L'encinéclopédie: cinéastes "français" des années 1930 et leur œuvre / Tome I - ADDENDA [3] 9782351370940


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English Pages 3 volumes ; [126] Year 2011

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L'encinéclopédie: cinéastes "français" des années 1930 et leur œuvre / Tome I - ADDENDA [3]
 9782351370940

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L'ENCINECLOPEDIE CINÉASTES "FRANÇAIS" DES ANNÉES 1930 ET LEUR ŒUVRE

Paul Vecchiali

1 - L'ADDENDUM

Cet addendum vient corriger l'absence dans le tome I de L Encineclopedie, de quelques cinéastes et films que Pad Vecchiali n'avait évidemment pas oubliés : ces manques résultent d'une malheureuse erreur techmque qui a fait disparaître tous ceux qui auraient du se trouver, à la lettre B, entre Michel Bemheim (pages 148 à 151) et

Solange Bussi (pages 151 et 152); à la lettre F, entre Nicolas Farkas (pages 582 à 584) et Henri Fescourt(pages 584 à 590).

L'honnêteté intellectuelle, tant vis-à-vis du travail prodigieusement minutieux de Paul

Vecchiali, que des lecteurs et des cinéastes, voulait que ces derniers retrouvent leur juste place dans cet ouvrage : voilà qui est fait. 2 - L'ERRATUM

Une autre erreur technique a attribué à Raymond Bernard,entre les psges 118 et 121

du même tome I, pas moins de 6 films réalisés en 1934 : si le premier, Tartann de Tarascon, date bien de cette année-là, le cinéaste a pris quelques années de plus pour tourner les autres, que voici resitués plus justement: AMANTS ET VOLEURS

1935

ANNE-MARIE

1936

LE COUPABLE MARTHE RICHARD AU SERVICE...

1937 1937

J'ÉTAIS UNEAVENTURIÈRE

1938

CAVALCADE D'AMOUR LES OTAGES

1939 1939

Enfin, quelques cinéastes se cachent dans les pages de L Encineclopedie, sans figurer Ham; les index: c'est le cas pour le tome I de Jacques de BaronceUi (pages 80 à 96) et

pour le tome II, de Roger Lion (pages 105 a 108),Jacques Severac (pages 516 a 523) et Victor Trivas (pages 628 à 630): omissions maintenant réparées.

Nous vous prions de bien vouloir accepter toutes nos excuses pour ces problèmes. Un retirage verra bien sûr ce livret intégrer pleinement le tome I de la somme et ces erreurs corrigées - d'ici là, nous vous souhaitons encore bonne lecture, autour de Jean Boyer, Pierre BiUon, Luis Bunuel ou Paul Fejos. Freddy Denaës & Gaël Teicher

r

ANDRE BERTHOMIEU - 3

ANDRE BERTHOMIEU (1903-1960)

1931 - COQUECIGROLE

1930 - MON AMI VICTOR!

•» - 1/10

- 2/10

Scénario : André Berthomieu d'après le roman

Scénario et dialogues : André Berthomieu d'après une nouvelle de Georges Dolley ; photo ; Georges Périnal et Jean Isnard ; son :

d'Alfred Machard ; dialogues : Alfred Machard ; photo : Armand Thirard ; son : A. Février et

Robert Ivonnet ; décors : Robert-Jules

musique : Marcel Pollet et M.Dillard dirigée par Georges Van Parys et Philippe Parés ; montage :

Garnier ; musique : René Sylviano ; lyrics : Jean Boyer ; montage : Jacques Desagneaixx. Simone Bourday (Nicole Persil-Véron), Gabtielle Fontan (tante Liliane), Alice Ael (Mme Persil-Véron), Gabrielle Rosny, Pierre

Henri CharoUais ; décors : Jean d'Eaubonne ;

Jacques Desagneaux.

Danielle Darrieux (Coquecigrole), Gina Barbiéri (Léocadie), Jacky Berma (Aline), Gabrielle Fontan (Mme Bien), Monique

Brasseur (Edgar Flacbon), René Lefebvre (Victor de Fleury), Émile Garandet (Persil-

Rolland, Max Dearly (Macarol), Armand

Véron).

(Gasimir), Raymond Galle (Tulipe), Georges Pally (directeur du théâtre), Jean Guirec (Louvetier), Jean Diener (Jeaminet Bude),

Parce qu'il est diplômé, parce qu'il est doué pour tout, parce qu'il est d'origine noble, parce qu'il est au chômage, Victor est pris en charge par Edgar qui, souhaitant laite im mariage avantageux, l'engage comme repous soir. Tout se passerait bien si la belle Nicole ne tombait amoureuse de ce maladroit.

Victor, amoureux de son côté, se rebiflfe et

commence à briller. Mais ce qu'aimait en lui

la jeune fille, c'était précisément sa maladres

Bout (Maître Petit-Durand), René Donnio

Gaston Jacquet (Saint-Palmier), Edouard Rousseau, Albert Broquin.

Deuxième apparition de Danielle Darriemc. Ce curieux film à la fois poétique et populis te, jouant alternativement des deux genres, aidé en cela par la virtuosité de Max Dearly

et l'ingénuité des deux jeunes héros, pose la problématique du théâtre dans la vie et de la

Edgar épousera Nicole. Marivaudages et

vie dans le mifieu théâtral. Sans s'appuyer sur la moindre théorie. Tout sauf didactique,

cruautés donc sont à la base de ce cbassé-croi-

André Berthomieu réussit là où tant d'autres

sé de dupes. Mis en scène avec finesse par André Berthomieu qui ne craint pas de pous

vont échouer.

se. Victor finira lecteur de la tante Liliane et

tématique des cbamps/contre-cbamps, il cerne les personnages d'une caméra inquisi

Par innocence ou par malice ? Le tissage des ingrédients est si fin qu'il est difficile d'en préjuger. Cependant Mon ami Victor!tra vaillait déjà sur une sorte de corde raide.

trice et donne à René Lefebvre l'une de ses

Alors, Berthomieu à redécouvrir ? En tout

plus subtiles occasions de prouver son talent. Brasseur, déjà ancré dans le cynisme et la dés

cas, sa mise en images est aussi peu acadé mique que possible et sa direction d'acteurs,

involture, est bien à sa place. Quant à

convaincante. Danielle Darrieux ne minaude

Gabrielle Fontan, elle est délicieuse en tanti-

pas. Faisant de ses bouderies qui deviendront célèbres une exquise manifestation de

ser la situation à son extrême. Evitant la sys

ne, malicieuse sans y prendre garde. Un très beau film.

pudeur, elle montre à l'évidence des dons exceptionnels. Raymond Galle est im peu

4 - ANDRE BERTHOMIEU falot mais touchant. Et Gabrielle Fontan

prouve qu'il n'y a pas de petite prestation lorsqu'on est une grande comédienne. 1931 - GAGNE TA VIE - 1/10

Scénario : René Pujol et Albert Willemetz ; dialogues:Pierre Maudru et Albert Willemetz ; photo ;Jules Kriiger ; musique : Henri Verdun. Dolly Davis (Paulette Martin), Florelle (ellemême), Gabrielle Fontan (spectatrice qui

Victor Boucher nous est présenté conune réel, vrai. Ce qui permet à Berthomieu de s'amuser lorsqu'il nous révèle l'imaginaire de ce fainéant congénital n'ayant d'autre sou hait que celui de dépenser sans effort l'argent paternel. Quand le papa lui intime l'ordre de gagner sa vie, toutes ses tentatives sont vaines:

il n'est pas doué pour ça ! Il faudra le hasard et l'amour de Paidette pour qu'il doime à son

cherche sa monnaie), Jeanne Loury (dame à

père l'illusion de son obéissance. Le mariage avec sa dulcinée en est la récompense. Il n'y a vraiment plus de morale. Un film réjouis

l'Hôtel des Ventes), Paulette Duvernet,

sant et résolument moderne.

Nathalie de Sol, Victor Boucher (Jacques de Laumière), André Dubosc (Nestor Laumière),

1931 - MON CŒUR ET SES MILLIONS

Robert Goupil (Philippe), Louis Florencie (M. Martin), Fred Marche (Aldebert Gajac), René Bergeron (directeur du journal), Sinoël (François, valet de chambre), Pierre Labry

Pas vu (tourné en Suède sous le pseudony me de Modeste Arveyres). Suzy Prim (Marguerite Mirgaudon), Renée

(avocat de Rockfeller), Fred Pizella (luimême), Albert Broquin (employé à l'Hôtel

(Comtesse de Vaneuse), Jules Berry (Franck Crighton), Gaston Dupray (Guillaume Auribeau), Gaston Jacquet (Mirgaudon), Jean

des Ventes), Georges Deneubourg (François),

Veller (Yolande de Vaneuse), Germaine Noizet

Jean Heuzé, Jean Valmont, Raymond Blot,

Diener (Comte de Vaneuse), Bill-Bocketts

Robert Tourneur.

(Bill), FernandTannière (Julot), Henri Delivry (directeur du théâtre), Gunnar Bjôrnstrand.

Fantaisie au comique lent qui refuse les ellip ses poiu: mieux apprécier les silences et le calme impermrbable de Victor Boucher.

•-4/10

Belle qualité pour un metteur en scène que

Scénario :André Berthomieu d'après le roman

d'infléchir son travail à la personnalité de son acteur principal. Léger jusque dans ses

d'André Armandy « SilverbeU ou la nuit sans astres » ; photo : Jean Isnard et Walter ; son :

moments de réflexion, Victor Boucher fait

Maurice Carrouet ; décors : L. Maubert ;

tout passer par l'attente et l'ironie sousjacente. C'est un comique en creux et par là même toujours étoimant. Autoiur de lui, un réaUsme forcené marque le contrepoint. La précision de la mise en scène ne s'arrête pas à un découpage méthodique et intelligent, elle s'attache aussi à la distribution de l'espace. Un plan magnifiquement agencé nous emmène dans la boîte de nuit où nous allons rencontrer notre héros. Tout autour de

1932 - BARRANCO LTD

musique : Francis Casadesus ; montage : Jacques Desagneaux. Rosine Deréan (Aline), Carina Odette

Talazac, Félicien Tramel (le père Carabe), Julien Bertheau (Gérard), Gaston Jacquet (Stanton-Muir), René Donnio (Overlook), Matrat, Jean Diener, Beaudouin Grinda.

Un trimardeur un peu folklo et pas mal fêlé, joué avec doigté par Tramel, apprend qu'il

ANDRE BERTHOMIEU - 5

va hériter d'une somme extravagante. André Berthomieu l'aide à faire des plans sur la comète avec attention et discrétion (Il

On jiuerait que Georges de la Fouchardière (auteur aussi de « La Chienne ») connaissait

Félicien Tramel quand il a écrit les aventu res du Bouif. Rien d'étonnant dès lors que la série consacrée à ce personnage l'ait eu pour interprète. Rien d'étonnant non plus à ce qu'il soit idéalement cet atrabilaire farfe

couve littéralement son interprète). C'est alors que paraît un neveu plus proche du défunt et que l'on croyait décédé. Le pauvre père Carabe fait contre mauvaise fortune bon cœur puisqu'il abandonne les millions au neveu retrouvé en lui offrant en prime

l'Almanach Vermot et d'une philosophie

une charmante fiancée. Rosine Deréan est

cocasse fondée sur le bon sens. Faisant suite

cette fiancée tombée du ciel en compagnie des millions. Son regard coquet, ses mines pudiques épaulent son talent naissant (c'est son premier rôle au cinéma) et séduisent Julien Bertbeau (fort mauvais). Film sym pathique, très bien fait qui ne permet cependant pas à Tramel de briller autant que dans Crainquebille.

lu dont les saillies relèvent à la fois de

à La Fille du Bouif Ae. René Bussy, cette nouvelle mouture de Bicard dit le Bouif le

jette en prison, soupçonné qu'il est d'avoir assassiné l'entraîneur Hexam à qui Henry Houry prête ses traits quelques minutes. Une galerie de petits persoimages assistent à la lutte que mène le Bouif pour faire recon naître son innocence et découvrir le vrai

d'après sa pièce tirée du roman de Georges de la Fouchardière ; photo :Jacques Montéran et Jean Isnard ; son ; Robert Biard ; décors : Hugues Laurent ; musique : Georges Van Parys ; lyrics : André Berthomieu ; montage :

coupable. Le petit monde de La Fouchardière se marie bien avec l'univers de Berthomieu qui file ses plans sans perdre sa laine et réussit par un découpage audacieux à cerner le climat où baigne le héros. La réussite serait plus achevée si, de temps à autre, un certain laxisme n'apparaissait au niveau du monta ge, venant amoindrir l'intérêt que l'on porte

Jacques Desagneaux.

à cette affaire.

1932 - LE CRIME DUBOUIF

- 3/10

Scénario et dialogues : André Mouezy-Éon

Mady Berry(Mme Bicard), Jeanne Helbling (Mrs Hexam), Ketty Pierson (Gaby), les Oscars Girls, Félicien Tramel (Bicard dit le Bouif), Marcel Vibert (docteur Bourdon),

Géo Laby (la Frite), Henry Houry (Hexam), Fred Marche (Bidasse), Teddy Parent (Auvent), Franceschi (Goldenmayer), Jean Diener (le procureur), Henry Trévoux (le commissaire), E. Dellys (agent de la sûreté), Albert Broquin (un agent), Géo Flandre (Spencer), Alfred Argus (Rogers), Paul Velsa (l'avocat), Louis Baron Fils (juge Chennevert), Percy Day, Jacques Pills.

1933 - LES AILES BRISÉES * - 6/10

Scénario : André Berthomieu d'après la pièce de Pierre Wolff ; dialogues : Pierre WoLff ; photo :Jacques Montéran et Jean Isnard ; son : Louis Kieffer ; décors : Robert-Jules Garnier ; musique : Henri Verdim ; montage : Marcel Cohen.

Alice Field (Jacqueline), Nicole Martel (Betty), Inka Krymer (Denise Lamblin), Blanche Denège (Mme Grasset), Victor Francen (Fabrège), Léon Roger-Maxime (Georges Fabrège), Abel Tarride (Pascal),

6 - ANDRE BERTHOMIEU

Cousin (le Duc de Charente), Georges Deneubourg (Baptiste), Jean Barois.

gues adéquats à leur rencontre. Il invente même un mari à cette femme, en fait un

homme très connu qui ne mérite pas Assaut de grandeur dans ce mélodrame bien convenable où Francen joue avec quelque grandiloquence le rôle du père sacrifié sur l'autel de la jeunesse. Léon Roger-Maxime en premier rôle n'est pas très convaincant. Peut-être est-il desservi par les dialogues. Alice Field conserve ime réserve de bon aloi. Et André Berthomieu laisse fleurir le mélo

dans les archétypes tout en signant ime

l'amour de Madeleine. Alors, il se console

avec la très réelle Denise (Marie Glory, fraî che et frémissante), que les affabulations de ce rêveur impénitent avaient fini par intri guer au point de le prendre pour un vrai Don Juan. Mais... les rêveurs peuvent-ils aussi rapidement changer de nature ? Grégoire Vachette saura-t-il oublier la belle Madeleine ? Aura-t-il le courage ou le talent

mise en scène au cordeau.

de vivre avec Denise sans la réinventer ? Par

1933 - LA FEMMEIDÉALE

tous les moyens dont il dispose, André Berthomieu décline ces hypothèses en nous

- 6/10

Scénario et dialogues : André Berthomieu d'après « La meilleure maîtresse », roman de Georges Oudart ; photo :Jacques Montéran et Jean Isnard ; son : Tony Leenhardt ; décors : Jean d'Eaubonne ; musique ; Georges Van Parys ; montage : Marcel Gohen. Marie Glory (Denise), Ariette Marchai (Madeleine), Inka Krymer, René Lefebvre (Grégoire Vachette), André Lefaur (M. de Pryfontaine), André Alerme (Courgéan), Robert Le Vigan (Girardin), Sinoël (Bonin), André Siméon (Jules), Henry Prestat(Gérard Frudet), Paul Marthès (Mignon).

faisant pénétrer peu à peu dans l'imaginaire de cet homme dont il filme les mises en

scène avec délicatesse, sans enchaînés signi fiants, mêlant réalité et rêve comme s'ils

appartenaient au même matériau. La sim

plicité dont il fait preuve porte le film aux sommets. René Lefèvre est l'acteur idéal

pour cette « femme idéale » qu'interprète gentiment Ariette Marchai entourée, avec l'aplomb que l'on devine, par des comé diens aussi fortement représentatifs que Sinoël, Alerme, Le Vigan et surtout André Lefaur. Un chef-d'œuvre.

1933 - MADEMOISELLE JOSETTE,

Un des films préférés de son auteur. 11 y a là une fantaisie romantique et des audaces de récit bien réjouissantes. René Lefèvre (limaire et obsessionnel) utilise tout son

talent à détailler pour son entourage les qualités de la jeune Madeleine qu'il a seule ment entr'aperçue. Plus tard, au cours d'une séquence aussi hilarante que boule versante, il met en scène tme soirée avec

elle, arrange et dérange l'ordonnancement des meubles, fait plusieurs prises si l'on veut, et pique dans des nouvelles les dialo

MA EEMME » -7/10

Scénario ; André Berthomieu d'après la pièce de Paul Gavault et Robert Gharvay ; photo ; Jean Bachelet et Jean Isnard ; son : Tony Leenhardt et Robert Biard ; décors : Jean

d'Eaubonne ; musique : Georges Van Parys ; montage ; Marcel Cohen. Annabella (Josette), Edith Méra (Myrianne), Blanche Denège(Mme Dupré), Arletty, Jean Murât (André Ternay), Jean Marconi (Valorbier), Victor Garland (Joe Jackson),

ANDRE BERTHOMIEU - 7

Gaston Mauger (Dupré), Henry Trévoux (le directeur), Jean Diener (Dutilleul), Paul

Velsa (Prosper), Pierre Etchepare (Panard), Jacques Pills et Georges Tabet. Produit sans doute, après le succès fracas sant de Paris-Méditerranée, pour le couple Annabella-Murat, ce film n'a pas le charme du précédent mais n'en est pas dénué pour autant. Le mariage blanc est une source de grivoiseries légères, Berthomieu s'en sert assez bien. Il s'eflàce cependant devant ses interprètes, stars de l'époque, et sa mise en scène en pâlit quelque peu. Annabella est au zénith de sa beauté. Son jeu, primesautier, apporte de la fraîcheur et im faux naturel qui captive. Jean Murât n'a pas à jouer. La situation qu'il traduit à l'écran doit l'amu ser, dans la mesure où il est effectivement

marié à Annabella. Il nous le prouve de façon efficace et délicieuse.

imposent ime représentation directe des événements. Au spectateur de pressentir et d'intégrer à sa manière ce qu'il va recevoir. Donc, un comte ruiné est amené à vivre

avec des clochards. Ceux-ci l'ont baptisé l'Aristo au vu de son comportement pas vraiment conforme à sa situation de déshé

rité. (C'est en hommage à ce film que j'ai affublé de ce pseudo Michel Delahaye dans La Machine et dans Corps à cœurs) Le vieux comte retrouvera in extremis, grâce à son gendre (discutable André Roanne) et à sa fille (malicieuse Josette Day), son château... et sa femme (impitoyable et excellente Marguerite Moréno). Une photo grise et blanche nous restitue adroitement les fines

ses de la mise en scène. Mais la joie des retrouvailles finales se voile d'incertitude sur le bonheur à venir. Très fort.

1934 - N'AIMER QUE TOI ♦ - I/IO

1934 - L'ASISTO - 1/10

Scénario : Georges Dolley et André Berthomieu ; dialogues : Georges Dolley ; photo : René Ribault et Georges Benoît ; décors : Robert Gys et Jean d'Eaubonne ; musique : Georges Van Parys ; montage ; Jacques Desagneaux.

Marguerite Moréno (la Comtesse), Josette Day (la fille), Marcelle Parisys (Esmeralda), André Lefaur (l'Aristo), Raymond Cordy (Bernu), André Roanne (le gendre), Louis

Scénario ; André Berthomieu ; photo : René Ribault et Jean Isnard ; décors : André Barsacq ; musique : Jane Bos ; montage : Henriette Wurtzer.

Josette Day (Denise Bontemps), Hélène Pépée (Nini), Gabrielle Fontan (Sidonie, habilleuse), Andrée Doria (Rosalie), Viviane

Romance (girl), Willy Thunis (Willy Régis), Gaston Dubosc (Bontemps, le chanteur des rues), Jacques Louvigny (Gaétan Robinot),

Robert Goupil (chauffeur de taxi), Emile Roques (Bradier), Robert Casa.

Florencie (l'ambassadeur), Gaston Dubosc, Pierre Moréno.

On ne peut concevoir ce film autrement que comme une rêverie ou, si l'on préfère, comme un conte de fées moderne. Pas de

flou artistique pour nous le suggérer. La rigueur de Berthomieu et sa simplicité lui

Ce film additiorme apparemment les errems. La mièvrerie de l'ensemble laisse peu de doute : Berthomieu s'est foiu-voyé. Mais comment se tirer d'tm pareil piège ? Ce chan teur joué par Willy Thimis (médiocre et fet) traverse d'invraisemblables aventinres (avec

suicide et amoin: contrarié) qui s'arrangent à

8 - ANDRE BERTHOMIEU

la fin. Jacques Louvigny fait des manières tout au long. Gaston Dubosc (émouvant en vieux chanteur des rues) nous fiiit vaguement entrevoir ce qu'aurait dû être le film, dans la lignée de L'Aristo ou de La Femme idéale : irréel, fantomatique, assassinant ainsi la miè vrerie par les nuages empoisonnés de la poé sie. Mais il y a un aspect sympathique dans le film : Berthomieu a fihné dans le style roman-photo. Simplicité et naïveté assu mées. S'est-il laissé prendre par la comman

refus des ellipses a souvent conduit les mises en scène de Berthomieu vers ime rigueur qui rendait plus crédibles les aventures qu'elle soutenait. Cette fois, le film donne sans cesse le désir de tourner les pages plus vite. Le côté extraverti de Fernande) ne

convient pas à Berthomieu, plus à l'aise avec des acteurs comme René Lefebvre.

Mireille Perrey est maniérée. Jacques Varennes joue les troisièmes couteaux sans recul : pour représenter l'ennemi public

de ou bien l'a-t-il détomnée habilement ?

numéro un, c'est fâcheirx ! Florencie se

That is the...

détache du lot. Les rondeurs un peu grotes

1935 - JIM LA HOULETTE, ROI DES VOLEURS



-5/10

Scénario et dialogues : Jean Manse d'après la pièce de Jean Guitton ; photo: Fred Langenfeld, René Colas et Charles Suin ; son : Robert

Ivonnet ; décors : Pierre Schild ; musique : Georges Van Parys ; montage : André Versein. Mireille Perrey (Pauline Bretonneau), Marcelle Rexiane (la bonne), Marguerite Moréno (Marquise de la Verrière), Gabrielle Fontan (Eglantine, la bonne du curé), Jeanne de Fava Fernande) (Jacques Moluchet), Jacques

ques sont plus faciles à... silhouetter. Le seul moment où l'on retrouve la patte de Berthomieu est dans la parodie de procès infligée aux bourgeois par les gangsters qui se veut sans doute aussi parodie de la scène finale du Maudit Ae Fritz Lang. Et encore la grammaire du grammairien Berthomieu est-elle prise en défaut par des erreurs de directions de regards. Marguerite Moréno elle-même est insuffisante, on devine à quel point elle s'ennuie dans un contexte aussi pâle. Pas ou peu de drôlerie. Pas du tout de contrepoint ou de fantasmagorie.

Varennes (Maître Clisson), Louis Florencie

1936 - L'AMANT DE MADAME VIDAL

(Philibert Bretonneau), Henry Trévoux (Albain Lévy, l'éditeur), Jean Dax (président du tribunal), Jean Diener (procureur général), Paul Faivre (gardien de prison), René Génin (chauffeur du fourgon), Albert Malbert et Pierre Ferval (policiers), Frank Maurice (Boujur), Eugène Sruber (client bistrot), Maurice Marceau (complice de Jim), Jacques

♦ - 7/10

Scénario et dialogues ; Louis Verneuil d'après sa pièce ; photo : Jean Isnard et Louis Page ; décors :Jean d'Eaubonne.

Elvire Popesco (Catherine Vidal), Mireille Perrey (Françoise Charny), Simone Mareuil (Suzanne

Giroux),

Victor

Boucher

Beauvais (extra), Paul Marrhès (abbé Bridac).

(Philippe Marcelin), Jacques Louvigny (Alexandre Vidal), Pierre Etchepare (de

Consternant. Ici, le réalisme de Berthomieu

Brézolles), Jean Temerson (Guillaume), Louis Florencie (M. Giroux), Robert Seller

ne fait qu'accuser le vide vertigineux du scé nario (méchant Guitton), la grandiloquence des interprètes et les fautes de timing. Le

(Baron), Paul Démangé (accidenté), Hugues de Bagratide (comptable).

ANDRE BERTHOMIEU - 9

Très prisé lors de sa sortie surtout pour

jouer en mineur ce persoimage à qui un Lord

l'abattage de Popesco et la finesse surréalis

parviennent de justesse. Mais ce genre de

a ravi leur enfant. EUe tâche plus tard de le récupérer mais, devinant que ces retrouvailles briseraient lem équilibre, à elle comme à lui, elle s'efface. Les règles du mélo sont scrupu leusement respectées par Berthomieu qui a le bon goût de ne pas privilégier Line Noro aux dépens des autres comédiens. U est vrai que Gabriel Signoret n'est pas n'importe qui, ni Colette Darfeuil, ni Mady Berry, ni Claire Gérard, ni Raymond Cordy, ni enfin Charles Vanel, puissant et retenu. Les plans consacrés au caf'conc' sont remarquables d'astuce et de composition. Berthomieu retrouve dans ces séquences sa patte de technicien rigoureux et

situation vieillit très mal.

sensible.

te de Victor Boucher, ce film ne résiste à

l'épreuve du temps que par la vivacité des dialogues de Louis Verneuil. Berthomieu s'occupe peu du contexte quitte, de temps à autre, à situer l'action par des plans d'en semble. Les visages sont très présents, plus que dans d'autres films de l'auteur. On oublie les fautes de regard et on laisse la

grande Elvire et le petit Victor détailler les répliques de Verneuil. Ils sont évidemment époustouflants. Louvigny et Mireille Perrey cherchent à se faire une petite place ; ils y

1936 -1.4 FLAMME

1936 - LE MORTEN FUITE

¥• -2/10

♦♦♦ -8/10

Scénario et dialogues ; Pierre Maudru d'après la pièce de Charles Méré ; photo:Jean Isnard et Jacques Montéran ; son : Robert Ivonnet ;

Scénario : Loïc Le Gouriadec ; adaptation : André Berthomieu ; dialogues : Carlo Rim ; photo : Jean Isnard ; son : Paul Boistelle et

décors : Jean d'Eaubonne ; musique : Henry Verdun ; montage : Marthe Poncin.

Lelier ; décors :Jean d'Eaubonne ; musique :

Line Noro (Cléo d'Aubigny), Colette Darfeuil (Fanny),Josette Day(Hélène de Luyze), Mady Berry (Mme Laure), Blanche Denège (Mme de Luyze), Claire Gérard (la nourrice), Gabriel Signoret (Lord Sidley), Bernard Lancret

(Cravenne) et Renée Dely.

(Edward Sidley), Charles Vanel (Victor Boussat), Raymond Cordy (le gaffeur), Alain

Marcel Vibert (l'avocat), Gaston Mauger (le directeur), Paul Faivre (le gardien), Paul Gury/Loïc Le Gouriadec (Ivan), Hugues de Bagratide (le juge), Georges Paulais(un poli cier), Robert Ozanne (le reporter), Edy Debray (le médecin aliéniste), André Siméon (un agent), Pierre Ferval (policier), Robert Ralphy (témoin à l'exécution), Jean Diener (président du tribunal), Eugène Stuber

Michel (Edward enfant), Jean Diener (Henri

de Luyze), Jean Marconi (le gigolo), Henri Crémieux (le détective), Toto Grassin (le bar

man), Paul Démangé (le garçon). Mélodrame avoué certainement entrepris

pour Line Noro (Madame Berthomieu, nulle raison ne pourrait être meiUeiure), le fdm

Marcel Lattès ; montage : Marcel Cohen Marie Glory (Myra), Fernande Albany (Olga), Claire Gérard(Mme Irma), Gabrielle Fontan (la concierge), Jules Berry (Hector

Trignol), Michel Simon (Achille Baluchet),

(machiniste), Pierre Mindaist.

raconte les tribulations d'ime chanteuse de

caf'conc'. Sacrifiée d'office(son emploi). Line Noro,servie au mieux par Bertho, s'ingénie à

Considéré par beaucoup comme le chefd'œuvre de Berthomieu, voire comme un

10 - ANDRE BERTHOMIEU

chef-d'œuvre tout court, Le Mort en fuite part d'un postulat bien intéressant : deux mauvais comédiens qui s'estiment injuste ment relégués dans l'ombre imaginent im stratagème qui lem apportera une infaillible publicité et, par voie de conséquence, la gloire et... des engagements. L'im d'eitx (Michel Simon) doit faire semblant d'assas

siner l'autre (Jules Berry) qui reparaîtra juste à temps pour l'innocenter. Naturellement, ime série d'imbroglios tiendra le spectateur en baleine jusqu'à la guillotine. Tout finit

bien si ce n'est qu'en guise d'engagements, les deirx rigolos sont utilisés à la porte du théâtre pour la publicité du nouveau specta cle. Simon et Berry prennent le plaisir que l'on pense à jouer ces deux ringards. Malheureusement, autour d'eitx, les vrais

ringards puUident. De là vient l'immense déception : plus rien ne tient debout. Notre intérêt s'émousse. 11 ne reste qu'im film bâclé parce que trop sûr de lui, mis en scène

de façon balotude avec des fautes de regards incessantes, des caméras dans le mur et une

séquence onirique d'un grotesque achevé. Les gags tombent à plat. On ne peut rêver massacre plus concerté. On s'en rend bien vite compte, André Bertbomieu sent qu'il tient une grande idée. Il n'y a rien de pire que les grandes idées quand elles sont mon trées par le petit bout de la lorgnette. Le seul véritable objectif de ce genre de film aurait été de suggérer qu'il y a de la grandeur chez le plus petit comédien dès l'instant où celuici a interprété, même mal, de grands textes. Mais la grandeur, Bertbomieu, ici, s'en tape. 11 se contente de se frotter les mains en espé rant im gros succès commercial avec deux vedettes qui se vendent. On ne peut qu'être furieux devant un ratage pareil venant d'im homme intègre qui a prouvé combien il aime ses comédiens. Ici, il fait pousser ses

salades sans cultiver sa terre. Eb bien, ses salades, elles sont ensablées. Mauvais film. Mauvaise action.

1936 - LE SECRETDEPOLICHINELLE »»» - 3/10

Scénario et dialogues : Charles Spaak d'après Pierre Wolff ; photo ; Georges Benoît, Alain Douarinou et Pierre Dolley;son:Paul Boistelle et Roger Rampillon ; décors ; Jean Douarinou ;

musique ; Marcel Lattes ; montage :Jean Mamy et Renée Dely. Françoise Rosay (Eugénie Jouvenel), Janine

Crispin (Marie), Gabrielle Fontan (Augustine, la bonne de Trévoux), Made Siamé (Mme

Santeney), Jeanne de Fava (Mme Langeac), Ginette Darey (Geneviève Langeac), Raimu (Jacques Jouvenel), André Alerme (M. Trévoux), Bernard Lancret (Henri Jouvenel), Alain Michel (le petit Robert), Gaston Dubosc

(Urbain, l'huissier), Jean Diener (Delannoy, le rédacteur en chef), Gaston Secrétan (Robinot),

Vincent Hyspa (le dessinateur), Jacques Dérivé (Firmin), André Siméon (marchand de jouets). Sensibibté et simplicité sont les atouts de ce film mis en scène d'une façon extrêmement rigoureuse par André Bertbomieu. Si l'on excepte quelques fautes de regards assez inat tendues chez le grammairien du cinéma, nous nous trouvons devant une œuvre débcate et

intelligente:le découpage très débé au début se charge peu à peu pour privilégier les gros plans. Tandis que la lumière joue alors davan tage dans les clairs-obscurs qui modèlent les visages et renforcent l'émotion. De cette his

toire de famille où le fils de grands bourgeois a, en secret depuis cinq ans, ime maîtresse et un enfant, Bertbomîeu ne retient que le

désarroi des parents, les Jouvenel, face à l'ap parente catastrophe que représente une situa tion peu compatible avec leur conception de

ANDRE BERTHOMIEU - 11

la société. Le devoir impose la rupture mais

leurs cœurs de grands-parents tout neufs se trouvent bien vite sollicités par la curiosité. Raimu, qui joue les bougons avec la dextérité

qu'on lui coimaît, touche à la perfection. Il bouscide son vieil ami Trévoirx, qu'André

Alerme interprète en se réfugiant tantôt dans l'absurde, tantôt dans le bon sens, évitant

ainsi l'afïfontement (splendide Alerme dont les grimaces cachent des trésors d'humanité).

Julien, employé au Martinez, n'est bon à rien. Quelle que soit la fonction qu'on lui octroie, il ne déclenche que catastrophes. Jusqu'au jour où il cite un chiffre au hasard, que la maîtresse de Trichet, - banquier redoutable - attrape au vol. Ce chiffre qu'el le joue aux courses lui rapporte une fortune. Le banquier, qui le prend au début pour un rigolo, s'aperçoit de son erreur, décide de se l'attacher et, grâce à lui, fait des affaires

Il bouscide sa femme, Françoise Rosay, magi

miraculeuses. Ses concurrents apprennent

que. Il bouscule aussi son fils, Bernard

l'histoire et font enlever Jidien. Le pauvre homme réalise alors que, s'il est un porte-

Lancret, en retrait mais sûr. En revanche, il se

laisse séduire par la jolie Marie à qui Janine Crispin prête son calme et son sourire

empreint de noblesse et, évidemment, par le petit Robert, qu'interprète simplement Alain Michel. Très très beau film qui ne cache pas ses objectifs et les assume gaillardement. 1937 - LE PORTE-VEINE

veine pour les autres, la chance ne lui souri ra jamais. Le banquier a une bien jolie sœur, Jidien en tombe amoureux mais ça ne chan

ge rien à sa vie, tiraillé qu'il est par les finan ciers qui veident l'avoir en exclusivité. Ce scénario est d'ime originalité indiscutable, drôle et bien construit (qu'est-il arrivé à Guitton ?). Le film lui est supérieur :

»» V» - 2/10

moderne dans sa forme, virident dans la

Scénario et dialogues ; Jean Guitton ; photo : Fred Langenfeld et Charles Suin ; son ; Jacques

satire, délicat dans son comique, subtil dans

Hawadier ; décors: Emile Duquesne ; musique: Casimir Oberfeld ; montage : Henri Taverna. Marie Clory (Janine Tricher), Christiane

Delyne (Maryse), Jeanne Véniat (Marguerite Tricher), Marguerite Ducouret (dame au chien), Jeanne Manet (Anne-Marie), Nicole Ray(Antoinette), Valenrine Camax (Marquise), Lucien Baroux (Julien), Léon Bélières (Tricher), Jean Toulout (BervUle), Paul Faivre (l'homme

qui a perdu sa femme), Claude Marty (Tirette),

les sentiments, un chef-d'œuvre. Mais il ne

le serait peut-être pas tout à fait s'il n'y avait Lucien Baroux:inconscient d'abord,finaud

ensuite, distancié toujours, il sait imprimer à sa trajectoire un rythme syncopé dont le film profite au plus haut degré. De plus, on peut voir là une parabole sur le succès de certains acteurs dont la popularité est consi dérée comme une veine intarissable par les producteurs, tout prêts à les abandonner au moment crucial du doute.

Charles Lemontier (Mouchette, détective

privé), Jacques Dérivés (François), Jean Diener (Maître d'hôtel), Midroit (Gérard), Jean

1937 - LA CHASTE SUZANNE - 4/10

Mercure (client machine à sous), Gaston

Scénario : André Berthomieu d'après l'opérette

Mauger (Valentin), Paul Marthès (passager

que Jean Gilbert a tirée de la pièce d'Anthony Mars, Georg Okonkowski et Maurice Desval-

ascenseur), Titys (actionnaire), Albert Brouett (employé banque), Robert Ralphy(membre du consortium).

lières « Le Fils à Papa » ; adaptation : Fritz Gottfùrcht ; dialogues et lyrics : Jean Boyer ;

12 - ANDRE BERTHOMIEU

photo : Roy Clark ; décors :Jean d'Eaubonne ; musique : Jean Gilbert ; montage ; Marcel Coben (tourné en Angleterre). Meg Lemonnier (Suzanne Pomarel), Blancbette Brunoy (Jacqueline des Aubrays), Blanche Denège (Delphine des Aubrays), Madeleine Gérôme, Raimu (M. des Aubrays alias Bobocbe), Henri Garat(René Boisluretle), Serge Plateau (Hubert des Aubrays), Jean Temerson (Alexis), Anthony GUdès (Dominique, secrétai re), Charles Decbamps (Pomarel).

réussit à traduire le ridicule sans tomber

dans la caricature, et enfin vers Meg Lemonnier d'une pureté et d'ime efficacité exemplaires. Très belle réussite. 1938 - EUSÈBE DÉPUTÉ » -2/10

Scénario : A Toinay d'après une idée de Tristan

Bernard ; dialogues:A Toinay et de Féraudy ; photo : Fred Langenfeld ; son :Jacques Carrère ; décors : Robert Gys ; musique : Michel Lévine ; montage : Henri Tavema.

Il n'est pas simple d'adapter une opérette de ce calibre sans tomber dans le cul-cul-la-praline. Si André Bertbomieu réussit la trans

position, ce n'est pas dû aux adaptateurs ni au dialoguiste (encore que le travail de Jean Boyer soit assez remarquable) mais bien à sa mise en scène : précision du cadre et du découpage, intelligence des situations qui, de manière subversive, nous plongent dans l'enfer de la bourgeoisie hypocrite et com plaisante, avec une telle gentillesse dans le trait que l'eHèt est d'autant plus pervers. On prêche la vertu parce qu'elle est un garde-fou indispensable mais on vit à sa guise pour évi ter que la soupape ne se grippe... Dans cette anecdote qui aurait pu facilement engendrer

un drame à la Mauriac, Bertbomieu glisse de jolis couplets, des travellings et des recadra ges d'une adresse stupéfiante. Bref, il nous gratifie d'une comédie quasi-musicale (on souhaiterait voir Henri Garat et Meg Lemonnier danser mais là, faut pas trop rêver), aérienne, scintillante. Un beau talent

Elvire Popesco (Mariska), Marguerite Moréno (Émilie Bonbonneau), Marcelle Rexiane(secré taire), Marthe Mussine (Yvonne Solange),Jane Pierson (habilleuse), Michel Simon (Eusèbe

Bonbonneau), Jules Betty (Félix Jacassar),

André Lefeur (Comte de Marignan), Gaston Dubosc (le notaire), René Bergeron (Pinson), Gaston Mauger (Gaburon), Jean Hébey (maî tre d'hôtel), Louis Florencie (ministre), Robert

Seller (acteur), Georges Douking (Firmin), Henri Delivry (patron restaurant), Jean Heuzé

(commissaire), Hugues de Bagratide (invité), Abert Broquin (régisseur), Edouard Francomme (électeur), Paul Démangé (concierge), Phihppe Janvier, Edmond Poussard.

On connaît l'histoire imaginée par Tristan Bernard : Eusèbe Bonbonneau apprend que son nom est utilisé par im candidat aux élections législatives dans la capitale. 11 entreprend de s'y rendre. 11 rencontre là-bas une virago, comédienne de son état, arrivis te par cupidité, qui le pousse à se présenter

est nécessaire pour parvenir à cette sorte de perfection dans la mise en images. Raimu, Henri Garat, Blancbette Brtmoy, Temerson et Anthony Gildès jouent dans le rythme, réjouissants, élégants. Ma préférence va vers

cependant pas les caricatures faciles dont

Blanche Denège (rôle impossible qu'elle transcende), vers Charles Decbamps qui

de Bertbomieu évite le pire. 11 doit son salut

lui-même. 11 le fait, est élu, et réalise à quel point ces trafics lui conviennent peu. 11 démissionne, rentre au pays près de sa tur bulente épouse. La satire, juste, n'évite

elle aurait fort bien pu se passer. La rigueur

ANDRE BERTHOMIEU - 13

à l'excellence de sa troupe ;Jules Berry, cau teleux ; André Lefaur, cynique et complai sant ; Gaston Dubosc, René Bergeron et Louis Florencie, marionnettes complices ; Margnerite Moréno jouant sur le stoïcisme d'apparence, souveraine ; Michel Simon, sobre, méticuleux, qui passe avec délecta tion de l'ingénuité à la désillusion. André Berthomieu les laisse libres, singulièrement en ce qui concerne Elvire Popesco, que l'on a vue meilleure, mais qui donne chair et âme à un personnage trop superficiel. Bizarrement, c'est la force du film. C'est

aussi une façon paresseuse d'accepter les insuffisances du scénario. Impuissance ou délicatesse ?

rions qui n'en demandaient pas tant. Et ses

efforts de rigueur dans le découpage ou le rythme accentuent encore les faiblesses du

scénario. Petit faux-pas d'autant plus regretta ble que l'opposition Parlo-Préjean aurait pu être productive. 1938 - LES NOUVEAUX RICHES •

- 6/10

Scénario : Charles-Félix Tavano d'après la pièce de Charles d'Abadie et de Robert de Cesse ; dialogues : Roger Ferdinand ; photo: Georges Benoît et René Ribault ;son : Emile Lagarde ; décors : Jacques Colombier et Eugène Lourié ; musique : Marceau Van Hoorehrecke ; montage : Henri Taverna. Betty Stockfeld (Betty Stefferson), Katia Lova

1938 - L'INCONNUEDEMONTE-CARLO

(Evelyne Ancelier), Germaine Charley

♦ -4/10

(Françoise Legendre), Marie-Jacqueline Chan

Scénario : Mario Soldati ; adaptation et dia logues : Jacques Constant ; photo ; Fred Langenfeld et François Franchi ; musique : Joe Hayos ; montage : Henri Taverna (tourné

tai (invitée), Raimu (Edouard Legendre),

en Italie).

Dita Parlo (Véra), Albert Préjean (Georges Duclos), Jules Berry (Messirian), Claude Lehmann (André),Jean Heuzé (le détective),

Gaston Mauger (un banquier), Henri Delivry, Enrico Glori. Dita Parlo montre beaucoup de bonne volon té poiu figiuer un personnage sans véritable consistance ; aventiuière victime des agisse ments d'im flambeinr peu scrupuleitx, joué sans y penser par un Jules Berry qui se sent chez lui, magnifique au demeurant dans la mesure où il n'affiche jamais sa parenté avec le rôle. Albert Préjean, l'ami d'enfance qui va sauver la pauvre Véra des griffes de son exploiteur, semble égaré à la recherche de quelque couplet pour faire passer le temps. Berthomieu tire vers le mélodrame des situa-

Michel Simon (Gérard Martinet), Raymond Segard (Georges Martinet), Fernand Fabre (Fronsac), René Bergeron (Chevalier), Jean Joffre (Ancelier), Gaston Dubosc (Séraphin), Maupi (beau-frère de Legendre), Albert Broquin et Frank Maurice (ouvriers), Edmond Poussard (Simon), Maupi (Jules), Georges Paulais (renchérisseur), Léon Arvel (président conseil d'administtation), André Nicolle (mécanicien chef), Jean Diener (commissaire

salle des ventes), Henri Delivry, Edy Debray. Deux ouvriers de chez Ancelier ont gagné le gros lot. Ils deviennent l'un et l'autre de gros

industriels. L'un, Martinet, cynique et mala droit (épatant Michel Simon) ruine son ancien patron. L'autre, Legendre, parvenu au grand coeur (superbe Raimu), passe son temps, avec une adresse machiavélique, à réparer les torts occasiormés par son vieitx compère. 11 s'agit d'une fable. Un peu sim pliste comme le sont toutes les fables, mais

14

ANDRE BERTHOMIEU

efficace et réjouissante, émouvante même à

L'astuce est dans le scénario :le mari (Louis

certains moments. Pour contrebalancer les

Verneuil s'est bien servi en se distribuant le

outrances (encore que...) il fallait du réalisme

rôle), pressentant que sa femme va le trom per, s'évertue à conquérir son rival (élégant Victor Boucher). Il y réussit si bien que sa fenune rompt et c'est avec son mari qu'elle prendra le train poiu Venise. Berthomieu regarde cette farce de très haut. On a l'im pression qu'il ne s'intéresse pas vraiment à ce qu'il filme. Huguette Dullos, qui interprète la femme,soufire un peu de ce manque d'at

dans la mise en scène. C'est, on commence

à le savoir, la spécialité de Berthomieu. Afièctionnant les plans d'ensemble qui ren dent justice au décor, il fait ainsi ressortir le décalage qui existe entre ces parvenus et la richesse environnante. Les gros plans suivront pour tenter de cerner leur vérité. On s'aper çoit vite que ce ne sont pas des marionnettes et que le principe de la fable ne les écrase pas. La Fontaine n'est pas loin. Berthomieu en a conscience et, pour finir, il nous place une parodie de la partie de cartes de Pagnol où « la société tout entière est représentée ». Du beau cinéma joué à la per fection par la troupe. Quelques faiblesses chez les jeunes premiers et des fautes vénielles: suivant les décors, Ancelier s'écrit quelque fois avec deux 1. Distraction de la script ? En tout cas, lorsqu'on se pique de classicisme, mieux vaut rester rigoureirx. 1938 - LE TRAINPOUR VENISE ♦♦ - 7/10

Scénario:André Berthomieu d'après la pièce de Georges Berr et Louis Verneuil ; dialogues : Louis Verneuil ; photo : Fred Langenfeld ; son : Marcel Coiumes ; décors : Jean d'Eaubonne et

Jacques Gut ; musique : Georges Van Parys ; montage : Christian Gaudin. Huguette Dullos (Caroline Ancelot), Madeleine Suffel (Berthe), Claire Olivier

(Strzanne), Germaine Lançay Victor Boucher (Érienne de Boisrobert), Louis Verneuil(Michel Ancelot), Max Dearly (M. Chardonne), Roger Vieuille (Amédée), Louis Florencie (Durand, chef de cabinet), Léon Larive (solliciteur),

Robert Ralphy (solliciteur), Pierre Etchepare (d'Aubigny), Georges Douking (barman), Henri Delivry (?), Marcel Méral.

tention. Actrice de théâtre sûre, elle deman

de à être dirigée fermement. D'où le flotte ment qui surgit entre les comédiens : Verneuil, sinueux. Boucher, strict, et Max

Dearly en totale fiberté. Le cocktail aurait dû être explosif, il est purement anarchique. De plus, le film étale cyniquement sa misogynie. Est-ce pour cette raison que nous avons Huguette Duflos et non Elvire Popesco ?

1939 - DÉDÉ-LA-MUSIQUE ••• - 2/10

Scénario et dialogues ; André Berthomieu d'après le roman de Gaston Montho ; photo : Fred Langenfeld, Charles Suin et François Franchi ; son : René Louge ; décors : René Moulaert ; musique : Roger Dumas ; lyrics : Gaston Montho ; montage : Renée Dely. Annie Vernay (Odette Martin, dite Trotinette), Line Noro (la grande Marcelle), Germaine Charley (Madame Léon), Madeleine Suffel (Juliette, la femme à Jo),

Mady Made (Georgette), Marcelle Barry, Irène Jeanning, Albert Préjean (Dédé), Aimos (Jo la Combine), Robert Le Vigan (Fernand

l'Américain), André

Nicolle

(patron du bar), Edmond Poussard (Riquet), Paul Villé (Monsieur Léon), Georges Pally (Bob), Gaston Manger (Commissaire), Albert Broquin (garçon du Bar des Fleurs).

ANDRE BERTHOMIEU - 15

Dédé, un ancien accordéoniste, trouve plus simple de vivre aux crochets de la grande Marcelle, heiureux comme im roi avec son

pote, Jo-la-Combine. Il va rencontrer Odette Martin, Trottinette, et cette rencontre boule

versera sa vie. Fou d'amour pour la jeune fille, il est prêt à toutes les concessions mais, poiur ne pas l'effaroucber, c'est dans les mensonges qu'il s'enferre. La jalousie de Fernand l'Américain transforme cette petite aventure en un drame à la Francis Carco. Dédé y lais sera la vie. Pas tme saute, pas une ellipse, pas un maniérisme dans la relation de cette fata

lité. Réalisme et pudeiu mènent le récit. La mise en scène emprisonne en douceiu tous les personnages sans les diminuer. Bertbomieu maîtrise l'évolution de Dédé avec tme telle

conviction que le mélodrame se dilue dans la

tragédie. Pas une tragédie à grosses voix, une tragédie susurrée, discrète, d'autant plus émouvante. Dans ce contexte, les comédiens

donnent le meilleur. Albert Préjean est moins désinvolte qu'à l'accoutumée sans rien perdre de son talent. Annie Vernay, fi-aîcbe, innocen te, qui ne sent pas arriver le mauvais temps, possède des trésors de tendresse. Aimos, émouvant et solide. Robert Le Vigan, encore tm rôle de traître, ne joue pas les troisièmes couteairx : élégance, dignité et réserve, du

Zimmer; photo ; Georges Benoît ; son:Marcel Royné ; décors : Robert Giordani ; musique : Georges Dervaux ; montage : Henri Taverna. Michèle Alfa (Thérèse Romenay), Line Noro (Mme Acher, la gouvernante), Josseline Gaël (Simone Norans), Pauline Canon (directrice

de la pension de famille), Marcelle Praince (Mme Romenay), Roberte Arnaud (Juliette Romenay), Pierre Blanchar (Marc Romenay), Georges Lannes (André Norans), Gaston Jacquet (Monestier), Jean Toulout (père prieur), Robert Dalban (chauffeur), Pierre Asso, Albert Gercoun, Gaston Séverin, Jean Heuzé.

Difficile de porter à l'écran im roman d'Henry Bordeaux. Mélodrame bourgeois loin des préoccupations du metteur en scène, plus enclin à traiter des drames populaires. Ici comme ailleius, il opte poiu la simplicité. Entrant dans le jeu du romancier, il observe ses persoimages comme un sociologue. Ainsi, l'univers est abordé (et non sabordé) claire ment, sans jugement a priori. Pierre Blanchar

enfle un peu sa conversion au pardon. Michèle Alfa est d'une pureté dans l'impiueté qui émeut.Josseline Gaël conserve son autori té naturelle. Et Marcelle Praince, sa souverai

neté. Quant à Line Noro, discrète et attentive,

beau travail. Line Noro enfin demeure d'ime

elle met tout le monde dans sa poche. Le res

splendide sobriété. Beau cadeau de Bertbo mieu à sa femme. Une erreur quand même : la bagarre bâclée entre Le Vigan et Préjean, ridicule et mal découpée. Un complice : Fred Langenfeld dont la photo contrastée dans le

pect est une qualité tellement rare en matière d'adaptation qu'il faut saluer le travail de Bertbomieu, et son humilité. Mais que tout cet univers manque de singularité!

bistrot devient lumineuse chez Trottinette.

1942 - LA CROISÉE DES CHEMINS

Savante approche des univers. 1941 - TA NEIGE SUR LES PAS •- 5/10

Scénario : André Bertbomieu d'après le roman d'Henry Bordeaux ; dialogues : Bernard

»» - 5/10

Scénario et dialogues : André-Paul Antoine d'après le roman d'Henry Bordeaux ; photo : André Thomas ;son : Marcel Royné ; décors : Robert Giordani ; musique : Georges Derveaux ; montage : De Bissy.

16 - ANDRE BERTHOMIEU

Josette Day (Laurence Chassai), Madeleine Robin ; son (Henriette Rouvray), Gisèle Parry (Claire), Raymonde Vernay (la mère), Pierre Richard-Willm (Pascal Rouvray), Pierre

Brasseur (Hubert Épervans), Georges Lannes (Félix Chassai), Jacques Tarride (Julien), Paul Barré (Gardannes), Jean Toulout (Hérault), Robert Moor (Emile), Albert Gercourt (le fac teur), Alexandre Fabry (le maire), Gaston Séverin (Maître Bertbier).

Mêmes remarques que précédemment pour l'histoire de Pascal Rouvray, austère médecin

de campagne qui, nommé à Paris, afiEronte le démon de midi en la personne d'une joUe jeune femme qu'il a connue jadis. La belle Laïuence ne fait que s'amuser de cette aven-

(Simone), Claire Jordan (Claudie), Alice Tissot (Mme Robinot), Lydie Valois (Janine), Cynette Quero (Hélène), Solange Delporte (Odette), Anne Iribe (Yvette), Mia Delphie (Monique), Suzaime Flon et Simone Signoret (étudiantes), Marie-Thérèse Teng, Marie Leduc, Millette Rorest, Michèle Berger, JeanLouis Barrault (Jacques Manin), Henri Vidal (Bob), Yves Furet (Hugues), Pierre Larquey (Heurteloup), Manuel Gary (Roland), Albert Morys (François), René Fluet (Pierre), Jacques Dynam, Bernard Lajarrige et Marcel Mouloudji (étudiants), Georges Patrix,Jacques Munier, Roland Fersen, Charles Texier, José

Quaglio, Foltz Tassel, Henri Delivry, Roger Vincent, Robert Didry, Pierre Ringel.

tiure. Pascal redresse la barre et s'en revient

Une heureuse rencontre entre im sujet et un

auprès de sa compagne (c'est tout de même

cinéaste. Un groupe d'étudiants logés dans un meublé entretenu par le vieil Heiuteloup (génial Larquey) et l'atrabilaire Madame

Madeleine Robinson, aiguë, vibrante). Pierre Richard-Willm, toujours aussi convaincant et sobre dans le pathétique, a de très beaux accents. Pierre Brasseiu- est tout son contrai

re :disert, enveloppant et acerbe. Josette Day dont la beauté s'accroît avec l'âge assume

avec éclat la (légère) perversité du rôle. Berthomieu s'est-il fait la main avec La Neige?

Il est ici plus mesuré, plus attentif et, aussi, il prend davantage de risques. Ses qualités de directem: d'acteurs s'approfondissent et sa mise en scène s'épanouit. Un beau film, noble, sincère et passionné.

Robinot (excellente Alice Tissot) fonde le «

Club de la Vache Enragée » où chacun appor te son obole en fonction de ses moyens et dont tous profitent. Nous sommes en 1939. La guerre sépare un temps les jeunes gens. L'im d'eux, Jacques, im sculpteur, en revient aveugle. Et l'attachement inconscient qu'il avait pour Geneviève (divine Michèle Alfa) se transforme en im amour à l'ambiguïté évi dente ; entre l'apitoiement sollicité et un sen timent véritable. Geneviève, au cœur tendre,

Scénario et dialogues : André Obey d'après la pièce « Famine Club » de Marcel Lasseaux ; photo : Jean Bachelet ; son ; Pierre Calvet ; décors:Lucien Aguettand et Raymond Nègre ; costumes : Jean Dessès ; musique : Maurice

finit par se laisser prendre à ce piège incons cient. D'autant que Bob qu'elle aimait sans réserve a été porté disparu. Jacques (JeanLouis Barrault, simple et direct comme il ne l'a jamais été) lui demande donc d'être sa femme. Une larme tombe des yeux de la jeime fille sur la main de l'aveugle. Belle et grande idée, à la Mac Carey ou à la Douglas

Thiriet ; montage : Jeannette Berton.

Sirk. Bob, revenu sain et sauf, a im violent

Michèle Alfa (Geneviève), Gaby Andreu

mouvement de révolte puis comprend et se

1942 - L'ANGE DE LA NUIT •

- 2/10

ANDRE BERTHOMIEU - 17

résigne. C'est déchirant et exposé de façon si simple que le mélo se dilue. André Berthomieu ne balbutie plus : U filme avec maestria. Toujours ces plans d'ensemble alternés avec des gros plans mais les regards sont justes, les travellings, beaux, jamais gra

surgje de la neige alors qu'il était en paime d'inspiration pour son second opus. Cette inconnue qui entend le rester, secrète et farouche. Cette inconnue qui va le marquer à jamais. On le comprend, c'est Madeleine

tuits. Avec un entêtement et une tendresse

ou tendre, rêveuse ou réaliste, jouant de tous les harmoniques possibles dont seule ime immense comédienne peut disposer. C'est un de ses plus beaux rôles, celui qui lui rend le mieux justice. Charles Vanel, puissant dans la menace et dans le désespoir. Pierre Brasseur,

exceptionnels, il parvient à bisser ce drame du quotidien jusqu'au tragique universel. 1942 - PROMESSE À L'INCONNUE •

- 6/10

Robinson, belle comme rarement, cassante

Scénario : André Berthomieu, Françoise

inutilement vénéneux. Henri Guisol, effacé.

Giroud et Marc-Gilbert Sauvajon ; dialogues: Marc-Gilbert Sauvajon ; photo : Georges Benoît ; son ; Marcel Royné ; décors : Robert Giordani ; musique : Georges Dervaux ; montage : Andrée Danis. Madeleine Robin ; son (Françoise Parker),

Le plus petit rôle est admirablement tenu. La mise en scène ne tolère aucune faille : elle est

d'un grand auteiu de films. Petit piivate-joke: Madeleine Robinson a rendez-vous avec

Charles Vanel dans un cinéma... On y joue Les Nouveaux Riches.

Gbarlotte Clasis (la mère Honoraz), Gisèle Alcée

(la vendeuse), Claude Dauphin (Jean Cartier),

1943 - LE SECRET DE MADAME CLA-

Charles Vanel (Bernard Parker), Herui Guisol

PAIN

Qacques Duvernier), Pierre Brasseur (Lussac),

»»» V - 8/10

Marcel André (Cbancelin), Lucien Callamand

Scénario : Marc-Gilbert Sauvajon et Françoise Giroud d'après le roman d'Edouard Estaunié « Madame Glapain » ; dialogues : MarcGilbert Sauvajon ; photo :Jean Bachelet ;son : René Longe ; décors ; Serge PiménofF; musi

(Bréchard), Alexandre Fabry (le père Honoraz), Robert Dalban (commissaire Andréani),

Manuel Gary (marin du Phocéa), Jacques Breteuil (le speaker), Jacques Tarride (le bijou tier), Nicolas Amato (chef de gare), Gaston Séverin (secrétaire des Goncourt), Jean Clarens.

que : Maurice Thiriet et Marceau Van Hoore-

brecke ; montage : Andrée Danis. Michèle Alfa (Thérèse Cadifon), Cécile Didier

Bon d'accord, la fin est bien traficotée mais

on l'accepte des films américains. Même chez les plus grands cinéastes, on trouve de ces dénouements gratifiants pour le spectateur, qui n'avaient rien d'évident au moment où l'intrigue se constrtdt. Et puis cette fin, estelle réelle ou bien est-ce la fin du roman ima

ginée par Jean Cartier(Claude Dauphin,l'oeil droit, le regard sincère, économe de ses gestes et de ses sourires, formidable) dès après sa rencontre avec l'inconnue ? Cette incoimue

(Mathilde Cadifon), Line Noro (Mme

Clapain, la « Nine »), Raymonde Vernay (Pauline), Germaine Stainval (Aurélie),

Michèle Olivier (Florence), Colette Régis (une dame), Raymond Rouleau (Commissaire François Berthier), Fernand Charpin (docteur Joude), Pierre Larquey (Hiuteaux), Alexandre Rignault (le garde-chasse), Louis Seigner (Fernand Ancelin), Paul Faivre (Miron), Pierre

Cueille (le joueur de billard), Gaston Mauger (le juge), Dumont,Jean-Jacques Steen.

18 - ANDRE BERTHOMIEU

Sans doute un des films les plus aboutis d'André Berthomieu, et aussi le plus discret. La musique de Maurice Thiriet y est pour beaucoup,insinuante, mélodieuse. On imagi ne sans peine ce que Clouzot aurait fait du roman d'Estaunié ; tout un arsenal d'effets

pour radiographier la province ! Berthomieu qui, comme trop de cinéastes, ne sait pas résister à la caricature, n'en fait aucun usage ici. Le rôle pour le moins trouble du docteur Joude, fantastiquement ciselé par Charpin, la sérénité de Michèle Alfa, l'apparente fantaisie de Raymond Rouleau, la grandeur secrète de Line Noro, tout contribue à rehausser le film.

Le classicisme de Berthomieu est parcouru de courants souterrains, de frémissements ambi

gus qui donnent tout au long du film des arrière-plans passionnants, grâce à Larquey et à Rignault. La mort de madame Clapain,sur venue dans la maison des demoiselles

Cadifon, donne lieu à une enquête menée parallèlement par l'inspecteur Berthier et la trop curieuse Thérèse Cadifon. Madame Clapain avait une fille naturelle, c'est ce qu'on finit par découvrir, et aussi qu'elle l'a échangée contre une enfant morte afin de lui garantir un avenir heureux. Cette enfant, devenue une

jeune fille du monde,s'apprête à faire un beau mariage. Thérèse lutte avec le commissaire. Il consentira à ne pas dévoiler le fameux secret. Le schéma est limpide. Berthomieu a conser vé cette limpidité dans sa mise en scène mais fait coiuir, sous les eaux dormantes, de bien

étranges remous. 1945 - J'AIDIX-SEPTANS ♦♦ -6/10

Scénario:André Berthomieu d'après la pièce de Paul Vandenberghe ; dialogues : Paul Vandenberghe ; photo : Jean Bachelet ; son ; Pierre Calvet ; décors : Raymond Nègre ; musique ; Henry Verdun ; montage : Henriette Wurtzer.

Jacqueline Delubac (Suzanne), Madeleine Suffel (Louise), Monique Darritz Christiane Sertilange Aimé Clariond (Maurice Fleurville), Gérard Néry(Bob Darcourt),Jacques Louvigny (oncle Victor), Jacques Famery (René), Guy Loriquet PaiJ Faivre (professeur de mathémati ques), Louis Florencie (proviseur), Charles Bouillaud (surveillant), Robert Moor (domesti

que), Michel Roux (émdiant), Jean Diener

(professeur d'histoire), Jacques Vertan. La mode des films siu- l'adolescence a fait

naître cette niaiserie au premier degré filmée par Berthomieu comme s'il s'agissait de « Phèdre ». Aucune distance prise avec un sujet balourd et démago. Les interprètes non plus ne se désolidarisent pas de l'entreprise. Ils sont pas mal du reste, Delubac, Clariond et le jeime Gérard Néry. Ils sont pas mal et c'est ce qu'il y a de pire. On souhaiterait une révolte au moins passagère devant tant de hêtise satisfaite. Mais non, pas le moindre frémissement.

1945 - PELOTON D'EXÉCUTION •

- 3/10

Scénario et dialogues : Pierre Nord d'après son propre roman ; photo : Nicolas Toporkoff; son :William Sivel ; décors : Raymond Nègre ; musique:Jean Gourdon ; montage : Henriette Wlinzer.

Yvonne Gaudeau (Françoise Villars), Lina Roxa Pierre Renoir (le Colonel Dalbray), Lucien Coëdel (Hans alias Anicet alias Auguste Labarthe), Abel Jacquin (Dalbret),

Robert Dalban (Schmidt), Georges Lannes (Martin), Pierre Magnier (de Juste), Jean Toulout (Von Angel), Paul Amiot (Férial), Charles Bouillaud (chauffeur), Pierre Nord

(Bébert), Julien Maffre (Datchary), Jo Dest (secrétaire), Charles Vissières (ciué). Marins

David (Dachary), Léon Daubrel, Gaétan Jor,

ANDRE BERTHOMIEU - 19

René Wilmet,Albert Gercourt,Jacques Silvain, Pierre Ferval, Louis Eymond.

Harry-Max (chef de l'orphéon), Bernard Crouet, Bernard Basset, Berretta, Jean Sylvère.

Etonnant film qui joue avec les codes, les res pecte (un peu trop jusqu'à im happy end dis cutable) et le fait avec une dignité peu commime. Dignité dans le déroulement des évé

Le scénario est de JuUen Duvivier. L'adaptation a-t-elle changé totalement l'esprit de l'histoire

nements, totalement crédibles en même

ou bien Duvivier cachait-il au fond de lui-

même, sous son apparente dureté, tme belle âme de ntidinette ? André Berthomieu, en

temps que palpitants, mais dignité aussi dans

revanche, se trouve à son afïàire dans cette

tme mise en scène sans chichi au service du

semi-comédie mtisicale avec couplets, orches tre de jazz et orphéon muiticipal. Il y met du charme, beaucoup de drôlerie, et du rythme. Jamais en retard siu le scénario, ponctuel dans son découpage, Berthomieu dirige les comé diens avec tact et adresse. Louvigny est exquis: il peut tout jouer. Henri Créntieux a déjà sa tête d'assassin des Demoiselles de Roch^rtsans

scénario et des acteurs, dignité enfin chez eux, les comédiens:Yvoime Godeau,peu gâtée par le cinéma,fait ici une création(comme on dit)

d'une belle simpUcité, émotion rentrée, sincé rité directe. Lucien Coëdel, en premier rôle subtil et efficace, ne cesse d'impressiormer par sa carrure, son humour léger et une adhésion totale à son personnage. Les autres sont tous excellents et surtout Robert Dalban qui n'a pas la partie la plus facile. Le métier de Berthomieu n'est pas tout. Il y a, derrière, un homme généreux et im réalisateur doté d'une sensibilité profonde. \9A6 -AMOURS,DÉLICESET ORGUES •-4/10

Scénario : Julien Duvivier ; adaptation : André Berthomieu, Maurice Barry et Dominique Nohain ; dialogues ; Paul Vanderbeighe ; photo:

avoir besoin de commettre le moindre meiu-

tre. Alice Tissot joue les écervelées (méchante un temps) avec distinction et malice. Charles Dechamps est mieux utilisé dans les distraits farfelus comme dans Battement de eœur. Jean Desailly, toujoius juste, reste fade. On ne voit pas assez l'excellent Harry-Max et Giselle Pascal, adorable, tire gentiment du côté de Darrieux avec un très bon physique, un talent indéniable et un joli filet de voix. 1946 - PAS SIBÊTE

Jean Bachelet ; son : Paul Boistelle ; décors :

♦♦♦ -7/10

Robert Gys ; musique : Paul Misraki ; lyrics : André Hornez ; montage : Henri Taverna. Giselle Pascal (Micheline), Catherine Érard (Yolande de Coeiu-Joly), Alice Tissot (tante Ursule), Janine Mareil (Angèle), Jean Desailly (Jean Pelletier), Gérard Néry (Pierre de Baucoiu), Charles Dechamps(Comte de GoeurJoly), Jacques Louvigny (Pacoulin), Henri Crémieux (Mathieu), Dominique Nohain

Scénario : André Berthomieu ; dialogues : Paul Vandenberghe ; photo : Pierre Franchi ; son : Louis Perrin ; décors : Raymond Nègre ; musi

(Etienne), Bernard Lajarrige (Martin), Robert

Bernard Lancret(Didier de Bellemond),Jacques Louvigny (comte de Bellemont), Yves Deniaud (Anthony), Jean Duvalerx (M. Ménard), Paul

RoUis (Robinot), Jack Vetter (Bouboule), Paul Faivre (Saturnin), Jean Berton (Gouttenoire),

que : Maurice Thitiet, Etienne Lorin et Georges Van Parys ; montage : Jeannette Berton. Stizy Garrier (Nicole), Mena Goya (Gaby Moreuil), Yvette Andreyor (Mademoiselle), Made Siamé (la mère Ménard), Jacqueline Beyrot (Rosine), Bourvil (Léon Ménard),

20 - ANDRE BERTHOMIEU

Faivre (le notaire), Charles Bcuiliaud (Joseph), Gaston Manger (le père Ménard), Naudès (un invité), Albert Broquin, Robert Fretel, Gabert, Frédéric Munié, Léon Daubrel.

Maurice Carrouet ; décors : Raymond Nègre ; musique : Georges Van Parys ; montre ; Jeannette Berton.

Martine Carol (Catherine), Denise Grey(Mme

de la Bastide), Liliane Bert (Betty), Éliane Pour son deuxième film, Bourvil est utilisé en

intégrant les sketches qu'il jouait au musichall. Berthomieu a lait un mix' avec le Pas si

Gharles (Solange), Ghristiane Muller (Mme Biscotin), Madeleine Suffel (la concierge), Marcelle Rexiane(mère de Betty), Renée Thorel,

bête de 1927 où René Lefebvie tenait le rôle

Gélia Gortez et Germaine Stainval(des invitées),

du feux naïf résolvant les problèmes mieux que persoime et débusquant par son innocen ce même les malins graveleux appâtés par l'ar gent. Opération menée à bien puisque cette

Jean Desailly (Jacques de la Bastide), Pierre Larquey (Arthur), Jacques Louvigny (Firmin), Yves Deniaud (Jules), Bernard Lajarrige (Albert), Paul Faivre (le président), Robert Berri

nouvelle version devait battre tous les records

(Philibert), René Hiéronimus (l'avocat), Jean

d'entrées en première semaine à Paris. Si la démagogie se mettait à devenir stérile, où aller chercher les clés du succès ? On ne peut guère reprocher à Berthomieu d'avoir eu du flair. Surtout que, dans ce film, tout est en place : découpage, rythme, mélange équilibré studioextérieius, à l'exception de Boiuvil, direction d'acteius légère et précise. Mais que de balour dises doit-on avaler poiu supporter ce film bien sous tous rapports. René Lefebvre avait poiu lui un certain charme et une innocence bien réelle. Et Bourvil est à Lefebvre ce que le nylon est à la soie. Tout est febriqué chez Bourvil (et dans le même sens, je devrais dire pour le même motif) afin d'emballer le spectateiu avec la même arrière-pensée qui guide Mona Goya quand elle veut duper le riche Ménard. Alors ? Qui veut la fin... ? Tant de talent gaspillé écoeiue. Louvigny,Suzy Carrier, la délicieuse Yvette Andréyor et Bernard Lancret. Tous sauf Boiuvil qui est à la base de cette supercherie. Involontairement ? Et alors ? Qu'est-ce que ça change ?

Diéner (la partie civile), Alexandre Mathillon (Dubois), Gharles Bouillaud (le procureur), Louis Florencie (M. Georges), Marcel Loche (l'huissier), Albert Broquin (im prévenu), Roger Vincent et Albert Brouett (deux invités), Roger Saget, René Pascal, Maurice Derville, Heruy Charrett.

Une histoire cocasse et inventive, dialoguée avec sobriété (une fois n'est pas coutume) par Henri Jeanson, habilement troussée par le scénariste Berthomieu, mise en scène classi

que, parfaitement huilée. Un petit vent d'anarchie souffle siu ces gens qu'ils soient du monde, du demi-monde ou des bas-

fonds. Jacques Louvigny, fetigué de jouer les boiugeois endimanchés, revêt la tenue de Firmin, valet de chambre stylé qui veille sur le maître de maison : Jacques de la Bastide Qean Desailly très fade dans im emploi où brillait Fernand Gravey), avocat en rupture de client. Sa mère (Denise Grey, moins trépi dante qu'à l'accoutumée) espère qu'il devien dra im as du barreau à l'instar de feu son

1947 - CARRÉ DE VALETS » -3/10

Scénario : André Berthomieu ; dialogues : Henri Jeanson ; photo : Fred Langenfeld ;son :

père. Poiu son apprentissage, Jacques défend ime troupe de pickpockets dirigée par Yves Deniaud et comprenant Bernard Lajarrige et Pierre Larquey, père de la charmante

ANDRE BERTHOMIEU - 21

Catherine (Martine Garni, mignonnette avant d'accéder au statut de star). II les sauve

alors que le trio désirait passer six mois à l'ombre. II se trouve dans l'obligation de les employer à son service avec toutes les consé quences que l'on devine, y compris celle d'épouser la jolie Catherine. Oui, bon, c'est pas terrible. Seulement, Berthomieu semble tellement s'amuser de ses blagues et de sa propre désinvolture que nous subissons le

Bourvil comme interprète. Berthomieu s'amuse ainsi de film en film. C'est ime jofie habitude qui fera florès im peu plus tard avec... la Nouvelle Vague ! Les aventures de ce Léon-là sont aussi bâties siu la persormalité du comédien qui ne tente aucim effort pour aller au-delà de ce qu'on lui propose. Boiuvil joue les niais avec niaiserie, et les malins sans malice. Paulette Dubost se

contente de la même manière (c'est l'expres

charme de cette comédie en mineur, sans

sion exacte) d'être strictement au niveau de

toutefois la confondre avec du Lubitsch.

son persotmage, au plus bas, quoi!La troupe qui les entoiure est entièrement complice si bien que, parfois, on se croirait à la télévision avec rires emregistrés. Le style bon enfant de Berthomieu inspire la sympathie. Cela n'em pêche pas le film de rester au ras du piston.

1947 - BLANC COMME NEIGE * - 3/10

Scénario : André Berthomieu ; dialogues : Paul Vandenberghe ; photo : Fred Langenfeld ; son : Jacques Lebreton ; décors : Raymond Nègre ;

musique: Georges Van Parys et Étienne Lorin ; montage : Henri Taverna ; chansons de Étienne

1948 - L'OMBRE

Lorin.

Brézolles), Pauline Carton (Mme Potinel),

Scénario et dialogues : André Berthomieu d'après le roman de Francis Carco ; photo : Maurice Barry ; musique : Georges Van Parys. Renée Faute (Denise Fournier), Berthe Bovy

Marcelle Rexiane (la vendeuse), Bourvil (Léon

(Mme Fournier), Pauline Carton (la concier

Paulette Dubost (Charlotte Beloiseau), Mona

Goya (Suzy Rexy), Alice Tissot (Melle de

-4/10

Ménard),Jacques Louvigny (Maître Floridor),

ge), Lolita de Sylva (Mme Milot), Éliane

Louis Florencie (M. Martin), Frédéric O'Brady (Van Golden), Paul Faivre (Paul), Robert Berri (Bob), Charles Bouillaud (ins

Charles (Marthe Halluin), Gabrielle Rosny

pecteur Robillard), Robert Rollis (le copain), Jean Diéner (le président des Assises), Gaston Orbal (le chef de l'orphéon), Marcel Méral (le concierge), Harry-Max (le juge d'instruction), Michel Roux (barman), Roger Vincent, Marcel Rouzé, Pierre Ferval, Robert Fretel, Maurice Derville.

(la vieille fille), Jeanne Lion (la teinturière), Fernand Ledoux (Firmin Blache), Pierre

Louis (inspecteur Roberge), Gérard Néry 0ean Fournier), Jacques Louvigny (inspec teur principal), Marcel Pérès (inspecteur Merlin), Paul Faivre (Veyrac),Jacques Sylvain (ami de Jean), Charles Lavialle (Albert), Robert Le Fort(un locataire), Albert Broquin (le concierge), Charles Bouillaud (Sylvain), Raymond Souhoff, Marcel Rouzé, René Hell.

Dans La Collection Ménard de Bernard-

Roland, Léon ne figmait pas. André Bertho mieu l'a inventé. Après en avoir làit le rustaud

Déjà, il y a Francis Carco auquel le cinéma a eu tort de si peu s'intéresser ou si mal. Et puis

de Pas si bête et avant Le Cœur sur la main, il

l'humilité et la rigueur de Berthomieu qui serre au plus près le roman et s'applique (c'est

le rend blanc comme neige et conserve

22 - ANDRE BERTHOMiEU

un peu le défaut du fîlm) à restituer son cli mat. La photo de Maurice Barry (une nou veauté chez Berthomieu) nuancée dans les

gris en extérieurs se charge de contrastes dans les intérieius. L'étrangeté de l'histoire est tra duite par des plans plus longs, plus élaborés. Renée Faure (joliment énigmatique), Berthe Bovy (à l'étonnant regard droit) et Fernand Ledoux (inspiré) forment le trio de base de cette aventure criminelle dirigée par un Louvigny très différent et im Pierre Louis élé gant. Peut-être pouvait-on s'attendre à un peu plus de violence dans la mise en scène. Mais le film, fidèle à Carco, est très estimable.

roge ni sur leiu véracité ni sur leiu: profondem. Leur évolution, du reste, est si progres sive que, même quand on coimaît le pro chain carrefour, on éprouve quelque émotion à le voir conforme à notre attente. Avec, de-

ci, de-là, des doutes sur le trop bel agence ment, la trop parfaite construction et la morale qu'on en tire. Parce que la grandeur est là, avec ses frémissements et ses incertim-

des. Parce que, si la perfection est fragile, la mise en images, elle, ne tolère aucune échap pée gratuite. Elle est là pour enfermer les spectateurs dans l'action et laisser aux seuls acteurs le soin de nous troubler. Charles Vanel est sublimissime. D'autorité en ten

(Minouche), Cécile Didier (Mme Moret), Marcelle Rexiane, Marie Guilhène, Paul

dresse, il parcourt tous les sentiments qui peuvent agiter un homme mûr, veuf, dont la vie s'est figée dans le travail et l'amour(mala droit, qui plus est) des autres. Marguerite Deval ne minaude que pour cacher sa vraie natme,elle nous ravit par im chant dont l'au torité repousse toute tentation mélodramati que. Jimmy Gaillard (aussi beau qu'Henri Vidal) est d'ime grande justesse. Et Suzy Carrier joue faux avec une telle sincérité qu'elle n'en est que meilleiue. Un bien beau film, à deux pincées du chef-d'oeuvre.

Vandenberghe (Francis dit Gringalet), Charles Vanel (Lucien Ravaut), Jimmy Gaillard (Philippe Ravaut), Jacques Louvigny (M.

•»» -2/10

1948 - GRINGALET - 2/10

Scénario : André Berthomieu ; dialogues ; Paul Vandenberghe d'après sa propre pièce ; photo ; Fred Langenfeld ; son : Jacques Lehreton ; décors : Paul-Louis Boutié ; musique : René Cloërec ; montage : Louisette Hautecoeur. Suzy Carrier (Josette Blanchard), Marguerite Deval (Mme Bachelet), Marcelle Hainia

(Mme Blanchard), Christiane Sertilange

1948 - LE CŒUR SUR LA MAIN

André Bervil (Doudou), Charles Bouillaud (livreur), Léon Larive (directeur), Henry

Scénario ; André Berthomieu ; dialogues : Paul Vandenberghe ; photo : Fred Langenfeld ; son : Pierre-André Bertrand ; décors : Raymond Nègre Robes : Jacques Griffe ; musique :

Prestat, Al Romans, Georges Paulais (?).

Georges Van Parys ; chansons : Etienne Lorin ;

Blanchard), Paul Faivre (Moret), Charles

Vissières (Émile), Fernand Rauzéna (Bob),

Encore tme fois, la simpficité sied à Bertho mieu. Et aussi la tendresse et la subtilité sans

prétention. On pouvait tout craindre de cette histoire à l'eau de rose mais on est pris au piège dès les premiers plans. Le classicisme, ici, authentifie les sentiments. On ne s'inter

montage ; Jeannette Berton. Michèle Philippe (Mary Pinson), Lolita de Sylva (Solange), Marcelle Rexiane (Madeleine), Blanche Denège (Augustine), Marcelle Monthil (MeUe Aglaé), Gabrielle Rosny et Florence Brière (dévotes), Irène Rossi Bourvil (Léon

Ménard), Jacques Louvigny (Martineau),

ANDRE BERTHOMIEU - 23

Robert Berri (Alex), Paul Faivre (le curé),

Charles Bouillaud (Paulo), Albert Broquin (patron du café), Charles Lavialle (l'éditeur), Harry-Max (M. Musard), Pierre Ringel et

Émile Genevois (les deux gars), Léon Larive (directeur du cirque), Fernand Blot (son frère), Georges Bever (le clown), Pierre Ferval (pom pier), Christian Martaguet et Serge Lecointe (gosses), Luong Van Yen (manucure), Nicolas Amato (employé au cirque), Marcel Rouzé (agent à la Gare Saint-Lazare), Paitl Derly, René Hell, Jacques Vertan.

1948 - LE BAL DES POMPLERS »»» - 4/10

Scénario :André Berthomieu ; dialogues:Jean Nohain d'après sa propre pièce ; photo : Jean Bachelet ; son : Jacques Lebreton ; décors : Raymond Nègre ; musique ; Georges Dervaux ; montage : Henri Taverna. Paulette Dubost(Germaine), Michèle Philippe (Paméla Noël), Blanche Denège (Cécile Grégeois), Claude Dauphin (Camille, Olivier et Henri Grégeois), Pierre Louis (Badin), Dominique Nohain (Michel), Robert Arnoux (Touvoir), Henri Crémieux (Fatafia), Robert

Léon Ménard, le pseudo-héros récurrent Berthomieu/Bourvil, se retrouve bedeau. Un

bedeau qui joue de l'harmonium à l'église et de l'accordéon dans les bals populaires. Lors de la venue de Mary Pinson, grande vedette de seconde zone, il est amené à remplacer son accordéoniste. Et voilà ime carrière qui s'aimonce. Léon Ménard connaîtra le succès,

im semblant d'histoire d'amom avec Mary

Pinson, sera escroqué, ruiné et finira clown poiur amuser les enfants et renouer avec le succès. Belles recettes poiu ce film bien structuré. Berthomieu a eu l'excellente idée

de ne retenir de l'aventure de Ménard que le côté tristotmet : faire rire avec ses propres

malheurs. Travellings émotionnels, plans longs sm le désarroi du héros et, en face, le rire des spectateurs quels qu'il soient. Bourvil poursuit sa démarche,il est émouvant et tout à fait subtil. Pas d'accent artificiel, la simpli cité requise par Berthomieu,et qui s'affine de film en film. Michèle Philippe en vampgarce a les atouts physiques mais reste très moyenne sur le plan de la comédie. Robert Berri s'incruste déjà dans les persoimages douteirx. Mais Paid Faivre, en cmré-gâteau, est très attendrissant. Film réussi et, je crois, assez courageux.

Rollis (Raymond), André Versini (Marcellin), Jean Valmence (Paulo), Frédéric O'Brady(l'impresario), Jo Dest (Dr Frantz), Paul Faivre (Berton), Charles Bouillaud (Coquillard), Christian Simon (Marceau), Fmilio Carrer,

Robert Leray, Pierre Ferval. Admirable scénario, vachard et cynique, bien dans la lignée des œuvres de Jean Nohain. Le film en conserve l'essentiel. Si l'on excepte la morale finale, celle du Bal des Pompiers, réci tée adroitement par Pierre Louis (acteirr idéal pour ce gemre de personnage), ne faisant qu'appuyer ce que le film nous suggérait sur un ton mineur, jovial et plutôt sympathique, l'œuvre entière est sans bavures. l£s person nages cyniques ne sont jamais antipathiques. Les autres, les poires, pathétiques sans lar moiement. Délicat de réussir ce mélange d'émotion vraie et de satire féroce. Nohain

n'en est pas le seul responsable. Ce qu'appor te Berthomieu, c'est une mise en scène

conforme.Je sais que le mot peut surprendre. C'est celui qui convient:conforme aux divers mouvements du script, et rigoureuse en même temps. Rester homogène quand cha que scène pousse à la divergence, voilà le grand mérite de Berthomieu, ici plus auteur encore que cinéaste. Claude Dauphin joue

24 - ANDRE BERTHOMIEU

trois rôles. Avec la même élégance, la même force, la même conviction. Paulette Dubost,

tout comme Pierre Louis, est pile à l'endroit où il fallait. Bel hommage rendu à Blanche Denège qui accède enfin à un rôle important. Nous sommes loin des élucubrations et de la

noirceur appliquée de Clouzot. Ici, tout est simple, sans autte ambition que de restituer un climat, honorablement. 1949 - LE ROIPANDORE ♦♦♦♦ -3/10

Scénario:André Berthomieu ; dialogues : André Homez, Pierre Ferrari er Robert Picq d'après le roman de Coriem ; photo : Charles Suin ; son : Jacques Lebreton ; décors : Raymond Nègre ;

musique : Bmno Coquatrix ; chansons d'Étienne Lorin et Guy Lionel ; montage : Louisette Hautecoeur.

Mathilde Casadesus (la Reine Maroka), Paulette

Dubost (Melle Angèle), Marcelle Rexiane (Mme Quichenette), Blanchette Bmnoy (ellemême), Bourvil (Léon Ménard), Georges

Reine devient une excellente ménagère. Rien à dire de cette farce sinistre sinon que Bourvil y est exécrable. 1949 - M EEMME NUE -2/10

Scénario d'après la pièce d'FIenri Bataille ; adaptation :Solange Térac ; dialogues : Charles Exbrayat ; photo : Michel Kelber ; son : Jean Rieul ; décors : Raymond Nègre ; musique ; Henry Verdun ; montage : Henri Taverna. Giselle Pascal (Louise Cassagne dite Loulou), Michèle Philippe (la Princesse de Chabran), Paulette Dubost(Suzarme Monier dite Suzon),

Germaine Charley (Mme Garzin), Suzanne Guémard (infirmière), Annie Avril (Alice), Yves Vincent (Pierre Bernier), Jean Tissier (Roussel),

Jean Davy (Jean Ronchard), Pierre Magnier (Prince de Chabran), Jean Toulout (Garzin),

Arthur Allan (Jacopoulos), Paul Faivre (le père Louis), Georges Vitray (Gréville), Harry-Max (Verzelle), Michel Nastorg (un peintre), Maurice Dorléac (le médecin), Robert RoUis

Lannes (Adrien Cochard), Charles Bouillaud

(tapissier), Édy Debray (chirurgien), Marcel

(Grenu), Frédéric O'Brady (ToUev), Arthur AUan (Pilovar), Gaston Orbal (le capitaine), Paul Faivre (le maire), Jean Diéner (un gendar

Loche (portier), Marcel Charvey (Jérôme), Jean Sylvère, Pierre Ferval, Henri Mark.

me), Pierre Clarel (ambassadem), Jean Richard

Voici Berthomieu confronté à Hemi Bataille

(Quichenette), Marcel Métal (garçon de café),

après Hemi Bordeaux et Francis Carco. Ce mélodrame traditionnel possède im petit par

Rivers Cadet (Célestin), Charles Lavialle (le

vagabond), Nicolas Amato (l'huissier), Max Elloy (le créancier), Fernand Blot (client du café), Marcel Charvey (speaker), Titys (chauf feur de taxi), Paul Villé (notable), Paul Derly.

fum à la Maupassant. Il s'agit des mésaventu res d'im modèle (déficieuse et forte Giselle

Pascal) abandotmée par son ami de peintre lorsque ce dernier (des dentiers) obtient le succès. Un vieU ami vient à son secoms au

Léon Ménard, cette fois, est devenu gendar me. Issu de l'Assistance Publique, il hérite d'im Prince Royal (de Sergovie) la somme de 950.000 francs. Mais il entend rester gendar me quand même. La Reine vient le solliciter et l'épouse car les caisses du Royaiune sont à sec. La révolution les chasse de Sergovie et la

moment où elle songeait à se supprimer. Berthomieu adore ce genre de situations : c'est un sentimental, manifestement. Il suit

d'ime caméra amoureuse la jeime Loulou, se désintéresse passablement des mondains qui l'entourent et réussit de fort belles scènes de

chagrin. Les habitués répondent présent pour

ANDRE BERTHOMIEU - 25

incarner les personnages secondaires, ils le

1950 - MADEMOISELLEJOSETTE, MA

font avec conviction et tendresse. Yves

EEMME

Vincent, à qui est dévolu le rôle ingrat du peintre ingrat, a de la prestance et assez de caractère pour jouer une personne qui n'en a guère. Le scénario est solide, un peu convenu mais c'est précisément cela qui convient à Berthomieu et c'est précisément cela qui lui permet de se surpasser.

♦♦♦♦ - 3/10

Scénario : André Berthomieu ; dialogues : Paul Vandenberghe d'après la pièce de Paul Gavault et Robert Charvay ; photo : Roger Dormoy ; son ; Lucien Legrand ; décors: Raymond Nègre ; musique : Georges Van Parys ; montage : Louisette Hautecœur.

1949 - idi PETITE CHOCOLATIÈRE

Odile Versois (Josette Dupré), Lysiane Rey (Myrianne), Suzanne Guémard(Mme Dupré),

♦♦♦ - 2/10

Marcelle Hainia (Mme Dutilleul), Marcelle

Scénario : André Berthomieu ; dialogues : André Hornez d'après la pièce de Paul Gavault ; photo:Walter Wottitz;son:Jacques Lebreton ; décors : Raymond Nègre ; musique : Paul Misraki ; montage : Louisette Hautecoeur. Giselle Pascal (Benjamine Lapistolle), Jeannette

Rexiane (Léontine), Fernand Gravey (André Ternay), Georges Lannes (M. Dupré), André

Batti (Rosette), Paulette Dubost (Julie), Colette

Georges (Simone), Claude Dauphin (Paul Normand), Bernard Lajarrige (Raoul Pinglet), Henri Genès (Félicien Bédarride), Georges Lannes (M. Lapistolle), Henri Crémieux (Mingassol), Gaston Orbal(Eugène), Max EUoy (le garçon), Jean Hébey (le fêtard), Charles

Versini (Vallorbier), Robert Arnoirx (Panard),

Paul Faivre (Urbain), Guy Rapp (directeiu de l'hôtel), Charles FarreU (Joe Jackson), Rivers

Cadet (Dutilleul), Charles Bouillaud (le por tier), Harry-Max (le fondé de pouvoir), Jean Berton (directeur de cabinet), Marcel Mérovée

(le caddie), Marcel Méral (le valet),Jacques Essy.

lègue de Paul), Michel Roux (prétendant), Jean

Habitué des remakes en cette période, c'est lui-même qu'il copie et trahit derechef en reprenant cette bluette que Jean Murât et Aimabella avaient fait rayonner de leur char me bon enfant. Complètement démodée,

Nohain (lui-même), René Sauvaire,Aimé Barelli

l'aventure aurait demandé à être levisitée

et son orchestre. Bob Jacqmain,Jacques Essy.

mais le plus simple eût été de la laisser dormir dans son bel écrin de 1933. On regrette pom Fernand Gravey dont l'humour et la finesse méritaient mieux. Berthomieu semble figé. Peut-être se lasse-t-il de reproduire sans cesse les mêmes situations ? Ermuyeux et démodé tant dans le sujet que (surtout) dans la mise en scène à un degré tel que les acteurs, Odile Versois particulièrement, sont exécrables.

Bouillaud (le maître d'hôtel), Robert Rollis (col

Lamentable remake du film de Marc AUégret où, à part Claude Dauphin un peu trop juste dans un rôle sans charme et Giselle Pascal,

jolie mais manquant de rythme comme tout le film d'ailleurs, la distribution est nette

ment inférieure. Paulette Dubost ne vaut pas Simone Simon. Michèle Verly n'avait pas la vulgarité de Jeannette Batti ni Raimu celle d'Henri Genès. La platitude de la mise en scène est bien la preuve que Berthomieu ne sait pas comment se tirer de ce guêpier. Et il ne s'en tire pas.

1950 - PIGALLE-SAINT-GERMAIN-DES-

PRÈS ♦♦♦ -7/10

Scénario : André Berthomieu et Ray Ventura ;

26 - ANDRE BERTHOMIEU

adaptation :PatJ Gilson et André Berthomieu ; dialogues : Serge Veber et André Hornez ; photo : Charles Suin ; son : Antoine Archimhaud ; décors : Raymond Nègre Rohes:Jacques Coster ; musique : Paul Misraki ; lyrics : André Hornez ; montage : Louisette Hautecoeur.

Vandenberghe ; dialogues:Paul Vandenberghe ; photo : Fred Langenfeld ; son : Louis Hochet ; décors : Raymond Nègre ; musique : Richard Comu ; chansons: Robert Lamoureux ; monta

(Pâquerette), Michèle Berger (dame au smo king), Palmyre Levasseur (cliente), Henri Genès

ge : Louisette Hautecoeur et Henri Taverna. Colette Ripert (Françoise), Lysiane Rey (Yvette Legendre), Geneviève Morel (Mme Marguerite), Palmyre Levasseur (la concierge), Nicole Regnault, Yvonne Dany, Robert

(Tatave), Gabriel Cattand (Jean-Pierre Francis),

Lamoureux (Robert), Yves Deniaud (Gaston

Georges Lannes (l'inspecteur), Albert Dinan

Legendre), Jean Carmet (la Globule), Robert

Claude NoUier (la Baronne), Jeanne Moreau

(M. Jo), Paul Faivre (oncle Jules), Van Doude

Berri (Grand Jo), Charles Bouillaud (Emile, le

(Robert), Gaston Orbal(Goldy), Emilio Carrer (Esposito Constantin), Amédée (Albert), Char les Bouillaud (un inspecteur), Jean Berton (le

flic), Paul Faivre (le fondé de pouvoirs),

commissaire), Daniel Mendaille (chefde la PJ.), Nicolas Amato (maître d'hôtel), Lucien Dorval,

Marcel Rouzé, Robert Blome, Jacques Essy, Alain Rafïàël, Maurice Dorléac, Jacques Hélian

Robert Rollis (Fil de Fer), Gaston Orbal

(Marquis Bertrand de La Ricardière), Jacky Gencel (Jean-Jean), Pierre Mazé (Michel), Henri Niel (le gros père), Lucien Dorval (l'in

et son orchestre (Ginette Garcin, Jean Marco,

dustriel), Lee Gordine (l'Américain), Léon Larive (Paulo), Nicolas Amato (un locataire), Maurice Biraud (mari en colère), Paul Villé,

Pierre Brun, André Martin, Almone et les

Patrick Saint-Maurice, Jacques Vertan.

Hélianes), les Blue Bells Girls. Prétexte à faire entendre les derniers succès de

Jack Hélian, ce film atteint des sommets de

niaiserie. Le polar qui court en même temps que le célèbre orchestre se prodrrit de boîte en boîte, ou de Pigalle à Saint-Germain-des-Près, est affligeant. Toirs les comédiens s'évertuent à noirs y faire croire mais comme ils jouent dans

Parce qu'il a dérobé un portrefeuille à un badaud, Robert s'est fait remarquer par le camelot Gaston. L'amitié, profonde, s'installe entre les deux hommes. Autour d'eux, tout

un microcosme d'individus qui rappelle l'uni vers de Jacques Prévert. Mais ici, malgré le côté bon enfant, hérité des années 1930, le

manichéisme est roi et ne concerne pas seule

toutes les directions, leurs efforts restent vains.

ment les camelots. Robert Lamoureux en

Jearme Moreau se plante chez Shakespeare. Henri Génès se veut chez Pagnol. Georges Larmes se prend pour Maigret et ce qui, à la rigueur, aurait pu passer pour ime farce bon enfant (n'est-ce pas une des qualités de Berthomieu ?) devient salmigondis et tricherie.

cormus, toujours aussi drôles mais sans véri table rapport avec le contexte. Les hommes sont plutôt bien représentés : Deniaud, Carmet, Rollis, Berri en mauvais garçon. Les

Pouah!

1950 - LE ROIDES CAMELOTS ♦ - 2/10

Scénario

: André

Berthomieu

et

Paul

profite pour placer ses sketches les plus

femmes, elles, sont assez ternes, même la

mignonne Colette Ripert. Sympathique et sans prétention, le film avoue ses hmites dans une mise en scène académique et une appro che schématique des personnages. Je sais, c'est la loi du genre : on peut le regretter tant

ANDRE BERTHOMIEU - 27

la mièvrerie qui se dégage de ces aventures finit par gâcher un éventuel plaisir. 1951 - CHACUN SON TOUR ♦♦♦ -3/10

Scénario et dialogues : André Berthomieu et Paul Vandenberghe ; photo : Jean Bachelet ; son ; Jean Rieul ; décors ; Raymond Nègre ; musique: Michel Emer et Robert Lamoureux ; montage ; Henri Taverna. Michèle Philippe (Solange), Jane Marken(Mme Lep^e), Marthe Mercadier (Ketty), Jeanne Fusier-Gir (la Baronne), Lolita de Silva (Mme

Ramirez), Praline (présentatrice), Jacqueline Joubert (speakerine), Janine Viennot (Mme Barbochon), Blanche Denège (Tante Clémence), Marcelle Rexiane (dame des lavabos), Robert

Lamoureux (Robert), Charles Dechamps (Lepage), Paul Faivre(Dubourg), Robert Arnoux (Raoul), Charles Bouillaud (Pitois), Robert RoHis (Benoît), Jean Hébey (Barbochon), Robert Le

Fort (Tirât), Arthur Allan (Ramirez), Roger Vincent (un acheteur), Jacques Vertan, Roger Dalphin, Gaston Garchery. Fabriqué pour intégrer au scénario les sketches de Robert Lamoiueux,le film n'a guère d'autre ambition. Michèle Philippe est bien impuissan te à tirer quoi que ce soit de son persoimage. Jane Marken et Marthe Mercadier ont davanta

ge de ressources mais s'essoufflent vite. Robert Lamoiueux, très amusant à la radio, épuise très tôt ses qualités comiques,feute de support véri table. Berthomieu piétine dans cette histoire de dédoublement qui remplace les sosies habi tuels. Du cinéma sous cellophane.

Dulud ; photo ; Fred Langenfeld ; son : Jean Rieul ; décors : Raymond Nègre ; musique : Brimo Coquatrrx ; montage : Henri Taverna. Marthe Mercadier (Hélène), Mona Goya (Rita Malaquais), Alice Tissot (la Baronne), Doris Marnier (Suzy), Blanche Denège (la marraine), Palmyre Levasseur (concierge), Marie-Reine Kergal (Lily), Gabrielle Doulcet (dîneuse), Laure Paillette Roger Nicolas (Bernard, Camille, Henri), Georges Lannes (Mouthon), Georges Baconnet (père Benoît), Jean Toulout (Roberval), Charles Bouillaud

(Joseph), Charles Rigoulot (Freddy), Maurice Dorléac (directeur radio), Robert Rollis

(caviste), Harry-Max (maître d'hôtel), Nicolas Amato (garçon de salle), Léon Larive (invité), Claude Véga (imitateur), Jacques Vertan (chasseur), Maurice Biraud (Beausire), Paul Faivre (directeur de l'hôtel), Marcel Méral,

Gaston Garchery, Pierre Ferval, Michel Dancourt, René Hiéronimus.

On remplace Robert Lamoureux par Roger Nicolas, on lui fait jouer trois personnages au heu de deux,ce qui est normal puisque l'idée, ils se sont mis à trois poiu la trouver. Le toiu: est joué. Un ton encore en dessom. Mais, en dehors du rôle principal, Berthomieu utilise ime tapée de gens fort sympathiques et on a plaisir à reconnaître Paul Faivre, Charles Bouillaud, Rigoulot, Rollis, Claude Véga (jamais égalé comme imitateiu), Alice Tissot, Mona Goya et l'inénarrable Harry-Max. La mise en scène est carrée, c'est dire qu elle ne tourne pas rond.

1952 - ALLÔ...JE T'AIME 1951 - JAMAIS DEUX SANS TROIS ♦♦♦ -2/10

Scénario : André Berthomieu d'après une idée de Fernand Sardou, Michel Dulud et André

Hornez ; dialogues : André Hornez et Michel

♦♦♦ -4/10

Scénario : Michel Dulud ; adaptation : André Berthomieu ; dialogues : Michel Duran ; photo : Georges Million ; son : Jean Rieul ; décors : Raymond Nègre ; musique : Georges

28 - ANDRE BERTHOMIEU

Van Parys ; montage : Henri Taverna. Claude Farrell (Odette Chenevière), Denise Grey (Mme Dupuis), Christiane Sertilange (Mado), Marie-Reine Kergal (secrétaire), Robert Lamoureirx (Pierre Palette), Duvallès

(M. Petitpas), Jacques Dynam (Gilbert Pujol), Charles Bouillaud (Martinet), Jacques Emmanuel (Contran), Edmond Ardis ; son (détective), Jean Daurand (contremaître), Robert Rollis (Cadinot), Emile Genevois,

Jack Ary, Roger Dalphin, Ripert. C'est un vrai scandale de ne pas mieux s'oc cuper de Claude Farrell dont la beauté exige plus d'attention et le talent plus d'opportu nités. A part ça, la comédie est mal troussée, sans la moindre drôlerie. Berthomieu filme,

imperturbablement, et platement. 1952 - BELLE MENTALITÉ ♦ - 2/10

Scénario : André Berthomieu ; dialogues : Roger Pierre ; photo : Georges Million ; son : Jean Rieul ; décors : Raymond Nègre ; musi que: Georges Van Parys ; montage: Louisette Hautecoeur.

Michèle Philippe (Solange de Fleury), Geneviève Kervine (Marinette), Jeanne

Fusier-Gir (Mme de Fleury), Elisa Lamothe (Loulou Régina), Claire Gérard (Mme Bonvalet), Dorette Ardenne (secrétaire),

une volonté de ne pas rester dans les sentiers battus. La naïveté de Jean Richard, héritier patent de Bomvil qu'il n'imite cependant pas, aide à faire passer les quelques clichés auxquels il est confronté. Michèle Philippe a de la clas se. Geneviève Kervine, beaucoup à apprendre. Mais, avec Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, l'ennui est pulvérisé. Et comment résister à Jeanne Fusier-Gir, ne pas être recon naissant à Berthomieu de nous ramener Claire

Gérard ? Sinon, la mise en scène ronronne. 1952 - LE DERNIER ROBIN DES BOIS *««« -3/10

Scénario : Gérard Carlier ; adaptation : Gérard Carlier et André Berthomieu ; dialogues : Paul Vandenberghe ; photo : Georges Million ; son : Pierre-Henri Gourmy ; décots : PaiJ-Louis Boutié ; musique : Henri Beui ; montage : Robert et Monique Isnardon. Nicole Maurey (Isabelle), Roger Nicolas (Ludovic), Henri Vilbert (inspecteur), Lucien Nat (M. Lévêque), Paul Faivre (Gustave), Albert-Michel (gendarme), Charles Bouillaud (Julien), Michel Dumur (un gosse), Raoul Marco (le principal), Maurice Dorléac (le capitaine), Luc Andrieu et François Richard (les complices), Serge Lecointe, Jack Ary. Ici, on touche le fond. Scénario-mascarade

qui oblige Roger Nicolas à se surpasser dans l'insupportable et le grotesque. Nicole Maurey, après Bresson et avant l'Amérique, est très jolie. Elle regarde tout ça avec un air de suprême indifférence.

Geneviève Morel (cuisinière), Huguette Vergne (femme de chambre), Jean Richard (Honoré Bonvalet), Roger Pierre (Frédo), Jean-Marc Thibault (journaliste), Jean Martinelli Jacques de Fleury), Paul Faivre (Bonvalet), Harry-Max (commissaire), Jack Ary(gendarme), Robert Rollis (photographe),

•- 7/10

Maurice Biraud, Nono Zammit, Max Martel.

Scénario : André Berthomieu et Rémo Forlani ;

Un peu mieux structuré et smtout mieux dia logué, ce film rompt avec les précédents par

Bernard ; son : Lucien Lacharmoise ; décors :

1952 - L'ŒIL EN COULISSES

dialogues : Paul Vandenberghe ; photo ; André Raymond Nègre et Henri Sonois ; musique :

ANDRE BERTHOMIEU - 29

Henri Betti ; montre: Gilbert Natot. Jeannette Batti (Martine Cairolle), Nicole

Maurey (Annette Durand), Paulerte Dubost (Mme Florent), Germaine Charley, Agnès Tanguy, Henri Genès(Tonin Bonafous),Jean-

Dupont), Mona Dol (mère de Paul Dupont), Annick Tanguy (fleuriste), Dorette Ardenne (vendeuse), Suzanne Nivene (vieille dame),

Jean Richard (Paul Dupont), Frédéric Duvallès (M. Boudignon), Maurice Nazil (Grégorian),

Marc Thibault (Dudu Durand), Paul Faivre

Paul Faivre (Maître Ratinot), Maurice Biraud

(M. Leloup), Jacky Gencel (Jojo GairoUe),

(Didier), Philippe Mareuil (Michel), Charles

Robert Rollis (bruiteur), Gaston Orbal (chef

Bouillaud (Martin), Robert Rollis (Ferdinand),

d'orchestre), Roger Couderc et Loïs Van Lee

Max Desrau (le barbu), Max EUoy (le chauf feur), Robert Destain (le bègue), Robert Moor {1er clerc), Roger Pierre (présentateur), Daniel Cauchy (l'existentialiste), Nono Zammit.

(animateurs radio), Charles Bouillaud (voi

sin), Jacques Provins, Michel Méry, Paul Démangé, Félix Marten, André Bourillon, Louis Velle, André Chanu, Max Desrau, Jean-

Pierre Méry, André Bibal, Alain Roland, Louis Daquin, André Betthomieu. Après Bourvil, après Robert Lamoureux,après Roger Nicolas, voici Henri Genès dans la gale rie des comiques de Berthomieu. Genès est plus adapté à son univers : bon enfant, gouail leur. Berthomieu va jusqu'à apparaître dans le film en compagnie de son camarade syndiqué Louis Daquin. L'histoire ha pas grande impor tance : ascension d'un amateiu: de rugby qui entre « en music-hall » puis fait du cinéma. Amoureux de la mignonne Martine Cairolle!! (Jeaimette Batti, pulpeuse) qu'il conquiert à la dernière bobine, il côtoie Jean-Marc Thibault

(épatant), l'inusable Paulette Dubost et la splendide Nicole Maïuey. C'est enlevé, gentil, plutôt bien filmé et la satire de la radio, si elle pousse un peu trop loin, s'appuie tout de même siu des vérités indiscutables.

Monsieiu Durand-Dupont a bâd ime sorte d'empire avec les Galeries Parisieimes. Quand il décède, sa femme éplorée (Mona Goya, panache et caricature) est au désespoir ; l'héri tage lui échappe en partie. Sa fille Domino (Brigitte Bardot, gnan-gnan) n'en a plus que la moitié. A qui va l'autre ? A ce corniaud de Paul, enfant natnrel, qui hérite aussi de la direction des affaires. Bien entendu, le cultivateur (Jean Richard, minaudant), armé de son seul bon sens, va remettre de l'ordre dans tout ça. On élimine les mauvaises influences, on fait sortir

Domino des caves, on démasque les trafics, on dorme aux ouvriers des primes et des quarts d'heure de repos, on travaille en musique et on déniche ime belle jeime femme solitaire dont on fera sa femme devant le maire et le curé. Y

a vraiment plus de morale ! Berthomieu se délecte de cette ignominie dégoulinante qu'il filme fermement, impassible et académique. Heureusement, il y a Charles Bouillaud,

1953 - LE PORTRAIT DE SONPÈRE

Frédéric Duvallès et Paul Faivie. Pour le reste,

♦♦♦ - 6/10

beurk!

Scénario ; André Berthomieu ; dialogues: Roger Pierre ; photo : Georges Million ; son ; Lucien Lacbarmoise ; décors : Raymond Nègre ; musi que : Henri Betti ; montage: Gilbert Natot. Brigitte Bardot (Domino), Michèle Philippe (Marie-Louise), Mona Goya (Lisette Durand-

1954 - LES DEUX FONTLA PAIRE ♦♦♦ - 4/10

Scénario : Loïc Le Gouriadec ; adaptation : André Berthomieu ; dialogues:Roger Pierre et Loïc le Gouriadec ; photo ; Georges Million ;

30 - ANDRE BERTHOMIEU

son : Lucien Lacharmoise ; décors : Raymond Nègre ; musique : Henri Betti ; montage : Gilbert Natot.

Édith Georges (Myra), Pauline Carton (concierge), Alice Tissot (habilleuse), Jacqueline MaiËan (Olga), Jackie Rollin (la théâtreuse), Sabine André (la caissière). Pascale Audret,Jean Richard (Baluchet), Jean -Marc Thibault

(Trignol), Fred Pasquali (directeut), Maurice Biraud (avocat), Paul Faivre (gardien), Robert Rollis (Pinard), Charles Bouillaud (1er policier), Pierre Ferval (2ème policier), Marcel Vibert (président du tribtmal), René Bergeron (procuretir), Hugues de Bagratide (juge de Sergarie), Gaston Orbal (1er aliéniste), Arthur Devère

(détective), Robert Destain (juge d'instruction), Marcel Loche (greffier), Rivers Cadet (2ème aliéniste), Jo Dest (l'Allemand), Roger Vincent (3ème aliéniste), Arthur Allan (Ivan), Alexandre

Mihalesco (l'ordonnance), Jack Ary (agent), Robert Blom (coiffeur), Max Berger, Bernard Dumaine, Guy Lionel, Frank Maurice, Nono Zammit, Daniel Mendaille.

tumes : Rosine Delamare ; musique : Georges Van Parys ; montage : Boris Lewin. Sophie Desmarets (Aglaë), Marthe Mercadier (Mme Boulingrin), Marie Daems (Valentine), Lili Bontemps (la chanteuse), Solange Certain (soubrette), Michèle Philippe (Mathilde), François Périer (Trielle), Bernard Blier (marie

d'Aglaë), Jean Richard (Des Rillettes), Louis de Funès (Boulingrin), Paul Toscano et son orchestre.

Drôle (façon de parler) d'idée que de mélan ger trois actes du génial Comteline poiu en faire ce patchwork fatalement inégal, inévita blement volontariste et poussif(ça, ce n'était pas obligatoire). Courteline engendre ime véritable folie qu'André Berthomieu, spécia liste de la simplicité, n'était pas en mesiue de révéler. Les acteurs, pas tellement davantage. Marthe Mercadier seule...Tous les autres se

placent au plus bas degré du comique sans faire ressentir l'effet surréaliste qui affleure chez Courteline et qui est bien plus intéres sant à exprimer.

Remake pas tellement pire que l'original [Mort en fiiitè}. Dix-huit ans de réflexion n'ont pas suffi à discipliner Berthomieu côté caricatmres et clichés. Encore ime fois, on ne

1955 - LES DURATON ♦ -3/10

Scénario : André Berthomieu ; adaptation : André Berthomieu et Jean-Jacques Vital ; dialo gues : André Berthomieu et Ded Rysel ; photo :

peut vraiment croire à cette aventure dans la mesure où tout le monde guignolise. La diue succession de Simon et Berry est assiuée par Jean Richard (pas de chance) et par JeanMarc Thibault(qui se paye le luxe de résister à Berry parce qu'il y a en lui un fond d'hon

Jane Sourza (Irma Duraton), Danick Pâtisson

nêteté véritable).

(Solange Duraton), Geneviève Motel (Pauline,

1954 - SCÈNES DÉMÉNAGÉ

Jacqueline Cartier, Yvonne Galli, Ded Rysel

♦♦♦ -2/10

(Jules Duraton), Roland Alexandre (Martre André Martin), Jean Carmet (Gaston Duvet),

Viaor Arménise ; son : Lucien Lacharmoise ;

décors : Raymond Nègre ; musique : Henri Betti ; montage : Gilbert Natot.

la bonne), Marcelle Rexiane, Viviane Gosset,

Scénario ; André Berthomieu d'après Courteline ; dialogues additionnels : Marcel Achard ; photo : Armand Thirard ; son :

Jean-Jacques Vital (présentateur), Claude Nicot (Roger Duraton), Georges Lannes(directeur de

William Sivel ; décors : Jean d'Eaubonne ; cos

« R/LDIO-MONDE »), Charles Bouillaud

ANDRE BERTHOMIEU - 31

(Maître Robinot), Darry Cowl (surveillantgénéral Mathieu), Paul Faivre (président du tri bunal), Max Desrau (avocat), Georges Baconnet, Rivers Cadet, Maurice Dorléac, Jean Hébey, Robert Seller, Nicolas Amato, Jimmy Urbain, Robert Rollis, Matcel Rouzé, Sylvain, Charles Bayard, Henri Couttet, Xavier Cauchy.

Utilisation des personnages de la célèbre émission radiophonique dont Christian Stengel a déjà tiré im film en 1939 : La Famille Duraton. Pas d'originalité donc mais une certaine allégresse dont Jane Soimta sur tout est responsable. Ded Rysel, pour l'occurrence, est moins intéressant que ne l'était Noël-Noël dans le même rôle. Les jeunes pre miers, Danick Pâtisson (vraiment très jolie) et Roland Alexandre (très talentueirx) parvien nent à échapper à la mièvrerie. Berthomieu semble travailler à la chaîne. Appât du gain ou drogue du tournage ?

Classique opérette avec jeune premier chan tant (ici. Luis Mariano, mollasson), jeune première godiche (Geneviève Kervine dans l'emploi) et comiques hauts en covdeiurs pour faire le contrepoint(Jane Sourza, pétulante et Roger Nicolas, sympathique). S'ajoutent les comparses habituels : Jackie Rollin, Andrex, Femand Sardou et Darry Cowl censés pimen ter im peu la sauce. De mise en scène, point. On enregistre. Assez pénible.

1956 - Â LA JAMAÏQUE ♦ -2/10

Scénario : André Berthomieu d'après l'opérerte de Raymond Vinci ; dialogues : Raymond Vinci ; photo ; Marcel Crignon ; son : Lucien Lacharmoise ; décors : Raymond Nègre ; musique : Francis Lopez ; montage : Gilbert Natot.

Paquita Rico (Olivia). Jane Sourza (Annie ÏCruschen), Cisèle Robert (Cilda), Luis Mariano (Manoël

Martinez), Frédéric

1955 - QUATREJOURS Â PARIS

Duvallès (Simon Legrand), Darry-Cowl

♦♦♦ - 2/10

(Pater Noster), Fernand Sardou (Maxime de

Scénario : André Berthomieu et Raymond Vinci d'après l'opérette de ce dernier ; dialogues : Raymond Vinci ; photo: Marcel Crignon ;son: Robert Teisseire ; décots : Raymond Nègre ; musique ; Francis Lopez ; montage : Gilbert

Sainte-Maxime), Gaston Otbal (le capitaine), Georges Aminel (Pépito), Bernard Dumaine.

Natot.

Jane Sourza(Rita Alvarez), Geneviève Kervine (Cabrielle Montaron), Cisèle Robert (Cisèle),

Même punition, même motif. Un léger mieitx dans la mesure où Darry-Cowl est plus présent et où l'exotisme ajoute im petit charme supplémentaire.

Jackie Rollin (Zénaïde), Nina Myral (habil

1956 - CINQMILLIONS COMPTANT

leuse), Claudine Colas Luis Mariano (Mario),

♦♦♦♦ - 1/10

Roger Nicolas (Nicolas), Andrex (brigadier), Gaston Orbal (Hyacinthe), Fernand Sardou

Scénario : André Berthomieu d'après l'opé rette de Raymond Vinci ; dialogues : André

(Montaron), Arthur Allan (Bolivar Alvarez),

Berthomieu ; photo : Georges Million ; son : Raymond Cauguier ; décors : Raymond

Darry- Cowl (Félicien Dieudonné), Charles Bouillaud (concierge du Ritz), Nicolas Amato (le maire), Luc Andrieux (Marvéjol), Francis Boyer, Louis Villor, Roger Dalphin.

Nègre ; musique : Francis Lopez ; montage : Gilbert Natot.

Jane Sourza (Virginie Cerbois), Geneviève Kervine (Ariette), Nadine Tallier (Céleste),

32 - ANDRE BERTHOMIEU

Sylvia Sainclair (Loulou), Ded Rysel (Achille Gerbois), Darry-Cowl (Philémon), Jean Bretonnière (André Dargent), Pierre Louis (speaker), Gaston Orbal, Pierre Stéphen, Charles Bouillaud, Max Desrau.

Sans le moindre intérêt. J'espère seulement que le producteiu- Berthomieu avait pris soin d'engager ses gens à l'aimée. 1956 - Z.A JOYEUSE PRISON »» - 1/10

Scénario : Pierre François ; adaptation et dialo gues : André Berthomieu et Paul Vandenberghe ; photo: Georges Million ; son : Robert Teisseire ; décors : Raymond Nègre ; musique ; Henri Betti ; montage : Gilbert Natot. Paulette Dubost (Madame Benoît), Maryse Martin (Mme Tubœuf), Lisette Lebon (Rosette Benoît), Alice Tissot(Mme de Saint-Leu), Jane

Helly(Mme Chauvin), Marguerite Héliès (souspréfète), Suzarme Nivette (parente du défunt), Michel Simon (Benoît), Ded Rysel (Tubœuf), Darry-Cowl (Maître Larigo), Robert Dalban (Vauclin), François Patrice (la Mouche), Michel

prisonniers peuvent reprendre leurs trafics d'avant. Ils ont même droit à des sorties quo tidiennes, ce qui leur permet d'accroître leius activités. Mais la société entend se protéger. Lin procès a lieu qui toiune à l'avantage du gardien-chef Benoît. La prison restera joyeuse. Avec cette fable anticonformiste, Berthomieu

s'amuse comme un galopin. Les acteurs le sui vent, quand ils ne le précèdent pas, en une sarabande infernale qui ne peut chagriner que les culs-serrés. Et l'on est épaté de voir le même auteur signer un film de ce type après avoir écrit et réalisé LePortrait deson père pour ne citer que celui-ci. Je préfère, quant à moi,ce côté-là de son incohérente attimde, ou de sa

disponibilité. Il est vrai que Paulette Dubost et Michel Simon en couple, on en redemande rait, qu'Alice Tissot fait partie du train, même si c'est en première classe, que Darry-Cowl, pas encore vedette, tire Larigo vers le meilleur. En excellent chefd'orchestre, Berthomieu diri

ge ces solistes de talent en les intégrant habile ment et joyeusement dans son concerto. Un petit btavo mais un bravo quand même.

Roux (André Chauvin), Paul Faivre (Filasse),

1958 - SACRÉEJEUNESSE

Émile Genevois (P'tit Louis), Charles Bouillaud (Blafard), Georges Baconnet (Bouchonner), Paul Darly (Breton), Christian Alers (sous-pré-

♦ -2/10

fet), Henri Couttet (Gustave), Marcel Rouzé

(brigadier),Jack Ary(gendarme), René Bergeron (parent du défunt), Pierre Ferval (parent du défunt), Marcel Vibert (président du comice), Max Desrau (le Marquis), Eugène Stuber, Francined, Michel de Bonnay, Nono Zammit, Bernard Dumaine, Marcel I-oche.

Monsieur Benoît est un optimiste (c'est Michel Simon qui l'interprète sans composer im instant, jovial et paternel, impeccable): il décide que la nature humaine est bonne,juste et loyale. Donc,la prison devient joyeuse et les

Scénario et dialogues : André Berthomieu d'après la pièce d'André Mouezy-Eon ; photo : Walter Wottitz ; son ; Raymond Gauguier ; décors : Raymond Nègre ; musique : Henry Verdun ; montage : Gilbert Natot. Gaby Morlay (Zabeth), Micheline Dax (Mathilde), Gisèle Grandpré (Armande), Claudie Laurence (Sophie), Lisette Lebon (Odile), Andrée Guize, Arielle Coignet, André Luguet(Thomas, dit oncle Tom), Guy Bertil (Jean-Paul), Jacques Motel (Etienne), Noël Roquevert (Orville), Misha Auer (pro fesseur Koranoff), Paul Faivre (l'abbé), Paul

Villé, Jean-Pierre Cassel, Guy Bedos.

ANDRE BERTHOMIEU - 33

La Jouvence n'a pas souri à André Berthomieu. Pour un scénario original, il manque singulièrement d'inédit. Les soi-disant rebon dissements sont attendus, disons prévisibles, et leurs surgissements bien monotones. La mise en scène l'est encore plus. Seul divertis sement : les acteiurs. Gaby Morlay (finaude quoiqu'un peu démonstrative) et André Luguet (élégant, vif) en tête, escortés par Micheline Dax (virtuose, toujoiurs juste et drôle), et Mischa Auer qui à son habitude, roule des billes de loto. Mais Berthomieu ne

sait pas driver ces purs-sang. A cause de la dispersion qui s'ensuit et de la petitesse du scénario, le film devient rapidement lassant. 1958 - EN LÉGITIME DÉFENSE ♦♦ - 5/10

Scénario : André Berthomieu ; adaptation : André Berthomieu et Frédéric Dard ; dialogues ; Frédéric Dard ; photo : Walter Wotritz ; son : Raymond Gauguier ; décors: Raymond Nègre ; musique : Paul Bormeau ; chanson « PARIS

de journaux), Robert Rollis (journaliste), Pierre Doris (directeur de « La Nouvelle Eve »), Georges Dumaine (commissaire), Albert Médina, Nono Zammit, Abel Jorès, Jean-

Jacques Lesaffre, Henri Couttet. Chez l'Ami Pierrot, l'ambiance est tout de

suite donnée :femmes de petite vertu et jeu nes hommes qui s'aiment entre eux. Le

patron. Pierrot (Philippe Nicaud, un poil naturaliste, im poil distancié), est racheté par Albert le Caïd. Il refuse l'augmentation demandée. Albert rappUque et c'est l'afifontement. Pierrot descend Albert et s'enfuit.

Or, le meilleur ami de Pierrot, c'est Gustave

Martinet, l'inspecteiu Gustave à qui Pierrot a sauvé la vie pendant la guerre. Oui, Pierrot, ce n'est pas im gars du milieu, c'est un hon nête patron de bar dans Pigalle. Bref, P'tit Boh, le lieutenant d'Albert vient déposer en sa faveur aux Assises. Acquittement. Ce que veut P'tit Bob, c'est assurer la sanction.

Malgré la prudence de Pierrot et l'appui de

VILLE IDÉALE » chantée par Annie Fratellini ;

Gustave, la bande réussit à coincer Pierrot

chorégraphie de Bernard Hall avec les Ballets de

mais la poUce arrive à temps. L'amie de Pierrot, c'est Dora, la toujoms talentueuse Maria Mauban à la voix si sexy. Gustave, en revanche, se présente sous les traits de BUer:

la Nouvelle Ève ; montage : Gilbert Natot. Maria Mauban (Adrienne Dutoit dite Dora), Gisèle Robert (Marcelle), Rosy Varte

(Marguerite Clitopoulos dite Rita), Monique Tanguy (Ginette), Mona Dol(Mme Dutoit), Tania Florey (Ginette), Jacqueline Cartier (Hélène Martinet), Gabrielle Fontan (concier

ge), Bernard Blier (inspecteur Gustave Martinet), Philippe Nicaud (Pierrot), Daniel Cauchy (Dédé), Pierre Mondy (Robert Borel dit P'tit Bob), Robert Dalban (Albert Rinchaud, dit le Caïd), Jean Lara (avocat de

Pierrot), François Darbon (avocat général), Paul Bonifas (le Président), Léonce Corne

(Baudin), Georges Hubert (commissaire),Jean Lefebvre (Georges Largneux), Rivers Cadet

(greffier), Émile Genevois (Mimile, marchand

même si son rôle est bécasse, il ne fait rien

potu l'agrémenter. Et le problème du film est là: bien foutu, scénario et dialogues compris, il lui manque ce petit parfum d'authenticité et le courage minimum. De l'ordinaire, pas du super. 1959 - PRÉMÉDITATION? Pas vu

Scénario : André Berthomieu d'après le roman de Frédéric Dard « Toi qui vivais » ; dialogues : André Berthomieu et Frédéric Dard ; photo : Pierre Petit ; son : Raymond Gauguier ; décors: Raymond Nègre ; musique : Georges Van Parys ;

34 - ANDRE BERTHOMIEU

montage : Denise Natot. Pascale Roberts (Maître Sylvie Foucot), Jacqueline Porel(Mme Lenoir), Denise Vernac

de haut niveau. Ensuite, en dehors de quel

(Mme Foucot), Caroline Saint (Matie-Claire), Jean-Claude Pascal (Bernard Sommet), Jean

pire » (sobriquet dont l'avaient affublé ses contemporains). D'accord, c'était un malin : sans posséder des recettes infaillibles (qui poiurait s'en flatter ?), il avait le sens de ce

Desailly (juge Lenoir), Jacques Dufilho (Mardnot), Charles Bouillaud (gardien), Roben Le Béai(inspecteur), Duong Van De(Li),Jack Ary, Flenri Couttet, Georges Hubert, Marcel Loche.

ques lueius, c'est l'effondrement. Néanmoins, il faut en finir avec le « Bertho-

qu'attendait le public. À preuve, ses nom breux succès commerciaux. A preuve : huit films cités parmi les 65 meilleures entrées en

AUTRES FILMS

première semaine à Paris, dont le record

1927 : Pas si bête avec René Lefebvre et

absolu avec Pas si bête.

Andrée Gilda - 1929 : Rapacité avec Gaston Jacquet, René Lefebvre et Florence Gray ; Ces Dames aux chapeaux verts avec Simone Mareuil, Alice Tissot, Jean Dehelly, René

que bien, par exemple avec L'Ange de la nuit, film injustement méprisé, alors qu'il a

Lefebvre et Gina Barbieri ; Le Crime de

les qualités des grands mélos américains.

Sylvestre Bonnard avec Émile Matrat,Thérèse

Enfin, il lui arrive d'être subversif comme

Kolb et Gina Barbieri.

dans La chaste Suzanne, sarcastique comme dans Le Bal des pompiers, distancié comme

Fils d'im capitaine d'infanterie, André

dans Le Porte-veine ou Les Nouveaux riches.

Berthomieu est né le 16 février 1903 à Rouen.

Quelquefois, il bâcle, mais avec une telle désinvolture qu'on peut se demander s'il ne le souhaite pas. Ses grandes qualités sont la simplicité, une approche réaliste des décors et des situations,

Après des études universitaires dans les Lettres, il entre comme expert-comptable dans ime société de productions de films et, de fil en aiguille, devient assistant-réalisatem

Par ailleurs, c'est un sentimental : les mélo

drames ne l'effraient pas et il s'en tire mieux

de Marcel Vandal, Mamice Gleize, René

une fidélité sans limite à ses comédiens

Hervil et Julien Duvivier.

secondaires qu'il dirige avec im soin chaleureirx: on peut parler d'ime troupe avec Paul

Après la drôle de guerre, il dirige la « BERTHO FILMS » et publie plusieurs écrits sur le cinéma dont « Essai de grammaire ciné matographique ». 11 meurt le 10 avril 1960 peu après la sortie de son dernier film.

Faivre, Charles Bouillaud, Louis Florencie,

René Bergeron, GabrieUe Fontan, Jacques Louvigny, Nicolas Amato, Georges Larmes, Gaston Dubosc, tous chaque fois excellents

Dans les années 1930, André Berthomieu,

et très bien distribués. 11 a aussi im constant

bien qu'ayant rédigé en 1946 ce fameirx Essai, multiplie les fautes de regard, addi

respect pour ses techniciens : Raymond Nègre aux décors par exemple. Leur travail

tionne les caméras dans le mur mais n'arrête

est montré avec amour et reconnaissance.

pas de nous ofifir des films intéressants

Le prendre poiu un immense cinéaste pour rait toiuner à la provocation, voire à la galéja de. Mais demander à réviser son procès ne semble pas farfelu. Une grande rétrospective me paraît souhaitable. Je tiens, quant à moi.

dont, selon moi, deux chefs-d'œuvre. Au

cours des années 1940, sa technique s'amé liore, ses scénarii sont mieux structurés et,

sous l'Occupation, il ne réalise que des films

JEAN BERTIN - 35

André Berthomieu pour un auteur de films supérieur, par exemple, à Clouzot dont il n'a certes pas les éclairs de génie mais qu'il dépas se par une humilité et un sérieux objectif(qui n'exclut pas les private-jokes) dont beaucoup de réalisateurs feraient bien de s'inspirer.

de Max Neirfeld).

Suzy Vernon (Evelyn First), Violaine Barry (Mitzi), Roland Toutain (Fred Hessner),

Armand Bernard (Athaz), Georges Adet (Lambert), Robert Lepers (Max), Marcel Vibert, Mostovoï, Pierre Cueille.

La gentillesse de Roland Toutain et son JEAN BERTIN (? - ?)

talent fait de vivacité désinvolte animent

1931 - LE COSTAUD DESP.T.T.

cette histoire de jeune musicien sans un qui séduit une milliardaire américaine, éloigne les prétendants et finit par réaliser une affai re grandiose. Cela lui permet de devenir l'égal de sa dulcinée et de l'épouser. Conte de fée sommaire, filmé sans grande convic tion par Jean Bertin mais pas déplaisant grâce à des lumières subtiles et des décors chatoyants.

♦♦ -4/10 Coréalisateur : Rudolf Maté

Scénario :Roda-Roda ; adaptation et dialogues r Serge Veber et Jean Bertin ; photo : Nicolas Toporkoff; musique : Raoul Moretti et Pierre Chagnon. Josyane (Gaby Floupette), Alice Roberte (Régine Desroses), Louis-Jacques Boucot (Arthm Bichet), Berval(Rex Apyl), Barencey (le directeur), Charles Lorrain (Amédée Toquard), Robert Goupil (régisseur), Pierre Ferval. Rex Apyl est sollicité par Gaby, habilleuse de la vedette Régine Desroses et néanmoins aspirante-vedette. Arthvu: Bichet, son cousin de factem, trame im piège dans lequel tombe Régine, et qui permet à Gaby de prendre sa place. Tous les PTTistes font im triomphe à la jeime femme qui conquiert l'élu de son cœur. Boucot est im comique gentil de seconde zone. Josyane et Alice Robert des petites femmes. Nous sommes en pleine série B à la française. Ni plus ni moins et sans trop de charme.

AUTRES FILMS

1919 : Le Club des suicidés avec Aurélie

Sydney - 1927 : La Menace avec Léon Bary, Noëlle Barray, Ako Chakatouny et Raymond de Sarka - 1928 : La Vocation avec JaqueCatelain, Colette Jell et Rachel Devirys ; EAppel du large avec Walter May, Rachel Devirys et Josyane, dont il a écrit aussi le scénario.

Nous ne connaissons rien de la biographie de Jean Bertin dont le nom reparaît ime seule fois, en 1933, comme scénariste de Étienne, d'après la pièce de Jacques Deval, réalisé par Jean Tarride. Ses mises en scène sont classi

ques mais jamais originales. Il se soiunet aux scripts avec tme certaine humilité.

1931 - iA FEMME DE MES RÊVES * - 4/10

Scénario : Pierre-Gilles Veber, Erich Fejer et Paul Franck d'après « Palace Flotel », pièce de Paul Franck; photo:Otto Kanturek ; musique:Otto Stransky et Casimir Oberfeld ; lyrics : Serge Veber(tourné en Allemagne)(version allemande

ANDRÉ BEUGLER (1898-1985) 1933 - ADIEU LES BEAUXJOURS

(cfJohannès Meyer) Coréalisé par Johannès Meyer

36 - ROBERT BIBAL

1933 - TAMBOUR BATTANT

direction d'acteiurs elle-même est mise en

(cf Artur Robison)

doute dans la mesure où il s'entoure d'acteurs

Coréalisé par Artur Robison

solides, rompus à toutes les tâches du cinéma. Il décède à Nice le 25 février 1985.

1934 - LE SECRET DES WORONZEEE

(cf Artur Robison)

Coréalisé par Artur Robison

ROBERT BIBAL (1900-1973)

1934 - PRINCESSE CZARDAS

♦ -3/10

(cf Georg Jacoby) Coréalisé par Georg Jacoby

Superviseur : Léon Poirier Scénario : Pierre Batcheff d'après le roman de Paul Maret ; photo : Georges Million ; son : Marcel Royné ; décors : Robert-Jules Garnier ; musique : André Demurger. Colette Broïdo (Jacqueline), Polaire (la chiro mancienne), Hélène Pépée Nicole Rozan

1932 - AMOUR... AMOUR

André Beucler (vrai prénom :Jules) est né à Saint-Pétersbourg le 23 février 1898. 11 vient très tôt en France, fait ses études

secondaires à Belfort et à Besançon puis ses universités à Paris.

Mme Barsac Adrien Le Gallo (M. Vander),

Auteur de romans, essais et reportages.

Henri Marchand (Paul Berton), Sylvio de

Entre autres, il a écrit « Gueule d'amour »

Pedrelli (Max Stern), Marcel Delaître

porté à l'écran par Jean Grémillon en 1937. On note aussi « La Ville anonyme », « Le Mauvais sort », « La Heur qui chante », « 29 bis, troisième étage » « Plaisirs de la mémoire », « De Saint-Pétersbotng à Saint-Germain-des-

(Labrousse), Paul Menand (Fernand),Jacques

Prés » ou « Les Instants de Jean Giraudoux ».

Max est adroit et rusé. C'est pourquoi Jacqueline (Colette Broïdo, sympathique mais un peu raide) le préfère au timide Paul (Henri Marchand, faussement ingénu). Mais les trafics de Max le perdent aux yeux de Jacqueline qui se retourne vers Paid. Ah! Les femmes! Classique et balourd, sans fan

Admiré par l'intelligentsia parisieime de Jean Cocteau à Max Jacob, en passant par PaiJ Moiand, il est l'auteur d'ime quarantaine de volumes dont 15 romans,6 essais et 6 recueils

de portraits et souvenirs. Scénariste-adaptateur : IFl ne répond plus de Karl Hard en 1932, Nitchevo de Jacques

Tarride (Bob), Lucien Barsac, Léon Arvel, Paul Asselin, Max Bennett, Léonce Corne,

Louis Lorsy, Pitouto.

taisie. Pas si mal filmé.

de Baroncelli en 1936, Bar du sudàe Henri

Fescourt en 1937 et enfin Bagarres de Henri

1932 - CHOUCHOUPOIDS PLUME

Calef en 1948.

♦♦ -2/10

Ami de Léon-Paul Fargue et de Jean

Scénario : Robert Bibal d'après la pièce de Jacques Bousquet et Alex Madis ; dialogues : Jacques Bousquet ; musique : André Demurger ; lyrics : Max Eddy.

Giraudoux, homme fin et cultivé, il doit à sa

prestation comme adaptateur et dialoguiste de pouvoir réaliser les versions françaises de quatre films tournés en Allemagne. On ne peut discerner dans ce travail quelle est sa part véritable de metteiu en scène. Sa

Colette Broïdo (Moineau), Wanda Gréville

(Diana), Marthe Derminy (Mme Lormeau), Germaine Noizet Géo Laby (Chouchou),

ROBERT BIBAL - 37

Gaston Dubosc(Comte Btodelet de Surville),

Pierre Darteuil(M.Lormeau), Charles Redgie (Whippie), Jacques Tarride (le Marquis), André Numès Fils (Philibert), Paul Villé

(speaker), Jacques Pills et Georges Tabet, Maurice Holtzer, Chambois Arcy Hennery, Louis Lorsy, Georges Papin.

français dans l'esprit et dans le concret : thèmes anciens joués par des instruments d'époque (cla vecin, viole d'amour et viole de gambe). Indépendance affichée : « Mon verre n'est pas grand mais je bois dans mon verre ». 1936 - LES GRANDS(cf Félix Gandéra) Coréalisateur ; Félix Gandéra

Laborieuse histoire de Chouchou qui devra gagner un combat de boxe poiur épouser celle qu'il aime. Charles Redgie est amusant sans efforts. Colette Broïdo ne s'est pas encore déniaisée. Robert Bibal non plus, du moins en apparence. Pas loin du pensum.

1938 - LE RÉVOLTÉ{d Léon Mathot) Coréalisatem : Léon Mathot

1938 - lŒMONTONS LES CHAMPS-

ÉLYSÉES(cf Sacha Guitry) Coréalisateur : Sacha Guitry

1952-LA FOLLE NUIT » - 1/10

1939 - LE BOIS SACRÉ(d Léon Mathot)

Superviseur : Léon Poirier Scénario :Robert Bibal d'après un conte galant de Félix Gandéra et André Mouézy-Eon ; photo : Georges Million et Robert Batton ; son : Marcel Royné ; musique : Marcel PoUet. Marguerite Deval (Mme Maclovie), Suzanne

Coréalisateur : Léon Mathot

1939 - DEUXIÈME BUREAU CONTRE

KOMMANDANTUR (cf René Jayet) Coréalisateur : René Jayet

Bianchetti (Clotilde), Colette Broïdo (Sil-

1946 - L'HOMME TRAQUÉ

vérie), Simone Renant, Mayti Gerber, Guy Parzy (Antoine), Max Georges Lafon (M. de Fleurange).

* - 2/10

Félix Gandéra et André Mouezy-Eon ont concocté ce conte galant dans les faubourgs de Marivaux. Travestis et grandes dames, amour toujours, au temps de Louis XV,ce qui autorise des costumes assez beaux et des déshabillés sug gestifs. Est-ce l'époque ? Colette Broïdo est plus délurée et alRche un vrai tempérament. Mar guerite Deval, comme toujours, est épatante et Suzanne Bianchetti, suprêmement élégante, en impose. Du côté des hommes,c'est plus mièvre. Quant à Robert Bibal, il ose un découpage ner veux et commence à laisser percer un style. On constate le désir profond (est-ce l'influence de Poirier, présent comme superviseur ?) de faire

Scénario et dialogues : Robert Bibal d'après le roman de Francis Carco ; photo : Jean Lucas ; son : René Longuet ; décors ; Louis Le Barbenchon ; musique : Vincent Scotto et Marcel Landowski ; montage : Yvonne Martin. Louise Carletti (Léontine), Fréhel (la mère Tout

le Monde), Hélène Pépée et Michèle Michel (des filles), Madeleine Suffel (la boulangère), Paola Manelli, Marcel Herrand (François Lampleur),Antonin Berval(inspecteur Victor), Jean Tissier (Fouasse), André Talmès (André),

Georges Sauvai (le père La Frite), Emile Prudhomme et son orchestre, Emile Ronet, Jules Dorpe, Noël Robert, Claude Barry.

La fascination est le sujet de ce film inspiré. Fascination d'une vie moins ordinaire.

38 - ROBERT BIBAL

Fascination du mal. Un boulanger qui s'en nuie. Une prostituée qui rêve et voit mieux que les autres. Un faux amour va réunir ces deux êtres en marge, étayé par la peur qui les

Hersent (Foie), Albert Dinan (Mac Gregg), Pierre Dudan (Cazalès), Georges Lannes (Lechartier), Jean Debucourt (docteur Jacques

habite tous deux. Elle, d'être tuée à son tour

Bailly 0ohn), Paul Barge (le consommateur),

comme le tenancier de l'hôtel où elle fait ses

Noël Robert.

passes. Lui, d'être dénoncé par la fille. C'est cette peur incontrôlable et suspecte qui va les perdre. Francis Carco, excellent romancier, a

Bréville), Pierre Collet (Bernard), Roland

occupera les emplois, patauge dans un rôle tout fait. Le maniérisme ne convient pas chez

Mélopolar bien construit et très bien filmé. René Dary incarne ce fugitif, injustement dénoncé. Il s'évade de prison et revient vers celle qu'il a aimée ; Simone (parfaite Made leine Robinson) qui n'a pas eu la patience ou les moyens de l'attendre. Elle a épousé le médecin qui l'a soignée : Jacques Bréville (calme et généreux Jean Debucourt). Il sem blerait que cette histoire doive se reprodui

Carco. Amusante est l'inversion des rôles :

re avec Deanna, la nouvelle chanteuse du

Berval en inspecteur (remarquable) et Marcel Herrand en homme de mal (trop cérébral). Cette originalité n'a pas été exploitée par Bibal et c'est dommage : le film y aurait gagné en subtilité. C'est Fréhel qu'on se rap pellera le mieux : alotudie, désertée, comme Ifappée de smpeur par le temps qui passe et la grignote, elle règne sur le film, déesse déchue qui symbohse la mémoire sous ses airs bourrus. Robert Bibal, pour la première

beuglant (Ariette Merry, sympathique). Le proprio du café, Bank, (jovial Alfred Adam qui joue les crapules avec dignité) essaie de l'éliminer, et pour cause. La vérité surgira. Trop tard. Robert Bibal ne charge ni sur le mélo ni sur le polar. Il met en place de fort jolis travellings dans la nature enneigée et parvient à effectuer les raccords studio sans

doimé naissance à cet univers dont le sordide

de principe est éclairé par une poésie popu laire. Marcel Herrand semble tout droit sorti

de Lacenaire et, devenue blonde, Louise Carletti, dont bientôt Danièle Delorme

une faute. Du beau travail, sincère et émou vant comme une série B américaine.

fois total maître d'oeuvre, fait un travail de

qualité. Romancier lui-même, il s'inféode au texte original mais ne le dépasse jamais.

1951 - LES DEUX « MONSIEUR » DE MADAME ♦

1946 - LE FUGITIF »» -3/10

Scénario et dialogues : René Jolivet ; photo : Léonce-Henry Burel ; son : Lucien Legrand ; décors : Jacques Krauss ; costumes : Jacques Alliod ; musique : Henry Verdun ; montage : Fanchette Mazin et Marcoglon. Madeleine Robinson (Simone Arden/Bréville),

Ariette Merry (Deanna), Jane Berretta (la bonne), MeUe Chantel (l'infirmière), René

Dary (Fred), Alfred Adam (Bank), Philippe

- I/IO

Scénario et dialogues: Robert Bibal d'après la pièce de Félix Gandéra ; photo : Charlie Bauer ; son : René Longuet ; décors : Henri Schmitt ; musique : Norbert Glanzberg ; montage : Monique Lacombe. Ariette Poirier (Marthe), Annette Poivre (Annette), Denise Provence (Isabelle), Alice Tissot (Tante Irène), Jeanne Fusier-Gir(Mme

Chèvre), Anny Flore (chanteuse), Françoise Christian (Mme Hélène Docquois), Jean Parédès (Adolphe), Jacques Berthier (Geor-

ROBERT BIBAL - 39

ges), Armand Bernard (M. Chèvre), Jacques Tarride (l'assistant), René Allé (le président), Albert Plantier (groom), Léon Larive (gros industriel), Georges Sauvai (maître d'hôtel), Noël Robert (chauffeur), Eugène Stuber (camionneur), Michel Méry, Jacques Provins, Roland Catalano, Valéry, Michel Garland.

Jean Tissier (juge d'instruction), Pierre Jourdan (Paul Laverdac), Paul Démangé (le vieirx beau), Jean-Michel Rankovitch (Gohergeau), Jacques Charon (avocat de la défense), Charles Roy

Remake d'une version tournée en 1933 par Georges Pallu et Abel Jacquin, ce faux vaude ville ne présente même pas l'intérêt de voir

Robert Charlet, André Saint-Luc.

Quatrième version de ce roman de Jules

les acteurs mouiller leiurs chemises. L'erreur

Clarétie. L'avant-dernière étant de Gaston

primordiale est de confier à des acteurs de seconde zone les premiers rôles du film.Jean Parédès ne tient pas la longuem. Déjà, dans im persormage secondaire, il ne résiste que grâce à la caricature et à la charge, c'est im actem maniéré sans aucime profondeur.

Roudès, spécialiste des mélodrames, comme l'étaient ses interprètes : Line Noro et Constant Rémy. Bibal ne prend pas parti : il joue le jeu à fond et, ce faisant, épouse le

Armand Bernard marié à Jeanne Fusier-Gir

(c'est la sevde siurprise du film)et Alice Tissot font le contrepoint avec adresse. Mais com ment aboutir à im film convenable, même au

moyen d'ime mise en scène correcte, quand le scénario est volontairement confus, méli-

mélo indigeste ? Bibal a pris sa tâche à cœur, on se demande bien pourquoi.

(docteur), Charles Lemontier (aumônier),

Lucien Nat (procureur), Gabriel Sardet (prési dent), Charles Bayard (un actionnaire), Guy Saint-Clair, Emile Dars, Jacques Mattler,

ridicule et le désuet. Sa mise en scène a

beau vibrer par instants, le résultat n'en est pas moins navrant. Blanchette Brunoy s'ef force d'apporter une émotion vraie à son personnage, elle y parvient. Mais JeanPierre Kérien est grotesque. Howard Vernon s'empêtre non sans classe dans le rôle du méchant. Mick Micheyl apporte une note de populisme mais ne réussit pas à grandir le film.

1953 - LE PETITJACQUES

1954 - LE TOURNANT DANGEREUX

♦♦♦ - 1/10

Pas vu

Scénario : Robert Bibal d'après le roman de Jules Clarétie ; dialogues : Michel Dulud ; photo : Pierre Dolley ; son : Jean-Roger

Scénario : Robert Bibal d'après une nouvelle inédite d'André Tabet ; dialogues : Robert Bettoni ; photo ; Pierre Dolley ;son ; Georges Bouichou ; décors : Paul Laurenti ; musique : Louiguy ; montage : Victor Grizelin.

Benrand ; décors : Louis Le Barbenchon ;

musique : Louiguy et Mick Michel ; montage : Gabriel Rongier. Blanchette Brunoy (Marthe Rambert), Micheline Francey (Claire Mortal), Célia Cortez (l'assistante), Odette Barencey (concier ge), Mick Micheyl (chanteuse), Mag Avril (caissière), Louise Bazin Jean-Pierre Kérien (Noël Rambert), Ffoward Vernon (Daniel

Mortal), Christian Fourcade (le petit Jacques),

Viviane Romance (Lucienne Courtois),

Maria-Pia Casilio (Paquita), Dany Caron, Huguette Doriane, Philippe Lemaire (Freddy), Enrico Glori (Simoni), Armand Mestral

(Daniel), Guy Decomble(M. Léon), Antonin Berval, Georges Aminel, Arius, Charles Blavette, Robert Berri.

40 - ROBERT BIBAL

1956 - UNE GOSSE SENSASS Pas vu

Scénario : Pierre Gaurier ; adaptation et dialo gues : Jacques Celhay ; photo ; Pierre Doiley ;

habitude. Les plans se suivent et se ressem blent pour exposer l'enquête de Raymond Souplex, très potable.

son : Norbert Gernolie ; décors : Maurice Pétri ;

1960 - ALIBIPOUR UN MEURTRE

musique : Charles Aznavour ; montage :

♦♦♦♦ - 1/10

Jeannette Berton.

Scénario : Pierre Monçais ; adaptation et dialo gues : Robert Bettoni ; photo ; Pierre Lehon ;

Geneviève Kervine (Barbara), Annette Poivre

(Annette), Jean Bretonnière (Pierre Leroy), Raymond Bussières (Raymond), Marcel

son : Jean Bonnafoirx ; décors : Robert

Charvey (journaliste), Robert Berri (chefd'éta ge), Kris Kersen (Walter Harp), Bob Ingarao

Jeannette Berton. Danick Pâtisson (Laurence Ciello), Véra Valmont (Véra), Annie Andreï (Zizi), Nicole

(boxeur), Charles Aznavour (chanteur), Jean Lara.

Dumesnil ; musique : Louis Ferrari ; montage:

Rozan (secrétaire), Raymond Souplex(commis saire Muller), Alan Scott (Tom), Yves Vincent

1957 - TROIS PIN-UPS COMME ÇA

Film jamais sorti Scénario et dialogues:Robert Bibal d'après une nouvelle de Félicien Marceau ; photo : Serge Rabouteau ; décors : Louis Le Barbenchon.

Brigitte Auber, Michèle Girardon, Claude Ivry, Maurice Gardett, Cil Vidal, Alain Bouvette,

Jean-Pierre Cassel.

(Ciello), Georges De Caunes (Maullaire), Robert Berri (Borg), Jean Tissier (patron du café), Jean Hébey (Docquois), Jacques Bénérin. Deuxième enquête du commissaire Muller, aussi compliquée que la précédente mais aussi peu originale. Robert Bibal se cantoime dans des productions fauchées et des scenarii bidon. Toute ambition a disparu.

1959 - CHAQUE MINUTE COMPTE ♦♦♦ - 3/10

AUTRES FILMS

Scénario : Pierre Monçais ; adaptation et dialo gues : Robert Bettoni ; photo : Jacques Klein ;

1929: Un Chien de ma chienne(court-métrage)1935 : Les Parents terribles (court-métrage) avec Simone Cerdan, Seige Grave et Jean Tissier ; Le Canoter de ia Place Blanche(court-métrage) avec Dandy, André Deed et Lily Duverneuil ; La Belle vie(court-métrage) avec Janine Darcey, Andrex et Gérard Landry.

son : Norbert Gernolie ; décors : Robert Du-

mesnil ; musique ; Camille Sauvage ; montage : Jeannette Berton.

Dominique Willms (Dany Dupré), Véra Valmont (Véra), Denise Carvenne (Mme

Leroy), Christiane Mars (Laurence), Raymond Souplex (commissaire Muller), Robert Berri (Bob),Jean Lara (Sorel), Georges RoUin (Pérez), Jean Berger (Leroy), Philippe Leroy (Patrick), Bernard Charlan (inspecteur), Guy Henry.

Robert Bibal, né le 8 février 1900, est

d'abord romancier (« Le Dernier Récital »

ou « Souvenirs des temps futurs») puis il assiste Grantham-Hayes dans Parce que je t'aime en 1929. Souvent coréalisateur, sou

Sinistre parodie de films noirs dont Domi nique Willms est l'attraction principale et l'alibi. Georges RoUin joue égaré selon son

vent scénariste et adaptateur de ses propres films, il travaille aussi comme assistant de

Gaston Roudès {Le Chant de l'amour,

ANTONIN BIDEAU - 41

1935), de Léon Mathot {Chéri-Bibi, 1937)

et encore de Léon Mathot (Rappel immé diat, 1939). Comme scénariste ou adapta teur pour Félix Gandéra (Double crime sur la ligne Maginot, 1937), pour René Sti (Quartier chinois, 1946), pour René Jayet (Ma tante d'Honfleur, 1948), de nouveau pour René Jayet (Les Aventuriers de l'air, 1950), pour Albert Guyot (L'Enfant des neiges, 1950) et enfin pour René Jayet enco re (Le Chéri de sa concierge, 1951) entre autres. Robert Bibal ne laissera pas une trace inoubliable en tant que réalisateur. Les seuls films plutôt intéressants auxquels il a participé étaient coréalisés par des gens plus costauds que lui. On ne saurait lui en attri

lorsqu'elle le surprend dans les bras de Lidu, elle comprend que c'est Michel qu'elle aime. Pas de quoi en faire im drame évidemment. Mais Claude Dauphin, habillé de tics, garde cependant sa chemise... Heiuy Bosc a le dif ficile privilège de jouer l'indélicat. Mention bien. Mise en scène : mention passable. AUTRES FILMS

1931 : Eiguration (court-métrage) avec Janine Merrey, Henri Julien et Josèphe Evelys - 1932 : En Douane (court-métrage) avec Germaine Reuver et Robert Le Vigan. Nous ne savons rien de plus sur ce metteur en scène sinon qu'il a été assistant d'Henri

buer le mérite. Ensuite, il s'est enferré dans

Ménessier poiu L'Évadée, 1928 et de Jean

des productions série B auxquelles il n'a pas su donner le charme qu'on peut attendre de ce genre de films, avec des comédiens attractifs ou populaires.

Hémard pour Cendrillon de Paris, 1930.

PIERRE BILLON (1901-1981) 1931 - LA CHAUVE-SOURIS

(cf Cari Lamac) ANTONIN BIDEAU (? - ?)

Coréalisateur : Cari Lamac

1932 - UN HOMME HEUREUX fs-ll\Q

1931 - UNENULTAUPARADLS

Scénario et dialogues : Jacques Bousquet ; photo : Paul Portier et Robert Toatis ; décors :

(cf Cari Lamac)

Jean Lafifitte. Alice Tissot(Mme Fontanet), Suzanne Cbristy (Simone Fontanet), Lucette Desmoulins

(Lulu), Suzanne Dantès (Liouba Grebinsky), Claude Dauphin (Claude Moreuil), Georges Tréville (M. Pedoux), Henry Bosc (Michel Guérard), Jacques Bousquet. Sous les yeux de madame Fontanet (Alice Tissot, énergique et sarcastique), Claude et Simone jouent le jeu de l'amoixr et de la timi

Coréalisateur : Cari Lamac

1931 - NULTS DE VENISE

(cf Robert Wiene) Coréalisateur : Robert Wiene

1932 - BABY(dCaA Lamac) Coréalisateur : Cari Lamac

1932 - FAUT-IL LES MARIER ?

(cf Cari Lamac) Coréalisateur : Cari Lamac

dité. Claude, en effet, demande à son ami

Michel de parler poiu lui à Simone. Celle-ci se laisse séduire par l'intermédiaire mais.

1932 - A7A7(cf Cari Lamac) Coréalisateur : Cari Lamac

42 - PIERRE BILLON

I93i-LE FAKIR DU GRAND HÔTEL • •-2/10

Scénario : Léopold Marchand d'après une comédie de Léopold Marchand et Georges Dolley « Le Mage du Carlton » ; dialogues : Georges Dolley et Jean-Georges Auriol ; photo ; Léonce-Henri Burel ; décors : RobertJules Garnier ; musique : Casimir Oberfeld. Paulette Dubost (Estelle), Annie Ducaux

(Suzanne Méria), Gaby Basset (Titi), Made Siamé (mère adoptive d'Estelle), Armand Bernard (professeur Démonio), Charles Dechamps (maître d'hôtel), Robert Goupil (Lucas), Roger Legris(groom), André Burgère

(Alain Lecharretier), Maurice Rémy (Éric), Hubert Daix, Henri Houry.

Lucas est im jeune homme très riche mais vel léitaire quand il s'agit de déclarer sa flamme. Il se paie les services du professeur Démonio (iné narrable Armand Bernard) qui, à l'aide de sa partenaire Estelle (Paulette Dubost,excellente), va déniaiser le soupirant. En contrepartie, Lucas leur fournira les moyens d'échapper au (àkirisme. L'association Paulette Dubost/Annie

Ducaux est originale ; le naturalisme galopant de l'ime et la sophistication de l'autre font bon ménage, Pierre Billon en tire le maximum. Charles Dechamps amène la note hiunoristique et l'histoire, sans être d'une originalité absolue, contient sufEsamment de folie pour être plaisante, d'autant que Pierre Billon ryth me convenablement son découpage. 1933 - UNE FEMME AU VOLANT

♦♦ - 5/10 Coréalisateur : Kurt Gerron

Scénario : Emmerich Pressburger ; dialogues : Jacques Natanson ; photo : Rudolf Maté et Louis Née ; musique : Walter Jurmann et Bronislaw Kaper ; lyrics : Louis Poterat. Lisette Lanvin (Yvonne Jadin), Odette Talazac

(l'infirmière), Danièle Brégis (la cantatrice), Jacqueline Dorât (Monique), Henri Carat (Henri Villier), Georges Tréville (M. Villier), Louis Baron Fils (M. Jadin), Robert Arnoux (Baron d'Arcole), Lucien Callamand (détecti

ve),Jacques Normand (président du tribunal), Pierre Sailhan (un juge),Jean Kolb (procureur général), Raymond Cordy et Guy Derlan (les mécaniciens), Raymond Rognoni et Paul Clerget (les avocats), Robert Ralphy (Léopold Cordier), François Carron, Pierre Repp. Roméo et Juliette des pneus (citation faite au cours du film), Henri Garat et Lisette

Lanvin, charmants coureurs antagonistes, se font mille vacheries avant de vivre ime idylle contrariée par leurs géniteiurs. Quelques chansons éclaircissent la morne épaisseur de l'intrigue. Joué sans conviction ou baloiurdement. Mise en scène stricte, efficace mais

sans relief. Seul véritable intérêt ; la splendide photo de Rudolf Maté. 1933 - LA FILLE DU RÉGIMENT (cf Cari Lamac) Coréalisateur : Cari Lamac

1934 - LA MAISON DANS LA DUNE »»» - 4/10

Scénario et dialogues : Charles Spaak d'après le roman de Maxence Van Der Meersch ;

photo : Christian Matras et Armand Thirard ; musique : Georges Van Parys. Madeleine Ozeray (Pascaline), Colette Darfeuil (Germaine), Odette Talazac, Made Siamé, Berthe Jalabert, Pierre Richard-

Willm (Sylvain), Thomy Bourdelle (Lourges), Raymond Cordy, Raymond Rognoni, Alexandre Rignault, Robert Ozanne, Géno Ferny, Teddy Michaud, Roger Legris, Frank Maurice.

PIERRE BILLON - 43

Empêtxé d'une maîtresse jalouse et d'un dangereitx métier (contrebandier), Sylvain s'éprend de la pure Pascaline. Et son amour se voit. A tel point que Germaine, sa maîtresse, le dénonce à Lourges. Ce dernier tend un piège: au coins de la bagarre, Sylvain est bles sé grièvement. Pascaline le recueille et le soi gne avec attention. L'entêtement de la jeune fille, sa douceur et sa persévérance auront rai

Jean Servais est d'une justesse exemplaire en jeime homme amoiueux du pays et de la

son de l'adversité. Pierre Billon filme cette

sobre, et Madeleine Ozeray, lumineuse, gaie, forment ce couple romantique sans être un

un fils, Marcel, que son mari a endossé. Lorsque Marcel s'amourache d'Ayada, Bardet s'oppose à ce mariage. Jane (géniale Germaine Rouer) avoue tout, puis se rétrac te, prévient à temps son amant(émouvant et superbe Jacques Grétillat). La vérité officielle

seul instant ridicules ou même nunuches.

demeurera : Marcel est le fils de Bardet. Le

Leur sincérité emporte l'adhésion. Pierre Billon n'y est pas pour rien. Il sait matcher les gros plans des protagonistes avec la grandeur des paysages. Un très beau film.

mélange de races dont il était de bon ton de ne pas parler à l'époque est le pivot de ce

histoire dans de magnifiques décors naturels exaltés par une photo admirable sans recher che vaine. Pierre Richard-Willm, sombre et

1935 - BOURSASQUE - 1/10

Scénario et dialogues : Léopold Gomez d'après sa pièce « Moghreb » ; photo : Armand Thirard et Jean Isnard ;son :Jacques Hawadier ; décors: Roland Quignon ; musique : Michel Buono ; montage : Georges Friedland.

nièce du caïd. Il disdlle ime belle émotion.

Si Nicole Vattier est surprenante en Ayada, elle parvient à surmonter son handicap de Parisienne typique et se montre remarqua ble. Le scénario est très gonflé : Bardet a épousé sa servante qui, auparavant, a été la maîtresse du Caïd Belkacem dont elle a eu

film écrit comme un mélo, tourné comme

im documentaire et qui, aujourd'hui, prend valeur de témoignage. Pierre Billon travaille à l'instar d'un historien. N'étaient les dialo

gues par moments un peu trop folkloriques, nous aurions là un chef-d'œuvre.

1935 - DEUXIÈME BUREAU - 3/10

Grétillat (Caïd Belkacem),Jean Servais (Marcel Bardet), Max Maxudian (commandant Mok

Scénario et dialogues : Bernard Zimmer d'après le roman de Charles-Robert Dumas ; photo ; Marcel Lucien, Georges Asselin et Raymond Clunie ; son : Tony Leenhardt ; décors : Aimé Bazin ; musique : Jean Lenoir ; montage : Marguerite Beaugé. Véra Korène (Erna Flieder), Janine Crispin

tar), Charles Lamy (Cazalbou), Garcys (Kader),

(Dorothée), Viviane Romance (dame au bal),

Germaine Rouer (Jane Barder), Nicole Vattier

(Ayada Ben Moktar), Francia Gautray (Valérie Cazalbou), Reine Paulet (Flamidia), Lily Joly (Keira), Pierre Alcover (Pierre Bardet), Jacques

René Desormes (administrateur).

Jean Murât (capitaine Benoît), Jean Galland (lieutenant von Strammer), Jean Max (Comte

Alcover fait im excellent pied-noir fortimé, c'est-à-dire une teigne raciste ou démagogi que suivant les besoins. Pas de parti pris dans son jeu. Honnêteté du comédien : il croit à ce qu'il fait, ne porte aucim jugement.

Brosilow), Pierre Alcover (Wegelman), Pierre Magnier (Colonel Guéraud), Georges Prieur (Général von Raugwitz),Anthony Gildès (vieil étranger), Pierre Larquey (Adjudant Colleret), André Moreau (Nageberger), Henri Bonvallet

44 - PIERRE BILLON

(SchaiFmgen), Géno Ferny (aubergiste), Jean Kolb (le commissaire), Albert Malbert (plan ton), Maurice Devienne.

Ouverture jouant avec le mystère ; des chiens dans des tranchées et des hommes en masque à gaz. Explosions. Les gaz se répandent. Un oiseau meurt. Les fleurs se dessèchent.

Expériences seulement. Mais la mise en appli cation n'est pas éloignée. Film de genre réalisé par un metteur en scène éclectique, toujoms sûr de sa technique. Il fait, avec un très beau sens du découpage, une synthèse adroite des éléments tricotés par Bernard Zimmer. L'interprétation est de qualité : Jean Murât dans le rôle-titre agit comme un salaud (patriotisme oblige). Subtile démonstration du danger des guerres qui peuvent faire du plus vaillant des héros un malliat cynique. Janine Crispin est très émouvante. Alcover, impressionnant. Et Véra Korène, très belle, efficace, sans l'emphase que l'on aurait pu craindre.

(Rougon), Louis Eygen (gangster), Nicolas Amato (valet), Jacques Beauvais (maître d'hô tel), Louis Vonelly (invité), Robert Ralphy (huissier), Titys (courtier), le petit Alain. Adaptation grossière et fidèle à la fois du très grand chef-d'œuvre de Zola. Grossière dans la mesure où elle évacue un personnage essentiel à la compréhension de Sandermann (Gundermann dans le roman): le trafiquant Bush dont le jeune frère, Sigismond, est tuberculeux. Grossière aussi dans la concep tion manichéenne de la baroime SandorlF

que la pauvre Olga Tschechowa a du mal à faire exister sereinement. Mais fidèle, voire

subtile, pour ce qui est du fonctionnement de l'argent, de la folie boursière, des ban quiers avides et des politiciens opportimistes. Classique dans le moindre détail, Pierre Billon ne donne pas dans l'esbroufe. Le sujet aurait mérité un peu plus de fièvre. Et, mal heureusement, l'interprétation reste au niveau des intentions. La Tschechowa, belle,

(Baronne Sandorfï), Odette Talazac (la Méchain), Made Siamé (Melle Menu), Denise

audacieuse, caricature im personnage dont j'ai dit combien il était insuffisant. Albert Gercourt ne se tire pas si mal du rôle ampu té de Sandermann. Georges Tourreil est im excellent Hamelin. Jean Worms parvient à placer dans son jeu un humom léger et ten dre. Pierre Richard-Willm, bien qu'inatten du dans ce taureau tel que le dépeint Zola, élégant, fiévreux, est certainement le meil leur apport à cette transposition curieuse et,

Nast (Germaine), Marguerite de Morlaye

finalement, convaincante.

1936 - L'ARGENT - 5/10

Scénario et dialogues : Bernard Zimmer

d'après le roman d'Emile Zola ; photo : Christian Matras et Paul Portier ; décors :

Aimé Bazin ; musique : Jules Guinand. Véra Korène (Hélène), Olga Tschechowa

(invitée), Pierre Richard-Willm (Saccard),Jean

Worms (Daigremont), Marcel André (Del-

1936 - AU SERVICE DU TSAR

cambre), Albert Gercourt (Sandermann),

♦ - 6/10

Georges Tourreil (Hamelin), Georges Prieur (Mazaut), Raymond Rognoni (Huret), Albert Malbert (Dejoie), Pierre Finaly (Busch), PaulMarcel (M. Mou), Teddy Michaud (le chef), Maurice Devienne (Joseph), Philippe Richard

Scénario : Jacques Companeez ; dialogues : Bernard Zimmer ; photo ; Nicolas Toporkoff; son : Pierre Calver ; décors er costumes : L.

Kainer ; musique : Michel Lévine ; montage : Georges Friedland.

PIERRE BILLON - 45

Véra Korène (Anna Raditsch), Suzy Prim (Comtesse Belsky), Junie Aster (Lucie Leroy),

musique : Jacques Ibert et Maurice Thiriet ; montage ; Henri Taverna.

Odette Talazac (Baronne Kronick), Elisa Ruis

Jany Holt(Geneviève Herlin), Pauline Carton

(révolutionnaire), Marguerite de Morlaye,

(Mathilde), Gabrielle Dorziat (la mère),

Pierre Richard-Willm (Comte Michel Tom-

Marguerite Pierry (Sophie), Madeleine Milhaud (patronne de la pension), Odette Talazac (l'aubergiste), Pierre Richard-Willm (Jacques Bernis), Charles Vanel (Herlin), Louis Baron Fils (père de Geneviève), Jacques Baumer (le procureur), Alexandre Rignault (Hubert), Aimos (le sergent), Roger Legris (le premier radio), Pierre Sergeol (chef de l'aéro port de Juby), René Bergeron (chef de l'aéro port de Casablanca), Abel Jacquin (le capitai

sky), Roger Karl (le Grand-Duc Pierre), Pierre Alcover (Général PlatofF), Marcel

André (l'amiral), Alfred Adam (Ossip, ordon nance de Tomsky), Raymond Rognoni (Comte Hyppolite Tomsky), Philippe Richard (ministre de la guerre), Léon Bary (ami de Tomsky), Henry Richard (général), Fred Pasquali (terroriste), Teddy Michaud (valet Comtesse), Paul Marcel.

ne), Henri Crémieux (le secrétaire), Albert La mode était, en cette armée 1936, aux films

d'époque, aux films russes et aux films d'es pionnage. Trois éléments réimis ici au sein d'im scénario insipide et hâtif. Une photo très contrastée, des décors sompmeux et d'admira bles costumes ont dû satisfaire les spectateurs de l'époque. Cela reste correct aujourd'hui mais ce sont surtout les interprètes que l'on peut goûter, malgré les sentiments artificiels qu'ils ont à exprimer. Pierre Richard-Willm, élégant, vibrant et beau. Roger Karl, Marcel André et Suzy Prim défendent de leur mieux des personnages-clicbés. Véra Korène, altière, est indémo

Malbert (le patron), Maurice Devienne (le maître d'hôtel), Jean Ayme (le joaillier), Robert Ralphy (client hôtel). Les débuts de l'aéropostale (dont Jacques Bernis est l'ime des figures les plus représenta tives) racontés par Saint-Exupéry lui-même, qu'il introduit dans un avant-propos. L'anecdote se passe au Sahara en 1927. Un docmnentaire sans indulgence et sans mépris potu les indigènes enrobe l'histoire d'amour entre Jacques (Pierre Richard-Willm) et Geneviève (Jany Holt, belle, grave, habitée),

dable tant sa classe est évidente. SeiJe Junie

mariée à l'ambassadeur Herlin (Charles Vanel,

Astor, au phrasé si particulier, est ridicule. Pierre Billon contrôle tout avec un sérieux qtd finit par être un handicap. Peut-on croire à cette histoire et s'y soumettre sans sourciller ? Il le fait pourtant, imperturbablement.

jouant ce personnage secondaire conmie si

1936 - COURSIER-SUD »»• - 6/10

Scénario et dialogues : Antoine de SaintExupéry; adaptation : H.G. Lustig ; découpa ge ; Pierre Billon et Robert Bresson ; photo : Robert Le Febvre et Louis Page ; son : Pierre Calvet ; décors : André et Léon Barsacq ;

c'était le rôle de sa vie ; noblesse d'acteur).

Geneviève s'enfuit avec Jacques mais la vie auprès d'un pilote de vocation n'est pas simple. Le devoir, la malchance, les contretemps vont séparer les amants. Herlin vient récupérer sa fenrnie tandis que Jacques meurt dans le désert au coius d'une attaque des salopards. Oui, on appelait ainsi les dissidents de l'époque. Doiton accuser Saint-Exupéry de racisme ? Pierre Billon, lui, croit à son sujet. Son écriture est dense, fluide, émotive. Tout au plus peut-on lui reprocher quelques caricatures faciles et

46 - PIERRE BILLON

mutiles d'ailleurs (la directrice de la pension et ses hôtes). Pierre Richard-Willm, idéal pour son rôle,joue avec le cœur, la fièvre et la sincé rité des grands ; professionnalisme et générosi té. Marguerite Pierry est remarquable avec son émotion rentrée, une expérience de la vie qu el le traduit par des riens:soiuires ébauchés,voix tremblotante. La mort de Jacques Bemis, avec l'hélice de l'avion qui toimne, tourne, pour rien, nous rappelle que Bresson est au décou page. Très beau film, circonstanciel, et cruel. En hommage aux pionniers du courrier. 1957 -LA BATAILLE SILENCIEUSE

Timide ou pas, il s'éprend très (trop ?) vite d'une jeune étudiante serbe (Kate de Nagy, frémissante et très belle). Il y avait déjà des problèmes dans cette région de l'Eiurope (?). La farouche Draguicha(On se croirait tout de même chez Tintin et Milou) veut faire sauter

im ministre bulgare, ce n'est pas très gentil. Mais le Deuxième Biueau veille en la person ne bienveillante de Michel Simon, excellent.

L'attentat échoue. René Bordier et Draguicha mettent leur amour à l'abri, après avoir fait échouer la Révolution. Dialogues bien écrits, interprétation sans faille. JoU spectacle. Une série B admirablement fabriquée.

•» -7/10

Scénario : Pierre Billon d'après « Le Poisson chinois » roman de Jean Bommart ; dialogues ; Jacques Natanson ; photo : Louis Page et Joseph-Louis Mundwiller ; son : Loubet ; décors : Aimé Bazin ; musique ; Louis Beydts ; montage : Léonide Azar. Kate de Nagy (Draguicha Prokoff/Marina

1938 - LA PISTE DU SUD •-4/10

Scénario et dialogues : Oscar-Paul Gilbert d'après un de ses reportages romancés ; photo : Christian Matras et Claude Renoir ; décors :

Pierre Linzbach ; musique : Henry Verdun ; montage : Léonide Azar.

Felitch), Renée Corciade (l'Américaine), Claire

Ketti Gallian (Hélène Marchand), Albert

Gérard (patronne de la Pension), Marguerite de Morlaye (dame à la gare), Pierre Fresnay(René Bordier), Michel Simon (Georges Sauvin), Abel Tarride (Bartofï), Ernest Ferny (Jacques Méricant), André Alerme (directeur du jour nal), Pierre Sergeol (Fernando), Géno Ferny

Préjean (Lieutenant Naud), Pierre Renoir (Stolberg), Jean-Louis Barrault (Olcott), Jacques Baumer(Gomez),André Fouché(S/Lt Beaumont), Arthur Devère (Gingembre), Geymond Vital (Braun), Jean Temerson (Chailloux), Charles Lemontier (Sergent

(Ernest), Alben Gercourt (Sanneman), Pierre

Horn), René Lefèvre (Saillant), Jean Brochard (Soulier), A. S. Takal (Ali), Marcel Melrac

Hochet (le secrétaire), Max Dalban (Roben),

Teddy Michaud et Edmond Beauchamp (sbi res), Philippe Richard (Commandant Leroux),

(Doholou), Rodolphe Marcilly.

Nicolas Amato (douanier), Frank Maurice et

Climat exotique et fiévreux pour cette

Eugène Smber (déménageurs), Emile Genevois (Emile), Pierre Finaly (directeur de la Sûreté), Jacques Beauvais (serveur), Albert Bassermann

sans qu'on sache par qui. Elle vient atterrir

(vieux beau), Paul Marcel (vieux monsieur).

Hélène Marchand dont le mari a été abattu

dans l'oasis où le meurtre a eu lieu et com

mence une enquête sans trop de discrétion. Il suffit de voir dix secondes Jean-Louis

Film d'espioimage traité avec humom et rigueur par Pierre Billon. Pierre Fresnay (René Bordier) joue les timides avec audace.

Barraidt pour être sûr de sa cidpabilité. Aussi n'est-ce pas sur le suspense que Pierre Billon bâtit sa mise en scène mais sur l'am-

PIERRE BILLON - 47

biguïté dégagée par la jeune femme pendant

Charles Blavette (boucher), Marcel Duhamel

son séjour. L'assassin meurt à son tour pen

(M. Espoulet), Nicolas Amato (Bonami), René Alié (fils Salvatore), Henri Arius (Salvatore),

dant ime crise de fièvre au cours de laquelle il avoue. Hélène repart, laissant des regrets « éternels » dans la mémoire de Pierre

Charles Lavialle, Edmond Castel, Bouis

Lourdou,J. Margatt, René Béranger.

Renoir, René Lefèvre et Albert Préjean. Un

documentaire assez adroit enveloppe la fic tion. Ketti Gallian est une actrice im peu insuffisante pour un personnage aussi fort. Préjean et Renoir jouent rentrés tandis que Jean-Louis Barrault profite de ses accès de fièvre pour cabotiner à mort. Le désert a du talent. Pierre Billon aussi. Si le film n'est

pas négligeable, c'est grâce à l'aspect forte ment documentaire qu'il développe sans

On n'a pas souvent l'occasion d'entendre Charles Vanel dire du Prévert. Et c'est im

régal. Le côté massifet fermé de l'acteur, joint à la folie quelquefois douce du persoimage, engendre im climat tout à fait étrange et fasci nant. « Gardez vos réflexions pour vous,

qu'est-ce que vous voiJez que j'en fasse ? » Hiunoiu: et poésie. Ce ne sont pas les seules qualités de ce film solaire sans trop de soleil,

doute inconsciemment. Billon fait de

maritime sans que la mer soit tellement pré

l'Histoire. Il est important de revoir ce genre de film aujourd'hui, sans recul, saine ment. Enfin, la musique d'Hemy Verdun

sente, écartelé dans nombre de directions

bêtement illustrative entache une mise en scène sobre et sensible.

hétéroclites. Ce qui lui dorme im air de fiberté, accenmé par les chansons de Tino Rossi qui a rarement été meilleur qu'ici. SaintTropez, filmé en direct ou reconstimé en stu

dio, déploie im charme que les aimées n'ont 1941 - LESOLEIL A TOUJOURS RAISON •

- 6/10

Scénario et dialogues : Jacques Prévert et Pierre Billon d'après la nouvelle de Pierre Galante ;

photo : Louis Page (studios) et Jacques Mercanton (extérieurs) ; son : Jean Lecoq et R. Lenoir ; décors : Georges Wakhévitch et Auguste Capelier d'après les maquettes d'Alexandre Trauner ; musique : Jean Marion, E. di Lazzaro et Georges Mouqué ; lyrics : Jean Féline, J. Rodor et Louis Poterat ; montage ; Jean Pouzet et Pierre Poutays. Micheline Presle (Micheline), Germaine

Montéro (Georgia), Raymonde Vernay (mère de Micheline), Gisèle Alcée, Blanchette Delnar,

Renée Reney, Claudie Carter, Tino Rossi (Tonio), Charles Vanel (l'homme du mas),

Pierre Brasseur (Gabriel), Édouard Delmont (Etienne), Pierre Prévert (Brindille, l'innocent), Charles Moulin (Romain, valet du mas).

pas réussi à pervertir. L'histoire permet surtout de tailler des persormages sur mesure à des comédiens aussi différents que Vanel (déjà cité), Pierre Brasseur explosif dans la gentilles se comme dans la suavité, Geimaine Montéro en gitane cruelle, Charles Moulin bien char

penté, en écho direct au personnage de Pagnol, Blavette en boucher bavard, Delmont en pêcheur tranquille (magnifique), le beau Tino qui se laisse conduire par Billon en toute confiance et enfin Micheline Presle, jolie, im peu étoimée de ce qu'on lui feit faire et dire. Un film que l'on revoit toujours avec grand plaisir et qui vaut beaucoup mieux qu'im divertissement ordinaire. Grâce à Jacques Prévert certes mais à Pierre Billon aussi qui a très bien su manier sa caméra : souplesse des travellings, coulé des champs/contre-champs et remarquable utilisation des décors.

48 - PIERRE BILLON

1942 - L'INÉVITABLE MONSIEUR DUBOIS

- 7/10

Scénario :Jacques Companeez, Pierre Billon et Marc-Gilbert Sauvajon ; dialogues : MarcGilbert Sauvajon d'après la pièce « Métier de femme » d'André-Paul Antoine ; photo : Paul Cotteret ; son ; René Lécuyer ; décors: Roland Quignon ; musique :Jean Marion ; montage : André Gug ; chanson « SUR VOTRE CHE MIN » chantée par Georges Guétary Paroles : Jean Hunehelle. Annie Ducairx (Hélène Mareuil), Mony Dalmès (Jacqueline Mareuil), Germaine Reuver

(Sophie), Janine Viénot (la vendeuse), Noëlle Norman,André Luguet(Claude Orly), Félicien Tramel (M. Mouche), Richard Francœur

(Verdier), Sinoël(Honoré),Jean Morel(valet de chambre), Marcel Melrac (le garagiste), Eugène

Frouhins (garçon de café), René Fluet (le gros invité), Louis Vonelly, Lucien Desagneaux. Le film n'est même pas antiféministe ! Scénario à l'américaine selon l'expression consacrée. Mais n'y a-t-il pas des comédies à la française qui valent bien celles d'outreAdantique ? Celle-ci en serait la preuve:intel

ligente, nerveuse, ludique et spirimelle. Elle ne posséderait pas toutes ces qualités si elle n'était pas jouée par des orfèvres. Annie Ducaux, étincelante dans les deirx aspects du persormage et André Luguet, distincdon et drôlerie mêmes, forment ce couple qui s'af fronte et se cherche le temps nécessaire à obtenir im dénouement inattendu. Pierre

Billon, habitué aux sombres drames, se mon

tre avec ce film à la hauteur de ses collègues américains : on pense à La Cava ou à Mac Carey, et même quelquefois à Hawks. Il faut

signaler Félicien Tramel, acteiu plutôt dra matique, qui incarne là un chef du personnel très vraisemblable et foutrement amusant.

1943 - VAUTRIN »•» - 5/10

Scénario : Pierre Benoît d'après les personnages de Balzac ; adaptation : Pierre Billon et MarcGilbert Sauvajon ; dialogues : Marc-Gilben Sauvajon ; photo : Paul Cotteret ; son : René Louge ; décors : René Renoux ; costumes : Jacques Manuel ; musique : Maurice Thiriet ; montage : André Gug ; ballet réglé par Victor Czowsky, dansé par Lycette Darsonval. Madeleine Sologne (Esther), Line Noro (Asie), Michèle Lahaye (Mme de Sérizy), Gisèle Casadesus (Clotilde de Grandlieu),

Lucienne Bogaert (Europe), Gisèle Préville (Mme de Maufrigneuse), Renée Albouy (Mme d'Espard), Nane Germon (Mme Camusot), Hélène Dartigue (Amélie), Madhyanah Foy, Michel Simon (Vautrin), Georges Marchai (Lucien de Rubempré), Louis Seigner (Nucingen), Marcel André (Camusot), Georges Colin (Cotenson), Pierre Labry (Paccard), Georges Marny (Rastignac), Jacques Varennes (Grandville), Tony Laurent (le chef de la Sûreté), Marcel Mouloudji (Calvi), Guillaume de Sax (le gouverneur), Georges Paulais (Maître Dherville), Albert Malbert (le cocher de Nucingen), René Blancard (Coquard), Maurice Schutz (abbé Heirreira), Henri Goutter, Henry Trévoux, Jean Boissemond.

Madeleine Sologne est bien pâle et trop terne pour incarner cette sublime Esther capable d'inspirer ime passion immortelle au beau Lucien de Rubenpré que Georges Marchai frdt superbement exister. D'une façon générale,les femmes sont moins bien choisies que les hom mes, à deux exceptions près : l'immense Line Noro et l'exceptionnelle Lucienne Bogaërt. Jacques Varennes, lui, possède la grandeiu d'im personnage balzacien et Michel Simon prouve ime fois encore qu'il a été l'im des plus

PIERRE BILLON - 49

doués parmi les comédiens français de tous les temps. Le rôle de Vautrin lui était destiné mais celui de Boudu aussi et « La Sentence » pareil lement et tous les autres qu'il a emichis par son intelligence du texte, la variété de son jeu et tme sincérité jamais prise en défaut. Pierre Billon, très inspiré, met en place des plans savants reliés entre eux par un montage qui ne traîne jamais. Il nous aurait doimé im chefd'oeuvre si on lui avait laissé la possibilité d'im film plus long. Le côté digest de l'adaptation pèse sur son travail : on ne samait réduire Balzac à quelques arches, c'est le pont tout entier qu'il fallait édifier. Les remarquables dialogues de Marc-Gilbert Sauvajon ne suffi sent pas à rattraper les trop nombreuses ellip ses qui détournent quelquefois le film de son sujet véritable : l'amour violent, irrépressible, que Vautrin éprouve pour Lucien.

Le point de départ est amusant : im célèbre auteirr dramatique découvre à sa porte tme inconnue inconsciente, en robe du soir. Un

instant amnésique, elle retrouve des pans de mémoire et croit avoir tué son amant de

deux balles de revolver. L'amant, Michel

Courbet (Aimé Clariond un peu âgé pour le rôle mais élégant et puissant), couturier volage, courtise aussi Catherine, la maîtresse de Segard, l'écrivain (André Luguet, très maître de lui et de son personnage). L'absence de rythme, la fantaisie poussive de l'anecdote, le jeu inconsistant des acteurs condamnent irrémédiablement ce film où

les gags, pourtant clairsemés, tombent à plat. Les dialogues se veulent enjoués mais s'essouffient très vite. 1946 - L'HOMME AU CHAPEAU ROND •

1944 - MADEMOISELLE X ♦ ♦♦-5/10

Scénario : Marcel Achard et Pierre Billon ; dia

logues : Marcel Achard ; photo : Christian Matras ; son ; Jacques Lebreton ; décors : Georges Whakévitch et Auguste Capelier ; musique : Jean Marion ; montage ; André Gug. Madeleine Sologne (Madeleine Ardouin), Ketti Gallian (Catherine), Madeleine Suffel

(bonne), Raymone (concierge), Marguerite de Morlaye (cliente), Jeanne Véniat (cliente), Hélène Dartigue (la bonne), Christiane Ribes, Catherine Romane, André Luguet (Dominique Segard), Aimé Clariond (Michel Courbet), Pierre Palau (Victor), André Bervil

(l'acteur), Raymond Rognoni (le mari), Charles Lemontier (employé des Pompes Funèbres), Nicolas Amato (agent), Eugène Stuber (Gégène), Albert Malbert (chauffeur), Richard Francœur (docteur), Louis Vonelly, Pierre Génu, Henri Bargin, René Alié, Albert Montigny, Roger Vincent.

- 6/10

Scénario et dialogues : Charles Spaak et Pierre Brive d'après « L'Eternel mari » de Dostoiewsky ; photo ; Nicolas Toporkoff ; son : Jacques Lebreton et Jacques Carrère ; décors : Georges Wakhévitch ; costumes : Olga Schoumansky ; musique : Maurice Thiriet ; montage : Germaine Artus.

Gisèle Casadesus

(Marie), Jane Marken

(Amélie), Micheline Bouder (Agathe), Maud Lamy (Elisabeth), France Delahalle (MathUde),

Adrienne Allain (Anna), Gisèle Alcée (Lucy), Colette Georges (Adélaïde), Janine Villars (Lily), Thérèse Marney (Clotilde), Héléna Man ; son (mère du hussard), Made Siamé (la gouvernan te), Ariette Merry (Maria, la voisine), Lucie Valnor (Lise), Mercédès Brare Raimu (Nicolas),

Aimé Clariond (Michel), Louis Seigner (le juge), Charles Lemontier (le médecin).

Michel est très agité : c'est un malade obsessioimel. 11 voit partout un homme portant un chapeau rond. Mais ce n'est pas de la folie.

50 - PtERRE BILLON

l'homme existe bien. Il lui rend visite. U s'ap pelle Nicolas. Il a des souvenirs commims avec Michel qui l'a trompé avec sa femme, une petite Lise est née de cette liaison. Que vient faire Nicolas dans l'appartement de Michel ? Quelle est la raison profonde de son comportement sans cesse différent ? Ce sont les questions que nous pose ce film, dans des lumières expressionnistes avec plongées et contreplongées, au rythme lent comme une angoisse permanente. Les rapports de Nicolas avec la petite Lise sont d'une cruauté et d'une audace insensées. La mort de l'enfant, vécue

par les personnages dans l'escalier qui mène à la chambre,est insoutenable et sublime. On a

l'impression que Raimu(impitoyable et tragi que, même dans la distance qu'il ose prendre parfois avec son personnage) porte le masque de la mort et Aimé Clariond (fiévreux,

Whakévitch ; costumes : Marcel Escoffier ;

musique : Georges Auric ; montage : Maurice Serein.

Danielle Darrieux (Maria, la Reine d'Espagne), Gabrielle Dorziat (Duchesse d'Albuquerque), lone Salinas (Casilda),Jean Marais(Ruy Blas et Don César de Bazan), Marcel Herrand (Don Salluste de Bazan), Armand Lurville (l'archevê

que), Rolla-Norman, Jacques Berlioz, Allain

Dhurtal, Édy Debray et Guy Favières (les ministres), Giovanni Grasso (Don Giuidan),

Alexandre Rignault (Goulatromba), Paul Amiot (le Marquis de Santa Cruz), Charles Lemontier (Comte de Camporéal), Pierre Magnier (Marquis de Priégo), Gilles Quéant (Duc d'Albe), Claude Serre (écuyer du Duc d'Albe), Giovanni Grasso (Don Guritan), Olivier Darrieitx, Michel Flamme, Gilles Watteaux, Yves Massard.

magnifiquement crispé. Don Juan devant le ceur du film n'est pas artificielle comme chez

Peu importe la vérité historique, déjà mal menée par Victor Hugo, peu importe que le

Clouzot. Ici, elle vient des personnages eux-

film soit fidèle ou non au drame du maître,

mêmes, de leurs motivations, de leur déses

et il n'est pas si infidèle que ça, peu impor te que Jean Cocteau se divertisse avec ses répliques à... l'emporte-pièce, peu importe que cette Espagne soit de pacotille, autre chose importe : le romantisme fiévreux de ce film enlevé comme un western et pas sionné comme une tragédie. Pierre Billon ne travaille pas dans l'académisme. Il se sert

Commandeur), celui de la maladie. La noir

poir. Pierre Billon l'a parfaitement ressenti, qui ne quitte pas davantage ses héros que Raimu n'abandonne Aimé Clariond. Il les

ceme, les pousse jusqu'à leur dernière extré mité. Cette rage de faire le mal vient bien sûr de Dostoïewshy mais Billon s'en fait le com plice. Quand un film va, ainsi, au bout de ses intentions sans trahir personne, dans une ten sion presque insupportable, quand tout concourt à restimer un cUmat, à le porter jus qu'à l'incandescence, il ne faut pas s'étonner d'avoir un chef-d'œuvre.

de l'académisme comme d'un ressort dra

matique supplémentaire. C'est très fort. La beauté des décors (on devine l'influence de

Cocteau, déjà les tentures noires de La Belle et la Bête), la photo, lumineuse en exté rieurs, contrastée en intérieurs, de Michel

1947 - RUYBLAS •

- 4/10

Scénario et dialogues:Jean Cocteau d'après le drame de Victor Hugo ; photo : Michel Kelber ;son : René Longuet ; décors ; Georges

Kelber, une musique interprétée de Georges Auric, forment un écrin velouté poiu: des comédiens qui acceptent le jeu jusqu'au bout. Jean Marais, espiègle en Don César, blessé ou grandi en Ruy Blas, apporte sa

PIERRE BILLON - 51

stature et son élégance naturelle en y ajou tant la conviction. Marcel Herrand, qui n'a pas assez d'orgueil pour refuser de jouer les salauds, se coule, morgue et machiavélisme en bandoulière, dans la peau de Salluste. Il en mourra, le traître ! Et Danielle Darrieux,

choisie paraît-il en fonction de la pureté de son ovale, nous fait regretter qu'elle ait sou vent dédaigné la tragédie. Elle y est aussi à l'aise que dans les petites ou grandes comé dies des années 1930. Elle aurait pu se

Pierre Billon cerne l'indicible et oublie le pit toresque. Et les extérieurs désolés, ciel gris ou pluie violente,(on pense parfois à Une sijolie petite plage) achèvent le tableau. L'histoire se donne des airs compliqués et des prolonge ments fatidiques. Bien inutilement. Et, si le film n'est pas tout à fait à la hauteur de ce que l'on pourrait en attendre, c'est parce que tout y est faux : le suspense, l'intrigue, les rapports entre les personnages et enfin l'in terprétation. On a quelquefois comparé

contenter d'être belle, elle s'offre le luxe de

Danièle Delorme à Simone Simon : l'erreur

mieux jouer le drame que Eeuillère ou Casarès. Parce qu'elle n'est jamais dupe de ce qu'elle fait. Et que son instinct la porte à la simplicité, condition essentielle d'un tra gique épuré.

est de taille. Simone Simon n'a jamais joué

1949 - AGNÈS DE RIEN »» -8/10

Scénario ; Pierre Billon d'après le roman de Germaine Beaumont ; dialogues : Jacques Natanson ; photo : Nicolas Toporkoff; son : Pierre Bertrand et Jacques Carrère ; décors : Raymond Druart ; musique : Marcel Landowski ; montage : Andrée Danis et Suzanne Girardin.

Danièle Delorme (Agnès de Chaligny), Yvonne De Bray (Mme de Chaligny), Ketti Gallian (Alix),Jane Morlet(La Jussaude), Paul Meurisse (Carlo).

Pour réussir im film à climat, il faut quatre choses:une liunière spécifique, une musique adéquate, des décors étranges et une caméra insinuante, intégrant de temps à autre d'in quiétantes amorces. Ces quatre conditions sont respectées dans Agnès de rien (joli titre) : le travail de Marcel Landowski a la présence et l'humilité requises. La photo de Toporkoff s'inspire de la technique allemande sans l'imiter grossièrement. Le découpage de

l'innocence. Danièle Delorme fait semblant

de geindre, d'afficher des airs de noyée. C'est en fait une vacharde et ça se devine à quel ques tonalités sèches, à quelques regards durs, malgré le strabisme apitoyant. Elle serait cette « Agnès de rien » si elle restait sin cère mais c'est plus fort qu'elle : son image lui importe plus que sa réalité. Succès oblige. Paul Meurisse, égaré dans une aventure qtii ne saurait le concerner, se laisse aller à des

colères incertaines quoique spectaculaires, à des émotions de collégien, aussi loin de lui que cet aspect de gentleman-farmer dont on l'affuble. Yvonne de Bray, en une seule scène, nous rappelle à quel point le cinéma fiançais est coupable envers elle. Une scène, et l'équihbre est rétabli. Finalement, ce sont Ketti

Callian et Jane Morlet qui trouvent la place juste. Malgré ces petits faux-sens, le charme opère. Un parfum d'étrangeté s'insinue dans les images, qui ne doit rien au roman mais tout à Billon, décidément doué pour toutes sortes de genres. 1949 - AUREVOIR,MONSIEUR GROCK • - 2/10

Scénario et dialogues : Nino Costantini et Bluette Christian-Falaize ; photo : Nicolas Topotkoff ; son : Robert-Jean Philippe ;

52 - PIERRE BILLON

décors : Serge PiménofF ; musique : Henri Sauguer et Grock ; montage ; Maurice Serein et Madeleine Girardin.

Suzy Prim (Comtesse Batinofif), Héléna Manson (la tante d'Adrien), Nadine Rousseau

(Mme Wettach), Monique Marqueter (Adé laïde), Made Siamé (une serveuse), Marfe Dhervilly (une spectatrice), Camille Gari

(Roberta), Élyane et Évelyne Salmon, Yvonne Dany, Grock (Adrien Wettach, dit Grock), Aifonso Bovino (Alfonso), Charles Lemontier

(M. Durand), Maïuice Régamey (Bourquain), Ted Rémy (Adrien jeune homme), Paul Œttly (Wettzel), Louis Maïs (le partner), Georges Chamarat (le père Wettach), Marcel Pérès (Fracassa), Adrien Ospéri (Adrien enfant), Philippe Griiss (Roherto), Arsénio Freygnac (Serge), Alexandre Mihalesco (Auguste), Jo Dest(l'Allemand), Nicolas Amato (valet de cir

sa retraite au coius d'une représentation filmée presque en vraie grandeiu. Hagiographie du clown irremplaçable, le film aurait pu se passer de la composition hystérique de Suzy Prim en Comtesse BatinofF. On sait bien qu'elle adore les caricatures, qu'elle les interprète dans le charme mais que vient faire cette folle dans ime relation biographique où tout est montré simplement, avec ime sobriété de bon goût ? Oublions cette petite erreiu et l'oeuvre apparaît cotmne ime marque de sympathie, joliment filmée, très bien jouée par Grock lui-même, par Charles Lemontier, émouvant, et par Marcel Pérès que l'on ne soupçormait pas être si bien bâti. La mère et la tante, vieillies pour les besoins du scénario en rajoutent un peu dans la composition. Billon se tire d'une épreuve difficile parce que, a priori, anticiné matographique.

que), Jean-Pierre Dommenge (jeannot), Roger Vincent (un admirateiu), Albert Malhert (un

paysan), Peter Graham, Alex Scholtz, Gil Delamare, Marcel Rouzé, Émile Coryn, Robert Blome, Christian Martaguet, Guy Latour, Cassidy, Jacques Marcerou, Frédéric Moriss.

Au cinéma, on joue La Bataille silencieme (!) mais, aux actualités, on prépare la guerre. Grock s'inquiète et se souvient. Dans le désor dre, comme il se doit, se déroide le tapis du

1950 - CHÉRI »»» - 4/10

Scénario : Pierre Laroche d'après le roman de Colette ; dialogues : Colette ; photo : Nicolas Toporkoff ; son : Julien Coutellier ; décors : Raymond Druart ; costumes : Marcelle Desvignes ; musique : Marcel Landowski ; montage : Andrée Danis et Suzanne Girardin. Marcelle Chantai (Léa), Yvonne de Bray (la copine), Marcelle Derrien (Edmée), Jane

passé. Son père était aubergiste et il réparait les

Marken (Charlotte Peloux), Made Siamé

horloges,im violon d'Ingres. Un joiu, le cirque passe, s'arrête chez le père Wettach. Le jeime Adrien est impressioimé par Roherto Wettzel qui sait déjà tout faire : acrobate, musicien, comique. Ainsi naît la fascination. Adrien, malgré l'avis de sa tante mais avec le consente ment im peu attristé de ses parents, prend la route, fait son apprentissage et devient vite clown. C'est sa passion. De ville en ville, de pays en pays,les succès ne se comptent plus, ni les admirateius. Le temps a passé. Grock prend

(Rose), Suzanne Dantès (Marie-Laure), Maïa

Poncer (la Baronne), Mag Avril (Mme Aldonza), Jane Faber (Lili), Francine Lohier, Jean Desailly (Fred Peloux, dit Chéri), Guy Haurey (Guido), Raoul Chantrel, Henri Henriot.

Conunençons par le meilleiu : la musique de Marcel Landowski, discrète, émouvante.

Marcelle Chantai, mieux que belle, amante et mère à la fois, traînant sa blessure de chaise en

PIERRE BILLON - 53

fauteuil, comme une reine. Jane Marken, vul gaire sans être commune. Yvoime de Bray, chaleureuse, et pure. Pierre Billon et sa mise en scène, d'ime sensibilité quasi-féminine, additionnant les travellings-avants comme s'il avait besoin de s'enquérir de leur état auprès de ses personnages. Comme s'il les scrutait, attentivement ou cruellement ? Et aussi (Et d'abord !) le texte de Colette, documenté et pour cause, mais refusant le folklore ou l'ef

fleurant d'ime main complice. Mais voilà, ni beau, ni juste (ou alors trop juste), ni secret, ni canaille, rien de ce qu'était le Chéri de Colette, Jean Desailly. La veulerie toute seule ne suffit pas à exprimer ce jeune homme pris au piège de l'hahitude ou du confort, avec l'amout pour alibi. La fadeur non plus ne sied pas à cet être tourmenté et las. Bref, Desailly est à l'image d'ime certaine génération de comédiens qui en appelaient déjà au natura

lisme. Grandetur, coimais pas ! Dialectique, c'est de l'hébreu ! Ce choix est la seide erreur

d'im film touchant, essentiel.

1950 - MONPHOQUE ETELLES ♦ -3/10

agents), Marcel Melrac (employé de la gare), Albert-Michel (le poissonnier), Jean Kolb (le locataire), Georges-François Frontec. Une situation amusante : François paie la dette d'un Anglais apparemment soupçonné de grivèlerie et obtient en échange un ticket de consigne. 11 va à la gare. Butin : im pho que. Sa vie est bouleversée. Comment vivre

en appartement avec cet animal qui ne saurait passer inaperçu ? Un peu mince, cela se véri fie très vite. Le scénario tourne en rond. Une

fois que François a envoyé le phoque se terrer dans la baignoire, on devine bien que la femme de chambre va s'évanouir, que l'auto ritaire Gabrielle (Marie Daems avec son

ancien nez qu'elle assiune difficilement) fera

des histoires, que tout s'arrangera dès que l'Anglais reviendra payer sa dette autrement qu'en monnaie de phoque. Le film s'étire complaisamment. Le dénouement sent la fabrication à plein... nez. François Périer joue tout de la même manière, génération Desailly, Blier, et l'ennui nous gagne. Pierre Billon fihne avec précision. On aurait préféré qu'il sabordât dans le désordre.

Scénario : Pierre Billon et Marc-Gilbert

Sauvajon d'après le roman de Charles de Richter ; dialogues : Marc-Gilbert Sauvajon ;

photo : Nicolas Toporkoff ; son : Jacques Lebreton ; décors : René Moulaert ; musique : Jean Marion ; montage ; Andrée Danis. Marie Daems (Gabrielle Rivière), Jeanne Fusier-Gir (Mme Pierrat), Moïra Lister

(Diana), Odette Barencey (la concierge), Made Siamé (la poissonnière), François Pétier

1952 - LE MARCHAND DE VENISE • •-3/10

Scénario : Pierre Billon et Louis Ducreux

d'après la pièce de William Shakespeare ; dialo gues ; Louis Ducreux ; photo : Arturo Gallea ; son ; René Forger et Maurice Vareille ; décors : Giancarlo Bartolini et Salimbene ; costumes :

Maud Strudhoff ; musique : Giovanni Fusco ;

(François Verville), Pierre Bertin(M. de Saint-

montage :Jean Auboy (tourné en Italie). Andrée Débat (Portia), Liliana Fellini

Brive), Jacques Dynam et Hennery (les livreurs), Raymond Rognoni (le gérant), Pierre Sergeol (patron du restaurant), Campbell Cott

(Jessica), Olga Sorbelli (Bianca), Marika Spada (Nerissa), Paola Mori (Martha, fille de Samuel), Michel Simon (Shylock), Massimo

(Sir Archibald), Michael Trubshaw (Sir Frédéric), René Allié et Gil Delamare (les

Setato (Antonio), Armando Francioli (Bassa-

nio), Giorgio Albertazzi (Lorenzo), Nerio

54 - PIERRE BILLON

Bernardi (le Doge), Carletto Sposito(Lande,le bouffon), Gualtieri Tumiato (Samuel), Alberto CoUo (Maître Belario), André Hildebrand,

dire qu'à l'instar des costumes et des décors, l'adaptation est fidèle à l'œuvre originale, à la malice de la construction, mettant en

Franco Balmcci, Renato de Carminé, Franco

relief les pièges que tendent les religions à

Jacobini, Toni de Mitri.

travers leur fanatisme. Ce serait un très

leur. Jamais il ne sollicite la pitié. De ce fait,

grand film si Pierre Billon avait eu plus d'invention (la fermeté du découpage n'est pas en cause), de courage et de sens poéti que. Et surtout si le rôle de Portia avait été offert à une actrice plus subtile qu'Andrée Debar, ici vraiment inférieure au personna ge. Pourquoi pas Dany Carrel qui aiuait pu

le persoimage grandit dans ime sorte d'ab

ainsi faire d'éclatants débuts, ou Nicole

sence qui surprend, émeut de façon plus

Courcel ?

On attendait beaucoup de la rencontre Michel Simon/Shakespeare. Le résultat est, paradoxalement, au-delà de nos espérances :

Simon joue Shylock sèchement, même dans la colère, avec une dignité qui refuse la dou

secrète. Martha, fille de Samuel, se prosti tue dans im établissement fréquenté par

presque tous les jeunes nobles vénitiens. Shylock, ami et corréligionnaire de Samuel, brave le mépris des Chrétiens pour l'arra cher à ces désordres. Il faut dire qu'ayant prêté à chacun, il les tient à sa merci. Antonio, un de ces jeunes nobles, frète un navire mais en interdit l'accès à Shylock et Samuel qui entendaient exiler Martha. Son

1955 - SOUPÇONS Pas vu

Scénario et dialogues ; Maurice Dekobra et Pierre Billon d'après le roman de Maurice Dekobra ; photo : André Bac ; son : Roger Cosson ; décors ; Aimé Bazin ; musique : Joseph Kosma ; montage : Georges Arnstram. Anne Vernon (Claire Granjean), Dora Doll (Angèle), Kerti Gallian (Cécile de Villesec),

refus s'exprime en des termes insultants. Par ailleurs, Bassanio qui prétend à la main de

Zina Rachewski(Dora), Claire Olivier (Rose),

Portia, richissime héritière, demande à

Isabelle Éber (Simone Tramillet), Perrette Souplex (Clotilde), Yannick Maloire (la petite

Antonio de garantir la somme que Shylock veut bien lui avancer. L'usurier accepte en échange (si ces trois mille ducats n'étaient pas remboursés à temps) d'une livre de chair de Bassanio. Jessica, fille de Shylock, s'enfuit en emportant ses bijoux avec Lorenzo, ami d'Antonio lequel leiu offre

refuge sur son navire... La haine de Shylock s'accroît. Mais l'usurier sera vaincu par

Portia, travestie en jeune avocat qui renché

Christel Mathieu (Henriette Tramillet),

Françoise), Anita Soler Frank Villard (Etienne de Montenoy), Henri Vilbert (Charles Tramillet), Jacques Castelot (Thierry de Villesec), Roland Lesaffre (Raymond), Serge Nadaud (inspecteur Fiori), Yves Massard (docteur), Bernard Musson (notaire), Gilles

Quéant (juge), Robert Seller (valet de cham bre), Albert-Michel (garde-chasse), Rudy Caumont, Raymond Raynal.

rit sur la loi. Une livre de chair, soit, mais

sans verser ime goutte de sang. Deux maria ges concluent cette fable qui serait antisé mite si Billon n'avait pas respecté la profon de dialectique établie par Shakespeare. C'est

1955 - JUSQU'AU DERNIER ♦ -4/10

Scénario : Pierre Billon et A. Duquesne d'après le roman de A. Duquesne ; dialogues :

PIERRE BILLON - 55

Michel Audiard ; photo : Pierre Petit ; son : Jean-Désiré Bertrand ; décors : Jean

d'Eaubonne ; musique : Georges Van Parys ; montage : Georges Arnstram. Jeanne Moreau (Gina), Lila Kedrova (Marcella

Bastia), Jacqueline Noëlle (Angèle Lombardi), Mijanou Bardot 0osyane), Orane Demazis (mère de Quedchi), Michèle David (Stella, fille de Dario), Colette Fleury (présentatrice), Georgette Peyron Rita Cadillac Clara Gansard, Raymond Pellegrin (Fernand Bastia), Patd Mentisse (Riccioni), Marcel Mouloudji (Quedchi), Fioward Vernon (Philippe Dario), Jacques Dufilho (Pépé), Max Revol (Cinquo),

Olivier Richard (gosse), Émile Genevois (ser veur), Charles Bouillaud (brigadier), Paul Barge (hôtelier), Robert Blome.

sort un peu du lot dans la mesure où il a toujours un œil qui frise. Et Lila Kedrova n'existe que le temps de mourir. AUTRES FILMS

1931 : Route nationale n" 13 (court-métrage) avec René Ferré et Hélène Perdrière ; Bombance

(supervisé par Germaine Dulac) (court-métra ge) avec Gustave Hamilton et Hubert Daix 1953 : Delirio avec Raf Vallone, Elena Varzi,

Françoise Arnoul et Giorgo Albertazzi, remake de Orage, de Marc Allégret (tourné en Italie). Pierre Billon est né le 7 février 1901, à

Saint-Hippolyte-du-Fort, dans le Gard. Son parrain de cinéma est Gaston Ravel qui l'utilise comme comédien dans Madame

Récamieren 1928 (avec Marie Bell et Charles

Une fenêtre s'ouvre sur le paysage, un car s'arrête sur la place : un voyageur en des cend, un enfant le regarde. Ce voyageur, c'est Fernand Bastia qui vient se réfugier chez sa sœur, voyante dans un cirque mina ble. Fernand a donné ses complices dans un hold-up. Il sait où est le fric, il attend de le reprendre. Mais, dans la descente de police, Riccioni et Pépé ont échappé à la mort. Alors commence une sorte de challenge pour récupérer le pognon dans une valise à la consigne. Tout le monde y passe, comme le laisse présager le titre. Sauf la maligne Gina (Jeanne Moreau, sûre d'elle déjà, en pure perte) dont le cri final atteint les som

Le Bargy)ensuite en tant qu'assistant poiu Le Collier de la Reine (avec Diana Karetme,

Marcelle Chantai et Jean Weber). En 1930, après avoir tourné deitx courts-métrages, il est engagé par la ONDRA-LAMAC FILMS afin de réaliser les versions françaises des films de Cari Lamac.

De retour en France, il épouse Ketti Gallian qu'il dirigera dans quelques films. Cette actrice avait été lancée à Hollywood poiu le film Marie-Galante de Henry King en 1934. C'est en 1937 qu'elle revient en France. Pierre Billon s'éteint à Paris le 31 août 1981.

regarder. C'est bien foutu, mal dialogué, et joué à tout-va pas si mal mais comment interpréter des fantoches qui n'ont pas d'existence propre ? Ils sont prisonniers de

Excellent artisan du cinéma français, res ponsable de nombreux succès commerciaux parce qu'il avait le sens du public (ce qui l'a peut-être perdu), Pierre Billon n'est pas un auteur dans le sens où il n'a pas d'écriture spécifique film par film. La conviction qu'il met dans son travail se voit

la trame du scénario. Pas l'ombre d'un sen

et se ressent très fort à chacune de ses réalisa

timent, pas l'ombre d'une motivation en dehors de la convoitise. La mise en images de Pierre Billon est au cordeau. Mouloudji

tions ou presque. Son chef-d'œuvre L'Homme au chapeau rond est la meilleure adaptation à l'écran de l'univers dostoïewslden. Supérieure,

mets du ridicule. L'enfant continue de

56 - HENRY BLANKE

par exemple, à celle de Pierre Chenal pour

Rub (l'inventeur), Georges Renavent (Banks),

Crime et châtiment. Ici, la maîtrise est totale et

Jean Delmour, Pierre de Ramay.

les prolongements du film, les à-côté, subtils et dérangeants, peuvent laisser croire à un auteur larvé. Alors pourquoi ? Si l'on parcourt sa carrière (c'est le mot qui convient potu un réalisateur de ce type), on trouve des audaces

{Bourrasque, étormamment moderne dans sa conception), des fimtaisies (L'inévitable Mon sieur Dubois, troussé à l'américaine), des

ciuiosités (Agnès de rien, sombre diamant ou Ze Soleil a toujours raisorî), des mélos (La Maison dans la dune), bynme à la nature en même temps que film romantique et, chaque fois, perce ime volonté documentaire qui n'est pas de l'application mais le souci d'accrocher la fiction à des réalités sociales ou pohtiques. D semblerait que, conscient des extravagances des scénarii qu'on lui confiait, il se soit efforcé de les bétormer pom en faire le support de ses mises en scène. Travail minutieitx dont l'am

bition n'a pas souvent été recormue parce que le principe de production de 40 à 59 sanction nait le moindre imaginaire non conforme. Je ne sais pas si Pierre Billon en a souffert, j'ai tendance à penser que non, qu'il s'était fait une raison, et que cela l'amusait peut-être de planter, par-ci, par-là, quelques fleurs dans le chapeau de gendarme du système.

HENRY BLANKE (1901-1981) 1931 - LE BLUFFEUR •-2/10

Coréalisateur : André Luguet Scénario et dialogues ; André Luguet d'après « Hot money » pièce d'Abem Kandel. Jeannette Ferney (Elaine), Lucienne Radisse (Francine), Carrie Daumery,Abce Ardelle,André

Luguet (Evans), Émile Cbautard (Brown), Torben Mayer (Ginsberg), Jacques Jou-Jerville (Mike),André Cbéron (Clifford Gray), Christian

Evans est tm joueur spécial : il joue dans les affaires. Il les monte au petit bonheur, ne s'inquiète pas de les stabiliser, les laisse dépé rir, recommence aillems. Pour l'amour d'une

femme, il promet de s'amender mais le dia ble ne se fait jamais ermite longtemps. Beau titre pour un film. Dommage que ce beau parleur ne soit pas im producteur mais la parabole est claire. Dommage aussi qu'André Luguet, fin comédien, chausse ses gros sabots pour mettre en scène ime comédie qui se voudrait fine. Dommage enfin que l'ap proximation des dialogues (due aux deux versions) soit aussi apparente. Producteur américain né à Steglitz (près de Berlin) le 30 décembre 1901. Enfant de la

balle, il conunence très jeune à travailler à la UFA où il assiste, entre autres, Emst Lubitscb.

En 1922, il est à Hollywood, engagé par United Artists puis par Wamer Bros. En 1925, il revient en Allemagne pour y être directeur de production sur Metropolis de Fritz Lang. En 1928, il dirige la succiusale berlinoise de la Wamer puis, en 1930, il retotune définitivement à Hollywood où il devient producteiu exécutif de la Warner. Il s'occupe essentiellement des films à plusieurs versions produits à Hollywood, français, alle mand, esp^nol. Le Bluffeur qu'il signe en coréalisation avec André Luguet, est la version française de High pressure de Mervyn Le Roy (avec William Powell et Evelyn Brent). Peuton parler de lui comme d'un réalisateur ? C'était un homme de cinéma, peut-être un de ces brasseius d'affaires qui se souciaient peu de la natiue des affaires ? Heiueux temps où le vent se vendait plus facilement que le sucre. Son importance comme producteur ne sau-

ALPHONSE-LUCIEN BLONDEAU - 57

rait être niée. 1926: Third degree - 1927 ; Le

de Belcastel dit Bob la Terreur), Charles

Crime du soleil ; A million bid - 1931 : Le

Rigoulot (Camus), Pierre Juvenet (Chaloupe), Alphonse-Lucien Blondeau (Martin), Rivets Cadet (l'ivrogne), Paul Marthès (Marius), Frank Maurice (joueur de cartes), Arpinod, Jean Bertho,Lécuyer Morandi, Lucien Arnaud, MuUer Beglot, Ronet Delferrière, René Stern, Édouard Francomme, Clenat,Siterre Ben-Bli, Champagne Forget, Maurice Maillot (?).

Démon des mers - 1932: Le Blujfeur - 1933: Bureau des disparus ; She had to say yes ; Masques de cire - 1934: Le Tombeur- 1936: L-a Forêtpétrifiée; I-es vertspâturages - 1937: La Lumière verte - 1938 : Les Aventures de

Robin des bois- 1939: Quatre épouses- 1940: DAigle des mers - 1941 : Ze Vaisseaufantôme \ Le Faucon maltais - 1942 ; Les Folles

Héritières- 1943 ; EImpossible amour - 1944: if Masque de Dimitrios - 1945 : Roughly speaking- 1946 :Jalousie- 1947: Escape me never-, Crywolf,L^ Droitd'aimer- 1948:La Mariée du dimanche - 1949 : Le Rebelle ; L-a Garce- 1950 ;

Roi du tabac- 1951 ; Cette

sacréefamille-. Feu sur le gang-, Lightningstrikes twice ; La Flamme du passé; Les Amants du crime - 1952: La Maîtresse defer- 1953 : Mon grand - 1954 ; Richard coeur de lion ; Youngat heart- 1955: Le Jtgre du ciel- 1956 ;

Enfin, un vrai nanar ! Un vrai de vrai, comme la Java du même nom. Pas d'intri

gue véritable : des croquis de personnages, im bal musette, un Comte qui se fait appe ler La Terreiu, une petite chanteuse qui rêve du grand amour mais aussi du confort, im amant de la rue comme il aime à se définir

lui-même, et qui chante ce « PARIS, MES AMOURS » donnant le titre au film. Et

Femme marquée - 1959 : Au risque de seper dre - 1960: v4« périlde sa vie ; Quand la terre brûle - 1961 : L'Enfer estpour les héros. Hemy Blanke décède le 28 mai 1981.

puis une femme entretenue par im homme qu'elle espère annexer, des femmes du monde qui s'encanaillent, Charles Rigoulot (l'homme le plus fort du monde) qui se gausse de ses exploits... Quoi encore ? Tout et rien, un film libre, sans précédent et qui n'aura pas d'émtJe. Film unique. On a sans

Sérénade - 1958 : ILe Courrier de l'or ; Une

doute voulu mettre bon ordre à cette fantai ALPHONSE-LUCIEN BLONDEAU

sie-là. Non mais, pour qui c'est-y qu'y se prend, c'typ'là ? Le cinéma, c'est du sérieux,

(1884-1965)

ça coûte. Un anarchiste, sûrement ! Et ce

1935 - PARTS, MES AMOURS

Paid Lalloz qui tient le rôle principal ? L'année précédente, il a tenu le rôle titre de Cartouche (Jacques Daroy) avec son met

»•»» - 1/10

Scénario et dialogues : Alphonse-Lucien Blondeau ; photo : Nicolas Hayer;son:Jacques Carrère ; décors : Jean Douarinou ; musique : Raymond WraskofF; lyrics : Maurice Chalon. Monique Bert (Nini, la môme L'Arpète), Jeanne Helbling (Hélène), Léna Roussika (la Marquise), Laurence Rivoire (Rose), Anita

Soler (Violette), Marthe Sarbel Gloriane Jacky Delobel Yvonne Davryle Wanda Barcella Paul Lalloz (Paul Moineau), Robert Seller (Comte

teur en scène de maintenant comme acteur

et puis plus rien. Cartouche, c'était pas ce mec qui volait les riches pour donner airx pauvres ? Et ici, qui incarne-t-il ? Un homme qui refuse de travailler parce que, en faisant des affaires, on ne peut rester honnête. Un fou, je vous dis ! Populisme et raillerie. Amour des gens et des situations incongrues. Une mise en scène biblique à

58 - CARL BOESE

force de simplicité: le bonheur ! J'adore ce film et je souhaiterais qu'ils soient plus nombreux, les auteurs de cinéma, à possé der ce sens du n'importe quoi qu'on nomme la poésie et qui rend tellement heureux. Né le 10 mars 1884, Alphonse-Lucien Blondeau a perdu son premier prénom en devenant acteur de théâtre (« L'Honorable

Monsieur Pépys », « L'extravagante Théodora », etc.) et de cinéma (Gtrroz/cAe de Jacques Daroy, 1934 ; Marthe Richard au service de la France àe Raymond Bernard, 1937 ; liAssassin habite au 21 d'Henri-Georges Clouzot, 1942 ; L'extravagante Théodora d'Henri Lepage, 1949 ; Le Bagnard de Willy Rozier, 1950 ; Violettes impériales Ae Richard Portier, 1952 ; Le Comte de Monte-Cristo de Robert

der Samurai avec Ernst Deutsch et Gertrud Welker - 1920 : Drei ndehte avec Otto

Gebiihr et Reinhold Schiinzel ; Die Tànzerin

Barberina avec Otto Gebûhr et Lyda Salmonova ; Der Golem wie er in die welt

kam avec Ernst Deutsch et Lyda Salmonova ; Dasfloss der toten avec Aud Egede Nissen et Otto Gebûhr - 1921 : Die rote miihle avec

Alfred Abel et Aud Egede Nissen ; Das Ungeschriebenegesetz3xtc Grete Hollmann et Cari Auen - 1922 ; Das auge des toten avec Vilma Banky et Théo Shall ; Die grosse luge avec Grete Hollmann et Jack Mylong-Munz ; landstreichein Courage ; Fin Kind - Fin Hund - 1923 ; Graf Cohn avec Grete HoUmann et Bernd Aldor ; Maciste und die

Chinesische truhe avec Bartolomeo Pagano et Grete Hollmann ; Sklaven der liebe avec

Vernay, 1953; La Valse du Gorille Ae Bernard

Albert Steinruck et Ellen Kûrti - 1924 : Die

Borderie, 1959, etc.).

Auteur, scénariste ou directeur de produc

frau im^rreravec Asta Nielsen, Alfred Abel et Olga Tschechowa ; Heiratschwindler avec

tion, il a tâté de tout dans un métier où il lui

Kathe Haack et Reinhold Schûnzel - 1925 :

déplaisait de se fixer vraiment, de prendre sa carrière à bras le corps et de se battre pour imposer ses points de vue. Le seid film qu'il a réalisé serait-il une profession de foi, expri mée par l'intermédiaire de son héros ?

Die dreiportiermddel avec Maly Deischafr et Jakob Tiedtke ; Die eiseme braut avec Claire

Rommer et Otto Gebûhr ; Krieg im jrieden avec Trude Berliner et Charles Willy Kaiser ; ... Und es lockt ein rufder sùndigen ivelt avec

L'amour du cinéma est-il ime façon d'aimer la vie ? Ou bien un handicap pour aimer la vie ? Pourquoi un homme comme celui-là n'a-t-il pas été remarqué, interrogé sur sa conception du métier ? On aimerait savoir.

Wenn du eine tante habstsxec Maly Deischafr et Helga Molander - 1926 : Die letzte droschke von Berlin avec Lupu Pick et Maly

Il décède le 11 août 1965.

Rhein avec Walter Slezak et Hanni Reinwald ;

Fern Andra, Otto Gebûhr et Hans Behrendt ;

Deischafr ; Grttss mir das blonde kind am

Fs blasen die trompeten avec Bruno Kastner et A. Davis ; Kubinke, der barbier, und die drei

CARL BOESE (1887-1958)

dienstmadchen avec Werner Fuetterer et Erika

1931 - GROCK{cf]oe Hammam) Coréalisateur : Joe Hammam

Glàssner ; Ledige tôchter avec Jenny Jugo, Livio Pavanelli et Charlotte Ander ; Der

1918 : Noctumi der liebe avec Conrad Veidt

mann ohne schlafsxec Harry Liedtke et Maly Deischafr ; Nanette macht ailes avec Mady Christians et Georg Alexander ; Der seekadett

et Gertrud Welcker - 1919 : Die Geisha und

avec Walter Slezak et Gerd Briese - 1927 :

AUTRES FILMS

CARL BOESE - 59

Schwere jungen — Leichte màdchen avec Gustav Frôhlich et Lissy Arna ; Dos edle blut avec Hanna Ralph et Harry Hardt ; Die indiskretejrau avec Jenny Jugo et Georg Alexander ; Die weisse spinne avec Maria Paudler, Walter

feuer ohne meyer avec Siegfried Arno, Lissy Arna et Lucie Engliscb - 1932 : Der frechdachs (coréalisé par Heinz Hille) avec Willy

Rilla et John Loder - 1928: Ossi bat die hosen

Albert Lieven ; Theodor kômer wtc Bernbard

an avec Ossi Oswalda et Percy Marmont ; Eva in seide avec Lissy Arna et Walter Rilla ; Lemkes sel witwe avec Lissy Arna et Fritz Kampers ; Der piccolo vom goldenen lowen

Fritscb et Camila Horn ; Annemarie, die

braut der kompagnie avec Lucie Engliscb et Goetzke et Dorotbea Wieck ; Die herren von

Maxim's avec Lee Parry et Jobannes Riemann ; Drei von der kavaUerie avec Hilde Hilde-

brand et Paul Hôrbiger.

avec Gustl Stark-Gestetenbauer ; Wenn die

En Autriche

mutter und die tochter... avec Trude

Hesterberg, Vera Schmiterlôw et Hans

1932 : Wiener Lumpenkavaliere avec Pat et Patachon, Henry Bender et Attila Hôrbiger.

Adalbert von Scblettow - 1929 : Kinder der

En Allemagne

strasse avec Heinricb George et Lissy Arna ; Bohby, der henzinjunge avec Bobby Burns et Sophie Pagay ; Geschminktejugend avec Tony van Eyck et Wblfgang Zilzer - 1930 : Komm zu mirzum rendezvous avec Lucie Engliscb et

1933 : Die unschuld vom lande avec Lucie

Engliscb et Oscar Szabo ; Griiss und kiiss Veronika avec Franziska Gaal et PaiJ Hôrbiger ; Roman einer nachtsvec Liane Haid et Gustav

Diessl ; Heimkehr ins Gliick avec Luise Ullricb

Walter Rilla ; Alimente avec Anita Dorris,

et Heinz Riibmann ; Dos lied vom Gliick avec

Gerhard Dammann et Lucie Engliscb ; Der detektive des Kaisers avec Otto Gebûhr et

Herbert Ernst Grob, Use Stobrawa et Ery Bos ; Eine frau wie du avec Liane Haid et Georg

Kathe Haack ; Ehestreik SMtc Maria Paudler et

Alexander ; Die Kalte Mamsell avec Lucie

Livio Pavanelli ; O Madchen, mein miidehen,

Engliscb et Jakob Tiedtke ; Drei blauejungs-

wie lieh'ich dich lnvec Harry Liedtke et Maria Paudler ; Drei tage Mittelarrest avec Max Adalbert et Lucie Engliscb ; Kasemenzauber avec Igo Sym et Lucie Engliscb ; Bockbierfest

Ein blondes mddel avec Charlotte Ander et

avec

Hans Adalbert

von

Scblettow

et

Margaret Kupfer - 1931 : Meine Cousine aus Warschaw (version allemande de Ma Cotisine de Varsovie de Carminé Gallone) avec Liane

Haid, Fritz Scbulz et Tala Birell ; Der ungetreue Eckehart avec Lissy Arna, Lucie Engliscb et Paul Henckels ; Der schimste mann im staate avec Siegfried Arno et Lissy Arna ; Vater geht aufreisen avec Karin Hardt, Hans Wassmann et Kurt Gerron ; Die schwe-

bende jungfrau avec Lissy Arna et Szôke Szakall ; Dienst ist dienstdiVec Maly Delscbaft et Lucie Engliscb ; Man braucht kein geld avec Heinz Rûbmann et Hedy Lamarr ; Keine

Heinz Riibmann ; Gretel zieht dos grosse los avec Lucie Engliscb et Hilde Hildebrand 1934 : Eraiilein Erau avec Jenny Jugo et Paul Hôrbiger ; Schiitzenkimig wir der Félix avec Harry Liedtke et UrsiJa Grabley ; ...Heute abend bei mir avec Jenny Jugo et Friedrich Benfer ; Liebe dumme Mama avec Luise

Ullricb et Leopoldine Konstantin ; Wenn ein madel hochzeit macht avec Lucie Engliscb et Kurt Vespermann ; Das blumenmadehen vom Grand-Hotel avec Eisa Merlini et Georg Alexander ; Der schreeken von Heidekurg avec Ralph Arthur Roberts et UrsiJa Grabley ; Meine jrau, die Schiitzen-koni^n avec Lucie Engliscb et Ralph Arthur Roberts ; Herz ist trumpfavec Jenny Jugo et Friedrich Benfer 1935 ; Dergefangene des Konigsssec Micbael

60 - CARL BOESE

Bohnen et Snsi Lanner ; EinfaUcherjuflziger avec Lucie Englisch et George Alexander ; Bine tiacht an der donau avec Dorit Kreysler et Wolfgang Liebeneiner ; Ein ganzer kerlavec Lien Deyers, Hermann Speelmans et Otto E.

Hermann Speelmans ; Hochzeinsnacht avec En Italie

Hasse.

En Allemagne

En Autriche

1935 : Diefahrt in diejungend avec Liane Haid et Hermann Thimig.

1943:... Und die musik spielt Dazu avec Vivi Gioi et Maria Andergast ; Um 9 kommt Haraldavec Anneliese Uhlig et Hans Nielsen ;

En Allemagne

l^ichtes Blut avec Hans Nielsen et Carola

1936 : Mânner vor der ehe avec Carola Hôhn

Hans - 1944 : Das Hochzeitshotel avec Karin

et Paul Klinger ; Der verkannte liebmann avec Ralph Arthur Roberts et Trude Marlen ;

avec Paul Dahlke et Sabine Peters - 1946 :

Heli Finkenzeller et Hans Fidesser.

1942 : La Famiglia Brambilla in vacanza avec Elena Liiber et Massimo Girotti.

Hardt et René Deltgen - 1943: Der Posaunist

Dahinten in der heide avec Hans Stiiwe et

Beate avec Elena Lûber et Richard Haussier -

Hilde Weissner ; Engel mit kleinenfehlem avec Ralph Arthur Roberts et Charlott Daudert.

1950 : Wenn mânner schwindeln avec Grethe

En Pologne

Weiser et Kurt Seifert - 1951 : Das mâdchen

Klinger et Jadwiga Kenda.

aus der konfektion avec Hannelore Schroth et Wolf Albach Retty - 1952 ; Der ketische Liebemann avec Grethe Weiser et Georg

En Allemagne

Thomalla- 1953 : DeronkelausAmerikate/ec

1937: Mtidehenfur ailes avec Grethe Weiser et Ralph Arthur Roberts ; Eine nacht mit hindernissen avec Lucie Englisch et Georg Alexander ; Wie der hase lauftsytc Otto Wernicke et Caria Rust - 1938 : Fùnf millionen sttehen einen erben avec Heinz Rûhmann et Leny

Hans Moser et Georg Thomalla ; Der keusche Josef avec Ludwig Schmitz et Renate Mannhardt ; Das nachtgespenst avec Liselotte Pulver et Hans Reiser - 1955 : Die spanische fliege avec Joe Stockel et Jester Naefe - 1956 ; Meine Tante — Deine Tante avec Théo Lingen

Marenbach ; War es der im dritten stock ?avec

et Hans Moser - 1957 : Vater maeht karriere

Henny Porten et Else Elster ; Heiraten — Aber

avec Lucie Englisch et Théo Lingen.

1937 : Abenteuer in Warschaw avec Paul

wen ? avec Karin Hardt et Rolf Wanka ;

Steputat & Co avec Kathe Haack et Albert

Réalisateur allemand né à Berlin le 26 août

Florath ; Schusse in kabine 7 avec Maria

1887. Il étudie la philosophie à l'École

Andergast et Hans Jiinkermann ; Schivarzfahrt ins Gliiek avec Ruth Hellberg, René Deltgen et Paul Dahlke - 1939: Hallo Janine!

Polytechnique de Leipzig. La guerre de 14-18 interrompt ses études.

avec Marika Rôkk et Johannes Heesters ; Meine Tante — Deine Tante avec Johannes

En 1917, il totime ime série de courts-métra

Heesters et OUy Holzmann ; Drei Vàter um

ges avec l'actrice Grete Webder (à ne pas confondre avec Grethe Weiser) puis il entre prend des longs-métrages. C'est, dès le départ,

Anna avec Use Werner et Hans Stiiwe - 1940:

un réalisateur ambitieux comme le montre

Polterabend avec Grethe Weiser, Camilla Horn

Die I^tzte Droschke von Berlin, film datant de

et Rudy Godden - 1941 : Allésfiir Gloria avec

1926 avec Lupu-Pick et Hewig Wangel. Mais ses comédies légères obtieiment im tel succès qu'il s'y cantoime très rapidement.

Laura

Solari

et Johannes

Familienanschluss avec

Riemann ;

Karin

Hardt

et

GEZA VON BOLVARY - 61

Entre 1917 et 1957, il tourne sans arrêt. Pas

MiUlchen, die tnan nicht heiratet avec Ellen

moins de 147 œuvres.

Kûrti, Cari Beckersachs et Helene Mattya sowsky - 1925 : Der Koni^grenadier avec Heinrich Seitz, Walter Meyer et Helene von Bolvary ; Frauen, die nicht lieben duren avec Ellen Kûrti, Olaf Fjord et Helene von Bolvary -

Grock est le seul film qu'il réalise en Allemagne pour la France. En 1933, il sera tout de même crédité comme conseiller tech

nique de Jean de Limur pour Paprika dont il avait réalisé la version allemande.

1926 : Gottenn menschen und tiere avec Ellen

Il meurt à Berlin en 1958.

Kûrti, Julius Meszaros et Helene von Bolvary ; Diefurstin der rivieradxtc Ellen Kûrti et Julius

GEZA VON BOLVARY (1897-1961) 1933 - CHÂTEAU DE RÊVE

Kûrti, Julius Mesaros et Heinz Rûhmann ;

(cf Henri-Georges Clouzot) Coréalisateur : Henri-Georges Clouzot

1934 - ZA CHANSON DE L'ADIEU

Janssen - 1927 : Die gefangene von Shangaï (coréalisé par Augusto Genina) avec Carmen Boni et Jack Trevor ; Der geisterzug avec Use Bois et Louis Ralph - 1928 : Artisten avec Mary Johnson et Ernst Deutsch ; Derfesche husar avec Ivor Novello, Evelyn Holt et Paul Hôrbiger ; Haus nummer 17 avec Fritz Greiner, Lien Deyers et Guy Newball.

(cf Albert Vaientin)

En Angleterre

Meszaros ; Dos deutsche mutterherz avec Ellen

1933 - TOI QUEJ'ADORE (cf Albert Vaientin) Coréalisateur ; Albert Vaientin

Coréalisateur : Albert Vaientin

1935 - 5rA4Z>/iaRZf/S(cfAlbert Vaientin) Coréalisateur : Albert Vaientin

Fraiilein Mama avec Helene Hallier et Walter

1927: The wreckerwcc.Winter Hall et Benita

Hume - 1929: Champagner{yexûon alleman de de Champagne d'Alfred Hitchcock) avec Betty Balfour et Jack Trevor ; The Vagabond Queen avec Betty Balfour et Glen Bryan Shaw.

AUTRES FILMS

En Allemagne

En Hongrie

1928 : Vater und sohn avec Harry Liedtke et Marie Glory- 1930: Der erzieher meiner tochter avec Harry Liedtke et Dolly Davis ; Zwei

1920 : Ketarev asszony {La Femme attx deux visages) avec Ilona Mattyasovsky ; Lengyelver {Sang polonais) avec Juci Bogda et Ilona Mattyasovsky - 1921 : Tavaszi Szerelem {Amour deprintemps) avec Ilona Mattyasovsky et Ivan Petrovich - 1922: Egyfiunak afele{La Moitié d'un garçon) avec Paul Lukas, Ilona Mattyasovsky et Gustav Vandory. En Allemagne

1923 : Mutterherz avec Helene von Mattyasowsky ; Der weg zum licht avec Hanni Reinwald et Helene von Mattyasowsky ; Wûstenraiisch - 1924 : Hochstapler wider willen avec Vladimir Gaidarow et Ellen Kûrti ;

herzen in dreivierteltaktswtc Gred Theimer et

Willi Forst ; Delikatessen avec Harry Liedtke et Danièle Parola ; Fin Tangofur dieh avec Wrlli Forst et Fee Malten ; Dos lied istaussivec Liane

Haid et Wrlli Forst ; Der Herr aufbestellung avec Willi Forst et Else Elster - 1931 : Die lus-

tigen iveiber von ivien avec Willi Forst et Lee Parry ; Der raub der Mona Lisa avec Willi Forst et Trude von Molo ; Liebeskommando

avec Gustav Frôhlich et Dolly Haas - 1932 : Fin Lied, ein kiiss, ein madel avec Marta

Eggerth et Gustav Frôhlich ; Ich will nicht ivis-

62 - GEZA VON BOLVARY sert wer du bist avec Liane Haid et Gustav

En Allemagne

Frôhlich ; Ein mann mit herz avec Gustav

1938 : Die unriihigen mâdchen avec Kate de Nagy et lise Werner - 1939 : Zwischen strom und steppe-^^c. Heidemarie Hatjeyer et Attla Hôrbiger.

Frôhlich et Maria Solveg - 1933 : Wasjrauen trdumen avec Nota Gregor, Gustav Frôhlich et Peter Lorre ; Die rmcht der grosse liehe avec Jarmila Novotna et Gustav Frôhlich ; Skandal in Budapest (coréalisé par Steve Szekely) avec Franziska Gaal et Paul Hôrbiger ; Dos schloss im siiden(version originale de Château de rêve) avec Liane Heide et Victor De Kowa - 1934 :

Ich kenne dich nicht und liebe dich (version

originale de Toi quej'adore) avec Willi Forst et Magda Schneider ; Abschiedswalzer (version orignale de La Chanson de Tadieti) avec Wolfgang Lieheneiener et Syhille Schmitz 1935 : Friihjahrsparade ise.c Franziska Gaal et Paul Hôrbiger ; Stradivari(version originale de Stradivarius) avec Gustav Frôhlich et Sybille Schmitz ; Wintemachtsraum avec Magda Schneider et WolfAlbach Retty ; fliistert die

En Autriche

1939 : Maria Ilona avec Paula Wessely, Willy Birgel et Paul Hubschmid ; Opemball avec Marte Harell, Heli Finkenzeller et Paul

Hôrbiger - 1940 : Wiener G'Schichten avec Marte Harell et Paul Hôrbiger. En Allemagne

1940 : Traummusik avec Marte Harell,

Benjamino Gigli et Lizzi Waldmiiller; Rosen in Tyrolavec Johannes Heesters et Marte Harell 1941 : Dreimal hochzeit avec Willy Fritsch et Marte Harell. En Autriche

liebe avec Gustav Frôhlich, Elma Bulla et

1942 : Schicksal avec Heinrich George, Gisela Uhlen et Will Quadflieg; Die Heimliche Grâfin avec Marte Harell et Wolf Albach Retty.

Blandine Ebinger - 1936 : Die entfiihrung3>iec

En Allemagne

Gustav Frôhlich et Marieluise Claudius ; Dos

1943 : Der duckle tagsytc Marte Harell et Willy Birgel ; Fin mann mit grundsatzen avec Hans Sôhnker et Elfle Mayerhofer.

schloss in Flandem avec Marta Eggerth et Paul Hartmann ; Màdchenpensionat avec Angela Salocker, Attila Hôrbiger et Hilde Krahl.

En Autriche

En Autriche

1944: Schrammein avec Marte Harell et Paul

1936: DieJulikaoa Fmtessiec Paula Wessely et Attila Hôrbiger.

Fritsch, Marte Harell et Johannes Heesters ;

En Allemagne

Die toile Suzanne avec Willy Fritsch et Marte

1937: Lumpaci vagabundus svec Paul Hôr biger, Heinz Riihmann et Hilde Krahl.

En Italie

Hôrbiger - 1945 : Die FledermaussvecSff'iWy

Harell.

1937 : Première avec Zarah Leander, ÏCarl

1948 : Addio Mimi (coréalisé par Carminé Gallone) avec Marta Eggerth, Jan Kiepura,

En Autriche

Martell et Attila Hôrbiger.

Janis Carter et Marc Platt.

En Allemagne

En Allemagne

1937 : Der Unwiderstehliche avec Anny

1949 : Wer bist du, den ich liebe avec Adrian

Ondra et Hans Sôhnker.

Hoven,Jester Naefe et Ivan Petrovich - 1950:

En Autriche

Hochzeitsnacht im paradies avec Claude

1937 ; Zauber der Boheme Marta Eggerth et Jan Jiepura - 1938 : Spiegel des lebens avec Paula Wessely et Attila Hôrbiger.

Farrell et Johannes Heesters - 1951 : Schwarze

augen avec Rosira Serrano, Will Quadflieg et Cornell Borchers - 1952 : Meinefrau macht

MARIO BONNARD - 63

dummkeiten avec Hans Holt et Inge Egger ; Fritz und Frederike avec Albert Lieven, Liselotte Pulver et Ivan Petrovich - 1953: Die Dalmatinische hochzeit avec Adelheid Seek et Paul Dahlke. En Italie

1953 : Lafiglia del regimento avec Antonella Lualdi et Michel Auclair. En Allemagne

Bolvary, il réalise son premier film en 1920 Ketarek Asszony{La Femme aux deux visages). Quelques aimées après, le couple émigré en Allemagne où se déroulera toute la carrière du réalisateur. Dénoncé par Georges Sadoul comme im médiocre spécialiste de l'opérette Viennoise, Geza Von Bolvary a tourné plus

d'tme centaine de films parmi lesquels il y a évidemment des ratages mais aussi de belles

1955 : Ja,ja, die liehe in Tyrol avec Gerhard

réussites. Par exemple Le Volde laJocondeawec

Riedmann et Doris Kirchner ; Fin herz bleibt

Willi Forst et Tmde Von Molo, Deux Coeurs

allein avec Peter Schmidt, Gardy Granass et

et une valse avec Willi Forst et Gred Theimer,

Karlheinz Bohm - 1956 : Dos Donkosaken-lied

La Chanson s'est tue avec Willi Forst et Liane

avec Claus Biederstaedt, Willy Fritsch, Sabine Bethmann et Paul Hôrbiger ; Was die schivalbe sang avec Maj-Brit Nilsson et Claus Bieder staedt ; Scwharzwaldmelodie avec Claus Bie

Haid (laquelle chanson a été un énorme suc cès interprétée aussi par Jacqueline François et même Marlène Diétrich), A quoi rêvent les femmes ? avec Nota Grégor, Gustav Frôhlich

derstaedt et Willy Fritsch ; Unsterhliche Uebe avec Maj-Btit Nilsson et Claus Biederstaedt -

ou encore Petites histoires de Vienne avec Paul

1957: Hoch droden aufdem bergssrec Gerhard Riedmann et Margot Hielscher ; Es wird aUes wieder gut avec Johanna MaB et Bernhard Wicki; Schon ist die weks^tc RudolfSchock et Renate Holm 1958 ; Zwei herzen im Maiavec

Dicter Borsche et Kristina Soderbaum ; Schwarz-widder Kirsch avec Marianne Hold et

Dietmar Schônherr ; Das gab's nur einmal (montage sur les années 1920 et 1930 alleman des) avec Hans Albers ; Floch klingt der Radetzy-Marsch avec Joharma Matz et Paul Hôrbiger ; Fin Liedgeht um die weltwec Hans Reiser et Sabina Sesselmann.

et Peter Lorre, IFremihre avec Zarah Leander

Hôrbiger et Marte Harell. Comédies ou mélo drames,ses films sont réalisés avec soin. Toute

sa carrière s'est passée sans heurts ni avec les producteurs ni avec les comédiens,ce qui est à la fois ime force et un indice de capitulation devant le système. Parmi ses films fiançais, le plus connu et le mieux làit est certainement Stradivarius avec Feuillère et Richard-Willm.

MARIO BONNARD (1889-1965) 1930 - LES CHFVALLFRS DE LA MON TAGNE » - 3/10

Geza Von Bolvary est né le 27 décembre 1897 à Budapest. Fils d'im gros industriel ruiné à la fin de la guerre. II meurt le 10

Scénario : Luis Trenker et Walter Schmidkunz ;

adaptation : Mario Bonnard, Nimzio Malasomma et Michael Von Newlinski ; photo : Franz

août 1961 d'im infarctus.

Planer, Kurt Neubert et Albert Benitz ; musi

Très jeime, il se passionne pom le cinéma. II y travaille d'abord comme acteur puis comme

que : Giuseppe Becce. Marie Glory (Mary), Yvette Béchoff (Chris

assistant. Grâce à l'intervention de l'actrice

tine), Jane Méa, Luis Trenker (Charlier),

Ilona Mattyasovsky qui deviendra plus tard sa femme et prendra le nom d'Hélène \bn

Emmerich Albert(Ralph Sorel), Charles Steiner (Jean Coste), Pierre Magnier (père de Mary),

64 - MARIO BONNARD

Michael Von Newlinsky (Milhacs), Jim Gérald (portier), Jacques Henley, Marcel Merminod.

très convaincante par Mario Boimard. Il y a le grand premier rôle, le traître et l'amuseiu sans oublier la jolie Madeleine Bréville. Du

Les trois mousquetaires du ski font des rava ges dans la station. Mais l'im d'eux, Charlier, est accusé d'im meurtre : im ingénieur qui l'avait engagé comme guide et dont on ne retrouve plus la trace. Charlier n'a que peu de temps poiu s'iimocenter. La vérité éclate. L'ingéniem se cachait potu permettre à sa

chant, des danses, du mouvement, le tout

femme

de

toucher

l'assurance.

Mario

Boimard est adroit, il connaît suffisamment

son métier potu nous montrer de la meilleiure façon paysages eimeigés et persormages (ceuxci, tm peu simphstes quant à la psychologie mais à la horme humeiu constante). Marie

Glory fait partie de ces comédietmes saines qui offrent au spectateur un visage souriant sans arrière-pensée. Rafraîchissante, Marie. Ce qui pèche, c'est le côté primaire du scéna rio qui n'offre rien de plus qu'un suspense éciJé et les descentes vertigineuses de quel ques champions de ski. Paresseux!

parfaitement orchestré par tme mise en scène fluide. Paresseux ? Certes !

1932 - PAS DE FEMMES ♦♦♦ -2/10

Scénario d'après la pièce de Georgius ; photo : Ringel et Robert Le Febvre ; son : H. Siorr ; décors : Lazare Meerson ; musique ; Henri Poussigue ; montage : Lily Jumel ; chansons Gerogius et Henri Poussigue ; danse « LA CUBANICA » par Melka. Jacqueline Jacquet (Micheline),Teddy Dargy (Mme Bectaupieu), Francine Chevreuse (Cléopâtre), Georgius (Lucien Lepur), Fernande) (Casimir), Aimos (Albert), Pierre

Finaly (Branck), Edmond Day (un élève), Oreste Bilancia (gros monsieur en terrasse), Georges Bever (Pharmacien), William Burke, Taponier.

May Vincent, Nathalie de Sol, Tino Pattiera

Le professeur Branck a découvert une machine qui, si elle opère sur un jeune homme chaste lui apportera la forttme. Lucien Lepur, qui souhaite épouser Micheline, est embarrassé parce qu'il est puceau. Son copain Casimir le branche sur Madame Cléopâtre (dernier étage à gau che). Auparavant, Casimir saoïde Lucien et ce dernier se trompe de côté : il débarque chez Branck qui habite le même étage que

(Fra Diavolo), Armand Bernard (Scaramanzia),

l'hétaïre. La fortune va sourire à Lucien.

Jacques Varennes (Viani), Alex Bernard (le Marquis), Jean d'Yd, Pierre Magnier.

Casimir et Micheline s'emploieront à lui faire perdre son innocence. Tout le monde a

Dans d'admirables décors de Lochakoff, avec

(Le Sentier, il n'y a rien de mieux pour faire

les superbes costmnes de Bilinski, l'aventure

son chemin) et c'est tout. Mou est le mon

bien connue de Fra Diavolo, présentée sous forme d'opérette, est ici filmée de manière

tage, sinistres sont les gags et, à l'exception de Fernandel que son métier tire d'affaire.

1930 - FRA DIAVOLO V» -3/10

Scénario : Mario Bonnard, Nunzio Mala-

somma, Dr Beda et Hedy Knorr d'après l'opé ra de Daniel Auber et Eugène Scribe ; photo : Nicolas Farkas ; décors : Ivan Inchakoff ; cos

tumes: Boris Bilinski ; musique : Daniel Auber, arrangements de Giuseppe Becce. Madeleine Bréville (Anita), Germaine Kerjean,

besoin d'amour. Des chansons, im bon mot

MARIO BONNARD - 65

les acteurs sont exécrables. Ne parlons pas de la mise en scène, elle n'existe pas. Lourd

Jacqueline Daix (fille de l'Amiral), Jean

et très ennuyeux.

(Georges, le Commandant), André Burgère (Charles Morstan), Maurice Lagrenée (Brown), Alexandre Mihalesco (Jackie, le domestique), Lamberto Picasso (Fersen).

1933 - ÈVE CHERCHE UNPÈRE ♦ -4/10 Scénario : Mario

Bonnard

Worms (Amiral Morstan), René Ferré

et Nunzio

Malasomma ; dialogues : Yvan Noé ; musi que : Cesare Andréa Bixio et Giulio Bonnard

Valse hésitation poiur les enquêteurs des Services Spéciaux. Des dociunents ont dispa

(tourné en Italie). Assia Noris (Eve), Christiane Ribes (Teresa),

ru chez im Amiral(Jean Worms,idoine). Son fils, aux goûts dispendieux est-il le coupable ? Ou bien la somptueuse et imprudente

Charles Dechamps (Lucien de Mentignan), Gaston Dupray (Léon du Lac), Georges Tréville (Général de la Motte), Jean-Pierre Aumont (Jacques de la Motte). Les hasards de la coproduction avant la let

Comtesse Roussel (Tania Fédor, la classe !) ? Ou encore le financier véreux ou Jackie, le

valet de chambre aux apparences suspectes ? Mario Bonnard joue avec tous ces éléments, mais il joue mal : sa mise en scène est

tre (film à double version) font naître des

appuyée, et sa direction d'acteius incertaine.

aberrations de ce gem-e : Charles Dechamps (excellent, bien sûr) ayant im comportement

Ce geiue de film à suspense reste amusant lorsque, conune c'est le cas ici, la tension est dense. Pouvait-on espérer mieitx ?

résolument farfelu, son ami (Gaston

Dupray, très drôle) téléphone à... Charenton alors que l'action se passe à Rome ! Cela dit, nous ne sommes pas à une fantaisie près dans cette comédie aux conno tations burlesques. Les coïncidences font florès et la providence se charge d'arranger au mieux les histoires d'amour. On peut voir ici les racines d'un cinéma développé plus tard, et avec quel talent, par Jacques Demy.

1933 - TROIS HOMMES EN HABIT ♦♦ -4/10

Scénario : Michèle Galdieri ; dialogues : Wilham Aguet ; photo : Giovanni Vitrotti et Fernandino Martini ; musique : Giulio Bonnard, Umberto Mancini et Dan Castar (tourné en Italie).

comptable s'appliquerait à la gestion d'une entreprise. Jean-Pierre Aumont patauge

Simone Vaudry (Lucie), Jeanne Perriat(Mme Laure), Nine Assia (l'Américaine),Tito Schipa (Marcello Palma), Alfred Pasquali (Gilbert), Jean Gobet (André), Charles Dechamps (journaliste), Molinari (directeur du théâtre),

dans le charme. Assia Noris, très belle, a un

Claudio Ermelli (huissier).

Bonnard filme correctement, comme un

tout petit talent. 1933 - LE MASQUE QUI TOMBE ♦ -4/10

Scénario : Mario Bonnard d'après la pièce de Galar et Artu ; photo : Carlo Montuori ; décors : Redin.

Tania Fédor (Comtesse Roussel), Lucienne Lemarchand (Miss Bastreville, l'institutrice).

Fabriqué pom le ténor Tito Schipa (qui vaut l'intérêt qu'on lui porte), cette histoire de play-back pour cbantem: à voix mais à trac ne se distingue guère de toutes celles écrites pour des célébrités du chant dont on désirait exploi ter la popularité à l'écran. Mario Bonnard ne lui apporte rien de plus. Un peu de charme, de

66 - MARIO BONNARD

beaux airs, une mise en scène au garde-à-vous,

AUTRES FILMS

et le tour (de chant) est boudé.

1917: Gzfcna avec Diana Karenne et Umberto

1934 - LA MARCHE NUPTIALE

Spadaro ; Ealtro io avec Mario Bonnard et Ria Bruna ; Treno di lusso avec Leda Gys et Mario

» -2/10

Bonnard - 1918 ; Passa la ruina avec Mario

Scénario et dialogues : Yvan Noé d'après la pièce d'Henri Bataille ; photo : Ubaldo Arata ; musique : Giulio Bonnard (tourné en Italie).

avec Mario Bonnard et Miss Theodorette ; Il

Madeleine Renaud (Grâce de Plessans), Ariette

d'Harcoiut - 1919 : Mentre il pubblico ride

Marchai (Suzanne Lechatellier), Suzanne

avec Ettore Petrolini, Nini Dinelli et Mario

Desprès (Mme Morillot), Simone Genevois (Melle Aimée), Marfa Dhervilly (Mme de Plessans), Joëlle Le Feuve (Marie de Plessans), 7\ssia Noris (Mme Clozières), Aline Debray Henri Rollan (Roger Lechatellier), Jean

Bonnard ; La Stretta avec Mario Bonnard et

Marchât (Claude Morillot), Henri Marchand

(César), Pierre Magnier (M. de Plessans), Pierre Finaly (éditeur), Georges Prieur (fondé de pouvoir), Raymond Rognoni (hôtelier), Ferruccio Ermini(M. de Saussy).

Bonnard et Linda Fini ; Pupille nell'ambra dell'alba avec Mario Bonnard et Rita

Margot Pellegrinetti - 1920 : Il fauno di Marmo avec Elena Sangro et Carlo Gualandri ; L'istitutrice di sei bambini avec Eisa d'Auro et

Fernando Ribacchi ; Papa Lebonnardwex,Ugo Piperno et Maria Caserini-Gasparini ; Per un figlio avec Nini Dinelli et Mina d'Orvella ; Le Rouge et le noir avec Mario Bonnard et Vittorina Lepanto ;/tre esperimenti di Eliana avec Silvana et Fernando Ribacchi - 1921 : La

gerla di Papa Martin avec Francesco Amodio

Mélodrame classique conune savait les fabri quer Heiui Bataille. L'adaptation d'Yvan Noé est adroite, fidèle et ne manque pas de fines se. Une jeime fille riche. Grâce, (Madeleine Renaud, affectée, naturaliste, comme souvent

jusqu'à sa rencontre avec Jean Grémillon), épouse son professeur de musique. Sensible à la com que lui fait Roger, mari de la belle Suzaime (Ariette Marchai, sompmeuse), elle est sur le point de céder. La douleiur de son mari et l'attente prochaine d'im enfant la ramènent au foyer conjugal. Mario Bonnard semble inspiré par ce drame mondain : il trouve un certain bonheur dans ses plans mais ne contrôle pas assez le rythme. Jean Marchât (fade), Simone Genevois(lumi neuse), Henri Rollan (digne) et l'amusant Charles Dechamps (qui évolue doucement

vers ses personnages d'hurluberlu) complè tent une distribution pas très homogène. Petit film assez agréable à suivre.

et Gianna Terribili Gonzales ; Lamico avec

Mario Bonnard et Vittorina Lepanto ; Il milione avec Eisa d'Auro ; La morte piange, ride e poi... s'annoia avec Mario Bonnard et DoUy Morgan - 1922 : Ipromessi sposi avec Emilio Vidali et Domenico Serra - 1923 : // trittieo di Bonnard avec Mario Bonnard et Rina de

Liguoro(en trois sketches — premier film à sketches tourné en Italie) - 1925 : Il tacchino avec

Marcel Levesque, Lia Formia et Mario Bonnard ; Teodoro e socio avec Mario Bonnard,

Marcel Levesque et Alexiane. En Allemagne

1926 : Die schweigende nonne, der goldene abgrund avec Liane Haid et Hans Albers ; Rttssland avec Marcella Albani et Vladimir

Gaidarov - 1928 : Rapa-Nuissrec Liane Haid et André Roanne (coproduit par la France) ; Schuss in der oper avec Marcella Albani et Jean Bradin - 1929 : Der ruf des nordens (coréalisé par Nunzio Malasomma) avec Luis

MARIO BONNARD - 67

gen drei hrunnen avec Luis Trenker et Betty Bird ; Der sohn der weissen berge(version ori ginale de Les Chevaliers de la montagne) avec

Paola Barbara ; Avanti ce posto!avec Aldo Pabrizi et Adriana Benetti - 1943 : Campo de'jiori avec Aldo Pabrizi, Anna Mt^nani et Caterina Boratto ; Che distintafamiglia /avec

Trenker et Eva von Berne - 1930 : Die heili-

Luis Trenker et Renate Mullet ; Fra diavolo

Assia Noris et Gino Cervi - 1945 : Il ratto

(version allemande du film français) avec Tino Pariera et Brigitte Horney.

1946 : Addio mia bella Napoli!avec Posco

En Italie

Giachetti et Vera Carmi - 1949 : La citta

1933 : Cinque a zéro avec Angelo Musco, Milly et Osvaldo Valenti ; Tre uomini infrac

dolente ssrec Luigi Tosi et Barbara Costanova -

(version italienne de Trois hommes en habii)

Prau, Isa Pola et Aldo Nicodemi ; Il voto avec

avec Tito Schipa et Assia Noris ; La Signorina dell'autobns (version originale de Eve cherche un père) avec Assia Noris et Osvaldo Valenti ; Ll trattato scomparso (version originale de Le Masque qui tombé) avec Mémo Benassi, Leda

Doris Duranti et Giorgio di Lullo - 1951 : Stasera sciopero avec Carlo Croccolo et Marisa

Gloria et Fosco Giachetti - 1934: Lm marcia

nuziale (version originale de Lei Marche nup tiale) avec Tullio Carminati, Kiki Palmer et Assia Noris - 1935 : Milizia territoriale avec

Antonio Gandusio et Leda Gloria - 1936 :

delle Sabine avec Toto et Clelia Matania -

1950 : Margherita da Cortona avec Maria

Merlini ; L'ultime sentenza avec Antonella

Lualdi, Charles Vanel et Jacques Sernas - 1952: /figli non si vendono avec Lea Padovani et Jacques Sernas ; Tormento del passato avec Caria del Poggio et Marc Lawrence - 1953 : Frine, cortigiana d'oriente avec Elena Kleus et Pierre Cressoy - 1954 : Tradita avec Lucia Bosè, Pierre Cressoy et Brigitte Bardot ;

Trenta secondi d'amore avec Eisa Merlini et

Hanno Rubato un tram avec Aldo Pabrizi et

Nino Besozzi ; L'albero di Adamo avec Eisa

Lucia Banti - 1955 : La ladra avec Lise

Merlini et Renato Cialente - 1937 : Ilferoce saladino avec Angelo Musco, Rosina Anselmi

Bourdin et Pausto Tozzi - 1956 : Mipermette,

et Alida Valli - 1938:Ilconte di Brechardwec.

1958 : Afrodite, dea dell'amore avec Isabelle Corey, Antonio de Teffè et Clara Calamaï -

Amedeo Nazzari et Luisa Perida ;Jeanne Dore avec Evi Maltagliati et Leonardo Cortese 1939 : lo, suo padre avec Erminio Spalla et Mariella Lotti ; Papa per une notte avec Carlo

Babbo i avec Alberto Sordi et Aldo Pabrizi -

1959 : Gajtorae avec Alberto Sordi, Vittorio de

Sica, Magali Noël et Anna Maria Perrero ; Gli tdtimi gwmi di Pompei avec Steve Reeves et

Romano et Clelia Matania ; Frenesia avec

Christine Kaufmann - 1962 : / masnadieri

Dina Galli et Antonio Gandusio - 1940 : Il

avec Antonio Cifàriello et Daniela Rocca.

ponte dei sospiri avec Paola Barbara et Otello Toso ; La gerla di Papa Martin avec Ruggero Ruggeri et Germana Paolieri ; Lafanciulla di portici avec Luisa Perida et Carlo Ninchi ;

Mario Boimard naît à Rome le 12 juin 1889. Après une brève expérience sur les planches, il

L'uomo

del

romanzo

avec

Conchita

devient actem de cinéma dès 1909, à la Cines de Tiuin. En 1915, il fonde, avec P. A.

Monténégro et Amedeo Nazzari ; Marco

Mazzalotti, la Bonnard Films basée à Turin

Visconti avec Carlo Ninchi, Mariella Lotti et

qui renaîtra à Rome après la première guerre

Roberto Villa - 1941 : Il Re si diverte avec

mondiale. Entre 1917 et 1924, il est à la fois

Rossano Brazzi, Michel Simon et Maria

acteur et réalisateur. En 1925, crise du cinéma

Mercader - 1942: Rossini avec Nino Besozzi et

italien. Il décide d'aller travailler en Allemagne

68

ROBERT BOSSIS

puis,au début du parlant,en France. Il retour ne définitivement en Italie après 1935.

Kaufmann.

Comme comédien, Mario Bonnard faisait

Acteur entre 1909 et 1924 (80 films envi

partie de ce qu'on appelait les « divi » : hommes séduisants, fatals, maléfiques, qui roidaient des yeux, portaient l'habit, et met taient genou à terre devant les femmes. (Tullio Carminati, Amleto Novelli, Lido

1959, avec Steve Reeves et Christine

ron), réalisateur entre 1919 et 1962 (75 films), Mario Bonnard mourut à Rome le 22 mars 1965.

Dans la lignée de Vittorio de Sica, avec un talent minime, mais une joie de vivre irré

Manetti étaient de ceux-là comme Mario

ductible, Mario Bonnard est un metteur en

Bonnard).

sceptique, personnage-clé du cinéma ita lien. Parodié par le comique Ettore

scène bourlingueur qui, siu: le plan de l'écri ture filmique, ne présente aucun intérêt mais qui a voué sa vie au cinéma avec, de temps à autre, un peu plus d'inspiration. 11

Petrolini sur scène et à l'écran. Une chanson

savait s'entourer de très bons techniciens et

Il devient bientôt Gastone, beau, blasé et

célèbre en Italie lui fut consacrée : « Gaston,

les laissait faire, de confiance. Les films ainsi

tu es du cinéma le maître mais tu n'as rien

fabriqués étaient préemballés et ne sortaient quasiment jamais d'une honnêteté sans

dans la cervelle... ».

Dans la vie privée, Mario Boimard était tout le contraire de Gaston : il eut toujoius les pieds sur terre, et ne perdit jamais courage face airx difficultés du cinéma transalpin. En

génie.

ROBERT BOSSIS (1896-1967)

1959, sur la fin de sa vie, il s'amusa même à

1931 - UN HOMME EN HABIT

réaliser Gastone, son avant-dernier film où

(cf René Guissart)

Alberto Sordi (avec Anna-Maria Ferrero,

Coréalisateur : René Guissart

Vittorio de Sica et Magali Noël) incarnait ironiquement le divo qu'il avait été. Parmi les films qu'il a réalisés, on peut se rappeler ; La mortepiange, ride epoi... s'annoia, 1921 avec Dolly Morgan ; Der Sohn der Weissen Berge, 1929, avec Luis Trenker et Renate Mùller ; Trenta secondi d'amore,

1936, avec Eisa Merlini et Nino Besozzi ; Il Conte di Brechard, 1938, avec Amedeo Nazzari et Luisa Ferida ; L'Uomo del

AUTRES FILMS (comts-métrages) 1931 - Le seul bandit du village avec Tramel et Germaine Risse - 1932 ; À bas la liberté avec

Christiane Dor et Alexandre Dréan ; Champion de boxe avec Edith Méra et Habib Benglia ; Heure d'été awec Christiane Delyne, Paul Faivre et Jeanne Fusier-Gir ; Tafemme te trompe avec Pauley et Andrée Champeaux ; Le Théâtre chez soi avec Jeanne Cheirel et PaiJ Faivre.

Romanzo, 1940, avec Conchita Monténégro et Amedeo Nazzari ; Le Roi se divertit, 1940, avec Michel Simon, Paola Barbara et

Robert Auguste Curval Bossis est né le 1er juillet à Rennes.

Rossano Brazzi ; Il voto, 1949, avec Doris

Touche-à-tout du cinéma : acteiu (rôles

Duranti ; L'ultima sentenza, 1952, avec

secondaires dans

Charles Vanel et Antonella Lualdi ; Tradita,

Mercanton et Pour vivre heureux de Claudio

1954, avec Brigitte Bardot, Pierre Cressoy et Lucia Bosè ; Les Derniers Jours de Pompei,

de La Torre en 1932, Unefois dans la vie de

Cognasse de Louis

Max de Vaucorbeil en 1933, Le Roman d'un

ROBERT BOUDRIOZ - 69

jeune homme pauvre d'Abel Gance et La Famille Pontbiquet de Christian-Jaque en 1935! L'Empreinte rouge de Fernand Rivets et A minuitle septàe Maiurice de Canonge en

Deux intrigues se télescopent : un jeime Français, Julien, travaillant à Londres, enlève

en 1934, Napoléon Bonaparte d'Abel Gance

la fille de son employeur, Mr Hogson ; d'au tre part, l'interprète d'im hôtel parisien veut passer la joiunée auprès de sa petite amie. Il cherche im remplaçant et ne trouve que le clo chard Eugène inséparable de son pote Arthur.

en 1935, Boissière de Fetnand Rivets en

Évidemment, Eugène ne connaît pas ime bro-

1937, L'EmhtiScade et Berlingot et de de

que d'anglais. Évidemment, le couple fuyard et la famille de la jeune fille se retrouvent dans l'hôtel. Panique, imbroglios, poursuites, qui proquos qui se terminent par le happy end attendu. L'héritage du muet se fait bigrement sentir dans les mimiques et les cadrées. Robett Boudrioz découpe à la va-vite, usant et abusant du montage parallèle, étirant les plans. Du sous-Feydeau assez drôle par bouf fées, abominablement interprété, même par Tramel que l'on a souvent vu excellent.

1936), assistant {Primerose àe René Guissatt en 1933, Prince de minuit Ae René Guissatt

Fetnand Rivets en 1939,1^ Bataillon du ciel

d'Alexandte Esway en 1945) et ditecteur de ptoduction {iLes cinq tulipes rouges de Jean Stelli en 1948, Au grand balcon d'Henri Decoin en 1949 et Edouard et Caroline de

Jacques Becket en 1950, Les Femmes s'en balancent àe Betnard Botdetie en 1954).

Ces activités le tendent sympathique. On peut se demandet si ce n'est pas pont lui faite plaisit que René Guissatt lui a deman dé de cotéaliset...

Robett Bossis meutt le 9 juillet 1967 à

1931 - VACANCES

Ftesnes-sut-Loite.

» - 3/10

ROBERT BOUDRIOZ (1887-1949)

Scénario : Roben Boudrioz d'après la comédie musicale de René Besson et Georges Fabret ; dialogues : Roger Féral ; photo ; Paul Guichard,

1930 - L'ANGLALS TEL QU'ONLEPASLE

Raoul Aubourdier et Robert Tomatis ; son :

♦ - 6/10

Roger Beaudouin ; décors : Félix Labisse ; musique : Lionel Cazaux er Jacqueline Batell. Florelle (Paulette), Melle Rachely (servante), Lucien Galas (Sarmette), Georges Charlia (Millet), Pierre Juvenet (le Hubleau-Mornac).

Scénario et dialogues : Robert Boudrioz d'après la pièce de Tristan Bernard ; photo : Ringel, Auboutdier et Chamon ;son : Marcel Rayne.

Wera Engels (Betty Hogson), June Richards (Mrs Hogson), Betty Winter (Jane Hogson), Nicole de Rouves (femme de chambre),

Maryane Mary Sue, Mme de Charmoy, Félicien Tramel (Eugène), Gustave Hamilton (Arthur), Roger Dann (Julien Cicandel), Pierre Labry (Henri, garçon d'hôtel), Albert Broquin (autre garçon), Paul Bascol (liftier), Romain Gérard (caissier myope), Alban Derroja, Léo Courtois, Roy Wood Ashton.

Un jeune employé croit indispensable de posséder une maîtresse et ime automobile pour son standing. La première lui est infi dèle, la deuxième le trahit. C'est finalement

avec son camarade Millet qu'il va trouver le repos pendant ces vacances sans femme et sans voiture. Lucien Galas est inattendu

dans ce rôle plutôt léger. Lui, qu'on a sur tout vu en mauvais garçon, prouve ici que son registre est plus étendu. Florelle joue les

70 - ROBERT BOUDRIOZ

enquiquineuses et, ma foi, ça lui va bien. Georges Charlia en copain compréhensifest attendrissant. Boudrioz, plus inspiré que pour la comédie précédente, n'est pas pour autant sorti de l'auberge : plans plan-plan et montage relâché. 1933 - LE GRILLON DU FOYER »» - 1/10

Scénario et dialogues : Robert Boudrioz d'après le roman de Charles Dickens ; photo : Roger Hubert ; musique : André Cadou. Jeanne Boitel (Berthe), Nane Germon (Dot), Rose May (Tilly), Henriette Motet (Mrs Fielding), Mona Cartier (May), Marthe Sarbel

(Melle Sambucco), Christiane Arnold (Mme Renaud), Andrée Canti (la servante), Simone

Rouvière (la chanteuse), Thomy Bourdelle (Colonel Fougas),Jim Gérald(Hector Marnet, Capitaine des Pompiers), Gustave Hamilton (docteur Renaud), Jacques Tarride (Léon Renaud), Boris de Fast (chef des partisans), Jean Kolb (ministre), Titys (domestique), Marcel Lefeuvre (reporter), Ben Horris (chan teur anglais), Léon Arvel (commissaire), Fred Adison et son orchestre Gilles Grangier (?).

Le Colonel Fougas, prisonnier au Tibet du temps de Napoléon, entre en hibernation. Il est ressuscité en 1934, causant des problèmes

(mère de Dot), Jim Gérald 0°^")' Gustave

de tous ordres aux administrations, à son

Hamilton (Caleb), Guy Favières (Tackleton), Pierre Finaly (père de Dot), Maurice Cloche

entoirrage et à liti-même. On Itri dormera im emploi dans l'aviation. Auparavant, il a retrouvé son arrière-arrière petite fille dont il feit le bonheur. Fahle amusante, rm peu grin çante, que Boudrioz filme sans chichis. Thomy Bourdelle joue ce fringant colonel, dont il possède la vigueur et le tempérament. Afice Tissot et Jim Gérald ont beaucoup de présence et de talent. Jacqueline Datx est tout à fait charmante. Mais Jacques Tarride... L'originalité du sujet et la photo de Birrel emportent l'adhésion.

(Edouard), Paul Bascot. Gustave Hamilton a rarement été utilisé

coitune premier rôle. On se prend à le regret ter tant sa prestation ici est empreinte d'hiunilité et de sensibilité. Dans le rôle du vieux

Caleb qui, potu épargner sa fille aveugle, pro

digue mensonge sm: mensonge afin d'embellir sa vie, il apporte ime humanité exemplaire. Bien sûr, tout ce qu'il raconte va devenir vrai. C'est le propre des magiciens que de mentir jusqu'à ce que le destin leur donne raison. Joli et sohre. Boudrioz sait être discret et attentif à

AUTRES FILMS

Comme scénariste, entre autres

la fois. Jeaime Boitel, Nane Germon et...

1912 : Le Mariage de Victorien Jasset avec

Maurice Cloche se montient à la hauteur de

André Liabel et Josette Andriot - 1913 : Les

cette entreprise dont la naïveté est un atout. 1934 - L'HOMME À L'OREILLE CASSÉE »» - 3/10

Scénario et dialogues: Robert Boudrioz d'après le roman d'Edmond About ; photo : LéonceHenri Burel ; décors : Jean Bijon ; musique : André Cadou ; montage : Andrée Danis. Jacqueline Datx (Clémentine), Alice Tissot

Ruses de l'amour 6e. Maurice Tourneur - 1916:

Accusée(en collaboration avec Roger Lion); La Confiance règne de Georges Fallu avec Pierre Etchepare ; Anarut, secrétaire intime (en colla boration avec Roger Lion) de Maurice Po^i avec Pierre Etchepare -V)\7.La Conscience de Monsieur Cachalot de Maurice Poggi ;

EÉtrangèreàe Georges Fallu avec Jean Duval et Maurice Lehmann ; Forfait dur(en collabora-

JEAN-LOUIS BOUQUET - 71

rion avec Roger Lion) avec Prince Rigadin et Jeanne Cheirel. Comme réalisateur (liste exhaustive)

1916 : Français ... n'oubliezjamais(en colla boration avec Roger Lion)avec Lucien Prade et

sûr et économe. Ce qu'on retiendra de lui, c'est que c'était un activiste forcené et que son assurance de metteur en scène a sans doute

été à l'origine de sa démission d'auteur.

Renée Muller - 1924 : EÂpre lutte(en collaboration avec Jacques de Féraudy) avec Renée Sylvaire et André Marnay ; La Distance avec Armand Numès et Maurice Lagrenée ; Quand Dagobert vint à Paris (court-métrage) ; Zon avec Jacques de Féraudy et Jane Danjou ; Fanny Lear (en collaboration avec Jean

JEAN-LOUIS BOUQUET (1900-1978) 1936 - LA ZOKP/OrjE'(cf Jean Kemm) Coréalisateur : Jean Kemm 1936 - LA P0CHARDE{d]e3.n Kemm) Coréalisateur : Jean Kemm

Manoussi) avec Germaine Dermoz et Gabriel

Signoret ; Un Soir avec Gilbert Dalleu ; UAtre avec Renée Tandil, Jacques de Féraudy et Charles Vanel ; Tempêtes avec Ivan Mosjoukine, Nathalie Lissenko et Charles Vanel ; L'Epervier avec Silvio de Pedrelli, Nilda Duplessy et Youca Troubetzkoï - 1926 : La Chaussée des Géants (commencé par Robert Boudrioz, achevé par Jean Durant) avec Armand Tailler, Jeanne Helbling, Philippe Hériat et Youca Troubetzkoï(tourné à Vienne)-

1928 : Trois jeunes jîlles nues avec Jeanne Helbling, Annabella, Nicolas Rimsky et Jenny

AUTRES FILMS (courts-métrages) 1930 : Amour et sport; Un Soir de carnaval; Autour du bar et 1^ Coffret à musique(coréalisés par Joe Francis) - 1932 : Le Supplice de Tantale - 1933 : Une drôle de maison ; Interview ; Mission secrète- 1934: Un Château

de cartes; Étoilefilante; Studio à louer -1949: Rothomago prestidifitateur. Auteur et réalisateur de cinéma, Jean-Louis Bouquet est né à Paris le 26 août 1900.

LuxeuU ; Vivre avec Bernhard Goetzke, Elmire

Publiciste etjournaliste dans un premier temps, il écrit pour la radio, publie pltrsieirrs romarrs et

Vautier et Pierre BatchefF (coproduction alle mande) - 1935 : Conscience (court-métrage)

Visage de feu ». Un essai airssi en collaboration

avec Lucien Muratore, Daniel Mendaille et

avec Henri Fescorrrt : « L'Idée et l'écran ». 11

Germaine Lix.

nouvelles dont « La Porte airx étoiles » et « Le

débute en 1929 à Nice, auprès des FILMS

ANDRÉ NALPAS. Ses activités principales Né à\fersailles, mort à Paris, Robert Boudrioz

sont toujoitrs : auteirr, adaptateirr, dialoguiste.

est d'abord journaliste et parolier de chan

L'Héritier du Bal Ttdtarin et Uon... tout court

sons. Il débute au cinéma en 1907 chez Pathé

de Joé Francis, 1932 ; Les Surprises du divorce de Jean Kemm,1933 ; Le Chéri de sa concierge de Girarino Glavany, 1934 ; I-a Coqiteluche de

comme scénariste. Autein assez prolifique (la légende veut qu'il ait écrit plus de 350 scénarii jusqu'à 1922), il s'est laissé porter par la mode plus que par son inspiration. C'est en 1916 qu'il réalise son premier film. Influencé à ses débuts par l'esthétique Scandi nave, il a ensuite abandonné toute ambition

artistique, se contentant d'être un technicien

ces dames de Gabriel Rosca, 1935 s Les deux

gamines de René Hervil, L-es deux gosses de Femand Rivers, Les Maris de rrui femme et LSête-moi ta femme de Mairrice Cammage, 1936; Passeurs d'hommes àe René Jayet, 1937; Petitepeste de Jean de Limur et Im. Vémts de l'or

72 - HUBERT BOURLON

de Charles Méré et Jean Delannoy, 1938 ; Les

cinq sous ek Lavarèik de Maurice de Canonge, 1939 ; Vie privée de Walter Kapps, 1941 ; Retour de flamme d'Henri Fescourt, 1942 ; Fantômas de Jean Sacha, 1946 ; On ne triche pas avec la vie de René Delacroix, 1949 et Les Deuxgamines Ae Maurice de Canonge, 1950.11 signe ses travaux soit de son propre nom, soit

ter qu'il n'y en ait pas eu tant les comédiens sont figés, en dehors des vigoureux Charpin et Milly Mathis évidemment. 1933 - LE BARBIER DE SÊVILLE (cfjean Kemm) Coréalisateur : Jean Kemm

Jean Dandennes,soit Nevers Séverin soit enco re Jean d'Anselme. Evidemment rien à dire de

BAISER

lui comme réalisateur.

♦ -3/10

HUBERT BOURLON (? - ?)

Coréalisateur : Georges Delance Scénario, dialogues et lyrics: Georges Delance d'après « Bluff » sa propre pièce ; photo :

1933 - CENTMILLEFRANCSPOUR UN

1932 - MOUNE ET SON NOTALRE

Marcel Lucien.

♦♦ -3/10

Renée Devilder (Ariette Paul), Marguerite Deval (Marquise de Montigny-Beaubourg), Jeanne Boyer Yvonne Claudie Youcca Troubetzkoï (Gilbert Lancy), Guy Sloux (Roger), Jean Garat(Rand ; son, roi de la cou ture), René Hiéronimus (commissaire-pri-

Scénario : Marcel Manchez ; photo ; Marcel Lucien ; musique : Pierre Vellones. Monique Rolland (Moune Parpevielle), Milly Mathis (femme de l'aubergiste), Marfa Dhervilly (Mme Parpevielle), Claire Gérard (chanteuse qui s'endort), Christiane Delyne (dame au salon), Fernand Charpin (aubergis

seur), Jean Gehret (Bourdin), Pierre Cueille (médecin).

te), Éric Barclay (le Comte), Tré-Ki (La Huchette),

Max

Dalban

(Valentin

Parpevielle), Jean Gehret (docteur Belotte), Gueille (docteur Nouille), Cosrae (Albin Thourotte), Gilbert Gil.

Moune est mariée à un notaire de province très strict (Max Dalban, jeune, beau et... mince !). L'ennui la pousse à vivre une aven ture avec un homme qui se fait passer pour un Comte et n'est qu'un escroc de basse envergure. Moune se voit dépouiller de ses bijoitx. Mais son petit notaire, Valentin, moins désossé qu'elle ne l'aurait cru, arrive à temps. Vive la Province ! Hubert Bourlon n'a pas la caméra aisée. Tout est cadré bien symétrique. Les champs/contre-champs sont ses seules audaces. Et, si l'on parle de direction d'acteurs, eh bien, il faut souhai

Marguerite Deval me met en joie quel que soit le personnage qu'elle massacre. Si elle ne mène pas le jeu, elle le stimule toujours par sa seide présence. Ici, il s'agit d'une Marquise farfelue (on s'en serait douté) assistant au triomphe non mérité (mais y en a-t-il ?) du jeune Gilbert Lancy, noceur sans conscience qui se paie le lirxe de proposer cent mille francs en échange d'un baiser de la fière Ariette. Il n'a pas un denier mais son assurance impressionne le richissime Randson qui le prend aussitôt comme associé. Voilà, faut du culot en tout et pour tout. C'est ce qui manque à Hubert Bourlon pour transformer cette binette en fable cruelle sur les aléas de la richesse et du pou voir. Dommage !

JEAN BOYER

1933 - MISS HELYETT{d]£2.n Kemm) Coréalisateur : Jean Kemm

AUTRES FILMS (courts-métrages) 1935 : Le mystérieux Higgins - 1936 : Transigeons avec Robert Darthez et Henri Crémieux ; Titres exceptionnels avec Maurice Maillot, Germaine Aussey, Pauley et Germaine Reuver ; Attends-moi,je reviens. Hubert Bourlon est le pseudonyme de Hubert de Rouvres. Outre les quatre longsmétrages auxquels il a participé, il en a pro duit deitx autres : Une Gtieule en or de

Pierre Colombier, 1936 et Les Roquevillard de Jean Dréville, 1943. Tâcheron ou dilet

tante, bien malin qui nous le dira ? JEAN BOYER (1901-1965) 1931 - LE CONGRÈS S'AMUSE (cf Erich Charell)

73

Monsieur demande à sa secrétaire de jouer sa femme. Ça fonctionne jusqu'au moment où la vraie femme revient. Quiproquos, sus pense élémentaire, tout s'arrange et on oublie le chien. C'est grand dommage que le ressort de la pièce soit évacué in fine. Heureuse époque où l'on pouvait bafouer la dramaturgie sans remords. 11 faut dire que les couplets sont pleins de charme (« How do you do, Mr Brown », en particulier) et que Jean Boyer filme avec grâce, et im pro fessionnalisme qui ne bride jamais la fantai sie. René Lefebvre et Florelle sont parfaits de naturel, de malice. Marie Glory(un petit ton en dessous) et Jean Dax apportent avec aplomb leur désinvolture. Un joli petit film qui n'est pas de série. 1932 - LA POUPONNIÈRE ♦♦ - 3/10

Coréalisateur : Eric Charell

Scénario : Albert Willemetz d'après l'opérette de René Pujol et Charles Pothier ; photo : Harry Stradling ; musique : Henry Verdun et

1932 - MONSIEUR MADAME ET BIBI

Casimir Oberfeld.

ȴ -3/10

Germaine Roger (Christiane Delannoy), Françoise Rosay (Mme Delannoy), Moussia

Coréalisateur : Max Neufeld

Scénario : Hans H. Zerlett d'après « Geschâft mit Amerika », pièce de Paul Franck et Ludwig Hirschfeld ; adaptation et dialogues ; Jean Boyer ; photo : Willy Goldberger ; musique ; Paul Abraham.

Marie Glory (Clary Baumann, madame), Florelle (Annie Wéber, la secrétaire), Suzanne

Préville (Francie, la bonne), Rosy Barsony (Miss Betty), René Lefebvre (Paul Baumann, monsieur), Jean Dax (Mr. Brown).

Situation classique : madame fait sa crise de nerfs à propos de Bibi, son chien, parce que monsieur n'en veut plus à table. 11 reçoit, ce jour-là, son grand patron des U.S.A. Madame, ulcérée, abandonne le logis.

(Titou), Davia (la bonne), Micheline Masson

(une petite fille), Alice Dearly Geneviève Doriane Robert Arnoirx (Jean Moreau), René Kerval(Max Brown), Louis Blanche(Maxime

Roger), Albert Duvaleix (M. Delannoy), Julien Carette (domestique), Jean Bara (petit garçon), Jean Marsac. Max Brown est tm homme généreux : alors que madame Delannoy (impémeuse Fran çoise Rosay dont l'autorité ici est trop éviden te) impose à sa fille un mariage avec tm jeime homme riche, Brown qui subventioime la pouponnière dirigée par la forte femme en souvenir d'ime liaison qu'il eut avec elle, se débrouille pour que le mariage reste blanc et

74 - JEAN BOYER

que k belle Christine (Germaine Roger, tem pérament solide sous ses airs timides) puisse épouser le docteur Moreau (Robert Arnoux, pâlichon). On devine que Jean Boyer se kit la main, épaulé par des comédiens prêts à tout. Sa mise en scène reste en deçà de ce qu elle devrait être face à un sujet aussi peu intéres sant. Il s'en tire assez mal. « How do You do.

Mister Boyer ? » 1933 - L'AMOUR GUIDE

1934 - ANTONIA, ROMANCE HON GROISE » -4/10

Coréalisateur : Max Neufeld

Scénario et dialogues : Jean Boyer d'après « Antonia », pièce de Melchior Lengyel ; photo : Victor Arménise et Louis Née ; décors :

Jacques Colombier ; mtisique ; Paul Abraham interprétée par l'orchestre Tzigane d'Alfred Rode ; lyrics : Louis Poterat. Marcelle Chantai (Antonia), Josette Day

♦ -2/10

(Piri), Alice Tissot (directrice), Odette Talazac

Coréalisateur : Norman Taurog Scénario et adaptation : Gene Fowler et Benjamin Glazer ; photo : Charles Lang ; musique : Ralph Rainger et Léo Robin ;lyrics:

(Marcza), Fernand Gravey (Capitaine Douglas Parker), Pierre Larquey (le garçon), Guy Sloitx (Lieutenant Jonny), Robert Arnoux (Pali), Jean Worms (Bela de Palmay), Pierre Finaly

André Hornez (tourné aux U.S.A.).

(directeur du théâtre), Alfred Rode (le musi cien), Pierre Athon.

Jacqueline Francell (Madeleine), Germaine de Neel (Suzanne), Adrienne d'Amhricourt

(Rosalie), Léonie Pray (Annette), Maurice Chevalier (François), Marcel Vallée (Gaston Bihi), Bruce Wyndham (M. Joe), Georges

Hagen (Wladek), Georges Renavent(Marco), Émile Chautard (M. Prias), Fred Malatesta. François (Maurice Chevalier, moins désin volte que de coutume mais tout aussi sédui sant) travaille chez Bigoudin dit Bihi (Marcel Vallée, bourru, mécanique). Or l'ambition de François est de devenir guide. Il n'y parviendra qu'après avoir vaincu pas mal d'embûches. Parallèlement, il tient sous

sa protection la jolie Madeleine, martyrisée par un prétendu tuteur. Il la sort de son milieu. Madeleine, lorsqu'elle aperçoit François en costume de guide, a tm réflexe de pudeiu": elle s'enfuit. 11 la rejoint, l'épou se. Quelques jolies scènes où l'on devine la patte de Jean Boyer en train de s'affirmer mais Jacqueline Francell alourdit le film avec ces bouderies systématiques.

Piri (Josette Day, beauté et talent encore en bourgeons) se doute bien que sa tante, la célè bre cantatrice Antonia qui a abandoimé k scène pom épouser im gendeman-farmer, est décidée à vivre tme aventure si brève fiit-elle

avec tm aviatetu dont elle-même est précisé ment amoiueuse. Antonia (sciJptmale Mar celle Chantai dont le charme et k finesse de jeu scintillent dans ce film)devine que sa nièce sera k plus forte et se retire. Mélancolie et nostalgie se relaient pour kire de cette œuvre tm délicat hommage à k maturité ainsi qu'à k rouerie des jeimes filles. Femand Gravey est excellent : il suit k lutte souterraine des deux femmes avec

un sourire qui n'est pas dupe. Il sait profiter de l'tme et de l'autre mais se reprend à temps. Larquey et Alice Tissot chantent le contrepoint d'ime voix juste, subtile. Un joli film qui aimonce déjà k Boyer's touch. 1935 - LES ÉPOUX CÉLIBATAIRES (cf Artur Robison) Coréalisateur : Artur Robison

JEAN BOYER - 75

1935 - ROSES NOIRES{dFml Martin) Coréalisateur : Paul Martin

1936 - UN MAUVAIS GARÇON •V»» - 7/10

Scénario et dialogues : Jean Boyer ; son : Hermann Fritzschning ; décors: Ewald Daub ; musique : Georges Van Parys (tourné en Allemagne, en version française uniquement). Danielle Darrieux (Jacqueline Serval), Marguerite Templey (Marguerite Serval), Madeleine Suffel (Marie), Blanchette Brunoy

de star. La grâce de sa démarche, la finesse de son jeu, toujours en simation (elle ne donne jamais l'impression d'avoir lu le scénario, sin cère jusqu'au bout des cils), la déUcatesse et la justesse de sa voix en font une des actrices les plus complètes. Ce film, venant immédiate ment après Mayerling, a remporté un immen se succès, prolongé par le triomphe des chan sons qu'elle chante avec Henri Carat et qui ont fait le tour du monde. « Imaginons que nous avons rêvé », « Je n'donnerais pas ma

place » et « C'est im mauvais garçon » étaient

(étudiante), Henri Carat (Pierre Mesnard),

sur toutes les lèvres. La coifïure de Darrieux a

André Alerme (Eugène Serval), Jean Dax (M. Feutrier), Fred Pasquali (Petit Louis), Léon Arvel (juge d'instruction), Lucien Callamand (voisin), Edouard Hamel (secrétaire du bâton nier), Emile Prudhomme (accordéoniste), Robert Casa (bâtonnier), Jean Hébey (Fil-deFer), Roger Legris (le Vicomte), Bill-Bocketts (voyou), Georges Van Parys (Feutrier Fils).

été copiée par toutes les jeunes filles de la fin

Il y a dans ce film une fluidité et une fantaisie rares. Jean Boyer réussit ime comédie alerte, un peu trop inféodée aux conventions de l'époque, c'est son seul dé&ut. Mais, une fois admis le principe, tout est intelligent, beau, filmé avec une invention permanente(notam ment dans le final) et un sens du rythme qui apparente le film aux meilleures comédies américaines. Il faut voir André Alerme prépa rer son traquenard dans une irmocence abso lue, l'œil frisant, les mains plaquées au corps, il est éblouissant. Madeleine Sufièl, gourde à souhait, et Marguerite Templey, la mère, riva lisent de comique dans l'étonnement. Hemi Carat est bien meilleur que dans ses presta tions avec Lilian Harvey. Sans doute la présen ce à ses côtés d'une comédienne exceptionnel le le pousse-t-il à se surpasser. Darrieux possè de déjà cette beauté irradiante et cette silhouette parfaite qui l'ont propulsée au rang

des années 1930. À part Henri Decoin, Jean Boyer n'avait pas de rival possible pour ce genre de production. 1936 - PRENDS LA ROUTE - 3/10

Scénario : Jean Boyer ; musique : Georges Van Parys (tourné en Allemagne en version française uniquement). Claude May (Simone), Colette Darfeuil (Wanda), Jeanne Loury (tante Cuiguitte), Monette Dinay (Denise, la dactylo), Milly Mathis (aubergiste), Madeleine Suffel (gardebarrière), Suzy Delair, Geneviève Callix, Wally Carveno, Mme de Brunhoff, Odette Cœur,

Dany, Dourdina, Nadine Gilbert et Peary (employée au Touring-Club), Jacques Pills (Jacques), Georges Tabet (Potopoto, motocy cliste), André Alerme (Dupont-Dernier), Marcel Simon (le Comte), Lucien Callamand

(gendarme), Edouard Hamel, Pierre Chertier et Guy Lou (les amis de Jacques), Bill-Bocketts (mécanicien), Albert Caurat, André Pierrel,

Emile Riandreys, Rico, André Saint-Germain. Le film commence, comme chez Jacques Demy, par des couplets : dans les bureaux du Toiuing-Club où cUents et secrétaires chan-

76 - JEAN BOYER

décors:Jacques Colombier ; musique: Georges Van Parys ; montage : André Versein. Arletty (Bernadette),, Gabrielle Dorziat

tent le tourisme. Dupont-Demier, en revan che, ne veut pas savoir où il va : l'aventure, c'est ça qu'il aime!Ce qui ne feit pas l'affaire de sa maîtresse, Wanda. EUe le trompe avec Jacques et souhaiterait organiser ses vacances en fonction de son amant. Mais, « A mon âge, on se fout du lendemain », chante précisé ment Jacques, l'amant en question, que Wanda exaspère à présent. Jacques cherche aussi à fuir la tyrannie de son châtelain de père qui prétend le marier avec une fermière de la région. Potopoto, quant à lui, assureur de son état, provoque des accidents avec sa motocy clette poiu placer des polices aitx conducteurs.

mères), Marguerite Moréno (l'Américaine), Jane Lory (Augustine), Gisèle Préville (passagè re du bateau), Monique Joyce (Jenny Bou vreuil), Andrée Prévost (passagère), Claire Darcas Nicole Dumas Edith Gallia Jean Pâqui (Gilbert Quercy), Michel Simon (Michel Quercy), Pierre Larquey (Raoul Dalaciaud, le patron de Gilbert), Henri Vilbert (barman du bateau), François Périer (Roger Martigny), Georges Harrous, Robert Tenton, Pierre Gillier,

Naturellement tout le monde se retrouve sm

Michel Rittner.

(Adrienne), et Jeanne Lion (Mathilde),(les trois

la Nationale dans les mêmes endroits.

Courses-poursuites ou rencontres inatten dues.Jacques enlèvera Simone à qui on le des tine, sans savoir qui elle est. Dans la lignée du Mauvais garçon, mais avec plus de chansons encore, ce film conserve en mieux les qualités du précédent. Claude May, ravissante, et Jacques Pills, convaincant, ont de belles voix et savent les utiliser. Colette Darfeud bour donne de mauvaise foi. Tabet et Mouette

Dinay chantent les comparses avec drôlerie. Aucun des autres comédiens n'est indifférent,

jusqu'au plus petit rôle. Quant à Alerme, son personnage autorise tous les excès : il ne nous en prive pas. Mais le plus agréable, donc le plus réussi, c'est la façon de découper et de fil mer de Jean Boyer. Grand style et désintéres sement. Toujoms cette désinvolmre qui est sa marque de fabrique avec, par ailleurs, une grande précision dans l'écriture, tout à fait moderne. Un chef-d'œuvre, quoi! 1938 - Z.A CHALEUR DU SEIN •

-4/10

Scénario et dialogues : Jean Boyer d'après la pièce d'André Birabeau ; photo ; Victor Arménise et Lucien Joulin ; son : Pierre Calvet ;

Gilbert Quercy a trois mères dont aucime ne l'a enfenté. Sa vraie mère est morte et son pète s'est remarié trois fois. Maman Mathilde, maman Adrienne et maman Bernadette se

sont succédé dans le logis où a grandi Gilbert. Maintenant elles se relaient à son chevet car il s'est soi-disant blessé en tirant siu des oiseaux.

Les mères comprennent tout de suite qu'il s'agit d'ime tentative de suicide. Pendant ce temps, sur le paquebot qui le ramène en France, Michel, le père, embête tous les passa gers avec sa science d'égyptologue. Tous sauf une, l'Américaine que lui, en revanche, ne cesse de fuir. Les trois mères s'installent à

domicile pour soigner l'enfant et trouver les raisons de son chagrin. Excellente pièce au départ certainement, mais la mise en scène de Jean Boyer transcende ce qui n'était qu'amorcé: la drôlerie le dispute à l'inteUigence et à l'émo tion. Les caractères des trois mères sont très

bien dessinés. Il faut dire que les actrices com plètent admirablement l'esquisse. Jeaime Lion, Gabrielle Dorziat et Arletty ont chacune ime partition qu'elles interprètent avec ime finesse exquise. Michel Simon passe de la vieille baderne obsédée par ses travaux au registre de

JEAN BOYER - 77

papa gâteau qui arrive un peu en retard mais qui sera là toujoms dorénavant. II est prodigieitx. Jean Pâqui, pâle œmédien, est confor me au rôle. Larquey est inénarrable dans le rôle d'un homme de radio qui làit tme fiche pour chaque voix : ses analyses psychologiques sont à se tordre. Les films se suivent poiu: Jean Boyer et se ressemblent: des chefs-d'œuvre. 1938 -

sœur delait

- 4/10

Scénario et dialogues:Jean Boyer; photo: Otto Baecker ; musique : Georges Van Parys dirigée par Lothar Briihne ; décors : Max Knaake et Karl Vollbrecht (tottrné en Allemagne en version française uniquement). Meg Lemonnier (Monique Dumas), Olga Valéry(Irène Moon),Janine Roger (soubrette), Mady Berty (Mme Cami), Nane Germon (Isabelle), Nina Myral (Melle Estève, la gou vernante), Sarah Rafale et Colette Wilda (infir

mières), Geneviève Guitry, Jacqueline Roman, Micheline Buire, Ginette Darey, Léna Dartès, Henri Garat (Jacques Lorin), Lucien Baroux (Cyprien),André Alerme(M. Dumas), Lucien Dayle (Lucien), Marcel Laporte (speaker), Georges Lannes (Navetzki), Edouard Hamel (régisseur), Lucien Boyer (le maire), Henri Nassiet(2ème régisseur), Vincent Hyspa.

Un peu plus travaillé dans le sens contraire du poil, cela amait être un grand film. 1938 - MON CURÉ CHEZLES RICHES •vv - 2/10

Scénario et dialogues : Jean-Pierre Feydeau et André Hornez d'après le roman de Clément Vautel ; photo : Viaor Arménise ; son : Paul Boistelle ; décors :Jacques Colombier ; musique: Georges Van Parys ; montage : Marguerite Beaugé. Elvire Popesco (Lisette Cotisinet), Jacqueline Marsan (Sylvette), Line Dariel (Valérie), Alice Tissot,Jeanne Fusier-Gir, Maximilienne et Jane

Sourza (les dames patronnesses), Monique Bert (femme de chambre), Bach (l'abbé Pellegrin), André Alerme (Emile Cousinet),Jean Dax(M. de Sableuse), Marcel Vallée (Profilex, le mairedocteur), Patil Cambo (Pierre de Sableuse),

Henri Monteux (Monseigneur), Aimos (Triboulet), Raymond Cordy (Alcide Pltunoiseau), Jean Ayme (Firmin, valet des Cousinet), Gustave Hamilton et Robert

Ozanne (régissems), Jacques Albert, Alben Brouett, Fernand Blot.

Chronique provinciale avec châtelain, cmé bon vivant, maire de gauche. Don Camillo avant Guareschi. La première chose qui saute aux yeux, c'est à quel point Bach, débarrassé

Subissant l'inconvénient des films tomnés à

de ses services militaires, est un comédien

Babelsberg, avec des décors qui sentent le stu dio, contraint par ime histoire toute faite, égrenant des clichés siu: le monde du specta cle, ce film ne doit qu'au seul talent de Jean Boyer d'être supportable. Et même émaillé de minuscules bonheurs parfaitement orchestrés par tme caméra souple et vivace. D'autant que Meg Lemoimier possède ce charme particulier qu'elle déploie avec tme science délicieuse.

sans vulgarité, sobre et simple. Le mérite en revient certainement à Jean Boyer, directem d'actems sûr et habile. C'est ainsi qu'Elvire Popesco est moins extravagante mais tout aussi vivante, que Paul Cambo a de jolis accents de sincérité, que Marcel Vallée trou ve dans ce film sa meilleure prestation. Alerme, en revanche, est im peu en dessous: le rôle manque de possibilités. L'histoire, agréable dès le départ, devient vite crue et cruelle. Jean Boyer ne laisse rien passer, il ne

Henri Garat résiste aux assauts concertés d'Alerme et de Lucien Baroux très en forme.

78 - JEAN BOYER

mâche pas sa mise en scène, il la jette sur pel licule sans manière et sans maniérisme. De ce

fait, le scénario est dépouillé de ses précau tions. Du travail d'auteur. Et du meilleiu:.

1938 - NOIX DE COCO » - 7/10

Scénario et dialogues : Marcel Achard d'après sa propre pièce ; photo : Walter Pindter ; son : B. Junckay ; décors : M. Mellin ; musique : Georges Van Parys.

1939- CIRCONSTANCESATTÉNUANTES • •-9/10

Scénario : Jean Boyer et Jean-Pierre Feydeau

d'après le roman de Marcel Arnac « À L'Héritage ou les vacances singulières» ; dialo gues: Yves Mirande ; photo : Viaor Arménise ; son : Antoine Archimbaud ; décors : Jacques Colombier ; musique : Georges Van Parys ; lyrics :Jean Boyer ; montage : Maurice Serein. Arletty (Marie qu'a d'ça), Marie-José (Mme Cinq de Cannes), Liliane Lesaffre (Mme

Marie Bell (Carole Barbantane), Suzet Maïs

Bouic), Suzanne

(Fernande Josserand), Gisèle Préville (Nathalie), Junie Astor (Colette Ventadour), Betty Dausmond (Angèle), Magdeleine Bérubet (Mme Testavin), Claire Gérard (femme d'ffenri), Simone Gauthier Raimu (Loulou Barbantane), Michel Simon (Joseph Josserand), Gilbert Gil (Antoine Barbantane), Fernand Fabre (Salvador), Georges Lannes (Lieberkrantz), Harry James (un invité), Maupi (CoUeville), Henri Vilbert (Emile).

Sentencieux), Mila Parély (la Panthère),Janine Roger Michel Simon (Gaétan Le Sentencieux),

La pièce de Marcel Achard est bien faible : étriquée dans toutes ses dimensions, hasards

Les dialogues d'Yves Mirande sont sans doute ce qu'il y a de mieux dans cette fantaisie bon enfant mais un peu trop moralisatrice.

malheureux, retournements de sitirations pré visibles, secrets transparents. Une misère tout simplement!Jean Boyer a-t-il voidu accuser ces lacimes dans la dramaturgie en laissant filer ses plans,fort bien mis en place d'ailleurs et très bien montés ? La caricatiure s'installe et

Suzet Maïs ne fait que l'aggraver. Elle est déci dément sans nuances. Les autres comédiens

se perdent quelque peu dans les pièges que leur tend le scénario. Ils sont approximatifs et outranciers : Raimu dans les colères systéma tiques et le bégaiement, Michel Simon dans l'ahurissement et la lâcheté. Tout étant par trop évident, les comédiens y laissent de leur authenticité. Mais Jean Boyer parvient à sau ver la mise en particulier avec Marie Bell magnifique de bout en bout.

Dantès (Nathalie

Le

Dorville (le Bouic), Andrex (Môme de Dieu),

Robert Ozanne (Cinq de Cannes), Michel François - François Simon - (la Poupée),

Georges Lannes (Coup de Châsses), Émile Saint-Ober (Coco), Robert Arnoux (Gabriel,

le chauffeur), Georges Bever (marchand de cycles), René Lacourt, Julien Barrot, Henri Delivry, Sidonac, Jacques Albert, Jean Hubert.

Réactiormaire en diable sur la fin, le film est

néaiunoins réjouissant grâce surtout aux inter

prètes. Le souvenir met Arletty en tête des réjouissances. Après réflexion, son rôle est plus facile que celui de Suzarme Dantès qui me paraît bien supérieure : naturelle et généreuse, sensible et mouvante. Un vrai régal. Ce qui n'enlève rien au(x) charme(s) d'Arletty. Michel Simon,en revanche, mérite les superlatifs dont on l'a gratifié. 11 est époustouflant sans jamais avoir l'air de composer. Son fils dans la vie (Michel François qui deviendra plus tard en Suisse François Simon), Dorville, Georges Larmes, Andrex, Robert Ozaime, un demi-

étage en dessous, sont tout de même épatants. 11 n'y a vraiment que Mila Parély, en Panthère

JEAN BOYER - 79

aflfranchie, pour donner dans le folklore. Dommage,elle est bien belle. Jean Boyer assu re une mise en scène fluide et intelligente. C'est im film très distrayant, efficace mais ce n'est pas le grand film que j'avais en mémoire. 1939 - SÉRÉNADE

Hartmann, semble être tombé du ciel dans

cette affaire à cent lieues de ses préoccupa tions : il nous le fait sentir. Jean Boyer filme les concerts avec fidélité et invention. Il est

plus emprunté dans les scènes intimistes où la petitesse des sentiments évoqués le laisse de marbre. Film de transition sans doute.

•» -7/10

Scénario :Ernest Neuville,Jacques Companeez et Max Maret ; adaptation : Ernest Neuville ; dialogues : Pierre Wolff ; photo : Boris Kaufman, Claude Renoir et Maurice Pecqueux ;

son : Robert Teisseire ; décors : Georges Wakévitch et Maurice Colasson ; musique : Franz Schubert, arrangements de Paul Abraham ; montage : Marc Sorkin et Louisette Hautecoeur.

Lilian Harvey (Margaret Brenton), Madeleine SufFel (Anny), Claire Gérard (propriétaire), Marthe Mellot(vendeuse), Louis Jouvet(Baron Hartmann), Bernard Lancret (Franz Schubert),

Félix Oudart (directeur), Roger Bourdin (Vogel), Marcel Lupovici (ami de Schubert), Auguste Bovério (Beethoven), Marcel Vallée

1940 - L'ACROBATE ♦ - 6/10

Scénario : Jean Guitton ; adaptation et dialo gues:Yves Mirande ; photo :Victor Arménise ; son : Roberton ; décors : Guy de Gastyne et Paul-Louis Boutié ; musique : Georges Van Parys ; montage : Louisette Hautecoeur.

Thérèse Dorny (Pauline), Gaby Wagner (infir mière), Paulette Berger(Comtesse de Puypeu), Fernandel (Ernest Sauce), Jean Tissier

(Briquet), Marcel Carpentier (le dîneur), Charles Dechamps (Comte de Puypeu), Jean Brochard (commissaire), Lucien Callamand (médecin-chef), Fernand Flamant (infirmier), Pierre Labry (Dubier), les Zemgano (les frères Brindisi), Nicolas Amato (chef-cuisinier).

(Hostinger, l'éditeur), Alexandre Rignault(gen darme), Pierre Minier (Metternich), Robert Arnoux (Chavert), Georges Bever (le commis),

Pour tenter de récupérer la note impayée d'un

Jacques Butin (secrétaire), Edmond Castel

l'emmène au commissariat. L'homme se décla

(aubergiste), Henry Richard (diplomate), Philippe Richard (prieur), René Stern (un élé gant), Boris Kniazeffi André Vblnay, Georges Serrano, Marc Dantzer, les pedts Chanteurs à la

re amnésique. Le commissaire donne tort à

Croix de Bois.

Un large déploiement de moyens au service d'une histoire enjolivant les amours de Schubert avec ime danseuse anglaise que sa générosité poussera au sacrifice afin que le grand musicien poursuive sa carrière dans la sérénité. Lilian Harvey, inattendue dans im tel personnage, fait preuve d'im réel tempéra ment dramatique. Louis Jouvet, en Baron

dîneur récalcitrant, Ernest, maître d'hôtel,

Ernest qui décide, afin d'avoir la paix une fois poiu: toutes, de jouer lui aussi à l'amnésique. Là commencent les problèmes:douche glacée, massages intempestifs, interrogatoires indéli cats... Un jomnaliste s'intéresse à son cas, fait passer une aimonce. Par kyrielles, les gens vieiment le reconnaître dont sa maîtresse,

Pauline. Entre Charybde et Scylla, il choisit d'être identifié comme un acrobate, ce qui le met dans ime situation inconfortable. Tout

s'arrange. 11 retrouve son ancien restaurant, le même dîneur qui, cette fois, a de l'argent et toute sa mémoire. Un peu de faiblesse dans le

80 - JEAN BOYER

scénario : mieux structuré, il aiuait été beau

coup plus drôle. Mais l'ennemi le plus achamé à la perte du film, c'est Femandel lui-même. Il monopolise à ce point le comique que les fils dramatiques pendent lamentablement dans le décor. Un véritable massacre. Des mines et des

mines, sans le moindre sel. Jean Boyer, qui conduit très bien la barque, se noie dès que Femandel apparaît. C'est bien vrai qu'il y a des crimes qui restent impunis. 1940 - MIQUETTE ** -4/10

Scénario : Jean Boyer et Jacques Chabannes ; dialogues : Jacques Chabannes d'après la pièce de Fiers et Caillavet ; photo: Marc Bujard et Al phonse Lucas ; son :Jacques Hawadier ; décors: Paul-Louis Boutié ; musique : Jane Bos ; chan sons : Georges Van Parys; paroles : Denise Boas ; montage : Louisette Hautecoeur. LUian Harvey (Miquette Grandier), Marguerite Pierry (Félicie Grandier), Suzanne Dantès (Emilienne), Agnès Capri (Solange Mercadier), Madeleine Suffèl (Anna), Elyane Charles (sou brette), Yvonne Yma(Mme Mercadier), Lucien Baroux (André Monchablon), André Lefaur

(Marquis Aldebert de Latour-Mirande), Daniel Clérice (Urbain de la Tour-Mirande), Léon

Bélières (Lahirel), Hugues de Bagratide (gigolo), Daniel Gélin (danseur), Jean Brochard (com missaire), Anrhony Gildès (notaire), René

Fro^y (imprésario), Eddy Layson (Firmin). Je ne sais pas ce qui a tenté Jean Boyer dans

Félicie Grandier est tellement subtile, Agnès Capri si émouvante avec ime fort belle discré tion, André Lefaur, plus conforme à ce qu'il a toujoms été, mais si réjouissant quand même qu'on se prend à éprouver de l'indulgence. Pourtant la crapulerie est là, liée à de la pmdence excessive, à un besoin, inattendu chez

Boyer, de rester dans le convenable. Et quelle idée d'avoir promu Daniel Clérice, acteur sans talent et laid, dans le rôle d'Hubert, important puisque c'est pour lui que Miquette renonce au théâtre... Personnage qui n'a eu comme seiJe chance que d'être interprété par Roland Toutain dans la version de Diamant-Berger. Pour le reste ; Lilian Harvey, enlaidie, vieillie, Suzanne Dantès mal dans sa peau, Lucien Baroux mécanique, n'apportent rien de plus au film. Attristant !

1941 - BOLÉRO »»• - 3/10

Scénario : Jean Boyer d'après la pièce de Michel Duran ; dialogues ; Michel Duran ; photo : Victor Arménise ; son :Pierre Calvet ; décors : Lucien Aguettand ; robes ; Robert Piguet ; musique : Georges Van Parys ; mon tage : Louisette Hautecoeur. Arletty (Catherine), Meg Lemonnier (Niquette Verdier), Denise Grey (Anne-Marie), Guita Karen (la bonne), Simone Signoret (couturière), Jacquehne François Nathalie Alexéeff Janine Berry André Luguet (Rémi Courmont), Christian Gérard (Paul Bardot), Jacques Dumesnil (Georges), Louis Salou (professeur

cette adaptation embomgeoisée de la pièce de

Archaimbaud),André Bervil (Maurice Danton),

Fiers et Cavaillet. L'ermui constant dégagée par l'intrigue, les dialogues trop souvent conven

Jacques Roussel (Horace), Paul OUivier (second témoin), Frédéric Mariotti (comédien).

tionnels, sans drôlerie aucune, ime mise en

images paresseuse, ne font qu'ajouter à la smpéfaction. Ce serait même un navet absolu s'il n'y avait, grâce à trois interprètes, ime allégres se proche de la folie. Marguerite Pierry en

Une présentation de couture avec le Boléro de Ravel à fond la caisse. Dans l'appartement du dessus, un architecte, Rémi, qui déteste cette musique. Querelles incessantes. De rage,Anne-

JEAN BOYER - 81

Marie, la couturière, monte un hénaurme

bateau à son voisin. Celui-ci lui rend la pareille en pire. De l'accumulation de mensonges naî tra une nouvelle vérité. Beau sujet de comédie grinçante, l'air de rien, qui faiblit malheureuse ment en son centre. Un peu plus de nervosité dans les événements aurait porté le film au chef-d'œuvie. Une autre chose est dommagea ble: Meg Lemonnier, actrice remarquable, flo che, subtile, n'est pas faite pour les rôles antipa thiques. Du coup, elle compose:elle inteqprète donc Niquette et l'amer, perd son abattage et ses fiancs sourires. Denise Grey ne ménage pas ses effets (ce qui est méritoire pour une coutu rière). André Luguet joue avec finesse le double jeu et Arletly domine tout le monde :son jeu sans arrière-pensée, sa démarche de guingois,sa voix fluctuante dotent le film d'ime tonalité

aigre-douce qui amuse et émeut en même temps.Jean Boyer apporte un soin particulier à ce genre de comédie. Il ne néglige ni les senti ments, ni les gags. Présence attentive tant auprès des acteurs que de ses techniciens qui ne cessent d'être efficaces.

1941 - CHÈQUE AUPORTEUR ♦♦♦ - 4/10

Scénario et dialogues : Jean Boyer ; photo : Victor Arménise ; son : Jacques Hawadier ; décors: Robert Dumesnil ; musique : Georges Van Parys ; montage : Louisette Hautecoeur. Marguerite Pierry (Camille),Jacqueline Perrière (Simone), Georgerte Tissier (Julie), Hélène Dassonville,Alice Rosielle,Jacqueline Marbaux, Denise Noël, Lucien Baroux (Fortuné Des Grieux), Jean Tissier (Alaric Paloison), Robert

Arnoux (Gaétan), Jimmy Gaillard (Daniel), Robert Ozarme (le costaud), Georges Bever (garçon hôtel), Marcel Charvey (maîrre-chanteur), Eugène Stuber (ramasse-monnaie), Léonce Corne (porteur en chef), Frédéric Mariotti (patron Bistrot), Maurice Salabert,

Orchestre Alix Combelle.

Un porteur originaire du Sud-Ouest, Fortimé Des Grieux, rencontre im banlieusard qui a quitté son village pom le Mexique pendant trente-cinq ans. Le premier est vm hâbleiur, le second, Alaric Paloison, im indécis. 11 aimerait

cependant s'allumer un peu dans la capitale avant de s'éteindre chez lui. Fortuné ira donc le

remplacer ime petite quinzaine, en se faisant passer pour lui auprès de son autoritaiie soeiui la sévère Camille. Jean Boyer aime les situa tions invraisemblables. 11 les traite avec im tel

réalisme que tout paraît possible. Mais il laisse la bride siur le cou à Lucien Baroirx et tout s'ef

fondre:enchaînements fabriqués,empavimage du pauvre Alaric par des femmes et des hom mes sans scrupide, les clichés défilent sans grâce. On sait parfaitement que Pommé va mettre au pas la Camille, s'opposer au mariage

obligé de la jolie nièce et, peu à peu, Jean Boyer, tout au plaisir de s'amuser, perd de son inspiration, accmnule les plans secs. La sinistrose s'installe. Pourtant, avec le fàvix inceste et

im double mariage, il y avait de quoi taquiner la morale, donc ironiser encore plus. Mais trop de complaisance dans le scénario empêche même la grande Marguerite Pierry d'être géniale. Et ça, c'est impardoimable! 1941 - LE PRINCE CHARMANT »» -4/10

Scénario et dialogues : Michel Duran ; photo : Victor Arménise ; son : Jacques Lebreton ;

décors :Jacques Colombier ; musique: Georges Van Parys ; montage : Louisette Hautecoeur. Renée Faute (Rosine Meyerie), Sabine Andrée (Ginette Meyerie), Germaine Lix (Mme Bréchaud), Germaine Godefroy (Comtesse de Danrémont), Fignolita (la bonne), Jacqueline Marbaux (couturière), Lucienne Legrand (Suzy), Guita Karen, Lucien

82 - JEAN BOYER

Baroux (Ambroise Bréchaud), Jimmy Gaillard (Thierry de Danrémont), Robert Arnoux

Georges Van Parys ; montage : Louisette

(Ernest), Christian Gérard (Arsène), Louis

Yvette Lebon (Madeleine Gauthier),Jacqueline Porel (Jeannette Lormel), Sylvie (Mme

Florencie (François), Léon Walther (Comte de Danrémont), Maurice Salabert (patron du café), Jean-Louis Allibert (Valendn), Frank Maurice (bistrotier), Pierre Ferval, André

Varennes, André Ekyan et son orchestre.

Hautecoeur.

Gauthier), Germaine Lix (Mme Lormel),

Georgette Tissier (Melle Claude), Claude Marcy(femme au café), Jeanne Pérez (voisine), Hélène Pierson (maîtresse de ballet), Ginette

Baudin, Lucienne Vigier, Régine Dancourt, Charles Trénet(Georges Gauthier),Jean Tissier

Le rêve d'une jeune fille peut-il devenir réalité ? Un enfent de noble, squatté par une équipe de pique-assiettes peut-il rencontrer la femme de sa vie ? Oui, répond Jean Boyer et il nous en fait la démonstration en s'inspirant vaguement

Robert Le Vigan(M.Lormel), Maurice Teynac (Maurice), Albert Broquin (régisseur), Alfred Pasquali (Nicolas, l'imprésario), Georges Bever

de Marivaux : travestissement d'identités,

(Mathieu, l'accordéoniste), Robert Ozanne et

mises à l'épreuve d'où sortiront vainqueius les sentiments pius et désintéressés. Ne dit-on pas

Raymond Bussières (joueurs), Léonce Corne (garçon), Léon Larive (patron du Balajo), Jean

que les plats succulents sont meilleius réchauf

Berton, Lucien Dorval.

fés ? Le film respecte donc le scénario (efficace Michel Duran) et permet à chaque comédien de donner le meilleur. Renée Faure (charman

te) et Jimmy Gaillard (sincère et beau) ont le difficile privilège de jouer ces héros romanti ques. Ils le font avec ime jolie réserve. Lucien Baroux, plus efiàcé que dans le précédent film de Boyer, est donc bien meilletu. Et il faut remercier Jean Boyer d'avoir offert à Louis Florencie im rôle en or qu'il interprète comme un grand. Presque toujoius soumis à des appa ritions modestes où lui-même se fait modeste

(47 fois dans les années 1930, 50 fois dans les

années 1940), il fait partie de ces acteurs de base prêts à incamer n'importe qui, dont le professiotuialisme n'est jamais pris en dé&ut et dont l'humihté n'handicape pas le talent. Ici, il explose et, bon Dieu, ça fait rudement plaisir!

(Jules), André Alerme (Cartier, le directeur),

La gentillesse de Charles Trénet, la discrétion de Jacqueline Porel, la beauté d'Yvette Lebon, la présence de Sylvie ne parviennent pas à sauver ce film d'une mièvrerie incontestable.

D'autant que les facéties et les redondances de Jean Tissier aloiudissent encore l'œuvre. Ce mélodrame inavoué, transforiftè en comé

die bon enfant, d'un chanteur dont le père, chanteur lui aussi, a causé le malheur de sa

mère, devient rapidement infantile. Les bal lets qui accompagnent les chansons de Trénet alias Georges Gauthier alias Jean Papillon ne dépassent pas le patronage si ce n'est que les girls y seraient moins dénudées (toujoius ça de pris). On ne voit pas quelle excuse trouver à Jean Boyer : faute de courage, il se montre tout à fait inconsistant.

1941 - ROMANCE DE PARIS

1942 -i VOS ORDRES MADAME

««« -7/10

•» - l/IO

Scénario et dialogues : Jean Boyer ; photo :

Scénario : Jean Boyer d'après le conte d'André Birabeau « C.H.F.R. 35 » ; dialogues : Yves Mirande ; photo:Nicolas Hayer;son : Maurice

Christian Matras ; son : Pierre Galvet ; décors:

Henri Mahé ; musique ; Charles Trénet et

JEAN BOYER - 83

Carrouet ; décors ; Lucien Aguettand ; musique: Georges Van Parys ; montage : Mireille Bessette. Suzanne Dehelly (Odette Dupuis), Jacqueline Gauthier(Angèle), Gaby Wagner (la jolie dame du 27), Made Siamé(Melle Émilie), Madeleine Rip (une dame), Agnès Raynal (Rose Palureau), Georgette lissier (femme de cham

Scénario : Jean Manse ; adaptation : Jacques Chabannes;dialogues:Thyde Monnier; photo: Paul Cotteret ; son : Marcel Royné et Lucien Anfroy ; décors : Robert Dumesnil ; musique : Roger Dumas ; montage : Mireille Bessette.

1942 - JL4 BONNE ÉTOILE ♦

- 2/10

bre), Mathilde Alberti (une bonne), Simone

Janine Darcey (Mireille), Clairette (Zize),

Gerbier Jacqueline François Jean Tissier (Hector Dupuis), Alfred Adam (Ferdinand), Jacques Louvigny (Palureau), Jean Duvaleix

Alice Rosielle (Pompon), Ginette Berger (Lydia), Yvonne Michels Fernandel(Auguste),

(portier), Gaston Modot (garçon d'étage),

Andrex (Maurice Carissol), Julien Carette (le

Marguerite Chabert(marchande de poissons),

Pierre Labry (mécanicien-chef), Léonce Corne

parisien), Édouard Delmont(Baptistin), René

(Victor), Jean-Louis AUibert (réceptionniste),

Génin (le curé), Maurice Salabert (portier),

Jacques Roussel (garçon), Frédéric Mariotti

Henri Arius (Pétavin), Frédéric Mariotti

(Joseph), André Varennes (gérant), Marcel

(patron du bar), Gérard Boyer (Bicou), Charles Blavette (le pêcheur).

Charvey (Amédée, un chauffeur), José Davilla (Adrien), Guy Henry, Robert Le Fort.

Il (allait im sacré culot, même en 1942, pour faire im film avec Suzarme Dehelly et Jean Tissier en vedettes. Jean Boyer l'a eu, ce culot,

et de plus, il a réussi ime comédie satirique très enlevée avec des notations sympathiques sur les rapports patrons-employés. Bien sûr, ce n'est pas La Règle dujeu mais ça n'en n'a pas la prétention. Le doigté de Boyer est ime de ses principales qualités. Il effleure, il ne survo

le pas. Il esquisse, mais ne schématise pas. Du reste, Jean Tissier s'installe fort bien dans le rôle du fàmt chairffeur et vrai mari de Suzarme

Dehelly laquelle s'insinue dans celui de la

C'est la guerre, le cinéma français s'exile de Paris lorsqu'il veut échapper aux studios et aux grandes reconstitutions historiques. La

Méditerranée et ses décors somptueirx ten dent les bras aux cinéastes qui ne craignent plus l'ombre de Maistre Pagnol resté silencieirx depuis La Fille du puisatier. Jean Boyer

l'a prouvé, il n'a peur de rien et les grandes machines ne le passionnent pas pour l'ins tant. Il vient carrément tourner aux portes de Marseille. Il a bien raison, Jean Boyer, de ne pas avoir peiu. Parce que son cinéma a la

clarté des paysages du Midi, que sa simplici té démasque le maniérisme ou le goût plus

fausse barorme avare qui, tout à coup, jette son bas de laine par-dessus les tripots. Alfred

ou moins volontaire du folklore. Avec une

Adam et Jacqueline Gauthier forment le cou

véritable, il déjoue tous les pièges et nous

ple secondaire avec ime poigne convaincante. La seule question que je me pose est la signifi

donne son chef-d'oeuvre. Fernandel, habitué

cation de ce « CHFR 35 », titre du conte d'où

est tiré le film. Récompense à qui me l'appren dra. Un très agréable découpage imprime ime certaine allégresse, soutenue par le jeu des comédiens secondaires, Jean Duvaleix en tête.

histoire convenue, et à force d'irmocence

airx mines ahuries, joue ici dans l'émotion naïve, aidé par les très heaux dialogues de Thyde Monnier, bien moins volontaristes que ceux de Pagnol. Dire que le vrai Midi est

là, ce serait un mensonge pieux, comme ceux que fait(cruellement, mais il ne le sait pas) le

84 - JEAN BOYER

brave Guste à la belle Mireille. Le vrai Midi

Un poète-chanteur s'invente une muse à qui

a mille visages. Celui que propose La bonne

il envoie des lettres enflammées. 11 lui donne

étoile est singulier : la pêche y est aussi pré

un nom ; Frédérica. Cette présence virtuelle défait à deux reprises son mariage avec

sente que l'Arlésienne chez Daudet. Le soleil et le mistral font de la figuration. Les person

Lilette. Une certaine Claudine tombe amou

nages secondaires sentent l'ail et la ciboulet

reuse du fou chantant. Mais il existe bien une

te. Delmont ne geint pas, il irait même jus

Frédérica : une comédienne qui a reçu les let

qu'au crime sans la vigilance de Guste, le

tres d'amour. Elle vient le retrouver, sème la

brave. La caméra de Boyer semble ici ou là

revanche, la beauté des rêves, surtout quand ils son t artificiels et irréalisables. Ce qui

panique. Au bout du compte, c'est avec la chanson et la poésie que Gilbert Legrant alias Jean Papillon vivra une idylle. Jean Boyer a l'air de croire à ce défilé de coups de théâtre ou de coups du sort. Il s'applique à nous y

n'empêche pas la plante exotique de Guste de

faire croire. Peine perdue : tout est niais. A

donner sa fleiu unique, celle qui n'apparaît qu'une fois par siècle et qui pourrait bien être le symbole de ce film sincère, propre, quasibiblique.

un point tel que même Elvire Popesco, poin tant spécialisée dans le secours aux navets, ne parvient pas à enrayer l'efifoyable tristesse de

par hasard, pour capter tous ces petits dra mes sans chanson, sans cris inutiles, avec, en

1942- FRÉDÉRICA ♦♦ - 5/10

Scénario et dialogues : Jean de Létraz d'après

ces élucubrations. Suzet Maïs en emmerdeu

se, c'est déjà un pléonasme. Rellys bafouille consciencieusement. Louvigny s'évertue à rester digne. Jacqueline Gauthier affiche son professionnalisme. Et Charles Trénet s'en

sa propre pièce « Épousez-nous, Monsieur » ; pboto : Lucien Joulin ; son : Jean Rieul ;

nuie à nous faire mourir. Ses chansons sont

décors : Pierre Marquer ; musique : Charles Trénet, Georges Van Parys et Henri Forterre ; montage : Andrée Danis. Elvire Popesco (Frédérica), Suzet Maïs (Lilette Noulet), Jacqueline Gauthier (Claudine Moulin), Hélène Dartigue (Anaïs), Hélène Tossy (vendeuse), Marguerite de Morlaye (dame à l'hôtel), Janine Berry Charles Trénet (Gilbert Legrant), Rellys (Théodule), Jacques Louvigny (Baron Chatelard de Gontray), Robert Arnoux Qulien Blanchet), Christian Gérard, Maurice Baquet, Georges Simmer et Francis Blanche

se donne la peine de croire cela voulu, on ne le trouve pas comique pour autant.

(amis de Gilbert), André Varennes (le maire), Henry Richard (le témoin), Jean-Louis Allibert (le tailleur), Marcel Charvey (client), Jacques Meyran (ami de Gilbert), Pierre Cueille, Guy-Lou.

mauvaises:seul vrai record du film. Et si l'on

1945 - LA FEMME FATALE •

- 5/10

Scénario : Jean Boyer d'après le pièce d'André Birabeau ; adaptation : Gérard Carlier ; dialo gues : Michel Duran ; photo : Charles Suin ; son :André Le Baut et Habans ; décors:Lucien

Aguettand Robes :Jean Dessès ; musique :Joe Hajos ; montage : Yvonne Martin. Gaby Sylvia (Claire Coussol), Jacqueline Gauthier(Fanny Le Doublond), Marguerite de Morlaye (vieille joueuse), Pierre Brasseur (Jean Playard), Jacques Louvigny (Le Doublond), Robert Arnoux (Coussol), Jean Hébey (direc teur de l'hôtel), Arsenio Freygnac (Antonio), Marcel Loche ; chanson par Jacques Passy.

JEAN BOYER

L'argument de la pièce est boiteux : im homme, pour égarer le mari de sa maîtresse, fait semblant de se tuer pour une femme

85

Maffie (soldat), Pierre Juvenet (aubergiste des 3 écus de Boulogne), Marcel Charvey (le Pierrot), Guy Saint-Clair, Pierre Dargout.

fatale (on nous le répète sept fois dans le film). Evidement ce faux amour deviendra

1ÈRE ÉPOQUE ; LE CHEVALIER DE

vrai. Aucime drôlerie, seulement un décou

L'AVENTURE

page assez rythmé pour faire croire que... Mais la mise en scène est sans relief. Gaby

2ÈME ÉPOQUE i LES MIRAGES DE

Sylvia n'est pas plus belle avant qu'après. Jacqueline Gauthier joue les punaises sans esprit. Et les hommes. Brasseur, Louvigny et Arnoux n'ont pas l'occasion de montrer leur talent. Même pas distrayant ! 1946 - LESAVENTURES DE CASANOVA oo - 2/10

Scénario, adaptation et dialogues : Marc-Gilbert Sauvajon ; photo : Charles Suin ; son : Roger Rampillon ; décors:Jacques Krauss ; costumes: Marcel Esœffier ; musique : René Sylviano ;

lyrics : Vandair et Rouzaud ; montage : Fanchette Mazin.

Jacqueline Gauthier (Coraline), Gisèle Préville (Esther Van Hope), Noëlle Norman (Clotilde du Manoir), Luce Feyrer (la Borelli), Barbara Shaw (Lady Ancliff), Hélène Dassonville (Henriette), Claudette Falco (fille du juge), Micheline Gary (Consuela), Gisèle Casadesus (Geneviève de Cerlin), Marguerite Ducouret (Concepcion), Gaby Bruyère (comédienne), Monique Ravot Marylou Gisèle Frappa Paola Manelli Annie Avril Georges Guétary Qean Casanova de Seingalt), Aimé Clariond (Don Luis y Castino), Albert Dinan (Esprit Jasmin), Pierre Labry (le moine), Jean Tissier (Van Hope), Lucien Pascal (François Casanova de Seingalt), Georges Tourreil (Piquebise), Ray mond Loyer (Maxime de Cerlin), Raymond Faure (Seigneur Tortoli), Marcel Pérès (sergent), Georges Jamin (officier de police), Nicolas Amato (directeur du théâtre), André Bervil

(Croce), Gaston Mauger (aubergiste), Jtilien

L'ENFER

Ce n'est évidemment pas une comédie musicale mais une opérette qui ne dédaigne ni les duels ni les poursuites ni les amours passagères. Traité vivement par Jean Boyer en pleine forme, dialogué avec pertinence par Marc-Gilbert Sauvajon, le film est plus qu'agréable à regarder et à écouter. Une mise en images leste, pleine d'humomr, sachant s'installer dans la mélancoUe, pouvant même jouer le jeu du mélodrame populiste. Les chansons sont jolies, modestes, en situa tion bien qu elles surviennent assez souvent de

façon inopinée. Ce mode de fiction qui mélange les genres en les respectant n'est pas si commtm.Boyer le pratique à l'extrême sans

faiblir. Georges Guétary débute quasiment. Il est encore maladroit mais sa maladresse ren

force le caractère volage de Casanova le ren dant ainsi moins mythique (conformément à la conception du personnage). Les femmes sont remarquables. À commencer par l'exqui se Gisèle Casadesus et la piquante Noëlle Norman. Jacqueline Gauthier, sous un aspect

plus conventioimel, ne leur est pas inférieure. Gisèle Préville, femme facile, et Luce Feyrer, épatante en comédienne romantique, rivahsent avec Micheline Gary, touchante Con suela. Aimé Clariond, dans ses marques, ne démérite pas. Et il faut saluer la verdeur et la vivacité d'Albert Dinan, plus astucieux que son maître Casanova et dont la joyeuse sincé rité réjouit l'esprit dans ce film, inattendu chez Boyer, vraiment réussi.

86 - JEAN BOYER

1946 - ON NE MEURTPAS COMME ÇA •••» - 4/10

Scénario:Ernest Neubach ; adaptation :Ernest Neubach,Jacques Maret et Cbristiane Imbert ; dialogues ; André Tabet ; photo : Charles Suin et Walter Wottitz ; son : Lucien Lacharmoise ;

décors : Aimé Bazin ; musique : Joe Hajos ; montage :Yvonne Martin. Denise Vernac (Lynn Laurens), Anne-Marie Blanc (Marianne Leblanc), Sylvie (Suzanne

Bouvier), Jacqueline Pierreux (figurante), Hélène Ronsard, Lily Baron, Charlotte Valmy, Hélène Karsanti, Colette Mareuil, Erich von

Stroheim (Eric Von Berg), Jean-Jacques Delbo (Pierrre Vanier), Georges Tabet (Cazenave),

te qui adopte im excellent rythme, demeure l'émouvante rencontre d'Erich von Stroheim

avec son propre personnage. L'humilité de Jean Boyer ne feit que renforcer son admirable et double approche d'im métier quelquefois dou loureux, toujours passionnant, lorsqu'on y met quelque chose de soi. Bravo l'artiste ! 1947 - MADEMOISELLE S'AMUSE » - 7/10

Scénario : Jean Boyer ; dialogues : Serge Veber ; photo : Charles Suin ; son : Lucien Lacharmoise ; décors : Jacques Colombier ; musique : Paul Misraki ; lyrics : André Hornez ; montage : Fanchette Mazin.

Jean Temerson (commissaire), Georges Lannes

Giselle Pascal (Chrisnne Gibson),Jeanne Fusier-

(docteur Jacques Forestier), Sinoël (Marcel), Marcel Vallée (produrteur), Jean Berton (régis

Gir (Agathe), Jearmette Barri (Fifi), Catherine

seur), René Havard (assistant), André Numès

Fils (Bourvil, producteur), Marcel Charvey (truand dans le film), Henri Vilbert (metteur

en scène), Philippe Grey, Herrieux, René Stern, Fernand Blot, Johny Marchand,José Davilla.

Générique très originai:écran dans l'écran où défilent les titres. On va donc bien parler de cinéma. Du cinéma, Jean Boyer n'en fera pas im plat. Il filme avec une attention plus soute nue encore que de coutume mais ne s'émeut pas devant la mise en abyme. Seule, tme phra

se prononcée par Erich von Stroheim réimit les deux hommes dans le même élan « Ce que nous faisons est difficile, très difficile, lors

qu'on le fait avec conscience et avec passion ». Ensuite, Boyer s'amuse de cette opportunité qui lui est offerte de pratiquer une enquête sur le milieu du cinéma en même temps qu'il lais se enquêter ses faux inspecteurs siu im meiutre. L'histoire est très bien agencée, on ne voit

Gay (Thérèse), Christiane Barry (Édith), Germaine Reuver (cuisinière), Marguerite de Morlaye (la Marquise), Jacqueline Huet (une amie), Janine Clairville, Bernard Lancret (Jacques), André RandaË (Gibson), Georges Lannes (Georgey), Henri Legay (le chef), Georges Tourreil (commissaire), Léon Bary (gérant), Lucien Heaor (domestique), René Stem (proviseur),JiJien Mafîre(un dur), Roland Bailly (Gégène), Rivers Cadet (l'agent), Marcel Loche (le garçon), Frédéric O'Brady (financier allemand), Marcel Charvey (cuisinier), Nicolas Amato (domestique), Max EUoy et Henri Salvador (eux-mêmes), Grégory Chmara (homme d'affaires), Guy Saint-Clair, Georgé, René Sauvaire et l'orchestre de Ray Ventura. Film-prétexte à deux choses ; promouvoir l'orchestre de Ray Ventura et ses collégiens avec des chansons qui feront le tour du monde (« MARIA DE BAHIA » et « SANS VOUS ») mais aussi donner l'occasion à

Tabet sont amusants mais jamais folkloriques.

Giselle Pascal de prendre le relais de Danielle Darrieux. La preuve ? Mademoiselle qui

Au-delà des private-jokes, au-delà de l'anecdo

s'amuse entre dans un salon de thé où l'on

pas venir le dénouement,les dialogues d'André

JEAN BOYER - 87

joue en sourdine « DANS MON CŒUR », l'air de Retour à l'aube. Ray Ventura, bien vite, efface l'air par sa musique à lui. Pas d'of fense, un hommage même mais le ton est donné: les temps changent, les actrices aussi. Les scénarii que l'on offrait à Darrieux étaient plus élaborés et il manque à Giselle Pascal (qui a le charme et le talent nécessaires, bien que ses aigus systématiques deviennent aga çants à la longue) ce contrepoint de profon deur que Darrieux apportait et qui était enri chissant pour ses personnages. Bref, im film sympathique qui a im peu vieilli. Mais Jean Boyer est toujoms aiusi vert. 1948 - TOUS LES CHEMINS MÈNENT ÂROME

1948 - UNE FEMME PARJOUR ♦♦ -2/10

Scénario et dialogues : Serge Veber ; adaptation et lyrics : Jean Boyer ; photo ; Charles Suin ; son :Jacques Carrère ; décors: Guy de Gastyne ; musique : Georges Van Parys ; montage : Fanchette Mazin.

Denise Grey(Duchesse Hermine de Kerentrec), Danielle Godet (Sabine), Daisy Darx (Peggy), Ginette Baudin (Conchita), Marie-Reine

Kergal (Marika), Fortunia (Anita), Colette Georges (Aïcha), Xénia Monty (Brigitte), Gill Muriel (Chrysis),Janine Clairville et Jacqueline Francis (les petites femmes), Marguerite de Morlaye (ime invitée), Jacques Pills (Guy de Kerentrec), Robert Birrnier (Ali Bey), Frédéric Duvallès (Léon), Max Flloy (Freddy), Jean

♦♦♦♦ - 4/10

Hébey (Bob), Marcel Loche (portier), Roger

Scénario et dialogues : Jacques Sigurd ; photo :

Vincent (joueur), Max Palenc.

Christian Matras ; son : Lucien Lacharmoise ;

décors : Robert Clavel sur des maquettes de Léon Barsacq ; musique ; Paul Misraki ; mon tage :Jacques Desagneaitx.

Ali Bey perd six millions au poker contre le Comte Guy de Kerentrec. Comme il n'est pas solvable, il part chercher l'argent dans son

Micheline Presie (Laura Lee), Marcelle Arnold

pays et laisse son harem en caution au Comte: sept femmes, tme par jour. Le dimanche se révolte et s'en va. Sabine que l'on destine au Comte se débrouille poiu: la remplacer. On

(Hermine), Marion Delbo (Mady), Rochina (Catherine), Insarova Gérard Philipe (Gabriel Pégase), Jacques Louvigny (ambassadeur), Albert Rémy (Edgard), Fernand Rauzéna (cambrioleur), Nostovoï ; chanson de William Marshall.

Le succès du Diable au corps est responsable de ce petit film sans prétention qui utilise les quiproquos et les gags les plus écidés qui soient. Plus avance l'action, plus catastro phiques sont les idées, et pire est la mise en scène. Micheline Presie joue savamment le double jeu, éliminant toute chance de réta

blir un peu l'équilibre. À part Gérard Philipe qui, hormis sa scène d'ivresse, est mesuré, inspiré, mélancolique, charmeur, zéro pointé à toute l'équipe.

devine la suite. Présentation sous forme de

conte. Jeux de mots sans prétention, en chan sons. Mise en scène plate, pas du tout inspirée. Le film manque de charme et de punch. 1949 - NOUSIRONS À PARIS »•» - 9/10

Scénario : Franz Tanzler ; adaptation : Jean Boyer ; dialogues : Serge Veber ; photo ; Charles Suin ; son : Antoine Petitjean ; décors : Raymond Nègre ; musique : Paul Misraki ; lyrics : André Hornez ; montage : Fanchette Mazin.

Françoise Arnoul (Micheline), Maryse Martin

(Maman Terrine), Jeanne Longuet Manine

88 - JEAN BOYER

Carol (invitée), Simone Gerbier, les Peter

Sisters, Philippe Lemaire (Jacques), Henri Genès (Julien), Christian Duvaleix (Paul), Alfred Pasquali (Grosbois), Max Elloy (Honorin), Georges Lannes (direaeur de la radio), Georges Baconner (le maire), Nicolas Amaro, Charles Bouillaud, Henry Charrert et Lucien Guervil (la Maréchaussée), Jean Duvalerx (commissaire), Jean Hébey (secrétai

re), Robert Destain (le fiancé), Marcel Charvey (directeur de la publicité), Henry Vilbert (briga dier), Georges Raft (invité), Jacques Vertan, René Sauvaire, Ray Venmta et ses collégiens, Marcel Méral, Henri Salvador, M.Champagne. Scénarisé à la française, rythmé à l'américai ne, ce film qui fut un énorme succès est aussi une belle réussite. D'ime caméra sans cesse en

mouvement mais jamais hystérique, Jean Boyer filme avec im sens parfait de la mise en place, à la fois théâtrale et cinématographi que. Bon enfant est la direction d'acteius. Ceux-ci s'y plient de manière plus ou moins heureuse. Pasquali fait plutôt partie de la deuxième catégorie ; lorgnant vers la commedia dell'arte, il n'a ni l'expérience ni la grâce nécessaires. Quant à Françoise Amoul, qui a

ge : Fanchette Mazin ; orchestration des mélo dies, musique de fond et direaion musicale : PaiJ Bonneau ; chansons : « VALSE BRILLAN TE » et « JE SUIS UNE FEMME COQUET

TE » (Louiguy, paroles : André Tabet), « TOU JOURS PLUS BELLE » (Glanzberg, paroles ; Francis Blanche), « L'AMOUR CHANTE EN MON CŒUR » et « CHICA CHICA

CHOU » (paroles et musique : Roger Lucchesi), « MAZURKA » (Wienawsky), « LA MARCHE TURQUE » (Mozart).

Marta Eggerth (Martha Vassary), Ariette Merry (Lolita), Janine Clarville Annie Avril Jan Kiepura (Jan Kovasky), Lucien Baroux (Du-bost), Roger Tréville (Hubert de Triffauges), Jean Hébey (directeur), Jacques Mercier (liftier), Pierre Destailles (gangster mélomane), Léon Berton (Paulo), Joe Davray et Bob Ingarao (deux pochards), Jacques Beauvais (maître d'hôtel), les petits Chanteurs à la Croix de Bois.

l'aise. Mais peut-être est-ce simplement par humilité qu'elle se fond dans l'ensemble. Tous les autres participent à cette grande joie de vivre qui illumine une histoire pas si niaise ni si maladroite qu'on aiuait pu le craindre.

Fabriquée pour le couple Kiepura-E^erth, en grande forme, mais cependant siu leur déclin commercial, cette opérette sympathique ne se prend pas au sérieux. Histoire de menaces adressées à un diplomate qui voudrait arracher la grande Martha Vassary à sa carrière et, par tant, à ses admirateurs. L'imprésario de la vedette engage Jan Kovalsky comme honune de main pour protéger la belle Martha. Aussi pour tenter de trouver les coupables. Il s'agit d'ime bande de très jeimes fans drivée par le lifiier qui ne supporte pas l'idée de ne plus

1949- VALSE BRILLANTE

chante aussi. Bien entendu, il tombe amou

» - 2/10

Scénario : Gérard Carlier et Herbert W. Viaor ;

reux de Martha et tout finit par des chansons. Celles-ci sont nombreuses, très agréables et

dialogues ; Serge Veber ; photo : Léonce-Henry Burel ; son : Antoine Petitjean ; décors : Lucien Aguettand ; costumes : Georges Annenkov ; musique: Mozart,Verdi et Wienawsky ; monta

dies musicales américaines, il faut avouer que le style à la française existe et possède un char me qui n'a rien de pervers.

obtenu avec ce film son accession au vedetta

riat, elle ne me semble ni très belle ni très à

voir ni entendre lem idole. Bien entendu,Jan

bien filmées. Si nous sommes loin des comé

JEAN BOYER - 89

1950 - GAROU GAROU, LE PASSEMURAILLE

»»» - 7/10

Scénario et dialogues : Jean Boyer et Michel Audiard d'après Marcel Aymé ; photo : Charles Suin ; son : Tony Leenhardt ; décors : Robert Giordani ; musique : Georges Van Parys ; effets spéciaux : Paul Raimbaud ; montage : Fanchette Mazin.

Joan Greenwood (Susan), Marcelle Arnold

(Germaine), Nina Myral (Mme Héloïse), Paméla Wilde (mannequin), Nicole Riche (dame du deuxième), Germaine Reuver

(concierge), Jeanne Véniat (Sud-Américaine), Fignolita (négresse), Dominique Davray (mannequin), Georgette Anys(Maria), Nicole Rimbaud Bourvil (Léon Dutilleul), Gérard

Oury (Maurice), Raymond Souplex (le pein tre Jean-Paul), Frédéric O'Brady (médecin spécialiste), Jacques Erwin (Gaston), Henri Crémieux (Gustave Lécuyer), Roger Tréville (Félix Burdin), Georges Lannes (directeur de prison), René Worms, Marcel Métal et Maurice Biraud (employés au Ministère), Nicolas Araato et Frank Maurice (les agents), Georges Flateau (M. Robert), Edmond Beauchamp (Arturo), Marcel Charvey (bar man),Titys (le prisonnier), Gérard Buhr (por tier), André Dalibert, Alain Rafiàël, Alfred Arlais.

Fantaisie et poésie sont à la base de cette adaptation d'une nouvelle de Marcel Aymé. La beauté des idées, l'efficacité des trucages, l'exceptionnel talent de Joan Greenwood, la drôlerie constante des situations et le ryth me excellent du montage contribuent à faire de ce film sans prétention (une constante chez Jean Boyer) un grand film, simple à regarder, joli à écouter avec une troupe d'ac teurs magnifiques : Bourvil (pour lequel je n'ai pas une admiration systématique)

donne ici le meilleur ; Raymond Souplex, Georges Lannes, Marcelle Arnold, Jacques Erwin et Roger Tréville, tous font preuve d'un comique éprouvé. Belle réussite. 1950 - LEROSIER DEMADAMEHUSSON »» -3/10

Scénario et dialogues : Marcel Pagnol d'après la nouvelle de Guy de Maupassant ; photo : Charles Suin ; son : Tony Leenhardt ; décors : Robert Giordani ; musique : Paul Misraki et

Etienne Lorin ; montage : Fanchette Mazin. Jacqueline Pagnol (Elodie), Germaine Dermoz(Mme Husson), Mireille Perrey (la Comtesse), Yvette Étiévant (Marie), Suzanne Dehelly (Irène Cadenas), Pauline Carton (Virginie Pastoret), Jeanne Véniat (Mme Pitard), Nina Myral (Mme de Gondreville), Germaine Reuver (Nicoline), Marcelle Féry Bourvil (Isidore), Georges Baconnet (Mon sieur Laboureur, le maire), Christian Lude

(docteur Barbesol), Jean Duvaleix (le curé), Henri Vilbert (brigadier), Jean Dunot (Polyte), Fernand Blot et Marcel Loche(con seilleurs municipaux), orchestre d'Etienne Lorin.

Marcel Pagnol ne réussit pas tout à fait son adaptation. Il phrase un peu trop, en rajou te dans les dialogues, favorise le personnage d'Elodie (on se demande pourquoi...) que Jacqueline Pagnol interprète en minaudant, forçant son talent. Bourvil fait de même. En revanche, le reste de la troupe fonctioime bien : Suzanne Dehelly, Paidine Carton, Mireille Perrey et Germaine Dermoz vont au-delà de la caricature proposée par Pagnol, davantage au service de Maupassant. Jean Boyer les suit. Mais on ne peut s'empêcher de penser à la version, tellement plus coqui ne, de Bernard-Deschamps et à l'ébouriffan te création de Fernandel.

90 - JEAN BOYER

1951 - NOUSIRONS A MONTE-CARLO

Charles Suin ; son : Antoine Archimbaud ;

♦♦♦ - 6/10

décors : Robert Giordani ; musique : Henri Betti ; montage : Fanchette Mazin. Geneviève Kervine Qacqueline), Jeannette Batti(Loidoute), Monique Defrançois Phihppe Lemaire (Philippe), Fred Pasquali (Bourdinet),

Scénario :Jean Boyer et Alex JofiFé d'après une idée d'Alex JofFé ; dialogues ; Serge Veber ; photo : Charles Suin ; son : Antoine Archimbaud ; décors: Robert Giordani ; musi

que : Paul Misraki ; lyrics : André Hornez ; montage : Fanchette Mazin. Danielle Godet 0acqueline), Audrey Hepburn (Melissa FarreU), Jeannette Batti (Marinette),

Suzanne Guémard (Mme Chatenay-Maillard), Jackie RoUin (nourrice), Geneviève Morel (voi sine), Nicole Jonesco, Primerose Perret, Henri Genès (Antoine Lacassagne), Philippe Lemaire

(Philippe Vetsaint), Van Dreelen(Rudy Walter), Dalio (imprésario de Melissa), André Luguet (Chatenay-Maillard), Georges Lannes (détecti ve privé), Max EUoy (lui-même), Daniel Cauchy(fan de Melissa),Alain Bouvette(chauf feur de la camionnette de presse), J. Orrigo 0ohnny, le bébé), Nicolas Amato (contrôleur SNCF), Michel André (reporter radio), Gérard

Henri Genès (Fernand), Gaston Orbal (secré

taire), Jean-Jacques Vital (animateiar), Jacques Eyser (fakir), Robert Lombard (Roland), Marcel Charvey (mécanicien), André Carnège (actionnaire), Émile Genevois (camelot), Luc Andrieu (mauvais garçon), Roger Vincent (actionnaire), Nicolas Amato (directeur),

Marcel Loche, Émile Morel,Jacques Morlaine, Bourvil, M. Champagne, André Gillois, Charles Rigoulot, Ray Venmra. Comédie insignifiante tournant autoiu d'une émission radio très aimée des auditeurs qui permettait d'inviter des semi-vedettes, ce film a fait l'objet d'im inunense succès. L'histoire ne vaut rien, les gags sont désastreux et l'in

Buhr, Bourbon, André Dalibert, Marcel Méral,

terprétation sans intérêt. Jean Boyer ne se

les Quatre Jeudis, Ray Ventura et ses collégiens.

rend compte de rien, semble-t-il. C'est sans doute sa force. Mais à quoi sert-elle dans un contexte aussi peu reluisant ?

Forts du succès de Nous irons à Paris, les scé

naristes se sont appliqués à construire ime histoire bien ficelée avec rebondissements

1952 - COIFFEUR POUR DAMES

variés et nombreux. Résultat:tout ce qui pas sait dans le film précédent, grâce à son côté

♦♦♦ - 5/10

bon enfant, devient ici laborieux et médiocre.

Ennuyeux par instants. La beauté et l'habile té d'Audrey Hepbiun à ses débuts, le charme acide de Jeaimette Batti, la finesse de Danielle Godet ne peuvent compenser la lourdeiu de la mise en images, du découpage, et l'insup portable cabotinage des autres comédiens.

Scénario : Jean Boyer et Serge Veber d'après la pièce de Paul Armont et Marcel Gerbidon dialogues: Serge Veber ; photo : Charles Suin son ; William Sivel ; décors: Robert Giordani

costumes : Rosine Delamare ; musique : Paul Misraki ; montage : Fanchette Mazin et A. Lalande.

Blanchette Brunoy (Aline), Renée Devillers (Geneviève Brochand),Ariette Poirier(Edmonde

♦♦♦ -2/10

Darfeuil), Germaine Kerjean (Mme Rédéri), Jane Sourza (Mme Gilibert), Françoise Soulié

Scénario : Jean-Jacques Vital ; adaptation : Jean Boyer ; dialogues : Serge Veber ; photo :

(Denise Brochand), Mireille Ponsard (Melle Mireille), Nicole Jonesco (Colette), Nadine

1952 - CENTFRANCS PAR SECONDE

JEAN BOYER - 91

TaËier (Melle Mado), Yana Gani (impératrice), Micheline Gary(invitée), Nicole Regnault(clien te de Saint-Germain-des-Près), Hélène Tossy (boulangère), Clara Tambour Claudette Donald Nicole Lemaire Fernandel (Marins, dit Mario),

Georges Lannes (M. Brochand), José Noguéro (Gonzalès Cordeba y Navaro y Vavor), Georges Cbamarat (médecin). Manuel Gary (Gaétan), Jacques Eyset (M. Vatrin), Charles Bouillaud (détective), Juben Maffre (paysan), Géo Forster (invité), Marcel Méral.

(Javotte Lemoine), Jeanne Fusier-Gir (Maria), Florence Michael, Janine Clarville, Bourvil (Hippolyte Lemoine), Pierre Larquey (Testu),

Noël Roqueven (le maire), Georges Baconnet (Pichet, l'instituteur), Roger Pierre (Jean Marco), Marcel Charvey (l'automobiliste), René Wbrms (le préfet), Léon Berton (le clerc), André Dalibert, Marcel Méral et Jean-Pierre Lorrain (les paysans), Jacques Deray (journalis te), Jean Duvaleix (notaire), Jack Ary, Fournier, Pierre Naugier, Guy Saint-Clair.

Les personnages de cette histoire sont prison niers des scénaristes, de l'attente du public et, pire encore, des convenances. Il y avait, à la

Là où le film est très fort, c'est que,à partir de situations-clichés, il renverse la vapeiu et nous

base, dans la volonté d'ascension de ce coifiFeur

Hippolyte Lemoine (im Bourvil déchaîné mais sans nuances) doit passer son certificat d'études s'il veut hériter l'auberge où il est employé. Comme sa tante Augustine girigne l'établissement et qu'il ne veut pas d'elle potu patroime, il se met au travail. Augustine a une fille, Javotte (Brigitte Bardot, nimuche) dont Hippolyte est amoiueux. La tante fait croire que la jeime fille l'adore et qu'il devrait, avant le mariage, lui offrir l'auberge. Hippolyte répond mal aux questions, exprès, et, ce fai sant, il est reçu. Javotte part à la conquête d'ime carrière artistique (bien hypothétique)

de province, quelque chose de Avec U sourire de l'excellent Maïuice Toiunem. On pouvait aller jusqu'à la cruauté, protégé par le rire et l'appa rente convention du genre. Mais aucune ambi tion avouable n'habite cette entreprise démago gique. Ce ne sont pas quelques verts mots drô les qui redressent la situation. Ni les interprètes. Et ils ne sont pas brillants, à l'exception de la délicieuse et maligne Renée Devillers (dont on ne dirajamais assez...). Fernandel patauge dans ses mimiques et ses jeux de mains insupporta bles à l'usage(à l'usure ?). 11 s'applique à mettre du rythme et, s'il y parvient quelquefois, il n'échappe pas à l'académisme de la mise en scène, à la pauvreté des dialogues et à la tristes se des gags. 11 semble que Jean Boyer s'enfonce

remet sans arrêt sur des routes nouvelles :

et Bourvil se console avec Nadine Basile,

extra. Le film se moque de son propre scéna rio, le démonte, le retourne, ouvre beaucoup de possibilités sans les faire aboutir, recons

dans ime médiocrité irréversible.

truit, casse à nouveau, et finalement retombe

1952 - LE TROU NORMAND

sur ce happy end bidon. Démarche moderne (involontairement peut-être mais le résultat

»» -3/10

est le même). Mise en scène rusée, fausse

Scénario et dialogues : Ariette de Pitray ; adapta tion :Jean Boyer ; photo : Charles Suin ; son :

ment désinvolte. Jane Marken, presque aussi salope que dans Manèges, affiche un brio fébrile. Tous les interprètes, Larquey en tête, sont remarquables. A force de maîtrise, Jean Boyer finit par nous offiir un film émouvant avec des gaudrioles. C'est ça, le cinéma.

William Sivel ; décors: Robert Giordani ; musi

que : Paul Misraki ; montage : Fanchette Mazin. Jane Marken (Augustine Lemoine), Nadine Basile (Madeleine Pichet), Brigitte Bardot

92 - JEAN BOYER 1952 - FEMMES DE PARIS

découvrir l'inconnue. Et on se tape toutes les

♦♦♦♦ -4/10

attractions du cabaret avec des interventions

Scénario :Alex JofFé et Ray Ventura ; dialogues : Jean Marsan ; photo : Charles Suin ; son : Antoine Archimbaud ; décors ; Robert Giordani

; costumes:Paulette Coquatrix ; musique :Paul Misraki ; direction :Marc Lanjean ;lyrics: Roger Pierre et André Hornez ; montage : Fanchette Mazin et A. Lalande.

Brigitte Auber (Gisèle Blondeau), Micheline

totalement ineptes de gangsters et de dealers. Que vient faire le grand Michel Simon dans cette mare ? Des dialogues (nullissimes) à la mise en scène (inexistante) jusqu'aux comé diens (pauvre Brigitte Auber qui ne sait quoi jouer ni comment), tout est à rejeter. Epou vantable navet. Ce Ruban Bleu (poiu repren dre le seul mot du film) n'est pas une faveur.

Dax (cliente snob), Suzanne Norbert (Marie

Buisson), Germaine Kerjean (Mme Ribéri), Anne Campion (dealer), Gaby Basset (dame des lavabos), Nadine Tallier (Poupette, la pré sentatrice), Annick Tanguy (Magda), Liliane

Scénario :Jean Boyer ; adaptation et dialogues : Jean Boyer et Serge Veber ; photo : Charles

Monteveccbi (danseuse), Claude Borelli, Leila

Suin ; son : Antoine Archimbaud ; décors :

Lampi, Gisèle Frégy, Nicole Rimbaud, Janine

Raymond Nègre ; musique : Paul Misraki ; montage : Fanchette Mazin. Geneviève Kervine (Lysiane Laborie), Liliane

Caire, Jeanine Clarville, Liane Morice,

Jacqueline Lemoine, Françoise Alban, Véronique Vallier, Nikitine, Gisèle Fréry, Michel Simon (Professeur Charles Buisson), Henri Genès (Lucien Mosca, directeur du

1953 - UNE VIE DE GARÇON Pas vu

Bert (Claudie), Suzanne Dantès (Mme Laborie), Nadine Tallier, Nicole Riche, Nicole

Jonesco, Pascale Roberts, Janine Clairville,

Roger Pierre (Bernard Chapuis), Jean-Marc Thibault(Bobby), Georges Lannes(Chapuis),

Ruban Bleu), Bernard Lajarrige (inspecteur Corbin), Robert Lombard (Maurice), Georges Galley (Patrice), Philippe Mareuil (Pépé), Pierre Duncan (flic). Bob Ingarao (Arsène, l'édenté), Roger Pierre, Jean-Marc Thibault, André Dalibert, Robert Lamoureux, Serge

(Marcel),Jacques Ary(garçon de café), Robert Lombard (Charles), Jacques Fabbri (Octave), Jean Sylvère, Yvon Jean-Claude, André

Davin, Sacha Distel, Michel Seldow, Henri

Dalibert, Louis Velle.

Gaston Orbal (Laborie), Robert Rollis

Serre et les Quatre Jeudi (invités d'honneur),

avec la participation de Ray Venmra et son

1954 - J'AVAIS SEPT FILLES

orchestre. Patachon et les ballets de la Nouvelle

♦♦ -4/10

Eve commentés par Jacques Grello.

Scénario : Aldo de Benedetti ; adaptation :Jean Des Vallières et Jean Boyer ; dialogues : Serge Veber et Jean Des Vallières ; photo : Charles

Le professeur Buisson, astronome distingué aperçoit de son Observatoire une nova dans la Constellation de la Mouette. Il reçoit tm coup

de téléphone étrange : ime femme annonce qu'elle se suicidera si im certain Patrice ne vient pas la rejoindre avant minuit. Le pauvre professeur, pris entre son devoir et les remords,fonce au Ruban Bleu poiu tenter de

Suin ; son : Norbert Gernolle ; décors : Robert

Giordani ; musique : Fred Freed ; montage : Andrée Laurent; arrangements musicaux : Paul Bonneau et Jerry Mengo. Délia Scala (Luisella), Colette Ripert (Linda), Maria Frau (Lolita), Agnès Tanguy (Nadine), Maria-Luisa da Silva (Blanchette), Luciana

JEAN BOYER - 93

Paoluzzi (Pat), Mimi Médard (Daisy), Gaby Basset (Maria), Nelly Carlier, Maurice Chevalier (Comte André de Courvallon),

Paolo Stoppa (Antonio), Fred Pasquali (pro fesseur Corbiggi), Louis Velle (Edouard de Courvallon), Lucien Callamand, Robert Destain.

L'argument est sympathique, im peu léger dans tous les sens du terme, sympathique surtout grâce à Maiurice Chevalier qui ne cherche pas à être drôle, et fait son travail en profitant de son humoiu:décalé. Il est le meil leur (le seul ?) atout de ce film tarabiscoté et

académique. Paolo Stoppa, peut-être à cause de l'inconsistance de son rôle, est pom le moins agaçant. Les filles, diversement jolies, n'ont rien à jouer. On est hemeux de revoir Gaby Basset surtout lorsqu'on aperçoit d'elle une photo du passé. On pense alors à tm de ces films bâclés qui autorisaient le rire sans le prémâcher. L'histoire ? Aucun intérêt. - LAMADELON »»» - 1/10

Scénario : Jacques Robert ; adaptation : Jean Boyer et Setge Veber ; dialogues: Marc-Gilbert Sauvajon ; photo : Charles Suin ; son : René Forger ; décors : Robert Giordani ; costumes : Jean Zay ; musique : Louis Gasté ; montage : Fanchette Mazin.

Line Renaud (Madelon), Odette Barencey (mère Auguste), Michèle Monty Yvonne Dany Jean Richard (Antoine Pichot), Roger Pierre (Georges Beauguitte),Jean Carmet(Mathieu), Noël Roquevert (Commandant Martin), Robert Dalban (Adjudant La Tringle), André Valmy(Van Meulen), Pierre Larquey (le curé), Georges Chamarat (père Auguste), Michel

Flamme (officier), Robert Rollis (Julot), Emile Genevois (soldat),Jess Hahn (général Gibson), Peter Walker (américain), Jacques Dynam

(chasseur de chez Maxim's), Georges Baconnet (père Pichot), Jacques Hilling (soldat), Charles Lemontier (aumônier), Jacques Eyser (La Chapelle), Edmond Ardis ; son (infirmier), Albert-Michel (paysan), Robert Blome (un Belge), André Dalibert(un Normand), Robert Destain (le diseur), Daniel Ceccaldi (officier

chez Maxim's), Joe Warfield, Edmond Cheny, Jean Bayle, Jacques Muller, Jacques Mancier, Guy Saint-Clair, Georges Tat. Curieux film, gonflé comme c'est pas permis! Les Croix de Bois revisitées à la mode de chez

nous avec chansons, comique troupier, et les horreurs de la guerre en filigrane. Jean Richard risque souvent de tout ficher par terre avec son accent à la gomme, ses grimaces et ses moulinets. Mais Line Renaud conserve

son calme et son amom pour son Beauguitte (Roger Pierre, incongm et sans persoimage) avec un talent fait de naturel et de pêche. Chaotique au début, le film se met à ronfler, impertinent, sauvage, grinçant, changeant de gerue à chaque étape. Un film de jeune homme! Ils sont tous bien, les poilus, et rigo lards, et émouvants. On reste smpéfait de savoir que ça existe encore, le culot, en 1955. A quelques mois de la Nouvelle Vague, un vieux routier ramène sa fraise et se pousse du col. Ah ! Mais vous allez voir si on est crou

lant. Bon, je le répète, faut subir l'amorçage, pénible et commenté par Jean Richard. Mais l'aventure de cette Madelon qui franchit tous les obstacles pour retrouver celui qu'elle aime en chantant, top niveau,je vous le dis. En plus de ça, Jean Boyer s'ofife des séquences de guerre magnifiques. Chapeau ! 1955 - LE COUTURIER DE CES DAMES ♦♦♦♦ - 4/10

Scénario : Gérard Carlier ; adaptation :Jean Boyer et Jean Manse ; dialogues : Serge Veber ; photo :

94 - JEAN BOYER

Charles Suin ; son : Pierre-Louis Calvet ; décors :

Roijert Gioidani ; costumes : Marcel Escoffier et

Pierre Cardin ; musique:Paul Misraki; montage : Christian Gandin.

Suzy Delair (Adrienne), Françoise Fabian (Sophie), Ginette Pigeon (la première), Gina Manès (une cliente), Nicky Vollard (manne quin), Colette Ricard (mannequin), Florence Arnaud (cliente), Laure Paillette (bonne),

Nicole Fabrice, Claudie Ivry, Claude Albers, Colette

Sers, Annick

Brunei, Claude

Goumy ; décors ; Robert Giordani ; musique : Louis Gasté ; montage : Jacques Desagneaux et Jacqueline Brachet. Line Renaud (Agnès Bourdieu), Jacqueline Marbaux (respectueuse), Jany Clair (Isabelle), Georgette Anys (la Grosse), Nina Myral (patronne d'Agnès), Sylvie Saint-Clair Véronique Zuber Catherine Gay Paulette Simonin Jenny Asttuc Yvonne Decade Sylvie Lopez Jean Carmet (Dédé), Noël Roquevert (Bourdieu), Philippe Nicaud (Christian

Mauduyt et Brigitte de Carrears (les midinet

Vandier alias Paul), Christian Duvaleix

tes), Colette Mareuil (cliente), Liliane David,

(Juju), Jean-Jacques Delbo (Sam O'Connor), Raymond Gérôme (avocat), Paul Bonifas (Victor), Jack Ary (truand), Henri Garcin (ami snob de Paul), Georges Lannes (com missaire Brissac), René-Louis Lafforgue (Jeannot La Fourchette), Max Elloy (Marcel), Sacha Briquet (serveur bar), Camille Guérini (habitué), Charles Lemontier (président

Claude Bély, Ma^y Saragne, Corinne SaintJean, Janine Clarville, Dany Cintra, Christine Bally, Paulette Simonin, Jane Montange, Fernandel(Fernand), Fred Pasquali (Picrafos), André Bervil (Appolini), Robert Pizani (le Baron), Gaston Orbal (Comte de Treignac), Robert Destain (Zwertas), Georges Chamarat (maître Plaisant), Manuel Gary (Clément), Robert Lombard (Bernheim), Raymond Bour (M. Bodunet), Jacques Mander.

dutribunal), Bernard Andrieu, Marcel Loche,

René Worms, Lucien Desagneaux, André Dalibert, Sam Endel, Jean Sylvère, RenéJacques Arrieu, Jacques Sablon.

Le coupeur est coureur, coupeur pour hom mes, coureur de femmes. II a de l'ambition et voudrait devenir le couturier de ces

dames d'autant que sa femme tient une petite maison de couture. Sa femme, c'est Suzy Delair : colérique, réputation oblige, nerveuse et, selon moi, tout à fait nimuche.

Lui, c'est Fernandel qui, comme on le sait, va du meilleur au pire. Nous sommes ici dans le pire et Jean Boyer se soumet aux convenances et à l'académisme. Mauvais sur

C'est toujours une bonne idée de piocher dans le music-hall pour rajeimir les cadres. Jean Boyer (tout comme Berthomieu d'ail leurs) ne s'en est jamais privé. Après La Madelon, belle réussite, revoici donc Line

Renaud, très en forme, bien charpentée (poiur rester dans le ton du film), adroite comédieime et magnifique chanteuse. Elle a choisi le chant par la suite, on ne peut le lui reprocher mais elle aurait pu, à l'époque, ten

tous les plans.

ter le doublé. L'histoire est bien construite,

1956 - MADEMOISELLEETSON GANG

amusante, classique sans doute dans les changements d'identité avec les conséquen

•-2/10

ces ad hoc. Mais, et c'est sa force encore,Jean

Scénario : Jean Boyer d'après le roman de Rodolphe-Marie Arlaud ; dialogues : Serge Veber ; photo ; Charles Suin ;son:Pierre-FIenri

Boyer ne se prend pas au sérieux. Cependant que son découpage et sa direction d'acteurs sont soigneusement maîtrisés.

JEAN BOYER - 95

1956 - LA TERREUR DES DAMES » - 2/10

Scénario et dialogues : René Barjavel d'après « Ce Cochon de Morin », nouvelle de Guy de Maupassant ; photo ; Charles Suin ; son : Marcel Rayne ; décors : Robert Giordani ; musique : René Sylviano ; montage : Christian Gandin et Madeleine Lecompère. Jacqueline Gauthier (Henriette Bonnel) Jacqueline Pagnol (Lxiuisette) Suzet Maïs(Agnès Genlys) Hélène Tossy (Ernestine) Nina Myral, Elayne Dana, Denise Peronne, Aniha Dova, Noël-Noël(Aimé Morin)Yves Robert(Labatge) Jean Poiret (brigadier) Michel Serrault (gendar

lente, prête tout de même à l'indulgence quand ses intérêts sont en jeu. Jean Boyer

filme ces cascades d'imprévus avec beaucoup de finesse et son travail nous permet de voir le film jusqu'au bout sans déplaisir. 1957 - LE CHÔMEUR DE CLOCHEMERLE Pas vu

Scénario et dialogues: Gabriel Chevalier ; adap tation : Jean Boyer et Jean Manse ; photo : Charles Suin ; son : Antoine Archimbaud ;

décors : Robert Giordani ; musique : René Sylviano ; montage :Jacqueline Brachet.

me) Fernand Sardou (Commissaire) Noël

Maria Mauban Qeannette), Ginette Leclerc

Roquevert (Paul Bonnel) Christian Lude (instiBonifàs, Maurice Villiod, Robert Destain.

(Zozotte), Béatrice Bretty(Babette), Mag Avtil (Mme Chavaigne), Jackie Rollin (Mme Donjazu), Marthe Marty et Mado France (les

Adaptation légèrement vulgarisatrice d'une

André, Viviane Méry, Fernande)(Titin), Rellys

nouvelle plutôt cruelle de Maupassant. Émas-

(Cornefave), Henri Vilbert (Piéchu), Henri Crémieux (Larondel), Georges Chamarat (le curé), Marcel Pérès (garde-champêtre), Lucien Callamand (Tafardel), Henri Arius,Jean-Louis

mteur) René Bourbon, Gib Grossac, Paul

commères), Raymone (Mme Coton), Sabine

culée, l'œuvre prend une dimension gentillet te qui lui ôte toute son ambiguïté mais ne la prive pas de son charme. L'aventure de ce cochon de Morin qui, allant à Paris pour ren contrer un chefde cabinet en vue des élections

prochaines, se fait circonvenir par im journa liste allié du parti opposé au sien, est amusan te et satirique. II reste dans l'adaptation de Barjavel un parfum de caricature que ne dissi pent ni l'interprétation de Suzet Maïs, toujoms malhabile (ou trop habile) à jouer les emmerdeuses ni la feconde travaillée d'Yves

Robert ni moins encore la naïveté convenue

de Noël-Noël pourtant bien sympathique. A l'inverse, pour servir le charme, Jacqueline Gauthier et surtout Jacqueline Pagnol ne manquent pas d'atouts : elles sont d'ailleurs mieux que charmantes, elles ont du piquant et jouent dans une légèreté que poirrrait leur envier Noël Roquevert, si mécanique en inter prétant le rôle sans surprise de la ganache vio-

Le Golf, Jim, Gérald Dantès, le petit Michel Sardou.

1957 - SÉNÉCHAL LE MAGNIFIQUE •V» - 2/10

Scénario : Jean-Jacques Rouff ; adaptation : Serge Veber,Jean Manse,Jean-Jacques Rouffet Jean Boyer ; photo: Charles Suin ; son : PierreHenri Goumy ; décors : Robert Giordani Robes : Pierre Balmain ; musique : Paul Misraki ; montage :Jacques Desagneaux. Nadia Gray (la Princesse Marina), Jeanne Aubert (la Colonelle), Madeleine Barbulée (Mme Roberte), Simone Paris (comédienne jouant Mme Serval), Suzanne Dehelly (la mala

de), Liliane Patrick (Mado), Jacqueline Caurat (actrice jouant Nicole), Hélène Tossy (Mme Léon), Luce Fabiole (habilleuse), Dominique

96 - JEAN BOYER

Boschéro (une élève), Jane Moriet (une pen sionnaire), Nina Myral (souffleuse), Denise

rien de suspect nous étreint. C'est magnifique de faire im film comme ça et de le réaliser avec

Pezzani,Jenny Astruc, Virginie Vitry, Catherine Gay, Barbara Brault, Fernandel (Sénéchal),

modestie et talent.

Alberr Dinan (Léon Duchêne), Roland

1958 - L'INCREVABLE

Armonrel (Carlini), Georges Chamarat (le Colonel), André Philip (M. Beluze), Serge Nadaud (acteur jouant Serval), Pierre Sréphen (un joueur), Roberr Pizani (le Prince), Georges

Pas vu

Baconnet (le Président), Gaston Orbal (Carlin,

le direaeur), Georges Lannes (Castel-Boissac), Sacha Briquer (représentant), Roméo Cariés (le

Scénario : Henri Torrès d'après le roman de

Robert Goffin « À la belle sirène » ; adaptation : Jacques Vilfrid et Jean Boyer ; dialogues :Jacques ViUrid ; photo : Charles Suin ; son : René Sarrazin ; décors : Robert Giordani ; musique : Loulou Gasré ; montage : Jacqueline Brachet.

partenaire), Gérard Darrieu (un gangster), Paul

Line Renaud (Liliane Robustal), Patricia Karim

Azaïs (garagiste), Charles Bouillaud (l'habil leur), Henri Garcin (l'auteur), Emile Genevois

(l'aviatrice), Darry-Cowl (Hippolyte), Francis Blanche (Francis), Michel Galabru (Augustin

(régisseur), Charles Bayard (invité), Camille

Robustal), René Havard (Loulou), Lucien

Guérini, Jacques Mander, Raymond Cari,

Raimbourg (Boudou), Roberr RoUis (agent

Victor Tahournot, Roland Rodier.

d'assurances), Roland Armonrel (Pivois), Tony Miller, Jack Ary, Sacha Briquer, Jacques

Jean Boyer se retrouve avec ce conte, cruel sans en avoir l'air, subtil sous des dehors gros siers, fflm-hominage aux petits talents ignorés qui peuvent, dans certains cas, acquérir la gloi re. Ne trouvant pas drôle de ne pas trouver de

Mancier, Guy Saint-Glair, Jean Roucher.

rôle. Sénéchal loue des costiunes et s'amuse à

jouer des personnages dans la vie, avec un suc cès certain. Le scénario est habilement agencé pour im dénouement attendu certes mais amené de façon originale. Jean Boyer réussit à nous faire trembler pour ce Fernandel nou veau, ressuscité, peut-être parce qu'il a connu, lui aussi, les problèmes du héros. Il se glisse humblement dans la peau de ce comédienhâbleur qui conquiert les premiers rôles après avoir « répété sur la scène de l'univers » (théâ

tre périphérique ? suggère un camarade jaloux). On frôle Pirandello sans le vouloir vraiment, on en est d'autant plus proche. Le bonheur est constant, plus encore lorsque l'on croise Suzaime Dehelly dans le minuscule rôle d'une malade obsessioimelle à propos de laquelle on sourit jaime ; une émotion qui n'a

1958 - NINA ♦♦♦ - 4/10

Scénario : Jean Boyer d'après la pièce d'André Roussin ; dialogues : André Roussin ; photo : Charles Suin ; son : Antoine Archimbaud ;

décors : Jean d'Eaubonne sur des maquettes de Jean Mandaroux ; musique : Georges Van

Parys ; montage ; Jacqueline Brachet. Sophie Desmarets (Nina Tessier), Agnès Laury (Cécile Redon-Namur), Hélène Tossy (concierge), Colette Ricard, Jean Poiret (Gérard Blainville), Michel Serrault(Adolphe Tessier), Yves Roberr (Albert Redon-Namur), Olivier Hussenot et Pierre Tornade (les ins

pecteurs). Téléfilm inavoué : im seul décor, peu de persoimages, une pièce à succès écrite par im auteur à succès. L'entreprise est transparente. Mais à quoi peut-elle aboutir ? On est tou jours trop près des acteurs. 11 me semble

JEAN BOYER - 97

qu'une telle adaptation demande que l'on soit quelquefois à distance pour mieux jouir des silences et des effets. Ils ont pourtant du talent, les trois diables et ils l'exploitent bien. Mais leurs efforts se voient, on est fatigué poiu: eux. Le reste ne demande pas qu'on s'y arrête. Qu'importe si Jean Boyer filme de façon académique, que pourrait-il faire d'au

(Gégé), Edmond Ardisson (Titin), Charles Bouillaud (Charles, le portier), Georges Audoubert (Raph), Jacques Mancier (inspec teur Dubois), Gaston Orbal (malade), Jacques Ary (truand), Jacques Hilling (Paulo), Edmond Cheni, Max Doria, Max Amyl,Alain Feydeau, Bernard Dumaine.

tre : mettre sa caméra à l'envers ? Filmer la

En pleine nuit,ime poiusuite de gangsters:la voiture de l'im d'eux (Jo, superbe Sacha Pitoëff), mitraillée, percute un arbre. Grièvement blessé, Jo est déposé à la porte d'une clinique où Martin,l'infirmier de servi ce, l'accueille et le fait trépaner par l'interne. L'opération réussit. Jo est définitivement amnésique. Dans son délire, il parle de bijoux dérobés: ceux du Maharadjah. La bande des

pièce en plans-séquences ? Quel que soit le mode, il restera artificiel. Et puis, question distraction, si l'ouverture est drôle, si l'aven

ture se poursuit encore allègrement, elle s'es souffle et im ennui pesant s'abat siu le décor. 1958 - LES VIGNES DU SEIGNEUR Pas vu

Scénario : Jean Boyer, Serge Veber et Jean Manse d'après la pièce de Robert de Fiers et Francis de Croisset ; dialogues : Serge Veber ; photo : Charles Suin ; son : Pierre-Henri Goumy ; décors: Robert Giordani ; musique: Fred Freed ; montage :Jacqueline Brachet. Béatrice Bretty(Mme Boiugeon),Simone Valère

de la cachette. Après un début fulgurant, le film paresse, se répète. Pourtant,les dialogues de Serge Veber sont adaptés à chaque person

(Gisèle), Évelyne Dandry (Yvonne), Jeanne

flics aussi tentent de faire parler Martin bien

Fusier-Gir (tante Aline), Mag Avril (la Générale),

qu'il ait anéanti les deux bandes. Mais Martin ignore où sont les bijoux et, quand l'un des gangsters, à la clinique, veut lui faire des confidences, il lui colle deux sparadraps sur la bouche. Jean Boyer s'amuse, joue les situa tions en les présentant comme farfelues mais

Lona Rita (Lulu), Fernande) (Henri Lévrier), Pierre Dux (Hubert), Michel Garland (Jack), Charles Lemontier(im invité), Charles Bouillaud

(le Majordome), Bernard Musson (tm extra). 1959 - BOUCHE COUSUE - 5/10

Parisiens et celle des Marseillais vont s'inté

resser à Martin, pensant qu'il est au cornant

nage et réellement drôles, mis à part quelques facilités. Le dénouement est amusant : les

les traite comme si elles étaient sérieuses. Du Lautner avant la lettre, en mieux.

Scénario : Jean-Pierre Feydeau ; adaptation : Jean Boyer ; dialogues : Serge Veber ; photo :

1959 - EE'CONEIDENTDE CES DAMES

Charles Suin ; son : René Sarrazin ; décors ;

♦♦♦ -3/10

Roben Giordani ; musique: Louiguy ; monta ge :Jacqueline Brachet.

Scénario : Jean Boyer, Jean Manse et Serge Veber ; dialogues :Jean Boyer et Jean Manse ; photo : Charles Suin ; son : René Sarrazin ; décors : Ivo Batelli ; musique : Lutazzi Lelio ; montage : Roberto Cinquini(tourné en Italie). Sylva Koscina (Mme Bonifaci), Denise Grey

Catherine Samie (Coletre, la standardiste),

Judith Magre (Barbara), Viviane Méry Léa Gray Darry-Cowl(Martin), Sacha Pitoëff0o), Fernand Sardou (Marins), Pierre Sergeol

98 - JEAN BOYER

(la Comtesse), Laureta Masiero (Princesse

Génia Babotchkine), Bice Valori (Anny de La Trémouille), Caprice Chantai (Barbara Wil-

Cadeau), Jean Tissier (Armand), Jacques Perrin (Michel), Pierre Sergeol, Jean Roucher.

ne airx ordres d'une commande sans relief

Pièce écrite en réaction à la nouvelle vague pour prouver que les croulants savent vivre, profiter de la vie, et en faire profiter les autres. L'expérience sert quelquefois à éviter que de trop jeimes gens tournent autour de personnes trop âgées, ça n'empêche pas le donneur de leçons d'épouser Jacqueline qui pourrait être sa fille... Jean Boyer emprunte le pas à Roger Ferdinand, se poste face aux godelureaux de la mise en scène. L'intention est d'autant plus louahle que l'exécution est sans prétention, pas vindicative et plutôt enlevée. Mais, s'il faut féliciter Jean Boyer de n'avoir pas adopté les nouvelles techniques (caméra à l'épaule, netteté approximative), on doit reconnaître que la tentative tourne court faute d'un scénario exigeant. Ce qui est d'ailleurs constamment reproché aux jeu nes réalisateurs d'alors ! Fernand Gravey rivaliserait donc avec Jean-Claude Brialy (je le donne vainqueur par K.O.) Pierre Dux avec Jean-Pierre Cassel (ce dernier l'empor terait aux points). Quant à Jean Tissier, pas d'adversaire possible. Et Jacques Perrin tout

dont il s'acquitte sans gloire.

comme Claudine Coster sont au-delà des

1961 - LES CROULANTS SE PORTENT

comparaisons. Ce dont sotifife la (trop ?) jeune Sophie Daumier.

son), Dolorès Palumbo (fermière), Fiorella Ferrero (Carol Crâne), Lina Furia Fernande)

(Goberti), Ugo Tognazzi (Cesare), Memmo Carotenuto (Antonio, aubergiste), Carlo Campanini (professeur Balbusetti), Aroldo Tieri (Urzi, journaliste), Didi Sullivan (Roberto Natali), Lauro Gazzolo (Président),

Marco Tulli, Guglielmo Inglese, Silvio Noto, Isarco Ravaioli, Alfio Contini, Renzo Cesana,

Mimmo Poli, Vando Tress, Tonino Cervesato, Armando Annuale.

Taillé sur mesure pour Fernandel, le scénario comporte quelques originalités que les dia logues et la mise en scène vont très vite banaliser à outrance. Peu de choses vraiment drôles dans la mesure où elles sont attendues

et convenues. La platitude de l'ensemble reste consternante. Malgré la verve et la bonne humeur de Fernandel et la présence toujours eificace de Denise Grey, le hateau fait naufrage. Ugo Tognazzi n'est guère convaincant. Quant à Jean Boyer, on le devi

BIEN

»» - 1/10

1962 - C'ESTPAS MOI, C'EST L'AUTRE

Scénario : Jean Boyer et Roger Ferdinand ; dialogues : Roger Ferdinand d'après sa propre pièce ; photo : Pierre Petit ; son : Antoine

•-2/10

Archimbaud ; décors:Jean Douarinou ; musi

Antoine Archimbaud ; décors : Robert Gior-

que : Georges Auric ; montage : Jacqueline Brachet.

dani ; musique : Charles Aznavour ; montage : Jacqueline Brachet.

Nadia Gray (Thérèse), Sophie Daumier (Martine Lyrand),Jeanne Aubert(Minouche), Claudine Coster (Jacqueline), Fernand Gravey (François Legrand), Pierre Dirx (Emile

(Monique), Raymonde Reynard Françoise Danell Fernand Raynaud (lui-même et Gaspard), Jean Poiret (Jean Duroc), Fred

Scénario : Jean Boyer ; adaptation et dialogues : Jacques Vilfrid ; photo : Jacques Robin ; son :

Micheline Dax (Paula), Geneviève Kervine

JEAN BOYER - 99

Pasquali (imprésario), Michel Seldow (illusion niste), Robert Piquet (ténor), Henri Virlojeux (Pierjean), Charles Bouillaud (1er gendarme), Robert Rollis (2ème gendarme), Max Elloy (huissier), Max Montavon (Ludovic Morin), Jean Droze(Gelou,le régisseur), Lucien Guervil, Jean Balthazar, Serge Aubry, Robert Gropeime.

Une comédienne en tournée minable prend Femand Raynaud poiu tm sosie du fantaisis te. L'organisateur de la toirrnée persuade l'homme de faire comme s'il était le vrai

1963 - LE COUP DE BAMBOU ♦♦♦♦ - 5/10

Scénario et dialogues :Jean Guitton d'après sa propre pièce ; adaptation ; Jean Boyer ; photo : Christian Matras ; son : Antoine Archimbaud ;

décors : Robert Giordani ; musique : Georges Van Patys ; montage :Jacqueline Brachet. Micheline Presle (Angèle Brissac), Claudie Laurence (Josette), Lucienne Marchand

(Noémie), François Périer(Léon Brissac), Jean

Richard (Albert), Jacques Dufilho (Eugène, chauffeur de taxi), Noël Roquevert (docteur

Fernand Raynaud poiu attirer une clientèle jusque-là réticente. Il y parvient. Certes ce n'est pas du Pirandello mais Jean Boyer le sait. Une mise en scène fluide permet de sug gérer la cruauté de la situation sans l'afifon-

Séverin), Jean Lefèvre (Valentin Junior), Jacques Dynam (inspecteur Bourru), Paul Bisciglia (peintre), avec la participation de

ter tout à fait. Peut-être est-ce itrieux ainsi.

Léon et Angèle ont vendu leur bistrot à Valentin poiu: la somme de 10 millions qu'Angèle a oubliés dans im taxi. Elle joue l'amnésique pour ne pas avoir à affronter son mari. Celui-ci devient fou en apprenant la vérité. Eugène, le chauffeur de taxi, ramè ne l'argent au commissariat mais Albert, le garçon du bistrot, va le récupérer pour le jouer aux cotuses. 11 gagne. Plus persoime n'est fou. Seul Roquevert est peut-être à sau

Micheline Dax (top niveau), Jean Poiret (plus vrai que nature en manipulateiu:), Virlojeux et Robert Piquet (le ténor) assu ment avec dignité leurs persoimages de rin gards mis sur le grill. Geneviève Kervine, pâlotte, a la chance d'être épargnée par le scé nario. Son rôle, du coup, en souffre. Fernand Raynaud est à sa place. 11 ne commet aucime erreur dans l'un ou l'autre aspect de son rôle mais il se limite à un bon professioimalisme. Le sujet méritait mieux que cela.

Léon Zitrone.

ver. Presle et Périer, avec l'alibi de la folie,

font n'importe quoi, ils sont nids. Jean Boyer est absent. Le film, insupportable.

1962 - VIRGINIE

Pas vu (film inédit ?)

1964 - RELAXE-TOI, CHÉRIE

Scénario : Jean Boyer et Michel André ; dialo

Pas vu

gues : Michel André d'après sa propre pièce ; photo ; Christian Matras ; son ; Antoine Archimbaud ; décors ; Robert Giordani ;

Scénario et dialogues : Jean Boyer et JeanBernard Luc d'après la pièce de ce dernier ; photo : Robert Le Febvre ; son : Jean Bertrand ;

musique ; Glaude Stietmans ; montage :

décors : Robert Giordani ; musique : Guy

Jacqueline Brachet. Michèle Girardon (Betty), Mireille Date (Brigitte), Maria-Rosa Rodriguez Roger Pierre (Pierre), Jean-Marc Thibault (Olivier).

Magenta ; montage :Jacqueline Brachet. Sandra Milo (Hélène Faustin), Yvonne Clech

(Lucienne), Pascale Roberts (Cécile), Jacqueline Jefford (Melle Pelusco), Hélène Dieudormé (Antonia), Nicole Gueden, Hella Pétri, Liliane

100

JEAN BOYER

Gaudet, Catherine Clarence, Sonia Silver,

Fernandel (François Faustin), Jean Lefebvre (Biaise), Jean-Pierre Marielle (psychiatre), Maurice Chevit (Hubert), Jean Lara (Dureil),

Kajio Pawlowski (Van Druck), Marius Galdon (un extra), Raymond Pierson (im passant), Jean-Pierre Zola (le président), Rémy Venot.

ami Victor / d'André Berthomieu - 1931 : Te

Rosier de Madame Husson de Bernard-

Deschamps ; Cœur de Lilas d'Anatole Litvak 1932 : Vous serez ma femme de Serge de Poligny ; Simone est comme ça de Karl Anton 1933 ; Nu comme un verAc Léon Mathot ;ie

Chemin du bonheur de Jean Mamy - 1934 : L'Or dans la rue A^ Kurt Bernhardt - 1935: Le

AUTRES FILMS

Roi des resquilleurs de Jean Devaivre.

Comme scénariste, adaptateur ou dia

Comme réalisateur

loguiste

1931 : Dactylo de Wilhem Thiele- 1932 : Le Vainqueur de Hans Hinrich et Paid Martin ; Voyage de noces d'Erich Schmidt et Germain

1932 : Histoires de rire (court-métrage) avec Maurice Rémy, Lira Récio, Andrée Champeaux et Robert Goupil - 1943 : Il diavolo va in coUefio avec Lilia Silvi, Greta Gonda Leo-

Fried ; Embrassez-moi de Léon Mathot ;

nardo Cortese et Giacinto Molteni (tourné en

Passionnément de René Guissart - 1933 : La

Italie) - 1951 : Monte-Carlo Baby ; version anglaise de Nous irons à Monte-Carlo - 1953 ; Il paese dei campanelli avec Sophia Loren, Sergio Tofano, Aida Magnani, Carlo Dapporto et Luisella Beghi(tourné en Italie et sorti en France sous le titre Ces Voyous d'hommes).

Garnison amoureuse de Max de Vaucorbeil 1934 : Dédé de René Guissart - 1935 : Le

Contrôleur des wagons-lits de Richard Eichherg -1937:La Chaste Suzanne àLAnàté Berthomieu ; Abus de confiance d'Henri Decoin ; Mademoiselle ma Mère d'Henri

Decoin - 1942 : Signé illisible de Christian

Fils du célèbre chanteur Lucien Boyer

Chamborant- 1947: Les Aventures des Pieds-

Thiele et Max de Vaucorbeil ; Flagrant délitàc.

(1876-1942) qui écrivit plus de 2000 chan sons (dont deux sur une musique de René Sylviano, pour le film La Tendresse d'André Hugon) et des pièces de théâtre, des vaude villes, des opérettes et des revues, Jean Boyer n'a aucun lien de parenté avec la non moins

Hanns Schwarz et Max de Vaucorbeil - 1931 :

fameuse chanteuse Lucienne Boyer.

Le Capitaine Craddock de Hanns Schwarz et

Nickelés de Marcel Aboulker. Comme adaptateur de chansons alle mandes

1930 : Te Chemin du Paradis de Wilhelm

et le garçon de Wilhelm Thiele et Roger Le

Né à Paris le 26 janvier 1901, il commence à être coimu conune parolier de chansons pré sentées aux Folies-Bergères ou au Concert Mayol en 1929. Son activité dans le cinéma

Bon ; Princesse à vos ordres de Hanns Schwarz

commence dès l'instant où celui-ci se met à

et Max de Vaucorheil ; Ronny de Reinhold Schunzel et Roger Le Bon ; Tumultes de

parler, et stutout à chanter : Jean Boyer tra duit les chansons allemandes en français, ce qui demande un vrai talent spécifique parce que les deux langues ont im rythme et ime cadence quasiment contradictoires. 11 devient adaptateur, dialoguiste et enfin scénariste avant de réaliser d'abord les versions fiançai-

Max de Vaucorbeil ; Calais-Douvres d'Anatole Litvak ; Dactolo de Wilhelm Thiele ; La Fille

Robert Siodmak - 1932 : Quick de Robert Siodmak - 1936 ; Les Cais Lurons de Paul

Martin et Jacques Natanson. Comme parolier de chansons françaises 1930 : ISix de beautéài

Genina ; Mon

GUIDO BRIGNONE - 101

ses des films allemands puis réalisateur tout coiut à partir de La Pouponnière en 1932 et surtout de ce chef-d'œuvre, en 1936, qu'est Un Mauvais Garçon. Plus vif qu'André Berthomieu qui a une car rière comparable à la sienne sur plus d'un point, Jean Boyer a, comme lui, travaillé dans ime sorte de classicisme, fidèle à ses techniciens et souvent aux acteurs de second

plan. Comme lui aussi, il s'est penché sur le music-hall pour y découvrir des vedettes de cinéma. Lorsqu'il semble intéressé par ce qu'il doit filmer, Jean Boyer est im remar quable auteur de films, jovial et attentif sur les tournages (ses comédiens signalent tous l'absence de stress sur les plateaux et le res pect dont leur metteur en scène les grati fiait). De plus, il peut être très inventif, dans ime conception moderne du découpage et du montage ; Un Mauvais Garçon ou Prends la route, deirx exemples fi-appants où l'on trouve des audaces particulièrement bien venues. Il a donné aussi dans la cruauté grin çante ou délicate (Boléro et A vos ordres.

GUIDO BRIGNONE (1887-1959) 1932 - LES AMOURS DEPERGOLESE •- 4/10

Scénario : Gian Bistolfi ; dialogues : Serge Plante ; photo : Ubaido Arata et A. Brizzi ; son : Vittorio Trentino ; décors : Giovanni

Spellani ; musique : Giovan Battista Pergolese ; arrangements : Vittorio Gui ; chef d'or chestre : Fernando Previtali ; montage ; Guy Simon (tourné en Italie).

Simone Vaudry (Maria di Tor Delfma), Leda Ginelly (Erminia), Maguy Noël (gouvernante), Cecyl Tryan (modiste), Lidia Simoneschi (Nicoleua, la servante), Cristina Olinto, Pierre

Richard-Willm (Jean-Baptiste

Pergolese),

Robert Pizani (Nicola d'Arcengioli), Henri Valbel (Ranieri di Tor Delfma), Philippe Richard (Talandri, le brigand), Romolo Costa (Flavio de Nerestra), Giacomo Almirante

(Maestro Lambreghi), Roberto Pasetti (Verlupi, le notaire), Vasco Creti, Carlo Simoneschi, Franco Schirato, Amedeo Trilli. Chanteurs : Vincenzo Bettoni et Laura Pasini.

ou dans la nostalgie avec une pointe de dia lectique (On ne meurt pas comme ça et Sénéchal-le-Magnijîqué). On a retenu de lui jusqu'ici que c'était im réalisatem prolifique et, partant, médiocre, avec comme pointe dans son œuvre Circonstances atténuantes qui, selon moi, est loin d'être son meillem film, même s'il reste fort réjouissant. Un retour sur son œuvre s'impose comme s'imposerait une rétrospective exhaustive, même si, dans cette inépuisable carrière, on compte de sacrés navets et des films paresseux: cette paresse et cette insuffisance sont les marques sympathiques d'un cinéma français

Mélodrame dans l'excès, ce qui est plutôt une qualité, ce film conte les amours malheiueuses et làtales du musicien Pergolese, modeste ment coimu, pour la belle Maria dont le frère, le Comte di Tor Delfîna, considère que ce mariage serait ime mésaUiance. Pergolese a beau enlever sa dulcinée, la jeune fille est reprise, enfermée dans le château ancestral et le musicien, retiré dans un couvent, y meiut d'amour en revoyant Maria et l'enfant qu'U a eu d'elle. Brignone traite ces destins par ime caméra souple et inspirée. Le rythme im peu lent imprimé au découpage se marie assez bien avec le jeu languide de Simone Vaudry et enfiévré de Pierre Richard-'Willm qui inaugu

bien vivant.

re là une série d'incarnations musicales. Ni

Jean Boyer meurt à Paris le 10 mars 1965.

médiocre, ni génial, ce film se remarque par ime grande beauté plastique. Le dernier plan

Madame), dans la subversion (La Madelort)

102 - GUIDO BRIGNONE

AUTRES FILMS

Vismara ; Le sorprese del divordo avec Lia Miari etAlbertoCoUo- 1924 : Largo aUe donne ! ssiec Léonie Laporte et Oreste Bilancia ; Maciste imperatore avec Bartolomeo Pagano et Elena

1916 ■. ...e l'akare croUo .'avec Lola Visconti

Sangro ; Saetta impara a vivere avec Domenico

Brignone, Arturo Falconi et Guido Brignone ; Fiammefimeste avec Lola Visconti Brignone et

et Oreste Gherardini ; / cmre deU'altra avec

Gambino et Pauline Polaire - 1926 : Il gigante dette Dolomite ssec Banolomeo Pagani et Elena Lunda ; Maciste all'infemo avec Bartolomeo P^ani et Pauline Polaire ; Maciste nettagabbia dei leoni avec Bartolomeo Pagani et Elena Sangro.

Lola Visconti Brignone et Armro Falconi ; Nei

En France

lahirinti di un anima avec Lola Visconti

1928 : Vite... Embrassez-moi ! aytc DoWy Gray et Luigi Serventi.

en particulier est d'une beauté sombre,presque maléfique.

Arturo Falconi ; La morte bianca avec Lola

Visconti Brignone et Guido Brignone - 1917 ; Capprici d'amore avec Lola Visconti Brignone

Brignone et Arturo Falconi ; Pimprinette avec Lola Visconti Brignone et Guido Brignone 1918 ; Ah ! QueUa Dory ! avec Lola Visconti Brignone et Arturo Falconi ; Natacha avec Lola Visconti Brignone et Arturo Falconi ; Ilperfet-

En Allemagne

1928 : Das weib am kreuze, der mann,der nicht

lebt avec Gustav Diessl et Agnes Esterhazy 1929 : Erlebnis einer nacht avec Igo Sym et

to amore avec Armando Falconi et Mercedes

Marcella Albani.

Brignone ; Il salicepiangente avec Lola Visconti Brignone et Arturo Falconi ; Il veli déliafilicita avec Lola Visconti Brignone et Arturo

En Italie

1927 : Corte d'assise avec Marcella Albani et Renzo Ricci - 1931 : Rubacuori wtc Airranào

Falconi - 1919 : Anna da San Celso avec Lola

Falconi, Mary Kid et Grazia del Rio ; La Wally

Visconti Brignone ; Il buon samaritano avec Mercedes Brignone et Domenico Serra ; Mademoiselle se maquille avec Lola Visconti Brignone ; Vendetta nel sole avec Lola Visconti Brignone -1920 : Dal 16 al 23 novembre avec Mercedes Brignone et Domenico Serra ; Il miUone di Kadwig avec Domenico Serra et Liliana Ardea ; Il ventriloquo avec Lola Visconti Brignone et François-Paul Donadio - 1921 : Le Campane di San Lucio avec Mercedes Brignone, Alberto Pasquali et Lola Visconti Brignone ; La latta per la vita avec Giovanni Cimara, Mercedes Brignone et Lola Visconti Brignone ; Il quadro di Osvaldo Mars avec Mercedes Brignone et Domenico Serra - 1922 : / due sergenti avec Giovanni Cimara et Mercedes Brignone ; La perla di Cleopatrasvec Lola Visconti Brignone et Carlo Aldini - 1923 : La fuga di Socrate avec Carlo Aldini et Ruy

avec Germana Paolieri, Carlo Ninchi et Isa Pola - 1932 : Paradiso avec Sandra Ravel et

Nino Besozzi ; Pergolesi (version originale de Les Amours de Pergolesè) avec Elio Steiner et Dria Paola - 1933 : La voce lontana avec

Sandra Ravel et Carlo Mauri ; La maestrina

avec Andreina Pagnani et Renato Cialente 1934 : Oggi sposi avec Umberto Melnati et Leda Gloria ; Tenebre avec Isa Miranda et

Mino Doro ; Teresa Confalonieri avec Marta Abba et Nerio Bernardi - 1935 : Lorenzino De'Medici avec Alessandro Moissi et Germana

Paolieri ; Passaporto rosso avec Isa Miranda et Filippo Scelzo ; Ginevra degli Almieri avec Eisa Merlini et Amedeo Nazzari - 1936 :

Nozze vagabonde avec Maurizio d'Ancora et Leda Gloria ; L'Antenato avec Antonio Gandusio, Paola Barbara et Maurizio d'Ancora ;

Vivere ! avec Tito Schipa, Caterina Boratto et

ARNO-CHARLES BRUN - 103

Paola Borboni - 1937 : Marcella avec Emma Gramarica, Caterina Boratto et Aatonio Centa ;

Gli uomini non sono ingrati avec Isa Pola et Gino Cervi ; Chi èpiufelice di mé?avec Tito Schipa et Caterina Boratto ; Per nomini soli avec Carlo Buti et Paola Barbara - 1938 ; Sotto la croce delsud avec Doris Duranti et Antonio

Centa ; Le sorperse del divorzio avec Armando Falconi et Filippo Scelzo - 1939 : La mia canzone al vento avec Giuseppe Lugo et Laura

Caria Del Poggio, Frank Latimore et Gabriele Ferzetti - 1953 ; Bufere avec Jean Gabin, Silvana Pampanini et Caria Del Poggio ; Inganno avec Nadia Gray et Gabriele Ferzetti ; Processi contro ignoti avec Lianella Carel et Cesare Danova ; Noi peccatori avec Yvonne Sanson et Steve Barclay - 1954: Ivan, ilfiglio deldiavolo bianco avec Nadia Gray et Arnoldo Foa - 1955 : Papa Pacifico avec Antonella Lualdi et Frank Latimore ; Il vetturale del

Claudio Gora et Germana Paolieri ; Cantate

Moncenisio avec Elisa Cegani et Roldano Lupi ; Le schiave di Carta^ne avec Jorge Mistral et

con me /avec Giuseppe Lugo, Ruby Dalma et

Gianna Maria Canale - 1957 ; Quando tra-

Nucci ; Toma, caro idéal!avec Laura Adani,

Laura Nucci - 1940 : Kean avec Rossano

monta ilsole avec Abbe Lane et Carlo Glufire -

Brazzi, Germana Paolieri et Mariella Lotti -

1959 : Nel Segno di Roma avec Georges Marchai et Anita Ekberg.

1941 : Mamma avec Emma Gramatica,

Benjamino Gigli et Carola Hôhn ; Béatrice 1942 : Vertigine avec Emma Gramatica, Benjamino Gigli, Ruth Hellberg et Camilla

Fils du célèbre comédien Giuseppe Bri-gnone, frère de l'actrice Mercédès Brignone et père de la comédienne Lilla Brignone, Giûdo est né le

Horn ; Turbamento avec Renzo Ricci et

8 décembre 1887 à Milan. Il a travaillé lui-

Cenci avec Carola Hôhn et Giulio Donadio -

Mariella Lotti ; Miliardi che foUia!avec Giuseppe Lugo et Mata Landi ; Il romanzo di un ptwane povero avec Amedeo Nazzari et Caterina Boratto ; La Gorgona avec Mariella Lotti et Rossano Brazzi ; Maria Malibran avec Maria Ceborati, Rossano Brazzi et Renato

Cialenti - 1943: iMcrime disangue avec Carlo Ninchi et Neda Naldi ; Ilfiore sotto gli occhi avec Mariella Lotti, Claudio Gora et Anna

même comme acteur, débutant au cinéma en

1914 puis en 1916 comme réalisatetn. En 1926, il va tomner en Allemagne, en France et revient définitivement dans son pays vers 1933.Autem de grands succès commerciaux et de nombreux films sans prétention (excepté Teresa Confalonieri, 1934 et Passaporto rosso, 1935 considérés comme ses chefr-d'oeuvre), il meiut à Rome en 1959.

Magnani - 1946 : Canto, ma sottovoce avec Mariella Lotti et Francesco Albanese - 1948 : Monaca santa avec Eva Nova et Cesare

ARNO-CHARLES BRUN (1898- ?)

Danova - 1949 : Il Barone Carlo Mazza avec

1933 - LÉOPOLD LE BIEN-AIMÉ

Nino Taranto et Silvana Pampanini ; La sepolta viva avec Milly Vitale et Paul Millier ; Il

* -4/10

bacio di una morta avec Gianna Maria Canale

Scénario et dialogues :Jean Sarment d'après sa pièce ; photo ; Raymond Agnel et René

et Aldo Bufi Landi - 1950 : Santo di sonore

Ribault ; son : Pierre Calvet ; décors :Jean

avec Antonio Vilar et Elli Parvo ; Il nido di

Bijon ; musique : Vincent Scotto ; montage : Suzanne de Troeye. Marguerite Valmond (Marie-Thérèse), Jane Lory (Melle de Blanmoutier), Arielle (Lucien-

falasco avec Umberto Spadaro et Liliana Tellini 1951 : Il conte di Sant'Elmo avec Nelly Corradi et Massimo Serato ; Core'ngrato avec

104 - DIMITRI BUCHOWETZKI

ne), Nicole Ray, Maryse d'Orval, Isidora, Annette Doria, Ferdi Frédérick, Jean Sarment

(Léopold), Marcel André (l'abbé), Pierre Feuillère (Martial), Michel Simon (M. Ponce),

Louis Scott, Dubray.

Manson (Annette Evans), Elmire Vanner (Éliane BeUing), Rachel Launay (Miss Bennett), Renée Fleury, Fernand Fabre (Georges Sainclair), Gaston Jacquet (J.B. Albey), Pierre Piérade (Carter), Pierre Labry (Peters), Raymond Leboursier(Bibby), André Brévannes

Jean Sarment s'est servi la soupe avec l'aide plus ou moins visible d'Amo-Charles Bnm. Après quinze ans d'absence, passés dans les colonies pour oublier un amour d'adolescence, Léopold revient chez lui, apprend que la jeune femme a failli se suicider après son départ. Elle est veuve maintenant mais Léopold devient la coqueluche de ces dames. Après quelques erre ments, il retourne à son premier amour. Jean Sarment est surtout dialoguiste de quelques films dont Terre defeu de Marcel L'Herbier. Son expérience de comédien lui vient de la scène où il a créé ses propres pièces. Ici, il est très approximatif, sans charme réel mais pas maladroit. Michel Simon rayonne dans un trop petit rôle. Et Jane Lory semble attendre Monsieur Coccinelle. Gentillet, un peu mélan colique, mais tassé.

(Alfred), Max Arditi (Alex), Maurice Maillot.

Arno-Charles Bnm s'est distingué en écrivant les dialogues de Les Pirates du rail de Christian-Jaque, 1937 et comme directeur artistique de Angèle de Marcel Pagnol, 1934. C'est tout ce que l'on sait de lui. Étoile filante

1931 - MAGIE MODERNE ou TÉLÉ

Lydia Alton est une très belle jeime femme gâtée par la vie. Par inadvertance, elle a ren versé tm policier qui la poursuivait en moto pour excès de vitesse. Elle est défendue avec d'autant plus d'ardeur par son avocat qu'il est éperdiunent amoureux d'elle. Mais l'avocat général aussi. La peine est donc légère. Elle sera rapidement grâciée et épousera... Georges Sainclair, l'avocat général. En prison, elle a retrouvé Annette,sa boime, qu'elle avait fait pimir. Ces quelques jours de répit lui auront appris deitx ou trois choses de la vie. Mélo-ancolique de hoime volonté, ce film est soutenu par ime mise en scène styhsée et l'interprétation très personnelle de Marcelle Chantai.

VISION

» - 5/10

1930 - LE RÉQUISITOIRE

Scénario et dialogues ; Michel Duran d'après la pièce de Howard Irving Young ; photo ; Harry Stradling. Fanny Clair (Jeanne), Madeleine Guitry (Mme Ridon, la concierge), Sunshine Woodward Lucien Galas (André Leroy, l'in venteur), Gaston Jacquet (Stéphany, le finan cier), Raymond Ceccaldi (Jean), Pierre Piérade

»» - 4/10

(Sainclair).

Scénario : Benno Vigny, Hermann Kosterlitz et Pierre Seize d'après le roman d'Alice Duer « Manslaughter » ; dialogues : Pierre Seize ; photo : Harry Stradling. Marcelle Chantai (Lydia Alton), Héléna

Lucien Galas incarne André Leroy, im jeime inventeiu: qui met au point un appareil d'en registrement des images et des sons : vous

sans halo. Il semblerait qu'il ait été directeur d'amissions de variétés à la radio.

DIMITRI BUCHOWETZKI(1895-1932)

avez deviné, c'est notre chère télévision !

LUIS BUNUEL - 105

Jeanne, la fille de la concierge, s'entremet auprès d'im riche brasseur d'afiaires qui non seulement s'empare de l'invention mais cher che à séduire la jeime fille. C'en est trop ! Comme l'appareillage est relié à la chambre d'André, Jeaime appuie sur le levier de com mande et André se précipite. L'industriel indéhcat est contraint de lui signer un contrat. Simpliste, le film l'est certainement. Cependant, il reste vivant et alerte, supporté par un Gaston Jacquet étourdissant en bras seur d'affaires violent et malhonnête et par Madeleine Guitty, concierge bonhomme et truculente. Joli petit film. Dimitri Buchowetzki est né en Russie.

Après des études de droit, il devient comé dien par exemple en 1918 dans Jenny, la bonne de lahov Protazanov. Au moment de

la révolution, il quitte son pays pour la Pologne où il joue, entre autres, dans Le Laquais d'Eugeniusz Modzelewski puis il gagne l'Allemagne.

répond présent. Buchowetzki fait de même quelques années plus tard. Pola Negri avait insisté pour qu'il vienne la diriger aux U.SA. Après deux éclatants succès, il n'eiuegistre que des échecs et se décide pour l'Europe. Magie moderne qui comporte quelques scè nes tournées en technicolor est le film dont

on a réalisé le plus de versions. Neufau total: française, anglaise, allemande, néerlandaise, polonaise, roumaine, italienne, suédoise et tchèque. 11 retourne alors aux U.S.A où il décède en 1932.

Ses volontés avant-gardistes sont peu sensi bles dans les deux films qu'il a réalisés en France. Si l'on note un sens plastique assez poussé dans le mélo de 1930 Le Réquisitoire, on retrouve dans Magie moderne son goût pour les expériences et une certaine audace technique. Peut-être est-il mort trop jeune pour qu'on puisse deviner s'il était en plein essor ou au début de son déclin.

Là, il débute dans la mise en scène avec

Anita/o (1919), un mélodrame qui se passe dans un cirque et que lui-même considère

LUIS BUNUEL (1900-1983)

comme raté. Il tente de se familiariser avec

♦ - 10/10

les méthodes de travail allemandes. Se lance

Scénario et dialogues: Luis Bunuel et Salvador Dali ; photo : Albert Duverger ; son : Peter-

dans la critique d'avant-garde, dirige ses polémiques contre le style monumentaliste d'Ernst Lubitsch et devient une figure connue et respectée.

Quelques films commerciaux en tant que réalisateiu et puis la chance se présente sous les traits de l'actrice et productrice Hilde Wômer qui lui propose Danton. La stylisation dont il feit preuve lui vaut les louanges de la critique et sa manière s'aiïme encore dans Othello où

sa fidélité à l'œuvre de Shakespeare est expri mée dans une grande pureté. Hollywood tend les bras aux réalisateurs qui travaillent pour les allemands. Lubitsch

1930 - L'ÂGE D'OR

Paul Brauer ; décors ; Pierre Schildknecht ;

musique : Georges Van Parys et Mendelsohn, Mozart, Beethoven, Debussy, Wagner ; musi ques dirigées par Armand Bernard. Lya Lys (elle), Germaine Noizet (Marquise de X.), Caridad de Laberdesque(femme de cham bre), Gaston Modot (l'amant), Pierre Prévert (Péman, un bandit), Lionel Salem (Duc de

Blangis/Jésus Christ), Duchange (chef d'or chestre), Josep Dorens Artigas (gouverneur), B. Ibanez (Marquis de X), Max Ernst (chef des

bandits), Évardon (ministre),Jacques Prévert et Jacques-Bernard Brunius (passants), Jean

106 - LUIS BUNUEL

Aurenche (bandit), Pancho G. Cossio (bandit

Comment peut-on défendre la hberté indivi

boiteux), Jaime Mitatville et Domingo Pruna (invités), Jean-Paul Le Chanois (le mariste), Marval (archevêque), Claude Heymann (hom me dans la foule), voix de Paul Éluard.

duelle si l'on refuse d'admettre les contraintes ?

Produit par Charles et Marie-Laure de Noailles, en pmr mécénat, ce film se voulait ime apologie de la liberté. Liberté des mots, des gestes, des actions. Il provoqua (c'est nor mal potur im film provocatetu) des réactions si violentes lors de sa sortie au Studio 28 que les communistes et les sympathisants filtrèrent les spectateurs. La projection finit par être interdite. On devine déjà le paradoxe : filtrer poiu ime œuvre qui exalte la liberté ! Le même paradoxe coiux le long du film. Un chariot de prolétaires traverse ime grande réception chez des mpins (les Noailles ?). Le Duc de Blangis organise des orgies dans ime espèce de grotte, orgies criminelles (ô Sade !) et, quand le Duc abandotme la grotte, il a le visage et les vête ments du Christ. Ensuite il retourne dans la

grotte pour achever une femme... Le film ouvre sm un documentaire censé nous expli quer les mœurs des scorpions. Suivent quatre archevêques en prières. Plus tard, des amants se boufifent les doigts.(Amoiu:fou ?) Ainsi de suite, d'images en séquences, de plans en idées. Dov'è la libertà ? Je parle de celle du spectateiu évidemment. Fantaisie et puérifité sont, a priori, sympathiques, la gratuité égale ment. Mais, lorsque le film essaie de construi re des idées ou im embryon de scénario, le ridicule l'emporte. 11 ne s'agit pas de nier l'im portance (historique) de l'œuvre. 11 s'agit de l'observer avec ime subjectivité présente. Je n'ai aucime envie de me gausser. Les para doxes du film m'apparaissent comme autant de làiblesses, autant de trahisons aux principes libertaires, autant de manquements à l'hon neur. Cela peut faire rire, j'en prends le risque.

Que serait la liberté sans elles ? Par ailleurs, les manies anticléricales du siurréalisme laissent à

penser que la croyance les titille. Bimuel, je présume, avait de vrais problèmes par rapport à la Foi. Sinon ? Gaston Modot, totalement

intégré à l'aventure du film, possède ime pré sence faite de beauté et de grandeur. 11 est l'atout du film. Les autres paradent comme au temps du muet, à leurs dépens. Mais... Mais, ainsi que le prétend WC. Fields « celui qui n'aime ni les enfants ni les chiens ne peut pas être tout à fait mauvais ». Que Dieu me pardonne ! 1955 - CELA S'APPELLE L'AURORE ♦♦ - 8/10

Scénario :Luis Bunuel et Jean Ferry ; dialogues: Jean Ferry d'après le roman d'Emmanuel Roblès ; photo ; Robert Le Febvre ; son : Antoine Petitjean ; décors : Max Douy ; musi que : Joseph Kosma ; montage : Marguerite Renoir.

Lucia Bosé (Clara Bernardi), Nelly Borgeaud

(Angéla), Brigitte Éloy (Magda), Simone Paris (Mme Corzon), Jane Morlot (vieille mère),

Madeleine Damien (Delphine), Louise Che valier(mère de famille), Pâquerette Yvette Thilly Georges Marchai (Valério), Cianni fîsposito (Sandro),Julien Bertheau (commissaire Fasaro), Jean-Jacques Delbo (Corzon), Henri Nassiet

(Latanza), Pascal Mazzotti (Azzopardi), Robert Le Fort (Piétro), Gaston Modot(remplaçant de Sandro), Marcel Pérès (Fosco).

La femme du docteur ne peut plus vivre dans l'île : tout lui paraît féroce, cruel (les enfants, les animaux, le climat). Elle s'en va, espérant que son mari la rejoindra très vite à Nice. Mais, à la faveur d'ime visite chez ime enfant violée, le docteur, Valério, rencontre Clara.

LUIS BUNUEL - 107

Dès le premier échange de regards, c'est la passion, une passion étayée par la reconnais sance entre personnes de même aspiration. Des intrigues parallèles ne font qu'encourager cet amour impossible. Et même le sceller défi nitivement. J'avais aimé ce film à sa sortie.

J'en comprends encore les raisons : Lucia Bosé et Georges Marchai forment tm couple

Très beau film d'aventures comme on croyait que seuls les Américains pouvaient les réussir. Dépouillés de leurs biens pour les uns (Charles Vanel, vm peu mou et Michèle Girardon, très présente en muette), évadé de prison pour im autre (Georges Marchai, dominant l'interprétation de très loin), et pour les derniers, fuyant la révolte dans cette

émouvant, loin de la Fatalité. C'est la seule

cité minière de l'Amazonie (Michel Piccoli

chose qui n'ait pas vieilfi : la certitude d'avoir trouvé son complément force les événements mêmes à se soumettre. Pour le reste, à part l'obsession sympathique des chats qui sont omniprésents tout au long de l'histoire, il est

sans nuances en prêtre forcené, et Simone Signoret en pute prête à tout pour se caser, belle forcément mais sans grand intérêt), toute la troupe traverse la jungle pour tenter de rejoindre le Brésil. Vanel devient fou peu à peu : est-ce sa blessure ou l'enseignement du bon père ? Il abat ce dernier après avoir flingué Signoret qui s'était mise sur son trente et im grâce à un avion abattu contenant toutes

difficile de reconnaître Bimuel ou de voir dans le metteur en scène un auteur de films.

Mise en scène corsetée, manichéisme de gau che. Tout ce qui n'est pas prolétaire est pour ri, à l'exception de ce bon docteur qui, lui, a compris les pauvres et se range à leurs côtés. Flic, curé et gros industriel ne sont que des sauvages occupés à sucer le sang des miséreux. Bon appétit. Don Fuis !

sortes de trésors. Marchai descend Vanel et

Laroche et Raymond Queneau ; dialogues : Raymond Queneau et Gabriel Atout, d'après le roman de José-André Lacour ; photo : Jorge

part tranquillement avec Michèle Girardon. Ft voilà pourquoi sa fille était muette ! On prend im réel plaisir, haletant, à suivre la tra jectoire du petit groupe. La mise en scène de Bunuel reste classique, pas souvent inspirée, mais efficace. De temps à autre, quelques plans rappellent que nous avons affaire à un maître ; le serpent dévoré par les fourmis, les Champs-Elysées illuminés en pleine brousse par le truchement d'une carte postale. Tout fonctionne et on y croit. Film réussi donc

Stahl Junior ; son : José de Ferez ; décors :

mais encore loin de Elet de La Jeune Fille.

1956 - LA MORTEN CEJARDIN • •- 8/10

Scénario ; Luis Alcoriza, Luis Bunuel, Maurice

Edouard Fitzgérald ; costumes : Georgette Somohano ; musique : Paul Misraki ; montage : Marguerite Renoir et Denise Charvein. Simone Signoret (Djin), Michèle Girardon (Maria Castin), Georges Marchai (Shark), Charles Vanel (Castin), Michel Piccoli (père Lizzardi), Tito Junco (Chenco), Paul Ramirez (Alvaro), Stéfani (un mineur). Luis Aceves

Castaneda (Alberto), Jorge Martinez de Hoyos (capitaine Ferrero), Alberto Pedret (lieutenant Gimenez), Marc Lambert(un mineur).

1959 - LA FIÈVRE MONTE Â EL PAO •-3/10

Scénario : Luis Alcoriza, Luis Bunuel, Louis

Sapin et Charles Dorât d'après le roman d'Henri CastUlou ; dialogues : Louis Sapin ; photo ; Gabriel Figueroa ; son : William Sivel ; décors ; Jorge Fernandez ; musique : Paul Misraki ; montage : James Cuenet et Rafaël Lopez (tourné au Mexique). Maria Félix (Inès Rojas), Pilar Pellicer (fille de

108-LUIS BUNUEL

Cardenas), Gérard Philipe (Ramon Vazquez), Jean Servais (Alejandro Gual), Raul Dantès (Garda), Domingo Soler (Cardenas), Viaor Junco (Indarte), Roberto Canedo (Olivarès), Miguel-Angel Ferriz (Raoul Dumas), Luis Aceves Castaneda (Lopez), Augusto Benedico (Saenz), Andrès Soler (Carlos Barreiro), Armando Acosta (Manuel), Antonio Bravo (le

juge), Enrique Lucero (Vila), Edmimdo Barbero (procureur), Alberto Pedret (Valle), Miguel Arenas (vice-président), David Reynoso (Real), José Chavez (chauffeur), José Munoz (responsa

femme du rôle. Servais s'eimuie mais son der

nier plan est très fort. Du Bimuel de série, c'est encore pas mal. 1963 - LEJOURNAL D'UNEFEMMEDE CHAMBRE »»» - 7/10

Scénario et dialogues : Luis Bunuel et JeanClaude Carrière d'après le roman d'Octave Mirbeau ; photo : Roger Fellous ; son : Antoi ne Petitjean ; décors : Georges Wakévitch ; montage : Louisette Flautecoeur.

ble de Puerto Mitanda), Francisco Jambrina,

Jeanne Moreau (Célestine), Françoise Lugagne

Carlos Léon, Emilio Garibay, Ignacio Péon.

(Mme Monteil), Cilbette Génial (Rose), Muni

On est très injuste avec ce film qui n'est pas pire que Cela s'appelle l'aurore, peut-être même meilleur. Le schéma de l'accession au

pouvoir avec les concessions successives qu'el le comporte est dassique certes mais je ne vois pas en quoi il est déshonorant de le rappeler. D'autant que le revirement final de Vasquez n'est pas précisément mie rédemption mais plutôt la preuve de son impuissance à définir clairement ses objectifs. Un véritable homme politique, même idéaliste, ne se laisse pas dominer par le hasard, il le domestique. C'est dans cette dialectique que navigue le film en s'y noyant quelque peu. L'ascension de Vazquez aurait pu se passer de l'histoire d'amom avec Inès. Là est la faiblesse du film

et d'ailleurs, dans ces moments, Gérard

Philipe est très infériem à ce qu'il devrait être ; il subit les scènes au heu de les maîtriser. Pom

son dernier rôle, il se trouve au centre de ses

préoccupations d'homme. Fatafitas ? Luis Bimuel filme admirablement le pénitencier, les instants de révolte. Un peu moins à l'aise pom la corrida où les transparences sont hideuses. Le montage est assez souvent bâclé, notamment au début. Maria Félix est fort

agréable à regarder et, de plus, c'était bien la

(Marianne), Dominique Sauvage (Claire),Joëlle Bernard (compagne de Mauger), Madeleine Damien (Constance), Jeanne Pérès et Andrée

Tainsy(commères),Aline Bertrand (voyageuse), Françoise Bertin (paysanne), Marguerite Dubourg, Georges Gérer 0oseph), Michel Piccoli (M. Monteil), Jean Ozenne (M.

Rabour), Daniel Ivernel (capitaine Mauget), Bernard Musson (sacristain), Jean-Claude

Carrière (curé), Claude Jaeger (juge), Ceymond Vital (brigadier), Dominique Zardi (gendar me), Marcel Rouzé (chef de gare), Jean Franval (fàctem), Pierre Collet(voyageur), Marc Eyraud (secrétaire au Palais de Justice), Gabriel Cobin,

Michel Daquin, Marcel Le Floch. Trahison patente de l'œuvre de Mirbeau que Renoir, lui, adapta fidèlement. Le cinéma, par son essence, pousse à ce genre de trahison : l'écriture n'est pas la même. L'essentiel est que le film, aussi éloigné soit-il de l'original, possè de sa propre écriture. C'est le cas ici avec cette fantaisie de Litis Btmuel qui brouille les cartes aux dépens du clergé(on s'en serait douté); de la bomgeoisie (encore que là, une certaine ten dresse pousse Bimuel vers Rabom,fétichiste de la bottine, subtilement interprété par Jean Ozenne) mais au profit d'une analyse (très

LUIS BUNUEL - 109

Le choix de l'aimée 1928 comme décor du film

Charvey (chirurgien), Marc Eyraud (barman), Bernard Musson (majordome), Claude Cerval

n'est pas iimocent: Georges Géret incame ce

(chauifeur). Luis Bunuel (consommateur à la

facho (de droite) sans céder à la caricature.

Cascade, et passant sur les Champs-Elysées), Pierre Marsay, D. de Roseville.

sommaire) des tenants de l'Action Française.

Michel Piccoli en châtelain fiustré qui saute siur tout ce qui bouge (admirable scène aux abords de la grange avec la sublime Muni) force son talent, qui est cependant réel, par des grimaces et des mimiques inutiles. Daniel Iverael est passable : à lui aussi, Bunuel a dû demander de pousser le personnage. Dom mage ! Françoise Lugagne, en revanche, sait doser sa perfidie ; elle lui adjoint des marques de blessiure permanente qtd adoucissent le rôle.

J'éprouve un sentiment d'insatisfaction pro fonde avec ce film que j'avais tant aimé il y a quelques années. Tout aujourd'hui me paraît terriblement codé, et fade, ce qui a pour conséquence d'emprisonner les persormages dans ime dialectique simpliste et, au bout du compte,fallacieuse :à faire Freud dans le dos. Des dialogues de romans-photos (on peut

EtJeanne Moreau, Célestine idéale, trouve cer

éventuellement créditer Bunuel de l'avoir

tainement là son rôle le plus probant. La camé ra surveille, épie, traque, avec une cruauté non dénuée d'intérêt passionné et complice.

voulu), ime série de repères qui font que l'ir rationnel est marqué au fer rouge, même s'il est présenté comme naturaliste. Ces échanges constants censés dévoiler les fantasmes fémi

1966 - BELLE DEJOUR

nins rasent la moquette. Catherine Deneuve

•-9/I0

est bien séduisante ; elle est merveilleusement

Scénario et dialogues : Luis Bunuel et JeanClaude Carrière d'après le roman de Joseph Kessel ; photo : Sacha Vierny ; son : René Longuet ; décors : Robert Clavel Catherine Deneuve est habillée par Yves Saint-Laurent ; montage ; Louisette Hautecoeur. Catherine Deneuve (Séverine Cérisy), Geneviève Page(Mme Anaïs), Françoise Fabian

la femme à secrets, presque trop. On a sou vent la sensation d'être aux prises avec des

(Charlotte), Macha Méril (Renée), Maria

Latour (Mathilde), Muni (Fadas), Dominique Dandrieux (Séverine enfant), Brigitte Parmentier (Henriette), Jean Sorel (Pierre

Cérisy), Michel Piccoli (Husson ), Francisco Rabal (Hippolyte), Pierre démenti (Marcel), Georges Marchai (le Duc), Francis Blanche (Adolphe), François Maistre (professeur),

mythes et non avec des êtres de chair et de sang. La sexualité peut être cérébrale un temps mais elle est, surtout, liée à la chair et au sang. Btmuel (ou Carrière) semble l'ou blier comme il(s) semble(nt) oublier que le cinéma est par essence onirique, nul besoin d'en rajouter. Ou alors, on pense au spectateiu en lui donnant des clés poiu qu'il s'y retrouve. Ou alors on se croit tellement intel

ligent qu'on s'étale dans l'autosuffisance. L'amoiu est mystère ; Belle de jour est tout sauf un film mystérieux, ce n'est pas non plus un film courageux. Le coiuage au cinéma n'est pas nécessaire ? Alors, tout va bien.

Michel Charrel (le cocher), Louis Virer (encais

seur), Stéphane Bouy et Antonio Passaglia

1968 - LA VOIE LACTÉE

(hommes au bar), Pierre Vaudier et Albert

*«««.8/10

Daumergue (chimrgiens), Claude Salez (agent qui abat Marcel), Iska Khan (le coréen), Marcel

Scénario et dialogues : Luis Bunuel et JeanClaude Carrière ; photo : Christian Matras ;

110 - LUIS BUNUEL

son :Jacques Gallois ; décors: Pierre GulFroy ; musique : Luis Bunuel ; montage : Louisette Hautecoeur.

Delphine Seyrig (prostituée), EUen Bahl(Mme Garnier), Agnès Capri (monitrice), Augusta Garrière (sœur Françoise), Muni (la Supérieu re), Edith Scob (la Vierge), Glaudine Berg(mère de famille), Ghristine Simon (Thérèse), Béatrice Costantini (fîUe de Priscillien), Claude Jetter

(vierge dans l'auberge). Rira Maiden (fille de Priscillien), Jacqueline Rouillard (femme au res taurant), Laurent TerziefF(Jean), Paul Frankeur

(Pierre), Julien Bertheau(M. Richard), Georges Marchai (jésuite), Julien Guiomar (curé espa gnol), Gabriel Gobin (père de femille), Pierre démenti (le Diable), Jean-Claude Carrière

(Priscillien), Alain Cuny (homme à la cape), Bernard Verley (Jésus), Bernard Musson (auber giste), Michel Piccoli (le Marquis), François Maistre (curé français), Michel Etcheverry (inquisiteur), Marcel Pérès (aubergiste), Jean Piat (janséniste), Denis Manuel (Rodolphe), Marius Laurey (2ème aveugle), Christian Van Cau (apôtre André), Claudio Brook (évêque), Claude Cerval (brigadier), Daniel Pilon (François), Jean-Daniel Ehrmann (condamné),

Pierre Lary(jeune moine), Michel Dacquin(M. Gamier), Pierre Maguelon (garde civil), Jean Clarieux (apôtre Pierre), José Bergoza (Diacre de Priscillien), Michel Creton et Jacques Rispal (maîtres d'hôtel), Gabriel Gobin (père de famil le), Georges Douking (berger romain), Claude Jaeger(philosophe au lit), Raoul Delfosse(com pagnon du Christ), Louis Malle, Luis Bunuel, Jean-Louis Broust, Stéphane Bouy, Paul Pavel, Raoul Delfosse, Jean Dhermay, Douglas Read,

Peut-on, après cela, épiloguer sur les hérésies, sur la Vierge Marie et sur la Trinité ? L'intérêt d'un tel propos me semble au niveau du Bottin Mondain : débiter des textes et des proposi tions tirés du réel pour en faire des fictions simplistes et fantasmagoriques. Nous revoici Êice à la puérilité de LAge d'or. Il y a tellement plus de remises en question dans Au hasard Balthazaràe Bresson ou dans n'importe lequel de ses films que dans ime seule idée (je ne dis pas im seul plan, il n'y en a pas) de La Vok lac tée. Une théorie de comédiens suit ce pèlerina ge, tels des apôtres de Don Luis et le vertige nous prend de voir se répéter cette mise en images du Christ et de ses pérégrinations. Le ridicule peut encore mer. Qu'importe puisque l'âme est immortelle et que la Vierge Marie est toute clémence !Pitoyable. 1972 - LE CHARME DISCRET DE LA BOURGEOISIE •

- 9/10

Scénario et dialogues : Luis Bunuel avec la col laboration de Jean-Claude Carrière ; photo : Edmond Richard ; son : Guy Villette ; décors : Pierre Guffroy ; costumes : Jacqueline Guyot Robes : Jean Patou ; montage : Hélène Plemianikov.

Delphine Seyrig (Simone Thévenot), Bidle Ogier (Florence), Stéphane Audran (Alice Sénéchal), Miléna Vukotic (Inès, la bonne),

Marie-Gabrielle Maioni (jeune terroriste). Muni (voisine du mourant), Alix Mahieu (colonelle), Ellen Bahl Anne-Marie Deschott

Diane Vernon Amparo Soler-Léal Fernando Rey (ambassadeur Rafaël Da Costa), Jean-

Pascal Fardoulis, César Torrès.

Pierre Cassel (Henri Sénéchal), Paul Frankeur (François Thévenot), Julien Bertheau (Mon

La seule vraie tentation pour un cinéaste (entre autres) n est-elle pas de se prendre poiu Dieu ? Ou, si l'on veut pour Quelqu'im qui peut dis poser à sa guise de tout et de tout un chacim ?

seigneur Dufour), Claude Piéplu (Colonel), Pierre Maguelon (brigadier sanglant), François Maistre (commissaire Delecluze), Michel Piccoli (Ministre de l'Intérieur), Bernard

LUIS BUNUEL - 111

Musson (serveur), Claude Jaeger (père du Lieutenant), Georges Douking (le mourant), Jacques Rispal (gendarme), Christian Balthauss (Lieutenant), Michel Dhermay (le mort),

Edmond Richard ; son ; Guy Villette ; décors: Pierre Guffroy ; cosmmes : Jacqueline Guyot Hommes habillés par Jean Patou ; montage :

Robert Benoît (ami du mort), Maxence

Adriana Asti (Estelle/Marguerite), Hélène

Hélène Plémianikov.

Mailfort (prisonnier torturé), Jean Degrave

Perdrière (tante de François), Agnès Capri

(maître d'hôtel), Robert Le Béai (tailleur),

(directrice d'école), Orane Demazis (Mme

Roben Party, Jean Revel, Olivier Bauchet, Sébastien Floche, François Guillauteau, JeanClaude Jarry, Pierre Lary.

Richepin), Milena Vukotic(infirmière), Monica Vitti (Hélène Foucaut), Muni (Françoise, la

Ce n'est pas im jeu de massacre, c'est ime ana lyse spectrale des craintes, des remords et des obsessions de la boiurgeoisie. Traitée(pour ime fois) avec légèreté et vm somire à peine cruel. Bimuel se met dans le coup. Autocriti-que en même temps que satire. Rien n'est banabsé, au contraire :la gratuité est à rbonnem, elle sert ime série d'épisodes plus ou moins imaginai res, oniriques, pas davantage que ce qui nous est présenté conune objectivement réel. Nous voici donc en plein siuréel sans abbi, sans gaminerie et, si quelques tics ordinaires chez Bunuel se manifestent encore, c'est parce qu'il s'impUque au même itiveau et en même temps que ses personnages. Poésie de l'errance, visions de purgatoire, pulsions sexuelles et memtrières, frustrations, tout cela est évoqué avec im humour tranquille, serein. Et les comé diens ne jouent pas comme s'ils détenaient les clés de l'aventure. Ils demeurent de chair et de

sang, traversés de doutes, d'inquiémdes, de désirs. Grâce à eux,je devrais dire à travers eux et avec leur compUcité, Bunuel fustige la mau vaise conscience au sein d'tme mise en scène

limpide, adroite et inspirée. 1974 - LE FANTÔME DE LA LIBERTÉ ♦ - 9/10

Scénario et dialogues : Luis Bunuel avec la col laboration de Jean-Claude Carrière, inspiré d'un conte de Gustavo A. Becquer ; photo ;

nurse), Marie-France Pisier (Mme Calmette),

Pascale Audret (Brigitte Legendre), Jenny Astruc (épouse du professeur), Ellen Bahl (nurse), Anne-Marie Deschott (Edith, femme

au fouet), Annie Monange (victime), Augusta Carrière (bonne du square), Jacqueline Rouillard (secrétaire du préfet), Alix Mahieux (maîtresse de maison), Valérie Blanco (Aliette

Legendre), 1. Carrière (Véronique Foucauld), Maryvorme Ricaud (Sophie), Janine Darcey (cliente du docteur Pasolini), Marianne Borgo Julien Bertheau (Richepin, 1er préfet de police), Michel Piccoh (2ème préfet de police), Jean-

Claude Brialy (Éric Foucaut), Adolfo Celi (Pierre Pasolini, le doaeur), Paul Frankeur

(aubergiste), Michel Lonsdale Qean Bermance), Pierre Maguelon (brigadier), François Maistre (conférencier à la gendarmerie), Claude Piéplu (commissaire), Jean Rochefort (Richard Legen dre), Bernard Verley (capitaine de Dr^ons), Maxence Mailfort (Lieutenant), Marcel Pérès

(moine), Bernard Musson (père Raphaël), Paul Le Person (père Gabriel), Claude Jaeger (Colonel Gendarmerie), Jean Champion (médecin de Foucauld),Jacques Debarry (prési dent des Assises), Philippe Brigand (satyre), Philippe Brizard (barman), Jean-Michel Dhermay, Phihppe Lancelot et Jean-Claude Jarry (oficiers français), Pierre Lary (Bernard Levasseur, le tueur), Guy Montagné (moine), Jean Mauvais (agent), Marc Mazza (sergent dans le tank). Marins Laurey(agent de police au cimetière), Jean Rougerie (maître de maison).

112 - LUIS BUNUEL

André Rouyer (brigadier), Gilben Lemaire (gendarme), Flamend (secrétaire du préfet de police), Claude Jaeger (colonel de gendarmerie), Hans Verner (capitaine de gendarmerie). Sala (cireur), José Luis Barros, José Bergamin, Luis Bunuel et Serge Silbermann (fusillés), Tobias

Engel, Éric Gamet, Éric Marion,Jean Degrave. Dans le genre Marabout, bout de ficelle, des sketches entrecroisés avec intelligence mais du niveau chansonnier, déjà pas si mal. Fantaisie et désinvolture ou le manuel du petit sinréaliste à la portée de tous. Pas la moindre (véri table) audace, pas d'insolence franche, de l'hu mour gentillet. On peut se plaire (ce n'est pas mon cas) à voir défiler des personnagesmarionnettes que l'auteur ne méprise pas mais

(danseuse), Isabelle Ratier (secrétaire), Augusta Carrière (dentellière), EUen Bahl (femme blon

de), Annie Monange Melody Thomas Fer nando Rey (Mathieu Faber), Julien Bertheau

(Édouard Foucade), Piéral (professeur de psy chologie), André Weber (Manin, le valet), Jacques Debary (Vincent Dolargue), Claude Jaeger (patron du bar), Bernard Musson (ins pecteur), David Rocha (Morenito), André Lacombe (gardien), Mario David (chauffeur), Serge Silbermann (banquier), Jean-Claude Montalban, Antonio Duque. Plaisant scénario aux agencements intellecmek subtils et ironiques. Une façon comme une autre de retrouver l'imivers de Pierre Louys. L'idée (ce n'est qu'une idée mais elle est intel

dont il se sert à satiété. Des actetus aussi du

lectuellement satisfaisante) de confier le rôle de

reste, des actems de quelque renom, mais pas ser par Bimuel était ime sorte de médaille des Arts et Lettres, on les comprend. Le sourire naïf surgit quelquefois et l'ennui se répand doucereusement sans que l'on puisse s'en énerver. Tout est de bonne compagnie. Qui a signé le film ? Le fantôme de Bunuel.

la fenune à deux actrices renforce le mystère où s'enferme le persoimage. Mais quel démon a poussé Btmuel à faire doubler Fernando Rey par Michel Piccoli ? Parce que Rey ne parle pas assez bien le fiançais ? Pour le plaisir d'avoir Piccoli encore une fois avec lui ? Parce que le personnage est français ? Le résultat est pure ment catastrophique : les silBantes de Piccoli

1977 - CET OBSCUR OBJETDU DÉSIR

ne se marient pas du tout avec le caractère du sombre héros. Allers-retours entre le présent et le passé: mieux que des flash-backs, des entre lacs. Hélas, le montage est souvent maladroit,

¥•-9/10

Scénario et dialogues : Luis Bunuel avec la col laboration de Jean-Claude Carrière d'après le roman de Pierre Louys « La Femme et le pan tin » ; photo : Edmond Richard ; son : Guy Villette ; décors : Pierre Cuffroy ; costumes : Sylvie de Segonzac Fernando Rey habillé par Smalto Angéla Molina et Carole Bouquet habillées par Chloé Paris ; montage ; Hélène

voire mauvais. Le classicisme de la mise en scène met en relief la rouerie et la lâcheté.

L'hiunour n'entame pas la tension. Une semiréussite pour les adieux de Litis Bunuel. AUTRES FILMS

Plémianikov.

1929: Un Chien andalou(court-métrage) avec

Carole Bouquet et Angéla Molina (Conchita), Milena Vukotic (voyageuse). Muni (concierge de Courbevoie), Isabelle Sadoyan (Adrienne), Maria Asquerino (mère de Conchita), Valérie Blanco (fille de la voyageuse). Lira Lluch Pero

Pierre Batcheff et Simone Mareuil - 1930 :

Menjant garotes (court-métrage) - 1933 : Las Hurdes(Terre sans paiti)(court-métrage docu mentaire).

LUIS BUNUEL - 113

1947: Gran Casino avec Libertad Lamar-que, Jorge Negrete et Meche Barba. Sympathique mélange de comédie musicale sur fond socio-politique et de western à la mexicaine. Les chansons sont jolies, la mise en scène, en revanche, est très sommaire.

chiste de Susana, il y aurait matière à im film intéressant. Ici, tout n'est que faux-semblant et moralisme impUcite. Avec, de temps à autre, la caméra placée darrs le mirr... 1951 : Lot hira del engano (Don Quintin, l'amer) avec Fernando Soler, Alicia Caro et

1949:Elgran calavera{Le GrandNoceur)avec

Ruben Rojo.

Fernando Soler, Charito Granados, Ruben

Tiré d'im roman de Don Carlos Arnichès,

Rojo, Gustavo Rojo et Luis Alcoriza.

ce mélodrame conventionnel avec figures comiques et désespoirs lacrymaux se parfu me à la Eugène Sue sans parvenir à égaler son modèle. Plaisant cependant mais sans grand intérêt pour le cinéma.

Comédie satirique sur les défauts engendrés chez les parvenus par l'oubli de leur condition modeste de départ. On fait croire au noceur qu'il a fait faillite et qu'il doit retravailler comme à ses débuts. Il devine la supercherie

mais croit devoir l'ignorer. À partir de là, il mène une double vie et se régénère comme il régénère sa famille. Terriblement morahste et démago mais plaisant. 1950 : Los Olvidados (Pitié pour ettx) avec

1951 : Una mujer sin amor (Pierre etJeari) avec Rosario Granados, Tito Junco, Julio

Villarreal et Joaquin Cordeto. Sans doute était-il plus cinématographique d'illustrer au présent les souvenirs de cette

femme qui sacrifie le seul amour de sa vie

Stella Inda, Roberto Cobo et Manuel Inclan.

poiu rester auprès de son mari malade et de

C'est à dater de ce fîhn que Luis Bunuel a repris son essor et affermi sa réputation. Si l'on excepte quelques gamineries (l'œuf jeté

son fils adoré. Le deuxième enfant qu'elle met

sur la caméra, les rêves au ralenti, surréalisme

bon marché), la cruauté objective de l'œuvre n'épargne rien mais ne condamne personne. Tragédie sur les banlieues des grandes villes auprès de laquelle Iji Haine est im petit spec tacle de patronage. 1950 ; Susana (Susana la perverse) avec Fernando Soler et Rosita Quintana. Susana s'évade de prison en arrachant la grille du soupirail (!), échoue dans une hacienda où elle va faire le coup de Théorème, affolant tous

les hommes et prenant le pouvoir. Mais Jésus, le régisseur, sait d'où elle vient et, comme elle le repousse, il la dorme. La paix revient dans la famille. Pas d'excuse : si encore on pouvait interpréter cela conune un rêve sado-maso-

au monde est de son amant. Ce dernier, à sa

mort,lègue sa fortune à son descendant: héri tage inattendu et suspect. Affrontement des deux frères, rivaux jusque dans l'amoiu, qui se résorbe lors de la confession de la mère (subli

mes pages de Maupassant) et après la mort du mari. Bimuel traite tout au premier degré, genre roman-photo. Les acteiurs jouent dans le même esprit. L'émotion passe mais n'atteint jamais le niveau du roman. Echec d'autant plus cuisant que Bunuel semble sincère. 1951 : Subida al cielo (La Montée au ciel)

avec Lilia Prado et Esteban Marquez. 1952 : El hruto (L'Enjôleuse) avec Pedro Armendariz, Katy Jurado, Andrès Soler, Rosita Arenas et Gloria Mestre.

114 - LUIS BUNUEL

1952: EL{TourmenÛj avec Arturo de Cordova

1953 ; loi Ilusion viaja en tranvia{On a volé

et Délia Garcès.

un trant) avec Lilia Prado et Carlos Navarro.

La splendide photo de Gabriel Figueroa tient

Comédie pseudo-sociale avec quelques pas sages assez drôles et d'autres enlevés : deux conducteurs de tramways volent leiu voitu re parce qu'on la destine à la casse. Ce fai sant, ils la sauvent après ime odyssée contée cruellement par Bunuel. Sympathique mais

lieu de mise en scène. C'est dans le scénario

que se situent les idées, elles sont très puis santes :les tourments obsessionnels du héros

qui le font devenir fou rendent compte de la jalousie et de ses conséquences stupides. Don Luis s'amuse avec ça de la meilleture des façons. Mais on reste frustré par ime mise en

laborieux.

images plate, sans inspiration. Le grand film

1954 : El Rio y la Muerte {Le Fleuve de la morij avec Columba Dominguez, Miguel

est potentiel. Les acteiu-s, qui surjouent sou vent, marquent la siuprise ou l'efîfoi comme dans le muet, ce qui ajoute à l'impuissance de l'ensemble.

1952 ; Robinson Cntsoé^LYec Dan O'tlerlihy et Jaime Fernandez.

Torruco et Joaquin Cordero. Pendant ime fête populaire dans im village au bord d'un fleuve, un homme assassine im

copain pour une bêtise. Ce meiutre déclen che ime série de défis et de vengeances comme on en trouve en Corse. Gerardo, le

Transposition primaire de l'œuvre de

médecin malade, se trouve mêlé à cette casca

Daniel de Foe. Primaire et peu courageuse.

de de vendettas. 11 y fera face en homme

Tout est possible avec un tel postidat. Bunuel se contente d'agencer ses séquences avec des ellipses maladroites et frustratrices.

d'hoimeiu mais refusera de se hattre. Mettant

On retrouve ses démêlés avec Dieu dans des

dialogues débilissimes. Vendredi arrive trop tard et ses rapports avec Robinson sont schématiques. Jeff Musso a fait beaucoup mieux avec Georges Marchai. 1953 : Abismos de pasion {Les Hauts de Hurlevent) avec Irasema Dilian, Jorge

ainsi fin à ces stupidités. Très bien filmée, cette histoire ne méprise aucun des partis ni aucun des personnages. Un certaine grandeiu émane de l'entêtement des hommes à pousser jusqu'au bout leur désirs de réhabilitation, que ce soit pour ou contre les coutumes. Hors des tics bimuéliens, ce film prouve bien que ces derniers ne sont pas utiles poiu la réussite d'une œuvre.

Mistral, Lilia Prado et Ernesto Alonso.

1955 : Enayo de un Crimen avec Miroslava,

Contrairement aux autres versions réalisées,

Ernesto Alonso, Andréa Palma Rita Macedo

celle-ci est très fidèle à la lettre. Fièvre, violen

et Ariadna Welter.

ce et passion, portées par une musique romantique à l'excès et des acteurs inspirés. Beauté des interprètes. Mise en images classi

Bunuel, dans ce film, rejette la vraie crimina lité, l'attribuant à ime sorcellerie qui rendrait inconsciente l'aspiration au meurtre. L'origi nalité du projet est de mêler à ces avatars de l'imagination une réalité roman-photo, happy end compris, dont on ne sait trop si

que avec quelques tics himuéliens ; papillons épinglés, exorcisme, mais placés là comme des signaux systématiques et non comme des symboles. Bimuel se cherche encore.

elle est concertée ou, elle aussi, inconsciente.

Pas de malaise clair ;ime histoire pour enfants

LUIS BUNUEL - 115

pervers qui ne craignent pas la contamination. Au reste, l'absence de risques caractérise la làble un peu bébête que constitue ce filmchamière.

1958 : Nazarin avec Francisco Rabal, Marga Lopez et Rita Macedo. Road-movie avant la lettre d'un prêtre mexi cain prenant exemple sur le Christ qui se met

à aider pêle-mêle malades, pêcheurs, voleurs, infirmes et persécutés. L'échec est au hout de la route, provoqué par les supérieurs de Nazarin, les autorités successives, la naïveté

de la démarche. Il est flanqué de deirx pauvres filles, ses apôtres qui finissent par l'abandon ner. L'ambiguïté de la trajectoire et celle de sa résolution sont totalement ménagées par Luis Bimuel qui a vu, de ce fait, son film récupéré par l'im et l'autre camp : les catholiques fer vents et les athées convaincus s'emparant du film pour en faire soit l'apologie d'im Christ moderne, soit la révolte anarchique d'un prê tre paradoxal. Premier chef-d'œuvre de Don Luis tant dans sa conception que dans l'écriture dont elle est sertie.

et complice de cette objectivité forcenée nous doime à voir les paysages conune des états d'âme des persoimages. La force du sujet n'est pas prise en compte comme telle, elle émane, tragique et distanciée, des faits et de leur complexité. 1961 :

avec Silvia Final, Fernando

Rey et Fransico Rabal.

La scène la plus célèbre du film est la paro die de la cène avec Viridiana au centre du

banquet, entourée de mendiants, de voleurs et d'éclopés. Cette scène est à l'origine d'une série de symboles crus et obsessioimels. Les accessoires deviennent instruments de la

fatalité. Ces précautions entachent l'œuvre et enlèvent de l'authenticité au parcours de Viridiana. Son apparente démission finale (elle épouse son cousin, être équilibré et insignifiant mais très beau) tente, sans y par venir, selon moi, de restituer une tardive

ambiguïté. Tout est déjà consommé : para boles et symbolique ont définitivement gâché le personnage, vidé de sa substance sans en être sublimé. Beau film à l'étrangeté contrôlée.

1960 : LaJoven {La Jeunefillé) avec Zachary Scott, Kay Meersman et Claudio Brook

(coproduction avec les U.S.A.). Dans une petite île, convertie en territoire de chasse de la côte méridionale, meurt im des trois seids habitants : le vieitx Peewee, assis

tant du gardien Miller. Celui-ci s'occupe de la fille du mort, Ewie, 14 ans. Il couche avec

1962:ElAngelExterminador {L'Ange exter minateur} avec Silvia Final, Enrique Rambal, Lucy Gallardo, Bertha Moss, Claudio Brook et Jacqueline Andere. Un maléfice empêche les invités de Don Nobile de sortir du salon qui devient peu à peu ime véritable porcherie où les vices

elle, l'habille en pute. Là-dessus vient se gref fer l'aventure de Traver, im noir qui se réfugie dans l'île pom échapper à im lynchage. Entre

cachés et les conflits larvés affleurent.

MîUer et Traver, l'afîfontement se terminera

cathédrale célébrer un Te Deum et, de nou

par la réconciliation. Ironie finale. Dans ce

veau, ils sont astreints à ne plus sortir. Parabole à la limite de la parodie. Violent, subversif, le film est sans doute le plus repré sentatif de la métaphysique bimuélienne

deuxième chef-d'œuvre de Bimuel, les situa

tions seules sont regardées sans mépris et sans jugement d'aucime sorte. Une caméra souple

Lorsque la possibilité leiur est revenue de quitter les lieux, les personnages vont à la

116 - LUIS BUNUEL mais la volonté de démonstration ntdt à

l'œuvre, moins forte, de ce fait, que Nazarin

l'impuissance alors qu'elle est déchirement pour l'autre.

par exemple et surtout que La Jeime Fille. l'impact recherché, privant les personnages de toute liberté, ce qui est logique, mais aussi d'authenticité ce qui l'est moins.

Luis Bimuel est né en Espagne, le 22 février 1900, à Calanda, province d'Aragon, réputée pour son lànatisme religieux, dans une famil le boiugeoise qui le lait élever par les Jésuites, ce dont il ne se remettra jamais totalement. Il

1965 ; Simon del Desierto {Simon du désert)

étudie les Sciences à l'Université de Madrid.

avec Claudio Brook, Silvia Final et Enrique

L'émotion est constamment subordonnée à

La troisième fois, il suit le Démon, échoue

En 1925, il s'exile à Paris où, rapidement, il rejoint le groupe des surréahstes. La vision de Les Trois lumières de Fritz Lang déclenche sa vocation. À 28 ans, il est assistant réalisateiu de Mario Nalpas siu le film La Sirène des tro piques avec Joséphine Baker et Pierre BatchelF. En même temps, il réalise siu im scénario de Salvador DaU im coiut-métrage que le pro priétaire des Ursulines fait coimaître à Man Ray et à ses amis: Un Chien andalou. Recon naissance immédiate. Et, peu après, l'explo

dans une hoîte de nuit où il devra rester jus

sion de UÂge d'or conforte la position de Luis

qu'au bout. La parabole de l'enfer est bien

Bimuel comme avant-gardiste. Il s'occupe, parallèlement, de doublages de films, repart en Espagne où il est producteiu exécutifsiu cinq films: Don Quintin etamargao, de Luis Marquina avec Ana Maria

Alvarez Félix.

Debout sur ime colonne antique, Simon fait pénitence depuis six ans,six mois et six jours. On lui offre une autre colonne plus luxueu se. Au bord de l'épuisement, il accepte, fait im ou deux miracles pour conforter la foi de ses fidèles, repousse sa mère qui va tout de même vivre à ses côtés dans une cabane. Par

trois fois, le diable vient le tenter, sein à l'air.

maigre et passablement grotesque. À fuir ! 1970 : Tristana avec Catherine Deneuve,

Fernando Rey, Franco Nero et Lola Gaos (coproduction avec l'Italie et la France). Une perversité infantile court le long de ce film attachant et mineur. Toujours ce mélange de roman-photos et de provoca tions sereines qui dynamitent la convention apparente du sujet. On peut y voir de la maîtrise. On peut aussi être rebuté par la banalité de la démarche et la redondance

des discours. Catherine Deneuve se prête

avec ime belle générosité aux volontés de Bimuel:c'est mieux que du professionnalis me, une forme de génie de l'interprétation, sourires légers à l'appui pour conserver la distance nécessaire. On pense à Bresson, à Mouchette, et là encore, Bunuel est per dant. La sécheresse chez ce dernier relève de

Custodio, Fernando Granada,AUbnso Mtmoz

et Luisita Esteso, 1935 ; L-a Hija de Juan Simon, de José Luis Saenz de Heredia avec Angelillo, Pilar Mimoz et Carmen Amaya, 1935 ; Centinella alerta, de Jean Grémillon

avec Angelillo, Ana Maria Custodio et Mapy Cortès, 1936 ; Quien me quiere a mi.'de José Luis Saenz de Heredia avec Lina Yegros, José Baviera et Mari Tere, 1936 et Espana Leal en Armas, dociunentaire monté par Jean-Paul Le Chanois, 1937.

En 1938, Bunuel abandonne l'Espagne alors en pleine guerre civile. Il gagne Hollywood où il est conseiller technique de films américains pro-loyalistes. Projet aban donné par la MGM dès l'instant où Eranco

LUIS BUNUEL - 117

est victorieux. Sans travail et sans argent, il se réfugie à New-York. Le Muséum d'Art Moderne l'engage. Il propose et réalise im documentaire de long-métrage à partir de documents inédits et d'actualités. Le film ne sera jamais distri bué. Contacté poiu nne série de films à la gloire de l'armée américaine, il sera rejeté parce que Dali a proclamé son athéisme (!). En 1948, après avoir supervisé les versions étrangères des films Warner Bros, il doit entreprendre La Bête aux cinq doigts que réalisera finalement Robert Florey. En France, le projet concernant La Maison de

une attitude révolutionnaire.

Quand le coq perd ses plumes, il doit se cacher, dit Tristana. Et c'est bien im Bunuel

déplumé qui achève sa carrière en 1977 avec Cet obscur objet du désir et sa vie le 30 juillet 1983 à Mexico, ville de son accomplissement. Honnêteté et dignité sont les vertus les moins contestées de sa réputation. Sa prédi lection pour l'esthétique l'a poussé à enga ger des acteurs d'une incontestable beauté pour chacun de ses films. Le corps masculin semble l'avoir fasciné : ne raconte-t-on pas qu'il adorait se faire photographier nu ? Autre anecdote révélatrice de son comporte

Bemarda échoue de même. 11 se rend alors

ment désinvolte (au bon sens du terme) : à

au Mexique, rencontre Oscar Dancigers avec qui il produira Gran Casino et sa carrière se stabilisera enfin. 11 lui aura fallu dix-sept années d'entêtements et de déboires. Trois

Jean-Claude Carrière qui se rapprochait de lui pour im nouveau projet et lui demandait « Alors, maître, que fait-on cette fois ? », il aurait répondu « Quatre-vingt-quinze pages

ans plus tard, avec Los Olvidados, c'est la

comme d'habitude ». Une dernière ; comme

reconnaissance internationale.

on l'interrogeait sur le sens de cette boîte qu'on trimballe dans Belle dejour, il aiuait

Je ne partage pas l'enthousiasme critique pour cet homme honnête et fier, formida blement sympathique. Les attaques obses sionnelles contre les grandes mystifications me paraissent éminemment suspectes. Anticléricalisme et antimilitarisme sont des

alibis : la vérité est qu'il saute la première ligne, qu'il refuse de s'attaquer à la guerre et à Dieu directement. Dieu d'abord « parce qu'on ne sait jamais » (Albert Camus). La

guerre parce qu'il pense certainement qu'il en est de justes. Ces recidades devant les problèmes de base l'entraînent à des gami neries passant pour des révoltes et à des extravagances qui masquent souvent tme

impuissance à se battre vraiment jusqu'au bout. Son goût et son sens de la liberté concernent l'approche de la dramaturgie avec laquelle il joue adroitement mais l'hu manisme qu'il y développe s'apparente davantage à la morale traditionnelle qu'à

affirmé ne rien savoir de son contenu en

ajoutant qu'il avait im^iné cette superche rie pom faire parler ces « cous de critiques ». Se non è veto...

FRIEDRICH FEHER - 119

FRIEDRICH FEHER (1889-1950)

Kabale und liebe - 1919 : Dos neue leben ;

1936 - iL4 SYMPHONIEDESBRIGANDS

Der unsichtbare gast - 1920 : Die rote hexe ; Die Tànzerin Marion ; Tyrannei des todes -

-7/10

Scénario :JackTrendiU et Friedrich Feher ; dia

1921 : Karriere ; Dos haus ohne tiiren und

logues ; Anton Kuh ; photo ; Eugène Schuiïtan ;

fenster avec Lilli Breda, Bella Musznay et Friedrich Feher ; Der Konig des lebens 1922: Die beichte eines monchs avec Magda

son : StarJey Attkins ; décors : Ernô Metzner ; musique : Friedrich Feher dirigée par Alfred Tokayer (tourné en Angleterre). Françoise Rosay(la diseuse de bonne aventure), Téla-Tchaï (fille de salle), Magda Sonia (la mère de Giannino), Jim Gérald (charbonnier), Hans Eeher (petit Giannino), Alexandre Rignault (le diable noir), Georges Grayes (grand-père de Giannino), Michaël Martin

Harvey (brigand au chapeau de paille). Al Marshall(brigand clarinettiste),JackTracy (bri gand joueiu de basson), Henri Valbel(commis saire), Oscar Asche (chef des gendarmes), Webster Booth (brigand chanteur), GeorgesAndré Martin (le maire).

Entre les Marx et Kurt Weil, ce film-poème fait pour les enfants manque un peu d'éner gie. De temps à autre, la machine s'emballe mais, le reste du temps, ça traîne pas mal. Le principe de la bande dessinée amait gagné à être contrarié quelquefois poirr gagner en subtilité. Ce n'est pas la qualité première de l'oeuvre qui, agréable cependant, reste relati

Sonia, Max Neufeld et Friedrich Feher ; Die

geburt des Antéchrist ; Die letzte Zarin 1923 : Die kurtisane von Venedig avec Magda Sonia et Raoul Aslan - 1924 : Dos verbotene land avec Vilma Banky et Oscar Beregy - 1925 : Ssanin avec Magda Sonia et Josef Wengrzyn ; Maria, die geschichte eines herz - 1926 : Die indische Tànzerin avec

Magda Sonia, Fritz Kortner et Friedrich Feher ; Maria Stuart avec Magda Sonia et Fritz Kortner - 1927 : Mata Hari avec

Magda Sonia et Fritz Kortner ; Die geliebte des Gouverneurs avec Magda Sonia ; Verbotene liebe - 1928: Draga Maschin avec Magda Sonia et Fritz Kortner ; Sensationprozess - 1929: Dos hausgrau sxec Werner Krauss et Magda Sonia ; Hotelgeheimnisse - 1931 : Ihr junge avec Magda Sonia, Friedrich Feher et Hans Feher - 1932 : Gehetze menschen avec Magda Sonia et Eugen Klôpfer.

Aux U.S.A. (courts-métrages)

vement médiocre. Le travail de Schufiftan est

1939 : Ave Maria ; Farewell to Vienna ; The

absolument remarquable aussi bien en inté rieurs qu'en extérieiurs. La musique, spéciali té de Feher, est jolie mais peu inventive. Magda Sonia, aussi jolie et gracieuse que Macha Méril, à qui elle ressemble beaucoup, fait resplendir le film. Le fils de Feher et de Magda Sonia, Hans, apporte une émotion un poil racoleuse.

Blue Danube waltz - 1940 : The merry wives of Windsor ; Unfinished symphony ;

AUTRES FILMS

comme acteur en 1913 et, l'année suivante,

1913 : Dos Blutgeld ; Die ehe der jungen félicitas ; Die miiber ; Emilia Galotti ;

comme réalisateur. Mais il n'abandonne pas son métier de comédien. Entre beaucoup

William Tell

Né à Vietme le 16 mars 1889, Friedrich Feher est avant tout un musicien : à treize

ans, il présente un opéra lyrique. Quelques années plus tard, il devient directeur du Théâtre La Renaissance à Vienne. Il débute

120 - PAUL FEJOS

d'autres films, il est le jeune premier de Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene en 1919. Le bruit court même qu'il aurait réalisé quelques scènes de ce film. Magda Sonia, son épouse, joue dans la plu part de ses productions, ainsi que son fils, Hans. En 1933, sentant le vent, ils émigrent en Angleterre où Feher tournera cette Symphonie des brigands qui le rendra célèbre. En 1938, le couple part aux U.Sj\. Feher fonde la maison de production SYMPHONY FILMS qui ne réalisera que des courts-métra ges. La dernière prestation de Friedrich Feher pour le cinéma est im rôle secondaire dans Jive Junction de Edgar Ulmer en 1943. Il meurt à Frankftirt am Main le 30 septembre 1950.

Friedrich Feher ne laissera derrière lui qu'un souvenir mitigé. Après une tentative de film d'art avec La Maison sansporte nifenêtre qui se recommandait fortement du style expres sionniste, et l'échec qui s'ensuivit, il se laissa aller à des productions commerciales jusqu'à cette Symphonie des brigands où il retrouve un peu d'ambition.

PAUL FEJOS (1897-1963) 1930 - BIG HOUSE •

- 6/10

Vital(Dopey), Émile Chautard (Pop),Jacques Jou-Jerville (Olivier), Jean Perry (Donlin), Albert Petit (docteur), Pierre de Ramey (Dunn), Raoul Paoli(Gopher), Roberr Graves (Sandy), George Davis (Putnam). Il y a une faute de script assez amusante : on dit au nouveau prisonnier, Kent Harvey(joué péniblement par André Burgère) que, doré navant, on l'appellera par son numéro : 48.642 et aussitôt après, on le photographie avec sur le carton 44.789 ! Cela dit, le docu

mentaire sur cette grande prison américaine est très impressioimant. L'époque n'autorisait

pas à rentrer dans les détails mais tout est sug géré avec habileté. Le reproche essentiel porte sur le scénario et les persoimages. Tout y est convenu, forcé et prédéterminé. C'est vrai ment dommage parce qu'on frôle constam ment le chef-d'œuvre. Le travail de Paul Fejos est d'une précision élégante et puissante. Ces deux adjectifs ne se marient pas souvent dans la mise en scène. Fejos y parvient par ime habileté inattendue en ce début du parlant. Larges travellings et vastes panoramiques à la grue qui ne laissent rien au hasard, architec tures complexes des plans avec ime figuiation nombreuse et bien choisie, images blanches et gtises qui expriment la monotonie, tout concoiut à nous faire pénétrer, nous specta

Coréalisateur : George Hill pour la version

teurs, dans les cellules ou les bureaux avec im

américaine

réalisme adéquat. Charles Boyer subit ici im personnage un peu trop prévisible, ce qui le prive de sa subtilité habituelle. Mais, dans l'ensemble, nous avons afiàire à im joli film et à un spectacle de grande qualité.

Scénario : Frances Marion ; dialogues : Yves Mirande ; photo : Peverell Marley ; son ; Douglas Shearer et Robert Shirley ; décors : Cédric Gibbons ; montage : Helen Lewis (tourné en Amérique). Mona Goya (Anna Harvey), Charles Boyer

(John Morgan), André Berley (Butch), André Burgère (Kent Harvey), Rolla Norman (gar dien-chef Wallace), Georges Mauloy (James Adams, directeur de la prison), Geymond

1932 - MARIE,LÉGENDE HONGROISE »» - 6/10

Scénario et dialogues : Paul Fejos d'après un roman d'Ilona Fùlop ; photo : Istvan Fiben, Peverell Marley ; son : Ferenc Lohr ; décors :

PAUL FEJOS - 121

Serge PiménofF ; musique : Vincent Scotto, Laszlo Angyal et Gyorgi Ranki ; montage ; Wolf Lothar (tourné en Hongrie). Annabella (Marie), Germaine Aussey (pension naire), Ilona Dajbukat (patronne du bordel),

exprimer au plus profond les états d'âme d'un personnage joué par une actrice incomparable.

Simone Héliard (fille blonde), Karola Zala,

•- 8/10

Isrvan Gyergyai (séducteur).

1932 - FANTÔMAS

Scénario : Paul Fejos et Arme Mauclair d'après les romans de Pierre Souvestre et Marcel AUain ;

La légende en question veut que la Vierge envoie des orages pour protéger les jeunes filles en péril face aitx hommes. L'histoire de la servante Marie est chargée d'illustrer cette légende. Un soir de fête, Marie accompagne ses patroimes au bal. Mais elle n'a pas le droit d'y assister. Revenue dans le jardin de la maison, elle est subornée par le soupirant de la jeune fille de famille trop timide pour accepter les avances du jeime homme. Un

dialogues : Anne Mauclair ; photo : Roger Hubert et Peverell Marley ; son ; William Bell et Marcel Connues ; décors: Gabriel Scognamillo ; montage: Denise Batcbeff. Tania Fédor (Lady Belham), Anielka Elter (Sonia Danidofï), Marie-Laure (Marquise de Langrune), Jean Galland (Fantomas), Thomy Bourdelle(Paul Juve), Georges Rigaud (Charles Rambert), Jean Worms (Lord Beltham), Gaston Modot (Firmin), Roger Karl (JeanMarie Bonnet), Maurice Schutz (abbé Sicot),

enfant va naître. Marie est chassée, elle va

Philippe Richard (Michel), Georges Mauloy

de travaux en travaux jusqu'au jour où elle est recueillie par la maîtresse d'im mauvaîs

(professeur Gabriel), Paul Azaïs(Giroud, méca nicien), Pierre Hot(médecin), Alfred Pasquali, Georges Paulais (?).

lieu. Toutes les filles adorent Marie et sa

petite fille. Mais les commères vont exiger que l'enfant soit prise en charge par l'Assistance. Peu à peu, Marie devient folle et meurt. Du ciel elle enverra des orages poiu: éviter que la jeune fille de la famille ne soit victime à son tour du suborneur.

Nunuche ? Certes ! Mais Paul Fejos joue le jeu de la légende, se reposant entièrement sur Annabella. Caressée par des travellings délicats, des panoramiques souples, prise en main par des raccords dans l'axe admira bles, Annabella est cette Marie pleine de grâce sur qui s'abattent tous les malheurs.

À l'instar de Gaston Leroux, mais en mineur, Pierre Souvestre et Marcel AUain ont bâti

cette histoire invraisemblable de meurtres

mystérieux commis par un personnage non moins mystérieux baptisé Fantômas on se demande pourquoi. La Marquise de Langnme est donc assassinée dans son château où les passages secrets pullulent. Deux témoins subissent le même sort et la beUe

Lady Beltham a, par rapport à ces assassi nats, un comportement étrange. L'inspecteur

Paul Juve finit par démasquer (cette fois, le

Le mélodrame s'efface devant son beau visa

mot est juste) le sinistre Fantômas. Mais ce

ge lumineux, devant ses mines effarouchées ou joyeuses, devant sa gestuelle de danseu

dernier s'échappe in extremis tandis que Juve se promet de gagner la seconde manche. Cela signifie qu'une suite était prévue et qu'eUe n'a pas été tournée. Quoiqu'il en soit, Paul

se. Elle est la substance de ce film fantasma

gorique qui n'a peur ni d'une religiosité excessive, ni de l'étirement des plans pour

Fejos filme avec une habileté certaine : ses

122 - PAUL FEJOS

exacts. L'intrigue est très plaisante à suivre. Mais dans le challenge qui oppose les acteturs pour savoir qui jouera le plus mal, Georges Rigaud, geignard et grotesque, arrive en tête. Suivent, dans l'ordre, Thomy Bourdelle,

film,transcendé par ime mise en scène parti culièrement fluide, resplendissante. La scène du mariage virmel est im exemple typique de la manière de Fejos:émotion à fleur de peau, boime santé, joie de vivre sont les mots d'or dre de l'œuvre que soutiennent la gentillesse,

Jean Galland et Anielka Elter. La mise en

la beauté d'Annahella et de Gustav Frôhlich.

images est le seul atout de ce film qui, d'in

Magnifique réussite.

raccords sont harmonieux et rigoureusement

vraisemblance en niaiserie, finit par lasser. AUTRES FILMS

1933 - GARDEZLE SOURIRE

EN Hongrie

»»» - 6/10

1920 : Pan avec Lajos Gellert et Claire Bauroff ; Lidercnyomas {Cauchemar) avec Margit Lux et Lajos Gellert ; Pekete Kapitany {Capitaine noir) avec Lajos Gellert et Gusztav Partos ; Ujmelok {Les Rescapés) avec Lajos Gellert et Maja Jankszovsky ; Joslat {La Prophétie) - 1921 ; Arsen Lupin

Coréalisateur : René Sti

Scénario : Paul Fejos et Boris Palotal ; adapta tion et dialogues : Paul Fejos et Adolf Lantz ; photo : Adolf Schlasy ; son ; Alfred Norkus ; décors : Emil Stepanek et Heinz Fenchel ; musique : Ferenz Farkas et Lévine ; lyrics : René Sti et Sandor von Szlatinay ; montage :

utolso

kalandia -

1922 : Szenzacio

Lothar Wolff(tourné en Autriche).

{Sensatiori) - 1923 : Egri Csillagok {Les Éto-

Annabella (Anna Lermercier), Hélène Darly Gustav Frôhlich (Jean Durand), Marcel Vibert (commissaire), Robert Ozanne (vendeur de

les de l'Eger) avec Mata Janszovsky et Zoltan Maklary.

voitures), Camille Bert (curé).

Aux U.S.A.

1928 : The last moment avec Otto Matiesen

et Anielka Elter ; Lonesome avec Barbara

Il n'y a pas ime direction de Imnière, pas im axe de caméra qui puissent désavantager l'ex traordinaire visage d'Annabella. Paid Fejos le sait, il en profite et il a sacrément raison. C'est à Vienne que se déroule l'histoire sim-

Kent et GlennTryon - 1929: Broadrvay svec Evelyn Brent et Glenn Tryon ; The last per formance avec Conrad Veidt et Mary

plissime qui suit ; Jean, chômeur, décide de

1934 : Flugten fra millineme avec Inga Arvad et Erling Schroeder ; Fange n° 1 avec

se noyer. Au moment où il va exécuter son projet. Aima surgit et se jette du pont. Il la sauve, s'aperçoit qu'un sauveteur est récom pensé, la reflanque à l'eau, alerte la Police et la sauve à nouveau. Ensemble, à la tête de

cinquante shillings, ils vont affronter les diffictdtés de l'existence. Paid Eejos n'aime pas vraiment les dialogues. C'est à un film quasi ment muet que nous assistons avec juste quelques mots nécessaires à la clarté du récit. Une certaine naïveté, on s'en doute, porte le

Philbin. Au Danemark

Christian Arhoff et Towe Wallenstrom -

1935 : Det gyldne smil avec Bodil Ipsen et Carlo Wieth. En Suède

1938 : Stammer lever an (documentaire en

sept parties toutné aux Antilles) ; En handfull ris(documentaire tourné en Thaïlande). Au Pérou

1941 : Yagua.

PAUL FEJOS - 123

Paul Fejos est né à Budapest le 24 janvier 1897.

Passionné de cinéma depuis la Grande Guerre, il réalise quelques films en Hongrie après le conflit mais la crise qui sévit dans son pays le contraint à interrompre son acti vité. 11 se consacre alors au théâtre, mettant

en scène des représentations religieuses dans le style du Moyen-âge. En 1923, il émigré airx U.S.A., travaillant pendant trois ans à l'Institut Rockefeller comme bactériologiste. Puis, réussissant à gagner Hollywood, il réalise avec l'argent qu'il a économisé The last moment qui le fait agréer par les Américains. Au début du parlant, il retourne en Hongrie où il reprend sa carrière qui va très vite devenir internationale. Après 1941, il s'ins

talle définitivement aux U.S.A. pour revenir à ses recherches bactériologistes. Il meurt le 23 avril 1963 à New-York.

Simplicité, émotion directe, goût prononcé pour les visages de femmes (Annabella n'a jamais été plus belle que dans les films de Fejos), technique au poing héritée de nom breuses incursions dans des documentaires

scientifiques : telles sont les caractéristiques d'un cinéaste dont la stylistique reste liée au muet. 11 en a hérité le sens de l'image effica ce parlant immédiatement aux yeux et au cœur et aussi du montage parallèle indis pensable, en l'absence de dialogues, pour expliciter l'action. De Lonesome(Solitude) à Une Poignée de riz toiuné en Thaïlande et traitant de la faim

dans les pays asiatiques, il fait preuve d'une idéologie de gauche sans militantisme. On peut considérer, dans ce contexte-là, qu'il est un précurseur de Jean Grémillon. Le seul film qu'il ait tourné en France, Fantômas, où les dialogues servent davantage l'anecdote que les images, est aussi son seul

échec artistique. Paul Fejos est typiquement un (grand) réalisateur du muet que les contraintes du parlant ont essoufflé peu à peu.

124 - INDEX ROBERT BOSSIS - 68

ROBERT BOUDRIOZ - 69 B

JEAN-LOUIS BOUQUET - 71

ANDRE BERTHOMIEU - 3

HUBERT BOURLON - 72

JEAN BERTIN - 35

JEAN BOYER - 73

ANDRÉ BEUGLER - 35

GUIDO BRIGNONE- 101

ROBERT BIBAL - 36

ARNO-CHARLES BRUN - 103

ANTONIN BIDEAU - 41

DIMITRI BUCHOWETZKI - 104

PIERRE BILLON - 41

LUIS BUNUEL - 105

HENRY BLANKE - 56

ALPHONSE-LUCIEN BLONDEAU - 57 CARL BOESE - 58

FRIEDRICH FEHER- 119

GEZA VON BOLVARY - 61

PAUL FEJOS - 120

MARIO BONNARD - 63

Conception graphique

François Jenny ([email protected])

Achevé d'imprimer en janvier 2011, sur les presses de l'imprimerie Cassochrome. © Textes

Paul Vecchiali

© Éditions de l'Œil 2010

Dépôt légal : janvier 2011 Isbn; 978-2-35137-094-0 Les Éditions de l'Œil

Freddy Denaës & Gaël Teicher 7, rue de la Convention - 93100 Montreuil

Tél.:01 49 88 03 57 / [email protected] www.editionsdeloeil.com

L'ENCINECLOPEDIE Paul Vecchiali

Une très regrettable erreur technique a fait disparaître du tome I de L'Encinéclopédie de Paul Vecchiali 22 cinéastes dont l'auteur s'était pourtant bel et bien acharné à voir et revoir les films et à en établir la critique avec toute la subjectivité nécessaire. Cet addendum vient réparer ce manque cruel, et André Berthomieu, Jean Bertin, André Beucler, Robert Bibal, Antonin Bideau, Pierre Billon, Henry Blanche,

Alphonse-Lucien Blondeau, Cari Boese, Geza von Bolvary, Mario Bonnard, Robert Bossis, Robert Boudrioz, Jean-Louis Bouquet, Hubert Bourlon, Jean Boyer, Guido

Brignone, Arno-Charles Brun, Dimitri Buchowetzki, Luis Bunuel, Friedrich Feher et Paul Fejos retrouvent ainsi leur juste place dans cette autre Histoire du cinéma. L'exhaustivité, la pertinence et l'impeninence n'ayant pas de prix, ce troisième tome involontaire est bien sûr gracieusement offert en complément des deux premiers.

& 00,00 euros

Les Éditions de l'Œil avec le concours

du Centre National du Livre

Isbn : 978-2-35137-094-0 97823513709^0

Dépôt légal : janvier 2011