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French Pages 800 [789] Year 1947
M.A.LLAIS ~
INl;ÉNIEUR EN CHl!I" ÂU COit~ DU MINCS pFIOl"'E.S'SEUR o·t!:coNC!>MIIE. Gt.NtRALE L e:coLL NATIONALE SUPtRI 1tu-.1t DE.S MIN&S O& PAIIIS .
ÉCONOMIE 1. INTÉRÊT
É'SENTATI0N NOUVELLE DE.S PROBLÈMES FONDAMENTAUX p~LATIFS. AU RÔLE ÉCONOMIQUE DU TAUX DE.-L'INTÉRÊT R ET LEUR.S .SOLUTIONS
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DÉPOSITAIRE • RAIRU: DIES l'U• &.ICATIONS omclnl.U
40,ru• de Verneuil PÂRIS (Vit)
IMPRESSION IM"'"'IMIEIIIIIS
NATIONAL.li:.
27, rue de- la· Convention PAIIIIS ( XV:)
ÉCONOMIE ET INTÉRiT wosmoN NOUVELLE DES. PROJU,DBS FOND!IIINT!UJ RELATIFS A.U RÔLE jcoNOIOQUB DO TAUX DB L'IN'l'ÉdT BT DB LB1JRS SOUJ'ffOIIS (1) JIii' If_ ' " ' " ·
Iagmieur • cW aa Carpi des U..., Professeur d'~omie générale 1 lT.cole ~ .,-_.. des 111w • Paria et d'économie théorique 1 l'lmtitut •· Slatiltilpe • 111...._.. c1e Jtuil.
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M.ALLAIS
INGÊ:NIEUA EN CHl!rAu co•NDU MINIIS PRO,.ESSIEUR o·~cONOMIE OÉNtRALE A L~COLE NATIONALE SUPÉFIIEUAIE DIIS MINIIS DE PARIS
ÉCONOMIE INTÉRÊT &
pRÉ.SENTATION N_OUVELLE DES PROBLEMES FONDA!"fEN!AL!)( Re:LATJFS AU ROLE ÉCONOMIQUE DU TAUX DE L INTERET ET CE LEURS SOLUTIONS
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DÉPOSITAIRE
•MPRESSIQN
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IM~IIIIIIMIUUC
40, rue de Ve.-neuil PARIS (VIC) .
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NATIONA~E.
eo,,... ntion PARIS (XV~)
Cette étade est dédiée à
I. FISHER auquel la théorie du. capital, du revenu el da tau de fintérll doit tant de progrès, en témoi9nage de notre profonde et respectu.e,ue admiration
SOMMAIRE C•J. N.. Papa. AU lecteur • • • • · • · · · · • · • • • • . • .. , ......••.••....•......••. 0 11 Introduction ................................ . 1 )5 Il, Généralités .•.................••....•....•....•.••. (& 23 Ill, Apologue des Pêcheurs .............•.......•....•... 21 48 In·térêt, Capital e't Capitalisation ............•......... 28 57 Détermination du ta~x d'intérêt du capital à J'&pilllbre dans une économie de compte .••...•...•••.•••••. 9) 38 A. Offre de capital •••....•......•.•.•••••..... 39 91 B. Demande de capital ..............•......... (&,2 103 C. Marché du capital ......................... . (l8 143 VI. Intérêt et rendement social ......................... . 54 153 Yll, Intérêt et productivité socfole ..................... . 67 170 VIII. Intérêt et monnaie ..•.•••........................... 78 2.20 A. Prime de liquidi'té de la monnaie circulante ••.• 79 231 B. Structure générale de l'économie ........••.• 83 249 C. Détermination du taux d'intérêt ••••••••••••.. 06 300 D. La théorie de Ja monnaie, la théorie générale des prix et la théorie de l'intérêt............ 102 369 IX. Le problème de l'intérêt . .. .. . . .. . .. .. .. .. .. .. . .. .. . J U 4.29 A. Posilion du probl~e .. • .. .. • .. .. .. .. .. .. .. JJ4 429 B. Théories erronées ou incomplètes de l'intérêt. . J 17 435 C. Fondement de l'existence d'un taux d'inté~t toujours posi1if . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . • . . . . . . 134 477 X. Poriée de la théorie générale de l'intérêt . . . . . . . . . . . . . . 140 515 A. Aspects fondamentaux du problème de l'intérêt 140 515 B. In1érêt et rendement social • . . . • . . . . . . . . . . . . . 144 535 C. Intérêt et produetivité sociale . . . . . . . . . . . . . . . . 146 542 D. Intérêt et monnaie . . .. .. . . . . .. .. .. .. .. . .. .. 148 552 E. Fondement de l'intérêt • . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . • 151 555 F. Perspectives économiques et sociale, de Ja théorie de l'intérêt . . . . . . .. .. . .. .. .. .. .. .. 158 568 Au terme d'une étude ..... , ... , ....•• , , , , .. , • , , •• , •••••• , 170 625 A..~NEXES, lliustration de la théorie générale de l'inté~t par l'étude de schémas simplifiés .. . . • • • • • .. . . .. .. • • • • • .. . . 171 631 ANNEXE 1. Illustration de la théorie de la produc. livité sociale . . . . . . • . • . . . . • • • . • . . • . • • • . • • • • • • • . . • 172 63!& ANNEXE II. Illustration : c Hem-eusement, il n'y a plus dans les lois de la valeur rien à éclaircir actuellement, ni plus tard ; cette théorie est compllte. >. (1 - Ce chiffre constitue Ja référence de la citation et iJ renvoie aux tableau de référence Joints en Annexe. Le lecteur désireux de connaitre les raisons pour lesquelles nous utilisons systématiquement dans nos travaux ce système de r6férences pourra utilement se reporter A notre OU'ffale c A la Rffherche d'une Discipline économiqae >, tome I, Di• .11) •. · •.
lG tomrOJOB m rsmti.r. N• 1 En fait, le problème de l'intérêt constitue ce11ainement le problènie
le plus ardu de la science économique (2) et l'uti-Iité de son étude est absolument fondamentale. De sa solution complète dépend, en elfet la compréhension de l'économie considérée dans son ensemble et le~ mesures pratiques à prendre pour toute politique rationnelle . . En réalité, pour qui n'a pas parfaitement compris et constamment présent à l'esprit le mécanisme théorique de l'intérêt tant dans une économie de compte que dans une économie monétaire, le rôle joué par ce dernier dans l'économie réelle est certainement à peu près indéchiffrable, car au fonctionnement déjà délicat de l'économie théorique viennent s'ajouter toutes les perturbations trèe complexes de la réalité, notamment celles d'ordre monétaire. La question du fondement de l'intérêt, après avoir été passionnément discutée pendant tout le xn• siècle semble aujourd'hui un
peu délaissée; elle n'en constitue pas moins une des questions de base de la S!Cienee économique dont l'importance ne saurait être trop soulignée.
2. Objet de la pneente •de (2). La présente étude se propose de présenter au lecteur une exposition ramassée, à bien des égards nouvelle, de la théorie de
l'intérêt, qui, nous l'espérons, iui permettra d'en arriver rapidement à une vue synthétique, à la fois claire et cohérente.
Il ne saurait, à vrai dire, être question de procéder ici à un exposé scientifique, à la fois rigoureux et complet, du problème de l'intérêt. Pour une telle tlche, ee n'est pas moins d'un gros volume qui serait nécessaire et nous ne pouvon~ compte tenu des délais matériels de rédaction et de nos autres occupations, en envisager la publication avant deux ans. N. ·1 (2) La question est mathématiquement moins complexe que celle du r-endement social que nous avons déjà étudiée dans le tome J de notre ouvrage c A la Recherche d'une Discipline économique> (chez l'auteur, 1943) et que nous avons résumé dans notre plaquette c tconomie pure et Rendement aociah (Sirey, 1945), mais son exposition logl. que est certainement beaucoup pJus difllcile par ·1e fait même de {•interdépendance générale dfJI paramètres économiques.
N· 2
DmlODUO'l'IO)F,
17
La présente étude se bornera donc à l'essentiel (f) et nous estime.. rons qu'elle aura pleinement atteint son but ti elle pennet de mettre en évidence certains aspects particuJièrement délicats de Ja théorie de l'intérêt et si elle suscite dès maintenant des observations el suggestions qui ne manqueront pas de nous être particulièrement utiles pour la mise au point de notre étude générale (2). Dans son état actuel, l'exposition qui suit tient déjà compte des observations et suggestions de personnalités alliant à la fois une culture scientifique et économique approfondie et l'expérience des aft'aires, panni lesquelles nous devons tout particulièrement remercier ~IM. ANGOUSTURES, ancien élève de l'tcole PolJtechnique, attaché à Direction de la Société Générale. CAQUOT, ingénieur conseil, membre de l'Institut; DAYRE, ingénieur en chef du Génie rural; DE~rnl'sSEAUX, ancien élève de l'~cole Polytechnique, avocat à la Cour; DENIS, professeur à la Faculté de droit de Rennes; DESCHAMPS, ancien ingénieur du Génie maritime; DETŒUF! ~cien ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, président du Syndicat général de la Construction électrique; DIV1su., inspecteur général des Ponts el Chaussées: professeur d'économie générale à l'f':cole PolJ1echnique; DuBOURDIEl', professeur au Conservatoire des Arts el Métiers: actuaire conseil à la Banque de Paris et des Pays-Bas; DuPONT-FERRIER, secrét~ire général des Entreprises CampenonBernard;
N. 2 (1) En fait, tous les développements qui suivent sont d'une brièveté et d'une concision extrêmes, et nous avons dQ, à conlre-cœur, éliminer systématiquement bien des développements particuliers qui pourtant auraient souvent contribué à mettre ~n lumière certains aspects parti· culièrement difficiles ou significatifs de la théorie de l'intérêt. Il est possible qu'il en résulte pour Je lecteur certaines difficultés au cours de sa lecture, mais qu'il pense bien que c'est là la conséquence nécessaire de l'avantage que nous avons voulu lui donner d'un exposé li la fois relativement court et complet de la théorie générale de l'intérêt dont Ja complexité constitue encore un des obstacles fondamentaux qu'ii reste à la théorie économique de surmonter. N. 2 (2) Qui fera essentiellement l'objet du deuxième tome de notre ouvrage général A la recherche d'une di1clpline lconomiqut.
18
...
LAVA.ILLB, ingénieur des Ponts et Chaussées; LocaARD, vice-président du Conseil général des Mines i LUTFALLA, secrétaire général de l'icole nationale d'organlsati économique et sociale, président-directeur général de la Co:~ pagnie d'asmirances « La Nationale »; REFREr.JER, ancien élève de l'f!cole Polytechnique; Ronm, Ingénieur E. C. P., attaché à la Société Citrofin; Rov, inspecteur général des Ponts et Chaussées! professeur d'économétrie à l'Institut de Statistique. Dans toute cette étude nous nou1 plaeeron1 dam le eadre d'aae éeonomie eoucmTeDtieile. En fait et naturellement il s'en faut de beaucoup pour que les hypothèses fondamentales correspondant à une telle économie se trouvent confirmées dans la vie économique
réelle. Mais, d'une part, pour être imparfaitement vérifiées, elles intei,1. viennent le plus souvent au moins à l'état de tendances et, par sillcur~, el!es correspondent en tout étal de cause à une économie de référence caractéristique d'une gestion optimum dont l'étude est indiBpemable (3).
3. Plan suivi (3). Après l'expo&"é de quelques généralités concernant la théorie de l'intérêt et un court apologue mettant en évidence, dans un cas tdmple, que!qu('s-unes de ses caractéristiques essentielles, nous exposerons le rôle joué par le taux d'intérêt dans la capitalisation et dans la 1étermination de l'offre et de la demande de capital et nous verrons ~omment il se détermine. ~ous examinerons alors tout particulièrement la fonction remplie par le taux de l'intérêt dans le fonctionnement général de l':l!:eonomie ~u double point de vue de la recherche d'un optimum de gestion {t) et d'un optimum de structure (2) et nous nous efforcerons de dégager les lien! existant entre le taux d'intérêt et les phénomènes monétaires (3). N. 2 (3) On peut, en effet, montrer que pour une répartition donnée des ,ervices consommables, il existe an optimum intrinsèque de l 1économie :.it que cet optimum correspond à une gestion concurrentielle (voir notre étude c Économie pure et rendement social>, Sirey 1945). N. 3 (1) Intérêt et rendement social, (2) Intérêt et productivité sociale. ·f3) Intérêt et momwe.
10
IlffllOD17C'l'IOlf.
~ous essaierons alors de montrer pourquoi, dans les dlJ1mmte1 économies connues, le taux d'iotéret a toujours eu, en tous temps et en tous lieux, une valeur positive et nous terminerons cette étude par quelques indications sur la portée de la théorie présentée au triple point de vue de la gestion de l'économie, de son équipement capltalistique et de sa politique monétaire. Dans l'ensemble, l'exposition qui suit n'est que l'aboutissement logique des travaux des éminents économistes qui nous ont précédé, au premier rang desquels nous devons placer ceux de I. Fisl1er, E. vor: Boëhm-Bawcrk, 1. M. Keynes et J. E. l\fcade. Toutefois, sur quatre points, nous pensons avoir fait particulièrement progresser la théorie de l'intérêt. Le premier concerne l'existence d'un optimum d'équip2ment eapi• talistique de l'économie el fait l'objet de ce que nous appellerons la théorie de .Ja productivité sociale. Nous avions cru, en dé' à toucher à l'instant t0 ; alltJ,".e!JJ:ent dU, la '91ev achaelle à l'lnstaat '• d'aae UDU6 de mollJlfie 1,l toac;b.R :Accl'lutaa.t :11 est 1 / (1 + JJ'-
u
:N" 17 rnoye D
).
(t) entre les deux lnltanbl lo et
t devra aatisraire à la rala-
lÏOD· (1 iM
,;, -- ,J• ( l)
soil :
) .C, (11 J, }.('=-=--
('2)
'
Le taux d'intérêt continu moyen apparaît ainli comme la moyeDDe arithmétique des taux continus instantanés pendant la période oonsideréf. li. Taux d'intérêt duconûnu. Soit J le taux d'intértl disconlinu moyen entre t0 et t. On dol& avoir :
(3)
soit : (l
(4)
+ J) -
,_,
( l ).
En première approximation et si j est petit, on a donc : J-j
(5)
Pour des va.leurs de j de l'ordre de 1 à 10 %, l'erreur relative alml commise est de l'ordre du 1/1.000. Par ailleurs, suivant la définition donnée de1 différent, taux disoontinus et compte tenu de la condition d'équivaleooe, on dol\ avoir :
(6) (7)
~l +J,t=(l +I 1)(l +IJ ... (1 +I,) l ' I T
,
(t
(l
+J,),
+J,-,)"-'
Telles sont les relations liant entre eux les diffnen\8 taux annuels payables par an.
N. 17 (1} Cette relation montre que le taux discontinu et le taux continu sont de même signe. On peut en fait montrer qu•u y a là une circonstance générale et que le signe do taux de l'intêrtt relatif l une p,rtode donnée est indépendant de ses modallt6a de d61n!Uoa. SC:OIIOMm n llffiatT. - J. P. ?57173.
,a•
N• l'i Ca d'un ,..,,_. permanent.
Si -l'économie considérée est en régime permanent (i'), on a :
(8)
11 - ~ - - ••• =-1,.-1
i ==-constante
et par suite :
(9)
J 1 =J............ J,-J-=I J=i 11 résulte de ces relations que dans un régime permanent en équilibre, la ftleur du taux d'intérêt annuel payable annuellement est indépendante de la dUNe du pr•. Il n'y a donc aucune différence entre les taux d'intérêt pur correspondants aux valeurs à eourt et à long terme. Par ailleurs on a d'après la relation (-6) : (10) l +I-ei soit pour les petites valeurs des taux : (li) INi YllrÜdion
ua lall# tl'inlhêt par• aec 'l'éclaéanœ.
Ainsi on doit théoriquement concevoir autant de taux d'intérêt moyen Jq que de périodes (t0 tq)• En fait et dans la réalité on ne considère pratiquement que deux taux, le taux à court terme, moyenne des taux des prêts à court terme (d'une durée de quelques mois au plus) sur le marché monétaire, et le taux à long terme, moyenne des taux des prêts à long terme sur le marché financier (d'une durée de plusieurs années). Les taux qui sont cotés ne représentent d'ailleurs pas comme ,nous le veITOns (2) les taux d'intérêt p1ll"S correspondants et, autant qu'on puisse en juger, le taux à court terme doit être considéré (3) comme inférieur au taux d'intérêt pur correspondant en raison des avantages de négociabilité facile présentés par ·les créances à court terme alors que le taux à -long terme doit être considéré (3) comme supérieur au taux d'ûitértt pur eorreapondam en raison de l'existence d'une prime de risque pour •es prêts à long terme multant de l'incertitude de l'avenir. (1') N• 13.
(1) N• 84. (9) Ba parai, toâ aa mallllo
43
J!iO 18 La différence entre les taux d'intérêt pun à court e& à long terme t ainsi, en général, plus faible qu'il ne peut paraitre à première es Si l'économie était en régime permanent, U rinlle d• indi'Vll;~ns données que leur différence serait rigoureusement nulle et ca~e, en période de stabilité mon&ire tout au moiDI, l'écoDOJDie co t être assimilée en première approximation à un nglme penna~ t leur différence doit être considérée en fait comme tris f alhle (3). ne0 ~ voit finalement que fa supériorité que l'on CODState, en génml, d taux d'intérêt à long terme sur le taux d'lntm-êt à eomt terme ;it être probablement attribuée à l'existence d'une prime de liquid•té ptus élevée pour les créances à court terme que pour I• crunoet à1long terme et d'une prime de risque plus grande pour lea CN&Dees à long terme (-1). · US. Apologue du sou d'or (f 8).
Les formules qui précèdent montrent qu'un capilal recapilaillé croit en exponentielle et il est facile de vérifter que, même pour des valeurs relativement faibles du taux de l'intédt annuel, 11D capital dont on reeapitalise constamment les intérêts, ne tarde pas à prendre des valeurs énormes. Qu'il nous suffi.se de citer ici l'apologue du BOU d'or de Germinal (t) placé en l'an zéro de notre ère à un taux 4l'fmér6t de
8,'I %· Le capital-or provenant de la reeapi1aliaat.lon constante des inlérêls provenant de ce modeste BOU ne représenterait pas moins en t9'5 qu'une masse d'or équivalente à autant de globes d'or au même ti\re de la grosseur de la terre tombant de milliardième de seconde en milliardième de seconde depuis la même époque (2). (4) Ces indicaUons seront .pNCil6es plus Join (,n .. 82 el 84). N. 18 (1) Qui était encore notre sou avant la réforme monétaire de 1928.
est facile .de s'en assurer par un calcul facile. Soit d la densité de l'or, R le rayon et M la longueur du mér.id.ien de la terre en mètres, p le poids en grammes du sou c.''or de Germinal et P le poids en grammes d'.un globe d'or de même titre de la grosseur de la terre, on a : '" ... · (2) Il
.•·•
~- 18
i6. Taux d'intérit monétairee, taus d'intérlt ulariaux, taus d'tatérk réeb, taux d'inlérit or, taus d'intérit ffaia (19). Nous avons désigné (t) respectivement par tam. d'intérêt monétaire, taux d'intérêt salarial, taux d'intérêt réel, taux d'intérêt or et taux. d'intérêt vrai, la mesure du taux d'intérêt suivant que l'unité de valeur employée à chaque instant est l'unité de monnaie circulante, le salaire horaire a de l'unité manœuvre, la vaieur dont la mesure nominale est égale à l'indice des prix P, l'unité de poids d'or ou la valeur d'une unité d'un bien ou d'un service quelconque. Nous désignerons ces différentes mesures des taux d'intérêt en affectant les mes~ nominales correspondantes des indices prime, seconde, tierce, quarte et v. Toutes ces notions sont en fait très simples. Ainsi la distinction entre taux d'intérêt nominal et taux d'intérêt réel correspond à Ja distinction constamment faite entre salaire nominal et salaire réel. Le taux d'intérêt réel c'est le taux d'intérêt évalué compte tenu du Soit N le nombre de milliardièmes de secondes qui se sont écoulfes depuis l'an O; on a N = 194!> X 365 X 24 X 60 X 60 X 10'
Soit I le taux d'intérêt tel que le sou d'or recapitaliH donne en 1945 un. capital or de poids NP, on doit avoir p (l
+I ) 19• 5 = NP
soit 1
{.(l+ I) = 1945 {
NP
p
0
Compte tenu des expressions de N et P et des valeura M =60
JO' màtres p = 0,0161 grammes d. .... 19,3
on trouve 1&6,9
{_(1 +I)= 19t,. 5 ==0,021&1
d'o6 1=5,7·/. Si on avait aeulement une succession de seconde en seconde, soit N = 19~5 X 365 X 24 X 60 X 60
on trouwrait pour I la valeur un peu plus faible de 4,5 %. . N. 1' (1) N• 5.
1&5
lfi, 19
uvoir d'achat ~u capital nominal. Ainsi, on peut dire que dalll 11118 ~riode où les pnx haussent de t 0/0 par an, 'i1D taux d'lni.« nomlde 0/0 équivaut évalué en marchandises à un tau d.'lntérê& éel de.& 0/0. r L taux d'intérêt réel est en somme le tau d'intérêt aem, non au capi~al nominal, mais à son pouvoir d'achat.
!a.1
s
Les différente~ mesures des taux d'intérêt jouissant 4Svidemment de ro riétés analogues (2), il nous suffira d'examiner par exemple celles taUX d'intérêt réels.
:el
TtzU$ ,l'intérlt réel ,&continu moyen.
Par définition de ce taux on a
c·-c·• (I +J·)•
(1)
C"' représentant la mesure réelle C/P du capital de m8111111'8 nominale On a donc
c.
(2)
TtzU$ d'intérêt réel continu lnallaalané.
par définition on a (3)
de· --rc· t1,
et colllDle
c·=~p
(~) on a également (5)
J.C-
dC
..
•
i.P
C" =c-i,
et par suite (6)
i.P de
1 -1-p
(2')
•·(2) En effet, tous les développementa donna -dans lea n•• 15 et 18 relativement aux tau d'intérêt nominaux et aux capitaux nomillailx s'appliquent sans changement aux taux d'intêrêt rêeh et aux capitam réels. (2') Cette expression montre que lorsque l'on chup d'uniü de v11ear la nouvelle mesure des difrérents taux d'intérêt s'obtient en leur. aJQll-un-e quantité détermin'8. La dimension du tau. de l'intérêt par 1r.p)>Ql1 à l'unité de valeur a donc une forme absolument distincte cie celles bût-
lt6
:tooNOJIIB BT
DIDll!T.
Ainsi le taux d'intérêt continu réel instantané est égal au taux d'intérêt continu nominal instantané diminué du taux de variation relative de l'indice des prix. On trouverait de même pour le taux d'intérêt continu instantané salarial d,
(7)
.•
•
dt
l =l--• s
On voit ainsi qu'il existe autant de mesures du taux d'intérêt qu'il y a d'étalons de valeur possibles. Théoriquement rien n'empêcherait de remplacer dans la formule habituelle de l'intérêt Ja monnaie de compte par du blé ou par n'importe quel bien ; mais pratiquement, il n'y a que la monnaie qui se négocie entre le présent et l'avenir. Si le pouvoir d'achat de l'étalon juridique constitué par l'unité de compte était toujours stable par rapport aux différents biens, le taux d'intérêt calculé avec cette unité serait le même que s'il était établf en fonction du pouvoir d'achat. Mais lorsque la valeur de l'Wlité de compte s'apprécie ou se déprécie par rapport aux biens: les nombres qui expriment les deux taux d'intérêt, l'un calculé en fonction de l'unité de compte et l'nutre en fonction d'un bien déterminé sont tout à fait différents. Naturellement et comme nous l'avons déjà indiqué (3), lorsque l'unité de compte est la valeur de l'unité de monnaie circnlante, comme c'est le cas dans notre économie, Je taux d'intérêt monétaire, mesure du taux d'intérêt calculée en monnaie circulante, est prieisément égal au taux d'intérêt nominal. Caa d'an ré6ime permansnt.
Comme, dans un régime permanent, les ditTérents prix restent constants (4) les différentes mesures du taux d'intérêt, S',8.lariale, tuellement rencontrêes dans Jes sciences physiques où l'on passe d'une mesure à l'autre par multiplication par un certain facteur et son 6tude nécessite une généralisation de la théorie classique des dimensions. (Le recteUt" que cette question intéresserait pourra consulter notre ouvrase général « A la recherche d'une di:o;cipline économique, tome J, pages 220 à 267).
(3) N• 8. (4) N• 13.
No20 ~ t,7 . Ile etc., sont d'après ce qui prkMe (1) toutes égales au tam d'IDree , térêt nominal.
i 7.
procès de produelion (20).
On appelle procès de procluedcm l'ensemble des opérations n'°81. es à la production.
sD.lf
Les: procès de production peuvent se classer en deux catfpries, les procès directs et les procès indlreels qù'on appelle encore procès :médiats. Les procès directs coITespondent à la production fmmMiate du roduit fini à partir des facteurs primaires de production (t ). Tel est cas de ia pêche à ia main que nous envisageons au ehapltre iii. J~s sont aujourd'hui relativement rares et ne comprennent gua que la fourniture de services directs (senices des domestiques par aemple). Les procès inclireel8 mettent en œuvre del ~pltam matériela œobiliers (2). Ils comprennent plusieurs stades. Les stades p~alres correspondent à ia création du capital et les stades ~ndaires à l'utilisation du capital pour la production des hiens_ de comomrna~on. NOWI appellerons travail direel le travail utilisé dans les stades secondaires et tra'Y8il indireet le travail ulilia6 dam lei &tac1ea prlmalret. Alors que les procès direc&I eorrespondem. à uue production quui instantanée, les procès indirects font intervenir le tempa et un délai est nécessaire entre l'utilisation des! pnmiiers facteun de producUon et Ja production des produits finis consommables.
i
(5) Relations (6) et (7) ci-dessus. N'. zo (1) Travail et terres.
(2) Nous désignons par capitan midérlela moblllen lee •pltaa matiriels autres que les terres (Tolr a• d).
êOOllfOIIIB 11'.r
'.llrridT.
CHAPITRE III. APOLOGUE DES ptcJmtJRS. 1. Comidération d'un apologue {21).
La question de l'int~rêt posant· des problèmes particulièrement difficiles, il est utile de commencer son étude par la conlritlération d'une économie- _!Jµnplifiée présen~ sous forme d'apologue où certaines caractéris~Îl{Ues essentielles puissent facilement être mil:fCS en évidence. Supp~sons trois pêcheurs dans. ·une ·u~ : Pierre qui a vingt ans, Paul qui en a ·_trente et Jacques qui· en a quarante. Leurs conditi~ns de vie ·sont assez' difficiles et ils doivent fournir chacun 4.0ÔO hèures di- travaU-par an pour assurer, avec des moyens phis que n'Jdiriientaires~ ui1e pêche annuelle par tête de 200 kg. de poissons avec: là).
N• 28 de\11 autres pêcheurs ces 60 kg. de poiuona qui hû aont néceuAlrel, même s'il doit s'engager à en rembourser une qaantittS plu F.fande, ar aeinple 60 kg., c'est-à-dire s'il doit s'engager à acquitter un fntérêt réel, évalué en -poissons, positif. par ailleurs, Jacques, qui est relativem~t âgé, peut parfalternent référer réduire sa consommation immédiate de poissons afin de pou!oir ultérieurement, diminuer la ~antit~ de travail qÙ'il fournit. 11 p~ut donc très bien préférer, en augmentant -,n effort présent, produire par exemple ISO kg. de poissons de plus, et cela même s'il ne doit recevoir en échange dans l'avenir qu'une quantité :r;noindre, soit par exemple 40 kg., c'est-à-dire s'il doit prêter avec un tau d'intérêt réel, évalué en poissons, négatif.
on conçoit qu'après un débat éventuel entre Pàul, qui désire emprunter. même avec un taux d'intérêt réel positif, et Jacques, qui désire prêter même avec un taux d'intérêt négatif, il puisse s'établir un compromis qui puisse paraître avamageux à chaœn d'eux. Le taux d'intérêt réel choisi sera, naturellement, positif ou négatif suivant que 1acques sera plus habile que Paul dane le marchandage qui aura Heu, ou inversement. Ainsi, on vérifie sur cet exemple qu'lndépen'damment de toute op6ration indirecte de production, il peut s'établir dans l'économie un taux d'intérêt et il est visible qu'à ·Jtriori, et dam lee eondilio1111 supposées, il n'y a au~e raiaon pour. qÏle ee _Îaax d'intéztt réel soit positif plutôt que négatif. ~'une. et l'autre poesibilités paraissent également vraisemblables et la circonstance G1Jll DU
nomua.
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ntanéroent augmenter, on doit considérer que le tam. d'inWr&I JJlOJlle · sera au moms • aussi• élevé que celui com,spondant éel qui s'établira r conditions anciennes. Il n'est pas imaginable, en effet, qu'une al.11 ·ction plus grande de la consommation puisse s'obtenir moyenrestr•un taux d'mtérot . • réel moms . élevé. t
nan On voit ainsi que la découverte d'un· procédé technique a pour eff t i.JJlDlédiat (1) d'inciter les agents économiques à diminuer leur e oDlDlation présente en we d'une consommation future augmentM ;~n:e provoquer une hausse de l'intérêt riel. Une fois le filet réalisé, Pierre pourra le mettre en œuvre avec l'aide des deux autres pêcheurs et la production se trouvera portée A 2.400 kg par an.
Si Pierre a contracté, pour fabriquer son filet, une dette de flSO kg de poisson, il pourra la rembo,1:11'8er san111 difflcul~ même s'il a dt 'engager à verser un taux d mtérêt réel relativement élevé, de : 00 % par exemple; il pow-ra même, pour inciter Paul et Jacques à abandonner leur ancien mode de pêche et à venir travailler avec lui à l'aide de son filet, leur verser un salaire annuel plus élevé, soit par exemple 400 kg de poisson. Enfin et idmultanément il pourra continuer à consacrer son activité personnelle à la fabrication d'un nouveau filet pendant que le premier est utilisé par Paul et 1aeques. Finalement, on voit que, compte tenu du remplacement du filet, et malaré le taux d'intérêt réel très élevé et l'augmentation de 6'tlaires qu'il doit supporter, il restera à Pierre à la fin de la seeoncle année un revenu net annuel de : 2.400 - 300 -
800
=
i.300 kg de poillODS,
correspondant à l'excès de la nouvelle production de 2..j()() kg sur le payement de 300 kg au titre de remboursement de la dette contractée et de ses intérêts et de 800 kg à titre de salaires. On vérifie ainsi qu'à la suite d'un progrès technique, un entrepreneur peut à la fois s:'endetter à un 1am. d'inté~t réel relativement élevé, augmenter ses salaires réels et, néanmoins, bénéftcier d'un revenu supplémentaire substantiel, tout en renouvelant simultanément son capital matériel. N. 23 (1) C'est-à-dire ipow effet primaire au eena de la note (t) du n• 9.
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-'· Ponibllité d'an régime permanent à tam: d'intéret rkl poaldf en eu de procèa indirect de production (24,).
Sa dette une fois payée, Pierre pourra très bien, à la fin de la ~nde année et compte tenu de l'augmentation considérable de son revenu réel, désirer ne pl~s travailler; et il pourra offrir à l'un des deux autres pêcheurs de lui prêter son filet (1) moyennant l'engagement par ce dernier d'une part de le renouveler après usure, et d'autre part, de payer, en sus, un certain intérêt réel évalué en poisson. On conçoit ainsi qu'il puisse s'établir un régime stable où le capital de l'économie considérée, c'est-à-dire le filet, sera possédé par Pierre, prêté par ce dernier, moyennant un intérêt, à Paul par exemple, et où Paul pourra effectivement s'acquitter chaque année du payement des intérêts auquel il s'est engagé, tout en renouvelant périodiquement le filet de Pierre (2). On pourra, par exemple, avoir chaque année le tableau ~ivant : Production annuelle : 2.400 X 2/3. . . . . . . . 1.600 kg de poissons. Revenu annuel de l'entrepreneur Paul. . . . . . 600 400 Salaire annuel de l'ouvrier Jacques...... Intérêt positif payé annuellement par Paul pour l'usage du filet de Pierre, dont le renouvellemeni lui incombe après chaque période d'usage ( revenu annuel de Pierre) ............................... . 600Valeur du capital détenu par Pierre ( valeur d'un filet = salaire annuel d'un ouvrier) [2'] .....•...................... 400Taux d'intérêt employé+ 600/400 + {50 % N. M (1) Fabriqué par Pierre pendant la deuxième année. (2) Dam ce eu, comme la mise en œuvre du filet nécessite le travail de deux hommes, on peut imaginer que le cycle de production s,ra de 18 mois. Dans ~es premiers 8_ mois, Paul et Jaeques produisent 1m IJel qu'ils utiliseront dans les 12 mois suivants. La production ennu,.Be Hl'a alors réduite aux 2/3 de ce qu'elle était précédemment, soit 2400 X== 1600 Kg. de poissons. (2') En raieon de l'jgdité à l'équilibre du prix et du co8:t de p ,odaction.
APOLOGlJE DBS P.tomou.
0·
p e&ibilité d'un régime permanent à 0 procès indirect de production (2tS).
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lauX réel négatif en eu de
C pendant, il se peut que Pierre, tout en prêtant son filet à Paul, ~ ue à travailler comme pêcheur (t) et que son souci de l'avenir con t1n , . 1. grand qu'il prefère éventuellement pour disposer conslaœrnent soit s , e réserve, prêter son filet A un taux d'intérêt réel négatif, plu&Gl d UD de l'échanger 1mrue • 'd'1atement contre des J>Ol&sons, . qui ne pour