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French Pages 249 [256] Year 1972
LES ADVERBES EN C H I N O I S MODERNE
Μ A I S ON
DES
SCIENCES
DE
L' H O M M E
MATERIAUX POUR L'fiTUDE DE L'EXTRßME-ORIENT MODERNE ET CONTEMPORAIN Collection publiee en collaboration avec k Centre de Documentation sur l'Extreme-Orient (Secteur Chine), et le Centre de Recherches Linguistiques sur l'Asit Orientale de la VIe Section de /'Bcole Pratique des Hautes itudes ETUDES
UNGVISTIQLES
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1972 MOUTON Λ CO — LA HAYE — PARIS
VIVIANE
ALLETON
LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
1972 MOUTON & CO — LA HAYE — PARIS
LES CARACTfcRES CHINOIS ONT fiTfi TRACfiS PAR MONSIEUR HSIUNG PING-MING
Library of Congress Catalog Card Number :
77-182317
© 1972, Mouton & Co and Maison des Sciences de l'Homme.
TABLE DES MATlfcRES
INTRODUCTION DESCRIPTION
9 31
CHAPITRE I . Hypotheses sur le systeme des adverbes.
33
CHAPITRE II. Monographies.
49
1) Döu et ye.
51
2) You et zai.
84
3) Hai et yijing.
116
4) Cai et jiu.
134
5) Dao.
165
6) Deux cas particuliers : bai et da.
173
CHAPITRE III. Inventaire des adverbes.
185
BIBLIOGRAPHIE
211
INDEX DES CARACTERES
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Cette etude s'inscrit dans le programme de recherches du Centre de Linguistique Chinoise (Ecole Pratique des Hautes Etudes, Vie Section), oü une petite equipe, reunie depuis 1960 sous la direction du professeur RYGALOFF, prepare la redaction d'un dictionnaire chinois-frangais.
INTRODUCTION
1. LANGUE DECRITE ; STYLES 2. LA CLASSE ADVERBIALE 2. 1. Caraatere marginal de la notion d'adverbe. 2. 2. Les initiateurs de l'emplöi du terme adverbe dans la description du ahinois. 2. 3. Etat de la question. 2. 4. Definition. 2. 5. Limites. 3. PROCESSUS DE RECHERCHE 3. 1. Analyse de quelques formes dans un corpus etendu. 3. 2. Enquete generale aicpris d'un informateur. *
1. LANGUE DECRITE ; STYLES Le "chinois moderne" se definit non seulement par rapport au chinois classique ou wenyan (a)°, mais aussi par rapport ä la langue de la litterature vernaculaire ou baihua (b), qui est d'abord celle des premiers romans. Depuis quinze ans, la langue officielle de la Republique Populaire de Chine est appelee putonghua (c), "langue commune" ; eile est fondee sur
° Les caracteres chinois sont donnes en appendice, ä la fin de ce volume. lis sont reperes par le numero de la page et des lettres : (a), (b), (c), etc. Pour Vindication des tons, voir pp. 4 9 - 5 0 .
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le beifang guanhua (a), "mandarin du nord", pour le lexique et la grammaire, mais plus precisement sur 1'usage de Pekin, au moins pour la prononciation. A cote du terme putönghua, on emploie hanyu (b), "langue chinoise", qui exclut explicitement les langues des minorites non chinoises, mais englobe les Varietes dialectales et la langue ancienne. Dans les travaux qui ont trait ä la grammaire du chinois moderne, cette langue est appelee de fagon plus precise xiandai hanyu (c), "chinois contemporain" (par opposition ä gudai hanyu (d) , "chinois ancien"). Actuellement, on enseigne une seule et meme langue d'un bout ä 1'autre de la Chine ainsi que dans la plupart des communautes chinoises d'outre-mer. Dans la mesure oü une grande partie des gens qui parlent et ecrivent cette langue sont originaires d'autres domaines dialectaux que le mandarin du nord, on comprendra que ces contacts de langue puissent donner lieu dans l'usage ä des variations parfois considerables. On distingue generalement deux registres dans cette langue commune, l'un shilmian (e), "usage ecrit", l'autre kouyu (f), "usage parle". Cette opposition porte aussi bien sur les structures grammaticales que sur le vocabulaire et eile est ressentie tres vivement. Les professeurs de langue chinoise, s'adressant ä des enfants ou des etrangers, attribuent frequemment ä telle construction ou ä telle expression l'un ou l'autre de ces deux indices fondamentaux. Nous avons d'une part travaille ä Paris, sur un corpus ä 95 % shumian, avec l'aide d'un informateur marque par une forte culture litteraire, d1autre part nous avons procede sur place ä une enquete systematique, avec reference explicite au kouyu. Cela nous a oblige ä avoir constamment en vue 1'existence de ces deux ensembles et ä nous efforcer de determiner, en ce qui concerne les adverbes, leur intersection et leurs domaines respectifs. Au delä meme de cette distinction, il faudrait, ä l'interieur du shvmiän proceder ä une repartition des ecrits par styles. Certaines formes sont frequentes dans les journaux et rares ailleurs, certains emplois particuliers ä tel ou tel auteur. Selon les cas, on trouve des influences europeennes (Yu Dafu (g), Ba Jin (h)), des constructions de la langue classique (Mao Zedong (i)), des formes dialectales (Ai Wu (j)), du parier de Pekin (Lao She (k)), etc. Le fait que cette hererogeneite soit particulierement sensible pour les adverbes permettrait d'etablir une typologie des styles fondee sur ce critere (typologie qui incluerait evidemment des textes scientifiques, oü les adverbes sont peu nombreux quant Ü l'iuventaire, mais assez frequents pour certains emplois). Un tel travail necessite au prealable l'etablissement d'une liste d1adverbes et une organisation de la classe adverbiale : il ne peut done etre entrepris avant l'achevement de cette etude-ci ; ce serait plutot un prolongement.
INTRODUCTION
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En resume, la langue que nous decrivons n'est pas l'idiolecte d'un seul informateur, mais plutot quelque chose comme 1'usage moyen des Chinois cultivijs. Ceux-ci parlent kouyu et sont familiers avec les oeuvres litteraires qui sont ä la base de notre corpus. Ces materiaux heterogenes ne sont pas sans avantages en ce qui concerne 1'aspect lexical de notre description (contenu des paradigmes, meilleure approximation des inventaires).
2. LA CLASSE ADVERBIALE Le titre du present travail - Les adverbes en chinois moderne - semble impliquer que le terme "adverbe" designe une notion suffisamment claire et qu'il s'applique ä une classe de formes du chinois moderne. Ces deux points sont generalement admis ä l'heure actuelie, ainsi que nous Ιέ montrerons en nous efforgant de cerner la notion d'adverbe, au niveau de la theorie et dans la tradition europeenne, puis en exposant comment les grammairiens chinois et les sinologues en sorit venus ä l'admettre. 2. 1. Caraatäre marginal de la notion d'adverbe. Les theoriciens se sont peu interesses ä la categorie de l'adverbe, consideree comme particuliere a telle ou telle langue, mais absente le plus souvent des considerations sur les "universaux" du langage. Les auteurs qui ont mentionne les adverbes soulignent le caractere traditionnel de cette notion et affirment dans l'ensemble qu'elle ne correspond ä aucune des classes degagees par 1'analyse linguistique. A. Martinet, dans les Elements de linguistique generale, 4-45 , est particulierement net : "Ce qu'on appelle traditionnellement 'adverbes' comporte des unites appartenant ä des classes assez variees". Ch. Hockett, toutefois, dans A Course in Modern Linguistics, semble admettre la coincidence d'une telle categorie traditionnelie avec l'une de Celles que permettent de degager les demarches linguistiques modernes ; il ecrit, p. 222 , ä propos des formes non flechies : "Syntactical criteria establish various subclasses, suggested by the traditional terms propositions, adverbs, conjunctions, interjections". Les grammaires de langues europeennes consacrent toutes un chapitre aux adverbes, sans, pour les plus recentes, pretendre trouver la une classe facilement identifiable. C'est ainsi que K. Togeby, dans Structure immanente de la langue frangaise, ecrit, p. 180. : "Les adverbes constituent sans doute l'inventaire le plus disparate de la gram-
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maire traditionnelle", et s'il y met un certain ordre luimeme, c'est surtout par exclusion de ce qui est autre. Sans nous livrer ä des comparaisons hors de propos entre les differentes grammaires, nous nous contenterons de citer la definition que donne J. Marouzeau, dans son Lexique de la terminologie linguistique, edition 1961, p. 11 : "Adverbe. Terme invariable de la proposition, rapporte soit au verbe (gr. epirrhema = lat. adverbium) pour ajouter une determination au proces qu'il exprime (bien faire), soit ä l'adjectif {bien bon), soit ä un autre adverbe (bien mal), soit meme ä un groupe de mots ou ä l'ensemble d'un enonce (c'etait pourtant lui)". 2. 2. Les initiateurs de l'emploi du terme adverbe description du. chinois.
dans la
La tradition grammaticale chinoise est recente, puisque le premier ouvrage important traitant de la grammaire chinoise qui ait ete ecrit par un Chinois, le Ma ski wen tong (a), est date de 1898 (d'apres Li Chi, dans son Historical Sketch of Modern Grammatical Studies, le Ma shi wen tong n'a ete publie qu'en 1904, apres la mort de l'auteur). Auparavant, les lettres chinois s'etaient surtout interesses ä des domaines d'etude tels que l'epigraphie, la phonologie, la stylistique. lis avaient pourtant une certaine conscience de l'existence de categories grammaticales, ainsi qu'en temoignent par exemple les poemes et les ouvrages consacres aux particules. La trame de la poesie chinoise est faite de parallelismes systematiques, correspondances vers ä vers, qui mettent en jeu non seulement les contrastes du systeme tonal et la symetrie des signifies, mais aussi une identite de construction assez rigoureuse pour qu'on puisse considerer que la meilleure methode pour comprendre un vers difficile ou obscur est d'analyser le vers parallele. Ce systeme s'etend d'ailleurs ä la prose savante anterieure au XXe siecle et le premier reflexe d'un Chinois cultive en face de textes de ce type est d'eclairer les passages difficiles par leur "echo" necessaire. Si ä aucun moment dans le passe les Chinois n'avaient degage de "parties du discours", il n'en reste pas moins que chaque fois qu'un auteur ecrivait deux vers paralleles, il posait une serie de couples presumes de meme valeur. II faudrait faire des releves systematiques de ces couples (du type de ce qui a ete fait depuis des siecles pour les rimes), afin de savoir si l'on a affaire ä des classes relativement coherentes pour une epoque donnee. Ce travail n'ayapt pas ete fait, nous pouvons simplement donner des exemples oü se repondent des formes auxquelles on est porte intuitivement ä reconnaitre une nature adverbiale - en precisant bien qu'il s'agit uniquement d'apercevoir un mode
INTRODUCTION
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d'analyse implicite, la langue de ces poemes, et par consequent l e choix des formes particulieres, n'etant pas en cause - . Ex.: - Feng zhi fan xiang wang Sha kong niao zi f e i (par Jiang Wei) ( a ) . "Les pics se dressent, et les v o i l e s se defient rmituellement, La plage est vide, et les oiseaux volent librement". - Pin hou shi zhi wei l i jue Bing l a i hai xi shi ren su (par Xu Hui) ( b ) . "Apres la misere on sait settlement avoir ete un fonctionnaire malheureux, Apres la maladie on se f e l i c i t e au moins de connaitre peu de gens". Par a i l l e u r s , des les premiers siecles de notre ere, ont ete composes de petits ouvrages consacres ä 1'etude des zhu z i ( c ) . Ce terme n'est pas plus precis que sa traduction "particules" ; i l s ' a g i t dans l'ensemble de monemes grammaticaux dont l'une des fonctions est toujours demarcative. Dans ces repertoires, les formes sont i l l u s t r e e s et e x p l i quees par reference aux textes classiques : aucun e f f o r t n ' e s t f a i t pour les regrouper en classes. A partir du XVIIe s i e c l e apparaissent des ouvrages plus systematiques, ou le sens et l'usage des jnots sont expliques ( c f . Wang Lida ( d ) , Hanyti yanjiü xiaoshi ( e ) , " P e t i t historique des recherches sur la langue chinoise", pp. 48 ä 90). Les formes analysees sont designees comme xu zi ( f ) , "caracteres vides", par opposition aux shi zv ( g ) , "caracteres pleins", et l'on ne va guere au delä de cette distinction, qui est encore pergue comme fondamentale par les grammairiens chinois. Le seul auteur, ä notre connaissance, ä avoir employe ces termes dans une analyse de linguistique generale, est L. Tesnieres ; i l les d e f i n i t ainsi dans Elements de syntaxe strueturale, p. 186 : "Les mots pleins sont ceux qui sont charges d'une fonction semantique.... les mots vides sont ceux qui ne sont pas charges d'une fonction semantique. Ce sont de simples outils grammaticaux". Le premier auteur chinois qui, ayant eu connaissance du type de demarche des grammaires occidentales (mise en categories, i d e n t i f i c a t i o n de fonctions, e t c . ) , s ' e s t interroge sur la structure de sa langue au niveau des unites s i g n i fiantes, est Ma Jianzhong (h) (1845-1899). I I avait appris l e l a t i n et le frangais ( i l avait ete etudiant en France), et ayant ainsi pris connaissance de la notion de parties du discours, i l a tente d'adapter au chinois les categories qui etaient, ä l'epoque, considerees comme universelles. I I a degage un systeme de classes pour le chinois, en u t i lisant largement les compilations anterieures ( c f . Hai
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M e i q i a o ( a ) ) . I I a nomine c e s c l a s s e s en s ' i n s p i r a n t de la t e r m i n o l o g i e u s u e l l e pour l e s l a n g u e s i n d ö - e u r o p e e n n e s : s e s termes sont l a t r a d u c t i o n des n o t r e s . I i s s o n t , pour l a p l u p a r t , d ' u n u s a g e g e n e r a l e n c o r e ä l ' h e u r e a c t u e l l e . Son t r a v a i l a e u , en e f f e t , une i m p o r t a n c e d e c i s i v e pour l'avenir de l a s c i e n c e g r a m m a t i c a l e en C h i n e , b i e n q u ' i l a i t decrit l a l a n g u e d e s c l a s s i q u e s , t r e s d i f f e r e n t e du c h i n o i s moderne. I I e s t , ä c e t e g a r d , c a r a c t e r i s t i q u e que l ' u n i t e consideree p a r Ma J i a n z h o n g s o i t l e c a r a c t e r e : i l e m p l o i e e x c l u s i v e m e n t l e terme zi ( b ) , d o n t on s a i t q u ' i l d e s i g n e l e caractere, u n i t e g r a p h i q u e c o r r e s p o n d a n t ä un m o n o s y l l a b e . Dans l e p r e m i e r c h a p i t r e de son o u v r a g e c o n s a c r e ä l a p r e s e n t a t i o n de s a t e r m i n o l o g i e , i l donne d e s i n d i c a t i o n s sur l e c o n t e n u de s e s c l a s s e s ( i l ne s ' a g i t p a s d e s formes mod e r n e s , mais de l e u r s e q u i v a l e n t s dans l a l a n g u e c l a s s i q u e ) ^ . Four i l l u s t r e r s o n p r o p o s , l ' a u t e u r p r e n d un p a s s a g e du Shi J i ( c ) , "Memoires h i s t o r i q u e s " , de Sima Qian ( d ) , e t i l en a n n o t e s u c c e s s i v e m e n t t o u s l e s c a r a c t e r e s : a p r e s c h a c u n de c e u x - c i i l i n d i q u e c e l l e d e s " p a r t i e s du d i s c o u r s " dans l a quelle i l le classe. I I r e s s o r t de c e t t e a n a l y s e que l ' a u t e u r a r e p a r t i les f o r m e s a d v e r b i a l e s e n t r e deux c l a s s e s : l e s zhuhng zi ( e ) e t l e s lian zi ( f ) . La c l a s s e d e s zhuang zi e s t c o n s t i t u t e pour l ' e s s e n t i e l p a r d e s v e r b e s de q u a l i t e en f o n c t i o n a d v e r b i a l e ; Ma J i a n z h o n g y r a t t a c h e a u s s i une f o r m e comme l a n e g a t i o n bii ( g ) . Zhuang s i g n i f i e " m a n ί e r e " e t i l semble b i e n que l ' a u t e u r entendait c o n s t i t u e r l a une c l a s s e a n a l o g u e ä c e l l e d e s a d v e r b e s dans l e s l a n g u e s e u r o p e e n n e s . C e l a e s t c o n f i r m e p a r l e commentaire de Yang J i a l u o ( h ) , q u i e c r i t e x p l i c i t e m e n t : Zhuang zi, tongahang aheng "fu ai". Yingwen wei "adverbs" ( i ) , "Zhuang zi s e d i t comnunement fu ai. En a n g l a i s , 'adverbs'". Ces zhuang zi f o n t p a r t i e de l ' e n s e m b l e d e s shi zi, " c a r a c t e r e s p l e i n s " . La c l a s s e d-is lian zi, " c o n j o n c t i o n s " , ä l a q u e l l e Ma J i a n zhong r a t t a c h e d e s f o r m e s a d v e r b i a l e s comme ze ( j ) , " a l o r s " , f a i t p a r t i e de l ' e n s e m b l e d e s xü zi, " c a r a c t e r e s v i d e s " . Cette r e p a r t i t i o n e x p l i q u e l e s c o n t r a d i c t i o n s des commentateurs en ce q u i c o n c e r n e l a c l a s s i f i c a t i o n d e s a d v e r b e s d a n s l e Ma shi wen tong ; l e s uns l e s c l a s s e n t t o u s dans l e s mots p l e i n s , les a u t r e s t o u s d a n s l e s mots v i d e s , comme p a r exemple Wang L i d a . Le terme fu p o u r " a d v e r b e " semble a v o i r e t e a d o p t e p a r les g r a m m a i r i e n s c h i n o i s d a n s l e s a n n e e s t r e n t e . On l e t r o u v e dans 1 ' o u v r a g e de L i u Fu ( k ) , Zhongguo wenfa jianghua (1), "Precis d e grammaire c h i n o i s e " , d a t e de 1932 : page 4 1 , dans l a l i s t e d e s neuf c a t e g o r i e s de mots e t page 4 2 , oü l a n e g a t i o n bu e s t donnee comme exemple de. fu oi. L ' e m p l o i q u ' i l f a i t du t e r m e d a n s l a s u i t e d e l ' o u v r a g e annonce b i e n l ' u s a g e a c t u e l . Le c h o i x du t e r m e fu s e j u s t i f i e a s s e z b i e n p a r l e s e n s de c e c a r a c t e r e en c h i n o i s c l a s s i q u e : " a i d e r , s e c o n d e r , a i d e , s e -
INTRODUCTION
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cond, lieutenant" (F. S. Couvreur, Diotionnaire alassique de la langue chinoise, 1890). Fu at est un terme technique, cree de toutes pieces ä partir des langues occidentales : comme tel, il est assorti de l1equivalent anglais ("adverb") dans les deux principaux dictionnaires chinois de presentation moderne, le Ci Hai (a) et le Ci Yuan (b). Dans ces dictionnaires, outre les noms des plantes, seuls sont ainsi traduits les mots d'origine etrangere, comme par exemple les termes chimiques.
2. 3. Etat de la question. Le terme adverbe est actuellement employe par tous les grammairiens chinois et les sinologues occidentaux. Bien qu'on observe des variations notables dans ses applications, il est possible d1identifier avec une certaine precision la classe de formes ainsi designee.
2. 3. 1. Auteurs chinois. A l'heure actuelle, on peut dire que les theories sur la granmaire chinoise sont, en Chine continentale, cristallisees dans une tradition ä laquelle la majorite des auteurs se rallient. Cette tradition s'articule autour de deux grandes institutions, l'Academie des Sciences de Chine (Zhdngguo kexueyuan) (c) et l'Universite de Pekin (Beijing daxue) (d). Liu Fu, deja, mentionnait son appartenance ä Beijing daxue, dans 1'introduction de Zhdngguo wenfa jianghua (1932) (e). Bien que ces deux organismes, jaloux de leur independance, entretiennent peu de rapports entre eux, et que des reserves, voire des divergences aient ete exprimees, on peut neanmoins admettre qu'il existe une certaine unite de doctrine. En temoigne le fait qu'il n'y a plus, depuis 1961, qu'une seule grande revue linguistique, Zhongguo yuwen (f), "Langue chinoise", dans laquelle publient aussi bien les chercheurs de l'Academie des Sciences que les professeurs de l'Universite. Nous retiendrons comme representatifs deux precis, presentes l'un et l'autre comme des oeuvres collectives : a) Un ouvrage edite en 1963, sous le titre Xiandai hanyü yüfä jianghua (g), "Grammaire du chinois moderne", avec l'indication de plusieurs auteurs, dont Ding Shengshu (h), cite en tete, et Lu Shuxiang (i). Cet ouvrage avait d'abord paru en feuilleton dans Zhongguo yüuen, en 1952-53, sous le titre Ytifä jianghua (j), "Cours de grammaire", avec comme mention d'auteur : "La Section de grammaire du Centre de Linguistique de l'Academie des Sciences de Chine". b) Un petit manuel intitule Xiandai hanyu (k)^ "Chinois moderne", sans autre nom d'auteur que Beijing daxue (1), "Uiiiversite de Pekin", dont les cours polycopies distribues aux etudiants sont un developpement. Nous possedons les cours de
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l'annee 1965-1966 et nous avons suivi l1enseignement du professeur Lu Jianming (a), charge d'illustrer et d'expliquer cette "doctrine de Beida (Universite de Pekin)". 2. S. 2. Sinologues. Les manuels et dictionnaires publies ces dernieres annees hors de Chine font tous, ä notre connaissance, mention d'une categorie adverbiale0. Les textes les plus importants pour notre propos sont, outre la grammaire de Α. A. Dragunov00, trois articles d'interet theorique. Μ. Α. K. Halliday, dans l'etude intitulee Grammatical Categories in Modem Chinese, donne "l'une des analyses possibles" du "type de chinois qu'apprend un etranger". H.F. Simcn, dans Some Remarks on the Structure of the Verb Complex in Standard Chinese, propose un systeme coherent de description grammaticale du chinois moderne. On se referera egalement ä l'article de Η. Frei : Un systeme chinois des aspects. 2. 4. Definition000. 2. 4. 1. Expansion du prädioat. Le seul trait commun ä la plupart des formes appelees adverbes par les uns et les autres est leur rapport au predicat. Le terme d'expansion parait bien convenir pour designer ce rapport. Voici la definition qu'en donne A. Martinet, dans les Elements de linguistique generale, 4-30 : "On appelle expansion tout element ajoute ä un enonce qui ne modifie pas
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On peut citer : - Chao Yuenren, Mandarin Primer (1947) ; A Grammar of Spoken Chinese (1966). - J. DeFrancis, Beginning Chinese (1963) ; Intermediate Chinese (1964) ; Advanced Chinese (1966). - Yale University, Dictionary of Spoken Chinese (1966). - Kuraishi Takeshiro, Chugoku jiten, "Dictionnaire chinois" (1963). A. A. Dragunov, Issledovanija po grammatike sooremennogo kitajskogo jazyka (Moscou, 1952). Cet ouvrage, traduit en 1958 et annote par les meilleurs linguistes chinois, a eu une influence certaine sur les interpretations ulterieures de ces derniers. Dans l'etat actuel des connaissances, et en I'absence d'une theorie generale de l'adverbe, ceci ne peut etre qu'une formulation explicite de l'usage du terme adverbe en ce qui concerne le chinois.
INTRODUCTION
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les rapports nutuels et la fonction des elements preexistants. Si l'enonce consiste en un moneme predicatif isole, toute adjonction d'autres monemes qui ne modifient pas le caractere predicatif du moneme primitif represente une expansion du predicat initial". Ceci est vrai de toutes les formes adverbiales du chinois, aussi extensive que soit l'idee qu'on s'en fait. A. Martinet ajoute : "On peut done, en un sens, dire que tout, dans un enonce, peut etre considere comme une expansion du moneme predicatif, ä l'exception des elements indispensables ä l'actualisation de ce moneme". Les adverbes chinois font partie des expansions du predicat, mais il va de soi que l'inverse n'est pas vrai et qu'il n'y a pas lieu de classer parmi les adverbes toutes ces expansions . 2. 4. 2. Position Tpreverbale. Les adverbes sont toujours places en chinois avant le predicat", au meme titre que des referents nominaux, dont certains peuvent comporter des marques fonctionnelles (prepositions) . Si l'on admet qu'en chinois, tous les elements qui precedent le predicat sont des expansions de celui-ci, il reste que ces elements sont heterogenes00 et qu'il faut degager les traits qui les differencient.
Des formes comme de hen dans 1'expression hao de hen, "tres bien", ont ete parfois classees parmi les adverbes (cf. Li Jinxi) ; les auteurs chinois contemporains les considerent comme des "complements verbaux" (buyu), au meme titre que les "complements resultatifs", ou les "complements de degre", pour des raisons qui tiennent ä la typologie des verbes complexes. Nous nous rangeons ä leur avis. Ex.: - (1) Mai yi ben shu (a)/"(On) achete un livre" -enonce miniimim- (2) Wo mai yi ben shu (b)/"J'achete un livre" - (3) Wo gei ta mai yi ben shu (c)/"J1achete un livre pour lui" (ä son intention) - (4) Wo ti ta mai yi ben shu (d)/"J'achete un livre pour lui" (ä son compte, en son nom) - (5) Wo zai zhe jia shudian li yijing gei ta mai le yi ben shu (e)/"J'ai dejä achete pour lui un livre dans cette librairie". Le verbe mai, "acheter", n'est precede d'aucun element nominal en (1) ; il est precede d'un pronom personnel, wo, "je", en (2), (3), (4) et (5), d'un groupe nominal intro-
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LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
On peut opposer les groupes nominaux (et les formes pronominales qu'on peut leur substituer) aux elements residuels, que nous appellerons mots adverbiaux. Tous les auteurs s'accordent sur une distinction de ce genre, par exemple Μ. Α. Κ. Halliday, qui appelle adverbs les "mots qui operent independamment des groupes, survenant directement dans la proposition", H. F. Simon, qui consacre une etude distincte au groupe nominal, Two Substa.nti.val Complexes in Standard Chinese, et traite de 1'adverbe dans son article sur le Verb Complex. A. A. Dragunov cerne davantage la notion d'adverbe. II ecrit que "les deux categories des substantifs et des predicatifs, prises ensemble, s'opposent aux adverbes. Les adverbes sont caracterises par certaines limitations d'emploi" (pp· 5 et 6 de la traduction chinoise). Se referant ä la terminologie chinoise traditionnelle, il oppose les substantifs, predicatifs, et adverbes, consideres les uns et les autres comme des mots pleins, aux "particules" ou mots vides. Au chapitre consacre aux adverbes (§ 196 ä 206), A. A. Dragunov donne une definition : "Les adverbes ont une place speciale dans le systems chinois des parties du discours. lis ne peuvent remplir qu'une seule fonction dans la phrase : celle de zhuangyü (a), c'estä-dire soit de determinant du predicat, soit de determinant de la proposition entiere". De meme, pour les grammairiens chinois, ne sont "mots adverbiaux", (fuci), que les formes qui se rencontrent exolusivement avant le predicat0. Selon le cours de l'Universite de Pekin (polycopie chap.16) : Fuoi de yufa gongneng hen zhai, zhi neng zuo zhuangyu (b), "Les possibilites d'emploi grammatical des adverbes sont etroitement limitees, ils ne peuvent etre qu'en fonction de determinant du predicat". Toutes sortes de mots ou groupes de mots peuvent remplir cette fonction, mais les deux seules categories specifiques sont les fuoi, "adverbes", mots grammaticalement "vides", semantiquement "mi-vides mi-pleins", et les zhuangtaiai (c), "derives adverbiaux (de verbes de qualite)", qui sont catalogues parmi les "mots pleins".
duit par une preposition, gei tä, "pour lui", en (3) , ti tä, "pour lui, en son nom", en (4), et zai zhe Jiä shüdiqn Ii , "dans cette librairie", en (5) et d'un adverbe, y^jing, "dejä", en (5). 0
On dit "predicat" plutot que "verbe" parce qu'il existe en chinois des phrases nominales, oü le predicat, qui n'est pas un verbe (tel qu'on peut le definir formellement par ailleurs), peut etre precede de determinants de ce type (cf. chap. II, 4, Cai § 2. 1 ).
INTRODUCTION
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Cas oü le zhuangyu est un adverbe : Ex.: - Wo zhao le bantian cai ba ta zhaodao (a) /"Je l'ai trouve seulement apres,1'avoir cherche un bon moment" (ex. Beida). Cas oü le zhuangyu est un zhuangtaiai : Ex.: ~ Xiao pengyaumen yuanyuande paieheng yi ge quan (b) / "Les enfants se disposent bien en rond pour former un cercle" (ex. Beida). Les mots adverbiaux ne font pas partie d'ensembles figes et l'on ne peut poser ä priori aucune restriction quant ä leurs possibilites de combinaison avec le contexte immediat. Mais ce ne sont pas des formes libres, ä la difference d'un mot comme rmngtian, "demain", qui est nominal et peut constituer un enonce ou tout au moins une reponse. La position des "mots adverbiaux" avant le predicat n'est pas necessairement une juxtaposition et les auteurs chinois considerent hüran (c), "tout Ä COUJJ", comme un fuoi, bien que l'on puisse dire : Hüran tä jiäo qilai le (d) /"II se mit brusquement ä crier", enonce oü hüran est separe du predicat jiao qilai par le pronom tä. La relation des mots adverbiaux ä la position adverbiale est ä sens unique : toutes sortes de syntagmes peuvent se trouver en position adverbiale, mais les adverbiaux sont ceux qui ne peuvent se trouver que dans cette position. Zhu Dexi (e), dans un petit opuscule intitule Dingyü he zhuangyü (f), "Fonction adjective et fonction adverbiale" (Pekin 1957), fait la liste des categories de mots et de syntagmes qu'on trouve en position adjective d'une part, en position adverbiale d'autre part ; cette derniere est fort longue. Ceci montre la fluidite du systeme, et par contraste, la specialisation des mots adverbiaux apparait assez specifique pour leur assurer une place ä part dans la structure grammaticale du chinois. 2. 4. 3. Adverbes proprement dits : expansions du pridiaat seul. Les criteres poses jusqu'ici - expansion du predicat, monemes exterieurs au groupe nominal, position adverbiale permettent de degager une vaste classe ouverte, qui constitue proprement la classe adverbiale pour la majorite des auteurs (A. A. Dragunov, Μ. A. K. Halliday, les grammairiens chinois). Ceux-ci distinguent toutefois une sous-classe d'adverbes specifiques, dont l'inventaire serait limite. H. F. Simon aussi separe les alau.se words, qu'il analyse au niveau de la proposition, des adverbs, qu'il integre au groupe verbal. A propos des clause words, il ecrit, p. 560 : "Des mots comae xiänzai (g), 'maintenant', haojiü (h), 'longtemps', keshi (i),
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"mais1 , ne se trouvent pas dans des groupes. On les decrit comme des clause Words. Au niveau de la proposition, ils se trouvent soit avant soit apres le terme nominal initial (topio) et ne sont done pas classes comme des adverbes". Cette distinction avait ete posee par A. A. Dragunov, mais a l'interieur meme de la classe des adverbes (chap. V, § 197 ä 200). Η. F. Simon donne par ailleurs (pp. 568 ä 570, § 9) une liste de 68 adverbs, liste qu'il presente comme quasi-complete : "Tout en ne pretendant pas que ces listes soient completes, il ressort de verifications sur des textes que le nombre de termes qui pourraient etre ajoutes ä chacune de ces classes est limite" (p. 564). La classe fermee que H. F. Simon a en vue constitue en somme une fraction de la classe ouverte que A. A. Dragunov et Μ. Α. Κ. Halliday designent sous le meme terme. Pour notre part, nous choisissons la solution restrictive, et nous n'etudierons ici que les adverbes proprement dits, qui constituent une fraction delimitee des mots adverbiaux. L1objet de notre etude correspond pour une bonne part ä ce que les Chinois appellent diccnxing fuci (a), "adverbes canoniques" ; ye, "aussi", dou, "tout", hai, "encore", zh.%, "seulement", lüewei, "un peu", hen, "tres", tai, "trop", jiu, "alors", eai, "alors seulement", sont parmi les plus usuelles de ces formes. Le principal critere qui permet de distinguer ces adverbes des autres mots adverbiaux est la proximite du predicat : ils ne peuvent en etre separes par aucun nom ou groupe nominal sauf si celui-ci est introduit par une preposition. Cela est vrai de toutes les formes que nous venons de citer : elles se placent toutes apres le groupe nominal antepose au predicat, quand il existe II s'agit en sonme d'opposer des expansions de la proposition entiere. La realite de cette distinction n'est pas douteuse, mais on peut s'interroger sur l'importance qu'on est en droit de lui attribuer. En effet, la modification de sens apportee ä l'enonce par un mot adverbial (ex.: oonglai (b), "deguis toujours") et par un adverbe proprement dit (ex.: yijing (c), "dejä") semble du meme ordre et bien souvent on rencontre des couples synonymes. Voici deux situations de ce type :
° Cette definition de l'adverbe ne permet pas d'affirmer que les adverbes constituent une liste close. Pour certains types d'adverbes on peut donner des listes quasi exhaustive^, mais pour d'autres ce n'est pas possible. Des trois groupes que nous distinguerons au chapitre 1, les adverbes des types A et B1 sont dans le premier cas, les adverbes du type B2 sont dans le deuxieme.
INTRODUCTION
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1) Un adverbe monosyllabique est, dans certains de ses emplois, dans un rapport de Variante avec un adverbial dissyllabique, dans la position immediatement preverbale. (Ν. B.: Nous designerons, desormais, par le terme "adverbial", les mots adverbiaux autres que les adverbes proprement dits.) C'est le cas des adverbes αάί (a), (emploi 3), et gang (b), et de l 1 adverbial gängcai (c), "venir de", "ä peine". La zone d'intersection laisse de cote, d'une part les autres emplois de gang et de cai, d'autre part les cas ou gangoai est separe du predicat par un element nominal. 2) Une forme monosyllabique apparait dans toutes ses occurences comme la Variante libre, en position imnediatement preverbale, d'un adverbial dissyllabique. C'est le cas de ben (d), "depuis toujours", qu'on peut traiter comme une Variante de benlai (e) dans certains contextes. Nous pensons toutefois que la distinction adverbial/adverbe est importante, pour les raisons suivantes : 1) En general, un adverbial n'a qu'une seule signification, assez etroite ; un adverbe a plusieurs significations et tout un jeu d'emplois differents. 2) Un adverbial s'emploie tres librement, alors que les adverbes sont souvent dans des rapports de conditionnement (exclusion ou presence necessaire) avec d'autres elements de l'enonce, notamment ceux qui expriment le mode, l'aspect, la negation, etc., ou encore avec les types de verbes. Bien entendu toutes ces correspondances ne s'etablissent pas pour chaque emploi de chaque forme - et c'est un des problemes de la recherche de determiner dans chaque cas lesquelles sont pertinentes -. Seules les quasi-solidarites inter-propositionnelles sont un trait commun aux adverbes et aux adverbiaux. Nous devons relever que des groupes prepositionnels (c'estä-dire des groupes nominaux introduits par une preposition) peuvent s'inserer entre les adverbes et le verbe. Cela η'est vrai que pour certains adverbes et certaines prepositions, le groupe prepositionnel s'analysant alors comme un element du complexe predicatif. Bien que ce probleme concerne davantage le Statut des prepositions que celui des adverbes, nous chercherons ä degager les regies de cette repartition. Les adverbes peuvent se combiner et s'accumuler devant un •predicat. Ex.: Congai zhihou, si shen ye jiu bu zai tiqi Xianglin sao (4387)"/"Depuis ce moment la tante (alors) cessa aussi de mentionner Xianglin". ° Les numeros entre parentheses qui suivent les phrases citees
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L'ordre de cette agglutination obeit ä certaines que nous nous efforcerons de degager (chap, ί).
regies,
On peut resumer notre definition des adverbes de la maniere suivante : - Une•propositioncomprend : - le predicat - les expansions du predicat. - Les expansions du predicat comprennent : - des formes nominales - des residue, que nous appelons advevbiaux. - Parmi les adverbiaux, nous distinguons les adverbes proprement dits. 2. 5. Limites. Le probleme que pose la delimitation de 1'adverbe ne en cause que trois rubriques voisines :
met
1) Des adverbiaux caracterises par une fonction de liaison interpropositionnelle (ces formes sont appelees par certains auteurs condonations) ä laquelle participent certains adverbes. 2) Les verbes modaux, qui sont des monemes libres - ils peuvent constituer un enonce -. 3) Des formes appartenant ä une autre classe, mais susceptibles de maniere occasionnelle, d'un emploi adverbial ; en fait, c'est alors de la classe des verbes de qualite qu'il s'agit. 2. 5. 1. Adverbes et "conjonctions". Alors que le premier grammairien chinois, Ma Jianzhong, rangeait la majorite des adverbes dans la classe des tian ziy "conjonctions", et qu'ä l'inverse, Chao Yuanren, dans Mandarin Primer (§ 26), doutait de l'existence de conjonctions en chinois, les grammairiens chinois contemporains s'accordent pour faire appel ä la notion d'adverbe et ä celle de conjunction (cf. par exemple Guo Yizhou (a), Fuat, jiect, Hanoi, (b), "Adverbes, prepositions, conjonctions", Shanghai 1957). Une distinction aussi radicale parait difficile ä justifier. En effet, les formes qu'on trouve sous la rubrique "conjonctions", - jishi (c), "puisque", suiran (d), "bien que", etc. - ont toutes les caracteristiques des "mots adverbiaux" : ce sont
renvoient au corpus d'echantilions etabli par le Centre de Linguistique Chinoise (cf. Introduction III. 1). Les phrases construites par nos informateurs seront suivies de l'indication : (ex. inf.).
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des monemes lies, anterieurs au predicat. Inversement, comme les formes de ce type peuvent preceder un groupe nominal initial, elles sont, pour nous, en marge de la classe adverbiale proprement dite. Nous conserverons le terme traditionnel de "conjonctions". II est certes manifeste que certains adverbes (au sens strict), jouent un role dans la coordination et la subordination des propositions, mais cet emploi conjonctif s'inscrit dans une serie d'autres emplois dont il ne peut etre dissocie (cf. chap. II - ye 2, dau 2} oai 1} jiu 1) . Les "adverbes conjoiictifs" sont, au contraire, specialises dans cet emploi unique. 2. 5. 2. Adverbes et verbes modaux. Le verbe modal se definit parmi les verbes comme ne pouvant pas etre auivi de formes nominales et pouvant etre suivi de formes verbales. Dans la majorite des contextes, ainsi, le verbe modal se trouve dans la meine position que l'adverbe0. Tracer la limite entre les adverbes et les verbes modaux ne pose pas de probleme de principe : les verbes modaux sont des formes libres (susceptibles de constituer un enonce), alors que les adverbes ne le sont pas. La difficulte est d'ordre pratique : le critere de liberte est fort delicat ä manier, c'est un de ceux sur lesquels les informateurs des linguistes hesitent souvent. Pour une forme donnee, un corpus, si etendu soit-il, ne donne pas necessairement d'exemple du verbe modal independant. Les criteres qui permettent de caracteriser une forme comme verbale sont de peu de secours : bu peut preceder certains adverbes, on peut avoir le modal en fin de phrase aussi bien apres une sequence adverbe + verbe qu'apres une sequence verbe modal + verbe d'action. On parvient, en general, ä une solution, en utilisant 1'interrogation alternative ou en cherchant ä faire des phrases ä double negation. Ex.: - Ta neng bu neng lai ? (a) /"Peut-il ou non venir ?" : neng est un verbe modal, puisqu'il n'est pas necessaire de repeter le verbe regi lai- dans les deux parties de 1'interrogation. Par contre, on ne peut faire une phrase de ce type avec l'adverbe ye, "aussi" ; on ne peut pas dire : ta ye bu ye lai ? (b), une telle forme est depourvue de sens. - Ta bu neng bu lai (c) /"II ne peut pas venir" s'oppose de la meme fa^on ä la forme impossible ta bu ye bu lai (d).
β
Neng, "pouvoir", yao, "vouloir", yinggai, "devoir" sont des exemples de verbes modaux.
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II reste que sur ce point les inventaires des differents auteurs font apparaitre d'importantes variations. Par exemple, Η. F. Simon range bixü (a), "il faut" et bidei (b), "devoir" (qu'il traduit l'un et l'autre must) parmi les adverbes, alors que les auteurs du dictionnaire de Yale affectent ces mots du signe AV : auxiliary Verb. C'est ä cette opinion que nous nous rallions, en les classant parmi les verbes modaux. 2. S. S. Adverbes et verbes de qualite. a) Segment constant. Certaines formes classees par les auteurs chinois comme des verbes de qualite (xingronget) (c) et qui, ä ce titre, sont susceptibles d'etre soit en fonction predicative, soit determinants d'un nom, apparaissent d'autre part en position adverbiale, sans qu'aucune modification de forme ne tienne lieu de marque fonctionnelle. Faut-il considerer qu'il s'agit la d'unites distinctes, bien que manifestoes par des formes identiques, devant etre traitees dans une description synchronique comme de purs homonymes, ou bien faut-il reconnaltre 1'identite d'une forme donnee dans ses emplois predicatifs et adjectifs d'une part et dans l'emploi adverbial d'autre part ? Cette seconde solution impliquerait une division en deux de la classe des verbes de qualite, puisque tout son effectif n'est pas susceptible de l'emploi adverbial. 1) Le systime de Ζhu Dexi. Des reponses apportees ä cette question, nous ne retiendrons que celle des grammairiens chinois contemporains, telle que l'a exprimee le professeur Zhu Dexi (d). Cet auteur, traitant d'abord des formes monosyllabiquee, s'attache ä distinguer d'une part Celles de ces formes qui n'apparaissent que dans des combinaisons figees, et qui, de ce fait, sont depourvues de productivite - dans ces cas il n'y a pas lieu de s'interroger sur leur Statut grammatical-, et d'autre part les formes libres dont l'emploi en combinaison ne comporte en principe aucune restriction autre que lexicale. Zhu Dexi propose un critere qui parait acceptable : sont considerees comme entrant seulement dans des combinaisons figees les monosyllabes qui ne peuvent se combiner qu'avec des verbes monosyllabiques (formant ainsi des dissyllabes, ce qui est la structure de "mot" la plus frequente en chinois moderne). Par exemple, dans l'expression aükan yi xia (e), "jeter un coup d'oeil sans entrer dans les details", aü, "sontmairement", "en gros", s'emploie adverbialement avec kan, "regarder", mais on ne pourrait pas 1'employer avec son homonyme qiao, "regarder". Les monosyllabes qui se combinent aussi bien avec des verbes dissyllabiques qu'avec des verbes monosylla-
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biques sont consideres comme autonomes. Par exemple, giving, "brillant", "nu", a, en fonction adverbiale le sens de "seulement", "ne...que" et s'emploie avec des verbes monosyllabiques, mais aussi avec des verbes dissyllabiques, comme dans: guäng mazyuan (a), "ne faire que grommeler". Les seuls que nous ayons ä considerer ici sont les verbes de qualite monosyllabiques autonomes en fonction adverbiale. Iis sont peu nombreux : la liste qu'en donne Zhu Dexi comprend vingt-trois formes (cf. liste pp. 208 - 209). II ne considere pas que cet ensemble est homogene. Pour certaines formes ou il aper^oit une difference semantique (ex.: bai (b), "blanc"/ "gratuitement"), il distingue deux unites, un adjectif et un adverbe ; pour d'autres formes qui lui semblent garder le meme sens dans tous leurs emplois (ex.: quan (c), "entier"/"entierement"), il estime avoir affaire ä une seule unite. Au moyen de ce critere il degage un groupe de neuf formes non differenciees, "verbes de qualite ä emploi adverbial" et un groupe de quatorze formes differenciees, recouvrant chacune deux unites, un verbe de qualite et un adverbe. Cette solution, generalement admise en Chine, est notamment presentee par Fu Jing (d), encore que ce dernier insiste sur la difficulte d'apprecier les nuances de sens et releve que les listes des differents auteurs ne concordent pas. Quant aux verbes de qualite dissyllabiques, Zhu Dexi rappelle ensuite qu'ils sont susceptibles de l'emploi adverbial, ä condition d'etre suivis par de (e) (particule de segmentation) . Ex.: - Jiji de aanjia kexue yanjiu gongsuo (f) /"Participer activement au travail de recherche scientifique". Cependant, il indique que les mots de formation recente, en majorite de style ecrit, peuvent s'employer adverbialement s ans de. Ex.: - Zixi yanjiu (g) /"Etudier soigneusement". II considere que dans tous ces cas il n'y a pas lieu de differencier deux unites, un verbe de qualite et un adverbe. 2) Interpretation proposde. - Monosyllabee. Le critere propose par Zhu Dexi pour distinguer les verbes de qualite monosyllabiques ayant une reelle autonomie syntaxique en fonction adverbiale de ceux qui entrent seulement dans des a>mbinaisons figees semble acceptable. Nous nous interrogeons done sur les vingt-trois formes que Zhu Dexi a reperees comme susceptibles de se combiner avec des verbes dissyllabiques . Cette liste n'incluant qu'une petite fraction des verbes de qualite, il ne s'agit pas d'une propriete de cette classe en-
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tiere. II est difficile par ailleurs de parier d'une "sousclasse" : on-ne pourrait en donner qu'une definition "circulaire", fondee precisement sur cet emploi adverbial. Par exemple, da (a), "grand" est un verbe de qualite, comme gäo (b), "haut" ; or, la forme da se rencontre en position adverbiale ("tres, au plus haut point, fort") et pas la forme gao. Faute d'une justification formelle, nous dirons qu'il existe un "groupe" de verbes de qualite susceptibles d'emploi adverbial. A la difference de Zhu Dexi, nous pensons que les vingttrois formes de ce groupe doivent etre traitees de fagon identique. Fonder une distinction sur de plus ou moins grandes differences de sens parait difficile et peu justifie. En effet; une forme donnee ne commute pas avec les memes elements dans l'un et l'autre emploi, que le sens paraisse proche ou non. Par exemple, nan(c), "difficile"/"penible ä" est une forme pour laquelle Zhu Dexi ne voit pas de difference de sens entre l'emploi verbal et l'emploi adverbial. Or, nan s'oppose ä vongyi, (d), "facile", en fonction predicative, mais ä hao (e), "agreable ä", en fonction adverbiale, Ce meme hao s'oppose ä hudi (f), "mauvais" en fonction predicative. Tous ces verbes de qualite en fonction adverbiale ont une caracteristique commune : leurs limitations d'emploi. Limitations qui portent ä la fois sur les categories semantiques des verbes qu'ils peuvent modifier et sur la structure grammaticale des phrases dans lesquelles ils entrent. Ces limitations ne sont pas identiques pour toutes les formes (cf. chap. II.6 et chap. III). Si les auteurs chinois n'ont tire de ce fait aucune conclusion, ils l'ont pourtant bien releve - le plus souvent dans les termes suivants : you xianzhi, (g), "il y a des limites" -. II nous semble que reci autorise ä parier d'un emploi derive, bien qu'il n'y ait aucune marque segmentale de derivation et qu'on ne puisse pas toujours deduire le sens de la forme derivee (adverbiale) du sens de la forme initiale (verbale) . - Dissyllabes. II y a de bonnesraisons pour considerer l'emploi adverbial conme une caracteristique commune aux verbes de qualite dissyllabiques. En effet, ils peuvent tous etre employes adverbialement. Pour la plupart d'entre eux, le de est obligatoire. Meme dans les cas oü de n'est pas obligatoire, il est toujours possible. Ce dernier point nous parait essentiel. Ce que les auteurs presentent comme des exceptions ä cette regie n'en sont pas ä nos yeux. Ils citent en effet des formes qui peuvent etre separees du predicat par un groupe nominal et que de toute faijon nous ne classerions pas parmi les adverbes proprement dits ; par exemple pingchang (h), "ordinaire
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/ordinalrement", yidvng (a), "certain/certainement". On peut dire que les verbes de qualite dissyllabiques peuvent preceder un autre verbe, en etant neutralises par de. L'absence de ce de dans une certaine proportion des occurrences peut paraitre une faiblesse de ce raisonnement. II nous semble pourtant que c'est lä un des cas oü l'on peut parier ä bon droit dy elision : de peut toujours etre restitue, sans aucune modification de sens ni de structure ; de et zero semblent dans un rapport de variantes libres. Par contraste, il faut souligner que les monosyllabes examines tout ä l'heure ne peuvent jamais etre suivis de de en position adverbiale, ce sont bien des adverbes et pas des verbes de qualite neutralises. b) Segment modifie. A partir de tout verbe de qualite, on peut, par redoublement, et en y ajoutant de, former un syntagme qui s'emploie en position adverbiale (ex.: xiao (b), "petit", xiaoxiaor de (c), "petitement"). Cette classe, ouverte par definition, puisqu'elle est virtuellement coextensive ä la classe ouverte des verbes de qualite, correspond assez bien ä la classe des adjectifs adverbiaux fran9ais en -ment. Ce sont des termes descriptifs. C'est une classe ä derivation reguliere, le sens du syntagme se deduisant du sens du verbe de qualite avec lequel il est forme. En mettant ä part cette classe homogene, distincte des verbes de qualite comme des adverbes, les auteurs chinois, qui appellent ces formes zhuangtaioi, "qualificatifs verbaux" (le terme est assez recent, il ne figure pas dans le petit glossaire des termes de linguistique publie par l'Universite de Pekin en 1960, Yuyan-xuerningaijieshi, "Explication des termes de linguistique"), semblent avoir adopte une solution raisonnable, ä laquelle nous nous rallions.
3. PROCESSUS DE RECHERCHE La finalite lexicographique imposait ä cette etude un choix de materiaux assez diversifie pour donner une vue d'ensemble de la langue chinoise contemporaine et des methodes d'enquete aussi ouvertes que possible. 3. 1. Analyse de quelques formes dans un corpus Stendu. II s'agit du corpus qui a ete constitue pour servir de base au Dictionnaire chinois-frangais du Centre de Linguistique Chinoise (Ecole Pratique des Hautes Etudes). Ce corpus comprend 19 100 phrases, dont 1 346 phrases de journaux (prises dans le Quotidien du Peuple, de Pekin, numeros du 1/12/1961 ,
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5/1/1962 , 3/2/1962 , 1/3/1962), 15 571 phrases d'oeuvres litteraires posterieures ä 1920 (les plus representatives et les plus lues ; choix fait d'apres des sondages et consultations nombreuses), 2 183 phrases de Mao Zedong, choisies dans les oeuvxes les plus souvent citees dans les etudes de theorie marxiste en Chine (d'apres un depouillement de la revue Hong qi (a), "Le Drapeau rouge", annees de 1960 ä 1962). Les phrases des journaux sont beaucoup plus longues que Celles des oeuvres litteraires (triples, en moyenne) : la proportion relative des textes de journaux dans ce corpus est done plus grande que ne le ferait supposer le compte des phrases. Chaque phrase a ete reperee par un numero d'ordre. II a ete constitue (travail collectif du Centre) un index de ce corpus par caracteres. Tous les caracteres de toutes les phrases ne sont pas indexes, mais seulement une certaine proportion qufe nous avons evaluee ä 50 % de 1'ensemble des caracteres de toutes les phrases. XI avait ete procede ä un choix lors d'une premiere lecture du corpus, selon des criteres d'intSret des occurences aussi objectifs que possible. Cet index nous donne, par exemple, 580 occurences de ye (b), "aussi/pourtant/meme...", 237 numeros de phrases contenant oai (c), "alors seulement/seulement/...", 117 occurences de dao (d), 'ku contraire/...". Dans un premier temps, conscient de la multiplicite des correlations possibles, nous nous posions, ä propos de chaque occurence de la forme etudiee une longue serie de questions. Cette methode s'est revelee lente et infructueuse. Nous avons fini par choisir un petit nombre de points remarquables ä examiner : nature du predicat, negations, suffixes d'aspect, particules modales prepositions, autres adverbes. S'il y a des combinaisons non attestees (par exemple combinaison avec les verbes modaux), nous demandons ä notre informateur s'il s'agit effectivement d'une impossibilite ou si e'est une lacune du corpus. Puis, nous 1'interrogeons sur les commutations de la forme consideree dans chaque phrase (sans oublier la possibilite de la supprimer). Cela nous permet de differencier les emplois d'une meme forme. Nous sommes alors en mesure d'entreprendre la description. C'est 1'analyse ainsi obtenue pour une dizaine de formes
° H. Frei a suggere, dans un article intitule "Un Systeme chinois des aspects", de tenir compte des adverbes dans le systems du mode, systeme qui, en chinois, affecte la phrase dans son ensemble et dont la marque la plus apparente, et la seule reconnue en general, est ce qu'on appelle les "particules finales" ou "particules modales". Η. Frei presente cela comme une hypothese ä verifier.
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que nous donnons au chapitre II de notre description (Monographies). Ce travail ayant ete mene parallelement ä la redaction du dictionnaire chinois-frangais, nous avons beneficie des conseils du professeur Rygaloff.
3. 2. Enquete generale aupres d'un informateur. Nous avons pu, ä Pekin meme, interroger une informatrice pendant une centaine d'heures. Celle-ci, Mademoiselle Cui Fanzhi (a), est nee dans un village du Shan-χί (b) (Chansi) et a passe sa petite enfance dans la capitale du Shan-xt (c) (Chensi), Xiän (d) (Si-ngan), domaine mandarin du nord-ouest; elle a fait toutes ses etudes primaires et secondaires ä Pekin et se trouvait, quand nous l'avons interrogee, en cinquieme annee de lettres ä l'Universite de Pekin. Elle est specialisee en chinois ancien, mais cela ne creait pas d1interferences et lui permettait d'etre tout ä fait degagee des theories existantes sur la grammaire du chinois moderne, theories dont elle ignorait ä peu pres tout. Nous avons passe un tiers du temps ä analyser toutes les formes adverbiales (ou susceptibles de l'etre) rencontrees dans les premieres pages de deux romans recents : Chuang-ye shi^ (e) , "Les Bätisseurs", par Liu Qing (f) (Pekin, 1965) et Hongqt pü (g), "La Saga du drapeau rouge" (Pekin 1958, 977 000 exemplaires en 1964). Ce travail a eu surtout une valeur d'exercice, pour habituer Cui Fanzhi ä repondre sans se preoccuper de considerations normatives. Nous avons ensuite constitue une liste maximum, en additionnant tout ce que les grammairiens chinois d1importance ont inclus dans la classe des adverbes. Pour cela, nous nous sommes servi d'une part des listes donnees dans un article de compilation de Zhang Jing (h), intitule Lun hanyu fuoi de fan wei (i), "A propos de la delimitation des adverbes en chinois", d1autre part du releve des formes marquees comme shangjiä fuoi (j), "adverbes anteposes" (sigle : 5a) dans le Beijinghua dccnyinei oihui (k), "Dictionnaire des mots monosyllabiques du Pekinois", de Lu Zhiwei (1) (167 formes relevaes). Pour chaque forme, nous avons pose ä notre informatrice trois questions : 1) Est-ce une forme libre ? (Si la reponse est un oui categorique, en principe l'enquete s'arrete la, la forme en question est ecartee ; mais si le cui est hesitant, nous continuons tout de meme.) 2) Soit cette forme F, peut-on faire une phrase du type FNV (cas auquel ce n'est pas un adverbe au sens strict), ou bien ne peut-on construire que NFV (adverbe) ? 3) La forme en question a-t-elle d'autres emplois ? Cette premiere enquete a abouti ä ce que nous pouvons considerer comae une liste des adverbes du chinois moderne complete ä. quelques unites, pres.
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Nous avons ensuite repris chacune des formes retenues et pose une serie de questions, qui nous avaient ete suggerees par le professeur Lu Jianming (a) : rapport avec la negation, types de predicat, correlations, commutations, etc. Les resultats de cette enquete constituent la matiere de notre dernier chapitre, qui est un inventaire commente.
DESCRIPTION
En nous suggerant le sujet de ce travail, A. Rygaloff avait insiste sur la necessite de tenir compte des f a i t s d'agencement sequentiel dans la description de la classe adverbiale. C'est un probleme qui n'a ete pose dans son ensemble, semblet - i l , par aucun auteur. Un locuteur chinois considere spontanement que 1'ordre des adverbes n'est pas indifferent et q u ' i l ne peut etre modifie que dans certaines limites. Or, les grammaires n'expliquent pas pourquoi dans les deux phrases ci-dessous par exemple, ye, "aussi", est ä la f i n de la sequence adverbiale dans le premier cas et au debut dans le second. Ex. : - Na bicm ke j i u zai ye bu ken xielu mimi le (7236) / "Mais les autres ne veulent plus reveler leur secret" (m. ä m. : "ne veulent ä nouveau pas non plus"). - Congoi zhihou, si shen ye j i u bu zai tiqi Xianglin sao (4387) /"Depuis ce moment, la tante (alors) cessa aussi de mentionner Xianglin". I I est n£cessaire, pour y voir c l a i r , d 1 avoir recours ä des criteres de distribution (compatibilite avec t e l ou t e l type de formes) et de commutation (organisation en paradigmes). Nous avons etudie de cette fa^on une dizaine d'adverbes f r e quents, en examinant pour chacun d'eux toutes les occurences reperees dans notre corpus : ces descriptions snnt presentees sous forme de monographies detaillees au chapitre I I . Pour les autres formes, nous donnons un inventaire commente au chapitre I I I . Nous allons d'abord exposer au chapitre I quels traits se sont reveles pertinents, quelle organisation de la classe adverbiale IDUS supposons impliquee par le comportement des locuteurs chinois. I I est sans doute discutable de presenter les conclusions avant 1'analyse, mais i l a paru d i f f i c i l e d'imposer au lecteur une longue description sans lui donner par avance une vue d1 ensemble.
HYPOTHESES SUR LE SYSTEME DES ADVERBES
CHAPITRE I
1. SUBDIVISIONS DE LA CLASSE DES ADVERBES 1. 1. Structure
du groupe
A.
1. 1. 1. Plusieurs paradigmes. 1. 1. 2. Claseement des emplois tionnelles". Valeur I . Operateurs logiques Valeur I I . Marques de relations Valeur I I I . Marques modales. 1. 2. Struature 1. 1. α) b)
du groupe
par
"valeurs
fona-
gSnSraux. spiaialieäes.
B.
2. 1. Un seul paradigme. 2. 2. Description dee sous-groupes. Acherbes de degr&. Adverbes de maniäre.
2. ANALYSE SYNTAGMATIQUE 2. 1. Position des adverbes. 2. 2. Suaaession des adverbes. 3 . ESSAI D1INTERPRETATION
• 1. SUBDIVISIONS DE LA CLASSE DES ADVERBES On peut c l a s s e r l e s adverbes s e l o n leur e x t e n s i o n . C e l l e - c i se d e f i n i t par r e f e r e n c e aux types de p r e d i c a t s p o s s i b l e s pour une forme donnee.
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LES ADVERBES EN CUINOIS MODERNE
Types de predicate possibles : - Predicat verbal - verbes d'aetion - verbes de qualite - verbes modaux - Predicat nominal La distinction essentielle semble devoir etre faite entre les adverbes (classe A) compatibles avec toute espece de predicat verbal et les adverbes (classe B) compatibles seulement avec une classe de verbes (verbes de qualite ou verbes d'action - il n'y a pas en chinois d'adverbe compatible seulement avec les verbes modaux -). Les deux groupes auxquels conduit ce partage (A et Β) peuvent etre consideres comme independents l'un de 1'autre dans la mesure ou aucune exclusion significative n'a ete observee entre des formes de la classe Α et des formes de la classe Β : n'importe quel adverbe de la classe A peut se combiner avec n'importe quel adverbe de la classe B. Les adverbes de la classe A (compatibles avec tous les types de verbes) precedent toujours les adverbes de la classe Β (compatibles seulement avec tel ou tel type de verbe). De plus, les adverbes de la classe A peuvent etre separes du predicat par un groupe prepositionnel, les adverbes de la classe Β ne le peuvent pas. La classe A comprend un petit nombre de formes tres frequentes: oai, "alors seulement/seulement/a peine/vraiment", dao, "neanmoins/pour le moins", döu, "tout/meme/dejä", gang, "a peine", hai, "encore", etc. La classe Β se subdivise en deux sous-classes : adverbes Β 1 compatibles avec les verbes de qualite ; adverbes Β 2 compatibles avec les verbes d'aetion. La formulation de ce critere demande ä etre nuancee. Par exemple quand nous disons que les adverbes Β 1 (appeles traditionnellement "adverbes de degre") sont compatibles avec les verbes de qualite, cela signifie que seule 1'appartenance d'un verbe ä la classe des verbes de qualite assure sa libre combinaison avec n'importe quel adverbe de degre ; cela ne signifie pas que leur emploi soit strictement limite aux verbes de qualite. Ex.: - Wo hen xihuan ta (a) /"Je l'aime beaucoup". D'un autre cote, bi, "certainement", peut, dans un slogan ou une tournure litteraire, preceder n'importe quel verbe (ce qui pourrait conduire ä le classer en A). Mais, en langue parlee, il est incompatible avec les verbes de qualite ; nous l'avons done classe en Β (Β 2). La compatibilite des adverbes avec un predicat nominal apparait comme un phenomene marginal. En effet :
HYPOTHESES
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a) I I n'y a jamais compatibility exclusive d'un adverbe avec l e predicat nominal, c ' e s t - a - d i r e q u ' i l n'y a pas d'adverbe qui precede settlement-des formes nominales. Tous les adverbes· sont, par d e f i n i t i o n , compatibles avec l e predicat v e r b a l . b) Pour les adverbes qui l'admettent, l e predicat nominal ne se rencontre que dans une minoriti d'exemples. Notre corpus n'en atteste que pour les adverbes marquant la l i m i t a t i o n , aai 23 gang, guäng, jiu 2, zhv, "seulement", (9 phrases sur 241_contenant cai) et pour döu 1, " t o u t " , (1 exemple sur 517), yljing, " d e j ä " , (1 exemple sur 26). Ex.: - Yi-nian cai san-bai kuai cents d o l l a r s par an".
( 14041) /"Seulement
trois
- Chaye, meiqiur dou yihuir yi-ge jiaqian (4966) /"Le the, l e charbon, tout cela coute chaque f o i s un p r i x d i f f e r e n t " (m. ä m. : les f e u i l l e s de the, les boulets de charbon, tcut, une f o i s , un p r i x ) . I I est possible que les constructions de ce type soient plus frequentes dans l 1 expression o r a l e . Nos informateurs ont pu nous fournir des exemples avec you, "encore", ye, "aussi". I I nous a paru discutable de fonder une d i s t i n c t i o n sur un materiel aussi reduit. Nous remarquerons seulement que tous ces adverbes" appartiennent au groupe A. Mais tous les adverbes de ce groupe ne sont pas compatibles avec l e predicat nominal : hai et zai, "encore", ne l e sont pas. 1. 1. Structure du groupe A. Adverbes compatibles avec tous les predicate verbaux l i s t e p. 207).
(cf.
1. 1. 1. Plusieurs paradigmes. l i s ne sont pas mutuellement ^ x c l u s i f s . On peut, par exemp l e , trouver dans une meine proposition successivement j i u , " a l o r s " , zai, "de iiouveau", ye, "aussi", qui sont tous trois compatibles avec tous les types de verbe. On est done conduit ä pousser plus l o i n 1*analyse et ä subdiviser ce groupe A. Tous les classements qu'on peut essayer d ' e f f e c t u e r butent sur l e f a i t que ces formes ont de multiples emplois. Par exemple aai, "alors seulement/seulement/tout juste/vraiment", commute avec jiik, "des l o r s " , dans son emploi l e plus f r e quent, mais avec zhi, "seulement", avec gang, "tout j u s t e " ,
0
Cai, "seulement" (chap. I I . 4. Cai § 2. 1.) ; döu, " t o u t " ; gang, "seulement" ; guäng, "seulement" ; jiu, " a l o r s " ; kuai, " b i e n t o t " ; ye, "aussi" (chap. I I . 1. Ye § 1. 1 ) ; yijing, " d e j ä " ; you, "encore".
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LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
avec zhen , "vraiment, dans d'autres cas - ces diverses formes ne commutent pas entre elles dans les contextes consideres. La necessite d 1 individuaUser oes emplois nous a amene ä consacrer la majorite de nos_ monographies (chap. II : oai3 dao3 döu, hdi, jiu, yet yijing, ybu, zai) aux adverbes de ce groupe. Pour chaque emploi, nous avons examine de divers points de vue les exemples dont nous disposions : degre de compatibility avec les divers types de predicat, possibility d'une negation immediatement avant ou apres, rapport avec l'aspect, le mode, les prepositions, les autres adverbes, structure generale de la phrase, membres du paradigme. Nous avons en particulier essaye de nous fonder sur les traits suivants : a) Compatibility avec les types de verbes. En observant que l'aptitude de ces formes ä qualifier des verbes de n'importe quel type ne se retrouvait pas pour tous leurs emplois, nous avons cherche ä caracteriser ces emplois selon ce critere, en comparant les inventaires. Cela ne s'est pas avere tres rentable, parce qu'on observe d'importantes differences d'extension, dans un emploi donne, entre des formes par ailleurs tres proches. Par exemple oai 1", "alors seulement", est compatible avec les verbes de qualite, zai 2, "alors seulement", ne l'est pas ; or zhi 2 peut toujours etre remplace par oai 1 sans modification de sens. Faire entrer en ligne de compte ici la compatibilite avec les verbes de qualite aboutirait ä dissocier oai 1 et zai 2. b) Position de l'adverbe par rapport ä la negation. On sait que le signifiant de la negation est bu, dans tous les cas oü il n'y a pas d'amalgame. La position de l'adverbe par rapport ä bu est certainement un trait important, mais c'est un critere d'application difficile. Η. F. Simon, qui en fait un usage systematique, degage par ce moyen quatre classes d'adverbes, selon qu'ils : 1) 2) 3) 4)
0
Peuvent etre directement precedes ou suivis de bu ; Peuvent suivre mais non preceder bu ; Peuvent preceder mais non suivre bü ; Ne se rencontrent pas avec bu.
Les chiffres qui, dans cette description, suivent les differents adverbes traites (1, 2, 3, 4, dans oai oai 2, you 1, jiü 1, etc.) correspondent aux distinctions d'emploi que nous avons etablies (chap. II). Ces chiffres ne sont que des rep^ree, sans rapport avec les valeurs fonctionnelles. On a choisi, pour chaque adverbe, 1'ordre de frequence des emplois.
HYPOTHESES
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Un tel systeme suppose que bu ait une valeur constante. Si cela est vrai dans la majorite des cas, on trouve cependant, en proposition interrogative, bu en tete de la sequence adverbiale, avec une valeur rhetorique : il peut alors preceder aussi bien ye, "aussi", classe par H. F. Simon en 3 ('peuvent preceder mais non suivre bu"), que döu, "tout", qu'il classe en 1 ("peuvent etre directement precedes ou suivis de bu"). Cela montre ä quel point ce systeme est difficile ä appliquer: ou bien l'on tient compte de ce bu rhetorique et ye comme dou est ä classer en 1, ou bien l'on n'en tient pas compte et alors la seule raison qui reste de classer dou en 1 est 1'existence parmi les reponses qu'on peut donner ä des questions coimne tamen dou lai me ? (a), "viennent-ils tous ?" des formes telles que tamen bu dou lai (b), "ils ne viennent pas tous", cas tout ä fait marginal (cf. chap. II. 1. Döu § 1. 2.). Par ailleurs, en classant zai, "another, again", en 2 ("peuvent suivre mais non preceder bu), H. F. Simon implique soit qu'il considere zai bu comme une unite, soit que zai est de nature differente dans ce contexte (non adverbiale ?). En admettant resolues ces questions de detail, la plus grande faiblesse de ce critere ä nos yeux est qu'on trouve dans la meme serie ( 3) "peuvent preceder mais non suivre bu") la maj orite des adverbes du groupe A, sur 1'organisation duquel nous nous interrogeons precisement : bu n'est pas discriminant ä cet egard. c) Type de determination du predicat. Si tous les adverbes sont des expansions du predicat par definition, ils ne qualifient pas tous le predicat de la meme maniere. Pour les adverbes du groupe A, un regroupement de leurs emplois par valeurs fonctionnelles s'est progressivement impose ä nous. Ce regroupement tient compte des types de phrases (simples ou complexes), des quasi-correlations possibles et aussi du sens. Les modalites de ce classement, qui constitue notre hypothese essentielle et qui, selon nous, permet d'expliquer 1'organisation du syntagme adverbial, sont exposees ci-dessous. 1. 1. 2. Classement des emplois par "valeurs fonationnelies". Valeur I. OpSrateurs logiques gSnSraux. Nous appelons ainsi des formes qui ne portent en elles-memes aucune indication d'une relation particuliere avec l'un des elements de l'enonce ; elles signifient seulement que le predicat est affecte de tel ou tel indice : identite, opposition, exclusivite, etc. Cette relation ouverte peut concerner le rapport du predicat ä l'agent, au regime, ä une circonstance de temps ou de lieu, ä un autre predicat, ä un element du contexte large, voire ä un element du contexte de situation. La
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serie d'exemples suivants i l l u s t r e le caractere, en sorte abstrait, de cette fonction adverbiale :
quelque
Ex.: - Ta fuqin ahifan, ta ye ahifan (a) /"Son pere mange, lui aussi mange" (m. am. : ta fuqin "son pere", ahifan "mange", ta " i l " , ye "aussi", ahifan "mange"). - Ta ahi mianbao, ye ohi rou (b) / " I I mange du pain et aussi de la viande" (m. am. : ta " i l " , ohi "mange", mianbao "du pain", ye "aussi", ahi "mange", rou "de la viande"). - Ta ahifan, ye shuijiao (c) / " I I mange et i l dort aussi (m. am. : ta " i l " , ahifan "mange", ye "aussi", shuijiao " d o r t " ) . - Ta zuotian ahifan, jintian ye ahifan (d) / " I I a mange hier et aussi aujourd'hui" (m. am. : ta " i l " , zuotian " h i e r " , ahifan "mange", jintian "aujourd'hui", ye "auss i " , ahifan "mange") . - Ta ye ahifan le (e) /"Voilä q u ' i l mange aussi" (m. ä m. : ta " i l " , ye "aussi", ahifan "mange", le "voilä que"). Les principaux "Operateurs generaux" sont : Je 1, "aussi", marque d ' i d e n t i t e , dho 1, "neanmoins", marque de contraste, döu 1, "tout", marque d'extension maximum, you et zai "encore", marques de l'adjonction. Cai 3, "venir de", marque de l ' a n t e r i o r i t e immediate, jiü 3, "bientot", marque de la post e r i o r i t y immediate, yijing, "dejä", marque de l'accompli, malgre leur plus grande specialisation semantique (relations de temps), semblent devoir etre rattaches ä ce groupe pour des raisons formelles. Les Operateurs generaux ne constituent pas un paradigme car i l s ne sont pas mutuellement exclusifs. I i s peuvent figurer cote ä cote dans une meme proposition. Four l ' e s s e n t i e l , cette serie s 1 organise ainsi : - Dao 1, "pourtant" - Ye 1, "aussi" zS
I (ahongxin),
"encore"
- Döu 1 (quan), "tout" - Hai 1, "encore" - Cii 3 (gang), "ä peine" Jiu 3 (kuai), "bientot" - Yijing (yi)3 " d e j ä " " . 0
Abstraction f a i t e de deux ou trois exemples consideres par tous nos informateurs conme purement l i t t e r a i r e s , "impossibles ä dire" ( c f . chap. I I . 4. Cai § 1. 6. ; n° 5693, chap.
HYPOTHESES
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Bien entendu, une phrase reelle ne contient jamais la serie complete. (Ν. Β. : Zäi 1 et you 1 sont, pour l'essentiel, en distribution complementaire ; aai 3 et jiu 3 s'opposent ; les formes entre parentheses sont des variantes.) Les adverbes du groupe A qui occupent d'autres fonctions que celle d1Operateurs generaux precedent toujours ceux-ci. On ne trouve entre les Operateurs generaux et le predicat que des adverbes du groupe Β et des groupes prepositionnels. Valeur II. Marques de relations speeialisees. II s'agit de termes de portee limitee, qualifiant le rapport du predicat avec un segment anterieur ä celui-ci. Ce segment n'est pas quelconque : pour un adverbe donne, on trouve une serie limitee de types de propositions subordonnees et de complements circonstanciels. Dans la majorite des contextes, la marque de subordination (appelee traditionnellement "conjonction") ou la preposition introduisant le complement circonstanciel, est facultative. Les adverbes de relation les plus frequents sont : Cat 1, "alors seulement", jiu 1, "des lors", dou 2, ye 2, "meme, pourtant". L1adverbe de relation ("adverbe" tout court) est, sinon obligatoire, du moins considere par les informateurs comme necessaire ä la correction de la phrase. C'est en gros, la situation inverse de celle du fran£ais ; nous avons cherche ä marquer cette difference par le jeu des parentheses dans les schemas ci-dessous. a) Cas ou le segment anterieur est une proposition nee : - (yaoshi) "si"
subordon-
... jiu. 1 ("alors ; des lors")
- (zhidao) ... aai 1 "jusqu'a ce que" ... ("alors ; alors seulement") - (jiushi) "meme si"
... dou 2 on ye 2 ... ("pourtant")
b) Avec döu 2 et ye 2, le segment anterieur est plus souvent un groupe prepositionnel (le plus frequemment introduit par lian, "meme") . Ex.: - Wo lian ta. de muyang dou ji bu qingohu le (2765)/"Je ne me souviens meme plus de son aspect". II. 3. Hai § 1. ?.), on ne peut s'ecarter de cette formule que pour les positions relatives de hai 1 et dou 1, de y%jing et döu 1. Sur ces deux points, on peut seulement affirmer que la formule correspond ä la sequence la plus usuelle.
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LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
Ces quasi-correlations (ce ne sont pas des correlations strictes puisque l'un des termes au moins est facultatif) mettent en jeu des, adverbes de relation et des monemes fonctionnels ("conjonctions" et prepositions) ; elles ne sont pas du meme ordre que les quasi-correlations qui relient certains Operateurs generaux et des modalites, par exemple dou 1, "tout", et les adjectifs de totalite. Les marques de relations specialisees forment un seul paradigme. Les formes les plus frequentes sont :
- Cai 1 - Jiu 1
~ Döu 2 et ye 2 - lou 2
Cai et jiu sont exclusifs l'un de 1'autre de fa£on absolue, quels que soient les emplois consideres. Dans leurs emplois les plus frequents aai 1, "alors seulement", et jiu 1, "des lors", appartiennent au meme paradigme, puisqu'ils commutent librement dans les contextes oü il n'y a pas de correlation marquee, quand ils sont seuls ä assurer l'expression du rapport. Toutes les fois que le contexte est explicite, le locuteur n'a plus le choix : s'il y a une condition necessaire (indiquee par exemple par yi shi dao, "jusqu'ä ce que", ou zki you, "il n'y a que"), aai 1, "alors seulement", est seul possible ; s'il y a une condition süffisante (marquee par zki yao, "il suffit que", etc.). jiu II "des lors", est seul possible. Ii, "des
**
Rappe Ions que shi, "etre", forme verbale suivant jiu 2 dans environ 7/10e des exemples, n'est pas suffixable. 2. β. Partioules finales. Nous n'avons aucun exemple de particule modale. 2. 7. Prepositions. Avant jiu 2, nous avons releve gen, "avec". Apres jiu 2, nous avons releve ΐί, "de" (distance) et wei, "pour". Ex.: - Jiu wei xiaohai-men mang de hen (16404) /"C'est justement pour les enfants qu'elle se demene beaucoup". 2. 8. Adverbes. Nous n'avons releve aucun adverbe avant jiu 2. Apres jiu 2, nous avons releve : zhi (a), "seulement" ; dän (b), id. ; jin (c), id. ; zheme(ge) (d), "ainsi" ; oong (e), "depuis toujours". Ex.: - Jiu dan zai zhe yi dian shang (5650) /"(La conversation) porte exclusivement sur ce point". 2. 9. Elements de commutation. . Zheng (f) , "precisement", "juste", peut etre considere comme une Variante de jiu 2 devant la copule d 1 e x i s t e n c e shi,
"etre". Ex.: - Zheng shi na tian (ex. Lu Zhiwei, Beijing hua danyinai oihui, p. 296) (g) /"C'est precisement ce jour-lä". Mais dans tous les autres contextes, zheng signifie "juste ä ce moment". Zheng est compatible avec toutes sortes de verbes, ce qui n'est pas le cas de jiu 2. Inversement, jiu 2 est compatible avec les suffixes d'aspect le et gud, zheng ne l'est pas. ν .^ . Zh% (a), "seulement", semble etre une Variante de jiu 2 dans certains contextes.(Cf. §2. I.) II reste que dans^ un certain nombre de phrases (oü le predicat n'est pas shi, "etre", et oü il n'y a pas de determination numerique) jiu 2 peut etre remplace par zheng ou zhi ou par l'un et l'autre, mais cela entraine une modification du sens de la phrase.
MONOGRAPHIES
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3. JIU 3, "BIENTOT", "TOUT DE SUITE" 18 exemples. Jiü 3 est tres mal represents dans notre corpus. Cela s'explique assez bien par" le fait que le seul trait qui permette de distinguer jiu 3 de jiü 1 est l'accent : jiü 3 est accentue, jiü 1 ne l'est pas. Dans les cas oa jiu se trouve dans des phrases complexes, il n'y a pas de doute, on a affaire ä jiu 1, "alors, des lors" ; mais nous avons vu que jiü 1 n'est pas exclu en phrase simple. Dans tous les cas oü il y a, dans un texte ecrit, un jiü ambigu pour nous, les lecteurs chinois considerent qu'ils ont affaire ä la forme usuelle, non marquee, jiu 1, "alors" : ils lisent sans accentuer. Toutes les fois que le contexte large permet de lever l'ambigui'te, on constate egalement qu'il s'agit de jiü 1 : jiu 3 est extremement rare dans l'expression ecrite. On peut aussi remarquer que jiu 3, "bientot", refere le predicat au moment du discours : pour cette raison il est exclu du recit et au contraire frequent dans le discours direct, dans les echanges verbaux de la vie courante.
3. 1. Types de predicate. Nos exemples se partagent par moitie entre des verbes d 1 action et yäo (a), "avoir 1'intention de". a) Verbes d1action. Nous avons releve sou (b), "partir, aller" (4 exemples), dao (c), "arriver" (2 exemples), lai (d), "venir", xtng (e), "se reveiller", (chi) guang{le) (f), "tout manger". Dans l'exemple suivant, on a jiu 3 dans la premiere proposition et jiu 1 dans la seconde. Ex.: - Suitie jiu lai, lai-dao jiu mashang zuo (12301) /"La ferraille va bientot arriver, des qu'elle sera la (alors) on se mettra immediatement au travail". b) Verbe optatif : yao, "avoir l'intention de" (8 exemples).
Ex.: - Zheng zhuang-hao zidan, sihu jiu yao xiang women fang (8494) /"lis sont en train de charger leurs armes, comme s'ils allaient bientot nous tirer dessus".
3. 2. Negation. Le seul exemple de negation que nous ayons est bit rhetorique en phrase interrogative, avant jiu. Ex.: - Wo bu jiu yao zou le me ? (3950) /"Je dois partir bientot, n'est-ce pas ?"
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LES ADVERBES EN CEINOIS MODERNE
3. 3. Suffixes verbaux. Jiu 3 est incompatible avec toute espece de marque de 1'accompli. 3. 4. Partiaules finales. Nous avons releve huit exemples termines par la particule modale le ("situation nouvelle ou prise de conscience nouvelle d'une situation existante") . lie parait exclu. 3. 5. Prepositions. Nous n'avons trouve aucun groupe prepositionnel immediatement avant ou apres jiu 3. II faut noter qu'on peut trouver des groupes prepositionnels separesde jiu par le verbe optatif yao et places avant le verbe regi par celui-ci, cornme dans un exemple dejä cite : jiu yao xiang women fang (a) (m. ä m. : jiu "bientot", yao "ils vont", xiang "vers" (preposition), Women "nous", fang "tirer"). 3. 6. Adverbes. II n'y a aucun autre adverbe dans les propositions QÜ nous avons trouve jiu 3. 3. 7. Types de phrases. On trouve jiu 3 dans tous les types de phrases : assertives, interrogatives, imperatives, exclamatives. Ex.: - Wo xianzai qingjia yi-dian zhong, wo jiu zou ! (7256)/ "Je demande maintenant un conge d'une heure et j'y vais tout de suite I" 3. 8. Elements de commutation. . Kuai, "bientot", est une Variante de jiu 3.
. Cai 3 et gang, "venir de", "ä peine", s'opposent ä jiu 3. Iis commutent dans la plupart des contextes. II faut toutefois rappeler que cai 3 est compatible avec les suffixes verbaux marquant l'aspect accompli, le et guo ; jiu 3 ne l'est pas. Toutes les fois que eai 3 se trouve dans un tel contexte on ne peut le remplacer par jiu 3.
MONOGRAPHIES
165 5) DAO
0. 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.
Emplois de dao. Types de predicate.. Negation. Suffixes verbaux. Partioules finales. Prepositions.Adverbes. Daoshi (a), "nianrnoins"au Elements de ooimutation. Construction partieuliere.
oontraire".
0. Emplois de dao. Nous ne traitons i c i que de la forme dao (b) (quatrieme ton) dans ses emplois adverbiaux. Cette forme sert d'autre part ä representer un verbe d'action ("verser, v i d e r " ) , mais sans qu'aucune confusion soit possible entre le verbe et l'adverbe: i l s ' a g i t d'un cas de simple homonymie, qui pourrait j u s t i f i e r une etude etymologique, mais dont i l n'y a pas lieu de rendre compte en synchronie. Dao, "neanmoins", "au contraire" (116 exemples dans notre releve) est un "Operateur logique general" (valeur I ) : i l souligne un contraste (ä la limite, une contradiction) entre le contenu de l'enonce et un element dejä donne. I I commute avec que ( c ) , "neanmoins". Ex.: - Ranfeng he xuepian pu zai lianshang, dao juede hen skuangkuai (2895) /"Le vent f r o i d et les flocons de neige me g i f l a i e n t , j e me sentais neanmoins tres ä l'aise". - lun guniang de ming dao hao yidian, ta xinghao mei you na yang wangu de fuqin (5949) /"Le sort de la jeune Yun par contre est un peu meilleur, e i l e n'a heureusement pas un pere aussi obstine". C'est une relation "ouverte" en ce sens que le contraste peut concerner t e l ou t e l element de l'enonce. Dans l'expression orale, l e segment en cause est marque par 1'accent. Dans la forme e c r i t e , on doit se referer au contexte large. Ex.: - Dangshi women duiyu Ν dao bing mei you sherme egan (8001) /"A cette epoque neanmoins, nous n'eprouvions pas du tout d'antipathie ä l'egard de Ν". L'accent principal peut porter dans cette phrase sur-quatre mots d i f f e r e n t s , autrement d i t le contraste marque par dao peut porter sur quatre elements distincts. En lisant cette
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LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
phrase, on peut faire quatre hypotheses : a) L 1 accent principal porte sur dangsht (a), "ä cette epoque": dao souligne le contraste avec ce qui s'etait passe auparavant ou bien avec ce qui s'est passe depuis. La traduction serait : "par contre ä cette epoque..." b) L'accent principal porte sur women (b) , "nous" : dao souligne le contraste entre nous qui n'avions pas d'antipathie pour Ν et d'autres gens qui en eprouvaient, ou bien entre les sentiments de Ν ä notre egard et les notres ä son egard. La traduction serait : "en ce qui nous concerne neanmoins..." c) L'accent principal porte sur Ν : dao souligne le contraste avec d'autres gens pour qui nous eprouvions de 1'aversion. La traduction serait : "par contre ä l'eg^rd de Ν, nous..." d) L'accent principal porte sur egan (c), "antipathie" : dao souligne que cette absence d'antipathie contraste avec ce qu'on pouvait attendre, compte tenu des mauvais procedes de Ν ä notre egard. La traduction serait : "nous n'eprouvions neanmoins pas du tout d'antipathie". En 1'occurrence, le contexte suggere que l'accent est soit sur dangshi, "ä cette epoque" (l'auteur a manifeste par la suite quelque hostilite envers Ν), soit sur women (b), "nous" (la phrase precedente indique que Ν se montrait fort agressif envers l'auteur et ses amis). Lorsqu'une contradiction est exprimee par des propositions antinomiques, si dao apparait dans la seconde proposition, il semble expliciter de fagon redondante cette contradiction. On le traduit en franjais par "au contraire". Ces cas, rares, illustrent bien l'emploi de dao, adverbe du contraste. Nous avons six exemples de ce type. Ex.: - Shenfen bu xiang hezuoshe zkuren de shenfen, dao χiang yi-ge laobaixing (14738) /"Sa condition ne semble pas etre celle d'un chef de cooperative, mais au contraire celle d'un honme du peuple". Dans les exemples (rares egalement, 5 dans notre releve) oü dao est precede d'une subordonnee concessive, il n'y a pas lieu d'interpreter cet adverbe comme la marque d'une relation specialisee (type II). Ex.: - Sui shuo da si sui, buguo liang-zhang bazi dao hen heshi (5955) /"Bien qu'elle ait quatre ans de plus que lui, leurs horoscopes sont neanmoins en harmonie". La valeur "generale" (type I) de dao est confirmee par relative frequence en phrase simple.
sa
Ex.: - Zhe oi dao shi yushui (13237) /"Cette fois-ci c'est la pluie" (le contraste porte sur zhe ai, "cette fois-ci").
MONOGRAPHIES
1. Types
de
167
predicate.
Tous les types de predicate verbaux sont compatibles avec dao ; sur 116 exemples, nous avons plus de 60 % de verbes d1action, une vingtaine de verbes de qualite, cinq verbes modaux. Nous avons compte ä part les verbes d'existence (qui se rattachent formellement aux verbes d'action) : il y a quinze exemples de shi (a), "etre", et cinq exemples de you (b), "y avoir". Ν. B. : dao + shi (c). Nous devons dire ici un mot de la forme shi pour laquelle se posent de difficiles problemes d'identification. C'est, dans son emploi le plus frequent, un verbe, "etre", dont la construction type est : nom - shi - nom. Ex.: - Ta shi Zhongguo ren
(d) /"II est Chinois".
Mais, shi entre dans nombre d'autres constructions, que certains auteurs (les grammairiens chinois en particulier) ramenent toutes ä son emploi verbal, tandis que d'autres auteurs isolent un emploi adverbial. Cette derniere maniere de voir est fondee sur 1'existence de constructions du type : ski + verbe, et sur les differences d1accentuation. Nous avons choisi la seconde interpretation, parce qu'elle s^'accorde mieux avec les principes de notre description ; shi figure done dans notre inventaire des adverbes (chap. III). Mais une justification serieuse de cette interpretation necessiterait une etude complete de shi, debordant largement le cadre d'un travail sur les adverbes. A propos de dao shi, notre inventaire comprend des phrases oü l'on peut supprimer dao ehi" sans nuire ä l'economie generale de l'enonce et des phrases oü seule la suppression de dao remplit cette condition. II est bien evident que dans des phrases du type : zhe dao shi baiaai (e) /"ceci, par contre, ce sont des choux", on ne peut supprimer däo shi- globalement, parce que dans ces cas-la shi est de toutes manieres la copule. 2.
negation.
Nous n1avons pas releve de forme negative avant dao. Les formes negatives susceptibles de suivre dao sont tees (et d'un emploi assez rare : 8 exemples sur 116).
limi-
. On trouve surtout des formes de negation renforcee : mev^ (you) shertme... (f) /"il n'y a pas le moindre..." ou bing bu, (g), bing mei (h) /"ne ... pas du tout". Ex.: - Wokan ahoukong yi-liang-ge ren, dao mei shenme lai tou ! (5576) /"A mon avis si on laisse partir une ou deux personnes, tout oornpte f a i t , c'est sans la moindre consequence !"
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LES ADVERBES EN CHIWIS MODERNE
Ex.: - Wo duiyu zhe ehaishi dao bing bu yiwei fanyan (2812) / "Cependant j e ne considere pas du tout que cette mission soit desagreable" (m. a m . : wo duiyu she ehaishi "moi, v i s - ä - v i s de cette mission", dao "cependant", bing "du tout", bu "ne pas", yiwei "considerer", fanyan "desagreable") . . Notre releve contient aussi deux phrases oü la negation bu est precedee d'un adverbe de degre et suivie d'un verbe de qualite : la negation est alors etroitement soudee au verbe. Ex.: - Yanlu kankan qingxing, renkou dao hen bu shao (2519) / "Ό'apres ce q u ' i l v o i t le long du chemin, la population est tout de meine nombreuse" (m. ä m. : renkou " l a popul a t i o n " , dao "tout de meine", hen " t r e s " , bu "ne pas", shao "etre rare") . I I semble que la construction inverse : negation + adverbe de degre + verbe de qualite, quand e i l e est possible (certains verbes de qualite l ' e x c l u e n t ) , ne puisse pas suivre dao. D'apres nos informateurs, on peut dire : xuesheng dao hen bu ehao (a) /"les etudiants sont cependant nombreux (pas r a r e s ) " ; alors que xuesheng dao bu hen shao (b) est un enonce anormal, " d i f f i c i l e ä d i r e " (bu shiun kou (c) , m. ä m. : "qui ne passe pas bien la bouche"). Nous donnons cette indication sous toutes reserves. . Bien que nous n'ayons pas d'occurrence de cette combinaison dans notre releve, i l est certain que mei ( d ) , negation de l'accompli, peut suivre dao dans un r e c i t . Ex.: - la shuo-le yao lai, dao meiyou lai (exemple donne au cours, Beidä) (e) / " I I a d i t q u ' i l viendrait et i l η ' e s t pas venu". . Dans les cas oü nous avons rencontre dao suivi inmediatement de bu, cette forme f a i t partie de complexes semi-figSs : buzaihu ( f ) , " i l l u i est e g a l , peu importe" , bwcu ( g ) , " i l vaut mieux", qui ne peuvent pas etre consideres en chinois moderne comme des formes exprimant une negation. Nous avons done tout lieu de penser que la sequence dao + bu est au moins inusitee, sinon exclue. La forme des phrases comportant deux propositions dont l'une est la negation de 1'autre montre bien que dao ne se combine pas librement avec la negation : dao est dans la proposition affirmative, elle-meme en seconde position (ce qui est l ' o r d r e inverse de celui de 1'interrogation alternative, par exemple, oü la proposition negative vient toujours en second). Ex.: - Ta yanjing bu hao, xin dao man hao de (15860) /"Sa vue est mediocre, son coeur au contraire est entierement bon".
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3. Suffixes verbaux. Nous avons releve des marques de 1'accompli (suffixes le (a) guo (b) , etc.) et une majorite de verbes non marques. Nous n'avons aucun exemple de suffixe de l'inaccompli zhe (c). 4. Partioules finales. Dao semble neutre quant au mode. 5. Prepositions. Nous n'avons que deux exemples de groupes prepositionnels precedent immediatement dao, tous deux en duiyu (d), "ä l'egard de". Les groupes prepositionnels de lieu et de temps ne sont evid eminent pas exclus, ma is il semble que dans les cas assez rares ou on les trouve dans les memes propositions que dao, ils en soient separes au moins par une autre forme nominale. Ex.: - Zai jingji de ye li, evduo dao you leisi yanjing de gongyong (10503) /"Dans la nuit silencieuse, les oreilles ont cependant une fonction analogue ä celle des yeux". (Erduo, "les oreilles", se trouve entre le groupe prepositionnel en zai, "dans", et l'adverbe dao.) Apres dao nous avons releve quelques exemples (quatre sur 116 phrases) de groupes prepositionnels en ba (e) (marque du complement d'objet antepose), bei (f) (marque de l'agent), dux (g), "a". Ex.: - A ya, wo dao ba zhe ge shiqing 'wangji le (5581) /"(Ja alors, j'ai oublie cette affaire". (L'accent porte sur wangji, "oublier" : j'aurais du m'en souvenir.) - Zhe yang yi-ge hao nü'er dao bei ta fuqin hai le (5946) / "Cette excellente fille a eu neanmoins la vie gachee par son pere". 6. Adverbes. Avant dao. Ke (h), "vraiment", "en effet" (1 ex.) ; hai 1 (i), "encore" (1 ex.). Ex.: - Ή
ke dao hao
(7003) /"Toi, tu es vraiment bien !"
On peut comparer cette phrase ä : 'ni ke hao (j), "tu es tres bien 1", expression usuelle d'admiration en pekinois. Dao modifie comp letement le sens de l'enonce en introduisant un element d'ironie : il y a une contradiction entre "toi" et "tres bien" ; on attend le "mais..." suivant.
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Ex.: - Bei guan zhong na qu hai dao shi xiao shi (11366) / "Si nous somiaes arretes par des fonctionnaires ce n'est tout de meme encore qu'une petite affaire". (La combinaison hai dao n'est pas usuelle, nos informateurs emploient seulement la sequence inverse, dao hai, äu moins dans la forme orale.) Apres daOj on trouve : a) Des adverbes ä valeur generale, comme ye 1 (a), "aussi, non plus", döu 1 (b), "tout, l'un et l'autre", hai 1, "encore". Ex.: - Ta de shenghuo dao ye hing bu bi zaofan zhiqian fan jiannan (9557) /"Neanmoins sa vie n'est (absolument) pas (non plus) plus difficile qu'avant la rebellion". - Liang ge you benshi de dao dou si le (11710)/"Le technicien et la machine ont neanmoins ete l'un et l'autre aneantis" (m. ä m. : les deux qui avaient la technique ). - 'Zhe dao hai keyi shuo shi jiqiao de (2685) /"Neanmoins, on peut encore admettre que ceci est ingenieux". b) Les adverbes dits de "degre", comme hen (c), "tres", shifen (d), "extremement", youdiän (e), "un peu", pö (f ), "quelque peu", etc. c) Des formes adverbiales homonymes d'adjectifs qui, en ce qui concerne leur place dans la chaine, se comportent comme les adverbes de degre. Ex.: - Ta yanjing bu hao, xin dao man hao de (15860) /"Sa vue est mediocre, son coeur au aontraire est entierement bon". d) Bing (g) , "pas du tout", qui, lui aussi, occupe toujours la derniere place dans la sequence des adverbes, comme les adverbes de degre (avec lesquels il est incompatible), mais on ne peut pas le ranger parmi eux pour des raisons de distribution. Bing est toujours suivi d'une forme negative et met l'emphase sur l'objectivite de l'assertion. 7. Daoshi (h), "neanmoins", "au aontraire"t "mais". Dans les nous avons des formes ce compose
cas oü shi n'est pas le predicat (16 exemples), releve des phrases oü daoshi precede inmediatement verbales et des phrases oü daoshi precede un enond'un groupe nominal et d'un verbe.
Ex.: - Tarnen Hang ge nianji suiran xiangaha qi ba sui, xingqing daoshi hen he de lai (14759) /"Bien qu'ils aient sept ou huit ans de difference, leurs caracteres s'accordent pourtant bien".
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Ex.: - Ni gei wo jiang bu lei, daoshi wo ting lei le (15564)/ "Tu ne te lasses pas de me parier, mais moi je suis fatigue de t'ecouter". Dans ce dernier exemple, on peut deplacer daoshi apres wo, "je", sans provoquer de modification sensible du signifie. Nous concluons de ces faits que daoshi est ce que nous appelons un adverbial, c'est-a-dire une expansion du predicat, qui peut en etre separe par un groupe nominal non marque {of. chap. I, § 2. 3 ). C'est la raison principale pour laquelle nous n'avons pas analyse daoshi comme dao + shi adverbe. Access oirement, la syllabe shi dans daoshi n'est pas accentuee - la lecture de nos informateurs concorde avec les indications des dictionnaires sur ce point (of. Hanyu aidian (a), Hanyu pinyin othui (b), Kuraishi) -. II semble que, ä la difference de ce qui se passe avec dao, dans les phrases ou l'on emploie daoshi aucun element particulier de l'enonce ne soit mis en valeur : c'est I'ensemble de 1'assertion qui contraste avec le contexte anterieur. Ceci est important et il y aurait lieu de proceder ä une enquete particuliere (observation methodique des faits d1accentuation) pour verifier si cette remarque est ou non fondee. 8. Elements de commutation. . Que (c), "cependant", commute avec dao dans tous les cas, la difference de signifie entre ces deux formes semblant tenir ä l'intensite : dao marque un contraste plus net que que. Dans les exemples ou dao est faible, on ne modifie pas le sens de la phrase en le rempla^ant par que, mais dans la majorite des cas, on l'affaiblit. . Fandao (d), "par contre", forme assez rare et probablement litteraire, ne commute avec dao que dans les cas ou le contexte exprime un contraste tres fort, comme celui-ci : Ex.: - Buguo bing meiyou si, dao zhao lai-le hen da de yunqi (2464) /"Mais il ne mourut pas, au contraire la chance tourna en sa faveur". . Daofan (e), "contre toute attente", est probablement dialectal. Nous n'en avons que deux exemples dans notre releve. Ex.: - Chuntian kuai wan le, eun shang daofan lai le lang (4394) /"Le printemps etait bientot fini quand, contre toute attente, des loups vinrent au village". (Texte de Lu Xun.) . Daoshi (f), "au contraire", "cependant", est un adverbial, au sujet duquel nous nous sommes dejä explique (§ 7). II peut remplacer däo dans tous les contextes.
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9. Construction particuliire. Ex.: - 'Neng dao neng gan, jiu shi piqi tai ao yi dian ! (5628) /"Pour etre capable, il est capable, c'est plutot qu'il est d'humeur un peu trop obstinee !" - Ta- zai dao shi zai zhe Ii (7212) /"Pour etre ici, c'est bien ici". Cette construction, dans laquelle le predicat est repete, avant et apres dao, est employee surtout dans l'argumentation, pour poser ce qu'on veut bien adnettre : la proposition en question est suivie d'une reserve, qui, ainsi circonscrite, apparaitra plus polie et plus efficace.
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6) DEUX CAS PARTICULIERS : BAI et DA
Nous decrivons bai (a) et da (b) ä titre d'echantillons de la classe des adverbes homonymes de verbes de qualite. Nous avons choisi bai, "pour rien", parce que c'est un des exemples favoris des gramaairiens chinois, et da, "beaucoup", "tres", parce que les conditions d'emploi de cet adverbe sont particulierement difficiles ä formuler. BAI, "EN VAIN", "GRATUITEMENT" 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10.
Homonymie. Types de predicate. Nigation. Suffixes verbaux. Partiaules finales. Types de phrases. Adverbes. Prepositions. Elements de corrmutation. Redoublement.
BAI, "EN VAIN", "GRATUITEMENT" 27 exemples. Nous avons choisi de decrire cet adverbe relativement peu usuel parce que c'est l'un des exemples que les auteurs chinois citent le plus souvent pour illustrer le phenomene d'homonymie adjectifs-adverbes (of. Introduction II, § 5). 1. Homonymie. L*adverbe bai est homonyme (et homographe) du verbe de qualite bai, "etre blanc". II s'agit de deux unites formellement et semantiquement distinctes : a) Formellement : le verbe de qualite bai appartient au paradigms des verbes de qualite qui correspondent aux designations de couleurs. Bai, "etre blanc", commute avec hong, "etre rouge", hei, "etre noir", etc. Les verbes de ce groupe ont en conmun une caracteristique d'emploi bien particuliere : celle de pouvoir etre employee nominalement ("le blanc", "le rouge", etc.). Ex.: - Ta liang jia shi bai zhong tou-zhe wei hong (8309) / "Du rose transparait sur la blancheur de ses joues". b) Semantiquement : le verbe de qualite a toujours une valeur concrete. On pourrait objecter qu'il existe des formes comme baijuan, "copie blanche" (ä un examen) , baishit, "de l'eau pure", baidi, "des terres vierges", oü le determinant bai a un sens figure de "vide" qui se rapproche un peu du sens ad-
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v e r b i a l . Mais ces formes, en nombre l i m i t e , sont ä considerer comme des composes f i g e s (on ne peut en fabriquer de nouveaux sur ce modele) : i l n ' y a pas l i e u de tenir compte des e l e ments qui les constituent dans l ' a n a l y s e d'un monosyllabe l i bre (au moins dans une analyse synchronique). 2. Types de
predicate.
I I n ' y a dans notre r e l e v e que des verbes d ' a c t i o n , en majorite transitifs. Ex.: - Ζhe zhong xue shi bai liu de ma ? (18351) /"Ce sang a u r a - t - i l coule en vain ?" Les autres types de v e r b e s , sans e t r e totalement exclus, ne sont que tres rarement q u a l i f i e s par bai. On ne l e trouve pas devant des verbes de qualite . Dans un exemple comme : Ex.: - Ni bai hao le ( e x . i n f . ) ( a ) /"C'est en vain que tu t ' e s ameliore". (On d o i t considerer que hao n ' e s t pas un verbe de q u a l i t e . ) Quant aux verbes modaux, nos informateurs n'ont pas pu nous f o u r n i r d'exemples avec bai ; pourtant Lu Zhiwei, dans Hanyu gouaifa, p. 57, les donne comme compatibles. I I y a l i e u de r e l e v e r que bai n ' e s t pas " o r i e n t e " : i l peut s ' a g i r de donrer sans r i e n obtenir ou d ' o b t e n i r sans rien donner. En f a i t , i l y a un c e r t a i n d e s e q u i l i b r e entre l ' e x tension de c e t adverbe dans les deux sens : a) "En v a i n " , "gratuitement", "pour r i e n " , c ' e s t - a - d i r e donner sans r i e n o b t e n i r , ou sans m o t i f , sans raison ou sans r e s u l t a t : c ' e s t l e cas l e plus frequent (21 exemples). I I peut s ' a g i r aiissi bien de verser son sang (ou de se l i v r e r ä η'Importe q u e l l e a c t i v i t e sans r e s u l t a t ) que de f o u r n i r quelque chose sans contrepartie economique. Ex.: - Wo ke bu zai bai song aha he ! (3319) /"Je ne v a i s tout de meme pas continuer ä t e f o u r n i r du the pour r i e n 1" I I faut noter que, meme lorsque 1 ' o r i e n t a t i o n de la g r a t u i te est bien determinee ( e t e i l e semble l ' e t r e toujours pour un C h i n o i s ) , i l r e s t e impossible de distinguer les deux nuances "sans r e s u l t a t " et "sans r a i s o n " , autrement que par le contexte large : en f r a n g a i s , "pour r i e n " recouvre la meme ambiguite. b) "Gratuitement", "pour r i e n " , au sens de " o b t e n i r sans r i e n donner, sans payer" (6 exemples). I c i l ' e x t e n s i o n e s t beaucoup plus r e d u i t e , i l est seulement question de g r a t u i t e economique .
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Ex.: - Ζ he ski duo nian le, ni bai he guo wo duoshao wan aha ? (3346) /"Depuis plus de dix ans, combien as-tu bu de bols de the chez moi gratuitement ?" A premiere vue, seul le sens du verbe qualifie Oriente cette gratuite. Mais on peut se demander s'il n'y a pas un rapport avec la typologie des verbes, plus precisement les sous-groupes de verbes transitifs, tels qu'on peut les identifier par leur compatibility avec telle ou telle preposition· Comme cette typologie n'est pas encore completement elaboree, nous nous contentons de donner la liste des verbes correspondant ä a) et b) dans notre releve. - Verbes avec lesquels bai a le sens de "donner sans rien obtenir", "en vain" : Chucmg, "heurter, cogner" ; dänwu, "gacher ses chances" ; fei, "depenser (sa salive, son energie)" ; xiü.1%, "reparer" ; guo, "passer, vivre" ; ladao, "laisser passer" ; liu, "verser"; päo, "courir" ; song, "envoyer, transmettre, fournir" ; shbu, "supporter" ; tud, "demander un service" ; zud, "faire" ; päotut, "courir pour (acheter, trouver du travail, etc.)". - Verbes avec lesquels bai a le sens de "sans payer" : He, "boire" ; luö, "s'approprier" ; na, "prendre" ; shu , "habiter". 3. Negation. Avant bai. \ χ, , Bu ne peut pas preceder bav. Mais met, la negation de 1 accompli, n'est pas exclu ; nous en avons un exemple : Ex.: - Ii tian yunwu san3 suan wo mei bai paotui (3165) /"Si un jour les brouillards se dissipent, on admettra que je n'aurai pas couru pour rien !" Αρνέβ bai. II n'y a dans notre releve aucun predicat negatif. Nos informateurs considereut que la probabilite d'un tel predicat associe ä bai est faible (ceci pour des raisons semantiques evidentes), mais qu'il n'y a pas d'impossibilite grammaticale. On trouve assez frequemment le schema suivant : negation bu + v. modal + bai + verbe d'action ou bien : negation bu + v. sh-ι "etre" + bai + v. d'action + forme demarcative de. Ex.: - Bu hui zai bai shou zhe qi hundan de qi ya ! (1668) / "Tu n'auras plus ä subir sans compensation les sevices de ces salauds !"
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LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
4. Suffixes verbaux. Bai semble neutre quant ä l1aspect. II y a, dans notre releve, 8 exemples d'accompli marque, 6 en le, 1 en guo et 1 en mei (plus du quart des exemples). La marque de l'inaccompli zke ne parait pas exclue. 5. Partiaules finales. Bai semble neutre quant au mode : nous n'avons dans notre releve aucune occurrence des particules modales le ou ne, mais l'une et 1*autre sont possibles. 6. Types de phrases. On peut trouver bai dans tous les types de phrases, mais il y a lieu de remarquer la frequence des phrases exclamatives (dans notre releve, il y a 11 phrases graphiquement marquees par un point d1exclamation ; de plus, plusieurs de Celles qui se terminent par un simple point sont lues par les informateurs avec une intonation exclamative). II y a aussi quatre phrases interrogatives. Bai est un adverbe qui appartient au style du dialogue plus que du recit. 7. Adverbes. II n'y a pas d'adverbes entre bai et le predicat. Avant bai, nous avons releve : zai 1, "en plus", "de nouveau" ; hai, "encore" ; döu 1, "tout" ; ye 1, "aussi" ; yijing, "dejä". 8. Prepositions. Nous n'avons pas releve de groupe prepositionnel entre bai et le predicat. Mais nos informateurs estiment que ce n'est pas exclu. Ex.: - Wo bai dui ta hao le (ex. inf.) (a) /"C'est en vain que je le traite bien". Avant bai, un exemple en dui, "pour" et un exemple en ba (marque du complement d'objet antepose). Ex.: - Ba yi ge niihair bai danuu le ! (5344) /"C'est gacher pour rien (1'existence) d'une jeune fille !" 9. Elements de commutation. Pingbai, "sans fondement, sans justification", adverbe de maniere (B2) peu frequent, peut toujours etre remplace par bai, mais ne peut le remplacer dans tous les cas ; il y a une double limitation, grammaticale (pingbai n'est compatible qu'avec les verbes d'action) et semantique (1'extension de
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pingbai est limitee ä l'un des sens possibles de bai dans ce que nous avons appele le contexte a), "pour rien", avec la valeur de "sans raison"). Ex.: - Wo zen hao pingbai de he ta fantan ne ? (8277) /"Comment pourrais-je decemment l'aborder sans raison ?" Pingkong n'est pas un adverbe proprement dit, mais un adverbial : on peut le trouver dans une position ou l 1 adverbe est exclu, avant u n element nominal sans preposition. Ex.: - Pingkong ta lai gan sherane vient-il sans raison ?" Le sens de pingkong
7 (ex. inf.) (a) /"Pourquoi
est sensiblement le meine que celui
de
pingbai. Kongbai, que certains auteurs chinois donnent comme un adverbe, ne se trouve dans notre corpus que comme nom, avec le sens de "espace vide, lacune".
10.
Redovblement.
La forme redoublee baibai(de) est derivee de l'adverbe et non du verbe de qualite bai, "blanc" ; baibai, "pour rien", ne commute pas avec honghong (de) , "tres rouge", huanghuang( de), "tres jaune", ni avec aucune autre des formes redoublees des verbes de couleurs (ces formes qualifient des noms, alors que baibai qualifie des verbes). Ex.: - Bu ken baibai de fangdiao ta (8391) /"(II) ne veut pas la laisser partir sans contre-partie". Dans les cinq exemples de cette forme redoublee que nous avons, elle signifie "pour rien, donner sans rien obtenir" (nuance a)). On peut toujours, semble-t'il, remplacer baibai par bai, sans modification de sens.
Exemples releves
dans la
Lu Zhiwei, tianyu gou&fa, Ex.: - Zhuoz shang tan-zhe
bibliogvaphie. p. 2. bai zhuobu, ahi bai zhurou, bai ahi
yi dun (b) /"Sur la table est etalee une nappe blanche, on y mange de la viande sans sauce, on y mange gratuitement".
( t f . B. : Bai zhurou, "viande bouillie sans sauce",peut etre considere comme un terme de technique culinaire.)
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Lu Zhiwei, Beijing hua dänyin ei, p. 61. Ex.: - Bai qu yi tang (a) /"Se deplacer pour rien (en vain)". - Bai ohi bu gei qian (b) /"Manger gratuitement sans payer". Zhu Dexi, "Xiandai hanyu xingrongcl yänjiu", p. 95. Ex.: - Bai pao yi tang (c) /"Courir pour rien (en vain)". - Bai danxin (d) /"S'inquieter pour rien".
DA, "BEAUCOUP", "TRES", "FORT" 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7.
Types de predicate. Negation. Suffixes verbaux. Partiaules finales. Prepositions. Adoerbes. Elements de commutation.
62 exemples. Cette forme correspond ä deux signifies distincts : un verbe de qualite, "etre grand, aine", et un adverbe, "beaucoup", "tres", "fort". Comme nous l'avons mentionne chapitre I, c'est par le jeu des antonymes que l'on peut s'assurer du bien-fonde d'une telle distinction. Ici, xiäo, "petit, cadet", conmute avec da, verbe de qualite, dans tous ses emplois autonomes ; or, xiäo n'est pas susceptible d'emploi adverbial et ne commute jamais avec da adverbe. 1. Types de predicate. Tous les types de verbes sont attestes, mais il ressort d'un examen attentif que la liberte de combinaisons de ώ ne s'etend jamais ä une classe entiere de verbes. . Les verbes d'action constituent la majorite de l'effectif : 46 exemples sur 62. On ne peut pourtant pas employer librement da avant n'importe quel verbe d'action. II y a dans notre releve :
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a) Des verbes decrivant la production de bruits par d6s etres animes, comme he (dao), "crier" ; hou, "rugir"; Jni, "appeler"; jiao (däo), "crier, appeler" ; kü, "pleurer"; ma, "lancer des injures" ; näo, "faire du tapage" ; rang, "crier" ; xiao, "rire" ; etc. (28 exemples sur 46 verbes d'action). Dans ce contexte, da signifie "ä grand bruit", "fort". Ex.: - Da jiao-zhe Wang wai pao (9291) /"Elle court vers l'exterieur « n poussant de grands cris". - Xiaohaiz da ku qi ä pleurer fort".
lai
(13492) /"Le petit enfant se met
Avec les verbes de ce type, da s'emploie aussi bien l'expression orale que dans les textes ecrits
dans
b) Des expressions toutes faites. Ex.: - Da shi titong nances".
(9202) /"S'ecarter beaucoup
- Da sheng fangan
des conve-
(10052)/"Eprouver une vive antipathie".
- Da zhe qi ben (7880) /"Subir des pertes considerables". - Da fa piqi
(13211) /"II manifeste une grande colere".
Bien que certaines de ces expressions soient de style classique (comme da zhe qi ben), il s'en cree de nouvelles sur le meme modele. Ex.: - Da ban nongye, da ban liangshi (1010) /"Developper beaucoup 1'agriculture et la production des cereales". - Da fang
guangming
(13001) /"Eclairer fortement".
II existe aussi une construction ä quatre syllabes du type da - verbe -da - verbe. Ex.: - Da xue da yong en pratique".
(a) /"Etudier ä fond et mettre largement
c) Quelques contextes dans lesquels da signifie "en gros", "approximativement". On ne peut pas parier d'une serie de verbes, mais seulement de tel ou tel verbe. Nous avons releve bie, "distinguer" (mais da fenbie est impossible) et gumo, "evaluer" ; ce dernier verbe etant dissyllabique, on peut difficilement considerer qu'il s'agit d'une forme figee. En dehors de ces cas - a) Verbes du type "crier", b) Expressions toutes faites, c) Verbes du type "evaluer"-, les verbes d'action qualifies par da sont suivis de modalit4s du verbe (qui decrivent l'occurrence de l'action). Ex.: - Limian da rang qilai (9462) /"On se mit tapage ä 1'interieur".
ä faire grand
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LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
Ex.: - You yi tian fa-le piqi, da ma yi dun (1751) /"Un jour qu'il s'etait mis en colere, il lui envoya une (forte) bordee d 1 injures". - Da ohi yi jing (4057) /"Eprouver un grand etonnement". II semble bien que la presence de formes comme qilai, "se mettre ä", ou yi-xia, yi-dün, "une fois", etc. autorise l'emploi de da avec des verbes qui autrement ne seraient pas compatibles avec cette forme adverbiale. Ex.: - Women da gongzuo-le yi fan (ex. inf.) (a) /"Nous avons beaucoup travaille". On ne peut pas dire : women da gongzuo-le. . Les verbes modaux ne sont en fait· representee que par ke, "pouvoir" ; il semble que la forme longue keyt soit egalement possible, mais tous les autres verbes modaux sont exclus. Nous n'avons que deux exemples. Ex.: - Jou da ke peifu de difang (9415) /"II y a des points qu'il est tres possible d'admirer". On peut citer aussi la forme figee : da ke bubi (13303) / "Cela ne vaut pas du tout la peine". .Les Verbes de qualite sont moins rares (14 exemples). La encore, l'emploi de da est assez limite : par exemple il est exclu avec piaoliang, "joli" ; haokan,"beau", et egalement avec les formes negatives de ces verbes de qualite. Notre inventaire comprend huit exemples de verbes de qualite affirmatifs et quatre negatifs ; deux exemples de verbes complexes (you, "y avoir", + nom abstrait, qu'on peut assimiler ä des verbes de qualite : da you guanxi (12115) /"Avoir beaucoup de rapports avec ..."). II faut remarquer que pour un verbe donne, da est compatible soit avec la forme affirmative, soit avec la forme negative, mais pas avec l'une et l'autre. Voici nos exemples : a) Forme affirmative. Ex.: - Da mang de rizi (5433) /"Une periode de grande presse" (m. ä m. : des jours ou l'on est tres affaire). C'est une expression toute faite (ohengyü) designant les periodes de gros travaux agricoles (moissons, vendanges, etc.). Ex.: - Zuowan lai beifeng da jin (16862) /"Depuis hier soir le vent du no'rd est tres violent". Cette phrase, de style litteraire, s'ecrit mais ne se dirait pas. - Tianxia da luan (3215) /"La Chine est en plein desordre"; cette expression ancienne est generalement usitee pour
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designer un etat d'anarchie absolue. L'equivalent moderne de cette forme archaisante serait Ζhong'guo de qingxing hen luan (m. ä m. : la situation de la Chine est anarchique). Ex.: - Tian yi da hei, ta aai hui lai (11113) /"C'etait dejä la nuit noire quand il revint". - Ν zouran da kuo (9569) /"N est soudain devenu tres riche". - Zhe shihoUj tian hu da qing qie re (16798) /"A ce moment, le temps devient brusquement clair et chaud". Phrase de style ancien. Dans les deux exemples suivants, le verbe vi directement d'un nom, ä la difference de lorsqu'un verbe de qualite est precede d'un du type hen (dans ce cas on insure de entre
de qualite est suice qui se passe adverbe de degre le verbe et le nom).
Ex.: - K-kuai da hao pingdi (7606) /"Un morceau d'excellente terre". - Da re tianqi (5152) /"Un climat chaud". b) Forme negative. Ex.: - Da bu gaoxing (4106) /"Etre tres mecontent". - Qingxing he Hang nian qian da bu xiangtong le (8015)/ 'Voila que les circonstances sont bien differentes de ce qu'elles etaient il y a deux ans". - lu xianqian da bu-tong (9399) /"Ires different d'autrefois". Alors que les exemples affirmatifs etaient en majorite des expressions litteraires, les combinaisons de da avec des verbes de qualite negatifs sont usuelles aussi bien dans l'expression orale que dans les textes ecrits. Mais la liste est bien courte. (On pourrait ajouter da bu. manyi, "tres mecontent", da bu yiyang, "tres different".) On peut remarquer que tous les verbes affirmatifs sont des monosyllabes et que presque tous les verbes precedes d'une negation sont des dissyllabes. 2. Negation. Da adverbe ne peut etre precede d'une negation. La sequence bu da constitue une unite distincte : dans la plupart des cas on ne peut employer da seul lä oü l'on trouve bu da (42 exemples, cf. Chap. XI. 6). Ex.: - Ta bu da ai shuohua (14208) /"Elle n'aime guere parier". - Wo bin bu da qingahu a ! (3018) /"Je n'y vois pas tres clair !"
182
LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
Ex.: - Ke bu da rongyi ! (3586) /"Mais ce n'est guere facile ,!" Da peut etre suivi d'un predicat negatif (4 exemples dans notre releve), mais seulement si celui-ci est un verbe de qualite. Devant un verbe d'action ou le verbe optatif ke, da bu est exclu. Si da bu pouvait se combiner librement avec n'importe quel verbe de qualite, on pourrait, dans ce contexte, examiner le rapport de bu da ä da bu, mais l'extension de ces deux formes n'est pas comparable puisque buda est compatible avec tous les verbes de qualite (et aussi avec les autres types de verbes), tandis que da bu ne se combine qu'avec quelques uns d'entre eux. 3. Suffixes verbaux. . Avec les verbes d'action du type "crier" (§ 1. a), nous avons l/5e des exemples comportant une marque d'aspect, le plus souvent le. Ex.: - Ta de muqin da ku-le shi-ji ohang (9221) /"Sa mere pleura ä grand bruit de nombreuses fois". . Avec les autres verbes, il n'y a pas un seul suffixe d'aspect dans notre releve. 4. Partiaules finales. Da semble neutre quant au mode. Nous avons releve cinq et aucun ne.
le
5. Prepositions. II n'y a pas de groupes prepositionnels entre da et le predicat. Avant da nous avons releve : . Les prepositions yu, he, "avec" ; dwt, "ä l'egard de". Ex.: - Yu qi ta xiaozhang da bu xiangtong (6375) /"II n'a pas du tout le meme genre que les autres directeurs d'ecole1'. 6. Adverbes. II n'y a aucun adverbe entre da et le verbe. Avant da, nous avons releve y^, "dejä" , que, "cependant" , döu, "tous", et il semble que tous les types d'adverbes soient possibles. 7. Elements de commutation. . Laoda, "tres", "beaucoup", adverbe d'emploi tres limite, est une Variante de da devant ceux des verbes de qualitequi, ä la forme negative, peuvent etre qualifies par da : bu gaoxing, "se facher" , bu mänyi, "etre mecontent" , etc.
MONOGRAPHIES
182
. Dasheng (de), "ä grand bruit", adverbial, ne commute avec da que dans le contexte particulier des verbes du type "crier". . Hen, "tres", pose un probleme interessant. En effet, hen et da s'excluent mutuellement et il semble bien que da occupe dans la sequence adverbiale la meine place que hen, en contact etroit avec le predicat, dont ils ne peuvent etre separes par aucun adverbe ni groupe prepositionnel (la negation bu etant seule possible dans certaines conditions). Les signifies de ces formes sont peu differents et l'on serait tente de traiter dd conme un adverbe de degre, de la serie de hen, un peu emphatique. Mais on s'aper^oit ä l'examen que ces deux formes ne peuvent commuter qu'en relation avec la negation. On peut considerer da bu xiängtong, "tres different", comme une Variante libre de hen bu xiängtong et buda xiängtong, "guere semblable", comme une Variante libre de bü hen xiängtong, mais les zones d*intersection sont trop etroites pour qu'on puisse raisonnablement presenter da comme une Variante de hen en presence de la negation : alors que hen bu est compatible avec la classe entiere des verbes de qualite, da bu ne se combine qu'avec un tout petit nombre d'entre eux ; bitdä, compatible avec tous les types de verbes, ne peut etre considere comme un adverbe de degre.
CHAPITRE III
I N V E N T A I R E DES ADVERBES
Pour e t a b l i r cet inventaire, nous avons depouille les l i s t e s constitutes par divers auteurs, pour n'en retenir que Celles des formes qui sont des adverbes au sens ou nous l'entendons. Voici quels ont ete les materiaux u t i l i s e s 0 : Zhang Jing, "Lun hanyu f u c i de fanwei" (Limites de la classe adverbiale en chinois). L'auteur de cet a r t i c l e a releve toutes les formes considerees comme des adverbes par les grammairiens chinois. Cette compilation semble exhaustive, sauf en ce qui concerne les adverbes de maniere (B 2 ) . Simon H. F . , "Some Remarks on the Structure of the Verb Complex in Standard Chinese". Lu Zhiwei, Beijing danyinoi aihui. Zhu Dexi, "Xiandai hanyu xingrongci yanjiu". Pour chaque forme, nous donnons une traduction, l ' i n d i c a t i o n de la classe dans laquelle nous le rangeons (A : compatible avec tous les types de verbes ; Β 1 : adverbe de degre ; Β 2 : adverbe de maniere) 0 0 , une indication stylistique quand i l y a lieu ( " o r a l " / " e c r i t " ) , un ou plusieurs exemples. Nous donnons, en outre, des renseignements succincts sur l'emploi de
° A 1'exception d'une douzaine de formes, marquees d'un asterisque, tous les adverbes contenus dans notre inventaire figurent dans ces l i s t e s . 00
I I y a deux groupes de formes adverbiales que nous ne rangeons dans aucune de ces classes : c e l l e s qui sont d'usage exclusivement l i t t e r a i r e (ab. : L i t t . ) et Celles qui s'emploient par a i l l e u r s conme verbes de qualite (c/. Introduction I I . 5 (ab. : of. v. qual. " . . . " ) .
186
LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
quelques adverbes qui nous particuliers,
paraissent
poser
des problemes
Les exemples ont ete, en majorite, composes par nos informateurs ; d 1 autre part, nous empruntons quelques exemples ä Lu Zhiwei (Lu) et ä Zhu Dexi (Zhu). Nous citons en outre des phrases d'un texte, Chuang-ye ski {Cf. Introduction 3. 2 ) (ab. : Chuang), que nous avons etudie ä Pekin avec l'une de nos informatrices, et des phrases du corpus du Centre de Linguistique Chinoise (reperees par leur numero).
BAI Q , v u au chapitre II. 6. {Cf. V. qual. "blanc"^ \ BI ι , "certainement". (Dans la traduction frangaise, suivi d'un verbe ä 1'indicatif.) (B 2). . Style "soutenu" ; rare dans le discours familier, usuel dans les slogans et les formules concises de style ancien. . Jamais precede d'une negation ; bu bi signifie "il est inutile" : c'est la negation debi, "il faut" (ä l'affirmatif, la forme normale est alors bixu) . . En style ecrit, compatible avec toutes les categories de verbes : mais incompatible, dans l'expression orale, avec les verbes de qualite. Ex.: - Guanzhong bi manyi (a) /"Les spectateurs seront certainement satisfaits". (Peut s'ecrire, mais pas se dire.) - Ζ a i 1962 nian, ta bi jiang wanquan shibai (782) /"En 1962, il aura, ä coup sur, completement echoue". - Ζ he shi bi neng dadao de yi-ge zhiyuan (11193) /"C'est un ideal qui est certainement accessible". - You jiming jiu bi you cunzhuang (11401) /"S'il y a le chant des coqs, il y a certainement un village". ΒΙΑΝ
ÜL : Voir yi
biärw.
ΒΙΑΝ , "alors" ; "lä-dessus". (A). Variante "ecrite" de j i ü . ( C f . Chap. II. 4.) 1) En phrase complexe seulement:"alors". Ex.: - Ting de louti shang jiao bu xiang, bian bu you de you xie aonao (2727) /"J'entendis un bruit de pas dans l'escalier, j'eprouvais alors involontairement une certaine contrariete". 2) "Lä-dessus" (posteriorite immediate). Ex.: - Jin Gui bian gen lu Eeng zou le Gui est parti avec Yu Feng".
(2107) /"Lä-dessus Jin
INVENTAIRE V
187
\
BIJIAO Vtigt , "relativement", "comparativement", "plus". (Β 1). Variante : jiäo. Ex.: - Ta xiwang xin jingjie bijiao hao yi dian (6660) /"II espere que la situation nouvelle sera un peu meilleure". - Ta bijiao hui hua shanshui les paysages".
(a) /"II sait mieux peindre
. Ne peut etre precede d'une forme negative. BING iL , "(pas) du tout". (A). . Necessairement suivi d'une negation. . Incompatible avec les particules modales ; met l'emphase sur le caractere objectif de l'assertion. (Ν. Β. : On trouve frequemment au voisinage de bing des termes comme qishi, "en fait", shiji shang , "en fait", etc.) . En style "ecrit", ne pas confondre avec bing, Variante courte de bingqie, "en outre". . Bing est incompatible avec les adverbes de degre (Β 1) ; il precede imnediatement la negation et le verbe. Ex.: - Si bing bu huai (2548) /"La mort n'est nullement un mal". - Bing mei shuo ta (b) /"On ne lui a pas du tout reproche". *BUCENG
, "n'avoir pas, "n*avoir jamais". (A).
Ex.: - Ta buceng aanguan-guo dianbao ju (6446) /"II n'a jamais visite un bureau de telegraphe". - lihou jiu buceng shefa qu tanxun (9989) /"Far la suite, on n'a jamais cherche ä se renseigner". . Aspect : accompli d'experience marque par le suffixe guo (l/5e des exemples). Les autres suffixes le (accompli) et zhe (inaccompli) semblent exclus. . Commutation : la seule forme qui puisse remplacer buaeng dans tous les cas est la forme negative mei(you). . Buaeng ne peut pas remplacer ο eng ou eengjvng dans tous les contextes. *BUDA , "pas trop", "guere". (A). Cf. Chap. II. 6. Da. . Precede immediatement le verbe ; peut etre precede de tous les adverbes du groupe A. Ex.: - Shiju haoxiang buda hao ! (2162) /"La situation actuelle ne semble pas tres bonne !" - la buda ai shuohua (14208) /"Elle n'aime guere parier". BUGUO ^ i i , "ne ... que", "seulement". (B 2). . Compatible avec les verbes d'action, la copule d'existence
LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
188
shi, "etre", et des predicate nominaux comprenant une expression numerals. Ex.: - Zhe bing
bu shi
ta
z i j i de yisi,
ta buguo shi
zhi&Lngzhe (7439) /"Ce n'est pas du tout sa opinion, il est seulement un executant". CAI
"ft
yi-ge
propre
, vu au chapitre II. 4. (A).
CENG $ , "dejä", "autrefois". (A). . Style ecrit ; la Variante parlee est aengjing. . + verbe d'action : "dejä", "il est arrive". Ex.: - Ceng jifan jue lu feng sheng (9634) /"II s'est dejä ä plusieurs reprises tire d'un mauvais pas". . + verbe de qualite ou verbe Ex.: - Ta ceng bu neng zou lu pas marcher". - Ta ceng qiong-guo
modal
: "autrefois", "jadis".
(a) /"Autrefois il ne
pouvait
(b) /"II a ete pauvre jadis".
. Negation : aeng peut etre suivi de bu. Ex.: - Wo ye ceng bu yuan you re« zhidao wo ... de shi (16424)/ "II m'est arrive aussi de ne pas vouloir qu'on soit au courant de mes affaires". Buaeng, "n'avoir jamais" et weioeng, "pas encore" sont des unites distinctes : dans plus de la moitie des cas on ne peut pas remplacer o£ng par buaeng
; weiaeng
aeng
ne peut remplacer
que lorsqu'il n'y^apas de determination temporelle precise. . Commutation : yijing peut toujours remplacer aeng, mais le contraire n'est pas vrai. CENGJING $}tk , "dejä auparavant". (A) ^ . Style parle ; la Variante ecrite est aeng. Ex.: -Wo
zai
waiguo
de xuetang
li
cengjing nian-guo
ji
nian
shu (6738) /"J'avais dejä etudie pendant plusieurs annees dans une ecole etrangere". . Aspect : les marques de 1'accompli sont frequentes (le et surtoutgwo) ; le suffixe de l'inaccompli, zhe, semble exclu. . Cengjing peut etre separe du predicat par des groupes propositi onne Is en zai, "ä (locatif)", oong, "de, depuis", bei, "par (agent)", he, "avec", etc. CHANG
, "frequenment", "souvent". (B 2).
Ex.: - Chang shuo zhe ju
hua (Lu) (c) /"Dire souvent cela".
. La forme redoublee cha.ngcha.ng est un adverbial (au moins dans l1expression orale).
WVENTAIRE
CHI il
189
, "en retard". ( C f . V. qual. "lent".)
Ex.: - Chi ahuqu CÜONGJIA Rare.
yihuir
(Zhu) (a) /"Sortir un peu en retard".
, "encore plus". (Β 1).
Ex.: - Women de yauyi chongjia qinmi-le qi lai (7968) /"Notre amitie est devenue encore plus intime". CHONGXIN , "de nouveau". (A). . Peut toujours etre remplace par ydu, soit par zai II. 2), mais l'inverse n'est pas vrai.
(Cf.
chap.
Ex.: - Gangaai bei qiahe ahongsan le de ren you chongxin julong lai (10366) /"Les gens qui viennent juste d'etre disperses par la voiture se rassemblent de nouveau". . Devant un verbe monosyllabique, Variante : ahong-,
"re-".
Ex.: - Cheng fan , "recidiver" ; ahong jian 1 , "ä 1'instant". ( A ) . . Plus frequemment d i t q u ' e c r i t . Ex.: - Xian zuo de shaobing hen rehe (Lu) ( f ) /"Les galettes (shaobing) qui viennent d ' e t r e cuites sont toutes chaudes". . Cf.
gang.
ΪΑΝ % , "comment se p o u r r a i t - i l ?" ( L i t t . ) . . Rare. Cf. les formes nar (oral) et qt ( e c r i t ) . Ex.: - Yan you. bu qu de daoli (Lu) (g) /"Y a u r a i t - i l une r a i son de ne pas y a l l e r " ( c . a d . : i l faut absolument y aller) . V
XE *iL ΥΪ
—
> vu au chapitre I I . 1. ( A ) . , "des que". (A) .
Ex.: - Yi lai jiu ma Ten (h) /"Des q u ' i l arrive, i l i n j u r i e les gens". . Cf. Chap. I I . 4. Jiu § 1. S. Ί Ϊ C , "dej ä " . _(A) . . Ecrit. Cf. yijing, chap. I I . 3.
LES
204
Ex.: - Wo zheng
ADVERBES
EN CHINOIS
yao dashuo,
MODERNE
ta yi ahu qu le
(8379) /"J'allais
justement repondre, il etait dejä parti". YIBIANR , "tout en". (Β 2). . Forme repetee. Ex.: - Ta yibianr aki fan yibianr kan bao (a) /"II lit le journal tout en mangeant". . Avec les verbes monosyllabiques, on emploie la forme courte biän.
Ex.: - Ta bian ahi bian kan (b) /"II regarde tout en mangeant". I I CHANG . Ecrit ; af.
, "extremement", "particulierement". (Β 1). feiahang.
Ex.: - Yichang jijing V
(10561) /"Particulierement calme".
-
YIJING YIKUAIR
, vu au chapitre II. 3. (A) . —
thjL
, "ensemble".
(Β 2).
. Incompatible avec les formes pronominales au singulier. Ex.: - Tarnen yikuair pa shan (c) /"Iis escaladent ensemble la montagne". YING
, "a toute force", "malgre tout". (C/.V. qual. "dur".)
Ex.: - Ying yao na-zhe toute force". - Ying bu daying ter" . YIQI
-it
zou (Lu) (d) /"II veut l'emporter
(Zhu) (e) /"II s1obstine ä ne pas accep-
, "ensemble". (Β 2).
Ex.: -Wo gen ta yiqi qu (f) /"Lui et moi nous y a1Ions semble". YIRAN
ä
en-
, "dejä" (sans reference au temps). (Litt.).
Ex.: - Huoshi yiran hen ku, jue bu gai ... (12541) /"La pitance est dejä maigre, on ne devrait surtout pas ..." YONG , "perpetuellement". (Litt.). . Variante litteraire de l'adverbial yongyuan. Ex.: - Yong bu xu ta lai venir ".
(Lu) (g) /"Lui interdire ä jamais de
- Yao hao yong hao, yao huai yong huai (h) /"S'il faut Stve bons, soyons toujours bons, s'il faut etre mauvais, soyons toujours mauvais".
INVENTAIRE
205
\
YOU X.
, v u au chapitre II. 2. (A).
YOUDIM , "un peu". (Β 1) . Ex.: - Wo youdian touteng (a) /"J'ai u n peu mal ä la tete". YOUXIE
, "un peu". Cf.
it
youdian.
YUE , "plus ... (plus ...)". . Forme repetee. Ex.: - 2he haiz yue da yue ku (Lu) (b) /"Cet enfant, plus le frappe, plus il pleure". YUEFA
%.
on
. "encore plus", "davantage". (Β I).
Ex.: - Ta yuefa taoq-L (c) /"II est encore plus insupportable". . Cf.
gengjia.
ΖAI j(i
, "en train de". (Β 2) .
Ex.: - Νί you zai xiang duolan le ! (5411) /"Voilä cherches encore ä ne rien faire !" - Waimian
zai χία-zhe
yu ne
que
(d) /"II pleut dehors".
. Quasi-correlation avec le suffixe zhe et la particule dale ne. . Cf. zheng. \ Ζ Α Γ jfa. , v u au chapitre II. 2. (A). ZAO -f
mo-
, "depuis longtemps". (C/. V . qual. "tot".)
Ex.: - Zao gai lai temps". - Zao zhidao . Cf.
tu
zaojvu,
ZAOJIU
(Lu) (e) /"On aurait d u venir depuis longle
(Zhu) (f) /"Je le sais depuis longtemps".
zaoy%. "depuis longtemps". (A) .
Ex.: - Ζ he shi women zaojiu tiohu le de (17344) /"C'est ce que nous avons preconise depuis longtemps". . Cf.
zao.
ZAOYI -fiL.
, "depuis longtemps". (A).
Ex.: - Zaoyi bu ahang longtemps".
ge
(4638) /"II ne chante plus depuis
ZHA , "subitement", "au premier instant". (A). . Ecrit.
206
LES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
Ex.: - Zha kan hen hao (Lu) (a) /"A premiere vue, bien". ZHECAI
c'est tres
, "alors seulement", "lä-dessus". (A) .
Ex.: - Zhecai fangxin le (15369) / "Lä-dessus il se tranquillise". ZHEN %.
, "vraiment", "pour de bon". (A).
Ex.: - Ta zhen yonggan (b) /"II est vraiment courageux". - Ta zhen ohi qi fan lai le (c) /"Le voilä qui se met ä manger pour de bon". . Selon le professeur Zhu Dexi, zhen est l'un des rares verbes monosyllabiques pouvant etre suivi de de. ZHENG JE- , "en train de", "justement". (A) . . Indique que l'action est en cours. . Variante de zai ; la forme redondante zheng zai est quente.
ad-
fre-
Ex.: - Tarnen zheng da de renao3 laoshi j-Ln lai le (Lu) (d) / "Iis etaient en train de faire du chahut quand le professeur est entrg". - Tarnen zheng shuo-zhe hua ne (e) /"Iis etaient en train de parier". ZHI X
, "franchement". (Cf. V. qual. "droit".)
Ex.: - Zhi digu (Zhu) (f) /"Bouder ostensiblement". ZHI
, "seulement". (A) .
Ex.: - Zhi you san ge ren (Lu) (g) /"II n'y a que trois personnes". - Ta zhi ohi le yi wan fan (h) /"II n'a mange qu'un bol de riz". - Zhi heqi shi bu gou de (i) /"II ne suffit pas aimable".
d'etre
ZHI ί. , "tres", "le plus". (Β 1). . Ecrit. Ex.: - Zhe jiu suan shi zhi hao de (Lu) (j) /"Ceci peut etre considere comme le meilleur". ZHUN /ft , "sürement". (Cf. V. qual. "exact".) Ex.: - Ta zhun lai (k) /"II viendra sans faute". - Zhun daying (Zhu) (1) /"(II) acceptera sürement".
INVENIAIRE
ΖONG &
207
, "toujours". (B 2).
Ex.: - Zong shi ni dui (Lu) (a) /"C'est toujours toi raison".
qui
as
- Zong bu gan qu (15290) /"Ne pas oser (y) aller". •J Ji . Forme adverbiale zongski. / ZU Λ , "amplement", "largement". (Β 2). . Ecrit ; la forme parlee, zuzu, est un adverbial. Ex.: - Women zu deng le wu-ge zhongtou (b) /"Nous avons attendu largement cinq heures". zui , "le plus". (Β 1). . Ecrit ; Variante parlee dt-ng. Ex.: - Zui di baozhang gongzi (169) /"Salaire minimum garanti" (m. ä m. : zui di, "le plus bas", baozhang, "garanti", gongzi, "salaire"). - Zui hui shuohua de jiu shi ni ! (Lu) (c) /"Celui sait le mieux parier, c'est toi !"
A d ν e r b e s
du
g r ο u ρ e
A.
/
bian
hai
bing buceng
höu \ ji
bud a
reng s . .\ rengjIU
Y yi —
yijing \
shäo
you
jiäng
shaoshao
yue
cai
jing
ceng
ji"
shaowei Ν shi
cengjing
ke
tongtong
zai 'S . zaojiu V/ f zaoyi
chongxin
liie
wei
zha
Ν . .
Ν.
\.
dao
lüewei
weimian
zhfecai
daofan
na
xian
zhen
döu
nali
ye
zheng
fändao
nar
yi
zhi
gang
que
.\
qui
208
DES ADVERBES EN CHINOIS MODERNE
v e ν b es
de
d e g r
e
( Β 1
).
bijiao
gengjia
Ji
tmg
chongj ia t/ ding
gewai
jiao
yichang
guo
jiqi
youdian
duo
guöyu
laoda
youxie
duome
hen
yuefa
zui
feichang
höu
pö / — shifen
fenwäi
hi
tii
zhi >
gkng
A d ν e ν
e s
d e
mα η ν e ν e
.γ jin .γ jin
\
bi
( Β 2
)'
xian
qi .— \ qianwan
yibianr
jin .ν .v jinj in
shi
yikuair
jue
töu
leng
wan
gänkuai
lianmang s
gong
ling
wanwän Ν. s weiceng
j ianzhi
luelue
buguo chang cong dajia V
V
ganj in
A d v e r b e s q u a l i
t
•7 , Ν
tong
homonymes
yimian yiqi zai zong
de
ν e r b e s
de
έ.
bai
duö
guang
jia
chi da
gän
hao
kuai
guai
huo
lao
A la difference des autres listes, qui sont probablement completes ä quelques unites pres - il s'agit de classes "fermees" - , celle-ci n'a qu'une valeur d'echantillon.
INVENTAIRE
luan
quan
wan
zao
man ν meng y nan
shao γ si
xiä — ymg
zhi ,ν zhun
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CAMCTEEES
MAISON DES SCIENCES DE L'HOMME
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POUR L'£TUDE DE L'EXTREME-ORIENT
MODERNE ET CONTEMFORAIN
Textes 1. MAO ZE-DONG
Une etude de V(ducation physique. Article traduit et prdsenti par S. R. Schram. 1963. 80 pages.
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Travaux 1. C H E N
CHI-YI
La riforme agraire en Chine 1964. 153 pages.
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Introduction aux etudes d'histoire comtemporaine de Chine. 1898-1914. 1965. 126 pages. 3. MARIE-CLAIRE
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HUI-MIN
Foreign Office Confidential Papers relating to China and her neighbouring countries. 1840-1914. 1969. 288 pages. 5. PIERRE
FISTI6
Sous-diveloppement et Utopie au Siam. Le programme de riformes prisenti en 1933 par Pridi Phanomyong. 1969. 254 pages. iitudes
linguistiques
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ALLETON
Terminologie de la chimie en cbinois moderne. 1966. 64 pages. 2. Tables de concordances pour I'alphabet phonitique 1967. 116 pages. 3. MAURICE 4
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MOUTON & CO
L A
H A Y E
Printed in the Netherlands