SASI Chenelière éducation : santé, assistance et soins infirmiers. Compétence 4 Procédés de soins d’assistance. Guide d'apprentissage de l'élève. [4] 9782765035497


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SASI Chenelière éducation : santé, assistance et soins infirmiers. Compétence 4  Procédés de soins d’assistance. Guide d'apprentissage de l'élève. [4]
 9782765035497

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CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 4 Procédés de soins d’assistance

Guide d’apprentissage de l’élève

Arlène St-Pierre Monique Fortier Claude Pelletier

CHENELIÈRE ÉDUCATION Santé, assistance et soins infirmiers

Compétence 4 Procédés de soins d’assistance

Guide d’apprentissage de l’élève

Arlène St-Pierre conseillère pédagogique en formation professionnelle, CSDM

Monique Fortier enseignante retraitée, Centre de formation professionnelle Fierbourg

Claude Pelletier enseignante, Centre de formation Rimouski-Neigette

é g i r r o c e d i u G

SASI CHENELIÈRE ÉDUCATION Compétence 4 • Procédés de soins d’assistance Guide d’apprentissage de l’élève

Arlène St-Pierre, Monique Fortier, Claude Pelletier © 2014 Chenelière Éducation inc. Édition : Murielle Belley, Marie-Ève Lamothe Coordination : Ginette Duphily, Ginette Gratton, Maude Lessard, Simon St-Onge Révision : Nicole Blanchette, Ginette Duphily, Ginette Gratton, Maude Lessard Correction d’épreuves : Sabine Cerboni Conception graphique : Josée Brunelle Infographie : Claude Bergeron Conception de la couverture : Josée Brunelle Recherche iconographique : Marie-Renée Buczkowski Impression : TC Imprimeries Transcontinental

Remerciements Pour leur précieux travail de consultation, l’Éditeur tient à remercier les personnes suivantes pour leurs judicieux conseils : Josée Fortier, École des métiers des Faubourgs de Montréal ; Nadia Garant, CSSS Montmagny, infirmière clinicienne ; Phil Grant, CFP des Sommets ; Caroline Jinchereau, CFP Fierbourg ; Jocelyne Merlin, Collège CDI ; Hélène Poirier, CFP Compétences 2000. Pour son travail de révision scientifique, réalisé avec rigueur et expertise, l’Éditeur tient à remercier : Yvon Brunet, inf., B. Sc., M.Éd., Maître instructeur en premiers soins, membre de la faculté des soins d’urgence (SUC) de la Fondation des maladies du cœur du Québec. Un remerciement particulier à Jean-Pierre Côté (CFP L’Oasis) pour sa participation au développement des chapitres 5, 7 et 8. L’Éditeur tient également à remercier le Centre régional de formation (CRIF) de la Commission scolaire du Val-desCerfs (Granby), qui a prêté ses locaux pour les séances photos en laboratoire. Un merci tout particulier à : Barbara Ash, pour sa précieuse collaboration, son expertise et ses commentaires éclairés lors des séances photos ; Lucie Blais, Émilie Bouchard, Mireille Cadorette, Cynthia Camiré, Josée Fortier, Patricia Guertin et Simon St-Onge qui ont agi comme figurants dans ces photos.

Dans cet ouvrage, le féminin est utilisé comme représentant des deux sexes, sans discrimination à l’égard des hommes et des femmes, et dans le seul but d’alléger le texte.

Des marques de commerce sont mentionnées ou illustrées dans cet ouvrage. L’Éditeur tient à préciser qu’il n’a reçu aucun revenu ni avantage conséquemment à la présence de ces marques. Celles-ci sont reproduites à la demande de l’auteur en vue d’appuyer le propos pédagogique ou scientifique de l’ouvrage.

TOUS DROITS RÉSERVÉS. Toute reproduction du présent ouvrage, en totalité ou en partie, par tous les moyens présentement connus ou à être découverts, est interdite sans l’autorisation préalable de Chenelière Éducation inc. Toute utilisation non expressément autorisée constitue une contrefaçon pouvant donner lieu à une poursuite en justice contre l’individu ou l’établissement qui effectue la reproduction non autorisée. ISBN 978-2-7650-3549-7 Dépôt légal : 1er trimestre 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec Bibliothèque et Archives Canada Imprimé au Canada 2 3 4 5 6 ITIB 20 19 18 17 16

La pharmacologie évolue continuellement. La recherche et le développement produisent des traitements et des pharmacothérapies qui perfectionnent constamment la médecine et ses applications. Nous présentons au lecteur le contenu du présent ouvrage à titre informatif uniquement. Il ne saurait constituer un avis médical. Il incombe au médecin traitant et non à cet ouvrage de déterminer la posologie et le traitement appropriés de chaque patient en particulier. Nous recommandons également de lire attentivement la notice du fabricant de chaque médicament pour vérifier la posologie recommandée, la méthode et la durée d’administration, ainsi que les contre-indications. Les cas présentés dans les mises en situation de cet ouvrage sont fictifs. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant déjà existé n’est que pure coïncidence. Chenelière Éducation, les auteurs et leurs collaborateurs se dégagent de toute responsabilité concernant toute réclamation ou condamnation passée, présente ou future, de quelque nature que ce soit, relative à tout dommage, à tout incident – spécial, punitif ou exemplaire –, y compris de façon non limitative, à toute perte économique ou à tout préjudice corporel ou matériel découlant d’une négligence, et à toute violation ou usurpation de tout droit, titre, intérêt de propriété intellectuelle résultant ou pouvant résulter de tout contenu, texte, photographie ou des produits ou services mentionnés dans cet ouvrage.

Aperçu du programme d’études .............................. VI Organisation du guide d’apprentissage................... VIII Entrée en matière ..................................................... XI Préalables ................................................................ XII

CHAPITRE 1 Les soins d’assistance............................................... Section 1

1

Les soins d’assistance et les soins spécifiques........................................

2

Les niveaux d’assistance ..................

3

La planification journalière du travail ........................................... Activités ................................................................... Synthèse ...................................................................

6 7 9

Section 2 Section 3

CHAPITRE 2 Déplacer une personne .......................................................

11

Section 1

Section 2

13 14 18 18 20

Le mobilier et les accessoires de la chambre ................................... 20 Activités ........................................... 22

Section 3

Les principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) .. 3.1 La sécurité : des règles pour éviter les incidents et les accidents .............................. Activités ............................................................ Situation clinique (suite)............................................. 3.2 Les principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) .............................................. 3.2.1 La préparation ............................................. 3.2.2 La communication........................................ 3.2.3 La synchronisation ....................................... 3.2.4 Le positionnement........................................ 3.2.5 Les prises ...................................................

37 40 42

Section 4 Les manœuvres de déplacement....... 4.1 Le positionnement de la personne....................... 4.2 Les accessoires de positionnement et de soutien........................................................... Activités ............................................................ 4.3 Les manoeuvres de déplacement........................ Synthèse ................................................................... Situations cliniques ...................................................

46 47

CHAPITRE 3 Restreindre une personne .......................................................

Situation clinique....................................................... 12 Les principes de mécanique corporelle .......................................... 1.1 Les mouvements naturels et la mécanique corporelle.................................. 1.2 L’exercice et l’activité physique .......................... Activités ............................................................ Situation clinique (suite).............................................

3.2.6 Les manœuvres ........................................... Activités ............................................................ 3.3 La friction et la force de cisaillement................... 3.4 Les principes de mécanique corporelle et les PDSB......................................................... 3.5 Les notes d’évolution de l’infirmière auxiliaire..... Activités ............................................................

23 24 26 27 28 29 32 34 34 35

43 44 45

51 55 57 58 60

65

Situation clinique....................................................... 66 Section 1

Les contextes d’utilisation des mesures de contrôle ................... 1.1 Les lois et les conditions entourant l’application de moyens de contention ................ Activités ............................................................ Situation clinique (suite)............................................. 1.2 L’application des moyens de contention.............. 1.2.1 Les impacts positifs et thérapeutiques et les impacts négatifs des moyens de contention .... 1.2.2 Les soins et la surveillance de la personne soumise à un moyen de contention ................ Activités ............................................................ Situation clinique (suite)............................................. Section 2 Les moyens de contention................. 2.1 Les sites anatomiques de contention .................. 2.2 Les types de moyens de contention .................... 2.2.1 Les ridelles.................................................. 2.2.2 La ceinture abdominale et la ceinture de sécurité (ou ceinture de hanche)................ 2.2.3 La ceinture pelvienne.................................... 2.2.4 Les attache-poignets .................................... 2.2.5 Les attache-chevilles (ou chevillères).............. 2.2.6 Le gilet de sécurité et la grenouillère.............. 2.2.7 La table et les adaptables..............................

TABLE DES MATIÈRES

67 68 72 73 73 73 75 78 78 80 80 81 81 82 84 85 87 88 88

III

Table des matières

Table des matières

Table des matières

2.3 Les mesures de rechange................................... Activités ............................................................ Situation clinique (suite)............................................. Synthèse ................................................................... Situation clinique (suite) ............................................

CHAPITRE 4 Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage .........................................

89 91 92 94 95

97

Situation clinique....................................................... 98 Section 1 1.1 1.2 1.3

1.4

Une approche globale de la situation de travail......................... 99 Le contexte de prestation des soins d’hygiène, de confort et d’habillage ..................................... 100 Les niveaux d’assistance .................................... 102 Les règles de sécurité et les mesures d’hygiène .. 104 1.3.1 L’hygiène des mains .................................... 105 1.3.2 Le port des gants non stériles ....................... 105 Le contexte préopératoire de certains soins ....... 106 Activités ............................................................ 108 Situation clinique (suite).............................................110

Section 2 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5

2.6

2.7

IV

Les soins liés au confort et à l’hygiène..................................... 110 Les soins liés au confort ..................................... 111 La réfection d’un lit d’hôpital............................... 112 Le besoin d’être propre et de soigner ses téguments : facteurs d’influence................... 113 Les soins de la peau ........................................... 114 Les soins des cavités naturelles.......................... 116 2.5.1 Le soin des yeux .......................................... 117 2.5.2 Le soin du nez ............................................. 117 2.5.3 Le soin des oreilles....................................... 118 Activités ............................................................ 118 2.5.4 Les soins d’hygiène buccale.......................... 120 Les soins d’hygiène corporelle............................ 124 Activités ............................................................ 127 2.6.1 La toilette complète ou partielle au lavabo....... 128 2.6.2 La toilette complète à la baignoire.................. 129 2.6.3 La toilette complète à la civière-douche.......... 130 Activités ............................................................ 132 Les lentilles cornéennes, les prothèses oculaires et auditives, et les lunettes.................... 133 2.7.1 Les lentilles cornéennes................................ 133 2.7.2 Les prothèses oculaires ................................ 133 2.7.3 Les prothèses auditives................................. 134 2.7.4 Les lunettes................................................. 135 Activités ............................................................ 135 Situation clinique (suite).............................................136 TABLE DES MATIÈRES

2.8 Les soins des ongles et des pieds........................ 136 2.8.1 Les rôles du podiatre, de l’infirmière spécialisée et de l’infirmière auxiliaire............. 137 2.8.2 La personne diabétique.................................. 138 2.9 Le rasage de la barbe........................................... 139 2.10 Les soins des cheveux.......................................... 139 Activités ............................................................ 141 Section 3 Les soins liés à l’habillage ................ 142 3.1 Les principes de base pour les soins liés à l’habillage........................................................... 143 3.2 La mise en place et le retrait de bas antiemboliques .......................................... 146 Situation clinique (suite).............................................147 Synthèse ................................................................... 148 Situations cliniques ................................................... 151

CHAPITRE 5 Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation ....................................... 155 Situation clinique....................................................... 156 Section 1

L’utilité et le contexte des soins liés à l’hydratation et l’alimentation.. 157 1.1 Le rôle de l’infirmière auxiliaire............................. 158 1.2 Le niveau d’assistance à une personne en vue d’un repas ............................................................. 160 1.3 Les principes d’hygiène, d’asepsie et de sécurité............................................................. 162 Activités ............................................................ 162 Section 2

Les soins d’assistance à une personne en vue d’un repas ....... 164 2.1 La méthode de soins d’assistance à un client en vue d’un repas.................................................. 164 2.2 Les particularités de la personne âgée ................. 165 2.3 Les ingesta et les excreta ..................................... 167 Activités ............................................................ 169 Synthèse ................................................................... 171 Situation clinique (suite)............................................. 173

CHAPITRE 6 Les soins liés à l’élimination ........................................... 175 Situation clinique....................................................... 176 Section 1

Les soins liés à l’élimination : contexte et conditions d’application.. 177 1.1 L’utilité et les contextes des soins liés à l’élimination........................................................ 178 1.2 L’élimination vésicale............................................ 179

1.4

1.5 1.6 1.7

Section 2

L’utilisation du matériel de soins liés à l’élimination............................. 194 2.1 Le matériel et l’équipement liés à l’élimination ... 194 2.2 Les produits d’incontinence ................................ 197 2.2.1 Les conséquences psychologiques et sociales du port de produits d’incontinence..... 197 2.2.2 Les conséquences physiques du port de produits d’incontinence ............................ 197 2.2.3 La culotte d’incontinence et les autres dispositifs de soins....................................... 198 Activités ............................................................ 201 Situation clinique (suite).............................................202 2.3 Les méthodes de soins liées à l’élimination.......... 202 Synthèse ................................................................... 203 Situation clinique (suite)............................................. 207

CHAPITRE 7 Les soins à la personne décédée........................ 209 Situation clinique....................................................... 210 Section 1 Les soins après le décès ................... 211 1.1 Les buts des soins après le décès....................... 212 1.2 Les soins à prodiguer à la personne immédiatement après son décès ........................ 212 1.3 La mise au linceul............................................... 214 Activités ............................................................ 215 Section 2

Les procédures à suivre après le décès ................................... 216 2.1 Le certificat de décès et l’autopsie...................... 217

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2.2 Le don d’organes vitaux ou de tissus non vitaux.. 217 2.3 La note d’évolution ............................................. 218 Activités ............................................................ 219 Synthèse ................................................................... 220 Situation clinique (suite) ............................................ 221

CHAPITRE 8 Mesurer les signes vitaux ............................................. 223 Situation clinique....................................................... 224 Section 1 Les signes vitaux............................... 225 1.1 Les signes vitaux et leur fonction........................ 226 1.2 La mesure des signes vitaux............................... 226 1.3 La consignation des signes vitaux....................... 228 Activités ............................................................ 228 Section 2 La température corporelle................. 229 2.1 La thermorégulation et la température corporelle ........................................................... 230 2.2 La mesure de la température corporelle.............. 231 Activités ............................................................ 234 Section 3 La pression artérielle......................... 234 3.1 La pression artérielle et les facteurs d’influence .. 235 3.2 La mesure de la pression artérielle ..................... 236 3.3 Les appareils de mesure de la pression artérielle 237 3.4 L’hypertension artérielle et l’hypotension artérielle............................................................. 239 Activités ............................................................ 240 Section 4 Le pouls et la respiration................... 241 4.1 Le pouls.............................................................. 242 4.2 La respiration...................................................... 245 Activités ............................................................ 247 Synthèse ................................................................... 248 Situation clinique (suite)............................................. 250 Annexes.................................................................... 251 1 Rapport de déclaration d’incident ou d’accident ... 251 2 Formulaire de surveillance d’une mesure de contention ................................................... 252 3 Modèle de bilan liquidien................................... 253 4 Graphique d’enregistrement des signes vitaux ..... 254 Médiagraphie ........................................................... 255 Glossaire-index ........................................................ 256 Sources ................................................................... 264

TABLE DES MATIÈRES

V

Table des matières

1.3

1.2.1 Les caractéristiques normales de l’urine ......... 179 1.2.2 Les problèmes liés à l’élimination vésicale ...... 179 1.2.3 Les soins d’assistance liés aux problèmes d’élimination vésicale ................................... 180 Activités ............................................................ 181 L’élimination intestinale ........................................ 181 1.3.1 Les caractéristiques normales des selles ........ 182 1.3.2 Les problèmes liés à l’élimination intestinale... 183 1.3.3 Les soins d’assistance liés aux problèmes d’élimination intestinale ................................ 184 Les facteurs influant sur l’élimination vésicale et intestinale.......................................................... 186 Activités ............................................................ 187 Les niveaux d’assistance .................................... 188 Les principes d’hygiène et de sécurité ................ 190 Le contexte préopératoire et peropératoire.......... 191 Activités ............................................................ 192

Aperçu du programme d’études

Aperçu du programme d’études La compétence 4, Procédés de soins d’assistance, traduite en comportement Énoncé de la compétence Appliquer des procédés de soins d’assistance.

Contexte de réalisation ● ● ● ●

● ●

À partir de lois et règlements. À l’aide de matériel de soins. À l’aide de l’équipement de protection individuelle. À partir d’un plan thérapeutique infirmier ou d’un plan de soins et de traitement infirmier et du rapport interservices. À l’aide de documentation technique. En collaboration avec d’autres professionnelles et professionnels de la santé.

Éléments de la compétence 1. Déplacer une personne.

Critères de performance ● ●

2. Restreindre une personne.

● ●

3. Donner des soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage.

● ● ● ●

4. Donner des soins liés à l’alimentation et à l’hydratation.

● ● ●

5. Donner des soins liés à l’élimination.

● ● ●

6. Prendre les signes vitaux d’une personne.

● ● ●

7. Donner des soins après le décès.

● ●

Manœuvres de déplacement appropriées. Déplacement fonctionnel et sécuritaire. Mobilisation et position appropriées de la personne. Utilisation de moyens de contention sécuritaires et conformes aux exigences. Application correcte des mesures de prévention des plaies de pression. Position appropriée de la personne. Respect des procédés de soins. Souci manifeste d’assurer l’intimité et la propreté corporelle de la personne. Vérification de la conformité du repas avec la diète. Position appropriée de la personne. Respect des procédés de soins. Position appropriée de la personne. Installation correction du condom urinaire ou de la culotte protectrice. Souci manifeste d’assurer l’intimité et la propreté corporelle de la personne. Sélection des sites appropriés. Mesures justes. Référence aux constantes normales. Identification juste de la personne décédée. Respect manifeste pour la personne décédée.

Critères de performance pour l’ensemble de la compétence ● ● ● ● ● ● ●

VI

Respect de son champ de pratique. Niveau d’assistance approprié. Respect manifeste pour la personne. Respect des fréquences indiquées. Préparation et utilisation correcte du matériel de soins. Respect des règles d’hygiène et de sécurité. Collaboration efficace avec les autres membres de l’équipe de soins.

APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

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Nos

Aperçu du programme d’études

Les compétences

Durée (heures)

Compétences

1

Situation au regard de la profession et de la formation

30

2

Approche globale de la santé

30

3

Communication au sein d’une équipe de soins

45

4

Procédés de soins d’assistance

5

Relation aidante

30

6

Aspects légal et éthique

30

7

Procédés de soins et système musculosquelettique

45

8

Prévention de l’infection

60

9

Pharmacothérapie

60

10

Soins d’assistance

75

11

Nutrition

30

12

Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel

60

13

Procédés de soins et système endocrinien

30

14

Systèmes cardiovasculaire et respiratoire

75

15

Procédés de soins et système digestif

60

16

Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur

60

17

Soins spécifiques

75

18

Approche privilégiée pour la personne présentant des déficits cognitifs

45

19

Approche privilégiée pour la personne en soins palliatifs

30

20

Approche privilégiée pour la personne présentant un problème de santé mentale

45

21

Soins en géronto- gériatrie

22

Premiers secours

30

23

Soins aux personnes présentant des problèmes de santé mentale

75

24

Soins en médecine

120

25

Soins aux personnes en réadaptation physique

120

26

Soins en chirurgie

90

27

Approche privilégiée pour la mère et le nouveau-né

30

28

Soins aux mères et aux nouveau-nés

30

29

Approche privilégiée pour l’enfant, l’adolescente et l’adolescent

30

30

Soins aux enfants, aux adolescentes et aux adolescents

30

31

Soins à une clientèle diversifiée

105

120

105 Durée totale : 1 800 heures

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APERÇU DU PROGRAMME D’ÉTUDES

VII

Organisation du guide d’apprentissage

Organisation du guide d’apprentissage

Le guide d’apprentissage est constitué de chapitres dont le contenu, conforme au programme d’études Santé, assistance et soins infirmiers, favorise le développement des compétences nécessaires à l’infirmière auxiliaire. En ouverture, un sommaire présente la structure globale du chapitre.

Chaque chapitre débute par une situation clinique qui reflète la réalité du milieu de travail de l’infirmière auxiliaire. La situation étudiée évolue tout au long du chapitre, favorisant ainsi l’intégration et l’application des savoirs liés à la compétence, de même que le développement du jugement professionnel. À la fin du chapitre, lorsque pertinent, une seconde situation clinique présente un cas différent de celui présenté dans la situation clinique principale.

Le contenu notionnel de chaque chapitre se subdivise en sections numérotées et clairement identifiées, afin de faciliter le repérage et la structuration des connaissances. Un déclencheur ouvre chacune des sections. Il s’agit d’une courte activité qui permet de réactiver certaines connaissances ou d’amorcer la réflexion sur les contenus notionnels à l’étude, tout en suscitant l’intérêt pour les savoirs abordés dans la section. Un encadré Mots-clés contient les termes que les élèves devraient connaître une fois l’étude de la section complétée. Ces termes apparaissent en gras dans le contenu notionnel, là où ils sont définis. Ces définitions sont reprises dans le Glossaire-index, à la fin du guide d’apprentissage.

VIII

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

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De nombreux tableaux et figures facilitent la compréhension et l’apprentissage des contenus notionnels à l’étude.

Des activités nombreuses et variées ponctuent les chapitres. Plusieurs de ces activités reflètent des situations courantes en milieu de travail. Elles permettent aux élèves de se familiariser avec la profession d’infirmière auxiliaire, et de développer leur capacité à résoudre des problèmes et à exercer un jugement professionnel.

La synthèse résume, souvent à l’aide de schémas ou de tableaux, l’essentiel des connaissances abordées dans le chapitre.

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ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

IX

Organisation du guide d’apprentissage

Les sous-sections sont clairement numérotées pour favoriser le repérage et la structuration des connaissances.

Certains termes complexes ou vus dans une autre compétence apparaissent en bleu dans le texte et sont définis en marge, pour simplifier la lecture de l’élève.

Organisation du guide d’apprentissage

La rubrique Quoi faire met en évidence certains aspects essentiels de la pratique qui relèvent directement des fonctions de l’infirmière auxiliaire.

Quoi faire

Le pictogramme ci-contre, qui apparaît dans certains tableaux ou figures, signale la présence d’un contenu notionnel essentiel et du même ordre que celui présenté dans la rubrique Quoi faire.

MS

2.1

MS Labo

2.1

Placé en marge du texte, le pictogramme MS renvoie à une méthode de soins associée au contenu notionnel présenté. Cette méthode se trouve dans le recueil Méthodes de soins. Le nombre inscrit dans le pictogramme correspond au numéro de la méthode. Le pictogramme MS Labo apparaît lorsqu’un laboratoire est associé à une méthode de soins. Ce laboratoire porte le même numéro que la méthode, et se trouve dans la section « Laboratoires » des documents reproductibles du Guide-corrigé destiné à l’enseignante. Chaque laboratoire est complété par une ou plusieurs grilles de coévaluation.

La rubrique Attention ! présente des éléments importants que l’infirmière auxiliaire doit connaître ou auxquels elle doit porter une attention particulière lors de ses interventions auprès d’un client. Cette rubrique peut également traiter de règles de sécurité, ou rappeler des notions déjà abordées dans le guide d’apprentissage ou dans une autre compétence. La rubrique Monde du travail présente des situations où l’infirmière auxiliaire est appelée à collaborer avec d’autres professionnels de la santé. On y définit les responsabilités et rôles respectifs de chacun. On y traite aussi des pratiques particulières ou de la terminologie utilisées en milieu de soins. La rubrique C’est la loi présente des lois et des règlements à respecter dans la pratique quotidienne de l’infirmière auxiliaire. Cette rubrique peut également fournir des précisions relatives aux activités réservées à l’infirmière auxiliaire et au respect de son champ de pratique. La rubrique D’une compétence à l’autre met en évidence les liens entre le contenu présenté et d’autres compétences du programme de formation.

X

ORGANISATION DU GUIDE D’APPRENTISSAGE

ATTENTION

Monde du travail

C’est la loi

D’une compétence à l’autre

Entrée en matière Qu’est-ce que les soins d’assistance ?

Entrée en matière

Les soins d’assistance sont liés aux activités de la vie quotidienne d’une personne (s’hydrater et s’alimenter, se mouvoir, être propre et soignée, se vêtir et se dévêtir, par exemple). Ils répondent à des manifestations de dépendance qui s’appliquent à des besoins particuliers chez une clientèle en perte d’autonomie. Les soins d’assistance sont les interventions de première ligne face aux besoins perturbés de cette clientèle. Ces soins ne sont pas invasifs et font appel à l’autonomie de l’infirmière auxiliaire. Pourquoi étudier les soins d’assistance ? Les soins d’assistance sont au cœur de la démarche de soins. Dans un contexte d’hébergement ou d’hospitalisation, l’infirmière auxiliaire doit souvent apporter l’assistance requise à la personne pour répondre à ses besoins fondamentaux et favoriser une plus grande autonomie. Les soins d’assistance nécessitent des connaissances sur l’approche globale de la santé. En plus d’acquérir des connaissances théoriques et pratiques sur l’exécution des soins d’assistance, l’infirmière auxiliaire doit développer des habiletés interrelationnelles, et maîtriser l’application des mesures d’hygiène et d’asepsie, ainsi que les principes liés à la sécurité. Quel est le rôle de l’infirmière auxiliaire en matière de soins d’assistance ? L’infirmière auxiliaire joue un rôle important dans le déroulement des soins d’assistance. Elle veille à l’application et au respect des principes liés à l’hygiène et à la sécurité, informe le client des procédés de soins utilisés, observe son état général, vérifie ses capacités à collaborer et respecte les directives inscrites au plan de soins et au plan thérapeutique infirmier élaborés par l’infirmière. Elle collabore au mieux-être du client et contribue au suivi de son état de santé. L’infirmière auxiliaire sera aussi capable de mesurer les signes vitaux de la personne et de rapporter à l’infirmière tout changement significatif dans l’état de santé de la personne.

Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

ENTRÉE EN MATIÈRE

XI

Préalables

Préalables

Dès le début de votre formation comme infirmière auxiliaire, vous avez abordé des notions préalables à l’étude de la compétence 4, Procédés de soins d’assistance. Certains éléments de compétences ultérieures pourraient également vous être utiles à l’apprentissage des soins d’assistance. Les pages suivantes vous permettront d’établir des liens entre différentes compétences du programme de formation et vous fourniront les bases nécessaires à la compréhension de certains concepts abordés dans ce guide d’apprentissage. C2

Les 14 besoins fondamentaux selon Virginia Henderson Dans les années 1940, l’infirmière américaine Virginia Henderson a élaboré un modèle des besoins humains. Son modèle, fondé sur une vision holistique (globale et multidimensionnelle) de l’être humain, consiste en une liste de 14 besoins fondamentaux (voir le tableau 1). Les soins d’assistance visent à aider la personne à répondre à huit de ces besoins. TABLEAU 1

Les 14 besoins fondamentaux de Virginia Henderson 14 besoins fondamentaux*

1. Respirer

8. Être propre, soigné et protéger ses téguments

2. Boire et manger

9. Éviter les dangers

3. Éliminer

10. Communiquer avec ses semblables

4. Se mouvoir et maintenir une bonne posture

11. Agir selon ses croyances et ses valeurs

5. Dormir et se reposer

12. S’occuper en vue de se réaliser

6. Se vêtir et se dévêtir

13. Se récréer

7. Maintenir sa température corporelle dans les limites normales

14. Apprendre

* Les besoins fondamentaux qui apparaissent dans des cases de couleurs sont ceux visés par les soins d’assistance.

C2

C3

La planification journalière du travail L’infirmière auxiliaire doit planifier et organiser efficacement son travail afin de satisfaire les besoins de ses clients. Le tableau 2 présente les principales tâches à accomplir par une infirmière auxiliaire au cours d’un quart de travail.

XII

PRÉALABLES

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TABLEAU 2

Les principales tâches à accomplir par l’infirmière auxiliaire au cours d’un quart de travail Tâches à accomplir

Justification

Avant ou au tout début du quart de travail Consulter le plan de travail de l’unité.





Consulter l’horaire de travail de l’unité.





Consulter l’agenda qui se trouve au poste de travail.







Consulter le plan thérapeutique infirmier (PTI), les plans de soins et de traitements infirmiers (PSTI), les ordonnances, ou le dossier des clients qui font l’objet d’un suivi au rapport de relève, au besoin. Assister au rapport de relève.





Le plan de travail de l’unité indique le secteur de travail de l’infirmière auxiliaire et les clients qui lui sont assignés (ex. : aile sud, chambres 400 à 408). L’horaire de travail indique les intervenants assignés au quart de travail. Cette information permet à l’infirmière auxiliaire de planifier adéquatement sa journée, de mieux organiser le travail d’équipe. Les rendez-vous, les sorties, les admissions, les activités ou les traitements prévus pour la journée sont inscrits à l’agenda. Ces documents légaux permettent à l’infirmière auxiliaire de compléter la collecte des données nécessaires au suivi des clients et de planifier ses tâches en fonction des priorités. Cette courte rencontre permet à l’infirmière auxiliaire de noter sur sa feuille de route les particularités signalées dans les quarts de travail précédents afin de planifier les suivis à faire et à inscrire au dossier des clients.

Pendant le quart de travail ●









Contribuer à l’évaluation de l’état de santé des clients et à la réalisation de leur plan de soins. Prodiguer les soins et les traitements infirmiers et médicaux recommandés ou prescrits pour chaque client. Exécuter toutes les tâches qui sont attribuées à l’infirmière auxiliaire, selon les protocoles de l’établissement et les directives de l’infirmière responsable. Rapporter tout changement à l’état de santé des clients à l’infirmière (verbalement ou par écrit).

Rédiger les notes d’évolution et poursuivre les protocoles en cours.







Ces observations découlent des activités professionnelles réservées et autorisées par le Code des professions et ont pour but de maintenir, de rétablir la santé ou de prévenir la maladie1.

La communication des observations et de la collecte des données de l’infirmière auxiliaire à l’infirmière est importante : elle permet à l’infirmière d’évaluer l’état de santé des clients et de modifier leur PTI ou leur PSTI au besoin. La rédaction des notes d’évolution permet d’assurer la continuité du suivi des clients.

À la fin du quart de travail ●



Collaborer au rangement et à l’entretien du matériel de soins. Transmettre le rapport de l’infirmière auxiliaire à l’équipe de relève.





Le matériel et l’équipement seront propres et en quantité suffisante pour le quart de travail suivant. Cette étape permet : – d’informer l’équipe des particularités des clients de l’infirmière auxiliaire ; – d’assurer le suivi des soins apportés aux clients.

1. Code des professions, L.R.Q., Art. 37p.

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PRÉALABLES

XIII

Préalables



C5

La relation aidante

Préalables

La relation soignant/soigné est une rencontre entre deux personnes, deux êtres humains égaux. L’infirmière auxiliaire doit considérer la personne soignée comme un être humain à part entière et FIGURE 1 non comme un être infériorisé par la maladie. Elle peut ainsi établir une relation de Une rencontre entre deux êtres humains égaux confiance indispensable à la création d’une atmosphère favorable lors des soins d’assistance. Pour ce faire, l’infirmière auxiliaire sera amenée à adopter les comportements suivants : • Le contact visuel : un regard franc et direct est un signe d’intérêt et de considération pour la personne et pour le soin à prodiguer. • L’expression faciale : une expression de dégoût lors de soins liés à l’élimination, par exemple, peut créer un sentiment d’humiliation chez la personne soignée. • La voix : le ton de la voix, l’expression et le débit sont parfois plus importants que les mots utilisés. • Le toucher : un geste chaleureux peut servir à attirer l’attention au moment d’un Un regard franc et direct, un geste soin d’assistance ou être un signe d’encouchaleureux peuvent permettre d’établir ragement, de réconfort ou de considération. une relation de confiance entre la personne et l’infirmière auxiliaire.

C6

Le cadre légal des soins prodigués par l’infirmière auxiliaire La Commission de la santé et de la sécurité du travail du Québec (CSST), de même que deux lois dictent les responsabilités et les obligations légales de l’employeur et du travailleur en matière de santé et sécurité au travail. Il s’agit des lois suivantes : • la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) ; • la Loi C-21 modifiant le Code criminel canadien. L’infirmière auxiliaire est soumise à ces lois, au même titre que tous les travailleurs et les employeurs du Québec et du Canada. Le Code des professions, quant à lui, encadre le champ d’exercice de l’infirmière auxiliaire. Le tableau 3 présente quelques notions de base qui permettent de cerner le cadre légal des soins d’assistance prodigués par l’infirmière auxiliaire.

C’est la loi En milieu de soins, l’infirmière auxiliaire stagiaire a les mêmes droits et les mêmes obligations qu’une infirmière auxiliaire en poste.

XIV

PRÉALABLES

TABLEAU 3

Le cadre légal de la pratique infirmière

Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST)2

Loi C-21 modifiant le Code criminel canadien3

Code des professions 4

La loi sur la santé et la sécurité du travail précise les droits et les obligations de l’employeur et du travailleur.

En vigueur depuis 2004, la loi C-21 modifie le Code criminel canadien en ce qui a trait à la responsabilité légale des organisations.

Le Code des professions encadre le champ d’exercice de l’infirmière auxiliaire.

Article 219. « […] Est coupable de négligence criminelle quiconque : a) soit en faisant quelque chose ; b) soit en omettant de faire quelque chose qu’il est de son devoir de faire ; montre une insouciance […] à l’égard de la vie ou de la sécurité d’autrui. »

L’article 37p stipule que l’infirmière auxiliaire peut « contribuer à l’évaluation de l’état de santé d’une personne et à la réalisation du plan de soins ; prodiguer des soins et des traitements infirmiers et médicaux dans le but de maintenir la santé, de la rétablir, et de prévenir la maladie, et fournir des soins palliatifs ».

Articles de loi importants Droits généraux du travailleur : Article 9. « Le travailleur a droit à des conditions de travail qui respectent sa santé, sa sécurité et son intégrité physique. » Droits généraux de l’employeur : Article 50. « L’employeur a notamment le droit, conformément à la présente loi et aux règlements, à des services de formation, d’information et de conseil en matière de santé et de sécurité du travail. »

Le chapitre 3 de la LSST fait état des principaux droits et des principales obligations du travailleur et de l’employeur. Le tableau 4 résume ce chapitre. TABLEAU 4

Chapitre 3 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST)5 Travailleur

Employeur

Droits généraux Article 9. « Le travailleur a droit à des conditions de travail qui respectent sa santé, sa sécurité et son intégrité physique. »

Droits généraux Article 50. « L’employeur a notamment le droit, conformément à la présente loi et aux règlements, à des services de formation, d’information et de conseil en matière de santé et de sécurité du travail. »

Droits

Droits de refus Article 12. « Un travailleur a le droit de refuser d’exécuter un travail s’il a des motifs raisonnables de croire que l’exécution de ce travail l’expose à un danger pour sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique ou peut avoir l’effet d’exposer une autre personne à un semblable danger. »

2. 3. 4. 5.

Loi sur la santé et la sécurité du travail, L.R.Q., S-2.1. Code criminel, L.R.C., 1985, C-46. Code des professions, L.R.Q., C-26. Loi sur la santé et la sécurité du travail, L.R.Q., S-2.1.

PRÉALABLES

XV

Préalables

Nature de la loi ou du code

TABLEAU 4

Chapitre 3 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) (suite) Travailleur

Employeur

Article 49. « Le travailleur doit : 1. prendre connaissance du programme de prévention qui lui est applicable ; 2. prendre les mesures nécessaires pour protéger sa santé, sa sécurité ou son intégrité physique ; 3. veiller à ne pas mettre en danger la santé, la sécurité ou l’intégrité physique des autres personnes qui se trouvent sur les lieux de travail […] ; […] 5. participer à l’identification et à l’élimination des risques d’accidents du travail et de maladies professionnelles sur le lieu de travail […]. »

Article 51. « L’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique du travailleur. Il doit notamment : 1. s’assurer que les établissements sur lesquels il a autorité sont équipés et aménagés de façon à assurer la protection du travailleur ; […] 3. s’assurer que l’organisation du travail et les méthodes et techniques utilisées pour l’accomplir sont sécuritaires et ne portent pas atteinte à la santé du travailleur ; […] […] 5. utiliser les méthodes et techniques visant à identifier, contrôler et éliminer les risques pouvant affecter la santé et la sécurité du travailleur ; […] 7. fournir un matériel sécuritaire et assurer son maintien en bon état ; […] 9. informer adéquatement le travailleur sur les risques reliés à son travail et lui assurer la formation, l’entraînement et la supervision appropriés […]. »

Préalables

Obligations

Le Code des professions encadre le champ d’exercice de l’infirmière auxiliaire. En vertu de ce code, l’infirmière auxiliaire peut contribuer et collaborer à l’évaluation de l’état de santé de la personne, c’est-à-dire : • procéder à la collecte des données auprès de la personne ; • communiquer ces données verbalement ou les noter dans le dossier de la personne ; • participer aux réunions multidisciplinaires ou interdisciplinaires ; • accomplir toute autre activité déléguée par l’infirmière responsable ou par l’établissement dans le cadre légal de sa profession.

Monde du travail Rappelons que la notion d’évaluation de l’état de santé implique un jugement clinique sur l’état de la personne, responsabilité qui s’inscrit dans le mandat légal de l’infirmière, et non dans celui de l’infirmière auxiliaire.

La négligence criminelle L’article 219 du Code criminel donne une définition légale de la négligence criminelle (voir le tableau 3, à la page XV). Pour qu’il y ait négligence criminelle, il faut qu’un geste représentant un danger soit posé et que la personne qui pose ce geste connaisse le danger qu’il représente pour autrui. Il y a négligence criminelle uniquement lorsque le geste cause la mort ou des lésions corporelles.

XVI

PRÉALABLES

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C’est la loi L’infirmière auxiliaire a des responsabilités légales et professionnelles face à ses clients. Ces responsabilités concernent : • les soins qu’elle administre et leurs conséquences ; • les soins qu’elle omet d’administrer et les conséquences de cette omission. Toute faute professionnelle, intentionnelle ou non, ou négligence portant préjudice à autrui peut exposer l’infirmière auxiliaire à des poursuites judiciaires et entraîner une radiation temporaire ou permanente de son ordre professionnel (selon la gravité du préjudice subi par la personne).

Radiation Exclusion d’un ordre professionnel qui entraîne une interdiction de pratique de la profession.

Préalables

Dans un tel contexte, l’infirmière auxiliaire doit acquérir toutes les connaissances et les compétences générales liées aux soins d’assistance. Elle doit aussi développer les habiletés pratiques et techniques en lien avec les tâches ainsi que les principes reliés à ces soins. Voici quelques pistes que devrait suivre l’infirmière auxiliaire pour prévenir la faute professionnelle ou la négligence : • tenir à jour sa formation initiale et appliquer les pratiques de soins infirmiers les plus récentes ; • consulter et utiliser les ressources disponibles ; • respecter les limites de ses activités professionnelles et de son champ d’exercice ; • connaître les politiques, les règlements et les procédures de l’établissement ; • exiger une orientation adéquate au moment d’entrer en fonction dans une nouvelle unité de soins ; • rédiger les notes d’évolution de façon précise, concise, complète, chronologique et objective.

Le cadre légal du recours aux mesures de contrôle physique Certains contextes d’hospitalisation et certaines situations cliniques en établissement de santé nécessitent l’application de mesures de contrôle auprès de personnes présentant des comportements nuisibles à leur sécurité ou à celle d’autres personnes. Comprendre et respecter les aspects légaux qui entourent l’utilisation et l’application de ces mesures est capital dans l’exercice des fonctions de l’infirmière auxiliaire. Ces notions permettent : • d’intervenir plus adéquatement auprès de la clientèle ciblée ; • d’assurer un suivi rigoureux afin de prévenir ou de rapporter tout préjudice pouvant être lié à l’utilisation d’un moyen de contention, quel qu’en soit la durée ou le contexte d’application. En raison des risques accrus de lésions associées à l’application de moyens de contention, le MSSS a émis des orientations sous forme de principes directeurs en 2002. L’objectif de ces orientations est de guider les établissements dans l’élaboration des règles encadrant l’utilisation de moyens de contention. L’omission ou le non-respect de ces mesures législatives constituent une atteinte à la personne et peut conduire à des poursuites ou à des recours juridiques contre l’intervenant ou son employeur.

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PRÉALABLES

XVII

Préalables

ATTENTION Les mesures de retrait auxquelles le client collabore ne sont pas considérées comme un isolement. Ainsi, les personnes isolées à des fins de prévention des infections ne sont pas visées par les protocoles d’application des mesures de contrôle. C8

Cet extrait présente les grandes lignes de la Loi sur les services de santé et les services sociaux s’appliquant aux mesures de contrôle : La force, l’isolement, tout moyen mécanique ou toute substance chimique ne peuvent être utilisés comme mesure de contrôle d’une personne, dans une installation maintenue par un établissement, que pour empêcher de s’infliger ou d’infliger à autrui des lésions. L’utilisation d’une telle mesure doit être minimale et exceptionnelle et doit tenir compte de l’état physique et mental de la personne […].6 Au Québec, tout établissement a l’obligation légale de mettre en œuvre un protocole d’application des mesures de contrôle et d’en assurer sa diffusion.

Les principes d’hygiène et d’asepsie FIGURE 2

Le lavage des mains

En milieu de soins, les mains contaminées du personnel soignant sont la principale source de transmission des infections. Le lavage des mains constitue une mesure essentielle pour prévenir l’infection. Comme la personne soignée est prédisposée aux infections (voir les facteurs d’influence dans le tableau 5), l’infirmière auxiliaire doit se laver les mains entre chaque soin prodigué à différentes personnes.

Un lavage des mains adéquat est une mesure d’hygiène qui permet de prévenir la transmission des infections.

TABLEAU 5

La vulnérabilité de la personne aux infections : les facteurs d’influence

Facteurs d’influence Âge

Explications ●



État nutritionnel



Stress chronique



Maladie

● ●

Traitements médicaux



Statut de vaccination



Nouveau-né et jeune enfant : immaturité du système immunitaire Personne âgée : déclin de la réponse immunitaire et fréquentation accrue des établissements de santé Apport en protéines insuffisant : diminution de la défense immunitaire de l’organisme et ralentissement du processus de cicatrisation Libération en surabondance de certaines hormones, dont l’action provoque un dérèglement de l’organisme. Le stress chronique est associé, par exemple, à une inhibition du système immunitaire. Atteinte du système immunitaire (ex. : leucémie, sida) Maladie chronique (ex. : diabète, sclérose en plaques) Médication (ex. : cortisone, antinéoplasiques) Une vaccination à jour protège contre certaines maladies infectieuses (ex. : grippe, hépatite A, hépatite B, coqueluche)

6. LSSSS, art. 118.1.

XVIII

PRÉALABLES

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1

Quels besoins fondamentaux sont visés par les soins d’assistance ?

2

Croyez-vous avoir le droit de refuser de vous occuper d’une cliente qui ne parlerait que le mandarin, sous prétexte que vous ne parlez ni ne comprenez cette langue ? Justifiez votre réponse en vous appuyant sur ce que vous connaissez du cadre légal de la profession d’infirmière auxiliaire.

3

Les freins du fauteuil roulant de monsieur Belleux sont défectueux. Quelle est la responsabilité légale de l’infirmière auxiliaire et celle de l’employeur dans ce cas ?

4

Encerclez les énoncés correspondant aux droits et aux obligations de l’infirmière auxiliaire. a) Fournir un matériel sécuritaire et en assurer le bon état. b) Participer à l’identification et à l’élimination des risques d’accidents sur le lieu de travail. c) Prendre connaissance du programme de prévention applicable à sa profession. d) Prendre les mesures nécessaires pour protéger sa santé ou son intégrité physique. e) Utiliser les méthodes et les techniques visant à identifier, à contrôler et à éliminer les risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs.

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PRÉALABLES

XIX

Préalables

ACTIVITÉS

Quelles activités professionnelles engagent la responsabilité légale de l’infirmière auxiliaire face à ses clients ?

6

Quels documents devez- vous consulter afin de recueillir l’information nécessaire sur votre client ?

7

Madame Bastien, 75 ans, est hospitalisée pour des complications dues au diabète. Elle vit seule et vous explique qu’à la maison, elle ne mange que de petits repas essentiellement constitués de pâtes alimentaires et de légumes. Nommez deux facteurs qui prédisposent madame Bastien aux infections.

Préalables

5

XX

PRÉALABLES

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CHAPITRE

1

Les soins d’assistance

Sommaire Section 1 Les soins d’assistance et les soins spécifiques ............

2

Section 2 Les niveaux d’assistance ..........

3

Section 3 La planification journalière du travail ..................................

6

Synthèse ...............................................

9

1

Section

1 Les soins d’assistance et les soins spécifiques

Déclencheur

Section 1

À 15 ans, Abdel a failli se noyer. Après un saut périlleux dans la rivière avec ses amis, il est resté 20 minutes sous l’eau et son cœur s’est arrêté. Les médecins ont réussi à le ramener à la vie. Il souffre de tétraplégie (perte de toute capacité de contrôle des mouvements corporels). Il communique avec ses yeux, en fixant des images et en faisant des signes. Il a besoin de soins d’assistance. Selon vous, de quels types de soins d’assistance Abdel a-t-il besoin pour ses activités de la vie quotidienne ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Soins d’assistance



Soins spécifiques

Dans le cadre de ses fonctions, l’infirmière auxiliaire doit prodiguer deux types de soins : • les soins d’assistance ; • les soins spécifiques. Les soins d’assistance sont l’objet d’étude de la compétence 4, Procédés de soins d’assistance. Il importe cependant que l’infirmière auxiliaire distingue bien les deux types de soins pour en comprendre la nature et les limites. L’infirmière auxiliaire doit prodiguer des soins d’assistance à ses clients. Elle les soutient dans l’exécution d’activités quotidiennes telles que se vêtir, se déplacer ou s’alimenter. Pour ce faire, elle doit planifier soigneusement ses tâches, en tenant compte du niveau d’assistance requis par chacun de ses clients. Ce chapitre présente : • la définition des soins d’assistance ; • les divers niveaux d’assistance requis par une personne ; • les éléments à considérer lors de la planification journalière du travail de l’infirmière auxiliaire.

2

CHAPITRE 1

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Les soins d’assistance visent à aider une personne à répondre à ses besoins fondamentaux (voir la figure 1). Ils visent également à aider la personne à maintenir le plus haut niveau d’autonomie et à assurer le maintien de sa dignité. Les soins d’assistance incluent : • aider une personne à se déplacer (du lit au fauteuil, par exemple) ; • aider une personne à s’habiller ; • s’assurer du confort d’une personne ; • aider une personne dans ses soins d’hygiène ; • aider une personne à s’alimenter et à s’hydrater ; • assister une personne dans son besoin d’éliminer.

Section 2

FIGURE 1 Un soin d’assistance : aider une personne à se lever du lit

L’infirmière auxiliaire est autonome pour les soins d’assistance, c’està-dire qu’elle n’a pas besoin d’autorisation, d’ordonnance ou de supervision pour prodiguer ces soins. La prestation des soins d’assistance auprès d’une personne exige une formation adéquate axée sur : • les connaissances théoriques et pratiques nécessaires à la prestation de ces soins ; • la compréhension des valeurs éthiques et des règles de conduite propres à la profession d’infirmière auxiliaire. Les soins spécifiques sont différents des soins d’assistance. Ils sont associés à une altération spécifique d’un système du corps humain. Ces soins incluent, par exemple : • l’administration de médicaments ; • l’installation d’une sonde urinaire ; • la réfection d’un pansement. Pour prodiguer des soins spécifiques, l’infirmière auxiliaire doit suivre une ordonnance, un protocole de soins ou un plan de traitement.

Section

2 Les niveaux d’assistance

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Activités de la vie quotidienne (AVQ) Assistance partielle

• •

Assistance supervisée Assistance totale

• •

Autonomie Niveaux d’assistance

Tout au long de cette compétence, vous apprendrez à prodiguer des soins d’assistance à des personnes dont les capacités physiques ou cognitives peuvent être perturbées de manière temporaire ou permanente.

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Les soins d’assistance

3

Les soins d’assistance sont associés à des manifestations de dépendance d’une personne : douleur, perte de mémoire, mobilité réduite, etc. Ces manifestations peuvent survenir à tout âge et nuisent aux activités de la vie quotidienne (AVQ). Les AVQ visent à satisfaire les besoins fondamentaux d’une personne, soit : • boire et manger ; • éliminer ; • se mouvoir et maintenir une bonne posture ;

• se vêtir et se dévêtir ; • être propre, soigné et protéger ses téguments ; • éviter les dangers.

Section 2

Les soins d’assistance exigent de l’infirmière auxiliaire une attention soutenue envers les besoins particuliers du client (voir la figure 2). FIGURE 2

Des attitudes à adopter pour dispenser des soins d’assistance Attitudes à adopter pour dispenser des soins d’assistance

Être attentive aux manifestations de dépendance du client (ex. : aider une personne hémiplégique à se laver).

Identifier ce qui entrave la satisfaction des besoins du client (ex. : la nausée coupe l’appétit de madame Dubreuil).

Respecter le plan de soins et le plan thérapeutique infirmier (PTI) élaborés par l’infirmière (ex. : s’assurer que monsieur Fortin porte une ceinture abdominale au fauteuil roulant).

Les capacités physiques et cognitives du client déterminent les niveaux d’assistance requis. Le tableau 1 décrit les niveaux d’assistance pour un soin ou un déplacement. Pour chacun des niveaux, il précise les capacités physiques et cognitives de la personne, ainsi que le rôle de l’infirmière auxiliaire. TABLEAU 1

Les niveaux d’assistance prodiguée lors d’un soin ou d’un déplacement Capacités physiques du client

Niveaux d’assistance Autonomie





4

CHAPITRE 1

Capable de commencer et d’exécuter les mouvements naturels (rouler, glisser, pivoter) propres à la tâche ou au déplacement. Possède la force, l’équilibre et la coordination de tous ses membres.

Capacités cognitives du client ●

Capable de faire des choix et d’orienter ses actions.

Rôles de l’infirmière auxiliaire et exemple d’intervention ●

Aucune assistance au client : il est autonome.

Exemple : Madame Lebel, 45 ans, se lave les dents seule.

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Les niveaux d’assistance prodiguée lors d’un soin ou d’un déplacement (suite) Capacités physiques du client

Niveaux d’assistance Assistance supervisée







Assistance partielle





Assistance totale





Capable de commencer et d’exécuter les mouvements naturels propres à la tâche ou au déplacement. Possède la force, l’équilibre et la coordination de tous ses membres. Capable d’utiliser l’équipement, au besoin. A une force insuffisante pour commencer et exécuter les mouvements naturels propres aux déplacements, mais ses jambes peuvent supporter son poids (mise en charge). Peut avoir des problèmes d’équilibre ou de coordination et se fatiguer rapidement à l’effort lors d’une tâche ou d’un déplacement. Incapable de commencer et d’exécuter les mouvements ou les gestes propres à la tâche ou au déplacement. Aucune mise en charge n’est possible.

Capacités cognitives du client ●





Peut manquer d’initiative, de motivation, être anxieux ou craintif. Peut avoir oublié certaines étapes dans l’exécution d’une tâche, être hésitant ou désorienté dans ses gestes. Peut ou non faire des choix et orienter ses actions.

Rôles de l’infirmière auxiliaire et exemple d’intervention ●



Doit guider et stimuler le client, lui transmettre des consignes claires, le rassurer, le motiver, l’orienter dans le temps, l’espace et le lieu, ou mimer les gestes. Doit vérifier et préparer l’équipement au besoin.

Section 2

TABLEAU 1

Exemple : L’infirmière auxiliaire guide le pas de marche de monsieur Sanchez, 68 ans, et le rassure lorsqu’il descend les marches avec sa canne. ●







Dirige et assiste le client pour les étapes du mouvement ou de la tâche. Compense les incapacités physiques du client et utilise de l’équipement au besoin. S’assure d’avoir l’attention du client. Lui donne des consignes verbales ou gestuelles claires et précises. Vérifie si le client a compris les consignes. Répète les consignes au besoin et rassure le client par un contact visuel ou physique.

Exemple : L’infirmière auxiliaire doit aider monsieur Armourian, 47 ans, à se lever du lit. ●

Peut être capable ou incapable de faire des choix et d’orienter ses actions.





Compense entièrement les incapacités physiques du client en utilisant de l’équipement pour les déplacements ou en exécutant les étapes du soin. Communique les étapes et les actions qu’elle fera au fur et à mesure afin de rassurer le client, tout en gardant un contact visuel ou physique (par le toucher).

Exemple : L’infirmière auxiliaire doit transférer madame Bélair, 38 ans, du lit au fauteuil avec un lève-personne.

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Les soins d’assistance

5

Section

3 La planification journalière du travail Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants :

Section 3



ASSTSAS



Situation de travail

L’infirmière auxiliaire doit planifier et organiser efficacement son travail afin de satisfaire les besoins de ses clients. La planification, l’organisation et la gestion des soins d’assistance d’une personne (dont l’assistance au déplacement) demandent une bonne connaissance de son état général et de sa condition médicale (voir la figure 3). FIGURE 3

Les composantes de l’état général et de la condition médicale du client

Degré de coopération

Âge

Force musculaire

État général et condition médicale du client

Contre-indication médicale

Degré d’autonomie

Appareillage

L’Association paritaire pour la santé et la sécurité du travail du secteur affaires sociales (ASSTSAS) préconise une approche globale de la planification des déplacements. Dans cette approche, il est important de considérer tous les éléments de la situation de travail. Le tableau 2 présente les principaux éléments dont l’infirmière auxiliaire doit tenir compte au moment de mobiliser ou de déplacer une personne, ou de donner tout autre soin d’assistance.

Monde du travail En milieu de travail, l’infirmière auxiliaire est tenue de se référer à l’infirmière pour les situations qui requièrent plus d’instructions ou de précisions. Elle doit également participer aux réunions des équipes multidisciplinaires ou interdisciplinaires inscrites à l’agenda.

6

CHAPITRE 1

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TABLEAU 2

Les principaux éléments de la situation de travail selon l’ASSTSAS

Éléments de la situation de travail Personnes

Explications Le client et ses proches : ● Le client a ses caractéristiques personnelles (traits de personnalité, croyances, valeurs, émotions, état de santé et capacités d’adaptation). ● Les membres de la famille et les visiteurs ont des attentes face à la situation.



Environnement

● ●

Section 3

Le personnel soignant : ● Le soignant possède des caractéristiques personnelles qui forgent sa personnalité. Les collègues de travail ont également des caractéristiques personnelles qui peuvent influer le travail du soignant (affinités, préjugés, conflit de personnalités, etc.). Le lieu où se déroule l’intervention ou le soin est un élément important à considérer. Les composantes suivantes de l’environnement peuvent influencer le déroulement de la tâche : – la disposition du mobilier et de l’équipement ; – l’espace disponible ; – les distances (entre la chambre et le poste de travail ou les locaux de services, par exemple) ; – le climat (chaleur, éclairage, bruit) peut avoir une influence sur le déroulement de la tâche. Équipement



Temps



Tâche



Organisation

● ●







L’état de l’équipement disponible a une incidence sur le déroulement de la tâche et sur la sécurité des personnes (client, personnel soignant). Le moment de la journée (jour, soir, nuit), l’heure précise et la durée prévue de la tâche sont des éléments à considérer. Il importe de bien saisir la nature de la tâche à accomplir : le soin à prodiguer, les décisions à prendre, les gestes à faire, les méthodes à utiliser, les principes à respecter (position, prise, mouvement). Les politiques, les règlements et les protocoles de l’établissement balisent les procédures. Les objectifs, les interventions ciblées par le plan thérapeutique infirmier (PTI) et le plan de soins et de traitement infirmiers (PSTI) sont des outils à consulter pour chaque client. Les rencontres d’équipe (multidisciplinaire, interdisciplinaire) sont des moments clés pour le partage de l’information concernant les clients. La gestion des horaires de travail et la répartition des tâches au plan de travail ont un impact sur l’organisation du travail. Les formations données et les renseignements transmis par l’organisation doivent être à jour.

Source : Adapté de ASSTSAS, Principes pour le déplacement sécuritaire des bénéciaires : PDSB, cahier du participant, 2009.

ACTIVITÉS 1

Qu’est-ce qui distingue les soins d’assistance des soins spécifiques ?

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Les soins d’assistance

7

2

Associez chacun des niveaux d’assistance suivants à la capacité appropriée de la personne. Niveaux d’assistance

Section 3 1

a) b) c) d)

3

Capacités de la personne

Assistance supervisée Assistance partielle Assistance totale Autonomie

1. Aucune mise en charge des jambes pour se déplacer. 2. Oublie d’utiliser sa canne pour ses déplacements. 3. S’habille seule, mais est incapable de remonter la fermeture éclair de son pantalon et d’attacher sa ceinture. 4. Se lave, s’habille, se déplace sans assistance.

Pour chacune des situations suivantes, indiquez l’élément ou les éléments appropriés de la situation de travail. Situations

Éléments de la situation de travail

a) Monsieur Larin, 64 ans, glisse sur le plancher humide de la salle à manger et fait une chute. b) Je dois lever madame Rioux, 28 ans, à 9 heures pour son rendez-vous en physiothérapie. c) Je suis libérée pour une formation sur un nouvel équipement de transfert. d) Le lève-personne est brisé. Je dois recoucher la personne avec l’aide de deux autres intervenants. e) Monsieur Diep, 42 ans, refuse de prendre son bain parce qu’il a froid. 4

1. Organisation 2. Tâche 3. Temps 4. Environnement 5. Équipement

Associez les définitions suivantes aux termes appropriés. autonomie

AVQ

niveaux d’assistance

soins d’assistance

a) Soins à prodiguer selon le degré d’autonomie d’une personne. b) Activités qui visent à satisfaire les besoins fondamentaux d’une personne. c) Soins qui visent à aider une personne à répondre à ses besoins fondamentaux. d) État d’une personne qui ne nécessite aucune assistance.

8

CHAPITRE 1

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Synthèse Le s soins d’assistance • Les soins d’assistance visent à aider une personne à répondre à ses besoins fondamentaux : se déplacer, se vêtir, s’alimenter et s’hydrater, éliminer, veiller à son hygiène et à son confort. Ils visent également à maintenir le plus haut niveau d’autonomie d’une personne dans ses AVQ et à assurer le maintien de sa dignité.

Synthèse

• Les soins d’assistance sont des tâches pour lesquelles l’infirmière auxiliaire est autonome.

Les niveaux d’assistance et les capacités physiques du client NIVEAUX D’ASSISTANCE

Autonomie Le client : est capable de commencer et d’exécuter les mouvements naturels propres à la tâche ou au déplacement ; possède la force, l’équilibre et la coordination de tous ses membres.

Assistance supervisée Le client : est capable de commencer et d’exécuter les mouvements naturels ; est capable d’utiliser l’équipement.

Assistance partielle

Assistance totale

Le client n’a pas la force suffisante pour commencer et exécuter seul les mouvements naturels, même avec l’équipement. Ses jambes peuvent supporter son poids (mise en charge).

Le client est incapable de commencer ou d’exécuter les mouvements naturels. Aucun de ses membres ne peut supporter une mise en charge.

La planification journalière d’une infirmière auxiliaire Pour faire sa planification journalière, l’infirmière auxiliaire fait appel à un ensemble de compétences et d’habiletés de planification, d’observation, de communication et de gestion du temps.

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Les soins d’assistance

9

Les principaux éléments de la situation de travail Le travail de l’infirmière auxiliaire est constamment influencé par un ensemble d’éléments qui interagissent. L’ASSTSAS préconise une approche globale qui prend en compte tous les éléments de la situation de travail.

Synthèse

L’organisation

La personne (client, proches, personnel soignant et autres intervenants)

L’environnement

La situation de travail

La tâche

Le temps

L’équipement

Notes personnelles

10

CHAPITRE 1

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CHAPITRE

2

Déplacer une personne

Sommaire Situation clinique ............................... 12 Section 1 Les principes de mécanique corporelle ................................. 13 Situation clinique (suite) .......... 20 Section 2 Le mobilier et les accessoires de la chambre .......................... 20 Section 3 Les principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) ..................................… 23 Situation clinique (suite) .......... 27 Section 4 Les manœuvres de déplacement ........................ 46

Synthèse ................................................. 58 Situations cliniques ........................... 60

11

Situation clinique Madame Le Fang, 74 ans Xxxxx Situation clinique

Madame Xxxxx Le Fang, 74 ans, a été hospitalisée à la suite d’une mauvaise chute il y a deux jours. Elle souffre de plusieurs contusions, d’une fracture de l’humérus du bras droit et d’une fracture du tibia de la jambe droite. Sa jambe droite et son bras droit sont plâtrés. Elle porte une écharpe pour stabiliser son bras droit et circule en fauteuil roulant. Craintive à l’idée de tomber du lit, madame Le Fang demande qu’on monte les deux ridelles du lit lorsqu’elle est alitée. Bien qu’elle reçoive des analgésiques aux six heures, elle se dit toujours souffrante à la mobilisation. Sa douleur l’empêche de bien dormir la nuit. Madame Le Fang a parfois des pertes de mémoire, mais elle reconnaît les membres de sa famille. Elle ne communique qu’en mandarin, sa langue maternelle. Elle collabore bien à ses soins depuis son admission. Elle a besoin d’aide pour ouvrir les contenants et pour préparer les aliments qui se trouvent dans son plateau-repas. Elle a également besoin d’assistance pour se laver, se vêtir et se dévêtir, et se déplacer.

1

Indiquez trois besoins perturbés liés aux soins d’assistance chez madame Le Fang.

2

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Au besoin, consultez le tableau 1, Les niveaux d’assistance prodiguée lors d’un soin ou d’un déplacement, au chapitre 1, à la page 4. Vrai

Faux

a) Madame Le Fang nécessite une assistance totale pour se laver. b) Madame Le Fang est capable de s’alimenter seule. c) Madame Le Fang nécessite une assistance partielle pour se lever du lit. Justification :

12

CHAPITRE 2

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Section

1 Les principes de mécanique corporelle

Déclencheur

1

Dans la première colonne, indiquez les sources de danger et les facteurs de risque qui peuvent nuire à la sécurité et au bon positionnement de la personne.

2

Dans la deuxième colonne, précisez comment vous vous y prendriez pour repositionner adéquatement la personne dans son fauteuil, de façon sécuritaire. Sources de danger et facteurs de risque

Section 1

Observez l’illustration ci-contre, puis remplissez le tableau ci-dessous.

Interventions correctives

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Alignement corporel Coordination des mouvements

• •

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Équilibre Mécanique corporelle



Mouvements naturels

Déplacer une personne

13

Section 1

Lors de la prestation de soins, l’infirmière auxiliaire est régulièrement appelée à déplacer une personne ou à l’assister dans ses déplacements. Dans ce contexte, il importe de connaître et d’appliquer certains principes pour éviter toute blessure tant chez le client que chez l’infirmière auxiliaire. Cette section porte sur : • l’utilisation des mouvements naturels et de la mécanique corporelle dans les activités de la vie quotidienne et de la vie domestique, de même que sur leur utilité pour assurer le déplacement sécuritaire d’un client ; • les bienfaits de l’activité physique et l’importance d’une bonne forme physique pour réduire les risques de blessures lors du déplacement d’un client.

1.1 Les mouvements naturels et la mécanique corporelle Plusieurs gestes quotidiens, tels que sortir du lit, marcher ou s’asseoir, reposent sur trois mouvements naturels : • rouler ; • glisser ; • pivoter. Ces mouvements naturels sont déclenchés volontairement ou involontairement (par réflexe de défense, par exemple quand on cherche à amortir le choc lors d’une chute). Au moment de prodiguer des soins d’assistance, il est nécessaire de respecter et de faire respecter les mouvements naturels (voir le tableau 1). En effet, les tâches reliées aux soins d’assistance exigent un effort musculaire. TABLEAU 1

Des exemples de l’utilisation des mouvements naturels lors de soins d’assistance

Mouvements naturels

Activités de la vie domestique (AVD) Activités liées aux tâches domestiques, telles que la cuisine, le ménage, la lessive, le repassage, etc.

14

CHAPITRE 2

Exemples de mouvements naturels lors de soins d’assistance

Rouler

Tourner ou retourner un client dans son lit

Glisser

Se servir d’une alèse pour rehausser un client au lit

Pivoter

Faire tourner un client sur lui-même, en position debout

La mécanique corporelle est le résultat de l’effort coordonné des muscles, des os et du système nerveux. La mécanique corporelle permet de maintenir l’équilibre, la posture et l’alignement corporel dans les tâches : • de soulèvement ; • de flexion ; • de déplacement. Elle joue un rôle essentiel dans la réalisation des activités de la vie quotidienne (AVQ) et des activités de la vie domestique (AVD).

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ATTENTION Tout intervenant doit comprendre et utiliser les principes de mécanique corporelle dans les AVQ. Une bonne posture favorise un mouvement harmonieux, réduit l’effort musculaire et évite les tensions exercées sur les muscles, les tendons, les ligaments, les articulations et les os. Toute perturbation de l’équilibre constitue un risque de blessure ou de futures complications tant pour le client que pour l’intervenant.

FIGURE 1

Section 1

L’alignement corporel, l’équilibre et la coordination L’alignement corporel et l’équilibre sont deux composantes essentielles des principes de mécanique corporelle. L’alignement corporel : • favorise une relation harmonieuse entre les parties du corps ; • permet de réduire les tensions et de maintenir un bon tonus musculaire ; • contribue à l’équilibre général du corps (voir la figure 1). L’alignement corporel en position debout

Centre de gravité près du sol

Centre de gravité près du sol

Ligne de gravité qui passe au milieu du centre de gravité

Centre de gravité Point d’insertion de tous les plans qui divisent le corps en deux parties de poids égal.

Base d’appui large et stable Base d’ancrage

L’équilibre constitue un état de stabilité ou de repos du corps. L’équilibre peut être compromis par : • une maladie ou une blessure ; • une douleur ; • une modification physiologique (l’âge, la croissance, une grossesse) ; • les effets secondaires d’une médication ; • une immobilité prolongée. La coordination des mouvements est le résultat de la combinaison des contractions des muscles dans un ordre précis. Cette coordination : • permet d’effectuer diverses actions, telles que marcher ou prendre un objet ; • dépend du poids de la personne, du centre de gravité et de l’équilibre.

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Déplacer une personne

15

Chez une personne en état de déséquilibre, le centre de gravité se déplace hors de la base d’ancrage (voir la figure 1, à la page 15). C’est ce qui produit son instabilité et un risque de chute. L’infirmière auxiliaire doit repérer rapidement une personne en état de déséquilibre afin de la soutenir et d’assurer sa sécurité. Plusieurs facteurs peuvent influencer la mécanique corporelle et perturber l’alignement corporel et la mobilité d’une personne (voir la figure 2). Des facteurs qui peuvent influencer la mécanique corporelle

FIGURE 2

Section 1

Facteurs émotionnels Stress Anxiété

Peuvent agir sur la motivation et la tolérance physique et psychologique d’une personne.

Facteurs physiologiques Douleur Faiblesse musculaire Manque de sommeil Déséquilibre hormonal Chute ou hausse de pression artérielle Malformations congénitales Altérations osseuses Lésions neurologiques (ex. : traumatisme crânien, accident vasculaire cérébral [AVC], déficit cognitif) Facteurs de développement Âge Sexe

Peuvent réduire les capacités d’une personne à accomplir ses AVQ ou ses AVD.

Peuvent avoir un impact sur l’endurance à l’activité.

Le tableau 2 donne des repères importants sur les principes de mécanique corporelle utiles dans la planification d’une tâche de déplacement. La figure 3 montre une application de ces principes.

Une application des principes de mécanique corporelle FIGURE 3

16

CHAPITRE 2

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L’application des principes de mécanique corporelle dans une tâche de déplacement Principes















S’assurer d’avoir l’aide nécessaire (mécanique ou humaine) pour déplacer le client. L’intervenant qui a la charge la plus lourde coordonne le travail de l’équipe (en comptant jusqu’à trois, par exemple).

Encourager le client à s’aider lui-même, autant que possible, et à coopérer. Prendre le temps d’échauffer ses muscles avant d’effectuer une manœuvre. Se placer près de la personne à déplacer ou de la charge à soulever.

Maintenir le dos, le cou, le bassin et les pieds alignés. Éviter les mouvements de torsion (flexion/ rotation ou extension/rotation).

Justifications ●









Déplacer un client à deux ou avec une assistance mécanique, en synchronisant le mouvement : – réduit la charge de chacun des intervenants impliqués ; – permet de maintenir un bon alignement corporel de la personne tout au long de la manœuvre.

Section 1

TABLEAU 2

La participation active du client favorise son autonomie et réduit l’effort et la charge de travail de l’infirmière auxiliaire. Préparer les muscles par un échauffement atténue les tensions de la mise en charge. Réduire l’usage de la force au minimum. Une charge de 50 kg à bout de bras équivaut à une charge de 5 kg à la hauteur de la taille et près du corps (le poids est divisé par 10). Réduire le risque de blessure musculaire, particulièrement aux articulations du dos.

Animation ●











Fléchir les genoux pour les déverrouiller (dans un angle de 15°, au minimum). Tenir les pieds écartés au moins à la largeur du bassin. Contracter les muscles abdominaux et les fessiers pour immobiliser le bassin et solliciter la puissance des muscles des membres inférieurs. Utiliser les jambes pour la force (puissance) et les bras pour le support (équilibre), et non le dos, qui ne peut se pencher à plus de 35° de flexion. Déplacer avec les avant-bras en pronation plutôt qu’en supination (voir la figure 4). Glisser le client vers soi à l’aide d’une alèse, d’un drap, d’une toile de transfert ou d’un large piqué glissant.

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Maintenir une légère flexion des genoux réduit les risques de troubles musculosquelettiques (TMS). Prendre une base d’appui large augmente la stabilité.

FIGURE 4 La supination et la pronation

La contraction des muscles abdominaux et fessiers permet de stabiliser efficacement le bassin pendant l’action. Les muscles des jambes (quadriceps) sont plus forts que les muscles des bras (biceps et triceps). Ils peuvent fournir un plus grand effort avec moins de risques de blessure. La pronation permet d’optimiser la force musculaire de façon plus sécuritaire tout en maintenant une bonne posture globale. Glisser demande moins d’effort que soulever. Une alèse, un drap, une toile de transfert ou un large piqué glissant réduit la friction qui peut causer des lésions cutanées au client.

Pronation

Supination

Supination Mouvement de rotation de l’avant-bras qui place la paume de la main vers le haut.

Pronation Mouvement de rotation de l’avant-bras qui place la paume de la main vers le bas.

Déplacer une personne

17

1.2 L’exercice et l’activité physique Un mode de vie actif contribue au maintien et à l’amélioration de la santé physique et psychologique. L’exercice et l’activité physique offrent plusieurs bienfaits (voir la figure 5). FIGURE 5

Les bienfaits de l’exercice et de l’activité physique

Section 1

L’exercice et l’activité physique stimulent

augmentent

les fonctions de tous les systèmes anatomiques.

l’endurance du cœur ; la résistance des os ; la masse musculaire et la flexibilité des articulations.

contribuent au maintien d’un poids santé.

favorisent la résistance au stress ; le sommeil ; la sensation de bien-être.

L’activité physique est particulièrement bénéfique pour l’infirmière auxiliaire qui doit assister des personnes dans leurs déplacements. Une bonne forme physique lui évitera des accidents et des blessures. En effet, les statistiques montrent un nombre élevé d’accidents de travail liés aux troubles musculosquelettiques (TMS) chez les professionnels de la santé. Les causes de ces blessures sont souvent liées aux déplacements de clients, de matériel ou d’équipement. Lombalgie Douleur localisée au bas du dos, dans la région lombaire.

Impotence État d’une personne dont les mouvements sont rendus très difficiles ou impossibles.

Il peut s’agir : • de blessures ou de lombalgies occasionnées par des efforts répétitifs (tendinite, bursite, entorse, hernie discale) ; • une douleur qui crée une impotence immédiate, causée par une torsion brutale (le fait de retenir un client pour qu’il ne tombe pas dans un endroit exigu comme les toilettes, par exemple) ; • de fatigue physique ou morale (stress, épuisement professionnel, manque de sommeil, anxiété, surcharge de travail).

ACTIVITÉS 1

Testez votre équilibre. Effectuez chacune des trois étapes suivantes.

Basse résolution

1) Placez-vous face à une autre élève, debout, les pieds collés et les bras détendus le long du corps, la tête et le dos droits. 2) Respirez profondément en prenant conscience de votre corps. Ressentez l’effort qu’il faut pour maintenir votre équilibre dans cette position. 3) Levez les bras de chaque côté de votre corps en soulevant légèrement la jambe gauche afin de décoller le pied gauche du sol. Maintenant, fermez les yeux.

18

CHAPITRE 2

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2

Section 1

Décrivez ce qui se passe et expliquez-le dans vos mots.

Remplissez la grille de mots croisés suivante. Horizontalement 1 Activité de la vie domestique. 2 Type de mouvement à éviter pour réduire le risque de blessure musculaire ou de blessure aux articulations du dos. 3 État de stabilité ou de repos du corps. 4 Type de soins prodigués pour satisfaire un besoin perturbé. 5 Abréviation d’un trouble souvent associé aux accidents de travail chez les professionnels de la santé. 6 Position des avant-bras qui optimise la force musculaire de façon plus sécuritaire. 7 Résultat de l’effort coordonné des muscles, des os et du système nerveux : corporelle.

9

11

12 1

2

14 3 10 4

5

8 6

13

7

Verticalement 8 Plus il est élevé, plus il constitue un risque pour l’intervenant dans les déplacements. 9 Type de mouvements que l’on effectue quotidiennement à travers nos routines et nos occupations. 10 Tâches visant à aider une personne à satisfaire des besoins perturbés. 11 Elle est le fruit de la combinaison des contractions des muscles dans un ordre précis. 12 Posture qui favorise une relation harmonieuse entre les parties du corps. 13 Activités qu’accomplit quotidiennement une personne pour satisfaire ses besoins fondamentaux. 14 Force déployée par les jambes lors d’une manœuvre de déplacement.

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Déplacer une personne

19

Situation clinique

Madame Le Fang, 74 ans (suite)

Madame Le Fang est veuve. Elle vivait chez son fils avant son accident. Elle n’est pas prête à y retourner, car elle nécessite toujours de l’aide pour ses AVQ et pour ses déplacements. De plus, elle ressent encore de la douleur au bras et à la jambe, et elle a peur de tomber.

Section 2

Dans un tel contexte, l’infirmière auxiliaire doit tenir compte de tous les aspects biologiques, psychologiques et sociologiques de la cliente dans la planification et l’organisation des soins.

3

Quels facteurs peuvent influencer la capacité de madame Le Fang à se mouvoir et à maintenir une bonne posture ? Au besoin, référez-vous à la situation clinique de la page 12.

4

Vous devez aider madame Le Fang à se lever et à s’asseoir dans son fauteuil roulant. Quels éléments pourraient constituer un risque pour madame Le Fang ou vous mettre en danger lors du déplacement ?

Section

2 Le mobilier et les accessoires de la chambre Qu’il s’agisse d’une chambre à un lit, à deux lits ou à plusieurs lits, le mobilier et les accessoires peuvent varier en fonction des éléments suivants : • l’espace disponible ; • les particularités de l’environnement de l’établissement ; • la clientèle. Par exemple, dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD), la direction peut accepter que les résidents apportent des effets personnels, comme de la literie, un fauteuil, des cadres ou des appareils audio-vidéo, afin de recréer un contexte domiciliaire. Par contre, cela serait impensable pour un court séjour dans un centre hospitalier. Dans tous les cas, il est important que la disposition des objets personnels ne nuise pas à la sécurité de la clientèle ni à celle des intervenants.

20

CHAPITRE 2

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C’est la loi

Section 2

Selon l’article 49 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, en cas de bris ou de défectuosité d’un accessoire ou du mobilier, l’intervenant a la responsabilité : • d’en aviser l’employeur et d’en informer l’équipe de soins ; • de trouver des solutions en équipe ; • de protéger le client et les autres intervenants de dommages ou de complications pouvant être causés par une telle situation. L’employeur, pour sa part, a la responsabilité : • de pallier rapidement le problème ; • d’assurer la sécurité de la clientèle et de ses employés.

Généralement, le mobilier d’une chambre d’hôpital type se compose des éléments illustrés dans la figure 6. Parmi les accessoires, un des plus importants est la cloche d’appel reliée à un interphone qui permet de communiquer directement du poste de travail à la chambre du client. D’autres accessoires peuvent être intégrés à la chambre selon certaines particularités de l’environnement (ex. : un lavabo, une toilette adaptée, une pharmacie, une lampe, un meuble de rangement). FIGURE 6

Le mobilier type d’une chambre d’hôpital

Lit

Table de chevet Fauteuil

Table de lit roulante à hauteur ajustable

Le lit d’hôpital Les lits d’hôpital sont manuels ou électriques. L’infirmière auxiliaire doit connaître les structures qui les composent et leurs fonctions. Elle peut ainsi offrir un maximum de sécurité et de confort au client pour les différents types de positionnements au lit que requiert son état de santé (voir la figure 7, à la page 22). Des accessoires adaptables peuvent s’ajouter au lit pour répondre aux besoins particuliers du client, comme des arceaux, un trapèze de lit, du matériel de positionnement, etc.

ATTENTION • Le lit d’hôpital possède un mécanisme de freins qui permet de le stabiliser. • Le lit d’hôpital s’ajuste généralement à hauteur variable à des fins de sécurité lors des interventions au lit. • Le lit d’hôpital possède des ridelles amovibles. On peut les utiliser par mesure préventive, avec l’accord de la personne, ou par mesure de contrôle physique dans des contextes encadrés par une politique de non-contention du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Cette politique est abordée au chapitre 3, Restreindre une personne.

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Déplacer une personne

21

FIGURE 7

Les structures d’un lit d’hôpital 2 1 Matelas 8

9

1 4

Section 2

8

7

3

5 Lit manuel

2

6

4

3 Freins permettant de bloquer les roues (tête de lit ou pied de lit) complètement ou partiellement, selon les besoins 4 Sommier, section de tête (doté d’un dispositif de remise à plat d’urgence) 5 Manivelles manuelles

8

1 8

2 Tête de lit et pied de lit amovibles

7

6 Commandes électriques 7 Relève-jambes manuel ou électrique 8 Ridelles amovibles 9 Support pour porte-sérum

3 Lit électrique

ACTIVITÉS 1

Selon vous, dans une chambre en milieu de soins, quelles sont les sources de danger potentiel liées au mobilier ou aux accessoires ? Nommez-en trois.

2

Observez les deux lits d’hôpital illustrés à la figure 7. Quelles sont les différences entre les deux types de lit ?

22

CHAPITRE 2

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Section

3

Les principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB)

Déclencheur

1

Le décorum

2

La préparation de l’environnement et de l’équipement

3

Le positionnement du stagiaire

4

La communication

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Section 3 1

L’illustration ci-contre représente une situation qui se produit le premier jour du stage d’une élève. Plusieurs éléments montrent des principes de sécurité qui ne sont pas respectés pour le déplacement de monsieur Tremblay. À votre avis, quels manquements de l’élève stagiaire l’enseignante pourrait-elle relever ? Considérez chacun des aspects suivants.

Déplacer une personne

23

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Contrepoids Force de cisaillement Friction Lésion de pression

• •



Manœuvre Principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) Principes de positionnement

• • • •

Principes de prise Prise « pouce » Synchronisation Transfert de poids

Section 3 1

Cette section présente : • les règles de sécurité qui permettent d’éviter les incidents et les accidents lors d’un déplacement ; • les principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) proposés par l’ASSTSAS ; • la friction et la force de cisaillement, deux des causes les plus importantes des lésions de pression chez les personnes alitées ; • l’application des principes de mécanique corporelle aux PDSB ; • les notes d’évolution liées aux déplacements.

Incident Action ou situation qui n’entraîne pas de conséquences négatives sur l’état de santé ou le bien-être d’un client, d’un intervenant ou d’un tiers (ex. : la chute d’une personne qui ne présente ni blessure ni limitation à la marche après l’incident).

Accident Action ou situation imprévue ou soudaine qui entraîne (ou qui peut entraîner) des conséquences négatives sur l’état de santé ou le bien-être du client, d’un intervenant ou d’un tiers.

3.1 La sécurité : des règles pour éviter les incidents et les accidents Lors du déplacement d’un client, l’infirmière auxiliaire doit respecter des règles de sécurité visant à éliminer les risques d’incidents ou d’accidents, tant pour le client que pour elle-même. Afin de réduire les risques d’incidents et d’accidents, l’infirmière auxiliaire : • connaît et applique rigoureusement tous les principes d’hygiène, d’asepsie et de sécurité définis dans les méthodes de soins ; • analyse l’ensemble des éléments d’une situation de travail qui interagissent entre eux et qui sont susceptibles d’influencer les actions et ses décisions dans la prestation d’un soin ou l’exécution d’une tâche. Le tableau 3 présente les principales règles de sécurité à respecter lors d’une manœuvre de déplacement. L’infirmière auxiliaire qui est impliquée dans un incident ou un accident touchant une personne hospitalisée dans son établissement, ou qui en est témoin, a l’obligation : • de remplir le formulaire Rapport de déclaration d’incident ou d’accident (voir l’annexe 1) ; • de rédiger une note complète de l’événement à verser au dossier du client. Une copie du rapport sera déposée au dossier du client après signature du médecin. Les autres copies serviront aux fins de statistiques de l’établissement auprès de la CSST.

24

CHAPITRE 2

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Les règles de sécurité à respecter lors d’une manœuvre de déplacement

Règles de sécurité Vérifier l’identité du client.

Vérifier le matériel et l’équipement avant leur utilisation (état, propreté, propriété).

Gestes à accomplir ●













Procurer un environnement physique sécuritaire.

● ●

● ●

Respecter une distance sécuritaire entre soi et le client nécessitant une assistance. Placer la cloche d’appel à la portée de la main du client.

Ajuster le lit à une hauteur sécuri­ taire pour le client.







S’assurer qu’il s’agit de la bonne personne. En milieu de soins, vérifier la présence du bracelet d’identifi­ cation. S’assurer que les freins sont serrés (lit, civière, fauteuil roulant, chaise d’aisance, base roulante, etc.). Placer le matériel à la portée de la main, au bon endroit en fonction du transfert prévu.

Section 3 1

TABLEAU 3

Entrer les manivelles sous le lit après utilisation afin d’éviter des blessures aux jambes et des risques de chute. Vérifier le bon fonctionnement des ridelles du lit ; respecter en tout temps leur protocole d’utilisation selon l’ordonnance ou les exigences du client. S’assurer que le client porte des chaussures antidé­ rapantes avant d’effectuer les transferts auxquels il peut collaborer physiquement. Ajuster le lit à la bonne hauteur afin d’éviter des mouvements de torsion et d’extension. Ranger le matériel non nécessaire. Dégager les aires de déplacement (idéalement, l’aire de déplacement dégagée doit avoir environ 1,5 m). Assurer un bon éclairage. Travailler sur des surfaces propres et sèches. Éviter de s’éloigner à une distance de plus de la longueur d’un bras si le client n’est pas stabilisé. Avant de quitter la chambre, fixer la cloche d’appel à proximité et à la vue du client (sur la taie d’oreiller, le coin du piqué ou le couvre­matelas) et s’assurer qu’elle fonctionne. S’assurer que le lit est au plus bas niveau, après le soin ou avant de quitter la chambre.

ATTENTION Lors d’une chute, l’infirmière auxiliaire peut superviser le déplacement de la personne si celle­ci est capable de se relever seule ou en s’appuyant sur une aide mécanique stable (ridelle, fauteuil stable, etc.). Si la personne est incapable de se relever seule ou avec supervision, l’infirmière auxiliaire doit : • assurer la sécurité de la personne et éviter de la déplacer (le déplacement peut aggraver son état) ; • aviser immédiatement l’infirmière (à l’aide de la cloche d’appel, du code d’urgence de l’établissement ou en appelant à l’aide) ; • vérifier l’état de conscience et l’état physique de la personne (observer sa capacité de bouger les articulations, vérifier si des blessures sont associées à la chute [rougeur, œdème, lésions], le niveau et les sites de la douleur, etc.) ; • prendre les signes vitaux et les signes neurovasculaires de la personne ; • attendre l’autorisation de l’infirmière pour déplacer la personne.

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Déplacer une personne

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ACTIVITÉS 1

Vers 15:00, monsieur Michel Roy, 67 ans, circule dans le corridor sans son déambulateur. Vous le voyez perdre l’équilibre et tomber sur le genou droit, puis rouler sur le côté droit. Il tente de se relever seul, en vain. Lorsque vous arrivez à ses côtés, il pleure et vous dit qu’il a trébuché, mais qu’il ne s’est pas blessé. Vous observez néanmoins une rougeur de 3 cm de diamètre sur son genou droit. Sa pression artérielle est de 162/92, son pouls est de 98 battements/min, et sa respiration est à 22 respirations/min.

Section 3 1

Vers 15:15, l’infirmière Isabelle Fournier évalue monsieur Roy. Elle vous demande de le transférer au lit à l’aide du lève-personne et d’appliquer de la glace pendant 20 minutes sur son genou droit. À 15:45, elle avise l’épouse de monsieur Roy ainsi que le docteur Richard, son médecin traitant. En tant que témoin de l’accident, remplissez le Rapport de déclaration d’incident ou d’accident qui sera déposé au dossier de monsieur Roy.

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CHAPITRE 2

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Section 3 1

Situation clinique

Madame Le Fang, 74 ans (suite)

Madame Le Fang attend la visite de son fils Huan. N’ayant pas sa cloche d’appel à sa portée, elle crie jusqu’à ce que vous arriviez à son chevet. Elle vous fait comprendre qu’elle veut être transférée du lit au fauteuil roulant. Comme vous le savez, elle nécessite une assistance partielle pour tous ses déplacements et ne communique qu’en mandarin.

2 Pour chacune des situations suivantes, indiquez une conséquence possible pour madame Le Fang. a) Vous oubliez de vérifier son identité avant un soin ou un déplacement.

b) La cloche d’appel n’est pas à sa portée.

c) Madame Le Fang ne parle que le mandarin.

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Déplacer une personne

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Section 3 1

3 Donnez et expliquez, dans l’ordre, les règles de sécurité à respecter avant de transférer madame Le Fang au fauteuil roulant.

3.2 Les principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) L’ASSTSAS propose six grands principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) pour une personne nécessitant une assistance. Certains de ces principes correspondent aux mouvements naturels du corps, alors que d’autres s’appliquent davantage à la planification (voir la figure 8). FIGURE 8

Les six grands principes de déplacement sécuritaire d’une personne nécessitant une assistance La préparation

La communication

La synchronisation

Les principes de déplacement sécuritaire

Le positionnement

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CHAPITRE 2

Les prises

Les manœuvres

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3.2.1 La préparation La préparation d’un soin d’assistance constitue une étape importante et incontournable. L’ASSTSAS reconnaît trois grandes étapes de préparation qui tiennent compte de plusieurs composantes d’une situation de travail, soit : • s’informer et évaluer la situation de travail (voir les Préalables, à la page XII) ; • décider ; • communiquer.

TABLEAU 4

Section 3 1

Le tableau 4 présente chacune de ces étapes. Les étapes de la préparation d’un soin d’assistance, selon l’ASSTSAS

Étapes 1. S’informer et évaluer la situation de travail

Description ●

Prendre en considération l’ensemble des éléments de la situation de travail (la personne, la tâche, l’environnement, l’équipement, le temps).

Remarque : l’infirmière auxiliaire est responsable de vérifier les capacités du client avant de procéder à un soin ou à une manœuvre de déplacement. Celles-ci sont indiquées dans le PTI ou le PSTI. Elle doit rapporter tout changement dans l’état du client à l’infirmière responsable, et lors du rapport de service, ainsi que le noter au dossier du client. 2. Décider

● ● ●

Choisir une stratégie sécuritaire. Préparer les équipements et l’espace de travail. Déterminer le besoin d’aide de la part d’un collègue.

Remarque : avant de déterminer une stratégie, il importe de prendre en considération tous les facteurs (prévisibles ou non) susceptibles d’influencer la situation de travail. Toute décision doit reposer sur le jugement clinique. 3. Communiquer







Expliquer au client et à l’aidant (selon le cas) les étapes de la manœuvre. Transmettre les consignes verbalement, ou avec des gestes ou des signes. S’assurer que les consignes ont été bien comprises. Sécuriser le client et l’encourager à collaborer.

On peut examiner chacune des étapes de la préparation à partir du cas de madame Le Fang (voir Situation clinique, aux pages 12, 20 et 27). L’heure du dîner approche et madame Le Fang souhaite se rendre à la salle à manger pour prendre son repas. L’infirmière auxiliaire doit l’aider à se lever du lit pour s’asseoir dans un fauteuil roulant.

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Déplacer une personne

29

Dans le dossier, on précise qu’elle mesure 1,5 m et qu’elle pèse 46 kg. L’extrait de PTI suivant (voir la figure 9) présente certains constats d’évaluation et les suivis cliniques indiqués par l’infirmière pour les déplacements de madame Le Fang. Le tableau 5 (page 31) présente les étapes de la préparation du déplacement. FIGURE 9

Un extrait du plan thérapeutique infirmier de madame Le Fang

Section 3 1

Mme Mei Le Fang 74 ans

EXTRAIT D’UN PLAN THÉRAPEUTIQUE INFIRMIER (PTI) CONSTATS DE L’ÉVALUATION Problème ou besoin prioritaire

RÉSOLU/SATISFAIT

Initiales

Professionnels/ Services concernés

Date

Heure

No

2013-05-02

09:00

1

Communique en mandarin

L.C.

Équipe multi

09:00

2

Perte d’autonomie liée à fracture humérus droit et

L.C.

Équipe multi

Équipe multi

Date

Heure

Initiales

tibia m. inf. dr. 09:00

3

Peur de tomber du lit

L.C.

09:00

4

Douleur à la mobilisation

L.C.

201305-06

12:00

MD, physio

SUIVI CLINIQUE Date

Heure

No

2013-05-05

09:00

1

Directive infirmière

Initiales

CESSÉE/RÉALISÉE Date

Heure

Initiales

Utiliser tableau mandarin/français fourni par famille pour communiquer avec elle + techniques non verbales.

2013-05-02

09:00

2

Assistance  1 personne pour ses déplacements du lit au fauteuil roulant ou à la toilette, par contrepoids/pivot. Installer écharpe au bras droit au lever seulement, l’enlever au coucher.

09:00

3

Ridelles  2 élevées à sa demande et à la demande de la famille.

201305-06

L.C.

Fournir cloche d’appel en tout temps, sécuriser la cliente lors des soins. 09:00

4

Dir. PAB : aviser inf. ou inf. aux. de tout signe de douleur. Vérifier caractéristiques de la douleur à la mobilisation q.- 2 h.

Signature de l’infirmière Lysette Cyr

Initiales L.C.

Programme/ Service

Signature de l’infirmière

CHAPITRE 2

Programme/ Service

2e Ouest

PLAN THÉRAPEUTIQUE INFIRMIER (PTI)

30

Initiales

© OIIQ

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TABLEAU 5

Les étapes de la préparation d’un déplacement appliquées au cas de madame Le Fang

Étapes

Application au cas de madame Le Fang

Étape 1 - S’informer et évaluer la situation de travail ● ● ● ● ● ●

Taille : 1,5 m ; Poids : 46 kg. Capacités cognitives : pertes de mémoire occasionnelles. Capacités physiques : assistance partielle pour ses AVQ et ses déplacements. Douleur : douleur à la mobilisation. Altérations musculosquelettiques : fractures du bras droit et du tibia droit, contusions multiples. Peur : tomber du lit.



Langue parlée et comprise : mandarin.

La tâche



Transfert du lit au fauteuil roulant pour l’amener à la salle à manger.

L’environnement

● ● ●

L’équipement

● ● ● ●

Le temps

● ● ● ● ●

Section 3 1

La personne

Chambre à un lit. Aire de déplacement suffisante et sécuritaire pour effectuer la tâche. Bon éclairage. Freins du lit serrés et lit ajusté à la bonne hauteur. Fauteuil roulant de la cliente en bon état et freins serrés. Literie et mobilier de la chambre. Chaussures antidérapantes. Moment de la journée : 11:30. Disponibilité de l’infirmière auxiliaire ou de la cliente. Délai : prévoir 15 minutes. Rythme de la cliente : lent. Imprévus (ex. : besoin d’éliminer, présence de visiteurs, etc.) qui amènent à revoir la priorité des soins.

Étape 2 - Décider Choisir une stratégie sécuritaire

L’infirmière auxiliaire : ● réfléchit à la façon de s’y prendre ; ● prévoit l’aménagement de l’espace et la disposition de l’équipement nécessaire ; ● prévoit l’itinéraire le plus court pour le déplacement.

Préparer l’équipement et l’espace de travail

L’infirmière auxiliaire : ● s’assure que le matériel et l’équipement soient propres, fonctionnels, en quantité suffisante et qu’ils répondent aux normes de sécurité du fabricant ou de l’établissement ; ● dégage l’espace de travail afin de réduire les dangers potentiels ou les risques de blessure lors du transfert.

Déterminer le besoin d’aide de la part d’une collègue





Madame Le Fang nécessite l’assistance d’un seul intervenant pour son transfert, conformément au PTI. Une aide pourrait être nécessaire si les conditions de madame Le Fang changeaient (faiblesse, douleur, incapacité à collaborer, agitation ou agressivité).

Étape 3 - Communiquer Expliquer au client et à l’aidant (selon le cas)

L’infirmière auxiliaire : ● transmet toutes les consignes à madame Le Fang par des gestes, des mimes ou encore à l’aide d’images, de pictogrammes ou de la liste de mots laissée par la famille ; ● garde un contact visuel et physique en tout temps lors du transfert ; ● sécurise madame Le Fang et l’encourage à collaborer.

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Déplacer une personne

31

La formation de l’infirmière auxiliaire prévoit le développement des habiletés et des compétences requises pour analyser chaque situation de travail dans laquelle elle pourrait être appelée à jouer un rôle actif. Une bonne préparation ne garantit pas l’absence d’incident ou d’accident au travail, mais en réduit considérablement les risques.

3.2.2 La communication

Section 3 1

La communication est la base : • d’une bonne planification d’un soin ou d’un déplacement ; • de l’exécution adéquate d’un soin ou d’un déplacement ; • de l’évaluation des interventions faites auprès de la personne. Une bonne communication favorise la compréhension et la collaboration de tous les acteurs impliqués : le client, l’équipe multidisciplinaire de travail, la famille, etc. (voir le tableau 6).

Quoi faire Avant tout déplacement, l’infirmière auxiliaire devrait prendre en compte les éléments suivants. • Si la personne porte des prothèses auditives : l’infirmière auxiliaire doit s’assurer qu’elles soient bien installées et que les piles fonctionnent. • Si la personne porte des prothèses dentaires : l’infirmière auxiliaire doit s’assurer que la personne les ait afin de lui permettre de s’exprimer plus aisément, ce qui facilite la communication. • Si la personne porte des lunettes : l’infirmière auxiliaire doit veiller à ce qu’elles soient propres et bien installées afin que la personne voie bien où on la dirige. TABLEAU 6

La communication avec le client

Nature de la communication

Actions à poser par l’infirmière auxiliaire

Avant une manœuvre de déplacement ●

L’infirmière auxiliaire explique au client la façon de procéder ; elle lui indique la tâche à accomplir, les étapes de la manœuvre, les parties du corps qui seront déplacées et à quel moment.









32

CHAPITRE 2

Présenter et informer le client du soin ou de la tâche à accomplir. Vérifier sa capacité à communiquer, à comprendre les consignes et à collaborer. S’assurer que le client est attentif aux instructions (réduire les sources de bruits ou de distraction s’il y a lieu, comme la radio ou la télévision). Adapter son niveau de langage à celui du client afin qu’il comprenne (éviter les termes techniques qu’il ne comprendrait pas, expliquer avec des mots simples sans infantiliser le client, utiliser des phrases courtes).

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TABLEAU 6

La communication avec le client (suite)

Nature de la communication

Actions à poser par l’infirmière auxiliaire

Pendant une manœuvre de déplacement





L’infirmière auxiliaire décrit les gestes qu’elle fait, étape par étape. Ses mouvements et ceux du client doivent être synchronisés afin de réduire la friction et, ainsi, la charge à déplacer ou à soulever. Le fait de demander la collaboration du client augmente sa participation aux soins et contribue à maintenir sa dignité.









Maintenir un contact visuel ou physique (ou les deux) avec le client pendant le soin ou le déplacement, s’il le tolère. Sécuriser le client, le motiver par des gestes ; mimer l’action ou utiliser des images, des pictogrammes ou un tableau pour se faire comprendre, si nécessaire.

Section 3 1



Parler suffisamment fort sans crier ; ne parler ni trop vite ni trop lentement, avec une bonne élocution. Éviter de trop parler ; trop parler risque de fatiguer le client et de nuire à sa compréhension.

Après une manœuvre de déplacement ●



L’infirmière auxiliaire informe le client que la manœuvre est terminée. Elle s’assure qu’il est à l’aise et que son positionnement respecte les principes de mécanique corporelle.





● ●

Féliciter et valoriser le client pour sa collaboration et les efforts fournis. L’encourager à demander aide et assistance au besoin. L’informer du moment de la prochaine visite. Lui fournir toute autre information pertinente à sa situation ou aux soins à recevoir.

Pour être efficace, la communication doit : • respecter certains critères de qualité (voir le tableau 7) ; • tenir compte des différences culturelles qui influencent les modes de communication et les comportements d’une personne. TABLEAU 7

Les critères de qualité de la communication avec le client Critères de qualité

Exemples

Consignes polies et respectueuses en tout temps.

« Pouvez-vous m’aider à vous asseoir, s’il vous plaît ? »

Consignes claires et univoques : les consignes ne laissent place à aucune interprétation.

« Je compte jusqu’à trois et on tourne : 1… 2… 3. »

Consignes brèves et concises.

« Levez le bras gauche. »

Consignes positives plutôt que négatives : on doit préciser ce qu’il faut faire et non ce qu’il ne faut pas faire.

« Tenez-vous à la barre d’appui » plutôt que « Ne vous tenez pas à moi. »

Consignes qui permettent une réponse du client observable et mesurable, qui lui laissent le temps de répondre.

« Pouvez-vous serrer ma main ? »

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Déplacer une personne

33

L’appartenance culturelle influe sur la façon de communiquer. Par exemple, au Québec, le fait de regarder son interlocuteur dans les yeux est perçu comme un signe de respect, de franchise et d’attention. Dans d’autres cultures, le contact visuel direct peut être interprété comme une volonté d’affrontement ou comme un manque de respect.

D’une compétence à l’autre

Section 3 1

La compétence 2, Approche globale de la santé, vise entre autres à apprendre à distinguer l’information relative aux dimensions biologique, intellectuelle, émotive, sociale et spirituelle de la personne. En étant au fait des particularités de ses clients, l’infirmière auxiliaire sera en mesure d’adapter ses interventions et sa façon de communiquer avec eux. Cela lui permettra de les comprendre et de bien se faire comprendre. Quant aux compétences 3, Communication au sein d’une équipe de soins, et 5, Relation aidante, elles visent à développer les aptitudes de l’infirmière auxiliaire à communiquer avec une personne dans différents contextes.

Les principes de communication s’appliquent également lors d’un déplacement en présence d’une tierce personne. L’infirmière auxiliaire responsable du déplacement prend alors en charge la manœuvre. Elle communique l’information et les consignes à l’aidant et au client, et s’assure de leur compréhension avant de procéder (voir la figure 10).

FIGURE 10

La communication

3.2.3 La synchronisation La synchronisation consiste à coordonner certains gestes au moment opportun. Pour ce faire, l’infirmière auxiliaire doit établir un code avec le client et l’intervenant, s’il y a lieu. Elle pourrait, par exemple, compter jusqu’à trois avant d’effectuer une manœuvre. La synchronisation repose donc sur une bonne communication.

Les consignes données au client constituent la base d’une bonne planification d’un soin ou d’un déplacement.

La synchronisation : • favorise la coordination des mouvements de tous les participants au déplacement ; • réduit l’effort musculaire à déployer pour effectuer la manœuvre ; • réduit les risques de TMS tant chez l’intervenant que chez le client.

3.2.4 Le positionnement La position du corps de l’infirmière auxiliaire lors d’une manœuvre doit respecter les principes de mécanique corporelle. Il s’agit des cinq principes de positionnement (voir la figure 11).

34

CHAPITRE 2

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FIGURE 11

Les cinq principes de positionnement : une application à une manœuvre au lit

Dos droit et non voûté, dans l’axe central du corps Coudes légèrement fléchis pour réduire les tensions du dos Genoux fléchis pour mieux amortir les chocs

Section 3 1

Pieds écartés pour maintenir l’équilibre Force des membres inférieurs sollicités et pieds orientés vers le mouvement pour faciliter le déplacement et réduire les risques de blessures musculo­ squelettiques

Ces principes doivent absolument précéder tout mouvement et tenir compte des éléments de la situation de travail. Il est essentiel de respecter toutes les étapes de la préparation et de réfléchir aux stratégies à adopter avant de se positionner. Il y a un lien étroit entre les principes de positionnement et les principes de prise (voir la sous-section 3.2.5).

ATTENTION Le respect des principes de positionnement procure plus de stabilité, de force et d’équilibre et prévient les risques de lésions musculosquelettiques chez le client et chez l’intervenant. L’illustration ci­contre représente une mauvaise position et une bonne position pour soulever un objet. Mauvaise position pour soulever un objet

Bonne position pour soulever un objet

3.2.5 Les prises Il est important de planifier les prises à privilégier avant une manœuvre. Modifier une prise au cours d’un transfert peut nuire à la synchronisation et causer des blessures chez le client ou chez l’intervenant. Il faut aussi se rappeler que plus la charge d’un objet ou d’une personne est rapprochée du centre de gravité de l’intervenant, moins elle est lourde. Le tableau 8 (voir la page 36) présente les quatre principes de prise proposés par l’ASSTSAS. Les principes de prise lors des manœuvres de déplacement imposent un rapprochement physique. Ce rapprochement peut créer des malaises et ébranler certaines valeurs chez l’intervenant ou le client. Certaines personnes ne tolèrent pas que des étrangers les touchent, quel qu’en soit le motif. Le professionnalisme, le respect et la diplomatie sont des attitudes essentielles à adopter dans ce contexte.

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Déplacer une personne

35

Certaines prises conviennent mieux que d’autres selon le contexte du soin. Par exemple, la prise « pouce » est tout indiquée en assistance partielle légère, lorsqu’il n’y a pas de contre-indication de mouvement aux épaules et au bras (voir la figure 12). Cette prise permet : • de donner confiance à une FIGURE 12 La prise « pouce » personne pour commencer un déplacement ; • de compenser un problème d’équilibre à la marche ou lors d’un lever.

Section 3 1

L’intervenant joue le rôle de barre d’appui : • sa main prend celle du client, « pouce à pouce » ; • il stabilise le bras du client en le collant sur son thorax et en le maintenant fléchi près du corps, de manière à ce que l’épaule du client ne puisse s’élever. La prise « pouce » peut se faire avec un transfert de poids latéral ou avantarrière, selon le contexte du soin.

ATTENTION Il est important pour l’intervenant de ne jamais laisser un client le prendre par le cou ou s’agripper directement aux articulations de ses mains ou de ses poignets. Certaines situations (une personne obèse, un manque d’espace, une surface glissante, un manque de coordination, une perte d’équilibre, etc.) peuvent nécessiter la création de poignées avec les moyens et le matériel disponibles (ex. : alèse, drap, ceinture de marche). Ces poignées assurent le confort et la stabilité tout en augmentant la surface de la prise (voir la photo ci-contre).

TABLEAU 8

Les quatre principes de prise proposés par l’ASSTSAS

Principes Prise douce et solide

Description et justification ●



36

CHAPITRE 2

L’alèse permet de créer une poignée pour tourner une personne dans un lit.

Exercer une prise douce et solide avec la face intérieure de la main (main palmée) plutôt qu’avec le bout des doigts (crochets). Ce principe permet : – de répartir la pression au moment du contact ; – de diminuer les risques d’échapper le client ; – d’assurer un meilleur confort au client.

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TABLEAU 8

Les quatre principes de prise proposés par l’ASSTSAS (suite)

Principes ●

Ce principe permet : – de stabiliser la charge ; – de maintenir l’équilibre ; – de réagir promptement dès les premiers signes de faiblesse ou d’intolérance au déplacement.

Section 3 1

Contact étroit et bras enveloppants

Description et justification

Blocage des points de glissement





Participation du client à la prise



Pour les déplacements nécessitant un niveau d’assistance plus élevé, l’intervenant doit porter une attention particulière au positionnement pour bloquer les genoux du client et stabiliser ses chevilles ou ses pieds. L’affaissement d’une articulation entraîne un déséquilibre immédiat dont les conséquences peuvent être graves pour le client et l’intervenant. Ce principe permet : – de réduire l’effort ; – de réduire les risques de chute en répartissant mieux la charge du poids.

Ce principe permet : – de favoriser la stabilité de la position et la coordination du mouvement ; – de valoriser les capacités du client lors des déplacements.

3.2.6 Les manœuvres Une manœuvre est une combinaison de mouvements naturels qui facilite le déplacement d’une personne ou d’un objet. Au moment d’effectuer un déplacement (lever le client de son lit, par exemple), l’infirmière auxiliaire doit : • s’assurer que le matériel et l’environnement sont prêts ; Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

Déplacer une personne

37

• informer le client du déplacement ; • déterminer de quelle manière elle va s’y prendre pour lever le client de son lit ; • se positionner correctement en vue de la manœuvre choisie. Tous les principes de mouvement recommandés par l’ASSTSAS se basent sur les mouvements naturels (voir la figure 13). FIGURE 13

Des exemples d’applications des trois mouvements naturels b

c

Section 3 1

a

Rouler : retourner un client.

Pivoter : tourner sur soi-même, en position debout.

Glisser : se servir d’une alèse pour remonter le client.

Le tableau 9 décrit les types de transferts qu’on peut utiliser lors du déplacement d’un client : le transfert de poids et le contrepoids. TABLEAU 9

Les types de transferts utilisés lors du déplacement d’un client

Types de transfert Transfert de poids

Description ●



Contrepoids



Déplacement du poids du corps d’une jambe à l’autre, avec les genoux fléchis et les pieds orientés dans le sens du mouvement ; le bassin reste au même niveau. Ce type de transfert peut s’exécuter : – de l’avant vers l’arrière ; – de l’arrière vers l’avant ; – par transfert de poids latéral. Utilisation du poids du corps pour contrebalancer celui du client ou de l’objet à déplacer.

Exemples d’application ●









38

CHAPITRE 2

Pour remonter ou descendre un client dans son lit. Pour avancer le tronc d’une personne au fauteuil afin d’attacher sa chemise d’hôpital. Pour aider un client à se lever du fauteuil.

Pour lever et rasseoir le client d’une position assise à une autre, lors d’un transfert d’un fauteuil à la toilette, dans les situations où le client requiert une assistance partielle pour ses déplacements. Pour le positionnement au lit d’une personne plus lourde ou plus handicapée, à l’aide d’un piqué.

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Le transfert de poids peut se faire latéralement, d’avant en arrière (voir les figures 14 et 15) ou d’arrière en avant. FIGURE 14

Le transfert de poids latéral b

Le transfert de poids avant-arrière

Section 3 1

a

FIGURE 15

En diagonale Deux manœuvres peuvent s’effectuer en diagonale, seul ou à deux intervenants : • le transfert de poids avant-arrière ou arrière-avant ; • le contrepoids. Les manœuvres en diagonale (voir la figure 16) consistent à déplacer le poids de la personne en suivant une ligne diagonale imaginaire. On s’en sert souvent auprès de personnes rattachées à plusieurs dispositifs de soins (tube, perfusion, etc.) ou lorsque l’environnement limite d’autres choix. FIGURE 16

Les transferts de poids en diagonale

a

Position de départ (avant)

b

Position d’arrivée (arrière)

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c

Le contrepoids avec un genou dans le lit

Déplacer une personne

39

FIGURE 17

Une combinaison de mouvements à risque

Afin de réduire les risques de blessures occasionnées par des combinaisons de mouvements à risque (voir la figure 17), on doit exécuter un seul mouvement à la fois, étape par étape. L’effort fourni par l’intervenant doit correspondre au niveau d’assistance requis par le client.

ATTENTION

Section 3 1

Il faut garder en mémoire : • que la proximité de la charge à déplacer en réduit le poids ; • qu’un client coopératif et informé facilite la tâche ; • qu’il vaut mieux tirer que pousser ; • qu’il vaut mieux rouler, glisser ou pivoter que soulever.

Un mouvement d’extension/rotation peut provoquer des blessures.

ACTIVITÉS 1

Pour chacune des situations suivantes, indiquez une intervention qui permet d’établir une meilleure communication avec le client et d’améliorer la collaboration. Au besoin, consultez le tableau 7, à la page 33. a) Julie a six ans. Elle vient d’être admise pour l’ablation des amygdales. Lorsque vous abaissez la ridelle de son lit, elle se met à crier.

b) Madame Lublinsky, 59 ans, est d’origine polonaise. Elle parle peu le français. Elle s’agrippe à votre bras plutôt qu’à la ridelle lorsque vous voulez la tourner de côté.

c) Après un accident de voiture, monsieur Diotte, 44 ans, est devenu paraplégique et a dû subir une trachéotomie. Il appuie sans arrêt sur la cloche d’appel depuis sa dernière installation au lit.

40

CHAPITRE 2

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2

Pour chacun des énoncés suivants, indiquez le bon positionnement à utiliser. a) Ce positionnement permet de mieux amortir les chocs. b) Cette position permet de maintenir mon équilibre en tout temps.

3

Complétez la phrase suivante. Lors d’une manœuvre de déplacement, mes pieds doivent toujours être .

Section 3 1

du

dans le sens

4

Nommez trois gestes qui respectent les principes de prise de l’ASSTSAS.

5

Il arrive que certaines situations interfèrent avec le bon déroulement du déplacement. Dans chacune des situations suivantes, indiquez deux stratégies que vous utiliseriez avec le client avant ou pendant une manœuvre de déplacement. a) Une personne dégage une odeur corporelle qui vous donne la nausée.

b) Un client pose des gestes déplacés à votre égard (ex. : attouchements sexuels).

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Déplacer une personne

41

MS

11.1

3.3 La friction et la force de cisaillement La friction est la force mécanique exercée lorsque deux surfaces se déplacent l’une contre l’autre, par exemple lorsque la peau est tirée sur une surface rugueuse, comme un drap. La force de cisaillement est un frottement de deux tissus internes qui peut causer des lésions. Ce frottement se produit, par exemple, lorsque les replis de peau des fesses et du bas du dos restent collés aux draps lors de la remontée au lit d’un client. L’effet de cisaillement peut aussi se produire lorsque le client glisse au pied du lit quand il est en position assise (voir la figure 18).

Section 3 1

FIGURE 18

La force de cisaillement exercée contre un repli de peau des fesses et du bas du dos

Lorsque la tête du lit est relevée, le squelette glisse vers le bas tandis que la peau reste fixe. Il se produit alors un effet de cisaillement.

Quoi faire La friction et la force de cisaillement font partie des causes les plus importantes de lésions de pression (altérations de la peau qui peuvent mener à la formation d’ulcères) chez les personnes alitées. L’infirmière auxiliaire peut avoir recours à divers moyens et manœuvres pour réduire la friction et l’effet de cisaillement. Par exemple : • glisser le client à l’aide d’une alèse ou d’un piqué pour réduire le contact de la peau avec la surface de déplacement (voir la figure 13, à la page 38) ; • rouler le client pour le tourner en position latérale (voir la figure 13) ; • utiliser des appuis pour soulever les parties lourdes du corps, afin de diminuer les points de pression du siège du client lors de la remontée au lit (voir la figure 19) ; • s’assurer qu’il n’y a aucun pli dans les draps, les alèses et les piqués placés sous les points d’appuis ; • mobiliser le client aux deux heures afin d’alterner les points de pression et de favoriser la circulation.

Plus une personne est lourde, plus la friction et la résistance au mouvement sont grandes. On peut voir la façon de déplacer une personne lourde à la figure 20.

42

CHAPITRE 2

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FIGURE 20 Le déplacement d’une personne lourde

Section 3 1

FIGURE 19 Les appuis : un moyen pour réduire la friction et l’effet de cisaillement

Pour réduire la friction, la personne doit rapprocher les membres de l’axe central de son corps en croisant les bras sur le thorax et en pliant les jambes.

3.4 Les principes de mécanique corporelle et les PDSB Les principes de mécanique corporelle vus dans la section 1 sont étroitement liés aux PDSB. L’encadré qui suit présente les éléments qu’ils ont en commun. Les éléments communs aux principes de mécanique corporelle et aux PDSB Utiliser une base d’ancrage large afin d’accroître la stabilité. Garder le centre de gravité près du sol pour favoriser la stabilité. Maintenir l’équilibre en respectant la ligne de gravité (l’axe central qui passe par la base d’appui du corps). Se positionner dans la direction du mouvement afin d’éviter les torsions anormales de la colonne vertébrale ; toujours orienter les pieds vers la charge pour la déplacer. Équilibrer la charge en faisant appel aux jambes (pour la puissance) et aux bras (comme support) pour réduire les risques de blessure au dos. Faire rouler, tourner ou pivoter une personne au lieu de la soulever, afin de réduire l’effort. Réduire la friction entre la personne à déplacer et la surface sur laquelle elle se trouve pour diminuer les efforts de déplacement. Utiliser la mécanique corporelle d’une façon appropriée afin de réduire la fatigue des groupes musculaires. Faire alterner les périodes de repos et d’activité afin de diminuer la fatigue de l’intervenant.

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Déplacer une personne

43

3.5 Les notes d’évolution de l’infirmière auxiliaire Tout changement de l’état ou de la condition d’un client nécessite un suivi à son dossier. La note d’évolution permet de consigner les observations en fonction de l’intervention ou du soin indiqué au PSTI ou au PTI du client.

Quoi faire

Section 3 1

Pour les suivis de déplacement, l’infirmière auxiliaire doit consigner les éléments suivants dans la note d’évolution : • la date, l’heure et la capacité physique du client ; • la réaction et le degré de collaboration du client ; • toute apparition de rougeur aux protubérances osseuses.

D’une compétence à l’autre La rédaction de notes d’évolution respectant les normes applicables en milieu de soins est abordée à la compétence 3, Communication au sein d’une équipe de soins.

La figure 21 donne un exemple de note d’évolution liée aux suivis de déplacement. FIGURE 21

Un exemple de note d’évolution liée aux suivis de déplacement

DATE Année Mois Jour

2013-04-25

HEURE

09:30

NOTES

Collabore au positionnement en s’aidant avec ridelle levée. Rougeur au sacrum de 2,5 cm 3 2 cm.

10:15

Rougeur disparue à la région du sacrum. Écoute musique au lit.

14:00

Départ de l’unité en fauteuil roulant avec sa fille. Médication de 17:00 remise à sa fille. Retour prévu vers 20:00. Corine Baheux, ét. inf. aux.

44

CHAPITRE 2

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ACTIVITÉS Pour chacune des situations suivantes, indiquez le type de mouvement naturel et le type de transfert qui sont sollicités. Choisissez parmi les éléments suivants : Mouvements naturels Glisser Pivoter Rouler

Situations

Types de transfert Transfert de poids latéral Contrepoids Transfert de poids arrière-avant

Mouvements naturels

Section 3 1

1

Types de transfert

a) Je prends la literie propre sur la chaise à ma droite et je la place sur le lit à ma gauche. b) Je déplace le lit du client près du mur en le poussant devant moi afin de gagner plus d’espace pour le transfert du client au fauteuil. c) Je tire le piqué vers moi afin de remonter le client à la tête du lit. 2

David et Olivia sont stagiaires dans une unité de chirurgie. Ils veulent rehausser au lit monsieur Belleau, 42 ans, 120 kg. Ils se positionnent face à face, de chaque côté du lit, écartent les jambes, gardent les pieds parallèles et plient les genoux. Puis ils empoignent d’une main le piqué sous le client et de l’autre, la culotte du pyjama ; ils remontent ensuite monsieur Belleau à la tête du lit en le soulevant. a) Les stagiaires respectent deux principes de mécanique corporelle lors de ce déplacement. Lesquels ?

b) Indiquez les erreurs liées aux principes de prise dans ce déplacement.

c) Reproduisez la mise en situation précédente en laboratoire et décrivez une autre manœuvre que David et Olivia auraient pu choisir pour rehausser monsieur Belleau au lit, au lieu de le soulever.

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Déplacer une personne

45

3

Madame Bériault a glissé sur l’assise de son fauteuil roulant. Vous devez l’aider à s’asseoir correctement avant qu’elle ne tombe par terre. Elle n’arrive pas à le faire seule à cause de ses faiblesses aux membres inférieurs. De plus, vous devez la stimuler et l’encourager à collaborer parce qu’elle se décourage à l’effort.

Section 4 1

Comment vous y prendrez-vous pour la remonter en respectant les principes de PDSB et son autonomie ?

Section

4 Les manœuvres de déplacement

Déclencheur Observez attentivement l’illustration ci-contre. Encerclez neuf accessoires ou équipements qui, à votre avis, peuvent servir au positionnement ou au déplacement d’une personne.

Divers équipements dans un local de services

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

46

Alitement Décubitus dorsal Décubitus latéral Décubitus ventral

CHAPITRE 2

• • • •

De Sims Fowler Fowler haute Immobilité

• • •

Semi-Fowler Trendelenburg (ou position déclive) Trendelenburg inversée

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Dans cette section, vous vous familiariserez avec les diverses positions du client au lit. Vous découvrirez également : • les accessoires qui favorisent un bon alignement corporel, utilisés au lit et au fauteuil ; • les accessoires qui réduisent ou qui répartissent la pression ; • les accessoires qui réduisent l’humidité et la friction, et qui aident au déplacement.

Section 4 1

Vous mettrez ensuite en pratique les notions et les principes liés au déplacement d’une personne.

4.1 Le positionnement de la personne Les systèmes anatomiques du corps humain fonctionnent mieux s’ils participent à une certaine forme de mouvement. Par conséquent, chaque système risque de se détériorer si une personne est contrainte à l’immobilité (l’incapacité d’une personne de se déplacer librement) ou à l’alitement (le fait de devoir garder le lit pour des raisons pathologiques ou thérapeutiques). La gravité des impacts de l’altération de la mobilité dépend : • de la santé générale du client ; • de son âge ; • de la durée de son immobilité ou de son alitement. L’altération de la mobilité peut avoir plusieurs causes. La figure 22 en présente quelques-unes. FIGURE 22

Différentes causes de l’altération de la mobilité Causes de l’altération de la mobilité

Restriction du mouvement à la suite d’un alitement prescrit

Restriction physique causée par un appareil (plâtre ou traction osseuse)

Restriction volontaire ou forcée (mesure de contention) du mouvement

Déficience de la fonction motrice ou squelettique (paralysie ou coma)

ATTENTION Une immobilité ou un alitement prolongés peuvent avoir d’importantes répercussions physiologiques et psychologiques. Ces répercussions peuvent être progressives ou immédiates. Elles peuvent varier d’une personne à l’autre.

L’infirmière auxiliaire doit : • comprendre les effets de la mobilité et de l’immobilité sur les différents systèmes anatomiques ; • reconnaître les facteurs qui influent sur la mobilité d’une personne ; • appliquer les soins préventifs ou curatifs liés à ses activités professionnelles.

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Curatif Qui aide à la guérison.

Déplacer une personne

47

Contracture

Section 4 1

Contraction musculaire involontaire et permanente. La crampe est la forme bénigne de la contracture ; elle n’est pas permanente.

FIGURE 23

Les contractures

Les changements de position chez les personnes alitées ou contraintes à l’immobilité doivent se faire minimalement aux deux heures. Ils ont plusieurs buts : • favoriser un bon alignement corporel ; • contribuer au confort de la personne ; • réduire la pression sur les régions du corps les plus à risque (dos, sacrum, talons, hanche, etc.) selon le type de positionnement ; • prévenir les contractures (voir la figure 23) et la rigidité musculaire ; • favoriser une meilleure respiration ; • favoriser la circulation sanguine dans les tissus. Les positions au lit (voir le tableau 10) offrent plusieurs possibilités qui permettent à l’infirmière auxiliaire d’axer ses interventions sur le confort et sur la prévention des risques de lésions de pression. TABLEAU 10

Les positions pour un client dans son lit Positions

Indications et contre-indications

Semi-Fowler





Une contracture du coude, du poignet et des doigts rend impossible la flexion ou l’extension du bras.



30° à 45°

Fowler







15°

45° à 60°

Position la plus fréquemment recommandée pour assurer le confort du client au lit. Position qui facilite l’alimentation du client conscient. Position qui permet d’augmenter l’amplitude respiratoire d’un client alité. Position qui diminue la tension musculaire dans le cou.

Position recommandée dans les cas de difficultés respiratoires ou cardiaques, et pour les personnes atteintes de déficiences sensitivomotrices. Position qui favorise la déglutition (action d’avaler) et réduit la pression intracrânienne.

La position du pied du lit : ● prévient le glissement du client au pied du lit qui peut causer des lésions à la peau (cisaillement ou frottement) ; ● réduit la pression sur le siège et sur les membres inférieurs.

48

CHAPITRE 2

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Les positions pour un client dans son lit (suite) Positions

Fowler haute

Indications et contre-indications ●





Position souvent utilisée au moment des repas. Position devant être de courte durée à cause de la pression exercée sur les saillies osseuses (région dorsolombaire, sacrum, talons, etc.). Pour le client hémiplégique, on peut utiliser certains moyens de soutien (voir le tableau 11, à la page 51) pour maintenir l’équilibre du tronc ou des membres.

Section 4 1

TABLEAU 10

La position du pied du lit : ● prévient le glissement du client au pied du lit qui peut causer des lésions à la peau (cisaillement ou frottement) ; ● réduit la pression sur le siège et sur les membres inférieurs. Décubitus ventral





Position recommandée dans un contexte postopératoire pour les cas d’amputation d’un membre inférieur.

Le coussin soutenant la région thoracique réduit la pression sur l’abdomen et facilite la respiration. Le coussin ou l’oreiller sous les pieds réduit la pression des orteils sur le matelas.

Décubitus dorsal







Pour le client hémiplégique, surélever le membre supérieur altéré avec un coussin et disposer un petit coussin ou un rouleau non rigide sous la cheville du membre inférieur altéré. Cette position facilite la circulation sanguine de retour vers le cœur, évite les contractures et réduit les points de pression.

Selon les situations et l’évaluation, cette position peut être jumelée à différents moyens de soutien et de positionnement.

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Déplacer une personne

49

TABLEAU 10

Les positions pour un client dans son lit (suite) Positions

Décubitus latéral

Indications et contre-indications ●

Section 4 1



Position pouvant être prescrite par le médecin ou le chirurgien dans certains contextes postopératoires (ex. : chirurgie de la hanche). Éviter de lever la tête de lit à plus de 45° à 60° dans cette position afin d’éviter les blessures musculo­ squelettiques.





On peut placer ou non un oreiller sous la jambe fléchie afin de la soutenir. Les deux jambes peuvent être légèrement fléchies, à la condition d’installer un oreiller entre elles et que les deux jambes soient parfaitement alignées (genou à genou, cheville à cheville).

Trendelenburg (ou position déclive)





Trendelenburg inversée





De Sims

50

CHAPITRE 2



Position qui favorise le retour rapide de la circulation sanguine au cerveau. Position utilisée lors d’un état de choc (perte de conscience causée par une chute de pression artérielle soudaine). Cette position doit être de courte durée pour éviter d’autres complications liées, par exemple, à une hausse rapide de la pression artérielle. Position utilisée pour faciliter la respiration chez les personnes obèses ou en surpoids. Position utilisée pour certaines chirurgies.

Position souvent utilisée lors de certains soins, examens ou traite­ ments (température rectale, lavement évacuant, examen anus­rectum, etc.).

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4.2 Les accessoires de positionnement et de soutien Les accessoires de positionnement et de soutien (voir le tableau 11, et les figures 24, 25 et 26, aux pages 54 et 55) permettent : • de maintenir un bon alignement corporel au fauteuil ou au lit ; • de réduire ou de répartir la pression ; • de réduire l’humidité et la friction, et ainsi d’aider aux déplacements.

Section 4 1

Les accessoires de positionnement et de soutien proviennent généralement de fabricants, mais l’ergothérapeute peut aussi en créer ou en adapter.

ATTENTION L’infirmière auxiliaire doit vérifier les indications et les contre-indications dans le plan de soins du client ou dans le PTI pour chacune des positions au lit. Elle doit également utiliser adéquatement le matériel requis ou prescrit pour l’installation du client afin de respecter les règles de sécurité. Les intervenants doivent nettoyer et désinfecter régulièrement les accessoires de positionnement afin qu’ils respectent les normes d’hygiène. TABLEAU 11

Les accessoires de positionnement utilisés pour maintenir un bon alignement corporel Accessoires

Oreiller

Botte de maintien

Description ●



Accessoire facile à trouver, dont la taille est choisie en fonction de la partie du corps à positionner.

Accessoire en plastique ou en mousse rigide.

Fonctions ●



● ●

Soutenir ou élever les parties du corps. Assurer un appui sur une plaie chirurgicale afin d’éviter la douleur postopératoire pendant l’activité ou les exercices de toux et de respiration profonde.

Garder le pied en flexion dorsale. Maintenir le pied fléchi dans le bon angle.

Remarque : L’infirmière auxiliaire doit l’enlever deux ou trois fois par jour pour vérifier l’intégrité de la peau et la mobilité articulaire.

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Déplacer une personne

51

TABLEAU 11

Les accessoires de positionnement utilisés pour maintenir un bon alignement corporel (suite) Accessoires

Rouleau trochantérien

Description ●

Section 4 1





Coussin de positionnement



Accessoire qu’on fabrique en pliant une serviette de bain pour obtenir une largeur s’étendant du grand trochanter (partie supérieure du fémur) jusqu’au creux poplité (arrière du genou). L’infirmière auxiliaire place la serviette sous les fesses et la roule à partir de l’autre extrémité jusqu’à ce que la cuisse soit en position neutre ou en rotation interne, la rotule dirigée vers le haut. S’il provient d’un fabricant, le rouleau trochantérien peut être fait de mousse et de fibres de polyester. Coussin de gel ou de plastique rigide utilisé à la place du rouleau trochantérien ou en complément.

Fonctions ●



● ●

Rouleau manuel



Rouleau formé avec une débarbouillette enroulée sur elle-même ou fait de mousse rigide.





Aider à prévenir la rotation externe des jambes pour le client en position de décubitus dorsal.

Fournir du soutien en épousant la forme du membre. Immobiliser une extrémité. Maintenir un alignement précis.

Maintenir le pouce en légère adduction (pour rapprocher le pouce des autres doigts). Écarter les doigts et les garder légèrement fléchis, en position fonctionnelle.

Remarque : L’infirmière auxiliaire doit veiller à ce que le rouleau assure aux doigts une position fonctionnelle.

52

CHAPITRE 2

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Les accessoires de positionnement utilisés pour maintenir un bon alignement corporel (suite) Accessoires

Description

Attelle



Orthèse, prothèse



Planchette plus ou moins rigide, que l’on fixe à un membre.

Supports adaptés et ajustés aux besoins orthopédiques du client.

Fonctions ●



● ●

Coussin d’abduction

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Oreiller de mousse rigide en forme de coin ou de triangle.



Maintenir en place des parties mobiles ou déplacées du membre, en particulier des os fracturés ou des luxations.

Suppléer ou corriger un membre déficient, compenser une limitation physique ou même améliorer le rendement d’un membre qui ne fonctionne pas. Réduire la douleur. Prévenir la déformation d’un membre.

Maintenir les jambes en abduction (écartées de l’axe central du corps) après une arthroplastie totale de la hanche (remplacement de l’articulation de la hanche par une articulation artificielle).

Déplacer une personne

53

Section 4 1

TABLEAU 11

Section 4 1

FIGURE 24

Le matériel de soutien pour réduire ou répartir la pression

a

b

Matelas alvéolaire (coquilles d’œuf)

Matelas d’eau

c

d

Matelas et surmatelas mousse ou à air ou mixte

Matelas à oscillation (matelas d’air qui se déplace)

FIGURE 25 a

Le matériel pour aider au déplacement b

Les ridelles facilitent le déplacement Le trapèze de lit permet à la cliente d’utiliser ses bras pour se soulever du lit, dans un lit et préviennent les risques de chute. y effectuer ses transferts et pratiquer des exercices visant à renforcer ses bras.

54

CHAPITRE 2

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Le matériel pour réduire l’humidité et la friction

a

b

Coudière et talonnières

Peau de mouton

c

d

Arceau

Section 4 1

FIGURE 26

Alèse, piqué et drap

ACTIVITÉS 1

À l’aide du tableau 10 aux pages 48 à 50, indiquez la ou les positions à privilégier dans chacune des situations suivantes. a) Monsieur Bernier, 45 ans, est hospitalisé pour une pneumonie. Il est fiévreux et éprouve des difficultés à respirer.

b) Lyette, 28 ans, est traitée pour des brûlures du deuxième degré au dos.

c) Madame Cannatelli, 44 ans, est assise sur la toilette. Elle dit se sentir soudainement faible, son front est moite, elle a chaud et perd conscience.

d) Geoffroy, 15 ans, est alité et porte une traction osseuse en permanence à la jambe droite. Il souffre d’une double fracture du tibia et du péroné causée par une mauvaise chute en patins à roues alignées. Vous l’installez pour le repas.

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Déplacer une personne

55

2

Quels accessoires de positionnement ou de déplacement ont les fonctions suivantes ? a) Prévenir la rotation externe de la jambe en position de décubitus. b) Soutenir les articulations de la jambe. c) Réduire la pression aux talons en position de décubitus. Indiquez trois conséquences positives d’un bon positionnement chez la personne immobilisée.

4

Remplissez la grille de mots croisés suivante.

Section 4 1

3

7

Horizontalement 1 2 3 4

5

Position souvent utilisée lors de certains soins, examens ou traitements. Le fait de devoir garder le lit pour des raisons pathologiques ou thérapeutiques. Matériel utilisé pour réduire la friction aux talons, lorsqu’une personne est alitée. Accessoire fixé au lit et permettant entre autres au client d’utiliser ses bras pour se soulever du lit. Elles facilitent le déplacement dans un lit et préviennent les risques de chute.

1 6 2 9 3

8 4

Verticalement Position qui favorise le retour rapide de la circulation sanguine au cerveau. 7 Incapacité d’une personne de se déplacer librement. 8 Planchette fixée à un membre afin de maintenir en place des parties mobiles ou déplacées du membre. 9 Position recommandée dans les cas de difficultés respiratoires ou cardiaques. 6

56

CHAPITRE 2

5

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4.3 Les manœuvres de déplacement

Utilisation d’une canne pour l’aide à la marche

MS Labo

3.2

Utilisation d’un déambulateur pour l’aide à la marche

MS Labo

3.3

Utilisation de béquilles pour l’aide à la marche

MS Labo

3.4

Aide à la marche

MS Labo

3.5

Déplacement d’un client du lit au fauteuil roulant, ou l’inverse

MS Labo

3.6

Utilisation d’un levier à station debout

MS Labo

3.10

Positionnement du client dans le lit

MS Labo

3.1

Transfert par glissement du lit à la civière, ou l’inverse

MS Labo

3.11

Utilisation d’un lève-personne

MS Labo

3.7

Utilisation d’une barre plafond-plancher

MS

3.8

Utilisation d’un verticalisateur non motorisé

MS

3.9

Section 4 1

Vous appliquerez maintenant différentes manœuvres de déplacement à partir de situations variées et apparentées à celles en milieu de soins. Vous devrez faire appel à vos connaissances et à votre jugement clinique pour l’application des méthodes ci-dessous.

ATTENTION L’infirmière auxiliaire n’est pas à l’abri des imprévus qui peuvent modifier sa routine de travail et l’obliger à revoir ses priorités. Elle possède heureusement quelques atouts : ses connaissances, ses habiletés et l’expertise acquise dans les situations théoriques et pratiques vont l’aider à réagir aux urgences dans ses activités professionnelles. Elle ne doit pas se fier uniquement à son intuition ou à son instinct, et encore moins se contenter d’aviser l’infirmière.

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57

Synthèse La mécanique corporelle et l’alignement corporel

Synthèse

• L’alignement corporel et l’équilibre sont deux composantes fondamentales de la mécanique corporelle. La mécanique corporelle assure la coordination des systèmes musculosquelettique et nerveux. • La coordination des mouvements est le résultat de la combinaison des contractions des muscles dans un ordre précis. Cette coordination permet d’effectuer diverses actions, telle que marcher ou prendre un objet. • Les principes de mécanique corporelle se basent sur les trois mouvements naturels : glisser, rouler, pivoter. Les principes de déplacement utiles au personnel soignant • S’assurer d’avoir l’aide nécessaire (mécanique ou humaine) pour déplacer le client. • L’intervenant qui a la charge la plus lourde coordonne le travail de l’équipe. • Encourager, stimuler le client à s’aider lui-même. • Prendre le temps d’échauffer ses muscles avant d’effectuer une manœuvre. • Se placer près du client ou de la charge à déplacer. • Maintenir le dos droit, non voûté. • Éviter les mouvements de torsion (flexion/rotation ou extension/ rotation). • Fléchir les genoux pour les déverrouiller. • Tenir les pieds écartés au moins à la largeur du bassin et orientés dans la direction du mouvement souhaité. • Contracter les muscles abdominaux et les muscles fessiers pour immobiliser le bassin et solliciter la puissance des muscles des jambes. • Utiliser les jambes pour la force (puissance) et les bras pour le support (équilibre), et non le dos. • Maintenir les bras légèrement fléchis. • Déplacer les avant-bras en pronation plutôt qu’en supination. • Glisser le client vers soi à l’aide d’une alèse, d’un drap, d’une toile de transfert ou d’un large piqué glissant.

Las principes de déplacement sécuritaire d’un Le bénéficiaire (PDSB) Avant d’effectuer le déplacement d’un client, il est important de planifier le soin et de bien s’y préparer. L’ASSTSAS propose six grands principes de déplacement sécuritaire d’un bénéficiaire (PDSB) : • la préparation ; • la communication ; • la synchronisation ; • le positionnement ; • les prises ; • les manœuvres. 58

CHAPITRE 2

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Le Les règles de sécurité avant une manœuvre Il y a six règles visant la sécurité du client à respecter avant d’effectuer une manœuvre de déplacement : • vérifier l’identité du client ; • vérifier le matériel et l’équipement avant leur utilisation ; • procurer un environnement physique sécuritaire ; • respecter une distance sécuritaire entre soi et le client ;

Synthèse

• placer la cloche d’appel à portée de la main du client ; • ajuster le lit à une hauteur sécuritaire pour le client.

Le Les principes de mouvement Les principes de mouvement reposent sur divers transferts de poids, soit : • le transfert de poids latéral ; • le transfert de poids avant-arrière ; • le transfert de poids arrière-avant ; • le contrepoids ; • les transferts de poids en diagonale.

Le positionnement au lit • L’infirmière auxiliaire doit connaître les contre-indications et les indications des différents types de position d’une personne au lit. • Les positions pour un client dans un lit sont les suivantes : – semi-Fowler ; – Fowler ; – Fowler haute ; – décubitus ventral ; – décubitus dorsal ; – décubitus latéral ; – Trendelenburg (ou position déclive) ; – Trendelenburg inversée ; – de Sims. • La force de cisaillement et la force de friction sont une des causes importantes de lésions de pression. • Pour réduire la friction et le cisaillement, on peut : – glisser le client à l’aide d’une alèse et d’un piqué ; – rouler le client pour le tourner en position latérale ; – utiliser des appuis pour soulever les parties lourdes du corps, lors de la remontée au lit ; – utiliser divers accessoires qui réduisent l’humidité et la friction.

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59

Situations cliniques Madame Le Fang, 74 ans (suite) Situations cliniques

Il est 15:05. Vous faites votre dernière tournée avant de transmettre votre rapport à l’équipe de relève qui prendra le relais à 15:30. Soudain, vous entendez un bruit sourd et un cri aigu provenant de la chambre de madame Le Fang. Vous vous y précipitez. Vous constatez qu’elle est étendue par terre, en position semi-latérale gauche. Elle hurle de douleur et s’appuie avec peine sur son coude gauche. Sa tête est appuyée sur la roue droite de son fauteuil roulant, dont les freins ne sont pas serrés. Les draps du lit sont tirés vers elle : elle a probablement cherché à se recoucher seule dans son lit et elle a glissé. La cloche d’appel est suspendue à la ridelle opposée du lit, hors d’atteinte de la cliente. Vous vous empressez d’informer l’infirmière de l’incident pour qu’elle évalue la situation. Elle note une douleur vive à la jambe droite que la cliente évalue à 8/10. Elle vous autorise à recoucher la cliente à l’aide du lève-personne et d’une autre intervenante. À 15:30, à la demande de l’infirmière, madame Le Fang reçoit son analgésique, initialement prévu à 16:00. Elle repose au lit, en position latérale gauche. Les ridelles sont levées et la cloche d’appel est à sa portée. À 15:50, l’infirmière a communiqué avec le fils de madame Le Fang pour l’aviser de la situation. Heureusement, elle n’a relevé aucune conséquence grave chez la cliente. Comme il s’agit d’un premier incident de ce genre, l’infirmière juge inutile l’installation d’une mesure de contrôle telle qu’une contention. Elle rappelle toutefois à l’équipe de soins l’importance d’une bonne vigilance afin de diminuer le risque de récidive.

1

60

À la lumière du rôle et des responsabilités légales de l’infirmière auxiliaire, indiquez dans l’ordre les étapes d’intervention que vous devez privilégier auprès de madame Le Fang dans cette situation.

CHAPITRE 2

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Remplissez le Rapport de déclaration d’incident ou d’accident ci-dessous pour relater l’incident vécu par madame Le Fang.

Situations cliniques

2

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Déplacer une personne

61

3 Rédigez la note d’évolution à verser au dossier de madame Le Fang à la suite de cet incident (respecSituation clinique tez le style propre à la note d’évolution : courte, concise, précise et chronologique). Faites évaluer votre note par votre enseignante. DATE

Situations cliniques

Xxxxx

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

1

Xxxx

4

Transmettez oralement votre rapport à l’équipe de relève en présence de quelques personnes et de votre enseignante.

5

a) Quelles pourraient être les causes de la chute de madame Le Fang ?

b) Comment cet incident aurait-il pu être évité ?

62

CHAPITRE 2

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Monsieur Berti, 58 ans

Situations cliniques

Monsieur Berti, 58 ans, a subi un AVC il y a un mois. Il est hémiplégique du côté droit. Les doigts de sa main droite sont repliés vers la paume et on peut difficilement les déplier. Il s’exprime avec difficulté et cherche souvent ses mots (aphasie). Homme d’affaires très actif et engagé socialement, monsieur Berti accepte très mal sa perte d’autonomie et a tendance à s’impatienter lorsque les intervenants viennent lui porter assistance lors de ses soins et de ses déplacements. Il parvient à se mobiliser au lit à l’aide de la ridelle gauche, mais il a besoin d’assistance pour maintenir un bon alignement corporel au lit. Toujours pressé de sortir du lit, il n’écoute pas toujours les consignes de l’intervenant et met souvent sa sécurité en jeu lors du transfert du lit au fauteuil roulant.

1

Quel est le niveau d’assistance requis pour les déplacements de monsieur Berti ?

1 2

Xxxx Nommez deux facteurs susceptibles de nuire à la sécurité de monsieur Berti.

3

Quel accessoire de positionnement devriez-vous installer pour favoriser un meilleur alignement des doigts de monsieur Berti ?

4

Formez une équipe de trois ou quatre personnes pour répondre aux questions suivantes. a) Désignez une élève qui doit jouer le rôle de monsieur Berti. Les autres membres de l’équipe doivent lui donner des consignes claires (verbales ou non verbales) afin de l’aider à se positionner correctement au lit, en position latérale gauche, à l’aide de la ridelle gauche. Monsieur Berti est installé dans un lit électrique qu’il peut contrôler avec la main gauche.

b) Discutez en grand groupe des difficultés concernant les aspects suivants : – la communication ; – le positionnement de monsieur Berti ; – ce que vous avez éprouvé face aux difficultés du client, à votre intervention, etc.

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Déplacer une personne

63

Notes personnelles

64

CHAPITRE 2

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CHAPITRE

3

Restreindre une personne

Sommaire Situation clinique ................................ 66 Section 1 Les contextes d’utilisation des mesures de contrôle .......... 67 Situation clinique (suite)........ 73, 78 Section 2 Les moyens de contention ........ 80 Situation clinique (suite)............ 92

Synthèse ................................................. 94 Situation clinique (suite).................. 95

Basse résolution

65

Situation clinique Monsieur Maxwell, 78 ans Situation clinique

Monsieur Maxwell, 78 ans, a été admis dans votre unité il y a deux jours en raison de déficits cognitifs et d’une perte d’autonomie. Il n’accepte pas son diagnostic et jure qu’il fera tout pour « sortir de cet hospice de fou ! » Il est agité et menace de frapper quiconque tente de s’approcher de lui. Il est désorienté dans le temps et l’espace, et il cherche son épouse partout dans l’unité en se déplaçant en fauteuil roulant. À plusieurs reprises, il tente d’emprunter les ascenseurs et les escaliers pour retourner chez lui. À 15:10, monsieur Maxwell tombe alors qu’il tente de se lever de son fauteuil roulant pour suivre son épouse qui s’en va. L’infirmière réclame votre aide pour transférer le client au lit avec l’aide du lève-personne. À la suite d’une évaluation, elle demande à madame Maxwell si elle consent à l’utilisation d’une mesure de contrôle lorsque son mari est dans son lit ou son fauteuil roulant. Madame Maxwell accepte la mesure et dit se sentir rassurée de savoir son mari en sécurité.

1

2

Indiquez les motifs qui ont influencé la décision de l’infirmière d’utiliser une mesure de contrôle dans le cas de monsieur Maxwell. Encerclez les deux bonnes réponses. a) Il se déplace partout dans l’unité avec son fauteuil roulant.

c) Il tente d’emprunter les ascenseurs et les escaliers.

b) Son épouse est inquiète.

d) Il tombe.

Indiquez un effet positif de l’utilisation d’une mesure de contrôle : a) pour madame Maxwell.

b) pour monsieur Maxwell.

c) pour les autres clients et le personnel.

3

66

D’après vous, quelles conséquences physiques et psychologiques néfastes une mesure de contrôle peut-elle avoir chez une personne ?

CHAPITRE 3

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Section

1

Les contextes d’utilisation des mesures de contrôle

Situation1 clinique Section

Déclencheur

Poursuite contre un centre hospitalier pour mauvais traitements Mardi dernier, la Cour d’appel du Québec a autorisé un recours collectif contre un centre hospitalier régional qui aurait appliqué des mesures extrêmes et abusives d’isolement et de contention pendant de longues périodes. Les requérants sont un ancien patient du centre hospitalier et le Collectif de défense des droits de la région. L’ancien patient affirme avoir été l’objet de mise à nu, d’installation d’un moyen de contention fixé à un lit d’hôpital, d’injections

sédatives et même d’isolement pendant plusieurs heures sans boire ni recevoir de soins. « J’étais littéralement incarcéré, attaché à mon lit et incapable de téléphoner. C’est une expérience très traumatisante », précise l’ancien patient. Il dit avoir subi un protocole appliqué à des patients de l’urgence psychiatrique parce qu’il a élevé la voix lors d’un soin.

Cet article relate une situation fictive inspirée de faits qui se sont déjà produits en milieu hospitalier. 1

Décrivez les sentiments que la lecture de cet article provoque en vous.

2

a) Dans l’article, soulignez les mesures de contrôle abusives qui auraient été exercées sur l’ancien patient. b) À votre avis, qu’a dû ressentir l’ancien patient ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Consentement



Droit de refus

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Mesures de contrôle



Moyen de contention

Restreindre une personne

67

Dans certains contextes d’hospitalisation et certaines situations cliniques en établissement de santé, il arrive qu’une personne ait des comportements nuisibles à sa sécurité ou à celle d’autres personnes. Il est alors nécessaire d’appliquer des mesures de contrôle. Isolement Mesure de contrôle consistant à enfermer une personne dans un lieu pour une durée déterminée.

Section 1

Substance chimique Mesure de contrôle consistant à limiter la capacité d’action d’une personne par l’administration de médicaments.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) distingue trois types de mesures de contrôle : • la contention ; • l’isolement ; • les substances chimiques. Ce chapitre porte essentiellement sur la contention. Dans la présente section, il sera question des éléments suivants : • les lois et les conditions entourant l’application des moyens de contention ; • l’application des moyens de contention.

1.1 Les lois et les conditions entourant l’application de moyens de contention L’infirmière auxiliaire doit comprendre et respecter les aspects légaux qui concernent le recours aux moyens de contention afin : • d’intervenir plus adéquatement auprès de la clientèle ciblée ; • d’assurer un suivi plus rigoureux visant à prévenir ou à rapporter tout préjudice pouvant être lié à l’application d’un moyen de contention. Les moyens de contention (voir la figure 1) sont des mesures de contrôle qui visent à empêcher ou à limiter la liberté de mouvement d’une personne en utilisant la force humaine ou un accessoire mécanique, ou en la privant d’un moyen qu’elle utilise pour pallier un handicap1. Au Québec, l’utilisation des moyens de contention doit être minimale et exceptionnelle. Elle doit tenir compte de l’état physique et mental de la personne. Le MSSS distingue trois contextes d’intervention pour l’application de moyens de contention (voir la figure 2). Il est à noter que ces moyens s’appliquent à toute personne, peu importe son âge, son sexe, sa religion ou ses croyances.

1.

68

CHAPITRE 3

FIGURE 1

Des moyens de contention

Les moyens de contention visent à réduire le risque qu’une personne se blesse ou qu’elle inflige des blessures à autrui.

Ministère de la Santé et des Services sociaux, Orientations ministérielles relatives à l’utilisation exceptionnelle des mesures de contrôle : contention, isolement et substances chimiques, 2002.

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Les trois contextes d’intervention associés aux moyens de contention, selon le MSSS

Interférence aux soins

Risque d’agression

Protection

L’intervention vise à empêcher la personne d’arracher un dispositif de soins nécessaire à son traitement (tubulure, drain, sonde, etc.).

L’intervention vise à réduire les risques d’agression et d’automutilation (la personne s’inflige des blessures à elle-même).

Section 1

FIGURE 2

L’intervention vise à réduire les risques de chute, de fugue ou de traumatisme.

Source : Adapté de Ministère de la Santé et des Services sociaux, Encadrer l’utilisation de mesures de contrôle, 2005.

Les orientations du MSSS Les moyens de contention sont associés à un risque accru de lésions et à un risque d’application abusive. En 2002, le MSSS a formulé six principes directeurs visant la protection des personnes en ce qui concerne les mesures de contrôle (voir le tableau 1). TABLEAU 1

Les six principes directeurs encadrant l’utilisation des mesures de contrôle

Principes

Énoncés

Premier principe

Les mesures de contrôle (substances chimiques, contention, isolement) sont uniquement utilisées comme mesures de sécurité dans un contexte de risque imminent.

Deuxième principe

Les mesures de contrôle ne doivent être envisagées qu’en dernier recours.

Troisième principe

La mesure de contrôle appliquée doit être celle qui s’avère la moins contraignante pour la personne.

Quatrième principe

L’application des mesures de contrôle doit : ● se faire dans le respect, la dignité et la sécurité, en assurant le confort de la personne ; ● faire l’objet d’une supervision attentive.

Cinquième principe

Dans chaque établissement, l’utilisation des mesures de contrôle doit être : ● balisée par des procédures ; ● contrôlée afin d’assurer le respect des protocoles.

Sixième principe

L’utilisation des mesures de contrôle doit faire l’objet d’une évaluation et d’un suivi de la part du conseil d’administration de chacun des établissements.

Source : Adapté de ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, Orientations ministérielles relatives à l’utilisation exceptionnelle des mesures de contrôle : contention, isolement et substances chimiques, 2002.

Tout établissement de santé doit élaborer un protocole d’application des moyens de contention et en assurer la diffusion 2. Les principes du MSSS ont pour but d’aider les établissements dans cette tâche. Le non-respect de ces 2.

Loi sur les services de santé et les services sociaux, L.R.Q., c. S-4.2, art. 118.1.

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69

principes constitue une atteinte à la personne et peut donner lieu à des poursuites ou à des recours juridiques contre l’intervenant ou son employeur. D’autres considérations balisent le recours à des moyens de contention. Le tableau 2 en fait un survol.

C’est la loi En tant que stagiaire, vous aurez les mêmes obligations et les mêmes devoirs que les infirmières auxiliaires en poste.

Section 1

TABLEAU 2

Des considérations liées au recours à des moyens de contention

Considérations Consentement libre, éclairé et continu

Description ●







Droit de refus 3





Professionnels autorisés à décider du recours à des moyens de contention4







3. 4. 5.

70

CHAPITRE 3

Autorisation d’une personne à recevoir un soin, un traitement ou une mesure d’intervention préventive ou curative. La personne doit avoir été préalablement informée de son état de santé, des différentes options qui s’offrent à elle, des risques potentiels ou des conséquences généralement associées à l’utilisation d’un moyen de contention. La personne ou son mandataire peut changer d’avis à tout moment sur son consentement. Dans son document d’orientation, le MSSS précise toutefois qu’en situation d’urgence, il n’est pas nécessaire d’obtenir de consentement pour utiliser un moyen de contention, que la personne soit apte ou inapte. Exemple : on peut utiliser un moyen de contention temporaire si une personne confuse tente d’arracher son dispositif à perfusion ou si un client lucide menace physiquement un intervenant pendant un soin. Droit, pour une personne jugée apte, de refuser l’utilisation de moyens de contention dans une situation à risque, après avoir été informée des risques et des dangers. Exemple : le client refuse que les ridelles du lit soient levées même s’il risque de faire une chute lorsqu’il se lève. Selon le Code civil du Québec, le droit de refus n’est pas accordé aux personnes dites inaptes (dont le jugement est altéré) lorsque leur sécurité ou celle des autres est mise en jeu. Tout moyen de contention doit être prescrit par un professionnel autorisé. Les professionnels autorisés sont : – les infirmières, les ergothérapeutes, les physiothérapeutes, les médecins ; – les travailleurs sociaux, les psychologues. L’utilisation de moyens de contention doit être faite en conformité avec le protocole d’application de l’établissement du professionnel autorisé5. La démarche doit être documentée au dossier médical par le professionnel autorisé et soumise à une réévaluation régulière à laquelle contribue l’équipe interdisciplinaire.

Code civil du Québec (L.Q., 1991, c. 64). Loi sur les inrmières et les inrmiers ; Loi modiant le Code des professions. OIIQ (2003a).

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Des considérations liées au recours à des moyens de contention (suite)

Considérations Rôles de l’infirmière auxiliaire6

Charte des droits et libertés de la personne

Description L’infirmière auxiliaire a la responsabilité légale : ● de collaborer à l’évaluation de l’état de santé du client ; ● de rapporter à l’infirmière tout changement à l’état de la personne ou toute situation anormale. L’infirmière auxiliaire a le devoir : ● de consulter et d’appliquer la démarche de soins cliniques élaborée par l’infirmière afin de suivre les directives figurant au plan thérapeutique infirmier (PTI) ou au plan de soins et de traitements infirmiers (PSTI) du client ; ● de connaître et de respecter la technique d’installation recommandée par le fabricant du moyen de contention ; ● de connaître et de respecter les mesures de surveillance relatives à l’utilisation du moyen de contention ; ● d’inscrire au dossier du client, à chaque quart de travail, des notes d’évolution concernant la mesure de contrôle et les réactions observées chez la personne soumise à des mesures de contrôle. ●





Section 1

TABLEAU 2

Article 1 - Tout être humain a droit à la vie, ainsi qu’à la sûreté, à l’intégrité et à la liberté de sa personne. Article 4 - Toute personne a droit à la sauvegarde de sa dignité, de son honneur et de sa réputation. Article 9 - Chacun a droit au respect du secret professionnel.

C’est la loi Lors de l’installation du moyen de contention, l’intervenant doit informer le client : • de ses droits ; • des raisons justifiant la contention physique ; • des conditions d’utilisation de la mesure de contrôle ; • de la durée de l’utilisation. Il doit également aviser les proches ou le mandataire du client dans des délais raisonnables.

Dans la situation clinique (voir la page 66), l’infirmière a dû obtenir le consentement formel de l’épouse de monsieur Maxwell pour appliquer un moyen de contention au lit et au fauteuil roulant. En effet, ce consentement n’est pas inclus dans le consentement général que le client signe au moment de son admission. Pour ce faire, l’infirmière a donné à madame Maxwell toute l’information et les explications nécessaires sur les risques potentiels concernant la sécurité de son époux. Madame Maxwell pourra modifier son consentement en tout temps au cours de l’hospitalisation de son mari.

Monde du travail Une équipe interdisciplinaire est chargée de la mise en œuvre du protocole d’utilisation des moyens de contention. Avant de recourir à ces moyens, l’équipe doit analyser chaque situation afin : • de cerner les sources du problème ; • de déterminer la gravité et les causes du problème ; • de déterminer les facteurs de risque associés à l’utilisation d’un moyen de contention.

6.

Code des professions, Art. 37(p).

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71

ACTIVITÉS 1

Indiquez la mesure de contrôle utilisée dans chacune des situations suivantes.

• Contention

• Isolement

• Substances chimiques

Section 1

a) Martin, 24 ans, prétend que les membres du personnel infirmier sont des extraterrestres qu’il doit éliminer pour sauver la planète. Le médecin prescrit une dose importante de calmants pour contrer ses hallucinations. b) Mathilde, 32 ans, se présente à l’urgence, apparemment intoxiquée. Elle est agressive et cherche à frapper le personnel. L’infirmière vous demande de l’aider à l’installer dans une chambre sécurisée et verrouillée. c) Madame Félicien, 77 ans, a besoin d’une canne pour marcher. On lui a retiré sa canne, parce qu’elle s’en sert aussi pour frapper sa voisine de chambre, prétextant que celle-ci lui vole son argent. Elle ne peut plus se déplacer de façon autonome. d) Le petit Sébastien, 5 ans, tente continuellement d’arracher son dispositif de perfusion. Avec l’accord de ses parents, l’infirmière lui installe des attache-poignets lorsqu’ils ne sont pas au chevet de leur fils. 2

Jean-Philippe, 35 ans, est conduit à l’urgence par les ambulanciers à l’issue d’une fête bien arrosée où il aurait consommé de la drogue. Il hurle que personne ne lui enlèvera sa femme. Il cherche à frapper les ambulanciers qui tentent de le maîtriser et de lui installer un moyen de contention pour restreindre ses mouvements. Jean-Philippe est-il apte à consentir à un moyen de contention ? Justifiez votre réponse.

3

Monsieur Radu, 47 ans, est hospitalisé dans une unité de cardiologie à la suite d’un malaise cardiaque important. Depuis deux heures, son état émotif se détériore. Il est de plus en plus agité et désorienté. Il tente d’arracher les dispositifs de soins reliés à son corps (perfusion, drain, électrodes). Son comportement risque de provoquer de graves complications. Toutefois, l’infirmière auxiliaire ne peut pas autoriser l’installation d’attache-poignets pour protéger monsieur Radu. Pourquoi ?

72

CHAPITRE 3

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Situation clinique

Monsieur Maxwell, 78 ans (suite)

Monsieur Maxwell est désorienté dans le temps et l’espace. À 15:10, il tombe alors qu’il tente de se lever de son fauteuil roulant pour suivre son épouse qui s’en va. Il est très agité. L’infirmière évalue la situation et obtient le consentement de madame Maxwell pour l’utilisation d’une mesure de contrôle au lit et au fauteuil roulant.

Section 1

En début de soirée, vers 19:00, monsieur Maxwell pleure et supplie qu’on le détache. Il s’agrippe au bras de son épouse qui tente de le rassurer en lui parlant doucement.

4 Quel type de mesure de contrôle l’infirmière a-t-elle autorisé ? 5 a) D’après vous, quelles émotions monsieur Maxwell ressent-il après l’installation du moyen de contention ? b) Comment se manifestent ces émotions ?

6 Sans le consentement de madame Maxwell, l’infirmière aurait-elle pu appliquer des mesures de contrôle pour protéger le client d’éventuelles chutes ? Justifiez votre réponse.

1.2 L’application des moyens de contention L’application de moyens de contention vise d’abord à protéger un client ou une autre personne contre des lésions ou des traumatismes. Ces mesures de contrôle ont des effets thérapeutiques positifs. Toutefois, elles peuvent également nuire à la personne et avoir des impacts négatifs sur les plans physique, cognitif, psychologique et émotionnel. L’infirmière auxiliaire doit exercer une surveillance étroite afin de déceler rapidement tout changement de l’état des personnes soumises à un moyen de contention. La présente section décrit les pistes d’observation nécessaires : • à la surveillance d’une personne ; • à la rédaction des notes d’évolution.

1.2.1 Les impacts positifs et thérapeutiques et les impacts négatifs des moyens de contention Dans la situation clinique (voir la page 66 et ci-dessus), monsieur Maxwell pleure et supplie qu’on le détache lorsque l’infirmière l’installe au lit avec les moyens de contention nécessaires. Madame Maxwell, pour sa part, est soulagée de savoir son mari en sécurité.

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73

Cet exemple illustre bien les impacts des moyens de contention chez les personnes touchées directement ou indirectement. On sait maintenant que les moyens de contention ont des effets plus positifs dans les conditions suivantes : • une analyse complète du besoin a été faite ; • la durée de la mesure de contrôle est déterminée ; • un objectif précis est défini pour le client ; • un suivi est fait.

Section 1

Cependant, il arrive que le recours à des moyens de contention altère la condition physique et psychologique d’une personne parce que ces moyens limitent sa mobilité (voir la figure 3). Le tableau 3 illustre quelques impacts positifs et négatifs des moyens de contention. FIGURE 3

TABLEAU 3

Les moyens de contention peuvent provoquer l’angoisse et la peur.

Quelques impacts de l’utilisation des moyens de contention Impacts négatifs

Impacts positifs

Plan physique ●

● ●







● ●

Peut provoquer la dégradation de l’état général ou la mort accidentelle dans le pire des cas. Peut diminuer l’autonomie fonctionnelle. Peut entraîner une diminution de la force et de la masse musculaire. Peut causer un engourdissement, des ankyloses et un œdème des membres. Peut diminuer l’équilibre et provoquer une instabilité à la marche. Peut causer un ralentissement du métabolisme (constipation). Présente un risque de lésions, d’irritations ou de plaies. Peut causer de la douleur.

● ●





Favorise un meilleur positionnement du client. Prévient des accidents ou d’autres traumatismes chez le client. Facilite les interventions des intervenants pour les soins et les traitements. Protège les autres clients et le personnel de l’agressivité du client.

Plan cognitif ●







74

Peut provoquer une augmentation des troubles cognitifs existants (confusion, agitation, état de panique). Peut provoquer l’apparition de nouveaux troubles cognitifs. Peut provoquer une augmentation de la résistance du client pouvant accroître le risque de blessures. Peut provoquer de la fatigue, de la léthargie et de l’épuisement à plus long terme.

CHAPITRE 3



Peut donner un sentiment de sécurité au client et à sa famille (ex. : le sentiment de sécurité de madame Turgeon, 71 ans, se manifeste par un comportement plus calme et plus coopératif lors des soins).

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TABLEAU 3

Quelques impacts de l’utilisation des moyens de contention (suite) Impacts négatifs

Impacts positifs

Plans psychologique et émotionnel



● ● ●

Peut provoquer de la peur, de la colère, de l’agitation et de l’agressivité. Peut générer un sentiment d’humiliation et d’isolement, et mener à un état dépressif. Peut générer un sentiment de punition, de rejet. Peut provoquer une diminution de l’estime de soi. Peut provoquer de la résignation.







Peut représenter un élément de sécurité pour le client (ex. : réduction des risques d’automutilation). Peut favoriser l’acceptation d’une personne par son entourage. Peut réduire le stress et l’anxiété d’une personne (ex. : peur de tomber).

Section 1



D’autres problématiques entourent l’utilisation des moyens de contention : • le manque de formation des intervenants en matière de contention ; • les difficultés à respecter les échéanciers de révision des procédures de contention dans les délais et aux périodes indiqués dans le PTI ou définis par le protocole (à cause de surcharges de travail, de pénuries de personnel, du manque de suivi, etc.). Les médias rapportent de plus en plus souvent de graves accidents liés aux moyens de contention. Ces accidents sont généralement dus à des moyens de contention mal installés ou encore à un client tentant de s’en dégager. Par conséquent, les autorités ont dû mettre au point des mesures de rechange, plus sécuritaires et respectueuses des besoins de la personne (voir la section 2.3, aux pages 89 et 90).

1.2.2 Les soins et la surveillance de la personne soumise à un moyen de contention Les moyens de contention limitent la mobilité de la personne et la rendent plus vulnérable sur les plans physique et psychologique. Il faut donc adapter les soins et la surveillance à la condition physique et psychologique de la personne. Les besoins fondamentaux Afin de maintenir l’autonomie de la personne, on doit toujours superviser les besoins fondamentaux liés : • à l’hydratation ; • à l’alimentation ; • à l’élimination ; • à la protection des téguments ; • au besoin de se mouvoir ; • au besoin de maintenir une bonne posture. Lorsqu’il s’agit d’une première application du moyen de contention, l’infirmière auxiliaire doit planifier une surveillance selon les fréquences indiquées dans la figure 4 (voir la page 76).

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75

FIGURE 4

La fréquence de la surveillance d’une personne soumise à un moyen de contention

Surveillance aux 15 minutes pendant la première ou les deux premières heures, selon la politique de l’établissement

Section 1

Surveillance aux heures par la suite (ou plus souvent selon les besoins et les réactions de la personne, et selon l’intégrité de la peau [rougeur ou plaie causées par un moyen de contention mal installé])

Lorsque l’état du client est jugé stable, suivi continu de sa condition physique et mentale avec une attention particulière aux impacts positifs et négatifs du moyen de contention (voir le tableau 3, aux pages 74 et 75)

Source : Adapté de Centre hospitalier de l’Université de Montréal, Protocole d’application des mesures de contrôle : La contention physique et l’isolement, 2010.

Quoi faire Lors de l’application de moyens de contention, il est important : • de faire bouger le client 15 minutes aux 2 heures ; • d’écouter le client avec empathie et de lui permettre d’exprimer ses sentiments, ses émotions et ses perceptions ; • de réexpliquer le but de la mesure de contrôle au client (ou à la famille), au besoin, afin qu’il ne se sente pas puni ; • de remplir le Formulaire de surveillance d’une mesure de contention (voir l’annexe 2) selon les normes et les conditions du protocole de l’établissement.

Les notes d’évolution Lors de l’utilisation d’un moyen de contention, les observations doivent être documentées et consignées au dossier médical du client par le professionnel autorisé. Voici les éléments à noter au dossier : • la date, l’heure, le lieu et la durée de l’installation d’un moyen de contention ; • le moyen de contention retenu, ainsi que sa taille et l’endroit où il doit être utilisé ; • la durée de la période de repos sans moyen de contention ; • les indications d’arrêt et de reprise de la mesure de contrôle ; • les éléments à surveiller (signes neurovasculaires, intégrité de la peau, confort, etc.) et la fréquence des visites de surveillance ; • les soins d’assistance à la personne et l’accompagnement requis ; • l’heure du retrait du moyen de contention, ainsi que la réaction du client une fois le moyen de contention enlevé.

76

CHAPITRE 3

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L’infirmière auxiliaire contribue à l’évaluation de la condition de la personne selon les directives de l’infirmière responsable (prise des signes vitaux, surveillance de l’intégrité de la peau, comportement du client en période de contention, etc.). Elle doit consigner au dossier du client les résultats de ses observations et de ses interventions à la fin de chaque quart de travail. La figure 5 présente les éléments visés par ces notes.

D’une compétence à l’autre

FIGURE 5

Section 1

Les documents utilisés pour assurer la continuité des soins, de même que les méthodes de rédaction de notes d’évolution, sont présentés dans la compétence 3, Communication au sein d’une équipe de soins.

Les observations et les interventions à consigner dans les notes d’évolution lors de l’application d’un moyen de contention

Installation sécuritaire du moyen de contention

Fréquence de la surveillance requise

Type de contention Lieu Durée

Observation de l’état physique et mental de la personne Agitation Résistance Sentiment d’impuissance etc.

NOTES D’ÉVOLUTION

Signes vitaux Pression artérielle Pouls Respiration Température corporelle, au besoin Saturation pulsatile en oxygène

Vérification de l’intégrité de la peau Chaleur Couleur Sensibilité Œdème Lésions

Soins d’assistance répondant aux besoins physiologiques de la personne Hydratation Alimentation Élimination etc.

Monde du travail L’infirmière auxiliaire doit signaler tout changement de l’état de la personne à l’infirmière responsable, de même qu’à l’équipe de relève. Ses observations contribuent à l’évaluation des mesures de contrôle et au choix de mesures de rechange adaptées à l’état de la personne.

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ACTIVITÉS 1

Pour chacune des situations suivantes, cochez la nature des impacts du moyen de contention utilisé. Impacts physiques

Situations

Impacts cognitifs

Impacts psychologiques et émotionnels

Section 1

a) Monsieur Maxwell pleure et supplie qu’on le détache. b) Marie surprend monsieur Jalbert, 58 ans, à tenter de couper la ceinture abdominale qui le retient à son fauteuil roulant avec des ciseaux qu’il a « empruntés » à sa voisine de chambre. c) Madame Martin, 35 ans, dit se sentir prisonnière lorsque vous remontez les ridelles de son lit afin de l’empêcher de se lever seule et de tomber. d) À minuit, pendant votre première tournée, vous surprenez madame Martin en train de tenter de sortir du lit en passant par-dessus la ridelle gauche. e) Le matin, lorsque vous la conduisez à la salle de toilette, madame Martin se plaint de faiblesse aux jambes et se fatigue rapidement lors du transfert à la toilette. f) Julien, 4 ans, porte un attache-poignet au poignet gauche pour l’empêcher d’arracher son dispositif de perfusion. Il a une rougeur à ce poignet.

Situation clinique

Monsieur Maxwell, 78 ans (suite)

Certains comportements de monsieur Maxwell ont amené l’infirmière à proposer à son épouse le recours à un moyen de contention. Celle-ci a accepté.

2 Rédigez une note d’évolution en y incluant les données relatives aux comportements de monsieur Maxwell qui ont justifié l’intervention de l’infirmière. Servez-vous de la situation clinique (voir les pages 66 et 73), de l’extrait du PTI de monsieur Maxwell ci-contre et des connaissances acquises dans ce chapitre.

78

CHAPITRE 3

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M. JIM MAXWELL, 78 ans Chambre 2001, lit 1

PLAN THÉRAPEUTIQUE INFIRMIER (PTI) CONSTATS DE L’ÉVALUATION Heure

No

Problème ou besoin prioritaire

Initiales

2013-05-02

13:30

1

Agitation et agressivité physique envers le personnel.

V. B.

2013-05-03

15:10

2

Chutes répétitives au sol ou risque de chute.

V. B.

RÉSOLU/SATISFAIT Date

Heure

Initiales

Professionnels/ Services concernés équipe multi

2013-05-03

15:30

V. B.

md, équipe multi

SUIVI CLINIQUE Date 2013-05-02

Heure

No 1

Directive infirmière

Initiales

• Surveillance q.30 min. par tous les intervenants : signer registre de fugue.

CESSÉE/RÉALISÉE Date

Heure

Initiales

V. B.

• Intervention × 2 personnes en tout temps pour les AVQ si agressivité. 2013-05-03

2

Appliquer protocole de contention pour 12 h :

V. B.

• Ridelles × 2 levées au lit + ceinture abdominale Segufix au lit + fauteuil roulant. • Répéter consignes et contextes de contention au besoin. • Transfert × 2 personnes si agitation et agressivité. • Fournir cloche d’appel en tout temps.

Signature de l’infirmière Véronique Blais

Initiales V. B.

Programme/ Service

Signature de l’infirmière

Initiales

Programme/ Service

2e Sud

© OIIQ

DATE

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

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79

Section 1

Date

Section

2 Les moyens de contention

Déclencheur

Section 2

a

b

Attache-poignets

c

Attache-chevilles

d

Ceinture pelvienne

e

Ceinture abdominale

f

Moufle de contention

Calmant en injection

C’est le premier jour de stage d’Isabelle. Jonathan, 5 ans, veut retourner à la maison. Il tente d’arracher sa perfusion et de passer par-dessus les ridelles du lit pour se sauver. Isabelle cherche un moyen de contention qui l’en empêcherait. Dans le PTI, l’infirmière suggère des moyens de contention parmi ceux illustrés ci-dessus. Lesquels, à votre avis ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : Attache-chevilles • Attache-poignets •

Ceinture abdominale • Ceinture pelvienne •

Ceinture de sécurité • Mesures de rechange •



Moufle de contention

Dans la présente section, il sera question des éléments suivants : • les sites anatomiques de contention ; • les types de moyens de contention ; • les mesures de rechange.

2.1 Les sites anatomiques de contention Le choix du moyen de contention varie selon le contexte d’intervention. Chaque moyen de contention retient une ou plusieurs parties du corps (voir la figure 6).

80

CHAPITRE 3

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FIGURE 6

Les principaux sites anatomiques touchés par la contention

Thorax Abdomen Pelvis

Section 2

Poignets

Chevilles

2.2 Les types de moyens de contention Il existe plusieurs moyens de contention adaptés aux types et aux contextes d’intervention. Ces moyens sont abordés dans les pages suivantes.

2.2.1 Les ridelles Les ridelles (ou barres transversales) sont considérées comme un moyen de contention si elles empêchent la personne de sortir du lit librement (voir la figure 7). On y a recours dans un contexte de protection. Le tableau 4 présente les indications et les contre-indications de l’utilisation des ridelles. FIGURE 7

Les ridelles

a

b

C’est la loi

Ridelles levées sur une civière

TABLEAU 4

Dans un contexte de contention, le recours aux ridelles doit être prescrit par un professionnel autorisé (voir le tableau 2, à la page 70). Le PTI précise alors le nombre de ridelles appliquées.

Ridelles en sections

Les ridelles : indications et contre-indications

Indications et contre-indications

Justifications

Indications (clientèles ciblées) ●

Personnes désorientées ou atteintes d’un déficit cognitif (enfants, adultes, personnes âgées).

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Les ridelles permettent de réduire les risques de fugue et de chute.

Restreindre une personne

81

TABLEAU 4

Les ridelles : indications et contre-indications (suite)

Indications et contre-indications

Justifications

Contre-indications ●

Personnes désorientées et déterminées à sortir du lit en passant par-dessus les ridelles ou par le pied du lit.





Les ridelles augmentent la confusion et l’agitation chez la personne désorientée. Elles augmentent le risque de chute, de blessures, et même de décès.

Section 2

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit prendre quelques précautions lorsqu’elle utilise les ridelles. • Tenir compte de l’origine de la confusion. Les interventions pourront différer selon que la confusion découle d’une réaction à un médicament (réaction défavorable ou effet indésirable), d’une intoxication, d’une infection, etc. • Ajuster la hauteur du lit au plus bas niveau en l’absence de personnel soignant. • Surveiller étroitement tout changement dans l’état du client (impacts positifs ou négatifs) en tout temps.

MS Labo

3.18

2.2.2 La ceinture abdominale et la ceinture de sécurité (ou ceinture de hanche)

MS Labo

3.19

La ceinture abdominale et la ceinture de sécurité permettent de réduire les risques de chute et de fugue. On les utilise dans un contexte de protection. La ceinture abdominale s’ajuste à l’abdomen de la personne et lui permet de s’allonger sur le dos ou sur le côté dans un lit. Elle peut servir dans un contexte d’intervention planifiée ou en situation d’urgence. Certaines ceintures abdominales sont dotées d’aimants de fixation et s’ouvrent avec une clé magnétique (voir la figure 8a) ou à l’aide d’un couvre-boucle (voir la figure 8b). Il est possible d’ajouter des attache-poignets et des attache-chevilles à la ceinture abdominale de type SegufixMD. FIGURE 8

Les ceintures abdominales

a

b

La ceinture abdominale de type PinelMD avec clé magnétique

Un bouton de fermeture mécanique s’ouvrant avec un couvre-boucle

La ceinture de sécurité peut être munie de deux à quatre points d’ancrage, avec boucle à boutons-pression. Certaines ceintures sont dotées d’aimants de fixation et s’ouvrent avec une clé magnétique ou à l’aide d’une clé-crayon. 82

CHAPITRE 3

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Cette clé doit rester visible et aisément accessible au personnel. Les ceintures de sécurité sans clé magnétique sont moins confortables et s’ajustent plus difficilement à la personne. FIGURE 9

La ceinture de sécurité

ATTENTION La ceinture de sécurité n’est pas considérée comme un moyen de contention : • si le client est capable d’ouvrir la boucle ; • si la ceinture vise à favoriser un bon positionnement.

Le tableau 5 présente les indications et les contre-indications liées à l’utilisation de la ceinture abdominale et de la ceinture de sécurité. TABLEAU 5

La ceinture abdominale et la ceinture de sécurité : indications et contreindications

Indications et contre-indications

Justifications

Indications (clientèles ciblées) ●

Personnes présentant un déficit cognitif (perte des habiletés intellectuelles pouvant se manifester de différentes façons) ou en perte d’autonomie.

Ces moyens de contention : ● empêchent la personne de se lever seule ; ● favorisent un bon alignement corporel dans le fauteuil ; ● empêchent le glissement du siège sur l’assise d’un fauteuil ; ● diminuent les risques de chute.

Contre-indications ●









Personnes agitées, agressives ou suicidaires, capables d’enlever la ceinture, de soulever ou de faire basculer le fauteuil. Personnes présentant des problèmes circulatoires aux membres inférieurs. Personnes dont l’abdomen ne doit pas être comprimé (ex. : colostomie, greffe du rein, cancer du sein). Personnes portant des tubulures ou des cathéters. Personnes ayant été victimes d’abus sexuels ou d’agression physique.









Ces moyens de contention constituent un risque relié à la sécurité du client, à la morbidité ou au décès. Une mauvaise circulation sanguine peut entraîner des complications neurovasculaires et cardiaques. Ces moyens de contention peuvent entraver le bon fonctionnement des dispositifs de soins et entraîner des complications.

Ils peuvent accentuer les impacts négatifs sur les plans psychologique et émotionnel (anxiété, agitation, agressivité).

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83

Section 2

D’autres ceintures s’attachent comme une ceinture de sécurité d’automobile (voir la figure 9). Elles peuvent être fixées : • à une chaise ou à un fauteuil ; • à un fauteuil roulant ; • à un fauteuil gériatrique ; • à une toilette ; • à une chaise d’aisance.

ATTENTION

Section 2

• Les ceintures abdominales et de sécurité ne sont pas recommandées sur les fauteuils sans roulettes. • Les ceintures abdominales de type SegufixMD doivent être utilisées exclusivement pour installer un client sur un lit muni de fentes sur les côtés. Il est interdit de les utiliser lorsque le client est installé dans un fauteuil ou sur une civière. • Les ceintures avec clé magnétique favorisent un ajustement plus adéquat, mais doivent être utilisées avec prudence avec des clients porteurs d’un stimulateur cardiaque ou dépendants d’un appareil électronique. Une distance de 10 cm (4 po) doit être maintenue entre un stimulateur cardiaque et la clé magnétique afin de prévenir la tachycardie (fréquence cardiaque supérieure à 100 battements/minute).

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit prendre plusieurs précautions lorsqu’elle utilise une ceinture abdominale ou une ceinture de sécurité. • Surveiller les signes d’entrave à la respiration : dyspnée (difficultés à respirer), cyanose (extrémités froides et bleutées). • Laisser l’épaisseur d’une main ou de deux doigts entre la ceinture et le corps de la personne lors de l’installation. • S’assurer qu’on peut détacher la ceinture facilement en cas d’urgence. • Ne pas installer la ceinture directement sur la peau et s’assurer qu’elle n’est pas tordue lors de l’installation. • Si une alèse est nécessaire, s’assurer de toujours la placer sous la ceinture abdominale afin que la personne ne puisse pas l’enlever. • Suivre les recommandations du fabricant de la ceinture et respecter les protocoles d’utilisation de l’établissement.

2.2.3 La ceinture pelvienne La ceinture pelvienne permet de maintenir une personne dans un fauteuil tout en préservant sa liberté de mouvement au niveau du tronc et des bras (voir la figure 10). On l’utilise dans un contexte de protection, pour éviter les chutes ou les fugues.

FIGURE 10

La ceinture pelvienne

La ceinture pelvienne : • se dissimule facilement sous une robe ou une jupe ; • peut servir de poignée lors des transferts avec assistance partielle.

La ceinture pelvienne de type PoseyMD

84

CHAPITRE 3

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Le tableau 6 présente les indications et les contre-indications liées à l’utilisation de la ceinture pelvienne. TABLEAU 6

La ceinture pelvienne : indications et contre-indications

Indications et contre-indications

Justifications

Indications (clientèles ciblées)



Personnes qui ont tendance à glisser sur l’assise des fauteuils. Personnes qui risquent de fuguer ou de faire une chute.





La ceinture pelvienne réduit les risques de chute au sol par glissement, tout en favorisant un bon positionnement.

Section 2



Réduit les risques de fugue et de chute.

Contre-indications ●





Personnes présentant une condition instable susceptible de se détériorer (agitation, agressivité, méfiance ou confusion). Personnes agitées, agressives ou suicidaires, capables d’enlever la ceinture, de soulever ou de faire basculer le fauteuil. Personnes ayant été victimes d’abus sexuels ou d’agression physique.







La contention peut augmenter l’agitation, l’agressivité, la méfiance ou la confusion, ainsi que les risques de blessure. La ceinture pelvienne augmente le risque de chutes ou de lésions chez les personnes agitées, agressives ou suicidaires. Elle augmente les impacts négatifs sur les plans psychologique et émotionnel (anxiété, agitation, agressivité).

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit prendre plusieurs précautions lorsqu’elle utilise la ceinture pelvienne. • Exercer une surveillance constante et assurer une présence réconfortante selon le protocole, en cas d’agitation. • Suivre les recommandations du fabricant pour installer correctement la ceinture pelvienne sur le type de fauteuil utilisé. • Laisser l’épaisseur d’une main ou de deux doigts entre la ceinture et le corps du client lors de l’installation. • S’assurer qu’on peut détacher la ceinture facilement en cas d’urgence. MS Labo

2.2.4 Les attache-poignets

3.18

On a recours aux attache-poignets dans un contexte d’interférence aux soins ou d’agression. Chaque attache-poignet se présente sous la forme d’un bracelet auquel une courroie est fixée (voir la figure 11, à la page 86). On attache la courroie : • à la structure mobile d’un lit ou d’une civière ; • aux parties fixes du fauteuil roulant. L’attache-poignet peut être combiné à une moufle de contention (ou mitaine de contention) [voir la figure 11b]. La moufle a pour but de prévenir les lésions de grattage au cours d’épisodes de prurit ou d’autres risques de blessures.

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Prurit Démangeaison.

Restreindre une personne

85

Section 2

FIGURE 11

L’attache-poignet et la moufle de contention

a

b

Attache-poignet

Moufle de contention

Le tableau 7 présente les indications et les contre-indications liées à l’utilisation des attache-poignets. TABLEAU 7

Les attache-poignets : indications et contre-indications

Indications et contre-indications

Justifications

Indications (clientèles ciblées) ●



Personnes agressives. Personnes agitées ou désorientées qui ont le réflexe d’arracher un dispositif de soins (perfusion, sonde, drain, tube, etc.).





Les attache-poignets réduisent les risques d’agression et d’automutilation. Ils permettent d’immobiliser les membres supérieurs.

Contre-indications ●







Personnes présentant une condition instable susceptible de se détériorer sous contention (agitation, agressivité, méfiance ou confusion). Personnes présentant une fragilité cutanée ou des problèmes vasculaires connus. Personnes présentant des troubles musculosquelettiques des membres supérieurs. Personnes porteuses d’un dispositif de perfusion I.V. installé au poignet ou sur la main.









La contention peut augmenter l’agitation, l’agressivité, la méfiance ou la confusion, ainsi que les risques de blessures. Les attache-poignets augmentent le risque de lésions cutanées et de blessures. Ils peuvent provoquer des contractures, de la faiblesse musculaire, etc. Ils entravent le bon fonctionnement du dispositif de perfusion I.V. et peuvent blesser le client.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit prendre plusieurs précautions lorsqu’elle utilise les attache-poignets. • Surveiller l’intégrité de la peau et la circulation sanguine périphérique du membre qui porte l’attache-poignet (pâleur, rougeur, œdème, froideur, sensation de picotement, d’engourdissement, ecchymose). • Fixer les attache-poignets à une structure mobile du lit ou de la civière, ou à une structure fixe du fauteuil. • Dans les cas d’agression, utiliser les attache-poignets et les attache-chevilles en combinaison afin de prévenir les risques de rotation dans le lit et de chute du lit. • S’assurer que les ridelles sont levées lors de l’utilisation des attache-poignets. 86

CHAPITRE 3

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2.2.5 Les attache-chevilles (ou chevillères)

TABLEAU 8

FIGURE 12

Les attache-chevilles, utilisées en combinaison avec les attache-poignets et la ceinture abdominale.

Section 2

On utilise les attache-chevilles (ou chevillères) dans un contexte d’agres­ sion. Chaque attache­cheville se pré­ sente sous la forme d’un bracelet auquel une courroie est fixée. On attache la courroie à une structure mobile du lit ou d’une civière (voir la figure 12). Le tableau 8 présente les indications et les contre­indications liées à l’utilisation des attache­ chevilles.

Les attache-chevilles : indications et contre-indications

Indications et contre-indications

Justifications

Indications (clientèles ciblées) ●

Personnes agitées ou agressives (ex. : aux urgences, dans les cas d’intoxication grave avec hallucinations ; en situation de crise en milieu psychiatrique).



Les attache-chevilles permettent d’immobiliser les membres inférieurs.

Contre-indications ●





Personnes présentant une condition instable susceptible de se détériorer sous contention (agitation, agressivité, méfiance ou confusion dues à la contention). Personnes présentant une fragilité cutanée ou des problèmes vasculaires connus. Personnes présentant des troubles musculosquelettiques des membres inférieurs.







La contention peut augmenter l’agitation, l’agressivité, la méfiance ou la confusion ainsi que le risque de blessures. Les attache-chevilles augmentent le risque de lésions et de blessures. Ils peuvent provoquer des contractures, de la faiblesse musculaire, etc.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit prendre quelques précautions lorsqu’elle utilise les attache-chevilles. • Surveiller l’intégrité de la peau et la circulation sanguine périphérique du membre qui porte l’attache-cheville (pâleur, froideur, œdème, rougeur, sensation de picotement ou d’engourdissement). • Fixer les attache-chevilles à une structure mobile du lit ou de la civière. • Dans les cas d’agression, toujours utiliser les attache-poignets et les attache-chevilles combinés à une ceinture abdominale afin de favoriser un meilleur alignement corporel. • S’assurer que les ridelles sont levées lors de l’utilisation des attache-chevilles.

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87

2.2.6 Le gilet de sécurité et la grenouillère

Section 2

ATTENTION

On a recours au gilet de sécurité et à la grenouillère dans des contextes de protection ou d’agression. Ce sont des moyens de contention qui maintiennent le client au lit ou au fauteuil. Ils favorisent le maintien de l’équilibre et un bon alignement du tronc.

Il est important de noter que l’utilisation du gilet de sécurité et de la grenouillère est de plus en plus restreinte, voire interdite dans plusieurs CSSS, car ils sont associés à des risques élevés d’étranglement ou d’asphyxie.

Quoi faire L’infirmière auxiliaire doit prendre des précautions lorsqu’elle utilise le gilet de sécurité ou la grenouillère. Elle doit surveiller étroitement et continuellement : • les capacités respiratoires de la personne ; • la circulation sanguine périphérique (pâleur, froideur, oedème, rougeur, sensation de picotement ou d’engourdissement) ; • l’intégrité de la peau ; • les lésions musculosquelettiques.

2.2.7 La table et les adaptables La table et les adaptables sont utiles dans un contexte de protection contre les chutes ou les fugues. Ces dispositifs sont bloqués ou fixés au fauteuil ou à la chaise. Il peut s’agir d’une barre de maintien au fauteuil, d’une butée centrale sur l’assise du fauteuil ou d’une inclinaison postérieure de l’assise. La table et les adaptables servent également à réduire le glissement du siège sur l’assise du fauteuil (voir la figure 13). FIGURE 13

Deux adaptables

a

b

La butée centrale

La table peut aussi servir de barre de maintien au fauteuil.

Le tableau 9 présente les indications et les contre-indications liées à l’utilisation de la table et des adaptables. TABLEAU 9

Les tables et les adaptables : indications et contre-indications

Indications et contre-indications

Justifications

Indications (clientèles ciblées) ●

Personnes confuses.



Empêchent la personne de se lever, de fuguer ou de faire une chute.

Contre-indications ●

88

CHAPITRE 3

Personnes agitées, agressives ou suicidaires capables d’enlever la table, de faire basculer ou de soulever le fauteuil.



La contention peut faire augmenter l’état de crise et le risque de blessures et de lésions. Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

Quoi faire

Section 2

L’infirmière auxiliaire doit prendre plusieurs précautions lorsqu’elle utilise la table et les adaptables. • Fixer solidement la table au fauteuil afin de prévenir des lésions occasionnées par un retrait accidentel. • S’assurer que la table n’entrave pas les fonctions respiratoires de la personne. • S’assurer que la butée centrale ou l’inclinaison postérieure de l’assise ne nuisent pas à l’alignement corporel de la personne ni à son confort.

2.3 Les mesures de rechange Les mesures de rechange permettent d’éviter le recours aux moyens de contention. Elles tiennent compte des caractéristiques physiques et psychosociales du client. Parmi les mesures de rechange, on compte des appareils électroniques (voir le tableau 10). Ces appareils : • avertissent le personnel lorsque le client se lève de son lit ou de son fauteuil ; • laissent une liberté de mouvement au client à l’intérieur d’une zone déterminée et déclenchent une alarme lorsque le client sort de cette zone.

Monde du travail Le choix judicieux d’une mesure de rechange repose sur la connaissance du client. L’équipe interdisciplinaire doit répondre aux questions suivantes avant d’appliquer des mesures de contrôle pour des besoins thérapeutiques : • Qui était le client avant d’être dans cet état ? • Qu’est-ce qu’il aime ? • Quelle est la source, la cause de son comportement à risque ? • À quel moment et à quelle fréquence se produit ce comportement ?

TABLEAU 10

Des mesures de rechange

Mesures de rechange Jarretière de détection de la verticalité

Modes de fonctionnement ● ●

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Se porte à la cuisse. Émet un signal lorsque le client se lève et que son genou se trouve plus bas que sa hanche.

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89

TABLEAU 10

Des mesures de rechange (suite)

Mesures de rechange Détecteur de mouvement

Modes de fonctionnement ●

Section 2



Détecteur de pression





Détecteur de mouvement fixé au pied du lit





Bracelet antifugue







90

CHAPITRE 3

Appareil fixé au lit ou au fauteuil et rattaché aux vêtements par une cordelette. Prévient les intervenants que la personne cherche à se lever.

Placé dans le lit, le fauteuil ou encore au sol (tapis). Émet un signal d’alarme au poste du personnel lorsque la personne est debout plutôt que dans son lit ou dans son fauteuil.

Déclenche un signal d’alarme au poste du personnel lorsque la personne est debout plutôt que dans son lit. Peut aussi être utilisé avec les fauteuils.

Bracelet pourvu d’un dispositif qui déclenche l’alarme lorsqu’il est à proximité du moniteur de porte. Bracelet installé autour du poignet ou de la cheville. Il est recommandé d’installer le bracelet autour du poignet de la main dominante de la personne pour le rendre plus difficile à retirer.

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ACTIVITÉS 1

Monsieur Boudrias, 82 ans, est aveugle depuis plusieurs années. Il circule avec une canne sous supervision et nécessite une assistance pour sortir du lit et mettre ses pantoufles. Désorienté dans le temps et dans l’espace, il oublie de sonner la cloche d’appel, la nuit, pour se rendre à la toilette.

2

Madame Rondeau, 68 ans, est hémiplégique à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC). Elle a tendance à se lever seule du fauteuil pour se coucher ou pour se rendre à la toilette, alors qu’elle risque une chute qui aggraverait son état. Après l’évaluation de l’infirmière, madame Rondeau porte une ceinture abdominale au fauteuil sans clé magnétique comme mesure de protection. Nommez trois précautions que vous devriez prendre lors de l’utilisation d’une ceinture abdominale sans clé magnétique.

3

Dans chacun des cas suivants, indiquez si la personne est apte ou inapte à consentir à l’utilisation d’une mesure de contrôle. Justifiez votre réponse. a) Alexa, 8 ans, a tendance à arracher sa sonde nasogastrique pendant son sommeil. Elle porte un attache-poignet au bras gauche pour l’en empêcher.

b) Monsieur Bouchard est agressif et menace de tuer le personnel de l’urgence qui refuse de laisser son épouse voir le médecin avant les autres.

c) Madame Tadros, 78 ans, glisse de l’assise de son fauteuil roulant. Elle porte une ceinture pelvienne pour la protéger d’une chute au sol en attendant que l’ergothérapeute lui apporte un fauteuil mieux adapté à sa condition. Elle s’oriente bien dans le temps et dans l’espace. Elle est capable de faire des choix et d’orienter ses actions.

4

Madame Allard, 82 ans, présente des déficits cognitifs modérés. Elle présente aussi de graves troubles vasculaires aux membres inférieurs qui réduisent sa capacité de mise en charge. Elle circule avec un déambulateur dans sa chambre et en fauteuil roulant à l’extérieur de sa chambre. Elle a besoin d’une assistance partielle pour tous ses déplacements. Depuis trois semaines, le personnel note qu’elle oublie de sonner pour demander de l’aide et qu’elle cherche à se lever seule du lit. Il lui arrive aussi de passer par le pied du lit, la nuit, pour se rendre à la salle de toilette. On rapporte deux chutes au sol sans gravité depuis la semaine dernière. Consciente des risques et des dangers qui menacent sa mère, sa fille Myriam refuse néanmoins l’utilisation de moyens de contention.

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91

Section 2 1

Expliquez pourquoi les ridelles peuvent constituer un danger pour monsieur Boudrias.

a) Quelles mesures de rechange pourrait-on utiliser quand madame Allard est alitée ?

Section 2 1

b) Quelle mesure de rechange serait appropriée lorsque madame Allard est assise dans son fauteuil roulant à la salle à manger ?

Situation clinique

Monsieur Maxwell, 78 ans (suite)

Vers 15:30, à la suite d’une chute et à la demande de l’infirmière, vous avez installé une ceinture abdominale de type SegufixMD pour maintenir monsieur Maxwell à son lit et vous avez levé les deux ridelles. À 19:00, monsieur Maxwell est dans sa chambre en compagnie de son épouse. Il ne porte pas de ceinture de contention en présence de celle-ci et cela le rend plus calme et coopératif. À 19:30, madame vous demande de remettre la ceinture abdominale à son mari avant son départ de l’unité. Monsieur Maxwell pleure et l’implore de le détacher, lui promettant de « rester sage ». Il s’agrippe à son bras. Elle tente de le rassurer en lui parlant doucement. À 20:00, vous vous rendez dans la chambre du client pour lui offrir une collation avant de l’installer pour la nuit. Vous trouvez monsieur Maxwell en fâcheuse position : enroulé dans sa contention qui lui comprime le thorax, il a la tête au pied du lit et les jambes à la tête du lit, la jambe et le bras droit coincés entre la structure mobile de la tête du lit et la ridelle levée. Il respire avec peine et a le faciès rouge. La cloche d’appel est par terre. Vous vous empressez d’appeler de l’aide pour intervenir rapidement auprès de lui.

92

5

Quels éléments de sécurité font défaut dans la situation clinique ci-dessus ?

6

Indiquez deux conséquences physiques susceptibles d’affecter monsieur Maxwell dans cette situation.

7

Indiquez deux causes possibles de l’agitation soudaine de monsieur Maxwell.

CHAPITRE 3

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Quelles interventions devriez-vous faire auprès de monsieur Maxwell dans cette situation ? Notez-les, en ordre de priorité.

9

Quels éléments devrez-vous surveiller lors de la réinstallation de la ceinture abdominale à 19:30 ?

Section 2 1

8

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93

Synthèse Les mesures de contrôle Le Trois types de mesures de contrôle selon le MSSS

Synthèse



Contention



Substances chimiques



Isolement

Six principes du MSSS relatifs aux mesures de contrôle

Capacité légale des professionnels de la santé

1. Les mesures de contrôle sont uniquement utilisées comme mesures de sécurité dans un contexte de risque imminent. 2. Les mesures de contrôle ne doivent être envisagées qu’en dernier recours. 3. La mesure de contrôle appliquée doit être celle qui s’avère la moins contraignante pour la personne. 4. L’application des mesures de contrôle doit se faire dans le respect, la dignité et la sécurité, en assurant le confort de la personne, et doit faire l’objet d’une supervision attentive. L’utilisation des mesures de contrôle doit : 5. être balisée par des procédures et contrôlée afin d’assurer le respect des protocoles dans chaque établissement ; 6. faire l’objet d’une évaluation et d’un suivi de la part du conseil d’administration de chacun des établissements.

Professionnels autorisés à décider de l’utilisation des mesures de contrôle : infirmières, ergothérapeutes, physiothérapeutes, médecins, travailleurs sociaux, psychologues. Responsabilités de l’infirmière auxiliaire : – contribuer à la collecte de données sur l’état de santé de la personne et rapporter à l’infirmière tout changement dans l’état de la personne ou toute situation anormale ; – contribuer aux interventions précisées au PTI ou au plan de soins ; – connaître et respecter la technique d’installation du moyen de contention ; – connaître et respecter les mesures de surveillance relatives à l’utilisation du moyen de contention ; – inscrire une note d’évolution au dossier médical, conformément aux aspects légaux de cette activité professionnelle.

Le moyens de contention Cos Clientèle ciblée

Effets positifs et négatifs

Toute personne représentant un danger pour sa sécurité ou celle d’autrui.

Peuvent avoir des effets thérapeutiques positifs, mais aussi des impacts négatifs sur les plans physique, cognitif, psychologique et émotionnel. Dans de tels cas, les mesures de rechange sont à privilégier.

Moyens de contention Exemples de moyens de contention physique : – ridelles ; – ceintures abdominale, de sécurité et pelvienne ; – attache-poignets et attache-chevilles ; – moufle de contention ; – gilet de sécurité et grenouillère ; – table et adaptables. Consentement et droit de refus pour l’application d’un moyen de contention ●





94

L’application d’un moyen de contention requiert un consentement écrit ou verbal de la personne ou de son mandataire, à moins qu’il ne s’agisse d’une situation d’urgence, telle que définie par le MSSS. Le consentement doit être libre, éclairé et continu. Le consentement peut être modifié en tout temps à la demande de la personne ou de son mandataire, au cours de son hospitalisation ou de son hébergement. Tout refus d’application d’un moyen de contention doit être respecté si la personne est jugée apte. Ce droit de refus n’est pas accordé aux personnes dites inaptes, lorsque leur sécurité ou celle des autres est en jeu.

CHAPITRE 3

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Situation clinique Monsieur Maxwell, 78 ans (suite) Situation clinique

À 20:00, au moment de la collation, vous avez retrouvé monsieur Maxwell dans un état d’agitation peu commun. Il tentait de sortir de son lit pour rejoindre son épouse, partie vers 19:30. Vous avez avisé l’infirmière et vous prenez les signes vitaux du client afin de pouvoir remplir le Rapport de déclaration d’incident ou d’accident. Heureusement, aucune séquelle n’est observée chez monsieur Maxwell. Vous l’avez levé et installé dans son fauteuil roulant avec l’aide d’un autre intervenant. Vous l’avez conduit à la salle à manger pour qu’il prenne sa collation sous supervision. À 21:00, vous lui avez proposé d’appeler son épouse. Il est redevenu calme et vous l’avez recouché avec aide vers 21:30, après l’avoir conduit à la salle de toilette. Il a bien collaboré à ses soins, rassuré par vos interventions. Depuis, il se repose calmement dans sa chambre. Vous le visitez aux heures. La cloche d’appel et ses effets personnels sont à sa portée, la porte de sa chambre est entrouverte et une petite lumière tamisée est allumée au chevet. À 23:45, monsieur Maxwell semble dormir profondément.

La1 note d’évolution que vous d’observation avez rédigée comporte erreurs omissions. Surlignez-les enetvous Consignez les éléments que vous quelques devrez rédiger auetdossier de madame Le Fang référant à la miserapport en contexte ci-dessus. dans votre d’incident et d’accident concernant le contexte de la situation. DATE Année Mois Jour

3 juillet 2013

HEURE

20:00

NOTES

Retrouvé entortillé dans ceinture abdo, pieds et tête inversés dans le lit, faciès rouge et difficulté respiratoire. T.A. 164/ 94, Pls. : 92, R. 26, Sat. : 94 %. Installé au fauteuil roulant × 2 personnes. Prend collation à la salle à manger.

21:00

Calme : téléphone à son épouse.

21:30

Réinstallé au lit avec aide. Comprend et exécute adéquatement les consignes pour son installation. Cloche d’appel à sa portée.

23:45

Semble dormir.

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Signature, ét. inf. aux.

Restreindre une personne

95

Notes personnelles

96

CHAPITRE 3

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CHAPITRE

4

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage Sommaire Situation clinique ............................... 98 Section 1 Une approche globale de la situation de travail ........... 99 Situation clinique (suite) ........... 110 Section 2 Les soins liés au confort et à l’hygiène ............................ 110 Situation clinique (suite) ........... 136 Section 3 Les soins liés à l’habillage ........ 142 Situation clinique (suite) ........... 147

Synthèse ............................................... 148 Situations cliniques .......................... 151

97

Situation clinique Guillaume, 28 ans Situation clinique

Guillaume, 28 ans, mesure 1,75 m et pèse 130 kg. Il est quadriplégique (paralysé des quatre membres) depuis huit mois à la suite d’un accident de la route. Il a été alité pendant de longs mois avec des fractures multiples, incapable de bouger ou de répondre à ses besoins quotidiens. Il surmonte difficilement l’humiliation causée par sa dépendance complète aux autres pour tous les soins d’assistance. Aujourd’hui, Guillaume peut sortir du lit et participer à différentes activités du centre de réadaptation. Il est attendu à 10:00 pour ses traitements d’ergothérapie. Il s’y rend seul, dans un fauteuil roulant électrique qu’il dirige avec sa bouche. Il porte une ceinture de positionnement qui l’empêche de glisser du fauteuil roulant. Guillaume a des problèmes d’incontinence urinaire et fécale et porte une culotte protectrice. Le PTI indique également qu’il est traité pour une rougeur vive de 2 cm sur 3 cm au pli interfessier. Depuis son accident d’automobile, Guillaume doit porter une prothèse dentaire à la mâchoire supérieure. Il a conservé toutes ses dents du bas.

98

1

Quels sont les besoins fondamentaux perturbés chez Guillaume dont vous devrez tenir compte lors de ses soins de confort, d’hygiène et d’habillage ?

2

À titre d’infirmière auxiliaire, vous devrez être en mesure de reconnaître une peau saine lorsque vous prodiguerez des soins d’hygiène et de confort aux personnes en perte d’autonomie. À partir de vos connaissances, nommez deux facteurs de risque pouvant être à la source de la rougeur au pli interfessier de Guillaume.

CHAPITRE 4

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Section

1 Une approche globale de la situation de travail

Déclencheur

1

À votre avis, à quelle dimension du modèle conceptuel des besoins fondamentaux selon Virginia Henderson les besoins liés aux soins de confort, d’hygiène et d’habillage sont-ils associés ?

2

Quels sont les autres besoins fondamentaux associés à cette dimension ?

Section 1

Répondez aux questions suivantes.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Asepsie Dépendance avec ou sans handicap

• •

Hygiène Mesures d’hygiène



Préparation préopératoire

La section 1 de ce chapitre propose une approche globale de la situation de travail concernant les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage. Il y est question des éléments suivants : • le contexte de prestation de ces types de soins d’assistance ; • les niveaux d’assistance requis pour chacun de ces types de soins ; • les règles de sécurité et les mesures d’hygiène que l’infirmière auxiliaire doit appliquer pour chacun des soins d’assistance prodigués ; • le contexte préopératoire de certains de ces soins. Assurer l’hygiène personnelle, le confort et la sécurité d’un client fait partie des tâches essentielles d’une infirmière auxiliaire. Celle-ci doit faire preuve de jugement clinique tout au long de la prestation de ces soins. Pour ce faire, elle doit tenir compte de tous les éléments de la situation de travail (voir le tableau 2 du chapitre 1, à la page 7).

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

99

1.1 Le contexte de prestation des soins d’hygiène, de confort et d’habillage

Section 1

Pour la majorité des gens, les soins corporels tels que se laver, prendre soin de ses ongles et de ses cheveux ou s’habiller constituent des activités quotidiennes. Dans un contexte d’hospitalisation ou d’hébergement en établissement de santé, ces activités peuvent nécessiter aide et assistance (voir la figure 1).

FIGURE 1

Des soins d’hygiène avec assistance

Le plan de soins d’un client fournit les indications sur les soins liés à son confort, à son hygiène et à son habillement. L’infirmière auxiliaire trouve dans ce document les renseignements relatifs aux éléments suivants : • le niveau d’autonomie physique du client ; • le niveau d’autonomie cognitive du client ; • les soins d’assistance requis et les conditions de leur application ; • les habitudes d’hygiène à respecter ; • les suivis et les traitements prescrits ou indiqués pour le client. La fréquence des soins d’hygiène de même que le moment et le lieu de leur exécution (au lit, au lavabo, à la baignoire, etc.) sont coordonnés pour faciliter l’organisation du travail de l’équipe. Lors de la prestation des soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage (voir le tableau 1), l’infirmière auxiliaire doit tenir compte : • des dimensions socioculturelles du client ; • des dimensions psychologiques du client, telles que son image corporelle et son intimité. TABLEAU 1

Les dimensions dont il faut tenir compte lors de la prestation de soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage Description et attitudes à adopter par l’infirmière auxiliaire

Dimensions Dimensions socioculturelles







100

CHAPITRE 4

Ces dimensions regroupent l’origine, les croyances, les habitudes et les valeurs du client. Elles peuvent influencer les préférences du client en matière d’hygiène. L’infirmière auxiliaire doit adapter les pratiques d’hygiène aux croyances et à la culture de la personne (moment et fréquence des bains ou des douches, types de produits utilisés, etc.). Face à une clientèle pluriethnique ainsi qu’aux diverses dimensions socioculturelles des personnes à qui elle prodigue des soins, l’infirmière auxiliaire doit être à l’écoute, montrer de l’empathie et faire preuve d’ouverture d’esprit.

Exemples ●



À son arrivée à l’hôpital, Bertrand, un itinérant de 28 ans, peut présenter des problèmes d’hygiène plus graves et réclamer des soins plus rigoureux qu’une personne bénéficiant de meilleures conditions de vie. Sabiha, 35 ans et de confession musulmane, préfère l’aide de sa famille à celle du personnel soignant pour son bain et l’entretien de ses cheveux.

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Les dimensions dont il faut tenir compte lors de la prestation de soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage (suite) Description et attitudes à adopter par l’infirmière auxiliaire

Dimensions Dimension psychologique : l’image corporelle





Dimension psychologique : la pudeur







L’image corporelle que le client a de lui-même peut se modifier considérablement après une chirurgie, une maladie chronique ou des changements importants sur le plan fonctionnel (ex. : paralysie). Certaines personnes peuvent même négliger complètement leur hygiène et se désintéresser de leur apparence.

Exemples ●

L’infirmière auxiliaire doit motiver le client à adopter des comportements favorisant son confort, son apparence et son autonomie. Certains soins, comme la toilette génitale, requièrent plus d’intimité. Ces soins peuvent générer une réaction défensive qu’on appelle la pudeur. Certains clients se sentent menacés ou offensés par la proximité ou l’intrusion d’une personne étrangère dans leur intimité. D’autres clients la refusent catégoriquement. L’infirmière auxiliaire doit démontrer du respect et de la délicatesse face à de telles réactions, et trouver des stratégies acceptables par la personne pour lui prodiguer les soins d’hygiène.





Devenu quadriplégique, Guillaume, 28 ans, voit son corps changer drastiquement. Incapable de bouger, il surmonte difficilement l’humiliation causée par sa dépendance complète aux autres pour tous les soins d’assistance.

Section 1

TABLEAU 1

Jeanne, 42 ans, a été victime d’abus sexuels dans son enfance. Elle refuse que quiconque se charge de sa toilette génitale. Monsieur Berti, 54 ans et homophobe (hostile à l’homosexualité ou aux homosexuels), refuse de se faire laver par un homme.

L’encadré ci-dessous suggère quelques pistes intéressantes sur les habitudes d’hygiène dans un contexte interculturel de soins d’assistance. Des habitudes d’hygiène dans un contexte interculturel de soins d’hygiène Dans l’application des soins d’hygiène, il est important de retenir que dans certaines cultures : le toucher est tabou entre les femmes et les hommes qui ne se connaissent pas ; les femmes évitent de prendre un bain pendant les 7 à 10 jours qui suivent l’accouchement (chez les Chinoises et les Philippines, par exemple) ; on considère que la partie supérieure du corps est plus propre que la partie inférieure (chez les Chinois, les Japonais, les Coréens et les hindous, par exemple) ; la main gauche sert à se laver tandis que la main droite est utilisée pour manger et prier (chez les hindous et les musulmans, par exemple). Certains principes doivent être respectés dans un contexte interculturel : respecter les limites de la personne, surtout chez les femmes dont la culture valorise la modestie féminine ; veiller à ce que la personne soignante soit du même sexe que le client, lorsque c’est possible ; demander l’aide de la famille si un membre du personnel soignant du même sexe que le client n’est pas disponible ; ne pas couper ou raser les cheveux d’un client sans son consentement ou celui de la famille, à moins d’une urgence, comme dans le cas d’une chirurgie crânienne. Source : Adapté de P. Potter et A. Perry, Soins infirmiers : Fondements généraux, tome II, 2010.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

101

Section 1

FIGURE 2 Le respect de l’intimité du L’assistance requise pour les soins liés client lors des soins d’hygiène au confort, à l’hygiène et à l’habillage varie d’une personne à l’autre. Quel que soit le type de soins à prodiguer, l’infirmière auxiliaire doit toujours respecter l’intimité de la personne et favoriser un climat propice aux soins dispensés. Elle y arrive en respectant les habitudes du client et en établissant un contact professionnel (voir la figure 2). Les attentions suivantes amélioreront la relation d’aide professionnelle avec un client : • fermer la porte de la chambre ; • fermer les fenêtres pour éviter tout courant d’air ; • tirer les rideaux ; • éviter de découvrir complètement le client ou de l’exposer inutilement ; • s’assurer que la température de la pièce est assez chaude.

1.2 Les niveaux d’assistance Les quatre niveaux d’assistance (autonomie, assistance supervisée, assistance partielle, assistance totale), vus au chapitre 1, peuvent varier au cours d’un même soin. En voici deux exemples. • Monsieur Gentilly, 32 ans, souffre d’une hernie lombaire. Il est capable de s’occuper du haut de son corps, mais il a besoin d’une assistance totale pour se laver le dos et le bas du corps, de même que pour enfiler son pantalon, ses bas et ses souliers. • Guillaume, 28 ans, est quadriplégique. Il peut diriger seul son fauteuil roulant électrique, mais demeure complètement dépendant pour tous ses soins d’assistance.

Monde du travail Tout changement dans l’état de la personne doit être transmis à l’infirmière le plus rapidement possible et noté au dossier du client. Lors du rapport de relève, l’infirmière auxiliaire a la responsabilité de transmettre ses observations à l’équipe de soins afin d’en assurer le suivi.

102

CHAPITRE 4

La participation active du client, dans la limite de ses capacités, facilite la réalisation des soins et favorise le maintien de son autonomie et de sa dignité. Les capacités de la personne dépendent des aspects suivants : • son état physique et psychologique ; • sa force musculaire ; • son équilibre ; • sa capacité à gérer ses activités de la vie quotidienne (AVQ) ; • sa tolérance à l’activité (prendre un bain ou se raser, par exemple) ; • sa capacité ou son incapacité à collaborer au soin. Deux concepts clés font référence aux capacités physiques et cognitives de la personne : l’autonomie et la dépendance avec ou sans handicap. L’autonomie L’autonomie est la capacité qu’a une personne d’agir par ellemême. L’autonomie d’une personne peut varier à tout moment, de manière prévisible ou inattendue. La douleur, la fatigue, le stress de l’hospitalisation ou un accident (une chute, par exemple) peut rendre nécessaire une réévaluation du niveau d’assistance et des besoins du client avant l’exécution du soin. La responsabilité de cette évaluation revient à l’infirmière, mais l’infirmière auxiliaire y contribue par les observations qu’elle lui transmet.

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La dépendance avec ou sans handicap La dépendance avec ou sans handicap est l’état d’une personne qui ne peut pas réaliser seule les AVQ. Cette dépendance peut être associée à une déficience entraînant une incapacité significative et persistante qui limite la personne ou l’empêche d’accomplir des activités courantes.

FIGURE 3

Une personne autonome avec dépendance

Section 1

Une personne peut être autonome avec dépendance lorsqu’elle utilise une aide technique ou humaine pour accomplir ses AVQ. Par exemple : • madame Jutras, 71 ans, dépend de son déambulateur pour marcher, mais est autonome dans son besoin de se mouvoir (voir la figure 3) ; • monsieur Lévesque, 75 ans, se sert d’une rallonge mécanique pour se laver le dos et pour enfiler son pantalon ; • Gabrielle, 17 ans, utilise un trapèze pour se positionner au lit. Le tableau 2 précise le rôle de l’infirmière auxiliaire pour chaque niveau d’assistance. Il est à noter que, selon l’état physique ou cognitif du client, plusieurs combinaisons de niveaux d’assistance pour un même soin sont possibles.

ATTENTION Auprès d’une clientèle en perte d’autonomie, il est souvent plus facile et surtout plus rapide pour l’infirmière auxiliaire de prodiguer certains soins elle-même, plutôt que de laisser le client prendre l’initiative. L’infirmière auxiliaire ne doit jamais oublier que ce type d’intervention a des impacts négatifs pour la personne, tant sur le plan physique, cognitif, émotionnel que psychologique. La démarche de soins axée sur l’humanisation des soins favorise le maintien de l’autonomie de la personne. TABLEAU 2

Les niveaux d’assistance pour les soins liés au confort, à l’hygiène et à l’habillage

Niveaux d’assistance Autonomie

Rôles de l’infirmière auxiliaire et exemples d’interventions Rôle de l’infirmière auxiliaire : ● Le client ne nécessite aucune assistance. Il peut être autonome ou autonome avec dépendance. Exemples : ● Autonomie : Julie, 18 ans, se lave seule au lavabo, choisit ses vêtements et s’habille sans aide. ● Autonomie avec dépendance : madame Plante, 72 ans, souffre de douleurs articulaires qui réduisent l’amplitude de ses mouvements. Elle se lave seule, mais utilise une rallonge mécanique adaptée à sa condition pour se laver le dos et pour s’habiller.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

103

TABLEAU 2

Les niveaux d’assistance pour les soins liés au confort, à l’hygiène et à l’habillage (suite) Rôles de l’infirmière auxiliaire et exemples d’interventions

Niveaux d’assistance

Section 1

Assistance supervisée

Rôles de l’infirmière auxiliaire : ● Guider, stimuler, transmettre les consignes (phrases courtes, consignes claires), rassurer, motiver, orienter ou mimer les gestes. ● Préparer le matériel, les vêtements et l’équipement au besoin. Exemple : ● L’infirmière auxiliaire doit mettre le savon sur la débarbouillette de madame Brisebois, 68 ans, et commencer le mouvement pour qu’elle se lave le visage, les oreilles et le cou.

Assistance partielle

Rôles de l’infirmière auxiliaire : ● Diriger et assister le client pour les étapes du mouvement ou de la tâche, compenser les incapacités physiques du client ou utiliser l’équipement au besoin. ● S’assurer de l’attention du client, donner des consignes verbales ou gestuelles et s’assurer que le client les a comprises. Répéter les consignes au besoin. ● Rassurer par un contact visuel ou physique. Exemple : ● L’infirmière auxiliaire doit aider monsieur Bart, 45 ans, à se raser et à enfiler son gilet.

Assistance totale

Rôles de l’infirmière auxiliaire : ●



Compenser entièrement les incapacités physiques du client en utilisant l’équipement pour les déplacements ou en exécutant toutes les étapes du soin. Communiquer les étapes et les actions qu’elle fera au fur et à mesure afin de rassurer le client, tout en gardant un contact visuel ou physique par le toucher.

Exemple : ● Madame Jean est quadriplégique. L’infirmière auxiliaire doit effectuer sa toilette complète au lit, faire l’entretien de sa prothèse dentaire et son hygiène buccale, laver ses cheveux, couper ses ongles et l’habiller avant de la lever au fauteuil.

1.3 Les règles de sécurité et les mesures d’hygiène Au moment de dispenser des soins d’assistance, il est important d’appliquer certaines précautions de base en matière de sécurité et d’hygiène. Les PDSB de l’ASSTSAS, vus au chapitre 2, constituent des règles de sécurité applicables en tout temps lors des soins d’assistance prodigués à une personne. Il faut toutefois les adapter à chaque situation de travail.

104

CHAPITRE 4

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Les mesures d’hygiène : • sont un ensemble de principes ou de moyens utilisés par l’infirmière auxiliaire ou par l’ensemble de l’équipe de soins dans le but de maintenir la santé de la personne dans des conditions sanitaires contrôlées ; • s’appliquent à l’ensemble des soins d’assistance et des contextes de travail.

Section 1

Les mesures d’hygiène comportent deux volets : • l’hygiène, qui concerne la propreté et la salubrité ; • l’asepsie, qui vise à empêcher la prolifération de microorganismes (microbes, bactéries, virus) pouvant causer des infections.

ATTENTION Chaque soin d’assistance comporte des règles spécifiques de sécurité et d’hygiène. Le non-respect de l’une ou l’autre de ces règles peut avoir des conséquences fâcheuses pour le client comme pour l’infirmière auxiliaire. Dans le cadre du programme de formation Soins, assistance et soins infirmiers, une telle négligence constitue un échec lors des évaluations aux fins de sanction.

1.3.1 L’hygiène des mains

FIGURE 4

L’hygiène des mains

Les mains sont les parties du corps les plus exposées aux microorganismes pathogènes, donc les plus susceptibles de propager les agents infectieux. L’hygiène des mains (voir la figure 4) est donc le moyen premier pour prévenir la transmission des infections nosocomiales. L’infirmière auxiliaire doit se laver les mains : • avant et après chaque interLe lavage inadéquat des mains est associé à un risque vention auprès du client ; accru de contamination et de transmission des infections. • lorsqu’il y a contact avec des liquides biologiques ; • après manipulation de matériel contaminé ; • au moment de manipuler de la nourriture ou des médicaments ; • après un soin auprès d’un client infecté.

MS

1.1

Vidéo

Infection nosocomiale Infection absente lors de l’admission d’une personne à l’hôpital et qui se développe après un minimum de 48 heures suivant l’admission.

D’une compétence à l’autre La compétence 8, Prévention de l’infection, approfondit comment : • détecter les signes de l’infection ; • reconnaître les modes de transmission et de contrôle de l’infection ; • manipuler adéquatement du matériel contaminé ; • utiliser des précautions additionnelles dans les cas d’isolement ; • effectuer des soins spécifiques relatifs à une plaie.

1.3.2 Le port des gants non stériles L’utilisation des gants non stériles est une précaution complémentaire au lavage des mains. Les gants sont requis : • lorsque l’intervenant présente des lésions aux mains (lors d’un soin d’hygiène, par exemple) ; Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

105

• pour toute intervention qui met l’intervenant en contact avec du matériel souillé par des liquides biologiques (salive, excrétions, urines, selles, sang) ; • lorsque l’intervenant travaille auprès d’une clientèle infectée gardée en isolement.

Section 1

MS

1.3

La mise des gants non stériles ne requiert pas de technique particulière. Il faut toutefois faire un lavage des mains rigoureux avant et après leur utilisation. Lors du retrait des gants, l’infirmière auxiliaire doit respecter les règles d’hygiène et d’asepsie avec rigueur et vigilance. Elle doit toujours procéder de la région la moins contaminée (poignet) à la plus contaminée (doigts). La méthode de soins 1.3, Mise de gants stériles et retrait de gants stériles ou non stériles, donne les étapes à suivre pour le retrait adéquat des gants non stériles.

D’une compétence à l’autre La technique de retrait des gants non stériles est la même que pour les gants stériles. Cette technique propre aux soins invasifs est abordée dans la compétence 8, Prévention de l’infection.

1.4 Le contexte préopératoire de certains soins L’expérience chirurgicale est souvent une épreuve stressante sur le plan psychologique. Il est important de comprendre que certaines chirurgies peuvent se traduire par des altérations physiques temporaires ou permanen­ tes susceptibles de nuire à l’autono­ mie de la personne dans ses AVQ. L’infirmière auxiliaire doit donc être habile à détecter les manifestations de stress et d’anxiété dans sa collecte de données. Elle pourra ainsi planifier des interventions individualisées de soins d’assistance, d’information et de soutien émotionnel (voir la figure 5).

FIGURE 5

Le stress préopératoire

Par son écoute et son empathie, l’infirmière auxiliaire peut apaiser le stress du client en contexte préopératoire.

L’ampleur de la préparation préopératoire du client varie selon : • son état de santé ; • le type de chirurgie qu’il doit subir ; • les recommandations du chirurgien. La préparation préopératoire favorise la participation active du client à ses soins. Elle permet d’apaiser ses inquiétudes au sujet de la chirurgie (les effets de l’anesthésie, la peur de souffrir, les complications possibles). Le tableau 3 précise les soins préopératoires physiques généraux et les véri­ fications recommandées en chirurgie générale.

Monde du travail L’infirmière auxiliaire doit toujours se référer aux protocoles de soins préopératoires de l’établissement dans lequel elle exerce sa profession. Chaque établissement peut avoir des particularités auxquelles elle doit se conformer.

106

CHAPITRE 4

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TABLEAU 3

Les soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale Soins et vérifications

Justifications

La veille de la chirurgie











Garder le client à jeun (ni boire ni manger, gomme et eau défendues) après minuit. Brosser ses dents sans avaler l’eau est permis. Prendre un bain ou une douche la veille ou le matin (parfois les deux) de la chirurgie avec un savon antibactérien ou antiseptique, en insistant sur le site opératoire. Éviter d’appliquer un déodorant, du parfum, de la crème ou de la poudre pour le corps après le bain ou la douche. Selon le type ou le site de la chirurgie, le lavage des cheveux avec un savon doux non parfumé ainsi que la coupe des ongles des doigts et des orteils peuvent être nécessaires. Retirer le vernis sur les ongles.













L’absence de matières alimentaires ou liquides dans l’estomac réduit les risques de vomissements ou d’aspiration de vomissements lors d’une chirurgie sous anesthésie. La peau est un site propice à la prolifération de microorganismes pathogènes. Le bain ou la douche permet de réduire les risques d’infection de la plaie chirurgicale. L’application de déodorant, de parfum, de crème ou de poudre peut favoriser l’infection. Ces précautions sont indiquées lorsque l’intervention touche la tête, le cou ou la région thoracique. La coupe des ongles prévient les risques de propagation de microorganismes et de lésions de grattage pouvant être causées par la médication ou l’anesthésie. La présence de vernis à ongles nuit à la vérification de la circulation périphérique et du retour capillaire.

Le jour de la chirurgie ●











● ●



S’assurer que le client porte un bracelet d’identification avec les bonnes coordonnées. S’assurer que le client porte un bracelet d’allergie, s’il y a lieu. Retirer les bijoux, la montre, etc. S’assurer que le consentement opératoire est signé et inséré dans le dossier du client.

Garder le client à jeun sauf indication contraire du médecin (le client peut se rincer la bouche ou se brosser les dents sans avaler le liquide). Si prescrit, raser la région opérée – peu de temps avant la chirurgie, dans la mesure du possible – en utilisant préférablement un rasoir électrique.

Prendre les signes vitaux du client. Une ou deux heures avant l’anesthésie, installer le soluté selon l’ordonnance et administrer les médicaments prescrits. Retirer les prothèses (dentaires, cornéennes ou autres) et les placer dans un endroit sécurisé.

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Cette mesure de sécurité s’applique à toute intervention et permet de s’assurer d’intervenir auprès de la bonne personne. Cette mesure de sécurité permet d’intervenir de façon adéquate en cas de complication. Permet de réduire les risques d’infection et de contamination. Le consentement est un document légal que l’infirmière fait signer au client ou à son mandataire afin d’autoriser les niveaux de soins pouvant être requis par la condition de la personne. L’infirmière auxiliaire vérifie que le consentement a bien été signé et qu’il est dans le dossier du client avant son départ pour la chirurgie. Les contre-indications du médecin touchent essentiellement les clients qui doivent absorber des médicaments avant la chirurgie. Le rasage dépend de la quantité de poils, du site de l’incision et du type de chirurgie. Le rasoir mécanique peut léser la peau, ouvrant ainsi la porte aux microbes, aux bactéries ou aux virus. Le rasoir électrique rase la peau de plus près sans risquer de la blesser. Les signes vitaux sont des indicateurs qui permettent de vérifier l’état de santé de la personne.

Permet d’éviter les risques d’étouffement, de blessure ou de contamination.

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

107

Section 1



TABLEAU 3

Les soins préopératoires physiques généraux et les vérifications préopératoires recommandées en chirurgie générale (suite) Soins et vérifications

Justifications

Le jour de la chirurgie (suite) ●

Section 1







Revêtir le client d’une chemise d’hôpital et retirer les sous-vêtements. Lorsqu’une femme a ses menstruations, elle doit mettre une serviette hygiénique (pas de tampon hygiénique).

Aviser le client de rester au lit, lever les deux ridelles selon le protocole ou avec l’accord du client. Placer la cloche d’appel à la portée du client.









La chemise d’hôpital permet une plus grande accessibilité au site de la chirurgie et aux dispositifs de soins (soluté, drain, etc.). Permet d’assurer un plus grand confort à la cliente et un meilleur contrôle des écoulements sanguins après l’opération (médicaments pris une ou deux heures avant l’anesthésie). Permet de réduire les risques de chute inhérents à la prise de prémédication (médicaments pris une ou deux heures avant l’anesthésie). Permet au client d’appeler de l’aide en cas de besoin.

Au besoin, avant la chirurgie ●





Encourager le client à verbaliser ses inquiétudes ou ses peurs concernant l’anesthésie, la douleur, les conséquences possibles de la chirurgie, etc. Répondre à ses questions, l’aider à trouver un moyen de détente. Demander au client d’uriner avant son départ pour le bloc opératoire. Au besoin, l’aider à se rendre aux toilettes.





L’anxiété liée à une chirurgie peut nuire au repos du client et l’empêcher de se détendre. Des études ont démontré un lien entre l’anxiété préopératoire et la douleur postopératoire (après la chirurgie). La vidange de la vessie évite les problèmes de rétention ou d’incontinence urinaire postopératoire.

ACTIVITÉS 1

Madame Gascon, 89 ans, souffre d’un début de maladie d’Alzheimer : elle a des pertes de mémoire et des problèmes de concentration. Elle doit circuler avec un déambulateur, mais elle oublie souvent de l’utiliser. Elle préfère prendre appui sur le mobilier de sa chambre, ce qui augmente les risques de chute. Elle oublie où sont les toilettes et urine parfois par terre, lorsque son besoin est pressant. Dès son lever, elle s’empresse de choisir ses vêtements et de les enfiler par-dessus son pyjama, soucieuse d’être à l’heure pour son petit déjeuner. Lors de sa toilette, il lui arrive souvent de se laver les parties génitales avant le visage, et de confondre la brosse à cheveux avec la brosse à dents. Pour l’aider, vous devez préparer tous ses effets personnels et ajuster la température de l’eau afin qu’elle ne se brûle pas. Elle s’habille correctement lorsque vous lui présentez ses vêtements un par un, dans le bon ordre. a) Pour chacune des situations suivantes, indiquez le niveau d’assistance physique et cognitive de madame Gascon. Justifiez vos réponses. Situations

Niveaux d’assistance physique

Niveaux d’assistance cognitive

Déplacements

108

CHAPITRE 4

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Situations

Niveaux d’assistance physique

Niveaux d’assistance cognitive

Hygiène dentaire

b) À partir du cas de madame Gascon, nommez deux facteurs nuisibles à chacun des principes suivants. i) Principes liés à l’hygiène.

ii) Principes liés à la sécurité.

2

Justifiez les soins préopératoires suivants. a) Garder le client à jeun la veille de l’opération.

b) Retirer le vernis à ongles.

c) Retirer les bijoux.

d) Lever les ridelles avant le départ pour la salle d’opération.

e) Faire uriner avant son départ pour le bloc opératoire.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

109

Section 1

Habillage

Situation clinique

Guillaume, 28 ans (suite)

Section 2

Dépendant des autres pour ses soins d’assistance, Guillaume a longtemps ressenti de l’humiliation à se faire laver, habiller et alimenter par quelqu’un d’autre. Cependant, peu à peu, il accepte sa situation grâce à la douceur et à l’écoute empathique des nombreux intervenants qui lui prodiguent des soins, et aussi grâce à l’encouragement de sa famille, très présente à ses côtés. Guillaume se montre très timide lors des soins d’assistance, surtout face au personnel féminin. Il est lucide et reconnaît qu’il n’aura plus de vie sexuelle normale ni la capacité de fonder une famille, à moins d’envisager l’adoption. Cette réalité le rend triste, mais il est tout de même heureux de n’avoir aucune séquelle sur le plan cognitif.

3 Nommez trois sentiments associés à la pudeur, à l’intimité et à l’image corporelle de Guillaume.

Section

2 Les soins liés au confort et à l’hygiène

Déclencheur La grille de mots croisés ci-dessous porte sur le matériel nécessaire aux soins liés à l’hygiène. Faites appel à vos connaissances pour remplir la grille. Une lettre de chaque terme défini vous est fournie en indice. Horizontalement 1 Utile pour laver le corps. 2 Obligatoires lorsqu’il y a contact avec les liquides biologiques. Verticalement 3 En barre ou en liquide, avec ou sans parfum. 4 Sa température doit être contrôlée lors du soin d’hygiène.

110

CHAPITRE 4

3 4 1

B O 2

U T

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Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Déchaussement Dermatite de contact Érythème

• • •

Gingivite Kyste Œdème

• •

Podiatre Prurit

La section 2 présente les notions qui vous permettront : • de reconnaître l’importance de vérifier le confort du client ; • d’effectuer la réfection d’un lit dans le respect des règles d’hygiène et en fonction de l’état du client et de son niveau d’assistance ; • de reconnaître les facteurs favorables et défavorables au besoin d’être propre et de soigner ses téguments ; • de connaître les particularités des différents soins d’hygiène (soins des cavités naturelles, soins d’hygiène corporelle, les lentilles, les prothèses et les lunettes, la barbe, les cheveux) ; • d’adapter les soins d’hygiène au contexte et aux particularités du client ; • d’appliquer rigoureusement les règles et les principes de base liés à l’hygiène et à la sécurité.

Section 2



Tégument Tissu organique qui recouvre le corps. La peau, les ongles, les poils et les cheveux sont des téguments.

2.1 Les soins liés au confort Lors de la prestation des soins de confort, l’infirmière auxiliaire doit appliquer en tout temps les PDSB. Le respect de ces principes est indispensable lorsqu’il s’agit de mobiliser ou de déplacer un client au lit. La figure 6 présente les principes de base à respecter lors de la prestation de soins liés au confort et à la sécurité. FIGURE 6 ●







Les principes de base pour les soins liés au confort et à la sécurité

Favoriser l’alignement corporel de la personne et un positionnement adéquat en fonction de son état. Au besoin, utiliser différents matériels de positionnement pour favoriser un meilleur soutien ou confort du client lors des soins liés aux AVQ.

Éviter la formation de plis dans les vêtements, le matériel de positionnement ou la literie. Garder les surfaces de contact ou les draps propres et secs. Des draps souillés ou humides, ou encore la formation de plis dans les vêtements, le matériel de positionnement ou la literie, sont des facteurs qui favorisent l’apparition de lésions de pression.

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111

FIGURE 6

Section 2





Les principes de base pour les soins liés au confort et à la sécurité (suite)

Lors d’un déplacement en position latérale, faire suivre un oreiller sous la tête du client afin d’éviter des contractures de la région cervicale.

Utiliser adéquatement les ridelles, placer la cloche d’appel à portée de main du client, serrer les freins du lit et ajuster le lit à la hauteur appropriée lors des soins.

2.2 La réfection d’un lit d’hôpital La réfection d’un lit d’hôpital consiste à remplacer la literie souillée par de la literie propre. Elle vise à maintenir la propreté du client. Elle permet également d’assurer son confort et son repos tout au long de la journée en créant un environnement hygiénique et esthétique favorable à son bien-être psychologique et émotionnel. Lors de la réfection du lit, il faut porter une attention particulière : • au client fiévreux ou qui transpire beaucoup ; • au client qui porte des dispositifs de soins (drains, sondes, perfusions, etc.) ; • au client alité ou immobilisé au lit par des contentions ; • aux écoulements de plaie ; • aux problèmes d’incontinence. Généralement, la réfection du lit se fait : • lorsque la literie est souillée ; • pendant ou après les soins d’hygiène ; • entre les périodes de repos du client ; • lorsque le client s’absente de sa chambre (lors d’un rendez-vous pour un examen, par exemple). Dans le cas d’une personne alitée, l’infirmière auxiliaire doit planifier la réfection du lit de façon à gagner du temps, à ménager ses efforts et à limiter ses déplacements. Elle doit également tenir compte de l’état du client et de son niveau d’assistance de même que des complications liées à l’immobilité.

112

CHAPITRE 4

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Une mauvaise organisation de travail peut exiger plus d’efforts de la part du client et le fatiguer. Il importe aussi de tenir compte des indications et des contre-indications dans le positionnement du client, s’il y a lieu.

Les méthodes de soins 3.12, Réfection d’un lit inoccupé, et 3.13, Réfection d’un lit occupé, vous permettront de comprendre et d’appliquer les techniques propres à la réfection d’un lit inoccupé et d’un lit occupé, ainsi que la préparation d’un lit pour le retour d’une personne opérée.

Section 2

Au moment de changer les draps, il est essentiel de suivre les principes suivants afin d’éviter la propagation des microorganismes par les courants d’air ou par les surfaces souillées favorables à l’infection et à la contamination : • défaire les draps l’un après l’autre afin d’éviter la perte d’objets personnels (bijou, appareil auditif, prothèse dentaire, etc.) ; • éviter de coller la literie souillée FIGURE 7 La manipulation des draps souillés sur soi ou de la secouer en la transportant (voir la figure 7) ; • éviter de déposer la literie souillée par terre ou sur le mobilier de la pièce (table, table de chevet, chaise) ; • éviter de déposer le matériel de positionnement (oreillers, coussins, etc.) sur les tables ; le déposer plutôt sur le lit ou le fauteuil du client, à la condition que ces Tenir les draps loin de son uniforme empêche le surfaces soient propres et sèches. contact avec les microorganismes. MS Labo

3.12

MS Labo

3.13

2.3 Le besoin d’être propre et de soigner ses téguments : facteurs d’influence L’hygiène personnelle assure confort, bien-être et sécurité à la personne limitée dans son autonomie. Les personnes malades ou aux prises avec des pertes d’autonomie physique et des pertes cognitives n’ont pas toujours l’énergie, la force ou la dextérité suffisante pour procéder à leurs soins d’hygiène. Les principaux facteurs qui peuvent influer sur le besoin et la capacité d’un client d’être propre sont : • le type de maladie dont il souffre ; • son âge ; • son état général, soit sa condition physique, ses capacités cognitives ainsi que son état psychologique et émotionnel (voir le tableau 4, à la page 114) ; • ses habitudes d’hygiène. Ces facteurs déterminent le niveau d’assistance de la personne. Les politiques du centre hospitalier et la répartition des équipes de travail aident à fixer la fréquence et le moment des soins d’hygiène.

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113

TABLEAU 4

Les facteurs physiques et cognitifs qui influent sur le besoin d’être propre et de soigner ses téguments Facteurs

Condition physique

Manifestations ●

● ●

Section 2



Force musculaire, souplesse, dextérité, amplitude articulaire. Équilibre et coordination au moment du soin. Tolérance, résistance à soutenir l’activité. Maladie ou handicap physique (amputation, déformation articulaire, etc.).

Capacités cognitives

● ● ●



État psychologique ou émotionnel



Capacité à mémoriser les étapes du soin. Capacité à faire des choix. Capacité à comprendre les consignes et à y répondre. Déficit cognitif, maladie mentale, âge de la personne (bébé, enfant, adolescent, adulte, personne âgée), etc.

Tristesse, dépression, ennui, anxiété, peur, désintérêt, etc.

2.4 Les soins de la peau

Muqueuse Membrane qui tapisse l’intérieur des cavités du corps (bouche, yeux, oreilles, nez, etc.).

Les soins d’hygiène, dont ceux de la peau, sont au cœur des activités professionnelles de l’infirmière auxiliaire. Pour les prodiguer adéquatement, l’infirmière auxiliaire doit avoir une connaissance et une compréhension de l’anatomie et de la physiologie de la peau et des muqueuses.

D’une compétence à l’autre L’étude des fonctions de la peau est approfondie dans la compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel.

La peau est un organe qui exerce plusieurs fonctions, dont : • la protection ; • la perception des sensations tactiles, thermique (chaud-froid) et douloureuse ; 114

CHAPITRE 4

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• la thermorégulation ; • l’excrétion.

Thermorégulation

La peau est aussi l’organe le plus exposé à divers éléments qui peuvent altérer son intégrité ou affecter certaines de ses fonctions. Les soins d’hygiène constituent donc un moment privilégié pour noter l’apparition d’anomalies, de signes d’infection ou de signes de déshydratation sur la peau du client. Il est également important de remarquer toute altération de la peau ou des muqueuses chez un client diabétique ou chez une personne présentant des problèmes vasculaires, par exemple.

Fonction qui assure au corps le maintien d’une température constante (37,7 °C).

Excrétion Processus par lequel les substances sécrétées par une glande sont évacuées hors de la glande (par exemple, la sueur est excrétée hors des glandes sudoripares).

Section 2

ATTENTION Les observations de l’infirmière auxiliaire contribuent à mettre à jour le PTI élaboré par l’infirmière et à prodiguer des soins adéquats en matière d’hygiène. Ces interventions sont adaptées aux besoins et aux particularités du client afin de prévenir les maladies, les blessures et l’inconfort.

Le tableau 5 présente les problèmes cutanés les plus fréquents, leurs caractéristiques et leurs conséquences. Il précise pour chacun les interventions requises ou les recommandations à faire à la personne. TABLEAU 5

Des problèmes cutanés fréquents

Problèmes et caractéristiques

Conséquences

Interventions et recommandations

Peau sèche Texture squameuse (petites lamelles d’épiderme qui se détachent de la peau) et rugueuse des régions à découvert (les mains, les bras, les jambes ou le visage).

La sécheresse de la peau peut causer la formation de fissures qui peuvent entraîner de l’infection.

● ●





● ●

Réduire la fréquence des bains. Éviter d’utiliser des savons et des crèmes nettoyantes ou hydratantes parfumées qui peuvent provoquer des irritations, des lésions ou des réactions allergènes. Bien rincer le corps afin d’éliminer tout résidu de savon. Utiliser un humidificateur pour augmenter le taux d’humidité de l’air. S’hydrater davantage lorsque la peau est sèche. Utiliser une crème hydratante non parfumée pour aider à la guérison. La crème crée une barrière protectrice et contribue à hydrater la peau.

Acné Inflammation et éruption sous forme de petites cloques contenant un liquide purulent (sécrétions grasses produites par les glandes sébacées) sur le visage, le cou, les épaules et le dos.

La matière infectée à l’intérieur de la cloque peut se propager si la région est grattée ou compressée. Il peut en résulter une cicatrice permanente.

● ●





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Éviter de gratter les boutons d’acné. Laver les cheveux et la peau avec de l’eau et du savon, chaque jour, pour enlever le sébum (substance sécrétée par les glandes sébacées et qui joue un rôle important dans la protection de la peau). Éviter les crèmes ou les produits à base d’huile qui peuvent s’accumuler dans les pores et qui ont tendance à aggraver l’acné. Prendre des antibiotiques oraux ou topiques (applicables sur la peau) prescrits pour les formes graves d’acné.

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

115

TABLEAU 5

Des problèmes cutanés fréquents (suite)

Problèmes et caractéristiques

Conséquences

Interventions et recommandations

Éruption cutanée

Section 2

Lésion de la peau pouvant découler d’une surexposition au soleil ou à l’humidité, d’une réaction allergique, ou être le symptôme d’une infection virale.

Les éruptions peuvent causer de l’inconfort. Si la zone affectée est constamment grattée, de l’inflammation et de l’infection peuvent apparaître.





Laver la région à grande eau et vaporiser un antiseptique, ou appliquer une lotion antiseptique pour prévenir d’autres démangeaisons et aider au processus de guérison. Appliquer de la chaleur ou du froid pour soulager l’inflammation, si c’est indiqué.

Dermatite de contact Inflammation de la peau caractérisée par une apparition soudaine d’érythème (rougeur de la peau), de prurit (démangeaison), de douleur et de lésions écailleuses suintantes.

La dermatite de contact peut être difficile à éliminer parce que la personne est bien souvent en contact continu avec la substance causant la réaction cutanée (ex. : les produits nettoyants et les savons), et la substance est souvent difficile à identifier.



Éviter le contact avec la substance qui cause la dermatite, une fois cette substance identifiée.

Abrasion Écorchure ou usure par frottement de l’épiderme qui peut entraîner un saignement localisé et, plus tard, un suintement de liquide séreux (liquide translucide qu’on retrouve, par exemple, dans l’œdème).

Une infection peut se produire facilement en raison de la perte de la couche protectrice de la peau.



● ●



Laver les abrasions avec du savon doux et de l’eau claire, sécher complètement et en douceur en les épongeant. Veiller à ne pas égratigner le client avec les ongles. Garder les ongles du client propres et courts pour éviter qu’il ne se blesse. Examiner le pansement ou le bandage pour y déceler toute trace d’humidité, car celle-ci pourrait accroître le risque d’infection.

Source : Adapté de P. Potter et A. Perry, Soins infirmiers : Fondements généraux, tome II, 2010.

2.5 Les soins des cavités naturelles Le corps humain comporte plusieurs cavités naturelles, dont les yeux, le nez, les oreilles et la bouche. Leurs soins sont complémentaires à la toilette partielle ou totale. Lors des soins d’hygiène, l’infirmière auxiliaire doit porter une attention particulière à ces cavités du corps. En effet, elles sont vulnérables aux infections causées, par exemple : • par de la négligence ; • par des dispositifs de soins ; • par des prothèses (dentaires, auditives) ; • par des réactions indésirables à certains traitements (oxygénothérapie ou inhalothérapie, par exemple) ; • par d’autres sources internes ou externes (infections nosocomiales, brûlures, etc.).

D’une compétence à l’autre La compétence 12, Procédés de soins et systèmes nerveux et sensoriel, permet de mieux comprendre la physiologie des yeux, du nez, des oreilles et de la bouche, leurs rôles, leurs fonctions ainsi que les diverses altérations qui peuvent les affecter. 116

CHAPITRE 4

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2.5.1 Le soin des yeux

Le nettoyage de l’œil peut se faire avec un coin propre d’une débarbouillette mouillée. Lorsqu’il y a présence de sécrétions collées, on utilise une compresse imbibée de solution saline. Il faut toujours laver l’œil de l’intérieur vers l’extérieur pour éviter que des sécrétions ne pénètrent dans le canal lacrymal (voir la figure 9).

FIGURE 9

Physiologie Rôles et fonctionnement des organes.

Section 2

Le soin des yeux permet de prévenir les risques d’infection et de maintenir la physiologie oculaire du client. Normalement, les yeux (voir la figure 8) qui ne présentent pas de signes d’infection ou d’irritation ont les caractéristiques suivantes : FIGURE 8 Les parties externes de l’œil • la sclérotique (la partie visible du globe oculaire) Paupières est blanche ; • la conjonctive (l’intérieur de la paupière) est rosée et Conjonctive exempte d’inflammation ; • les paupières sont près de Canal l’œil et exemptes lacrymal d’inflammation ; • le bord des paupières ne présente ni rougeur Sclérotique ni écoulement. Le soin des yeux

Le nettoyage de l’œil se fait toujours de l’intérieur vers l’extérieur.

2.5.2 Le soin du nez Le soin du nez permet de libérer les voies aériennes supérieures (voir la figure 10) afin de prévenir les risques d’infection. Le soin du nez consiste : • à permettre au client de se moucher ou à l’aider à le faire ; • à nettoyer délicatement l’intérieur de chaque narine avec un coin de débarbouillette ou avec une compresse pour humidifier les sécrétions et faciliter la libération des voies aériennes ; • à couper au besoin les surplus de poils au bord des narines pour favoriser le passage de l’air et une meilleure hygiène des narines.

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FIGURE 10

Les voies aériennes supérieures

Fosses nasales

Pharynx Épiglotte

Larynx

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

117

Lors du soin, l’infirmière auxiliaire doit être attentive aux signes d’inflammation, d’écoulement, de lésion ou d’anomalie. Elle doit être particulièrement vigilante avec un client qui porte un dispositif respiratoire (lunette nasale) ou une sonde nasogastrique. Ces dispositifs peuvent irriter les muqueuses et provoquer des lésions importantes s’ils sont arrachés accidentellement par le client ou par négligence.

2.5.3 Le soin des oreilles

Section 2

Cérumen Liquide cireux jaunâtre sécrété par des glandes présentes dans l’oreille externe. Une des fonctions du cérumen est de protéger l’oreille contre les bactéries et les champignons.

Le soin des oreilles favorise la physiologie de l’ouïe et prévient les risques d’infection chez les personnes dépendantes ou sous sédatifs et chez les jeunes enfants. Il est interdit d’utiliser des cotons-tiges ordinaires, car ils peuvent provoquer un traumatisme du tympan ou repousser le cérumen plus profondément dans le canal auditif. L’infirmière auxiliaire doit accorder une attention particulière aux clients qui portent des lunettes ou du matériel d’oxygénothérapie : les branches des lunettes et les tubes peuvent blesser ou irriter la peau derrière le pavillon de l’oreille. Un mauvais positionnement en décubitus latéral peut aussi blesser le pavillon de l’oreille. En conséquence, lors du soin, elle doit observer l’apparition de douleur, de rougeur ou d’irritation dans ces régions.

ACTIVITÉS 1

Indiquez quatre facteurs qui peuvent influencer le besoin d’une personne d’être propre et de soigner ses téguments.

2

Pourquoi est-il nécessaire d’avoir une bonne connaissance de l’anatomie et de la physiologie de la peau et des muqueuses lors des soins d’hygiène ?

3

Nommez quatre cavités du corps que vous devez observer lors des soins d’hygiène.

118

CHAPITRE 4

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Monsieur Tremblay, 39 ans, travaille comme bénévole dans une cuisine communautaire. Il est en contact avec des produits détergents qui irritent et assèchent ses mains et ses bras. Indiquez trois recommandations ou soins que vous pourriez lui prodiguer.

5

Jason, 14 ans, est hospitalisé à la suite d’une double fracture du bras droit subie au cours d’un match de soccer. Vous remarquez qu’il souffre d’acné sévère, mais il n’est pas suivi par un spécialiste. Quels soins ou conseils pourriez-vous lui donner pour son acné ?

6

Madame Futaka, 67 ans, vit seule à son domicile. Elle nécessite aide et assistance pour ses soins d’hygiène et le suivi de ses traitements médicaux. Elle porte des lunettes et une prothèse auditive à l’oreille droite ; elle oublie souvent de les enlever pour la nuit. Encore autonome pour l’ensemble de ses AVQ, elle présente toutefois des pertes de mémoire associées à un début de maladie d’Alzheimer. Lors des soins, vous observez une rougeur vive derrière son oreille droite et à l’intérieur du conduit auditif. a) Quelle condition semble être à la source de la rougeur observée ?

b) Nommez quatre interventions pertinentes à faire dans cette situation.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

119

Section 2 1

4

2.5.4 Les soins d’hygiène buccale

FIGURE 11

L’hygiène buccale

Section 2

Les soins d’hygiène buccale (notamment le brossage des dents) permettent de maintenir en santé la bouche, les dents, les gencives et les lèvres (voir la figure 11). Plus spécifiquement, le brossage des dents permet : • de déloger les particules alimentaires, la plaque dentaire et les bactéries ; • de contrôler la mauvaise haleine et les goûts désagréables souvent associés aux médicaments qui assèchent la muqueuse buccale ; • de procurer une sensation de bien-être et de confort. L’infirmière auxiliaire informe la personne sur les bonnes habitudes d’hygiène buccale. Elle doit également adapter les méthodes d’hygiène buccale aux besoins particuliers de la personne.

L’hygiène buccale contribue à la santé et au bien-être de la personne.

ATTENTION Les soins d’hygiène buccale s’adressent aux clients dépendants (personnes âgées, personnes à jeun, intubées, porteuses d’une trachéotomie ou d’une sonde gastrique, ou en soins palliatifs) et visent à prévenir les risques d’infection. L’infirmière auxiliaire s’assure de prodiguer les soins avec le plus de confort possible et en démontrant du respect à la personne. Toute irrégularité observée lors des soins d’hygiène buccale doit être rapportée à l’infirmière et notée au dossier de la personne.

Le tableau 6 décrit les composantes de la bouche que l’infirmière auxiliaire doit observer avec attention lors des soins d’hygiène buccale. TABLEAU 6

Les éléments à observer au cours des soins d’hygiène buccale

Composantes à observer Lèvres : couleur, texture, hydratation, contour, présence de lésions

Caractéristiques normales ●

Roses, humides, symétriques, lisses.

Éléments anormaux ●



120

CHAPITRE 4

Présence de lésion ou d’ulcère (peut être un signe d’infection ou d’irritation). Lèvres cyanosées (bleutées).

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Les éléments à observer au cours des soins d’hygiène buccale (suite)

Composantes à observer Muqueuse buccale : couleur, hydratation, texture, présence de lésions

Caractéristiques normales ●



Muqueuse de l’intérieur des lèvres : rose, plus ou moins foncée, lisse et humide. Muqueuse des joues : lisse, luisante, humide, rose, douce au toucher.

Remarque : chez les personnes âgées, la muqueuse des joues est souvent sèche à cause de la diminution de la production de salive par les glandes salivaires.

Éléments anormaux ●

● ●

Présence de lésions (ulcère, déchirure, kyste [cavité pathologique dans un organe ou dans un tissu, fermée par une paroi, et contenant une substance liquide ou semi-liquide]) ou d’inflammation. Salive épaisse. Mauvaise haleine.

L’inspection de la muqueuse buccale à l’intérieur de la lèvre inférieure Dents : couleur, texture



Lisses, blanches et brillantes.

Remarque : chez les personnes âgées, la dégradation de la substance osseuse fragilise les dents et peut entraîner leur perte.

Gencives : couleur, texture, hydratation

● ●

Roses, lisses, humides. Elles retiennent bien chaque dent.



● ● ●

● ●



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Présence de caries, de tartre, de taches. Calcification de l’émail. Usure générale. Déchaussement (diminution progressive des tissus qui entourent et soutiennent la dent).

Dents qui bougent. Gencives enflées où s’accumulent les débris alimentaires (peuvent être le signe d’une gingivite [inflammation des gencives]). Présence d’ulcère ou de saignement.

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

121

Section 2

TABLEAU 6

TABLEAU 6

Les éléments à observer au cours des soins d’hygiène buccale (suite)

Composantes à observer Langue : couleur, taille, position, texture

Caractéristiques normales ●

Section 2



Éléments anormaux

Rouge moyen à rouge terne, humide, légèrement rugueuse sur le dessus, lisse sur les côtés. Face postérieure très vascularisée (dotée d’un grand nombre de vaisseaux sanguins).

● ● ●

Rougeur, irritation, inflammation. Abcès. Présence de mucus blanchâtre ou jaunâtre.

La face postérieure de la langue est très vascularisée. Palais : couleur, texture



Rose, lisse.





Œdème (infiltration de liquide à l’intérieur de divers tissus de l’organisme ; cette infiltration provoque un gonflement des tissus), ulcération, inflammation. La présence de l’un ou l’autre de ces trois éléments peut être un signe d’infection ou de lésions anormales. Présence de nourriture collée au palais (surtout chez la clientèle souffrant de déficits cognitifs).

On utilise un stylo-projecteur et un abaisselangue pour observer le palais.

Les soins d’hygiène buccale doivent être adaptés aux besoins du client, à ses capacités physiques et cognitives ainsi qu’aux divers contextes d’exécution des soins. Par exemple, le client qui porte des prothèses dentaires ou qui est inconscient nécessite plus de surveillance et de soins qu’une personne ayant ses dents naturelles et qui n’a besoin que d’une assistance supervisée ou partielle pour son hygiène buccale. Les solutions buccales L’utilisation de rince-bouche ou d’agents antiinfectieux fait partie des soins d’hygiène buccale adéquats (voir le tableau 7).

122

CHAPITRE 4

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TABLEAU 7

Les solutions buccales

Solutions buccales ●

Recommandé après le brossage des dents pour déloger les particules alimentaires et l’excédent de dentifrice.

Mises en garde ●

Plusieurs rincebouches entraînent l’assèchement de la muqueuse buccale à long terme.

Section 2

Rince-bouche sans alcool

Usages

Brosse-éponge imbibée de solution antiseptique (NaCl 0,9 % ou autre) et d’eau





Solution saline



Permet de nettoyer les gencives, la langue, le palais et les dents plus facilement chez une personne inconsciente. Présente moins de risque d’étouffement qu’une brosse à dents.

Recommandée pour les personnes qui reçoivent des traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie, ou qui souffrent d’infection de la bouche.





À long terme, provoque l’érosion de l’émail des dents.

Aucune.

L’hygiène buccale d’une personne consciente avec prothèse dentaire Le frottement des prothèses dentaires sur les gencives est souvent à l’origine de lésions bucco-gingivales. Ces lésions causent de l’inconfort, de l’irritation ou encore de la douleur, surtout pendant la mastication des aliments.

Lésion bucco-gingivale Lésion à la bouche et aux gencives.

L’infirmière auxiliaire doit être vigilante lors des soins. Elle doit prendre le temps de bien observer les gencives et l’intérieur des joues du client. Le soin des gencives favorisera une bonne circulation du sang à cet endroit. La nuit, il est recommandé de retirer les prothèses dentaires du client : • pour donner un répit aux gencives ;

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

123

• pour favoriser une meilleure circulation sanguine dans les gencives ; • pour réduire les risques d’infection causée par l’accumulation de bactéries. Après qu’on a retiré les prothèses dentaires, on doit les nettoyer puis les déposer dans un contenant rempli d’eau, fermé et identifié au nom du client. Certains produits effervescents sont utilisés pour le nettoyage des prothèses dentaires. L’infirmière auxiliaire devra respecter les habitudes du client à cet égard. Les prothèses dentaires sont fragiles et coûteuses : il faut les manipuler avec soin.

Section 2

L’hygiène buccale d’une personne inconsciente Une personne inconsciente est beaucoup plus à risque de contracter une infection bucco-dentaire. Pour effectuer ses soins d’hygiène buccale, l’infirmière auxiliaire doit la positionner confortablement en décubitus latéral (ou en position de Sims, selon le cas), la tête de lit élevée de 15 à 30 degrés. Cette position réduit les risques d’étouffement causé par l’utilisation des produits de nettoyage. Les soins d’hygiène buccale d’une personne inconsciente requièrent l’utilisation de tampons imbibés de sérum physiologique (solution saline commercialisée) ou de solutions bicarbonatées (sur ordonnance). Des brosseséponges, un abaisse-langue entouré de compresses ou des éponges glycérinées pourront servir de tampons. Cette technique réduit les risques de lésions et permet de bien nettoyer : • les faces externes et internes des gencives ; • l’intérieur des joues ; • le palais ; • la zone sublinguale ; • la langue.

Zone sublinguale Région située sous la langue. MS Labo

2.2

La méthode de soins 2.2, Hygiène buccale, vous permettra de comprendre et d’appliquer les techniques propres aux soins d’hygiène de la bouche.

2.6 Les soins d’hygiène corporelle Les soins d’hygiène corporelle sont avant tout des soins de nature préventive. La toilette peut être partielle ou complète, selon le contexte de soins, les habitudes du client ou l’organisation des soins de l’unité gérée par l’infirmière responsable. La figure 12 montre les parties du corps visées par la toilette partielle. Le tableau 8 montre les différences entre la toilette partielle et la toilette complète.

124

CHAPITRE 4

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FIGURE 12

Les parties du corps lavées lors de la toilette partielle

Visage Cou Aisselles

Section 2

Dessous des seins ou des pectoraux (en présence de rougeurs) Dos Région du périnée Pli interfessier Mains

TABLEAU 8

La toilette partielle et la toilette complète

Toilette partielle

Toilette complète

Autonomie du client ●

Peut collaborer ou non.



Assistance totale (requiert l’ensemble des soins d’hygiène).

Lieux où se donne le soin ●



Au lavabo lorsque le client est capable de coopérer. Au lit lorsque le client doit rester alité.

● ● ● ●

Au lit. À la douche. À la baignoire. Peut nécessiter divers équipements (chaise hydraulique, civière-douche, chaise d’aisance, etc.) selon l’endroit où le soin est dispensé (voir la figure 13 à la page 126).

Description ●

Lavage du visage, du cou, des mains, des aisselles, du dessous des seins ou des pectoraux (en présence de rougeurs), de la région du périnée, du dos et du pli interfessier.

● ●



Lavage de toutes les parties du corps. La toilette à la baignoire, à la civière-douche ou à la douche permet un lavage plus complet qu’une toilette au lit. La toilette à la baignoire ou à la douche exige plus de mesures de sécurité que la toilette au lit pour réduire les risques de blessures (associées à la surface glissante de la baignoire ou du plancher, ou à de l’eau trop chaude, par exemple).

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

125

FIGURE 13

Des équipements pour la toilette complète

Section 2

a

Chaise hydraulique

b

c

Chaise d’aisance

Civière-douche

Le haut taux d’humidité ambiant qu’entraîne une toilette à la baignoire peut provoquer certains malaises chez une personne : faiblesse musculaire, difficultés respiratoires, perte de conscience. Il est recommandé de contrôler la température de la pièce pendant le soin en fonction des goûts et des habitudes du client. Pour éviter un courant d’air qui ferait prendre froid au client, il peut être préférable de laisser la porte entrouverte au lieu d’ouvrir une fenêtre, en s’assurant de respecter l’intimité du client.

Quoi faire Afin d’éviter d’ébouillanter un client, l’infirmière auxiliaire doit respecter les règles de sécurité suivantes au moment du bain : • vérifier la température de l’eau avec la face interne de son poignet (inférieure à 40 °C) ; • ne jamais remplir la baignoire pendant que le client s’y trouve ; • fermer les robinets avant que le client n’entre dans la baignoire ; • demander au client si la température de l’eau lui convient.

La fréquence des bains varie : • d’un client à l’autre (selon son état, ses besoins et ses habitudes) ; • d’un contexte à l’autre ; • selon les politiques de l’établissement. Ainsi, les grands malades alités peuvent nécessiter une toilette complète par jour. Par contre, les personnes âgées n’auront, en général, qu’une seule toilette complète par semaine : on cherche ainsi à prévenir la sécheresse de la peau causée par le savon. En effet, la diminution de la sudation et des sécrétions huileuses protectrices de la peau des personnes âgées fragilise leur épiderme. Il est important de vérifier l’état général du client avant la toilette complète afin de déterminer sa capacité à tolérer l’activité. Dans certains contextes, en soins palliatifs par exemple, la prise de la fréquence cardiaque avant et après le soin permet de mesurer la tolérance physique du client.

126

CHAPITRE 4

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Il existe plusieurs types de produits et de lotions sans rinçage conçus pour prévenir les risques d’infection, ou les risques de lésions chez les personnes portées à avoir la peau sèche. Les lingettes à usage unique en sont un exemple. Ces petites serviettes sont imprégnées d’un mélange d’eau et de nettoyant : elles n’exigent pas de rinçage ni de séchage. On en utilise une différente pour chaque partie du corps. Les serviettes se présentent dans une trousse que l’intervenant fait chauffer au four à micro-ondes avant usage, selon les directives du fabricant.

ATTENTION Section 2

Dans les contextes où le client effectue lui-même ses soins d’hygiène corporelle, il peut arriver que certains problèmes passent inaperçus (écoulement vaginal ou urétral, irritation de la peau, odeurs désagréables, etc.). L’infirmière auxiliaire doit être à l’affût des symptômes ou des manifestations cliniques, qu’ils soient exprimés ou non par le client.

ACTIVITÉS 1

Nommez cinq éléments anormaux qu’on peut observer lors des soins d’hygiène buccale d’une personne malade.

2

Monsieur Tremblay, 58 ans, se trouve dans votre unité de travail. Il est en phase terminale et nécessite une assistance complète pour toutes ses AVQ. Il reçoit des analgésiques puissants pour contrôler sa douleur. Il s’alimente et s’hydrate très peu. Cela lui donne une haleine fétide (odeur forte et repoussante) et rend les muqueuses de sa bouche pâteuses. Il a beaucoup maigri depuis une semaine et il ne porte plus sa prothèse dentaire supérieure, qui irritait sa gencive. Il éprouve de la difficulté à avaler et ses lèvres sont sèches et craquelées. Vous venez faire ses soins d’hygiène buccale. a) Dans quelle position devez-vous placer monsieur Tremblay pour ses soins d’hygiène buccale ?

b) Quelle solution ou quel produit convient le mieux pour traiter son haleine ?

3

Nommez cinq facteurs qui peuvent influencer la fréquence et le moment du bain.

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127

4

Dans le tableau suivant, indiquez trois éléments qui distinguent la toilette complète de la toilette partielle. Toilette partielle

Section 2

Toilette complète

Jusqu’ici, on a vu le type de toilette à effectuer selon le niveau d’assistance requis par le client. Peu importe l’endroit où elle exécute ce soin, l’infirmière auxiliaire doit respecter et appliquer les mesures et les principes liés à l’hygiène, au confort et à la sécurité du client. MS Labo

2.1

La méthode de soins 2.1, Toilette complète ou partielle, explique les sousméthodes suivantes : • effectuer une toilette complète ou partielle au lavabo ; • effectuer une toilette complète ou partielle au lit ; • effectuer une toilette complète ou partielle à la baignoire. Quelques renseignements supplémentaires sur certaines de ces sous-méthodes sont fournis dans les pages suivantes. Lors des soins d’hygiène corporelle, il est nécessaire de connaître et de respecter les règles d’utilisation et d’entretien du matériel et de l’équipement requis (baignoire et fauteuil hydraulique, civière-douche, par exemple).

2.6.1 La toilette complète ou partielle au lavabo La toilette au lavabo est un soin qui fait appel à l’autonomie et à la participation du client. On peut accompagner le client à la salle de bain ou l’installer sur une chaise. Dans ce cas, on recouvre la chaise d’une serviette afin d’accroître le confort pendant le soin. Le client lave toutes les parties du corps qu’il peut atteindre de façon autonome ou avec supervision, selon ses capacités physiques et cognitives. L’infirmière auxiliaire complète les soins des parties inaccessibles (le dos, le siège, les jambes ou les pieds, par exemple [voir la figure 14]).

128

CHAPITRE 4

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Par sa présence, l’infirmière auxiliaire peut stimuler l’autonomie du client et établir une relation aidante efficace. Une fois la toilette au lavabo terminée, le client peut s’habiller, avec ou sans aide, avec des vêtements qu’il aura choisis ou qu’on aura choisis pour lui. La coiffure et le maquillage peuvent se faire une fois la personne confortablement installée. Le rasage de la barbe peut se faire pendant les soins d’hygiène ou une fois ceux-ci complétés.

FIGURE 14

Section 2

Certaines maladies empêchent une personne d’accomplir des tâches très simples. Ce peut être le cas des gens qui ont subi un accident vasculaire cérébral (AVC) ou qui sont atteints de déficits cognitifs (la maladie d’Alzheimer, par exemple). L’infirmière auxiliaire pourrait devoir proposer à la personne de l’assister dans ces tâches (mettre du savon sur sa débarbouillette, mettre du dentifrice sur sa brosse à dents, etc.). La toilette au lavabo

ATTENTION Il est important que l’infirmière auxiliaire reste à la disposition du client et s’assure qu’il ait une cloche d’appel à sa portée si elle doit quitter la chambre ou la salle de bain, ne serait-ce que quelques instants. En tout temps, l’infirmière auxiliaire doit veiller à couvrir le client pour qu’il n’ait pas froid et s’assurer qu’il ne se brûle pas avec l’eau du robinet. Elle ne doit jamais laisser le client seul en présence de signes de fatigue, d’intolérance ou de douleur. Il ne faut jamais oublier que le respect de l’intimité, du rythme et des habitudes du client est tout aussi important que le respect des principes liés à l’hygiène, au confort et à la sécurité.

2.6.2 La toilette complète à la baignoire La toilette à la baignoire offre plusieurs bienfaits thérapeutiques : chaleur, confort et relaxation musculaire. Elle constitue une option intéressante pour la toilette complète d’une personne autonome ou qui nécessite une assistance. La baignoire régulière est basse et fixe. En comparaison, la hauteur de la baignoire hydraulique peut s’ajuster au moyen d’un contrôle mécanique (voir la figure 15 à la page 130). L’aide d’un intervenant ou une aide technique (lève-personne, chaise hydraulique) peut être nécessaire pour aider le client à y entrer.

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129

Il importe de désinfecter la baignoire au préalable. Il est aussi fortement recommandé d’y placer un tapis antidérapant afin d’éviter que le client glisse et se blesse. La baignoire hydraulique

Section 2

FIGURE 15

ATTENTION Pour éviter tout risque d’incident ou d’accident, la chaise hydraulique ne doit pas servir à déplacer le client de sa chambre à la baignoire.

2.6.3 La toilette complète à la civière-douche Pour les personnes dont l’état de santé ne permet pas la toilette complète à la baignoire ou à la douche, la civière-douche (voir la figure 16) est une solution de rechange sécuritaire. FIGURE 16

Une civière-douche

Oreiller imperméable Matelas imperméable Freins Ridelle

Drain d’évacuation de l’eau Freins

En plus d’offrir des bienfaits thérapeutiques comparables à ceux de la toilette à la baignoire, la civière-douche facilite les soins complets du corps et des cheveux. La plupart des modèles possèdent un oreiller ou des coussins imperméables pour assurer le bon positionnement du client.

130

CHAPITRE 4

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Les étapes du soin d’hygiène complet à la civière-douche sont les mêmes que celles qui s’appliquent au lit (voir le tableau 9). Les étapes de la toilette complète à la civière-douche

Justifications

Étapes 1. Serrer les freins de la civière-douche. 2. Transférer la personne du lit à la civière-douche à l’aide du drap contour du lit ou d’un drap plat. Laisser ce drap en place pour le soin d’hygiène. 3. Recouvrir le client d’un drap.

4. Remonter les ridelles pour le transport et desserrer les freins. 5. Une fois arrivé dans la salle de douche, serrer les freins de la civière-douche. 6. Brancher le drain d’évacuation de l’eau.

7. Abaisser la ridelle du côté de l’intervenant, et laisser la ridelle opposée levée.

8. Vérifier la température de l’eau, puis mouiller le drap qui recouvre le client avec le pommeau de douche. 9. Lors du soin, ne découvrir que la région du corps à laver. 10. Lorsque la toilette est terminée, débrancher le drain d’évacuation. 11. Remplacer les draps mouillés par des draps secs et bien assécher la personne avant de procéder à son habillage. 12. Remonter les ridelles et desserrer les freins pour le transport.



























Permet d’assurer la stabilité de la civièredouche. Le drap permet d’éviter la friction causée par le contact entre la peau du client et la surface plastifiée de la civière-douche.

Section 2

TABLEAU 9

Permet de préserver l’intimité du client pendant le transport de la chambre à la salle de bain et de maintenir sa température corporelle lors du soin. Permet d’éviter les risques de chute du client. Permet d’assurer la stabilité de la civièredouche pendant le soin. Évite un débordement qui mouillerait la surface du plancher, ce qui pourrait constituer un risque pour l’intervenant. Le fait de laisser la ridelle opposée levée permet de réduire les risques de chute du client, tout en lui offrant un appui au besoin. Il est important de vérifier la température de l’eau pour éviter toute brûlure au client. Mouiller le drap permet de garder le client au chaud. Permet de maintenir la température corporelle du client et d’éviter les refroidissements. Permet de déplacer la civière-douche librement. Permet d’assurer un meilleur confort au client. Permet d’éviter les risques de chute du client.

ATTENTION On doit éviter de déposer tous les draps mouillés dans le même sac de lingerie souillée : on évite ainsi la surcharge des sacs et on réduit le risque de blessure lors de leur manutention.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

131

ACTIVITÉS 1

Madame Mendoza, 92 ans, nécessite une assistance totale pour toutes ses AVQ. Elle souffre d’une maladie dégénérative musculaire qui rend ses articulations et ses membres rigides, crispés et très douloureux à la mobilisation. Rien ne semble atténuer ses souffrances. Son état ne lui permet d’utiliser ni la baignoire ni la douche pour sa toilette complète.

Section 2 1

a) Indiquez deux avantages de la toilette complète à la civière-douche par rapport à la toilette complète au lit pour madame Mendoza.

b) Nommez trois règles de sécurité que vous devez appliquer lors de l’utilisation de la civière-douche.

2

Monsieur Sirois a 91 ans. Vous devez effectuer sa toilette complète à la baignoire. Vous avez pris soin d’augmenter la température de la pièce et de fermer la fenêtre de la salle de bain pour réduire les courants d’air. Vous avez déjà prévenu monsieur Sirois de l’heure du bain. Vous avez apporté ses effets personnels et les vêtements qu’il a choisi de porter pour la journée. Monsieur Sirois circule avec un déambulateur, sous supervision, en raison de ses pertes d’équilibre à la marche. Pour chacun des aspects suivants, indiquez deux mesures que vous devez respecter pour le soin donné à la baignoire. a) Mesures liées à l’hygiène

b) Mesures liées à la sécurité

132

CHAPITRE 4

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2.7 Les lentilles cornéennes, les prothèses oculaires et auditives, et les lunettes L’entretien des lentilles cornéennes, des prothèses oculaires et auditives et des lunettes est complémentaire aux soins d’hygiène. Leur manipulation exige précision et prudence, car leur réparation ou leur remplacement est souvent très coûteux.

Les lentilles cornéennes servent généralement à corriger un problème de vision. Faites de plastique rigide ou souple, elles peuvent irriter les yeux et causer des lésions à la cornée (des conjonctivites, par exemple) quand on les porte trop longtemps. Avec le temps, les lentilles cornéennes accumulent des poussières et des sécrétions qui assèchent, irritent et abîment l’œil. On les entretient à l’aide d’une solution désinfectante et d’une solution saline (ou d’une solution qui combine les deux) [voir la figure 17]. Il est important de suivre les directives inscrites sur l’étiquette de ces produits si l’on doit faire le nettoyage de lentilles cornéennes.

FIGURE 17

Les lentilles cornéennes et les produits d’entretien

Section 2

2.7.1 Les lentilles cornéennes

Lentille cornéenne

Solution désinfectante et saline Étui à lentilles

2.7.2 Les prothèses oculaires La prothèse oculaire est généralement faite de verre ou d’acrylique. On l’installe chez une personne qui a subi une énucléation de l’œil. Les porteurs de ce type de prothèse préfèrent généralement en prendre soin eux-mêmes. Mais il peut arriver qu’ils aient besoin d’aide pour retirer la prothèse (voir la figure 18), la nettoyer ou la remettre en place.

Énucléation de l’œil Opération consistant à retirer l’œil de sa cavité après avoir coupé le nerf optique.

La prothèse oculaire doit être nettoyée avec du sérum physiologique et des compresses stériles. Une fois nettoyée, on la remet en place ou on la range dans un contenant rempli d’eau du robinet ou de solution saline, et identifié au nom du client. Pour la remettre en place, on rétracte les paupières inférieure et supérieure, puis on fait glisser la prothèse dans l’orbite, en l’ajustant sous la paupière supérieure. FIGURE 18

Le retrait d’une prothèse oculaire

Pour retirer la prothèse, rétracter la paupière inférieure et exercer une légère pression juste sous l’œil. Cette pression permet de rompre la succion qui retient la prothèse en place. La prothèse peut alors facilement sortir de l’orbite. Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

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133

2.7.3 Les prothèses auditives MS

FIGURE 19

2.5

Les prothèses auditives sont de formes et de dimensions variées (voir la figure 19). Constituées de pièces miniatures et délicates, elles agissent comme un amplificateur de son contrôlé.

Trois types courants de prothèses auditives b

c

Section 2

a

Prothèse intracanal

Prothèse intra-auriculaire

Prothèse postauriculaire ou contour d’oreille

L’encadré ci-dessous donne les indications pour l’utilisation et l’entretien d’une prothèse auditive. L’utilisation et l’entretien d’une prothèse auditive Au début, le client doit porter la prothèse auditive pendant 15 à 20 minutes, puis augmenter progressivement la durée jusqu’à 10 à 12 heures. Une fois la prothèse insérée, le volume peut être augmenté du tiers à la moitié de sa capacité. (Un sifflement indique une mauvaise insertion de l’embout auriculaire, ou une accumulation de cérumen ou de liquide dans le conduit auditif.) Régler le volume de façon à pouvoir converser d’un ton adéquat à une distance de un mètre. S’assurer que les boutons de la prothèse auditive sont propres et faciles à tourner pour éviter la formation de bruits parasites au moment du réglage. (Il est beaucoup plus facile de régler les fréquences sur les appareils auditifs numériques.) Enlever la prothèse lors de traitements sous des lampes chauffantes, de la toilette complète, de l’utilisation d’un séchoir à cheveux, ou par temps très humide ou froid. Éviter l’usage de fixatif à cheveux et de parfum pendant le port de l’appareil, car les résidus de ces produits forment une couche huileuse et grasse sur la prothèse. Ne jamais plonger la prothèse dans l’eau. Enlever et débrancher la pile lorsque la prothèse n’est pas utilisée. (Les piles durent environ une semaine à raison de 10 à 12 heures d’utilisation par jour.) Vérifier régulièrement le compartiment des piles : est-il propre ? Les piles sont-elles insérées correctement ? Le compartiment est-il complètement fermé ? Garder la prothèse auditive propre : habituellement, on la nettoie à l’aide d’un chiffon doux et propre. Consulter les instructions du fabricant, au besoin. Informer le client ou sa famille que les embouts auriculaires doivent être remplacés tous les deux ou trois ans. Vérifier régulièrement le cordon ou le tube (selon le type de prothèse) pour détecter toute fissure, tout effilochage ou tout mauvais branchement. Source : Adapté de P. Potter et A. Perry, Soins infirmiers : Fondements généraux, tome II, 2010.

134

CHAPITRE 4

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2.7.4 Les lunettes

Un mauvais ajustement (trop serré ou trop lâche) des branches des lunettes peut blesser le derrière du pavillon de l’oreille, le dessus du nez, et être source d’inconfort. Il faut noter de telles manifestations au dossier du client et les rapporter à l’infirmière responsable pour en assurer le suivi.

FIGURE 20

La mise et le retrait de lunettes

Section 2

Les lunettes sont adaptées à la vision du client, à la forme de son visage et à ses besoins particuliers. Il est important de les manipuler avec soin lors de leur entretien, de leur mise ou de leur retrait (voir la figure 20). L’entretien se fait avec une lingette de fibres spéciales, souvent incluse dans le boîtier. On peut également laver les lunettes avec un savon doux à l’eau tiède pour déloger les saletés et les résidus graisseux laissés par la transpiration de la peau du visage.

L’infirmière auxiliaire doit mettre et retirer les lunettes d’une personne avec délicatesse.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) Je peux nettoyer une prothèse oculaire avec de l’eau du robinet. b) Il est plus facile de retirer une prothèse oculaire si on rétracte les paupières supérieure et inférieure et qu’on exerce une légère pression juste sous l’œil. c) Le port de lunettes mal ajustées peut causer des blessures. d) Il n’est pas nécessaire de retirer les piles lors du retrait des prothèses auditives : il suffit de fermer le volume. Justification :

2

Quel indice signale la mauvaise insertion d’une prothèse auditive ?

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135

Situation clinique

Guillaume, 28 ans (suite)

À la suite d’un accident d’automobile, Guillaume doit porter une prothèse dentaire supérieure. Il a cependant conservé toutes ses dents du bas.

Section 2

3 Dans quelle position devez-vous installer Guillaume pour effectuer ses soins d’hygiène buccale au lit ?

4 De quel matériel aurez-vous besoin pour faire l’hygiène des dents du bas ?

5 Est-il nécessaire de faire les soins de la gencive supérieure en plus de ceux de la prothèse ? Justifiez votre réponse.

2.8 Les soins des ongles et des pieds MS

2.6

La condition des ongles (propreté, entretien, longueur, ongles rongés, etc.) reflète souvent l’état de santé physique et psychologique d’une personne. Elle fournit également plusieurs indices sur ses habitudes de vie. Des ongles sales, ébréchés ou mal entretenus FIGURE 21 Les composantes de l’ongle prédisposent une personne à contracter des infections. Un ongle normal est souple, rosé, rond et bombé. La cuticule qui le borde est souple, intacte et sans inflammation. La peau qui entoure la cuticule est lisse et également dépourvue d’inflammation (voir la figure 21).

136

CHAPITRE 4

Plateau de l’ongle Lunule Cuticule Peau qui entoure la cuticule

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Plusieurs facteurs peuvent affecter l’intégrité, l’apparence ou l’hygiène des ongles. Le tableau 10 en présente quelques-uns. Quelques facteurs qui peuvent affecter l’intégrité, l’apparence ou l’hygiène des ongles

Facteurs qui peuvent affecter l’intégrité ou l’apparence des ongles ● ● ● ● ● ●







Âge Stress (ongles rongés) Hérédité Habitudes de vie Mode Usage fréquent de vernis à ongles et de dissolvant chimique (assèche les ongles) Diabète, maladies cardiorespiratoires ou certaines maladies vasculaires

Facteurs qui peuvent affecter l’hygiène des ongles ●

● ●

Type de travail (agricole, mécanique, etc.) Carences alimentaires Contact avec des produits irritants (chimiques ou concentrés)

Section 2

TABLEAU 10

Maladies altérant la forme et la courbure des ongles (ex. : les lésions mycosiques [causées par des champignons] ou inflammatoires rendent l’ongle rugueux, épais ou le séparent de son lit) Ongle incarné

Généralement, le soin des ongles se FIGURE 22 La coupe des ongles fait lors de la toilette complète à la baignoire : un trempage d’environ cinq minutes des pieds et des mains favorise le ramollissement des ongles et en facilite la coupe. Si le soin des ongles ne se fait pas lors de la toilette à la baignoire, on doit faire tremper les doigts ou les pieds dans un bassin rempli d’eau tiède pendant 10 à 15 minutes. La coupe des ongles doit être droite, et respecter la courbe naturelle du doigt ou de l’orteil sans dépasser l’extrémité du doigt ou de l’orteil (voir la figure 22). L’infirmière auxiliaire doit faire preuve de vigilance lors de ce soin afin d’éviter tout risque de blessure, surtout chez les personnes diabétiques ou atteintes de maladies neurovasculaires. De plus, elle doit vérifier s’il y a des signes de lésions ou de gerçures, de sécheresse, d’inflammation ou de changement de coloration des ongles. Elle doit rapporter toute anomalie à l’infirmière responsable et l’inscrire dans la note d’évolution au dossier du client.

2.8.1 Les rôles du podiatre, de l’infirmière spécialisée et de l’infirmière auxiliaire Les affections du pied et leur traitement requièrent l’intervention de divers membres du personnel soignant. Le tableau 11 (voir la page 138) précise les rôles respectifs du podiatre, de l’infirmière spécialisée et de l’infirmière auxiliaire dans les soins des pieds.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

137

TABLEAU 11

Les rôles respectifs du podiatre, de l’infirmière spécialisée et de l’infirmière auxiliaire

Intervenants Podiatre

Rôles ●



Section 2





Infirmière spécialisée







● ●

Infirmière auxiliaire







Traite, de façon sécuritaire et stérile, différentes altérations du pied (cors et callosités, par exemple) au moyen d’instruments spécialisés. Évalue la fonction mécanique du pied pour déterminer les causes d’un problème. Peut utiliser et prescrire des crèmes et des onguents médicamenteux. Fait des recommandations quant au port de chaussures appropriées. Dès l’admission d’un client, procède à l’inspection de toutes les surfaces cutanées du pied, de sa forme et de sa taille. Relève tout problème ou toute anomalie, comme de la sécheresse, des signes d’inflammation ou de gerçures, de la douleur ou de l’inconfort, ou une diminution de la sensibilité pouvant causer une démarche anormale chez le client. Tente de déterminer si les problèmes sont liés à des changements osseux, articulaires ou musculaires, ou s’ils résultent du port de chaussures inadéquates. Indique au PTI les interventions et les suivis appropriés. Peut demander une consultation auprès d’un podiatre. Participe activement à l’entretien des ongles auprès d’une clientèle qui ne nécessite ni soins spécifiques ni supervision médicale particulière (l’infirmière auxiliaire ne donne pas de soins des ongles aux personnes diabétiques, présentant des problèmes de circulation sanguine ou d’ulcères chroniques aux membres inférieurs, par exemple). Peut indiquer au client ou à la famille les méthodes appropriées d’entretien des ongles. Consulte une infirmière spécialisée ou un podiatre, au besoin.

2.8.2 La personne diabétique Lorsqu’elle soigne les pieds de personnes diabétiques, l’infirmière auxiliaire doit être attentive aux manifestations suivantes : • la présence d’œdème ; • un changement anormal de la coloration du pied ; • une altération de la texture de la peau ; • un changement de la température de la peau. L’apparition de ces manifestations nécessite un suivi médical plus rigoureux auquel l’infirmière auxiliaire peut contribuer grâce à ses observations. Les diabétiques sont plus sujets à souffrir de neuropathie, une affection qui endommage les nerfs périphériques et réduit la sensibilité aux extrémités du membre. Il est donc nécessaire de vérifier rigoureusement leurs signes neurovasculaires lors du soin des pieds. Toute lésion au pied chez un diabétique est difficile à soigner et guérit très lentement. Elle constitue également une porte d’entrée pour les infections.

138

CHAPITRE 4

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Quoi faire

FIGURE 23

2.9 Le rasage de la barbe

Section 2

Dans le cadre de son travail, l’infirmière auxiliaire peut faire les recommandations suivantes au client diabétique pour l’entretien de ses ongles : • se laver quotidiennement les pieds à l’eau tiède (l’eau chaude assèche la peau) ; • bien assécher les pieds et l’espace interdigital (entre les orteils) ; • adoucir la peau sèche des pieds avec une crème hydratante en évitant d’en appliquer entre les orteils (pour éviter l’humidité) ; • éviter d’utiliser des objets pointus pour nettoyer sous les ongles ou près des cuticules (risques d’infection) ; • éviter de marcher pieds nus ; • porter des bas propres chaque jour, ainsi que des souliers confortables et bien ajustés ; • limer les ongles plutôt que de les couper, pour prévenir les blessures ; • examiner ses pieds tous les jours ; • au besoin, consulter un podiatre ou une infirmière spécialisée (ongle incarné, épaississement de l’ongle, etc.). Le rasage mécanique

Généralement, le rasage s’effectue en même temps que les soins d’hygiène ou juste après, selon l’état du client. Il peut se faire au lavabo ou au lit si le client est alité. Certaines personnes utilisent un rasoir électrique, d’autres préfèrent les rasoirs mécaniques (voir la figure 23). La méthode de soins 2.3, Rasage de la barbe, vous permettra de vous familiariser avec ce soin.

Raser dans le sens de la croissance du poil. Faire un mouvement plus long avec le rasoir sur les régions les plus larges du visage. Faire de petits mouvements autour du menton et des lèvres.

MS

2.3

MS

2.4

ATTENTION Selon la prescription médicale de certains clients, le rasage peut être contre-indiqué (notamment chez les personnes qui présentent des brûlures au visage). Il est important de suivre les indications inscrites au PTI. L’infirmière auxiliaire doit veiller à ne jamais laisser un client avec son rasoir électrique et une bassine (bassin de lit) remplie d’eau à proximité : en cas de faiblesse, il pourrait s’électrocuter.

2.10 Les soins des cheveux Les soins des cheveux ont un effet important sur l’image de soi d’un client. Or, la maladie peut réduire la capacité d’une personne à soigner son apparence. Certains traitements et états de santé peuvent aussi rendre les cheveux malodorants, emmêlés ou collants (la présence d’un pansement ou d’un étau en raison d’une fracture crânienne, par exemple). Les soins des cheveux deviennent d’autant plus un moment privilégié de bien-être et de détente pour ces personnes. Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

139

Il est important de respecter la personne dans sa façon de placer ses cheveux. Au besoin, l’infirmière auxiliaire peut lui enseigner de bonnes habitudes d’hygiène et l’inciter à bien prendre soin de ses cheveux. Pédiculose Lésions caractérisées par la présence de poux (voir la figure 24).

Alopécie localisée

Section 2

Chute partielle de cheveux ou de poils généralement causée par un champignon.

Normalement, les cheveux propres sont lisses et brillants, et le cuir chevelu ne présente aucune lésion ni particularité anormale, comme des pellicules abondantes, une pédiculose ou une alopécie localisée. Toutefois, en présence de ces problèmes, il est nécessaire de porter des gants non stériles pendant l’exécution du traitement. Les soins des cheveux ont un objectif tout aussi esthétique qu’hygiénique. Ils incluent : • le brossage (un brossage fréquent stimule le cuir chevelu ainsi que la circulation sanguine et permet de garder les cheveux propres) ; • le démêlage au peigne (l’utilisation du peigne empêche les cheveux de s’emmêler) ; • le shampoing. On donne le shampoing : • au lavabo, à la douche, à la civière-douche ou à la baignoire, selon les caractéristiques de l’environnement du client et de sa condition ; • au lit pour le client alité ou contraint par des dispositifs médicaux (cathéter, plâtre, etc.). La fréquence du shampoing varie d’une personne à l’autre selon sa condition, ses besoins ou les horaires de travail de l’établissement. On trouve facilement des séchoirs à cheveux portatifs en milieu de soins. Ils sont utiles pour éviter que le client prenne froid après le lavage des cheveux. Plusieurs établissements de santé offrent également un service de coiffure.

FIGURE 24

Le pou et la pédiculose

Pou

Pédiculose

ATTENTION Le réglage de la température de l’eau et de celle du séchoir est important pour éviter tout risque de brûlure du cuir chevelu.

140

CHAPITRE 4

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ACTIVITÉS 1

En équipe de deux ou trois, observez les caractéristiques des ongles (sans vernis) des doigts de vos collègues. Notez vos observations puis comparez-les. Membres de l’équipe

Section 2 1

Caractéristiques à observer Taille

Texture

Épaisseur

Coloration

Chaleur

Cuticule

Altérations ou lésions

2

Quels sont les indices d’un ongle en santé ?

3

Nommez cinq facteurs pouvant influencer l’intégrité, l’apparence ou l’hygiène des ongles.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

141

Section 3

4

Que pouvez-vous faire pour ramollir les ongles avant de les couper ?

5

Décrivez l’entretien des ongles que vous recommanderiez à une personne diabétique.

6

Quelle précaution devez-vous prendre auprès d’un client qui utilise un rasoir électrique au lit ou au lavabo ?

7

Quelles sont les caractéristiques d’un cheveu normal ?

Section

3 Les soins liés à l’habillage

Déclencheur Imaginez que vous êtes complètement paralysée du côté droit ou du côté gauche. Vous êtes assise dans votre fauteuil roulant. Vous êtes énergique et capable de vous habiller sans assistance. Essayez d’enfiler seule votre chandail, vos bas et vos souliers. Décrivez comment vous vous y prenez.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification du terme suivant : •

142

Bas antiemboliques CHAPITRE 4

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Les soins liés à l’habillage complètent généralement les soins d’hygiène. Ils sont déterminés par : • le contexte de l’hospitalisation ; • l’autonomie physique et cognitive de la personne.

3.1 Les principes de base pour les soins liés à l’habillage

Section 3

Les vêtements ont une fonction esthétique, utilitaire, voire symbolique pour certaines personnes. Un client peut porter ses propres vêtements ou ceux fournis par l’établissement (chemise d’hôpital et pantoufles chirurgicales, par exemple) et adaptés à ses besoins. Lorsqu’on habille un client, le choix d’un vêtement doit : • respecter les goûts, les habitudes ou les croyances de la personne ; • tenir compte des capacités physiques du client à revêtir ou à retirer facilement ce vêtement ; • tenir compte de sa tolérance à la température (frilosité, bouffées de chaleur, climat saisonnier, etc.) ; • accommoder la personne dans ses AVQ et les traitements auxquels elle peut être soumise (des exercices de réadaptation, par exemple). Il faut se rappeler que certains tissus sont plus irritants que d’autres. De plus, des vêtements trop serrés, mal ajustés ou trop amples peuvent nuire au confort du client ou même compromettre sa sécurité. Dans certains milieux, on encourage fortement le port de vêtements personnels afin de rehausser l’image de soi du client, d’augmenter son niveau de confort, de bien-être et d’assurance, et de recréer une ambiance domestique. L’habillage d’une personne aveugle L’habillage d’une personne aveugle peut demander des mesures de sécurité particulières, principalement si cette personne nécessite une assistance partielle ou totale. Il faut s’assurer de donner des consignes claires FIGURE 25 Le modèle de l’horloge pour tout au long du soin. Pour la perl’habillage d’une personne sonne aveugle autonome ou nécesaveugle sitant une supervision, on dispose les vêtements dans l’ordre d’utilisation sur le modèle de l’horloge. Par exemple, l’infirmière auxiliaire place sur le lit la camisole et les sousvêtements à 12 h, le pantalon à 3 h, le chandail à 6 h et les bas à 9 h (voir la figure 25). La mise et le retrait des vêtements au lit Habiller et déshabiller un client au lit est plus facile lorsque le client a un bon équilibre et qu’il est capable de supporter son poids sur ses jambes ; cette tâche nécessite néanmoins une bonne coordination. Si le client peut s’asseoir au bord du lit, cela simplifie le travail de l’intervenant et réduit l’effort que le client doit fournir.

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ATTENTION N’oubliez pas que chaque personne est unique et que vous devez adapter vos méthodes aux particularités de chacun. MS Labo

3.14

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

143

La figure 26 décrit la séquence des étapes à respecter pour la mise et le retrait de vêtements au lit pour une personne capable de supporter son poids sur ses jambes. La mise et le retrait des vêtements au lit pour une personne capable de supporter son poids sur ses jambes

Section 3

FIGURE 26

1 Serrer les freins du lit et ajuster le lit à une

hauteur sécuritaire pour la personne (ses pieds doivent toucher au sol lorsqu’elle est assise au bord du lit).

3 Enfiler les jambes du pantalon une à une,

en les relevant au maximum pour éviter que la personne glisse ou trébuche.

2 Enfiler les vêtements de la partie supé-

rieure du corps (soutien-gorge, robe, camisole, chandail, chemise).

4 Mettre les bas et les chaussures, en

évitant la formation de plis. 5 Demander à la personne de se lever en

prenant appui sur un objet solide et fixe (déambulateur, barres, mobilier, etc.). Relever le pantalon ou descendre la jupe ou la robe, et attacher la ceinture au besoin.

144

CHAPITRE 4

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La mise et le retrait des vêtements au lit nécessitent souvent une assistance totale. La figure 27 fournit quelques trucs et conseils pour faciliter la tâche de l’infirmière auxiliaire. FIGURE 27

Quelques conseils relatifs à la mise et au retrait des vêtements au lit ●



Section 3



Toujours respecter les principes d’hygiène et de sécurité ainsi que les PDSB. Respecter un bon alignement corporel. Rapprocher la personne du bord du lit pour faciliter le soin.













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Lorsque la personne est alitée, il est plus facile d’enfiler un pantalon ou une jupe si le lit est à plat. Lorsque la personne est en position assise ou semi-assise, il est plus simple d’enfiler les vêtements du haut en commençant par un bras, puis la tête et en terminant avec l’autre bras. Prendre soin de protéger les doigts et les pieds de la personne pour éviter toute blessure lorsqu’on enfile un chandail ou un pantalon. Prendre soin de ne pas découvrir la personne inutilement (respect de l’intimité).

Toujours se placer du côté limité de la personne qui a des limitations physiques (paralysie, handicap, etc.) ou qui a des dispositifs de soins encombrants (soluté, drain, pompe, etc.). Commencer la mise du vêtement par le côté limité et le retrait du vêtement par le côté sain.

Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

145

Plusieurs entreprises se spécialisent dans la fabrication de vêtements adaptés aux conditions d’une clientèle en perte d’autonomie. On remplace les fermetures éclair, les boutons et les élastiques par des bandes velcro ou des boutons-pressions qui facilitent la mise et le retrait du vêtement. Les vêtements adaptés (voir la figure 28) favorisent ainsi une plus grande autonomie de la personne et réduisent considérablement l’effort de l’intervenant. FIGURE 28

Des vêtements adaptés b

Section 3

a

Des souliers qu’on attache avec des bandes velcro.

Un chemisier qui permet une ouverture totale au dos.

3.2 La mise en place et le retrait de bas antiemboliques

Retour veineux Retour du sang vers le cœur.

Thrombophlébite Inflammation d’une veine causée par la formation d’un caillot nuisant à la libre circulation sanguine.

Stase veineuse Stagnation (ou arrêt de la circulation) du sang au niveau d’une veine. La stase veineuse peut entraîner de l’œdème ou une phlébite (inflammation d’une veine).

Certains clients doivent porter des bas antiemboliques (voir la figure 29). Ces bas élastiques exercent une pression sur les muscles des membres inférieurs : cette pression favorise le retour veineux. Les bas antiemboliques permettent d’éviter des complications vasculaires comme les thrombophlébites ou la stase veineuse, par exemple, chez les personnes à risque.

FIGURE 29 Des bas antiemboliques

Le port de bas antiemboliques est souvent combiné : • à des traitements pharmacologiques spécifiques aux maladies cardiovasculaires et respiratoires ; • à un bon positionnement assis ; • à un programme d’exercices actifs ou passifs, selon l’état et la condition du client. Quelques mises en garde s’appliquent à l’utilisation des bas antiemboliques. Tant le client que l’infirmière auxiliaire qui l’assiste lors de l’habillage ou de tout autre soin doivent en tenir compte. Ainsi, le client doit éviter : • de croiser les jambes ; • de rester assis de façon prolongée ; • de porter des vêtements serrés à la taille ou aux membres inférieurs. Pour sa part, l’infirmière auxiliaire doit éviter : • de placer un oreiller sous les genoux du client ; • de masser les jambes du client.

146

CHAPITRE 4

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Il est essentiel que l’infirmière auxiliaire suive les directives du PTI et qu’elle respecte avec rigueur les protocoles d’application et les mises en garde. La méthode de soins 10.2, Mise en place de bas antiemboliques, explique comment enfiler des bas antiemboliques à un client.

MS

10.2

D’une compétence à l’autre

Situation clinique

Section 3

La compétence 14, Systèmes cardiovasculaire et respiratoire, approfondit l’étude des altérations liées au système vasculaire. Les applications préventives ou curatives liées au port de bas antiemboliques dans des contextes préopératoires ou postopératoires sont également étudiées.

Guillaume, 28 ans (suite)

Vous venez de terminer les soins d’hygiène de Guillaume. Vous devez maintenant l’habiller pour son rendez-vous en ergothérapie. Lucide et coopératif, Guillaume choisit de porter un pantalon noir avec un chandail jaune.

Indiquez, dans l’ordre logique, les étapes à suivre pour habiller Guillaume avec le plus de facilité possible.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

147

Synthèse Le Les principes fondamentaux liés aux niveaux d’assistance

Synthèse

L’infirmière auxiliaire doit respecter en tout temps les capacités de la personne et l’encourager à maintenir son autonomie.

La participation active du client rend la réalisation des soins plus efficace et contribue au maintien de son autonomie et de sa dignité. Principes fondamentaux

L’infirmière auxiliaire doit reconnaître si une personne est : autonome ; autonome avec dépendance ; dépendante avec ou sans handicap.

Plusieurs combinaisons de niveau d’assistance pour un même soin peuvent s’appliquer à une même personne.

Le Les principes liés à l’hygiène, à la sécurité et au confort Principes liés à l’hygiène ●









148

Mesures d’hygiène : principes et moyens utilisés dans le but de maintenir la santé de la personne dans des conditions sanitaires contrôlées. Mesures d’asepsie : moyens qui visent à empêcher la prolifération de microorganismes (microbes, bactéries, virus) pouvant causer des infections. Lavage des mains : moyen le plus élémentaire pour prévenir la transmission des infections. Port de gants non stériles : précaution additionnelle obligatoire lorsqu’un intervenant est en contact avec des liquides biologiques (salive, excrétion, urine, sang), lorsque l’intervenant a une lésion aux mains ou lorsqu’il travaille auprès d’une clientèle infectée gardée en isolement. Le retrait des gants non stériles doit respecter les règles d’hygiène.

CHAPITRE 4

Principes liés à la sécurité ●





Principes liés au confort

L’utilisation des deux ridelles du lit doit respecter les protocoles de l’établissement ou le PTI. La cloche d’appel doit toujours être à la portée de la personne. Les freins du lit doivent toujours être serrés lors de la mobilisation et des transferts d’une personne. Le matériel et l’équipement servant aux soins doivent toujours être stabilisés de manière sécuritaire, tant pour le client que pour l’intervenant.









La réfection du lit d’hôpital permet d’assurer le confort du client et de créer un environnement hygiénique et esthétique favorable à son bien-être. La formation de plis ainsi que des draps souillés ou humides sont des facteurs de risque d’apparition de lésions de pression. Le respect des PDSB est indispensable lorsqu’il s’agit de mobiliser ou de déplacer un client au lit. L’intervenant peut utiliser différents matériels de positionnement pour favoriser un meilleur soutien ou confort du client lors des soins liés aux AVQ.

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Le contexte préopératoire de certains soins

Synthèse

• La préparation préopératoire d’une personne dépend : – de son état de santé ; – du type de chirurgie qu’elle doit subir ; – des recommandations du chirurgien. • L’infirmière auxiliaire doit être habile à détecter les signes de stress chez la personne dans un contexte préopératoire : elle pourra ainsi mieux planifier des interventions individualisées de soins d’assistance, d’information et de soutien émotionnel à la personne. • Certaines interventions préopératoires s’effectuent la veille de l’opération et d’autres, le jour même.

Le Les soins liés à l’hygiène Facteurs qui influencent les soins liés à l’hygiène

Âge Type de maladie État général de la personne Habitudes d’hygiène

DEUX TYPES DE TOILETTES

Toilette partielle

Toilette complète

Consiste à laver le visage, le cou, les mains, les aisselles, sous les seins ou les pectoraux (en présence de rougeur), la région du périnée, le dos et le pli interfessier. Se fait au lavabo ou au lit.

S’adresse à une clientèle totalement dépendante, qui requiert l’ensemble des soins d’hygiène. Se fait au lit, à la baignoire, à la douche ou à la civière-douche.

Quelques soins d’assistance lors des soins liés à l’hygiène Surveiller l’intégrité de la peau aux plis cutanés ainsi qu’aux contacts peau sur peau afin de relever tout signe de rougeur, de sécheresse, de lésion, etc. Surveiller les signes possibles de dermatite de contact, de prurit et d’érythème. Bien rincer et assécher la peau, particulièrement aux plis cutanés. Porter une attention particulière aux personnes diabétiques (risque de neuropathie) ou souffrant de problèmes vasculaires.

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

149

Le Les soins liés à l’hygiène : description Soins d’hygiène Soins des cavités naturelles Soins d’hygiène buccale

Description ●

● ● ●

Synthèse



Soins des prothèses oculaires, auditives et des lunettes Soins des ongles et des pieds

Rasage de la barbe



Permettent de maintenir la santé de la bouche. Procurent une sensation de bien-être et de confort. S’adressent aux clients dépendants (conscients ou inconscients) en prévention des risques d’infection. L’infirmière auxiliaire doit reconnaître les caractéristiques normales des composantes de la bouche à observer (lèvres, muqueuse buccale, dents, gencives, langue et palais) et être attentive à la présence d’anomalies (déchaussement, gingivite, kyste, œdème). Nécessitent une grande précaution de la part de l’infirmière auxiliaire, car les prothèses et les lunettes constituent des accessoires délicats et coûteux.

L’infirmière auxiliaire : ● participe activement à l’entretien des ongles auprès des clients ne nécessitant pas de soins spécifiques ni de supervision médicale particulière ; ● montre les méthodes appropriées d’entretien des ongles au client ou à sa famille ; ● consulte une infirmière spécialisée ou un podiatre, au besoin. ● ●

Hygiène des cheveux

Comprennent les soins des yeux, du nez, des oreilles et les soins d’hygiène buccale.

● ● ●

Se fait avec un rasoir mécanique ou un rasoir électrique. Peut être contre-indiqué (notamment chez une personne qui présente des brûlures au visage). Inclut le brossage, le démêlage des cheveux et le shampoing. Joue un rôle important dans l’image de soi du client. Constitue un moment privilégié de bien-être et de détente pour le client.

Le Les soins liés à l’habillage • Le choix des vêtements doit : – respecter les goûts, les habitudes et les croyances de la personne ; – tenir compte du climat et de la tolérance de la personne à la température ; – tenir compte de la capacité physique de la personne d’enfiler ou de retirer un vêtement ; – être adapté aux activités de la personne. • Le niveau de difficulté de l’habillage et du déshabillage varie selon le contexte du soin et les capacités physiques et cognitives de la personne. • Dans le cas du port de bas antiemboliques, il est essentiel que l’infirmière auxiliaire suive les directives du PTI et qu’elle respecte rigoureusement les protocoles d’application.

150

CHAPITRE 4

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Situations cliniques Guillaume, 28 ans (suite) Situations cliniques

Vous devez planifier la toilette partielle au lit de Guillaume, qui est attendu en ergothérapie à 10:00. Vous devez également planifier la toilette partielle de madame Jarvis, 68 ans, admise la veille à 20:30 en raison de problèmes associés à son diabète et d’un état confusionnel. Le médecin doit passer la voir vers 9:00. Pour arriver à compléter son PTI, l’infirmière vous demande aussi de réaliser la collecte de données liée aux soins d’hygiène, de confort et d’habillage de madame Jarvis. Elle a besoin de ces données avant la réunion d’équipe prévue à 14:00.

1

Indiquez l’ordre dans lequel vous allez effectuer les soins d’hygiène des deux personnes sous votre responsabilité, en numérotant les étapes de 1 à 12. Réfection du lit de Guillaume Rasage de Guillaume Soins des cheveux de madame Jarvis Réfection du lit de madame Jarvis Toilette partielle de Guillaume au lit Supervision de l’habillage de madame Jarvis Habillage de Guillaume avec une assistance totale Supervision de la toilette partielle au lavabo de madame Jarvis Collecte de données pour la réunion d’équipe Supervision des soins d’hygiène buccale de madame Jarvis Transférer Guillaume du lit au fauteuil roulant avec assistance Soins d’hygiène buccale de Guillaume

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

151

Situations cliniques

2

Justifiez votre choix de débuter par les soins à Guillaume ou à madame Jarvis (ex. : je débute par Guillaume parce que j’ai besoin d’aide pour…).

3

Expliquez ce que vous feriez à chacune des étapes planifiées à la question 1.

152

CHAPITRE 4

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Madame Jarvis, 68 ans

Situations cliniques

Bien qu’elle soit un peu désorganisée, madame Jarvis, 68 ans, collabore très bien à ses soins d’hygiène et d’habillage. Vous observez qu’elle hésite au moment d’exécuter sa toilette génitale et qu’elle se lave les fesses avant le périnée. Vous remarquez aussi que son sous-vêtement est humide et dégage une odeur d’urine. Madame Jarvis a la peau très sèche sur toute la surface du corps. Lors des soins d’hygiène buccale, vous retrouvez ses prothèses dentaires sous son oreiller. Vous notez qu’elle se rince longuement la bouche et qu’elle boit deux grands verres d’eau coup sur coup avant de remettre seule ses prothèses dentaires. Coquette, elle insiste pour se maquiller légèrement avant l’arrivée du médecin. Elle choisit ellemême les vêtements qu’elle veut porter pour la journée et vous demande de l’aider à attacher son soutien-gorge et son chemisier, avouant avoir de la difficulté à le faire seule.

1

Notez les renseignements pertinents pour la collecte de données relatives à madame Jarvis.

2

Madame Jarvis est diabétique. Quels sont les soins d’assistance requis pour le soin de ses pieds et l’entretien de ses ongles d’orteils ?

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Les soins liés à l’hygiène, au confort et à l’habillage

153

3

Nommez les soins ou les interventions que vous pourriez faire auprès de madame Jarvis dans chaque situation.

Situations cliniques

a) Madame Jarvis rince longuement sa bouche et boit deux grands verres d’eau.

b) Vous retrouvez ses prothèses dentaires sous son oreiller.

c) Elle lave ses fesses avant le périnée.

d) Son sous-vêtement est humide et dégage une odeur d’urine.

Notes personnelles

154

CHAPITRE 4

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CHAPITRE

5

Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

Sommaire Situation clinique ................................ 156 Section 1 L’utilité et le contexte des soins liés à l’hydratation et à l’alimentation ........................ 157 Section 2 Les soins d’assistance à une personne en vue d’un repas ..... 164

Synthèse ................................................. 171 Situation clinique (suite).................. 173

155

Situation clinique

Situation clinique

Xxxxx Madame Carrier, 81 ans Madame Carrier, 81 ans, réside dans un centre d’hébergement depuis cinq ans. Elle est atteinte d’une maladie dégénérative. Elle souffre de douleurs et de gonflements articulaires aux mains et aux genoux. Elle marche avec un déambulateur. De plus, elle porte des lunettes et des prothèses dentaires. Depuis peu, des troubles de mémoire diminuent son autonomie fonctionnelle pour accomplir ses AVQ. Sociable et souriante, madame Carrier s’est bien adaptée à son milieu de vie. Elle reçoit régulièrement la visite de ses proches. Elle prend le petit déjeuner dans sa chambre et elle se rend à la salle à manger pour le dîner et le souper. Elle aime prendre ses repas en compagnie des autres résidents. Depuis quelques semaines, vous observez que son appétit a diminué. Vous notez également que la prise des repas dure beaucoup plus longtemps. En effet, madame Carrier semble plus distraite et elle est désorganisée devant son plateau-repas.

1

Pour chacune des altérations suivantes, nommez un impact possible de cette altération sur la capacité à s’hydrater et à s’alimenter de madame Carrier. a) Douleurs et gonflements articulaires aux mains

b) Troubles de mémoire

156

2

Vous procédez aux soins d’assistance de madame Carrier en vue de son petit déjeuner. Quelle est la mesure d’hygiène à appliquer pour prévenir la transmission des infections ?

3

Madame Carrier présente depuis peu des troubles de mémoire. Quelle consigne devez-vous lui rappeler avant son petit déjeuner ?

4

Choisissez l’information qui, à votre avis, est la plus pertinente à consigner dans les notes d’évolution concernant l’appétit de madame Carrier. a) La durée du repas c) La quantité d’aliments ingérés b) La désorganisation devant son plateaud) La diminution de son autonomie repas fonctionnelle

CHAPITRE 5

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Section

1

L’utilité et le contexte des soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

Déclencheur

1

Section 1

Le besoin de s’hydrater et de s’alimenter chaque jour est fondamental à la survie de tout être humain. Des facteurs liés aux aspects multidimensionnels de la personne influent sur ce besoin. En soins infirmiers, on doit tenir compte de ces facteurs afin de déterminer le niveau d’assistance requis pour satisfaire le besoin de s’hydrater et de s’alimenter d’une personne. Pour chacun des aspects multidimensionnels d’une personne, nommez au moins deux facteurs qui influent sur le besoin de s’hydrater et de s’alimenter.

Aspects multidimensionnels d’une personne

Facteurs qui influent sur le besoin de s’hydrater et de s’alimenter

Aspects biophysio­ logiques Aspects psychologiques

Aspects socioculturels

Aspects intellectuels

Aspects environnemen­ taux Aspects spirituels

Virginia Henderson, une infirmière américaine, a établi le modèle des 14 besoins fondamentaux d’une personne. Elle définit le besoin de s’hydrater et de s’alimenter comme étant la capacité de boire, de manger, de mâcher et d’avaler la nourriture en quantité suffisante pour fournir l’énergie nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. L’infirmière auxiliaire est appelée à prodiguer quotidiennement des soins d’assistance liés à l’hydratation et à l’alimentation.

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Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

157

Cette section porte sur certains aspects de ces soins : • le rôle de l’infirmière auxiliaire ; • les niveaux d’assistance requis pour aider une personne à satisfaire son besoin de s’hydrater et de s’alimenter ; • les principes de sécurité, d’hygiène et d’asepsie.

1.1 Le rôle de l’infirmière auxiliaire

Section 1

En milieu de soins, plusieurs membres de l’équipe interdisciplinaire contribuent à satisfaire le besoin de s’hydrater et de s’alimenter d’une personne. Chaque membre a un rôle précis à jouer (voir le tableau 1). TABLEAU 1

Le rôle des membres de l’équipe interdisciplinaire

Membres de l’équipe interdisciplinaire

D’une compétence à l’autre Les diètes thérapeutiques sont abordées à la compétence 11, Nutrition.

Rôles

Médecin

Prescrire la diète thérapeutique appropriée à l’état de santé de la personne.

Pharmacien

Surveiller les interactions possibles entre les médicaments et certains aliments.

Diététiste

Évaluer l’état nutritionnel de la personne en fonction de ses besoins, de son état de santé et de son âge.

Ergothérapeute

Maximiser les capacités fonctionnelles de la personne en adaptant des accessoires (ustensiles avec manche adapté, vaisselle antidérapante, etc.) pour l’aider à s’hydrater et à s’alimenter.

Infirmière

Élaborer, selon les milieux de soins, le plan thérapeutique infirmier (PTI) ou le plan de soins et de traitements infirmiers (PSTI).

Infirmière auxiliaire

Collaborer au suivi du PTI ou du PSTI.

L’infirmière auxiliaire travaille en étroite collaboration avec l’infirmière responsable. Elle participe activement à la démarche de soins, particulièrement aux étapes suivantes : • la collecte de données ; • l’exécution des soins ; • l’évaluation des résultats. Le tableau 2 présente des soins liés à l’hydratation et à l’alimentation appropriés à chacune de ces étapes. Ces soins relèvent des fonctions autonomes de l’infirmière auxiliaire.

158

CHAPITRE 5

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Des étapes de la démarche de soins : les soins d’assistance liés à l’hydratation et à l’alimentation

Étapes de la démarche de soins

Soins d’assistance

Collecte de données

Recueillir des données sur : ● l’état nutritionnel (perte de poids, faiblesse, etc.) ; ● le comportement alimentaire (appétit, refus de manger, etc.) ; ● les capacités fonctionnelles (difficulté à avaler, incapacité de tenir une tasse, etc.) ; ● l’état de santé buccodentaire (douleur aux gencives, absence de dents, etc.) ; ● les troubles de mémoire (désorganisation devant un repas, oubli de manger, etc.).

Exécution des interventions

Assister la personne à la prise de ses repas : ● en assurant son confort avant le repas (port de prothèses dentaires et auditives, de lunettes, besoin d’uriner, etc.) ; ● en l’installant dans une position confortable au lit ou au fauteuil (élévation adéquate de la tête du lit, bonne hauteur de la table à roulettes, tablette installée, oreillers pour le maintien de la posture, etc.) ; ● en respectant la diète prescrite (consistance adaptée, allergie alimentaire, etc.) ; ● en apportant le niveau d’assistance approprié (accessibilité des aliments, respect du rythme de la personne, etc.) ; ● en respectant les principes d’hygiène et de sécurité (manipulation des aliments, serrage des freins du lit ou du fauteuil roulant, etc.) ; ● en assurant son confort après le repas (position de semi-Fowler, hygiène buccale, etc.).

Évaluation des résultats

Contribuer à l’évaluation des résultats et assurer la continuité des soins liés à l’hydratation et à l’alimentation par : ● la transmission de l’information (quantités d’aliments ingérés et de liquide bu, niveau d’assistance requis, etc.) à l’infirmière responsable ; ● la rédaction des notes d’évolution.

Section 1

TABLEAU 2

D’une compétence à l’autre Les divers aspects de la démarche de soins sont abordés à la compétence 2, Approche globale de la santé. La collecte de données fait partie de cette démarche. C’est un processus continu : elle débute dès l’admission de la personne et se poursuit tout au long de son séjour en milieu de soins.

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Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

159

1.2 Le niveau d’assistance à une personne en vue du repas La collecte de données pertinentes et justes ainsi que l’observation de l’état clinique de la personne et de ses capacités fonctionnelles permettent : • de vérifier les limites de la personne ; • de déterminer le niveau d’assistance et de surveillance requis pour l’hydratation et l’alimentation (voir le tableau 3).

Section 1

TABLEAU 3

Les niveaux d’assistance lors d’un soin lié à l’hydratation et à l’alimentation

Capacités physiques du client

Capacités cognitives du client

Rôles de l’infirmière auxiliaire et exemples d’interventions

Niveau d’assistance : autonomie ●



Capable de s’hydrater et de s’alimenter. Capable de préparer ses aliments et d’organiser ses repas.



Capable de faire des choix et d’orienter ses actions.



Respecter la diète prescrite.

Exemple : L’infirmière auxiliaire apporte le plateau-repas de monsieur Roy, 53 ans, et lui souhaite bon appétit.

Niveau d’assistance : assistance supervisée ●



Capable de s’hydrater et de s’alimenter. Capable de préparer ses aliments et d’organiser ses repas.







160

CHAPITRE 5

Capable de faire des choix et d’orienter ses actions. Possibilité d’un manque de motivation, d’initiative. Possibilité d’un oubli de certaines étapes dans l’exécution d’une tâche, ou d’une hésitation dans certains gestes.

● ● ●

Respecter la diète prescrite. Transmettre les consignes et faire des rappels. Stimuler, rassurer et motiver la personne par des visites fréquentes.

Exemple : L’infirmière auxiliaire visite madame Dorion, 52 ans, au moment du repas et lui rappelle de manger sa soupe.

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TABLEAU 3

Les niveaux d’assistance lors d’un soin lié à l’hydratation et à l’alimentation (suite)

Capacités physiques du client

Capacités cognitives du client

Rôles de l’infirmière auxiliaire et exemples d’interventions





Capable de s’hydrater et de s’alimenter. Force insuffisante pour exécuter les gestes appropriés à la préparation de ses aliments et à l’organisation de ses repas.



Capable ou non de faire des choix et d’orienter ses actions.

● ●









Respecter la diète prescrite. S’assurer du confort (position appropriée), de l’hygiène (lavage des mains) et de la sécurité (cloche d’appel) de la personne avant, pendant et après le repas. Vérifier la chaleur des aliments en mettant une petite quantité de nourriture sur la face intérieure du poignet. Préparer les aliments : ouvrir les contenants et les sachets, couper la viande, beurrer le pain, verser le lait, préparer le café, etc. S’assurer que les aliments soient visibles et accessibles. Encourager la personne à manger, sans la forcer ni la presser : initier le mouvement, la visiter fréquemment, etc.

Exemple : L’infirmière auxiliaire coupe les rôties de madame Brown, 75 ans, et prépare sa tasse de café.

Niveau d’assistance : assistance totale ●

Incapacité d’exécuter les gestes pour s’hydrater et pour s’alimenter.



Capable ou incapable de faire des choix et d’orienter ses actions.

● ●



● ● ●



Respecter la diète prescrite. S’assurer du confort (position appropriée), de l’hygiène (hygiène buccale) et de la sécurité (serrage des freins) de la personne avant, pendant et après le repas. Informer la personne du contenu de son plateau-repas. Vérifier la chaleur des aliments. Respecter les goûts de la personne. Respecter l’ordre dans la présentation des aliments : éviter de mélanger les aliments lorsque la diète est en purée. Respecter le rythme de mastication et de déglutition de la personne : offrir de petites bouchées et de petites gorgées.

Exemple : L’infirmière auxiliaire positionne confortablement madame Caron, 68 ans, et lui offre de petites bouchées de purée.

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Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

161

Section 1

Niveau d’assistance : assistance partielle

1.3 Les principes d’hygiène, d’asepsie et de sécurité L’infirmière auxiliaire peut contribuer à réduire l’apparition et le développement des infections et les risques de blessures accidentelles en respectant les principes d’hygiène, d’asepsie et de sécurité. Le tableau 4 présente les principes qui s’appliquent aux soins liés à l’hydratation et à l’alimentation. TABLEAU 4

Les principes d’hygiène, d’asepsie et de sécurité liés à l’hydratation et à l’alimentation

Principes d’hygiène et d’asepsie

Section 1











Se laver les mains avant de préparer les aliments, avant d’alimenter la personne, entre les soins prodigués à deux personnes. S’assurer de l’hygiène des mains de la personne en lui offrant l’assistance nécessaire. Procéder à l’hygiène des mains, de la bouche et du visage de la personne après le repas. Nettoyer la surface de la table sur roulettes et de la table de chevet. Respecter les procédures et les précautions additionnelles en cas d’isolement.

Principes de sécurité ●



● ●





Serrer les freins du lit ou du fauteuil roulant ainsi que de la table de chevet. Placer la cloche d’appel à la portée de la personne. Ajuster la hauteur de la table à roulettes. S’assurer du positionnement adéquat de la personne pendant et après le repas. Prévenir les brûlures en vérifiant la température des aliments. Prévenir les risques d’étouffement en respectant le rythme de la personne et en s’assurant que le repas servi correspond à la diète prescrite.

ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

a) À la suite de la collecte de données, l’infirmière détermine la diète thérapeutique appropriée à l’état de santé de la personne. b) Les soins d’assistance liés à l’hydratation et à l’alimentation relèvent des fonctions autonomes de l’infirmière auxiliaire. c) La collecte de données liées au besoin de s’hydrater et de s’alimenter est un processus continu. d) L’infirmière auxiliaire élabore le PTI ou le PSTI. Justification :

162

CHAPITRE 5

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Comment l’infirmière auxiliaire assure-t-elle la continuité des soins liés à l’hydratation et à l’alimentation ?

3

Pour chaque situation de soins ci-dessous, indiquez le niveau d’assistance requis en vous référant à l’encadré suivant.

• Autonomie

• Assistance supervisée

• Assistance partielle

Section 1

2

• Assistance totale

a) Vous accompagnez madame Faucher, 68 ans, à la salle à manger pour le dîner. Vous lui apportez son plateaurepas et lui souhaitez bon appétit. b) Vous installez confortablement monsieur Gingras, 83 ans, pour son petit déjeuner au lit. Vous l’informez du contenu de son plateau-repas. Vous lui offrez de petites bouchées de gruau et de fromage. c) Vous vérifiez que madame Rousseau, 77 ans, porte ses prothèses dentaires et ses lunettes avant l’installation pour le souper. Vous vérifiez la température des aliments, beurrez la tranche de pain et préparez le thé. Vous vous assurez que sa cloche d’appel est à sa portée. d) Vous informez monsieur Fortin, 72 ans, que c’est l’heure du dîner et qu’il doit se rendre à la salle à manger. Vous lui rendez visite au cours de son repas et lui rappelez de manger son plat principal tout en le rassurant. 4

Complétez les phrases suivantes. a)

de l’état clinique de la personne et de ses capacités fonctionnelles permet de déterminer le niveau d’assistance dont elle a besoin pour s’hydrater et s’alimenter.

b)

maximise les capacités fonctionnelles de la personne en adaptant des accessoires pour l’aider à s’alimenter.

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Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

163

Section

2

Les soins d’assistance à une personne en vue d’un repas

Déclencheur

Section 2

Le besoin d’assistance pour s’hydrater et s’alimenter place la personne en situation de dépendance. Nommez deux attitudes que doit avoir l’infirmière auxiliaire lorsqu’elle prodigue les soins d’assistance liés à l’hydratation et à l’alimentation. Illustrez chacune de ces attitudes par un ou des exemples appropriés.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Apport liquidien Bilan liquidien

• •

Excreta Ingesta

Les soins d’assistance liés à l’hydratation et à l’alimentation doivent être appropriés à l’état clinique de la personne et répondre à ses besoins. Il est important que l’infirmière auxiliaire consulte le PTI et (ou) le PSTI pour recueillir l’information pertinente. Cette section présente : • la méthode de soins d’assistance à un client en vue d’un repas ; • les soins particuliers pour une personne âgée ; • les ingesta et les excreta.

MS Labo

3.15

2.1 La méthode de soins d’assistance à un client en vue d’un repas La méthode de soins 3.15, Assistance à un client en vue d’un repas, et les laboratoires qui y sont associés vous permettront de comprendre et d’appliquer ce soin. Il faut appliquer en tout temps les principes d’hygiène, d’asepsie et de sécurité aux soins d’assistance liés à l’hydratation et à l’alimentation.

164

CHAPITRE 5

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Lors de ces soins d’assistance, l’infirmière auxiliaire doit consigner l’information concernant la quantité et la qualité de l’hydratation et de l’alimentation. Le suivi alimentaire est nécessaire dans certaines situations, dont : • la reprise progressive de l’alimen- • la perte d’appétit ou de poids ; tation (postchirurgie) ; • la perte d’autonomie. La figure 1 montre un exemple de note d’évolution du suivi alimentaire d’un petit déjeuner. Une note d’évolution de suivi alimentaire

DATE Année Mois Jour

2013-10-22

HEURE

NOTES

08:30

Mange un plat de gruau et une rôtie. Boit 120 ml de jus et 100 ml

Section 2

FIGURE 1

de café. S’alimente avec assistance supervisée. Signature, ét. inf. aux.

FIGURE 2

2.2 Les particularités de la personne âgée

L’adaptation des soins d’assistance aux particularités des personnes âgées

Plusieurs modifications physiologiques et changements surviennent avec l’âge. Par conséquent, le vieillissement normal affecte le besoin de s’hydrater et de s’alimenter (voir le tableau 5). Les soins d’assistance doivent donc être adaptés pour mieux répondre aux besoins de la personne âgée. La rubrique Quoi faire (voir la page 167) présente les soins requis. TABLEAU 5

Les répercussions du vieillissement sur le besoin de s’hydrater et de s’alimenter

Modifications physio­ logiques et changements Déficits sensoriels (goût, odorat, vue)

Altération du système digestif

Impacts sur le besoin de s’hydrater et de s’alimenter ●

Diminution du nombre de papilles gustatives et de récepteurs olfactifs

Manifestations ●



Diminution de l’acuité visuelle





Amincissement de la muqueuse buccale





Diminution de la sécrétion salivaire









Diminution du réflexe pharyngé (fermeture du larynx pour protéger les voies respiratoires) Diminution du péristaltisme (ensemble des contractions musculaires qui assurent la progression des aliments dans le tube digestif) de l’œsophage, de l’estomac et de l’intestin Diminution de l’activité du foie

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Modification du goût, diminution de l’appétit Difficulté à préparer ses aliments et à organiser ses repas Risque de lésions et irritations des gencives, perte des dents Problème de mastication, carie dentaire Dysphagie (trouble de déglutition), augmentation du risque de s’étouffer Ralentissement du processus de digestion et d’absorption des nutriments

Difficulté à digérer les lipides (matières grasses)

Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

165

TABLEAU 5

Les répercussions du vieillissement sur le besoin de s’hydrater et de s’alimenter (suite)

Modifications physio­ logiques et changements Altération de la soif et de la faim Déficits cognitifs

Impacts sur le besoin de s’hydrater et de s’alimenter

Manifestations



Diminution de la sensation de soif



Déshydratation



Diminution de l’appétit



Perte de poids



Diminution de la mémoire, de l’attention et de la capacité de concentration



Section 2







Incapacités fonctionnelles



Altérations (démence, accident vasculaire cérébral, dépression, etc.)



● ●



Alimentation (sousalimentation, malnutrition, etc.) Consommation de médicaments





Quantité et qualité de l’alimentation insuffisante Effets indésirables des médicaments

● ●

● ● ● ●

Conditions de vie (isolement social, pauvreté)





Milieu de vie (facteurs liés aux établissements de soins)

● ●

Diminution de l’intérêt pour la préparation des repas Repas moins variés Restriction des choix alimentaires Réduction du personnel pour l’assistance à l’alimentation

Difficulté à exprimer son besoin de s’hydrater et de s’alimenter Oubli de l’heure des repas et de la façon de préparer ses aliments Difficulté à exécuter les gestes pour préparer ses aliments ou à se servir de ses ustensiles Augmentation du risque de déshydratation Manque de force et d’énergie pour s’alimenter Paralysie partielle Tremblements qui rendent la prise des aliments difficile Etc. Fissures des lèvres Saignements des gencives Sécheresse de la bouche Perte d’appétit Altération du goût Constipation



Perte d’appétit



Perte de poids

● ●

Perte d’appétit Perte de poids

D’une compétence à l’autre L’étude de la dysphagie sera approfondie à la compétence 11, Nutrition, et à la compétence 15, Procédés de soins et système digestif.

166

CHAPITRE 5

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Quoi faire

Section 2

L’infirmière auxiliaire répond au besoin de s’hydrater et de s’alimenter de la personne âgée en prodiguant les soins d’assistance suivants : • établir un horaire régulier pour les repas et les collations ; • lorsque la personne mange à la salle à manger, lui attribuer la même place à la table ; • installer la personne en position assise, la tête légèrement inclinée vers l’avant, pour faciliter la déglutition ; • s’assurer du port des prothèses dentaires et auditives ainsi que des lunettes ; • servir un plat à la fois ; • respecter le rythme de mastication et de déglutition de la personne : s’assurer que la bouche de la personne est vide avant d’offrir une nouvelle bouchée ; • utiliser la petite cuillère et faire boire avec une paille ou une tasse à bec verseur ; • offrir à boire ou faire penser à boire ; • fractionner les repas en offrant des portions plus petites et des collations nutritives ; • utiliser de la vaisselle et des ustensiles adaptés, au besoin ; • stimuler l’appétit par une présentation soignée (napperon, tasse préférée, etc.) ; • encourager la personne en assurant une présence lors des repas et en initiant le mouvement ; • maintenir la régularité des soins d’hygiène buccale.

2.3 Les ingesta et les excreta Les ingesta sont la quantité de liquide qu’une personne absorbe, tandis que les excreta sont la quantité de liquide qu’une personne évacue (voir la figure 3). On les mesure en millilitres (ml). On fait la somme des quantités de liquide ingéré et excrété à la fin de chaque quart de travail. La mesure des ingesta et des excreta (le bilan liquidien) relève d’une prescription médicale ou du jugement clinique de l’infirmière responsable. FIGURE 3

D’une compétence à l’autre L’étude du bilan liquidien sera approfondie à la compétence 15, Procédés de soins et système digestif.

Les ingesta et les excreta Ingesta

Excreta

Quantité de liquide ingéré ou administré

Quantité de liquide excrété par l’organisme

Voies d’ingestion ou d’administration

Forme des excrétions

Voie orale Voie intraveineuse Gavage

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Urines Vomissements Diarrhées Transpiration Liquides provenant de drains

Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

167

Certaines situations de soins exigent qu’on surveille la quantité de liquide pris par voie orale afin de déterminer si l’apport liquidien (l’absorption de liquide) est suffisant pour maintenir l’hydratation.

Quoi faire

Section 2

Le rôle de l’infirmière auxiliaire dans la mesure des ingesta par voie orale est de : • connaître les liquides pris en compte dans la mesure des ingesta (l’eau, le jus, le lait, le café, le thé, les tisanes, la soupe, les desserts en gelée, la crème glacée) ; • connaître les mesures standard pour calculer les ingesta (voir la figure 4) ; • calculer la quantité de liquide ingéré par le client tout au long du quart de travail ; • consigner les renseignements au dossier (voir un modèle de bilan liquidien, à l’annexe 3). FIGURE 4

Des exemples de mesure standard en milieu de soins

a

b

Verre à eau : 120 ml

c

d

Tasse : 200 ml

168

CHAPITRE 5

Verre en styromousse : 150 ml

Bol à soupe : 120 ml

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ACTIVITÉS 1

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

Section 2 1

a) La quantité de liquide ingéré strictement par voie orale représente les ingesta. b) Un apport nutritionnel insuffisant peut causer des fissures aux lèvres chez la personne âgée. Justification :

2

Madame Giroux, 89 ans, est atteinte de démence. Elle présente des troubles de mémoire et une diminution de sa capacité d’attention et de concentration. a) Nommez deux conséquences possibles des troubles cognitifs de madame Giroux sur son besoin de s’hydrater et de s’alimenter.

b) Nommez deux soins d’assistance à prodiguer à madame Giroux lors de la prise de ses repas.

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Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

169

3

Monsieur Robin, 66 ans, a subi un accident vasculaire cérébral (AVC) il y a un an. Il est hémiplégique du côté droit et il souffre de dysphagie. Il nécessite une assistance totale pour accomplir ses AVQ. Vous procédez aux soins d’assistance de monsieur Robin en vue de son dîner. a) Comment positionnez-vous monsieur Robin pour faciliter sa déglutition ?

Section 2 1

b) Quelle mesure de sécurité appliquez-vous pour éviter les brûlures ?

c) Nommez deux soins d’assistance à prodiguer à monsieur Robin pendant son repas.

d) Quelles mesures d’hygiène appliquez-vous après le repas de monsieur Robin ?

4

Plusieurs modifications physiologiques et changements affectent l’adulte vieillissant. Indiquez les manifestations possibles dans chacun des cas suivants. a) Diminution du réflexe pharyngé : b) Diminution de la sensation de soif : c) Diminution de l’appétit : d) Diminution du nombre de papilles gustatives : e) Diminution de la sécrétion salivaire :

170

CHAPITRE 5

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Synthèse Le Les membres de l’équipe interdisciplinaire dans les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

Pharmacien

Médecin

Personne

Infirmière

Diététiste

Synthèse

Infirmière auxiliaire

Ergothérapeute

Le Les rôles de l’infirmière auxiliaire Les rôles de l’infirmière auxiliaire pour les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation sont les suivants. • Collaborer au suivi du PTI ou du PSTI. • Recueillir des données pertinentes sur le besoin de s’hydrater et de s’alimenter de la personne. • Assister la personne dans la prise de ses repas. • Contribuer à l’évaluation des résultats et assurer la continuité des soins liés à l’hydratation et à l’alimentation. La collecte de données pertinentes et justes ainsi que l’observation de l’état clinique de la personne et de ses capacités fonctionnelles permettent : • de vérifier les limites de la personne ; • de déterminer le niveau d’assistance et de surveillance dont elle a besoin pour s’hydrater et s’alimenter. L’infirmière auxiliaire respecte les principes d’hygiène, d’asepsie et de sécurité liés à l’hydratation et à l’alimentation, dont les plus importants sont : • le lavage des mains (de l’infirmière auxiliaire et de la personne) ; • le serrage des freins du lit et du fauteuil roulant ; • l’installation de la cloche d’appel à portée de la main.

Le Les particularités de la personne âgée Certaines modifications physiologiques et certains changements chez la personne âgée affectent le besoin de s’hydrater et de s’alimenter. Les principales manifestations à surveiller sont : • la dysphagie ; • la diminution de l’appétit ; • la perte de poids ; • la déshydratation ; • la sécheresse de la bouche ; • le manque de force et d’énergie pour s’alimenter.

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Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

171

Le Les ingesta et les excreta Ingesta

Excreta

Quantité de liquide ingéré ou administré : par voie orale par voie intraveineuse par gavage

Quantité de liquide excrété sous forme : d’urine de vomissements de diarrhée de transpiration de liquides provenant de drains

Synthèse

• On mesure les ingesta et les excreta en millilitres (ml). On fait la somme des quantités à la fin de chaque quart de travail. • Le bilan liquidien relève d’une prescription médicale ou du jugement clinique de l’infirmière responsable. • Certaines situations de soins exigent qu’on surveille la quantité de liquide pris par voie orale afin de déterminer si l’apport liquidien est suffisant pour maintenir l’hydratation.

Notes personnelles

172

CHAPITRE 5

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Situation clinique Madame Carrier, 81 ans (suite)

1

Soulignez dans le texte les données concernant les capacités fonctionnelles de madame Carrier qu’il faut rapporter à l’infirmière responsable.

2

Pour chacun des rôles suivants, indiquez le membre de l’équipe interdisciplinaire qui est concerné dans le suivi alimentaire de madame Carrier. Rôles

Situation clinique

Depuis trois semaines, la prise des repas est devenue très difficile pour madame Carrier. Vous constatez qu’elle mastique longuement la viande, qu’elle hésite avant d’avaler et qu’elle s’étouffe à chaque repas. Elle s’hydrate très peu et elle ne mange que quelques bouchées de l’ensemble de ses plats. Elle est devenue inquiète lorsque l’heure des repas arrive et elle nécessite une surveillance plus étroite.

Membre

a) Évaluer ses besoins nutritionnels. b) Modifier les renseignements au PTI ou au PSTI. c) Maximiser ses capacités fonctionnelles. 3

L’infirmière responsable vous demande de surveiller l’apport liquidien de madame Carrier pour les trois prochaines journées. a) Comment devez-vous procéder ?

b) Quelle est la conséquence possible d’un apport liquidien insuffisant ?

c) Nommez deux soins d’assistance pouvant favoriser l’hydratation de madame Carrier.

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Les soins liés à l’hydratation et à l’alimentation

173

4

Placez dans l’ordre la séquence des soins d’assistance à prodiguer en vue du petit déjeuner de madame Carrier. Numérotez les étapes de la séquence dans le bon ordre, de 1 à 10. Vérifier la concordance de la diète.

Situation clinique

S’assurer que la cloche d’appel est à sa portée. Rapporter le plateau-repas et nettoyer la surface de la table. S’assurer du port de ses prothèses dentaires et de ses lunettes. Préparer les aliments : ouvrir les contenants, beurrer le pain, verser le lait, préparer le café, etc. Lui offrir un tablier ou une serviette de table. L’installer confortablement au fauteuil en adaptant la hauteur de la table à roulettes. La visiter fréquemment au cours du repas. S’assurer de l’hygiène des mains de madame Carrier. Rédiger la note d’évolution.

Notes personnelles

174

CHAPITRE 5

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CHAPITRE

6

Les soins liés à l’élimination

Sommaire Situation clinique ................................ 176 Section 1 Les soins liés à l’élimination : contexte et conditions d’application ............................. 177 Section 2 L’utilisation du matériel de soins liés à l’élimination ....... 194

Synthèse ................................................. 203 Situation clinique (suite) ................. 207

175

Situation clinique

Situation clinique

Madame Westley, 58 ans Il y a deux jours, madame Westley, 58 ans, a subi une discoïdectomie (ablation du disque intervertébral) entre la 4e et la 5e vertèbre lombaire sous anesthésie générale. Alitée depuis 48 heures, elle est heureuse de pouvoir enfin se lever du lit. Son état requiert une assistance partielle pour tous ses déplacements. Hier matin, le médecin a fait retirer la sonde urinaire de madame Westley. Dans les notes d’évolution, on lit l’information suivante : depuis 20:00 hier soir, madame Westley n’est parvenue à uriner qu’à trois reprises de petites quantités variant entre 75 et 130 ml ; chacune de ses mictions était douloureuse ; ses urines étaient foncées et troubles. On y lit également qu’elle s’alimente et s’hydrate peu, qu’elle est souffrante, mais qu’elle refuse de prendre ses analgésiques opioïdes en raison de la constipation qu’ils occasionnent. Le troisième jour postopératoire, à 07:55, madame Westley se plaint de crampes et de gaz intestinaux. Elle dit sentir son ventre ballonné. Elle a toujours l’impression d’avoir envie d’uriner. Elle explique qu’elle est incapable de déféquer assise sur le bassin de lit qu’on lui installe. Vers 08:05, vous l’aidez à s’asseoir sur la chaise d’aisance. À 08:25, vous notez la présence d’une petite boule de selle brune et dure de la grosseur d’un raisin. Vous mesurez 100 ml d’urine foncée et trouble qui dégage une odeur prononcée d’ammoniac (javel). La sensation de brûlure à la miction est toujours présente. Vous installez madame Westley confortablement au lit avec aide, selon le protocole de mobilisation postopératoire.

1

Dans le tableau suivant, notez les manifestations cliniques liées au problème d’élimination vésicale (vessie) et intestinale de madame Westley. Élimination vésicale

2

Élimination intestinale

Rédigez les éléments pertinents à noter au dossier de madame Westley. DATE

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

176

CHAPITRE 6

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Section

1

Les soins liés à l’élimination : contexte et conditions d’application

Déclencheur

1

Section 1

Vous circulez dans le corridor et une odeur de selles attire soudain votre attention. Elle provient de la chambre de madame Scott, 75 ans. Pour la troisième fois depuis le matin, vous trouvez madame Scott souillée de selles liquides, cherchant désespérément à retirer sa culotte d’incontinence qui déborde. Une longue traînée de selles indique le chemin parcouru de son fauteuil jusqu’à la toilette. Humiliée, madame Scott réclame votre aide pour l’aider à tout nettoyer encore une fois. Les problèmes liés à l’élimination peuvent faire naître divers sentiments tant chez la personne qui les vit que chez l’infirmière auxiliaire. a) Quel sentiment madame Scott vit-elle face à cette situation ? b) Quels sentiments avez-vous face à cette situation ? Discutez-en avec une camarade.

2

Selon vous, quelles sont les interventions à faire en priorité dans cette situation ? Placez les interventions suivantes dans l’ordre approprié. Enfiler une culotte d’incontinence propre à madame Scott et lui offrir des vêtements propres et confortables. Informer l’infirmière responsable de l’état de madame Scott, compléter le protocole de selles s’il y a lieu et rédiger la note d’évolution au dossier pour le suivi. Rassurer madame Scott et sécuriser les lieux afin que personne ne glisse sur le plancher souillé (ex. : demander l’aide d’une collègue, couvrir le plancher souillé d’un piqué, demander à un préposé à l’entretien ménager de laver le plancher). Laver, rincer et bien assécher madame Scott en surveillant l’intégrité de sa peau (présence de rougeur pouvant être causée par les diarrhées successives et l’humidité de la culotte d’incontinence). S’empresser de retirer les vêtements souillés et la culotte d’incontinence en respectant les principes d’hygiène. Faire aérer la chambre, contrôler les odeurs, disposer adéquatement du matériel souillé.

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Les soins liés à l’élimination

177

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • • •

Section 1



Constipation Diaphorèse Diarrhée Élimination intestinale Élimination vésicale Fécalome

• • • • • •

Flatulence Globe vésical Hémorroïdes Incontinence fécale Incontinence urinaire Infection des voies urinaires

• • • • • •

Miction Nil per os (N.P.O.) Peropératoire Postopératoire Préopératoire Rétention urinaire

Plusieurs facteurs peuvent perturber le besoin fondamental d’éliminer d’une personne. Peu importe son milieu de travail, l’infirmière auxiliaire doit : • être attentive aux manifestations de dépendance du client ; • intervenir adéquatement en tenant compte des sources des difficultés liées au besoin d’éliminer.

D’une compétence à l’autre Certaines notions de base sur les systèmes qui interviennent dans le processus d’élimination (systèmes urinaire et digestif) sont nécessaires à l’atteinte des objectifs de votre premier stage (compétence 10, Soins d’assistance). L’anatomie de ces systèmes, leurs altérations ainsi que les soins et les traitements spécifiques à apporter sont vus plus en profondeur dans les compétences 15 (Procédés de soins et système digestif) et 16 (Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur).

1.1 L’utilité et les contextes des soins liés à l’élimination L’infirmière auxiliaire est souvent appelée à intervenir auprès de personnes présentant des problèmes liés à l’élimination. Certains contextes d’hospitalisation font en sorte qu’une personne a besoin d’assistance pour satisfaire son besoin d’éliminer, de façon autonome ou non, sur une base temporaire ou permanente. Cela est vrai, peu importe l’âge ou l’état de santé de la personne. Différentes altérations peuvent entraver l’élimination vésicale et intestinale. Elles sont souvent associées à des problèmes de santé divers. Certaines nécessitent l’usage de dispositifs de soins tels que la sonde urinaire, le condom urinaire ou la culotte d’incontinence (voir la figure 1).

FIGURE 1

Un condom urinaire

L’infirmière auxiliaire doit porter une attention particulière aux complications possibles associées à l’atteinte de l’intégrité de la peau, entre autres : • l’incontinence urinaire ou fécale ; • l’utilisation de dispositifs de soins mal fixés pouvant causer de l’irritation, des rougeurs, ou être une porte d’entrée pour une infection.

178

CHAPITRE 6

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1.2 L’élimination vésicale L’élimination vésicale (élimination de l’urine) dépend du bon fonctionnement de tous les organes et canaux du système urinaire : les reins, les uretères, la vessie et l’urètre (voir la figure 2). Les reins ont plusieurs fonctions, dont celle de filtrer le sang. Cette filtration produit l’urine, constituée de près de 95 % d’eau et d’environ 4 % de déchets rejetés par l’organisme. L’urine est transportée jusqu’à la vessie par les uretères. Elle est évacuée de la vessie par l’urètre. La vessie peut contenir de 150 à 500 ml d’urine chez l’adulte et de 50 à 200 ml d’urine chez l’enfant. L’anatomie du système urinaire

Section 1

FIGURE 2

Glandes surrénales

Artère rénale Veine rénale Reins Uretères

Vessie Urètre

Méat urinaire

1.2.1 Les caractéristiques normales de l’urine La figure 3 donne les caractéristiques normales de l’urine. FIGURE 3

Les caractéristiques normales de l’urine

Couleur

Transparence

Odeur

La couleur de l’urine varie d’un jaune paille (urine diluée) à un jaune ambré (urine concentrée).

Au moment de la miction (action d’uriner) : l’urine est claire. Plusieurs minutes après la miction : l’urine devient trouble.

Plus l’urine est concentrée, plus son odeur est forte. Urine stagnante : odeur d’ammoniac (odeur semblable à celle d’un javellisant). Cette odeur est particulière à la clientèle incontinente.

1.2.2 Les problèmes liés à l’élimination vésicale Le tableau 1 (page 180) présente les altérations courantes de l’élimination vésicale ainsi que leurs principaux symptômes ou conséquences. La connaissance de ces altérations facilite la planification des interventions de l’infirmière auxiliaire. Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

Les soins liés à l’élimination

179

TABLEAU 1

Les altérations courantes de l’élimination vésicale

Altérations de l’élimination vésicale

Section 1

Infection des voies urinaires

Rétention urinaire

Explications ●



Infection pouvant être causée par : – l’insertion d’instruments ou de sondes dans les voies urinaires ; – des agents infectieux d’un centre hospitalier (infection nosocomiale) ; – certaines maladies (ex. : diabète) ; – des facteurs liés à l’hygiène. Accumulation importante d’urine dans la vessie avec incapacité à la vider complètement de son contenu.

Symptômes ou conséquences ● ● ● ● ● ●

● ● ● ●

Globe vésical



Masse, gonflement au-dessus du pubis suggérant une rétention importante d’urine.

● ● ● ● ●

Incontinence urinaire





Perte involontaire d’urine pouvant se faire de manière continue ou intermittente. Altération pouvant être temporaire ou permanente, et se produire à tout âge.

● ● ● ● ● ● ● ●

Dysurie (douleur et brûlure lors de la miction) Fièvre, frissons Nausées et vomissements Envie fréquente et urgente d’uriner Élimination de petites quantités d’urine à la fois Fatigue Sensation de pression, de malaise et d’inconfort Douleur Agitation Diaphorèse (transpiration, sueurs abondantes) Sensation de pression, de malaise et d’inconfort Douleur Agitation Diaphorèse Spasmes vésicaux (contractions subites, intenses et passagères de la vessie) Atteinte de l’intégrité de la peau Odeur corporelle désagréable Risques d’infection Risques de chutes, de fractures Perte d’estime de soi Isolement Anxiété, stress Perte d’autonomie pouvant entraîner l’hébergement en établissement

1.2.3 Les soins d’assistance liés aux problèmes d’élimination vésicale L’infirmière auxiliaire doit adapter le niveau d’assistance qu’elle apporte à une personne présentant des problèmes d’élimination vésicale : • aux capacités physiques et cognitives de la personne ; • au contexte de soins. Elle doit : • renseigner correctement le client et lui donner des consignes claires ; • noter au dossier toutes particularités anormales chez le client et en informer l’infirmière responsable. Certaines stimulations sensorielles favorisent la miction : • le pouvoir suggestif du bruit de l’eau qui coule (le bruit de l’eau qui coule favorise la relaxation et stimule la miction) ; • le massage de l’intérieur de la cuisse, qui a pour effet de stimuler les nerfs sensoriels ; • le fait de placer les doigts dans un bol d’eau tiède ; 180

CHAPITRE 6

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Ces stimulations sensorielles constituent des pistes d’intervention qui peuvent s’avérer utiles dans certaines situations. Le fait de boire de 2 à 2,5 L de liquide par jour favorise également la miction. Toutefois, seules les personnes qui ont une fonction rénale normale et qui ne souffrent pas de maladie cardiaque ou de troubles nécessitant une restriction hydrique peuvent utiliser cette méthode.

Périnée Région située entre l’anus et les organes génitaux externes.

Section 1

• le fait de s’asseoir sur un bassin de lit (aussi appelé bassine) déjà chaud ; • le fait de verser de l’eau tiède sur le périnée ou d’appliquer une débarbouillette tiède ou chaude sur le pubis si la personne est assise.

ACTIVITÉS 1

En vous référant au tableau 1 (voir la page 180), indiquez l’altération reliée à chacune des situations suivantes. a) Madame Westley, 58 ans, n’urine que de petites quantités et n’arrive pas à vider complètement sa vessie. b) David, 21 ans, commence à uriner avant même d’avoir le temps de se rendre à la toilette. c) Monsieur Lefort, 48 ans, se plaint de douleur abdominale à 8/10. Il n’a pas uriné depuis plus de huit heures. En palpant son abdomen, vous sentez une masse de la grosseur d’un pamplemousse.

2

Complétez la phrase suivante. Le sac collecteur d’urine de Julie ne présente aucune particularité anormale. Le sac contient 825 ml d’urine de couleur et de transparence .

1.3 L’élimination intestinale L’élimination intestinale est la dernière étape d’un long processus de digestion qui transforme les aliments absorbés en nutriments essentiels au maintien d’un organisme en santé. Une fois les nutriments digérés, les déchets parcourent le côlon pour ensuite être expulsés sous forme de selles (matières fécales) par le rectum et l’anus (voir la figure 4 à la page 182). La fonction intestinale peut être influencée par plusieurs facteurs, dont les suivants : • la maladie ; • l’immobilité ou l’alitement prolongé ; • le stress ; • une alimentation pauvre en fibres ; • certains médicaments ; • la sédentarité ou le manque d’acti• un apport liquidien insuffisant ; vité physique. Une fonction intestinale déficiente peut avoir des conséquences importantes sur la santé de la personne. Les observations de l’infirmière auxiliaire et sa contribution à la collecte de données permettront à l’infirmière d’adapter les soins d’assistance requis à la condition de la personne. Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

Les soins liés à l’élimination

181

Le système digestif

Section 1

FIGURE 4

1.3.1 Les caractéristiques normales des selles Bile Liquide sécrété par le foie et emmagasiné dans la vésicule biliaire. La bile joue un rôle essentiel dans la digestion des graisses.

Des selles normales sont composées d’aliments non digérés, de bactéries mortes, de graisses, de pigments de bile, de cellules recouvrant la muqueuse intestinale et d’eau. Le tableau 2 décrit les caractéristiques normales des selles. TABLEAU 2

Les caractéristiques normales des selles

Caractéristiques Couleur

Description ● ●

Flore intestinale Ensemble des bactéries essentielles au processus de digestion et présentes dans l’intestin grêle et le côlon.

Nourrisson : jaune. Adulte : brune.

Odeur



Consistance



Pâteuse.

Forme



S’apparente à la circonférence du rectum.

Fréquence

● ●

Quantité



Odeur généralement forte, selon le type d’aliments consommés et la flore intestinale de la personne.

Varie selon les habitudes de vie. Adulte : peut varier d’une fois par jour à trois fois par semaine. Adulte : environ 150 g de selles par jour.

Source : Adapté de Patricia Ann Potter et Anne Griffin Perry, Soins infirmiers – Fondements généraux, Tome 2, 2010.

182

CHAPITRE 6

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1.3.2 Les problèmes liés à l’élimination intestinale Les caractéristiques des selles peuvent varier d’une personne à l’autre, selon ses habitudes d’élimination. La figure 5 présente la forme des selles selon l’échelle de Bristol. Cette échelle est utile pour faire une collecte de données précises sur les caractéristiques des selles auprès d’une clientèle nécessitant un suivi de l’élimination intestinale. L’observation des caractéristiques des selles peut renseigner sur la nature des problèmes d’élimination. La participation active du client à cette observation est importante pour déceler tout changement notable. La forme des selles selon l’échelle de Bristol

Section 1

FIGURE 5

Type 1

Boules dures séparées, difficiles à expulser

Type 2

Selle moulée, mais faite de grumeaux apparents

Type 3

Selle moulée, allongée et craquelée

Type 4

Selle moulée, allongée, lisse et molle

Type 5

Morceaux solides et mous à bords nets, faciles à expulser

Type 6

Morceaux pâteux à bords déchiquetés

Type 7

Selles entièrement liquides

Source : Adapté de International Foundation for Gastrointestinal Disorders, 2009.

Le tableau 3 (page 184) présente les altérations les plus fréquentes liées à l’élimination intestinale ainsi que leurs principaux symptômes ou conséquences. La connaissance de ces altérations facilite la planification des interventions de l’infirmière auxiliaire.

1.3.3 Les soins d’assistance liés aux problèmes d’élimination intestinale Les problèmes d’élimination portent souvent atteinte à l’image de soi et tendent à isoler la personne. Les interventions de l’infirmière auxiliaire doivent donc non seulement répondre aux attentes et aux besoins du client, mais également viser le maintien de son autonomie et d’une image de soi positive.

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Les soins liés à l’élimination

183

TABLEAU 3

Les altérations courantes liées à l’élimination intestinale

Altérations Incontinence fécale

Explications Incapacité d’une personne à maîtriser le passage des selles et des gaz par l’anus.

Symptômes ou conséquences ● ● ● ● ● ●

Section 1

● ●

Constipation

Fécalome

Diminution de la fréquence d’élimination des selles (plus de trois jours sans déféquer), difficulté à déféquer et présence de selles dures. Accumulation de selles durcies coincées dans le rectum ou dans le côlon et impossibles à expulser pendant plusieurs jours. Le fécalome est le résultat d’une constipation non traitée.

● ● ● ●



● ●

● ●

Diarrhée

Flatulence

Hémorroïdes

Augmentation du nombre de selles avec évacuation de selles liquides et d’aliments non digérés.

Accumulation de gaz qui étirent et distendent les parois intestinales. Veines dilatées et engorgées dans la paroi interne du rectum et de l’anus.

● ● ●

● ●

● ● ● ●

Atteinte à l’intégrité de la peau (irritation) Odeur corporelle désagréable Risques d’infection Risques de chutes, de fractures Perte d’estime de soi Isolement Anxiété, stress Perte d’autonomie pouvant entraîner l’hébergement en établissement Douleur et crampes abdominales Difficulté à évacuer les selles Saignements rectaux Chute de pression artérielle à l’effort Suintement continu de matières fécales liquides passant autour de la zone du fécalome, donnant une fausse impression de diarrhée Abdomen distendu Crampes abdominales, douleurs et saignements rectaux Nausées et vomissements Perte ou diminution de l’appétit due aux symptômes ci-dessus Atteinte à l’intégrité de la peau (irritation) Déshydratation Débalancement des électrolytes (minéraux tels que le sodium, le potassium et le calcium, qui maintiennent l’équilibre et le bon fonctionnement de tous les systèmes de l’organisme) Crampes et douleur abdominale Inconfort, sentiment de gêne et de perte de contrôle Difficulté à expulser les selles Douleur Inconfort Saignements rectaux

Selon le contexte d’intervention (à domicile, en centre d’hébergement ou en milieu hospitalier), l’infirmière auxiliaire peut informer le client : • des mesures visant à prévenir l’apparition de problèmes de diarrhée, de constipation ou autres ; • des moyens pour favoriser la défécation, pour maintenir l’intégrité de la peau et pour prévenir l’infection. 184

CHAPITRE 6

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Quoi faire

Section 1

Le client et sa famille s’attendent à ce que l’infirmière auxiliaire soit en mesure de leur indiquer des moyens pour maintenir un mode d’élimination efficace. Les interventions de l’infirmière auxiliaire ont plusieurs objectifs : • permettre au client d’exprimer ce qu’il ressent, ses émotions et ses préoccupations relatives à ses problèmes d’élimination ; • fournir de l’information au client et à sa famille pour les aider à comprendre et à gérer les problèmes liés à l’élimination intestinale ; • informer le client ou répondre à ses questions concernant les examens diagnostiques, les traitements ou les soins prodigués ; • faire du renforcement positif et encourager le client qui fait des efforts pour maintenir son autonomie en matière d’élimination et pour améliorer ses soins personnels ; • respecter le rythme, les habitudes et l’intimité de la personne ; • rassurer la personne qui craint de ressentir de l’inconfort ou de la douleur, d’exposer ses parties intimes ou de perdre le contrôle de ses sphincters.

Diverses mesures peuvent contribuer à maintenir un mode d’élimination efficace : • favoriser une alimentation riche en fibres ; • maintenir un apport liquidien quotidien suffisant ; • favoriser un bon positionnement selon la condition et le contexte de soins : – pour une personne qui utilise le bassin de lit, la position accroupie favorise davantage la défécation que les positions allongée ou semi-assise ; – un siège de toilette surélevé (voir la figure 6) peut être requis pour les personnes plus grandes ou présentant des problèmes de mobilité réduite ou articulaire (ex. : fracture de la hanche) ; • fournir le niveau d’assistance requis ou l’aide mécanique nécessaire pour conduire la personne à la toilette ; FIGURE 6 Un siège de toilette surélevé • assurer l’intimité du client ; • apporter une chaise d’aisance à proximité du lit si le client est incapable de se rendre à la toilette, ou lui offrir un bassin de lit ou un urinal ; • augmenter l’activité physique du client (marche, exercices actifs ou passifs), selon sa tolérance et les indications au PTI.

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D’une compétence à l’autre Le rôle essentiel de l’alimentation dans les divers processus d’élimination est abordé à la compétence 11, Nutrition.

Les soins liés à l’élimination

185

1.4 Les facteurs influant sur l’élimination vésicale et intestinale Plusieurs facteurs peuvent influer sur la quantité, la qualité, la couleur de l’urine et des selles, de même que sur la fréquence et la capacité d’une personne à évacuer les déchets produits par son organisme (voir le tableau 4). La connaissance de ces facteurs permet à l’infirmière auxiliaire de prévoir les mesures adéquates pour répondre aux besoins du client qui éprouve des problèmes liés à l’élimination.

Section 1

ATTENTION Il est important de suivre les recommandations et les directives du PTI et de rapporter à l’infirmière tout changement dans l’état du client. Certains registres (protocole de constipation du centre, feuille de paramètres fondamentaux) permettent de consigner quotidiennement les habitudes d’élimination vésicale et intestinale au dossier du client et de faire un suivi plus rigoureux. TABLEAU 4

Les facteurs influant sur l’élimination vésicale et intestinale Facteurs

Âge

Explications ●





Habitudes alimentaires et hydratation Activité physique

Facteurs psychologiques (stress, anxiété, colère) Accessibilité d’une toilette et degré d’intimité Habitudes d’élimination vésicale et intestinale











Positionnement



Douleur



186

CHAPITRE 6

Normalement, les muscles des sphincters et de la région du périnée présentent une tension permanente et volontaire (tonicité musculaire). Celle-ci est étroitement liée au développement de la personne (du nouveau-né à la personne âgée). La femme et l’homme subissent de grands changements hormonaux à la ménopause et à l’andropause, ce qui peut influer sur la fonction urinaire. Le vieillissement produit des changements physiologiques pouvant entraîner des problèmes d’élimination tels que l’incontinence, la constipation et les infections, de même que d’autres troubles liés aux systèmes digestif et urinaire (ex. : troubles digestifs, perte d’appétit, mictions nocturnes fréquentes). Le type d’aliments consommés et l’hydratation ont un effet sur la diurèse (volume d’urine produit par les reins) et sur le péristaltisme intestinal (contractions musculaires permettant la progression du contenu alimentaire dans les intestins). L’immobilité prolongée et le manque d’exercice peuvent : – affaiblir la tonicité et l’élasticité des muscles abdominaux et périnéaux ; – ralentir le péristaltisme et provoquer de la constipation. Ces facteurs peuvent provoquer une sensation d’envie urgente, augmenter la fréquence des mictions et provoquer de la diarrhée. La non-proximité d’une toilette ou la présence d’autres personnes peut intimider et gêner une personne, et ainsi perturber ou rendre impossible l’élimination. La maladie, l’environnement, les conditions d’hospitalisation, etc., perturbent les habitudes de la personne et peuvent entraîner des problèmes d’élimination vésicale et intestinale (ex. : rétention urinaire, constipation). Le positionnement influence la contraction des muscles périnéaux et abdominaux au moment de la miction ou de la défécation, surtout chez la personne alitée. Certaines altérations ou anomalies du système urinaire et des intestins (ex. : infection urinaire, hémorroïdes) ou certaines chirurgies (ex. : chirurgie anale) peuvent entraver l’élimination ou la rendre douloureuse ou désagréable.

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Les facteurs influant sur l’élimination vésicale et intestinale (suite) Facteurs

Grossesse

Explications ●



Maladies mentales, déficits cognitifs Médicaments







Examens diagnostiques





La femme subit de grands changements hormonaux lors de la grossesse. Ces changements peuvent influer sur la fonction urinaire. La croissance du fœtus dans l’utérus exerce une pression : – sur la vessie, donnant des envies d’uriner plus fréquentes en fin de grossesse ; – sur le rectum, gênant ainsi le passage des selles et pouvant même occasionner de la constipation. La personne peut ne pas ressentir l’envie d’uriner ni contrôler volontairement ses sphincters.

Section 1

TABLEAU 4

Certains médicaments agissent sur l’équilibre hydrique (rapport entre les liquides consommés et les liquides éliminés par l’organisme), la diurèse et le péristaltisme intestinal. D’autres médicaments peuvent occasionner de la rétention urinaire, de la constipation ou de la diarrhée, et modifier la coloration de l’urine et des selles. Certains examens exigent une période de jeûne de 6 à 12 heures pouvant perturber la diurèse. D’autres examens utilisent des dispositifs pouvant blesser les structures anatomiques et provoquer un œdème ou une hématurie (présence de sang dans l’urine).

ACTIVITÉS 1

Que suis-je ? a) Je suis l’accumulation de selles dures dans le côlon. Un de mes symptômes est la présence d’un suintement de matières fécales liquides donnant une fausse impression de diarrhée. b) Je suis une altération qui consiste entre autres en des selles entièrement liquides. c) Je peux provoquer des saignements rectaux, de la douleur lors de la défécation et une chute de pression. d) Chez la femme, je suis le facteur qui exerce une pression sur la vessie et sur le rectum, et qui peut occasionner de la constipation. e) Je suis une position qui influence favorablement la contraction des muscles périnéaux et abdominaux au moment de la miction ou de la défécation.

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Les soins liés à l’élimination

187

2

Nommez deux moyens liés à l’alimentation qui favorisent une bonne élimination.

3

Madame Duplessis, 53 ans, est admise dans votre unité de soins pour des problèmes de constipation chronique. Son médecin traitant désire l’examiner davantage et lui faire passer différents examens diagnostiques.

Section 1

Madame Duplessis occupe un poste de direction dans une entreprise. Son travail est stressant et lui laisse peu de temps pour l’activité physique. La collecte de données de préadmission indique qu’elle est régulièrement traitée pour des problèmes d’hémorroïdes. Elle est en surpoids d’une dizaine de kilos, a peu de temps pour cuisiner et mange souvent au restaurant. Elle consomme régulièrement de la malbouffe. Elle boit plusieurs cafés et boissons gazeuses chaque jour. a) Indiquez trois facteurs susceptibles d’influer sur les problèmes de constipation chronique de madame Duplessis.

b) Quelles mesures préventives pouvez-vous conseiller à madame Duplessis pour favoriser une meilleure élimination intestinale ?

c) Madame Duplessis doit subir différents examens diagnostiques. Quelles peuvent être ses attentes envers l’infirmière auxiliaire à ce sujet ?

1.5 Les niveaux d’assistance En contexte d’hébergement comme à domicile, différents facteurs peuvent réduire l’autonomie d’une personne en ce qui a trait à l’élimination. Ces facteurs incluent la maladie, l’âge et des complications inhérentes à certaines altérations, affections ou interventions chirurgicales. Le tableau 5 indique les capacités physiques et cognitives d’une personne correspondant à chacun des niveaux d’assistance. Il précise aussi le rôle de l’infirmière auxiliaire et donne quelques exemples d’interventions associés à ces niveaux.

ATTENTION Il faut se rappeler que chaque situation de soins est unique. Chacune exige une analyse de l’ensemble des éléments de la situation de travail concernés par le soin et de son contexte de réalisation. 188

CHAPITRE 6

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TABLEAU 5

Les niveaux d’assistance pour les soins liés au besoin d’éliminer

Capacités physiques du client

Capacités cognitives du client

Rôles de l’infirmière auxiliaire et exemples d’interventions

Autonomie



Maîtrise totale de ses besoins d’éliminer. Contrôle de ses sphincters.



Capable de faire des choix et d’orienter ses actions.

Aucune assistance au client. Exemple d’autonomie : ● Marc, 34 ans, se rend seul à la toilette malgré la tige de perfusion qu’il doit faire suivre. Exemple d’autonomie avec dépendance : ● Madame Lavoie, 73 ans, se déplace seule jusqu’à la toilette avec son déambulateur. ●

Section 1



Assistance supervisée ●



Capacité d’éliminer : possède la force, l’équilibre et la coordination de tous les membres et des sphincters impliqués. Capable d’utiliser l’équipement au besoin.







Peut être anxieux ou craintif à cause de la douleur, par exemple. Peut oublier de retirer ses vêtements avant d’éliminer. Peut être désorienté et oublier qu’il a envie.



Guider, stimuler, transmettre les consignes, rassurer, motiver, orienter ou mimer les gestes.

Préparer les vêtements, le matériel et l’équipement au besoin. Exemple : ● Toutes les deux heures, rappeler à monsieur Laroque, 68 ans, d’aller à la toilette pour éviter qu’il urine partout à cause de ses pertes de mémoire. ●

Assistance partielle ●





Force insuffisante pour commencer et exécuter les mouvements naturels, mais mise en charge possible.



Peut ou non faire des choix.

Peut présenter des problèmes d’équilibre ou de coordination, se fatiguer rapidement à l’effort lors d’une tâche ou d’un déplacement. Perte de contrôle des sphincters entraînant l’incontinence partielle ou totale.

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Diriger et assister le client pour les étapes du mouvement ou de la tâche. ● Compenser les incapacités physiques du client ou utiliser l’équipement ou le type de protection requis, au besoin. Exemples : ● Aider Olivier, 16 ans, à bien fixer son condom urinaire et son sac collecteur à la cuisse. ● Aider madame Connor, 52 ans, à se transférer du lit à la chaise d’aisance à l’aide de la prise « pouce ». ●

Les soins liés à l’élimination

189

TABLEAU 5

Les niveaux d’assistance pour les soins liés au besoin d’éliminer (suite)

Capacités physiques du client

Capacités cognitives du client

Rôles de l’infirmière auxiliaire et exemples d’interventions

Assistance totale

Section 1





Incapable de commencer et d’exécuter les mouvements ou les gestes propres à la tâche ou au déplacement ; aucune mise en charge possible. Aucun contrôle des sphincters, ce qui entraîne l’incontinence totale.





Capable ou incapable de faire des choix et d’orienter ses actions. N’a pas conscience d’avoir envie, ne ressent pas l’envie.

Compenser entièrement les incapacités physiques du client en utilisant l’équipement pour les déplacements, en exécutant les étapes du soin ou en appliquant un type de protection pour prévenir les incontinences. Exemples : ● Installer une culotte d’incontinence à madame Levasseur, 40 ans, qui est dans le coma. ● Installer un condom urinaire et fixer le sac collecteur à la cuisse de monsieur Massé, 71 ans. ●



ATTENTION La participation du client aux soins liés à l’élimination favorise son autonomie et joue un rôle important pour son estime et son image de soi. Il est donc indispensable de vérifier les capacités physiques et cognitives de la personne avant, pendant et après le soin et de rapporter à l’infirmière tout changement notable dans l’état de la personne.

1.6 Les principes d’hygiène et de sécurité Tous les principes d’hygiène et de sécurité abordés dans les chapitres précédents sont applicables aux soins liés à l’élimination. Le contexte d’utilisation de l’équipement et du matériel liés à l’élimination, comme celui de l’application de ces soins, exige une attention continue de la part de l’infirmière auxiliaire. Le lavage des mains et le port de gants non stériles sont les meilleures mesures préventives contre l’infection et la contamination lors d’un contact avec des liquides biologiques. La manipulation, l’entretien et le rangement de l’équipement et du matériel utilisés doivent répondre aux normes et aux procédures de l’établissement ou du fabricant. Toutes ces mesures constituent des règles d’hygiène auxquelles l’infirmière auxiliaire devra se conformer tout au long de sa formation, puis en milieu de soins. Certains problèmes liés à l’élimination peuvent représenter un risque potentiel de contamination ou d’infection. S’il y a contamination ou infection, la santé ou la sécurité de la personne peut être mise en péril. L’encadré de la page 191 présente quelques exemples de sources potentielles de problèmes liés à l’hygiène et à la sécurité.

190

CHAPITRE 6

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Le fait de négliger de changer la literie ou une culotte d’incontinence imbibée d’urine ou de selles et de nettoyer la peau en contact avec ces liquides biologiques peut affecter l’intégrité de la peau de la personne. L’acidité de l’urine et des selles liquides en contact avec la peau peut causer de l’inconfort, de la douleur, de l’irritation et des lésions qui risquent de dégénérer, selon l’état de la personne et son contexte d’hospitalisation. L’humidité est l’une des causes importantes d’infection et de contamination. Les vêtements souillés collent à la peau, l’irritent et diminuent le confort, la mobilité et la sécurité de la personne. Le risque de chute est plus élevé chez les personnes incontinentes. Certains équipements ou dispositifs de soins peuvent blesser la personne ou porter atteinte à sa sécurité. Par exemple : – une torsion du tube collecteur d’une sonde empêche l’urine de s’écouler librement ; – un bassin de lit mal ajusté peut provoquer des douleurs lombaires ; – une culotte d’incontinence mal installée entraîne des fuites qui portent atteinte à l’intégrité de la peau. Pour l’intervenant, le contact avec les liquides biologiques peut être source d’infection et de contamination. Il importe donc d’observer rigoureusement et en tout temps les règles d’hygiène et de sécurité en cas de contact avec ces liquides biologiques.

D’une compétence à l’autre

1.7 Le contexte préopératoire et peropératoire Lorsqu’un client se présente pour une chirurgie, l’infirmière auxiliaire doit être attentive à ses besoins et à ses réactions afin de bien comprendre ses attentes et de bien y répondre. En effet, chaque client présente un profil différent en ce qui a trait à son état de santé, à ses craintes faces aux répercussions possibles de la chirurgie et à ses attentes. Dans certains cas, la chirurgie se traduit par des altérations physiques qui peuvent affecter le besoin d’éliminer de la personne et nécessiter une hospitalisation et une convalescence plus longues (voir la figure 7). Certaines interventions sous anesthésie générale ou sous anesthésie rachidienne exigent une préparation préopératoire qui implique un jeûne total à partir de minuit qu’on appelle nil per os (N.P.O.). L’absence de nourriture et de liquide dans l’estomac diminue les risques de vomissements ou d’aspiration de vomissements au cours de la chirurgie. FIGURE 7

Les effets du contexte préopératoire et opératoire sur l’élimination

• Jeûne préopératoire • Stress • Anxiété associée à la chirurgie

Entraînent un déséquilibre hydrique. Favorisent une diminution de la diurèse.

• Alitement

Inhibent la sensation du besoin d’uriner. Peuvent empêcher les muscles de la vessie et les sphincters de se contracter. L’anesthésie provoque l’arrêt du péristaltisme intestinal pendant 24 heures ou plus après une chirurgie, ce qui favorise la constipation.

• Anesthésiants • Analgésiques

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La compétence 26, Soins en chirurgie, vise à mettre en pratique les connaissances liées aux soins préopératoires, notamment : • les soins d’assistance en lien avec les besoins perturbés ; • la préparation de la personne à la chirurgie ; • la prise des signes vitaux ; • les soins infirmiers adaptés au contexte de la chirurgie. Anesthésie rachidienne Anesthésie obtenue par l’injection d’une solution d’anesthésie locale à proximité des racines nerveuses, à travers un espace intervertébral. L’anesthésie rachidienne permet de n’anesthésier que la région souhaitée, sans entraîner de perte de conscience.

Augmentent le risque de constipation.

Les soins liés à l’élimination

191

Section 1

Des sources potentielles de problèmes liés à l’hygiène et à la sécurité

Anesthésiant Classe de médicaments qui provoquent une insensibilité générale ou locale.

Analgésique Classe de médicaments qui ont pour effet de diminuer ou de supprimer la douleur.

Section 1

Lavement évacuant Injection d’une solution dans le rectum afin de provoquer la vidange et le nettoyage de l’intestin.

Les effets des anesthésiants et des analgésiques font en sorte que le client peut ne pas sentir le besoin d’uriner alors que sa vessie est pleine. Ils peuvent aussi inclure une difficulté à amorcer ou à contrôler la miction. Il est important de s’assurer que le client a uriné avant son départ pour la salle d’opération. On prévient ainsi l’incontinence urinaire pendant la chirurgie ainsi que la rétention postopératoire (après la chirurgie). Afin de prévenir l’incontinence intestinale peropératoire (au cours de l’intervention chirurgicale) et la constipation postopératoire liées à l’anesthésie, le chirurgien peut, selon le type de chirurgie prévue, prescrire un lavement évacuant. Ce lavement permet de provoquer la défécation et de prévenir des lésions de l’intestin. De plus, l’alitement et le jeûne imposés au client dans certains contextes de chirurgie, les anesthésiants et les analgésiques ralentissent le péristaltisme intestinal. Ils peuvent, à moyen ou à long terme, entraîner des problèmes de constipation.

ATTENTION L’infirmière auxiliaire doit : • noter au dossier du client toutes les observations pertinentes liées aux procédés de soins préopératoires et aux contextes chirurgicaux ; • en aviser l’infirmière responsable afin qu’elle puisse adapter le PTI aux besoins du client.

ACTIVITÉS 1

Associez chacun des énoncés suivants à un des éléments apparaissant dans l’encadré ci-dessous.

• Anesthésie • Assistance totale • Culotte d’incontinence • Nil per os (N.P.O.) • Assistance totale avec dépendance • Humidité • Supervision a) Niveau d’assistance requis par une cliente confuse et ne sachant plus où sont les toilettes. b) Niveau d’assistance requis par un client qui porte une sonde urinaire à la suite d’une chirurgie. c) Niveau d’assistance requis par une cliente qui doit être transférée du lit à la chaise d’aisance à l’aide du lève-personne. d) Je ne dois ni boire ni manger plusieurs heures avant l’opération. e) J’influe sur le péristaltisme intestinal après une chirurgie. f) Mal installée, je provoque des fuites pouvant irriter la peau. g) Je suis l’une des causes importantes d’infection et de contamination.

192

CHAPITRE 6

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Quels sont les deux moyens recommandés pour prévenir l’infection et la contamination lors d’un contact avec des liquides biologiques ?

3

À la suite de ses examens diagnostiques, madame Duplessis subira une hémorroïdectomie (l’ablation des hémorroïdes) demain à 08:00. Le chirurgien a prescrit un jeûne de 12 heures, un lavement évacuant h.s. (au coucher) ainsi qu’un anesthésiant 30 minutes avant l’heure prévue de l’opération. a) Quelles interventions préopératoires devez-vous planifier auprès de madame Duplessis sur les plans psychologique et physique avant son départ pour la salle d’opération ? Préparation psychologique

Préparation physique

b) Indiquez deux effets possibles de l’anesthésiant sur l’élimination chez madame Duplessis.

4

Quel est l’effet préventif recherché du jeûne total en contexte préopératoire ?

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Les soins liés à l’élimination

193

Section 1

2

Section

2

L’utilisation du matériel de soins liés à l’élimination

Déclencheur

Section 2

Depuis deux jours, Benjamin, 6 ans, souffre de nausées, de vomissements, de fièvre et de diarrhées fréquentes. Le médecin de l’urgence diagnostique une gastro-entérite grave (infection inflammatoire bactérienne du système digestif) et décide de l’hospitaliser. Lors de son installation à sa chambre, vous observez que Benjamin est faible et que la peau de la région périnéale est très irritée et sensible au contact des selles liquides. Après en avoir été avisée, l’infirmière recommande l’utilisation d’un savon sans irritant pour les soins génitaux et l’application d’une crème barrière (protectrice) pour réduire l’irritation. Les parents de Benjamin sont très inquiets de son état et demeurent à son chevet. 1

Quelle est la cause de l’irritation de la région périnéale de Benjamin ?

2

Quels moyens de prévention l’infirmière recommande-t-elle pour atténuer ce problème ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • • •

Bassin de lit bariatrique Bassin collecteur (ou chapeau) Bassin de lit orthopédique Bassin de lit régulier

• • •

Chaise d’aisance régulière Chaise d’aisance bariatrique Collecteur d’urine avec uromètre

• • •

Condom urinaire (ou étui pénien) Culotte d’incontinence sans attache Culotte d’incontinence complète

• • • • •

Protège-dessous « ou pad » Siège surélevé Sonde urinaire Urinal de femme Urinal d’homme

Certains contextes d’hébergement ou d’hospitalisation nécessitent l’utilisation de moyens ou de dispositifs de soins pour satisfaire le besoin d’éliminer d’une personne de façon temporaire ou permanente. L’utilisation et l’entretien de tels dispositifs demandent une grande vigilance de la part de tous les intervenants, puisqu’ils peuvent constituer des portes d’entrée pour des infections ou altérer la condition et l’état de santé du client.

2.1 Le matériel et l’équipement liés à l’élimination Le matériel et l’équipement liés à l’élimination consistent en récipients qui servent à recueillir l’urine ou les matières fécales. Ces récipients se présentent en plusieurs modèles pouvant s’adapter aux besoins et à la situation particulière du client, et répondre aux besoins d’élimination d’une clientèle tant à domicile qu’en établissement. Le tableau 6 illustre les plus courants, leurs fonctions ainsi que leurs indications et leurs contre-indications générales. 194

CHAPITRE 6

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Le matériel courant lié à l’élimination

Matériel et équipement Bassin de lit régulier (avec ou sans couvercle)

Caractéristiques et fonctions ●





Principalement utilisé pour une clientèle alitée. Se glisse facilement sous le siège du client. Permet de recueillir une plus grande quantité d’urine ou de selles que le bassin de lit orthopédique, sans souiller le siège du client.

Indications et contre-indications ●







Bassin de lit orthopédique









Bassin de lit bariatrique



● ●



Urinal de femme





Habituellement utilisé auprès d’une clientèle alitée ou ayant subi une chirurgie orthopédique aux genoux ou aux hanches. Plus facile à glisser sous le siège du client que le bassin de lit régulier. Sa surface aplanie offre un appui plus confortable à la région coccygienne (région du coccyx). Son petit format réduit la quantité d’urine et de matières fécales qu’il est possible de recueillir. Plus large et plus haut que les bassins de lit régulier et orthopédique. Peut supporter jusqu’à 544 kg. Se glisse facilement sous le siège des personnes obèses. Permet d’éviter les déversements.

Conçu pour faciliter le quotidien des femmes incontinentes ou alitées. Peut contenir jusqu’à 1 L d’urine.













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Indiqué dans plusieurs contextes chez les personnes alitées. Non recommandé auprès des personnes présentant des troubles musculosquelettiques (TMS) ou ayant subi une chirurgie orthopédique. Il est recommandé de réchauffer le bassin de lit en métal avant son installation, pour un plus grand confort et pour favoriser l’élimination. Il faut absolument éviter de laisser le client plus de 10 à 15 minutes sur un bassin de lit. Recommandé chez les personnes à mobilité réduite ou qui éprouvent de la difficulté à soulever le siège. Il faut absolument éviter de laisser le client plus de 10 à 15 minutes sur un bassin de lit.

Indiqué chez les personnes obèses, les femmes enceintes et les clients en orthopédie. Il faut absolument éviter de laisser le client plus de 10 à 15 minutes sur un bassin de lit.

Indiqué pour la clientèle féminine alitée, pour la collecte et le dosage non stérile des urines. Constitue une solution de rechange au bassin de lit pour l’élimination vésicale et offre un plus grand confort.

Les soins liés à l’élimination

195

Section 2

TABLEAU 6

TABLEAU 6

Le matériel courant lié à l’élimination (suite)

Matériel et équipement Urinal d’homme (avec ou sans couvercle)

Caractéristiques et fonctions ●

● ●

Section 2







Chaise d’aisance régulière

● ● ●





Chaise d’aisance bariatrique







Siège surélevé





196

CHAPITRE 6

Conçu pour faciliter le quotidien des hommes incontinents ou alités.

Indications et contre-indications ●

Peut contenir jusqu’à 1 L d’urine. Urinal avec couvercle : emprisonne les odeurs et prévient le déversement lors de la manipulation. Urinal sans couvercle : généralement utilisé auprès des personnes nécessitant une assistance totale pour son installation et son retrait. La poignée permet de fixer l’urinal sur la ridelle ; sa forme permet de le déposer sans risque de déversement. Certains types d’urinaux ont une échelle graduée qui facilite le calcul des urines. Remplace la toilette. Est mobile. Il existe plusieurs modèles aux caractéristiques différentes, selon le fabricant. Permet à son utilisateur de maintenir son autonomie, d’avoir un meilleur positionnement et un plus grand confort pour l’élimination. Permet de recueillir ou de mesurer l’urine ou les matières fécales pour le dosage non stérile ou pour des analyses, au besoin. Présente les mêmes caractéristiques et a les mêmes fonctions que la chaise d’aisance. Conçue pour la clientèle obèse (peut supporter jusqu’à 488 kg). Son dossier amovible et ouvert protège contre la compression des tissus adipeux et diminue les risques de blessures, tout en offrant un plus grand confort et en favorisant l’autonomie du client. Se place directement sur la cuvette de la toilette et s’y ajuste. Permet d’adapter la hauteur de la toilette à la grandeur et aux particularités du client.









Indiqué pour la clientèle masculine alitée ou incontinente, pour la collecte ou le dosage non stérile des urines.

Indiquée chez les personnes à mobilité réduite qui possèdent la force, l’équilibre et la coordination nécessaires au maintien de la position assise. Peut être utilisée dans les cas d’isolement de contact ou en l’absence de toilette à proximité du client à mobilité réduite.

Indiquée essentiellement chez la personne obèse qui possède la force, la coordination et l’équilibre nécessaires au maintien de la position assise.

Indiqué pour réduire les risques de blessures musculosquelettiques au dos et aux membres inférieurs chez les personnes de grande taille ou ayant subi une chirurgie orthopédique.

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Le matériel courant lié à l’élimination (suite)

Matériel et équipement Bassin collecteur (ou chapeau)

Caractéristiques et fonctions ●

● ●

Se place directement sur la cuvette de la toilette, sous le siège. Est doté d’une échelle graduée. Permet la collecte d’urine ou de matières fécales à des fins de dosage (stérile ou non) ou d’analyses.

Indications et contre-indications ●

Indiqué dans les contextes qui nécessitent une évaluation rigoureuse de l’élimination : dosage, collecte, analyses, etc.

Section 2

TABLEAU 6

2.2 Les produits d’incontinence L’infirmière auxiliaire doit tenir compte des aspects biologiques, psycho­ logiques et sociaux qui peuvent influer sur le besoin d’éliminer d’une per­ sonne. L’incontinence urinaire et fécale constitue une perte d’autonomie. Elle amène la personne à faire un deuil. La personne doit franchir plusieurs étapes, parfois longues et difficiles, avant de réussir à s’adapter et d’accepter de vivre avec ce problème, qu’il soit temporaire ou permanent. Il existe différents types de produits d’incontinence pour remédier à ce pro­ blème. L’infirmière auxiliaire doit apprendre à reconnaître les indications propres à chacun de ces produits selon les contextes de soins.

2.2.1 Les conséquences psychologiques et sociales du port de produits d’incontinence L’incontinence urinaire et fécale a plusieurs conséquences psychologiques et sociales : • elle devient souvent une source de stress, d’anxiété et de gêne pour la personne, quel que soit son âge ou sa condition de vie ; • elle porte directement atteinte à l’intégrité, à l’intimité, voire à la sexua­ lité de la personne ; • elle amène souvent la personne à s’isoler socialement ou à modifier ses habitudes de vie et ses activités ; en effet, la personne est embarrassée par l’odeur désagréable de l’urine ou des selles et par l’absence de contrôle de ses sphincters, qui provoque des fuites et qui oblige à porter une protection.

2.2.2 Les conséquences physiques du port de produits d’incontinence Le port de produits d’incontinence peut avoir des conséquences physiques. L’utilisation prolongée d’un produit d’incontinence ou une mauvaise instal­ lation de ce produit peut : • nuire à l’intégrité de la peau (irritation, rougeurs, risque de lésions et d’infection) ; • causer des malaises et de l’inconfort ; • provoquer une infection des voies urinaires.

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Les soins liés à l’élimination

197

Les soins d’assistance liés au besoin d’éliminer découlent du diagnostic de la personne, mais doivent également tenir compte : • du milieu de vie de la personne ; • de ses préférences personnelles et culturelles ; • du niveau d’acceptation de son problème ; • des risques liés à l’hygiène ou à la sécurité.

Section 2

2.2.3 La culotte d’incontinence et les autres dispositifs de soins Le tableau 7 donne les indications et les éléments à surveiller pour les produits d’incontinence les plus utilisés à domicile ou en établissement. Ces connaissances permettent à l’infirmière auxiliaire de prodiguer les soins d’assistance pertinents et de développer son sens de l’observation. TABLEAU 7

Les produits d’incontinence

Produits d’incontinence

Indications

Éléments à surveiller

Culottes protectrices Protège-dessous ou « pad » (avec ou sans culotte-filet)







Culotte d’incontinence sans attache











198

CHAPITRE 6

Pour les pertes occasionnelles d’urine et les fuites. En prévention, dans les cas de problèmes de rétention urinaire ou de petites pertes de selles. Favorise une plus grande autonomie de la personne.

Pour les personnes autonomes ou en perte d’autonomie cognitive ou physique, souffrant d’incontinence urinaire ou fécale, et ayant suffisamment de force pour se tenir debout. Existe en modèles adaptés à l’anatomie de la personne (homme ou femme). S’enfile et se retire facilement et rapidement. Peut être réutilisée si non souillée entre deux séances d’élimination. Absorbe une plus grande quantité d’urine que le protège-dessous et couvre une plus grande surface de peau. Certains modèles possèdent un indicateur d’humidité qui signale que la culotte est mouillée et qu’il faut la changer.

● ●





Éviter la formation de plis. Éviter le contact de la surface collante du protège-dessous ou « pad » avec la peau. Éviter l’humidité causée par le contact prolongé de l’urine avec la peau. La culotte-filet remplace le sousvêtement habituel. La changer quotidiennement ou au besoin.

Choisir la taille qui convient à la personne pour réduire les fuites, pour assurer un meilleur confort et pour éviter que l’urine et les selles entrent en contact avec l’air (qui augmente l’acidité) et altèrent l’intégrité de la peau à leur contact. ● Surveiller l’indicateur d’humidité pour déterminer à quel moment il faut changer la culotte. Remarque : L’indicateur d’humidité ne signale pas toujours la présence de selles. Vérifier rigoureusement si des selles sont présentes dans les cas d’incontinence fécale. ●

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TABLEAU 7

Les produits d’incontinence (suite)

Produits d’incontinence

Indications

Éléments à surveiller

Culotte d’incontinence complète







Recommandée dans les cas d’incontinence totale (urinaire et fécale), chez les personnes en perte d’autonomie qui nécessitent une assistance partielle à totale ou qui sont alitées. Certains modèles possèdent un indicateur d’humidité, qui signale que la culotte est mouillée et qu’il faut la changer. Les languettes adhésives permettent un ajustement adapté à l’anatomie de la personne.









Choisir la taille qui convient à la personne pour réduire les fuites, pour assurer un meilleur confort et pour éviter que l’urine et les selles entrent en contact avec l’air (qui augmente l’acidité) et altèrent l’intégrité de la peau à leur contact. Surveiller l’indicateur d’humidité pour déterminer à quel moment il faut changer la culotte. Surveiller si les languettes adhèrent bien à la surface imperméable de la culotte et éviter leur contact avec la peau du client. S’assurer que les élastiques (fronces) sont bien placés à l’intérieur des aines pour éviter toute rougeur.

Dispositifs d’incontinence Condom urinaire (ou étui pénien)



● ●





Dispositif à usage unique destiné aux hommes incontinents. Fait de plastique flexible. Se glisse sur le pénis et est relié à un sac de drainage (continu [collecteur d’urine] ou à la cuisse). Certains modèles sont autoadhésifs, d’autres s’adaptent aux pénis plus petits et rétractés. Utilisé pour prévenir l’incontinence urinaire ou pour recueillir de l’urine en vue d’une collecte ou d’analyses.











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Modèles autoadhésifs : s’assurer que le condom est bien fixé au pénis, sans être trop lâche ni trop serré. Surveiller l’état de la peau du pénis et des régions en contact avec le sac de drainage. Vérifier qu’il n’y a ni coudage ni blocage mécanique dans le tube de drainage qui relie la partie en plastique qui recouvre le pénis au sac de drainage fixé à la cuisse ou à un support externe. Vider le sac de drainage au besoin pour éviter le reflux ou les déversements d’urine. Surveiller les caractéristiques des urines (couleur, odeur, transparence, quantité).

Les soins liés à l’élimination

199

Section 2

Culottes protectrices (suite)

TABLEAU 7

Les produits d’incontinence (suite)

Produits d’incontinence

Indications

Éléments à surveiller

Dispositifs d’incontinence (suite)

Section 2

Sonde urinaire



Dispositif (sous prescription médicale) relié à un collecteur d’urine ou à un uromètre permettant d’assurer le drainage des urines chez une personne incontinente ou temporairement inapte à contrôler ses mictions.







Avant le gonflement du ballonnet

Présente plusieurs risques d’infection et de contamination pour la personne : surveiller les signes d’infection (rougeur, irritation, douleur, œdème, écoulement). Ne pas enfoncer la sonde plus profondément dans la vessie lors des soins d’hygiène (afin d’éviter que les bactéries pénètrent dans l’urètre). Certains contextes exigent de doser les quantités d’urine recueillies (dosage excreta). Cette information est inscrite au PTI.

Après le gonflement du ballonnet Collecteur d’urine avec uromètre



Sac de drainage des urines relié à une sonde à demeure (sonde urinaire prescrite pour une durée déterminée) ou à un condom urinaire.













Présente plusieurs risques d’infection et de contamination pour la personne : surveiller les signes d’infection. Éviter que le robinet de vidange entre en contact avec une surface contaminée. Vérifier qu’il n’y a ni coudage ni blocage mécanique dans le tube de drainage qui relie le condom urinaire ou la sonde urinaire au collecteur d’urine. S’assurer que le sac collecteur est toujours plus bas que le niveau de la hanche pour favoriser l’écoulement de l’urine et éviter qu’elle reflue vers la vessie (risque d’infection). Surveiller les caractéristiques des urines (couleur, odeur, transparence, quantité). Vider régulièrement le sac de drainage pour éviter les reflux d’urine (risque d’infection).

D’une compétence à l’autre Les techniques liées à l’installation et au retrait d’une sonde urinaire de même que les interventions spécifiques qui y sont associées sont abordées dans la compétence 16, Procédés de soins et systèmes urinaire et reproducteur.

200

CHAPITRE 6

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ACTIVITÉS Madame Laflamme, 58 ans, présente des symptômes d’infection urinaire. Elle éprouve beaucoup de difficulté à uriner depuis le retrait de sa sonde urinaire. Que pouvez-vous faire pour stimuler son élimination vésicale ?

2

Indiquez le produit d’incontinence qui est le mieux adapté à chacune des situations suivantes.

Section 2

1

a) Georges, 32 ans, est alité à cause d’une traction à la jambe gauche. Il ressent le besoin d’uriner et d’évacuer des selles.

b) Madame Gervais, 82 ans, circule librement dans l’unité. Elle est désorientée, oublie où sont les toilettes et s’échappe quelquefois. Vous devez la conduire à la toilette toutes les heures pour prévenir les incontinences.

c) Monsieur Guzzi, 75 ans, ne contrôle plus ses mictions. Vous devez prélever de l’urine aux fins d’analyses.

d) Madame Jean, 48 ans, est obèse et se déplace difficilement jusqu’à la toilette avec son déambulateur à cause de ses douleurs aux jambes.

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Les soins liés à l’élimination

201

Situation clinique

Madame Westley, 58 ans (suite)

Section 2 1

Depuis le retrait de sa sonde urinaire, madame Westley a toujours l’impression d’avoir envie d’uriner. Pourtant, elle ne parvient à éliminer que de petites quantités d’urine à la fois. Ses urines sont foncées et troubles. Elle se plaint de brûlures et de douleur à la miction. Elle sent son ventre ballonné et rapporte des crampes abdominales et des gaz intestinaux. Installée sur une chaise d’aisance, elle ne parvient à évacuer qu’une petite boule de selle brune et dure.

3 Nommez deux soins d’assistance que vous pourriez faire auprès de madame Westley pour répondre à chacun des besoins d’élimination suivants. Élimination vésicale

Élimination intestinale

2.3 Les méthodes de soins liées à l’élimination Sous la supervision de votre enseignante, vous exécuterez les méthodes de soins suivantes, liées au besoin d’éliminer d’une personne :

MS Labo

8.3

MS Labo

8.1

MS 8.1 Installation du bassin de lit ;

MS Labo

8.4

MS 8.4 Installation et retrait d’une culotte d’incontinence.

MS 8.3 Utilisation d’un urinal ;

Les laboratoires associés à ces méthodes vous donneront notamment l’occasion d’appliquer les principes de déplacement sécuritaire du bénéficiaire (PDSB) et les principes liés à l’hygiène et à la sécurité. Ils vous permettront aussi de recueillir des données pertinentes sur les besoins d’élimination et l’état de la personne pour la rédaction d’une note d’évolution et la transmission d’un rapport interservices. MS

202

CHAPITRE 6

8.2

Prenez également connaissance de la méthode de soins 8.2, Utilisation de la chaise d’aisance, afin de vous familiariser avec cette méthode. Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

Synthèse L’élimination vésicale (élimination de l’urine) L’é







Couleur : jaune paille à jaune ambré Transparence : – au moment de la miction : urine claire – plusieurs minutes après la miction : urine trouble Odeur : – urine concentrée : odeur forte – urine stagnante : odeur d’ammoniac

Altérations de l’élimination vésicale ●

● ● ●

Infection des voies urinaires Rétention urinaire Globe vésical Incontinence urinaire

Soins d’assistance liés aux problèmes d’élimination vésicale ●



L’infirmière auxiliaire doit : – adapter ses interventions aux capacités physiques et cognitives de la personne, et au contexte de soins ; – renseigner correctement le client et lui donner des consignes claires ; – noter au dossier toutes particularités anormales chez le client et en informer l’infirmière responsable. Au besoin, elle peut recourir à certaines méthodes qui favorisent la miction : – suggérer certaines stimulations sensorielles (faire couler de l’eau ; masser l’intérieur de la cuisse ; placer le bout des doigts dans un bol d’eau tiède ; faire asseoir la personne sur un bassin de lit déjà chaud ; verser de l’eau tiède sur le périnée ou appliquer une débarbouillette tiède ou chaude sur le pubis) ; – faire boire de 2 à 2,5 L de liquide par jour (mise en garde : cette méthode est réservée uniquement aux personnes qui ont une fonction rénale normale et qui ne souffrent pas de maladie cardiaque ou de troubles nécessitant une restriction hydrique).

L’élimination intestinale (élimination des selles) L’é Caractéristiques des selles normales ●



● ●







Couleur : – nourrisson : selles jaunes – adulte : selles brunes Odeur : généralement forte Consistance : pâteuse Forme : s’apparente à la circonférence du rectum Fréquence : – variable selon les habitudes de vie – adulte : varie d’une fois par jour à trois fois par semaine Quantité : environ 150 g par jour chez l’adulte L’observation des caractéristiques des selles peut renseigner sur la nature des problèmes d’élimination.

Problèmes liés à l’élimination intestinale ● ● ● ● ● ●

Incontinence fécale Flatulence Hémorroïdes Diarrhée Constipation Fécalome

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Soins d’assistance liés aux problèmes d’élimination intestinale ●



Selon le contexte de soins, l’infirmière auxiliaire peut indiquer au client : – des mesures permettant de prévenir l’apparition de problèmes d’élimination intestinale ; – des moyens pour favoriser la défécation, pour maintenir l’intégrité de la peau et pour prévenir l’infection. Diverses mesures peuvent contribuer à maintenir un mode d’élimination fécale efficace : – favoriser une alimentation riche en fibres ; – maintenir un apport liquidien suffisant ; – favoriser un bon positionnement selon la condition et le contexte de soins ; – fournir le niveau d’assistance requis ou l’aide mécanique nécessaire pour conduire la personne à la toilette ; – assurer l’intimité du client ; – apporter une chaise d’aisance à proximité du lit si le client est incapable de se rendre à la toilette, ou lui offrir un bassin de lit ou un urinal ; – augmenter l’activité physique du client selon sa tolérance et les indications au PTI.

Les soins liés à l’élimination

203

Synthèse

Caractéristiques de l’urine normale

Les facteurs influant sur l’élimination vésicale Le et intestinale Âge Habitudes alimentaires et hydratation

Examens diagnostiques

Synthèse

Médicaments

Activité physique

Facteurs psychologiques (stress, anxiété, colère, etc.)

Élimination vésicale et intestinale

Maladies mentales, déficits cognitifs

Accessibilité d’une toilette et degré d’intimité

Grossesse

Habitudes d’élimination vésicale et intestinale

Douleur Positionnement

Les principes d’hygiène et de sécurité Le L’infirmière auxiliaire doit se conformer aux règles d’hygiène suivantes pour prévenir l’infection et la contamination lors d’un contact avec des liquides biologiques : – le lavage des mains ; – le port de gants non stériles ; – la manipulation, l’entretien et le rangement de l’équipement et du matériel conformément aux normes et aux procédures de l’établissement ou du fabricant.

204

CHAPITRE 6

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Jeûne ou nil per os (N.P.O.)

Diminue le risque de vomissements ou d’aspiration de vomissements pendant la chirurgie. Entraîne un déséquilibre hydrique. Favorise une diminution de la diurèse. Augmente le risque de constipation.

Miction par le client avant d’entrer en salle d’opération

Prévient l’incontinence urinaire peropératoire et la rétention urinaire postopératoire.

Lavement évacuant (si prescrit)

Prévient l’incontinence intestinale peropératoire et la constipation postopératoire liées à l’anesthésie.

Effets potentiels des anesthésiants et des analgésiques sur l’élimination

Inhibent la sensation du besoin d’uriner. Peuvent empêcher les muscles de la vessie et les sphincters de se contracter. L’anesthésie provoque l’arrêt du péristaltisme intestinal pendant 24 heures ou plus après une chirurgie, ce qui favorise la constipation.

Synthèse

La préparation préopératoire

Le matériel et l’équipement liés à l’élimination Matériel et équipement liés à l’élimination Bassin de lit : ● régulier ●

orthopédique

Indications



● ●



bariatrique

Urinal : ● ●

de femme d’homme

Chaise d’aisance : ● régulière

Clientèle alitée obèse



Clientèle alitée

● ●







bariatrique





Siège surélevé

● ●

Bassin collecteur (ou chapeau)

Clientèle alitée à mobilité réduite Chirurgies orthopédiques aux genoux ou aux hanches







Clientèle alitée



Dosage urinaire Solution de rechange au bassin de lit Clientèle à mobilité réduite Cas d’isolement de contact Non-proximité d’une toilette Clientèle obèse à mobilité réduite Contexte orthopédique Réduction du risque de blessures musculosquelettiques Évaluation rigoureuse de l’élimination (dosage, collecte, analyses, etc.)

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Les soins liés à l’élimination

205

Les produits d’incontinence Le Types de produits d’incontinence Protège-dessous (avec ou sans culotte-filet)

Indications ● ●



Synthèse

Culotte d’incontinence sans attache Culotte d’incontinence complète Condom urinaire (ou étui pénien)









Sonde urinaire





Collecteur d’urine avec uromètre



Pertes occasionnelles d’urine et fuites En prévention, dans les cas de rétention urinaire ou de petites pertes de selles Pour une plus grande autonomie de la personne Clientèle incontinente, en perte d’autonomie cognitive ou physique, et ayant suffisamment de force pour se tenir debout Clientèle en perte d’autonomie, présentant des problèmes d’incontinence totale, qui nécessite une assistance partielle à totale ou qui est alitée Prévention de l’incontinence urinaire chez une clientèle masculine incontinente Récupération de l’urine pour une collecte ou des analyses Drainage continu des urines chez une personne incontinente ou temporairement inapte à contrôler ses mictions Sous prescription médicale Drainage continu des urines chez une clientèle porteuse d’un condom urinaire

Les conséquences du port d’un produit d’incontinence

206

CHAPITRE 6

Conséquences psychologiques

Conséquences physiques

Stress Anxiété Gêne Atteinte à l’intégrité, à l’intimité, voire à la sexualité

Malaises et inconfort Risque d’infection des voies urinaires Risque d’atteinte à l’intégrité de la peau (irritation, rougeurs, risques de lésion et d’infection)

Conséquences sociales Isolement social Solitude Modification des activités sociales Perte d’autonomie pouvant entraîner l’hébergement en établissement

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Situation clinique Une fois l’infection urinaire diagnostiquée, le médecin fait réinstaller une sonde urinaire à madame Westley à 10:00. Il prescrit des antibiotiques et un nouvel analgésique. Il réclame un dosage des urines pour 24 heures. La diététiste augmente l’apport en fibres de la cliente tout en respectant ses goûts et ses habitudes alimentaires. Après le dîner, vers 13:00, madame Westley demande que vous l’installiez sur la chaise d’aisance : elle a envie de déféquer. Elle se dit un peu moins souffrante depuis qu’elle a pris le nouvel analgésique prescrit, à 11:00, et ressent un plus grand confort avec la sonde urinaire. Elle évalue présentement sa douleur lombaire à 5/10. À 13:25, la cliente évacue une selle brune et dure d’un diamètre de 5 cm. En après-midi, madame Westley reçoit la visite d’une amie et accepte une collation. À 15:45, sa sonde urinaire draine 375 ml d’une urine trouble qui dégage une odeur d’ammoniac.

1

En vous référant à la situation clinique de madame Westley, à la page 202, indiquez les observations cliniques rapportées qui ont permis au médecin de diagnostiquer une infection urinaire.

2

Quels facteurs ont favorisé la constipation chez madame Westley ?

3

Nommez trois avantages de l’utilisation de la chaise d’aisance pour madame Westley.

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Les soins liés à l’élimination

207

Situation clinique

Madame Westley, 58 ans (suite)

4

À partir des éléments fournis dans la situation, rédigez la note d’évolution au dossier de madame Westley. DATE

HEURE

NOTES D’ÉVOLUTION

Situations cliniques

Année Mois Jour

Notes personnelles

208

CHAPITRE 6

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CHAPITRE

7

Les soins à la personne décédée

Sommaire Situation clinique ................................ 210 Section 1 Les soins après le décès ........... 211 Section 2 Les procédures à suivre après le décès........................... 216

Synthèse ................................................. 220 Situation clinique (suite).................. 221

209

Situation clinique

Situation clinique

Xxxxx Monsieur Bessette, 58 ans Après une longue et difficile agonie, monsieur Bessette est décédé entouré de ses proches. Ses cheveux sont sales et ébouriffés. Il a beaucoup transpiré à cause des efforts qu’il a déployés pour respirer. Les proches de monsieur Bessette sont très affectés par le décès, surtout son épouse. Celle-ci pleure, gémit et répète sans cesse que sa vie n’a plus de sens. Les enfants s’inquiètent pour leur mère, qui semble vraiment désemparée. Vous êtes l’infirmière auxiliaire qui doit prodiguer à monsieur Bessette les soins après le décès. Les proches vous informent qu’ils désirent faire don des cornées (une des structures de l’œil) et des valves cardiaques de monsieur Bessette. Ils vous demandent comment il faut procéder.

210

1

Selon vous, quels sont les buts des soins qu’il faut prodiguer au corps de monsieur Bessette ?

2

Comment les soins prodigués au corps de monsieur Bessette peuvent-ils apporter du réconfort à ses proches ?

3

Comment pourriez-vous répondre aux proches au sujet du don des cornées et des valves cardiaques de monsieur Bessette ?

4

En tant qu’infirmière auxiliaire, quel est votre rôle auprès des proches de monsieur Bessette ?

CHAPITRE 7

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Section

1 Les soins après le décès

Déclencheur Les soins après le décès sont des gestes simples, mais ils ont un sens symbolique profond. Formez des équipes de trois élèves et répondez aux questions suivantes. Avez-vous déjà perdu un proche ou un ami ? Si oui, quels sentiments avez-vous éprouvés à ce moment ?

2

Quelles sont vos craintes par rapport aux soins que vous prodiguerez aux personnes décédées quand vous travaillerez ?

Section 1

1

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

Froid cadavérique Linceul Lividité cadavérique

• • •

Morgue Rigidité cadavérique Soins post mortem



Toilette mortuaire

Pour les proches de la personne décédée, le décès est un moment difficile et parfois même très éprouvant. L’infirmière auxiliaire peut atténuer la tristesse des proches et les aider à vivre cette épreuve : • en prodiguant les soins après le décès avec respect et douceur ; • en les accompagnant de façon appropriée. Cette section vous permettra : • de comprendre les buts des soins après le décès ; • de connaître les soins à prodiguer à la personne immédiatement après son décès ; • de connaître les procédures associées à la mise au linceul.

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Les soins à la personne décédée

211

1.1 Les buts des soins après le décès Changement physio­ logique

Section 1

Changement dans les fonctions ou les propriétés d’un organe ou d’un organisme vivant.

Deuil Douleur ou tristesse éprouvée à la suite du décès d’un proche.

Les souffrances ainsi que les changements physiologiques subis par la personne en fin de vie laissent des marques sur son corps. De plus, le décès déclenche un processus relativement rapide de dégradation de l’organisme. Les soins post mortem (ou soins après le décès) ont pour buts : • de conserver une belle apparence au corps du défunt en FIGURE 1 Les soins après le décès évitant qu’il se dégrade ou prenne une position inappropriée ; • d’offrir aux proches une image réconfortante de la personne décédée ; • de préserver la dignité de la personne décédée ; • de faciliter le processus de deuil ; • de permettre au personnel Les soins après le décès permettent d’offrir une image réconfortante aux proches. Ils peuvent aussi faciliter le soignant de clore la relation processus de deuil. avec la personne décédée.

ATTENTION Dans certaines religions et cultures, seuls les membres de la famille peuvent prodiguer les soins à la personne décédée.

1.2 Les soins à prodiguer à la personne immédiatement après son décès MS Labo

2.8

La méthode de soins 2.8, Soins après le décès, décrit les soins à prodiguer immédiatement après le décès, avant qu’on présente le corps du défunt aux proches. Les soins à prodiguer au corps du défunt sont liés aux changements physiologiques qui surviennent après le décès (voir le tableau 1). On prodigue ces soins post mortem le plus rapidement possible après le décès afin de limiter la détérioration de la peau. L’infirmière auxiliaire manipule le corps du défunt avec délicatesse pour démontrer du respect envers la personne décédée et pour éviter de provoquer des ecchymoses.

TABLEAU 1

Les changements physiologiques après le décès Changements physiologiques



212

Apparition de la rigidité cadavérique (rigor mortis) de deux à quatre heures après le décès. Elle correspond à la contraction des muscles lisses et squelettiques.

CHAPITRE 7

Interventions de l’infirmière auxiliaire Avant que la rigidité cadavérique apparaisse, on doit : ● placer le corps du défunt dans une position naturelle (en décubitus dorsal), les bras le long du corps ou les mains croisées sur l’abdomen ; ● fermer les paupières ; ● au besoin, mettre en place les prothèses dentaires (si elles ont été retirées pendant l’agonie) afin de donner un aspect plus normal au visage. S’il est impossible d’insérer les prothèses dentaires dans la bouche du client, les déposer dans le contenant à prothèses dentaires identifié à son nom ; ● fermer la bouche de la personne.

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Les changements physiologiques après le décès (suite) Changements physiologiques









Interventions de l’infirmière auxiliaire

Diminution graduelle de la température corporelle Apparition du froid cadavérique (algor mortis) ou perte de l’élasticité de la peau

Afin de prévenir la rupture des tissus, on doit :

Apparition de la lividité cadavérique (livor mortis). Il s’agit de la coloration violacée des extrémités due à la dégradation des globules rouges.

Pour éviter que le visage prenne une coloration violacée (dyschromie), on doit : ● surélever la tête à l’aide d’un oreiller ou d’une serviette pliée.

Ramollissement et liquéfaction des tissus en raison de la fermentation bactérienne

Pour retarder ces changements, on doit : ● mettre le corps à la morgue (lieu où sont conservés provisoirement les corps des défunts) de l’établissement de santé ou s’assurer du transfert à l’entreprise de services funéraires.





retirer délicatement les rubans adhésifs qui maintiennent en place certains dispositifs de soins (sonde, cathéter, etc.) ; éviter de tirer sur la peau.

Quoi faire Avant d’offrir aux proches de passer un dernier moment avec la personne décédée, l’infirmière auxiliaire doit prêter une attention particulière au corps du défunt et à l’environnement. Elle effectue d’abord la toilette mortuaire : • en prodiguant des soins d’hygiène corporelle au défunt et en lui peignant les cheveux ; • en retirant les dispositifs de soins (sauf en cas d’autopsie où ils doivent normalement rester en place) et en remplaçant les pansements souillés par des pansements propres, au besoin ; • en mettant au défunt une chemise d’hôpital propre ; • en recouvrant le corps du défunt d’un drap propre qu’elle tire bien jusqu’aux épaules. Elle prépare ensuite la chambre : • en enlevant la lingerie souillée ; • en vidant la poubelle ; • en dissimulant ou en sortant les équipements médicaux ; • en tamisant la lumière ; • en parfumant la pièce, au besoin.

L’infirmière auxiliaire accueille les proches afin de ne pas les laisser seuls pendant ce premier contact avec le corps du défunt. Par la suite, les proches peuvent passer un moment d’intimité avec le défunt. Ils peuvent rester aussi longtemps qu’ils le désirent, à moins que la période de temps qu’ils passent auprès du corps ne soit déraisonnable compte tenu du fait que le processus naturel de dégradation du corps se poursuit.

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L’attitude empathique et respectueuse de l’infirmière auxiliaire réconforte les proches dans un moment très difficile.

Les soins à la personne décédée

213

Section 1

TABLEAU 1

L’infirmière auxiliaire accompagne les proches en démontrant : • de la discrétion (elle se retire pour les laisser seuls) ; • de la disponibilité (elle répond à leurs questions) ; • une présence réconfortante (elle accueille les silences et les larmes). MS

2.8

1.3 La mise au linceul

Section 1

La procédure de mise au linceul peut débuter après le départ des proches. La plupart des centres hospitaliers utilisent une trousse de soins après le décès (voir la figure 2). Cette trousse contient : • les étiquettes d’identification du FIGURE 2 La trousse de soins après corps du défunt et le sac à effets le décès personnels de la personne décédée ; • des attaches et une mentonnière qui maintiendront les membres et la mâchoire en place ; • un piqué absorbant pour recueillir les selles et l’urine ou une culotte d’incontinence, au besoin ; • un contenant à prothèses dentaires, au besoin ; • des gants non stériles ; • un linceul (grande pièce de toile plastifiée utilisée pour envelopper le corps du défunt).

Quoi faire L’identification adéquate du corps de la personne décédée permet d’éviter toute erreur malheureuse. L’infirmière auxiliaire s’assure de la présence des renseignements suivants sur l’étiquette d’identification : • le nom de la personne ; • l’âge ou la date de naissance ; • le sexe ; • la date du décès ; • le numéro de dossier ; • le numéro de chambre ; • le nom du médecin.

214

CHAPITRE 7

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1

Quels sont les buts des soins qu’on doit prodiguer à la personne décédée ?

2

Madame Giroux, 88 ans, vient de décéder à la résidence où elle vivait depuis quelques années. Ses filles ont été très près d’elle lorsqu’elles l’ont accompagnée pendant sa fin de vie. Elles attendent dans le salon des visiteurs pendant que vous effectuez la toilette mortuaire. a) Décrivez comment vous procédez pour effectuer la toilette mortuaire de madame Giroux.

b) Quels sont les aménagements à faire dans la chambre de madame Giroux avant d’y faire entrer ses filles ?

3

Monsieur Legendre, 58 ans, est dans l’unité de médecine. Il était dans la phase terminale d’un cancer pulmonaire et il vient de décéder, entouré de ses proches. a) Quels sont les soins à prodiguer au corps de monsieur Legendre avant que le phénomène de la rigidité cadavérique ne s’installe ?

b) Au moment de la mise au linceul, quelles sont les informations à inscrire sur les étiquettes servant à identifier le corps de monsieur Legendre ?

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Les soins à la personne décédée

215

Section 1

ACTIVITÉS

4 3

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse. Vrai

Faux

Section 2

a) Les pansements souillés sur le corps du défunt restent en place et peuvent être renforcés. b) S’il est impossible de fermer les paupières du défunt, on peut les maintenir en place à l’aide de ruban adhésif. c) On doit surélever légèrement la tête de la personne décédée à l’aide d’un oreiller ou d’une serviette pliée afin d’éviter la dyschromie. d) Les prothèses dentaires sont retirées et remises à la famille avec les effets personnels de la personne décédée. e) Au moment de la mise au linceul, on glisse un tampon absorbant sous le siège afin de recueillir les écoulements provenant de la vessie et des intestins. Justification :

Section

2 Les procédures à suivre après le décès

Déclencheur Les gestes de la toilette mortuaire s’inscrivent dans une tradition ancienne et permettent au personnel soignant de clore la relation avec la personne décédée. L’infirmière auxiliaire peut personnaliser ce dernier soin en instaurant un rituel précis. Nommez certains gestes que vous souhaiteriez introduire dans votre rituel de soins post mortem.

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

216

Autopsie

CHAPITRE 7



Certificat de décès



Don d’organes vitaux ou de tissus non vitaux

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L’infirmière auxiliaire collabore à tous les aspects des soins qui entourent le décès de la personne. Elle respecte les procédures administratives et elle connaît les différents formulaires à remplir à l’établissement de santé où elle travaille. Ces documents concernent : • le certificat de décès ; • l’autopsie ; • le don d’organes vitaux ou de tissus non vitaux.

2.1 Le certificat de décès et l’autopsie Section 2

Le constat du décès de la personne relève de la responsabilité médicale. Le médecin consigne au dossier les interventions et les traitements effectués, de même que le moment du décès. Il rédige également le certificat de décès, qui devient un document officiel pour les procédures à entreprendre auprès des différents organismes gouvernementaux. Dans le cas d’un décès suspect ou insolite, ou d’une mort due à un traumatisme violent, le médecin peut également demander aux proches la permission de pratiquer une autopsie (examen et description des parties internes et externes d’un cadavre dans le but de déterminer la cause du décès).

ATTENTION Les soins post mortem sont prodigués après le constat du décès.

2.2 Le don d’organes vitaux ou de tissus non vitaux On peut faire un don d’organes vitaux ou de tissus non vitaux afin qu’ils soient transplantés ou utilisés pour la recherche (voir la figure 3). La personne doit consentir au don de tissus non vitaux ou d’organes vitaux avant son décès en signant le formulaire Consentement au don d’organes et de tissus de la RAMQ, en signant l’autocollant et en l’apposant au dos de sa carte d’assurance-maladie, ou en faisant inscrire son consentement au FIGURE 3 Le don d’organes Registre des dons d’organes et de tissus de la Chambre des notaires du Québec. Si la personne n’a pas consenti au don avant d’être en fin de vie, elle doit établir une entente avec une équipe interdisciplinaire. Cette équipe est principalement constituée : • de la personne en fin de vie ; • de ses proches ; • du médecin ; Le don d’un cœur qui sera transplanté permet de sauver une vie. • de la personne spécialisée en don d’organes.

Tissus non vitaux Ensemble de cellules de structure similaire qui remplissent une même fonction dans un organe ou une partie d’organe, mais qui ne sont pas essentielles au maintien de la vie (ex. : valves cardiaques, tendons, veines, os longs, osselets de l’oreille moyenne, peau, cornées).

Organes vitaux Éléments anatomiques (ex. : cœur, poumons, reins, foie) exerçant une fonction vitale, c’est-à-dire qu’ils sont indispensables à la vie.

Que la décision soit prise avant ou pendant l’hospitalisation, il est essentiel que la personne en informe ses proches.

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Les soins à la personne décédée

217

Les établissements de santé possèdent généralement un protocole relié à la préparation du corps du défunt ou au maintien des fonctions des organes vitaux avant un prélèvement. Il est à noter qu’en ce qui a trait aux tissus non vitaux, il est possible de prendre une décision avec les proches après le décès.

Section 2

Québec-Transplant et Héma-Québec sont les organismes mandatés par le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) pour assurer la coordination du don d’organes vitaux et la gestion des prélèvements de tissus non vitaux. Les prélèvements de cornée sont sous la responsabilité de la Banque d’yeux nationale Inc. (Québec) et de la Banque d’yeux du Québec (Montréal), en collaboration avec Héma-Québec.

2.3 La note d’évolution Après le décès de la personne, l’infirmière auxiliaire note au dossier les renseignements suivants : • la date et l’heure du décès ; • le nom du médecin qui a constaté le décès ; • la liste des effets personnels de la personne décédée ; • le nom de la personne à qui les effets personnels ont été remis et son lien avec la personne décédée ; • l’heure à laquelle le corps du défunt a été transféré à la morgue ou à l’établissement funéraire (voir la figure 4). FIGURE 4

Exemple de note d’évolution après le décès d’un client

DATE Année Mois Jour

2013-08-08

HEURE

13:01 13:40

NOTES

Décès constaté par le Dr Chartrand. Effets personnels (alliance, vêtements, livres, photos) remis à Pierre Hébert, son fils.

13:50 14:20

Soins post mortem. Transfert à la morgue. Signature, ét. inf. aux.

Le personnel soignant a l’obligation d’inventorier les effets personnels de la personne décédée avant de les remettre aux proches. Ce geste peut parfois être vécu comme une intrusion dans l’intimité de la personne décédée.

218

CHAPITRE 7

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ACTIVITÉS Quelles informations l’infirmière auxiliaire doit-elle inscrire au dossier après avoir prodigué les soins à la personne décédée ?

2

Nommez les personnes qui sont impliquées dans la décision quant au don d’un organe vital en vue d’une transplantation.

3

Vrai ou faux ? Si vous jugez qu’un énoncé est faux, justifiez votre réponse.

Section 2 1

1

Vrai

Faux

a) Les soins post mortem se prodiguent après le constat de décès. b) Après le décès, les proches peuvent prendre une décision concernant le don d’un organe vital. Justification :

4

Quel est le rôle de l’infirmière auxiliaire face aux aspects administratifs des soins qui entourent le décès ?

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Les soins à la personne décédée

219

Synthèse Les soins prodigués immédiatement après le décès

Synthèse

Les soins à la personne décédée ont pour buts de : • conserver une belle apparence au corps du défunt ; • préserver la dignité de la personne décédée ; • offrir aux proches une image réconfortante de la personne décédée ; • faciliter le processus de deuil ; • permettre au personnel soignant de clore la relation avec la personne décédée. Les changements physiologiques après le décès sont : • la rigidité cadavérique due à la contraction des muscles lisses et squelettiques ; • le froid cadavérique dû à la diminution de la température corporelle ; • la lividité cadavérique due à la dégradation des globules rouges ; • le ramollissement et la liquéfaction des tissus dus à la fermentation bactérienne. Les soins post mortem peuvent différer d’un établissement de santé à l’autre. Voici comment ils se déroulent habituellement. La séquence habituelle des soins post mortem 1 Établissement du

constat de décès par le médecin, et rédaction du certificat de décès, des demandes d’autopsie et de don d’organes vitaux et de tissus non vitaux 5 Départ des proches

et remise des effets personnels

2 Toilette mortuaire

immédiatement après le décès

6 Mise au linceul

3 Aménagement de

la chambre

4 Accueil des

proches pour ce dernier moment d’intimité

8 Rédaction de la

7 Transfert à la

morgue ou à l’établissement funéraire

note d’évolution

Les procédures de soins suivant le décès L’infirmière auxiliaire collabore à tous les aspects des soins qui entourent le décès de la personne. Elle respecte les procédures administratives et elle connaît les différents formulaires à compléter propres à l’établissement de santé. Ces documents concernent : • le certificat de décès ; • l’autopsie ; • le don d’organes ou de tissus.

220

CHAPITRE 7

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Situation clinique Il est 10:25. Le Dr Rioux vient de constater le décès de monsieur Bessette. Vous invitez la famille à se reposer dans la salle des visiteurs afin de pouvoir prodiguer les soinspost mortem. Vous en profitez pour répondre aux questions des proches et pour leur offrir un peu de soutien. Vous dirigez le fils aîné vers l’infirmière responsable afin qu’elle commence la procédure pour les dons des cornées et des valves cardiaques. Vous remettez les effets personnels de monsieur Bessette (alliance, vêtements, livres, photos) à son épouse, madame Nicole Gendron. Vers 11:00, vous demandez l’aide d’une collègue et vous allez chercher le matériel nécessaire pour les soins : la lingerie, du ruban adhésif et des compresses pour retirer les cathéters et remplacer les pansements. À votre arrivée dans la chambre de monsieur Bessette, vous fermez les rideaux et tamisez la lumière. Ensemble, vous commencez en silence et avec douceur les soins post mortem. Vous et votre collègue procédez à la mise au linceul de monsieur Bessette. Vos gestes se font tout en douceur et dans le respect. Puis vous le déposez sur une civière et le conduisez à la morgue de l’établissement. Vous avez maintenant le sentiment d’avoir accompagné monsieur Bessette dans l’une des étapes importantes de sa vie, sa mort.

1

Indiquez dans quel ordre chacune des étapes suivantes devrait être effectuée pour préparer le corps de monsieur Bessette afin de le rendre présentable à la famille. Nettoyer le corps de monsieur Bessette. Fermer les yeux de monsieur Bessette. Lui mettre une chemise d’hôpital propre. Recouvrir le corps d’un drap propre et bien tiré jusqu’aux épaules. Retirer son alliance et la déposer dans un sac, avec les effets personnels de monsieur Bessette. Mettre des gants non stériles. Peigner ses cheveux. Placer le corps dans une position naturelle, les bras le long du corps ou les mains croisées sur le ventre. Retirer les cathéters et les jeter dans le contenant prévu à cet effet. Surélever légèrement sa tête à l’aide d’un oreiller ou d’une serviette pliée.

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Les soins à la personne décédée

221

Situation clinique

Monsieur Bessette, 58 ans (suite)

Situation clinique

2

Décrivez le contenu de la trousse de soins nécessaire pour la mise au linceul.

3

Rédigez la note d’évolution après avoir prodigué les soins à monsieur Bessette. DATE

HEURE

NOTES

Année Mois Jour

Notes personnelles

222

CHAPITRE 7

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CHAPITRE

8

Mesurer les signes vitaux

Sommaire Situation clinique ................................ 224 Section 1 Les signes vitaux....................... 225 Section 2 La température corporelle ......... 229 Section 3 La pression artérielle................. 234 Section 4 Le pouls et la respiration .......... 241

Synthèse ................................................. 248 Situation clinique (suite).................. 250

223

Situation clinique

Situation clinique

Xxxxx Madame Gabriel, 44 ans Madame Gabriel travaille dans une boutique de vêtements pour dames au centreville. Ce matin, elle déballait une boîte de vêtements qui était posée au sol. En se relevant pour déposer les vêtements sur le comptoir, madame Gabriel a été prise d’un vertige et a perdu conscience. Sandra, sa collègue, a composé le 911. Les ambulanciers ont pris les signes vitaux de madame Gabriel. Ils ont noté : • • • •

température buccale : 36,9 °C ; pression artérielle : 88/46 ; pouls : 72 battements/min ; respiration : 16 respirations/min.

Répondez aux questions suivantes selon vos connaissances actuelles. 1

Pourquoi les ambulanciers ont-ils vérifié les signes vitaux de madame Gabriel ?

2

Quel signe vital a pu causer la perte de conscience de madame Gabriel ?

3

Les signes vitaux de madame Gabriel vous semblent-ils normaux ?

4

Avez-vous déjà ressenti des étourdissements passagers en vous levant le matin, par exemple ?

5

Quelle peut être la cause de ces étourdissements ?

224

CHAPITRE 8

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Section

1 Les signes vitaux

Déclencheur

1

Section 1

Mesurez sur vous-même le signe vital suivant : le pouls. Mettez l’extrémité de l’index et du majeur de votre main dominante sur la partie supérieure de votre cou, dans le léger creux situé entre le lobe de l’oreille et le menton, juste sous votre mâchoire (voir la photo ci-contre). Appuyez légèrement. Pendant une minute, comptez les battements cardiaques ressentis. Le nombre de battements cardiaques représente la fréquence de votre pouls. Quel est votre pouls ?

Répondez aux questions 2 et 3 en vous appuyant sur vos connaissances personnelles. 2

Selon vous, votre pouls est-il dans les valeurs normales ?

3

À votre avis, appuie-t-on sur une artère ou sur une veine quand on prend le pouls dans le cou ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : •

Signes vitaux



Valeur normale



Valeur antérieure

Les signes vitaux sont des paramètres physiologiques qui permettent aux professionnels de la santé de vérifier si une personne est en bonne santé. Ces signes fournissent des données sur certaines fonctions physiologiques (cœur, poumons, etc.). On doit les comparer aux valeurs antérieures de la personne ou aux valeurs normales selon le groupe d’âge de cette personne. Cette section présente : • les signes vitaux et leur fonction ; • les situations où les signes vitaux doivent être mesurés et les consignes à respecter lors de leur mesure ; • la consignation des signes vitaux.

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Mesurer les signes vitaux

225

1.1 Les signes vitaux et leur fonction

Section 1

Les signes vitaux comprennent : • la température corporelle ; • la pression artérielle ; • le pouls ; • la respiration et la saturation pulsatile en oxygène.

Infiltration Injection d’une médication dans une partie du corps.

Les signes vitaux permettent de déterminer la façon dont une personne réagit : • à la maladie ; • aux traitements médicaux (ex. : médication, chimiothérapie, infiltration, etc.) ; • lors d’un examen d’investigation (ex. : électrocardiogramme à l’effort, biopsie, etc.) ; • au stress physique ou psychologique subit ; • etc. En comparant les données recueillies aux valeurs normales ou aux valeurs antérieures de la personne, l’infirmière auxiliaire est en mesure de détecter une anomalie (ex. : fièvre, pression artérielle très élevée). La mesure des signes vitaux fait partie des tâches quotidiennes de l’infirmière auxiliaire. Il est essentiel d’effectuer la prise des signes vitaux de façon consciencieuse, car les résultats mesurés seront interprétés par l’infirmière responsable et par le médecin. De plus, ils constitueront des données importantes lors de certains soins (ex. : exercices actifs et passifs, changement de position), de certains traitements ou de l’ajustement du dosage de certains médicaments.

1.2 La mesure des signes vitaux En général, il est admis que les signes vitaux doivent être mesurés dans certaines situations précises (voir l’encadré à la page suivante). Cependant, comme ces signes sont souvent les premiers indicateurs de la détérioration de l’état de santé d’une personne, l’infirmière auxiliaire doit être constamment à l’affût de tout changement chez son client. Lorsqu’elle juge que l’état de santé du client nécessite une mesure des signes vitaux, elle doit l’effectuer, vérifier les résultats obtenus et en aviser l’infirmière, au besoin.

226

CHAPITRE 8

FIGURE 1

La mesure de la pression artérielle

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Les situations où les signes vitaux doivent être mesurés

Section 1

Lors de l’admission en milieu de soins (les signes vitaux constitueront alors les valeurs de comparaison lors des prochaines mesures). Lors de l’application d’un protocole ou d’une ordonnance médicale. Avant, pendant et (ou) après une intervention chirurgicale, un traitement ou un examen. Avant, pendant et (ou) après l’administration d’un médicament pouvant affecter le cœur, les poumons ou la température corporelle (ex. : un opioïde [calmant, anti-douleur, narcotique], qui risque d’altérer l’état respiratoire du client). Avant et (ou) après toute intervention qui pourrait influer sur les signes vitaux (ex. : au premier lever après une chirurgie, lors d’exercices passifs ou actifs, lors d’un changement de position). Lors d’une modification de l’état général ou d’un malaise (ex. : douleur, chaleur, perte de conscience), ou pour toute autre raison valable.

Lors de la mesure des signes vitaux, l’infirmière auxiliaire doit respecter les consignes présentées dans le tableau 1. TABLEAU 1

Les consignes à respecter lors de la mesure des signes vitaux

Étapes

Consignes

Hygiène

Se laver soigneusement les mains avant et après la mesure des signes vitaux (ou lorsque les soins au client sont terminés).

Matériel

S’assurer que le matériel utilisé est fonctionnel et approprié à la personne (ex : pour la mesure de la pression artérielle d’un enfant, choisir un petit brassard, adapté à la taille de son bras).

Valeurs normales et valeurs antérieures

Connaître les valeurs normales des signes vitaux et les valeurs antérieures du client (si elles sont disponibles), ainsi que les diagnostics, les médicaments prescrits et ses antécédents médicaux.

Fréquence de la mesure des signes vitaux

Respecter les heures prescrites pour la mesure des signes vitaux (ou prendre la mesure selon l’état du client).

Analyse des résultats

Analyser correctement les résultats obtenus. En présence d’anomalie, poser les gestes appropriés et en aviser l’infirmière.

Consignation des résultats

Consigner les résultats obtenus sur la feuille ou le graphique d’enregistrement des signes vitaux.

Plusieurs facteurs influent sur les signes vitaux. L’infirmière auxiliaire doit en tenir compte lorsqu’elle en fait la mesure. Ces facteurs seront présentés plus loin pour chacun des signes vitaux, dans leur section respective.

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Mesurer les signes vitaux

227

1.3 La consignation des signes vitaux

Section 1

Lorsque l’infirmière auxiliaire procède à la mesure des signes vitaux, elle doit inscrire les résultats obtenus sur une feuille ou un graphique d’enregistrement des signes vitaux (voir l’annexe 4). Le nom de ce document varie selon les établissements (ex. : Signes vitaux, Paramètres vitaux, Paramètres fondamentaux [signes vitaux], etc.). La présentation de ce document peut également varier.

ACTIVITÉS 1

Nommez les quatre signes vitaux que l’infirmière auxiliaire doit mesurer dans le cadre de ses tâches quotidiennes.

2

Nommez quatre situations où on doit mesurer les signes vitaux d’un client.

3

Pourquoi l’infirmière auxiliaire doit-elle connaître les valeurs antérieures de la personne chez qui elle vérifie les signes vitaux ?

228

CHAPITRE 8

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Section

2 La température corporelle

Déclencheur Remplissez la grille de mots croisés ci-contre à l’aide des mots et des définitions suivantes.

5

• celsius

6

Section 2

4 7

• effort physique • fièvre

1

• rectum • stress • thermomètre

2

• thermorégulation 3

Horizontalement 1

2

3

Je suis la manifestation d’une température corporelle anormalement élevée. Je suis le phénomène par lequel l’organisme maintient sa température à 37 °C. Je peux faire augmenter la température corporelle.

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Verticalement 4 5 6

7

Je suis un des facteurs qui influent sur la température corporelle. Je suis l’instrument utilisé pour mesurer la température corporelle. Je suis le site de mesure de température qui donne les valeurs les plus fiables. Je suis l’unité de mesure de la température corporelle.

Mesurer les signes vitaux

229

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • •

Section 2



Fièvre (ou hyperthermie) Hypothermie Température axillaire

• • •

Température • buccale Température • corporelle • Température rectale

Température tympanique Thermomètre Thermorégulation

Cette section présente : • le mécanisme qui permet à l’organisme de maintenir sa température constante ; • les sites et les appareils de mesure de la température corporelle.

2.1 La thermorégulation et la température corporelle Pour fonctionner normalement, le corps humain doit maintenir sa température à un niveau relativement constant. Autrement dit, la chaleur produite par l’organisme doit être égale à la chaleur perdue. Cette capacité de l’organisme de maintenir sa température constante s’appelle la thermorégulation. La mesure de la température corporelle (voir la figure 2) permet de vérifier la température interne d’une personne afin de déceler des anomalies. Ces anomalies peuvent être l’un ou l’autre des cas suivants : • la fièvre (ou hyperthermie, c’est-à-dire une température corporelle supérieure aux valeurs normales) ; • l’hypothermie (une température corporelle inférieure aux valeurs normales). FIGURE 2

La mesure de la température corporelle : la température buccale

La température corporelle s’exprime en degrés Celsius (°C). Divers facteurs peuvent modifier la température corporelle (voir le tableau 2). Ces facteurs doivent être pris en considération lorsque l’infirmière auxiliaire analyse les variations de température chez un client et les écarts par rapport aux valeurs normales.

230

CHAPITRE 8

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Les principaux facteurs influençant la température corporelle

Facteurs Âge

Justifications ●



Moment de la journée Activité physique

● ●





Taux hormonaux (chez la femme) État de santé Température ambiante Stress









Chez le nouveau-né et le nourrisson, les mécanismes de thermorégulation sont peu développés. Chez la personne âgée, la détérioration des mécanismes de thermorégulation est due au processus de vieillissement. Le matin, la température est plus basse. En fin d’après-midi ou en début de soirée, la température est plus élevée.

Section 2

TABLEAU 2

L’effort physique et l’activité musculaire augmentent la production de chaleur. Ils entraînent une hausse de la température corporelle. La sédentarité influence la température corporelle à la baisse. L’ovulation augmente la température corporelle. Plusieurs problèmes de santé peuvent altérer le fonctionnement des mécanismes de thermorégulation. La température ambiante (haute ou basse) influence les mécanismes de thermorégulation, particulièrement chez les nourrissons et les personnes âgées. Le stress, qu’il soit physique ou émotionnel, provoque une augmentation de la température corporelle.

Quoi faire Dans le cadre des soins liés à l’habillage, l’infirmière auxiliaire doit être vigilante et faire preuve de discernement lors du choix de vêtements pour les nourrissons et les personnes âgées. De plus, elle doit s’assurer de fournir la literie appropriée à la température ambiante.

MS Labo

2.2 La mesure de la température corporelle

4.1

L’infirmière auxiliaire peut mesurer la température corporelle sur quatre sites (voir le tableau 3, à la page 232). Chaque site présente des avantages et des inconvénients. Les valeurs obtenues varient légèrement d’un site à l’autre. Selon le site utilisé, la température peut varier de quelques dixièmes de degré. L’infirmière auxiliaire doit donc préciser le site de la mesure lorsqu’elle note la valeur obtenue sur la feuille ou le graphique d’enregistrement des signes vitaux. Ainsi, les autres professionnels de la santé pourront tenir compte de cette information au moment d’analyser les résultats.

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Mesurer les signes vitaux

231

TABLEAU 3

Les sites de mesure de la température corporelle

Section 2

Sites et températures moyennes (chez l’adulte)

Avantages

Bouche (température buccale) La température buccale varie entre 36,5 °C et 37,5 °C.

Site le plus accessible et le moins incommodant pour le client.

Rectum (température rectale) La température rectale varie entre 36,5 ° C et 38,0 ° C.

Les valeurs obtenues sont les plus fiables.

Aisselles (température axillaire) La température axillaire varie entre 34,7 °C et 37,3 ° C.

Méthode sécuritaire et la moins invasive.

Tympan (température tympanique) La température tympanique varie entre 35,8 °C et 37,3 °C.

Facile d’accès et rapide.

Recommandations générales et contre-indications

Inconvénients











● ●



Ne peut être utilisé chez : – les enfants de moins de 5 ans ; – les personnes pouvant mordre le thermomètre ; – les personnes pouvant éprouver de la difficulté à maintenir le thermomètre en place et à garder la bouche fermée pendant au moins 30 secondes. Désagréable et difficile lorsque le client ne peut se tourner sur le côté.

Les valeurs obtenues sont les moins exactes. Le thermomètre doit demeurer en place de 1 à 3 minutes. Le thorax doit être découvert.

Peut être désagréable. Comporte certains risques de blessure de la membrane du tympan si le thermomètre est inséré trop profondément. La présence de cérumen (cire de l’oreille) peut influer sur le résultat.















On doit attendre de 20 à 30 minutes avant de prendre la température d’une personne qui a consommé des liquides et des aliments (chauds ou froids), mâché de la gomme ou fumé la cigarette. Sinon, les résultats seront faussés.

La température rectale est le seul site fiable chez les enfants de 2 ans et moins. Contre-indications : – chirurgie au rectum ; – présence de tumeur ou d’hémorragie rectale ; – diarrhées, malformations rectales, hémorroïdes de taille significative ; – infarctus du myocarde ; – leucémie aiguë, immunosuppression (suppression innée ou acquise de la capacité de l’organisme à se défendre contre un agent pathogène [ex. : virus, bactéries, allergènes]) ; – problèmes de coagulation sanguine. Le site est peu recommandé pour déceler la fièvre chez le nourrisson et les enfants en bas âge. Contre-indication : – personnes agitées ou confuses.

Le thermomètre doit être placé dans le conduit auditif, en ligne droite avec le tympan. Contre-indications : – infection, écoulement de l’oreille ; – malformation de l’oreille, absence de membrane tympanique ; – obstruction de l’oreille (bouchon de cérumen ou autre) ; – chirurgie auriculaire récente ; – fracture crânienne.

ATTENTION On ne peut pas prendre la température par voie buccale pendant que le client reçoit de l’oxygène : l’oxygène refroidi pourrait modifier la valeur obtenue. On doit retirer l’oxygène, si possible, avant la prise de la température buccale. Sinon, il est préférable de prendre la température axillaire ou rectale. 232

CHAPITRE 8

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Les thermomètres On utilise un thermomètre pour mesurer la température. On utilise surtout deux types de thermomètres (voir le tableau 4) en milieux de soins : • le thermomètre électronique ; • le thermomètre jetable. Les types de thermomètres utilisés en milieux de soins Description et fonctionnement

Types Thermomètre électronique buccal (embout bleu) ou rectal (embout rouge)





Thermomètre électronique tympanique



Constitué d’un boîtier doté d’un tableau d’affichage et d’une sonde sur laquelle on peut insérer une enveloppe de plastique jetable. Quelques secondes après l’insertion, la valeur de température s’affiche en degrés Celsius (°C). Fonctionne aux rayons infrarouges : enregistre la chaleur infrarouge émise par la membrane tympanique dans le conduit auditif.

Avantages ● ●





Fiabilité.

Inconvénients ●

Facilité d’utilisation. La personne est incommodée moins longtemps lors de la prise de la température.

Rapidité et facilité d’utilisation.









Thermomètre jetable (trois modèles : buccal, axillaire, rectal)



Bande de plastique mince imprégnée de produits chimiques qui changent de couleur selon la température.

● ●



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Lecture rapide. Puisqu’il s’agit d’un thermomètre jetable, diminue les risques de contamination. Utilisé avec les clients placés en isolement de contact (risque de contamination par contact physique).



Un changement de sonde est nécessaire pour passer de la voie rectale à la voie buccale.

Section 2

TABLEAU 4

Moins précis que les autres thermomètres. Résultat influencé par : – la température ambiante (ex. : un client qui arrive de l’extérieur) ; – la forme du conduit auditif. Le résultat peut varier d’une oreille à l’autre chez une même personne. Ne pas utiliser chez les enfants de moins de 2 ans (conduit auditif trop petit). Plus coûteux d’utilisation que les autres types de thermomètres.

Mesurer les signes vitaux

233

Section 3

ACTIVITÉS 1

Quelle est l’unité de mesure de la température corporelle ?

2

Parmi les facteurs suivants, lesquels ne provoquent pas une augmentation de la température corporelle ? a) L’âge

d) Une activité physique intense

b) La relaxation

e) La ménopause

c) Le moment de la journée 3

Vous devez prendre la température de monsieur Brunet, 27 ans, qui souffre d’une infection pulmonaire. Lorsque vous arrivez à sa chambre, votre client boit un verre de jus froid. Quel site de prise de température allez-vous privilégier ? Justifiez votre réponse.

Section

3 La pression artérielle

Déclencheur Madame Chénard, 63 ans, est hospitalisée depuis quel­ ques jours pour des problèmes pulmonaires. Elle souffre aussi d’hypertension artérielle qui lui occasionne des céphalées (maux de tête) intenses. 1

Vous devez mesurer la pression artérielle de madame Chénard. Selon vous, de quels instruments aurez-vous besoin pour effectuer cette mesure ?

2

D’après-vous, le stress a-t-il une influence sur la pression artérielle ? Si oui, laquelle ?

Mots-clés Après avoir lu cette section, vous devriez connaître la signification des termes suivants : • • •

234

Brassard Hypertension artérielle Hypotension artérielle

CHAPITRE 8

• • •

Manomètre Poire à pression Pression artérielle

• • •

Pression diastolique Pression systolique Sphygmomanomètre (ou tensiomètre)

• •

Stéthoscope Valve

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La mesure de la pression artérielle permet à l’infirmière auxiliaire : • de recueillir des données sur la pression que la circulation du sang exerce sur les artères dans l’ensemble du système cardiovasculaire d’un client ; • de connaître les changements dans la pression artérielle à la suite de certains traitements ou de la prise de médicaments.

Section 3

Cette section présente : • la pression artérielle et les facteurs qui l’influencent ; • les sites et les appareils de mesure de la pression artérielle ; • l’hypertension artérielle et l’hypotension artérielle.

3.1 La pression artérielle et les facteurs d’influence Le cœur doit pomper le sang avec une grande force pour que celui-ci puisse voyager dans l’organisme. La pression artérielle exprime la force exercée par la circulation du sang sur les parois des artères. L’unité de mesure standard de la pression artérielle est le millimètre de mercure (mm Hg). Lorsque l’infirmière auxiliaire prend la pression artérielle, elle mesure deux pressions différentes : la pression systolique et la pression diastolique (voir le tableau 5). TABLEAU 5

La pression systolique et la pression diastolique Pression systolique

Pression diastolique

Indique la pression la plus forte exercée sur les parois des artères.



Résulte de la contraction des ventricules du cœur (ou systole) [voir la figure 3a].



Correspond au premier bruit entendu lors de la prise de la pression artérielle.



FIGURE 3 a

Indique la pression la moins forte exercée sur les parois des artères.



Résulte du relâchement des ventricules du cœur, après une contraction (ou diastole) [voir la figure 3b].



Correspond au dernier bruit entendu lors de la prise de la pression artérielle.



La systole et la diastole Veine cave supérieure

Oreillettes droite et gauche

b

Aorte Artère pulmonaire

Valves artérielles

Veines pulmonaires Valves auriculoventriculaires

Apex Veine cave inférieure La systole est la contraction des ventricules du cœur. Reproduction interdite © Chenelière Éducation inc.

Ventricules droit et gauche La diastole est le relâchement des ventricules du cœur, après une contraction.

Mesurer les signes vitaux

235

Divers facteurs peuvent modifier la pression artérielle (voir le tableau 6). L’infirmière auxiliaire doit les prendre en considération lorsqu’elle analyse les variations de pression chez un client et les écarts par rapport aux valeurs normales. TABLEAU 6

Les principaux facteurs pouvant modifier la pression artérielle

Section 3

Facteurs

Justifications

Âge

La pression artérielle est plus élevée chez la personne âgée.

Effort physique

L’activité physique augmente la pression artérielle.

Stress

Le stress, qu’il soit physique ou émotionnel, augmente le débit cardiaque, ce qui produit une réduction du diamètre des vaisseaux sanguins. Cette réduction fait augmenter la pression artérielle.

Sexe

Les hommes ont une pression artérielle plus élevée que les femmes. Cette situation s’explique en partie par les variations hormonales.

Médication

Plusieurs médicaments (ex. : HydroDIURILMD, CelebrexMD) font augmenter ou diminuer la pression artérielle.

Habitudes de vie

L’alimentation (ex. : alimentation riche en sel et en acides gras saturés, et pauvre en oméga-3 et en fibres alimentaires solubles), le tabagisme et une grande consommation d’alcool sont des facteurs liés à l’hypertension artérielle.

Autres

L’obésité et un taux de cholestérol élevé sont des facteurs liés à l’hypertension artérielle.

La pression artérielle varie non seulement d’une personne à l’autre, mais également selon les périodes de la journée : • elle est généralement plus basse le matin ; • elle augmente graduellement au cours de la journée ; • elle atteint son maximum en fin d’après-midi ou au courant de la soirée.

Fistule artérioveineuse Chirurgie mineure qui consiste à établir une connexion entre une artère et une veine. Cette chirurgie permet d’épaissir la paroi veineuse afin de la rendre plus résistante à des ponctions multiples et de faciliter la connexion de dispositifs de circulation extracorporelle nécessaires à l’hémodialyse (filtration du sang lorsqu’un rein ou les deux reins sont dysfonctionnels).

Il est donc important que l’infirmière auxiliaire compare les valeurs obtenues avec des valeurs antérieures du client au même moment de la journée. De cette façon, elle peut déterminer si la pression artérielle est normale pour ce client. S’il est impossible de connaître les valeurs antérieures, l’infirmière auxiliaire se référera aux valeurs moyennes normales selon la tranche d’âge du client.

3.2 La mesure de la pression artérielle La mesure de la pression artérielle se fait habituellement au bras, au niveau de l’artère brachiale. S’il est impossible, pour une raison ou une autre, de mesurer la pression artérielle au bras, on peut le faire à la cuisse, au niveau de l’artère poplitée (voir la figure 4).

Ganglions lymphatiques situés au creux de l’aine.

Différentes conditions peuvent rendre impossible la mesure de la pression artérielle au bras ou à la cuisse, par exemple : • une blessure à une épaule, à un bras, à une main, à une hanche, à un genou ou à une cheville ; • la présence d’un plâtre, d’un bandage épais, d’une perfusion intraveineuse, d’une fistule artérioveineuse ; • le retrait des ganglions axillaires (lors d’une chirurgie au sein) ou fémoraux du côté de la mesure de la pression artérielle.

CHAPITRE 8

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Ganglions axillaires Ganglions lymphatiques situés au creux des aisselles.

Ganglions fémoraux

236

Les sites de mesure de la pression artérielle

a

b

À l’artère brachiale

Section 3

FIGURE 4

À l’artère poplitée

Les résultats obtenus sont consignés sur la feuille ou le graphique d’enregistre­ ment des signes vitaux. La pression artérielle y est notée de la façon suivante : Pression systolique

130 85

Pression diastolique

ATTENTION La pression artérielle normale chez un adulte de 18 ans et plus est de