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French Pages 685 [687] Year 2019
LES ACTES DES APÔTRES TEXTE OCCIDENTAL RECONSTITUÉ
par Patrick FAURE
LES ACTES DES APÔTRES
ÉTUDES BIBLIQUES (Nouvelle série. N° 79)
LES ACTES DES APÔTRES
TEXTE OCCIDENTAL RECONSTITUÉ
par Patrick FAURE
PEETERS LEUVEN - PARIS - BRISTOL, CT 2019
ISBN 978-90-429-3831-1 eISBN 978-90-429-3832-8 Dj2019/0602/37
A
catalogue record for this book is available from the Library of Congress.
© 2019, Peeters, Bondgenotenlaan 153, B-3000 Leuven, Belgium
REMERCIEMENTS
Merci à celles et ceux qui m'ont aidé, techniquement ou moralement, à mener à bien ce travail: aux pères Marie-Emile BOISMARD, O.P. (t 2004) , Justin TAYLOR, S.M., Paolo GARUTI, O.P., et Etienne NODET, O.P. qui m'ont donné le goût de la discussion critique et fait comprendre les enjeux du Texte Occidental, et à Françoise Emmanuelle DORON, ndv qui m'a efficacement assisté dans la mise en forme des textes et de l'apparat critique.
INTRODUCTION
Parmi tous les livres du Nouveau Testament, les Actes des Apôtres offrent à la réflexion scientifique une situation particulièrement originale. Le texte grec le plus répandu depuis le IV' siècle est aujourd'hui connu sous le nom de « texte alexandrin », en abrégé TA. Mais à côté du TA, d'autres textes des Actes existent qui sont proches du TA mais différents de lui. Ces textes sont écrits en grec ou sont des traductions du grec en d'autres langues anciennes. Ils sont malheureusement tous fragmentaires, mais ils forment une famille qui se regroupe autour de leur témoin principal venu d'occident au V, siècle, et appelé, pour cette raison, « texte occidental » des Actes des Apôtres, en abrégé TO. L'adjectif « occidental » est consacré par l'usage. Cependant, il s'avère très impropre, vu les témoins importants du TO qui sont issus des mondes latin, copte, syriaque, éthiopien, etc. Depuis les travaux des deux exégètes anglais B. F. WESCOTT et F. J. HORT à la fin du XIX' siècle!, le témoin réputé le meilleur du Nouveau Testament est le Codex Vaticanus (IV' siècle), conservé à la bibliothèque du Vatican. Ce livre manuscrit donne toute la Bible en grec, avec, en particulier, les Actes des Apôtres. Il est noté B dans les apparats critiques. De son côté, le témoin vu comme le représentant principal du TO du Nouveau Testament est le Codex de BEZE (V' siècle), conservé à l'église saint Irénée de Lyon jusqu'au XVI' siècle. Ce codex bilingue, écrit en grec et en latin, est noté D (grec) et d (latin) dans les apparats critiques. Ce codex a subi des accidents qui lui ont fait perdre plusieurs feuillets, notamment les six derniers chapitres des Actes des Apôtres. A cela s'ajoutent bon nombre de déficiences qui affectent le texte-même de ce codex et que nous rappellerons dans cette introduction. Le TO peut néanmoins s'appuyer sur trois autres témoins majeurs qui ne sont, 1 B. F. WESCOTI & F. J. HORT, The New Testament in the Original Greek, Introduction, London 1896.
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LE TEXTE OCCIDENTAL
toutefois, que des traductions : le palimpseste de Fleury-sur-Loire, du V, siècle, noté h, écrit en latin, qui présente lui aussi des lacunes, comme le codex de BEZE ; les notes marginales, en syriaque et en latin, de la version syriaque réalisée par Thomas de HARKEL (Héraclée) au début du VII' siècle et notée SyrHmg ; et le codex copte de la collection GLAZIER, de la fin du IV' siècle, noté G67 ou Mae, écrit en dialecte copte moyen-oriental, publié pour la première fois en 1 99 1 , mais qui ne contient que les quatorze premiers chapitres des Actes. Devant une telle situation", le TO ne peut être appréhendé que sous forme de reconstitution à partir de ses témoins majeurs et de ses témoins secondaires, moyennant un travail minutieux et persévérant. A la suite de l'allemand Theodor ZAHN en 1 91 63, puis de l'anglais Albert C. CLARK en 19334, les deux dominicains français de l'Ecole Biblique de Jérusalem, Marie-Emile BorSMARD et Arnaud LAMOUlLLE, se sont lancés, à leur tour, dans le travail de reconstitution du TO, et en ont publié une première édition critique en 19845• Cette édition a été reprise et entièrement refondue par M.-E. BorSMARD qui a publié la seconde édition critique en l'an 2000'. Mais cette seconde édition ne donne que les versets des Actes dans lesquels le TO diffère le plus notablement du TA, et elle laisse de côté, sans les traiter ou en les alignant sur le TA, les autres versets dans lesquels la différence est moins notable mais pourtant réelle entre les représentants du TO (D et ses alliés) et le TA ('" B). Il a donc paru bon de présenter une reconstitution de l'entièreté du TO en regard du TA pour faciliter leur comparaison d'ensemble et mieux poser la question de leurs cohérences respectives.
2 Il manque à D Ac
8,29-10,14; 21,2-10; 22,10-20; 22,30-28,31, à h Ac 1,1-3,1; 4,19-5,22; 7,3-41; 8,3-9,3; 9,24-14,4; 14,24-17,33; 18,20-23,7; 23,25-26,19; 27,14-28,31, à G67 Ac 15,4-28,31.
3 T. ZAHN, Die Urausgabe der Apostelgeschichte des Lucas (Forschungen ZUT Geschichte des neutestamentlichen Kanons und der altk:irchlichen Literatur, IX), Leipzig 1916. 4 A. C. CLARK, The Acts of the Apostles, a critical Edition with Introduction and Notes on seZected Passages, Oxford, Clarendon Press. London, Humphrey :Milford, 1 933. 5 M.-E. BorS:MARD & A. LAlvfOUILLE, Texte Occidental des Actes des Ap6tres) Tome l, Introduction et Textes - Tome II, Apparat Critique, Editions Recherche sur les Civilisations, {(
Synthèse >) n017, Paris 1984.
6 M.-E. BorSIvrARD, Le Texte Occidental des Actes des Ap6tres, Edition Nouvelle entièrement
refondue, EBNS 40, Paris 2000.
INTRODUCTION
Xl
Le présent ouvrage est la troisième édition critique du TO reconstitué des Actes des Apôtres. Cet ouvrage renoue avec la première édition qui contient J'intégralité du texte des Actes déroulé en deux colonnes parallèles TA et TO. Mais, fait nouveau par rapport à la première édition, en regard des deux colonnes TA / / TO situées sur les pages de gauche, pages paires, cette troisième édition place sur les pages de droite, pages impaires, les deux colonnes parallèles du codex de BEZE, en grec et en latin. Nous espérons que la présentation adoptée sera suffisamment claire et maniable. Le TA correspond presque toujours au Vaticanus (E), tel qu'on le trouve dans J'édition de]. H. ROPES'. Le codex de BEZE est pris dans J'édition de F. H. SCRIVENER8• Dans les pages paIres, immédiatement sous le TA, figurent éventuellement quelques indications critiques notées a., b., c., etc., lorsque le Vaticanus (E) présente une erreur ou une anomalie, ou lorsqu'il diffère des choix éditoriaux faits par la 28' édition du Nouveau Testament de NESTLE-ALAND (2012)9. Le bas de la page, quant à lui, est consacré à J'apparat critique du TO et aux commentaires explicatifs. Dans la colonne TO qui fournit le texte occidental reconstitué, les termes ou les passages en italiques sont ceux où le TO s'écarte du codex de BEZE et du TA. Nous avons essayé de justifier ces écarts pas à pas, et le plus souvent mot à mot. Cette justification n'est possible que là où les textes sont suffisamment parallèles. En cas de divergences trop grandes, il faut prendre en compte J'ensemble des notices critiques et des commentaires attachés au verset ou au passage concerné par ces divergences. Si, malgré le soin apporté aux différentes vérifications, il subsistait encore dans le TO reconstitué un écart sans justification immédiate par rapport à D ou au TA, le lecteur voudrait bien excuser cette lacune. Mais il en serait d'autant plus invité à la combler par lui-même, en s'appuyant sur les différentes sources utilisées pour la reconstitution. Par ailleurs, dans les commentaires explicatifs, nous avons gardé J'hypothèse d'un archétype suivi par D SyrHmg et G67 dès Ac 1 ,2, comme J'ont déjà pressenti P.
7 J. H. ROPES, The Text of Acts, in The Beginnings of Christianity, Part l, The Acts of the Apostles, Vol. III, London 1 926, ed. F. J. FOAKES JACKSON & KIRsopp LAKE. 8 F. H. SCRIVENER, Bezae Codex Cantabrigiensis, Cambridge, DEIGHION, BELL, and Co., London, 1864, BELL and DALDY. 9 B. & K. AlAND, J. KARAVIDOPOULOS, C. M. MARTINI, B. M. :ME1ZGER, Novum Testamentum Graece, Münster 2012, NESTLE-ALAND 28 e édition.
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LE TEXTE OCCIDENTAL
CORSSEN et]. H. ROPES lO, hypothèse reprise et approfondie par M.-E. BorSMARD qui, faute de mieux, l'appelle « archétype X ». Dans les pages impaires, sous le codex de BEZE gréco-latin (Dd), le bas de la page est consacré aux témoins majeurs du TO en dehors de ce codex, notamment au codex GLAZIER (G67 = Mae) pour l'ensemble Ac 1 , 1 - 1 5,3, publié par H.-M. SCHENKE en 1 99 1 , avec sa traduction allemande que nous reproduisons". Dans cette traduction, les termes ou les passages mis par H.-M. SCHENKE en italiques sont ceux qui diffèrent du texte grec de la 26' édition de NESTLE-ALAND (1 979). Dans la colonne du codex de BEZE en grec (D), un losange . a été apposé à tous les termes qui résultent d'une erreur ou d'une négligence du scribe, ou d'une lacune du texte, ou encore d'un comportement original de ce codex. Seul fait exception le iota 1 écrit El que nous avons renoncé à indexer systématiquement (ex. en Ac 2 , 1 2). Vu la masse des documents mobilisés pour établir le TO, vu l'histoire déjà longue de ce travail incessant, et vu le nombre d'exégètes engagés dans cette œuvre qui ne manque ni d'adeptes ni de détracteurs, nous ne pouvons pas ici refaire l'entière présentation de cette entreprise de reconstitution, à bien des égards considérable, dans laquelle nombre de nos prédécesseurs se sont investis. Pour une connaissance plus complète du texte occidental et de ses problématiques, nous renvoyons le lecteur aux introductions rédigées par M.-E. BorSMARD dans les deux premières éditions critiques, ainsi qu'à celles de T. ZAHN en 1 91 6, de A. C. CLARK en 1933, ou même de]. H. ROPES, en tête de son édition de 1926. Cette introduction fera d'abord quelques rappels historiques et exégétiques concernant le Texte Occidental attesté par le Codex de BEZE (I). Elle montrera ensuite (II) la qualité relative de ce Codex et la nécessité d'assortir ce grand témoin de plusieurs autres témoins pour reconstituer le Texte Occidental (IL l ). Ce sera l'occasion d'exposer brièvement quelques réflexions de fond sur la légitimité de cette reconstitution au regard de la pluralité des témoins occidentaux (11.2). 10 P. CORSSEN, Der cyprianische Texte der Acta Apostolorum, Berlin, 1892, p. 18 ; ROPES (926) 258. 11
H.-M. SCHENKE, Apostelgeschichte 1)-15,3 im Mittelagyptischen Dialekt des Koptischen (Codex Glazier), TU 137, Berlin, 1991.
INTRODUCTION
XHI
Seront alors abordés les titres christologiques donnés à Jésus dans le Codex de BEZE et dans le TO reconstitué par rapport à ceux que donne le TA ; de nombreux cas seront étudiés du point de vue de la critique externe (III). Mais ils introduiront à la critique interne des Actes, et à la question de l'antériorité entre TA et TO. Ce sera l'occasion d'examiner plusieurs variantes longues du TO (IV).
BIBLIOGRAPHIE Pour ce qui est de la bibliographie, les nombreux témoins utilisés pour l'établissement du TO sont exactement les mêmes que ceux des deux premières éditions critiques dirigées par M.-E. BorSMARD. La nomenclature et les différents sigles ont été repris sans changement. Ces sigles et ces abréviations sont rassemblés sur un carton recto-verso qui accompagne le présent ouvrage et dont nous rappelons ci-après le contenu.
APPARAT CRITIQUE SIGLES ET ABREVIATIONS
mns. grecs, sigles conventionnels, sauf : SodB.l 945 (Gregory-Aland) SodB.2 242 1739 SodB.3 SodBA 1891 SodB.5 2298 SodB.6 522 SodB.7 323 SodC.l 2412 SodC.2 614 SodC.3 2495 SodCA 2147 SodC.5 383 SodC.6 257 1799 SodC.7 SodC.8 2401 SodC.lO 1518 SodC. 1 1 2138 SodC. 12 1 108 SodC. 13 1611
v(
fragmentum Mecliolanense palimpseste de x Weissenbourg 76 y Missale l\1ixtum y' Breviarium Gothicum z fragment d'antiph. (Sinaï, grec 567) fragment de lect. (Sinaï, arabe 455) Traductions surie latin bhm version bohémienne ndl version néerlandaise ndl.l (British Museum, ms. Ad. 26663) ndl.2 (Bruxelles, Bibl. Royale, ms. 2849-51) nd1.3 Lect. (Amsterdam, Bibl. Univers., ms. 1 G 41) =
g')
XIV
SodC.14 SodC.15 SodC.16
LE TEXTE OCCIDENTAL
913 876 1765
H,L,P : onciaux tardifs de la Koinè Versions latines et apparentées Manuscrits grec 629 (gréco-latin) A Univers. of Micmgan b Libr. 146 codex Colbertinus c codex Bezae (gréco-latin) d codex Demidovianus dem codex Lauclianus e (gréco-latin) codex Gigas Holmiensis g palimpseste Floriacensis h palimpseste de Leon 1 speculum (ps.-Augustin) m m' id. (codex alpha) n (= s) palimpseste Bobiensis 0(= w) codex Wernigerodensis codex Perpinianus p Vulgate Vg Codices de la Vg Vg(AB . . . ) (Th = Thêta) livres liturgiques Lect. de Scblettstadt r Lect. de Luxeuil Lect. de Tolède (Liber comicus) t.l (= t1) (ms. de Silos) (Millàn) t.2 (= t') (Tolède 35-36) t.3 (= t3) (Londres Addit. 30846) tA (= t') (Tolède 35-4) t.5 (= t5) t.6 (= t6) (Tolède 35-5) (Leon) t.7 (=[1)
Syr SyrH SyrH*
versIOns synaques Syriaque Harkléenne id. sections entre astérisque et métobèle
version provençale (Palais S. Pierre, ms. 36) (Catpentras, Bibl. Munie., ms. 6) version allemande tpl (codex Teplensis) Autres versions
plV plV.l plV.2
version arabe (ms. du Sinaï) version arménienne versions coptes Pierpont Morgan Libr. Mae (= G67) (Glazier 67) version Bohaïrique Boh version Fayoumique Fay version Sahiclique Sah version éthiopienne Eth (Pierre l'éthiopien, Eth. 1 Rome/Walton) (Milan, Bibl. Ambr., Eth.2 B 20(2» (paris, Bibl. Nat., EthA2) Eth.3 (Londres, British Museum, EthA Orient. 530) (Londres, id. Orient. 529) Eth.5 (Londres, id. Orient. 526) Eth.6 (Londres, id. Orient. 531) Eth.7 (Paris, Bibl. Nat., EthA1) Eth.8 (Collegeville, EMML Eth.9 Pr.6519) (Collegeville, EMML Eth. 10 Pr.6541) (Collegeville, EMML Eth. 1 1 Pr.2861) (Hambourg, Tanasee 12) Eth.12 (texte établi par Pell Platt) Eth. 13 (Collegeville, EMML Eth.20 Pr.5083) version géorgienne Geo (Sinaï, Georg. 3 1 ) GeoA GeoB (Sinaï, Georg. 39) (Mt Athos, Iviron, 42) GeoI (Lect. Sinaï) GeoL
Arab Arm
(Les Pères anciens) Eus Eusèbe de Césarée EusEm Eusèbe d'Emèse Faust Faustinus
INTRODUCTION
SyrHmg SyrM SyrP SyrPM
id. variantes marginales fragment de Khirbet Mird Peshitta id. variantes d'un ms. de Milan (cf. Eth.2)
Les Pères anciens Amb Amb' Ath Ps.-Ath Aug Aug' Aug' Augb Auge Barn BarS Cass CassL CassP Chr Chr.l Chr.2 Chr.3 Chr.l' Chr.lb Chr.l' Chr.!' Chr.l Chr.l' 0
Chr.l'· Ps.-Chr. ChrAq ClemAl CAp Cyp CyrAl
Ambroise de Milan Ambrosiaster Athanase Pseudo-Athanase Augustin - contra epist. Manichaei quam vocant fundamenti - de Actis cum Felice manichaeo - epistula ad Catholicos - autres ouvrages Barnabé (épître de) Bar Salibi Cassiodore (commentaire des Actes) - lemmes du commentaire - commentaire des psaumes Chrysostome - homélies sur les Actes (premier commentaire) - homélies sur les Actes (deuxième commentaire) - citations éparses du texte des Actes - (Migne) - (ms d·Oxford) - (Chaine-Cramer) - (ms Florentinus) - (Chaîne-Oecumenius) - (Chaine-Théophylacte 1 ° commentaire) - (Chaine-Théophylacte 2° commentaire) Ps.-Chrysostome Chromace d'Aquilée Clément d'Alexandrie Constitutions des Apôtres Cyprien Cyrille d·Alexandrie
F1avAnt FilE GrNv Hes HesL Hil Hipp Ign Ir Ir'JacEd Jer Just Lib Gr Lcf MarV MaxT Meth OecumL Or Or'Papias PassPetp Petil PhilM Polyc Prisc PrPr Qvd RabEd Rebapt SevGab Solut Tert Theoph IL Theoph IlL
Trin Var Ps.-Vig Zen
Abréviations
XV
Flavien d'Antioche Filastre de Brescia Grégoire d'Elvire Hesychius deJérusalem Hesychius-Latin Hilaire de Poitiers Hippolyte de Rome Ignace d'Antioche Irénée de Lyon Irénée-Latin Jacques d·Edesse Jérôme Justin Liber Graduum Lucifer de Cagliari Marius Victorinus Maxime de Turin Méthode d·Olympe Oecumenius (Lemmes) Origène Origène-Latin Papias de Hierapolis Passion de sainte Perpétue Petilien Philoxène de Mabboug Polycarpe de de Smyrne Priscillien De prophetis et prophetiis Quodvultdeus Rabbula d·Edesse De Rebaptismate Sévérien de Gabala Solutiones Tertullien Théophylacte ( lChr') (Lemmes : 1 ° commentaire) Théophylacte ( 2Chr') (Lemmes : 2° commentaire) De Trinitate Contra Varimadum Ps.-Vigile de Thapse Zénon de Vérone =
=
XVI
LE TEXTE OCCIDENTAL
Didasc Did DidL Ephr Ephr' Ephrk Ephr'
Didascalia Didyme d'Alexandrie Didyme-Latin Ephrem le Syrien - (chaîne de Venise) - (ms 571 de Vienne) - (capitula du commentaire) Epiphane de Salamine
Epiph
al
alil
pc
pauCl
pm
permulti
La présentation détaillée de tous les manuscrits bibliques ci-dessus est à lire dans le premier volume de la première édition critiqueE. Les citations faites par les Pères ou les auteurs anciens est à lire à la fin du second volume (apparat critique) de cette première édition13. La nomenclature des grands onciaux (A, B, C, D, E, L etc . . . ) reprend celle des deux premières éditions critiques, excepté pour le Sinaïticus qui est noté � plutôt que S. Dans J'apparat critique de la présente édition, les rares fois où nous nous séparons de M.-E. BOISMARD sur telle ou telle variante secondaire attribuable au TO, ou bien lorsqu'il faut choisir entre les deux premières éditions critiques parce qu'elles se contredisent (ex. Ac 2,30), nous indiquons par le sigle Boismh la première édition critique du texte des Actes - BorSMARD-LAMOUlLLE I (984) suivie de la variante qu'elle retient, et par le sigle Boism2 la seconde édition critique BorSMARD (2000) suivie de la variante qu'elle retient. Le sigle Boismlb représente J'apparat critique - BorSMARD-LAMOUlLLE II (984) - associé à la première édition. -
-
-
I
RAPPELS HISTORIQUES ET EXEGETIQUES
Théodore de BEZE est né en Bourgogne en 1 5 1 9 et mort à Genève en 1605. Humaniste et surtout théologien protestant, meilleur élève de Calvin, il connaît J'originalité du grand manuscrit qui deviendra 12 BOISMARD-LAMOUILLE 1
( 1984) 1 1-95. (1984) 337-349.
1 3 BOISMARD-LAMOUILLE II
INTRODUCTION
XVll
célèbre sous son nom, Codex BEZAE, ou sous celui de l'université de Cambridge à laquelle il l'offrira, Codex Cantabrigensis. Mais les études critiques comparatives entre les deux grands onciaux que sont ce codex et le codex Vaticanus ne commenceront vraiment qu'à la fin du XVII' siècle. La spécificité du TG Le TG se distingue du TA par des variantes longues et des additions (ex. Mt 20,28 ; 28,26 ; Lc 6,4 ; 23,42-43 ; Jn 6,56 ; Ac 1 ,5 ; 8,37 ; 1 5,20.29 etc.)!4 ainsi que par des variantes courtes et des omissions (Mt 21 ,44 ; 27,49 ; Lc 22, 19b.20 ; 24,5 1 ; Jn 12,8 ; Ac 3,2 1 . 1 1 . 12 ; 9,12 etc.)15. Dans le cas du troisième évangile, par exemple, C. M. MARTINI rattache le TG à un milieu ecclésial palestinien ou syriaque responsable de son caractère plus vif et plus prompt à refléter les réflexions exégétiques de la communauté". S'agissant d'apprécier l'antiquité des textes transmis par les deux codices, il paraît indiqué de distinguer le cas des Evangiles, notamment celui de Luc, et le cas des Actes. En effet, ces deux livres ne sont pas attestés par les mêmes manuscrits ni les mêmes citations lorsqu'on remonte au second siècle, c'est-à-dire à la période qui nous fournit aujourd'hui les plus anciens témoins du Nouveau Testament.
L'Evangile de Luc Pour ce qui est de l'évangile de Luc, la remarquable affinité du Vaticanus et du papyrus Bodmer XIV (p75), du début du III' siècle, fait envisager un archétype B-p75 de la fin du second siècle17, donc antérieur
14 Les {( western non interpolations )} ainsi nommées par WESCOTT - HORT (1896) 175-177, signalées par ROPES (1926) ccxxxv. 15 Un panorama plus entier mais non exhaustif de ces variantes est donné par F. KENYON, The Western Text in the Gospel and Acts, From the proceedings of the British Academy, Volume XXN, London 1938. 16
C. M. MARTINI, Il Problema della Recensionalità del Codice B alla Luce dei Papiro Bodmer 1966, p. 1 5 1 . 1 7 Idem, p. 149.
XIV, Analecta Biblica 26, Roma
XVlll
LE TEXTE OCCIDENTAL
à Origène, et lié à un milieu alexandrin rigoureux, respectueux de la lettre et d'un certain purisme textuej18. Quant au Codex de BEZE, il donne un texte proche de celui sur lequel Marcion travaille vers 140 à Rome. Justin, également à Rome, écrit vers 1 50, et ses citations évangéliques sont incontestablement apparentées au texte transmis par le codex de BEZE. Ces deux exemples, et d'autres encore, attestent l'existence du TO du troisième Evangile à Rome vers le milieu du second siècle. Les Actes des Apôtres Pour ce qui est des Actes, à la fin du III' siècle, le manuscrit p38 (Ac 18,27-19,6.12-16) présente un accord substantiel et presque parfait avec le TO(D), malgré une ou deux leçons du type TA". Cela étant, avant lui, le manuscrit Chester Beatty p45, daté du courant du III' siècle, donne un texte oscillant entre TA et T020. Quant aux citations, Tertullien qui écrit au début du III' siècle, entre 197 et 220 à Carthage, cite les Actes substantiellement selon le TA (Ac 2,22 ; 8,21) ou selon le TO (Ac 3, 1 9-21 ; 4,27). Saint Irénée 0 30202), à la fin du II' siècle à Lyon, connaît le TA. Mais il est le meilleur témoin du texte du Codex de BEZE pour l'Evangile et, surtout, pour les Actes" qu'il soutient en grec (y.c. la variante longue d'Ac 4,31b), comme aussi en latin (Ac 3 , 1 2-26 etc., avec, par exemple, la variante longue en Ac 1 5,23-29). Avant Irénée, D est clairement soutenu en Ac 2,24, contre le TA, par Polycarpe de Smyrne (69/89 - 1 5 5 / 1 67), le maître d'Irénée. Malgré ce qui semble être un léger avantage au TO, l'inventaire des premiers témoins grecs des Actes ne permet donc pas d'affirmer qu'un des deux types de texte apparaît antérieur à l'autre au III' siècle ou déjà dans la seconde moitié du II' siècle.
18
Idem, p. 1 5 1 . BOISMARD (2000) 29. 20 Idem. 21 c .-B. ANfPHOUX, Le Texte, in D. C. PARKER & c .-B. ANfPHOUX, CODEX BEZAE, Studies {rom the Lunel Colloquim,June (1994) 337-354, p. 341, EJ. BRILL 1996 19
INTRODUCTION
XIX
Cela étant, la nature mêlée des témoins oscillant entre TA et TO n'empêche pas l'existence de témoins plus « purs ». Les accords entre D et p38 contre le TA font envisager un archétype D_p38 du texte du Codex de BEZE qui soit un excellent témoin du TO des Actes vers la fin du III'siècle. L'origine sans doute égyptienne"" de p38 conduit à localiser aussi en Egypte23 ce modèle archétypique des Actes suivi par le Codex de BEZE. Pour A. C. CLARK, le bilinguisme gréco-latin Dd du Codex de BEZE oriente aussi vers l'Egypte, car cette région a fourni nombre de manuscrits bilingues24• Le texte latin de d serait alors, dans le temps, tout proche du modèle grec de D. En revanche, pour C.-B. AMPHOUX le texte latin de d n'aurait rejoint D qu'au V, siècle à Lyon, au moment où il s'agissait de remplacer le modèle de D qui était devenu un vieux livre"'. Quoi qu'il en soit, le lien paraît ancien entre D ou son modèle et le texte latin de d, si l'on en juge par les cas assez fréquents où D est une mauvaise rétroversion grecque de d ou mal influencé par lui"6, et où, inversement, d est une traduction servile de D27. Les deux textes ont été
22 ClARK (1933) lxiii ; M.-J. LAGRANGE, Un nouveau Papyrus contenant un Fragment des Actes, RB 36 (1927) 560. Pour CLARK (1933) xii.lxiii.226 c'est dans le manuscrit grec du monastère égyptien de l'Enaton près d'Alexandrie que Thomas de HARKEL trouve les leçons occidentales correspondant à D et à p38. Mais pour Bors11ARD- LANfOUILLE 1 (1984) 72.75, ce n'est pas dans ce manuscrit que Thomas a puisé ces leçons qu'il met en marge ou entre astérisques dans sa version syriaque des Actes en 616. C'est plutôt dans la première version syriaque qu'il les trouve, version héritée de Philoxène, évêque monophysite de :MABBUG (Hiérapolis, sur l'Euphrate), et produite par Polycarpe le chorévêque de Philoxène en 508. C'est cette première version que Thomas pense améliorer, en la révisant à partir du manuscrit du monastère de l'Enaton qui est en réalité un manuscrit de type TA et Koinè. On ne peut donc pas fonder sur la localisation égyptienne de ce monastère la conviction que D a une origine proche d'Alexandrie. Pour autant, Alexandrie demeure par excellence le haut lieu de l'activité textuelle égyptienne, de sorte qu'on peut maintenir dans cette ville une origine égyptienne de D. 23 CLARK (1933) !xiv contre KENYON (1938) 30. 24 CLARK (1933) lxii rappelle que l'Egypte a fourni nombre de manuscrits bilingues gréco latins, gréco-coptes, gréco-arabes, arabo-syriaques, arabo-bohaïriques. 25 AMPHOUX (1996) 3 5 1 . 26 M.-E. Bors11ARD, Le Codex de BEZE et le Texte Occidental des Actes, i n D. C . PARKER & c.-B. A1vfPHOUX (1996), pp. 259-265. Ces cas recensés par BorSMARD - LANfOUILLE 1 (1984) 13-18 sont plus nombreux que ne le pense CLARK (1933) xliv. 27 CLARK (1933) xliii-xliv ; BOISMARD- LAMOUILLE 1 (1984) 38.
xx
LE TEXTE OCCIDENTAL
manifestement harmonisés J'un sur l'autre28• Dans ce cas, on peut se demander si le latin de d - qui reste par principe une version - n'est pas à comprendre comme un état intermédiaire entre les deux états du grec que seraient le modèle de D et D lui-même. Quant à la fIliation Irénée-Polycarpe, elle fait remonter la trace du texte de D (TO) jusqu'à Smyrne, avant la moitié du second siècle. Mais rien ne prouve que le texte utilisé par Polycarpe était un témoin du TO de la même qualité que p38. On en est donc réduit, s'agissant des Actes, à faire l'hypothèse que J'archétype D_p38 a pu être diffusé à partir de l'Egypte et en direction, notamment, de l'Asie Mineure avant le milieu du second siècle, hypothèse qui en rejoint d'autres du même genre à propos du troisième Evangile, tel qu'il est transmis par le Codex de BEZE"'. Pour autant, vu la rareté des témoins du TA et du TO avant la deuxième moitié du second siècle, il paraît présomptueux de tirer des remarques précédentes une sorte d'évidence externe permettant d'affIrmer que le TO est antérieur au TA. Ces remarques ne concernent que le deuxième siècle, et le résultat qu'elles font entrevoir est davantage de l'ordre d'une contemporanéité des deux types de texte à cette époque. L'évidence externe tend donc à les rapprocher dans le temps, sans expliquer ni leur émergence ni la netteté bien ramassée du TA autour du Vaticanus (B au IV' siècle, après p45 au III' siècle), en regard de l'état fragmentaire et dispersé du TO porté par ses témoins grecs (D au V, siècle, après p38 et p45 au III' siècle) et les versions qui les soutiennent.
28 BOISMARD- LAMOUILLE 1 (1984) 13 ; BOISMARD (1996) 259. 29 Avec cette présence de l'archétype de D à Smyrne, on se retrouve, en effet, pour les Actes, relativement proche de la position de A1v1:PHOUX (1996) 350 qui fait n3.lITe à Smyrne, vers 120, la première édition des quatre évangiles dans l'ordre Mt-Jn-Lc-Mc qui sera celui du Codex de BEZE (Mt-Jn-Lc-Mc-Ac . . . ).
II
LA QUALITE RELATIVE DU CODEX DE BEZE ILl LA QUALITE «OCCIDENTALE» DU CODEX DE BEZE Pour certains auteurs, le Codex de BEZE est le meilleur témoin du Texte Occidental, puisque sa qualité textuelle se double de la quantité de versets attestés. Ce grand Oncial est ainsi privilégié par W. A. STRANGE, en 1992. Il a fait également l'objet d'un colloque organisé par C.-B. AMPHOUX à Lunel (France) en 1 994. Les actes de ce colloque ont été publiés en 1996 par c.-B. AMPHOUX et D. C. PARKER. Au bénéfice du Codex du BEZE, il faut noter que son texte grec est assurément connu et utilisé par saint Irénée, ce qui lui confère ses lettres de noblesse, et, surtout, assure sa canonicité qui n'a jamais paru faire problème dans l'église de Lyon. Irénée a vécu avec le Texte Occidental du Codex de BEZE ou de son modèle, et on sait combien il s'est fait le défenseur de la tradition venue des apôtres. En ce sens, le Codex de BEZE vaut certainement d'être étudié et commenté pour lui même. En témoignent les travaux imposants de J. RruS-CAMPS et J. READ-HEIMERDINGER parus ces dernières années30• 30 J.
RIUS-CANfPS & J. READ-HEIMERDINGER, The Message of Acts in Codex Bezae, A Comparison Ylith the Alexandrian Tradition, 4 vol., LNTS 257 (2004), 302 (2006), 365
(2007), 4 1 5 (2009), Ed. Mark GOODACRE, Published T&T CLARK, London, New-York. L'œuvre impressionnante de ces deux auteurs accorde au Codex de BEZE (Ve siècle) une valeur qu'il mérite certainement, à commencer par l'antériorité de son texte par rapport au Texte Alexandrin des Actes porté par le Vaticanus (IVe siècle) pourtant daté d'un siècle avant lui. A ce seul titre, ce codex prouve que le Texte Occidental dont il est un témoin majeur ne peut plus être ignoré des commentateurs ni même de la réflexion théologique sur sa canonicité. Restent cependant les défauts de ce codex que ces deux auteurs semblent réduire à de simples erreurs scribales mais que bon nombre d'autres auteurs qu'ils signalent jugent beaucoup plus sévèrement qu'eux (RIUs-CANfps & READ-HEIMERDINGER (2004) 10). La présente introduction en donne plusieurs exemples révélateurs. Mais on retient surtout que le soin mis
XXll
LE TEXTE OCCIDENTAL
Pour autant, Au cours du même colloque de Lunel, M.-E. BOISMARD a redonné un bref aperçu des différentes déficiences du Codex de BEZE. Elles sont essentiellement de trois ordres : des erreurs de scribe, des influences du texte latin (d) sur le texte grec (D), et des harmonisations en provenance du Texte Alexandrin3!. Nous rappelons ci-dessous quelques unes de ces déficiences, en indiquant, le cas échéant, comment W.A. STRANGE essaye de les réduire afin de s'en tenir au seul Codex de BEZE.
par les deux auteurs à se départir de toute reconstitution éclectique semblable à celle de M.-E. Bors11ARD et A. lAN.rOUILLE (Rrus-CANfps & READ-HEIMERDINGER (2004) 8) est d'une certaine manière plus théorique que réel. On constate en effet, que là où D est lacuneux ces deux auteurs reconstituent un texte éclectique en anglais avec rétroversion grecque dans l'apparat critique (ex. Ac 9,8a). Si l'objectif est de comparer le TO et le TA sur l'ensemble des Actes, pourquoi s'interdire en grec ce qu'on s'autorise en anglais ? Ou alors, si le principe d'une reconstitution éclectique est à écarter, ne vaudrait-il pas mieux laisser en blanc tous les passages des Actes absents du seul Codex de BEZE? Il est étonnant de voir que le dicton sur l'aiguillon en Ac 9,4 est retenu dans le TO contre la majorité des manuscrtits grecs et avec la majorité des versions - sauf h qui l'ignore - ceci contre l'avis de la notice critique explicite de SyrHmg, pourtant signalée dans l'apparat (Rrus-CANfPS & READ-HEIMERDINGER (2006) 170). En Ac 9,8a on s'accorde à retenir la leçon but he said to them : 'lift me up from the ground' sur la base principale de h et de G67, mais on attendrait que ce choix soit justifié au regard des autres versions, d'autant que la suite and when they had raised him n'est attestée que par le seul h contre G67. Plus généralement, on manque d'un principe de discernement des versions entre elles pour apprécier laquelle est à retenir de préférence à d'autres. Ainsi, Rrus-CANfPS & READ-HEIMERDINGER (2004) 16 : « Where the Latin and the Greek pages of Codex Bezae are lacunary, other ' W known to share D05 readings elswhere (notably the Old Latin MS h and the :Middle Egyptian, mae) are used. }} Mais qu'en est-il lorsque ces témoins divergent entre eux ? Les deux auteurs, en Ac 28,29, suivent ainsi p et g avec d'autres latins comme le font M.-E. Bors11ARD et A. lAN.rOUILLE, et ils donnent une rétroversion grecque dans l'apparat critique. Ils poursuivent - avec raison selon nous - en Ac 28,30 en suivant encore p et g avec tpl et Ephrk. Mais sans explication aucune, ils ne suivent plus p tpl Ephrk qui pourtant continuent, avec Vg(CTR), au verset suivant, en Ac 28,3 1 . Là encore, l'absence de prise de position sur la qualité occidentale des versions entre elles se fait sentir qui aurait permis de justifier qu'on privilégie p SyrH tpl Vg(CfR) et Ephrk comme le font M.-E. Bors11ARD et A. lAN.rOUILLE au détriment de g pour le dernier verset des Actes. Il en serait ressorti pour la toute fin des Actes, en Ac 28,31TO, à travers le titre de «jésus Fils de Dieu }} et du jugement qui l'accompagne, une mise en valeur et en relief de la figure de Paul (Ac 9,20 ; 13,33) qui est passablement aplatie dans le TA par souci de son alignement sur la prédication deJésus et des Douze (cf. P. FAURE, Pentec6te et Parousie, Ac 1,6-3,26 L'Eglise et le Mystère d'Israël entre les Textes Alexandrin et Occidental des Actes des Ap6tres, EBNS 50, Paris, Gabalda, 2003, p. 106). En somme, le travail monumental des deux auteurs est incontournable pour qui s'intéresse en priorité Codex de BEZE. Mais les lacunes de ce dernier sont peut-être une invitation à porter aux autres témoins occidentaux un intérêt du même ordre pour que le TO des Actes en ressorte plus clair et plus complet. 31 BOISMARD (996) 258-270.
INTRODUCTION
XXlll
Les erreurs du scribe de D Les erreurs de scribe ne sont contestées par personne. Elles sont néanmoins anormalement nombreuses32• li suffit de les illustrer rapidement : N1Kopa au lieu de N1Kavopa (Ac 6,5), KwÀm au lieu de KwÀvam 00,47), Àov au lieu de ÀOyov 0 3,5), etc. Plusieurs fois, c'est un mot entier qui manque. Nous l'indiquons ci-après entre parenthèses : TOVTOV (TOV) Ifjaovv (2,32), Tfj (afj) Eçovma (5,4), TIETpO, (TIpo,) aVTfjV (5,9), etc.
Les in fluences du texte latin (d) sur le texte grec (D) Les influences du texte latin (d) sur le texte grec (D) sont également nombreuses. Elles peuvent s'expliquer par le souci du scribe de faire que D et d mis en deux colonnes parallèles se correspondent le mieux possible ligne à ligne. On trouve ainsi : - en Ac 3, 1 1 : B : ETII Ti) aTO� Ti) KaÀOV[.lÉVIJ LOÀO[.lWVTO, D : EV Ti) aTO� T) Ka}.OVIlEVT) aoÀo[.lWVO, d : in porticum qui vocabitur solomonis Dans D, le nominatif fj KaÀoV[.lEVTj est évidemment aberrant, et ne s'explique pas seulement par l'omission du T devant le fj33. En effet, on peut penser que sa présence dans D s'explique aussi par rétroversion du latin qui vocabitur, et donc par une addition à partir du latin34• Cette 32
BorSMARD- LAMOUILLE I (1984) II. Comme le voudraient W. A. STRANGE, The problem of the Text of Acts, Society for New Testament Studies, Monograph Series 71, Cambridge, 1992, p. 1 1 7 et BorSIvrARD (2000) 85. 3 4 BorSIvrARD (1996) 264-265. A la réflexion, rien ne dit que les deux explications concurrentes (BorSMARD (1996) 265, et STRANGE (1992) 1 17 - BorsMARD (2000) 85) sont incompatibles : le scribe de D a très bien pu, dans un texte occidental court EV TIl OToa ooÀO]..lCùVOS, importer en provenance d'un texte du type de B l'expression TT) KaÀOV]..lEVT), en omettant le T devant le T) sous l'influence du qui vocabitur de d due à la stichométrie Dd. Le même processus d'importation introduit ensuite le participe ËK6a]..l(3ol (B) à la fin du texte de D (voir infra). 33
XXIV
LE TEXTE OCCIDENTAL
hypothèse est confirmée par la leçon EV TT] CHoa aoÀo[.lwVO, du manuscrit 1 838 et de la version éthiopienne qui, outre l'omission de T] KaÀoV[.lEVT] présentent, par ailleurs, plusieurs contacts avec le Texte Occidental. Ces contacts sont visibles ici à travers la préposition EV commune à D et 1 838 contre la préposition Elr! de B, et à travers l'orthographe même du nom de Salomon35• - en Ac 1 5 , 1 236, voici ce que donnent respectivement le Vaticanus (E), D et d : B : T]KOVOV Bapva[3a Ka! TIavÀov EST]yOV[.lÉvwv D : T]KOVOV Bapva[3a Ka! TIavÀov EÇT)yOUI1EV01 d : audiebant barnaban et paulum exponentes Lorsqu'il s'agit d'écouter des personnes, le grec exige normalement le génitif (cf. B), tandis que le latin exige l'accusatif (cf. dl. On peut penser que les accusatifs du grec de D ont été introduits sous l'influence du latin de d. Cette hypothèse est confirmée par le nominatif EST]yOV[.lEVOI de D qui est tout à fait aberrant.
35
S'agissant d'expliquer la différence entre TA(B) et TO(D) en Ac 3,11, STRANGE (1992) 117-119 propose deux solutions totalement différentes. La première (STRANGE (1992) 1 17-118) consiste à reconnrurre que le texte plus difficile de D explique le mieux possible l'origine des textes longs de h et G67, où aurait été importée à partir de B la leçon TOTE 6 ÀaoS rraS ovvÉÔpaj..lEv. Le TO(D) décrit les figures centrales (pierre,jean, l'infirme guéri) en mouvement, tandis que le TA(B) les fige. La redondance de D 6aj..l(311TEvTES . . . EK6aj..l(3ol serait due à une contamination de D à partir du TA. Sans le dire ouvertement, STRANGE reconnru"t donc que le TO(D) est antérieur au TA. La seconde solution (STRANGE (1992) 1 18-119) est tellement fictive et échevelée - du moins pour ce que nous en comprenons - qu'elle aggrave le problème au lieu de le résoudre, et n'échappe pas aux contradictions qu'elle se tend à elle-même. Seul son but est clair : montrer la postériorité du TO par rapport au TA. Il faudrait imaginer plusieurs gloses marginales écrites par un lecteur connaissant bien le Temple, et, par la suite, maladroitement incorporées dans le texte, de type alexandrin, pour donner l'actuel texte occidental. Outre le fait que ces gloses ne sont nulle part attestées, il faudrait tenir en même temps qu'elles étaient destinées à ne rien remplacer dans le substrat alexandrin, mais que, pourtant, c'est ce qui s'est passé, vu la maladresse du scribe qui a écrasé ce qu'il fallait du TA pour donner le TO. En ce qui nous concerne, cette solution confondante défie l'entendement et l'exigence de proximité aux textes et aux témoins qui les soutiennent. Elle part pourtant du bon réflexe qui s'étonne que D qui aurait importé depuis B 11 KaÀoVj..lEV11 (voir supra) et EK6aj..l(3ol à la fin de Ac 3 , 1 1 n'aurait pas aussi importé de B la phrase oVVEÔpaj..lEV rras 0 ÀaoS qui était autrement plus utile à son récit. En ce qui nous concerne, cette utilité n'est que relative. En effet, la mention du concours du peuple en Ac 3,1 1 est sous-entendue par la présence du participe 6aj..l(311TEvTES qui renvoie nettement au verset précédent, à l'adjectif 6aj..l(3ovs qui qualifie le peuple. La frayeur de ce dernier est si grande qu'elle suffit à l'identifier. 36 Ce cas n'est pas traité par W. A. STRANGE.
INTRODUCTION
xxv
- en Ac 2 1 ,2 137 : B : oloaoKE1, . . . TOÙ, KaTà Tà E8vT] " . 'Iovoaiov, D : oloaoKE1, . . . TOÙ, KaTà E8VTj E10/V 'Iovoaiov, d : docens . . . qui in gentibus sunt iudaeos Dans D, l'article Tà devant E8vT] est tombé par haplographie avec le KaTà précédent. Mais surtout, le verbe E10lV a été ajouté sous l'influence du sunt latin de d38, ce qui ne donne aucun sens en grec. . • •
Les fusions opérées par D entre TA et TG Les cas d'harmonisations à partir du Texte Alexandrin (E) sont également visibles sous la forme de fusion des deux types de texte. - Au tout début des Actes, en Ac 1 ,239, on constate les écarts suivants entre B et D et le vieux texte africain attesté par St Augustin:
B
Dd SyrHmg G67 Sah
AUg"a' (rétroversion)
2a aXPI fis lÎl-lÉpaS
2a aXPI fis lÎl-lÉpas o:vEÀ1Î ' 1 aKw[3. 47 LoÀo�wv oÈ oiKooél-{llO€V aÙTé;:> olKov. 48 aÀIx' oux a V\j!IOTO, Èv X€lpOlTOl"rlT01Ç KaToIKE'i' Ka8w, a TIp0'lrrlTT], MYEI, 49 '0 oupava, �Ol 8pavo" Ka! Tl yij VlTOlTéOIOV TWV lTooé.0v !leV' lTOIOV olKov oiKoool-lT10€TÉ !JOI, MyEI KUpIO" fi Ti, TaTIO, TIl) KaTalTaVO€c.0) !lOV ; 50 OUX! Tl XEip �ov ÈTIOiT]OEV TaûTa lTo:vTa ; Z
z.
Ka! DTi]oaTo .'!l>!JY.ç':Um.!èVP..f!J{l TC:;; 8E02 ' l aKw[3. 47 LoÀo�wv oÈ oiKooél-{llO€V aÙTé;:> olKov. 48 a oÉ' V\j!IOTO, où 1 Kg.T.9.U(;gÎ..'€y.-Xç.lP-g.ITQln:r:Q1S. 2 W,3 a TIP0 lTV€Vl-{aTI Té;:> éxyictl àVTllTIlTT€T€, Kaec::, , 2 oi TIaTÉpE, U�WV [ ] 3 5 2 Tiva TWV TIpO olà Té lKavC:;> Xpévc,:> Tai, �ayElOl, ÉçEOTaKÉvOi aVTov,. 1 2 OTE oÉ ÉnioTEvoav TC:;> EvayyEÀIÇO�Évc,:> mp! Tij, [3aOlÀEia, TOU 8wu Kat TOÛ OVél-{aTOç 'lllOOÛ XpIOTOÛ, É[3anTiÇovTO avopE, TE Ka! yvvalKE" 1 3 6 oÉ LII-l0JV Kat aÙToç ÈlTIOT€VO€V, Ka! [ J ' i'iv [ F npOOKapTEpWV TC:;> , 8EWpWV TE 3 OT] �Eia Ka! ovva�EI, �EyaÀa, ylvo�Éva, Èf;[OTaTo4
b. B ; TE : � A C 81 NA 28
8 - 1. cl G" - Vg(T-) Sah Boh(K) (TE : D - Kai : Ee Koinè g p ndl.3 SyrP) / 2. Dcl G" - Ee Koinè a P Vg(DE) SyrP / 3. Dcl G" - g prv SyrP
9 - 1. Dans D l'absence de Kat avant ]..layEvCùv empêche de voir en ESE le début d'un verbe conjugué. La présence de Kat (d-pg) après l-layEvCùv conduit alors à retenir la forme conjuguée TTPOÜrrf1PXEV et le participe ÈSIOTO:VCùV.
10 - 1. G" - Koinè SyrP Sah Eth.5-13 Varia : omo rravTES : Koinè IrL Eth.
12 - Varia : Èv Té;l ovol-laTI 'lT)oOV XpIOTOV : a c p dem Vg{mss) ndl prv SyrP Eth{-9) 13 - 1. G67 - SodRI ndl.l ("" ante ÈrrloTEvOEV : Eth.2.3) / 2. G67 / 3. D Vg{RCf) / 4. contre D : ESEIOTavTo Varia : omo 0 ôÉ : G67 v.8 : La formule Xapà I-lEyaÀT) est classique chez Luc (Le 2,10 ; 24,52 ; Ac 15,3) ; en revanche celle du TA est unique.
Chap. 8
CODEX DE BEZE - SOURCES
8 xapa TE �EyaÀT] EyEVETO EV TT] TIOÀEI EKEIVT] 9 aVT]p OE TIO ovo�aTI OI�WV TIpOVTIapxWV EV TT] TIOÀEI �ayEVwv +ESE TO ESVOO TT]O +oa�aplao ÀEyWV €IVal TIVa EaUTOV IJEyav 10 W TIpOOEIXOV TIaVTW aTIO �EIKpOV EWO �EyaÀov ÀEyovTW OUTOO EOTIV Tl OUValJlO TOU Sv T] KaÀOV�EVT] �EyaÀT] 1 1 TIpOOEIXOV OE aVTW ola TO ïKaVW XPOVW Tala +lJaylOlo EsEOTaKEval aUTOUO 12 OTE OE ETiiOTEVOaV TW Tàç xdpaç Àa�[3àv1J TIVEV�a aylov.
c. NA 28 ; B : IwavllV / / d. NA 28 ; B : rrpOOEvxaVTO / / e. NA 28 ; B : ETTETI600av
14 - 1. Dd G67 / 2. G67 - Koinè (autres versions ?)
Varia : Kat (li 2:al-lo:pEla) : SodC.l.2. 1 1 . 1 3 431 467 g r Solut
16 - 1. C p t g e Vg SyrHP Eth.1.3.13 - voir intro. §.III.I . l . l Vans : add. XPIOTOÜ : D d G67 Vg(AIM) ndl.1 EthA.7. IO. I I 17 - 1 . Dd -p" Ee Koinè g p r Vg SyrP Boh(B 18) 18 - 1. G67 Sah Varia : add. TO aylOv : tous sauf G67 N B Sah
19 - 1. Dd G" - g p / 2. - g p c Vg(F) ndl prv BarS SahA Geo Arm(mss) / 3. (Dd �) - p CAp / 4. D - SodC.3.13.15 SodB.2.7 CAp pm (versions ?) p : deprecans et dicens. Date mihi potestatem istam ut et ego cui cumque in posuero manum accipiat spiritum sanctum. v.t9 : Les leçons Kàl-lOI et Kàyw forment doublet. G67 suit le TA. D les a toutes les deux, mais
la seconde après Èm6é0. Seul p a gardé le TO. Il semble que l'archétype X suivait le TA (cf. G67) et que D l'a complété d'après le TO, mais en mettant Kàyw à une mauvaise place.
Chap. 8
171
CODEX DE BEZE - SOURCES
14 aKovoaVTEO OE 01 EV ïEpOVOaÀTW aTIOOTOÀOI OTI OEOEKTO! 11 +oa�apla TOV ÀOyov TOV Sil alTEOT€lÀaV lTpOO aUTOUO lTETpOV KOI +ïwavllv 1 5 OITIVEO KaTa[3avTEO TIpOOT]vçavTO mpi aVTWV OTIWO Àa[3wOIv TIva aylov 16 ovomw yap llV ElTl +ouoEva aUTWV ElTllTElTTWKOO �OVOV OE [3E[3aTITIO�EVOI VTI11PXOV €la TO OVOlJa TOU KU IllU Xpu 17 T OTE ETIETISOVV Tao XElpa, ElT aUTOUO KO! EÀa�[3avov TIva aylov 18 10WV OE 0 OI�WV OTI ola TT] 0 ETIlSEOEWO TWV X€lpWV TWV alTOOToÀWV olooTal TO lTva TO aylov +TIpOOT]vEyKav aVTOIO XP11�aTa 19 TIapaKaÀwv KO! ÀEywv OOTE Ka�OI TT]V EçovOiav TaVTT]V ïva W av ElTI8w Kayw Tao X€lpao Àa�[3av11 TIva aylov
14 Cum uera audissent qui in hierusalem erant apostoli quia exeepit samaria uerbum di miserunt ad eos petrum et iohannen
1 5 qui cum
descendissent
orauerunt super eos ut aeeipiant spm sanctum
1 6 non dum enim
erat super quemquam eoru inlapsus tantum autem baptizati erant in nomine dm inu xpi
1 7 tune inponebant manus
super eos et aeeipiebant spm sanctum
1 8 eum uidisset simon quia
per in positionem manum apostolorum datur sps sanctus obtulit eis paeeumas
1 9 rogando et dicendo
date et mihi potestatem hanc ut euieumque inposuero et ego manus aeeipiat spm sanctum
G67 : 14 AIs aber die Apostel, die in Jerusalem waren, horten, daB Samarien das Wort Gottes angenommen habe, sandten sie zu ihnen Petrus und Johannes. 15 Diese aber, nachdem sie sich (dorthin) begeben hatten, beteten über ihnen, damit sie Heiligen Geist empfingen. 16 Denn er war noch auf keinen von ihnen herabgekommen, sondern sie waren nur getauft worden auf den Namen des HerrnJesus Christus. 17 Da legten sie ihnen die Hande auf, und sie empfingen den Heiligen Geist. 18 AIs nun Simon sah, daB sie durch die Handauflegung von Petrus undJohannes den Geist empfingen, brachte er ihnen Geld, 19 indem er sie bat und sagte : "Gebt auch mir diese Vollmacht, damit der, dem ich die Hande auflegen werde, Geist empfange." : 14 Cum audissent autem qui hierosolimis erant apostoli, quod et samaria quoque receperunt uerbum Miserunt ad eos petrum et iohannem 15 qui descenderunt et orarent pro eis ut acciperent spiritum sanctum. 16 Nondum enim in quemquam illorum superuenerat, si tantum baptizati erant in nomine domini ihesu. 17 Tunc imponebant manus super eos et accipiebant spiritum sanctum. 18 Videns autem symon quod per impositionem manuum apostolorum datur spiritus sanctus obttÙit illis pecuniam 19 rogans et dicens : Date michi hanc potestatem ut cuicumque imposuero manus, accidia spiritum sanctum. g
172
TEXTE TA-TO
20 nÉTpO, oÈ ETmv npé, OIlTév, Té àpyvplév oov ovv 001 €'(T] fi) àlTwÀ€lav, CTI Tl1v owpEàv TOU SWU Èvé�loa, olà XPT]�àTWV KTaoSOI. 21 OVK ËOTIV 001 �Epl, ovoÈ KÀijpO, ÈV Té;:> Àéyctl TOUTctl, i] yàp Kapoia OOV OÙK ËOTIV €ù8€la ËVaVTI TOÛ 8€oû. 22 IJ€TavéllOOV ouv àlTO TIl) KaKiaç cou TauTT] ç) Kal OEi]ST]TI TOU Kvpiov Ei apa à DE OVTa.
Chap. 8
20 nÉTpO, oÈ ETmv npé, aVTév, T è 1 àpyvplév cou 1 oùv Dol €'(T] fi) àlTwÀ€lav, CTI TllV owpEàv TOU SWU Èvé�loa, olà XPT]�âTWV KTaoSOI. 21 OVK ËOTIV 001 �Epl, ovoÈ KÀijpO, Èv Tfj TT/OTEI Talrrfj 1, i] yàp Kapoia oov OÙK ËOTIV €ù8da ËvavTI TOÛ 8€oû. 22 I-l€TavéllOOV ouv enro TIl) KaKiaç cou TaUTT]ç) Kal OEi]ST]TI TOU Kvpiov Ei apa à. Kat €Ù8Éc.0) àVÉOTT]. 35 Ka! iMVTE,' OIlTèv lTO:VT€) oi KaTOIKOÛVT€Ç JI uooav 2 Ka! Tèv Iapwvav3, [ J ' ÈTIÉOTpE\j.lav ÈTI! Tèv KUpIOV. 36 'Ev 'loTITIT) oÉ TI, i'iv �aST1Tpla ovo�aTI Ta[3ISo, il OIEp�T]VEVO�ÉVT] ÀÉyETOI D.OPKO,· aVTT] i'iv TIMpT] , Ëpywv éxyaSwv Kat ÈÀ€T1IJOaVVWV WV ÈlrolE!. 37 ÈyÉVETO oÈ Èv Tai, T1�ÉpOl, ÈKEivOI, àa8€vf]oaoav aÙn1v àlTo8av€lv· ÀouoaVTE, oÈ ËST]Kav Èv umpc;,,,,,.
j. NA 28 ; B : Kpa��aTov
32 - 1 . G" - p(+) 1 r' (cf. SyrP et ndl.2 : omo Kal xwpwv ) / 2. C E Koinè p Vg(DO) (G"?) varia : TTEplEPXOI-lEVOV : g 1 t4 ndl.2 (contra G67) 34 - 1 . G" - p Sah p : Intendens autem in eum petrus dixit ei. Aenea... 35 - 1. G" - (431) Chr.2b Cass BarSe / 2. - [tous sauf N B A pc e g Vg] (G" ?) / 3. - p" SodC(mss) SodB(mss) pc e l p Vg(D) (G" ?) Cass : Quo viso miraculo, conversi sunt omnes ad Deum, omnes qui habitabant Lyddae atque Sarronae.
v. 32 : Pour la dernière variante, G67(gr) est indécis puisqu'il ne donne jamais les désinences grecques.
Chap. 9
CODEX DE BEZE - SOURCES
201
G67 : 32 Es geschah aber, als Petrus durch Stadte und das Land zog, daR er zu den Heiligen, die in Lydda wohnen, kam. 33 Er fand dort einen Mann, dessen Name Àneas war, der acht Jahre zugebracht hatte, indem er gelahmt war und auf einem Bett darniederlag. 34 Petrus blickte ihn an und sprach zu ihm : "Àneas 1 Der Herr Jesus Christus hat dich geheilt. Steh' auf und mach' dir dein Bett 1 " Und sogleich erhob sich Aneas. 35 Ais ihn aber alle sahen, die in Lydda und Saron wohnten, bekehrten sich vide zum Herrn. 36 Es war aber eine Schwester inJoppe, deren Name Tabitha war, was übersetzt ,Gazelle' heiRt. Sie war voll von allen guten Werken und, indem sie AImosen tat. 37 Es geschah in jenen Tagen, daR diese krank wurde und starb. Sie wuschen sie und legten sie in einen Raum, der oben war. : 32 Factum est autem cum circuiret petrus ut ueniret per sanctos, qui habitabant lidda. 33 Inuenitque ibi hominem quendam nomine aeneam ab annis octo iacentem in grabbato, qui erat paraclitus. 34 Et ait illi petrus : Enea, sanat te dominus ihesus christus, surge et sterne tibi. Et confestim surrexit. 35 Et uiderunt eum omnes, qui habitabant lidda et sarona, qui conuersi sunt ad dominum. 36 In ioppe erat quaedam discipula, nomine thabita, quae interpretata dicitur dorchas ; haec erat plena operibus bonis et elemosinis, quas faciebat. 37 Factum est autem in diebus illis, ut infirmata moreretur. Quam cum luissent, posuerunt in cenaculo. g
202
TEXTE TA-TO
38 Éyyu, oÉ oUOT], /\uooa, Tij 'lémTT) 01 �a8T]Ta! aKOuoavTE, CTI n ÉTpO, ÉOT!V Év auTij aTIÉoTEIÀav ouo avopa, lTpèç aÙTèv lTapaKaÀoûVT€Ç) Mi] éKVTlOT), olEMEiv EW, Tl�wv. 39 avaoTà, oÉ nÉTpo, ovvijÀ8Ev auTol,' cv TIapayEvé�EvOV aVTlyayov fi) Tè VlT€pé;:>ov, Kal lTapÉoTlloav auT4=> lTêi:OOl ai xflPOI KÀaiovoOl Kat ÈlTlO€lKVUI-{€Val XITwvaç Kat 11-{0:Tla coa ÈlToi€l I..l€T' aÙTWV ovoa Tl D.OPKO,. 40 ÉK[3aÀwv oÉ EÇW TIOVTa, è nÉTpO, Ka! 8El, Tà yévaTa TIpOOT]uçaTO, Ka! ÉmOTpÉ\j.la, TIpè, Tè ow�a ETmv' T a[3180, avooTT]81.
Tl oÉ iîVOIÇEV TOU, é Àac';:> Kat o€él-{€voç TOÛ 8€oû Dlà lTavTéç) 3 ETOEV Év cpa�aTI . KopvT1ÀIE. 4 C oÉ aTEvioa, aVTé;) Ka! Ë� ' Al TIpoowxai oov Ka! al ÉÀET]�OOVvOl oov aVÉ[3T]oav fi) I.1Vlll1éovvov Ë�TIpOOSEV TOU Swu. 5 Ka! VUV TIÉ�\j!OV [ J I El, 'loTITIT]v Ka1 1l€TO:lT€!-{l..jJal LII-l0JVa Tlva 0, ÉTIlKaÀElTOI n ÉTPO,'
a. NA 28 ; B : OTTElpaS
2 - 1. Cyp G" - 181 g 1 p 1cL SyrHP Sah.43 Geo Cyp : Fuit faciens multas eleemosynas in plebem et semper orans Deum (Dom. Omt. 32).
3 - 1. Cyp G" - SodC.3 pc!cL Sah Eth / 2. Cyp - 'Y a(629) g Varia : Dm. TTEpi : Koinè e g 1 p Vg
Cyp : huic circa horam nonam oranti adstitit angelus testimonium reddens sui opens et dicens : Corneli ... (cf. v. 2) 4 - 1. - 2127 pc a b c p y' Vg(G!RTW) ndl prv Geo 5 - 1. - 181 1898 255 Chr Ps.-Chr !cL Cass BarSL Sah.451 (contra SyrP) IrL : propter quo mitte ad Simonem qui vocatur Petrus Cass : mitte inJoppe ad Petrum ... BarS : mitte in ioppen et invenies Simonem
v. 4 : Cyprien cite le verset 4b (sans addition du pronom cov), mais pas le verset 4a. v. 5 : L'omission de avSpas (sémitisme) est confIrmée par 10,32 ; cf. aussi 1 1,13 ; 20,17.
Chap. 10
CODEX DE BEZE - SOURCES
207
4 et trepidus factus dixit quid est One dixit autem ei oratioms tuae et aelemosynae ascenderunt in recordatione coram cleo
5 et nunc mitte uiros in ioppen
et accersi simonem
qui cognominatur petrus
G67 : 1 Es war ein Mann in Caesarea, dessen Name Kornelius war und der ein Hauptmann aus der Kohorte war, die die ,italische' genannt wird, 2 der ein Gottesdiener war und Gott fürchtete mit alien (Leuten) seines Hauses. Er tat viel Almosen in dem Volk, indem er allezeit Gott im Gebet anrief. 3 Er sah deutlich ein Gesicht in der neunten Tagesstunde. Er sah, WÎe ein Engel Gottes bei ihm eintrat und zu ihm sprach : "Kornelius ! " 4 Er aber blickte ihn an ; und, nachdem er in Furcht geraten war, sprach er : "Wast ist, Herr ?" Der Engel antwortete und sprach zu ihm : "Deine Gebete und deine Almosen sind aufgestiegen zu einer Erinnerung [ür dich vor Gott. 5 Sende jetzt Manner nachJoppe und laD Simon holen, dessen Name Petrus ist : 1 Vir autem quidam erat in cecarea nomine cornelius centuno cohortis, quae uocatur talica (sic) 2 pius et timens deum cum omni domo sua faciens elemosinas multas in plebe et rogans deum semper 3 uidit in uisu manifeste fere hora nona diei angelum intrasse ad se et dicentem sibi : Cornelio 4 At ille cum intendisset in eum timore repletus sit : Quid est domine ? Dixitque illi : Orationes tuae et elemosinae tuae ascenderunt in memoria coram domino. 5 Et nunc mitte uiros in ioppen et accersi symonem, qui cognominatur petrus, g
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TEXTE TA-TO
6 OÛTO, çEviÇETm
napa TIVI Li�wvl [3vpoET, � ÈOTIV oiKia lTapà 8ét:Àaooav. 7 W, oÈ anijAeEv o ayyEl\o, 0 ÀaÀwv aèlTe:;>, , 8 Ka! ÈçTrYlloa�Evo, anaVTa aÙTolç àlTÉOT€lÀ€V aÙToùç Ei, Tl1v 'Ionnllv. 9 Ti) oÈ Ènavplov 600IlTOpOUVT0JV f:K€IV0JV Ka! Tij noÀEI ÈyylÇOVTWV avÉ[311 n ÉTpo, Èn! TO ow�a npooEvçaoSm TIEP! wpav EKTllv. 10 ÈyÉVETO oÈ npOOTIEIVO, Ka! iîSEÀEV yEvoaoSm' napaoKEVaÇovTwv oÈ aVTwv ÈyÉV€TO Èlr' aÙTov ËKoTaOlç)
Chap. 10
6 Ka! OIfTa,' ÈOTIV t;EVIÇO{1EVO,2
rrpa, Ii/1wva TlVa fJupoÉa3, � ÈOTIV oiKia lTapà 8ét:Àaooav. 7 W, oÈ arrijAeEv o ayyEÀo, 0 ÀaÀwv aVTe:;>, , 8 Ka! ÈçllY11 oa�Evo, j:X.V.T.9.l, ' TG opaf.la 1 àlTÉOT€lÀ€v aÙToùç €l, Tl1v 'Iénnllv. 9 Ti) oÈ Ènavplov 600IlTOpOUVT0JV f:K€IV0JV Ka! Tij néÀEI ÈyylÇévTWV avÉ[311 n ÉTpo, Ei, Ta UTTEPCPOV' npOOEvçaoSm TIEP! wpav EKTT]V. 1 0 ÈyÉVETO oÈ npéoTIElvo, Ka! iîSEÀEV yEvoaoSm' napaoKEVaÇévTwv oÈ aVTwv ÈrrÉTTEOEV 1 Èlr' aÙTOV ËKOTaOlç)
6 - 1. - SoclC .I-2.1O-13 Chr.1 Eth.1 / 2. cl - SoclC .I-2.1O-13 Chr.1 / 3. - SoclC .I-2.1O-13 Chr.1 (versions ?)
8 - 1. cl G" - g SyrP(+) Varia :
""
a\rrolS èbravTa : C Koinè
9 - 1. cl Tert Cyp( +) - Or Chr.1 CAp e g 1 t3 Vg(CT) Tert : ...prius in superiora ad orandum ascendisse (Ieiu. X,2) Cyp : ...in tectum superius ascendens ... (Dom. Omt. 34) ID - 1. cl G" - ClemAi (paid. ll,16,2) Ee Koinè g 1 p t3 Vg SyrP Sah
9 : Chr. 1 cite à deux reprises selon le TA, mais il écrit ensuite, comme entre parenthèses, ws av Èv Té;:! VTTEP�41. Pour le in superiora de Tert e Vg(CT) et le in cenaculum de d g l, voir les
v.
latins en 1,13 ; 9,37.39 ; 20,8.
Chap. 10
CODEX DE BEZE - SOURCES
209
6 hic est ospitans
aput simûnem pelliûnem cuius est dûmus iuxta mare
7 ut autem dissit
angelus qui loquebatur ei uûcatis dUûbus famulûrum eius et militem fidelem ex rus qui praestû erant
8 enarrauit illis
uisum et misit illûs In lOppen
9 postera autem die
iter illis facientibus
et adpropiantibus ciuitati ascendit petrus in cenaculum et hûrabit circa hûra sexta
1 0 factus est autem esuriens
et bolebat gustare
praeparantibus uerû ipsis cecidit super eum mentis stupûr
G67 : 6 und der bei einem gewissen Simon, dem Gerber, wohnt, dessen Haus am Meer liegt." 7 AIs aber der Engel, der mit ihm redete, sich hinwegbegeben hatte, rief er zwei von seinen Dienern und einen frommen Soldaten von denen, die ihm treu ergeben waren, 8 erzahlte ihnen das Gesicht und schickte sie nachJoppe. 9 Am anderen Tage aber, als jene auf dem Wege waren und sich der Stadt genahert hatten, hatte sich Petrus auf das Dach begeben, um zu beten, ungefahr in der sechsten Tagesstunde. 10 Es geschah aber, als er hungrig wurde, daB er essen wollte. Wahrend sie ihm (etwas) zubereiteten, kam eine Verzückung über ihn. g : 6 qui hospitatur apud quendam symonem coriarium, cuius est domus iuxta mare. 7 Et cum discessisset angelus domini, qui loquebatur cum eo, uocauit duos seruos et militem colentem deum ex his, qui praesto erant illi, 8 et enarrans illis uisum misit eos in ioppen. 9 Postera autem die iter illis facientibus et adpropinquantibus ciuitati petrus ascendit in cenaculum et orauit circa horam diei sextam. 10 Cumque esuriret et uellet gustare praeparantibus illis, cecidit super eum mentis stupor.
210
TEXTE TA-TO
1 1 Ka! 8EWpET Tèv oùpavèv àV€4lYIlÉvov
1 1 Ka! 8EwpET Tèv oùpavèv àV€4lYIlÉvov Ka! T.Ùl.ÇJw?g.l.� gP.X.gfI OE8É{.1EVOV' [ ] ' OKEOO, TI [P [ J4 Ka8IÉ�EVOV ÉTI! Tij, yij" 12 Èv c;:, [ J ' lTaVTa Tà T€TpénTOoa Ka! ÉpTIETà [ ] ' Kal lT€T€lvà TOÛ oùpavoû. 13 Ka! ÉyÉVETO �ETETTÉ�\j!aoSÉ �E ;
Chap. 10
27 Ka! [ J ' EiOT) ewv [ ] ' EllpEV ovvEÀT]ÀvSéTa, TTOÀÀOV" 28 Ë KoÀÀaoSm fi TTpOOÉpXEOSm [ ] ' àÀÀo' É{.10i OP à SEà, É7TÉOEI�EV4 flTJôÉva5 KOIVèv fi àKâSapTov ÀÉyEIV avSpwTToV' 29 olà Ka! àvaVTlpPTlTW, i'iAeov �ETaTTE� �ETETTÉ�\j!aoSÉ �E ;
h. NA 28 ; B : avavTIPllTCù$
27 - 1. Dd ("" post EioflÀ6t:v : Boh Eth.2.3.9- 1 1 ) 1 2. voir infra Ephrl : prostravit sese illi [cf. v. 25J et conduxit ilium in domum suam. Invenit viros multos quia praeparati erant audiendi eum causa
28 - 1. Dd Augb G67 / 2. voir infra / 3. Augb G67 - b e l p t y' dem Vg{mss) ndl prv IrL Sah / 4. D - 440 (versions ?) / 5. D a par erreur I-lllva au lieu de I-lllÔEva. Varia : Dm. 6 6EOS : 440 ( post ËÔEISEV : N Ee A p74 SodB.1-6 181 p Vg SyrM(vid) (6 KVpIOS : (, y' Vg(O) Cyp Aut : uos melius scitis quomodo abominandum sit uiro iudaeo iungi aut accedere ad alienigenum; sed mihi deus ostendit nullum communem aut inquinatum dicere hominem (Cath, 1 1,30) Cyp : Dominus mihi dixit neminem hominum communem dicere et immundum (Lettre 64,5). c::o
29 - 1. g t - voir infra v. 27 : Le TE Ka! de D est impossible. Le second Kat fut ajouté sous l'influence du latin d et introibit et inuenit.. En omettant ce TE Ka! aberrant, on obtient un texte cohérent assez différent du TA. G67 suit le TA (en ajoutant les noms propres, comme au verset précédent) moyennant l'addition de l'expression "dans sa maison", qui est attestée aussi par SodB.7 et Ephrem. N'aurions-nous pas ici un écho du TO ? Mais on se trouverait alors devant cette situation étrange : D, qui suivait le TO, aurait omis cette expression, tandis que G67, qui suivait le TA, l'aurait ajoutée ! Si l'on veut en tenir compte, il vaut mieux penser qu'il s'agit d'une variante à l'intérieur du TA et non du TO. La situation est alors claire : D suit fidèlement le TO tandis que G67 (cf. p) a adopté le TA. v. 28 : D, avec p50, SyrP et Sah, ajoute avSpl avant aÀÀo, CTI Kat ÈlTt Tà Ë8Vll i] owpEà TOU TIVEU�aTO) TOU ayiov P f:KKÉxvTal· 46 1lKOVOV yàp aVTwv ÀaÀouvTwV yÀWOOOl) Ka! �EyaÀvvévTWV Tév 8Eév. TéTE aTIEKpi8T] n ÉTpO), 47 Mi]TI Té vowp o0vaTai KwÀûoai TI) TOU �ij [3aTIT108ijvOi TOUTOV) OÏTIVE) Té TIVEU�a Té aylov ËÀa[3ov w) Ka! i]�El) ; 48 TIpooÉTaçEv oÉ aVTov) Év TC:;; évé�aTI 'IT]OOU XplOTOU [3aTITI08ijvOi. TéT€ rlpwTT]oav aÙTèv ÉTII�ElVOI i]�Épa) Tlva).
Chap. 10
45 Ka! ÉçÉOTT]oav oi f:K lT€PITOIlTlÇ lTlOTOt 0001 ' ovvijAeav TC:;; nÉTpc,:>, CTI Kat ÈlTl Tà Ë8Vll i] owpEà TOU TIVEU�aTO) [ l ' f:KKÉxvTal· 46 1lKOVOV yàp aVTwv ÀaÀouvTwV yÂwoom, Ka! iiEya UVOVTW V , Tév 8Eév. [ l ' ETTTEV oP é 4 nÉTpo) 47 Mi] :ns ' Té vowp );�/;jJlJ!;X.L9.V.1!g:[Ç!.l2 [ J ' [ P aÙTOv,4 OÏTIVE) Té TIVEU�a Té aylov ËÀa[3ov W OTTEP ' Ka! i]�El) ; 48 TOTE ' TIpOOÉTaçEV [ l ' aVTOV) g,.9.lU!,Q.eilli!:l! 3 Év TC:;; évé�aTI 'IT]OOU [ J 4 TéT€ rrapEKâÂEoav5 aÙTèv Ola{.1EIVm6 .1JP.,QS.