proposer une médication au besoin afin de diminuer l’anxiété qui, à son tour, peut générer de la colère et de l’agressivité.

A des idées délirantes (la personne a des convictions erronées qu’elle maintient malgré les preuves évidentes que ces idées sont irréelles [ex. : elle est recherchée par le FBI, des extraterrestres communiquent avec elle]).

Les personnalités du groupe B Les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité du groupe B ont en commun des comportements : • dramatiques et théâtraux ; • émotifs et capricieux.

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CHAPITRE 2

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Les personnalités du groupe B : caractéristiques, manifestations cliniques, besoins perturbés et soins d’assistance Types de personnalité et manifestations cliniques

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Personnalité antisociale ● Éprouve de la difficulté à respecter la loi et les règles établies. ● A tendance à exploiter et à manipuler les autres. ● Est incapable d’avoir un fonctionnement social acceptable et peut notamment éprouver des problèmes à satisfaire les besoins essentiels de ses enfants. ● Est impulsive, manque d’empathie. ● Apprend difficilement de ses erreurs. ● Ne manifeste aucune crainte face à un défi, quel qu’il soit. ● Malgré qu’elle puisse être charmante au premier contact, la personne est généralement froide, méprisante et manipulatrice. ● Abuse fréquemment de substances illicites.

Prévenir les dangers ● Reconnaître les signes avant-coureurs de la crise de violence et aviser immédiatement l’infirmière responsable pour assurer la sécurité du client, des membres du personnel et des autres clients, et désamorcer la crise de violence. ● Lors de comportements colériques, garder une distance sécuritaire minimale de 1,5 mètre, rester près de la porte afin de pouvoir sortir rapidement, car ces propos peuvent être un indice d’un passage vers l’agressivité. ● Dénoncer auprès de l’infirmière tout comportement qui vise la manipulation ou l’intimidation (ex. : menaces faites à un autre client pour obtenir de l’argent ou des cigarettes ; demandes de faire des achats ou des démarches pour lui à l’extérieur de l’établissement), car il s’agit d’une forme de violence et d’un manque de respect des autres inacceptables dans le milieu de soins et même ailleurs. Le client doit prendre conscience de ce fait. ● Dénoncer auprès de l’infirmière tout non-respect des règles de fonctionnement de l’unité (ex. : fumer en cachette), car il s’agit d’un comportement antisocial d’opposition à l’autorité qui n’est pas toléré et qui peut engendrer des crises d’agressivité si l’escalade n’est pas freinée dès le départ. ● Au besoin, réexpliquer au client, de façon claire et concise, les termes de l’entente planifiée par l’équipe de soins, selon son plan de soins individualisé afin de lui signifier clairement les règles de vie à respecter dans l’unité. Il importe que tous les membres du personnel aient la même approche par rapport aux comportements inappropriés du client.

Personnalité limite (borderline) ● A une impulsivité marquée. ● Éprouve de la difficulté à dominer sa colère, a des excès de colère inattendus. ● A des relations intenses et houleuses avec autrui. ● Éprouve de la difficulté à être seule ou ressent un sentiment d’abandon qui provoque une colère inappropriée. ● Afin d’éviter l’abandon, peut commettre des actes impulsifs d’autodestruction (ex. : mutilation, gestes suicidaires). ● A une humeur dépressive. ● Perçoit les autres comme étant tout bons ou tout mauvais. ● A de la difficulté à cerner son identité personnelle. ● Consomme des substances illicites. ● Vit une dépendance sexuelle. ● A des manifestations tragiques (ex. : une cliente qui se mutile devant d’autres clients, qui se frappe la tête sur les murs, qui crie : « Je suis retenue ici contre mon gré. Sauvez-moi ! À l’aide ! »)

Prévenir les dangers ● Reconnaître les signes avant-coureurs de la crise de violence, de la crise suicidaire ou des gestes d’automutilation et aviser immédiatement l’infirmière responsable, afin d’assurer la sécurité du client, des membres du personnel et des autres clients, de désamorcer la crise impulsive et de lui permettre de contrer son sentiment d’abandon.

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Être attentive aux propos du client qui cherche à faire du clivage (voir la rubrique Attention !, à la page suivante), car il a tendance à voir les gens comme bons ou mauvais. Ce comportement peut occasionner de la colère et de l’agressivité si la situation n’est pas désamorcée à temps. ● Ne tolérer aucune manifestation tragique dans l’unité ; demander au client de se rendre à sa chambre pour discuter et (ou) se calmer, car il cherche ainsi à attirer l’attention et il faut éviter ce mode de fonctionnement. ● Au besoin, recourir à une diète sans ustensile ni couvert et au port de la chemise d’hôpital si cela est inscrit dans le plan de soins et de traitements infirmiers (PSTI) afin d’assurer la sécurité cu client lors des crises suicidaires. Communiquer avec ses semblables ● Encourager le client à exprimer ses émotions au lieu de la colère afin d’adopter des stratégies de communication efficaces qui vont prévenir l’isolement de ses pairs. ●

La diversité des troubles mentaux

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Section 2

TABLEAU 8

TABLEAU 8

Les personnalités du groupe B : caractéristiques, manifestations cliniques, besoins perturbés et soins d’assistance (suite) Types de personnalité et manifestations cliniques

Personnalité histrionique ●



Section 2

● ●



● ●

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Communiquer avec ses semblables

Manque d’humilité et croit avoir une valeur déme­ surée. Son humeur oscille souvent entre l’euphorie et le désespoir. Exploite les autres et se sent supérieure à eux. Est optimiste et insouciante, mais se met en colère, a honte ou se décourage lorsqu’elle n’obtient pas ce qu’elle veut. Devient très préoccupée par des fantasmes de succès, d’intelligence, de beauté et d’amour idéal. A des attitudes dramatiques et théâtrales. Cherche constamment à centrer l’attention sur elle.

Personnalité narcissique ● Ressent une très haute estime d’elle­même, de manière exagérée. ● Est convaincue que son entourage lui doit des faveurs, qu’il doit poser des gestes spéciaux pour elle en raison de son importance. ● Tient des propos blessants envers les autres (ex. : ils ne sont pas aussi riches, aussi populaires, aussi intelligents qu’elle). ● Réagit négativement, et même avec colère, lors des situations d’échecs ou de critiques par ses supérieurs hiérarchiques. ● Malgré ce sentiment de supériorité exagéré, la personne possède une très faible estime d’elle­même. C’est la raison pour laquelle ses propos sont si mes­ quins quand elle s’adresse aux autres.





Lors des entretiens, sensibiliser le client aux réactions des autres (ex. : lorsqu’il se vante ou minimise les actions des autres) afin qu’il adopte un comportement adapté lors des contacts sociaux. Surveiller les comportements dans les pièces communes afin de vérifier comment le client interagit avec ses pairs (ex. : son comportement est­il approprié ?). Consigner ses comporte­ ments (appropriés ou non) dans les notes d’évolution afin de documenter l’évolution des manifestations et, au besoin, permettre au médecin de déterminer une nouvelle approche thérapeutique.

Communiquer avec ses semblables ● Mêmes soins d’assistance que la personnalité histrionique. ● Encourager le client à exprimer ses émotions au lieu de la colère afin d’adopter des stratégies de communication efficaces qui vont prévenir l’isolement de ses pairs.

ATTENTION Le clivage est une forme de manipulation utilisée comme mécanisme de défense afin d’éviter certaines émotions difficilement tolérables (rejet, abandon, destruction). Par exemple, la personne s’adressant à une infirmière auxiliaire pourrait s’exprimer ainsi : « Je vais aller voir l’autre infirmière auxiliaire parce qu’elle est plus fine que toi » ou l’inverse « Tu es une infirmière auxiliaire. Tu es la seule qui me comprend. » Le clivage est également une forme de pensée extrême où la personne catégorise les gens de son entourage entre bons ou mauvais. Il n’y a jamais de milieu.

Les personnalités du groupe C Les personnes atteintes d’un trouble de la personnalité du groupe C ont en commun un comportement anxieux ou craintif.

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Les personnalités du groupe C : caractéristiques, manifestations cliniques, besoins perturbés et soins d’assistance Types de personnalité et manifestations cliniques

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Personnalité évitante ● Sa timidité est excessive. ● Est souvent très solitaire, malgré le désir de la présence des autres. ● A tendance à cacher ses pensées et ses sentiments par peur du rejet. ● Affiche une idée négative d’elle-même et une faible estime de soi. ● La difficulté à établir des liens avec les autres peut la mener à la dépression ou à une colère dirigée vers elle-même.

S’accomplir en vue de se réaliser ● Éviter de prendre une décision pour la personne même si celle-ci vous le demande (ex. : accepter un congé temporaire ou appeler un membre de la famille à sa place) afin qu’elle développe l’habitude de prendre des décisions par elle-même et qu’elle renforce son estime de soi. ● Valoriser la personne lorsqu’elle entre en contact avec les autres dans l’unité car, malgré le fait qu’elle soit solitaire, elle désire la présence des autres. Cela permet aussi de développer une image positive d’elle-même. ● Refléter les sentiments perçus et aider la personne à trouver des termes positifs pour se décrire afin qu’elle augmente son estime de soi. ● Proposer à la personne de noter dans un cahier les activités qu’elle aimerait réaliser. Lui faire prendre conscience que ces activités sont réalisables (si elles sont réalistes évidemment) afin qu’elle développe des contacts sociaux et brise son isolement. ● Demander à la personne qu’elle note dans ce cahier ce qui pourrait arriver de pire et de meilleur en réalisant ces activités afin qu’elle maîtrise mieux le sentiment de rejet et apprenne à le surmonter.

Personnalité dépendante ● S’attache à l’autre de manière excessive et fusionnelle. ● Éprouve le désir excessif qu’on s’occupe d’elle, ce qui l’amène souvent à se placer en position de soumission devant les autres. ● Cherche à établir une nouvelle relation aussitôt ou même avant qu’une autre se termine. ● Devient incapable d’exprimer des émotions négatives. ● Manque de confiance en elle. ● Montre une très grande générosité, faisant passer les besoins d’autrui avant les siens. ● Éprouve beaucoup de difficulté à terminer les tâches qu’elle entreprend. ● Évite d’avoir à prendre des décisions.

S’accomplir en vue de se réaliser ● Éviter de prendre une décision pour la personne même si celle-ci vous le demande (ex. : accepter un congé temporaire ou appeler un membre de la famille à sa place) afin qu’elle développe l’habitude de prendre des décisions par elle-même et qu’elle renforce son estime de soi. ● Encourager la personne à réaliser les démarches suggérées par son travailleur social (ex. : se rendre à la banque ou au bureau d’emploi, entreprendre une démarche de divorce) afin qu’elle développe le sentiment qu’elle peut réaliser des tâches seule, sans aide et sans que cela lui cause préjudice. ● Féliciter la personne lorsqu’elle a réalisé ses démarches de manière autonome afin qu’elle augmente sa confiance en soi. ● Surveiller les comportements dans les pièces communes de l’unité et en aviser l’infirmière le cas échéant : la personne respecte-t-elle une bonne distance sociale entre elle et les autres clients ? raconte-telle sa vie à tous ? pleure-t-elle devant les visiteurs pour attirer leur attention ? Ces renseignements permettront d’ajuster le PTI au besoin.

Personnalité obsessionnelle-compulsive Communiquer avec ses semblables ● Se montre très rigide et a de la difficulté à se ● Assurer une surveillance discrète lors des soins d’hygiène ou de la détendre. réfection de la chambre : combien de temps est alloué à la douche, à classer les objets personnels dans la chambre, à faire le lit ou à ● Démontre une autocritique très importante et faire la lessive ? Cela respecte-t-il les normes sociales ? Ces compormanifeste une incapacité à se pardonner ses tements compromettent la qualité des contacts sociaux, car la propres erreurs. personne demeure centrée sur ces tâches. ● Démontre un perfectionnisme qui empêche ● Assurer une surveillance discrète lors des conversations avec les l’achèvement des tâches. autres clients : la personne a-t-elle tendance à donner son opinion ● Rejette systématiquement les compliments et sur le diagnostic du client ou à dire qu’elle détient des connaisinsiste pour que les autres se conforment à ses sances en santé mentale ? Par son besoin de rigidité et de contrôle, la propres méthodes. personne cherche souvent à imposer son opinion. ● Manifeste une grande préoccupation pour la logique et l’intellect, et adopte un comportement conscient des règles. ● Ses relations avec les autres sont rigides et formelles. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

La diversité des troubles mentaux

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Section 2

TABLEAU 9

Monde du travail Les interventions auprès de clients atteints de troubles de la personnalité exigent la concertation entre tous les membres de l’équipe interdisciplinaire. En effet, il arrive que ces personnes tentent de manipuler leur entourage et le personnel de l’unité. Pour ce faire, elles recourent à un mécanisme de défense nommé le « clivage ». De plus, face à ces individus, l’infirmière auxiliaire peut développer du contre-transfert. Il est essentiel de toujours consulter l’équipe avant d’intervenir lorsque le client sollicite un entretien ou qu’il affirme se diriger vers une perte de contrôle.

Section 2

2.5.4 Les traitements Face à un cas de trouble de la personnalité, on a rarement recours à l’hospitalisation afin de ne pas créer une dépendance au milieu hospitalier. Les traitements comprennent les thérapies comportementales de groupe ou individuelle, la psychothérapie, l’ergothérapie, l’art-thérapie, la musicothérapie, la kinésithérapie et la médication (voir le chapitre 1, section 3, à la page 31).

2.5.5 Les médicaments prescrits Le médecin peut également avoir recours à la médication pour soulager divers symptômes, mais aussi pour permettre à la personne d’atteindre une certaine stabilité émotionnelle nécessaire à une thérapie de soutien. Les médicaments prescrits sont : • les antidépresseurs (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176); • les stabilisateurs de l’humeur (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 182); • les antipsychotiques (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 178).

ATTENTION Après deux à trois semaines de traitement sous antidépresseur, le client qui était suicidaire a parfois retrouvé son énergie, mais les pensées négatives sont encore présentes. Le risque suicidaire est donc plus élevé à ce moment-là, car le client a la force nécessaire pour s’enlever la vie.

ACTIVITÉS 1

Associez les comportements observés aux trois différents groupes de personnalité ci- dessous. Comportements observés

68

Groupes de personnalité

a) Anxieux et craintif

1. Les personnalités du groupe A

b) Comportements bizarres et excentriques, difficulté à entrer en relation avec les autres et à socialiser, tendance à s’isoler c) Comportements dramatiques, théâtraux, émotifs et capricieux

2. Les personnalités du groupe B

CHAPITRE 2

3. Les personnalités du groupe C

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2

Monsieur Morrissette, 65 ans, est toujours préoccupé par la crainte d’être atteint d’une maladie grave. Cette crainte est souvent fondée sur son interprétation de ses symptômes, interprétation qui peut être erronée. Même s’il consulte le médecin et que celui- ci essaie de le rassurer par un bilan médical, monsieur Morrissette reste très préoccupé. Selon vous, de quel trouble souffre- t-il ?

3

Associez chacune des caractéristiques suivantes au trouble de la personnalité correspondant.

• Histrionique • Limite • Narcissique

• Obsessionnellecompulsive • Paranoïaque

• Schizoïde • Schizotypique

Section 2

• Antisociale • Dépendante • Évitante

a) Montre une attitude générale de méfiance. b) Exploite les autres et se sent supérieure à eux. c) Éprouve de la difficulté à respecter la loi et les règles établies. d) S’attache à l’autre de manière excessive et fusionnelle. e) A un comportement apathique et distant. f) Se montre très rigide et a de la difficulté à se détendre. g) Entretient des relations intenses et houleuses avec autrui. h) Est souvent très solitaire, malgré le désir de la présence des autres. i) Ressent rarement des émotions. j) Ressent une très haute estime d’elle-même, de manière exagérée. 4

Monsieur Bessette, 24 ans, reçoit régulièrement des antipsychotiques pour son impulsivité. Au lever ce matin, il se plaint de rigidité musculaire. Après son déjeuner, il se met à avoir mal à la tête avec nausées et vomissements. Il circule de long en large dans l’unité et se dit non anxieux, mais incapable de rester en place. Lorsque l’infirmière auxiliaire lui parle, il a des tremblements des membres supérieurs. Dans le texte ci-dessus, soulignez les symptômes reliés aux effets extrapyramidaux de monsieur Bessette.

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La diversité des troubles mentaux

69

5

Plusieurs médicaments destinés à la clientèle en santé mentale ont la xérostomie pour effet secondaire indésirable. Nommez deux moyens pour soulager cet effet indésirable.

Situation clinique

Madame Diallo, 27 ans (suite)

Section 2 1

Les conseils reçus la semaine dernière n’ont pas suffi à améliorer la condition de madame Diallo. Elle a été vue par le médecin, qui a demandé une hospitalisation pour évaluer la possibilité d’un trouble de la personnalité paranoïaque. Elle montre une attitude de méfiance, elle déforme la réalité. Madame Diallo minimise sa condition et demeure constamment sur ses gardes lors de son admission par l’infirmière auxiliaire. Elle ne veut pas être hospitalisée. Son conjoint dit : « Krystel s’adapte difficilement au changement. Elle pleure souvent et elle argumente continuellement. En ce qui a trait à son humeur, Krystel est continuellement anxieuse malgré les anxiolytiques que le médecin lui a prescrits la semaine dernière. Elle devient même colérique envers les enfants, chose qu’elle ne faisait jamais auparavant. » Madame Diallo a de la difficulté à se détendre et ne dort plus du tout malgré la prise de sédatifs et hypnotiques. Depuis deux jours, elle refuse d’aller à ses cours, car elle croit que les gens parlent dans son dos.

6 À votre avis, dans cette situation, le médecin pourrait- il hospitaliser madame Diallo contre son gré ? Justifiez votre réponse.

7 Nommez deux interventions de l’infirmière auxiliaire appropriées à la condition de madame Diallo.

8 Dans le texte ci-dessus, soulignez les symptômes d’un possible trouble de la personnalité paranoïaque chez madame Diallo.

70

CHAPITRE 2

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Synthèse Le vocabulaire de base associé aux troubles mentaux Vocabulaire

Anxiété







Angoisse ●

Détresse psychologique





Peur

Stress





Réaction émotive d’une personne observée par les autres et que l’on peut décrire. Réaction normale d’une personne qui adopte un mécanisme de défense face à une situation donnée.

Synthèse

Affect

Définition

Manifestation profonde d’inquiétude qui ressemble à l’anxiété, qui apparaît soudainement et disparaît rapidement. Se présente sous forme de symptômes physiques. État psychologique où la personne présente des symptômes dépressifs ou anxieux, ou encore des comportements d’agressivité, des troubles de mémoire ou une altération du jugement. Crainte de quelque chose considéré comme dangereux, pénible ou regrettable par la personne. Les troubles mentaux surviennent quand l’individu ne peut plus contrôler sa peur et réaliser ses AVQ. Réaction de l’organisme soumis à une agression physique et (ou) psychologique.

La classification des troubles mentaux selon le DSM Troubles anxieux Attaque de panique Trouble panique Phobies Troubles obsessionnelscompulsifs (TOC) État de stress post-traumatique Trouble d’anxiété généralisée (TAG)

Troubles du sommeil

Troubles de la personnalité

Troubles de l’enfance et de l’adolescence

Insomnie Troubles du sommeil reliés à : – la respiration ; – un trouble mental ; – la consommation de substance comme l’alcool. Terreurs nocturnes Somnambulisme

Personnalités du groupe A : troubles de la personnalité bizarre Personnalités du groupe B : troubles de la personnalité dramatique Personnalités du groupe C : troubles de la personnalité anxieuse

Troubles cognitifs

Troubles psychotiques

Troubles somatoformes

Démence Délirium Troubles amnésiques

Schizophrénie Psychose causée par une substance (drogue)

Trouble de somatisation Hypocondrie Trouble douloureux Trouble de conversion

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Trouble envahissant du développement (TED) Déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité Troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale, boulimie)

Troubles de l’humeur Dépression Trouble bipolaire

La diversité des troubles mentaux

71 71

L’anxiété Anxiété

Synthèse

Réaction normale d’une personne qui adopte un mécanisme de défense face à une situation donnée. Considérée comme un trouble anxieux dès que la réponse anxieuse devient exagérée.

Anxiété légère à modérée La personne ne présentera pas forcément de trouble mental.

Anxiété chronique (même légère ou modérée)

Anxiété grave ou panique La personne risque de développer un trouble mental.

La personne peut développer un trouble mental avec le temps.

Nature des symptômes de l’anxiété

Symptômes physiques

Symptômes psychologiques

Symptômes cardiovasculaires Symptômes digestifs Symptômes neuromusculaires Symptômes génito-urinaires

Symptômes cognitifs Symptômes comportementaux Symptômes sociaux

Les troubles anxieux Attaque de panique Épisode soudain et spontané qui dure une dizaine de minutes, qui peut être déclenché par un signal ou sans déclencheur particulier. Trouble panique (sans ou avec agoraphobie) Trouble panique sans agoraphobie : Trouble qui se traduit par des attaques de panique qui surviennent de manière inattendue et qui se reproduisent sans arrêt.

Trouble panique avec agoraphobie : Trouble panique auquel s’ajoute la crainte d’être incapable de s’échapper d’une situation contraignante ou embarrassante, si des secours ne sont pas disponibles en cas de panique. La crainte de revivre les attaques devient si importante que la personne modifie son comportement.

Phobie Peur intense déclenchée par certains objets, êtres, actes ou situations qui en eux-mêmes ne présentent aucun danger.

72

CHAPITRE 2

Deux types de phobie : – phobie spécifique : peur intense reliée à un objet ou une situation ; – phobie sociale : peur intense de se trouver en société ou de devoir interagir devant plusieurs individus.

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Les troubles anxieux (suite) Troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) Idées persistantes (obsessions) provoquées par l’anxiété qui entraînent elles aussi de l’anxiété.

Comportements physiques et répétitifs (compulsions) que la personne se sent obligée de réaliser afin de soulager son anxiété. La plupart du temps, les compulsions surviennent en réaction aux obsessions.

État de stress post-traumatique Réaction d’une personne dont la vie a été menacée ou qui a vu mourir des gens lors d’un événement traumatisant. Trouble d’anxiété généralisée (TAG)

Synthèse

Anxiété excessive au point où le fonctionnement de la personne est altéré à la maison, au travail ou dans la communauté.

Le traitement des troubles anxieux Approches thérapeutiques Thérapies comportementales Psychothérapies

Approche pharmacologique Antidépresseurs (soulagement des symptômes anxieux et stabilisation de l’humeur) Benzodiazépines (anxiolytiques) (lutte contre les troubles du sommeil et soulagement de l’anxiété) Antipsychotiques (soulagement de l’anxiété ; cette classe de médicaments est prescrite si la personne ne répond pas aux traitements usuels)

Les troubles du sommeil Définition et causes

Traitements

Perturbation des cycles du sommeil (insomnie, somnambulisme) ou comportements anormaux durant le sommeil (terreurs nocturnes, cauchemars) principalement causés par : ● un mauvais fonctionnement des mécanismes physiologiques du sommeil ; ● la présence d’un trouble mental (ex. : anxiété, dépression) ; ● la fatigue ; ● l’isolement social ; ● le recours à des substances (médicaments stimulants, drogues, alcool) ; ● la mauvaise hygiène du sommeil.

Approches thérapeutiques ● Thérapies comportementales ● Psychothérapies Approche pharmacologique ● Benzodiazépines (sédatifs, hypnotiques, anxiolytiques sédatifs)

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La diversité des troubles mentaux

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Les troubles somatoformes Définition

Synthèse



Symptômes physiques

Transformation de l’anxiété en symptômes physiques (somatisation). Les troubles somatoformes regroupent : – les troubles de somatisation ; – l’hypocondrie ; – les douleurs somatoformes.

● ● ● ●

Traitements

Douleurs Symptômes gastro-intestinaux Symptômes sexuels Symptômes de faiblesse musculaire, de paralysie, de perte de sensibilité tactile

Combinaison d’approches thérapeutiques et pharmacologique : Approches thérapeutiques ● Thérapie comportementale ● Psychothérapie Approche pharmacologique ● Anxiolytiques ●

Antidépresseurs

Les troubles de la personnalité Définition ●



74

Trouble qui affecte la conduite d’une personne, la manière dont elle entre en contact avec son entourage. La conduite de la personne diffère de ce qui est attendu dans la société. Débute généralement vers l’adolescence ou au début de l’âge adulte.

CHAPITRE 2

Types de personnalité et caractéristiques

Traitements

Groupe A : ● paranoïaque ● schizoïde ● schizotypique

Groupe B : ● antisociale ● limite (borderline) ● histrionique ● narcissique

Groupe C : ● évitante ● dépendante ● obsessionnellecompulsive

La personne : ● présente des comportements bizarres et excentriques ; ● entre difficilement en relation avec les autres ; ● a tendance à s’isoler.

La personne présente des comportements : ● dramatiques ; ● théâtraux ; ● émotifs ; ● capricieux.

La personne présente : ● un comportement anxieux ou craintif.

Combinaison d’approches thérapeutiques et pharmacologique Approches thérapeutiques ● Thérapie comportementale ● Psychothérapie Approche pharmacologique ● Antidépresseurs ● Stabilisateurs de l’humeur (chez les clients agressifs) ●

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Situations cliniques Madame Diallo, 27 ans (suite) Situations cliniques

Finalement, madame Diallo a accepté d’être hospitalisée pour que le personnel infirmier puisse observer ses comportements et ses attitudes. Au début, elle prenait bien soin de choisir les personnes à qui elle faisait ses demandes, car certaines infirmières auxiliaires étaient plus sévères, selon elle. Ce comportement a vite été encadré par le personnel infirmier. Après des analyses sanguines et des examens radiologiques complets pour éliminer un problème physique, le médecin en vient à la conclusion que madame Diallo n’est pas atteinte d’un trouble de la personnalité paranoïaque. Sa surconsommation de boissons énergisantes pour se garder alerte et se concentrer est la cause principale de ses problèmes de santé. En effet, les boissons énergisantes affectent l’humeur, la fonction cardiaque, la capacité de concentration et la qualité du sommeil. Elles peuvent amener de l’irritabilité, de l’anxiété et des maux de tête. Depuis qu’elle a cessé de consommer ces boissons à l’hôpital, le comportement de madame Diallo est redevenu normal.

1

Outre les bilans sanguins et les examens radiologiques, nommez une intervention de l’infirmière auxiliaire qui peut aider le médecin à porter un meilleur diagnostic sur l’état de madame Diallo.

2

Quel mécanisme de défense a utilisé madame Diallo en début d’hospitalisation avec le personnel infirmier ?

3

Nommez deux moyens que madame Diallo peut mettre en œuvre pour garder une bonne santé mentale.

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La diversité des troubles mentaux

75

Madame Sanchez, 35 ans

Situations cliniques

Madame Sanchez, 35 ans, a souvent changé de compagnons au cours des dernières années. Ses débuts de relations sont toujours marqués par une grande demande affective à son compagnon, à qui elle témoigne alors beaucoup d’admiration. Par la suite, elle se trouve souvent déçue par lui. Elle devient alors exigeante et colérique. Elle multiplie les menaces et fait même parfois des tentatives suicidaires. Ses états affectifs deviennent alors très exagérés : elle fait de grandes scènes tour à tour agressives, amoureuses ou marquées par la culpabilité. Finalement, lorsqu’elle sent que son compagnon va l’abandonner, elle rompt la première. Madame Sanchez présente alors une humeur dépressive, avec des gestes d’automutilation. Elle sort dans des bars et se laisse aller à des relations rapides et malsaines qu’elle juge indignes d’elle. Ensuite, malheureuse, elle ne se reconnaît plus et entre dans une période difficile. Elle se sent alors très dévalorisée, et ressent une sensation de vide et d’ennui.

1

Selon vous, de quel trouble de la personnalité madame Sanchez souffre- t-elle ?

2

Nommez les caractéristiques de ce trouble de la personnalité qui se manifestent chez madame Sanchez.

3

Relevez deux besoins perturbés chez madame Sanchez et justifiez votre réponse. Nommez un soin d’assistance pour chacun. Besoins perturbés et justifications

76

CHAPITRE 2

Soins d’assistance

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CHAPITRE

3

Les troubles de l’humeur

Sommaire Situation clinique ................................ 78 Section 1 La dépression............................ 79 Situation clinique....................... 91 Section 2 Le trouble bipolaire ................... 92

Synthèse ................................................. 102 Situations cliniques ........................... 104

77

Situation clinique Monsieur Sarto, 40 ans Situation clinique

Monsieur Sarto, 40 ans, est vice-président d’une grande entreprise. Il se sent très fatigué, a de plus en plus de difficulté à se concentrer et n’arrive plus à prendre des décisions. Il pense avoir commis de graves erreurs dans la gestion de ses dossiers, ce qui le stresse énormément. Il est amaigri, ne dort plus beaucoup, et son discours est monotone et lent. Il croit faire un épuisement professionnel (burn-out ). Il se présente à l’hôpital, accompagné de sa femme. Lors de l’entrevue avec l’infirmière auxiliaire, celle-ci le trouve triste et désemparé. Sa femme tente en vain de le rassurer. Elle vous fait part de l’information suivante : « Mon mari a déjà fait une dépression, il y a quelque temps. Il a alors fait une ‘‘petite bêtise’’ : il a volontairement pris trop de médicaments. » Le médecin décide d’hospitaliser monsieur Sarto.

78

1

Selon vous, quelle est la différence entre un épuisement professionnel et une dépression ?

2

Selon vous, est- ce que tous les clients tristes et fatigués souffrent d’une dépression ? Expliquez votre réponse.

3

Croyez-vous que tous les clients dépressifs ont des idées suicidaires ? Expliquez votre réponse.

CHAPITRE 3

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Section

1 La dépression

Déclencheur Parmi les trois situations suivantes, une seule représente des manifestations de la dépression. À votre avis, quelle est cette situation ?

Section 1

a) Samuel, 21 ans, vit une rupture amoureuse depuis hier. Il pleure et il est inconsolable. Il refuse de sortir de sa chambre et ne s’alimente plus.

b) Natacha, 31 ans, se dit anxieuse depuis plusieurs semaines. Elle n’a plus d’intérêt pour réaliser ses activités, elle a une perte d’appétit et se sent toujours fatiguée. Elle n’a plus d’énergie. Elle se dit au bout du rouleau.

c) Depuis un mois, Sophie, 42 ans, a de la difficulté à dormir. Elle dit que tout va mal dans sa vie. Elle se sent stressée. Elle pratique le yoga pour tenter de résoudre son problème d’insomnie et de diminuer son stress. Heureusement, elle a un réseau d’amis avec lequel elle fait des activités qu’elle adore.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Affect plat (ou émoussé) Anhédonie

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• •

Dépression Humeur

• •

Idées délirantes Troubles de l’humeur

Les troubles de l’humeur

79

ATTENTION

Section 1

Il importe de distinguer l’humeur de l’affect. L’affect est l’état émotionnel observé objectivement par l’infirmière auxiliaire. (Voir le chapitre 2, à la page 44.)

Les troubles mentaux présentés dans ce chapitre portent le nom de troubles de l’humeur, car leur symptôme commun consiste en une instabilité de l’humeur. L’humeur est la description qu’une personne fait des émotions qu’elle ressent. Il s’agit d’une donnée subjective. Les troubles de l’humeur traités dans ce chapitre sont la dépression et le trouble bipolaire. La section 1 de ce chapitre porte sur la dépression. Dans la plupart des ouvrages, les auteurs présentent la dépression sous trois grandes catégories : • le trouble dépressif majeur (la personne connaît un épisode isolé de dépression majeure) ; • le trouble dépressif majeur récurrent (deux épisodes de dépression majeure surviennent en un intervalle de deux mois ou plus) ; • le trouble dysthymique (l’humeur dépressive est moins importante que dans le cas du trouble de dépression majeure, mais les symptômes se distinguent par leur caractère chronique). L’infirmière auxiliaire pourra entendre ces expressions dans l’exercice de ses fonctions. Tous ces troubles, qu’ils surviennent de manière isolée, fréquente ou chronique, correspondent à des manifestations de la dépression. C’est la raison pour laquelle seul le terme « dépression » sera utilisé dans ce chapitre.

1.1 La définition FIGURE 1 L’anhédonie La dépression se définit comme une humeur triste, mélancolique, ressentie par la personne chaque jour depuis deux semaines. La personne dépressive présente également une anhédonie, c’està-dire une diminution importante d’intérêt ou de plaisir à s’adonner à des activités qu’elle réalisait habituellement avec entrain. Par exemple, il y a anhédonie lorsqu’une personne qui adore jouer du piano cesse de le faire, car elle ne ressent plus de plaisir à réaliser cette La perte d’intérêt pour une activité significaactivité (voir la figure 1). La personne tive, telle que jouer du piano, est un symptôme dépressive peut aussi présenter un de la dépression. affect plat (ou émoussé) : elle a alors peu de réactions émotionnelles, ce qui peut la rendre apathique, indifférente aux autres ou aux conséquences de ses actions, et l’amener à s’isoler.

ATTENTION Il faut distinguer l’épuisement professionnel et la dépression. L’épuisement professionnel relève du stress occasionné par le travail. La personne présente un épuisement physique et émotionnel. Plus simplement, on dira que « les batteries sont déchargées ». Si la personne ne consulte pas à temps, l’épuisement professionnel peut dégénérer en dépression.

80

CHAPITRE 3

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1.2 Les causes Il n’existe pas une cause unique responsable de la dépression. Il est davantage question d’un ensemble de causes de nature biologique et de nature psychosociale. La figure 2 décrit sommairement les différentes causes qui peuvent déclencher la dépression. FIGURE 2

Les causes de la dépression CAUSES BIOLOGIQUES

Section 1

Carence en sérotonine La sérotonine est le neurotransmetteur responsable de maintenir l’humeur stable. Une diminution de ce neurotransmetteur dans le cerveau peut expliquer la dépression. Dérèglement dans l’hypothalamus À la longue, un dérèglement du fonctionnement de l’hypothalamus perturbe la production du cortisol. Or, on observe des taux très élevés de cortisol dans le sang des personnes qui souffrent de dépression. Transmission génétique Des facteurs génétiques seraient responsables de la transmission de la dépression des parents à leurs enfants. Cependant, cette théorie demeure à approfondir. CAUSES PSYCHOSOCIALES Perturbations cognitives La manière de penser d’une personne, les idées qu’elle entretient face à sa vie peuvent influer sur son humeur ainsi que sur la manière dont elle réagira aux divers événements de la vie. Par exemple, les manières de penser suivantes peuvent affecter l’humeur et, à la longue, mener à la dépression : une tendance à toujours voir le côté négatif des choses ; une tendance à se sentir coupable si la personne ne réalise pas certaines tâches ; une tendance à amplifier exagérément les erreurs qu’elle a commises ; une tendance à se donner des objectifs personnels ou professionnels difficilement réalisables. Incapacité à gérer un stress Une personne qui n’a pas appris à faire face aux situations stressantes et à les gérer risque de développer une dépression. Stress majeur Une personne qui vit un grand stress (ex. : un accident, un divorce ou la perte d’un enfant ou du conjoint) risque de développer une dépression en réponse à ces situations stressantes. Traumatismes affectifs précoces Une personne qui a connu une enfance difficile (ex. : abus, violence, rejet) peut inconsciemment, à l’âge adulte, réagir aux malheurs de son enfance en développant une dépression.

D’une compétence à l’autre Dans le cerveau, les neurones communiquent entre eux grâce à des substances chimiques : les neurotransmetteurs. Ceux-ci régissent les émotions, les mouvements, les pensées, les fonctions cognitives (mémoire, concentration, jugement, etc.) et les fonctions de survie (sommeil, appétit, digestion, élimination, contrôle de la douleur, réflexes, etc.). Dans les troubles de l’humeur, l’équilibre des neurotransmetteurs est perturbé. Les neurotransmetteurs sont étudiés dans la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

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Les troubles de l’humeur

81

1.3 Les facteurs de risque

Section 1

Les principaux facteurs de risque associés à la dépression comprennent : • des antécédents de dépression dans la famille ; • le jeune âge (adolescents et adultes au début de la vingtaine) ; • l’âge avancé (adultes de plus de 55 ans) ; • la provenance d’un milieu socioculturel défavorisé (voir la figure 3).

FIGURE 3

Des facteurs de risque associés à la dépression

ATTENTION

Psychose Trouble mental grave qui se traduit par d’importantes perturbations de la pensée, du raisonnement et de l’humeur, ainsi que par une perte de contact avec la réalité.

La dépression existe chez toutes les ethnies et dans toutes les cultures. Cependant, l’expression des symptômes ne sera pas la même d’une culture à l’autre. Par exemple, chez les Antillais, la dépression se manifeste souvent par du délire verbal ou des crises de violence, manifestations qui sont plutôt associées à la psychose dans la culture nord-américaine. Le contexte culturel doit donc être pris en compte avant de poser le diagnostic de dépression.

Le jeune âge et un milieu défavorisé peuvent prédisposer à la dépression.

1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Les symptômes ressentis par la personne atteinte de dépression et les manifestions observées par son entourage n’affectent pas seulement les émotions. Ils perturbent également : • le fonctionnement de l’organisme ; • les comportements ; • la pensée ; • les contacts sociaux. L’infirmière auxiliaire doit prodiguer des soins d’assistance pour presque tous les besoins de la personne atteinte. Le tableau 1 présente les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les principaux soins d’assistance à prodiguer aux personnes atteintes de dépression.

TABLEAU 1

Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance

Manifestations cliniques et explications Symptômes émotionnels ● Perte d’intérêt ou de plaisir pour réaliser ses activités. ● Sentiment de tristesse, de vide, pleurs fréquents. ● Perte d’intérêt pour les relations sexuelles. ● Incapacité à ressentir des émotions. ● Sentiment d’anxiété, d’irritabilité, de colère.

82

CHAPITRE 3

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Se récréer ● Inciter la personne à participer aux activités thérapeutiques de l’unité afin qu’elle retrouve progressivement de l’intérêt pour les activités sociales et qu’elle soit moins centrée sur ses pensées négatives. Éviter les dangers ● Vérifier si la personne présente un risque suicidaire, un risque de violence ou un risque de fugue à chaque quart de travail, car ces risques demeurent présents tant que la médication n’a pas atteint sa pleine efficacité (de 2 à 3 semaines après le début du traitement). Dans le cas où la personne manifeste un risque suicidaire, il faut mettre en place très rapidement les interventions préventives.

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Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance (suite)

Manifestations cliniques et explications Symptômes cognitifs ● Diminution de la capacité à penser, à se concentrer (ex. : lire le journal, suivre une conversation). ● Diminution parfois excessive de l’estime de soi. ● Difficulté ou incapacité à prendre des décisions pour réaliser les AVQ et les AVD (ex. : s’habiller pour sortir faire les courses peut prendre toute la journée). ● Difficulté ou incapacité à terminer une tâche (ex. : commencer à vider le lave-vaisselle, puis aller s’asseoir en laissant tout en place). ● Idées morbides de mort, de suicide. ● Parfois, hallucinations, idées délirantes (idées fausses, fondées sur une mauvaise interprétation des événements qui surviennent dans la vie d’une personne, due à son état psychologique). Symptômes physiques et comportementaux ● Changement dans l’appétit, accompagné d’un gain ou d’une perte de poids, selon le cas. ● Insomnie ou hypersomnie (la personne dit trop dormir). ● Agitation ou ralentissement psychomoteur. ● Sensation de fatigue, perte d’énergie qui occasionne la négligence dans les soins d’hygiène, la tenue vestimentaire et l’apparence. ●

Digestion difficile (dyspepsie) et constipation dues au ralentissement du métabolisme.

Changements sociaux ● Difficultés à accomplir les activités professionnelles. ● Difficultés dans les rapports sociaux, avec la famille et les amis. Les comportements de la personne qui souffre de dépression occasionnent des sentiments de tristesse, de colère, d’incompréhension et de culpabilité chez les proches.

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Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Après avoir administré une médication per os, faire parler le client afin de vérifier qu’il l’a bien avalée et qu’il ne l’a pas dissimulée dans sa bouche. En santé mentale, il arrive assez fréquemment qu’un client hospitalisé dissimule sa médication afin de l’accumuler pour la prendre en bloc plus tard, la jeter ou la revendre. ● Noter la présence d’hallucinations ou d’idées délirantes qui peuvent conduire la personne à commettre des gestes dangereux pour elle ou les autres, car, dans certains cas de dépression, il peut y avoir une perte de contact avec la réalité lorsque la dépression est profonde et n’est pas traitée à temps. ● Vérifier les signes vitaux q.i.d. ou selon le protocole de MS 4.1 à 4.5 l’établissement, car certains médicaments donnés pour soulager la dépression ont des effets sur la pression artérielle et la fréquence cardiaque. Il peut y avoir un risque de chute en cas d’hypotension orthostatique. Boire et manger ● Consigner dans les notes d’évolution la quantité et la qualité des aliments ingérés aux repas, puisque la sensation de faim varie lors d’un épisode dépressif. Il peut y avoir une perte ou une augmentation de l’appétit. ● Offrir les aliments préférés, selon les politiques en vigueur dans l’établissement, afin de stimuler l’appétit de la personne lorsqu’elle dit ne pas avoir faim. ● Offrir une collation comme un fruit ou un jus, pour assurer le nombre adéquat de calories chaque jour. ● Peser le client chaque semaine, le matin avant le repas, pour assurer le suivi du poids. ●

Dormir et se reposer ● S’assurer que la personne ne passe pas constamment son temps au lit, car cela contribue au maintien de l’isolement et à la persistance des pensées négatives. ● Lui proposer, quand cela est possible, de faire une marche à l’extérieur ou de participer aux activités organisées par l’éducateur spécialisé de l’unité, car l’activité physique favorise un meilleur sommeil. Être propre, soigné et protéger ses téguments ● Encourager la personne à réaliser ses soins d’hygiène chaque jour, se coiffer, se raser ou se maquiller sobrement, et à changer ses vêtements tous les deux jours, car une tenue négligée contribue à miner le moral. ● Offrir une crème hydratante, car la peau devient parfois sèche en raison du ralentissement métabolique. Éliminer ● Proposer des aliments riches en fibres comme une purée à base de pruneaux et de dattes séchées (purée laxative) sur des rôties, car la constipation est fréquente. ● S’assurer que la personne boit 1,5 L de liquide par jour pour prévenir la constipation. ● Demander à la personne si elle ressent des douleurs abdominales ou des ballonnements, car ceux-ci peuvent indiquer la constipation. La constipation non traitée peut entraîner la formation d’un fécalome. ● Consigner dans les notes d’évolution la fréquence des selles et leur consistance. Des selles dures et sèches sont associées à la constipation. Si la personne demeure trois jours et plus sans aller à la selle, il faut aviser le médecin afin qu’il prescrive un laxatif. Des selles liquides sont associées au stress ou à la présence d’un fécalome.

Les troubles de l’humeur

83

Section 1

TABLEAU 1

ATTENTION

Section 1

La dépression se manifeste autant par des symptômes émotifs que par des symptômes physiques. Elle limite donc la personne dans la réalisation de ses AVD et de ses AVQ. Les individus qui en souffrent vivent souvent avec les préjugés de l’entourage. En effet, comme tout se passe dans la tête et que la personne dépressive ne présente pas de handicap ou de traumatisme physique apparent, les proches auront tendance à minimiser les impacts de la dépression en suggérant que la personne manque de volonté, qu’elle est paresseuse, qu’elle n’a qu’à foncer comme les autres ou qu’elle recherche une attention exagérée des autres. Ces propos peuvent amener la personne atteinte de dépression à s’isoler, à ne pas rechercher l’aide dont elle a besoin et à ne pas consulter un médecin. Une dépression non traitée peut conduire au suicide.

1.5 L’évaluation diagnostique La manière de poser le diagnostic de dépression repose principalement sur un examen mental réalisé par un médecin ou un psychiatre. Les autres analyses et examens diagnostiques permettent d’éliminer une cause physique qui provoquerait les symptômes psychologiques. On procède donc par élimination.

C’est la loi Pour offrir des séances de psychothérapie ou d’autres types de thérapies, comme la thérapie comportementale, le thérapeute doit détenir une formation universitaire et obtenir un diplôme d’un ordre professionnel qui l’autorise à pratiquer ce type de thérapie.

FIGURE 4

Parmi les analyses et examens diagnostiques, on trouve la tomodensitométrie cérébrale. Cet examen permet de déceler la présence d’une tumeur ou de toute anomalie qui pourrait être la cause des symptômes dépressifs. La tomodensitométrie cérébrale est décrite dans le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 169.

1.6 Les traitements et les soins infirmiers Outre la médication, les principaux traitements de la dépression comprennent : • la psychothérapie ; • l’électroconvulsivothérapie (ECT) ; • la luminothérapie. La figure 4 présente les traitements et les soins infirmiers associés à ces approches.

Les principaux traitements et les soins infirmiers

Psychothérapie

La médication est efficace pour soulager les symptômes de la dépression. Cependant, la psychothérapie doit être jumelée à l’approche pharmacologique pour augmenter l’efficacité de la médication et favoriser le rétablissement de la personne.

Soins infirmiers Observer et noter le comportement de la personne à la suite de la rencontre avec le thérapeute. Consigner dans les notes d’évolution les propos de la personne après la séance : Réagit-elle positivement, négativement, avec colère ? Respecte-t-elle les démarches à réaliser (ex. : contacter son conjoint, rédiger une lettre) ?

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CHAPITRE 3

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FIGURE 4

Les principaux traitements et les soins infirmiers (suite)

Électroconvulsivothérapie

L’électroconvulsivothérapie (ECT) est très utile chez les clients dont le risque suicidaire est très élevé, car le soulagement des symptômes se produit en moins d’une semaine, comparativement à deux à trois semaines pour la médication. L’ECT est aussi utilisée chez les clients qui ont une perte de contact avec la réalité ou qui ne répondent pas aux antidépresseurs, dans des situations particulières, Photo basse résolution lorsque les autres traitements ont été sans effet. Il s’agit d’un traitement de dernier recours. Soins infirmiers après l’intervention

S’assurer que le client est à jeun depuis minuit. S’assurer que les médicaments autorisés ont été administrés depuis minuit, conformément à l’ordonnance médicale. S’assurer que le client ne porte aucun sousvêtement, ni bijoux (incluant les perçages), perruque et vernis à ongles. S’assurer que le client porte une chemise d’hôpital ouverte à l’avant. S’assurer que l’hygiène buccale est faite et que les prothèses dentaires sont retirées. Retirer les lunettes ou les verres de contact, et les prothèses auditives. Mesurer et consigner les signes vitaux pour comparaison au retour de l’intervention. Vérifier le dossier du client afin de s’assurer qu’il est complet (notamment la présence d’un rayon X de la colonne vertébrale et des poumons, et d’un électrocardiogramme ; voir le Dossier sur l’évaluation diagnostique, aux pages 173, 173 et 172 pour la description de ces examens). Vérifier que le consentement a été signé. Si non, en aviser l’infirmière. Aviser l’infirmière présente à l’ECT de toute condition particulière (ex. : rupture de jeûne, état grippal). Faire uriner le client au départ pour la salle de sismothérapie. Selon la politique en vigueur dans l’établissement, installer la perfusion intraveineuse. Luminothérapie

Section 1

Soins infirmiers avant l’intervention

Évaluer l’orientation de la personne dans les trois sphères (personnelle, spatiale, temporelle). Une perte de mémoire transitoire est normale. Rassurer le client à ce sujet. Observer et noter la coloration du visage. Il arrive que le visage soit rouge. Cela diminuera graduellement. Vérifier la présence de céphalée. Offrir de l’acétaminophène si prescrit et si le client n’y est pas allergique. Mesurer les signes vitaux selon le protocole de l’établissement (habituellement MS 4.1 à 4.5 toutes les 15 minutes pendant une heure, puis toutes les 30 minutes, 2 fois). Comparer les résultats avec les données prises avant l’intervention. Une hausse transitoire de la pression artérielle est normale au retour immédiat de l’intervention. La pression artérielle devrait se stabiliser dans l’heure qui suit. Offrir un jus de fruits. Si bien toléré, le client peut prendre un léger déjeuner. Surveiller le premier lever, afin de s’assurer de l’équilibre du client. Administrer la médication habituelle du matin, si non reçue et si son état de conscience le permet. Surveiller, puis retirer la perfusion environ une heure après l’intervention si les signes vitaux sont stables, s’il n’y a pas de symptômes persistants de perte de mémoire ou d’intensification de la céphalée, si le client tolère la nourriture, s’il peut circuler pour aller à la salle de bains et si la miction libre est faite. Aviser l’infirmière de tout malaise ou effet indésirable persistant (ex. : céphalée, étourdissement, perte de mémoire plus importante) afin qu’elle les évalue.

La luminothérapie consiste en l’exposition aux rayons non colorés mais intenses d’une lampe. Les rayons lumineux sont les mêmes que ceux du spectre solaire. Elle est efficace dans le traitement de la dépression saisonnière. Les symptômes de dépression saisonnière se manifestent entre octobre et avril, chaque année, et sont associés à la diminution de la luminosité à l’extérieur.

Soins infirmiers Rappeler au client de respecter le nombre de minutes d’exposition quotidienne. Habituellement, une exposition de 20 à 30 minutes le matin suffit. Si le client tolère mal la luminosité, il peut s’éloigner de la lampe ou diminuer le temps d’exposition. Rappeler au client de consulter un pharmacien afin d’acheter une lampe sécuritaire et efficace.

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Les troubles de l’humeur

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1.7 Les médicaments prescrits Les principaux médicaments administrés dans les cas de dépression comprennent : • les antidépresseurs (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176) ; • les benzodiazépines (anxiolytiques, sédatifs et hypnotiques ; voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 180).

1.8 L’aspect diététique Section 1

Certains antidépresseurs occasionnent une importante prise de poids dès les premières semaines du traitement en raison de l’augmentation de l’appétit. Le client doit limiter la consommation de glucides, de lipides et de calories. Une consultation auprès d’une nutritionniste est souvent nécessaire.

ATTENTION Il faut éviter de consommer du pamplemousse (le fruit et son jus), l’orange de Séville, le pomelo et la lime avec les antidépresseurs, car ces aliments augmentent la concentration de la médication dans le sang.

1.9 La situation de crise suicidaire ou de violence

D’une compétence à l’autre La relation aidante, la crise suicidaire et la crise de violence sont abordées dans la compétence 5, Relation aidante.

Le risque suicidaire est toujours possible lorsqu’une personne souffre de dépression. Il est donc de première importance que l’infirmière auxiliaire contribue à l’évaluation de ce risque. Pour ce faire, elle doit : • poser les questions liées au COQ (Comment ? Où ? Quand ?), selon les directives du PSTI ; • appliquer les mesures de sécurité nécessaires. (Voir le chapitre 1, section 2, à la page 17 pour revoir la situation de crise.) De même, certaines personnes dépressives peuvent devenir agressives si elles doivent être hospitalisées contre leur volonté. Elles peuvent même chercher à fuguer.

ACTIVITÉS 1

Il y a deux jours, madame Jessy, 52 ans, a été admise en psychiatrie avec un diagnostic de dépression. Elle a perdu plusieurs kilos en quelques semaines. Elle est continuellement alitée et refuse de se lever. Son hygiène laisse à désirer. Elle démontre peu d’appétit. Elle pleure et est inconsolable. Elle dit qu’elle se sent épuisée, qu’elle n’a plus le courage de se battre. Elle est incapable de prendre une décision, même pour choisir quels vêtements porter. Elle se décrit comme un fardeau pour son entourage. Elle se culpabilise face au poids qu’elle représente pour son mari et ses enfants. Elle leur a suggéré de faire leur vie sans elle. Elle dit qu’elle préférerait mourir et que cela serait un soulagement important pour sa famille. a) Nommez quatre manifestations cliniques spécifiques à la dépression chez madame Jessy.

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CHAPITRE 3

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b) Lors de cet épisode dépressif, quelle est la meilleure attitude à privilégier comme infirmière auxiliaire auprès de madame Jessy ? 1. Favoriser l’écoute et les interventions liées aux soins d’assistance. 2. Favoriser l’échange et insister sur l’importance d’avoir du courage pour se battre. 3. L’encourager à assister à des rencontres de groupe afin de diminuer ses périodes de sommeil.

Section 1

4. Lui dire les propos suivants : elle n’est pas un poids pour sa famille, elle est aimée de sa famille et c’est impensable que ses proches puissent faire leur vie sans elle. c) Nommez deux besoins perturbés chez madame Jessy. Justifiez vos réponses.

d) Le psychiatre a prescrit un antidépresseur, de la venlafaxine (Effexor) 75 mg b.i.d. à madame Jessy. Indiquez cinq conseils que vous pourriez donner à madame Jessy afin de soulager les effets secondaires de cet antidépresseur.

2

Monsieur Chieco, 21 ans, est originaire du Nicaragua, un pays où la moitié des gens vivent sous le seuil de la pauvreté. Il est arrivé au Québec il y a quelques mois. Son intégration se passe très bien. Il est très sociable et il s’est déjà fait d’excellents amis. Monsieur Chieco est présentement aux études et il performe très bien. Il veut devenir travailleur social, car il dit avoir eu une enfance difficile et souhaite aider les jeunes de la rue. Il occupe également un emploi à temps partiel. a) Nommez deux facteurs de risque qui pourraient causer une dépression chez monsieur Chieco.

b) Nommez deux facteurs de protection qui influent sur la santé mentale de monsieur Chieco.

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Les troubles de l’humeur

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3

Madame Sansoucy, 68 ans, est connue de l’unité de psychiatrie tout comme sa mère il y a quelques années. Lors d’une entrevue avec l’infirmière auxiliaire, madame Sansoucy lui dit ne pas se sentir ellemême et avoir perdu l’intérêt qu’elle avait pour ses activités culturelles favorites et même pour ses amis. Elle dit se sentir irritable lorsque son conjoint tente de la persuader de visiter des proches ou d’aller au restaurant. Elle ne dort pas bien et se force à rester au lit pour trouver le sommeil. Elle se dit très stressée depuis quelques semaines, car le médecin soupçonne un cancer du sein. Son conjoint se demande si un somnifère l’aiderait à mieux dormir et à se sentir mieux dans sa peau.

Section 1

a) Relevez deux facteurs de risque de la dépression chez madame Sansoucy.

b) Nommez deux besoins perturbés chez madame Sansoucy et justifiez vos réponses. Indiquez ensuite deux soins d’assistance pour chacun des besoins. Justifiez vos réponses. Besoins perturbés et justifications

4

88

Soins d’assistance et justifications

Monsieur Young, 47 ans, est hospitalisé pour une dépression. Il en est à son troisième épisode en moins de deux ans. Il est sous traitement pharmacologique et suivi par un psychologue depuis ce temps. Malgré ces traitements, monsieur Young présente toujours une perte d’intérêt et de plaisir pour réaliser ses activités favorites, comme le golf. Il refuse de sortir, il dit avoir peu d’énergie même s’il dort plus de 12 heures par nuit, ce qui occasionne une négligence dans ses soins d’hygiène. Sa tenue vestimentaire et son apparence sont négligées. Le médecin propose à monsieur Young une série d’ECT. CHAPITRE 3

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b) Nommez deux interventions que l’infirmière auxiliaire doit prodiguer à monsieur Young après l’administration d’une ECT.

5

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) La prise d’antidépresseurs peut entraîner de la xérostomie. b) Il faut éviter de boire du jus de canneberge avec la prise des antidépresseurs. c) La dépression affecte plus de femmes que d’hommes. d) Un affect émoussé signifie une importante augmentation de l’intensité de l’expression des émotions. Justifications :

6

Vous prenez soin de monsieur Ouimet, 32 ans, qui doit prendre du lorazépam (Ativan MD), un anxiolytique de la famille des benzodiazépines, pour diminuer son anxiété associée à sa dépression. Parmi les soins infirmiers suivants, encerclez les soins appropriés aux benzodiazépines. a) Mesurer les signes vitaux couché-debout selon le protocole de l’établissement. b) Peser le client une fois par semaine. c) Prévenir les risques de chute au moyen d’un environnement sécuritaire. d) Suggérer au client d’arrêter immédiatement sa médication en présence d’hypotension orthostatique. e) Si le client oublie une dose, l’informer de prendre un comprimé supplémentaire à la prochaine dose.

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Les troubles de l’humeur

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Section 1

a) Dans vos mots, expliquez à monsieur Young en quoi consiste l’ECT.

7

Madame Saint-Gelais, 46 ans, souffre de dépression. Avant son hospitalisation, elle éprouvait de la difficulté à se concentrer pour lire son journal, travailler à l’ordinateur ou corriger les travaux de ses élèves. Depuis son admission, elle est plus triste, elle se dévalorise et croit qu’elle ne vaut rien. Depuis quelque temps, elle s’est refermée sur elle- même : elle s’isole dans sa chambre, refuse de côtoyer sa famille et de participer aux activités de l’unité. Lorsque madame Saint- Gelais est stimulée par l’infirmière auxiliaire, elle accepte de sortir de sa chambre et de se rendre aux activités, mais elle n’y participe pas activement. Elle est très observatrice. Parmi les soins infirmiers suivants, encerclez ceux appropriés à la situation de madame Saint- Gelais.

Section 1

a) Informer madame Saint- Gelais qu’elle n’est pas la seule dans cette situation. b) La féliciter pour les efforts ou les progrès accomplis. c) L’encourager à participer à des activités de groupe. d) L’aider à verbaliser ses émotions par rapport à sa tristesse. e) Lui suggérer d’écouter les nouvelles à la télévision au lieu de lire le journal. 8

Vous prenez soin de monsieur Tran, 45 ans, qui a des symptômes de dépression avec tentative suicidaire. Il a été amené à l’hôpital par les ambulanciers. Actuellement, son comportement est agité, car il refuse l’hospitalisation. Il parle d’un ton sec et fort. Il accuse sa conjointe de vouloir se débarrasser de lui. Nommez deux interventions appropriées à la situation de monsieur Tran.

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10

Dans une dépression, laquelle des manifestations suivantes est l’intrus ? a) Hypersomnie

c) Augmentation de l’estime de soi

b) Sensation de fatigue

d) Dyspepsie

Associez chacun des principaux traitements de la dépression au soin infirmier qui lui est propre. Traitements

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Soins infirmiers

a) Pharmacothérapie

1. Rappeler au client de respecter le temps prescrit.

b) Psychothérapie

2. Aviser l’infirmière de tout malaise persistant comme une perte de mémoire importante.

c) Électroconvulsivothérapie

3. Observer et noter le comportement du client à la suite de la rencontre.

d) Luminothérapie

4. Faire parler le client afin de vérifier qu’il a bien avalé sa médication et qu’il ne l’a pas dissimulée dans sa bouche.

CHAPITRE 3

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Situation clinique

Monsieur Sarto, 40 ans (suite)

Après 24 heures, sa femme appelle à l’unité de psychiatrie. Elle est dépassée par les événements. Monsieur Sarto vient d’apprendre que la compagnie pour laquelle il travaille est sous la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies. Sa femme ne sait plus quoi faire. « Il est agité et très bouleversé par la situation. Il est ivre, il crie et n’a pas pris sa médication. » Monsieur Sarto refuse d’être ramené à l’hôpital par sa femme malgré l’entente du congé temporaire. Elle vous informe qu’elle a trouvé une corde attachée au plafond du sous-sol. Elle craint pour la sécurité de son mari.

11 Si vous étiez madame Sarto, quelle serait votre réaction face à une telle situation ?

12 Selon vous, quels moyens peut utiliser madame Sarto pour ramener son mari à l’hôpital ?

13 Lors du retour de monsieur Sarto dans l’unité de psychiatrie, quelles seraient les meilleures approches à privilégier comme infirmière auxiliaire ?

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Les troubles de l’humeur

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Section 1

Quelques semaines plus tard, alors que monsieur Sarto commence à aller mieux, le médecin autorise un retour temporaire à la maison, le temps d’un week-end. Il met cependant une condition à ce congé : monsieur Sarto doit continuer à prendre sa médication et, en cas de problème, il devra se présenter immédiatement à l’unité de psychiatrie.

Section

2 Le trouble bipolaire

Déclencheur

Section 2

Expliquez dans vos mots le lien entre cette image et le trouble bipolaire.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Euthymie Fuite des idées Humeur euphorique Hypomanie

• • • •

Labilité émotionnelle Logorrhée Manie Trouble bipolaire

La présente section porte sur un deuxième trouble de l’humeur : le trouble bipolaire. Dans cette maladie, l’humeur de la personne alterne entre des épisodes de dépression, une humeur stable et des épisodes de manie.

2.1 La définition Le trouble bipolaire (ou maladie affective bipolaire [MAB]) se définit comme un cycle pendant lequel l’humeur de la personne varie entre une humeur normale et stable (euthymie), entrecoupée de périodes de dépression et de périodes de manie (voir la figure 5, à la page suivante). À une certaine époque, le trouble bipolaire était surtout désigné sous le nom de « psychose maniacodépressive » (ou PMD). Toutefois, on utilise de moins en moins cette expression. Quand la personne traverse la période de dépression, elle présente les mêmes manifestations cliniques que la personne qui vit une dépression à proprement parler. Puis, son humeur devient plus élevée. C’est la période de manie : la personne a une humeur euphorique (elle ressent un bonheur intense, exagéré face à des événements souvent banals). Il peut alors y avoir une perte de contact avec la réalité : la personne ne peut plus fonctionner adéquatement et elle doit être hospitalisée.

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CHAPITRE 3

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FIGURE 5

Le cycle du trouble bipolaire Manie

Hypomanie

Intervalle sans symptômes (euthymie) Dépression

Section 2

Épisodes mixtes Dépression

Parfois, chez certaines personnes, les symptômes sont moins intenses. L’hyperactivité et l’excitabilité sont présentes, mais moins invalidantes que dans le cas de la manie. On dit alors que la personne souffre d’un épisode d’hypomanie : ce n’est pas tout à fait un épisode maniaque, mais presque. Les symptômes de l’hypomanie durent au moins quatre jours. Le fonctionnement global n’est pas affecté au point de nécessiter une hospitalisation. La personne se considère même en pleine forme plutôt qu’en hyperactivité. Cependant, il pourrait y avoir un passage vers la manie.

2.2 Les causes À ce jour, il n’a pas encore été possible de déterminer une cause unique au développement d’un trouble bipolaire. Les causes peuvent être de nature biologique ou psychosociale. Cependant, les dernières recherches tendent à démontrer qu’un mauvais fonctionnement des cellules du cerveau, relié à la hausse ou à l’absence de certains neurotransmetteurs, provoque la maladie. La figure 6 résume les principales causes du trouble bipolaire. FIGURE 6

Les principales causes du trouble bipolaire CAUSES BIOLOGIQUES

Neurotransmission La disponibilité des neurotransmetteurs, dont la sérotonine, et la modification des récepteurs pourraient expliquer l’apparition du trouble bipolaire. Un excès de neurotransmission est associé à la manie. Transmission génétique Des chercheurs ont établi que la transmission génétique est clairement une des causes du trouble bipolaire, mais à ce jour, aucune recherche n’arrive à en expliquer le mécanisme. CAUSES PSYCHOSOCIALES Stress majeur Une personne qui vit un grand stress (ex. : un accident, un divorce, ou la perte d’un enfant ou du conjoint) risque de développer un trouble bipolaire en réponse à ces situations stressantes. Consommation abusive de stimulants ou de drogues, et manque de sommeil Chez la personne atteinte de trouble bipolaire, la décompensation (état où la personne perd le contrôle sur sa maladie et devient dangereuse pour elle-même ou pour les autres) peut survenir en raison de la consommation abusive de stimulants ou de drogues, ou du manque de sommeil.

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Les troubles de l’humeur

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2.3 Les facteurs de risque

Section 2

Les principaux facteurs de risque associés au trouble bipolaire comprennent : • des antécédents familiaux de trouble bipolaire ; • le jeune âge (adolescents et adultes au début de la vingtaine), en raison du stress relié à de nouvelles responsabilités (selon Statistique Canada, au Québec, en 2011, jusqu’à 66 % des personnes atteintes d’un trouble bipolaire ont connu leur premier épisode pendant l’enfance et l’adolescence) ; • la prise de certains médicaments comme des anti-inflammatoires stéroïdiens, des antibiotiques ou des contraceptifs oraux, car ils influent sur le système endocrinien et, par ricochet, sur l’action des neurotransmetteurs ; • la prise d’antidépresseurs ; • la consommation de drogues ou d’autres substances stimulantes qui peuvent affecter l’action des neurotransmetteurs du cerveau.

ATTENTION Lorsque le trouble bipolaire se déclenche la première fois, la personne présente très souvent un épisode dépressif et non un épisode de manie. Le médecin peut être alors dans l’incapacité de déterminer si la personne souffre de dépression ou d’un trouble bipolaire. Il choisit alors de prescrire des antidépresseurs. Si la personne souffre d’un trouble bipolaire, elle pourrait avoir un virage maniaque après le début de la prise des antidépresseurs : elle présentera alors de l’hyperactivité, de l’insomnie, de la logorrhée (bavardage rapide et incessant), de l’agitation et de l’agressivité. Pour cette raison, si le médecin a un doute raisonnable d’être en présence d’un trouble bipolaire, il hospitalise généralement la personne qui commence la prise d’antidépresseurs afin de bien l’évaluer et d’intervenir rapidement en cas de virage maniaque. Si ce virage survient, les antidépresseurs sont immédiatement cessés.

2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Lorsque la personne atteinte du trouble bipolaire vit un épisode de dépression, elle présente les mêmes manifestations et nécessite les mêmes soins d’assistance que la personne dépressive (voir le tableau 1, à la page 82). Lorsque la personne vit plutôt un épisode de manie, elle présente les manifestations cliniques et nécessite les soins d’assistance décrits au tableau 2. TABLEAU 2

Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance dans la phase maniaque d’un trouble bipolaire

Manifestations cliniques et explications Symptômes émotionnels ● Labilité émotionnelle : changement rapide et important de l’humeur, qui peut être suscité facilement et disparaître rapidement (ex. : monsieur Tanguay, 28 ans, a une humeur euphorique, mais devient irritable et se met rapidement en colère si les personnes de son entourage lui demandent de se calmer). ● La personne ressent une irritabilité constante et elle l’exprime ouvertement à l’entourage. 94

CHAPITRE 3

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Éviter les dangers ● Vérifier le risque suicidaire, le risque de violence et le risque de fugue à chaque quart de travail, car l’humeur instable et la perte de contact avec la réalité peuvent amener la personne à commettre des actes irréfléchis. ● Consigner dans les notes d’évolution la présence d’hallucinations ou d’idées délirantes qui peuvent conduire la personne à commettre des gestes dangereux pour elle ou les autres. Ces observations permettront d’ajuster le PSTI selon l’évolution des symptômes. ● Vérifier les signes vitaux q.i.d. ou selon le protocole en vigueur MS 4.1 à 4.5 dans l’établissement, car certains médicaments donnés pour soulager la manie ont des effets sur la pression artérielle et la fréquence cardiaque. Il peut y avoir un risque de chute en cas d’hypotension orthostatique.

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Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance dans la phase maniaque d’un trouble bipolaire (suite)

Manifestations cliniques et explications Symptômes cognitifs et perceptuels ● Augmentation exagérée de l’estime de soi : la personne se dit capable de réussir des exploits, de faire les choses mieux que les autres (ex. : madame Winston, 45 ans, se dit célèbre, millionnaire et en contact avec des individus très connus dans la société). On parle habituellement d’idées délirantes ou d’idées de grandeur pour décrire ce symptôme. ● Fuite des idées : enchaînement rapide, illogique et désordonné des idées, difficultés de concentration et changements rapides de sujets de conversation dus à l’accélération des processus psychiques. ● Distractibilité : la personne est distraite par tout ce qui se passe dans son entourage (ex. : conversations, bruits, attractions visuelles). ● Dans certains cas, présence d’hallucinations et d’idées délirantes (ex. : délire religieux où la personne croit, par exemple, qu’elle a été choisie par Dieu pour sauver le monde ; délire de persécution où la personne croit, par exemple, que tous ses proches se sont ligués contre elle pour la punir). Symptômes comportementaux ●

● ●



Agitation psychomotrice : la personne est en mouvement sans arrêt, elle parle vite et fort. Logorrhée. La personne ne prend plus le temps de s’alimenter et de boire normalement. Le sommeil diminue (parfois moins de trois heures par nuit), et la personne se dit pourtant en forme.

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Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Communiquer avec ses semblables ●

Accorder du temps à la personne pour discuter de son état psychologique à chaque quart de travail. Parfois, une simple question comme « Comment allezvous aujourd’hui ? » suffit à amorcer la discussion.

Appliquer les techniques de relation aidante (ex. : reflet, renforcement positif, écoute active) dans les interventions. ● Éviter le clivage : démontrer à la personne que vous êtes disponible pour elle et lui indiquer que c’est à vous qu’elle doit s’adresser en cas de besoin et non à d’autres membres du personnel. ● Être ferme et constante dans l’application du PSTI : respect des périodes de repos, du code de vie de l’unité, politesse et calme pour s’adresser aux membres du personnel, aux autres clients, aux visiteurs afin de maintenir un environnement thérapeutique sain pour l’ensemble des clients. ● Observer les comportements du client dans l’unité (ex. : Fait-il des avances sexuelles aux autres ? Leur demande-t-il de l’argent pour des placements ? S’immisce-t-il dans les activités des autres de manière impolie ?). Consigner ces observations dans les notes d’évolution à chaque quart de travail. La note d’évolution devrait aussi rendre compte de la réaction du client quand on lui rappelle, avec tact, que son comportement est inadéquat. (Remarque : il est tout aussi important de souligner les comportements adaptés du client.) Boire et manger ● Consigner dans les notes d’évolution la quantité et la qualité des aliments ingérés aux repas, car, en raison de la perte de contact avec la réalité, le client pourrait avaler des aliments non déballés ou encore ingurgiter uniquement de la malbouffe ou une seule variété d’aliment. ● Offrir des aliments qui se mangent rapidement, car la personne étant facilement distraite aux repas, elle risque de s’alimenter très peu. ● En période de manie, offrir une alimentation riche en glucides et en protéines, car la personne bouge sans arrêt et dépense beaucoup d’énergie. ● Offrir une collation comme un fruit ou un jus, pour assurer le nombre adéquat de calories chaque jour. ● Rappeler au client de boire de l’eau ; lui donner un verre d’eau au besoin pour prévenir la déshydratation, car, lors des périodes de manie, il peut oublier de boire. ● Peser le client chaque semaine, le matin avant le repas, pour assurer le suivi du poids. ● Demander au client de prendre le temps de s’asseoir pour s’alimenter. Il prendra ainsi un temps d’arrêt et de repos qui favorise la consommation des aliments lors des repas. Éliminer ● Rappeler à la personne de se rendre à la salle de bain une demi-heure après les repas, car elle oublie parfois de prendre le temps d’éliminer. ● Consigner dans les notes d’évolution la fréquence, la quantité et la qualité des selles et des mictions, car certains médicaments entraînent de la rétention urinaire ou de la constipation. ● Demander à la personne si elle ressent des douleurs abdominales ou des ballonnements, qui sont des symptômes associés à la constipation ou à la présence d’un fécalome. ●

Les troubles de l’humeur

95

Section 2

TABLEAU 2

TABLEAU 2

Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance dans la phase maniaque d’un trouble bipolaire (suite)

Manifestations cliniques et explications Symptômes comportementaux (suite) ● Hygiène négligée ou augmentée et habillement inapproprié, coloré et excentrique.

Section 2











Maquillage excessif et coiffure criarde. La personne s’engage dans plusieurs activités à la fois et donne l’impression d’être très productive. Cependant, il n’en est rien, car la fuite des idées et la désorganisation la rendent distraite et inefficace. Engagement dans des relations extraconjugales, des activités sexuelles à risque en raison de l’augmentation de la libido. Engagement dans des activités insensées (ex. : monsieur Tadros, 41 ans, vit de l’aide sociale, mais veut investir dans un grand projet financier à la Bourse). Consommation d’alcool ou d’autres substances illicites, problèmes de jeu.

Changements sociaux ● La personne ne respecte plus les normes sociales et elle empiète sur l’espace personnel des autres. Ces comportements occasionnent des tensions qui peuvent déclencher des colères chez la personne en période de manie.

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Se vêtir et se dévêtir Encourager la personne à porter des vêtements propres, appropriés au lieu et à la saison. ● Rappeler avec tact quand la tenue est inappropriée : maquillage grotesque et coiffure désordonnée, chandail décolleté ou torse nu. Ces deux soins sont liés au fait que la perte de contact avec la réalité peut conduire la personne à porter des vêtements malpropres ou non adaptés au lieu ou à la saison. Être propre, soigné et protéger ses téguments ● Encourager la personne à réaliser ses soins d’hygiène chaque jour, se coiffer, se raser ou se maquiller sobrement afin que l’entourage la respecte et qu’on ne se moque pas de son habillement et de son hygiène. Dormir et se reposer ● S’assurer que la personne alterne les périodes de repos et les périodes d’activités pour éviter le surmenage physique. ● Proposer à la personne des stratégies pour faciliter le sommeil (voir le chapitre 2, section 2, à la page 58). ● Rappeler à la personne de ne pas consommer de caféine (café, thé, cola) en soirée, et de diminuer la consommation de nicotine et d’alcool (si cela s’applique), car ces substances nuisent au sommeil et à l’effet thérapeutique des benzodiazépines. ● Afficher l’horaire de repos dans la chambre du client et lui demander de le respecter. ●

Lui proposer, quand cela est possible, de faire une activité de relaxation ou les activités organisées par l’éducateur de l’unité (ex. : séance de détente). Cette période doit être de 30 minutes environ ou selon le PTI (voir l’annexe 3, Extrait d’un plan thérapeutique infirmier (psychiatrie), à la page 188). ● Inscrire dans les notes d’évolution la qualité et la quantité du sommeil. Apprendre ● Encourager la personne à obtenir toute l’information liée à sa maladie, auprès du personnel infirmier et du médecin, afin de mieux gérer les symptômes et de prévenir les rechutes. En effet, même s’il ressent une amélioration de son état mental et que les symptômes de manie ont disparu, le client doit poursuivre son traitement, sinon il revivra un épisode maniaque. ●

2.5 L’évaluation diagnostique La manière de poser le diagnostic de trouble bipolaire repose principalement sur un examen mental réalisé par un médecin ou un psychiatre. Les autres analyses et examens diagnostiques (ex. : la glycémie à jeun, le bilan thyroïdien, la tomodensitométrie cérébrale) permettent d’éliminer une cause physique qui provoquerait les symptômes psychologiques. On procède donc par élimination.

2.6 Les traitements et les soins infirmiers Outre la médication, le principal traitement du trouble bipolaire demeure la psychothérapie. Dans certaines situations, quand la personne ne réagit pas adéquatement à la médication, le médecin proposera l’ECT. Ces traitements sont expliqués dans la section 1 de ce chapitre, aux pages 84 et 85. 96

CHAPITRE 3

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2.7 Les médicaments prescrits

Section 2

Les principaux médicaments administrés dans les cas de trouble bipolaire comprennent : • les stabilisateurs de l’humeur (ou thymorégulateurs ou antimaniaques) dont le lithium fait partie (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 182) ; • les anticonvulsivants (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 182) ; • les antipsychotiques (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 178) ; • les benzodiazépines (plus spécifiquement les anxiolytiques ; voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 180) ; • des antidépresseurs (plus rarement ; voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176).

2.8 L’aspect diététique Le lithium est un sel, mais il ne remplace en aucun cas le sel de table. Le client qui prend du lithium : • ne doit pas modifier sa consommation de sel ; • doit boire, en période estivale ou selon son activité physique, de 2 L à 3 L de liquide par jour et, pour les autres moments de l’année, de 1,5 L à 2 L par jour ; • doit éviter les boissons diurétiques comme le café, le thé et le cola. L’infirmière auxiliaire doit cependant recommander au client de ne pas modifier ses habitudes alimentaires, son hydratation et son niveau d’activité physique de façon importante sans en parler auparavant à son médecin.

2.9 La situation de crise suicidaire ou de violence Le risque suicidaire est toujours possible lorsqu’une personne souffre de trouble bipolaire en phase dépressive. Il est donc de première importance que l’infirmière auxiliaire contribue à l’évaluation de ce risque. Pour ce faire, elle doit : • poser les questions liées au COQ, selon les directives du PSTI ; • appliquer les mesures de sécurité nécessaires. (Voir le chapitre 1, section 2, à la page 17 pour revoir la situation de crise.) De même, certaines personnes en période de manie peuvent devenir agressives si elles doivent être hospitalisées contre leur volonté. Elles peuvent même chercher à fuguer.

D’une compétence à l’autre La relation aidante, la crise suicidaire et la crise de violence sont abordées dans la compétence 5, Relation aidante.

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Les troubles de l’humeur

97

ACTIVITÉS 1

Monsieur Smith, 24 ans, a été admis hier soir dans l’unité de psychiatrie. Dès votre arrivée dans l’unité, il souhaite vous serrer la main, ne cesse de vous dire que vous êtes belle et que votre parfum sent très bon. Son débit verbal est très rapide : vous avez de la difficulté à suivre ses propos. Il vous parle de son arrivée à l’urgence, des médicaments qu’il a reçus par injection intramusculaire, hier, sans son accord.

Section 2 1

Puis, il vous informe qu’il sera le prochain dirigeant du centre hospitalier où vous travaillez. Il bouge continuellement. Il marche à côté de vous, se retourne souvent et se permet de donner des conseils aux autres clients de l’unité. Au déjeuner, monsieur Smith mélange tous ses aliments ensemble, en expliquant qu’il est en train de faire une recette exceptionnelle qui sera dans le prochain livre d’un grand chef cuisinier. Il se permet également de mélanger la nourriture de ses voisins de table. Il se fâche lorsque ceux- ci manifestent leur mécontentement et il les insulte ouvertement. a) Relevez les manifestations cliniques de l’épisode de manie chez monsieur Smith.

b) Nommez deux besoins perturbés chez monsieur Smith et donnez un soin d’assistance pour chacun. Justifiez votre réponse. Besoins perturbés et justifications

Soins d’assistance et justifications

c) Nommez cinq interventions que vous pourriez faire auprès de monsieur Smith.

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CHAPITRE 3

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2

Madame Tanguay, 24 ans, souffre d’un trouble bipolaire en phase maniaque. Lors de son admission, elle avoue qu’elle a cessé de prendre son lithium depuis deux semaines, car elle avait des tremblements légers qui la dérangeaient. Durant son hospitalisation, le médecin lui prescrit de nouveau du lithium. a) À quelle classe de médicament appartient le lithium ?

Section 2 1

b) Quels sont ses effets thérapeutiques ?

c) Nommez deux signes de toxicité au lithium.

3

Monsieur Davidson, 57 ans, est admis dans l’unité de psychiatrie parce que son comportement a beaucoup changé depuis quelque temps. Entre autres, il dépense sans limites. Depuis une semaine, il ne dort que quatre heures par nuit et dit que c’est nettement suffisant, et il ne prend presque plus ses repas, car il se dit trop pressé. Sa pression artérielle est élevée et il a fait de la fièvre la nuit dernière. Lorsque vous discutez avec lui, il est très difficile d’entretenir une conversation, puisqu’il se laisse facilement distraire par tout ce qui se passe autour de lui. Sa conjointe est très inquiète. a) Nommez deux manifestations cliniques spécifiques à l’épisode de manie chez monsieur Davidson.

b) Lors de cet épisode de manie chez monsieur Davidson, quelles seraient les attitudes à privilégier comme infirmière auxiliaire ? Choisissez- les parmi les énoncés suivants. 1. Encourager les contacts avec les autres clients de l’unité pour éviter l’isolement. 2. Encourager monsieur Davidson à poursuivre toutes les activités qu’il aime. 3. Accorder du temps au client pour discuter de son état psychologique à chaque quart de travail. 4. Échanger avec lui au sujet de ses idées et des dépenses qu’il veut faire. 5. Expliquer à monsieur Davidson qu’il doit se calmer pour faire diminuer sa pression artérielle. 6. Offrir à monsieur Davidson de participer à des séances de relaxation. 7. Rappeler au client qu’il doit essayer de se concentrer lorsqu’une personne lui parle. 8. Demander à monsieur Davidson de s’asseoir à table pour prendre le temps de manger au moment du repas.

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Les troubles de l’humeur

99

4

Remplissez la grille de mots croisés suivante. 9 1 10

7

2

Section 2 1

3 8

4

5

6

Horizontalement 1

2 3

4 5 6

5

Désigne une hyperactivité et une excitabilité moins invalidantes que dans le cas de la manie. Signifie « avoir une humeur stable ». Classe de médicaments qui doit être utilisée avec prudence afin d’éviter un virage maniaque. Le divalproex (EpivalMD) fait partie de cette classe de médicaments. Le lorazépam (Ativan MD) fait partie de cette classe de médicaments. Bavardage rapide et intarissable.

Verticalement Hyperactivité et excitabilité de l’humeur. 8 Trouble auparavant appelé « psychose maniacodépressive » (ou PMD). 9 Classe de médicaments qui peut causer le syndrome malin des neuroleptiques. 10 Trouble mental qui se manifeste par une perte d’intérêt ou de plaisir dans ses activités, de la fatigue, une baisse d’énergie et une grande tristesse. 7

Parmi les manifestations cliniques suivantes, encerclez celles liées à des effets extrapyramidaux. a) Tremblements b) Bradycardie c) Impossibilité à rester en place d) Augmentation de l’agitation psychomotrice e) Rigidité musculaire

100

CHAPITRE 3

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6

Vous prenez soin de madame De Santis, 36 ans, qui a été admise pour un trouble bipolaire en phase maniaque. Présentement, elle est euphorique, mais elle devient irritable et se met en colère lorsque vous lui demandez de rire moins fort. Elle se maquille excessivement avec des couleurs vives et se coiffe de manière exagérée. Elle prend beaucoup de place dans l’unité, elle parle vite et fort.

Section 2 1

Nommez trois soins infirmiers appropriés à la condition de madame De Santis.

7

Parmi les interventions suivantes, lesquelles correspondent à celles à prodiguer à un client en situation de crise ? a) Retirer les objets potentiellement dangereux. b) Intervenir seule lorsque le client le demande. c) Garder une distance sécuritaire d’au moins 1,5 mètre entre le client et soi. d) Demander au client de se calmer avec un ton ferme et autoritaire. e) Refléter au client le sentiment que l’infirmière auxiliaire perçoit.

8

Parmi les manifestations cliniques suivantes, encerclez celle qui correspond au syndrome malin des neuroleptiques. a) Toxicité

d) Somnolence diurne

b) Prise de poids

e) Virage maniaque

c) Raideur de la nuque 9

Nommez deux conseils diététiques que l’infirmière auxiliaire peut donner à un client atteint d’un trouble bipolaire prenant du lithium.

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Les troubles de l’humeur

101

Synthèse La dépression La dépression

Explications ●

Synthèse



● ●



Types de symptômes Symptômes émotionnels



● ● ●

● ● ● ● ● ●

Symptômes physiques et comportementaux

● ● ● ●



Changements sociaux

Les symptômes de la dépression perturbent les émotions, la pensée, le fonctionnement de l’organisme, les comportements et les contacts sociaux de la personne. La dépression peut être due à des causes biologiques (carence en sérotonine, dérèglement de l’hypothalamus, transmission génétique) ou à des causes psychosociales (perturbations cognitives, incapacité à gérer un stress, stress majeur, traumatismes affectifs précoces).

Manifestations cliniques



Symptômes cognitifs

La dépression est un trouble de l’humeur. Elle se définit comme une humeur triste, mélancolique, ressentie par une personne chaque jour pendant au moins deux semaines. Elle s’accompagne d’anhédonie et, parfois, d’un affect plat (ou émoussé).

● ●

Perte d’intérêt ou de plaisir pour réaliser ses activités. Sentiment de tristesse, de vide, pleurs fréquents. Perte d’intérêt pour les relations sexuelles. Incapacité à ressentir des émotions. Sentiment d’anxiété, d’irritabilité, de colère. Diminution de la capacité à penser, à se concentrer. Diminution excessive de l’estime de soi. Difficulté ou incapacité à prendre des décisions pour réaliser les AVQ et les AVD. Difficulté ou incapacité à terminer une tâche. Idées morbides de mort, de suicide. Parfois, hallucinations, idées délirantes, surtout dans la dépression psychotique. Changement dans l’appétit, accompagné d’un gain ou d’une perte de poids, selon le cas. Insomnie ou hypersomnie, selon le cas. Agitation ou ralentissement psychomoteur, selon le cas. Sensation de fatigue, perte d’énergie qui occasionne la négligence dans les soins d’hygiène, la tenue vestimentaire et l’apparence. Dyspepsie et constipation. Difficultés à accomplir les activités professionnelles. Difficultés dans les rapports sociaux, avec la famille et les amis. Les traitements de la dépression



● ●

102

La psychothérapie associée à une médication (antidépresseurs ou benzodiazépines [anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques]). L’électroconvulsivothérapie (ECT). La luminothérapie, dans le cas de la dépression saisonnière.

CHAPITRE 3

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Le trouble bipolaire Explications ● ●







Types de symptômes Symptômes émotionnels



● ● ● ●

Symptômes comportementaux

● ● ● ● ● ● ●



● ●

Changements sociaux

Le trouble bipolaire peut être dû à des causes biologiques (neurotransmission, transmission génétique) ou à des causes psychosociales (stress majeur, consommation abusive de stimulants ou de drogues, et manque de sommeil). La décompensation chez une personne atteinte de la maladie bipolaire peut survenir en raison de la consommation abusive de stimulants ou de drogues, ou du manque de sommeil. Manifestations cliniques



Symptômes cognitifs et perceptuels

Le trouble bipolaire est un trouble de l’humeur. Il s’agit d’un cycle au cours duquel l’humeur de la personne varie d’une humeur normale et stable (euthymie), entrecoupée de périodes de dépression et de périodes de manie. Dans les périodes de manie, le client présente une humeur euphorique, ponctuée par de l’irritabilité et de la colère. La personne souffre d’hypomanie lorsque l’hyperactivité et l’excitabilité sont présentes, mais moins invalidantes qu’en cas de manie.



Labilité émotionnelle. La personne ressent une irritabilité constante et elle l’exprime ouvertement à l’entourage. Augmentation exagérée de l’estime de soi : idées délirantes ou idées de grandeur. Fuite des idées. Distractibilité. Dans certains cas, présence d’hallucinations et d’idées délirantes. Agitation psychomotrice. Logorrhée. La personne ne prend plus le temps de s’alimenter et de boire normalement. Le sommeil diminue et la personne se dit pourtant en forme. Hygiène négligée ou augmentée, et habillement inapproprié, coloré et excentrique. Maquillage excessif et coiffure criarde. La personne s’engage dans plusieurs activités à la fois et donne l’impression d’être très productive, or la fuite des idées et la désorganisation la rendent distraite et inefficace. Engagement dans des relations extraconjugales, des activités sexuelles à risque en raison d’une augmentation de la libido. Engagement dans des activités insensées. Consommation d’alcool ou d’autres substances illicites, problèmes de jeu. La personne ne respecte plus les normes sociales et empiète sur l’espace personnel des autres, ce qui occasionne des tensions à l’origine de colères chez la personne en période de manie. Les traitements du trouble bipolaire





La psychothérapie associée à une médication (stabilisateurs de l’humeur, anticonvulsivants, antipsychotiques, benzodiazépines [anxiolytiques], et plus rarement antidépresseurs). L’électroconvulsivothérapie (ECT).

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Les troubles de l’humeur

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Synthèse

Le trouble bipolaire

Situations cliniques

Situations cliniques

Monsieur Sarto, 40 ans (suite) Monsieur Sarto a finalement accepté de revenir à l’hôpital après en avoir discuté au téléphone avec l’infirmière de l’unité de psychiatrie. Sa femme informe le personnel que les comportements de son mari sont inhabituels. Son humeur est variable et instable : elle oscille rapidement entre des débordements de joie, la tranquillité et des décharges spectaculaires de colère ou de larmes. Depuis son retour dans l’unité de psychiatrie, monsieur Sarto ne dort plus. Il ne cesse de parler : il tente de justifier son comportement. Il dit qu’il veut acheter la compagnie pour laquelle il travaillait malgré ses difficultés financières et que lui seul peut bien la diriger. Le psychiatre décide alors de cesser sur-le-champ son antidépresseur, le citalopram, car il soupçonne un virage maniaque. Il fait faire diverses analyses et, après avoir éliminé les causes physiques, le diagnostic tombe : trouble bipolaire. Le psychiatre suggère alors une psychothérapie associée à une pharmacothérapie.

1

Nommez les manifestations cliniques liées au virage maniaque chez monsieur Sarto.

2

Compte tenu de ce que vous avez appris sur le trouble bipolaire, quelle pourrait être une des causes du trouble bipolaire chez monsieur Sarto ? Au besoin, référez-vous aux situations cliniques des pages 78 et 91.

3

Quel est le but de la psychothérapie proposée à monsieur Sarto par le psychiatre ?

104

CHAPITRE 3

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Madame Théberge, 44 ans Madame Théberge, 44 ans, arrive à l’urgence en ambulance. Elle est accompagnée par son atteinte du trouble bipolaire et qu’elle a déjà été hospitalisée à l’âge de 24 ans et de 37 ans pour un délire religieux. Il rapporte aussi plusieurs épisodes dépressifs, surtout à l’automne. Lors d’un de ces épisodes, elle ne bougeait plus, tout comme aujourd’hui. Le père de madame Théberge souffre aussi du trouble bipolaire. Madame Théberge a arrêté son lithium il y a trois semaines. Elle se réveillait la nuit vers 03:00 ou 04:00 pour consommer de l’alcool. L’épisode actuel s’est installé en moins de 24 heures. Madame Théberge a un problème de consommation d’alcool et de drogue depuis l’âge de 40 ans. Lors de son admission, elle a le regard vague, fixé au sol. Elle ne réagit pas aux bruits et elle ne répond pas lorsque vous la sollicitez. Son hygiène et sa tenue sont négligées. Ses signes vitaux sont les suivants : PA : 130/76 ; P : 76/min ; R : 18/min ; SpO2 : 97 % ; T °B : 37,1 °C. Le médecin confirme un trouble bipolaire en phase dépressive. Il prescrit à madame Théberge une série d’ECT en urgence.

1

Nommez deux facteurs de risque associés au trouble bipolaire de madame Théberge.

2

Dans le texte ci-dessus, soulignez les manifestations cliniques du trouble bipolaire en phase dépressive chez madame Théberge.

3

Nommez deux soins d’assistance à prodiguer à madame Théberge pour chaque besoin perturbé cidessous. Justifiez votre réponse. Être propre, soigné et protéger ses téguments

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Communiquer

Les troubles de l’humeur

105

Situations cliniques

mari. Elle ne bouge plus et ne parle plus depuis hier soir. Son mari vous explique qu’elle est

Situations cliniques

4

Expliquez en vos mots ce que veut dire « délire religieux ».

5

À titre d’infirmière auxiliaire, quels conseils donneriez- vous à madame Théberge sur sa maladie et sur le lithium ? Conseils sur la maladie

Conseils sur le lithium

6

Selon vous, pour quelle raison le psychiatre demande-t-il une série d’ECT en urgence pour madame Théberge ?

7

Quel mécanisme de défense madame Théberge a- t-elle utilisé après avoir arrêté son lithium ?

106

CHAPITRE 3

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CHAPITRE

4

Les troubles psychotiques

Sommaire Situation clinique ................................ 108 Section 1 La schizophrénie ....................... 109 Situation clinique....................... 124 Section 2 Les autres troubles psychotiques............................. 126

Synthèse ................................................. 135 Situations cliniques ........................... 137

107

Situation clinique

Situation clinique

Monsieur Roberto, 58 ans Monsieur Roberto, 58 ans, habite une grande ville. Il souffre d’un trouble de santé mentale et consomme de l’alcool sur une base régulière depuis plusieurs années. Il a été opéré d’urgence pour une cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire) il y a trois jours. Il est hospitalisé dans l’unité de chirurgie. Cette nuit, lors de sa tournée, l’infirmière auxiliaire remarque que monsieur Roberto fait des cauchemars horribles et présente des hallucinations visuelles : il dit avoir peur des insectes qui l’attaquent. Il ne sait plus où il est. Plus tard dans la nuit, bien que monsieur Roberto soit seul dans sa chambre, il semble écouter attentivement quelqu’un. Il monte le ton légèrement et dit : « Allez-vous-en ! » Puis, il murmure : « J’ai rien fait de mal, arrêtez ! » Il se met à pleurer et se tient la tête à deux mains.

1

Quelle serait votre réaction face à un client qui présente les comportements de monsieur Roberto ?

2

Que feriez-vous pour rassurer monsieur Roberto dans cette situation ?

3

Nommez deux types d’hallucinations présentes chez monsieur Roberto.

4

Soulignez dans la situation clinique une donnée subjective reliée aux hallucinations de monsieur Roberto.

5

Nommez quatre interventions que l’infirmière auxiliaire peut prodiguer à monsieur Roberto.

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CHAPITRE 4

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Section

1 La schizophrénie

Déclencheur Regardez ces deux photos. b

1

Section 1

Illusion d’optique du visage de Harry Houdini par le magicien américain Tom Interval.

a

Que voyez- vous dans chaque photo ? Photo a : Photo b :

2

À votre avis, quel est le lien entre ces deux photos et les troubles psychotiques ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Schizophrénie Schizophrénie catatonique Schizophrénie désorganisée

• • •

Schizophrénie de type paranoïde Trouble schizoaffectif Troubles psychotiques

Ce chapitre porte sur les troubles psychotiques. Les troubles psychotiques sont une classe de troubles mentaux qui se divisent en deux grandes catégories : • la schizophrénie ; • les autres troubles psychotiques, qui comprennent entre autres le trouble délirant, le trouble psychotique bref et la psychose induite. Tous les troubles psychotiques ont une caractéristique commune : la personne qui en est atteinte perd le contact avec la réalité. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les troubles psychotiques

109

Dans la première section de ce chapitre, il sera question de la schizophrénie. Il s’agit du trouble psychotique le plus fréquent dans les unités de psychiatrie.

1.1 La définition

Section 1

La schizophrénie est une maladie mentale qui fait partie des troubles psychotiques. Cette maladie affecte le fonctionnement de la pensée, les perceptions, l’affect et le comportement de la personne de telle manière que celle-ci perd contact avec la réalité (voir la figure 1).

FIGURE 1

La schizophrénie

Avant le début de la maladie, l’entourage remarque souvent : • des comportements bizarres ou inhabituels chez la personne atteinte (elle devient froide et distante, et établit difficilement des relations sociales) ; • un manque d’intérêt pour toute activité ; La schizophrénie perturbe le fonctionnement de l’affect. • de la négligence dans les soins d’hygiène ; • la consommation subite et inhabituelle de drogues ou d’alcool. Dans d’autres cas, la maladie se déclare soudainement, à la suite d’un événement stressant, sans que des comportements particuliers soient observés au préalable. La schizophrénie se manifeste plus souvent chez les hommes que chez les femmes. Elle débute habituellement entre 18 et 25 ans. Toutefois, chez les femmes, la maladie peut s’installer plus tard, soit après l’âge de 25 ans.

1.2 Les causes À ce jour, les études tendent à montrer qu’il n’y aurait pas une cause unique, mais plutôt une combinaison de facteurs qui contribueraient au déclenchement de la schizophrénie. Des chercheurs ont créé un modèle « vulnérabilitéstress »1. Dans ce modèle, on considère que les personnes qui développent la schizophrénie possèdent au départ une vulnérabilité biologique (ex. : une anomalie des ventricules du cerveau), et qu’elles ont été soumises en plus à des stresseurs dans l’environnement. Cependant, la schizophrénie n’apparaîtra pas forcément chez toutes les personnes dans cette situation. La figure 2, à la page suivante, résume les principales causes associées à la schizophrénie.

ATTENTION Bien que seulement 1 % de la population canadienne souffre de cette maladie, les personnes atteintes subissent des répercussions importantes dans leur fonctionnement social et professionnel. C’est la maladie psychiatrique qui nécessite les hospitalisations les plus longues et qui occasionne le plus de rejet dans la société. Aussi, les personnes vivant avec un diagnostic de schizophrénie sont très conscientes des réactions que leurs comportements provoquent autour d’elles. Elles évitent donc volontairement d’entrer en contact avec leur entourage et de demander l’aide dont elles auraient besoin pour réaliser leurs AVD. 1. Barbès-Morin, G., MD, P. Lalonde, MD. La réadaptation psychiatrique du schizophrène. http://homepage.hispeed. ch/Jerome_Favrod/Barbes.pdf. Site consulté le 7 mars 2014.

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CHAPITRE 4

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FIGURE 2

Les principales causes de la schizophrénie CAUSES BIOLOGIQUES

Causes héréditaires et génétiques La schizophrénie survient plus souvent quand des proches parents du malade en sont atteints. Des mutations génétiques qui ont modifié la structure des cellules nerveuses peuvent déclencher la schizophrénie.

Section 1

Cause biochimique Une trop grande quantité de dopamine (un neurotransmetteur) dans le cerveau peut déclencher la schizophrénie (voir les Préalables, à la page XII, pour un bref rappel sur les neurotransmetteurs). Causes anatomiques et physiologiques Certaines personnes atteintes de schizophrénie présentent des anomalies dans leur cerveau (ex. : ventricules cérébraux plus larges que la normale). Des dérèglements dans le fonctionnement de l’hypophyse ont été associés à la maladie. CAUSES ENVIRONNEMENTALES Des conditions socioéconomiques défavorables ou des événements stressants (ex. : décès d’un parent pendant la petite enfance, pauvreté) pourraient contribuer à déclencher la maladie. L’abus de substances illicites (ex. : marijuana, cocaïne, amphétamines) conduit parfois au déclenchement de la maladie. CAUSE PSYCHOLOGIQUE Cette cause est de plus en plus contestée. On associait la maladie à de mauvaises conditions familiales, notamment à une mère froide et dominante. FIGURE 3

1.3 Les facteurs de risque

Des facteurs de risque

Les principaux facteurs de risque associés à la schizophrénie comprennent : • des cas de schizophrénie dans la famille ; • le jeune âge (la schizophrénie survient le plus souvent à l’adolescence et au début de la vingtaine, surtout chez les hommes) ; • l’abus de substances (drogues, alcool). Des études ont également démontré que le fait de vivre en milieu urbain augmente le risque de développer la schizophrénie, surtout lorsque des antécédents familiaux existent. Toutefois, la raison pour laquelle ce risque est plus élevé demeure floue.

1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance

La consommation de cannabis peut déclencher l’apparition de la schizophrénie chez des individus jeunes et ayant un profil psychologique vulnérable.

Généralement, on classe les manifestations cliniques de la schizophrénie en deux grandes catégories : • les symptômes positifs (des manifestations qui s’ajoutent aux fonctions mentales normales) ; • les symptômes négatifs (un manque ou une absence de comportements attendus). La figure 4, à la page suivante, décrit chacune des deux grandes catégories de symptômes de la schizophrénie.

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Les troubles psychotiques

111

FIGURE 4

Les deux grandes catégories de symptômes de la schizophrénie

Section 1

SYMPTÔMES POSITIFS Hallucinations Perceptions anormales de la réalité (ex. : voir ou entendre des choses qui ne sont pas réelles), sans qu’un stimulus externe ne les ait déclenchées. Les hallucinations visuelles et auditives sont les plus courantes. La personne peut également avoir des hallucinations : – olfactives ou gustatives (ex. : sentir une odeur qui n’est pas présente, goûter un aliment et lui attribuer un goût mauvais) ; – cénesthésiques (ex. : ressentir des fourmillements ou avoir l’impression que des insectes grouillent sous sa peau) ; – tactiles (ex. : ressentir des sensations de chaud ou de froid sur la peau) ; – kinesthésiques (ex. : ressentir des tremblements dans le sol, avoir l’impression de s’y enfoncer).

SYMPTÔMES NÉGATIFS Apathie Manque d’énergie et de motivation. Diminution de l’affectivité Visage inexpressif, ton de voix monotone, affect plat. Retrait social La personne préfère vivre en mode solitaire : elle délaisse ses amis, s’isole dans sa chambre, n’a aucune activité de loisir. Pauvreté du discours Réponses brèves ou imprécises, mots inventés.

Idées délirantes Convictions fausses (ex. : la personne est convaincue que son corps ou ses pensées sont contrôlés par d’autres personnes ou des extraterrestres ; elle est persuadée que l’on parle d’elle à la télévision ou dans les journaux, qu’elle est victime d’un complot). Désorganisation de la pensée Propos incohérents, difficulté à communiquer ses idées, humeur qui ne correspond pas avec les propos de la personne (ex. : à l’annonce d’un événement heureux, la personne demeure de glace, mais dit qu’elle est très heureuse). Désorganisation des comportements Postures particulières, vêtements excentriques, hygiène négligée. Réactions et comportements inadaptés (ex. : la personne se met à rire seule en regardant un mur ; elle s’immobilise et maintient longtemps la posture ; elle parle seule). La personne craint les autres. Elle peut s’isoler socialement, car elle est convaincue qu’ils lui veulent du mal.

La schizophrénie est une maladie complexe. Elle survient souvent au début de l’âge adulte, qui coïncide avec une crise identitaire et de nouvelles responsabilités. C’est parfois le moment où la personne quitte sa famille pour les études ou un nouvel emploi et qu’elle va vivre en appartement. Ainsi, bien souvent au début de la maladie, l’entourage jugera que les divers symptômes correspondent à une réaction au stress. Il ne pensera pas qu’il s’agit des manifestations de la maladie. De son côté, le jeune adulte qui développe la maladie cherchera à atténuer les symptômes en consommant de la drogue ou de l’alcool. Il s’agit d’un mécanisme de défense : la compensation. Malheureusement, cette attitude

112

CHAPITRE 4

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le précipite dans un cercle vicieux : la consommation de substances amplifie les symptômes et, en réaction, la personne consomme de plus en plus. La comorbidité s’installe. À un certain moment, les parents ou les amis n’ont d’autre choix que de conduire la personne malade au centre hospitalier. Parfois, quand elle n’a ni proches ni amis, la personne est arrêtée en raison de ses comportements inadaptés et amenée à l’urgence par les policiers.

Comorbidité Présence de deux troubles dans une période de temps précise. Les causes et le développement de ces troubles peuvent être associés ou indépendants.

ATTENTION

Section 1

Les symptômes de la schizophrénie ne sont pas perçus de la même façon d’une culture à l’autre. Ainsi, dans certains pays d’Afrique, la personne qui développe les symptômes de la schizophrénie peut croire avoir reçu un don qui lui permet de jouer un rôle de sorcier, par exemple. Son entourage peut même valoriser ces comportements. Dans les Antilles, les symptômes peuvent laisser penser que la personne est possédée du démon. Au Québec, cette même personne sera davantage perçue comme ayant un trouble mental nécessitant une hospitalisation.

1.4.1 Les types de schizophrénie Il existe divers types de schizophrénie (voir le tableau 1). Cette classification sert surtout au médecin lors de la détermination du diagnostic. Pour l’infirmière auxiliaire, elle apporte des indications supplémentaires liées aux manifestations de la maladie qui lui permettent d’adapter ses interventions au type de schizophrénie diagnostiqué. TABLEAU 1

Les types de schizophrénie

Types Schizophrénie désorganisée

Description ●





Schizophrénie catatonique





Schizophrénie de type paranoïde

● ● ●



Trouble schizoaffectif



Ce type de schizophrénie évolue de manière chronique chez la personne atteinte. On observe principalement trois manifestations : un discours désorganisé, un comportement désorganisé et un affect inapproprié (ex. : visage inexpressif, isolement social, perte de contact avec la réalité, comportements bizarres, pensée et discours incohérents, rires, grimaces). Les thérapies et la médication antipsychotique sont peu efficaces pour ce type de schizophrénie. La personne présente des états de rigidité, suivis d’agitation psychomotrice sans but apparent. (Ex. : La personne reste assise toute la journée dans une chaise. Elle est comme une poupée. On peut lui faire prendre la posture que l’on veut, elle ne réagit pas. Elle conserve indéfiniment la même position. Le lendemain, la personne se déplace constamment entre sa chambre, les pièces communes et le poste infirmier. Elle se dit elle-même agitée.) Le comportement moteur est davantage affecté que les autres comportements. La personne présente des délires et des hallucinations. On observe davantage des symptômes positifs. Ce type de schizophrénie est associé aux comportements agressifs et à des taux plus élevés de suicide. C’est le type de schizophrénie pour lequel la médication antipsychotique fonctionne le mieux. La personne présente des symptômes de troubles de l’humeur dépressive en plus des symptômes associés à la schizophrénie.

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Les troubles psychotiques

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1.4.2 Les soins d’assistance La schizophrénie touche de nombreux aspects de la vie de la personne atteinte. Ainsi, l’infirmière auxiliaire devra prodiguer des soins d’assistance à la personne pour presque tous ses besoins. Le tableau 2 présente les principaux soins d’assistance à prodiguer aux personnes atteintes de schizophrénie. TABLEAU 2

Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance

Section 1

Manifestations cliniques et explications ●











114

Présence d’hallucinations visuelles, auditives, gustatives, olfactives, cinesthésiques, tactiles ou kinesthésiques. Idées délirantes (ex. : peur d’être empoisonné, se croit victime d’un complot). Augmentation du poids reliée à la prise de la médication. Augmentation ou perte de poids due à des idées délirantes. Refus de boire ou potomanie (besoin pathologique et irrépressible de boire de l’eau) lié à des idées délirantes ou encore, pour la potomanie, aux effets secondaires des antipsychotiques. Constipation due aux idées délirantes (ex. : le client est convaincu qu’il doit retenir ses selles, car celles-ci contiendraient des éléments radioactifs dangereux pour les autres) ou aux effets anticholinergiques des médicaments, qui peuvent favoriser des idées délirantes (ex. : le client est convaincu qu’il agit volontairement pour retenir ses selles).

CHAPITRE 4

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Boire et manger ● Consigner dans les notes d’évolution la quantité et la qualité des aliments ingérés aux repas, car, en raison de la perte de contact avec la réalité, la personne pourrait avaler des aliments non déballés, ou encore ingurgiter uniquement de la malbouffe ou une seule variété d’aliment. ● Si la personne est convaincue que l’on cherche à l’empoisonner, lui offrir des aliments emballés (jus, yogourt, portion de fromage individuelle) qu’elle ouvrira elle-même, afin de s’assurer que, malgré ses idées délirantes, la personne ingère un nombre suffisant de calories et qu’elle consomme des aliments des quatre groupes alimentaires. ● Peser le client chaque semaine, le matin à jeun, afin d’assurer le suivi du poids pour l’une ou l’autre des raisons suivantes : la médication occasionne l’augmentation de l’appétit ; la personne peut avoir la conviction délirante qu’elle doit se suralimenter ou se sous-alimenter. Éliminer ● Proposer des aliments riches en fibres comme une purée à base de pruneaux et de dattes séchés (purée laxative) sur des rôties, et s’assurer que la personne boit 1,5 L de liquide par jour, car la constipation est fréquente en raison des effets anticholinergiques de la médication. ● Consigner dans les notes d’évolution la fréquence des selles et leur consistance. ● Demander à la personne si elle ressent des douleurs abdominales, des ballonnements, qui sont des symptômes associés à la constipation ou à la présence d’un fécalome. ● Faire un dosage des ingesta et des excreta, et surveiller la coloration de l’urine pour déceler les signes de déshydratation, car, en raison des idées délirantes, la personne oublie de s’hydrater. Il peut aussi arriver qu’elle boive sans arrêt (potomanie). Dormir et se reposer ● Consigner dans les notes d’évolution la qualité et la quantité du sommeil. ● Proposer à la personne des stratégies pour faciliter le sommeil (voir le chapitre 2, section 2, à la page 58). ● Rappeler à la personne de ne pas consommer de caféine (ex. : café, thé, cola) en soirée et de diminuer la consommation de nicotine et d’alcool (si cela s’applique), car ces substances nuisent au sommeil. ● Diminuer ou éliminer toute source de stimuli auditifs et visuels afin d’atténuer les hallucinations le plus possible au moment du coucher. Être propre et protéger ses téguments ● Encourager la personne à réaliser ses soins d’hygiène chaque jour : se coiffer, se raser ou se maquiller sobrement. Féliciter la personne lorsqu’elle exécute ses soins d’hygiène de manière autonome afin de favoriser son rétablissement. ● En période de désorganisation psychotique, superviser les soins d’hygiène. Par exemple, un client peut laver ses pieds et ensuite son visage avec la même débarbouillette. Il a besoin qu’on lui donne des directives simples et brèves. Prévenir les dangers ● Vérifier le risque suicidaire en posant des questions liées au COQ (Comment ? Où ? Quand ?), ainsi que le risque de violence et le risque de fugue à chaque quart de travail, car l’humeur instable et la perte de contact avec la réalité peuvent amener la personne à commettre des actes irréfléchis (voir le chapitre 1, à la page 17).

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Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance (suite)

Manifestations cliniques et explications ●







Insomnie causée par des comportements insensés ou des mouvements répétitifs (ex. : le va-etvient). Altération des perceptions sensorielles en raison des hallucinations (ex. : entend des voix qui lui demandent de se suicider ou de s’attaquer à une autre personne). Humeur changeante (colère ou humeur dépressive) en raison de la perturbation de la pensée. Absence d’expression ou d’émotion en raison des perturbations de l’affect et des perceptions.

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications ●











Vérifier le risque suicidaire lorsque le client se comporte ou s’exprime de façon à laisser entendre qu’il pourrait attenter à sa vie. Procurer un environnement sécuritaire et surveiller l’apport d’objets dangereux par les visiteurs. Vérifier les signes vitaux q.i.d. ou selon le protocole en vigueur dans MS 4.1 à 4.5 l’établissement, car certains médicaments donnés pour soulager la schizophrénie ont des effets sur la pression artérielle et la fréquence cardiaque. Il peut Vidéo y avoir un risque de chute en cas d’hypotension artérielle. Consigner dans les notes d’évolution la présence d’hallucinations ou les idées délirantes qui peuvent conduire la personne à commettre des gestes dangereux pour elle ou les autres (ex. : être à l’affût des marmonnements, d’une expression apeurée du visage, d’une attitude d’écoute [la personne adopte une attitude semblable à celle que nous avons quand une personne nous parle : lève les yeux comme si elle regardait quelqu’un, sourit ou présente des traits intrigués, hoche la tête, parle seule]). Consigner également dans les notes d’évolution les éléments qui ont déclenché l’apparition des hallucinations. Faire clarifier les paroles obscures et incompréhensibles pouvant se référer à des hallucinations.

Ces deux derniers éléments d’observation permettront d’ajuster le PSTI selon l’évolution des symptômes et d’améliorer les interventions auprès de la personne. ● Lorsque la personne verbalise ouvertement le contenu de ses hallucinations, lui répondre calmement et avec tact : « Je sais que ces sensations sont réelles pour vous, mais elles sont dues à votre maladie. » Ajouter : « Je ne perçois pas vos hallucinations, mais je comprends que cela vous perturbe beaucoup. » Avant d’aborder ce sujet avec la personne, il est préférable d’avoir établi un lien de confiance avec celle-ci afin d’éviter une escalade de violence. ● Pour soulager ces symptômes, lui offrir une période de repos à la chambre ou dans un autre endroit calme pour lire, écouter la radio, réaliser une activité ludique (si cela est possible et est indiqué au PSTI) afin de diminuer les stimuli qui déclenchent les hallucinations ainsi que la violence chez la personne. ● Lui rappeler que vous êtes disponible pour elle, demeurer présente afin de la rassurer, de maintenir le lien thérapeutique et de prévenir un acte de violence. Communiquer ● Accorder du temps à la personne pour discuter de son état psychologique à chaque quart de travail. Parfois, une simple question comme « Comment allez-vous aujourd’hui ? » suffit à amorcer la discussion. ● Appliquer les techniques de relation aidante (ex. : reflet, renforcement positif, écoute active) dans les interventions. ● Éviter le clivage : démontrer à la personne que vous êtes disponible pour elle et lui indiquer que c’est à vous qu’elle doit s’adresser en cas de besoin et non à d’autres membres du personnel. ● Si le client démontre une attitude d’écoute, lui demander ce qu’il entend. Valider si les voix lui demandent de s’enlever la vie ou de tuer quelqu’un. ● Dire au client que vous ne voyez pas ou n’entendez pas ses hallucinations. Lui dire qu’il n’est pas obligé de faire ce que les voix lui ordonnent. Dans certains cas, rassurer le client qui a peur en lui proposant une médication si cela est prescrit et selon le PTI, ainsi qu’une période de repos.

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Les troubles psychotiques

115

Section 1

TABLEAU 2

Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance (suite)

TABLEAU 2

Manifestations cliniques et explications

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Section 1

Se récréer ● Inciter la personne à participer aux activités thérapeutiques offertes dans l’unité comme les séances d’art‑thérapie ou la relaxation par la musicothérapie. ● Éviter qu’elle s’isole continuellement dans sa chambre, puisque l’équilibre entre les périodes de repos et les périodes d’activités favorise le rétablissement de la personne. Apprendre ● Encourager la personne à obtenir toute l’information sur sa maladie et ses symptômes, sa médication et les éléments déclencheurs des hallucinations autant auprès du médecin ou de l’infirmière, afin de mieux gérer les symptômes et de prévenir les rechutes.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit collaborer à l’évaluation du client au moyen d’outils cliniques spécifiques, dont les notes d’évolution. Afin d’assurer l’objectivité de ses observations, il existe des formulaires standardisés spécifiques à la psychiatrie. Voici quelques exemples d’éléments qui doivent être consignés dans les notes d’évolution dans un contexte psychiatrique : • l’humeur du client ; • les propos inappropriés du client ; • les interactions du client avec les autres clients ou • la présence d’hallucinations ou d’idées délirantes ; son environnement ; • les propos du client après une séance de thérapie ; • les comportements inadéquats du client dans • la qualité et la quantité de sommeil. l’unité ; • la réaction du client lorsqu’on lui rappelle avec tact que son comportement est inadéquat ;

La figure 5 donne un exemple de notes d’évolution en contexte psychiatrique. FIGURE 5

Un exemple de note d’évolution en contexte psychiatrique

DATE

HEURE

Année Mois Jour

2014-08-24

08:00

NOTES

Au poste infirmier à mon arrivée, fait de multiples demandes au personnel. Demande faite de retourner à sa chambre le temps que je prépare sa médication AM. Accepte sans hésitation ma demande.

08:20

Prend sa médication P.O. avec stimulation. Dit que les médicaments le rendent trop somnolent. Explications données sur les effets secondaires indésirables et les effets attendus des médicaments. Repose au lit par la suite.

08:45

Mange tout son repas. Dit que sa médication lui a fait du bien.

10:30

Plus calme dans l’unité. Moins accaparant : se présente moins souvent au poste, joue aux cartes avec un pair, regarde calmement une émission télévisée au salon des clients.

11:00

Participe à l’activité thérapeutique de l’unité. Se mêle au groupe, socialise calmement. Comportement adéquat dans le groupe. Signature, ét. inf. aux.

116

CHAPITRE 4

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1.5 L’évaluation diagnostique La manière de poser le diagnostic de la schizophrénie repose principalement sur un examen mental réalisé par un médecin ou un psychiatre. Les autres analyses et examens diagnostiques permettent d’éliminer une cause physique qui provoquerait les symptômes psychologiques. On procède donc par élimination.

Section 1

L’analyse d’urine en vue du dépistage des drogues de rue (voir le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 171) fait partie des analyses et des examens qui permettent d’éliminer les causes physiques des symptômes.

1.6 Les traitements et les soins infirmiers Outre la médication, les principaux traitements de la schizophrénie sont : • la thérapie psychosociale ; • l’ergothérapie ; • la thérapie cognitivo-comportementale ; • l’électroconvulsivothérapie (ECT). La thérapie psychosociale consiste à développer diverses habiletés de la personne (ex. : les habiletés sociales et de communication, l’autonomie). Les séances d’ergothérapie visent à rendre la personne autonome dans les domaines suivants : • la réalisation de ses repas ; • ses soins d’hygiène ; • l’entretien ménager du logis malgré un environnement parfois inapproprié comme un très petit appartement, avec une cuisinette seulement. La thérapie cognitivo-comportementale est présentée au chapitre 1, à la page 33. Les soins infirmiers associés à l’ECT sont expliqués au chapitre 3, section 1, à la page 85. L’ECT est recommandée dans certains cas de schizophrénie, dont le trouble schizoaffectif.

1.7 Les médicaments prescrits Les principaux médicaments prescrits aux personnes souffrant de schizophrénie sont les antipsychotiques, auxquels peuvent s’ajouter d’autres médicaments (voir le tableau 3). TABLEAU 3

Les principaux médicaments prescrits pour traiter la schizophrénie Médicaments prescrits

Antipsychotiques (ou neuroleptiques ou tranquillisants majeurs ; voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 178) Ex. : clozapine (ClozarilMD), olanzapine (Zyprexa MD), rispéridone (RisperdalMD), loxapine (LoxapacMD), halopéridol (HaldolMD), quétiapine (Seroquel MD) Stabilisateurs de l’humeur, anticonvulsivants (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 182) Ex. : carbamazépine (TegretolMD), acide valproïque (DepakeneMD), divalproex de sodium (Epival MD), lamotrigine (Lamictal MD)

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Effets thérapeutiques ●



● ●

Réduire les symptômes positifs (ex. : délire, hallucinations) en diminuant le niveau de dopamine dans le cerveau. Réduire les symptômes négatifs (ex. : apathie, retrait social, affect inadéquat, anhédonie). Réduire les comportements agressifs. Les anticonvulsivants sont très rarement administrés pour augmenter l’efficacité des antipsychotiques dans des situations où la personne est très agressive. La majorité des personnes souffrant de schizophrénie n’auront pas besoin de cette médication.

Les troubles psychotiques

117

TABLEAU 3

Les principaux médicaments prescrits pour traiter la schizophrénie (suite) Médicaments prescrits

Benzodiazépines (anxiolytiques ; voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 180) Ex. : clonazépam (RivotrilMD), lorazépam (AtivanMD)

Section 1

Antidépresseurs (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176) Ex. : citalopram (Celexa MD) Antiparkinsoniens (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 178) Ex. : benztropine (CogentinMD), procyclidine (KemadrinMD)

Effets thérapeutiques ●





Réduire l’anxiété provoquée par les hallucinations.

Atténuer les symptômes dépressifs (en combinaison avec un antipsychotique). Soulager les réactions extrapyramidales (tremblements, rigidité) qui sont des effets secondaires des antipsychotiques.

ATTENTION Les antipsychotiques atteignent leur pleine efficacité de 2 à 6 semaines après le début du traitement. Cependant, comme les effets secondaires indésirables des antipsychotiques apparaissent presque immédiatement, les clients hésitent à poursuivre le traitement, car ils ne constatent aucune amélioration et ils se sentent incommodés physiquement.

1.8 L’aspect diététique Certains antipsychotiques occasionnent une importante prise de poids dès les premières semaines du traitement en raison de l’augmentation de l’appétit. Le client doit limiter sa consommation de calories, notamment sous forme de glucides et de lipides. Une consultation auprès d’une nutritionniste est souvent nécessaire.

1.9 La situation de crise suicidaire ou de violence Le risque suicidaire est toujours possible lorsqu’une personne souffre de D’une compétence à l’autre schizophrénie. Il est donc de première importance que l’infirmière auxiliaire La relation aidante, la crise suicidaire et la crise de violence sont abordées dans la compétence 5, Relation aidante.

contribue à l’évaluation de ce risque. Pour ce faire, elle doit : • poser les questions liées au COQ, selon les directives du PSTI ; • appliquer les mesures de sécurité nécessaires. De même, certaines personnes atteintes de schizophrénie peuvent devenir agressives si elles doivent être hospitalisées contre leur volonté. Elles peuvent même chercher à fuguer. Pour revoir les interventions en situation de crise suicidaire ou de violence, voir le chapitre 1, section 2, à la page 17.

118

CHAPITRE 4

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ACTIVITÉS 11

Parmi les causes suivantes, encerclez les deux causes qui peuvent être reliées à la schizophrénie. a) La dopamine en trop grande quantité dans le cerveau. b) Une mauvaise alimentation.

d) La consommation de certains médicaments. 12

Indiquez si les symptômes suivants sont des symptômes positifs ou négatifs de la schizophrénie. Cochez la case appropriée. Symptômes

Symptômes positifs

Symptômes négatifs

a) Apathie b) Hallucinations c) Désorganisation des comportements d) Diminution de l’affectivité e) Pauvreté du discours f) Idées délirantes g) Retrait social h) Désorganisation de la pensée

13

Suzie, 24 ans, est atteinte de schizophrénie depuis trois ans. Elle vit avec sa mère dans un petit appartement. Elle n’a jamais travaillé à l’extérieur, néglige souvent sa tenue et passe plusieurs jours sans sortir. À la maison, elle entend des voix provenant de la radio éteinte. Quand l’appareil est allumé, elle croit qu’il contrôle son esprit. Depuis quelques jours, Suzie est convaincue que sa mère appartient à une secte dont les membres communiquent en langage codé par l’intermédiaire de la radio. Elle croit que la secte a ordonné à sa mère de l’empoisonner. Aujourd’hui, Suzie est hospitalisée pour la quatrième fois pour un épisode de schizophrénie. a) Nommez deux manifestations de la schizophrénie chez Suzie.

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Les troubles psychotiques

119

Section 1

c) L’abus de substances comme la cocaïne et les amphétamines.

b) Encerclez l’attitude que l’infirmière auxiliaire devrait privilégier auprès de Suzie, qui est maintenant hospitalisée. 1. Laisser Suzie s’occuper de son hygiène, car elle est autonome pour ce besoin. 2. Fournir à Suzie une présence sécurisante et discrète, en lui expliquant sa perception de la réalité sans chercher à la convaincre. 3. Amener Suzie le plus rapidement aux activités afin de lui changer les idées.

Section 1

4. Amener Suzie à verbaliser ses émotions, car c’est facile pour elle de le faire. 14

Un client atteint de schizophrénie peut avoir de la difficulté à établir des contacts avec les autres. Nommez deux conseils que l’infirmière auxiliaire peut donner pour améliorer cet état d’isolement social chez un client schizophrène.

15

Associez chacune des classes de médicaments ci- dessous à son effet secondaire indésirable.

• Anticonvulsivants • Anxiolytiques

• Antiparkinsoniens • Stabilisateurs de l’humeur

• Antipsychotiques

a) Effets extrapyramidaux ou réactions extrapyramidales (REP) b) Somnolence diurne c) Risque de toxicité d) Céphalée e) Rétention urinaire 16

Siméon, 24 ans, est étudiant en médecine. Il est amené par ses parents à l’urgence. Il est le deuxième d’une famille de trois enfants. Il a toujours eu de la facilité dans ses études. Ses parents le décrivent comme un jeune homme très timide, réservé et solitaire. Il a peu d’amis, passe beaucoup de temps devant son ordinateur et parle peu de sa vie personnelle. Il consomme du cannabis régulièrement depuis quelques années et s’alimente peu. Le Dr Painchaud demande qu’il soit admis dans l’unité de psychiatrie pour trouble psychotique. Il y est admis à 15:00. On lui attribue la chambre 601. L’infirmière auxiliaire le pèse et mesure ses signes vitaux : Poids : 57 kg ; P.A. : 120/80 ; P : 72/min ; R : 14/min. Il refuse le contrôle de sa température. À son admission, le contact avec Siméon est très difficile. Son regard est fuyant. Il refuse de répondre aux questions de l’infirmière auxiliaire lors de l’entrevue. Spontanément, il dit que personne ne le comprend. S’il refuse de parler, c’est parce que les gens veulent lire dans ses pensées. Il dit : « Je veux rétablir la paix

120

CHAPITRE 4

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sur la Terre. Où que je sois, j’entends régulièrement mon professeur me dire de sauver le monde contre Al-Qaïda et que j’ai été envoyé sur la Terre pour protéger les gens contre une attaque nucléaire. Il me dit que je ne dois manger qu’un repas par jour pour assurer la réussite de ma mission. »

b) Nommez deux besoins perturbés chez Siméon et un soin d’assistance pour chaque besoin. Justifiez votre réponse. Besoins perturbés et justification

Soins d’assistance et justification

Besoin 1 :

Soin 1 :

Besoin 2 :

Soin 1 :

c) Rédigez une note d’évolution sur la condition de Siméon. DATE

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

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Les troubles psychotiques

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Section 1

a) Nommez quatre symptômes de la schizophrénie chez Siméon.

17

Parmi les symptômes suivants, encerclez ceux qui sont associés à la schizophrénie. a) S’isole dans sa chambre. b) Perceptions anormales de la réalité. c) Idées de grandeur. d) Propos incohérents.

Section 1

e) Logorrhée. 18

Associez le type de schizophrénie à la description appropriée. Types de schizophrénie

19

Descriptions

a) Schizophrénie de type paranoïde

1. Évolue de manière chronique. On observe principalement des symptômes négatifs. La médication antipsychotique est peu efficace.

b) Schizophrénie désorganisée

2. Présente des symptômes de trouble de l’humeur dépressive en plus des symptômes associés à la schizophrénie.

c) Trouble schizoaffectif

3. On observe davantage des symptômes positifs. C’est pour ce type de schizophrénie que la médication antipsychotique fonctionne le mieux.

d) Schizophrénie catatonique

4. Présente des états de rigidité, suivis d’agitation psychomotrice.

Vous prenez soin de Cédric, 21 ans. À votre arrivée, à 08:00, il est assis dans le fauteuil de sa chambre. Au déjeuner, à 08:30, il refuse de manger, car il dit que quelqu’un a mis du poison dans sa nourriture. Vous lui expliquez que ses céréales et son lait sont dans des contenants scellés. Cédric ne vous croit pas. À 09:00, il retourne à sa chambre, où il reste assis dans son fauteuil. Cédric refuse de faire ses soins d’hygiène lorsque vous le lui demandez. Vous assurez une surveillance toutes les 15 minutes. À 10:30, Cédric circule dans le corridor en faisant les cent pas. Vous lui offrez un médicament PRN et il le refuse catégoriquement. Cédric vous demande de sortir de sa chambre. Il vous dit : « Je n’ai pas besoin de ça ! Je suis capable de garder le contrôle de ma vie. Si jamais j’ai besoin de médicaments, j’irai vous en demander. » À 10:45, Cédric vous mentionne que quelqu’un a placé des puces électroniques dans son corps pour écouter tout ce qu’il dit. Il devient plus tendu et irritable. À 11:00, vous parvenez à le convaincre de prendre sa médication PRN après avoir été un peu plus ferme dans vos recommandations. Il prend sa médication et se repose au lit par la suite. Au dîner, à midi, Cédric se dit plus calme et mange tout avec appétit. Il demande même un deuxième dessert. Il passe le reste de la journée à circuler dans l’unité et à observer les gens sans entrer en contact avec eux. À 15:00, lorsque vous terminez votre quart de travail, Cédric circule dans l’unité. Il est calme.

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CHAPITRE 4

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Rédigez une note d’évolution. DATE

HEURE

NOTES

Section 1

Année Mois Jour

110

Madame Paquin, 41 ans, mentionne que depuis quelque temps elle croit que des gens circulent près de chez elle. Elle mentionne avoir la sensation que quelqu’un la touche lorsqu’elle est seule. Elle est très inquiète et son sommeil est perturbé par cette situation. Quelle serait la meilleure intervention de l’infirmière auxiliaire auprès de madame Paquin ? a) Lui dire qu’elle ne doit pas s’inquiéter, que ce n’est rien. b) Lui suggérer de se changer les idées. c) L’écouter, reconnaître les faits et donner sa perception de la réalité. d) Aller faire une promenade avec elle.

111

À votre arrivée ce matin, monsieur Lagacé, 52 ans, est très agité. Il veut que vous vous dépêchiez à finaliser ses AVQ. Il a entendu une voix lui disant qu’il serait très malade s’il ne sortait pas du bain à 08:30. Sa crainte est de voir apparaître la personne qui a cette voix. Il ne veut pas que vous utilisiez les mêmes rituels que d’habitude, car cela contribuerait à la maladie. Il participe aux soins d’hygiène sans difficulté et s’habille avec assistance. Quels sont les éléments pertinents à rapporter à l’infirmière concernant l’état de monsieur Lagacé ?

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Les troubles psychotiques

123

Situation clinique

Monsieur Roberto, 58 ans (suite)

Section 1

L’état de santé de monsieur Roberto s’est détérioré depuis 48 heures. Il a été vu par un psychiatre, car la fréquence de ses hallucinations visuelles et auditives a augmenté. Il a été transféré dans l’unité de psychiatrie. Il est persuadé que le personnel infirmier parle contre lui au poste infirmier. Une voix lui a dit de ne pas prendre de médicaments, car c’est du poison, et de se méfier du personnel infirmier parce que ce dernier veut le tuer. Monsieur Roberto est devenu agressif et en perte de contrôle. Il a tenté de frapper un membre du personnel. Monsieur Roberto a été mis sous contention et a reçu de l’halopéridol 5 mg avec du lorazépam 2 mg intramusculaire dans le quadrant supéro-externe de la fesse droite. Depuis, il est plus calme. Une de ses amies proches a mentionné au personnel que, depuis quelques jours, monsieur Roberto ne prend plus sa médication ni d’alcool, du fait qu’il n’a plus d’argent.

12 Selon vous, est- il justifié de mettre monsieur Roberto sous contention ? Expliquez votre réponse.

13 Sur le schéma suivant, indiquez l’endroit où monsieur Roberto a reçu son injection intramusculaire.

14 Quels conseils pourriez- vous donner à monsieur Roberto pour l’inciter à prendre sa médication ?

124

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15 Nommez deux effets secondaires indésirables pour chaque médicament administré à monsieur Roberto et un soin d’assistance pour y remédier. Effets secondaires indésirables

Soins d’assistance

Section 1

Halopéridol

Lorazépam

16 Nommez deux interventions que l’infirmière auxiliaire doit faire auprès de monsieur Roberto sous contention.

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Les troubles psychotiques

125

Section

2 Les autres troubles psychotiques

Section 2

Déclencheur Les troubles psychotiques touchent environ 2 % de la population. En comparaison, ils sont deux fois plus fréquents que la maladie d’Alzheimer et cinq fois plus fréquents que la sclérose en plaques. Ils peuvent affecter tant les enfants, les adolescents que les adultes, jeunes et vieux, et ce, peu importe leur origine ethnique, leur sexe, leur condition sociale ou leur éducation. Répondez aux deux questions suivantes en justifiant votre réponse. 1

À votre avis, les personnes souffrant de troubles psychotiques sont- elles dangereuses ou violentes ?

2

Selon vous, la vie d’une personne souffrant de troubles psychotiques est-elle détruite à jamais ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Delirium tremens Épisode psychotique bref Psychose induite (ou psychose toxique)

• •

Sevrage Trouble délirant

Cette section décrit succinctement certains troubles psychotiques autres que la schizophrénie, soit : • le trouble délirant ; • l’épisode psychotique bref (dont le delirium tremens) ; • la psychose induite (ou psychose toxique). Pour ces troubles, la perte de contact avec la réalité n’est pas causée par une vulnérabilité biologique de la personne, mais plutôt par des facteurs externes (consommation d’alcool, de drogues ou de certains médicaments, maladies, etc.).

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CHAPITRE 4

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2.1 La définition Les troubles psychotiques sont des troubles mentaux dans lesquels la personne perd le contact avec la réalité, présente des idées délirantes ou des troubles de la perception. Le tableau 4 présente les troubles psychotiques les plus fréquents. Les troubles psychotiques autres que la schizophrénie les plus fréquents

Troubles psychotiques Trouble délirant

Descriptions ●



Épisode psychotique bref





Psychose induite (ou psychose toxique)



● ●

Trouble qui affecte principalement les pensées (conviction délirante), mais sans affecter les fonctions cognitives et les perceptions, puisque la personne atteinte ne présente aucune hallucination. Les convictions délirantes touchent généralement une seule sphère dans la vie de l’individu. Ainsi, la personne peut être affectée par divers délires paranoïaques : – un délire jaloux ; – un délire amoureux ; – un délire de persécution ; – un délire somatique (la personne est convaincue d’être atteinte d’une maladie ou enceinte) ; – un délire grandiose (la personne est convaincue d’être importante, aimée et adulée par des gens célèbres). Trouble dans lequel les symptômes s’apparentent à ceux de la schizophrénie. Ces symptômes ne sont pas provoqués par l’abus d’une substance, et disparaissent complètement et généralement en moins d’un mois. Le delirium tremens, causé par l’arrêt de la consommation excessive d’alcool, est inclus dans ce genre d’épisode (voir la page suivante). Trouble psychotique provoqué par des médicaments ou par des substances comme la marijuana, la cocaïne, les métamphétamines, les drogues de synthèse ou le LSD. On associe souvent l’expression bad trip à cet état. Les manifestations ressemblent à celles de la schizophrénie.

Source : Adapté de Santé et Services sociaux du Québec, www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/sante_mentale/index.php?id=64,11,0,0,1,0, page consultée le 6 mars 2014.

2.2 Les causes Le tableau 5 présente les principales causes des troubles psychotiques autres que la schizophrénie. TABLEAU 5

Les principales causes des troubles psychotiques autres que la schizophrénie Causes

Consommation d’alcool, de drogues (ex. : cocaïne, marijuana) et d’autres substances chimiques (ex. : inhalation d’essence ou de colle, absorption de produits ménagers, d’alcool à friction) Consommation de certains médicaments

Explications ●







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Ces substances affectent le fonctionnement des cellules nerveuses du cerveau. La personne peut avoir des hallucinations ou présenter des troubles de comportement. Certains médicaments ont parfois pour effet secondaire indésirable le déclenchement d’un épisode psychotique. Parmi ces médicaments, les plus fréquents sont les suivants : – les glucocorticoïdes ; – les antidépresseurs ; – l’AtivanMD et le SéraxMD chez les personnes âgées. Les troubles psychotiques

127

Section 2

TABLEAU 4

TABLEAU 5

Les principales causes des troubles psychotiques autres que la schizophrénie (suite) Causes

Explications

Section 2

Arrêt brusque de la consommation d’alcool

Arrêt brusque de certains médicaments, de la cigarette, de la drogue (ex. : cocaïne, marijuana) ou d’autres substances créant une dépendance (ex. : amphétamines)

État, traitement ou maladies (état de post-anesthésie générale, déshydratation, débalancement hormonal, chimiothérapie, troubles cognitifs, taux d’ammoniac sanguin élevé, tumeur cérébrale)









Le retrait brusque de l’alcool provoque un état de sevrage chez la personne. Parmi les symptômes les plus sérieux du sevrage, on compte le delirium tremens, qui se manifeste entre autres par des hallucinations visuelles effrayantes (voir la figure 6). L’arrêt brusque (sevrage) de ces substances provoque des hallucinations, de l’agressivité ou des idées suicidaires. Les principales substances en cause sont : – les benzodiazépines ; – les antidépresseurs ; – les narcotiques ; – la nicotine ; – les drogues. Des hallucinations, de l’agressivité ou une humeur labile peuvent survenir dans ces situations.

Le sevrage Le sevrage comprend les réactions physiques et psychologiques ressenties lors du retrait d’une substance de l’organisme. Il s’agit d’une substance que la personne consommait régulièrement, dont elle faisait un abus et pour laquelle elle a développé une dépendance et une tolérance. Il peut s’agir de l’alcool, de la drogue, de la médication, de la nicotine ou d’un autre produit (essence, colle). Lorsque la substance retirée brusquement de l’organisme est l’alcool, il peut apparaître un delirium tremens (voir la figure 6). Le delirium tremens est un ensemble de manifestations cliniques aiguës et graves causées par le sevrage de l’alcool. FIGURE 6

Le delirium tremens : une urgence médicale

Définition

Principaux symptômes

Urgence médicale

128

CHAPITRE 4

Le delirium tremens, aussi appelé « délire alcoolique », est un syndrome aigu et grave causé par le sevrage de l’alcool. Il constitue une urgence médicale. Il apparaît dans moins de 10 % des cas de syndrome de sevrage d’alcool non traités. Tremblements des membres supérieurs Tachycardie Fièvre Diaphorèse

Idées délirantes ou hallucinations Déshydratation Les symptômes durent habituellement de 1 à 5 jours, mais dans certains cas ils peuvent durer jusqu’à 10 jours.

Le delirium tremens constitue une urgence médicale et requiert une hospitalisation, car la vie du client est menacée par : – les hallucinations qui peuvent conduire à un passage à l’acte (défenestration, agressivité contre autrui) ; – la déshydratation qui peut mener à des complications cardiorespiratoires ; – la carence en vitamine B1 qui peut causer une encéphalopathie grave.

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Le delirium tremens : une urgence médicale (suite)

Hospitalisation

Traitement Après un delirium tremens

Le client est généralement hospitalisé dans une unité de médecine, parfois même dans une unité de soins intensifs, et non en psychiatrie. Le séjour est bref, le temps de soulager les symptômes physiques. Certains hôpitaux ont des chambres de crise où le client est installé en attendant la disparition des symptômes du delirium tremens. Le client est étroitement observé et, au besoin, on lui applique des moyens de contention pour empêcher qu’il s’inflige des blessures ou qu’il blesse une personne. Après avoir pris connaissance des antécédents médicaux du client, le médecin instaure un traitement d’appoint pour soulager les symptômes du delirium tremens. Les signes vitaux du client sont surveillés. Une fois les symptômes de sevrage disparus, le client peut entreprendre une thérapie dans un centre de désintoxication.

D’une compétence à l’autre

ATTENTION

Le délirium est approfondi dans la compétence 18, Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs, et la compétence 19, Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs.

Si le client est hospitalisé pour une raison autre que l’alcoolisme et qu’il est un buveur chronique, il devrait en informer le personnel infirmier, qui pourra se préparer à traiter un delirium tremens. Si le client omet de transmettre cette information, il peut survenir des complications sérieuses qui pourraient avoir la mort pour conséquence. Il est important de distinguer le delirium tremens du délirium qui peut survenir chez les personnes âgées ou les personnes en phase terminale. Le délirium relève souvent des conséquences d’une infection, de la déshydratation, de l’anesthésie générale ou des effets secondaires indésirables des médicaments dont les benzodiazépines. L’alcool n’est donc pas en cause comme dans le cas de delirium tremens.

2.3 Les facteurs de risque Les principaux facteurs de risque associés aux troubles psychotiques autres que la schizophrénie sont les suivants : • l’âge (les personnes âgées sont plus susceptibles de présenter des troubles psychotiques en raison de leur vulnérabilité physique et psychologique) ; • l’abus de substances qui créent de la dépendance.

2.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance Les manifestations cliniques des troubles psychotiques s’apparentent généralement à celles de la schizophrénie, soit : • des idées délirantes ; • des hallucinations ; • un discours désorganisé (ex. : la personne s’exprime, mais ses paroles sont incohérentes avec la conversation en cours) ; • des comportements désorganisés (ex. : la personne se peigne avec une fourchette, se lave avec de l’eau souillée) ; • de l’agitation psychomotrice (ex. : le client circule de long en large, il est tendu, impatient, sursaute facilement) ; • de l’agressivité ; • des gestes suicidaires (ex. : la personne peut entendre des voix qui lui disent de se suicider). Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les troubles psychotiques

129

Section 2

FIGURE 6

Section 2

Quoi faire

MS

4.1 à 4.5

Le tableau 2, à la page 114, précise les besoins perturbés et les soins d’assistance à prodiguer lors de troubles psychotiques. Les soins d’assistance suivants sont cependant spécifiques au delirium tremens : • s’assurer que la personne s’hydrate suffisamment (environ 1,5 à 2 L/jour) et qu’elle respecte la diète qui a été instaurée ; • consigner dans les notes d’évolution la fréquence et la qualité des mictions ; • si le client a tendance à circuler la nuit et à être confus, le ramener à sa chambre doucement mais fermement ; • vérifier les signes vitaux q.i.d., car dans les cas de sevrage le système cardiovasculaire est menacé ; • valoriser les comportements qui démontrent que le client souhaite retrouver un équilibre (ex. : le client verbalise ouvertement les stratégies qu’il compte mettre en place, au lieu de consommer, pour soulager son stress) ; • être ferme et constante dans l’application du PSTI (respect des périodes de repos, du code de vie de l’unité, politesse et calme pour s’adresser aux membres du personnel, aux autres clients, aux visiteurs) ; • encourager le client à compléter ses démarches pour participer à une thérapie en centre de désintoxication ; • administrer la médication prescrite PRN lorsque le client présente des symptômes de sevrage ; • appliquer une mesure de contention en présence d’agitation et d’agressivité malgré la prise de médication, et ce, selon la décision de l’infirmière.

2.5 L’évaluation diagnostique Le diagnostic d’un trouble psychotique autre que la schizophrénie requiert : • des analyses pour déterminer la cause physique responsable des troubles psychotiques ; • la recherche des antécédents familiaux, médicaux et chirurgicaux ; • un examen mental. Le dépistage de drogues de rue est une analyse courante pour éliminer les causes physiques du trouble psychotique (voir le Dossier sur l’évaluation diagnostique, à la page 171).

2.6 Les traitements et les soins infirmiers Les traitements varient en fonction de la cause des troubles psychotiques. Selon le cas, il y aura : • le traitement de la maladie physique responsable de l’épisode psychotique ; • l’arrêt de la consommation de drogue ou d’alcool, du traitement ou de la médication responsable de l’épisode ; • une thérapie en centre de désintoxication.

130

CHAPITRE 4

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2.7 Les médicaments prescrits En cas de troubles psychotiques autres que la schizophrénie, la médication prescrite variera selon l’état physique et psychologique de la personne. Ainsi, une panoplie de médicaments peuvent être administrés afin de stabiliser les fonctions vitales du client (fonctions cardiaque, rénale, hépatique, respiratoire, neurologique), ou encore de réduire les symptômes psychologiques. Dans la majorité des cas, on prescrit les mêmes médicaments que ceux utilisés dans les cas de schizophrénie pour soulager les symptômes des troubles psychotiques, dont les hallucinations et les délires (voir le tableau 3, à la page 117).

Section 2

En cas de sevrage d’alcool ou de delirium tremens, le médecin prescrira de la vitamine B sous forme de thiamine, afin d’assurer le maintien des fonctions du système nerveux et pallier une carence en vitamine B. En effet, l’alcool détruit les vitamines du complexe B. (Voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 184.)

2.8 L’aspect diététique Il arrive que la viande soit retirée de la diète pour une période temporaire lorsque le taux d’ammoniac est trop élevé. Une diète riche en calories est parfois nécessaire, car les personnes qui consomment de l’alcool sont souvent en état de dénutrition grave. Leur guérison passe également par une alimentation riche en protéines.

2.9 La situation de crise suicidaire ou de violence Le risque suicidaire est toujours possible lorsqu’une personne souffre de troubles psychotiques autres que la schizophrénie. Il est donc de première importance que l’infirmière auxiliaire contribue à l’évaluation de ce risque. Pour ce faire, elle doit : • poser les questions liées au COQ, selon les directives du PSTI ; • appliquer les mesures de sécurité nécessaires. De même, certaines personnes atteintes de troubles psychotiques peuvent devenir agressives si elles doivent être hospitalisées contre leur volonté. Elles peuvent même chercher à fuguer. Pour revoir les interventions en situation de crise suicidaire ou de violence, voir le chapitre 1, section 2, à la page 17.

D’une compétence à l’autre La relation aidante, la crise suicidaire et la crise de violence sont abordées dans la compétence 5, Relation aidante.

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Les troubles psychotiques

131

ACTIVITÉS 1 11

Monsieur Julio, 42 ans, souffre d’un problème d’alcool sévère depuis l’âge de 16 ans. Il y a une semaine, il a été hospitalisé en médecine pour des problèmes cardiaques. Aujourd’hui, il fait de la fièvre et de la tachycardie. Il est plus agité et l’infirmière auxiliaire a de la difficulté à comprendre ce qu’il veut lui dire. Monsieur Julio dit vouloir sortir parce qu’il y a des serpents qui rampent sous son lit. Son débit urinaire est augmenté et il s’hydrate beaucoup. Monsieur Julio souffre de delirium tremens.

Section 2

a) Nommez trois manifestations spécifiques au delirium tremens chez monsieur Julio.

b) Monsieur Julio souffre de delirium tremens. Encerclez l’intervention que l’infirmière auxiliaire doit privilégier. 1. Diminuer les liquides. 2. Offrir une médication pour calmer son anxiété. 3. Permettre une petite consommation d’alcool pour soulager les effets. 4. Le rassurer en lui disant qu’il ne peut y avoir des serpents sous son lit parce qu’il est à l’hôpital. 2 11

Nicolas, 17 ans, arrive d’une fête où il a consommé beaucoup d’alcool, ainsi que du cannabis et d’autres substances illicites. Il a aussi mangé de la pizza et des croustilles. Ce matin, ses parents trouvent que Nicolas a des comportements bizarres. Lors du déjeuner, Nicolas regarde son verre de lait et éclate de rire sans raison apparente. Quelques minutes plus tard, il refuse de manger ses rôties de peur que sa nourriture soit empoisonnée. Ses parents se demandent ce qui se passe. Lorsqu’ils questionnent Nicolas, il éprouve de la difficulté à s’exprimer. a) Nommez trois causes possibles de la psychose induite chez Nicolas.

b) Selon la situation clinique de Nicolas, nommez deux besoins perturbés et suggérez un soin d’assistance pour chaque besoin perturbé. Justifiez votre réponse. Besoins perturbés et justification

Soins d’assistance et justification

Besoin 1 :

Soin 1 :

Besoin 2 :

Soin 2 :

132

CHAPITRE 4

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3

Monsieur Lopez, 68 ans, est hospitalisé pour trouble psychotique. Ce matin, lors de votre tournée, vous le trouvez assis dans son lit, faciès apeuré, en diaphorèse. Il rame à toute vitesse. Vous lui demandez ce qui se passe. Il vous répond que vous êtes Jésus, car vous marchez sur l’eau. Monsieur Lopez refuse de se lever pour faire ses soins d’hygiène, car il dit être coincé sur le fleuve dans son radeau et ne pas savoir nager. À partir de la situation de monsieur Lopez, rédigez votre note d’évolution. Incluez dans cette note une intervention que vous pourriez prodiguer à votre client, ainsi que le résultat de cette intervention. DATE

HEURE

NOTES

4

Section 2

Année Mois Jour

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) Les troubles délirants affectent principalement les pensées. Ils n’affectent pas les fonctions cognitives et les perceptions. b) Le delirium tremens relève souvent des conséquences d’une infection, de la déshydratation ou de l’anesthésie générale. c) L’Ativan MD chez les personnes âgées peut parfois avoir des effets secondaires indésirables qui se manifestent comme des symptômes de troubles psychotiques. d) Il n’y a aucun risque suicidaire chez un client ayant un trouble psychotique car, puisqu’il n’est pas en contact avec la réalité, il ne peut avoir d’idées suicidaires. Justification :

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Les troubles psychotiques

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5

Monsieur Young, 35 ans, souffre d’une psychose. Il présente des hallucinations auditives et visuelles qui l’effraient. Parmi les soins suivants, encerclez ceux appropriés à l’état de monsieur Young. a) Expliquer à monsieur Young qu’il n’est pas le seul dans cette situation. b) Tenter de déterminer avec monsieur Young les situations qui déclenchent ses hallucinations. c) Lui suggérer des activités de détente ou de la musique pour le distraire.

Section 2

d) L’encourager à être présent dans le groupe lors des activités. e) S’assurer qu’il a bien avalé sa médication en le faisant parler après son administration. 6

Vous administrez un antipsychotique à une cliente qui souffre d’une psychose. La prise de ce médicament provoque des effets secondaires indésirables. Encerclez les deux effets secondaires les plus importants dans la liste suivante et donnez un soin infirmier à prodiguer. Effets secondaires

Soins infirmiers

a) Polyurie

b) Effets extrapyramidaux

c) Bradycardie

d) Syndrome malin des neuroleptiques

134

CHAPITRE 4

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Synthèse Les troubles psychotiques et leurs définitions Troubles psychotiques

Schizophrénie

Autres troubles psychotiques

Maladie mentale qui affecte le fonctionnement de la pensée, les perceptions, l’affect et le comportement de la personne de telle façon qu’elle perd contact avec la réalité.

Troubles psychotiques pour lesquels la perte de contact avec la réalité est souvent causée par la consommation d’alcool, de drogues, de médicaments ou par les effets secondaires de certaines maladies ou de certains traitements. Parmi les troubles psychotiques autres que la schizophrénie, on trouve : – le trouble délirant ; – l’épisode psychotique bref (dont fait partie le delirium tremens) ; – la psychose induite.

Les différents types de schizophrénie sont : – la schizophrénie désorganisée ; – la schizophrénie catatonique ; – la schizophrénie de type paranoïde ; – le trouble schizoaffectif.

Synthèse

Troubles mentaux dans lesquels la personne perd le contact avec la réalité, présente des idées délirantes ou des troubles de la perception.

Les principales causes des troubles psychotiques Principales causes de la schizophrénie Causes biologiques : – Causes héréditaires et génétiques – Cause biochimique – Causes anatomiques et physiologiques Cause psychologique Causes environnementales

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Principales causes des autres troubles psychotiques Consommation d’alcool, de drogues ou de substances chimiques Consommation de certains médicaments Arrêt brusque de la consommation d’alcool (delirium tremens) Arrêt brusque de certains médicaments, de la cigarette, de la drogue ou d’autres substances créant une dépendance État, traitement ou maladies

Les troubles psychotiques

135

Les manifestations cliniques des troubles psychotiques Manifestations cliniques de la schizophrénie

Manifestations cliniques des autres troubles psychotiques

Synthèse

Hallucinations qui peuvent entraîner une altération des perceptions sensorielles Idées délirantes qui peuvent entraîner, par exemple, une augmentation ou une perte de poids, ou encore le refus de boire ou la surhydratation Prise de poids due à la prise de certains antipsychotiques Insomnies dues à des comportements insensés ou à des mouvements répétitifs Humeur changeante du fait de la perturbation de la pensée Absence d’expression ou d’émotion du fait des perturbations de l’affect et des perceptions

Idées délirantes Hallucinations Discours désorganisé Comportements désorganisés Agitation psychomotrice Agressivité Gestes suicidaires (lorsque des voix disent à la personne de s’enlever la vie)

Les traitements des troubles psychotiques Traitements de la schizophrénie Pharmacothérapie Thérapie cognitivo-comportementale Psychothérapie Thérapie psychosociale Ergothérapie Électroconvulsivothérapie (ECT), dans certains cas seulement, notamment le trouble schizoaffectif

Traitements des autres troubles psychotiques Traitement de la maladie physique responsable de l’épisode Arrêt de la consommation de drogue ou d’alcool, du traitement ou de la médication responsable de l’épisode Thérapie en centre de désintoxication

Les médicaments prescrits dans le traitement des troubles psychotiques Médicaments prescrits pour traiter la schizophrénie Antipsychotiques Anticonvulsivants (stabilisateurs de l’humeur) Benzodiazépines (anxiolytiques, anticonvulsivants) Antidépresseurs Antiparkinsoniens

136

CHAPITRE 4

Médication prescrite dans le cas des autres troubles psychotiques La médication varie selon l’état physique et psychologique du client. Les effets thérapeutiques recherchés sont les suivants : stabiliser les fonctions vitales de la personne ; réduire les symptômes psychotiques (dans ce cas, les médicaments sont ceux utilisés dans le traitement de la schizophrénie) ; prévenir une carence en vitamine B (dans le cas de delirium tremens).

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Situations cliniques Monsieur Roberto, 58 ans (suite) Situations cliniques

Monsieur Roberto va de mieux en mieux. Sa plaie guérit bien. Il n’a pas eu d’hallucinations depuis quelques jours et les effets thérapeutiques recherchés de la thiamine ont donné d’excellents résultats. Il n’est plus sous contention et accepte de prendre sa médication per os. Monsieur Roberto ne se rappelle plus du tout ce qui s’est passé dans les derniers jours. Le médecin mentionne à monsieur Roberto qu’il a fait un delirium tremens. Il lui suggère fortement de suivre une thérapie de groupe pour tenter de régler son problème de consommation d’alcool. Monsieur Roberto exprime son inquiétude à l’infirmière auxiliaire face à son retour à domicile : il craint de recommencer à boire.

1 Monsieur Roberto vous demande ce qui peut être à l’origine de son delirium tremens. Que lui répondez-vous ?

2 Quels conseils pouvez- vous donner à monsieur Roberto en ce qui concerne son inquiétude ?

3 Quels sont les effets thérapeutiques recherchés de la thiamine chez monsieur Roberto ?

Monsieur St-Cyr, 23 ans Monsieur St-Cyr, 23 ans, a vécu ses premiers épisodes psychotiques à l’âge de 15 ans. À l’époque, il consommait beaucoup de cannabis. Ses parents le décrivaient comme un adolescent turbulent. Il ne tenait pas en place à la maison ni en classe. Sa dernière consommation de drogue, il y a deux jours, a amené de l’agitation psychomotrice, la diminution de son appétit, de la confusion mentale, de l’insomnie et une déformation de la réalité. Monsieur St-Cyr est entré dans un délire paranoïaque, continuellement hanté par l’idée que les gens étaient contre lui. À certains moments, c’était le diable qui le poursuivait, tandis qu’à d’autres, c’était le gouvernement ou la société qui était au centre de ses délires. À son admission à l’hôpital, il se met nu dans sa chambre. Il s’imagine être le Christ, et il a tenté de se perforer les deux mains avec une fourchette lors du repas, comme s’il était le Christ en croix. Il ne cesse de circuler dans sa chambre en criant : « Je suis Dieu et je suis immortel ! »

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Les troubles psychotiques

137

1 Nommez quatre symptômes du trouble psychotique chez monsieur St- Cyr.

Situations cliniques

2 Soulignez dans le texte de la page précédente une des principales causes du trouble psychotique chez monsieur St-Cyr. 3 Nommez trois interventions que l’infirmière auxiliaire peut faire auprès de monsieur St- Cyr dans sa tentative d’automutilation.

4 Nommez un facteur de risque associé au trouble psychotique de monsieur St- Cyr.

5 Relevez un comportement associé au délire chez monsieur St-Cyr.

6 Nommez deux soins d’assistance reliés à l’agitation psychomotrice de monsieur St-Cyr.

Notes personnelles

138

CHAPITRE 4

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CHAPITRE

5

Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

Sommaire Situation clinique ................................ 140 Section 1 Les troubles des conduites alimentaires .............................. 141 Section 2 Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et le syndrome de Gilles de la Tourette.............. 148 Section 3 Les troubles du spectre autistique et le retard mental ..... 156

Synthèse ................................................. 163 Situation clinique ................................ 166

139

Situation clinique Alicia, 16 ans Situation clinique

Alicia, 16 ans, est en 5e secondaire. Elle rêve de devenir actrice. Elle suit des cours d’art dramatique, fait de la radio étudiante et du bénévolat à son école. Elle dit qu’elle doit être active, car elle est incapable de rester à ne rien faire. Elle est également très perfectionniste. Alicia est excessive dans la pratique des sports et prête une attention particulière à son alimentation. Elle mesure 1,76 m et pèse 48 kg. Elle se considère en surpoids, car elle vise à avoir une taille mannequin, comme dans les magazines. Alicia tenait beaucoup à obtenir le premier rôle dans la pièce de théâtre que montent les élèves de son école. Malgré ses efforts, elle ne l’a pas obtenu. Elle a été déçue qu’on ne lui confie qu’un petit rôle. « C’est parce que je suis trop grosse ! » en a-t-elle conclu. Elle a donc décidé de sauter des repas. Après six mois de ce régime, elle n’a plus ses règles. Elle vient d’être hospitalisée, car elle a eu un malaise lors d’une répétition de la pièce de théâtre. La mère d’Alicia a souffert d’anorexie mentale et de boulimie dans son adolescence.

1

Selon vous, quelles pourraient être les causes de l’anorexie mentale chez Alicia ?

2

Soulignez, dans le texte, les manifestations cliniques associées à l’anorexie mentale.

3

Indiquez un besoin perturbé chez Alicia et justifiez votre réponse.

4

Quelles attitudes une infirmière auxiliaire doit-elle adopter pour soutenir Alicia ?

140

CHAPITRE 5

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Section

1 Les troubles des conduites alimentaires

Déclencheur b

Section 1

a

1

Selon vous, quel est le lien entre ces deux images et les troubles des conduites alimentaires ?

2

À votre avis, quelle répercussion peut avoir un trouble des conduites alimentaires chez la personne qui en souffre ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Anorexie mentale



Boulimie



Troubles des conduites alimentaires

Ce chapitre traite spécifiquement des troubles mentaux qui débutent au cours de l’enfance et de l’adolescence. La section 1 porte sur les troubles des conduites alimentaires qui apparaissent au cours de cette période. Les troubles des conduites alimentaires sont des perturbations graves du comportement alimentaire. Ils peuvent engendrer des complications médicales dévastatrices et potentiellement mortelles (troubles de fertilité, bradycardie, ostéoporose, déchaussement des dents, insuffisance rénale, arrêt cardiaque). La présente section porte sur deux troubles des conduites alimentaires : • l’anorexie mentale ; • la boulimie. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

141

1.1 Les définitions L’anorexie mentale est une obsession maladive de la minceur. La personne qui en souffre a une perception fausse de son image : elle se voit grosse quand elle se regarde dans un miroir (voir la figure 1). Elle s’astreint à une diète stricte, obstinée et dangereuse, et se prive volontairement de nourriture.

FIGURE 1

L’obsession maladive de la minceur chez l’anorexique

Section 1

La boulimie est un trouble des conduites alimentaires caractérisé par des frénésies alimentaires suivies de comportements visant à empêcher la prise de poids. La personne qui souffre de ce trouble ingurgite donc de grandes quantités de nourriture, mais par la suite elle se fait vomir, abuse des périodes de jeûne, prend un laxatif ou un diurétique, ou s’adonne à des activités physiques intenses. Le poids reste donc stable. Tout comme pour l’anorexie mentale, l’obsession de la minceur est présente dans la boulimie.

1.2 Les causes Les causes de l’anorexie mentale et de la boulimie sont multifactorielles : elles interagissent entre elles et créent un contexte favorable au développement de ces troubles des conduites alimentaires. Le tableau 1 présente les principales causes à l’origine de ces troubles des conduites alimentaires. TABLEAU 1

Les principales causes de l’anorexie mentale et de la boulimie

Causes Facteurs biologiques

Explications ● ●

Facteurs socioculturels

● ● ●

Facteurs psychologiques

● ● ● ● ●



Facteurs familiaux

● ●



142

CHAPITRE 5

Prédispositions génétiques Vulnérabilité à l’anxiété et à la dépression Exigences familiales élevées Standards de la mode et idéaux corporels véhiculés, entre autres, par la publicité, les médias Stress lié à la période de l’adolescence Faible estime de soi Perfectionnisme Immaturité émotionnelle Besoin de conformité aux règles Évitement des conflits (la personne « mange ses émotions », puis se punit en effectuant une activité physique intense ou une purge) Anxiété et stress non réglé Faible habileté à résoudre des conflits Comportements alimentaires de la famille (les enfants tendent à reproduire les comportements de leurs parents en ce qui concerne la consommation d’aliments faibles en calories, la valorisation de la maigreur, la pratique excessive d’exercices physiques ou les comportements de purge) Alcoolisme, violence physique ou sexuelle

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1.3 Les facteurs de risque Le principal facteur de risque de l’anorexie mentale et de la boulimie est le fait d’appartenir au genre féminin. Cependant, le problème semble aussi affecter de plus en plus les garçons à l’adolescence. Ce phénomène est relativement nouveau, peut-être en raison des nouveaux standards de la mode et des images véhiculées par les médias.

1.4 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance

TABLEAU 2

Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance

Manifestations cliniques et explications Anorexie mentale

Boulimie

Manifestations physiques ●

● ●

● ●











Section 1

Le tableau 2 présente les principales manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance liés à l’anorexie mentale et à la boulimie.

Poids inférieur de 15 % au poids santé Constipation Aménorrhée (absence des règles) en raison du débalancement hormonal provoqué par la dénutrition Hypothermie Déshydratation et sécheresse de la peau dues au déséquilibre des électrolytes sanguins et des liquides corporels Bradycardie causée par la déshydratation et le déséquilibre des électrolytes, dont le potassium Hypotension ortho­ statique Perte musculaire, perte des cheveux, yeux creux, os saillants Croissance du lanugo (fin duvet) sur le corps et le visage, croissance dont la cause est inconnue à ce jour Retard possible de la puberté et de la croissance en raison du débalancement hormonal provoqué par la dénutrition



● ●









Poids demeurant relativement stable Constipation ou diarrhée Hypotension ou arythmies cardiaques Déséquilibre des électrolytes et des liquides corporels Déchirures de l’œso­ phage, œsophagite et reflux gastro­ œsophagien Érosion de l’émail dentaire en raison des vomissements et de l’acidité du contenu gastrique Hypertrophie des glandes parotides en raison de l’ingestion très rapide des glucides et des vomissements qui favorisent la production d’une salive visqueuse qui bouche les glandes parotides et provoque leur gonflement

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Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Boire et manger ● Consigner dans les notes d’évolution la quantité et la qualité des aliments ingérés aux repas. La personne doit prendre environ 75 % de chacun de ses repas pour prévenir la perte de poids et les problèmes de santé physique qui en découlent. (Cette proportion peut cependant varier en fonction des recommandations du psychiatre.) ● Prendre le poids die, le matin avant le déjeuner. Chez la personne anorexique, il doit y avoir une augmentation du poids d’environ 1 kg/sem. Au besoin, les pesées se feront de manière aléatoire plutôt que selon l’horaire habituel, afin d’éviter les manipulations volontaires de son poids par la personne anorexique. ● Ne pas laisser le pichet d’eau dans la chambre, car la personne anorexique peut boire de grandes quantités de liquides avant la pesée pour faire augmenter son poids. ● S’assurer que la personne ne dissimule pas d’objets dans ses vêtements, afin d’éviter qu’elle ne fasse augmenter artificiellement son poids. ● Il peut être nécessaire que la personne mange à sa chambre et que la porte de la salle de bain soit vérouillée pour éviter qu’elle jette les aliments à la toilette. ● Observer la personne lorsqu’elle s’alimente afin de s’assurer qu’elle ne cache pas sa nourriture ou ne la donne à d’autres pour tenter de prouver qu’elle s’est bien alimentée. ● Au besoin, lui demander de demeurer près du poste des infirmières jusqu’à 30 minutes après le repas pour empêcher qu’elle se rende à la salle de bain pour vomir. ● Si, dans les 30 minutes qui suivent le repas, la personne demande à aller à la salle de bain, l’y accompagner et assurer une surveillance constante afin d’éviter qu’elle ne se fasse vomir. Éliminer ● Consigner dans les notes d’évolution la fréquence des selles et leur consistance, ainsi que la fréquence et la qualité des mictions.

Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

143

TABLEAU 2

Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance (suite)

Manifestations cliniques et explications Anorexie mentale

Boulimie

Manifestations comportementales ●

Section 1



● ●

Privation volontaire de nourriture Recours aux vomissements, aux laxatifs et aux diurétiques Exercices excessifs Vêtements amples ou superposés, ou habillement qui affiche la maigreur





Crise boulimique : la personne consomme une grande quantité de nourriture dans un court laps de temps. La crise boulimique est suivie d’un épisode de purge (vomissements provoqués, laxatifs, lavements évacuants, diurétiques, sirop d’ipéca [sirop qui provoque des vomissements], comprimés amaigrissants) ou d’exercices excessifs et de périodes de jeûne.

Manifestations psychologiques ●







Déni de la perte de poids et de la faim Perturbation de l’image corporelle (la personne se voit grosse dans le miroir) Anxiété au moment des repas, peur irrationnelle d’engraisser, efforts constants pour avoir un corps parfait Manque d’intérêt pour la sexualité





● ●

Pertubation de l’image corporelle Préoccupation excessive pour le poids et les formes du corps Humeur labile et irritable Déni ou minimisation des crises boulimiques

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Éliminer (suite) ● Noter si la personne s’isole dans la salle de bain immédiatement après les repas afin de vomir. ● Vérifier si la personne a encore ses règles. Maintenir une température corporelle normale Offrir une couverture supplémentaire la nuit ou une veste le jour en raison de l’hypothermie. Être propre et protéger ses téguments ● Proposer une crème hydratante, afin de prévenir ou de soulager la peau sèche. Prévenir les dangers ● Vérifier le risque suicidaire ou d’automutilation à chaque quart de travail. ● Vérifier les signes vitaux q.i.d. ou selon le protocole de l’établissement, car le déséqui- MS 4.1 à 4.5 libre en électrolytes et en liquides corporels occasionne des malaises cardiaques (hypotension et arythmie). Communiquer ● Accorder du temps à la personne pour discuter de son état psychologique à chaque quart de travail. Parfois, une simple question comme « Comment ça va aujourd’hui ? » suffit à amorcer la discussion. ●

Établir une relation de confiance afin de pouvoir discuter des facteurs qui ont provoqué l’anorexie mentale ou la boulimie. ● Appliquer les techniques de relation aidante comme le reflet, le renforcement positif et l’écoute active dans les interventions. ● Éviter le clivage : démontrer à la personne que vous êtes disponible pour elle et lui indiquer que c’est à vous qu’elle doit s’adresser en cas de besoin et non à d’autres membres du personnel. Aborder le sujet directement afin d’obtenir des réponses plus claires et lui faire comprendre que vous êtes là pour l’aider. Se récréer ●

Inciter la personne à participer aux activités thérapeutiques de l’unité pour diminuer son obsession maladive de la minceur et son anxiété. Apprendre ● Encourager la personne à obtenir toute l’information reliée à son état psychologique et physique, auprès du médecin ou de l’infirmière et de la nutritionniste, afin de mieux gérer les symptômes et de prévenir les rechutes. ●

1.5 L’évaluation diagnostique La manière de poser le diagnostic d’anorexie mentale ou de boulimie repose sur un examen mental effectué par un médecin ou un psychiatre. Le professionnel de la santé demande également une évaluation physique afin de déterminer la condition cardiovasculaire de la personne ainsi que la gravité de la dénutrition.

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CHAPITRE 5

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1.6 Les traitements Le tableau 3 présente les principaux traitements de l’anorexie mentale et de la boulimie. Les principaux traitements de l’anorexie mentale et de la boulimie

Traitements Thérapies comportementales et cognitivo-comportementales

Explications ●

Thérapie familiale



Art-thérapie



Ergothérapie



Éducation et orientation nutritionnelles

● ●

Modifier les comportements et les idées fausses qui entretiennent les troubles des conduites alimentaires, et agir sur l’anxiété qui est souvent la cause de ces troubles. Réduire l’anxiété des proches et favoriser leur participation au traitement. Favoriser l’expression d’émotions ou de conflits intérieurs pour les personnes qui éprouvent de la difficulté à trouver les mots pour exprimer leur détresse. La fabrication d’objets, le dessin, la peinture et l’écriture peuvent permettre cette expression. Apprendre à la personne à planifier des repas sains, à acheter ses aliments et à les apprêter. Planifier un programme de réalimentation de la personne. Fournir à la personne des conseils nutritionnels continus pour assurer l’apport calorique suffisant pour prendre du poids.

1.7 Les médicaments prescrits Il n’existe pas à proprement parler de médicaments qui traitent les troubles des conduites alimentaires. La médication prescrite vise à soulager les symptômes associés à ces troubles. Elle peut comprendre les médicaments décrits dans le tableau 4. TABLEAU 4

Les principaux médicaments prescrits Médicaments prescrits

Antidépresseurs (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176) Ex. : fluoxétine (Prozac MD) Antipsychotiques (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 178) Ex. : olanzanpine (ZyprexaMD), rispéridone (RisperdalMD) Antibiotiques Agent gastro-intestinal Ex. : dompéridone (MotiliumMD) Supplément d’électrolytes, de minéraux et de vitamines Ex. : potassium, fer, suppléments vitaminiques dont la vitamine B 12

Effets thérapeutiques



Soulager les symptômes d’anxiété et de dépression. Prévenir les rechutes de la personne anorexique dont le poids est rétabli.



Soulager l’agitation chez les personnes anorexiques.



Soulager l’infection des glandes parotides.



Soulager les malaises gastro-intestinaux.



● ● ●

Rétablir l’équilibre hydrique et électrolytique. Traiter l’anémie. Traiter les carences en vitamines et minéraux.

1.8 L’aspect diététique Une évaluation de la personne atteinte d’un trouble des conduites alimentaires est effectuée par une nutritionniste. Cette évaluation permet d’établir un programme de réalimentation qui favorisera le rétablissement de l’état nutritionnel de la personne et une prise de poids progressive.

D’une compétence à l’autre Les soins aux personnes atteintes d’un trouble des conduites alimentaires nécessitent des notions de nutrition. Ces notions sont expliquées dans la compétence 11, Nutrition. Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

145

Section 1

TABLEAU 3

ACTIVITÉS 1

Indiquez l’altération qui correspond à chacune des manifestations cliniques suivantes. Une même manifestation clinique peut être associée aux deux altérations. Anorexie mentale

Manifestations cliniques

Boulimie

a) Poids inférieur de 15 % au poids santé

Section 1

b) Déséquilibre des électrolytes c) Poids demeurant relativement stable d) Exercices excessifs e) Privation volontaire de nourriture f) Manque d’intérêt pour la sexualité g) Humeur labile et irritable h) Consommation d’une grande quantité de nourriture dans un court laps de temps 2

Associez le traitement de l’anorexie mentale ou de la boulimie de la colonne de gauche à son explication de la colonne de droite. Traitement

3

Explication

a) Thérapie familiale

1. Planifier un programme de réalimentation de la personne.

b) Art- thérapie

2. Réduire l’anxiété des proches et favoriser leur participation au traitement.

c) Ergothérapie

3. Apprendre à la personne à planifier des repas sains, à acheter ses aliments et à les apprêter.

d) Éducation et orientation nutritionnelles

4. Modifier les comportements et les idées fausses qui entretiennent le trouble des conduites alimentaires, et agir sur l’anxiété.

e) Thérapies comportementales et cognitivo- comportementales

5. Favoriser l’expression d’émotions ou de conflits intérieurs pour les personnes qui éprouvent de la difficulté à trouver les mots pour exprimer leur détresse.

Peter, 15 ans, est le seul garçon dans un groupe de danse. Il subit beaucoup de harcèlement et d’intimidation des autres garçons de son école. Il a commencé à manger pour se rassurer. Il mange aussi lorsqu’il est déçu de lui. Il vient d’être admis à l’unité de psychiatrie pour boulimie. Peter a un poids proportionnel à sa grandeur. Il a découvert que, s’il se fait vomir, ses frénésies alimentaires ne le font pas engraisser. Peter est extrêmement anxieux face à ses résultats scolaires. De plus, il vient de réaliser que sa copine a un sérieux problème de consommation de drogue. Il se met alors à manger deux tablettes de chocolat, un sac de croustilles et une tarte au sucre que ses parents lui ont apportés,

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CHAPITRE 5

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en plus du contenu de son plateau-repas, qu’il régurgite dans la salle de bain peu après. Manger est à la fois une récompense et une punition, selon ses dires. Ce scénario, Peter le répète régulièrement. a) D’après les notions vues antérieurement, quel mécanisme de défense Peter utilise-t-il ?

c) Parmi les attitudes suivantes, laquelle l’infirmière auxiliaire devrait- elle privilégier lors de cet épisode de trouble des conduites alimentaires chez Peter ? 1. Amener Peter le plus rapidement possible aux activités afin de lui changer les idées. 2. Dire à Peter de ne pas s’en faire avec ses résultats scolaires, car il a toujours bien réussi. 3. Inciter Peter à exprimer ses sentiments et à se trouver des moyens de mieux contrôler les aspects problématiques de sa vie. 4. Faire comprendre à Peter que les autres ne sont pas nécessairement méchants avec lui. d) Nommez deux besoins perturbés chez Peter et un soin d’assistance pour chaque besoin. Expliquez vos réponses. Besoins perturbés et explications

Soins d’assistance et explications

Besoin 1 :

Soin 1 :

Besoin 2 :

Soin 2 :

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Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

147

Section 1

b) Nommez les causes possibles des comportements boulimiques de Peter.

Section

2

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et le syndrome de Gilles de la Tourette

Section 2

Déclencheur Il a été démontré que le trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDA/H) peut être présent tant chez l’enfant que chez l’adulte. Le questionnaire ci-dessous met en relief divers comportements souvent présents chez les personnes atteintes du TDA/H. Répondez aux questions suivantes.

Oui Oui

D’aussi loin que vous vous souvenez :

Non Non

1. Avez-vous eu de la difficulté à vous organiser ? 2. Avez-vous eu tendance à rêvasser, à être dans la lune ? 3. Avez-vous eu tendance à agir de manière impulsive ? 4. Avez-vous ressenti de l’irritabilité ? 5. Avez-vous eu de la difficulté à vous rappeler vos rendez-vous ou vos obligations ? 6. Avez-vous eu la bougeotte, tendance à vous tortiller les mains ou à bouger les pieds lorsque vous devez rester assise pendant une période prolongée ? 7. Avez-vous eu des difficultés à vous concentrer sur ce que les gens vous disent, même s’ils s’adressent à vous directement ? 8. Avez-vous été distraite par des activités ou du bruit autour de vous ? 9. Avez-vous eu de la difficulté à relaxer lorsque vous aviez du temps pour vous ? Source : Janssen, « Pourriez-vous être atteint du TDA/H chez l’adulte ? », Est-ce qu’il pourrait s’agir du TDA/H ? [En ligne] © Janssen Inc. 2013 http://www.estceuntdah.ca/pourriez-vous-etre-atteint-du-tdah-chez-ladulte

Si vous avez répondu oui à plusieurs questions, vous pourriez être atteint du TDA/H chez l’adulte. Cependant, vous ne devez pas considérer ce questionnaire comme un diagnostic ou une recommandation thérapeutique. Seul un professionnel de la santé peut établir un diagnostic précis de TDA/H. Si vous demeurez préoccupée par votre résultat, vous devriez prendre rendez-vous avec un professionnel de la santé pour subir une évaluation.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

148

Hyperactivité Impulsivité Syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) Tics moteurs

CHAPITRE 5

• •

Tics vocaux Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H ou TDA)

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La présente section porte sur deux autres troubles mentaux qui débutent au cours de l’enfance et de l’adolescence : • le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité ; • le syndrome de Gilles de la Tourette, un trouble lié à des tics et qui présente une composante d’hyperactivité, tout comme le TDA/H.

2.1 Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité Section 2

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité touche de 3 % à 7 % des enfants d’âge scolaire, et plus souvent les garçons que les filles. Même s’il est le trouble du comportement le plus commun diagnostiqué au cours de l’enfance, il demeure mal connu.

2.1.1 La définition Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H ou TDA) est un trouble du comportement dans lequel l’enfant et l’adolescent présentent : • de l’inattention ; • de l’impulsivité, c’est-à-dire un besoin incontrôlable d’accomplir un acte, sans réfléchir à ses conséquences ou à sa pertinence ; • parfois de l’hyperactivité, c’est-à-dire une tendance à ne pouvoir arrêter de faire quelque chose, de bouger, de toucher.

FIGURE 2

Le problème de l’inattention dans le TDA/H

Ces problèmes doivent avoir été observés dans au moins deux milieux (ex. : à la maison et à l’école ; voir la figure 2).

2.1.2 Les causes Les causes du TDA/H ne sont pas encore bien connues. Les chercheurs tendent à penser que les principales raisons de la maladie comprennent : • des causes génétiques ; • des atteintes cérébrales lors d’un accouchement difficile ou causées par l’exposition à la cigarette ou à l’alcool ; • des complications postnatales comme une infection, un traumatisme crânien ou un manque d’oxygène au cerveau (anoxie cérébrale). Pendant longtemps, on a associé le TDA/H à la consommation de sucre, d’additifs alimentaires, de colorants alimentaires ou d’agents de conservation. Cependant, aucune recherche n’a pu prouver cette théorie hors de tout doute.

2.1.3 Les facteurs de risque Le principal facteur de risque associé au TDA/H demeure le fait d’appartenir au genre masculin. Cependant, les enfants atteints du syndrome de Gilles de la Tourette développent souvent un TDA/H.

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Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

149

2.2 Le syndrome de Gilles de la Tourette Au Québec, la prévalence du syndrome de Gilles de la Tourette n’est pas réellement connue. On se base sur les statistiques publiées dans le DSM (données de 2004) pour estimer le nombre de cas. Ainsi, selon ces données, de 5 à 30 enfants sur 10 000 présenteraient le syndrome de Gilles de la Tourette. Cette affection touche deux fois plus les garçons que les filles.

2.2.1 La définition

Section 2

Le syndrome de Gilles de la Tourette FIGURE 3 Des tics moteurs chez (SGT) est un trouble qui apparaît avant un enfant atteint du SGT l’âge de 18 ans. L’enfant atteint du SGT présente de manière répétitive et quotidienne des tics moteurs et des tics vocaux. Les tics moteurs sont des mouvements soudains, rapides, involontaires et répétitifs (voir la figure 3). Les tics vocaux consistent en des vocalisations ou divers sons tels que des grognements ou des glapissements. On retrouve parfois des répétitions d’obscénités ou de jurons, mais plus souvent la répétition de ses propres mots ou de ses propres sons, ou encore du dernier mot ou de la dernière phrase prononcée par une autre personne. Les enfants et les adolescents qui en sont atteints peuvent également présenter des problèmes d’attention, d’impulsivité et d’hyperactivité comme dans le cas du TDA/H.

2.2.2 Les causes La principale cause du SGT relève d’un trouble neurologique génétique. Cependant, chez 10 % à 15 % des enfants, il peut s’agir d’un traumatisme crânien, d’un empoisonnement au monoxyde de carbone ou de complications durant la grossesse de la mère.

2.2.3 Les facteurs de risque La principale cause du SGT étant génétique, les antécédents familiaux en sont les principaux facteurs de risque. En effet, il y aurait plus de jeunes atteints dans les familles où ce trouble a déjà été diagnostiqué. Toutefois, à ce jour, le mécanisme de transmission n’est pas connu.

2.3 Les manifestations cliniques et les soins d’assistance du TDA/H et du SGT Le tableau 5, à la page suivante, présente les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance dans les cas de TDA/H et de SGT.

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CHAPITRE 5

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Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance dans les cas de TDA/H et de SGT

Manifestations cliniques Problème d’attention (TDA/H ; parfois SGT) ● Se manifeste dans les situations qui nécessitent une attention soutenue (ex. : écouter un enseignant) ou qui présentent peu d’intérêt pour l’enfant (ex. : lire de longs passages dans un livre). Problème d’impulsivité (TDA/H ; parfois SGT) ● Se manifeste, par exemple, quand l’enfant intervient en classe sans y avoir été invité, n’attend pas son tour pour réaliser un jeu ou une tâche, agrippe les vêtements des autres, s’empare des objets des autres personnes ou touche ces objets. Problème d’hyperactivité (TDA/H ; parfois SGT) ● Se manifeste par ce type de comportements : ne pas tenir en place, s’agiter sur les chaises, se lever plutôt que de rester assis, courir et se déplacer sans se soucier des dangers ou des limites, déranger les autres pendant les activités scolaires ou de détente, jouer bruyamment, parler fort et de manière excessive, etc. Tics moteurs (SGT) ● Haussement des épaules, mouvements brusques du cou et du corps, clignement des yeux, grimaces, étirements. Tics vocaux (SGT) ● Claquement de langue, sifflement, raclement de gorge, grognement, aboiement, reniflement, ronflement. ● Répétition de ses propres mots ou de ses propres sons, ou du dernier mot ou de la dernière phrase prononcée par une autre personne. ● Parfois, répétition d’obscénités ou de jurons.

Besoins perturbés, soins d’assistance et explications Boire et manger ● Pendant les repas, demander à l’enfant de déposer les pieds sur un petit tabouret afin d’éviter de bouger les jambes et de s’agiter. ● Diminuer les stimuli à l’heure des repas (pas de téléviseur ou autre source de distraction). Au besoin, l’enfant peut prendre son repas loin du groupe afin de s’assurer qu’il prend un repas dans le calme et s’alimente convenablement. Prévenir les dangers ● Assurer une surveillance continue, car il y a un risque plus élevé de blessure en raison de l’impulsivité. ● Garder les aires de déplacement libres, assurer un éclairage suffisant, retirer les objets dangereux avec lesquels il y a risque de se blesser ou de s’empoisonner. Communiquer ● Il est inutile de crier, de s’impatienter ou de menacer l’enfant. Quand les comportements deviennent dérangeants et inappropriés, lui demander de se rendre à la chambre pour retrouver son calme. ● Il est préférable d’expliquer les raisons de la discipline imposée plutôt que de recourir sans arrêt aux mesures punitives, comme retirer les privilèges. ● Souligner les comportements positifs (renforcement positif) et les efforts de l’enfant pour améliorer ses comportements. On peut recourir à un système de gommettes (chaque fois que l’enfant respecte les comportements attendus, on colle une image, gommette ou étoile dans un cahier) ou à tout autre système de récompenses ou de privilèges significatifs pour l’enfant, selon ses préférences. ● Pour signaler les moments où l’enfant se dirige vers une perte de contrôle, recourir à un thermomètre séparé en zones verte, jaune et rouge. Quand cela est possible, inviter l’enfant à venir placer lui-même le curseur dans la zone qui représente le mieux le comportement : calme (zone verte), agité (zone jaune), perturbateur (zone rouge). ● L’amener à verbaliser ses émotions, son anxiété. Se récréer ● L’enfant doit quand même pouvoir bouger suffisamment durant le jour afin de pouvoir avoir un sommeil réparateur la nuit. ● Choisir des activités calmes (ex. : bricolage, dessin) à effectuer dans un groupe calme. ● Certaines activités à l’ordinateur permettent de retrouver le calme. Par exemple, l’enfant ne pourra déplacer la souris que lorsqu’il aura retrouvé son calme. Se récréer chez l’enfant atteint du SGT Organiser un horaire qui alterne les périodes d’activité et les périodes de repos, puisque les tics surviennent en période de stress, d’anxiété, d’ennui et de fatigue. Les tics s’atténuent lors des activités de loisirs ou quand l’enfant effectue une activité de relaxation. Ils sont absents au cours du sommeil. Apprendre ● Favoriser un endroit calme pour les devoirs et les études afin d’aider l’enfant à se concentrer. Au besoin, fermer les rideaux, le téléviseur, la radio. ● Placer un petit tabouret sous les pieds de l’enfant afin d’éviter de bouger les jambes et de s’agiter. ●

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Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

151

Section 2

TABLEAU 5

2.4 L’évaluation diagnostique du TDA/H et du SGT L’évaluation diagnostique repose sur un examen mental effectué par un médecin ou un psychiatre pour poser le diagnostic du TDA/H et celui du SGT. S’ajoutent également trois autres évaluations : • une évaluation physique pour éliminer une cause physiologique ; • une évaluation du fonctionnement de l’enfant dans sa famille ; • une évaluation de la manière dont il réalise ses AVQ.

Section 2

2.5 Les traitements et les soins infirmiers du TDA/H et du SGT Le traitement du TDA/H et du SGT est un élément crucial qui permet d’éviter des conséquences néfastes lorsque le jeune sera devenu un jeune adulte. On préviendra ainsi l’apparition de la dépression ou la dépendance aux drogues et à l’alcool. Outre la médication, les traitements de l’enfant ou de l’adolescent qui présente un TDA/H ou le SGT comprennent : • des activités de groupe pour permettre à l’enfant ou à l’adolescent de développer des comportements acceptables ; • le jeu thérapeutique pour faciliter les interactions avec les autres enfants, adolescents et adultes, permettant également au jeune d’exprimer ses peurs et ses craintes face à son diagnostic médical ; • des programmes de modification du comportement pour réaliser les AVQ et contrôler les impulsions, qui comprennent l’instauration d’un système de privilèges ou de récompenses pour encourager les bons comportements.

2.6 Les médicaments prescrits dans les cas de TDA/H et de SGT Bien que des antidépresseurs soient prescrits, la médication de choix pour traiter le TDA/H demeure les psychostimulants (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 181). Les psychostimulants agissent sur les neurotransmetteurs dont la dopamine et la noradrénaline pour augmenter la concentration des enfants atteints de TDA/H. On ne prescrit que très rarement des médicaments aux enfants atteints du SGT. Toutefois, des antidépresseurs (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 176) sont prescrits si un TDA/H est présent. Avec beaucoup de prudence, on leur administre parfois des antipsychotiques (voir l’annexe 1, Pharmacothérapie, à la page 178) pour maîtriser les tics dans les cas suivants : • la présence des tics devient invivable pour l’enfant ; • l’enfant devient dysfonctionnel dans son quotidien.

2.7 L’aspect diététique du TDA/H et du SGT L’anorexie physiologique et le retard de croissance sont souvent associés à la prise des psychostimulants. Une évaluation par une nutritionniste peut être nécessaire.

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CHAPITRE 5

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ACTIVITÉS 1

Marquis, 9 ans, vient consulter avec ses parents. Ceux- ci le décrivent comme un enfant très actif à la maison. En classe, il bouge sans cesse et il coupe la parole aux autres. Il ne prend pas le temps de bien s’alimenter au dîner, car il s’empresse d’aller jouer. Il a peu d’amis parce qu’il se fâche souvent contre eux. Il a redoublé sa 3e année du primaire. Il est incapable de se concentrer sur une tâche donnée par son enseignante.

Symptômes du TDA/H

Section 2

a) Nommez les types de symptômes du TDA/H chez Marquis, ainsi que les manifestations cliniques pour chacun d’eux. Manifestations cliniques

b) Quelle serait la meilleure attitude à adopter avec Marquis par ses parents ou son enseignante ? 1. Placer Marquis dans le coin chaque fois qu’il n’écoute pas les consignes. 2. Suggérer à Marquis de se rendre à sa chambre ou dans un endroit isolé du groupe pour retrouver son calme quand les comportements deviennent dérangeants et inappropriés. 3. Hausser le ton et expulser Marquis de la classe lorsqu’il coupe la parole. 4. Faire une demande pour que Marquis soit placé dans une classe spécialisée. c) Nommez deux besoins perturbés chez Marquis et un soin d’assistance pour chacun. Expliquez chacune de vos réponses. Besoins perturbés et explications

Soin d’assistance et explications

Besoin 1 :

Soin 1 :

Besoin 2 :

Soin 2 :

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Section 2

2

Quelle est la différence entre le TDA/H et le SGT ?

3

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) La principale cause du SGT relève d’un trouble neurologique. b) Les tics vocaux sont des manifestations du TDA/H. c) Le Ritalin MD (stimulant du système nerveux central) est un médicament de choix pour le TDA/H. d) Les enfants atteints du TDA/H peuvent développer le SGT. Justification :

4

Les parents d’Édouard consultent le médecin en raison de problèmes de comportement observés chez leur fils de 4 ans. Ils notent qu’Édouard, depuis sa naissance, est un enfant très éveillé, qui bouge beaucoup. Le médecin prescrit à Édouard un médicament psychostimulant. Cependant, depuis qu’il a commencé à fréquenter la garderie, il y a quelques mois, la situation est plus difficile. En effet, Édouard en est à sa quatrième garderie privée, car il s’est fait expulser des trois précédentes. Cette garderie offre des soins plus spécifiques, en collaboration avec une infirmière auxiliaire pour certains enfants ayant des besoins particuliers. Dans cette garderie, Édouard n’écoute pas les consignes, il est très agité, mange tout ce qu’il trouve, brise les jouets et frappe les autres enfants. L’infirmière auxiliaire a discuté des comportements perturbateurs d’Édouard avec l’éducatrice et cette dernière a avisé les parents qu’elle expulserait Édouard si son comportement ne changeait pas. À la maison, la situation est également difficile pour les mêmes raisons. Les parents d’Édouard ont presque cessé leurs sorties, car ils ne peuvent faire garder leur enfant. a) Quel est l’effet thérapeutique recherché par le psychostimulant prescrit à Édouard ?

154

CHAPITRE 5

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b) Nommez trois comportements à adopter avec Édouard, directement reliés à la situation clinique.

5

Nommez un soin infirmier pour chaque effet secondaire indésirable des médicaments psychostimulants suivants. Effets secondaires

Soins infirmiers

a) Nausées et vomissements

b) Insomnie

c) Constipation

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155

Section 2

c) Nommez une des répercussions des comportements d’Édouard sur la vie familiale.

Section

3

Les troubles du spectre autistique et le retard mental

Déclencheur

Section 3

Vous prenez soin de Sam, un jeune garçon de 5 ans. Il ne parle pas beaucoup, car il a un retard de langage. Il fixe le sol. Il ne semble pas se rendre compte que vous êtes dans sa chambre. 1

Comment interviendriez-vous avec cet enfant ?

Plus tard dans la journée, vous faites l’admission de Gaëlle, une petite fille de 7 ans. Elle est admise dans la même chambre que Sam. À ce moment, il se met à crier et à lancer tout ce qui lui passe sous la main, même son ourson favori. Gaëlle lui demande de jouer avec elle, mais Sam se sauve en courant dans le corridor. 2

Selon vous, pour quelle raison Sam refuse- t-il de jouer avec Gaëlle ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Retard mental Trouble autistique



Troubles du spectre autistique (TSA)

La dernière section de ce chapitre concerne : • le trouble autistique ; • le retard mental. Bien qu’ils apparaissent dans le DSM, ces troubles seront abordés brièvement, puisqu’ils nécessitent rarement une hospitalisation.

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CHAPITRE 5

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Les troubles du spectre autistique (TSA) sont aussi appelés « troubles envahissants du développement (TED) ». Ces troubles du développement constituent des états incurables. Ils regroupent les catégories suivantes : • le trouble autistique ; • le syndrome d’Asperger ; • le syndrome de Rett ; • le trouble désintégratif de l’enfance ; • le trouble envahissant du développement non spécifié. Dans la présente section, seul le trouble autistique sera traité, puisqu’il est le plus fréquent en milieu de soins.

ATTENTION L’infirmière auxiliaire risque le plus souvent d’intervenir auprès d’enfants atteints d’un TSA lorsqu’ils viennent en milieu hospitalier pour des raisons qui ne sont pas associées à ce trouble (ex. : un accident ou une maladie physique).

D’une compétence à l’autre Les TSA sont abordés plus en détail à la compétence 29, Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent.

Le trouble autistique serait causé par des facteurs génétiques complexes combinés à un environnement qui favorise l’apparition du trouble. Les garçons sont plus touchés que les filles. Le tableau 6 présente les manifestations cliniques du trouble autistique, les besoins perturbés et les soins d’assistance qui leur sont associés. TABLEAU 6

Les manifestations cliniques, les besoins perturbés et les soins d’assistance dans le cas du trouble autistique Besoins perturbés, soins d’assistance et explications

Manifestations cliniques et explications ●





● ● ● ●



● ●

Réactions impulsives et agressives dues à une incapacité à gérer des situations imprévues. Incapacité d’interagir avec les autres (ex. : l’enfant ne cherche pas à partager des moments de plaisir, ses préférences ou ses émotions). Communication altérée due à un retard ou à une absence totale de développement du langage. Langage répétitif, incapacité à soutenir une conversation. Absence des jeux « faire semblant ». Comportements inflexibles, répétitifs, adhésion à des rituels. Comportements moteurs typiques : battements ou torsion des mains, des doigts, mouvements complexes du corps, etc. Fascination pour les objets rotatifs, l’ouverture et la fermeture des tiroirs, des boutons-poussoirs, des interrupteurs de lumière. Refus des contacts physiques. Réactions catastrophiques à de petits changements dans l’environnement (voir la figure 4, à la page suivante).

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Prévenir les dangers Assurer une surveillance continue, car il y a un risque plus élevé de blessure en raison de l’impulsivité. ● Garder les aires de déplacement libres, assurer un éclairage suffisant, retirer les objets dangereux avec lesquels il y a risque de se blesser ou de s’empoisonner. ● Éviter de toucher l’enfant, d’imposer les contacts physiques pour éviter les blessures liées à son agressivité. ● Parfois, des interventions d’isolement seront nécessaires pour assurer la sécurité de tous. Communiquer ● Il est inutile de crier, de s’impatienter ou de menacer l’enfant. ● Se montrer disponible. Le saluer à chaque contact. ● Demander comment ça va, offrir de l’aide afin d’établir un lien thérapeutique. ● Pour entrer en contact avec l’enfant, attirer son attention à l’aide d’objets ou de jouets auxquels il porte de l’intérêt. ●

Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

157

Section 3

3.1 Les troubles du spectre autistique

FIGURE 4

Une réaction catastrophique chez un enfant atteint du trouble autistique

Comme le trouble autistique ne constitue pas une maladie, il n’existe pas de traitement à proprement parler. La prise en charge dépend de l’atteinte et de l’âge de l’enfant. L’intervention comportementale intensive (ICI) aide à développer les sphères atteintes en détectant les « failles » dans les capacités de l’enfant : stimuler le langage si l’enfant ne parle pas ou recourir à des techniques particulières pour l’inciter à jouer, par exemple.

Section 3

Les médicaments prescrits dépendent des manifestations cliniques associées au TSA. Toutefois, les médicaments ne guériront pas le TSA ; ils en atténueront les comportements perturbateurs.

Quoi faire Pour entrer en contact avec l’enfant autistique, l’infirmière auxiliaire devrait adopter les stratégies suivantes afin de favoriser l’instauration d’une routine de fonctionnement rassurante : • Le saluer à chaque rencontre et lui demander comment il va. • Même si l’enfant est indifférent et ne répond pas, amorcer un contact quotidien. Ex. : « Bonjour ! Je t’ai vu hier. Comment ça va aujourd’hui ? As-tu besoin de quelque chose ? » • Respecter une distance physique d’un mètre. • Ne pas imposer de contact physique comme le prendre par le bras pour le conduire à la salle d’activités. • Prévoir un endroit où l’enfant se sent en sécurité pour reprendre son contrôle. Comportement adaptatif

3.2 Le retard mental

Ensemble des habiletés conceptuelles, sociales et pratiques apprises qui permettent à la personne de fonctionner au quotidien.

Le retard mental se décrit comme une limitation du comportement adaptatif de l’enfant et une difficulté à développer une autonomie personnelle en raison de déficits cognitifs. On distingue quatre catégories de retard mental, selon leur degré de sévérité (voir la figure 5).

FIGURE 5

158

Les catégories de retard mental selon leur degré de sévérité Retard mental léger

Retard mental grave

L’enfant peut acquérir des compétences sociales et des habiletés de communication. Il peut fréquenter l’école. À l’âge adulte, la personne pourra occuper un travail sous supervision.

Le développement des habiletés à communiquer est gravement compromis. Même la réalisation des soins d’hygiène de base est difficilement réalisable. À l’âge adulte, la personne vivra en institution, dans un environnement protégé.

Retard mental moyen

Retard mental profond

L’enfant peut fréquenter l’école jusqu’en 2e année du primaire. À partir de la 3e année du primaire, les relations avec les pairs deviennent ardues. En effet, le jeune ne peut pas respecter les normes sociales dans ses relations. Il sera, par exemple, trop affectueux ou colérique. Il pourra difficilement expliquer ses émotions (ex. : pourquoi il est fâché) en raison de ses limitations intellectuelles.

L’enfant présente de nombreux problèmes sensorimoteurs comme le maintien de la tête ou le geste de se retourner soi-même dans un lit. Il présente aussi différents troubles neurologiques qui aggravent encore plus son état. La vie en institution, dans un environnement structuré et sécuritaire, est incontournable.

CHAPITRE 5

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Quant à la médication, elle est prescrite seulement lorsque nécessaire pour soulager des symptômes physiques (diabète, problèmes rénaux, désordres neurologiques ou vasculaires). La médication peut aussi servir à soulager les symptômes psychologiques de la dépression, de l’anxiété ou des troubles de comportement comme l’impulsivité ou l’agressivité.

FIGURE 6

Le retard mental

Une orthophoniste pallie les lacunes de langage de l’enfant vivant avec un retard mental léger ou moyen.

Section 3

Il n’existe à ce jour aucun traitement pour guérir le retard mental. Une équipe interdisciplinaire (infirmière, médecin, travailleur social, ergothérapeute, orthophoniste, physiothérapeute, infirmière auxiliaire, auxiliaire familiale) s’occupe de pallier les lacunes de l’enfant dans l’accomplissement de ses AVQ et de maintenir ou de renforcer son autonomie (voir la figure 6).

Les enfants atteints d’un retard mental ne sont pas admis en psychiatrie en raison de leur diagnostic médical. Il s’agit le plus souvent de recadrer un comportement perturbateur ou de déterminer si un autre trouble de santé mentale ne s’est pas installé (ex. : un trouble anxieux, un trouble du sommeil ou un trouble de l’humeur). Il est important de se souvenir qu’un retard mental n’implique pas automatiquement un trouble mental. Lors d’une hospitalisation, l’infirmière auxiliaire doit adopter des stratégies particulières pour intervenir auprès d’un enfant ou d’un adolescent qui présente un retard mental (voir le tableau 7). TABLEAU 7

Des stratégies d’intervention auprès d’un enfant ou d’un adolescent atteint d’un retard mental

Stratégies Stratégies pour préserver l’autonomie

Interventions de l’infirmière auxiliaire ●



Stratégies pour communiquer





Stratégies pour favoriser l’apprentissage





Stratégies pour encourager les comportements adéquats





Il faut éviter de surprotéger l’enfant ou l’adolescent lors des hospitalisations (ex. : le laisser s’habiller seul, le laisser préparer son plateau-repas). Vérifier auprès des parents les apprentissages qui sont réalisés, ceux qui sont en cours de réalisation et ceux qui n’ont pas encore débuté (propreté, alimentation, hygiène) afin de maintenir une routine de fonctionnement. Lorsqu’on s’adresse à l’enfant ou l’adolescent, recourir à un langage simple, des mots courts, et répéter souvent au besoin, puisque la fonction langagière peut être affectée par le retard mental. Ne pas faire plus d’une demande à la fois à l’enfant ou l’adolescent, car il retient difficilement l’information. L’apprentissage se réalise par modelage : faire une démonstration à l’enfant ou l’adolescent de l’action à réaliser, comme se laver les mains. Débuter par le plus simple en allant vers le plus compliqué. Diviser les tâches à réaliser en plusieurs petites séquences. Pour développer la motricité fine, favoriser les activités de bricolage, de dessin et de découpage. Pour s’assurer que l’enfant ou l’adolescent adopte des comportements adéquats dans l’unité, un système de gommettes avec récompenses ou pertes de privilèges est souvent instauré. Ainsi, chaque fois que l’enfant ou l’adolescent respecte les comportements attendus, on colle une image, une gommette ou une étoile dans un cahier. Comme autre exemple, l’enfant ou l’adolescent pourra se faire raconter une histoire le soir au coucher, si son comportement est adapté au cours de la journée. Ne tolérer aucun comportement inadapté ou qui pourrait comporter des risques pour sa sécurité ou celle d’autrui. Il s’agit le plus souvent de comportements impulsifs ou agressifs. Essayer de comprendre ce qui peut déclencher ce comportement ainsi que les émotions vécues par l’enfant ou l’adolescent. Se demander pourquoi il tente d’attirer l’attention.

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Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

159

TABLEAU 7

Des stratégies d’intervention auprès d’un enfant ou d’un adolescent atteint d’un retard mental (suite)

Stratégies Stratégies pour encourager les comportements adéquats (suite)

Interventions de l’infirmière auxiliaire ●

Section 3



Lorsque la sécurité de l’enfant ou de l’adolescent ou d’autrui est menacée, il faut parfois recourir à des mesures plus sévères (ex. : le retrait du groupe, l’isolement ou le recours à des moyens de contention). L’isolement et les moyens de contention doivent être des mesures de dernier recours. En présence de comportements inadaptés, ne présentant aucun risque pour la sécurité, utiliser une stratégie de diversion afin de changer les idées de l’enfant ou de l’adolescent (ex. : lui dire « Regarde dehors : il neige ! », « As-tu fait toi-même ce beau dessin ? »). Cependant, il est essentiel de féliciter ou de souligner les comportements adaptés ou ceux qui indiquent l’atteinte de l’apprentissage à réaliser (renforcement positif).

ACTIVITÉS 1

Il y a plusieurs catégories de retard mental. Votre approche sera- t-elle la même pour toutes les catégories ? Justifiez votre réponse.

2

Associez la catégorie du retard mental dans l’encadré à sa caractéristique.

• Retard mental grave • Retard mental léger • Retard mental moyen • Retard mental profond a) Même la réalisation des soins d’hygiène de base est difficilement réalisable. b) À l’âge adulte, la personne pourra occuper un travail sous supervision. c) La personne présente de nombreux problèmes sensorimoteurs, comme le maintien de la tête ou le geste de se retourner soi-même dans un lit. d) L’enfant peut fréquenter l’école jusqu’en 2e année du primaire. 3

Selon vous, quelles sont les deux conséquences d’un retard mental sur la vie personnelle de la personne parmi celles énumérées ci-dessous ? a) La personne est plus exposée à se faire exploiter. b) Elle a plus de facilité à se créer un réseau social. c) Sa capacité d’apprentissage est moindre que celle des autres individus. d) Il y a absence totale d’autonomie.

160

CHAPITRE 5

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4

Cindy, 8 ans, est née avec retard mental moyen. Son humeur est toujours neutre. Ce matin, Cindy est peu coopérative et refuse tous les soins. Elle résiste à la moindre demande. L’infirmière auxiliaire a de la difficulté à l’approcher. Comme infirmière auxiliaire, quelle est la meilleure intervention à faire auprès de Cindy ? a) Faire une diversion pour arriver à lui faire faire les tâches habituelles.

c) Essayer de comprendre ce qui peut déclencher ce comportement ainsi que les émotions vécues par Cindy. d) Être ferme et directive dans vos demandes. 5

Carl, 12 ans, vit avec un retard mental moyen. Il fréquente une école spécialisée. Aujourd’hui, le responsable trouve Carl impatient. Il a un comportement impulsif avec les autres enfants assis à sa table. Au cours d’une activité, il se fâche soudain, jette par terre tout le matériel qui se trouve sur la table et se met à hurler. Quelle intervention serait la plus appropriée avec Carl ? a) Élever le ton et dire à Carl d’arrêter immédiatement. b) S’asseoir près de Carl et attendre que cela passe. c) Aviser Carl qu’il aura une conséquence s’il n’arrête pas. d) Isoler Carl des autres enfants en l’amenant dans une autre pièce.

6

Sophie, 21 ans, a un retard mental léger et une capacité d’apprentissage scolaire de 3e année. Maryse, son éducatrice, doit lui montrer comment écrire son nom. Sophie est assise à une table où plusieurs enfants font du bricolage. Ils sont bruyants. Maryse débute en écrivant le nom de Sophie au tableau et lui explique en même temps. Maryse lui demande de répéter l’exercice. Sophie se fâche, se lève de la table et refuse de continuer. Maryse insiste et l’informe qu’elle doit s’exercer si elle veut réussir. Sophie crie : « Non, non, non ! » et sort de la pièce. a) Est- ce que des éléments de la situation peuvent avoir provoqué le comportement de Sophie ? Si oui, lesquels ?

b) Quelle serait la meilleure intervention pour permettre à Sophie d’apprendre à écrire son nom ? 1. Attendre que Sophie revienne et discuter avec elle pour comprendre pourquoi elle a réagi ainsi. 2. Attendre que Sophie soit plus calme et lui promettre une récompense si elle fait l’effort de se rasseoir. 3. Obliger Sophie à se rasseoir. 4. Aviser Sophie de ne pas sortir, sinon elle sera punie.

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Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

161

Section 3

b) Obliger Cindy à participer aux soins pour limiter la perte d’autonomie.

7

Alexy, 15 ans, est atteint d’un retard mental léger. Il se dit heureux de faire une activité de bricolage. L’infirmière auxiliaire, qui travaille au centre de réadaptation en déficience intellectuelle (CRDI), fournit à Alexy le matériel nécessaire : du papier, un crayon à mine, des crayons de couleur, des ciseaux, de la colle et de la gouache. Elle commence les explications du travail attendu à tout le groupe. Alexy se met à pleurer et va bouder dans un coin de la salle. a) Comme infirmière auxiliaire, quelles sont les deux interventions à faire pour ramener Alexy à sa table ? 1. Isoler Alexy à une table seule.

Section 3

2. Utiliser la diversion pour changer les idées à Alexy. 3. Utiliser un pair pour passer le message à Alexy. 4. Utiliser la récompense avec Alexy. b) Comment l’infirmière auxiliaire aurait-elle pu éviter le comportement d’Alexy ?

8

Émy, 9 ans, est atteinte d’un retard mental grave. Elle crie et pousse les autres personnes de son groupe. Comme infirmière auxiliaire, quelle serait la meilleure intervention face à cette situation ? a) La stimuler à jouer à un autre jeu. b) Ignorer son comportement. c) La retirer du groupe. d) Lui demander d’arrêter en haussant légèrement le ton.

9

Sacha, 11 ans, est atteint d’un retard mental moyen. Il a de la difficulté à réaliser ses AVQ lui- même. Votre rôle comme infirmière auxiliaire consiste à développer son autonomie. Encerclez les deux interventions qui aideront Sacha dans son autonomie. a) De façon détaillée, enseigner à Sacha la bonne façon de réaliser chacune de ses AVQ. b) Stimuler Sacha et l’encourager à réaliser lui- même ses AVQ. c) Disputer Sacha sur son comportement inadéquat. d) Mettre en place des routines de fonctionnement pour Sacha. e) Commencer les AVQ sans explication pour voir ce que Sacha est capable de faire.

162

CHAPITRE 5

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Synthèse Les troubles des conduites alimentaires • Les troubles des conduites alimentaires sont des perturbations graves du comportement alimentaire. • Elles peuvent engendrer des complications médicales dévastatrices et potentiellement mortelles.

Synthèse

• L’anorexie mentale et la boulimie sont des troubles des conduites alimentaires. L’anorexie mentale et la boulimie Définitions Anorexie mentale Obsession maladive de la minceur ; Se traduit par : – une perception fausse de sa propre image, – le suivi d’une diète stricte, obstinée et dangereuse, et la privation volontaire de nourriture.

Boulimie Trouble des conduites alimentaires caractérisé par des frénésies alimentaires, suivies de comportements visant à empêcher la prise de poids ; Se traduit par : – un poids qui reste stable, – l’obsession de la minceur.

Causes Facteurs biologiques. Facteurs socioculturels.

Facteurs psychologiques. Facteurs familiaux. Facteurs de risque

L’appartenance au genre féminin est le principal facteur de risque. Cependant, les garçons à l’adolescence semblent être aussi de plus en plus affectés, peut-être en raison des nouveaux standards de la mode et des images véhiculées par les médias. Manifestations cliniques Manifestations physiques. Manifestations comportementales. Manifestations psychologiques. Principaux traitements Thérapies comportementales et cognitivo-comportementales. Thérapie familiale.

Art-thérapie. Ergothérapie. Éducation et orientation nutritionnelles.

Médication associée au traitement Il n’existe pas à proprement parler de médicaments qui traitent les troubles des conduites alimentaires. La médication vise à soulager les symptômes associés à ces troubles. Elle peut comprendre : des antidépresseurs ; des antipsychotiques ; d’autres médicaments ou des suppléments d’électrolytes, de vitamines et de minéraux.

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Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

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Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité et le syndrome de Gilles de la Tourette Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H ou TDA)

Syndrome de Gilles de la Tourette (SGT)

Définitions

Synthèse

Trouble du comportement dans lequel l’enfant ou l’adolescent présente : – de l’inattention ; – de l’impulsivité ; – parfois de l’hyperactivité. Ces problèmes doivent avoir été observés dans au moins deux milieux (ex. : à la maison et à l’école).

Trouble dans lequel l’enfant ou l’adolescent présente de manière répétitive et quotidienne des tics moteurs et des tics vocaux. Les enfants et les adolescents qui en sont atteints peuvent également présenter des problèmes d’attention, d’impulsivité et d’hyperactivité comme dans le cas du TDA/H.

Causes Les causes du TDA/H seraient : des causes génétiques ; des atteintes cérébrales (accouchement difficile, exposition à la cigarette ou à l’alcool) ; des complications postnatales (infection, traumatisme crânien ou anoxie cérébrale).

Cause principale : trouble neurologique génétique. Chez 10 % à 15 % des enfants : – traumatisme crânien ; – empoisonnement au monoxyde de carbone ; – complications durant la grossesse de la mère.

Facteurs de risque Principal facteur de risque : appartenance au genre masculin.

Principal facteur de risque : antécédents familiaux.

Manifestations cliniques Problèmes d’attention. Problèmes d’impulsivité. Problèmes d’hyperactivité.

Tics moteurs et vocaux. Manifestations cliniques du TDA/H (dans certains cas).

Principaux traitements Programmes de modification du comportement pour réaliser les AVQ et contrôler les impulsions. Activités de groupe. Jeu thérapeutique. Médicaments prescrits Psychostimulants. Antidépresseurs.

164

CHAPITRE 5

Antidépresseurs si un TDA/H est présent. Antipsychotiques, pour maîtriser les tics (doivent être administrés avec beaucoup de prudence).

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Les troubles du spectre autistique Les troubles du spectre autistique (TSA ; ou troubles envahissants du développement [TED]) : • sont des troubles du développement qui constituent des états incurables ; • nécessitent donc rarement une hospitalisation. Le trouble autistique Causes

Synthèse

Le trouble autistique serait causé par des facteurs génétiques complexes combinés à un environnement qui favorise l’apparition du trouble. Manifestations cliniques chez l’enfant Incapacité d’interagir avec les autres. Communication altérée : retard ou absence totale de développement du langage. Langage répétitif, incapacité à soutenir une conversation. Absence des jeux « faire semblant ». Comportements inflexibles, répétitifs, adhésion à des rituels. Comportements moteurs typiques : battements ou torsions des mains, des doigts, mouvements complexes du corps, etc. Fascination pour les objets rotatifs, l’ouverture et la fermeture des tiroirs, des boutonspoussoirs, des interrupteurs de lumière. Refus des contacts physiques. Réactions catastrophiques à de petits changements dans l’environnement.

Le retard mental • Le retard mental se caractérise par une limitation du comportement adaptatif de l’enfant et une difficulté à développer une autonomie personnelle en raison de déficits cognitifs. • On distingue quatre catégories de retard mental : léger, moyen, grave, profond. • Il n’existe aucun traitement pour guérir le retard mental.

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Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

165

Situation clinique

Situation clinique

Alicia, 16 ans (suite) Alicia a été hospitalisée pendant une semaine pour stabiliser son état. Par la suite, elle a été traitée par une équipe interdisciplinaire au Centre local de services communautaires (CLSC). Elle a réussi à prendre du poids et à bien s’alimenter avec le soutien de la nutritionniste. Elle continue à s’entraîner pour garder la forme. Elle vous confie qu’elle a eu peur de mourir et qu’elle a compris que la vie est plus importante qu’un premier rôle de théâtre. Elle a malgré tout réussi à faire le spectacle de fin d’année avec les élèves de son école. Elle participe encore à plusieurs projets : elle ne peut rester sans rien faire. Ses comportements excessifs nuisent cependant à son rendement scolaire. Alicia mentionne que le médecin lui a prescrit un psychostimulant, le méthylphénidate, pour l’aider à se concentrer, car elle est souvent distraite en classe et ne réussit pas à mémoriser de longs textes. Elle avoue d’ailleurs que son problème de concentration est la principale raison pour laquelle elle n’a pas obtenu le premier rôle dans la pièce de théâtre, et non son poids. Elle mentionne que, depuis quelques jours, elle n’a plus d’appétit et qu’elle ressent des douleurs abdominales. Elle se plaint également de céphalées avec des étourdissements par moment. Elle vous dit : « Depuis le primaire, j’ai beaucoup de difficulté à rester concentrée. Je ne prenais aucun médicament, car mes parents disaient que j’étais simplement une fille active. En fait, je fais tout rapidement et je n’arrive pas à tenir en place. Je me mets donc à parler et à déranger les autres dans leur travail tant à l’école qu’à la maison. Je suis même incapable d’écouter un film sans déranger les autres ou me lever. C’est plus fort que moi. »

1 Donnez deux recommandations à Alicia et à ses parents liées à la prise de sa médication.

2 Nommez quatre effets secondaires indésirables du méthylphénidate ressentis par Alicia.

3 Lors d’un rendez-vous au CLSC, Alicia vous fait part des effets secondaires indésirables qu’elle ressent. Nommez un conseil que vous pourriez lui donner pour chaque effet secondaire indésirable mentionné à la question 2.

166

CHAPITRE 5

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Soins d’assistance

Situation clinique

Effets secondaires indésirables

4 Nommez deux besoins perturbés chez Alicia et un soin d’assistance pour chacun. Justifiez vos réponses. Besoins perturbés et explications

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Soins d’assistance et explications

Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

167

Situation clinique

5 Nommez les manifestations cliniques du TDA/H chez Alicia.

6 Qui peut faire partie d’une équipe interdisciplinaire au CLSC ?

Notes personnelles

168

CHAPITRE 5

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Dossier sur l’évaluation diagnostique Sommaire Analyse Analyse d’urine................................................... 171

1 Dépistage de drogues de rue ....................... 171 Examens 2 Électrocardiographie (ECG)........................... 172 3 Radiographie de la colonne vertébrale......... 173 4 Radiographie pulmonaire ............................. 173 5 Tomodensitométrie cérébrale ...................... 174

169

La manière de poser le diagnostic d’un trouble mental repose principalement sur un examen mental réalisé par un médecin ou un psychiatre. Les autres examens diagnostiques permettent d’éliminer une cause physique qui provoquerait des symptômes similaires à ceux d’un trouble mental. On procède donc par élimination. Il existe de nombreuses maladies physiques qui occasionnent des symptômes semblables à ceux d’un trouble mental. C’est la raison pour laquelle la personne qui présente un comportement inhabituel, comme un ralentissement psychomoteur ou des idées délirantes, doit d’abord subir un bilan de santé complet qui permettra d’éliminer toute cause physique. Ensuite, selon le cas, le médecin établira un diagnostic de trouble mental. De manière générale, la personne sera évaluée au moyen des analyses et des examens présentés dans l’encadré suivant. Les principaux examens et analyses utilisés en santé mentale et en psychiatrie Bilan cardiaque (dosage sanguin de la troponine et des enzymes cardiaques : CPK, CPK-MB, AST) Bilan de la préalbumine et de l’albumine (dosage sanguin) Bilan des ions ou des électrolytes (dosage sanguin) Bilan du cortisol (dosage sanguin) Bilan du glucose sanguin (dosage sanguin) Bilan hépatique (dosage des enzymes hépatiques : ASAT, ALAT, GGT, phosphatases alcalines) Bilan thyroïdien (dosage des hormones thyroïdiennes T3, T4 et TSH) Dépistage de drogues de rue (analyse d’urine) Formule sanguine complète (dosage de l’hémoglobine, des leucocytes et de l’hémoglobine glyquée) Glycémie à jeun Hyperglycémie provoquée par voie orale (HPGO) Taux sanguin d’alcoolémie (biochimie du sang) Taux sanguin d’ammoniac (biochimie du sang) Tomodensitométrie cérébrale

Cependant, dans le cadre de son travail dans les unités de psychiatrie, l’infirmière auxiliaire collaborera plus particulièrement aux analyses et examens suivants : • le dépistage de drogues de rue ; • l’électrocardiographie (ECG) ; • la radiographie de la colonne vertébrale ; • la radiographie pulmonaire ; • la tomodensitométrie cérébrale. Il est à noter que l’ECG et les radiographies de la colonne vertébrale et pulmonaire ne sont pas utilisées pour diagnostiquer un trouble mental, mais plutôt comme des examens préalables à l’administration d’une électroconvulsivothérapie (ECT) afin de s’assurer que la personne ne présente aucune anomalie cardiaque, respiratoire ou à la colonne vertébrale.

170

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Analyse

Toutes les analyses doivent être prescrites par le médecin ou avoir une ordonnance collective. Les résultats des analyses sont envoyés, par écrit, au médecin ou selon les modalités décrites dans l’ordonnance collective.

Analyse d’urine 1 Dépistage de drogues de rue Description Le dépistage de drogues de rue consiste en une analyse d’urine particulière qui permet d’identifier diverses drogues illégales consommées par un individu. Le technologiste médical introduit une bandelette réactive dans l’échantillon d’urine qui lui a été envoyé (voir les figures 1 et 2). Il peut ainsi constater la présence ou non des drogues suivantes : héroïne, cannabis, cocaïne, amphétamines et ecstasy. Le résultat obtenu ne permet cependant pas de chiffrer la quantité de drogue présente dans l’urine. Les résultats apparaîtront comme négatifs ou positifs pour telle ou telle drogue. Lien avec les troubles mentaux Les personnes atteintes de schizophrénie ou qui vivent un épisode de manie peuvent se comporter comme si elles étaient sous l’influence de la drogue : hallucinations, agitation psychomotrice, désinhibition. Une fois éliminée la possibilité que ces comportements soient causés par la consommation de la drogue, le médecin peut orienter ses investigations vers la recherche d’un trouble mental.

Ordonnance collective Prescription donnée par un médecin ou un groupe de médecins à une personne habilitée à poser un acte médical donné. La prescription peut avoir pour objet les médicaments, les traitements, les examens ou les soins à donner à un groupe de personnes, et pour des situations cliniques précises.

Analyse

Pour toute analyse, il est important de vérifier les exigences de l’établissement de santé où les analyses de biologie médicale seront effectuées et de les respecter.

FIGURE 1

Un contenant pour le prélèvement d’urine

FIGURE 2

Des bandelettes pour le dépistage de drogues de rue

Intervenants Prélèvement pratiqué par le client (quand son état le permet), l’infirmière auxiliaire, l’infirmière et le technologiste médical. Analyse effectuée au laboratoire de biochimie.

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire lors du dépistage des drogues de rue. • Expliquer au client la manière de prélever l’urine ainsi que le but de cette analysea. • Prélever l’échantillon d’urine en respectant le protocole de l’établissement (si le client n’est pas en mesure de le faire). • Identifier correctement le contenant de prélèvement et s’assurer que celui-ci est acheminé au laboratoire de biochimie. • Vérifier le résultat de l’examen et en informer l’infirmière ou le médecin responsable du client. L’échantillon peut être prélevé à n’importe quel moment de la journée. a

MS

8.5

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Analyse

171

Examens Pour tout examen, il est important de vérifier le protocole en vigueur dans l’établissement de santé et de l’appliquer, car ce protocole peut varier d’un établissement à l’autre.

2 Électrocardiographie (ECG) Un exemple d’électrocardiogramme

Examens

FIGURE 3

Description L’électrocardiographie (ECG) permet de détecter et d’enregistrer l’activité électrique du cœur à l’aide d’électrodes cutanées placées à différents endroits sur le corps. L’électrocar­ diogramme est le tracé de l’activité électrique du cœur (voir la figure 3). L’ECG permet de détecter des anomalies cardiaques telles qu’une arythmie ou un infarctus du myocarde. Elle peut contribuer au diagnostic d’une inflammation cardiaque (endocardite, myocar­ dite ou péricardite).

Lien avec les troubles mentaux L’ECG est nécessaire avant de commen­ cer les traitements d’électroconvulsivothérapie (ECT) chez les personnes atteintes de dépression. Elle permet de s’assurer qu’il n’y a pas d’anomalie de la fonction cardiaque. Il existe un risque minime de complications cardio­ vasculaires lors du traitement d’ECT. Afin de diminuer davantage l’appari­ tion de ce risque, on évalue la condition cardiaque du client au préalable. Intervenants

Infirmière ou infirmière auxiliaire ou technologiste médical.

Durée Environ 5 minutes.

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire lors d’une ECG. Avant l’examen ●

● ●









a

MS

172

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. Rappeler au client le but et le déroulement de l’examen. Informer le client qu’il n’a pas besoin d’être à jeun pour cet examen. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou l’aider à le fairea. Demander au client de retirer tout objet métallique (bijoux, lunettes, montre, etc.) ou les lui retirer. Vérifier l’état de la peau et s’assurer de placer les électrodes sur la peau saine. Au besoin, raser la région du torse afin d’améliorer la qualité de la transmission de chacune des électrodes.

Pendant l’examen ●

Effectuer l’ECG selon les directives du fabricant et selon le protocole de l’établissement.

Après l’examen ●



Retirer doucement les électrodes. Au besoin, nettoyer la peau avec un savon doux afin de retirer les résidus d’adhésif des électrodes.

3.14

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Description La radiographie se fait grâce à une technique d’imagerie utilisant des rayons X afin de visualiser l’intérieur du corps. Ce cliché est effectué sans préparation, c’est-à-dire sans injection ou administration de produits de contraste. La radiographie de la colonne vertébrale permet de visualiser la structure de la colonne vertébrale au moyen de rayons X (voir la figure 4). Les os de la colonne vertébrale apparaissent en blanc et les tissus mous en gris. Il est alors possible de détecter des lésions des tissus ou des nerfs ainsi que des fractures dans cette région du corps. Il s’agit d’une procédure indolore.

FIGURE 4

La radiographie de la colonne vertébrale

Lien avec les troubles mentaux Une radiographie de la colonne vertébrale est nécessaire avant de commencer les traitements d’électroconvulsivothérapie (ECT) chez les personnes atteintes de dépression. L’ECT déclenche de légères contractions myocloniques qui pourraient aggraver une faiblesse ou une anomalie de la colonne vertébrale. Cela pourrait alors entraîner des complications, comme la paralysie, lors de l’ECT. Intervenants Infirmière, infirmière auxiliaire, technicien en radiologie, radiologiste. Durée De 5 à 10 minutes.

Contractions myocloniques Contractions musculaires incontrôlées et involontaires de faible amplitude survenant de manière brutale.

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant une radiographie de la colonne vertébrale. • Rappeler au client le but et le déroulement de l’examen, et plus particulièrement lui préciser qu’il devra rester immobile durant toute la durée de l’examen. • S’assurer que le client ne porte pas d’objets métalliques sur lui. • Faire revêtir une chemise d’hôpital au client. Le client n’a pas besoin d’être à jeun pour cet examen.

4 Radiographie pulmonaire Description La radiographie se fait grâce à une technique d’imagerie utilisant des rayons X afin de visualiser l’intérieur du corps (voir la figure 5). Ce cliché est effectué sans préparation, c’est-àdire sans injection ou administration de produits de contraste.

FIGURE 5

Un appareil de radiographie pulmonaire

La radiographie pulmonaire permet de visualiser la structure des poumons au moyen de rayons X. Cet examen indolore est utilisé pour détecter la présence d’une tumeur, l’accumulation de liquide et l’inflammation de l’arbre bronchique. Lien avec les troubles mentaux Une radiographie des poumons est nécessaire avant de commencer les traitements d’électroconvulsivothérapie (ECT) chez les personnes atteintes de dépression. Elle permet de s’assurer que la structure pulmonaire

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Examens

173

Examens

3 Radiographie de la colonne vertébrale

est fonctionnelle et que, par conséquent, le client bénéficiera d’une bonne oxygénation au cerveau lors du traitement d’ECT. Intervenants Infirmière, infirmière auxiliaire, technicien en radiologie, radiologiste. Durée De 5 à 10 minutes.

Quoi faire

Examens

Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire avant une radiographie pulmonaire. • Rappeler au client le but et le déroulement de l’examen, et plus particulièrement lui préciser qu’il devra rester immobile durant toute la durée de l’examen. • S’assurer que le client ne porte pas d’objets métalliques sur lui. • Faire revêtir une chemise d’hôpital au client. Le client n’a pas besoin d’être à jeun pour cet examen.

5 Tomodensitométrie cérébrale Description La tomodensitométrie (TDM) est un examen au cours duquel le technologue en radiodiagnostic injecte un produit de contraste, généralement de l’iode, par voie intraveineuse pour ensuite mesurer l’absorption des rayons X par les tissus à l’aide d’un tomodensitomètre (voir la figure 6). On peut ainsi obtenir des images détaillées de la structure des organes. La TDM cérébrale permet notamment de détecter la présence d’une tumeur cérébrale ou des anomalies dans la structure des ventricules cérébraux. FIGURE 6

174

Un tomodensitomètre

DOSSIER SUR L’ÉVALUATION DIAGNOSTIQUE

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Lien avec les troubles mentaux Les personnes qui ont développé une tumeur cérébrale peuvent présenter des comportements similaires aux personnes atteintes de schizophrénie. La pression engendrée par la tumeur peut occasionner des hallucinations, de l’agitation psychomotrice ou de la désinhibition. La pression exercée par une tumeur cérébrale peut aussi occasionner des symptômes qui s’apparentent à ceux de la dépression comme un ralentissement psychomoteur ou des pleurs inappropriés. En effet, la pression sur l’hypothalamus et l’hypophyse occasionne un dérèglement hormonal similaire à celui observé dans les cas de dépression.

Examens

Une fois éliminée la possibilité que ces comportements soient causés par la présence d’une tumeur, le médecin peut orienter ses investigations vers la recherche d’un trouble mental. Chez les personnes schizophrènes, la TDM cérébrale permet parfois d’observer un élargissement des ventricules cérébraux. Intervenants Infirmière, infirmière auxiliaire, radiologiste, technologue en radiodiagnostic. Durée De 30 à 60 minutes, mais peut varier.

Quoi faire Voici ce que l’infirmière auxiliaire doit faire lors d’une tomodensitométrie cérébrale. Avant l’examen ●

● ●

● ● ●



● ● ● ●

a

MS

Procéder à l’identification du client en lui demandant de se nommer et en vérifiant son bracelet d’identité, s’il y a lieu. S’assurer que le client est à jeun depuis 6 à 8 heures avant l’examen. Au besoin, rappeler le déroulement de l’examen au client et lui dire qu’il pourrait éprouver un sentiment de claustrophobie. S’assurer que le formulaire de consentement signé figure au dossier du client. Au besoin, faire uriner le client avant l’examen. Vérifier d’éventuelles allergies à l’iode, aux fruits de mer et au produit de contraste utilisé pour l’examen. Si tel est le cas, en aviser le radiologiste. Aviser le client que l’injection du produit de contraste peut causer une sensation de chaleur ou une rougeur au visage. Administrer les médicaments prescrits, s’il y a lieu. Demander au client de revêtir une chemise d’hôpital ou l’aider à le faire a. Installer le soluté au clientb. S’assurer que le client ne porte aucun objet métallique sur lui. 3.14

b

MS

9.1

9.2

c

Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

MS

Après l’examen ●



● ●

S’il n’y a pas de contreindications, rappeler au client de boire beaucoup pour éliminer le produit de contraste. Surveiller les signes de réaction allergique pendant 24 heures. Retirer le cathéterc. Si le client a reçu un sédatif, lui rappeler qu’il ne peut pas conduire de véhicule et qu’il doit être accompagné.

9.6

Examens

175

Annexe 1 Pharmacothérapie Mots-clés

Annexe 1

Après avoir lu cette annexe, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

D’une compétence à l’autre L’action des neurotransmetteurs est abordée dans la compétences 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel. TABLEAU 1



Réactions extrapyramidales (REP) Syndrome de sevrage brusque Syndrome malin des neuroleptiques (SMN)

• • •

Syndrome sérotoninergique Toxicité au lithium Virage maniaque

Les antidépresseurs Les antidépresseurs agissent sur les neurotransmetteurs. Ils peuvent corriger l’état dépressif d’une personne.

Les antidépresseurs

Effets thérapeutiques recherchés ● ● ● ●

● ●

Anorexie mentale, boulimie : soulager les symptômes d’anxiété et de dépression, et traiter la boulimie. Dépression : stabiliser l’humeur. Schizophrénie : atténuer les symptômes dépressifs lorsque combinés à un antipsychotique. Trouble bipolaire : soulager les épisodes dépressifs sévères. Cependant, les antidépresseurs doivent être utilisés avec prudence afin d’éviter un virage maniaque. Troubles anxieux et troubles de la personnalité : soulager l’anxiété. Troubles somatoformes : agir sur les symptômes anxieux à plus long terme que les anxiolytiques. Médicaments

Exemples de situations cliniques

Amitriptyline (Elavil MD)



Dépression

Citalopram (CelexaMD)



Dépression

● ● ●

Désipramine (NorpraminMD) Fluoxétine (ProzacMD)



● ● ● ●

Fluvoxamine (Luvox MD)

● ● ●

Nortriptyline (AventylMD)

176

ANNEXE 1



Schizophrénie Trouble bipolaire Troubles de la personnalité

Principaux effets secondaires indésirables ●

● ●

Dépression Anorexie mentale, boulimie Dépression Trouble bipolaire Troubles de la personnalité Dépression Troubles anxieux Troubles somatoformes



Effets anticholinergiques : xérostomie (sécheresse de la bouche), étourdissements et somnolence, rétention urinaire, constipation, céphalées. Augmentation de l’appétit, prise de poids. Virage maniaque : hyperactivité, insomnie, logorrhée (bavardage rapide et intarissable), agitation, agressivité. Survient parfois dans les 48 à 72 premières heures suivant le début du traitement, lorsque le client commence la prise d’antidépresseurs pour la première fois de sa vie. La médication déclenche un épisode de manie. Syndrome sérotoninergique : augmentation de la pression artérielle, confusion mentale, diaphorèse, tachycardie, tachypnée, nausées, vomissements. Ces effets secondaires indésirables sont reliés à une modification de la dose ou lorsqu’un nouveau médicament est ajouté à l’antidépresseur. Ce syndrome est potentiellement mortel.

Dépression Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Les antidépresseurs (suite)

Médicaments Paroxétine (PaxilMD)

Exemples de situations cliniques ● ● ● ●

Venlafaxine (Effexor XRMD)

● ● ●

Dépression

Principaux effets secondaires indésirables ●

Troubles anxieux Trouble bipolaire Troubles somatoformes Dépression Troubles anxieux Troubles somatoformes

● ● ●

Syndrome de sevrage brusque : Grand inconfort (céphalées, nausées, vertiges) ressenti par le client qui arrête brusquement la prise de médication. Dans certains cas, cela nécessite une consultation à l’urgence. Pyrosis (brûlures d’estomac avec reflux gastriques). Hypotension orthostatique. Dysfonctions sexuelles (troubles de l’érection et de l’orgasme).

Soins infirmiers ●



● ● ●



● ●



● ● ● ●

● ● ●





Suggérer au client de se rincer fréquemment la bouche, de sucer des cubes de glace, de mâcher de la gomme sans sucre pour soulager la xérostomie. Rappeler au client de se lever progressivement et d’éviter de conduire un véhicule ou de faire des activités qui demandent de la vigilance au cours de la première semaine de traitement, ou tant que les étourdissements ou la somnolence sont présents. Prévenir les risques de chute en aménageant un environnement sécuritaire. À chaque quart de travail, demander au client s’il a uriné afin de vérifier s’il y a rétention urinaire. S’assurer que le client boit 1,5 L d’eau par jour, qu’il consomme des fruits et des légumes, et ajouter une purée laxative ou un jus de pruneau au menu du déjeuner, afin de prévenir ou de soulager la constipation. Pour soulager la céphalée, proposer au client un analgésique comme de l’acétaminophène s’il n’est pas allergique à ce médicament et si prescrit au PTI ou au FADM. Rappeler au client que les effets anticholinergiques sont temporaires. Recommander au client de suivre une diète selon le Guide alimentaire canadien et de faire 30 minutes d’exercice par jour, puisque la médication augmente l’appétit. Recommander au client de se peser chaque semaine, le matin à jeun, afin d’effectuer le suivi du poids et de déterminer dans quelle mesure il y a un gain de la masse corporelle. Aviser l’infirmière si le client démontre des symptômes du virage maniaque. Mesurer les signes vitaux et la température corporelle q.i.d. ou selon le protocole de l’établissement. MS 4.1 à 4.3 4.5 Aviser l’infirmière s’il y a apparition de symptômes liés au syndrome sérotoninergique. Rappeler au client qu’il ne doit jamais cesser brusquement la médication afin d’éviter le syndrome de sevrage brusque. (Pour éviter le syndrome de sevrage brusque, le médecin échelonnera la diminution de la dose sur quelques semaines.) Être attentive aux propos suicidaires et, s’il y a lieu, les rapporter à l’infirmière. Administrer les médicaments avec les aliments pour éviter le pyrosis et les nausées. Recommander au client d’éviter de consommer du pamplemousse (le fruit et son jus), l’orange de Séville, le pomelo et la lime avec les antidépresseurs, car ces aliments augmentent la concentration de la médication dans le sang. Observer l’humeur et le comportement du client, et inscrire le résultat des observations dans les notes d’évolution afin de documenter l’efficacité des médicaments. Observer chez le client l’intensité de la somnolence. Au besoin, après consultation auprès du médecin, suggérer au client de prendre la médication au coucher.

ATTENTION Après 2 à 3 semaines de traitement antidépresseur, le client a parfois retrouvé son énergie, mais les pensées négatives sont encore présentes. Le risque suicidaire est donc plus élevé à ce moment-là, car le client a la force nécessaire pour s’enlever la vie.

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ANNEXE 1

177

Annexe 1

TABLEAU 1

Les antiparkinsoniens Les antiparkinsoniens agissent sur un type de neurotransmetteur, l’acétylcholine. Par cette action, ils soulagent les réactions extrapyramidales (REP) occasionnées par la prise des antipsychotiques. TABLEAU 2

Les antiparkinsoniens

Effet thérapeutique recherché

Annexe 1



Réactions extrapyramidales : soulager les réactions extrapyramidales (tremblements, rigidité) occasionnées par la prise des antipsychotiques. Médicaments

Ex. : benztropine (CogentinMD), procyclidine (KemadrinMD)

Exemples de situations cliniques ●

Schizophrénie

Principaux effets secondaires indésirables ● ●

Troubles visuels. Effets anticholinergiques : xérostomie, étourdissements et somnolence, rétention urinaire, constipation, céphalées.

Soins infirmiers ●







● ●



S’assurer que l’éclairage est suffisant et que les aires de circulation ne sont pas encombrées afin de prévenir les risques de chute. Suggérer au client de se rincer fréquemment la bouche, de sucer des cubes de glace, de mâcher de la gomme sans sucre pour soulager la xérostomie. Rappeler au client de se lever progressivement et d’éviter de conduire un véhicule ou de faire des activités qui demandent de la vigilance au cours de la première semaine de traitement, ou tant que les étourdissements ou la somnolence sont présents. S’assurer que le client boit 1,5 L d’eau par jour, qu’il consomme des fruits et des légumes chaque jour, et ajouter une purée laxative ou un jus de pruneau au menu du déjeuner, pour prévenir ou soulager la constipation. À chaque quart de travail, demander au client s’il a uriné afin de vérifier s’il y a rétention urinaire. Pour soulager la céphalée, proposer au client un analgésique comme de l’acétaminophène s’il n’est pas allergique à ce médicament et si prescrit au PTI ou au FADM. Rappeler au client que les effets anticholinergiques sont temporaires.

Les antipsychotiques (ou neuroleptiques ou tranquillisants majeurs) Les antipsychotiques sont des médicaments qui bloquent certains récepteurs des neurones du cerveau, ce qui permet à l’organisme de ressentir une diminution de l’agitation psychomotrice. Ils sont efficaces pour soulager les troubles anxieux chez des personnes qui n’ont pas réagi aux autres traitements médicamenteux. TABLEAU 3

Les antipsychotiques (ou neuroleptiques ou tranquillisants majeurs)

Effets thérapeutiques recherchés ● ●





178

Anorexie mentale : soulager l’agitation chez le client anorexique. Schizophrénie : – réduire les symptômes positifs (ex. : délire, hallucinations) en diminuant le niveau de dopamine dans le cerveau ; – réduire les symptômes négatifs (ex. : apathie, retrait social, affect inadéquat, anhédonie). Trouble bipolaire : contrôler les épisodes aigus de manie et renforcer les effets des stabilisateurs de l’humeur (médicament adjuvant). Troubles anxieux : soulager l’anxiété des personnes qui ne répondent pas aux traitements usuels. ANNEXE 1

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Les antipsychotiques (ou neuroleptiques ou tranquillisants majeurs) (suite)

Médicaments Ex. : rispéridone (RisperdalMD), olanzanpine (ZyprexaMD), quétiapine (Seroquel MD) Ex. : olanzapine (ZyprexaMD), rispéridone (RisperdalMD), loxapine (LoxapacMD) Ex. : halopéridol (Haldol MD), quétiapine (Seroquel MD) Ex. : clozapine (ClozarilMD), halopéridol (Haldol MD), loxapine (LoxapacMD), rispéridone (RisperdalMD)

ATTENTION

Exemples de situations cliniques ●

Trouble bipolaire

Principaux effets secondaires indésirables ●



● ●

● ●



Anorexie mentale Schizophrénie



Schizophrénie Autres troubles psychotiques Troubles anxieux chez les personnes qui ne répondent pas aux traitements usuels

● ● ● ● ●

Effets anticholinergiques : xérostomie, étourdissements et somnolence, rétention urinaire, constipation, céphalées. Réactions extrapyramidales (REP) : tremblements, spasmes ou rigidité musculaires, altération de la posture, impossibilité de rester en place, bradykinésie (lenteur des mouvements automatiques ou volontaires). Syndrome malin des neuroleptiques (SMN) : trouble neurologique potentiellement mortel causé par une complication rare aux antipsychotiques. Le SMN se manifeste par des symptômes pseudo-grippaux (ex. : élévation de la température corporelle à plus de 38,5 °C, mal de gorge, raideur de la nuque), une diminution de l’état de conscience, de la rigidité musculaire, une diaphorèse, de la tachycardie et de la tachypnée. Le SMN peut survenir lors des 48 à 72 premières heures suivant le début du traitement, en raison d’une modification des taux de dopamine dans le cerveau. Pyrosis (brûlures d’estomac). Sédation. Hypotension orthostatique. Prise de poids. Trouble métabolique (diabète et hyperlipidémie).

Le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) peut survenir à tout moment au cours du traitement. Le médecin doit être avisé immédiatement des malaises liés au SMN, et l’administration de la médication doit être suspendue jusqu’à nouvel ordre.

Soins infirmiers ●



● ● ●



● ●



● ●

● ●

● ●

Suggérer au client de se rincer fréquemment la bouche, de sucer des cubes de glace, de mâcher de la gomme sans sucre pour soulager la xérostomie. Rappeler au client de se lever progressivement et d’éviter de conduire un véhicule ou de faire des activités qui demandent de la vigilance au cours de la première semaine de traitement, ou tant que les étourdissements ou la somnolence sont présents. Prévenir les risques de chute en aménageant un environnement sécuritaire. À chaque quart de travail, demander au client s’il a uriné afin de vérifier s’il y a rétention urinaire. S’assurer que le client boit 1,5 L d’eau par jour, qu’il consomme des fruits et des légumes, et ajouter une purée laxative ou un jus de pruneau au menu du déjeuner, afin de prévenir ou de soulager la constipation. Pour soulager la céphalée, proposer au client un analgésique (ex. : acétaminophène) s’il n’est pas allergique à ce médicament et si prescrit au PTI ou au FADM. Rappeler au client que les effets anticholinergiques sont temporaires. Aviser le client de signaler immédiatement les symptômes extrapyramidaux afin qu’il reçoive un antiparkinsonien rapidement. Surveiller l’apparition de symptômes pseudo-grippaux et aviser l’infirmière de la situation afin d’appliquer le protocole associé au SMN. Administrer les médicaments avec les aliments pour prévenir le pyrosis. Au besoin, après consultation auprès du médecin, suggérer au client de prendre la médication au coucher si la somnolence est trop importante. Mesurer les signes vitaux et la température corporelle q.i.d., ou selon le protocole de l’établissement. MS 4.1 à 4.3 4.5 En raison du trouble métabolique, recommander au client de se peser chaque semaine, le matin, à jeun, de suivre une diète selon le Guide alimentaire canadien et de faire 30 minutes d’exercice par jour. Mesurer et noter l’indice de masse corporelle (IMC). Observer l’humeur et le comportement du client, et inscrire le résultat des observations dans les notes d’évolution.

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ANNEXE 1

179

Annexe 1

TABLEAU 3

Les benzodiazépines (anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques) Les benzodiazépines ralentissent l’activité neuronale dans l’ensemble du système nerveux central (SNC). Administrées à faible dose, elles soulagent l’anxiété. À plus forte dose, elles présentent des effets hypnotiques. Elles ont aussi des effets anticonvulsivants. TABLEAU 4

Les benzodiazépines (anxiolytiques, sédatifs, hypnotiques)

Annexe 1

Effets thérapeutiques recherchés ● ● ● ●

Dépression, troubles anxieux : diminuer l’anxiété ou l’insomnie associée aux troubles anxieux, ou à la dépression. Schizophrénie : réduire l’anxiété provoquée par les hallucinations. Troubles du sommeil : lutter principalement contre l’insomnie initiale (difficulté à s’endormir au moment du coucher). Troubles somatoformes : diminuer l’anxiété à la base des troubles somatoformes. Exemples de situations cliniques

Médicaments Anxiolytiques : Ex. : alprazolam (Xanax MD), clonazépam (RivotrilMD), lorazépam (Ativan MD)

● ● ● ●

Sédatifs, hypnotiques : Ex. : alprazolam (Xanax MD), diazépam (Valium MD), lorazépam (AtivanMD), flurazépam (DalmaneMD), oxazépam (SeraxMD)

● ●

Schizophrénie Troubles anxieux Troubles somatoformes Autres troubles psychotiques Schizophrénie Troubles du sommeil

Principaux effets secondaires indésirables ● ● ● ●





Somnolence diurne. Étourdissements. Hypotension orthostatique. Syndrome de sevrage brusque : céphalées, nausées, vertiges. Risque de tolérance (besoin d’une dose plus élevée pour obtenir le même soulagement). Dépendance psychologique.

Soins infirmiers ● ●

● ● ● ●

● ●



180

Rassurer le client en lui disant que les effets de somnolence seront de courte durée. Rappeler au client de se lever progressivement et d’éviter de conduire un véhicule lors de la première semaine de traitement, ou tant que les étourdissements ou la somnolence sont présents. Prévenir les risques de chute en aménageant un environnement sécuritaire. Informer le client qu’il doit éviter de rester debout sur une longue période pour éviter les chutes de pression artérielle. Mesurer les signes vitaux et la température corporelle q.i.d. ou selon le protocole de l’établissement. MS 4.1 à 4.3 4.5 Rappeler au client qu’il ne doit jamais cesser brusquement la médication en raison du risque de sevrage brusque. Rappeler au client qu’il doit respecter la posologie du médicament pour éviter de développer la tolérance et la dépendance. Recommander au client d’éviter de consommer du pamplemousse (le fruit et son jus), l’orange de Séville, le pomelo et la lime avec les anxiolytiques et les hypnotiques, car ces aliments augmentent la concentration de la médication dans le sang. Surveiller les manifestations d’agitation paradoxale (réactions qui vont dans le sens inverse de l’action recherchée par les sédatifs et les hypnotiques).

ANNEXE 1

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ATTENTION Certains clients développent une telle dépendance aux anxiolytiques qu’ils en viennent à abuser de ces substances et tentent de s’en procurer par tous les moyens. Par exemple, ils demanderont à obtenir des comprimés supplémentaires en alléguant que c’est pour un ami ou un membre de la famille qui souffre du même problème qu’eux. Dans d’autres cas, ils consommeront des quantités excessives d’un autre médicament pour son effet secondaire qui s’apparente à celui de l’anxiolytique (ex. : GravolMD, BenadrylMD).

Les psychostimulants

TABLEAU 5

Annexe 1

Les psychostimulants (ou stimulants du SNC) sont des médicaments utilisés dans le traitement des troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). Les psychostimulants

Effet thérapeutique recherché ●

TDA/H : prolonger la concentration chez les personnes atteintes de TDA/H. Médicaments





Psychostimulants (ou stimulants du SNC) Ex. : sels mixtes d’amphétamines (Adderall XRMD), méthylphénidate (RitalinMD, Ritalin SRMD, ConcertaMD, BiphentinMD) Inhibiteurs du recaptage de la noradrénaline Ex. : atomoxétine (StratteraMD)

Exemples de situations cliniques ●

TDA/H

Principaux effets secondaires indésirables ● ● ● ● ●

● ●

● ● ●

Nausées, vomissements. Douleur abdominale. Perte d’appétit. Augmentation du risque suicidaire. Effets anticholinergiques : xérostomie, étourdissements et somnolence, rétention urinaire, constipation, céphalées. Effets sur le SNC : agressivité, impulsivité et automutilation. Problèmes cardiovasculaires dont une augmentation de la pression artérielle. Insomnie. Syndrome de sevrage brusque : céphalées, nausées, vertiges. Symptômes de rebond du TDA/H : réapparition rapide des symptômes d’agitation et d’impulsivité dus à un arrêt brusque du traitement.

Soins infirmiers ●

● ●



● ●





Pour contrer les nausées et les vomissements, offrir des portions plus petites des aliments préférés de l’enfant ou de l’adolescent. Administrer des antiémétiques (ex. : GravolMD), sur ordonnance du médecin. Noter la qualité et la quantité des aliments ingérés à chaque repas afin de déterminer la gravité des symptômes de nausées et de vomissements. En cas de douleur abdominale, procéder au PQRSTU afin de permettre une évaluation rapide de l’enfant ou de l’adolescent par le personnel infirmier et le médecin. Peser l’enfant ou l’adolescent chaque semaine, le matin, à jeun. Participer à l’évaluation de l’humeur et des comportements de l’enfant ou de l’adolescent qui laissent craindre un risque suicidaire. Demander à l’enfant ou à l’adolescent de se rincer fréquemment la bouche, de sucer des cubes de glace, de mâcher de la gomme sans sucre pour soulager la xérostomie. Rappeler à l’enfant ou à l’adolescent de se lever progressivement et d’éviter de faire des activités qui demandent de la vigilance au cours de la première semaine du traitement, ou tant que la somnolence et les étourdissements sont présents.

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ANNEXE 1

181

TABLEAU 5

Les psychostimulants (suite)

Soins infirmiers ● ● ●

Annexe 1



● ● ●

● ● ●

Prévenir les risques de chute en aménageant un environnement sécuritaire. S’assurer que l’enfant de moins de 10 kg boit 600 ml d’eau par jour ou que l’adolescent boit 1,5 L d’eau par jour. Pour prévenir ou soulager la constipation, voir à ce que l’enfant ou l’adolescent consomme des fruits et des légumes, et ajouter une purée laxative ou un jus de pruneau au menu du déjeuner. Pour soulager la céphalée, prendre un analgésique (ex. : acétaminophène) si l’enfant ou l’adolescent n’est pas allergique à ce médicament. Respecter la posologie du médicament en fonction du poids de l’enfant ou de l’adolescent et non de son âge. Recommander aux parents de s’assurer que l’enfant ou l’adolescent urine le matin, l’après-midi et le soir. Rappeler aux parents que les effets anticholinergiques sont temporaires. Rappeler aux parents de signaler immédiatement au pharmacien ou au médecin les effets secondaires indésirables liés aux effets anticholinergiques de même que l’apparition de comportements agressifs, impulsifs ou d’automutilation. Mesurer les signes vitaux et la température corporelle q.i.d. ou selon le protocole de l’établissement. MS 4.1 à 4.3 4.5 Pour contrer l’insomnie, donner la dernière dose de médication environ de 4 à 6 heures avant le coucher. Faire aux parents les recommandations suivantes : – ne jamais cesser le traitement brusquement afin de prévenir le syndrome de sevrage brusque ainsi que l’apparition des symptômes de rebond du TDA/H, ce qui peut occasionner des échecs scolaires ou des troubles de comportements ; – continuer à donner la médication les fins de semaine, ainsi que lors des congés et des vacances ; – idéalement, faire commencer le traitement deux semaines avant le début des classes pour stabiliser l’état de l’enfant ou de l’adolescent avant la période de stress de la rentrée ; – être attentifs aux signes indiquant que l’enfant ou l’adolescent abuse de la médication pour ces effets secondaires euphorisants ou, au contraire, qu’il vend sa médication à d’autres individus (il existe un marché noir des psychostimulants).

ATTENTION Le méthylphénidate n’est pas recommandé chez les enfants de moins de 6 ans. Si le médicament est prescrit malgré tout, l’infirmière auxiliaire doit vérifier que les parents comprennent les indications fournies par le pharmacien et qu’ils les respectent.

Les stabilisateurs de l’humeur et les anticonvulsivants Le principal stabilisateur de l’humeur est le sel de lithium. Certains anticonvulsivants ont aussi pour effet thérapeutique de stabiliser l’humeur du client souffrant de trouble bipolaire. Pour cette raison, les anticonvulsivants sont utilisés comme stabilisateurs de l’humeur. Toutefois, leur mécanisme d’action demeure inconnu. TABLEAU 6

Les stabilisateurs de l’humeur et les anticonvulsivants

Effets thérapeutiques recherchés ● ● ●

182

Trouble bipolaire : stabiliser l’humeur et prévenir les épisodes de manie. Troubles de la personnalité : soulager l’impulsivité et l’agressivité, chez les clients agressifs. Schizophrénie : réduire les comportements agressifs. Les anticonvulsivants sont administrés pour augmenter l’efficacité des antipsychotiques dans des situations où la personne est très agressive. Toutefois, la majorité des personnes souffrant de schizophrénie n’auront pas besoin de cette médication.

ANNEXE 1

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Les stabilisateurs de l’humeur et les anticonvulsivants (suite)

Médicaments

Exemples de situations cliniques

Stabilisateurs de l’humeur (ou thymorégulateurs ou antimaniaques) Ex. : lithium carbonate (Lithane ), lithium citrate (PMS Lithium citrate MD) MD

Ex. : lithium (Carbolith ) MD



Trouble bipolaire

● ● ● ● ●



Troubles de la personnalité

Anticonvulsivants Ex. : carbamazépine (TegretolMD), divalproex (EpivalMD), lamotrigine (LamictalMD)

Principaux effets secondaires indésirables

● ●

● ●

Schizophrénie Trouble bipolaire

● ● ● ● ●

Pyrosis Légers tremblements des mains Fatigue Soif excessive Polyurie (mictions fréquentes et abondantes) Céphalées Nausées Vertiges Faiblesse musculaire Hypothyroïdie Prise de poids Toxicité au lithium : ensemble de symptômes (diarrhée, vomissements, trouble de l’élocution, faiblesse musculaire, spasmes musculaires, ataxie) causés par une concentration toxique de lithium dans le sang. Ces symptômes doivent être pris en considération avec le résultat de la lithémie (dosage sanguin du lithium).

Soins infirmiers ● ●

● ● ●

● ●

● ●

Administrer les médicaments avec les aliments pour éviter le pyrosis. Recommander au client de se peser chaque semaine, le matin, à jeun. En cas de prise de poids rapide, consulter immédiatement un médecin. Pour contrer la prise de poids, suivre une diète selon le Guide alimentaire canadien et faire 30 minutes d’exercice par jour. Mesurer les signes vitaux et la température corporelle q.i.d., ou selon le protocole de l’établissement. MS 4.1 à 4.3 4.5 Observer l’humeur et le comportement du client, et inscrire le résultat des observations dans les notes d’évolution. Un ralentissement psychomoteur marqué peut indiquer une hypothyroïdie. Rappeler au client de respecter l’horaire de lithémie. Rappeler au client qu’il devrait faire vérifier le taux de lithium dans le sang à la suite d’une maladie ayant provoqué une déshydratation (ex. : fièvre, gastro-entérite). Rappeler au client qu’il ne doit pas modifier sa consommation de sel, à moins que le médecin le lui demande. L’infirmière auxiliaire doit aviser immédiatement l’infirmière ou le médecin en présence de symptômes de toxicité au lithium.

ATTENTION • La lithémie se fait par ponction veineuse. Elle confirmera hors de tout doute si les effets secondaires indésirables présents sont normaux en début de thérapie, ou s’il s’agit de symptômes de toxicité au lithium. Il est cependant important de noter que l’écart entre la concentration thérapeutique de lithium et la concentration toxique de lithium est très faible. • Il est important qu’un délai de 12 heures soit respecté entre la prise de la dernière dose de lithium et le moment de procéder au dosage sanguin du médicament.

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ANNEXE 1

183

Annexe 1

TABLEAU 6

La vitamine B1 (ou thiamine) Bien que la vitamine B1 (ou thiamine) ne soit pas un médicament, elle est administrée comme traitement d’appoint dans le cas de delirium tremens afin de stabiliser les fonctions du système nerveux. En effet, les défaillances du système nerveux menacent la vie du client lors du sevrage d’alcool avec ou sans delirium tremens. Il faut y remédier rapidement. TABLEAU 7

La vitamine B1 (ou thiamine)

Annexe 1

Effet thérapeutique recherché ●

Delirium tremens et sevrage d’alcool : pallier la carence en thiamine.

Traitement d’appoint Vitamine B1 (hydrosoluble) Ex. : thiamine (BetaxinMD, thiamine, vitamine B1)

Exemples de situations cliniques ● ●

Delirium tremens Sevrage d’alcool

Principaux effets secondaires indésirables Agitation et faiblesse, nausées Prurit, picotements, sensation de chaleur sur la peau À haute dose : ● Sensation de serrement du larynx, cyanose, détresse respiratoire, hypotension artérielle ● Hémorragie digestive, nausées ● ●

Soins infirmiers ●









184

Observer les comportements du client qui indiquent un changement dans ses habitudes (irritabilité, difficulté à se mobiliser). Informer l’infirmière ou le médecin dès l’apparition de ces symptômes. Mesurer les signes vitaux et la température corporelle q.i.d. ou selon le protocole en vigueur dans MS 4.1 à 4.5 l’établissement. Comparer les résultats obtenus à ceux mesurés avant le début du traitement. En présence de difficultés respiratoires, demander à la personne de s’asseoir. Desserrer cravate, ceinture et autres accessoires qui peuvent entraver la respiration. Donner la médication avec les repas pour prévenir les nausées. Si la personne a des vomissements, observer la couleur, la quantité et l’odeur afin de détecter rapidement un saignement gastrique et consigner les observations dans les notes d’évolution. Si cela est prescrit au PTI, proposer une médication pour soulager les nausées (ex. : Gravol MD). En présence de prurit, de picotements ou de sensation de chaleur sur la peau, aviser l’infirmière ou le médecin. Mettre des compresses humides et froides sur les parties du corps atteintes pendant 10 à 15 minutes afin de soulager les symptômes.

ANNEXE 1

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ANNEXE 2

Réf.

Risques

Autres x

Atelier

Autres x

Autres

Mode de transport

Prothèses/orthèses

Aides mécaniques

Ex. actifs/passifs

Faire marcher

1er lever

Année

Mois

Jour

-B-

Réf.

-B-

Réf.

Autres

Annexe 2

Initiales

Habitudes de vie

Soins et traitement

Problème de santé

I.L.

ENSEIGNEMENT USAGER/FAMILLE

T.S. : Line Targas

Autres x

Loisirs

Sorties

Participation famille

PSYCHO/SOCIAL

Chambre : 363

-B-

Réf.

-B-

Réf.

CLIENT : Legendre, Sylvie

Révisé le : 2 0 1 4 0 3 2 5

Autres

Moyens spécifiques pour communiquer

Stimulation

Orientation à la réalité

Orthèse oculaire

Tube/sonde

Excreta x

COMMUNICATION PERCEPTION

Mesures particulières

SOMMEIL/DÉTENTE

Autres

Lit thérapeutique

Débridement

Pansement

Soins des pieds

PEAU/PHANÈRES

Orthèse auditive

-B-

Réf.

-B-

Réf.

Pesée

Asseoir au fauteuil

Gavage

Restrictions

MOBILISATION

Mobilisation au lit/ Positionnement

-B-

Hydratation

G

Diète x

ALIMENTATION

Source : Ministère de la Santé et des Services sociaux, Québec, 2013.

Lésions de pression Chute/blessure Infections Autres

Douleur x

Moniteur x

Glycémie cap. Perfusion

Ingesta x

SNV

T.P.R.

P.A.

Ch. d’aisance

Bassin

Urinal

Toilette

Élimination

Alimentation

Autres

À la marche

Autres

Soins/constipation

Tube de drainage

Stomie

Sonde urinaire

Soins trachéo

Condom

Aspiration des sécrétions

Culotte

ÉLIMINATION

CSDI

Soins/incontinence

Surveillance Aut.

-B-

Réf.

CLSC

Exercice resp.

O2

RESPIRATION

Terminé

CIC

Particularités

Au coucher

Au lever

Au lit

Mobilité

Habillement

Ongles

Orthèses/ prothèse

Bouche/dents

Barbe

Cheveux

Profil : Commencé x

Centre Jeunesse

Pénicilline

Allergie(s) x

Guide à la famille remis x Si non remis, raison :

DLMMJVS

Aut.

Surveillance

Spécification

Services paramédicaux

Monitorage

x

Aide compl.

DLMMJVS

Baignoire

Douche

Lavabo

Bain au lit

Hygiène

Aide part.

Autonomie fonctionnelle

Annexe 2

Extrait d’un plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie) (PSTI)

185

186

2014/03/26

DATE

FSC

LABORATOIRE

FAIT

ANNEXE 2

DATE

RÉSUMÉ DU DOSSIER DEMANDÉ À :

INTERVENTIONS CHIRURGICALES

DATE

FAIT

SANG EN RÉSERVE

ECG

AUTRES EXAMENS

DATE

2014/03/26

DATE

DATE

2014/03/26

DATE

CONSULTATIONS

Rx poumons

RADIOLOGIE – MÉD. NUCLÉAIRE

Annexe 2 1

FAIT

FAIT

Extrait d’un plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie) (PSTI)

Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

DATE

ReRx

C*

Étroite Suicidaire Chemise d’hôpital

x

x

x

Garde provisoire

Garde en établissement

Garde préventive

Chambre d’isolement

Gilet

Ségufix

Contention

Fugue

ANNEXE 2

Année

mois

jour

Poids : 54 kg

2014-02-17 2014-02-17

2014-02-10 2014-02-10

r

Hygiène négligée. Première hospitalisation.

face au travail. Idées suicidaires avec planification.

Présente insomnie depuis 4 sem. ↑ anxiété. Désintérêt

depuis la rupture soit depuis le 23 décembre dernier.

Conjoint de fait quitte sans explications. Ø nouvelle

Rupture amoureuse après 4 ans de vie commune.

HISTOIRE À L’ADMISSION

ALERTE NURSING

Taille : 1,65 m

T.A. : 120/80

Doss. Ant. :

0–1–2–3–4

Annexe 2 1

D R. Legros Sylvie Legendre 26 F 363 Nom_________________________________ Âge ____ Sexe ____ M.D. ______________________________ Chambre ____

Personnes à avertir au besoin Mère Gertrude Lamontagne 123-4555

Révisé le : 2 0 1 4 0 2 1 0

2014-02-17

2014-02-10

Au 2014-02-17

Du 2014-02-10

SURVEILLANCE

TRAITEMENTS ET PANSEMENTS

Éléments de surveillance

x

Raison admission Dépression situationnelle

* C = Confirmé

Rx

DATE

Extrait d’un plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie) (PSTI)

187

Annexe 3 Extrait d’un plan thérapeutique infirmier (psychiatrie) (PTI) Plan thérapeutique infirmier (PTI)

Mme SYLVIE LEGENDRE

Annexe 3

26 ans CONSTATS DE L’ÉVALUATION Date

Heure

No

Problème ou besoin prioritaire

14-02-10

23:30

1

Idées suicidaires

14-02-11

10:00

2

Crise d’anxiété surtout en fin de nuit.

Initiales

RÉSOLU/SATISFAIT Date

Heure

Initiales

Professionnels/ Services concernés

MEV SB

SUIVI CLINIQUE Date

Heure

No

14-02-10

23:30

1

Évaluer le risque suicidaire à chaque quart de travail avec le COQ.

14-02-11

10:00

2

Apporter soutien et écoute.

SB

2

Offrir PRN de ZyprexaMD 5 mg + AtivanMD 2 mg si anxiété grave.

SB

Signature de l’infirmière

Directive infirmière

Initiales

Programme/ Service

Marie-Ève Verville

MEV

Unité de psychiatrie

Simon Beauregard

SB

Unité de psychiatrie

Initiales

CESSÉE/RÉALISÉE Date

Heure

Initiales

MEV

Signature de l’infirmière

Initiales

Programme/ Service

Source : Plan thérapeutique infirmier (PTI) © OIIQ.

188

ANNEXE 3

Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

Source : Katherine M. Fortinash et Patricia A. Holoday Worret, Soins infirmiers – Santé mentale et psychiatrie, 2013, p. 546.

Annexe 4

Annexe 4 Journal de sommeil

Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

ANNEXE 4

189

Médiagraphie Principaux ouvrages et revues consultés

Médiagraphie

AGUILERA, Donna C. Intervention en situation de crise : Théorie et méthodologie, InterÉditions, 1995, 319 pages. FORTINASH, Katherine M., HOLODAY WORRET, Patricia A. Soins infirmiers. Santé mentale et psychiatrie. Chenelière Éducation, 2013, 1950 pages. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Formation professionnelle et technique de formation continue. Santé, assistance et soins infirmiers, 5325 – Évaluation des apprentissages, Québec, Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2010, 293 pages. GOUVERNEMENT DU QUÉBEC. Formation professionnelle et technique de formation continue. Santé, assistance et soins infirmiers, Programme d’études professionnelles, 5325 – Québec, Ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, 2009, 150 pages. HOPFER-DEGLIN, Judith, HAZARD-VALLERAND, April. Guide des médicaments, 3e édition, ERPI, 2008, 1427 pages. TOWNSEND, Mary C. Soins infirmiers. Psychiatrie et santé mentale, 2e édition. ERPI, 2010, 790 pages. WILSON, Denise D. Examens paracliniques, Chenelière McGraw-Hill, 2010, 684 pages.

Principaux sites Internet consultés AGENCE DE LA SANTÉ PUBLIQUE DU CANADA. Rapport sur les maladies mentales au Canada, 2012, www.phac-aspc.gc.ca/ publicat/miic-mmac/chap_1-fra.php ALLIANCE CANADIENNE POUR LA MALADIE MENTALE ET LA SANTÉ MENTALE. Qu’est-ce que la maladie mentale ?, 2012, http://fr-ca.camimh.ca/mental-illness-awareness-weekenglish/a-propos-de-la-sante-mentale/quest-ce-que-lamaladie-mentale ASSEMBLÉE NATIONALE. Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines, 2009, www2. publicationsduquebec.gouv.qc.ca/dynamicSearch/telecharge. php?type=5&file=2009C28F.PDF

ASSOCIATION PARITAIRE POUR LA SANTÉ ET LA SÉCURITÉ DU TRAVAIL DU SECTEUR AFFAIRES SOCIALES. La formation Oméga : apprendre à gérer les crises de violence, 1999, www.asstsas.qc.ca/Documents/Publications/Repertoire%20 de%20nos%20publications/OP/op224008.pdf BEXTON, Brian. La dépression majeure, http://revivre.org/ tinymce/jscripts/tiny_mce/plugins/filemanager/files/files/T. Depressif/La%20depression%20majeure.pdf CANAL VIE. 2014, www.canalvie.com/sante-beaute/nutrition/ infos-et-conseils/la-verite-sur-les-boissons-energisantes-etenergetiques-1.1066390 CENTRE FOR ADDICTION AND MENTAL HEALTH. 2010, http://knowledgex.camh.net/fr/primary_care/addiction_toolkit/ alcohol/Pages/faq_brief_advice_atrisk.aspx CHEVALIER, Richard. Kiné-Santé. Le webmagazine de l’activité physique. Être en forme à 18 ans réduit le risque de suicide plus tard dans la vie, 2013, http://kinesante.pearsonerpi.com/ 2013/08/30/etre-en-forme-a-18-ans-reduit-le-risque-desuicide-plus-tard-dans-la-vie CSSS BORDEAUX-CARTIERVILLE-SAINT-LAURENT. Protocole d’application sécuritaire des mesures de contrôle : contention et isolement, 2013, www.csssbcstl.qc.ca/fileadmin/csss_bcsl/ Votre_CSSS/Documentation_du_CA/documents_deposes/ Juin_2013/6.9__Protocole_d_application_securitaire_des_ mesures_de_controle_-_juin_2013.pdf DALERY, Jean, D’AMATO, Thierry, SAOUD, Mohamed. Pathologies schizophréniques, 2012, http://books.google.ca/ books?id=hsVUsYsZ7YMC&pg=PA248&lpg=PA248&dq= facteurs+de+risque+schizophr%C3%A9nie:+milieu+ urbain&source=bl&ots=RJlFygKAjj&sig=takDJ6CBlCbw kJTTTXUNYoeKb8s&hl=en&sa=X&ei=VPjLUrWxM4igrQGkto CoAw&ved=0CD4Q6AEwAQ%20-%20v=onepage&q=facteurs %20de%20risque%20schizophr%C3%A9nie%3A%20 milieu%20urbain&f=false#v=snippet&q=facteurs%20 de%20risque%20schizophr%C3%A9nie%3A%20milieu%20 urbain&f=false DOCTISSIMO. Thérapies. Électrochocs : le retour en grâce ?, www.doctissimo.fr/html/psychologie/consulter/les_therapies/ 8162-electrochocs-traitements.htm

ASSOCIATION CANADIENNE POUR LA SANTÉ MENTALE. 2014, www.cmha.ca/fr

FONDATION DES MALADIES MENTALES. 2014, www.fmm-mif.ca

ASSOCIATION CANADIENNE POUR LA SANTÉ MENTALE. Les déterminants de la santé mentale, 2014, http://acsm.qc.ca/ sante-mentale/determinants

GOUVERNEMENT DU NOUVEAU-BRUNSWICK. Enfants à besoins particuliers, 2006, www.gnb.ca/0000/ECHDPE/pdf/part12-f.pdf

ASSOCIATION FÉMININE D’ÉDUCATION ET D’ACTION SOCIALE. La violence a plusieurs visages. Quels sont les types de violence ?, www.afeas.qc.ca/wp-content/uploads/2006/10/ Typesviolence.pdf 190

MÉDIAGRAPHIE

INFIRESSOURCES. Centre de ressources en soins infirmiers, 2014, www.infiressources.ca/MyScriptorAdmin/scripto. asp?resultat=637856

Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC. L’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire 20102011, Tome 2, Le visage des jeunes d’aujourd’hui : leur santé mentale et leur adaptation sociale, 2013, www.stat.gouv. qc.ca/statistiques/sante/enfants-ados/adaptation-sociale/ sante-jeunes-secondaire2.pdf INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC. Statistiques et publications. Santé et bien-être, 2014, www.stat.gouv.qc.ca/ statistiques/sante/index.html INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC. Troubles mentaux, toxicomanie et autres problèmes liés à la santé mentale chez les adultes québécois, 2008, www.bdso.gouv.qc.ca/docs-ken/ multimedia/PB01670FR_Enquete_sante2008H00F03.pdf INSTITUT UNIVERSITAIRE EN SANTÉ MENTALE DE MONTRÉAL. 2014, www.iusmm.ca INSTITUT UNIVERSITAIRE EN SANTÉ MENTALE DE MONTRÉAL. 2014, www.iusmm.ca/hopital/foliewood/faits-et-statistiquessur-la-sante-mentale.html

MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. Guide pratique sur les droits en santé mentale publié par le ministère de la Santé et des Services sociaux, 2009, http://publications. msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/documentation/2009/ 09-914-05F.pdf MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. Troubles psychotiques, 2014, www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/ sante_mentale/index.php?id=64,11,0,0,1,0 NAÎTRE ET GRANDIR. http://naitreetgrandir.com/fr OFFICE DES PROFESSIONS DU QUÉBEC. Loi modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines, 2013, www.opq.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/Systeme_ professionnel/Guide_explicatif_decembre_2013.pdf OFFICE DES PROFESSIONS DU QUÉBEC. Portail de l’Office des professions du Québec, 2014, www.opq.gouv.qc.ca/ accueil/#menu-principal OIIQ. Portail de l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec, 2014, www.oiiq.org OIIQ. Prévenir le suicide pour préserver la vie. Guide pratique clinique, 2007, www.oiiq.org/sites/default/files/228_doc_0.pdf

INSTITUT UNIVERSITAIRE EN SANTÉ MENTALE DE QUÉBEC. www.institutsmq.qc.ca

ORDRE DES PSYCHOLOGUES DU QUÉBEC. Portail de l’Ordre des psychologues du Québec, www.ordrepsy.qc.ca

INSTITUT UNIVERSITAIRE EN SANTÉ MENTALE DOUGLAS. 2014, www.douglas.qc.ca

ORDRE DES PSYCHOTHÉRAPEUTES DU QUÉBEC. Portail de l’Ordre des psychothérapeutes du Québec, 2014, www.ordrepsy.qc.ca/fr/psychotherapeute/index.sn

INSTITUT UNIVERSITAIRE EN SANTÉ MENTALE DOUGLAS. Sur les mesures de garde, 2011, www.douglas.qc.ca/info/ presenter-un-danger-pour-soi-meme-ou-pour-autrui INSTITUT VICTORIA. Psychologie de la personnalité, www.institut-victoria.ca/index.htm LA PRESSE. Structure cérébrale anormale pour les grands fumeurs de marijuana, 16 décembre 2013, www.lapresse.ca/ vivre/sante/201312/16/01-4721492-structure-cerebraleanormale-pour-les-grands-fumeurs-de-marijuana.php?utm_ categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne= cyberpresse_les-plus-populaires-vivre_article_ECRAN1POS2 LA PRESSE. La vie peut-elle se passer de sommeil ?, 19 octobre 2013, www.lapresse.ca/le-soleil/vivre-ici/ la-science-au-quotidien/201310/19/01-4701505-la-viepeut-elle-se-passer-de-sommeil.php?utm_categorieinterne= trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B2_scienceau-quotidien_655_section_POS1 LA PRESSE. Le jus d’orange peut réduire l’efficacité des médicaments, 19 août 2008, www.lapresse.ca/ vivre/200809/08/01-667456-le-jus-dorange-peut-reduirelefficacite-des-medicaments.php MINISTÈRE DE LA SANTÉ ET DES SERVICES SOCIAUX. La maladie mentale. Combattre les préjugés et questionnaire sur la santé mentale, 2014, www.msss.gouv.qc.ca/sujets/ prob_sante/sante_mentale/index.php?accueil Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

ORDRE DES TRAVAILLEURS SOCIAUX ET DES THÉRAPEUTES CONJUGAUX ET FAMILIAUX DU QUÉBEC. Portail de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec, www.otstcfq.org ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ. Faits et chiffres – Santé mentale : un état de bien-être, www.who.int/features/ factfiles/mental_health/mental_health_facts/fr/index6.html PORTAGE. 2014, www.portage.ca/quebec/programmereadaptation-toxicomanes-problemes-sante-mentale PSYCHOLOGIE QUÉBEC. Mai 2005, www.ldurocher.com/pdf/ anxieux.pdf REGROUPEMENT DES SERVICES COMMUNAUTAIRES D’INTERVENTION DE CRISE DU QUÉBEC. www.centredecrise.ca RÉSEAU INFO-SANTÉ. Près d’un Québécois sur deux vit avec un problème de santé chronique, 2014, www. guidesanteenligne.com/detail_news.php?ID=466393&cat=;28 RESSOURCES URGENCE EN CAS DE CRISE. 2013, www. santemontreal.qc.ca/fr/aide-et-services/services-en-casdurgence/centres-de-crise/-c1698 REVIVRE. Portail de l’organisme Revivre, www.revivre.org

MÉDIAGRAPHIE

191

Médiagraphie

INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC. Pages Santé et bien-être, 2014, www.stat.gouv.qc.ca/statistiques/sante/ index.html

Médiagraphie

SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX QUÉBEC. Liste documentation sur la santé mentale, 2014, www.msss.gouv.qc.ca/sujets/ prob_sante/sante_mentale/index.php?documentation et www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/sante_mentale/ index.php?accueil SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX QUÉBEC. Prévention du suicide. Guide des bonnes pratiques à l’intention des intervenants des centres de santé et des services sociaux, 2010, http://publications.msss.gouv.qc.ca/acrobat/f/ documentation/2010/10-247-02.pdf SANTÉ ET SERVICES SOCIAUX QUÉBEC. Santé mentale, 2014, www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/sante_mentale/ index.php?accueil

192

MÉDIAGRAPHIE

SANTÉ MÉDECINE. 2014, http://sante-medecine. commentcamarche.net/contents/678-serotonine-et-depression SIDIIEF. Prévention et gestion des conduites suicidaires en milieu hospitalier psychiatrique, www.sidiief.org/~/media/ Files/12_0_CongresMondial/Presentations/Lundi/SP26%202_ LiseR_Laberge.ashx SITE DE L’EXPOSITION SUR LE SOMMEIL DU CENTRE DES SCIENCES DE MONTRÉAL. 2004, www.lesommeil.ca STATISTIQUE CANADA. 2013, www.statcan.gc.ca/pub/ 82-624-x/2013001/article/11855-fra.htm UQAM. Application des connaissances scientifiques en prévention du suicide, 2008, www.criseapplication.uqam.ca/ theme3.asp?partie=partie3_1

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Glossaire-index

• Les numéros en gras réfèrent aux pages où le terme est le plus détaillé. A

Affect : Réaction émotive d’une personne observée par les autres. L’affect est une donnée objective : elle peut être décrite. 44, 64, 71 Affect plat (ou émoussé) : État d’une personne qui présente peu de réactions émotionnelles, ce qui peut la rendre apathique, indifférente aux autres ou aux conséquences de ses actions, et l’amener à s’isoler. 79, 80, 102, 112 Agressivité (niveau d’), 17 Angoisse : Manifestation profonde d’inquiétude qui ressemble à l’anxiété, mais qui s’en distingue par son apparition soudaine et sa disparition rapide. 44, 45, 71 Anhédonie : Diminution importante d’intérêt ou de plaisir à s’adonner à des activités qu’une personne réalise habituellement avec entrain. 79, 80, 102, 117, 178

Anxiété : Réaction normale d’une personne qui adopte un mécanisme de défense face à une situation donnée. L’anxiété est considérée comme un trouble anxieux dès que la réponse anxieuse devient exagérée. 13, 22, 32, 33, 44, 45-46, 49-53, 57-58, 60, 64, 71-74, 102, 118, 142, 144-145, 159, 176, 178, 180 Anxiolytiques, 32, 53, 54, 59, 62, 73, 74, 86, 97, 102, 103, 118, 136, 176, 180, 181 Approche pharmacologique : Approche qui, par l’administration de médication, vise à soulager divers symptômes du trouble mental et à permettre à la personne d’atteindre une certaine stabilité émotionnelle afin d’entreprendre une thérapie de soutien. 31, 32, 39, 73, 74 Approches thérapeutiques : Thérapies qui visent à amener une personne à exprimer ses difficultés, à lui offrir du soutien et des conseils afin d’affronter ses problèmes et de les surmonter, et à lui permettre de faire divers apprentissages afin de reprendre sa vie en main. Les approches thérapeutiques les plus courantes sont la psychothérapie, les thérapies comportementale et cognitivocomportementale, les thérapies de groupe et familiale. 32, 33, 34, 39, 73, 74

C

Chambre d’isolement (voir Mesures de contrôle ) Charte québécoise des droits et libertés, 25 Classification des troubles mentaux (voir Trouble mental ) Code blanc : Moyen d’intervention en cas de crise suicidaire ou de violence. Le code blanc permet de mobiliser rapidement toutes les personnes disponibles dans une unité de soins afin d’assurer la sécurité d’un client et celle des autres personnes présentes. 8, 14, 16, 38 Comorbidité, 113 Compensation (voir Mécanismes de défense ) Comportement(s) obsessionnel(s)compulsif(s), 52 Confrontation douce (voir Techniques d’écoute active) Contention physique (voir Mesures de contrôle ) Contre-transfert : Mécanisme de défense psychologique où le soignant réagit à l’agressivité de son client en se fâchant contre ce dernier. 8, 21, 22, 38, 68 COQ : Acronyme de Comment ? Où ? Quand ? Nom donné au questionnaire utilisé par les intervenants pour connaître le scénario suicidaire d’une personne en situation de crise suicidaire. 8, 13, 15, 17, 38, 86, 87, 114, 118, 131

Anorexie mentale : Trouble des conduites alimentaires caractérisé par une obsession maladive de la minceur, associée à une perception fausse de l’image que la personne a d’elle-même (elle se voit grosse quand elle se regarde dans un miroir). 46, 71, 141, 142, 143-145, 163, 176, 178, 179

Art-thérapie : Approche thérapeutique complémentaire dans laquelle la personne est amenée à exprimer ses émotions et à symboliser ses conflits au moyen des arts. 31, 32, 34, 39 Attaque de panique (voir Troubles anxieux)

Phases de la, 12, 14, 16, 20, 37-38

Anticonvulsivants, 97, 103, 117, 136, 180, 182, 183

B

Signe(s) avant-coureur(s), 6, 12-13, 16, 20, 63, 65

Antidépresseurs, 32, 53, 62, 68, 73, 74, 85, 86, 94, 97, 103, 118, 127, 128, 136, 145, 152, 163, 164, 176, 177 Antiparkinsoniens, 118, 136, 178 Antipsychotiques, 32, 53, 54, 68, 73, 97, 103, 114, 117, 118, 136, 145, 152, 163, 164, 178, 179, 182

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Benzodiazépines, 53-54, 59, 62, 73, 86, 96, 102-103, 118, 128-129, 136, 180 Boulimie : Trouble des conduites alimentaires caractérisé par des frénésies alimentaires suivies de comportements qui visent à empêcher la prise de poids. 46, 71, 141, 142, 143-145, 163, 178

Crise

Situation(s) de, 8, 12 Crise de violence : État de crise au cours de laquelle une personne se mutile ou agresse physiquement une autre personne. 8, 12, 16, 22, 37-38, 63, 65, 86, 97, 118, 131 Crise suicidaire : État de crise au cours de laquelle une personne tente de s’enlever la vie. 8, 12, 13-17, 20, 37-38, 65, 86-87, 97, 118, 131

GLOSSAIRE-INDEX

193

Glossaire-index

• Les mots en gras sont les termes que les élèves devraient connaître après l’étude de chaque section du guide d’apprentissage.

Glossaire-index

D

E

Décompensation : Situation où l’état mental d’une personne se détériore : la personne perd le contrôle de sa maladie mentale et devient dangereuse pour elle-même et (ou) les autres. 8, 23, 93, 103

Électrocardiographie (ECG), 170, 172

Delirium tremens : Ensemble de manifestations cliniques aiguës et graves causées par le sevrage de l’alcool. Le delirium tremens est aussi appelé « délire alcoolique ». 126-127, 128, 129, 131, 135-136, 184 Dépendance : État physique ou psychologique. La dépendance physique correspond à une adaptation du corps à un médicament qui est alors reconnu comme faisant partie de l’organisme. Le retrait de la substance entraîne un ensemble de troubles physiques ou psychologiques. La dépendance psychologique correspond au besoin de consommer une substance qui est perçue comme une source de plaisir. 48, 53, 54, 58-59, 61, 65, 68, 128-129, 135, 152, 180-181 Dépistage de drogues de rue, 117, 130, 170-171 Dépression : Trouble de l’humeur où la personne présente une humeur triste, mélancolique chaque jour depuis deux semaines, ainsi qu’une anhédonie. 4, 32, 34, 46, 57, 67, 71, 73, 77, 79, 80, 8184, 86, 92-94, 102-103, 142, 145, 152, 159, 172-174, 176-177, 180 Déterminants de la santé mentale : Facteurs qui influent sur la santé mentale d’une personne. Ces facteurs sont : le revenu et la situation sociale, l’accès à des services de santé, l’emploi et les conditions de travail, l’appartenance culturelle, le niveau d’instruction, le réseau de soutien social, l’environnement social et physique, le genre (homme ou femme). 8, 9, 10, 37 Détresse psychologique : État psychologique où la personne présente des symptômes dépressifs ou anxieux, ou encore des comportements d’agressivité, des troubles de mémoire ou une altération du jugement. 4, 22, 44, 45, 71

Électroconvulsivothérapie (ECT) : Approche thérapeutique de dernier recours, qui consiste en l’envoi de légères décharges électriques au cerveau afin de modifier l’action des neurotransmetteurs. Ce traitement permet habituellement une amélioration rapide des symptômes dépressifs. 31-32, 34, 39, 102, 103, 117, 136, 170, 172-174 Épisode maniaque, 93, 96 Épisode psychotique bref : Trouble psychotique dans lequel les symptômes, qui s’apparentent à ceux de la schizophrénie, ne sont pas provoqués par l’abus d’une substance. Ces symptômes disparaissent complètement et généralement en moins d’un mois. 126, 127, 135 Épuisement professionnel, 80 ÉSIV (Équipe de suivi d’intensité variable), 5 État de stress post-traumatique (voir Troubles anxieux) Euthymie : Humeur normale et stable. 92-93, 103 F

Facteurs de protection : Facteurs qui influent de façon positive sur les déterminants de la santé mentale d’une personne. Les facteurs de protection sont : les ressources personnelles de base, l’estime de soi, le soutien social, l’inclusion sociale et un environnement favorable. 8, 9, 10, 37 Facteurs de risque : Facteurs qui influent de façon négative sur les déterminants de la santé mentale d’une personne. Ces facteurs sont : les facteurs biologiques négatifs, le stress, les inégalités économiques, l’exclusion sociale, un environnement défavorable. 8, 9, 10, 37 Formation réactionnelle (voir Mécanismes de défense)

Fuite des idées : Symptôme cognitif de la phase maniaque du trouble bipolaire. La fuite des idées se traduit par un enchaînement rapide, illogique et désordonné des idées, des difficultés de concentration et des changements rapides de sujets de conversation dus à l’accélération des processus psychiques. 92, 95, 96, 103 G

Garde autorisée, 24, 39 préventive, 24, 39 provisoire, 24, 39 H

Hallucinations, 32, 49, 83, 94, 95, 102, 103, 112-118, 127-129, 131, 136, 171, 175, 178, 180 Humeur : Description qu’une personne fait des émotions qu’elle ressent. L’humeur est une donnée subjective. 4, 37, 79, 80-81, 92, 102, 103, 116, 128, 136, 144, 176, 182 Humeur euphorique : Humeur présente dans la période de manie du trouble bipolaire. Elle se caractérise par un sentiment de bonheur intense, exagéré face à des événements souvent banals. 92, 94, 103 Hyperactivité : Tendance à ne pouvoir arrêter de faire quelque chose, de bouger, de toucher. 93, 94, 103, 148, 149, 150, 151, 176 Hypnotiques, 54, 59, 73, 86, 102, 180 Hypomanie : Épisode du trouble bipolaire caractérisé par des symptômes moins intenses que ceux observés dans une période de manie, mais où l’hyperactivité et l’excitabilité sont présentes, mais moins invalidantes. 92, 93, 103 Hypothalamus, 81, 102, 175

Diète sans ustensile ou diète finger-food, 17 Distractibilité, 95, 103 DSM, 44-46, 150, 156 194

GLOSSAIRE-INDEX

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Chambre d’isolement, 25, 27, 39 Contention physique, 25

Projection (voir Mécanismes de défense)

Isolement, 25, 27, 39, 157, 160

Psychanalyse, 32, 33

Indices

Substance(s) chimique(s), 25, 81, 135

Psychose induite (ou psychose toxique) : Trouble psychotique provoqué par des médicaments ou des substances comme la marijuana, la cocaïne, les métamphétamines, les drogues de synthèse ou le LSD. 46, 71, 82, 109, 126-127, 135

Projection, 22, 38, 45

Idées délirantes : Idées fausses, fondées sur une mauvaise interprétation des événements qui surviennent dans la vie d’une personne, due à son état psychologique. 32, 64, 79, 83, 102, 103, 112, 114, 116, 127-129, 135-136, 170

Refoulement, 22, 38, 45

cognitifs, 13, 38 comportementaux, 13, 16, 38 émotionnels, 13, 16, 38 Indices verbaux directs, 13, 16, 38 indirects, 13, 16, 38

Régression, 22, 38, 45 Message en « je » (voir Techniques d’écoute active) Mesures de contrôle, 25, 39

Mesures de garde : Mesures qui permettent de garder contre son gré une personne dans un établissement de santé et de services sociaux. Ces mesures sont exceptionnelles et ne sont utilisées qu’en dernier recours. Les mesures de garde sont : la garde préventive, la garde provisoire, la garde autorisée. 8, 23-24, 39

Isolation (voir Mécanismes de défense)

Mesures de sécurité personnelle, 17

Isolement (voir Mesures de contrôle )

Moyens de contention, 26, 129, 160 de protection, 15

L

Labilité émotionnelle : Changement rapide et important de l’humeur, qui peut être suscité facilement et disparaître rapidement. 92, 94, 103 Logorrhée : Bavardage rapide et incessant. 92, 94, 95, 103, 176 Loi

N

Négation (déni) (voir Mécanismes de défense ) Neurotransmetteurs, 32, 34, 81, 93-94, 111, 152, 176, 178

Psychose toxique (voir Psychose induite) Psychostimulants, 152, 164, 181, 182 Psychothérapie : Approche thérapeutique dans laquelle la personne rencontre un psychologue ou un psychothérapeute et lui décrit les situations qui ont provoqué le trouble mental. Le but de la psychothérapie est de déterminer une stratégie d’adaptation adéquate qui diminuera le stress et l’anxiété. 6, 31-33, 39, 96, 102, 103, 136 R

Radiographie de la colonne vertébrale, 170, 173

P-38.001, 23, 24, 39 90, 25 Luminothérapie, 84, 85, 102 M

Manie : Épisode du trouble bipolaire où la personne présente une humeur euphorique qui peut mener à une perte de contact avec la réalité. 92, 93, 94, 95, 96, 97, 103, 171, 176, 178, 182 Mécanismes de défense, 21-22, 38, 45, 49 Compensation, 22, 38, 112 Formation réactionnelle, 22, 38, 45 Isolation, 13, 22, 45

O

OMÉGA, 16 P

Passage à l’acte : Étape ultime d’une situation de crise suicidaire ou de violence. Cette étape se manifeste par des gestes tels que le suicide, l’automutilation ou l’agression. 8, 12, 17, 22-23, 37, 128 Peur : Crainte de quelque chose considéré comme dangereux, pénible ou regrettable par la personne. 22, 44-45, 50-52, 60, 67, 71-72, 144 Phobie (voir Troubles anxieux)

pulmonaire, 170, 173 Réactions extrapyramidales (REP) : Effets secondaires indésirables qui se manifestent pas des tremblements, des spasmes ou de la rigidité musculaire, une altération de la posture, l’impossibilité de rester en place et de la bradykinésie. 118, 176, 178, 179 Reflet de sentiments (voir Techniques d’écoute active) Reformulation (voir Techniques d’écoute active) Refoulement (voir Mécanismes de défense) Refus de la médication, 32 Régression (voir Mécanismes de défense)

Négation (déni), 22, 38 Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

GLOSSAIRE-INDEX

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Glossaire-index

Impulsivité : Besoin incontrôlable d’accomplir un acte, sans réfléchir à ses conséquences ou à sa pertinence. 65, 148, 149, 150, 151, 159, 164, 181-182

Problème de santé mentale : État d’une personne qui éprouve des difficultés à s’adapter à diverses situations, ce qui engendre du stress, des perturbations psychologiques, émotionnelles et comportementales. Le problème de santé mentale est de courte durée et affecte la personne de façon moins importante que le trouble mental. 3, 4, 8, 23, 31, 37

I

Glossaire-index

Rétablissement : État d’un individu affecté par un trouble mental qui apprend à fonctionner malgré sa maladie. 3-4, 6, 23, 31, 39, 84, 114, 116

Services de deuxième ligne, 5

Retard mental : Limitation du comportement adaptatif de l’enfant et difficulté à développer une autonomie personnelle en raison de déficits cognitifs. 156, 158-159, 165

Sevrage : Ensemble des réactions physiques et psychologiques ressenties lors du retrait d’une substance de l’organisme. Cette substance, pour laquelle la personne a développé une dépendance et une tolérance, peut être l’alcool, la drogue, une médication, la nicotine ou un autre produit (essence, colle). 126, 128, 130-131, 184

Rétroaction (voir Techniques d’écoute active ) Risque de fugue, 82, 94, 114 de violence, 82, 94, 114 niveau de, 17 suicidaire, 15, 17, 34, 38, 68, 82, 85-86, 94, 97, 114-115, 118, 131 S

Santé mentale : Capacité d’une personne à s’adapter aux situations de la vie, peu importe que ces situations soient heureuses, malheureuses ou frustrantes. 3, 4, 6, 8-10, 16, 32, 37, 49 Schizophrénie : Trouble psychotique qui affecte le fonctionnement de la pensée, les perceptions, l’affect et le comportement de la personne de telle façon qu’elle perd contact avec la réalité. 4, 34, 46, 71, 107, 109, 110-114, 117-118, 135-136, 171, 175-176, 178-180, 182-183 Schizophrénie catatonique : Type de schizophrénie où la personne présente des états de rigidité, suivis d’agitation psychomotrice sans but apparent. 109, 113, 135 Schizophrénie désorganisée : Type de schizophrénie qui évolue de manière chronique chez la personne atteinte. Elle se manifeste par un discours et un comportement désorganisés ainsi que par un affect inapproprié. 109, 113, 135 Schizophrénie de type paranoïde : Type de schizophrénie où la personne présente des délires et des hallucinations. Ce trouble psychotique est associé à des comportements agressifs et à des taux plus élevés de suicide. 109, 113, 135

Services de première ligne, 5 Services de troisième ligne, 5

Stabilisateurs de l’humeur, 32, 68, 117, 136, 182, 183 Stress : Réaction de l’organisme soumis à une agression physique et (ou) psychologique. Le stress est essentiel à la survie des individus. 4, 9-10, 22, 33, 37, 44, 45, 46, 51, 57, 71, 81, 93, 102, 103, 142 Substance(s) chimique(s) (voir Mesures de contrôle ) Suicide, 4, 6, 12-13, 21, 23, 37, 83, 84, 102, 113 Suivi, 15, 25-27 Surveillance(s) constante, 17, 43 discrète, 17, 67 fréquence des, 6, 15, 17, 20, 25-26 Symptômes cognitifs, 72, 83, 95, 102-103 émotionnels, 82, 94, 102, 103 perceptuels, 95, 103 physiques et comportementaux, 83, 102 Syndrome d’Asperger, 157 Syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) : Trouble qui apparaît avant l’âge de 18 ans et se manifeste par la présence répétitive et quotidienne de tics moteurs et de tics vocaux. Des problèmes d’attention, d’impulsivité et d’hyperactivité peuvent également être présents. 148, 150, 151-152, 164

Syndrome de sevrage brusque : Grand inconfort (céphalées, nausées, vertiges) ressenti par le client qui arrête brusquement la prise de certaines médications. 176, 177, 180-182 Syndrome malin des neuroleptiques (SMN) : Trouble neurologique potentiellement mortel causé par une complication rare aux antipsychotiques. Le SMN se manifeste par des symptômes pseudogrippaux (ex. : élévation de la température corporelle à plus de 38,5 °C, mal de gorge, raideur de la nuque), une diminution de l’état de conscience, de la rigidité musculaire, une diaphorèse, de la tachycardie et de la tachypnée. 176, 179, 190 Syndrome sérotoninergique : Ensemble d’effets secondaires indésirables (augmentation de la pression artérielle, confusion mentale, diaphorèse, tachycardie, tachypnée, nausées, vomissements), potentiellement mortels, qui apparaissent à la suite d’une modification de la dose d’antidépresseurs, ou lorsqu’un nouveau médicament est ajouté à l’antidépresseur. 176, 177 T

Techniques d’écoute active, 14, 35, 39 Confrontation douce, 14 Message en « je », 14 Reflet de sentiments, 14 Reformulation, 14 Rétroaction, 14 Thérapies comportementale et cognitivo-comportementale : Approche thérapeutique dans laquelle la personne rencontre un psychologue ou un psychothérapeute qui lui fait prendre conscience des idées ou des comportements qui sont à l’origine du trouble mental et de l’importance de changer ce comportement. 31-33, 39, 53, 68, 73, 145, 163

Syndrome de Rett, 157

Sédatifs, 54, 73, 86, 102, 180 Sérotonine, 81, 93, 102 196

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Thérapie familiale : Approche théra­ peutique faite par un psychologue ou un psychothérapeute qui rassemble les membres d’une famille afin de déterminer les comportements familiaux qui ont occasionné le trouble mental chez l’un des membres. 31­33, 39, 145, 163 Thérapie psychosociale, 117, 136 Thiamine, 131, 184 Tics moteurs : Mouvements soudains, rapides, involontaires et répétitifs. 148, 150, 151, 164 Tics vocaux : Vocalisations ou sons tels que des grognements ou des glapissements ; parfois, répétitions d’obscénités ou de jurons, ou répétition de ses propres mots ou sons, ou encore du dernier mot ou de la dernière phrase prononcée par une autre personne. 148, 150, 151, 164

Trouble autistique : Trouble du spectre autistique causé par des facteurs génétiques complexes combinés à un environnement qui favorise l’apparition du trouble. Il se manifeste par plusieurs comportements, dont une incapacité à interagir avec les autres, une communi­ cation altérée, un refus de contact physique et des réactions catastrophiques à de petits changements. 156, 157­158, 165

Attaque de panique, 46, 51, 52, 71, 72

Trouble d’anxiété généralisée (TAG) (voir Troubles anxieux)

Trouble obsessionnel­compulsif (TOC), 46, 51, 52, 71, 73

Trouble délirant : Trouble psychotique qui affecte principalement les pensées (convictions délirantes), mais sans affecter les fonctions cognitives et les perceptions, puisque la personne atteinte ne présente aucune hallucination. 109, 126­127, 135

Trouble panique sans ou avec agoraphobie, 51­52, 72

Trouble désintégratif de l’enfance (voir Troubles du spectre autistique ) Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA ou TDA/H) : Trouble du comportement dans lequel l’enfant et l’adolescent présentent de l’inattention, de l’impulsivité, et parfois de l’hyperactivité. 148, 149, 164

Tomodensitométrie cérébrale, 84, 96, 170, 174, 175

Trouble envahissant du développement non spécifié (voir Troubles du spectre autistique)

Transmission génétique, 81, 93, 102­103

Trouble mental : Maladie mentale qui occasionne des changements permanents sur le plan de la pensée, de l’humeur et des comportements. 3, 4­6, 14, 23, 32­35, 37, 39, 44­46, 49, 72­73, 159, 170­171, 175 Classification des troubles mentaux, 43, 45, 46, 71 Trouble panique sans ou avec agoraphobie (voir Troubles anxieux)

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Troubles anxieux : Troubles qui surviennent lorsque la réponse anxieuse d’une personne devient exagérée. 46, 48, 50­54, 71­73, 176­180

Trouble bipolaire : Trouble de l’humeur qui se présente sous la forme d’un cycle au cours duquel l’humeur de la personne varie entre une humeur normale et stable (euthymie), entrecoupée de périodes de dépression et de périodes de manie. 4, 46, 71, 77, 80, 92­97, 103, 176­179, 182­183

Tolérance : Diminution de la réponse de l’organisme à un médicament à la suite de son administration répétée. Par conséquent, il faut une dose toujours plus importante de médicament pour obtenir l’effet thérapeutique. 48, 53, 59, 128, 180

Toxicité au lithium : Ensemble de symptômes (diarrhée, vomissements, trouble de l’élocution, faiblesse musculaire, spasmes musculaires, ataxie) causés par une concentration toxique de lithium dans le sang. 176, 183

Trouble schizoaffectif : Type de schizophrénie dans laquelle la personne présente des symptômes de troubles de l’humeur dépressive en plus des symptômes associés à la schizophrénie. 109, 113, 117, 135

État de stress post­traumatique, 46, 51­52, 71, 73 Phobie, 46, 51­52, 71­72 Trouble d’anxiété généralisée (TAG), 46, 51, 52, 71, 73

Troubles de la personnalité : Troubles mentaux où la personne présente une conduite qui diffère de ce qui est normalement attendu dans la société. 9, 46, 48­49, 62­63, 68, 71, 74, 176, 182­183 Troubles de l’humeur : Troubles mentaux qui ont une instabilité de l’humeur pour symptôme commun. 46, 71, 79­80, 81, 113 Dépression, 4, 32, 34, 46, 57, 67, 71, 73, 77, 79, 80, 81­84, 86, 92­94, 102­ 103, 142, 145, 152, 159, 172­174, 176­177, 180 Trouble bipolaire, 4, 46, 71, 77, 80, 92­97, 103, 176­179, 182­183 Troubles des conduites alimentaires : Perturbations graves du comportement alimentaire qui peuvent engendrer des complications médicales dévastatrices et potentiellement mortelles (troubles de fertilité, bradycardie, ostéoporose, déchaussement des dents, insuffisance rénale, arrêt cardiaque). 141, 142, 145

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Thérapie de groupe : Approche thérapeutique qui se fait par des rencontres animées par un psychologue ou un psychothérapeute et qui permettent à la personne de rencontrer d’autres individus qui vivent les mêmes difficultés qu’elle, d’échanger sur ces difficultés et de connaître d’autres stratégies pour les surmonter. 31, 32, 33, 39

Glossaire-index

Troubles du sommeil : Perturbation des cycles du sommeil due au mauvais fonctionnement des mécanismes physiologiques générateurs du sommeil, ou à un état mental perturbé. Les troubles du sommeil les plus fréquents sont : l’insomnie, le somnambulisme, les terreurs nocturnes et les cauchemars. 46, 48, 49, 57-59, 71, 73 Troubles du spectre autistique (TSA) : Troubles du développement incurables. 156, 157, 165 Trouble autistique, 156, 157-158, 165

Troubles psychotiques : Classe de troubles mentaux qui ont pour caractéristique commune une perte de contact avec la réalité. Ces troubles se divisent en deux grandes catégories : la schizophrénie et les autres troubles psychotiques. 109, 110, 127, 130 Schizophrénie, 4, 34, 46, 71, 107, 109, 110-114, 117-118, 135-136, 171, 175-176, 178-180, 182-183 Schizophrénie catatonique, 109, 113, 135

Trouble désintégratif de l’enfance, 157

Schizophrénie désorganisée, 109, 113, 135

Trouble envahissant du développement non spécifié, 157

Schizophrénie de type paranoïde, 109, 113, 135

Troubles envahissants du développement (TED), 46, 71, 157

Trouble délirant, 109, 126-127, 135

Troubles envahissants du développement (TED) (voir Troubles du spectre autistique )

Trouble schizoaffectif, 109, 113, 117, 135 Troubles somatoformes : Troubles physiques liés à l’anxiété modérée ou grave. Les troubles somatoformes n’ont aucune cause organique précise. 46, 48, 49, 60-62, 71, 74, 176-177, 180

Trouble de conversion, 46, 61, 71 Trouble douloureux, 46, 61, 71 Troubles de somatisation, 46, 71 U

Urgence suicidaire, 13, 15, 17, 38 V

Vitamine B1, 128, 131, 136, 184 Virage maniaque : Effet secondaire de certains antidépresseurs qui survient parfois au cours des 48 à 72 heures suivant le début du traitement, lorsque le client commence la prise de ce médicament pour la première fois de sa vie. Les symptômes du virage maniaque sont l’hyperactivité, l’insomnie, la logorrhée, l’agitation et l’agressivité. 94, 176-177

Hypocondrie, 46, 60, 71, 74

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c : centre

g : gauche

d : droite

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Chapitre 2 p. 41 : SLRadcliffe/iStockphoto• p. 42, 70, 75 : DRB Images, LLC/iStockphoto • p. 43 : Funwithfood/iStockphoto • p. 48 : (hg) Vasko/iStockphoto (hc) miqul/iStockphoto (hd) GlobalStock/iStockphoto (bg) BartCo/iStockphoto (bc) PeskyMonkey/iStockphoto (bd) O Driscoll Imaging/ Shutterstock.com • p. 57 : YinYang/iStockphoto • p. 59 : B Boissonnet/BSIP/maxx images • p. 60 : rollover/ iStockphoto • p. 62 : fredgoldstein/iStockphoto • p. 76 : Rebecca Abell/Shutterstock.com

Chapitre 5 p. 139 : Suzanne Tucker/Shutterstock.com • p. 140, 166 : Yuri_Arcurs/iStockphoto • p. 141 : (g) Simone van den Berg/ Shutterstock.com (d) Elitsa/iStockphoto • p. 142 : RioPatuca/ Shutterstock.com • p. 148 : DRB Images, LLC/iStockphoto • p. 149 : fotostorm/iStockphoto • p. 150 : RBFried/ iStockphoto • p. 156 : RapidEye/iStockphoto • p. 158 : Pixel Memoirs/Shutterstock.com • p. 159 : ktaylorg/iStockphoto

Dossier sur l’évaluation diagnostique p. 169 : Jag_cz/Shutterstock • p. 171 : (h) Tootles/ Shutterstock.com (b) Papa1266 |Dreamstime.com • p. 172 : Shevchuk Boris/iStockphoto • p. 173 : (h) BELMONTE/Age Fotostock/maxx images (b) RapidEye/Istockphoto • p. 174 : picsfive/123RF Stock Photo

Illustration L’illustration de la page xv est de Michel Rouleau.

Texte p. 148 : Janssen, « Pourriez-vous être atteint du TDA/H chez l’adulte ? », Est-ce qu’il pourrait s’agir du TDA/H ? [En ligne] © Janssen Inc. 2013, www.estceuntdah.ca/pourriez-vousetre-atteint-du-tdah-chez-ladulte

Chapitre 3 p. 77 : xavier gallego morell/Shutterstock.com • p. 78, 91, 104 : GlobalStock/iStockphoto • p. 79 : (hg) Helder Almeida/Shutterstock.com (hd) Martin Novak/Shutterstock. com (b) RyanJLane/iStockphoto • p. 80 : skynesher/ iStockphoto • p. 82 : Linda Yolanda/iStockphoto • p. 84 : Olimpik/Shutterstock.com • p. 85 : (h) Najlah Feanny/ Corbis (b) Rocky89/iStockphoto • p. 92 : mjbs/iStockphoto • p. 102 : Martin Novak/Shutterstock.com • p. 105 : Ana Blazic Pavlovic/Shutterstock.com Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

SOURCES

199

Sources

Légende

Notes

Notes personnelles

Notes personnelles

200

Reproduction interdite © TC Média Livres Inc.

CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers Compétence 20

Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale

Guide • L’offre numérique de Chenelière Éducation... 203 • Documents relatifs aux milieux de soins........ 205 • Évaluation....................................................... 219 • Corrigés.......................................................... 260

201

SASI chenelière éducation Compétence 20 • Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale Guide Nathalie Santerre Christian Gélinas © 2014 TC Média Livres Inc. Édition : Murielle Belley Coordination : Cécile Poulou-Gallet Révision linguistique : Sylvain Archambault Correction d’épreuves : Sarah Bernard Conception graphique : Josée Brunelle Infographie : Claude Bergeron

Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes, sans discrimination à l’égard des hommes et des femmes, et dans le seul but d’alléger le texte. Des marques de commerce sont mentionnées ou illustrées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment à la présence de ces marques. Celles-ci sont reproduites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage. La pharmacologie évolue continuellement. La recherche et le développement produisent des traitements et des pharmacothérapies qui perfectionnent constamment la médecine et ses applications. Nous présentons au lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de déterminer la posologie et le traitement appropriés de chaque patient en particulier. Nous recommandons également de lire attentivement la notice du fabricant de chaque médicament pour vérifier la posologie recommandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi que les contre-indications. Les cas présentés dans les mises en situation de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que pure coïncidence. Chenelière Éducation, les auteurs et leurs collaborateurs se dégagent de toute responsabilité concernant toute réclamation ou condamnation passée, présente ou future, de quelque nature que ce soit, relative à tout dommage, à tout incident – spécial, punitif ou exemplaire –, y compris de façon non limitative, à toute perte économique ou à tout préjudice corporel ou matériel découlant d’une négligence, et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre, intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant résulter de tout contenu, texte, photographie ou des produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.

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L’offre numérique de Chenelière Éducation Chenelière Éducation offre une variété de supports numériques de façon à répondre à tous vos besoins et à ceux de vos élèves. LA PLATEFORME CHENELIÈRE ÉDUCATION

– ÉLÈVE ET ENSEIGNANT

Cette plateforme web et téléchargeable vous permet de personnaliser, de présenter et de partager les contenus pédagogiques proposés par Chenelière Éducation et d’ajouter les vôtres pour créer vos propres organisations de cours. Elle est compatible avec tout tableau numérique interactif (TNI) et fonctionne avec ou sans accès Internet. Pour plus de renseiCHENELIÈRE ÉDUCATION gnements, consultez les extraits numériques de la collection à l’adresse www.cheneliere.ca/sasi-extraits.

LA CLÉ USB CHENELIÈRE ÉDUCATION

– ENSEIGNANT SEULEMENT

La clé USB offre la version numérique du guide-corrigé pour l’enseignant. Elle est compatible avec tout TNI ou projecteur. Ses différents outils facilitent entre autres la navigation et permettent d’intervenir directement dans les pages. Pour plus de renseignements, consultez le tutoriel à l’adresse www.cheneliere.ca/tutoriel-secondaire.

L’APPLICATION CHENELIÈRE ÉDUCATION POUR IPAD – ÉLÈVE ET ENSEIGNANT Cette application vous donne accès au cahier et au corrigé. Elle est synchronisée avec la plateforme Chenelière Éducation. Elle permet entre autres à l’élève d’insérer des réponses dans son cahier et de les soumettre à son enseignant. L’enseignant peut à son tour annoter les réponses reçues et les retourner à l’élève. Pour plus de renseignements, consultez la vidéo à l’adresse www.cheneliere.ca/offre-ipad.

L’offre numérique pour la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION CHENELIÈRE ÉDUCATION est offerte sur différents supports qui comportent La collection un grand nombre de fonctionnalités et d’outils pour faciliter et dynamiser l’enseignement du programme Santé, assistance et soins inrmiers.

LE GUIDE-CORRIGÉ NUMÉRIQUE En plus de disposer de toutes les fonctionnalités offertes dans la plateforme Chenelière Éducation et dans la clé USB, le guide-corrigé de la compétence 20, Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale, propose : le guide d’apprentissage et le guide-corrigé des hyperliens menant à des sites Internet en version numérique ; d’intérêt ; les réponses une à une pour toutes les des hyperliens vers le recueil Méthodes activités du guide d’apprentissage ; de soins ; les documents reproductibles en format des vidéos de méthodes de soins ; modiable (documents relatifs aux milieux des vidéos originales mettant en scène des de soins, évaluation) ; situations auxquelles l’inrmière auxiliaire peut des encadrés notionnels en format plein être exposée dans sa pratique. écran ;

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• L’offre numérique de Chenelière Éducation

203

LES ICÔNES Les icônes épinglées sur les pages du guide-corrigé numérique donnent accès à différents éléments de contenu. Positionnez le curseur sur une icône pour faire apparaître une infobulle précisant le type d’élément dont il est question. Cliquez sur l’icône pour accéder au contenu. Dans le guide-corrigé de la compétence 20, Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale, on trouve les icônes suivantes : Cette icône vous permet d’accéder directement à l’une des vidéos reproduisant les étapes de réalisation des méthodes les plus complexes présentées dans le recueil Méthodes de soins. Cette icône vous permet d’accéder directement à l’une des huit vidéos originales mettant en scène des situations auxquelles l’inrmière auxiliaire peut être exposée dans sa pratique. Cette icône vous permet d’accéder à des sites Internet d’intérêt. Cette icône vous permet d’accéder directement à l’une des méthodes du recueil Méthodes de soins.

204

• L’offre numérique de Chenelière Éducation

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DOCUMENTS RELATIFS AUX MILIEUX DE SOINS Sommaire Feuille de route........................................................................ 206 Plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie) (PSTI) ..................................................................... 207 Plan thérapeutique infirmier (PTI) ............................................ 210 Notes évolutives infirmières (psychiatrie) ................................ 211 Grille d’observation clinique du comportement ...................... 215 Processus décisionnel et consentement à l’application ou au retrait d’une mesure de contrôle ................................... 216 Grille de surveillance de la personne sous mesure de contrôle......................................................... 217 Index de sévérité de l’insomnie............................................... 218

205

206

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Source : Centre de formation professionnelle Vision 20 20, Commission scolaire des Bois-Francs.

Rapport reçu :

Observations :

Examens diagnostiques :

Plan thérapeutique infirmier (PTI) :

Soluté :

Soins inf. :

Date : Inf. aux. : RCR :

Heure + Méd. + Classe +

Stagiaire : Inf. : Allergie(s) :

Feuille de route

M

S

P.A. :

Heure :

P:

R:

R: T:

T: Sat. :

Sat. :

Rapport à transmettre (manifestations à surveiller) :

Traitements :

Élimination :

Mobilisation :

Habillement :

Hygiène :

Alimentation :

P.A. :

Heure :

P:

Nom :

Antécédents méd. et chir. : MD :

Ch. : Dx :

Nom : Date :

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• Documents relatifs aux milieux de soins

207

Réf.

Risques

Autres

Excreta

Pesée

Autres

Tube/sonde

SOMMEIL/DÉTENTE

Autres

Mode de transport

Prothèses/orthèses

Révisé le :

Autres

Année

Moyens spécifiques pour communiquer Aides mécaniques

Ex. actifs/passifs

Orientation à la réalité

Orthèse oculaire

Orthèse auditive

COMMUNICATION PERCEPTION

Mesures particulières

Autres

Lit thérapeutique

Débridement

Pansement

Soins des pieds

PEAU/PHANÈRES

Stimulation

-B-

Réf.

Réf. -B-

Faire marcher

1er lever

Asseoir au fauteuil

Restrictions

MOBILISATION

Gavage

-B-

Mobilisation au lit/ Positionnement

ALIMENTATION

Autres

Hydratation

Diète

Autres

Source : Ministère de la Santé et des Services sociaux, Québec, 2013.

Lésions de pression Chute/blessure Infections Autres

Douleur

Moniteur

Glycémie cap. Perfusion

Ingesta

SNV

T.P.R.

P.A.

Ch. d’aisance

Bassin

Urinal

Toilette

Élimination

Alimentation

Soins/constipation

Tube de drainage

Stomie

Sonde urinaire

Soins trachéo

Condom urinaire

Aspiration des sécrétions

ÉLIMINATION

CSDI

Exercice resp.

Réf. -B-

CLSC

Culotte d’incontinence

Terminé

CIC

Particularités

O2

RESPIRATION

Profil : Commencé

Services paramédicaux

Centre Jeunesse

Allergie(s)

Guide à la famille remis Si non remis, raison :

Soins/incontinence

Spécification

Au coucher

Monitorage

Aide compl.

À la marche

Au lever

Au lit

Mobilité

Habillement

Bouche/dents Orthèses/ prothèse Ongles

Barbe

DLMMJVS

Cheveux

DLMMJVS

Baignoire

Douche

Lavabo

Bain au lit

Hygiène

Aide part.

Autonomie fonctionnelle

Plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie) (PSTI)

Mois

Jour

-B-

Réf.

Réf. -B-

ENSEIGNEMENT USAGER/FAMILLE

Initiales

Autres

Habitudes de vie

Soins et traitement

Problème de santé

Autres

Loisirs

Sorties

Participation famille

PSYCHO/SOCIAL

-B-

Réf.

Réf. -B-

Chambre : ______________

Client : _________________

Nom : Date :

DATE

LABORATOIRE

FAIT

208

• Documents relatifs aux milieux de soins RÉSUMÉ DU DOSSIER DEMANDÉ À :

INTERVENTIONS CHIRURGICALES

DATE

DATE

SANG EN RÉSERVE

AUTRES EXAMENS

DATE

DATE

FAIT

DATE

DATE

CONSULTATIONS

RADIOLOGIE – MÉD. NUCLÉAIRE

Plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie) (PSTI) – suite

FAIT

FAIT

Nom : Date :

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DATE

ReRx

C*

• Documents relatifs aux milieux de soins

Révisé le :

Poids :

Année

mois

Taille :

jour

Personnes à avertir au besoin

Raison admission

* C = Confirmé

Rx

DATE

TRAITEMENTS ET PANSEMENTS

Du

Au

HISTOIRE À L’ADMISSION

ALERTE NURSING

P.A. :

Doss. Ant. : 0 – 1 – 2 – 3 – 4

Âge ____ Sexe ____ M.D. ______________________________ Chambre ____ Nom______________________________ ___

Garde provisoire

Garde en établissement

Garde préventive

Chambre d’isolement

Gilet

Ségufix

Contention

Chemise d’hôpital

Suicidaire

Étroite

Fugue

Éléments de surveillance

SURVEILLANCE

Plan de soins et de traitements infirmiers (psychiatrie) (PSTI) – suite Nom : Date :

209

Nom :

Date :

Plan thérapeutique infirmier (PTI) Nom du client : ____________________ Âge du client : _____________________ CONSTATS DE L’ÉVALUATION Date

Heure

No

Problème ou besoin prioritaire

Initiales

RÉSOLU/SATISFAIT Date

Heure

Professionnels/

Initiales

Services concernés

SUIVI CLINIQUE Date

Heure

No

Signature de l’infirmière

Directive infirmière

Initiales

Programme/ Service

Initiales

Signature de l’infirmière

CESSÉE/RÉALISÉE Date

Initiales

Heure

Initiales

Programme/ Service

Source : Plan thérapeutique infirmier (PTI) © OIIQ.

210

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Nom :

Date :

Notes évolutives infirmières (psychiatrie) Légende : Ne rien inscrire si non applicable Faire un ¸ si observé sans particularité Inscrire ses initiales pour observations complémentaires a.p. = assistance partielle, a.t. = assistance totale _________/________/_______ Date : année mois jour 1. Labo – R.V. – Examen et autres

Garde : oui

non

Préventive

Provisoire

Heure

N

J

S

N

J

S

Établissement

ISO :

2. Traitements et drainages

N

J

S

3. Évaluation et surveillance clinique

Pansements

Poids

Cathétérisme

Taille à l’admission

ECT

Signes vitaux

Autres :

Glucométrie

4. Risque et surveillance

Nuit

Jour Non

Oui

Soir

Idées suicidaires  si oui, COQ au dossier

Oui

Visite selon les normes

q______ Inf

Surveillance

Fugue

Chute

Fugue

Heure début : _________

Étroite

Suicidaire

Heure cessé : _________

S. privé

Usuelle

Vêtement d’hôpital

Oui

Isolement (chambre sécuritaire + porte salle de bain verrouillée)

Oui

Contention : noter au dossier le type (ex. : abdominale, poignet)

ch.

ch.

ch.

ch. sécuritaire

ch. sécuritaire

ch. sécuritaire

Fouille

Oui

Non mentionnées

5. Apparence

Inf aux

Apparence

Reproduction autorisée © TC Média Livres Inc.

PAB

q________ Inf

Oui

Non

Non mentionnées q________ Inf

Inf aux

Chute

Fugue

Chute

Étroite

Suicidaire

Étroite

Suicidaire

S. privé

Usuelle

S. privé

Usuelle

Non

Oui

Non

Oui

Non

Non

Oui

Non

Oui

Non

Non

N

Non

Non mentionnées Inf aux

Oui

J

S

Non

N Contact visuel

PAB

Oui

J

S

PAB

Non

N

J

S

Attitude

• Documents relatifs aux milieux de soins

211

Nom :

Date :

Notes évolutives infirmières (psychiatrie) – suite 6. Comportement

N

J

S

N

Démarche

N

S

Sociabilité

J

N

J

S

8. Humeur

N

J

N

J

S

Orientation (temps, lieu, espace, personne)

N

J

S

N

J

S

Jugement

12. Condition physique

N

J

N

J

S

N

J

S

N

J

S

13. Respiration

N

J

S

N

J

S

Autocritique

S

Symptôme de sevrage

O2 : lunettes

S

10. Hallucination

11. Fonctions cognitives

N

J

S

Douleur PQRSTU

N

Toux

J

Affect

S

9. Processus de la pensée

N Sens organisation

S

7. Langage

Dyspnée

J

J

S

Réévaluation

14. Perfusion + heure

Expectorations

a) Cath. I.V. # :

masque

Hre

site :

Inst. :

Perf. tel que Rx et surv | reti/intact

Heure

b) Cath. I.V. # :

site :

Inst. :

Débit

Perf. tel que Rx et surv | reti/intact Jelco Lock

15. Alimentation et hydratation Diète : __________________________________ Diabétique Assistance : a.p.

All Bran

a.t.

Prise alimentaire au repas Nausées

Pruneau

/4

/4

/4

Collation : Oui

Non

Vomissements

Hydratation

INGESTA Heure

Orale

I.V.

EXCRETA Total

Heure

0-8

0-8

8-16

8-16

16-24

16-24

212

• Documents relatifs aux milieux de soins

Urines

Vomis.

Total

Selles

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Nom :

Date :

Notes évolutives infirmières (psychiatrie) – suite 16. Hygiène, mobilisation, autonomie Hygiène : seul Douche

a.p

N

J

S

a.t.

N Circule : seul

bain

J

S

N

S

J

S

J

S

avec supervision

Déplacements limités

Incontinent

Positions alternées

Intégrité de la peau + talon + siège + coude

Ridelle(s) une

Mobilisation : seul

Participation aux activités : oui

a.p.

a.t.

Période de repos

deux non

Genre d’activités :

17. Sommeil

N

S

N

S

Agitation

Somnolent

Difficulté à s’endormir

Insomnie

Semble dormir

Périodique

18. Médication

N

J

S

N

J

S

N

Accepte

Réclamation

Automédication

Dissimulation

Refuse

Effets secondaires

19. Psychosocial Visiteur/Famille

Nuit Oui

Jour

Non

Oui

Qui :

Non

Qui :

Soir Oui

Non

Qui :

20. Suivi interdisciplinaire Visite médicale Autres intervenants

21. Cueillette de données + plan de soins + enseignement

N

Collecte de données Plan thérapeutique infirmier

Instauré

Révisé

Connu

Plan de soins

Instauré

Révisé

Connu

Compréhension validée auprès de l’usager de son plan de soins

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Oui

Non

• Documents relatifs aux milieux de soins

213

Nom :

Date :

Notes évolutives infirmières (psychiatrie) – suite 22. Plan de départ, transfert Quitte/transfert avec : Préparation de départ complétée :

Heure : oui

non

Suivi externe : oui N

Congé temporaire autorisé jusqu’au

Qualité du congé temporaire/sortie : Selon usager :

satisfaisant

non

Préciser : J

S

Selon famille ou proche : insatisfaisant

satisfaisant

insatisfaisant

SIGNATURES : Nuit :

Init.

Jour :

Init.

Soir :

Init.

Source : Psychiatrie – Notes évolutives infirmières, (Victoriaville), CSSS d’Arthabaska-et-de-l’Érable, Direction des programmes famille, révisé en octobre 2013, p. 1-4.

214

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Heure

Description du comportement perturbateur

Cause du comportement ou élément déclencheur Intervention

Médication

Résultat de l’intervention

Durée de la crise

Signature

Source : CENTRE DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX D’ARTHABASKA-ET-DE-L’ÉRABLE. Grille d’observation clinique du comportement, Règlement relatif au processus décisionnel pouvant mener à l’utilisation des mesures : Contention – Isolement (R-001), (Victoriaville), CSSS d’Arthabaska-et-de-l’Érable, 2013, p. 21-22.

Date

Date de fin prévue :

Raison d’utilisation de la grille :

Grille d’observation clinique du comportement

Nom : Date :

• Documents relatifs aux milieux de soins

215

Nom :

Date :

Processus décisionnel et consentement à l’application ou au retrait d’une mesure de contrôle SITUATION IDENTIFIÉE Risque imminent de danger pour la personne ou pour autrui (situation urgente) Risque de chute Risque de fugue Commentaires :

Agitation motrice Agressivité Maintien d’un traitement médical Autres (préciser) :

TYPE D’INTERVENTION NON PLANIFIÉE (situation urgente) (Utilisée exceptionnellement sans consentement pour un délai maximal de 48 heures)

PLANIFIÉE • ÉVALUATION DE L’ÉQUIPE INTERDISCIPLINAIRE Date : Ergo Physio Médecin Infirmière Infirmière auxiliaire PAB Usager ou répondant légal Autres (préciser) : • RECHERCHE DE MESURES ALTERNATIVES Oui Non (expliquer) Mesures : PTI RÉDIGÉ

Date :

N.B. – Dans les 7 jours suivant l’application d’une mesure de contrôle, une évaluation interdisciplinaire doit être complétée. MESURES DE CONTRÔLE Ceinture Segufix ou Pinel

Ceinture abdominale

Ridelles X 2 ou X 4

Isolement (prescription médicale requise)

Autres (préciser) : MODALITÉS D’APPLICATION Au lit

Au fauteuil

PÉRIODE D’UTILISATION Jour

Autres (préciser) :

Soir

Nuit

PRN

Autres (préciser) : FRÉQUENCE DE SURVEILLANCE

* En tout temps, l’infirmière peut décider d’augmenter la surveillance, une note doit être indiquée sur la note de surveillance et au dossier, tel que précisé dans la méthode de soins. Date de début :

Signature du professionnel :

Cessation de la mesure :

Date :

Signature du professionnel :

(Voir dossier de l’usager pour justification)

CONSENTEMENT : a été informé(e) le de la justification du type de contention ou d’isolement recommandé, des modalités d’application, ainsi que des risques que cette décision comporte. Accepte 1 Refuse Personne avisée verbalement Signature de l’usager ou du représentant

Personne ayant recueilli le consentement

Date

(facultative) 1. Ce consentement est valide tant et aussi longtemps qu’il n’y a pas de modification au présent formulaire. L’usager ou son représentant peut en tout temps retirer son consentement.

Réf. : Règlement n˚ R-001 (mesures de contrôle) Source : CENTRE DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX D’ARTHABASKA-ET-DE-L’ÉRABLE. Le processus décisionnel et consentement à l’application ou au retrait d’une mesure de contrôle, Règlement relatif au processus décisionnel pouvant mener à l’utilisation des mesures : Contention – Isolement (R-001), (Victoriaville), CSSS d’Arthabaska-et-de-l’Érable, 2013, p. 25.

216

• Documents relatifs aux milieux de soins

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Nom :

Date :

Grille de surveillance de la personne sous mesure de contrôle SURVEILLANCE DES MESURES DE CONTRÔLE

Visite effectuée par : Initiales intervenant(e)

Retrait

Idem

Réévaluation toutes les 2 hres 3

Chambre thérapeutique

Tension des attaches

Isolement Porte déverrouillée

Porte verrouillée

Passifs

Actifs

Calme

Coopératif

Dort

Somnolent

Confus

Agité

F

Halluciné

Chevilles

Poignets

Ceinture

D

Immobile

Exercices

Mobile

État de l’usager

Début Fin

Date Heure

Ségufix

CCMSP des extrémités2

Mesures de contrôle

Signes vitaux1

PROGRAMME SANTÉ MENTALE ET DÉPENDANCES

1. Consigner les signes sur la feuille d’enregistrement prévue à cet effet. 2. CCMSP (Coloration – Chaleur – Motricité – Signes vitaux – Pouls). 3. Toutes les 2 heures, l’infirmière doit évaluer la pertinence du maintien de la mesure de contrôle.

Source : CENTRE DE SANTÉ ET DE SERVICES SOCIAUX D’ARTHABASKA-ET-DE-L’ÉRABLE. Surveillance des mesures de contrôle, Règlement relatif au processus décisionnel pouvant mener à l’utilisation des mesures : Contention – Isolement (R-001), (Victoriaville), CSSS d’Arthabaska-et-del’Érable, 2013, p. 37.

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• Documents relatifs aux milieux de soins

217

Nom :

Date :

Index de sévérité de l’insomnie Collecte des données Évaluation

Barème

1. Veuillez estimer la sévérité de vos difficultés de sommeil.

Aucune

Légère

Moyenne

Élevée

Extrême

a. Difficulté à s’endormir

0

1

2

3

4

b. Difficulté à rester endormi

0

1

2

3

4

c. Problèmes de réveil trop tôt le matin

0

1

2

3

4

2. À quel point êtes-vous satisfait/insatisfait de votre sommeil actuel ?

Très satisfait

Satisfait

Neutre

Insatisfait Très insatisfait

0

1

2

3

3. À quel point considérez-vous que vos difficultés de sommeil perturbent votre fonctionnement (ex. : l’état de fatigue, la concentration, la mémoire, l’humeur) ?

Aucunement Légèrement

Moyennement Très

Extrêmement

0

2

4

4. À quel point considérez-vous que vos difficultés de sommeil sont apparentes pour les autres en termes de détérioration de la qualité de vie ?

Aucunement Légèrement

Moyennement Très

Extrêmement

0

2

4

5. À quel point êtes-vous inquiet/préoccupé à propos de vos difficultés de sommeil actuelles ?

Aucunement Légèrement

Moyennement Très

Extrêmement

0

2

4

1

1

1

3

3

3

4

L’infirmière ou l’infirmière auxiliaire peut demander au client de remplir ce questionnaire ou le faire avec lui. Interprétation des résultats • Entre 0 et 7 : pas d’insomnie cliniquement importante. • Entre 8 et 14 : insomnie légère à modérée qui ne nécessite pas de traitement immédiat, bien que le client puisse continuer de surveiller ses symptômes. • Entre 15 et 21 : insomnie modérée qui requiert un traitement. • Entre 22 et 28 : insomnie grave avec une importante détérioration du fonctionnement diurne, qui nécessite une évaluation plus détaillée et des traitements. Source : Morin, C.M. (1993). Insomnia. Psychological Assesment and management, New York : The Guilford Press

218

• Documents relatifs aux milieux de soins

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ÉVALUATION Sommaire Tests de connaissances Chapitre 1

Les concepts généraux en santé mentale ....... 220

Chapitre 2

La diversité des troubles mentaux................... 226

Chapitre 3

Les troubles de l’humeur ................................. 233

Chapitre 4

Les troubles psychotiques............................... 240

Chapitre 5

Les troubles de l’enfance et de l’adolescence ... 247

Préparation à l’épreuve finale ..................................................... 253

219

Nom :

Date :

Tests de connaissances Chapitre 1 Les concepts généraux en santé mentale 1

/100

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/6 Faux

a) On définit la santé mentale comme la capacité d’une personne à s’adapter aux différentes situations de la vie. b) Les personnes qui ont une dépendance à l’alcool et aux substances illicites sont plus touchées par les troubles de santé mentale. c) Les personnes ayant un faible revenu sont moins susceptibles de souffrir de troubles mentaux que le reste de la population. Justification :

2

Nommez deux facteurs de risque pouvant influencer négativement votre santé mentale.

/2

3

Quelle est la différence entre le rôle de l’infirmière et celui de l’infirmière auxiliaire en ce qui concerne l’état de santé mentale d’un client ?

/5

4

Lequel des énoncés suivants décrit les rôles du psychiatre ? a) Rendre un diagnostic sur la maladie mentale du client, évaluer son fonctionnement social et soutenir le personnel infirmier.

/3

b) Traiter la maladie mentale au moyen de médicaments ou de la psychothérapie, rendre un diagnostic sur la maladie mentale et évaluer les capacités fonctionnelles de la personne. c) Admettre des clients dans les établissements, rendre un diagnostic sur la maladie mentale et traiter la maladie mentale au moyen de médicaments ou de la psychothérapie. d) Prescrire des médicaments et des traitements médicaux, déterminer et assurer la réalisation du plan de soins et de traitements infirmiers (PSTI).

220

• Tests de connaissances • Chapitre 1

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Nom : 5

Date :

Vers quel service doit-on diriger le client dans chacune des situations suivantes ? Service de première ligne

Service de deuxième ligne

/3

Service de troisième ligne

a) Monsieur Théberge, 35 ans, se sent triste depuis plusieurs semaines. Il a perdu goût à la vie, mais ne présente pas d’idée suicidaire. Il ne réussit pas à faire ses AVD, pleure continuellement et s’isole de plus en plus. Il décide de prendre un rendez-vous avec un psychologue. b) Madame Kowalski, 19 ans, est amenée à ce service à la suite d’une demande de son médecin, car elle a perdu plus de 10 kg en moins d’un mois. Elle souffre d’anorexie mentale et sa condition continue de se détériorer. Elle pèse à peine 38 kg. c) Monsieur Guy, 51 ans, tente de s’enlever la vie. Il a pris plusieurs médicaments ; on l’a retrouvé inconscient sur le plancher de sa chambre, à son domicile. 6

Monsieur Péan, 52 ans, est d’origine haïtienne. Il est arrivé au Québec à l’âge de 8 ans. Ses parents sont décédés il y a quelques années. Il a peu d’amis, car c’est un homme solitaire. Il n’a pas terminé ses études secondaires. Il a commencé à travailler à plein temps dans une usine à l’âge de 15 ans, entreprise dans laquelle il est resté pendant 35 ans. Il est sans emploi depuis deux ans car l’usine a fermé ses portes. Il vit de l’aide sociale depuis ce temps : il n’arrive pas à retrouver un emploi car il n’a aucun diplôme. Il a dû déménager dans un quartier défavorisé où les logements sont beaucoup moins chers. L’hôpital le plus près est à plusieurs kilomètres ; il n’y a qu’une clinique médicale à proximité. Relevez trois conditions qui peuvent avoir une influence sur la santé mentale de monsieur Péan.

7

Dans chaque cas, indiquez si l’énoncé décrit un facteur de protection (FP) ou un facteur de risque (FR) de développer un trouble mental.

/3

/10

a) Monsieur Lafontaine jouit du soutien financier de sa conjointe le temps qu’il retrouve un emploi. b) Madame Steel vient de recevoir un diagnostic de cancer incurable. c) Monsieur Bessette consomme régulièrement de quatre à huit bières par jour. d) Madame Sigouin, retraitée, fait du bénévolat deux fois par semaine. e) Madame Al-Fassi porte le voile intégral. Elle s’est vu refuser l’accès à une soirée-bénéfice car on ne pouvait l’identifier. Reproduction autorisée © TC Média Livres Inc.

• Tests de connaissances • Chapitre 1

221

Nom : 8

Date :

Madame Picard, 30 ans, a été admise à l’unité de psychiatrie à la suite d’une surconsommation de médicaments. Il s’agit de son premier contact avec le monde de la psychiatrie. Son diagnostic en est un d’épisode dépressif avec idéation suicidaire. Elle n’accepte pas l’hospitalisation. Il y a deux mois, elle a perdu son enfant de 2 ans dans un accident de voiture. Elle se sent responsable puisque c’est elle qui conduisait. Elle a quitté son emploi après l’accident, puis elle a vendu sa maison. Elle a affirmé à l’infirmière auxiliaire de nuit qu’il ne lui restait plus longtemps à vivre. Elle a mis de l’ordre dans ses affaires et a fait son testament. Elle présente un risque suicidaire élevé. a) Décrivez quatre règles de sécurité à appliquer après l’admission de madame Picard dans l’unité de psychiatrie qui permettront au personnel de l’observer et de lui donner les soins appropriés à son état.

/8

b) L’infirmière auxiliaire peut-elle décider de mettre madame Picard en chambre d’isolement ? /5 Justifiez votre réponse.

c) Parmi les mesures de garde suivantes, laquelle serait la plus appropriée à la situation de madame Picard ? Justifiez votre réponse. 1. Garde provisoire

/3

2. Garde préventive 3. Garde autorisée 4. Aucune de ses réponses. Justification :

222

• Tests de connaissances • Chapitre 1

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Nom :

Date :

d) Nommez deux besoins fondamentaux qui sont perturbés chez madame Picard. Décrivez deux soins d’assistance relativement à chacun des besoins. Besoins fondamentaux perturbés

9

/10

Soins d’assistance

Parmi les énoncés suivants, relevez celui qui constitue un moyen de prévenir le suicide d’un client souffrant de maladie mentale. a) Dire au client d’arrêter de penser au suicide parce que le suicide n’est pas une solution à ses problèmes.

/2

b) Lui donner des conseils pour être heureux. c) Toujours respecter le secret que le client vous confie afin d’éviter de briser le lien de confiance. d) Vérifier avec le client s’il a envie de mourir. Si sa réponse est affirmative, vérifier comment, où et quand il pense passer à l’acte. 10

Qui suis-je ? Coups de poing ou de pied, gifles ou toute autre contrainte physique qu’une personne exerce contre une autre. Sévices corporels (secouer, séquestrer, écraser contre un mur, brûler, etc.) faits dans le but de contrôler. Forme de violence qui se manifeste par des gestes et laisse des traces visibles. a) Violence verbale

/2

b) Violence physique c) Violence psychologique d) Violence sexuelle

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• Tests de connaissances • Chapitre 1

223

Nom : 11

12

224

Date :

Monsieur Smith, 41 ans, se met à lancer tout ce qui lui tombe sous la main dans la salle à manger. L’infirmière auxiliaire lui demande calmement de retourner dans sa chambre. Il refuse et hausse le ton. L’infirmière auxiliaire décide de lancer le code blanc. Une fois monsieur Smith dans sa chambre, l’infirmière auxiliaire y entre seule. Elle s’approche de lui, près de la fenêtre, et lui demande de prendre sa médication pour diminuer son agitation. Monsieur Smith refuse et demande à l’infirmière auxiliaire de sortir immédiatement de sa chambre. a) Relevez deux gestes adéquats que l’infirmière auxiliaire a posés dans cette situation.

/2

b) Relevez deux gestes inadéquats que l’infirmière auxiliaire a posés dans cette situation.

/2

c) Que feriez-vous si un client vous demandait de sortir de sa chambre ?

/3

Madame Lacourse, 37 ans, est sous garde autorisée. Elle a été mise sous contention physique parce qu’elle a tenté de fuguer de l’unité de psychiatrie à plusieurs reprises. Elle entend des voix qui lui disent de se sauver et de se blesser car elle ne mérite pas de vivre. D’autres mesures que la contention ont été essayées, mais sans succès. a) Selon vous, est-il justifié de placer madame Lacourse sous contention ? Justifiez votre réponse.

/3

b) Décrivez quatre mesures de surveillance que l’infirmière auxiliaire doit appliquer dans le cas de madame Lacourse, qui est sous contention.

/8

• Tests de connaissances • Chapitre 1

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Nom : 13

Date :

Monsieur Gratton, 27 ans, consomme de la drogue et de l’alcool pour suppléer à un vide intérieur. Selon vous, de quel mécanisme de défense s’agit-il ? a) Projection

/2

b) Refoulement c) Compensation d) Négation (déni) e) Formation réactionnelle 14

Quel conseil pourriez-vous donner à un client qui consomme régulièrement de la drogue ou de l’alcool ?

/1

15

Nommez trois techniques d’écoute active que l’infirmière peut utiliser dans son approche avec la clientèle en santé mentale.

/3

16

Associez chaque définition au terme approprié.

/14

Définitions

Réponses

Termes

a) Refuser de reconnaître la réalité.

1. Empathie

b) Blessure qu’une personne s’inflige à elle-même.

2. Congruence

c) Approche thérapeutique qui consiste en l’administration de médication.

3. Respect

d) Utiliser le regard et l’ouïe pour observer et décoder les émotions d’un client.

4. Disponibilité

e) Rassurer le client par des paroles ou des gestes.

5. Psychothérapie

f) Perdre le contrôle sur sa maladie et devenir dangereux pour soi-même et les autres.

6. Automutilation

g) Répondre rapidement aux besoins du client.

7. Autorisée

h) Être sincère et digne de confiance.

8. Pharmacologique

i) Utiliser le vouvoiement et être disponible pour le client.

9. Présence

j) Reconnaître le client comme une personne unique, capable de faire des choix.

10. Négation

k) Approche thérapeutique qui a pour but de déterminer une stratégie d’adaptation adéquate permettant de réduire le stress et l’anxiété.

11. Authenticité

l) Comprendre ce que le client vit et lui démontrer cette compréhension.

12. Décompensation

m) Garde ordonnée par le tribunal, pour une période de 21 jours à 6 mois.

13. Écoute

n) Démontrer de la cohérence entre ce qu’on pense, ce qu’on dit et ce qu’on fait.

14. Courtoisie

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• Tests de connaissances • Chapitre 1

225

Nom :

Date :

Chapitre 2 La diversité des troubles mentaux 1

Donnez la définition, en vos mots, des termes suivants.

/100 /5

a) Anxiété :

b) Angoisse :

c) Affect :

d) Stress :

e) Peur :

2

Nommez les huit catégories des troubles mentaux selon le DSM.

3

Placez chacun des signes d’anxiété suivants dans la colonne appropriée. Besoin d’être rassuré Boule dans la gorge Élocution rapide Insomnie

Isolement Jugement faussé Malaise abdominal Palpitation

Symptômes physiques

226

• Tests de connaissances • Chapitre 2

/8

/10

Réduction de la libido Tension musculaire

Symptômes psychologiques

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Nom : 4

Date :

Nommez les trois types d’anxiété. Décrivez ensuite leur incidence sur le développement d’un trouble mental. Types d’anxiété

5

/6

Incidences sur le développement d’un trouble mental

Associez chacun des comportements décrits ci-dessous à un trouble anxieux.

/6

a) Jasmine, 16 ans, pèse et calcule tout ce qu’elle mange. Même à la fin du repas, elle reste assise et recalcule toutes les calories ingérées. b) Plusieurs fois par semaine, monsieur Salmon, 31 ans, a des palpitations, de la dyspnée et des douleurs thoraciques. Son médecin lui a dit que tous les examens passés n’ont démontré aucun problème physique. c) Il y a 2 mois, Sandy a été agressée physiquement à la sortie d’un bar. Depuis, elle s’est isolée et n’ose plus sortir de la maison, même le jour. Elle ne dort plus et revit l’agression comme si c’était hier. 6

Parmi les symptômes suivants, encerclez ceux qui sont liés aux troubles obsessionnelscompulsifs (TOC). a) Irritabilité

/2

b) Souci du détail c) Difficulté à prendre des décisions d) Anxiété

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• Tests de connaissances • Chapitre 2

227

Nom : 7

Date :

Complétez les phrases suivantes à l’aide des mots de la liste ci-dessous.

Anxiété Trouble anxieux

Troubles de la personnalité Troubles du sommeil

a) Les organique précise.

/5

Troubles somatoformes

sont des troubles physiques n’ayant aucune cause

b) À partir du moment où la réponse anxieuse devient exagérée, l’anxiété se transforme en un

.

c) Les d) L’

sont une perturbation des cycles du sommeil. est une forme de tension qui motive la personne à réagir

à une situation en adoptant un mécanisme de défense. e) Les

concernent la conduite d’une personne, la manière

dont elle entre en contact avec son entourage. 8

228

Alexandre, 13 ans, souffre du trouble d’anxiété généralisée (TAG). Son père le décrit comme un jeune garçon très timide et nerveux, à cause de son manque de confiance en lui et de son hypersensibilité. Il a une grande sœur de 16 ans, ainsi qu’un petit frère de 5 ans qui demande beaucoup d’attention. Les trois enfants vivent avec leur père, car leur mère est décédée il y trois ans d’un cancer. Alexandre n’a qu’un ami à qui il peut se confier. Lorsqu’une situation sort Alexandre de sa routine, il s’inquiète excessivement. Par exemple, lorsque son père l’informe qu’il ne pourra pas le conduire à l’école en voiture, Alexandre est convaincu qu’il n’arrivera pas à l’heure à ses cours, ce qui le stresse énormément. À l’école, il éprouve de la difficulté à se concentrer et demande beaucoup d’attention de la part de ses enseignants. Il éprouve de la difficulté à s’endormir et doit garder une veilleuse allumée dans sa chambre. a) Relevez les manifestations cliniques du trouble d’anxiété généralisée chez Alexandre.

/4

b) Nommez deux soins d’assistance qu’une infirmière auxiliaire pourrait prodiguer à Alexandre.

/4

• Tests de connaissances • Chapitre 2

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Nom : 9

Date :

Madame Roy, 40 ans, est hospitalisée pour un trouble de la personnalité limite. Depuis quelques semaines, elle dit avoir beaucoup de difficulté à s’endormir et, surtout, à se concentrer au travail. Son fils la décrit comme une personne très colérique, impulsive et instable dans ses relations amoureuses. Hier, elle a tenté de s’enlever la vie par intoxication médicamenteuse lorsque son conjoint a mis fin à leur relation. Dans l’unité de psychiatrie, madame Roy est très calme, collabore bien et n’a aucune idée suicidaire. a) Relevez les manifestations cliniques du trouble de la personnalité limite chez madame Roy.

/4

b) Dans cette situation clinique, quelle serait l’intervention la plus appropriée auprès de madame Roy ? 1. Lui dire qu’elle est beaucoup trop jeune pour s’enlever la vie, d’autant plus qu’elle a un garçon qui a besoin d’elle.

/1

2. Placer madame Roy sous contention pour limiter le risque d’une nouvelle tentative suicidaire. 3. Encourager madame Roy à exprimer ses émotions au lieu de sa colère et de son impulsivité. 4. Placer madame Roy en isolement pour limiter ses contacts avec les clients masculins. 10

Parmi les différents troubles suivants, encerclez ceux qui appartiennent aux troubles somatoformes. a) Somnambulisme

/3

b) Hypocondrie c) Démence d) Conversion e) Troubles de somatisation 11

Madame Debby, 42 ans, est mariée depuis 22 ans. Elle a deux enfants qui ont quitté la maison. Elle est décrite par son entourage comme une personne généreuse et douce. Son mari est une personne très autoritaire. Madame Debby a beaucoup de difficulté à exprimer ses émotions et ses désaccords avec lui. Ses enfants disent qu’elle ne peut se passer de son mari, qu’elle doit avoir son approbation avant de prendre une décision. Elle ne fait rien sans lui par peur d’être abandonnée. Relevez les manifestations cliniques du trouble de la personnalité dépendante chez madame Debby.

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• Tests de connaissances • Chapitre 2

/4

229

Nom : 12

Date :

Monsieur Johnson, 23 ans, étudiant stagiaire depuis un mois, consulte pour insomnie. Il a beaucoup de difficulté à s’endormir (de 30 minutes à 2 heures), il passe parfois des nuits blanches et il ne dort jamais sans réveil nocturne. Son sommeil n’est pas agité et il ne fait pas de cauchemars. Monsieur Johnson s’endort d’autant plus difficilement qu’il est stressé et fatigué, et ce, depuis le début de ses stages. Il se plaint d’excès de pensées, de nausées avec vomissements ainsi que de nervosité. Depuis quelque temps, il ne mange plus. Il se dit irritable et surtout impatient avec sa copine et son entourage. a) Selon cette situation clinique, quelle serait la cause du trouble du sommeil chez monsieur Johnson ?

/1

b) Nommez trois manifestations cliniques du trouble du sommeil chez monsieur Johnson.

/3

c) Relevez deux besoins perturbés chez monsieur Johnson, autres que le besoin de dormir et se reposer, et justifiez vos réponses. Nommez un soin d’assistance relatif à chacun des besoins perturbés.

/8

Besoins perturbés et justification

13

230

Soins d’assistance

Qu’est-ce qui peut causer le syndrome malin des neuroleptiques (SMN) chez un client ?

• Tests de connaissances • Chapitre 2

/1

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Nom : 14

Date :

Encerclez les symptômes relatifs à la toxicité au lithium. a) Rigidité musculaire

/3

b) Faiblesse musculaire c) Diarrhée d) Bradykinésie e) Vomissements 15

Nommez deux types de phobie et donnez-en une définition en vos mots. Types de phobie

/4

Définitions

16

Qu’est-ce qui caractérise les troubles obsessionnels-compulsifs ?

/3

17

Parmi les propositions suivantes, repérez les quatre principales causes des troubles du sommeil. a) La dépression

/4

b) Le sport c) L’isolement social d) Le stress e) La télévision f) La fatigue 18

Parmi les manifestations cliniques suivantes, encerclez celles qu’on peut associer au trouble de la personnalité dépendante. a) Exprime facilement ses émotions négatives.

/3

b) S’attache à l’autre de manière excessive et fusionnelle. c) Évite d’avoir à prendre des décisions. d) Se dépêche de terminer les tâches en cours pour en entreprendre une autre. e) Manque de confiance en soi.

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• Tests de connaissances • Chapitre 2

231

Nom : 19

Date :

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/8 Faux

a) Les personnalités paranoïaques montrent une attitude générale de méfiance, déforment la réalité et demeurent constamment sur leurs gardes. b) Les personnalités narcissiques ont tendance à exploiter et à manipuler les autres. c) Les antidépresseurs occasionnent beaucoup moins de dépendance et de tolérance que les anxiolytiques utilisés autrefois. d) Les troubles de la personnalité sont classés en deux groupes : les groupes A et B. e) Les troubles de la personnalité débutent généralement durant l’enfance. Justifications :

232

• Tests de connaissances • Chapitre 2

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Nom :

Date :

Chapitre 3 Les troubles de l’humeur 1

/100

Associez les troubles de l’humeur suivants aux facteurs de risque correspondants.

Dépression

/6

Trouble bipolaire

a) Adulte de plus de 55 ans. b) Antécédents familiaux. c) Prise de certains médicaments, comme des anti-inflammatoires stéroïdiens, des antibiotiques ou des contraceptifs oraux. d) Provenance d’un milieu socioculturel défavorisé. e) Consommation de drogues ou d’autres substances stimulantes. 2

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/7 Faux

a) La dépression se manifeste autant par des symptômes émotifs que par des symptômes physiques. b) Dans certaines situations, une infirmière auxiliaire peut offrir des séances de psychothérapie ou d’autres types de thérapies, comme la thérapie comportementale. c) L’électroconvulsivothérapie (ECT) est un traitement de dernier recours. d) Si la personne souffre d’un trouble bipolaire, elle peut avoir un virage maniaque après le début de la prise des antidépresseurs. e) Il n’y a pas de différence entre l’épuisement professionnel et la dépression. Justifications :

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• Tests de connaissances • Chapitre 3

233

Nom : 3

Date :

Associez chacune des définitions suivantes au terme correspondant. Définitions

4

234

/10

Réponses

Termes

a) Enchaînement rapide, illogique et désordonné des idées.

1. Anhédonie

b) Bavardage rapide et incessant.

2. Affect

c) Changement rapide et important de l’humeur.

3. Bipolaire

d) Humeur stable.

4. Idées délirantes

e) Trouble qui se manifeste par un cycle pendant lequel l’humeur de la personne varie entre des périodes d’humeur stable, des périodes de dépression et des périodes de manie.

5. Labilité émotionnelle

f) État qui se manifeste par un bonheur intense, exagéré face à des événements souvent banals.

6. Humeur

g) Description qu’une personne fait des émotions qu’elle ressent.

7. Logorrhée

h) Diminution importante de l’intérêt ou du plaisir à s’adonner à des activités habituellement réalisées avec entrain.

8. Euthymie

i) État émotionnel observé objectivement pas l’infirmière auxiliaire.

9. Fuite des idées

j) Idées fausses, fondées sur une mauvaise interprétation des événements qui surviennent dans la vie d’une personne, à cause de son état psychologique.

10. Humeur euphorique

Simon, 19 ans, a été amené à l’unité de psychiatrie par les policiers la nuit dernière. On lui a diagnostiqué un trouble bipolaire il y a un an. Selon ses parents, il ne respecte plus les normes sociales et empiète sur l’espace personnel des autres, ce qui crée des tensions à l’origine de sa crise de colère dans un bar et de l’intervention des policiers. Depuis un certain temps, il consomme abusivement des stimulants (amphétamines, boissons énergisantes) en plus de consommer des drogues. Simon ne dort que trois ou quatre heures par nuit et il est de plus en plus irritable. Il dit que personne ne le comprend, qu’il n’a pas besoin d’aide, car il n’est pas malade et qu’il est immortel, comme Dieu. a) Relevez trois manifestations cliniques du trouble bipolaire chez Simon.

/6

b) Nommez deux causes psychosociales du trouble bipolaire chez Simon.

/2

• Tests de connaissances • Chapitre 3

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Nom :

5

Date :

c) Comme infirmière auxiliaire, quelle serait la meilleure attitude à adopter avec Simon par rapport à son refus d’accepter sa maladie ?

/2

Associez les manifestations cliniques du trouble bipolaire mentionnées dans l’encadré aux symptômes appropriés.

/6

Distractibilité

Irritabilité

Maquillage excessif

Fuite des idées

Logorrhée

Non-respect des normes sociales

a) Symptômes émotionnels b) Symptômes cognitifs et perceptuels c) Symptômes comportementaux d) Changements sociaux 6

Donnez une cause à chacune des manifestations cliniques du trouble bipolaire suivantes.

/2

a) Fuite des idées b) Engagement dans des relations extraconjugales 7

Complétez le texte à l’aide des mots suivants.

/8

colère

dépression

euthymie

humeur

cycle

euphorique

irritabilité

manie

Le trouble bipolaire constitue un l’ et stable (

au cours duquel de la personne passe d’une humeur normale ) à des périodes de

et à des périodes de

. Dans les périodes de manie,

le client présente une humeur de l’

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, ponctuée par et de la

.

• Tests de connaissances • Chapitre 3

235

Nom : 8

Date :

Nommez trois interventions que peut faire l’infirmière auxiliaire auprès d’un client en phase maniaque d’un trouble bipolaire pour combler son besoin de boire et manger. Expliquez vos réponses. Interventions

9

236

Explications

La figure ci-dessous représente le cycle du trouble bipolaire. Complétez cette figure en inscrivant les mots suivants aux endroits appropriés.

Hypomanie

/6

Dépression

• Tests de connaissances • Chapitre 3

Manie

/2

Euthymie

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Nom : 10

Date :

Parmi les manifestations cliniques suivantes, lesquelles sont liées à la dépression ? a) Augmentation excessive de l’estime de soi.

/3

b) Difficultés à accomplir les activités professionnelles. c) Facilité dans les rapports sociaux, avec la famille et les amis. d) Changement dans l’appétit, accompagné d’un gain ou d’une perte de poids, selon le cas. e) Sensation de fatigue, perte d’énergie. 11

Nommez quatre causes de la dépression.

/4

12

Pourquoi faut-il s’assurer que le client ne passe pas constamment son temps au lit lorsqu’il souffre de dépression ?

/2

13

Madame Brochu, 45 ans, a été admise dans l’unité de psychiatrie car elle souffre de dépression. Elle a perdu près de 10 kg en quelques semaines parce qu’elle ne mange presque plus, faute d’appétit. De plus, elle néglige ses soins d’hygiène car elle se dit trop fatiguée. a) Dans la colonne de gauche du tableau ci-dessous, nommez deux besoins perturbés chez madame Brochu et expliquez votre réponse.

/2

b) Dans la colonne de droite du tableau, indiquez un soin d’assistance à prodiguer à madame Brochu pour remédier à chaque besoin perturbé.

/6

Besoins perturbés et explications

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Soins d’assistance

• Tests de connaissances • Chapitre 3

237

Nom :

Date :

14

Monsieur L’Heureux, 43 ans, a été admis dans l’unité de psychiatrie pour une dépression majeure récurrente avec risque suicidaire élevé. Le médecin entreprend immédiatement une série d’ECT. Expliquez la raison pour laquelle le médecin a choisi de recourir à un traitement par ECT dans le cas de monsieur L’Heureux.

/4

15

Nommez quatre soins infirmiers avant l’intervention par ECT.

/4

16

Nommez quatre soins infirmiers après l’intervention par ECT.

/4

17

Pourquoi certains antidépresseurs occasionnent-ils une importante prise de poids dès les premières semaines d’un traitement ?

/2

18

Pourquoi doit-on éviter de consommer le pamplemousse, l’orange de Séville, le pomélo et la lime lorsqu’on prend des antidépresseurs ?

/2

19

Nommez une recommandation à faire, comme infirmière auxiliaire, à un client qui prend un stabilisateur de l’humeur (lithium).

/2

238

• Tests de connaissances • Chapitre 3

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Nom :

Date :

20

Le risque suicidaire est toujours possible lorsqu’une personne souffre d’un trouble de l’humeur. Il est donc de première importance que l’infirmière auxiliaire contribue à l’évaluation de ce risque. Nommez les deux moyens d’intervention que l’infirmière auxiliaire peut utiliser pour contribuer à l’évaluation du risque suicidaire chez un client.

/4

21

Nommez un conseil à donner à un client qui utilise la luminothérapie.

/2

22

Quelle serait la meilleure intervention qu’une infirmière auxiliaire pourrait mener auprès d’un client qui tente d’obtenir des privilèges en passant par un autre membre du personnel plutôt que par elle ?

/2

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• Tests de connaissances • Chapitre 3

239

Nom :

Date :

Chapitre 4 Les troubles psychotiques

/100

1

Quelle est la caractéristique commune des troubles psychotiques ?

/1

2

Nommez les deux grandes catégories de symptômes de la schizophrénie.

/2

3

Expliquez une des raisons pour laquelle le médecin prescrit un antiparkinsonien en p.r.n. dans les cas de schizophrénie.

/1

4

Relevez deux facteurs de risque associés à la schizophrénie dans la liste suivante. a) Le jeune âge

/2

b) L’abus de substances (drogues, alcool) c) L’âge avancé d) Vivre en milieu rural 5

Nommez les trois troubles psychotiques, autres que la schizophrénie, les plus fréquents.

6

Madame Wislet, 37 ans, présente parfois des comportements explosifs. Lorsque vous entrez dans sa chambre, elle se dirige vers vous d’un pas rapide, en vous montrant du doigt. Elle vous demande une cigarette d’un ton sec. Elle vous fixe et vous dit des paroles blessantes.

240

/3

a) Nommez deux signes d’escalade de la violence dans cette situation.

/4

b) Nommez deux interventions appropriées auprès de madame Wislet.

/4

• Tests de connaissances • Chapitre 4

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Nom : 7

Date :

Étienne, 20 ans, est hospitalisé depuis hier soir pour une rechute de schizophrénie paranoïde. Ce matin, il est anxieux et irritable. Il a reçu un anxiolytique (Ativan MD) à 08:30. À 10:00, vous tentez de l’approcher. Il profère des menaces, a les poings serrés et le visage rouge. Quelle est l’approche à favoriser pour assurer votre sécurité et celle d’Étienne au moment de l’administration du médicament ?

/2

a) Demander doucement à Étienne de collaborer afin qu’il accepte la médication. b) Demander l’aide de membres du personnel et ne jamais intervenir seule dans ce genre de situation. c) Attendre qu’Étienne se calme avant d’administrer le médicament. d) Fournir à Étienne des arguments pour qu’il se calme en lui disant, par exemple, qu’on lui injectera un calmant s’il continue de s’agiter. 8

Monsieur Thivierge, 27 ans, est hospitalisé parce qu’il croit voir des gens qui se promènent autour de sa maison. Il est persuadé que ce sont des agents de la Gendarmerie royale du Canada. Depuis quelques jours, ses parents ont remarqué qu’il néglige ses soins d’hygiène et qu’il ne dort plus, car il se sent toujours surveiller. a) Relevez trois manifestations cliniques de schizophrénie chez monsieur Thivierge.

b) Nommez deux besoins perturbés chez monsieur Thivierge, puis donnez un exemple de soin d’assistance à lui prodiguer dans chaque cas. Besoins perturbés

9

/6

/12

Soins d’assistance

Madame Pépin, 51 ans, reçoit une injection I.M. d’halopéridol, un antipsychotique, car elle est extrêmement agitée et refuse la médication P.O. Parmi les énoncés suivants, relevez l’effet indésirable le plus fréquent associé aux antipsychotiques. a) Hypersalivation

/2

b) Diarrhée c) Rigidité musculaire d) Hypertension

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• Tests de connaissances • Chapitre 4

241

Nom : 10

Date :

Madame Saint-Onge, 32 ans, a reçu un diagnostic de schizophrénie il y a cinq ans. Elle doit prendre certains médicaments pour stabiliser son état. Elle mentionne qu’elle prend les deux médicaments suivants : • antipsychotiques : olanzapine (ZyprexaMD) b.i.d. ; • benzodiazépines (anxiolytiques) : lorazépam (Ativan MD) p.r.n. Dans le tableau ci-dessous, indiquez : a) les effets thérapeutiques recherchés des deux classes de médicaments que madame Saint-Onge doit prendre ;

/4

b) deux effets secondaires indésirables liés à chacune de ces classes de médicaments.

/4

Classes de médicaments

Effets thérapeutiques recherchés

Effets secondaires indésirables

Antipsychotiques

Benzodiazépines (anxiolytiques)

11

242

Les antipsychotiques occasionnent une importante prise de poids dès les premières semaines du traitement en raison de l’augmentation de l’appétit. Quel conseil l’infirmière auxiliaire peut-elle donner au client pour limiter cette prise de poids ?

• Tests de connaissances • Chapitre 4

/2

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Nom :

Date :

12

Dans un contexte psychiatrique, donnez trois éléments qui doivent être consignés dans les notes d’évolution.

/3

13

Associez le type de schizophrénie à sa description.

/4

Définitions

14

Réponses

Types

a) La personne atteinte présente des symptômes de troubles de l’humeur dépressive en plus des symptômes associés à la schizophrénie.

1. Schizophrénie de type paranoïde

b) La personne atteinte présente des états de rigidité, suivis d’agitation psychomotrice.

2. Trouble schizoaffectif

c) Ce type de schizophrénie évolue de manière chronique chez la personne atteinte.

3. Schizophrénie désorganisée

d) La personne atteinte présente des délires et des hallucinations.

4. Schizophrénie catatonique

Expliquez en vos mots les deux symptômes suivants de la schizophrénie.

/4

Désorganisation de la pensée :

Désorganisation des comportements :

15

Jeffrey, 18 ans, est hospitalisé en raison d’un diagnostic de schizophrénie. Actuellement, il a des hallucinations qui le terrifient. Il devient agressif, crie, tape du pied et vous bouscule. Il saisit un objet dans l’intention de vous frapper. Le comportement de Jeffrey constitue un danger pour lui et son entourage. Au regard de la situation, choisissez parmi les énoncés suivants une mesure pour assurer votre sécurité et celle de l’entourage. a) S’adresser à Jeffrey en utilisant un ton autoritaire.

/1

b) Lui poser des questions sur les raisons de son agressivité. c) Lui parler doucement en posant une main sur son épaule. d) S’entendre avec l’équipe sur les actions à poser.

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• Tests de connaissances • Chapitre 4

243

Nom :

Date :

16

Nommez cinq causes des troubles psychotiques autres que la schizophrénie.

/5

17

Parmi les symptômes suivants, encerclez ceux associés au delirium tremens. a) Tremblements des membres supérieurs

/3

b) Idées délirantes ou hallucinations c) Hypothermie d) Diaphorèse e) Bradycardie 18

Monsieur Bradet, 67 ans, est hospitalisé depuis deux jours. Au cours de votre tournée, à 01:30, il est couché dans le noir. Il parle seul et regarde le plafond tout en tentant d’attraper quelque chose au-dessus de lui. Il est en sueur. Vous décidez de contrôler ses signes vitaux. Son rythme cardiaque est élevé à 110 battements par minute, et sa température est de 38,6 oC. Une fois sortie de la chambre, vous constatez qu’il se lève souvent et circule dans le corridor. Nommez un soin d’assistance à prodiguer à monsieur Bradet lié à chaque besoin perturbé mentionné ci-dessous. Besoins perturbés

/8

Soins d’assistance

a) Prévenir les dangers.

b) Dormir et se reposer.

c) Maintenir la température du corps dans les limites normales.

d) Être propre et soigné, et protéger ses téguments.

244

• Tests de connaissances • Chapitre 4

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Nom : 19

Date :

Mickaël, 24 ans, est schizophrène. Il a été admis ce matin en psychiatrie. Au cours d’une entrevue, ses parents vous disent qu’il a cessé sa médication antipsychotique depuis deux semaines. Il entend des voix et s’isole dans sa chambre. Il ne voit plus ses amis et a même laissé entendre qu’il partira pour un long voyage sans retour. Sa famille et ses amis sont inquiets. Relevez trois manifestations cliniques de la schizophrénie chez Mickaël, et décrivez deux soins d’assistance relatifs à chaque manifestation. Manifestations cliniques

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/15

Soins d’assistance

• Tests de connaissances • Chapitre 4

245

Nom : 20

Date :

Associez chacune des manifestations cliniques de la schizophrénie ci-dessous à la catégorie de symptômes appropriée. Apathie Désorganisation de la pensée Désorganisation des comportements

Diminution de l’affectivité Hallucinations Idées délirantes Pauvreté du discours

Symptômes positifs

246

• Tests de connaissances • Chapitre 4

/8

Retrait social

Symptômes négatifs

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Nom :

Date :

Chapitre 5 Les troubles de l’enfance et de l’adolescence

/100

1

Quel est le point commun entre l’anorexie mentale et la boulimie ?

/2

2

Nommez les quatre causes de l’anorexie mentale et de la boulimie.

/4

3

Nommez deux complications possibles des troubles des conduites alimentaires.

/4

4

Karol-Anne, 16 ans, a été hospitalisée pour anorexie mentale. Elle en souffre depuis l’âge de 12 ans. Elle se trouve grosse lorsqu’elle se regarde dans le miroir. Elle ne cesse de pleurer et affirme qu’aucun garçon ne voudra d’elle. Comme infirmière auxiliaire, quelle serait la meilleure attitude à adopter avec Karol-Anne devant sa perception faussée de son image ?

/2

5

Que signifient les abréviations suivantes ?

/4

a) TDA/H : b) TSA : c) SGT : d) TED : 6

Nathaniel, 8 ans, souffre d’un déficit de l’attention avec hyperactivité. Il doit prendre un psychostimulant tous les jours. Ses parents ont décidé de ne pas le lui administrer durant les vacances d’été, car ils n’en voient pas la nécessité, Nathaniel n’ayant pas à étudier ou à faire des devoirs. a) Expliquez dans vos mots la raison pour laquelle il est important de ne pas cesser la prise de psychostimulants.

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• Tests de connaissances • Chapitre 5

/2

247

Nom :

Date :

b) Nommez l’effet thérapeutique recherché des psychostimulants.

/2

c) Nommez trois effets secondaires des psychostimulants et un soin infirmier à prodiguer par rapport à chacun d’eux.

/6

Effets secondaires

7

Soins infirmiers

d) Nommez trois soins infirmiers liés à l’administration des psychostimulants.

/6

Associez chacune des manifestations cliniques des troubles des conduites alimentaires ci-dessous à sa catégorie en inscrivant un X dans la case appropriée.

/6

Manifestations Manifestations Manifestations physiques comportementales psychologiques a) Aménorrhée b) Déni de la perte de poids et de la faim c) Hypotension orthostatique d) Manque d’intérêt pour la sexualité e) Consommation d’une grande quantité de nourriture dans un court laps de temps f) Exercices excessifs 248

• Tests de connaissances • Chapitre 5

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Nom :

Date :

8

Expliquez en vos mots les buts de l’éducation et de l’orientation nutritionnelles dans le traitement de l’anorexie mentale et de la boulimie.

9

Samuel, 9 ans, a reçu un diagnostic de TDA/H. Il préfère être seul et il a peu d’amis à cause de son impulsivité. En classe, il est turbulent, dérange les autres élèves, émet des sons et fait du bruit lorsque son enseignante donne des explications. Son temps de concentration est d’environ 10 minutes. Samuel est incapable de rester en place.

/2

a) Relevez trois manifestations cliniques du TDA/H chez Samuel.

/6

b) Nommez deux besoins perturbés chez Samuel et un soin d’assistance à prodiguer dans chaque cas.

/6

Besoins perturbés

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Soins d’assistance

• Tests de connaissances • Chapitre 5

249

Nom : 10

Date :

Vrai ou faux ? Si vous jugez que l’énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

/8 Faux

a) Les antidépresseurs préviennent les rechutes de la personne anorexique dont le poids est rétabli. b) Il a été prouvé que le TDA/H est causé par une consommation excessive de sucre. c) La pharmacologie est le seul traitement du trouble autistique. d) Les troubles du spectre autistique (TSA) sont aussi appelés troubles envahissants du développement (TED). e) On distingue trois catégories de retard mental : léger, moyen et grave. Justification :

11

Expliquez en vos mots à quoi servent les jeux thérapeutiques dans le traitement du TDA/H et du SGT.

/2

12

Maëlle, 21 ans, est de retour dans l’unité de psychiatrie après un congé temporaire de trois jours. Depuis deux semaines, elle est hospitalisée pour des problèmes liés à l’anorexie mentale. Elle demeure fragile sur le plan psychologique. Elle a encore de la difficulté à accepter son corps, devient anxieuse au moment des repas et craint encore d’engraisser. Nommez une intervention que l’infirmière auxiliaire peut mener auprès de Maëlle sur le plan psychologique.

/4

13

Décrivez deux stratégies que l’infirmière auxiliaire peut utiliser pour entrer en contact avec un enfant autistique.

/2

250

• Tests de connaissances • Chapitre 5

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Nom : 14

Date :

Remplissez le tableau suivant en suggérant une intervention relative à chacune des stratégies mentionnées pour aider un enfant ou un adolescent atteint d’un retard mental. Stratégies

/5

Interventions de l’infirmière auxiliaire

a) Stratégies pour préserver l’autonomie de l’enfant ou de l’adolescent

b) Stratégies pour communiquer avec l’enfant ou l’adolescent

c) Stratégies pour favoriser l’apprentissage de l’enfant ou de l’adolescent

d) Stratégies pour réduire les comportements inadaptés de l’enfant ou de l’adolescent

e) Stratégies pour encourager les comportements adéquats de l’enfant ou de l’adolescent

15

Yourry, 5 ans, est atteint du trouble autistique et d’un retard mental grave. Il fait des crises de colère si les routines sont modifiées ou s’il n’obtient pas ce qu’il désire. Il va jusqu’à se blesser au cours de ces épisodes de colère. Il n’a aucun intérêt à interagir avec ses pairs. Il s’approche des adultes pour obtenir de l’affection. Il a tendance à répéter spontanément et involontai­ rement les derniers mots prononcés par son interlocuteur. Il communique par des gestes, et son discours fonctionnel est limité. Yourry a besoin d’incitation verbale pour aller aux toilettes ; il a besoin d’aide pour remonter son pantalon et d’incitation pour se laver les mains après avoir fait ses besoins. a) Relevez trois manifestations cliniques liées directement au trouble autistique.

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• Tests de connaissances • Chapitre 5

/3

251

Nom :

Date :

b) Nommez deux besoins perturbés chez Yourry et un soin d’assistance à prodiguer dans chaque cas. Besoins perturbés

/6

Soins d’assistance

c) Comme infirmière auxiliaire, quelle serait la meilleure attitude à adopter face aux crises de colère de Yourry ?

16

Compléter le texte suivant à l’aide des mots de l’encadré. adolescents attention

enfants hyperactivité

Le

impulsivité involontaires

mouvements SGT

tics vocaux vocalisations

soudains,

et répétitifs. Les

consistent en des

ou en divers sons tels que

des grognements ou des glapissements. Les les

et

qui en sont atteints peuvent également présenter

des problèmes d’

252

TDA/H tics moteurs

sont des

rapides,

d’

/12

est un trouble qui apparaît avant l’âge de 18 ans.

Les

17

/2

, d’ comme dans les cas de

et .

Agathe, 21 ans, souffre de boulimie depuis trois ans. Elle dit avoir des crises de boulimie par période. Son poids est stable malgré la prise d’une grande quantité de nourriture dans un court laps de temps. Elle dit prendre des laxatifs tous les deux jours et faire beaucoup d’exercice pour éviter la prise de poids. Elle est consciente du danger de ses crises de boulimie. Elle a mis fin à sa relation amoureuse par manque d’intérêt pour la sexualité avec son copain et la perte d’intérêt pour les sorties. Elle se dit heureuse et solitaire. Relevez trois manifestations cliniques liées à la boulimie d’Agathe.

• Tests de connaissances • Chapitre 5

/4

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Nom :

Date :

Préparation à l’épreuve finale Situation clinique 1

Jason, 19 ans

Jason, 19 ans, est un jeune homme très sociable et intelligent. À l’âge de 17 ans, il a subi de multiples fractures et un traumatisme crânien lors d’un grave accident de voiture. Il a été hospitalisé plusieurs semaines. Cette expérience lui a donné l’envie de s’inscrire en médecine à l’université. Il a travaillé très fort, car il a dû recommencer sa première année d’études collégiales. Il a même eu l’idée d’abandonner ses études. Il est suivi par un psychologue et sa famille le soutient dans tous ses projets. Depuis deux semaines, Jason a des comportements étranges, selon sa copine. Il ne mange plus beaucoup et il sent sa nourriture avant de la manger, car il est certain que quelqu’un veut l’empoisonner. Sa copine a décidé de l’emmener à l’urgence pour consulter un médecin. Ce dernier demande une consultation avec un psychiatre, car il soupçonne une schizophrénie. Jason remercie sa copine et lui dit qu’elle est un ange venu du ciel pour le sauver. Il engage ensuite une conversation avec une personne imaginaire. 1

Relevez les deux manifestations cliniques de la schizophrénie chez Jason.

2

Nommez deux soins d’assistance relatifs à chacun des besoins perturbés de Jason mentionnés dans le tableau ci-dessous. Besoins perturbés

Soins d’assistance

Communiquer avec ses semblables

Boire et manger

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• Préparation à l’épreuve finale

253

Nom : 3

Date : Le psychiatre a prescrit un antipsychotique à Jason pour diminuer ses hallucinations. Sur la FADM, il est inscrit : « Halopéridol (HaldolMD) 5 mg per os q.4 h en p.r.n., max 4 doses par 24 h. » Encerclez l’effet secondaire indésirable que pourrait présenter Jason à la suite de l’administration de cet antipsychotique. a) Gain de poids b) Rétention urinaire c) Rigidité musculaire d) Polyurie e) Polydipsie

4

Énoncez deux conseils que l’infirmière auxiliaire peut donner à Jason relativement à la prise de son antipsychotique.

5

Nommez deux problèmes vécus par Jason qui peuvent affecter directement sa santé mentale.

254

• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

Situation clinique 2

Madame Perron, 58 ans

Madame Perron, 58 ans, est hospitalisée en psychiatrie depuis trois semaines. Elle a été admise pour une dépression majeure après avoir perdu son emploi. La psychiatre lui a prescrit des antidépresseurs et des anxiolytiques. Ce matin, au cours de l’activité récréative de l’unité, madame Perron est souriante et socialise beaucoup avec les autres clients. Tout à coup, elle cesse de parler et se met à pleurer. Elle dit que le personnel la traite comme une enfant. Elle quitte le groupe pour se rendre à sa chambre. Au souper, l’infirmière auxiliaire remarque que madame Perron n’a presque pas mangé. Elle n’a pris que de la soupe. L’infirmière auxiliaire remarque aussi que madame Perron a perdu du poids depuis la semaine dernière. 1

Relevez les deux manifestations cliniques de la dépression majeure de madame Perron.

2

Nommez deux interventions que l’infirmière auxiliaire peut mener au regard des comportements de madame Perron.

3

Nommez deux besoins perturbés et décrivez un soin d’assistance relatif à chacun de ces besoins. Besoins perturbés

4

Soins d’assistance

Madame Perron s’informe auprès de l’infirmière auxiliaire des effets secondaires des anxiolytiques que la psychiatre lui a prescrits. Relevez les effets secondaires indésirables des anxiolytiques que l’infirmière auxiliaire peut mentionner à madame Perron parmi les effets de la liste suivante. a) Hypertension b) Étourdissements c) Dépendance psychologique d) Soif excessive e) Somnolence diurne

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• Préparation à l’épreuve finale

255

Nom :

Date :

Situation clinique 3

Monsieur Aubut, 32 ans

Monsieur Aubut, 32 ans, est hospitalisé pour un trouble de la personnalité limite. Au moment de son admission, l’infirmière auxiliaire remarque que l’apparence physique de monsieur Aubut est négligée : ses vêtements sont très sales, sa barbe n’est pas fraîchement faite, ses mains sont souillées de terre. Dans l’unité, monsieur Aubut ne cesse de complimenter l’infirmière auxiliaire. Au cours du repas dans la salle à manger, il mentionne haut et fort que, sexuellement, il est ouvert d’esprit et qu’il se questionne sur son orientation sexuelle. Une cliente lui demande s’il est présentement en couple ; monsieur Aubut se lève, hausse le ton et frappe sur la table sans raison. Il dit alors : « Croyez-vous vraiment que quelqu’un veut de moi ? Je suis un malade mental ! UN MALADE MENTAL ! » 1

Relevez deux manifestations cliniques du trouble de la personnalité limite de monsieur Aubut.

2

Nommez deux interventions que l’infirmière auxiliaire peut mener au regard des comportements de monsieur Aubut.

3

Relevez deux besoins perturbés chez Monsieur Aubut et nommez un soin d’assistance relatif à chacun de ces besoins. Besoins perturbés

256

• Préparation à l’épreuve finale

Soins d’assistance

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Nom :

Date :

Situation clinique 4

Monsieur Barnabé, 38 ans

Monsieur Barnabé, 38 ans, est admis dans l’unité psychiatrique pour psychose toxique avec hallucinations visuelles et auditives qui le terrifient. Hier soir, il a fait la fête avec ses amis et a consommé de la drogue, de l’alcool et des amphétamines. Ses voix lui disaient de s’automutiler. Il a été amené à l’hôpital par des policiers car il a deux lacérations aux poignets. Le médecin demande une garde préventive. Durant les procédures d’admission, monsieur Barnabé ne collabore pas : il parle fort, crie et fait les cent pas dans la chambre. L’infirmière auxiliaire ne réussit pas à capter son attention et, lorsqu’elle veut mesurer ses signes vitaux, il tente de la frapper. Monsieur Barnabé est réticent à prendre sa médication. 1

La décision du médecin de placer monsieur Barnabé en garde préventive est-elle justifiée ? Expliquez votre réponse.

2

Nommez quatre interventions que l’infirmière auxiliaire peut effectuer afin de désamorcer la situation lors de l’admission.

3

Selon la situation clinique de monsieur Barnabé, l’infirmière auxiliaire peut-elle décider de placer monsieur Barnabé sous contention ? Justifiez votre réponse.

4

Monsieur Barnabé a été placé en isolement. Nommez deux précautions que l’infirmière auxiliaire doit prendre afin d’assurer sa propre sécurité.

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• Préparation à l’épreuve finale

257

Nom :

Date :

5

Monsieur Barnabé ne collabore pas, malgré la mesure d’isolement. Il a été mis sous contention après l’évaluation de son comportement par l’infirmière. Nommez deux interventions que l’infirmière auxiliaire doit effectuer par rapport aux moyens de contention.

6

Quelle intervention l’infirmière auxiliaire doit-elle privilégier afin de s’assurer de la prise de la médication per os par monsieur Barnabé ?

Situation clinique 5

Stacy, 18 ans

Stacy, 18 ans, est amenée par les ambulanciers à l’urgence. Ce matin, elle a perdu conscience et est tombée alors qu’elle se rendait à pied au centre de formation professionnelle. Stacy a repris conscience rapidement, mais elle ne se souvient pas des circonstances de sa chute. Ses parents informent l’infirmière auxiliaire que leur fille a beaucoup maigri ces derniers temps. Elle a perdu 10 kg en 3 semaines. Stacy s’alimente de moins en moins, ne mange plus ni pain, ni viande, ni dessert, et elle boit beaucoup de liquide. Ses parents sont toutefois rassurés, car Stacy se tient en forme en pratiquant plusieurs sports : elle passe près de deux heures par jour au centre de conditionnement physique. Au cours de l’entrevue, Stacy nie toute perte de poids et se trouve même trop grosse pour sa taille. Elle passe des heures devant le miroir. Elle n’a plus ses règles depuis trois mois. Ses cheveux et ses ongles sont cassants. Le psychiatre diagnostique une anorexie mentale. Il prescrit à Stacy un antipsychotique, de l’olanzapine (ZyprexaMD).

258

1

Relevez cinq manifestations cliniques de l’anorexie mentale chez Stacy.

2

Quel est l’effet thérapeutique recherché de l’antipsychotique sur l’anorexie mentale ?

• Préparation à l’épreuve finale

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Nom :

Date :

3

Quel est le facteur de risque de l’anorexie mentale chez Stacy ?

4

Nommez deux soins d’assistance relatifs à chacun des besoins perturbés mentionnés dans le tableau ci-dessous. Besoins perturbés

Soins d’assistance

Boire et manger

Communiquer

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• Préparation à l’épreuve finale

259

CHENELIÈRE ÉDUCATION

Conforme au programme Santé, assistance et soins infirmiers de la formation professionnelle, la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION a été écrite par des professionnels du secteur pour les élèves inscrits à ce programme. Au fil des pages, des contenus notionnels rigoureux alternent avec des activités. Adaptée à la CHENELIÈRE ÉDUCATION permet un repérage facile des tâches de l’infirmière pratique, la collection auxiliaire. Cet ensemble pédagogique tout en couleurs comprend 21 guides d’apprentissage liés à un recueil de méthodes de soins, offerts en version imprimée et en version numérique.

Les composantes imprimées Pour les élèves Le guide d’apprentissage Des situations cliniques réalistes qui permettent aux élèves d’exercer leur jugement professionnel et d’appliquer les notions apprises. Une approche rigoureuse, systématique et concrète ainsi que des activités variées qui favorisent la compréhension des troubles mentaux, et qui amènent les élèves à saisir comment l’infirmière auxiliaire doit intervenir avec une personne présentant un problème de santé mentale. Des pistes d’intervention pour désamorcer une situation de crise suicidaire ou de violence. Une annexe sur la pharmacothérapie qui présente clairement les classes de médicaments prescrits pour traiter les troubles mentaux et leurs symptômes (exemples de médicaments, effets thérapeutiques recherchés, principaux effets secondaires indésirables, soins infirmiers). Un dossier sur les analyses et les examens spécifiques à l’évaluation diagnostique en santé mentale qui permet de répondre aux questions des clients à ce sujet et de leur offrir les soins appropriés.

Pour les enseignants Le guide-corrigé Le guide d’apprentissage complet ainsi que les réponses aux questions. Des documents reproductibles comprenant : – des tests de connaissances ; – une préparation à l’épreuve finale ; – des documents modèles relatifs aux milieux de soins.

La composante numérique Pour les enseignants Le guide-corrigé numérique sur la clé i+ Interactif Une clé USB compatible avec tout type d’ordinateur, tout TNI ou tout projecteur, sur laquelle on trouve : – le guide d’apprentissage avec les réponses une à une pour toutes les activités ; – les documents reproductibles en format modiable ; – des renvois à huit vidéos originales mettant en scène des situations auxquelles l’inrmière auxiliaire peut être exposée dans sa pratique ; – des renvois à des sites Internet pertinents. Les composantes de la compétence 20 Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale Composantes imprimées • Guide d’apprentissage de l’élève • Guide-corrigé

Composante numérique • Guide-corrigé numérique

Offert avec la collection CHENELIÈRE ÉDUCATION

97 méthodes de soins décrites étape par étape à l’aide de nombreuses photos