227 85 19MB
French Pages 305 [306] Year 1965
LES
SYNDICATS 1919-1927
CHINOIS
MAISON DES SCIENCES
MATÉRIAUX DE L ' E X T R Ê M E - O R I E N T
POUR
MODERNE
DE
L'HOMME
L'ÉTUDE ET
CONTEMPORAIN
TEXTES II
Collection publiée par le Centre de Documentation Chinois de la Maison des Sciences de l'Homme et de la VI e Section de l'École Pratique des Hautes Etudes, en collaboration avec la Section des Études Chinoises de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l'Université de Paris, le Centre d'Étude des Relations Internationales de la Fondation Nationale des Sciences Politiques, et le Centre d'Études Chinoises de la VI e Section de l'École Pratique des Hautes Études
PARIS
MOUTON M CM L X V
LA
HAYE
JEAN CHESNEAUX
LES S Y N D I C A T S
CHINOIS
1919 - 1927 RÉPERTOIRE-TEXTES-PRESSE
PARIS
MOUTON M CM L X V
LA
HAYE
CET PUBLIÉ
O U V R A G E AVEC
DU C E N T R E LA
©
/ 965, Maison
LE
NATIONAL
RECHERCHE
des Sciences
A
DE
SCIENTIFIQUE
de l'Homme,
Printed in
ÉTÉ
CONCOURS
France
et Mouton
et Cie
TABLE DES MATIÈRES Avant-propos
9
Chronologie du mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927
Première
10
partie
RÉPERTOIRE DES PRINCIPALES ORGANISATIONS
OUVRIÈRES
Organisations à caractère national Dairen Fujian Guangdong : Canton Guangdong : Shantou Guangdong : localités diverses Guangxi (Nanning) Henan Hongkong Hubei : Wuhan Hubei : divers Hunan Jiangsu : Changhai Jiangxi Shandong Sichuan Zhejiang Zhili Chemins de fer
24 25 25 27 32 33 35 36 37 40 45 47 49 68 69 70 71 73 75
Seconde
partie
CHOIX DE T E X T E S R E L A T I F S A L ' É V O L U T I O N D U M O U V E M E N T OUVRIER N° N° N° N° N°
1: 2 : 3 : 4: 5:
Proclamation du Parti du travail à l'occasion du Mouvement du 4 mai 1919 Lettre d'un ouvrier imprimeur à La Jeunesse Réponse au Manifeste du gouvernement de Russie (mai 1920) Les ouvriers « retour de France » (septembre 1920) Lettre de l'ouvrier Li Zhong (septembre 1920)
87 90 102 104 108
8
LES
N° N° N° N° N° N° N° N° N° N° N° N° N° N° N" N° N° N° N° N° N° N° N° N° N° N°
6: 7: 8: 9: 10 : 11 : 12 : 13 : 14 : 15 : 16 : 17 : 18 : 19 : 20 : 21 : 22 : 23 : 24 : 25 : 26 : 27 : 28 : 29 : 30 : 31 :
SYNDICATS
CHINOIS
Proclamation de la Fédération de l'électricité (octobre 1920) Revendications des mécaniciens de Canton (mai 1921) Manifeste du Secrétariat du travail (juillet 1921) Résolutions du premier Congrès national du travail (mai 1922) Programme de législation du travail (été 1922) Grève des cheminots du Yue-han (septembre 1922) Manifeste du Secrétariat du Travail après la répression du 7 février 1923 Manifeste des mineurs d'Anyuan (septembre 1923) Statut de la Fédération des bateaux et entrepôts de Changhai (1923) La répression anti-ouvrière au Hunan (1924) Problèmes de la propagande chez les marins (1924) Loi syndicale du gouvernement de Canton (octobre 1924) Résolution du second Congrès national du travail (mai 1925) Plateforme de la grève générale de Changhai (juin 1925) Manifeste et statuts du Syndicat des cotonnières de Changhai (été 1925) Manifeste des mineurs de Tangshan (été 1925) La situation dans les cotonnières japonaises de Changhai (1926) Des syndicats de droite commémorent les martyrs Huang et Pang (janvier 1926) . . . Résolution de la conférence des délégués ouvriers de Canton (avril 1926) La centième session de la conférence des grévistes de Canton (mai 1926) Résolution de politique générale du troisième Congrès national du travail (mai 1926) . . Résolutions du Congrès des syndicats du Hunan (décembre 1926) Résolution du Congrès des syndicats du Hubei (janvier 1927) Ordre de grève générale à Changhai (février 1927) Revendications des ouvriers du textile à Hangzhou (mars 1927) Protestation du Syndicat général de Changhai contre le coup de force de Jiang Jie-shi (avril 1927)
Troisième
Appendice
+
276
partie
INVENTAIRE SOMMAIRE DE LA PRESSE OUVRIÈRE *
112 117 121 125 131 137 146 153 159 166 169 177 186 196 202 209 214 221 228 238 246 255 262 267 272
CHINOISE
*
I : Bibliographie
Appendice I I : Répertoire des noms et termes chinois
Ce volume de matériaux sur les Syndicats chinois de 1919 à 1927 a été présenté en juin 1962, à la faculté des Lettres et Sciences humaines de Paris, comme thèse complémentaire de doctorat d'État. La thèse principale a été publiée en 1962 sous le titre le Mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927 (Éditions Mouton & C°, Paris-La Haye, 654 p.). Le lecteur y trouvera l'exposé d'ensemble dont les présents matériaux forment le complément.
299 303
AVANT
PROPOS
Ces matériaux sur le mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927 se composent de trois parties distinctes : un répertoire en caractères des principales organisations ouvrières, une série de textes traduits et commentés, et un inventaire de la presse ouvrière chinoise. Il nous a , en effet, semblé nécessaire de compléter, de ce triple point de vue, l e s données réunies dans notre ouvrage sur le Mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927 . L e s quelques quatre cent titres du répertoire syndical dépassent en effet très largement le cadre de ce dernier qui avait nécessairement dû se limiter à quelques cas typiques et aux groupements l e s plus importants ou les plus actifs : ce répertoire permettra de se faire une idée plus précise du degré d'organisation atteint par le prolétariat chinois entre 1919 et 1927. L e s trenteetun textes qui constituent la seconde partie de ce recueil viennent eux aussi éclairer notre travail principal et l'illustrer concrètement; il nous a paru souhaitable, surtout dans le cas d'une langue peu accessible comme le chinois , de donner la parole aux organisations ouvrières et aux militants ouvriers, et de permettre aux historiens occidentaux d'entrer directement en contact avec leur pensée ,leur s t y l e , leur mode de raisonnement, leurs préoccupations de toute sorte. Enfin, l'inventaire de la presse ouvrière, même s ' i l se contente d'être bref et succint à 1' image de cette presse elle - même , rendra , nous 1' espérons , des services à tous ceux quichercheront à pousser plus avant la connaissance historique de la Chine du XXème s i è c l e . Ce sont, en effet, des considérations d'ordre historiographique qui, après mûres réflexions, nous ont avant tout conduit à présenter comme thèse complémentaire ces trois séries distinctes de matériaux. Il nous a semblé que l e s travaux d'histoire contemporaine de Chine, pour accomplir de nouveaux progrès , ont aujourd'hui besoin de toute une série d'instruments de travail qui leur font cruellement défaut. Qu'on songe à tout le profit qu'ont tiré , et continuent de tirer, les historiens du Moyen-Age de ces outils que sont la Topo - Bibliographie et la Bio - Bibliographie d'Ulysse Chevallier, l'Art de vérifier l e s d a t e s , l e s Monuments Germaniae Historica et tant d'autres ouvrages de ce type. C'est parce qu'ils n'ont pas dédaigné la "production des instruments de production" , pour parler le langage des économistes, que l e s médiévistes ont réussi à mener à bien des travaux de recherche fondamentale importants et v a r i é s . L'histoire de la Chine impériale, jusqu'à la Révolution de 1911, dispose elle a u s s i , à sa façon et bien que dans des limites plus modestes, d'instruments de ce type. C'est le cas par exemple, pour se limiter à la dynastie mandchoue des Qing, des Annales impériales, du gros dictionnaire biographique de Hummel, des répertoires de titulature et de terminologie administrative de Mayers et de Brunnert, du manuel de nomenclature géographique de Père Richard, des études de J . K . Fairbank sur la forme, le style et la nature des documents officiels de la fin des Mandchous . Le brusque démentèlement en 1911 d'une machine bureaucratique aux traditions séculaires a complètement transformé, à partir de cette date, l e s conditions de travail faites aux historiens de la Chine contemporaine . Privés des instruments de travail adaptés à la période précédente , i l s n'ont pas encore constitué leur propre arsenal . Ils ont pourtant le plus grand besoin de chronologies , de dictionnaires biographiques , de répertoires d'organisations politiques et sociales , d'inventaires de sources, de collections de documents, d'index méthodiques des principaux périodiques disponibles. Il est d'ailleurs significatif que, de leur côté, l e s historiens chinois aient, depuis dix a n s , manifesté leur préférence pour cette méthode : des travaux comme l'inventaire des périodiques de l ' é p o q u e du 4 m a i ( l ) , comme l ' i n d e x de la Revue d'Orient ( 2 ) , comme ( 1 ) - P ériodiquesdu 4 mai. Sur c e s trois volumes , cf. ci - d e s s o u s , I l l è m e p a r t i e , p r é s e n t a t i o n . L e s formes en c a r a c t è r e s c h i n o i s , d e s noms d ' a u t e u r s et d e s t i t r e s ne figurent que d a n s l a b i b l i o g r a p h i e , en appendice . Dans l e s notes i n f r a p a g i n a l e s , on n' a i n d i q u é que l a t r a d u c t i o n d e s t i t r e s , a v e c l a mention " en c h i n o i s " . Pour l e s o u v r a g e s et p é r i o d i q u e s fréquemment c i t é s , n o u s a v o n s u t i l i s é d e s a b r é v i a t i o n s dont l a l i s t e f i g u r e a u d é but de l a b i b l i o g r a p h i e (comme par exemple " Périodiquesdu 4 mai " ) . ( 2 ) - Tables
générales
de la Revue
d'Orient,
( e n c h i n o i s ) , P é k i n , 1957 , 580 p.
LES
IO
SYNDICATS
CHINOIS
des collections de documents sur le mouvement paysan pendant la première guerre civile révolutionnaire ( 1 9 2 4 - 1 9 2 7 ) ( 1 ) ont ce c a r a c t è r e . L a compilation du répertoire des organisations ouvrières , de la série de textes et de l'inventaire de la presse ouvrière , que nous présentons ici, répond à la même préoccupation . Chacune de c e s trois s é r i e s de matériaux pose des problèmes particuliers, tantdeméthode que d'interprétation ; nous l e s avons succintement évoqués dans l e s trois notes de présentation qui précèdent chaque fois l e s matériaux eux-mêmes . Par a i l l e u r s , il ne nous a pas paru souhaitable de résumer, de façon sans doute arbitraire, notre travail principal. Nous nous sommes contentés d'y renvoyer chaque fois que c e l a était n é c e s s a i r e , en utilisant 1' abréviation Tr. Pr. , suivie de l'indication de la page ; le recours à 1* index des noms des personnes et des groupements (Tr. Pr.. annexes, pp. 636-640) , facilitera aussi l'utilisation de c e s matériaux. Nous avons enfin jugé commode de présenter en tête du présent recueil une chronologie du mouvement ouvrier de 1919 à 1927 (grèves et mouvements revendicatifs, activité des s y n d i c a t s , luttes politiques) ; elle ne fait pas double emploi avec la chronologie générale de la vie politique chinoise pendant la même période , que nous avons placé en appendice de notre travail principal ; nous y renvoyons également. Pour l e s raisons déjà e x p o s é e s , ( T r . P r . , p . 1 4 - 1 5 ) c ' e s t le système de transcription dit pin-yin que nous avons utilisé ici ; l e s caractères chinois des noms propres et des termes cités sont donnés dans 1' appendice N° I I , quand il s ' a g i t de nous et de termes apparaissant dans l e s notes et commentaires, alors qu'ils ne figuraient pas dans l e s matériaux chinois e u x - m ê m e s .
Chronologie du mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927 . 1919 Mai : Manifestations ouvrières dans toute la Chine, dans le cadre du " Mouvement du 4 mai " . Réunions publiques , manifestations de rue , refus des dockers et des rickshaws de transporter l e s biens et l e s personnes des Japonais . 6 - 1 8 Jjiin i Grèves ouvrières à Changhai, soutenues par de nombreux groupements politiques et sociaux de la ville . L e s ouvriers protestent ainsi contre 1' arrestation à Pékin de plusieurs centaines d'étudiants, animateurs du mouvement de m a i . Nombreuses manifestations et grèves dans le reste de la Chine . J u i l l e t : L e s syndicats de Canton soutiennent la campagne du parti constitutionnel pour porter Wu T i n g - f a n g au poste de gouverneur civil du Guangdong. L e groupe militaire du Guangxi, qui commande à Canton et s'oppose à cette candidature, frappe l e s dirigeants des mécaniciens , animateurs de cette campagne . Eté - automne : Dans le sillage du Mouvement du 4 mai, formation à Changhai de nombreuses a s s o c i a t i o n s semi - ouvrières " soutenant un programme de promotion industrielle en vue du " salut national " . 1920 Printemps - été : Fondation à Changhai de nouvelles a s s o c i a t i o n s ouvrières et semiouvrières inspirées par le Mouvement du 4 mai, t e l l e s que la Fédération industrielle de l ' é l e c t r i té ou l'Association des "retour en F r a n c e " . ( 1 )- Matériaux
sur le mouvement
ouvrier-
Matériaux
sur le mouvement
paysan.
AVANT-PROPOS Avril : Grève des mécaniciens de Hongkong, sous la direction de leur association professionnelle ( qui comprend encore des petits patrons ) ; importants avantages de salaires obtenus . 1er Mai : Célébration à Changhai de la journée des travailleurs, à l'initiative de sept associations de " promotion industrielle" ; adoption d'une motion de sympathie au gouvernement soviétique . Printemps : Brusque hausse des prix du riz à Changhai ; vague de grèves spontanées ; mise à sac d'une filature de soie de Hongkou. Eté : Formation dans les principales villes de Chine de petits groupes communistes et de sections de la Jeunesse socialiste, qui commencent à propager le marxisme chez les ouvriers . Le groupe de Changhai commence à publier l'hebdomadaire : Le monde du travail ( L.D. J . ) Automne : Fondation à Changhai de l'Association des travailleurs du Hunan , où des élé ments anarchistes sont très influents . Formation à Hongkong du Syndicat des marins , à partir d'un certain nombre de sociétés d' aide mutuelle . Les syndicats de Canton soutiennent 1' action militaire de Chen Jiong-ming en vue de réinstaller à Canton le gouvernement constitutionnel. 1921 Mars : Grève des rickshaws de Hankou, soutenue par le groupe communiste de Wuhan . - : Grève des tramways français de Changhai. - : Grève des imprimeurs de Hongkong. : L'Association des travailleurs du Hunan participe à 1' agitation régionaliste dirigée contre le transfert de la cotonnière de Changsha à des marchands du Hubei. Avril : Fondation du syndicat des mécaniciens de Canton ("Société de défense . . . " ) , par élimination des éléments patronaux jusque là adhérents de l'association professionnelle des mécaniciens. Printemps : Mao Ze-dong et les communistes du Hunan se rapprochent des dirigeants anarchistes de 1' Association des travailleurs , qui adhèrent à la Jeunesse socialiste de Chine . 1er Mai : La Journée des travailleurs est célébrée en commun à Changhai par le petit groupe communiste et par des associations de promotion industrielle . : La Journée des travailleurs est célébrée à 1' atelier ferroviaire de Changxindian , près de Pékin, par un Club ouvrier récemment fondé par Deng Zhong-xia à l'initiative du groupe communiste de Pékin . ; La Journée est célébrée à Canton avec l'appui officiel du gouvernement constitutionnaliste . Mai : Grève des mécaniciens de Canton, qui obtiennent d'importantes augmentations de salaires , Juillet : Fondation du Secrétariat du travail, immédiatement après (ou avant) le Parti communiste chinois et sur l'initiative des dirigeants de c e l u i - c i . Son siège s'installe à Changhai dans la concession internationale et il a des bureaux dans les principales villes de Chine . Automne : Grève générale des cheminots du Long-ha|i , qui obtiennent d'importantes augmentations de salaires .
12
LES SYNDICATS
CHINOIS
Organisation de clubs ouvriers par le Secrétariat du travail,en Chine Centre et sur l e s voies ferrées de Chine du Nord.
du
Décembre : Grève des tireurs de rickshaws des concessions de Hankou, dirigée par leur syndicat et soutenue par le bureau de Wuhan du Secrétariat du t r a v a i l . 1922 Janvier : Répression sanglante de la grève de la cotonnière de Changsha par le du-jun Zhao H e n g - t i ; exécution des deux dirigeants anarchistes Huang Ai et Pang R e n - q u a n . 12 J a n v i e r - 5 Mars : Grève générale des marins de Hongkong, dirigée par leur syndicat, et soutenue à la fin de janvier par la grève des coolies du port et à la fin de février p a r l a grève générale des travailleurs chinois de la colonie . Importantes augmentations de s a l a i r e s obtenues . Printemps - été : Progrès de l'organisation de clubs ouvriers par le Secrétariat du travail , dans le Centre et sur les voies ferrées du Nord, en particulier chez l e s mineurs de Anyuan et l e s cheminots du Yue-han et du J i n g - h a n . 1er Mai : Réunion à Canton du premier Congrès national du t r a v a i l , sur l ' i n i t i a t i v e du Secrétariat du travail ; l e s clubs ouvriers récemment fondés par ce dernier y sont représentés, ainsi que des associations corporatives ou de promotion industrielle et des élé ments anarchistes. On vote des résolutions sur la solidarité en cas de grève et sur le rôle de coordination que doit jouer le Secrétariat dans la période où n'existe pas encore de groupement national des syndicats . Juin : Le Secrétariat du travail se transporte à Pékin , après sa fermeture par l e s autorités de la concession internationale de Changhai et l'arrestation de c e r t a i n s de s e s dirigeants. J u i l l e t : Grève des marins de Changhai et du B a s - Y a n g z i , appuyée par le Secrétariat du travail et l e s marins de Hongkong, Succès . : Rupture entre l e s organisations semi - ouvrières de Changhai et l e s syndicalistes communistes; ces associations adopteront désormais une attitude d'anti - communisme a c t i f . Eté : Campagne pour une l é g i s l a t i o n du t r a v a i l , lancée par le Secrétariat et soutenue par l e s organisations ouvrières de diverses régions . Eté - automne : Vague de grèves dirigées par l e s clubs ouvriers du Centre et des voies fer.ées du Nord, en particulier aux mines d'Anyuan , dans la métallurgie de Wuhan, sur le Yue-han et le J i n g - han . : Constitution , à l ' i n i t i a t i v e du Secrétariat du t r a v a i l , d'une fédération provinciale des syndicats au Hubei et au Hunan, et d'une fédération industrielle des diverses entreprises dépendant de la compagnie H a n - y e - p i n g . Août : Echec de la grève des femmes des filatures de soie de Zhabei, à Changhai. Octobre : Echec de la grève des 50 000 mineurs de la K. M. A. au Z h i l i . Novembre^: Echec des grèves de Pudong ( Changhai ) : manufactures d'allumettes de la o . A. 1. , cotonnières japonaises , etc . . .
AVANT-PROPOS
13
1923 Janvier : Vague de grèves dans l e s u s i n e s étrangères de Wuhan . l e r - 7 Février . Fondation d'un syndicat général de la ligne du J i n g - h a n , sur l ' i n i t i a tive du Secrétariat du t r a v a i l . Grève générale contre son interdiction par Wu P e i - fu ; répression sanglante ( " 7 f é v r i e r " ) de cette grève dans l e s gares de Zhengzhou, Changxindian , J i a n g ' a n ; plusieurs dizaines de morts et de nombreux b l e s s é s . Grande émotion dans l e s milieux de l ' i n t e l ligentsia et de la bourgeoisie chinoise , et nombreux g e s t e s de solidarité de la part des organisations ouvrières de diverses régions . Mars : Promulgation par le gouvernement de Pékin d'une législation du t r a v a i l , qui n'est pas appliquée et ne comporte d ' a i l l e u r s pas de dispositions pour le contrôle de son application . Printemps-automne : Répression militaire accrue contre l e s grèves et l e s a c t i v i t é s s y n d i c a l e s , dans toute la Chine sauf à Canton . La situation économique des ouvriers s ' a g g r a v e du fait des maux du militarisme et de la crise des industries nationales . Le Secrétariat du travail s ' e f f a c e progressivement. S e u l e s , quelques rares organisations ouvrières de gauche se maintiennent, comme le Club des mineurs de Anyuan . Essor de l ' a c t i v i t é des groupements anti - communistes de Changhai : clubs patronaux, amicales régionales ouvrières , associations réformistes , etc . . . Eté-automne : Campagne d'opinion chez certains milieux protestants de Changhai,en vue d'une l é g i s l a t i o n tendant à contrôler le travail de nuit des enfants, sur le territoire de la concession internationale . Le Conseil municipal constitue une commission d'enquête . 1924 Janvier : Le Congrès du Guo - min - dang, parti auquel viennent d'adhérer individuellement l e s communistes, décide de soutenir activement le mouvement ouvrier et le mouvement p a y s a n . Des départements ouvriers sont fondés à chaque échelon du parti, et Liao Zhong - kai devient chef du département ouvrier du Comité c e n t r a l . Février : Réunion à Pékin d'un Congrès de cheminots qui constitue un syndicat tional du r a i l , bientôt dispersé par la police .
na-
Printemps : Formation à Changhai de la " Fédération des groupements ouvriers " , qui regroupe l e s éléments réformistes et anti - communistes et est soutenue par la droite du Guo - inindang. 1er Mai : Célébration de la journée des travailleurs à Changhai, sous l e s a u s p i c e s de l a Fédération et avec 1' accord des autorités militaires . 1er Mai : Un cortège de 170000 personnes célèbre la Journée des travailleurs à Canton, et Sun Y a t - s e n prononce un discours . Fondation de la Conférence des délégués ouvriers de Canton, qui regroupe l e s syndicats de gauche avec l ' a p p u i de Liao Z h o n g - k a i . J u i l l e t : Affaire de Shamian ; grève générale des employés chinois des concessions étrangères de Canton , qui obtiennent le retrait des mesures de contrôle policier qui avaient été à 1' origine de la grève .
LES SYNDICATS
14
CHINOIS
Septembre : Echec de la grève des manufactures de soie Nan-yang à Changhai. Octobre : L e s groupements ouvriers de gauche de Canton aident Liao Zhong-kai Sun Y a t - s e n à briser la rébellion des "Volontaires - marchands " .
et
: Loi syndicale promulguée par le gouvernement de Sun Y a t - s e n , qui assure d ' a s s e z larges libertés aux syndicats . -
: Le Parti communiste lance la revue l'ouvrier chinois ( Z G G R ) .
Automne : A la faveur du coup d'état de Feng Y u - x i a n g à P é k i n , qui a chassé du pouvoir le parti du Z h i l i , l e s syndicats de gauche de Chine du Nord lancent un mouvement de " restauration syndicale " , en particulier chez l e s cheminots . 1925 Février : Second Congrès national du r a i l , à Pékin . Extension des a c t i v i t é s du Syndicat national du r a i l . J a n v i e r - F é v r i e r : L e s groupements ouvriers des différentes régions de Chine soutiennent la campagne pour une Convention nationale , lancée par Sun Y a t - s e n et qu'a approuvée le Parti communiste . Février : Grève des cotonnières japonaises de Changhai, soutenue par des s y n d i c a l i s t e s communistes . Mars : Fondation à Pékin de la Fédération pan-chinoise des s y n d i c a t s , d'orientation anti- communiste et qui est soutenue par l a droite du G u o - m i n - d a n g . Avril-Mai : Grève des cotonnières japonaises de Qingdao. 1er Mai : Second Congrès national du t r a v a i l , tenu à Canton ; fondation du Syndicat général p a n - c h i n o i s . M a i - J u i n : Echec définitif des tentatives de contrôle du travail de nuit des dans la concession internationale de Changhai.
enfants,
30 Mai : Fusillade de Nanking Road ; la police de la concession internationale Changhai tire sur des manifestants qui commémoraient la mort de l'ouvrier Gu Zheng-hong, deux semaines auparavant par un contremaftre japonais de son usine .
de tué
31 Mai : Formation du syndicat général de Changhai, à l ' i n i t i a t i v e de s y n d i c a l i s t e s communistes . La grève générale des ouvriers des usines étrangères de Changhai est déclenchée parallèlement à une grève des étudiants et des marchands . 7 Juin : Constitution de la Fédération des ouvriers , marchands et étudiants de Changhai , qui adopte un programme en 17 articles faisant large place aux revendications ouvrières . J u i n - J u i l l e t : Nombreuses manifestations de solidarité envers l e s grévistes de Changhai , dans toute la Chine ; réunions publiques, manifestations de r u e , grèves ( surtout dans l e s entreprises é t r a n g è r e s ) . 19 Juin : Début d'une grève de solidarité des travailleurs chinois de Hongkong, pour soutenir le mouvement de Changhai.
H
AVANT-PROPOS
23 Juin : Affaire de la rue Shaji à Canton ; l e s sentinelles des concessions française et anglaise tirent sur un cortège chinois. L e s syndicats de Canton lancent un mouvement de boycott de Hongkong, dont les ouvriers chinois partent en masse pour Canton. La grève - boycott est dirigée par un Comité de grève, a s s i s t é de plusieurs milliers de membres des milices ouvrières qui contrôlent toute la côte du Guangdong. 25 Juin : L e s marchands de Changhai abandonnent la grève, sous la pression de Chambre de commerce (dominée par les compradors).
la
6 Juillet : La municipalité internationale coupe le courant électrique aux usines chinoises , mettant au chômage leur personnel et aggravant les désaccords entre la bourgeoisie de Changhai et le mouvement ouvrier. 26 Juillet : Le Syndicat général de Changhai annonce qu'il groupe 218000 adhérents; il a depuis le début de la grève renforcé s e s structures internes, en particulier chez l e s ouvriers des cotonnières, les dockers, les imprimeurs. Août : Accord entre le Syndicat général de Changhai et le consulat général japonais : reprise du travail dans les usines japonaises, en échange de faibles avantages . - : Mouvement de grèves dans l e s entreprises chinoises de Changhai : commerciales , Postes , etc . . .
Presses
Eté : Développement des organisations syndicales en Chine centrale et du Nord, et en particulier dans la zone contrôlée par l e s "Armées nationales du peuple" ( Guo - min - jun ) du maréchal chrétien Feng Yu-xiang. Septembre : Reprise du travail dans les entreprises britanniques de Changhai et dans celles dépendant de la municipalité internationale , aux mêmes conditions que dans les entrepris e s japonaises . l e s grèves de Juin .
: La police chinoise ferme le Syndicat général de Changhai, toléré
depuis
Septembre : Le Comité de grève de Hongkong-Canton supprime les "permis spéciaux" institués au début du boycott pour l e s marchandises en provenance de Hongkong, du moment qu'il ne s'agit pas de marchandises anglaises ou voyageant sur des bateaux britanniques . Cette mesure stimule 1' activité économique de Canton et favorise 1' établissement de bons rapports entre l e s grévistes et la bourgeoisie cantonaise. Septembre : La police chinoise, de concert avec la compagnie H a n - y e - p i n g , met fin aux activités du club ouvrier de Anyuan, après des incidents sanglants . Eté-Automne : Essor des organisations syndicales à Nanning, à Shantou , et dans les autres villes importantes contrôlé es par le gouvernement de Canton . Novembre : Tentative du Syndicat général de Changhai de reprendre lé gaiement s e s activités après accord avec le nouveau maître de la v i l l e , Sun Chuan-fang. C e l u i - c i repousse s e s offres . Décembre : Exécution par les autorités chinoises de Liu Hua, secrétaire général du Syndicat général de Changhai ; il avait été précédemment arrêté par la police internationale . pan-chinois .
: Constitution d'un syndicat général de Hongkong, lié au Syndicat général
LES SYNDICATS
i6
CHINOIS
1926 Hiver : L e s G u o - m i n - j u n soutiennent l a formation de s y n d i c a t s et de f é d é r a t i o n s s y n d i c a l e s dans l a région q u ' i l s contrôlent, en p a r t i c u l i e r à P é k i n et à T i a n j i n . H i v e r - P r i n t e m p s : L a grève - boycott de Canton - Hongkong c o n t i n u e . —
: Extension d e s g r è v e s économiques dans le N o r d - E s t .
Mars : Conférence s y n d i c a l e nationale d e s marins , à Canton . : Constitution de l a Fédération s y n d i c a l e d e s transports de Hongkong, s o u s 1' é gide du Comité de grève et du Syndicat général pan - c h i n o i s . Avril : Constitution de l a Fédération s y n d i c a l e d e s transports du Guangdong, dans l e s mêmes conditions . : Congrès de l a Conférence d e s d é l é g u é s ouvriers de Canton ( l i é e au général pan - chinois ) .
Syndicat
Printemps : Après l a tentative de coup de force de J i a n J i e - s h i ( T c h i a n g K a i - c h e k ) contre l e s éléments de gauche ( 20 m a r s ) , et l e s progrès de la droite du Guo - min - dang , le gouvernement de Canton fait pression sur le Comité de grève , en vue d'une fin rapide de l a grèveboycott. : Détérioration d e s rapports entre l a Conférence d e s d é l é g u é s ouvriers l e s s y n d i c a t s de droite de C a n t o n , en p a r t i c u l i e r l e s m é c a n i c i e n s .
et
: R é p r e s s i o n s é v è r e d e s a c t i v i t é s ouvrières d a n s toute l a Chine du Nord, après la d é f a i t e d e s G u o - m i n - j u n . 1er Mai : T r o i s i è m e Congrès national du t r a v a i l ; le mouvement s y n d i c a l confirme son soutien au gouvernement national et à s e s projets d'Expédition du Nord. Printemps - Eté : Essor d e s g r è v e s économiques à C h a n g h a i , s o u s l a direction du Syndicat général et d e s groupements qui lui sont a f f i l i é s . Renforcement de l ' i n f l u e n c e et de 1'appareil interne du S y n d i c a t général . J u i l l e t - A o û t : En Chine c e n t r a l e , le mouvement ouvrier soutient activement l ' E x p é d i tion du Nord, à mesure q u ' e l l e progresse au Hunan , au Hubei et au J i a n g x i . Août : Après le départ de 1' Expédition du Nord, le gouvernement provincial du Guangdojig établit un s y s t è m e d'arbitrage d e s g r è v e s . E t é - a u t o m n e : Essor d e s groupements s y n d i c a u x , d e s a c t i v i t é s s y n d i c a l e s et d e s grèves dans l e s r é g i o n s l i b é r é e s par l ' E x p é d i t i o n du Nord. Formation d e s f é d é r a t i o n s s y n d i c a l e s du Hunan , du Hubei et du J i a n g x i ; développement d e s m i l i c e s ouvrières . L e s mouvements r e v e n d i c a tifs , surtout d a n s l e s e n t r e p r i s e s étrangères , obtiennent de l a r g e s a v a n t a g e s . Automne : Aggravation d e s c o n f l i t s entre l e s s y n d i c a t s de gauche et de droite à Canton . : Prolongation du mouvement de g r è v e s économiques à C h a n g h a i , s o u s l ' i m pulsion du S y n d i c a t général .
AVANT-PROPOS
17
Octobre : Fin de la grève - boycott, sur décision unilatérale du Comité de grève et après 1* é chec des pourparlers de 1' é t é avec 1' Angleterre . : Premier soulèvement armé des ouvriers de Changhai, quand un chef militaire du Zhejiang annonce son ralliement aux armées nationales . La défaite de ce dernier entraîne 1' é chec du soulèvement. Novembre : Le Syndicat général de Changhai tente de reprendre légalement s e s activités ; il soutient le mouvement pour l'autonomie des trois provinces ( J i a n g s u , J i a n g x i , Anhui) lancé récemment contre Sun Chuan-fang par la bourgeoisie modérée de Changhai. : Transfert à Wuhan du Syndicat général p a n - c h i n o i s . Décembre : Sous la pression de la Chambre de commerce de Hankou , le gouvernement provincial du Hubei promulgue un règlement sur l e s u s i n e s qui accorde de larges libertés aux syndicats , mais institue un système d'arbitrage des grèves . Décembre : Congrès provincial des syndicats du Hunan . : Le gouvernement provincial du Guangdong promulgue un règlement tant 1' activité des syndicats .
limi-
1927 Janvier : Congrès provincial des syndicats du Hubei. : Reprise des concessions britanniques de Hankou et de J i u j i a n g , mouvements populaires animés par l e s s y n d i c a t s .
par des
Février : Querelle des congés de Nouvel An à Canton , entre l e s marchands qui revendiquent leur droit traditionnel de congédier leur personnel et l e s syndicats qui s ' y opposent; demivictoire des syndicats . : Formation d'une Fédération provinciale des syndicats du 1' arrivée des troupes nationales . Essor des luttes revendicatives .
Zhejiang,
après
1 9 - 2 3 Février : Grève générale et second soulèvement armé des ouvriers deChanghai contre Sun C h u a n - f a n g . Echec du soulèvement. 28 Février : Grève générale d'une heure organisée par le Syndicat général pan-chinois, pour protester contre 1' arrivée de troupes étrangères à Changhai. Printemps : Visite en Chine d'une délégation syndicale de l'Internationale des Syndicats rouges (Tom Mann , Doriot, Browder). Mars : Constitution à Wuhan de la Fédération nationale des P o s t e s . Mars : Le Syndicat général pan-chinois lance un "Programme immédiat" , qui comporte des mesures de lutte contre la droite du G u o - m i n - d a n g . : Coups de force des éléments anti - communistes contre l e s syndicats de divers e s v i l l e s du Sud - E s t , avec 1' approbation de J i a n g J i e - s h i . ces .
-
: Le Syndicat général de Changhai renforce son organisation interne et s e s mili-
i8
LES SYNDICATS
CHINOIS
21-22 Mars : Troisième soulèvement des ouvriers de Changhai, appuyé par une grève des 800000 travailleurs de la ville . Les troupes nordistes sont chassées de Changhai avant 1* arrivée des années nationales . Fin Mars-début avril : Essor à Changhai des organisations syndicales et des activités revendicatives (toutefois sans recours à la grève). Le Syndicat général regroupe ses forces en seize syndicats généraux d'industrie. — : Nouvelles agressions d'éléments de droite contre les syndicats de gauche dans les provinces du Sud-Est contrôlées par Jiang J i e - s h i , en particulier àNanchang, à Hangzhou , à Fuzhou . Début Avril : Le Syndicat général, après des heurts avec Jiang Jie - shi et ses représentants à Changhai, renonce à soutenir la municipalité démocratique provisoire établie aprèsl'insurrection , mais maintient ses milices ouvrières. 12 AvriJ : Coup de force de Jiang J i e - s h i contre les communistes et les syndicats de Changhai, par l'intermédiaire des hommes des sociétés secrètes . Interdiction ¿t dissolution par la force des syndicats de gauche dans toutes les provinces soumises au gouvernement national, à 1' exception du Hubei et du Hunan .
PREMIERE
REPERTOIRE
DES
PARTIE
PRINCIPALES
ORGANISATIONS
OUVRIERES
PRESENTATION
Dans notre ouvrage sur le Mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927 , nous avons e s s a y é de caractériser l e s principales organisations ouvrières existant en Chine à cette époque , et d'en établir un bilan d'ensemble en fonction des régions , des branches d'industrie, des phases de la lutte ouvrière, des courants politiques et syndicaux. Il a néanmoins semble utile d'en présenter un répertoire plus complet et plus systématique, qui f a s s e la somme des informations que nous avons recueillies sur ce point au cours de nos r e c h e r c h e s . Ce répertoire fourn i t , pour chaque syndicat et organisation ouvrière, son nom en caractères c h i n o i s , une traduction française de c e l u i - c i (dans la mesure du p o s s i b l e ) et quelques renseignements s u c c i n c t s quand, ce qui n ' e s t pas le c a s pour la majorité d'entre e u x , on connaît un peu en détail l e s tendanceset les activités de c e s groupements. L e plus souvent, en e f f e t , on ne dispose que de quelques renseignements épars relevés dans la p r e s s e , dans diverses sources imprimées, ou même dans des ouvrages de seconde main. C e s sources sont toujours indiquées clairement, par des abréviations dont la liste e s t donnée à la fin du volume . L e s seules exceptions à ce principe sont formées par l e s groupements , peu nombreux, dont on connaît de façon détaillée l ' h i s t o i r e , l e s dirigeants, l'orientation idéologique : il n'était pas n é c e s s a i r e dans leur c a s de reprendre en détail une analyse déjà présentée dans notre thèse principale ; on s ' e s t alors contenté , pour le Syndicat des mécaniciens du Guangdong ou le Syndicat général de Changhai, par exemple, d'un bref résuméde leurs activité s , avec référence à notre travail principal ( T r . pr. ) Chaque fois que c e l a était p o s s i b l e , on a e s s a y é de préciser la tendance politique et le caractère de c e s groupements ouvriers . Mais bien souvent on ne l e s connaît que de nom, par exemple, par des l i s t e s comme c e l l e s qu'on publia vers 1 9 2 5 - 1 9 2 7 dans l e s principales villes de Chine et qui sont presque toutes réimprimées dans l'Annuaire chinois du Travail ( édition de 1928). C e s l i s t e s sont parfois très longues , puisque c e l l e s de Changhai, Canton ou Hongkong contiennent chacune plusieurs centaines de noms de s y n d i c a t s , dont beaucoup n'avaient qu'un très petit nombre d'adhérents ou n'intéressaient que des catégories professionnelles plus l i é e s à l'artisanat traditionnel qu'à l'industrie moderne. On s ' e s t dans ce c a s , contenté de faire un c h o i x , et de n'inclure dans ce répertoire que l e s syndicats l e s plus importants au point de vue numérique ou professionnel. Une difficulté supplémentaire provenait du fait que pendant cette époque , tant en raison de l ' i n s t a b i l i t é politique que de la f a i b l e s s e interne du mouvement ouvrier, l e s organisations syndicales sont fragiles et souvent éphémères ; il arrive fréquemment q u e , pour une catégorie professionnelle donnée ou même pour une entreprise donnée , l e s sources fournissent d'année en année des noms différents pour le syndicat intéressé . Parfois , il ne s ' a g i t que d'un simple changement de nom ; parfois au contraire , le groupement en question n'a pas survécu à une grève ou àia répression, et un autre 1' a remplacé qui n ' e s t pas toujours plus durable . Quand nous disposions d'indications permettant de conclure à l'identité entre deux appellations , nous l'avons précisé . L e reste du temps, nous avons indiqué séparément l e s différents noms, ce qui n'exclut pas qu'il s ' a g i s s e pourtant d'une même organisation sous plusieurs noms s u c c e s s i f s . Nous ne reviendrons pas ici sur l e s critères que nous avons u t i l i s é s pour distinguer le prolétariat industriel du monde de 1' artisanat et de diverses autres catégories de travailleurs salariés urbains . ( 1 ) Ce répertoire e s t établi selon l e s mêmes distinctions ; il comprend non seu-
( 1 ) - C f . Mouvement
ouvrier
chinois
de 1919
à 1927.
p. 5 1 - 5 3 -
22
LES SYNDICATS
CHINOIS
lement l e s groupements des ouvriers de l'industrie moderne , mais ceux des transports modernes ( r a i l , navigation à vapeur) , ceux de la manutention ( dockers , portefaiix, e t c . . . ) malgré le caractère traditionnel de leur activité technique et en raison de leur insertion dans 1' économie moderne , ceux des postes et d e s télécommunications ; on a par contre l a i s s é de côté,en règle génér a l e , l e s travailleurs de l ' a r t i s a n a t , du bâtiment, du commerce de d é t a i l , de la plupart des administrations publiques . Il ne s ' a g i t ici que des organisations ouvrières au s e n s le plus étroit du terme : synd i c a t s , mutuelles, groupements professionnels divers, associations de "promotion industrielle". L e s partis politiques ne figurent pas sur cette liste , qu'il s ' a g i s s e du Parti communiste , si étroitement lié pendant toute cette période au mouvement ouvrier, du Guo - min - d a n g , dont à partir de 1924 l e s " s e c t i o n s ouvrières" ( gong-ren - bu ) sont également très a c t i v e s , ou de formations moins importantes comme le Parti du Travail (Gong-dang), qui semble survivre encore en 1919, même s ' i l est loin d'avoir le même rayonnement qu'en 1912. Nous avons par contre inclus dans notre inventaire un organisme comme le Secrétariat du T r a v a i l , constitué en 1921 par le Parti communiste dans le but particulier de prendre la tête du mouvement s y n d i c a l . Ce répertoire , après une brève rubrique consacrée aux organisations nationales ou à vocation nationale, c l a s s e l e s organisations ouvrières dans l'ordre alphabétique des provinces (Dairen et Hongkong étant considérées à p a r t ) ; dans certains c a s , l e s provinces sont subdivisées par v i l l e s ou régions . Pour chaque province ou v i l l e , on a rangé l e s groupements ouvriers dans l'ordre suivant : - associations de caractère général ou fédéral - imprimerie ( et autres industries du livre ) - manutention ( coolies , dockers , e t c . . . ) - métallurgie et mécanique - mines - navigation - services publics urbains ( y compris l e s r i c k s h a w s ) - tabacs et allumettes - textile - industries diverses - associations de caractère provincialiste et r é e i o n a l i s t e , c ' e s t - à - d i r e groupant l e s ouvriers en fonction de leurs origines provinciales et non ae leur t r a v a i l . L e s syndicats de cheminots ont été groupés dans une rubrique s p é c i a l e à la fin du répertoire , car la plupart d'entre eux intéressent plusieurs v i l l e s ou provinces, comme l e s réseaux eux-mêmes. Dans chaque catégorie professionnelle , l e s syndicats sont dans la mesure du possible c l a s s é s dans 1' ordre chronologique de leur fondation ou de leur apparition. Cette classification systématique permet d'illustrer concrètement l e s conclusions générales auxquelles nous ont conduit notre ouvrage principal, quant à l ' i n é g a l i t é de développement du mouvement ouvrier selon l e s régions , l e s branches d'industrie , l e s périodes . ( l ) L a considérable supériorité des syndicats de Canton et Hongkong, de Changhai, et a u s s i de Wuhan à partir d'octobre 1926, s e traduit très clairement sur le plan numérique; le s y n d i c a l i s m e , dans la Chine du Nord du Yangzi, est au contraire resté un phénomène épisodique et sporadique . En ce qui concerne l e s branches d'industrie, on est frappé, quelle que soit l a région considérée, du rôle d'avant-garde des mécaniciens, des imprimeurs, des marins, des che minots, des r i c k s h a w s , alors que l e s textiles ou la manutention se sont organisés plus tardivement et que l e s industries alimentaires ou diverses sont r e s t é e s loin en arrière, même en 1 9 2 6 - 1 9 2 7 . Quant à leur date de fondation , on remarque que la très grande majorité des syndicats mentionnés dans ce répertoire datent ou de la vague initiale de luttes ouvrières ( 1921 - 1 9 2 2 ) , ou de la puissante poussée du mouvement du 30 mai 1925, relayée immédiatement par l'Expédition contre le Nord des
; 1 ) - Cf. op. cit. , chapitre XV .
RÉPERTOIRE
23
armées nationales en 1926-1927. Ce répertoire cherche avant tout à fournir des points de repère et des éléments d'information aux historiens de la Chine moderne , et aussi à ceux du mouvement ouvrier moderne dans sa généralité. Il n'a pas d'objectif spécifiquement linguistique. Il nous semble toutefois que la richesse de la terminologie moderne chinoise relative aux organisations ouvrières mérite d' être signalée, et de retenir l'attention des spécialistes de la langue moderne. Cette richesse et cette variété peuvent apparaître à l'historien comme un signe très sur de l i vitalité du mouvement ouvrier chinois lui-même à 1' époque considérée, un signe que les initiatives "de la b a s e " comptaient alors au moins autant que les directives des états-majons.L'unification des groupements et la normalisation de la terminologie ne se sont réalisées que tardivement et incomplètement, même à Canton en 1926 ou à Changhai en mars 1927 . Cette richesse de termes intéresse d'ailleurs autant 1' histoire des idéologies ouvrières que celle des formes d'organisation ; le syndicalisme révolutionnaire sur une base de classe a en effet été précédé par d'autres courants d'idées : mutualisme, formation professionnelle , expansion industrielle par coopération avec le petit patronat ; c'est en particulier au lendemain du Mouvement du 4 mai 1919 que ces courants pré-syndicalistes se reflè tent dans les noms mêmes des premiers groupements ouvriers. Pour la plupart des noms de ces syndicats et groupements de la période 1919 - 1927 , nous avons proposé des traductions françaises qui ne visent qu'à l'exactitude et à la clarté .Toutefois , pour toute une série de termes hérités des anciennes guildes et qui n'ont qu'une valeur coutumière, la traduction.littérale nous a parue à la fois affectée sur le plan linguistique et infidèle à la réalité s o c i a l e . La guilde des imprimeurs de Canton et de Hongkong s'appelait Jingyuan et celle des marins de Changhai J u n - a n , mais il serait aussi imprudent de traduire ces termes par " Source de lumière " ou " Egalité pacifique " , que de traduire certains prénoms féminins ou masculins chinois , comme ont trop à coëur de la faire certains amateurs de pittoresque à bon marché . Seule , une connaissance beaucoup plus poussée des traditions du monde ouvrier de la Chine pré-capitaliste , domaine où nous n'avons pas effectué de véritables recherches,permettrait de préciser la signification exacte de tels termes. Ce répertoire , en dépit de son caractère fragmentaire , provisoire et parfois incertain, v a l a i t - i l déjà la peine d'être publié? Mises à part les listes reproduites sans effort de coordination dans L'Annuaire , il a sans doute l'intérêt de la nouveauté , s'il en comporte aussi l e s risques . Bien des indications fournies ici sont sans doute destinées à être ultérieurement corrigées ou complétées, à mesure que progressera en Chine même et à 1' étranger la connaissance de 1' histoire ouvrière de ce pays à 1' époque moderne . Il nous a toutefois semblé qu'il méritait d'être déjà présenté aux spécialistes , à qui il é vitera sans doute de longues recherches bibliographiques et terminologiques , et aussi de retenir l'intérêt de tous ceux qui cherchent à saisir dans leur ensemble les gigantesques transformations sociales nées de la révolution industrielle du siècle dernier.
LES SYNDICATS
24
CHINOIS
I. ORGANISATIONS A CARACTERE NATIONAL Secrétariat chinois des syndicats du travail . Formé en juillet 19£1 à.Changhai, en application des décisions du premier Congrès du Parti communiste (ou peut-être immédiatement à la veille de c e l u i - c i ) . Est jusqu'en février 1923 l'animateur de la plupart des grandes grèves de Changeai, de Chine centrale et de Chine du Nord et des syndicats qui s y organisent. Convoque en maiT.922 le premier Congrès national du travail. Est mis en veilleuse après 1 affaire du 7 fevrier 1923,sans que sa dissolution ait été formellement rendue publique . Tr. pr., ch. VIII.
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# Fédération générale d'industrie des ma-
rins chinois . Formée à 1' automne 1920 à Hongkong. Anime la grève des marins de Hongkong en 1 9 2 2 . Convoque en mai 1 9 2 5 le second Congrès national du t r a v a i l . Après 1 élimination des é l é ments réformistes qui la dirigeaient en 1922T- 1 9 2 4 , adhère en 1925 au Syndicat général pan-chinois lors de sa fondation, et soutient jusqu'en 1927 son action syndicale et politique. Tr. pri ,p. 2626 7 , 3 1 9 - 20 , 366 - 67. Syndicat général pan-chinois des chemins de f e r . Sa fondation, préparée à la fin de 1922 par les militants communistes de Chine du Nord^, est retardée à cause de la vague de répression qui suit l ' a f f a i r e du 7 février 1923 . 1 1 est fonde en février 1924 à Pékin , tient un second Congrès en février 1925 et convoque en mai 1925 le second Congrès national du t r a v a i l . Il tient encore un troisième congrès en février 1926, mais ses activités se ralentissent en raison de la politique de répression pratiquée en Chine du Nord en 1926 - 1 9 2 7 par les chefs militaires . Tr. pr., p. § 1 9 , 3 6 0 , 408 , 482-83.
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^
M. X
^
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Fédération pan-chinois des syndicats
de diverses régions et provinces . Formée le 1er mars 1925 à P é k i n , avec le concours d'élé ments de droite du Guo-mindang et sous la présidence de Sun - Ke . Groupé de petites organisations anti - communistes et réformistes , en particulier de Changhai. La vague de luttes populaires dont le Mouvement du 30 mai est le point de départ lui retire toute occasion de se développer. Tr. pr., p. 3 6 7 .
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Syndicat général
pan-chinois.
Formé à Canton en mai 1925 . à l ' i s s u e du.second Congrès national de t r a v a i l . Ses dirigeants sont des membres influents du Parti communiste, commeXin Wei-min, Su Zhao-Zheng, Liu S h a o - q i , Deng Zhong-xia. Il annonce 5 4 0 0 0 0 membres au début de 1926 et 3 0 0 0 0 0 0 en mai 1927 , organisés en groupements régionaux ( Changhai, Hubei, Hunan, Canton, e t c . . ) et en fédérations (Tindustrie (marins , cheminots , postiers , _etc . . . ) . De 1 9 2 5 à 1927 , il est au centre de toutes les grandes activités revendicatives et politiques du monde du t r a v a i l . Son siège est à Canton, puis à Wuhan à partir de l' automne 1 9 2 6 . Tr. pr., p. 368 et ch. XIII et XIV. ^
i
^
I ®
J . i
X
f
Syndicat général pan-chinois des mineurs.
. , , . Un comité préparatoire chargé de former une organisation de ce nom avait été constitue a la tin de 1926 par le Syndicat gênerai pan-chinois , et le syndicat des mineurs du Hunan
RÉPERTOIRE
25
en avait reçu la responsabilité ( Annuaire I I , p . 9 9 ) . C e s préparatifs n'étaient pas achevés quand survint la vague de réaction du printemps 1927 . I
l
Syndicat général pan - chinois des postes.
Formé à Wuhan à la fin de 1926^, avec 1' appui du gouvernement national et du Syndicat général p a n - c h i n o i s . Tient son Congrès national a Wuhan en mars 1 9 2 7 , avec la participation de délégués de dix provinces (Annuaire I I , p. 118 et p. 3 9 2 ) .
fe
Fédération des a s s o c i a t i o n s profession-
nelles de télégraphistes.
f
Formée en septembre 1 9 2 5 , après une réunion tenue à Changhai, à laquelle particiiaient une cinquantaine de délégués de diverses y i l l e s . Dirige alors une grève nationale des téégraphistes et obtient des augmentations de salaire (Annuaire, I I , p. 1 2 3 ) .
II.
DAIREN ASSOCIATIONS G E N E R A L E S : iance du Travail de Dairen .
Signalée vers 1 9 2 0 - 1 9 2 1 , aurait été fondée par des éléments s o c i a l i s t e s ( C E B , 22 novfmbre 1 9 2 4 ) .
japonais.
IMPRIMERIE : ^
f P ZH fs] î ë ^
Association des camarades imprimeurs
chinois. Compte 250 adhérents vers 1924 sur 2 0 0 0 ouvriers ( X D , 4 juin 1 9 2 4 ) . Envoie un télégramme aux grévistes de Changhai en juin 1925 (MDN, 17 juin 1 9 2 5 ) .
SERVICES PUBLICS : Associations des jeunes des
tramways
électriques. Formée parmi l e s employés chinois des tramways, groupe 400 adhérents( XD, 4 juin 1924) III. FUJIAN ( FUZHOU ) ASSOCIATIONS G E N E R A L E S :
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w
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x
#
Syndicat général de Fuzhou .
Formé pendant 1 ' h i v e r 1 9 2 6 - 1 9 2 7 , lié aux éléments de droite du
Guo-min-dang
LES SYNDICATS
z6
CHINOIS
( Annuaire , II, p. 91 ) . IMPRI MERIE : ®§ W ÉP
X
#
Syndicat de l'imprimerie de Fuzhou •
Formé au début de 1927 ( Annuaire , II, p. 9 2 ) . METALLURGIE ET MECANIQUE : ®
m
Wj an
Société de la Mécanique .
Formée en j u i l l e t 1925; groupe 3 000 ouvriers de l ' a r s e n a l , de la centrale électrique, des chantiers navals ( CEB , 31 juillet 1 9 2 6 ) . Bg - p pn —— i w
II, p. 9 2 ) .
Syndicat de la mécanique .
Formé en janvier 1927 par l e s mécaniciens de la compagnie d'électricité (Annuaire, 5 '
-JÎÇ ZE
^
JC ^
Syndicat des camarades de 1' a r s e n a l .
Formé en février 1927 ( Annuaire , II, p. 93 ) .
SERVICES PUBLICS : fit ^
ZC ^
Syndicat du télégraphe .
Formé en février 1927 ( Annuaire , II, p. 92 ) .
§£$ ^
HI ^
Syndicat des postes .
Formé en janvier 1927 (Annuaire, II, p. 9 2 ) .
A ~fr 'M T S
—
# ^
Syndicat des r i c k s h a w s .
Formé au début d'avril 1927 (Annuaire , II, p. 9 2 ) . ^
s è ZH On
Syndicat du télé phone .
Formé en janvier 1927 (Annuaire , II, p. 9 2 ) .
RÉPERTOIRE
27
/ïf M - I - ^
Syndicat du personnel administratif de la
centrale électrique . Formé en décembre 1926 (Annuaire, II, p. 9 2 ) . P[£
ni
-H
Syndicat des ingénieurs du t é l é p h o n e .
Formé en janvier 1927 (Annuaire, I I , p. 9 2 ) . ^
. 1 #
Syndicat de 1' Hôtel d e s Monnaies .
Formé en janvier 1927 (Annuaire, I I , p. 9 3 ) .
TEXTILE : féfe . /H
Syndicat des métiers m é c a n i q u e s . Formé en janvier 1927 (Annuaire, II, p. 9 2 ) .
I V . GUANGDONG ( CANTON ) ASSOCIATIONS G E N E R A L E S : HZ
'a'
Fédération
industrielle
des
émigrés
chinois d ' o u t r e - m e r . Formée en 1919 (Chen D a , Question d u i t r a v a i l , p..99) et liée aux milieux de p e t i t s patrons . Organise , pour la première fois a Canton, la célébration de la fête du travail le 1er mai 1919 (SCMF, 15 avril 1919}. En 1925, adhère au Syndicat général de Hongkong lors de sa formation ( Annuaire , I I , p. 81 ) . pjij
ijêf
Syndicat chinois .
Formé vers 1920, dans l e s milieux d'ouvriers rentrés d e s colonies c h i n o i s e s du SudEst asiatique . Expose un programme de réformes modérées et de progrès de la qualification professionnelle . Participe en 1919-1920 à la campagne contre l e s marchandises étrangères ( Périodiques du 4 m a i , t. III, p. 3 0 0 ) .
Il
X
Syndicat général du Guangdong .
Cette F é d é r a t i o n , qui groupe des syndicats de Canton et d autres centres industriels de la province , est fondée en 1922 . Elle est d orientation fortement conservatrice , et à partir de 1925 se heurte violemment aux syndicats de 8gauche , devenus majoritaires .Tr. pr. , ep. 2 9 1 - 2 9 3 , J 427 - 30, 466 - 7 0 . ' —
^
Itfc
Société d ' e n t r ' a i d e
ouvrière.
Groupement actif au début de 1922, lié au G u o - m i n - d a n g et qui s ' e f f a c e après
le
LES SYNDICATS
28
CHINOIS
coup de force de Chen Jiong-ming contre Sun Y a t - s e n en juin 1922 ( X F , 1er décembre 1 9 2 3 ) .
JSc î i t S
Ml M
flit
Société générale
d ' a i d e mutuelle
du
Guangdong Animée par le politicien du Guo-min-dang X i e Y i n g - b o ( S C M P , 10 mars 1 9 2 2 ) .
Fédération syndicale du Guangdong.
U S j|C . l E yAv "f"^ â ê
^
Conférence des délégués
ouvriers
du
Guangdong. Formée en mai 1924 par Liao Zhong - k a i , pour regrouper l e s syndicats cantonais favorables à la nouvelle politique du Guo - min - aang. Convoque le second Congrès du travail en mai 1925. Se rapproche étroitement en 1926 du Syndicat général p a n - c h i n o i s , et adopte à son congrès d avril 1926 une structure beaucoup plus centralisée. E s t en 1925-1927 en conflit constant avec l e s organisations de droite , en particulier le Syndicat général du Guangdong ( c i - dessus ) , et le Syndicat des mécaniciens ( cf. ci - dessous ) . Tr. pr., p. 350 - 54, 417 - 2 2 , 466 - 70 .
IMPRIMERIE : JP" ¡S^ EP
—C
Syndicat Jing-yuan
de l ' i m p r i m e r i e .
Groupement commun aux compositeurs, imprimeurs, relieurs^ fabricants de caractères de Canton, Hongkong, Macao. A 1100 adhérents quand il participe a la grève de Hongkong en mars 1922 ( S C M P , 10 mars 1922) . Participe à la grève - boycott de 1925 (Annuaire, I I , p . o l ) . Adhère en 1925 au Syndicat général de Hongkong, lors de sa formation.
fà
fP
l t
IE1 ^
Syndicat général de la lithogravure .
Fondé en 1921. A 550 adhérents en 1926 (Annuaire, II i p. 7 8 ) .
i S j f t ÉP ^
I
^
Syndicat général de l'imprimerie
du
Guangdong.
Formé en décembre 1925; 3700 adhérents en 1926 (Annuaire, I I , p. 7 8 ) .
MANUTENTION : ^
^^ ^^ ^
^
B
Syndicat général du transbordement
de
marchandises de Canton et Hongkong. Formé en 1919. A 15500 adhérents en 1926 (Annuaire I I , p. 7 3 ) . P a r t i c i p e en 1926 à. la fondation de la Fédération syndicale des transports du Guangdong, et en 1925 à celle du Syndicat général de Hongkong.
29
RÉPERTOIRE Syndicat des tireurs de v o i t u r e s à b r a s , Fondé en 1925. A 7 000 adhérents en 1926 (Annuaire , II, p. 7 3 ) .
fHKiiiai
Syndicat général du charbon du Guangdong
et de Hongkong. A 2 0 0 0 membres en 1926. Participe à cette date à l a formation de la Fédération syndicale des transports du Guangdong (Annuaire , II, p. 7 3 ) .
•lif
^^
n
^
Guilde Tong De
des
travailleurs
du
Guangdong et de Hongkong. Guilde, corporative de c o o l i e s , contrôlée par des contre - maîtres (Deng Z h o n g - x i a , Abrégé , p. 5 0 ) . Déclenche en janvier 1922 une grève de solidarité avec l e s marins de Hongkong. Adhère en 1925 au Syndicat général de Hongkong (Annuaire, II, p. 8 0 ) . Fédération syndicale d e s transports
du
Guangdong. Regroupe en 1926, sous }' égide de la Conférence d e s délégués ouvriers duGuangdong (de tendance de gauche) divers syndicats de cheminots, de marins, de portefaix (Mouvement ouvrier , p. 1 2 2 ) . NAVIGATION : U S j f l -ffffl
US
&&
^
Syndicat général du personnel des
ba-
teaux transbordeurs du Guangdong. Formé en 1920 ( Annuaire , II, p. 77 ) . li. m
#
Syndicat général des péniches du Guang-
dong . Formé en 1921. A 5 420 membres en 1926 ( Annuaire , II, p. 73 ) . Participe en 1926 à la formation de la Fédération Syndicale des transports du Guangdong. il" ^
i j j l A . Un 3 r S ] H l M ZC ^
Syndicat général des commandants de ba-
teaux et des mécaniciens chinois du Guangdong et de Hongkong. ^ Fondé en 1922 . A 1 500 adhérents en 1926 ( Annuaire , II, p. 74). Adhère en 1925 au Syndicat général de Hongkong ( A n n u a i r e , II, p. 8 1 ) .
Association de soutien de la batellerie fluviale du Guang-dong. Fondé en 1922. A 4 5 0 0 membres en 1926 (Annuaire , II, p. 7 3 ) . Adhère en 1925
au
LES SYNDICATS
3°
CHINOIS
Syndicat général de Hongkong ( Annuaire , I I , p. 8 0 ) .
METALLURGIE : ftf
S
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13
Association de soutien des mécaniciens
du Guangdong. Fondée en 1921 à Canton . Se sépare alors des patrons , qui en 1909 avaient une
^
^
/f|| -gg /pf ^ f i ^
a u s s i admis l e s
fondé
> Société pour l'étude de la mécanique , dans laquelle étaient
ouvriers . En j a n v i e r 1 9 2 6 , l ' A s s o c i a t i o n de s o u t i e n prend le nom
de
^ ml Syndicat général des mécaniciens du Guangdong. A c e s divers s t a d e s , Bt cette association a conservé le même caractère étroitement corporatif, et s ' e s t de plus en plus violemment opposée aux organisations de gauche à mesure que c e l l e s - c i élargissaient leur influence à Canton . 0L ^
p[5
Club "Emulation et progrès" .
Formé.en 1920 par l e s ouvriers t é l é p h o n i s t e s ; en 1921>participe à la transformation de^ 1' association mixte des mécaniciens en une organisation proprement ouvrière . Huang Y i - b o , Mécaniciens , p. 8 .
21 H
M
fâ:
^
Club " Aide mutuelle et Union " .
Formé^ en 1920 par l e s ouvriers d'une fabrique d'ampoules électriques de Canton.En 1 9 2 1 , participe à la transformation de l'association mixte des mécaniciens en une organisation proprement ouvrière (Ibid.)
^
I
^
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A
^
^
n
^
Club ouvrier de 1' A r s e n a l .
Formé vers 1920 dans l e s memes conditions que l e s clubs précédents . En .1924, entre en conflit avec le directeur de 1' a r s e n a l , Ma C h a o - j u n , un dirigeant syndicaliste lié àladroite du Guo - min - dang ( XD , 15 octobre 1 9 2 4 ) .
SERVICES P U B L I C S : n
$
x
m
m
i
#
Syndicat général des voitures automobiles.
Formé en 1922 . A 375 adhérents en 1926 (Annuaire , I I , p. 7 3 ) .
m
»
m
x
#
m
m
&
#
Section de Canton du syndicat
général
des postes . Formé en 1926 ; a 650 adhérents (Annuaire , I I , p. 7 3 ) . TEXTILE : i f ï Wfc 3 Ê i h sfa I C i i f les du Guangdong. Formé en 1921 ; a 2 300 adhérents en 1926
Syndicat des tisserands d'étoffes (Annuaire , I I , p. 7 4 ) .
loca-
RÉPERTOIRE
31
Syndicat féminin de la confection mécanique. Formé en 1921; a 1750 adhérents en 1926 (Annuaire , I I , p. 7 5 ) .
i k ^ m m x ^
Syndicat des tisseuses de bas .
Formé en 1922 ; a 1 550 adhérents en 1926 (Annuaire, I I , p. 7 5 ) .
^
M
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XW.
S
Syndicat du tissage de sous-vêtements et bas.
Formé en 1926 ; a 1 500 adhérents (Annuaire , I I , p. 7 4 ) . DIVERS : i
m
m
&
m
#
x
Syndicat général
fédératif de la construc-
tion de bateaux . Formé en 1926 ; a 2 500 adhérents ( Annuaire , I I , p. 76 ) .
m
x
#
Syndicat général de la verrerie du Guangdong.
Formé en 1921 ; a 1 330 adhérents en 1926 ( Annuaire , I I , p. 76 ) .
m
m
m
x
#
Syndicat général des firmes commerciales.
étrangères. Formé en 1926; a 3 500 adhérents (Annuaire, I I , p. 7 7 ) .
M.
-C
Syndicat général des fabriques d'allumet-
tes de Canton . Formé enmars 1926 ; a alors 4 500 adhérents (Annuaire , I I , p. 78 ) .
m
m
^
x
e
#
Syndicat des maisons de thé du Guangdong.
Formé en 1920; a 11600 adhérents en 1926 ( Annuaire , I I , p. 7 4 ) .
&
*
*
t
g
î
t
Syndicat des maisons de thé servant des
nouilles . Formé en 1921; a 2000 membres en 1926 ( Annuaire , I I , p. 7 4 ) . Son président, Chen Sen, était un des principaux animateurs en 1925-1927 dejj groupements corporatistes et anti-communistes réunis dans le Syndicat général du Guangdong .
LES SYNDICATS
32 m
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-/é m
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#
CHINOIS
Syndicat général pan - provincial des hui-
l e r i e s du Guangdong. Formé en mai 1921 ; a 13 400 adhérents en 1926 £ Annuaire , II, p. 7 4 ) . A cette date , est un des principaux s o u t i e n s de la Conférence des d é l é g u é s ouvriers (de g a u c h e ) , et entre à ce titre en conflit fréquent avec le Syndicat des ' ss — mécaniciens . V.GUANGDONG(SHANTOU ) IMPRIMERIE : ÉP Wj X
^
Syndicat de l'imprimerie .
Fondé en décembre 1925 ; a 100 membres en 1926 ( C E B , 14 août 1926) . iiî
^
Syndicat des compositeurs en caractères
chinois . Fondé en mars 1922 ; a 100 membres en 1926 (CEB , 14 août 1 9 2 6 ) . ASSOCIATIONS GENERALES : m. p. 1 8 8 ) .
qB J L W
Syndicat général de Shantou .
Formé à la suite de la grève - boycott de 1925 (Matériaux sur le Mouvement
fïffl $& M
I
#
ouvrier, —
Syndi cat des portefaix des vapeurs .
Formé en 1922 ; a 500 membres en 1926 ( C E B , 14 août 1 9 2 6 ) . Syndicat des portefaix des péniches . Formé en mai 1925 ; a 600 membres en 1926 ( CEB , 14 août 1926 ) . NAVIGATION : l^i - E ^
Syndicat d e s marins .
^ .Formé en mars 1922; a 700 membres en 1926 ( C E B , 14 août 1 9 2 6 ) . Affilié depuis fondation à la Fédération générale d industrie des marins chinois . Syndicat d e s bateaux à vapeur . Formé en mars 1922; a 400 membres en 1926 ( C E B , 14 août 1 9 2 6 ) .
RÉPERTOIRE Dfr
33 fil ^
Syndicat général des bateliers.
Formé en 1925 ; a 600 membres en 1926 ( C E B , Ibid.).
m
-E ^
Syndicat des marins des jonques.
Formé en 1925 ; a 3000 membres en 1926 ( C E B , 14 août 1926).
Syndicat des
péniches.
Formé en 1926 ; a alors 400 membres ( C E B , 14 août 1926).
S i Un
jC ^
Syndicat du personnel de service des ba-
teaux transbordeurs . Fondé en 1926 ; a alors 2000 membres ( C E B , 14 août 1926).
METAUX :
HH 'fel nti J C ^
Syndicat de la mécanique de Shantou.
Fondé en mai 1921 ; a 320 membres en août 1926 ( C E B , 14 août 1926). A f f i l i é au Syndicat des mécaniciens de Canton .
SERVICES PUBLICS :
Syndicat des
postiers.
Formé en 1926 avec 60 membres ( C E B , 14 août 1926).
Syndicat des rickshaws . Formé en 1926, avec 1000 membres ( C E B , 14 août 1926).
DIVERS :
IE ^
Syndicat des employés des firmes
com-
merciales étrangères. Formé en 1925; a 600 membres en 1926 ( C E B , 14 août 1926). VI. GUANGDONG. L O C A L I T E S DIVERSES ^f 3 ( U f i l m
^
Syndicat général de Zhongshan .
Formé dans cette ville à la suite de la grève - boycott
de 1925 ( Matériaux sur le
LES SYNDICATS
34
CHINOIS
Mouvement ouvrier, p. 1 8 8 ) .
M
X
#
Syndicat général de Taiping.
Formé dans cette ville à la suite de .la g r è v e - boycott de 1925 ( Ibid.).
"ÉL ^
X
#
^
Syndicat général de Dongwan.
Formé dans cette v i l l e à la suite de la grève - boycott de 1925 ( I b i d . ) . fô
IE ^
Syndicat général de Shilong.
Formé dans cette v i l l e à la suite de la g r è v e - boycott de 1925 ( Ibid.) .
ig-
lit X
#
Syndicat général de Zengcheng.
Formé dans cette ville à la suite de la grève - boycott de 1925 (IbidO
pendant la nuit du 12 a v r i l . Tr. pr., p. 374-86, 396-401, 472-77,
T
jjjg -jjH ^
Société ouvrière de tempérance et de vertu.
Organisation anti - communi ste qui e s s a y e , en 1925-1926, de concurrencer le Syndicat général (Congrès du travail, p. 5 6 ) .
-f-ç
l^K
i t
j||S |fîj
iSjf
Alliance féminine ouvrière anti-communiste.
Signalée en 1926 ( X D , 23 juin 1926).
—t fêï ®
^
Groupement anti-communiste
Société des ouvriers et des marchands. signalé en 1926 ( X D , 23 juin 1 9 2 6 ) .
LES SYNDICATS
52
CHINOIS
Fédération générale industrielle de Changhai . Groupement créé au début d'avril 1927 par Jiang J i e - s h i , pour concurrencer le Syndicat général (Congrès du travail, p. 182 ; statuts publies dans 1 Annuaire , I I , p. 4 2 ) . IMPRIMERIE : ^
^
Société pour la promotion industrielle des
P r e s s e s commerciales . Vers 1919 , compte quelques centaines d'adhérents ( cadres et ouvriers qualifiés ^ c h e r che à développer la qualification professionnelle ( S B , 26 février 1 9 1 9 ) . Mentionnée en 1924 (MGRB, 24 j u i l l e t ) sous le nom de ^ C W ' ^ R * 1 ^ ® ^ ' ^ dustrielle . _t
' f ' J$C ÉP -S'J
, Société pour la promotion de la j e u n e s s e
^
in-
Syndicat des imprimeurs de langue
chi-
noise de Changhai. Formé au début de 1922 par l e s ouvriers des Editions de Chine , quand i l s réussirent à obtenir une augmentation ( C E B , 1 1 mars 1 9 2 2 ) . jtKl
^L l à ^
Société amicale de l'industrie de la gra-
vure de Changhai. Formée au printemps 1922 à la suite d'une grève (MGRB , 15 juillet 1 9 2 4 ) . _h
fr]
Jffli] |W) A
.^r-
"
1 J
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,
.
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.
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,
Société des camarades de 1 imprimerie de
H
Changhai.
L a plus importante des organisations d'imprimeurs existant en 1 9 2 4 , d'après le MGRB, 16 juillet 1 9 2 4 . _ t ft§:
Jjjjl]
Syndicat de l'imprimerie de Changhai.
Signalé en 1924 (MGRB , 16 j u i l l e t ) . cf ift
1^1 A
ÎË
^
Société " Progrès et Morale " des camara-
des des Editions de Chine . . Groupement patronné par cette maison d'éditions, et domicilié ( MGRB, 24 juillet 1924 J . Hi M
fnJAìIlfili'^
dans le même
local
Société pour la promotion de la vertu des
camarades des Editions Wen - ming. Formée en 1 9 2 4 , sous le patronnaee de cette firme ; organise des cours du s o i r , e t c . . 5 ( M G R B , 24 juillet 1 9 2 4 ) .
53
RÉPERTOIRE M
ÉP S ' I X
A
#
M
Fédération ouvrière de l'inprimerie
de
Changhai. Formée à l'automne 1 9 2 4 , et réunissant des ouvriers de toutes catégories . (Industries 1926 l'arrivée des s u d i s t e s ( à Wuhan ( M G R B , 15 septembre 1 9 2 6 ) . Devient en seize syndicats généraux d industrie du Syndicat général ( C o n g r è s , p. 1 9 5 ) . J l
^
ÉP
X
A
M
&
I l #
Fédération syndicale générale des
ou-
vriers imprimeurs de Changhai. Compte 1 4 0 0 membres en juillet 1 9 2 5 . Affiliée au syndicat général de Changhai (Annuaire , I I , p. 64 ) . _t i
l
i
l
t
Syndicat des journaux de Changhai.
Formé pendant le Mouvement du 30 mai (Industries de Changhai, p. 4 8 3 ) . Jtl
(3f ^ ^ —C
Syndicat des journaux occidentaux
de
Changhai. Formé pendant le Mouvement du 30 mai ( Ibid.).
_fc
iife - X ^
Syndicat des employés des p r e s s e s com-
merciales de Changhai. Formé pendant le Mouvement du 30 mai ; affilié au Syndicat général ; compte 3 200 membres en juin 1926 ( XD , 7 j u i l l e t 1926 ) .
j- ^g: Pf^
^
^
Hl ^
Syndicat des Editions de Chine .
Formé pendant le Mouvement du 30 mai (Industries de Changhai, p. 4 8 3 ) .
Syndicat de la reliure de Changhai. Formé pendant le Mouvement du 30 mai ( Ibid.).
_H ffsfc ilq ÉP UH ^
Syndicat des imprimeries chinoises au plomb.
A 2 0 0 0 membres en juin 1926 ( X D , 7 juillet 1 9 2 6 ) . Affilié au Syndicat g é n é r a l . ^^
^
Syndicat de l'imprimerie en couleurs .
A 2 0 0 0 membres en juin 1926 ; affilié au Syndicat général ( X D , 7 juillet 1 9 2 6 ) . fe
Ïï
ÉP Z C ^
Syndicat de la lithogravure à 1' encre .
A 1 0 0 0 membres en juin 1926 ; affilié au Syndicat général ( X D , 7 juillet 1 9 2 6 ) ; pré-
LES SYNDICATS
54
CHINOIS
sente des revendications en avril 1927 (Annuaire , II, p. 417 ) .
MANUTENTION : Fédération industrielle du personnel de service des bateaux et des entrepôts de Changhai. Formée au printemps 1920, avec l ' a p p u i d'intellectuels communistes et du Guo-mindang ( MGRB , 3 avril 1920) . Patronne le 1er mai 1920. Participe en 1924 à la fondation de ^ F é dération" de Changhai (Annuaire , II, p. 8 ) . Se rallie en décembre 1926 au Syndicat général dé Changhai ( SSXB , ffi d é c e m b r e - î 9 2 6 ) . Guilde des entrepôts de Changhai. Signalée en 1922-1924 (CEB , 1 1 mars 1922; MGRB, 27 j u i l l e t 1 9 2 4 ) ; constituée principalement par des contremaîtres ningponais . _t
®f Hït
JC i i
Syndicat des manoeuvres des docks
de
Changhai . Signalé en 1922 ( CEB , 11 mars ) . iffi M
M
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Fédération ouvrière des docks de Pudong.
Participe au printemps 1924 à la fondation de la " Fédération
II, p. 8 ) .
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A
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de Changhai (Annuaire,
Fédération des dockers de Changhai.
Formée au cours du Mouvement du 30 mai ( CEB , 18 j u i l l e t 1927 ) . Compte membres en 1926 ( XD , 7 j u i l l e t 1926 ) .
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J ^ Hfe ZTl
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50 000
Syndicat général des employés des docks
et des entrepots . Compte 2000 membres en j u i l l e t 1925; affilié au Syndicat général (Annuaire,II,p. 64). J Ê H H S S ^ r È j ^ Z C ^
Syndicat des entrepôts de l ' A s i a t i c
Pe-
troleum C° . Compte 112 membres en j u i l l e t 1925; a f f i l i é au Syndicat général (Ibid.). M
© ï i
M X
A
M
'O* #
Fédération des dockers de l'Ouest de Changhai.
Compte 1 500 membres en j u i l l e t 1925 ; affiliéeaui Syndicat général (Ibid.).
RÉPERTOIRE
55 Syndicat des transports de Yangshupu.
Compte 1667 membres en juillet 1925; affilié au Syndicat général (Ibid.). H
Syndicat des transports de Changhai.
B
En juillet 1925. s a section de l a r i v e Est (Pudong) compte 13467 membres et section de la rive Ouest, 1 4 1 9 5 membres . Affilié au Syndicat général (Ib i d j . itÈ J ] ÎIË
^
sa
Syndicat général des transports locaux.
Un des seize syndicats d'industrie du Syndicat général en avril 1 927 ( groupe dockers, tireurs de voitures, portefaix, e t c . . 0 (Annuaire, i r , p. 3 4 ) .
des
METALLURGIE :
_t m m m & #
Guilde des métaux de Changhai.
Ancienne organisation, qui groupe à la fois l e s compagnons et l e s petits patrons des ateliers, et l e s ouvriers des usines modernes. Soutient le Mouvement du 4 mai 1919, et lance la grève des tramways, de la centrale électrique , etc..(nommée alors ^ ¡ t d ^ ^ ' W s l S . ' & ' ^ X > guilde de la métallurgie et de la mécanique : Matériaux sur 1^4 mai, p. 464). Compterait40000 membres en 1920 d'après une enquête de L a Jeunesse ( vol. VII, 6 ) , qui la nomme guilde des métaux). Signalée encore en 1922 (CEB, 11 mars 1922). rjT Sfc
|Bï T iPi"" ifeifl
Fédération industrielle de 1' électricité de
Chine . Formée en juillet 1919 (SB ,_7* juillet 1919). Patronne le 1er mai 1920 (MGRB , 20m : - un délé J f l i gué ' au- hCongrès • • l du î . : 1 de î Canton c i nnct f îiir'TïD avril il 1920). 17" Envoie national travail en mai• 1922 (MGÏtB,21 avril il 1922). Se dissocie en 1923, sur la question de l'admission des patrons (voir c i - d e s s o u s ) . J
J
F iWÎÉfc 12* ® ^bb - aT- W _L,
Syndicat de la mécanique de Changhai.
communiste de Changhai 1 1 e ensuite au Syndicat iniciens de Canton, et participe en 1924 à la fondation de la Fédération des groupements de Changhai (MGRB , 27 juillet 1924). j-
Éê J C
^
Club des ouvriers orfèvres de Changhai.
Formé pendant l'été 1922 sur l'initiative du Secrétariat du travail. A 1 OOOadhérents en 1923 (ZGGR,n a f f i l i é au syndicat général de
Changhai (Congrès du t r a v a i l , p. 1 9 5 ) . j- j^gl
ZC ^
Syndicat de 1' arsenal de Changhai.
Présente des revendications en avril 1927 ( Annuaire , II, p. 421 ) .
57
RÉPERTOIRE
Syndicat fédéral du chantier naval Ye-song. Formé à la fin de mars 1927 ; a f f i l i é au Syndicat général (Annuaire , I I , p. 6 7 ) .
yj*
^
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iH^
Syndicat du chantier naval du Jiangnan .
Formé à la fin de mars 1927 ; a f f i l i é au Syndicat général ( IbidO .
NAVIGATION : â
s
i l
i?
Société
générale Y a n - y i n g .
Fondée en 1914 à Changhai, surtout parmi l e s mécaniciens et les chauffeurs de bateaux. Participe au Mouvement du 4mai (Zhu B a o - t i n g , pp. 1 8 - 2 1 ) . Envoie un d é l é g u é au Congrès de 1922 à Canton ( M G R B , 8 mai 1922). En 1924, conserve un caractère strictement corporatif ( MGRB , 16 juillet 1924 ) .
/Itfc
Société
Lian-yi.
Organisation traditionnelle de marins cantonais à Changhai. Participe au Mouvement du 4 mai ( Zhu Bao - ting, p. 2 1 ) .
Jl
Î é j ^ C 7X ^
M
h?
Guilde marine Jun-an de Changhai.
Fondée en 1918, et recrutée surtout parmi les marins ningponais . Participe au Mouvement du 4 mai ( Zhu Bao - t i n g , p. 18 - 21 ) . Participe en 1922 au premier Congrès national du travail ( M G R B , 8 mai 1922). Accentue en 1923-1924 son caractère corporatif ( M G R B , 16 juillet 1924). S oppose au Mouvement du 30 mai (Zhu B a o - t i n g , pp. 2 6 - 2 7 ) .
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Société Qun - y i .
Organisation traditionnelle de marins cantonais de Changhai
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lira $ P
fe
M
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#
(ZGGR,n°4).
Guilde des employés des bateaux à vapeur
chinois et étrangers de Changhai. Groupe les employés supérieurs des lignes de Changhai à Ningbo (MGRB, 11 mars 1922).
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1
M
i l
M
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#
_h M
^
p& Section de Changhai de la Fédération syn-
dicale générale d'industrie des marins chinois . Formée sur l ' initiative des marins de Hongkong en juillet 1922. au moiçent de la grève des marins du Yangzi ( Annuaire ,11, p . 1 1 7 ) . P a s s e en 1923-1924 sous le contrôle des éléments de droite et adhéré à la " F é d é r a t i o n . En 1925, soutient la grève des cotonnières en f é vrier et le Mouvement du 30 mai ( P D R . passnn ) . Compte 5 000 membres en juin 1926 ( XD ; 7 juillet 1926). Devient à la fin de mars 1927 un des s e i z e syndicats d'industrie du Syndicat général de Changhai (Congrès du travail, p. 1 9 5 ) .
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p - j -jjiji -j-.
Syndicat des employés de la China Mer-
chant Steam Navigation C° . 426 4 2 7 ) ^ r ° U ^ e
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P " n t e m P s 1927 le personnel non-naviguant de cette firme ( Annuaire, I I ,
LES
5«
SYNDICATS
CHINOIS
SERVICES PUBLICS : jfîj
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Fédération des
services
municipaux de
Yangshupu. Compte 1 5 0 0 membres en juillet 1 9 2 5 . A f f i l i é e au Syndicat général (Annuaire,II,p.64). H"
Él ^
7.R
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Syndicat de la compagnie d'adduction d'eau
de la Rue du Jiangxi. Compte 361 adhérents en juillet 1 9 2 5 . A f f i l i é au Syndicat général (IbidJ . M "
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.
,
b ederation ouvriere de la compagnie d adduction d'eau de l'Ouest de Changhai. É
Compte 200 adhérents en juillet 1 9 2 5 . Affiliée au Syndicat général ( Ibid.). 7k m X # Syndicat de la centrale des eaux. Compte 139 membres en juillet 1 9 2 5 . A f f i l i é au Syndicat général (Ibid.).
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Première section du syndicat de la centra-
le électrique de la concession anglaise . Compte 1 5 2 6 adhérents en j u i l l e t 1925 (Ibid.) et 1 0 0 0 adhérents en juillet 1926 (XD, 7 juillet 1 9 2 6 ) . Affiliée au Syndicat général. conde section du syndicat de la centrale électrique de la concession anglaise. p.63).
Compte 1 0 7 8 membres en juillet 1 9 2 5 ; affiliée au Syndicat général ( Annuaire, II,
.h M %
M
X
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Formé pendant l'été 1 9 2 5 . Nomméif
Syndicat des postes de Changhai. , guilde , d'après 1'Annuaire , II, p. 1 1 8 .
Compte 1 500 membres en 1926 ( XD , 7 juillet 1926 ) . A eu d'abord une orientation modérée , mais participe activement en 1 9 2 6 - 1 9 2 7 aux luttes populaires et organise des milices armées au printemps 1 9 2 7 (Congrès du travail ,p. 1 9 5 ) .
[ZI ^
X
^
Syndicat de l'électricité de Hongkou.
Compte 1 0 0 0 membres en juin 1 9 2 6 ; affilié au Syndicat général (XD, 7 juillet 1 9 2 6 ) .
^^ ^
"Î" - X ^
Syndi cat des autobus de la concession anglaise .
Compte 500 membres en juin 1 9 2 6 ; a f f i l i é au Syndicat général ( X D . 7 juillet 1 9 2 6 ) .
RÉPERTOIRE
59
jt^ ^
W
ï f î ZC ^
Syndicat d e s tramways de la concession
internationale . T r è s actif pendant le mouvement du 30 mai et a f f i l i é au Syndicat général(PDR,passim). Divisé en trois b r a n c h e s , comprenant au total 2 550 p e r s o n n e s ( Annuaire , I I , p. 63 ) . Reprend son activité en janvier 1927 (Congrès du t r a v a i l , p. 1 9 5 ) . ±
Ëi£ n ë
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Syndicat d e s téléphones de C h a n g h a i .
Compte 242 adhérents en juillet 1925 et a f f i l i é au Syndicat général ( Annuaire , I I , p. 6 4 ) ; présente des revendications à la fin de mars 1927 (Ibid. I l , p. 40(JJ . f ® WL
—C ^ ^
Syndicat d e s tramways chinois .
Compte 1 000 membres en juin 1926 ; a f f i l i é au Syndicat général ( XD , 27 juillet 1926).
Syndicat de la compagnie d ' é l e c t r i c i t é ,
fè^^MsféïiL-Îd e s tramways et d e s eaux de la concession f r a n ç a i s e .
Formé à la fin de 1926; dirige la grève de décembre 1926, et participe aux s o u l è v e ments de février et mars 1927 ( A r c h i v e s T I F , d o s s i e r n° 2 3 , Ms 1019 ) .
Syndicat général d e s s e r v i c e s municipaux. Un d e s s e i z e s y n d i c a t s généraux formés en mars 1927 par le Syndicat général de Changhai ; groupe l e s postiers f l e s ouvriers d e s eaux et de la centrale électrique , le personnel des transports , e t c . . . (Congres du t r a v a i l , p. 195) .
jSï" ^
ÎS.
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Syndicat des employés de la Concession
internationale . Formé le 30 mars 1927 ; affilié au Syndicat général ( Annuaire , I I , p. 67 ) . ¿fe
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Syndicat des employés de la concession
française . Formé au début d'avril 1927 ; a f f i l i é au Syndicat général (Ibid. ) .
tri cité .
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Syndicat de la compagnie chinoise d ' é l e c -
f
P r é s e n t e des revendications à la compagnie le 23 mars 1927 ( Annuaire , I I , p. 3 9 9 ) .
TABAC E T ALLUMETTES : W
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Association des camarades employés
des manufactures de tabac N a n - y a n g . Constituée à la fin de 1922 ; reçoit une subvention de la firme ; participe en 1924 à
60
LES SYNDICATS
CHINOIS
la fondation de la "Fédération des groupements ouvriers" (Annuaire , II. p. 8 ) . D'après XD , leF octobre 1924. se conduit pendant la grève de septembre 1924 comme uh simple instrument des capitalistes . - j r i t JK9 t S T yv.
^
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Syndicat des manufactures de tabac de
la B . A . T . Compte 12736 membres en juillet 1925; a f f i l i é au Syndicat général ( Annuaire , II, •
p. 6 5 ) .
I
^
Syndicat général des manufactures de tabac.
Un des s e i z e syndicats généraux d'industrie constitué en mars 1927 par le Syndicat général de Changhai (Congrès du t r a v a i l , p. 1 9 6 ) . Syndicat général des employés de la manufacture de tabac Hua - cheng . Formé à la fin de mars 1927; affilié au Syndicat général ( Annuaire , II, p. 6 8 ) . ^ - ^ i ^ M M M J l ^
Syndicat des employés de l ' i n d u s t r i e des
petites boites des différentes manufactures d'allumettes . Formé à la fin de mars 1927 ; affilié au Syndicat général ( Ibid. ) . iU W ^
i
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N
^
f
! Association des camarades employés de
la manufacture de tabac Q i - h u a à Changhai. Formée au début d'avril 1 927 ; a f f i l i é e au Syndicat général ( Ibid. ) . Z^fc ÎÈfe -IC
IE ^
Syndicat fédéral des employés des allu-
mettes . Formé au début d'avril 1927 ; a f f i l i é au Syndicat général ( Ibid. ) . TEXTILE : ftijfc
Î H J&" ^
Guilde des ouvrières des t i s s a g e s de bas
de Changhai. Signalée en 1922 ( CEB , 11 mars ) . ±
M Signalé
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w
en 1922 ( I b i d . ) .
S y n d i c a t d e s s a c s de chanvre de Changhai.
RÉPERTOIRE l
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61
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Gailde du t i s s a g e de l ' O u e s t de Changhai.
S i g n a l é e à Zhabei en 1922 (Ibid. ) . B
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Société d e s ouvrières pour le progrès de
la v e r t u . Formée en 1922 par d e s ouvrières des filatures de soie de Z h a b e i , et c o n t r ô l é e des é l é m e n t s liés au patronat ( P D R , 11 octobre 1 9 2 2 ) .
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par
Syndicat textile de P u d o n g .
Formé au^début de 1922 à l'initiative de militants du Secrétariat du travail (PDR, mars 1922) ; envoiç un délégué au Congrès du travail de Canton en mai 1922. Pendant l ' é t é 1 9 2 2 v p a s s e sous le contrôle d'éléments anti - communistes ; participe en 1924 à la fondation de la " F é d é r a t i o n des groupements ouvriers (Annuaire , I I , p. 8 ) . M
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Groupement d e s ouvrières de la soie du
Jiangsu. p. 446 ) .
Publie d a n s la p r e s s e en 1923 s e s revendications ( L . Wieger, Chine moderne , tome IV,
_ t ife ^
IC
^
Société d e s ouvrières de la soie et du
coton de C h a n g h a i . Fçrmée en janvier 1924; s a l u é e par XD ( 2 0 janvier 1 9 2 4 ) , qui espère que ce sera une organisation authentiquement ouvrière .
Î f e Mf jfp& I C ^
Syndicat général des cotonnières de Changhai.
Formé en août 1925; et réunit l e s divers s y n d i c a t s d ' u s i n e c o n s t i t u é s d a n s l e s
co-
__ grèves insurrectionnelles du printemps 1927. L e s trente-deux sync suivants constituent s e s s e c t i o n s d u s i n e s à partir de 1925.
Syndicat de la cotonnière S h e n - x i n n° 1 . Compte 4 3 8 3 membres en juillet 1925 (Annuaire , I I , p. 63) et 3 000 en juin 1926 (XD, 7 juillet 1 9 2 6 ) .
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Syndicat de la cotonnière H o n g - z h a n g .
Compte 1 4 4 4 membres en juillet 1925 et 1 0 0 0 en juin 1926 (Ibid. ) . i ê
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Syndicat de la cotonnière H o n g - y u .
Compte 2 550 membres en juillet 1925 et 2 500 en juin 1926 (Ibid. ) .
LES SYNDICATS
62
CHINOIS
Syndicat de la cotonnière H o u - s h e n g . Compte 3700 membres en juillet 1925 et 2200 en juin 1926 ( I b i d . ) . M ~H
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Syndicat de la cotonniere D o n g - i a n g . Compte 3500 membres en j u i l l e t 1925 et 2 5 0 0 en juin 1926 ( I b i d . ) .
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Syndicat de la cotonniere l o n g - y i . Compte 2528 adhérents en juillet 1925 et 1000 en juin 1926 ( I b i d . ) . rv - t . t„\ nte - r -
0
Syndicat de la cotonnière G o n5 e - d a .
M. X f?
Compte 2551 membres en j u i l l e t 1925 et 1000 en juin 1 9 2 6 ( I b i d . ) .
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Syndicat de la cotonnière D a - f e n g .
Compte 1700 membres en j u i l l e t 1925 et 1000 en juin 1926 ( I b i d . ) .
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Syndicat des cotonnières Naigai-Wata .
Compte 17 289 membres en j u i l l e t 1925 et 17800 en juin 1926 ( I b i d . ) . 'flâ flil' fe-fc - C
Syndicat de la cotonnière C h o n g - x i n .
Compte 3100 membres en j u i l l e t 1925 et 3450 en juin 1926 ( I b i d . ) . 0
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Syndicat de la cotonnière R i - h u a .
Compte 4 5 2 6 membres en j u i l l e t 1926 et 3 900 en juin 1926 ( I b i d . ) .
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Syndicat de la cotonnière de Changhai. Compte 7 854 membres en j u i l l e t 1925 et 7 800 en juin 1926 ( I b i d . ) . j^C
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Syndicat de la cotonnière Yong -an.
Compte 2785 membres en j u i l l e t 1925 et 3 000 en juin 1926 ( I b i d . ) .
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Syndicat de la cotonnière Z h e n - t a i .
Compte 1999 membres en j u i l l e t 1925 et 1991 en juin 1926 ( I b i d . ) . W- I
#
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I
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Syndicat de la cotonnière H e n g - f e n g .
Compte 3 500 membres en j u i l l e t 1925 et en juin 1926 ( I b i d . ) .
63
RÉPERTOIRE Hl ^
^
Syndicat de la cotonnière Yu - feng .
Compte 2900 membres en juillet 1925 et 2800 en juin 1926 ( I b i d . ) .
syndicat de I ancienne cotonniere k w o . Compte 6000 membres en juillet 1925 et 5 000 en juin 1926 ( I b i d . ) .
Syndicat de la cotonnière T o n g - y i . Compte 3 319 membres en juillet 1925 et 3 000 membres en juin 1926 ( I b i d . ) . ^
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# Syndicat de la cotonnière Shen-xin n° 2 .
Compte 2134 membres en juillet 1925 et 2 000 en juin 1926 ( I b i d . ) . $
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Syndicat de la cotonnière Shen-xin n° 5 .
Compte 1095 membres en juillet 1925, et 1100 membres en juin 1926 ( I b i d . ) .
Syndicat de la cotonnière Shen-xin n° 3 . Compte 3900 membres en juillet 1925 et en juin 1926 ( I b i d . ) .
vrp- dïïtr yrf Syndicat de la cotonnière P u - y i n° I . S
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Compte 1853 membres en juillet 1925 et 2000 en juin 1926 (Ibid. ) . ^ t ë i * _ . . t
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syndicat de la cotonniere A i - h e . Compte 1620 membres en juillet 1925 (Annuaire , I I , p. 6 3 ) . ifl
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^
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^
Syndicat de la cotonnière Ri-huaà Pudong.
Compte 4415 membres en juillet 1925 ( I b i d . ) .
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IC ^
Syndicat de la cotonnière Z h o n g - x i n .
Compte 2093 membres en juillet 1925 ( I b i d . ) .
Syndicat de la cotonnière P u - y i n° 2 . Compte 1600 membres en juillet 1925 ( I b i d . ) .
II! I
^
Syndicat de la cotonnière W e i - t o n g .
Compte 1700 membres en juillet 1925 (Ibid. ) .
64
LES SYNDICATS &
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^
Syndicat de la cotonnière G o n g - m a o .
Compte 313 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 W}
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CHINOIS
^
(Ibid-). Syndicat de la cotonnière de Y a n g s h u p u .
Compte 5 5 0 0 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 ( I b i d . ) .
Syndicat de la cotonnière D a - k a n g .
„ t, , t . n ,
Compte 4 0 5 4 membres en j u i l l e t 1925 ( I b i d . ) .
Syndicat de la cotonniere D o n g - h u a . Compte 2 7 5 2 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 ( I b i d . ) . [p]
M
—
#
Syndicat de la cotonnière T o n g - y i n° 2 .
Compte 3 0 6 0 membres en j u i l l e t 1925 ( I b i d . ) . Syndicat de la manufacture de tissus San-xin. Compte 3 0 9 8 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 . Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) . j f l fOî Îffi ^ ^ J ^
^^
Syndicat de la manufacture de s a c s de chan-
vre Dong- x i . Compte 1 4 0 0 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 . Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) .
Syndicat des manufactures de s o i e r i e
lé-
gère de Changhai. Compte 2 6 1 0 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 . Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) . 1-ti
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^
^
- i - "fô
Syndicat de l ' u s i n e de b a s Z h o n g - h u a n ° 1.
Compte 9 0 0 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 . Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) . && l
^
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Syndicat de l ' u s i n e t e x t i l e G o n g - g a i .
Compte 2 2 0 0 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 . Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) .
'M
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#
Syndicat de l ' u s i n e t e x t i l e F e n g - t i a n .
Compte 3 7 8 4 membres en j u i l l e t 1 9 2 5 . Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) .
RÉPERTOIRE Pig J f Î
65 J ^ JE ^
Syndicat de la manufacture de
tissus
Hong-zhang. Compte 1850 membres en juillet 1925. Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) . Centre d'études des ouvrières . Groupement constitué parmi les ouvrières de la soie par des agents patronaux 1925-1926 (XDf23 juin 1926).
XAs
en
Syndicat des filatures de soie ,
Groupement fort de 20000 adhérentes, constitué, au cours de la erève des filatures de juin 1926, en réaction contre l ' a c t i v i t é du groupement précédent, et avec 1 appui du Syndicat général ( XD , 7 juillet 1926). m
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des ouvriers des tissages de
soie utilisant la force électrique . Présente le 15 mars 1927 s e s revendications ( Annuaire , II, p. 4 0 7 ) . Syndicat général du textile . Un des seize syndicats généraux d'industrie constitué en mars 1927 par le Syndicat général de Changhai ; groupe les ouvriers du coton, de la soie , et des industries annexes ( Congrès du travail, p. 1947 . RfU ^ifc ^
ifêk Wû '0* ^
Fédération des tissus teints de Zhabei.
Présente des revendications au début d'avril 1 927 (Annuaire , II, p. 4 1 0 ) . ^
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Syndicat des manufactures de bas de Nan-
shi. Présente des revendications en avril 1927 (Annuaire, Ibid.). ^
S * ff? ~
^
X
^
Syndicat de la cotonnière Shen-xin n° 2 .
Formé le 5 avril 1927 ( Annuaire , II, p. 68 ) . ^
ÎD H
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Syndicat de la manufacture de bas Yi-he.
Formé le 27 mars 1927 ( Annuaire , II, p. 68 ) . INDUSTRIES DIVERSES : m
m
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Syndicat de lamanufacture de sucre Ming-hua.
Compte 290 membres en juillet 1925. Affilié au Syndicat général (Annuaire, II, p. 65 ) .
66
LES SYNDICATS Sf
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JC J ^
^
CHINOIS
Fédération ouvrière d e s verreries .
Compte 589 adhérents en j u i l l e t 1925. Affilié au Syndicat général (Ibid. ) .
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î
n
m
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-
^ h ederation ouvriere des minoteries
, de
l ' O u e s t de Changhai. Compte 545 membres en j u i l l e t 1925. Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) . J l $|fc
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f f t ^ I
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Syndicat fédéral des a t e l i e r s de s o i e s de
porc de Changhai. Compte 484 membres en j u i l l e t 1925. Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) . Syndicat de 1' usine de la China Soap C°. Compte 418 membres en j u i l l e t 1925. Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) . Société des employés des firmes commerc i a l e s étrangères de Changhai. Compte 700 membres en j u i l l e t 1925. A f f i l i é e au Syndicat général ( I b i d . ) .
J- ffîfc ^
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^ Syndicat d e s firmes commerciales étran-
gères de Changhai. Formé au lendernain du Mouvement du 30 m a i ; très a c t i f , compte 1 217 membres en juillet 1925 (Annuaire . I b i d . ) ; fermé par la police de l a concession internationale à la fin dejuiliet(PDR). ?JB
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•g* ^
Fédération ouvrière des huileries
de
1' Ouest de Changhai. néral ,
Compte 1362 membres en j u i l l e t 1925 ( Annuaire , II, p. 64 ) . Affiliée au Syndicat
TÉ f ^ X
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gé-
Fédération ouvrière d e s huileries .
Compte 1450 membres en j u i l l e t 1925. A f f i l i é e au Syndicat général ( I b i d . ) . •1& Jj§ÎC ^
'o' ^
Fédération d e s u s i n e s de poudre d'oeufs.
Compte 765 membres en j u i l l e t 1925. A f f i l i é e au Syndicat général ( I b i d . ) . ^fc
lift —C "ei
Syndicat de l'usine de poudre d'oeufs P e i - l i n .
Compte 902 membres en j u i l l e t 1925. Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) .
RÉPERTOIRE
67
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J®St I C #
Syndicat de l'usine de poudre d'oeufs Ban - d a .
Compte 869 membres en juillet 1925. Affilié au Syndicat général ( I b i d . ) .
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Syndicat général de 1 alimentation.
Un des s e i z e syndicats généraux d'industrie constitué à la fin de mars 1927 par le syndicat général de Changhai ; groupe l e s ouvriers des minoteries , huileries , s u c r e r i e s , e t c . . . (Congrès du t r a v a i l , p. 1 9 7 ) . 'flj
Syndicat général d e s industries chimiques.
Un d e s s e i z e syndicats généraux d'industrie créés à la fin de mars 1927 par le Syndicat général de Çhanghai ; groupe l e s ouvriers d e s s a v o n n e r i e s , manufactures d a l l u m e t t e s , e t c . (Congres du t r a v a i l , p. 197) . 4 1 W\
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Syndicat
des a t e l i e r s chinois de p r e s s a -
ge mécanique du coton . Formé le 1er avril 1927 (Annuaire , I I , p. 6 8 ) . GROUPEMENTS REGIONALISTES :
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Association d e s travailleurs de 1' Anhui
résidant à Changhai. Formée au début de 1922 (MGRB, 2 mai 1 9 2 2 ) . Signalée encore en 1924 (MGRB, 19 juillet 1 9 2 4 ) .
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'D^ ^
Fédération industrielle d e s émigrés can-
tonáis . Active au cours de l ' a n n é e 1922 ( P D R , p a s s i m ) . Participe en 1924 à i a fondation de la Fédération des groupements ouvriers de Changhai (Annuaire , I l , p . o ) .
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Association générale d e s travailleurs du
Sichuan résidant à Changhai. Participe en mai 1922 au comité de solidarité en faveur d e s 6g r é v i s t e s de P u d o n6e ( M a Chao - j u n , H i s t o i r e , p. 98 ) .
Bureau de gestion de Changhai de I ' A s s o ciation des travailleurs du Hunan. Célèbre chaque année à Changhai, à partir de 1923, l'anniversaire de la mort des deux militants a n a r c h i s t e s qui avaient fondé en 1920 1 Association des travailleurs du Hunan (cf. c i - d e s s u s ) . Envoie en mai 1922 à Canton un délégué au premier Congrès national du travail (MGRB, 8 mai 1922) ; participe en 1924 à la fondation de la Fédération d e s groupements ouvriers de Changhai ( Annuaire , I I , p. 8 ) .
LES SYNDICATS
68 M
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M
CHINOIS
Bureau de gestion de Changhai du Syn-
dicat général du chemin de fer Pékin -Hankou . Etabli à Changhai après l'affaire du_7 février, et animé parA d'anciens militants pass é s dans le camp des groupements anti - communistes ; participe, aux cotés de c e u x - c i , à la fondation en 1924 ae la Fédération des groupements d'ouvriers de Changhai. Ì I SBc
ZC ^
Syndicat des ouvriers du Zhejiang
rési-
dant à Changhai. Fondé vers 1923, et influent chez l e s ouvriers imprimeurs originaires du Zhejiang (Industries de Changhai, p. 482 ) . Participe à la fondation de la fédération a e s groupements ouvriers en 1924, sous le nom defifr t e M
Association des travailleurs du Zhejiang rési-
dant à Changhai (Annuaire , II, p. 8 ) .
X I V . JIANGXI ASSOCIATIONS GENERALES : ^
Hi /fil I C ^f
Syndicat général de Nanchang.
Constitué en janvier 1927 , après 1' arrivée des armées nationales ( JDSZL, 1957, n°4). ÎC
ll'ir
Syndicat général du J i a n g x i .
Formé en février 1927 avec des sections dans toute la province (Ibid. ) . IMPRIMERIE : Syndicat des imprimeries au plomb (
à
Nanchang). Formé au printemps 1924 à l ' i n i t i a t i v e de militants communistes ( I b i d . ) . NAVIGATION : J^ X
Syndicat des marins ( à Nanchang).
Formé au printemps 1924 sous l'impulsion de militants communistes ( I b i d . ) . Syndicat des péniches à rames (àNanchang). Formé au printemps 1924 sous l'impulsion de militants comnunistes ( I b i d . ) . K
® m
m
x
#
Syndicat des bateaux à vapeur du Jiangxi.
Formé en décembre 1926 après l'arrivée des armées nationales ( I b i d . ) .
69
RÉPERTOIRE SERVICES PUBLICS : SE? -p PSi n u — ¡ a
Syndicat d e s télé p h o n e s .
Formé à Nanchang en décembre 1926 ( I b i d . ) . .
DIVERS : I f ?
Syndicat d e s a t e l i e r s de préparation du thé.
Formé au printemps 1924 s o u s l'impulsion de militants communistes ( I b i d . ) . XV.SHANDONG ASSOCIATIONS GENERALES : l
À
l
i
-Lr ^Sî Association d e s camarades ouvriers . ^ i Formée à Jinan en 1922 après le retour du Shandong à la Chine ( ZGGR , n° 4 ) . i
l
t
Association pour la célébration de l'industrie.
Formée à Qingdao en 1922, après le retour du Shandong à la Chine groupe des ouvriers qualifiés d e s e a u x , de l ' a r s e n a l , des ateliers de chemins de fer de Sifang, etc..(ZGGR,n°4). fS ^
—Ë*
Syndicat général de Jinan .
Signalé en juillet 1925 ( Annuaire , I I , p. 97 ) .
MINES : "Pij ^ ^ |W]
^
Association d e s camarades m é c a n i c i e n s .
Formée aux mines de Fangzi en 1922, après le retour du Shandong à la Chine (Ibid.). •=»: ivi s
e
Société d ' é t u d e s t e c h n i q u e s .
Formée en avril 1924 par l e s mineurs de la compagnie L u - d a ^ à Z i c h u a n . Groupe p j u s ( d un millier de membres et tente de s opposer à une b a i s s e de s a l a i r e s . E s t d i s s o u t e par la police pendant 1' é té 1924 ( ZGGR , n° 1 ) .
SERVICES PUBLICS : Guilde des tireurs de rickshaws de Jinan . p. 9 7 ) .
Participe en juillet 1925 à la fondation du syndicat général de Jinan (Annuaire , I I ,
LES SYNDICATS
7°
CHINOIS
TEXTILE : f
l
M
Syndicat des cotonnières de Qingdao .
l
Formé au printemps 1925; dirige l a grève d'avril-mai 1925; fermé par 1es autorités japonaises àa la fin de mai 1925 (Deng Z h o n g - x i a , Abrégé , p. 1 4 4 ) .
i %> m p. 9 7 ) .
X.
Syndicat de l a cotonnière Lu^feng à j i n a n ) .
Participe en juillet 1925 à l a fondation du syndicat général de Jinan ( Annuaire , II,
X V I . SICHUAN ASSOCIATIONS GENERALES : Syndicat général du Sichuan. 1924).
Interdit pendant l 1 é té 1924 par le gouverneur militaire de la province ( CEB, 30 août
-
X
( " L a b o u r e r s ' self-government society").
^ caractères non identifiés ^J
Association autonome des travailleurs . Signalée vers 1920 par un rapport consulaire britannique : célèbre le 1er mai ¡influente surtout parmi l e s employés des firmes occidentales de Chengdou (Cmd. 2 4 4 2 , p. 3 9 ) . Syndicat général de Chongqing.
X
Formé vers 1925 ( ? ) (Annuaire , II, p. 9 7 ) . Syndicat général de Chengdoji. Formé vers 1926 ( ? ) ( Annuaire , II, p. 97 ) .
& m s
s& t i :
Société d'aide mutuelle ouvrière .
Signalée à Chenghou à une date incertaine ( Annuaire , II, p. 9 7 ) . IMPRIMERIE : ép m R & x s vailleurs de l'imprimerie :
m
Groupement de secours mutuel des
tra-
Formé en décembre 1919 à Chongqing sous 1 influence du Mouvement du 4 mai ; unii e l e s groupements existant chez l e s lithograveurs et imprimeurs au plomb, pour éliminer les ivisions . (Resplendissant 4 m a i , p. 174 7.
a
RÉPERTOIRE
71
MINEURS : ¿ë S
^
S o c i é t é du L a o - j u n .
Signalée A en 1926 chez l e s^mineurs de cuivre du Sichuan ( C E B . 2 0 février 1 9 2 6 ) . Une société secrète de même nom (qui révèle des^affinités t a o ï s t e s ) a v a i t en 1913 dirigé la grève de l ' a r s e n a l de Hanyang (Deng Zhong-xia , Abrégé , p. 4 ) .
X V I I . ZHEJIANG ASSOCIATIONS GENERALES :
Sí m m x #
Syndicat général du Z h e j i a n g .
Apparu une première fois en octobre 1926, quand le Zhejiang était de façon éphémère r a l l i é aux armées n a t i o n a l e s . Se réorganise en février 1 9 2 7 . avec une orientation très a g a u che ; entre en conflit à ^la fin de mars a v e c l a Fédération d e s employés et ouvriers , et e s t dissous en avril par l e s autorités du G u o - m i n - d a n g de droite ( Annuaire , II, pp. 8 8 - 9 1 ) . IMPRIMERIE : jd^T ¿ E ÉP íp'J
RÍ I
Î L M) ^
A s s o c i a t i o n d ' a i d e mutuelle d e s comman-
gnies d'imprimerie du Z h e j i a n g . Formée à la fin de 1920 par de j e u n e s i n t e l l e c t u e l s de Hangzhou ( P é r i o d i q u e s du 4 m a i , t. II, p. 465 ) . I f a >W ÉP ^ ' i fê X
^
S y n d i c a t général de l'imprimerie de Hangzhou.
Formé en mars 1927 ( A n n u a i r e , II, p. 9 0 ) . MANUTENTION : Syndicat d e s transports de m a r c h a n d i s e s d i v e r s e s sur l e s berges . II, p. 8 8 ) .
P a r t i c i p e au début de 1927 à l a fondation du Syndicat général du Zhejiang (Annuaire,
METALLURGIE : Syndicat de la métallurgi e à l'occidentale. Formé en mars 1927 ( Annuaire , II, p. 91 ) . ï t L & S & ^ & f ê ê J f e Î c l # de métaux divers travaillant à 1 ' é l e c t r i c i t é . Formé le 1er avril 1927 ( Ibid. ) .
S y n d i c a t d e s a t e l i e r s de f e r , de cuivre et
LES SYNDICATS
y2
CHINOIS
SERVICES PUBLICS : S
ïïè
II, p. 8 8 ) . ÎÎ
JC ^
Syndicat des téléphones (Hangzhou).
Participe au début de 1927 à la fondation du Syndicat général du Zhejiang (Annuaire,
A-
B
Syndicat des tireurs de rickshaws
de
Hangzhou. Formé en mars 1927 (Annuaire , II, p. 9 0 ) . Syndicat des postes (Hangzhou). Formé en février 1927 (Annuaire , II, p. 9 0 ) . TEXTILE : ^ tronale
Guilde du textile (Hangzhou).
Formé au début de 1927 par des ouvriers qui se séparent de l'ancienne guilde des tissages de soie ( ^ ^ ^ ) ( C E J , février 1927). J l l 'feé ¡i^fe ¡&!l ^C ^
Syndicat général des tissages
pa-
mécani-
ques de Hangzhou. â
te
Formé en mars 1927, par la fusion d'un syndicat des métiers à soie mécanique ( flÇJÎ ii'â JC j||| e t d'un syndicat des métiers mus à l'électricité, appelé d é j à ^
tous deux étaient apparus peu de temps auparavant ( Annuaire , II, p. 9 0 - 9 1 ) . Ce syndicat mène immédiatement une active campagne de revendications ( i b i d . , p. 4 1 1 ) . /fit ¡H1 /¡ftï )f»jS( X
ZC ^
Syndicat ouvrier des manufactures de tis-
su de Hangzhou . Présente des revendications en mars 1927 ( Annuaire , II, p. 4 1 3 ) . GROUPEMENTS REGIONALISTES : Fédération des employés et ouvriers . Formée en mars 1927 à Hangzhou. à l'instigation d'éléments de droite du Guo-mindang, et pour contrecarrer le Syndicat général du Zhejinag. Elle s'appuyait surtout sur des ouvriers originaires du xian de Dongyang (j|ï ) (Annuaire , II, p. 8 8 ) . ^
A ssoci ition de
compatriotes ouvriers de
Dongyang. Sans doute très proche de la précédente ; organise le 30 mars 1927 une attaque armée
73
RÉPERTOIRE contre le Syndicat général du Zhejiang
XVIII.
(Annuaire , I I , p. 4 8 8 ) .
ZHILI ASSOCIATIONS G E N E R A L E S : ÈË
T * ISâ ^
vv ^
X3
- W -J— W
^ TSf
Fédération
ouvrière de T i a n j i n .
Envoie un délégué au Congrès de Canton en mai 1922 (MGRB , 8 mai 1 9 2 2 ) . X H -o" ^ Fédération des groupements ouvriers dePékin.
it
M
Formée en 1924, à l'image du groupement changhaien de même nom et à son tion ( Annuaire , I I , p. 8 ) .
^
S
I
I
instiga-
Syndicat général de T i a n j i n .
Formé en août 1925 ( A n n u a i r e , I I , p. 10 et p. 9 9 ) ; groupe une vingtaine de syndicats; bénéficie de 1 appui des Guo-min-jun en 1925-1926, et compte 5CT000 membres quand i l s quittent le Zhili en avril 1926 ( X D , 1er mai 1926 ) .
4fc ïrC /fê
^
Syndicat général
de Pékin .
Formé en janvier 1926 (Annuaire , I I , p. 10 ; XD , 3 avril 1926) ; bénéficie de l'appui des Guo-min - jun .
IMPRIMERIE : f P ^jjl] H 1 A
^
Fédération
des ouvriers de l'imprimerie.
Formée à Tianjin pendant l ' é t é 1925 ( Annuaire , I I , p. 1 0 ) . ÊD ^iJ
m ^
^
^ "
Syndicat général de l'imprimerie .
Formé clandestinement à Pékin pendant l'hiver 1925-26 ( X D , 3 avril 1 9 2 6 ) . MANUTENTION : m
m
J1
A
^
Société des ouvriers dockers .
Formée pendant l ' é t é 1925 à Tianjin (Annuaire , I I , p. 1 0 ) .
METALLURGIE : i
l
l
t
Syndicat des métallurgistes .
Participe en août 1925 à la fondation du Syndicat général de Tianjin .
LES SYNDICATS
74 onJ Z C ,/v
'a'
Club des ouvriers mécaniciens.
^
Formé clandestinement
CHINOIS
à
Pékin pendant l ' h i v e r 1925 - 26 ( XD , 3 avril 1926 ) .
MINES : LU
Jtv
Z C
^
Syndicat des mines de Tangshan .
Organisé en septembre 1922; dissous après l ' é c h e c de la grève d'octobre 1922. Reprend son activité après le Mouvement du 30 mai 1925 ( Annuaire , I I , p. 100-101 ) , m a i s fermé de nouveau en août.
Hïl ^ F ^
^
Syndicat des mines de Kaiping.
Organisé en septembre 1922; dissous après l'échec de la grève d'octobre 1922 ( An— nuaire , I I , p. 100- 101 ) .
©
—C
Syndicat des mines de L i n x i .
Organisé en septembre 1922; dissous après l'échec de la grève d'octobre 1922 ; reprend son activité après le Mouvement du 30 mai 1925 ( Annuaire , I I , p. 1 0 0 - 1 0 1 ) , mais fermé ae nouveau en août.
ïfll
MSÌ -IC ^
Syndicat des mines de Majiagou .
Organisé en septembre 1922; dissous après l'échec de la grève d'octobre 1922(AnV 6 nuaire, I I , p. TOO-101). —
í^jj- S É
HI
Syndicat des mines de Zhaogezhuang.
Formé en septembre 1922 ; dissous après l'échec de la grève d'octobre 1922. Prenci l ' i n i t i a t i v e de la reprise d'activité pendant le Mouvement du 30 mai ; dissous de nouveau en août 1925 ( Annuaire , I I , p. 100 - 101 ) .
Club ouvrier des cinq mines de I a K . M . A . _ Formé en septembre 1922 par l'union des cing groupements précédents. Est dissous après 1 échec de la grève d octobre 1722, dont il assure la direction ( Annuaire, I I , p. 1 0 0 ) . R e s tauré sous le patronnage des armées Guo-min-jun en janvier 1926 ( Ibid. ) .
NAVIGATION : Ji
ït$ M
I t
Wî:
Fédération
industrielle
des marins
Tianjin .
Formée pendant 1' é té 1925 ( Annuaire , I I , p. 10 ) .
TEXTILE : Uj
fê
I I X
f#
Syndicat général du textile .
Formé pendant l ' é t é 1925 ( Annuaire , I I , p. 1 0 ) .
de
RÉPERTOIRE
75
X I X . CHEMINS D E
FER
CHEMINS D E F E R D E L ' E S T CHINOIS : A s s o c i a t i o n de soutien de l'industrie des chemins de f e r . Formée à Harbine en 1 9 2 3 a v e c l'appui du gouverneur provincial c h i n o i s , pour grouper l e s cheminots c h i n o i s contre l e s cheminots r u s s e s ( X i r , 20 juin 1 9 2 3 ) .
Hf Î Î
ÎÉi
fe
ÎtF
A s s g c i a t i o n générale de soutien l o c a l de
Harbine. S i g n a l é e dans un rapport présenté en février 1 9 2 5 au s e c o n d Congrès national des cheminots ( Annuaire , I I , p. 3 8 5 ) .
va' fFédération
d , • , du personn el des chemins de
fer du Nord - E s t . S i g n a l é e pendant l ' h i v e r 1 9 2 5 - 2 6 par le S B ( 1 9 j a n v i e r 1 9 2 6 ) comme s u b i s s a n t " u n e forte influence rouge .
L I G N E D E CANTON A HANKOU ( B R A N C H E N O R D ) : M
^ ^ && ffi" ^
S e c t i o n s y n d i c a l e des cheminots de X u j i a -
peng. ton en mai _ t Hankou, et s ' a f f i l i e a u s s i à la Fédération des syndi Cmo UU ilUHOli \ i-»V UJL ¿J11VIIK AIU • 1 LUI VC/C/ « p. 3 9 - 4 0 ; Congr è s du T r a v a i l , p. 5 ) . R e c o n s t i t u é e en septembre 1926 ( C E B , 27 novembre 1 9 2 6 ) .
- f-m m m - s
mfr^
Section s y n d i c a l e de Yuezhou de la ligne
Canton - Hankou . Formée au printemps 1 9 2 2 en tant que club ouvrier ; participe pendant 1' é t é à la fondation du Syndicat de la ligne Canton - Hankou (branche Nord) ; s a f f i l i e a u s s i à la Fédération prov i n c i a l e des s y n d i c a t s du Hunan ( D e n g Z h o n g - x i a , A b r é g é , p. 3 9 - 4 0 ) .
^^
.g
^f?
-^f
Section s y n d i c a l e de Changsha de la
li-
gne Canton - Hankou . Formée pendant 1' é t é 1 9 2 2 en tant que club ouvrier; participe à la fondation du syndicat de la branche Nord du Canton - Hankou , et s a f f i l i e à 1 automne 1 9 2 2 à la Fédération provinciale des Syndicats du Hunan ( D e n g Z h o n g - x i a , Ibid. ) .
% m m. m m x #
Syndicat général du chemin de fer C a n t o n -
Hankou. Constitué en septembre 1922 en tant que club ouvrier de c e t t e ligne , a v e c la participa-
76
LES SYNDICATS
%
'H M ï i ï W t M
Ét N
A f f f E t
CHINOIS
S o c i é t é d ' é t u d e s des camarades du
ce mécanique du chemin de fer Caonton - Hankou . rencer l e s
Formée au printemps 1922 aavt v e c l'appui de l'administration de la ligne , pour concur1 1 clubs ouvriers ( Annuaire , I I , p. p 3117. ' (Annuaire
L I G N E DE CANTON A HANKOU - BRANCHE SUD : •^y" ¿ i ï
JEÛ" H
T
Syndicat général de la ligne Canton-Hankou.
Formé à Canton en août 1 9 2 5 ; compte 2 3 5 0 membres (Annuaire , I I , p. 7 3 ) ; soutient en 1 9 2 6 - 1 9 2 7 la Conférence des délégués ouvriers contre l e s s y n d i c a t s de droite de C a n t o n .
A s s o c i a t i o n de l o i s i r s . Groupement formé en 1 9 2 0 ; e s t d i s s o u s par Chen J i o n g - m i n g en 1 9 2 2 , quand il chasse Sun Y a t - sen de Canton ( Annuaire , I I , p. 3 8 4 ) .
¡ ¿ î 'M Ê È iètT $
f^I Ä
-C Îï
Syndicat professionnel du s e r v i c e de la
voie des chemins de fer de Canton . Formé en juin 1921 ; a 1 1 5 0 adhérents en 1926 ( Annuaire , I I , p. 73 ) .
L I G N E DE CANTON A J I U L O N G :
jg % m m il x #
Syndicat général de la ligne Canton-Jiulong.
Formé en 1 9 2 5 ; compte 1 5 0 adhérents ( Annuaire , I I , p. 7 3 ) .
L I G N E D E CANTON A SANSHUI : T
fë-
^
SMK, J
r,. l , , • • Club de loisirs ouvriers .
Formé en 1 9 2 4 ; l e s charpentiers et l e s m é c a n i c i e n s s ' e n séparent peu a p r è s , mais en 1925 s e réunissent à nouveau aux autres ouvriers en une s e u l e organisation ( Annuaire, I I , p. 3 8 4 ) . T
À
i i ^
' * A
^ m
Groupe d'éducation ouvrière .
Formé en 1924 par l e s charpentiers de cette ligne ( I b i d . ) . S
^
o
C
l
u
b
mutualiste .
Formé en 1924 par l e s m é c a n i c i e n s de la ligne ( I b i d . ) .
RÉPERTOIRE
11
LIGNES DE LA REGION DE CHANGHAI : HT
ÎM ^
Société pour le progrès ouvrier.
Formée en septembre 1925 sur la ligne Changhai - Nankin , à la suite d' un mouvement revendicatif (Annuaire , II, p. 1 0 9 ) . S
fô
S
i l
Il
#
Syndicat général du chemin de fer Chang-
hai - Hangzhou - Ningbo. Participe en février 1927 à l a fondation du Syndicat eénéral du Zhejiang ( Annuaire, I I , p . 8 8 ) . Présente de nombreuses revendications au début d ' a v r i r i 9 2 7 (Annuaire,II, p. 4 1 9 ) . _ t ï&fi S i Ëlf H
H
Ì=ì
Syndicat général des chemins de fer de Changhai.
Un des s e i z e syndicats généraux d'industrie créés en mars 1927 par le Syndicat général de Changhai ; groupe l e s cheminots du Changhai - Nankin , Changhai-Hangzhou , Changhai - Wusong (Congres du t r a v a i l , p. 1 9 6 ) . LIGNE DE QINGDAO A JINAN :
W- iH îê- /hto $ $ -I— m r-i^
Syndicat général de la ligne Qingdao-Jinan.
Formé en 1922 et dominé alors par des contremaîtres; s ' e f f a c e en 1923-1924 et est reconstitué en février 1925 (ZGGR, n° 4 ) . Participe activement au Mouvement du 30 m a i . LIGNE DU LONGHAI : ¿Ë
"Üt
Société du L a o - j u n .
Société de type traditionnel, active vers 1919 chez l e s chemi nots de la l i g n e , et à laquelle se joignent en 1920 des étudiants radicaux (Premier recueil des combattants , p. 8 ) . Se transforme en 1921 en Syndicat général du Longhai ( cf. ci - dessous ) . ffË
iH?
^
Syndicat général du Longhai.
Constitué en 1921 ; l'influence des contremaîtres y est forte (Densr Zhong-xia , Abrégé, p. 4 0 ) . Reprend son activité en 1925 avec 1 appui des armées Guo-min-jun (CB, 13septembre 1925). y f É f f ë & f ê & M X f ê r ^ p I S
c l u b du personnel de Ka.feng de k
Ugne
du Longhai. Est sous l'influence des contremaîtres ; soutient la KFeve de décembre 1921 ; entre ensuite en relations avec le Secrétariat du travail (XGS , 1957 , n° z ) . J l , ZEl Ijfâ
^
Société amicale des employés .
Formée parmi l e s cadres supérieurs du Longhai en 1921-1922, à l'instigation de l a 'Clique des Communications ( Xi - wu - l a o - r e n , p. 4 9 ) .
LES SYNDICATS
7» JKl I E ¡¡¡M ïfl] ^
CHINOIS
Société pour la prospérité des employés.
Organisation mutualiste formée parmi l e s employés de bureau de la ligne en 1 9 2 2 , à l'instigation de la " Clique des Communications (Ibid.).
1921 -
LIGNE DE NANCHANG A JIUJIANG : I E 'iÊt
^
Syndicat de la ligne N a n c h a n g - J i u j i a n g .
Formé en 1924 avec l'appui de militants communistes de Nanchang (JDSZL, 1957, n ° 4 ) .
LIGNE DE PEKIN A HANKOU : Club ouvrier de Changxindian . Constitué en 1921 par des militants communistes (Deng Z h o n g - x i a , Abrégé , p . 1 5 ) . Envoie un délégué en mai 1922 au Congrès du travail. ~
ÏL
H
IÈ& ft ^
ois
Club ouvrier de Jiangan .
^Formé en .1922 par des militants du Secrétariat du t r a v a i l . Participée à la fondation de la Fédération provinciale des syndicats du Hubei (Deng Z h o n g - x i a , Abrégé, p. 39 ) . Dissous après le 7 février 1923 .
®fÊ ^
X
A
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j S ê nis
Club ouvrier de L i u l i .
Formé dans cette gare pendant l'automne 1 9 2 2 ; participe ^pendant l'hiver 1 9 2 2 - 1923 à la fondation du Syndicat général du Jinghan (Deng Z h o n g - x i a , At>regé , p. 8 5 ) .
S
W
X
A
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^
n|5
Club ouvrier de G a o b e i .
Id c . Club ouvrier de Baoding. id°. i
E
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I
A
I
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I
Club ouvrier de Zhengding.
id°.
M
X
A
ft
p 15
Club ouvrier de Shunde .
Id° . i'^ I Id° .
À
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|
Club ouvrier de Zhangde .
79
RÉPERTOIRE ST M I
A
#
Club ouvrier de Xinjiang.
Id°.
FISFIAII®
Club ouvrier de Huanghe .
id°.
MW I A
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Club ouvrier de Zhengzhou.
id°. Club ouvrier de Xuzhou . id°. M5 Î É X
A
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^
Club ouvrier de Yancheng.
Id°. JPè
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Club ouvrier de Zhumadian.
Id°. Club ouvrier de Xinyang.
Id°. M 7X I C A
^
p15
Club ouvrier de Guangshui.
Id°. FNL , A
EIÈ ^
Société amicale des camarades .
Formée en 1922 à l'instigation de Wu P e i - f u , pour concurrencer l e s clubs ouvriers. ( N a d'influence que chez l e s employés (Deng Z h o n g - x i a , Abrégé, p. 9 1 ) . jjf
^
^
Syndicat général du ch emin de fer Pékin-
Hankou. Formé au début de 1923, sur la^base des s e i z e clubs ouvriers établis dans l e s principales gares de la ligne en 1922. Constitué officiellement le 1er février à Zhengzhou malgré 1 interdiction de Wu P e i - I u , et immédiatement d i s s o u s par c e l u i - c i . (Deng Zhong-xia, Abrège,p.86). j j j 5fEr jjtj ^
JC ^
Syndicat général de Changxindian .
Constitué en décembre 1925 par des éléments l i é s à la droite du Guo-min-danc(STSB, 24 décembre 1 9 2 5 ) .
8o
LES SYNDICATS m m
CHINOIS
Syndicat de J i a n g ' a n à Hankou .
Formé en septembre 1926 ; compte 2 500 membres ( C E B , 27 novembre 1 9 2 6 ) . LIGNE DE PEKIN A MUKDEN : W U j ^ i t l I i Î i ^ l i ^ f ^ A ^ ' ê ' l l
Fédération d e s camarades du service de la
mécanique de Tangshan de la ligne Pékin-Mukden . Envoie un délégué au Congrès du travail de mai 1922 (MGRB , 8 mai 1 9 2 2 ) . U-f
S l À f t ^ n B
Club ouvrier de Shanhaiguan.
Formé dans 1* é t é 1922 par des militants du Secrétariat du travail ( D e n g Z h o n g - x i a , Abrégé, p. 4 0 ) . jf
l
U
X
A
«
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Club ouvrier de Tangshan .
Formé en 1922 par des militants du Secrétariat du travail (Deng Zhong-xia , Abrégé,
p.40). M $
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Syndicat général de l a ligne Pékin-Mukden.
Forme au printemps 1925 ( Annuaire , II, p. 108 ) . LIGNE DE PEKIN A SUIYUAN : f
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Association des camarades ouvriers du ma-
tériel roulant. Syndicat corporatif qui déclenche la grève d'octobre 1922 (Annuaire , II, p. 3 0 5 ) . s
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Syndicat général de la ligne Pékin-Suiyuan ,
Formé en août 1925 avec l'appui des Guo-min-jun ( Annuaire , II, p . 1 1 4 ) . LIGNE DE CHAOZHOU A SHANTOU : îflli ÉS(
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Syndicat de la ligne Chaozhou -Shantou .
Formé en 1920 ; 420 membres en 1926 ( CEB , 14 août 1926 ) . LIGNE DE SHIJIAZHUANG A TAIYUAN : 7T*
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Syndicat général de la ligne Shijiazhuang-
Taiyuan. Formé en 1922 à l ' i n i t i a t i v e du Secrétariat du travail . Victime de la répression après
RÉPERTOIRE
8
le 7 février 1923 . Restauré en octobre 1924 ( Annuaire , I I , p. 3 8 3 ) .
LIGNE DE DAOKOU A QINGHUA : Syndicat général de la
ligne Daokou -
Qinghua . Compte 1 000 adhérents en août 1926 ( XD , 28 août 1926 ) .
LIGNE DE TIANJIN A PUKOU :
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Syndicat de la ligne T i a n j i n - P u k o u .
Formé en septembre 1925 (Annuaire , I I , p. 1 1 4 ) .
SECONDE
CHOIX
DE
PARTIE
TEXTES
RELATIFS
A L'EVOLUTION DU MOUVEMENT OUVRIER
PRESENTATION
L e s t r e n t e - e t - u n documents réunis ici ont, par rapport à notre travail sur le Mouvement Ouvrier Chinois de 1919 à 1927, le même caractère complémentaire que le Répertoire préla vie d e s organicédent. Ils ne cherchent qu'à illustrer par un contact direct avec l e s textes sations ouvrières , l e s débats d'idées , l e s luttes politiques et économiques des travailleurs pendant ces huit années . Chaque texte est accompagné d'une référence bibliographique précise , et dénotés qui se proposent d'apporter l e s éclaircissements n é c e s s a i r e s sur l e s noms de personnes, l e s événements , l e s termes , l e s allusions qu'il présente . Dans un petit nombre de c a s , et en particulier à propos des textes relatifs aux provinces de l'intérieur, nous n'avons pu réussir à donner des précisions sur tel personnage ou tel événement; nous étions en effet privé , pour une province comme le Hunan , de la riche documentation quotidienne que nous avons u t i l i s é e pour Changhai ou Canton . A c e s notes e x p l i c a t i v e s , qui en g é n é r a l , ne font que reprendre des éléments fournis par notre travail principal, nous avons ajouté à la fin de chaque document un bref commentaire général qui s e propose , quand cela semble n é c e s s a i r e , de mettre en valeur la contribution propre du texte à tel ou tel problème de l ' h i s t o i r e du mouvement ouvrier c h i n o i s . Nous avons toujours traduit l e s titres chinois de c e s matériaux. Chaque fois que cela était n é c e s s a i r e , nous l e s avons complétés ou fait précéder d'un titre plus explicite ou plus général ; le titre primitif, dans ces c a s , ne figure plus que comme s o u s - t i t r e . Nous avons par ailleurs introduit nous-mêmes le titre des textes qui n'en comportaient p a s à l ' o r i g i n e , par exemple parce qu'ils étaient inclus dans un document plus important. Nous avons e s s a y é , dans la mesure du p o s s i b l e , d'ouvrir l'éventail de ces documents, de façon à faire place aux diverses régions , aux différents problèmes , aux différentes industries , aux différentes catégories de matériaux. La répartition des t r e n t e - e t - u n textes est donc la suivante : REPARTITION GEOGRAPHIQUE : -
Changhai : 14 textes ( N° 1 , 2 , 3 , 4 , 5 , 6 , 14 , 1 6 , 1 9 , 20 , 22 , 23 , 29 , 31 ) Hubei - Hunan : 5 textes ( N° 1 1 , 1 3 , 1 5 , 27 , 28 ) Canton : 4 textes ( N° 7 , 1 7 , 2 4 , 25 ) Nord : 1 texte ( N° 21 ) Hangzhou : 1 texte (N° 3 0 )
- Textes de caractère général : 6 ( N° 8 , 9 , 1 0 , 1 2 , 1 8 , 26 ) INDUSTRIES : -
textile : 3 textes ( N° 20 , 22, 30 ) métallurgie et mécanique : 3 textes ( N° 6 , 7 , 8 ) navigation : 3 textes ( N° 14, 16 , 25 ) mines : 2 textes ( N° 13 , 21 ) chemins de fer : 1 texte (N° 11) imprimerie : 1 texte (N° 2 ) textes n'intéressant pas une catégorie industrielle déterminée : 18 (N° 1 , 3,4,5,9,10, 1 2 , 1 5 , 1 7 , 1 8 , 1 9 , 23, 2 4 , 2 6 , 27 , 2 8 , 29, 31 )
LES SYNDICATS
86
CHINOIS
TENDANCES POLITIQUES : - textes émanant directement des communistes ou d'organisations et de publications plac é e s sous leur influence prédominante : 21 textes ( N° 8 , 9 , 1 0 , 1 1 , 1 2 , 1 3 , 1 5 , 1 6 , 1 8 ,19, 2 0 , 2 1 , 2 2 , 2 4 , 2 5 , 2 6 , 27 , 2 8 , 2 9 , 31 ) . - textes ne reflétant p a s une position précise par rapport au communisme : 7 textes (N° 1 , 2,3,4,6,17,30). - textes ouvertement hostiles au communisme : 3 textçs (N° 7 , 1 4 , 2 3 ) . QUESTIONS SOULEVEES : - activités syndicales : 11 textes ( N° 8 , 9 , 1 3 , 1 4 , 1 6 , 1 7 , 1 8 , 20, 2 1 , 2 4 , 25 ) . - revendications et luttes économiques : 8 textes ( N ° 2 , 4 , 6 , 7 , 1 1 , 2 2 , 2 8 , 3 0 ) . - questions politiques : 8 textes ( N° 1 , 5 , 1 2 , 1 5 , 1 9 , 2 6 , 29 , 31 ) . - questions diverses ( 1er m a i , anniversaires , législation . . . ) : 4 textes (N° 3 , 1 0 , 23, 27).. ORIGINE DES TEXTES : - organisations à caractère national : 6 textes ( N° 1 , 8 , 9 , 1 0 , 1 8 , 26 ) . - organisations locales : 19 textes (N° 3, 4, 6, 7, 11, 13, 14, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 27, 28, 29, 30, 31). - contributions individuelles : 4 textes (N° 2 , 5 , 1 5 , 1 6 ) . - divers : 2 textes (N° 1 2 , 1 7 ) . Encore que le choix de c e s t r e n t e - e t - u n documents ait été largement dicté par l e s circonstances , il nous semble que l e s proportions r e l e v é e s c i - d e s s u s sont a s s e z équitables, en particulier pour l e s tendances politiques, l e s questions s o u l e v é e s , l e s régions ( c f . Tr.pr. , c h . XV); tout au plus la part faite au Nord et au Hubei-Hunan a p p a r a î t - e l l e comme un peu faible . En ce qui concerne l e s branches d'industrie , le choix présenté met bien en valeur le rôle important des ouvriers du textile , des métallurgistes et mécaniciens , des marins , des mineurs ; mais il ne fait qu'une place insuffisante ou même inexistante aux cheminots d'une part, aux travailleurs de la manutention (dockers, tireurs de rickshaws , etc...) d'autre p a r t ; l'une et l ' a u t r e de ces catégories professionelles ont pourtant fait preuve d'une activité considérable . Nous n'avons pu trouver de texte l e s concernant, non plus que de document illustrant l'influence des idées anarchistes dans le monde du travail. Ce travail est une contribution proprement historique à l'étude de 1' évolution sociale de la Chine contemporaine ; il ne prétend pas apporter une contribution d'ordre stylistique ou littéraire, qu'il faut l a i s s e r aux s p é c i a l i s t e s de ces questions. Comment n'être cependant pas frappé des différences considérables que présentent de ce point de vue l e s textes réunis i c i , Une étude attentive pourrait aisément souligner, par exemple , le ton très personnel, très passionné^ Un peu doctrinal a u s s i , des écrits signés de Deng Zhong-xia ou qu'on peut lui attribuer ( t e x t e s n° 12 "et n° 16) ; la résolution d'organisation du second Congrès national du travail ( texte n° 1 8 ) a la même résonnance , ce qui ne peut surprendre si 1' on tient compte du fait que Deng avait au Congrès de 1925 été élu secrétaire du Syndicat général p a n - c h i n o i s constitué alors ( T r . pr., p. 5 5 2 ) . me ple me hai
L e s tendances politiques semblent s e refléter non moins nettement dans le style mêde c e s t e x t e s . Alors que l e s organisations de gauche usent d'une langue au vocabulaire sim, aux constructions modernes très explicites , l e s textes émanant des syndicats de droite , comcelui des Mécaniciens de Canton (n° 7 ) ou celui des groupements anti - communistes de Chang(n° 2 3 ) restent beaucoup plus près du chinois c l a s s i q u e ; i l s conservent le vocabulaire recher-
TEXTES
87
ché et le style elliptique qui caractérisent la langue littéraire . Sans empiéter sur un domaine qui n'est pas le nôtre , il nous semble utile de souligner ces différences de forme, qui ne font que confirmer le caractère conservateur et l'audience limitée des syndicats de droite . Q u e l l e s que soient d'ailleurs c e s différences d'orientation ou c e s nuances d'inspiration personnelle , l e s traductions que nous présentons sont toujours r e s t é e s très près du texte original , au risque , parfois , de paraître gauches , naïves ou redondantes . Il nous a semblé que dans un travail de ce genre , il ne pouvait s'agir de viser à l'élégance de la forme , ni même à une transposition dans le sens des habitudes de style du mouvement ouvrier f r a n ç a i s , mais seulement à l'exactitude . A notre connaissance , aucun des documents réunis ici n'a jamais été traduit ni publié dans une langue occidentale ( à l'exception de la législation sociale de Sun Y a t - s e n , texte n° 17 dont des résumés ont paru dans divers ouvrages relatifs à la législation du travail en C h i n e ) . Si quelques uns s e trouvent dans des périodiques ou des volumes d ' a c c è s facile , tels que le recueil Matériaux sur le mouvement ouvrier, beaucoup d'autres sont tirés de périodiques ou de volumes rar e s , et parfois même n'ont jamais été édités ( t e l s l e s textes n° 3 ou n° 2 1 ) . T E X T E N° 1
: Proclaimation du Parti du travail à l ' o c c a s i o n des grèves du "Mouvement d u 4 m a i n juin 1 9 1 9 ( 1 ) .
L'oppression tyrannique que subit notre peuple atteint aujourd'hui un degré extrême . L e s étrangers s'emparent de notre territoire , le gouvernement trahit notre peuple ( 2 ) . L'ordre est outrageusement bouleversé , et il est impossible de préserver la justice . L e s étudiants cessent leurs études et perdent leur j e u n e s s e , mais le gouvernement n'en a pas pitié . L e s marchands cessent leur commerce et perdent des dizaines de milliers de y u a n s , mais le gouvernement n'en a p a s davantage pitié ( 3 ) . Notre peuple n'a vraiment plus qu'à s ' a s s e o i r pour atteindre la mort ! Cependant, la justice universelle peut en fin de compte vaincre la tyrannie . Nous , l e s ouvriers,qui sommes plusieurs centaines de milliers ( 4 ) , nous voulons sacrifier notre destin pour a i d e r , à 1'arrière-garde ( 5 ) , les étudiants et l e s marchands et combattre la tyrannie barbare. Nous proposons que l e s ouvriers agissent par eux-mêmes , que l e s ouvriers de chaque métier organisent toute sorte de petits " groupes de travailleurs " , qui par la suite s e réuniront en un " grand groupe de travailleurs " . L a première étape consiste à lancer un grand mouvement de manifestations ouvrières de rue . L a seconde étape est de r é a l i s e r une grande grève de l'industrie . L a troisième étape est de sacrifier le sang de nos centaines de milliers d'ouvriers , pour combattre la tyrannie barbare . L e s secrétaires du Parti du travail ( 6 ) Hu Ruo-xian et L i D e - m i n g , l e s représentants d e s ouvriers du bâtiment Wang X i n g - f a et Cheng F u - h o n g , le représentant des ouvriers mécaniciens Zhang F u - q u a n , le représentant d e s blanchisseries Chen H o n g - f a , le représentant des ouvriers de boites de soie brodée Wang Wan - qing, le représentant des ouvriers du livre Mao Cheng-zhang, le représentant des ouvriers de l'encens Zhu A - f u , le représentant des ouvriers des cotonnières Cao Wan-sheng, le représentant des ouvriers du cuivre L i Ming-quan, l e s représentants des marins et dockers Xu X i a n g - f a et Cheng J i n - s h e n g , le représentant des ouvriers du vernis Huang Hong-xing, le représentant des ouvriers des eaux Lu X i n g - f a , le représentant des ouvriers tailleurs L i Y o n g - s h e n g , le représentant des ouvriers des minoteries Wang Q u a n - f u , l e s représentants des tireurs de rickshaws Zhang J i n - s h e n g et Chen D a - x i n g , le représentant des relieurs Jian Q i - m i n , l e s représentantes des ouvrières des filatures de soie Sun J i n - b a o et Madame Zhang, la représentante des ouvrières des'ateliers de coton brut Huang A - m e i , la représentante des ouvrières des manufactures de tabac Madame Yu , née Wang ( 7 ) , ont signé cet appel de leur sang.
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TEXTES
89
Notes : ( 1 ) Cet appel est reproduit dans le volume Récapitulation des faits relatifs à la grève de Changhai , qui fut publié à Changhai le 25 juin 1919. Ce recueil réunissait un grand nombre de coupures de presse concernant les grèves de cette ville entre le 5 et le 12 juin 1919 ; il a été réédité à Pékin en 1959, dans les Matériaux sur le 4 mai. L'édition de 1959, que nous avons consultée , ne donne pas la date exacte de cet appel ; mais il est vraisemblable qu'il suit de très peu l'arrivée à Changhai de la nouvelle de 1' arrestation à Pékin, entre le 2 et le 5 juin 1919, d'un grand nombre d'étudiants et d'intellectuels considérés comme les instigateurs des grèves universitaires de mai. On sait que cette nouvelle y provoqua pendant la seconde semaine de juin une puissante vague de grèves ouvrières . De nombreuses associations et organisations de toute nature, Chambres de commerce, guildes artisanales ou commerciales, associations d'éducateurs, groupements provincialistes , associations " travaillistes ", diverses , et même sociétés secrètes comme la " Bande verte " , lancèrent à partir du 6 juin des appels en faveur de la grève . Plusieurs dizaines de ces appels, d'abord publiés par la presse, sont réunis dans ce volume à côté de celui du " Parti du travail " . Cf. Tr. pr., p. 221 sq. ( 2 ) On retrouve ici, comme dans tous les textes de l'époque du 4 mai, le souci de lutter à la fois contre la domination des Puissances en Chine et contre les éléments conservateurs accusés de collusion avec ces dernières. Ce double souci se reflétait dans le slogan populaire Wai zheng guo-quan,nei chu guo-zei ( à l'extérieur, luttons pour les droits de la nation ; à l'intérieur, expulsons les traîtres à la nation), qui était couramment répandu à cette époque. ( 3 ) Ces grèves d'étudiants et de marchands s'étaient déclenchées dès le lendemain du 4 mai, jour où était parvenue en Chine la nouvelle de la signature du traité de Versailles, ( qui rétrocédait au Japon et non à la Chine les anciens droits et possessions allemandes en Chine ) . ( 4 ) C ' e s t - à - d i r e 1' ensemble de la population ouvrière de 1* agglomération changhaienne , et non les seuls adhérents du Parti du travail ; sur ce parti, cf. ci - dessous , note 6 . ( 5 ) L'idée que la classe ouvrière doit intervenir dans les luttes politiques, mais seulement comme force d'appoint, comme " arrière - garde " (hou-dun) de l'intelligentsia et de la bourgeoisie, est très caractéristique de l'époque du 4 mai; cette expression hou-dun se retrouve dans de nombreux documents de ce temps, etle terme hou-Hyuan employé ici en est l'équivalent., La direction du mouvement, y compris celledes grèves industrielles , n'appartenait pas à des éléments ouvriers, et cette remarque vaut en particulier pour le Parti du travail, dont émane le texte ci - dessus . ( 6 ) On sait peu de choses sur l'organisation et l'activité en 1919 du Parti du travail, qui prit l'initiative de l'appel c i - d e s s u s ; il disposait sans doute d'une certaine influence , comme le montre cette liste des signataires. Il se réclamait du parti du même nom Zhong-hua min-guo gong-dang (Parti national du travail de Chine), qui avait été formé en 1912 par un groupe de militants du Guo-min-dang et qui avait alors témoigné d'un réel dynamisme, organisant des sections dans les principales villes de Chine, soutenant des grèves, établissant des cours du soir et d'autres oeuvres sociales . Il avait été dissous par Yuan Shi-kai à la fin du printemps 1913 et avait repris de l'activité en 1917 sans retrouver le même rayonnement. (Tr. pr., p. 202-203). On retrouve encore ses traces en 1922 ( C E B . l l mars 1922). ( 7 ) Ces vingt - quatre signataires comprennent donc huit artisans et quatorze représentants de l'industrie moderne et des transports ; les quatre femmes représentent toutes des industries modernes. Nous n'avons retrouvé aucun d'entre eux dans les activités ultérieures du mouvement ouvrier changhaien. Combien étaient effectivement des ouvriers ?
9°
LES SYNDICATS
CHINOIS
TEXTE N° 2 : Lettre d'un ouvrier imprimeur à la revue Xin Qing-nian ("La Jeunesse"),mai 1920(1). Je suis un ouvrier de l'imprimerie , c'est pourquoi la situation des ouvriers imprimeurs m'est bien connue . Le mois dernier, un de mes amis m'écrivit pour me poser cette question :"vous autres , ouvriers imprimeurs , qui êtes en rapports très étroits avec l e s milieux de la culture et de l'enseignement, vous êtes plutôt a u - d e s s u s des autres ouvriers en ce qui concerne l e s connaissances . Mais de nos jours , alors qu'un bon nombre de personnes se consacrent de l'extérieur à promouvoir la libération ouvrière ( 2 ) , pourquoi continuez - vous à ne rien dire , pourquoi ne découvrez-vous pas le moyen de vous sauver par vous-mêmes" ? ( 3 ) Pour lui répondre , j ' a i dès ce moment-là pensé à me mettre à écrire sur notre situation réelle ; mais , n'ayant pas eu beaucoup de loisirs pendant un certain temps , j ' a i retardé cela jusqu'à aujourd'hui. J ' a i , maintenant, pris un peu de temps sur mes occupations , je me suis dépêché de composer ces " conditions des ouvriers imprimeurs " , et j ' a i demandé à la revue " La Jeunesse " de l e s publier ; a i n s i , non seulement mon ami pourra bien comprendre ces conditions , mais également l e s messieurs qui s'intéressent à nous. La nature humaine est une . Qui ne désire pas jouir de la liberté et du bonheur ! Qui souhaiterait mener une vie d'esclave et de bête de somme ! Pourtant notre situation , à nous ouvriers , est bien pénible ; pourquoi notre conscience ne s ' e s t - elle pas éveillé e j u s q u ' i c i , et n'avons-nous pas réfléchi aux moyens de nous " sauver par nous-mêmes" ? J'ose m'inscrire en faux contre l'opinion que , nos capacités étant étouffées par les capitalistes , nous sommes comme un tigre en cage qui ne peut que remuer la queue pour quémander sa nourriture ; ou contre l'opinion que nous , ouvriers , ne sommes en fait et par nature que des ossements à bon marché , et que nous acceptons volontairement ces liens d'esclaves ou de bêtes de somme . Je vais maintenent parler en détail de notre condition , à l'intention des
honorables
lecteurs . 1° ) Salaires : L e s salaires que nous recevons sont à la fois honorables et misérables . Pourquoi donc ? Parce qu'ils sont tous échangés contre de la sueur et du s a n g . Mais la mauvaise habitude chinoise de mépriser les travailleurs est réellement très profonde , c'est pourquoi en matière de salaire existe la distinction entre travail au mois et travail à forfait. Nous, les imprimeurs, nous sommes une catégorie particulière de travailleurs, m a i s , à cet égard, nous sommes naturellement traités de la même façon que les travailleurs des autres métiers . J e vais maintenant décrire séparément les procédés du travail au mois et du travail à forfait, et les souffrances que nous cause le système du travail à forfait. a ) travail mensuel : le travail mensuel ne tient pas compte du degré d'activité des affaires ; on verse régulièrement chaque mois le montant fixé des salaires . Ce système ne semble guère contraire à la justice ( 4 ) . Mais , parmi les ouvriers imprimeurs d'aujourd'hui ( pour ne parler que de ceux des maisons d'édition de Changhai), ceux qui sont payés au mois ne représentent au maximum que 30% du total. Ces 30% sont surtout des lithograveurs de diverses catégories , chez lesquels sont nombreux l e s ouvriers qui procurent de gros profits aux patrons . L e s compositeurs, l e s imprimeurs au plomb, l e s fondeurs de caractères ( à l'exception des quelques ouvriers faisant de menus travaux dans chaque firme) sont tous, s e m b l e - t - i l , au forfait. Quant aux salaires des ouvriers au mois, i l s sont très réduits; selon les données les plus r é c e n t e s , i l s sont en général inférieurs à quinze yuans ( 5 ) . On peut simplement dire que très rares sont l e s ouvriers qui touchent plus de quinze yuans. Jusqu' à ces deux dernières années, i l s n'avaient pour la plupart que sept, huit ou dix yuans ( 6 ) . b ) travail à forfait : ce système , du point de vue du capitaliste , permet de ne pas employer de surveillants, et d'amener les ouvriers à travailler de toutes leurs forces ; on peut
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donc dire qu'il est très habile . Mais nous pouvons considérer que ce système est en réalité impitoyable . Pourquoi ? Parce que la répartition des salaires se fait sur la base de la quantité de travail fourni; s ' i l se rencontre un jour de repos (comme le dimanche), ou une période où l'activité de l'atelier se ralentit, les patrons ne donnent pas d'indemnité . De nos jours , les Presses commerciales ont compati au sort des ouvriers au forfait; sur une année , elles comptent six jours à mi-tarif : le " double dix" , le jour de 1' an du calendrier solaire , le dernier jour du calendrier lunaire , et les trois premiers jours de l'année lunaire ( 7 ) et e l l e s nous indemnisent de trois journées de salaires ! Un jour de repos sur sept, plus des congés s ' i l survient une fête , ne s e r a i t - i l pas faux de dire que ce capitaliste - l à n'a pas d'humanité I Des centaines d'hommes travaillent dans un atelier; un tel atelier, n ' e s t - c e pas une grosse affaire I Comment imaginer que s ' i l y a un jour de repos , les ouvriers perdent une journée de salaire , alors que l e s patrons n'ont en moins qu'une journée de profit sur le dos des ouvriers . Plusieurs centaines d'hommes , à ne voir les choses qu'en apparence, ont du travail dans un atelier; mais s ' i l arrive que l ' a c t i v i t é se ralentisse, nous nous trouvons tous sans salaire ; les patrons ne font que nous fournir un logement et nous y allons tous les jours nous abriter de la pluie et du vent; ils ne perdent que quelques loyers ! Ce système de distribution des s a l a i r e s , peut-on le considérer comme équitable, le considérer comme humain I Nous demandons au public d'en débattre en toute justice . Quant aux travailleurs à forfait, si le travail n'est pas interrompu, ce qu'ils reçoivent en moyenne chaque mois équivaut à peu près au salaire des travailleurs au mois . Il n'y a guère de différence en plus ou en moins, mais c'est très é p u i s a n t ( 8 ) . L e s deux catégories de salaires c i - d e s s u s s'appliquent aux imprimeurs des différentes maisons d'édition. Quant aux imprimeurs des journaux, leur cas présente un certain nombre de différences. En effet, les ouvriers imprimeurs de tous les journaux ont des " sous - traitants" ( contremaîtres ) dans chaque service , et à cause d'eux l e s travailleurs souffrent encore beaucoup plus que dans les maisons d'édition . Le motif en est que les sous-traitants profitent de leur situation d'intermédiaires et que les ouvriers ne peuvent entrer directement en contact avec les capitalistes . Nous espérons que les firmes de journaux amélioreront rapidement cet état de choses; ce ne sera pas trop tôt. Nos salaires à nous, imprimeurs , se répartissent entre ces trois catégories . Nous devons tous nous occuper par nous-mêmes de notre logement et de notre nourriture ( 9 ) . Messieurs I Avec cet argent, et en déduisant nos dépenses de subsistance et tous nos frais incompressibles, comment pourrait-il nous rester assez pour entretenir nos parents et pour nourrir une femme?Comment pourrions-nous encore économiser en vue de frais imprévus , tels que la maladie , ou les cérémonies de mariage ou d'enterrement ( 10) I En raison de ces circonstances , il n'est pas un de nous , imprimeurs , qui ne vive continuellement dans l'amertume . Bien qu'il y ait beaucoup de jeunes gens qui pensent à faire quelque chose ( à leur propre compte ) , il n'y a personne qui veuille l e s aider, et d'un autre coté i l s craignent que les capitalistes , s ' i l s l'apprennent, ne l e s renvoient ; en outre , l'imprimerie n'est pas très développée de nos jours, et il est difficile de trouver du travail; c ' e s t pourquoi ils- ne peuvent faire autrement que d'étouffer leur colère et de rester coi, et de faire sans relâche leur travail d'esclave peur pourvoir à leur subsistance immédiate . 2° ) Temps de travail : Mis à part beaucoup de petits ateliers d'imprimerie qui n'ont pas d'horaire limité , les autres maisons d'édition ont toutes, en apparence, un règlement limitant la journée de travail à neuf heures . Mais ils trouvent toujours l'expédiant suivant : si l'on est en période de travail urgent, on doit avoir recours au travail du soir. On ne sait pas qu'une fois commencé ce travail du soir, il faut ajouter trois heures , ce qui fait une journée de douze heures . Hein I De nos jours , quelle est celle des maisons d'édition de Changhai qui n'avance ce faux prétexte du "travail ur-
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TEXTES gent" pour appliquer le système des douze heures I
Quant à notre attitude à nous , ouvriers, à-l'égard du travail du s o i r , il e s t étrange que beaucoup de gens non seulement ne s ' y opposent p a s , mais semblent souhaiter vivement y avoir recours . Pourquoi cela ? P a r c e que le salaire d e s ouvriers au mois e s t augmenté de moitié pour le travail du soir ; quand l e s ouvriers à forfait travaillent le s o i r , i l s pensent pouvoir faire une bonne affaire , et recevoir plus d'argent que s ' i l n'y avait pas de travail du s o i r , quand à la fin du mois seront calculés l e s bulletins de s a l a i r e . L e c t e u r s ! Nos s a l a i r e s d'ouvriers ne sont ils p a s très maigres ! Ne d i s o n s - n o u s p a s constamment qu'ils ne s u f f i s e n t p a s à nos d é p e n s e s ? L e s capitalistes utilisent maintenant cette situation pour nous séduire au moyen de leur a r g e n t , et je vous demande si nous avons le moyen d'éviter de nous l a i s s e r séduire ? A mon point de vue, j'en ai peur, l e c t e u r s , si vous entriez v o u s - m ê m e s dans ce tourbillon, vous éviteriez difficilement de vous l a i s s e r prendre à leurs hameçons . C ' e s t pourquoi, à mon point de vue , c e s Messieurs qui aujourd'hui soutiennent la libération ouvrière avec enthousiasme et réclament à haut cri la diminution du temps de travail ( i l ) , feraient mieux de commencer par résoudre la question d e s s a l a i r e s ; résoudre la question d e s salaires , c ' e s t d'abord supprimer le système du travail à f o r f a i t ; s i n o n , quand à l'avenir on mettra en vigueur le système des huit heures par j o u r , l e s c a p i t a l i s t e s pourront embaucher un plus grand nombre d'ouvriers et l e s mettre tous au travail à f o r f a i t ; nous autres o u v r i e r s , n'en s e r o n s - n o u s pas au même point q u ' a v a n t , avec la même médecine dans une nouvelle soupe , s a n s la moindre amélioration . 3° ) Situation présente : " S e fixer comme d e s mouches et avoir le s a n s - g ê n e du c h i e n " , " t a r d dans la nuit demander p i t i é " ( 1 2 ) , je p e n s a i s j u s q u ' à maintenant que c ' é t a i t d e s d é f a u t s des milieux mandarineux chinois ; je n ' a u r a i s p a s cru que nos milieux de l'imprimerie en étaient l à ; si vous ne le croyez p a s , M e s s i e u r s , je vous prie d'examiner un peu comment sont obtenues l e s p l a c e s de " surveillants " (sorte de c o n t r e m a î t r e s ) , dans les imprimeries ; on pourra alors comprendre que ce ne sont p a s , de ma p a r t , des paroles en l ' a i r . Hélas I P a r c e que l e s c a p i t a l i s t e s recrutent de cette façon, ces gens habiles à intriguer et à flatter exploitent et écorchent l e s ouvriers autant q u ' i l s le peuvent, pour se concilier l e s c a p i t a l i s t e s et s ' a s s u r e r leur bol de riz ; i l s confient d'autre part à leur clientèle privée tous l e s p o s t e s avantageux qui sont v a c a n t s ; si vous voulez leur r é s i s t e r , ou si vous n ' o b é i s s e z p a s , ils trouvent le moyen de vous renvoyer. Bien que dans d e s maisons comme l e s P r e s s e s commerciales , l e s Editions de Chine et a u t r e s , il y ait toujours eu des avis disant que " si un contremaître d'un service agit i n j u s t e m e n t , on peut faire un rapport" , ce n ' e s t en fait que très rarement que l e s ouvriers et l e s patrons sont directement en rapport l e s u n s avec les a u t r e s , et comment s e r a i t - i l p o s s i b l e aux ouvriers d'expliquer ce qui s e p a s s e dans la coulisse ! En outre, le contremaître e s t le digne chien du c a p i t a l i s t e ; du moment que s e s a c t i o n s sont sans danger pour le c a p i t a l i s t e , même s i c e l u i - c i s e rend compte qu'il a mal a g i , il ne va naturellement p a s enquêter contre lui • Si le contremaître apprend que d e s hommes veulent 1' attaquer, c e s hommes seront certainement l ' o b j e t de r e p r é s a i l l e s ; ce n ' e s t d'aucun profit et il n ' e n r é s u l t e que du malheur; qui souhaiterait de t e l l e s h i s t o i r e s , qui nuisent s a n s rien rapporter? C ' e s t pourquoi, bien qu'on trouve c e s pancartes o f f i c i e l l e s , c ' e s t à peu près comme s i il n'y en avait p a s . Il y a des jeunes gens pleins d'ardeur, qui ne veulent p a s aller leur f ^ire ce c a j o l e r i e s ; mais , h é l a s I bon nombre sont étouffés par e u x . 4° ) Nos f a i b l e s s e s : J ' a i maintenant fini de parler de notre condition , mais je s a i s qu'il y aura certainement d e s gens pour dire : " vous parlez tous des mauvais côtés d e s traitements que vous réservent l e s c a p i t a l i s t e s , mais v o u s - m ê m e s , quels sont vos d é f a u t s ? " . Cette remarque e s t correcte, et nous avons , en e f f e t , p a s mal de défauts ; j e veux maintenant définir en deux p h r a s e s brèves
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SYNDICATS
CHINOIS
(ceux que j ' a i personnellement o b s e r v é s : 1° ) le manque de c o n n a i s s a n c e s ; 2° ) le manque de s e n s public . Mais de c e s deux d é f a u t s , j e veux rendre r e s p o n s a b l e s l e s c a p i t a l i s t e s . E n e f f e t , l e s parents et a î n é s , s i la famille e s t à 1' a i s e , ne manquent assurément j a m a i s de faire faire des études à leurs enfants et c a d e t s pendant plusieurs a n n é e s , pour qu'une fois grands i l s s o i e n t des hommes du monde et des l e t t r é s a c c o m p l i s . Ceux qui comme nous sont des ouvriers , ne peuvent recevoir une éducation é l e v é e parce qu'en général leur situation de famille e s t misérable ; c ' e s t pourquoi i l s deviennent ouvriers . Notre manque d'instruction e s t réellement t r è s pitoyable .De c e s faits , l e s c a p i t a l i s t e s sont probablement bien au courant ; pourquoi, alors q u ' i l s emploient ( 1 3 ) tous c e s rédacteurs et gens de l e t t r e s , ne v e u l e n t - i l s pas demander à quelques uns de c e s messieurs de faire fonctionner des é c o l e s gratuites du s o i r , pour augmenter nos c o n n a i s s a n c e s ? Quant à notre manque d ' e s p r i t public , il provient en fait de notre manque de c o n n a i s s a n c e s ; s i nous étions i n s t r u i t s , ce défaut n ' e x i s t e r a i t p a s du t o u t . 5° ) E s p o i r s d'amélioration : J e v a i s maintenant dire quelque c h o s e d'important, et j e demande à tout le monde d'y faire attention . T o u t e s c e s mélopées de " libération du travail " , de " s a i n t e t é du travail " ( 1 4 ) , sont d é j à c h a n t é e s à haute v o i x , mais le travail subit l e s mêmes contraintes q u ' a v a n t , le travail e s t e s c l a v e comme a v a n t . C ' e s t que parmi tous c e s m e s s i e u r s qui font campagne pour la l i b é r a tion ouvrière , il n'en e s t p a s un qui c o n n a i s s e notre situation r é e l l e , et il n'en est pas un non plus qui ait a s s e z de pouvoirs, c ' e s t pourquoi on ne peut l e s b l â m e r . Mais j ' a i maintenant décrit c l a i rement notre condition , et j e ne manque pas d'espérer que c e s m e s s i e u r s nous aideront à éliminer ensemble c e s i n é g a l i t é s , et à nous retirer de c e t t e mer d'amertume. Qu'en même t e m p s , l e s conn a i s s a n c e s et l ' e s p r i t public nous imprègnent, nous dirigent, f a s s e n t de nous des ouvriers ayant une personnalité humaine, et alors l ' e x p a n s i o n industrielle ( 1 5 ) s e r a a u s s i f a c i l e que de retourner la paume de la main . Si on ne procède pas a i n s i , même s i vous f a i t e s continuellement du battage dans l e s j o u r n a u x , et f a i t e s partout des discours , j e c r a i n s que tout c e l a ne s o i t des paroles en l ' a i r , et qu'il s o i t effectivement d i f f i c i l e d'arriver à des r é s u l t a t s c o n c r e t s ( 16 ) .
Notes. ( 1 ) Cette lettre fut publiée en mai 1920 dans la revue X Q N , " L a Jeunesse " , tome VII, volume 6 , qui consacra alors un important numéro spécial aux problèmes du travail, à 1' occasion du 1er mai. Le numér o contenait un grand nombre de lettres , de rapports , de documents divers envoyés par les correspondants de la revue résidant dans toutes les régions de Chine. ( 2 ) Allusion à la propagande "travailliste" que lancèrent au lendemain du Mouvement du4mai, surtout à Changhai, un certain nombre de groupements et de porte-paroles de la petite bourgeoisie et de l'intelligentsia : Société industrielle, Société pour 1' étude du commerce et de l'industrie , Société pour le progrès industriel, etc . . . Frappés de la vigueur de la participation ouvrière au Mouvement du 4 mai, ces milieux cherchaient à la fois à se constituer une clientèle ouvrière et à améliorer dans l'intérêt du développement industriel de la Chine le niveau de vie et la qualification technique des ouvriers. Ce sont ces groupements qui célébreront pour la première fois à Changhai le 1er mai, en 1920 (cf. ci -dessous , texte n® 3 ) . Sur ces associations , cf. Tr. pr., p. 232-37 . ( 3 ) Cette formule , à 1' époque du 4 mai, était d'usage courant : " la Chine doit se sauver ellemême " . . . Ce slogan nationaliste est ici transposé, en faveur des intérêts du prolétariat. ( 4 ) L'auteur de la lettre ne semble donc guère avoir été touché par la propagation des idées socialistes et marxistes sur la plus - value , le système du salariat capitaliste, etc . . . Ces idées circulaient
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pourtant déjà à Changhai en 1920 , comme le montre la lettre de 1' ouvrier Li Zhong publiée 1920 par la revue L D J ( L e monde du travail), et reproduite c i - d e s s o u s (texte n° 6 ) .
à l'automne
( 5 ) D'après une enquête de 1922 (Revue Internationale du travail, juillet 1923), le minimum vital absolu était estimé à Changhai à 11, 85 yuans pour un célibataire et à 21, 34 yuans pour une famille de quatre personnes ; le coût de la vie, en 1919 , n'était pas inférieur de beaucoup . ( 6 ) L'année 1918 avait été marquée par d'importants mouvements revendicatifs qui avaient la plupart du temps obtenu des hausses de salaire . Tr. pr., p. 197-98 . ( 1 ) Ce calendrier de congés a donc un caractère " semi-moderne " , puisqu'il combine certaines fêtes du calendrier lunaire traditionnel, 1' anniversaire de la révolution du 10 octobre 1911, et le Jour de l'An solaire. L'artisanat traditionnel, à cette époque, ne connaissait encore que l e s congés du calendrier lunaire : fête des bateaux-dragons au cinquième jour de la cinquième l u n e , fête de la mi-automne, etc.. ( 8 ) Ce que 1' auteur appelle ici bao - gong ( travail à forfait ) n'est donc autre chose que le "travail à la tâche" d'Occident. En Chine, à cette époque, le terme de bao - gong s'appliquait surtout au véritable travail à forfait accompli par l'intermédiaire de " s o u s - t r a i t a n t s " ( b a o - g o n g - t o u ) qui étaient à la fois des intermédiaires de recrutement et des agents d'exécution du travail. Us touchaient e n bloc l e s salaires et les distribuaient à leur gré. L e s ouvriers étaient ainsi maintenus dans un état de dépendance quas i - f é o d a l e à l'égard de ces intermédiaires, et les compagnies ne connaissaient même pas le nombre de leurs employés. Ce système était très répandu dans les mines et les cotonnières, et l'auteur de la lettre dira un peu plus loin qu'il se rencontrait aussi dans les imprimeries de presse . Tr. pr., p.98sqetp. 142sq. ( 9 ) Dans les échoppes de l'artisanat traditionnel, le vivre et le couvert étaient en général assurés aux compagnons ( huo - you ) et aux apprentis ( yi - tu ) . C ' e s t par référence à ces avantages anciens que l'auteur de la lettre juge la condition des ouvriers d'industrie. ( 10 ) L e s anciennes guildes d'artisans assuraient à leurs membres une aide dans ces diverses circonstances. Ici encore, une certaine nostalgie de l'ancien artisanat se l a i s s e deviner à travers ces critiques de l'industrie moderne. ( 11 ) La propagande pour la journée de huit heures avait pris à Changhai en 1919- 1920 une certaine ampleur. Les journaux libéraux et l e s associations " travaillistes " de la petite bourgeoisie avaient par exemple fait grand cas de la décision de la conférence inaugurale du B.I.T. sur cette question TR. pr. p. 234. ( 12 ) Citations classiques . ( 13 ) Il s'agit du patronat
des imprimeries .
( 14 ) Ces formules , pendant la période du " 4 mai " , et dès l'année 1918 , étaient très répandues dans l'intelligentsia et la petite bourgeoisie. Le numéro spécial de X Q N du 1er mai 1920 portait luimême cette formule sur sa page de couverture, en gros caractères . ( 15 ) La " promotion industrielle " était un des objectifs de la bourgeoisie chinoise à l'époque du 4 mai, et un des motifs de ses prises de position " travaillistes " en faveur d'une amélioration de la condition ouvrière. L e s associations créées alors, comme celles qui sont mentionnées c i - d e s s u s à la note ( 2 ) , proposaient par exemple de fonder de petites usines et d'organiser des cours de formation professionnelle . Une autre de ces associations s'appelait Société pour la promotion industrielle. Tr. p r . , p. 233.
LES SYNDICATS
102
CHINOIS
( 16) Toute cette lettre reflète chez son auteur un éveil très net de l a conscience de tant v i s - à - v i s du
classe,
patronat (systématiquement mentionné dans le texte par l'article " i l s " , t a - m e n )
que
v i s - à - v i s des agitateurs " t r a v a i l l i s t e s " et des journalistes démagogues. Mais cette conscience de classe ne se traduit pas encore par des perspectives concrètes dans le domaine de l'organisation de c l a s s e et l a lutte économique et politique sur une base de c l a s s e . L'auteur se contente d'en appeler au progrès
de des
connaissances et de 1' esprit public au sein de la c l a s s e ouvrière.
T E X T E N ° 3 : Réponse au manifeste du gouvernement ouvrier et paysan de R u s s i e . adoptée au cours de la manifestation du 1er mai 1920 à Changhai ( 1 ) , Frères ouvriers et paysans de Russie et honorable gouvernement ouvrier et paysan russe. Nous qui sommes des ouvriers rejetés dans une situation spéciale par la Conférence du travail de Washington ( 2 ) , nous sommes exceptionnellement émus d'avoir reçu votre manifeste ( 3 ) . Nous vous remercions d'avoir restitué l e s possessions et l e s droits de toute sorte
usurpés
par l'ancien gouvernement - brigand ( 4 ) ; nous sommes convaincus que l e s travailleurs chinois,qui jusque là étaient dépourvus d'esprit international, écoutent maintenant vos paroles très chaleu reuses de frères ouvriers . L e s responsabilités que nous portons depuis que l'humanité existe , et les souffrances que nous éprouvons personnellement du fait de 1' oppression des classes sociales de brigands, sont désormais gravées très profondément dans notre cerveau sans que nous sions l e s oublier un instant. Nous devons nous efforcer de construire pour l'humanité un
puismonde
nouveau de beauté et de paix durable, et nous décidons d'à ssumer cette tâche en coopération avec vous . Nous sommes aujourd'hui opprimés de partout par l e s classes possédantes de
1' inté-
rieur et de l'extérieur. Nous espérons que vous , nos frères l e v é s les premiers, vous nous
aide-
rez puissamment, ainsi que nos frères ouvriers de l ' I n d e , du Japon, de Corée et du Vietnam. Nous, savons nous-mêmes que nous sommes des travailleurs dont l e s connaissances sont d é f i c i e n t e s ; nous nous trouvons constamment au milieu des tentations des capitalistes et des politiciens pourris , et nous comptons encore davantage sur v o s d i r e c t i v e s . Notre bonheur à venir est considérable et nous espérons tout particulièrement que vous ferez de puissants progrès ! - la Société industrielle de Chine - la Société pan-chinoise pour le progrès industriel - la Société syndicale générale de Chine - la Société chinoise pour la promotion industrielle - la Fédération industrielle de 1' é lectricité de Changhai - la Fédération industrielle du personnel de service des bateaux et des entrepôts
de
Changhai - la Fédération amicale de la pharmacie de Changhai ( 5 ) ont signé ce texte en conmun.
Notes. ( 1 ) Cette adresse tut publiée le 2 mai 1920 dans le S H S B ( l e Temps de C h a n g h a i ) . L a veille, pour l a première fois dans l'histoire de Changhai, l a Journée internationale des travailleurs avait été commémorée par une manifestation groupant plusieurs centaines d'ouvriers, d'étudiants, d'éléments de la petite bourgeoisie . Cette manifestation avait été organisée à l ' a p p e l des sept associations signataires de cette adresse , et dont aucune n'avait encore un caractère strictement prolétarien, même si elles comptaient nombreux ouvriers parmi leurs membres ( T r . pr., p. 2 3 6 ) .
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TEXTE N° 3
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CHINOIS
( 2 ) En 1 9 1 9 , la Conférence inaugurale du Bureau International du Travail, réunie à Washington avait, sur la demande des Puissances occidentales, rangé la Chine dans la catégorie des " pays spéciaux" (tels que la P e r s e ) , c ' e s t - à - d i r e des pays où les principes du B.I.T. (journées de huit heures, etc ) n'étaient pas considérés comme applicables . Les Occidentaux craignaient que, dans le cas inverse, le gouvernement chinois se considère comme autorisé à remettre en question leur autorité sur l e s " concessions " , qui étaient justement les principaux foyers industriels de la Chine . Tr. pr., p. 234 . ( 3 ) Ce manifeste avait été publié en juillet 1919 par Karakhan, commissaire soviétique aux Affaires étrangères, au nom du gouvernement soviétique . Il renonçait inconditionnellement aux droits, possessions et privilèges de la Russie tsariste en Chine , et offrait à la Chine un traité d'amitié . Ce manifeste ne fut connu de 1' opinion chinoise qu'au début de 1 9 2 0 . ( 4 ) C ' e s t - à - d i r e le gouvernement tsariste. ( 5 ) Sur ces sept associations , cf. le Répertoire ci - dessus . Ce texte reflète le vif intérêt suscité , même dans ces associations " semi- ouvrières " , par le Manifeste de Karakhan .
TEXTE N° 4 : La situation récente des ouvriers chinois " retour de France " , septembre 1920(1). D'après le North China Daily News ( 2 ) , les gens pensent que les ouvriers chinois rentrés de France ( 3 ) , s ' i l s ne sont pas revenus les poches pleines , ont du moins quelques économies . En fait, il n'en est pas ainsi et parmi les ouvriers chinois revenue à Changhai , il y en a qui ne peuvent faire autrement que de s'engager comme tireurs de rickshaws pour gagner leur vie . Pourtant, beaucoup parmi eux devraient être embauchés pour un meilleur travail. A considérer ce que ces ouvriers chinois ont acquis en France , les gens de Changhai devraient au moins leur donner l'occasion de quitter cette vie de tireurs de rickshaws . Pas mal d'entre eux ont déjà adhéré à la guilde des rickshaws ( 4 ) . Cette association fait de son mieux pour subvenir à leurs besoins et leur assurer un travail convenable . Il y en a aussi pas mal qui travaillent au Service des travaux publics de la Concession internationale. Mais les chômeurs sont également nombreux. Si quelque particulier ou quelque compagnie a besoin de manoeuvres , le président de la guilde , Mr Ma Da-sheng, s'entremettra gracieusement. Maintenant que la grande masse des ouvriers sont rentrés au pays (5), le bureau du syndicat des ouvriers chinois ayant séjourné en France et résidant à Changhai ( 6 ) , (affilié à la Société industrielle de Chine ) , ( 7 ) , reçoit constamment leur visite . Ceux qui réclament qu'on leur fournisse du travail et qu'on les soutienne sont plus nombreux de jour en jour. Le 1 4 ( 8 ) , à six heures de l'après-midi, on a convoqué une conférence extraordinaire, pour discuter des mesures de secours à prendre . Environ 270 personnes étaient présentes à cette réunion . On plaça Zhang Wen-ding à la présidence. Nous, ouvriers chinois, d i t - i l en gros, quand précédemment nous étions en Europe , la façon dont nous avons exécuté nos tâches de guerre nous a valu l'approbation de chaque pays allié . C'est pourquoi notre ambassadeur à la Conférence de la paix a été en position de parler ( 9 ) . Nous, ouvriers chinois, si nous nous interrogeons nous-mêmes, nous pouvons affirmer n'avoir jamais nui à un pays ami ni à notre gouvernement. Depuis l'arrêt de la guerre européenne , ceux qui ont été renvoyés au fur et à mesure au pays par les Français sont déjà plus de 30000. Mais la France a violé le contrat sur bien des points. Une fois arrivés sur le territoire chinois, nous n'avions pas d'argent. Le prétendu "agent" , la compagnie Hui-min(lO), et le bureau de la main-d oeuvre émigrée de Pékin ( 1 1 ) n'ont pas négocié avec les Français sur la base des accords . Maintenant, après enquête dans la seule ville de Changhai, le nombre des chômeurs et des gens sans emploi parmi les ouvriers chinois " retour de France " se monte à plus de
TEXTE N° 4 I S Ì I S S Ì É K ¥ m Wl y? 7 ^ # & m ® M m ? A m ^ m M ^ M ñ 7 $ i.'; i H y ili & stfftm If ° Ä M ^ ^ ? 0 S öfg ? & » ifí/ fí ? I Ü A S ? M iü ° Ä* A^^ ^ # # ? B M ^ ^ A T « ÌC # i l m- ffi íñ É^j m S? ? l È i l 4 S ítil j * ££ t â'j X ^ « S A I g ^ I l i l ^ I f ? A
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LES
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TEXTES 4 0 0 0 . Il y en a souvent qui viennent à notre association pour demander des subsides ou
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leur trouve du travail. Notre association a du mal à s'en occuper à présent, et il faut demandera tous d'en débattre . P u i s He J i n - b i a o déclara qu'au Conseil municipal de la Concession française Jiang Y o n g - r e n exerçait l e s fonctions d'attaché du travail, Jiang étant lui-même
un
camarade
"retour de F r a n c e " . En ce moment, le système de secours consiste à choisir d'abord les plus pauvres , et à les confier temporairement à la sollicitude de Mr J i a n g . Mais il nous faut encore élire des d é l é g u é s de l ' e n s e m b l e de notre a s s o c i a t i o n , pour aller réclamer au bureau
delamain-d'oeu-
vre émigrée un soutien et un secours , et pour ouvrir des négociations avec la compagnie H u i - m i n pour l'indemnisation des pertes subies par rapport au c o n t r a t ( 1 2 ) . Tout lemonde
applaudit.
On
élut alors , comme délégués de tout le groupe des travailleurs revenus en Chine , P a n Tian - yi
et
Zhang W e n - d i n g , pour q u ' i l s se préparent à aller présenter nos requêtes au bureau de la
main-
d'oeuvre émigrée et à aller négocier avec la compagnie H u i - m i n . P u i s la désignation de
Jiang
Y o n g - r e n comme chargé du bureau d'embauche fut approuvée par tous . Des discours furent ensuite prononcés par Jiang Y o n g - r e n , Pan T i a n - y i , Qiu C h e n g - x i a n g , Ni M i n g - b i n ( 1 3 ) , tous émouvants . Tous les participants écoutaient
attentivement leurs discours . L a réunion se
très termi-
na à huit heures ( 14 ) .
NOTES.
( 1 ) Cet article fut publié le 19 septembre 1920 dans le n° 6 de l'hebdomadaire L D J , L e monde du travail, édité alors par le petit groupe communiste de Changhai. ( 2 ) Un des principaux quotidiens britanniques de Changhai ; il s'agit sans doute d'un
article
récemment consacré par ce journal à la question des ouvriers retour de France. ( 3 ) On estime qu'environ 200 000 ouvriers chinois étaient venus en France pendant la première guerre mondiale, pour être employés comme auxiliaires de l'armée française ou de l'armée anglaise, ou dans diverses entreprises privées. Ils commencèrent à rentrer en Chine au début de 1919. Tr. pr., p. 207 s q . ( 4 ) Cette association était dirigée par les patrons et les contremaîtres des firmes de louage de rickshaws ( c ' e s t pourquoi elle ne figure pas dans notre Répertoire présenté c i - d e s s u s ) , mais des coolies y adhéraient aussi ( S H S B , 26 mars 1920; C E B . l l mars 1922). (5) Il ne s'agissait pourtant encore que d'une minorité d'entre eux (30 000, chiffre donné un peu plus loin dans ce texte , sur près de 200 000 ) . (6) Cette association des ouvriers "retour de F r a n c e " avait été fondée au début de 1920(NCH, 17 janvier 1920 ; Weekly Review of the Far East, 20 mars 1920 ) . Malgré son nom de " syndicat " , ( gong-hui) son programme revendicatif semble avoir été très modéré. Son président était un avocat, et elle était
liée
à 1' Y. M. C. A. comme aussi, l'article l'indique par la suite , à la Municipalité française de Changhai. (7) Sur cette association de type " t r a v a i l l i s t e " , cf. notre Répertoire.
( 8 ) C'est - à - dire le 14 septembre . ( 9 ) De f a i t , la délégation chinoise à la Conférence de la paix était arrivée à Versailles
avec
une importante liste de revendications à caractère national : révision du statut des concessions, de l'extraterritorialité , des privilèges douaniers des étrangers , e t c . . . Il semble pourtant que ces demandes étaient à mettre à l'actif de l'opinion publique en Chine plutôt que du crédit particulier des ouvriers chinois de France.
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LES SYNDICATS
CHINOIS
( 10 ) Cette compagnie avait été chargée par la France de recruter en Chine du Nord les ouvriers spécialisés et les manoeuvres qui étaient demandés sur le front et dans les entreprises travaillant pour le Ministère de la guerre français . ( 1 1 ) Service administratif d'Etat créé alors à Pékin, pour s'occuper des questions relatives aux ouvriers chinois de France. ( 12) Il s'agit sans doute de retards intervenus dans le paiement des salaires et primes, prévus dans le contrat signé par les travailleurs chinois au moment de leur départ. ( 13 ) Nous n'avons pas retrouvé trace de ces personnages , dans les documents postérieurs relatifs au mouvement ouvrier changhaien . ( 14) L'Association des "retour de France" et d'une façon générale toute cette catégorie de travailleurs, sont donc très loin de constituer "le noyau solide et plein d'énergie" (H. Isaacs, Tragedy ofthe Chinese revolution, p. 55), le "pétrel des tempêtes du monde chinois du travail" (M. T. Z. Tyau, China awakened , p. 237 ) que certains ont décrit. Le récit de la réunion du 14 septembre souligne bien qu'il ne s V gissait que d'un groupement très modéré, préoccupé seulement de problèmes particuliers et d'oeuvres de bienfaisance, en très bons termes avec les milieux patronaux et les autorités étrangères ; son horizon politique restait très conservateur, comme le montre la confiance qu'il exprime dans l'action diplomatique du gouvernement de Pékin.
TEXTE N° 5 : Lettre de l'ouvrier métallurgiste Li Zhong, septembre 1 9 2 0 ( 1 ) .
Nous , l a minorité des ouvriers , unissons - nous à la majorité des ouvriers parlant et vivant comme nous , pour former un grand groupement. Que notre grand groupement s ' u n i s s e alors à d'autres groupements, pour former un grand groupement de toute la Chine ! Que ce grand groupement de toute la Chine s ' u n i s s e aux grands groupements des autres p a y s , pour former un grand groupement du monde entier 1 Qu'il s ' a g i s s e d'un groupement mondial 1 D'un groupement chinois ! De notre groupement I L'initiative en revient à notre minorité ouvrière . Mais pour notre minorité ouvrière , trois points sont importants . L e premier e s t de connaître exactement notre situation . Chers f r è r e s ouvriers I Quand sera arrivé ce moment, tous l e s brouillards et tous l e s sombres nuages disparaîtront, tous l e s enf e r s et toutes l e s prisons seront abolis , toutes l e s chaînes de c l a s s e seront b r i s é e s . Cette vague sera plus terrible et plus rapide que l'eau du Huang-he qui descend du ciel ; aucun homme , quel qu'il s o i t , ne pourrait retenir cette eau , ne pourrait la maintenir sur place pour la faire remonter de la terre au c i e l . L e mouvement ouvrier est une vague plus terrible et plus rapide que l'eau du H u a n g - h e . L a s o c i é t é de l ' a v e n i r , il faut en faire une société o u v r i è r e . L a Chine de l ' a v e n i r , il en faire une Chine ouvrière . L e monde de l ' a v e n i r , il faut en faire un monde o u v r i e r . Ceux qui ne sont pas ouvriers ne pourront pas vivre dans une s o c i é t é , une Chine , un monde ouvriers . Nous les renverrons de la terre,pour qu'ils aillent au ciel chercher leur s u b s i s t a n c e . Chers f r è r e s ouvriers! L a R u s s i e e s t déjà une R u s s i e ouvrière . L'Italie va bientôt être une Italie ouvrière et l ' A n g l e t e r re aussi ( 2 ) . Cette vague va vite atteindre la C h i n e . Nous sommes l e s maîtres de cette vague,et en tant que maîtres de cette vague nous devons créer une Chine o u v r i è r e . Mais a l l o n s - n o u s bien comprendre ce point ? En second lieu , il faut mener à bien notre unité ! Si nous voulons créer une Chine ouvrière , il faut d'abord avoir l'unité ouvrière . Cette unité peut exister parmi une minorité , dans un
TEXTE N° 5 I
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groupement, dans un village , dans une ville , dans notre p a y s , dans le monde , dans une même profession, dans une même industrie . L e s maisons que nous construisons , occupons-les 1 L e riz que nous cultivons, mangeons-le 1 L a soie que nous filons , les vêtements que nous cousons, revêtons-les I II ne faut pas les remettre à ces vauriens qui les habitent, les mangent, les revêtent sans travailler. L e s chemins de fer que nous construisons, prenons-les en charge ! L e s navires que nous fabriquons, f a i s o n s - l e s naviguer! L e s armes que nous forgeons, prenons-les 1 L e s usines que nous construisons, occupons-les t II ne faut pas les remettre à ces gouvernementsbrigands , à ces capitalistes-brigands , qui les gèrent de force, qui les font naviguer de force,qui les prennent de force , qui les occupent de force ! Ce n'est pas seulement qu'ils gagnent de 1' argent à peu de frais., mais le plus affreux est qu'ils nous maltraitent, nous aux dépens de qui ils gagnent de l'argent à peu de frais . Dire qu'on travaille neuf heures , douze heures , quinze heures par jour I Dire qu'on reçoit un jiao ( 3 ) par jour et quelques centimes ou deux ou trois jiao , et que nous sommes réduits à manger, à nous vêtir, à nous loger de façon infecte . Sous tous les rapports, notre souffrance est à son maximum . Dans cette situation, je me sens accablé et je verse des larmes. N ' e s t - c ç - p a s qu'il faut nous unir sur une grande échelle , pour résoudre d'abord ces questions du temps de travail et des salaires , et pour résoudre ensuite toutes ces questions : " habiter nous -mêmes " , "manger nous-mêmes" , " nous vêtir nous-mêmes " , " prendre en charge nous-mêmes " , " faire naviguer nous-mêmes " , " prendre en main nous-mêmes " , " occuper nous - mêmes " ! Mais si nous ne réalisons pas notre unité , nous n'en aurons pas la force . En troisième lieu , il faut manifester notre enthousisame . Nous , ouvriers , ce que nous avons de mieux à faire est de travailler d'une part, et de nous unir de l'autre. Travailler est le destin de chaque homme, nous unir est l'instrument du succès . C'est pour toute notre vie un principe immuable , grâce auquel nous pouvons agir de façon positive ( 4 ) . Li Zhong, Ouvrier de l'arsenal.
NOTES. ( 1 ) Cette lettre fut publiée le 26 septembre 1920 dans le n° 7 de l'hebdomadaire L D J . Son auteur était un ouvrier métallurgiste de 1' arsenal de Changhai, qui semble avoir été d è s cette d a t e , en tact a v e c l e s intellectuels communistes du " p e t i t g r o u p e " qui publiait cette r e v u e . En 1 9 2 1 - 1 9 2 2 , il laborera activement à Changhai a v e c l e Secrétariat du travail alors fondé par l e parti communiste .Tr.
concolpr.,
p: 252 et p. 2 5 9 . ( 2 ) Allusion aux grèves révolutionnaires qui avaient é c l a t é en Angleterre et en Italie à l a
fin
et au lendemain de l a première guerre mondiale. ( 3 ) L e j i a o représente l e dixième du yuan ou dollar d ' a r g e n t . ( 4 ) Cette lettre est le plus ancien document connu, qui témoigne d'une pénétration de l ' i d é o logie marxiste dans le prolétariat. Depuis l e s a r t i c l e s de L i D a - z h a o en e f f e t , sur " l a victoire du bolchevisme "(1918) et sur "mon point de vue sur le marxisme"( 1 9 1 9 ) , p a r u s dans X Q N , ceux qui avaient exprimé leur adhésion au marxisme dans 1 a p r e s s e de gauche étaient tous des i n t e l l e c t u e l s . L e s a r t i c l e s
pu-
bliés par exemple par L D J , dans s e s six premiers numéros, et qui traitaient de théorie marxiste, étaient dus à d e s intellectuels du petit groupe communiste de C h a n g h a i . On peut toutefois s e demander s i ce t e x t e , dans l a mesure où il i n s i s t e plus sur l a gestion directe de l ' é c o nomie par l e s producteurs que sur l a prise en main de 1' appareil d ' E t a t , ne traduit p a s a u s s i une
certaine
influence anarcho - s y n d i c a l i s t e ; on s a i t qu'en 1920, l e s éléments anarchisants étaient encore nombreux dans
Hz
LES
SYNDICATS
CHINOIS
les " petits groupes " précurseurs du Parti communiste .
T E X T E N° 6 : Proclamation de la F é d é r a t i o n industrielle de 1' é l e c t r i c i t é de C h a n g h a i , octobre 192ÔT ' ' ~ Appel des milieux de l ' i n d u s t r i e électrique au public ( 1 ). L a Fédération industrielle de l ' é l e c t r i c i t é ( 2 ) a publié il y a quelques jours un " Appel de l a Fédération i n d u s t r i e l l e de l ' é l e c t r i c i t é " . V o i c i le résumé du texte original : 1° ) Nous espérons que s e r a fondée d'urgence une s o c i é t é d'éducation ouvrière ! L ' é ducation donnée maintenant e s t une éducation de r i c h e s , une éducation d ' a r i s t o c r a t e s , et ne nous convient pas du t o u t . C ' e s t pourquoi nous f a i s o n s s p é c i a l e m e n t appel à vous t o u s , pour que vous a c c e p t i e z de promouvoir pour nous , ouvriers , une éducation convenable . 2° ) Que s o i e n t fondées beaucoup d ' é c o l e s p r o f e s s i o n n e l l e s ! D a n s l e s é c o l e s a c t u e l l e s , s o n t formés l e s e n s e i g n a n t s , l e s b u r e a u c r a t e s , l e s hommes de loi et l e s o i s i f s de la haute s o c i é t é , et c e l a ne suffit p a s à sauver notre Chine ( 3 ) . C ' e s t pourquoi nous f a i s o n s appel à tout e s l e s c o u c h e s s o c i a l e s , afin que soient fondées beaucoup d ' é c o l e s p r o f e s s i o n n e l l e s , où 1' on étudierait toute sorte de m a c h i n e s ; de c e t t e façon , l e s f i l s et frères des ouvriers pourraient tous y entrer et n'en viendraient p a s à mener faute d'instruction une vie d i s s i p é e ou vagabonde . 3 ° ) Nous désirons que s o i e n t fondés des jardins p u b l i c s et des p a r c s de d i s t r a c t i o n . N o u s , ouvriers , nous peinons j u s q u ' a u s o i r , tout le jour durant; s i nous cherchons à nous amuser pour nous détendre , à stimuler notre a c t i v i t é mentale , ou à produire de nouveaux a r t i c l e s , nous manquons malheureusement de m u s é e s d'exposition , de j a r d i n s d'agrément, de s a l l e s de c o n f é r e n c e s s c i e n t i f i q u e s , e t c . . . C ' e s t pourquoi, au moment du repos , nous entrons danslesmaisons de thé , l e s c a b a r e t s , l e s maisons de p r o s t i t u é e s , l e s tripots , l e s théâtres ; le s a l a i r e de la journée y e s t dépensé en un i n s t a n t . C e l a n ' e s t d'aucun p r o f i t ; non seulement on y dépense de l ' a r g e n t , mais c e l a nuit à la santé . C e t t e situation pénible e s t c e l l e d'un muet mangeant de la gentiane s a n s pouvoir en avertir l e s autres . C ' e s t pourquoi nous f a i s o n s appel à tous l e s milieux, pour que rapidement dans l e s u s i n e s , en v i l l e , ou dans l e s c i t é s v o i s i n e s , s o i e n t é t a b l i s des jardins p u b l i c s et des c e n t r e s de repos , pour offrir à tous des d i s t r a c t i o n s . 4° ) Nous e s p é r o n s que l e s c a p i t a l i s t e s prendront pitié des ouvriers ! Maintenant,les c a p i t a l i s t e s de partout nous considèrent comme des barbares s a n s c o n n a i s s a n c e s ; non seulement nos s a l a i r e s sont b a s , mais nos légumes et notre riz sont g r o s s i e r s . L a c h o s e la plus p é n i b l e , e t j e pense que tout le monde n ' e s t p a s p a s s é par l à , c ' e s t que le comptable de 1 ' u s i n e , quand c ' e s t le moment de payer l e s s a l a i r e s , s e montre méprisant et nous regarde comme des criminels qui quémandent s a n s raison . C e l a n ' e s t encore rien , mais il élève arbitrairement le taux du yuan et nous ajoute de force d e s centimes de cuivre et du papier-monnaie sur lequel il prend un pourcentage ( 4 ) . C e t t e situation douloureuse n ' e s t p a s encore la vraie souffrance ; le plus pénible est qu'il faut travailler tout le jour j u s q u ' à la n u i t , pour a e recevoir que deux ou trois j i a o , et qu'il faut s e nourrir s o i - m ê m e ( 5 ) . Pour nos enfants et notre femme , ou pour c e u x qui ont père et mère »comment pourrions - nous l e s maintenir en vie I C ' e s t pourquoi, plutôt que de souffrir sans i s s u e p o s s i b l e , il vaut mieux s e mettre à des a f f a i r e s l o u c h e s . Beaucoup en sont l à . Nous faisons appel à tous l e s milieux pour q u ' i l s persuadent l e s c a p i t a l i s t e s d'avoir pitié de nos grandes s o u f f r a n c e s . 5° ) Nous souhaitons l ' o r g a n i s a t i o n d'un syndicat n a t i o n a l . Pourquoi n ' a v o n s - n o u s p a s de groupements, n o u s , l e s ouvriers de C h i n e ? S o m m e s - n o u s plus d i s p e r s é s que le s a b l e ? ( 6 ) B i e n que par endroits il e x i s t e des groupements o u v r i e r s , j e ne s a i s pour quelle raison ils
TEXTE N° 6
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LES SYNDICATS
n 6
CHINOIS
ont été dissous par l e s mandarins ( 7 ) . Cette affaire n ' e s t - e l l e pas blessante ! Ne craint-on pas qu'une f o i s unis dans des groupements , une f o i s que nous aurons étudié la production technique , nous ne vendions à l'étranger pour gagner de l'argent ! Et ne craint-on pas qu'une f o i s organisés, nous ne fassions grève pour l'augmentation des salaires I Ou bien l e s autorités
craignent-elles
une révolution de notre part I En cette affaire , il y a des points que l e s ouvriers ne comprennent réellement pas . D'une façon générale , nos connaissances sont minces , notre niveau est bas, c'est pourquoi les autres nous en imposent. Pour l ' a v e n i r , nous faisons appel à 1' entr'aide
de tous ,
afin d'organiser un syndicat national et d'ouvrir des universités techniques, où l'on étudierait toutes sorte d'appareils . 6 ° ) Nous souhaitons l'ouverture d'usines dans l'intérieur. N o u s , l e s ouvriers,
nous
sommes souvent qualifiés , mais nous ne savons où nous présenter pour travailler ; à cause de cela , nous restons souvent chez nous , réduits à manger nos réserves et à mettre en gage nos affaires. S'il existait des u s i n e s , nous n'aurions pas aujourd'hui à nous soucier du lendemain et demain du surlendemain . Ce n'est pas seulement dans l e s ports qu'il faut ouvrir des usines , mais dans l e s bourgs ruraux de l'intérieur ; c ' e s t très important ( 8 ) . En ouvrant beaucoup d'usines , on
réduira
enfin le nombre des brigands, vagabonds et hors - la - loi ( 9 ) , et celui des prostituées. De
plus,
la production augmentera de façon à satisfaire l e s besoins s o c i a u x . 7° ) Nous souhaitons la fondation de caisses d'épargne ouvrières . Quand nous
rece-
vons nos salaires qui ne pèsent pas lourd , nous n'arrivons pas à nous nourrir ni à nous habiller. Si nous voulons fumer, boire du bon vin ou faire d'autres dépenses , nous devons nous en abstenir pour etre raisonnables ; mais si nous avons de l'argent, nous nft pouvons le conserver nulle part; c'est pourquoi il y a des gens qui, ne sachant comment économiser, se font confectionner des bagues en or, et l e s portent au d o i g t . C ' e s t une sorte d'assurance contre les intempéries
d'un ou
deux mois , et on ne peut l e s considérer comme des objets à la mode . Ces gens sont nombreux aujourd'hui . Mais de tels objets attirent l ' o e i l des envieux, et il y en a qui aiment à les mettre
en
jeu ; en une nuit, c ' e s t joué et tout est fini ; le v o i l à perdu , le salaire gagné très péniblement par la sueur et le sang ! C ' e s t pourquoi nous faisons appel aux gens de tous l e s milieux pour
qu'on
suscite la création de c a i s s e s d'épargne d'ouvrières. 8° ) Nous espérons que l e s milieux industriels de Chine lanceront un appel ! C ' e s t le moment pour nous , gens de l'industrie , de lancer un appel I Tant que nous restons silencieux,les gens enthousiastes qu'on rencontre parmi l e s capitalistes , l e s éducateurs , l e s grands mandarins, les p o l i t i c i e n s , l e s conférenciers, l e s journalistes, ne se rendent pas compte de la dureté de notre condition ; i l s pensent seulement que nous , ouvriers , n'avons pas de patriotisme , et i l s nous considèrent comme des bêtes de somme stupides . Puisque l e s autres ne se rendent pas compte de nos souffrances secrètes , tout dépend du cri d'appel que nos frères des milieux de l'industrie doivent pousser eux - mêmes ( 10 ) .
NOTES.
( 1 ) C e texte fut p u b l i é le 3 octobre 1920 dans l e n° 8 de l a revue L D J .
( 2 ) Sur cette a s s o c i a t i o n , cf. notre R é p e r t o i r e ,
ci-dessus.
( 3 ) Sur l ' i n f l u e n c e de cette e x p r e s s i o n à l ' é p o q u e du 4 m a i , c f . c i - d e s s u s , texte n° 2 , n ote 3 .
( 4 ) L e yuan ou d o l l a r d ' a r g e n t s e d i v i s a i t en dix j i a o . e u x - m ê m e s d i v i s é s en centimes d ' a r g e n t Mais il e x i s t a i t a u s s i d e s centimes de c u i v r e ( t h é o r i q u e m e n t l a centième partie du taël d ' a r g e n t ) , dont
le
taux par rapport aux centimes d ' a r g e n t était i n s t a b l e et tendait à b a i s s e r constamment. Il en était de même
TEXTES du papier - monnaie . Les travailleurs préféraient toujours être payés en monnaie divisionnaire qu'en monnaie divisionnaire de cuivre ou en papier - monnaie .
d'argent
( 5 ) Alors que les travailleurs de l'ancien artisanat étaient nourris et logés par leur patron. ( 6 ) Cette formule est d'usage courant en Chine ; on connaft par exemple les développements que Sun Yat-sen a consacré dans le Triple démisme au thème : " l a Chine n ' e s t - e l l e que du sable dispersé ! ". ( 7 ) Cette allusion vise dans doute la dissolution par Yuan S h i - k a i , au lendemain de son coup de force du printemps 1913, des quelques syndicats et sociétés ouvrières d'aide mutuelle qui s'étaient constitués au lendemain de la révolution de 1911. Tr. pr., p. 188. ( 8 ) Il est intéressant de noter que le problème du développement industriel de l'intérieur, qui figurera en bonne place dans le plan quinquennal de 1953- 1957, retient déjà en 1920 l'attention des auteurs de ce manifeste. ( 9 ) Le banditisme, lié à la détérioration de la condition paysanne et aux progrès du militarisme , avait fait des progrès considérables dans toutes les provinces de Chine depuis la mort de Yuan Shi-kai. Tr. pr. , p. 37 . ( 10 ) La Fédération de 1' électricité, dans ce manifeste, exprime avec une vigueur indiscutable les revendications ouvrières et sait trouver un certain accent de c l a s s e , par exemple à propos de l'éducation, du salariat, ou de 1' action propre du prolétariat pour la défense de s e s intérêts . Par d'autres côtés , ce texte reflète pourtant aussi les préoccupations de "promotion industrielle" de la petite bourgeoisie au lendemain du 4 mai. Il accorde par exemple une grande place à la formation technique ou à la fondation de nouvelles usines . Il est également caractéristique que „ pour ses auteurs , la fondation d'un syndicat puisse faire supposer que ses membres pensent à "vendre à l'étranger" leurs produits ; ce qui suggère que ceux-ci n'avaient pas renoncé à devenir ou redevenir des producteurs indépendants, ou même l'étaient encore. De fait, on sait que le premier secrétaire général de la Fédération était le directeur d'une entreprise d'électricité de Nanking Road.
TEXTE N° 7 : Revendications des mécaniciens de Canton , Mai 1 9 2 1 . Manifeste de l'ensemble des ouvriers de l'industrie mécanique de Canton ( 1 ) .
Le 1er avril 1921, l'Association de soutien d e s mécaniciens du G u a n g d o n g ( 2 ) a annoncé sa fondation, et c ' e s t très solennellement et sincèrement que nous nous adressons à tous nos anciens et à tous nos parents . Le travail que nous entreprenons dans la mécanique, année après année etmoisaprès mois, nous fait mener une vie de souffrance; nous sommes en service au milieu de la fumée de charbon et du sombre métal et depuis longtemps nous n'avons pas vu le jour . Récemment, un certain nombre de messieurs charitables ( 3 ) nous ont rapporté le bruit de la vague qui entraîne l e s travailleurs du monde entier, et nous avons alors commencé à nous éveiller de nos r ê v e s . Mais ces gens cultivés ne peuvent que développer des principes , et nos souffrances n'en ont pas diminué le moins du monde . L e s anciens disent que c ' e s t à chacun de faire s a propre fortune; c'est donc à nous de choisir notre propre destinée . C ' e s t pourquoi nous , l e s dizaines de milliers d'ouvriers de l'industrie mécanique, nous avons choisi dans chaque section ( 4 ) plusieurs délégués, pour organiser cette association de s o u t i e n . Le seul rôle de cette association e s t d'améliorer la vie des ouvriers , de soutenir l ' e x i s t e n c e des ouvriers .
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LES SYNDICATS
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L ' e x i s t e n c e de l'humanité e s t i n d i s s o c i a b l e du v ê t e m e n t , de la nourriture et du logement , et c e s trois c h o s e s sont i n d i s s o c i a b l e s de l ' a r g e n t . D e s s a l a i r e s que nous r e c e v o n s pour notre t r a v a i l , nous n ' o s o n s pas attendre l a fortune . " I l s ne s u f f i s e n t pas à prendre soin de nos parents a u - d e s s u s de n o u s , ni à faire s u b s i s t e r notre femme et nos enfants en d e s s o u s de n o u s " ( 5 ) . Si nous désirons entretenir notre espoir de vivre et a i n s i nous maintenir en vie , il faut commencer par demander à nos patrons d'augmenter nos s a l a i r e s . En plus du travail par lequel nous s u b s i s t o n s , il nous faut encore disposer d'un certain temps pour nous c u l t i v e r , pour chercher à nous instruire , pour entretenir des rapports sociaux, pour avoir des distractions de c a r a c t è r e culturel ; l e s ouvriers d'Europe et d'Amérique ont d é j à mis en avant des mots d'ordre comme " l a journée de travail de huit heures " ou " la semaine de travail de cinq j o u r s " . L ' a n dernier, la C o n f é r e n c e internationale du travail a adopté une résolution sur la journée de travail de huit heures ( 6 ) . Nous vivons au milieu de la fumée de charbon et du sombre métal pendant plus de dix heures par j o u r , même 1« dimanche nous n ' a v o n s p a s de repos e t m e me s i nous menions de bon coeur c e t t e vie de bete de somme , nous s e r i o n s la r i s é e du monde entier . C ' e s t pourquoi, pour nous maintenir en vie , la s e c o n d e c h o s e e s t de demander à nos patrons de réduire nos heures de t r a v a i l . Il y a en outre l ' h y g i è n e des o u v r i e r s , l'amélioration du logement et de l a nourriture, l e s a s s u r a n c e s , le traitement des apprentis . Nous considérons que tous c e s points méritent une amélioration et que notre s o r t p r é s e n t e s t inhumain et nous empêche de s u b s i s t e r . Nous ne sommes pas des c r i m i n e l s , nous ne devrions p a s être c h â t i é s et h u m i l i é s . Pour nous maintenir e n v i e , nous devons demander à nos patrons de prendre des mesures sur tous c e s points . Ce que nous résumons c i - d e s s u s , nous l ' a v o n s énuméré par a i l l e u r s s o u s forme d ' a r t i c l e s d é t a i l l é s , que nous avons p r é s e n t é s à nos patrons comme r e v e n d i c a t i o n s . Mais nos patrons ne veulent que notre force pour produire à leur profit. I l s ne cherchent p a s , par s u r c r o î t , à nous châtier intentionnellement comme des criminels et à nous humilier. C ' e s t pourquoi, en ce qui concerne nos a r t i c l e s de revendications,nous pensons q u ' i l s doivent être de bonne f o i , q u ' i l s vont a c c e p t e r 1' ensemble a v e c b i e n v e i l l a n c e et ce sera un grand bonheur pour nous . Si l e s patrons ne s e préoccupent p a s de j u s t i c e et ne s e s o u c i e n t pas d'humanité, s ' i l s considèrent que nos a r t i c l e s de revendications sont p r é s e n t é s a v e c l ' i n t e n t i o n de leur créer des d i f f i c u l t é s , et s i décidément i l s r e f u s e n t , a l o r s , nous le regrettons b e a u c o u p , nous ne pouvons puisque notre e x i s t e n c e e s t en jeu faire autrement que d'employer des procédés d'ouvriers en lutte pour leur i n t é r ê t . Nous ne voulons absolument p a s avoir recours à la l u t t e , c ' e s t pourquoi nous avons supporté c e s t e m p s - c i d'immenses souffrances morales et physiques et d'extrêmes sacrifices. Sauf s ' i l n'y a absolument rien d'autre à faire , nous ne désirons pas du tout porter atteinte à la paix s o c i a l e . S i , par malheur, la rupture s u r v i e n t , nous espérons que notre d é t r e s s e nous s e r a pardonnée par tous nos parents ( 7 ) .
NOTES.
( 1 ) Ce manifeste , daté du 26 mai 1921, a été reproduit dans Mécaniciens , p. 1 0 - 1 2 . ( 2 ) Cette " Association de soutien " , qui ne prendra qu'en 1926 le nom de syndicat, succédait à une association mixte qui groupait à la fois les petits patrons et les ouvriers qualifiés de Canton et de Hongkong, et qui remontait aux dernières années de la dynastie mandchoue ( cf. notre Répertoire ) . Cette association mixte avait au printemps 1920 soutenu la grève des mécaniciens de Hongkong, qui nlétait dirigée
TEXTES
121
que contre les grandes entreprises anglaises de la colonie ; mais quand 1' année suivante l e s ouvriers mécaniciens de Canton avaient présenté aux patrons chinois de la ville des demandes d'augmentation de salaires analogues à celles qu'avaient obtenus après cette grève leurs camarades de Hongkong, les patrons avaient refusé. Cette crise avait précipité l'éclatepient de l ' a s s o c i a t i o n , les ouvriers formant un groupement séparé, dont un des premiers actes fut de publier le manifeste que nous reproduisons i c i ; les patrons persistant dans leur refus, ils eurent recours à la grève quelques jours plus tard et obtinrent à leur tour d'importantes augmentations de salaire . Tr. pr., p. 2 3 8 - 3 9 . ( 3 ) Ces "Messieurs charitables", ces "gens cultivés" dont il sera question quelques lignes plus loin, sont certainement des intellectuels et des journalistes qui, au lendemain du Mouvement du4mai, s'étaient préoccupés " d'aller au peuple " . ( Tr. pr., pp. 233-237 ) . L'ouvrier imprimeur dont on a publié cidessus ( Texte n° 2 ) la lettre s'en prenait déjà à ces émules chinois des narodniks russes des années 1880. ( 4 ) Il s'agit sans doute des différentes catégories professionnelles de mécaniciens : ouvriers des petits ateliers, mécaniciens spécialisés des grandes entreprises comme l'arsenal de Canton, électriciens , e t c . . . Des clubs ouvriers, dont les patrons étaient déjà éliminés, s'étaient constitués en 1920 dans un certain nombre de ces catégories, et avaient contribué en avril 19Î1 à la formation de la nouvelle " Association de soutien " . ( 5 ) Expression traditionnelle. ( 6 ) On sait qu'elle n'avait d'ailleurs pas jugé ce principe applicable à la Chine , et qu'elle avait rangé c e l l e - c i dans la catégorie des "pays s p é c i a u x " ; cf. c i - d e s s u s , texte n ° 3 , note 2 . ( 7 ) Ces hésitations , cette répugnance à mener l'action revendicative , sont caractéristiques de l'Association de soutien des mécaniciens, dont par ailleurs le caractère authentiquement ouvrier ne peut être mis en doute à cette date. Ces tendances à la collaboration de classe se préciseront par la suite, à mesure que se développera à Canton un syndicalisme de gauche beaucoup plus dynamique.
T E X T E N° 8 : Manifeste du Secrétariat d'organisation du travail de Chine , juillet 1921 ( 1 ) . L ' é t a t de développement du capitalisme dans tous les grands ports de Chine n'estpas différent de 1' é tat de son développement dans n'importe quel endroit du monde . L e système de production moderne détruit du jour en jour l e s vieux moyens de production ( 2 ) , concentre de jour en jour l e s travailleurs dans l e s usines , et en fait des dépendances des machines . L e s conditions de travail des hommes et des femmes dans ce système de production moderne s o n t , en un mot, semblables à c e l l e s des bêtes de somme. Ils vendent leur force de travail aux exploiteurs c a p i t a l i s t e s , en échange de s a l a i r e s extrêmement bas . L e s s a l a i r e s qu'ils échangent contre leur sang et leur sueur ne peuvent la plupart du temps assurer leur s u b s i s t a n c e . On peut trouver partout des ouvriers souffrant de la faim et du froid. Il y a aussi c e s milliers d'enfants qui viennent de nuit et de jour travailler dans des cotonnières et d'autres usines , et la plupart du temps , leur temps de t r a v a i b s t au minimum de douze heures . Leur santé e s t s a c r i f i é e dans ce système d'exploitation , et ils ne peuvent absolument pas trouver l ' o c c a s i o n de s'instruire . Depuis leur extrême jeunesse , ils sont transformés en source de r i c h e s s e s pour l e s c a p i t a l i s t e s chinois et étrangers , ils sont transformés en e s c l a v e s d'un type nouveau au service des c a p i t a l i s t e s . C e s pénibles conditions de travail qui sont imp o s é e s aux travailleurs , hommes , femmes et enfants , peuvent certainement l e s contraindre à s'unir e u x - m ê m e s et à lutter vigoureusement contre leurs patrons e x p l o i t e u r s . C ' e s t ce dontnous
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LES SYNDICATS
124
CHINOIS
sommes convaincus . Mais les travailleurs n'ont pas d'organisations , ou n'ont comme organisations que des guildes et des syndicats insignifiants ( 3 ) . Ces groupements ne sont naturellement pas capables de les protéger eux-mêmes , et n'ont naturellement pas de force de résistance . De plus , l e s travailleurs se sont d i v i s é s eux-mêmes en j e ne sais quels compagnonages de Ningbo , de
Canton,
du H u b e i ( 4 ) , et cela ne va p a s . Cela revient à se diviser s o i - m ê m e , et comment cela pourrait-il amener ces organisations à combattre le capitalisme ! L a seule chose que nous
ayons à faire,
c'est d'organiser tous l e s travailleurs d'une industrie donnée , sans distinction d'origine locale , d'âge ou de sexe , pour constituer un syndicat d'industrie . Seul, un tel groupement pourra compter comme un groupement puissant, et ce n'est qu'avec un tel mode d'organisation que les travailleurs pourront utiliser leur capacité d'organisation en vue de mener des combats et d'améliorer leur position . L e Secrétariat chinois d'organisation du travail est né à l ' i n i t i a t i v e de plusieurs groupements ouvriers de Changhai , centre industriel de la Chine ( 5 ) . C ' e s t un organisme général qui se propose de relier entre eux tous l e s groupements ouvriers . Son rôle est de développer 1' organisation ouvrière, de propager parmi l e s travailleurs la n é c e s s i t 4 d e l ' o r g a n i s a t i o n , d'unir ou de réformer les organismes déjà c r é é s , d ' é v e i l l e r le sens de classe des travailleurs, d'établir des liens étroits entre les ouvriers chinois et l e s ouvriers étrangers . Mais ces activités doivent être
me-
nées à bien par toute la c o l l e c t i v i t é ; c ' e s t pourquoi nous demandons aux groupements ouvriers déjà formés d'entrer dans ce Secrétariat et d'avancer en même temps que nous . Camarades ouvriers I Si nous prenons comme exemple l e s données de l ' e x p é r i e n c e historique des pays étrangers , nous savons qu'en entreprenant nos activités , nous rencontrerons certainement des difficultés extrêmement nombreuses . En particulier, la plus grande
difficulté
est que notre classe manque de connaissantes suffisantes . Mais le système capitaliste se
déve-
loppe constamment en Chine , et nous faisons la plus grande confiance aux groupements ouvriers, pour qu'ils se développent et se renforcent constamment e u x - a u s s i , En outre , nous sommes fermement convaincus que le monde de 1' avenir sera un monde ouvrier. Ouvriers chinois ! Unissonsnous immédiatement pour créer des syndicats ouvriers 1 Manifeste du Secrétariat chinois d'organisation du t r a v a i l , signé par Zhang T e - l i et v i n g t - s i x
au-
tres personnes . ( 6 )
NOTES.
( 1 ) C e manifeste fut p u b l i é dans le numéro 6 et dernier du mensuel G C D
( l e P a r t i communiste)
qui fut p u b l i é à C h a n g h a i par le petit groupe communiste de décembre 1920 à j u i l l e t 1921. C e numéro n ' e s t p a s daté a v e c p r é c i s i o n . L a tradition communiste c h i n o i s e p l a c e habituellement l a fondation du Secrétariat du travail au lendemain de l a fondation du P a r t i communiste . Mais cette dernière date n ' e s t p a s non
plus
connue a v e c p r é c i s i o n , l e s estimations variant du début à l a fin du mois de j u i l l e t 1921. Il est donc
possi-
b l e que le Secrétariat ait été fondé à l ' i n i t i a t i v e du groupe communiste qui publiait G C D ,
à l a v e i l l e même
de l a fondation du P a r t i communiste .
( 2 ) On notera l ' a p p a r i t i o n de l a terminologie marxiste , j u s q u e vriers p r é s e n t é s
l à absente d e s documents
ou-
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( 3 ) Il s ' a g i t d e s o r g a n i s a t i o n s " t r a v a i l l i s t e s " , dont p l u s i e u r s portaient d é j à le nom de s y n d i cats , et qui étaient apparues à C h a n g h a i à l a suite du Mouvement du 4 m a i .
TEXTES ( 4 ) Les bang ou bang-hui ( compagnonages régionaux) étalent très nombreux à Changhai et dans les autres grands centres industriels . Ils groupaient les dockers d'un quai, les ouvriers d'une usine ,les cheminots d'une gare, qui provenaient de la même province ou parfois du même xian. ( 5 ) Cette initiative revenait en fait au Parti communiste ou à son prédécesseur immédiat, le petit groupe communiste de Changhai. Mais un tel parrainage ne pouvait être annoncé dans un périodique comme GCD , qui était publié de façon semi-légale . ( 6 ) Zhang T e - l i ( Z h a n g Guo-tao) était un des militants les plus actifs du Parti communiste à Changhai à cette date (on sait qu'il s'en séparera plus tard ). Nous n'avons pas trouvé trace des vingt-six autres signataires mentionnés i c i .
TEXTE N° 9 : Résolutions du premier Congrès national du t r a v a i l . Mai 1922 ( 1 ) . Résolution
sur l ' a i d e aux grèves .
Proposée par : Li Q i - h a n , délégué du Secrétariat chinois d'organisation du travail ( 2 ) . Motifs : Le mouvement ouvrier de notre p a y s est encore aujourd'hui dans sa période infantile , et s e s forces sont faibles . Alors qu'en temps ordinaire il est opprimé par l e s forces d'injustice , il est encore davantage manoeuvré par l e s c a p i t a l i s t e s en période de grève. Sans esprit de solidarité mutuelle et sans aide mutuelle de notre part, il n'a certainement aucun espoir de vaincre . C ' e s t pourquoi l e s ouvriers , quel que soit 1' endroit où survient une grève , doivent trouver l e s moyens de l ' a i d e r , pour atteindre nos objectifs : lutter par le s a c r i f i c e des ouvriers et obtenir le bonheur par nous - mêmes . Dispositions : 1° ) quand se produit une grève dans un certain endroit ou de la part d'un certain synd i c a t , il faut toujours s'arranger pour avertir chaque syndicat du pays ; ou bien , dans la période présente , le Secrétariat chinois d'organisation du travail jouera le rôle d'agent d'information . 2° ) tout s y n d i c a t , quand il saura que s ' e s t produit un fait de grève dans un autre endroit , avisera chaque syndiqué d'appliquer l e s consignes suivantes : a) sur le lieu de la grève , l e s ouvriers ne doivent pas se faire embaucher par l e s patrons . b) envoyer des m e s s a g e r s pour témoigner sa sympathie ou faire part de c e l l e ci par télé graphe , c) envoyer du monde pour aider à la gestion des affaires courantes . d) verser des fonds pour contribuer à la subsistance des grévistes . e) si la puissance des patrons est très grande et qu'il n'est p a s f a c i l e d'en venir à bout, il faut alors lancer une grève de solidarité à 1' échelon approprié . Résolution sur le principe de la création d'un syndicat p a n - c h i n o i s . Proposée par : Deng Z h o n g - y u a n , d é l é g u é du club des cheminots de Chang xindian sur la du J i n g - h a n ( 3 ) .
ligne
Motifs : l'ampleur de la puissance combative de la c l a s s e ouvrière est entièrement déterminée par la valeur de la méthode d'organisation de s e s s y n d i c a t s . Si l e s syndicats sont formés en organisant l e s ouvriers d'un seul métier, alors en c a s de grève on en arrive chaque fois à ce que l e s ouvriers de ce métier tombent dans l ' i s o l e m e n t , et la défaite survient facilement. L'organisationsyn-
TEXTE N° 9
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TEXTES
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dicale par industrie est différente . Toute sorte d'ouvriers , dans une entreprise donnée , s'unissent en un seul syndicat, et la combativité est souvent très forte . C'est pourquoi, quand nous organisons des syndicats, nous devons prendre comme principe l'organisation syndicale par industrie ; mais à 1' é gard des ouvriers des divers métiers qui ne peuvent pas adopter ce principe d'organisation syndicale par industrie, on peut encore tolérer qu'ils prennent les organisations de métier comme point de départ. De plus , nous , ouvriers, espérons qu'apparaîtra à 1' avenir une véritable organisation générale pan - chinoise du travail ; il faudra alors commencer par organiser tous les syndicats d'un lieu donné ( q u ' i l s soient de métier ou d'industrie) , et y former une fédération locale du travail; par la suite, ce seront les fédérations locales de chaque centre qui constitueront un syndicat général pan-chinois . L'organisation syndicale sera alors dans la bonne voie, et formera alors un groupement aussi solide que le fer. Dispositions : 1°) tous ceux qui le peuvent doivent uniformément s'organiser selon le principe d'organisation par industrie , pour former des syndicats . 2°) ceux qui ne peuvent réellement pas adopter ce système peuvent aussi s'organiser par métier. 3°) il faut qu'en tout lieu les ouvriers de chaque organisation d'industrie et de chaque organisation de métier constituent une fédération locale , et qu'à partir des fédérations locales on constitue un syndicat général pan-chinois . 4°) tant que le syndicat général pan-chinois n'est pas formé, il est créé d'abord un centre général de correspondance pour tout le pays , et ce rôle est confié au Secrétariat chinois du travail. Liste des résolutions votées par le premier congrès du travail : 1°) résolution sur l ' a i d e aux grèves (proposée par Li Qi-han,délégué du Secrétariat chinois d'organisation du travail ) . 2°) résolution sur le système des huit heures (proposée par le même). 3°) résolution sur le principe de l'organisation d'un syndicat général pan- chinois (proposée par Deng Zhong-yuan, délégué du club ouvrier de Changxindian sur la ligne du Jinghan. 4°) résolution sur la détermination du chant syndical national et des bannières syndicales (proposée en commun par Li S h u - y i , délégué de la Fédération des camarades du service de la mécanique de Tangshan, sur la ligne du J i n g - f e n g , et par Wu H a i - t a n g , délégué du club ouvrier de Xujiapeng sur la ligne du Y u e - h a n ) . 5°) résolution sur le meurtre de Huang et de Pang, de l'Association des travailleurs du Hunan(4) et sur le meurtre de marins de Shatian pendant la grève de Hongkong(5), (proposée en commun par Zhang Li - quan , délé gué de l'Association des travailleurs du Hunan , et par Su Zhao - zheng ( 6 ) , délégué du syndicat général des marins chinois). 6°) résolution sur 1' organisation d'une fédération nationale des tireurs de rickshaws (proposée par Peng Da-han, délégué du syndicat général des tireurs de rickshaws de Hankou) (7). 7°) résolution prévoyant que pour une période convenable le mouvement ouvrier chinois n'est qu'un mouvement économique et ne s'occupe pas de politique ( proposée par Wu Hai-tang, délégué du club ouvrier de Xu jiapeng, sur la ligne du Y u e - h a n ) ( 8 ) . 8°) résolution prévoyant qu'on observera la Fête du travail et qu'on donnera un sérieux avertissement aux "auxiliaires du tigre" dans le monde du travail ( 9 ) (proposée par Tan Zhu-xuan, délégué du bureau central de Changhai de l'Alliance ouvrière chinoise ) . 9°) résolution sur la fixation du second Congrès national du travail (présentée par Deng Han-xing, délégué du syndicat général des mécaniciens chinois du Guangdong ) ( 10 ) .
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LES
SYNDICATS
CHINOIS
10°) résolution prévoyant que , jusqu'à la fondation d'un syndicat général pan-chinois, on demande au Secrétariat chinois d'organisation du travail de jouer le rôle d'un organisme national de correspondance (adoptée en commun et s u r - l e - champ ) ( 11 ) .
NOTES : ( 1 ) Ces résolutions ne sont connues que par les extraits de presse qui les ont reproduites, car les documents originaux du premier Congrès national du travail sont perdus . Ces textes ont été réimprimés dans le volume Congrès du travail, pp. 3 à 6 . ( 2 ) Li Qi-han était un étudiant hounanais de Changhai qui avait participé dès sa fondation aux activités du Secrétariat chinois d'organisation du travail. C'était à 1' appel de ce Secrétayat, lié au parti communiste (cf. c i - d e s s u s , texte n°8) que s'était réuni le premier Congrès du travail, à Canton, lelermai 1922. A côté des délégués des clubs et des syndicats liés aux militants communistes du Secrétariat, tels que le club des cheminots de Changxindian, on y rencontrait aussi des représentants d'organisations corporatives ou modérées, comme le groupement des mécaniciens de Canton. Tr. pr., p. 2 6 8 - 7 1 . ( 3 ) Deng Zhong-yuan était un des nombreux pseudonymes de Deng Z h o n g - x i a , intellectuel communiste qui avait dès 1921 été le fondateur du club ouvrier de Changxindian, et qui était un des principaux dirigeants du Secrétariat du travail. ( 4 ) Il s'agissait des deux militants anarchistes, Huang Ai et Pang R e n - q u a n , fondateurs et dirigeants de l'Association des travailleurs du Hunan qui avaient été décapités à Changsha en janvier 1922 à la suite d'une grève de la cotonnière provinciale . Tr. pr., p. 261. ( 5 ) Au début de mars 1922, alors que la grève des marins de Hongkong durait déjà depuis six semaines, et qu'une grève générale de solidarité avait été déclenchée dans toute la colonie, un groupe de grévistes (qui, en fait, ne comportait que peu de marins) s'était heurté au poste britannique de police de Shatian, sur le rivage, alors qu'ils cherchaient à gagner Canton. Il y avait eu plusieurs morts du côté chinois . Tr. pr., p. 267 . ( 6 ) Su Zhao-zheng n'occupait alors que des fonctions subalternes dans le syndicat des marins dont le président était un ami de Sun Yat-sen . Il passera au premier plan à partir de 1925, comme président du syndicat des marins , dirigeant de la grève-boycott de Canton-Hongkong, président du syndicat général pan-chinois, premier ministre du Travail de l'histoire de Chine dans le gouvernement de Wuhan au printemps 1927 . Tr. pr., p. 550. ( 7 ) Un syndicat des rickshaws existait à Hankou depuis la grève qui avait éclaté au printemps 1921 chez les travailleurs de cette corporation . Il était lié aux militants de Wuhanl du Secrétariat du travail et en particulier à l'avocat Shi Yang, qui était son conseiller juridique. Il ne semble pas que ce projet dtan syndicat national des rickshaws ait reçu ne f û t - c e qu'un commencement d'exécution. Tr. pr., p. 259 . ( 8 ) Cette résolution semble indiquer qu'il existait au Hunan à cette époque, même dans les clubs de cheminots liés au Secrétariat du travail, de nettes tendances anarcho - syndicalistes . C'est au Hunan que, pendant les années précédentes, s'était constituée la plus importante des organisations ouvrières que les anarchistes aient jamais dirigée en Chine , l'Association des travailleurs du Hunan. Tr. pr., p. 242. ( 9 ) Cette expression populaire désigne les âmes des hommes mangés par un tigre , et qui d'après la légende sont devenus les auxiliaires de ce fauve, 1' aidant à trouver de nouvelles victimes. Elle
TEXTES s'applique ici aux transfuges du mouvement ouvrier, passés au service du capitalisme. ( 10 ) D'après la presse de l'époque , l e s délé gués auraient officieusement envisagé de tenir le 1er mai de l'année suivante un second Congrès national à Wuhan. L a répression déclenchée contre le mouvement ouvrier à partir de 1' affaire du 7 février 1923 empêchera la réalisation de ce projet, et le secondCongrès ne se réunira qu'en mai 1925, de nouveau à Canton . Deng Han-xing, l'auteur de cette motion, représentait à Canton en 1922 un syndicat de tendance modérée, celui des mécaniciens du Guangdong. Il ralliera ensuite le camp du syndicalisme de gauche,et sera membre en 1926 de la direction du Syndicat général pan-chinois . Mis à part Li Qi-han , DengZhong-xia et lui-même, nous n'avons pu retrouver d'informations sur les autres auteurs des motions mentionnées ici. ( 1 1 ) Cette décision était un succès pour les militants communistes du Secrétariat du travail,qui voyaient ainsi s'élargir leur audience et officialiser leur activité dans 1' ensemble du monde du travail .Mais ces décisions, à beaucoup d'égard, restaient fort en deçà de ce qu'ils avaient espéré obtenir du Congrès, tant en matière d'organisation que en ce qui concerne les perspectives politiques du mouvement ouvrier.Dans son Abrégé, Deng Zhong-xia qualifie ces décisions du Congrès de Canton de "trop techniques" et de "trop partielles " ( Editions de 1953, p. 73 ) . Dans cet ouvrage , il donne , lui aussi " d'après la presse " , une liste des résolutions du Congrès qui diffère lé gèrement de celle que reproduit le volume sur les Congrès du travail,et que nous avons utilisée i c i . Il cite de façon identique les résolutions 1) 2) et 3 ) ; mais il passe complètement sous silence la résolution 6) et surtout l'importante résolution 7) ; les points contenus dans l e s cinq autres résolutions sont aussi mentionnés par l u i . bien que dans un ordre différent; il se réfère expressément à la décision de tenir l'année suivante à Wuhan un Congrès national. En ce qui concerne les auteurs des résolutions, il ne cite que Li Qi- han (pour les résolutions 1) et 2), lui-même, pour la résolution 3 ) , Su Zhao - zheng, pour l'anniversaire des morts de Shatian , et un certain Xu Bai - hao , à qui il attribue l a résolution sur 1' élimination des rénégats du mouvement ouvrier ; ce Xu Bai-hao sera par la suite un des dirigeants du Syndicat national des chemins de fer, et le président de la Fédération provinciale des syndicats du Hubei après l'arrivée des armées nationales dans cette province en 1926; d'après Deng Zhong-xia, il était en 1922 délégué au Congrès de Canton par le syndicat des mécaniciens de Changhai, dont l'orientation était alors plus radicale que celle des mécaniciens de Canton.
T E X T E N ° 1 0 : Programme de l é g i s l a t i o n du travail élaboré par le Secrétariat du travail,été 1922
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A. PRINCIPES
DE LEGISLATION OUVRIERE :
1) Assurer la liberté politique : T o u t e s l e s c l a s s e s d'un E t a t républicain doivent jouir du droit aux libertés politiques (de parole, de réunion, d ' a s s o c i a t i o n , e t c . . . ) . Bien que la Constitution provisoire ( 2 ) l ' a i t é galement fixé , ce droit a , en f a i t , complètement disparu depuis la promulgation de la loi de Yuan Shi-kai sur le maintien de l'ordre public (3) .Quant aux grèves de coalition.il e s t évident qu'elles sont interdites par la loi . En conséquence , l'opinion et l'action des travailleurs n'ont aucune occasion de s'exprimer . N>us cherchons à nous débarasser de c e s liens , mais nous n'y arriverons que si sont complètement annulés les a r t i c l e s de c e s mandats illégaux et du Code criminel ( 4 ) qui répriment le mouvement ouvrier. En outre , le droit des travailleurs à des contrats collectifs doit également recevoir la sanction officielle de la l o i , pour empêcher l e s c a p i t a l i s t e s de tirer parti de la faiblesse des ouvriers et de p a s s e r individuellement des contrats qui nuisent aux intérêts de c e u x - c i . L ' u n i t é internationale des travailleurs est aussi un point dont nous devons demander la reconnaissance légale . En e f f e t , c ' e s t son caractère international qui fait l'importance de la signification du mouvement prolétarien .
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!35 2) Améliorer la situation économique :
Nous nous trouvons sous un régime capitaliste anarchique et illégal, et la cruauté avec laquelle on nous traite est sans égale au monde . L e s heures de travail vont de dix à dx-huit heures par jour, sans que soit fixé de temps de repos. Le travail de nuit dépasse huit heures, et le travail des femmes et des enfants n'est pas limité. L e s salaires sont fixés au gré du capitaliste sans la moindre base précise . L e s secours aux chômeurs et les assurances en cas de maladie sont choses dont nous ne rêvons même p a s . Nous devons trouver le moyen de nous débarasser rapidement de toutes ces souffrances . L e s travailleurs d'Europe et d'Amérique , sur cette question de l'amélioration de leur sort, n'ont-ils pas déjà tous composé des chants de victoire ? Nous devons suivre l'exemple de la législation ouvrière de tous les pays d'Europe occidentale , et prendre en main nos intérêts , ceux de la classe ouvrière . En outre , le niveau des prix des produits agricoles des paysans (de ceux des paysans n'exploitant pas le travail d'autrui ) doit lui aussi être protégé par la loi. En effet, les prix des denrées produites par les travailleurs de 1' agriculture sont souvent manipulés à leur profit par les capitalistes et les marchands , et il faut aujourd'hui fixer légalement leur niveau pour éviter qu'ils tombent au-dessous de la force de travail dépensée . 3) Participer à la gestion du travail : Dans le but d'émanciper les travailleurs et de leur donner une expérience de gestion , il faut leur donner le droit de participer aux organismes économiques , aux organismes d'entrepris e s , et aux bureaux d'Etat d'inspection du travail. Si les patrons ne s'occupent pas du tout aujourd'hui de l'intérêt des ouvriers , c'est que les ouvriers n'ont aucun droit à participer à la gestion des affaires qui les concernent. A cause de cela, l'intérêt des ouvriers ne peut être assuré, ni progresser . Si nous pouvions avoir le droit de participer à la gestion , nous pourrions certainement alors comprendre les conditions de la production et la situation économique , améliorer le système de gestion des usines , et redresser les erreurs des patrons . D'un côté , nous ferions avancer les affaires de la classe ouvrière , et de 1' autre nous préparerions pour 1' avenir la gestion des usines par le prolétariat. C'est pourquoi nous devons exiger que la loi reconnaisse aux travailleurs le droit à une telle participation. 4) Donner une éducation complémentaire aux ouvriers : L e s inégalités actuelles de la société naissent en grande partie du manque d'occasions de s'éduquer. Le gouvernement dépense chaque année de vastes sommes pour l'éducation de la seule bourgeoisie , et rien n'atteint le prolé tariat. Ces inégalités font de nous leurs esclaves à jamais. C'est pourquoi nous devons exiger du gouvernement que la loi assure aux travailleurs hommes et femmes , la possibilité de recevoir une éducation complémentaire . L e s points ci - dessus représentent nos exigences minima , et aussi celles que nous devons nous efforcer de réaliser. B. PROGRAMME DE LEGISLATION OUVRIERE : 1) reconnaître le droit d'association et de réunion des travailleurs . 2) reconnaître le droit de grève par coalition . 3) reconnaître aux travailleurs le droit de passer des contrats collectifs . 4) reconnaître aux travailleurs le droit d'affiliation internationale . 5) le temps de travail quotidien de jour ne peut dépasser huit heures , et le travail de nuit six heures , et il faut chaque semaine accorder quarante - deux heures de repos consécutifs . 6) le temps de travail des ouvriers, hommes et femmes, de moins de dix-huit a n s , et de ceux qui font un travail fatigant, ne peut dépasser six heures . 7) il est interdit de dépasser le temps fixé légalement ; si un cas spécial se présente, il faut l'accord du syndicat pour le prolonger.
LES SYNDICATS
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CHINOIS
8) le temps de travail des ouvriers agricoles peut dépasser huit heures , mais les salaires du temps supplémentaire seront calculés sur la base de huit heures. 9) pour protéger légalement le prix des produits des paysans (de ceux qui travaillent sans exploiter), il faut que ces prix soient proposés par des délégués des paysans, pour être fixés par la loi. 10) les travaux fatigants ou dangereux pour la santé, ou allant a u - d e l à du temps de travail légal, ne peuvent être exécutés par des travailleurs hommes ou femmes de moins de dixhuit ans . 11) les travailleuses qui font un travail physique doivent recevoir un congé de huit semaines avant et après la naissance , les autres femmes , un congé de six semaines . Les salaires doivent être payés pendant ce congé . 12) on ne peut embaucher d'ouvriers , hommes ou femmes , de moins de seize ans . 13) pour assurer aux travailleurs un salaire minimum, 1' Etat doit établir des lois à cet effet. Quand on les établira, il faut que les délégués du Syndicat général pan - chinois (5) puissent siéger. Les salaires des entreprises et des organismes publics et privés ne peuvent être inférieurs au salaire minimum. 14) tout travailleur doit, par l'intermédiaire d'un syndicat d'industrie ou de métier,élire des délégués qui auront le droit de participer aux organismes économiques ou d'entreprise du gouvernement et aux entreprises et organismes privés contrôlés par le gouvernement. 15) l'Etat doit établir un Bureau d'inspection du travail, qui s'occupera de toutes les entreprises publiques et privées du pays . 16) l'Etat doit assurer aux travailleurs le droit de participer pleinement aux Bureaux d'inspection du travail. 17) il faut que les travailleurs participent à 1' é tablissement des statuts de toutes les entreprises d'assurances , pour garantir les ouvriers contre les dommages qu'ils peuvent subirdans lès entreprises et les organismes d'Etat, publics ou privés; les frais d'assurance doivent être entièrement supportés par l'Etat ou les patrons , et on ne peut les faire supporter aux ouvriers. 18) tout travailleur doit avoir un mois de congé par année de travail, ou deux semaines par semestre . Il a le droit de recevoir son salaire pendant ce temps . 19) l'Etat garantit lé gaiement aux travailleurs , hommes et femmes , la possibilité de bénéficier d'une éducation complémentaire ( 6 ) .
NOTES : ( 1 ) Ce programme de législation du travail avait été élaboré et mis en circulation pendant 1' été 1922 par le Secrétariat du t r a v a i l , à l ' o c c a s i o n du rappel à P é k i n , par Wu P e i - f u , du "Vieux P a r l e m e n f d e 1 9 1 3 } Wu P e i - f u s'était affirmé à plusieurs reprises partisan d'une politique de "protection du t r a v a i l " ; et Li D a - z h a o , qui était alors un des principaux animateurs du Secrétariat, avait cru possible d'obtenir du Parlement l e vote d'une législation du t r a v a i l . Ce t e x t e , qui fut alors largement publié dans la p r e s s e , a
été
reproduit dans 1* Annuaire,Ilème partie , pp. 436 à 438 . Tr. p r . , p. 285 . ( 2 ) Celle de 1 9 1 2 . ( 3 ) Cette loi fut promulguée par Yuan S h i - k a i en 1 9 1 4 ; elle réprimait très sévèrement toute espèce d'activité ouvrière . Tr. p r . , p. 188 . ( 4 ) Le Code criminel promulgué en 1 9 1 2 , peu de temps après l'éviction de Sun Y a t - s e n par Yuan S h i - k a l , frappait de peine sévère tout instigateur d'une grève . Tr. p r . , p. 188 .
137
TEXTES ( 5 ) Rappelons qu'il n'existait pas encore d'organisme ayant ce nom et ce caractère . Le
Con-
grès du travail de mai 1922 avait seulement ( c f . c i - d e s s u s , texte n ° 9 ) voté le principe de s a création, et il ne se constituera effectivement qu'en mai 1 9 2 5 . ( 6 ) Ce programme de législation ouvrière fut ultérieurement critiqué comme " opportuniste " par Deng Zhong-xia ( op. c i t v p . 7 5 - 7 8 ) qui rendait en particulier Li D a - z h a o responsable des illusions qu'avait pu entretenir chez certains l a démagogie de Wu P e i - f u (Ibid. p. 2 7 ) . De f a i t , son énoncé semble procéder d'un " occidentalisme " a s s e z utopique , et des notions comme le salaire minimum, l'inspection travail, l e s assurances ouvrières , la fixation par 1' Etat des prix des denrées agricoles , n'avaient
du sans
doute pas grande signification a l o r s , dans le contexte d'une Chine déchirée entre factions militaires rival e s , dépourvue d'un gouvernement central disposant d'une autorité e f f e c t i v e , et dont l e s principales zones industrielles étaient sous le contrôle direct ou indirect des P u i s s a n c e s o c c i d e n t a l e s . Le gouvernement de Pékin n'en aborda même pas l'examen . L e s idées sur la participation des ouvriers à la gestion des e n t r e p r i s e s , développées dans le paragraphe 3 des " Principes de législation ouvrière " , n'étaient sans doute pas très conformes non plus aux principes de l'Internationale syndicale rouge , dont s e réclamait pourtant déjà le Secrétariat du t r a v a i l . De ce point de vue, le terme "d'opportuniste" avancé par Deng Z h o n g - x i a peut s e comprendre aisément. Ce programme joua pourtant pendant l ' é t é et l'automne 1922 un rôle e f f e c t i f ; il contribua d'une façon limitée mais certaine à l ' é v e i l de la conscience ouvrière, par l'intermédiaire des nombreuses réunions publiques et manifestations ouvrières qui s'organisèrent alors dans l e s principales v i l l e s chinoises
pour
1* approuver et le soutenir.
TEXTE N° 11 : Récit de la grève des cheminots du Y u e - h a n , septembre 1 9 2 2 ( 1 ) . Depuis la victoire de la première grève des ouvriers de la ligne de Wuchang à Changsha sur le chemin de fer du Y u e - h a n ( 2 ) , en octobre 1 9 2 1 ( 3 ) , le sentiment collectif s ' é t a i t vivement éveillé chez l e s ouvriers ; l e s ouvriers de Wuchang et de Xujiapeng s e mirent ensuite à organiser des clubs ouvriers à Yuezhou et à Changsha . Leurs adhérents représentaient à peuprès tout le personnel ouvrier de la ligne . Le personnel de la section mécanique organisa alors une "Société d'étude des camarades de la section mécanique du Yue - han " , ( 4 ) , pour s'opposer aux clubs ouvriers. Cette société d'étude était protégée par l'administration de la ligne e t a v a i t comme objectif particulier d'empêcher le développement des clubs ouvriers et de briser l e s forcesdes ouvriers . A ce moment l à , un certain Wang quitta le club ouvrier pour adhérer à la Société d'étude ; c'était un dirigeant de cette association qui avait en secret beaucoup d'influence , et dont le rôle était d'opprimer l e s ouvriers par tous l e s moyens. Le surveillant Zhang S i - y i n g et l'employé Miao Feng-ming dirigeaient cette opération. L à - d e s s u s , des heurts s e produisirent entre ces deux associations et 1' on en arriva au point qu'il leur était impossible de coexister . Quand ensuite un dirigeant du club ouvrier, un certain Wu , fut licencié à cause de quelque vétille , l e s ouvriers déclenchèrent immédiatement un mouvement pour le renvoi de Zhang et de Miao , et demandèrent le 2 septembre 1922 au directeur de la ligne de l e s renvoyer. L e directeur r e f u s a . L e même jour, i l s demandèrent par télégramme au Ministère des communications une réponse dans l e s trois jours , et n'en obtinrent pas davantage . Remplis de colère , l e s ouvriers tinrent une conférence dont le résultat fut de proposer l e s sept a r t i c l e s c i - d e s s o u s , et de décider de faire grève le 9: 1) renvoi de Zhang et de Miao , et réintégration de Wu . 2) modification des s a l a i r e s de tout le personnel, à 1* exemple du J i n g - h a n ( 5 ) ; c e u x qui auront plus de deux ans de service passeront du s a l a i r e à la jlournée au salaire au mois;ceux qui s'arreteront pour cause de maladie doivent recevoir leur s a l a i r e habituel . 3) l e s s a l a i r e s minima des chauffeurs de locomotives doivent être de douze yuans par mois , et le salaire minimum des embauchés temporaires , de neuf yuans .
TEXTE N° 11 X
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142
LES SYNDICATS
CHINOIS
4) le salaire des ouvriers qualifiés doit être augmenté une fois par an , et le salaire des manoeuvres, des auxiliaires et des apprentis doit suivre , et chaque mois la date du paiement ne peut être retardée . 5) l'avancement des ouvriers doit se faire selon le nombre des années de service, on ne doit pas infliger d'amendes sans motif, et ceux qui violent le règlement de la ligne ne doivent être renvoyés qu'à la sixième fois . 6) selon ce qui a été fait l'an passé pendant la guerre entre le Hubei et le H u n a n ( 6 ) , on doit payer double salaire pendant la durée de la grève . 7) on doit payer aux conducteurs de locomotives , aux chauffeurs et aux diverses catégories d'ouvriers des ateliers , des frais de déplacement à l'exemple du Jing-han ; quand les ouvriers demandent des congés de retour au pays ( 7 ) , qu'on leur donne un billet à tarif réduit combinant l ' a l l e r et le retour; quand l e s conducteurs demandent un tel congé en cas de retour au pays, qu'on leur donne un permis de circulation gratuite en seconde classe . Une fois formulées les demandes c i - d e s s u s , la Fédération des clubs ouvriers (8) éljut à titre provisoire des commissaires à la répartition , aux enquêtes , à la garde , à la correspondance , au contrôle , aux affaires générales , de façon à gérer l e s affaires de la grève . Elle publia un manifeste adressé au public , pour expliquer les motifs de la grève . Prenant comme points d'appui les clubs ouvriers de Xujiapeng, de Changsha, et de Yuezhou, l'ensemble des ouvriers de la ligne arrêtèrent alors le travail, et les trains furent complètement immobilisés . L'administration connaissait bien le plan des ouvriers , et envoya immédiatement la police pour l e s surveiller; sous sa protection, elle confia aux membres de la société d'études des camarades de la section mécanique la mission de surveiller la circulation des trains . Les wagons de voyageurs recommencèrent à circuler, mais l e s wagons de marchandises restaient immobiles . L'administration demanda alors au gouverneur du Hubei, Xiao Y a o - n a n ( 9 ) , d'envoyer une compagnie de soldats à la gare de Xujiapeng, pour y imposer 1' état d'urgence , et il ordonna aux détachements de sécurité d'empêcher les mouvements des ouvriers le long de la ligne . Le lendemain, à Xujiapeng, comme plus de cent grévistes empêchaient les trains d'avancer, un choc se produisit avec l'armée et la police. Les ouvriers eurent six morts, huit bless é s graves, cent trente blessés légers. Le même jour, une tragédie semblable se joua à Yuezhou La nouvelle de ces incidents arriva à Wuhan, ou chaque organisme ouvrier y fut profondément irrité, et l e s ouvriers de la section Sud du Jinghan (10) commencèrent immédiatement à préparer une grève de solidarité. Le 12, plus de trente délégués des divers groupements ouvriers de Wuhan tinrent une conférence commune , dont le résultat fut de décider 1' organisation d'un Comité de soutien de la vague ouvrière du Yue -han ; on décida de mettre à exécution l e s neuf points suivants : 1) réunir tous l e s clubs d'usine pour organiser une Fédération du Parti du travail (11) à Wuhan , fédération qu'il faut créer dans l e s huit jours . 2) informer par télégramme la Chine et les émigrés chinois d'outre-mer des crimes commis par 1' administration du Yue - han à l'encontre des ouvriers . 3) demander à l'administration de renvoyer l e s troupes de la ligne . 4) demander à l'administration de sanctionner les traîtres Zhang et Miao en les renvoyant . 5) envoyer des délégués à Pékin pour demander à 1' Assemblée nationale d'adopter une législation ouvrière 6) envoyer quatre délégués généraux pour réconforter l e s camarades du Yue-han. 7) faire collecter par tous l e s clubs des fonds auprès des syndicats, pour venir en aide aux camarades du Yue - han . 8) organiser un " groupe de propagande pour le soutien des camarades du Yue-han" , qui diffusera des informations sur la grève , au fur et à mesure de son évolution. 9) si l'administratiqn du Yue-han n'est pas raisonnable et a recours à la vaine force
TEXTES
T 43
des armes , toutes l e s usines de Wuhan décideront une grève générale . L e s m e s s a g e s urgents du comité de soutien s e répandirent partout et trouvèrent partout un vif écho . La situation devenait de jour en jour plus tendue . L e Ministère des communications envoya alors un conseiller pour enquêter sur la s i t u a t i o n , ainsi que le v i c e - m i n i s t r e pour préparer une solution. En conséquence, le v i c e - m i n i s t r e vint à Wuhan et réunit en conférence le directeur de la ligne et l e s délégués des ouvriers , pour arriver à une réconciliation . L e s ouvriers soumirent cinq demandes au v i c e - m i n i s t r e : 1) retrait des troupes et punition des meurtriers . 2) renvoi du directeur de la ligne et de Zhang et Miao . 3) versement d'une indemnité de dédommagement pour l e s ouvriers morts et b l e s s é s . 4) acceptation complète des sept articles précédents. 5) que dorénavant il ne soit plus permis de restreindre la liberté de réunion , d ' a s s o ciation , de parole , de publication , de grève par coalition des ouvriers ; qu'il ne soit pas permis de renvoyer l e s ouvriers ayant participé à la grève ou l'ayant soutenue . Le vice - ministre des communications constata la vigueur extrême de l'unité ouvrière et la difficulté d'une solution ; le 17, il quitta Wuhan pour rentrer à Pékin . L e 18, plus de trente délé gués des ouvriers des divers métiers convoquèrent à nouveau une conférence , et prirent l e s décisions suivantes au nom de la Fédération des groupements ouvriers de Wuhan ( 1 2 ) : 1) si l e s sept points des ouvriers du Y u e - h a n et l e s cinq points du comité de soutien n'étaient pas complètement mis à exécution , on ne céderait certainement p a s . 2) on fixerait un délai précis pour demander une solution au Ministère des communications e t , si le but n'était pas a t t e i n t , on déclencherait certainement une grève générale . 3) on réunirait des fonds pour couvrir l e s frais de subsistance des camarades . 4) on télé graphierait aux camarades de toutes l e s voies ferrées et de tous l e s ateliers , pour qu'ils ne se fassent pas embaucher par l'administration du Y u e - h a n , de façon à exprimer la réalité de leur combat de c l a s s e . 5) on exhorterait l e s ouvriers du Y u e - h a n originaires de Tianjin à perdre leur état d'esprit régionaliste ( 13 ) et à adopter la même attitude que le reste des g r é v i s t e s . Le 1 9 , l e s délégués de tous l e s groupements s e rendirent au bureau de Wuhan de l a ligne du Y u e - h a n , et présentèrent quatre demandes au directeur en lui demandant de l e s reconnaître immédiatement : 1) 2) 3) 4)
libérer l e s ouvriers arrêtés , en l e s renvoyant par un train s p é c i a l . renvoyer l e s unités militaires et licencier Zhang et Miao . verser des indemnités pour l e s morts et b l e s s é s , et leur famille . reconnaître l e s sept a r t i c l e s précédemment formulés .
A la suite d'un compromis entre toutes l e s parties , le directeur accepta d'abord l e s demandes des ouvriers . Mais le 2 1 , de façon inattendue , le directeur reprit s a parole ,«tlesgroupements ouvriers s ' e n irritèrent à l ' e x t r ê m e . Le 2 2 , l e s délégués de tous l e s s y n d i c a t s tinrent une conférence au club ouvrier de la section Sud du J i n g - h a n et décidèrent de donner à l'administration un délai de cinquante quatre heures pour accepter complètement l e s revendications des ouvriers , faute de quoi la grève de solidarité aurait l i e u . Le 2 4 , à la compagnie F u - l u n ( 1 4 ) à Hankou , se tint une assemblé e pour la préparation de la grève , à laquelle vinrent plus de mille délégués des cheminots du Longhai, de Zhengzhou , de Changxindian . Le 25 à huit heures du matin , au dernier moment, alors que la situation était extrêmement mauvaise et à la suite d'un compromis entre l e s diverses p a r t i e s , le directeur fit connaître qu'il acceptait l e s points suivants : 1) Zhang et Miao seraient suspendus et soumis à enquête . 2) il libérerait l e s trente-deux ouvriers arrêtés . 3) il avait quelque peu modifié l e s sept points revendiqués par l e s ouvriers , de la façon suivante :
LES SYNDICATS
144
CHINOIS
a) en ce qui concerne la première revendication, relative à la réintégration de Wu Q i n g - s h a n , il faudrait attendre pour la mettre à exécution le résultat de l ' e n q u ê t e confirmant qu'il n'y a pas de faute de s a part. b) qu'il en soit fait conformément à la seconde revendication des ouvriers . c) les s a l a i r e s des chauffeurs seraient augmentés conformément aux demandes des ouvriers ; l e s manoeuvres seraient divisés en deux catégories : on donnerait sept yuans et deux jiao aux nouveaux embauchés , et neuf yuans à ceux qui ont plus d'un an de service et que les contremaîtres garantiraient. d) l e s s a l a i r e s des artisans seraient augmentés une fois tous l e s deux ans , ceux des manoeuvres , des auxiliaires et des apprentis , une fois par a n . L'augmentation se ferait en fonction du zèle , selon le système du J i n g - h a n . e) 1' avancement de ceux des ouvriers qui sont qualifiés pour c e l a s e ferait dans l'ordre des années de service . Pour le reste , on s e conformerait aux demandes primitives des ouvriers . Mais la gravité des infractions serait évaluée conformément aux règlements de la ligne . f) pour la durée de la grève , l e s s a l a i r e s seraient distribués comme ce fut le c a s à Changxindian sur le J i n g - h a n . g) du fait que la ligne fait peu de r e c e t t e s , on ne s'occuperait des frais de séjour des ouvriers en déplacement qu'après la fixation du règlement. Quant aux b i l l e t s combinés à tarif réduit pour l e s ouvriers demandant des congés pour rentrer au pays , cela n ' e s t pas de la compétence de la ligne , du fait qu'elle n'a pas adhéré à une entente entre l e s transports ; en ce qui concerne l e s titres de transport gratuits de seconde c l a s s e pour l e s conducteurs de locomotives demandant des congés , puisque l e s b i l l e t s gratuits donnés par chaque ligne viennent d'être supprimés par mandat présidentiel, on ne peut pas en instituer. L e s articles c i - d e s s u s une fois p u b l i é s , l e s ouvriers arrêtés furent relâchés et travail reprit le 26 ( 15 ) .
le
NOTES :
( 1 ) Ce récit a été publié dans 1' Annuaire,Ilème partie , pp. 311 à 314 . Il est extrait d'un
ou-
vrage j a p o n a i s . ( 2 ) L a ligne dite du " Y u e - h a n " ( de Wuhan à C a n t o n ) , n'était alors en service qu'à s e s deux extrémités , de Wuhan à Changsha et de Canton à Xu'zhou . ( 3 ) Cette grève avait duré du 12 au 17 octobre 1921 et avait entrafhé environ 8ou ouvriers
du
service mécanique et du service roulant. C e u x - c i avaient obtenu l e s augmentations de s a l a i r e s qu'ils
re-
vendiquaient ( Annuaire , II, p. 192 ) . ( 4 ) L e s tendances corporatistes étaient particulièrement fortes chez l e s ouvriers des
ateliers
mécaniques des chemins de f e r . On a par exemple pu noter qu'à T a n g s h a n , sur le Jingfeng, existait
dans
c e s ateliers une association particulière, qui avait envoyé en mai 1922 s e s propres délégués au Congrèsde Canton ( c f . c i - d e s s u s , texte n° 9 ) . Il en était de même sur la ligne Pékin-Suiyuar. ( c f . notre R é p e r t o i r e ) . ( 5 ) Cette grève avait duré du 24 au 25 août, et avait entraîné plusieurs milliers de cheminots de toutes catégories (Annuaire, II, p. 1 9 4 ) ; ils avaient obtenu des augmentations de s a l a i r e s , le renvoi de contremaîtres impopulaires , des indemnités pour l e s a c c i d e n t s du travail et d'autres avantages
auxquels
vont se référer à plusieurs reprises l e s grévistes du Y u e - h a n quand ils vont formuler leurs revendications.
TEXTES
145 ( 6 ) Il s ' a git de la " guerre à la rescousse du Hubel " , qui avait opposé en 1920 - 1921 un groupe
de du-jun du Hunan et des partisans de Wu P e i - f u . L e s cheminots du Y u e - h a n , en compensation des dommages qu'ils avaient subis du fait des opérations militaires , avaient obtenu sans doute à
cette
occasion
double s a l a i r e . ( 7 ) L e s ouvriers cheminots , en particulier l e s ouvri-ers qualifiés , étaient souvent
originaires
de provinces lointaines. Cf. par exemple la carte des origines provinciales des cheminots victimes de fusillade du 7 février 1923
la
(Tr. P r . , ch. III, p. 113)
( 8 ) Il s'agit d'un organisme de liaison établi pendant 1' é té entre l e s clubs de cheminots de la ligne, sur l'initiative des militants communistes du Secrétariat du travail. ( 9 ) Xiao Yao-nan appartenait au parti du Zhili et avait succédé en 1920 à un gouverneur
lié
au parti Anfu. ( 1 0 ) C ' e s t - à - d i r e de la section comprise entre Zhengzhou et Wuhan, et dont cette dernière ville était le point d'attache . ( 11 ) Il est intéressant de noter la survivance du terme de " Parti du travail " , encore à cette date tardive. On sait (texte n ° l ) , que cette a s s o c i a t i o n , très active en 1 9 1 2 - 1 9 1 3 , avait été dissoute
par
Yuan S h i - k a i , et qu'en 1919 à Changhai elle ne jouait plus qu'un rôle a s s e z effacé . Certains auteurs de ce projet d'une fédération des organisations ouvrières de Wuhan souhaitaient sans doute se rattacher à
cette
tradition du Parti du travail. ( 1 2 ) L e terme du Parti du travail, proposé l e s jours précédents , n'avait donc pas été retenu,et on lui avait préféré c e l u i , plus vague, de Fédération des groupements ouvriers . Cette fédération était très liée au Secrétariat du travail (Deng Z h o n g - x i a , Abrégé p . 3 9 ) qui n'indique pas la date exacte de s a
fon-
dation . Sur la foi du texte étudié i c i , on peut conclure que cette fondation s ' e s t effectuée à l'occasion du mouvement de solidarité en faveur des grévistes du Yue - han . ( 13 ) Le provincialisme était dans le monde du travail une tendance aussi vivante que le
cor-
poratisme , y compris dans une corporation " neuve " comme l e s cheminots . Sur la ligne du J i n g - han ,
les
cheminots originaires du Fujian avait par exemple organisé entre eux vers 1920 un bang coutumier. Il semble que l e s cheminots du Yue-han originaires de Tianjin aient refusé de soutenir le mouvement de
grève;
peut-être é t a i e n t - i l s l ' o b j e t de faveurs particulières de la part des autorités l o c a l e s , puisque c e l l e s - c i appartenaient au parti du Zhili, au pouvoir à Pékin . ( 1 4 ) Nous n'avons pu identifier cette entreprise . ( 15) A maints égards , cette grève du Yue-han est caractéristique de la grande vague ouvrière de cette époque. Si le particularisme provincial ( en l ' e s p è c e celui des gens de T i a n j i n ) et le corporatisme (des ouvriers des ateliers mécaniques) restent bien vivants, c ' e s t l'union des ouvriers autour de leur club, lié au Secrétariat du travail, qui assure la victoire de la grève. Cet éveil de la conscience de c l a s s e s'exprime en particulier au cours d'un heurt sanglant avec l a p o l i c e , et l a solidarité ouvrière dépasse déjà largement le cadre de l'entreprise, comme le montre le souci des grévistes de se réclamer de la récente
vic-
toire de leurs camarades du J i n g - h a n et aussi l'intervention active des autres syndicats de Wuhan.
Tous
ces traits, sens de l'organisation, discipline, combativité, souci de la solidarité professionnelle et régionale , marquent également l e s autres grandes grèves de 1' é t é et de l'automne 1 9 2 2 . Tr. pr., p. 2 7 4 - 7 9 .
146
LES SYNDICATS
CHINOIS
TEXTE N° 12 : Manifeste du Secrétariat du travail après la répression du 7 février 1923. Les ouvriers ont besoin d'un parti politique ( 1 ) . La défaite que vient de subir la grève du Jing-han a deux causes principales : sa destruction par la force année des militaristes et le caractère imparfait de 1' organisation des camarades . L e s ouvriers étaient absolument désarmés, et leur organisation était jeune et fragile. Il s'y est ajoutée une répression militaire féroce . Dans cette situation , on ne pouvait naturellement pas résister aux ennemis, c'est pourquoi la grève du Jing-han a échoué . Mais nous sommes convaincus que si l'organisation des camarades du Jing-han avait été plus solide , et même si en fin de compte leur puissance n'avait pas suffi à résister aux troupes ennemies bien armées, on n'en serait pas arrivé à un tel degré de destruction. La situation actuelle est très claire : nous n'avons pas conquis les libertés qui nous sont nécessaires ; les militaristes qui nous ont massacrés sont plus féroces encore ; notre orgas i t i o n - l e s syndicats - est détruite. Cela démontre que nous sommes encore moins libres. Si nous devons lutter pour la liberté, nous devons faire des efforts encore plus intrépides que par le passé . Il nous faut nous efforcer de restaurer nos syndicats ( 2 ) , de restaurer et d'élargir nos forces, dans 1' espoir de renverser les militaristes qui nous anéantissent et de gagner de haute lutte les libertés que nous n'avons pas encore obtenues. Nous ne sommes pas du tout découragés ! Ce que nous entreprenons est uneguerrede longue durée; cette défaite-ci n'est qu'un échec initial, provisoire et de peu d'importance . Nous continuons notre guerre sans hésitation . La victoire finale sera certainement nôtre . Ce qui compte le plus pour nous , c'est de nous organiser ! Nous devons organisera nouveau nos syndicats, et nous efforcer de restaurer ceux qui ont été officiellement dissous ( 3 ) et de créer des groupements puissants et solides ; cela ne suffira pas encore pour combattre . La récente répression de la grève du Jing-han a éclairé notre esprit; après la répression des grèves du Jing-han et de Wuhan ( 4 ) et après la mise sous s c e l l é s des syndicats, le centre d'action et les communications des ouvriers ayant alors disparu , nous nous sommes rendus compte brusquement que nos activités étaient très difficiles . Cela démontre que , à côté des syndicats , l e s ouvriers ont besoin d'une autre organisation pour pouvoir lutter. Quelle est cette organisation qui est nécessaire , en plus des syndicats ? C'est un parti politique . Nous en avons déjà discuté avec les camarades. Ce que nous entreprenons est une guerre . Pour gagner cette guerre , les camarades ont tous ensemble organisé solidement leur propre armée , à savoir le syndicat ; c'est extrêmement nécessaire. Mais s ' i l n'y a qu'une organisation formée de la masse des fantassins,cela ne peut suffire à répondre aux nécessités de la guerre . Il faut s'organiser comme dans une armée ordinaire, et organiser au-dessus des fantassins un état-major, pour préparer et diriger la lutte dans l'intérêt de toute la classe ouvrière . Cet état-major, c'est un parti politique . Ce parti politique, quel e s t - i l ? S ' a g i t - i l des groupes de monarchistes ou de légitimistes ( 5 ) ? Non I ces g e n s - l à sont des esclaves qui conspirent pour le trône d'un homme ou d'une famille , et i l s ne sont décidément pas un parti politique ouvrier . S ' a g i t - i l de la " Clique des communications " , des " progressistes " ou des Anfu ( 6 ) ? Non plus ; ce sont tous des groupes de bureaucrates avides d'avancement et de richesses , et qui flattent l e s militaristes ; i l s ne travaillent pas pour les intérêts ouvriers . Quant aux " démocrates " , aux " anarchistes " , aux "socialistes - guildistes " ( 7 ) , bien qu'ils aient d'une certaine façon manifesté initialement de la sympathie pour les intérêts des ouvriers , ce ne sont pas des groupes capables de lutter jusqu'au bout et totalement dans l'intérêt de la classe ouvrière . De tous les groupes politiques , il n'y en a qu'un qui puisse lutter totalement dans l'intérêt de la classe ouvrière, c'est le Parti communiste et lui s e u l . Nous , ouvriers , devons à côté de notre organisation syndicale organiser aussi un
TEXTE N° 12
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TEXTES parti politique ; le parti politique dont nous avons besoin , c'est le Parti communiste . L e s camarades qui luttent dans tout le pays doivent se souvenir comment, pendant ces dernières années , le Parti communiste a lutté en commun avec nous . Il nous a dirigés au début , pour organiser l e s syndicats, et il nous a aidés à obtenir par la lutte des augmentations de salaire i II nous a tous fait admettre que " l'unité est la force des ouvriers " ; son objectif a continuellement été de nous diriger dans la voie de 1' émancipation. C'est pourquoi, loin de craindre les difficultés , ou de relâcher s e s efforts , il nous dirige dans la lutte pour cette liberté qui nous est si impérieusement nécessaire . Ces dernières années , il a lutté en union intime avec nous , épaule contre épaule . Cela doit au moins nous faire reconnaître qu'il mène sans relâche une lutte serrée dans notre intérêt de classe . Encore cette fois - c i , les membres du parti luttent pour la liberté avec les camarades ( 8 ) ; jusqu'à la mort, i l s ne craignent ni ne reculent. Voilà avec quel héroïsme i l s luttent dans notre intérêt de classe ! Au service funéraire tenu récemment à Pékin pour l e s camarades tombés le 7 février, et cette fois il n'y avait pas à craindre la moindre répression militaire , non seulement l e s " socialistes à pancarte " ( 9 ) ne sont pas venus,mais il n'est pas non plus venu un seul des représentants du triple démisme révolutionnaire ( les parlementaires du Guo - min - dang ) ( 1 0 ) ; i l s n'ont même pas montré à l'égard des morts lamoindre sympathie . Cette affaire de très peu d'importance démontre non seulement que le parti communiste est un parti qui est favorable à l'intérêt de la classe ouvrière , mais qu'il est le seul àlutterdans l'intérêt de la classe ouvrière . Il y aura peut-être ici des gens qui répliqueront en demandant si le communisme n'est pas le " bolchevisme " ( 11 ) ? Si ce n'est pas cette clique qui en Russie "tue sans sourciller"? Horreur ! Horreur! Vous qui avez entendu parler de la révolution russe , n'avez-vous pas été secoués et effrayés par ces nouvelles ? Mais je vous le demande , connaissez - vous leur source ? Je peux tout de suite vous dire que ces rumeurs et ces injures sont fabriquées par les capitalistes chinois et étrangers et le parti des Blancs , et qu'elles sont diffusées par leurs organismes de propagande . Ils ont je ne s a i s combien de fois annoncé la mort de Lénine , mais Lénine n'est toujours pas mort; voilà la preuve qu'ils sont des fabriquants de fausses nouvelles. Pourquoi les capitalistes fabriquent-ils des mensonges sur la Russie soviétique? C'est parce que la Russie soviétique est la révolution ouvrière , l ' E t a t y est géré par les ouvriers ; si les ouvriers de chaque pays se mettaient à suivre 1' exemple de la Russie , l e s capitalistes du monde entier seraient immédiatement renversés . C'est pourquoi l e s Etats-brigands , Japon , Etats-Unis , France et autres , s'efforcent tous ensemble de dire des mensonges sur la Russie soviétique et de fabriquer beaucoup de calomnies, pour aveugler l e s ouvriers du monde entier et leur faire perdre leur sympathie pour le Révolution russe . C'est pourquoi la plus grande partie de ce que nous avons entendu ces dernières années sur la Russie n'est que tromperie de leur part. Cette révolution pouv a i t - e l l e éviter de tuer des gens ? L e s communistes russes ont tué des gens. Mais ceux qu' i l s ont tué entravaient les progrès de la révolution et s'opposaient à l'intérêt des ouvriers . Les'bolchevi stes " sont effectivement très redoutables , et i l s font trembler de peur les gens . Mais cela vaut pour les capitalistes du monde entier, parce que la révolution " bolcheviste" consiste à renverser le capitalisme . L e s capitalistes sont l e s ennemis de toujours des ouvriers . Nous n'avons rien à craindre des " boilchevistes " ; les capitalistes hai'ssent les " bolchevistes " et mentent sur les " bolchevistes " ; cela démontre que les " bolchevistes " sont au contraire de notre coté, à nous ouvriers . Ce à quoi i l s s'opposent, ce sont les ennemis des ouvriers ; ce pourquoi ils luttent, c'est l'intérêt des ouvriers. C'est peut-être là une bonne raison de ne pas craindre les " bolchevistes " , mais au contraire de combattre en union intime avec eux. Notre tâche actuelle est très c l a i r e . Nous devons nous efforcer de restaurer nos remparts ( l e s syndicats) et en même temps de bien organiser notre état-major. Tous les révolutionnaires d'avant-garde de la classe ouvrière doivent entrer dans l'organisation du Parti communiste de Chine .
LES SYNDICATS
CHINOIS
J'affirme qu'à côté des syndicats , il faut encore qu'il y ait l'organisation du C ' e s t là un enseignement très profitable de cette récente défaite Si les
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camarades font de
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mieux pour répondre rapidement à cette exigence , s ' i l s se dépensent pour élargir les forces Parti
du
communiste, nos pertes seront immédiatement répar ée s . Vive le Parti comministe de Chine ! Le
24 mars 1 9 2 3 ( 1 2 ) .
NOTES :
( 1 ) C e texte constitue l a c o n c l u s i o n d'un ouvrage p u b l i é clandestinement à P é k i n en mars 1923, au lendemain du m a s s a c r e des g r é v i s t e s du J i n g - h a n par l e s troupes de Wu P e i - f u ; il y figure aux 185 à 188 . Cet ouvrage , intitulé Commémoration de 1' e f f u s i o n de s a n g d e s ouvriers du J i n g - h a n , bibliographie)
pages (voir
, peut vraisemblablement être attribué au Secrétariat du t r a v a i l , et s a n s doute àDeng Zhong-
xia l u i - m ê m e . On y retrouve en effet le s t y l e et l e s préoccupations de l ' A b r é g é , et a u s s i d e s a r t i c l e s Deng p u b l i e r a 1' année suivante dans l a revue Z G G R ,
que
l ' o u v r i e r chinois .
( 2 ) C e s l o g a n de l a " restauration d e s syndicats " s e r a repris l ' a n n é e suivante par l e Parti communiste et l a revue Z G G R ,
après le coup d'état de septembre 1924 à P é k i n et l ' é v i c t i o n du parti du Z h i l i .
( 3 ) D e nombreux syndicats de Chine c e n t r a l e , qui s ' é t a i e n t constitués s e m i - l é g a l e m e n t en 1922 sur l ' i n i t i a t i v e des militants du Secrétariat du t r a v a i l , avaient été d i s s o u s par l e s autorités après l ' a f f a i r e du 7 février 1923. Il en avait été de même pour l e s s y n d i c a t s de cheminots de Chine du N o r d .
( 4 ) L a grève des cheminots du J i n g - h a n avait éclaté au début de février 1923, pour protester contre l'interdiction de leur syndicat par Wu P e i - f u ; quand Wu P e i - f u avait fait tirer s e s s o l d a t s sur
les
g r é v i s t e s , le 7 f é v r i e r , l e s syndicats de Wuhan avaient t^nté in extremis de lancer une grève générale
de
solidarité qui avait échoué . Tr. p r . , p. 3 0 1 - 0 3 .
( 5 ) P a r t i s a n s de l a restauration de l a monarchie m a n d c h o u e .
( 6 ) L a C l i q u e des communications était d i r i g é e par un groupe de p o l i t i c i e n s p r o - j a p o n a i s ayant à tête l e banquier L i a n g S h i - y i . L e Parti A n f u avait été au pouvoir à P é k i n j u s q u ' e n 1920, et était ment f a v o r a b l e
égale-
au J a p o n . L e Parti p r o g r e s s i s t e avait été constitué en 1912 par l e s amis de 1' ancien réfor-
mateur L i a n g Qi - chao , pour faire contre - p o i d s à droite aux révolutionnaires du Guo - min - d a n g . T o u s
ces
groupements ( cf. L i Chien - n u n g , P o l i t i c a l history of modem C h i n a , p a s s i m ) étaient l i é s aux c h e f s m i l i t a i res , aux notables ruraux et aux hauts f o n c t i o n n a i r e s .
( 7 ) P a r démocrates, l'auteur entend s a n s doute l e s amis de Sun Y a t - s e n , U n parti anarchiste avait e x i s t é en Chine au lendemain de l a révolution de 1911, et cette i d é o l o g i e avait c o n s e r v é par l a suite une certaine influence dans le monde du travail ( c ' e s t par exemple une f e u i l l e a n a r c h i s t e ,
Lao-dong,(tra-
vail ) , qui pour l a première f o i s , en 1918, a v a i t a p p e l é l e s ouvriers chinois à c é l é brer l e 1er mai ) . L e " s o cialisme - guildisme " , variante de l ' a n a r c h o - s y n d i c a l i s m e adaptée à un p a y s peu i n d u s t r i a l i s é , avait
eu
une certaine vogue au moment du Mouvement du 4 mai ( c f . C h o w T s e - t s u n g , T h e May Pourth movement,passim ) .
( 8 ) Parmi l e s victimes de Wu P e i - f u l e 7 février 192,3 f i g u r a i e n t , aux côtés d e s cheminots,des membres n o n - o u v r i e r s du parti communiste , tel que 1' a v o c a t de Wuhan, Shi Y a n g .
TEXTES
153
( 9 ) Il s ' a g i t s a n s doute de p e r s o n n a g e s s e réclamant du " parti s o c i a l i s t e de Chine " , formé en 1912 par J i a n g K a n g - hu .
( 10 ) L e " V i e u x - Parlement " , r a p p e l é à P é k i n 1' année précédente par Wu P e i - fu , comptait
un
çertain nombre de membres ou de sympathisants du G u o - m i n - d a n g .
( 1 1 ) L e texte n ' e m p l o i e p a s l a forme c h i n o i s e phonétique du mot b o l c h e v i k ( bu - e r - s i - w e i - k e ), qui était alors d ' u s a g e courant en C h i n e , mais une formule qui s i g n i f i e littéralement " extrémistes " et
qui
n ' e s t donc p a s une traduction e x a c t e du terme r u s s e . D ' a p r è s le c o n t e x t e , il n ' e s t pourtant pas douteux qu'elle en est l ' é q u i v a l e n t .
( 12 ) L ' a u t e u r de ce texte , méditant sur l e s l e ç o n s de l a d é f a i t e du 7 f é v r i e r , ne prend donc en considération que l ' o r g a n i s a t i o n propre du p r o l é t a r i a t , et cherche à démontrer que c e l u i - c i a autant b e s o i n d'un parti politique que d e s s y n d i c a t s . Il ne s e m b l e guère s ' i n t é r e s s e r au p r o b l è m e - q u i aurait f a c i l e m e n t pu lui-aussi
être e x p o s é par le truchement d e s métaphores militaires - d e s a l l i a n c e s p o l i t i q u e s et s o c i a l e s
de c e prolétariat. II ne parle q u ' e n termes fort méprisants du Guomin-dang
dont l e chef venait pourtant de
conclure à Changhaï" q u e l q u e s s e m a i n e s auparavant un accord a v e c l ' e n v o y é s o v i é t i q u e J o f f e , et auquel l e s communistes décideront q u e l q u e s mois p l u s tard d ' a d h é r e r . Il s e préoccupe moins encore d e s rapports entre l a p a y s a n n e r i e et le prolétariat, et de l a p o s s i b i l i t é pour c e l u i - c i d ' a g i r dans l e s centres i n d u s t r i e l s de Chine
sans
coordonner
son
action
avec
celle
des
immenses
masses
paysannes.
La
même tendance au
" s p l e n d i d e isolement " de l a c l a s s e ouvrière en politique intérieure continuera à s ' e x p r i m e r en dans l a revue Z G G R
dont l e s animateurs
étaient D e n g Z h o n g - x i a lui-même
1924-1925
et Z h a n g Guo-tao.Tr.Pr.
p.337.
T E X T E N ° 13 : Manifeste des mineurs d'Anyuan , septembre 1 9 2 3 ( 1 ) . L e mot d'ordre de "libération du prolétariat" , telle une onde sonore, a traversé progressivement le P a c i f i q u e pour atteindre 1' A s i e orientale , et cette onde a pénétré lentement
au
cours de ces dernières années dans le prolétariat de la Chine dont l'industrie est arriérée . Dans l e s Etats
d'Europe
et
d ' A m é r i q u e dont l'industrie est développée ,
le
prolétariat a déjà une forte organisation ; bien qu'il ne se soit pas encore débarassé de ses chaînes , il n'a comme objectif que de lutter contre une seule oppression, celle des capitalistes.Dans la Chine s e m i - f é o d a l e et semi - coloniale , le prolétariat ne subit pas seulement l'oppression
di-
recte des c a p i t a l i s t e s ; il s ' y ajoute l e s militaristes de l ' i n t é r i e u r , qui protègent l e s capitalistes de leur force politique et militaire , et qui viennent nous opprimer et nous piller en même
temps
qu'eux; par surcroît, il y a encore l'impérialisme international qui soutient et en même temps util i s e nos militaristes pour entretenir le désordre par sa puissance économique , pour susciter continuellement des guerres, et pour chercher l ' o c c a s i o n de nous opprimer et de nous p i l l e r . Capitalisme , militarisme intérieur, impérialisme international, c ' e s t là une triple chaîne qui pèse
sur
nous , proie tariat chinois ; d'année en année , de mois en mois , de jour en jour, nous menons une vie qui n'est même pas semblable à celle des bêtes de somme et qui est inhumaine . Comment eux, les oppresseurs, pourraient-ils nous laisser lever la tête et respirer ! Voyez donc ! De tous l e s événements qui 1' un après l'autre se sont déroulés
sous
nos yeux en Chine pendant ces deux dernières années , lequel ne provoque pas en nous du ressentiment et de la douleur ! Lequel ne nous donne pas la preuve que , parmi ceux qui nous oppriment en dehors des capitalistes , se trouvent encore l e s militaristes , et l e s impérialistes étrangers I N ' a - t - o n pas partout fermé l e s Syndicats et assassiné l e s ouvriers ! Pour négliger provisoirement l e s affaires lointaines ou de peu d'importance , pour regarder
que le grand échec
de la grève de K a i - l u a n en novembre de l ' a n dernier ( 2 ) , le responsable n'en a - t - i l pas étél'im-
TEXTE N° 13
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périalisme a n g l a i s ? L e grand massacre du Jing-han en février de cette année n ' e s t - i l pas le fruit des procédés empoisonnés des militaristes du Zhili ( 3 ) ? Tant d'autres a f f a i r e s , telles que celle de la cotonnière Ri-hua à C h a n t a i ( 4 ) , celle des manufactures de tabac et des ateliers de mise en balle du coton à Hanlcou(5), ne dévoilent - elles pas toute la cruauté et la férocité des oppresseurs I Etant donnée la triple oppression, mentionnée c i - d e s s u s , que subit le prolétariat chinois , le prolé tariat ainsi triplement opprimé revendique naturellement son émancipation de la façon la plus pressante et la plus extrême . Mais sous cette triple oppression , mener à bien cette émancipation présente des difficultés qui augmentent dans les mêmes proportions . C ' e s t pourquoi le mouvement d'émancipation du prolétariat chinois ne doit pas simplement se libérer des menottes du capitalisme pour que ce soit une affaire réglée, comme c'est le cas pour le prolé tariat d'Europe ou d'Amérique ; il doit redoubler d'efforts , car si en outre il ne s e libère pas de la double oppression des militaristes de l'intérieur et de l'impérialisme , on ne pourra absolument pas parler d'émancipation . Nous , les douze mille camarades des deux compagnies de la mine et du chemin de fer de A n y u a n ( 6 ) , c ' e s t en raison de notre propre prise de conscience, et parce que nous connaissons les souffrances identiques aux nôtres que subit 1' ensemble du prolétariat chinois , qu'en mai dernier nous avons entrepris avec ardeur d'organiser ce " C l u b ouvrier de la mine et du chemin de fer de Anyuan " . T e l s sont les motifs de s a création . Quand notre club commençait à s'organiser, alors que son appareil n'existait que de façon rudimentaire et qu'à l'intérieur il n'y avait pas encore d'unité solide , c ' e s t - à - d i r e en septembre de 1' an dernier, les forces d'oppression de 1' extérieur ont soudainement mené une opération de destruction massive , et ce bourgeon fragile a été presque arraché ; 1' ensemble des camarades ont heureusement lutté jusqu'à la mort, pour protéger le club avec 1' enthousiasme dont ils protègent leur propre vie ; notre groupe vacillant et incertain s ' e s t au contraire renforcé chaque jour davantage, et a réussi à grandir ( 7 ) . C ' e s t là quelque chose dont nous ne pouvons pas ne pas remercier très sincèrement nos oppresseurs . Lors de la fondation du club en mai dernier, alors que c e l u i - c i était tout jeune et sans la moindre force , les circonstances ne se prêtaient pas à un manifeste public . Après septembre dernier (après la victoire de la g r è v e ) , c'était précisément le moment d'entreprendre avec toute notre énergie sur le plan intérieur, une oeuvre d'entraînement et d'organisation, et on a eu encore moins le temps de se manifester à l'extérieur. Telle est la raison pour laquelle , plus d'un an après s a fondation , nous avons tardé à révéler la signification de 1' organisation du club et de son activité à nos frères prolétaires de toute la Chine et du monde entier. Aujourd'hui, à 1' occasion de l'anniversaire de la célébration de la victoire de la grève, et en s'abstenant d'exposer la situation et le p a s s é du club (Cf. l'histoire abrégée du Club et s e s principes d'organisation ) (8) nous avons encore à faire connaître officiellement nos plans les plus immédiatement urgents , nos tâches et nos espoirs . Bien que depuis plus d'un an notre club ait activement entrepris à l'intérieur c e s t a ches d'organisation et d'entraînement, cependant, lors de s a fondation, après son premier grand combat, les forces du mal nous entouraient et nous surveillaient, et cherchaient constamment à agir à leur gré ; notre club n'a donc pu faire autrement que de consacrer s e s ressources à préparer une riposte ; c'est pourquoi il ne pouvait pas , en fin de compte , concentrer s e s forces sur cette oeuvre d'organisation et d'entraînement. C'était l à , depuis la fondation du club, un sujet de regrets. Pour compenser cette faiblesse regrettable, nous décidons, dans l'immédiat, que nous n'épargnerons aucun effort pour transformer notre club en école , en nous servant des faits réels comme matériaux d'étude ; de cette façon , nous pouvons éduquer tous nos membres , nous pouvons établir une base solide , pour unir dans un avenir très proche la c l a s s e ouvrière de toute la Chine en vue de notre émancipation, de la réduction des heures de travail, de l'amélioration de notre
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s o r t , etc. C ' e s t là le seul programme urgent et immédiat, pour l ' a c t i v i t é intérieure de notre club. Nous pensons que l ' i n t é r ê t du prolétariat e s t quelque chose de g l o b a l . Si l e
proléta-
riat doit s ' é m a n c i p e r , il faut que la c l a s s e toute e n t i è r e s ' é m a n c i p e , et une émancipation partielle est impossible . N o s vrais amis , à nous p r o l é t a i r e s , c ' e s t uniquement " 1' ensemble du p r o l é t a r i a t " . Seul le p r o l é t a r i a t peut vraiment aider l e p r o l é t a r i a t . A v e c cette double c o n v i c t i o n ,
nous
connaissons notre d e v o i r , qui n ' e s t pas seulement de f a i r e des plans pour notre libération partielle, mais en même temps de nous e f f o r c e r de r é a l i s e r 1' émancipation de la c l a s s e dans son ensemble. Nous comprenons encore davantage que nos f o r c e s ne soient pas du tout l e s f o r c e s de chaque " i n d i v i d u " , mais l e s f o r c e s du groupe ; q u ' e l l e s ne sont pas du tout l e s f o r c e s de chaque groupe "isol é m e n t " ; mais l e s f o r c e s de l ' u n i t é . C ' e s t pourquoi, non contents de redoubler d ' e f f o r t s nous-mêm e s , nous espérons immensément que l e prolétariat de 1' ensemble du pays et de l ' e n s e m b l e
du
monde s'unira tout entier pour manifester notre force et réaliser notre mission . Pour f i n i r , crions à haute v o i x ces trois v i v a t s : V i v e l'unité du prolétariat chinois ! V i v e l'unité du prolétariat mondial !! V i v e l ' é m a n c i p a t i o n de tout le prolétariat ! ! ! ( 9 ) .
NOTES :
( 1 ) Ce manifeste, d'abord imprimé dans un recueil publié en octobre 1923 par le club
ouvrier
d'Anyuan, a été reproduit dans le N° 2 de 1958 de la revue H N L S Z L , Matériaux d'histoire du Hunan pp. 17 à 19. ( 2 ) L a grève des 50 000 mineurs des houillères de la compagnie sino - britannique KM A , en octobre 1922 , échoua en raison de l'intervention directe des marines britanniques , aux côtés de la police chinoise . Tr. pr., p. 279 - 80 . ( 3 ) L a grève des cheminots du Jinghan, au début de février 1923 (cf. c i - d e s s u s , texteN° 12) fut brisée par les troupes de Wu P e i - f u et de Xiao Yao-nan, deux des principaux chefs militaires du parti du Z h i l i . ( 4 ) L e s ouvriers de la cotonnière japonaise R i - h u a , à Pudong, faubourg de l ' E s t de Changhai, avaient fait grève à trois reprises en 1922 ( en avril, en mai et en novembre ) . Ils avaient obtenu
quelques
augmentations de salaires, mais leur syndicat avait été fermé par la police chinoise et les dirigeants du mouvement avaient été licenciés ( Annuaire , I I , pp. 159 et 160 ) . ( 5 ) En décembre 1922 et janvier 1923, des grèves avaient éclaté dans les principales
usines
britanniques de Wuhan ( en particulier dans des manufactures de tabac dépendant de la B. A. T . et dans
des
ateliers de mise en balle du coton brut). Elles s'étaient heurtées à une très vive réaction du patronat
bri-
tannique et de la police chinoise ( Annuaire, I I , p. 161 et 210 ) . ( 6 ) L e club ouvrier de Anyuan, formé en mai 1922 à l'initiative de militants du Secrétariat du travail comme L i L i - s a n et Liu Shao-qi, groupait à la fois les mineurs des houillères de Pingxiang ( qui dépendaient de la compagnie Han - ye - ping ) , et les cheminots de l'embranchement Zhuzhou - Pingxiang (qui reliaient les houillères à la branche Nord du " Y u e - h a n " ou Canton - Hankou ) ; cette ligne de chemin de fer dépendait du Ministère des Communications , et 1' expression " l e s deux compagnies " n'a donc qu'une valeur très approximative.
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!59 ( 7 ) Cette grève des mineurs, en septembre 1922, avait entraîné des heurts très vifs avec la po-
lice chinoise , la compagnie , et leurs agents ; une tentative d'assassinat contre Li L i - s a n avait été découverte . L a grève s'était déroulée dans une discipline parfaite, et avait obtenu des succès très importants ; hausse de salaires, amélioration des conditions de travail, élimination des intermédiaires de recrutement, etc. Tr. pr., p. 2 7 4 - 7 5 . ( 8 ) Cette histoire fut publiée en septembre 1923 par le club, dans le même opuscule qui contenait aussi le Manifeste de septembre 1923
( H N L S Z L , 1958, N° 2 ) .
( 9 ) Ce texte montre bien la profonde influence que , deux ans après la fondation du Secrétariat du travail, les idées communistes exerçaient dans le prolétariat chinois. Cette influence était particulièrement forte aux mines de Anyuan ; c e l l e s - c i , grâce à leur situation écartée, aux confins du Hunan etduJiangx i , et grâce aussi aux difficultés économiques de la compagnie H a n - y e - p i n g , avait frappé tous les autres syndicats de gauche de la Chine centrale. Tr. pr., p. 318 .
T E X T E N° 14 : Statuts de la Fédération industrielle du personnel de service des bateaux et des entrepots de Changhai en 1 9 2 3 ( 1 ) . ~ A. BUTS GENERAUX. 1) La présence association a comme buts généraux l'échange des connaissances, la bonne entente réciproque, le souci de l'aide mutuelle, la recherche de la prospérité des membres de la profession. B. MEMBRES. 2) Tous ceux qui s'occupent des marchandises sur les bateaux ou dans les entrepôts, quelle que soit leur origine provinciale , peuvent tous , à n'importe quel moment, entrer dans l'association . Mais, quand ils adhèrent, ils doivent présenter à l'association une déclaration d'adhésion volontaire . 3) Toutes les personnalités de 1' extérieur qui soutiennent les buts de 1' association et souhaitent y'adhérer doivent être présentées par un nombre ; elles n'entrent dans 1' association qu'après accord des sections délibérative et exécutive . 4) Tous ceux qui de 1' extérieur soutiennent activement l'association , après approbation des sections exécutive et délibérative , peuvent devenir membres honoraires ; ils sont exemptés des diverses cotisations prévues à l'article 1 1 , mais ils ne jouissent pas de droits égaux. 5) Parmi les membres , on distingue les membres honoraires et les membres spéciaux. L e s membres spéciaux, après six années révolues et quand ils ont complètement acquitté leurs cotisations , peuvent devenir membres perpétuels ; ils sont exemptés des cotisations mensuelles et jouissent de tous les droits et avantages conférés par 1* association . Mais ils doivent effectuer comme auparavant les versements pour 1' assurance sur la vie . 6) Tous les membres doivent être étroitement unis et se soutenir mutuellement ;ils ont le droit d'élire et d'être élus . 7) Quand un membre change de métier ou part chercher un emploi dans un pays lointain , il doit en aviser 1' association. Ses droits et s e s devoirs sont identiques à ceux des membres de Changhai. 8) Quand un membre , sans motif, ne paye pas s e s cotisations mensuelles et ses primes d'assurance sur la vie pendant trois mois , il perd tous s e s droits dans 1' association ; mais
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si ce membre désire recouvrer s e s droits dans l'avenir, et s ' i l a payé le double des sommes dont il était précédemment redevable , alors il peut après un délai de trois semaines continuer à jouir de tous s e s droits . 9) Quand un membre contrevient aux buts généraux de 1' association , ou porte tort à son bon renom, il est immédiatement expulsé , après qu'une enquête par les sections exécutive et délibérative ait établi les faits . L e s sommes qu'il a versées ne lui sont pas restituées . C. FINANCES(2). D. AIDE MUTUELLE ET INTERET COMMUN. 21) L e s membres qui sont en chômage ou subissent des coups inattendus dont i l s ne peuvent se tirer d'affaire eux-mêmes doivent en aviser l ' a s s o c i a t i o n . Si l'enquête par l'association confirme la réalité des faits , et après décision des sections exécutive et délibérative , 1' association doit accorder à l'intéressé une aide convenable ou lui trouver du travail. 22) En cas de décès d'un membre , la section d'assurances sur la vie adjointe à 1' asciation , doit verser 30 yuans; en cas de progrès ultérieurs, cette somme augmentera. 23) Passage omis ( 3 ) 24) Quand les ressources de l'association seront plus abondantes, elle pourra par la suite établir une école gratuite et des s a l l e s de lecteurs de livres et de journaux, pour développer l'instruction de s e s membres . Toutes les autres entreprises d'intérêt commun , telles que des terrains de culture physique , des s a l l e s de conférence , etc. . , pourront être créées le moment venu , après décision d'une assemblée extraordinaire . E. SECTION DELIBERATIVE. 25) La section délibérative est 1' organisme qui représente l'ensemble des membres , qui contrôle toutes les affaires de 1' organisation , qui supervise la section exécutive , et qui est complètement responsable devant l'ensemble des membres . 26) La section délibérative est formée d'une personne par groupe de dix membres dans chaque bateau et entrepôt. Si le nombre des membres d'un établissement n'atteint pas dix, ils peuvent aussi élire un représentant. 27) La section délibérative a un président et un vice-président, qui sont choisis parmi s e s membres . 28) La durée des fonctions des membres de la section délibérative est d'un an , mais on peut les exercer une seconde fois . Deux semaines avant que les fonctions de la section délibérative se terminent, elle doit automatiquement annoncer la fin de sa session et la démission de s e s membres . C'est la section exécutive qui convoque l'Assemblée , laquelle élit alors une nouvelle section délibérative. Quand les membres de l'association ne font pas confiance aux membres de la section délibérative , on peut, avec 1' accord de plus de la moitié des membres de 1' association et après en avoir avisé la section exécutive , en élire d'autres . 30) Si les mesures que décide la section délibérative vont à l'encontre de 1' intérêt commun des membres, quand la majorité de c e u x - c i considère qu'il n'aurait pas fallu les adopter, et qu'on a réuni les signatures du tiers des membres , la section exécutive convoque une assemblée extraordinaire pour en trancher. 31) Quand le s membres des sections délibérative et exécutive sont en faute , sur décision de la section délibérative siégeant à la majorité des membres , on peut les sanctionner sur la base de l ' a r t i c l e 3 9 . 32) Le règlement intérieur de la section délibérative est fixé séparément par elle-même .
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F. SECTION EXECUTIVE. 33) La section executive est mandatée par les membres de 1' association pour exécuter les décisions de la section délibérative , et elle est complètement responsable devant la section délibérative et 1' ensemble des membres . 34) La section exécutive est composée de vingt-deux membres élus par l'assemblée des membres , par un vote nominatif. Les élus désignent un président, deux vice - présidents , le chef de chaque section , et plusieurs membres des sections . On doit établir les différentes sections suivantes : archives , comptes , enquêtes , relations extérieures , secrétariat, affaires générales . Chaque section a un président et au moins deux membres. 35) Le président contrôle toutes les affaires de 1' association, et a le droit de donner des directives au chef de chaque section . En ce qui concerne les relations extérieures,après accord des deux sections délibérative et exécutive , il a le droit de représenter l'association .En cas d'absence du président, le vice - président le remplace. 36) Le président et les membres de la section des relations extérieures s'occupent spécialement des relations extérieures , des recommandations , des réceptions . Pour les affaires importantes , i l s doivent avoir l'accord des deux sections exécutive et délibérative , pour pouvoir exercer pleinement ce droit de représentation . 37) La durée du mandat de chaque titulaire de fonction responsable est de un an,mais on peut 1' assurer deux fois de suite . 38) Les membres de la section exécutive qui prennent part à des réunions contradictoires sur des motions et à des interpellations ont le droit de parole , mais non le droit de vote . 39) Quand les membres de la section exécutive abusent de leurs fonctions , la section délibérative peut à tout moment les interroger ou les mettre en accusation . Quand plus d'un quart des membres en ont exprimé le désir en réunissant leurs signatures , la section délibérative doit envoyer des enquêteurs . Quand 1' enquête le confirme , c'est une assemblée extraordinaire qui décide de les suspendre de leurs fonctions . 40) Les membres de la section exécutive qui n'ont pas assisté trois fois de suite aux séances ou qui se sont mis eux-mêmes en congé sans motif valable sont considérés comme démis de leurs f onctions . Ils sont remplacés par la personne qui avait eu le plus de voix après eux. G. RECOMPENSES (articles 41 à 48) : passage omis ( 4 ) . H. DATES. 48) L'assemblée ordinaire se réunit au moins une fois par semestre . On présente des rapports sur l'activité, la situation , les finances de 1' association . . . On discute la politique à tenir dans l ' a v e n i r . La date de la réunion est fixée à un dimanche de mars et de septembre.L'assemblée ordinaire de mars élit les titulaires de fonctions responsables . Le 1er et le 15 de chaque mois , se tient la séance de la section exécutive ; le 2 et le 16, celle de la section délibérative. Mais s'il survient une affaire importante , on doit convoquer une assemblée extraordinaire ou une séance spéciale de la section exécutive ou délibérative . ( 5 )
NOTES. ( 1 ) Ces statuts ont été publiés dans 1' Annuaire , Ilème partie , pp. 57 à 60 . La Fédération industrielle du personnel de servicedes bateaux et du personnel des entrepôts avait été fondée en 1920 à
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Changhai ( c f . notre répertoire). L'Annuaire reproduit ses statuts tels qu'ils avaient été révisés le 1er Juillet 1923 ; nous n'avons pas réussi à mettre en regard les statuts primitifs . ( 2 ) Nous avons omis de reproduire ici l e s articles 10 à 20, consacrés aux finances de l ' a s s o ciation , en raison de leur caractère très technique. ( 3 ) L'Annuaire se contente ici de renvoyer aux statuts primitifs , sans donner le texte de ceuxci. (4)Id
.
( 5 ) Ces statuts sont très caractéristiques des associations " semi - ouvrières " de Changhai,qui s'étaient organisées au lendemain du Mouvement du 4 mai avant même les débuts de la propagande communiste dans le monde du travail, qui coopérèrent en 1921- 1922 avec le Secrétariat du travail mais rompirent ensuite avec l u i , qui créèrent en 1924 sur des bases ouvertement anti-communistes la " Fédération des organisations ouvrières " de Changhai, et dont la vague de fond du 30 mai 1925 ruinera l'influence . Tr. pr., pp. 232-37,287-91,.321-26. Leur base de c l a s s e est incertaine. La Fédération des bateaux et entrepôts ( son titre exact spécifie qu'elle ne groupe que le personnel de service des bateaux , comme l e s stewards, et non les marins ) est largement ouverte aux ouvriers, puisqu'elle prévoit par exemple une aide aux chômeurs. Mais elle fait également large place à des éléments des milieux aisés , ceux qui " sympathisent chaleureusement " avec les ouvriers . L'appareil intérieur de la Fédération , avec son juridisme naff, et la " séparation des pouvoirs " qui distingue une section exécutive et une section délibérative rigoureusement indépendantes l'une de 1' autre , trahit l'influence de ces éléments non-ouvriers, probablement plus familiers avec la vie constitu'tionnelledespays anglo-saxons qu'avec la réalité sociale chinoise. Un tel dualisme était inconnu des syndicats de gauche ( c f . c i - d e s s o u s , texte N° 2 1 ) , qui étaient au contraire organisés en un système centralisé à trois échelons, emprunté à l'Internationale communiste . Ces statuts, à l'inverse de ceux des syndicats de gauche, sont aussi fort discrets sur les luttes revendicatives , l e s réalités de c l a s s e , les rapports avec le patronnat. Ils n'interdisent pas de recevoir des membres de ce dernier (clause qui figure fréquemment dans ceux des syndicats de gauche) ; ils ne prévoient aucune mesure de solidarité pour le cas de conflit du travail, aucune caisse de grève. Ils sont 1'expression de préoccupations très modérées. Les paragraphes relatifs aux finances suggèrent des remarques analogues. Le taux de cotisations prévu (2 jiao par mois ) est modique et parfaitement accessible en principe à une bourse ouvrière. Mais ce chapitre prévoit également la possibilité de percevoir des cotisations extraordinaires fort lourdes (jusqu'à lOyuans et plus ) , ce qui semble indiquer qu'en fait cette Fédération se recrutait davantage dans des catégories aisées (stewards, chefs d'entrepôts) que dans la masse ouvrière.
T E X T E N° 15 : L a répression anti-ouvrière au Hunan en 1 9 2 4 . Zhao H e n g - t i a encore trouvé Un autre moyen pour opprimer l e s ouvriers ! ( l ) Zhao H e n g - t i et son conseiller Bin Bu - cheng ( 2 ) o n t , il y a deux ans, massacré Huang et P a n g ( 3 ) , et 1* annee derniere l e s ouvriers de Shuikoushan et l e s paysans de Hengshan ; ils ont fermé le syndicat des minoteries de C h a n g s h a , ils ont emprisonné et torturé l e s mineurs de charbon de Fengkuanshan et l e s mineurs de fer de Tantangzi ; considérant que ce n'était pas suffisant ; ils ont maintenant le projet d'anéantir radicalement 1' ensemble du syndicalisme hounanais; c ' e s t pourquoi ils ont publié un s o i - d i s a n t " statut syndical provisoire " . L'ensemble de ce statut équivaut : l ) à détruire 1' organisation par industrie ;
TEXTE N° 15 Ä F I I B I A I
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174
LES
SYNDICATS
CHINOIS
il faut également propager dans le mouvement des marins ce mot d'ordre de " unifier le syndicat". 3) Etablir des organisations de base . La principale maladie est d'avoir ignoré ce point. Ne pensez-vous pas que dans une collectivité de plusieurs dizaines de milliers de personnes, si un syndicat est seulement organisé au sommet et n'a pas d'organisation de b a s e , ce syndicat est suspendu dans le vide " s a n s toucher aux nuages vers le haut ni aux champs vers le bas " ( 7 ) ! Si une armée , par exemple , n'a qu'un état-major, cela ne va pas ; il faut être organisé à la base par régiment, compagnie et section. Il en est de même d'un syndicat. 31 est certain qu'il lui faut au sommet un syndicat général, pour concentrer s e s forces; mais il lui faut à la base être organisé par " section " e t " cellule " . Le mieux est d'organiser sur chaque bateau une " section " , et que 1' ensemble des marins du bateau élisent trois à cinq hommes pour organiser un " exécutif" , chargé de toutes les affaires et des relations avec 1' extérieur. On peut diviser la section en plusieurs " cellules " de cinq à dix hommes , dont chacune élit un responsable chargé spécialement de transmettre les nouvelles, de répartir les publications et de prélever les cotisations syndicales . L'exécutif se réunit au moins une fois par semaine , et la cellule au moins une fois toutes les deux semaines . Il faut en outre tenir une fois par mois une " assemblée plénière " . Quand c'est nécessaire , il faut aussi convoquer une " conférence commune des responsables de cellules " . Chaque bateau est ainsi organisé à la base , et le syndicat général ,au sommet, ne se trouve pas suspendu dans le vide. Chaque année, le syndicat général convoque au lieu et à la date appropriés une "Conférence des d é l é g u é s " ; chaque bateau délègue un ou deux hommes. On examine si le travail du syndicat pendant l'année précédente a été satisfaisant ou non, on discute ce que doivent être les activités du syndicat pendant l'année à venir, on élit ou renouvelle les titulaires de fonctions responsables dans le syndicat général ( 8 ) . C'est seulement de cette façon que notre syndicat sera capable d'être aussi homogène et aussi solide qu'une armée . C'est pourquoi le slogan " établir des organisations de b a s e " est aussi à propager dans le mouvement des marins . 4) L'égalité nationale . Sur un même bateau , pour un travail identique et de même durée , les salaires des marins étrangers sont beaucoup plus élevés que les salaires des marins chinois . En outre , pour la nourriture , les étrangers ont cinq plats , et du vin à boire ; les Chinois n'ont que trois plats sans vin. Pour le logement, il y a deux ou trois étrangers par chambre, et ily a quelqu'un pour faire le travail de nettoyage ; l e s Chinois , même s ' i l s sont plusieurs dizaines , n'ont que deux chambres , sans personne pour faire le ménage , et e l l e s sont d'une saleté repoussante. Quand l e s étrangers commettent une faute, on les réprimande tout au plus, et quand c'est les Chinois, i l s ont au moins un coup de poing ou un coup de pied. Quand à bord il y a des représentations théatrales et des bals , les étrangers peuvent y aller, non les Chinois . Quand le bateau fait escale à l'étranger, il y a beaucoup d'endroits où il n'est pas permis aux Chinois d'aller à terre ; même quand, à Saigon ou à Haiphong, on permet de descendre à terre , si le soir survient et qu'on n'a pas de passeport avec s o i , on est arrêté . Par tout c e l a , on peut voir que les capitalistes étrangers méprisent les Chinois ; i l s les considèrent comme une nation inférieure , barbare , et qu'il ne faut donc pas traiter à égalité avec les Blancs ; ne pensez - vous pas que c'est affreux 1 Mais il faut aussi savoir que les marins étrangers sont nos frères de classe ; nous ne devons pas jalouser leur vie meilleure que la nôtre , mais espérer que nous serons traités comme eux . C'est donc aux capitalistes étrangers que nous nous opposons , non aux camarades de travail é trangers . Nous devons plutôt nous unir très étroitement aux camarades étrangers . Nous devons en outre leur faire connaître que nous revendiquons 1' é galité nationale , et que c e l l e - c i non seulement n'entraîne pas d'inconvénient en ce qui les concerne , mais comporte des avantages; en effet, nous nous en trouverons renforcés, et nous constituerons enmeme temps pour eux des troupes de réserve au sein de la même classe . L e s responsables de la faiblesse de la Chine , ce sont en apparence les malfaisants militaristes, mais ce sont en fait les crimes des capitalistes étrangers . Si nous voulons le bien de la Chine , il nous faut renverser les deux démons que sont les militaristes et les impérialistes capitalistes ( 9 ) . C'est pour-
TEXTES
!75
quoi la revendication de 1' é g a l i t é nationale e s t le devoir des m a r i n s , dans le but de défendre l ' E t a t et la nation . C e slogan de " l ' é g a l i t é n a t i o n a l e " doit a u s s i être propagé dans lemouvement des m a r i n s . 5) S'unir au prolétariat mondial. Nous a v i o n s précédemment la vue trop courte et trop b a s s e . Nous n ' a v i o n s précédemment devant l e s yeux que quelques Chinois , et p a r f o i s même quelques gens de la même province, et nous ne portions p a s la moindre attention aux r e l a t i o n s a v e c l ' e x térieur . Nous , marins , nous devons bien entendu , sur le plan i n t é r i e u r , nous unir aux camarades cheminots et dockers ; mais il faut en plus nous unir au prolétariat du monde entier . Ne voyezvous p a s que la R u s s i e d'aujourd'hui e s t une d i c t a t u r e du prolétariat 1 L e prolétariat allemand ne s ' e s t - i l pas s o u l e v é 1' année dernière en octobre , pour renverser le système c a p i t a l i s t e p a r l a révolution ( 1 0 ) I L e s prolétaires a n g l a i s , américains , f r a n ç a i s n ' o r g a n i s e n t - i l s p a s ouvertement de grands s y n d i c a t s , et ne s a i s i s s e n t - i l s p a s constamment l e s o c c a s i o n s de faire avancer l a r é volution s o c i a l e I I l s sont tous unis a u s s i solidement que du fer et ont tous c o n s t i t u é s une organisation internationale appelée " I n t e r n a t i o n a l e s y n d i c a t r o u g e " , é t a b l i e à M o s c o u . I l s sont nos ( r è r e s , nos r é s e r v e s , notre a v a n t - g a r d e . Notre t â c h e e s t de nous unir étroitement à eux ; et alors s e u l e m e n t , nous aurons 1' espoir de renverser le système c a p i t a l i s t e . L e s c a p i t a l i s t e s étrangers fabriquent souvent des rumeurs , au s u j e t du danger de "devenir rouge " , au s u j e t de la peur du " bolchevisme " ( 11 ) . L e s b o l c h e v i s t e s veulent naturellement vous renverser intégralement, vous l e s c a p i t a l i s t e s , et nous d é b a r r a s s e r de nos l i e n s , nous , l e s ouvriers . B i e n que vous les considériez comme " e x t r é m i s t e s " ( 1 2 ) , nous l e s c o n s i d é r o n s , n o u s , comme " extrêmement b o n s " , En outre , toutes l e s nations c o l o n i a l e s , la M a l a i s i e , l ' I n d e , la P e r s e , 1' Egypte , s u b i s s e n t comme nous l'oppression et l e s e x a c t i o n s des c a p i t a l i s t e s étrangers ; i l s sont eux a u s s i des gens de l a même c l a s s e que nous , et nous devons nous unir à e u x . De c e t t e façon , de 1' Europe o c c i d e n t a l e à l ' A s i e orientale , de l'Amérique à 1' Australie , nous nous unirons tous ensemble , et il n' y aura p a s à craindre que l ' i m p é r i a l i s m e c a p i t a l i s t e ne s o i t p a s r e n v e r s é . C ' e s t pourquoi le slogan de " s ' u n i r au prolétariat " doit être propagé dans le mouvement des marins . Si l e s dirigeants é c l a i r é s des marins sont tous c a p a b l e s s ' a s s i m i l e r soigneusement c e s cinq s l o g a n s , de l e s comprendre à fond , de s ' e f f o r c e r vraiment s a n s craindre la fatigue, de l e s propager chez tous l e s marins, nous o s o n s dire qu'en quelques mois à peine le syndicat des marins a des c h a n c e s de redressement, et que l e s marins n'auront p a s de mal à constituer l e s troupes de première ligne l e s plus vigoureuses et l e s plus g l o r i e u s e s qui soient au monde (13). NOTES. ( 1 ) Cet article a été publié dans le N» 2 ( novembre 1924 ) de la revue Z G G R , sous la signature de Zhong-xia, c ' e s t - à - d i r e Deng Zhong-xia; il était en effet très fréquent que les auteurs d'articles paraissant dans les revues de gauche ne signassent que de leur prénom. ( 2 ) Il s'agit de la grève des marins de Hongkong, qui dura de janvier à mars 1922 et imposa aux compagnies britanniques des concessions importantes en matière de salaire . Tr. pr., p. 262 - 6 8 . ( 3 ) Lin Wei-min était un marin cantonais qui dès 1921 avait commencé à participer àHongkong à l'agitation revendicative préparant la grande grève de 1922. Il avait ensuite, d'après Deng Dong-xia lui-même (Abrégé, p. 2 3 ) , a été envoyé à Changhai par le syndicat général de Hongkong, pour aider à la conduite de la grève des marins du Bas-Yangzi au printemps 1922 et pour fonder une section locale du syndicat des marins . Il deviendra en 1925 président du Syndicat général pan-chinois . La conversation rapportée ici semble avoir eu Heu à Changhai, ce qui laisserait supposer que Lin s'y était fixé après son voyage de 1922 ou au moins y revenait souvent. (4) Ces noms avaient, semble-t-il, une valeur coutumière et même semi-religieuse, nous n'avons pas cherché à les traduire (cf. la présentation de notre Répertoire). Littéralement Yan-ving équivau-
LES SYNDICATS
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CHINOIS
drait à "plénitude étincelante", Jun-an à "Egalité et paix",. Lian-vi à "Union" et Qun-yi à "Intérêt des masses". Toutes ces sociétés, et celles qui sont énumérées dans la suite de la phrase, ne s'occupaient guère que de secours mutuels. ( 5 ) Même remarque que pour la note précédente . Guan-di est une divinité du panthéon populaire , Tong - xin signifie littéralement " les gens du même coeur " , et Ci - shan , " Douceur et bonté " . (6)
En f a i t , l e syndicat des marins de Hongkong (officiellement la "Fédération générale dïn-
dustrie des marins chinois " ) avait été fondé à l'automne 1920, soit bien avant le début de l a g r è v e . L e s autorités de la colonie en avaient décidé la dissolution au cours de c e l l e - c i , et avaient dû consentir en mars 1922 à sa réouverture, signe tangible de la victoire des grévistes. Ces incidents sont racontés en détail par Deng Zhong-xia lui-même dans son Abrégé (pp. 44- 67 ) ; on peut penser qu'il disposait,
quand
i l a rédigé c e l u i - c i vers 1928 lors de son séjour en Union soviétique, d'informations plus complètes
que
celles qu'il a utilisées pour la rédaction de l'article publié i c i . ( 7 ) Expression traditionnelle . ( 8 ) Toute cette terminologie et l e s formes d'organisation auxquelles elle se réfère étaient complètement nouvelles dans le monde chinois du travail, et provenaient directement de la pratique des syndicats soviétiques ou des syndicats liés à l'Internationale syndicale rouge (aux activités de laquelle la vue Z G G R consacrera entièrement son troisième numéro ) . L e s guildes traditionnelles ne
re-
connaissaient
que des comités d'anciens ou de patrons se recrutant pratiquement par cooptation, et l e s groupements modérés " semi-ouvriers " de Changhai avaient de leur côté subi plutôt des influences anglo-saxonnes
en
matière d'organisation ( c f . c i - d e s s u s , texte N° 1 4 ) . ( 9 ) Deng Zhong-xia ne mentionne pas le patronnat des lignes chinoises de navigation; cellesci étaient peu importantes, à l'exception de la China Merchant Steam Navigation C° . ( 10) Ce passage reproduit presque mot pour mot un passage analogue du texte sur les à tirer de l'échec du 7 février ( ci - dessus , texte N° 12 ) ; c'est là un des nombreux indices qui
leçons
permettent
d'attribuer à Deng Zhong-xia la brochure anonyme dont ce dernier document est extrait. ( 1 1 ) Sur la valeur de ce terme , cf. ci - dessus , texte N° 12, note N° 11. ( 12) L e terme chinois utilisé ici pour désigner l e s bolchevistes
signifie littéralement les "ex-
trémistes " , ceux qui sont " trop brutaux" ; d'où l e jeu de mot avec 1 ' expression " trop bons " , dan s
la
suite de la phrase . (13)
Ce texte porte bien la marque de cet esprit vigoureux, a r d e n t , mais systématique
et
quelque peu doctrinaire qu'était Deng Z h o n g - x i a . Il ne soupçonnait sans doute pas l e s d é l a i s , et l e s efforts de persuasion et d'éducation , qu'exigeait la mise en place d'un appareil syndical aussi étranger aux moeurs chinoises ; de f a i t , il reconnaîtra plus tard , quand il rédigera son Abrégé ( p. 41 - 42 ) que cet
ap-
pareil n'avait qu'un caractère bien formel, en particulier en raison du manque de cadres. Il se faisait sans doute aussi des illusions sur les possibilités d'action commune entre le prolétariat blanc et le prolétariat chinois. L e premier bénéficiait de trop d'avantages et était nourri de trop de préjugés pour envisager
de
lier son sort à celui de ses camarades chinois de travail ; de f a i t , nous n'avons trouvé au cours des luttes ouvrières chinoises entre 1919 et 1927 aucun exemple d'une telle coopération . L a seule exception estconstituée par la grève en commun des cheminots chinois et russes du Chemin de fer de l ' E s t chinois en 1919 ( M D N , 26 août 1919). Cette exception ne fait que confirmer l a difficulté de cette action en commun .puisqu'il s'agissait dans ce cas d'une grève politique contre l e s " atamans " blancs, et que ies cheminots russes étaient entraînés par des militants bolchevistes . L e goût très vif de Deng Zhong-xia pour l'autorité se traduit aussi dans l e style de sa conversation avec Lin Wei-min ; à en lire le récit, c e l u i - c i fait en effet figure d'interlocuteur muet, qui se contente de recevoir docilement des directives . Deng, dans son article , ne cache d'ailleurs pas que 1' entrevue a eu ce caractère .
TEXTES
177
Cette conversation semble pourtant correspondre à un changement très net dans l'orientation du syndicat des marins, bien que nous manquions de détails précis à ce sujet. Depuis la victoire de 1922, la direction du syndicat appartenait à des éléments modérés, plus soucieux de prestige personnel que de luttes revendicatives . En 1925, les éléments plus actifs, comme Lin Wei-min lui-même et surtout Su Zhao-zheng, se trouveront de nouveau à la tête du syndicat et l'amèneront à se renger dans le camp des syndicats liés au Parti communiste. L'article cité ici semble indiquer que Deng Zhong-xia a joué un rôle important dans cette évolution, doit se placer en 1924. Tr. pr., p. 3 6 0 - 6 1 .
qui
T E X T E N° 17 : L o i syndicale du gouvernement de Canton , octobre 1 9 2 4 . ( 1 ) 1) T o u s l e s t r a v a i l l e u r s , hommes et f e m m e s , i n t e l l e c t u e l s et manuels de plus de s e i ze ans , travaillant dans un même métier ou une même industrie , employés à domicile ou dans des organismes p u b l i c s , enseignants et employés d e s é c o l e s , fonctionnaires d e s organismes d ' E t a t , qui sont réunis au nombre de plus de 5 0 dans la même entreprise , p ,uvent former un syndicat conformément à la présente l o i . 2) L e s s y n d i c a t s sont des p e r s o n n e s l é g a l e s et ne peuvent porter la
responsabilité
des a c t e s de leurs membres quand i l s a g i s s e n t à l ' e x t é r i e u r en tant que personnes privées . 3) L e s s y n d i c a t s et l e s organismes patronaux s e trouvant au même niveau doivent, quand c ' e s t n é c e s s a i r e , tenir des c o n f é r e n c e s communes , en vue de r é a l i s e r la promotion ouvrière , d'améliorer l e s conditions de t r a v a i l , de d i s c u t e r et de résoudre l e s c a s de d i s s e n s s i o n s e t de heurts entre l e s deux parties . 4) L e s s y n d i c a t s o n t , dans la limite de l e u r s a c t i v i t é s , la liberté de p a r o l e , de réunion et d ' é d u c a t i o n . 5) Quand la sphère géographique d ' a c t i v i t é d e s s y n d i c a t s d é p a s s e le territoire des autorités gouvernementales dont i l s dépendent, i l s doivent demander à 1'administration gouvernementale de rang supérieur q u ' e l l e leur désigne un organisme de tutelle . 6) L e s s y n d i c a t s sont principalement o r g a n i s é s sur une b a s e industrielle , mais en raison de c i r c o n s t a n c e s p a r t i c u l i è r e s et a v e c l ' a c c o r d de la majorité des membres , il e s t également permis de fonder des s y n d i c a t s de m é t i e r . Quand il e x i s t e plus de deux s y n d i c a t s de même c a r a c t è r e , il faut organiser une fédération s y n d i c a l e , en vue d e l e s fédérer ou de l e s réformer. L e s s y n d i c a t s ou l e s fédérations s y n d i c a l e s peuvent s e fédérer ou s'unir à des groupements d'une autre province ou de l'étranger ayant le même c a r a c t è r e . 7) Quand un syndicat s ' o r g a n i s e , il d o i t , ayant réuni la signature de plus de 5 0 pers o n n e s e n g a g é e s dans la même profession , présenter aux autorités l o c a l e s une lettre de demande d'enregistrement en y joignant deux exemplaires de leurs s t a t u t s et des a n t é c é d e n t s des respons a b l e s . L e contrôle de la demande d'enregistrement e s t a s s u r é par l e s autorités du district ou de la v i l l e . L e s groupements ouvriers qui n'auront p a s demandé leur enregistrement ne pourront jouir des droits et garanties s t i p u l é s par la présente l o i . 8) Il faut que l e s s t a t u t s d e s s y n d i c a t s é c l a i r c i s s e n t l e s points suivants : a) nom et nature de la profession . b) but et fonction . c) lieu et a d r e s s e . d) nom et t â c h e s des r e s p o n s a b l e s ; r è g l e s d ' é l e c t i o n et de renouvellement. e) r è g l e s d ' a s s e m b l é e , d ' o r g a n i s a t i o n et de vote . f) taux et mode de perception d e s c o t i s a t i o n s .
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9) L e s syndicats doivent tous l e s six mois établir des tableaux statistiques sur les points suivants, et les présenter aux autorités locales de tutelle : a) nom et antécédents des titulaires de fonctions responsables . b) nom et nombre des syndiqués, date d'adhésion, lieu de travail, situation d'employé ou de chômeur, changements d'emploi, émigration, mort, blessures, maladies. c) situation financière . d) réussite des entreprises qu'ils gèrent. e) grèves éventuelles , autres cas de conflits , déroulement et résultat de ces affaires . 10) L e s fonctions des syndicats sont : a) promouvoir et assurer l'intérêt des syndiqués . b) procurer du travail aux syndiqués . c) passer des conventions collectives .avec les patrons . d) organiser, pour la commodité ou le profit des syndiqués , des banques coopératives , des c a i s s e s d'épargne , des assurances ouvrières . e) organiser pour 1' agrément des syndiqués toutes sortes d'activités de loisirs, et des clubs amicaux, ouverts aux syndiqués . f) organiser pour la commodité ou le profit des syndiqués des coopératives de production , de consommation, d'achat, de logement, etc. g) organiser, pour augmenter l e s connaissances et la capacité des syndiqués des cours professionnels , des cours élémentaires , des cours de travail, des équipes de conférences, des centres d'étude , des bibliothèques , et publier des périodiques à intervalle régulier ou non . h) organiser, pour ve nir en aide aux syndiqués , des hôpitaux ou des dispensaires. i) régler les différends entre les syndiqués . j) en ce qui concerne l e s luttes et l e s conflits des syndicats et des syndiqués avec les patrons , les syndiqué doivent s'exprimer et réunir l e s opinions des intéressés ; ou bien les syndiqués , réunis , font un mouvement en commun , ou bien i l s tiennent une conférence mixte avec les délégués des patrons pour arriver à une médiation, ou bien i l s demandent aux patrons qu'on désigne un médiateur, ou bien on demande à l'administration gouvernementale de tutelle d'envoyer des enquêteurs et d'effectuer sa médiation . k) quand l e s syndicats désirent qu'on institue des articles de loi sur l'industrie ou le travail, qu'on amende ou supprime certains d'entre eux, i l s doivent en présenter le projet à l'autorité gouvernementale, au tribunal, au Parlement ( 2 ) , et répondre aux enquêtes du gouvernement , du tribunal, du Parlement. 1) enquêter et rédiger des mémoires sur la situation économique des travailleurs , faire des statistiques et des rapports sur 1' é tat de 1' emploi et du chômage dans la profession, et sur toutes les conditions de vie . m) s'occuper de toutes l e s autres affaires relatives à l'intérêt des syndiqués, à l'amélioration de leurs conditions de travail, au progrès de leur vie et de leurs connaissances. 11) Les titulaires de fonctions responsables dans le syndicat remplissent ces fonctions quand i l s ont été élus par les syndiqués conformément au règlement électoral du syndicat; ils représentent le syndicat à l'extérieur et en portent la responsabilité v i s - à - v i s des membres. 12) Il n'existe pas plusieurs catégories de syndiqués , mais on doit percevoir les cotisations sur la base du revenu de chaque syndiqué . Le taux de la cotisation régulière versée au syndicat par le syndiqué ne peut dépasser 5% de son revenu . Mais l e s fonds spéciaux, et les collectes provisoires ou participations effectuées dans l'intérêt des syndiqués , sont exempts de cette limite .
TEXTES
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13) Les syndiqués , quand c'est nécessaire , peuvent élire des représentants pour examiner les registres et enquêter sur sa situation financière . 14) Le syndicat, quand c'est nécessaire , peut sur décision de la majorité des syndiqués déclarer une grève. Mais il ne peut troubler l'ordre public ni nuire aux personnes ou aux biens d'autrui. 15) En ce qui concerne la fixation du temps de travail des syndiqués , le progrès et l'amélioration des conditions de travail et des questions d'hygiène dans l'usine, le syndicat doit présenter ses avis aux patrons , ou élire des délégués qui organisent une conférence mixte avec les délégués des patrons pour discuter et résoudre ces questions . 16) Les autorités exécutives , quand les syndicats de la zone qu'elles contrôlent ont des conflits ou des heurts avec les patrons , doivent enquêter sur la cause de ces he urts , et effectuer une médiation ; mais elles ne peuvent pas l'appliquer de force . Quand les groupements ouvriers des entreprises d'intérêt public ont avec le patronat des conflits importants ou de longue durée, les autorités exécutives doivent, après enquête et médiation équitables et minutieuses, et si les deux parties ne sont pas d'accord, prendre une décision à caractère obligatoire et 1' appliquer . 17) Quand ils gardent dans des banques les fonds destinés à défendre l'intérêt des syndiqués , les fonds d'assurances ouvrières , les fonds d'épargne des syndiqués , etc. . . les syndicats ont le droit, au cas où ces banques font faillite , de présenter des demandes prioritaires d'indemnité , en ce qui concerne cette catégorie de dépôts . 18) Les syndicats, et les biens énumérés ci-dessous qu'ils administrent, ne peuvent être l'objet d'une confiscation : a) les meubles et immeubles de leur local, de leurs écoles , bibliothèques , clubs, hôpitaux, dispensaires, et des coopératives de production, de consommation, de logement, d'achat , e t c . . . b) les fonds destinés à défendre l'intérêt des syndiqués , les fonds d'assurances ouvrières , les fonds d'épargne des syndiqués , etc. . . 19) En ce qui concerne les dispositions des articles 8 et 9 du présent règlement,quand les rapports sur les promoteurs n'ont pas été effectués , ou pas terminés , ou pas présentés , l'autorité administrative de tutelle doit ordonner que ces rapports soient effectivement faits ou terminés ;avant l'accomplissement de cette formalité , les activités du syndicat ne sont pas garanties par cette loi. 20) Aucun article du Code criminel ou des règlements de police limitant les réunions et les assemblées ne peut être invoqué à l'encontre de la présente loi . 21) La présente loi entre en application le jour de sa promulgation ( 3 ) .
NOTES. ( 1 ) Le texte de cette loi a été reproduit dans 1' Annuaire , Illème partie , pp. 218 à 221 . ( 2 ) Il n'existait pas de Parlement à Canton en octobre 1 9 2 4 , au moment où fut promulgué cette loi par l e gouvernement de Sun Y a t - s e n ; le Vieux - Parlement, qui s'y était réuni en 1 9 2 0 - 1 9 2 2 et qui avait en 1 9 2 1 élu Sun comme Président constitutionnel du Sud, n'avait pas été réuni de nouveau quand Sun était en 1923 rentré une nouvelle f o i s à Canton après l e s six mois de domination du militariste cantonais
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J i o n g - m i n g . Cette disposition de la loi s'explique s a n s doute par le désir de s e s rédacteurs de la
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LES SYNDICATS
CHINOIS
applicable éventuellement en Chine du Nord , où subsistait nominalement un Parlement. ( 3 ) Cette loi fut promulguée à Canton par Sun Y a t - s e n en octobre 1924 , c ' e s t - à - d i r e au demain de la défaite des " Volontaires-marchands " , à laquelle les syndicats ouvriers avaient
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activement
contribué . Sur bien des points , elle donnait purement et simplement satisfaction aux revendications formulé es depuis plusieurs années par le mouvement ouvrier : caractère représentatif des syndicats, droit de grève , priorité de l'organisation industrielle , possibilité d'affiliation internationale . Elle instituait toutefois, conformément à la théorie de la tutelle en honneur dans le Guo - min - dang , un contrôle très strict, sinon même tracassier, des autorités publiques sur l'organisation et les activités des syndicats . Tr. pr. ,p. 352-55.
T E X T E N° 18 : Résolutions du ïlème Congrès national du travail, mai 1925 (1). Résolution sur les questions d'organisation . 1) Le syndicat est 1' organisation de masse la plus large de la classe ouvrière ; faut faire en sorte que tous les ouvriers y entrent.
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2) L e s formes d'organisation du mouvement ouvrier doivent être particulièrement souples ; elles doivent correspondre non seulement au niveau de développement industriel de notre pays , mais aussi au contexte politique , au niveau de développement culturel, et aux particularités historiques . (Parfois , il faut même faire attention aux habitudes et aux particularités de la classe ouvrière ) . 3) Le territoire chinois est vaste , le développement économique de chaque région est inégal, le contexte politique de chaque province n'est pas le même, c'est pourquoi il est très difficile d'avoir des formes unifiées d'organisation syndicale ; il est nécessaire d'avoir au moins plusieurs formes différentes . 4) La Chine avait depuis longtemps de nombreuses guildes . L e s guildes sont fondées sur l'artisanat, elles sont déjà vieillies, et ne peuvent lutter avec le capitalisme moderne .C'est pourquoi elles éparpillent et gaspillent les forces des ouvriers organisés . L a meilleure organisation est le syndicat d'industrie . Le principe fondamental du syndicat d'industrie veut que tous les ouvriers de chaque usine ou de chaque lieu de travail, quel que soit leur emploi, organisent un syndicat d'industrie correspondant au caractère de l'industrie de cette usine ou de ce lieu de travail. Par exemple, tous les ouvriers d'une cotonnière , qu'ils soient de l'atelier des gros filés, de 1' atelier des filés fins , de 1' emballage , de- la section d'électricité , sont membres du syndicat de la cotonnière. Et pour prendre l'exemple d'une ligne de chemin de fer, que ce soit les ouvriers des services mécaniques , des services généraux , du matériel roulant ou de la voie , tous sont membres du syndicat de cette ligne . L'avantage de ce système est que chaque organisme industriel est une unité de combat complète . Quand les ouvriers entrent en conflit avec les capitalistes et font grève , il n'existe qu'un seul syndicat, qui englobe tous les ouvriers de l'organisme industriel ; c e u x - c i peuvent alors prendre très rapidement des décisions à leur propre avantage , et combattre immédiatement avec beaucoup de résolution . C'est pourquoi une telle organisation apporte une aide considérable aux ouvriers . Il y a encore les syndicats de métier. Dans ce système , c'est d'après leur profession que les ouvriers entrent au syndicat. L e s mécaniciens forment par exemple une profession; les mécaniciens de bateaux, ceux des chemins de fer, ceux des cotonnières , ceux des compagnies d'adduction d'eau , s'organisent tous comme membres du syndicat des mécaniciens ( 2 ) . C ' e s t - à - d i r e que dans une grande usine, les électriciens adhèrent au syndicat des électriciens , les mécaniciens au syndicat des mécaniciens , les charpentiers au syndicat des charpentiers , et une grande usine a des adhérents de chaque syndicat. Il est très clair que cette organisation, en ce qui concerne les luttes de c l a s s e , ne vaut pas l'organisation par industrie , parce que , pendant les conflits avec les capitalistes et les grèves , les délégués
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et les membres de chaque syndicat ont leur point de vue et leur intérêt propre ; il leur faut donc se mettre d'accord entre eux, et il est très difficile de pouvoir agir de façon unanime ; même si on y arrive, il y a des pertes de temps, et c'est un grand obstacle à la combativité et au moral des ouvriers. Il y a encore la pire des catégories , celle qui non seulement n'est pas organisée par industrie , mais ne 1' est même pas par métier, et qui n'a qu'une sphère d'activité étroitement spécialisée ( comme les forgerons en cuivre , les ferroniers , les conducteurs de locomotives, l e s fondeurs); ce système est l'équivalent des vieilles guildes défectueuses. C'est pourquoi il est très clair que chez l e s cheminots , les marins , l e s mines, le textile et les autres industries modernes , il faut absolument adopter l'organisation par industrie . Dans l e s petits ateliers de métallurgie , les boutiques de coiffeurs et de tailleurs , l e s petits chantiers du bâtiment et autres petits ateliers et petits métiers manuels , on peut aussi envisager d'utiliser l'organisation par métier . Quant à l'organisation par guildes , il faut trouver le moyen de la transformer en une forme moderne de syndicalisme . Mais nous devons aussi nous rappeler que l e s syndicats sont des organisations des larges m a s s e s , qu'ils doivent aussi prendre en considération la situation locale réelle pour décider de leur forme d'organisation , et qu'ils ne doivent pas être rigides . 5) La situation politique mérite une attention spéciale . A présent, seule la province de Canton jouit d'une relative liberté et l e s syndicats peuvent y avoir une activité publique . Les autres provinces sont chacune dans une situation différente en raison des conditions politiques ; les syndicats, ou bien n'y ont qu'une activité semi - publique , ou bien sont simplement clandestins et l e s activités syndicales publiques sont très rarement possibles ; on les restreint ou on les interdit. C'est pourquoi il faut tirer parti de nombreux prétextes d'activité publique,telles que des écoles de nuit, des sociétés coopératives , e t c . . . pour mener à bien le travail dumouvement syndical. Si on peut mener à bien de telles activités publiques, on les utilise pour développer secrètement l'organisation ouvrière . 6) La section d'usine est la base du syndicat; dans les petites entreprises , et particulièrement dans les lieux où on ne peut faire de travail public, on ne peut commencer le travail qu'en envoyant des délégués du syndicat avec pleins pouvoirs ; ce sont ces délégués qui travailleront dans cette entreprise selon les directives de 1* organisme supérieur du syndicat. Dans les grandes entreprises , il faut organiser des sections d'usine en fonction des départements de travail. Quand l e s sections d'usines atteignent plusieurs dizaines ou plusieurs centaines de membres , il faut élire dans les sections d'usines ou les petites entreprises un délégué par dix, cinquante ou cent membres, et établir selon les circonstances un organisme administratif. Ces délégués de section sont le noyau central du syndicat ; i l s établissent des liens très étroits avec les masses qui l e s ont é l u s , afin de l e s informer de la situation générale du syndicat. Quand on le peut, il faut aussi réunir un Congrès, pour faire connaître l'état du travail ; il faut constamment, à l ' u s i n e , dans les foyers ouvriers, et quand on rencontre des ouvriers, faire de la propagande sur l e s avantages qu'assure le syndicat et mobiliser l e s ouvriers pour les faire adhérer au syndicat. Dans un Congrès des cadres actifs du syndicat ( s i l'on ne peut tenir de Congrès , que l'on ait une Conférence des d é l é g u é s ) , on choisit l e s titulaires de fonctions responsables, et on établit un organisme l o c a l . Cet organisme local doit être officiellement ratifié par l'organisme supérieur ; il faut tenir au moins une fois par an un congrès de ce syndicat et dans ce Congrès on élit le comité exécutif du syndicat général en question . Pour unifier l'organisation des syndicats de l'endroit en question et pour qu'ils s'entr'aident étroitement, chaque ville et chaque province doivent organiser un seul organisme général de liaison syndicale . Si dans une ville ou une province, il y a plusieurs organismes généraux ayant ce caractère ( 3 ) , il faut tenir une conférence de liaison, pour les ramener à un s e u l . 7) Le syndicat est une organisation de lutte dans l'intérêt de tous les ouvriers ; il doit lutter pour 1' amélioration des traitements dans le travail, l'augmentation des salaires , la réduction du temps de travail, la protection des femmes et des enfants travailleurs, l'obtention
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de repos sans réduction de salaire pour les dimanches et jours fériés, la promulgation d'une l é gislation du travail. l i s syndicats doivent constituer des réserves financières , des fonds de grève , des fonds destinés à subventionner des dépenses médicales, de façon à parer à l'imprévu.Le syndicat doit se préoccuper de l'éducation de classe de ses propres membres et doit ouvrir des écoles et des centres de conférences de brève durée . 8) Pour réaliser tout ce qui a été dit c i - d e s s u s , le syndicat doit chaque mois prélever des cotisations syndicales auprès de ses membres . Elles doivent représenter, chaque mois, une heure de salaire moyen , et il ne convient pas que le syndicat perçoive des droits d'adhésion trop élevés . 9) Bien que les formes d'organisation du syndicat soient de plusieurs sortes , 1' organisation syndicale a un caractère de classe , le travail syndical a un contenu de classe , 1' éducation syndicale est une éducation de c l a s s e ; si cela faisait défaut, les syndicats organisés parles ouvriers chinois perdraient leur signification originelle . C'est pourquoi il ne convient pas que le syndicat comprenne parmi s e s membres les patrons, les employés de haut rang, les forfaitaires et autres éléments hostiles à l'intérêt des ouvriers . Les formes d'organisation du mouvement ouvrier doivent être souples ; mais le syndicat doit éviter la conciliation et la compromission ,1' organisation syndicale doit toujours mener une action de classe vigoureuse . 10) La fondation du syndicat doit s'effectuer selon un plan régulier ; elle peut tirer parti de tous les conflits entre le travail et le capital, de toutes les grèves , de tous les événements ayant une signification pour la classe ouvrière , pour faire une propagande très large . 11) Comme les forces d'organisation sont déficientes dans l'immédiat, on ne peut se concentrer sur 1' ensemble du travail ; il faut particulièrement se concentrer sur le travail syndical chez les cheminots , les marins , les bateliérs des voies navigables , les dockers , les mines , les cotonnières , la soie , le tabac , l'imprimerie , et sur Tianjin , Pékin , Changahi, Wuhan , Qingdao, Dairen , Changsha , Canton , Hongkong , Macao , et autres villes importantes . 12) Pour renforcer les éléments dirigeants du mouvement ouvrier, il faut tenir après la fin du Congrès , dans les grandes villes et les centres industriels,des écoles complémentaires de brève durée (au maximum trois mois), pour former des militants syndicaux; il faut créer un plus grand nombre de cadres dirigeants , de façon que le mouvement ouvrier ait une base solide pour progresser ( 4 ) . Résolution sur l'union entre ouvriers et paysans . 1) Dans n'importe quel pays , les paysans constituent la majorité de la population , et au moins sur le plan économique les paysans sont une force importante . L'oppression qu'ils subissent n'est pas inférieure à celle de la classe ouvrière , et même elle la dépasse ; c'est pourquoi ils constituent dans le présent système une partie des forces révolutionnaires . 2) Si la classe ouvrière veut renverser le système actuel, il lui faut s'unir à toutes les forces révolutionnaires opposées au système actuel ; c'est pourquoi elle doit s'efforcer de rechercher des alliés . Les paysans sont les premiers de ces alliés . Si le prolétariat ne s'allie pas aux paysans , il est difficile à la révolution de réussir . 3) Nous savons que les centres de la vie politique se trouvent dans les villes , c'est pourquoi les centres de la lutte sont également dans les v i l l e s . La classe ouvrière doit donc s'efforcer de diriger les paysans pour qu'ils participent à ces luttes . 4) Dans le passé , les luttes entre le capital et le travail ont échoué dans beaucoup de pays , telles la Commune de Paris , la révolution russe de 1905, les révolutions allemande et bulgare de 1923 ; la cause en a toujours été que ces luttes n'avaient pas 1' aide de la paysannerie,ou que les forces paysannes étaient tombées aux mains des capitalistes . En revanche , la révolution russe a triomphé parce qu'elle avait obtenu l'aide de la paysannerie .
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5) L e s paysans chinois forment 75% de la population totale du pays , et 1' oppression et 1' exploitation qu'on leur impose dépassent encore c e l l e s des ouvriers. Si la c l a s s e ouvrière chinoise veut s e libérer, elle ne peut y arriver qu'ens'alliantàla paysannerie pour livrer l e s memes combats . 6) Si l e s paysans veulent s e libérer e u x - m ê m e s , i l s ne peuvent le faire qu'en s'unissant aux ouvriers . 7) L'alliance entre ouvriers et paysans doit dans l'immédiat réaliser l e s points
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vants : a) quand l e s ouvriers rentrent au village ( 5 ) ou quand le lieu de leur travail e s t proche des v i l l a g e s , i l s doivent faire de la propagande en direction des paysans et aider ceux-ci à organiser des Unions paysannes . b) il faut que l e s syndicats et l e s unions échangent entre eux des délégués ; l e s syndicats doivent aussi pousser au progrès des unions paysannes et l e s aider à faire vivre des organisations économiques t e l l e s que des coopératives , etc . . . c) Au cas où l e s paysans livrent des batailles économiques ou politiques, l e s syndicats doivent donner des directives aux ouvriers , pour qu'ils apportent aux paysans une aide efficace . ( 6 )
NOTES. ( 1 ) Cette résolution , et la suivante , ont été reproduites dans le volume Congrès du travail pp. 18-21, d'après les documents originaux du second Congrès du travail (mai 1925). ( 2 ) C'était le cas pour les mécaniciens du Guangdong, dont le syndicat ( cf. ci - dessus , texte n° 7 ) groupait les mécaniciens de toutes les entreprises modernes de Canton, Hongkong et la région . ( 3 ) C'était par exemple le cas à Hongkong (cf. Répertoire ). Le Congrès de 1925 vota une résolution particulière ( Congrès du travail, p. 26), sur l'unification des deux organismes fédéraux existant à Hongkong. ( 4 ) L'orientation à gauche du mouvement ouvrier chinois, encore contestée au Congrès de 1922 (cf. c i - d e s s u s , texte n°9), dont certaines résolutions étaient encore fort timides, est très nette au Congrès de 1925. Les éléments modérés comme les mécaniciens de Canton, présents en 1922, s'étaient cette fois abstenus de toute participation, alors que les grands syndicats animés par les communistes, comme ceux des marins, des cheminots, de Han-ye-ping, des délégués ouvriers de Canton, y avaient joué le rôle prépondérant. La précision, le souci de discipline et d'efficacité dont témoigne cette résolution d'organisation tranche nettement, en cette matière, avec le caractère encore vague des décisions du Congrès de 1922. On sait que c'est le Congrès de 1925 qui décida la création d'un "Syndicat général pan-chinois", et qui vota son affiliation à l'Internationale syndicale rouge . Tr. pr., p. 366 sq . ( 5 ) Cette recommandation du Congrès confirme que le caractère encore très mobile , et mal différencié sur le plan sociologique, de la classe ouvrière chinoise à cette époque. Beaucoup d'ouvriers n'étaient que des paysans venus temporairement à la ville . Tr. pr., p. 89 - 91. ( 6 ) Cette résolution affirme sans doute l'importance de l'alliance paysanne , dont se désintéressait le texte de 1923 cité ci - dessus (n° 12). Mais il le fait encore de façon très restrictive, en ne con-
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sidérant la paysannerie que comme une force d'appoint dans des luttes " dont le centre reste les grandes vill e s " ; le même Congrès du travail, celui de mai 1926, emploiera même pour qualifier le rôle de la paysannerie le terme de hou-dun ( arrière • garde ) (Congrès du travail, p. 9 6 ) . Le programme d'aide aux paysans présenté dans le point 7 de la résolution c i - d e s s u s est très modéré, et sans doute fort en deçà des revendications des Unions paysannes à cette époque ; la lutte économique contre les propriétaires fonciers n'est pas mentionnée , sinon à travers une vague référence aux "luttes économiques et politiques de la paysannerie " . Tr. pr., p. 3 6 8 - 6 9 .
TEXTE N° 19 : Plateforme revendicative de la grève générale de Changhai, juin 1 9 2 5 ( 1 ) . Demandespréalables. 1) Annoncer 1' abrogation de la loi martiale ( 2 ) . 2) Faire évacuer les fusilliers marins ; désarmer les Corps de Volontaires de Changhai ( 3 ) et la police . 3) Renvoyer chez eux tous l e s chinois arrêtés ( 4 ) . 4) Rétablir une situation normale dans l e s écoles de la Concession internationale ayant été fermées par les autorités ou occupées . Demandes officielles . 1) Sanctions contre l e s a s s a s s i n s ( 5 ) . Que soient remises au plus tôt les pièces à conviction concernant les criminels qui ont ordonné l e s fusillades , et ceux qui ont ouvert le feu et tué des ouvriers, des étudiants et des citoyens ; que leur châtiment soit effectué sous la surveillance des commissaires du gouvernement chinois . 2) Indemnités . En ce qui concerne l e s dommages subis directement ou indirectement au cours de ce drame , tels que : a) morts ou blessures ; b) grèves d'ouvriers ; c) grèves de commerçants ; d) pertes subies par les écoles , etc... , il faut examiner soigneusement chaque cas pour fixer le montant des indemnités qui devront être versées aux intéressés par les autorités de la concession , selon le montant prévu . 3) Excuses . Mis à part les deux points mentionnés précédemment, l e s ministres de Grande-Bretagne et du Japon devront présenter au gouvernement chinois des excuses au nom de leurs gouvernements , et se porter garants que ces incidents ne se renouvelleront pas à l'avenir . 4) Renvoi du Secrétaire général de la Municipalité de la Concession Internationale, Rowe . 5) L e s Chinois doivent jouir intégralement des libertés de parole , de réunion et de presse dans la Concession . 6) Meilleurs traitements pour les ouvriers . Pour les usines appartenant aux étrangers, le Conseil municipal doit fixer avec le concours de l'Association des contribuables chinois ( 6 ) une loi de protection des ouvriers chinois, pour l e s défendre contre les mauvais traitements. La liberté d'organiser des syndicats et le droit de grève doivent être reconnus aux ouvriers , et il est défendu de licencier les ouvriers sous prétexte de leur participation à la grève en cours . 7) Répartition des postes supérieurs de la police . La police doit créer des postes de commissaires pour l e s Chinois (7 ) , et doit répartir les postes à tous l e s échelons en-dessous de celui de commissaire , de façon à ce que le personnel chinois représente la moitié dupersonnel total.
TEXTE N° 19
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de nourrir une famille , et il faut encore subir leurs coups et leurs i n j u r e s ; quant à la douloureuse condition d e s femmes et d e s e n f a n t s , il e s t encore plus difficile d ' e n épuiser la description.Quell e s ne sont p a s nos s o u f f r a n c e s , du fait de cette inhumaine vie d ' e s c l a v e s ! Nous nepouvons plus la supporter. Si nous désirons instamment qu'on améliore notre vie , qu'on diminue le temps de t r a v a i l , qu'on augmente l e s s a l a i r e s , qu'on nous traite mieux, nous devons livrer pour cela de vigoureuses b a t a i l l e s économiques . Notre syndicat général est la force qui nous unit et le camp retranché qui dirige nos l u t t e s é c o n o m i q u e s . En o u t r e , le devoir du s y n d i c a t est d'ouvrir des écol e s et des s a l l e s de lecture , d e s groupes de conférence , des clubs , afin d ' é l e v e r nos connaissanc e s , de distraire notre e s p r i t , et d'instruire nos f i l s et nos f i l l e s . Statuts du Syndical général d e s c o t o n n i è r e s . Chapitre I. PRINCIPES : 1) L e syndicat e s t organisé par l e s s y n d i c a t s des d i f f é r e n t e s cotonnières de hai et s ' a p p e l l e le Syndicat général d e s cotonnières de C h a n g h a i .
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2) Ses o b j e c t i f s sont de : a) chercher à améliorer le niveau de vie et à élever la position d e s ouvriers ,et à faire prospérer l e s s y n d i c a t s d e s d i f f é r e n t e s c o t o n n i è r e s . b) unir l e s bonnes volontés , pratiquer l ' a i d e mutuelle ; supprimer l e s distinctions d'origine locale , de profession ou de s e x e , et unir 1' ensemble d e s travailleurs . c) pousser au développement d e s c o n n a i s s a n c e s , établir d e s é c o l e s , d e s groupes de conférence , d e s bibliothèques , des centres de lecture d e s journaux , d e s clubs , etc . . . Faire progresser 1' é v e i l de la conscience ouvrière . d) unifier 1' organisation d e s s y n d i c a t s d e s cotonnières et l e s aider à s'organiser en s e c t i o n s s y n d i c a l e s . e) diriger l e s a c t i v i t é s d e s d i v e r s e s cotonnières de Changhai et fixer leurs object i f s communs de lutte . Chapitre II. ORGANISATION : 3) L'organisme le plus élevé du syndicat e s t la Conférence plénière des délégués de chaque cotonnière de C h a n g h a i , et elle est convoquée par le Comité e x é c u t i f . L e nombre d e s dél é gués de chaque groupement e s t fixé par le Comité exécutif de façon proportionnelle aux effectifs . 4) La Conférence d e s d é l é g u é s élit l e s v i n g t - c i n q commissaires e x é c u t i f s , qui forment le Comité e x é c u t i f . Quand la s e s s i o n de la Conférence des délé gués e s t close , c ' e s t le comité exécutif qui constitue 1' organisme suprême . 5) L e s commissaires e x é c u t i f s é l i s e n t parmi eux un président et deux vice-présidents. Quand le président ne p e u t , pour un motif v a l a b l e , remplir s a f o n c t i o n , un v i c e - p r é s i d e n t le remplace . 6) Sous l'autorité d e s commissaires e x é c u t i f s , on constitue six s e c t i o n s : organisat i o n , é d u c a t i o n , questions économiques, a f f a i r e s g é n é r a l e s , relations extérieures .finances. Chaque section institue un responsable , un r e s p o n s a b l e a d j o i n t , et p l u s i e u r s membres a c t i f s , pour s ' o c c u p e r d e s a f f a i r e s de la section 7) L e président et l e s r e s p o n s a b l e s d e s s e c t i o n s c o n s t i t u e n t la Commission d e s resp o n s a b l e s , qui s ' o c c u p e de 1' ensemble d e s a f f a i r e s . L ' a c t i v i t é de chaque section s ' organise comme suit ( p a s s a g e o m i s ) .
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8) Quand les commissaires exécutifs le jugent nécessaire, on doit établir des comités spéciaux et des organismes spéciaux, et utiliser les services de conseillers, de rédacteurs. et d'autres personnes. 9) Un nouveau Comité exécutif est élu chaque année . Chaque ^section , quand elle doit employer d'autres titulaires de fonctions responsables que des membres du syndicat, doitobtenir l'accord de la Commission des responsables. 10) L e s principes de gestion de chaque section du Comité exécutif et des organismes spéciaux sont fixés par le Comité exécutif. Chapitre III. DISCIPLINE : 11) Chaque unité syndicale ( 7 ) doit observer toutes les décisions de la des délégués du Syndicat et du Comité exécutif.
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12) On ne doit pas transgresser les statuts ni quitter le syndicat sans motifs. 13) On ne doit commettre aucune action nuisible au syndicat ou hostile àsesmembres. 14) On ne doit pas négliger ou différer le paiement de la cotisation syndicale
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suelle . 15) L e s unités syndicales ne doivent avoir de conflits entre elles ou prononcer des interdits les unes contre les autres . Mais quand à la suite d'un malentendu il se produit des dissenssions, il faut en référer directement au Syndicat et accepter sa médiation . Chapitre IV. RESSOURCES FINANCIERES : 16) L e s cotisations mensuelles que chaque unité syndicale perçoit chaque mois sont confiées à la garde du Syndicat. L e s dépenses mensuelles de chaque unité syndicale sont effectuées chaque mois selon le budget du Syndicat. 17) En cas de n é c e s s i t é , et sur décision du Comité exécutif, on peut percevoir une cotisation extraordinaire auprès de chaque unité syndicale . 18) En cas de difficultés financières du syndicat, on peut à titre provisoire faire des collectes auprès des sympathisants de 1' extérieur. 19) Chaque syndicat de cotonnière doit faire s e s comptes à intervalle fixe , et présenter pour examen au Syndicat général.
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20) La conférence des délégués élit sept commissaires aux comptes , qui constituent une commission de contrôle chargée de contrôler les recettes et dépenses du syndicat. 21) L e s présents statuts sont approuvés par la conférence plénière des délégués de chaque cotonnière de Changhai, et entrent en vigueur après approbation par le Syndicat général. 22) Si les présents statuts contiennent des points qui ne sont pas satisfaisants, ils peuvent être amendés sur proposition d'au moins trois personnes et avec l'accord de plus de la moitié des délégués ( 8 ) .
NOTES : ( 1 ) Ce texte a été publié dans l'Annuaire, Ilème partie , pp. 46 à 48 . ( 2 ) Il s'agit de la grève des cotonnières de Changhai de février 1925. Elle avait eu lieu à la
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TEXTES fin de l'année lunaire précédente . Tr. pr., p. 361 - 63 .
( 3 ) Sur 1' assassinat de Gu Zheng-hong et l e s origines de 1' affaire du 30 mai , cf. c i - d e s s u s , notes du texte n° 19 . ( 4 ) Le Syndicat général de Changhai avait été fondé dans la nuit qui avait suivi la fusillade du 30 mai, et avait pris la direction du mouvement de protestation. L'expression employée ici pour le désigner ne correspond pas à son nom officiel. Tr. pr., p. 374 . ( 5 ) Ce chiffre est légèrement inférieur à celui que donne pour l e s cotonnières de Changhai en 1925 H. D. Fong (Cotton industry in China, p. 8 ) , soit 150 000 à 160 000 personnes. ( 6 ) Une importante fraction de la bourgeoisie de Changhai, tout en soutenant l e s grèves ouvrières du "Mouvement du 30 mai " , s'était efforcée de canaliser la lutte anti - impérialiste contre la seule Angleterre Cette tendance était en particulier celle du président de la Chambre de commerce chinoise de Changhai, Yu X i a - q i n g , Tr. pr., p. 379 . ( 7 ) Il s'agit certainement des anciens syndicats particuliers de chaque cotonnière, devenus les sections de base du nouveau Syndicat général. Mais le terme de zu-he (unité organisée) employé par le texte chinois est beaucoup plus vague. ( 8 ) Le Syndicat général des cotonnières , dont le premier secrétaire général fut l'ouvrier imprimeur communiste Liu Hua (jusqu'à son arrestation et son exécution à la fin de 1 9 2 5 ) , était destiné à jouer un rôle très actif dans la vie politique et sociale changhaienne jusqu'au printemps 1927 . Pour la première fois, le bouillant et instable prolétariat textile changhaien était en mesure d'accepter une discipline d'action. Alors que par le passé il n'avait bien souvent d'autres d'autres formes de lutte que les accès de colère ( da-chang) allant jusqu'au sac des usines, il allait se montrer capable de se replier en bon ordre après l e s trois mois de luttes de 1' é té 1925 , de livrer pendant 1' é té 1926 de grandes batailles économiques, et de participer avec tous ses adhérents aux grèves insurrectionnelles du printemps 1927 . Tt. pr., pp. 397, 471-75,494,498. ~
T E X T E N° 21 : Manifeste des mineurs de Tangshan, été 1925 ( 1 ) . C e s dernières a n n é e s , l e s m a s s e s populaires de la Chine s e sont mises às'organiser en groupements ( 2 ) . En particulier après l e s incidents de Changhai, de Hankou et de Canton,les m a s s e s populaires chinoises s e sont m i s e s à s ' o r g a n i s e r plus impétueusement ancore . Nous n'avons qu'à lever la tête pour voir en chaque endroit de Chine l e s étudiants organiser tous des a s sociations d'étudiants , et l e s marchands organiser tous des a s s o c i a t i o n s de marchands . L e s cheminots et les marins de la Chine , et l e s ouvriers de Changhai , de Wuhan, du Guangdong, du Hunan , e t c . . . organisent tous des syndicats . Il n'y a que nous , l e s camarades des cinq mines de Kai - luan ( 3 ) , qui jusqu'à maintenant n'ayons p a s encore d'organisation complète . Cela ne nous r e n d - i l pas ridicule aux yeux des m a s s e s de toute la C h i n e , e t surtout des m a s s e s ouvrières organisées I C ' e s t pourquoi nous , l e s camarades de la mine de Zhao , et l e s camarades des quatre autres m i n e s , nous nous mettons tous ensemble à organiser un syndicat ; l e s préparatifs sont maintenant déjà bien a v a n c é s à la mine de Zhao , c ' e s t pourquoi on a fixé à tel mois , tel jour ( 4 ) , avant l e s autres mines , la date du Congrès de fondation et 1' annonce officielle de la fondation du syndicat de notre mine . Mais quels s o n t , en définitive , nos buts en organisant ce syndicat ?Nous ne pouvons pas ne pas les exposer de façon p r é c i s e ' a u x m a s s e s de toute la Chine :
TEXTE N° 21
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LES
SYNDICATS
CHINOIS
1) N o u s , l e s camarades vêtus de c e s b l o u s e s b l e u e s ( 5 ) , nous sommes souvent mép r i s é s par l e s g e n s r i c h e s et i n f l u e n t s ; on dirait q u ' i l s nous traitent comme des g e n s s a n s instruction , ou encore mieux comme d e s gens qui ne sont meme pas l e s égaux des mules et des chevaux; t e l l e e s t la c a u s e pour laquelle l e s gens nous m é p r i s e n t . Mais il y a parmi nous une petite minorit é de camarades q u i , parce q u ' i l s ne sont pas contrôlés et éduqués par un groupement o r g a n i s é , conservent difficilement une attitude c o r r e c t e , et qui ne savent p a s s e tenir ; c ' e s t à nous-mêmes de r e d r e s s e r c e l a . Si nous voulons faire progresser notre dignité d'hommes et éviter d ' ê t r e t r a i t é s comme des b ê t e s de somme , il nous faut absolument un groupement organisé . 2) Nous sommes des m i l l i e r s et des d i z a i n e s de milliers à travailler à c e t endroit (6), mais j u s q u ' à la v i e i l l e s s e et la mort nous n'avons guère de r e l a t i o n s entre nous , au point que, quand nous nous rencontrons , nous sommes comme des étrangers . Nous ignorons que des gens de la même c l a s s e doivent s e chérir et s ' a i m e r mutuellement, doivent pratiquer l e s vieux préceptes de " 1* aide mutuelle dans l e s épreuves " et du " s e c o u r s mutuel dans l e s m a l a d i e s " ( 7 ) . Ne manquons-nous p a s de sentiment de s o l i d a r i t é ! C ' e s t pourquoi, dans le d e s s e i n de développer des sentiments de solidarité entre nous ,nous ne pouvons pas nous p a s s e r d'un groupement o r g a n i s é . 3) Parmi nos camarades , il y a au moins 70% d ' i l l e t t r é s . C ' e s t que l'éducation ouvrière ne peut encore s e développer, de sorte que la qualification technique et l e s c o n n a i s s a n c e s d e s ouvriers ne progressent pas ; encore moins e x i s t e - t - i l c e qu'on appelle une c o n s c i e n c e de c l a s s e . C ' e s t pourquoi nous devons populariser l'éducation ouvrière , et c e l a dépend entièrement des efforts de la c l a s s e ouvrière e l l e - m ê m e pour la promouvoir. Si nous n ' a v o n s pas de groupement o r g a n i s é , personne ne pourra assumer c e t t e lourde t â c h e IC'est à - d i r e que s i nous désirons populariser l'éducation ouvrière , il nous faut absolument un groupement organisé . 4) L a défense par l e s ouvriers de leurs propres intérêts , et par exemple la création d ' e n t r e p r i s e s d'aide mutuelle ou de c o o p é r a t i v e s ouvrières de consommation , s o n t des q u e s t i o n s que nous ne pouvons retarder un s e u l i n s t a n t . D'une façon générale , l ' e x p l o i t a t i o n par autrui de l ' i n t é r ê t des ouvriers atteint d é j à un point extrême , et s i nous voulons améliorer c e l a , il nous faut absolument un groupement organisé . Nous pouvons le dire à grand cri : l e s s y n d i c a t s sontdes ouorganismes pour la protection des i n t é r ê t s ouvriers ; l e s s y n d i c a t s sont la s e c o n d e vie des vriers ( 8 ) ; s i l e s ouvriers n'organisent p a s de s y n d i c a t s , i l s s ' e n f o n c e r o n t dans le d i x - h u i t i è m e étage de 1' enfer. C ' e s t pourquoi, s i l e s ouvriers désirent défendre leurs propres intérêts , il leur faut absolument a u s s i organiser un s y n d i c a t . L e s quatre points p r é c é d e n t s représentent l e s motifs généraux pour l e s q u e l s nous dés i r o n s organiser un s y n d i c a t . En dépit de notre m é d i o c r i t é , nous devons également nous efforcer d ' a l l e r de 1' avant dans la voie de la lutte commune a v e c l e s ouvriers de toute la Chine . Dans l e s autres c e n t r e s , on r é s i s t e à tous l e s impérialismes ( 9 ) qui nous e n v a h i s s e n t ; nous devons nous a u s s i agir à l ' u n i s s o n a v e c l e s ouvriers de toute la Chine , et nous ne regretterons p a s a l o r s d'avoir organisé un syndicat dans le tumulte de c e s i n c i d e n t s de C h a n g h a i , de Hankou et de Canton. C ' e s t pourquoi, outre notre approbation du mouvement de r é s i s t a n c e à l'impérialisme et aux traîtres à l a patrie , c h i e n s courants de l'impérialisme , il nous faut a u s s i crier : " Vive l'union de la c l a s s e ouvrière de toute la Chine ! " , " Vive le s y n d i c a t général de Chine ! ( 1 0 ) " . Vive le s y n d i c a t de la houillère de Zhaogezhuang d e s mines de Kai - luan ( 11 ) .
NOTES. ( 1 ) Nous avons trouvé ce texte, sous la forme d'une copie manuscrite , dans les archives de la
213
TEXTES K. M. A. ( 1925 , dossier 14/ 2/ 21, pièce n° 7 ) , que nous avons consultées en 1957 au bureau de police
de
la ville de Tangshan . ( 2 ) L e terme de hui- guan employé ici est très vague . Il ne s'appliquait que rarement aux
or-
ganisations ouvrières, tandis que à Changhai il désignait couramment les guildes marchandes groupant les originaires d'une même province. Sans doute , en Chine du Nord, son acception était - elle différente. ( 3 ) L e s mines de Kai - luan ( " Kailan Mining Administration " , K. M. A. ) , étaient une sino-britannique dont le siège était à Tangshan. Elles comportaient cinq groupes de mines :
société
Tangshan
Zhaogezhuang, L i n x i , Majiagou, Tangjiazhuang. Ce dernier groupe était parfois désigné aussi du nom de Kaiping, importante localité voisine . ( 4 ) L e texte que nous avons consulté aux Archives de la K . M . A . ne comporte pas d'indications précises de date, ce qui laisserait supposer qu'il ne s'agit que d'un projet, rédigé avant que le jour de la cérémonie de fondation du syndicat soit fixé
avec précision. Cette fondation a effectivement eu lieu pen-
dant 1* é té 1925 ( Annuaire , I I , p. 100 - 101 ) ; mais il ne nous est pas possible d'en préciser la date exacte. ( 5 ) Nous n'avons jamais trouvé mention, dans aucun document, d'une sorte d'uniforme
pour
les mineurs de la K . M . A . Il s'agit sans doute ici d'une référence de caractère général aux cotonnades bleues, qui étaient d'usage si fréquent en Chine dans les milieux populaires. ( 6 ) Deng Zhong- xia ( Abrégé , p. 79 ) évalue à 50000 le nombre des mineurs de la K. M. A . ,
au
moment de la grande grève de 1922. Leur nombre en 1925 était au moins égal et sans doute supérieur, puisque la production des mines était en 1925 de 3 950 000 tonnes , contre 3 550 000 en 1922 ( C Y B , 1928 , p.76). ( 7 ) Expressions traditionnelles . ( 8 ) Cette formule est employée très couramment dans de nombreux documents à partir des années 1921-1923 , et de la grande vague degrèveset d'organisation syndicale qui se déclenche alors . ( 9 ) Cf. c i - d e s s u s , texte n° 20, note n° 6 . L e s organisations populaires et ouvrières, à l'époque du Mouvement du 30 mai, s'en prenaient à 1* ensemble des Puissances établies en Chine ; certaines organisations bourgeoises , au contraire, s'efforçaient de détourner le mouvement contre la seule Grande-Bretagne (tenue pour responsable de la fusillade de Nanking R o a d ) et d'épargner le Japon. ( 10 ) Organisation nationale qui avait été fondée à Canton au mois de mai précédent ( cf. ci-dessus , texte n° 18 ) , sur décision du second Congrès national du travail. ( 11 ) L e mouvement syndical, apparu dans les mines de la K. M. A. pendant 1' é té 1922 , n'avait pas résisté à la défaite de la grande grève des mineurs en octobre de la même année. L e Z h i l i , province située à proximité de la capitale, était en effet exposé à une surveillance particulièrement srricte de la part des groupes militaires qui s'y succédaient au pouvoir. L e réveil de 1925, dont ce texte est 1* écho .traduit l e profond retentissement, dans toute la Chine , du Mouvement du 30 mai, et aussi l'autorité du Syndicat général pan-chinois (dont se réclame ses rédacteurs). Il fut sans doute facilité également par la situation politique dans le Nord, et par l'influence modératrice des "Armées nationales" ( G w o - m i n - j u n ) du "maréchal chrétien " Peng Yu - xiang, qui participaient au pouvoir en Chine du Nord . Mais le syndicat dont
la
fondation est annoncée ici fut très éphémère , et avait disparu de nouveau à la fin de 1* année 1925(Annuaire, I I , p. 101 ) . Tr. pr., pp. 391 et 405 - 06 .
2i4
LES SYNDICATS
CHINOIS
TEXTE N° 22 : La situation dans les cotonnières'japonaises de Changhai en 1 9 2 6 ( 1 ) . Quelles sont les souffrances des ouvriers des usines japonaises ? L e s capitalistes japonais non seulement se vantent de donner des salaires plus élevés que dans les autres usines , mais s'enorgueillissent de traiter si bien les ouvriers soumis au capital japonais , que ceux-ci connaîtraient déjà la suprême félicité ; le chef de la police , Yan Chun-yang, prétend par exemple : " l e s ouvriers sont déjà bien heureux de pouvoir subsister en trouvant du travail, et s ' i l s font grève , où trouveront-ils à manger? " . Si nous affirmons superficiellement que dans les usines japonaises on est mal traité et que l e s ouvriers y sont malheureux, on nous croira difficilement. C'est aux faits qu'il faut attacher de l'importance . Il existe aujourd'hui je ne sais quelle "Commission d'enquête industrielle " ( 2 ) qui prétend enquêter sur les faits, mais dans les journaux nous ne voyons mentionner que s e s banquets , et non s e s enquetes . Ceux qui peuvent effectivement enquêter, ce ne sont pas s e s membres, ce sont les ouvriers eux-mêmes. Après la vague de grève des usines japonaises ( 3 ) , le Syndicat général des cotonnières de Changhai ( 4 ) a publié un rapport détaillé sur toute la situation ; des journaux de Changhai, seulleShangb a o ( 5 ) l ' a reproduit, mais avec beaucoup de coupures et de modifications, et l'on y retrouvemal le sens original. les différents passages ci-dessous sont extraits de ce rapport, et nous devons en lire minutieusement le contenu . Au sujet des traitements dans les usines japonaises , le rapport original dit : En ce qui concerne les mauvais traitements dans l e s usines japonaises , on peut naturellement s'attendre à l'insuffisance des installations , et pourtant les Japonais font de la propagande auprès de 1' opinion publique en répétant que leurs installations sont excellentes. Il y a des usines dont les installations sont plutôt meilleures, comme l ' u s i n e Gong-da, mais les bains - douches et d'autres points demanderaient encore qu'on y consacrât des fonds. Quant aux cotonnières de la Naigai W a t a ( 6 ) , leurs installations ne sont pas du tout faites dans l'intérêt des ouvriers . C'est ainsi que les installations de la cantine et de la buanderie , pour plusieurs milliers d'ouvriers , se limitent à quelques cuvettes . L e s cabinets avaient autrefois des fenêtres , qui sont maintenant bouchées , 1' air frais ne pénètre pas et la puanteur est intolérable.L'emplacement où l'on apporte les repas (de l'extérieur) est terriblement exigu, ce qui fait que dans certains cas on interdit même d'apporter les repas . Parmi toute sorte de traitements discriminatoires , nous citons : 1) L e s cas où l e s Japonais frappent les ouvriers . Qu'il s ' a g i s s e d'hommes , de femmes ou d'enfants , dès qu'il y a quelque contrariété , on frappe immédiatement avec méchanceté . On peut fournir des preuves de ces faits ; c'est ainsi que tout récemment, à l ' u s i n e 5 - E s t , le Japonais Taji a donné une gifle au nommé Chen de l'atelier de pesage du coton qui, trouvant son salaire trop faible demandait une petite augmentation . Comme Wang Xiao-mei de la section de la tuyauterie demandait pour cause de maladie un congé de quelques heures , le japonais Matsuhita de l'usine N°7 , 1' a frappée en 1' attrapant par les cheveux et l ' a jetée par terre . Le Japonais Tanatea de 1' usine n° 12 a ligoté et frappé un ouvrier qui demandait un congé pour rentrer chez lui ; il est tombé malade de s e s blessures,est rentré chez lui en mauvaise condition et il en est mort. On peut apporter la preuve de tous ces f a i t s . Quant aux cas mineurs de mauvais traitements, on ne pourrait arriver à les relater tous par écrit. 2) Précédemment, les Japonais se mettaient tous à frapper directement les ouvriers, mais depuis l'affaire Gu Zheng-hong(7), leurs procédés ont quelque peu changé. Ils se servant de Chinois : surveillants , hommes de mains, contremaîtres ; on peut apporter la preuve de ces faits . C'est ainsi qu'à l'usine n° 9 comme 1' ouvrier Chen Zhen-ru avait repris son travail deux jours après la fin de s e s congés, le surveillant Dong You-xian l ' a violemment frappé àcoupsde
TEXTE N° 22
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poings , et 1' a blessé à la face avec un coutelas : non content de 1' avoir frappé , il 1* a licencié. De même , à l'usine n°9 , les détectives et contremaîtres Zhang A - er, Huang Gui - xun , Feng Baoru , Zhu A - er et autres ont frappé cruellement 1* ouvrier Shi Wan - cai et 1' ont l a i s s é sans connaissance , puis l 1 ont aspergé avec de 1' eau froide pour le ranimer, et 1' ont enfin mené au poste de police . De même , 1' usine n°9 a embauché plus de quarante nervis et les a répartis dans 1' usine pour frapper et arrêter les ouvriers ; récemment, dans l ' u s i n e n°9, i l s ont arrêté des ouvriers des usines n° 5 - E s t , n ° 8 , n ° 1 2 , l e s ont menés au poste de police et les ont jugés à leur gré. 3) Dans l e s usines , le procédé cruel employé le plus récemment est d'utiliser l e s forces des concessions ( 8 ) , et d'engager des policiers dans les usines , qui non seulement se conduisent brutalement et sans retenue à l'intérieur, mais qui, à l'extérieur, blessent constamment des innocents. Quand par exemple le travail s ' e s t arrêté aux usines n°3 et n ° 4 ( 9 ) , un policier chinois a frappé à mort à la porte de 1' usine le petit colporteur Liu Cheng-min , et dans un terrain de la rue Robertson , à Sanjiao - chang , il a blessé d'une balle de revolver un enfant qui pass a i t . Devant de tels faits , que penseront tous ceux qui se préoccupent du bon ordre delasociété? 4) L e s méthodes qu'emploient les usines quand e l l e s augmentent les effectifs de leur personnel, se sont encore durcies tout récemment; chacun, quel qu'il soit, doit être photographié et subir un examen corporel ; les ouvrières également doivent quitter leurs vêtements et être le jouet d'un médecin japonais , un homme . Celles des femmes qui n'acceptent pas ces insultes ne trouvent pas de t r a v a i l . Couramment, quand quelque faute est commise dans les ateliers ,on prend les empreintes digitales, on oblige à écrire une lettre de garantie, et on considère nos compatriotes comme des bêtes de somme ou des esclaves . 5) Il y a beaucoup de cas où les ouvriers sont insultés dans les usines . L e s Japonais ne font jamais bonne figure, i l s n'ouvrent la bouche que pour injurier et ne lèvent la main que pour frapper. Ils tirent les oreilles des enfants et leur donnent des coups de pied. Des femmes , i l s font leur jouet et i l s les terrorisent, comme à l'usine n°14 le japonais Ogawa qui s ' amuse constamment avec les femmes et qui leur cherche querelle pour n'importe quel motif quand elles ne sont pas dociles . 6) Il y a des Japonais malfaisants , comme Toyama à l'usine n°7 qui frappe fréquemment à coups de tuyaux n'importe quel ouvrier. Quant à Karasumi, il ne travaille pas , maissemoque souvent des femmes et les querelle. A l ' u s i n e n°12, Tanaka frappe abusivement les ouvriers, à l'usine n°14, Yamaeda frappe et injurie les manoeuvres . Dans toutes l e s autres usines , il y a des Japonais malfaisants qui profitent de leur influence pour faire n'importe quoi. Les patrons japonais ne l'interdisent pas , ce qui accroît sans cesse le ressentiment des ouvriers et provoque de puissants remous dans le monde du travail. 7) Les Japonais , pour la moindre contrariété , se livrent effrénément à des actes de cruauté envers les ouvriers et font tort aux ouvriers à plaisir. Si par exemple une femme de l'atelier de cardage n'agit pas selon la volonté des Japonais , son livret de travail estdéchiré(10);quel que soit le montant des salaires inscrits sur le livret, on ne les lui verse p a s , et les ouvriers n'y peuvent rien . 8) Quand les ouvriers travaillent et qu'ils demandent incidemment un congé de maladie , l'usine le refuse souvent, comme si en fin de compte c'était leur mort dans 1'atelier qui pouvait la réjouir . On se rappelle une certaine usine où une femme sur le point d'accoucher à demandé à sortir quelques heures ; on ne le lui a pas accordé , et elle a accouché dans l ' a t e l i e r . 9) Les salaires des Japonais sont au moins de 8 0 - 9 0 yuans par mois, i l s ont chaque année plusieurs semaines de congé, et reviennent au pays une fois tous l e s deux ans ; mais on refuse constamment des congés à nos compatriotes ouvriers, et quand le congé dépasse un mois, c'est le renvoi. En cas de maladie , un arrêt d'une heure est une perte d'une heure desalaire.C'est pourquoi, quand l e s ouvriers ne sont pas malades , tout va bien , mais il ne reste plus qu'àatten-
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LES
SYNDICATS
CHINOIS
dre la mort en c a s de maladie . 10) Quant à l ' â g e d e s j e u n e s t r a v a i l l e u r s , l e s p l u s p e t i t s n ' o n t que neuf ou dix a n s ( 1 1 ) , et au p l u s t r e i z e ou quatorze a n s pour la plupart d ' e n t r e e u x ; il leur f a u t f a i r e le t r a v a i l d'un a d u l t e , a l o r s que l e u r s s a l a i r e s s o n t p l u s i e u r s f o i s i n f é r i e u r s à ceux de c e s d e r n i e r s . 11) L e s ouvriers a v a i e n t j u s q u ' à maintenant une prime de quatre y u a n s quand i l s trav a i l l a i e n t une d e m i - a n n é e s a n s a r r ê t , m a i s e l l e e s t m a i n t e n a n t c o m p l è t e m e n t supprimée . E n outre , l e s J a p o n a i s ont t o u s d e s p e n s i o n s de v i e i l l e s s e , a l o r s q u ' i l n ' y en a p a s pour l e s C h i n o i s . L e s u s i n e s n ' a c c e p t e n t p a s l e s vieux t r a v a i l l e u r s , et quand on voit un ouvrier a s s e z â g é , on le renvoie s a n s s ' o c c u p e r le moins du monde de s a s u b s i s t a n c e . 12) Quand furent s i g n é s l e s a r t i c l e s sur la r e p r i s e du t r a v a i l a p r è s le " 30 mai " ( 12) d e s r è g l e m e n t s i n t e r d i s a i e n t le port d ' a r m e s d a n s l e s u s i n e s , m a i s m a i n t e n a n t i l s ne s o n t p l u s app l i q u é s , et un contremaître a vu l u i - m ê m e un J a p o n a i s c a c h e r un revolver d a n s un t i r o i r . 13) D a n s l e s u s i n e s , l e s r è g l e m e n t s prévoient d e s " j o u r n é e s d ' e x p é r i m e n t a t i o n " et d e s " j o u r n é e s de d i s c i p l i n e " . Il y a constamment d e s e x p é r i m e n t a t i o n s , e t c h a q u e mois une journ é e de d i s c i p l i n e . L o r s de c e s j o u r n é e s , il f a u t constammenUtenir propres l e s m a c h i n e s de travail . L e s ouvriers doivent à la f o i s s e s o u c i e r du t r a v a i l et du n e t t o y a g e ; i l s s o n t o c c u p é s à un point qu'on ne peut décrire , et à c a u s e de c e l a , la q u a n t i t é de t r a v a i l produite e s t t r è s faible(13). Mais s i la q u a n t i t é de travail e s t inférieure à c e l l e d e s j o u r s o r d i n a i r e s , t a n d i s que la q u a l i t é e s t s u p é r i e u r e , on dit que l e s ouvriers d ' o r d i n a i r e font du t r a v a i l b â c l é , e t on leur f a i t grief de travailler s a n s s o i n . 14) Il y a d a n s l e s u s i n e s b e a u c o u p de r è g l e m e n t s r e l a t i f s aux a m e n d e s ; s i par exemple une courroie e s t un peu t a c h é e , si le coton s ' a c c u m u l e un p e u , s ' i l y a d e s r é s i d u s d a n s l e s t u y a u x , on vous inflige a l o r s une amende , et une s e u l e a m e n d e d é p a s s e p l u s i e u r s d i z a i n e s de cen times ( 1 4 ) .
NOTES. ( 1 ) Ce texte a paru dans le N° 172 de 1' hebdomadaire communiste XD, Le Guide , en date du 15 septembre 1926. Il résumait, comme l'indique le paragraphe introductif, un rapport établi peu de temps auparavant par le Syndicat général des cotonnières de Changhai. ( 2 ) Paute d'avoir eu accès à la presse quotidienne de Changhai pour cette période , nous n'avons pu trouver d'informations sur cette commission; les sources occidentales publiées à Changhai (CWR, NCH) ne la mentionnent pas . ( 3 ) De juin à août 1926, une vague de grèves économiques d'une grande ampleur s'était déclenchée dans les cotonnières japonaises de Changhai ; elle était dirigée par le Syndicat général des cotonnières . Tr. pr., p. 396-97 . ( 4 ) Cet organisme , affilié au " Syndicat général de Changhai " ( de tendance communiste ) était apparu au lendemain du Mouvement du 30 mai ( cf. ci - dessus , texte n° 20 ) . ( 5) Organe de la Chambre de commerce chinoise de Changhai, lié aux milieux industriels chinois concurrents des Japonais . ( 6 ) Cette société groupait dans la région de Changhai une quinzaine d'usines (désignées par leur numéro d'ordre) et était donc, de loin, la principale entreprise textile de la ville.
TEXTES
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( 7 ) Gu Zheng-hong, ouvrier communiste d'une usine de la Naigai Wata, avait été tué par un contremaître japonais au mois de mai 1925; cette affaire avait formé le point de départ du "Mouvement du 30 mai" (cf. c i - d e s s u s , texte n° 19). ( 8 ) En fait, celles de la concession internationale, sur le territoire de laquelle étaient situées la plupart des usines de la Naigai Wata ; la concession française ne comprenait aucune cotonnière . ( 9 ) Lors des grèves de 1' é té 1926 . ( 10) Il s'agit donc d'une ouvrière payée à la tâche, et ce livret permet de noter les quantités qu'elle produit chaque jour. ( 11 ) En comptant " à la chinoise " , c ' e s t - à - d i r e en considérant que 1' enfant a déjà un an à sa naissance et deux ans au premier Nouvel An lunaire qui suit celle - c i . Ce système de calcul est donc supérieur d'une unité au système occidental, et parfois de deux ; il s'agissait ainsi d'enfants de sept à huit ans . (12) En août 1925, Li L i - s a n négocia avec le consulat général japonais de la ville, au nom du Syndicat général, la reprise du travail dans les cotonnières j aponaises . L'accord comportait des augmentations de salaires , des indemnités à la famille de Gu Zheng-hong, l'interdiction du port d'armes dans les usines ; ainsi se terminait le " Mouvement du 30 mai " à Changhai (le travail reprit peu après dans les usines britanniques , à des conditions analogues ) . Tr. pr., p. 383 . ( 13 ) Dans la mesure où, ici encore , il doit s'agir d'ouvriers payés à la tâche . ( 14) Ce texte est très révélateur des progrès accomplis par le Syndicat des cotonnières de Changhai depuis sa fondation au cours du Mouvement du 30 mai. Il témoigne en particulier, de la part de ses dirigeants communistes, du souci de ne pas sacrifier aux luttes politiques générales (comme celles de l ' é t é 1925) la défense des plus modestes revendications quotidiennes; il souligne en même temps l ' é t e n due de l'influence du syndicat et l'importance du réseau de correspondants qui lui permettaient de recueillir des informations concrètes sur la vie dans chaque atelier.
TEXTE N° 23 : Commémoration de la mort de martyrs ouvriers par des syndicats de droite Changhai (janvier 1926 ) .
de
Réflexions sur l'anniversaire de Huang et de P a n g ( l ) . Voici déjà quatre ans que l e s deux s y n d i c a l i s t e s Huang Ai et Pang Ren - quan s e sont sacrifiés le 17 janvier 1922 devant la porte L i u - y a n g à C h a n g s h a ( 2 ) . Celui qui e s t directement responsable de leur mort e s t le militariste Zhao H e n g - t i , mais c e l l e qui en e s t indirectement responsable , c ' e s t la compagnie H u a - s h i , organisée par l e s marchands et l e s politiciens ( 3 ) . L e s camarades de Huang et de Pang ne c o n t i n u e n t - i l s pas à lutter aujourd'hui contre le militariste Zhao H e n g - t i , à lutter contre la compagnie H u a - s h i , organisée par l e s marchands et l e s politiciens , à lutter contre l e s congénères de Zhao H e n g - t i et de la compagnie H u a - s h i . Bien que leurs corps soient morts, leur esprit n'est pas mort. Ils ne méritent pas seulement que leur anniversaire soit célébré à une époque où le mouvement ouvrier n'a pas encore complètement triomphé ; i l s le mériteraient encore davantage à une époque où le mouvement ouvrier chinois complètement réussi . Ils sont l'avant-garde du mouvement ouvrier chinois ; i l s sont l e s dirigeants au-
TEXTE N° 23
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thentiques du mouvement ouvrier chinois . Au cours de ces quatre dernières années , nous avons vu un grand nombre de syndicalistes imposteurs ( 4 ) , et l ' e x i s t e n c e de ces derniers nous a encore fait mieux comprendre la nécessité de célébrer cet anniversaire. C'est pourquoi nous profitons de leur quatrième anniversaire pour publier ces quelques impressions . 1) C'est sur le mouvement de Huang et de Pang que sont fondées la liberté et l'égalité de la Chine. Ils savaient que, pour réaliser ces objectifs de liberté et d'égalité nationale et internationale ( 5 ) , on ne peut réussir si on ne soutient pas d'abord les ouvriers les plus opprimés et les plus misérables , et si on ne leur donne pas à tous la possibilité de combattre avec nous . Ils ne s'appuyaient que sur leur bon coeur tout simple pour aider les ouvriers . C e s syndic a l i s t e s imposteurs, eux, n'ouvrent la bouche que pour parler de la direction de la Illème Internationale , de 1' aide de la Russie soviétique ; ce sont des esclaves nés , presque semblables à ces gens de la "Société pour le progrès" en Corée ( 6 ) ; i l s doutent que le mouvement ouvrier ne trouve jamais l'occasion de se libérer; insensiblement et en secret, i l s ont formé une bande de traîtres à la patrie ( 7 ) ; ils sont exactement à l'opposé de l'objectif d'égalité et de liberté nationale et internationale . Si Huang et Pang en avaient conscience , combien leur faudrait-il gémir douloureusement, pleurer à chaudes larmes et pousser de grands soupirs ! 2) Le mouvement ouvrier de Huang et de Pang était une organisation établie et fortifiée dans les difficultés et les souffrances . En 1' espace d'un an et demi, i l s avaient organisé l'Association des travailleurs du Hunan avec ses 7 000 adhérents , et pourtant, au départ, ils ne disposaient que de 28 centimes de cuivre comme base financière . Ils avaient emprunté à d'autres une machine à polycopier. Mais ces syndicalistes imposteurs non seulement touchent des subventions soviétiques ( 8 ) , mais fraudent sur les fonds collectés en Chine; il n'est pas étonnant qu^ls aient eu 1' argent pour s'acheter un terrain de plusieurs dizaines de mous près du parc Xiu - shan à Nankin(9), qu'ils ne voyagent qu'en première classe en bateau ou en train, qu'un seul d'entre eux mène plusieurs amours de caractère débauché . Si ces hommes se trouvaient dans la situation difficile et douloureuse de Huang et Pang, il leur faudrait sûrement chaque jour gémir douloureusement et soupirer, et ils préféreraient préndre une autre nationalité , devenir conseillers de Wu P e i - f u , ou flatter servilement Chen Jiong-ming ( 10) ; comment a u r a i e n t - i l s la volonté de réaliser les grandioses entreprises de Huang et de P a n g ? comment auraient-ils pu les réaliser ? (11). 3) Le mouvement ouvrier de Huang et de Pang était fondé sur un esprit d'aide mutuelle , et ne se compromettait absolument pas avec l e s capitalistes cruels . Ils avaient compris que l'aide mutuelle est le principe du progrès de l'humanité . Ils espéraient beaucoup que les capitalistes seraient capables d'améliorer le traitement des ouvriers, de prêter attention à l'éducation ouvrière, de coopérer sincèrement avec les ouvriers; mais i l s se refusaient absolument àdescompromis avec ces capitalistes cruels, dans leur intérêt personnel. Quand la compagnie Hua-shi voulut l e s engager comme conseillers à 300 yuans par mois , ils refusèrent. Quand elle voulut adhérer à l'Association des travailleurs du Hunan en versant un droit d'adhésion de 500yuans,ils refusèrent. Mais quelle est l ' a c t i v i t é de ces syndicalistes imposteurs .La cause immédiate de l'incident sanglant du 30 mai n ' e s t - e l l e pas le meurtre de l'ouvrier Gu Zheng-hong( 12) par . la cotonnière japonaise Naigai Wata ? L'ensemble du pays , à 1' occasion de cette affaire , a fait grève dans les écoles , l e s boutiques , les usines ; les vies et les biens ont été sacrifiés sans compter ; e t en fin de compte , les bourses d'une minorité se sont remplies ,et la vague ouvrière des cotonnières japonaises Naigai a fait l 'objet d'un louche compromis ( 13 ) . Pour ne parler que de cette affaire , ces syndicalistes imposteurs devraient mourir de honte , si on leur opposait 1' esprit avec lequel Huang et Pang se refusaient à des compromis dans leur intérêt personnel. Et d'autant plus qu'il existe on ne sait au juste combien d'affaires comme c e l l e s - c i qui restent cachées ! 4) Huang et Pang, en tant que promoteurs du mouvement ouvrier, se trouvaient personnellement au premier rang des travailleurs ( 14 ) . Ce n'est pas qu'ils ignoraient que les capita-
LES
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SYNDICATS
CHINOIS
listes ont de l'argent et les militaires des fusils . Ce n'est pas qu'ils ignoraient que 1' argent et les fusils peuvent être mutuellement complices, ni que la complicité de l'argent et des fusils peut tuer des hommes . Mais ils étaient par principe de chaleureux altruistes , et s'étaient en dépit de tout cela placés ouvertement au premier rang des travailleurs . Mais ces syndicalistes imposteurs sont traîtres et rusés au plus haut point; ils crient sans cesse qu'ils luttent dans l'intérêt des travailleurs, mais en fait ils se cachent toujours en rentrant la tête et la queue ; ils prétendent être des dirigeants et il n'est pas facile aux travailleurs de voir leur visage ( 1 5 ) . Même les petits capitaines de deuxième ou de troisième ordre ne se présentent pas eux-mêmes . Pendant le Mouvement du 30 mai, ces syndicalistes imposteurs ne se s o n t - i l s pas vantés d'avoir participé aux événements ! Mais les morts et les blessés qu'il y a eu en grand nombre n'avaient rien avoir avec eux. Si Huang et Pang avaient été traîtres et rusés à ce point, célébrerions-nous leur quatrième anniversaire ? L a vérité et le mensonge s'excluent mutuellement ; ces syndicalistes imposteurs salissent avec 1' énergie du désespoir les camarades de Huang et Pang, attaquent à l'extrême les camarades de Huang et de Pang, et cela ne s ' e s t pas passé qu'une seule f o i s . L e s camarades de Huang et de Pang ont démasqué les noirs desseins de ces syndicalistes imposteurs , et cela également ne s ' e s t pas produit qu'une seule fois . Nous admirons les syndicalistes , mais nous redoutons profondément que le pourpre n'étouffe le rouge , et les mauvaises herbes les bourgeons , et nous ne pouvons donc faire autrement que de haïr ces syndicalistes imposteurs ( 16 ) .
NOTES.
(1) Ce texte est extrait du cahier commémoratif du auatrième anniversaire de Huang et de Pang, pp.29 - 32. Cette brochure d'une centaine de pages fut publiée en 1926 à Changhaf, sans indication d'auteur. Elle émanait vraisemblablement des anciens compagnons de Huang et de Pang. réfugiés à Changhar depuis le dissolution de leur organisation, l'Association des travailleurs du Huna en 1922 et qui y avaient constitué un "Bureau de Changhaf de l'Association des travailleurs du Hunan". Ce bureau s';é tait continuellement a s s o c i é , au cours de c e s quatre années à toutes les campagnes et à toutes l e s tentatives de regroupement des associations ouvrières anti communistes de Changhaï. Il avait en particulier été en 1924 un des fondateurs de la "Fédération des groupements ouvriers de Changhaf". Sur ces diversigroupements, cf. le Répertoire ci-dessus. ( 2 ) Sur Huang et Pang, cf. c i - d e s s u s , texte n° 9,
noten°4.
( 3 ) L a cotonnière de Changsha, dont la grève avait été à l'origine de la mort de Huang
et de
Pang, était la propriété de la compagnie Hua-shi , dont le capital appartenait en partie à des marchands et en partie à des hauts - fonctionnaires provinciaux (elle avait été longtemps la propriété du gouvernement provincial ) . ( 4 ) Le terme chinois employé ici par les syndicalistes de droite pour qualifier les militants communistes des syndicats ( m a o - p a i ) est une riposte au terme de z h a o - p a i , littéralement, "qui attirent au moyen de pancartes publicitaires " , par lequel les syndicats de gauche désignaient leurs adversaires . ( 5 ) Eh fait, il ne semble pas qu'en 1 9 2 1 - 1 9 2 2 l'Association des travailleurs du Hunan se soit beaucoup préoccupée d'action internationale. Mais les auteurs du pamphlet cherchaient à opposer en tous points Huang et Pang aux militants communistes qui en 1 9 2 5 - 1 9 2 6 dirigeaient le Syndicat général de Changhai .
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TEXTES
( 6 ) Il s'agit d'un groupement politique coréen, adversaire de la Cour de Séoul, et qui avait facilité à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle les entreprises japonaises en Corée. ( 7 ) En 1926, bien que subsistât au sein du Guo-min-dang l'alliance entre les communistes et les éléments modérés , un certain nombre de ces derniers étaient déjà passés à l'attaque ouverte contre Parti communiste chinois. C'était par exemple le cas du publiciste Dai J i - t a o , qui venait en janvier d'être réélu à la direction du Guo-min-dang malgré sa collusion ouverte avec les scissionistes du
le 1926
groupe
des " C o l l i n e s de l ' O u e s t " . L'argument selon lequel les communistes sont nécessairement infidèles à
la
patrie chinoise en raison de leurs liens avec le Komintern et l'Union soviétique se retrouve fréquemment à cette époque dans les écrits de Dai et de ses amis . Il est ici repris par les éléments anti - communistes des groupements ouvriers de droite de Changhai. ( 8 ) L e s syndicats soviétiques , pendant l'été 1925, avalent envoyé d'importantes contributions aux grévistes de Changhai. Tr. pr., p. 377 . ( 9 ) Nous n'avons pu retrouver d'éléments relatifs à l'origine de cette accusation. ( 10) De f a i t , le Secrétariat du travail, sous l'impulsion de L i D a - z h a o , avait en 1922
tenté
un rapprochement avec Wu P e i - f u pour éliminer des chemins de fer du Nord l'influence des politiciens
pro-
japonais de la " Clique des communications " . Par ailleurs , la même année, certains éléments communistes de Canton, comme Chen Gong- bo , avaient lancé le mot d'ordre de " s'allier à Chen Jiong- ming pour renverser Sun Y a t - s e n " . Mais le massacre des cheminots du Jing-han en février 1923 avait interrompu toute coopération entre les communistes et Wu P e i - f u , coopération qui avait été ultérieurement désavouée
comme
" opportuniste " ; quant à Chen Gong- bo , il avait été exclu du parti communiste , lequel s'était allié
ouver-
tement avec Sun à partir de 1923 . Tr. pr., pp. 277 et 293-94. ( 11 ) L e s lecteurs de ce pamphlet ne pouvaient ignorer qu'à 1' automne 1925 le militant
commu-
niste Liu Hua, secrétaire général du Syndicat général des cotonnières, avait été arrêté par la police anglaise de Changhai, livré aux autorités chinoises, et décapité avec la même brutalité que Huang et Pang quatre ans auparavant. Tr. pr., p. 401. ( 12 ) Cf. ci - dessus, texte n° 19 . ( 1 3 ) En août 1925, L i L i - s a n , au nom du Secrétariat général de Changhai, avait discuté avec les propriétaires d'usines japonaises les conditions de la reprise du travail, en présence du Consul général japonais ( c f . c i - d e s s u s , texte n» 22 , note n ° 1 2 ) . ( 14 ) Allusion au fait que Huang et Pang avaient été arrêtés alors qu'ils se trouvaient à la tête d'une délégation de travailleurs venus présenter leurs revendications à Zhao H e n g - t i .
( 1 5 ) Même des sources peu favorables aux syndicats de gauche, comme le P D R de la Concession internationale, insistent au contraire sur le caractère populaire de l'action des dirigeants du Syndicat général de Changhai et du Syndicat général des cotonnières . Liu Hua, en particulier, dès la grève
de fé-
vrier 1925 dans les cotonnières, et davantage encore pendant et après l e Mouvement du 30 mai, avait
fait
de son local de Zhabei un centre où l e s travailleurs venaient quotidiennement demander des avis et une aide pour tous les problèmes de leur vie matérielle
.
( 16) En 1926, les petits groupes de droite qui avaient été très actifs deux ans auparavant dans le monde du travail avaient dû complètement céder la place aux organisations de gauche , a f f i l i é e s au Syndicat général de Changhai. Ils n'avaient pratiquemment joué aucun rôle au cours du Mouvement du 30 mai,
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SYNDICATS
CHINOIS
qui avait au contraire consacré 1' autorité croissante de leurs adversaires communistes au sein des masses ouvrières. Ils ne cherchaient plus qu'à discréditer ces derniers, par des attaques dont ce texte est un bon exemple. Ce n'était guère que par tactique , il faut le noter, qu'ils saisissaient l'occasion de 1' anniversaire de Huang et de Pang, en raison de la popularité que conservaient ces deux martyrs . Ils étaient, en effet, bien loin de l'idéologie un peu naïve mais intransigeante des deux anarchistes hounanais , et ils
avaient
depuis plusieurs années pratiqué ouvertement une politique de collaboration de c l a s s e , freinant les grèves, détournant les syndicats des luttes politiques , recevant des subventions patronales . Leur propagande ,semb l e - t - i l , n'obtint d'ailleurs pas de grands résultats, et ces groupements ne compteront à nouveau qu'après le coup de force de Jiang J i e - s h i contre les syndicats communistes en avril 1 927 .
T E X T E N° 24 : Résolution d'organisation de la Conférence des délé gués ouvriers de Canton , avril 1926 ( 1 ) . 1) Etat actuel des syndicats de Canton . Il est vrai qu'il y a beaucoup de syndicats cantonais dont 1' organisation est satisfaisante ; mais il y en a également dont l'organisation est déficiente. L a Conférence doitassumer la tâche de redresser c e s derniers, pour leur permettre ainsi de corriger leurs erreurs p a s s é e s et de préparer leur e s s o r . Enumérons-les : a) ceux qui ont perdu le sens de l'organisation de c l a s s e . L e s syndicats sont les organes de combat des ouvriers et ils ne peuvent admettre l'adhésion d'éléments patronaux ni d'élémentsqui|C00pèrent avec les patrons . Mais il y a à Canton une catégorie de syndicats qui sont tous organisés par le patronat: c e l u i - c i s'en sertpour jeter à l'extérieur la confusion dans 1' opinion , et à l'intérieur pour contrôler les ouvriers et les faire rentrer dans leur cage . b) ceux qui ont été fondés par intérêt. L e s syndicats sont fondamentalement créés dans l'intérêt de 1' ensemble des ouvriers , et non pour procurer des positions à une minorité de gens. Dans les syndicats de Canton, il y a encore des gens qui prennent prétexte de la gestion syndicale pour chercher en secret des avantages personnels , qui considèrent les adhérents comme des instruments qui permettent d'extorquer de 1' argent et les syndicats comme des organes de publicité ; ces syndicats ne sont pas moins nuisibles que ceux qui sont à la solde des patrons. c) ceux dont la qualification des membres n'est pas nettement définie . L e s syndicats sont organisés dans l'intérêt commun des ouvriers , et on ne peut y faire adhérer des éléments dont les intérêts ne correspondent pas à ceux des ouvriers. Parmi les syndicats de Canton, il y en a qui sur le plan de l'organisation font adhérer des employés de haut rang, des contremaîtres , des patrons de boutique , des forfaitaires , etc. . . Ces éléments non seulement n'ont rien à voir avec l'intérêt des ouvriers , mais sont en conflit avec eux ; il est inévitable q u ' à l ' o c casion de conflits d'intérêts se produisent des heurts qui mettent l'organisation en pièce ; par ailleurs , les syndiqués qui sont des ouvriers sulbaternes subissent fortement le joug des employés de haut rang. d) ceux où le provincialisme est très puissant. L e s syndicats réunissent l e s ouvriers d'un même métier ou d'une même industrie ; leur esprit d'union doit dépasser le provincialisme . Parmi les syndicats de Canton , il y en a certains qui subissent une influence provinciale très profonde ; ils en arrivent souvent à se partager en fractions, à diviser l e s forces ouvrières, à faire obstacle au principe de concentration des forces ouvrières . e) ceux dont l e s éléments sont mélangés. Puisque les syndicats sont des groupements de lutte des ouvriers unis en commun sur la base de leur communauté d'intérêt, il ne faut pas y admettre l e s ouvriers d'un autre métier. Il y a à Canton des syndicats qui ne définissent pas nettement la base de recrutement de leurs membres .
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TEXTES f) ceux dont l e s titulaires de p o s t e s r e s p o n s a b l e s sont inamovibles . L e s syndicats sont des organes qui dirigent le combat d e s o u v r i e r s , et i l s doivent assurément réunir des gens r i c h e s d ' e x p é r i e n c e , pour leur confier la d i r e c t i o n , m a i s , s i le mandat d e s titulaires de fonctions r e s p o n s a b l e s e s t trop long et si on n'admet p a s de nouveaux élé ments , d'un côté il e s t inévitable que l e s vieux titulaires de c e s p o s t e s ne soient critiqués pour leur autoritarisme , et de l ' a u t r e il n ' e s t p a s non plus p o s s i b l e de former de nouveaux t a l e n t s pour la direction , afin de préparer la relève • Parmi l e s s y n d i c a t s de C a n t o n , on en trouve a u s s i qui sont de c e t t e sorte , et ce phénomène ne correspond p a s du tout au courant contemporain. g) ceux où s ' i n c r u s t e n t un petit nombre de gens . Dans l e s s y n d i c a t s de Canton ,il arrive souvent qu'en dépit d ' e f f e c t i f s importants , l e s p o s t e s de commande et l e s directives émanent d'une ou deux personnes . Cela n ' e s t p a s non plus un moyen d ' e x e r c e r la vigueur d e s ouv r i e r s , ni de développer leur confiance en e u x - m ê m e s . h) ceux qui n'organisent p a s de Conférence d e s d é l é g u é s . Il y a d e s s y n d i c a t s dont l e s A s s e m b l é e s générales ne r é u n i s s e n t qu'un petit nombre de camarades , ce qui fait que, dans un syndicat de plusieurs milliers d ' a d h é r e n t s , l ' A s s e m b l é e générale n ' a t t e i n t p a s quelques c e n t a i n e s de personnes . L e s intentions de la collectivité ne peuvent s ' y exprimer, et elle ne peut représenter l e s vues communes d e s ouvriers comme le ferait une Conférence des d é l é g u é s . Parmi l e s s y n d i c a t s de C a n t o n , il y en a encore beaucoup qui n'organisent p a s de Conférence des d é l é gués . i) ceux qui ne tiennent pas d ' a s s e m b l é e s . L a Conférence d e s délégués et le Conseil des r e s p o n s a b l e s sont le moteur fondamental de la gestion des s y n d i c a t s . On ne peut absolument p a s négliger de l e s r é u n i r . Il y a encore à Canton d e s syndicats qui s o u f f r e n t de cette maladie;il e s t inévitable que de tels s y n d i c a t s soient u t i l i s é s et manipulé s par d e s dirigeants ambitieux, et cela ne présente pour l e s ouvriers e u x - m ê m e s aucun i n t é r ê t . L e s phénomènes p r é c é d e n t s démontrent que parmi l e s r e s p o n s a b l e s d e s syndicats de Canton , il y en a encore beaucoup qui n'ont p a s compris le rôle d e s s y n d i c a t s ; ainsi"' prennent n a i s s a n c e l e s différentes erreurs examinées c i - d e s s u s . Il convient donc de définir la signification authentique et le rôle d e s s y n d i c a t s , pour y porter remède . 2) Signification et rôle des s y n d i c a t s . L e s s y n d i c a t s sont d e s organismes de combat d e s ouvriers , d e s groupements qui visent à la chute d e s c a p i t a l i s t e s et à la libération d e s ouvriers . Ils ne sont p a s seulement étab l i s pour d e s a c t i v i t é s de distraction , pour d e s secours aux familles des morts , ou pour 1' étude de la technique ( 2 ) . Leur fonction e s t de concentrer en une organisation serrée l e s forces des m a s s e s ouvrières ayant une communauté d ' i n t é r ê t . Dans chacune des dites organisations ouvrièr e s , aucun élément ne doit se séparer en fonction de considérations r é g i o n a l i s t e s , en fonction de q u e s t i o n s p o l i t i q u e s , en fonction de considérations de m é t i e r , en fonction de rapports corporatifs, de façon à ne p a s perdre de vue le s e n s de la concentration des m a s s e s . L a s e u l e tâche d e s synd i c a t s e s t d e v i s e r à la libération ouvrière , mais comment le faire ? En premier lieu , il faut diriger l e s ouvriers en vue de la lutte contre 1' oppression politique . L e s ouvriers , dans le système a c t u e l , s u b i s s e n t en chaque circonstance ( à propos , par exemple, d'une g r è v e , d'une r é u n i o n , d'une a s s o c i a t i o n ) l'oppression des forces politiques(comme l ' a r m é e , la p o l i c e , la j u s t i c e ) ( 3 ) ; si donc l e s ouvriers veulent s e l i b é r e r , il leur faut absolument gagner le pouvoir politique ; s ' i l s veulent des avantages immédiats , il leur faut également s ' a s s u r e r une position politique s a t i s f a i s a n t e . Ce qu'on appelle une position politique , c ' e s t le fait que l e s f o r c e s ouvrières s e manifestent sur le plan politique ( comme au cours des opérations contre Liu et Y a n g ( 4 ) ou au cours de la grève des trois chemins de f e r ( 5 ) . C ' e s t pourquoi l e s syndicats , pour diriger l e s ouvriers en vue de lutter contre 1' oppression politique, doivent faire comprendre aux ouvriers 1' é t a t réel et le degré d'évolution de la conjoncture politique , et doivent également amener l e s forces ouvrières à s e manifester pleinement à l ' o c c a s i o n des évène-
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LES SYNDICATS
CHINOIS
ments politiques . Ils ne peuvent laisser l e s ouvriers ignorants de la situation politique réelle , et indifférents envers les événements politiques ( 6 ) . Diriger l e s ouvriers en vue de résister à l'oppression politique , est le premier rôle des syndicats . En second lieu , il faut éveiller la conscience de c l a s s e des ouvriers ; les ouvriers sont une classe opprimée et s ' i l s ne comprennent pas leur propre situation de classe opprimée,ils ne comprennent pas non plus que toutes l e s c l a s s e s opprimées ont fondamentalement les memes intérêts qu'eux; à plus forte raison doivent-ils s'unir pour résister aux oppresseurs, sinonilsne pourront atteindre leurs buts. C'est pourquoi l e s syndicats, en vue d'éveiller la conscience de la classe ouvrière , doivent pousser l e s ouvriers à acquérir une conscience de classe à propos de chaque événement politique , et à obtenir les moyens de mener la lutte de c l a s s e s . On ne peut laisser les ouvriers fuir la lutte de c l a s s e s , et on ne peut laisser les ouvriers adopter un point de vue de compromis de c l a s s e s . Eveiller la conscience de classe des ouvriers est le second rôle des syndicats . En troisième lieu, il faut amener les ouvriers à s'unir sur une base de c l a s s e . Puisque les ouvriers appartiennent au prolétariat, et que la position du prolétariat est telle que tous s e s éléments ont des intérêts identiques, il leur faut donc agir à l'unisson. Les ouvriers syndiqués doivent non seulement regrouper les éléments de chaque métier ou de chaque industrie, mais regrouper en un seul élan les syndicats des diverses industries ou métiers appartenant à la même classe, pour augmenter les forces de la classe ouvrière. Ils ne doivent pas se diviser en chapelles ou pratiquer une politique de chapelles fermées, pour ne jamais s'unir aux autres syndicats. En quatrième lieu , il faut prendre des mesures pratiques dans l'intérêt des syndiqués. Les syndicats doivent appliquer chaque point du groupement minimum c i - d e s s o u s . a) secours aux chômeurs : établir des centres d'hébergement pour les ouvriers chômeurs . b) procurer des emplois : établir des centres d'embauche qui passeront des contrats collectifs avec l e s patrons . c) éducation ouvrière : établir des écoles ouvrières . d) coopératives de consommation : établir des sociétés coopératives de consommation . e) protéger l'emploi des ouvriers dans les usines : si l ' u s i n e licencie un ouvrier, il faut s ' y opposer. Prendre des mesures concrètes dans l'intérêt des syndiqués, tel est le quatrième rôle des syndicats . 3) Mesures pour remédier à la situation des syndicats cantonais . Pour éliminer les différentes anomalies présentes, mentionnées c i - d e s s u s , et pour redresser la vie syndicale conformément à la signification des syndicats , il faut décider ce qui suit : a) tracer un schéma d'organisation. En ce qui concerne les ouvriers d'industrie l e s ouvriers des usines, des chemins de fer, des bateaux, des docks et autres endroits, quel que soit leur métier, et s ' i l s appartiennent à ce corps de métier, doivent tous constituer une organisation unique, sans se disperser chacun de leur côté, et il faut fédérer toutes les unités industrielles de même caractère pour former une organisation générale de la dite industrie. Quant à ceux qui avaient jusque là la structure d'un syndicat du métier, ils peuvent la conserver. Au tujet des ouvriers des métiers, tous les ouvriers d'un lieu et d'un métier donné devront former une seule unité, et il faudra fédérer en une organisation d'industries toutes les organisations t e métier apparentées (par exemple les travailleurs municipaux, ceux du bois, du bâtiment, des transports par eau, de la confection, des industries alimentaires et d'autres catégories pourront former une fédération).
TEXTES
237
b) consolider l e s organes d ' a u t o r i t é . Chaque syndicat doit l u i - m ê m e instituer une Conférence des d é l é g u é s ; l e s délégués en seront élus par l e s organismes inférieurs en proportion des e f f e c t i f s . L a proportion sera f i x é e dans chaque syndicat selon la situation concrète . c) établir des organisations de b a s e . L e s unités d'organisation à la base sont dans l e s usines et l e s grands bateaux le lieu de t r a v a i l ; dans l e s petits b a t e a u x , le bateau l u i - m ê m e ; dans l e s chemins de f e r , le lieu de t r a v a i l , dans l e s gares ou l e s h a l t e s ; pour l e s autres travailleurs des transports, le d o c k , le dépôt, le bateau ; pour l e s petits m é t i e r s , le chantier ou 1' atel i e r ; pour l e s travailleurs de l ' a r t i s a n a t , l e s échoppes ou l e s m a r c h é s . d) f i x e r la qualification des syndiqués . Pour l e s travailleurs industriels , il vient de faire des restrictions pour l e s employés de haut rang et l e s ouvriers dont
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con-
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sont trop é l e v é s ; i l s ne peuvent adhérer au s y n d i c a t . Quant à ceux qui ont d é j à adhéré , il f a u t é tablir comme règle qu'ils n'auront pas droit à la protection des syndicats , et ne pourront y
exer-
cer de fonctions responsables . Dans l ' a r t i s a n a t , l e s petits patrons , l e s gérants et contremaîtres ne pourront adhérer au s y n d i c a t . Ceux qui s ' y trouvent d é j à ne pourront exercer de fonctions responsables . L e s patrons de boutique , l e s espions , l e s o f f i c i e r s de 1' armée , l e s bureaucrates ne pourront adhérer au s y n d i c a t . e ) diminuer le taux des droits d'adhésion . L e s droits d'adhésion ne pourront
dé-
passer cinq yuans, et ce qui a déjà versé en sus formera un fonds s p é c i a l . L e s cotisations mensuelles de leur côté ne pourront dépasser 5% du revenu ( 7 ) .
NOTES.
( 1 ) Ce texte a été reproduit dans le volume Matériaux sur le mouvement ouvrier, pp. 203-208 . ( 2 ) Cette phrase vise sans doute directement le Syndicat des mécaniciens de Canton, la plus importante des organisations ouvrières de droite qui s'opposaient à l'orientation révolutionnaire des syndicats de gauche regroupés dans la "Conférence des délégués ouvriers". Tr. pr., p . 4 2 6 s q . ( 3 ) En avril 1 926, alors que siégeait la Conférence dont émane cette résolution d'organisation, les rapports entre le mouvement ouvrier cantonais de gauche et les autorités gouvernementales duSudétaient beaucoup moins bons que du temps de Sun Yat-sen et de Liao Zhong-kai, en 1924 et 1925. L'affaire du 20 mars 1926, au cours de laquelle Jiang J i e - s h i avait pour la première fois tenté de briser 1' alliance
avec
les communistes chinois et l'Union soviétique, avait certainement contribué à raidir l'attitude désorganisations ouvrières; six mois ou un an auparavant, elles n'auraient sans doute pas qualifié sommairement"dbppression " le comportement des autorités politiques et militaires de Canton . ( 4 ) En juillet 1925, les syndicats avaient activement contribué à l'élimination des condottiere Liu Zhen-huan et Yang Xi-min, qui s'étaient rendus maîtres de Canton à la mort de Sun Y a t - s e n . Tr. pr., p. 410. ( 5 ) En août 1925, les cheminots des trois lignes du Guangdong ( Canton - Sanshui, Canton-Jiulong et branche sud du Canton - Hankou ) avaient fait grève pour protester contre les menées des éléments de droite du Guo-min-dang ; cette crise , compliquée par l'assassinat de Liao Zhong-kai quelques
semai-
nes plus tard, avait abouti à 1* élimination de ces éléments de droite et en particulier de Hu Han-minetdu général Xu Chong-zhi. Tr. pr., p. 430 . ( 6 ) On peut penser que cette phrase constitue une critique au moins indirecte de la
position
très temporisatrice adoptée au lendemain de l'affaire du 20 mars 1926 par Chen Du-xiu et la direction du
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LES SYNDICATS
CHINOIS
Parti communiste . Le Syndicat général pan-chinois s'était associé à cette politique de concialition, et s'était abstenu de toute critique à l'égard de l'attitude pourtant très équivoque adoptée par Jiang Jie-shipendant cette affaire. Il semble que les dirigeants cantonais n'aient accepté cette politique qu'à contre-coeur. Tr. pr., p. 4 3 7 - 3 9 . ( 7 ) Même s'il a le caractère un peu abstrait d'une " résolution d'organisation " , et si on regrette de ne pas y trouver d'exemples concrets des diverses "maladies" dénoncées dans la première partie,ce texte éclaire d'un jour très intéressant les difficultés que rencontraient à Canton les militants communistes qui tentaient d'y fonder un syndicalisme industriel à caractère de c l a s s e . La plupart des défauts analysés ici (provincialisme , corporatisme, tendances à la collaboration de classe , contrôle par une minorité ,etc.) sont autant de survivances des guildes artisanales, dont la tradition était restée si vivante dans ce centre de petite production peu pénétré par la grande industrie moderne. Si Canton offrait au mouvement ouvrier chinois des conditions politiques particulièrement favorables à son développement, surtout depuis l'alliance de 1924 entre les connunistes et le Guo - min - dang, cette ville était loin d'offrir sur le plan économique un terrain aussi propice. Canton, plus avancée politiquement que Wuhan ou que Changhai, était plus arriérée au point de vue de 1' évolution sociale et économique, et cette contradiction pèsera lourdement sur les luttes du mouvement ouvrier chinois à cette époque.
T E X T E N° 25 : L a centième s e s s i o n de la Conférence des d é l é g u é s des g r é v i s t e s de Hongkong ( mai 1 9 2 6 ) ( 1 ) .
Canton-
Rapport sur 1* a c t i v i t é de l a Conférence d e s d é l é g u é s , p r é s e n t é par Chen Quan , délé gué Conférence des délégués ( 2 ) .
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Chers i n v i t é s ! Chers d é l é g u é s 1 J e présente aujourd'hui un rapport sur l ' a c t i v i t é de l a Conférence des d é l é g u é s , rapport que l ' o n peut diviser en trois points : 1) l a période infantile, 2) la période d ' o f f e n s i v e , 3) l a période d e s remaniements internes . P a r l o n s - en maintenant s é p a rément I L e s délégués de la Conférence d e s d é l é g u é s sont réunis à raison d'un élu par 5 0 g r é v i s t e s , ce qui représente plus de 7 0 0 d é l é g u é s . Nous savons que l a Conférence des d é l é g u é s e s t 1' organisme délibératif suprême de la grève ; e l l e doit mener une lutte de longue durée contre l'impérialisme , c ' e s t pourquoi elle a adopté le principe du centralisme démocratique de façon à faire f a c e à tous l e s p r o b l è m e s . L e 26 j u i n , quand s ' e s t tenue la première s e s s i o n ( 3 ) , il n'y avait guère plus de cent d é l é g u é s ; c ' e s t le 15 j u i l l e t que la Conférence des d é l é g u é s s ' e s t o f f i c i e l l e m e n t c o n s t i t u é e ; on a décidé de tenir trois réunions par semaine , dans le l o c a l de la S o c i é t é d'éducation ; cette période e s t dans son e n s e m b l e extrêmement infantile , c ' e s t pourquoi nous l ' a p p e l o n s période i n f a n t i l e . Après une dizaine de s e s s i o n s , des p e r s o n n a l i t é s nous ont régulièrement communiqué leurs d i r e c t i v e s , et c e l l e s du c o n s e i l l e r L i a o ( 4 ) étaient particulièrement b o n n e s . Nous noussommes a i n s i rendus compte de nos progrès , la Conférence a r é u s s i à s e consolider et à prendre l ' o f fensive contre l ' i m p é r i a l i s m e , le niveau i n t e l l e c t u e l des d é l é g u é s s ' e s t considérablement é l e v é . L e s i m p é r i a l i s t e s de Hongkong ont alors fermé leur p o r t , pensant a i n s i mettre en danger de mort l e s trente millions d'habitants du G u a n g d o n g ( 5 ) . Nous nous en sommes aperçus et en union a v e c l e s m a r c h a n d s , nous avons établi des l a i s s e r - p a s s e r s p é c i a u x interdisant aux marchandises ennemies d'entrer dans l a province , ce qui préparait l ' i n d é p e n d a n c e économique du Guangdong ( 6 ), et f a i s a i t , par c o n s é q u e n t , échouer le b l o c u s tenté par Hongkong. L e s i m p é r i a l i s t e s ont eu alors recours à des moyens perfides et ont soudoyé des a s s a s s i n s pour tuer le c o n s e i l l e r L i a o ( 7 ) ; s a
TEXTE N° 25
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243
mort nous a causé une peine extrême , mais nous avons renforcé notre lutte offensive contre l'impérialisme . L e s complots des impérialistes ayant encore échoué, i l s ont eu recours à toute sorte de procédés pour semer la dissension chez les marchands à propos des permis spéciaux ; mais nous avons vu clair, et avons immédiatement supprimé les permis spéciaux et créé une commission d'ouvriers et de marchands pour 1' examen des marchandises ennemies ; quand des marchandises étaient confisquées en totalité et qu'un marchand n'était pas s a f i s f a i t , il pouvait proposer un nouvel examen par la commission. De cette façon, la politique de division des impérialistes a encore échoué. Après la mort du conseiller L i a o , certains contre-révolutionnaires s'étaient dissimulés dans Canton , et nous avons résolu d'aider le gouvernement national à liquider l e s contre-révolutionnaires . Le gouvernement national, assuré de l'appui du peuple, a dispersé hardiment et résolument l e s unités militaires contre-révolutionnaires de Zheng, de Mo, de Liang et autres ( 8 ) et le complot des impérialistes de Hongkong a encore échoué . Finalement, l e s impérialistes ont eu recours, de nouveau à Chen Jiong-ming sur le Dong-jiang, et à Deng Bu-yin(9) avec son "Armée du Sud" ; i l s ont attaqué en tenailles Canton, mais tous nos camarades grévistes ont coopéré aux expéditions de 1' Est et du Sud du gouvernement national, et en moins de deux mois l e s troupes de l'Est et du Sud étaient complètement liquidées ( 1 0 ) . Le complot de l'impérialisme avait encore échoué, et c'est là l'oeuvre de la Conférence des délégués. En troisième lieu, les remaniements internes. Tous les délégués savent que cette lutte contre l'impérialisme ne peut réussir en deux ou trois jours, elle sera certainement de longue durée, il est certain que nous devons être très étroitement unis à l'intérieur, pour pouvoir vaincre. C'est pourquoi nous avons décidé de dissoudre les organismes défectueux et de créer en surplus ceux qui s'avéraient nécessaires; la gestion des sections de surveillance (11) n'était pas satisfaisante au début, c'est pourquoi on a décidé de la modifier», et on a crée en outre une "section modèle" . D'une façon générale, la Conférence a été très attentive à la situation intérieure; l'organisation intérieure a donc été très bonne, ce qui a permis ensuite de se tourner vers l'extérieur. C'est la période des aménagements internes. Voici pour finir un rapport statistique sur l e s résolutions adoptées par la Conférence des délégués : A) Organisation interne : 1) mise en vigueur ou révision des règles d'organisation et des statuts : 14 résolutions . 2) élection ou désignation des responsables des différents organismes : 17 résolutions . 3) création supplémentaire , réforme ou suppression d'organisme : 15 résolutions . B) Politique de blocus et mouvement pour l'indépendance économique : 4) interruption des communications avec Hongkong et Macao : 9 résolutions . 5) confiscations ou imposition d'amendes sur les biens ennemis : 15 résolutions. 6) solidarité avec les marchands : 15 résolutions. 7) ouverture du port de Huangpu et construction de la route ( 1 2 ) : 2 résolutions. C) Coopération avec le gouvernetnent pour liquider les contre-révolutionnaires et consolidation de la base révolutionnaire : 8) aide pour 1' affaire Liao : 6 résolutions . 9) aide pour l e s expéditions de l'Est et du Sud : 3 résolutions . D) Aide aux mouvements révolutionnaires de divers endroits : 10) aide à la grève de Changhai : 6 résolutions ( 13 ) .
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11) réponse aux mouvements de Pékin ( 1 4 ) et de divers milieux : 9 résolutions . 12) aide au mouvement ouvrier et paysan du Guangdong : 2 résolutions . E) Unité internationale : 13) solidarité avec l'Union soviétique : 4 résolutions . 14) solidarité avec l e s ouvriers a n g l a i s : 2 résolutions ( 1 5 ) . 15) solidarité avec l e s ouvriers japonais : 2 résolutions . F) Correction
de la discipline :
16) renvoi des responsables , enquêtes sur des c a s de corruption et sanctions : 46 résolutions . 17) fixation des tâches et prévention de la corruption : 31 résolutions . 18) répression des réactionnaires : 3 résolutions . G) Divers : 19) 20) 21) 22) 23)
préparation d'une solution pour la grève : 6 résolutions . amélioration des conditions de vie des camarades : 22 résolutions . solution de conflits entre des s y n d i c a t s : 7 résolutions . indemnités pour des camarades morts : 6 résolutions . divers : 43 résolutions .
Total : 283 résolutions . Après chaque séance de la Conférence , il y avait un rapport politique , et après ce dernier on adoptait neuf fois sur dix une résolution ; la plupart de c e s résolutions intéressent la coopération avec le gouvernement ou la tactique à adopter à l'égard des impérialistes ; on ne l e s a pas comptées i c i . Alors que la conférence des délégués est l'organe délibératif suprême , le Comité de grèves est l'organisme exécutif suprême ( 1 6 ) . L e s résolutions de la Conférence des délégués ont été pour la plupart des décisions de principe , et ont été transmises au Comité de grève pour exécution . Le Comité de grève s ' e s t réuni une fois par jour , et a s i é g é plus de cent fois ; aucune des résolutions du Comité de grève n'a été incluse i c i .
NOTES. ( 1 ) En mai 1 9 2 6 , se tint à Canton la centième s e s s i o n de l a Conférence des délégués des
gré-
vistes , organisme suprême de la grève - boycott de Canton-Hongkong. L a brochure publiée à cette occasion a été reproduite dans la revue J D S Z L , Matériaux d'histoire moderne , 1958 , n» 5 ; elle contient 1' ensemble des discours et rapports prononcés à cette o c c a s i o n . ( 2 ) Chen Quan , 1' auteur de ce rapport, était un marin communiste cantonais qui appartenait la direction du syndicat des marins et au Comité de g r è v e . Il sera en 1926 un des délégués chinois
à
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Conférence anti - impérialiste de B r u x e l l e s . Cf. Su Z h a o - z h e n g, brochure commémorative publiée en 1927 par le Syndicat général pan-chinois, p. 27.
( 3 ) C ' e s t - à - d i r e immédiatement après l'incident du 23 juin, qui avait fait plusieurs dizaines de morts à Canton quand l e s sentinelles des concessions f r a n ç a i s e s et anglaises de la ville avaient tiré sur un
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245
cortège de manifestants chinois protestant contre 1' affaire de Nanking Road. C'était cet incident qui avait provoqué le départ massif des Chinois de Hongkong. Tr. pr., p. 410 . ( 4 ) Liao Z h o n g - k a i , chef suprême de la tendance de gauche du Guo-min-dang depuis la mort de Sun Y a t - s e n , qui en s a double qualité de ministre des finances du gouvernement nationaliste et de chef de la section ouvrière au Comité central du Guo-min-dang avait apporté aux grévistes une précieuse aide officielle. ( 5) Il faut sans doute davantage considérer cette phrase comme un effet oratoire que comme l ' e x a c t résumé des événements . L e s sources l e s plus fréquemment u t i l i s é e s , telles que l'Abrégé de Deng Z h o n g - x i a ( p p . 228 s q ) , attribuent généralement aux grévistes l ' i n i t i a t i v e du blocus, et soulignent les difficultés alimentaires que c e l u i - c i entraîna pour la colonie britannique . Le rapport de Chen Quan, présenté en avril 1926, alors que la grève-boycott durait encore, cherche sans doute à aggraver l e s responsabilités de l'Angleterre pour maintenir à un niveau élevé le moral des grévistes . ( 6 ) Ce mot d'ordre de "l'indépendance économique du Guangdong " figurait parmi ceux qu' employaient le plus volontiers l e s dirigeants communistes de la grève - boycott ; il souligne l'importance qu'ils attachaient à l'alliance avec la bourgeoisie cantonaise , mais aussi la précarité à cette époque de l ' u n i t é nationale chinoise et la vigueur des particularismes provinciaux. ( 7 ) Liao Zhong-kai fut a s s a s s i n é en août 1925, quelques semaines seulement après le début de la grève, par des individus liés à certains chefs de la droite du G u o - m i n - d a n g , en particulier Hu Hanmin et le général Xu Chong-zhi (qui tous deux durent s'exiler immédiatement a p r è s ) . Il est à remarquer qu'ici encore , Chen Quan fait porter la responsabilité principale de ce crime sur l'Angleterre (qui de fait avait des intelligences avec ces éléments de droite) et non sur ces derniers ; l'opinion cantonaise ne s ' y était pourtant pa 1 trompée , qui après la mort de Liao avait soutenu l e s chefs de la gauche et exigé le départ de Hu et de Xu . Tr. pr., p. 430 . ( 8 ) Il s'agit de trois chefs militaires du parti de Xu Chong-zhi : Zheng R u n - q i , Mo Xiong, et Liang H u n g - k a i , qui avaient été désarmés avec l ' a i d e des milices syndicales après l'éviction de X u . ( 9 ) Chen J i o n g - m i n g , chef militaire cantonais , avait un moment coopéré en 1920- 1921 avec Sun Y a t - s e n et le Guo-min-dang . Lié à la bourgeoisie chinoise de Hongkong et aux notables ruraux de la province, il s'était par la suite opposé constamment à s e s anciens amis , et continuait à mener une sorte de guérilla dans 1' Est de la province . Deng Bu - yin , un des s e s a s s o c i é s , tenait de son côté la péninsule méridionale du Guangdong. ( 10 ) Les cadets de Huangpu, soutenus par des volontaires des syndicats et quelques troupes régulières s û r e s , nettoyèrent en novembre 1925 l e s bandes de Chen Jiong-ming et en février 1926 celles de Deng Bu-yin ; le Guangdong, pour la première fois depuis de longues années , se trouvait entièrement sous 1' autorité directe du gouvernement de Canton . ( 11) Ces milices ouvrières comprenaient plusieurs milliers d'hommes . Elles étaient chargées de surveiller le trafic côtier et d'empêcher toute infraction au blocus de Hongkong. Sur leur organisation pendant la grève - boycott, cf. Deng Z h o n g - x i a , Abrégé . . . , pp. 230- 231 . Tr. pr., p. 413- 15 . ( 12) Le comité de grève , d'accord avec le gouvernement cantonais , avait employé l e s grévistes à des travaux d'amélioration du port de Huangpu ( Canton n'est pas a c c e s s i b l e aux navires de haute-mer) et à la construction d'une route desservant ce dernier ( " route Sun Yat - sen " ) . Il s ' a g i s s a i t à la fois d'occuper des dizaines de milliers de personnes oisives , et de contribuer à la politique "d'indépendance économique du Guangdong " en opposant à Hongkong un port de haute mer capable de
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246
CHINOIS
l e concurrencer.
( 1 3 ) Il s ' a g i t s a n s doute de motions de solidarité envers l e s g r é v i s t e s c h a n g h a i e n s du " Mouvement du 30 mai " .
( 14 ) En mars 1926, à P é k i n , l e s étudiants et l e s autres partisans du gouvernement
national
lancèrent une campagne contre l e maréchal Z h a n g Z u o - l i n , a l l i é d e s J a p o n a i s et maître de l a Chine du N o r d .
( 15 ) Il s ' a g i t de q u ê t e s e f f e c t u é e s parmi l e s g r é v i s t e s , à titre symbolique , en faveur d e s
ou-
vriers a n g l a i s qui lancèrent une grève g é n é r a l e au printemps de 1926.
( 1 6 ) L e Comité de g r è v e , p r é s i d é par Su Z h a o - z h e n g , comprenait treize p e r s o n n e s (neuf de Hongkong et quatre des c o n c e s s i o n s étrangères de C a n t o n ) . Il d i r i g e a effectivement l a grève pendant toute l a durée de c e l l e - c i , j u s q u ' e n octobre 1926. T r . p r . , p. 4 1 8 .
T E X T E N ° 26 : Résolution de politique générale du Illème Congrès national du travail ( mai 1926) ( l ) .
1) Quelle est la différence entre l e s ouvriers d'après le
11
Mouvement du 30 mai "
et
ceux d'avant le 30 mai ? Il semble bien que l e s forces personnelles des ouvriers qui ont passé par le Mouvement du 30 mai aient augmenté . Bien que l e s revendications présentées au cours du " 30 m a i " par 200000 ouvriers de Changhai n'aient pas abouti ( 2 ) , et que la grève n'ait pas été victorieuse , l e s luttes des ouvriers de Changhai ont considérablement augmenté leur expérience et largi leurs forces organisées, c ' e s t - à - d i r e que leur sens de classe et le sentiment de leur
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pro-
pre dignité ont crû. L a grève des ouvriers de Hongkong et de S h a m i a n ( 3 ) dure depuis presque un an ; i l s ont déjà remporté une très grande victoire , à savoir 1' augmentation des forces propres
et
de l'expérience propre de la classe ouvrière et la consolidation , en conséquence , de la base révolutionnaire ( 4 ) . Dans le Nord, l e s cheminots, l e s ouvriers des v i l l e s et l e s mineurs ont subi
de
très importantes destructions. L'extension récente des forces réactionnaires de Zhang et deWu(5) a comme résultat qu'aucun syndicat ne peut exister publiquement dans le Nord et qu'ils sont passés provisoirement à la clandestinité . Mais l e s forces accumulé es par l e s ouvriers de Chine au cours des luttes qu'ils ont menées depuis des années ne sont pas du tout perdues pour
du Nord autant.
En général, depuis le 30 m a i , bien que l e s sacrifices de la classe ouvrière aient été grands,tous les syndicats du pays sont victimes de mesures de répression ou d'interdiction. Mais l e s
forces
potentielles et la conscience des ouvriers ne font que croître . 2) L e s masses populaires de Chine , au cours du grand mouvement anti-impérialiste qui dure depuis le 30 mai, se sont profondément é v e i l l é e s . L ' é v e i l des masses populaires ébranle de plus en plus les forces de l'impérialisme en Chine . Bien que l e s forces des militaristes comme Zhang Z u o - l i n , Wu P e i - f u et autres se soient provisoirement étendues, l e s militaristes éprouvent toutefois de très grandes difficultés à faire l'unité entre eux, et il n'est pas douteux que leur effondrement s accentue de jour en jour. Toutes les c l a s s e s s o c i a l e s , depuis qu'elles ont passé par le 30 m a i , se sont mises à évoluer ; l e s forces anciennes et l e s forces nouvelles entrent
en
c o n f l i t , et l e s résultats de ce conflit sont que les v i e i l l e s forces doivent décliner de jour en jour. L influence du Mouvement du 30 mai s ' e s t aussi étendue des v i l l e s aux c a m p a g n e s ( 6 ) et il y a en meme temps une partie de la classe ouvrière de notre pays ( c ' e s t - à - d i r e l e s ouvriers
cento-
n á i s ) qui ont obtenu la liberté et qui ont déjà créé , dans la Chine foulé e aux pieds par l e s impérialistes et leurs chiens courants l e s militaristes, un gouvernement national ( 7 ) . L a base du gouvernement national se renforce de plus en plus, et il doit nécessairement être capable de faire fa-
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CHINOIS
ce à s e s responsabilités révolutionnaires dans l'ensemble du p a y s . Depuis le Mouvement du 30 mai, les forces de l'impérialisme en Chine se sont redressées après 1' alerte , de même que les militaristes traîtres au pays ne se sont pas encore radicalement effondrés ; tous ont ouvertement recours aux moyens les plus cruels et les plus cyniques pour s'accrocher à leur destin ; ils sont comme un malade qu'éclairé le mieux de la fin , et le jour de leur disparition n'est certainement pas éloigné . 3) Tandis que les objectifs les plus immédiats de la classe ouvrière sont de revendiquer 1' amélioration de sa condition économique et une certaine liberté , sa tâche est de précipiter la disparition de 1* impérialisme et du militarisme . Bien que les revendications de la classe ouvrière soient 1' augmentation des salaires , la diminution du tejnps de travail, 1' amélioration des traitements et l'existence publique des syndicats, en fait, tant que se maintiennent impérialistes et militaristes , ceux - ci non seulement ne répondent pas aux revendications ouvrières , mais assassinent les ouvriers à coups de fusil et de canon. C'est pourquoi ce n'est qu'après le renversement de l'impérialisme et du militarisme que les ouvriers obtiendront des améliorations économiques et le droit à la liberté . Comment renverser l'impérialisme et le militarisme ? Comment unir dans une lutte commune toute la classe ouvrière chinoise ? Quelle tâche doit assumer la classe ouvrière dans le mouvement pour renverser l'impérialisme et le militarisme ? Cette question est la plus importante de notre Congrès . 4) Les ouvriers chinois , au cours de leurs luttes successives , ont seulement appris une forme d'organisation, l'organisation publique par syndicats, ce qui est une forme d'organisation relativement primitive et simple . Nous ne nions pas l'importance des organisations syndicales publiques, mais il ne suffit pas du tout qu'il existe seulement des organisations syndicales publiques ; il y a plusieurs formes d'organisations de la classe ouvrière , et il faut parfois les déterminer en fonction des situations locales . Leur objectif est de pouvoir unir le plus grand nombre possible d'ouvriers. La première forme d'organisation de la classe ouvrière, c'est le parti politique de la classe ouvrière. Le parti politique ouvrier unit les ouvriers ayant les mêmes objectifs et qui sont les plus combatifs, pour combattre dans l'intérêt de l'ensemble de la classe ouvrière chinoise. L'organisation du parti politique ouvrier est l'organisation la plus redoutable de la classe ouvrière, et celle que les classes exploitantes redoutent le plus. C'est pourquoi les exploiteurs sèment toujours la dissenssion entre les masses ouvrières et le parti politique ouvrier; mais les masses ouvrières doivent d'autant plus soutenir le parti ouvrier et s'en servir pour résister aux exploiteurs. La seconde forme d'organisation est le syndicat. Là où le travail légal est possible, il faut avoir des organisations travaillant légalement, mais là où le travail légal n'est pas possible, il faut avoir des syndicats clandestins. Le role des syndicars clandestins est de grouper un petit nombre d'ouvriers honnêtes et courageux, sans être prisonnier des formes, pour pouvoir diriger les luttes communes des ouvriers. Le troisième moyen est d'utiliser les coopératives, les écoles ouvrières, les clubs, les s a l l e s de lecture, les cantines, les dortoirs et autres organisations à caractère légal pour grouper les ouvriers. D'une façon générale, la classe ouvrière doit utiliser toute espèce d'organisation pour combattre; elle pourra alors améliorer sa situation conformément à ses objectifs, et assumer les responsabilités de sa mission historique. 5) Parmi les masses ouvrières , celles dont les forces combatives sont les plus puissantes sont en premier lieu les ouvriers d'industrie des grandes usines , des chemins de fer, des bateaux, des mines , des ports , des services urbains . Le mouvement de libération des masses ouvrières doit prendre comme centre ces ouvriers d'industrie , et ceux-ci à leur tour s'allieront avec les ouvriers de tous les petits ateliers , les vastes effectifs des ouvriers de l'artisanat et les employés de boutiques , et les organiseront pour la lutte commune ; le mouvement ouvrier pourra alors s'unir et devenir plus puissant. S'il n'y a que les ouvriers des grandes industries , i l s sont trop peu nombreux ; le défaut des ouvriers des petits ateliers , des ouvriers de 1' artisanat, et des employés de boutiques est d'être dispersés ; c'est seulement en prenant comme centre la minorité que constituent les ouvriers des grandes industries, et en les entourant du mouvement des larges
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m a s s e s d ' a r t i s a n s , d'ouvriers des petits a t e l i e r s , et d'employés de boutiques, que le mouvement ouvrier sera uni et p u i s s a n t . C ' e s t pourquoi l e s ouvriers des grandes industries doivent soutenir l e s luttes économiques et 1' organisation d e s ouvriers des divers métiers , tandis que l e s ouvriers des divers métiers doivent suivre l e s ouvriers d'industrie et lutter dans l'intérêt de toute l a nation et de toute la c l a s s e . 6) L a paysannerie représente 80% de la population chinoise , mais la paysannerie est dispersée dans l e s v i l l a g e s et il est très difficile de la constituer en une force politique homogène . L e point de départ de la vie politique est toujours l e s grandes v i l l e s , et l e s ouvriers d'industrie occupent dans l e s grandes v i l l e s une position importante . C ' e s t pourquoi le mouvement d'ensemble pour la libération des m a s s e s ouvrières et paysannes doit également prendre comme point de départ l e s ouvriers d'industrie des grandes v i l l e s . Mais l e s m a s s e s ouvrières pour vaincre , doivent disposer de la paysannerie comme d'une arrière - garde . C ' e s t pourquoi l e s rapports entre ouvriers et p a y s a n s ne sont pas seulement des rapports d ' a l l i a n c e , et l e s m a s s e s ouvrières doivent à tout moment pousser en avant la paysannerie dans le combat commun ; c ' e s t l à q u e l que chose que l e s m a s s e s ouvrières organisées ne doivent p a s oublier. 7) Pour combattre dans l ' i n t é r ê t de l'ensemble de la nation au sein du mouvement national anti - impérialiste , la c l a s s e ouvrière doit solidement s'établir en première ligne , mais elle doit également constituer un front d ' a l l i a n c e avec l e s m a s s e s révolutionnaires des diverses couches s o c i a l e s (surtout l e s étudiants et l e s petits m a r c h a n d s ) ; c ' e s t ainsi que l e s forces de la révolution nationale se renforceront de plus en p l u s , et il lui sera plus f a c i l e d'aboutir au succès. 8) Le second Congrès national du travail ( 8 ) a fixé l e s tâches des m a s s e s ouvrières dans la révolution nationale . Le Congrès de cette année peut dire de façon un peu plus concrète que la c l a s s e ouvrière de tout le p a y s soutient nécessairement le Guo - min - dang , en tant qu'ayant la responsabilité de la révolution n a t i o n a l e , et le gouvernement national, en tant que luttant dans l ' i n t é r ê t des m a s s e s de toute la Chine . La c l a s s e ouvrière , sous le régime du gouvernement national , a déjà obtenu une certaine liberté, L a c l a s s e ouvrière , dans le but de défendre l e s libertés déjà obtenues , doit renforcer le gouvernement national, et tous l e s ouvriers chinois doivent soutenir l'Expédition du Nord ( 9 ) du gouvernement national . C e r t e s , celle - ci a seulement pour but de réaliser la révolution nationale dans toute la Chine , et d'assurer partout la liberté des ouvriers c h i n o i s ; cependant, si l e s ouvriers chinois o r g a n i s é s veulent consacrer toutes leurs forc e s à la révolution nationale , i l s doivent dans ce cas organiser d'un côté l e s artisans et employ é s qui constituent la majorité , et d'un autre côté pousser en avant l e s p a y s a n s pour q u ' i l s participent complètement à la révolution nationale . Depuis le 30 m a i , l e s ouvriers d'industrie de toute la Chine ont déjà fait preuve d'une grande énergie contre l'impérialisme , et l e s ouvriers d'industrie déjà organisés ont uni l e s artisans et l e s p a y s a n s dans la lutte sur le front de la révolution nationale . C ' e s t l à une recette s a n s égal pour renverser l'impérialisme et le militarisme et se libérer soi-même , et c ' e s t la seule tâche immédiate des ouvriers organisés . 9) Si la c l a s s e ouvrière veut jouer pleinement son rôle , elle doit dans l'immédiat prendre garde aux points suivants : a) bien que l e s m a s s e s ouvrières aient p a s s é par le Mouvement du 30 m a i , leurs forces n'ont pas encore de b a s e s ; c ' e s t pourquoi dans l'immédiat l e s m a s s e s ouvrières doivent utiliser toute sorte de formes d'organisation pour unir l e s ouvriers et renforcer l e s b a s e s des forces de la c l a s s e ouvrière . b) tirer parti des nombreuses luttes mineures ( t e l l e s que l e s luttes économiques p a r t i e l l e s ) et élargir l'organisation des ouvriers d'industrie et des artisants . c) revendiquer la liberté d'organisation d e s syndicats et une législation ouvrière ; nous savons que sous le régime réactionnaire a c t u e l , la liberté ouvrière et l a . l é g i s l a t i o n du travail sont hors de question , mais c ' e s t un moyen d'unir l e s ouvriers pour attaquer leurs ennemis . d)appeler l e s ouvriers et l e s m a s s e s de toute la Chine à soutenir la grève de Canton - Hongkong et à lui assurer une solution s a t i s f a i s a n t e ( 10 ) , car tout c e l a e s t en étroit rapport avec le destin du mouvement ouvrier dans toute la Chine . e) avoir, immédiatement, des consultations avec la Con-
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férence des délégués paysans ( 1 1 ) pour fixer les moyens d'une union étroite et d'une lutte commune , et également pour régler les diverses questions relatives aux procédés par lesquels les ouvriers organisés de chaque localité aideront les paysans à organiser des groupements . f) pour nos adversaires , un autre moyen de nous désorganiser est d'utiliser les rénégats , et nous devons donc constamment nous efforcer d'éliminer les rénégats. 10) La classe ouvrière , au cours de s e s luttes , doit prendre garde aux deux points suivants : a) il faut une direction unifiée , et il doit en être ainsi depuis 1' échelon national jusqu'à chaque localité ; c'est pourquoi le Congrès reconnaît le Syndicat général pan-chinois ( 12 ) comme organe de direction unique des ouvriers de toute la Chine ; quant à l'unification des directions locales , il faut aussi trouver le moyen de la faire avancer, b) dans le cas de chaque lutte de la classe ouvrière, il faut examiner les circonstances dans lesquelles elle est placée, et les forces dont elle dispose pour lutter ; ni la retraite poltronne ni la légèreté aventureuse ne conviennent , car toutes deux mènent à la défaite . 11) L e s ouvriers chinois , au cours de leurs luttes , doivent suivre 1* Internationale syndicale rouge et établir des liens étroits avec les ouvriers du monde . Pendant le Mouvement du 30 mai, les ouvriers de 1' étranger ont non seulement tenu tête à 1' oppression de leurs gouvernements, mais i l s ont beaucoup aidé les grévistes sur le plan matériel . Nous devons tout spécialement nous unir aux ouvriers des divers pays d'Extrême - Orient ; cela ne nous est pas seulement nécessaire pour renverser l'impérialisme, mais aussi pour assurer la victoire de nos grèves et éviter qu'elles ne soient sabotées par des ouvriers étrangers ( 1 3 ) .
NOTES. ( 1 ) Ce texte , ainsi que 1' ensemble des résolutions du III ème Congrès national du travail (tenu à Canton au mois de mai 1926) a été reproduit dans le volume Congrès du travail, pp. 9 4 - 9 7 . ( 2 ) Les quelques avantages immédiats obtenus par les ouvriers quand ils avaient repris le travail (augmentation de salaires, assurances contre les mauvais traitements) étaient en effet très e n - d e ç à des vastes revendications politiques (cf. c i - d e s s u s , texte n° 1 9 ) initialement présentées par les grévistes ( 3 ) Lçs travailleurs chinois des concessions française et anglaise de Canton, situées à 1' intérieur de la ville , dans l'Ile de Shamian, s'étaient associés à la grève-boycott de leurs camarades de Hongkong. ( 4 ) C'était par ce terme que, aussi bien chez l e s communistes que chez leurs alliés du Guomin-dang, on désignait couramment l e s territoires contrôlés alors par le gouvernement de Canton. ( 5) Dans les derniers mois de 1925 et au début de 1926, les troupes de Zhang Zuo-lin et de Wu P e i - f u , deux des principaux chefs militaires du Nord, avaient éliminé de cette région les "armées nationales " du maréchal-chrétien Peng Yu-xiang et les avaient contraintes à se réfugier sur les confins du Nord - Ouest. ( 6) Cette affirmation semble quelque peu optimiste ; à très peu d'exceptions près, le ment du 30 mai s'était au contraire strictement limité aux villes industrielles .
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( 7 ) La résolution examinée ici présente donc l'existence du gouvernement cantonais comme le fruit des luttes ouvrières, ce qui est une façon d'inviter les ouvriers à la soutenir sans réserve. En fait,
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le gouvernement national, depuis qu'il avait été officiellement établi au début de l ' é t é 1925, était contrôlé par les seuls membres non - communistes du Guo-min-dang ; des communistes , en très petit nombre, n'y entreront qu'au printemps 1927. ( 8 ) L e second Congrès national du travail, qui avait siégé à Canton un an exactement
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vant , avait en effet appelé la classe ouvrière à soutenir le Guo-min-dang dans la lutte contre l'impérialisme et le militarisme , c ' e s t - à - d i r e la " révolution nationale " . Tr. pr., p. 368 . ( 9 ) L'Expédition du Nord .maintes fois annoncée par Sun Y a t - s e n , et maintes fois remise,était alors imminente ; elle s'ébranlera deux mois après la clôture du Congrès, mais les préparatifs en étaient déjà très avancés. ( 10 ) Cette prudente formule laisse entendre que le Congrès , et donc la direction du Syndicat général pan-chinois, étaient prêt à se satisfaire d'un compromis honorable , et avaient perdu 1' espoir de voir la grève-boycott de Canton-Hongkong remporter une victoire totale. ( 11 ) Il s'agit de la Conférence des délégués paysans de la province du Guangdong, qui s ' était tenue à Canton la même semaine que le troisième Congrès du travail, et qui groupait l e s délégués des Unions paysannes de cette province . ( 12) Alors que le premier Congrès national du travail ( c f . c i - d e s s u s , texte n ° 9 ) avait été convoqué par le Secrétariat du travail, et le second Congrès par les quatre principaux syndicats d'industrie xistant alors ( cf. ci - dessus , texte n» 18 ) , le troisième Congrès avait été directement convoqué par l e
e-
Syn-
dicat général pan-chinois, formé à Canton 1' année précédente sur décision du second Congrès . Tr. pr., p. 424 sq. ( 13) L e problème des alliances de classe était alors fondamental, non seulement pour le
mou-
vement ouvrier, mais pour l'avenir de la révolution chinoise toute entière . De ce point de vue , ce texte est doublement révélateur des faiblesses qui devaient entraîner, un an plus tard, la sévère et soudaine défaite du printemps 1927 ; ni les conceptions affirmées ici au sujet de 1' alliance avec la paysannerie, ni l'attitude adoptée ici en ce qui concerne les rapports avec la bourgeoisie, n'étaient susceptibles d'assurer au mouvement ouvrier la victoire à laquelle il prétendait. L a paysannerie , en e f f e t , n'est considérée que comme une force d'appoint qu'il s'agit de diriger non comme un véritable allié avec qui l ' o n traite d'égal à é g a l , et à plus forte raison pas du tout comme une force politique indépendante, capable éventuellement de relayer le mouvement ouvrier. De telles conceptions privaient le mouvement ouvrier d'un allié qui lui était pourtant indispensable, en raison des conditions d'infériorité dans lesquelles il se trouvair placé dans les grandes villes . Par ailleurs , il faut noter que ce texte , rédigé quelques semaines seulement après la tentative de coup de force anti-communiste de Jiang J i e - s h i à Canton, le 20 mars , est totalement muet sur les
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blèmes que ne pouvaient manquer de se poser les syndicalistes chinois , à propos de ce dernier événement. L a résolution , imitant en cela 1' attitude de Chen Du - xiu et de la direction du parti communiste chinois, s'abstient de toute allusion à un risque de scission à l'intérieur du mouvement national, de toute allusion
au
"caractère contradictoire" de la bourgeoisie chinoise (pour employer l'expression utilisée alors par Mao Zedong quand, précisément au même moment, il rédigeait son " A n a l y s e des classes de la société c h i n o i s e " ) . Tr. pr., p. 435-40 .
TEXTE
N ° 27 : Résolution
du Congrès provincial des syndicats du Hunan ( décembre 1926) ( l ) .
Résolution sur 1 ' a u t o - d é f e n s e armée des ouvriers. L ' a r m é e révolutionnaire gouverne maintenant toutes les provinces du S u d - E s t ;
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toutes les provinces les masses se dressent avec vigueur, poussées par leurs propres souffrances, et elles se lancent dans des combats politiques et économiques pour obtenir leur libération . Au sein de 1' ensemble du mouvement révolutionnaire , les masses ouvrières du Hunan se sont mises impétueusement à s'organiser. Mais, un peu partout, les derniers miasmes du militarisme, les rénégats, les bureaucrates avides et corrompus, les potentats de village, les notables ruraux et consorts constituent encore une faction, se préparent à la réaction, et attaquent activement les masses ouvrières révolutionnaires; il arrive aussi qu'ils ruinent délibérément l'organisation des syndicats, ou qu'ils entravent en secret leurs progrès; c'est ce qui s'est passé à Guiyang, à Xinhua, à Shuikoushan (2) et autres lieux où les jaunes ont poussé des gredins à mettre à sac les syndicats et ont préparé secrètement l'arrestation et l'assassinat de dirigeants ouvriers; c'est aussi ce qui s'est passé à Xikuang-shan, à Yiyang, à Banxikuangshan (3) et autres lieux où les patrons réactionnaires des mines se sont mis en cheville avec des brigands (4); de tels incidents se répètent sans cesse. Il nous faut aujourd'hui renforcer, l'organisation des syndicats achever l'oeuvre de la révolution nationale, et organiser immédiatement des détachements ouvriers armés de surveillance; c'est là une entreprise qu'on ne peut différer un instant; c'est pourquoi le Congrès a pris les résolutions suivantes :
1) le Syndicat général de la province ( 5 ) doit publier un plan d'organisation des secà tions de surveillance et organiser le plus vite possible des sections de surveillance armées chaque échelon . 2) il faut demander au gouvernement qu'il distribue des fusils , des balles et d'autres armements , et il faut que soient distribués chaque année 1 000 fusils et 100 000 balles , à remettre à 1' état-major des sections de surveillance du Syndicat général du Hunan, pour qu'il les répartisse entre les diverses sections de surveillance . 3) le Syndicat général de la province doit établir des équipes d'encadrement des sections ouvrières de surveillance, pour entraîner régulièrement et par roulement les cadres des sections ouvrières de surveillance , à chaque échelon . Les syndicats de .chaque localité devront ,par roulement, envoyer des gens à ces équipes d'encadrement pour recevoir un entraînement effectif. 4) les frais des sections de surveillance seront supportés par les syndicats de chaque localité, ou seront couverts par une subvention du Syndicat général de la province ( 6 ) . Résolution sur le développement de l'industrie . Du fait qu'elle a subi l'invasion impérialiste et les chaines des traités inégaux, la Chine, pays arriéré au point de vue industriel, présente l'aspect d'une semi - colonie . Le résultat de l'invasion économique de l'impérialisme est que les industries chinoises n'ont pas eu la possibilité de se développer , c'est pourquoi les masses chinoises sont les victimes du capitalisme ; les souffrances que nous subissons, nous la classe ouvrière, s'aggravent de ce fait. Au cours de ces dernières années , nous , la classe ouvrière , avons au sein du mouvement de libération nationale lutté directement pour renverser l'impérialisme et s e s agents ; d'un autre côté , nous avons également mené des luttes de classe . Au cours de nos luttes , nous avons déjà pris toutes sortes de mesures pour pousser au développement des industries chinoises, dans le dessein de faire progresser l'économie chinoise , d'émanciper la classe ouvrière et de la débarrasser des souffrances multiples qu'elle a endurées dans le p a s s é , du fait de l'état arriéré de l'industrie et de la politique d'investissements du capitalisme ( 7 ) . Si les industries chinoises pouvaient se développer convenablement, la politique d'invasion impérialiste serait naturellement contre - battue de façon efficace , et le développement industriel permettrait aussi d'éliminer les souffrances qu'entraîne le chômage pour la grande majorité des ouvriers , et de les débarrasser des mauvais traitements que leur font subir les patrons des usines impérialistes . En d'autres termes , on porterait secours à l'ensemble des ouvriers misérables .
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Mais dans la situation présente du Hunan, avec l e s d i f f i c u l t é s f i n a n c i è r e s du gouvernement provincial et 1* é t a t de pauvreté de l a s o c i é t é , p e u t - ê t r e beaucoup de gens h é s i t e n t - i l s et p e n s e n t - i l s que le moment n ' e s t p a s encore arrivé d'en p a r l e r . Mais nous croyons que s i l ' e n s e m ble des c a p i t a l i s t e s et de la bourgeoisie moyenne peuvent coopérer a v e c le mouvement pour renverser l ' i m p é r i a l i s m e , tout c e l a ne s e r a p a s très d i f f i c i l e . Nous croyons , en e f f e t , que le développement du capital impérialiste met en péril l e s c a p i t a l i s t e s c h i n o i s et la bourgeoisie moyenne chinoise e u x - m ê m e s , et que leur propre intérêt devrait etre de s ' e n g a g e r dans la voie du renversement de l ' i m p é r i a l i s m e , c ' e s t pourquoi le gouvernement doit r e c o u r i r , auprès des c a p i t a l i s t e s , à une politique d'emprunts p u b l i c s , de façon à pousser au développement des industries national e s . Au nom des motifs c i - d e s s u s , nous avons adopté l e s r é s o l u t i o n s s u i v a n t e s : 1) demander au gouvernement provincial de faire des emprunts et de fixer des garant i e s e f f e c t i v e s de 1 ' u t i l i s a t i o n intégrale de c e s enprunts pour le développement d e s industries du Hunan. 2) demander au gouvernement, dans l e s d é l a i s l e s plus rapides , de faire fonctionner des entreprises modernes ; nous demandons également que toutes l e s e n t r e p r i s e s privées r e l a t i v e ment grandes et propres à etre t r a n s f é r é e s à la gestion publique s o i e n t c o n f i é e s par é t a p e s à l a gestion du gouvernement. 3) en ce qui concerne l e s filatures de s o i e , l e s fonderies de plomb , l e s a t e l i e r s mécaniques de la province qui ont à l ' h e u r e a c t u e l l e suspendu leur a c t i v i t é ( 8 ) , nous demandons au gouvernement qu'il é l a b o r e un plan pour a s s u r e r leur réouverture . 4) le chemin de fer de Canton à Hankou n ' i n t é r e s s e p a s seulement l e s communications entre l e s trois provinces du H u b e i , du Hunan et du Guangdong, mais il e s t une voie importante qui traverse la Chine du Nord au Sud ; il faut demander au gouvernement d'y p o u s s e r activement les t r a v a u x , pour q u ' i l s s o i e n t a c h e v é s le plus vite p o s s i b l e ( 9 ) . 5) il faut demander au gouvernement qu'il élabore un plan d ' e n s e m b l e pour l e s routes c a r r o s s a b l e s de la province , en vue de leur construction rapide et de façon que chaque route réun i s s e l e s grands d i s t r i c t s industriels . 6) il faut demander au gouvernement qu'il élabore un plan concret pour tous l e s organismes publics de production ( 1 0 ) . Il faut réorienter de notre mieux l e s s y n d i c a t s , de façon qu'ils s'emparent avec zèle de ce plan et q u ' i l s p o u s s e n t activement à s a r é a l i s a t i o n . 7) nous demandons au gouvernement qu'il réorganise a v e c soin l e s u s i n e s populaires qui e x i s t e n t à l ' é c h e l o n de la province ou dans chaque d i s t r i c t , et l e s a t e l i e r s artisanaux pour pauvres gens . Dans l e s d i s t r i c t s où on n ' a p a s encore créé d ' u s i n e s populaires , nous demandons au gouvernement provincial d'ordonner qu'on e n v i s a g e leur création dans un certain d é l a i . 8) il faut faire connaître publiquement toute la situation économique d e s industries à gestion publique , au fut et à mesure des c i r c o n s t a n c e s . 9) l e s b é n é f i c e s dont l e s organismes de production d i s p o s e n t en surplus doivent être a c c u m u l é s comme fonds de réserve , pour l e s d é p e n s e s de développement de l ' i n d u s t r i e et de consolidation de l ' i n d u s t r i e ( 1 1 ) .
NOTES. ( 1 ) L'arrivée des armées cantonaises au Hunan , pendant 1' été 1926 , avait entraîné un brusque renouveau des associations ouvrières, qui se groupèrent rapidement en un syndicat général du Hunan, dont le secrétaire était Guo Liang, militant communiste qui en 1922 avait été l'adjoint de Mao Ze-dong à la direction de la Fédération provinciale des syndicats du Hunan. Ce Syndicat général du Hunan tint son Congrès en décembre 1926, et les actes de ce Congrès ont été reproduits dans le volume Matériaux sur le mou-
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vement ouvrier, pp. 331-372. Nous avons traduit ici deux des nombreuses résolutions votées à ce Congrès. ( 2 ) Districts miniers du Sud et de 1* Ouest de la province . ( 3 ) Districts miniers de l'Ouest de la province (Yiguangshan et Banxiguangshan), et de la rive Sud du lac Dongting ( Yiyang ). ( 4 ) Faute d'avoir pu consulter des sources relatives à la vie locale au Hunan , nous n' avons pu réunir d'informations sur ces divers incidents. ( 5 ) Qui avait été formé peu après l'arrivée des troupes cantopaises , et qui avait pris l'initiative de la réunion du Congrès . Tr. pr., p. 450 . ( 6) Ce texte peut être considéré comme le reflet de l'inquiétude que suscitait chez les syndicalistes du Hunan, dès la fin de 1926, les menées des éléments conservateurs ,L'insistance avec laquelle le Congrès demande au gouvernement d'armer les ouvriers montre clairement que c e u x - c i , loin de partager l'optimisme de façade de la direction du parti communiste quant à l'unité du mouvement national, appréhendaient sérieusement le risque de coups de force contre les organisations populaires ; quand un coup de force aura effectivement lieu, en mai 1927, ce voeu du Congrès de décembre 1926 n'aura pas été réalisé . Tr. pr., pp. 453 et 493. ( 7 ) Le désordre de la politique d'investissements des Puissances étrangères en Chine était particulièrement sensible au Hunan . Cette province , si active avant l'arrivée des Occidentaux en Chine et encore au XIXème siècle, avait été presque complètement négligée par les investissements étrangers, qui avaient préféré des régions marginales comme celles de Changhai, de Tianjin ou de Qingdao. A cette époque, les entreprises étrangères au Hunan se limitaient à quelques maisons de commerce et à quelques entrepôts. ( 8 ) Sur cette crise économique au Hunan à la suite de l'arrivée des armées cantonaises ,cf. le rapport de l'inspecteur des douanes de Changsha (Returns of Trade , 1926 et 1927, Changsha). Aux désordres résultant des opérations militaires de 1' é té 1926 s'ajoutait la mauvaise volonté des patrons chinois d'usines ; les entreprises gérées directement ou indirectement par les autorités provinciales, et qui étaient encore nombreuses au Hunan (cf. ci-dessous , note 10), avaient été complètement abandonnées par leurs administrateurs à l'arrivée de 1' armée révolutionnaire . ( 9 ) A cette époque , ce chemin de fer s'arrêtait peu après Changsha, pour sa section Nord, et sur les confins septentrionaux du Guangdong, pour sa section Sud. La jonction de ces deux tronçons, qui sera effectuée après 1927, offrait pour l'économie hunanaise des avantages évidents. ( 10 ) Au Hunan, comme dans les autres provinces de Chine centrale , l'industrie moderne avait à la fin du XIXème siècle fait ses débuts sous la forme classique de^patronage par les mandarins et gestion par les marchands"; vers 1925, les entreprises contrôlées directement ou indirectement par les autorités provinciales étaient encore très nombreuses : mines , arsenal, hôtel des monnaies , e t c . . . ( 11 ) Ce texte doit être rapproché des directives données en 1925-1926 par le Comité de grève de Canton-Hongkong en vue du "renforcement de l'indépendance économique du Guangdong" . Il souligne bien à quel point les préoccupations d'expansion économique dans le cadre strict de la province restaient alors très vivantes en Chine, y compris chez les syndicats à direction communiste. Le ton nettement régionaliste de cette résolution était aussi de nature ( comme dans le cas du Guangdong ), à faciliter le rapprochement entre les syndicats ouvriers et la bourgeoisie nationale . Par ailleurs , le texte préfigure déjà, presque à la lettre , les thèses exposées en 1940 par Mao Ze-dong dans la " Nouvelle Démocratie " , quant
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aux bénéfices que retireront l e s " c a p i t a l i s t e s nationaux " d'une participation à l a lutte contre l'impérialisme , et les mesures concrètes que prendra le régime populaire après 1949 en faveur de c e s derniers.
T E X T E N° 28 : Résolutions du Congrès provincial des syndicats du Hubei, janvier 1 9 2 7 ( 1 ) . Résolution sur l e s luttes économiques . L e Congrès , ayant entendu le rapport du camarade Xu Bai -hao ( 2 ) sur l e s luttes économiques , adopta la résolution suivante sur l e s luttes économiques que doivent mener à partir d'aujourd'hui l e s ouvriers du Hubei . 1) L e Congrès national du travail dit dans s a résolution sur les luttes économiques ( 3 ) : " l e s luttes économiques constituent la vie quotidienne des syndicats " ; " l e s luttes économiques sont en même temps des luttes politiques ; il est n é c e s s a i r e que l e s luttes politiques soient victorieuses , pour que soient sauvegardées l e s victoires économiques" . Toute la série de luttes économiques généralisées que viennent de livrer l e s ouvriers du Hubei ( 4 ) démontre par des faits de toute sorte l ' a b s o l u e j u s t e s s e des résolutions du Congrès national du t r a v a i l . En même temps, et alors que l e s luttes économiques des ouvriers ne sont pas encore terminées , l e s prix augmentent brutalement, et c e l a démontre encore mieux que dans le présent système s o c i a l , on ne peut améliorer la vie des ouvriers par de simples luttes économiques . Tous l e s syndicats , pour vraiment remplir leurs responsabilités et protéger l e s camarades , doivent prendre en charge 1' intérêt quotidien de c e u x - c i et présenter-toute sorte de revendications économiques : i l s doivent également dans le domaine des droits politiques revendiquer la garantie des avantages obtenus sur le plan économique . 2) Quand un syndicat a été victorieux dans une lutte économique , c e l a ne signifie pas du tout que c e syndicat a remporté dans 1* intérêt des camarades une victoire en ce qui concerne la situation économique générale . En ce qui concerne cette dernière , l e s syndicats doivent soutenir dans la vie quotidienne des camarades la lutte pour l'amélioration des conditions d' existence , et assurer la mise en application complète des avantages acquis et leur amélioration continuelle . 3) L e s luttes économiques sont pour la c l a s s e ouvrière , sous le régime c a p i t a l i s t e , l e point de départ de la revendication d'une libération totale de la c l a s s e ouvrière . Au cours des différentes actions de lutte , il faut étudier la stratégie des luttes des deux c l a s s e s opposées ; la stratégie des luttes économiques du p a s s é était extrêmement peu s a t i s f a i s a n t e , l e s préparatifs en vue de 1' action étaient insuffisants , on perdait au cours de 1' action la direction unifiée des m a s s e s , et on ne faisait pas davantage attention , au cours des luttes économiques , au développement et au renforcement des organisations syndicales , ni à la propagande sur le sens des luttes , ce qui aurait fait comprendre aux m a s s e s 1' emploi de la stratégie au cours meme de la lutte; a i n s i , s ' i l survenait une période de luttes prolongées , on ne pouvait tenir bon et remporter la victoire . C ' e s t pourquoi l e s syndicats , à 1' é gard des revendications économiques des camarades , non seulement défendent l e s intérêts quotidiens de c e u x - c i , mais doivent s e préparer quotidiennement à de nouveaux combats et à entraîner l e s m a s s e s à une stratégie propre à remporter la victoire . 4) Dans le domaine des s a l a i r e s et du temps de t r a v a i l , il faut tirer parti de toutes l e s o c c a s i o n s , il faut obtenir par la lutte un salaire minimum de 13 yuans par mois pour chaque ouvrier, la limitation de la journée de travail à dix heures , et douze heures au maximum pour l e s travaux s p é c i a u x , et un repos de vingt-quatre heures chaque semaine . 5) En ce qui concerne l'amélioration des traitements, l e s syndicats doivent obtenir la garantie effective d'indemnités pour l e s malades , l e s b l e s s é s , l e s morts , selon le degré de gra-
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vite du c a s , et une protection réelle pour l e s travaux dangereux du point de vue de l'hygiène. Dans le but d'obtenir des améliorations qui correspondent aux conditions de travail des ouvriers , l e s syndicats doivent revendiquer le droit de participer à tout moment à la gestion des usines , pour y exprimer leurs vues sur l e s questions techniques . 6) L e s primes de fin d'année ( 5 ) et l e s récompenses qui existent actuellement doivent être réparties sur la base du résultat du travail moyen. Mais l e s primes et l e s récompenses ne sont que des institutions maintenant en vigueur le système e s c l a v a g i s t e du s a l a r i a t , et ne sont pas conformes aux intérêts r é e l s des ouvriers. Il faut, dans l ' a v e n i r , revendiquer la transformation des primes et des récompenses en assurances ouvrières, sur la base de la catégorie du travail e f f e c t u é . 7) L e s questions de licenciement et d'embauche ont é t é , au cours des dernières luttes économiques , l e s plus durement disputées , et cela montre leur importance . Il faut à l'avenir réclamer la solution de c e s q u e s t i o n s , c ' e s t - à - d i r e une application générale du droit aux contrats c o l l e c t i f s . D'un côté , tous l e s camarades d'une industrie doivent s'unir au sein des syndicats ; de l ' a u t r e , l e s syndicats doivent organiser dans le cadre du Syndicat général de la province un bureau d'embauche centralisé , de façon que tous l e s camarades reçoivent dans le cadre des syndicats la garantie de contrats c o l l e c t i f s , et qu'en même temps l e s usines et boutiques ne puissent pas rechercher d'ouvriers chômeurs en dehors des syndicats . Ainsi , c e s questions de licenciement et d'embauche trouveront une solution s a t i s f a i s a n t e . 8) L a question du chômage e s t la grande question pour l e s ouvriers eux-mêmes , et aussi pour la s o c i é t é ( 6 ) . L e s c a p i t a l i s t e s exploitent l e s ouvriers, créent le chômage ouvrier, et en même temps utilisent le chômage ouvrier pour renforcer leur domination et leur exploitation des ouvriers . Nous devons dorénavant mener une lutte serrée sur la question du chômage ouvrier, et reconnaître que la question du chômage d'un certain nombre de camarades e s t une question qui intéresse tous l e s camarades d'un s y n d i c a t , et que la question du chômage pour un certain nombre de syndicats e s t une question qui intéresse tous l e s ouvriers du Hubei ; de cette façon, nous lutterons contre la s o c i é t é a c t u e l l e , qui crée le chômage o u v r i e r ( 7 ) .
NOTES. ( 1 ) L'arrivée des armées cantonaises à l'automne 1926 entraîna au Hubei le même e s s o r dain des organisations ouvrières qu'au Hunan . Une Fédération provinciale , appelée " Syndicat général
soudu
Hubei" s e constitua rapidement à Wuhan et tint son premier congrès en janvier 1 9 2 7 . Parmi l e s nombreus e s résolutions votées par c e C o n g r è s , nous avons choisi celle qui concerne l e s luttes économiques,
et
qui e s t reproduite dans le volume Matériaux sur le mouvement ouvrier, p. 4 1 5 - 4 1 7 . Cf. a u s s i Tr. pr., p. 4 4 8 50. ( 2 ) Xu B a i - h a o était le s e c r é t a i r e général du Syndicat général du Hubei. C ' é t a i t un
militant
communiste déjà expérimenté, mécanicien de son métier, qui en 1922 avait représenté à Canton lesyndicat des mécaniciens de Changhai ( a l o r s s o u s l'influence des c o m m u n i s t e s ) , puis avait participé enfévrier 1924 à l ' e s s a i de reconstitution d'un syndicat national des cheminots, et avait été élu en 1925 membre du comité exécutif du Syndicat général p a n - c h i n o i s comme délégué de Wuhan (Deng Z h o n g - x i a , Abrégé, pp.
72,
118,170). ( 3 ) Il s ' a g i t de la résolution sur l e s luttes économiques votée au troisième Congrès national du travail, en mai 1 9 2 6 . ( 4 ) Dans l e s mois qui suivirent l ' a r r i v é e des troupes n a t i o n a l i s t e s à Wuhan,
de nombreuses
TEXTES grèves éclatèrent dans la plupart des entreprises étrangères de la ville , et aussi dans un d'entreprises chinoises. Tr. pr., p. 455 s q .
267 certain nombre
( 5 ) Ces primes annuelles ( leur nom chinois , hua l i , signifie " gain à dépenser joyeusement " ) continuaient dans les industries modernes une pratique des ancienness guildes . A l'origine , elles représentaient une sorte de participation des ouvriers aux bénéfices de 1' atelier où ils travaillaient ; elles étaient distribuées à la fin de l ' a n n é e lunaire, quand chacun est censé arrêter s e s comptes . Le syndicat propose donc ici d'en fixer le montant en fonction du travail effectué, et non du chiffre d'affaires des entreprises. ( 6 ) Sans qu'on puisse disposer de statistiques précises, le chômage semble avoir été considérable à Wuhan , pendant 1' automne 1926 et 1' hiver 1927 . Comme au Hunan , les opérations militaires avaient perturbé l'approvisionnement en matières premières et l'écoulement des produits; un bon nombre d'entrepris e s étrangères avaient par ailleurs fermé leurs portes, par hostilité au nouveau régime. ( 7 ) L'impression d'abstraction un peu doctrinaire que donne ce texte ne tient pas seulement à son style touffu et lourd. Elle résulte du fait que cette résolution s'abstient curieusement de distinguer entre les luttes économiques dans les entreprises étrangères et dans les entreprises chinoises . Tel é tait pourtant le seul problème concret qui se posait aux syndicats ouvriers de Wuhan au lendemain de 1' arrivée des troupes et du gouvernement de Canton : comment mener de front la collaboration politique avec la bourgeoisie dans le cadre de la "révolution nationale " , et la lutte contre cette même bourgeoisie chinoise en matière de salaires , de temps de travail, de garantie de 1' emploi ? Cette lacune fondamentale du texte illustre bien l'incapacité du mouvement ouvrier chinois, à cette époque, à résoudre les difficiles problèmes que lui posaient son alliance politique avec la bourgeoisie . La solution adoptée en fait, encore que la résolution soit muette sur ce point, fut de préserver à tout prix cette alliance, quitte à freiner le mouvement revendicatif. Dès le 3 décembre 1926, la Chambre de commerce de Hankou avait posé au gouvernement national et aux syndicats un véritable ultimatum, exigeant le ralentissement des grèves et l'institution d'un système d'arbitrage des conflits du travail. Les syndicats s'étaient inclinés , et avaient accepté de participer à des organismes quadripartites d'arbitrage qui comprenaient aussi des délégués du gouvernement, du Guo-min-dang et de la Chambre de commerce. Le principe de l'arbitrage avait aussi été repris à la mi-décembre dans un "Règlement provisoire sur les usines " , promulgué par le gouvernement provincial. Que des faits si récents n'aient même pas été mentionnés dans la résolution souligne bien 1' embarras dans lequel se trouvaient les syndicats en cette matière . Tr. pr., p. 461 - 62 .
TEXTE N° 29 : Ordre de grève générale du 19 février 1927 à Changhai ( 1 ) . Depuis le Mouvement du 30 m a i , le mouvement national révolutionnaire s ' e s t constammentamplifié et élargi. Le militariste Sun C h u a n - f a n g , qui gouvernait l e s provinces du S u d - E s t ( 2 ) , e s t déjà battu , et c ' e s t le fruit d e s efforts des braves de 1' armée révolutionnaire au cours de leurs combats héroïques , et plus encore celui de la r é s i s t a n c e continuelle de nos m a s s e s révolutionnaires . Alors que Changhai doit être le Changhai d e s c i t o y e n s de Changhai ( 3 ) , n o u s , citoy e n s de Changhai, souffrons de 1' oppression d e s militaristes depuis d e s d i z a i n e s d'années . L e s P u i s s a n c e s impérialistes s e sont servi de Changhai comme base d'invasion de la Chine , et aujourd'hui e l l e s cherchent encore davantage à avoir recours à la force militaire pour menacer le mouvement national( 4 ) . Nous , citoyens de Changhai, désirons renverser le régime d'obscurantisme des militaristes et résister à l'invasion d e s impérialistes . Nous , ouvriers de Changhai, avons hardiment avancé à 1' avant - garde depuis le 30 mai ; nous avons lutté pour la liberté et 1' é mancipation de la nation. Maintenant, au moment où l e s forces du militariste Sun Chuan - fang sont défaites, voilà justement que l e s impérialistes ont recours aux armes pour nous menacer et nous soumettre;
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si les forces réactionnaires et obscurantistes ne sont pas renversées , le jour de la liberté et de l'émancipation de notre peuple n'arrivera jamais . Si nous voulons renverser ces forces réactionnaires et obscurantistes , il suffit que le peuple cesse le travail, le commerce , l'assistance aux cours, pour protester. Notre classe ouvrière est aujourd'hui à 1'avant - garde de la protestation; les masses révolutionnaires doivent manifester leur activité , pour agir avec ardeur en vue de 1' élimination des forces militaristes , et pour aider à la victoire de 1' armée de 1' Expédition du Nord. Notre Syndicat général ( 5 ) fait spécialement appel à tous les ouvriers de Changhai , pour qu'ils se conduisent de façon organisée et ordonnée . Nous proclamons en ce jour la grève générale , inaugurant ainsi la résistance des forces révolutionnaires et populaires . L e s dix-sept articles ci-dessous constituent les demandes générales minima, sur le plan économique et politique , de l'ensemble des ouvriers de Changhai : 1) 2) 3) 4) 5)
mouvement continu de résistance à l'impérialisme . suppression du pouvoir politique des forces obscurantistes des militaristes . liquidation de toutes les forces réactionnaires . établissement d'un gouvernement protégeant véritablement les intérêts ouvriers . que le peuple jouisse des libertés de réunion, d'association, de parole, de presse,
de grève . 6) reconnaître aux syndicats le droit de représenter les ouvriers . 7) élever les salaires des ouvriers , réglementer le salaire minimum . 8) limiter la hausse des prix et protéger le niveau de vie des ouvriers . 9) revendiquer le système des huit heures de travail. 10) que le dimanche et les jours fériés soient des jours de repos payés normalement,et qu'ils soient payés double s ' i l s ne sont pas chômés. 11) redonner du travail aux chômeurs, et que les patrons ne puissent fermer les usines sous prétexte de grève et prendre des mesures de boycott contre des ouvriers. 12) qu'il ne soit pas permis de frapper ou injurier les ouvriers , ni de prélever des amendes sur les salaires . 13) qu'il ne soit pas permis de congédier arbitrairement les ouvriers , et que 1' accord du syndicat soit nécessaire pour les congédier. 14) fixer des indemnités pour les morts et blessures survenues au cours du travail. 15) qu'en cas de maladie des ouvriers les patrons soient obligés de supporter les frais des soins médicaux, et de verser la moitié au moins du salaire . 16) que les ouvriers , hommes et femmes , aient le même salaire pour le même travail, qu'on traite mieux les femmes et les enfants qui travaillent, que les femmes aient un congé de six semaines au moment de la grossesse , avec salaire normal, et que les enfants n'aient pas à effectuer un travail trop dur . 17) qu'on améliore l'installation des usines , par exemple en aggrandissant les portes et fenêtres , les verrières , les toilettes , etc . . . Chacun de ces points est pour nous, qui constituent l'ensemble desouvriersjdeChanghai , un objectif d'action immédiate . Au cours de la lutte commune pour anéantir les restes des forces des militaristes , nous désirons lutter en commun avec les masses de toutes les classes de la société ( 6 ) . Nous désirons un nouveau gouvernement qui accepte les revendications des ouvriers . Considérez avec respect cette proclamation . Changhai, le 19 février ( 7 ) .
LES SYNDICATS
272
CHINOIS
NOTES. ( 1 ) Ce texte a été reproduit dans le volume Matériaux sur le mouvement ouvrier, pp. 4 5 3 - 4 5 4 . Cet appel à la grève générale fut lancé par le Syndicat général de Changhai alors que les avant-gardes des armées de Jiang J i e - s h i se trouvaient sur les confins du Zhe jiang et du Jiangsu, à quelques dizaines de kilomètres de Changhai. Tr. pr., p. 494 . ( 2 ) Sun Chuan-fang était un des " seigneurs de la guerre " du parti du Zhili. D'abord subordonné à Wu P e i - f u , il avait depuis 1925 joué son propre j e u , et avait étendu son autorité aux cinq provinces du Sud-Est : Jiangsu, Anhui, Zhejiang, Jiangxi, Pujian. L'avance des armées nationales à la fin de 1926 et au début de 1927 l'avait successivement chassé de toute cette région, sauf du Jiangsu . A la suite de ces défaites, il avait dû se retirer, et laisser Changhai et sa région à un lieutenant de ZhangZuo-lin,Zhang Zong-chang, qui tenait déjà le Shandong pour le compte des nordistes . ( 3 ) Allusion à la propagande régionaliste pour "l'autonomie de Changhai" menée à 1' automne 1926 par un groupe d'hommes politiques modérés adversaires des militaristes du Nord. Les syndicats ouvriers et les organisations communistes avaient à cette époque soutenu cette campagne autonomiste , que Sun Chuan - fang avait brutalement réprimée . Tr. pr., p. 476 - 77 . ( 4 ) Les Puissances occidentales effectuaient depuis le début de l'année 1927
d'importantes
concentrations de troupes à Changhai. ( 5 ) C ' e s t - à - d i r e le "Syndicat général de Changhai" , fondé le 31 mai 1925 par des militants communistes, et qui s'était depuis lors affirmé comme le représentant autorisé de tous les grands syndicats de Changhai ( marins , imprimeurs , cotonnières , dockers , etc . . . ) . ( 6 ) Ce problème de l'action commune entre la classe ouvrière et les autres couches susceptibles d'appuyer la révolution nationale (étudiants , petite bourgeoisie , etc . . . ) n'est donc que très brièvement évoqué dans cet appel à la grève générale. De fait, 1 échec de c e l l e - c i (elle se termina après quatre jours de répression sanglante ) fut en bonne partie attribué par ses dirigeants eux-mêmes à l'insuffisance de leur coopération avec les autres milieux sociaux hostiles aux Nordistes. Cette faute sera réparée un mois plus tard, et la grève insurrectionnelle du 21 mars , menée en commun par les syndicats ouvriers et leurs alliés, aboutit à 1' élimination complète et rapide des troupes de Zhang Zuo-lin .
( 7 ) Ce texte, s'il reflète une certaine étroitesse des conceptions stratégiques des initiateurs de la grève ( c f . note précédente), est en tous cas très caractéristique de l'intérêt que c e u x - c i portaient aux revendications proprement ouvrières; sur dix-sept demandes, quatorze traduisent directement celles-ci. Le texte contredit donc directement les vues d'une certaine critique " de gauche " , qui accuse le Syndicat général d'avoir à cette époque négligé complètement les intérêts des ouvriers et d'avoir limité son action politique à un soutien inconditionnel et sans contre - partie de l'armée de Jiang J i e - s h i ; cette tendance est par exemple représentée par H. Isaacs , Tragedy of the Chinese révolution , p. 133 ( édition de 1951 ) .
T E X T E N° 30 : Revendications des ouvriers du textile de Hangzhou (mars 1 9 2 7 ) ( l ) . Depuis que l e s ouvriers des usines t e x t i l e s de Hangzhou ont fondé un syndicat ils ont présenté au patronat plus de vingt a r t i c l e s de revendications :
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LES SYNDICATS
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TEXTES 1) que soit reconnu au syndicat le droit de représenter 1* ensemble des ouvriers.
2) les ouvriers doivent avoir la liberté de réunion, d'association, de parole et de grève .
3) le patronat doit aider aux dépenses ordinaires des syndicats et participer à la fondation d'écoles de nuit pour éduquer les apprentis et les enfants des ouvriers . 4) il faut établir des contrats pour tout le personnel qu'emploie une usine. 5) quand les camarades adhérant au syndicat sont occupés aux affaires du syndicat, ils ne peuvent subir de diminution de salaire pour négligence dans le travail. 6) s i , parmi les employés, il y en a qui, en complicité avec le patron, le directeur ou le sous - directeur, forment le dessein de détruire le syndicat, le patron doit les licencier dès que les faits sont prouvés . 7) il faut que tout le monde soit en congé chaque dimanche à partir de midi, à chaque anniversaire , à chaque Nouvel An , et à chaque festival. 8) les vendeurs à 1' extérieur doivent fixer les prix en accord avec le syndicat ; ils ne doivent pas diminuer le prix de vente. Ceux qui enfreindront cette règle seront congédiés. 9) les tailles et dessins des tissus produits doivent être fixés par le syndicat et les responsables de la fabrication ne doivent pas tricher. 10) le personnel congédié à la fin de l'année dernière doit être réintégré ( 3 ) . 11) quand on licencie quelqu'un, et qu'il y a contestation, une enquête du syndicat est nécessaire. 12) il faut établir dans les ateliers de chaque usine des s a l l e s de discussion , où les ouvriers puissent s e réunir les jours de congé pour des conférences d'une ou deux heures. 13) il faut que les cantines et dortoirs soient propres et conformes à l'hygiène , et il faut pendant chaque période de chaleur engager un docteur et acheter des médicaments préventifs. 14) 1' usine doit vérifier le nombre des bagages des employés et des apprentis, et s'engager à les assurer. 15) la subvention annuelle des apprentis doit être au moins de 15 yuans ( 4 ) . 16) le salaire du personnel doit être augmenté une fois par an , et à chaque fois d' au moins 2 yuans . 17) 1' augmentation du salaire une fois acquise, il iiut le verser chaque mois sans retard ; l'année doit compter pour un total de seize mois, à titre de prime. 18) la répartition des primes annuelles ( 5 ) doit être réservée pour être discutée au huitième mois du calendrier solaire, et les registres relatifs aux affaires de l'usine doivent être rendus publics . 19) les cadres et l e s employés doivent s e surveiller mutuellement. 20) les vendeurs à 1' extérieur ont droit à un pourcentage de 4% et leurs bénéfice à la fin de 1' année ne doit pas être inférieur à 100 yuans . 21) on doit convoquer une conférence mixte , pour fixer les détails d'administration et le tableau de la production . 22) le personnel en activité depuis plus de dix ans a droit à des indemnités en cas de mort ou de blessures . 23) les apprentis peuvent aller le soir à une école complémentaire de nuit ; on doit augmenter les salaires à raison de 30 % de leur montant primitif . Pour les métiers à tisser métalliques et les métiers de type occidental, on doit les augmenter de 20% . C e s demandes, proposées par les ouvriers du textile, ont été adoptées le 20 mars par les deux parties. L e syndicat des employés des boutiques d'articles textiles a présenté par ailleurs aux patrons des boutiques vingt-cinq demandes, dont le détail n'est pas connu ( 6 ) .
LES SYNDICATS
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CHINOIS
NOTES.
( 1 ) Ce texte a été publié dans l'Annuaire , lie partie
t pp.
413.414 .
( 2 ) Ce syndicat ne figure pas sur la liste des syndicats de Hangzhou que donne 1* Annuaire , I I , p. 90. Il avait vraisemblablement été fondé à la fin de février ou au début de mars 1926, quand les
armées
cantonaises étaient devenues complètement maîtresses du Zhejinng . Tr. pr., p. 506-08 . ( 3 ) Il s'agit sans doute d'ouvriers licenciés lors de la crise qui, à la fin de 1926 et au début de 1927, avait poussé beaucoup d'entreprises textiles du Zhejiang à fermer ou à réduire leur personnel ( cf. les rapports des douanes, Returns of trade , 1926 , Hangchow ) . ( 4 ) Dans le contrat d'apprentissage classique, l'apprenti n'était que logé et nourri, sans recevoir de salaire à 1' exception d'une allocation qui pouvait être soit mensuelle soit annuelle . Dans
le
Zhe-
jiang, province peu pénétrée par la grande industrie moderne, ces pratiques restaient encore très vivantes. ( 5 ) Ces primes annuelles dont l e sens littéral est " gain rouge " ( l e rouge étant la couleur
des
jours de f ê t e ) e t appelées aussi h u a - l i , " g a i n à dépenser joyeusement " ( c f . c i - d e s s u s , texte n° 28, note 4), étaient elles aussi héritées des anciennes guildes . Elles représentaient une sorte de participation des
ou-
vriers aux profits de 1' entreprise . ( 6 ) Cette liste de demandes combine de façon très significative des revendications du syndicalisme " moderne " : représentativité des syndicats , contrats collectifs , libertés civiles , protection des
ac-
tivités syndicales, et des préoccupations héritées du dirigisme économique élémentaire des anciennes guildes : taille et dessin des tissus , organisation de la vente à l'extérieur. Cette disparité n'est qu'un reflet de la soudaineté même avec laquelle le Zhejiang, province encore très traditionnelle, aussi peu
pénétrée
par la vie politique moderne que par la grande industrie, et où par exemple le Mouvement du 30 mai n' avait guère eu d ' é c h o , venait de s'ouvrir aux influences nouvelles qu'amenait avec elle 1' armée révolutionnaire.
T E X T E N ° 31 : Lettre du Syndicat général de Changhai au Comité exécutif central du Guo-min-dang et au gouvernement de Wuhan , protestant contre le coup de force de Jiang Jie-shi en avril 1 9 2 7 ( 1 ) .
Messieurs I Quelle infortune ! Alors que nous , ouvriers de Changhai, avons
répan-
du sans compter notre s a n g , avons sacrifié nos vies sans compter et avons durement combattules nordistes ( 2 ) , voici que le " général en c h e f " de l'armée nationale Jiang Jie - shi,(Tchiang
Kai-
chek), que nous avions fêté ( 3 ) , se conduit contre toute attente ( 4 ) en bourreau qui massacre les ouvriers . L e s desseins empoisonnés qu'il couve dans son coeur et la cruauté
de ses procédés sont
en fin de compte dix fois pires que ceux des nordistes ; en vérité, ce sont là des souffrances telles que nous , les ouvriers de Changhai, ne l e s aurions jamais imaginées . L e 12 a v r i l , les mes des milices ouvrières ont été confisquées ( 5 ) . L e 13 a v r i l , des foules présentant une
arpéti-
tion ont été encerclées et massacrées ( 6 ) . Depuis le 14 a v r i l , les militaires et les gangsters (7) vont partout, arrêtant et massacrant les gens . L'impérialisme en vient à leur donner toute sorte de f a c i l i t é s , et Changhai est aujourd'hui tombé dans une condition encore plus pénible que
du
temps du régime de Sun C h u a n - f a n g et de Zhang Z o n g - c h a n g ( 8 ) . P l u s de 300 ouvriers ont
été
massacrés , plus de 500 ont été arrêtés , plus de 5000 ont disparu , et il y a d'innombrables meurs . L e président du Syndicat général, Wang S h o u - h u a , a été tué dans des circonstances
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LES SYNDICATS
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t r o c e s ( 9 ) . Le siège du Syndicat général a été complètement occupé par des gangsters aux ordres de Jiang J i e - s h i , et l e s fédérations de secteur ( 1 0 ) ne peuvent échapper au pillage , à la fermeture par les autorités ou à 1' occupation . L'action des ouvriers pour soutenir le Syndicat général et leurs revendications économiques , qu'elles soient justifiées ou non , est traitée au nom de la loi martiale , comme " troubles à 1' arrière du front" , est considérée comme " contre - révolutionnaire " , et est réprimée manu militari ; on contraint l e s ouvriers à reprendre le travail et on en arrive à ce que même leur droit de réunion leur soit arraché . L e s impérialistes soutiennent de toutes leurs forces la politique réactionnaire de Jiang, et permettent à ses unités et aux gangsters organisés par lui de porter des armes à leur guise , et de pénétrer dans les concessions pour y perquisitionner et y arrêter partout les ouvriers et l e s éléments révolutionnaires . L e s patrons étrangers licencient en grand nombre les éléments ouvriers actifs qui ont participé aux mouvements révolutionnaires successifs ; la presse et 1' opinion sont à Changhai complètement étouffées par l'influence de J i a n g . Tous les organismes et organisations de masse révolutionnaires, ayant un passé révolutionnaire, comme la section du parti de la zone spéciale de Changhai ( 1 1 ) , la Fédération des étudiants de Changhai, le gouvernement municipal de Changhai ( 12 ) , ont été fermés par les autorités militaires agissant à leur gré , après le désarmement des milices ouvrières; ou dans d'autres cas on a envoyé des gens pour l e s réorganiser. Tous les éléments révolutionnaires , quels qu'aient été en temps ordinaire leurs propos ou leur travail,sont désignés comme communistes , et tous les communistes sont c l a s s é s comme des gens à massacrer. Tous l e s éléments contre-révolutionnaires comme Li Bao -zhang( 1 3 ) , Zhou F e n g - c h i (de l'état-major de Sun ) , Huang Jin-rong ( l e chef des gangsters )( 1 4 ) , et l e s officiers et policiers nordistes, sont considérés par le Commandant en chef comme des fidèles camarades du Guo - min - dang, et sont promus à des responsabilités importantes . A 1' égard des impérialistes , on proclame chaque jour l'ordre de protéger l e s étrangers , et en ce qui concerne l e s revendications économiques des ouvriers , on donne chaque jour 1' avertissement que " la grève est contre - révolutionnaire " , Depuis que se sont produits ces coups de force , nous , l e s 8 0 0 0 0 0 ouvriers de Changhai, avons déclaré une grève générale pour venir à la rescousse . Mais d'un côté , le cruel et sournois Jiang J i e - s h i s ' e s t déjà préparé , en application de la loi martiale , à traiter la grève comme des troubles à 1' arrière du front, et comme une complicité avec l'ennemi, et il a ordonné à Bai C h o n g - x i ( l 5 ) et àZhouFengchi de massacrer à leur guise . D'un autre côté , il y a des groupements de gangsters organisés par Jiang en accord avec les impérialistes; i l s sont comme l e s chiens p o l i c i e r s de J i a n g , ils perquisitionnent et arrêtent partout les dirigeants ouvriers , et en même temps ils conseillent aux patrons chinois et étrangers de renvoyer à leur gré l e s éléments révolutionnaires ouvriers . Les groupements qui sympathisent avec les ouvriers ont tous été détruits par l e s organismes militaires, la presse et l'opinion sont muselées par J i a n g , les lettres et l e s télégrammes envoyés dans toutes les directions ne peuvent partir . Notre syndicat regrette amèrement de constater que nous , les ouvriers de Changhai, luttons seuls contre l'encerclement de toutes l e s forces réactionnaires , que les nouveaux militaristes ne peuvent être renversés d'un seul coup, et que la poursuite de la lutte augmenterait inutilement le nombre des victimes ; c'est pourquoi il a fait connaître à chaque camarade que le travail serait repris , à regret et à titre provisoire , après l'assemblée tenue le 1 5 mai pour commémorer notre président ( 16 ) , en attendant qu'interviennent le gouvernement national et le comité central du Guo - min - dang ( 17 ) . J i a n g , aujourd'hui, s ' e s t complètement transformé en contre - révolutionnaire , encore plus réactionnaire que l e s militaristes du Shandong et duFengtian ( 1 8 ) ; bien qu'il parle chaque jour de révolution, s e s actions sont totalement contre - révolutionnair e s . Citons maintenant les dix crimes capitaux qu'il a commis à Changhai ( 1 9 ) : 1) Il a intrigué avec les impérialistes pour réprimer l e s grèves , et pour vendre la classe ouvrière de Changhai. 2) Il a intrigué avec l e s impérialistes pour embaucher des gangsters , et pour reprendre par traîtrise l e s armes des sections de surveillance ; il a massacré des ouvriers méritants et
TEXTES
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pleins d'ardeur pour la cause révolutionnaire . 3) Il a tué plusieurs centaines de personnes, dans l e s rangs d'une foule sans armes venue présenter une pétition . 4) Il a a s s a s s i n é le président du Syndicat général de Changhai, Wang Shou-hua. 5) Il a acheté des gangsters pour saccager les syndicats et occuper le Syndicat général de Changhai . 6) Il a muselé l'opinion et entravé les échanges de correspondance, il a empêché la volonté populaire de s'exprimer. 7) L e s organismes militaires ont indûment fermé le gouvernement municipal, qui avait été investi par le gouvernement national, lui-même créé par Sun Y a t - s e n . 8) Les organismes militaires ont indûnent réorganisé la section du parti de la zôie urbaine spéciale de Changhai. 9) Il a l a i s s é libres d'agir tous les contre-révolutionnaires comme Li Bao- zhang, a s s a s s i n des ouvriers de Changhai , comme les réactionnaires chassés de Wuhan(20), comme les policiers dociles utilisés précédemment par Sun Chuan-fang et il l e s a promus à des postes responsables . 10) Il a intrigué avec les impérialistes pour embaucher des gangsters en vue de perquisitionner partout et d'arrêter tous l e s révolutionnaire s . Ces activités réactionnaires de Jiang ne se sont pas limitées à Changhai, mais à Hangzhou , à Ningbo , à Nankin , à Wuxi, à Suzhou , et autres lieux ( 21 ) , les mêmes événements se sont déroulés . Les unités militaires ont aidé les gangsters à occuper les syndicats, les Unions paysannes, les sections provinciales et municipales du parti ( 22 ) , à assassiner les dirigeants révolutionnaires et à massacrer les masses manifestant sans armes . L e s trois principes de Sun Y a t - s e n ne sont hélas pour Jiang qu'un prétexte pour tromper le peuple . L e s trois grandes politiques révolutionnaires d'union avec la Russie , d'union avec le communisme.et de soutien aux ouvriers et paysans pratiquéss par Sun Y a t - s e n ont déjà été anéanties par 1' activité effective de J i a n g . La confiance que les masses mettaient dans le Guo - min - dang, le gouvernement national et l'armée révolutionnaire nationale , a disparu en raison de l'activité réactionnaire de J i a n g , et le peuple est réduit à l'hésitation et à la colère.Nous pensons que tous nos dirigeants de la section centrale du parti et du gouvernement ne doivent pas tolérer qu'il existe sous le drapeau de la révolution de tels traîtres contre-révolutionnaires , ni leur confier de rexponsabilités militaires importantes, ce qui fait baisser le prestige du gouvernement et du parti parmi les masses . Nous vous prions respectueusement de démettre Jiang de s e s fonctions et de faire une enquête sur l u i , de faire justice et d'appliquer le châtiment, pour apaiser la colère du peuple et restaurer le renom révolutionnaire du parti et du gouvernement .Tousles éléments réactionnaires qui se sont adjoints à Jiang le rebelle , nous suggérons aussi qu'ils soient liquidés radicalement, sans la moindre indulgence . Aussi longtemps qu'ils vivront, l e s camarades de notre syndicat doivent s'efforcer de soutenir la section centrale du parti et le gouvernement national, pour lutter contre ces gredins traîtres au parti et au pays . Nous vous avons spécialement envoyé le délégué Wang En-lu pour vous faire un rapport sur ces tristes événements ; nous implorons la section centrale du parti et le gouvernement de venir rapidement à la rescousse des 800000 camarades opprimés de Changhai qui restent fidèles à la révolution, et au secours du peuple des diverses provinces du Sud-Est frappé par la catastrophe . C'est là affaire urgente et d'importance vitale . C'est ce dont nous prions respectueusement le comité exécutif central du Guo-min - dang, et le gouvernement national Supplique respectueuse du Syndicat général de Changhai. Le 15 avril ( 23 ) .
LES SYNDICATS
282
CHINOIS
NOTES.
( 1 ) Ce texte a été reproduit dans le volume Matériaux sur le mouvement ouvrier, pp. 530- 533 . ( 2 ) Allusion aux trois insurrections successives des ouvriers de Changhai contre les autorités militaires nordistes, en octobre 1926, février 1927 ( c f . c i - d e s s u s , texte n° 29) et mars 1927. ( 3 ) Quand Jiang J i e - s h i était arrivé à Changhai à la fin de mars 1927, peu de jours après
la
victoire de l'insurrection ouvrière, les syndicats avaient organisé de grandes manifestations populaires en son honneur. Tr. pr., p. 511. ( 4 ) Allusion discrète au
fait que les militants ouvriers de Changhai n'avaient absolument pas
été préparés à l'éventualité d'un changement de front des éléments de droite du Guo-min-dang
et
de
la
bourgeoisie modérée . Cf. ci-dessous , note finale . ( 5 ) Dans la nuit du 12 avril, des adhérents des sociétés secrètes du "Bangrouge" et d u " B a n g v e r t " vinrent, de connivence avec Jiang J i e - s h i , provoquer l e s milices ouvrières des syndicats, ce qui fournit à l'armée de Jiang le prétexte pour les désarmer.
Tr. pr., p. 512-13.
( 6 ) Un cortège de plusieurs dizaines de milliers de personnes défilant à Zhabei et demandant la restitution des armes et la réouverture des syndicats, fut encerclé par les troupes de Jiang qui tirèrent à la mitrailleuse et firent de nombreux blessés . Tr. pr., p. 514 . ( 7 ) Il s'agit des membres des sociétés secrètes , que Jiang avait utilisé pour désarmer les milices ouvrières. ( 8 ) Sun Chuan-fang, "seigneur de la guerre" du parti du Z h i l i , avait occupé Changhai de la fin de 1925 à janvier 1926 ; il avait, après ses défaites devant l'armée nationale, été remplacé par
Zhang
Zong-chang, gouverneur du Shandong et collaborateur du maître de la Mandchourie Zhang Z u o - l i n . ( 9 ) Wang Shou-hua était un étudiant qui avait séjourné plusieurs années en Union
soviétique,
et à qui le Parti communiste avait en 1927 confié la direction du Syndicat général de Changhai. L a
nuit
même de l'assaut contre les milices ouvrières, il avait été attiré dans un guet-apens au domicile deHuang Jin-rong,chef du Bang vert, dans la concession française , et mis à mort après avoir été torturé . ( 10) L e Syndicat général était organisé en huit fédérations de secteurs , établies chacune dans un important faubourg industriel de la ville . ( 1 1 ) L a section de Changhai du Guo-min-dang était largement sous l'influence des communistes et des éléments de gauche . ( 12 ) Ce gouvernement municipal avait été constitué immédiatement après la victoire de 1' insurrection ouvrière, alors que les troupes de Jiang J i e - s h i n'étaient pas encore installées dans la
ville.
Il ne comprenait qu'une minorité de communistes, aux côtés de représentants de l'intelligentsia et de
la
bourgeoisie modérée . Tr. pr., pp. 499 et 503 . ( 13 ) Ancien chef de la garnison nordiste à la veille de l'insurrection ouvrière, pour l e compte du général Zhang Zong-chang . ( 14) Chef de la société secrète du Bang vert.
TEXTES
283
( 15) Général des armées nationales, originaire du Guangxi, et qui était un des plus fidèles soutiens de la politique de Jiang J i e - s h i . Ses troupes étaient entrées à Changhai immédiatement après la victoire de l'insurrection ouvrière . ( 16) C ' e s t - à - d i r e Wang Shou - hua, assassiné le 12 avril ( cf. c i - d e s s u s , note n® 9 ) . ( 1 7 ) Le gouvernement national et le Comité central du Guo - min - dang, installés à Wuhan depuis la fin de 1926, s'étaient progressivement opposés à Jiang J i e - shi en février et mars 1927 . Le comité central, à sa session des 10-17 mars, avait privé Jiang de toutes ses fonctions dans l'appareil dirigeant du parti et du gouvernement, sans encore rompre complètement avec lui. ( 1 8 ) C ' e s t - à - d i r e Zhang Zong-chang et Zhang Zuo-lin. ( 19 ) La morale confucéenne traditionnelle avait dressé la liste des " dix crimes impardonnables" : rébellion, trahison , parricide , sacrilège , e t c . . 1 même à l'époque contemporaine , il est fréquent de grouper en dix points les critiques ou les accusations qu'on formule contre un adversaire. ( 2 0 ) Il s'agit sans doute de membres de la droite du Guo-min-dang, qui avaient été chassés de Wuhan quand la gauche y avait consolidé son pouvoir pendant l'hiver 1926-1927. ( 2 1 ) Dans toutes ces villes de la région du Bas• Yangzi, de même qu'au Guangdong etauJiangx i , des coups de force avaient eu lieu contre les syndicats et les organisations de gauche, au moment où Jiang rompait, à Changhai, avec ses anciens alliés communistes . Tr. pr., p. 508-10 , et 515. ( 2 2 ) Il s'agit du parti Guo-min-dang, ou du moins de ses éléments restés fidèles au Comité central de Wuhan. ( 2 3 ) Le coup de force perpétré le 12 avril par Jiang J i e - s h i contre les syndicats de Changhai a donc bien eu un effet de totale surprise. Ni les coups de force déjà opérés avant cette date par le Guomin-dang de droite dans d'autres villes, ni les mesures prises à Changhai même dans les premiers jours d'avril contre diverses organisations de gauche, ni les premiers heurts entre les troupes de Jiang et les milices ouvrières avant le 12 avril, n'avaient suffi à convaincre les dirigeants communistes et ouvriers de la réalité du risque d'une scission à l'intérieur du mouvement national, à leurs dépens . Le ton de désespoir de ce texte est d'autant plus vif que jusqu'au dernier moment les dirigeants de l'extrême - gauche s ' étaient obstinés à faire confiance à Jiang. On doit aussi noter que c'est dans ce texte, daté du 15 avril, soit trois jours pleins après le massacre, que le Syndicat général dénonce nommément pour la première fois Jiang.Ses premières protestations, le 13 avril ( cf. Matériaux sur le mouvement ouvrier, pp. 5 1 3 - 5 1 5 ) se contentaient au contraire de s'adresser respectueusement à Jiang pour demander son intercession.
TROISIEME
PARTIE
INVENTAIRE SOMMAIRE DE LA PRESSE OUVRIERE CHINOISE
PRESENTATION
L'apparition en Chine d'une presse spécifiquement ouvrière, c ' e s t - à - d i r e de périodiques destinés particulièrement au public ouvrier, traitant principalement des questions ouvrières , et rédigés soit par des ouvriers soit par des intellectuels très liés au mouvement ouvrier, est un des traits nouveaux de la période 1919-1927. Cette presse ouvrière chinoise porte témoignage de 1' essor des activités et des organisations ouvrières , et des progrès de la conscience de classe du prolétariat. En raison toutefois des conditions politiques difficiles dans lesquelles i l s s ' imprimaient et se diffusaient, en raison aussi de la faiblesse intrinsèque des premiers groupements ouvriers et de leurs moyens matériels , ces périodiques ne furent la plupart du temps tirés qu'à un petit nombre d'exemplaires , et furent souvent fort éphémères . Le vaste recensement qui s'effectue aujourd'hui en Chine est loin d'être achevé ; bien des journaux ouvriers ne sont encore connus que par quelques exemplaires dépareillés , sans qu'on puisse préciser exactement leur périodicité,leur tirage, ou la durée de leur existence. Le présent travail n'a donc qu'un caractère t o u t - à - f a i t provisoire ; sans doute v a l a i t - i l néanmoins la peine de le présenter, et de mettre ainsi en évidence un des aspects les plus mal connus de 1' éveil du mouvement ouvrier chinois en 1919-1927 . Des quelque trente titres que nous présentons i c i , nous n'avons pu consulter directement qu'un très petit nombre ; la série de L D J , les cinq premiers numéros de Z G G R , et un exemplaire isolé du Cri du Travail (Canton). Nous ne connaissons les autres qu'à travers trois répertoires récemment publiés en Chine : - Les trois volumes intitulés Périodiques du 4 mai : tome I, 1958, 833p. ; tome II, 1959 , 962 p. ; tome III, 1960, 1121p. ont été publiés à Pékin par l'Institut du marxisme-léninisme du Comité central du Parti communiste . Le champ couvert par cet inventaire est plus large que son titre, puisqu'on y trouve analysés des périodiques des années 1922, 1923 et même a u - d e l à . Chaque publication de cette période ( y compris un certain nombre de journaux ouvriers) est décrite par une notice qui précise son caractère et donne un certain nombre de cas , reproduit aussi le manifeste inaugural ou 1' éditorial du premier numéro du journal, et donne la table des matières de tous les numéros que les auteurs de cette compilation ont pu examiner directement ; 1' ensemble est très précieux . - La série des Matériaux sur l'édition contient a u s s i , quoique de façon dispersée,des indications relatives à la presse ouvrière ;mais on n'y trouve la plupart du temps que des l i s t e s de titres, sans aucun commentaire. Nous avons consulté pour la période 1919-1927 le tome I et le volume complémentaire . - La Revue de l'Université Fu-dan ( F D X B ) de Changhai a publié dans son N°2 de 1952 un article de Ning Shu-fan, intitulé la naissance et l e s premiers développements de la presse de la classe ouvrière chinoise .Cette étude de caractère sommaire, fournit néanmoins quel ques indications que ne donnaient pas les deux inventaires précédents . Ces trois inventaires couvrent presque exclusivement la période qui suit immédiatement le mouvement du 4 mai. Pour la période de la Révolution de 1924-1927 , nous avons dû nous contenter de glaner çà et là des informations , en particulier dans 1' article de Li Li - san , intitulé Aperçu général sur le mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927 publié dans la revue D S Z L (Matériaux d'histoire du parti),
288
LES SYNDICATS
CHINOIS
1954, n° 4 , et dans le recueil des Matériaux sur le mouvement ouvrier. Cet inventaire est limité aux publications ouvrières au sens le plus étroit du terme ; on y a donc inclus celles que le parti communiste éditait à l'intention des ouvriers (comme L D J ou Z G G R ) , mais non celles qu1 il destinait à un public plus large et qui étaient consacrées à la politique générale ( comme XD). Cette restriction n'a qu'un caractère technique, et ne contredit en rien les indications i que nous avons données dans notre ouvrage sur le mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1927, quant aux liens très étroits qui existaient alors entre le Parti communiste et le mouvement ouvrier. Tr. pr. , p. 554-58. Les notices que nous présentons ici sont classées par lieu de publication du périodique considéré (ou le lieu initial quand ce périodique s'est déplacé dans une autre v i l l e ) , e t par date de la première publication . Ces notices sont aussi inégales que les informations dont nous avons pu disposer : si on a pu à peu près toujours indiquer le nom de l'organisme responsable de la publication , et donc la tendance politique du périodique considéré , il a parfois été impossible de préciser ou le tirage, ou la périodicité, ou la durée de l'existence de ces journaux ouvriers. Ces notices ne comportent pas d'indications sur le format et la présentation matérielle de ces derniers, faute d'éléments suffisants. Les photographies présentées dans les volumes Périodiques du 4 mai montrent que la plupart des publications des petits groupes communistes en 1920 et du Secrétariat du travail en 1921-1922 n'étaient que de petites feuilles pliées en deux ou en quatre , et de format réduit ; seul L D J semble avoir été plus volumineux. Pour la période de 19241927, ZGGR était une véritable revue de format in-12° , épaisse de plusieurs dizaines de pages; mais il ne nous est pas possible de préciser la nature des autres publications ouvrières de cette époque , même de celles qui paraissaient à Wuhan au début de 1927 , et dont Li Li - san indique qu'elles tiraient à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires.
289
PRESSE I. ANYUAN (Houillères). SîC ^
"RI
> La décade de Anyuan.
Publié en 1923 par la commission d'éducation du Club ouvrier de Anyuan. (Exemplaires exposés à Pékin au Musée d'histoire de la Révolution ) . II. CANTON. #
Wl #
, Le travailleur •
Publié à Canton par le petit groupe communiste à partir d'octobre 1920, dans le but de propager le marxisme dans les milieux ouvriers . Au moins huit numéros ont paru jusqu'en janvier 1921. De nettes influences anarchistes s'y reflétaient aussi (Périodiques du 4 mai, tome II, p. 7 5 ) . Cf. le texte de son manifeste inaugural ( Ibid. p. 645). Il semble que ce périodique soit identique à celui que mentionne Deng Zhong-xia dans son Abrégé , p. 14, sous le titre de "J"*
Wj
, La voix du travail.
¡ffi., Le monde de l'industrie . Publié à Canton à partir du 1er mai 1920 par une organisation réformiste de " promo-
tion industrielle B , le Syndicat chinois ( ^ ^ ^ ^ ) . Au moins onze numéros ont paru, à intervalles irréguliers (Périodiques du 4 mai, tome III, p. 300). Cf. aussi la table des matières des onze premiers numéros , ibid. p. 942 .
||jfj
^
, Le travail et la femme .
Publié de février à avril 1921 par des intellectuels communistes de Canton comme Chen Du-xiu , Tan Ping-shan , Chen Gong-bo, etc . Cette revue faisait large place à la propagande féministe , et soutenait le gouvernement " constitutionnaliste " qui venait de rentrer à Canton (Périodiques du 4 mai, tome II, p. 8 0 ) . Cf. aussi son manifeste inaugural ( ibid. p. 539), qui appelle à la fois à 1' émancipation des travailleurs et à celle des femmes , et la table des matières des onze premiers numéros (ibid. p . 6 4 7 ) . W] itlfè
, Le cri du travail.
Publié à Canton en 1922. Publie le 1er mai un article de tendance anarchisante,"l'action directe et la grève générale " (fascicule consulté à Canton à l'Institut d'histoire de lUniversité Sun Y a t - s e n ) . , L'hebdomadaire du travail. Publié à Canton à partir d'avril 1923, sans doute par la Fédération syndicale
du
LES SYNDICATS
290
Guangdong ( ) { § j j ï Z C
^
&
^
CHINOIS
) ; cette fédération avait été fondée en 1922 par
les
militants communistes cantonais du Secrétariat du travail, mais Deng Zhong-xia dans son Abrégé admet qu'elle n'existait guère que de nom ( p . 4 1 ) . Au moins six numéros de cette revue ont paru, jusqu'en mai 1923 (Périodiques du 4 mai, tome I I , p. 165). Cf. aussi (Ibid. p. 678), la table des matières du n° 6 , daté du 19 mai 1923.
-C iH
La jeunesse ouvrière et paysanne Signalé en 1925, par un recensement inclus dans les Matériaux sur 1' édition, tornei,
p. 89.
, La voie des ouvriers du Guangdong. Publié à partir de 1925 par le Comité de grève de Canton - Hongkong. Devient à partir d'avril 1926 l'organe officiel de la Conférence des délégués ouvriers de Canton ( Matériaux sur le mouvement ouvrier, p. 217). Tire à 10000 exemplaires au début de 1927 ( D S Z L , 1 9 5 4 , N ° 4 ) .
l-j-1 HH
^
, L e marin chinois .
Publié à partir de janvier 1926 par la Fédération générale d'industrie des marins chinois (Matériaux sur le mouvement ouvrier, p. 173), sur décision du premier Congrès national du syndicat des marins , tenu en janvier 1926.
m . CHANGHAI.
ÏKj
> L e monde du travail.
Publié d'août 1920 à janvier 1921 par le petit groupe communiste de Changhai ( soit vingt-trois numéros en tout). A côté d'articles de vulgarisation de la théorie marxiste , il publiait aussi de nombreuses informations sur la vie ouvrière ; parmi ses collaborateurs, on rencontrait aussi des intellectuels du Guo-min-dang comme D a i - J i - t a o , ou des anarchistes comme Huang A i , le fondateur de l'Association des travailleurs du Hunan (Périodiques du 4 mai,tomeII, p. 6 0 ) . Cf. aussi le texte de son premier éditorial ( Ibid. p. 533), et la table des matières détaillée des vingt-trois numéros de la revue ( Ibid. p. 6 3 5 ) . C'est sans doute par erreur que Deng Zhongxia dans son Abrégé (p. 14) 1' appelle L e travailleur (
) , ou du moins mentionne sous
ce titre une publication du petit groupe communiste de Changhai à cette époque .
fêjf. HK
> L e compagnon de Changhai. Publié d'octobre 1920 à janvier 1921 par une association de tendance réformiste, la
Société amicale des ouvriers et des marchands
là ^
> qui était surtout
influente
chez les employés de boutique. Des intellectuels du petit groupe communiste de Changhai y col-
291
PRESSE
laborèrent également un certain temps. En 1921, après s ' ê t r e séparé de ces derniers, cette revue parut à nouveau à intervalles irréguliers sous le titre
( L e Journal des compagnons).
Cf. la notice qui lui est consacrée dans Périodiques du 4 m a i , tome II, p. 87 , le manifeste inaugural de cette revue (Ibid. p. 5 4 1 ) , et la table des matières des onze numéros parus ,ainsiquedes numéros 2 et 5 du Journal des compagnons (Ibid. p. 651 ) . PB X
A
, Le mécanicien .
Publié de façon très éphémère à la fin de 1920 par le syndicatdesmécaniciens(FDXB, op. cit. ) ; ce s y n d i c a t , qui était en relation avec le petit groupe communiste de Changhai, avait un caractère de c l a s s e beaucoup plus net que l e s autres organisations ouvrières existant alors dans la ville . , L ' i l l u s t r é des compagnons . Publié de façon éphémère à la fin de 1920 par le syndicat des imprimeurs dont la tendance était la même que celle du syndicat des mécaniciens ( F D X B , op. c i t . ) . ^
^
» L'hebdomadaire du t r a v a i l .
Publié à partir de l ' é t é 1921 par le Secrétariat du t r a v a i l . Cette revue propageait l e s vues de ce dernier sur 1' éveil de la conscience ouvrière, et l'importance des organisations ouvrières à caractère de c l a s s e authentique. Elle parut jusqu'en juin 1922, date à laquelle son rédacteur Li Qi-han , responsable du bureau de Changhai du S e c r é t a r i a t , fut arrêté par l a police de l a concession internationale; cette dernière en interdit alors la publication (Périodiques du 4 mai, tome II, p . 9 2 ) . Cf. aussi une table des matières détaillée des numéros 13 à 18(novembre-décembre 1 9 2 1 ) , ibid. p. 657 . *
M X
A , L'ouvrier chinois .
Publié par le Parti communiste chinois d'octobre 1924 à mai 1925. Ses principauxrédacteurs étaient Deng Zhong-xia et Zhang G u o - t a o , deux militants communistes qui s ' é t a i e n t s p é c i a l i s é s depuis plusieurs années dans l'action syndicale et avaient été en 1921-1922 l e s animateurs du Secrétariat du travail . Par réaction sans doute contre l e s vues modérées d'hommes comme Chen D u - x i u , l e s rédacteurs insistaient surtout sur la n é c e s s i t é d'organiser vigoureusement l e s activités indépendantes de la c l a s s e ouvrière, dans le domaine économique comme dans étant le domaine politique . Cinq numéros furent ainsi publiés jusqu'en mai 1925, le troisième entièrement consacré à l ' a c t i v i t é de l'Internationale s y n d i c a l e rouge . A partir du Ilème Congrès national du travail (mai 1 9 2 5 ) , cette revue devint l'organe officiel du Syndicat général p a n - c h i n o i s ( ^ S Î ^ H I ' ^
) fondé lors du Congrès (FDXB,op.
c i t . ) ; cette transition était d'autant plus naturelle que l e s principaux rédacteurs de la revue , en particulier Deng Z h o n g - x i a , étaient devenus l e s dirigeants de la nouvelle organisation nationale ; l e s résolutions votées par le Congrès , ce qui souligne encore cette filiation , étaient directement inspirées des articles publiés dans le numéro 5 de la revue , à la veille même de cette réunion. Au début du printemps 1927, la revue tirait à 50000 exemplaires ( D S Z L , op. c i t . ) . Il e s t
LES
ZC)1
SYNDICATS
CHINOIS
vraisemblable qu'à l'automne 1 9 2 6 , son siège s ' é t a i t transporté de Canton à Wuhan comme celui du Syndicat général lui-même . ±
i
l
i
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ï
a
f J
... . . . , r , F e u i l l e publiee tous l e s cinq jours par le
„ , Syndicat
général de Changhai. Publié pendant le "Mouvement du 30 m a i " ( 1 9 2 5 ) par le Syndicat général de Changhai (d'orientation communiste). D'autres sources signalent une " F e u i l l e publiée tous l e s trois jours (
H
a
F H ) , et il est difficile de savoir s ' i l s ' a g i t de deux publications distinctes
( C f . Matériaux sur l'édition, volume complémentaire , p. 263 et 2 6 5 ) . j j j l , L e s simples gens . Organe du Syndicat général de Changhai en 1 9 2 6 - 1 9 2 7 ; parait légalement au lendemain de l'insurrection ouvrière de mars 1927 ( N C H , 19 et 26 mars 1 9 2 7 ) . D'après l'étude parue dans F D X B sur la presse ouvrière , 1' organe du syndicat général aurait porté ce titre dès l'époque du Mouvement du 30 m a i .
I V . CHANGSHA • T „ Travail. Cahiers publiés à intervalle irrégulier au début de 1921 par 1' Association des vailleurs du Hunan ,
ilî
H l 'iiî
tra-
( de tendance anarchisante ) : Périodiques du 4 m a i , to-
me I I , p. 1 2 3 . Cf. l e s tables des matières des numéros du 1er février et du 1er mai (Ibid. p. 667).
^
W)
Éfà ^
3ÎJ
' L'effort des travailleurs.
Publié en 1921 par l'Association des travailleurs du Hunan (Périodiques du 4 tome I I , p. 125 ) .
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x
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fu
mai,
, L hebdomadaire du t r a v a i l .
Publié à partir d'octobre 1 9 2 1 , par l'Association des travailleurs du Hunan . Treize numéros parurent jusqu'en janvier 1 9 2 2 , date de la dissolution de ce groupement par le gouverneur militaire du Hunan après qu'il ait fait exécuter s e s deux fondateurs . Quelques numéros furent encore publiés à Changhai pendant l e s mois qui suivirent (plusieurs compagnons de Huang et de P a n g , les deux martyrs , s ' y étaient r é f u g i é s ) . Cette revue donnait de nombreuses nouvell e s du monde du travail et s ' i n t é r e s s a i t vivement aux affaires de la province ; elle participa par exemple à la campagne contre l'aliénation de la cotonnière de Changsha à des intérêts non-hounanais ( C f . Périodiques du 4 m a i , tome I I , p. 1 2 5 ) Cf. aussi le texte du manifeste du premier numéro de la revue (Ibid. p. 5 4 4 ) , et la table des matières des numéros 1 et 3 , publiés à Changsha en octobre-novembre 1 9 2 1 , et des numéros 14 et 1 6 , publiés à Changhai en janvier etmarsl922 (Ibid. p. 6 6 8 - 6 9 ) .
PRESSE I À ^
L a voie ouvrière.
Publié en 1922 parGuo - L i a n g , collaborateur de Mao Z e - d o n g au bureau de Changsha du Secrétariat du t r a v a i l , à l'intention des cheminots de la branche Nord du Canton - Hankou ( F D X B , op.cit.). V. CHANGXINDIAN .
I
À
i
(Dépôt de chemin de fer situé au Sud de Pékin , à l'arrivée de la ligne P é kin - Hankou)
ï ' J L 'hebdomadaire ouvrier.
Publié le 1er mai 1921 par Deng Z h o n g - x i a , chargé par le petit groupe communiste de Pékin d'impulser l e s a c t i v i t é s ouvrières dans cette localité ( F D X B , op. c i t . ) ; à cette date, la F ê t e du Travail fut célébrée publiquement pour la première fois chez des ouvriers de Chine du Nord. V I . HANGZHOU. 0 f ¿H H I
> L a vague ouvrière au Zhejiang . Publié à la fin de 1920 et au début de 1921 par la Société d'aide mutuelle des
pagnies d'imprimerie du Zhejiang ( 8 f r RC ÉP « I ^
M
ITFS E
SA #
),
com-
association
qu'animaient de jeunes intellectuels de la ville (Périodiques du 4 m a i , tome I I , p. 4 6 5 ) . Cette publication s'occupait surtout des questions d'éducation populaire , à en juger par la table des matières du N°3 , daté du 2 0 janvier 1921 (Ibid. p. 9 1 7 ) .
VII. JINAN. [ [ [ jjjï
Jgjfj jjjg
, L'hebdomadaire du travail du Shandong .
Organe du bureau de Jinan du Secrétariat du t r a v a i l , dont le premier numéro parut en juillet 1 9 2 2 . Cette revue succédait à un Hebdomadaire ouvrier de Jinan ( ^
«^v JgJj ^ - p j )
dont un seul numéro avait paru le 1er mai 1 9 2 2 , faute de r e s s o u r c e s pour en continuer la publication (Périodiques du 4 m a i , tome I I , p. 1 1 1 ) . Cf. aussi le manifeste inaugural de la revue (Ibid. p. 5 4 3 ) , et la table des matières du N°1 (Ibid. p. 6 6 5 ) .
VIII. ^
PEKIN. JKj : f f : , L a voix du t r a v a i l .
Publié à partir de l'automne 1920 par le petit groupe communiste de Pékin afin de propager le marxisme dans l e s milieux ouvriers ; le 1er numéro parut le 7 novembre , anniversaire de la Révolution d'octobre . Son format, tout autant que son inspiration , était très proche de ceux de
j f f j J^jL
, de Changhai, mais cette revue ne semble pas avoir reçu de contributions d'é-
LES SYNDICATS
294
CHINOIS
léments non-marxistes ( Périodiques du 4 m a i , tome II, p. 7 1 ) . Cf. le texte du manifeste publié dans le 1er numéro (Ibid. p. 5 3 4 ) , et la table des matières des N° 1 et 5 ( Ibid. p. 644 ) . X
A
i § f l ] . ,, , , , . , L, hebdomadaire ouvrier.
Publié à partir de 1' été 1921 par des communistes de Pékin l i é s au Secrétariat du t r a v a i l . Il continuait p e u t - ê t r e la revue de même nom qu'avait publié Deng Zhong-xia à Changxindian à l'occasion du 1er mai 1921 (Cf. c i - d e s s u s ) . Cet hebdomadaire , qui en février avait fait campagne en Chine du Nord en vue d'organiser la solidarité avec l e s marins de Hongkong en grève , devient en j u i l l e t l'organe principal du Secrétariat du t r a v a i l , quand le s i è g e de celui - ci s e transporte à Pékin après son interdiction par l e s autorités de la concession internationale, et quand son organe o f f i c i e l , 1'Hebdomadaire du travail ( c f . c i - d e s s u s ) est interdit. Il continua à paraître après l ' a f f a i r e du " 7 février" 1923 et en dépit de la vague de répression qui se déclencha alors en Chine du Nord. A une date mal connue , il devint l'organe officiel de la Fédération nationale des cheminots , fondée en février 1924 ; son numéro 133, daté du 20 décembre 1925, a en effet ce caractère ( Périodiques du 4 m a i , tome II, p. 99 ) . A la fin de 1926 ou au début de 1927 , il s transporta à W'uhan où s ' é t a i e n t établis l e Syndicat général pan - chinois et l e s fédérations d'industries qui lui étaient a f f i l i é e s , comme celle des cheminots. Au début du printemps, il tirait à 50000 exemplaires ( D S Z L , N°4, op. cit. ) . IX. TANGSHAN. if
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«
, La voix de Tangshan .
Publié à intervalle irrégulier par des étudiants de l'Université de Tangshan désireux, à l'automne 1922, de soutenir la grande grève des 50000 mineurs des houillères britanniques de la K. M. A. Six numéros parurent en novembre et décembre 1922 , l e s premiers à Tangshan ,puis l e s suivants à Changhai après l a défaite de l a grève et la fermeture de 1' Université . C e s s i x numéros étaient essentiellement consacrés à la grève et à s e s s u i t e s , mais il ne semble p a s que des synd i c a l i s t e s y aient collaboré (Périodiques du 4 m a i , tomeII, p. 1 5 7 ) ; cf. a u s s i l'éditorial du premier numéro (Ibid. p. 545) et la table des matières de la série ( i b i d . p. 6 7 5 ) . X. WUHAN. Jîjjj
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' ^'hebdomadaire du t r a v a i l .
Publié à la fin de 1922 et pendant l e s premières semaines de 1923, ce périodique était très voisin , par s a présentation et son inspiration, de ceux que publiait le S e c r é t a r i a t du travail à Pékin et à Jinan en 1922 ( Périodiques du 4 m a i , tome II, p. 117 ) . Il consacra par exemple dans son premier numéro un important article aux méfaits du provincialisme et d e s bang ( compagnonnages ) régionaux, si vivants alors chez l e s ouvriers du Hubei. L'auteur de la notice citée précédemment ne précise pas s e s l i e n s avec la Fédération provinciale des groupements ouvriers du Hubei, formée à la fin de 1922 par l e s militants de Wuhan du Secrétariat du t r a v a i l , mais i l s devaient être très étroits. Cf. la table des matières du N°3, ibid. p. 6 6 6 . ^
, L ' i l l u s t r é ouvrier. Publié à la fin de 1926 et au début de 1927 par la Fédération provinciale des s y n d i c a t s
PRESSE
295
du Hubei ; tire à 5 0 0 0 0 exemplaires au début du printemps 1927 ( D S Z L , 1 9 5 4 , N ° 4 ) . *
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, L e postier chinois .
Publié en 1927 par la Fédération nationale des syndicats de postiers , fondée à Wuhan à la fin de 1 9 2 6 , tire à 2 0 0 0 0 exemplaires au début du printemps ( D S Z L , 1 9 5 4 , N ° 4 ) .
APPENDICES
APPENDICES
2
99
APPENDICE I : Bibliographie . A : Ouvrages et périodiques cités sous forme abrégée : CEB = Chinese Economic Bulletin, Pékin. CSPSR = Chinese Social and Political Science Review, Pékin. CWR = China Weekly Review, Changhai. CYB = China Year Book , Tientsin . DSZL = Dang-shi zi - liao ( Matériaux d'histoire du parti particulièrement : Li L i - s a n m
AL
, Pékin .
1919 nian zhi 1927 nian zhong-guo gong - ren
yun-dong gai-kuang 1 9 1 9 ^ 1 9 2
7 ^^M^AMWWffi
( Aperçu gé-
néral sur le mouvement ouvrier chinois de 1919 à 1 9 2 7 ) , dans le N°4 de 1954. FDXB = Fu-dan Xue-bao Î Ë fi- #
( Revue de 1' Université Fu - dan ) , Changhai.
particulièrement : Ning Shu-fan
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chan-sheng he chu-bu fa - zhan
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, Zhong-guo gong-ren j i e - j i b a o - k a n - d e A
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^ ^ j a n a j s s a n c e et; l e s premiers développements de la presse de la classe ouvrière chinoise) dans le N°2 de 1952. GCD = Gong - chan - dang di^ js|î j§jt
(le parti communiste), Changhai .
GG = Hongkong Government gazette (Hongkong) HNLSZL = Hu-nan l i - s h i z i - l i a o
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(Matériaux d'histoire du Hunan),
Changsha. JDSZL = J i n - d a i shi z i - l i a o (Matériaux d'histoire moderne ) , Pékin . L D J = Lao -dong- jie
J^j] Jj^L ( L e monde du travail), Changhai.
MDN = Mandchuria Daily News , Dairen . MGRB = Min-guo Ri "k® 0
Q
( L e quotidien démocratique ) , Changhai .
OC — Hongkong Orders in Council. NCH = North China Herald. PDR = Police Daily Report, Changhai (Secretariat de la concession internationale). QF = Qian - feng -gjj
(L'avant - garde), Changhai .
S B = Shen-bao
(Journal du Huang-pu), Changhai.
SCMP = South China Morning P o s t , Hongkong . SHSB = Shang-hai Shi-bao - t ^ ^
^
( L e temps de Changhai), Changhai.
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LES SYNDICATS
3
S T S B = Shun-tian s h i - b a o
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XD = Xiang-dao
( L e Guide), Changhai.
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XQN = Xing Qing-nian
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( Les Nouvelles ) , Changhai.
Zhong-guo gong-ren *
Annuaire = ^
( Journal de P é k i n ) , Pékin .
( L a Nouvelle J e u n e s s e ) , P é k i n ,
XWB = Xin - wen - bao ZGGR =
CHINOIS
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X
A ( L'ouvrier c h i n o i s ) , Changhai.
W) ^ r - ^ A n n u a i r e chinois du t r a v a i l ) , P é k i n , 1 9 2 8 , xvii +
636 + 490 +
276 p.
Cmd. 2442 = Papers respecting Labour conditions in China ( P a p e r s by command, n° 2 4 4 2 ) . L o n dres , 1925 , 130 p. Archives C F = Archives de la Concession française de Changhai. Chen D a , Question du travail = ^
^
^
?
®
&
^
®
( l a question du travail
en Chine ) , Changhai, 1929 , 626 p. Congrès du travail = ( T e x t e s de la série des Congrès p a n - c h i n o i s du travail) Pékin , 1 9 5 7 , 4 3 6 p. Deng Z h o n g - x i a , Abrégé =
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W) M
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( Histoire
abrégée du mouvement ouvrier c h i n o i s ) P é k i n , 1 9 5 0 , 258 p. Industries de Changhai = ^ % ^ ( Zhu B a n g - x i n g ) , t. i ^ ^ ^ H J l ^ ^ X l e s industries de Changhai et l e s ouvriers de Changhai ) , Changhai, 1938, 635 p. Li R u i =
R i f e W » ^ * ? ® »
(les
pre-
mières activités révolutionnaires du camarade Mao Ze-dong). Pékin , 1957 , 276 p. Ma C h a o - j u n , Histoire = ^ t ® ^ (Ma C h a o - j u n ) , ^ 3 ^ W) M W } du mouvement ouvrier c h i n o i s ) , Chongqing, 1 9 4 2 , 156 p.
(Histoire
Matériaux sur le 4 mai = (Matériaux sur le mouvement patriotique du 4 mai ) , Pékin , 1959 , 863 p. Ce volume comprend la Récapitulation des faits sur la grève Changhai Matériaux sur l'édition =
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de
, éditée à Changhai immédiate-
ment après le mouvement du 4 m a i . fâ P IÊ. Zhang J i n g - l u et autres , 4 * l l ! ï § / f t f c t i Matériaux historiques sur l'édition contemporaine c h i n o i s e .
Tome
I,
Pékin , 1954 , 468 p. ; tome supplémentaire , 1957 , 598 p. Matériaux sur le Mouvement ouvrier =
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^ ¿ P i ^ B ^ ^ H
^ j I À i l f J j
( l e mouvement ouvrier pendant la première guerre civile révolutionnaire ) , Pékin , 1953 , 556 p.
APPENDICES
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Matériaux sur le mouvement paysan = ( l e mouvement paysan pendant la première guerre civile révolutionnaire) Pékin, 1953, 4 3 9 p . Mécaniciens
^
^
(HuangYi -bo ) , ^ ^
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A
(les
ouvr
iers „¿caniciens
du Guangdong), Canton, 1928, 228 p. Périodiques du 4 mai = 2
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(Introduction aux périodiques
de l'époque du 4 mai ) , Pékin , tome I, 1958 , 843 p. ; tome II ,1959,962p.; tome III, 1 9 6 0 , 1 1 2 1 p. Premier recueil des combattants = -Ep-
sS? ^
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"
flfl 7Jli
(Premier recueil sur
les
combattants révolutionnaires ) , Canton , 1926, 51 p. Rapport sur le 30 mai = i w
( L i J i n -po ) , 35! "ttf" 'm
( Rapport
m m
de l'enquête sur la tragédie du 30 m a i ) , Pékin, 1925, 192 p. Resplendissant
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4 mai = i t M-
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vji-wu Lao-ren =
® ( L e resplendissant 4 mai ) , Pékin , 1959 , 202 p.
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(Je vieux ( j i - w u j ,
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7 février ) , Pékin , 1957, 104 p. Zhu Bao-ting =
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(Lei J i a ) ,
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Sfj
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Cahier commémoratif du IVème anniversaire de Huang et de Pang. Changhai,
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¿)f£ JÉL
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LES SYNDICATS
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Su Zhao - zheng.
CHINOIS
30 p. (publié par le Syndicat général pan - chi-
nois sans indication de l i e u ) . { f i J j llË
&& 0
Tables générales de la Revue d'Orient (Dong-fang z a - z h i ) , Pékin , 1957 , 580 p.
APPENDICES
î°3
APPENDICE II : Répertoire des termes et noms chinois . N. B. Ce répertoire , comme il a été déjà indiqué , ne comprend que les formes en caractères des termes et noms qui figurent seulement dans les notes et commentaires . On n'y a pas repris ceux qui figuraient dans les textes eux-mêmes. a) Termes divers relatifs à la vie politique et sociale . Bang
Groupe coutumier ou société secrète .
Bang-hui ^ f j
Amicale ouvrière (le plus souvent régionale).
Bao- gong
Travail à forfait, main - d'oeuvre fournie par un intermédiaire de recrutement.
Bao-gong-tou ^
- C S^tecruteur de main - d'oeuvre à forfait.
Bu - er - s i - wei - ke ( = Bolchevik) J r r Ej£ Da-changé
Mise à sac d'une usine .
Dao-yin 3 e . ^ Du-jun
Chef de subdivision provinciale . Gouverneur militaire de province ( à partir de 1 9 1 6 ) .
Hou -dun m m
Arrière-garde .
Hua - li
Prime annuelle.
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Hui-guan Huo-you
^ 1
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" Associations régionales.
ÎA/-C. Compagnon (dans les guildes artisanales).
Jing-han
Voie ferrée de Pékin à Hankou .
J i n g - f e n g ï ï O l ^ Voie ferrée de Pékin à Moukden .
ttiy fir
Long-hai B ë i « -
Voie ferrée de Chine du Nord.
Nan-yang
Colonies chinoises du S u d - E s t asiatique (Litt. « Mers du Sud»).
Yi - tu
Apprenti .
ëèifé M yté Yue-han ^ ^
Voie ferrée de Hankou à Canton.
Wai zheng guo-quan, nei chu guo-zei
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Zhong-hua min - guo gong-dang ^ Zu-ha®. w
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' J "SIH ^
à l'extérieur expul-
Syndicat fantoche ( L i t t . «à pancarte publicitaire»). ^
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Section syndicale (Litt. unité organisée).
b) Noms de lieux. Anyuan
^
luttons pour les droits de la nation , à l'intérieur, sons les traîtres à la nation " .
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Zhao-pai g o n g - h u i ^
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tional chinois du travail.
LES SYNDICATS
3°4
Gu Z h e n g - h o n g
Changxindian
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Guo - L i a n g
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Hongkou Jiang ' an
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