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French Pages [421] Year 2010
BAR S2080 2010 BLAISE ECONOMIE ANIMALE ET GESTION DES TROUPEAUX
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence approche archéozoologique et contribution des analyses isotopiques de l’émail dentaire
Emilie Blaise
BAR International Series 2080 9 781407 304793
B A R
2010
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence approche archéozoologique et contribution des analyses isotopiques de l’émail dentaire
Emilie Blaise
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BAR International Series 2080 2010
ISBN 9781407304793 paperback ISBN 9781407336152 e-format DOI https://doi.org/10.30861/9781407304793 A catalogue record for this book is available from the British Library
BAR
PUBLISHING
A Olivier
Emilie Blaise
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Remerciements Cette publication reprend l’essentiel d’une thèse de doctorat soutenue le 15 juin 2009 à l’Université d’Aix-Marseille I à Aixen-Provence, en intégrant, autant que possible, plusieurs corrections suggérées par le jury. Mes remerciements s’adressent tout d’abord à Jean-Denis-Vigne, Miquel Molist, André D’Anna et Marie Balasse pour avoir accepté de faire partie de ce jury. Je remercie particulièrement Robert Chenorkian, Professeur à l’Université de Provence, d’avoir dirigé cette recherche et d’avoir été disponible à chaque étape importante par ses conseils avisés, et ce, depuis mon premier travail de maîtrise. Toute ma gratitude va à Daniel Helmer, directeur de recherche au CNRS et tuteur scientifique de ce travail, pour avoir su me faire partager sa passion pour l’archéozoologie, de l’expérimentation au terrain jusqu’aux discussions constructives, pour m’avoir accordé sa confiance et apporté un soutien sans faille et sans contrainte. Je tiens à remercier Marie Balasse, chargée de recherche au CNRS, pour sa pédagogie, ses réflexions pertinentes et son investissement dans ce projet de réalisation des analyses isotopiques ainsi que pour son accueil lors de mes séjours au Muséum à Paris. Je remercie tous ceux qui m’ont confié les collections fauniques qui composent ce corpus d’étude et dont l’expérience de terrain m’a été précieuse : Gilles Durrenmath et Jessie Cauliez pour Le Collet-Redon, Xavier Margarit pour Ponteau-Gare, André Müller, Olivier Lemercier et Robin Furestier pour La Fare, André D’Anna pour La Citadelle, La Brémonde et Le Mourre-du-Tendre, Philippe Hameau pour Le Plan Saint-Jean, Hélène Barge pour Les Calades. Je remercie également le Conservateur régional de l’Archéologie de PACA pour m’avoir délivré les autorisations nécessaires afin de déplacer certaines collections à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, au sein de l’UMR 6636 disposant d’une collection ostéologique d’anatomie comparée. Merci à Vincent Faure et à Christophe Gilabert qui m’ont aidée à récupérer la faune du Mourre-du-Tendre déposée à Avignon. Merci à Jessie Cauliez pour ses collaborations, notamment lors de l’étude du matériel du Plan Saint-Jean et du Mourre-du-Tendre, et ses précisions sur les contextes chrono-culturels. Merci à Jean-Philippe Brugal, pour ces discussions enrichissantes et son aide à la détermination ostéologique pour certaines pièces récalcitrantes au laboratoire d’Aix-en-Provence. Merci à Joris Peters pour son aide précieuse à la reconnaissance des pathologies. Merci à Lionel Gourichon, pour son accueil et son aide lors de mes séjours à Jalès, pour ses déterminations des oiseaux et ses recherches dont l’expérience et les idées ont bénéficié à ce travail. Merci à Noëlle Provenzano d’avoir su exercer mon œil à la reconnaissance des stigmates, pour ses conseils, son expérience et pour son amitié à Aix, Tarascon, Montpellier et jusqu’à Dijon. Merci à toute l’équipe de LAMPEA ex-ESEP pour son accueil et son aide, particulièrement Dominique Commelin, à la bibliothèque comme à Puyloubier, Maxence Bailly, Yvette Barnier, Stéphane Renault, Jean-Louis Guendon, André D’Anna, Aline Averbouh et Jacques-Elie Brochier ainsi qu’à tous les étudiants passés et présents pour l’ambiance amicale. Merci à tous ceux qui ont contribué au financement de ce travail de recherche : la Région PACA et l’Association pour le Développement de l’Enseignement et des Recherches pour ma bourse doctorale entre 2003 et 2006, je remercie vivement Jean Gagnepain, pour sa gentillesse et son accueil au Musée de Préhistoire des Gorges du Verdon et pour avoir accepté de participer au financement de ma bourse doctorale. Merci à Marie Balasse et Anne Tresset de m’avoir intégrée au projet « Eclipse II » et d’avoir permis la réalisation des analyses isotopiques. Merci au Conservateur régional de l’Archéologie de PACA d’avoir financé une partie de ces analyses. Merci à André D’Anna et à Maxence Bailly de LAMPEA d’avoir soutenu mes projets et de m’avoir aidée financièrement et administrativement dans mes démarches. Merci également à Oxford Archéologie Méditerranée de m’avoir confié l’étude de la faune de Langlade et à Luc Jallot celle de la Capoulière (Société Languedocienne de Préhistoire), contrats bienvenus en dernière année de thèse. Merci à toute l’équipe « Archéozoologie et Archéobotanique » du Muséum National d’Histoire Naturelle à Paris, tout particulièrement à Jean-Denis Vigne, Marie Balasse, Anne Tresset, Karyne Debue, Joël Ughetto et Sylvie Hubert qui ont contribué au bon déroulement de mon travail au sein du laboratoire. Merci à toute l’équipe du laboratoire ardéchois de Jalès de m’avoir accueillie dans leurs murs comme dans leur jardin, particulièrement Daniel Helmer, Danielle Stordeur, George Willcox, Lionel Gourichon et François Barbot et d’avoir su me faire découvrir La Syrie.
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Emilie Blaise
Merci à toutes les personnes qui m’ont permis de réaliser les référentiels : François Demarquet de la ferme de Carmejane, pour son accueil, sa patience et son expérience, l’équipe de l’abattoir de Sisteron, Robin pour son soutien et son couteau aiguisé (je n’aurai qu’un mot d’ailleurs « Pamplemousse »), François Roux pour son aide précieuse et sa passion communicative pour le taureau, les Manadiers, toute l’équipe de l’abattoir de Tarascon, particulièrement Charles-André et Vincent, Noëlle pour m’avoir accompagnée et aidée, Daniel et Lionel, pour leurs coups de main et de pioche sans qui je n’aurais pu finaliser cette vaste entreprise. Merci à toutes les personnes croisées en France ou ailleurs pour leurs enrichissantes discussions : Silvia Valenzuela-Lama, Adrian Balasescu, Jean-Paul Thevenot, Patrice Méniel et celles que j’aurais pu oublier. Merci à tous mes amis pour leur compréhension, leur joie de vivre et leur soutien, Robin, Christophe, Stéphanie, Annabelle, Aminte, Noëlle, Emilie et Thomas, mais aussi Valentina, Delphine, Nathalie, Murielle, Nicolas et Murielle, Nath et Oliv, Philou et Nini, Mylène et Olivier, Laure et Camille. Merci aussi à : Einstein, Rostand, Marionnette, Clopinette, Trottinette, Trompette, Chopinette, Minoudrouette, Gigolette, Moulinette, George Sand, Claquette, Raquette, Pompette, Centimette, La Vilette, Japonette, Bougainvilette, Savonnette, Poupounette, Rillette, Eugénie Grandet, Huguette, Bambinette, Gamelle, Armelle, Poubelle, Rondelle, Josélito, Pochette, Surprisette, Honnête, Manolette, Mandibule, Renoncule, Houpette, Houlette, Poulette, Boulette, Roulette, Glavicule, Pendule, Ridicule, Tagule, Caramelle, Aphodèle, Judicaëlle, Urielle, Samaelle, Uratapelle, Dardielle, Anaelle, Michaelle, Gabrielle, Sataelle, Amabielle, Mielle, Séraphielle, Asasielle, Sachielle, Rachielle, Mazielle, Chédusitanielle, Goscinaelle, Masgabrielle, Cestielle, Halfaltielle, Noelle, Gargamelle, Manivelle, Varicelle, Lola, Rotule, Notule, Bidule, Voitule, Gélule, Crapule, Manipule, Catapulle, Jules, Globule, Catulle, Canicule, Spatule, Libellule, Tarentule, Clavicule, Ciboulette, Mirette, Lisette, Anisette, Cléopette, Goguette, Miette, Crapouillette, La Fayette, Collinette, Babette, Paulette, St Thomas d'Aquin, Bobinette, Chevillette et Romuald. Sans oublier « Minouchat », qui a suivi d’un œil la rédaction de ce travail bien au chaud devant le chauffage… Je remercie ma famille et surtout mes parents, Henri et Nicole, pour leur soutien indéfectible et leurs encouragements, et pour avoir su éveiller enfant cette curiosité, en répondant à mes « pourquoi » par « cherche »… c’est ce que j’ai fait ; et mes Réunionnais, Titi, Xavier, Pauline et Antoine, qui, de près ou de loin, ont toujours été à l’écoute. Je remercie Jean Lemercier, Mamie Annette et Papy Santelli, qui m’ont toujours accueillie les bras ouverts lors de mes séjours dans le sud. Je remercie particulièrement Olivier, pour tous ces moments partagés, où les petits riens, les éclats de rire et les éléments perturbateurs de la vie s’entremêlent en une joyeuse stratigraphie, pour sa compréhension silencieuse, son attention, ses petits plats et tout simplement pour lui-même, bon vivant et libre-penseur. Merci d’être là. Enfin, un grand merci à Marie et Jean-Denis pour m’avoir permis de mener à bien cette publication, ainsi qu’à l’ensemble de l’équipe de l’UMR 7209, joyeux archéozoologues et archéobotanistes, particulièrement Sandrine, Karyne, Eta, Elise, Delphine et Allowen.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
De l’intérêt d’étudier des milliers d’os fragmentés Jusque dans les années 70, les vestiges fauniques du Néolithique restent peu étudiés en Provence, et ce, malgré les travaux pionniers de P. Ducos à Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône) entre 1957 et 1976, et ceux de T. Poulain à la grotte « C » (1971) (Baudinard, Var), sur les sites du Pilon du Roy (1977) (Allauch, Bouches-du-Rhône) et d’Escanin 2 (1979) (les Baux, Bouches-du-Rhône). Les propos de J. Courtin (1978) sur les faunes domestiques du Midi de la France illustrent le peu d’enthousiasme que suscitaient alors ces études : « (…) le caractère banal des espèces rencontrées dans les niveaux post-glaciaires et l’extrême fragmentation des restes osseux, parmi lesquels les esquilles représentent l’essentiel des trouvailles, sont autant d’éléments qui découragent les chercheurs ». Démontrant tout l’intérêt d’étudier des milliers d’os fragmentés, voici tout juste 30 ans, D. Helmer soutenait sa thèse de doctorat, « Recherches sur l’économie et l’origine des animaux domestiques d’après l’étude des Mammifères postpaléolithiques (du Mésolithique à l’Age du Bronze) en Provence » (1979), et s’est attaché depuis, avec d’autres archéozoologues, à caractériser les modes d’exploitation des animaux et à en percevoir la diversité dans la Préhistoire récente du Proche-Orient au sud-est de la France. S’il n’est plus question aujourd’hui, en raison de la multiplication des fouilles et des données archéologiques, de pouvoir aborder une région de façon aussi diachronique, l’étude des séries archéozoologiques devait être envisagée selon une problématique plus ciblée et sur une période chronologique plus restreinte, tout en contribuant à la compréhension des systèmes d’élevage néolithiques par la mise en place de nouveaux outils. Bénéficiant d’une synergie de l’étude de la fin du Néolithique régional au sein du Laboratoire de Préhistoire d’Aix-enProvence, LAPMO puis ESEP, aujourd’hui LAMPEA, il semblait utile et intéressant de reprendre l’approche de l’économie animale pour cette période particulière. Le moment de la domestication et de l’invention/adoption puis le développement de l’élevage du Proche Orient à l’Europe sont davantage envisagés et connus. L’évolution des techniques et des pratiques d’élevage et de l’exploitation des productions animales au moment de l’enracinement de l’économie néolithique, de la complexification des sociétés, de la « Chalcolithisation » de J. et M. Lichardus (Lichardus et Lichardus-Itten 1985, LichardusItten 2007) ou de la « révolution des produits secondaires » d’A. Sherratt (1997, pour une compilation de ses principaux travaux) constitue une approche différente et complémentaire qui reste à entreprendre pour le sud-est de la France. L’enjeu de cette recherche est d’étudier la faune de cette période de changements, envisagée à la fois comme la fin du cycle néolithique et le début d’un nouveau processus, prémices du développement des sociétés protohistoriques. Nous avons choisi d’aborder les modalités de gestion des cheptels ovins, caprins, bovins et porcins mises en œuvre par les groupes humains à la fin du Néolithique en Provence, tant du point de vue techno-économique qu’au niveau de la saisonnalité des activités d’élevage et des pratiques pastorales. Nous nous sommes particulièrement intéressés à décrypter, au travers des choix du cortège d’espèces élevées, abattues et consommées ou non, en fonction du cycle saisonnier, sur chacun des sites néolithiques provençaux étudiés, les évolutions du système technique des sociétés humaines entre le milieu du 4ème et le début du 2ème millénaire. Dans ce travail, organisé en trois parties, nous avons commencé par préciser les questionnements de cette vaste problématique et nos objectifs d’étude replacés dans leur cadre chrono-culturel et géographique comme dans leur contexte de recherche. Les méthodes développées pour déterminer les modes d’exploitation des troupeaux et aborder les rythmes des pratiques d’élevage sont ensuite exposées. Dans une seconde partie, les résultats de l’analyse archéozoologique sont présentés selon une approche monographique, de la caractérisation des assemblages fauniques à celle de l’économie animale du groupe humain pour chaque site étudié. Enfin, les éléments recueillis sur le système d’élevage et les productions animales sont réunis et abordés dans une dynamique régionale et chrono-culturelle afin d’ouvrir la discussion sur la fonctionnalité des sites et l’organisation des groupes humains au Néolithique final dans le sud-est de la France.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
TABLE DES MATIERES PARTIE 1 : CADRE DE L’ETUDE, PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE ............................. 3 Chapitre 1. Cadre de l’étude............................................................................................................... 3 1.1 Contexte chrono-culturel : la fin du Néolithique en Provence .................................................. 3 1.1.1 Des millénaires de tradition agropastorale.............................................................................................................. 3 1.1.1.1 Une néolithisation précoce en Europe occidentale ................................................................................................... 3 1.1.1.2 L’économie animale néolithique dans le sud-est de la France ................................................................................. 3 1.1.1.3 Une stabilité millénaire ? .......................................................................................................................................... 4 1.1.2 De profondes transformations à la fin du Néolithique ........................................................................................... 5 1.1.2.1 La « crise » du 4e millénaire et l’effondrement de la culture chasséenne ................................................................. 5 1.1.2.2 Au bout de la « chalcolithisation » de l’Europe ....................................................................................................... 6 1.1.2.3 Multiplication des sites et des cultures ..................................................................................................................... 7 1.1.3 Etat des lieux chrono-culturel, incertitudes et interrogations ............................................................................... 8 1.1.3.1 Les ensembles culturels ............................................................................................................................................ 8 1.1.3.2 Cultures et sociétés de la fin du Néolithique ............................................................................................................ 11 1.1.3.3 Incertitudes chronologiques et géographiques.......................................................................................................... 15
1.2 Contexte géographique et climatique........................................................................................... 17 1.2.1 Cadre géographique ................................................................................................................................................. 17 1.2.1.1 Les limites de la région d’étude................................................................................................................................ 17 1.2.1.2 Variété des paysages ................................................................................................................................................ 17 1.2.2 Cadre climatique et environnemental à la fin du Néolithique .............................................................................. 18 1.2.2.1 Un climat sub-méditerranéen ................................................................................................................................... 18 1.2.2.2 Environnement, ressources et impact anthropique ................................................................................................... 18 1.2.3 Conditions climatiques et élevage ............................................................................................................................ 18 1.2.3.1 Quelle disponibilité des ressources fourragères pour les troupeaux ? ...................................................................... 18 1.2.3.2 Un impact climatique limité ? .................................................................................................................................. 19 1.2.3.3 Physiologie des animaux, influence des saisons : une contrainte biologique ? ........................................................ 20
1.3. Contexte de recherche .................................................................................................................. 20 1.3.1 L’économie animale des sociétés néolithiques ........................................................................................................ 20 1.3.1.1 Des avancées au rythme des recherches sur la domestication .................................................................................. 20 1.3.1.2 Etudes archéozoologiques sur la fin du Néolithique : quel bilan ? ........................................................................... 21 1.3.1.3 Etat de la recherche sur la faune au Néolithique final en Provence ......................................................................... 21 1.3.2 L’exploitation des troupeaux au Néolithique .......................................................................................................... 22 1.3.2.1 Plus de 30 ans de recherches sur la question ............................................................................................................ 22 1.3.2.2 Quelles orientations aujourd’hui ? ............................................................................................................................ 22
Chapitre 2. Problématique ................................................................................................................. 25 2.1 L’économie et les productions animales au Néolithique final en Provence .............................. 25 2.1.1 Système d’élevage à la fin du Néolithique en Provence .......................................................................................... 25 2.1.1.1 Autour de la notion d’élevage .................................................................................................................................. 25 2.1.1.2 Elevage et chasse à la fin du Néolithique en Provence............................................................................................. 26 2.1.2 Les productions animales à la fin du Néolithique : entre acquis et innovations techniques ............................... 28 2.1.2.1 Gestion démographique des troupeaux et produits recherchés ................................................................................. 28 2.1.2.2 Maîtrise des techniques d’élevage depuis le Néolithique ancien et moyen en Provence ........................................ 29 2.1.2.3 Des innovations techniques et/ou de nouvelles pratiques ? ..................................................................................... 29 2.1.3 La signification des choix de productions................................................................................................................ 30
2.2 Gestion des troupeaux, activités pastorales et cycles saisonniers .............................................. 31 2.2.1 Abattages et saisons ................................................................................................................................................... 31 2.2.2 Rythmes et saison des naissances ............................................................................................................................. 31 2.2.2.1 La reproduction des ovins, des caprins et des bovins : l’influence des saisons ........................................................ 31 2.2.2.2 La question des mises bas dans l’interprétation des élevages néolithiques .............................................................. 32 2.2.3 Pratiques pastorales et déplacements saisonniers des troupeaux.......................................................................... 33
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2.2.3.1 Du pastoralisme à l’agropastoralisme ou comment définir la mobilité des sociétés sédentaires .............................. 33 2.2.3.2 Mobilité des troupeaux ............................................................................................................................................. 33 2.2.3.3 Sites et parcours pastoraux : la question des territoires ........................................................................................... 35
Chapitre 3. Démarche et méthodes .................................................................................................... 37 3.1 Caractérisation des assemblages fauniques................................................................................. 37 3.1.1 Choix des sites et du corpus ..................................................................................................................................... 37 3.1.2 Etat de conservation et représentativité des séries osseuses .................................................................................. 38 3.1.2.1 Etat des surfaces du matériel : quelle lisibilité ?....................................................................................................... 38 3.1.2.2 Conservation différentielle ...................................................................................................................................... 39 3.1.2.3 Fragmentation, fracturation et détermination ........................................................................................................... 39 3.1.3 Les outils de l’analyse archéozoologique ................................................................................................................. 40 3.1.3.1 Détermination ........................................................................................................................................................... 40 3.1.3.2. Quantification .......................................................................................................................................................... 41 3.1.3.3 Ostéométrie et statistiques ........................................................................................................................................ 42 3.1.4 Limites de l’étude ...................................................................................................................................................... 43
3.2. Méthodes d’approche de la gestion des troupeaux : âges dentaires, profils d’abattage et modes d’exploitation théoriques ......................................................................................................... 44 3.2.1 Les caprinés domestiques ........................................................................................................................................ 44 3.2.1.1 Estimation des âges d’abattage ................................................................................................................................. 44 3.2.1.2 Interprétation des profils d’abattage ......................................................................................................................... 46 3.2.1.3 Le référentiel de brebis actuelles Préalpes du Sud de la ferme de Carmejane (Digne, Alpes-de-Haute-Provence). ..................................................................................................................................... 51 3.2.2 Les bovins ................................................................................................................................................................... 55 3.2.2.1 Estimation des âges d’abattage ................................................................................................................................. 55 3.2.2.2 Interprétation des profils d’abattage ......................................................................................................................... 55 3.2.3 Les suinés ................................................................................................................................................................... 57 3.2.3.1 Estimation des âges d’abattage ................................................................................................................................. 57 3.2.3.2 Interprétation des profils d’abattage ......................................................................................................................... 58
3.3 Comment aborder les rythmes des pratiques d’élevage ? ......................................................... 59 3.3.1 Profils d’abattage et cycles saisonniers : la question de la saisonnalité des abattages......................................... 59 3.3.2 Les quatrièmes prémolaires déciduales des caprinés et des bovins ...................................................................... 60 3.3.2.1 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 60 3.3.2.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 61 3.3.3 Saisonnalité des naissances par l’analyse isotopique (δ18O) de l’émail dentaire des caprinés domestiques et variations de l’alimentation à partir de la composition isotopique en carbone (δ13C). ...................... 61 3.3.3.1 Le choix des analyses isotopiques ............................................................................................................................ 61 3.3.3.2 Méthodologie .......................................................................................................................................................... 62 3.3.3.3 Mise en place d’un référentiel isotopique à partir de brebis actuelles Préalpes du sud (Alpes-de-Haute-Provence, France) ..................................................................................................................................... 64
PARTIE 2 : ANALYSE ARCHEOZOOLOGIQUE ........................................................................ 73 Chapitre 1. Le Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône) ....................................................... 75 1.1. Site éponyme du Couronnien, en bordure littorale ................................................................... 75 1.1.1. Historique des recherches ........................................................................................................................................ 75 1.1.2 Localisation et nature du site.................................................................................................................................... 76
1.2. L’assemblage faunique ................................................................................................................. 76 1.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon .................................................. 76 1.2.2 Spectre faunique ....................................................................................................................................................... 78 1.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalité de traitement des carcasses .............................................. 79 1.2.3.1 Les caprinés et les bovins ......................................................................................................................................... 79 1.2.3.2 Les suinés ................................................................................................................................................................. 80 1.2.3.3 Les autres taxons ..................................................................................................................................................... 80
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
1.2.4 Description des espèces ............................................................................................................................................. 81 1.2.4.1 Taille ....................................................................................................................................................................... 81 1.2.4.2 Dimorphisme sexuel ................................................................................................................................................. 81 1.2.4.3 Les pathologies osseuses des bœufs ......................................................................................................................... 81
1.3. Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales..... 82 1.3.1 Approvisionnement carné et ressources aquatiques .............................................................................................. 82 1.3.2 Exploitation des troupeaux ....................................................................................................................................... 83 1.3.2.1 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 83 1.3.2.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 84 1.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux ............................ 87 1.3.3.1 Le cheptel ovin et caprin .......................................................................................................................................... 87 1.3.3.2 Le cheptel bovin ....................................................................................................................................................... 87
1.4 Ages d’abattage et cycles saisonniers ........................................................................................... 87 1.4.1 L’apport des analyses isotopiques de l’émail dentaire des caprinés domestiques du Collet-Redon .................. 87 1.4.1.1 Matériel et échantillonnage ...................................................................................................................................... 87 1.4.1.2 Analyse de la variation de la composition isotopique en oxygène (δ18O) et en carbone (δ13C) de l’émail dentaire des caprinés domestiques du Collet-Redon ............................................................................................................ 88 1.4.1.3 De la saisonnalité à la saison des naissances : confrontation des données du Collet-Redon au référentiel isotopique actuel .................................................................................................................................................................. 90 1.4.2 Saisonnalité des abattages et hypothèses sur la saison d’occupation du site du Collet-Redon ........................... 92 1.4.2.1 Saisonnalité des abattages ........................................................................................................................................ 92 1.4.2.2 Hypothèse sur la saison d’occupation du site du Collet-Redon ................................................................................ 92
1.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site du Collet-Redon ....................................................................................................................... 93 Chapitre 2. Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône) ........................................................... 95 2.1 Un site de plateau en bordure littorale au Néolithique final Couronnien .............................. 95 2.1.1 Historique des recherches ......................................................................................................................................... 95 2.1.2 Localisation et nature du site.................................................................................................................................... 96
2.2 Caractérisation de l’assemblage faunique .................................................................................. 97 2.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon .................................................. 97 2.2.2 Spectre faunique ........................................................................................................................................................ 97 2.2.3 Conservation des parties squelettiques et modalité de traitement des carcasses ................................................. 98 2.2.3.1 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 98 2.2.3.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 98 2.2.3.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 100 2.2.3.4 Les autres taxons ...................................................................................................................................................... 100 2.2.4 Description des espèces ............................................................................................................................................. 100
2.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources Animales ............................................................................................................................................... 100 2.3.1 Approvisionnement carné et ressources aquatiques .............................................................................................. 100 2.3.2 Exploitation des troupeaux ....................................................................................................................................... 101 2.3.2.1 Les caprinés domestiques ........................................................................................................................................ 101 2.3.2.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 103 2.3.2.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 103 2.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux ............................ 103
2.4 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de Ponteau-Gare ...................................................................................................................... 104
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Chapitre 3. La Brémonde (Buoux, Vaucluse) ................................................................................... 105 3.1 Un site de plateau dans le Luberon au Néolithique final Couronnien ..................................... 105 3.1.1. Historique des recherches ........................................................................................................................................ 105 3.1.2 Localisation et nature du site.................................................................................................................................... 105 3.1.3 Structure et mobilier du secteur MS........................................................................................................................ 106
3.2 Caractérisation de l’assemblage faunique .................................................................................. 107 3.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon .................................................. 107 3.2.2 Spectre faunique ....................................................................................................................................................... 109 3.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalité de traitement des carcasses ............................................. 109 3.2.3.1 Les caprinés domestiques, les bœufs et les suinés .................................................................................................... 109 3.2.3.2 Les autres taxons ...................................................................................................................................................... 113 3.2.4 Description des espèces ............................................................................................................................................. 114 3.2.4.1 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 114 3.2.4.2 Les bovins ................................................................................................................................................................ 115
3.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources Animales ............................................................................................................................................... 115 3.3.1 Approvisionnement carné ......................................................................................................................................... 115 3.3.2 Exploitation des troupeaux ....................................................................................................................................... 115 3.3.2.1 Caprinés domestiques ............................................................................................................................................... 115 3.3.2.2 Les bovins ................................................................................................................................................................ 119 3.3.2.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 120 3.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux ............................ 121 3.3.3.1 Le cheptel ovin et caprin .......................................................................................................................................... 121 3.3.3.2 Le cheptel bovin ....................................................................................................................................................... 122
3.4 Ages d’abattage et cycles saisonniers ........................................................................................... 122 3.4.1 Saisonnalité des abattages......................................................................................................................................... 122 3.4.2 Hypothèse sur la saison d’occupation du site de La Brémonde............................................................................. 123
3.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de La Brémonde ....................................................................................................................... 123 Chapitre 4. La Citadelle (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône) ....................................................... 125 4.1 Un site perché du Massif de la Sainte-Victoire au Néolithique final Couronnien ................... 125 4.1.1 Historique des recherches ......................................................................................................................................... 125 4.1.2 Localisation et nature du site.................................................................................................................................... 125 4.1.3 Organisation de l’occupation, structures et mobilier ............................................................................................. 125 4.1.3.1 Les structures............................................................................................................................................................ 126 4.1.3.2 Mobilier archéologique ........................................................................................................................................... 128
4.2 Caractérisation de l’assemblage faunique ................................................................................... 129 4.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon .................................................. 129 4.2.2 Spectre faunique ....................................................................................................................................................... 131 4.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalités de traitement des carcasses animales ............................ 131 4.2.3.1 Les caprinés domestiques, les bœufs et les suinés .................................................................................................... 131 4.2.3.2 Les canidés ............................................................................................................................................................... 136 4.2.3.3 Le lapin .................................................................................................................................................................... 137 4.2.3.4 Les cervidés .............................................................................................................................................................. 138 4.2.4 Description des espèces : taille, dimorphisme sexuel et pathologie ....................................................................... 138 4.2.4.1 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 138 4.2.4.2 Les caprinés domestiques ........................................................................................................................................ 139 4.2.4.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 141
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
4.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales...... 141 4.3.1 Approvisionnement carné ......................................................................................................................................... 141 4.3.2 Exploitation des troupeaux ...................................................................................................................................... 142 4.3.2.1 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 142 4.3.2.2 Les bovins ................................................................................................................................................................ 145 4.3.2.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 146 4.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux ............................ 147
4.4 Abattages et cycles saisonniers .................................................................................................... 148 4.4.1 L’apport des analyses isotopiques de l’émail dentaire de moutons de La Citadelle ............................................ 148 4.4.1.1 Résultats des analyses isotopiques ........................................................................................................................... 148 4.4.1.2 De la saisonnalité à la saison des naissances : confrontation des données de La Citadelle au référentiel isotopique actuel............................................................................................................................................. 152 4.4.2 Saisonnalité des abattages et hypothèses sur la saison d’occupation du site de La Citadelle ............................ 153
4.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de La Citadelle ........................................................................................................................ 155 Chapitre 5. La Fare (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence) ....................................................... 157 5.1 Un site perché sur un grand éperon de la région de Forcalquier à la fin du Néolithique ....... 157 5.1.1 Historique des recherches ......................................................................................................................................... 157 5.1.2 Localisation et nature du site.................................................................................................................................... 157
5.2 La première phase d’occupation (charnière Quatrième/Troisième millénaire). ..................... 158 5.2.1 Présentation, structures et mobilier ............................................................................................................................. 158 5.2.1.1 Les structures............................................................................................................................................................ 158 5.2.1.2 Le mobilier archéologique........................................................................................................................................ 160 5.2.2 Caractérisation de l’assemblage faunique ............................................................................................................... 161 5.2.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon....................................................... 161 5.2.2.2 Spectre faunique ...................................................................................................................................................... 168 5.2.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalités de traitement des carcasses animales ................................... 169 5.2.2.4 Description des espèces ............................................................................................................................................ 177 5.2.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales .................................. 182 5.2.3.1 Approvisionnement carné......................................................................................................................................... 182 5.2.3.2 Exploitation des troupeaux ....................................................................................................................................... 182 5.2.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux ................................... 188 5.2.4 Ages d’abattage et cycles saisonniers ....................................................................................................................... 190 5.2.4.1 Saisonnalité des abattages ........................................................................................................................................ 190 5.2.4.2 Hypothèse sur la saison d’occupation du site de La Fare (phase 1) ......................................................................... 190 5.2.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de La Fare (phase 1) ........................................................................................................................................................... 190
5.3 La seconde phase d’occupation (milieu du Troisième millénaire) ............................................ 192 5.3.1 Présentation, structures et mobilier ........................................................................................................................ 192 5.3.1.1 Les structures............................................................................................................................................................ 192 5.3.1.2 Le mobilier archéologique........................................................................................................................................ 193 5.3.2 Caractérisation de l’assemblage faunique ............................................................................................................... 194 5.3.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon....................................................... 194 5.3.2.2 Spectre faunique ....................................................................................................................................................... 199 5.3.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalités de traitement des carcasses animales ................................... 200 5.3.2.4 Description des espèces ............................................................................................................................................ 206 5.3.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales .................................. 206 5.3.3.1 Approvisionnement carné......................................................................................................................................... 206 5.3.3.2 Exploitation des troupeaux ....................................................................................................................................... 208 5.3.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux ................................... 212 5.3.4 Ages d’abattage et cycles saisonniers ....................................................................................................................... 212 5.3.4.1 Saisonnalité des abattages ........................................................................................................................................ 212 5.3.4.2 Hypothèse sur la saison d’occupation du site de La Fare (phase 2) ......................................................................... 213
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5.3.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de La Fare (phase2) ............................................................................................................................................................ 214
5.4 Considérations sur les deux phases d’occupation ....................................................................... 214 Chapitre 6. Le Mourre du Tendre (Courthézon, Vaucluse) ............................................................ 217 6.1 Un site de terrasse entre le Rhône et l’Ouvèze à la fin du Néolithique ..................................... 217 6.1.1 Historique des recherches ......................................................................................................................................... 217 6.1.2 Localisation et nature du site.................................................................................................................................... 217
6.2 Caractérisation de l’assemblage faunique ................................................................................... 217 6.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon .................................................. 217 6.2.2 Spectre faunique ....................................................................................................................................................... 219 6.2.3 Représentation des parties du squelette et modalités de traitement des carcasses .............................................. 221 6.2.3.1 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 221 6.2.3.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 222 6.2.3.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 223 6.2.3.4 Les autres taxons ...................................................................................................................................................... 225 6.2.4 Description des espèces ............................................................................................................................................. 225 6.2.4.1 Les bœufs ................................................................................................................................................................ 225 6.2.4.2 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 226
6.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales...... 227 6.3.1 Approvisionnement carné ......................................................................................................................................... 227 6.3.2 Exploitation des troupeaux ....................................................................................................................................... 227 6.3.2.1 Les caprinés ............................................................................................................................................................. 227 6.3.2.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 228 6.3.3 Approche du système économique à partir des courbes de survie des troupeaux ............................................... 230
6.4 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site du Mourre-du-Tendre ............................................................................................................. 232 Chapitre 7. Le Plan Saint-Jean (Brignoles, Var) .............................................................................. 233 7.1 Un site de plaine en moyenne Provence au Néolithique final Rhône-Ouvèze .......................... 233 7.1.1 Historique des recherches ......................................................................................................................................... 233 7.1.2 Localisation et nature du site.................................................................................................................................... 233 7.1.3 tructures et mobilier .................................................................................................................................................. 233 7.1.3.1 Les structures............................................................................................................................................................ 233 7.1.3.2 Le mobilier ............................................................................................................................................................... 235
7.2 Caractérisation de l’assemblage faunique ................................................................................... 236 7.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon .................................................. 236 7.2.2 Spectre faunique ........................................................................................................................................................ 239 7.2.3 Représentation des parties du squelette et modalité de traitement des carcasses................................................ 240 7.2.3.1 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 240 7.3.2.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 240 7.3.2.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 240 7.2.3.4 Les autres taxons ...................................................................................................................................................... 240 7.2.4 Description des espèces ............................................................................................................................................. 242
7.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales...... 242 7.3.1 Approvisionnement carné ......................................................................................................................................... 242 7.3.2 Exploitation des troupeaux ....................................................................................................................................... 243 7.3.2.1 Les caprinés domestiques ........................................................................................................................................ 243 7.3.2.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................. 243 7.3.2.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 244
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
7.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux ............................ 245
7.4 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site du Plan Saint-Jean ................................................................................................................... 246 Chapitre 8. Les Calades (Orgon, Bouches-du-Rhône) ..................................................................... 247 8.1 Un site campaniforme, perché dans les falaises dominant la Durance ..................................... 247 8.1.1. Historique des recherches ........................................................................................................................................ 247 8.1.2 Localisation et nature du site.................................................................................................................................... 247 8.1.3 Structures et mobilier .............................................................................................................................................. 247 8.1.3.1 Les structures d’habitat ............................................................................................................................................ 247 8.1.3.2 Le mobilier ............................................................................................................................................................... 249
8.2 Caractérisation de l’assemblage faunique des deux cabanes .................................................... 249 8.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon .................................................. 249 8.2.2 Spectre faunique ........................................................................................................................................................ 250 8.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalités de traitement des carcasses ........................................... 251 8.2.3.1 Les caprinés domestiques ........................................................................................................................................ 251 8.2.3.2 Les bœufs ................................................................................................................................................................ 251 8.2.3.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 251 8.2.3.4 Le lapin ..................................................................................................................................................................... 253 8.2.3.5 Le cheval .................................................................................................................................................................. 254 8.2.3.6 Autres taxons ........................................................................................................................................................... 254
8.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales ..... 254 8.3.1 Approvisionnement carné ......................................................................................................................................... 254 8.3.2 Exploitation des troupeaux ....................................................................................................................................... 255 8.3.2.1 Les caprinés domestiques ......................................................................................................................................... 255 8.3.2.2 Les bovins ................................................................................................................................................................ 256 8.3.2.3 Les suinés ................................................................................................................................................................. 256
8.4 Comparaisons des modalités d’exploitation des troupeaux entre les deux cabanes ................ 256 8.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site des Calades ............................................................................................................................... 258 PARTIE 3 : SYNTHESE ET DISCUSSION ..................................................................................... 261 Chapitre 1. Système d’élevage et productions animales a la fin du Néolithique en Provence...... 263 1.1 Une uniformisation des modes d’approvisionnement carné ..................................................... 263 1.1.1 Représentativité des échantillons fauniques............................................................................................................ 263 1.1.2 Elevage et chasse : entre tradition culturelle et adaptation au milieu .................................................................. 265 1.1.2.1 Les troupeaux : base de l’alimentation carnée .......................................................................................................... 265 1.1.2.2 La chasse chez les éleveurs ...................................................................................................................................... 265 1.1.3 Le cheval du Néolithique à l’Age du Bronze dans le sud-est de la France .......................................................... 267 1.1.3.1 Le cheval en Provence .............................................................................................................................................. 267 1.1.3.2 Le cheval dans les régions limitrophes ..................................................................................................................... 269 1.1.3.3 Cheval et Campaniformes dans le sud-est de la France ........................................................................................... 269
1.2 Modalités d’exploitation des troupeaux....................................................................................... 271 1.2.1 Une exploitation mixte et intensive des cheptels ovin et caprin ............................................................................. 271 1.2.2 Les bovins gardés en vie surtout pour les produits du vivant ............................................................................... 272 1.2.3 Les suinés : un complément de viande et de graisse .............................................................................................. 273
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1.3 De nouvelles pratiques d’élevage dès la fin du 4ème millénaire en réponse à de nouveaux besoins ? ...................................................................................................................... 273 1.3.1 Des élevages orientés vers la viande ......................................................................................................................... 273 1.3.2 Une présence d’adultes plus marquée ..................................................................................................................... 274 1.3.3 Le recours à l’énergie animale ................................................................................................................................. 276
Chapitre 2. Apport de la faune a la compréhension de la fonctionnalité des sites et de l’organisation des groupes humains .......................................................................................... 279 2.1 Rythme des pratiques pastorales et saison d’occupation des sites ............................................ 279 2.1.1 Contribution du référentiel isotopique à la mise en évidence de la saisonnalité et de la saison des naissances ............................................................................................................................................ 279 2.1.1.1 Comparaison des analyses isotopiques de l’émail dentaire des caprinés domestiques des sites du Collet-Redon et de la Citadelle avec les données du référentiel actuel .......................................................................... 279 2.1.1.2 Une saisonnalité des naissances marquée et des mises bas hivernales ..................................................................... 279 2.1.2. Saisonnalité des abattages ....................................................................................................................................... 279 2.1.3 Saison d’occupation des sites et mobilité ................................................................................................................ 280
2.2 Gestion des troupeaux, fonctionnalité des sites et exploitation du territoire ........................... 284 2.2.1 Complémentarité entre sites de grotte et sites de plein air dans le système pastoral .......................................... 284 2.2.1.1 Les grottes-bergeries : une utilisation par delà les limites culturelles et les frontières ............................................. 284 2.2.1.2 Une évolution des pratiques à la fin du Néolithique ? .............................................................................................. 284 2.2.2 Pastoralisme et exploitation du territoire ................................................................................................................ 285
2.3 Des modalités de gestion des troupeaux révélatrices de la structuration des groupes humains à la fin du Néolithique ?.................................................................................. 287 2.3.1 Caractérisation des groupes humains par l’analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des caprinés à la fin du Néolithique............................................................................................. 287 2.3.2 Caractérisation des groupes humains par l’analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des bœufs à la fin du Néolithique ................................................................................................. 290 2.3.3 Structuration des sociétés à la fin du Néolithique en Provence ............................................................................. 292
Conclusions ........................................................................................................................................... 295 Références bibliographiques ............................................................................................................... 301 Annexes ................................................................................................................................................. 337 Annexe I : Liste des abréviations, codages et symboles employés ................................................... 339 Annexe II : Courbes théoriques de survie ......................................................................................... 339 Annexe III : Le Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône) ...................................................... 340 Annexe IV : Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône) .......................................................... 341 Annexe V : La Brémonde (Buoux, Vaucluse) ................................................................................... 342 Annexe VI : La Citadelle (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône) ...................................................... 347 Annexe VII : La Fare (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence) (phase 1) .................................... 356 Annexe VIII : La Fare (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence) (phase 2) ................................... 370 Annexe IX : Le Mourre-du-Tendre (Courthézon, Vaucluse) .......................................................... 378 Annexe X : Le Plan-Saint-Jean (Brignoles, Var) .............................................................................. 382 Annexe XI : Les Calades (Orgon, Bouches-du-Rhône) .................................................................... 387 Annexe XII : Comparaison du nombre de restes de dents (corrigé) par classes d’âge entre les sites et les modèles mixtes par le test de rangs de Spearman ........................................... 389 Annexe XIII : Profils d’abattage des caprinés et des bœufs du Néolithique moyen Chasséen au Néolithique final dans le Midi de la France ................................................................ 390 Annexe XIV : Analyse factorielle des correspondances des spectres fauniques du Néolithique moyen 2 au Néolithique final dans le Midi méditerranéen de la France .............. 392 XIV
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Annexe XV : Analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des caprinés domestiques .................................................................................................................... 394 Annexe XVI : Analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des bœufs .......... 396 Annexe XVII : Résultats des analyses isotopiques (δ18 O et δ13 C) de l’email dentaire des brebis actuelles de Carmejane ..................................................................................................... 398 Annexe XVIII : Spectres fauniques de sites campaniformes du sud-est de la France .................. 399 Annexe XIX : Les restes de chevaux dans le sud-est de la France .................................................. 399
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PARTIE 1 CADRE DE L’ETUDE, PROBLEMATIQUE ET DEMARCHE
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manière très marginale (sous forme de rares croisements avec des individus sauvages) à la constitution des troupeaux bovins au Néolithique et sa domestication locale est très peu probable. Pour les suinés, dont les formes sauvages et domestiques restent difficiles à différencier, il semble que le porc soit absent en Provence au Cardial ancien, potentiellement jusqu’au Cardial final (Helmer 1979, 1987a). En revanche, il apparaît en Languedoc dans le Cardial ancien (AA62269 : 6361 ± 66 BP, soit 5471-5222 cal BC) 1 , sur le site de la Baume d’Oullen (Le Garn, Gard) (Vigne 2007). Il est également attesté en Corse vers 5500 avant notre ère (Vigne 2007). Ces transports d’animaux se sont déroulés suivant deux voies principales de diffusion : une route méditerranéenne en suivant la côte nord et une plus septentrionale, par les Balkans en suivant la vallée du Danube. Ce sont par ces mêmes voies que nous parviendront aussi la céramique et l’agriculture (Guilaine 2008 ; Vigne et al. 2005).
Chapitre 1. CADRE DE L’ETUDE 1.1. Contexte chrono-culturel : la fin du Néolithique en Provence 1.1.1. Des millénaires de tradition agropastorale 1.1.1.1 Une néolithisation précoce en Europe occidentale L’importance du passage à l’économie de production La néolithisation désigne le processus qui a permis la mise en place des premières sociétés agropastorales, engagé au Proche-Orient entre 12 000 et 7000 avant notre ère, puis diffusé dans l’ensemble du bassin méditerranéen et l’Europe (Aurenche et Kozlowski 1999 ; Demoule 2008 ; Guilaine 2008). Avec la sédentarisation, l’apparition de la céramique et la domestication des plantes, l’élevage constitue un des éléments de définition du Néolithique. Ce passage d’un mode de subsistance fondé sur la prédation (chasse et cueillette) à celui d’une économie de production (élevage et agriculture) constitue une véritable révolution à l’échelle de l’humanité (concept de « Révolution néolithique » défini par V. Gordon Childe dès les années 1920), système sur lequel s’appuie la plupart des sociétés encore aujourd’hui. Inventé ou adopté, il implique un bouleversement lent des sociétés dans les domaines à la fois social, techno-économique, culturel et spirituel (Bonte et al. 2004 ; Digard 1988 ; Helmer 2008a ; Vigne 2004). La domestication des animaux dépasse le simple apprivoisement et correspond à une appropriation de la population animale par l’homme, associant le contrôle de la reproduction et la perte de la sélection naturelle (Helmer 1992 ; Vigne 2004). Elle traduit une manière différente de gérer les ressources animales et les troupeaux et permet l’exploitation de produits comme le lait, inaccessible par la chasse, mais aussi les toisons ou la force de travail (Helmer 2008a ; Vigne et Helmer 2007). Les plus anciens indices de la domestication des ongulés datent du 9e millénaire avant notre ère et se situent autour de la vallée de l’Euphrate, des piémonts sud de l’Anti-Taurus aux steppes nord syriennes, zone dans laquelle sont attestés les ancêtres sauvages des espèces domestiquées : chèvre égagre, mouflon oriental, sanglier et aurochs (Helmer 1992, 2008a ; Peters et al. 2000 ; Vigne 2000, 2004 ; Vigne, Helmer et Peters 2005). En Europe, l’apparition de l’élevage résulte d’un transport de proche en proche d’animaux déjà domestiqués, depuis le Proche-Orient, selon des processus complexes de migrations et d’acculturation (Helmer et Vigne 1999 ; Vigne 2000). En effet, moutons et chèvres sont absents à l’état sauvage en Europe au début de l’Holocène. La présence locale de l’aurochs et du sanglier complique en revanche notre connaissance de l’apparition du bœuf et du porc. Néanmoins, ces derniers n’apparaissent jamais avant les caprinés domestiques sur les sites archéologiques (Vigne et Helmer 1999 ; Vigne 2000). Les données génétiques récentes sur les bovins à partir de l’ADN ancien, indiquent que dans cette région, les bœufs domestiques diffèrent des aurochs européens mais qu’en revanche, ils sont très semblables à ceux du Proche-Orient (Edwards et al. 2004, 2007). La souche locale n’aurait donc contribué que de
La néolithisation du sud-est de la France Connaissances actuelles sur l’origine et la chronologie Entre l’Anatolie et l’ouest de la France, les dates de l’apparition des premiers moutons, chèvres, bœufs et cochons, montrent que le phénomène s’est échelonné entre le 7e et le 5e millénaire par le courant méditerranéen (Vigne 2000, 2004). L’élevage apparaît en France d’abord sur les côtes méditerranéennes vers 5800-5600 avant notre ère, avec les premiers sites néolithiques en Provence (Pendimoun, Castellar, Alpes Maritimes) et en Languedoc (Peiro Signado et Pont-de-Roque-Haute, Portiragnes, Hérault) où la présence de certains styles céramiques (Impressa) évoque une origine italienne. Ces occupations pionnières correspondraient davantage à des incursions ponctuelles qu’à une réelle phase de peuplement (Guilaine et Manen 2007). Les sites en grotte de Fontbrégoua (Salernes, Var) et Gazel (Sallès-Cabardès, Aude) livrent des vestiges de caprinés domestiques datés aux alentours 5500 avant notre ère retrouvés associés à des céramiques de la culture cardiale (Vigne 2007). 1.1.1.2 L’économie animale néolithique dans le sud-est de la France L’économie animale au Néolithique ancien Sur les premiers sites datés aux alentours de 5600 avant notre ère, le mouton apparaît comme la principale ressource alimentaire. Durant le Néolithique ancien Cardial, la situation est plus complexe, avec une place variable accordée à la chasse suivant les sites. Ainsi, certains sites en Provence et en Languedoc, Gazel (Sallès-Cabardès, Aude), La Fage (Saint-Pierre-de-La Fage, Hérault), Pendimoun (Castellar, Alpes Maritimes), Pont-de-Roque-Haute (Portiragnes, Hérault) témoignent de l’adoption massive de l’élevage, les caprinés étant généralement plus abondants en nombre de têtes que les bovins ; alors que sur d’autres, comme la grotte Lombard (Saint-Vallier-de-Thiey, Alpes-Maritimes), Camprafaud (Ferrières-Poussarou, Hérault) et Dourgne (Fontanès-de-Sault, Aude), la chasse apparaît majoritaire
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Toutes les datations au radiocarbone ont été calibrées avec le programme en ligne Calib Radiocarbon Calibration version 5.0.2 html. Les dates calibrées sont exprimées avant notre ère, à 2 sigmas
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Emilie Blaise
(bouquetin, cerf, sanglier). Plusieurs scénarios sont envisagés : tradition mésolithique qui perdure dans des groupes en cours d’acculturation, pratique saisonnière en complément de l’élevage ou groupes de chasseurs-cueilleurs autonomes, ces différentes situations ayant pu coexister durant le 6e millénaire et au-delà (Helmer et al. 2005b ; Vigne et Helmer 1999 ; Vigne et al. 2005 ; Vigne 2007). L’approche globale de l’évolution chrono-culturelle des proportions des principaux taxons domestiques (caprinés, bœuf, porc) et de la chasse au Néolithique ancien (Languedoc, Provence, Ligurie), réalisée par J.-D. Vigne (2007) permet se souligner les principales tendances évolutives au niveau de l’approvisionnement carné. L’Impressa (5800-5600) se caractérise par l’élevage dominant du mouton et des taux de chasse aux alentours de 25 %. De l’Impressa au Cardial tyrrhénien (entre 5600 et 5450), la chasse connaît une forte hausse au détriment de l’élevage des caprinés. Du Cardial tyrrhénien au Cardial ancien (environ 5450-5200), le porc apparaît en Languedoc mais pas en Provence et l’élevage des bovins augmente mais reste moins important que celui des moutons et des chèvres. Puis entre 5200 à 4900 (Epicardial et Cardial final), le porc prend de l’importance alors que l’élevage des bœufs diminue, les caprinés domestiques restent majoritaires et la chasse est stable, aux alentours de 30 %. Dès le Néolithique ancien en Méditerranée, les premiers élevages de caprinés domestiques apparaissent « comme des systèmes techniques déjà largement maîtrisés et intégrés au fonctionnement des sociétés » (Vigne et Helmer 1999, p. 141). L’analyse de profils d’abattage des moutons, des chèvres et des bovins, montre qu’ils ont été exploités dès le départ (au Proche-Orient comme sur les côtes méditerranéennes) pour leur viande et leur lait (Helmer et Vigne 2004 ; Vigne et Helmer 1999, 2007). Dans le sud-est de la France, l’exploitation du lait des caprinés domestiques est clairement identifiée durant le 6e millénaire, dans l’Impressa, sur les sites de Pont-de-Roque-Haute (Portiragnes, Hérault) et Le Moulin (Barret de Lioure, Drôme), dans le Cardial sur le site de Combe-Obscure (Lagorce, Ardèche), à la Baume d’Oullen (Le Garn, Gard), sur le site du Fraischamp (La Roque-sur-Pernes, Vaucluse), de Saint-Mitre (Reillanne, Alpes-de-Haute-Provence) et à la grotte Lombard (Saint-Vallier-de-Thiey, Alpes-Maritimes). Cette exploitation laitière s’est prolongée jusque dans l’Epicardial. Bien que les données soient moins documentées en Provence, il semble qu’il en soit de même pour les bovins. Ils sont exploités pour leur lait à la Baume d’Oullen (Le Garn, Gard), ou plus à l’ouest dans les Pyrénées-Orientales (L’Aspre del Paradis, Corneilla-del-Vercol) (Vigne 2005 ; Vigne et Helmer 2007).
Haute-Provence) et à la grotte de l’Eglise supérieure (Baudinard, var) (Helmer et Vigne 2004 ; Vigne 2005 ; Vigne et Helmer 1999, 2007). Plusieurs produits sont généralement exploités (viande et lait ; viande, lait et toisons) et inversement, certains élevages se spécialisent autour d’une seule production notamment de lait, comme à CombeObscure (Lagorce, Ardèche) indiquant de possibles surplus et des échanges (Helmer et Vigne 2004). C’est dans une phase avancée de ce Néolithique moyen, au Chasséen récent, que certains chercheurs envisagent une importance particulière de l’économie pastorale (Beeching et al. 2000). 1.1.1.3 Une stabilité millénaire ? Stabilité culturelle Dans le Midi de la France, entre 5500 et 3500 environ, on assiste à une alternance de périodes d’émiettement culturel, avec plusieurs groupes culturels régionaux, à l’identité marquée, principalement à travers leur mobilier, et géographiquement proches, et de périodes d’homogénéité stylistique et/ou technique, de regroupement, qui traduisent un phénomène d’unification stylistique par interaction de différents groupes (Demoule et al. 2007, p. 64). Les grands ensembles culturels géographiques et chronologiques La culture méditerranéenne du Néolithique ancien, l’Epicardial, au début du 5e millénaire, finit par recouvrir tout l’espace initialement néolithisé, du Rhône à l’Andalousie, et à étendre son expansion géographique, comme en France où on le retrouve jusqu’aux Alpes et aux Causses (Guilaine et Manen 2007, p. 317). Le Chasséen méridional occupe un vaste espace, puisqu’il se retrouve dans tout le Midi de la France, à l’exception de l’Aquitaine, et constitue une véritable identité culturelle qui perdure pendant près de mille ans, du milieu du 5e millénaire au milieu du 4e millénaire avant notre ère (Beeching 2002 ; Cauwe et al. 2007 ; Demoule et al. 2007). Ce complexe culturel, stable de part son étendue géographique et sa longévité, partageant de fortes tendances communes, s’étend même à une partie de la France septentrionale à un moment de son histoire. Le Chasséen méridional présente néanmoins des variations régionales. Cette variabilité est notamment relevée dans les corpus céramiques du Languedoc, et pourrait également traduire, selon certains chercheurs, l’existence de groupes distincts comme dans la vallée du Rhône pour la phase récente (Beeching et al. 1991 ; Beeching 2002 ; Georjon 2003). Les périodes de morcellement et de recomposition La première moitié du 5e millénaire est marquée par un morcellement culturel. Plusieurs groupes régionaux culturels se distinguent dans le Midi méditerranéen, en Provence, en Languedoc, dans les Pyrénées et en moyenne vallée du Rhône, correspondant à une phase de recomposition entre l’ensemble cardial du Néolithique ancien et le Néolithique moyen Chasséen. Au milieu du 4e millénaire, le complexe chasséen disparait à son tour en laissant la place non à un nouveau grand ensemble mais probablement à plusieurs groupes culturels distincts qui constituent le substrat du
Evolution au Néolithique moyen En Languedoc et en Provence, la transition entre le Néolithique ancien (Cardial final) et moyen est marquée par une hausse de l’élevage du porc et une forte réduction de la chasse (moins de 20 %) (Vigne 2007). L’élevage des caprinés reste prédominant sur celui des bovins et des porcins. L’exploitation du lait des bovidés se poursuit (Vigne 2005 ; Vigne et Helmer 2007). Pour les moutons et les chèvres, les productions se diversifient avec l’apparition des toisons, comme à la grotte Murée (Montpezat, Alpes-de-
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Néolithique final dans le sud-est de la France (Cottiaux et al. 2007 ; Lemercier sous presse a).
semble plus complexe, avec une plus grande variabilité au niveau de la gestion des troupeaux (Blaise 2005).
Stabilité territoriale
1.1.2 De profondes transformations à la fin du Néolithique
L’expansion de l’économie néolithique dans la région L’expansion de l’économie néolithique en Provence semble tout à la fois précoce et continue tout au long de la période. En effet, le Néolithique ancien Cardial n’est pas présent uniquement sur les côtes mais aussi rapidement à l’intérieur des terres, le long de la vallée de Rhône ou de la Durance et se diffuse en dehors des voies de communication principales comme dans le nord du département du Var et dans les Alpes-de-Haute-Provence. La région peut donc être rapidement considérée comme néolithisée. Dans le millénaire suivant, c’est la densité des sites qui va surtout croître montrant l’augmentation de l’exploitation des territoires et la prise en main des zones marginales ou de confins, et les zones de montagnes.
1.1.2.1 La « crise » du 4e millénaire et l’effondrement de la culture chasséenne La recomposition culturelle du Néolithique moyen au Néolithique final La fin du Néolithique moyen chasséen après 1000 ans d’existence Dans le sud-est de la France, vers le milieu du 4e millénaire, l’ensemble chasséen, marqué par sa longévité, son étendue géographique et par une relative homogénéité, se disloque, laissant place à de nouvelles cultures nettement différentes (Lemercier sous presse a). Avant qu’apparaissent les groupes culturels du Néolithique final, on observe une période transitoire encore confuse. Si cette courte période donne l’impression d’un bouleversement soudain, les transformations entre le Néolithique moyen Chasséen et le Néolithique final se sont vraisemblablement effectuées sur un temps long, probablement dès la phase récente du Chasséen (Beeching 2002 ; Jedikian et Vaquer 2002 ; Lemercier sous presse a, b).
La question de l’habitat permanent En Provence, les occupations sont attestées en plein air dans des contextes variés (plaines, terrasses et plateaux), comme en grotte, ce qui témoigne d’une certaine diversité tant géographique que topographique (D’Anna 1993). L’habitat de plein air du Néolithique moyen Chasséen reste peu connu pour cette région (D’Anna 1993). Dans le Languedoc, la densité des vestiges et la présence d’une enceinte dans les grands sites de plein air de Cavanac et d’Auriac (Aude) - qui ont livré par ailleurs de nombreuses structures, foyers, fosses, silos - suggèrent une occupation longue (Vaquer 1999 ; Vaquer et al. 1996). La rareté des éléments architecturaux a suscité l’hypothèse, qui fait encore débat, de l’absence d’un habitat pérenne durant le Chasséen et d’un mode de vie seminomade, particulièrement pour la moyenne vallée du Rhône (Beeching 1999 ; Beeching et al. 2000, p. 71).
La période « obscure » du Néolithique récent La période de 3700-3500 avant notre ère est encore méconnue. On y trouve à la fois des ensembles qui font encore référence au Néolithique moyen Chasséen et d’autres qui semblent déjà annoncer les traditions du Néolithique final (Lemercier 2007, sous presse a). Aussi, le terme de « Néolithique récent » est utilisé ici, à la suite de la table ronde de 2005 sur le 4e millénaire (Lemercier, Furestier, Blaise sous presse), non pas pour désigner un ou plusieurs groupes culturels mais pour qualifier cette période de recompositions culturelles et de transition entre le Néolithique moyen et le Néolithique final (Cottiaux et al. 2007 ; Lemercier sous presse a).
Stabilité de l’élevage et des pratiques pastorales Depuis son apparition sur les côtes méditerranéennes au 6e millénaire en Provence, l’élevage est resté nettement dominé par les caprinés domestiques (en Nombre de Restes comme en Nombre d’Individus), suivis des bovins, ces derniers fournissant néanmoins un apport en protéines plus conséquent (viande et lait) (Helmer 1979, 1991a, 1992 ; Tresset 1989 ; Vigne et Helmer 1999). Quel que soit leur statut, sauvage ou domestique, les suinés semblent constituer un apport complémentaire. Ces éléments suggèrent une certaine pérennité des techniques d’élevage et des pratiques pastorales du Néolithique ancien jusqu’au Néolithique final (Blaise 2005 ; Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005b). Dans cette région, l’organisation des sites et l’exploitation des troupeaux permettent de considérer durant le Néolithique ancien et moyen, une complémentarité bien établie entre les sites de plein air, occupés par des groupes plutôt sédentaires et consommateurs, et les sites de grotte, dont certains occupés de manière saisonnière (bergeries, haltes de chasse), par des groupes de producteurs, potentiellement des bergers (Helmer et al. 2005b ; Sénépart 2007, p.35). A la fin du Néolithique, période où de nombreux changements apparaissent dans les sociétés, la situation
Une crise climatique et économique ? Si l’évolution de la société chasséenne s’est vraisemblablement amorcée dès le 4e millénaire (Beeching 2002 ; Jedikian et Vaquer 2002 ; Lemercier sous presse a), d’autres facteurs notamment climatiques ont pu influer sur ces transformations socio-économiques (Berger 2005 ; Magny 2004, sous presse). Une hypothèse climatique à la recomposition culturelle Entre 3700 et 3250 avant notre ère, le climat connaît un changement majeur, plus humide et plus froid, marqué dans le sud-est de la France par des débordements du Rhône et des avancées glaciaires dans les massifs (Magny 2004, sous presse). Tout en écartant un déterminisme mécanique environnemental, les changements culturels observés se déroulent néanmoins dans des conditions climatiques moins favorables. Cette péjoration climatique a pu avoir des conséquences sur les stratégies de subsistances des communautés et accélérer leur mutation (Magny sous presse).
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Des répercussions économiques ? Ce refroidissement et ce renforcement de l’humidité durant cette période ont pu notamment entraîner des difficultés au niveau des cultures agricoles, les paramètres climatiques et leurs conséquences variant entre les régions (Magny sous presse). En prenant comme exemple les villages lacustres de Chalain dans le Jura (Pétrequin et al. 2005), M. Magny souligne également le rapprochement possible entre les phases de refroidissement vers 3700-3250 et les fortes baisses démographiques. Dans le sud-est de la France, le faible nombre de sites connus pour cette phase de transition du Néolithique récent pourrait être interprété comme un déclin de la démographie. Mais ces changements entre le Néolithique moyen chasséen et le Néolithique final qui touchent la culture matérielle, les rites comme les territoires d’approvisionnement et potentiellement les réseaux d’échange, impliquent une mutation profonde dont l’origine est, sans doute, à chercher à l’intérieur même de la société chasséenne (Jédikian et Vaquer 2002), en même temps que dans des facteurs environnementaux, mais aussi en lien avec d’autres influx et innovations.
elle connaît également un nouvel essor au Proche-Orient (Strahm 2007). L’émergence de la métallurgie en Europe occidentale est attestée en Italie avec les cultures de Remedello et de Rinaldone (à partir de 3200 avant notre ère), qui résulte d’une diffusion d’origine sud-est européenne, et dans la Péninsule ibérique au 3e millénaire. En France, aucune innovation autochtone ancienne ne semble attestée actuellement (Strahm 2007, p. 57). Les quelques objets en cuivre retrouvés dans les Alpes et en Suisse entre 3800 et 3500 avant notre ère correspondent à des importations venues des cultures d’Europe centrale (Suisse orientale et sud de l’Allemagne) dans les cultures Pfyn et de Mondsee. En Italie, les indices antérieurs au milieu du 4e millénaire demeurent très rares. On évoque la présence d’objets isolés et les scories du site de l’acropole de Lipari dans les Eoliennes qui pourraient dater de la première moitié du 4e millénaire. C’est à partir de 3500-3400 et dans la seconde moitié du millénaire que la métallurgie semble se développer au nordouest de la Péninsule avec les mines de Libiola et surtout de Monte Loreto en Ligurie (Maggi et Pearce 2005). Dans la péninsule ibérique, les premiers indices de métallurgie se limitent à un fragment de vase four daté de la première moitié du 5e millénaire sur le site de Cerro Virtud (Almeria, Espagne), et cet élément très isolé fait encore débat (Montero Ruiz 2005). Plus tard, en revanche, à la fin du 4e et dans la première moitié du 3e millénaire, une métallurgie du cuivre se met en place, notamment la production de cuivres arséniés. Ce courant ne semble pas se diffuser en France. Ce n’est qu’avec la culture Campaniforme qu’un réseau d’échanges est attesté dans les régions du nord des Pyrénées, comme par exemple la diffusion des pointes de Palmela (Strahm 2007, p. 58). Malgré la présence de quelques rares objets isolés comme le diadème en or de la sépulture de Pauilhac (Gers) qui date peut-être du début du 4e millénaire, ce n’est que dans le dernier tiers du 4e millénaire que les objets métalliques (en cuivre essentiellement) se rencontrent dans le Midi de la France. La métallurgie elle-même se développe dans le Midi de la France à l’extrême fin du 4e millénaire (3100-3000) dans la région de Cabrières (Hérault) probablement par un courant de diffusion originaire de l’Italie centrale et septentrionale (Ambert et al. 2005). La Provence, pauvre en objets métalliques jusqu’à l’apparition des Campaniformes au milieu du 3e millénaire, reste en marge de ce développement alors que la région est pourvue des ressources nécessaires et constitue en même temps une région charnière de communication entre l’Italie et le Languedoc (Carozza et Mille 2007, p. 175 ; Lemercier 2007, p. 497).
1.1.2.2 Au bout de la « chalcolithisation » de l’Europe Si le Néolithique moyen Chasséen peut être considéré comme l’aboutissement du processus de néolithisation de l’ouest de l’Europe, les changements observés dans les sociétés entre le 5e et le 3e millénaire semblent initier le début d’une nouvelle phase de mutation, la « chalcolithisation ». La « chalcolithisation » de l’Europe Le concept de « chalcolithisation » est ici envisagé comme un ensemble d’évolutions qui ne se limitent pas au seul développement de la métallurgie. Cette dernière est une des composantes importantes de cette nouvelle mutation des sociétés néolithiques mais n’en constitue peut-être que l’un des révélateurs les plus évidents. Le développement de la métallurgie Les plus anciens témoignages du travail du métal sont retrouvés au Proche-Orient, en Anatolie et en Syrie, dans le contexte des cultures du PPNB, au 8e millénaire avant notre ère (Strahm 2007). Mais ces premiers objets en cuivre (perles, éléments de parure façonnés par martelage) constituent davantage une expérimentation d’un nouveau matériau à partir de techniques déjà maîtrisées par les groupes humains qu’une réelle innovation (Carozza et Mille 2007 ; Strahm 2007). En Europe, le foyer d’apparition de la métallurgie est situé dans une zone orientale et sud-orientale. Cette mettalurgie se développe dans les Balkans, au début du 5e millénaire où sont attestées les premières collectes de minerai de cuivre, en Serbie et en Bulgarie (Carozza et Mille 2007 ; Cottiaux et al. 2007). Elle se diffuse ensuite dans le bassin des Carpates, en Hongrie, en Pologne mais elle ne dépasse pas l’Europe centrale, la Suisse orientale et l’Allemagne. Dans la deuxième moitié du 4e millénaire, l’activité métallurgique de l’Europe centrale et du sud-est s’interrompt pour ne reprendre qu’au début du 3e millénaire ; période à laquelle
Une nouvelle conception de la « Chalcolithisation » Il ne faut pas confondre un hypothétique « Chalcolithique » qui serait une période de transition entre la fin des temps néolithiques et les débuts de l’Age du Bronze, marquée par le développement de la métallurgie du cuivre, et la « chalcolithisation » qui désigne le processus de transformation qui touche les sociétés néolithiques (du plein Néolithique), qualifiées, suivant les auteurs, de sociétés complexes, inégalitaires, hiérarchisées, étatiques, (Guilaine 2007, 2008), sans qu’aucun terme ne parvienne à englober la diversité observée en Europe.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Si les définitions sont encore en cours d’élaboration, les archéologues européens semblent néanmoins s’accorder sur la diversité des innovations techniques et sur l’observation d’importants changements économiques, sociaux et culturels de cette période, de chronologie différente suivant les régions d’Europe mais globalement intervenus entre le 5e et le 3e millénaire, sous des formes variables et des intensités différentes (Cauwe et al. 2007 ; Guilaine 2007, 2008 ; Lichardus-Itten 2007). La métallurgie du cuivre ne devient ainsi qu’un élément de définition parmi d’autres, au même titre que la pierre polie pour le Néolithique (Demoule 2007, p. 82). Plus que l’apparition de la métallurgie, c’est la place et la vision du métal dans les sociétés que l’on va ainsi considérer. Dans le cadre du séminaire du collège de France organisé par J. Guilaine (2007) sur cette thématique, les contributions des divers chercheurs ont permis de définir les principaux marqueurs nécessaires pour caractériser ce processus de « chalcolithisation » en Europe orientale et centrale entre le 5e et le 4e millénaire, présentés ici de manière synthétique : - l’habitat : modification architecturale au niveau de la taille des habitations plus réduite, situations topographiques et paysages nouveaux et apparition de structures monumentales, comme les enceintes, de sites fortifiés ou entourés de fossés ou de palissades. - complexes miniers d’exploitation des gîtes de silex - la métallurgie : production de cuivre, travail de l’or et de l’argent, circulation d’objets à forte valeur symbolique - les inventions de la roue, du char (mobilité, transport), et de l’araire (nouvelles techniques agricoles) - la domestication du cheval et l’utilisation de la force de travail des bovins - apparition de nouvelles céréales - différences sociales marquées - présence de tombes monumentales - figurines féminines très stylisées et augmentation des représentations masculines - développement des armes L’acceptation de ces différentes innovations (une, plusieurs ou en totalité) dépend moins des connaissances techniques elles-mêmes que du moment où la société est disposée à changer et en ressent le besoin. Comme pour la Néolithisation, « il ne s’agit pas d’un processus continu et linéaire mais bien d’étapes dans une évolution discontinue » (Strahm 2007, p. 53). Nous verrons les modifications intervenues dans les sociétés de la fin du Néolithique en Provence (cf. infra 1.1.3.2).
« chalcolithique » uniquement pour qualifier les cultures qui pratiquent la métallurgie de manière effective (D’Anna 1995b ; Lemercier 2007 ; Voruz 1995). En revanche, nous retenons que la métallurgie et les objets en cuivre qui circulent apparaissent en Europe dans un contexte de transformations des sociétés dans les domaines socioéconomiques, culturels et symboliques, changements engagés depuis le 4e millénaire dans le sud-est de la France (Carozza et Mille 2007 ; Lemercier 2007 ; Lichardus-Itten 2007). C’est donc dans le cadre de ce processus de chalcolithisation que s’inscrit notre approche de l’économie animale des groupes humains en Provence entre le milieu du 4e et le début du 2e millénaire. Un impact sans doute limité au 4e millénaire mais des effets sensibles au Néolithique final Le développement de la métallurgie en Europe orientale au 5e et 4e millénaire ne semble pas influencer l’évolution des sociétés du Néolithique moyen Chasséen, durant cette même période dans le sud-est de la France où les objets métalliques restent rares jusqu’à la fin du 4e millénaire (Carozza et Mille 2007, p. 155 ; Strahm 2007, p. 55). Pourtant, en Europe occidentale, il est peut-être possible d’observer dès le Néolithique moyen, un autre système de valeur, différent mais parallèle à celui des objets de métal, au travers de la production et la diffusion très importante des grandes lames de haches de pierre polie. Une Europe occidentale néolithique s’opposerait alors à une Europe orientale chalcolithique dès la deuxième moitié du 5e millénaire avant notre ère (Pétrequin et al. 2002). Si le diadème d’or de Pauilhac est bien d’origine orientale, des échanges à très longues distances seraient aujourd’hui attestés à travers l’Europe dans les deux sens puisque des haches polies en jadéite alpine ont maintenant été reconnues dans la Nécropole de Varna et d’autres sites de Bulgarie dès le 5e millénaire (Pétrequin et al. 2009). Dans le sud-est de la France, au milieu du 4e millénaire, « les indices de transformations sociales sont déjà très nombreux : naissance de la monumentalisation, structuration territoriale (…), développement de sociétés normées par des codes culturels précis et développement probable des hiérarchisations » (Lemercier sous presse a). Certains changements ne surviennent véritablement qu’au début du Néolithique final, à partir de 3300-3100 avant notre ère, comme le développement des sépultures collectives, l’expansion des dolmens dans le midi méditerranéen, la diffusion des objets en métal et l’émergence de la métallurgie du cuivre.
Impact dans le sud-est de la France ? 1.1.2.3 Multiplication des sites et des cultures « Chalcolithique » et « Néolithique final » : deux concepts complémentaires pour la définition des sociétés Le développement et la diffusion de la métallurgie dans les sociétés diffèrent d’une région d’Europe à une autre, tant sur le plan de la chronologie que des implications sociales et symboliques (Strahm 2007). Tout en reconnaissant l’importance de la place du métal dans les sociétés, et plus particulièrement pour celles du Midi méditerranéen, nous avons donc choisi, comme l’ont suggéré G. Camps, J. Guilaine, G. Bailloud, A. D’Anna et J. L. Voruz notamment, d’utiliser le terme « Néolithique final » pour désigner la période chronologique, conservant l’emploi de
La multiplication des sites à la fin du Néolithique : croissance démographique et/ou nouvelle gestion du territoire ? L’évolution du nombre de sites Dans le sud-est de la France, la fin du Néolithique se caractérise par une forte augmentation du nombre de sites, avec environ 600 sites connus en Provence (D’Anna 1995b). Pour le seul département du Vaucluse par exemple, on décompte 70 sites référencés pour le Néolithique moyen et plus de 280 pour le Néolithique final, soit un nombre quatre fois plus élevé (Lemercier et al. 2004a).
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Le problème de l’interprétation La multiplication du nombre de sites reste difficile à interpréter dans la mesure où ce dernier résulte de l’état d’avancée des recherches, de conditions de conservation, de choix de lieux d’implantation etc. Si cette évolution n’est pas un artefact et correspond bien à une réalité préhistorique, elle pourrait être interprétée comme un essor démographique important à la fin du Néolithique (D’Anna 1995a ; Gutherz 1984 ; Lemercier et al. 2004a). Mais si le nombre de sites en lui-même ne suffit pas à apprécier correctement la démographie, la multiplication des sites témoigne au minimum d’une occupation plus dense du territoire et également expansive comme en témoigne la fréquentation de presque toutes les unités de paysages. Les sites sont implantés dans les zones basses, en plaine, mais aussi plateaux, collines et terrasses, et dans les zones de hauteurs, davantage occupées, en rebord de plateau, sur des éperons, ou au sommet de coteaux (Berger 1996 ; D’Anna 1995a ; Lemercier et al. 2004a ; Lemercier et Gilabert 2009).
(Lemercier et al. 2003, 2007), grâce aux travaux de M. Escalon de Fonton dès 1947 sur le site éponyme du ColletRedon (La Couronne ; Martigues) puis à la première synthèse sur le Néolithique de Provence proposée par J. Courtin (1974). Pourtant, si l’existence d’autres faciès est évoquée, ils restent encore regroupés sous le terme générique de Chalcolithique (Lemercier 2007 ; Lemercier et al. 2007). Les années 80 sont marquées par les premières définitions des groupes culturels de la fin du Néolithique (Lemercier 2007 ; Lemercier et al. 2007). La présence de faciès de transition entre le Néolithique moyen et final est évoquée et les premiers essais de périodisation apparaissent en Languedoc. En Provence, favorisés par l’accroissement du nombre de fouilles, particulièrement dans le Vaucluse, de nouveaux ensembles culturels sont reconnus, notamment le groupe Rhône-Ouvèze (Müller et D’Anna 1986), le groupe du Fraischamp puis celui du Nord Vaucluse (Sauzade et al. 1990). Dans les années 90, la caractérisation des groupes culturels s’affine du point de vue de la géographie et de la chronologie avec l’élaboration de périodisations des groupes du Néolithique provençal (D’Anna 1995a, b, 1999) et la prise en compte des filiations et des rapports entre les différentes cultures du Languedoc et de Provence (Voruz 1995). Toujours d’actualité, ces périodisations bénéficient depuis d’une meilleure définition des groupes culturels eux-mêmes. Entre 1998 et 2004, un Projet Collectif de Recherche sur le Couronnien « Le Couronnien en Basse-Provence occidentale. Etat des connaissances et nouvelles perspectives de recherches », sous la responsabilité de N. Coye, d’A. D’Anna puis d’O. Lemercier, permet d’aborder de manière pluridisciplinaire la caractérisation de ce groupe. La reprise des études archéologiques (céramique, faune, structures d’habitat), en intégrant les séries anciennes, et celle des nouvelles fouilles de sites couronniens majeurs, ColletRedon (S. Renault, puis G. Durrenmath et J. Cauliez) et Ponteau-Gare (X. Margarit), ont contribué à préciser ses relations avec les autres groupes du Néolithique final en Provence (Lemercier et al. 2003, 2007). Depuis les années 2000, de nombreux travaux continuent d’améliorer la compréhension des groupes culturels de la fin du Néolithique en Provence. En 2002, une thèse sur le Campaniforme dans le sud-est de la France (Lemercier 2004) permet, entre autre, de définir le contexte d’apparition du phénomène des gobelets au sein des cultures locales, suivie en 2005 par celle sur les industries lithiques campaniformes qui montre notamment, les liens étroits avec les industries lithiques des cultures locales du Néolithique final et complète les modalités de diffusion de ce phénomène dans la région (Furestier 2007). Un vaste travail de déconstruction et de redéfinition du groupe Rhône-Ouvèze est entrepris à partir de nombreuses séries céramiques et s’attache à préciser son insertion dans la périodisation provençale (Cauliez 2007a), dont les conclusions récentes n’ont pu être intégrées ici (Cauliez 2009 2 ). En 2005, le colloque sur le « Quatrième millénaire. La transition du Néolithique moyen au
Morcellement des cultures matérielles Les « cultures céramiques » et leur nombre Le Néolithique final du sud-est de la France se caractérise par un morcellement à la fois géographique et chronologique. En effet, pour cette période, entre la fin du Néolithique moyen Chasséen et la première phase du Bronze ancien, près d’une quinzaine de cultures archéologiques ont été distinguées et plusieurs faciès géographiques et phases chronologiques définis (Lemercier 2007). La distinction de ces groupes culturels est réalisée principalement à partir des styles céramiques, accentuant vraisemblablement cet aspect de régionalisation ou de micro-région (Beeching 1986 ; D’Anna 1995a ; Lemercier 2007). La période est ainsi marquée par un grand nombre de cultures archéologiques, fortement ancrées géographiquement et d’une durée relativement courte (Lemercier et al. 2004a). « Cultures céramiques » et groupes humains Néanmoins, la céramique constitue un marqueur chronoculturel indéniable, d’abord parce qu’il est le vestige le plus abondant sur les sites, également le plus étudié, mais aussi parce qu’il permet de mettre en évidence l’existence de traditions très strictes pour la réalisation de vaisselles stéréotypées et en même temps la courte durée de ces traditions (Ferdière 2003 ; D’Anna et Garcia 2003). D’autre part, les styles céramiques renvoient à des ensembles cohérents avec des traditions spécifiques au niveau des différents mobiliers, outillages, armes, parures, mais aussi de l’habitat et des rites funéraires (Lemercier et al. 2004a ; Lemercier et Gilabert 2009). La chronologie mise en place à partir de l’évolution des céramiques, des datations au radiocarbone et des observations stratigraphiques, permet d’envisager les changements, les mutations techniques, culturelles et sociales des groupes humains de cette époque. 1.1.3 Etat des lieux chrono-culturel, incertitudes et interrogations 1.1.3.1 Les ensembles culturels
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CAULIEZ J. (2009) - Espaces culturels et espaces stylistiques au Néolithique final dans le sud-est de la France. Dynamiques de formation et d’évolution des productions céramiques. Thèse de doctorat sous la direction de Robert Chenorkian, Université de Provence (Aix-Marseille I), Aix-enProvence. (Soutenance janvier 2009)
Des définitions récentes et incomplètes Jusqu’aux années 70, le Couronnien demeure la seule identité culturelle véritablement reconnue en Provence
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Néolithique final dans le sud-est de la France et les régions voisines » permet de réaliser un bilan des dernières avancées, de proposer des comparaisons entre la Provence et le Languedoc et de soulever les manques qui persistent dans la définition de ces différents groupes et faciès culturels de l’arc méditerranéen (Lemercier, Furestier, Blaise sous presse).
homogène entre les différentes séries analysées (Cauliez et al. 2003 ; Delaunay 2007). Si des améliorations ont été apportées dans les connaissances de la culture matérielle, de l’habitat, de l’économie, les avancées concernent aussi le contexte archéologique, la chronologie et son expansion géographique (Lemercier et al. 2003, 2007). La reprise des fouilles des sites du Collet-Redon et de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône) ont fournis notamment des contrôles stratigraphiques. Malgré des différences de calage entre les chercheurs (Cauliez 2007a ; D’Anna 1995a, b, 1999 ; Lemercier 2004, 2007) et des imprécisions sur son origine, ce groupe apparaît dans le dernier tiers du 4e millénaire et se singularise, selon les schémas proposés, par sa longue durée, presque un millénaire, ce qui le rendrait potentiellement contemporain de tous les autres ensembles culturels de la fin du Néolithique régional, et par son expansion géographique. Le Couronnien couvre la Provence et se retrouve plus particulièrement en Basse Provence et en Provence occidentale. Ses limites en Provence orientale restent méconnues par manque de données. Il s’étend à l’ouest dans le Gard, où il se confond avec le groupe du Ferrières, au nord-ouest, dans la Drôme et l’Ardèche, où ses influences sont difficiles à distinguer des groupes d’Allan et des Bruyères. Enfin, la présence du Couronnien est attestée au Nord dans le Luberon, zone de contact avec les groupes de Fraischamp, Rhône-Ouvèze et Nord Vaucluse, et jusque dans les Alpes du Sud, mais il ne semble pas se diffuser au-delà de Sisteron.
Les groupes culturels reconnus entre le milieu du 4e et le début du 2e millénaire Le(s) Néolithique(s) récent(s) Le Néolithique récent, nous l’avons dit, ne représente pas un groupe culturel mais une période de transition entre la fin du Néolithique moyen Chasséen et le début du Néolithique final. De courte durée, 3700-3400 avant notre ère, cette période, encore mal définie, est présente en Languedoc et en Provence, sous des appellations variées. Elle regroupe des ensembles très différents, situés dans les mêmes zones géographiques, certains conservant des caractéristiques du Néolithique moyen, d’autres préfigurant le Néolithique final (Lemercier 2007, sous presse a). Parmi les assemblages de tradition chasséenne on peut citer par exemple ceux des sites de l’Avencas (Brissac, Hérault) (Gutherz 1980), des Juilléras (Lemercier et al. 2002) et du Duc (Margarit et Renault 2002) (Mondragon, Vaucluse) et de la grotte du Mourre de la Barque (Jouques, Bouches-du-Rhône) (Van Willigen, in Lemercier et al. sous presse) et parmi ceux de type néolithique final, les assemblages de la grotte Goulard (Ménerbes, Vaucluse) (Sauzade 1990), des Ribauds (Mondragon, Vaucluse) (Margarit et al. 2002b) et de la Mort des Ânes (Villeneuve-lès-Maguelone, Hérault) (Gascό 1980). La résolution de la chronologie radiocarbone ne permet pas de préciser l’évolution de ces deux types d’assemblages et plusieurs hypothèses peuvent être envisagées : évolution successive ou évolution en synchronie (Lemercier sous presse a et b).
Le groupe Rhône-Ouvèze Le Rhône-Ouvèze a été défini par A. Müller et A. D’Anna en 1986 à partir de l’ensemble céramique du site de la Plaine des Blancs à Courthézon dans le Vaucluse. Les caractéristiques de cet assemblage ont été établies principalement en référence au groupe languedocien de Fontbouisse (Müller et D’Anna 1986). Depuis une dizaine d’années, les recherches se sont attachées à la définition de ce groupe, qui se développe dans la première moitié du 3e millénaire, et de ses relations avec les autres acteurs culturels, Fraischamp, Couronnien, Fontbouisse et Campaniforme (Cauliez 2001, 2002, 2007a, b ; D’Anna 1995a, b ; Lemercier 2004 ; Lemercier et al. 2003, 2007). Aujourd’hui, un certain consensus apparaît sur la postériorité du Rhône-Ouvèze par rapport au Fraischamp ainsi qu’une contemporanéité partielle avec le Couronnien, le Fontbouisse et le Campaniforme (phase ancienne). Actuellement en cours de redéfinition afin de déterminer les différentes influences, la place du Fontbouisse et la validité du concept de RhôneOuvèze lui-même passant par le réexamen de la série du site éponyme et l’étude d’un important corpus (Cauliez 2007a), l’ensemble céramique correspond à des assemblages assez différents suivant les secteurs géographiques, en terme de poids des traditions fontbuxiennes et couronniennes mais aussi de faciès (Cauliez 2007a). En effet, il apparaît une certaine dualité entre un ensemble de formes simples dérivées de la sphère et du cylindre, présentant des éléments plastiques divers et un ensemble de formes carénées de petits ou de moyens volumes avec de rares décors en creux et de nombreux éléments plastiques. Le premier présenterait des similitudes avec la céramique couronnienne, le deuxième s’individualiserait davantage, se distinguant à la fois du Couronnien et du Fontbouisse, ce dernier présentant lui de
Le groupe du Fraischamp Il a été défini par G. Sauzade, à partir du site de La Clairière (Roque-sur-Pernes, Vaucluse) (Sauzade et al. 1990) et très peu de sites lui sont actuellement rattachés, tous localisés dans le Vaucluse. Par conséquent, son extension géographique comme ses relations avec les autres groupes culturels restent à préciser (Cauliez 2007a ; D’Anna 1995a, b, 1999 ; Lemercier et al. 2004a). Principalement caractérisé à partir de la céramique du site éponyme, c’est la diversité des décors, tant sur les thèmes (bandes, zigzags, motifs obliques) que sur les techniques employées (gravures, incisions, cannelures, impressions) qui le différencie du groupe du Couronnien. Il apparaît dans la seconde moitié du 4e millénaire. Le Couronnien Il constitue le groupe culturel le mieux connu du sud-est de la France, depuis les recherches initiées par M. Escalon de Fonton en 1947, celles engagées par J. Courtin et A. D’Anna jusqu’à celles entreprises à la fin des années 90 dans le cadre du PCR de l’UMR 6636 (Lemercier et al. 2003, 2007). La céramique, de bonne facture, est caractérisée par des formes simples dérivées de la sphère et du cylindre, et la rareté des éléments plastiques et des décors (D’Anna 1995 a, b, 1999). Son étude a bénéficié récemment d’une approche plus
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nombreux décors en creux (Cauliez 2001, 2002, 2007a ; Furestier 2007). Son extension géographique est actuellement étendue à la Provence rhodanienne, en basse Provence, jusqu’aux Alpes-de-Haute-Provence, au Var et dans les Alpes Maritimes (Cauliez 2002, 2007b). En Provence, un ensemble typo-stylistique céramique, identifié sur des sites localisés dans le Var (Le Plan Saint-Jean, Brignoles ; Le Chemin d’Aix, Saint-Maximum) et dans les Bouches-du-Rhône (Bastide Blanche, Peyrolles), correspondrait à un Rhône-Ouvèze tardif (plage chronologique entre 2400-2300 et 1900 avant notre ère), qui témoignerait d’une perduration de certains groupes culturels locaux à la fin du Néolithique, à la période où le Campaniforme régional se développe (Cauliez 2007b, 2008, 2009 ; Cauliez, Martin et al. 2006).
Le Campaniforme Le Campaniforme est un phénomène d’origine extérieure au sud de la France (Péninsule ibérique ou régions rhénanes selon les théories actuelles) qui se diffuse durant le 3e millénaire en Europe. Il entre en contact avec les cultures néolithiques locales dans les régions du Midi méditerranéen vers 2500-2400 avant notre ère (Furestier 2007 ; Lemercier 2004, 2007). Il apparaît sous forme de gobelets décorés, au profil en forme de cloche à l’envers, (styles standard et pointillé-géométrique), retrouvés, à l’est du Rhône, associés aux assemblages céramiques des groupes de Fontbouisse et Rhône-Ouvèze. Ils sont généralement découverts sur des sites présentant une topographie particulière (sites perchés) ou isolés, localisés sur le littoral et le long du Rhône, ce qui a laissé supposer l’arrivée de ces groupes humains par voie maritime (Furestier 2007 ; Lemercier 2004). Dès la première phase, les gobelets sont trouvés en contexte funéraire comme par exemple à La Fare (Alpes-de-HauteProvence) (Lemercier, Furestier, Müller et al. sous presse) mais aussi en contexte d’habitat et sous la forme d’assemblages importants aux Calades (Orgon, Bouches-duRhône) (Barge-Mahieu 1989a, 1989b, 1992), au Fortin du Saut (Châteauneuf-les-Martigues, Bouches-du-Rhône) (Furestier et al. 2007) ou encore sur le site des Barres (Eyguières, Bouches-du-Rhône) (Barge-Mahieu 1995 ; Barge 2000), systématiquement au sein de contextes présentant des mobiliers attribuables à la culture locale Rhône-Ouvèze, confirmant une intégration régionale assez rapide. La diffusion de certains éléments mobiliers est attestée loin à l’intérieur des terres et de réels transferts techniques, notamment céramiques, sont visibles dès cette première phase d’implantation. On peut remarquer l’absence d’assemblages importants pour cette phase ancienne en Languedoc oriental où ne se trouvent que des vases isolés peu nombreux, ce qui évoque l’idée d’un groupe de Fontbouïsse « refusant » le Campaniforme dans un premier temps (Lemercier, 2004a et b). Entre 2400 et 2300, les groupes campaniformes récents régionaux du Midi (groupe pyrénéen et groupe rhodanoprovençal) se répartissent à travers tout le sud-est de la France, poursuivant le processus d’acculturation. Des cas de mixité technique et culturelle apparaissent, notamment avec le groupe du Fontbouïsse comme au Mas du Vignoles IV, (Nîmes, Gard ; Convertini et al. 2004) et à la grotte de la Chauve-Souris (Donzère, Drôme) (Lemercier 2004 ; Vital 2006). Pour le secteur de Provence orientale et de moyenne Provence, certains sites indiquent une possible perduration du groupe Rhône Ouvèze jusqu’à la fin du 3e millénaire voire au début du 2e (Cauliez 2007b, 2008, 2009). Enfin, le développement régional se poursuit avec le groupe à céramique à décor barbelé, entre 2200 et 2100, présentant cette fois des influences d’origine orientale (Italie septentrionale, nord-ouest des Balkans). Avec ce groupe, apparaissent les premiers objets en Bronze. Il s’étend dans l’ensemble du sud-est et remonte la vallée du Rhône. Ses traditions se prolongent jusqu’aux environs de 1900-1800 avant notre ère, période qui marque le développement de l’Age du Bronze ancien et la fin du Néolithique (Lemercier 2004).
Le groupe Nord-Vaucluse Il a été créé dans les années 90 à partir de la céramique retrouvée en contexte essentiellement funéraire dans le Vaucluse, à la suite des fouilles de l’hypogée des Crottes à Roaix, de l’hypogée des Echaffins à Cairanne et de l’hypogée du Capitaine à Grillon. Attribué à la première moitié du 3e millénaire, sa validité est actuellement mise en doute, il semblerait correspondre à plusieurs ensembles chronologiques distincts pouvant se rapporter à d’autres cultures définies (Cauliez 2007a ; Lemercier 2007 ; Lemercier et al. 2004a). Leur proximité mais surtout l’emprise géographique et culturelle des groupes de Ferrières et de Fontbouïsse dont les influences se diffusent en Provence rhodanienne et jusque dans la vallée de la Durance, et au-delà dans la vallée du Rhône et le Jura, nous ont incités à les intégrer à ce tour d’horizon chrono-culturel (Gutherz et Jallot 1995 ; Honegger 2002 ; Lemercier et al. 2004b ; Pétrequin et Pétrequin 1988). Le groupe languedocien de Ferrières Un grand nombre de sites lui est attribué (Gutherz et Jallot 1995). Il se caractérise par un ensemble céramique présentant des formes simples de bols et coupes hémisphériques, mais aussi de grands récipients, à parois verticales ou convergentes et des décors d’incisions, de pastillage au repoussé, de cannelures et d’éléments plastiques comme le cordon lisse. Cinq faciès ont été définis, de l’intérieur des terres jusqu’en bordure littoral. Le faciès « Cèze-Ardèche », qui occupe la partie la plus septentrionale du Languedoc oriental, et « Central », dans le Gard, correspondent aux courants les plus proches des groupes culturels de Provence. Le groupe languedocien de Fontbouïsse Il est lui aussi défini à partir d’un corpus important de sites (Gutherz et Jallot 1995). Il remplacerait le groupe du Ferrières, se répartissant dans la même zone géographique, avec une poussée vers le nord dans le Bassin rhodanien. Les formes céramiques sont variées et proches de celles observées dans le groupe de Ferrières, en revanche, les profils carénés dominent nettement. Il présente six faciès, dont ceux du «Bas Rhône », « central » et « ardéchois » marquent la sphère culturelle provençale où leurs influences se font nettement ressentir dans les styles céramiques.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
1.1.3.2 Cultures et sociétés de la fin du Néolithique
traduire un certain regroupement de l’habitat. Les informations sont encore réduites pour le Néolithique récent et le groupe du Fraischamp. La superficie des sites des autres groupes du Néolithique final est mieux documentée. Pour le groupe Couronnien, on note des sites de plaine comme perchés, de dimensions modestes, quelques centaines de mètres carrés, par exemple le site de La Citadelle (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône) avec seulement 800 m2. D’autres pourraient présenter des surfaces entre 3000 et 5000 m2 comme Miouvin (Istres, Bouches-du-Rhône) ou PonteauGare (Martigues, Bouches-du-Rhône) (Margarit et al. 2001), mais également de dimensions très importantes, 3 ha pour la Brémonde (Buoux, Vaucluse) et pour Le Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône), voire gigantesques, correspondant à des occupations très longues et multiples, comme les sites de La Ponchonnière (Aubignosc, Alpes-deHaute-Provence) (Müller et al. 1990) et des Fabrys (Bonnieux, Vaucluse), les vestiges se répartissant respectivement sur 15 et 28 ha (Lemercier et al. 2003, 2004a, 2007). Pour le Rhône-Ouvèze, les dimensions des sites semblent un peu plus réduites, de même pour les groupes campaniformes, pour lesquels les superficies des sites ne dépassent pas 1 ha (Lemercier et Gilabert 2009). Si la question des unités d’habitation est plus délicate à aborder en raison de l’état de conservation des vestiges architecturaux et de la taille des espaces fouillés, plusieurs sites ont livré une réelle structuration, avec la présence d’habitats construits et de murs de limitation, comme à Ponteau-Gare et au Collet-Redon (Martigues, Bouches-duRhône) (Gilabert et al. 2004), et l’existence d’au moins deux unités d’habitation comme aux Calades (Orgon, Bouches-duRhône) (Barge-Mahieu 1989a, b) et sur le site des Barres (Eyguières, Bouches-du-Rhône), voire quatre à cinq qui ont été proposées pour le site des Lauzières (Lourmarin, Vaucluse) (Lemercier et Gilabert 2009). D’autres grands sites de plaine comme le Mourre-du-Tendre (Courthézon, Vaucluse) ont livré essentiellement des structures en creux, dont certaines contenaient de grandes quantités de torchis, laissant supposer l’existence de superstructures de bois et de terre. Durant cette période, les matériaux utilisés sont variés, la pierre (construction de la totalité du mur ou sousbassement), la terre (parois en torchis, moellons) et du bois (armature, poteaux), souvent associés (constructions mixtes), marques d’un fond architectural commun. La forme de l’habitation, de plan quadrangulaire pour le groupe Couronnien et ovalaire pour les groupes Rhône-Ouvèze et Campaniformes, indique en revanche l’existence de traits spécifiques pour chaque groupe (Lemercier et Gilabert 2009). Le Néolithique final se caractérise également par la construction d’enceintes, rares dans le sud-est de la France au Néolithique moyen, elles traduisent un changement dans la perception de leur habitat par les sociétés (D’Anna et Gutherz 1989).
Habitats et « fortifications » Le développement d’un habitat pérenne évident Si la question d’un réel habitat permanent est encore parfois posée pour le Néolithique moyen Chasséen (Beeching et al. 2000), il n’en est pas de même pour le Néolithique final où les données sont beaucoup plus nombreuses. A la fin du Néolithique, l’implantation de sites dans des secteurs géographiques peu occupés jusqu’alors, sur des topographies particulières, et la multiplication du nombre de sites, en plein air comme en grotte, traduit une occupation plus dense du territoire. Néanmoins, bien que non marginales, les occupations des cavités en Provence sont considérées comme peu importantes du point de vue du matériel archéologique et en terme de séquence, notamment pour les groupes Couronnien et Rhône-Ouvèze (15 % environ des occupations actuellement connues), un peu plus représentées pour les groupes campaniformes ancien et rhodano-provençal où elles peuvent représenter 1/3 des occupations (Lemercier et Gilabert 2009). Par ailleurs, on peut considérer une désaffection partielle des grottes pour l’habitat. Si certaines livrent des vestiges tout au long de la période, elles semblent plus souvent dévolues à des fonctions funéraires (Lemercier et al. 2004a) ou à des occupations temporaires, des activités spécifiques. Par exemple, certaines ont été utilisées pour le parcage des troupeaux durant le Néolithique (Néolithique final inclus), comme la baume de Fontbrégoua (Salernes, Var), la grotte du Vieux Mounoï (Signes, Var) et l’abri Pendimoun (Castellar, Alpes-Maritimes) (Brochier 1996 ; Laederich et Thiébault 2004 ; Thiébault 2005a, b). Malgré l’érosion qui touche les établissements de plein air, les indices qui nous parviennent, les nombreuses structures, fosses, foyers, petits fossés, palissades etc., les vestiges d’habitation eux-mêmes, murs, trous de poteau, la présence de torchis, et/ou les traces d’activités domestiques (mobiliers archéologiques), attestent de sites d’habitat, d’occupations longues ou successives. Leur structuration, les évolutions des constructions, et l’accumulation des déchets sont parfois difficiles à comprendre mais témoignent néanmoins d’une réelle organisation interne (D’Anna 1990 ; Gilabert et al. 2004 ; Lemercier et al. 2004a ; Lemercier et Gilabert 2009). L’organisation de ces habitats se caractérise par une grande variété. Cette dernière est d’abord liée à la topographie des implantations elles-mêmes, sites perchés et sites de plaine sont systématiquement représentés pour les groupes du Néolithique final. Face aux établissements de plaine, certains sites sont en position de « perchement » absolu, mais de nombreuses topographies intermédiaires sont aussi connues sur des plateaux, des butes, des cols, ou des piémonts. Pour le Campaniforme ancien, les sites perchés sont fréquents alors que les sites de plaines redeviennent plus nombreux pour le Campaniforme rhodano-provençal (Furestier 2007 ; Lemercier 2004 ; Lemercier et Gilabert 2009 ; Lemercier et Furestier 2009). Tous les sites attribués au Néolithique final n’ont pas fait l’objet d’une évaluation de leur superficie et les zones fouillées sont également d’étendue variable entre les gisements. Néanmoins, si les sites d’habitat présentent une grande variabilité de taille, on peut relever l’existence de vastes établissements durant toute la période, qui pourrait
Le développement des enceintes Le développement d’habitats partiellement enclos par une enceinte se situe entre la fin du 4e millénaire et le milieu du 3e. Presque toutes les enceintes provençales sont attribuées au groupe Couronnien. En revanche, aucune construction ne peut être rapportée aux groupes Rhône-Ouvèze et du Campaniforme (ancien, pointillé géométrique et rhodanoprovençal), certaines enceintes étant parfois présentes mais
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millénaire, voit l’expansion de l’usage des dolmens en Languedoc et en Provence. Pour la Provence, ce nouveau monumentalisme funéraire est vraisemblablement à rattacher au groupe Couronnien, en particulier les dolmens à chambre allongé et les allées couvertes-hypogées de Fontvieille (D’Anna 1995a).
dans le cas de réoccupations de sites (Lemercier 2004 ; Lemercier et Gilabert 2009). A la fin de la période, avec le groupe campaniforme à céramique à décor barbelé, vers 2100 avant notre ère, de nouvelles enceintes, de réelles fortifications, sont attestées, comme au Camp de Laure (Le Rove, Bouches-du-Rhône), sans traits communs avec les premières constructions couronniennes. Plusieurs types d’enceintes peuvent être distingués. Les constructions en pierre sèche, selon la technique du double parement à remplissage interne, sont représentées sur les sites de Miouvin (Istres, Bouches-d-Rhône) (D’Anna et al. 1989), à La Citadelle (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône) (D’Anna 1989), aux Lauzières (Lourmarin, Vaucluse) (D’Anna 1990) (Fig.1) et peut-être à La Brémonde (D’Anna et al. 1989 ; Lemercier et Gilabert 2009). Il existe un second type, retrouvé uniquement à La Fare, correspondant à des enceintes composées de fossés interrompus doublés de murs de pierre (Lemercier et Müller 1999 ; Lemercier et al. 2004b). Un troisième type comprend des palissades de bois, reconnues sur le site de La Fare (Forcalquier, Alpes-deHaute-Provence), sur le site des Martins (Roussillon, Vaucluse) (D’Anna 1990) et des Fabrys (Bonnieux, Vaucluse) (D’Anna 1990) et des séries linéaires de calages de poteaux, notamment aux Juilléras (Lemercier et al. 2002). La fonction de ces enceintes est encore discutée (valeur défensive, contrôle, ostentation) comme leur fonction dans l’habitat lui-même, car elles ne constituent pas forcément des systèmes de clôture circonscrivant l’habitat dans son ensemble mais peuvent être utilisées comme limites internes pour structurer l’espace. Leur réalisation conserve néanmoins, souvent, un caractère collectif et parfois monumental.
Fig. 1 : Exemple du mur d’enceinte du site des Lauzières (Lourmarin, Vaucluse) (Cliché A. D’Anna)
Sépultures individuelles et collectives Le Néolithique final est également marqué par l’apparition et la généralisation des sépultures collectives en cavité ou en monument (grottes-ossuaires, dolmens, tumulus à chambre ronde) dans le Midi méditerranéen, par exemple dans le Vaucluse, la grotte de Saint-Gervais à Bonnieux, l’abri de Sanguinouse à La Roque-sur-Pernes et l’hypogée des Crottes à Roaix (D’Anna 1999) ou encore dans les Bouches-duRhône, sur la nécropole de Château-Blanc (Ventabren) (D’Anna, Renault 2004 ; Hasler et al. 1998, 2002) (Fig.2). Les sépultures individuelles sont plus rares durant cette période. Quelques cas ont été observés sur les sites provençaux notamment sur de vastes établissements de plein air du groupe Couronnien, les Martins (Roussillon, Vaucluse), les Fabrys (Bonnieux, Vaucluse), la Brémonde (Buoux, Vaucluse), mais demeurent difficiles à dater, ces sites ayant souvent été occupés dès le Néolithique moyen et réoccupés à l’Age du Bronze. Certaines cependant pourraient être datées du Néolithique final, comme c’est le cas sur un certain nombre de sites languedociens. C’est dans la seconde moitié du troisième millénaire que les sépultures individuelles se redéveloppent, tout en restant rares, en contexte campaniforme (Lemercier et Tchérémissinoff sous presse), par exemple, à La Fare (Forcalquier, Alpes-deHaute-Provence) (Lemercier, Furestier, Müller et al. sous presse), au tumulus du Plan d’Aups (Var) et pour les sépultures d’enfants des Barres (Eyguières, Bouches-duRhône) (Mahieu 1992) et de la grotte Murée (Montpezat, Alpes-de-Haute-Provence) (Courtin et al. sous presse).
Sépultures et symboles La fin du 4e et le début du 3e millénaire semble constituer une période de fortes constructions de monuments funéraires mégalithiques, dont la plupart est utilisée jusqu’à la fin de la période comme l’atteste la présence d’objets campaniformes (Lemercier et al. 2004b, c). Loin de proposer un modèle unique pour le domaine funéraire, la fin du Néolithique se caractérise pour ses traditions complexes. Le mégalithisme Le monumentalisme funéraire se développe dans le Midi méditerranéen, assez tardivement par rapport à d’autres régions plus septentrionales (Bassin parisien, Bretagne) et peut-être méditerranéennes, mais de façon certaine dès le Néolithique moyen. Plusieurs sites présentent des structures ou des organisations particulières qui évoquent une idée de monumentalisme : le Camp del Ginèbre (Caramany, Pyrénées Orientales), Saint-Jean du Désert (Marseille, Bouches-du-Rhône) (Vaquer 1998) ou le Gournier (Montélimar, Drôme) (Beeching et Crubézy 1998). Dans la transition du Néolithique récent, les monuments funéraires se présentent sous la forme de coffres mégalithiques et/ou de structures tumulaires à la fois en Provence comme aux Juilléras (Mondragon, Vaucluse) (Lemercier et al. 2002) ou à Château-Blanc (Ventabren, Bouches-du-Rhône) (Hasler et al. 2002) (Fig.2) et en Languedoc à Narbonne (Labriffe et al. sous presse). Le début du Néolithique final, à la fin du 4e
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
une absence systématique de la bouche, et se distinguent par des traits stylistiques spécifiques (Fig.3).
Fig. 3a : Exemple de stèle anthropomorphe à chevrons : La Lombarde n°1 (Lauris-Puyvert, Vaucluse), Stèle entière (hauteur : 32 cm ; largeur : 15 cm ; épaisseur : 6 cm)
Fig. 3b : Exemple de stèle anthropomorphe type venaissin : La Bastide (L’Isle-sur-Sorgue, Vaucluse), stèle entière (hauteur : 46 cm ; largeur : 29 cm ; épaisseur : 17 cm)
Fig. 3 : Stèles anthropomorphes provençales du Néolithique final (d’après D’Anna, Renault 2004)
Elles se répartissent en trois groupes : les stèles venaissines « en borne » dites à cupules, les stèles à chevrons et les stèles sans décor sculpté mais peint en rouge. Lorsque le contexte est documenté, la majorité des stèles est retrouvée en contexte funéraire, dans un ensemble monumental, comme par exemple les stèles et fragments de Puyvert (Vaucluse) ou plus récemment celles de la nécropole tumulaire de ChâteauBlanc (Ventabren, Bouches-du-Rhône) découvertes en position primaire (Hasler et al. 1998, 2002), mais le plus souvent en réemploi dans des sépultures, et également dans des habitats (Pinet 2004). Si ces contextes rendent difficile la compréhension de leur signification ou de leur rôle, ils permettent néanmoins d’établir des phases chronologiques pour la Provence, les stèles réemployées étant antérieures à leur contexte de découverte : les plus anciennes stèles pourraient être les stèles sans décor sculpté, vers 3700-3400 avant notre ère, les stèles à chevrons, partiellement contemporaines, apparaîtraient entre 35003000 avant notre ère, enfin, les stèles venaissines seraient plus récentes, vers 2800-2400 avant notre ère (D’Anna 1995a ; D’Anna, Renault 2004 ; Pinet 2004). Les peintures et les gravures rupestres attribuées à la fin du Néolithique, localisées dans de petites cavités ouvrant sur des gorges (Caramy, Verdon, Nesque, Ollioules) traversant des massifs en marge de grandes zones d’habitat (D’Anna 1995b), présentent de nombreux points communs avec les sculptures (D’Anna, Renault 2004 ; Hameau 1989, 1998, 2006 ; Pinet 2004). On retrouve sur les parois, des signes anthropomorphes, des personnages masculins, des cervidés, diverses formes géométriques, dont le signe en arceau interprété comme « l’idole », et des ponctiformes. Certains rapprochements ont pu être effectués entre la statuaire anthropomorphe et ces peintures de style schématique, par exemple, les figures soléiformes ont été comparées à celles figurées sur les stèles venaissines, le soleil aux points gris et noir de l’abri Donner (Quinson, Alpes-de-Haute-Provence) évoque les motifs obtenus par des cupules sur les stèles, ou encore, certaines figurations anthropomorphes peintes, comme « l’idole » de la grotte Dumas (Ollioules, Var) rappellent les visages sculptés. Stèles et peintures témoignent d’une expression artistique proche du point de vue de la
Fig. 2 : Nécropole de Château-Blanc (Ventabren, Bouchesdu-Rhône) utilisée du Néolithique récent au Bronze ancien II (fouille A. Hasler)
Comme les enceintes, ces constructions peuvent présenter un caractère monumental, qui va bien au-delà des simples nécessités fonctionnelles, et témoigne de changements dans les domaines sociaux et symboliques. Cette généralisation de la monumentalité sur le pourtour méditerranéen constitue un phénomène qui dépasse les territoires de ces cultures régionales et inscrit les sociétés dans un processus de mutation commun (D’Anna 1995b). Art, « art anthropomorphe » et symboles Une autre particularité du Néolithique final est le développement de l’art et des symboles, que l’on retrouve dans la sculpture de stèles et dans la réalisation de peintures sur paroi (D’Anna 1995a ; D’Anna, Renault 2004 ; Pinet 2004). Connues plus largement en Europe occidentale et méditerranéenne, plusieurs groupes de stèles et de statuesmenhirs ont été identifiés dans le Midi de la France, en fonction de leur localisation et de leurs caractéristiques iconographiques, le groupe rouergat (Tarn, Aveyron, nordouest de l’Hérault), le groupe languedocien (sud de l’Ardèche, Hérault oriental, Gard) et le groupe provençal (D’Anna 1999 ; D’Anna, Renault 2004 ; Pinet 2004). En Provence, l’apparition de ces stèles anthropomorphes semble se placer durant la période de transition entre le Néolithique moyen Chasséen et le Néolithique final, au milieu du 4e millénaire (D’Anna, Renault 2004). Actuellement, on décompte 46 objets découverts à l’est du Rhône, principalement dans les Bouches-du-Rhône et en Vaucluse, plus rarement dans les Alpes-de-Haute-Provence et le Var. Les stèles se concentrent autour des confluents DuranceCalavon et de la vallée de l’Arc. De dimensions modestes, 46 à 55 cm, elles présentent le thème commun du visage, avec
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symbolique (D’Anna, Renault 2004). Les gravures semblent aussi se développer particulièrement dans le sud-est de la France, sans doute pendant le 3e millénaire avant notre ère. S’il n’est pas toujours aisé de discriminer ce qui peut appartenir au Néolithique final de ce qui est à rapporter à l’Age du Bronze, dans le secteur de la vallée des Merveilles, certains ensembles comme celui des Oullas (Maurin, Alpesde-Haute-Provence) (Müller et al. 1991) présentent des modèles bien connus de poignards en cuivre dits de Remedello qui sont à rapporter au 3e millénaire avant notre ère et font le lien avec le domaine de la diffusion des objets métalliques et de leur symbolique dans ces périodes (Rossi et Gattiglia 2005).
Néolithique final, d’autres exploitations se mettent en place à cette période et de nouveaux réseaux s’organisent (Lemercier 2007). En témoignent, notamment, l’exploitation du silex oligocène du bassin de Forcalquier et la diffusion des grandes lames dans toute la Provence et jusque dans le Languedoc occidental, révélant une certaine valeur de prestige accordée à ces supports (Fig.4) (Renault 1998, 2004).
Métal et métallurgie Dans le sud-est de la France, aux alentours de 3100-3000, la métallurgie se développe en Languedoc (Carozza et Mille 2007 ; Strahm 2007). A cette période, les filons de cuivre de la bordure méridionale du massif central, du bas Quercy, des Cévennes, de basse Ardèche et des Grands causses sont alors exploités par certains groupes du Néolithique final (Ferrières et apparentés) (Cottiaux et al. 2007). Dans le Languedoc central, une réelle production métallique se met en place dès la fin du 4e millénaire ou le début du 3e millénaire (Ambert et al. 2002 ; Ambert, Carozza 1996) comme en témoignent les gisements dans le district de Cabrières (Hérault) où ont été mis au jour à la fois des activités minières et de la métallurgie extractive (Carozza et Mille 2007), notamment les sites de Pioh Farrus, de Roque-Fenestre (Carozza 2005) et de la Capitelle du Broum (Ambert et al. 2005). Sur d’autres sites, plus éloignés des zones de production, la transformation du cuivre est également attestée, comme par exemple sur le site fontbuxien de Gravas (Saint-Mathieu-deTréviers, Hérault). Si l’activité métallurgique a eu un réel impact dans les sociétés des régions productrices (Carozza 2005), notamment pour le groupe de Fontbouisse, du point de vue du rayonnement culturel, elle modifie peu l’économie : le métal ne remplace pas les autres matières pour la confection de l’outillage, les outils en silex, en pierre polie ou en matière dure animale sont largement utilisés (Carozza et Mille 2007). La fonction de la plupart des objets en cuivre est davantage emblématique que fonctionnelle, comme les haches en cuivre ou les poignards. En Provence, des gîtes cuprifères sont exploitables, dans le Var et dans les Alpes-de-Haute-Provence (Barge et al. 1998), mais les objets en métal restent rares et résultent vraisemblablement de phénomènes de diffusion et d’échanges d’objets finis. Ils correspondent à des éléments de parure (perles et plaquettes) et à quelques armes ou outils (poignards, haches et alènes bipointes), retrouvés principalement en contexte funéraire. Des objets métalliques apparaissent également sur les habitats avec le Campaniforme au milieu du 3e millénaire. Durant cette période, le métal constitue « une matière première à forte valeur symbolique » (Carozza et Mille 2007, p. 176).
Fig. 4 : Exemple de grandes lames retouchées et fragments en silex lacustre oligocène de l’hypogée des Crottes (Roaix, Vaucluse) (Cliché M. Olive)
D’autres objets, plus rares, marquent des échanges et des diffusions sur de longues distances, comme les éléments de silex du Grand-Pressigny (Indre-et-Loire) qui se retrouvent jusqu’au débouché de la vallée du Rhône, par exemple sur les sites des Ribauds (Mondragon, Vaucluse) et de l’abri Emile Villard (Saint-Chamas, Bouches-du-Rhône) (Furestier 2007). D’autres objets circulent, comme ceux en métal avec par exemple le poignard de type Remedello du dolmen des Gavots (Orgon, Bouches-du-Rhône) (Courtin et al. 1975), ou des éléments de parure avec un bouton en ambre balte à la grotte Murée (Montpezat, Alpes-de-Haute-Provence) (Du Gardin 1998). Si des influences sont perceptibles dans les styles céramiques entre les groupes du Néolithique final, la présence de gobelets campaniformes atteste de véritables échanges, même si les analyses de matériaux indiquent de courtes distances de déplacements (Convertini 1996, 1998). Ces contacts marquent des relations régulières entretenues entre ces différents groupes culturels à la fin du Néolithique. Pourtant, si les échanges existent à plus ou moins longue distance, ils ne concernent que des objets bien particuliers, et surtout de nombreux indices attestent d’un certain recentrage des territoires (Guilaine 2008 ; Lemercier et al. 2004a) : les groupes culturels ont des géographies plus restreintes, se démarquent les unes des autres par des styles céramiques mais aussi par les architectures d’habitat, et l’approvisionnement en matière première, que ce soit pour le silex ou les roches vertes, est de plus en plus local pour les objets du quotidien (Furestier 2007).
Echanges, cultures et territoires Si certains réseaux d’échanges présents au 4e millénaire durant le Chasséen, comme celui de l’obsidienne, ou encore l’exploitation du silex blond bédoulien disparaissent au
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
1.1.3.3 Incertitudes chronologiques et géographiques
différents groupes culturels comme de leurs relations. Les théories en présence A la suite des travaux sur la mise en évidence des groupes culturels de J. Courtin, A. Müller, A. D’Anna et G. Sauzade, les principaux essais de périodisation des cultures archéologiques de la fin du Néolithique provençal sont, en tout état de fait, relativement récents, correspondant respectivement aux tableaux chronologiques d’A. D’Anna (1995a, b, 1999) et à ceux d’O. Lemercier (2004 ; 2007 ; sous presse a). Si ces deux chercheurs partagent un certains nombres d’éléments au niveau de la définition de ces groupes, des rapports avec ceux de Languedoc et de l’existence d’une phase de transition entre le Néolithique moyen Chasséen et le Néolithique final (Néolithique récent), ils diffèrent au niveau de leur organisation des groupes culturels, présentée ici de manière simplifiée et synthétique (Fig.5).
Chronologie et périodisation Rares stratigraphies et datations radiocarbones nombreuses mais imprécises…. Les difficultés à caractériser ces différents ensembles culturels et surtout à les caler chronologiquement résultent essentiellement de la rareté des séquences stratigraphiques sur les sites concernés (Cauliez 2007a ; Lemercier et al. 2007). Elles sont également liées à des zones défavorables de la courbe de calibration qui entraînent un manque de précision et de larges plages de recouvrement des datations radiocarbones à certains moments du 4e et 3e millénaires avant notre ère pour les ensembles archéologiques reconnus (Lemercier sous presse b ; Oberlin 2003). Des incertitudes et imprécisions persistent aussi au niveau de l’origine des
a) D’après D’Anna 1999
b) D’après Lemercier sous presse a Fig. 5 : Tableaux chronologiques du Néolithique final dans le Midi méditerranéen
- la périodisation d’A. D’Anna a été construite suivant le concept d’une micro-régionalisation de ces groupes. Il s’agit d’une construction verticale, accordant une place importante à la géographie. Il propose « une période de formation et de transformation buissonnante » des groupes, bien distincts territorialement, ces derniers présentant une longue chronologie, tout en étant influencés par les autres en
présence, de Provence et du Languedoc (D’Anna 1995a, p.275). - la périodisation d’O. Lemercier s’appuie sur le concept de succession chronologique, proche de celle établie pour le Languedoc. Il s’agit d’une construction horizontale, plus chronologique que géographique. Il distingue ainsi des phases successives de transformation, les groupes partageant
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également des périodes de synchronie : d’abord sous l’influence des groupes du Languedoc, notamment celle du Fontbouisse sur le Couronnien donnant naissance à une nouvelle entité culturelle, le Rhône-Ouvèze, puis avec l’arrivée du Campaniforme, les groupes campaniformes tendent à remplacer les cultures locales du Néolithique final (Lemercier 2007).
(Géovraissiat, Ain). On retrouve également le style céramique Ferrières jusque dans le Velay et le Jura (Gutherz et Jallot 1995). Des disparités apparaissent également au niveau des régions plus investies que d’autres par les recherches. L’archéologie de basse Provence et Provence rhodanienne a bénéficié notamment des découvertes récentes réalisées lors de l’opération d’archéologie préventive sur le tracé du TGVMéditerranée à la fin des années 90. Des inconnues persistent en Provence septentrionale et orientale par manque de fouilles d’habitats de plein air.
Pour cette période de la fin de la Préhistoire, ces périodisations, nécessaires pour la compréhension des sociétés, demeurent des constructions théoriques dont la valeur reste, somme toute, relative. Bien que fondées sur des faits et des données archéologiques, ces schématisations se trouvent limitées par l’avancée des recherches elles-mêmes la céramique qui a bénéficié de nombreux travaux, l’industrie lithique dont les recherches se développent à nouveau ou encore les études archéozoologiques qui font l’objet de cette étude - et par les imprécisions de la chronologie absolue pour le 3e millénaire. Les questions de l’origine, de la durée de certains groupes culturels et de leur filiation restent encore à préciser.
Ainsi, la fin du Néolithique dans le sud-est de la France se définit par sa complexité culturelle. Elle se traduit par l’existence en synchronie et sur des petits territoires de différentes traditions culturelles qui semblent évoluer assez vite sous différents influx, mais dont les définitions géographiques et chronologiques comme les évolutions internes et les relations interculturelles demeurent aujourd’hui encore incomplètes (Cauliez 2007a ; Lemercier et al. 2004a). Les sociétés du Néolithique final restent marquées par l’héritage d’une longue tradition. L’agriculture et l’élevage rythment les modes de vie. Une certaine pérennité est également perceptible au niveau de l’habitat, les lieux d’implantation ont peu changé au cours du Néolithique, ce sont les zones basses qui sont privilégiées pour les grands établissements de plein air, et les sites perchés, bien que plus nombreux à la fin du Néolithique, existaient déjà (Lemercier et al. 2004a). Les objets du quotidien dans la culture matérielle évoluent peu. Pourtant les signes du changement apparaissent dès la seconde moitié du 4e millénaire, ils concernent aussi bien les aspects sociaux, idéologiques que techniques. Pour le premier, on peut citer le nombre de sites comme celui des cultures qui augmentent, ou encore les conflits qui paraissent violents comme l’indiquent les blessures par armes et les dépôts simultanés de corps dans les sépultures (Guilaine et Zammit 2001). L’évolution idéologique est visible à travers les constructions qui se font monumentales - stèles, sépultures mégalithiques, enceintes -, l’apparition de l’art anthropomorphe, et la présence de certains objets métalliques avant tout emblématiques (haches, poignards). Enfin, l’introduction du métal, d’abord par la diffusion des objets en métal, parures et armes, puis par la pratique de la métallurgie par les groupes néolithiques (Demoule 2007 ; Lemercier et al. 2004a), qui bouleversera par la suite les communautés humaines. Lorsque les Campaniformes arrivent dans le sudest au milieu du 3e millénaire, les sociétés ont déjà connu de fortes évolutions, ils constituent alors un aboutissement ou même une réponse à une demande locale (D’Anna 1995a p. 325). Pour cette période, on assiste à la fois à des phénomènes centripètes et d’autres centrifuges. Il apparaît en effet un recentrage des groupes culturels et une certaine affirmation identitaire : les lieux d’approvisionnement lithique sont avant tout locaux, les marqueurs identitaires se développent notamment dans les styles céramiques, dans les monuments visibles dans le paysage ou encore à travers certaines armes en silex volontairement ostentatoires. A l’opposé, d’importants phénomènes de plus grandes échelles se mettent en place, comme la diffusion du mégalithisme, de la métallurgie, et des gobelets campaniformes (Guilaine 2008).
Considérant que la périodisation d’A. D’Anna accorde vraisemblablement une part trop grande aux datations radiocarbones, dont l’imprécision conduit à de larges plages de recouvrement pour les différentes cultures archéologiques, et qu’à l’inverse, celle d’O. Lemercier tend à réduire l’existence d’entités culturelles régionales au profit d’une série « d’ambiances culturelles » successives, ne peut-on pas envisager un schéma prenant en compte ces deux visions opposées ? La fin du Néolithique provençal pourrait correspondre à la fois à des évolutions globales et à des systèmes d’échanges et d’influences de grande ampleur géographique menant à une certaine homogénéisation des groupes à certaines périodes mais accordant aussi une place à des ensembles régionaux ou micro-régionaux dont les évolutions particulières, les contacts et les réactions sont sans doute très importants. La question de la réalité préhistorique de ces entités culturelles fondées essentiellement sur des assemblages mobiliers reste posée, puisque le passage des assemblages mobiliers aux groupes humains demeure très délicat voire impossible. Ces néolithiques avaient-ils conscience d’appartenir à un groupe spécifique ? Et comment le définissaient-ils ? Géographie Si le Néolithique final du sud-est de la France se caractérise par la présence de plusieurs groupes culturels simultanés, proches les uns des autres, ce qui est la marque d’un certain recentrage territorial, leurs limites et leur expansion géographique restent floues. A l’intérieur même des styles céramiques, des éléments transcendent les supposées « frontières » traduisant des influences et des contacts interrégionaux que le Rhône est loin d’avoir ralenti, comme le rayonnement du groupe de Fontbouisse du Languedoc vers la Provence où des éléments clairement fontbuxiens sont connus dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse et sans doute les Alpes-de-Haute-Provence et en remontant la vallée du Rhône jusque dans l’Ain sur le site de Derrière le Château
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Loin d’être contradictoires, ces deux faits ne traduisent-ils pas une réalité historique complexe où les échanges à longues distances, les déplacements des groupes, la circulation d’objets à connotations symboliques, l’émergence d’individus et peut-être d’élites peuvent être envisagés comme la mise en place des conditions de développement des sociétés protohistoriques ?
1.2 Contexte géographique et climatique 1.2.1 Cadre géographique 1.2.1.1 Les limites de la région d’étude Si certains phénomènes culturels apparaissent dans tout le midi méditerranéen et si nous avons présenté la néolithisation du sud-est dans son ensemble et les évolutions des sociétés durant la fin du néolithique dans un cadre élargi, nous avons choisi d’entrer dans le détail pour notre approche de l’économie animale des groupes humains du Néolithique final et de l’ancrer dans un territoire plus restreint, aux limites des influences des autres groupes. Le cadre géographique répond avant tout à une définition archéologique.
1 - Collet-Redon (13) 2 - Ponteau-Gare (13) 3 - La Citadelle (13) 4 - La Fare (04) 5 - La Brémonde (84) 6 - La Plan Saint-Jean (83) 7 - Le Mourre-du-Tendre (84) 8 - Les Calades (13) Fig. 6 : Localisation des sites du Néolithique final pris en compte
Rappelons également que la région d’étude est étroitement liée à la répartition des sites archéologiques attribués au Néolithique final, qui dépend en grande partie de l’état de la recherche elle-même. Cette zone tempérée d’Europe occidentale comporte néanmoins une cohérence géographique, tant du point de vue du relief que du climat. Elle correspond à la Provence occidentale, les données encore indigentes de la Provence orientale et septentrionale ne permettent pas d’intégrer les Alpes-Maritimes et les Hautes-Alpes. Les sites pris en compte se répartissent dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, les Alpes-de-HauteProvence et le Var (Fig.6). Elle est limitée au sud par la mer Méditerranée, à l’ouest par le Rhône, à l’est et au nord par les Alpes. L’économie animale et la gestion des troupeaux seront abordées de manière approfondie sur ces huit sites de plein air, les comparaisons chercheront à sortir de ce cadre. 1.2.1.2 Variété des paysages La région d’étude, située en rive gauche du Rhône, se caractérise par la grande variété des paysages (Fig.7), le terme de paysage désignant ici « l’ensemble de signes caractérisant une unité géographique sur le plan physique » (définition du dictionnaire de la géographie, George et Verger 1996). Les zones basses correspondent à la plaine de la Crau dans la vallée du Rhône et à la zone littorale, qui présente une côte rocheuse mais d’altitude peu élevée, avec une alternance de collines et de massifs aux reliefs marqués, des Calanques, des Maures et de l’Esterel.
Fig. 7 : Carte du relief de la région provençale (d’après Atlas 2000, Editions Nathan, Paris, 1998)
L’intérieur des terres est marqué par une organisation est-ouest des reliefs et des vallées. On retrouve ainsi, dans la partie occidentale, du sud au nord, une série de massifs, la chaîne de la Sainte-Baume, la Chaîne de l’Etoile, la Montagne Sainte Victoire, l’ensemble de la chaîne des Alpilles, de la Trévaresse, la Montagne du Luberon, les Plateaux du Vaucluse (Sault, Saint-
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Emilie Blaise
Christol, Albion), l’ensemble du Mont Ventoux et de la Montagne de Lure. Ils sont séparés par les vallées de l’Huveaune, de l’Arc, de la Touloubre, de la Durance, de Calavon, de la Nesque et de l’Ouvèze. Plus à l’est, dans la partie centrale, depuis les massifs côtiers de la Sainte Baume et des Maures, limités par la vallée de l’Argens, une zone de colline et de plateaux s’étend vers le Nord jusqu’aux plateaux de Valensole, entrecoupée par de nombreuses rivières, le Gapeau, l’Argens et les affluents de la Durance (Verdon, Colostre, Asse, Bléone). Dans la partie orientale, se succèdent plusieurs massifs et chaînons, l’Estérel, les Baous, le Cheiron, entre le Verdon et le Var.
plus faible altitude, notamment dans les Bouches-du-Rhône, d’après les diagrammes polliniques du marais de Baux (Andrieu-Ponel et al. 2000). Les données paléoécologiques confirment l’impact humain dans l’évolution des paysages à cette période, notamment dans l’apparition de milieux ouverts et plus secs et le développement des zones de garrigues (Martin 2004). Au Néolithique final, d’après les données climatiques, la région ne devait pas manquer d’eau, et malgré le recul du couvert forestier, elle dispose encore d’espaces boisés et présente une variété de milieux très différents exploitables par les groupes humains (plaines, massifs littoraux, vallées alluviales, collines et plateaux). Les études géoarchéologiques indiquent également l’existence de sols favorables à l’agriculture (Harfouche et Poupet 2000). D’autres indices permettent de considérer que les activités agricoles s’intensifient à la fin du Néolithique, comme le grand nombre de graines retrouvées (blé, orge, plus rarement vesces ou fèves), mais aussi les témoins indirects, comme les outils en silex, les meules, les broyeurs, les haches, très fréquents sur les sites, et les nombreuses structures en creux et la céramique. Les objets en silex, d’après l’étude des microtraces, ont vraisemblablement servi à la coupe des céréales (grandes lames) comme aux Lauzières (Lourmarin, Vaucluse) et à La Brémonde (Buoux, Vaucluse) par exemple. L’augmentation du nombre de haches peut traduire le développement des essartages afin d’augmenter les surfaces cultivées. Des vases contenant des grains de blé ont été découverts sur le site des Lauzières et de nombreuses fosses, interprétées comme des « silos à grains » notamment sur les sites du Mourre-du-Tendre et de la Plaine des Blancs (Courthézon, Vaucluse) indiquent des techniques de stockage et de conservation. L’ensemble de ces éléments témoigne d’une agriculture maîtrisée et d’une multiplication des mises en cultures (Lemercier et al. 2004a) Au cours du Sub-boréal, une certaine dégradation de l’environnement apparaît dans les régions méditerranéennes (Jalut 2005 ; Vernet 1997, 2005), les conséquences des premiers défrichements se font ressentir, sans que l’on puisse en préciser leur but, obtenir de nouveaux espaces pour l’agriculture et/ou l’élevage. L’impact anthropique sur la végétation atteint un premier maximum au Néolithique final, période néanmoins marquée par des phases d’emprises et de déprises humaines, dans les zones basses et dans les massifs comme par exemple la montagne du Luberon dans le Vaucluse (Berger 1996 ; Ollivier 2006). Une certaine diminution du nombre de sites est perceptible à partir du Bronze ancien (Berger et al. 2000), qui, s’il n’est pas lié à l’état des recherches ou à un problème de conservation, pourrait indiquer une certaine déprise (Lemercier 2004).
1.2.2. Cadre climatique et environnemental à la fin du Néolithique 1.2.2.1 Un climat sub-méditerranéen La Provence est située dans une zone tempérée de Méditerranée occidentale. Durant le Néolithique final (milieu du 4e - début du 2e), l’histoire du climat de cette région est marquée par une période d’instabilité, d’ordre millénaire, changement climatique majeur qui détermine le passage de l’Altlantique au Sub-boréal, globalement moins chaud et plus sec (Renault-Miskovsky 1986), mais aussi caractérisée par une série d’oscillations plus courtes dans le temps (décennales, séculaire ou pluriséculaires), qui se traduit par une alternance de phases de péjorations et de brèves améliorations (Jalut 2005 ; Jalut et al. 2000 ; Magny et al. 2002, Magny sous presse). Une série de travaux récents sur la région concernée (Digerfeldt et al. 1997 ; Martin 2004 ; Ollivier 2006) et limitrophes, comme ceux de J.-F. Berger sur le bassin de la Valdaine (1996), permettent de relativiser les grandes tendances climatiques reconnues il y a plusieurs décennies et de mieux définir ces différentes phases climatiques entre le milieu du 4e millénaire et le début du 2e. En Europe occidentale, le climat se caractérise par un refroidissement majeur entre 3700 et 3250 avant notre ère, période qui correspond à la transition Néolithique moyen / Néolithique final en Provence, et qui induit, dans cette région, une forte augmentation de l’humidité, pluviométrie qui se déplace vers les saisons les plus fraîches. Au cours du Néolithique final, la région est marquée par un climat subméditerranéen, plus humide que l’actuel, avec des contrastes pluviométriques plus ou moins forts et une alternance d’épisodes plus humides et plus secs. Une nouvelle instabilité climatique (incendies et épisodes très pluvieux) apparaît à la transition entre la fin du Néolithique et le Bronze ancien. A partir du 3e millénaire, le climat de type méditerranéen se met progressivement en place, avec une aridification vraisemblablement accélérée par les activités humaines mais qui n’est vraiment attestée qu’à la fin du 2e millénaire avant notre ère.
1.2.3. Conditions climatiques et élevage
1.2.2.2 Environnement, ressources et impact anthropique
1.2.3.1 Quelle disponibilité des ressources fourragères pour les troupeaux ?
Durant le 3e millénaire, le couvert végétal connaît des modifications sensibles. Les antracologues signalent pour la Provence, à la fin de l’Atlantique et au début du Sub-boréal, l’extension des chênes verts, du buis et du pin d’Alep, qui traduirait des défrichements (Thiébault 1988, 2005b). Les hêtres, qui occupent les zones les plus élevées (Thiébault 1988), apparaissent également jusqu’en basse Provence, à
La région provençale durant le Néolithique final, par sa diversité des unités géographiques et son climat plus humide que le type méditerranéen actuel, offre des conditions favorables à un élevage extensif : des zones de pâturage sont vraisemblablement disponibles toute l’année. La sécheresse estivale altère néanmoins les pâtures, plus particulièrement
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
dans les zones basses, comme le montre les résultats des études paléo-environnementales réalisées sur le site du Collet-Redon en bordure littorale (Martigues, Bouches-duRhône) (Cauliez, Blaise et al. 2006). Ce manque de fourrage d’herbe est potentiellement compensé par la proximité de massifs et de zones de collines et de plateaux dans toute la partie méridionale de la Provence, sur lesquels sont disponibles des espaces pour les troupeaux. Il est probable que les animaux se déplaçaient ou étaient déplacés périodiquement pour les besoins en pâturage mais les situations devaient être variables d’un site à l’autre suivant son implantation. Le site du Verger (Le Mirail, Peypin-d’Aigues, Vaucluse), par exemple, dans le piémont sud du Grand Luberon, témoigne d’une exploitation accrue du milieu à partir de l’occupation du Néolithique final (Delaunay et al. 2006 ; Ollivier 2006). L’implantation humaine est concomitante de l’ouverture du couvert végétal et d’une concentration des écoulements (incision et encaissement des talwegs), bien traduite dans les séquences travertineuses par des changements de faciès (apparition de travertins construits), exprimant des contextes plus secs au niveau de la zone palustre carbonatée. Si cette exacerbation des conditions alluviales au détriment des domaines palustres semble intervenir dans un épisode climatique plus sec, bien identifié dans le sud de la France (Digerfeldt, et al. 1997), les changements enregistrés dans les complexes morphosédimentaires travertineux et les analyses de leur contenu paléoécologique (Martin 2004 ; Ollivier 2006) indiquent clairement une influence d’origine anthropique dans l’évolution des paysages : la disparition du marais au profit d’un environnement d’eau courante pourrait être due au drainage associé aux activités agricoles mais aussi au pâturage des marais (Ollivier 2006, p. 335-337). D’autres indices similaires à ceux du site du Verger semblent montrer que le pâturage a pu être associé aux occupations néolithiques dans certaines zones palustres travertineuses du piémont sud du Grand Luberon (communication V. Ollivier). Un apport de fourrage est également effectué par les hommes dès le Néolithique, pratique qui se poursuit durant le Néolithique final, comme l’indique les analyses paléobotaniques, anthracologiques et palynologiques (Thiébault 2005b). Certaines espèces d’arbres, particulièrement le chêne à feuillage caduc, étaient sélectionnées, pour nourrir les animaux (feuilles, brindilles et branchettes feuillées), soit pendant les saisons de carences, estivale ou hivernale, soit comme complément alimentaire, phénomène particulièrement bien observé dans les grottes ayant servi pour le parcage, par exemple pour la Provence, la baume de Fontbrégoua (Salernes, Var), la grotte du Vieux Mounoï (Signes, Var) et l’abri de Pendimoun (Castellar, Alpes-Maritimes) (Brochier 1996 ; Laederich et Thiébault 2004 ; Thiébault 2005a, b).
enregistrées et recherchées à travers certains marqueurs, notamment les hypoplasies linéaires de l’émail dentaire 3 (Fig.8) (Dobney et Ervynck 1998, 2000 ; Dobney et al. 2004).
face linguale de la couronne
face mésiale de la couronne
Fig. 8 : Exemple d’une hypoplasie linéaire sur les faces linguale et mésiale de la couronne d’une 3ème molaire supérieure de caprinés domestiques du site de La Fare, phase 2 (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence)
Dans le cadre du projet Eclipse II « Contraintes climatiques et développement de l’élevage néolithique en Europe occidentale à la transition Atlantique / Sub-boréal (4e millénaire av. J.-C) » sous la direction de M. Balasse et A. Tresset (UMR 5197 CNRS), des études ont été menées sur les hypoplasies de l’émail dentaire sur les molaires de caprinés et de bœufs (communications collectives 4 : Balasse et al. 2007 ; Tresset et al. 2007). Les premières observations réalisées sur les dents des caprinés et des bovins à la Baume d’Oullen (Le Garn, Gard ; début du 4e millénaire ; étude Helmer et Vigne) et sur le site du Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône ; fin du 4e millénaire-milieu du 3e ; Blaise), la fréquence et la localisation des lignes d’hypoplasie dans l’émail des molaires dans le bas de la couronne (Fig.9), ont permis de mettre en évidence quelques hypoplasies correspondant à un stress hivernal et l’absence de stress estival (communications Balasse et al. 2007 ; Tresset et al. 2007, Eclipse II, cf. note de bas de page).
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L’hypoplasie linéaire de l’émail dentaire résulte d’un arrêt ou d’une déficience dans la formation de l’émail durant la croissance de la dent, lié à un stress nutritionnel, physiologique et/ou infectieux, chez les animaux comme chez les humains, entraînant une réduction de l’épaisseur de la couche d’émail, matérialisée par une ligne en creux (Dobney et Ervynck 1998, 2000 ; Dobney et al. 2004 ; Balasse et al. 2007 et Tresset et al. 2007 dans le cadre du Projet Eclipse II) 4 Communications collectives dans le cadre du colloque de restitution du programme Eclipse II, 15-16 octobre 2007 - BALASSE M., TRESSET A., BLAISE E., VIGNE J.-D., HELMER D., BREHARD S., DOBNEY K., HORARD-HERBIN M.-P. et MAGNY M. « Contraintes climatiques et développement de l’élevage néolithique en Europe occidentale à la transition Atlantique / Sub-Boréal (4e millénaire av. J.-C). » - TRESSET A. BALASSE M., VIGNE J.-D., HELMER D., BLAISE E., « L’hypoplasie linéaire de l’émail dentaire, marqueur de stress chez le cheptel domestique d’Europe occidentale au IVe millénaire avant J.-C. »
1.2.3.2 Un impact climatique limité ? L’impact des conditions climatiques et environnementales sur l’élevage peut se traduire par la diminution saisonnière des ressources fourragères disponibles, durant l’hiver et/ou pendant l’été, avec des conséquences sur la physiologie des animaux. Ces éventuelles carences alimentaires peuvent être
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Emilie Blaise
1.3. Contexte de recherche
M1/M2 s up de ca pri nés domes ti ques du Col let‐Redon 30
1.3.1. L’économie animale des sociétés néolithiques
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1.3.1.1 Des avancées au rythme des recherches sur la domestication
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N
De part la nature même des vestiges osseux retrouvés en contexte archéologique, correspondant le plus souvent à des restes de repas et de boucherie rejetés par les hommes, l’histoire de l’alimentation carnée, intégrant des dimensions environnementales, économiques, sociales et culturelles, constitue un sujet de recherche privilégié de l’archéozoologie (Vigne 1998b). Pourtant, l’étude des relations entre l’homme et l’animal à partir des ossements archéologiques est relativement récente, celle des faunes domestiques l’est bien plus encore et ce n’est que dans les années 90 qu’archéozoologue devient le terme le plus couramment employé en France pour désigner l’ensemble des chercheurs travaillant dans ce domaine toute période confondue. Bien que les discussions persistent sur la terminologie, ils semblent s’accorder aujourd’hui pour définir sa finalité : l’archéozoologie cherche à reconstituer, à partir des restes fauniques, le mode de vie des hommes du passé, d’un point de vue écologique, social et culturel (Brugal 1995 ; Costamagno 1999 ; Chaix et Méniel 2001 ; Poplin 1983, 1987 ; Vigne 1998a, b). Après un bref rappel historiographique de l’archéozoologie (Chaix et Méniel 2001 ; Helmer 1992 ; Poplin 1983, 1987 ; Vigne 1988b), les lignes qui suivent, cherchent à montrer à quel point l’avancée des recherches sur l’économie alimentaire des sociétés néolithiques, et par conséquent celles sur la fin du Néolithique, sont dès le départ liées à celles sur la domestication. Si la connaissance des différences squelettiques entre les espèces progresse dès la fin du XVIIe siècle, avec les travaux sur l’anatomie comparée de Perrault en France, de E. Tyson en Angleterre, de G. Campani en Italie, puis avec ceux sur l’anatomie fonctionnelle de G. Cuvier en 1819, il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle (grâce aux découvertes de C. Picard en 1835 et J. Boucher de Perthes en 1860), pour que la contemporanéité entre les hommes préhistoriques et les espèces disparues soit admise. L’intérêt porté aux faunes holocènes se développe bien plus tard que celui pour les faunes pléistocènes, qui ont plus fortement attiré l’attention, dès le début du XIXe siècle. Les recherches en paléontologie du Quaternaire produisent, tout au long des XIXe et XXe siècles, des résultats importants et des améliorations méthodologiques. Ce n’est qu’en 1862, que L. Rütimeyer, paléontologue suisse, pose les bases de ce qu’on appelle l’ostéo-archéologie, à partir des restes osseux abondants et bien conservés des sites lacustres de Zurich. En effet, ces travaux mettent en évidence, pour la première fois, la réduction de taille des animaux domestiques du Néolithique. Si au début du XXe siècle, certains s’attachent à la seule typologie historique des races domestiques (cf. les références dans P. Ducos 1968), dès 1930 et surtout à partir de 1950, la compréhension des premières domestications est au centre des problématiques de nombreux ostéoarchéologues (cf. références dans P. Ducos 1968 et D. Helmer 1992).
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distance au collet (mm)
Nombre de dents observables N = 28 Nombre d'hypoplasies N = 1 Les hypolplisies localisées sur l’émail (face linguale de la couronne des molaires supérieures) sont repérées par leur distance au collet
Fig.9 : Exemple du relevé des hypoplasies : fréquence et localisation à la surface de l’émail des hypoplasies observées sur les 1ères et 2èmes molaires supérieures des caprinés domestiques du ColletRedon (Martigues, Bouches-du-Rhône)
Les mêmes tendances semblent apparaître sur la plupart de nos sites où la recherche d’hypoplasie a été systématique, sur les molaires de ces mêmes espèces, notamment à la Brémonde (Buoux, Vaucluse), au Plain Saint-Jean (Brignoles, Var) et à la Fare (Forcalquier, Alpes-de-HauteProvence). Ces premiers éléments tendraient à considérer que les animaux ont été peu sujets aux stress climatiques en zone méditerranéenne (communications collectives 5 : Balasse et al. 2007 ; Tresset et al. 2007). Cette hypothèse devra néanmoins être confirmée et implique notamment l’uniformisation des observations entre les différents chercheurs, l’accroissement du corpus et le nettoyage de la surface des dents pour une meilleure lisibilité. 1.2.3.3 Physiologie des animaux, influence des saisons : une contrainte biologique ? Le cortège d’espèces présent depuis le Néolithique ancien en Provence montre la prédominance des moutons et des chèvres sur les bovins. Les caprinés sont particulièrement bien adaptés aux conditions environnementales régionales, affectionnent les espaces dégradés, faiblement boisés, favorisés par les défrichements, et sont moins grands consommateurs de fourrage que les bœufs (Beeching et al. 2000 ; Laederich et Thibault 2004 ; Vigne 1991a). La physiologie des animaux et leurs besoins écologiques constituent une réalité biologique qui conditionne en partie les pratiques d’élevage. Loin de considérer un déterminisme biologique, les animaux restent néanmoins influencés par les saisons, notamment pour la période de reproduction, ce qui a pu avoir des répercussions sur le rythme des activités pastorales (Balasse et al. 2003).
5 Communications collectives dans le cadre du colloque de restitution du programme Eclipse II, 15-16 octobre 2007 - BALASSE M., TRESSET A., BLAISE E., VIGNE J.-D., HELMER D., BREHARD S., DOBNEY K., HORARD-HERBIN M.-P. et MAGNY M. « Contraintes climatiques et développement de l’élevage néolithique en Europe occidentale à la transition Atlantique / Sub-Boréal (4e millénaire av. J.-C). » - TRESSET A. BALASSE M., VIGNE J.-D., HELMER D., BLAISE E., « L’hypoplasie linéaire de l’émail dentaire, marqueur de stress chez le cheptel domestique d’Europe occidentale au IVe millénaire avant J.-C. »
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Durant les années 60, l’archéozoologie est influencée par les travaux de Leroi-Gourhan dont l’approche « intégrait pleinement la pratique archéozoologique à une archéologie anthropologique (…) » (Vigne 1998b, p. 287). Dans cette même période, elle bénéficie des avancées méthodologiques de J. Boessneck à l’Ecole de Munich concernant la morphologie osseuse et est marquée par la « New Archaeology » de L. Binford et par l’approche économique de E.S. Higgs, avec pour conséquence la multiplication des études de faune : dès cette période un besoin urgent d’établir une ligne directrice au niveau des méthodes se fait ressentir. En 1971, se déroule le premier colloque international d’archéozoologie qui aboutit à la fondation d’un comité international, International Council for Archaeology (ICAZ) mais dont la portée reste limitée. Dans les années 80, bien des imperfections méthodologiques persistent et le problème d’une dénomination commune n’est pas encore résolu. Les archéozoologues restent considérés par certains, comme « des personnes qui s’occupent de domestications et travaillent en laboratoire, avec assez peu de considération pour le terrain (…)» (Poplin 1983) et pour d’autres, l’archéozoologie est encore éloignée d’une approche à finalité anthropozoologique (Leroi-Gourhan 1988 ; Poplin 1983, 1987). Depuis les années 90, le développement de l’anthropozoologie, l’intégration de modules ou de stages d’archéozoologie dans les cursus universitaires en archéologie, la réalisation d’ouvrages destinés plus particulièrement aux étudiants et aux non spécialistes (Arbogast et al. 2002 ; Chaix et Méniel 1996, 2001 ; Helmer 1992 ; Horard-Herbin et Vigne 2005 ; Guilaine 2005 ; Méniel 1992, 2001 ; Vigne 2000, 2004 ) contribuent à donner corps à l’archéozoologie, du point de vue de sa finalité, des définitions, des matériaux d’étude, des méthodes et des problématiques développées pour les diverses périodes préhistoriques et historiques.
2000 ; Vigne et al. 2005), B. De Cupere (Cupere et Duru 2000), L. Gourichon (2004), E. Vila (1998), même si certains proposent une approche plus diachronique (Helmer et al. 2007 ; Mashkour 2001). En France et ses régions limitophes, la majorité des travaux concernent les périodes du Néolithique ancien et moyen, notamment R.-M. Arbogast (1994 ; Arbogast et al. 1991), S. Bréhard (2007), L. Chaix (1976, 1991a), D. Geddes (1980), L. Hachem (1997, 2001) D. Helmer (1984, 1987a, 1991a, 2000), Poplin (1979), A.Tresset (Tresset 1996, 1997, 2000, 2003, 2005 ; Tresset et Vigne 2001) et J.-D. Vigne (1988, 2000, 2001, 2004 ; Vigne et Helmer 1999 ; Vigne et Carrère 2007), d’autres auteurs ayant également orienté leurs recherches sur les périodes plus récentes comme H. Sidi Maamar par exemple (2001, 2002). La période du Néolithique final en France se caractérise donc par la grande hétérogénéité des analyses de faune publiées selon les régions. D’autres études archéozoologiques ne permettent qu’une comparaison limitée en raison de décalage au niveau du cadre géographique ou des périodes chronologiques. Néanmoins, si le rôle et la place des animaux domestiques dans les changements intervenus dans les premières sociétés néolithiques ont, à juste titre, davantage préoccupé les chercheurs, ces multiples travaux permettent de s’appuyer sur une bonne connaissance des techniques et pratiques d’élevage du 6e au 4e millénaire avant notre ère en France. 1.3.1.3. Etat de la recherche sur la faune au Néolithique final en Provence L’intérêt porté à la faune et à la question de la domestication, dans le sud-est de la France, se traduit dès la fin des années 1950, par les travaux pionniers de T. Poulain-Josien, qui effectue plusieurs études quantitatives de faune néolithique dont certaines sur des sites de la fin du Néolithique en Languedoc et en Provence (Josien 1957 ; Poulain 1971, 1974 ; Poulain-Josien 1965, 1966, 1967, 1973, 1974, 1977, 1979, 1985), et par ceux de P. Ducos (1958, 1960, 1976, 1977). Néanmoins, J. Courtin, en 1978, dans un article sur les animaux domestiques du Néolithique provençal, attire l’attention sur le retard qu’accusent les recherches sur les faunes de cette période. En 1979, D. Helmer, qui encadre aujourd’hui ce travail, réalise une thèse de doctorat « Recherches sur l’économie et l’origine des animaux domestiques d’après l’étude des Mammifères post-paléolithiques (du Mésolithique à l’Age du Bronze) en Provence. », mettant en évidence la présence des moutons et des chèvres en Provence au début du second quart du 6e millénaire avant notre ère et fournissant un corpus solide de spectres fauniques et de profils d’abattage avec onze sites étudiés, dont cinq ayant livrés des niveaux attribués à la fin du Néolithique : Claparouse (Lagnes, Vaucluse), Capty (Venasque, Vaucluse), La Balance (Avignon, Vaucluse), la grotte Murée (Montpezat, Alpes-deHaute-Provence) et Fontbrégua (Salernes, Var). L’exploitation des ressources animales par les hommes entre le milieu du 4e et la fin du 3e millénaire avant notre ère en Provence n’a pas fait l’objet d’une synthèse depuis.
1.3.1.2 Etudes archéozoologiques sur la fin du Néolithique : quel bilan ? Des années 1970 jusqu’à nos jours, parmi les nombreuses études portant sur les techniques d’acquisition des ressources animales par les groupes humains néolithiques, peu de travaux, en France, concernent la fin du Néolithique. On peut citer par exemple ceux de A.-M. Arbogast sur les sites lacustres du Jura (1997, 2000), S. Braguier pour le centre ouest (2000), ceux d’I. Carrère et V. Forest en Languedoc (Forest 1996-1997, 1999, 2003 ; Carrère et Forest 2003a, 2003b), D. Helmer et J.-D. Vigne pour le midi méditerranéen (Helmer 1979 ; Helmer et al. 2005 ; Helmer et Vigne 2004 ; Vigne 1988), H. Sidi Maamar en Rhône-Alpes (2000). Ces études présentent des niveaux d’approches très différents : les études dans le cadre de monographies de site sont majoritaires, on observe des articles plus thématiques et quelques travaux de recherche dans le cadre de thèses de doctorat, dont la plupart intègre cependant la fin du Néolithique dans une approche diachronique des systèmes d’élevage afin de mettre en évidence la domestication. En effet, une grand partie des recherches et des approches synthétiques sur les faunes néolithiques se sont portées sur la mise en évidence des premiers élevages et les étapes de sa diffusion au Proche-Orient, comme par exemple, S. Payne (1973), D. Helmer, J. Peters, J.-D. Vigne (Helmer 1992, 2000a ; Peters et al. 2000 ; Vigne 2000 ; Vigne et Buitenhuis
Plusieurs travaux universitaires (Maîtrise, DEA) ont été entrepris sur le sujet dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Choï 1990 ; Loirat 1997) et en Languedoc (Collonge
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2000 ; Favrie 2004 ; Rivière 2005), certains proposant une première approche comparative extra-régionale et diachronique de l’élevage entre le Languedoc occidental et la Provence du Néolithique ancien au Néolithique final (Collonge 2001) ; mais la grande majorité de ces recherches n’a pas été poursuivie, et la seule thèse engagée s’est orientée vers la période gallo-romaine. En 1991, P. Columeau livre quelques éléments sur la faune néolithique du sud de la France (notamment pour le site du Collet-Redon) dans un ouvrage consacré à l’alimentation carnée du Néolithique au Moyen-Age mais l’ensemble de ses travaux de recherches dans le sud de la France est nettement orienté sur les Ages des Métaux et l’Antiquité romaine. Dans les vingt dernières années, les synthèses réalisées sur l’élevage dans le sud-est de la France concernent les périodes antérieures du Néolithique ancien et moyen (Beeching et al. 2000 ; Helmer 1991a ; Helmer et al. 1987 ; Tresset 1989 ; Vigne et Helmer 1999). Dans les années 80-90, des études archéozoologiques, dans des contextes du Néolithique final en Provence, ont été réalisées par D. Helmer, au rythme des campagnes de fouille, notamment, pour les résultats publiés, les sites de la Plaine des Blancs (Courthézon, Vaucluse) (Helmer 1986), de La Ponchonnière (Aubignosc, Alpes-de-Haute-Provence) (Helmer 1990) et des Lauzières (Lourmarin, Vaucluse) (Helmer 1992), il participe également à la plupart des études pour les rapports d’opération en PACA. Mais dès les années 80, il oriente ses recherches plus particulièrement sur la domestication, s’intéresse donc au Néolithique ancien et moyen de la région, et travaille davantage sur le ProcheOrient. La mise en place d’un Projet Collectif de Recherche sur l’une des principales cultures régionales de la fin du Néolithique, le groupe Couronnien, initié dès 1998 par l’UMR 6636 (Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme, Aix-enProvence), l’accumulation des données, et la reprise des fouilles sur deux sites majeurs du Couronnien (Collet-Redon et Ponteau-Gare, Martigues, Bouches-du-Rhône), ont créé l’occasion et montré la nécessité d’initier une nouvelle étude archéozoologique au Néolithique final provençal, engagée dès 2002 (Blaise 2003). En 2005, à l’occasion du colloque « 4e millénaire. La transition du Néolithique moyen au Néolithique final dans le sud-est de la France et les régions voisines » (Aix-enProvence), et grâce à la mise en commun des données de plusieurs archéozoologues, une réflexion sur l’élevage et les pratiques pastorales de cette période a été entreprise et un premier bilan des données disponibles, dont certaines inédites, a pu être dressé (Blaise et al. sous presse). Récemment, l’avancée des techniques archéozoologiques et l’accroissement des données a permis de proposer de nouvelles hypothèses sur l’élevage des caprinés dans le sudest de la France (Blaise 2006a ; Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005) et la gestion des troupeaux ovins, caprins et bovins à la fin du Néolithique en Provence (Blaise 2005, 2006a, 2006b, 2007a).
sexes pour définir les stratégies d’élevage (Ducos 1968 ; Silver 1969 ; Wilson et al. 1982 par exemple) et à produire de nouveaux référentiels (Ducos 1968 ; Payne 1973) ou modèles (Cribb 1984, 1985, 1991 ; Legge et Rowley-Conwy 1988) afin de caractériser la gestion des troupeaux néolithiques et leurs évolutions (Tresset 1996 ; Vigne 1998a ; Vigne et Tresset 2000). L'étude des modalités d'élevage des sociétés agropastorales du Néolithique s'appuie principalement sur la réalisation de profils de mortalité, établis à partir des dents en fonction de l'estimation des âges des animaux, suivant les séquences d'éruption, de remplacement et d'usure dentaires. Les travaux portent majoritairement sur l'exploitation des caprinés domestiques, parmi les premières espèces domestiquées au Proche-Orient et cheptel dominant au Néolithique dans le sud-est de la France, et constitue un sujet de recherche engagé depuis plus de 30 ans. Plusieurs méthodes ont été mises en place à partir de référentiels actuel et surtout archéologique afin de proposer un système de classes d'âge et une interprétation de ces profils d'abattage en terme de production : la recherche de viande, de lait ou l'utilisation des poils par les éleveurs vont se traduire par des tendances différentes au niveau des pics d'abattage (Ducos 1968 ; Helmer 1979, 1992 ; Helmer et al. 2007 ; Helmer et Vigne 2004 ; Payne 1973 ; Vigne 1988 ; Vigne et Helmer 1999 ; Vila 1998). On dispose ainsi de nombreux corpus de profils archéologiques de caprinés domestiques du Néolithique ancien au Néolithique final dans le midi de la France (Blaise 2005, 2006b ; Blaise et al. sous presse ; Helmer 1991a ; Helmer et al. 2005, 2007 ; Helmer et Vigne 2004 ; Vigne et Helmer 1999), mais aussi au Proche-Orient (Helmer et al. 2007), susceptibles de décrire la diversité préhistorique que ce soit au niveau technique que taphonomique. Pour les bovins, les avancées les plus récentes concernent l’exploitation du lait (Balasse et al. 1997, 2000 ; Balasse et Tresset 2002 ; Vigne et Helmer 2007), et permettent d’améliorer l’interprétation des profils d’abattage, mais l’on dispose aujourd’hui de moins de données que pour les caprinés (Blaise et al. sous presse). Au cours de ces dernières années, une attention particulière a également été portée à la distinction spécifique entre le mouton et la chèvre à partir de leurs dents (Halstead et al. 2002 ; Helmer 2000a, 2000b ; Payne 1985) en raison des stratégies d'élevage différentes et souvent complémentaires entre ces deux espèces : le mouton étant exploité plutôt pour la viande et la chèvre pour le lait (Helmer et Vigne 2004), ce que l’on retrouve encore dans les élevages extensifs traditionnels actuels. 1.3.2.2 Quelles orientations aujourd’hui ? L’analyse des profils d’abattage et leur interprétation sont au cœur du débat entre les archéozoologues depuis les années 80-90, comme par exemple celui sur les conditions d’apparition des productions animales, autres que la viande, au Néolithique au Proche-Orient et en Europe, mené par de nombreux auteurs, notamment P. Bogucki, P. Bokönyi, J. C. Chapman, H. Greenfield, D. Helmer, P. Halstead, J. Perters, A. Sherrat et J.-D. Vigne (cf. les références dans Vigne et Tresset 2000 et celles dans Helmer et Vigne 2004). La question des techniques et pratiques d’élevage est encore aujourd’hui au centre des recherches comme en témoignent
1.3.2 L’exploitation des troupeaux au Néolithique 1.3.2.1 Plus de 30 ans de recherches sur la question Dès les années 60, l’archéozoologie s’est attachée à améliorer les techniques de détermination des âges et des
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la session sur cette thématique lors du colloque de l’ICAZ en 2006 à Mexico et les récentes publications qui en découlent, présentant différentes approches méthodologiques (Anthropozoologica 2007). Une réflexion a également été entreprise concernant les productions animales : la mise en évidence de l’exploitation du lait des brebis, des chèvres et des vaches dès le début de la domestication amène les auteurs à revoir la terminologie employée, la signification de « productions primaires et secondaires » (Sherrat 1983), termes qu’ils proposent de remplacer respectivement par les concepts de « productions finales et productions du vivant » (Vigne et Helmer 2007). L’approche de la saisonnalité des activités d’élevage, à travers celle des abattages, est restée assez peu abordée par les archéozoologues jusque dans les années 90 (Gourichon 2004 ; Howell-Meurs 2001 ; Landon 1993 ; Legge et al. 1991 ; O’Connor 1998 ; Tresset 1996), non par le manque d’intérêt pour cette question mais par les difficultés méthodologiques rencontrées, principalement par le manque de précision pour estimer les âges de mortalité des animaux
(Helmer 1979 ; Vigne 1988). De récentes méthodes ont contribué à améliorer la détermination des âges dentaires pour les caprinés domestiques à partir d’individus archéologiques du Néolithique au Proche-Orient (Gourichon 2004) ; méthodes qui, appliquées à des séries archéozoologiques du sud-est de la France, ont permis de formuler de nouvelles hypothèses sur la saison des abattages des caprinés domestiques au Néolithique de cette région (Blaise 2005 ; Blaise 2006b ; Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005). Un nouvel outil, les analyses isotopiques de l’émail dentaire réalisées sur des restes fauniques archéologiques (Balasse 2003 ; Balasse et al. 2003 ; Balasse et Tresset 2007), donne aujourd’hui accès à un des paramètres clef de l’économie pastorale néolithique : la saisonnalité des naissances qui détermine notamment la disponibilité saisonnière des ressources animales. Ces dernières avancées méthodologiques ont particulièrement marquée l’orientation de notre travail, dans notre approche de la saisonnalité des activités pastorales à la fin du Néolithique en Provence.
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zootechniques (Blaise 2006a ; Ruas et al. 2005 ; Thewis et al. 2005 ou encore la revue « Ethnozootechnie ») et les réflexions riches et variées sur la domestication (Digard 1988, 2000 ; Haudricourt 1977 ; Haudricourt et Dibie 1988 ; Helmer 1979, 1992, 2008a, 2008b ; Helmer et al. 2004, 2005b ; Pelosse 1991 ; Vigne 2000, 2003, 2004, 2007 ; Vigne et Helmer 2007 ) nous permettent de mieux percevoir la diversité des systèmes d’élevage, il convient de relever les différents paramètres que l’approche archéozoologique est susceptible d’aborder pour décrire ceux du Néolithique. Aussi, il nous est apparu nécessaire, pour commencer, de clarifier l’utilisation des termes servant à les définir, puis de replacer les éléments de l’économie animale observés dans le contexte socio-économique des sociétés humaines néolithiques.
Chapitre 2. PROBLEMATIQUE 2.1 L’économie et les productions animales au Néolithique final en Provence L’expression « économie animale » utilisée ici a été préférée à d’autres termes dont la définition était soit peu précise, soit trop réductrice. Ainsi « économie alimentaire, » correspond à la fois aux ressources animales et végétales et exclue les produits non consommables, « économie de production » fait référence seulement au mode d’acquisition des denrées alimentaires par opposition à la chasse (Leclerc et Tarrête 1988a), ou encore « alimentation carnée » qui restreint l’animal à être uniquement un pourvoyeur de viande. L’économie animale désigne l’ensemble des activités, de l’acquisition des ressources animales à leur exploitation, en interaction avec les domaines social et symbolique d’une société dans un environnement donné, sans préjugés sur la part de l’élevage ou de la chasse, sans exclure la pêche, et en prenant en considération l’ensemble des produits fournis par les animaux durant leur vivant et après leur mort : l’animal dans l’économie pour les ressources qu’il procure mais aussi pour ce qu’il représente dans le(s) groupes humain(s) considéré(s). Cette définition rejoint en ce sens celle proposée par J.-D. Vigne (1998a) pour qui ces différentes étapes, d’acquisition, d’entretien, d’exploitation, de transformation des produits animaux et de consommation, constituent un ensemble de chaînes opératoires, en interaction avec les autres techniques mises en œuvre par les sociétés, au sein de pratiques, et font ainsi partie intégrante du système technique des sociétés. Dans notre approche de l’économie animale de ces sociétés sans écriture, mais pas sans histoire, nous chercherons, tout au long de ce travail, à distinguer l’influence des facteurs climatiques, biologiques et culturels dans les choix de techniques et de pratiques d’élevage, dans l’orientation des productions et les activités pastorales, de ces groupes humains de la fin du Néolithique en Provence.
2.1.1.1 Autour de la notion d’élevage Elevage et système d’élevage L’élevage, selon la définition proposée par P. Verney en 1951 (Brisebarre 2000) correspond à « l’ensemble des opérations qui assurent la production, l’entretien et l’utilisation des animaux domestiques ». Cependant, l’exploitation des fonctions biologiques des animaux pour les ressources qu’ils fournissent peut se traduire par une très grande diversité de forme. Le système d’élevage peut être décrit en fonction de l’espèce concernée (système bovin, ovin, porcin..), des productions elles-mêmes (système lait, viande ou systèmes mixtes), des ressources végétales et des territoires (par exemple aujourd’hui, on parle de systèmes herbagers, ou de systèmes pastoraux) ou encore en fonction du travail des éleveurs (systèmes extensifs par exemple). Il apparaît donc nécessaire de préciser notre propos, afin d’employer tous ces termes à bon escient. Nous avons choisi le vocabulaire utilisé actuellement en zootechnie, tout en adaptant définitions et concepts au contexte néolithique. Aujourd’hui, le système d’élevage est compris comme un système technologique de transformation qui permet d’obtenir des productions protéiniques - lait et viande - exploitables par l’homme à partir de ressources végétales, qui inclut une composante humaine de décision en fonction des ses connaissances et du contexte social, économique et écologique (Théwis et al. 2005, p. 9). Cette définition, qui associe pourtant les dimensions biologique, technique et humaine, ne peut être retenue en l’état car elle est incomplète, puisque seules les productions alimentaires sont concernées, un certain nombre de produits pourtant utilisés ne sont pas intégrés (laine, peaux, cuir, énergie), et elle ne prend pas suffisamment en considération la place de l’animal dans sa dimension sociale et symbolique des sociétés. Aussi, en reprenant la définition d’élevage proposée par P. Verney en 1951 (Brisebarre 2000) et celle de système (Habault 1983), le système d’élevage est défini comme l’ensemble des opérations qui assurent la production, l’entretien et l’utilisation des animaux domestiques, en interaction dynamique et organisé en fonction d’un but, dans une société et un environnement donnés.
2.1.1. Système d’élevage à la fin du Néolithique en Provence En France, les premiers animaux domestiques apparaissent sur les côtes méditerranéennes vers 5800-5600 ans avant notre ère (Helmer 1992 ; Helmer 2008 ; Vigne 2000, 2004, 2007). Dès le Néolithique ancien, les bovins et les caprinés domestiques sont exploités pour leur viande et leur lait (Helmer et Vigne 2004 ; Vigne et Helmer 2007). Dans le sud-est de la France, à la fin du Néolithique, entre 3500 et 2000 ans avant notre ère, l’élevage est pratiqué depuis déjà plus de 2000 ans et constitue une composante fondamentale de l’économie des sociétés (Blaise 2005 ; 2007 ; Blaise et al. sous presse). Néanmoins, la description des systèmes d’élevage reste encore délicate à réaliser en archéologie dans la mesure où ces derniers reposent sur des savoirs et des représentations mentales sans équivalents modernes (Balasse et al. 2007, p. 8). Si les nombreux exemples ethnographiques et ethnoarchéologiques (Brisebarre 1978 ; Chang 1993 ; Chang et Tourtelotte 1993 ; Digard 1981 ; Digard et Papoli-Yazdi 2003 ; Sidi Maamar 2000 notamment), les enquêtes
Techniques et pratiques d’élevage Elever des animaux nécessite la mise en œuvre de techniques, dans le but d’assurer leur alimentation, leur
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protection (prédateurs, climats), leur soin et leur reproduction, qui « s’appuient sur des connaissances précises, transmises ou acquises par l’observation, se rapportant au comportement et à la physiologie des animaux » mais aussi au climat, aux plantes à la topographie des pâturages (Brisebarre 2000, p. 226). Cela implique également un certain savoir-faire au niveau de la gestion démographique du troupeau (nombre de bêtes, proportions mâles/femelles, renouvellement) et par conséquent le contrôle de la reproduction (choix des reproducteurs, échanges possibles avec d’autres groupes, castration, durée et période de la saison d’accouplement puis de la lactation, soins apportés aux petits et aux mères au moment des naissances), tout en apportant les conditions nécessaires pour leur entretien que ce soit la nourriture (mobilité quotidienne, saisonnière, affouragement) ou les infrastructures (enclos, même si pour ce dernier des branchages peuvent suffire, lieu protégé pour les mises bas, stabulation, abreuvoirs). Les pratiques renvoient plus particulièrement à « la manière de faire propre à un groupe humain qui conduit à la réalisation d’une succession d’opérations comprises dans un système technique ; cette manière de faire dépend des caractéristiques techniques, sociales et cognitives du groupe humain et de ses traditions, croyances et représentations mentales ; elle exprime ses spécificités culturelles » (Horard-Herbin et Vigne 2005, p. 189). Techniques et pratiques d’élevage (donc par extension, savoirs et savoir-faire) sont donc étroitement liées, et s’organisent de façon à répondre aux finalités de l’exploitation animale. Cependant pour exploiter un produit animal, de son vivant ou après sa mort, plusieurs solutions et comportements sont possibles pour gérer le cheptel : cela dépend de l’espèce ou du cortège d’espèces élevées, du contexte environnemental et climatique, du groupe culturel lui-même et de ses traditions (Balasse et al. 2007). Et si dans nos sociétés actuelles industrialisées, la fonction de l’élevage est devenue avant tout économique et marchande, il ne faut pas perdre de vue les fonctions sociales et culturelles attachées au bétail dans certaines sociétés (dot, patrimoine) ou certains critères simplement esthétiques ou symboliques dans la sélection des reproducteurs mâles et femelles chez les bovins comme les caprinés (couleurs, développement des cornes, rapidité, combativité) par exemple (Chaix 2004 ; Sidi Maamar 2000 ; Zohary et al. 1998). Techniques et pratiques englobent de multiples paramètres dans le système d’élevage mais reposent néanmoins sur un équilibre principal entre physiologie des animaux, conditions climatiques, besoins et choix humains. Nous retiendrons les propos de C. Constantin et P. Bodu (2004, p. 11) au sujet de la fonction en Préhistoire mais qui peuvent s’appliquer ici et illustrer notre démarche : «Il est rare que les contraintes du milieu [et des bêtes] imposent une unique solution. Il y a le plus souvent une palette de choix possibles et la solution choisie parmi les autres possibles constitue un trait culturel spécifique ».
donne au premier abord une impression d’uniformité. Le cortège des espèces élevées, mouton, chèvre, bœuf, porc, avec une prédominance accordée aux caprinés domestiques, se retrouve tout au long du Néolithique de cette région, quel que soit le type de site, à partir des données disponibles, tendances que l’on retrouve dans nos séries fauniques (Blaise 2003, 2005 ; Blaise et al. sous presse ; Helmer 1979, 1992 ; Vigne 2007). La chasse encore pratiquée au Néolithique ancien, se trouve très réduite dès le Chasséen récent. Pour le Néolithique ancien et moyen, les choix d’approvisionnement carné, abordés par la comparaison des spectres fauniques menée à partir de méthodes statistiques (Analyse Factorielle des Correspondances, AFC), ont permis à la fois une caractérisation chrono-culturelle et géographique des groupes dans le sud-est de la France (Tresset et Vigne 2001 ; Vigne et Helmer 1999 ; Vigne 1998a, 2007) et dans d’autres régions, notamment dans le Néolithique ancien danubien (Tresset et Vigne 2001) et aux 5e et 4e millénaires en Bassin parisien (Pernaud et al. 2004). De récentes tentatives (Blaise et al. sous presse) tendent à démontrer qu’une telle approche n’est plus envisageable dès le 4e millénaire dans le sud-est de la France (Aude, Hérault, Gard, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Var et Alpes-de-Haute-Provence) et jusque dans la moyenne vallée du Rhône, où des influences méditerranéennes persistent, notamment sur les sites drômois du Chasséen récent (Bréhard 2007). En revanche, elles ont permis de faire ressortir une organisation des sites en fonction de leur nature : une opposition entre sites de plein air et sites de grotte. Cette structuration se retrouve également au niveau des stratégies d’abattage des caprinés domestiques au Néolithique de ces régions, comme l’ont démontré J. Collonge (2001), puis D. Helmer et ses collaborateurs (Helmer et al. 2005). Qu’en est-il pour les groupes culturels du Néolithique final en Provence ? Si une structuration géographique et chrono-culturelle n’apparaît plus, et si, dans un contexte de forte variabilité d’implantation et de topographie des sites et de désaffection partielle des grottes, la nature seule des sites n’est plus la seule variable, quelle image nous renvoient les espèces rencontrées sur les sites à la fin du Néolithique en Provence ? On peut tout d’abord se demander si les spectres fauniques étudiés sont réellement homogènes et, si c’est le cas, s’ils peuvent indiquer une certaine normalisation des choix d’approvisionnement carné à la fin du Néolithique. Ou alors, d’autres paramètres peuvent-ils intervenir et masquer les éventuelles différences entre les groupes humains ? Des tendances régionales sont en effet perceptibles (Blaise et al. sous presse), et bien que ténues, elles nous incitent à ne pas considérer a priori les récurrences observées dans l’élevage comme le reflet d’un continuum culturel. En premier lieu, cette absence de structuration, culturelle et géographique, des sites de la fin du Néolithique à partir des spectres fauniques et de leur traitement par l’AFC, réside probablement dans la très faible proportion des taxons sauvages. En effet, au Néolithique ancien, en Europe centrale et occidentale, la chasse encore pratiquée apparaît comme un élément structurant des systèmes économiques des sociétés de ces régions (Beeching et al. 2000 ; Helmer 1979, 1991a ; Tresset et Vigne 2001 ; Vigne 1998a, 2003 ; Vigne et Helmer 1999). On peut évoquer également le manque de précision de certaines déterminations sur les sites du
2.1.1.2 Elevage et chasse à la fin du Néolithique en Provence Une apparente homogénéité Dans le sud-est de la France, le mode de subsistance des sociétés néolithiques, fondé essentiellement sur l’élevage,
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millénaire, dans ces mêmes régions des steppes du sud-est de l’Oural, ces animaux sont retrouvés associés à des inhumations humaines et des chariots dans des tombes monumentales (Benz 2000 cité par Cattelain et Bozet 2007 ; Olsen 2006). En Europe occidentale, leur présence ne sera constante qu’à partir du Bronze ancien. Néanmoins, la mise en évidence de sa domestication reste délicate dans la mesure où il est encore difficile de différencier morphologiquement et métriquement les deux formes (Chaix 1996 ; Eisenmann et Mashkour 2005), où les données permettant d’étudier les structures d’âge et de sexe des populations abattues sont rares dans ces régions et où elle s’appuie sur la présence d’objets liés à l’harnachement, alors que la monte ne nécessite pas forcément un matériel important, que certains éléments en matière animale se conservent mal, l’usage du mors n’étant répandu qu’à l’Age du Bronze, ou encore les traces d’usure caractéristiques sur les prémolaires, fiables mais tardives (Age du fer), qui sont liés au port d’un mors métallique (Bendrey 2007 ; Brown et Anthony 1998). Face à la présence de restes de chevaux de morphologie sauvage en dehors de l’Europe centrale jusqu’à la fin du Néolithique, en France mais aussi en Allemagne, en Espagne et au Portugal (Arbogast et al. 2002 ; Helmer 1992 ; Chaix 1996 ; Uerpmann 1990, 1995), certains auteurs pensent que la domestication des chevaux a pu se faire localement, dès la fin du Néolithique, dans ces diverses régions européennes où il est présent à l’état sauvage (Arbogast et al. 2002 ; Helmer 1979 ; Uerpmann 1990 , 1995). De récentes recherches sur l’ADN mitochondrial tendent à démontrer que plusieurs populations distinctes sont intervenues dans la domestication du cheval en Europe (Jansen et al. 2002). Le débat reste ouvert sur l’origine unique ou plurielle du cheval et les réflexions sont nombreuses sur les motivations des sociétés pour s’approprier cet animal.
Néolithique final du sud-est de la France, notamment pour distinguer la forme sauvage ou domestique chez les suinés, et par conséquent la difficulté pour apprécier sa chasse ou son élevage (Blaise 2005 ; Blaise et al. sous presse ; cf. infra partie 1, chap. 3.1.3). Le problème serait-il dû alors aux sites eux-mêmes, l’assemblage faunique ne renvoyant qu’une image déformée et partielle, ou à l’outil statistique, pertinent durant le processus de Néolithisation mais inopérant pour définir les sociétés dans lesquelles l’élevage prédomine depuis plus de 2000 ans ? Aussi, il nous apparaît nécessaire de se questionner sur la représentativité des échantillons fauniques étudiés (espace fouillé/étendue du site, état de conservation, composition de l’assemblage, nature des restes), sur l’emploi du Nombre de Reste déterminé comme seul paramètre descriptif pour notre période, et sur l’utilisation éventuelle d’autres critères de comparaison. En effet, si les spectres fauniques permettent d’aborder les systèmes techniques mis en œuvre par les groupes humains, car ils renvoient aux choix d’approvisionnement carné, ils ne donnent accès qu’à une partie de l’économie animale : entre autre, « (…) les fréquences brutes ne suffisent pas à caractériser le type d’élevage, les animaux ne donnant pas le même type de produit et surtout pas la même quantité de protéines » (Helmer 1992, p. 137.). La question du cheval A la fin du Néolithique, une domestication tardive, mais forte en symbole dans l’imaginaire des hommes encore aujourd’hui, suscite bien des discussions : celle du cheval. Présence du cheval au Néolithique en France En France, cet animal reste rare dans les faunes du Néolithique. On le retrouve sur une cinquantaine de sites environ, dans toutes les régions sauf dans le Nord, le Massif central et en Corse, mais toujours en faibles proportions (Braguier 2000 ; Brugal et al. 2001 ; Einsenman et Arbogast et Pétrequin 1997 ; Helmer 1979, 1991c, 1992 ; PoulainJosien 1986 ; Tresset 1996). Les récentes études sur la population de chevaux de Roucadour dans le Lot n’ont, en effet, pas confirmé les premiers résultats de P. Ducos de 1957 qui supposait la présence de nombreux équidés dans cette région au Néolithique. La majorité de ces individus appartient en fait à l’Age du Bronze, ce qui confirme ainsi la tendance générale observée en Europe occidentale (HorardHerbin et Vigne 2005 ; Lesur et al. 2001, p. 71-90)
Les causes de sa domestication La diffusion rapide des premiers chevaux domestiqués a poussé certains auteurs comme H. Greenfield (1984) à évoquer l’invention et le développement de la roue dès le Néolithique récent en Europe occidentale puis celle du chariot comme facteur de l’utilisation du cheval, plus performant que les bovins. Or, les véhicules attestés à partir du 4e millénaire en Europe sont des chariots lourds à roues pleines nécessairement tractés par des bovins (Brun 2001 ; Pétrequin et al. 2006a), et les indices de traction animale (travois, araire) montrent que le bœuf a été préféré au cheval (Pétrequin et al. 2006a). En revanche, la roue à rayons qui permet la réalisation de chars plus légers et tractables par les chevaux, constitue une innovation qui a pu favoriser sa diffusion. Un des plus anciens exemplaires a été trouvé en Italie (Mercurago) et date du IIe millénaire avant notre ère (Piggot 1983). Face à cette rapidité de déplacement que permet le cheval, attelé ou monté, Courtin J. (1969, 1978 p. 191) a envisagé « l’hypothèse d’une domestication du cheval par les porteurs du vase campaniforme, théorie qui pourrait s’accorder avec la mobilité de ces populations », hypothèse néanmoins peu étayée et par conséquent mise en doute par Chaix L. (1996), mais qui semble à nouveau d’actualité avec la recherche d’autres foyers de domestications, comme en Espagne (Arbogast et al. 2002 ; Brun 2001 ; Uerpmann 1995).
Lieux et dates supposés de domestication Origine remise en cause, dans les années 90, sur les sites de Botai (Kazakhstan) (Levine 1999) et de Dereivka (Urkraine) (Levine 1990), les dernières recherches (Outram et al. 2009) permettent de dater les premières domestications du cheval en Europe orientale aux alentours de 3500 avant notre ère, dans la culture de Botaï au Kazakhstan. Cette mise en évidence s’appuie à la fois sur la morphologie des animaux, proches des chevaux de l’Age du Bronze (sélections), sur la reconnaissance des stigmates laissés par le mors sur les prémolaires antérieures (monte) et sur la présence de résidus lipides conservés dans certaines poteries de la culture Botai, caractéristiques du lait des juments, attestées par des analyses chimiques et isotopiques. Plus tardivement, à la fin du 3ème
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Le besoin de viande, même si le cheval a été consommé, ne peut être retenue comme seul moteur de sa domestication, d’autant qu’il pouvait continuer à être chassé, de même pour l’incidence du climat, qui a pu avoir une influence, ne peut en être la seule raison (aridification des steppes par exemple). Les sites d’Europe centrale, comme Botai (Kazakhstan), où la faune chassée est constituée essentiellement de restes de chevaux, la disponibilité de cette espèce, la longue tradition de sa chasse, la valorisation symbolique de cet animal, comme en témoigne, à Botai, des dépôts de crânes déposés dans un puits, à proximité mais sans lien direct prouvé, avec une sépulture humaine, constituent des conditions favorables à sa domestication (Arbogast et al. 2002, p. 22). Les derniers travaux permettent de considérer qu’il a été domestiqué dès le milieu du 4e millénaire dans la culture Botai, et modifient la perception de ces sociétés de la fin du Néolithique d’Asie centrale (Outram et al. 2009). Ils mettent en évidence que le lait a également été exploité dès le départ et a constitué une motivation possible de sa domestication. Selon les mêmes auteurs, le cheval apparaît également comme une espèce mieux adaptée aux conditions environnementales (hivers rigoureux) que les bovidés. D’autres facteurs sont à rechercher également dans l’organisation interne de ces sociétés, on peut évoquer « l’augmentation de la représentation du cheval dans les sociétés marquée par l’émergence d’une hiérarchisation sociale », les nouveaux rapports instaurés entre le cheval et l’homme traduisant l’émergence de nouveaux besoins (Arbogast et al. 2002, p. 25). Des facteurs d’ordre symbolique peuvent également être signalés dans cette partie de l’Europe notamment les plaquettes en os gravées en forme de silhouettes de chevaux dans la région de la Volga, l’intégration de quelques restes de chevaux avec le mobilier des sépultures humaines de la région pontique entre 3500 et 2500 ans avant notre ère ou plus tard, entre le 2e et le 1er millénaire avant notre ère, les gravures rupestres représentant l’utilisation des chevaux pour le trait en Asie centrale, en Sibérie, à Pamir et en Mongolie.
présence d’équidés de petites taille fait s’interroger les chercheurs (Brugal et al. 2001 ; Helmer 1991b) sur la survivance de groupes sauvages dans des zones refuges, ou sa possible origine ibérique, zone dans laquelle il n’a jamais disparu ou encore sa domestication précoce dans ces régions. Une attention particulière sera apportée à sa représentation sur nos sites et dans les spectres fauniques du sud-est de la France issus de contextes fiables, à partir d’une approche critique des données, pour tenter d’évaluer sa présence et aborder les questions qu’elle soulève, notamment son lien éventuel avec le Campaniforme (Courtin 1969, 1978). 2.1.2 Les productions animales à la fin du Néolithique : entre acquis et innovations techniques 2.1.2.1 Gestion démographique des troupeaux et produits recherchés Les groupes humains du Néolithique, qui se procurent l’essentiel de leur alimentation à partir de leurs animaux élevés, doivent entretenir et contrôler au quotidien leurs troupeaux de manière à en assurer la survie, tout en exploitant les ressources vouées à la consommation et les produits fournis par les animaux sur pied ou après leur mort. L’élevage implique une « gestion raisonnée du troupeau » (Horard-Herbin et Vigne 2005, p. 71). Les groupes humains, éleveurs et consommateurs, doivent choisir d’abattre des groupes d’âges et de sexes sans que cela mette en péril la viabilité de leurs troupeaux, c'est-à-dire permettre la reproduction, le renouvellement voire l’augmentation de la population animale, tout en tenant compte de la disponibilité des ressources fourragères, de la mortalité infantile et des maladies ou accidents éventuels. Dans cette perspective, les abattages concernent les animaux âgés, des deux sexes, et les jeunes excédentaires par rapport au renouvellement du troupeau, ces juvéniles sont souvent des mâles dont le nombre peut être réduit sans entraver la reproduction (Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et. al 2007 ; Théwis et al. 2005, p. 533). Les choix d’abattages dépendent également de l’exploitation de productions spécifiques recherchées par l’éleveur, ce qui nécessite une gestion adaptée pour chacun des cheptels. Tout animal abattu fournit de la viande, mais les âges varieront suivant les quantités de viande souhaitées, ou les qualités gustatives recherchées, plus tendre, plus grasse ou plus savoureuse : des jeunes ou des adultes ayant atteint leur maturité pondérale seront choisis, la castration précoce pourra être pratiquée. D’autres produits, comme les toisons, le lait ou la force, sont exploités du vivant de l’animal et si les animaux peuvent n’être abattus que lorsque leur production diminue (réforme), il existe plusieurs façons de gérer les troupeaux suivant l’intensité de l’exploitation du produit animal, mais aussi le contexte environnemental, social, économique et symbolique des sociétés (Helmer et al. 2007 ; Helmer et Vigne 2004 ; Vigne et Helmer 1999). Si l’on considère l’exemple du lait, la place qu’il occupe dans de nombreuses sociétés, par sa consommation directe et ses possibilités de transformations, la variabilité d’exploitation ou de production en fonction des espèces et des régions du monde (Dahan et Mingasson 2006), montrent à quel point il dépasse le simple cadre de l’alimentation et constitue un véritable trait culturel, et par là
La problématique dans le sud-est de la France En Provence et dans ses régions limitrophes, sa fréquence diminue progressivement à la fin des temps glaciaires, il subsiste jusque vers 8000 ans (EpipaléolithiqueMésolithique) et disparaît apparemment pendant presque 3000 ans (Brugal et al. 2001). Il semble réapparaître au Néolithique ancien sur quelques rares sites provençaux et languedociens et reste présent ponctuellement du Néolithique jusqu’à l’Age du Bronze (Brugal et al. 2001 ; Courtin 1978 ; Helmer 1979, 1991c ; Poulain-Josien 1986). Son utilisation domestique ne devient effective qu’au Bronze final et sa présence régulière qu’à l’Age du Fer, période à laquelle il serait d’origine est-européenne (Brugal et al. 2001 ; Courtin 1978). Des questions restent encore en suspens sur l’origine et sur le statut du cheval dans le sud-est de La France (Brugal et al. 2001 ; Chaix 1996 ; Helmer 1979, 1992). Les quelques rares éléments mesurables (Helmer 1979, 1992, 1991b) sur les sites néolithiques (Combe-Obscure, Ardèche ; site du Frigouras, Alpes-de-Haute-Provence ; grotte de l’Eglise supérieure, Var) et campaniformes (La Balance rue Ferruce, Vaucluse), renvoient à un animal de petite taille proche du cheval de Solutré (Helmer 1979, 1992, 1991b), et rejoignent les observations de T. Poulain-Josien (1973, 1974, 1986). La
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Les plus anciens témoignages directs correspondent à des découvertes de fragments de pièces tissées (fibres de laine), retrouvés dans des contextes particuliers, sous les climats arides du Proche-Orient au 4e millénaire et dans les tourbières du nord de l’Europe, datés du début du 3e millénaire (Ryder 1993). Les plus anciens ciseaux à laine pour la tonte ne sont présents qu’au 2e millénaire en Anatolie (Ryder 1992 ; Vigne 2005). Les premiers moutons à laine ne sont attestés que durant l’Age du Bronze au Proche-Orient comme en Europe (Ryder 1992, 1993). L’apparition de la laine est-elle soudaine au 2e millénaire ? L’exploitation des poils est signalée dès le PPNB récent au Proche-Orient (8e millénaire) et les premières modifications des jarres (souscouche de poils très fins) au 4e millénaire (Ryder 1993). Dans le sud-est de la France, dès le Néolithique moyen Chasséen, apparaissent les premiers indices solides de l’exploitation des poils (Helmer et Vigne 2004). C’est durant l’Age du Bronze que l’évolution des toisons semble s’être accélérée (toisons laineuses vraies) mais les profils d’abattage (Helmer et Vigne 2004 ; Vila 1998) et l’arrivée d’animaux plus robustes en Europe, potentiellement porteurs de toisons plus fines (Bökönyi 1974), suggèrent que l’exploitation des toisons s’est développée au cours du 3e millénaire, en Europe centrale, dans l’arc alpin et jusqu’en Provence. Aussi la laine constitue une révolution technique attestée à l’Age du Bronze mais s’agit-il de l’intensification d’une pratique et de l’amélioration des techniques durant le Néolithique, avec des sélections vraisemblables plus poussées à l’Age du Bronze, ou d’une innovation du 2e millénaire ? Qu’en-est il de l’exploitation des toisons à la fin du Néolithique en Provence ? Une évolution est-elle décelable par rapport à la période précédente dans cette région ?
même, révèle les limites de notre approche archéozoologique, délibérément techno-économique. 2.1.2.2 Maîtrise des techniques d’élevage depuis le Néolithique ancien et moyen en Provence Loin d’être des productions d’intérêt secondaire, l’exploitation du lait des caprinés et des bœufs et l’utilisation de la force des bovins apparaissent dès le 9e millénaire, aux alentours de 8200 au Proche-Orient, soit très peu de temps après leur domestication intervenue vers 8700 et 8500 ans avant notre ère (Helmer 2008a ; Helmer et al. 2005, ; Helmer et Vigne 2004 ; Vigne 2004 ; Vigne et Helmer 2007 ; Vigne et al. 2005). Les nombreux travaux sur la gestion des troupeaux dans le sud-est de la France (Helmer et Vigne 2004 ; Vigne 2005 ; Vigne et Carrère 2007 ; Vigne et Helmer 1999, 2007) montrent que dès le Néolithique ancien dans cette région, les bovins et les caprinés domestiques sont exploités simultanément pour leur viande et leur lait. En ne prenant en compte que les sites où la probabilité de l’exploitation des produits est la plus forte, on peut citer comme exemple caractéristique, pour les caprinés domestiques et les bovins du Néolithique ancien cardial, la Baume d’Oullen (Gard, Ardèche ; 5300-5000 av. J.-C ; Helmer et Vigne 2004) qui témoigne de la maîtrise de l’exploitation laitière au 6e millénaire, quelques siècles seulement après l’introduction des animaux sur le littoral du Midi de la France, ou encore pour les caprinés, l’abri SaintMitre (Reillanne, Alpes-de-Haute-Provence ; Helmer 1979). On retrouve ces mêmes orientations de productions pour les deux cheptels ovins et bovins durant le Néolithique moyen Chasséen, comme par exemple à la grotte-Murée (Montpezat, Alpes-de-Haute-Provence ; Helmer 1979). A la grotte de l’Eglise supérieure (Baudinard, Var ; Helmer 1979), tous les produits des moutons et des chèvres ont été exploités. Les toisons des caprinés sont très probablement utilisées dès le Néolithique moyen (Helmer et Vigne 2004) notamment à La grotte Murée. Une certaine complémentarité a également été mise en évidence entre ces deux espèces, les moutons fournissant plutôt la viande et les toisons, et les chèvres, le lait (Helmer et Vigne 2004 ; Vigne et Helmer 2007). Dans quelle proportion et surtout selon quelles modalités de gestion retrouve-ton les productions de viande et de lait dans la gestion des troupeaux ovins, caprins et bovins à la fin du Néolithique ?
La force de travail des bovins : traction, portage et transport L’utilisation de la force de travail du bœuf au Néolithique n’est pas évidente à identifier (Pétrequin et al. 2006a, p. 1120) et s’appuie souvent en archéologie sur des indices indirects, les découvertes de vestiges attestant le recours à l’énergie animale, en matériaux périssables, nécessitant des conditions de conservation exceptionnelles. En Europe, entre le 4e et le 3e millénaire, les bovins semblent associés à plusieurs innovations importantes : le portage (sur le dos ou par traction), la traction pour les araires et l’introduction de la roue et l’invention du char (Cauwe et al. 2007). Potentiellement dès la fin du 5e millénaire en Allemagne du Nord (Burmeister 2006), mais plus clairement dans la première moitié du 4e millénaire, la construction de chemins réalisés avec des rondins et le transport de troncs, comme sur le site de Concise en Suisse, au Néolithique et à l’Age du Bronze (Winiger 2006) indiquent la pratique du débardage, et le recours possible à la force de traction animale et potentiellement de bovins. Mais ces hypothèses ne peuvent être validées que par la découverte conjointe de vestiges de jougs et de roues, comme par exemple à Concise (Suisse) peu avant la fin du 3e millénaire. Le plus ancien joug de cou, suffisamment bien conservé pour être déterminé sans ambiguïté, a été retrouvé à Arbon, en Suisse, sur les bords du Lac de Constance et date de 3380 avant notre ère (Leuzinger 2000, cité par Pétrequin et al.
2.1.2.3. Des innovations techniques et/ou de nouvelles pratiques ? Si les troupeaux sont exploités pour la viande et le lait dès le Néolithique ancien en Provence, l’exploitation de la laine des caprinés et de la force motrice des bovins semblent plus tardives en Europe et apparaître entre la fin du 4e millénaire et le début du 2e millénaire : s’agit-il d’une véritable « révolution économique », au sens de A. Sherratt (1983, 2006), enclenchée durant la fin du Néolithique ? Des toisons à la laine L’exploitation des toisons des moutons et des chèvres consiste au Néolithique à récupérer par peignage les poils lors des mues saisonnières, sans que l’abattage de l’animal soit nécessaire, la laine n’existe pas encore (Helmer 1992).
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2006b). Le travois et le joug de cornes de Chalain (Jura, France) datent de 3100 avant notre ère et constituent le seul témoin d’engin de traction retrouvé entier (Pétrequin et Pétrequin 2005). Les preuves de l’utilisation de l’araire apparaissent dans la seconde moitié du 4e millénaire. Les plus anciennes traces de labours sont attestées aux Pays-Bas aux alentours de 3100 avant notre ère (Louwe Kooijmans 2006) et en Italie à Saint-Martin-de-Corléans à Aoste, entre 2750-2700 avant notre ère (Pétrequin et al. 2006a). La plus ancienne roue en Europe est datée la fin du Néolithique, 3200 ans avant notre ère à Zurich-Akad en Suisse (Ruoff 2006). Sur certaines représentations iconographiques sur des vases d’Allemagne et de Pologne (culture des Gobelets à entonnoir) figurent clairement des véhicules à roue entre 3500-3000 avant notre ère, dont le plus ancien (3637-3373 avant notre ère) a été trouvé à Bronocice (Pologne) (Vosteen 2006). Des miniatures en argiles sont également retrouvées durant la seconde moitié du 4e millénaire notamment en Hongrie, attribuables à la culture de Baden, comme les céramiques en forme de chariot à Budaklasz (Bondar 2006 ; Vosteen 2006). D’autres éléments, durant cette période, suggèrent la place particulière des bovins et de la traction dans les domaines social et symbolique des sociétés. Les sépultures doubles de bovins, qui apparaissent dès le 4e millénaire dans le Néolithique de l’est de l’Europe centrale (Allemagne, Bassin des Carpates nord, Pologne) et se multiplient au 3e millénaire, se répartissent de l’Elbe à la Vistule et du Nord de la Hongrie au Brandebourg, majoritairement attribuées à la culture des « Amphores globulaires », et quelques cas aux cultures de Baden, Walternienburg, Bernburg et Elbe-Havel (Jeunesse 2006). De nombreuses représentations d’attelages de bovins sont attestées au 3e millénaire et à l’Age du Bronze au Val Camonica en Italie (Fedele 2006) et dans la région du Mont Bego (Alpes-Maritimes, France), vallées des Merveilles et de Fontanalbe, (Saulieu et Serres 2006), avec parfois des associations de bœufs, de travois, d’araires et de poignards. En archéozoologie, les indices de l’utilisation de la force des bovins, bien que discrets, rendent cette hypothèse plausible. La forte proportion d’individus conservés jusqu’à un âge avancé peut traduire cette pratique (Vila 1998 ; Hemer 2008b ; Mashkour 2001) ainsi que la présence de pathologies osseuses, au niveau des extrémités des membres, des vertèbres et des chevilles osseuses des cornes, similaires à celles observées sur des bovins actuels ayant travaillé (Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et Duru 2000 ; Peters 1998), dans de nombreuses séries fauniques néolithiques et protohistoriques d’Europe centrale et du Proche-Orient (Balasescu et al. 2006 ; Bartosiewicz 2006 ; Deschler-Erb et al. 2006 ; Fabiš 2005 ; Groot 2005 ; Helmer 2008a ; Johannsen 2005 ; Steppan 2006 ; Telldahl 2005). Au Proche-Orient, l’utilisation de l’énergie animale est attestée dès 8200 avant notre ère (Helmer 2008a, 2008b). Le site d’Arbon (Bleiche 3, Suisse) à la transition PfÿnHorgen (3380 avant notre ère) offre un exemple rare associant la présence fiable d’un joug de cou, celle de bovins abattus au-delà de 6 ans (25 %) et l’observation de pathologies osseuses (Deschler-Erb 2006). Dans le sud-est de la France, à la fin du 4e millénaire, de telles pathologies osseuses ont été observées sur les sites du Mourral (Trèbes, Aude) et de Villeneuve-Tolosane (Haute-Garonne) (Collonge
2001 ; Lignereux et al. 2006), mais aussi en Provence sur le site du Collet-Redon dans les Bouches-du-Rhône (Blaise 2003, 2005) et en Ardèche, à la grotte Chazelles, où une cheville osseuse présente une déformation liée au port d’un joug de corne (Favrie 2004). L’ensemble de ces découvertes suggère la maîtrise et la généralisation de la traction animale au 3e millénaire. Les innovations sont réelles mais il s’agit là encore d’une lente évolution, les techniques étant améliorées en fonction des besoins des sociétés. Plus que l’apparition d’une utilisation nouvelle des bovins pour leur force, il s’agirait davantage d’une intensification de cette utilisation (Blaise et al. sous presse ; Pétrequin et al. 2006b p.363 ; Vigne 2005). Le 4e millénaire marque-t-il un tournant dans l’utilisation des bovins ? Des changements sont-ils suffisamment perceptibles dans la gestion des bœufs sur nos sites provençaux pour mettre en évidence une pratique plus marquée du recours à l’énergie animale à la fin du Néolithique ? 2.1.3 La signification des choix de productions Les groupes humains de la fin du Néolithique bénéficient d’un savoir-faire et d’un bagage technique acquis depuis le Néolithique ancien et exploitent l’ensemble des produits fournis par leurs troupeaux (Blaise 2003, 2005). La maîtrise des techniques d’élevage donne là encore l’apparence d’une uniformité techno-économique. Néanmoins, dès le début du Néolithique, plusieurs modalités de gestion ont été identifiées pour un même produit recherché, suivant l’intensité de son exploitation, laissant ainsi supposer la recherche de surplus dans certains cas (Helmer et Vigne 2004). Une variabilité de gestion semble également apparaître entre les sites provençaux de la fin du Néolithique, aussi bien à l’intérieur d’un même groupe culturel qu’entre différents groupes (Blaise 2005). Comment interpréter les choix des âges d’abattage ? Plusieurs questions se posent afin de comprendre les objectifs de gestion et les orientations de productions à la fin du Néolithique. Tout d’abord, il s’agit d’identifier les produits exploités par les hommes et surtout de déterminer les modalités de gestion choisies. Sur chaque site, nous appuierons notre raisonnement à partir des proportions des espèces élevées, des âges d’abattage, de la part de chaque animal dans l’alimentation des groupes humains. Retrouvons-nous comme dans les périodes précédentes une complémentarité entre les exploitations des moutons et des chèvres ? Entre les élevages des caprinés et des bovins ? Existe-il des orientations de productions spécifiques, alimentaires ou non ? Une évolution des pratiques d’élevage est-elle perceptible entre le 4e et le 3e millénaire en Provence ? Des travaux récents (Blaise et al. sous presse) suggèrent à la fois une certaine continuité des techniques et des pratiques d’élevage mais aussi l’apparition de nouvelles pratiques dès le 4e millénaire. Quelles sont les productions concernées ? Comment les interpréter ? A partir des orientations de production, une part du système économique des sociétés peut également être déduite. Les modes d’abattage peuvent correspondre à une production de subsistance ou répondre à des stratégies plus spécialisées, avec possibilité de surplus pour certains produits. Le degré d’autonomie des groupes pourra être recherché à partir des capacités de renouvellement des cheptels.
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à l’état sauvage (Poplin 1979 ; Vigne 1998), les accouplements se déroulent entre octobre et décembre, les agnelages se déroulent principalement entre mars et mai, avec une fréquence plus élevée en avril (Garel et al. 2005 ; Gourichon 2004 ; Lincoln 1998). On retrouve des périodes proches chez des races primitives de Grande-Bretagne, comme les moutons de Soay (O’Connor 1998). La période est plus réduite pour ceux d’Orkney, les naissances étant regroupées entre fin avril et début mai (Balasse et Tresset 2007). Pour le nord et l’est de la Méditerranée, dans les élevages extensifs actuels, les naissances se déroulent majoritairement entre la fin de l’hiver et le début du printemps, avec un pic en avril (Rendu 2003 ; Ruas et al. 2005 ; Toussaint 2001a, b), mais il existe également un agnelage automnal de rattrapage (novembre, décembre) (Blaise 2006a). Il faut également envisager la possibilité d’une mise bas régulière à l’automne, chez les moutons. Bien que ce dessaisonnement 6 des naissances ne soit pas attesté dans les élevages traditionnels de Méditerranée occidentale, il est en revanche recherché dans certains élevages ovins extensifs modernes en Corse (Peyraud 2004, p.24) mais aussi dans la plaine de La Crau dans les Bouches-du-Rhône (Fabre 2000) et répandu sous d’autres climats, comme au ProcheOrient dans les élevages extensifs des steppes arides (Syrie, Jordanie par exemple) (Gourichon 2004 ; Helmer et al. 2005b p. 170-171;). Chez les brebis comme chez les chèvres, la température et la disponibilité des ressources alimentaires sont également des facteurs qui vont jouer sur l’activité sexuelle (notamment sur la fécondité) et sur la répartition des mises bas dans le temps (Balasse et Tresset 2007 ; Hary et al. 2003 ; Lenclud et Pernet 1978 ; Peyraud 2004 ; Rosa et Bryant 2003 ; Simiane 2003 ; Toussaint 2001a, b). Les observations, effectuées dans un élevage ovin extensif dans les Alpes-de-Haute-Provence (Blaise 2006a ; cf. infra Partie 1, chap. 3.2.1), ont confirmé l’influence des saisons sur le cycle de reproduction des femelles, particulièrement chez les agnelles pour le déclanchement des premières chaleurs. Contrairement aux caprinés, l’activité sexuelle chez les bovins n’est pas limitée dans le temps (pas d’anœstrus biologique), les vaches peuvent se reproduire toute l’année. Néanmoins, si la succession des ovulations se fait régulièrement, les capacités reproductrices des femelles restent influencées par le climat et varient de manière saisonnière, notamment en fonction des ressources alimentaires (Mukasa-Mugerwa 1989 ; Ezanno et al. 2005). Dans les élevages modernes de climats tempérés, la mise à l’herbe favorise la reprise de l’activité ovarienne après la parturition si les conditions climatiques sont bonnes (Clément 1981 p. 972). Le même auteur précise que l’apparition de la première ovulation après le vêlage est cependant variable suivant les races modernes, même dans des conditions expérimentales, et diffère également suivant le système d’élevage. Elle aura également lieu plus tôt chez une vache traite que chez une vache allaitante. Encore aujourd’hui, un déficit énergétique alimentaire peut entraîner l’arrêt temporaire de l’activité ovarienne. De manière générale, la période des naissances chez les bovins restent
2.2 Gestion des troupeaux, activités pastorales et cycles saisonniers Comprendre et donner du sens à la gestion des troupeaux ne peut se faire dans une seule logique de production. La saison est également un facteur important que ce soit au niveau de la disponibilité des ressources et de l’abondance alimentaire mais aussi des modes d’occupation des sites (Blaise 2005 ; Gourichon 2004 ; Helmer et al. 2005). Cette réflexion ne peut être non plus dissociée de celle des territoires, enjeu pour les zones de cultures et les pâturages, mais aussi en raison d’une organisation qui semble plus complexe à la fin du Néolithique (D’Anna 1995a ; Lemercier et Gilabert 2009). 2.2.1 Abattages et saisons Les modèles théoriques proposés pour l’exploitation des caprinés domestiques et des bovins se sont nettement orientés sur les âges d’abattage plutôt que sur la période de l’année à laquelle ils sont effectués (Helmer 1979 ; Helmer et Vigne 2004 ; Vigne 1988 ; Vigne et Helmer 1999, 2007). Or, chez un éleveur, ces deux paramètres sont étroitement liés : à certaines époques de l’année, seuls certains groupes d’âge sont disponibles pour l’abattage. La mise en évidence de la période des naissances et des abattages est une donnée centrale pour appréhender, en fonction du cycle saisonnier, les stratégies d’élevage et les pratiques pastorales. En outre, elle permet d’aborder la question de l’organisation annuelle des activités de subsistance et celle des modes d’occupation des sites. Actuellement, quelle que soit l’approche retenue pour aborder la question de la saison des abattages dans les contextes néolithiques méditerranéens (cf. infra pour les aspects méthodologiques), la principale limite réside dans le manque de précision sur la saison des naissances des animaux domestiques, qui repose encore aujourd’hui sur la présomption d’une période de mise en bas au printemps alors que, dans certaines conditions (type d’élevage, climat), elles peuvent avoir lieu aussi à l’automne. 2.2.2. Rythmes et saison des naissances 2.2.2.1 La reproduction des ovins, des caprins et des bovins : l’influence des saisons Sous les climats tempérés, la période de reproduction des brebis, et un peu moins celle des chèvres, est encore actuellement liée à la durée d’éclairement (photopériode) : le début du cycle sexuel, période à laquelle les femelles entrent en chaleur, commence lorsque la durée du jour diminue, au début de l’été et sera à son maximum à l’automne, les naissances ayant ainsi lieu au début du printemps, moment où les conditions climatiques sont favorables à la survie des petits et où les ressources sont disponibles, en quantité suffisante pour répondre aux besoins des mères qui allaitent notamment (Peyraud 2004 ; Simiane 2003 ; Toussaint 2001a, b ; Thiery et al. 2002). Ce caractère saisonnier arrive à disparaître chez les populations de zones équatoriales. Pour les populations sauvages, de mouflon oriental au Proche-Orient (Ovis orientalis), ou pour le mouflon corsosarde (Ovis musimon) issu de moutons néolithiques retournés
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Orthographe d’après le dictionnaire encyclopédique Quillet. Le dessaisonnement correspond à la capacité qu’ont certaines brebis à se reproduire pendant la majeure partie de l’année, et donc à agneler à d’autres saisons que le printemps (Dictionnaire Larousse agricole, Clément (Dir.) 1981)
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liées aux facteurs climatiques, intempéries et nourriture disponible pour répondre aux plus forts besoins énergétiques au moment de la reproduction puis de la lactation : « When kept outdoors in extensive conditions with no control of breeding, primitive breeds tends to give birth seasonnaly, at the time of the year of greatest food availability. » 7 (Balasse et Tresset 2007 p. 74). L’observation, en 2004 et 2005, de quatre troupeaux de bovins élevés en Camargue (Gard et Bouches-du-Rhône) en semi-liberté (races Brave et Camargue « di biou ») montre que les mises bas se déroulent entre la fin de l’hiver et le printemps (de février à début juin) avec un pic en mars-avril et que les naissances automnales sont rares en raison des difficultés rencontrées, davantage par la mère que par le veau, pour passer l’hiver. En effet, la fin de l’été et l’automne permettent de faire des réserves avant la saison hivernale, ce que la vache ne pourra pas faire si elle allaite un petit ; elle sortira de l’hiver très affaiblie. Aujourd’hui, seul le recourt à des techniques modernes de plus en plus sophistiquées (insémination artificielle, hormone, génétique, traitements lumineux artificiels, effet bélier) permet de passer outre ce caractère saisonnier des naissances (Balasse et al. 2003 ; Balasse et Tresset 2007 ; Blanchard et al. 2000 ; Massip et Dessy 2005). En revanche, l’éleveur, actuel comme néolithique, peut contrôler en partie la reproduction (moment, fréquence, accès aux boucs, aux béliers ou aux taureaux) suivant des techniques simples mise à l’écart, allotement, dispositifs corporel limitant l’action des reproducteurs ou l’accessibilité des femelles (Balasse et al. 2003 ; Balasse et Tresset 2007) - les dates des mises bas sont donc susceptibles de varier dans le temps.
caprinés domestiques dont le cycle de reproduction est court). Les hommes avaient notamment la capacité de plus ou moins restreindre les naissances dans le temps. Rappelons que la pratique de l’allotement dans l’élevage des caprinés domestiques a été mise en évidence dès le Néolithique ancien dans le sud-est de la France (Helmer et al. 2005b). Les dates des mises bas dépendent donc à la fois du comportement naturel de la population animale dans une région bien définie et des pratiques d’élevage mises en œuvre pour la gestion démographique et économique des troupeaux, qui varient en fonction du système d’élevage choisi, de la mobilité du groupe humain (sédentaire, nomade ou déplacements saisonniers) et de facteurs socio-économiques et culturels propres à chaque société (Balasse et al. 2003 ; Digard et Papoli-Yazdi 2003 ; Gourichon 2004). Choisir de réduire ou d’allonger la période des naissances permet d’atteindre des objectifs différents, décrits notamment par M. Balasse et ses collaborateurs (Balasse et al. 2003 ; Balasse et Tresset 2007), plus particulièrement pour les moutons, vraisemblablement plus facilement manipulables que les bovins, en raison d’un cycle de reproduction plus court (durée plus réduite de la gestation, 5 mois au lieu de 9 en moyenne d’après les données regroupées par A. Tresset 1996, et plus forte réceptivité après la parturition). Une saison de mise bas plus restreinte peut être recherchée lorsque le troupeau est de taille importante afin de concentrer les efforts, plus ou moins intenses, durant cette période, «for assistance in mating, lambing and nursing » 8 (Balasse et Tresset 2007 p.75) et de ne pas interférer avec d’autres activités dans le calendrier annuel du système pastoral ; cette période tend à être limitée lorsque des déplacements, physiquement contraignants pour les femelles et les jeunes, sont envisagés, sur de longues distances, lors de la transhumance (Brisebarre 1978 ; Chang et Tourtelotte 1993 ; Fabre et al. 2002) ou chez les sociétés nomades (Digard 1981 ; Gilbert 1983). Elle peut être également restreinte dans le cas d’un contrôle strict de la reproduction (choix des reproducteurs, nombre de petits par femelles et par an), ce qui favorise une gestion du troupeau par lots. Quant à l’étalement de la saison des naissances, il offre la possibilité d’allonger la période durant laquelle le lait pourra être exploité. Il sera plus facile à gérer avec de petits effectifs. Dans nos contextes néolithiques, les stratégies qui pouvaient intervenir sur le cycle de reproduction restent difficiles à définir. Si nous nous référons aux systèmes d’élevage actuels et du passé proche et aux races primitives et modernes de caprinés ou de bovins, il est fort probable que les naissances se soient produites de manière saisonnière. Néanmoins, concernant l’élevage du Néolithique final du sud-est de la France, il reste à préciser, la précocité, l’étendue et la distribution de la saison des mises bas (qui peut être, dans certaines conditions, bimodale) mais également directement la période à laquelle elles se déroulaient. Aussi, un des enjeux de ce travail est de parvenir à aborder la saisonnalité des naissances à partir de nos assemblages fauniques : paramètres que nous avons choisi d’étudier par l’analyse séquentielle du δ18O de l’émail dentaire, plus particulièrement chez les moutons (cf.infra 3.3.3).
2.2.2.2 La question des mises bas dans l’interprétation des élevages néolithiques La saison des naissances constitue un paramètre central de l’économie pastorale car elle détermine le rythme des activités d’élevage et la disponibilité des ressources animale, comme la viande tendre et le lait (elle conditionne le début de la lactation). En l’état actuel de l’avancée des recherches, la période de mise bas présumée des brebis, des chèvres et des vaches en Provence est le printemps (mars-avril), hypothèse certes probable mais non vérifiée pour les élevages néolithiques. A partir des éléments dont nous disposons, les mises bas étaient vraisemblablement saisonnées sur nos sites provençaux à la fin du Néolithique. Un dessaisonnement, techniquement difficile et non nécessaire à l’élevage d’après les conditions climatiques de cette région à cette période, est donc peu probable pour nos élevages, quelques naissances sont néanmoins possibles en automne mais restent peu fréquentes pour les caprinés, plus rares encore pour les vaches. Si la physiologie des animaux domestiques et les conditions environnementales, notamment pour la disponibilité du fourrage, sont des paramètres qui influent sur la saison des mises bas, les naissances ne sont pas forcément regroupées au printemps, l’éleveur pouvant exploiter le caractère saisonnier du cycle de reproduction tout en exerçant un certain contrôle (particulièrement pour les
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Une fois maintenues dehors dans des conditions extensives sans contrôle, les races primitives d’élevage ont tendance à donner naissance de manière saisonnière au moment de l’année où la disponibilité de nourriture est la plus forte
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Pour l’aide dans l’accouplement, les agnelages et les soins
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
2.2.3 Pratiques pastorales et déplacements saisonniers des troupeaux
clairement à des groupes sédentaires de part les structures d’habitat (Lemercier et Gilabert 2009), les structures domestiques, notamment de stockage, et l’abondance du mobilier. L’agriculture y est attestée à partir d’éléments indirects (outillage, céramique) et directes (graines), mais son intensité n’est pas toujours évidente à évaluer (Lemercier et al. 2004). Les choix des espèces animales élevées et des âges d’abattages permettent d’aborder le système d’élevage mais la mobilité reste en revanche plus difficile à apprécier. Comment envisager la mobilité à la fin du Néolithique ? Sur quels éléments pouvons-nous nous appuyer pour formuler des hypothèses sur les déplacements des troupeaux ?
2.2.3.1 Du pastoralisme à l’agropastoralisme ou comment définir la mobilité des sociétés sédentaires Le terme « agropastoral » est largement employé par les archéologues pour caractériser les sociétés, ou leur économie, de la fin du Néolithique en Provence, et signifie, selon la définition du Petit Robert, « qui se livre à l’agriculture et à l’élevage ». Cette définition ne donne une vision que partielle dans la mesure où elle nomme les activités sans considérer la place des pratiques elles-mêmes dans le(s) groupe(s) humain(s) : il convient au contraire de rechercher la part de l’agriculture par rapport à l’élevage, un éventuel équilibre entre les deux, de prendre en considération l’espace pour entretenir les troupeaux, la disponibilité saisonnière des ressources et de s’interroger sur la nécessité des déplacements des animaux et des hommes. Rechercher la place de l’animal élevé dans le système socio-économique des sociétés à la fin du Néolithique en Provence renvoie au mode de vie de ces sociétés, aux notions de sédentarité et de mobilité. L’agropastoralisme, quant à lui, correspond à une forme bien précise de système pastoral, que nous avons jugé nécessaire de définir, parmi d’autres systèmes potentiels. Il existe, en effet, de nombreuses possibilités de systèmes pastoraux mis en place en réponse à des conditions écologiques et humaines particulières, qui vont du pastoralisme pur à diverses formes d’agropastoralisme (Bonte 2000 ; Brisebarre 2000, p. 225). Le pastoralisme (dit pur) « fait de l’élevage l’unique activité d’un groupe humain ». Il est fondé sur le déplacement annuel (on parle de nomadisme) ou saisonnier (transhumance, inalpage) des troupeaux conduits par l’ensemble ou une partie du groupe (bergers) à la recherche de nourriture. « L’agropastoralisme se caractérise par l’inscription sédentaire dans un espace où l’homme est aussi cultivateur, les animaux se déplaçant à l’intérieur du terroir en fonction du calendrier agricole ». Ces différents systèmes ne doivent pas être considérés « comme étant des stades de développements culturels : ce sont des modes distincts d’appropriation de la nature et d’adaptation d’une économie à un milieu naturel » (Sidi Maamar 2002, p.127) On peut également amener quelques nuances à ces définitions cadres : D. Helmer considère que « les groupes sédentaires vivent toute l’année sur le même site, tout au moins les groupes mobiles appartenant à cette population, comme les chasseurs ou les bergers, y reviennent régulièrement » (Helmer 1992, p. 141). Autrement dit, les groupes sédentaires, qui pratiquent l’agriculture, peuvent, dans certaines situations, comme par exemple la réduction des possibilités de pâturage à certaines époques (Vila 1998), pratiquer des déplacements à plus ou moins longues distances en fonction des saisons, et pas forcément selon les périodes agricoles. Plusieurs hypothèses, évoquent pour la culture chasséenne du Néolithique moyen, une place prédominante accordée à l’élevage, notamment celui des caprinés domestiques, par rapport à l’agriculture, et une mobilité marquée des groupes humains (Beeching et al. 2000 ; Bréhard 2007 ; Brochier et Beeching 1994, 2006, 2008 ; Sidi Maamar 1999). A la fin du Néolithique, la plupart des sites de plein air renvoient
2.2.3.2 Mobilité des troupeaux Les systèmes d’élevage européens, passés et présents, dans lesquelles les déplacements des troupeaux sont établis, plus particulièrement dans le cadre de la transhumance en Méditerranée, ont été étudiés selon des approches variées, ethnologiques, ethnoarchéologiques, archéologiques, historiques, zootechniques et archéozoologiques. Ils constituent des exemples, riches en détails, de modes d’exploitation des territoires et des espaces pastoraux aux implications socio-économiques, mais aussi de véritables témoignages de pratiques, pour certaines encore vivantes, qui ont nourri notre réflexion (Beeching et al. 2000 ; Brochier et Beeching 2006, 2008 ; Brisebarre 1978 ; Brochier et al. 1999 ; Brun 1996 ; Chaix 1991b ; Chang 1993 ; Chang et Tourtelotte 1993 ; Cleary 1987 ; collectif 1999 ; Duclos 1998 ; Duclos et Pitte 1994 ; Fabre 2000 ; Fabre et al. 2002 ; Grant 1991 ; Helmer et al. 2005 ; Jospin et Favrie 2008 ; Jourdain-Annequin et Duclos 2006 ; Kienlin et Valde-Nowak 2004 ; Laffont 2006 ; Lecacheur 2006 ; Mlekuz 2005 ; Moigne et Binder 2002 ; Morin et Picavet 2006 ; Rendu 2003 ; Ribstein 2005 ; Sidi Maamar 2000, 2002). Bouger, oui, mais pourquoi et comment ? Il existe différentes techniques de gestion de la mobilité des troupeaux, autrement dit plusieurs mobilités pastorales, dont le rythme, les modes de déplacement et les territoires parcourus dépendent de l’organisation socio-économique et des choix techno-écologiques des sociétés agro-pastorales, de l’environnement et du climat. Les termes, aussi variables et complexes que les pratiques elles-mêmes (Rendu 2006), nous renvoient en revanche à des réalités et des contextes bien particuliers. Aussi, il apparaît nécessaire de nommer ces différentes mobilités et de préciser le contexte de ces déplacements. Transhumances, estivage, remues, parcours En archéologie, la question de l’ancienneté de la transhumance oppose, selon Chang et Tourtelotte (1993), les partisans d’une pratique qui remonte au Néolithique (Duclos 1998 ; Geddes 1983 ; Greenfield 1988), à ceux qui la considèrent comme un fait récent et historique (Brun 1996 ; Halstead 1987). Pour la Provence, la discussion autour de la transhumance concerne surtout la période romaine, avec la présence de bergeries dans la plaine de La Crau (Brun 1996 ; Badan et al. 1999, 2006 ; Leveau 2006), pratique non encore démontrée pour les périodes plus anciennes. Pour nous,
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l’enjeu n’est pas l’origine de cette pratique mais plutôt de caractériser les différentes formes de mobilité, définies à partir des données disponibles, préhistoriques, protohistoriques, historiques et actuelles, issues de nombreux exemples (cf. supra), afin d’élaborer un schéma interprétatif de la gestion des troupeaux ovins, caprins et bovins à la fin du Néolithique. La transhumance n’est pas une pratique uniforme mais plurielle et fortement ancrée régionalement, encore aujourd’hui (Fabre et al. 2002 ; Jourdain-Annequin et Duclos 2006 ; Laffont 2006 ; Lecacheur 2006 ; Ribstein 2005). Elle n’est pas non plus immuable comme tendent à le démontrer les ruptures et les discontinuités durant le Moyen-Age en France (Laffont 2006). Elle relève à la fois d’une adaptation au milieu, d’enjeux sociaux et de nombreux facteurs, politiques et économiques. Surtout, elle implique une organisation socio-économique forte, dans laquelle les déplacements sont effectués sur de longues distances, suppose des terres accessibles à différents niveaux d’altitude (pâturages d’été en altitude, appelés estives, et d’hiver dans les régions basses) sur lesquelles les troupeaux sont déplacés en fonction des saisons pour leur assurer une nourriture optimale tout au long de l’année et la fonction de « berger », que ce soit une personne seule, un groupe familial ou non (Fabre et al. 2002 ; Laffont 2006 ; Sidi Maamar 2002). Cette définition, la plus communément connue, renvoie à ce que l’on appelle la transhumance montante ou « normale », comme celle entre la basse Provence et les Alpes, mais d’autres formes ou variantes sont également pratiquées. Dans la transhumance inverse ou descendante, les troupeaux montagnards passent l’hiver en plaine, quand le gel et la neige ne permettent plus aux troupeaux de paître en altitude, forme fréquente dans les montagnes périméditerranéennes : Balkans, Apennins, Corse, Pyrénées (George et Verger 1996 ; Laffont 2006 ; Sidi Maamar 2002). Ces deux transhumances se caractérisent par des mouvements périodiques et pendulaires des troupeaux qui relient deux ensembles géographiques complémentaires mais très éloignés l’un de l’autre, les déplacements se faisant à partir d’un habitat fixe vers des zones d’habitat temporaires. On peut également parler de transhumance à court ou à long rayon d’action pour désigner cette pratique en fonction des distances parcourues qui peuvent atteindre entre 50 et 300 km. Dans le cas de l’estivage (ou inalpage), les distances sont plus courtes et ne dépassent pas une journée de marche. Les troupeaux peuvent circuler entre les plaines ou les vallées vers des massifs d’altitude mais qui restent proches de l’habitat, comme dans les Alpes et les Préalpes (George et Verger 1996 ; Sidi Maamar 2002). Il s’agit de mouvements verticaux à court rayon permettant d’exploiter les parties inférieure et supérieure des versants et de favoriser une certaine rotation des zones de pâtures. Pour les animaux, l’hiver se passe en stabulation (hivernage), l’homme se chargeant de leur procurer la nourriture, foin coupé sur les pentes ou dans la vallée dans les Alpes par exemple. En plus de la distance, c’est donc la nourriture des bêtes qui diffèrent entre ces pratiques, apport de fourrage dans le cas de l’estivage, exploitation des pâturages de basses altitudes en hiver dans le cas de la transhumance. Il existe également des déplacements saisonniers des troupeaux, effectués sur de courtes distances, en fonction des
besoins de pâturages et que l’on appelle remues, qui se rapprochent de l’estivage mais qui n’impliquent pas un hivernage en stabulation mais une exploitation en toute saison des zones disponibles (Laffont 2006 ; Sidi Maamar 2002). Enfin, on peut évoquer les déplacements journaliers, où les troupeaux sont conduits plus ou moins librement, dans des espaces de proximité, qui se rapprochent des parcours actuels effectués dans les élevages méditerranéens extensifs. L’ensemble de ces définitions s’appuient essentiellement sur des exemples d’élevages ovins, caprins et bovins, mais il ne faut pas éliminer de cet espace pastoral les cochons, en supposant qu’ils constituent un poids pour la mobilité. Pour nos sites néolithiques en Provence, concernant la présence des suinés, il peut s’agir de sangliers abattus pour compléter l’alimentation et/ou de cochons. Ces derniers peuvent également participer à ces déplacements, en témoigne leur présence dans certaines grottes du Néolithique à l’Age du Bronze, comme par exemple à la Tune de la Varaime (Boulcen-Diois, Drôme) (Sidi Maamar 1999). Plus récemment dans les Alpes françaises, au 19e siècle et jusqu’en 1970, quelques cochons accompagnaient, moutons, chèvres et bovins et étaient nourris en partie avec du petit-lait (Dahan et Mingason 2008) mais aussi en Corse, au siècle dernier (Ravis-Giordani et Dubost 2002). En Provence durant le Moyen-Age, les porcs, dès l’automne, étaient regroupés et conduits dans les lieux où poussent les chênes, à la recherche de glands (Royer 2008), devenant ainsi des animaux transhumants. Se déplacer avant tout pour manger La recherche de nourriture est la principale motivation des déplacements chez les animaux. De nombreux ongulés sauvages se déplacent quotidiennement ou de manière saisonnière en fonction de leurs besoins alimentaires, comportement que les ongulés domestiques ont conservé et que les éleveurs ont pu utiliser. Les besoins en nourriture dépendent de la taille du troupeau, du cortège d’espèces élevées et de la disponibilité des végétaux, suivant le climat, les saisons, le relief et les zones cultivées. Les bovins consomment davantage de fourrage que les caprinés par exemple (Vigne 1991a). Des déplacements à l’échelle des hommes A la fin du Néolithique, d’autres éléments indiquent que les hommes se sont déplacés, avec ou sans leurs animaux. Mais ces témoignages de déplacements à plus ou moins longue distance renvoient à des phénomènes culturels d’échelle de temps et d’espace qui diffèrent des mouvements liés au pastoralisme. Au-delà des styles céramiques des groupes culturels du Néolithique final, des éléments communs témoignent de contacts interrégionaux (effets de mode, influences, rayonnements culturels) comme par exemple le groupe du Fontbouisse en Languedoc oriental qui influence l’ensemble des cultures périphériques (Lemercier 2007). Le territoire d’approvisionnement pour le silex et les roches vertes apparait avant tout local, dans l’environnement proche des sites (Furestier 2007). Des échanges et des matières premières plus lointaines existent pendant cette période comme par exemple la diffusion des grandes lames en silex de Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence) que l’on retrouve dans toute la Provence et jusque dans le Languedoc occidental (Renault 1998) ou encore celles du Grand-
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Pressigny (Indre-et-Loire) présentes en Vaucluse et dans les Bouches-du-Rhône (Furestier 2007) ou encore la circulation de rares objets métalliques. Dans ces derniers exemples d’échanges où les déplacements sont vraisemblablement effectués sur de plus longues distances, les capacités de portage des bœufs ont pu être utilisées par les groupes humains.
représentées, l’occupation peut être considérée comme permanente (Helmer 1992 ; Helmer et al. 2005). Malgré ces limites, cette approche a permis de formuler de nouvelles hypothèses sur les modalités d’occupations des sites dans des contextes différents, notamment dans les Alpes sur des sites mésolithiques et néolithiques (Bridault et Chaix 1999), au Proche-Orient sur des sites de l’Epipaléolithique et du Néolithique précéramique du Levant Nord (Syrie) (Gourichon 2004), mais aussi dans le sud-est de la France durant le Néolithique (Helmer et al. 2005) et à la fin du Néolithique (Blaise 2005). L’existence de grottes utilisées pour le parcage des animaux domestiques durant tout le Néolithique et jusqu’à l’Age du Bronze, localisées des bords de la Méditerranée (Var ; AlpesMaritimes), dans l’arrière pays (Ardèche ; Drôme ; Isère) jusqu’au Jura méridional constitue des éléments structurant l’espace pastoral (Brochier et Beeching 1994, 2006 ; Brochier et al. 1999). Les accumulations de fumier mis en évidence par les analyses sédimentologiques montrent que les troupeaux ont séjourné de manière répétée dans ces grottes (Brochier 1983, 1996, 2005) et les études anthracologiques indiquent qu’ils y ont aussi été nourris (Thiébault 2005), comme en témoignent également la présence de dent de lait (dents de chute) de moutons et de chèvres (Helmer 1979, 1984). Cependant, l’usage qui a été fait de ces cavités du Néolithique ancien aux périodes protohistoriques est loin d’être identique (Brochier 2005). Le rôle de ces grottes, ayant servi à abriter et à regrouper des troupeaux, ovins, caprins bovins et porcins, est indéniable dans les pratiques d’élevage et dans l’espace pastoral du Néolithique, et justifie pleinement les réflexions sur leur fonction dans les activités pastorales et les déplacements des troupeaux entre vallées et prairies d’altitude (Beeching et al. 2000 ; Brochier et Beeching 1994, 2006 ; Brochier et al. 1999 ; Sidi Maamar 1999). Mais l’absence d’indications fiables sur la saison de leur utilisation ne permet pas de les interpréter véritablement en termes de mobilité des troupeaux. Néanmoins, l’étude des élevages de caprinés du Néolithique dans le sud-est de la France, à partir de l’analyse de profils d’abattage de sites de plein air et de sites de grottes, ont permis récemment de proposer de nouvelles pistes sur les modalités d’occupations des sites. Elle suggère des fonctionnalités pastorales différentes entre les deux types de sites mais aussi une complémentarité entre les groupes humains, consommateurs sur les sites de plein air et producteurs, dans les cavités, du moins durant le Néolithique ancien et moyen. En effet, bien que certaines pratiques semblent perdurer pendant le Néolithique final, l’utilisation de ces grottes semble diminuer à cette période en Provence (Blaise et al. sous presse ; Brochier 2005 ; Helmer et al. 2005). Ces différences traduisent-elles l’existence de nouvelles pratiques pastorales ? Sont-elles en relation avec l’organisation des groupes humains et /ou des territoires ?
Les mouvements des troupeaux au Néolithique : quels indices archéozoologiques ? Les avancées les plus récentes pour aborder la mobilité des troupeaux concernent les analyses isotopiques, particulièrement le strontium (Sr), le rapport entre 87Sr et 86Sr variant en fonction du substrat rocheux. Les plantes consommées par les animaux possèdent une signature isotopique qui dépend de celle du sol sur lequel elles ont poussé, ces éléments sont incorporés dans les tissus osseux au cours du développement du squelette. Dans l’os, ils sont ensuite remaniés au cours de la vie, à l’occasion du renouvellement des tissus : ils informent essentiellement sur les dernières années de l’existence. Pour les dents, durant leur croissance, l’émail enregistre et conserve les variations de composition isotopique de l’alimentation des animaux (Balasse 2002, 2003 ; Passey et Cerling 2002 ; Zazzo et al. 2005) pendant les deux premières années de la vie des bovidés et donc les changements potentiels intervenus durant cette période. Une comparaison de la teneur relative en 87Sr entre la dent et l’os permet ainsi de mettre en évidence d’éventuelles différences liées aux environnements géologique et pédologique qu’ils ont fréquentés et par conséquent d’éventuels déplacements (Ericson 1985 ; Meiggs 2007 ; Price et al. 1994). Cette méthode a été utilisée notamment pour démontrer la mobilité des ovins et des bovins en Afrique (Balasse et al. 2002), et appliquée, suivant le même protocole, plus récemment à des restes de bovins de sites de moyenne vallée du Rhône au Néolithique moyen Chasséen (Bréhard 2007). Ces derniers résultats suggèrent des déplacements durant la vie de certains bovins, sans que l’on puisse encore en préciser l’origine, et la possibilité d’échanges d’animaux entre communauté, mais la nature de ces changements de lieux reste difficile à percevoir en l’absence d’éléments sur la saison à laquelle ils se sont déroulés (Bréhard 2007 p. 314). Une autre approche consiste à croiser les informations liées au site, topographie, localisation, et les indicateurs saisonniers fournis par la faune, comme la présence d’oiseaux migrateurs, de certains poissons ou encore celle des bois de cervidés chassés (suivant leur cycle de développement), mais aussi les âges d’abattage des mammifères, afin de proposer des hypothèses sur la saison d’occupation des sites. Si le critère d’âge peut être retenu pour la faune sauvage, nous avons vu précédemment que pour les animaux domestiques la définition de la saison des naissances reste basée sur une supposition et qu’elle est susceptible de varier suivant le climat et les choix des éleveurs (cf. infra, 2.2.2). En plus d’une période de naissance non définie, le passage de la saisonnalité des abattages à la saison d’occupation d’un site est délicat : si la représentation d’une saison donnée implique la présence humaine à cette saison, le site peut être utilisé sans que des bêtes y soient abattues. En revanche, lorsque toutes les saisons sont
2.2.3.3 Sites et parcours pastoraux : la question des territoires Les grottes bergerie encore occupées durant la fin du Néolithique (Helmer et al. 2005 ; Brochier 2005) constituent de possibles marqueurs de l’espace pastoral. Néanmoins, l’intensité de leur utilisation semble moins forte dès cette
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période (Brochier 2005). Des relations sont-elles possibles entre des sites de basse Provence et ces grottes ? Le schéma d’occupation entre les grottes et les sites de plein air, proposé pour le Néolithique ancien et moyen (Helmer et al. 2005), ne paraît pas aussi net au Néolithique final. La désaffection partielle des cavités à la fin du Néolithique mais également une plus grande variabilité des types d’habitat en fonction de leur situation topographique, plus ou moins accessible, ou encore de la présence de sites partiellement enclos par une enceinte, traduisent des changements dans l’organisation des territoires. Des constructions qui présentent des caractères monumentaux comme les enceintes, les sépultures dolméniques et potentiellement les stèles marquent une certaine volonté d’appropriation du territoire par les groupes humains. Pour le Néolithique final en Provence, la proximité de certains sites, les différences d’implantations, d’extension et de temps d’occupations, suggèrent que les sites s’organisent
pour créer un maillage, dans lequel chacun possède un statut particulier et exploite un petit territoire (D’Anna 1995a). Les caractéristiques des occupations et des habitats traduisent également des évolutions chrono-culturelles durant le Néolithique final en Provence (Lemercier et Gilabert 2009). L’organisation de l’espace et les relations entre les sites restent floues mais témoignent néanmoins d’une complexification de la gestion du territoire. Cette variabilité d’implantation traduirait-elle la présence de nouvelles pratiques pastorales ? Serait-elle à mettre en relation avec les besoins en pâturages ? Les sites sont-ils tous occupés de manière permanente ou certains peuvent-ils avoir été occupés de manière saisonnière, comme cela a pu être proposé pour le site de La Citadelle (Vauvenargues, Bouches-duRhône) (D’Anna 1989) ? Si les déplacements des troupeaux sont possibles à la fin du Néolithique, comment se traduit cette mobilité dans l’organisation des territoires et des groupes humains ?
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
D’autres paramètres, comme les conditions de fouille (méthodes, tamisage, surface fouillée, perturbations), l’intensité de l’occupation anthropique, la taille et l’état de conservation de la collection faunique, contribuent à estimer la validité de chaque série osseuse (Vigne 1988 ; Tresset 1996 ; cf. infra). L’élevage est une composante fondamentale de l’économie des hommes depuis le début du Néolithique dans le sud-est de la France. Afin de mieux percevoir sa place dans l’organisation des sociétés et de leur territoire, nous avons choisi d’observer le spectre de faune, révélateur des choix d’approvisionnement carné, et les modalités d’exploitation des troupeaux des groupes humains en fonction des groupes culturels mais aussi des types d’habitat et dans des environnements différents (Fig.10) (Blaise 2005). Nous avons autant que possible sélectionné des sites répartis sur l’ensemble de la région, en zone littorale et plus à l’intérieur des terres (Fig.11), dans les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence et le Var ; en l’état actuel des recherches les départements des Alpes Maritimes et des Hautes Alpes n’ont pu être intégrés. La diversité d’implantation étant caractéristique de la fin du Néolithique (D’Anna 1995a ; Lemercier et Gilabert 2009), les sites retenus présentent des situations topographiques différentes, plaine, plateau, col, terrasse, éperon, plus ou moins accessible, certains étant en situation de « perchement » absolu. Concernant le type de sites, nous n’avons pas sélectionné de sites de grotte, en raison de la disponibilité et de la qualité des collections fauniques, car, bien que non négligeables, les occupations des cavités de la fin du Néolithique sont peu importantes du point de vue de la quantité du matériel archéologique et en terme de séquence (Lemercier et Gilabert 2009). Tous les sites pris en compte sont des gisements de plein air qui ont livré des indices d’activités domestiques et d’habitat : matériel archéologique, structures, fosses, trous de poteau, foyers, murs et parfois une enceinte, plus rarement une sépulture.
Chapitre 3. DEMARCHE ET METHODES 3.1 Caractérisation des assemblages fauniques 3.1.1 Choix des sites et du corpus Malgré des secteurs géographiques plus exploités que d’autres, correspondant à l’état d’avancement de la recherche en Provence, les potentialités d’étude de sites de la fin du Néolithique sont conséquentes : plus d’une centaine de sites, qui ont livré des structures et des indices d’habitat associées à du mobilier archéologique, sont attribués au Néolithique final de la région (Lemercier et Gilabert 2009). Si la majorité dispose d’un contexte archéologique et chrono-culturel fiable, les sites présentent des degrés d’analyse variables suivant l’aboutissement de celle du mobilier archéologique et les avancées des fouilles elles-mêmes ; tous n’ont pas livré de la faune en quantité suffisante. Un tri s’est avéré nécessaire dès le départ. Les assemblages fauniques ont donc été sélectionnés en fonction de critères à la fois archéologiques, chrono-culturels, géographiques et taphonomiques. Le choix s’est tourné vers des sites ayant livré du mobilier archéologique homogène et abondant ainsi qu’une série de faune relativement bien conservée et de taille assez importante, dont l’occupation est située entre la fin du 4e millénaire et le milieu du 3e millénaire en Provence occidentale. La fiabilité du contexte et l’homogénéité du matériel constituent une condition préalable essentielle, les nombreux échanges et discussions, avec les archéologues, responsables des opérations, chercheurs, doctorants, travaillant sur la céramique, le lithique, l’habitat, ou l’industrie sur matière dure animale de la fin du Néolithique, sur le terrain ou en laboratoire, ont été d’une aide précieuse.
Site
Localisation
Groupe culturel
Nature
Topographie
Structures
Le Collet-Redon *
Martigues, 13
Couronnien Site éponyme
Plein air
Plateau col accès facile Bordure littorale
Mur habitat fosses, foyers, trous de poteaux
Ponteau-Gare *
Martigues, 13
Couronnien
Plein air
Plateau accès facile Bordure littorale
Mur, fosses, foyer, trous de poteaux
La Citadelle
Vauvenargues, 13
Couronnien
Plein air
Site perché Bute 723 m
Enceinte, cabane, fosses, foyer, sépulture Mur, foyer, sépulture
Palissade, fossés, fosses, trous de poteau
La Brémonde
Buoux, 84
Couronnien
Plein air
Plateau accès facile
La Fare
Forcalquier, 04
Phase 1 apparenté Couronnien
Plein air
Site perché Eperon 620 m
La Fare
Forcalquier, 04
Phase 2 Rhône-Ouvèze
Plein air
Le Plan Saint- Jean Le Mourre-du-Tendre
Brignoles, 83 Courthézon, 84
Rhône-Ouvèze Rhône-Ouvèze
Plein air Plein air
Les Calades
Orgon, 13
Campaniforme
Plein air
Site perché Eperon 620 m Plaine Plaine Site perché terrasses
Fosses, trous de poteau, sépulture Fosses, mur Fosses Cabanes, fosses, foyer
* Les sites du Collet-Redon et de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône), étudiés dans le cadre d’un DEA (Blaise 2003), ont été intégrés à notre travail.
Fig. 10 : Description des sites pris en compte : localisation, attribution chrono-culturelle et principales structures
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Ils couvrent l’ensemble de la période considérée, se répartissent entre les groupes chrono-culturels actuellement définis à partir de l’ensemble du mobilier archéologique, cinq appartiennent au groupe Couronnien (Le Collet-Redon, Ponteau-Gare, La Citadelle, La Brémonde et La Fare, phase 1), trois au Rhône-Ouvèze (La Fare, phase 2, Le Plan SaintJean et Le Mourre-du-Tendre) et un seul au Campaniforme (Les Calades).
ont ainsi été pris en compte dans notre analyse. L’enjeu est de savoir si l’assemblage est représentatif de l’ensemble du dépôt initial ou seulement du secteur fouillé. S’il est souvent difficile de trancher, ne pouvant éliminer la possibilité que certaines activités aient eu lieu en dehors de la zone fouillée, plusieurs informations sont fournies par l’ensemble des données archéologiques (structures, densité de l’ensemble des vestiges etc.) pour caractériser les occupations, et d’autres paramètres comme la taille de la collection faunique, le nombre de restes déterminés, le Nombre Minimum d’Individus et la représentation des parties squelettiques, la présence d’éléments fragiles ou de petite taille (cf. infra) sont de bons indicateurs de la validité de l’échantillon. La représentativité de l’assemblage résulte également de son histoire taphonomique. Dans nos contextes de sites d’habitats néolithiques, où la question de l’origine de l’assemblage ne se pose pas puisque l’homme en est, à quelques exceptions près (certains animaux pouvant être intrusifs notamment), l’unique agent responsable, un ensemble de processus sont néanmoins intervenus sur les ossements depuis leur rejet, leur enfouissement jusqu’à leur découverte. Il s’agit de les reconnaître afin de comprendre l’état de conservation dans lequel le matériel nous parvient et de définir les biais qu’ils ont pu introduire. Nous sommes face à des séries fauniques, issues de sites d’habitat de plein air, sujet à l’érosion, souvent retrouvées dans des structures en creux, et qui se caractérisent par un état de surface à la lisibilité variable mais par une forte fragmentation et une part importante de restes indéterminés.
1 - Collet-Redon (13) ; 2 - Ponteau-Gare (13) ; 3 - La Citadelle (13) ; 4 - La Fare (04) ; 5 - La Brémonde (84) ; 6 - La Plan Saint-Jean (83) ; 7 Le Mourre-du-Tendre (84) ; 8 - Les Calades (13)
3.1.2.1 Etat des surfaces du matériel : quelle lisibilité ? L’état des surfaces a été systématiquement observé, à l’œil nu avec lumière rasante et à la loupe (grossissement 9), afin de relever les traces naturelles et biologiques (hommes et animaux) sur les fragments osseux. Avant d’être enfouis, les os ont subi les altérations atmosphériques (Auguste 1994a, 1994b, 1994c), l’ensemble des phénomènes étant regroupés sous le terme « weathering » (Berensmeyer 1978) ou intempérisation (Poplin 1985). Elles se traduisent par la présence de fissures longitudinales plus ou moins profondes jusqu’au détachement de grosses esquilles. Dans nos séries, aucune surface ne présente un stade élevé de dégradation. Les carnivores ont cependant eu accès, de manière secondaire, aux ossements (Binford 1981 ; Blumenschine 1995 ; Blumenshine et al. 1996 ; Bridault 1994 ; DominguezRodrigo et Barba 2005 ; Méniel et al. 1994 ; Lyman 1994). L’intensité des marques ainsi que leur localisation, ont été relevées afin de rendre compte de leur impact sur les séries pour chaque site : les morsures isolées, les dérapages de dents, les os rognés parfois entièrement, la présence de diaphyses aux bords denticulés (encoches), les enlèvements de matière. Ils ont pu contribuer à la dispersion de certains éléments et en faire disparaître d’autres, parfois même en les ingérant comme l’indique la présence de traces de digestion. Leur action n’est donc pas sans conséquence sur nos assemblages : elle constitue une destruction supplémentaire et a gêné la détermination de certains fragments et la lecture des autres stigmates, très réduite sur les surfaces rognées. Il faut nuancer la fréquence de ces marques, forte ou faible, car elle reflète aussi bien le temps où les ossements sont exposés,
Fig. 11 : Etudes archéozoologiques réalisées sur huit sites du Néolithique final en Provence : localisation des sites et attribution chrono-culturelle des occupations
Concernant la taille des échantillons, la quantité de faune disponible, qui est certes une donnée de départ essentielle, ne rend compte que d’une partie de la réalité : l’état de conservation détermine également les potentialités d’analyse et rechercher les phénomènes qui ont pu modifier nos assemblages implique l’étude complète de la série (cf. infra). Les critères taphonomiques n’ont pu intervenir que dans un second temps. La caractérisation de chaque collection est déterminante pour comparer les résultats entre les sites. Des disparités existent indubitablement entre les séries fauniques, toutes n’ont pas permis le même degré d’analyse. La détermination des taxons en est un bon exemple : le Nombre de Restes déterminés (à la fois taxonomiquement et anatomiquement) varie sur nos sites, il est compris entre 509 (Les Calades) et 3559 (La Fare, phase 1). 3.1.2 Etat de conservation et représentativité des séries osseuses Les collections fauniques sélectionnées « ne sont que des échantillons, qui nous livrent une image plus ou moins fidèle, à la fois déformée et partielle, de la réalité de l’époque » (Poplin 1976b, p. 61). Tout d’abord, la représentativité de chaque échantillon est liée au site archéologique lui-même : les méthodes de fouille (tamisage, collecte) tout comme la zone fouillée par rapport à l’étendue du gisement (estimée)
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
l’accessibilité des restes que la densité des espèces mâchant les os (Shipman 1981). Sur nos sites, les traces laissées par les carnivores sont les plus fréquentes, les autres acteurs potentiels, comme les rongeurs ont été très rarement observés et aucune trace n’a été attribuée aux artiodactyles (bœuf, mouton, chèvre, porc). Enfin, bien que peu altérés, les os peuvent être piétinés : le piétinement, animal et humain, peut produire des marques sur les os, à ne pas confondre avec les stries anthropiques, et être à l’origine de la fragmentation des os (Haynes 1991 ; Lyman 1994 ; Shipman 1991). Une attention particulière a été portée à la morphologie des cassures (cf. infra). L’estimation de l’ensemble de ces facteurs permet d’évaluer, de manière très relative, le temps d’exposition des os avant leur enfouissement. Une fois dans le sol, les ossements vont subir d’autres altérations. Ce sont les vermiculations qui ont marqué toutes les surfaces des os, parfois profondément (Binford 1981). Comme l’avait proposé D. Helmer (1991), plusieurs stades ont été définis afin d’évaluer leur intensité et de permettre les comparaisons entre les structures d’un même site (ces stades sont utilisés uniquement pour les restes déterminés taxonomiquement et anatomiquement, les esquilles sont exclues car leur surface trop réduite n’est pas suffisamment représentative): V0 correspond à une surface intacte, V vermiculations rares, V1 vermiculations présentes avec encore de larges plages préservées, V2 toute la surface est vermiculée, V3 la surface est fortement vermiculée et V4 la surface entièrement recouverte n’est plus lisible. Elles ont plus ou moins limité la lecture des autres traces. Le poids des sédiments peut entraîner la fragmentation des os (Villa et Mahieu 1991). Moins fréquemment observée, la circulation d’eau induit d’autres modifications : dissolution des surfaces, coloration de l’os (manganèse), dépôts de concrétion (Brugal 1994 ; Lyman 1994).
n’ont pas le même potentiel de survie (compact/spongieux) et ne seront pas affectés de la même manière par les altérations (Brain 1981). Pour tenter de distinguer dans la composition de nos assemblages, les différents phénomènes résultant à la fois de la destruction et de la conservation différentielles et des sélections anthropiques (Binford 1981 ; Lyman 1984, 1994), nous avons utilisé la fréquence de représentation de chaque partie squelettique (Dodson et Wexlar 1979 ; Bridault 1993 ; cf. infra). En associant cette représentation à celle des stries de découpe identifiées, il est possible de proposer une interprétation du traitement des carcasses animales. La présence ou l’absence de certains éléments fragiles restes de jeunes animaux, fragment intercostal, sternèbre - ou de petite taille, mais aussi le rapport entre les extrémités et les diaphyses conservées des tibias et des humérus (Binford 1981) constituent des indicateurs de l’état de conservation des échantillons. Les remontages, les appariements et l’observation de connexions anatomiques témoignent également de l’homogénéité relative des remplissages des structures. 3.1.2.3 Fragmentation, fracturation et détermination Très souvent fragmentés dans nos collections néolithiques, les ossements ne le sont cependant pas autant que ceux de séries épipaléolithiques ou mésolithiques (Bridault 1994). Les cassures réalisées sur os frais se distinguent de celles sur os secs à partir des critères proposés par P. Villa et E. Mahieu (1991) et R. L. Lyman (1994), nous permettant d’évaluer la part de la fragmentation post-dépositionnelle (poids des sédiments, piétinement notamment) sur l’ensemble des restes déterminés et indéterminés. La proportion de fractures en spirale, la présence de traces de percussion et l’observation d’éclats (spirale et négatifs d’éclats) indiquent l’intervention humaine comme la fracturation des os pour la recherche de moelle ou la préparation culinaire. Le rapport entre Nombre de Restes déterminés et le Nombre Minimum de Parties Squelettiques par espèce, celui entre le Nombre de Restes déterminés et le Nombre de Restes total ainsi que la proportion d’esquilles rendent compte de la fragmentation. Cette fragmentation entraîne également une détermination différentielle : certains os plus fragiles ou des fragments sans éléments diagnostiques se retrouvent dans une catégorie taxinomique moins précise, grands ou petits ruminants notamment, d’autres au contraire sont mieux reconnaissables même fragmentés. Elle a donc potentiellement des effets sur la représentation des parties squelettiques. Les facteurs limitant l’analyse sont donc à la fois taphonomiques et méthodologiques. Il s’agit d’évaluer la part de chaque facteur pour comprendre la représentativité de l’échantillon étudié. Si plusieurs paramètres de quantification peuvent être utilisés et se compléter, aucune méthodologie ne permet de rétablir la perte d’information (Lyman 1994), nous allons néanmoins rechercher à l’évaluer.
La lisibilité des traces anthropiques peut donc être fortement réduite par de nombreux agents post-dépositionnels. Les indices d’activité anthropique relevés sont les stries de découpe et les brûlures mais aussi la fracturation (cf. infra). Les différentes étapes de la découpe des carcasses animales ne laissent pas forcément de traces (Binford 1984 ; Costamagno 1999). La description des différentes stries dues au tranchant des outils utilisés et leur localisation ont été indiquées afin d’identifier les différentes opérations d’écorchage, de désarticulation, de découpe en quartiers et de décharnement (Binford 1981 ; Chaix et Sidi Maamar 1992 ; Helmer 1985 ; Helmer et al. 1987 ; Lyman 1994 ; Vigne 1988). Les traces de brûlure renseignent également sur les modes de consommation mais leur origine peut être accidentelle, l’os pouvant aussi servir de combustible. On a donc distingué les brûlures partielles (d’extrémité) des brûlures totales, le type d’ossement et le degré de combustion (Théry-Parisot et al. 2004 ; Vigne 1988) et relevé la présence des esquilles indéterminées entièrement brûlées. 3.1.2.2 Conservation différentielle
Ainsi pour chaque site, les fréquences des parties anatomiques pour les principaux taxons sont exprimées en pourcentage du Nombre de Restes (% NR) confronté à un individu référence (fréquence élémentaire des catégories squelettiques individuelles) et en pourcentage des Parties
La conservation potentielle d’un os dépend principalement de sa taille, de sa résistance mécanique et chimique et de l’âge de l’individu (Auguste 1994a, 1994b ; Berensmeyer 1978 ; Binford 1981 ; Lyman 1984, 1994). Les ossements
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Observées (% PO). Le % NR par parties squelettiques permet de comparer les fréquences relatives des taxons et celles des groupes (petits et grands ruminants) et de faire ressortir la fragmentation et la détermination différentielle par ossements et par taxons. Les % PO, obtenus à partir d’un indice calculé d’après le Nombre Minimal des Parties Squelettiques (NMPS) et du Nombre Minimum d’Individu de fréquence (NMIf) le plus élevé, limitent les biais du NR et font davantage ressortir les sur ou sous représentation s et facilitent les comparaisons entre les taxons (cf. infra, 3.1.3.2)
fiabilité de l’appréciation de la morphologie des angles (Blaise 2006a ; infra).
3.1.3 Les outils de l’analyse archéozoologique Prémolaires déciduales = n°1 à 4 : D3 ; n°5 à 10 : D4 ; Première molaire non usée = n° 14 et 15 ; Incisive = n° 11 à 13
Pour ce travail, un ensemble de méthodes a été mis en place afin de transformer chaque collection d’ossements en un ensemble de données classées et quantifiées (Poplin 1976 ; Vigne 1988). Il s’agit tout d’abord de caractériser la population animale à partir de critères ostéologiques, dentaires et métriques. Un attention particulière a été portée sur la différence entre les espèces domestiques de leur équivalent sauvage (porc/sanglier par exemple), et entre le mouton et la chèvre, en raison des conséquences déterminantes de leur présence dans l’économie des hommes - chasse, élevage, productions recherchées - (Helmer 1992, 1995, 2000a ; Helmer et Vigne 2004). Les ossements ont été triés, déterminés (anatomiquement puis spécifiquement) puis comptabilisés afin d’évaluer la fréquence de chaque espèce (spectre de faune) et leur part respective dans l’alimentation carnée à partir de critères précis (Nombres de Restes, Nombre Minimum d’Individus, Nombre Minimum de Parties squelettiques, Poids de Viande et Abats notamment).
Fig. 12 : Distinction entre Ovis aries et Capra hircus à partir de la morphologie de leurs dents inférieures chez les jeunes individus (d’après Payne 1985)
Fig. 13 : Description des prémolaires 3 et 4 inférieures définitives et évolution différenciée de leur surface d’usure en fonction de l’âge chez Ovis aries et Capra hircus (d’après Helmer 2000b)
3.1.3.1 Détermination La détermination s’est appuyée sur la collection d’anatomie comparée de l’UMR 6636-LAMPEA à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme à Aix-enProvence et sur des ouvrages généraux (Barone 1996, 1997 ; Pales et Garcia 1981 ; Schmid 1972). Les travaux de C. Callou ont été utilisés pour déterminer le lapin (Callou 1997 ; 2003). La distinction entre le mouton et la chèvre a été réalisée à partir du squelette post-crânien (Boessneck et al. 1964 ; Prummel et Frisch 1986 ; Helmer et Rocheteau 1994 ; Fernandez 2001), de la morphologie des chevilles osseuses (Helmer 1979, 1992 ; Vigne 1988) et des dents, notamment les prémolaires d’après les critères de Payne (1985) pour les jeunes individus (Fig.12), de D. Helmer (2000a, 2000b) et de P. Halstead (Halstead et al. 2002) pour les adultes (Fig.13 et 14).
Fig. 14 : Distinction entre Ovis aries et Capra hircus à partir de la morphologie des prémolaires 3 et 4 inférieures définitives et celles des molaires, en fonction des angles formés au niveau de la surface occlusale (d’après Halstead et al. 2002)
M. Balasse et S. H. Ambrose (2005) ont également défini des critères discriminants à partir de la morphologie des lobes des deuxièmes et troisièmes molaires : la face mésiale du lobe est rétrécie chez la chèvre et élargie chez le mouton et la courbure du lobe est également plus prononcée chez Capra que chez Ovis (Fig.15). Cette méthode n’a pas été retenue car elle n’a pas pu être appliquée à l’ensemble du matériel étudié et reste moins précise pour les individus âgés en raison de la diminution de la hauteur de la couronne. En revanche, lorsqu’elle a été utilisée pour vérifier la détermination des quatorze individus archéologiques (douze moutons et deux chèvres), lors de l’extraction des molaires des mandibules échantillonnées pour les analyses isotopiques, elle s’est révélée tout à fait opérante. Très pratique car applicable sur les dents isolées, et complémentaire des critères de D. Helmer et P. Halstead sur les prémolaires, cette méthode devrait permettre d’augmenter les déterminations à l’avenir.
Concernant les molaires, les critères proposés par P. Halstead (Halstead et al. 2002), l’observation des angles formés au niveau de la surface occlusale des dents jugales inférieures, ont peu fonctionné sur notre matériel : les mandibules complètes sont rares sur nos sites et l’application des critères sur des dents isolées est trop hasardeuse ; lorsque les conditions d’applicabilité étaient réunies, la variabilité de la surface occlusale en fonction de l’âge a fortement gênée les observations. Le test de cette méthode de détermination sur 37 mandibules de brebis actuelles a confirmé le manque de
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
sur le diagnostic, l’âge, le sexe, la stature, le type d’exploitation (Bartosiewicz 2006) que nous avons cherché à estimer pour chaque site. 3.1.3.2. Quantification Le but recherché est d’évaluer le nombre initial d’individus tués (NI) à partir du nombre de restes laissés par les hommes à l’abandon du site (NRI) (Helmer 1992 ; Poplin 1976a, 1976b, 1978-1979 ; Vigne 1988). Les paramètres de quantification ont été fortement décrits, expliqués, et leurs limites respectives largement débattues entre de nombreux auteurs (Berensmeyer et Hill 1988 ; Brugal et al. 1994 ; Ducos 1968 ; Helmer 1979, 1992 ; Lyman 1994 ; Poplin 1976a, 1976b, 1977, 1978-1979, 1981 ; Tresset 1996 ; Vigne 1988, 1991b). Nous avons choisi l’emploi de plusieurs unités de décompte et leur confrontation afin d’en réduire leurs défauts (Vigne 1991a).
Capra hircus Ovis aries Légende : (1) Lobe mésial rétréci chez la chèvre, élargi chez le mouton (2) Courbure plus accentuée chez la chèvre que chez le mouton
Fig. 15 : Distinction du mouton de la chèvre à partir de la morphologie du lobe des deuxième et troisième molaires (d’après Balasse et Ambrose 2005)
La différence entre le porc et le sanglier a été plus délicate. D’une part, les critères fiables se trouvent au niveau du crâne, qui est fragmenté sur nos sites et d’autre part, pour les jeunes individus, en forte proportion dans nos séries fauniques, la diagnose demeure impossible (Helmer 1986b, 1987a). Seules les mesures des troisièmes molaires inférieures et supérieures, comparées à celles obtenues sur d’autres sites néolithiques du Midi de la France (Helmer 1979, 1987a), ont permis de compléter la détermination. Pour les bovins, l’aurochs, attesté au moins jusqu’à l’Age du Bronze dans le sud-est de la France, comme par exemple à la grotte Murée à Montpezat dans les Alpes-de-HauteProvence (couche 7 chalcolithique / Campaniforme ; Helmer 1979), à La Balance rue Ferruce à Avignon dans le Vaucluse (Campaniforme ; Helmer 1979) et au Mas du Vignole IV à Nîmes dans le Gard (Campaniforme ; V. Forest. in : Convertini et al. 2004), est donc potentiellement présent sur nos sites provençaux de la fin du Néolithique. Néanmoins, la taille réduite et la gracilité des os, morphologiquement très proches des bovins de Camargue (collection de comparaison de Helmer D. et référentiel ostéologique personnel en cours) constatées de manière récurrente sur nos sites, la comparaison des mesures effectuées à celles de bovins de sites du sud-est de la France (Helmer 1979 ; Favrie 2004), nous ont permis d’écarter la présence de l’aurochs, l’ensemble des os renvoie au bœuf domestique. Une détermination particulière a été réalisée pour les bovins : la reconnaissance des pathologies osseuses. Elle s’appuie sur des travaux ayant définis plusieurs critères à partir d’observations de lésions sur des bœufs actuels et historiques ayant travaillé (Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et Duru 2000 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998). Ces lésions sont dues à une irritation chronique de l’appareil locomoteur, particulièrement des ligaments et des tendons ainsi que du périoste, au niveau des articulations du bas des membres (métapodes et phalanges). Cependant, nous ne disposons pas d’effectifs suffisants pour appliquer la méthode de L. Bartosiewicz (Indices pathologiques, IP ; Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997). Pour facilité la lecture de ces déformations, nous avons présentées les cas pathologiques observés en comparaison des mêmes ossements de bovins de Camargue actuels, non déformés (collection D. Helmer). Différents facteurs peuvent intervenir
Le Nombre de Restes (NR) Le NR est utilisé comme simple comptage des ossements de l’échantillon, l’unité de base est l’os entier (élément) ou le fragment d’os identifié, tout remontage réalisé compte pour un seul reste. Brugal et al. (1994) rappellent que le Nombre Total de Restes (NRT) est égale à la somme du Nombre de Restes indéterminés (NR indet.) et du Nombre de Restes Déterminés (NRD ou NR dét.). Cette dernière unité se divise elle-même en Nombre de Restes Déterminés Anatomiquement (et non taxonomiquement) et en Nombre de Restes Déterminés Anatomiquement et Taxonomiquement (NRDt). Plusieurs paramètres influent sur le NR et induisent des biais : la conservation différentielle des os, les différences du nombre d’ossements dans le squelette entre les espèces, la fragmentation, la détermination différentielle (liée à la taille des taxons et à la fragmentation), les conditions de récolte. Il permet néanmoins d’effectuer un décompte compréhensible par tous, a l’avantage d’être un critère reproductible, objectif, simple, et fournit des effectifs suffisants pour une approche statistique. Il correspond au mode de quantification le plus fréquemment rencontré dans les publications, ce qui en fait un élément essentiel pour les comparaisons. Son utilisation nécessite de prendre en compte ses limites, le degré de fragmentation et la taille de l’échantillon et de le nuancer par d’autres paramètres. Les Nombres Minimum d’Individus (NMI) Le Nombre Minimum d’Individus (NMI) indique le nombre minimal de sujets dans l’échantillon et correspond « au nombre de pièces dont on doit admettre, en tout état de cause, qu’elles proviennent d’individus distincts » (Ducos 1968). Le NMI de fréquence (NMIf) est estimé à partir de la partie anatomique latéralisée la mieux représentée (Poplin 1978-1979 ; Vigne 1988). Le NMI de combinaison (NMIc) est estimé à partir du NMIf en prenant en considération principalement les critères d’âge (Poplin 1978-1979 ; Vigne 1988) : les stades d’épiphysation des os longs (Barone 1997) et les classes d’âge pour les dents (cf. chapitre suivant). Le NMIc fournit généralement les effectifs les plus élevés sur nos sites.
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Emilie Blaise
Le Nombre Minimum d’Individus constitue un critère subjectif pour lequel il est déterminant de préciser le mode de calcul (Poplin 1976a). De manière générale, le NMI surestime la présence d’un taxon représenté par peu de restes. Il augmente l’importance d’une espèce dont le squelette contient plus d’os, celle qui est plus fragmentée ou pour laquelle les parties ont été mieux diagnostiquées. Il implique également l’existence d’une équivalence entre un élément et un animal entier, or sur nos sites d’habitats néolithiques, il peut exister une sélection de segments anatomiques, résultant d’une chasse ou de la découpe en quartiers des animaux domestiques pour la consommation (Binford 1984 ; Brugal et al. 1994 ; Helmer 1992). NR et NMI donnent « une image déformée du Nombre Réel d’Individus » présent dans l’assemblage (Vigne 1988, p.23). Il n’existe pas non plus de relation linéaire entre ces deux unités de décompte (Poplin 1976b). De plus, ce que l’on recherche, ce n’est pas tant le nombre de fragments d’un os considéré mais bien le nombre de parties squelettiques présent par espèce.
% PO = NMPS / (NMIf x fréquence théorique de l’os dans le squelette) x 100 Il représente à la fois ce qui s’est conservé, ce que l’on a récupéré lors de la fouille, ce que l’on a déterminé et ce que les hommes ont sélectionné. Il permet d’éviter les biais du NR, d’atténuer les effets de la fragmentation et des différences du nombre d’ossements entre les espèces. Cet indice permet des comparaisons plus fiables entre les espèces. Néanmoins, les effectifs plus réduits des NMPS (inférieurs à 30) limitent parfois les comparaisons, entre les espèces de différentes structures d’un site par exemple. L’utilisation d’un codage précis (Annexe) et systématique permet d’établir des NMPS et des NMIf fiables, facilité par le traitement informatique, ce qui en fait un critère plus objectif et reproductible. Le Poids de Viande et Abats Pour appréhender la part de chaque espèce dans l’alimentation, « c’est la biomasse représentée par chaque espèce qui nous importe et non le nombre de morceaux que son squelette peut donner après dissociation et fragmentation » (Vigne 1991a, p. 444), un bovin ne fournissant pas la même quantité de viande qu’un mouton ou une chèvre (Helmer 1992 ; Vigne 1991a). Au Néolithique, pour évaluer la valeur relative des animaux, on considère qu’un bœuf équivaut à dix caprinés domestiques (Helmer 1992), estimation très imagée mais qui manque de précision, notamment pour l’âge et la taille, qui induit des variations au niveau du poids. Nous avons choisi d’estimer la biomasse selon la méthode du Poids de Viande et Abats (PVA), proposée par J.-D. Vigne (1988), établie à partir de l’évaluation du poids de l’animal sur pied (PP), du rendement brut de boucherie (RBB), du Nombre Minimum d’Individus de combinaison (NMIc) et de l’âge pour chaque espèce.
Du fragment d’os à la représentation des parties du squelette Pour chaque partie anatomique par espèce, on évalue un Nombre Minimum des Parties Squelettiques (NMPS) afin de tenir compte des régions des segments des os considérés partie de la diaphyse, extrémités proximale, distale pour les os longs par exemple - en fonction de sa latéralisation (NMPS gauche et droit puis total), ce qui permet de réduire les effets de la fragmentation. Il s’agit de l’estimation du nombre minimal pour une catégorie anatomique désignée. Pour faciliter l’estimation des NMPS et augmenter sa fiabilité, un codage, par zone, face, de chaque partie anatomique, a été réalisé pour localiser le fragment retrouvé de manière systématique, ce qui permet des tris efficaces ensuite : « on recherche les fragments osseux qui se chevauchent et par conséquent s’excluent » (Costamagno 2004). Cette méthode (NMPS gauche et droit puis total) permet de donner le NMPS défini par J.-D Vigne (1988), pour qui le NMPS le plus élevé d’une espèce donnée correspond au NMIf (soit pour nous le NMPS latéralisé) et de fournir un paramètre équivalent au Nombre Minimum d’Elément (NME) défini par L. R. Binford (1984) (soit ici le NMPS total). Plusieurs méthodes de quantification des parties du squelette existent et les nombreux auteurs s’accordent sur l’utilisation des NMI ou des NMPS plutôt que du NR (Binford 1981 ; Lyman 1994 ; Poplin 1977 ; Vigne 1988), pour évaluer et comparer les fréquences des différentes parties anatomiques. L’objectif est de rechercher les sur ou sous représentations squelettiques. Pour ce faire, nous avons choisi d’utiliser un indice des Parties Observés, % PO, (Brain 1981 ; Bridault 1993 ; Dodson et Wexlar 1979), dont la représentation graphique (histogrammes ou squelettes en nuances de gris) est particulièrement démonstrative de la destruction différentielle ou de la sélection anthropique. Cet indice, effectué pour chaque partie squelettique, s’appuie sur le NMPS (total), le NMIf le plus élevé et prend en compte le nombre de l’os présent dans le squelette de l’espèce considérée :
3.1.3.3 Ostéométrie et statistiques Autant que possible, les recommandations récentes concernant l’emploi des statistiques pour l’analyse archéozoologique (Vigne et al. 2005) ont été appliquées, dans les limites de notre matériel. En effet, leur utilisation a été fréquemment réduite par les effectifs restreints (NR, NMI, NMPS ou mesures) de nos séries fauniques. Les normes utilisées pour les mesures font référence à A. von den Driesch (1976) afin d’utiliser les dénominations internationales, quelques-unes ont été empruntées à P. Ducos (1968). Elles sont présentées par sites et par espèces et regroupées en annexe (volume Annexes). Pour l’ensemble des espèces, la fragmentation et la présence des juvéniles ont fortement limité la prise de mesures. Morphologie des animaux La taille Peu de séries de mesures pour le même ossement d’une espèce dépasse les six, ce qui n’a permis que très rarement de faire une analyse biométrique. Pour palier le manque d’effectifs, la méthode des Log-Ratio (Log Size Index, LSI) a été utilisée (Helmer 1991a ; Meadow 1999) pour les taxons
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
regroupant un minimum de 24 mesures : les mesures effectuées sont converties en logarithmes et soustraites à un standard. Pour le mouton, le référentiel utilisé est un mouflon corse (Jausiers, 04 ; Helmer), et pour le bœuf, un taureau et une vache de Camargue (collection Helmer), ce sont dans les deux cas des animaux de morphologie le plus proche possible des bêtes néolithiques. Elle nécessite, au préalable, une approche statistique (Helmer et al. 2005a ; Vigne et al. 2005) afin d’éviter tout problème d’allométrie. Pour chaque site, nous avons comparé les répartitions des fréquences des LSI entre les différentes parties anatomiques et testé l’homogénéité des résultats en comparant les moyennes obtenues à l’aide du test ANOVA - ANalysis Of Variance (avec le logiciel Past).
des facteurs taphonomiques à la détermination elle-même et de parvenir à caractériser les activités anthropiques. Gardons à l’esprit, que les paramètres utilisés ne permettent qu’une « estimation imparfaite de la part de chaque espèce » (Vigne 1991a, p. 444). Certaines limites sont inhérentes à l’archéologie elle-même, nous n’avons jamais tout, nous travaillons à partir d’échantillons, reste à savoir ce qu’ils représentent. Les séries de faune retenues correspondent également à un état de la recherche sur la fin du Néolithique en Provence. Les données fauniques issues de ces huit sites restent encore insuffisantes pour représenter de manière équivalente et significative l’ensemble des groupes culturels dans leur diversité géographique et chronologique. Mais notre contribution à la caractérisation de ces groupes -par l’approche du système technique de l’exploitation des ressources animales- se situe davantage au niveau des comportements humains que de la définition chronoculturelle à proprement parler, fournie par d’autres données qualitatives comme la céramique et l’industrie lithique. Les interrogations au niveau de la périodisation, de la contemporanéité ou de la succession chronologique, et les études en cours, rendent également difficile une approche comparative et les évolutions dans le temps de la gestion des ressources animales. Certains groupes, Couronnien et RhôneOuvèze, se trouvent également mieux représentés que le Campaniforme, principalement en raison de la disponibilité des séries fauniques issues de contextes fiables : le Campaniforme est un phénomène pluriel, qui nécessiterait une étude de la faune à lui seul, à l’échelle européenne, pour tenter d’observer les comportements alimentaires de ces groupes humains… Mais il est une chose de trouver un gobelet, il en est une autre de trouver des ossements suffisamment bien conservés et issus de niveaux d’occupation. Le site des Calades (Orgon, Bouches-duRhône), étudié en collaboration avec D. Helmer, est un des rares sites de la phase ancienne du Campaniforme à fournir des données utilisables que nous avons choisi d’inclure en raison des problématiques qu’il permet d’aborder. Notre analyse se situe donc davantage à l’échelle des hommes et du site : retrouver à partir des choix d’approvisionnement carné, des pratiques pastorales et des produits exploités, des éléments de l’organisation économique, sociale et culturelle de ces sociétés complexes. Pour compléter notre corpus, nos résultats seront comparés avec d’autres études de faunes disponibles, subcontemporaines et régionalement proches, afin de replacer notre approche dans une dynamique régionale et chronoculturelle (Blaise 2005, 2006b ; Blaise et al. sous presse ; Helmer 1979 ; Helmer et al. 2005b) et d’intégrer d’autres types de sites, notamment les occupations en cavités, comme le site de Combe-Obscure (Lagorce, Ardèche ; D. Helmer 1991b) et la grotte Chazelles (Saint-André-de-Cruzière, Ardèche ; Favrie 2004). Afin d’élargir nos hypothèses sur la fonctionnalité des sites et l’évolution des pratiques d’élevage, ils seront comparées aux données issues de nombreux sites du Néolithique à l’Age du Bronze de Méditerranée (Helmer et al. 2007).
Dimorphisme sexuel Plusieurs critères morphologiques permettent de différencier les mâles des femelles et plus rarement les animaux castrés (Arbogast 1994 ; Grigson 1982 ; Méniel 1984). Le coxal, au niveau du pubis, (Helmer 1992) n’a que très rarement permis le sexage des bovins et des caprinés car trop fragmenté. Les chevilles osseuses ont livré quelques informations essentiellement chez les caprinés, les restes des bœufs sont en mauvais état de conservation. Les dents peuvent être utilisées comme les canines des suinés, mais les données sont rares car nos individus sont en majorité des jeunes. La méthode de D. Helmer et H. Monchot (2006), qui fournit une approche statistique de la morphologie des molaires inférieures pour déterminer le sexe des bovins, n’a pas pu être appliquée en raison d’effectifs trop faibles. Pour aborder ce dimorphisme à partir de nos petits échantillons, nous avons utilisé la méthode de l’Analyse des mélanges (Monchot et Léchelle 2002), sur les quelques séries de mesures disponibles, notamment les phalanges des bœufs. En effet, elle a été récemment appliquée aux bovins de la moyenne vallée de l’Euphrate (Helmer et al. 2005a) pour démontrer la réduction du dimorphisme sexuel dès le début de la domestication et à ceux du site de Cafer Höyük (Malatya, Turquie) (Helmer 2008b). Pour vérifier la normalité des distributions, le test de Shapiro et Wilk a été effectué (Chenorkian 1996 p.73-76). Autres applications statistiques Lorsque les effectifs sont suffisants (NR dét. supérieur à 30 par taxon), le test de l’écart-réduit (dit du Z) a été employé pour comparer les proportions des principaux taxons entre les différentes structures d’un même site notamment (Chenorkian 1996 p.27-29). Il a également servi à comparer les fréquences des âges d’abattage entre les sites ou les structures d’un même site ; dans le cas où les effectifs sont plus faibles, nous avons employé le test de Spearman. Le test du Chi-deux a été utilisé pour comparer la distribution de la courbe de survie théorique (« herd security » Stein 1987 ; cf. infra, 3.2.1.2) avec celle obtenue pour chaque site. 3.1.4 Limites de l’étude Ainsi l’analyse des collections fauniques se trouve à la fois limitée par leur taille et leur état de conservation, principalement la fragmentation. Plusieurs méthodes ont été utilisées afin d’évaluer les différents biais pouvant intervenir,
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Emilie Blaise
en évidence au Néolithique, marque la récurrence d’une pratique sur le long terme en un lieu donné (Helmer et Vigne 2004, p. 400). Elle suggère qu’il est peu probable que les profils de type mixte correspondent à une succession de types purs accumulés mais traduisent bien l’exploitation de plusieurs produits. Les travaux récents tendent d’ailleurs à nuancer ces modèles théoriques et ont montré au contraire la mixité des exploitations au Néolithique (Blaise 2005 ; Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2007 ; Vigne et Helmer 1999, 2007), hypothèse renforcée par les exemples d’élevages traditionnels. Plusieurs études ethnologiques, comme celles de J.-D. Digard (1981), P. Halstead (1998), M.-H. Papoli-Yazdi (1991), ou C. Rendu (2003) offrent des détails précieux sur les systèmes d’élevage intégrés à la vie des groupes humains et contribuent à élargir le champ des possibles. Enfin, « il existe de nombreuses façons de gérer un cheptel même pour un même objectif économique » (Balasse et al. 2007, p. 8), ce qui a amené les auteurs à proposer plusieurs formes de gestion par produit exploité (Helmer et Vigne 2004 ; Vigne et Helmer 1999, 2007), toujours dans le but de tendre vers la description de la diversité des systèmes d’élevage néolithiques. Dans notre interprétation, le raisonnement sera donc effectué en terme de tendances de gestion, de probabilité, et le propos nuancé autant que possible, l’analyse étant réalisée en fonction de l’état actuel des recherches, de futures méthodes permettront en toute vraisemblance de réviser nos hypothèses.
3.2. Méthodes d’approche de la gestion des troupeaux : âges dentaires, profils d’abattage et modes d’exploitation théoriques La détermination des âges de mortalité des animaux domestiques est réalisée à partir des dents, éléments squelettiques abondants et bien conservés sur nos sites, et pour cette raison privilégiés dans la plupart des études archéozoologiques (Ducos 1968 ; Helmer 1979 ; Vigne 1988). Elles fournissent des informations plus précises que les stades d’épiphysation des os. Lorsqu’un os crânien ou post-crânien donne un âge non représenté par les dents, il est systématiquement comptabilisé dans la classe d’âge correspondante. Des histogrammes sont ensuite établis à partir des fréquences du nombre de restes de dents (inférieures et supérieures) par classe d’âge, appelés « profils d’abattage ». Les dents isolées comme celles enchâssées dans les maxillaires ou les mandibules, ont été décomptées afin d’atténuer les effets de la dissociation et de la fragmentation (Vigne 1988). Le NMIc est également indiqué pour chaque profil. Les effectifs sont corrigés en fonction de la durée des classes d’âge théoriques considérées, afin de compenser les différences d’amplitude et de probabilité entre les classes les plus jeunes larges de quelques mois et celles des adultes qui peuvent s’étaler sur plusieurs années (Ducos 1968 ; Helmer 1992, 1995 ; Helmer et Vigne 2004 ; Payne 1973). L’analyse des profils néolithiques est effectuée au cas par cas, en fonction de l’ensemble de la distribution des âges d’abattage, des caractéristiques physiologiques et biologiques de chaque animal (Helmer 1979 ; Tresset 1996 ; Vigne 1988) et des données archéologiques par site, puis comparée à d’autres profils disponibles (cf. Partie 2). Après avoir présenté les méthodes utilisées, une attention particulière est portée à l’interprétation des fréquences des âges d’abattage en termes de production, pour la viande, le lait, les toisons et la force de travail. Les lignes introductives qui suivent concernent plus particulièrement les moutons, les chèvres et les bœufs que les suinés, car, d’une part, ces derniers fournissent principalement de la viande et de la graisse, et d’autre part, leur statut sauvage ou domestique reste souvent difficile à définir sur nos sites néolithiques. Notre démarche d’analyse reste cependant la même, notamment au niveau des précautions d’utilisation des modèles théoriques de gestion des troupeaux. Si chaque animal abattu fournit de la viande, le choix d’abattage nous renseigne également sur les produits recherchés et exploités durant le vivant de l’animal (Helmer 1992). Il ne faut pas perdre de vue les limites de notre approche : certains paramètres nous échappent, comme la durée des occupations, la fréquence des abattages, les quantités, les moyens de conservation de la viande par exemple. Les abattages peuvent également être motivés par d’autres attentes que se nourrir, liées à la vie sociale des groupes humains (fêtes, rites domestiques ou religieux). Les profils d’abattage sont le résultat de l’accumulation de restes osseux pendant un certain temps (généralement indéfinissable), durant lequel les modalités d’exploitation ont pu varier comme nous le rappelle certains exemples historiques (Rendu 2003). Néanmoins, l’existence de profils d’abattage de type « pur » (au sens défini par Payne 1973), c'est-à-dire l’exploitation spécialisé d’un seul produit, mise
3.2.1. Les caprinés domestiques 3.2.1.1 Estimation des âges d’abattage La détermination des âges de mortalité des caprinés domestiques est réalisée en fonction des séquences d’éruption des dents lactéales et définitives et des stades d’usure dentaire. Les méthodes appliquées à notre matériel sont celles proposées par D. Helmer (1995, 2000a, 2000b ; Helmer et Vigne 2004), qui s’appuient sur la morphologie de la table d’usure de la surface occlusale des dents inférieures (d’après Payne 1973) et sur les indices d’usure (i) pour les dents inférieures et supérieures (Fig.17 ; Fig.18). Les indices (i), mesurés selon la méthode de P. Ducos (1968), correspondent à la hauteur du fût (h) rapportée au diamètre transverse au collet (dt) (Fig.16).
Fig. 16 : Mesures de la hauteur de la couronne (h) et du diamètre transverse au collet (dt) d’une molaire supérieure (A) et inférieure (B) de caprinés domestiques selon Ducos 1968 (d’après Helmer 2000a). i = h / dt
Les classes d’âge (A, B, C, D, E-F, G, H-I) sont celles proposées par S. Payne (1973). Ces méthodes ont été testées à partir d’un référentiel actuel de brebis (Blaise 2006a ; cf. infra 3.2.1.3). Elles sont également compatibles avec celle de S. Payne (1973), de A. Grant (1982) comme le rappelle les auteurs (Vigne et Helmer 2007).
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Classes d'âge Payne
Années
A
0 à 0,17
B
0,17 à 0,5
Dents inférieures
D4
M1
Dents supérieures
M2
4
D
M3
M
M
2
M
3
Corr.
x6
x3 3,0
5,0 C
1
0,5 à 1
x2 4,1
D
5,5
2,5
3,5
1à2
EF
x1 3,5
4,9
5,5
2,0
3,0
3,4
2,5
3,5
4,7
1,5
2,2
2,8
1,5
2,4
3,35
1,0
1,8
2,0
2à4
G
x 0,5
4à6
HI
x 0,5
>à6
x 0,25
Fig. 17 : Valeurs limites des indices d’usure des caprinés domestiques en fonction des classes d’âge (d’après Helmer 1995, 2000a ; Helmer et Vigne 2004)
2-6 mois
2
DE
1-3 ans
2
B
2-6 mois
3
EF
2-4 ans
4 BC
2-12 mois
4
EF
5 BC
2-12 mois
5
6
6-12 mois
6
3
C
Payne
B
2
(éruption à 3 mois)
1
BC
C
6-12 mois
2
3
C
6-12 mois
2-4 ans
4
C
EF
2-4 ans
5
EF
2-4 ans
2-6 ans
Classes d'âge
AB
Stades d'usure
1
M3
N°
Payne
1-3 ans
N°
Code
M2 Classes d'âge
Payne
DE
A
Code
M1
Stades d'usure
Classes d'âge
Payne
1
1
Stades d'usure
Classes d'âge 0-2 mois
Payne
N°
N°
Stades d'usure
N°
Code
P4
Classes d'âge
Code
D4
Stades d'usure
Code
(éruption à 9 mois)
1
CD
(éruption à 18 mois)
D
1-2 ans
2
E
2-3 ans
3
D
1-2 ans
3
E
2-3 ans
6-12 mois
4
D
1-2 ans
4
F
3-4 ans
C
6-12 mois
5
D
1-2 ans
5
F
3-4 ans
6
C
6-12 mois
6
DE
1-3 ans
6
F
3-4 ans
7
CD
6 mois 2 ans
7
E
2-3 ans
7
F
3-4 ans
0-6 mois
0-12 mois
< 2 ans
7 CD
6 mois 2 ans
7 EFG
8
D
1-2 ans
8
EFG HI
2-10 ans
8 DEF
1-4 ans
8 EFG
2-6 ans
8
F
3-4 ans
9
D
1-2 ans
9
GHI
4-10 ans
9
FG
3-6 ans
9
H
6-8 ans
9
F
3-4 ans
10
D
1-2 ans
10 FG
3-6 ans
10
H
6-8 ans
10 FGH
11
D
1-2 ans
11 FG
3-6 ans
11
HI
6-10 ans
11
I
8-10 ans
12
D
1-2 ans
12 FG
3-6 ans
12
HI
6-10 ans
12
I
8-10 ans
13 FG
3-6 ans
13
HI
6-10 ans
13
I
8-10 ans
14 GHI
4-10 ans
14
HI
6-10 ans
14
I
8-10 ans
15
I
8-10 ans
16
I
8-10 ans
3-8 ans
Fig. 18 : Usure dentaire et classes d’âge correspondantes : codes utilisés pour les stades d’usure de la surface occlusale des dents inférieures des caprinés domestiques (d’après Payne 1973)
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Emilie Blaise
En raison du rôle différent et souvent complémentaire des deux cheptels dans les systèmes techno-économiques des sociétés néolithiques (Helmer et Vigne 2004), les dents de moutons ont été différenciées de celles des chèvres, chaque fois que cela a été possible (Halstead et al. 2002 ; Helmer 2000a, 2000b ; Payne 1985). Les résultats sont présentés en Nombre de restes de dents (NRd) inférieures et supérieures puis total par classes d’âge. Pour faciliter les comparaisons, les effectifs seront également donnés en Nombre Minimum d’individus de combinaison. Un premier profil est réalisé à partir du Nombre de restes de dents inférieures et supérieures des caprinés puis deux autres à partir du Nombre de restes de dents inférieures seulement afin de distinguer la contribution des moutons et celle des chèvres, lorsque les effectifs sont suffisants.
en fonction des principaux produits exploités et des différentes stratégies de production (production de subsistance ou spécialisation), ont été améliorées et affinées (Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2007 ; Vigne et Helmer 1999, 2007). L’ensemble des systèmes d’exploitation pour le lait, la viande, les toisons et de leurs modalités de gestion, ont été établis à partir de nombreuses données archéologiques (plus de 50 sites du Néolithique à l’Age du Bronze du Midi de la France et au Proche-Orient) et actuelles. L’observation de la conduite des ovins dans des élevages extensifs en Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis 2003 (Blaise 2005, 2006a) et les informations recueillies auprès d’éleveurs provençaux (élevage de Mérinos d’Arles à Saint-Martin de Crau dans les Bouches-du-Rhône et de brebis Préalpes du Sud à Digne dans les Alpes-de-HauteProvence), complétées par les lectures d’ouvrages récents sur l’élevage actuel des caprinés (Fabre 2000 ; Kuhnemann 2004 ; Peyraud 2004 ; Ruas et al. 2005a ; Simiane 2003 ; Théwis et al. 2005 ; Toussaint 2001a, b), permettent de documenter les abattages qui interviennent dans la régulation démographique du troupeau et d’enrichir l’interprétation des abattages dans certaines classes d’âge, notamment pour les agneaux à viande et les femelles de réforme.
3.2.1.2 Interprétation des profils d’abattage L’interprétation des profils d’abattage des caprinés domestiques en terme de production s’appuie sur plusieurs travaux ayant permis de définir différents types d’exploitation (Halstead 1992, 1998 ; Helmer 1979, 1992 ; Helmer et al. 2007 ; Helmer et Vigne 2004 ; Payne 1973 ; Vigne et Helmer 1999, 2007). Chaque type d’exploitation implique des stratégies d’abattage particulières (Fig.19). Dans ces élevages, les choix d’abattage seront différents selon que l’on recherche à obtenir une viande plus tendre ou un rendement carné maximum, de grandes quantités de lait ou non, ou encore à exploiter les toisons. L’exploitation d’un seul produit est très rare pour le Néolithique du sud-est de la France (Types purs de Payne 1973), la mixité des exploitations semble la norme à cette période (Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2007). La présence de certains types purs peut être dû à la pratique de l’allotement (gestion du troupeau en plusieurs lots séparés) et celle de profils tronqués à une gestion saisonnière particulière (Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b, 2007). L’interprétation est parfois délicate puisque les exploitations sont généralement mixtes, entraînant une superposition des pics d’abattage.
Typologie des exploitations Déjà fortement documentée (Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2007 ; Vigne et Helmer 1999, 2007), cette typologie, jugée essentielle dans l’élaboration de notre travail, a été intégrée pour faciliter la compréhension. Dans cette perspective, des profils archéologiques ont été présentés afin de fournir des exemples d’interprétation des différents types de distribution des âges d’abattage et les principaux éléments ont été regroupés dans une figure de synthèse (Fig.20). Pour chaque type d’exploitation, des courbes de survie (méthode suivant Stein 1987, Vigne 1988 et Vigne et Carrère 2007) ont été établies d’après les profils d’abattage (% Nombre de Restes de dents corrigé) à partir des données publiées (Helmer et al. 2007) : ces courbes fournissent ainsi une estimation théorique des classes d’âge gardées en vie afin de tendre vers la restitution d’une image du troupeau vivant.
% de survie
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits (type pur)
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Viande
Pour l’exploitation de la viande, on distingue : - l’abattage des jeunes individus entre plus 2 mois et 1 an environ qui marque une recherche d’une viande tendre (appelé type a) (Fig.21). Les classes d’âge concernées sont 26 mois (classe B), 6 mois- 1 ans (classe C) et dans une moindre mesure 1-2 ans (classe D) avec une plus forte fréquence en C (6 mois-1 an). - l’abattage des jeunes adultes entre 1 et 2 ans, au maximum de leur poids (profil type b). Dans les profils, les abattages se repartissent entre les classes D, (un pic d’abattage), et dans une moindre mesure, C et EF. Il est possible d’envisager une période d’engraissement des jeunes, abattus ensuite au maximum de leur rendement carné (Fig.22). Cette hypothèse est renforcée par la présence d’ovins castrés observés au Proche-Orient au début du Néolithique céramique vers 70006300 avant notre ère (Helmer et Vigne 2004).
Lait Toisons
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Fig. 19 : Courbes théoriques de survie des caprinés domestiques en fonction des différentes stratégies d’exploitation : lait, viande et laine (d’après Payne 1973)
Depuis les travaux de S. Payne 1973, les méthodes permettant d’aborder les modalités de gestion des troupeaux,
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Classe A 0 à 2 mois Classe B 2 à 6 mois Classe C
agneaux de lait abattus avant 2 mois mortalité infantile Recherche d'une forte production de lait
Lait type a
agneaux abattus après le sevrage, appelés laitons (agneaux dits finis) 2-3 mois agneaux lourds de bergerie, 3 à 4 mois Fin de l'exploitation du lait et premiers agneaux abattus pour leur viande agneaux appelés tardons, 6-7 mois
Viande type a
tris des jeunes âgés de 7-12 mois (jeunes mâles abattus), choix des reproducteurs, agnelles 6 à 12 mois conservées Renouvellement du troupeau et exploitation orientée vers la viande tendre Classe D 1 à 2 ans
animaux abattus au maximum de leur rendement carné appelés antenais ou broutards (souvent mâles castrés) Elimination des femelles sans agneaux (agneaux morts nés ou stériles)
Viande type b
Régulation du troupeau et recherche de viande
Classes EF abattage des femelles produisant moins de lait ou peu prolifiques 2 à 4 ans Classes G 4 à 6 ans
Début de la réforme et exploitation du lait poursuite de l'abattage des femelles en fonction de la diminution de leur production de lait
Lait type b
abattage des bêtes dont la qualité des toisons diminue, renouvellement des reproducteurs Poursuite de la réforme et exploitation des toisons
Toisons
Classes HI poursuite de l'abattage des individus dont la qualité des toisons diminue réforme générale (encore aujourd'hui, les femelles prolifiques et bonnes laitières et certains mâles reproducteurs sont gardés jusqu'à 10 ans)
> 6 ans
Toisons et Réforme
Réforme finale
Fig. 20 : Typologie des exploitations : âges d’abattage, régulation du troupeau, productions recherchées et apports des systèmes d’élevage actuels du sud est de la France (d’après Blaise 2005, 2006a ; Helmer 1992 ; Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2007 ; Vigne et Helmer 1999, 2007).
profil d'abattage
Dans les élevages ovins actuels, ils correspondent aux antenais, qui fournissent « une viande plus mûre et plus rouge sans être aussi forte que le mouton de plus de deux ans » (Kuhnemann 2004 p 84). Pour les chèvres, la viande de ces jeunes adultes, au goût plus prononcé, peut, parfois, être rapprochée de celle du gibier, comme le chevreuil ou le cerf (Simiane 2003, p. 87).
courbe de survie
% 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
Maghzaliyah, IRAK (Niveaux 6/8, fin PPNB ; NRd = 46 ; Helmer)
Viande type a
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L’exploitation du lait se caractérise par : - l’abattage des agneaux entre la naissance et 4 mois environ (type a). Les classes d’âge concernées sont 0-2 mois (classe A) et dans une moindre mesure 2-6 mois (classe B) (Fig.23). Le choix d’abattre des jeunes avant 2 mois correspond, selon Halstead (1998), à la recherche d’une forte production de lait avec la création de surplus (échange, commerce). Néanmoins l’exploitation du lait ne nécessite pas forcément un abattage précoce des agneaux, il suffit de restreindre simplement leur consommation et d’exploiter le lait des mères (Halstead 1998, Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2007 ; PapoliYazdi 1991 ; Rendu 2003 ; Vigne 2005). Un pic d’abattage dans la classe B (2-6 mois) traduit à la fois une recherche de viande tendre et l’exploitation du lait (Blaise 2005, 2006a et infra). - l’abattage des femelles dont la production de lait diminue (type b), intervient entre 2 et 4 ans (classe EF) et se poursuit, dans une moindre mesure, entre 4 et 6 ans (classe G) (Fig.24).
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Fig. 21 : Exemple d’interprétation de la distribution des âges d’abattage des caprinés domestiques pour la viande tendre : profil d’abattage (d’après Helmer et al. 2007) et courbe de survie correspondante (NRd)
profil d'abattage
courbe de survie
% 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
Sheikh Hassan, SYRIE (milieu Uruk ; NRd = 644 ; Vila 1988)
Viande type b
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L’étude menée par Papoli-Yadzi (Papoli-Yadzi 1991 ; Digard et Papoli-Yadzi 2001), dont plusieurs éléments sont retranscrits dans des ouvrages généraux récents, M.-P. Horard-Herbin et Vigne (2005) et J.-D. Vigne (2005), témoigne de variations possibles dans les modes d’exploitation du lait. Chez les semi-nomades kurdes du
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Fig. 22 : Exemple d’interprétation de la distribution des âges d’abattage des caprinés domestiques pour la viande : profil d’abattage (d’après Helmer et al. 2007) et courbe de survie correspondante (NRd)
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Emilie Blaise
Nord du Khorossan iranien, où le lait des brebis est consommé de manière journalière et utilisé pour la fabrication de yaourt, de beurre et de ses dérivés, les petits ne sont pas abattus juste après la naissance mais conservés durant la lactation, période où ils sont régulièrement séparés des mères pour prélever une partie du lait. Les jeunes mâles sont abattus après le sevrage entre 2 et 3,5 mois, pendant l’estive, en fonction des besoins alimentaires. Dans leur système d’élevage, l’exploitation laitière se traduit à la fois par l’abattage de jeunes âgés de quelques mois (classe B) et par celui des femelles de réformes moins prolifiques et dont la production de lait diminue (classe EF et G).
profil d'abattage
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
El Kowm 2, SYRIE ( PPNA ; NRd = 34 ; Helmer 2000a)
Viande type a, Toisons et Lait type b
0 profil d'abattage
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courbe de survie
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Fig. 25 : Exemple d’interprétation de la distribution des âges d’abattage des caprinés domestiques pour les toisons, la viande tendre et le lait : profil d’abattage (d’après Helmer et al. 2007) et courbe de survie correspondante (NRd)
% 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
courbe de survie
%
Combe Obscure, FRANCE (Couche 5, Chasséen ; NRd= 39 ; Helmer 1991)
Courbes de survie et systèmes économiques Lait type a
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On dispose ainsi de courbes théoriques de survie des caprinés domestiques qui permettent d’obtenir une estimation du troupeau sur pied en fonction des différentes stratégies d’exploitation spécialisée ou mixte (lait, viande et laine), plus nuancées que les types purs définis par S. Payne (1973), et offrent également l’avantage de pouvoir être comparés aux modèles théoriques de G. J. Stein (1987) (Fig.26 ; Annexe II.1).
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Fig. 23 : Exemple d’interprétation de la distribution des âges d’abattage des caprinés domestiques pour la production du lait : profil d’abattage (d’après Helmer et al. 2007) et courbe de survie correspondante (NRd)
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits
profil d'abattage
courbe de survie
100 90 80
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
% de survie (NRd)
% Ras Shamra, SYRIE ( VC2/3, fin PPNB ; NRd = 42 ; Helmer)
Lait type b et Viande type a
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Viande type a
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Viande type b Lait type a
Fig. 24 : Exemple d’interprétation de la distribution des âges d’abattage des caprinés domestiques pour le lait et la viande tendre : profil d’abattage (d’après Helmer et al. 2007) et courbe de survie correspondante (NRd)
Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b
Fig. 26 : Courbes théoriques de survie des caprinés domestiques en fonction des différentes stratégies d’exploitation spécialisée ou mixte : lait, viande et laine (Calculées d’après les données de Helmer et al. 2007)
L’exploitation des toisons - on ne parle pas encore de laine, la sélection des poils fins n’aboutit réellement qu’à l’Age du Bronze, les premières vraies toisons laineuses étant plus tardives encore (Ryder 1992, 1993) - ne se voit que lorsqu’elle est intensive et ne nécessite pas l’abattage de l’animal. Au contraire, l’éleveur conserve les adultes jusqu’à ce que la qualité des toisons diminue, ce qui ce traduit dans les profils, par la forte présence d’animaux de 4 à 6 ans (classe G) et surtout de plus de 6 ans (classe HI) (Fig.25). Cet abattage se superpose à celui de la réforme.
Pour chaque site, les courbes de survie sont réalisées à partir du % NRd corrigé - celle établie à partir du % NMIc corrigé est également donnée pour faciliter les comparaisons. En effet, dans ses travaux sur les sociétés au 3e millénaire dans le sud-est de la Turquie, G. J. Stein (1987) définit les concepts de groupes consommateurs et producteurs et propose des modèles théoriques pour caractériser les systèmes économiques des groupes humains (Fig.27). Les choix d’abattage - et par conséquent le pourcentage de survie
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
des troupeaux qui en découle - permettent de distinguer plusieurs degrés de spécialisation dans la production : de l’exploitation des produits à fins de subsistance, aux élevages spécialisés autour d’un ou plusieurs produits avec création de surplus (producteurs), jusqu’aux élevages orientés vers l’échanges d’animaux sur pieds ou de produits animaux (Fig.27). En plus des modes d’exploitation des principaux produits animaux, l’auteur propose, en effet, un système de production pastoral spécialisé, basé sur l’échange entre sites, dont les stratégies sont complémentaires (production/consommation) : certains groupes élèvent des animaux et exploitent leurs produits, avec surplus, dont une partie est destinée à d’autres groupes qui les consomment. « Under this system, rural producers supply larger centers with young animals (predominantly males, ages 1-3 years) for meat consumption, wile retaining the older females animals in the village as breeding stock » 9 (Stein 1987, p. 1006). Les modes d’abattages des groupes consommateurs se caractérisent ainsi par l’absence ou la rareté des juvéniles (moins d’un an) et des vieilles bêtes, la plupart des animaux abattus ont entre 1 an et 3 ans ; ceux des groupes producteurs sont marqués par la présence des juvéniles (mortalité infantile), très peu d’individus entre 1 et 3 ans, avec une réforme des bêtes à partir de 6-7 ans.
permettent de réduire le risque d’erreur pour l’estimation de l’âge de mort de l’animal, ainsi que l’utilisation conjointe des stades d’usure et d’éruption dentaires et des hauteurs de couronnes (Blaise 2006a ; Helmer 1995, 2000a ; Helmer et Vigne 2004). Nous avons conservé les définitions des modèles de G. J Stein mais adapté l’estimation des fréquences des âges de mortalité et les pourcentages de survie à la méthode D. Helmer - entièrement compatible avec celle de Payne (1973) - et donc aux classes d’âge utilisées (en tenant compte de la correction), afin de pouvoir comparer nos données (Fig.27). Pour chaque site, les pourcentages de survie sont établis à partir des fréquences des âges de mortalité (corrigées) selon le principe de 100 % de survie à la naissance et 0 % pour la classe d’âge « plus de 6 ans ». Aussi, si chaque profil d’abattage traduit des modes de consommation, il reste à définir s’il s’agit d’éleveurs, à la fois producteurs (sans surplus) et consommateurs, où tous les âges d’abattage sont concernés, de producteurs (avec surplus) ou de consommateurs uniquement, où certains groupes d’âges sont davantage abattus, entraînant la nécessité de recourir à d’autres groupes pour renouveler leurs troupeaux. Dans notre interprétation, il est donc nécessaire de raisonner en termes de viabilité du troupeau, « herd security » (Stein 1987, p. 107), afin d’évaluer si les abattages effectués permettent ou non le renouvellement du cheptel, si ce dernier peut fonctionner sans l’apport extérieur d’autres bêtes, et ainsi tenter, par la même, d’estimer le degré d’autosuffisance et/ou de dépendance de l’économie des groupes humains. « “Herd security” is defined as minimizing fluctuations in the yield of animals and their products that go below the subsistence needs of the pastoralists 10 » (Stein 1987, p. 108). Pour valider les tendances observées dans les pourcentages de survie calculés, la distribution des courbes de survie obtenues sera comparée à celle du modèle théorique « herd security » à l’aide du test du Chi-deux afin de vérifier si les différences sont significatives ou non.
Systèmes économiques spécialisés 100
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Cons omma teurs
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Sécuri té du troupea u
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Les échanges de produits sont possibles dans tous les cas, bien que difficiles à mettre évidence, ils sont davantage visibles lorsque des surplus de production apparaissent ou lorsque les abattages concernent de manière préférentielle des tranches d’âges d’ordinaire nécessaires à la survie du troupeau, notamment les jeunes ou les jeunes adultes. Chez les groupes de consommateurs, les abattages sont effectués hors logique de régulation, de réforme ou de renouvellement. Là encore, la prudence s’impose dans l’utilisation de ces modèles : ils fournissent les bases d’un schéma interprétatif de l’économie animale à partir des stratégies d’abattage, qu’il est nécessaire de nuancer, mais à partir duquel il est possible de raisonner et de proposer des tendances dans les pratiques des groupes humains. A partir de ces systèmes théoriques (Stein 1987), des hypothèses ont pu ainsi été proposées récemment sur l’exploitation des caprinés domestiques au Néolithique en Méditerranée (Blaise 2005 ; Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005b, 2007) et dans des contextes plus récents notamment pour la période gallo-romaine dans le nord de la France (Oueslati 2006).
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Fig. 27 : Courbes théoriques de survie des caprinés domestiques pour les modèles des systèmes économiques spécialisés (consommateurs et producteurs) et d’élevage permettant d’assurer la viabilité du troupeau (d’après Stein 1987 modifié)
Néanmoins, G. J. Stein a établi ces modèles d’après des profils d’abattage réalisés suivant la méthode de S. Payne 1973 alors que nous nous sommes appuyés sur la méthode de D. Helmer (Helmer 1995, 2000a ; Helmer et Vigne 2004). La principale différence se situe an niveau des classes d’âge : G. J. Stein en distingue neuf entre la naissance et dix ans alors que nous n’en avons que sept, les individus âgés entre 2 et 4 ans sont regroupés (classe d’âge E-F) et les bêtes âgées à très âgées ne sont pas distinguées (6, 8 ou 10 ans) et appartiennent à la classe d’âge « plus de 6 ans » (H-I). Ce choix méthodologique renvoie à une réalité archéologique à laquelle l’archéozoologue est confronté pour les périodes néolithiques : les mandibules complètes sont rares, les dents isolées sont les plus fréquentes. Des classes d’âge plus larges
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Dans ce système, les producteurs ruraux approvisionnent de plus grands centres en jeunes animaux (essentiellement des mâles âges de 1-3 ans) pour la consommation de viande et conservent les femelles plus âgées comme reproductrices pour le village.
10 "La sécurité du troupeau” est définie comme une minimisation des fluctuations dans le rendement des troupeaux et de leurs produits à la limite des besoins de subsistance des pasteurs.
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Ainsi, notre approche complète les nombreuses méthodes d’analyse existantes sur la gestion des caprinés domestiques au Néolithique par : - la mis en place de modèles interprétatifs des stratégies d’exploitation (profils d’abattages et courbes de survie) établis à partir de profils d’abattages archéologiques issus de travaux récents (Helmer et al. 2007) permettant de nuancer les modèles théoriques de type pur de S. Payne (1973). - l’utilisation de la courbe théorique pour la sécurité du troupeau dans l’interprétation des systèmes d’élevage des groupes humains.
corrélation négative, et de l’autre, les classes A (34 % ; coordonnées 1,12) et HI (19,8 % ; coordonnée 0,34) en corrélation positive. F2 représente une nette opposition entre l’exploitation de la viande (C et D) et les productions obtenues du vivant des animaux, le lait (A) et les toisons (HI). Le troisième facteur (F3), qui regroupe 18,29 % de l’inertie, est déterminé principalement par les classes D (36,6 % ; coordonnée - 0,29), en corrélation négative, et C (33,2 % ; coordonnée 0,34) en corrélation positive. F3 fait apparaître une opposition entre l’exploitation de la viande tendre (C) et celle de la viande des adultes (D) au maximum de leur rendement carné, qui pourrait correspondre à celle entre la consommation domestique des groupes de producteurs et celle de consommateurs uniquement. Les fréquences de HI interviennent également sur cet axe (16,8 %, coordonnée 0,27) en corrélation positive. On retrouve l’opposition entre les productions du vivant (toisons) et les productions finales (viande). Elle marque également une opposition entre les abattages qui entrent dans la régulation du troupeau, qui concernent les jeunes excédentaires et les adultes réformés (réforme générale et finale), et les abattages destinées à une forte recherche de viande, qui touchent les adultes âgés entre 1 et 2 ans. Le quatrième facteur (F4) recrute 9,08 % de l’inertie du nuage de point. Il est défini par les classes G (24,2 % ; coordonnée- 0,19) et E-F (16,5 % ; coordonnée - 0,12) en corrélation négative, et HI (35,7 %, coordonnée 0,28) en corrélation positive. F4 montre une opposition entre d’un côté les abattages des femelles dont la production laitière diminue (E-F) (exploitation du lait type b) et l’exploitation des toisons (G) et de l’autre, la réforme finale (HI). F4 permet de faire ressortir de manière générale les abattages des productions du vivant (lait, toisons) et ceux qui entrent dans la régulation du troupeau (réforme). La classe D (23,3 %, coordonnée 0,17) contribue également sur cet axe, en corrélation positive, opposé aux classes E-F et G : on retrouve l’opposition entre l’exploitation de la viande et celle du lait et des toisons. Enfin, le facteur cinq (F5), avec 6,96 % de l’inertie, est marqué par les classes G (30,4 % ; 0,18) en corrélation positive, et par E-F (32,9 % ; coordonnée - 0,15) et B (24,2 % ; - 0,34) en corrélation négative. F5 figure l’opposition entre l’exploitation du lait (jeunes et femelles réformées) et l’exploitation des toisons. Il peut aussi montrer à nouveau l’opposition entre la viande tendre (B) et les toisons (G).
Afin de valider statistiquement les tendances observées dans les profils d’abattage, une Analyse Factorielle des Correspondances 11 (AFC) a été effectuée : « the statistical study shows clearly that the differences seen in these profiles are real 12 » (Helmer et al. 2007, p. 59). Le corpus de profils utilisé est celui publié récemment dans la revue Anthropozoologica (Helmer et al. 2007), auquel nous avons ajouté le profil du référentiel actuel des brebis de réforme de Carmejane (Blaise 2006a) et nos profils de sites provençaux de la fin du Néolithique : elle regroupe ainsi près de 90 profils d’abattage de caprinés domestiques (disponibles en Annexe XV.1). Cette analyse, appliquée au Nombre de Restes de dents par site (ou par phase d’occupation) et par classes d’âge 13 , permet de replacer chaque profil dans l’ensemble des profils de Méditerranée du Néolithique à l’Age du Bronze (sud-est de la France et Proche-Orient), établis à partir d’effectifs importants (Helmer et al. 2007). Réalisée au départ pour l’étude de la faune du site des Calades (Orgon, Bouches-du-Rhône) (Blaise et Helmer accepté), dans le cadre de la monographie du site (Barge en préparation), elle a été étendue à chaque site étudié. Présentée en détail, et suivant une approche diachronique de l’évolution des produits exploités par les hommes (Helmer et al. 2007), l’analyse des profils est fournie ici dans sa globalité, plutôt que pour chaque site, et ajustée en fonction des nouveaux résultats obtenus. Elle permet d’appuyer nos interprétations sur une base solide, non subjective, de modèles d’exploitations archéologiques et actuelles. Avec une trace de 0,28, un Chi2 hautement significatif, et une projection graphique des Facteurs 1 et 2 montrant un effet Guttman, l’AFC portant sur les profils d’abattage des caprinés domestiques de Méditerranée témoigne d’une bonne structuration des données (Annexe XV.2). Le premier facteur (F1), qui recrute 36,95 % de l’inertie du nuage de points, est déterminé par les fortes contributions des classes A (49,8 % ; coordonnées 1,70), B (11,5 % ; coordonnées 0,53) et C (15,5 % ; coordonnées 0,33), qui présentent une corrélation positive, alors que toutes les autres classes d’âge sont en corrélation négative. F1 figure principalement une opposition entre les abattages des jeunes individus et ceux des bêtes âgées. Le deuxième facteur (F2) qui réunit 23,46 % de l’inertie, est marqué par une opposition entre, d’un côté, les classes C (28 % ; coordonnée - 0,35) et D (9,5 % ; coordonnée - 0,17), en
Principes méthodologiques et réalités des pratiques d’élevage Il est important de préciser que les courbes de survie ont été établies pour nuancer les modèles proposés par S. Payne (1973), centrés sur un seul produit, et reflètent davantage la mixité des exploitations, qui semble la norme au Néolithique (Helmer et Vigne 2004). Leur utilisation est dans ce cas, avant tout visuelle, la mise en évidence des produits exploités s’appuie sur l’analyse des fréquences des classes d’âge, complétée par l’Analyse Factorielle des Correspondances. La comparaison de l’exploitation des troupeaux entre sites ou occupations différentes d’un même site est effectuée à partir des fréquences des classes d’âge, distributions comparées à l’aide de l’outil statistique (EcartRéduit, Chi2 ou Spearman). Les courbes de survie renvoient
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L’Analyse factorielle des correspondances a été réalisée à l’aide du logiciel de statistique SPAD 4 12 L’étude statistique montre clairement que les différences observées dans ces profils sont réelles 13 Rappel des classes d’âge utilisées : A = 0-2 mois ; B = 2-6 mois ; C = 6 mois-1 an ; D = 1-2 ans ; E-F = 2-4 ans ; G = 4-6 ans ; HI= plus de 6 ans
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
à une autre image de la gestion des cheptels : celle du renouvellement. La mise en place de modèles vise la caractérisation de l’exploitation des troupeaux néolithiques et cherche à appréhender la diversité des systèmes d’élevage de cette période. Cette construction intellectuelle s’appuie de manière concrète sur les caractéristiques physiologiques des moutons et des chèvres, sur des exemples d’élevages extensifs actuels et passés et sur des faits archéologiques, comme les découvertes de tissus (Ryder 1993) et d’acides gras du lait (Copley et al. 2005 ; Dudd et Evershed 1998 ; Regert et al. 1999 ; Regert 2001). Autrement dit, la reforme laitière n’est pas une invention ni une réflexion théorique à partir du matériel archéologique : elle est une réalité, une pratique d’élevage. Plus encore, le fait que cette réforme laitière ne soit pas visible par un test de Kolmogorov-Smirnov (Marom et Bar-Oz 2009), ni distinguable d’une exploitation de la laine, est logique, comme l’ont souligné dès le départ D. Helmer et J.-D. Vigne (cf. infra, 3.2.1.2). En effet, à partir du moment où les éleveurs exploitent l’ensemble des produits, il est normal que les profils d’abattage ne soient plus aussi différenciables puisque certaines classes d’âges se surimposent, la lisibilité dépendant de l’intensité de production de chaque produit. Le test des rangs de Spearman, -test non paramétrique utilisé en raison de la taille des échantillons et de la nécessité de distinguer chaque produit, non visible par une approche globale du test de KolmogorovSmirnov (fréquences cumulatives) - permet de comparer la distribution des fréquences par classes d’âge (Nombre de Restes de dent corrigé) entre les différents types d’exploitation des produits (Fig.28). Ainsi, l’exploitation du lait (type a) s’individualise nettement des autres. Les deux types d’exploitation de la viande sont proches. En revanche, contrairement à « viande type a », le modèle « viande type b » se différencie de l’exploitation mixte « lait type b et viande type a » et de celle « des toisons et viande type a », en raison de la part non négligeable de « Viande a ». Concernant l’exploitation des toisons, l’écart est réduit avec celles de « viande type b » et « lait type b et viande a ». NDcorr Spearmann D Va rs D Vb rs D La rs Lb(Va) D rs
Vb
La
0,044 0,024
0,793 0,819 0,93 0,94
garantir la pérennité de troupeau et la viabilité des exploitations, plus rentables (Helmer et al. 2005b). Ainsi, nous pouvons considérer que la statistique (Kolmogorov-Smirnov ; Marom et Bar-Oz 2009) ne donne pas une vision nette de l’exploitation à partir des pourcentages de survie. Cette approche est d’autant plus inappropriée que l’emploi des courbes cumulatives ne permet pas une bonne lecture des âges concernés, les profils d’abattage étant eux plus lisibles et validés par une AFC. 3.2.1.3 Le référentiel de brebis actuelles Préalpes du Sud de la ferme de Carmejane (Digne, Alpes-de-Haute-Provence). Pourquoi proposer un nouveau référentiel ? La compréhension des techniques et pratiques d'élevage des sociétés néolithiques implique de confronter les données archéologiques à des référentiels actuels et de mettre en place des outils méthodologiques permettant de les appréhender. Les thèmes développés récemment lors de la table ronde « Cultures et élevages par monts et par vaux : quelle lecture archéologique ? » à Penne-du-Tarn en mai 2004 (Ruas et Vigne 2005) ainsi qu’à la Xème Conférence internationale du Conseil International pour l’Archéozoologie (ICAZ) à Mexico en août 2006 durant la session « Pratiques et techniques d’élevage » (Balasse et al. 2007) ont montré « la rareté des modèles de référence », pour aborder la diversité des systèmes d’élevage, la nécessité d’améliorer ceux existants encourageant ainsi les initiatives, tout en ayant conscience « des limites de leur utilisation » (Balasse et al. 2007 p. 8). C'est suivant cette démarche, engagée par la communauté des archéozoologues depuis plus de 30 ans (Helmer et Vigne 2004, p. 398), que ce référentiel a été établi avec comme objectif d'affiner l'analyse de ces profils d'abattage à la fois dans leur réalisation et leur interprétation. Le point de départ de ce travail est l’observation d’abattages fréquents de caprinés domestiques âgés entre 2 et 6 mois sur plusieurs sites étudiés (Collet-Redon, Ponteau-Gare [Blaise 2003, 2005, 2006b, 2007a], La Brémonde et La Citadelle, [Blaise 2007a ; cf. Partie 2, chap. 3 et 4]). Cette « classe B » n’était jusqu’alors pas évoquée dans l’interprétation des profils car cet abattage est moins fréquent régionalement aux périodes antérieures (Néolithique ancien et moyen) (Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005b). Cette question soulevée dès 2004 (Blaise 2005) a depuis été alimentée par de nouvelles études ou exemples qui ont renforcé nos hypothèses (Blaise 2006b ; Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005b ; Helmer et al. 2007 ; Vigne 2005 ; Vigne et Carrère 2007). Publié en 2006 (Blaise 2006a), un paragraphe est consacré au référentiel de brebis actuelles « Préalpes du Sud » afin de présenter de manière synthétique les principaux résultats sur la conduite des troupeaux et sur le référentiel dentaire.
Lb(Va) T(Va) 0,034 0,012 0,171 0,193 0,93 0,94
0,069 0,057 0,102 0,102 0,856 0,875 0,09 0,085
en gris foncé et en gras, les résultats significatifs au seuil de 5 % en gris clair, les résultats significatifs au seuil de 10 % Va : Viande type a ; Vb : Viande type b La : Lait type a ; Lb : Lait type b ; T : Toisons (d’après Helmer et Vigne 2004 et Helmer et al. 2007)
Un exemple de conduite d’un troupeau dans un élevage extensif en zone de moyenne montagne méditerranéenne et orienté dans la production de viande
Fig. 28 : Comparaison des distributions des fréquences des classes d’âge à partir du Nombre de Restes de dents (corrigé) à l’aide du test de Spearman
Concernant les profils d’abattage centrés sur un seul produit, ils correspondent à des pratiques d’élevage qui répondent à des besoins spécifiques de sociétés citadines ou fortement hiérarchisées (au sens large). Ces pratiques demandent un rendement certain pour être viables pour les éleveurs, l’allotement est dans ces conditions pratiqué à la fois pour
Dès 2003, la ferme expérimentale de Carmejane (Digne-LeChaffaut, Alpes-de-Haute-Provence) m’a permis d’observer la conduite de 520 brebis rustiques « Préalpes du Sud » dans le cadre d’un système d’élevage extensif, basé sur le pâturage
51 51
Emilie Blaise
sur parcours sans estive, et orienté dans la production d’agneaux (Label Rouge).
Par exemple : une brebis mise en lutte en septembre (lot A) mais non pleine sera présentée au bélier de nouveau au printemps et intégrée à l'autre lot (lot B) et inversement. Orienté dans la production bouchère, les abattages concernent majoritairement les agneaux, élevés sous la mère, âgés de 3-4 mois (après sevrage) mais aussi les brebis dont la production de lait diminue et moins prolifiques, réformées vers 6 ans.
Les données recueillies concernent le plan d’alimentation et de reproduction des brebis sur une année, la gestion par lots, les abattages effectués en 2004 et les informations plus précises sur les individus réformés cette même année (dates de naissance et d’abattage, raison de la réforme, première mise en lutte, nombre mises bas et d’agneaux produits). Dans cet élevage, le troupeau est géré en deux lots en fonction de la saison des naissances (lot A agnelages de printemps et lot B agnelages d'automne) principalement pour des raisons de capacité d'hébergement en bergerie mais aussi pour répartir les naissances sur l'année et obtenir un étalement du travail et des revenus (Fig.30). Pour chaque lot, il existe une période de lutte et d'agnelage principale et une de rattrapage afin d’équilibrer les deux troupeaux.
L'enjeu de ce travail est de trier les éléments susceptibles de nous aider à décrire certaines pratiques d'élevage préhistoriques. Tout d'abord, cet exemple permet d'aborder la question des mises bas, les naissances dans les élevages traditionnels de Méditerranée occidentale étant regroupées entre la fin de l’hiver et le printemps (Gourichon 2004 ; Helmer et al. 2005b ; Peyraud 2004 ; Rendu 2003). L'exploitation de Carmejane, avec ces deux périodes d'agnelage prédéfinies, permet de mieux appréhender la complémentarité d'un agnelage de rattrapage à l'automne et de prendre en compte un possible étalement des naissances (avec deux périodes, une principale et une secondaire) dans l'interprétation des élevages néolithiques. Rappelons que l’allotement est pratiqué depuis le Néolithique ancien dans le sud est de la France (Helmer et al. 2005b). Néanmoins, les brebis de Carmejane et surtout les agnelles restent marquées par les saisons au niveau de leur cycle de reproduction (1ères chaleurs), ce qui semble confirmer l'hypothèse qu'un dessaisonnement total des naissances est peu probable pour les troupeaux d'élevages préhistoriques de Méditerranée occidentale. Ce référentiel permet également de faire un lien entre la gestion démographique d'un troupeau vivant et les abattages réalisés en fonction des productions recherchées. Le profil d'abattage de l'exploitation de Carmejane de l’année 2004 a pu être réalisé suivant les méthodes utilisées en archéozoologie, à partir d'un effectif de 985 individus (Fig.31).
Fig. 29 : Brebis rustiques « Préalpes du Sud » sur parcours de la ferme expérimentale de Carmejane (Digne, Alpes-de-Haute-Provence) cliché E. Blaise 2004
janvier
Troupeau A
Fin de gestation
février
mars
avril
mai
LACTATION Agnelages BERGERIE
juin
juillet
août
septembre
ENTRETIEN sevrage
octobre novembre décembre
LUTTE
GESTATION
Phases physiologiques
Lieux
PATURAGE
Parcours FOIN A VOLONTE PRAIRIES parcours Luzerne 2-3 ème coupe et OU PARCOURS foin pré 1ère coupe
PARCOURS PRAIRIES
céréales janvier
février
PARCOURS
Complémentation (concentré)
flushing mars
ENTRETIEN
avril
mai
LUTTE
juin
juillet
GESTATION
août
septembre octobre novembre décembre
Fin de gestation
LACTATION
Troupeau B
Agnelages PATURAGE
Ration de base
Entretien sevrage
BERGERIE
Phases physiologiques
Lieux
FOIN A VOLONTE
PARCOURS
PRAIRIES
PARCOURS
PRE
Luzerne 2-3ème C pré 1ère C ou PARCOURS enrubannage luzerne et foin 1ère C
Ration de base Complémentation
flushing
céréales
Fig. 30 : Gestion des brebis de Carmejane par lots et par rapport au cycle saisonnier : reproduction, agnelages et alimentation (Blaise 2006a)
52 52
(concentré)
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence %N 90
A
B
C
D
E/F
G
H
I
classes d'âge
Carmejane N = 985 Classes d'âge : A : 0 à 2 mois ; B : 2 à 6 mois ; C : 6 à 12 mois ; D : 1 à 2 ans ; E/F : 2 à 4 ans ; G : 4 à 6 ans ; H : 6 à 8 ans ; I : 8 à plus de 10 ans. N : Nombre réel d’individus Profil réalisé en pourcentage du Nombre d’individus (% N) corrigé en fonction de la durée des classes d’âge (d’après Helmer et Vigne 2004).
Fig. 31 : Fréquences des abattages par classes d’âge effectués en 2004 à Carmejane sur l’ensemble du troupeau %N 70
A
B
C
Carmejane N = 56
D
E/F
G
H
I
classes d'âge
Classes d'âge : A : 0 à 2 mois ; B : 2 à 6 mois ; C : 6 à 12 mois ; D : 1 à 2 ans ; E/F : 2 à 4 ans ; G : 4 à 6 ans ; H : 6 à 8 ans ; I : 8 à plus de 10 ans. N : Nombre réel d’individus Profil réalisé en pourcentage du Nombre d’individus (% N) corrigé en fonction de la durée des classes d’âge (d’après Helmer et Vigne 2004). Fig. 32 : Profil d’abattage des individus réformés en 2004 à Carmejane
Il se caractérise par une mortalité infantile peu élevée, un pic d’abattage dominant d’agneaux (plus de 80 % abattus vers 34 mois, classe d’âge B), aucun individu entre 6 mois et 1 an et très peu d’adultes et de vieilles bêtes. Si la volonté première de cet élevage est bien de produire des agneaux destinés à la boucherie, on remarque que cette production se traduit par un pic en classe B et non C, classe d’âge pourtant considérée comme caractéristique d’un élevage orienté vers la viande dans la typologie (Helmer et Vigne 2004). Les individus âgés entre 6 mois et 1 an sont conservés pour le renouvellement du troupeau de Carmejane ou intègrent d’autres élevages sélectionnés de « Préalpes du Sud ». En 2004, une centaine d’agnelles ont été vendues comme reproductrices. Il fournit également des informations sur les abattages destinés à la régulation du troupeau, notamment la réforme, moins documentés que ceux pour les productions : n'étant pas l'objectif premier des éleveurs, actuels comme néolithiques, ces abattages apparaissent en arrière plan, comme un «bruit de fond» dans les profils. Les abattages de réforme, 53 femelles et les 3 béliers abattus en 2004, ont été isolés dans un profil (Fig.32). Plus de 70 % des individus réformés sont âgés de plus de 4 ans, l'âge moyen pour la réforme se trouvant aux alentours de
6 ans. La principale cause de réforme est le manque de lait (60 %), les femelles dont la production diminue sont abattues majoritairement entre 2 et 6 ans. Ces âges d’abattage sont cohérents avec les modèles théoriques proposés, lait type B et réforme finale (Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2007). Les femelles prolifiques et bonnes laitières sont conservées jusqu'à l'âge de 10 ans, elles deviennent trop fragiles sur parc (problème de dents). Les mâles ont été abattus respectivement à 2, 5 et 11 ans. A Carmejane, le lait n'est pas récupéré pour des questions logistiques (infrastructures, gestion) mais il pourrait être exploité par l'homme de manière régulière, l'étalement des naissances permettant même d'en fournir toute l'année. Enfin, cet exemple ethnozootechnique nous a amené à proposer une hypothèse pour l’abattage des jeunes entre 2 et 6 mois observé dans certains profils néolithiques (Blaise 2005 ; Helmer et al. 2005b) : Dans un premier temps, cet abattage peut apparaître hors logique de production, que ce soit de viande puisque l’agneau n’a pas atteint un poids conséquent, ou de lait, le sevrage étant en cours ou achevé (Blaise 2005 ; Helmer et al. 2005b). Il diffère donc d’une recherche de viande seule, qui concerne les bêtes entre 6 mois et 2 ans (classes d’âge C et
53 53
Emilie Blaise
D) et d’un fort rendement laitier, qui se traduit par l’abattage des très jeunes entre la naissance et 2 mois (classe A). En effet, l’exploitation du lait des brebis et des chèvres en l’absence du petit est moins problématique que pour les vaches (quantité et qualité de lait ; cf. supra). Il est également possible de restreindre simplement la consommation de lait des agneaux (Halstead 1998 ; Helmer et Vigne 2004). Pour affiner l’analyse des profils, il est important de prendre en compte la répartition des abattages à l’intérieur de la classe d’âge, notamment à partir des hauteurs des couronnes des quatrièmes prémolaires déciduales (cf. infra chap. 3.3). Les individus abattus à des âges en limite de classe peuvent être plus ou moins rattachés aux autres types d’exploitation : les abattages à 2-3 mois étant ainsi considérés comme un complément de l’exploitation type A (agneaux appelés laitons) et ceux à 5-6 mois, correspondant au début de l’exploitation de la viande tendre. Cela dépend également de la fréquence des abattages effectués dans les autres classes d’âge. Il existe également les agneaux abattus entre 3-4 mois, après sevrage et ayant déjà augmenté leur poids de naissance, appelés dans les élevages extensifs actuels comme ici à Carmejane, « agneaux lourds de bergerie ». D’un certain point de vue, cet abattage peut être destiné à la régulation démographique du troupeau. Cependant, que ce soit pour l’exploitation du lait ou la régulation, on peut se demander pourquoi les garder quelques mois avant de les abattre ?
avant 6 mois permettrait d’obtenir un apport en lait non négligeable. Garder de nombreuses bêtes au-delà de 6 mois nécessite également de plus grandes quantités de fourrage. Ce système d’exploitation traduirait une recherche d’équilibre entre production de viande, exploitation du lait et régulation du troupeau, mais aussi avec les ressources disponibles. Un outil méthodologique pour tester les critères de détermination du mouton et l’estimation des âges dentaires Le référentiel dentaire a été réalisé à partir de 37 mandibules de femelles réformées en 2004, âgées entre un et dix ans environ. Les critères morphologiques discriminants du mouton à partir des prémolaires (Helmer 2000b ; Halstead et al. 2002) ont été évalués et ont confirmé la pertinence des critères sur notre population. La morphologie des molaires (Halstead et al. 2002) est apparue moins discriminante, cette méthode fournissant plutôt des caractères complémentaires que de véritables critères en raison de la variation intraspécifique des dents et de celle de la surface occlusale en fonction de l’âge. Les méthodes d'estimation des âges dentaires appliquées sont celles citées précédemment, basées sur la morphologie des tables d’usures et sur les indices d’abrasion (Payne 1973 ; Helmer 1995, 2000a; Helmer et Vigne 2004). Les stades proposés par S. Payne fonctionnent parfaitement sur les mandibules des Préalpes du Sud mais le référentiel n’a pas pu palier la principale limite de cette méthode qui est son manque de précision pour les individus âgés de plus de 2-3 ans. Les résultats obtenus comparés à ceux de D. Helmer confirment la forte corrélation entre les indices d’usure et l’âge des individus (Fig.33). Les données ont été regroupées dans un tableau de synthèse permettant de replacer stades et indices d’usure par classes d’âge et en fonction des âges réels des individus afin de faciliter leur utilisation éventuelle (Fig.34), ce référentiel constituant un outil de travail pour les archéologues et les spécialistes de la faune, à tester et à critiquer.
Un choix gustatif pourrait être évoqué. Néanmoins, si l’on prend en considération la production laitière des mères, la présence d’un pic d’abattage en classe B peut être interprétée autrement. Si la lactation des brebis ou des chèvres n’est pas inhibée, le lait peut en effet être exploité en l’absence du jeune pendant quelques mois : pour les races rustiques de Méditerranée occidentale, les brebis produisent du lait durant 6 mois et les chèvres 8 mois environ (Toussaint 2001a et b ; communication orale F. Demarquet). Le choix d'abattre des agneaux ou des chevreaux après le sevrage fournirait un meilleur rendement en viande (A Carmejane, les agneaux ont déjà multiplié leur poids de naissance par 3 ou 4) et le faire Indices d'usure 7 2
R = 0,899 (M1)
2
R = 0,9465 (M2)
2
R = 0,9213 (M3)
6
M1
5
M2 M3
4
M1 Helmer M2 Helmer
3
M3 Helmer Courbe de tendance M1
2
Courbe de tendance M2 Courbe de tendance M3
1
0 0
20
40
60
80
100
120
140 Ages en mois
Fig.33 : Distribution des indices d’usure en fonction de l’âge des individus : comparaison entre les valeurs obtenues sur des dents des brebis de Carmejane (Blaise 2006a) et celles des caprinés domestiques selon Helmer (1995, 2000a)
54 54
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Identification Mandibule
Age réel
3297
1 an 3 mois 8 j
3173
1 an 3 mois 11 j
2647
1 an 8 mois 15 j
2532
Classes d'âge
Schémas d'usure
Années Payne D4/P4
M1
M2
Indice d'usure M2
M1 M3
H
DT
i
H
DT
i
M3 H
DT
i
26,88 7,37
3,65
39,91 7,74
5,16
perce
26,36 7,59
3,47
39,75
7,9
5,03
perce
22,41 7,58
2,96
37,59 7,66
4,91
perce
1 an 8 mois 27 j
20,61 7,43
2,77
35,64 7,48
4,76
perce
1511
2 ans 8 mois 14 j
16,58 7,14
2,32
30,57 7,95
3,85
38,31 7,84
4,89
1216
3 ans 2 mois 16 j
21,01 7,65
2,75
32,39 7,79
4,16
39,77 8,12
4,90
1191
3 ans X mois X j
15,84 7,68
2,06
24,61 8,07
3,05
38,76 8,17
4,74
1149
3 ans 2 mois 21 j 2-4 ans
19,27 7,63
2,53
29,7
8,13
3,65
36,07 7,64
4,72
1090
3 ans 3 mois 18 j
16,34 7,25
2,25
27,76 7,57
3,67
34,14 7,32
4,66
0562
3 ans 7 mois 28 j
13,68 7,56
1,81
27,82 7,81
3,56
35,07 7,71
4,55
0522
3 ans 8 mois 8 j
16,7
7,36
2,27
28,51 7,68
3,71
36,16 7,19
5,03
0265
4 ans 3 mois 4 j
14,67 7,74
1,90
26,18 8,06
3,25
32,86
7,7
4,27
0166
4 ans 3 mois 12 j
11,41 7,59
1,50
20,48 7,72
2,65
28,56 8,07
3,54
0436
4 ans 3 mois 14 j
18,61 7,55
2,46
27,81 7,94
3,50
35,23 7,64
4,61
0060
4 ans 3 mois 19 j
15,59 7,88
1,98
22,5
8,56
2,63
29,79 8,49
3,51
0026
4 ans 3 mois 21 j
12,44 7,81
1,59
23,84 8,16
2,92
31,08 8,15
3,81
0109
4 ans 3 mois 24 j 4-6 ans
11,23 7,42
1,51
23,46 7,97
2,94
31,15 7,88
3,95
0028
4 ans 3 mois 29 j
11,26 7,38
1,53
27,26 7,87
3,46
31,22 7,72
4,04
9470
4 ans 8 mois 13 j
10,57 7,02
1,51
19,74 7,46
2,65
27,01 7,38
3,66
9726
5 ans 27 j
11,96 7,24
1,65
24,34 8,12
3,00
29,37 8,19
3,59
9312
5 ans 3 mois 7 j
10,22 7,27
1,41
18,57 7,65
2,43
25,53 7,62
3,35
8517
5 ans 8 mois 3 j
10,94 7,24
1,51
21,06 8,12
2,59
30,96 7,92
3,91
8176
6 ans 3 mois 13 j
8,66
7,34
1,18
14,57 7,49
1,95
19,58 7,52
2,60
8166
6 ans 3 mois 14 j
10,89 7,29
1,49
15,45 7,38
2,09
19,27 7,96
2,42
8143
6 ans 3 mois 15 j
8,61
7,24
1,19
13,46 7,53
1,79
17,63 7,95
2,22
8099
6 ans 3 mois 17 j
12,82 7,79
1,65
22,52 7,87
2,86
29,36 7,83
3,75
7122
7 ans 3 mois 19 j
10,78 7,24
1,49
14,32 7,84
1,83
20,31 7,68
2,64
7071
7 ans 3 mois 25 j
9,18
7,54
1,22
10,71 7,97
1,34
15,37 7,92
1,94
6320
8 ans 3 mois 10 j
6,91
7,11
0,97
10,69 7,54
1,42
12,82 7,23
1,77
6047
8 ans 3 mois 22 j
8,59
7,47
1,15
10,44 7,59
1,38
16,53 7,84
2,11
5289
9 ans 3 mois 5 j
5,47
7,49
0,73
7,46
6,86
1,09
8,52
7,27
1,17
5171
9 ans 3 mois 13 j
8,35
7,61
1,10
11,17 7,48
1,49
14,34 8,02
1,79
5093
9 ans 3 mois 18 j
6,27
7,97
0,79
9,67
8,33
1,16
10,5
7,9
1,33
5068
9 ans 3 mois 20 j
6,39
7,82
0,82
10,66 7,26
1,47
14,18 7,93
1,79
5029
9 ans 3 mois 22 j
8,4
7,74
1,09
10,46 8,44
1,24
15,18 8,34
1,82
4195
10 ans 3 mois 18 j
7,9
7,78
1,02
9,09
8,05
1,13
10,22 8,15
1,25
4096
10 ans 3 mois 26 j
7,84
7,81
1,00
9,06
7,86
1,15
10,98 8,17
1,34
1-2 ans
6-8 ans
8-10 ans et plus
D
EF
G
H
I
Fig. 34 : Application des méthodes d’estimation des âges dentaires sur des mandibules de brebis actuelles de Carmejane (Blaise 2006a) : stades et indices d’usure (d’après Payne 1973, Helmer 1995, 2000a, Helmer et Vigne 2004)
sur les systèmes d’élevage bovin du Néolithique moyen de la moitié Nord de la France (Balasse 2003b ; Balasse et al. 1997, 2000 ; Balasse et Tresset 2002 ; Tresset 1996) permettent de définir plusieurs types d’élevage suivant les productions recherchées de lait, de viande, ou de force de travail (Fig.36). Chez les bovins, contrairement aux caprinés, l’exploitation du lait peut très difficilement se traduire par l’élimination des veaux peu après leur naissance, en raison des différences dans leur physiologie de lactation (Balasse 2003b) : « la part du lait citernale, disponible par simple pression du pis, par rapport au lait alvéolaire, qui doit être expulsé par déclenchement du réflexe d’éjection, est considérablement plus grande chez les caprinés que chez les bovins ». Par conséquent, le non déclenchement du réflexe d’éjection (donc l’absence du jeune) entraîne peu de perte dans la production laitière chez la brebis et la chèvre, alors qu’il va être problématique chez la vache chez qui la part relative du lait alvéolaire atteint les 80 % (Balasse 2003b, p. 4). Les vaches rustiques actuelles d’Europe occidentale (Salers, Aubrac par exemple), d’Afrique ou d’Asie, et selon toute vraisemblance celles du Néolithique, ont besoin de la
3.2.2 Les bovins 3.2.2.1 Estimation des âges d’abattage L’âge de mortalité des bovins est estimé en fonction du degré d’usure (Ducos 1968) exprimé par le rapport de la hauteur de la couronne à la largeur du collet et à partir des stades d’éruption dentaire (Higham 1967). Les classes d’âge utilisées sont celles de P. Ducos (1968), complétées par les travaux de C. Grigson (1982) pour distinguer les abattages entre 0 et 6 mois et ceux entre 6 mois et 2 ans. L’étude de la hauteur de couronne des quatrièmes prémolaires déciduales d’après le protocole établi par L. Gourichon (2004) permet d’affiner la distribution des âges pour les jeunes individus de moins de 2 ans (cf. Partie 1, chapitre 3.3). Les schémas des tables d’usure intégrés au tableau (Fig.35) sont ceux proposés par A. Grant (1982) pour les quatrièmes prémolaires et l’éruption des molaires inférieures. 3.2.2.2 Interprétation des profils d’abattage Les modèles d’exploitation théoriques proposés par D. Helmer (1992) et surtout les avancées récentes des travaux
55 55
Emilie Blaise
présence du veau pour délivrer la totalité de leur lait, pour assurer à la fois quantité et qualité de la production de lait (Balasse et al. 1997, 2000). Ainsi, dans le cas d’une exploitation laitière, le veau sera maintenu en vie pour stimuler la lactation et son abattage différé au moment où la production de lait diminue, c’est-à-dire au moment du sevrage. Dans les profils, cet abattage, qualifié de postlactation (selon la définition de L. Peske 1994), se traduit par la présence de jeunes abattus entre 5 et 9 mois. Il a été identifié pour la première fois par A. Tresset (1996) dans les profils de mortalité néolithique du Bassin parisien et confirmé par l’étude des isotopes stables (isotope 15 de l’azote, 15N) de dents de bovins domestiques du site chasséen
Classes d'âge en années
de Bercy (Paris) (Balasse et al. 1997, 2000 ; Balasse et Tresset 2002). Ces analyses permettent de détecter le passage d’une alimentation lactée à la consommation d’herbe. Néanmoins, pour palier cette difficulté ou en cas de mort accidentelle du petit, l’éleveur peut avoir recours à différentes techniques pour leurrer la femelle comme cela est encore pratiqué dans plusieurs régions dans le monde (Balasse et al. 2000), et qui pouvait l’être au Néolithique (Vigne et Helmer 2007). La présence de très jeunes individus âgés de quelques mois peut en partie résulter de cette pratique et correspondre à la mortalité infantile (Vigne et Helmer 2007).
Dents inférieures D4 / P4
M1
Dents supérieures
M2
M3
0 - 0,5 0,5 - 2
4
1
D
M
non usée
sort
usée 2,50
1,85
3,50
2
M
X4 X 1,33
sort 2,40
très usée, remplacée
2-4
Corr. 3
M
sort 1,55
2,00
2,40
3,01
1,20
1,50
1,85
1,80
2,40
0,90
1,10
1,30
1,45
1,00
0,65
0,70
0,95
2,00
3,00
1,55
2,35
1,10 0,90
4 - 6.5
X1
X 0,8
6,5 - 9
X 0,8
9 - 11,5
X 0,8
> à 11,5
X 0,25
Fig. 35 : Valeurs limites et schémas des tables d’usure caractérisant les classes d’âge des bœufs domestiques (modifié d’après Ducos 1968, Grigson 1982, Grant 1982 et Higham 1967)
Enfin, l’exploitation du lait se distingue également par l’abattage des femelles dont la production diminue, réformées entre 4 et 9 ans (Helmer 1992 ; Tresset 1996). L’exemple d’un élevage extensif de bovins de race brave élevés en Camargue, observé en 2005, montre que les femelles peuvent être gardées jusqu’à 15 ans en moyenne, « après avoir fait le dernier veau » comme en témoignait le manadier, plus rarement jusqu’à 20 ans ; limite d’âge que l’on retrouve chez les bovins N’Dama qui composent le référentiel de P. Ducos (1968).
de celles observées sur des bovins actuels et historiques ayant travaillé (Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998) renforce également cette hypothèse. Cependant, ces déformations n’apparaissent que si les bêtes ont été mises au travail tôt, de manière intensive ou dans certains terrains lourds. Une utilisation occasionnelle ne laissant pas de trace et si quelques bêtes seulement sont employées, il sera difficile de la déceler (Vigne 2005, p. 107108). Nous disposons de bien moins de modèles interprétatifs pour les bovins que pour les moutons et les chèvres. Nous avons néanmoins choisi de réaliser une courbe de survie pour les bovins, sur chaque site, pour tenter de reconstituer une image théorique du cheptel bovin vivant, à partir de laquelle il est possible d’aborder le système économique des groupes humains (Annexe II.2). Pour le modèle théorique, les pourcentages de survie sont établis à partir des fréquences des âges de mortalité (corrigées) selon le principe de 100 % de survie à la naissance et 0 % pour la classe d’âge « plus de 11,5 ans ».
L’exploitation de la viande, se caractérise par l’abattage des jeunes de moins de 2 ans, fournissant de la viande tendre et par celui des adultes au maximum de leur rendement entre 2 et 4 ans (Helmer 1992 ; Tresset 1996 ; Vigne 1988). Le choix de conserver des individus jusqu’à un âge avancé (abattage entre 9 ans à plus de 11,5 ans) est interprété comme l’utilisation de la force motrice des bovins, traction et portage (Vila 1998 ; Mashkour 2001). La présence de pathologies au niveau des métapodes et des phalanges (débordements, dépressions péri-articulaires, exostoses, tassements) proches
56 56
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence mortalité infantile 0 à 6 mois
début du sevrage début de l'exploitation du lait
Lait
veaux abattus au alentours du sevrage 5-9 mois : abattage post-lactation 6 mois à 2 ans tris des jeunes (jeunes mâles abattus), choix des reproducteurs, femelles conservées Fin de l'exploitation du lait, renouvellement du troupeau et veaux abattus pour leur viande
Viande tendre
animaux abattus au maximum de leur rendement carné atteint vers 3-4 ans 2 à 4 ans
4 à 6,5 ans
Viande
Régulation et exploitation orientée vers la viande abattage des femelles produisant moins de lait ou peu prolifiques Début de la réforme et exploitation du lait
Lait
poursuite de l'abattage des femelles en fonction de la diminution de leur production de lait 6,5 à 9 ans
9 à 11,5 ans
> 11,5 ans
Poursuite de la réforme, de l'exploitation du lait et début de l'exploitation de la force de travail abattage d'animaux conservés jusqu'à un âge avancé
Force
Force réforme générale (encore aujourd'hui, les femelles prolifiques et bonnes laitières sont gardées jusqu'à 15 ans) Force et Réforme finale
Réforme finale
Fig. 36 : Typologie des exploitations : âges d’abattage, régulation du troupeau et productions recherchées (d’après Balasse 2003b ; Balasse et al. 1997, 2000 ; Balasse et Tresset 2002 ; Helmer 1992 ; Tresset 1996 ; Vigne 1988 ; Vigne et Helmer 2007)
Nous n’avons pas voulu appliquer les mêmes modèles de G. J. Stein (1987) proposés pour les caprinés domestiques, en raison des différences qui apparaissent dans la gestion des deux cheptels, au niveau des types de productions spécifiques à l’un ou à l’autre (toisons et force) et des modalités de gestion qui varient pour un même produit comme le lait. Afin de proposer des hypothèses sur l’exploitation des bœufs, nous avons établi une courbe de sécurité, correspondant aux classes d’âge nécessaires au renouvellement du troupeau, d’après les caractéristiques physiologiques de l’animal et des données relatives aux élevages, notamment ceux orientés vers la production de viande ou de lait, actuels (Clément 1981 ; Lensink et Leruste 2006 ; Ruas et al. 2005b ; Théwis et al. 2005 ; observations de terrain d’élevages bovins en Camargue en 2004 et 2005) et archéologiques (Balasse 2003b ; Balasse et al. 1997, 2000 ; Balasse et Tresset 2002 ; Ducos 1968 ; Helmer 1992 ; Tresset 1996 ; Vigne 1988 ; Vigne et Helmer 2007). Pour chaque site, les courbes de survie sont réalisées à partir du % NRd corrigé - celle établie à partir du % NMIc corrigé est également donnée pour faciliter les comparaisons. La population de bovins africains de race N’Dama (Cameroun), qui compose le référentiel de P. Ducos (1968), offre un bon exemple d’un élevage extensif où le troupeau, composé essentiellement de femelles, est laissé en semi liberté. La courbe de survie a été réalisée à partir de ces 284 individus et se surimpose au modèle théorique proposé (Fig.37).
liée essentiellement au petit écart entre les effectifs des individus âgés entre 4 ans et 9,5 ans (75 % des contributions), un peu plus nombreux dans le référentiel de P. Ducos. Aussi on peut considérer que les fréquences des abattages par classes d’âge de notre modèle théorique - et les pourcentages de survie qui en découlent - sont valides et qu’elles traduisent bien un équilibre entre besoins humains et renouvellement du cheptel.
% de survie
Modèle théorique 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
Sécuri té du troupea u N'Da ma
0
1 2
3 4
5 6 7 8 années
9 10 11 12 13 14 15
Fig. 37 : Courbes de survie de bœufs : modèle théorique permettant d’assurer la viabilité du troupeau et population de bovins africains élevés en semi-liberté (calculées d’après référentiel de Ducos 1968)
3.2.3 Les suinés
Nous avons effectué une comparaison des répartitions des fréquences absolues des classes d’âge entre le modèle « sécurité du troupeau » et la courbe de survie de la population de bovins N’Dama à l’aide du Chi2 (Annexe II.2.3). Nous avons regroupé les deux premières classes d’âge (0-0,5 ans et 0,5-2 ans), la première ayant des effectifs inférieurs à 5 (le degré de liberté est de 5). La courbe des bovins N’Dama diffère de manière significative de celle pour la sûreté du troupeau au seuil de 0,9 mais ne l’ai plus au-delà du seuil de 0,5 (Chi2 = 4,15, p = 0,53). Cette différence est
3.2.3.1 Estimation des âges d’abattage Pour les suinés, les âges de mortalité ont été établis en fonction de l’usure de la surface occlusale des dents et des dates d’éruption dentaires à partir des travaux de P. Ducos (1968), de C. F. W. Higham (1967) repris par P. RowleyConwy (1993) et ceux de M.-P. Horard-Herbin 1997, dont les éléments ont été regroupés dans une figure de synthèse (Fig.38).
57 57
Emilie Blaise Classes d'âge
D4/P4
Dents inférieures et supérieures M1 M2
M3
Correction par classes d'âge
A B 0-6 mois
non sortie
C
non sortie
non sortie
non sortie
non sortie
X1
D E
6 mois -1 an
sort
F
A
G
B
H
C
J
X1
K L
sort
M
A
A 1 - 2 ans
2 - 5 ans
variable
D
B
E
C
F
D
A
G
E
B
H
F
C
J
G
D
K
H
E
L
J
F
M
K
G
N
L
H
M
J
N
K
sort
X 0,5
X 0,17
X 0,1
5 ans et plus
Fig. 38 : Stades d’usure de la surface occlusale des dents inférieures et supérieures des suinés et classes d’âge correspondantes (d’après Ducos 1968, Grant 1982, Rowley-Conwy 1993 et Horard-Herbin 1997 modifié)
Les schémas des tables d’usure utilisés sont ceux d’A. Grant (1982) pour les quatrièmes prémolaires et les molaires. Porcs et sangliers sont potentiellement présents sur nos sites, hors l’usure dentaire peut être très différente entre eux (Bridault et al. 2000 ; Helmer 1979 ; Vigne 1988) et des décalages persister au niveau de l’éruption de la 3ème molaire notamment (Bridault et al. 2000). Néanmoins, le porc apparaît toujours en plus forte proportion sur nos sites (cf. Partie 2) et plusieurs rangées dentaires inférieures et supérieures nous ont également permis de vérifier la cohérence des méthodes employées et aucune usure anormale ou décalée en fonction des éruptions dentaires n’a été observée. En raison de la forte présence de jeunes individus pour lesquels la diagnose est impossible (Helmer 1987), trop peu de restes dentaires ont permis de différencier le porc du sanglier pour pouvoir séparer les abattages. Aussi, les profils d’abattage sont réalisés à partir de l’ensemble des restes dentaires des suinés afin d’obtenir des effectifs
suffisants, tout en signalant les individus dont la forme sauvage ou domestique a pu être distinguée. 3.2.3.2 Interprétation des profils d’abattage L’interprétation des âges d’abattage des suinés est plus délicate en raison de la présence des porcs et potentiellement celle des sangliers et des activités différentes que leur présence respective implique dans les systèmes technoéconomiques des sociétés néolithiques. Domestiqué depuis le Néolithique ancien au 6e millénaire avant notre ère dans le sud-est de la France, les suinés sur nos sites sont vraisemblablement en grande majorité des porcs mais la chasse, bien que moins pratiquée au 3e millénaire, n’a pas pour autant disparue (Helmer 1992), en témoigne la présence d’autres espèces sauvages que le sanglier sur nos sites comme le cerf, le chevreuil, des carnivores ou encore le lapin (cf. chapitre 2). La distribution des âges d’abattage est ainsi
58 58
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
analysée en fonction des deux activités potentielles, élevage et chasse.
concentrer sur la répartition des âges d’abattage des jeunes de moins de deux ans, les parts respectives des porcs de lait (jeunes abattus avant 6 mois), et de ceux abattus en fin de première ou en début de seconde année, afin de proposer l’hypothèse d’un élevage échappant aux carences saisonnières ou non. La sélection d’individus âgés aux alentours de deux ans peut traduire une croissance plus lente : le choix d’un abattage tardif permettant alors d’atteindre un taux d’engraissement suffisant.
Seule une approche établie à partir l’ensemble des données concernant les suinés - sa fréquence dans le spectre faunique, sa représentation squelettique par rapport aux autres espèces domestiques, sa part respective dans l’alimentation, la proportion de porcs et de sangliers, puis les choix d’abattage eux-mêmes - nous permettra de proposer l’hypothèse la plus probable sur son exploitation. L’interprétation des profils est étayée par les travaux de D. Helmer (1979, 1987), M.-P. Horard-Herbin (1997), A. Tresset (1996), J.-D. Vigne (1988, 1991a, 1998a) et ceux issus du 5ème Symposium International sur le Porc méditerranéen (Audiot, Casabianca, Monin (Dir.) 2007), et par les données de sites sur lesquels la chasse aux sangliers est attestée comme à Roucadour dans le Lot (Lesur et al. 2001) et où les deux formes ont été clairement distinguées comme à Chalain dans le Jura (Arbogast 1997) afin de tenter de caractériser les modalités d’acquisition des suinés. Plusieurs types d’exploitation sont ainsi proposés en fonction de la finalité des abattages. Pour la chasse, la forte présence de nouveaux nés, de jeunes de moins de 2 ans, avec un pic d’abattage vers 12 mois et celle d’adultes âgés de 2-5 ans peut correspondre à l’abattage de femelles suitées, accompagnées de leurs petits des deux dernières portées (été et automne). Cet abattage permet un bon rendement au niveau du rapport entre la quantité de viande et la prise de risque. La présence de quelques adultes relativement âgés peut indiquer une chasse aux mâles solitaires pour des raisons alimentaires, et potentiellement artisanales (ivoire) voire symboliques. Il est néanmoins parfois difficile de trancher : la chasse sélective de femelles suitées se traduit par des fréquences d’âge très proches de celle d’un élevage centré sur les jeunes individus et dans le cas d’un élevage dominant et d’une chasse occasionnelle, les âges d’abattage seraient alors mélangés et superposés...
3.3 Comment aborder les rythmes des pratiques d’élevage ? Aborder le rythme des pratiques d’élevage ne se restreint pas à la seule mobilité des hommes et des animaux, bien que sa mise en évidence constitue un apport indéniable sur la gestion des territoires, les techniques et les implications socio-économiques des groupes humains (Vigne et al. 2005, p. 164) : la saison à laquelle se sont déroulées les naissances, les abattages et où les hommes ont occupés un site font partie intégrante de l’économie pastorale et permettent de replacer les activités d’élevage en fonction du rythme des saisons. Si les informations relatives au site lui-même (position géomorphologique et topographique) et aux témoins des activités laissés par les hommes (abondance et typologie des artefacts, présence ou absence de structures) permettent de caractériser les occupations permanentes de celles plutôt temporaires, nous disposons en revanche de peu d’indicateurs saisonniers sur nos sites provençaux principalement en raison de la quasi-absence de la chasse (cervidés, oiseaux migrateurs par exemple). C’est donc à partir des seuls éléments squelettiques des animaux domestiques que nous pouvons aborder ces questions. La principale limite de cette approche reste le manque de précision sur la saison des mises bas, jusqu’alors présupposée, et celle sur les âges d’abatage et la relation délicate entre saison d’abattage et d’occupation (cf. supra Partie 1, chap. 2.2). Bien que cette approche soit encore imparfaite, nous avons choisi d’aborder les stratégies d’élevage, l’organisation annuelle des activités de subsistance et celle des modes d’occupation des sites à partir de l’étude de la saisonnalité des naissances et des abattages des caprinés domestiques, en utilisant les techniques récentes d’estimation des âges dentaires (Gourichon 2004) et en proposant de nouveaux outils méthodologiques.
Concernant l’élevage du porc, il procure à la fois de la viande et de la graisse. L’âge optimal d’abattage des porcs, au maximum de leur croissance pondérale, se situe entre 1 et 2 ans, l’abattage des immatures et les sub-adultes marque une recherche de viande tendre. Pour notre période néolithique, plusieurs types d’élevage peuvent être considérés : - l’élevage extensif comme il peut être encore pratiqué dans certaines régions méditerranéennes (Corse, Cévennes par exemple), où les animaux sont élevés en semi-liberté (forêts, taillis, friches, prairies), son alimentation pouvant subir des carences saisonnières, notamment à la saison sèche. Sa croissance peut être plus lente et généralement pas suffisamment avancée pour que l’abattage intervienne la première année. Ces carences peuvent néanmoins être compensées par l’apport d’un affouragement. - l’élevage en enclos ou en soue, les animaux étant nourris à partir des déchets des activités humaines (rebuts de l’agriculture et/ou sous-produits laitiers). Ils sont abattus plus jeunes, dans leur première année car ils reçoivent une alimentation favorisant l’engraissement leur permettant d’atteindre un poids satisfaisant plus tôt. Bien évidemment, les deux types d’élevage peuvent cohabiter. L’attention de l’analyse des profils doit se
3.3.1 Profils d’abattage et cycles saisonniers : la question de la saisonnalité des abattages La mise en évidence de la rythmicité des pratiques pastorales est fondamentale pour la compréhension de l’élevage et de la gestion des territoires, mais elle ne prend tout son sens que si l’on replace les activités par rapport au cycle saisonnier. Deux conditions sont nécessaires pour pouvoir aborder la saisonnalité des abattages : - estimer l’âge d’abattage le plus précisément possible. - estimer la saison des naissances afin de replacer les abattages en fonction du calendrier. Pour déterminer directement la saison de mort des animaux, une autre méthode peut être utilisée, la cémentochronologie (Martin 1999 ; Gourichon 2004 ; Lieberman 1994), mais elle n’a pas été retenue car elle présente certaines difficultés
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Emilie Blaise
d’applicabilité. C’est une technique peu facile à utiliser, qui nécessite des moyens pour pouvoir traiter un nombre d’individus suffisant et significatif, un savoir-faire, des mandibules en bon état de conservation et entraîne la destruction de la dent analysée. Surtout, en l’absence de référentiel actuel permettant d’apprécier les multiples paramètres liés aux variations climatiques responsables du ralentissement ou de l’arrêt de la croissance du cément chez les animaux domestiques (notamment l’influence des fluctuations saisonnières de l’alimentation sur la cémentogenèse), des doutes persistent sur la fiabilité d’appréciation des lignes de croissance du cément pour des individus domestiques, sous des climats tempérés (Gourichon 2004). Des études menées actuellement devraient vraisemblablement apporter des améliorations à cette méthode (Gourichon en cours). L’estimation des âges dentaires à partir des méthodes décrites précédemment (cf. Partie 1, 3.2) permet d’apprécier l’âge de mort de l’animal avec une précision d’un à trois mois, pour les individus de moins de 6 mois, précision qui diminue pour ceux abattus entre 6 et 18 mois. Pour les bovins, la méthode est moins précise encore, de 3 à 6 mois. Pour améliorer l’estimation de l’âge de mortalité, nous avons utilisé la méthode établie par L. Gourichon (2004) : à partir de la hauteur de la quatrième prémolaire de lait inférieure (D4) des caprinés domestiques, qui décroît régulièrement avec l’âge, entre 2 et 18-22 mois environ. Elle a déjà été appliquée avec succès sur des dents issues de sites néolithiques en Provence (Blaise 2005 ; Helmer et al. 2005b) dans l’Hérault (Vigne et Carrère 2007) et en Rhône-Alpes (Bréhard 2007). Concernant les bovins, qui possèdent une dentition similaire, une D4 peu hypsodonte, dont la hauteur décroît entre 3 mois et 28-34 mois, nous avons appliqué le même protocole d’étude. « La date de mise bas est une donnée cruciale pour déduire la saison de mort à partir de l’âge estimé » (Gourichon 2004, p.62), mais qui repose en l’état actuel des recherches sur la présomption d’une période des naissances au printemps. Si la reproduction et les naissances étaient vraisemblablement saisonnées au Néolithique en Méditerranée occidentale (Balasse et al. 2003 ; Balasse et Tresset 2007 ; Gourichon 2004 ; Helmer et al. 2005b ; Tresset 1996 ; cf. supra Partie 1, chap. 2.2), il reste à préciser pour nos populations néolithiques, le moment des mises bas, leur étalement, et l’éventualité, dans certaines conditions, d’une distribution bimodale. Aussi, nous avons choisi de vérifier ces paramètres directement sur le matériel en réalisant des analyses isotopiques de l’émail dentaire suivant un protocole d’étude précis : - les caprinés domestiques ont été retenus pour plusieurs raisons : ils apparaissent plus facilement manipulables que les bovins d’après leurs caractéristiques physiologiques (Balasse et Tresset 2007), ce qui offre plus de marge aux éleveurs ; ils sont également majoritaires dans les troupeaux de nos sites provençaux, et ont ainsi fournit suffisamment de matériel répondant aux conditions préalables d’étude. - d’abord testé sur un référentiel de brebis actuelles, le protocole a ensuite été appliqué sur des dents de caprinés domestiques de deux sites archéologiques.
3.3.2 Les quatrièmes prémolaires déciduales des caprinés et des bovins 3.3.2.1 Les caprinés domestiques La méthode de L. Gourichon (2004) s’appuie sur la forte relation entre l’âge et la hauteur de la couronne des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) : « le raccourcissement progressif vertical des fûts de la dent au cours de la vie » (Gourichon 2004, p. 74). Pour la hauteur des D4, trois variables sont disponibles, correspondant aux trois lobes de la dent (Fig.39).
HVA
HVP
HVA : Hauteur vestibulaire du lobe antérieur HVM : Hauteur vestibulaire du lobe médian
HVM
HVP : Hauteur vestibulaire du lobe postérieur
Fig. 39 : Mesures de la hauteur des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) des caprinés domestiques suivant le lobe considéré, antérieur, médian et postérieur (d’après Gourichon 2004)
Elle a été réalisée à partir d’un corpus de 25 mandibules de caprinés domestiques de sites de Syrie centrale, Qdeir 1 et El Kowm 2 (7e millénaire avant notre ère). La hauteur des couronnes des D4 de chaque mandibule a été reportée sur un diagramme en fonction de son âge estimé afin d’analyser les corrélations entre ces deux paramètres (Gourichon 2004). Des équations ont ainsi pu être proposées pour calculer l’âge (en mois) en fonction de HVM et de HVP (en mm) : Age = - 1,6344 (HVM) + 27,16 Age = 1,4702 (HVP) + 27,62 La précision est de 1,5 mois pour les estimations obtenues à partir de ces deux équations. Plusieurs étapes sont nécessaires pour appliquer cette méthode à nos échantillons. Tous n’ont pas livré le même effectif mais certains ont fourni des séries importantes (près de 40 D4 inférieures à La Fare par exemple) permettant de vérifier son applicabilité sur nos populations du sud-est de la France à la fin du Néolithique. Il s’agit tout d’abord de distinguer les dents des moutons de celles des chèvres, à partir des critères de Payne (1985) pour les dents isolées et complétés par les critères sur les prémolaires pour les dents enchâssées dans les mandibules (Halstead et al. 2002 ; Helmer 2000b). Les données de chaque taxon ont été traitées de manière séparée car les chèvres peuvent avoir une hauteur d’émail plus forte pouvant induire un décalage entre la morphologie de la table d’usure de la dent par rapport à l’âge donné par la hauteur (Helmer et al. 2005b, p. 180). Nous avons mesuré chaque dent (HVA, HVM et HVP) et noté son degré d’usure (d’après Payne 1973), suivant les codes proposés précédemment, de 1A à 12D (cf. supra Partie 1, chap. 3.2), afin d’apprécier la cohérence entre les classes d’âge et les hauteurs. Les données obtenues entre chaque taxon ont été comparées pour vérifier si des disparités ou des décalages apparaissent. L’âge est ensuite estimé à partir du mode de calcul proposé par L. Gourichon à partir de HVM et
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
de HVP. Contrairement à d’autres études (Bréhard 2007 ; Helmer et al. 2005b ; Vigne et Carrère 2007), nous n’avons pas retenu HVA, le lobe étant plus souvent cassé que les autres dans nos séries et sa hauteur plus difficile à mesurer lorsqu’il est trop usé. De plus, loin d’être redondantes, ces deux variables sont complémentaires : les résultats sont très proches, mais HVM donne un âge un peu plus bas et HVP un peu plus élevé. L’âge estimé retenu est donc un âge moyen, obtenu à partir des deux variables avec une précision de 1,5 mois. L’utilisation conjointe de HVM et de HVP permet également de réduire les variabilités individuelles, méthode que nous avons choisie plutôt que de rapporter les hauteurs au diamètre transverse (Bréhard 2007). L’ensemble des résultats est présenté dans des tableaux de synthèse par site. La distribution des mesures suivant le rapport HVM/HVP, les stades d’usure et l’âge estimé permet d’apprécier la validité de la méthode chez les moutons comme chez les chèvres et d’observer la répartition des âges d’abattage avec précision. Les paramètres utilisés apparaissent cohérents entre eux sur chaque site : éruption dentaire des molaires, usure des surfaces occlusales (Payne 1973) et hauteurs des lobes des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (Gourichon 2004) s’accordent sur l’estimation de l’âge de mort de chaque individu, à 1,5 mois près. Les bêtes les plus jeunes ont les D4 inférieures les moins usées et les hauteurs de lobes les plus élevées, ces deux critères évoluant progressivement avec l’âge. Pour mettre en évidence un abattage saisonnier, on note à la fois la présence ou l’absence d’abattage dans le mois de l’année considéré (quelque soit le nombre de dents), et l’abondance relative des catégories d’âge représentée (pic de mortalité). La seule limite de cette méthode est qu’elle ne permet de préciser l’âge que pour les individus de moins de 2 ans, en raison de la période d’usage de cette dent. Néanmoins, dans nos profils d’abattage, la majorité des individus sont tués avant cet âge (cf. Partie 2). Il faut également être prudent sur les estimations faites sur les dents très usées, particulièrement avec les dents de chute, et également avec les D4 des plus jeunes de moins de 2 mois, dont la croissance n’est pas achevée (couronne non complètement minéralisée), plus fragile et parfois impossible à mesurer, les racines étant abimées et/ou incomplètes (notamment HVP). A partir de la saison de naissance des individus, précisée à l’aide des analyses isotopiques, il est ensuite possible d’indiquer la saison à laquelle l’animal a été abattu et d’observer leur répartition sur deux années.
34 mois ne peuvent donc pas bénéficier de cette méthode. La répartition des hauteurs indique également les catégories d’âge sélectionnées (pic d’abattage). 3.3.3 Saisonnalité des naissances par l’analyse isotopique (δ18O) de l’émail dentaire des caprinés domestiques et variations de l’alimentation à partir de la composition isotopique en carbone (δ13C). 3.3.3.1 Le choix des analyses isotopiques L’analyse de la composition isotopique en oxygène de l’émail dentaire (δ18O), suivant la méthodologie du prélèvement séquentiel (Balasse 2002, 2003 ; Balasse et al. 2002, 2003 ; Fricke et O’Neil 1996 ; Sharp et Cerling 1998), a déjà été réalisée avec succès sur des assemblages actuels et archéologiques pour déterminer la saisonnalité des naissances des chevaux, des moutons, des chèvres et des bovins (Bryant et al. 1996a, 1996b, 1996c ; Balasse et al. 2003 ; Balasse et al. 2005, 2006 ; Balasse et Tresset 2007). Les analyses isotopiques permettent de vérifier directement sur le mobilier archéozoologique les rythmes des naissances : concentration sur une période (mise bas naturelle ou contrôlée par l’éleveur), étalement sur deux périodes, ou dessaisonnement éventuel. La détermination de la saisonnalité des naissances des caprinés domestiques à partir des analyses isotopiques contribue d’une part, à enrichir l’interprétation des profils de mortalité en terme de saisonnalité de l’abattage et ainsi à mieux définir les stratégies d’élevage des éleveurs néolithiques et le rythme des pratiques pastorales, et d’autre part, apporte des éléments clefs sur la saisonnalité d’occupation des sites (Balasse et al. 2003 ; Blaise 2005). Rappelons qu’à cette période, a priori, les conditions environnementales ont pu peser avec plus ou moins de poids sur la distribution de la saison des naissances selon les pratiques d’élevage mises en œuvre. Dans certaines conditions, couplé avec d’autres analyses isotopiques comme celles du carbone (δ13C) (lorsque des plantes C3 et C4 sont présentes), le δ18O de la bioapatite peut être utilisé pour tenter de mettre en évidence une éventuelle mobilité altitudinale (Bocherens et al. 2001 par exemple), le δ18O des précipitations diminuant avec l’augmentation de l’altitude (Dansgaard 1964), ou encore associé au strontium (87Sr/86Sr) et au carbone (δ13C) pour démontrer le caractère saisonnier des déplacements (Balasse et al. 2002). Néanmoins, la multiplicité des paramètres pouvant influencer le δ18O de l’eau ingérée par l’animal (Dansgaard 1964 ; Longinelli 1984 ; Luz et al. 1984), latitudes, altitudes, saison, températures, quantité des précipitations, accidents climatiques, type de source de l’eau (lacs, rivières, sources, mares), rend l’interprétation des variations du δ18O en terme de mobilité très délicate (Balasse et Ambrose 2005a). Des analyses récentes sur les variations du δ18O montrent également que les variations du δ18O de la bioapatite peuvent être de forte amplitude même chez un animal qui n’a absolument pas changé de zones de pâturages (Balasse et al. communication 2008 14 ). Aussi nous avons choisi de ne pas
3.3.2.2 Les bœufs Pour les bœufs, les mesures des trois lobes des D4 ont été prises de la même manière que pour les caprinés (HVA, HVM et HVP). En l’absence d’un référentiel (Blaise en préparation à partir de bovins élevés en Camargue), nous permettant d’associer, hauteurs, stades d’usure et âges réels, et de séries dentaires archéologiques en nombre suffisant, nous avons pu seulement observer la distribution des hauteurs par classes d’âge, suivant l’usure des surfaces occlusales. La présence de dents encore enchâssées dans les mandibules nous a permis de corréler nos données avec les dates d’éruption dentaire et d’affiner l’estimation des âges de mortalité pour les individus âgés de quelques mois à 28-34 mois, période à laquelle chute la dent. Les adultes de plus de
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BALASSE M., BLAISE E., AMBROSE S., et MAINLAND I. (communication) - Evaluating the range of variation of the local oxygen isotope signature at the intra-annual, inter-annual and hydrographical scales, actes de la Society of American Archaeology, 26-30 mars 2008, Vancouver
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Emilie Blaise
aborder cette problématique de déplacements trop spéculative pour les caprinés domestiques des sites archéologiques. L’analyse de la composition isotopique en carbone (δ13C) de l’émail dentaire, suivant la méthodologie du prélèvement séquentiel (Balasse 2002, 2003 ; Balasse et al. 2002, 2003; Fricke et O’Neil 1996 ; Sharp et Cerling 1998), permet d’observer les changements dans l’alimentation enregistrés pendant la croissance de la dent et conservés dans l’émail (Balasse et Ambrose 2005a ; Balasse et al. 1999, 2005, 2006 ; Cerling et Sharp 1996 ; Passey et Cerling 2002). Lorsque la végétation se compose de plantes à photosynthèse en C3 (tous les arbres, graminées de climat tempéré et arbustes de milieu tempéré et humide) et en C4 (graminées tropicales, certains arbustes de milieu chaud et sec), qui se distinguent par leur composition isotopique en carbone (δ13C), l’analyse du δ3C du carbonate de la bioapatite permet d’estimer la proportion relative des plantes C4 et C3 dans l’alimentation (Vogel 1978 ; Tieszen 1991). Si cette contribution des plantes en C4 dans l’alimentation pourra être envisagée pour les brebis modernes de Carmejane qui reçoivent une complémentation en maïs, elle ne sera pas possible pour les caprinés domestiques archéologiques en raison de l’absence de ce type de plantes en C4 au Néolithique de cette région.
Principes méthodologiques Chez les ongulés, la composition isotopique en carbone et en oxygène de l’émail dentaire, enregistrée durant la croissance de la dent, est en étroite relation avec l’environnement de l’animal : alimentation, température, latitude, précipitations. Le δ18O de l’émail dentaire est lié à celui de l’eau de boisson et à celui des plantes ingérées par les animaux donc lié indirectement à celui de l’eau météorologique (Cerling et Sharp 1996 ; Iacunim et Longinelli 2002 ; Longinelli 1984 ; Luz et al. 1984 ; Passey et Cerling 2002) qui varie selon des paramètres saisonniers notamment (Fig.40). Aux latitudes hautes et moyennes, les valeurs maximales du δ18O correspondent aux mois les plus chauds et les minimales aux mois les plus froids (Dansgaard 1964 ; Gat 1980). Au cours de la croissance de la dent, l’émail enregistre et conserve le cycle saisonnier, sans que l’information soit modifiée une fois la minéralisation de la dent achevée (Balasse 2002, 2003 ; Passey et Cerling 2002 ; Zazzo et al. 2005). Il a également été démontré que la bioapatite de l’émail dentaire résiste dans certaines conditions à l’altération diagénétique (Zazzo et al. 2004), la méthode est ainsi applicable à des assemblages archéologiques. L’analyse séquentielle du δ18O de l’émail permet de caler la croissance de la dent sur le cycle saisonnier. Le calendrier de formation des molaires est fixe, chaque individu de la même espèce forme la même dent au même moment. En appliquant le même protocole dans la même dent d’une même espèce, une comparaison inter-individuelle des variations intra-dentaires du δ18O permet de mettre en évidence la saisonnalité des naissances (Fig.40). Les individus nés à la même saison enregistrent la même séquence du cycle saisonnier dans la même partie de la dent, et inversement, des individus nés à des saisons différentes auront des séquences décalées (Balasse et al. 2003 ; Balasse et Tresset 2007).
3.3.3.2 Méthodologie Démarche Dès 2005, le protocole d’étude et d’échantillonnage a été testé sur des dents de brebis actuelles Préalpes-du-Sud de la ferme de Carmejane (Digne, Alpes-de-Haute-Provence), dans le cadre du projet Eclipse II « Contraintes climatiques et développement de l’élevage néolithique en Europe occidentale à la transition Atlantique/Sub-Boréal » sous la direction d’A. Tresset et M. Balasse, puis appliqué au mobilier archéozoologique. En 2006, des analyses isotopiques de l’émail dentaire ont été réalisées sur des dents de moutons et de chèvres du site du Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône) et en 2007 sur des dents de moutons du site de La Citadelle (Vauvenargues, Bouches-duRhône), grâce à un financement du Service régional de l’Archéologie PACA, et ont fait l’objet d’un rapport d’analyses chaque année (Blaise et al. 2006, 2007). Une partie des premiers résultats du référentiel a été présentée collectivement au colloque de restitution du programme Eclipse II en octobre 2007 (Balasse et al. communication 2007 15 ). Toutes les analyses ont été réalisées au Muséum national d’Histoire naturelle de Paris (MNHN), avec l’aide technique de J. Ughetto et le suivi scientifique de M. Balasse : prélèvements et traitement ont été effectués au laboratoire d’archéozoologie de l’UMR 5197 du CNRS « Archéozoologie, Histoire des sociétés humaine et des peuplements animaux », et les analyses isotopiques au service de spectrométrie de masse isotopique du MNHN.
De même, l’émail dentaire garde l’enregistrement de la composition isotopique en carbone de l’alimentation pendant la croissance de la dent. Suivant le même protocole d’échantillonnage (prélèvements séquentiels), l’analyse du δ13 C du carbonate de la bioapatite permet de restituer en partie cet enregistrement chronologique. La composition isotopique en carbone de l’émail dentaire est liée aux plantes ingérées par l’animal, avec un enrichissement isotopique d’environ 14,1 ‰ chez les herbivores (Cerling et Harris 1999). Les plantes actuelles en C3 ont des valeurs modales en carbone (δ13C) de - 27‰ et les plantes en C4 de - 12 ‰ environ (Tieszen 1991). Ces valeurs sont légèrement différentes, de 1,4 ‰, pour les plantes archéologiques dites pré-industrielles (effet fuel fossile ; Cerling et Harris 1999). La contribution des plantes à l’alimentation peut donc être estimée à partir des valeurs de δ13C de la bioapatite : en ajoutant 14,1 ‰ (enrichissement isotopique) et en utilisant les valeurs modales des plantes en C4 et en C3, respectivement majorées de 1,4 ‰, pour les analyses de bioapatite archéologique afin de compenser l’effet fuel fossile (Cerling et Harris 1999 ; Balasse et Ambrose 2005a).
15 BALASSE M., BLAISE E., TRESSET A. (communication) - Saisonnalité des naissances au sein des cheptels domestiques au Néolithique en Europe occidentale par l’analyse isotopique ( 18O) de l’émail dentaire des caprinés et des bovins, actes du colloque de restitution du programme Eclipse II, 1516 octobre 2007, Paris
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Le carbonate de la bioapatite de l’émail dentaire enregistre les variations saisonnières du δ18O des précipitations au cours de la croissance de la dent. L’analyse séquentielle du δ18O de l’émail permet de caler la croissance de la dent sur le cycle saisonnier.
Fig. 40 : Principes méthodologiques de l’étude de la saisonnalité des naissances (d’après un dessin de M. Balasse modifié)
Par exemple pour notre région d’étude, un mouton néolithique qui a consommé des plantes C3 aura des compositions isotopiques en carbone (δ13C) de bioapatite qui tendent vers -11,5 ‰ (Fig.41).
Préalpes du Sud peuvent commencer à former leur M3 dès 9 mois, suivant les conditions d’élevage (environnement, alimentation, sans pouvoir quantifier la contribution des paramètres qui influent sur cette formation dentaire), la formation de la couronne étant achevée vers 22 mois. Cette variabilité de la formation de la M3, entre les races et à l’intérieure d’une même race (Milhaud et Nezit 1991), a pour conséquence des décalages possibles entre les individus formant plus précocement ou plus tardivement leur couronne. Cet élément montre ainsi les limites du référentiel actuel. Une fois la couronne formée, le développement de la dent se poursuit par la formation des racines : elle débute vers 6-7 mois et se termine à 3,5-4 ans pour la M1 ; débute à 11-12 mois et finit à 5,5-6 ans pour la M2 ; commence à 20-22 mois et est terminée à 6 ans pour la M3 (Milhaud et Nezit 1991 ; Weinreb et Sharav 1964). Les âges d’éruption dentaire établis à partir des données fournies par Silver (1969), Deniz et Payne (1982), complétés par Gourichon (2004), montre des différences entre les populations ovines : les éruptions sont plus tardives pour les populations sauvages et semisauvages que pour les races modernes rustiques. Chez les populations domestiques rustiques, comme on a pu l’observer pour le référentiel dentaire de brebis Préalpes du Sud (Blaise 2006a), l’âge moyen d’éruption de la M1 est de 3-6 mois, 9-12 mois pour la M2 et 18-24 mois pour la M3 (Milhaud et Nezit 1991 ; Silver 1969 ; Weinreb et Sharav 1964). Les mêmes fourchettes de dates d’éruption ont été observées pour les mandibules de moutons issues des sites archéologiques étudiés, cohérentes en fonction de l’usure de la surface occlusale des prémolaires déciduales et des molaires. Si chez certaines races actuelles une variabilité de développement apparaît notamment pour la M3, le calendrier de croissance des molaires hypsodontes reste dans l’ensemble relativement fixe pour la même dent d’une même espèce. Des différences sont en revanche effectives dans le calendrier de croissance dentaire entre les caprinés domestiques et sauvages, l’homme agissant comme un filtre par rapport à l’environnement (apport de fourrage par exemple).
* valeurs modales en carbone (δ13C) des plantes en C3
Fig. 41 : Contribution des plantes C3 dans l’alimentation et différence des compositions isotopiques en carbone (δ13 C) de la bioapatite de l’émail dentaire entre les moutons actuels et archéologiques. (d’après un dessin de M. Balasse modifié)
Les données radiographiques et morphologiques sur la durée de la formation des dents de 106 moutons de race Awassi (Weinreb et Sharav 1964) et de 48 Préalpes du Sud (Milhaud et Nezit 1991) - autres que ceux du référentiel (Blaise 2006a) - permettent de préciser l’évolution de la croissance de la couronne (Fig.42). La couronne de la M1 commence à se développer pendant la gestation, la moitié de la couronne est déjà formée à la naissance, la croissance est achevée à 9 mois. Pour la M2, la croissance débute 1 mois après la naissance environ, 1/3 de la couronne est formée entre 3 et 6 mois, elle est complète à 12 mois. Contrairement aux autres molaires pour lesquelles les résultats des auteurs s’accordent, pour la M3, une plus grande plage de développement est possible (de 9 à 26 mois soit 17 mois) et semble varier en fonction des races ovines actuelles (Milhaud et Nezit 1991). Selon M. Weibreb et Y. Sharav (1964), le bourgeon dentaire est bien visible dès 12 mois, date à laquelle la couronne commence à se développer, la croissance est finie vers 24-26 mois. Néanmoins, d’après G. Milhaud et J. Nezit (1991), les brebis
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éruption M3 éruption M2 éruption M1 0
5
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15
20
25
30 âge en mois
naissance
M1 : 1ère molaire ; M2 : 2ème molaire ; M3 : 3ème molaire ; Dégradé de gris : développement de la couronne Fig. 42 : Calendrier de croissance des molaires définitives inférieures des moutons : formation de la couronne et âges d’éruption dentaire (d’après Deniz et Payne 1982 ; Milhaud et Nezit 1991 ; Silver 1969 ; Weinreb et Sharav 1964)
Bien que les éleveurs néolithiques exercent des sélections volontaires sur les animaux qui composent leurs troupeaux, dont les effets sur la morphologie sont visibles dès la fin du PPNB ancien au Proche-Orient (Helmer et al. 2005a ; Vigne 2005), on peut néanmoins envisager les décalages de croissance dentaire bien plus restreints pour les populations néolithiques élevées que pour nos races améliorées actuelles.
L’émail dentaire est un phosphate de calcium (la bioapatite) qui contient des ions carbonates. On analyse la composition isotopique en carbone et en oxygène du carbonate de la bioapatite de l’émail dentaire. Une petite quantité de bioapatite (600 µg environ) est placée dans un réacteur en verre où elle réagit sous vide avec de l’acide orthophosphorique à 70 °C dans le robot préparateur (Kiel IV Carbonate). Le CO2 produit par la réaction est piégé et purifié puis introduit dans le spectromètre de masse isotopique (Delta V Advantage).
Prélèvements, traitement et spectrométrie de masse Le protocole de prélèvement sérié a été appliqué ici car il permet la restitution de l’histoire isotopique de l’individu sur la durée de la croissance de la dent (Balasse et al. 2002, 2003). Après avoir nettoyé la surface de la dent à l’aide d’une fraiseuse avec une mèche abrasive en tungstène, une série d’échantillons d’émail (15 échantillons en moyenne par dents) est prélevée par fraisage, avec une mèche diamantée, depuis la surface de la dent du haut en bas de la couronne, suivant des bandes parallèles (1 mm d’épaisseur environ) perpendiculaires à l’axe de la croissance de la dent, sur la largeur d’un lobe (Fig.43). Pour chaque bande d’émail prélevé, la distance du prélèvement est prise à partir du collet de la dent.
3.3.3.3 Mise en place d’un référentiel isotopique à partir de brebis actuelles Préalpes du sud (Alpes-de-Haute-Provence, France) Les brebis Préalpes du Sud Le protocole d’étude et d’échantillonnage a déjà été appliqué sur des populations actuelles de moutons et de chèvres mais sous des climats et latitudes (Kenya et Ecosse) très éloignés des conditions environnementales du sud-est de la France (Balasse et Ambrose 2005 ; Balasse et al. 2005 ; Balasse et Tresset 2007). Aussi le référentiel isotopique a été constitué à partir des brebis rustiques Préalpes du Sud, issues de la ferme de Carmejane dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ces femelles de réforme, abattues pendant l’année 2004, composent le référentiel dentaire présenté précédemment (Blaise 2006a ; cf. Partie 1, chap. 3.2.1.3). Ce matériel de référence offre les conditions nécessaires à la réalisation des analyses, un maximum d’informations ayant pu être recueilli pour chaque individu : mois de naissance, âge exact, cause de la réforme, plan d’alimentation et gestion des lots (printemps/automne). Le choix des individus a été effectué en fonction de l’âge (molaires minéralisées), de l’état sanitaire des dents (les individus présentant un abcès ont été écartés), du mois de naissance ; les huit brebis retenues ont été réformées en raison d’un problème aux mamelles. L’exploitation de Carmejane est située près de Digne, région préalpine caractérisée par de fortes contraintes climatiques : sécheresse estivale, irrégularité des pluies, neige en hiver. Le système de conduite du troupeau est basé sur le parcours sans estive. Les 520 brebis sont gérées en deux lots équilibrés en fonction de la saison des mises bas : agnelages de fin d’hiver (lot A) et de fin d’été (lot B). Les animaux sont abreuvés en bergerie avec l’eau de la ville (captage de source de la commune) et en extérieur, l’eau provient pour moitié de la
Fig. 43 : Exemple de prélèvement sérié de l’émail d’une deuxième molaire inférieure d’une brebis actuelle Préalpes du Sud (Cliché E. Blaise 2005)
Chaque échantillon d’émail prélevé (5 à 7 mg par bande) est ensuite traité par réaction avec une solution d’hypochlorite de sodium (NaOCl) dilué à 2-3 %, en quantité proportionnelle à la masse de poudre d’émail (0,1 ml/mg) pendant 24 heures pour éliminer la matière organique puis rincé plusieurs fois à l’eau distillée et à nouveau traité avec une solution d’acide acétique 0,1M (0,1 ml/mg, pendant 4 heures) pour supprimer les carbonates exogènes (Balasse et al. 2002). Enfin, les échantillons sont congelés puis lyophilisés pour enlever toute présence résiduelle d’eau.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
ville et d’un forage jusqu’en 2000 puis essentiellement du forage (source et nappe phréatique) à partir de cette date. Pendant la période d’entretien, les brebis trouvent l’essentiel de leur alimentation sur les zones de parcours. Au moment de la lutte, durant les deux derniers mois de gestation et la lactation, elles reçoivent une nourriture adaptée. Elles sont mises sur des pâturages de prairie pendant la lutte ou restent sur parcours avec un apport de graines protéagineuses (féveroles et pois), puis sont nourries avec différents fourrages : ensilage, foin et une complémentation en céréales durant la gestation, enrubannage et foin pendant la lactation avec un apport en céréales pour les allaitantes doubles (deux agneaux à allaiter) et les agnelles avec un agneau. Les agnelages ont toujours lieu en bergerie, période pendant laquelle les brebis reçoivent du foin à volonté (luzerne, foinpré) et des céréales. Toutes les bêtes passent une partie de l’hiver en extérieur (décembre-janvier) et reçoivent un complément en céréales, féverole, pois et avec parfois du maïs (plante C4). Les brebis du lot A rentrent en bergerie fin janvier pour agneler, celles du lot B fin août.
Identification Individu Naissance
1216
0026
Echantillonnage Hauteur de couronne (mm) Dent N M2 inf D
15
Lobe postérieur H = 31,36
M3 inf D
22
Lobe central H = 39,97
M2 inf G
12
Lobe postérieur H = 23,52
M3 inf G
16
Lobe central H = 30,76
hiver 08/02/2001
hiver 28/01/2000
8143
hiver 03/02/1998
M3 inf D
8
Lobe central H = 17,64
9726
printemps 29/04/1999
M3 inf D
16
Lobe central H = 29,41
9470
fin été/automne M3 inf D 05/09/1999
13
Lobe central H = 26,97
1511
fin été/automne M3 inf G 12/09/2001
20
Lobe central H = 38,03
M2 inf D
13
Lobe postérieur H = 29,71
0522
fin été/automne 18/09/2000 M3 inf D
21
Lobe central H = 36,01
M2 inf D
12
Lobe postérieur H = 27,19
M3 inf D
19
Lobe central H = 35,01
Photo M2
M3
Objectif, matériel et échantillonnage Le principal intérêt de la constitution du référentiel isotopique est de pouvoir observer la saisonnalité des naissances à partir d’individus pour lesquels la saison de naissance est connue avec précision - les agnelages ayant lieu à deux périodes différentes à Carmejane - et permet ainsi de tester l’applicabilité de la méthode. L’objectif est de comparer les variations isotopiques en oxygène (δ18O) afin de caler le développement des dents analysées par rapport à des naissances de fin d’hiver et de fin d’été et de voir dans quelle mesure ces deux périodes de naissances se distinguent clairement dans l’enregistrement isotopique, tout en tenant compte dans l’interprétation des processus de formation et de minéralisation de l’émail (Balasse 2002, 2003). Le cycle saisonnier du δ13C pourra également être étudié en raison des changements saisonniers dans l’alimentation : ce référentiel isotopique permet d’observer les variations saisonnières enregistrées chez des individus qui ne partent pas en estive, qui se nourrissent sur une zone de parcours très localisée (en moyenne montagne méditerranéenne, près de Digne) sur lesquels les végétaux disponibles varient suivant les saisons, les brebis pouvant également recevoir dans certains cas, notamment en hiver, un apport de maïs (plante C4). Les analyses isotopiques de l’émail dentaire (δ13C et δ18O) ont été réalisées sur huit individus issus des deux périodes de naissance, soient quatre nés entre la fin de l’hiver et le printemps et quatre nés de la fin de l’été à l’automne. Ce sont douze dents (huit troisièmes molaires inférieures, lobe central et quatre deuxièmes molaires inférieures, sur le lobe postérieur) qui ont ainsi été échantillonnées selon le protocole sérié (Balasse et al. 2002, 2003), ce qui correspond à un total de 187 prélèvements d’émail (Fig.44). La bioapatite a été traitée et analysée selon le même protocole défini précédemment (de 466 µg à 661 µg de bioapatite par échantillon).
0562
Total
fin été/automne 20/09/2000
8 individus
12 dents
187 échantillons d'émail
Fig. 44 : Echantillonnage des molaires des huit brebis de Carmejane sélectionnées
Analyse de la variation de la composition isotopique en oxygène (δ18O) et en carbone (δ13C) de l’émail dentaire Les compositions isotopiques en carbone et en oxygène sont exprimées en fonction du standard VPDB. Pour cette série de 187 échantillons de bioapatite, la précision analytique, estimée à partir de 133 standards Marbre LM est de 0,09 ‰ pour les valeurs de δ18O et de 0,02 ‰ pour les valeurs de δ13C. La figure 45 présente de manière synthétique les valeurs minimales, maximales et moyennes mesurées pour chaque deuxième (M2) et troisième molaire (M3) inférieure. Les séquences complètes de prélèvement sont également fournies pour chaque dent afin de mieux visualiser les variations du δ18O et du δ13C et les éventuels décalages dans l’enregistrement. Les deuxièmes molaires inférieures (M2) Les résultats sont présentés dans les figures 45, 46 et Annexes XVII. Tous les individus ont enregistré une variation cyclique (probablement saisonnière) durant la croissance de leur M2 avec une amplitude moyenne du δ18O de 4,6 ‰. Pour le δ18O, les maxima sont compris entre -1,8 ‰ et -0,5 ‰, les minima entre -6,6 ‰ et -5,1 ‰. La brebis 0026 a une amplitude un peu plus élevée à 6,1 ‰.
65 65
Emilie Blaise 18
Identification
N
Ovis 1216 M2 Ovis 0026 M2 Ovis 0522 M2 Ovis 0562 M2 Ovis 1216 M3 Ovis 0026 M3 Ovis 8143 M3 Ovis 9726 M3 Ovis 9470 M3 Ovis 1511 M3 Ovis 0522 M3 Ovis 0562 M3
15 12 13 12 22 16 8 16 13 20 21 19
13
Variation intra‐dentaire du δ O (‰)
min ‐6,2 ‐6,6 ‐5,7 ‐5,1 ‐5,2 ‐5,0 ‐5,5 ‐4,7 ‐5,4 ‐7,2 ‐7 ‐6,8
max ‐1,7 ‐0,5 ‐1,8 ‐1,1 ‐1,1 ‐0,5 ‐1,8 ‐1,2 ‐0,2 ‐2,1 ‐1,6 ‐1,8
∆ 4,5 6,1 3,9 4 4,1 4,5 3,7 3,5 5,2 5,1 5,4 5
Variation intra‐dentaire du δ C (‰)
moy. ‐4,5 ‐3,8 ‐3,5 ‐3,3 ‐2,8 ‐2,8 ‐4,2 ‐2,6 ‐2,3 ‐5,1 ‐3,6 ‐3,6
min ‐14 ‐13,8 ‐13,8 ‐13,6 ‐13,5 ‐13,0 ‐12,6 ‐12,5 ‐12,7 ‐12,6 ‐13,5 ‐13,4
max ‐10,3 ‐12,8 ‐12,1 ‐12,2 ‐12,2 ‐12,3 ‐10,8 ‐11,1 ‐9,8 ‐11,8 ‐12,7 ‐12,4
∆ 3,7 1 1,7 1,4 1,3 0,7 1,8 1,4 2,9 0,8 0,8 1
moy. ‐12,2 ‐13,3 ‐13,0 ‐12,9 ‐13,0 ‐12,6 ‐11,4 ‐11,9 ‐11,9 ‐12,3 ‐13,0 ‐12,8
Légende N = Nombre de prélèvements par dent ∆ = amplitude ; min = minimum ; max = maximum ; moy. = moyenne M2 = deuxième molaire M3 = troisième molaire
Fig. 45 : Variation intra-dentaire de la composition isotopique en oxygène (δ18O) et en carbone (δ13C) de la bioapatite des dents de brebis de Carmejane : valeurs minimale, maximale, moyenne et amplitude Naissance d'hiver
-10
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-5
-3 -12 -4 -13
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0
-1
-3 -12 -4 -13
-5
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-10 δ13 C VPDB (‰)
-2
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0 Ovis 0562
-1 -2
-11
-3 -12 -4 -13
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-7 35 30 25 20 15 10
-7 0
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-6
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Naissance d'automne -9
δ18 O VPDB (‰)
δ13 C VPDB (‰)
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0 Ovis 0522 M2
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35 30 25 20 15 10 5 distance au collet (mm)
distance au collet (mm) -9
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35 30 25 20 15 10 5
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δ 18 O VPDB (‰)
-1
0 Ovis 1216 M2
δ 18 O VPDB (‰)
Ovis 0026 M2
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δ13C VPDB (‰)
δ13 C VPDB (‰)
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0
δ 18 O VPDB (‰)
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5
0
distance au collet (mm)
distance au collet (mm)
Fig. 46 : Variation de la séquence complète de la composition isotopique en oxygène (δ18O ; cercles blancs) et en carbone (δ13C ; cercles noirs) de l’émail dentaire tout au long de la M2 des quatre brebis de Carmejane
On observe un décalage entre l’enregistrement isotopique et la chronologie de développement dentaire qui pourrait être expliqué par la durée de minéralisation de l’émail. Chez le mouton, la couronne de la M2 se forme dans la première année de l’animal (terminée à 12 mois) (Fig.47). En prenant pour exemple Ovis 0026, né en janvier, on attendrait, pour les dernières valeurs formées dans le bas de la dent, des valeurs basses d’hiver. On observe, au contraire, un signal d’été (valeurs du δ18O les plus hautes).
l’amplitude du cycle saisonnier, a une durée similaire pour l’ensemble des individus de Carmejane (M2) et selon toute probabilité, pour la même dent d’une même espèce - à la variabilité inter-individuelle et interraciale près (Balasse 2002, 2003). S’il faut tenir compte de la durée de minéralisation puisqu’elle introduit un biais, notamment pour l’évaluation de l’amplitude des variations, elle ne gêne cependant pas l’analyse de la saisonnalité des naissances dans la mesure où nous raisonnerons par comparaison inter-individuelle entre individus d’une même espèce (Balasse 2002, 2003). En revanche, la confirmation d’une durée de minéralisation longue justifie la réalisation même du référentiel actuel pour pouvoir aborder la saison de naissance, puisque ce processus entraîne un décalage entre le calendrier de croissance dentaire et l’enregistrement du signal isotopique dans l’émail dentaire.
De même pour les individus nés en septembre, comme Ovis 0522, les valeurs dans le bas de la couronne correspondent à un signal de fin printemps/début été et non d’automne. Ainsi, un décalage de 6 mois environ apparaît et correspond au temps requis pour que le processus de minéralisation de la dent soit complet, durée similaire à celle estimée d’autres races de moutons (Balasse 2003 ; Suga 1982). Ce processus, qui peut entraîner une atténuation de l’enregistrement de
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
juin
juillet
août
sept.
oct.
nov.
sont nourries par le lait de leur mère et reçoivent dès trois semaines un aliment starter et du foin à volonté, sont sevrées vers 70 jours, date à laquelle elles sont mises sur des pâturages de prairie (luzerne), pendant deux mois environ, puis sur des zones de parcours ; après la lutte des adultes (septembre pour le lot A ou mi-mai pour le lot B ; Fig. 30), elles rejoignent le troupeau (parcours). Les variations du δ13C semblent donc suivre le changement dans l’alimentation des brebis (cortège et composition des plantes ingérées), au moment du passage de la consommation de végétaux secs (starter, foin) à ceux de la prairie.
déc. 1ère année
naissance
Formation de la M2
2ème année 1ère année
Ovis 0522 Ovis 0562
Formation de la M2
naissance 2ème année
janvier février mars
avril
mai
juin
juillet
août
sept.
oct.
nov.
déc.
Fig. 47 : Décalage dans le calendrier de croissance des M2 en fonction de la période de naissance (hiver ou automne) des brebis de Carmejane
-9 -10
-12 -13
δ13C VPDB (‰)
Ovis 0026 M2 né le 28 janv -11
L’analyse de la variation de la composition isotopique en oxygène de l’émail dentaire le long de la dent met en évidence une variation cyclique, correspondant selon toute probabilité, au cycle saisonnier. La comparaison des valeurs du δ18O des M2, montre une variabilité inter-individuelle liée aux variations inter-annuelles des températures, avec un décalage observé, entre les individus, dans la séquence de l’enregistrement du cycle saisonnier dans la dent (Fig.49). Pour les quatre individus, les valeurs les plus hautes du δ18O correspondent aux températures les plus élevées, et les valeurs les plus faibles aux températures les plus basses, mais elles s’enregistrent dans des parties différentes de l’émail de la couronne des M2, suivant le calendrier de croissance de la dent, fixe pour la même dent d’une même espèce (donc suivant la période des naissances). Pour les brebis nées entre fin janvier et début février, les maxima sont enregistrés dans la couronne de la M2 entre 4 mm et 8 mm à partir du collet et les minima entre 16 et 21 mm. Pour les brebis nées fin septembre, les maxima sont enregistrés dans la couronne entre 20 mm et 22 mm à partir du collet et les minima entre 8 et 10 mm. Le faible décalage (2 à 5 mm) dans l’enregistrement du cycle saisonnier entre les individus nés à la même saison, peut être dû à une légère variation intraindividuelle dans le calendrier de croissance de la dent et/ou à la prise de mesure de la distance du prélèvement au collet.
Ovis 1216 M2 né le 8 févr Ovis 0522 M2 né le 18 sept Ovis 0562 M2 né le 20 sept
-14 -15 35
30
25
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15
10
5
0
distance au collet (mm)
Fig. 48 : Comparaison de la séquence complète des variations de la composition isotopique en carbone (δ13C) du carbonate de l’émail dentaire de la 2ème molaire des brebis de Carmejane nées en fin d’hiver (cercles) et en fin d’automne (losanges)
Les valeurs du δ13C marquent également une variation cyclique correspondant aux variations saisonnières des plantes C3 ingérées (variation du cortège de plantes et/ou variation dans la composition isotopique en carbone des plantes). Les variations ont une amplitude peu élevée, de 2 ‰ en moyenne (Fig.45). Si trois individus ont une amplitude moyenne de 1,4 ‰ (Ovis 0026, 0522 et 0562) avec des maxima compris entre -12,8 et -12,1 ‰, en revanche l’individu « Ovis 1216 » se distingue des autres par une amplitude, un peu plus forte, de 3,7 ‰, avec les maxima du δ13C atteignant -10,3 ‰. Une certaine opposition apparaît également dans l’enregistrement saisonnier entre les compositions isotopiques en carbone et en oxygène (Fig.46) : - pour les individus nés fin janvier-début février, Ovis 1216 et Ovis 0026, les valeurs les plus hautes de δ13C sont atteintes au moment où les valeurs du δ18O correspondent à la fin de l’hiver et le début du printemps. - Alors que pour les individus nés en septembre, Ovis 0522 et Ovis 0562, les valeurs les plus hautes de δ13C sont atteintes alors que les valeurs de δ18O correspondent à l’automne. Les variations saisonnières dans le δ13C ne semblent donc pas suivre le cycle des températures (δ18O) mais être davantage liées à l’âge des individus (Fig.48). Il est difficile de définir précisément les variations saisonnières des plantes C3 consommées, malgré les informations fournies par l’éleveur. Néanmoins, si l’on observe les variations de la composition du δ13C de la bioapatite en fonction du plan d’alimentation, on peut remarquer que le moment où les maxima du δ13C sont atteints, toujours aux alentours de 15 mm dans la couronne de la M2, quelque soit le mois de naissance, coïncide avec la période du sevrage, marquée par un changement dans l’alimentation : il a lieu en moyenne miavril pour les brebis nées en hiver et fin novembre pour celles nées en fin d’été-début automne. Les jeunes brebis, qui
0 Ovis 0026 M2 né le 28 janv
-1 -2 -3
Ovis 0522 M2 né le 18 sept Ovis 0562 M2 né le 20 sept
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Ovis 1216 M2 né le 8 févr
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0
Temps
mai
O VPDB (‰)
avril
δ
janvier février mars Ovis 0026 Ovis 1216
distance au collet (mm)
Les valeurs maximales sont marquées d’un triangle
Fig. 49 : Comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) du carbonate de l’émail dentaire des brebis de Carmejane nées en fin d’hiver (cercles) et en fin d’automne (losanges)
L’enregistrement isotopique en oxygène des brebis nées en hiver se distingue donc nettement de celui des brebis nées à l’automne. Comme on peut le voir sur la figure 49, le premier été est ainsi enregistré dans le bas de la dent des brebis nées en janvier-février et vers le milieu de la couronne de la M2 de celles nées en septembre, avec un écart de 16 mm environ entre les enregistrements ; de même pour les valeurs d’hiver (écart de 12 mm). Les individus nés à la
67 67
Emilie Blaise
Les valeurs du δ13C présentent également une variation intradentaire correspondant aux variations de la composition isotopique en δ13C dans l’alimentation (variation du cortège de plantes et/ou variation dans la composition des plantes) composée de plantes C3 (Fig.50). Les variations ont néanmoins une amplitude faible, de 1,3 ‰ en moyenne pour les brebis nées en hiver, 1,4 ‰ pour celles nées en avril et en fin d’été (Fig.45). Une certaine variabilité apparaît dans l’enregistrement saisonnier entre les compositions isotopiques en carbone et en oxygène, suivant les individus (Fig.51). Néanmoins on peut observer que les incursions vers des valeurs plus hautes du δ13C semblent se produire, dans la plupart des cas, au moment où les valeurs du δ18O correspondent aux environs de l’automne-hiver (avec une exception pour 8143 qui enregistre des valeurs hautes de δ13C à la fin du printemps), ce qui pourrait refléter la contribution d’une complémentation incluant du maïs à la mauvaise saison.
même saison enregistrent donc bien la même séquence du cycle saisonnier dans la même partie de la couronne de leur M2 : - pour les individus nés en janvier-février, la séquence enregistrée durant la croissance de la seconde moitié de la couronne de la M2 est hiver/printemps/été (le début de l’enregistrement est tronqué par la perte de la partie supérieure de la dent par usure) : les maxima sont enregistrés en dernier dans le bas de la dent et les minima en premier dans le haut de la couronne. - pour les individus nés en septembre, la séquence enregistrée durant la croissance de la M2 est fin étéautomne/hiver/printemps : les maxima sont enregistrés en premier dans le haut de la dent et les minima en second, vers le milieu de la couronne. La différence d’écart d’enregistrement dans la couronne, un peu plus important pour les maxima (16 mm) que pour les minima (12 mm) pourrait s’expliquer par une légère variabilité inter-individuelle au niveau du processus de minéralisation de l’émail des M2 (Balasse 2002, 2003).
L’analyse de la composition isotopique en δ18O indique une variation cyclique correspondant, selon toute probabilité, aux variations saisonnières des températures. La comparaison des valeurs du δ18O, tout au long de la couronne des M3, montre une variabilité inter-individuelle liée aux variations des températures, avec un décalage observé, entre les individus, dans la séquence du cycle saisonnier enregistré dans la dent (Fig.45 ; Fig.52 ; Annexe XVII).
Les troisièmes molaires inférieures (M3) Les résultats sont présentés dans les figures 45 et en Annexe XVII. Tous les individus ont enregistré une variation cyclique (probablement saisonnière) durant la croissance de leur M3 avec une amplitude moyenne du δ18O de 4,1 ‰ pour les brebis nées en hiver, 3,5 ‰ pour celle née en avril et 5,2 ‰ pour celles nées en fin d’été. -9
Ovis 0026 M3 né le 28 janv
-10
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13 δ C VPDB (‰)
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Ovis 8143 M3 né le 3 fév Ovis 1216 M3 né le 8 fév Ovis 9726 M3 né le 29 avril Ovis 9470 M3 né le 5 sept Ovis 1511 M3 né le 12 sept Ovis 0522 M3 né le 18 sept
-14
Ovis 0562 M3 né le 20 sept
-15 40 35 30 25 20 15 10
5
0
distance au collet (mm)
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-11
-12 -13
13 δ C VPDB (‰)
-9
-12 -13 -14
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-15 40 35 30 25 20 15 10
5
13 δ C VPDB (‰)
A - Tous les individus
40 35 30 25 20 15 10
0
5
0
distance au collet (mm)
distance au collet (mm)
B - Individus nés en hiver et au printemps C - Individus nés en fin d’été / début d’automne Fig. 50 : Comparaison des variations de la composition isotopique en carbone (δ13C) du carbonate de l’émail dentaire de la 3ème molaire des brebis de Carmejane nées en fin d’hiver (cercles), au printemps (cercles blancs) et en fin d’automne (losanges)
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-3
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-5
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0
-14
C VPDB (‰) 13
O VPDB (‰)
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-7 40 35 30 25 20 15 10
5
0
distance au collet (m m) -9
0 -1
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-2
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δ
-6
δ
-13
O VPDB (‰)
-5
18
-4
δ
-12
C VPDB (‰)
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5
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0
-8 40 35 30 25 20 15 10
5
0
distance au collet (m m)
distance au collet (mm)
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0 -1
0
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δ
-5
-13
O VPDB (‰)
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δ
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δ
13
C VPDB (‰)
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-15 40 35 30 25 20 15 10
5
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-7 40 35 30 25 20 15 10 distance au collet (mm)
distance au collet (mm)
5
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O VPDB (‰)
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1 Ovis 9470 M3
naissance de fin été/ début automne
Ovis 0562 M3
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δ
C VPDB (‰)
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O VPDB (‰)
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0 Ovis 0522 M3
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Ovis 1511 M3
naissance de fin été/ début automne
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O VPDB (‰)
-6
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distance au collet (mm)
naissance de fin été/ début automne
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δ
-5
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δ
C VPDB (‰)
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δ
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naissance de printemps
naissance d'hiver
-1
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naissance de fin été/ début automne
0 Ovis 9726 M3
Ovis 8143 M3
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δ
distance au collet (m m)
-10
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40 35 30 25 20 15 10 5 distance au collet (mm)
O VPDB (‰)
C VPDB (‰) 13
δ
O VPDB (‰) 18
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δ
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δ
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δ
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Ovis 0026 M3
naissance d'hiver
naissance d'hiver
Ovis 1216 M3
δ
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Fig. 51 : Variations de la composition isotopique en oxygène ( 18O ; cercles blancs) et en carbone ( 13C ; cercles noirs) du carbonate de l’émail dentaire de la 3ème molaire des huit brebis de Carmejane
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Emilie Blaise
0 Ovis 0026 M3 né le 28 janv
-1
Ovis 8143 M3 né le 3 fév
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Ovis 1216 M3 né le 8 fév
18 δ O VPDB (‰)
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Ovis 9726 M3 né le 29 avril Ovis 9470 M3 né le 5 sept Ovis 1511 M3 né le 12 sept Ovis 0522 M3 né le 18 sept
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0
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0
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18 δ O VPDB (‰)
A - Tous les individus
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distance au collet (mm)
distance au collet (mm)
B – Individus nés en hiver*
C – Individus nés en fin d’été / début d’automne 0 -1
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D - Individu né au printemps Les valeurs maximales sont marquées d’un triangle. * Pour Ovis 8143, le maximum indiqué est une estimation (triangle gris central) Fig. 52 : Comparaison des variations de la composition en oxygène (δ18O) de l’émail dentaire de la 3ème molaire des brebis de Carmejane nées en fin d’hiver (cercles), au printemps (cercles blancs), et en début d’automne (losanges)
Pour les individus nés en hiver, les valeurs les plus élevées du δ18O sont enregistrées dans la partie haute de la couronne de leur M3, aux alentours de 25 mm à partir du collet, alors que les individus nés en fin d’été/début automne enregistrent dans cette partie de la couronne leurs minima (aux alentours de 25 mm à partir du collet). La séquence du cycle saisonnier enregistrée se trouve bien décalée entre les individus nés en hiver de ceux nés à l’automne : par exemple, Ovis 1511 (né en septembre) enregistre sur les trente derniers millimètres
du fût de la dent la séquence printemps-été-automne, alors que « Ovis 0026 » (né en février) enregistre la séquence étéautomne-hiver. Néanmoins, des variations apparaissent dans le calage du cycle saisonnier avec le développement dentaire entre les individus nés à la même saison (Fig.52). Parmi les brebis nées en hiver, Ovis 1216 enregistre les valeurs élevées du δ18O entre 35 et 25 mm à partir du collet alors que Ovis 0026 et 9726 les enregistrent entre 25 et 20 mm environ soit plus bas dans la couronne de leur M3 ; de
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
du Sud, ce corpus de données isotopiques en oxygène (δ18O), principalement pour les M2, permet non seulement d’aborder la saisonnalité des naissances mais aussi la saison même des mises bas. Le calendrier de croissance de la molaire d’une même espèce étant fixe (à la variabilité inter-individuelle et interraciale près), la comparaison inter-individuelle de la variation intra-dentaire de la composition isotopique en δ18O de l’émail dentaire, tout au long de la couronne de la dent de chaque individu, permet d’étudier la saisonnalité des naissances. La variabilité inter-individuelle et interraciale au niveau des processus de développement et de minéralisation de la même dent de la même espèce peut être considérée de faible amplitude et influer de manière similaire sur les variations du δ18O de chaque mouton.
même pour les minima qui sont enregistrés dans la couronne de Ovis 1216 entre 20 et 15 mm à partir du collet et entre 10 et 5 mm chez Ovis 0026 et 9726. Les individus étant nés à la même période, pour que les mêmes valeurs du δ18O s’enregistrent plus haut dans la couronne de la M3 de Ovis 1216, c’est qu’au même moment sa dent était moins développée que celle des autres : la croissance de la couronne de la M3 de Ovis 1216 a donc commencé plus tard. Concernant Ovis 8143, né un peu plus tard, au printemps, l’enregistrement est en partie tronqué dans la zone haute de la dent. On observe que les minima sont enregistrés entre 15 et 10 mm, donc un peu plus bas que chez Ovis 1216 mais un peu plus haut que chez Ovis 0026 et 9726. Pour les maxima, on peut estimer qu’il les a enregistrés aux alentours de 25 mm à partir du collet et qu’il a vraisemblablement commencé à minéraliser l’émail de sa M3 avant Ovis 1216 mais après les deux autres. Chez les brebis nées en fin d’été/début automne, Ovis 1511 enregistre les minima aux alentours de 25 mm à partir du collet alors qu’Ovis 0522 et 0562 à 30 mm environ à partir du collet ; les maxima sont enregistrés entre 15 et 10 mm à partir du collet chez Ovis 1511, entre 25 et 20 mm chez Ovis 0522, entre 20 et 15 mm chez Ovis 0562. Pour Ovis 9470, en raison de son âge (5 ans environ) et de l’usure de sa couronne, comme Ovis 8143, l’enregistrement de la partie haute de la couronne manque. Il enregistre ses maxima entre 20 et 15 mm, ce qui le rapprocherait plutôt de « Ovis 0562 », on peut estimer qu’il a enregistré ses minima entre 30 et 25 mm dans la couronne de sa M3. Les brebis des Préalpes du Sud de Carmejane présentent donc une certaine variabilité dans le calendrier de croissance de leur M3.
La confrontation de ces résultats du δ18O aux données obtenues à partir des individus archéologiques, avec toutes les précautions qu’impose l’utilisation d’un référentiel, devrait permettre de déterminer le rythme et la période des naissances des moutons pour deux sites du Néolithique final couronnien : Collet-Redon (Martigues) et La Citadelle (Vauvenargues) dans les Bouches-du-Rhône. Sur ces sites, nous avons échantillonné les 2èmes molaires inférieures de caprinés domestiques. Pour plus de cohérence dans l’interprétation, les résultats des analyses sont présentés par site avec l’ensemble des données archéologiques et archéozoologiques (cf. Partie 2). Pour aborder la saison de naissance, l’enregistrement de la variation cyclique du signal isotopique et sa localisation dans la hauteur de la couronne sont comparés entre les moutons archéologiques et les brebis actuelles du référentiel. Pour chaque individu, les valeurs mesurées du δ18O sont réparties en fonction de la distance de chaque prélèvement prise à partir du collet de la dent. Si notre démarche est valide, la morphologie de la dent, notamment la taille (la hauteur totale est cependant difficile à estimer puisque les molaires de moutons commencent à s’user avant d’être totalement formée) peut néanmoins différer entre les individus actuels et néolithiques et interférer dans la distribution de ces valeurs. Si pour ce travail, ces hauteurs d’enregistrement du signal ont été directement comparées entre elles, il conviendra par la suite de rapporter ces valeurs à une distance normalisée en fonction d’un diamètre tranverse moyen afin de réduire les éventuelles variations de taille de la dent entre les individus et valider nos interprétations.
Référentiel et application archéologique La distinction de la saisonnalité des naissances est donc moins lisible sur les M3 que sur les M2, en raison de la plus grande variabilité inter-individuelle dans le calendrier de croissance de la dent chez cette race, qui bien que rustique est cependant améliorée. Ce décalage dans la croissance dentaire limite en partie l’applicabilité de ce référentiel. L’analyse de M3 de moutons actuels de race plus rustique sous d’autres latitudes, comme les moutons du Nord de Ronaldsay, au nord des îles d'Orkney, en Ecosse, suggèrent néanmoins que cette variabilité n’est pas toujours aussi importante (Balasse et Tresset 2007). Malgré les décalages observés dans le calendrier de développement des 3èmes molaires chez les brebis Préalpes
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Emilie Blaise
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PARTIE 2 ANALYSE ARCHEOZOOLOGIQUE
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de pierres historique, dans un secteur non décapée lors les fouilles anciennes. L’année 2000 est consacrée à l’ouverture d’une zone de fouille de part et d’autre de ce sondage et à celle d’un nouveau sondage au nord de ce secteur. En 2001 la zone de fouille est étendue de 64 m2 à 77 m2 et investie jusqu’en 2004. Ces campagnes ont permis d’identifier le blocage de l’enceinte, de préciser la succession stratigraphique et d’attribuer cette construction à l’Age du Bronze ancien barbelé. Dans ce secteur, sous ces niveaux Bronze ancien, un horizon campaniforme rhodano-provençal a été distingué, et enfin, un horizon attribué au Néolithique final Couronnien (avec deux phases d’occupation identifiées). Les résultats, présentés dans des rapports, ont été signalés sous formes de notices dans le Bilan Scientifique de la région PACA. Les avancées ont été régulièrement diffusées lors des Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente de 2000, 2002 et 2006, aujourd’hui publiés (Cauliez et al. 2006 ; Durrenmath et al. 2003 ; Gilabert, Durrenmath, Margarit 2004). Le site a également fait l’objet d’une présentation lors du Congrès de centenaire de la Société Préhistorique Française en 2004 (Durrenmath et al. 2007). Depuis 1999, ces travaux, sur lesquels nous nous sommes appuyés, ont permis à la fois un réexamen stratigraphique et une nouvelle lecture du site aux vues des données recueillies des études paléoenvironnementales, faunistiques, architecturales, et de l’analyse des différents mobiliers.
Chapitre 1 LE COLLET-REDON (Martigues, Bouches-du-Rhône) 1.1 Site éponyme du Couronnien, en bordure littorale 1.1.1 Historique des recherches Le Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône), site éponyme de la culture du Couronnien, a été découvert en 1938 et fouillé entre 1960 et 1982 par M. Escalon de Fonton (Escalon 1947, 1977). Un ensemble de structures correspondant à « l’habitation 1 » situé sur la partie est du plateau est d’abord dégagé puis la zone d’intervention est étendue vers le sud-est où est identifiée « l’habitation 2 ». Durant cette période, plus de 700 m2 sont décapés dans ce secteur du site (Fig.53). La périphérie du site a été également explorée par de nombreux sondages. Dans les années 80, une enceinte attribuée à l’Age du Bronze est découverte. En 1997 et 1998, le site a fait l’objet de nouvelles opérations de terrain conduites par S. Renault, puis de 1999 à 2004, sous la responsabilité de G. Durrenmath et J. Cauliez (Durrenmath et Luzi 2001 ; Durrenmath et Cauliez 2002, 2003, 2004). En 1999, un sondage a permis d’évaluer le potentiel d’une zone (Zone II) localisée à l’ouest du secteur investi par M. Escalon de Fonton (Zone I). Il est localisé à proximité de l’enceinte, recouverte à cet endroit par un amas
Fig. 53 : Localisation des deux zones de fouilles (d’après Durrenmath et Cauliez 2004)
Entre 2000 et 2004, les restes fauniques, abondants, ont été étudiés pour les rapports d’opération. En 2003, l’assemblage faunique issu des niveaux couronniens de l’ensemble des structures de « l’habitation 1 » a été intégré au corpus d’un DEA sur « la gestion des troupeaux au Néolithique final
Couronnien sur les sites du Collet-Redon et de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône) » (Blaise 2003). Les résultats de ce travail ont été présentés à l’occasion des 6èmes Rencontres Méridionales de Préhistoire récente en 2004
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(Blaise 2006b) et dans un article sur l’élevage à la fin du Néolithique en Provence (Blaise 2005). Les données de l’étude archéozoologique 16 , qui ont fait l’objet d’un précédent travail et publiées, ont donc été présentées ici de manière synthétique et harmonisées avec celles des autres sites. Nous insisterons davantage sur les nouvelles approches méthodologiques, notamment les analyses isotopiques effectuées en 2006 (Blaise et al. 2006) et les aspects développés plus particulièrement sur l’exploitation des troupeaux et la saisonnalité des abattages.
lisible correspond à une maison de plan rectangulaire de 13 m de long sur 4 m de large, appelée « habitation 1 ». Le soubassement est en pierre sèche, construit selon la technique du double parement à blocage interne, supportant une élévation de bois et de torchis. Des fosses de rejet ont été identifiées à proximité de l’habitation (Fig.55). A l’ouest de ce secteur, trois soles de cuisson ont été découvertes par M. Escalon de Fonton, dont la fonction a pu être confirmée par l’étude des vestiges. D’autres portions de murs (13) sont plus difficiles à interpréter (Fig.56) : certains semblent circonscrire des espaces, en relation ou non avec l’habitation n° 1, d’autres apparaissent plus isolés. Plusieurs structures domestiques ont été signalées par M. Escalon de Fonton, foyers, braseros, fours, mais seuls quelques relevés synthétiques permettent de les décrire. Ces nombreuses structures et le mobilier archéologique très riche dans ce secteur témoignent d’une occupation relativement dense du site dont l’aménagement paraît complexe. Si l’organisation du site et son évolution dans le temps restent à encore à préciser, les nombreux murs et les structures domestiques renvoient à un habitat complété de plusieurs unités domestiques.
1.1.2 Localisation et nature du site Localisé sur un petit relief calcaire, à l’extrémité occidentale et au sud de la chaîne de l’Estaque-la-Nerthe, au nord-ouest de Marseille, le site du Collet-Redon est implanté en bordure du golfe de Fos, à 900 m du rivage marin actuel et à environ 5 km au sud de l’étang de Berre (Fig.54).
1.2. L’assemblage faunique 1.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon L’échantillon faunique se compose de 3681 restes dont 954 déterminés avec précision, 245 anatomiquement et 2482 correspondent à des esquilles. Les vestiges sont répartis dans les niveaux couronniens de « l’habitation 1 » (couches 3B, 3C, 3D avec les fosses, et 3E) et retrouvés associés à un abondant mobilier archéologique, caractéristique du Néolithique final Couronnien. Deux occupations couronniennes ont été identifiées. Si dans une première étape, l’analyse des restes fauniques a été réalisée en fonction de chaque couche et structure (Blaise 2003 ; Annexe III.1), les nombreuses similitudes mises en évidences dans les proportions des espèces et leur représentation squelettique mais aussi la nécessité d’avoir des effectifs suffisants, nous ont incité à étudier l’assemblage dans sa globalité. Les méthodes de fouille et la fréquence des os de moins de 2 cm observés, permettent de considérer la collecte des ossements comme satisfaisante. Néanmoins, le tamisage n’a pas été systématique durant les fouilles anciennes (Annexe III.1).
Fig. 54 : Localisation du site du Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône)
En position de col, l’établissement domine deux vallons : l’un à l’est, descend plus ou moins directement vers la mer, l’autre, au nord, rejoint la mer plus à l’ouest et est relié à la plaine de Saint-Pierre et Saint-Julien, zone favorable à l’agriculture et à l’élevage. Ce vaste site de plein air, dont l’étendue est estimée à 3 hectares, s’organise autour de deux grands ensembles chronologiques : Néolithique final Couronnien (fin 4èmemilieu du 3ème millénaire avant notre ère), auquel se rapporte la majorité des vestiges archéologiques, et Age du Bronze ancien, représenté par un mur d’enceinte implanté à l’ouest des aménagements couronniens. Nous nous intéressons ici plus particulièrement à l’établissement néolithique. Les fouilles réalisées par M. Escalon de Fonton (700 m2) ont mis au jour un ensemble de murs en pierre sèche, de trous de poteau et de structures domestiques. La structure la plus
L’échantillon faunique est relativement bien conservé. Près de 26 % des restes ont été déterminés taxonomiquement et 6,7 % anatomiquement. Sur 35 % des fragments, des fissures ont été observées, indiquant qu’une partie des ossements est restée à l’air libre avant d’être enfouis. Presque toutes les surfaces osseuses présentent des traces de racines (esquilles exclues) : 81 restes ont une surface intacte (7,4 %), pour 14,6 % des vestiges, les vermiculations sont rares (N = 161), pour 35,4 %, la surface est entièrement vermiculée (N = 389) et pour 29,4 % elle l’est fortement (N = 323).
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Les données sont celles du DEA uniquement, elles n’ont pas été augmentées par l’étude du nouveau matériel pour laquelle seules les déterminations et l’estimation des âges dentaires ont été effectuées.L’analyse globale est envisagée et sera intégrée à la monographie du site (G. Durrenmath et J. Cauliez (Dir.) en préparation).
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Fig. 55 : Plan et localisation des structures de l’habitation n°1 du Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône) (d’après relevé de M. Escalon de Fonton)
Fig. 56 : Plan des murs et des structures d’habitat du Néolithique (Dessin G. Durrenmath in Cauliez et al. 2006)
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Aucune surface n’est illisible mais ces vermiculations ont fréquemment gêné la lecture des autres stigmates. Peu de traces de morsures ont été identifiées : 12 fragments ont été mordus par les carnivores et un reste rongé. Plusieurs éléments témoignent de conditions de conservation satisfaisantes : restes de jeunes bêtes fréquents, os fragiles observés (côtes, sternèbres, dents de lait), présence de vestiges d’un fœtus humain, petits os (sésamoïdes, carpes et tarses). La fragmentation est importante. Elle touche principalement les os les plus fragiles, que l’on va retrouver parmi les restes indéterminés : fragments de côtes, de crâne, de vertèbre, d’os plat et de quelques diaphyses (Annexe III.1). Les esquilles sont très fréquentes et représentent 67 % du corpus. L’indice de fragmentation obtenu à partir du Nombre de Restes déterminés et du Nombre Minimum de Parties squelettiques pour les principaux taxons est moyen et atteint près de 30 %. Les éléments retrouvés entiers (6,5 % des vestiges) correspondent aux os compacts et aux phalanges et quelques os longs sont sub-entiers (5,2 % des vestiges). Plusieurs cassures ont été réalisées sur os frais (4 diaphyses portent une cassure en spirale au bord lisse et transversale) mais toutes les autres ont été faites sur os secs (cassures en escalier, de forme dentelée ou longitudinale, au bord rugueux, compaction, cassures à plats). La cassure d’origine n’est plus lisible dans la majorité des cas, entraînant vraisemblablement une sous représentation des cassures anthropiques (fracturation pour la récupération de la moelle, la préparation culinaire et la production de supports). L’action des carnivores influe peu sur la fragmentation des restes (1,1 % des os). Les ossements sont en revanche moins fragmentés dans les fosses, dans lesquelles les os ont été enfouis plus rapidement, que dans les niveaux d’occupation. Le poids des sédiments et les intempéries sont principalement responsables de l’état de conservation des vestiges. On peut également envisager dans ce contexte bâti, que le piétinement a fortement augmenté la fragmentation - surtout s’il est dû aux animaux piétinant un sol humide - et pourrait expliquer la forte proportion d’esquilles, dont 84,5 % sont retrouvés dans les niveaux d’occupation de « l’habitation 1 ». Une partie des ossements a aussi été dégradée par le feu, 242 présentent des traces de brûlures (6,6 %), dont 33,8 % correspondent à des esquilles entièrement brûlées (Fig.57 ; Annexe II.2).
100 90 80 70 60 %
50 40 30 20 10 % stries anthropiques
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
0
NR Total = 3681 Esquilles = 2582 - Les % NR sont calculés à partir du NR Total - Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR Total (esquilles exclues) - Le % de traces de brûlure est calculé à partir du NR total - Le % des esquilles est calculé à partir du NR Total et celui des esquilles brûlées à partir du total de restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR-NMPS) / NR * 100, calculé à partir de l’ensemble des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes et en Nombre Minimum de Parties Squelettiques. Fig. 57 : Indicateurs taphonomiques du site du Collet-Redon (d’après les critères de Vigne 1996 modifié)
1.2.2 Spectre faunique L’assemblage faunique regroupe essentiellement des taxons domestiques : mouton, chèvre, bœuf, porc et chien représentent près de 89 % du NR déterminé (Fig.58). Le lapin est l’espèce sauvage la plus fréquente. On retrouve aussi le renard et le chat, le dauphin, la tortue cistude et quelques oiseaux (perdrix et passereau) (Annexe III.1). Taxons Petits ruminants indet. Capreolus capreolus Total Ovis/Capra Ovis aries Capra hircus Total Petits ruminants Grands ruminants indet. Bos taurus Cervus elaphus Total Grands ruminants Suinés indet. Sus scrofa Sus domesticus Total Suinés léporidés indet. Oryctolagus cuniculus Total léporidés Felis silvestris Canis familiaris Vulpes Total carnivores Total
L’échantillon faunique du Collet-Redon est assez bien conservé mais très fragmenté. Sa taille est réduite par la part importante d’esquilles mais reste néanmoins valide avec 954 vestiges déterminés taxonomiquement. La représentativité du secteur est limitée par la surface de la zone fouillée, 700 m2, et celle de l’habitation 1 qui représente 150 m2 environ, par rapport à l’étendue estimée du site (3 hectares), mais cette zone est néanmoins la plus riche en vestiges. Malgré la fragmentation et la conservation différentielle, les principaux taxons sont représentés par l’ensemble des parties squelettiques, dont plusieurs portent des stries anthropiques, ce qui permet de considérer qu’ils ont été abattus, découpés et consommés sur le site. Malgré les quelques biais observés, l’échantillon faunique apparaît homogène, et regroupe restes de boucherie et de repas mélangés, retrouvés dans les niveaux d’occupation couronniens.
NRD 26 0 529 93 42 555 36 167 1 204 7 0 3 10 3 92 95 1 2 1 4 868
% NRD
NMIc
% NMIc
0,0 63,9 44,0 19,9 63,9
56 15 7 56
0,0 60,9 41,5 19,4 60,9
23,4 0,1 23,5
14,1 1,1 15,2
0,0 1,2 1,2
13 1 14 1 0 1 2
10,6 10,9 0,1 0,2 0,1 0,5 100
16 16 1 2 1 4 92
17,4 17,4 1,1 2,2 1,1 4,3 100
0,0 2,2 2,2
les fréquences pondérées apparaissent en italique Fig. 58 : Proportions respectives des taxons du Collet-Redon en % du Nombre de Restes et du Nombre Minimum de combinaison
Le spectre faunique est dominé par les petits ruminants (63,9 % NR ; 60,9 % NMIc) représentés essentiellement par les caprinés domestiques, le chevreuil n’ayant pas été identifié. Quelques restes trop fragmentés n’ont pas été déterminés au-
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delà du groupe (3 % de la totalité des restes déterminés). Parmi les 529 restes de caprinés, 93 ont été attribués au mouton (44 % NR ; 41,5 % NMIc) et 42 à la chèvre (19,9 % NR ; 19,4 % NMIc). Les grands ruminants regroupent 23,4 % NR et 14,1 % NMIc, dont la grande majorité appartient au bœuf, seul un reste de cerf a été déterminé. Très peu de restes ont été attribués aux suinés, correspondant à deux individus (1,2 % NR ; 1,1 % NMIc). La plupart des éléments correspondent au cochon. Les carnivores sont peu fréquents, 0,5 % NR et 4,3 % NMIc, et sont représentés par le chien (0,2 % NR ; 2,2 % NMIc), le renard et le chat (0,1 NR ; 1,1 % NMIc). Le lapin est souvent observé : il totalise 10,6 % NR et 17,4 % NMIc. L’observation de restes de dauphin est cohérente avec la localisation du site en bordure littorale et celle de la tortue cistude peut être reliée à la proximité d’étangs et de lagunes d’eau saumâtre. Leur présence, assez rare dans les spectres fauniques du sud-est de la France, témoigne d’une bonne représentativité de l’échantillon.
des tarses (5,2 % PO) sont sous représentés. Le taux de fragmentation des caprinés est moyen, il s’élève à 32,7 %. Une dizaine de fragments portent des stries anthropiques (Blaise 2003). La découpe a été réalisée à l’aide d’un outil en silex. La mandibule a été désarticulée en découpant les muscles masséters. Des traces de coups, laissés par le tranchant d’une petite hache polie, ont été observées à la base d’une cheville osseuse de chèvre, pour récupérer l’étui corné. Des stries de décarnisation ont été identifiées sur la partie distale de deux scapulas, sur la diaphyse proximale d’un radius, au niveau du muscle extenseur, et sur la diaphyse médiale d’un fémur. Le démembrement de la patte postérieure est effectué entre le coxal et le fémur. Les extrémités des membres sont désarticulées au niveau des tarses. Plusieurs fragments de bas de côtes portent des stries de décarnisation. Une incision effectuée à la base d’une tête de côte traduit la séparation entre les côtes et les vertèbres thoraciques. Quelques molaires supérieures ont la couronne brûlée, indiquant que le crâne et le maxillaire ont été mis au feu, probablement pour consommer la cervelle. Deux scapulas présentent des brûlures partielles, indiquant que ces pièces ont été grillées ou rôties.
1.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalité de traitement des carcasses 1.2.3.1 Les caprinés et les bovins
Pour les bœufs, les NMI sont donnés par les dents (29 % PO) mais aussi par la scapula, os le plus fréquemment observé (72,6 % PO) (Fig.60 ; Annexe 3.1.2). Les os des membres sont bien représentés : l’humérus (avec 41,6 % PO), le fémur (45,8 % PO) et le tibia (51,4 %). Le crâne (1,2 % PO), le rachi (6 % PO) et les côtes (12 % PO) sont sousreprésentées. Les bas de pattes présentent quelques manques au niveau des os du carpe (1,8 % PO) et du tarse (5 % PO) et des phalanges et dans une moindre mesure des métapodes (métacarpe 9,6 % PO ; métatarse 40,2 % PO). L’indice de fragmentation est peu élevé pour le bœuf, 20 % environ.
Pour les caprinés domestiques, les NMI de fréquence et de combinaison sont donnés par les dents inférieures et supérieures mais ces dernières ne regroupent que 37,5 % PO. L’élément squelettique le plus représenté est la scapula (71,4 % PO), suivi de l’humérus (59,6 % PO) et du radius (57,8 % PO) (Fig.59 ; Annexe III.3.1). Pour le membre postérieur, le tibia est le plus fréquemment observé (42,7 % PO). Le squelette axial est sous représenté (moins de 10 % PO). Les bas de pattes apparaissent dans des proportions réduites : mise à part les métapodes un peu plus fréquents (métacarpes 32,6 % ; métatarses 32,2 %), les phalanges (6,1 % PO) et les petits os des carpes (4,2 % PO) et Caprinés domestiques NR = 529 0 10
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
100
NMPS = 356 NMIf = 22
Crâne Total machoire Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
% PO plus de 80 à 100
E
% PO plus de 50 à 80
k
Décarnisation
% PO plus de 30 à 50
D
Désarticulation
% PO de 10 à 30 % PO moins de 10 absent
Ecorchage
Coup de Hache F
Fracturation Localisation
Fig. 59 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des caprinés domestiques (% PO) et localisation des traces anthropiques du Collet-Redon
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Bœufs 0 NR = 167 NMPS = 134 Crâne NMIf = 9
10
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
100
Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
% PO plus de 80 à 100
E
Ecorchage
% PO plus de 50 à 80
k
Décarnisation
% PO plus de 30 à 50
D
Désarticulation
% PO de 10 à 30 % PO moins de 10
Coup de Hache F
Fracturation
absent
Localisation
Fig. 60 : Fréquences et représentation des parties squelettiques de bœufs (% PO) et localisation des traces anthropiques du Collet-Redon
(droit), une phalange I, un fragment de vertèbre thoracique et une canine supérieure. Le cochon a pu être découpé dans une autre zone du site, seuls certains quartiers de viande étant ramenés dans la zone d’habitation en vue de leur consommation. En raison de sa faible fréquence et des manques de nombreuses parties squelettiques, il est difficile de savoir si l’animal était élevé ou non sur le site, ces pièces de viande pouvant également résulter d’échanges. Une strie de désarticulation est observée au niveau de l’acetabulum, correspondant au démembrement de la patte postérieure effectuée entre le coxal et le fémur, et une sur la face dorsale d’un talus, indiquant la séparation des extrémités au niveau des tarses. La trace de brûlure sur le talus suggère qu’il a pu être consommé grillé.
Une vingtaine de fragments portent des stries anthropiques, laissées par le tranchant d’un silex, correspondant aux étapes de désarticulation, de décarnisation et plus rarement d’écorchage. Pour le membre postérieur, la séparation est réalisée entre le coxal et le fémur. Des stries de décarnisation ont été observées sur la partie proximale d’un tibia, pour la découpe du muscle fléchisseur ainsi que sur de nombreux fragments de côtes (17), sur la partie basse. L’observation de stries fines courtes et parallèles sur le bord de l’os incisif du maxillaire et sur l’extrémité distale d’un métatarse indique l’écorchage de l’animal. Plusieurs molaires sont brûlées au niveau de leur couronne, indiquant que le crâne a pu être mis au feu (grillé ou rôti) et la cervelle probablement consommée. Pour les caprinés et les bovins, les % PO renvoient d’abord à la conservation différentielle. Les NMIc les plus élevés sont donnés par les dents mais leurs fréquences sont néanmoins réduites en raison de la dissociation et de la fragmentation des mandibules et des maxillaires. Les déficits observés au niveau du squelette axial correspondent à la fragmentation et aux difficultés de détermination qui en découlent. Pour les membres, si les ossements les plus solides et bien conservés sont bien représentés, la scapula apparaît dans des proportions similaires voire plus élevées pour le bœuf, ce qui pourrait correspondre à la consommation plus fréquente de l’épaule. Concernant les bas de pattes, leur faible représentation pourrait être liée à la forte utilisation des métapodes dans l’industrie sur matière dure animale, ces éléments pouvant être récupérés puis traités et rejetés dans une autre zone du site.
E
Ecorchage
k
Décarnisation
D
Désarticulation Coup de Hache
F
Fracturation Localisation
1.2.3.2 Les suinés
Fig. 61 : Représentation des parties squelettiques des suinés du Collet-Redon et localisation des stries anthropiques
La représentation squelettique des suinés diffère des taxons précédents. Comme ils regroupent peu de restes (NR = 10), nous avons fait apparaître seulement les éléments anatomiques conservés (NMPS) (Fig.61). Il s’agit principalement des os du membre postérieur droit : un coxal, un tibia, une fibula, et un astragale en connexion, le tout attribué à un porc d’après les mesures, et un autre talus droit, en partie brûlé. On note également, une portion de radius
1.2.3.3 Les autres taxons Le lapin est principalement représenté par les os des membres (Fig.62 ; Annexe III.3.3) : tibia (66,2 % PO), humérus (46,7 % PO) et fémur (35,6 % PO). Le crâne, les côtes, les vertèbres, les ceintures et les bas de pattes sont sous représentées.
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Lapin NR = 92 0 NMPS = 83 Crâ ne NMIf = 16 Tota l machoi re sup. Tota l machoi re i nf. Tota l vertèbres Côtes Scapul a Total Humerus Total Ra di us Ul na Tota l ca rpe Total Méta ca rpe Coxa l Total Fémur Patel l a Tota l Ti bi a Fi bul a Tota l tarse Tota l Méta tarse Total phal anges
10
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
100
% PO plus de 80 à 100
E
Ecorchage
% PO plus de 50 à 80
k
Décarnisation
% PO plus de 30 à 50
D
% PO de 10 à 30 % PO moins de 10 absent
Désarticulation Coup de Hache
F
Fracturation Localisation
Fig. 62 : Fréquences et représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques du Collet-Redon
Le manque de certains petits os peut résulter de la collecte différentielle. La faible proportion de métapodes et l’absence des phalanges pourraient être également liées aux techniques d’écorchage, les bas de patte étant retirés avec la peau. D’autres éléments permettent de considérer qu’il a été consommé : l’extrémité d’une hémi-mandibule présente des traces de brûlure et une strie de décarnisation a été observée sur la diaphyse d’un tibia. Il est également utilisé dans l’industrie osseuse du site.
un tibia (L = 19,5 mm) donne 58,7 cm et un talus 58,9 cm (d’après coefficient Teichert 1975). Elles se situent dans l’écart de variation de celles de sites provençaux de la même période (Helmer 1979). Pour une chèvre, elle atteint 56,9 cm d’après la longueur du fémur (Schramm 1967). Pour les suinés, à partir de la longueur externe d’un talus (mm), la hauteur au garrot a pu être estimée (Teichert 1990) : L 39 X 17,90 + 23 = 72,1 cm. La taille moyenne des porcs se situe à 68 cm au garrot (Helmer 1979). Il s’agit d’un porc de grande taille, mais cette estimation reste dans la norme des cochons (Helmer 1991a).
Le chien n’est représenté que par une canine et un reste crânien. Son utilisation est attestée dans la parure (canine). Une canine a été attribuée au renard. Le chat est représenté par une portion distale d’humérus, dont l’extrémité était mal conservée (non mesurable). La consommation de ces carnivores est possible, et leur fourrure a pu être récupérée. La présence du chat soulève la question de son statut sauvage ou domestique (Vigne 2004 ; Vigne et Guilaine 2004). Le seul reste attribué au cerf correspond à un fragment de bois, qui a pu être ramassé. Il n’atteste donc pas de sa chasse. Cette matière première est observée dans l’industrie osseuse. Le dauphin regroupe onze dents et un fragment de rostre. Ces éléments sont en partie brûlés (extrémité des couronnes notamment). La tête de l’animal a été mise au feu et a probablement été consommée.
1.2.4.2 Dimorphisme sexuel Peu d’éléments ont permis de déterminer le sexe des animaux. Pour les caprinés domestiques seules des femelles ont été identifiées : deux brebis à partir du coxal et deux chèvres à partir des chevilles osseuse. Pour les bovins, un mâle a été déterminé à partir de la morphologie d’un coxal. 1.2.4.3 Les pathologies osseuses des bœufs Des pathologies osseuses ont été identifiées sur un métatarse et une phalange I antérieure (Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et Duru 2000 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998) (Fig.63). L’extrémité distale du métatarse est élargie (« broadening »; Bartosiewicz et al. 1997) et présente une disharmonie axiale distale ; les condyles élargis se rejoignent, au point de faire presque disparaître l’incisure interarticulaire. Des ostéophytes entourent également cette articulation. La phalange I antérieure possède une surface articulaire proximale élargie et creusée, des exostoses en parties proximale et distale, et des insertions ligamentaires marquées. La présence conjointe de ces pathologies et de la fréquence élevée de bêtes conservées jusqu’à un âge avancé (17 % ente 9 ans et 11,5 ans) permet de considérer l’hypothèse de l’utilisation de l’énergie animale comme très probable au Collet-Redon (cf. infra, chap. 1.3.2.2). La déformation caractéristique du métatarse, qui traduit une sollicitation forte et répétée des articulations de l’animal, suggère une utilisation pour la traction, pour les labours par exemple.
1.2.4 Description des espèces 1.2.4.1 Taille Peu de mesures ont pu être prises pour les trois taxons principaux. Pour les moutons comme pour les bœufs, elles renvoient à des animaux plus petits que l’individu de référence (mouflon corse et bœuf de Camargue) proches de ceux d’autres sites provençaux de la fin du Néolithique (Helmer 1979, 1991a). Pour le bœuf, un métatarse ayant pour longueur 195 mm (couche 3C ; Fig.63) indique une hauteur au garrot de 1 m 03 (d’après coefficient de Matolcsi 1970), confirmant la petite stature des individus de la fin du Néolithique et la tendance à la diminution de leur taille depuis le Néolithique ancien en Provence (Helmer 1991a). Pour le mouton, deux métacarpes (grande longueur) permettent d’estimer une taille respective à 61,1 et 59,2 cm,
81 81
Emilie Blaise
B
A Vue dorsale (Cliché E. Blaise 2005) A. Métatarse déformé du Collet-Redon (CR Hab. n°1 couche 3C)
Vue latérale (Cliché E. Blaise 2005)
Vue palmaire (Cliché E. Blaise 2004)
Phalange I antérieure (Collet-Redon, Hab. n°1 couche 3D)
B. Métatarse de bœuf actuel n’ayant pas travaillé
Vue latérale Vue palmaire Phalange I antérieure de bœuf actuel de Camargue (matériel et cliche D. Helmer)
Fig. 63 : Métatarse et phalange I antérieure de bovins de l’habitation n°1 du Collet-Redon, présentant des déformations osseuses
caprin, et de bœufs (23,4 % NR ; 14,1 % NMIc). Le porc est peu représenté (1,2 % NR ; 2,2 % NMIc). La faune sauvage se réduit au lapin, au renard, au petit gibier (perdrix, passereau, tortue cistude) et au dauphin.
1.3. Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales 1.3.1 Approvisionnement carné et ressources aquatiques
Avec 56 caprinés pour 13 bœufs, l’élevage du Collet-Redon est de type bovin (Helmer 1992). L’estimation du Poids de Viande (Vigne 1988) permet d’estimer que le bœuf contribue fortement à l’alimentation avec près de 74 % PVA (Fig.65 ; Annexe III.4). Les caprinés procurent 24,1 % PVA et les
Les troupeaux fournissent presque la totalité des ressources carnées (Fig.64). Ils se composent majoritairement de moutons (44 % NR ; 41,5 % NMIc), de chèvres (19,9 % NR ; 19,4 % NMIc) soit un rapport de 2,1 ovins pour 1
82 82
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
suinés seulement 2 % PVA. Le lapin, avec 16 individus, apparaît régulièrement capturé mais ne représente que 0,2 % PVA.
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
% 70 60
% NR % NMIc
50
Poids de Viande et Abats
% PVA
40 30
bœufs
caprinés
porc
20
Fig. 65 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains du Collet-Redon
10 0 mouton chèvre
bœuf
porc
cerf
lapin
chien
renard
chat
1.3.2 Exploitation des troupeaux
NR dét. total = 868 NMIc = 92 Fig. 64 : Proportions respectives des principaux taxons du ColletRedon, en % du Nombre de Restes déterminés et en % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
1.3.2.1 Les caprinés domestiques L’estimation des âges de mortalité des caprinés domestiques a été établie à partir de 65 dents inférieures et supérieures correspondant à 56 individus (Fig.66 ; Annexe III.5.1). Seules six dents ont été attribuées respectivement au mouton et à la chèvre.
Les ressources aquatiques tiennent une place à part entière dans la diète des groupes humains, leur contribution dans l’alimentation pourrait expliquer la faible présence du porc. Le site a livré plusieurs milliers de restes de poissons assez bien conservés. L’espèce la plus abondante est la daurade royale, qui procure une masse de chair non négligeable (Cauliez et al. 2006 ; Desse et Desse-Berset 2002a, 2002b ; Desse-Berset et Desse 2003). Certains individus atteignent 45 à 55 cm de longueur totale pour un poids de 2,5 à 3,5 kg (Desse-Berset et Desse 2003). On retrouve le loup ou le bar et quelques restes de labridé, de murène et d’anguille mais les espèces reconnues sont néanmoins peu variées comparées à la diversité qu’offre l’environnement du site : devraient être présents également, mulets, rougets, soles, sardines, athérines (Desse-Berset et Desse 2003). Cette représentation des espèces peut correspondre à un choix humain et pose la question du lieu de pêche, le rivage marin aussi accessible que les étangs et les lagunes d’eau saumâtre ont pu être exploités. La particularité de la daurade est de migrer de la mer vers l’étang au printemps, et de regagner la mer à l’automne, quand la température de l’étang baisse. Pendant ces mouvements migratoires, les groupes humains peuvent en pêcher un grand nombre. L’examen des lignes de croissance pourront fournir des informations sur la saisonnalité et dans le même temps des indices quant aux lieux de capture (Cauliez et al. 2006). Le dauphin vient également compléter le menu. Sa chasse en mer peut être envisagée. On peut évoquer également la possibilité que l’animal se soit échoué sur la plage puis ait été récupéré par les hommes. Les quantités de coquillages sont moins importantes (Cauliez et al. 2006). Les espèces collectées correspondent essentiellement à celles de côtes rocheuses et de bord de littoral, comme les abondantes patelles (Cade 2003). D’autres espèces, comme la coque et le peigne, signalent la fréquentation des milieux sableux et lagunaire. La collecte des coquillages ne semble pas anecdotique, le spectre faunique se compose de 22 espèces, toutes consommables, mais leur apport alimentaire reste encore difficile à estimer.
Total caprinés domestiques Mouton Chèvre NRd % NRd NRd % NRd NRd % NRd NRd NRd corrigé corrigé corrigé corrigé corrigé corrigé Payne en années A 0 à 0,17 0 6 0 0,0 0 0 0,0 0 0 0,0 B 0,17 à 0,5 6 3 18 30,4 1 3 34,3 3 9 76,6 C 0,5 à 1 6 2 12 20,3 2 4 45,7 1 2 17,0 D 1 à 2 8 1 8 13,5 1 1 11,4 0 0 0,0 EF 2 à 4 30 0,5 15 25,3 1 0,5 5,7 1 0,5 4,3 G 4 à 6 10 0,5 5 8,4 0 0 0,0 0 0 0,0 HI > à 6 5 0,25 1,25 2,1 1 0,25 2,9 1 0,25 2,1 Total 65 59,25 100,0 6 8,75 100,0 6 11,75 100,0 Classes d'âge
NRd Corr.
Fig. 66 : Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de Restes de dents total des caprinés domestiques et part respectives des moutons et des chèvres (fréquences corrigées)
La majorité des abattages est effectuée avant deux ans (64,2 %). Aucun jeune près de la naissance n’a été identifié. Les adultes âgés entre 2 ans et plus de 6 ans regroupent 35,8 % des abattages. Peu de vieilles bêtes sont gardées au-delà de 6 ans (2,1 %). L’étude de sept quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures de mouton (N = 3) et de chèvres (N = 4) permet d’affiner les âges d’abattages de ces individus abattus dans leurs deux premières années (Fig.67). Globalement, les bêtes les plus jeunes ont les D4 inférieures les moins usées et les hauteurs de lobes les plus élevées. Un léger décalage apparaît chez les chèvres de la classe d’âge 26 mois : comparé au stade d’usure, HVP donne un âgé un peu plus élevé (7-8 mois) que HVM. Ce petit écart, proche de la marge d’erreur (1,5 mois près) est lié au développement de la dent des deux caprins, la croissance du lobe n’étant pas encore achevée : par conséquent la hauteur du lobe postérieur est légèrement sous-estimée. Nous avons fixé leur âge à 6 mois d’après leur stade d’usure et le calcul fourni par HVM. Les moutons sont abattus vers 9 mois (deux individus) et 18 mois et les chèvres vers 6 mois, 8 mois et 12 mois. Une D4 inférieure de chèvre, non mesurable, indique une bête ayant près de 2 mois (stade 2B).
83 83
Emilie Blaise OVIS D4 inf
Lat
Localisation Fosse D 3D / S F18 3B / SGHIJK 21 22
G D G D D
CAPRA D4 inf
Lat
Localisation Fosse D / D9 3D / S E17 3D / SG11 3D / SE12
G D G D G D
Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, médiale et postérieure (mm) Hva Hvm Hvp 10,09 11,56 12,17 9,61 11,67 12,66 5,23 6,04 6,51 Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, médiale et postérieure (mm) Hva Hvm Hvp 10,01 12,96 13,3 10,08 12,76 13,45 9,12 12,5 12,72 10,4 9,45 10,61
Méthode Payne Stades Classes d'âge d'usure C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1an D ‐ 1 à 2 ans Méthode Payne Stades Classes d'âge d'usure B ‐ 0,17 à 0,5 B ‐ 0,17 à 0,5 C‐ 0,5‐1 7CD ou 8D D ‐ 1‐2 ans
Remarques complémentaires isolée isolée isolée Remarques complémentaires M1 sort isolée isolée isolée
Méthode Gourichon Age en mois* à partir de Hvm Hvp 8,27 9,73 8,09 9,01 17,29 18,05 Méthode Gourichon Age en mois* à partir de Hvm Hvp 5,98 8,07 6,31 7,85 6,73 8,92 11,71 12,02
Age moyen 9,0 8,55 17,67 Age moyen 6 6 7,82 11,87
* Age (en mois) = -1,6344 x HVM + 27,16 * Age (en mois) = -1,4702 x HVP + 27,62 calcul à 1,5 mois près (d’après Gourichon 2004) Fig. 67 : Estimation des âges de mortalité des moutons (Ovis aries) et des chèvres (Capra hircus) à partir de l’usure de la surface occlusale et des hauteurs vestibulaires des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures
Afin de vérifier l’homogénéité des résultats fournis par les moutons et les chèvres, nous avons observé la distribution des seules hauteurs vestibulaires du lobe médian (HVM) des D4 en fonction de l’usure de la surface occlusale et de la classe d’âge correspondante (Fig.68). Les limites entre les classes d’âge se distinguent clairement et s’accordent entre les deux espèces.
rendement carné), ce qui marque une forte de recherche de viande. Le pic d’abattage de bêtes âgées entre 2 et 4 ans (25,3 %), et dans une moindre mesure ceux réalisés à 4-6 ans (8,4 %), traduisent une exploitation du lait. Les fréquences élevées dans la classe B correspondent à la fois à une recherche de viande tendre et à un complément de lait. Les agneaux et les chevreaux tués entre 2 et 6 mois, au moment du sevrage, fournissent un meilleur rendement de viande que les nouveaux nés ; leur abattage permet d’obtenir un apport de lait non négligeable, le lait des mères pouvant être exploité une fois le petit abattu. Le nombre de restes attribués aux moutons et aux chèvres est trop faible pour tester les fréquences, tout au plus pouvons nous dire, d’après leur profil respectif 17 , qu’ils paraissent complémentaires : les premiers fourniraient essentiellement la viande et les secondes du lait, ce qui est une norme de l’élevage néolithique. D’après la courbe de survie estimée pour le troupeau du Collet-Redon, ce sont les jeunes de moins de 6 mois qui sont gardés en vie ; les effectifs diminuent dès un an et les fréquences des adultes se réduisent rapidement entre 2 et 6 ans, peu de bêtes sont conservées après 6 ans (Fig.71). Comparée au modèle théoriques, le courbe de survie du Collet-Redon est proche de la courbe « lait type b et viande type a ». L’exploitation de ces deux produits est confirmée par le test de Spearman (Annexe XII).
D4 inférieures
18 mois 12 mois 6 mois
Ovis
Capra
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Hvm (mm)
Classes d’âge (Payne 1973)
B (2‐6 mois)
C (6‐12 mois)
D (1‐2 ans)
Fig. 68 : Distribution des Hauteurs Vestibulaires du lobe Médian (HVM) des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) en fonction de l’usure des surfaces occlusales
Pour éviter et réduire d’éventuelles variabilités individuelles et spécifiques, nous avons utilisé les deux mesures médiane et postérieure des lobes, HVM et HVP, fortement corrélées avec l’âge des individus (coefficient de détermination, 0,99 pour les moutons et 0,97 pour les chèvres) (Fig.69). chèvre
Linéaire (chèvre )
Linéaire (mouton)
2
R = 0,997
16 14
6‐9 mois
12
11‐12 mois
-
Les âges d’abattage des bœufs ont été estimés à partir de 15 dents inférieures et supérieures correspondant à un minimum de 12 individus (Fig.74 ; Annexe III.5.2).
2
R = 0,9728
10 8
17‐18 mois
6
usure
Le profil (Fig.75) est marqué par 35,6 % de bêtes abattues entre 2 et 4 ans, au maximum de rendement carné. Dans la classe d’âge 6 mois-2 ans, les abattages ont été effectués aux alentours de 2 ans. Le profil du Collet-Redon se caractérise par une recherche première de viande. Un deuxième pic apparaît entre 4 et 6,5 ans, correspondant au début de la réforme et pourrait traduire l’exploitation du lait (femelles réformées moins prolifiques dont la production diminue). Enfin, les fréquences élevées d’individus âgés entre 9 et 11,5 ans (17,1 %) indiquent l’utilisation de la force de travail de cet animal, hypothèse renforcée par la présence de pathologies au niveau des articulations des membres (cf. supra, chap. 1.2.4.3).
HVP (mm)
mouton
1.3.2.2 Les bœufs
4
+
2 0
16
14
12
10
8
6
4
2
0
HVM (mm)
Fig. 69 : Distribution des mesures de la Hauteur Vestibulaire des lobes Médian et Postérieur des quatrièmes prémolaires déciduales (HVM et HVP) et âges de mortalité des moutons et des chèvres du Collet-Redon
D’après le profil (Fig.70), les abattages les plus fréquents concernent les classes d’âge B, C et D. Environ 30 % sont effectués entre 2 et 6 mois, 20 % entre 6 mois et 1 an (viande tendre) et 13,5 % entre 1 et 2 ans (individus au maximum de
17
Les deux profils ont été réalisés à partir d’effectifs faibles : ils apparaissent en gris clair et leurs contours en pointillés pour indiquer qu’ils sont à peine analysables
84 84
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence % NRd 70
A
B
C
D
E‐F
G
H‐I
0‐2 mois
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
Caprinés domestiques NRd = 65 NMIc = 56
classes d'âge
% Nd corrigé 70
A
B
C
D
E‐F
G
H‐I
0‐2 mois
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
Moutons NRd = 6
Classes d'âge
% Nd corrigé 70
B
C
D
E‐F
G
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
classes d'âge
H‐I > 6 ans
A 0‐2 mois
Chèvres NRd = 6
Fig. 70 : Profil d’abattage des caprinés domestiques du Collet-Redon en % du Nombre de restes de dents, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée
profil d'abattage
%
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits
courbe de survie (NRd)
100 90 80 70
% de survie (NRd)
NRd = 65 NMIc = 56
60 50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5 6 années
7
8
9
10
Fig. 71 : Profil d’abattage et courbe de survie des caprinés domestiques du Collet-Redon
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b Collet‐Redon
D’après la courbe de survie estimée pour les bovins, le cheptel se compose de jeunes de moins d’un an et d’adultes de moins de 9 ans dont les effectifs diminuent régulièrement entre 1 et 9 ans. Une légère stabilisation apparaît entre 4 et 6,5 ans. Peu de très vieilles bêtes sont conservées en vie audelà de 9 ans (Fig.76 ; Annexe III.5.2).
Fig. 72 : Courbe de survie des caprinés domestiques du ColletRedon et modèles théoriques d’exploitation des principaux produits en % de survie (calculé d’après les données de Helmer et al. 2007)
85 85
Emilie Blaise Facteur 2
23,46%
F6 F8
A 0.8
réforme
F9
F27 F14 F13
0.4
F12
HI
F10
G
F37 F36 F32
F33
F11 F31 F16
0
F7
F20 F29 F15
F2
F1
F3
F35
F4
B
F34 Le Collet‐Redon F19
EF
F18
F23
D F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F22
F17
F28 F21 -0.5
0
F25
0.5
1.0
1.5
39,95%
Facteur 1
Fig. 73 : Analyse Factorielle des Correspondances : place du profil d’abattage des caprinés domestiques du Collet-Redon dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel actuel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2)
% NRd corrigé 70
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
Classes d'âge en années
>11,5
NRd = 15 ; NMIc = 12 Fig. 75 : Profil d’abattage des bœufs du Collet-Redon en % du Nombre de Restes de dents total, fréquences corrigées en fonction de la durée de la classe d’âge considérée %
Classes d'âge NRd % NRd NRd Corr. en années corrigé corrigé 0 à 0,5 0 4 0 0,0 0,5 à 2 2 1,33 2,7 18,9 2 à 4 5 1 5 35,6 4 à 6,5 4 0,8 3,2 22,8 6,5 à 9 1 0,8 0,8 5,7 9 à 11,5 3 0,8 2,4 17,1 > à 11,5 0 0,25 0 0,0 Total 15 14,06 100 Fig. 74 : Fréquences des classes d’âge corrigées des bœufs du Collet-Redon (en % du Nombre des restes de dents)
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
NRd = 15 NMIc = 12
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Fig. 76 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des bœufs du Collet-Redon
86 86
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
1.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux
Cheptel bovin
% de survie
1.3.3.1 Le cheptel ovin et caprin La courbe de survie estimée pour le cheptel ovin et caprin se rapproche de celle pour la « sécurité » du troupeau : forte proportion de jeunes de moins d’un an et diminution progressive des adultes de plus de deux ans. Les fréquences du Collet-Redon se placent en dessous de la courbe (Fig.77).
Sécuri té du troupea u Le Col l et‐Redon
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Fig. 79 : Courbe de survie des bœufs du Collet-Redon et modèle théorique pour la sécurité du troupeau
Cheptel ovin et caprin
100
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
90
% de survie
80
Les effectifs des bovins sont peu élevés (NRd = 15 ; NMIc = 12). Bien que la taille de l’échantillon soit faible et si la fréquence est bien représentative de la population, d’après le test de Spearman, la distribution du Collet-Redon semble proche de celle pour la sécurité du troupeau mais la différence parait néanmoins significative entre 10 % et 5 % (Fig.80).
Cons omma teurs Producteurs Sécuri té du troupea u Le Col l et‐Redon
70 60 50 40 30 20 10
NRd corrigé "Sécurité" Collet‐Redon 16 0 71,82 2,7 46 5 25,6 3,2 16 0,8 12,8 2,4 7 0
0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Fig. 77 : Courbe de survie des caprinés domestiques du ColletRedon comparée à celle des modèles théoriques des groupes consommateurs et producteurs et de la sécurité du troupeau (d’après Stein 1987)
La comparaison des fréquences absolues par classes d’âge à partir du Chi 2, montre que le Collet-Redon diffère de manière très significative du modèle « sécurité » du troupeau au seuil de 0,0001 (Fig.78). La différence se situe principalement au niveau des adultes âgés de plus de 6 ans (49,3 %) et entre 2 et 4 ans (29,3 %) et dans une moindre mesure les jeunes de moins de 6 moins (19 %). Classes d'âge
Caprinés domestiques
"Sécurité" N Payne en années
A B C D EF G HI
0 à 0,17 0,17 à 0,5 0,5 à 1 1 à 2 2 à 4 4 à 6 > à 6 Total
Contributions %
5,5
6
19,0
16,8 32 50 28 67,7 200
6 8 30 10 5 65
0,2 1,8 29,3 0,3 49,3 100,0
14,5 0,071276 0,73636 0,059116
Fig. 80 : Comparaison des distributions du Nombre de Restes de dents par classes d’âge, corrigé, des bœufs entre le modèle « sécurité de troupeau » et Le Collet-Redon à l’aide du test de Spearman
Suivant cette hypothèse, nous retiendrons que la gestion du cheptel bovin tendrait plutôt vers un équilibre entre besoins alimentaires et renouvellement du troupeau, avec des adultes gardés en vie un peu plus nombreux au Collet-Redon. La pérennité du troupeau de bœufs semble par conséquent garantie. Certaines bêtes sont conservées sur pied au-delà de 9 ans. L’image renvoyée est plutôt celle d’éleveurs autonomes, qui exploitent leur troupeau pour la viande et le lait tout en assurant la survie du cheptel.
Test du CHi 2
Collet‐Redon NRd
ddl = degré de liberté p = probabilité
Spearmann D = P(uncorr) Spearmann rs P(uncorr)
ddl = 5 ; p = 0,00015
CHI2 = 24,80
Les courbes de survie des troupeaux ne fournissent pas le même type de système économique des groupes humains du ColletRedon : autosuffisant à partir des bovins mais pas des caprinés domestiques. Une gestion différente entre les deux cheptels semble probable.
Fig. 78 : Comparaison des distributions des fréquences absolues par classes d’âge des caprinés domestiques entre le modèle « sécurité de troupeau » et Le Collet-Redon à l’aide du Chi2
La courbe de survie des caprinés domestiques renvoie plutôt l’image d’un groupe d’éleveurs recherchant un équilibre entre renouvellement et exploitation des produits (lait et viande) mais un apport de bêtes est nécessaire pour assurer la viabilité du troupeau. Le système économique n’apparaît pas tout à fait autosuffisant.
1.4 Ages d’abattage et cycles saisonniers 1.4.1 L’apport des analyses isotopiques de l’émail dentaire des caprinés domestiques du Collet-Redon
1.3.3.2 Le cheptel bovin
1.4.1.1 Matériel et échantillonnage
La courbe de survie des bœufs, marquée par une forte présence de jeunes de moins d’un an et la diminution progressive des adultes, a une allure générale proche des fréquences de la courbe pour la « sécurité » du troupeau (Fig.79). Les fréquences sont légèrement supérieures sauf pour les bêtes âgées de plus de 11,5 ans.
Les restes dentaires, qui font l’objet de cette analyse, sont issus des niveaux d’occupation couronniens, situés dans la zone d’habitat « habitation n°1 » et dans la zone II fouillée en 2004 (Durrenmath et al. 2007).
87 87
Emilie Blaise
M1 Taxon
Localisation
P2 P3 P4
Ovis
MCR coll. Escalon Hab. n°1 couche 3D carré G10
Ovis
MCR 04 ZII US 182 carré V25 n° 2898
Ovis
MCR coll. Escalon Hab. n°1 couche 3B carré G9
Ovis
MCR coll. Escalon Hab. n°1 couche 3C carré G8
Capra
MCR coll. Escalon Hab. n°1 couche 3D carré G9
Capra
MCR 04 ZII US 186 carré V24 n° 3086
M2
U H DT i
Usure (Payne)
M3
H
DT
i
U H DT i
40,63 15,44 23,35 30,74 22,42 31,39
7,41 7,05 7,21 7,49 6,92 7,43
5,48 2,19 3,24 4,10 3,24 4,22
sort
Classes d'âge en année 1‐2 ans > à 6 ans 4‐6 ans 2‐4 ans 4‐6 ans 2‐4 ans
Les lignes grisées attestent de la présence de la dent considérée, en blanc l’absence, dans la mandibule. P2, P3, P4 = 2ème, 3ème et 4ème prémolaires - M1, M2, M3 = 1ère, 2ème et 3ème molaires H = Hauteur de la couronne et DT = Diamètre transverse (mesurés d’après Ducos 1968) i = indice H /DT Usure = stades d’usures (d’après Payne 1973) Estimation des âges dentaires d’après Helmer (1995, 2000a ; Helmer et Vigne 2004)
Fig. 81 : Localisation et estimation des âges des six mandibules de caprinés domestiques du Collet-Redon (Martigues, Bouches-duRhône), pour lesquelles la deuxième molaire a été prélevée et échantillonnée
L’émail des six M2 a été échantillonné (Fig.82) au niveau du lobe postérieur (6 à 8 mg de bioapatite), soit un total de 82 prélèvements (prélèvement sérié ; cf. Partie 1, chap. 3.3.3). La bioapatite a été traitée pour éliminer la matière organique et les carbonates exogènes et diagénétiques puis analysée isotopiquement selon le protocole défini précédemment (de 435 µg à 681 µg de bioapatite par échantillon). Les résultats bruts pour chaque dent sont regroupés en annexe (Annexe III.6). Chaque individu est identifié à partir du taxon déterminé, « Ovis » pour le mouton, « Capra » pour la chèvre et de la dent analysée, la M2, et des informations archéologiques, code du site « MCR » (Martigues, ColletRedon) et niveaux stratigraphiques, couches ou US (Fig.82).
Malgré un matériel abondant et relativement bien conservé (NMIc = 65 pour les caprinés domestiques pour « l’habitation n°1 » seule), la fragmentation a néanmoins réduit nos possibilités de choix, toutes les dents isolées ont été écartées ainsi que les mandibules trop incomplètes, en raison du manque de précision de la détermination entre le mouton et la chèvre. Nous avons pu sélectionner six deuxièmes molaires (M2) provenant de mandibules en bon état de conservation et complètes, dont quatre attribuées au mouton (Ovis aries) et deux à la chèvre (Capra hircus) (Fig.81). La même dent latéralisée a donc pu être prélevée pour chaque individu. N°
Identification
Hauteur de couronne (en mm)
1
Ovis MCR 3D M2
H = 40,6
17 échantillons d'émail
2
Ovis MCR US182 M2
H = 15,4
8 échantillons d'émail
3
Ovis MCR 3B M2
H = 23,4
14 échantillons d'émail
Photo
Nombre de prélèvements
1.4.1.2 Analyse de la variation de la composition isotopique en oxygène (δ18O) et en carbone (δ13C) de l’émail dentaire des caprinés domestiques du Collet-Redon Pour cette série de 82 échantillons de bioapatite, la précision analytique, estimée à partir de 45 standards NBS19 (standard international), est de 0,08 ‰ pour les valeurs de δ18O et de 0,04 ‰ pour les valeurs de δ13C. Les valeurs minimales, maximales et moyennes mesurées pour chaque M2 sont présentées de manière synthétique (Fig.83) et les séquences complètes sont également fournies afin de mieux visualiser les variations du δ18O et du δ13C (Fig.84). Identification Ovis MCR 3D M2 Ovis MCR US182 M2 Ovis MCR 3B M2 Ovis MCR 3C M2 Capra MCR 3D M2 Capra MCR US186 M2
4
5
6
Ovis MCR 3C M2
Capra MCR 3D M2
Capra MCR US186 M2
Total
H = 30,7
H = 22,4
H = 31,4
6 individus
14 échantillons d'émail
N 17 8 14 14 15 14
Variation intra‐dentaire du δ18O (‰) min max ∆ moy. ‐2,1 1,5 3,6 ‐0,7 ‐0,8 1,3 2,1 0,5 ‐0,9 1,7 2,6 0,3 ‐1,8 0,4 2,2 ‐0,8 ‐1,6 1,3 2,9 ‐0,01 ‐0,7 1,8 2,5 0,9
Variation intra‐dentaire du δ13C (‰) min max ∆ moy. ‐13,1 ‐9,4 3,7 ‐12,0 ‐12,5 ‐10,9 1,6 ‐11,8 ‐12,7 ‐9,8 2,9 ‐11,8 ‐13,3 ‐11,2 2,1 ‐12,4 ‐12,6 ‐10,8 1,8 ‐11,7 ‐13,0 ‐11,1 1,9 ‐12,2
Légende N = Nombre de prélèvements par dent Δ = amplitude ; min = minimum ; max = maximum ; moy. = moyenne M2 = deuxième molaire inférieure
Fig. 83 : Variation intra-dentaire de la composition isotopique en oxygène (δ18O VPDB) et en carbone (δ13C VPDB) de la bioapatite des M2 de mouton et de chèvre du Collet-Redon
15 échantillons d'émail
Tous les individus du Collet-Redon ont enregistré une variation cyclique durant la croissance de leur M2 avec une amplitude de variation moyenne du δ18O de près de 3 ‰, « Ovis MCR 3D M2 » ayant une amplitude un peu plus élevée que les autres à 3,6 ‰. Pour le δ18O, les maxima sont compris entre 0,4 ‰ et 1,7 ‰ et les minima entre -2,1 ‰ et 0,7 ‰. Les valeurs du δ13C marquent également une variation intra-dentaire correspondant aux variations saisonnières des plantes ingérées (variation dans le cortège de plantes et/ou variation dans la composition isotopique en carbone des plantes).
14 échantillons d'émail
82 échantillons d'émail
Fig. 82 : Présentation des six deuxièmes molaires de caprinés domestiques du Collet-Redon échantillonnées
88 88
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
2
0 -12 -1
-14 35 30 25 20 15 10 5 distance au collet (mm)
δ 13C VPDB (‰)
1 -11
-13
1
-11
0 -12
-2
-13
-3
-14
-1 -2 -3
0
35
Ovis MCR 3C M2
2
-13
δ 13C VPDB (‰)
-1
O VPDB (‰)
0 -12
18
1
-11
0 -12
-1 -2 -3
-14
-3
35
0
-9
1
-11
-13
-2
-14
2
-10
δ
δ13C VPDB (‰)
-10
30 25 20 15 10 5 distance au collet (mm)
2
3
-1 -13
δ 13C VPDB (‰)
0 -12
1
-11
0 -12
-1
-13
-2
-14
2
-10
δ18 O VPDB (‰)
δ 13C VPDB (‰)
1 -11
-2
-14
-3 25 20 15 10 5 distance au collet (mm)
0
Capra MCR US186 M2
-10
30
30 25 20 15 10 5 distance au collet (mm)
-9
3 Capra MCR 3D M2
35
0
3
Ovis MCR 3B M2
35
30 25 20 15 10 5 distance au collet (mm)
-9
3
-9
2
-10
δ18 O VPDB (‰)
δ 13C VPDB (‰)
-10
3 Ovis MCR US182 M2
δ 18 O VPDB (‰)
Ovis MCR 3D M2
-9
δ 18 O VPDB (‰)
3
-3 35
0
δ 18 O VPDB (‰)
-9
30 25 20 15 10 5 distance au collet (mm)
0
Fig. 84 : Variation de la composition isotopique en oxygène (δ18O ; cercles blancs) et en carbone (δ13C ; cercles noirs) du carbonate de l’émail dentaire tout au long de la M2 des moutons et des chèvres du Collet-Redon
Ces variations ont une amplitude moyenne peu élevée aux alentours de 2 ‰, sauf pour « Ovis MCR 3B » et « Ovis MCR 3D » qui ont des amplitudes légèrement supérieures, respectivement à 2,9 ‰ et 3,7 ‰ (Fig.83). En comparant l’enregistrement saisonnier entre les compositions isotopiques en carbone et en oxygène, on constate que pour tous les individus, les maxima de δ13C sont atteints lorsque les valeurs du δ18O sont hautes et les minima de δ13C quand les valeurs du δ18O sont basses. Pour les moutons comme pour les chèvres, les variations saisonnières dans le δ13C semblent donc suivre le cycle des températures retranscrit par les valeurs du δ18O (Fig.84).
correspondent à la consommation de plantes terrestres de climat tempéré de type C3. Ces valeurs basses de δ13C permettent également de considérer comme peu probable l’hypothèse de la contribution de ressources marines (qui se traduit par des valeurs de δ13C nettement plus élevées) à l’alimentation des animaux sur le site du Collet-Redon situé en bordure littoral méditerranéen, comme cela a pu être démontré pour les moutons de Holm of Papa Westray au Nord de l’Ecosse (Balasse et al. 2005, 2006), qui ont eux consommé des algues pendant l’hiver (valeurs élevées de δ13C, entre - 8,2 ‰ et - 5,7‰, enregistrées lorsque que les valeurs du δ18O sont basses).
Les valeurs du δ13C, comprises entre -13,3 ‰ et -9,4 ‰ chez les moutons, et entre -12,8 ‰ et -11 ‰ chez les chèvres, tendent vers - 12 ‰ en moyenne pour les deux espèces. Pour les moutons comme pour les chèvres, ces valeurs basses
89 89
Emilie Blaise cc
3 2
-1
O VPDB ‰
0
18
1
Ovis MCR 3D M2
-2
Ovis MCR US182 M2 Ovis MCR 3B M2 Ovis MCR 3C M2 Capra MCR 3D M2 Capra MCR US186 M2
-3 35 30 25 20 15 10 5
0
distance au collet (en mm)
3
1 0 -1
δ 18O VPDB ‰
2 Ovis MCR 3D M2 Ovis MCR US182 M2 Ovis MCR 3B M2 Ovis MCR 3C M2
-2 -3 35 30 25 20 15 10 5
0
distance au collet (en mm) cc
3
1 0 -1
δ 18O VPDB ‰
2 Capra MCR 3D M2 Capra MCR US186 M2
-2 -3 35 30 25 20 15 10 5
0
distance au collet (en mm)
Les valeurs maximales sont marquées d’un triangle, avec, pour identifier les chèvres, un « c » placé juste au-dessus Fig. 85 : Comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) de l’émail dentaire tout au long des deuxièmes molaires (M2) des moutons et des chèvres du Collet-Redon
L’homogénéité de ces valeurs pour l’ensemble des individus du Collet-Redon, indique qu’ils ont consommé le même type de plantes au même moment de l’année, les valeurs de δ13C les plus hautes correspondant aux valeurs de δ18O les plus élevées, et suggère qu’ils ont potentiellement fréquenté des zones de pâturage répondant aux mêmes conditions environnementales (variation du cortège de plantes et/ou variation dans la composition isotopique en carbone des plantes, en fonction des saisons).
La comparaison inter-individuelle de la variation intradentaire de la composition isotopique en δ18O de - pour les deux chèvres, les minima du δ18O sont atteints dans la couronne des M2 aux alentours de 20 à 25 mm et les maxima entre 10 et 15 mm. l’émail dentaire, tout au long de la couronne de la M2 de chaque individu, permet de mettre en évidence une variation cyclique, correspondant selon toute probabilité au cycle saisonnier, les variations étant liées à celles des températures (Fig.85).
90 90
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Chaque individu analysé a livré la même séquence du cycle saisonnier, hiver-printemps-été, dans la couronne de sa M2, entre 25 mm et 5 mm à partir du collet. Ces résultats suggèrent que ces caprinés domestiques du Collet-Redon sont nés au même moment de l’année (Fig.85). Néanmoins, une certaine variabilité apparaît dans le calage du cycle saisonnier avec la croissance dentaire : - pour les quatre moutons, les minima du δ18O sont atteints dans la couronne de leur M2 autour de 15 à 20 mm à partir du collet et les maxima, entre 5 et 10 mm.
3 2 1
-3 -4
-8 35
-3 -4 -5 -6
35
30
25
20
15
10
5
5
0
-1 -2 -3 -4
δ 18O VPDB ‰
0 Capra MCR 3D M2 Capra MCR US186 M2 Ovis 0026 M2 né fin janvier Ovis 1216 M2 né début février
-5 -6 -7 -8 35
30
25
20
15
10
5
0
distance au collet (en mm)
M2 = deuxième molaire inférieure Les deux graphiques correspondent respectivement aux moutons et aux chèvres Les triangles permettent de localiser les maxima respectifs des individus du Collet-Redon avec, pour identifier les chèvres, un « c » placé juste audessus, et les losanges ceux des brebis actuelles : les losanges gris correspondent à celles nées en hiver et les losanges noirs à celles nées en fin d’été, laissés comme repère (leurs séquences ne sont pas représentées sur le graphique).
Fig. 87 : Comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) du carbonate de l’émail dentaire des M2 entre les brebis actuelles nées en hiver et les moutons et les chèvres du Collet-Redon
En comparant les variations du δ18O des caprinés domestiques du Collet-Redon avec celles des brebis actuelles nées fin janvier-début février, on constate que tous les individus ont enregistré, durant la croissance de leur M2, la même séquence du cycle saisonnier, hiver-printemps-été, dans la même partie de la couronne, entre 25 mm et 5 mm (à partir du collet). Le signal des quatre moutons du ColletRedon est particulièrement bien calé avec celui des individus actuels nés en hiver : les minima sont enregistrés aux alentours de 20 mm à partir du collet et les maxima à environ 5 mm dans leur M2 (Fig.87). Un léger décalage apparaît avec les chèvres qui ont enregistré les valeurs basses du δ18O un peu plus haut dans la couronne de leur M2, aux alentours de 25 mm à partir du collet, de même pour les valeurs hautes, à environ 10 mm à partir du collet. Cette différence pourrait traduire soit un léger écart dans le calendrier de croissance dentaire entre les moutons et les chèvres, soit un décalage dans la saison de naissance, les chèvres seraient alors nées un peu plus tard que tous les moutons, archéologiques et actuels.
Capra MCR 3D M2 Capra MCR US186 M2 Ovis 0026 M2 né fin janvier Ovis 1216 M2 né début février
Ovis 0562 M2 né mi-septembre
10
1
Ovis MCR 3C M2
Ovis 0522 M2 né mi-septembre
15
2
Ovis MCR 3B M2
-8
20
3
Ovis MCR US182 M2
-7
25
c c
18
-2
30
distance au collet (en mm)
Ovis MCR 3D M2
δ O VPDB ‰
-1
Ovis MCR 3C M2
-7
c c
0
Ovis MCR 3B M2
Ovis 1216 M2 né début février
-6
En confrontant les résultats du Collet-Redon à ceux des brebis actuelles, pour lesquelles le mois de naissance est connu avec précision, nous pouvons proposer des hypothèses sur la saison des mises bas au Collet-Redon (Fig.86). Pour plus de lisibilité et en raison de la différence observée entre les deux espèces, nous avons choisi de séparer les moutons des chèvres dans la figure 87.
1
Ovis MCR US182 M2
Ovis 0026 M2 né fin janvier
-5
1.4.1.3 De la saisonnalité à la saison des naissances : confrontation des données du Collet-Redon au référentiel isotopique actuel
2
O VPDB ‰
-2
18
-1
Si cet écart ne traduit pas une différence dans le calendrier de croissance dentaire entre le mouton et la chèvre, elle pourrait indiquer un décalage dans la saison des naissances : les chèvres ayant enregistré les maxima légèrement plus haut dans leur couronne, leur M2 était donc moins développée, elles seraient donc nées un peu plus tard. Le décalage reste néanmoins de faible amplitude et difficile à quantifier de manière plus précise à partir de ces deux individus. Ces résultats révèlent donc une saisonnalité des naissances marquée sur le site du Collet-Redon, regroupées à la même période de l’année (un seul pic défini à partir de ces 6 individus), avec un léger décalage entre chèvre et mouton, potentiellement dû à une variabilité dans le développement dentaire entre les deux espèces. La comparaison de ces données avec celles du référentiel isotopique établi à partir de brebis actuelles devrait permettre d’affiner la lecture de ces résultats.
3
Ovis MCR 3D M2
0
0
distance au collet (en mm)
M2 = deuxième molaire inférieure DT = Diamètre Transverse (mesuré d’après Ducos 1968) Les triangles permettent de localiser les maxima respectifs des individus du Collet-Redon avec, pour identifier les chèvres, un « c » placé juste audessus, et les losanges ceux des brebis actuelles : les losanges gris correspondent à celles nées en hiver et les losanges noirs à celles nées en fin d’été.
Par contre, la séquence de cycle saisonnier des individus du Collet-Redon se trouve nettement décalée avec celui des brebis nées en septembre, qui ont, elles, enregistré durant la croissance de leur M2, entre 25 mm et 5 mm à partir du collet, d’abord la fin de l’été-début automne, puis hiver et printemps (Fig.88). Une opposition apparaît clairement entre moutons et chèvres du Collet-Redon et les brebis nées en fin d’été : les caprinés archéologiques enregistrent leurs minima quand les valeurs du δ18O des individus du référentiel sont
Fig. 86 : Comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) du carbonate de l’émail dentaire des M2 entre les brebis de Carmejane et les caprinés domestiques du Collet-Redon
91 91
Emilie Blaise
les plus hautes et leurs maxima au moment où les valeurs sont les plus basses chez les brebis actuelles.
légèrement plus tard, dans la fin de l’hiver : la période des mises bas retenue est donc février-mars. 1.4.2 Saisonnalité des abattages et hypothèses sur la saison d’occupation du site du Collet-Redon
3 2 1 -1 -2 -3 -4
δ 18O VPDB ‰
0
-5
1.4.2.1 Saisonnalité des abattages
Ovis MCR 3D M2 Ovis MCR US182 M2 Ovis MCR 3B M2
Les âges de mortalité des moutons et des chèvres, établis précédemment à partir des D4 inférieures (N = 7), ont été répartis en fonction de la période de mise bas estimée à février-mars (Fig.89). Le chevreau âgé d’un peu plus de 2 mois a été représenté.
Ovis MCR 3C M2 Ovis 0522 M2 né mi-septembre Ovis 0562 M2 né mi-septembre
-6 -7 -8 35
30
25
20
15
10
5
0
distance au collet (en mm) c c
Au Collet-Redon, les abattages sont plus fréquemment effectués entre l’été et le début de l’automne (N = 6). Il s’agit des chèvres abattues entre 6 et 7 mois (N = 3) et des moutons âgés de 8-9 mois (N = 2) et de 17 mois environ (N =1). Quelques individus ont été abattus entre l’hiver et le printemps (deux chèvres, une aux alentours de deux mois et une vers 11-12 mois). Il est difficile de se prononcer sur les rythmes des abattages à partir de ces quelques individus, auxquels il faudrait pouvoir ajouter les adultes de plus de deux ans, vraisemblablement saisonniers eux aussi. Il apparaît globalement, que les bêtes étaient abattues en fonction des besoins alimentaires et de la régulation du troupeau : aucun jeune n’est tué avant deux à trois mois, les chèvres sont abattues vers 6 mois (jeunes excédentaires), puis vers 8-9 mois pour les moutons et 11 mois pour les caprins, (viande tendre), correspondant au tri des reproducteurs et des femelles (renouvellement), et un ovin vers 17 mois, au maximum de rendement carné (mâle ou femelle non prégnante).
3 2 1
-2 -3 -4 -5
Capra MCR 3D M2 Capra MCR US186 M2 Ovis 0522 M2 né mi-septembre
18
-1
δ O VPDB ‰
0
Ovis 0562 M2 né mi-septembre
-6 -7 -8 35
30
25
20
15
10
5
0
distance au collet (en mm)
M2 = deuxième molaire inférieure Les deux graphiques correspondent respectivement aux moutons et aux chèvres Les triangles permettent de localiser les maxima de chaque individu du Collet-Redon avec, pour identifier les chèvres, un « c » placé juste au-dessus, et les losanges ceux des brebis actuelles : les losanges gris correspondent à celles nées en hiver laissés comme repère (leurs séquences ne sont pas représentées sur le graphique) et les losanges noirs à celles nées en fin d’été.
Fig. 88 : Comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) du carbonate de l’émail dentaire des M2 entre les brebis actuelles nées en fin d’été-début automne et les moutons et les chèvres du Collet-Redon
1.4.2.2 Hypothèse sur la saison d’occupation du site du Collet-Redon
Ainsi, les moutons du Collet-Redon ayant enregistré le même signal dans la même partie de la couronne de la même dent que les brebis nées fin janvier-début février, il est fort probable que ces derniers soient nés à la même période qu’elles : au milieu de l’hiver. Pour les chèvres, qui ont également enregistré la même séquence du cycle saisonnier dans leur M2 mais légèrement décalée dans la couronne que les autres moutons archéologiques et actuels, la saison de naissance est vraisemblablement proche de la fin de l’hiver, potentiellement un peu plus tard que les autres caprinés, l’écart pouvant également être dû à un décalage dans le calendrier de croissance dentaire entre les deux espèces.
Nous avons regroupé les données fournies pour les moutons et les chèvres et indiqué la période d’abattage, quelque soit le nombre de dent observé (Fig.90). Les abattages semblent se répartir tout au long de l’année, compte tenu de la faiblesse de l’échantillon. Ils couvrent presque tous les mois, seuls mai, juin et décembre ne sont pas représentés. Agneaux et chevreaux de moins de deux mois, non observés dans les niveaux couronniens de « l’habitation 1 » peuvent être présents dans une autre zone du site, non investie, car ils n’ont pas été identifiés non plus dans le secteur récemment fouillé (Blaise in Durrenmath et Cauliez 2003, 2004). On peut considérer que l’occupation du site était longue à annuelle. Il s’agirait d’un habitat permanent, comme semble l’indiquer la densité des vestiges archéologiques et des structures. Pour les bovins, suivant le postulat de vêlages printaniers, mars-avril (cf. Partie 1, chapitre 2.2), d’après les âges d’abattage (bêtes tuées aux alentours de 2 ans), la période représentée est le printemps.
A la variabilité inter-individuelle et interraciale 18 près dans le processus de développement dentaire et de minéralisation, on peut donc considérer que la saison des naissances des moutons du Collet-Redon est similaire à celle des brebis nées au milieu de l’hiver, les chèvres étant potentiellement nées
18 Bien qu’aucune différence n’a été observée au niveau des stades d’éruption ni d’usure dentaires entre les individus du référentiel et ceux des sites archéologiques, nous avons constaté précédemment (cf. Partie 1, 3.3.3) que les brebis Préalpes du Sud pouvaient former leurs molaires plus ou moins tôt, particulièrement leur M3. Si l’on émet l’hypothèse que les individus actuels ont un calendrier dentaire plus précoce, même pour leur M2, que celui des moutons archéologiques (les moutons du ColletRedon auraient alors formé leur dent plus tard), pour que les individus enregistrent le même signal dans la même partie de leur couronne (donc au même stade de croissance dentaire), il aurait fallu que les moutons du Collet-Redon soient nés plus tôt, au tout début de l’hiver : ce qui constitue une hypothèse plus improbable que la précédente, d’après les exemples dont nous disposons sur la saison des naissances des caprinés sauvages et ceux issus d’élevages extensifs de Méditerranée occidentale (cf. Partie 1).
92 92
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
N 5 4 3 2 1
janv
mises bas févr mars
avril
mai
juin
juil
août
lutte sept oct
Chèvres abattues dans la 1ère année
Chèvres abattues dans la 2ème année
Moutons abattus dans la 1ère année
Moutons abattus dans la 2ème année
nov
déc
N 5 4 3 2 1
Fig. 89 : Saisonnalité des abattages des moutons et des chèvres d’après les âges de mortalité estimée avec précision et répartis à partir de la saison des naissances (N = 8)
Phases physiologiques
saison des abattages
Caprinés domestiques
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
Chute des D4
sept
oct
nov Ovis
déc
oct
nov
déc
Capra
2ème année 1ère année mises bas lutte lactation
Hypothèse sur la période d'occupation
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
Fig. 90 : Saison d’abattage des moutons et des chèvres, conduite des troupeaux et hypothèses sur la période d’occupation du site du Collet-Redon
La période de lactation a également été figurée : les brebis et les chèvres pouvaient fournir du lait de février à octobre (Toussaint 2001a, 2001b ; cf. Partie 1, chap. 3.2.1). Peu d’abattages sont effectués avant 6 mois, seules un cabri est âgé d’un peu plus de 2 mois. Les chèvres sont abattues surtout vers 6-7 mois et les moutons pas avant 8-9 mois, indiquant que le lait pouvait contribuer à la prise de poids des jeunes, consommés pour leur viande.
la fin du Néolithique, suggère également la possibilité d’un animal domestique, le chat étant en effet domestiqué depuis le 8ème millénaire au Proche-Orient (Vigne 2004) et à Chypre (Vigne et Guilaine 2004). Les groupes humains possèdent un troupeau de moutons et de chèvres qu’ils exploitent essentiellement pour la viande et le lait. Il s’agit d’éleveurs qui recherchent un équilibre entre besoins humains et renouvellement du troupeau, d’après la courbe de survie. Cependant un apport de bêtes est nécessaire pour garantir la viabilité du cheptel, ce qui implique la pratique de l’allotement (Helmer et al. 2005b). Le troupeau de petit bétail du Collet-Redon ne serait qu’un lot d’un troupeau plus grand, le reste des bêtes étant potentiellement élevé dans une autre zone du site (étendue estimée à 3 hectares) ou du finage du village et géré collectivement. Les hommes possèdent également des bœufs, moins nombreux, et exploités d’abord pour leur viande et le lait. D’après la courbe de survie, les individus sont gardés en vie, pour permettre le renouvellement du cheptel mais aussi pour les « produits du vivant », lait et énergie animale. La forte proportion de bêtes âgées de 9 ans-11,5 ans et les pathologies osseuses indiquent qu’ils ont été utilisés pour le travail (portage, traction), potentiellement pour les labours d’après l’intensité des déformations articulaires.
1.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site du Collet-Redon L’économie animale du Collet-Redon a pu être caractérisée à partir de nombreux critères : spectre faunique, composition des troupeaux, part respective des espèces dans l’alimentation, exploitation des produits, courbes de survie et saisonnalité des abattages. Les animaux domestiques procurent l’essentiel des ressources carnées, dont une part très importante est fournie par les bovins, suivis des caprinés domestiques. Le porc contribue peu à l’alimentation. La pêche et la collecte font partie intégrante de l’alimentation et constituent un complément non négligeable à l’élevage, peutêtre saisonnier, les ressources aquatiques étant accessibles et disponibles régulièrement dans des zones proches du site. La chasse semble anecdotique, le lapin représente un apport carné réduit mais néanmoins régulier, en toutes saisons. Le chat, très rare au Néolithique final - il est signalé sur le site de La Fare (phase 1) - est un animal qui vit, à l’état sauvage, en lisière des forêts et préfère un milieu naturel fermé, encore peu anthropisé, ce qui n’est pas le cas au Collet-Redon, où, d’après les analyses malacologiques, le paysage est marqué par une forte emprise anthropique, et par un milieu très ouvert et sec, indiquant la mise en place progressive de garrigues (Cauliez et al. 2006). L’animal a pu être chassé dans une zone, plus propice, éloignée du site ou résulter d’échanges. Sa présence dans un contexte de site d’habitat à
Alors que le site semble occupé toute l’année et que les conditions de conservation sont satisfaisantes, l’absence des jeunes près de la naissance, chez les caprinés comme les bovins, soulève la question du lieu des naissances. En effet, soit les mises bas se faisaient dans une localité située loin du village, soit elles pouvaient se dérouler ailleurs, dans une zone non étudiée (habitation 2) ou non fouillée. D’après les analyses isotopiques, agnelages et biquetages avaient lieu entre le milieu et la fin de l’hiver : dans ces conditions, on pourrait envisager l’existence d’une structure destinée au parcage pour protéger les nouveaux nés du froid ; dans une
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Emilie Blaise
logique d’une structuration de l’espace sur le type habitat/bergerie, il apparaît cohérent que les jeunes, à condition qu’ils ne soient pas consommés tôt, ne soient pas représentés dans la zone d’habitat proprement dite. Ainsi, pour expliquer la non consommation des très jeunes malgré
leur proximité, deux scenarii sont possibles : i) nous n’en avons pas retrouvé parce qu’ils n’étaient pas abattus, ii) nous sommes en présence d’une segmentation forte du groupe humain, les habitants de la zone fouillée ne consommant pas les agneaux de lait.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
entre 2004 et 2006 une nouvelle campagne de fouille est lancée dans la partie septentrionale du site. Elle a permis, notamment, la fouille du mur néolithique à double parement de dalles dressées et blocages de cailloux et de préciser différents aspects relatifs à sa construction (Margarit et al. 2007). Elles se sont poursuivies en 2007 et 2008 (Fig.92), permettant d’étendre la zone investie afin de donner à l’emprise une cohérence spatiale nécessaire à la compréhension globale d’une partie de cet établissement, et mettant au jour de nombreuses structures (fosses, foyers, trous de poteau, nouvelle portion de mur) ainsi qu’un abondant mobilier, soulevant de nouvelles questions sur la périodisation du Néolithique final Couronnien (Margarit et al. 2007).
Chapitre 2. PONTEAU-GARE (Martigues, Bouches-duRhône) 2.1. Un site de plateau en bordure littorale au Néolithique final Couronnien 2.1.1. Historique des recherches Découvert en 1948 par M. Escalon de Fonton lors de prospections sur les plateaux de la chaîne de la Nerthe, le site a fait l’objet d’une fouille de sauvetage sous la responsabilité d’A. Cazenave dans les années 70. Deux ouvertures principales sont réalisées : un sondage d’environ 20 m2 de part et d’autre d’un mur néolithique et une fouille linéaire nord-sud de plus de 100 m2, le long d’un autre mur à parement de blocs. Ces zones ont été fouillées jusqu’au substrat. Depuis 1998, les opérations ont repris sous la responsabilité de X. Margarit. Un sondage est effectué en 1998 puis une campagne de fouille programmée est organisée de 1999 à 2002 (Margarit et al. 2002a). Un décapage de 100 m2 est effectué à proximité du sondage « Cazenave » et la fouille fine de certaines zones est engagée. La zone investie est étendue dans la partie nord du site, suite au déblaiement de déchets de carrière, et dans la partie méridionale, à proximité du sondage réalisé en 1998 (Fig.91).
Fig. 92 : Plan général et état d’avancées des fouilles en 2007 (d’après Margarit et al. 2007)
Les résultats, présentés dans les rapports d’opération et signalés dans le Bilan Scientifique de la région PACA, ont été régulièrement diffusés lors des Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente de 2000, 2002, aujourd’hui publiés, (Gilabert et al. 2004 ; Margarit et al. 2003) et dernièrement en 2008 (Margarit 2008). Les restes fauniques, abondants, ont été étudiés pour les rapports d’opération entre 2000 et 2006. En 2003, l’assemblage, issu des niveaux couronniens des fouilles anciennes et de la campagne triennale 1999-2002, a été intégré au corpus d’un DEA sur « la gestion des troupeaux au Néolithique final Couronnien sur les sites du Collet-Redon et de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône) » (Blaise 2003). Ces résultats ont été publiés dans les actes des Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente (Blaise 2006b) et dans un article sur l’élevage à la fin du Néolithique en Provence (Blaise 2005). Il s’agit ici de présenter les
Fig. 91 : Plan général de la zone fouillée en 2002 et localisation des principales structures (d’après Margarit et al. 2002a)
L’assemblage faunique provient des niveaux d’occupation mises au jour durant ces opérations. En 2003, des prospections pédestres et géophysiques sont effectuées, puis
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données de cette étude archéozoologique 19 de manière synthétique et complétée par les approches sur l’exploitation des troupeaux développées dans le cadre de ce travail, aux vues des dernières avancées de la fouille du site.
correspond à un Néolithique final couronnien, en relation avec l’implantation et le fonctionnement du grand mur MR24 ; la phase 4 est la phase ultime d’occupation, en relation avec la plupart des murs d’habitats, MR 24, MR 16 et MR 10 (Fig.92).
2.1.2 Localisation et nature du site Situé à 20 km à l’est de Marseille et à 1 km de la mer, le site de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône) occupe l’extrémité occidentale de la presqu’île de la Nerthe (Fig.93). Ce vaste site d’habitat de plein air, dont la superficie est estimée à 3 hectares, domine la plaine du bassin oligocène de Saint-Pierre et de Saint-Julien sur la partie méridionale d’un petit plateau calcaire (Fig.94).
Fig. 94 : Localisation de la zone fouillée et extension reconnue du site néolithique de Ponteau-Gare (X. Margarit in Margarit et al. 2007)
La structuration du site est marquée par les très nombreux vestiges construits qui traduisent une occupation dense et une organisation complexe de l’habitat. Les structures identifiées correspondent essentiellement à des éléments d’architecture constitués de blocs et de dalles calcaires : murs à double parement de dalles, aménagements de blocs avec alignement, structures de calages, trous de poteau. L’emploi du torchis n’est pas attesté ni la présence d’empreinte de clayonnage mais, en revanche, des traces importantes de terre à bâtir de type pisé ont été observées associées à des structures en pierre (Gilabert et al. 2004). On retrouve également de nombreuses structures domestiques, fosses, cuvettes, foyers, dont certaines aménagées dans le rocher. Ces structures ainsi que la répartition des vestiges mobiliers (concentrations d’industrie osseuse, poteries cassées sur place notamment) vont permettre de développer des hypothèses sur la présence de modules d’habitats, ou de bâtiment, et de zones d’activités (aire spécialisée de foyers, mouture par exemple). Les analyses géoarchéologiques ont permis de reconnaître en 2007 un faciès très caractéristique des zones de stabulation, parfaitement bien développé sur des surfaces et des épaisseurs importantes au cours de la 4ème phase archéologique (Brochier in Margarit et al. 2007). La mise en évidence de niveaux de fumiers animaux permet de documenter un aspect jusqu’alors inédit sur les sites de plein air en Provence, et ouvre de nouvelles perspectives sur l’organisation interne du site et l’interprétation de certaines structures et portions de mur. Elle constitue une donnée fondamentale pour la compréhension de la gestion des troupeaux à la fin du Néolithique : le parcage du bétail sur un site de plein air.
Fig. 93 : Localisation du site de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône)
Le site de Ponteau-Gare, a livré un abondant mobilier archéologique, caractéristique du Néolithique final Couronnien, une séquence stratigraphique permettant de documenter cette culture et les relations avec les autres groupes du Néolithique final en Provence durant le 3ème millénaire, et présente un fort potentiel en matière d’architecture et de structurations domestiques (Margarit et al. 2003, 2007). Une datation radiocarbone a donné : 4245 ± 35 BP soit 2918-2700 BC. Plusieurs phases d’occupation ont été reconnues. Pour les fouilles anciennes, un important travail de corrélation stratigraphique a été réalisé par X. Margarit, à partir des descriptions d’A. Cazenave et confrontées aux observations de terrain : les couches 2 et 3 correspondent à deux niveaux d’occupations couronniens. Pour les fouilles récentes, les niveaux d’occupation néolithiques se répartissent en trois phases : la phase 2 est une période ancienne de l’occupation, antérieure à l’aménagement architectural en pierre sèche de l’établissement ; la phase 3, postérieure à la précédente,
19 Les données sont celles du DEA uniquement, elles n’ont pas été augmentées par l’étude du nouveau matériel pour laquelle seules les déterminations et l’estimation des âges dentaires ont été effectuées. L’étude devrait se poursuivre par celle des ossements mis au jour depuis 2006, l’analyse globale étant envisagée notamment dans le cadre de la monographie du site (X. Margarit)
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
est possible que le piétinement ait accentué la fragmentation et pourrait expliquer le nombre élevé d’esquilles. Ainsi l’échantillon faunique de Ponteau-Gare est plutôt bien conservé mais très fragmenté. Sa taille est réduite pas la forte proportion d’esquilles, 73 %, mais reste néanmoins valide avec 583 restes déterminés taxonomiquement. La représentativité de la zone fouillée est limitée par la surface investie (170 m2 en 2002) par rapport à la celle estimée à 3 hectares. Cette zone d’habitat est néanmoins très riche en structures domestiques, en éléments d’architecture et en vestiges archéologiques, le mobilier céramique et lithique, abondant, étant homogène d’un point de vue technique et stylistique. Malgré la conservation et la détermination différentielle, les principaux taxons, caprinés et bœufs, sont représentés par l’ensemble des parties squelettiques et plusieurs fragments portent des traces anthropiques, indiquant qu’ils ont vraisemblablement été abattus, découpés et consommés sur le site. Malgré les limites évoquées, l’échantillon faunique apparaît homogène : restes de repas et de boucherie sont retrouvés mélangés dans les niveaux d’occupation couronniens.
2.2 Caractérisation de l’assemblage faunique 2.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon L’échantillon faunique de Ponteau-Gare se compose de 2707 restes, dont 583 déterminés taxonomiquement, 141 anatomiquement et 1983 correspondent à des esquilles. Les vestiges sont issus des niveaux d’occupation couronniens des fouilles anciennes (couches 2 et 3) et des campagnes récentes réalisées entre 2000 à 2002 (phases 3 et 4). Dans une première étape, le matériel a été étudié par couches et unités stratigraphiques (Blaise 2003 ; Annexe IV.1). En raison des nombreuses similitudes au niveau du spectre faunique, de la représentation squelettique pour les principaux taxons et la nécessité d’obtenir des effectifs suffisants, nous avons étudié l’assemblage dans sa globalité. Les vestiges sont retrouvés associés avec un mobilier abondant est caractéristique du Néolithique final Couronnien. Les méthodes de fouille permettent de considérer la collecte des ossements très satisfaisante. Néanmoins, pour les opérations anciennes, le tamisage n’a pas été très régulier. L’assemblage est relativement bien conservé (Fig.95). Près de 21,5 % des restes ont été déterminés avec précision et 5,2 % anatomiquement. Environ 35 % des fragments (esquilles exclues) présentent des fissures longitudinales, indiquant qu’une partie des ossements est restée à l’air libre avant d’être recouverts. Les traces de racines sont observées sur la majorité des surfaces osseuses : 100 restes ont une surface intacte (14 %), il s’agit surtout de restes dentaires, pour 5 % elle est vermiculée mais de larges plages sont encore intactes (N= 37), 34,6 % ont une surface entièrement vermiculée (N = 251) et pour 27 % la surface est fortement vermiculée (N = 195). Aucune surface n’est totalement illisible mais leur présence a réduit la lecture des autres stigmates. Peu de fragments ont été mordus par les carnivores, correspondant à quelques côtes et os longs des caprinés (N = 2) et des bœufs (N = 3). De nombreuses traces anthropiques ont été observées : on retrouve principalement des stries de découpe et de décarnisation (N = 22), une cassure réalise sur os frais, et plusieurs restes sont brûlés (N = 22). Certains éléments témoignent de bonnes conditions de conservation : restes osseux de jeunes individus, dents de lait, petits os et ichtyofaune. La fragmentation apparaît assez importante et a limité la détermination. Elle concerne les os les plus fragiles comme le crâne, les vertèbres, les côtes, les os plats et quelques diaphyses que l’on retrouve dans les restes indéterminés (Annexe IV.1). Les esquilles sont également fréquentes et constituent 73 % du corpus. Les ossements entiers sont peu nombreux (N = 12) et correspondent aux os compacts et aux phalanges. Quelques os longs sont retrouvés sub-entiers (N = 47). L’indice de fragmentation est moyen et atteint les 30 % environ. Les cassures des os longs sont en escalier, de forme dentelée ou longitudinale, au bord rugueux et ont été réalisées sur os secs. La cassure initiale n’est plus lisible dans la majorité des cas, ce qui a pu entraîner une sous estimation des cassures anthropiques (récupération de la moelle, préparation culinaire, production de supports, concassage d’os). L’action des carnivores n’intervient que très faiblement dans la fragmentation des ossements (0,7 %). Il
100 90 80 70 60 %
50 40 30 20 10 % stries anthropiques
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
0
NR Total = 2707 Esquilles = 1983 - Les % NR sont calculés à partir du NR Total - Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR Total (esquilles exclues) - Le % de traces de brûlure est calculé à partir du NR total - Le % des esquilles est calculé à partir du NR Total et celui des esquilles brûlées à partir du total de restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR-NMPS) / NR * 100, calculé à partir de l’ensemble des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes et en Nombre Minimum de Parties Squelettiques.
Fig. 95 : Indicateurs taphonomiques du site de Ponteau-Gare (d’après les critères de Vigne 1996 modifié)
2.2.2 Spectre faunique L’assemblage faunique de Ponteau-Gare se compose essentiellement de taxons domestiques : caprinés, bœuf, porc et chien totalisent un peu plus de 93 % NR (Fig.96). L’espèce sauvage la plus fréquente est le lapin. Parmi les taxons sauvages non mammifères (Annexe IV.1), on compte quelques restes d’oiseaux (NMIc = 2), représentés par le canard (de grande taille) et le cormoran (détermination L. Gourichon). Dans le spectre faunique, les petits ruminants apparaissent largement majoritaires (77,3 % NR ; 66,7 % NMIc). Ils ne sont représentés que par les moutons (59,1 % NR ; 47,6 % NMIc) et les chèvres (13,1 % NR ; 19 % NMIc), aucun vestige n’ayant été attribué au chevreuil. Une partie des
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Emilie Blaise
ossements, trop fragmentés n’a pas été déterminée au-delà du groupe mais concerne seulement 4,1 % de la totalité des restes déterminés. Taxons Petits ruminants indet. Capreolus capreolus Total Ovis/Capra Ovis aries Capra hircus Total Petits ruminants Grands ruminants indet. Bos taurus Cervus elaphus Total Grands ruminants Suinés indet. Sus scrofa Sus domesticus Total Suinés léporidés indet. Oryctolagus cuniculus Total léporidés Canis familiaris Vulpes Total carnivores Total
NRD 24 0 396 63 14 420 9 89 0 98 9 0 6 15 2 33 35 9 4 13 581
% NRD
NMIc
% NMIc
0,0 72,3 59,1 13,1 72,3
48 10 4 48
0,0 66,7 47,6 19,0 66,7
16,9 0,0 16,9
9 0 9
12,5 0,0 12,5
0,0 2,6 2,6
0 4 4
0,0 5,6 5,6
5,7 6,0 1,5 0,7 2,2 100
6 6 4 1 5 72
8,3 8,3 5,6 1,4 6,9 100
retrouvant parmi les restes des petits ruminants et les indéterminés. Une vingtaine de fragments présentent des traces anthropiques. Il s’agit principalement de stries laissées par le tranchant d’un silex (N = 17), correspondant aux étapes de désarticulation et de décarnisation. Pour le membre antérieur, un humérus porte des stries parallèles au niveau de l’extrémité distale et un radius présente des stries parallèles sur la diaphyse proximale (découpe du muscle extenseur). La désarticulation du membre antérieur était effectuée entre la scapula et la cage thoracique. La séparation de la patte postérieure était réalisée entre le coxal et le fémur. Les extrémités du membre postérieur étaient désarticulées au niveau des tarses (strie de désarticulation sur un talus). Plusieurs stries de décarnisation sont observées sur le bas des côtes et quelques incisions sont présentes à la base des têtes articulaires, indiquant la séparation entre les côtes et les vertèbres thoraciques. Quelques brulures partielles sont attestées sur le bord d’un tibia (pièce grillée ou rôtie) et les extrémités des couronnes de molaires supérieures (tête grille ou rôtie et consommation de la cervelle).
les fréquences pondérées apparaissent en italique Fig. 96 : Liste et spectre faunique de Ponteau-Gare
Les grands ruminants regroupent 16,9 % NR et 12,5 % NMIc. Seul le bœuf a été identifié. Le lapin se place en troisième place dans le spectre faunique, avec 5,7 % NR et 8,3 % NMIc, plus fréquent que les suinés. Les suinés compte en effet peu d’éléments (2,6 % NR ; 5,6 % NMIc) ; la plupart des ossements appartiennent au porc, d’après les mesures (Fig.97).
2.2.3.2 Les bœufs Pour le bœuf, les dents donnent les NMI les plus élevés (NMIf = 7 ; NMIc = 12) mais leur fréquences sont réduites (10,2 % PO). Les éléments squelettiques les plus représentés sont le tibia (45,8 % PO) et l’humérus (25 % PO) (Fig.99 ; AnnexeIV.3.2). Les ceintures sont peu fréquentes : la scapula n’atteint que 12,5 % PO et le coxal est absent. Le crâne (6,4 % PO), les vertèbres (0,7 %) et les côtes (4,6 % PO) sont sous représentées. Ces éléments, souvent fragmentés, se retrouvent attribués à la catégorie des « grands ruminants » et se retrouvent parmi les vestiges indéterminés. Les bas de pattes, mise à part le métatarse (29,2 %), apparaissent dans de faibles proportions : carpes (3,2 %), métacarpe (10,4 % PO), phalanges (4,5 % PO). Quelques fragments présentent des traces anthropiques. Une strie située sur la partie distale d’un talus indique que les extrémités du membre postérieur étaient désarticulées au niveau des tarses. Des stries de décarnisation localisées sur le bas des côtes ont été observées. La diaphyse d’un tibia présente un coup de flamme (grillée ou rôtie) et les couronnes de molaires supérieures sont brûlées à leur extrémité (tête rôtie ou grillée et consommation de la cervelle).
Longueur de la M3 en mm (D'après Helmer 1979, 1987a) Inférieure Suinés N M W Sanglier 11 45,2 39,8 ‐ 53,2 Cochon 7 36,3 33,7 ‐ 40 DAP au collet = 29 1 Ponteau‐Gare
Fig. 97 : Forme sauvage ou domestique des suinés à partir de la longueur de leur 3ème molaire inférieure
Parmi les carnivores, le chien est plus souvent observé (1,5 % NR ; 5,6 % NMIc) ; on note également le renard (0,7 % NR ; 1,4 M NMIc). 2.2.3 Conservation des parties squelettiques et modalité de traitement des carcasses 2.2.3.1 Les caprinés domestiques Pour les caprinés domestiques, les dents fournissent les NMI les plus élevés (NMIf = 23 ; NMIc = 48) et apparaissent dans des fréquences moyennes (36,1 % PO) (Fig.98 ; Annexe IV.3.1). Les éléments squelettiques les plus fréquents sont le radius (51,1 % PO) et le tibia (46,5 % PO), suivis de l’humérus (34,8 %PO) et du fémur (23,5 %). Les ceintures sont moins observées : scapula (19,6 % PO) et coxal (18,8 % PO). Les bas de pattes sont peu représentées : les carpiens et les tarsiens ont des fréquences inférieures à 10 %, les métapodes regroupent moins de 25 % PO, et les phalanges 5,2 % PO. Le crâne, les côtes et les vertèbres sont sous représentées (moins de 10 % PO), ces éléments souvent fragmentés se
Pour les caprinés et les bovins, les % PO renvoient d’abord à une représentation squelettique liée à la conservation différentielle. Ce sont les dents, éléments les plus solides qui permettent d’établir les NMIc les plus élevés mais leurs fréquences sont néanmoins réduites en raison de la dissociation et de la fragmentation des mandibules et des maxillaires. Les déficits observés au niveau du squelette axial correspondent à la fragmentation et aux difficultés de détermination qui en découlent.
98 98
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Caprinés domestiques NR = 319 0 10
20
% PO 40 50
30
60
70
80
90
100
NMPS = 277 NMIf = 23
Crâne Total machoire Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 98 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des caprinés domestiques de Ponteau-Gare (% PO) et localisation des traces anthropiques
Bœufs 0 NR = 89 NMPS = 64 Crâne NMIf = 7
10
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
100
Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 99 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des bœufs de Ponteau-Gare (% PO) et localisation des traces anthropiques
Lapin NR = 33 0 NMPS = 29 Crâ ne NMIf = 6 Total ma choi re s up. Tota l ma choi re i nf. Tota l vertèbres Côtes Scapul a Tota l Humerus Tota l Ra di us Ul na Tota l ca rpe Total Méta ca rpe Coxal Tota l Fémur Pa tel l a Tota l Ti bi a Fi bul a Tota l tars e Total Méta tars e Total pha l a nges
10
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
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Fig. 100 : Fréquences et représentation des parties squelettiques du lapin de Ponteau-Gare (% PO)
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Les os des membres les plus fréquents correspondent aux éléments les mieux conservés et déterminés et aux déchets issus du traitement et de la consommation des animaux. La collecte différentielle peut expliquer les manques observés au niveau des petits os (tamisage non systématique pour les fouilles anciennes). Pour les bas de pattes, leur faible représentation pourrait également être liée à la forte utilisation des métapodes dans l’industrie sur matière dure animale, ces éléments pouvant être récupérés puis traités et rejetés dans une autre zone du site.
2.2.4 Description des espèces A Ponteau-gare, l’absence d’élément discriminant et la fragmentation n’ont pas permis d’observer de différences morphologiques entre les mâles et les femelles ni chez les caprinés ni chez les bœufs. Pour les suinés, une femelle peut être signalée à partir de la morphologie d’une canine supérieure (couche 3). Trop peu de mesures ont pu être effectuées pour aborder la taille des animaux. Seules quelques estimations de hauteur au garrot ont été réalisées pour le mouton. Deux mesures de calcanéum indiquent une taille de 57 cm et 61,6 cm (d’après Teichert 1975). Ces valeurs entrent dans l’écart de variation observé sur d’autres sites provençaux de la même période (Helmer 1979). Elles renvoient à des individus de petite taille, inférieure à celle du mouflon Corse (Helmer 1991a). Pour les suinés, un calcanéum permet d’estimer une taille de 64,5 cm (d’après Teichert 1969). Elle indique un cochon de petite taille, la taille moyenne des porcs se situant à 68 cm au garrot (Helmer 1979, 1991a). Aucune pathologie osseuse n’a été observée pour les bovins.
2.2.3.3 Les suinés Les suinés ne sont représentés que par les restes crâniens (NR = 2 ; maxillaire) et dentaires (NR = 9) et les bas de pattes : tarses (NR = 1) et phalanges (N = 3). Les os des membres sont absents ainsi que les côtes et les vertèbres. Quelques éléments, fragmentés, peuvent se retrouver parmi les restes indéterminés. L’absence de certaines parties suggère qu’ils ont pu être découpés, les extrémités et la tête ayant été rejetés dans cette zone, et les quartiers emportés et consommés dans une autre partie du site.
2.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales
2.2.3.4 Les autres taxons Le lapin est principalement représenté par les os des membres (Fig.100 ; Annexe IV.3.3) : les NMIc et les plus fortes fréquences sont données par le tibia (NMIc = 6 ; 50 % PO). Pour le membre antérieur, le radius et l’ulna sont les plus souvent observées (33,3 % PO), suivi de la scapula et de l’humérus (16,7 % PO) moins fréquents. Le squelette axial est nettement sous représenté : le crâne et les vertèbres sont absents, quelques côtes ont été identifiées et les dents plus solides apparaissent dans des proportions un peu plus élevées (14,8 % PO). Les bas de pattes sont également peu fréquents : les petits os manquent, les métapodes sont un peu plus nombreux et les phalanges ne représentent que 8,3 % PO. Il a vraisemblablement été consommé. Aucune trace anthropique n’a été observée. La sous représentation du crâne, des côtes et des vertèbres est en partie due à la fragmentation. Les déficits observés au niveau des bas de patte peuvent résulter en partie de la collecte différentielle (tamisage non systématique pour les fouilles anciennes) et pourrait être également liés aux techniques d’écorchage, ses parties étant retirées avec la peau. Le lapin, notamment le tibia, est utilisé dans l’industrie sur matière dure animale du site.
2.3.1 Approvisionnement carné et ressources aquatiques Les animaux domestiques fournissent la quasi-totalité des ressources carnées. Les troupeaux se composent de moutons et de chèvres (rapport de 2,5 ovins pour 1 caprin), de bœufs et de porcs (Fig.101). La chasse au petit gibier complète l’alimentation : lapin, canard et cormoran. Les ressources aquatiques apparaissent également comme un apport non négligeable. % 70 60
% NR % NMIc
50 40 30 20 10 0 mouton
chèvre
bœuf
porc
lapin
chien
renard
NR dét. total = 581 ; NMIc = 72
Fig. 101 : Fréquences des principaux taxons de Ponteau-Gare en % du Nombre de Restes déterminés et en % du Nombre Minimum de combinaison
Le chien est principalement représenté par les dents (NR = 4) et les bas de pattes : les tarses (NR = 1) et les métapodes (NR = 4). Un fragment de vertèbre lombaire lui a été attribué. Il s’agit de trois adultes (estimés à partir des restes dentaires) et d’un jeune de 6-7 mois, d’après un métacarpe dont l’extrémité distale n’est pas épiphysée. Le renard a une représentation squelettique similaire : il s’agit d’une dent et de métapodes (NR = 3). La fourrure de ces animaux a pu être récupérée. Aucune trace anthropique n’a été observée. Sa consommation est possible mais d’après leurs faibles proportions, elle semble peu fréquente.
La daurade royale est l’espèce la plus abondante et fournie une masse de chair dans des quantités plus importante que le lapin (qui procure moins d’un kilo de viande), certains individus pouvant atteindre un poids de 2,5 à 3,5 kg (DesseBerset et Desse 2002). Ce poisson vit sur les fonds de sable littoraux et les étangs d’eau saumâtre et migre de la mer vers les étangs au printemps pour regagner la mer à l’automne. Ces deux milieux, à proximité du site, ont pu être exploités, les hommes pouvant en capturer un grand nombre notamment aux périodes migratoires. On compte également quelques restes de bar ou de loup, de mulet et une dent isolée
100 100
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
de sélacien, seul reste de requin du site, mais le spectre faunique est peu diversifié : anguilles, rougets, soles, sardines et athérines sont absentes contrairement aux disponibilités de l’environnement. Les mollusques marins sont également bien représentés (19 espèces) : les patelles, les monodontes, la moule et la coque sont les plus fréquentes (Cade 2002). La plupart des espèces sont destinées à l’alimentation mais leur apport alimentaire reste difficile à estimer, le cône a également souvent servi de parure. Les espèces ont été collectées le plus souvent dans des zones rocheuses. La présence de coques, de mactres, de vénus et de lucines indique un milieu à tendance sableuse. La lucine a pu être ramassée dans une zone lagunaire. Avec 48 caprinés domestiques pour 9 bœufs, l’élevage est de type bovin (rapport de 5,4 pour 1) (Helmer 1992). L’estimation du Poids de Viande et Abats (Vigne 1988) permet d’établir que le bœuf contribue fortement à l’alimentation avec près de 73 % PVA (Fig.102 ; Annexe IV.4). Les caprinés fournissent 22 % PVA environ et le porc 5 % PVA. Le lapin ne procure que 2,4 % PVA.
2.3.2 Exploitation des troupeaux 2.3.2.1 Les caprinés domestiques Les âges de mortalité des caprinés domestiques ont été établis à partir de 60 dents inférieures et supérieures, correspondant à 48 individus dont 7 moutons. Pour les chèvres, qui regroupent moins de vestiges, les éléments déterminés n’ont pas permis de préciser d’âge d’abattage (Fig.103 ; Annexe IV.5). Total caprinés domestiques Mouton NRd % NRd NRd % NRd NRd Payne en années corrigé corrigé corrigé corrigé A 0 à 0,17 1 6 6 10,1 0 0 0,0 B 0,17 à 0,5 4 3 12 20,2 2 6 36,4 C 0,5 à 1 8 2 16 26,9 4 8 48,5 D 1 à 2 8 1 8 13,4 2 2 12,1 EF 2 à 4 21 0,5 10,5 17,6 0 0 0,0 G 4 à 6 10 0,5 5 8,4 1 0,5 3,0 HI > à 6 8 0,25 2 3,4 0 0 0,0 Total 60 59,5 100,0 9 16,5 100,0 Classes d'âge
NRd Corr.
Fig. 103 : Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de restes total des caprinés domestiques et part respectives des moutons (fréquences corrigées)
Poids de Viande et Abats
% PVA
Près de 71 % des abattages sont effectués avant deux ans (Classes A, B, C et D). Néanmoins peu de petits sont morts avant deux mois (10,1 %). Quelques quatrièmes prémolaires déciduales ont été observées mais la grande majorité d’entre elles, abîmées, notamment les lobes des plus jeunes, ne sont pas mesurables. Nous n’avons pas pu affiner les âges d’abattage à partir de la méthode mise place par L. Gourichon (2004). Le profil de Ponteau-Gare se caractérise par des fréquences d’abattage regroupées entre la naissance et 2 ans, avec un pic d’abattage entre 6 mois et 1 an (Fig.104). Cet abattage traduit une recherche de viande : près de 27 % ont entre 6 mois et 1 an, 20,2 % sont âgées de 2-6 mois (20,2 %), ils fournissent de la viande tendre, et 13,4 % ont été abattus entre 1 et 2 ans, au maximum de leur rendement carné. Les classes B et C se retrouvent dans le profil d’abattage du mouton.
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 bœufs
caprinés
porc
Fig. 102 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains de Ponteau-Gare
% NRd corrigé 70
A
B
C
D
E/F
G
H/I
0‐2 mois
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
Caprinés domestiques NRd = 60 NMIc = 48
classes d'âge
% NRd corrigé 70
A
B
C
D
E/F
G
H/I
0‐2 mois
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
Mouton NRd = 9 NMIc = 7
classes d'âge
Fig. 104 : Profil d’abattage des caprinés domestiques de Ponteau-Gare en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
101 101
Emilie Blaise
Le lait est également exploité comme l’indique l’abattage d’adultes entre 2 et 6 ans (26 %), correspondant aux bêtes réformées (femelles moins prolifiques dont la production laitière diminue). L’exploitation des toisons est possible d’après les fréquences des abattages entre 4 et 6 ans (8,4 %) et au-delà de 6 ans (3,4 %).
% de survie (NRd)
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits
D’après la courbe de survie estimée pour le troupeau ovin et caprin de Ponteau-Gare, ce sont les jeunes de moins d’un an qui sont gardés en vie ; les effectifs diminuent progressivement dès un an et peu de bêtes sont conservées sur pied au-delà de 6 ans (Fig.105 ; Annexe IV.5).
0
20 10 2
3
4
5 6 années
7
8
9
4
5
6
7
8
9
10
Fig. 105 : Profil d’abattage (% NRd) et courbe de survie des caprinés domestiques de Ponteau-Gare
Comparée aux modèles théoriques, la courbe de Ponteaugare se surimpose à celle « lait type b et viande type a » (Fig.106). L’exploitation de ces deux produits est confirmée par le test de Spearman (Annexe XII).
Facteur 2
23,46%
F6
A 0.8
réforme
F8
F9
F27 F14 F13
0.4
F12
HI
F10
G
F37 F36 F32
F33
F11 F31 F16
0
F7
F20 F29 F15
F2
F3
F35
F1
F4
B
Ponteau‐Gare
F34
F19
EF
F18
F23
D F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F17
F22 F28 F21
-0.5
0
10
L’Analyse Factorielle des Correspondances permet de replacer le profil de Ponteau-Gare (F35) parmi ceux de Méditerranée (Fig.107 ; Annexe XV). En corrélation négative sur les axes 1, 4 et 5, il est marqué par la contribution des bêtes adultes (axe 1) et particulièrement des classes d’âge EF et G (axes 4 et 5), qui traduit l’exploitation du lait. Il se trouve en corrélation positive sur les autres axes. L’exploitation de la viande tendre ressort sur l’axe 3. Enfin, l’axe 2 fait apparaître les abattages de réforme et peut-être l’utilisation des toisons (axes 2 et 4). Les abattages dans les classes B (axe 5) et HI (axes 2 et 4) entrent dans la régulation du troupeau (jeunes excédentaires et réforme finale). Ponteau-Gare se définit par une exploitation mixte de viande, de lait et peut-être des toisons.
0 1
3
Fig. 106 : Courbe de survie des caprinés domestiques de Ponteau-Gare et modèles théoriques d’exploitation des principaux produits en % de survie (d’après les données de Helmer et al. 2007)
50 40 30
0
2
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b Ponteau‐Gare
NRd = 60 NMic = 48
60
1
années
100 90 80 70
30 20 10 0
profil d'abattage courbe de survie (NRd)
%
100 90 80 70 60 50 40
F25
0.5
1.0
1.5
39,95%
102 102
Facteur 1
Fig. 107 : Analyse Factorielle des Correspondances : place du profil d’abattage des caprinés domestiques de Ponteau-Gare dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel actuel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2)
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
2.3.2.2 Les bœufs
Les abattages sont centrés sur la classe 2-4 ans avec 68,2 %, au maximum de rendement boucher des animaux, traduisant une recherche première de viande (Fig.109 ; Fig.110). Une viande plus tendre, fournie par les abattages de jeunes entre 6 mois et 2 ans (11,3 %) est aussi consommée. Aucun veau n’est abattu avant 6 mois. Le lait pouvait également être exploité comme l’indique les abattages entre 4 et 9 ans (20,4 %). Aucune bête n’a été conservée au-delà de 9 ans.
L’estimation des âges de mortalité a été réalisée à partir de 12 dents inférieures et supérieures, soit un minimum de 7 individus (Fig.108). Aussi, les effectifs réduits nous incitent à la prudence. Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
NRd
NMIc
0 1 8 2 1 0 0 12
0 1 4 1 1 0 0 7
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
Fig. 108 : Effectifs des bovins par classes d’âge en Nombre de Restes de dent (NRd) et en Nombre Minimum d’individus (NMIc)
NRd
Corr.
0 1 8 2 1 0 0 12
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
NRd % NRd corrigé corrigé 0 0,0 1,3 11,3 8 68,2 1,6 13,6 0,8 6,8 0 0,0 0 0,0 11,73 100
Fig. 109 : Fréquences des classes d’âge corrigées des bœufs de Ponteau-gare (en % du Nombre de Restes de dents)
% NRd corrigé 70
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
Classes d'âge en années
>11,5
NRd = 12 ; NMIc = 7 Fig. 110 : profil d’abattage des bœufs de Ponteau-Gare en % du Nombre des Restes de dents total, fréquences corrigées en fonction de la durée de la classe d’âge considérée
2.3.2.3 Les suinés
Cheptel ovin et caprin
100 90
Peu de données ont été réunies pour les suinés (NRd = 3), correspondant à deux cochons âgés respectivement de 24 mois et de 2-5 ans (deux M3) et un jeune de 6 mois-1 an (une D4 inférieure). L’abattage d’adultes suggère la recherche d’un rendement boucher maximum et de graisse et celle du jeune un goût pour la viande plus tendre.
% de survie
80
Cons ommateurs Producteurs Sécuri té du troupeau Pontea u‐ga re
70 60 50 40 30 20 10
2.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux
0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
La courbe de survie du cheptel ovin et caprin est parallèle à celle pour la « sécurité » du troupeau : elle est marquée par une forte proportion de jeunes et la diminution progressive des adultes (Fig.111). Néanmoins les fréquences apparaissent en dessous de la courbe théorique.
Fig. 111 : Courbes théoriques de survie des groupes consommateurs, producteurs et de la viabilité du troupeau et courbe de survie des caprinés de Ponteau-Gare (NRd)
Aussi, la courbe de survie renvoie plutôt l’image d’un groupe d’éleveurs qui exploitent le petit bétail pour la viande, le lait et peut-être les toisons tout en effectuant des abattages dans une logique de régulation du troupeau. Néanmoins, un apport de bêtes supplémentaires apparaît nécessaire pour assurer le renouvellement du troupeau. Le système économique ne semble pas tout à fait autosuffisant.
La comparaison de la distribution des fréquences absolues par classes d’âge à l’aide du Chi2 montre que Ponteau-Gare diffère de manière très significative du modèle « sécurité du troupeau au seuil de 0,02 (Fig.112). La différence porte essentiellement sur les adultes âgés de plus de 6 ans (49,3 %) et les jeunes de moins de six mois (26,3 %).
103 103
Emilie Blaise Caprinés domestiques
Classes d'âge
"Sécurité" N Payne en années
A B C D EF G HI
0 à 0,17 0,17 à 0,5 0,5 à 1 1 à 2 2 à 4 4 à 6 > à 6 Total
dans une moindre mesure les caprinés domestiques. Les porcs, peu nombreux, procurent une nourriture d’appoint. La pêche et la collecte de coquillages constituent un apport alimentaire complémentaire à l’élevage. Les ressources aquatiques font partie intégrante de la diète des groupes humains et apparaissent variées, disponibles toute l’année et accessibles dans des zones proches du site. Les groupes humains élèvent des moutons et des chèvres qu’ils exploitent de manière intensive, pour la viande, le lait et probablement les toisons, aux limites des besoins pour le renouvellement du troupeau. Si plusieurs abattages entrent dans une logique de régulation du troupeau, l’équilibre entre besoins humains et viabilité du cheptel n’est possible qu’avec un apport supplémentaire de bête. Les animaux représentés dans cette zone du site ne seraient qu’un lot d’un troupeau plus grand (pratique de l’allotement ; Helmer et al. 2005b), dont les autres parties sont potentiellement élevées dans une autre zone du site ou du finage du village. Ils possèdent quelques bœufs élevés avant tout pour la viande et pour les produits du vivant comme le lait et peut-être la force de travail, certains individus étant conservés jusqu’à 9 ans. Le recours à l’énergie animale est cependant moins visible que sur tous les autres sites provençaux que nous avons étudiés et sur d’autres sites du sud-est de la France de la même période (cf. Partie 1, chap. 2.1.2.3). La gestion des bovins de Ponteau-Gare se caractérise par une forte recherche de viande mais le renouvellement du troupeau semble garanti. Il est difficile de se prononcer davantage en raison d’effectifs réduits. Les profils d’abattage des caprinés et des bovins marquent une exploitation des troupeaux d’abord pour la viande qui pourrait indiquer la présence d’un groupe dont la taille dépasse celle de la simple famille mais dont les pratiques correspondent à celle d’une consommation domestique. Il s’agirait d’éleveurs-pêcheurs, probablement autonomes, qui exploitent l’ensemble des produits animaux. Les modalités de gestion des troupeaux indiquent une maîtrise des techniques et des pratiques d’élevage, un équilibre entre les différents cheptels au niveau des productions de viande, de lait et des produits spécifiques (graisse, toisons et peut-être force). Le site de Ponteau-Gare, caractérisé par une occupation dense et d’une forte emprise, témoigne durant le Néolithique final Couronnien d’un site d’habitat de plein air, structuré, situé sur un plateau facilement accessible, sur lequel les hommes étaient installés de manière permanente. La mise en évidence de niveaux de fumiers, implique qu’une partie du troupeau était, durant certaines périodes de l’année, en stabulation. Ces zones de parcage ont fort probablement été aussi utilisées pour les mises bas, qui avaient lieu sur le site d’après la représentation des très jeunes caprinés (Classe d’âge A), et suggèrent l’existence de structures pour protéger les nouveaux nés (froid, prédateurs). Elles confirment un fait jusque là supposé, qu’à la fin du Néolithique en Provence, les naissances ne sont plus effectuées uniquement sur les sites de grotte (Blaise 2005 ; Helmer et al. 2005b). Leur présence implique également une organisation de la zone d’habitat avec des espaces destinés aux animaux et d’autres à l’habitation proprement dite. Dans la poursuite de l’étude des restes fauniques, une attention particulière sera apportée aux dents de lait des jeunes bêtes, qui tombent notamment lorsque l’animal mange, afin de contribuer à la définition de ces possibles enclos.
Test du CHi 2
Ponteau‐Gare NRd
Contributions %
5,5
5
26,3
16,8 32 50 28 67,7 200
8 8 21 10 8 60
8,7 1,6 12,5 1,7 49,3 100,0 ddl = 5 ; p = 0,019
ddl = degré de liberté p = probabilité
CHI2 = 13,54
Fig. 112 : Comparaison des distributions des fréquences absolues par classes d’âge des caprinés domestiques entre le modèle « sécurité de troupeau » et Ponteau-Gare à l’aide du Chi2
En raison d’effectifs insuffisants, nous n’avons pas estimé la courbe théorique de survie du cheptel bovin. Bien que la taille de l'échantillon soit faible et si la fréquence est bien représentative de la population, l'écart entre la distribution de Ponteau-Gare et celle de la courbe de survie parait très réduit d’après le test de Spearman (Fig.113) et il se pourrait qu'elles soient identiques. Suivant cette hypothèse, nous retiendrons que la gestion du cheptel bovin tendrait plutôt vers un équilibre entre besoins alimentaires et renouvellement du troupeau. NRd corrigé Sécurité Ponteau‐Gare 16 0 71,82 1,3 46 8 25,6 1,6 16 0 12,8 0,8 7 0 Spearmann D = P(uncorr) Spearmann rs P(uncorr)
15,5 0,08177 0,71056 0,07353
Fig. 113 : Comparaison de la distribution du Nombre des Reste de dent par classe d’âge, corrigé, entre le modèle « sécurité » du troupeau et Ponteau-Gare à partir du test de Spearman
Les courbes de survie des deux cheptels ne présentent pas les mêmes implications économiques, comme nous l’avions déjà observé au Collet-Redon : système autosuffisant pour les bovins mais pas pour le ovins et caprins. Une gestion différenciée apparaît entre les caprinés domestiques et les bœufs.
2.4 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de Ponteau-Gare L’économie animale des hommes de Ponteau-Gare a pu être précisée à partir de plusieurs critères : spectre faunique, composition des troupeaux, part respective des animaux dans l’alimentation, exploitation des produits et estimation des bêtes gardées en vie. La saisonnalité des abattages n’a pas pu être abordée mais les jeunes caprinés étant représentés dans toutes les classes d’âge de A à C (cf. Fig.103), il est possible d’envisager une occupation longue voire annuelle. Il s’agirait d’un habitat permanent, comme semble l’indiquer la densité des vestiges archéologiques et des structures. Les animaux domestiques fournissent l’essentiel des ressources carnées, dont une part importante par les bœufs et
104 104
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Chapitre 3. Vaucluse)
LA
BREMONDE
(Buoux,
3.1. Un site de plateau dans le Luberon au Néolithique final Couronnien 3.1.1. Historique des recherches Le site de La Brémonde, connu depuis le 19e siècle, a été en grande partie détruit par les travaux agricoles et subi les fréquents ramassages de surface. La découverte d’un secteur encore intact, protégé par un grand clapas (tas d’empierrement structuré), a motivé l’opération de sauvetage, entreprise de 1982 à 1985 sous la responsabilité de J. Courtin, A. D’Anna et A. Müller. La fouille de ce vaste gisement de plein air dans le massif du Luberon, avait comme objectif de départ la recherche de niveaux chasséens. Néanmoins, les vestiges de cette période, bien identifiés dans un secteur, étaient réduits et les niveaux partiellement détruits par une occupation du Néolithique final. Les résultats, présentés dans les rapports (Courtin et al. 1982, 1983, 1984, 1985), ont été intégrés à deux articles de synthèse sur l’habitat (D’Anna 1990 ; D’Anna et al. 1989). La faune a fait l’objet d’un premier travail de détermination par D. Helmer, pour les rapports d’opération. L’étude de la céramique a été entreprise dans le cadre d’une thèse de doctorat (G. Delaunay). Une première approche de l’exploitation des troupeaux domestiques de La Brémonde a été récemment publiée (Blaise 2007a). L’ensemble de cette documentation a été utilisé pour présenter le site et le mobilier archéologique.
Fig. 114 : Localisation du site de La Brémonde (Buoux, Vaucluse)
Le secteur MS a fourni essentiellement des vestiges du Néolithique final, la fouille a permis de mettre au jour une construction en pierre, dégagée sur 11,5 mètres. L’ensemble des vestiges attribués au Néolithique final Couronnien, issus des deux secteurs, appartiennent vraisemblablement à un seul et même gisement : l’existence vers le sud de la continuité des couches en place a pu être vérifiée localement et devaient se poursuivre sur au moins 50 mètres et rejoindre le secteur MS (Courtin et al. 1984). Secteur Nord
3.1.2 Localisation et nature du site Situé sur la commune de Buoux dans le Vaucluse, à 60 km au nord de Marseille, le site de plein air de La Brémonde est implanté sur le plateau des Claparèdes, vaste formation miocène, facile d’accès et peu élevé (500 m d’altitude), qui occupe le versant nord du Luberon (Fig.114). Le plateau, de 3 km de long pour 600 mètres de large environ, est localisé entre les gorges de l’Aiguebrun et de la petite vallée de la Loube, ses bords sont délimités par les deux cours d’eau. Le gisement se trouve dans la partie centrale du plateau, à environ 300 mètres de chacun des bords de la falaise. Son extension est estimée à 3 hectares environ. La station de La Brémonde a été divisée en plusieurs secteurs de fouille (Fig.115). Un premier décapage se situe dans la partie nord, correspondant au secteur DGL, fouillé sur 130 m2 et, à 45 mètres vers le sud-ouest, un autre secteur a été investi (secteur MS) sur une étendue de 90 m2 environ. Le secteur DGL a livré quelques vestiges chasséens, diffus, et des lambeaux de couches, perturbés par une occupation du Néolithique final, à laquelle peuvent être rattachées plusieurs structures d’habitat : une zone de combustion associée à des aménagements du substratum, un foyer et une fosse-silo creusée dans la molasse et réutilisée comme dépotoir, et au sud de cet ensemble, un autre foyer et sa vidange à proximité d’une nouvelle fosse-silo ; les vestiges de torchis y sont abondants.
Secteur MS
Fig. 115 : Plan général du gisement de La Brémonde et secteurs fouillés (d’après Courtin et al. 1984)
Les restes fauniques sont relativement abondants dans les deux secteurs et souvent fragmentés. La faune du secteur nord n’a pas été retenue en raison de la présence de vestiges chasséens, dont plusieurs éléments céramique et lithique, bien que peu nombreux, ont été retrouvés à la base de la couche néolithique final ou parfois mélangés à celle-ci. Dans le secteur MS, le mobilier archéologique, rattaché uniquement à la fin du Néolithique (groupe Couronnien), est abondant le long des parements du mur : cette construction a contribué à la conservation des vestiges. Plusieurs grands vases ont été retrouvés cassés sur place contre la base du mur, ainsi qu’un amas de faune.
105 105
Emilie Blaise
densité des vestiges suggèrent que l’intérieur de l’habitat pourrait se situer du côté nord-est (D’Anna et al. 1989, p. 181). La description du mobilier de l’occupation de la fin du Néolithique englobe les vestiges des deux secteurs, des précisions sont apportées sur des éléments concernant plus particulièrement le secteur MS étudié. La céramique, constituée de plusieurs milliers de tessons, est de bonne qualité, solide et bien cuite. Les surfaces sont plus ou moins régulières, généralement assez bien lissées. Les formes reconnues sont dérivées de la sphère ou du cylindre. Les vases les plus fréquents sont les petits bols hémisphériques et les petits gobelets subcylindriques. On note quelques petits vases fermés, ovoïdes ou subphériques. Les grands récipients sont également représentés : marmites et jarres, plus ou moins hautes, subcylindriques. Les céramiques sont lisses, les seuls éléments décoratifs sont les préhensions (mamelons circulaires ou allongés, horizontaux ou légèrement obliques) et les cordons sous le bord, épais sur les grands vases, et les petits cordons fins en chevrons ou verticaux, parfois multiples. Quatre fusaïoles et deux fragments de cuillères peuvent être signalés. En bordure du mur (est ; carrés FG 11-12) un ensemble de grands vases cassés sur place ont été mis au jour : une jatte et un vase subcylindrique étaient contenus dans une grande jarre, dont le fond repose sur le substratum ; des vestiges humains y étaient associés (D’Anna et al. 1989, p. 184) ; à côté de cet ensemble, deux autres vases, moins bien conservés, étaient regroupés (un vase ovoïde et une marmite). Les formes, les préhensions et les rares décors, présentent de fortes similitudes avec le site du Collet-Redon (Martigues, Bouches-du-Rhône) et font nettement référence au groupe culturel Couronnien. L’industrie lithique taillée est abondante. Le matériau utilisé est le silex, de différentes nature, disponible à proximité du site. Plusieurs indices de débitage et de taille ont été reconnus sur le site : entames, petits éclats, lames à crête, tablette et réavivage de nucléus, nucléus, petits éclats de retouche. On observe essentiellement un débitage d’éclats, petits ou moyens. Les fragments de grandes lames sont représentés dans la série mais ces lames ne semblent pas avoir été réalisées sur place (tous les nucléus sont à éclats). Les objets sont assez mal conservés, souvent brûlés et fragmentés : il s’agit principalement de débris et d’éclats bruts. L’outillage se compose d’éclats retouchés, de coches et denticulés, de becs, de perçoirs, de burins, de grattoirs, et de pièces esquillées. Les pointes de flèches sont également présentes, mais peu nombreuses (plusieurs pointes à retouche bifaciale partielle, quelques pointes losangiques, fragments de grande pointe foliacée, petite pointe pédonculée et ébauches). La série (production d’éclats et présence de grandes lames) est caractéristique de la fin du Néolithique. Elle trouve des éléments de comparaison avec le site des Lauzières (Lourmarin, Vaucluse). Les lames font référence à la basse Provence, notamment aux sites du Collet-Redon et de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône).
3.1.3 Structure et mobilier du secteur MS La structure principale du secteur MS est un mur en pierre sèche mis au jour sur 11,5 m de long, conservé sur 60 cm dans sa plus grande hauteur, orienté nord-ouest/sud-est. Il est construit en blocs de molasse locale selon la technique des deux parements avec remplissage interne (Fig.116 ; Fig.117).
Fig. 116 : Plan général du secteur MS et du mur en pierre du site de La Brémonde (d’après D’Anna et al. 1989)
Fig. 117 : Mur en pierre sèche de La Brémonde construit selon la technique du double parement à remplissage interne (Cliché A. D’Anna)
Le tracé, légèrement courbe, et les changements d’épaisseur observés, suggèrent plusieurs moments de construction. Vers le nord-ouest, la construction présente un départ de courbe inverse, localement d’épaisseur réduite, avec une possibilité d’angle ou d’une jonction de deux murs, et d’une construction en torchis. La question de la destination de cette construction reste entière, mur de cabane ou d’enceinte : bien que l’importance de l’épaisseur reconnue et la présence d’enceintes similaires observées sur d’autres sites couronniens (Les Lauzières, Lourmarin, Vaucluse ; La Citadelle, Vauvenargues, Bouches-du-Rhône) tendent vers la possibilité d’un mur d’enceinte, les hypothèses n’ont pu être précisées à La Brémonde en raison de la taille réduite de la zone fouillée (D’Anna et al. 1989, p.181).
L’industrie en pierre polie regroupe surtout des fragments et une quinzaine de pièces entières (60 objets). Il s’agit d’outils de différente taille, de petits modules (5 cm de long), moyens (5-10 cm) et grands (plus de 13 cm). Les objets de grande
Le mobilier archéologique est présent de part et d’autre du mur. Il est assez rare au sud, excepté un groupement de vases brisés sur place, contre la base du mur. Au nord, il est en revanche très abondant. La courbure générale du mur et la
106 106
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
taille présentent des polissages partiels, de larges plages sont laissées brutes ou bouchardées. L’industrie osseuse se compose de nombreux objets (125), parmi lesquels les outils perforants sont bien représentés : les pointes sur esquilles sont majoritaires (20), on retrouve aussi des pointes sur os fendu, des fragments de pointes de section circulaire ou subcirculaire, des poinçons sur tibia de lapin, une grande pointe à section carrée, des bipointes et des pointes à base en biseau. Les objets tranchants sont également attestés et regroupent essentiellement des outils à tranchant distal biface (24), quelques outils à tranchant distal simple et tranchant distal étroit sur ulna. Les outils mousse sont peu nombreux, réalisés sur tibia de caprinés domestiques (D’Anna et al. 1989). Quelques éléments de parure ont été retrouvés : une crache de cerf perforée, un petit tube abrasé et entaillé, une pendeloque en métapode de canidé perforée à une extrémité et un éclat de quartz hyalin avec des plages régularisées. L’occupation du Néolithique final de La Brémonde peut être rattachée au domaine couronnien. Deux dates C14 ont donné respectivement : Gif 6807 4140 ± 60
2886-2505 BC
Gif 4120 ± 60
2880-2497 BC
radius (extrémité proximale soudée mais distale non épiphysée, entre 15 et 40 mois) ; on note aussi deux fragments de scapula (gauche et droite) d’adultes (dont un avec des stries de décarnisation sur le bord médial), un reste de métatarse (extrémité distales non épiphysé, moins de 24 mois) et de quelques fragments de cheville osseuse. La plupart de ces ossements, porteurs de viande, correspondent à des restes de repas ou de restes de boucherie en vue de repas (stries de découpe et de décarnisation). Nombre de restes par taxon
Petits ruminants
Grands ruminants
Suinés
Carnivores
Léporidés
3.2. Caractérisation de l’assemblage faunique
pr indet. caprinés d. mouton chèvre chevreuil Total gr indet. bœuf cerf Total S. indet. cochon sanglier Total canidés chien renard Total indet. lapin Total
tortue cistude Autres Total NR det. crâne frag. dents vertèbres côtes Restes indéterminés diaphyses spongieux os plat esquilles Total NR indet.
3.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon L’assemblage faunique de La Brémonde constitue une série assez abondante avec 3106 restes dont 1219 déterminés avec précision (39,3 %), 857 anatomiquement (27,6 %) et 1030 esquilles (Fig.118). Les vestiges osseux se répartissent dans le secteur MS de part et d’autre du mur et sont systématiquement retrouvés associés à du mobilier archéologique, homogène d’un point de vue technique et stylistique et caractéristique du Néolithique final Couronnien. Les ossements ont bénéficié de la protection du mur, lui-même recouvert par l’éboulis du clapas. Les méthodes de fouilles (décapage manuel dans ce secteur, tamisage régulier et relevés), la fréquence des fragments de moins de 2 cm (Fig.119 ; Annexe V.2.2) et la présence de microfaune permettent de considérer la collecte des ossements comme très satisfaisante.
TOTAL
Secteur MS 280 348 52 33 3 716 161 216 2 379 81
81 10 23 6 39 3 3 1 1219 55 1 47 230 500 11 13 1030 1887 3106
Fig. 118 : Détermination des restes fauniques du secteur MS du site de La Brémonde
Pour l’ensemble des vestiges, les surfaces osseuses ont peu subi les intempéries, seules 22 restes - mandibules (9), maxillaires (1), os longs (8), os plats (4) - présentent quelques fissures longitudinales (seulement 1,1 % du NR total, esquilles exclues). Presque toutes sont marquées par les vermiculations mais leur action est de faible intensité (esquilles exclues) : neuf restes ont une surface intacte (0,4 %), pour 78,7 % des vestiges, les vermiculations sont rares (1634 ; stade V), pour 2,3 % elles recouvrent la surface mais de larges plages sont intactes (47 ; stade V1) et cinq ont une surface entièrement vermiculée (stade V2), les stades 3 et 4 n’ont pas été observés.
L’observation d’éléments de petite taille (esquilles, petits os des carpes et des tarses, dents de lait, microfaune) et fragiles comme les côtes et les fréquents restes osseux et dentaires de jeunes animaux, (N = 96, toutes espèces confondues, soit 4,6 % du NR total, esquilles exclues), témoignent de bonnes conditions de conservation. Un amas de faune est également attesté en bordure (interne ?) du mur (carré HI 19-20) (D’Anna et al. 1989). Les os sont regroupés sans connexion anatomiques. Il se compose d’une dizaine de restes de bovins : il s’agit essentiellement d’os longs du membre postérieur, un fragment de tibia (G), deux tibias presque complets (D) de veaux (jeunes nés, de moins de 15 mois avec des stries de décarnisation en partie proximale), deux fémurs d’adulte dont un entier (stries de découpe et coup sur son extrémité distale), et du membre antérieur, un humérus (deux extrémités non épiphysées, moins de 15 mois), un reste de
1800
Nombre de Restes
1600
NR i ndétermi né (es qui l l es )
1400 1200 800
NR détermi né a na tomi quement s eul ement
600
NR détermi né
1000
400 200 0 0‐2 cm
2‐5 cm
5‐10 cm
10‐15 cm
classes de taille en cm
> 15 cm NR Tota l = 3106
Fig. 119 : Détermination et distribution des fragments osseux par classes de taille
Les surfaces restent donc lisibles, ces traces laissées par les racines ont peu gêné la reconnaissance des autres stigmates.
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En revanche, les carnivores se sont attaqués fréquemment aux ossements (Fig.120) : 172 fragments présentent des traces de morsures, soit 8,3 % du NR total (esquilles exclues). Certains sont fortement rognés. Ces traces ont été observées sur 83 restes de petits ruminants, 50 de grands ruminants, 10 de suinés mais aussi sur 15 fragments de diaphyses, 9 restes de côte, un fragment de crâne et quatre de vertèbres. Il s’agit majoritairement d’os longs dont les extrémités ont été systématiquement rognées et la diaphyse mordue (44,2 %) : 16 restes d’humérus, 10 de radius, 8 d’ulna, 4 de fémur, 12 de tibia, 26 de métapodes. Les ceintures sont également mordues (coxal N = 8 ; scapula N= 8), et parfois les mandibules, au niveau de la branche (N = 4) et le crâne (N = 1). Les petits os sont aussi concernés (4 carpes, 11 tarses et 9 phalanges) notamment les extrémités des calcanéums fortement rognées avec des enlèvements de matière ; certains ont pu être ingérés, une patella et un talus de caprinés ont d’ailleurs été retrouvés en partie digérés. Le chien et potentiellement le renard, tous deux identifiés sur le site, ont eu accès aux ossements avant leur enfouissement. L’action des carnivores constitue une destruction supplémentaire, notamment au niveau de la représentation des extrémités des os longs et a gêné la détermination de certaines diaphyses, trop rognées elles n’ont pu être déterminées au-delà du groupe ou de la partie anatomique.
vestiges, dont 25 esquilles entièrement brûlées (15,7 %), 32 % d’os de petits ruminants (N = 51), 22,6 % de grands ruminants (N = 36), 2 % environ de restes de suinés (N = 3) et de 1,3 % de carnivores (N = 2) ainsi que 14,5 % de fragments de diaphyses (N = 23), 10,1 % de côtes (N = 16), 1,3 % de crâne (N = 2) et 0,6 % de vertèbre (N = 1). Une partie des vestiges a été dégradée par le feu. Certaines correspondent à des brûlures de cuisson, nous verrons lesquels en détail par taxon (cf. infra 3.2.3). L’assemblage faunique est relativement bien conservé, près de 40 % des restes ont été déterminés avec précision et 27 % environ anatomiquement, mais les vestiges sont très souvent fragmentés. Les esquilles nombreuses, représentent 33,2 % du corpus. Plus de 58 % des restes déterminés ont une taille inférieure à 5 cm (Fig.119) et seuls 80 fragments sont retrouvés entiers (6,6 % des os déterminés) ; chez tous les taxons, il s’agit essentiellement d’os compacts (20 carpes et 11 tarses), et de phalanges (41), on peut noter la présence de quelques rares os complets : un fémur d’adulte et un tibia non épiphysé de bœuf, un radius de chèvre, trois vertèbres de caprinés et deux métacarpes de chien. Les circonférences des os longs sont rarement complètes : parmi les 893 fragments de diaphyses observés, 268 ont une circonférence inférieure à ¼ (30 %), pour 482 elle est comprise entre ¼ et la moitié (54 %), 43 entre la moitié et ¾ (4,8 %) et seuls 100 ont une circonférence entière (11,2 %). Les cassures des os longs, le plus souvent de forme irrégulière, en escalier, perpendiculaires ou longitudinales aux bords rugueux, indiquent qu’elles ont été réalisées sur os secs. Cette fragmentation post-dépositionnelle a réduit la lisibilité des cassures et l’état initial du rejet n’est parfois plus identifiable. Plusieurs ossements présentent des cassures d’origine anthropique (N = 34) : 32 cassures, réalisées sur os frais (spirales ou longitudinales au bord lisse) et un éclat, témoignent de la fracturation intentionnelle des os pour la récupération de la moelle et/ou la préparation culinaire, et un métacarpe de bœuf a été fendu longitudinalement. Cette fracturation par fendage, vraisemblablement intentionnelle, serait tout à fait en adéquation avec la production de supports bipartites destinés à la réalisation d’artefacts en os (communication N. Provenzano ; D’Anna et al. 1989). Ces cassures ne concernent néanmoins que 3 % des os déterminés. Une partie de cette fragmentation est due également à l’action des carnivores, pour 8 % environ des vestiges.
100 90 80 70 60 %
50 40 30 20 10 % stries anthropiques
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
0
NR Total = 3106 Esquilles = 1030 - Les % NR sont calculés à partir du NR Total - Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR Total (esquilles exclues) - Le % de traces de brûlure est calculé à partir du NR total - Le % des esquilles est calculé à partir du NR Total et celui des esquilles brûlées à partir du total de restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR-NMPS) / NR * 100, calculé à partir de l’ensemble des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes et en Nombre Minimum de Parties Squelettiques Fig. 120 : Indicateurs taphonomiques du site de La Brémonde (d’après les critères de Vigne 1996 modifié)
Les restes indéterminés se composent majoritairement d’esquilles (54,6 %), d’éléments sujets à la fragmentation comme les côtes (12,2 %), le crâne (2,9 %), les vertèbres (2,5 %), les os plats (0,7 %), d’os spongieux (0,6 %) mais aussi de nombreux fragments de diaphyses (26,5 %), cassées dans la longueur et la largeur (forme de « baguette » rectangulaire) (Fig.121 ; Annexe V.1). Le type de cassure des os longs, la fréquence des diaphyses cassées et des esquilles pourraient indiquer que le piétinement a augmenté cette fragmentation.
De nombreuses stries anthropiques ont été observées sur 67 fragments (3,2 % du NR total sans les esquilles) dont 37 de petits ruminants, 18 de grands ruminants, 2 de suinés et un de chien (Annexe V.4); on en compte également parmi les vestiges indéterminés, sur six restes de côtes, deux diaphyses et une vertèbre lombaire. Des traces de brûlures sont présentes sur 159 fragments, soit 5,1 % de la totalité des
La taille de l’échantillon, l’état de conservation relativement bon des vestiges osseux, et les méthodes de fouilles permettent de considérer l’assemblage faunique comme valide. En revanche, la représentativité de ce secteur est limitée par la surface de la zone de fouille réduite (88 m2) par rapport à l’étendue estimée du site (3 hectares) et la
108 108
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
difficulté de préciser une organisation interne à partir de cette structure (mur en pierre). Néanmoins, la nature des ossements, qui regroupent restes de boucherie et de repas mélangés, l’observation de toutes les parties squelettiques des trois principaux taxons et de nombreuses traces anthropiques indiquent que les animaux ont été abattus, découpés et consommés sur le site. En dépit des limitations énoncées, l’échantillon faunique apparaît homogène et correspond à des déchets domestiques retrouvés associés à un mobilier abondant, caractéristique du Néolithique final Couronnien.
ces ossements (23 % du NR total déterminé), trop fragmentés, se retrouvent dans la catégorie « petits ruminants indéterminés ». Ils appartiennent vraisemblablement aux caprinés domestiques. Leurs fréquences ont été pondérées. Sur les 443 restes de caprinés domestiques 52 ont été attribués au mouton et 33 à la chèvre (Fig.123), les NMIc les plus élevés étant donnés par les dents (15 ovins et 4 caprins, soit un rapport de 3,75 pour 1). Parties squelettiques cheville osseuse crâne mandibule et dents vertèbres scapula humérus radius ulna carpes métacarpe fémur tibia rotule tarses métatarse phalanges Total
% NR 70 60 50 40 30 20 10
esquilles
os plat
spongieux
diaphyses
côtes
vertèbres
dents indet.
crâne
0
L’assemblage faunique se compose essentiellement de taxons domestiques : mouton, chèvre, bœuf et chien regroupent 92 % environ du NR déterminé (Fig.122). Pour les suinés, la forme domestique ou sauvage n’a pas pu être distinguée. Les espèces sauvages sont peu fréquentes : cerf, chevreuil, renard, lapin ont été identifiés. % NRD
NMIc
% NMIc
0,4 58,3 35,7 22,6 58,7
1 33 15 4 34
1,7 56,9 44,9 12,0 58,6
30,8 0,3 31,1
10 1 11 7
17,2 1,7 19,0
81
6,6
7
12,1
3 3 10 23 6 39 1 1219
0,2 0,2
1 1
2,5 0,7 3,2 0,1 100
2 2 4 1 58
1,7 1,7 0,0 3,4 3,4 6,9 1,7 100
Capra NR NMIc 2 1 5
4
1 2 2 1 1 1 2
3
2
6
3
2 2 2 2 1 2 3
1
1
2
1
11 52
2 15
10 33
2 4
Les grands ruminants se placent en second avec 30,8 % NR et 17,2 % NMIc. Environ 42,5 % appartiennent à la catégorie « grands ruminants indéterminés » en raison de la fragmentation (13,2 % du NR total déterminé). Ils regroupent essentiellement le bœuf, avec 216 restes (30,8 % NR ; 17,5 % NMIc) et quelques restes de cerf (0,3 % NR ; 1,8 % NMIc). Les suinés représentent 6,7 % NR et 12,3 % NMIc. La distinction entre le sanglier et le cochon a été limitée par la forte présence de juvénile et par la fragmentation, qui ont réduit les possibilités de prises de mesures. Les carnivores totalisent 39 restes (3,2 % NR ; 6,9 % NMIc) parmi lesquels sont représentés le chien (2,5 % NR ; 3,4 % NMIc) et le renard (0,7 % NR ; 3,4 % NMIc). Concernant les autres taxons, un reste de tortue cistude a été déterminé (carapace).
3.2.2 Spectre faunique
NRD 280 3 433 52 33 716 161 216 2 379 81
Ovis NMIc 2 1 15 1 1 1
Fig. 123 : Détermination et proportions respectives des moutons et des chèvres de La Brémonde
NR indéterminés = 1887 Fig. 121 : Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégories d’ossements
Taxons Petits ruminants indet. Capreolus capreolus Total Ovis/Capra Ovis aries Capra hircus Total Petits ruminants Grands ruminants indet. Bos taurus Cervus elaphus Total Grands ruminants Suinés indet. Sus scrofa Sus domesticus Total Suinés léporidés indet. Oryctolagus cuniculus Total léporidés canidés Canis familiaris Vulpes Total carnivores autre taxon Total
NR 2 1 25 1 1 1
3.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalité de traitement des carcasses 3.2.3.1 Les caprinés domestiques, les bœufs et les suinés Représentation des parties squelettiques Les caprinés domestiques Chez les caprinés, les dents inférieures et supérieures permettent d’établir les NMI les plus élevés (NMIf = 15 ; NMIc = 33) mais les mâchoires sont sous-représentées (% PO 12,9 mâchoire supérieure ; 16,7 % PO mâchoire inférieure) (Fig.124 ; Annexe V.3.1). Les os longs du membre antérieur donnent des NMIf proches de celui fourni par les dents et leur % PO sont forts : le radius est le plus fréquent (NMIf = 13 ; 80 % PO) suivi par l’humérus (NMIf = 12 ; 76.7 % PO). La scapula apparaît également bien représentée avec 50 % PO (NMIf = 10). Pour le membre postérieur, le tibia est le plus souvent observé, 46,7 % PO (NMIf = 7), le fémur ne compte que 26,7 % PO (NMIf = 4) et le coxal seulement 20 % PO. Concernant les bas de pattes, les métapodes sont bien représentés (métacarpe 33,3 % PO ; métatarses 60 % PO) contrairement aux carpiens, aux tarsiens et aux phalanges dont les fréquences sont inférieures
les fréquences pondérées apparaissent en italique
Fig. 122 : Liste et spectre faunique de La Brémonde
Le spectre faunique est largement dominé par les petits ruminants en NR (58,7 %) comme en NMIc (58,6 %) parmi lesquels les caprinés domestiques sont majoritaires (58,3 % NR ; 56,9 % NMIc) ; seuls trois restes de chevreuil ont été déterminés, correspondant à un individu. Environ 39 % de
109 109
Emilie Blaise
à 10 % PO. Le crâne, le rachis et les côtes sont sous représentés, la majorité de ces éléments se retrouvent parmi les restes de la catégorie « petits ruminants indéterminés » car trop fragmentés (Fig.125). La conservation différentielle est moyenne chez les caprinés : pour l’humérus, on note 7 extrémités proximales pour 1 distales et pour le tibia deux proximales pour 9 distales (22 %). L’intervention des carnivores a accentué la perte des extrémités.
sous-représentés, fragmentés ils se retrouvent dans la catégorie « grands ruminants indéterminés » (Fig.127). La conservation différentielle est faible chez le bœuf : pour l’humérus comme pour le tibia, on compte autant d’extrémités proximales que distales. Les suinés Pour les suinés, les dents inférieures et supérieures donnent un NMIc de 7 mais leurs % PO sont inférieurs à 20 (Fig.128 ; Annexe V.3.7). L’élément squelettique le plus fréquent est l’humérus (83,3 % PO ; NMIf = 6) suivis de la plupart des os des membres : le tibia (66,7 %PO ; NMIf = 5), la scapula (50 % PO ; NMIf = 3) et le fémur (58,3 % PO ; NMIf = 4). Le radius (41,7 % PO ; NMIc = 3), l’ulna (25 % PO ; NMIf = 2) et le coxal (19,2 % PO ; NMIc = 3) sont un peu moins représentés. Concernant les bas de pattes, les métapodes apparaissent fréquemment (métacarpe 33,3 % PO ; métatarses 25 % PO), les carpes (11,1 % PO), les tarses (15 % PO) et les phalanges (15,3 % PO) ont des fréquences plus faibles.
Le bœuf Pour le bœuf, les dents inférieures et supérieures fournissent le NMIc le plus élevé (NMIf = 6 ; NMIc = 10) mais apparaissent dans des fréquences faibles (moins de 20 % PO) (Fig.126 ; Anne V.3.4). L’humérus est l’os le plus fréquemment observé, 83,3 % PO (NMIf = 6) suivi du tibia (66,7 % PO ; NMIf = 5), du fémur (58,3 % PO ; NMIf = 4), de la scapula (50 % PO) et du radius (41,7 % PO). Pour les bas de pattes, les métapodes sont bien représentés (métacarpe 33,3 % PO ; métatarses 25 % PO), alors que les fréquences des os du carpe et du tarse ainsi que des phalanges se situent entre 10 et 15 % PO. Le crâne, le rachis et les côtes sont Caprinés domestiques NR = 436 0 NMPS = 282 NMIf = 15 Crâne
10
20
% PO 40 50
30
60
70
80
90
100
Total machoire Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 124 : Fréquences et représentation des parties squelettiques observées des caprinés domestiques de La Brémonde
60
% tota l ca pri nés
55
% PR Indi vi du ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5
phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR dét. caprinés = 426 ; NR « PR » = 76 auxquels il faut ajouter les 204 fragments de diaphyses pour un total de 280 restes (La différence d’effectif des caprinés NR = 436 s’explique par la non prise en compte des métapodes indéterminés et des petits os, sésamoïdes, rotule, malléolaire) Fig. 125 : Fréquences des parties squelettiques des caprinés domestiques à partir des restes déterminés pour ce taxon (% NR), comparées à celles des petits ruminants indéterminés (PR) et à l’individu référence
110 110
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Bœufs NR = 216 NMPS = 140 NMIf = 6
0
10
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 126 : Fréquences et représentation des parties squelettiques du bœuf (% PO) de La Brémonde
70
% Tota l bœuf
65
% GR
60
Indi vi du ref.
55 50 45 % NR
40 35 30 25 20 15 10 5 phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR dét. bœufs = 212 (la différence d’effectifs s’explique par la non prise en compte des métapodes indéterminés) NR « GR) = 68, auxquels il faut ajouter les 93 fragments de diaphyses
Fig. 127 : Fréquences des parties squelettiques des bœufs à partir des restes déterminés, comparées à celles des grands ruminants (GR) et à celles de l’individu référence Suinés NR = 81 NMPS = 59 NMIf = 3
0
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
Crâ ne Tota l ma choi re s up. Total ma choi re i nf. Tota l vertèbres Côtes Sca pul a Tota l Humerus Tota l Ra dius Ul na Tota l carpe Tota l Méta carpe Coxa l Tota l Fémur Pa tell a Total Tibi a Fi bul a Total ta rs e Tota l Méta ta rs e Tota l pha la nges
Fig. 128 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des suinés (% PO) de La Brémonde et localisation des traces anthropiques
111 111
Emilie Blaise
60
% tota l s ui nés
55
% Indi vi du ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5 phal
mtt
tarses
fibula
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
crâne
mand. & dents isolées
0
NR dét. = 80 (la différence d’effectifs, NR dét. = 81, s’explique par la non prise en compte du métapode indéterminé) Fig. 129 : Fréquences des parties du squelette des suinés en % du Nombre de Restes comparées à celles de l’individu référence
Le crâne, le rachis et les côtes sont nettement sousreprésentés. En effet, lorsque ces éléments sont trop fragmentés, ils se retrouvent parmi les restes indéterminés (Fig.128 ; Fig.129). Peu de traces anthropiques ayant été relevées sur les os des suinés, nous les avons présentées ici et intégrées à la figure 128. Il s’agit d’une strie de découpe au niveau de la trochlée de l’humérus (désarticulation et/ou décarnisation), de deux groupes de stries sur le corps de l’ulna (décarnisation) et d’une diaphyse de fémur fracturée. Aucune brûlure de cuisson n’a été identifiée, seuls quelques os sont entièrement brûlés (une fibula et deux phalanges). La rareté des traces de brûlure peut indiquer d’autres modes de cuisson que la flamme ou la viande était cuite une fois désossée. La sous représentation des côtes et des vertèbres pourrait également suggérer que certains individus étaient découpés dans une autre zone du site, les ossements retrouvés dans le secteur MS correspondant principalement aux membres amenés en quartiers.
entièrement brûlés cachent de possibles brûlures de cuisson mais ne peuvent être considérées comme fiables, l’os pouvant être présenté au feu après avoir été décharné et rejeté dans les foyers volontairement ou accidentellement. Pour les caprinés domestiques, 43 restes présentent des traces anthropiques (hors brûlures) (Annexe V.4.1). Ce sont essentiellement des stries de découpe laissées par le tranchant d’un silex, permettant d’identifier les étapes de désarticulation (côtes, humérus, radius, carpes, tarses, coxal, mandibule) et de décarnisation (côtes, humérus, radius, ulna, vertèbre). Une connexion a été observée entre un radius et une ulna.
Ainsi pour ces trois taxons, les % PO font d’abord ressortir une représentation squelettique liée à la conservation différentielle. Les NMIc les plus élevés sont donnés par les dents mais leurs fréquences sont réduites à cause de la dissociation et de la fragmentation des mandibules et des maxillaires. Les déficits observés s’expliquent principalement par la fragmentation et la fracturation anthropique et animale, qui entraînent une détermination différentielle. La faible représentation de certains petits os peut être du à l’intervention des carnivores. Les os les plus fréquemment observés sont d’abord les plus solides, ils correspondent aux éléments les mieux conservés et déterminés et aux déchets issus du traitement et de la consommation des animaux.
NR = 436 ; NMPS = 282 ; NMIf = 15 ; NMIc = 33
Les traces anthropiques : stries de découpe, brûlure et fracturation L‘ensemble des traces identifiées (stries et fracturation) sont regroupées en annexe (Annexe V.4). Elles ont été localisées par parties squelettiques pour chaque taxon et représentées dans des figures de synthèse. Pour les traces de brûlure, seules les brûlures partielles, correspondant à un contact faible mais direct de la flamme (marron-noir) ont été signalées. Les ossements
112 112
Fig. 130 : Schémas de découpe et de consommation des caprinés domestiques de La Brémonde : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 modifié ; dessin Helmer 1987b)
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
La séparation de la tête a été réalisée entre le crâne et l’atlas (Fig.130). La mandibule a été désarticulée par découpe des muscles masséters. Une cheville osseuse de chèvre présente plusieurs stries tout autour de sa partie basale (sciage) indiquant la récupération de l’étui corné. Le démembrement de la patte antérieure est effectué entre la scapula et la cage thoracique et celui de la patte postérieur entre le coxal et le fémur. Les extrémités sont désarticulées entre les tarses (calcanéum et naviculo-cuboïde) et le métatarse et au niveau des carpes (scaphoïde). Les côtes et les vertèbres ont été séparées par incisions de la base de la tête des côtes. De nombreuses stries de décarnisation ont été observées sur le bas des côtes. Une strie localisée sur la partie distale d’un métatarse pourrait correspondre à l’écorchage. Plusieurs diaphyses ont été fracturées (N = 7) : trois humérus, un radius, deux fémurs et un tibia. Parmi les 40 traces de brûlures, seules deux sont partielles : une couronne d’une molaire supérieure (rôtissage de la tête et consommation de la cervelle) et la diaphyse proximale d’un humérus (consommé grillée ou rôtie).
selon le principe du four polynésien. Pour ces trois taxons, la représentation de l’ensemble des éléments du squelette et l’observation de traces anthropiques, indiquent que les animaux étaient abattus, découpés et consommés sur le site.
Pour le bœuf, parmi les 44 traces anthropiques, 20 correspondent à des stries de découpe et 14 à des os fracturés (Fig.131 ; Annexe V.4.2). Les stries renvoient essentiellement aux étapes de désarticulation (humérus, coxal, fémur, tarses, vertèbres) et de décarnisation (côtes, radius, scapula, tibia, vertèbres), plus rarement d’écorchage. Elles ont été majoritairement laissées par le tranchant d’un silex, deux enfoncements indiquent un coup porté au niveau du coxal et du fémur, lié à l’utilisation d’une hache polie. Cet outil a été utilisé pour démembrer la patte postérieure entre le fémur et le coxal et pour séparer le fémur du tibia. La désarticulation du membre entre le coxal et le fémur a également été réalisée au silex. La désarticulation de la mandibule a été effectuée en découpant les muscles masséters. L’extrémité des membres est séparée au niveau des tarses (talus et naviculo-cuboïde) et probablement au niveau des carpes. La désarticulation de la patte se situe entre la cage thoracique et la scapula, l’épaule étant séparée de l’avant-bras au niveau de l’humérus (strie de désarticulation sur son extrémité distale). Quelques stries de décarnisation sont observées sur le bas des côtes. Une strie sur le bord de l’épine d’une vertèbre thoracique peut correspondre à la séparation entre les côtes et les vertèbres. Deux stries de découpe, courtes, localisées sur le bord de l’extrémité proximale d’une phalange I peuvent indiquer l’écorchage. La fracturation des diaphyses est fréquemment observée : 6 humérus, peut être 8, un fémur, un tibia, un métapode, un métacarpe a été fendu longitudinalement (partie proximale) et peut correspondre à un déchet issu de la production de supports bipartites pour l’industrie osseuse ; on note également deux fragments de diaphyse de grands ruminants (impact et cassure spirale). Parmi les 35 fragments de bœuf brûlés presque tous le sont entièrement. Seule une ulna présente une trace de brûlure sur le bord caudal de sa partie proximale.
NR = 216 ; NMPS = 140 ; NMIf = 6 ; NMIc = 10
Fig. 131 : Schémas de découpe et de consommation des bœufs de La Brémonde : représentation des paries squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 ; dessin Helmer 1987b)
3.2.3.2 Les autres taxons Les cervidés regroupent peu d’éléments squelettiques. Le cerf n’est représenté que par une prémolaire et un fragment de métatarse et le chevreuil par deux restes de mandibule et une diaphyse de métatarse. La présence de quelques os, correspondant à des restes de boucherie, indiquent qu’ils ont été chassés occasionnellement et consommés. Bien que certains éléments peuvent se retrouver parmi les vestiges attribués aux petits et aux grands ruminants en raison de la fragmentation, ou être présents dans une autre zone non fouillée, ils apparaissent dans de faibles proportions. L’absence de plusieurs parties squelettiques pourrait suggérer qu’ils n’ont été ramenés qu’en quartiers sur le site. Le lapin ne regroupe que trois tibias et semble peu consommé ; cet os est en revanche utilisé dans l’industrie osseuse pour réaliser des poinçons.
Pour les caprinés, les bovins et les suinés, la faible fréquence des traces de brûlures, dont la majorité probablement fortuite, pourrait indiquer que la cuisson à la flamme était peu utilisée. La viande pouvait être désossée au préalable avant d’être grillée ou cuite autrement, consommée bouillie ou
113 113
Emilie Blaise
Phalange I antérieure (Vue latérale)
Phalange I antérieure et postérieure de bovins actuels de Camargue (Vue dorsale)
Surface articulaire de la surface proximale de la phalange I antérieure (Vue proximale)
Phalange I postérieure (Vue latérale)
Surface articulaire de la surface proximale de la phalange I postérieure (Vue proximale) Phalange I antérieure et postérieure (Vue palmaire)
Fig. 132 : Phalanges I antérieure et postérieure d’un bovin actuel de Camargue non déformées (Matériel et clichés D. Helmer)
Vue latérale
Vue proximale Vue dorsale Vue palmaire Fig. 133 : Exemple d’une phalange I antérieure de La Brémonde (Secteur MS, carré GH 18)
suinés regroupent essentiellement des jeunes individus (Annexe V.3.8).
Le chien est représenté par des restes dentaires (N = 9), les bas des pattes (12 métapodes, 1 tarse) et un fragment de coxal qui porte deux stries de désarticulation sur le bord de l’acetabulum. Il a vraisemblablement été consommé. Le renard a une représentation squelettique similaire : on décompte essentiellement deux fragments de mandibule et les bas des pattes (métacarpe 2 ; 1 phalange I). Un métacarpe est entièrement brûlé. Seuls quelques restes de vertèbres et de crâne ont été attribués aux canidés. Peu fréquents, la consommation de ces carnivores semble occasionnelle. Bien qu’aucune trace anthropique n’ait permis d’identifier l’écorchage, la fourrure de ces deux animaux a pu être récupérée.
3.2.4.1 Les caprinés domestiques Pour les caprinés, trop peu de mesures ont été enregistrées pour pouvoir aborder la taille des individus, même à partir de la méthode Log Size Index (LSI) (Annexe V.7.1). L’ensemble des mesures entre dans l’écart de confiance des moutons et des chèvres de Provence de la fin du Néolithique (« Chalcolithique » Helmer 1979). Un talus attribué à un ovin a permis une estimation de la taille au garrot, d’après les coefficients de M. Teichert (1975) : elle atteint 62,4 cm, et se situe dans la norme de taille des moutons (estimée entre 57,1 et 67,8 cm à partir du même os ; Helmer 1979). Un radius entier d’un caprin indique une taille de 56,7 cm au garrot (d’après le coefficient de Schramm 1967).
3.2.4 Description des espèces Seuls les caprinés et les bœufs ont livré quelques éléments permettant d’aborder la taille et le dimorphisme sexuel. Les
114 114
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Le coxal est trop fragmenté pour fournir des indications sur le sexe des individus. Une cheville osseuse appartient à une chèvre (critère Helmer 1979 ; Vigne 1988).
pas été possible de distinguer les sangliers des cochons. La faune sauvage se réduit à quelques cervidés, renard, lapin (1,6 % NR ; 8,5 % NMIc) et à la tortue cistude.
3.2.4.2 Les bovins
% 70
Pour les bœufs, les quelques mesures réalisées entrent dans l’écart de celles des bovins domestiques de la fin du Néolithique de Provence (grotte Chazelles Favrie 2004 ; « Chalcolithique » Helmer 1979), correspondant à des bêtes plutôt graciles et de petite taille (Annexe V.7.2). Un fémur retrouvé entier permet d’estimer une taille au garrot à 1 m 01, à partir de la longueur maximale (d’après coefficient de Matolcsi 1970). La même estimation a été obtenue à partir de la longueur prise à partir de la tête fémorale (1,04 m). Cette unique donnée à La Brémonde fournit des résultats équivalents à ceux des autres sites de notre corpus, qui indiquent un animal plus petit que les bœufs de Camargue (1 m 20). Cette valeur s’inscrit dans la tendance générale depuis le Néolithique ancien à la diminution régulière de la taille des bovins et confirme un changement marqué dans leur stature entre le Néolithique Chasséen méridional (où des bœufs de forte stature sont attestés) et le Néolithique final en Provence (Bréhard 2007 ; Helmer 1991a). Aucun élément n’a fourni d’indications sur les sexes des animaux, chevilles osseuses, coxal et métapodes sont trop fragmentés et le nombre de phalanges mesurables insuffisant (phalange I, N = 5 ; phalanges II, N = 3). Parmi les seize phalanges I et II, plus ou moins bien conservées, mises au jour, six présentent des pathologies osseuses (Bartosiewicz et al. 1997 ; Bartosiewicz 2006 ; de Cupere et Duru 2000. Il s’agit de quatre phalanges I (deux antérieures et deux postérieures) et de deux phalanges II (un antérieure et une postérieure) (Fig.132 ; Fig.133). Elles présentent toutes une surface articulaire proximale élargie avec la formation d’une lèvre (lipping, stades 1 et 2). Quelques ostéophytes (ou exostoses) apparaissent sur la partie distale deux phalanges I, une antérieure et une postérieure. Dans exemple fourni d’une phalange antérieure (Fig.), on peut voir que la partie distale montre une extension distale de l’articulation sur la surface dorsale se la diaphyse. Les insertions ligamentaires ne sont pas particulièrement marquées.
60
% NR % NMIc
50 40 30 20 10 0 mouton chèvre
bœuf
suinés
cerf
chevreuil lapin
chien
renard
NR dét. total = 1219 NMIc = 58
Fig. 134 : Fréquences des principaux taxons de La Brémonde en % du Nombre de Restes déterminés et en % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Avec 33 caprinés domestiques pour 10 bœufs, l’élevage de La Brémonde est de type bovin (rapport de 3,3 pour 1) (Helmer 1992). L’estimation du Poids de Viande et Abats (PVA) permet de préciser la biomasse de chaque taxon (Vigne 1988). Ainsi, le bœuf contribue fortement à l’alimentation, avec 65 % PVA, les caprinés fournissent 18,7 % PVA et les suinés 11,4 % PVA (Fig.135). Les taxons chassés procurent moins de 5 % PVA, dont 4,2 % apporté par le cerf (Annexe V.5). Poids de Viande et Abats
% PVA 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 bœufs
caprinés
suinés
Fig. 135 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains de La Brémonde
3.3.2 Exploitation des troupeaux
Ces déformations sont assez faibles : ces bovins ont peu travaillé ou ont effectué un travail ne demandant que des efforts peu contraignants. En effet, aucun bœuf n’a été gardé au-delà de 6,5-9 ans (cf. infra), et s’il y a eu labour sur le plateau, la légèreté du sol et sa faible profondeur demande plus un griffage qu’un retournement, donc un travail moins intensif que dans d’autres régions plus argileuses (cf. La Fare, chap.5).
3.3.2.1 Caprinés domestiques L’estimation des âges d’abattage des caprinés domestiques a été établie à partir de 135 dents inférieures et supérieures, correspondant à 33 individus. Le mouton regroupe 33 dents inférieures, soit 15 individus, et la chèvre, 8 dents inférieures et 4 individus (Fig.136 ; Annexe V.6.1). Environ 68 % des abattages sont effectués avant 2 ans (Fig.137). Aucun jeune près de la naissance n’a été identifié. Les adultes âgés entre 2 ans et plus de 6 ans sont bien représentés, ils concernent près de 32 % des abattages. Avant de poursuivre l’analyse du profil d’abattage, nous avons cherché à préciser les âges des plus jeunes, abattus dans leurs deux premières années.
3.3. Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales 3.3.1 Approvisionnement carné Les ressources carnées sont essentiellement fournies par les animaux domestiques (Fig.134). Les troupeaux ovins et caprins sont les plus nombreux (58,3 % NR ; 56,9 % NMIc) suivis des bovins (30,8 % NR ; 17,2 %NMIc). Les suinés sont bien représentés avec 6,6 % NR et 12,1 % NMIc mais il n’a
115 115
Emilie Blaise
2-6 mois alors que les âges calculés donnent un âge autour de 7 mois. Cette différence, qui entre encore dans la marge d’erreur (1,5 mois près), est liée principalement à la difficulté de prise de mesure de ces dents fragilisées et moins bien conservées (2 cas), et à une variabilité d’usure, sur laquelle nous reviendrons plus en détail (cf. infra). Pour ces individus, ce n’est donc pas un âge moyen qui a été retenu : les individus étant plus près de 6 mois que de 2 mois, d’après la hauteur des trois lobes, nous avons fixé leur âge à 6 mois environ (ils apparaissent en italique). Pour deux individus dont la D4 est cassée, au niveau d’un lobe (HVP) ou de deux (HVM et HVP), nous avons fait aussi une estimation de leur âge en comparant l’usure de leur surface occlusale et la hauteur de leurs lobes avec ceux des autres individus : un individu serait proche de 12 mois (stade 6C ; 6-12 mois ; HVA : 8,16 mm, HVM : 8,41 mm) et un âgé entre 10 et 12 mois (stade 5BC-6BC ; 6-12 mois ; HVA : 10,1 mm).
Classes d'âge Caprinés d. Mouton Chèvre Payne en années NRd NMIc NRd NMIc NRd NMIc A 0 à 0,17 0 0 0 0 0 0 B 0,17 à 0,5 8 3 7 3 0 0 C 0,5 à 1 16 7 7 5 0 0 D 1 à 2 25 5 13 5 1 1 EF 2 à 4 37 7 0 0 1 1 G 4 à 6 29 6 3 1 3 1 HI > à 6 20 5 3 1 3 1 Total 135 33 33 15 8 4 Fig. 136 : Proportions respectives des caprinés domestiques regroupés, des moutons et des chèvres seuls, par classes d’âge en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’individus de combinaison Total caprinés domestiques Classes d'âge NRd % NRd NRd Corr. corrigé corrigé Payne en années A 0 à 0,17 0 6 0 0,0 B 0,17 à 0,5 8 3 24 20,2 C 0,5 à 1 16 2 32 26,9 D 1 à 2 25 1 25 21,0 EF 2 à 4 37 0,5 18,5 15,5 G 4 à 6 29 0,5 14,5 12,2 HI > à 6 20 0,25 5 4,2 Total 135 119 100,0
Mouton NRd % NRd corrigé corrigé 0 0 21 41,8 14 27,9 13 25,9 0 0,0 2 3,0 1 1,5 50 100
Chèvre NRd % NRd corrigé corrigé 0 0 0 0,0 0 0,0 1 26,7 1 13,3 2 40,0 1 20,0 4 100
Afin de vérifier l’homogénéité des résultats, nous avons observé la distribution des seules hauteurs vestibulaires du lobe médian (HVM) des D4 en fonction de l’usure de la surface occlusale et de la classe d’âge correspondante (Fig.139).
Fig. 137 : Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de Restes total des caprinés domestiques et part respectives des moutons et des chèvres (fréquences corrigées)
Les limites entre les classes d’âge apparaissent nettement autour de 6 mois et de 12 mois (Fig.139). Un seul individu (MS, usure 4BC ; HVM 11,29 mm) dépasse cette limite : son lobe médian est court par rapport au stade d’usure observé (Fig.139). Les deux premiers lobes (HVA et HVM) de cet individu présentent en effet une usure anormalement forte et légèrement en biais, alors que le dernier lobe (HVP), encore ouvert, fournit une hauteur plus conforme à l’âge estimé et au stade d’usure. Il est fort probable que la prise de mesure ait été gênée par la morphologie de la table d’usure de cette D4, et ainsi avoir faussé en partie les résultats.
L’étude de 20 quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures de mouton a permis d’affiner les âges de mortalité des individus abattus avant deux ans. La chèvre, qui regroupe moins de restes, n’a pas livré de D4 mesurable. Les figures 138 et 139 permettent d’apprécier la forte relation entre les hauteurs des lobes des D4 inférieures, l’usure de la surface occlusale (d’après Payne 1973) et l’âge estimé, à 1,5 mois près, à partir de HVM et HVP (d’après Gourichon 2004). Si de manière générale, les individus les plus jeunes ont les D4 inférieures les moins usées et les hauteurs de lobes les plus élevées, quelques écarts ont été observés pour les plus jeunes : les stades d’usure dentaire correspondent à la classe OVIS D4 inf
Lat.
Localisation
G D G G D G D D G D D D G D D D D D G D D G
MS EF 23 MS GHI18 MS MS MS F18 IJ 12‐16 MS FGJ 19‐20 MS FGHIJ 19‐20 MS FGHIJ 19‐20 MS FGJ 19‐20 EF 23 MS FGHIJ 19‐20
MS FGHIJ 19‐20 MS FGHIJ 19‐20 MS FGHIJ 19‐20 MS FG 14‐16 MS FGHIJ 19‐20 EF 23‐24 MS GHI 18
Mesures de la hauteur vestibulaire Méthode Payne antérieure, médiale et postérieure (mm) Stades Classes d'âge d'usure HVA HVM HVP 0,17‐0,5 an 10,73 12,23 13,86 0,17‐0,5 an 10,94 13,96 14,69 0,17‐0,5 an 9,41 11,19 14,24 0,17‐0,5 an 10,85 13,63 14,26 0,17‐0,5 an 10,84 12,68 13,43 0,5‐1 an 10,27 12,3 13,05 0,5‐1 an 9,8 10,71 11,41 0,5‐1 an 8,59 10,68 11,73 0,5‐1 an 9,34 10,36 11,09 0,5‐1 an 9,14 10,14 11,82 5BC‐6BC 0,5‐1 an 10,1 cassé cassé 0,5‐1 an 9,55 10,91 11,59 0,5‐1 an 8,16 8,41 cassé 1‐2 ans 7,76 10,19 10,38 1‐2 ans 7,04 7,41 8,07 7CD ‐ 8CD 1‐2 ans cassé 7,48 8,22 1‐2 ans 6,44 7,47 7,77 1‐2 ans 6,5 7,76 7,24 5,99 6,86 7,73 1‐2 ans 5,75 6,43 6,75 1‐2 ans
Remarques complémentaires isolée
isolée isolée isolée mand M1 AB mand M12C isolée isolée isolée isolée isolée isolée
isolée isolée isolée isolée mand M2 2D isolée
mand M2 2D mand M2 3D
Méthode Gourichon Age en mois* à partir de HVM HVP 7,2 7,2 4,3 6,0 8,9 6,7 4,9 6,7 6,4 7,9 7,1 8,4 9,7 10,8 9,7 10,4 10,2 11,3 10,6 10,2 cassé cassé 9,3 10,6 13,4 cassé 10,5 12,36 15,0 15,76 14,9 15,53 15,0 16,20 14,5 16,98 15,9 16,26 16,7 17,70
Age moyen en mois 6,0 5,2 6,0 5,8 6,4 7,7 10,3 10,0 10,8 10,4 10‐12 mois
10,0 près de 12 mois
12,3 15,4 15,2 15,6 15,7 16,1 17,2
* Age (en mois) = -1,6344 x HVM + 27,16 * Age (en mois) = - 1,4702 x HVP + 27,62 calcul à 1,5 mois près (d’après Gourichon 2004)
Fig. 138 : Estimation des âges de mortalité des moutons (Ovis aries) à partir de l’usure de la surface occlusale et des hauteurs vestibulaires des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures
116 116
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Pour réduire les variabilités individuelles, nous avons utilisé les deux mesures médiane et postérieure des lobes des D4 inférieures, HVM et HVP, fortement corrélées avec l’âge des individus (coefficient de détermination 0,92). La figure 140 a été réalisée à partir de 18 D4 seulement, les deux individus dont la D4 est cassée au niveau de HVP n’ayant pu être intégrés. Nous pouvons constater que l’individu qui est apparu précédemment hors des limites des classes d’âge à partir de HVM seul (Fig.139), s’écarte légèrement de la courbe de tendance linéaire mais se retrouve bien parmi les D4 attribuées à des jeunes de 6 mois environ à partir de HVM et de HVP (Fig.140).
mouton
Linéaire (mouton)
2
R = 0,9171
18 16
5‐6 mois
-
12 10
15‐17 mois
8
usure
6
HVP (mm)
14
7‐12 mois
4 +
2 0
16
14
12
10
8
6
4
2
0
HVM (mm)
Fig. 140 : Distribution des mesures de la hauteur vestibulaire des lobes médian et postérieur des quatrièmes prémolaires déciduales (HVM et HVP) et âges de mortalité des moutons de La Brémonde
D4 inférieures
21 mois 16 mois 12 mois 6 mois 2 mois
Le profil de La Brémonde se caractérise par la fréquences des abattages entre 2 mois et 2 ans, dont 20,2 % entre 2 et 6 mois, 26,9 % entre 6 mois et 1 an (viande tendre) et 21 % de bêtes âgées de 1-2 ans abattus au maximum de rendement carné, traduisant une forte recherche de viande. D’après l’analyse des D4, les moutons sont abattus principalement entre 5 et 7 mois (N = 6), vers 10-12 mois (N = 8) et entre 15 et 17 mois (N = 6), essentiellement pour leur viande. Les chèvres, moins nombreuses, semblent également exploitées pour la viande et fourniraient le lait (abattages dans les classes d’âge EF et G) (Fig.141).
Ovis
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Hvm (mm)
Classes d’âge (Payne 1973) B (2‐6 mois) C (6‐12 mois) D (1‐2 ans) Fig. 139 : Distribution des Hauteurs Vestibulaires du lobe Médian (HVM) des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) des moutons en fonction de l’usure des surfaces occlusales % NRd corrigé 70
B
C
D
E‐F
G
H‐I
2‐6 mois
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
0‐2 mois
A
6 mois ‐ 1 an
Caprinés domestiques NRd = 135 NMIf = 15 NMIc = 33
classes d'âge
% NRd corrigé 70
C
D
E‐F
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
G
H‐I > 6 ans
B
4‐6 ans
A 0‐2 mois
Moutons NRd = 33 NMIf = 13 NMIc = 15
classes d'âge
NRd = Nombre de restes de dents ; NMIf = Nombre Minimum d’individus de fréquence ; NMIc = Nombre Minimum de combinaison
Fig. 141 : Profil d’abattage des caprinés domestiques de La Brémonde en % du Nombre de Restes de dent, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée
117 117
Emilie Blaise
D’après la courbe de survie, ce sont les jeunes de moins de 6 moins qui sont les plus nombreux, leur effectifs diminue dès un an et les fréquences des adultes se réduisent progressivement (Fig.142 ; Annexe V.6).
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits
100 90 % de survie (NRd)
80
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
% 100 90 80
70 60 50 40 30 20
70 60
10
NRd = 135 NMIc = 33
50
0 0
40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5 6 années
7
8
9
1
2
3
4
5 années
6
7
8
9
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b La Brémonde
10
Fig. 142 : Profil d’abattage et courbe de survie des caprinés domestiques de La Brémonde
Fig. 143 : Courbe de survie des caprinés domestiques de La Brémonde et modèles théoriques d’exploitation des principaux produits en % de survie (calculé d’après les données de Helmer et al. 2007)
Comparée aux modèles théoriques de gestion, la courbe de survie de La Brémonde du cheptel ovin et caprin se rapproche de la courbe « lait type b et viande type a » avec des proportions d’adultes entre 2 et 6 ans légèrement supérieures (Fig.143). Les deux types d’exploitation pour la viande, celles du lait (type b) et les toisions sont confirmés par le test de Spearman (Annexe XII).
Il apparaît en corrélation positive sur les axes 2, 3 et 4, sur lesquels se situe la contribution de la classe HI, correspondant aux abattages de réforme et potentiellement à l’exploitation des toisons. L’axe 3 fait également ressortir la classe C, témoin de l’exploitation de la viande tendre. La Brémonde se définie par une exploitation mixte de viande et de lait et peut-être des toisons. Les classes B et HI correspondent aux abattages qui entrent dans la régulation du troupeau (jeunes excédentaires et vielles bêtes).
L’Analyse factorielle des correspondances permet de replacer le profil de La Brémonde (F29) parmi ceux de Méditerranée (Fig.144 ; Annexe XV). En corrélation négative sur les axes 1 et 5, il se trouve caractérisé par la présence d’adultes (axe 1) et marqué par la contribution de la classe EF, qui traduit l’exploitation du lait, et dans une moindre mesure la chasse B (axe 5). Facteur 2
23,46%
F6
A 0.8
réforme
F8
F9
F27 F14 F13
0.4
F12
HI
F10
G
F37 F36 F32
La Brémonde 0
F33
F11 F31 F16
F7
F20
F29 F15
F2
F1
F3
F35
F4
B
F34 F19
EF
F18
F23
D F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F17
F22 F28 F21
-0.5
0
10
F25
0.5
1.0
1.5
39,95%
Facteur 1
Fig. 144 : Analyse factorielle des Correspondances : place du profil d’abattage des caprinés domestiques de La Brémonde dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel actuel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2)
118 118
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
3.3.2.2 Les bovins
mois (24,1 %). On peut également souligner l’absence de bêtes de plus de 9 ans (Fig.146).
Les âges d’abattage des bœufs ont été estimés à partir de 31 dents inférieures et supérieures correspondant à un minimum de 10 individus (Fig.145 ; Anne V.6.2). Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
NRd
NMIc
2 2 5 12 10 0 0 31
1 1 1 5 2 0 0 10
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
NRd
Corr.
2 2 5 12 10 0 0 31
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
NRd % NRd corrigé corrigé 8 24,1 2,7 8,0 5 15,0 9,6 28,9 8 24,1 0 0,0 0 0,0 33,26 100
Fig. 146 : Fréquences des classes d’âge corrigées des bœufs de La Brémonde (en % du Nombre de Restes de dents total)
Fig. 145 : Effectifs des bovins par classes d’âge en Nombre de Restes de dent (NRd) et en Nombre Minimum d’Individus (NMIc)
Les âges de mortalité ont pu être affinés dans certains cas grâce à la présence de quelques quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) (Fig.147).
Le profil d’abattage présente quatre groupes d’âge de fréquences relativement proches. Elles concernent les adultes âgés entre 2 et 6,5-9 ans (68 %), et des veaux de moins de 6
Mesures de la hauteur vestibulaire Stades d'usure Classes d'âge Remarques complémentaires antérieure, médiale et postérieure (mm) (Grant 1982) Localisation G D Hva Hvm Hvp 17,24 20,77 21,79 0‐0,5 an isolée, entre 1 et 4 mois MS G b 17,99 19,16 20,94 0‐0,5 an isolée, entre 1 et 4 mois MS GH 18 D b 5,3 7,64 10,5 2‐4 ans entre 24 mois et 28‐34 mois MS GH 18 G kl 4,06 5,21 5,75 2‐4 ans entre 24 mois et 28‐34 mois MS D lm Fig. 147 : Hauteurs vestibulaires et stades d’usure des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures des bœufs et classes d’âge correspondantes (d’après Ducos 1968, Grant 1982, Grigson 1982 et Higham 1967) Lat
Les D4 dans leur premier stade d’usure « b » (Grant 1982) indiquent des veaux âgés entre 1 et 4 mois (Higham 1968). A l’opposé, les deux D4, fortement usées, stades « kl » et « lm » (Grant 1982), correspondent à deux individus adultes âgés de plus de 2 ans mais de moins de 28-34 mois, période à laquelle chute la dent (Barone 1997 ; Higham 1967). Une D4 donne un âge de 6 mois environ (stade d’usure « d ») mais cassée au niveau du collet, elle n’est pas mesurable. Afin de vérifier nos estimations des âges de mortalité à partir des hauteurs des lobes des D4 inférieures (HVA et HVM), nous avons confronté les données de La Brémonde avec celles de La Citadelle où l’âge de plusieurs individus a pu être estimé avec précision grâce à la présence de quatre mandibules avec une M1 en cours d’éruption (cf. Partie 2, chap.4).
mois. Pour pallier à cette imprécision, nous avons observé vingt mandibules de veaux actuels, élevés en semi-liberté en Camargue (race Brave) et âgés entre 2 et 6 mois. 20 18 La Citadelle 5‐9 mois
16 14 12 10
HVA (mm)
BOS D4 inf
8 6 4 2 22
20
18
16
14
12
10
8
6
4
HVM (mm)
La distribution des hauteurs (HVA et HVM) est cohérente en fonction des classes d’âge : les individus les plus jeunes ont les D4 les moins usées et les hauteurs les plus fortes et pour les plus âgés, les D4 ont un stade d’usure plus avancé et les hauteurs les plus basses (Fig.148). A La Citadelle, les huit veaux sont abattus entre 5 et 9 mois, leurs stades d’usure se situent entre « cd » et « fgh » (Grant 1982), HVA est compris entre 15 et 11,8 mm, HVM entre 18 et 15,5 mm.
La Citadelle
0‐0,5 an 5‐6 mois 0,5‐2 ans 6‐7 mois 7‐9 mois
La Brémonde
0‐0,5 an 2‐4 ans (entre 24 et 28 mois)
Fig. 148 : Comparaison de la distribution des mesures de la hauteur vestibulaire des lobes antérieur et médian (HVA et HVM) des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) des bovins de la Citadelle et de la Brémonde
A La Brémonde, les deux D4 sont au premier stade d’usure (b ; Grant 1982), et leurs hauteurs sont nettement supérieures : HVA à 17,24 mm et 17,99 mm et HVM à 20,77 et 19,16 mm. Elles sont éloignées des valeurs des D4 des plus jeunes de La Citadelle, âgés de 5 mois environ, et il est difficile de dire si elles sont plus proches de 1 mois que de 4
119 119
Emilie Blaise % NRd 70
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
> 11,5
Classes d'âge en années
NRd = 31 ; NMIf = 6 ; NMIc = 10
Fig. 149 : Profil d’abattage des bœufs de La Brémonde, en % du Nombre de Restes de dents total, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
été effectués aux alentours de 6 mois (D4 inférieure et supérieure, stade « d »), entre 24 et 28-34 mois fournissant de la viande tendre. Le profil se distingue également par la fréquence de veaux abattus très jeunes, avant 4 mois. Il ne s’agit pas de nouveaux nés mais d’animaux âgés de 2-3 mois d’après le stade d’usure et la hauteur de leur D4. Leur présence ne résulte vraisemblablement pas de la mortalité infantile, ni d’éventuelles difficultés rencontrées par les éleveurs dans la gestion de leurs troupeaux, mais peut être considérée comme un abattage délibéré. Si l’abattage de veaux au moment du sevrage entre 5 et 9 mois traduit un abattage post-lactation, (Balasse 1999 ; Balasse et al. 1997, 2000 ; Tresset 1996 ; Vigne et Helmer 2007), les veaux sont, ici, abattus encore plus tôt. A La Brémonde, le lait semble recherché et exploité comme en témoignent les fréquences élevées des bêtes de réforme dans le profil d’abattage et la tendance à conserver de nombreux adultes sur pied, d’après la courbe de survie (Fig.150). La présence d’un veau, abattu aux alentours de 6 mois, pourrait traduire également une volonté de réduire la durée d’allaitement par un sevrage précoce. Or la présence du petit est nécessaire pour que la vache délivre son lait (Balasse et al. 2000). Cet abattage de veaux de 2-3 mois pourrait correspondre à une consommation de viande particulièrement tendre, dont le caractère social, festif ou culturel nous échapperait. Néanmoins, les veaux de La Brémonde ne bénéficient pas d’un traitement particulier : les os longs attestés dans l’assemblage (carré FGHI 19-20), et comme ces restes dentaires de jeunes bêtes (carrés GH18 et EF 23-24), ils sont retrouvés parmi les déchets domestiques et associés aux autres mobiliers archéologiques. Dans ce contexte d’habitat (D’Anna et al. 1989), on peut également émettre l’hypothèse que les groupes humains, qui maîtrisent par ailleurs l’ensemble des techniques d’élevage, aient pu contourner cette difficulté et user de pratiques permettant de provoquer la délivrance du lait ou de leurrer la femelle comme cela est encore observé dans certaines régions de monde (cf. Partie 1, chap. 3.2.2.2), et ainsi continuer à exploiter le lait des mères en l’absence du veau (Balasse et al. 2000 ; Vigne et Helmer 2007, p. 32).
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
% 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
NRd = 31 NMIc = 10
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Fig. 150 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des bœufs de La Brémonde
Cet échantillon montre que la quatrième prémolaire déciduale inférieure commence à s’user dès 2-3 mois, vraisemblablement dès que le veau commence à manger un peu d’herbe. Cette usure est susceptible de varier en fonction du type de végétaux consommés et de la fréquence à laquelle le petit va brouter, mais on peut néanmoins considérer que les veaux actuels de moins de 2-3 mois, qui ne consomment que du lait, ont une D4 intacte : cette dent est présente dès la naissance mais encore en cours d’éruption et achève sa croissance à 1 mois (Higham 1967). Aussi, bien qu’une étude plus poussée du référentiel s’avère nécessaire pour fournir un modèle mathématique afin de calculer l’âge en mois à partir des hauteurs des lobes des D4 (Blaise en préparation), ces premières remarques sur l’usure des surfaces occlusales permettent de proposer l’hypothèse que les veaux de La Brémonde, dont la D4 présente un début d’usure, seraient plutôt âgés entre 2 et 3 mois. Pour les deux adultes âgés de plus de deux ans, la D4 est très usée (stade kl et lm), HVA se situe à 5,3 et 4,6 mm et HVM à 7,64 et 5,21 mm. On peut estimer que l’individu (MS GH18) dont la D4 est la moins usée avec une hauteur plus élevée est vraisemblablement plus proche de 24 mois. Le deuxième se rapprocherait davantage de 28-34 mois, son stade d’usure étant près de celui d’une D4 de chute (stade « n »). Le profil d’abattage des bœufs de La Brémonde se caractérise par une forte fréquence des adultes âgés de 4-6,5 ans (28,9 %) et de 6,5-9 ans (24,1 %), ce qui traduit une exploitation du lait (abattage des femelles de réforme dont la production diminue) (Fig.149). On note également 23 % de bêtes abattues entre 6 mois et 4 ans pour leur viande : ils ont
3.3.2.3 Les Suinés Les suinés ont livré 12 dents inférieures et supérieures correspondant à 7 individus (Fig.151 ; Annexe V.6.3).
120 120
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Classes d'âge
NRd
corr
0‐6 mois 6 mois‐1 an 1‐2 ans 2‐5 ans 5 ans et plus total
2 4 5 1 0 12
1 1 0,5 0,17 0,1
NRd corrigé 2 4 2,5 0,17 0 8,67
adultes ne sont presque pas abattus au-delà de 2-5 ans (âge estimé entre 24 et 30 mois).
% NRd corrigé 23,07 46,14 28,84 1,96 0,00 100
Ces abattages de bêtes de moins d’un an marque une recherche de viande tendre. Bien qu’il soit difficile de se prononcer en l’absence de distinction entre cochon ou sanglier et à partir de ces sept individus, quelques hypothèses peuvent être proposées. La présence de jeunes âgés de quelques mois et d’un adulte de 2 ans environ peut correspondre à la chasse d’une femelle suitée. Néanmoins, pour les suinés entre 6 mois et 2 ans, les abattages concernent une tranche d’âge précise, entre 8 et 14 mois, puis aux alentours de 20-24 mois. Ces périodes restreintes d’abattage, les animaux étant majoritairement abattus en fin de première année (viande tendre) et en fin de deuxième, au moment où ils atteignent leur maximum pondéral, suggèrent qu’il s’agit fort probablement d’un élevage.
Fig. 151 : Fréquences des classes d’âge corrigées des suinés en % du Nombre de Restes de dents total (NRd)
Le profil d’abattage des suinés est caractérisé par des pics dans les classes d’âge les plus jeunes, 98 % sont tués avant deux ans, et près de 70 % dans leur première année (Fig.152). Entre 0 et 6 mois, les dents renvoient à des âges de 1-2 mois et 2-4 mois (Annexe V.6.3). Entre 6 mois et 1 an, les abattages sont effectués entre 8 et 11 mois et pour ceux de deuxième année, entre 12-14 mois et 20-22 mois. Enfin, les % NRd corrigé
70
0‐0,5
0,5‐1
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
classes d'âge en années
NRd = 12 ; NMIf = 3 ; NMIc = 7
Fig. 152 : Profil d’abattage des suinés de La Brémonde, en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
3.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux 3.3.3.1 Le cheptel ovin et caprin L’allure générale de la courbe de survie des caprinés domestiques est très proche de celle pour la « sécurité du troupeau » : forte proportion de jeunes de moins d’un an et diminution progressive des individus âgés de plus de deux ans. Les fréquences apparaissent néanmoins légèrement en dessous de la courbe (Fig.153). Cheptel ovin et caprin
100 90
% de survie
80
Cons omma teurs Producteurs Sécuri té du troupea u La Brémonde
70 60 50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Fig. 153 : Courbe de survie des caprinés domestiques de La Brémonde comparée à celles des modèles théoriques de groupes consommateurs et producteurs et de la sécurité du troupeau (d’après Stein 1987)
121 121
Pour apprécier et tester ces différences, nous avons effectué une comparaison des répartitions des fréquences absolues par classes d’âge entre le modèle « sécurité du troupeau » et La Brémonde à l’aide du Chi2. Nous avons regroupé les classes A et B, qui ont des effectifs inférieures à 5. La courbe de La Brémonde diffère de manière significative de celle pour la sécurité du troupeau (Chi2 = 17,29 ; p = 0,004). L’écart se situe principalement au niveau des bêtes âgées, des classes HI (65 %) et G (15,3 %), moins nombreuses à La Brémonde (Annexe V.6.1.3). La courbe de survie de La Brémonde renvoie plutôt l’image d’un groupe d’éleveurs recherchant un équilibre entre renouvellement et exploitation de plusieurs produits (lait, viande et toisons) dans la gestion de leur troupeau de petit bétail. Le système économique à partir de l’exploitation du cheptel ovin et caprin apparaît comme autosuffisant. Néanmoins, les différences significatives entre la courbe de survie de La Brémonde et celle de la « sécurité du troupeau », pour les jeunes d’un an et les adultes, suggère qu’un apport régulier de bêtes (agnelles et reproductrices) est vraisemblablement nécessaire pour maintenir la population mais la survie du troupeau ne semble pas en péril.
Emilie Blaise
3.3.3.2 Le cheptel bovin
qui indique potentiellement un groupe humain producteur ou fort consommateur de lait de vache.
La courbe de survie estimée pour les bovins est marquée par une forte présence de jeunes de moins d’un an et d’adultes entre 2 et 6,5 ans, leurs fréquences diminuant régulièrement à partir de deux ans. Néanmoins, les fréquences apparaissent légèrement en dessous de celles la courbe théorique « sécurité du troupeau » pour les jeunes de 6 mois et nettement au dessus pour les adultes entre 2 ans et 6,5 ans. Si certains adultes semblent gardés en vie plus que le nécessite le renouvellement, très peu d’individus sont conservés sur pied au-delà de 6,5-9 ans à La Brémonde (Fig.154).
3.4 Ages d’abattage et cycles saisonniers 3.4.1 Saisonnalité des abattages Seuls les moutons ont livré suffisamment de données pour aborder la saisonnalité des abattages. La période de mise bas retenue pour les brebis est février-mars, d’après les résultats des analyses isotopiques réalisées sur des restes dentaires de caprinés domestiques de La Citadelle et du Collet-Redon (Bouches-du-Rhône) (cf. Partie 2, chap. 1 et 4) et les exemples d’élevages extensifs de Méditerranée occidentale (cf. Partie 1, chap. 2.2). Les âges d’abattage ayant été précisés à partir des 20 D4 inférieures, il est possible de déduire la saison à laquelle ils ont eu lieu. Les âges de mortalité ont été répartis à partir des mois de naissance, en distinguant ceux intervenus dans la première et dans la deuxième année. Afin de mettre en évidence la saison et la fréquence des abattages, nous avons représenté tous les individus de moins de deux ans, pour chaque période, au mois près (Fig.155). Par exemple, pour un mouton âgé de 6 mois, juillet et août sont retenus.
Cheptel bovin
% de survie
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
s écuri té du troupea u La Brémonde
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Fig. 154 : Courbe de survie des bœufs de La Brémonde et modèle théorique pour la sécurité du troupeau
A La Brémonde, les abattages les plus nombreux sont réalisés entre mai et août (N = 12). Il s’agit de jeunes âgés entre 5 et 7 mois (N = 6) et des individus de 15-17 mois (N = 6). Deux autres périodes se distinguent : une au début de l’hiver (novembre-décembre) avec des individus abattus aux alentours de 10 mois (N = 5) et une, moins marquée, située au début du printemps, avec quelques bêtes abattues vers un an (N = 2). Les abattages apparaissent moins fréquents au printemps, et entre la fin de l’été et le début de l’automne (septembre, octobre), mais il est difficile de définir davantage ces pics à partir d’effectifs encore insuffisants (N = 20), auxquels il faudrait pouvoir ajouter ceux des adultes, effectués eux aussi en fonction des saisons. Toutefois, la majorité des abattages à La Brémonde concernent des bêtes de moins de deux ans (près de 70 %). Globalement, à partir de ces seuls individus abattus durant leurs deux premières années (N = 20), les abattages semblent avoir été effectués régulièrement en fonction des besoins alimentaires (viande) et de la régulation du troupeau. Les moutons sont abattus vers 5-7 mois (N = 6), pour la consommation de viande tendre (agneaux appelés tardons), correspondant aux jeunes excédentaires (vraisemblablement des mâles), puis vers 10-12 mois (N = 7) (tris des reproducteurs et des agnelles) et entre 15 et 17 mois (N = 6), individus au maximum de leur rendement carné, il s’agit probablement de mâles (peut-être castrés ?) et de femelles non prégnantes.
La comparaison des fréquences absolues par classes d’âges à l’aide du Chi2 montre que la courbe de survie de La Brémonde diffère de manière significative de celle du modèle « sécurité » du troupeau (Chi2 = 10,16 ; p = 0,0062) (Annexe V.6.2). Les effectifs des adultes âgés entre 2 ans et 6,5 ans sont supérieurs aux besoins du renouvellement. L’image renvoyée indique plutôt la présence d’éleveurs, autonomes, qui exploitent leur troupeau de bœufs surtout pour le lait, tout en assurant sa survie, sans garder en vie les bêtes très âgées. Un apport régulier de jeunes est probable pour garantir le renouvellement du troupeau. Les courbes de survie des troupeaux ovin, caprin et bovin s’orientent vers un système économique autosuffisant, et laissent supposer, pour l’ensemble des cheptels, la présence d’éleveurs autonomes qui contrôlent la démographie de leur bétail. L’autarcie n’est peut-être pas totale puisque des bêtes sont vraisemblablement nécessaires pour permettre le renouvellement du troupeau de moutons et de chèvres, et probablement des bovins. Les groupes humains exploitent la viande et le lait des caprinés domestiques, sans créer de surplus. Ils possèdent des bœufs, gardés en vie entre 2 et 6,5 ans, exploités surtout pour le lait, avec de possible surplus, ce
N 8 7 6 5 4 3 2 1
janv
mises bas févr mars
avril
mai
juin
juil
août
lutte sept oct
nov
déc
Chèvres abattues dans la 1ère année
Chèvres abattues dans la 2ème année
Moutons abattus dans la 1ère année
Moutons abattus dans la 2ème année
N 8 7 6 5 4 3 2 1
Fig. 155 : Saisonnalité des abattages des moutons de La Brémonde d’après les âges de mortalité estimés avec précision et répartis à partir de la saison des naissances (N = 20)
122 122
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Phases physiologiques
saison des abattages
Caprinés domestiques
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
Chute des D4
sept
oct
nov Ovis
déc
oct
nov
déc
Capra
2ème année 1ère année mises bas lutte lactation
Hypothèse sur la période d'occupation
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
Fig. 156 : Saison d’abattage des moutons, conduite des troupeaux et hypothèse sur la période d’occupation du site de La Brémonde
animaux dans l’alimentation, exploitation des produits, estimation des bêtes gardées en vie (courbe de survie) et saisonnalité des abattages. Les animaux domestiques fournissent l’essentiel des ressources carnées. Les bovins contribuent majoritairement à l’alimentation, suivis des caprinés et des suinés. Les groupes humains possèdent un troupeau de moutons et de chèvres, qu’ils exploitent de manière intensive, pour la viande, le lait et peut-être les toisons, aux limites des besoins pour le renouvellement. Il s’agit fort probablement d’éleveurs, autonomes, un apport régulier de bêtes étant nécessaire pour assurer sa survie, traduisant la pratique de l’allotement (Helmer et al. 2005b). Les animaux représentés dans le secteur MS ne serait qu’un lot d’un troupeau plus grand, dont les autres parties sont potentiellement élevées dans une autre zone du site ou du finage du village (étendue estimée à 3 hectares). Ils élèvent également quelques bovins, principalement pour le lait et consomment leur viande. Les abattages sont effectués dans une logique de régulation du troupeau, tout en conservant une bonne démographie au troupeau. La gestion des bovins à La Brémonde se singularise par l’abattage précoce de veaux à 2-3 mois et vers 6 mois, la forte proportion de bêtes de réforme, confirmée par la tendance à conserver des adultes sur pied en sureffectif par rapport au renouvellement, et enfin par l’absence de bêtes âgées de plus de 9 ans. Elle laisse supposer la présence d’un groupe d’éleveurs, potentiellement producteur ou fort consommateur de lait de vache. Un apport de jeunes bêtes est probable pour garantir la pérennité du cheptel (allotement). La présence de quelques pathologies osseuses au niveau des articulations suggère que la force de travail des bœufs a pu être employée, pour des activités plutôt régulières (tout au long de la vie de l’animal) et peu traumatisantes. Les suinés, abattus dans des périodes restreintes, en fin de première année et en fin de deuxième, correspondraient davantage à des animaux d’élevage. Des choix d’abattage des caprinés et des bœufs, mais aussi des suinés, ressort également une recherche de viande particulièrement tendre : d’après les types de produits exploités des troupeaux ovins, caprins et bovins, elle pourrait correspondre à la consommation d’un groupe d’éleveurs, potentiellement fort consommateurs et/ou producteurs de lait de chèvres (peut-être aussi des brebis) et de vaches.
3.4.2 Hypothèse sur la saison d’occupation du site de La Brémonde Afin de faire ressortir les périodes durant lesquels les abattages ont été effectués, nous avons signalé uniquement la présence ou l’absence du mois concerné, quelque soit le nombre de dent observé, à partir des données fournies par le mouton, réparties d’après les mois de naissances (févriermars) (Fig.156). Les abattages se répartissent tout le long de l’année, et couvrent presque tous les mois, seuls avril et octobre ne sont pas représentés. Les très jeunes caprinés de moins de 2 mois non représentés dans le secteur MS peuvent être présents dans une autre zone du site. On peut considérer que l’occupation du site de La Brémonde était permanente. Si l’on confronte ces résultats avec les âges d’abattage des bovins, suivant le postulat de vêlages printaniers (mars-avril) (cf. Partie 1, chapitre 2), les périodes représentées sont fin du printemps / début de l’été (veaux de 2-3 mois) et fin de l’été / début de l’automne (individus de 6 mois). Ils apparaissent complémentaires des abatages des jeunes caprinés peu ou pas abattus durant ces périodes. Pour les suinés, il est plus difficile d’aborder cette question de la saison des abattages dans la mesure où ils peuvent avoir plusieurs portées par an (au début du printemps, au début de l’été et à l’automne). Les porcelets âgés de quelques mois pour lesquels l’âge a été estimé avec précision (1-2 mois et 2-4 mois) indiquent, suivant les possibles saisons de mises bas, un abattage intervenu soit entre le printemps et le début de l’été (avriljuin), soit durant l’été (juillet-septembre), soit entre la fin de l’automne et hiver (novembre-janvier). La période de lactation a également été replacée dans la figure de synthèse (Fig.156). Le lait des brebis et des chèvres pouvait être exploité de février à octobre (Toussaint 2001a, 2001b ; cf. Partie 1, chap. 3.2.1). L’abattage tardif des agneaux (pas avant 5 mois), la réforme des bêtes abattues entre 2 et 6 ans (46,2 %) et la recherche de viande, pourraient indiquer qu’une part du lait était laissée aux petits pour la prise de poids (Blaise 2006a).
3.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de La Brémonde
L’ensemble des modalités de gestion des troupeaux indique une maîtrise des techniques et des pratiques d’élevage, un équilibre entre les troupeaux au niveau des productions de viande, de lait et des produits spécifiques (graisse, toisons et
L’économie animale des hommes du site de la Brémonde a pu être précisée à partir de nombreux paramètres : spectre faunique, composition des troupeaux, part respective des
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Emilie Blaise
force). Le site de La Brémonde se caractérise par une occupation dense et d’une forte emprise qui s’étend potentiellement sur 3 hectares. D’après la saisonnalité des abattages des moutons et des jeunes bovins, le site aurait été occupé toute l’année. Il témoigne durant le Néolithique final Couronnien, de la présence des vastes sites d’habitat de plein air, localisé ici sur un plateau facile d’accès, sur lequel les
groupes humains étaient installés de manière permanente. La gestion des cheptels renvoie l’image d’un système économique autosuffisant pour l’alimentation humaine et la viabilité des troupeaux mais vraisemblablement pas totalement autarcique et celle d’éleveurs qui consomment de la viande tendre et du lait, peut-être producteurs (lait et ses dérivés), traduisant de possibles échanges.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Chapitre 4. LA CITADELLE (Vauvenargues, Bouchesdu-Rhône) 4.1. Un site perché du Massif de la SainteVictoire au Néolithique final Couronnien
de plus de 150 m de haut et le versant nord est en pente abrupte. Le gisement, en situation de « perchement » absolu, commande un axe de communication secondaire qui relie, en suivant le versant nord de la Sainte-Victoire, le bassin d’Aix et les petits bassins du Haut Var (Fig.158).
4.1.1. Historique des recherches Jusqu’à la fin des années 70, le gisement de la Citadelle (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône) était avant tout connu pour la présence d’une enceinte de l’Age du Fer et inventorié parmi les oppida de Provence (D’Anna 1978 ; Mocci et Nin 2006, p. 696-698). L’existence de niveaux préhistoriques a été reconnue par M. Cheylan (Muséum d’Histoire naturelle d’Aix-en-Provence) et la richesse de la couche archéologique confirmée par un sondage. Le site a fait l’objet de fouilles programmées de 1978 à 1985 sous la direction d’A. D’Anna. Les principaux résultats de ces travaux ont été signalés à l’occasion des notices de Gallia-Préhistoire (Escalon de Fonton 1980 ; Courtin 1982, 1986), de comptes-rendus (D’Anna 1981a, 1986) et présentés dans deux articles de synthèse (Camps-Fabrer et al. 1984, 1985). Ils ont été également intégrés à une réflexion générale sur l’habitat de plein air au Néolithique final en Provence, dans les Actes de la table ronde de Lattes en 1987 (D’Anna et Gutherz 1989), dans le Bulletin de l’Ecole Antique de Nîmes (D’Anna 1990) et lors de la séance de la Société Préhistorique Française de 2003 à Marseille (Lemercier et Gilabert 2009). Le Massif de la Sainte-Victoire a également bénéficié d’une campagne de prospections archéologiques en 1990, organisée par le Service Régional de l’Archéologie PACA, et d’un programme de recherche sur l’occupation humaine de cette montagne et de ses environs de la Préhistoire à la fin de l’Antiquité (D’Anna et al. 1992). Les informations concernant le site sont issues de l’ensemble de ces publications et des rapports d’opération (D’Anna 1978, 1980, 1981b, 1982, 1983, 1984, 1985). Plusieurs études ont également été menées dans le cadre de diplômes universitaires : un mémoire de maîtrise porte sur l’analyse spatiale du site (Duport 1998) et actuellement, deux thèses de doctorat, sur l’industrie lithique taillée (C. Piatschek) et en tracéologie lithique (S. Négroni), à la fin du Néolithique en Provence, ont pris en compte dans leur corpus le site de La Citadelle. Les restes fauniques ont été étudiés par D. Helmer pour les rapports d’opération et ont fait l’objet d’un mémoire de DEA (Bramardi 1995). Récemment, l’étude de la faune de La Citadelle a été intégrée à une réflexion sur l’élevage, la gestion des troupeaux et la saisonnalité des occupations au Néolithique dans le sud-est de la France (Blaise 2005, 2006b, 2007a ; Helmer et al. 2005).
Fig. 157 : Localisation du site de La Citadelle (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône)
L’ensemble des structures d’habitat et du mobilier archéologique est regroupé à l’intérieur d’une enceinte déterminant un espace enclos de faible étendue, d’un peu plus de 800 m2. L’établissement ne recélait qu’une seule unité d’habitation, composée d’une « cabane » en torchis avec à l’extérieur plusieurs foyers, des petites fosses et des aires d’activités (D’Anna 1989, 1990 ; D’Anna et al. 1992). Le site de La Citadelle a été occupé principalement à la fin du Néolithique, quelques objets protohistoriques dans la partie supérieure de la couche archéologique témoignent également d’une occupation datée de la fin de l’Age du Bronze et de l’Age du Fer, en relation avec le vaste oppidum, marqué par un puissant rempart de pierre sèche (Fig.158). Une pièce de monnaie trouvée en surface date du début du XIVème siècle. Une série de datations C14 a été réalisée sur charbon de bois : - Gif 6805 - MC 1706 - MC 1708 - Gif 6804 - MC 2495 - MC 1707 - MC 2496 - MC 2497 - MC 2494
2530 BP ± 90 2720 BP ± 90 3475 BP ± 185 3910 BP ± 90 3960 BP ± 100 4000 BP ± 105 4000 BP ± 100 4100 BP ± 100 4200 BP ± 100
815-407 BC 1188-5596 BC 2339-1388 BC 2832-2061 BC 2862-2143 BC 2873-2210 BC 2872-2212 BC 2906-2351 BC 3022-2490 BC
4.1.3 Organisation de l’occupation, structures et mobilier La butte de La Citadelle est fortement érodée. Plus de la moitié de la surface totale à l’intérieur de l’enceinte (800 m2 environ) ne contient presque pas de sédiments, le substratum est déjà mis à nu ou présente une faible épaisseur de terre sans vestiges archéologiques (sondages). La zone fouillée s’étend sur 375 m2 de cet espace de part et d’autre du mur et correspond à la plus forte densité de l’occupation et de concentration du mobilier (Fig.159).
4.1.2 Localisation et nature du site Situé à 17 km à l’est d’Aix-en-Provence, le site de plein air de la Citadelle (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône), localisé dans les contreforts nord de la montagne Sainte-Victoire, région de relief vigoureux constitué d’une succession de bassins et de chaînons calcaires, occupe le sommet d’une butte à 723 m d’altitude (Fig. 157). Le versant est, en pente plus ou moins forte, constitue l’accès naturel du site, les versants sud et ouest sont composés de falaises irrégulières
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(Cliché C. Hussy) La petite enceinte (indiquée par une flèche) délimite l’établissement du Néolithique final et la grande enceinte, celui de l’Age du Fer. (Cliché M. Heller)
Fig. 158 : Vues aériennes du gisement de La Citadelle au pied de la montagne Sainte-Victoire (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône)
Le site a livré d’abondants vestiges caractéristiques du Néolithique final couronnien, mais résultant de plusieurs occupations différentes successives, non identifiées, seuls quelques rares lambeaux de stratigraphie ont été reconnus (D’Anna 1989). L’épaisseur de la couche archéologique conservée varie, d’ouest en est, de 10 cm à 60 cm le long du mur. L’hypothèse retenue par les archéologues est que cette couche archéologique ne constitue pas un ensemble complètement remanié mais qu’au contraire, certains éléments de cette accumulation d’occupations sont encore en place. Si une partie des vestiges proches de la surface et plus éloignés de l’enceinte ont subi les phénomènes d’érosion et de glissement du mobilier le long du mur (pendage nord-est), l’éboulement partiel du mur a néanmoins protégé les vestiges localisés contre le parement interne et plusieurs indices de structuration de l’espace ont été identifiés : vases brisés sur place à l’intérieur de l’enceinte dans une zone où la couche n’atteint que quelques centimètres (carré N17) et le long du mur, à proximité d’un foyer notamment (carré Y2) et au nord de la « cabane », zone de concentration de torchis attestée sur près de 30 cm d’épaisseur, nombreux foyers, fosses, cuvettes, les vestiges s’organisant de part et d’autre de la « cabane » (Fig.160).
pente, entraînant par endroit le glissement du parement externe.
Fig. 159 : Localisation des zones fouillées de 1978 à 1985 du site de La Citadelle (d’après D’Anna 1985)
4.1.3.1 Les structures Le mur d’enceinte L’établissement de La Citadelle est enclos par le mur d’enceinte, sur trois côtés, et par les falaises (Fig.160), l’accès se faisant vraisemblablement par son extrémité nord entre le mur et la falaise. Le mur, de 50 m de long pour 1,20 m de haut à l’origine, a été construit selon la technique du double parement avec remplissage interne à partir de blocs de calcaire local (Fig.161). Il a été édifié directement sur le substratum, soit sur le rocher soit sur l’argile de décalcification qui comble les irrégularités de la surface calcaire. La construction est établie sur une légère rupture de
Fig. 160 : Plan général du site de la Citadelle avec le tracé du mur d’enceinte (d’après D’Anna 1985)
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
D’autres matériaux ont été utilisés : à l’extrémité sud, le mur un peu moins haut est complété par une palissade de bois dont les piquets ont été retrouvés carbonisés (carrés T94, T95 et V94 et V95, U96) ; dans le secteur de la « cabane », la partie supérieure du mur était en terre.
aurait conservé en partie son calage. Le sol de cette habitation, dont la superficie est évaluée à 20 m2 environ, était en partie aménagé, comme en témoignent les régularisations du substratum par martelage et par dallage. Les foyers Plusieurs foyers ont été identifiés à l’intérieur de la zone délimitée par l’enceinte mais hors de la « cabane ». Les foyers à plat se caractérisent par une forte épaisseur de cendres, peu de charbons, par la présence de petits blocs et moellons de modules variables (60 à 200 cm de diamètre) qui semblent les délimiter. Ils sont généralement proches du parement interne du mur, qui présente alors un placage de dalles verticales ou de chant. Les feux ont été majoritairement allumés directement sur le substrat, une seule sole aménagée a été retrouvée. Les foyers en creux, moins nombreux, sont situés dans des cuvettes creusées par délitage de la surface du substratum, de profil irrégulier, peu profond (maximum 40 cm) et de dimension variables (50 à 150 cm de diamètre). Ils contiennent beaucoup de suie, des charbons de bois, de la terre, des pierres brûlés et pas de cendres, car plus éloignés du mur d’enceinte et donc moins protégés. Structures en creux Cinq fosses-cuvettes ont été identifiées à l’intérieur de l’enceinte, creusées dans le substrat rocheux. Quatre d’entre elles sont de dimensions modestes et contiennent principalement de la faune et quelques tessons. Si les trois localisées dans la zone nord de l’enceinte (carrés, K2, M22, M23) ont été bien délimitées pendant la fouille, une petite fosse, creusée dans le remplissage de cailloux entre deux parements (carré W17 et coupe dans le mur), a été plus difficile à identifier en raison de l’effondrement du mur vers l’intérieur de l’enceinte et du glissement des couches dans le sens de la pente. Dans la partie sud de l’établissement (UVW 99 et 1), une fosse de grande dimension (200 cm de diamètre, 40 cm de profondeur), a proximité d’un foyer, a livré plusieurs panneaux de vases et une concentration de faune.
Fig. 161 : Plan général du mur d’enceinte de La Citadelle : localisation et représentation schématique des principales structures (d’après D’Anna 1978, 1980, 1981b, 1982, 1983, 1984, 1985 et Duport 1998)
La construction en terre Dans la partie est de l’établissement, vers le milieu du mur d’enceinte, une zone de concentration de torchis, plus ou moins cuit, protégée par l’éboulement du parement interne du mur, a été retrouvée sur 8 m de long, 1,50 m de large et une profondeur de 30 cm. Cet amas se compose de mottes de modules de 8 à 10 cm environ et de plaques de 4 à 5 cm d’épaisseur, atteignant parfois 30 cm. Plusieurs blocs présentent des empreintes de clayonnage de dimensions variables suivant le diamètre des matériaux utilisés, branches de 3 à 5 cm juxtaposées et treillis de tiges plus fines, interprétés comme les vestiges d’une cabane en torchis. Un premier ensemble, localisé le long du mur, constitué de gros blocs avec des empreintes de branches dont la surface est par endroit régularisée, serait le résultat de l’effondrement d’une cloison, vraisemblablement appuyée à l’origine sur le parement interne du mur pour le rehausser. Le deuxième ensemble, composé de mottes et de blocs de plus petits modules avec des empreintes de treillage, occupant un espace plus restreint perpendiculaire à l’orientation du mur, pourrait correspondre aux restes d’une cloison interne ou d’éléments de toiture. Deux accumulations de gros fragments de charbons (dont une entourée d’une série de moellons et cailloux), ne contenant ni cendre ni mobilier, ont été retrouvées en bordure de cet amas, et seraient des vestiges de poteaux de bois de la cabane ayant brûlé sur place, dont l’un
La répartition des vestiges par rapport au mur d’enceinte, à la construction en torchis, aux zones de combustion et aux aménagements (structures en creux, dallages notamment) ont permis aux archéologues de proposer une organisation interne de l’établissement (D’Anna 1984, 1985, 1989). L’extrémité nord de l’enceinte constitue un secteur à faible densité de mobilier, correspondant à une zone d’accès. Au nord immédiat de la « cabane », un secteur riche en vestiges présente trois zones de combustion (deux grands foyer, un en creux, un à plat et une petite cuvette), trois petites fosses, de nombreux vases reconstituables, de taille moyenne à grande, du mobilier de broyage, de l’industrie lithique et osseuse et de petites concentrations de faune. La zone à l’intérieur et au centre de l’enceinte, au niveau de l’amas de torchis, et directement au sud et à l’ouest de la « cabane », se caractérise par une forte densité de mobilier : vestiges de l’habitation, vaste aire de combustion à plat et structurée, matériel de broyage (meules, molettes et broyeurs-percuteurs), plusieurs vases entiers ou brisés sur place (petits bols) et vases de taille moyenne, industrie
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lithique taillée et polie bien représentée ainsi que l’industrie sur matière dure animale, et petites concentrations de faune. Des traces de piétinement ont été décelées pendant la fouille autour du grand foyer et entre le grand foyer, le petit et la zone de torchis (D’Anna 1981b). Vers l’extrémité sud, la densité du mobilier diminue mais il est localement bien conservé, vases de taille petite et moyenne et concentration de faune, et plusieurs structures sont présentes : un foyer à plat, contre le parement du mur, un foyer en creux et une grande fosse. Enfin, le milieu de l’espace enclos, à l’ouest de la cabane, ne contient pratiquement pas de vestiges : cette zone était peut être effectivement vide ou le siège d’activités secondaires ou moins génératrices de vestiges archéologiques mais il est difficile de se prononcer en raison de la faible épaisseur du sédiment et de son érosion qui a entraîné l’altération des vestiges (D’Anna 1984, 1989). Du mobilier a été parfois retrouvé en place au centre de l’enceinte, notamment un vase (carré N17).
technologique et chronoculturel, elle présente néanmoins plusieurs caractères communs avec celle du Collet-Redon. Les analyses tracéologiques lithiques en cours fourniront vraisemblablement de nouveaux éléments sur la fonction de ces outils et une éventuelle répartition des activités sur le site. L’industrie lithique polie regroupe trente objets, généralement de petites dimensions : la nature du tranchant a permis de distinguer des haches, dont certaines de plus grande taille, des herminettes, qui présentent de nombreuses traces de réaffûtage et de réutilisation, comme en témoigne également la présence fréquente d’éclats. Elles sont le plus souvent réalisées dans une roche originaire de la Durance (métabasites à glaucophane) et parfois de provenance étrangère à la Provence. Le matériel de broyage comporte douze meules, dix-neuf mollettes, cinq broyeurs-percuteurs, un pilon et de nombreux fragments, en grès ou en calcaire coquilliers étrangers aux environs immédiat du gisement. Cet outillage a été utilisé vraisemblablement pour broyer céréales et végétaux mais aussi des matières minérales (calcite et bauxite par exemple utilisés comme dégraissant), ces matériaux présentant régulièrement des traces de raclage. L’industrie sur matière dure animale comprend soixante objets réalisés sur des ossements de bœufs et de caprinés domestiques. La série est dominée par les outils tranchants (biseaux sur tibias de mouton ou de chèvre, bifaces sur métapodes de bœuf sciés longitudinalement puis abrasés) et de quelques outils perforants notamment des pointes sommairement aménagés et des bipointes. Les similitudes avec le site du Collet-Redon sont nombreuses. L’ensemble du mobilier archéologique permet de rattacher cette occupation au groupe culturel Couronnien, entre la fin du 4e et le début du 3e millénaire avant notre ère.
4.1.3.2 Mobilier archéologique Céramique, industries lithique et en matière dure animale La céramique constitue le mobilier le plus abondant sur le site. Elle présente dans l’ensemble un aspect relativement grossier, quelques vases sont parfois très soignés. D’un point de vue technique, les pâtes contiennent du dégraissant végétal mêlé à de la calcite, du calcaire local ou de la bauxite, et les poteries, montées aux colombins, sont généralement bien cuites mais présentent des coups de feu et le traitement des surfaces se limite à un simple lissage peu prononcé ; quelques vases sont assez bien lustrés (taille moyenne). Les formes reconnues sont simples, dérivées de la sphère ou du cylindre et quelques rares carènes douces et des fonds aplatis. L’assemblage céramique se compose majoritairement de vases petits à moyens, d’un diamètre inférieur à 20 cm et haut de moins de 15 cm et de grands vases (plus de 15 cm de diamètre, plus de 15 cm de haut) : bols hémisphériques, petits gobelets subcylindriques, jattes, bassins, vases globuleux, vases subsphériques, écuelles, jattes tulipiformes. Quelques formes plus rares sont représentées par des gobelets tronconiques à ouverture rétrécie et panse renflée et des coupes polypodes. On note également la présence de cuillères et de fusaïoles en céramique. Les décors sont très rares - on peut mentionner les petits cordons généralement verticaux ou en chevron - de même que les moyens de préhension (boutons circulaires, mamelons allongés, demi-bobine). L’ensemble de ces caractéristiques (techniques, formes, décors et préhensions), très proches de la série céramique du site du Collet-Redon (site éponyme), permet de rattacher l’occupation au Couronnien. L’industrie lithique taillée est composée de 350 objets en silex, souvent altérés, brûlés et brisés (200 débris, fragments et éclats bruts). L’outillage comprend des lames, dont certaines de grande taille, et des lamelles retouchées, quelques coches, troncatures, pièces enquillées, becs, perçoirs, burins et de nombreuses pointes de flèches (25), de type foliacé biface et foliacé à retouche partielle. Si les études en cours devraient permettre de mieux caractériser cette série lithique de la fin du Néolithique d’un point de vue
Les vestiges humains Mis au jour en 1983, les vestiges humains ont été découverts au fond d’une diaclase, un peu en marge des zones à forte densité de mobilier, dans le secteur sud/sud-est à l’intérieur de l’enceinte. D’après l’étude effectuée par E. Mathieu (D’Anna 1984), il s’agit uniquement de quelques ossements correspondant à un ou deux enfants : les fragments crâniens (un frontal, un fragment de pariétal, un processus mastoïdien gauche) appartiennent à un jeune âgé entre 1 et 6 ans et la clavicule (droite) à un enfant âgé entre 2 et 3 ans. Ainsi, le site de plein air de La Citadelle présente l’intérêt d’avoir livré de nombreuses structures liées à un habitat, mur d’enceinte, construction en terre, foyers, fosses et cuvettes ainsi qu’un mobilier archéologique abondant, caractéristiques du Néolithique final couronnien. La présence d’une seule unité d’habitation, qui laisse supposer que l’occupation était le fait d’un petit groupe, l’identification de plusieurs occupations successives et sa position de « perchement » absolu témoignent d’un fonctionnement particulier du site. Replacé dans son contexte environnemental régional, il évoque l’existence d’une hiérarchie des établissements au Néolithique final couronnien en Provence (D’Anna 1989, 1990 ; D’Anna et al. 1992). Dans cette perspective, nous avons porté une attention particulière aux éléments de notre analyse archéozoologique nous permettant de formuler des hypothèses sur la saison d’occupation du site. Nous avons
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
choisi d’utiliser une méthode adaptée pour aborder la saisonnalité des naissances et des abattages : des analyses isotopiques ont ainsi été réalisées sur des dents de mouton.
(V3). Aucune surface n’est illisible et la lecture des autres stigmates peut être considérée comme satisfaisante. Quelques os (3) portent des traces de manganèse et un est en partie concrétionné.
4.2. Caractérisation de l’assemblage faunique
Nombre de restes par taxon
4.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon
Petits ruminants
L’échantillon faunique se compose de 3901 restes dont 2529 déterminés taxonomiquement, 901 anatomiquement et 471 correspondent à des esquilles. Les restes de tous les taxons sont répartis le long du mur d’enceinte de manière similaire à l’ensemble des autres vestiges archéologiques, avec quelques concentrations locales dans des structures en creux. Ils se trouvent systématiquement associés à un mobilier archéologique, principalement céramique et lithique, homogène d’un point de vue technique et stylistique, permettant de rattachée les occupations au Néolithique final Couronnien. Plusieurs éléments attestent d’occupations successives mais néanmoins non perturbées, ce qui laissent supposer que les ossements étaient en place au moment de leur découverte. En l’absence de stratigraphie permettant de trier les vestiges osseux en fonction des phases d’occupation et d’éléments pour identifier le fonctionnement des structures entre elles et des différents secteurs, l’assemblage faunique est étudié dans sa globalité, seuls les amas ont été, dans une première étape, analysés à part. Les méthodes de fouille, décapage manuel, tamisage régulier et relevés notamment, permettent de considérer la collecte des ossements, même de petite taille, systématique et très satisfaisante, et les informations sur le contexte de découverte complètes. De la microfaune a d’ailleurs été observée (campagnol, mulot, lézard) et les fragments de moins de 2 cm sont fréquents (Fig.162).
Grands ruminants
Suinés
Carnivores
Léporidés
Total NR det.
Restes indéterminés
TOTAL
Nombre de Restes
NR déterminé anatomiquement seulement NR déterminé
0 0‐2 cm
2‐5 cm 5‐10 cm 10‐15 cm classes de taille en cm
15‐20 cm
356 849 98 59 2 1364 202 543 2 747 153 1 154 5 8 1 14 5 60 65 2344 51 63 204 438 19 73 437 1285 3629
Fosses, cuvettes et amas de faune carré K22 carré M22 carré M23 carré W17 carré UVW99-1
3 35 6
6 11 3
4 8 2
44
20 6 6
14 2 2
8 2
57 2 12
0
12 5
4 2
2 1
14 1
5
2
1
1
0
0
0
0
7 39 10 1
5 3
1 0
1
0
0 44
0 38
3 11 5 8 27
0 44
0 20
1 1 2 4 14
2 3 3
14 36 65
0 11
1 1 2
9 17 56
3 7 28
Total site
376 947 122 60 2 1507 214 563 2 779 162 1 0 163 5 9 1 15 5 60 65 72 2529 52 1 68 215 468 19 78 471 1372 79 3901
Près de 240 fragments présentent des traces de morsures de carnivores, soit 7 % de la totalité des restes (esquilles exclues), certains sont rognés plus profondément (Fig.164). Les ossements des petits ruminants sont les plus touchés, avec 119 restes, correspondant majoritairement aux os longs des membres, près de 80 %, (9 fragments d’humérus, 21 de radius, 1 d’ulna, 3 de fémur, 22 de tibia, 26 métapodes et 13 diaphyses) dont les deux extrémités sont rognées à chaque fois, et les diaphyses le sont parfois entièrement dans 11 % des cas. Les ceintures (3 fragments de scapula et 2 de coxal) mais également des restes de crânes (4), de mandibules (2), de vertèbres (8), de côtes (3), de calcanéum (1) et de phalange (1) portent des traces de morsures. Pour les bovins, 64 fragments ont été mordus, près de 60 % sont des os longs (5 restes d’humérus, 2 de radius, 4 d’ulna, 4 de fémur, 8 de tibia, 7 métapodes et 5 de diaphyses) dont les extrémités sont rognées et les diaphyses parfois entièrement dans 13,5 % des cas. Les ceintures sont moins représentées (2 restes de scapula, 1 de coxal). On compte également de nombreux fragments de côtes (10), de vertèbres (4), de mandibule au niveau de la branche (4), les tarses (6) et les carpes (1) sont fréquemment attaqués (enlèvements). Enfin, 13 restes de suinés ont été mordus, 10 sont des os des membres (1 de scapula, 1 d’humérus, 1 de radius, 2 d’ulna, 1 de fémur, 2 de tibia, 2 métapodes), mâchonnés à leurs extrémités, ainsi qu’un fragment de crâne et 2 de vertèbres. On retrouve également des fragments indéterminés regroupant principalement des diaphyses (28) avec morsures, dérapages de crocs et encoches, des côtes (8) et des vertèbres (3). Un seul reste de diaphyse porte des traces laissées par un rongeur. Les carnivores, potentiellement le chien déjà identifié sur le site, ont eu accès régulièrement aux ossements avant leur enfouissement et leur action constitue une destruction supplémentaire : les extrémités des os longs déjà plus fragiles sont attaquées de manière préférentielle, certaines éléments ont pu être dispersés, ingérés, et d’autres trop rognés n’ont peu être déterminés qu’anatomiquement.
NR indéterminé (esquilles)
500
niveaux couronniens
Fig. 163 : Détermination et répartition des restes fauniques des niveaux archéologiques et des structures attribués au Couronnien du site de La Citadelle
1500 1000
crâne frag. dents vertèbres côtes diaphyses spongieux os plat esquilles
Total NR indet.
2500 2000
pr indet. caprinés d. mouton chèvre chevreuil Total gr indet. bœuf cerf Total S. indet. cochon sanglier Total canidés chien renard Total indet. lapin Total
NR Total = 3901
Fig. 162 : Détermination et distribution des fragments osseux par classes de taille
L’assemblage faunique est relativement bien conservé, près de 65 % des restes ont été déterminés avec précision et 23 % anatomiquement (Fig.163). Les surfaces ont peu subi les intempéries, seuls six restes présentent quelques fissures longitudinales, mais elles sont en revanche presque toutes marquées par les vermiculations. Leur action est néanmoins de faible intensité (esquilles exclues) : seuls 5 restes ont une surface intacte (0,2 %), pour 81,5 % des vestiges, les vermiculations sont rares (stade V), pour 12,2 % elles recouvrent la surface mais de larges plages sont intactes (stade V1), 5,5 % ont toute la surface vermiculée (V2) et pour 0,5 % elle est fortement vermiculée
129 129
Emilie Blaise
Ils ont un impact non négligeable sur la représentation squelettique des taxons. De nombreuses stries anthropiques ont pu être observées sur 168 fragments, soit près de 5 % des vestiges (esquilles exclues), dont 83 appartiennent aux petits ruminants, 34 aux grands ruminants, 7 aux suinés, 3 au chien, 1 au lapin, on compte aussi 33 fragments de côte, 7 fragments de diaphyse et 1 d’os plat (Fig.164). Près de 700 restes portent des traces de brûlure, soit 18 % de la totalité des restes, dont 163 esquilles, 23 % environ, entièrement brûlées, 30 % d’os de petits ruminants (210), 19 % environ d’os de bovins, (136), 2,4 % de restes de suinés (17), 0,5 % de chien (4), et 0,3 % de lapin (2), ainsi que 15,6 % de fragments de diaphyses (109), 6,3 % de côtes (44), 1,3 % de vertèbres (9) et 0,1 % de crâne (1). Une partie des ossements a donc été dégradée par le feu, plusieurs correspondent à des brûlures de consommation, nous verrons lesquelles plus en détail pour chaque taxon.
(extraction de la moelle, cassure culinaire et/ou production de supports). L’indice de fragmentation obtenu à partir du Nombre de Restes déterminés et du Nombre Minimum des Parties squelettiques pour les principaux taxons est moyen et atteint les 32 % environ. Les restes indéterminés (Fig.165) se composent majoritairement d’esquilles, 31,4 %, d’éléments sujets à la fragmentation comme les côtes, près de 16 %, le crâne, 3,8 %, les os plats, 5,7 %, du spongieux, 1,4 %, mais aussi de nombreux restes de diaphyses, 34,1 %, cassées dans la longueur et la largeur (forme de « baguette » rectangulaire). Le type de cassure, la forte proportion de diaphyses cassées et d’esquilles indiquent que la fragmentation est majoritairement post-dépositionnelle et pourrait être le résultat du piétinement, phénomène d’ailleurs observé durant la fouille (D’Anna 1981b). La lisibilité des cassures est donc réduite et l’état initial au moment du rejet n’est parfois plus identifiable. Une petite partie de cette fragmentation résulte également de l’action des carnivores (7 % des vestiges). Aussi, pour 15,1 % de la totalité des restes, seul le groupe a pu être indiqué et 23 % uniquement la partie anatomique. La série faunique de La Citadelle est donc abondante, bien conservée mais fragmentée. Les ossements ont été enfouis relativement rapidement, néanmoins, les carnivores y avaient accès avant leur enfouissement et une partie était piétinée.
100 90 80 70 60 50 % 40 30 20 10 0
% stries anthropiques
60 50 40 30 20
NR Total = 3901
10
esquilles
os plat
spongieux
diaphyses
côtes
crâne
vertèbres
0
- Les % NR sont calculés à partir du NR Total - Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR Total (esquilles exclues) - Le % de traces de brûlure est calculé à partir du NR total - Le % des esquilles est calculé à partir du NR Total et celui des esquilles brûlées à partir du total de restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR-NMPS) / NR * 100, calculé à partir de l’ensemble des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes et en Nombre Minimum de Parties Squelettiques
dents indet.
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
% NR 70
NR indéterminés = 1372
Fig. 165 : Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégories d’ossements
La taille de l’échantillon, l’état de conservation relativement bon, la surface de la zone fouillée, importante par rapport à l’étendue du site, et les méthodes de fouilles, permettent de considérer l’assemblage faunique comme valide. Une partie des vestiges archéologiques, dont la faune, a été dégradé par l’érosion, ce qui constitue une perte d’informations. Malgré la destruction et la conservation différentielles, toutes les parties squelettiques de chaque taxon domestique sont représentées et de nombreuses stries de découpe et de brûlure ont été identifiées, ce qui indique que les animaux ont vraisemblablement été découpés et consommés sur le site. La présence de dent de lait indique qu’ils y ont probablement été élevés. Les ossements constituent un ensemble homogène, correspondant à des déchets domestiques, associés à du mobilier archéologique abondant. Cet ensemble résulte de plusieurs occupations successives de durée relativement courte. Ces dernières n’ont cependant pas été distinguées, ce qui rend difficile l’appréhension de la représentativité de l’échantillon. Des variations sont possibles entre les occupations, au niveau de la composition du troupeau et des âges d’abattage. Néanmoins, nous considérons comme peu probable que l’assemblage faunique renvoie à la succession de l’abattage exclusif de caprinés puis de bœufs ou au cumul
Fig. 164 : Indicateurs taphonomiques du site de La Citadelle (d’après les critères de Vigne 1996 modifié)
L’observation d’éléments de petite taille (esquilles, petits os des carpes et des tarses, dents de lait, microfaune) et fragiles (sternèbres, côtes) et de fréquents restes osseux et dentaires de jeunes animaux témoignent de bonnes conditions de conservation (Annexe VI). Les ossements sont en revanche très souvent fragmentés : plus de 73 % des restes déterminés ont une taille inférieure à 5 cm (Fig.162), seuls 151 ont été retrouvés entiers (6 % environ des os déterminés) et il s’agit essentiellement d’os compacts comme les tarses, les carpes et les phalanges. Les circonférences des diaphyses sont rarement complètes : parmi les 1075 fragments de diaphyses observées, 442 (41,2 %) ont une circonférence inférieure à ¼, pour 334 (31,1 %) elle est comprise entre ¼ et la moitié, 39 entre la moitié et 3/4 (3,6 %) et seuls 260 ont une circonférence entière (24,2 %). Les cassures des os longs sont le plus souvent de forme irrégulière en escalier, perpendiculaires ou longitudinales aux bords rugueux et réalisées sur os secs. Seules 17 cassures en spirale d’origine anthropique et trois éclats ont été identifiés, correspondant à des cassures effectuées sur os frais
130 130
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
de l’exploitation d’un seul produit différent à chaque fois (Helmer et Vigne 2004). Nous supposons au contraire, que les ossements correspondent à l’accumulation de déchets domestiques de plusieurs espèces, retrouvés mélangés, caractéristiques des modes de consommation des groupes humains. L’observation de plusieurs taxons domestiques traduit une composition mixte des troupeaux, eux-mêmes potentiellement exploités pour plusieurs produits. L’échantillon reste dans son ensemble homogène d’un point de vu chronoculturel et au niveau de la nature des ossements qui regroupent restes de boucherie et de repas.
Parties squelettiques cheville osseuse crâne mandibule et dents vertèbres scapula humérus radius ulna carpes métacarpe fémur tibia rotule tarses métatarse phalanges Total
4.2.2 Spectre faunique
NRD 376 2 1129 122 60 1507 214 563 2 779 162 0 1 163 5 60 65 5 9 1 15 2529
% NRD
NMIc
% NMIc
0,1 59,5 39,9 19,6 59,6
1 46 16 8 47
1,1 52,9 35,2 17,6 54,0
30,7 0,1 30,8
25,3 1,1 26,4
0,0 6,4 6,4
22 1 23 7 0 1 7
2,4 2,6
6 6
0,5 0,1 0,6 100
3 1 4 87
6,9 6,9 0,0 4,1 0,5 4,6 100
Capra NR NMIc 1 1 19 1
8 1
4 5 2 3 1
2 3 2 2 1
3
2
8 1 12 60
3 1 1 8
Fig. 167 : Détermination et proportions respectives des moutons et des chèvres de La Citadelle
L’assemblage osseux de La Citadelle se compose à près de 97 % de taxons domestiques, mouton, chèvre, bœuf, cochon et chien, les espèces sauvages, bien que très peu représentées, sont néanmoins diversifiées, lapin, cervidés, renard ont été identifiés et le sanglier est potentiellement présent. Le spectre faunique est largement dominé par les petits ruminants en NR (59,6 %) comme en NMIc (54 %) parmi lesquels les caprinés domestiques sont majoritaires, regroupant 59,5 % des restes déterminés et près de 53 % des individus (Fig.166). Deux restes ont été attribués au chevreuil. Taxons Petits ruminants indet. Capreolus capreolus Total Ovis/Capra Ovis aries Capra hircus Total Petits ruminants Grands ruminants indet. Bos taurus Cervus elaphus Total Grands ruminants Suinés indet. Sus scrofa Sus domesticus Total Suinés léporidés indet. Oryctolagus cuniculus Total léporidés canidés Canis familiaris Vulpes Total carnivores Total
Ovis NR NMIc 2 1 2 2 47 16 4 2 2 1 4 4 7 3 6 3 2 1 1 1 3 2 5 2 1 1 16 7 7 2 13 1 122 16
Les grands ruminants occupent la seconde place avec 31 % NR environ et 26 % NMIc. Près de 27 % de ces restes appartiennent à la catégorie des « grands ruminants indéterminés » en raison de la fragmentation (8,5 % du NR total déterminé). Ils regroupent principalement le bœuf, qui totalise 563 restes (30,7 % NR ; 25,3 % NMIc) et quelques restes de cerf (0,1 % NR ; 1,1 % NMIc), leurs fréquences ont été pondérées. Les suinés représentent seulement 6,4 % NR et 8 % NMIc. La distinction entre le sanglier et le cochon est fortement limitée, en raison de la fragmentation des éléments permettant la diagnose comme le crâne et de la proportion élevée de jeunes individus (50 % des ossements présentent des extrémités non épiphysées, Annexe VI.2.8). D’après les mesures d’une 3ème molaire inférieure (longueur prise au collet), le cochon est présent (Fig.168). Longueur de la M3 supérieure en mm (D'après Helmer 1979, 1987a) N M W Sanglier 3 36,2 35,6 ‐ 36,6 Cochon 3 32,1 29,8 ‐ 33,8 L : 30,75 La Citadelle 1
0,0 8,0 8,0
N = Nombre de mesures ; M = Moyenne ; W = intervalle de confiance
Fig. 168 : Forme sauvage ou domestique des suinés à partir de la longueur de leur 3ème molaire supérieure
Fig. 166 : Proportions respectives des taxons de La Citadelle en % du Nombre de Restes et % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Les carnivores totalisent 0,6 % NR et 4,6 % NMIc parmi lesquels le chien est l’espèce la plus représentée (0,5 % NR ; 4,1 % NMIc) et le renard compte un reste. Le lapin est l’espèce sauvage la plus fréquente avec 2,6 NR et 6,9 % NMIc.
Une part de ces ossements, 28,3 % (14,9 % du NR total déterminé), trop fragmentés, n’a pas été déterminée au-delà de la catégorie des « petits ruminants indéterminés ». Le chevreuil étant très peu représenté, la majorité d’entre eux appartient fort probablement aux caprinés domestiques. Les fréquences de ces derniers ont été pondérées en fonction des restes des petits ruminants ainsi que celle des moutons et des chèvres par rapport aux caprinés domestiques. Parmi les 1129 restes des caprinés, 122 ont été attribués au mouton (NMIC = 16) et 60 à la chèvre (NMIc = 8), les NMIc les plus élevés étant donnés par les dents (Fig.167).
4.2.3 Représentation des parties squelettiques modalités de traitement des carcasses animales
et
4.2.3.1 Les caprinés domestiques, les bœufs et les suinés Les fréquences des parties anatomiques pour les principaux taxons sont exprimées à la fois en pourcentage du Nombre de Restes (% NR) confronté à un individu de référence (fréquence élémentaire des catégories squelettiques individuelles) et en pourcentage des Parties Observées (% PO).
131 131
Emilie Blaise Caprinés domestiques NR = 1129 NMPS = 734 NMIf = 30
0
% PO 10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 169 : Fréquences et représentation des parties squelettiques observées des caprinés domestiques (% PO) de La Citadelle
60
% tota l ca pri nés
55
% PR Indi vi du ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5
phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR det. caprinés = 1120 ; NR « PR » = 212 auxquels il faut ajouter les 151 fragments de diaphyses : total 363. (la différence d’effectifs, NR det.=1129, NR « PR » = 376, s’explique par la non prise en compte ici de certains éléments comme les métapodes indéterminés et des petits os, sésamoïde, rotule, malléolaire).
Fig. 170 : Fréquences des parties squelettiques des caprinés domestiques à partir de la totalité des restes déterminés pour ce taxon (% NR), comparées à celles des petits ruminants indéterminés (PR) et à l’individu de référence
Représentation des parties squelettiques
13), mais moins de 30 % PO. C’est la scapula qui est la plus fréquemment observée, 69,2 % PO (NMIf = 9) suivis de l’ensemble des os longs avec des % PO situés aux alentours de 40. Pour les suinés, sept individus ont été identifiés à partir des dents. Les parties squelettiques les plus fréquemment observées correspondent à l’ulna (NMIf = 4 ; 70 % PO), à l’humérus et à la scapula (60 % PO) puis au radius et au tibia (30 % PO).
Les caprinés domestiques, les bovins et les suinés sont représentés par toutes les parties du squelette (Fig.169 ; Fig.171 ; Fig.173 ; Annexe VI.2). Si les NMI les plus élevés sont donnés par les dents, les os des membres sont bien représentés. Pour les caprinés, les dents inférieures permettent d’établir un NMIf de 30 et un NMIc de 43. Les os longs ont également un NMIf proche de 20 et des % PO les plus élevées notamment le radius (NMIf = 21 ; 70 % PO), l’humérus (NMIf = 19 ; 61,7 % PO) et le tibia (NMIf = 23 ; 53,3 % PO).
Pour les trois taxons, le crâne, le rachis et les côtes sont nettement sous représentés principalement en raison de la fragmentation et de la détermination différentielle. Ces éléments se retrouvent presque tous parmi les restes déterminés au niveau du groupe (Fig.170 ; Fig.172 ; Fig.174) ou dans les indéterminés (Fig.165).
Pour le bœuf, ce sont les dents inférieures et supérieures qui fournissent le NMIc le plus fort avec 22 individus (NMIf =
132 132
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Bœufs NR = 554 NMPS = 375 NMIf = 13
0
10
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 171 : Fréquences et représentation des parties squelettiques observées des bœufs (% PO) de La Citadelle
60
% Tota l bœuf
55
% GR Individu ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5
phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR det. boeufs = 541 ; NR « GR » = 136 auxquels il faut ajouter les 78 fragments de diaphyses : total 214. (la différence d’effectifs, NR det.= 563, s’explique par la non prise en compte ici de certains éléments comme les métapodes indéterminés et de petits os, sésamoïde, rotule, malléolaire)
Fig. 172 : Fréquences des parties squelettiques des bœufs à partir de la totalité des restes déterminés pour ce taxon (% NR), comparées à celles des grands ruminants indéterminés (GR) et à l’individu référence
Suinés NR = 163 NMPS = 145 NMIf = 5
0
10
20
30
40
% PO 50 60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 173 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des suinés (% PO) de La Citadelle
133 133
Emilie Blaise
60 % tota l s uinés
55
% Individu ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5 phal
mtt
tarses
fibula
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR det. suinés = 163
Fig. 174 : Fréquences des parties squelettiques des suinés à partir de la totalité des restes déterminés (% NR) comparées à celles de l’individu référence
La conservation différentielle est d’intensité variable suivant les taxons comme l’indique le rapport entre les extrémités proximales et distales de l’humérus et des tibias et touche davantage les caprinés. Elle est de moyenne à forte intensité pour les moutons et les chèvres : on compte pour l’humérus, 6 extrémités proximales pour 17 distales (35,3 %) et 2 pour 19 pour le tibia (10,6 %) mais certains fragments (près de 6 % pour le tibia) se retrouvent parmi les restes attribués aux petits ruminants ; pour le bœuf, elle est de faible intensité avec autant d’extrémités proximales et distales pour l’humérus (2) comme pour le tibia (3) ; pour les suinés, elle est moyenne : 1 pour 2 pour l’humérus (50 %) mais aucune extrémité de tibia n’a été conservée. L’intervention des carnivores a nettement accentué la perte des extrémités des os longs. L’indice de fragmentation (rapport entre le NR et le NMPS) est de 35 % pour les caprinés, 33 % pour les bœufs et seulement de 11 % pour les suinés. Les os plus fragiles apparaissent néanmoins dans des fréquences moyennes à élevées suivant les taxons : la scapula et l’ulna sont représentée respectivement à 35 % PO et 23,8 % PO pour les caprinés, 69 % et 34,6 % PO pour le bœuf et 60 % à 70 % pour les suinés. Concernant les bas de pattes, les métacarpes et les métatarses sont relativement bien représentés chez les caprinés et les bœufs (respectivement 16,7 % PO et 42,5 % PO pour les caprinés ; 38, 5 % PO et 50 % PO pour les bœufs) et sousreprésentés pour les suinés (7,5 % PO). Les petits os des carpes et les phalanges sont peu fréquents (moins de 10 %), les tarses sont légèrement mieux représentés chez les caprinés et les bœufs (entre 15 et 20 % PO). Leur faible représentation est vraisemblablement due à leur petite taille pouvant limiter leur collecte (le tamisage est fréquent mais pas systématique) et à l’intervention des carnivores (rognage, ingestion). Pour les métapodes, leur représentation est en partie biaisée par la fragmentation et la fracturation humaine et animale qui induit une détermination différentielle anatomique (métapodes indéterminés) et parfois spécifique (petits et grands ruminants). Pour les caprinés et les bovins, on peut également retenir l’utilisation fréquente des métapodes dans l’industrie osseuse ainsi que le tibia des
caprinés. Dans l’ensemble, les os des suinés sont moins fragmentés (indice de fragmentation 11,04 %), les os des membres, notamment ceux de l’épaule, sont mieux représentés mais donnent néanmoins des NMI inférieurs à ceux fournis par les restes dentaires. La majorité des ossements des suinés ne sont pas épiphysés, ce qui peut expliquer la sous-représentation des bas de pattes, plus fragiles. Aucun traitement différentiel du squelette n’apparaît entre ces trois taxons à partir des représentations des parties anatomiques (% PO). Pour l’ensemble des taxons, l’image des % PO renvoie d’abord à la conservation différentielle puisque ce sont toujours les dents, éléments les plus solides qui donnent les NMI les plus forts mais dont les fréquences sont néanmoins réduites en raison de la dissociation et de la fragmentation des maxillaires et des mandibules. Les déficits observés s’expliquent principalement par la fragmentation et la fracturation et les difficultés de détermination. Les os des membres sont plus souvent représentés, correspondant aux éléments les mieux conservés et déterminés et aux déchets issus du traitement et de la consommation des animaux. Traces anthropiques : stries de découpe, brûlure et fracturation L’ensemble des traces identifiées a été regroupé en annexe (Annexe VI.3). Elles ont été localisées par parties squelettiques pour chaque taxon et représentées dans des figures de synthèse. Concernant les traces de brûlure, les ossements ou fragments entièrement brûlés, ont vraisemblablement été présentés au feu après avoir été décharnés, et rejetés dans les foyers volontairement ou accidentellement. Seules les brûlures partielles, correspondant à un contact faible mais directe de la flamme (marron-noir), ont été représentées. Pour les caprinés domestiques, 71 restes présentent des traces anthropiques (hors traces de brûlures) (Annexe VI.3.1). Il s’agit essentiellement de stries de découpe, laissées par le tranchant d’un silex, permettant d’identifier les étapes de désarticulation (côtes, humérus, coxal, fémur, métapodes, mandibules) et de décarnisation (côtes, radius-ulna, humérus,
134 134
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
scapula, fémur, tibia). Quelques connexions ont été observées : un radius-ulna, deux au niveau des tarses (capitato-trapézoïde avec hamatum), une au niveau des tarses (talus avec calcanéum) et des phalanges (1 et 2).
également récupérés. Quatre diaphyses d’humérus, trois de fémur et deux de tibia ont été fracturées intentionnellement. Parmi les 145 fragments osseux présentant des traces de brûlure, près de 90 % sont entièrement brûlés et calcinés (couleur noir, gris, blanc). Des brûlures partielles sont localisées au niveau des bas des pattes, notamment des carpes (lunatum) et des tarses (calacanéum), de l’extrémité distale des métapodes et d’une phalange I. D’autres ont été observées également sur les diaphyses de tibia (2) et d’humérus (1) et le corps de l’ulna(2) (coups de flammes). Les brûlures des extrémités des membres suggèrent que certaines carcasses de caprinés ont peu être cuites au feu. D’autres parties, au niveau de l’épaule ou de la cuisse, ont pu être cuites individuellement et consommées grillées ou rôties. Plusieurs couronnes de dents supérieures brûlées sur leur surface occlusale ou le bord, dont plusieurs encore enchâssées dans le maxillaire, indiquent la consommation de la cervelle. Pour le bœuf, les stries de découpe renvoient surtout aux étapes de désarticulation et de décarnisation (NR = 22) (Annexe VI.3.2). Elles ont toutes été laissées par le tranchant d’un silex, sauf au niveau du coxal où un enfoncement correspond à coup, vraisemblablement lié à l’utilisation d’une hache polie pour démembrer la patte postérieure. La séparation est effectuée dans les deux cas entre le fémur et le coxal. La découpe de la tête a été réalisée vraisemblablement entre l’atlas et les condyles occipitaux (pas de trace observée mais absence de l’atlas) et la désarticulation de la mandibule effectuée par découpe des muscles masséters (Fig.176). L’extrémité des membres est séparée au niveau des tarses (talus et calcanéum) et probablement au niveau des carpes. La désarticulation de la patte avant se situe entre la cage thoracique et la scapula, la scapula étant potentiellement séparée des autres os du membre antérieur (désarticulation entre la scapula et l’humérus). De nombreuses stries ont été observées sur le bas de fragments de côte de grands ruminants (N = 10) et renvoient à des stries de décarnisation. Une seule se situe à la base de la tête de la côte, pouvant correspondre à la séparation entre les côtes et les vertèbres thoraciques. Plusieurs côtes (N = 5) sont rognées au niveau de la tête par les carnivores, ce qui a réduite la lisibilité des autres stigmates. Deux stries de découpe parallèles sur un métapode, situées au niveau de l’extrémité distale sur le bord de la poulie (face externe), pourraient correspondre à l’écorchage. Les tendons ont pu être également récupérés. La fracturation intentionnelle des diaphyses a été observée sur quatre métapodes, un humérus, un fémur et un tibia, pour la récupération de la moelle et/ou la production de supports (industrie osseuse).
NR = 1129 ; NMPS = 734 ; NMIf = 30 ; NMIc = 46
Fig. 175 : Schémas de découpe et de consommation des caprinés domestiques de La Citadelle : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 modifié ; dessin Helmer 1987b)
La séparation de la tête s’effectue entre l’atlas et l’axis, d’autres stries ont également été identifiées sur une troisième vertèbre cervicale (Fig.175). La mandibule a été désarticulée en découpant les muscles masséters, parfois de manière intensive. L’observation de stries sur un os hyoïde pourrait indiquer le prélèvement de la langue. Un fragment de crâne de caprinés domestiques, entièrement brûlé (ce qui a gêné la lisibilité), présente également quelques stries, groupées et réparties sur le bord de la partie basale de la cheville osseuse, pouvant correspondre à la récupération de l’étui corné. Le démembrement de la patte antérieure est effectuée entre la scapula et la cage thoracique et celui de la patte postérieure, entre le coxal et le fémur. Les extrémités sont désarticulées au niveau des tarses (stries de désarticulation et rejet en connexion) et entre les carpes et les métacarpes (rejet en connexion et stries de désarticulation). La séparation des côtes et des vertèbres thoraciques a été réalisée par des incisions à la base de la tête des côtes, ces dernières étant ensuite probablement cassées. Les stries localisées au niveau des extrémités distales des métapodes peuvent correspondre à l’écorchage. Il est possible que les tendons aient été
Parmi les 98 fragments qui portent des traces de brûlure, près de 90 % sont entièrement brûlés, généralement calcinés (couleur noir, gris, blanc). Les brûlures partielles sont localisées au niveau d’extrémités et de bord de diaphyses de métapodes (3), de phalanges dans leur partie distale (2), de fragments de tête de côte (2), de scapula (2) dans leur partie distale (coup de flamme), de radius (1) à son extrémité proximale, d’ulna, partie proximale (1), et de la couronne de dents enchâssées dans le maxillaire (1). Toutes ces parties squelettiques ont pu être consommées grillées ou rôties. Le
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Emilie Blaise
crâne avec le maxillaire a pu être mis au feu pour la consommation de la cervelle.
des carcasses n’apparaît entre les caprinés, les bœufs et les suinés. Ils étaient abattus, découpés et consommés sur place. L’exploitation alimentaire des carcasses semble maximale (forte activité de désossage, fracturation pour extraction de la moelle, consommation de la cervelle).
NR = 554 ; NMPS = 375 ; NMIf = 13 ; NMIC = 22
NR = 163 ; NMPS = 145 ; NMIf = 5 ; NMIc = 7
Fig. 176 : Schémas de découpe et de consommation des bœufs de La Citadelle : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 modifié ; dessin Helmer 1987b)
Fig. 177 : Schémas de découpe et de consommation des suinés de La Citadelle : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 modifié ; dessin Helmer 1987b)
Pour les suinés, seuls sept fragments présentent des traces anthropiques (découpe et fracturation). Les stries observées correspondent à la décarnisation (sur des côtes, la scapula, et une vertèbre lombaire) et à la désarticulation au niveau des côtes (tête), de l’humérus dans sa partie distale, de la fibula et du talus (Annexe VI.3.3 ; Fig.177). Elles ont été faites par le tranchant d’un silex. L’extrémité des membres est séparée au niveau des tarses, et vraisemblablement des carpes. Aucune trace n’a permis d’identifier l’écorchage. La diaphyse d’un humérus a été fracturée dans sa partie médiane.
4.2.3.2 Les canidés Le chien regroupe essentiellement sept restes dentaires (dents isolées, mandibules et maxillaires) et un fragment crânien, correspondant à trois individus adultes. Les restes attribués aux canidés (appartenant vraisemblablement au chien) regroupent deux vertèbres cervicales et une thoracique, un fragment de mandibule et un reste de crâne (Fig.178). Le renard est représenté par une mandibule.
Seuls 17 restes portent des traces de brûlure dont 13 sont totalement brûlés (gris à blanc). Parmi les os brûlés partiellement, on compte un talus, un métatarse IV, un radius dans sa partie distale et l’extrémité distale d’une phalange I. Les suinés ont pu être consommés grillés ou rôtis. Pour les trois taxons, les fréquences des os brûlés sont comprises entre 10 et 20 %, dont la grande majorité correspond à des brûlures totales, probablement fortuites. Si la cuisson à la flamme est attestée, une partie de la viande pouvait être également consommée bouillie ou selon le principe du four polynésien. Aucun traitement différentiel
Plusieurs traces ont pu être observées. Deux mandibules de chien présentent des stries sur leur face jugale latérale (Fig.179) : l’une a trois stries parallèles situées sur la branche à la base du condyle (muscles masséter et temporal) et pour l’autre, une strie courte a été identifiée sur le dessous de la branche horizontale (muscle digastrique). La vertèbre thoracique de canidés porte deux stries courtes et fines dans la partie postérieure de l’épine au niveau du processus articulaire caudal. Ces stries ont toutes été laissées par le tranchant d’un silex. Le fragment de maxillaire est
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
entièrement brûlé (gris) ainsi que le corps d’une des vertèbres cervicales de canidés.
chien a également été utilisée comme élément de parure et présente une perforation au niveau de la racine (Fig.180).
CTD carré S14 n°34
Fig. 180 : Canine de chien perforée (vue médiale)
4.2.3.3 Le lapin Quelques ossements retrouvés en connexion, appartenant à un jeune individu vraisemblablement mort sur place et intrusif, n’ont pas été décomptés (NR = 4). Le lapin est principalement représenté par les os des membres (Fig.181 ; Annexe VI.2.9). Les NMI les plus élevés et les plus fortes fréquences sont donnés par le fémur (NMIf = 6 ; 100 % PO), le tibia (NMIf = 6 ; 92 % PO) puis l’humérus (NMIf = 5 ; 58 % PO) mais aussi par les ceintures (scapula NMIf = 3 ; 33 % PO ; coxal NMIf = 5 ; 50 % PO). Le crâne, le rachis, les côtes et les bas de pattes sont nettement sous-représentés, ce qui peut s’expliquer par la fragmentation, la collecte différentielle pour les petits os mais aussi être liée aux techniques d’écorchage pour les bas de pattes (ses parties étant retirées avec la peau).
Fig. 178 : Représentation des parties squelettiques attribuées au chien et aux canidés (% PO) et localisation des stries anthropiques
Fig.179 : Localisation et représentation schématique des stries anthropiques observées sur les deux mandibules de chien (squelette d’après dessin de Coutureau)
Par ailleurs, plusieurs éléments indiquent qu’il a été consommé (Fig.181) : la forte représentation des os longs, la présence de deux stries de découpe, fines, courtes et parallèles, sur le bord médial de la diaphyse distale de l’humérus (décarnisation ou désarticulation), l’observation d’une fracture réalisée sur os frais sur la diaphyse d’un tibia et l’extrémité brûlée de deux incisives (rôtissage).
La faible représentation des canidés et du chien et l’absence de nombreuses parties squelettiques indiquent que leur consommation était peu fréquente. Les traces de découpe au niveau de la mandibule suggèrent la récupération de la peau mais aussi la désarticulation probable de la mâchoire. La présence de stries de décarnisation sur une vertèbre thoracique montre qu’il a pu être consommé. Une canine de
Lapin NR = 65 NMPS = 60 NMIf = 6
% PO 0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 181 : Fréquences et représentation des parties squelettiques du lapin (% PO) de La Citadelle et localisation des traces anthropiques
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4.2.3.4 Les cervidés
au garrot). Pour comparaison, la moyenne LSI obtenue pour les bovins de sites de la même période en Provence (à partir du même individu référence) est de -0,01 (Helmer 1991a) (Fig.183).
Le chevreuil ne compte qu’un reste de mandibule (entièrement brûlée marron-noir) et un fragment de bois, potentiellement ramassé, et le cerf une prémolaire inférieure d’un adulte et une partie de diaphyse distale de fémur. Ils ont pu être chassés occasionnellement et quelques quartiers ramenés sur le site. Leur représentation peut être légèrement sous-estimée en raison de la fragmentation, quelques éléments squelettiques se retrouvant respectivement parmi les restes des petits et grands ruminants, mais leur présence reste discrète.
Partie Mesures N LSI LSI moy squelettique Scapula BG 2 ‐0,04 ; ‐0,049 ‐0,05 Radius Bp 3 [‐0,10; ‐ 0,07] ‐0,08 Coxal LAR 1 ‐0,002 ‐0,002 tibia Bd 2 ‐0,05 ; ‐0,08 ‐0,07 Mtt Bp 1 ‐0,07 ‐0,07 Talus GL1 2 ‐0,03 ; ‐0,05 ‐0,04 Phalange 1 Bp 13 [‐0,10 ; 0,02] ‐0,03 Phalange 2 Bp 14 [‐0,06 ; 0,07] ‐0,01 Phalange 3 DLS 7 [‐0,08 ; 0,06] ‐0,01 N total 45 Moyenne totale ‐0,040
4.2.4 Description des espèces : taille, dimorphisme sexuel et pathologie
N : Nombre de mesures ; LSI : Log Size Index ; moy : moyenne Fig. 183 : Valeurs logarithmes obtenues et moyennes par parties squelettiques des bœufs de La Citadelle
4.2.4.1 Les bœufs Taille
Dimorphisme sexuel
Toutes les mesures effectués pour les bovins (Annexes VI.6.1.2) entrent dans l’écart de confiance des mesures de bœufs domestiques de Provence de la fin du Néolithique (« Chalcolithique » Helmer 1979). Les phalanges I, qui ont livré une série de mesures plus conséquente, sont données comme exemple (Fig.182) et comparées à celles de sites de fin du Néolithique du sud-est de la France (grotte-Murée, Alpes-de-Haute-Provence et Claparouse, Vaucluse, Helmer 1979 ; grotte Chazelles, Ardèche, Favrie 2004). Les mesures de La Citadelle sont proches de celles du site de Chazelles et comprises dans l’intervalle de variations des bœufs de Provence. Un léger écart apparaît au niveau du diamètre transverse distal (Bd), les maxima de la Citadelle et de Chazelles sont légèrement supérieurs. La présence de pathologies osseuses observées sur ces deux sites (cf. infra) pourrait expliquer cet écart, qui reste néanmoins très faible (2 à 3,5 mm) et potentiellement lié à la prise de mesure.
Le sexe ratio n’a pas pu être abordé par la morphologie en l’absence de cheville osseuse bien conservée, de la fragmentation du coxal et des métapodes. Nous avons tenté une approche statistique à partir des séries de mesures des phalanges I (N = 15), diamètres transverses proximal et distal (Bp ; Bd). Malheureusement, les distributions ne sont pas normales (test de Spiro et Wilk). Dans le cas où la distribution se rapproche de la normalité (phalange I postérieure), le logiciel ne donne qu’un seul groupe et nous ne disposons pas de suffisamment de mesures (N inférieure à 10 par type de phalanges en séparant antérieure et postérieure) pour effectuer des tris afin d’éliminer certaines mesures considérées comme « aberrantes » (Helmer 2008b) : par conséquent, les conditions ne sont pas réunies pour utiliser l’analyse des mélanges (Monchot et Léchelle 2002). Ces résultats s’accordent avec les hypothèses de D. Helmer (2008b) proposées à partir des travaux sur les bovins de Cafer Höyük (Malatya, Turquie) : « dès lors que la distribution d’un sous-groupe issu de l’analyse des mélanges se rapproche de la normalité, la probabilité de n’avoir qu’un sexe se renforce ». L’étude biométrique des phalanges I antérieures (N= 5) et postérieures (N = 7) permet néanmoins de faire quelques observations (Fig.184). Les pentes de régression traduisent les différences entre les antérieures et les postérieures tout en tenant compte des sexes, d’après les observations de D. Helmer (2008b) réalisées sur les phalanges II.
Mesures de La Citadelle Phalanges I GL Bp SD Bd
N 18 13 16 15
min 45,96 21,62 18,62 21,06
max 56,08 28,62 24,37 28,15
Moy 51,17 25,18 21,58 24,91
Chazelles W (Helmer 1979) (Favrie 2004) min max 46,3‐66,0 49,5 55,9 22,1‐34,6 22,2 32 17,8‐25,0 18,4 25,2 20,8‐26,5 21,8 30
N : Nombre de mesures ; min : minimum ; max : maximum ; moye : moyenne ; W : écart de confiance
Fig. 182 : Comparaisons des mesures des premières phalanges des bœufs de La Citadelle avec celles d’autres sites de la fin du Néolithique du sud-est de la France (Favrie 2004 ; Helmer 1979).
Les résultats de la distribution des mesures semblent pas fournir les résultats escomptés et nous amènent à nous interroger sur la signification des écarts qui semblent apparaître entre les valeurs des deux groupes de phalanges. On peut constater que l’écart entre les pentes des régressions est très réduit, ce qui indique un dimorphisme sexuel très peu marqué ou un effet de l’emploi des bovins pour le travail (Helmer 2008b). Des pathologies osseuses ont en effet été observées sur deux phalanges postérieures (l’une en partie proximale et l’autre en partie distale ; cf infra) et une antérieure, ce qui peut biaiser les résultats. Il est fort probable que les diamètres transverses proximal (Bp) et distal (Bd) ne donnent pas les mêmes résultats parce qu’ils ne réagissent pas de la même façon au stress, sous l’effet du travail (La distribution ne s’est pas avérée normale
Aucun élément ne permet d’estimer la taille au garrot. Le nombre de mesures enregistrées sur chaque ossement étant restreint, nous avons utilisé la méthode du Log Size Index (LSI). Nous disposons de 45 mesures. Néanmoins, des différences significatives apparaissent entre les moyennes obtenues des LSI pour les éléments osseux ayant livré un minimum de six mesures, les phalanges I, II et III (Test ANOVA ; Annexe VI.6.3). Il existe donc des allométries entre les bœufs de La Citadelle et le taureau de Camargue utilisé comme référence. Mais si l’on écarte les résultats des phalanges, les mesures utilisables sont réduites à 11. La méthode n’est donc pas applicable dans notre cas. On peut néanmoins constater que les bœufs de La Citadelle semblent plus petits que le taureau de Camargue de référence (1 m 20
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
précédemment, à partir du diamètre transverse distal). En effet, chez les bovins qui travaillent, les phalanges présentent des déformations plus nettes en partie proximale que distale (Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998). Si l’on observe la distribution des mesures des phalanges postérieures, on constate que les valeurs des deux phalanges pathologiques pourraient s’inscrire parmi celles des phalanges antérieures. On assiste vraisemblablement à une « antériorisation » des postérieures (Helmer 2008b), non seulement celles qui présentent des pathologies « évidentes » mais également celles en apparence mieux conservées, leur morphologie générale est concernée. Les données sont donc brouillées, ce qui empêche de se prononcer sur le sexe des individus.
exemple, qu’une utilisation fréquente pour le portage est moins traumatisante qu’un travail intensif de labourage. Mais il ne nous est pas possible de trancher à partir de ces quelques cas. Sur le corps de la phalange I antérieur (CTD carré X10 n°527), un creux bien net (non lié à une mauvaise conservation de l’os) a été également observé et correspond à une lésion d’origine infectieuse, sans que l’on ait pu en préciser la cause. Différents facteurs peuvent intervenir sur le diagnostic (âge, sexe, stature, exploitation). A La Citadelle, la stature des bovins, de taille réduite et plutôt gracile, peut être considéré comme un facteur négligeable. Le nombre de pathologies augmente avec l’âge (et nous verrons dans le chapitre suivant qu’à La Citadelle, une partie des bovins est maintenu jusqu’à un âge avancé), il dépend également de la durée de l’utilisation des animaux et de l’intensité de l’exploitation. Une pathologie isolée peut être discutable mais l’observation de plusieurs indices - observation de pathologies aux extrémités, forte proportion d’adultes âgés - tend à considérer l’hypothèse de l’exploitation de l’énergie animale comme probable.
Phalanges I 30 29 28
Bd (mm)
27 26
4.2.4.2 Les caprinés domestiques
25
Taille
24 23
Pour le mouton, le nombre de mesures enregistrées sur chaque ossement étant restreint, nous avons utilisé la méthode du Log Size Index (LSI). Cependant, en vérifiant l’homogénéité des LSI (moyennes) pour les éléments squelettiques ayant livré un minimum de six mesures (Test ANOVA ; Annexe VI.6.2), des différences significatives apparaissent entre les moyennes des tibias, des talus et des phalanges II. Des problèmes d’allométrie sont probables pour le tibia avec le mouflon de référence : nous avons choisi de l’écarter. Les moyennes obtenues des LSI des talus et des phalanges II, sont néanmoins homogènes. Nous disposons de 41 mesures. La méthode est donc applicable au mouton de La Citadelle. Nous avons réparti les LSI obtenus par parties squelettiques pour évaluer la variabilité métrique de cette population ovine (Fig.186 ; Fig.187). Les LSI de l’ulna (cinq mesures) apparaissent légèrement plus bas que les autres, ils ont été également écartés, en raison de probables allométries. La moyenne -0,06 indique un mouton plus petit que le mouflon corse. Elle est proche de celle des moutons de Provence de la même période, -0,05 (Helmer 1991). A la petite de taille des moutons de La Citadelle, on peut également ajouter les nombreux indices de gracilité voire de rachitisme, régulièrement relevés notamment sur les métapodes et les tibias. Il reste dans tous les cas difficile de se prononcer sur l’origine de cette morphologie (nourriture peu nourrissante, carences, consanguinité ?).
22 21 20 20
22
24
26
28
30
Bp (mm) Antérieure
Linéaire (ant.)
Posérieure
Linéaire (post.)
Pathologie
Bp : diamètre transverse proximal Bd : diamètre transverse distal
Fig. 184 : Distribution des mesures des phalanges I antérieures et postérieures des bovins de La Citadelle
Pathologies osseuses observées chez les bovins Plusieurs phalanges présentent des déformations osseuses (Bartosiewicz et al. 1997 ; Bartosiewicz 2006 ; de Cupere et Duru 2000 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998). Une phalange I postérieure (CTD carré Q21 n°927) est élargie anormalement au niveau de ses extrémités proximale et distale. La surface articulaire proximale possède une lèvre au bord externe aplati (lipping, stade 2, Bartosiewicz et al. 1997) et l’extrémité distale montre une extension distale de l’articulation sur la face dorsale de la diaphyse. Une autre phalange I postérieure (CTD carré P22 n° 577) a également une lèvre sur le bord de la surface articulaire proximale, un peu moins marquée que la précédente (lipping, stade 1) et surtout des ostéophytes (ou exostoses) en partie distale. Enfin, une phalange I antérieure (CTD carré X10 n°527) présente un tassement général et de fortes insertions ligamentaires. Les analyses métriques précédentes suggèrent que la morphologie des phalanges est modifiée, bien que des pathologies ne soient pas toujours détectées. Bien qu’un peu moins fortes que celles observés chez les bœufs actuels et historiques (pas de stades 3 ou 4), ces pathologies indiquent que les bœufs de la Citadelle ont été utilisés régulièrement pour le travail (traction, portage). Elles n’impliquent pas forcément la répétition d’une activité unique mais peuvent être liées à plusieurs, sachant par
Des estimations de taille au garrot ont pu être réalisées, en s’appuyant sur les coefficients de M. Teichert (1975). Pour les moutons, la taille varie entre 54,8 cm et 63 cm environ (Fig.188), ce qui est similaires à celles observées sur d’autres sites de Provence à cette période (Helmer 1979). Pour les caprins, une seule mesure d’un métacarpe (L : 107,8 mm) donne 52,7 cm (d’après le coefficient de Teichert 1975) et 62 cm (d’après le coefficient de Schramm 1967).
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Phalange I antérieure (Vue latérale)
Phalange I antérieure et postérieure de bovins actuels de Camargue (Vue dorsale) (Matériel et cliché D. Helmer)
Phalange I postérieure (Vue latérale)
Vue dorsale Vue latérale Phalange I postérieure (CTD carré Q21 n°927)
Vue latérale-palmaire (non standard) Phalange I antérieure (CTD carré X10 n°527)
Vue latérale Phalange I postérieure (CTD carré P22 n° 577)
Fig. 185 : Phalanges de bovins de La Citadelle présentant des déformations osseuses, comparées à des phalanges de bœufs actuels de Camargue, non déformés Partie Mesures squelettique Humérus H Bd Radius Bp Ulna DPA Carpe GB Fémur DC Tibia Bd Mtt Bp Talus GL1 Calacanéum GL Phalange 1 Bp Phalange 2 Bp N total
N
LSI
3 [‐0,10 ; ‐0,02] 3 [‐0,08 ; ‐0,05] 5 [‐0,12 ; ‐0,07] 1 ‐0,09 1 ‐0,04 6 [‐0,09 ; ‐0,05] 2 ‐0,09 ; ‐0,07 12 [‐0,08 ; ‐0,03] 3 [‐0,07 ; ‐0,05] 4 [‐0,11 ; ‐0,03] 7 [‐0,10 ; ‐0,02] 41 Moyenne totale
appartiennent respectivement à un bélier et à une brebis (Fig.189) (critères Helmer 1979 ; Vigne 1988).
LSI moy ‐0,06 ‐0,06 ‐0,10 ‐0,09 ‐0,04 ‐0,07 ‐0,08 ‐0,06 ‐0,06 ‐0,07 ‐0,05 ‐0,06
Le talus ne présente pas de stade d’épiphysation, des individus dont la croissance n’est pas achevée sont donc potentiellement décomptés. Néanmoins, ces os atteignent très rapidement la taille adulte, et leur aspect de surface (porosité) permet d’estimer s’ils ont atteint une taille «adulte» ou non et d’écarter les plus jeunes. Par conséquent, nous n’avons qu’un ordre de grandeur à défaut de nombres certains (Fig.190). Mais à La Citadelle, c’est le seul os ayant livré une série de mesures suffisante pour tenter une approche du dimorphisme sexuel chez les caprinés domestiques (NR = 12 pour les ovins ; NR = 4 pour les caprins). Dans la distribution des mesures des talus, deux groupes distincts semblent se détacher chez les moutons comme chez les chèvres, les plus grandes valeurs pourraient appartenir à des mâles et les valeurs les plus basses, à des femelles. Suivant cette hypothèse, chez les ovins, trois béliers pour
En italique : valeurs exclues de la moyenne générale (allométrie) N : Nombre de mesures ; LSI : Log Size Index ; moy : moyenne
Fig. 186 : Valeurs logarithmes obtenues et moyennes par parties squelettiques des moutons de La Citadelle
Dimorphisme sexuel A partir de la morphologie du coxal de caprinés domestiques indéterminés, deux femelles et un mâle ont été identifiés (critères Helmer 1979, 1992). Deux chevilles osseuses
140 140
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
neuf brebis. On peut observer une mesure intermédiaire : la longueur est proche du groupe des « femelles » mais le diamètre transverse distal l’en écarte nettement. Il pourrait s’agir d’un mâle castré. Bien qu’il soit difficile de se prononcer davantage à partir d’un seul individu, on peut rappeler que la présence d’ovins castrés est observée au Proche-Orient vers 7000-6300 avant notre ère (Helmer et Vigne 2004). Chez les caprins, le dimorphisme sexuel est plus marqué – ce qui est de norme chez cette espèce (Helmer 2008b) – nous aurions un bouc pour trois chèvres. CTD carré X5 n° 262 La section est prise juste au dessus de la partie basale (non conservée) de la cheville osseuse, partie médiale. La flèche indique la direction de l’avant de l’animal
Fig. 189 : Vue antéropostérieure de la section de la cheville osseuse d’une brebis de La Citadelle
Phalanges II Phalanges I Tarses (calacanéum)
Talus Tarses (talus)
32
Métatarses
30
Fémur
28 GL (mm)
Mâle ?
Carpe (capitato‐ trapézoïde) Ulna
26
Mâles ?
24
Radius
Capra hircus
Femelles
22
Ovis aries
Humérus
20 ‐0,14
‐0,12
‐0,10
‐0,08
‐0,06
‐0,04
‐0,02
14
0,00
Fig. 187 : Répartition des Log Size Index (LSI) selon les différentes parties du squelette et mensurations des moutons de La Citadelle (image d’après Helmer 2008a)
Radius Talus
L 141,2 Lext 27,09 26,66 24,22 25,84 24,16 27,21 25,39 26,03 25,84 25,95 25,14 24,39 L 52,04 55,2 52,56 L 124,1 Min Max 54,8 62,9
Calcanéum
Métatarse N 16
Hauteur estimée (cm) 56,7 61,4 60,4 54,9 58,6 54,8 61,7 57,6 59 58,6 58,8 57 55,3 59,3 62,9 59,9 56,3 Moy 58,6
W
Hauteur 57,1‐67,8
52,1‐54,3
59,4‐61,9
129,2‐137,8
58,6‐62,5
18
19
20
21
22
4.3. Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales
Provence "chalcolithiqe" (Helmer 1979)
25,2‐29,9
17
Fig. 190 : Distribution des mesures des talus (longueur externe maximum : GL et diamètre transverse distal : Bd) des moutons et des chèvres de La Citadelle
Moyenne générale
Mesures (mm)
16
Bd (mm)
+ moyenne par partie squelettique ayant livré un minimum de six mesures
Partie squelettqiue
15
4.3.1 Approvisionnement carné Les groupes humains se procurent l’essentiel de leurs ressources carnées à partir de leurs troupeaux (Fig.191). En Nombre de Restes comme en Nombre Minimum d’Individus de combinaison, les caprinés domestiques sont majoritaires (près de 60 % NR et 53 % NMIc) suivis des bœufs (31 % NR et 23 % NMIC environ) et des suinés (6,4 % NR et 8 % NMIc). On compte seize moutons pour huit chèvres, soit un rapport de deux pour un.
N : Nombre de mesures ; L : Longueur ; W : écart de confiance ; Min : minimum ; Max : maximum : Moy : moyenne
Avec 46 caprinés domestiques pour 22 bœufs, l’élevage de La Citadelle est de type bovin (rapport de 2,1 caprinés pour 1 bovin). L’estimation du Poids de Viande et Abats (PVA) permet d’établir la biomasse représentée pour chaque taxon (Vigne 1998). Ainsi on peut estimer que le bœuf contribue fortement, à plus de 76 % PVA, à l’alimentation, suivi des moutons et des chèvres avec 14 % PVA environ et des suinés avec 7 % PVA environ (Fig 192 ; Annexe VI.4). Parmi les suinés, un cochon a été identifié mais les sangliers sont potentiellement présents. Quel que soit leur statut, sauvage ou domestique, leur rapport reste faible. Les espèces chassées (sans compter les suinés) représentent 4 % NRD, 10 % NMIc environ et constituent 2,6 % PVA seulement (Annexe VI.4.4).
Fig. 188 : Estimation de la taille au garrot des moutons de la Citadelle et de Provence (d’après Teichert 1975)
4.2.4.3 Les suinés Chez les suinés, une femelle a été déterminée à partir de la morphologie d’une canine supérieure. D’après la longueur externe d’un talus (mm), l’estimation de la hauteur au garrot selon la méthode de M. Teichert (1990) est de : L. 36,33 X 17,90 + 23,0 = 67,33 cm. Ce chiffre entre dans la moyenne des porcs de sites de Provence du Néolithique qui est de 68 cm au garrot (« Chalcolithique », d’après Helmer 1979).
141 141
Emilie Blaise
(Gourichon 2004) pour les moutons (N = 15) et les chèvres (N = 8).
% 70 60
% NR % NMIc
50
Total caprinés domestiques Classes d'âge NRd % NRd NRd Corr, corrigé corrigé Payne en années A 0 à 0,17 2 6 12 5,3 B 0,17 à 0,5 8 3 24 10,6 C 0,5 à 1 33 2 66 29,1 D 1 à 2 43 1 43 19,0 EF 2 à 4 72 0,5 36 15,9 G 4 à 6 60 0,5 30 13,2 HI > à 6 62 0,25 15,5 6,8 Total 280 226,5 100,0
40 30 20 10 0 mouton
chèvre
bœuf
suinés
cerf
lapin
chien
rena rd
Fig. 191 : Proportions respectives des principaux taxons de La Citadelle, en % du Nombre de Restes déterminés et en % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Poids de Viande et Abats
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 bœufs
caprinés
0 3 9 15 14 10 8 59
Mouton Chèvre NRd % NRd NRd % NRd NRd corrigé corrigé corrigé corrigé 0 0,0 0 0 0,0 9 16,1 0 0 0,0 18 32,1 7 14 50,9 15 26,8 12 12 43,6 7 12,5 0 0 0,0 5 8,9 2 1 3,6 2 3,6 2 0,5 1,8 56 100,0 23 27,5 100,0
Fig. 194 : Fréquences des classes d’âges en % du Nombre de Restes de dent total des caprinés domestiques et part respective des moutons et des chèvres
NR dét. total = 2529 NMIc total = 87
% PVA
NRd
suinés
Fig. 192 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains de La Citadelle
4.3.2 Exploitation des troupeaux 4.3.2.1 Les caprinés domestiques Le profil d’abattage des caprinés domestiques a été établi à partir de 280 dents inférieures et supérieures correspondant à 46 individus. Parmi lesquelles, 59 dents inférieures ont été attribuées au mouton, soit 16 individus, et 23 à la chèvre, soit 8 individus (Fig.193 ; Annexe VI.5.1). Classes d'âge Caprinés d. Mouton Chèvre Payne en années NRd NMIc NRd NMIc NRd NMIc A 0 à 0,17 2 1 0 0 0 0 B 0,17 à 0,5 8 4 3 3 0 0 C 0,5 à 1 33 7 9 3 7 3 D 1 à 2 43 6 15 3 12 3 EF 2 à 4 72 10 14 3 0 0 G 4 à 6 60 9 10 2 2 1 HI > à 6 62 9 8 2 2 1 Total 280 46 59 16 23 8
Fig. 193 : Proportions respectives des caprinés domestiques, des moutons et des chèvres par classes d’âge en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Près de 64 % des abattages concernent les jeunes caprinés de moins de 2 ans. Néanmoins, peu de petits sont morts avant 2 mois (5,3 %). On note également une forte proportion d’adultes, près de 30 %, abattus entre 2 et 6 ans (Fig.194). L’estimation des âges de mortalité a été affinée par l’étude de 23 quatrièmes prémolaires déciduales de caprinés domestiques (Fig.195). Les figures 195 et 196 permettent d’apprécier la forte relation entre les hauteurs des lobes des D4 inférieures, l’usure de la surface occlusale (Payne 1973) et l’âge estimé, à 1,5 mois près, à partir de HVM et HVP
142 142
Quelques écarts apparaissent, uniquement pour les moutons les plus jeunes, entre les stades d’usure dentaire et les âges calculés : les hauteurs des D4 indiquent des individus âgés de 7-8 mois environ alors que l’usure correspond à la classe d’âge 2 et 6 mois. Des difficultés se sont présentées pour mesurer ces trois dents (abimées), ce qui pourrait expliquer cette différence, qui reste néanmoins de faible amplitude, 1-2 mois, et encore proche de la marge d’erreur du calcul (1,5 mois près). Dans ce cas, ce n’est pas un âge moyen que nous avons retenu : la raison de cet écart étant vraisemblablement due à la prise de mesure et les usures des surfaces occlusales plus près de 6 mois que de 2 mois, nous avons tenu compte davantage de l’usure et fixé l’âge à 6 mois maximum pour deux individus et un autre à 5 mois car HVM donne un âge légèrement inférieur (Fig.195 ; Fig.196). Une forte corrélation apparaît par ailleurs entre ces deux paramètres stades d’usure dentaire et Hauteurs des lobes des D4 - pour tous les autres individus. La méthode fonctionne pour toutes les autres D4, aussi bien pour les moutons que pour les chèvres. Ainsi, deux individus du même stade d’usure, par exemple les stades 7CD et 8D (Classe d’âge 1-2 ans), ont des âges calculés, à partir de HVM et HVP, très proches : 13 et 16 mois environ pour les moutons et 14 mois pour les chèvres (Fig.195 ; Fig.196). Si les chèvres avaient eu une hauteur d’émail nettement plus élevée que les moutons, des décalages seraient apparus entre les stades d’usure dentaire et l’âge estimé à partir des hauteurs des lobes des D4 - les calculs auraient donné un âge plus jeune que celui estimé à partir de l’usure dentaire (la dent serait alors trop usée par rapport à l’âge calculé) - or ce n’est pas le cas. Nous avons pu ainsi le vérifier à partir de la distribution des Hauteurs Vestibulaires du lobe Médian, seules, en fonction de l’usure de la surface occlusale et de la classe d’âge correspondante des D4 (Fig.196). Les différences entre les deux espèces sont donc réduites et l’ensemble des méthodes suffisamment cohérent pour regrouper les résultats des moutons et des chèvres. Plutôt que de rapporter HVA, HVM ou HVP en fonction du Diamètre Transverse, nous avons choisi d’utiliser les deux mesures médiales et postérieures des lobes des D4, HVM et HVP, fortement corrélées (coefficients de détermination supérieurs à 0,9), permettant de réduire les variabilités individuelles, et d’observer leur distribution en fonction des âges calculés (Fig.197).
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Mesures de la hauteur vestibulaire Méthode Payne antérieure, médiale et postérieure (mm) Stades Classes d'âge d'usure G D HVA HVM HVP
OVIS D4 inf Localisation Q22
G
Y9 1014
G G
ss marquage
12,03
G G G G
N23 279 U18 645 M22 379 R17 238
D
M23 516
G
X8 1095
D
S16 37
G
Y12 1728
D D
O23 217 marquage illisible
CAPRA D4 inf
Lat.
Localisation P22 574 Z12 1859
G D G D
12,74
6
8,3 5,8 7,1 7,4 8,1 8,8 7,9 8,2 8,8 7,5 cassé cassé 7,5 9,0 9,4 8,2 9,9 8,5 13,4 12,7 16,7 16,0 cassé 14,7 15,89 16,9 cassé 21,5 Méthode Gourichon Age en mois* à partir de HVM HVP 12,3 12,9 13,1 14,4
isolée isolée mand M1 1BC isolée mand M1 2C isolée mand M1 2C isolée mand M1 3C mand M1 7CD mand M1 8DEF i 3,97
isolée mand M1 7CD i 3,95
isolée
Remarques complémentaires mand M1 2C isolée
Age moyen en mois
8,9
7,3
B ‐ 0,17 à 0,5 an isolée (mesure difficile)
B ‐ 0,17 à 0,5 an 12,21 13,08 13,17 B ‐ 0,17 à 0,5 an 11,17 12,06 13,94 BC ‐ 0,17 à 1 an 11,45 11,23 13,27 C ‐ 0,5 à 1 an cassé 11,62 13,42 C ‐ 0,5 à 1 an cassé 12,04 12,8 C ‐ 0,5 à 1 an 7,64 cassé cassé C ‐ 0,5 à 1 an 9,86 12,01 12,69 C ‐ 0,5 à 1 an 8,57 11,58 12,38 C ‐ 0,5 à 1 an 8,45 11,41 12,04 D ‐ 1 à 2 ans 7,74 8,86 9,65 D ‐ 1 à 2 ans 6,45 6,8 7,41 D ‐ 1 à 2 ans 6,45 7,63 cassé D ‐ 1 à 2 ans 5,63 6,3 7,98 D ‐ 1 à 2 ans 2,98 3,44 cassé Mesures de la hauteur vestibulaire Méthode Payne antérieure, médiale et postérieure (mm) Stades Classes d'âge d'usure HVA HVM HVP C ‐ 0,5 à 1 an 8,58 9,12 10,03 C ‐ 0,5 à 1 an 8,05 8,60 9,02
D D
P23 670 M23 414
12,18
Méthode Gourichon Age en mois* à partir de HVM HVP
Remarques complémentaires
Lat.
5 6 8,5 8,0 8,1 9‐12 mois
8,2 8,8 9,2 13,1 16,0 14,7 16,4 21,5 Age moyen en mois 12,6 13,7
7,93
8,11
9,44
CD ‐ 0,5 à 2 ans
mand M1 6C 4,35 M2 1BC
13,9
13,7
13,8
W15 34
G
6,95
7,99
8,74
D ‐ 1 à 2 ans
isolée
14,1
14,8
14,4
L24 95
G
6,93
7,97
8,87
D ‐ 1 à 2 ans
mand M1 7CD i 3,86 M2 2D
14,1
14,6
14,4
mand M1 8DEF i 3,52
19,1
19,5
19,3
18,8
19,9
19,3
18,8
19,4
19,1
P21 294
D
N22 151
D
4,33
4,96
5,49
D ‐ 1 à 2 ans
Q23 1109
D
4,25
5,14
5,23
D ‐ 1 à 2 ans
4,13
5,11
5,61
D ‐ 1 à 2 ans
Q22 1199
G
mand M1 8DEF M2 4D, D4 presque de chute mand M1 8DEF M2 4D, D4 presque de chute
* Age (en mois) = - 1,6344 * HVM + 27,16 * Age (en mois) = - 1,4702 * HVP + 27,62 Calcul à 1,5 mois près
Fig. 195 : Estimation des âges de mortalité des moutons (Ovis aries) et des chèvres (Capra hircus) à partir de l’usure de la surface occlusale (d’après Payne 1973) et des hauteurs vestibulaires des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures (d’après Gourichon 2004)
Pour le mouton « U18 645 », dont les lobes médial et postérieur de la D4 sont cassés dans le bas de la dent, nous avons estimé son âge à partir du stade d’usure (stade 6C ; 612 mois) et de HVA (7,64 mm) : en le comparant aux autres mesures HVA de D4 complètes, il serait âgé entre 9 et 12 mois (Fig.195), vraisemblablement plus près de 12 mois.
6 et 9 mois (N = 9), puis entre 13 et 16 mois (N = 4) et un individu à 20 mois, et les chèvres plutôt abattues entre 12 et 14 mois (N = 5) puis vers 19 mois (N = 3). mouton
chèvre
Linéaire (mouton)
Linéaire (chèvre )
2
2
R = 0,9171
R = 0,9776
16 14
5‐9 mois
-
10 16 mois
21 mois 16 mois 12 mois 6 mois 2 mois
8 6
19 mois
usure
HVP (mm)
12
12‐14 mois
D4 inférieures
4 Ovis
+
2 0
16 Capra
0
14
12
10
8
6
4
2
0
HVM (mm)
2
4
6
8
10
12
14
Fig. 197 : Distribution des mesures de la hauteur vestibulaire médiale et postérieure des lobes des quatrièmes prémolaires déciduales (HVM et HVP) et âges de mortalité calculés pour les moutons et les chèvres
16
Hvm (mm)
Classes d’âge (Payne 1973) B (2‐6 mois) C (6‐12 mois) D (1‐2 ans)
Le lait est également exploité comme l’indique l’abattage d’adultes âgés entre 2 et 6 ans (30 %), correspondant vraisemblablement à des femelles de réforme. La forte présence des adultes, près de 47 %, dont 20 % abattus entre 4 ans et plus de 6 ans, suggère l’exploitation des toisons. Les moutons étant les plus nombreux, les tendances observées pour les caprinés domestiques se retrouvent dans son profil. Les effectifs réduits pour la chèvre (NMIc = 8) rendent difficile l’appréciation de la complémentarité entre les deux espèces. Les moutons semblent fournir la viande tendre, les toisons et le lait, et les chèvres être plutôt exploitées pour la viande et le lait (Fig.198).
Fig. 196 : Distribution des Hauteurs Vestibulaire du lobe Médian (HVM) des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) des moutons et des chèvres en fonction de l’usure des surfaces occlusales
Plus de la moitié des abattages sont effectués entre 2 mois et 2 ans, avec un pic entre 6 mois et 1 an (Classes d’âge BCD) (Fig.198). Cet abattage traduit une recherche première de viande : près de 11 % ont entre 2 et 6 mois et 30 % entre 6 mois et 1 an, abattus pour leur viande tendre, et 15 % d’individus ont été abattus entre 1 et 2 ans au maximum de leur rendement carné. Les fréquences des classes C et D se retrouvent dans les profils d’abattage des moutons comme des chèvres. D’après l’étude des D4 inférieures (calcul à 1,5 mois près), les moutons seraient morts majoritairement entre
143 143
Emilie Blaise % NRd corrigé 70
A
B
C
D
E‐F
G
H‐I
0‐2 mois
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
Caprinés domestiques : NRd = 280 NMIf = 30
classes d'âge
% NRd corrigé 70
A
B
C
D
E‐F
G
H‐I
0‐2 mois
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
Moutons : NRd = 59 NMIf = 11 NMIc = 16
classes d'âge
% NRd corrigé 70
E‐F
G 4‐6 ans
H‐I
classes d'âge
> 6 ans
D
2‐4 ans
2‐6 mois
C
1‐2 ans
B
6 mois ‐ 1 an
A 0‐2 mois
Chèvres : NRd = 23 NMIf = 5 NMIc = 8
NRd = Nombre de Restes de dents ; NMIf = Nombre Minimum d’Individus de fréquence ; NMIc = Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Fig. 198 : Profil d’abattage des caprinés domestiques de La Citadelle en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
La courbe de survie indique une forte proportion de jeunes de moins de 6 mois et d’adultes de moins de 5 ans dont les effectifs diminuent progressivement entre 1 et 6 ans. Comparée aux modèles théoriques (Fig.200), elle se situe à l’intermédiaire entre celle pour le lait (type b) et la viande (type a) et celle pour les toisons, la viande (type a) et le lait (type b). Le test de Spearman confirme les deux types d’exploitation pour la viande, et les toisons (Annexe XII).
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
% 100 90 80 70 60
NRd = 280 NMIc = 46
50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5 6 années
7
8
9
L’Analyse factorielle des correspondances permet de replacer le profil de La Citadelle (F37) parmi ceux de Méditerranée réalisés à partir d’effectifs importants (Fig.201). En corrélation négative sur l’axe 1, il se retrouve bien caractériser par une forte présence d’adultes D, EF, G et
10
Fig. 199 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des caprinés domestiques de La Citadelle
144 144
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
HI. En corrélation positive sur tous les autres axes, il est défini par la classe HI (axes 2 et 4) qui fait ressortir l’exploitation des toisons ; on retrouve la consommation de viande tendre (axe 3) et l’exploitation du lait (axe 5) (Annexe XV).
4.3.2.2 Les bovins Le profil d’abattage des bœufs a été établi à partir de 62 dents inférieures et supérieures correspondant à un minimum de 22 individus (Fig.202 ; Annexe VI.5.1). Près de 43 % des abattages concernent des individus de moins de 2 ans. On note également une forte proportion d’adultes, près de 47 %, abattus entre 6,5 et 11,5 ans (Fig.203 ; Fig.204).
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits
100
% de survie (NRd)
90 80
Nous avons vu, chez les caprinés domestiques, que la hauteur des lobes est fortement corrélée avec l’âge. Aussi, nous avons considéré qu’il en est vraisemblablement de même pour le bœuf qui possède le même type de dent, une quatrième prémolaire déciduale peu hypsodonte (cf. Partie 1, chapitre 3.3). L’estimation des âges de mortalité des bovins de moins de 2 ans a été affinée par l’étude de huit quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4).
70 60 50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5 années
6
7
8
9
10
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b La Citadelle
La figure 205 permet d’observer la répartition des hauteurs des lobes des D4 inférieures en fonction de l’usure de la surface occlusale (Grant 1982) et de la classe d’âge estimée. Dans certains cas, lorsque les dents étaient enchâssées dans la mandibule et la première molaire présente, l’âge a pu être précisé à un ou deux mois près pour quatre individus.
Fig. 200 : Courbe de survie des caprinés domestiques de la Citadelle et modèles théoriques d’exploitation des principaux produits en % de survie (Calculé d’après les données de Helmer et al. 2007) Facteur 2
23,46%
F6
A 0.8
réforme
F8
F9
F27 F14 F13
0.4
F12
HI
F10
La Citadelle F37 F36 F32
F33
F11 F31 F16
0
G
F7
F20 F29 F15
F2
F3
F35
F1
F4
B
F34 F19
EF
F18
F23
D F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F17
F22 F28 F21
-0.5
0
F25
0.5
1.0
1.5
39,95%
Facteur 1
Fig. 201 : Analyse Factorielle de Correspondances : place du profil d’abattage des caprinés de La Citadelle dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel actuel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2) Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
NRd
NMIc
3 12 1 7 21 17 1 62
2 3 1 2 8 5 1 22
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
Fig. 202 : Effectifs des bovins par classes d’âge en Nombre de Restes de dents inférieures et supérieures (NRd) et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison (NMIc)
NRd
Corr.
3 12 1 7 21 17 1 62
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
NRd % NRd corrigé corrigé 18,4 12 16,0 24,5 1,5 1 5,6 8,6 16,8 25,8 13,6 20,9 0,25 0,4 65,21 100
Fig. 203 : Fréquences des classes d’âge corrigées des bœufs en % du Nombre de Restes de dents total (NRd)
145 145
Emilie Blaise % NRd corrigé 70
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
Classes d'âge en années
> 11,5
NRd = 62 ; NMIf = 13 ; NMIc = 22
Fig. 204 : Profil d’abattage des bœufs de La Citadelle, en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée BOS D4 inf
Lat
Localisation G D XY 4‐5 G Y8 595 D S18 188 G U18 448 D T19 104 G
Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, médiale et postérieure (mm) Hva Hvm Hvp 15 18 19 14 18,5 19,2 13 18 20,5 13,3 16,5 17,33 13 16,7 ‐
Y4 114
G
13,5
17,5
18,5
Y10 559
G
12 11,8
15,5 17
‐ 18,5
D
J26 648
Stades d'usure Classes d'âge Remarques complémentaires (Grant 1982)
cd cd cd e fg h fg h gh fgh
M1 sort (a) 5‐6 mois isolée M1 sort (a) 5‐6 mois isolée isolée
0‐0,5 an 0‐0,5 an 0‐0,5 an 0,5‐2 ans 0,5‐2 ans 0,5‐2 ans
isolée
0,5‐2 ans
M1 c (cassée) 7‐9 mois M1 sort (b) i = 2,97 6‐7 mois
0,5‐2 ans
Fig. 205 : Hauteurs vestibulaires et stades d’usure des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures des bœufs (d’après Grant 1982) et classes d’âge correspondantes (d’après Ducos 1968, Grant 1982, Grigson 1982 et Higham 1967)
Globalement, aucune aberration n’apparaît entre les hauteurs des lobes mesurées des huit D4 et les classes d’âge considérées, malgré les quelques mois d’écart qui séparent les individus pour lesquels l’estimation est la plus précise (5-6 mois, 6-7 mois et 7-9 mois) : les bovins proches d’âge ont des hauteurs similaires, les plus jeunes ont les hauteurs les plus élevées et les plus âgés les plus basses.
mois (Annexe VI.5.2). L’étude des dents de lait, qui montre que les veaux sont abattus juste après le sevrage (6-9 mois), indique une exploitation du lait post-lactation. Aucun jeune n’a été abattu avant 5 mois. Les dents supérieures (NRd = 4 ; 0,5-2 ans) confirment ces tendances (Annexes VI.5.2). L’abattage d’adultes entre 4 et 9 ans, avec un pic entre 6,5 et 9 ans (près de 26 %), témoigne également de l’exploitation du lait, les femelles, dont la production diminue et moins prolifiques, étant réformées. On note une forte proportion, près de 21 %, d’individus âgés entre 9 et 11,5 ans. Le choix de conserver des bovins à un âge avancé est caractéristique de l’utilisation de la force de travail de cet animal. L’observation de pathologies au niveau des phalanges renforce cette hypothèse (cf. supra, 1.4.2.3). La figure 207 permet de visualiser les choix d’abattages et d’estimer les classes d’âges conservées : d’après la courbe de survie, le cheptel bovin de La Citadelle semble se composer de jeunes de moins de 6 mois et d’une forte proportion d’adultes entre 2 et 9 ans.
Nous avons donc observé la distribution des hauteurs HVA et HVM (car plusieurs lobes postérieurs HVP n’ont pu être mesurés) et utilisé comme repère les individus pour lesquels l’âge a été estimé avec précision afin d’affiner les âges de mortalité (Fig.205). D’après la distribution des hauteurs des huit D4, nettement regroupées, on peut estimer que les jeunes bovins de La Citadelle, représentés par ces 8 restes dentaires, sont tous morts entre 5 et 9 mois, dont la majorité aux alentours de 6-7 mois (Fig.206). 20
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
%
18 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
14 12
HVA (mm)
0‐0,5 an 16
0,5‐2 ans 5‐6 mois 6‐7 mois 7‐9 mois
10 8 20
18
16
14
12
NRd = 62 NMIc = 22
0
1
2
HVM (mm)
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Fig. 206 : Distribution des mesures de la hauteur vestibulaire des lobes antérieur et médian (HVet HVM) des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) et estimation des âges de mortalité des bœufs de La Citadelle
Fig. 207 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des bœufs de La Citadelle
4.3.2.3 Les suinés Le profil d’abattage des suinés a été établi à partir de 26 dents inférieures et supérieures correspondant à un minimum de 7 individus (Fig.208 ; Annexe VI.5.3).
Le profil d’abattage des bœufs de La Citadelle se caractérise par l’abattage des jeunes de moins de 2 ans (43 % environ) qui fournissent de la viande tendre. Deux molaires inférieures (M2) renvoient à des âges compris entre 15 et 18
146 146
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Classes d'âge
NRd corr.
une 3ème molaire supérieure donnent un adulte âgé entre 24 et 36 mois, il s’agit d’un cochon d’après les mesures de la M3.
NRd % NRd corrigé corrigé
0 0,00 0‐6 mois 1 13 70,23 6 mois‐1 an 13 1 5 27,01 1‐2 ans 10 0,5 2,76 2‐5 ans 3 0,17 0,51 0 0,00 5 ans et plus 0,1 18,51 100,00 Total 26 NRd = 26 ; NMIf= 5 ; NMIc = 7
A La Citadelle, les suinés sont donc abattus principalement dans la première année et en début de deuxième année, ce qui marque plutôt une recherche de viande tendre et traduit vraisemblablement une croissance relativement rapide pour que l’abattage intervienne entre 6 mois et 17 mois environ (Fig.209). Bien qu’il soit difficile de se prononcer davantage sur l’exploitation des suinés à partir de ces 7 individus, l’absence de nouveaux nés, la détermination de l’individu âgé entre 2 et 5 ans (entre 24 et 36 mois) comme étant un cochon, suggèrent qu’il s’agit fort probablement d’un élevage, la chasse d’une femelle suitée pouvant être écartée. Le sanglier reste potentiellement présent dans l’environnement du site et la chasse de quelques individus sub-adultes n’est pas totalement exclue. Quelque soit le statut des suinés, l’élevage ou la chasse peut être considéré comme une activité d’appoint et complémentaire (graisse et viande).
Fig. 208 : Fréquences des classes d’âge corrigées des suinés en % du Nombre de Restes de dents total (NRd)
Le profil des suinés se caractérise par l’abattage préférentiel de jeunes de moins de 2 ans, dont 70 % sont âgés de moins d’un an. De manière plus précise (Annexe VI.5.3), les restes dentaires inférieurs correspondent à deux mandibules d’individus âgés entre 6 et 8 mois et deux entre 10 et 12 mois et les supérieurs à trois maxillaires d’individus entre 6 et 9 mois. Pour la classe d’âge 1-2 ans, tous les restes dentaires renvoient à des suinés âgés entre 12 et 21 mois, abattus majoritairement aux alentours de 17 mois. Une mandibule et % NRd corrigé 80
0‐0,5
0,5‐1
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
classes d'âge en années
NRd = 26 ; NMIf = 5 ; NMIc = 7
Fig. 209 : Profil d’abattage des suinés de La Citadelle, en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
4.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux
Cheptel ovin et caprin
100 90 80 % de survie
La courbe de survie estimée des caprinés de La Citadelle suit les tendances de celle correspondant à la sécurité du troupeau (Fig.210) avec des fréquences très légèrement inférieures. Pour apprécier et tester ces différences, nous avons effectué une comparaison des répartitions des fréquences absolues des classes d’âge entre le modèle « sécurité du troupeau » et la courbe de survie de La Citadelle à l’aide du Chi2. Nous avons regroupé les classes A et B qui ont des effectifs inférieurs à 5 (le degré de liberté est de 5). La courbe de La Citadelle ne diffère pas de manière significative de celle pour la sûreté du troupeau au seuil de 0,05 (Chi2 = 11,01, p = 0,05) (Annexe VI.5).
Cons omma teurs Producteurs Sécuri té du troupea u La Ci ta dell e
70 60 50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Fig. 210 : Courbes théoriques de survie de groupes consommateurs, producteurs et de la viabilité du troupeau et courbe de survie des caprinés domestiques de La Citadelle
147 147
Emilie Blaise
Aussi, la courbe de survie renvoie plutôt l’image d’un groupe d’éleveurs gérant de manière équilibrée leur troupeau de petit bétail afin de garantir son renouvellement tout en exploitant plusieurs produits (lait, viande et toisons). Le système économique à partir de l’exploitation du cheptel ovin et caprin apparaît comme autosuffisant. Néanmoins, l’écart entre la courbe de survie de La Citadelle et celle de la « sécurité du troupeau », pour les jeunes entre 6 mois et 1 an et les adultes de 4-6 ans (Annexe VI.5), suggère qu’un apport régulier de bêtes (agnelles) pourrait être nécessaire pour maintenir la population mais la survie du troupeau ne semble pas en péril.
A La Citadelle certains individus sont donc bien gardés en vie entre 2 et 9 ans, dans des fréquences plus élevées que pour les seuls besoins du renouvellement du cheptel. L’image renvoyée correspond à des éleveurs, producteurs/forts consommateurs, vraisemblablement de lait. Le système économique à partir du cheptel bovin semble autosuffisant, des surplus de produits laitiers (lait et potentiellement ses dérivés) sont possibles ainsi que d’éventuels échanges. Les courbes de survie des troupeaux ovins, caprins et bovins s’orientent vers un système économique autosuffisant et laissent supposer, pour l’ensemble des cheptels, la présence d’éleveurs autonomes qui contrôlent la démographie de leur petit et grand bétail. Les groupes humains exploitent moutons et chèvres de manière intensive (dans le sens où tous les produits sont exploités, lait, viande, toisons) mais sans créer de surplus. Ils possèdent des bœufs, gardés en vie en nombre plus important que nécessaire pour le renouvellement du troupeau, exploités surtout pour leur lait, avec surplus (lait post-lactation et réforme laitière), ce qui indique potentiellement un groupe producteur ou fort consommateur de lait de vache.
La courbe de survie estimée pour les bovins est marquée par la forte présence des jeunes de moins d’un an et la diminution des individus âgés, proche de la courbe de survie théorique pour la sécurité du troupeau, ainsi que par des effectifs pour les adultes au dessus de cette courbe (Fig.211) : ce qui indique que le renouvellement est vraisemblablement garanti. Cheptel bovin 100
% de survie
90 80 70
s écuri té du troupea u
60
La Ci ta del le
4.4 Abattages et cycles saisonniers 4.4.1 L’apport des analyses isotopiques de l’émail dentaire de moutons de La Citadelle
50 40 30 20 10
4.4.1.1 Résultats des analyses isotopiques
0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Matériel et échantillonnage
Fig. 211 : Courbe théorique de survie pour la viabilité du troupeau bovin et courbe de survie des bœufs de La Citadelle (NRd)
Les molaires de mouton (Ovis aries) de La Citadelle, retenues pour être échantillonnées, sont issues des niveaux attribués au Néolithique final couronnien et identifiées à partir de données relatives à l’individu, espèce et dent « Ovis M2 », puis des informations archéologiques, code du site « CTD », carré et numéro de la pièce (Fig.212). Elles proviennent toutes de mandibules distinctes, en bon état de conservation, dont la rangée dentaire est complète, permettant ainsi de réunir plusieurs critères de détermination et d’estimer l’âge (Fig.212).
En revanche, le troupeau de bœufs de La Citadelle se compose de nombreux adultes entre 2 et 9 ans, dont certains gardés en vie jusqu’à un âge avancé (entre 9 et 11,5 ans), dans des proportions nettement supérieures à la courbe théorique de survie. La comparaison des fréquences absolues par classes d’âge à l’aide du Chi2 montre que la Citadelle diffère de manière très significative du modèle « sécurité » du troupeau (Chi2 = 28,44, p =0,0000029) (Annexe VI.5.2).
M1 Localisation P2
P3
P4
Usure (Payne)
H
M3
M2 DT
i
Usure (Payne)
H
DT
i
X8 705 32,87 6,41 5,13 W99 1689 23,74 6,58 3,61 37,41 7,03 5,32 W13 1685 32,58 6,9 4,72 neuve neuve Y4 541 32,44 6,68 4,86 neuve O19 577 20,09 6,49 3,10 33,30 6,74 4,94 neuve neuve Z6 736 18,66 5,86 3,18 31,69 6,92 4,58 X12 1721 21,47 6,86 3,13 O22 202 9,49 5,82 1,63 17,53 6,69 2,62 Les lignes grisées attestent de la présence de la dent considérée, en blanc l’absence, dans la mandibule. P2, P3, P4 = 2ème, 3ème et 4ème prémolaires M1, M2, M3 = 1ère, 2ème et 3ème molaires H = Hauteur de la couronne et DT = Diamètre transverse (mesurés d’après Ducos 1968) i = indice H /DT Usure = stades d’usures (d’après Payne 1973) Estimation des âges dentaires d’après Helmer (1995, 2000a ; Helmer et Vigne 2004)
Usure (Payne)
H
34,52 32,13 22,42
Classes d'âge en année 1‐2 ans 1‐2 ans 2‐4 ans 6,58 5,25 2‐4 ans 2‐4 ans 6,46 4,97 2‐4 ans 4‐6 ans 6,17 3,63 4‐6 ans DT
Fig. 212 : Localisation et estimation de l’âge des huit mandibules de mouton de La Citadelle pour lesquelles la deuxième molaire a été prélevée et échantillonnée
148 148
i
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
La même dent latéralisée, la deuxième molaire inférieure (M2), a été choisie pour chaque individu, strictement différent. L’émail de huit M2 a été échantillonné au niveau du lobe postérieur (6 à 8 mg par bande), correspondant à un total de 119 prélèvements (Fig.213), (prélèvement sérié ; cf. Partie 1, 3.3.3). La bioapatite a été traitée pour éliminer la matière organique et les carbonates exogènes et diagénétiques puis analysée isotopiquement selon le protocole défini précédemment (de 542 µg à 652 µg de bioapatite par échantillon). Les résultats bruts pour chaque dent sont regroupés en annexe (Annexe VI.7). N°
Identification
Hauteur de couronne (en mm)
1
Ovis M2 G CTD Y4 541
H = 32,4
18 échantillons d'émail
2
Ovis M2 G CTD X8 705
H = 32,9
18 échantillons d'émail
3
Ovis M2 D CTD O22 202
H = 17,5
9 échantillons d'émail
photo
de la surface vestibulaire du lobe postérieur. Cette différence semble avoir influé sur les résultats, notamment au niveau de l’amplitude, car l’enregistrement des variations du δ18O apparaît moins lisible que celui des autres. Il est surtout moins fiable en raison de cet écart dans notre protocole d’échantillonnage. La prudence s’impose donc dans l’analyse de cet individu. Il sera néanmoins présenté, afin de voir où il se situe par rapport aux autres individus dans notre analyse de la saisonnalité des naissances. Analyse de la variation de la composition isotopique en oxygène (δ18O) et en carbone (δ13C) de l’émail dentaire des moutons de La Citadelle
Nombre de prélèvements
Pour cette série de 119 échantillons de bioapatite, la précision analytique, estimée à partir de 49 standards Marbre LM, est de 0,06 ‰ pour les valeurs de δ18O et de 0,03 ‰ pour les valeurs de δ13C. Les valeurs minimales, maximales et moyennes mesurées pour chaque M2 sont présentées de manière synthétique dans la figure 214. Les séquences complètes sont également fournies pour chaque dent afin de mieux visualiser les variations du δ18O et du δ13C (Fig.215). 18
4
Ovis M2 G CTD W13 1685
H = 32,6
17 échantillons d'émail
5
Ovis M2 D CTD W99 1689
H = 37,4
19 échantillons d'émail
6
Ovis M2 G CTD O19 577
H = 33,3
14 échantillons d'émail
7
Ovis M2 G CTD X12 1721
H = 21,5
12 échantillons d'émail
8
Ovis M2 D CTD Z6 736
H = 31,7
12 échantillons d'émail
Total
8 individus
Identification
N
CTD Y4 Ovis M2 CTD X8 Ovis M2 CTD O22 Ovis M2 CTD W13 Ovis M2 CTD W99 Ovis M2 CTD O19 Ovis M2 CTD X12 Ovis M2 CTD Z6 Ovis M2
18 18 9 17 19 14 12 12
Variation intra‐dentaire du δ O (‰) min max ∆ moy. ‐2,6 0,7 3,3 ‐1,0 ‐3,1 0,9 4,0 ‐0,8 ‐1,8 0,02 1,8 ‐0,7 ‐2,3 ‐0,1 2,2 ‐1,2 ‐2,0 0,7 2,7 ‐0,5 ‐1,4 1,9 3,3 ‐0,4 ‐3,3 ‐0,6 2,7 ‐1,6 ‐2,3 0,9 3,2 ‐0,3
13
Variation intra‐dentaire du δ C (‰) min max ∆ moy. ‐11,7 ‐9,6 2,1 ‐10,9 ‐12,9 ‐11,6 1,3 ‐12,3 ‐12,7 ‐10,9 1,8 ‐12,1 ‐12,0 ‐10,1 1,9 ‐11,3 ‐11,6 ‐10,5 1,1 ‐11,0 ‐12,1 ‐10,9 1,2 ‐11,6 ‐11,9 ‐10,7 1,2 ‐11,5 ‐12,6 ‐11,2 1,4 ‐11,9
N = Nombre de prélèvements par dent Δ = amplitude ; min = minimum ; max = maximum ; moy. = moyenne M2 = deuxième molaire inférieure
Fig. 214 : Variation intra-dentaire de la composition isotopique en oxygène (δ18O VPDB) et en carbone (δ13C VPDB) de la bioapatite des dents de mouton de La Citadelle
Tous les individus ont enregistré une variation cyclique durant la croissance de leur M2 avec une amplitude de variation moyenne du δ18O de 3 ‰ (Fig.214 ; Fig.215). Les maxima sont compris entre - 0,6 ‰ et 0,9 ‰ et les minima entre -3,1 ‰ et -1,4 ‰. Les valeurs du δ13C marquent également une variation intra-dentaire correspondant aux variations saisonnières des plantes ingérées (variation du cortège de plantes et/ou variation dans la composition isotopique en carbone des plantes) avec une amplitude moyenne peu élevée de 1,5 ‰ (Fig.214) Les individus « CTD Y4 Ovis M2 », « CTD O22 Ovis M2 », « CTD O19 Ovis M2 », « CTD X12 Ovis M2 » et « CTD Z6 Ovis M2» ont enregistré les maxima du δ13C lorsque les valeurs du δ18O sont hautes et les minima du δ13C lorsque les valeurs du δ18O sont basses, de même pour les individus « CTD X8 Ovis M2 », « CTD W13 Ovis M2 » et « CTD W99 Ovis M2 », avec un léger décalage (Fig.214 ; Fig.215). Pour ces individus, les variations saisonnières dans le δ13C semblent donc suivre le cycle des températures retranscrit par les valeurs du δ18O. Les valeurs du δ13C, comprises entre -12,9 ‰ et -9,6 ‰, tendent vers -11,6 ‰ en moyenne. Ces valeurs basses correspondent à la consommation de plantes terrestres de climat tempéré de type C3.
119 échantillons d'émail
Fig. 213 : Présentation des huit deuxièmes molaires de mouton de La Citadelle échantillonnées
Pour l’individu n°8, « CTD Z6 736 », les prélèvements n’ont pas été effectués dans le premier tiers de la couronne de la dent (4 premiers mm, soit 4-5 prélèvements) en raison du mauvais état de conservation de la surface de l’émail dans cette zone, abimée par les vermiculations, que nous avons constaté au moment du nettoyage de la dent par fraisage. Le signal enregistré durant la croissance de la dent sera donc en partie tronqué. Pour l’individu n° 6 « CTD O19 577 », les prélèvements n’ont pas été effectués dans le bas de la couronne (5 derniers millimètres) plus fragile car la minéralisation n’est pas parfaitement achevée. Pour l’individu n°4, « CTD W13 1685 », les prélèvements ont bien été effectués tout au long de la dent mais ils portent sur une surface plus large que celle des autres dents échantillonnées, plus exactement sur la totalité de la largeur
149 149
Emilie Blaise
1 0 -1 -2 -3
-14
-15
-4
-15
5
0
-2 -3 -4 35 30 25 20 15 10 5 0 dis tance au collet (mm)
distance au collet (mm) -9
-1
-13
-14
35 30 25 20 15 10
0
-12
3
-9
-10
2
-10
-11
1
-12
0
-13
-1
-14
-2
-14
-15
-3
-15
δ 13 C VPDB (‰)
δ18 O VPDB (‰)
δ13 C VPDB (‰)
-9 -10
0
-12
-1
-13
-2
-14 -15
CTD X12 Ovis M2
-4
-15
3
-9
-13
-2
-14
1 0 -1 -2 -3 -4
3 CTD Z6 Ovis M2
2 1
-11
0
-12
-1
-13
-2
-14
-3
-15
2
-10 δ13 C VPDB (‰)
-1
3
CTD O19 Ovis M2
35 30 25 20 15 10 5 0 dist ance au collet (mm)
δ18 O VPDB (‰)
δ13 C VPDB (‰)
0
-12
-4
-13
-3
1
-11
-3
-12
-14
2
-10
-2
-11
35 30 25 20 15 10 5 0 distance au collet (mm) -9
-1
-13
2 1
-11
0
-12
3
δ13 C VPDB (‰)
δ13 C VPDB (‰)
-10
1
35 30 25 20 15 10 5 0 dist ance au collet (mm)
δ18 O VPDB (‰)
CTD W99 Ovis M2
2
-11
35 30 25 20 15 10 5 0 distance au collet (mm) -9
3
CTD W13 Ovis M2
CTD O22 Ovis M2
δ 18 O VPDB (‰)
-13
1
-11
δ 18 O VPDB (‰)
-12
2
-3 -4
-15
-4
35 30 25 20 15 10
35 30 25 20 15 10 5 0 distance au collet (mm)
δ18 O VPDB (‰)
-11
3
CTD X8 Ovis M2
-10 δ13 C VPDB (‰)
-10 δ 13 C VPDB (‰)
-9
2
δ18 O VPDB (‰)
3
CTD Y4 Ovis M2
δ18 O VPDB (‰)
-9
5
0
dist ance au collet (mm) 18
Fig. 215 : Variation de la composition isotopique en oxygène (δ O ; cercles blancs) et en carbone (δ13C ; cercles noirs) du carbonate de l’émail dentaire tout au long de la M2 des moutons de La Citadelle
150 150
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
3
CTD Y4 Ovis M2
2
0 -1 -2
CTD X8 Ovis M2 18 δ O VPDB ‰
1
-3
CTD O22 Ovis M2 CTD W99 Ovis M2 CTD O19 Ovis M2 CTD X12 Ovis M2 CTD Z6 Ovis M2 CTD W13 Ovis M2
-4 35 30 25 20 15 10
5
0
distance au collet (en mm)
3
1 0 -1 -2
18 δ O VPDB ‰
2 CTD Y4 Ovis M2 CTD O22 Ovis M2 CTD W99 Ovis M2 CTD O19 Ovis M2
-3 -4 35 30 25 20 15 10
5
0
distance au collet (en mm)
3
1 0 -1 -2
18 δ O VPDB ‰
2 CTD X8 Ovis M2 CTD X12 Ovis M2 CTD Z6 Ovis M2
-3 -4 35 30 25 20 15 10
5
0
distance au collet (en mm) Les valeurs maximales mesurées ou estimées sont marquées d’un triangle
Fig. 216 : Comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) de l’émail dentaire, tout au long des deuxièmes molaires (M2) des moutons de La Citadelle
cyclique, correspondant selon toute probabilité au cycle saisonnier, les variations étant liées à celles des températures. Quatre des individus analysés ont livré la même séquence du cycle saisonnier, hiver-printemps-été, dans la couronne de leur M2 (à partir du collet) dans la même partie de la dent. Pour d’autres individus, dont l’enregistrement est en partie tronqué la lecture des variations est plus délicate et une certaine variabilité apparaît dans le calage du cycle saisonnier avec la croissance dentaire (Fig.216). Pour les individus, « CTD O22 », dont la couronne est plus courte en raison de l’âge et de l’usure, et « CTD W99 », les maxima sont atteints dans la couronne de leur M2 entre 10 et 5 mm à partir du collet et les minima entre 20 et 15 mm. Pour «CTD Y4 » et « CTD O19 », leur enregistrement n’est
L’homogénéité de ces valeurs pour l’ensemble des individus, indique qu’ils ont consommés le même type de plantes au même moment de l’année, les valeurs de δ13C les plus hautes correspondant aux valeurs de δ18O les plus élevées et suggère qu’ils ont potentiellement fréquenté des zones de pâturage répondant aux mêmes conditions environnementales (variation du cortège de plantes et/ou variation dans la composition isotopique en carbone des plantes, en fonction des saisons). La comparaison inter-individuelle de la variation intradentaire de la composition isotopique en δ18O de l’émail dentaire, tout au long de la couronne de la M2 de chaque individu, permet de mettre en évidence une variation
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pas complet dans le bas de la dent (échantillonnage). Néanmoins, ils enregistrent leurs minima entre 18 et 12 mm, ce qui les rapproche de « CTD O22 » et de « CTD W99 ». On peut estimer qu’ils ont enregistré leur maxima entre 10 et 5 mm à partir du collet. Ces quatre individus ayant enregistré la séquence hiver-printemps-été entre 20 et 10 mm dans leur couronne de leur M2, à partir du collet, on peut considérer qu’ils sont nés à la même saison. Pour « CTD X8 », les maxima sont enregistrés dans la couronne de la M2 entre 15 et 8 mm à partir du collet et les minima aux alentours de 25 mm (Fig.216). Cet individu étant âgé de 2 ans environ, son signal est peu tronqué dans sa partie haute : les minima étant enregistrés aux alentours de 25 mm suggèrent qu’il a enregistré d’abord la fin de l’hiver/début printemps puis été et le début de l’automne. Pour les individus « CTD X12 » et « CTD Z6 », leur enregistrement est tronqué dans la partie supérieure de la dent (usure ou zone non échantillonnée). Les maxima sont néanmoins atteints dans la couronne de leur M2 autour de 15 mm à partir du collet, ce qui les rapprocherait de « CTD X8 ». On peut estimer qu’ils ont enregistré leurs valeurs basses du δ18O dans la couronne entre 25 et 20 mm à partir du collet. Ces individus ont donc enregistré d’abord la fin de l’hiver/début printemps puis l’été et début automne entre 25 et 5 mm dans leur couronne, à partir du collet. Quant à « CTD W13 » malgré l’atténuation de la lisibilité des variations, les minima sont atteints autours de 25 mm et les maxima entre 10 et 5 mm. La séquence enregistrée correspond aussi à hiver-printemps-été. Mais il est difficile d’interpréter ses variations puisqu’il enregistre ses minima autour de 25 mm, ce qui le rapprocherait de « CTD X8 », mais ses maxima entre 10 et 5 mm, ce qui le rapprocherait là plutôt de « CTD Y4 » et « CTD O19 ». Bien que la différence d’échantillonnage empêche d’aller plus avant dans notre interprétation, on peut néanmoins estimer qu’il n’est pas né à une période différente des autres individus.
4.4.1.2 De la saisonnalité à la saison des naissances : confrontation des données de La Citadelle au référentiel isotopique actuel En confrontant les résultats de La Citadelle à ceux des brebis actuelles, pour lesquelles le mois de naissance est connu avec précision, nous pouvons proposer des hypothèses sur la saison des mises bas à La Citadelle. Un décalage ayant été observé entre certains individus de La Citadelle, nous avons choisi de les présenter de manière globale puis de les analyser en détail séparément, par groupe. Pour les moutons de La Citadelle, nous nous appuyons sur l’analyse effectuée précédemment, notamment pour celle des enregistrements en partie tronqués. Leur présence nous incite à être prudents dans notre interprétation. Si l’on compare les moutons de La Citadelle avec les brebis actuelles nées en fin janvier-début février, on constate que certains individus ont enregistré durant la croissance de leur dent, la même séquence du cycle saisonnier, hiverprintemps-été, dans la même partie de la couronne, entre 25 mm et 5 mm, à partir du collet. Il s’agit des individus « CTD Y4 », « CTD O22 », « CTD W99 » et « CTD O19 », chez qui le signal est particulièrement bien calé par rapport à celui des brebis actuelles nées en hiver : les minima sont enregistrés entre 20 et 12 mm et les maxima aux alentours de 5 mm dans leur M2 (Fig.217). Chez « CTD X8 », « CTD X12 » et « CTD Z6 », qui ont enregistré la séquence fin hiver/début printemps-été-début automne, les valeurs basses sont atteintes un peu plus haut dans la couronne, aux alentours de 25 mm, et les maxima entre 10 mm et 5 mm (à partir du collet) ce qui indique qu’ils sont vraisemblablement nés un peu plus tard que les individus du référentiel nés fin janvier/début février (Fig.217). En revanche, la séquence du cycle saisonnier se trouve décalé avec celui des brebis nées en septembre, qui ont, elles, enregistré durant la croissance de leur dent, entre 25 et 5 mm, d’abord la fin de l’été-début automne puis hiver et printemps. L’opposition de la séquence enregistrée est très nette entre les individus de La Citadelle « CTD X8 », « CTD X12 » et « CTD Z6 » et les brebis actuelles nés en fin d’été (Fig.218) : ils enregistrent leurs minima quand les valeurs du δ18O des individus du référentiel sont les plus hautes et leurs maxima au moment où les valeurs sont les plus basses chez les brebis actuelles. Quant à « CTD W13 », ses variations se rapprochent davantage de celles des brebis nées fin janvierdébut février.
Il est peu probable que cet écart corresponde à une variabilité dans le calendrier de développement dentaire, qui est, pour la M2 de la même espèce, peu marquée, même pour des individus actuels de race améliorée (cf. Partie 1, 3.3.3). Cette différence pourrait indiquer un léger décalage dans la saison des naissances, les individus « CTD X8 », « CTD X12 » et « CTD Z6 », qui ont enregistré leurs maxima du δ18O un peu plus haut dans la couronne de leur M2, seraient vraisemblablement nés un peu plus tard que les autres moutons analysés. L’image obtenue à la Citadelle reste celle d’une saisonnalité des naissances marquée, regroupées au même moment de l’année (un seul pic défini à partir de ces 8 individus) avec un léger étalement. Ce décalage est néanmoins de faible amplitude (entre 5 et 3 mm pour les maxima et entre 8 et 5 mm pour les minima) et difficile à quantifier de manière plus précise à partir de ces effectifs. La comparaison avec le corpus de données isotopiques de brebis actuelles, devrait contribuer à une meilleure lecture de ces données.
Certains moutons de La Citadelle ont enregistré le même signal dans la même partie de la couronne de la même dent que les brebis nées en fin janvier-début février, il est fort probable que ces derniers soient nés à la même période qu’elles : au milieu de l’hiver, et ceux qui ont enregistré une séquence proche mais légèrement décalée, avec des maxima atteints un peu plus haut dans leur couronne, sont vraisemblablement nés plus tard.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
3 2 1 CTD Y4 Ovis M2
-2 -3 -4
18
-1
δ O VPDB ‰
0
-5
CTD O22 Ovis M2 CTD W99 Ovis M2 CTD O19 Ovis M2 Ovis 0522 M2 né mi-septembre Ovis 0562 M2 né mi-septembre
-6 -7 -8 35
30
25
20
15
10
5
0
distance au collet (en mm)
A – Premier groupe de moutons identifiés de La Citadelle 3 2 1 -1 -2 -3 -4 -5
18 δ O VPDB ‰
0 CTD X8 Ovis M2 CTD X12 Ovis M2 CTD Z6 Ovis M2 Ovis 0522 M2 né mi-septembre Ovis 0562 M2 né mi-septembre
-6 -7 -8 35
30
25
20
15
10
5
0
distance au collet (en mm)
B – Deuxième groupe de moutons identifiés de La Citadelle M2 = deuxième molaire inférieure Les triangles permettent de localiser les maxima respectifs des individus de La Citadelle et les losanges ceux des brebis actuelles : les losanges noirs correspondent à celles nées en fin d’été-début automne et les losanges gris à celles nées en hiver, laissés comme repère (leurs séquences ne sont pas représentées sur le graphique).
Fig. 218 : Comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) du carbonate de l’émail dentaire des M2 entre les moutons de La Citadelle et les brebis actuelles nées en fin d’été
A la variabilité inter-individuelle et interraciale 20 près dans les processus de développement dentaire et de minéralisation, on peut donc considérer que la saison de naissance des moutons de La Citadelle « CTD Y4 », « CTD O22 », « CTD W99 » et « CTD O19 » est similaire à celles des brebis nées fin janvier- début février. Les individus « CTD X8 », « CTD X12 » et « CTD Z6 » sont vraisemblablement nés un peu plus tard que les autres moutons de La Citadelle et du référentiel nés en hiver mais avant les brebis actuelles nées an automne : ayant enregistré la séquence fin hiver/début printemps-été-début automne (ce qui les rapproche davantage
des brebis nées en hiver que de celles nées en automne), on peut estimer qu’ils sont nés plutôt à la fin de l’hiver ou au début du printemps. « CTD W13 » évoque quant à lui davantage une naissance d’hiver. A la vue de ces résultats, la majorité des individus de La Citadelle étant nés entre le milieu et la fin de l’hiver, et pour certains entre la fin de l’hiver et le tout début du printemps, la période des mises bas estimée et retenue pour nos hypothèses, est février-mars.
La période des mises bas étant connue et les âges d’abattage estimés avec précision, il est possible de connaître la saison à laquelle ils ont été effectués. Nous avons ainsi pu répartir les âges de mortalité, établis précédemment à partir de la hauteur des 23 D4 inférieures (Fig.195) de moutons et de chèvres en distinguant les abattages intervenus dans la première année (individus de la naissance à 11 mois) et dans la deuxième année (individus entre 12 et 22 mois) à partir des mois de naissance février-mars. Une D4 inférieure, non usée mais non mesurable, attribuée à la classe d’âge 0-2 mois a été décomptée.
4.4.2 Saisonnalité des abattages et hypothèses sur la saison d’occupation du site de La Citadelle
20
Aucun écart n’a été observé au niveau des stades d’éruption ni d’usure dentaires entre les individus du référentiel et ceux des sites archéologiques. Néanmoins, nous avons constaté précédemment (cf. Partie 1, 3.3.3) que les brebis de Carmejane pouvaient former leurs molaires plus ou moins tôt, plus particulièrement pour leur M3. Si l’on émet l’hypothèse que les individus actuels ont un calendrier dentaire plus précoce, même pour leur M2, que celui des individus archéologiques (les moutons de La Citadelle auraient alors formé leur dent plus tard), pour que les individus enregistrent le même signal au même stade de croissance dentaire il aurait fallu que les individus de La Citadelle soient nés plus tôt, soit au tout début de l’hiver : ce qui constitue une hypothèse plus improbable que la précédente, d’après les exemples dont nous disposons sur la saison des naissances des caprinés sauvages et ceux issus d’élevages extensifs de Méditerranée occidentale (cf. Partie 1, chap. 2.2)
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Afin d’aborder la saisonnalité des abattages, nous avons indiqué, dans une première figure (Fig.219), tous les individus (N=24), moutons et chèvres séparés, pour chaque
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janv
mises bas févr mars
avril
mai
période représentée, au mois près (exemple : pour un âge de 12 mois, février et mars sont retenus).
juin
juil
août
lutte sept oct
nov
Chèvres abattues dans la 1ère année
Chèvres abattues dans la 2ème année
Moutons abattus dans la 1ère année
Moutons abattus dans la 2ème année
déc
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Fig. 219 : Saisonnalité des abattages d’après les âges de mortalité, estimés avec précision (Hauteurs des D4 inf.) et répartis à partir de la saison des naissances, des caprinés domestiques de La Citadelle
Phases physiologiques
saison des abattages
Caprinés domestiques
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
Chute des D4
sept
oct
nov Ovis
déc
oct
nov
déc
Capra
2ème année 1ère année mises bas lutte lactation
Hypothèse sur la période d'occupation
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
Fig. 220 : Saison d’abattages des moutons et des chèvres, conduite des troupeaux et hypothèse sur la période d’occupation du site de La Citadelle
Sur le site de La Citadelle, les abattages sont plus nombreux (9) entre la fin de l’été et l’automne, correspondant aux jeunes ovins (8-9 mois) et aux chèvres jeunes adultes (19 mois). Un deuxième pic se distingue aux alentours du printemps (mars-avril), il s’agit de quelques très jeunes agneaux ou chevreaux (consommation et mortalité infantile) et principalement des jeunes adultes ovins et caprins âgés aux alentours de 12-14 mois (10). Un troisième pic, possible mais moins net, apparaît en été, ce sont de jeunes ovins de 56 mois (tardons) et de jeunes adultes de 16 mois (5). Bien que dans le détail il soit possible de distinguer quelques pics, au printemps, en été et à l’automne, néanmoins difficiles à définir plus précisément à partir d’effectifs encore insuffisants (24), l’impression générale, à partir de ces seuls individus abattus durant les deux premières années (auxquels il faudrait pouvoir ajouter les adultes), est que les abattages étaient effectués régulièrement en fonction des besoins alimentaires et de la régulation du troupeau. Rappelons que les moutons sont majoritairement abattus vers 6-9 mois, pour la consommation de viande tendre (tris et abattages des jeunes excédentaires, vraisemblablement des mâles), puis entre 12 et 16 mois et les chèvres essentiellement entre 12 et 19 mois (aucun abattage de jeunes caprins de moins d’un an n’a été identifié), individus abattus au maximum de leur rendement carné, correspondant vraisemblablement à des mâles et aux brebis et aux chèvres non prégnantes (donc là encore régulation).
Dans la figure 220, nous avons ensuite signalé uniquement la présence ou l’absence d’une période d’abattage, quelque soit le nombre de dents observées par mois, en cumulant les données fournies par les moutons et les chèvres, réparties à partir de la période de naissances (février-mars). Les abattages ne se répartissent pas tout au long de l’année mais seulement entre février et octobre, la période hivernale n’apparaît pas. Le site serait alors occupé de manière saisonnière. Si l’on confronte ces résultats avec les âges d’abattage des bovins, en partant du postulat de vêlages printaniers (marsavril) d’après les caractéristiques physiologiques de ces animaux (cf. Partie 1, chap. 2.2), les périodes représentées sont l’été (jeune adulte de 15 mois) et l’automne (jeunes abattus vers 7 mois et adulte de 18 mois). Les suinés pouvant avoir plusieurs portées par an (au début du printemps, au début de l’été et à l’automne), les possibilités de saison des abattages sont multiples. Néanmoins, mis à part dans le cas de naissances en juin (individus de 6 mois abattus en décembre), les hypothèses de répartition des âges de mortalité des suinés à partir des autres saisons de mises bas potentielles indiquent que les abattages (effectués à 6, 12 et 17 mois) sont tous intervenus entre février et octobre. La période de lactation a également été estimée et replacée par rapport au cycle saisonnier (Fig.220) : elle débute au moment des agnelages et biquetages, entre février et mars,
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les brebis pouvant produire du lait pendant 6 mois et les chèvres 8 mois environ (Toussaint 2001a, 2001b ; cf. Partie 1, chap. 3.2.1). Par conséquent, les groupes humains de La Citadelle pouvaient exploiter le lait pendant la plus grande partie voire durant toute la durée de l’occupation. D’après la situation de perchement du site, l’environnement et les données archéologiques indiquant des occupations courtes et successives, les archéologues ont supposé un fonctionnement particulier du site (D’Anna 1989, 1990) : l’hypothèse d’une occupation saisonnière, mise en évidence par la saisonnalité des naissances et des abattages, peut donc être envisagée pour le site de La Citadelle. Il a vraisemblablement été utilisé régulièrement de la fin de l’hiver (février-mars) jusqu’à l’automne et a potentiellement fonctionné comme un site d’estive ou d’estivage. Quelle que soit le type de mobilité choisi, à plus ou moins longue distance, cette occupation saisonnière de La Citadelle implique le déplacement régulier des groupes humains avec leurs troupeaux, qui passaient l’hiver en d’autres lieux.
indique une mortalité infantile réduite. L’ensemble des modalités de gestion des troupeaux montre nettement la maîtrise des techniques et des pratiques d’élevage, la mixité des cheptels permettant d’assurer la diversité des productions et de se garantir contre d’éventuelles difficultés, sécheresse ou épizooties par exemple. Pour les moutons et les chèvres, la nécessité d’un apport régulier de bêtes pour garantir la pérennité du troupeau pourrait traduire la pratique de l’allotement, envisagée dans le sud-est de la France dès le début du Néolithique (Helmer et al. 2005). Les animaux de La Citadelle ne seraient qu’un lot d’un troupeau plus grand ou géré collectivement pour le renouvellement, élevé ailleurs. Le site de La Citadelle se caractérise par des occupations courtes et successives (D’Anna 1989, 1990) et fort probablement saisonnières : d’après la saison des naissances et des abattages, il aurait été régulièrement occupé de la fin de l’hiver-début printemps (février-mars) jusqu’au début de l’automne (octobre). La mobilité des troupeaux et des hommes semble donc effective à la fin du Néolithique final Couronnien. L’occupation des lieux qui inclue la période estivale (de juin à septembre) suggère la possibilité de déplacements effectués pour la recherche de pâturages, potentiellement disponibles dans l’environnement proche (D’Anna 1989). Le site de La Citadelle soulève la question de l’organisation des habitats couronniens mais également des territoires et des groupes humains : il témoigne de l’existence, durant cette période néolithique, de sites temporaires situés en basse Provence occidentale, occupés de manière saisonnière (estive ou estivage ?), et celle de groupes mobiles, relativement autonomes, du point de vue de la gestion et de l’exploitation de leurs troupeaux. Pourrait-il s’agir d’un groupe ayant pour fonction de s’occuper des troupeaux, que l’on appelle aujourd’hui « berger », comme le propose D. Helmer (Helmer et al. 2005b), ou de petits groupes véritablement autonomes ? La courbe de survie du petit bétail suggère que l’autarcie est peu probable pour la pérennité du troupeau mais il est difficile de trancher véritablement. La comparaison avec d’autres sites couronniens et néolithiques sub-contemporains devrait permettre d’émettre des hypothèses à ce sujet. Bien qu’occupé de manière temporaire, l’abondance du mobilier archéologique et de la faune, les structures domestiques et d’habitat ainsi que l’enceinte (D’Anna 1989, 1990), montrent que le site diffère clairement d’un simple campement, et qu’au contraire, il a fait l’objet d’un certain investissement, notamment pour la zone d’habitation : il s’agit d’un habitat occupé plusieurs mois par an (potentiellement 9 mois sur 12), sur lequel on revient régulièrement, et utilisé dans la durée. La présence d’une enceinte, utile pour le parcage mais non nécessaire, pourrait traduire également la volonté de marquer un espace pastoral bien particulier, marqueur visuel (pour les autres groupes humains ?) pouvant faciliter les déplacements réguliers vers ce même lieu chaque année.
4.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de La Citadelle L’économie animale des hommes de La Citadelle a pu être caractérisée à partir de nombreux paramètres : spectre faunique, composition des troupeaux, part respective des caprinés domestiques et des bovins dans l’alimentation, exploitation des produits, courbes de survie, saisonnalité des naissances et des abattages. Ils nous permettent de considérer les groupes humains de la Citadelle comme des éleveurs relativement autonomes (système économique autosuffisant pour l’alimentation humaine et viabilité du troupeau). Ils possèdent un troupeau de moutons et de chèvres, qu’ils exploitent de manière intensive (viande, lait, toisons), tout assurant son renouvellement, sans accroître la population, et quelques bovins. Ces derniers sont exploités essentiellement pour le lait, leur viande étant régulièrement consommée (jeunes excédentaires et vieilles bêtes), mais les abattages effectués de manière à conserver une forte démographie au troupeau. Les bœufs sont surtout gardés en vie pour les produits (lait) et les services fournis (traction, portage). Ils ont pu être employés pour les travaux agricoles et pour le transport lors des déplacements, utilisation de sa force visiblement régulière (tout au long de la vie de l’animal) plutôt qu’intensive comme en témoigne les quelques pathologies osseuses. Une certaine complémentarité apparaît ainsi entre les troupeaux ovins, caprins et bovins, au niveau des productions de viande et de lait et des produits plus spécifiques non alimentaires (toisons et force). Les suinés (chassés et ou élevés), pouvaient fournir un apport de viande et de graisse, et la chasse au petit gibier, comme le lapin, un complément alimentaire. Les analyses isotopiques suggèrent que les naissances des caprinés domestiques avaient lieu entre le milieu de l’hiver et le début du printemps (Févriermars), vraisemblablement sur le site. La faible représentation des très jeunes bêtes, non liée à un biais taphonomique,
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Chapitre 5. LA FARE (Forcalquier, Alpes-deHaute-Provence)
5.1.2 Localisation et nature du site Le site de plein air de La Fare à Forcalquier dans les Alpesde-Haute-Provence est un établissement perché sur un grand éperon de molasse miocène de 2 km de long pour 200 à 300 m de largeur qui domine les vallées voisines de près de 100 m et qui culmine à 620 m d'altitude (Lemercier et al. 2004b). Des escarpements et petites falaises de 3 à 5 m de hauteur font des talus une défense naturelle à l’extrémité du plateau. Le site, localisé près du village de Pierrerue, est distant d’environ 80 km de Marseille et 40 km de Digne (Fig.221).
5.1 Un site perché sur un grand éperon de la région de Forcalquier à la fin du Néolithique De 1992 à 1999, les fouilles du site de La Fare à Forcalquier, étendues sur 3000 m2 environ (communication O. Lemercier), ont permis de mettre en évidence de nombreuses structures témoignant de deux occupations de la fin du Néolithique. Les principaux résultats des campagnes de 1991 à 1993 ont été présentés lors des 1ères Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente à Valence en 1994 (Lemercier et Müller 1999) et une révision chronoculturelle du site a été proposée en 2002 à la vue des résultats de 1995 à 1999 et des premières études réalisées sur le mobilier, lors des 5èmes Rencontres Méridionales de Préhistoire Récente (Lemercier et al. 2004a). 5.1.1 Historique des recherches Connu depuis le début du XXème siècle par les archéologues locaux, comme en témoignent les quelques objets déposés au Musée de Cucuron (Vaucluse), les notes de M. Deydier et la première mention dans une publication archéologique en 1924 par V. Cotte, le site de La Fare (Forcalquier, Alpes-deHaute-Provence) n’a pourtant fait l’objet que de ramassages sporadiques de mobilier archéologique jusqu’au début des années 80. A la suite d’une destruction partielle en 1984 par l’implantation d’un réservoir d’irrigation, un premier sondage a été effectué en 1987 par A. Müller. Il a permis de démontrer la qualité et l’abondance des vestiges conservés sur le site et d’évaluer l’impact de la construction d’un second réservoir. Des fouilles de sauvetage sont réalisées en 1991-1992 sous la direction d’O. Lemercier et A. Müller, à la suite desquelles plusieurs campagnes de fouille programmée sont organisées sur les terrains adjacents en 1993 puis de 1995 à 1999 sous la direction d’A. Müller, O. Lemercier et R. Furestier. Les résultats, présentés dans les rapports d’opération (Müller et Lemercier 1991, 1992, 1993 ; Müller et al. 1998, 1999a, 1999b), diffusés dans les Bilans Scientifiques de la région PACA, ont régulièrement fait l’objet de communications dans des colloques et congrès, aujourd’hui publiés (Lemercier et al. 1998 ; Lemercier et Müller 1999 ; Lemercier et al. 2004b). Plusieurs articles d’information relatent également la fouille de la sépulture individuelle à mobilier campaniforme (Lemercier 1998a, 1998b, 2002 ; Lemercier et al. 1998 ; Lemercier, Furestier, Müller et al. sous presse ; Müller et Lemercier 1994). La présentation du site et la description du mobilier archéologique et des structures s’appuient sur l’ensemble de ces documents. Des études de mobiliers, entreprises dans le cadre de travaux universitaires ces dernières années, ont permis d’avancer dans l’interprétation des deux principales phases d’occupation du site reconnues pour la fin du Néolithique : D. Loirat (1997) fait un premier travail sur la faune de la structure 7, R. Khedhaier (1999) réalise une analyse tracéologique lithique, J. Cauliez (2001) étudie la céramique du silo 1, puis d’autres structures de la seconde phase d’occupation (2002) et intègre le site à son corpus de thèse de doctorat, C. Piatscheck (2004, 2005) travaille sur l’industrie lithique des deux phases d’occupation et M. Labille (2008) a entrepris une étude du torchis.
Fig. 221 : Localisation du site de La Fare (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence)
En situation de « perchement » absolu, il est implanté dans un secteur de passage entre la moyenne vallée de la Durance et celle du Calavon qui rejoint les plaines rhodaniennes par le pied nord du Lubéron (Fig.222). Cette implantation particulière est renforcée par la forme de l’éperon lui-même, remarquable dans le paysage, véritable promontoire qui attire le regard et se détache sur la montagne de Lure distante d’une vingtaine de kilomètres. Un second éperon, jumeau et parallèle « La Bombardière », sur l’autre rive de la vallée de la Leche, a également livré des vestiges du Néolithique final. Le site de La Fare a été occupé successivement à la fin du Néolithique, à l’Age du Bronze, à l’âge du Fer et pendant l’Antiquité. Les occupations de la fin du Néolithique ont été reconnues sur plusieurs milliers de mètres carrés au sommet de l’éperon. La zone fouillée concerne une partie de ce vaste ensemble (soit 3000 m2), à l’extrémité de l’éperon, bien détachée à cette époque néolithique par la présence d’un vallon (actuellement comblé) qui entaille sa bordure ouest à cent mètres du sommet. Comme de nombreux site de plein air de hauteur, le site de La Fare a subi les effets de l’érosion. Seules les structures en creux (fosses, tranchées, fossés, trous de poteaux etc.) ont été conservées, le niveau d’ouverture initial ayant le plus souvent disparu. Certains indices géoarchéologiques et la nature de plusieurs structures anthropiques indiquent cependant que le recouvrement initial était vraisemblablement de faible épaisseur.
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(Photo A. Müller)
Fig. 222 : Topographie, implantation archéologique et vue générale de l’éperon de La Fare (d’après Lemercier et al. 2004b)
La partie sud du site a également été perturbée par les implantations protohistoriques et antiques. Néanmoins, la partie sommitale du plateau, exempte de structures récentes, a conservé l’intégralité des structures de la fin du Néolithique. Les méthodes de fouilles (identification des structures en creux, décapage manuel des structures, relevés, tamisage) permettent de considérer le ramassage des restes osseux très satisfaisant, même ceux de petite taille, et les informations sur la position des os au moment de leur découverte comme complètes (connexion, amas, fracturation sur place). Parmi les 300 structures environ mis au jour, 108 ont livré des restes fauniques parmi lesquelles 26 attribuées à la première occupation, et 27 à la seconde, font l’objet de notre étude, soit presque la moitié de la faune. Les campagnes de fouilles de 1991 à 1999 ont révélé des structures, notamment une enceinte en fossé, une sépulture individuelle à vase campaniforme et des structures « en faisceau », d’un type jusque là inédit en Provence. Le site de La Fare est, par ailleurs, le principal site de la fin du Néolithique fouillé dans le secteur, à proximité des importants gîtes de silex oligocène du bassin de Forcalquier. L’observation des structures, nature, localisation et recoupement, et du mobilier archéologique a permis de distinguer deux occupations : la première peut être attribuée à la charnière entre le quatrième et le troisième millénaire et rapprochée du Néolithique final de la basse et moyenne Provence (apparenté Couronnien) et la seconde datée du milieu du troisième millénaire et rattachée au groupe RhôneOuvèze (Fig.223).
5.2 La première phase d’occupation (charnière Quatrième/Troisième millénaire) 5.2.1 Présentation, structures et mobilier 5.2.1.1 Les structures La première occupation de l’extrémité de l’éperon correspond à un vaste espace structuré par deux enceintes qui ont connu plusieurs états d’aménagement et de transformation. Dans un premier temps fossoyées et renforcées de murs, ces enceintes sont ensuite systématiquement rebouchées et remplacées par de fortes
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palissades percées de portes complexes dont le caractère fortifié semble évident (Fig.224). Bien que d’un plan identique au précédent, le second état devait présenter un aspect très différent. La surface de l'occupation de la phase 1, selon les tranchées et les sondages exploratoires, est estimée à un minimum de 2 hectares (20000 m2). La disposition des deux enceintes montre une fermeture presque complète de la partie sommitale de l’éperon. La première enceinte barre grossièrement le plateau, à une cinquantaine de mètres de son extrémité. Elle est constituée d’une série de tronçons de fossés peu profonds, ménageant des zones de passage. Suivi sur plus de 100 mètres et large de 2 à 3 mètres, le fossé n’est conservé que sur 30 cm à 1 m 20 de profondeur mais des vestiges, effondrés à l’intérieur, montrent qu’il devait être bordé par un mur. La seconde enceinte, appuyée sur la première, se situe dans la partie occidentale du site et se développe vers le sud. Constituée elle aussi de tronçons de fossé, elle est doublée à l’intérieur par une triple palissade dont il reste les traces. Elle a malheureusement était détruite dans sa partie sud par les occupations protohistoriques et antiques puis par les constructions récentes. Quatre zones de passage à travers cette enceinte ont pu être mises en évidence par l’observation d’une série d’aménagements dans sa partie conservée. L’un de ces aménagements, décalé un peu vers l’est par rapport à l’axe du plateau, se compose de tranchées d’implantation de palissade. Il s’étend sur plus de 200 m2 et correspond vraisemblablement à un système de porte monumentale. A l’intérieur de ces enceintes de nombreuses structures ont été conservées. Dans l’enceinte sud, plusieurs fosses et d’autres structures non directement liées à l’enceinte, ont été mises au jour. Les deux principales se composent d’une grande excavation réalisée par le creusement de plusieurs cuvettes qui se recoupent. L’une d’entre elles présente des niveaux horizontaux de blocs de pierre et de bûches carbonisées correspondant à des vestiges de construction.
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Fig. 223 : Plan et localisation des structures des deux phases d’occupation du Néolithique final du site de La Fare (d’après Lemercier et al. 2004b).
Fig. 224 : Plan et localisation des structures de la première phase d’occupation du Néolithique final du site de La Fare (d’après Lemercier et al. 2004b)
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A l’intérieur de l’enceinte principale, dans la partie centrale du plateau, une série de fosses et deux ensembles de structures sont contemporains à l’enceinte. Il s’agit de plusieurs tranchées disposées en faisceaux (pointes vers le sud, vers l’enceinte) qui ont été fouillées sur plus de 25 mètres de longueur et se poursuivent vers le nord du plateau, à l’extérieur du décapage. Les tranchées qui composent ces structures sont irrégulières et comprennent de nombreux calages de poteaux. Leur remplissage a livré un mobilier très abondant, souvent fragmenté et dominé par des fragments de torchis brûlés, parfois de grande taille (pluridécimétriques). Ils présentent des empreintes de clayonnage et des surfaces lissées. Ces longues structures excavées semblent correspondre aux fondations de grandes structures de bois et de terre dont la nature et la fonction restent encore à préciser.
contenus dans des fragments de torchis mis au jour à proximité de l’élément de tribulum, dans les structures « en faisceaux » de la première occupation, qui présentent une morphologie correspondant à des céréales dépiquées au tribulum. Ces découvertes constituent les traces les plus anciennes de cette activité agricole en Europe occidentale jusque là localisées en Espagne et datées de l’Age du Bronze. Rattachées aux structures linéaires de la phase ancienne d’occupation du site, elles relancent le débat concernant la diffusion de cette technique agricole originaire du ProcheOrient (Khedhaier et al. 2003). L’industrie lithique polie a été récoltée pour plus de la moitié en surface, les objets découverts en stratigraphie proviennent des fossés d’enceinte et des grandes structures excavées de la phase ancienne d’occupation. Ils ont été réalisés en majorité dans des roches de type métabasite à glaucophane, éclogite et d’autres roches vertes (serpentinites notamment) que l’on trouve dans les alluvions de la Durance, située à une quinzaine de km au sud-est du site. On dénombre 65 objets cassés répartis équitablement entre les fragments de talon, de tranchant et de corps et 24 lames entières ou juste ébréchées correspondant, selon la typologie conventionnelle, à 14 haches, 7 herminettes et 4 marteaux. Les lames ont des formes générales variées avec une prédominance pour la forme trapézoïdale. Ces objets sont de petite taille, la plupart ont une longueur comprise entre 35 mm et 65 mm, seuls cinq font plus de 73 mm (haches, marteaux et deux ébauches). L’épaisseur mésiale se situe entre 7 et 29 mm et la largeur distale entre 35 et 65 mm. Le trop faible effectif d’outils déterminés ne permet pas d’attribuer de critères précis en fonction des types. L’industrie sur matières dures animales se compose de 134 outils étudiés, correspondant à des petits modules, confectionnés avec un investissement technique relativement faible. Les supports sont des esquilles et des os fendus réalisés majoritairement sur des ossements d’animaux domestiques (essentiellement des caprinés domestiques et pour les objets tranchants, le bœuf) et parfois de lapin et de cervidés. Ce sont à plus de 80 % des objets perforants et des biseaux pour le reste. Les autres types d’objets sont rares. Plus de 70 objets proviennent de la première phase d’occupation : objets perforants sur os entiers (tibias de caprinés et de lapin), pointes sur esquilles peu ou pas régularisées et doubles pointes et objets biseautés sur os entiers ou sur baguettes, généralement tranchants et robustes. Les éléments de parures, bien représentés et très diversifiés, sont attribués pour la plupart à la première phase d’occupation et proviennent des fossés d’enceinte, des grandes structures excavées et des structures en tranchées. On distingue une grande variété de perles : perles discoïdes en roche grise ou verte non déterminée, une perle sphérique en roche verte, une perle en forme de griffe ou de crochet en roche verte, des perles en os mais aussi des pendeloques : une à encoche en cristal de roche, une perforée en quartz hyalin, pendeloques sur canines perforées de chien et de renard, et enfin des coquillages (Columbella rustica et dentalium). Une perle à renflement médian en tôle de cuivre provient du fossé de l’enceinte principale. Plusieurs éléments ne sont pas encore attribués à une des deux phases d’occupations (plusieurs pendeloques, perles segmentées en os dont un de grande taille, une perle à pointe, une à ailette et une coquille de bivalve perforée).
5.2.1.2 Le mobilier archéologique La céramique présente toutes les gammes de vaisselle, des petits récipients aux grandes jarres, de formes généralement simples, dérivées de la sphère et du cylindre, à fonds ronds. Par sa morphologie, les types de préhensions et les rares décors qu’elle présente, elle fait référence au groupe Couronnien de basse et moyenne Provence. Plusieurs éléments, comme la présence de décors incisés fins, de décors incisés de chevrons superposés disposés en épis et des décors de gros pastillage appliqué, renvoient également au groupe du Fraischamp ou à la tradition languedocienne de type Ferrières. L’industrie lithique taillée, abondante, semble conserver certains traits hérités du Néolithique moyen et/ou du Néolithique récent. Le silex oligocène rubané local a été exploité principalement pour la production d’éclats de toutes tailles et généralement débités à la pierre dure. Il provient à plus de 70 % de la vallée du Largues voisine (moins de 10 km à l’ouest de Forcalquier). Ce silex est également connu pour son utilisation dans la chaîne opératoire de production de grandes lames, exportées durant toute la fin du Néolithique (Renault 1998). Ces célèbres grandes lames, débitées pour certaines à la pression sur levier, sont souvent utilisées comme support pour les lames à bords abattus typiques du Néolithique final. Le reste de l’outillage présente une bonne diversité de grattoirs, burins, perçoirs, armatures, majoritairement sur éclats. Les armatures sont généralement foliacées, parfois sublosangiques ou lancéolées, plus rarement pédonculées, et exceptionnellement tranchantes. La retouche ne semble pas être différenciée, et tous les types présentent des niveaux d’investissement divers. Une étude de l’industrie lithique du Néolithique final du sud-est de la France, entreprise dans le cadre d’une thèse de doctorat (Piatschek C. en cours), dans laquelle est inclut le site de La Fare, devrait permettre de mieux caractériser les traditions techniques et la typologie complète de ces outillages. L’analyse tracéologique des pièces lithiques, menée par R. Khedhaier (1999), a permis de révéler la présence d’un fragment mésial de lame en silex oligocène brun rubané portant un lustré très développé sur un des bords, appartenant vraisemblablement à l’occupation ancienne du site. L’examen de cette pièce a mis en évidence une série de stigmates d’usures caractéristiques du travail de dépiquage de la paille à l’aide d’un tribulum. Cette hypothèse fonctionnelle a été confirmée par l’analyse des phytolithes,
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Le matériel de meunerie, fréquent sur le site, a été mis au jour en position de rejet dans les fosses et les comblements des fossés et tranchées de palissades. Il comprend des meules, des molettes et des broyeurs principalement en molasse gréseuse locale mais aussi en matériaux allochtones. L’agriculture est par ailleurs attestée sur le site avec la présence de graines de blé carbonisées, la récolte de glands ainsi que le ramassage de petits fruits (non encore déterminés) semblent faire partie aussi des activités.
ancienne du site, toutes fouillées manuellement, presque toutes entièrement, sauf certaines tranchées de fondation des palissades (S.155, S.187, S.287, et S.292), et qui ont livré un mobilier archéologique varié, abondant et homogène, attribué à la première phase d’occupation (céramique, lithique taillé et poli, outils sur matières dures animales et torchis). Bien que la totalité des structures n’a pas été intégrée à ce travail, soit parce qu’elles ne contenaient pas de faune soit parce qu’elles n’étaient pas attribuables à une phase, les structures les plus importantes et significatives, en terme d’abondance et de pertinence du mobilier (présence d’éléments diagnostics notamment pour la céramique) mais aussi du point de vue de l’organisation du site, ont été étudiées. Seule la structure 8, le grand fossé de l’enceinte principale, dont le remplissage complexe a livré des vestiges archéologiques nombreux, a volontairement été écartée en raison de mélanges entre les deux phases d’occupation, notamment dans les premiers niveaux, et en l’absence d’une étude aboutie de l’ensemble du mobilier. La faune a néanmoins été observée (espèces, parties squelettiques) afin de vérifier que la structure n’a pas fait l’objet d’un rejet différentiel et d’éviter un éventuel biais spatial. Aucune espèce nouvelle n’a été identifiée ni aucun rejet particulier observé, les mêmes taxons domestiques et sauvages apparaissent dans des proportions similaires aux autres structures, les restes sont en revanche très fragmentés. La faune du fossé sera analysée de manière approfondie, mais plus tard, dans le cadre de la monographie du site. Les restes fauniques sont issus de vingt-six structures, attribuées à la première phase d’occupation principalement à partir de la céramique. Ces structures, réparties sur l’ensemble de l’espace fouillé attribué à la phase 1, correspondent majoritairement à des fosses S.38, S.70, S.205, S.228, S.239, S.250, S.261, S.323 et à des fosses silos, S.181, S.182, S.221, S.262 et à des structures linéaires (tranchées de fondation des palissades), S.155, S.187, S.242, S.243, S.243-249, S.249, S.287, S.292 ; des zones d’habitat, S. 6 et S.7, ont été identifiées, on note également un amas empierré, S.163, et un lambeaux de structure S.36. Les caractéristiques des principales structures sont décrites brièvement, afin d’appréhender leurs remplissages et de replacer les ossements dans leur contexte archéologique de découverte. (Fig.225)
Un des intérêts de cette phase d’occupation est le système d’enceintes qui reste sans équivalent en Provence. Les sites couronniens ceinturés de basse et moyenne Provence présentent, quant à eux, systématiquement des aménagements en pierre sèche et non fossoyés. La présence d’enceinte est en revanche comparable et participe au même processus qui semble disparaître dans les phases plus récente du Néolithique final : en effet aucune implantation rhôneouvèze ou campaniforme ne présente, à ce jour, ce type d’aménagement en Provence. Il faut attendre le début du Bronze ancien (Barbelé de tradition campaniforme) pour voir réapparaître des enceintes mais d’un type très différent. L’ensemble du mobilier archéologique permet de rattacher cette occupation à la charnière entre le quatrième et le troisième millénaire (entre le 32e et le 30e siècle avant notre ère). On peut également souligner pour cette phase, une connexion possible entre les céramiques apparentés au style de Ferrières et le secteur géographique des gîtes de silex oligocène du bassin de Forcalquier : deux éléments qui semblent se diffuser du Midi jusque vers le centre-est et l’est de la France et jusqu’en Suisse (Honegger 2002). 5.2.2 Caractérisation de l’assemblage faunique La faune de La Fare a fait l’objet d’un premier travail par D. Loirat (1997) à partir des ossements issus uniquement de la structure 7. Bien que cette structure a livré un échantillon important et significatif avec 5665 restes, les résultats originaux observés au niveau des âges d’abattage, comparés à ceux des autres sites de la fin du Néolithique en Provence (Blaise 2005), nous ont incité, dès le départ, à élargir notre étude aux structures attribuées à la même phase d’occupation afin de tester la représentativité de la série. Dans un souci d’homogénéité de notre analyse dans toutes ces étapes, de la détermination à l’estimation des différents NMI, pour chaque structure, nous avons choisi de réétudier S.7.
Les zones d’habitat : S.6, S.7 S.6 se présente sous la forme d’une excavation peu profonde, organisée à partir d’une série de quatre fosses reliées entre elles. La fouille a permis d’observer la répartition très homogène et très abondante des vestiges archéologiques (céramique, lithique, faune, torchis). Il a été fréquemment noté la présence de vases écrasés sur le sol, de nombreux débris de torchis, le tout mêlé à un sédiment cendreux de consistance variable. La partie nord-est de la fosse présentait des traces de combustion qui ont coloré en ocre rouge la molasse des parois du fond. Elle correspond à une zone d’habitat, dont le schéma d’organisation et de fonctionnement reste encore à être précisé, les études de répartitions et de remontages du mobilier n’étant pas achevées. S.7, vaste structure composée de plusieurs cuvettes creusées dans le substratum, a été en partie détruite par les travaux d’implantation du premier réservoir d’irrigation. Seule la
5.2.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon L’échantillon faunique de la première phase d’occupation comprend 11288 restes dont 3559 déterminés avec précision (31,5 %), 2805 anatomiquement (24,8 %) et 4924 esquilles (43,6 %). Ce qui constitue un échantillon de taille conséquente comparée à celle des autres séries étudiées, issues de sites de plein air du Néolithique dans le sud-est de la France (Annexe VII.1). Echantillon faunique et nature des structures Les ossements proviennent de structures excavées de nature variée, caractéristiques de la structuration de l’occupation
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partie nord de l’aménagement a pu être fouillée, et ses dimensions totales ne sont pas connues. La zone fouillée mesure une dizaine de mètres de longueur dans son axe est/ouest et entre 5 mètres (à l’extrémité est) et 2,5 mètres (à l’extrémité ouest) de longueur nord/sud conservée. Elle a livré un mobilier archéologique très abondant, apparaissant à la fouille sous forme de nappes. La présence de niveaux horizontaux de pierres, de trous de poteaux et d’éléments de bois carbonisés pourrait indiquer qu’il s’agit de la base d’une structure construite. N° S.6 S.7 S.36 S.38 S.70 S.155 S.163 S.181 S.182 S.183 S.187 S.205 S.221 S.228 S.230 S.239 S.242 S.243 S.243 ‐249 S.249 S.250 S.261 S.262 S.287 S.292 S.323 Total
Structures Nature zone d'habitat zone d'habitat lambeaux de structure fosse vaste fosse circulaire tranchées de fondation des palissades amas empierré fosse silo fosse silo amas empierré tranchées de fondation des palissades ensemble de deux fosses fosse silo fosse fosse ovalaire fosse tranchées de fondation des palissades tranchées de fondation des palissades tranchées de fondation des palissades tranchées de fondation des palissades fosse empierrée fosse fosse silo tranchées de fondation des palissades tranchées de fondation des palissades fosse ovalaire 26 structures
notamment). Des phénomènes d’interruption semblent rythmer ces structures tous les 8-9 mètres. S.242, S.243, S.249 ces trois structures linéaires sont des tranchées de base de palissades, approximativement parallèles. S.242, dégagée sur une longueur de 5,30 m, correspond à un tronçon de base d’une palissade conservée sur une profondeur de 0,18 m à 0,20 m pour une largeur de 0,21 m à 0,42 m. Son remplissage varie selon le secteur considéré : par endroit, elle est rempli de blocs et de fragments de torchis et dans d’autres, d’un sédiment de couleur noirâtre. Aucune stratigraphie n’a été distinguée dans les diverses coupes réalisées. La plus grande partie du mobilier repose sur le fond de la tranchée. Le tronçon observé a une forme générale rectiligne, même si par endroits quelques légères sinuosités peuvent être notées sur son tracé, et chaque extrémité se termine par un arrondi. Le matériel recueilli présente une forte fragmentation (taille maximum 10 cm2), la plupart des vestiges sont fracturés et souvent fragilisés. S.243, reconnue sur une longueur de 6,40 m, se compose de deux éléments de fossés interrompus. Le départ de sa partie nord-ouest n’a pas pu être précisé. Le deuxième tronçon est lui aussi incomplet. D’après les coupes, cette structure avait une largeur de 0,38 m à 0,52 m et une profondeur de 0,24 m à 0,32 m. Le comblement, irrégulier, est composé d’amas de blocs puis de sédiment. Vers la fin du tronçon nord, une extension, sur le côté est, était accolée à la tranchée S.243. Elle présentait les caractéristiques d’un aménagement d’un trou de poteau : creusement cylindrique, mobilier disposé à la périphérie de l’excavation et quelques blocs de pierres et de torchis coincés verticalement sur la hauteur. Cette partie reste difficile à interpréter, les trois tranchées ayant tendance à se recouper ou à se confondre en une seule. Le mobilier est relativement abondant. On peut relever la présence d’une sole basilaire de polypode et noter la taille de certains fragments de torchis (plus de 70 fragments dépassent les 20 cm2) et la présence d’empreintes de clayonnage. S.249 est située entre S.242 et S.243, avec lesquelles elle se confond dans la partie médiane. Cette tranchée, dégagée sur 5,60 m de long, a une largeur comprise entre 0,45 m et 0,28 m pour une profondeur de 0,17 m à 0,28m. Elle est en partie comblée par des amas de blocs et d’un sédiment de couleur grisâtre à marron foncé bien visible dans le substrat argilosableux. Elle est sensiblement rectiligne tant au nord qu’au sud. Les vestiges archéologiques recueillis sont moins nombreux que dans les deux autres tranchées. L’ensemble du mobilier est de petite taille particulièrement le torchis dont plus de 80 fragments font moins de 3 cm de long (23 portent des empreintes de clayonnage).
Restes fauniques 238 5665 22 30 1010 607 23 140 221 11 400 33 183 231 64 86 63 297 77 133 29 82 211 805 496 131 11288
Fig. 225 : Nature des structures et répartition des ossements en Nombre Total de Restes de la phase 1
Les grandes structures en tranchées : S.155, S.287, S.292, S.187 ; S.242, S.243, S.249 L’ensemble formé par les structures S.155, S.287, S.292 et S.187 est localisé à l’extrémité nord/est de la zone fouillée et situé à une dizaine de mètres au nord du grand fossé de l’enceinte principale (S.8) et à une vingtaine de mètres du bord nord du plateau. Cet ensemble de quatre tranchées de fondation des palissades disposées en faisceau a une orientation moyenne de 160° nord. Ces structures sont décalées et disposées de manière à occuper la totalité de la surface délimitée par les deux tranchées extérieures. Leur fouille est incomplète, elles se poursuivent en direction du bord nord du plateau. Elles se caractérisent par des surcreusements, dans l’axe de la tranchée, de zones plus profondes et parfois plus larges de tronçons de 1,60 à 1,85 m de longueur, par la présence de structures disposées de manière aléatoire (excavations de type trous de poteau), par l’abondance des fragments de torchis, découverts à l’intérieur des tranchées, qui portent fréquemment des empreintes de clayonnage, par l’accumulation en certains points d’amas de gros blocs de torchis, par l’intense fragmentation du mobilier, par une répartition des vestiges peu significative et à peu près régulière, si l’on considère la répartition spatiale tant sur un plan horizontal que vertical, et enfin par le creusement de la tranchée qui est arrêté dès que le substrat est atteint. (On peut noter les stigmates d’impacts laissés par les outils de creusement sur le fond des tranchées
Les fosses silos : S.181, S.182, S.221, S.262 S.181, de forme circulaire (0,80 m de diamètre et 0,40 m de profondeur), est comblée d’un remplissage hétérogène composé de couches parallèles disposées en biais à partir du bord nord de la structure. Creusée dans le substrat marron clair, cette excavation n’a pas entamé le niveau du substrat jaune clair induré qui lui a servi de fond. L’horizon supérieur est composé d’un amas cendreux de consistance pulvérulente contenant un grand nombre d’objets, principalement de la céramique ; le second, d’un sédiment argilo-sableux de couleur noirâtre, contient du mobilier, très affecté par le fort pendage de ce niveau ; coincé entre le bord supérieur nord et
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le fond de la structure, un amas de sédiment très claire et d’aspect pulvérulent ne contenait aucun mobilier. S.182 est une excavation ovalaire (1,20 x 0,90 m), profonde de 0,25 à 0,35 m, creusée dans le substrat marron clair, le fond s’est arrêté sur un banc de substrat induré jaune clair. Trois niveaux ont été observés : l’horizon supérieur, composé d’un amas cendreux très pulvérulent, contenant un mobilier relativement abondant (lithique, céramique, faune) ; le niveau moyen (0,10 à 0,25 m de profondeur) contenait un mobilier abondant emballé dans un sédiment marron clair (fragment de grosses jarres, matériel lithique, faune) ; un sédiment argilo-sableux relativement compact de 5-6 cm d’épaisseur était disposé à même le fond ; dans cette zone, les restes d’un squelette presque complet d’un chien, disloqué, seules les pattes arrières présentent quelques connexions, ont été découverts. S.221 est une fosse silo de forme ovalaire dont le remplissage se compose d’un sédiment noirâtre. Le mobilier, constitué de nombreux fragments de torchis, est concentré autour d’une pierre disposée verticalement au centre. S.262, fosse/silo de forme ovalaire, se caractérise par une forte densité de vestiges dès les premiers niveaux de surface. Le remplissage se compose d’un sédiment de couleur noirâtre contenant de très nombreux micros charbons et de consistance graisseuse, difficile à fouiller. Le pendage nordest /sud-est affecte la partie supérieur du remplissage, matérialisé par une lentille de couleur plus foncée. Le fond est aménagé en cuvette et contient un gros bloc de calcaire gréseux brisé en deux et posé à plat.
remplissage, dans le niveau supérieur, est composé d’un sédiment de couleur claire contenant peu d’apports anthropiques tandis que le niveau inférieur a fourni un sédiment plus foncé, avec de nombreux objets, des cendres et des charbons, organisés en succession de lits emboîtés, noirâtres, et de consistance plus sableuse. S.239 est une grande fosse (diamètre 0,95 m ; profondeur 0,55 m), creusée dans l’argile marron rouge du substrat, dont le fond, situé au contact du substrat, n’a pas été régularisé. Le sédiment de remplissage, relativement homogène, se distingue peu du sédiment encaissant et contient de petits charbons de bois, de petits nodules d’argile rougie et peu de mobilier. Au centre de la fosse, se distinguent un bloc de calcaire isolé et une lentille cendreuse avec un fort pendage. S.250 est une fosse empierrée tangente à S.236. S.261 est une grande fosse (1,80 m x 1,60 m x P. 0,55 m), probablement réalisée à partir de deux fosses sécantes (S.221 et S.261). Comme dans la structure S.230, deux murs parallèles sont installés dans les deux fosses. Le remplissage se compose d’un premier horizon clair recouvert de blocs en désordre, puis de deux ensembles de couleur grisâtre d’origine cendreuse, qui piège un sédiment homogène contenant un abondant mobilier. Le fond, très irrégulier, qui a entamé le substrat et les parois, est creusé dans le sédiment argilo-sableux. S.323, fosse ovalaire (0,82 m x 0,64 m, profondeur 0,34 m), creusée dans le substrat limono-sableux rougeâtre, présente des caractères d’hydromorphie. Elle appartient au groupe de cinq fosses (318, 319, 320, 323, 324) situé dans le prolongement de S. 314. Elle a livré un mobilier abondant.
Les fosses S.70 est une vaste fosse circulaire de plus de 2,50 m de diamètre et peu profonde (moins d’1 m), au fond plat ; elle présente trois horizons stratigraphiques : un niveau de terre arable (0,50 m), un amas cendreux de couleur grisâtre très pulvérulent contenant des amas blanchâtre et un horizon argilo-sableux contenant des amas d’argile jaunâtre, des zones rubéfiées, des blocs de molasse décomposées par le feu et de rares fragments de calcaire transformés en chaux. Au milieu de cet amas, un mobilier archéologique abondant a été recueilli. On peut souligner la présence de deux fragments de vases polypodes. S.205 est un ensemble de deux fosses, S.205a, conservée sur 0,35 m de profondeur pour un diamètre de 0,85 m et S.205b, conservée sur 0,44 m pour 1,10 m de diamètre. Elles présentent un fond hémisphérique et un remplissage complexe, composé de couches de matériaux divers affectés par de forts pendages. De gros amas de torchis et des plaques portant des traces de clayonnage sont disposés dans la zone de contact des deux fosses. Les fonds sont tapissés d’un sédiment cendreux et charbonneux recouvert de dallettes de petites dimensions (0,10 x 0,12 x 0,07). La disposition des couches montre une dynamique de comblement étalée dans le temps avec peut-être des recreusements. Les vestiges recueillis sont peu nombreux et très fragmentés. S.230, fosse ovalaire (1,05 m x 0,73 m ; profondeur 0,52 m) est recoupée par S.224. Son remplissage diffère de celui de S.224 par les amas de blocs découverts et par l’organisation de la structure. Un mur orienté sud-ouest / nord-est a été aménagé à la limite des deux fosses, sans se prolonger aux delà des deux structures, vraisemblablement pour consolider la paroi nord-ouest lors du creusement de S.224. Le
Spectres fauniques et répartition des ossements par structure Bien que l’échantillon faunique de la phase 1 soit de taille conséquente avec plus de 3550 restes déterminés taxonomiquement, la répartition des ossements entre les structures n’est pas équilibrée : 76 % des restes sont regroupés dans seulement cinq structures, S.7, S.70, S.155, S.287 et S.292, la structure 7 en représente à elle seule la moitié. En comparant les espèces déterminées, exceptées pour les structures S.38, S.163, S.183 et S.250 qui ont livré moins de dix restes déterminés taxonomiquement donc peu valides, les spectres fauniques obtenus pour les vingt-deux autres structures présentent en revanche de fortes similitudes (Fig.226). Les petits ruminants sont toujours majoritaires (entre 50 et 86 % sauf pour S.261 où ils ne comptent que 40 % environ), suivis des grands ruminants et parfois des suinés (S.70, S.181 et S.243-249) ; les carnivores comptent généralement moins de 10 % sauf dans la structure 182 où ils dépassent les 20 %, cette structure ayant la particularité de contenir les restes d’un chien presque complet. Des différences existent indéniablement au niveau du nombre de restes (NR) par taxons entre les structures. Le NR ne constitue pas un bon critère pour aborder l’homogénéité de l’échantillon en raison des nombreux facteurs qui peuvent le modifier et introduire des biais (cf. Partie 1, chapitre 3.1), les restes des petits ruminants étant davantage sujets à la fragmentation par exemple. Une différence au niveau des effectifs n’a de sens qui si elle apparaît entre des groupes de structures ayant fonctionné ensemble, or cela n’a pas pu être démontré ici. Ou si elle concerne le type d’ossements.
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100 90 80 70
% NR
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pr gr
50
suinés carnivores
40 30 20 10
S.323
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S.287
S.262
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S.221
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S.182
S.181
S.70
S.155
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S.7
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0
Fig.226 : Fréquences relatives des principaux groupes taxonomiques (en % NR) dans les vingt-deux structures de La Fare (phase 1)
L’ensemble des structures a livré un mobilier archéologique, lithique et céramique, homogène, permettant de considérer les structures comme un ensemble cohérent du point de vue chronoculturel (bien que la notion de durée nous échappe). Concernant les vestiges fauniques, nous nous sommes concentrés sur les conditions de conservation et autres agents taphonomiques, qui ont pu influer sur la représentativité de l’échantillon faunique, ainsi que sur l’action de l’homme. Il convient donc, dans une première étape, d’établir nos observations structure par structure afin de comparer l’état de conservation des ossements et d’appréhender la répartition, par structures, des restes par parties anatomiques par taxons.
fortement rognés notamment les diaphyses, a réduit en partie la représentativité des extrémités des os longs déjà plus fragiles, et de petits os ont vraisemblablement été ingérés.
% stries anthropiques
% traces de morsures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% traces de brûlures
L’ensemble des critères permettant d’appréhender et de comparer la conservation des restes par structure est regroupé en annexe (Annexe VII.2.3) : traces de racines et intensité, intervention des carnivores, traces de découpe, indices de fracturation, restes de jeunes individus, connexions anatomiques observées, remontages, restes brûlés, nombre de restes déterminés et indéterminés et taux de fragmentation. Les principaux indicateurs taphonomiques sont présentés dans la figure 227. La surface de tous les ossements présente des traces de vermiculations. Pour toutes les structures, les stades sont compris entre V, vermiculations rares, et V2, toute la surface est vermiculée, une intensité moyenne qui a réduit la lisibilité des surfaces sans empêcher néanmoins la lecture des autres stigmates. Par ailleurs, les ossements ont peu subit les altérations climatiques, seules quelques rares fissures longitudinales ont été relevées. La présence d’os longs rognés aux extrémités, de fragments de diaphyses avec des bords denticulés et des traces de morsures et d’éléments en partie digérés, indiquent que les carnivores, vraisemblablement le chien identifié par ailleurs sur le site, ont eu accès aux ossements (325 os portent des indices d’intervention des carnivores). Leur action est relativement faible mais non négligeable, moins de 5 % dans chaque structure (Annexe VII.2.3) et 5 % environ de la totalité des restes sont attaqués (esquilles exclues), ni sans effet : elle a gêné la détermination de certains restes
% NR esquilles
Etat de conservation des ossements et parties squelettiques en fonction des structures
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
100 90 80 70 60 % 50 40 30 20 10 0
NR Total = 11288 ; Esquilles = 4924 - Les % NR sont calculés à partir du NR Total - Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR Total (esquilles exclues) - Le % de traces de brûlure est calculé à partir du NR total - Le % des esquilles est calculé à partir du NR Total et celui des esquilles brûlées à partir du total des restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR - NMPS) / NR * 100, calculé à partir de l’ensemble des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes et en Nombre Minimum de Parties Squelettiques
Fig. 227 : Indicateurs taphonomiques du site de La Fare (phase 1) (d’après les critères de Vigne 1996 modifié)
Les caprinés domestiques sont majoritairement concernés et regroupent 48 % des interventions de carnivores, soit 10,2 % des fragments osseux des moutons et des chèvres (NR=156). Ce sont essentiellement les os des membres (70 %), les ceintures (15 %) et les petits os (9 %) : 24 restes d’humérus, 26 de radius, 5 d’ulna, 10 de scapula, 14 de coxal, 10 de fémur, 15 de tibia, 29 de métapodes, 2 phalanges, 1 rotule, 11 os du tarse. Les extrémités sont attaquées en priorité, parfois rognées profondément (enlèvement). Les mandibules sont également mordues, principalement au niveau de la branche (7 fragments), ainsi que des vertèbres, trois cervicales, une thoracique et une lombaire, parfois de manière intensive. Environ 11,5 % des ossements de bovins (NR=53) sont touchés : il s’agit principalement des os des
164 164
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membres (41,5 %), des petits os (26,4 %), des vertèbres (13,2 %), des ceintures (13,2 %) et des côtes (5,7 %) : 4 restes d’humérus, 4 de radius, 1 d’ulna, 2 de scapula, 5 de coxal, 3 de fémur, 4 de tibia, 6 de métapodes, 9 de phalanges, 2 talus, 2 rotules, 1 os malléolaire, 1 fragment de vertèbre cervicale, 2 de thoraciques, 3 de lombaires et 1 sacrum et 3 restes de côtes. Les extrémités sont toutes mordues, avec parfois des enlèvements, et les diaphyses entièrement rognées dans 56 % des cas, dont certaines présentent des encoches. L’os malléolaire est en partie digéré. Enfin, pour les suinés, 14,6 % des restes ont été mordus (N=68). Ce sont surtout les os des membres 42 ,6 % (13 fragments d’humérus, 2 de radius, 5 d’ulna, 1 reste de fémur, 4 de tibia, 1 de fibula, 3 de métapodes), les ceintures 19,1 % (8 restes de scapula, 5 de coxal), les petits os 14,7 % (5 calcanéum, 2 talus, 3 phalanges), les vertèbres 14,7 % (2 atlas, 1 axis, 2 vertèbres thoraciques, 3 lombaires), les côtes (2) et 6 % de restes crâniens environ (1 reste de crâne au niveau du frontal, 1 fragment de maxillaire et 2 de mandibule). Les extrémités des os longs mordus sont attaquées systématiquement et les diaphyses fortement rognées dans 40 % des cas environ. Des traces de découpe ont été fréquemment relevées sur l’ensemble du matériel, 520 fragments au total, 8,2 % des restes (esquilles exclues), soit près de 5 % de la totalité des vestiges, particulièrement dans les structures S.7 (6,5 %) et S.70 (4,8 %). Il s’agit de traces de désarticulation au niveau des tarses, de la mandibule, des vertèbres cervicales et des os longs, et de décarnisation sur les côtes, les vertèbres et les os des membres. Bien que l’observation des cassures est limitée par l’action des agents post-dépositionnels, empêchant la lecture de la cassure d’origine au moment du rejet, quelques cassures en spirale et transversale et l’observation de points d’impact et de négatifs d’enlèvements d’éclats dont quelques-uns retrouvés parmi les esquilles (39 restes présentent des indices de fracturation, soit 0,6 % NR Total) correspondent à des fractures réalisées sur os frais pour la récupération de la moelle, la préparation culinaire et potentiellement la production de supports pour l’industrie
osseuse (Annexe VII.2.3). Près de 550 fragments présentent des traces de brûlure, 5 % de la totalité des restes, concernent tous les principaux taxons, et regroupent 11 % d’esquilles entièrement brûlées. Ils se répartissent principalement dans dix structures (85 % environ), S.7 (N =154), S.292 (N=60), S.287 (N=59), S.155 (N=50), S.187 (N=34), S.243-249 (N= 32), S. 228 (N=31), S.70 (N=23) S.6 (N=22) et S.221 (N=22). Seules quatre, S.36, S.163, S.183 et S.230, n’en ont livré aucun. Une partie des ossements a donc été dégradée par le feu, plusieurs correspondent à des brûlures de consommation, nous verrons lesquelles plus en détail pour chaque taxon. Le lien avec la présence de foyers est attesté dans les structures 7 et 6 mais les données ne sont pas encore suffisamment synthétisées pour les autres structures pour se prononcer sur la présence de foyers, celle de simples vidanges ou de déchets brûlés isolés. D’autre part, en raison de l’érosion, certaines structures plus superficielles, et potentiellement des foyers, ne se sont pas conservées. Il apparaît une forte corrélation entre le NR et l’observation des traces, anthropiques et celles laissées par les carnivores, qui sera plus fréquente lorsque la structure présente un effectif élevé. Autrement dit, les différences entre les fréquences des traces observées sont davantage liées à la taille de chaque échantillon faunique par structure qu’à l’intensité des agents taphonomiques identifiés (Annexe VII.2.3). La présence de 287 restes de jeunes individus (dents lactéales, os non soudés), toutes espèces confondues, répartis dans vingt structures sur vingt-six, soit toutes celles qui ont livré plus de 30 restes déterminés, témoigne de bonnes conditions de conservation pour l’ensemble des structures (Annexe VII.2.3). Quelques restes renvoient même à des juvéniles proches de la naissance chez les caprinés (S.7), les suinés (S.70) et les canidés (S.7 ; S.287). Nous avons également comparé le type d’ossement des caprinés, taxon le plus représenté, par structures. La figure 228 permet de visualiser les répartitions des fréquences relatives des parties du squelette exprimées en % NR des caprinés domestiques dans chaque structure, en faisant
60 55 50 45
S.6 S.7
40
S.70
% NR
35
S.155 S.187
30
S.228
25
S.243 S.249
20
S.262
15
S.287
10
S.292 Individu ref.
5
phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR det. caprinés domestiques = 1460 (la différence d’effectifs, NR det.=1526, s’explique par la non prise en compte ici de certains éléments comme les métapodes indéterminés et les petits os)
Fig. 228 : Répartition des restes des caprinés domestiques par parties squelettiques et par structures, ayant livré plus de 30 restes déterminés pour ce taxon
165 165
Emilie Blaise
% total caprinés
60
% PR
55
Individu ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5 phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR det. caprinés = 1460 ; NR « PR » = 591 auxquels il faut ajouter les 217 fragments de diaphyses : total 608. (la différence d’effectifs, NR det.=1526, s’explique par la non prise en compte ici de certains éléments comme les métapodes indéterminés et les petits os)
Fig. 229 : Fréquences des parties squelettiques des caprinés domestiques à partir de la totalité des restes déterminés pour ce taxon (% NR), comparées à celles des petits ruminants indéterminés (PR) et à l’individu référence
figurer sur le diagramme la répartition de ces mêmes fréquences élémentaires (% NR) dans un squelette individuel (individu référence). L’analyse de la fréquence des parties anatomiques des caprinés domestiques montre une représentation liée à la destruction différentielle des os, similaire entre les structures : les dents, éléments les plus solides, sont les plus représentées et fournissent les NMIc les plus élevés, mais également donnés par les humérus et/ou les radius, parfois par les tibias (Fig.228 ; Annexe VII.3.1).
longueur et la largeur. Vingt trois-diaphyses sont mordues par les carnivores (2 %) ainsi que neuf fragments de côte (0,7 %). Néanmoins aucun cylindre n’a été observé. Les carnivores ne peuvent donc pas être seuls responsables de cette fragmentation. Le seul véritable écart au niveau de l’état de conservation des ossements entre les structures est la fragmentation (Annexe VII.2.3) : dans la structure 7, le taux de fragmentation des os des caprinés domestiques atteints près de 72 %, il s’élève à 45 % dans la structure 70, et s’opposent aux taux très bas des structures S.181 et S.249, aux alentours de 7 % ; le taux de fragmentation de l’ensemble des autres structures, ayant livré plus de dix restes déterminés, est moyen, compris entre 14 et 35 %. Les taux de fragmentation atteignent également leur maximum en S.7 pour les bœufs (57 % environ) et les suinés (37 % environ). Pour S.7, le taux de fragmentation, la forte proportion d’esquilles (près de 48 % de la totalité des restes) et de fragments de diaphyses cassée dans la largeur et la longueur (forme de « baguettes » rectangulaires), sont le résultat du piétinement. Une part de ces ossements est également fracturée intentionnellement : 15 cas sur un total de 39 ont été observés dans S.7 (récupération de la moelle, préparation culinaire). Ainsi, la série faunique de la première phase d’occupation de La Fare est abondante mais très fragmentée. Les circonférences des diaphyses sont rarement complètes. Sur un total de 1927 fragments de diaphyse observés, 927 (48 %) ont une circonférence inférieure à ¼, 604 (31,3 %) elle est comprise entre ¼ et la moitié, 76 (4 %) entre la moitié et ¾, et seulement 320 (16,6 %) ont une circonférence entière. Les cassures des os longs sont majoritairement de forme irrégulière en escalier, perpendiculaires ou longitudinales aux bords rugueux et réalisés sur os secs. Moins d’une quarantaine de fragments renvoient à des cassures anthropiques effectuées sur os frais. Les carnivores renforcent encore davantage cette fragmentation (5 % des vestiges, esquilles exclues).
On observe d’une part, quelques manques, notamment au niveau des ossements les plus sujets à la fragmentation comme le crâne, la scapula, les côtes et les vertèbres, que l’on va retrouver dans les restes attribués aux petits ruminants (Fig.229) et dans les indéterminés (détermination différentielle), et des os les plus petits comme les carpes, contrairement aux tarses qui bénéficient de la présence du talus compact et plus dense, et les phalanges, et d’autre part, la sur-représentation des os des membres, mais aucun rejet préférentiel. Il n’apparaît pas de gestion particulière des déchets entre les structures. Pour le bœuf, la comparaison entre les structures est délicate en raison de la présence d’effectif nul et celle d’un NR dépassant rarement les 30 lorsqu’il est présent (Annexe VII.3.5). Néanmoins, malgré la répartition plus hétérogène de ses ossements, la représentation des parties squelettiques du bœuf sur le site est proche de celle de l’individu de référence sauf au niveau des côtes, des vertèbres et du crâne, sujets à la fragmentation, dont certains restes n’ont pu être déterminés qu’au niveau du groupe (grands ruminants) et d’autres se trouvent parmi les indéterminés (Fig.230). Les mêmes remarques peuvent s’appliquer aux suinés (Fig.231 ; Annexe VII.3.9). Les ossements indéterminés taxonomiquement correspondent à plus de 60 % à des esquilles (Fig.232 ; Annexe VII.1). On retrouve des éléments sujets à la fragmentation, 16 % de restes de côte, 2 % de restes crâniens, 1,2 % de vertèbres, 1 % d’os plat et 0,2 % d’os spongieux, mais également de nombreuses diaphyses, 15,5 %, toutes cassées dans la
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% Total bœuf
80
% GR
75 70
Individu ref.
65
% NR
60 55 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR dét. boeuf = 449 ; NR « GR » = 192 auxquels il faut ajouter les 142 fragments de diaphyses : total 334.
Fig. 230 : Fréquences des parties squelettiques des bœufs à partir de la totalité des restes déterminés (% NR det.) comparées à celles des grands ruminants indéterminés (GR) et à l’individu référence
60
% total suinés
55
% Individu ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5
phal
mtt
tarses
fibula
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR det. suinés = 437
Fig. 231 : Fréquences des parties squelettiques des suinés à partir de la totalité des restes déterminés (% NR) comparées à celles de l’individu référence
Les os retrouvés entiers sont le plus souvent des os compacts comme les phalanges, les tarses et les carpes. L’échantillon faunique de la phase 1 de La Fare se compose à 86 % de fragments de moins de 5 cm (Fig.233 ; Annexe VII.2.2). Parmi les ossements déterminés taxonomiquement près de 67 % ont une taille inférieure à 5 cm, pour 30 % environ elle est comprise entre plus de 5 et 10 cm. Seuls 21 fragments dépassent les 15 cm. Aussi, seuls 31,5 % des restes ont été déterminés avec précision et près de 25 % anatomiquement. Les restes osseux correspondent à des déchets domestiques, enfouis relativement rapidement, les carnivores ayant néanmoins pu s’y attaquer régulièrement avant enfouissement, et dans certaines zones du site, les ossements ont davantage subi l’action du piétinement. Il s’agit de restes de repas et de boucherie, souvent mélangés, accumulés dans les structures ayant servi de dépotoirs dans leur dernière fonction. La
détermination de toutes les parties anatomiques des principaux taxons, caprinés domestiques, bœufs et suinés, l’observation de stries et de traces de brûlure indiquent qu’ils ont vraisemblablement été abattus, découpés et consommés sur place. Les différences observées entre les structures se limitent essentiellement à l’intensité de la fragmentation, et à la taille des échantillons eux-mêmes, les espèces déterminées, leur proportion respective, la représentation des parties squelettiques, ainsi que les conditions de conservation (état des surfaces et conservation différentielle) présentent de fortes similitudes. A partir de ces éléments, l’échantillon faunique apparaît représentatif de cette phase d’occupation, dans les limites de la zone fouillée, sans pouvoir trancher quant à sa représentativité de la totalité de l’occupation. La taille de la série osseuse, celle de l’espace fouillé, ainsi que les
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Emilie Blaise
conditions de collecte et les méthodes de fouille plaident également en faveur de sa validité. Dans la mesure où les structures retenues pour notre étude ont toutes livré du mobilier archéologique homogène et abondant, il apparaît cohérent de poursuivre notre analyse toute structure confondue, ce qui, dans ce cas présent, nous semble même plus significatif de l’ensemble des déchets de consommation issus des remplissages de structures de nature différente. Comme il n’est pas exclu que les différents déchets aient été dispersés entre plusieurs structures ayant fonctionné simultanément et qu’il est difficile d’appréhender la durée de l’occupation, l’analyse portera sur l’ensemble du matériel. Les caractéristiques du spectre faunique, l’estimation des Nombres Minimum d’Individus et la représentation des parties squelettiques seront ainsi abordés de manière globale.
de ces derniers ont été pondérées à partir des restes des petits ruminants ainsi que celle des moutons et des chèvres à partir des caprinés domestiques. Parmi les 1526 restes des caprinés, 156 ont été attribués au mouton et 71 à la chèvre (Fig.235), correspondant à 27 moutons pour 17 chèvres, les NMIc les plus élevés étant donnés par les dents. Taxons Petits ruminants indet. Capreolus capreolus Total Ovis/Capra Ovis aries Capra hircus Total Petits ruminants Grands ruminants indet. Bos taurus Cervus elaphus Total Grands ruminants Suinés indet. Sus scrofa Sus domesticus Total Suinés léporidés indet. Oryctolagus cuniculus Total léporidés canidés Canis familiaris Canis lupus Vulpes Total canidés Ursus arctos Martes martes/foina Felis silvestris indet. Total carnivores autres taxons Total
70 60 50 % NR
40 30 20 10
esquilles
os plat
spongieux
diaphyses
côtes
vertèbres
frag. dents
crâne
0
Parties squelettiques Cheville osseuse crâne mandibule et dents vertèbres scapula humérus radius ulna carpe métacarpe fémur tibia tarses métatarses phalanges Total
Nombre de Restes
5000 NR indéterminé (esquilles) NR déterminé anatomiquement
2000
NR déterminé taxonomiquement
1000 0 0‐2 cm
2‐5 cm
NMIc
% NMIc
0,4 59,8 41,1 18,7 60,3
2 63 27 17 65
1,9 59,4 36,5 14,1 61,3
21,5 1,1 22,6
9 2 11
8,5 1,9 10,4
2,2 10,9 13,1
1 4 13
2,5 9,8 12,3
1,1 1,3
4 4
3,8 3,8
2,0 0,04 0,1 2,2 0,03 0,03 0,03 0,4 2,6 0,1 100
3 1 1 5 1 1 1
2,8 0,9 0,9 4,7 0,9 0,9 0,9
8 2 106
7,5 1,9 100
les fréquences pondérées apparaissent en italique
6000
3000
% NRD
Fig. 234 : Liste et spectre faunique de la phase 1 de La Fare
Fig. 232 : Fréquences des catégories de restes indéterminés pour la phase 1 de La Fare
4000
NRD 608 11 1526 156 71 2145 334 449 23 806 461 1 5 467 5 40 45 16 56 1 4 77 1 1 1 14 94 2 3559
5‐10 cm 10‐15 cm 15‐20 cm 20‐25 cm
classes de taille en cm
Fig. 233 : Détermination et distribution des fragments osseux par classes de taille, issus de l’ensemble des structures de la phase 1 de La Fare
Ovis NR NMIc 4 2 5 2 43 27 3 2 4 3 17 11 15 9 7 5 0 9 5 4 4 11 6 13 7 6 4 15 2 156 27
Capra NR NMIc 4 2 1 1 25 17 3 3 1 1 1 1 8 6 4 3 1 1 3 3 1 1 5 3 10 4 0 4 1 71 17
Fig. 235 : Détermination et proportions respectives des moutons et des chèvres pour la phase 1 de La Fare
5.2.2.2 Spectre faunique
Les grands ruminants occupent la seconde place avec 22,6 % NR et 10,4 % NMIc. Environ 41 % de ces restes appartiennent à la catégorie des « grands ruminants indéterminés » en raison de la fragmentation (9,4 % du NR total déterminé). Ils regroupent principalement le bœuf qui totalise 449 restes (21,5 % NR ; 7,8 % NMIc) et dans une moindre mesure le cerf avec 23 restes (1,1 % NR ; 1,7 % NMIc), leurs fréquences ont été pondérées. Les suinés représentent 13,1 % NR mais 12,3 % NMIc, soit un peu plus que les grands ruminants. La distinction entre le sanglier et le cochon est fortement limitée, en raison de la fragmentation des éléments permettant la diagnose comme le crâne, et la proportion élevée de jeunes individus (plus de 49 % des ossements présentent des extrémités non épiphysées, Annexe VII.3.11). A partir des restes dentaires, les cochons seraient plus nombreux : d’après les mesures des 3èmes molaires (Helmer 1979 ; 1987a), on compte un sanglier pour
L’assemblage osseux de la première phase d’occupation de La Fare se compose à près de 94 % de taxons domestiques, mouton, chèvre, bœuf, cochon et chien, les espèces sauvages peu fréquentes sont néanmoins diversifiées, lapin, cervidés, sanglier et carnivores ont été identifiés. Le spectre faunique est largement dominé par les petits ruminants en NR (60,3 %) comme en NMIc (61,3 %) parmi lesquels les caprinés domestiques sont majoritaires, regroupant près de 60 % des restes déterminés et plus de 59 % des individus (Fig.234) ; onze restes de chevreuil ont été identifiés, correspondant à deux individus. Environ 28 % de ces ossements (17,1 % du NR total déterminé), trop fragmentés, n’ont pas été déterminés au-delà de la famille, et sont regroupés dans la catégorie des « petits ruminants indéterminés », dont la majorité appartient vraisemblablement aux caprinés domestiques. Les fréquences
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trois cochons (Fig.236). Deux autres molaires appartiennent potentiellement à la forme domestique d’après la largeur de leur M3 (DT au collet ; Annexe VII.7.1.4), la longueur n’ayant pu être prise (M3 abimée ou enchâssée et en éruption), ce qui porterait à quatre individus issus de l’élevage.
Pour les trois taxons, le crâne, le rachis et les côtes sont sous représentés en raison de la fragmentation et de la détermination différentielle. La conservation différentielle est d’intensité moyenne comme l’indique le rapport entre les extrémités proximales et distales : par exemple pour les caprinés, on compte pour l’humérus, 12 extrémités proximales pour 29 distales (41,4 %) et 6 pour 16 pour le tibia (37,5 %), pour le bœuf, on note 1 pour 4 pour l’humérus (25 %) et autant d’extrémités proximale et distale pour le tibia et pour les suinés, davantage d’extrémité proximale que distale (6 pour 1) et 2 pour 7 pour le tibia (28,5 %). Dans tous les cas, l’intervention des carnivores a accentué la perte des extrémités. Les os fragiles apparaissent dans des fréquences raisonnables : la scapula et l’ulna sont représentée respectivement à 33,8 % PO pour les caprinés, et pour le bœuf, 37,5 % et 31,25 % PO. Les bas de pattes sont peu représentés. Les faibles fréquences des carpes et des phalanges, moins de 10 % PO pour les caprinés et les suinés, et dans une moindre mesure le bœuf (13,5 % PO), sont vraisemblablement dues à leur petite taille pouvant limiter leur collecte (le tamisage est fréquent mais pas systématique) et à leur ingestion par les carnivores. Pour les trois taxons, la représentation des métapodes (25 % PO pour les métacarpes ; 30 % PO pour les métatarses pour les caprinés et les suinés mais 50 % pour le bœuf), s’explique par la fragmentation et la fracturation qui induit une détermination différentielle anatomique (métapodes indéterminés) et parfois spécifique (petits et grands ruminants) et l’intervention des carnivores. Pour les caprinés et les bovins, on peut également retenir l’utilisation fréquente de cet os dans l’industrie osseuse, entraînant un traitement différentiel de cette partie squelettique, éventuellement dans une autre zone du site.
Longueur de la M3 en mm (D'après Helmer 1979, 1987a) Inférieure Supérieure N M W N M W Sanglier 11 45,2 39,8 ‐ 53,2 3 36,2 35,6 ‐ 36,6 Cochon 7 36,3 33,7 ‐ 40 3 32,1 29,8 ‐ 33,8 La Fare 3 32,2 30,5 ‐ 33,2 1 L : 36,6 (phase 1) N = Nombre de M3 mesurées ; M = Moyenne ; W = intervalle de confiance Suinés
Fig. 236 : Forme sauvage ou domestique des suinés à partir de la longueur de leur 3ème molaire inférieure et supérieure
Les carnivores totalisent 2,6 % NR et 7,5 % NMIc : le chien est l’espèce la plus représentée (2 % NR ; 2,8 % NMIc), le loup, le renard, l’ours, le chat sauvage et la martre ou la fouine comptent quelques restes correspondant respectivement à un individu. Le lapin est l’espèce sauvage la plus fréquente avec 1,1 NR et 3,8 % NMIc. Concernant les autres taxons non mammifères, un reste de tortue cistude (carapace) et un de grand-duc ont été identifiés dans la structure 7 (notés autres taxons dans la Fig.234) 5.2.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalités de traitement des carcasses animales Les caprinés domestiques, les bœufs et les suinés Représentation des parties squelettiques Les fréquences des parties anatomiques pour les principaux taxons sont exprimées en pourcentage du Nombre de Restes (% NR) et en pourcentage des parties Observées (% PO). Les traces anthropiques localisées suivant les parties squelettiques et leur représentation (% PO), regroupées dans des figures de synthèse permettent ainsi d’aborder le traitement des carcasses des animaux. Les caprinés domestiques, les bovins et les suinés sont représentés par toutes les parties du squelette (Annexe VII.3). Si les NMI les plus élevés sont donnés par les dents, les os des membres sont bien représentés. Pour les caprinés, les dents inférieures permettent d’établir un NMIf de 40 et un NMIc de 62 et les os longs ont également un NMIf proche de 40 notamment le radius (NMIf = 34 ; 85 % PO), l’humérus (NMIf = 34 ; 60,2 % PO) puis le tibia (NMIf = 23 ; 57,5 % PO) (Fig.237). Pour le bœuf, si les dents inférieures et supérieures fournissent le NMIc le plus fort avec 9 individus (NMIc = 9 ; NMIf = 5), ce sont les humérus qui sont le plus fréquemment observés, 68,8 % PO (NMIf = 8) et le coxal (Nmif = 7), puis le tibia (43,8 % PO), la scapula (37,5 % PO), le radius et l’ulna (37,5 % PO et 31,3 % PO), et les métapodes (27 % PO métacarpe et 50 % PO métatarse) (Fig.238). Pour les suinés, treize individus ont été identifiés à partir de l’ensemble des restes dentaires (NMIf=8 ; NMIc=13) mais avec des % PO inférieures à 30. Les fréquences les plus élevées sont observées au niveau du membre antérieur, 77,3 % PO pour la scapula, 86,4 % PO pour l’humérus (NMIf = 11), on note également 54,5 % PO (NMIf = 7) pour le tibia (Fig.239).
Les traces anthropiques : stries de découpe, brûlure et fracturation L’ensemble des traces identifiées, stries de découpe et fracturation, sont regroupées en annexe. Elles ont été décrites, localisées par parties squelettiques pour chaque taxon (Annexe VII.4) et représentées dans des figures de synthèse. Pour les traces de brûlure, les ossements ou fragments entièrement brûlés, ont vraisemblablement été présentés au feu après avoir été décharnés, et rejetés dans les foyers volontairement ou accidentellement. Elles cachent d’éventuelles traces de cuisson mais elles ne peuvent être considérées comme fiables. Seules les brûlures partielles, correspondant à un contact faible mais directe de la flamme (marron-noire) ont été retenues et schématisées. Pour les caprinés domestiques (Fig.241), plus d’une centaine de restes présentent des traces anthropiques, hors traces de brûlure (Annexe VII.4.1). Il s’agit essentiellement de stries de découpe, laissées par le tranchant d’un silex, permettant de distinguer les étapes de désarticulation (côtes, humérus, radius, coxal, fémur, métapodes, tarses, mandibules, vertèbres) et de décarnisation (côtes, humérus, radius, ulna, scapula, coxal, tibia), plus rarement d’écorchage (mandibule, métapodes). Quelques connexions ont été observées : deux radius-ulna de chèvre (S.6 ; S.70). La séparation de la tête s’effectue au niveau des deux premières cervicales, entre l’atlas et l’axis et également entre le crâne et l’atlas, comme l’indique une strie profonde sur le bord de l’occipital (condyle).
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Emilie Blaise
Caprinés domestiques NR = 1526 NMPS = 987 NMIf = 40
0
% PO 10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 237 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des caprinés domestiques (% PO) pour la phase 1 de La Fare Bœufs
% PO
NR = 449 NMPS = 264 NMIf = 8
0
10
20
30
40
50
60
70
80
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100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 238 : Fréquences et représentation des parties squelettiques du bœuf (% PO) pour la phase 1 de La Fare Suinés NR = 467 NMPS = 367 NMIf = 11
0
10
20
30
40
% PO 50 60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Dents indét. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 239 : Fréquence et représentation des parties squelettiques des suinés (% PO) pour la phase 1 de La Fare
Des stries observées sur le corps de l’os hyoïde traduisent vraisemblablement le prélèvement de la langue en vue de sa consommation. La mandibule a été désarticulée en découpant les muscles masséters (col du processus condylaire), parfois de manière intensive, d’autres, situées sur la face latérale, renvoient à la récupération des muscles et traduisent un traitement culinaire (désossage). Une cheville osseuse d’une chèvre présente deux stries, localisées sur le bord de la partie basale, pour récupérer l’étui corné. Le démembrement de la patte antérieure est effectué entre la scapula et la cage thoracique, d’autres stries de désarticulation indiquent une séparation entre l’épaule (scapula, humérus) et l’avant bras (radius-ulna) au niveau de l’humérus (extrémité distale). Pour démembrer la patte arrière, la séparation a été réalisée entre le fémur et le coxal.
Des stries transversales sont également visibles sur la partie ventrale de l’atlas d’une chèvre (Fig.240).
(Vue ventrale) La flèche blanche indique l’avant de l’animal
Fig. 240 : Stries transversales sur l’atlas d’une chèvre (flèches noires)
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Les extrémités des membres sont désarticulées au niveau des tarses (talus, calcanéum et naviculo-cuboïde) et entre les carpes et l’extrémité distale du radius. Des incisions à la base des têtes des côtes indiquent la séparation des côtes et des vertèbres thoraciques. Des stries localisées sur l’extrémité distale des métapodes ainsi que d’autres observées au niveau de la mandibule sur le dessous de la branche et sur la face jugale, peuvent correspondre à l’écorchage. Il est possible que les tendons aient été récupérés (métapodes). Plusieurs diaphyses d’os longs ont été fracturées intentionnellement, trois humérus, un radius et un métacarpe.
Plus de quarante fragments osseux de bovins portent des traces anthropiques (stries de découpe et fracturation ; N=44 ; Annexe VII.4.2), renvoyant essentiellement aux étapes de désarticulation (côtes, humérus, coxal, fémur, tarses, métapodes, vertèbres), de décarnisation (côtes, scapula, humérus, radius-ulna, coxal, fémur), et parfois d’écorchage au niveau des métapodes, des phalanges et de la mandibule (Fig.243).
NR = 1526 ; NMPS = 937 ; NMIf = 40 ; NMIc = 63
Fig. 241 : Schémas de découpe et consommation des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 ; dessin Helmer 1987b)
Parmi les 150 fragments brûlés, 67 % environ le sont entièrement. Près de 30 % correspondent à des molaires supérieures, certaines encore enchâssées dans le maxillaire, dont seule l’extrémité des couronnes est brûlée. Le crâne avec le maxillaire semble avoir été régulièrement mis au feu, vraisemblablement pour consommer la cervelle. Quelques traces de brûlure partielle ont été observées sur le bord médian d’une scapula, sur la partie proximale d’une diaphyse d’un radius, l’olécrâne d’une ulna, sur l’extrémité distale d’un fémur, le bord de la diaphyse, face médiale, d’un tibia, sur la face palmaire d’une diaphyse d’un métacarpe et le corps d’une phalange II. Les os des membres qui présentent des coups de flamme ont pu être consommés grillés ou rôtis.
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La mandibule est désarticulée au niveau des muscles masséters. D’autres groupes de stries, face jugale, traduisent la récupération des muscles. La découpe de la tête est vraisemblablement effectuée entre l’atlas et les condyles occipitaux (stries observées sur le processus transverse de l’atlas face dorsale). Le démembrement de la patte avant se situe entre la cage thoracique et le scapula, d’autres stries de désarticulation sur l’extrémité distale de l’humérus indiquent également la séparation de l’épaule (scapula et humérus) de l’avant-bras (radius-ulna). La découpe de la patte arrière est réalisée entre le fémur et le coxal : la majorité des incisions sur les deux os ont été laissées par le tranchant d’un silex et plusieurs impacts de coups observés sur le coxal indiquent que la séparation a été dans certains cas effectuée à la hache polie. L’extrémité des membres est séparée au niveau des tarses (stries de désarticulation sur le talus et le naviculocuboïde) et probablement des carpes (absence du scaphoïde). Elle pouvait également être réalisée entre les carpes et le métacarpe comme le suggère un coup sur la diaphyse à la base de l’extrémité proximale d’un métacarpe (Fig.242) laissé par le tranchant d’une hache polie. Seuls trois fragments de côte attribués au bœuf (présence de la tête) portent des stries dont certaines localisés sur le bas du corps d’une côte (décarnisation), et pour les deux autres, elles sont situées à la base de la tête articulaire, correspondant à la séparation entre les côtes et les vertèbres thoraciques. Deux groupes de stries localisées sur la mandibule, à l’avant de la branche (diastème) et sur la face jugale, d’autres localisées sur l’extrémité distale de métacarpes et de métatarses et d’une phalange II traduisent l’écorchage. Une première phalange présente également un coup sur sa partie distale (Fig.242) laissé par une hache dont l’interprétation est plus délicate. Sa localisation en partie distale pourrait correspondre à l’écorchage, néanmoins, la portée du coup, qui a entraîné la séparation des phalanges ce qui n’est pas nécessaire pour retirer la peau de l’animal suggère la récupération du sabot. Pour le squelette axial, deux vertèbres lombaires portent des stries, l’une a des incisions sous l’apophyse, laissées par le tranchant d’un silex, l’autre un coup au niveau du corps face latéral marquant l’emploi de la hache polie. Plusieurs diaphyses ont été fracturées intentionnellement (N = 13) : trois humérus, un fémur, deux tibias, trois métacarpes et quatre métatarses (récupération de la moelle et production de supports). Parmi les restes de grands ruminants, 15 fragments de côte présentent des stries de découpe, ainsi qu’un reste de coxal, de vertèbre lombaire, de mandibule et de diaphyse. Neuf fragments de diaphyses ont été fracturés (négatifs d’enlèvements et cassures en spirale). Un reste de coxal porte deux impacts, correspondant à deux coups vraisemblablement de hache polie.
Emilie Blaise
(Vue palmaire) Phalange I de bœuf présentant un coup de hache sur son extrémité distale
(Vue crâniale) Fémur gauche de bœuf (partie proximale) dont la diaphyse est fracturée et l’extrémité proximale rognée par un carnivore (enlèvement)
(Vue crâniale) Extrémité proximale du métacarpe : profil de l’impact et enlèvement
(Vue crâniale) Métacarpe gauche de bœuf présentant sur le bord latéral de la diaphyse un coup laissé par le tranchant d’une hache polie (triangle noir) et une zone d’enlèvement réalisé sur os frais (diaphyse bord médial). L’extrémité distale est rognée.
(Vue dorsale) Extrémité distale du métacarpe rognée par un carnivore
Fig. 242 : Exemples de traces anthropiques et animales observées sur des ossements de bœufs de la Fare (phase 1)
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Seuls 21 restes présentent des traces de brûlure (4,7 % des restes de bœufs), presque tous entièrement brûlés. Douze dents supérieures dont six encore enchâssées (deux fragments de maxillaires) ont l’extrémité de leur couronne brûlées indiquant, comme chez les caprinés, que crânes et maxillaires ont été mis au feu pour la consommation de la cervelle. Deux métapodes sont brûlés partiellement au niveau de l’extrémité distale (rôtissage). La rareté des traces de brûlure peut suggérer d’autres modes de cuisson que la flamme.
est effectuée entre le coxal et le fémur. L’extrémité des membres est désarticulée au niveau des tarses (stries de désarticulation sur le talus et absence des cunéiformes) et vraisemblablement des carpes (absence du lunatum, du scaphoïde et du trapèze). Des stries localisées sur la tête de deux fragments de côte suggèrent la séparation des côtes des vertèbres thoraciques. Aucune trace d’écorchage n’a été identifiée. La diaphyse de deux humérus et celle d’un tibia sont fracturées.
NR = 467 ; NMPS = 367 ; NMIf = 11 ; NMIc = 13
NR = 449 ; NMPS = 264 ; NMIf = 8 ; NMIc = 9
Fig. 244 : Schémas de découpe et de consommation des suinés de La Fare (phase 1) : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 ; dessin Helmer 1987b)
Fig. 243 : Schémas de découpe et de consommation des bœufs de La Fare (phase 1) : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 ; dessin Helmer 1987b)
Seuls 28 restes sont brûlés (6 %), presque tous entièrement. Quelques brûlures partielles ont été observées sur des dents supérieures, une canine, une molaire et une incisive, au niveau de leur couronne, sur le bord de deux scapula, dans leur partie médiane, (l’une bord latéral, l’autre, face palmaire, épine) et sur l’extrémité distale d’un radius. L’animal a pu être consommé rôti, et/ou seulement les ossements porteurs de viande qui présentent des coups de flammes. Le crâne et le maxillaire ont pu aussi être mis au feu pour la consommation de la cervelle.
Pour les suinés, une trentaine d’ossements portent des traces anthropiques (hors brûlures). Il s’agit principalement de stries de découpe correspondant aux étapes de décarnisation (côtes, scapula, humérus, radius, coxal, fémur, tibia, vertèbre), de désarticulation (côtes, humérus, radius, coxal, fémur, talus, vertèbres) et certains os ont été fracturés intentionnellement (Fig.244 ; Annexe VII.4.3). Toutes les incisions ont été laissées par le tranchant d’un silex. La découpe de la tête s’effectue entre le crâne (condyles occipitaux) et l’atlas. Le démembrement de la patte avant a été réalisé entre la scapula et la cage thoracique. L’épaule a fait l’objet d’une forte activité de désossage, des stries de désarticulation indiquent également que l’épaule (scapula, humérus) a été séparée de l’avant bras (radius-ulna) entre l’humérus et le radius. La séparation du membre postérieur
A la différence des autres taxons pour lesquels seul le tranchant d’un silex a été utilisé, la découpe en quartier des bœufs a été régulièrement effectuée à l’aide d’une hache polie, les animaux ont néanmoins tous été découpés de la même façon.
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Lapin NR = 40 NMPS = 39 NMIf = 4
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% PO 50 60
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Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges
NR = 40 ; NMPS = 39 ; NMIf = 4 ; NMIc = 4
Fig. 245 : Fréquences et représentation des parties squelettiques du lapin et localisation des traces anthropiques
Pour les trois taxons, les traces de brûlure sont peu fréquentes, concernent 9,8 % des os des caprinés, 4,7 % pour les bovins et 6 % pour les suinés, et à chaque fois, la grande majorité sont entièrement brûlés. Si la cuisson à la flamme est parfois attestée, la viande pouvait être désossée au préalable et grillée seule ou encore consommée bouillie ou cuite selon le principe du four polynésien. L’exploitation alimentaire des carcasses apparaît maximale (forte activité de désossage, fracturation fréquente pour extraction de la moelle, consommation de la cervelle). Le lapin Le lapin est représenté essentiellement par les os des membres, tibia (75 % PO), fémur (62,5 % PO), humérus (50 % PO) et radius (25 % PO), et les ceintures, coxal (62,5 % PO) et scapula (25 % PO) (Fig.245 ; Annexe VII.3.16). Les bas de pattes sont peu fréquents (5 % PO) et les extrémités sont absentes. Quelques côtes ont été identifiées. Les NMI de fréquence les plus élevés sont donnés par les fémurs (NMIf = 4). Une scapula, un coxal, un fémur et un métatarse V, dont les centres d’ossification ne sont pas soudés, correspondant à un jeune individu. Ils proviennent de structures différentes (S.7 et S.70), présentent un état de conservation similaire aux autres vestiges osseux et aucune connexion n’a été identifiée, ce qui indique qu’ils ne proviennent probablement pas d’un animal intrusif. Le fémur présente également une cassure en spirale, dans sa partie proximale, réalisée sur os frais. Certains os de lapin ont également été utilisés dans l’industrie osseuse du site. En plus de sa représentation squelettique, un autre indice permet de considérer qu’il a été consommé : une incisive, enchâssée dans la mandibule, est brûlée à son extrémité (rôtissage). Il a pu être en partie consommé rôti. La rareté des traces de brûlure indique que sa viande a pu être aussi bouillie ou cuite selon le principe four polynésien. La sous représentation des bas de pattes et des extrémités peut être dû aux techniques d’écorchage (ses éléments étant retirés avec la peau).
Fig. 246 : Représentation des parties squelettiques du cerf de la phase 1 de La Fare et localisation des stries anthropiques
Les cervidés Deux individus adultes ont été identifiés pour le cerf (Annexe VII.3.13). Il regroupe sept dents, des restes de mandibule et quelques fragments de bois mais aucun reste crânien. Il est représenté essentiellement par les os des membres et les ceintures : scapula (NMIf = 2 ; 50 % PO), humérus, radius, puis coxal et fémur (NMIf = 1 ; 25 % PO). Les bas de pattes et les extrémités sont peu présents (Fig.246). Une canine supérieure gauche indique la présence d’un mâle.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Les carnivores ont mordu et rogné le bord de l’extrémité distale des deux scapula. Une dizaine de stries, fines et parallèles, de décarnisation ont été observées au niveau de la scapula (muscle triceps) et trois sur le coxal au niveau de l’ilium. La couronne d’une deuxième molaire supérieure est brûlée à son extrémité, ce qui suggère que le maxillaire a pu être mis au feu pour la consommation de la cervelle. Le chevreuil compte deux individus, NMI de fréquence donnés par les dents et le talus (Annexe VII.3.14). Il est représenté par les ceintures (Fig.247) : scapula et coxal (NMIf = 1 ; 25 % PO). Les bas de pattes sont absents et les extrémités sous-représentées, seule une phalange I a été identifiée, elle est entièrement brûlée. Une mandibule gauche, avec la troisième molaire en cours d’éruption, correspond à un jeune adulte âgé entre 12 et 15 mois (Tome 1999). Deux stries de désarticulation ont été observées sur le bord de l’extrémité distale d’un talus, correspondant à la séparation de l’extrémité des membres. L’extrémité distale du calcanéum a été rognée par un carnivore.
élevées et les plus fortes fréquences sont donnés par le radius et l’ulna (NMIf = 3 ; 66,7 % PO) puis par l’humérus et le tibia (NMIf = 2 ; 33,3 % PO). Le fémur est absent, un fragment de diaphyse distale a été attribué aux canidés. Les éléments plus fragiles sont moins représentés mais néanmoins présents : 1 % PO pour les vertèbres, 9 % PO pour les côtes, pour ces dernières une partie se retrouve parmi les restes de canidés indéterminés, 16,7 % PO pour la scapula et le coxal et 35 % PO pour le crâne. Aucune strie correspondant à l’écorchage n’a été observée. La faible représentation des métapodes (6,7 % PO) et des phalanges (2,8 % PO) pourrait néanmoins témoigner de cette étape : ses parties étant vraisemblablement retirées avec la peau.
Fig. 248 : Représentation des parties squelettiques du chien (% PO) pour la phase 1 de La Fare et localisation des traces anthropiques
Plusieurs indices permettent de considérer qu’il a été consommé : la forte représentation des os longs, notamment ceux du membre antérieur, la présence de stries de décarnisation observées sur l’humérus, l’ulna et le coxal, sur une côte (partie haute, base de la tête articulaire (Fig.249), de stries de désarticulation au niveau de l’extrémité distale de l’humérus et l’observation de brûlures sur le bord d’un tarse (cuboïde) et sur l’extrémité de canines inférieures et supérieures, indiquant qu’il a pu être grillé ou rôti (Fig.249).
Fig. 247 : Représentation des parties squelettiques du chevreuil (% PO) de la phase 1 de La Fare
Les cervidés ont été chassés occasionnellement. Les ossements regroupent à la fois les extrémités des membres rejetés lors de la découpe bouchère et des os porteurs de viande. Une partie de leurs éléments squelettiques peut être sous-estimée en raison de la fragmentation, ces derniers se retrouvant parmi ceux attribués aux petits et grands ruminants. Ils semblent découpés de la même manière que les autres taxons. Néanmoins, leur faible représentation, l’absence de certains éléments, suggèrent que tous les animaux n’ont pas été ramenés entiers mais plutôt en quartiers sur le site. Ils étaient ensuite découpés et consommés sur place, leurs déchets rejetés dans les structures où ils restaient accessibles aux carnivores avant d’être enfouis. Le bois de cerf a été utilisé dans l’industrie osseuse du site. Les canidés
La Fare, structure 7
La Fare, structure 182
Deux canines de chien dont les couronnes seules sont brûlées
Côte de chien (tête et corps haut) présentant des stries de découpe (localisées par des flèches)
Fig. 249 : Exemples de traces anthropiques observées sur les restes de chien de La Fare (phase 1)
Le chien est majoritairement représenté par les os des membres (Fig.248 ; Annexe VII.3.15). Les NMIf les plus
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Dans la structure 182, qui a livré plusieurs restes de chien parmi d’autres vestiges fauniques, l’animal n’a pas fait l’objet d’un dépôt particulier : certaines parties sont en connexion mais pas en position anatomique. Les vestiges osseux correspondent à des restes de repas avec certains quartiers rejetés ensemble : on peut noter la scapula et l’humérus retrouvés en connexion lâche, des stries ont été observées sur une côte. D’autres s’apparentent plutôt aux restes rejetés pour la découpe bouchère : trois vertèbres cervicales en connexion ainsi que quatre vertèbres thoraciques et deux lombaires, les bas de pattes avec deux ou trois métatarses en connexion et à proximité d’une phalange et un carpe près d’un métacarpe et d’une phalange. Quant au crâne, il a été découvert retourné et la mandibule en vue palmaire. Dans la structure 7, un fragment de coxal présente des traces de morsures de carnivores aux deux extrémités, iliaque et ischiatique, potentiellement rognés par ses congénères, ce qui souligne que les restes de chien, après avoir été consommés, étaient rejetés parmi les autres déchets et aussi accessibles que n’importe quel ossement avant leur enfouissement. Le chien, dont les vestiges ont été retrouvés associés à ceux des autres animaux domestiques dans les structures, ne semble donc pas bénéficier d’un traitement différent, et être dépecé, découpé et consommé, vraisemblablement grillé ou rôti, sur le site comme les autres espèces. Ses faibles proportions (NMIc = 3) suggèrent néanmoins que sa consommation est moins fréquente que celle de la triade domestique. Ce cas n’est pas isolé, l’existence de cynophagie est régulièrement observée au Néolithique dans le Midi de la France (Blaise et al. sous presse ; Bréhard 2007 ; Helmer 1979 ; Helmer et al. 1987).
Parmi les restes attribués aux canidés, une phalange non épiphysée en partie proximale indique la présence d’un jeune de moins de six-sept mois (Barone 1996) et un maxillaire droit, avec les troisième et quatrième prémolaires lactéales (P4 définitive en bourgeon), correspond à un jeune âgé de 3 mois (Barone 1997). Pour le loup, un seul élément lui a été attribué (structure 7) : il s’agit d’une hémi-mandibule gauche, dont les dimensions de la carnassière ont permis sa détermination (Fig.250 ; Annexe VII.7.1.9). Plusieurs stries ont été observées au niveau de la branche : cinq se trouvent à la base du condyle (muscles masséter et ptérygoïdien), dont certaines sont profondes, laissées par le tranchant d’un silex, d’autres correspondent à des coups (trois impacts laissés vraisemblablement par une petite hache), situés au niveau des muscles buccinateur et temporal (Fig.250 ; Fig.251). Toutes localisées sur des insertions musculaires, elles traduisent une volonté de désarticuler la mâchoire, opération qui ne semble pas avoir été réalisée facilement, si l’on considère la fréquence, la profondeur des stigmates et les coups portés. La dentition est celle d’un adulte, les surfaces occlusales ne sont presque pas usées. Néanmoins, la variabilité d’usure dentaire observée chez les loups, sauvages comme captifs, nous a conduits à ne pas lui attribuer un âge plus précis (communication orale A. Prucca, assistante zootechnicienne du Parc des Loups du Gévaudan en Lozère et doctorante à l’UMR 6636 à Aix-en-Provence).
Fig. 250 : Hémi-mandibule attribuée à un loup adulte, présentant des stries au niveau de la branche (localisées par les flèches), de La Fare (Phase 1, structure 7)
(Squelette d’après dessin de Coutureau)
Fig. 251 : Localisation et représentation schématique des stries et des impacts observés sur l’hémi-mandibule de loup de La Fare (Phase 1, structure 7)
Le renard est représenté par quelques restes de métacarpes, de phalange et d’une dent inférieure. Aucune trace n’a été identifiée. La récupération de la fourrure est probable. Il a pu être consommé. D’autres carnivores sont représentés par un seul reste, qui ne présente aucune trace anthropique ou animale. Leur statut est difficile à définir. Il s’agit de l’ours (un métacarpe, Fig.252), du chat sauvage (un coxal ; Annexe VII.7.1.8) et de la martre ou de la fouine (un tibia). Leur consommation est possible. Ils ont pu être chassés pour leur fourrure ou résulter d’échanges. Néanmoins, leur présence, qui suppose la proximité de zones forestières, est cohérente avec l’environnement du site, dans les Alpes-de-Haute-Provence, près de la montagne de Lure.
(Vue plantaire)
Fig. 252 : Extrémité distale de métacarpe d’ours (La Fare, phase 1, structure 243)
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
5.2.2.4 Description des espèces
des bovins aux pieds un peu plus trapus que le taureau de référence. La présence de pathologies pourrait expliquer ce phénomène (cf. infra).
Les bœufs Taille Pour les bovins, toutes les mesures prises (Annexes VII.7.1.2) entrent dans l’écart de confiance des mesures de bœufs domestiques de Provence de la fin du Néolithique (« Chalcolithique » Helmer 1979). Les phalanges I, dont 21 ont pu être mesurées, sont données comme exemple et ont été comparées à celles de sites de la fin du Néolithique du sud-est de la France (grotte-Murée, Alpes-de-HauteProvence et Claparouse, Vaucluse, Helmer 1979 ; grotte Chazelles, Ardèche, Favrie 2004, 2005). Les mesures de La Fare (phase 1) sont proches de celles du site de Chazelles et entrent dans l’intervalle de variation des bœufs de Provence (Fig.253). Les phalanges des deux sites présentent quelques petits écarts avec les autres bovins de Provence : on peut noter que les longueurs maximales (GL) sont moins élevées et qu’au contraire les maxima des diamètres transverses sont légèrement supérieurs de 6 mm environ pour La Fare et 3,5 mm pour Chazelles. Il est peu probable que cet écart soit lié à la prise de mesure, en revanche, on peut évoquer la présence de pathologies osseuses observées sur les deux sites (Favrie 2004 ; cf. infra). Les phalanges I de La Fare auraient tendance à être plus courtes mais plus larges en partie distale que celles de Claparouse et de la grotte Murée. Mesures de La Fare (phase 1) Phalanges I GL Bp SD Bd
N 22 21 21 23
min 46,4 22,06 18,8 21,52
max 61,52 33,63 28,25 32,68
(Helmer 1979) Moy 53,96 27,54 22,73 25,30
W 46,3‐66,0 22,1‐34,6 17,8‐25,0 20,8‐26,5
Partie Mesures N LSI LSI moy squelettique Scapula BG 3 [‐0,067 ; 0,03] ‐0,0301 Humérus BT 2 ‐0,017 ; ‐0,010 ‐0,0035 Radius Bp 1 ‐0,01 ‐0,01 Radius Bd 1 ‐0,010 ‐0,010 Ulna DPA 2 ‐0,08 ; ‐0,04 ‐0,058 Métacarpe Bd 1 ‐0,020 ‐0,020 Fémur DC 1 0,01 0,010 tibia Bd 5 [‐0,06 ; ‐0,02] ‐0,041 Mtt Bp 1 ‐0,055 ‐0,055 Talus GL1 5 [‐0,04 ; 0,02] ‐0,03 Naviculo‐cuboïde GB 3 [‐0,07 ; 0,003] ‐0,04 Phalange 1 Bp 21 [‐0,09 ; 0,09] 0,01 Phalange 2 Bp 8 [‐0,15 ; 0,04] ‐0,06 Phalange 3 DLS 5 [‐0,01;0,05] 0,01 N total 59 Moyenne totale ‐0,020 En italique : valeurs exclues de la moyenne (allométrie) N : Nombre de mesures ; LSI : Log Size Index ; moy : moyenne
Fig. 254 : Valeurs logarithmes obtenues et moyennes par parties squelettiques des bœufs de La Fare (phase 1)
Phal a nges III Phal a nges I
Chazelles (Favrie 2004) min max 49,5 55,9 22,2 32 18,4 25,2 21,8 30
Tars es (ta l us ) Ta rs es (naviculo‐ cuboïde)
Méta ta rs e Ti bi a Fémur
N : Nombre de mesures ; min : minimum ; max : maximum ; moy : moyenne ; w : écart de confiance
Méta carpe
Fig. 253 : Comparaisons des mesures des premières phalanges des bœufs de La Fare avec celles d’autres sites de la fin du Néolithique du sud-est de la France (Favrie 2004 ; Helmer 1979)
Ul na Radi us Humérus
Aucun élément ne permet d’estimer la taille au garrot. Le nombre de mesures enregistrées sur chaque ossement étant restreint, nous avons utilisé la méthode du Log Size Index (LSI). Nous disposons de 60 mesures. Néanmoins, pour les éléments osseux ayant livré un minimum de six mesures, les phalanges I et II, les moyennes obtenues pour les phalanges II ne sont pas homogènes (Test ANOVA ; Annexe VII.7.3), ce qui indique un problème d’allométrie entre les bœufs de La Fare et le taureau de Camargue de référence. Nous les avons signalées (Fig.254) mais exclues du calcul de la moyenne générale. Les mesures utilisables sont réduites à 52, la méthode est donc applicable ici. Nous avons répartis les LSI par parties squelettiques (Fig.255) pour évaluer la variabilité métrique de cette population bovine de La Fare (phase 1). La moyenne -0,02 indique un bœuf plus petit que le taureau de Camargue, dont la taille au garrot de ce dernier se situe aux alentours d’1 m 20. Elle apparaît très proche, bien que légèrement inférieure, de celle obtenue pour les bovins de sites de la même période néolithique en Provence (à partir du même individu de référence) qui atteint -0,01 (Helmer 1991a). Concernant les os ayant livré plus d’une mesure, seules les phalanges donnent des résultats supérieurs à la moyenne générale, avec des moyennes de + 0,01, indiquant
Sca pul a
‐0,12
‐0,08
‐0,04
0,00
0,04
0,08
0,12
+ moyenne par partie squelettique ayant livré plus de cinq mesures
Moyenne générale Fig. 255 : Répartition des Log Size Index (LSI) selon les différentes parties du squelette et mensurations des bœufs de La Fare (phase 1) (image Helmer 2008a)
Dimorphisme sexuel La distinction entre les sexes n’a pas pu être abordée par la morphologie en l’absence de cheville osseuse bien conservée, et en raison de la fragmentation du coxal et des métapodes. Nous avons tenté une approche statistique à partir des séries de mesures effectuées sur les phalanges I (N = 23), à partir des diamètres transverses proximal et distal. Malheureusement les distributions ne sont pas normales (test de Spiro et Wilk ; Annexe). Dans les cas où la distribution se rapproche de la normalité (au niveau du diamètre transverse proximal des phalanges I antérieure et postérieure), l’analyse des mélanges (Monchot et Léchelle 2002) ne donne qu’un seul groupe et nous ne disposons pas de suffisamment de mesures (N proche de 10, par type de phalanges en séparant antérieure et postérieure) pour effectuer des tris afin
177 177
Emilie Blaise
d’éliminer certaines mesures considérées comme « aberrantes » (Helmer 2008b). Ces résultats s’accordent avec les hypothèses de D. Helmer (2008b) proposées à partir des travaux sur les bovins de Cafer Höyük (Malatya, Turquie) : « dès lors que la distribution d’un sous-groupe issu de l’analyse des mélanges se rapproche de la normalité, la probabilité de n’avoir qu’un sexe se renforce ». Nous avons néanmoins réalisé une étude biométrique de ces phalanges I antérieures (N = 9) et postérieures (N = 10), à partir des diamètres transverses proximale et distal (Fig.256). Les pentes de régression traduisent les différences entre les antérieures et les postérieures et tiennent compte des sexes, d’après les observations de D. Helmer sur les phalanges II (2008b).
pathologiques, s’inscrivent parmi celles des phalanges antérieures (Fig.256). On assiste vraisemblablement à une « antériorisation » des phalanges postérieures, non seulement celles qui présentent des pathologies « évidentes » mais également celles d’apparence mieux conservée, leur morphologie générale est concernée. Pour les phalanges antérieures, les valeurs les plus hautes appartiennent toutes à des phalanges présentant des déformations, notamment une surface proximale élargie (lipping). Les données sont ainsi brouillées et nous empêchent de nous prononcer sur le sexe des individus. Pathologies osseuses observées chez les bovins Plusieurs phalanges présentent des déformations osseuses, 14 cas sur un total de 27 phalanges I déterminées (51,2 %) (Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et Duru 2000 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998) (Fig.257). Ces déformations ont dans certains cas rendu la différenciation antérieure/postérieure délicate. Ces pathologies osseuses ont été observées sur huit phalanges antérieures et quatre postérieures dans la structure 7 (Fig.258 ; Fig.259 ; Fig.260) d’individus différents. Quelques ostéophytes (ou exostoses) apparaissent de manière nette sur une phalange I (indéterminée) en partie distale dans la structure 6. Une phalange I (indéterminée) abimée en partie distale possède une surface articulaire proximale élargie avec une lèvre (stade 1) dans la structure 70. Les huit phalanges antérieures présentent toutes une lèvre (Stade 2 et 3) en partie proximale et des surfaces articulaires creusées et élargies. Les extrémités distales montrent une extension distale de l’articulation sur la face dorsale de la diaphyse. Quatre d’entre elles présentent un tassement général et une déformation du corps. Les trois phalanges postérieures présentent un élargissement de leur partie proximale et un creusement de leur surface articulaire, avec une lèvre (lipping, stade 1 et 2). Deux phalanges II antérieures ont également une surface proximale avec une lèvre (Stade 1 et 2) dans la structure 7. Ces déformations correspondent à celles que l’on connaît chez les bœufs actuels et historiques ayant travaillé (Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et Duru 2000 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998). Elles concernent ici très majoritairement les surfaces articulaires proximales des phalanges, touchent davantage les antérieures que les postérieures, et indiquent que les bœufs de La Fare ont été utilisés fréquemment pour le travail. Leur présence n’implique pas forcément la répétition d’une seule activité mais peut être liées à plusieurs. Elle dépend aussi de la fréquence de cette utilisation, un emploi régulier pour le portage étant une activité moins traumatisante qu’un travail intensif de traction pour les labours. A La Fare, les bovins ont de taille réduite, et sont plus petits que les bovins de Camargue (moins de 1 m 20 au garrot). Leur gracilité indique que la stature peut être considérée comme un facteur négligeable sur l’apparition de ces pathologies. Leur nombre augmente avec l’âge (et nous verrons qu’à La Fare certains bovins sont gardés jusqu’à un âge avancé mais pas au-delà de 11,5 ans) et leur aggravation dépend également de la durée de l’utilisation des animaux et de l’intensité de l’exploitation. Si une pathologie isolée est discutable, l’observation de plusieurs indices - déformations au niveau des articulations et des extrémités des membres,
36 34 32
Bd (mm)
30 28 26 24 22 20 20
22
24
26
28
30
32
34
36
Bp (mm) Antérieure
Linéaire (ant.)
Postérieure
Linéaire (post.)
Bp : diamètre transverse proximal Bd : diamètre transverse distal
pathologies
Fig. 256 : Distribution des mesures des phalanges I antérieures et postérieures des bovins de La Fare (phase 1)
Dans la distribution des mesures, deux groupes semblent apparaître avec un écart un peu plus élevé chez les antérieures que les postérieures. Les différences de pentes des droites de régression sont également relativement marquées. Cet écart traduit en partie le dimorphisme sexuel, plus visible sur les antérieures que les postérieures (Helmer 2008b), or l’analyse des mélanges réalisée précédemment, n’a mis évidence qu’un seul groupe pour chaque type de phalanges. Ainsi, il est peu probable que les regroupements des valeurs renvoient uniquement à la distinction entre les mâles et les femelles et pourrait être un effet de l’emploi des bovins pour le travail (Helmer 2008b). De pathologies osseuses sont en effet fréquemment observées à La Fare (phase 1) (cf. infra) : sept phalanges antérieures sur neuf présentent des déformations et trois postérieures sur dix (Fig.258 ; Fig.259 ; Fig.260). Leur présence pourrait avoir biaisé les résultats. On peut également envisager que le diamètre transverse proximal (Bp) ne donne pas les mêmes résultats que le diamètre transverse distal (Bd) parce qu’ils ne réagissent pas de la même façon au stress, sous l’effet du travail notamment. Chez les bovins qui travaillent, les phalanges ont en effet des déformations plus nettes en partie proximale que distale (Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998). En observant la distribution des phalanges postérieures, on constate que les valeurs les plus élevées, et plus particulièrement celles des trois phalanges
178 178
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Phalange I antérieure (Vue latérale)
Phalange I antérieure et postérieure de bovins actuels de Camargue (Vue dorsale)
Surface articulaire de la surface proximale de la phalange I antérieure (Vue proximale)
Phalange I postérieure (Vue latérale)
Surface articulaire de la surface proximale de la phalange I postérieure (Vue proximale) Phalange I antérieure et postérieure (Vue palmaire)
Fig. 257 : Phalanges I antérieure et postérieure d’un bovin actuel de Camargue non déformées (Matériel et clichés D. Helmer)
Vue dorsale
Vue latérale
Vue palmaire
Fig. 258 : Exemple d’une phalange I postérieure (La Fare, Structure 7 carré BI 108 189)
Vue proximale Vue latérale
Vue dorsale
Vue palmaire
Fig. 259 : Exemple d’une phalange antérieure pathologique de la Fare (structure 7, carré BO 85 92)
179 179
Emilie Blaise
Vue dorsale
Vue palmaire Fig. 260 : Exemple de phalanges antérieures présentant des déformations osseuses (La Fare, structure 7)
forte proportion de bêtes âgées - tend à considérer l’hypothèse de l’exploitation de l’énergie animale comme probable. Plus de 50 % des phalanges I présentent des déformations (sur près de 30 observées dans différentes structures), les deuxièmes phalanges sont également touchées, ce qui ne peut être un fait isolé. Bien qu’il soit difficile à partir de ces seuls cas de définir l’activité, leur présence implique une réitération des activités, voire une utilisation pour des travaux plus ou moins intensifs tout au long de la vie de l’animal, travaux qui ont sollicité les articulations des bovins plus que lors d’un simple déplacement. D’après l’observation de la conduite de bovins actuels au travail (Fig.261) et la répartition des forces lors de la traction notamment pour les labours (jougs de tête et de cou ; colliers), les bovins prennent davantage appuient sur les membres antérieurs 20 . Les pathologies osseuses plus souvent identifiées sur les phalanges I et II antérieures (10 cas) pourraient suggérer l’utilisation des bovins de La Fare pour la traction.
Fig. 261 : Bœuf vosgien avec un joug, en plein travail, lors des « Rencontres de bouviers de France » à l’écomusée d’Alsace en avril 2007. (Cliché O. Lemercier)
vérifiant l’homogénéité des moyennes pour les éléments squelettiques ayant livré plus de six mesures, l’humérus, le tibia, le talus et les phalanges II, celles du tibia ne sont pas homogènes (Test ANOVA ; Annexe VII.7.2). Des problèmes d’allométrie sont probables pour le tibia avec le mouflon de référence : nous avons choisi de l’écarter du calcul de la moyenne. Nous disposons ainsi de 60 mesures (Fig.262). Les LSI de l’ulna (cinq mesures) apparaissent légèrement inférieurs aux autres (moyenne à - 0,09), ils ont été écartés de la moyenne en raison de possibles allométries (Fig.262). La moyenne -0,06 indique un mouton plus petit que le mouflon corse de référence (Fig.263). Elle se rapproche de celle des moutons de Provence de sites de la même période, -0,05
Les caprinés domestiques Taille Pour le mouton, le nombre de mesures enregistrées sur chaque ossement étant restreint, nous avons utilisé la méthode du Log Size Index (LSI) (Annexe VII.7.1.1). En
20
Rencontre des Bouviers de France, Ecomusée d'Alsace, 28-29 avril 2007 : démonstration et communication orale de Philippe Kuhlmann (éleveur et bouvier de bœufs vosgiens)
180 180
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
(Helmer 1991a). On peut également signaler la présence d’ossements particulièrement graciles notamment les tibias et les métapodes. Il reste difficile de ce prononcer davantage sur l’origine de cette petite taille et de leur morphologie (nourriture peu nourrissante, carences, consanguinité, évolution particulière ?). Partie squelettique Scapula Humérus Radius Radius Ulna Métacarpe Fémur Tibia Métatarse Métatarse Talus Calacanéum Naviculo‐cuboïde
Phalange 1 Phalange 2 Phalange 3 N total
LSI
LSI moy
[‐0,67 ; ‐0,16] [‐0,104 ; ‐0,002] "‐0,098 ; ‐0,044 ‐0,046 [‐0,114 ; ‐0,69] [‐0,072 ; ‐0,025] "‐0,076 ; ‐0,072 [‐0,06 ; ‐0,01] [‐0,09 ; ‐0,062] "‐0,057 ; ‐0,051 [‐0,06 ; ‐0,04] ‐0,083 [‐0,101 ; ‐0,063] "‐0,058 ; ‐0,046 [‐0,108 ; ‐0,035] [‐0,052 ; ‐0,034] Moyenne totale
‐0,048 ‐0,05 ‐0,07 ‐0,046 ‐0,09 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,029 ‐0,08 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,083 ‐0,077 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,06
Mesures N BG Bd Bp Bd DPA Bd DC Bd Bp Bd GL1 GL GB Bp Bp DLS
3 15 2 1 5 3 2 8 3 2 7 1 3 2 8 3 60
Partie squelettqiue
Mesures (mm)
Talus
Lext 25,94 25,41 25,15 25,87 25,38 26,77 26,24 L 50,94 L 130,1 126,1 Min Max 57,1 60,7
Calcanéum Métatarse N 16
Hauteur estimée (cm) 58,8 57,6 57,1 58,7 57,6 60,7 59,5 58,1 59,1 57,3 Moy 58,5
Provence "chalcolithiqe" (Helmer 1979)
W 25,2‐29,9
Hauteur 57,1‐67,8
52,1‐54,3 129,2‐137,8
59,4‐61,9 58,6‐62,5
N : Nombre de mesures ; L : Longueur ; W : écart de confiance Min : minimum ; Max : maximum ; Moy : moyenne
Fig. 264 : Estimation de la taille au garrot des moutons de La Fare (phase 1) et de Provence (d’après Teichert 1975)
Le talus n’a pas livré une série de mesures suffisante pour calculer la fréquence des sexes chez les caprinés domestiques (NR = 7 pour les ovins ; N= 5 pour les caprins). Cet os du tarse ne présente pas de centre d’ossification, ce qui fait que des individus dont la croissance n’est pas achevée sont potentiellement décomptés. Néanmoins, ces os atteignent très rapidement la taille adulte, et leur aspect de surface (porosité) permet d’estimer s’ils ont atteint une taille « adulte » ou non et d’écarter les jeunes individus. Par conséquent, nous n’avons qu’un ordre de grandeur à défaut de nombres certains. Dans la distribution des mesures des talus, deux groupes distincts semblent se détacher chez les moutons comme chez les chèvres, les plus grandes valeurs pourraient appartenir à des mâles et les plus basses à des femelles (Fig.265). Suivant cette hypothèse, nous aurions, pour les ovins, un bélier pour cinq brebis, et pour les caprins, chez qui le dimorphisme sexuel est plus marqué - ce qui est la norme chez cette espèce (Helmer 2008b) - deux boucs pour trois chèvres.
En italique : valeurs exclues de la moyenne générale (allométrie) N : Nombre de mesures ; LSI : Log Size Index ; moy : moyenne
Fig. 262 : Valeurs logarithmes obtenues et moyennes par parties squelettiques des moutons de La Fare (phase 1)
Pha l anges III Phal a nges II Phal a nges I Tars e : cal canéum Tars e : ta l us Tars e : naviculo‐cuboïde
Méta tars e
20
Talus Mâles ?
Fémur
19
Méta ca rpe
GL (mm)
Femelles
Ul na Ra di us
18 Mâles ?
17
Humérus
Ovis aries
16
Femelles
Scapul a
‐0,14
‐0,12
‐0,10
‐0,08
‐0,06
‐0,04
‐0,02
Capra hircus
15
0,00
22
+ moyenne par partie squelettique ayant livré un minimum de six mesures Moyenne générale
24
26
28
30
32
Bd (mm)
GL : longueur externe maximum ; Bd : diamètre transverse distal
Fig. 263 : Répartition des Log Size Index (LSI) selon les différentes parties squelettiques et mensurations des moutons de la Fare (phase 1) (image Helmer 2008a)
Fig. 265 : Distribution des mesures des talus des moutons (Ovis aries) et des chèvres (Capra hircus) de La Fare
Les suinés
Des estimations de taille au garrot ont pu être réalisées pour le mouton à partir des coefficients de M. Teichert (1975). La taille varie entre 57 et 61 cm environ (Fig.264), ce qui est proche de celles observées sur d’autres sites provençaux de cette période (Helmer 1979).
Deux femelles et un mâle ont été identifiés à partir de la morphologie de leurs canines supérieures. A partir de la longueur externe de deux talus (mm), la hauteur au garrot a pu être estimée (Teichert 1990) : L : 39,7 X 17,90 + 23 = 73,3 cm et L : 42,8 X 17,90 + 23 = 78,9. La taille moyenne des porcs se situe à 68 cm au garrot (Helmer 1979). Il s’agit de porcins de grande taille, et si la première estimation à 73,3 cm reste dans la norme des cochons, en revanche la deuxième, supérieure de plus de 10 cm, renvoie vraisemblablement à un sanglier (Helmer 1991a), dont la
Dimorphisme sexuel Seule une cheville osseuse de caprin appartient à une chèvre. L’état de conservation du matériel osseux (fragmentation) n’a pas permis de distinguer le sexe à partir de la morphologie du coxal.
181 181
Emilie Blaise
présence sur le site est par ailleurs attestée à partir d’une troisième molaire.
(rapace nocturne : le grand-duc) et d’ivoire (sangliers), certains animaux pouvant être également considérés comme des prédateurs pour les troupeaux (loups, ours) ou causer des dégradations dans les éventuelles zones cultivées (sangliers).
5.2.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
Les groupes humains de la Fare (phase 1) se procurent l’essentiel de leurs ressources carnées à partir de leurs animaux domestiques (Fig.266). Les troupeaux ovins et caprins sont majoritaires (59,8 % NR ; 54,8 % NMIc), suivis des bœufs (21,5 % NR ; 7,8 % NMIc) et des cochons (10,5 % NR ; 7,7 NMIc). Les chiens font également partis du menu (2 % NR ; 2,8 % NMIc). On compte 27 ovins pour 17 caprins, soit un rapport de 1,6 mouton pour 1 chèvre. La chasse constitue un apport non négligeable, et peut être complémentaire : cerf, chevreuil, lapin, sanglier et carnivores regroupent 5,1 % NR et 14,5 % NMIc environ. Avec 63 caprinés domestiques pour 9 bœufs, l’élevage de La Fare est de type bovin mais de peu (rapport de 7 pour 1) (Helmer 1992). L’estimation du Poids de Viande et Abats (PVA) permet d’établir la biomasse représentée pour chaque taxon (Fig.267 ; Annexe VII.5) (Vigne 1998). On peut ainsi estimer que le bœuf contribue de manière importante, à l’alimentation avec 46,4 % PVA environ, les caprinés (26,8 % PVA) et les suinés (20 % PVA). Ces deux derniers réunis fournissent un apport équivalent à celui des bovins. Nous avons pu distinguer quatre cochons pour un sanglier parmi les treize individus identifiés. Ainsi, les cochons fourniraient 15 % PVA et les sangliers 5 % PVA (Annexe VII.5.3). Les troupeaux domestiques regroupent 88 % PVA environ. La présence d’espèces sauvages marque un certain goût pour le gibier mais elles apparaissent dans des proportions faibles (Fig.266).
bœufs
caprinés
suinés
Fig. 267 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains de La Fare (phase 1)
5.2.3.2 Exploitation des troupeaux Les caprinés domestiques L’estimation des âges d’abattage des caprinés domestiques a été établie à partir de 361 dents inférieures et supérieures. Un reste de métapode, attribué à un jeune proche de la naissance (structure 7), a été décompté dans la classe d’âge 0-2 mois, classe non représentée par les dents. Ils regroupent ainsi un total de 63 individus, dont 27 moutons (NRd = 90) et 17 chèvres (NRd = 43), déterminés à partir des dents inférieures seulement (Fig.268 ; Annexe VII.6.1). Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total *reste osseux
% 70 60 % NRD 50
Poids de Viande et Abats
% PVA
5.2.3.1 Approvisionnement carné
% NMIc
40
Caprinés d. Mouton Chèvre NRd NMIc NRd NMIc NRd NMIc 1* 1* 0 0 0 0 6 3 4 2 0 0 24 8 9 6 8 4 89 14 45 10 10 4 124 21 4 2 21 7 86 10 21 5 2 1 32 6 7 2 2 1 362 63 90 27 43 17
Fig. 268 : Proportions respectives des caprinés domestiques regroupés, des moutons et des chèvres seuls, par classes d’âge en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum de combinaison
30 20
Environ 68 % des abattages sont effectués avant 2 ans, dont 35,5 % entre 1 et 2 ans. Néanmoins, très peu de jeunes sont morts avant 2 mois (2,2 %). Les adultes sont rarement conservés au-delà de 6 ans (2,9 %). Avant de pousser l’analyse du profil d’abattage, nous avons cherché à préciser les âges de mortalité des plus jeunes par l’étude de près de 40 quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures de moutons (N = 30) et de chèvres (N = 8) (Fig.269). Dans les figures 270 et 271, on peut voir que les individus les plus jeunes ont les D4 inférieures les moins usées et les hauteurs de lobes les plus élevées. La méthode fonctionne aussi bien pour les moutons que pour les chèvres, aucun décalage n’apparaît entre les âges calculés à partir des hauteurs des lobes et l’usure chez les caprins. S’ils avaient eu
10 0
mouton chèvre
bœuf
cochon sanglier
cerf chevreuil lapin
chien
NR dét. total = 3559 NMIc = 106
Fig. 266 : Fréquences des principales espèces de la phase 1 de La Fare en % NR et en % NMIc
La chasse semble occasionnelle et l’apport carné issu de cette pratique, bien que non négligeable, reste relativement réduit, 11,8 % PVA (Annexe VII.5.5). Aussi, bien que toutes ces espèces soient vraisemblablement consommées, pour certaines d’ailleurs sans ambiguïté (lapin, cervidés, sangliers), elle a pu être motivée par d’autres motifs que l’alimentation : on peut évoquer la recherche de fourrures (lapin, loups, ours, chat sauvage, martre/fouine), de bois de cerf, bien que potentiellement ramassé, ou encore de plumes
182 182
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Chèvre NRd % NRd NRd corrigé corrigé 0 0 0,0 0 0 0,0 8 16 42,1 10 10 26,3 21 10,5 27,6 2 1 2,6 2 0,5 1,3 43 38 100,0
Total caprinés domestiques Mouton NRd % NRd NRd % NRd NRd Corr. NRd Payne en années corrigé corrigé corrigé corrigé A 0 à 0,17 1 6 6 2,2 0 0 0,0 B 0,17 à 0,5 6 3 18 6,6 4 12 13,4 C 0,5 à 1 24 2 48 17,5 9 18 20,2 D 1 à 2 89 1 89 32,5 45 45 50,4 EF 2 à 4 124 0,5 62 22,6 4 2 2,2 G 4 à 6 86 0,5 43 15,7 21 10,5 11,8 HI > à 6 32 0,25 8 2,9 7 1,75 2,0 Total 362 274 100,0 90 89,25 100 Classes d'âge
Fig. 269 : Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de Restes de dent total des caprinés domestiques et part respective des moutons et des chèvres OVIS D4 inf
Lat
Localisation
LF98 S 249
G D G G D G D G G G G D G D G G D D G D D G D G G G D D G D G D
CAPRA D4 inf
Lat
Localisation
G D D D D D D D D D
LF S70 R3 Y4 LF93 S 70 LF 99 S155 A5 72 LF99 S 287 LF S70 LF99 S 187 LF S7 BI 10 R LF97 S205 LF S7 BI 13 248 LF92 S7 BI 26 96 LF99 S 292 LF S7 B0 86 64 LF92 S7 BI 09 67 LF91 S7 BI 27 4 LF92 S7/B1/15/318 LF S70 X4 LF92 S7 BI 9 R4 LF98 S 243 LF S7 B0 98 145 LF92 S7 BI 25 R8 LF91 S6 /C1/32 LF92 S7 BI 24 100 LF92 S7 BI 14 76 LF S7 B0 85 14 LF S7 B0 85 67 LF S70 Y4 R2 LF S70 X4 R1 LF99 S 287 LF92 S7/B1/24/105
LF96 S155 LF98 S181 S7 BI 07 349 S 6 /C1/12 S7 B0 95 R16 120 LF98 S243‐249 A5/99‐00
LF 93 S70 LF 99 S287 24/88
Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, médiale et postérieure (mm) Hva Hvm Hvp 10,68 13,36 14,9 11,24 12,85 13,84 10,29 12,31 14,41 cassé 12,29 13,74 11,43 12,57 13,04 9,98 11,91 12,88 10,05 11,98 12,39 8,43 11,3 11,94 cassé cassé 10,78 6,83 9,76 11,4 8,08 10,19 10,49 7,36 8,92 9,21 6,6 8,75 9,03 7,35 8,71 8,81 7,4 8,04 9,01 6,78 7,59 9,44 7,03 8,11 8,59 6,85 7,59 8,42 cassé 6,88 8,27 5,51 6,62 7,58 5,5 7,14 6,6 4,91 6,32 7,13 4,81 7,06 6,06 cassé 6,46 5,30 5,55 6,37 4,88 5,69 6,07 4,5 5,65 6,05 4,88 5,52 5,87 4,84 5,17 5,33 3,91 4,96 5,03 Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, médiale et postérieure (mm) Hva Hvm Hvp 10,42 11,34 13,7 cassé 11,82 11,92 8,81 9,38 cassé 5,07 5,88 6,20 4,74 5,31 5,62 4,31 4,9 5,31 4,38 4,58 5,52 4,02 4,39 4,47
Méthode Payne Stades Classes d'âge d'usure B ‐ 0,17 à 0,5 an B ‐ 0,17 à 0,5 an B ‐ 0,17 à 0,5 an C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans 7CD ou 8D
D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans
7CD ou 8D
D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans
Méthode Payne Stades Classes d'âge d'usure C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an C ‐ 0,5 à 1 an D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans D ‐ 1 à 2 ans
Remarques complémentaires isolée isolée mand M1 1AB isolée isolée isolée isolée isolée mand mand M1 2C isolée mand M1 4,09 M2 2D isolée mand près de 1 an près de 1 mand M2 CD isolé M1 4,11 M2 CD M1 8DEF M2 3D isolé M1 3,64 M1 8DEF M2 2D isolée M2 4D M1 8DEF M2 5D M2 2D M3 non sortie isolée isolée mand isolée Remarques complémentaires colonnette colonnette mand M1 4C colonnette M1 BC mand M2 CD isolée colonnette colonnette mand M2 2D colonnette mand M2 2D
Méthode Gourichon Age en mois* à partir de Hvm Hvp 5,3 5,7 6,2 7,3 7,0 6,4 7,1 7,4 6,6 8,4 7,7 8,7 7,6 9,4 8,7 10,1 9,5 / 11,2 10,9 10,5 12,2 12,6 14,1 12,9 14,3 12,9 14,7 14,0 14,4 14,8 13,7 13,9 15,0 14,8 15,2 15,9 15,5 16,3 16,5 15,5 17,9 16,8 17,1 15,6 18,7 / 18,1 18,1 18,3 17,9 18,7 17,9 18,7 18,1 19,0 18,7 19,8 19,1 20,2 Méthode Gourichon Age en mois* à partir de Hvm Hvp 8,6 7,5 7,8 10,1 11,8 17,5 18,5 18,5 19,4 19,2 19,8 19,7 19,5 20,0 21,0
Age moyen 5,5 6,7 6,7 7,2 7,5 8,2 8,5 9,4 9,5 11,0 11,4 13,3 13,6 13,8 14,2 14,2 14,4 15,0 15,7 16,4 16,7 17,0 17,2 18,1 18,2 18,3 18,3 18,6 19,2 19,6 Age moyen 8,1 9,0 11,8 18,0 18,9 19,5 19,6 20,5
* Age (en mois) = - 1,6344 * HVM + 27,16 ; * Age (en mois) = - 1,4702 * HVP + 27,62 ; Calcul à 1,5 mois près
Fig. 270 : Estimation des âges de mortalité des moutons (Ovis aries) et des chèvres (Capra hircus) à partir de l’usure de la surface occlusale et des hauteurs vestibulaires des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures
des hauteurs d’émail plus importantes que les ovins, la dent aurait été trop usée par rapport à l’âge calculé, or le cas ne s’est pas présenté. La figure 271 permet de vérifier la distribution des Hauteurs Vestibulaires du lobe Médian des D4 en fonction de l’usure de la surface occlusale et des classes d’âge correspondantes (limites entre les classes d’âge) pour les deux espèces. Afin de réduire les variabilités individuelles, nous avons choisi d’utiliser les deux mesures médiane et postérieure des lobes des D4 inférieures, HVM et HVP, fortement corrélées avec l’âge des individus (coefficients de détermination, R2, à 0,95 et 0,96). Nous pouvons apprécier leur distribution en fonction des âges calculés (Fig.272).
D’après le profil d’abattage (Fig.273), près de 57 % des individus sont âgés entre plus de 2 mois et 2 ans, avec un pic majeur entre 1 et 2 ans (Classes d’âge CD et dans une moindre mesure B). Cet abattage traduit une forte recherche de viande : les plus jeunes fournissent une viande plus tendre (17,5 %), majoritairement abattus entre 5 et 11 mois, et les 32,5 % de jeunes adultes, âgés entre 13 et 20 mois (Fig.270), ont été tués au maximum de leur rendement carné. L’étude des D4 inférieures (calcul à 1,5 mois près) montre que les moutons ont été mis à morts entre 5,5 mois et 11,4 mois (N = 11) puis entre 13 mois et 19 mois, de façon répartie tout au long de la classe d’âge considérée (N = 19). Les caprins sont abattus entre 8 et 12 mois (N = 3) puis entre 18 et 21 mois (N
183 183
Emilie Blaise
d’ordinaire gardés en vie pour assurer le renouvellement du troupeau. Les fortes proportions de cette classe d’âge pourraient indiquer la présence d’animaux castrés. Ils sont signalés au Proche-Orient vers 7000-6300 avant notre ère (Helmer et Vigne 2004).
= 5). Le lait pourrait être également exploité comme l’indique l’abattage d’adultes âgés entre 2 et 6 ans, (38 % environ), correspondant à la réforme des femelles, moins prolifiques, dont la production diminue. Très peu de bêtes sont gardées au-delà de 6 ans, moins de 3 %. Cette réforme située aux alentours de 4-6 ans peut paraître précoce mails elle semble la norme au Néolithique (Helmer et Vigne 2004). Actuellement, dans les élevages extensifs, elle se situe majoritairement aux alentours de 6 ans, les femelles prolifiques et bonnes laitières et les reproducteurs peuvent parfois être conservées jusqu’à l’âge de 10 ans (Blaise 2006a).
Classes d'âge Payne A B C D EF G HI
D4 inférieures
ddl = degré de liberté p = probabilité
21 mois 16 mois 12 mois 6 mois 2 mois Ovis
2
4
6
8 Hvm (mm)
10
12
14
16
Fig. 271 : Distribution des Hauteurs Vestibulaires du lobe Médian (HVM) des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures des moutons et des chèvres en fonction des classes d’âge chèvre
Linéaire (mouton)
Linéaire (chèvre )
2
2
R = 0,9573
R = 0,9613
18 5‐7 mois
16
8‐9 mois
‐
12
13‐14 mois
10
15‐17 mois
8
18‐20 mois
6
usure
HVP (mm)
14
11 mois
4 2
+
0 16
14
31
10
37,5
89 124 86 32 362
47 65 61 13 196
0,3 0,8 47,4 13,9 100,0 ddl = 4 p = 0,24 CHI2 = 5,52
L’Analyse factorielle des correspondances permet de replacer le profil de La Fare (phase 1) et celui de la structure 7, parmi ceux de Méditerranée (Fig.276). Leurs coordonnées sont très proches (Annexe XV.2), ils se placent l’un à côté de l’autre dans la représentation graphique (Facteur 1 X Facteur 2) de la figure 276. En corrélation négative sur les axes 1, 3 et 4, les deux profils se caractérisent par la présence massive d’adultes (axe 1), par une forte contribution de la classe d’âge D (axe 3), marque de l’exploitation de la viande, et par les classes EF et G (axe 4), correspondant à l’exploitation du lait. Ils apparaissent en corrélation positive sur les axes 2 et 5, indiquant une contribution de la classe HI et G, qui traduit une exploitation possible des toisons. C’est sur ces deux derniers axes qu’ils diffèrent légèrement (Annexe XV.2). La courbe de survie de La Fare (phase 1) permet d’estimer les classes d’âge conservées qui composent le troupeau : il s’agit surtout de jeunes de moins de 2 ans et d’adultes entre 2 et 4 ans, les effectifs diminuant régulièrement entre 1 et 4 ans (Fig.277). Comparée aux modèles théoriques, la courbe de survie des caprinés domestiques de La Fare se caractérise par une recherche de viande très marquée, avec des fréquences supérieures à celle du type b défini jusqu’à présent (Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2007). L’exploitation du lait est possible mais difficile à confirmer car les fréquences se superposent avec celle pour la viande. L’exploitation des toisons est peu visible dans ce mode de représentation. Les deux types d’exploitation de la viande sont confirmés par le test de Spearman (Annexe XII).
Classes d’âge (Payne 1973) B (2‐6 mois) C (6‐12 mois) D (1‐2 ans)
mouton
Test du CHi 2 Contributions %
Fig. 275 : Comparaison des distributions des classes d’âge des caprinés entre La Fare (phase 1) et la structure 7 à l’aide du CHI2
Capra
0
en années 0 à 0,17 0,17 à 0,5 0,5 à 1 1 à 2 2 à 4 4 à 6 > à 6 Total
Caprinés domestiques La Fare phase 1 La Fare structure 7 NRd NRd
12
10
8
6
4
2
0
HVM (mm)
Fig. 272 : Distribution des mesures de la hauteur vestibulaire des lobes médian et postérieur des quatrièmes prémolaires déciduales (HVM et HVP) et âges de mortalité calculés pour les moutons et les chèvres
L’exploitation des ovins et des caprins apparaît complémentaire. D’après leur profil respectif (Fig.273), les moutons seraient abattus principalement pour leur viande, il s’agit essentiellement de jeunes adultes (classe C et surtout D) et potentiellement pour les toisons (classe G, 4-6 ans) et les chèvres, pour la viande également (classe C et dans une moindre mesure D) et le lait (classe EF). Dans la figure 274, nous pouvons observer les fortes similitudes entre le profil d’abattage obtenu à partir de l’ensemble des structures échantillonnées de la phase 1 (NRd = 362) et celui de la structure 7 prise séparément (NRd = 196) ainsi que pour la courbe de survie respective. La comparaison de la distribution des fréquences absolues par classes d’âge à l’aide du Chi2 montre que la différence entre La Fare (phase 1) et la structure 7 n’est pas significative au seuil de 0,2 (Fig.275). On peut souligner que les abattages concernent massivement les bêtes de 1-2, individus
Les bovins Le profil d’abattage des bœufs a été établi à partir de 27 dents inférieures et supérieures (Fig.278 ; Annexe VII.6.2). Ils regroupent un minimum de 9 individus, ce qui constitue des effectifs réduits. Le profil ne présente pas un pic majeur, mais quatre groupes d’âge, de fréquences relativement proches. Les individus sont principalement abattus entre 2 ans et 6,5 ans, 48,7 %, puis entre 9 et 11,5 ans, 26,8 % (Fig.279).
184 184
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence % NRd corrigé 70
A
B
C
D
E‐F
G
H‐I
0‐2 mois
2‐6 mois
6 mois ‐1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
Caprinés domestiques NRd = 362 NMIf = 40 NMIc = 63
classes d'âge
% NRd corrigé 70
A
B
C
D
E‐F
G
H‐I
0‐2 mois
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
Moutons NRd = 90 NMIf = 17 NMIc = 27
classes d'âge
% NRd corrigé 70
B
C
D
E‐F
G
2‐6 m
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
H‐I
classes d'âge
> 6 ans
A 0‐2 mois
Chèvres NRd = 43 NMIf = 13 NMIc = 17
NRd = Nombre de Restes de dents ; NMIf = Nombre Minimum d’Individus de fréquence ; NMIc = Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Fig. 273 : Profil d’abattage des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
% 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
profil d'abattage
%
courbe de survie (NRd)
100 90 80
La Fare (phase 1) NRd = 362 NMIc = 63
La Fare Structure 7 NRd = 196
70 60 50 40 30 20 10 0
0
1
2
3
4
5 années
6
7
8
9
10
0
1
2
3
4
5 6 années
7
8
Fig. 274 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) et de la structure 7 seule
185 185
9
10
Emilie Blaise Facteur 2
23,46%
F6
A 0.8
réforme
F8
F9
F27 F14 F13
0.4
F12
HI
F10
G
F37 F36
La Fare S7 F32
F33
F20 F11 F29
La Fare phase 1 F31
0
F16
F15
F7
F2
F1
F3
F35
F4
B
F34 F19
EF
F18
F23
D F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F17
F22 F28 F21
-0.5
F25
0
0.5
1.0
1.5
39,95%
Facteur 1
Fig. 276 : Analyse Factorielle des Correspondances : place des profils d’abattages des caprinés de La Fare, phase 1, et de la structure 7, dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2) Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits 100 90 % de survie (NRd)
80 70 60 50 40
NRd
Corr.
0 3 6 7 2 8 1 27
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
NRd % NRd corrigé corrigé 0 0,0 4,0 16,7 6 25,2 5,6 23,5 1,6 6,7 6,4 26,8 0,25 1,0 23,84 100
Fig. 279 : Fréquences des classes d’âge corrigées des bœufs en % du Nombre de restes de dents total
30 20
Les âges de mortalité ont pu être précisés pour quelques cas seulement. Les restes dentaires de la classe d’âge 0,5-2 ans correspondent à une mandibule (Fig.280) avec une D4 (usure « e », d’après Grant 1982) et une 1ère molaire, abimée, en éruption (2ème ou 3ème stade d’éruption), indiquant un individu âgé de 6-9 mois (Higham 1967) et à une D4 supérieure du même stade d’usure. Parmi les individus âgés entre 2 et 4 ans, deux sont morts aux alentours de 28-34 mois d’après la présence de deux D4 supérieures gauches très usées (usure « mn », d’après Grant 1982 ; D4 de chute, Silver 1969, Barone 1997). Le profil d’abattage se caractérise par la faible proportion des très jeunes bovins : aucun veau n’est abattu avant 6 mois, quelques jeunes sevrés (16,7 %), abattus vers 6-9 mois, indiquent une possible exploitation du lait post-lactation (Fig.281). Ils fournissent également de la viande tendre. En revanche, les abattages concernent massivement les adultes. Les bœufs âgés entre 2 et 4 ans, (25,2 %), au maximum de leur rendement carné, sont abattus pour la viande. Les individus entre 4 et 6,5 ans (23,5 %) témoignent de l’exploitation du lait, il s’agit vraisemblablement de femelles de réforme, moins prolifiques, dont la production diminue. Les vieilles bêtes de 9-11,5 ans, représentent près de 27 %, et marquent l’utilisation de la force de cet animal. La présence de nombreuses pathologies au niveau des phalanges renforce cette hypothèse (cf. supra)
10 0 0
1
2
3
4
5 années
6
7
8
9
10
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b La Fare (phase 1)
Fig. 277 : Courbe de survie des caprinés domestiques de La Fare et modèles théoriques d’exploitation des principaux produits en % de survie (Calculé d’après les données de Helmer et al. 2007)
Classes d'âge NRd NMIc en années 0 à 0,5 0 0 0,5 à 2 3 1 2 à 4 6 2 4 à 6,5 7 2 6,5 à 9 2 1 9 à 11,5 8 2 > à 11,5 1 1 Total 27 9 Fig. 278 : Effectifs des bovins par classes d’âge en Nombre de Restes de dents total (NRd) et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
186 186
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Mesure de la hauteur vestibulaire antérieure, médiane et postérieure des lobes (mm)
BOS D4 inf Localisation
Lat.
HVA
HVM
HVP
LF96 S182 R2
D
cassé
18,8
20,7
Stades d'usure (Grant 1982)
e
Classe d'âge
Remarques complémentaires
0,5‐2 ans
Mand M1 en éruption, M2 non sortie, 6‐9 mois
Fig. 280 : Age estimé d’un bovin à partir d’une mandibule d’après l’usure et la hauteur de la quatrième prémolaire déciduale (D4) et les stades d’éruption dentaire des molaires % NRd corrigé 70
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
NRd = 27 ; NMIf = 5 ; NMIc = 9
> 11,5
Classes d'âge en années
Fig. 281 : Profil d’abattage des bœufs de La Fare (phase 1), en % du Nombre de Restes de dents total, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
D’après la courbe de survie, le cheptel bovin de La Fare (phase 1) se compose de jeunes de moins de 6 mois et d’adultes de moins de 9 ans dont les effectifs diminuent régulièrement entre 1 et 9 ans, avec une légère stabilisation entre 4 et 6,5 ans (Fig.282). %
il s’agit d’un adulte âgé d’un peu plus de 24 mois. Les quatre cochons sont âgés respectivement de 1-2 ans (NRd= 2 ; NMIc = 1), 2-5 ans (NRd = 2 ; NMIc = 2) et un adulte de plus de 5 ans (NRd=1 ; NMIc = 1). Les abattages les suinés sont effectués essentiellement entre 6 mois et 2 ans (87,4%) et sont répartis de manière équilibrée entre les deux classes d’âge, 45,6 % entre 6 mois et 1 ans et 41,8 % entre 1 et 2 ans (Fig.284). Dans cette tranche d’âge peu de distinctions sauvage/domestique ont été réalisées : deux dents de porc peuvent néanmoins être signalées et correspondent à un individu de 22-24 mois. De manière plus précise (Annexe VII.6.3), dans la classe d’âge 6 mois-1 an, les abattages ont été effectués vers 6-7 mois, 7-8 mois, 8-10 mois et 10-12 mois et dans la classe 1 et 2 ans, 16-17 mois, un 17 et 22 mois, 20-24 mois et 22-24 mois. Pour les adultes de 2-5 ans, les abattages ont lieu principalement entre 24 et 36 mois, parmi lesquels deux cochons et un sanglier. Un porc adulte de plus de 5 ans a également été observé. Les suinés de moins de 6 mois sont très rares, seule une mandibule atteste la présence d’un porcelet ou d’un marcassin âgé entre 1 et 2 mois, d’après l’usure de sa quatrième prémolaire déciduale et le stade d’éruption de la deuxième prémolaire déciduale.
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
NRd = 27 NMIc = 9
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Fig. 282 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des bœufs de La Fare (phase 1)
Les suinés Le profil d’abattage des suinés a été établi à partir de 49 dents inférieures et supérieures, correspondant à un minimum de 13 individus (Fig.283 ; Annexe VII.6.3).
Les plus jeunes abattus régulièrement dans leur première année, tout au long de la classe d’âge (6 mois-1 an), fournissent de la viande tendre. En revanche, les abattages de la classe d’âge 1-2 ans sont tous effectués en fin de deuxième année entre 16 et 24 mois, lorsque les individus ont atteint leur maximum pondéral. Ce choix peut traduire une croissance plus lente, l’abattage plus tardif permettant ainsi d’atteindre un taux d’engraissement suffisant. On peut envisager un élevage ciblé sur les jeunes et les sub-adulltes. Les individus âgés entre 1 et 2 ans semblent davantage correspondre à des animaux d’élevage en raison d’une période d’abattage plus restreinte, 16-24 mois. Le seul sanglier attesté est âgé d’environ 2 ans. La chasse d’adultes relativement âgés semble très peu probable : les suinés de
NRd % NRd Classes d'âge NRd corr corrigé corrigé 0‐0,5 an 1 1 1 3,8 0,5‐1 an 12 1 12 45,6 1‐2 ans 22 0,5 11 41,8 2‐5 ans 13 0,17 2,21 8,4 > 5 ans 1 0,1 0,1 0,4 total 49 26,31 100 NRd = 49 ; NMIf = 8 ; NMIc = 13
Fig. 283 : Fréquences des classes d’âge, corrigées suivant la classe d’âge considérée, en % du Nombre total de Restes de dents
Les quelques déterminations de porcs et de sangliers ont été signalées dans le profil, par classes d’âge (NRd) (Fig.284). Un seul sanglier a été identifié à partir d’une M3 supérieure,
187 187
Emilie Blaise % NRd corrigé 70
0‐0,5
0,5‐2
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
2 porc
2 porcs / 1 sanglier
1 porc
classes d'âge en années
NRd 49 ; NMIf = 8 ; NMIc = 13
Fig. 284 : Profil d’abattage des suinés de La Fare en % du Nombre de Restes de dents, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée
Pour apprécier et tester ces différences, nous avons effectué une comparaison des répartitions des fréquences absolues des classes d’âge entre le modèle « sécurité du troupeau » et La Fare (phase 1) à l’aide du Chi2. Nous avons regroupé les classes A et B, qui ont des effectifs inférieurs à 5 (le degré de liberté est de 5). La courbe de La Fare diffère de manière hautement significative de celle pour la sûreté du troupeau (Chi2 = 60,39, p = 0,1012.10-10). Les différences entre les deux se situent principalement au niveau de la classe d’âge HI (75,1 %) et dans une moindre mesure, G (10 %), D (7,3 %) et EF (5,9 %) (Annexe VII.6.1.3).
plus de 5 ans sont rares et seule la forme domestique a été observée dans cette classe d’âge. L’élevage semblerait davantage orienté vers une forte recherche de viande et de graisse et la chasse concernerait plutôt les jeunes adultes. Parmi les sub-adultes et les adultes, les porcs apparaissent majoritaires mais il est difficile de se prononcer pour les jeunes de moins d’un an, et par conséquent de préciser davantage la fréquence de la pratique de la chasse. Les suinés procurent un apport alimentaire à part entière (viande et graisse), complémentaire des caprinés et des bovins (viande et lait). 5.2.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux
Cheptel bovin
% de survie
L’allure générale de la courbe de survie du cheptel ovin et caprin, avec une forte proportion des jeunes de moins d’un an et la diminution des individus âgés, est très éloignée du modèle type du groupe de producteurs, dans lequel les adultes sont très nombreux, mais se rapproche davantage de celle pour la sécurité du troupeau (Fig.285).
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
Sécuri té du troupea u La Fare (pha s e 1)
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Cheptel ovin et caprin
100
% de survie
90 80
Fig. 286 : Courbe de survie des bœufs de La Fare (phase 1) et modèle théorique pour la viabilité du troupeau
Cons omma teurs Producteurs Sécuri té du troupea u La Fa re (pha s e 1)
70 60
Cette composition du troupeau suggère qu’un apport régulier de bêtes (notamment des agnelles et des femelles adultes reproductrices) semble nécessaire pour permettre son renouvellement. Le système économique de La Fare n’apparaît pas tout à fait autosuffisant en raison du manque d’adultes qui met en péril la viabilité du troupeau. Il ne correspond pas véritablement au modèle du groupe de consommateurs défini par G. Stein (1987), dans lequel les jeunes sont encore plus nombreux et les adultes de plus de 4 ans sont totalement absents. Cependant, la courbe de survie de La Fare présente un basculement significatif - jeunes en surnombre et adultes en sous effectifs si on se réfère à la courbe de sécurité - tendances qui pourraient indiquer une évolution vers un profil de consommateurs. La courbe de survie des bœufs, marquée par une forte présence de jeunes de moins d’un an et la diminution des individus âgés, a une allure générale proche des fréquences de la courbe théorique pour la sécurité du troupeau : le
50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Fig. 285 : Courbe de survie des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) comparée à celles des modèles théoriques de groupes consommateurs, producteurs et de la sécurité du troupeau
Cependant, si pour les jeunes de moins de 2 ans, les fréquences sont proches et supérieures à celles pour la sécurité du troupeau, la tendance s’inverse pour les bêtes de plus de 2-3 ans : le troupeau de La Fare présente un déficit d’adultes.
188 188
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
N 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
janv
mises bas févr mars
avril
mai
juin
juil
août
lutte sept oct
nov
déc
Chèvres abattues dans la 1ère année
Chèvres abattues dans la 2ème année
Moutons abattus dans la 1ère année
Moutons abattus dans la 2ème année
N 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
Fig. 287 : Saisonnalité des abattages des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) d’après les âges de mortalité estimés avec précision (Hauteurs des D4 inf.) et répartis à partir de la saison des naissances
Phases physiologiques
saison des abattages
Caprinés domestiques
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
Chute des D4
sept
oct
nov Ovis
déc
oct
nov
déc
Capra
2ème année 1ère année mises bas lutte lactation
Hypothèse sur la période d'occupation
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
Fig. 288 : Saison d’abattages des moutons et des chèvres, conduite des troupeaux et hypothèse sur la période d’occupation du site de La Fare (phase 1)
subsistence risk in sheep and goat husbandry 21 .» L’auteur observe, pour le site de Gritille (Turquie, 3e millénaire avant notre ère), une courbe de survie des caprinés proche de ces deux modèles (sécurité et viande) et considère qu’elle marque les stratégies de production d’un groupe autonome. A la différence du site de Gritille, dont les fréquences sont proches mais restent supérieures à celles de la courbe théorique pour la sécurité du troupeau, la courbe obtenue à La Fare ne permet plus l’équilibre : elle apparaît à la fois au dessus pour les jeunes et nettement en dessous de ce modèle (Herd security) pour les bêtes de plus de 3-4 ans. Le déficit concerne les adultes, ce qui exclue tout biais taphonomique sur la représentativité des individus, d’autant que les effectifs sont importants (NRd = 362). Aussi, les profils d’abattage et la courbe de survie des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) apparaissent relativement atypiques. Il semble donc nécessaire de croiser plusieurs paramètres sur l’économie animale et la gestion des troupeaux, afin de proposer un ou plusieurs schémas interprétatifs du système économique des groupes humains de La Fare.
renouvellement du cheptel bovin semble garanti (Fig.286). La comparaison des fréquences absolues par classes d’âge à l’aide du Chi2 montre que la Fare (phase 1) diffère de manière significative du modèle « sécurité » du troupeau au seuil de 0,1 (Chi2 = 3,45, p = 0,18) (Annexe VII.6.2). Les effectifs des adultes âgés entre 2 et 11,5 ans apparaissent supérieurs aux besoins du renouvellement. L’image renvoyée indiquerait plutôt la présence d’éleveurs, autonomes, qui exploitent leur troupeau et en assure la survie, voire chercheraient à en augmenter la population. Les bœufs semblent gardés en vie plus que nécessaire, plus particulièrement entre 6 et 11,5 ans, vraisemblablement pour « les produits du vivant » (lait et énergie animale). Les courbes de survie des troupeaux ne fournissent pas le même type de système économique des groupes humains de La Fare : autosuffisant à partir des bovins mais pas des caprinés domestiques. Une gestion différente entre les deux cheptels semble pertinente. D’après les travaux de G. J. Stein (1987, p. 108), la courbe de survie des caprinés domestiques, et sa proximité avec la courbe pour la sécurité du troupeau, pourrait résulter de l’orientation de l’exploitation des caprinés pour la viande (stratégie de production, sans surplus) et traduirait une prise de risque minimum pour la survie du troupeau : « It is interesting to note that the model age distribution for local meat production/consumption shows such a marked similarity to the model age distribution for herd security that the first goal would virtually guarantee the minimization of
21 Il est intéressant de noter que le modèle de distribution des âges pour la production/consommation locale de viande montre tellement de points communs avec le modèle de distribution des âges pour la sécurité du troupeau que le premier objectif serait pratiquement de minimiser les risques pour garantir la survie de l’élevage des moutons et des chèvres
189 189
Emilie Blaise
5.2.4 Ages d’abattage et cycles saisonniers
de 11 mois jusqu’à deux ans sans interruption et non pas à un âge précis, et plusieurs ossements de moutons au niveau des membres (tibia et métapodes) nous sont apparus particulièrement graciles. Ce rythme des abattages diffère de ceux observés sur d’autres sites néolithiques du sud-est de La France (Blaise 2005 ; Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005b), souvent proches de ce que l’on retrouve dans les élevages extensifs actuels, où les abattages sont effectués surtout dans la première année.
5.2.4.1 Saisonnalité des abattages Seuls les moutons et les chèvres ont livré des données en nombre suffisant pour aborder la question de la saisonnalité des abattages. La période de mise bas retenue pour les brebis et les chèvres est février-mars d’après les analyses isotopiques réalisées sur des restes dentaires de caprinés domestiques de La Citadelle et du Collet-Redon (Bouchesdu-Rhône ; Néolithique final couronnien ; cf. Partie 2, chap. 1 et 4) et les exemples d’élevages extensifs de Méditerranée occidentale (cf. Partie 1, chapitre 2.2). Les âges d’abattage ayant été précisés, il est possible de déduire la saison à laquelle ils ont été effectués. Nous avons réparti les âges de mortalité, établis précédemment à partir de la hauteur de 38 D4 inférieures de moutons et de chèvres (Fig.270), à partir des mois de naissance février-mars, et distingué les abattages intervenus dans la première année (individus de la naissance à 11 mois) et dans la deuxième année (individus entre 12 et 22 mois),. Le reste de métapode d’un jeune périnatal a été pris en compte. Afin de mettre en évidence la saison et la fréquence des abattages, nous avons indiqué dans une première figure (Fig.287) tous les individus (N = 39), moutons et chèvres séparés, pour chaque période représentée, au mois près (exemple : pour un âge de 6 mois, juillet et août sont retenus). Sur le site de la Fare (phase 1), les abattages les plus nombreux sont réalisés entre le milieu de l’été et l’automne (août, septembre, octobre) jusqu’à 16 individus abattus en septembre (Fig.287). Il s’agit des jeunes, davantage les ovins et que les caprins, abattus entre 7 et 9 mois (N= 10), et des adultes de 18-20 mois (12). Deux autres périodes se distinguent, mais moins clairement que le premier pic, au printemps, avec quelques juvéniles et surtout des jeunes adultes de 13-14 mois (N = 7), et au début de l’été, correspondant à des agneaux sevrés de 5-6 mois (tardons) et à des ovins adultes âgés de 16-17 mois (N = 7). On peut remarquer qu’entre ces deux dernières périodes (donc mai juin) les abattages restent constants. L’impression générale, à partir de ces seuls individus tués dans leurs deux premières années (N = 39), auxquels il faudrait pouvoir ajouter les autres adultes, est que les abattages étaient avant tout effectués en fonction des besoins alimentaires et dans une moindre mesure la régulation du troupeau : les agneaux ne sont pas abattus tôt mais bien après le sevrage entre 6 et 9 mois, fournissant de la viande tendre (tris et abattages des jeunes excédentaires, vraisemblablement des mâles) puis régulièrement entre 11 et 20 mois environ pour les moutons et principalement autour de 18-21 mois pour les chèvres. Si les individus abattus vers un an, pour leur viande, correspondent également à la régulation du cheptel par l’élimination des mâles et des femelles non prégnantes, ceux qui interviennent dans la deuxième année, et ils sont ici les plus nombreux, marquent davantage la recherche d’adultes ayant atteint leur poids maximum et le meilleur rendement carné. Les ovins trouvent comme équivalents actuels les antenais, quant aux chèvres, leur viande se rapprocherait de celle du gibier. On peut envisager une période d’engraissement pour les jeunes ovins à cette période néolithique mais elle est peu probable à La Fare car les abattages ont été effectués de manière très régulière à partir
5.2.4.2 Hypothèse sur la saison d’occupation du site de La Fare (phase 1) Afin d’observer la distribution des abattages en fonction des cycles saisonniers de l’année, nous avons signalé uniquement la présence ou l’absence d’une période d’abattage, quel que soit le nombre de dents observées par mois, en répartissant les données fournies par les moutons et les chèvres en fonction de la période des naissances (février-mars). L’ensemble des informations sur les abattages et les phases physiologiques des animaux ainsi que les hypothèses sur la période d’occupation du site sont regroupées dans une figure de synthèse (Fig.288). Les abattages ont été régulièrement effectués et se répartissent tout au long de l’année. Dans la mesure où le cumul des abattages des caprinés couvre tous les mois, on peut donc considérer que l’occupation ancienne du site de La Fare était permanente. La période de lactation potentielle a été estimée et replacée par rapport au cycle saisonnier (Fig.) : elle débute au moment des mises bas, entre février et mars. Les brebis pouvant produire du lait pendant 6 mois et les chèvres 8 mois environ (Toussaint 2001a, 2001b ; cf. Partie 1, chap. 3.2.1), les groupes humains pouvaient exploiter le lait de février à octobre. L’abattage tardif des jeunes (pas avant 5-6 mois), la réforme des bêtes abattues entre 2 et 6 ans (38,3 %) et la recherche de viande pourraient indiquer qu’une part du lait était laissée aux petits pour la prise de poids (Blaise 2006a). Les données fauniques sur la permanence de l’occupation du site de La Fare (phase 1) confirment les hypothèses des archéologues sur la densité de l’occupation, établies à partir de l’abondance du mobilier, des structures domestiques et des éléments de construction et d’élévation, fossé, murs, enceinte, palissades (Lemercier et al. 2004b). Sa situation de perchement absolu, le caractère fortifié de l’espace structuré ont laissé supposer, sinon un statut, du moins un fonctionnement particulier du site, que l’on semble retrouver dans les modes de consommation et d’exploitation des troupeaux relativement atypiques. 5.2.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de La Fare (phase 1) L’économie animale des hommes de La Fare (phase 1) a pu être caractérisée à partir de nombreux critères : spectre faunique, composition des troupeaux, part respective des espèces domestiques et sauvages dans l’alimentation, exploitation des produits, image des troupeaux vivants (courbe de survie) et saisonnalité des abattages.
190 190
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Les groupes humains de La Fare, vraisemblablement éleveurs, forts consommateurs de viande, se procurent leurs ressources carnées majoritairement à partir de leurs troupeaux domestiques, de manière équilibrée entre les bovins, les caprinés et des suinés, consomment aussi les chiens, et pratiquent occasionnellement la chasse au grand gibier (cervidés, sanglier, renard, loup, ours) comme au petit (lapin, rapace, martes/fouine, chat sauvage). Certaines espèces fournissent d’autres produits non alimentaires (fourrures, bois, ivoire, plumes). L’exploitation des troupeaux de caprinés domestiques est nettement orientée vers une forte recherche de viande, le lait étant potentiellement exploité, sans surplus. La courbe de survie se distingue du modèle pour les groupes de producteurs. Statistiquement très différente de la courbe de survie « sécurité du troupeau », elle présente un basculement, jeunes en surnombre et manque d’adultes pour assurer le renouvellement, qui évoque les pratiques d’un groupe de consommateurs. En ce qui concerne les choix d’abattages, certains fragilisent la viabilité du troupeau : individus de 1-2 ans massivement abattus alors qu’ils sont nécessaires au renouvellement, réforme précoce entraînant un déficit d’adultes. L’abattage des jeunes entre 5 et 12 mois correspond à l’élimination des jeunes excédentaires, mais abattus à un âge où ils fournissent un apport carné bien plus important que chez les nouveaux nés. Par conséquent, il apparaît que l’exploitation de la viande prédomine sur la gestion démographique du cheptel. Concernant les très jeunes individus, on peut remarquer que les agneaux ou les chevreaux de moins de 5 mois sont très rares (un seul petit proche de la naissance signalé) alors que les conditions de conservation sont bonnes, et les juvéniles attestées chez les suinés et les canidés par exemple. Cette sous-représentation des très jeunes ovins et caprins peut correspondre à une mortalité infantile extrêmement faible. Ce phénomène pourrait correspondre à une conservation systématique des jeunes, toutefois une partie des abattages (24 %) concerne les bêtes de moins d’un an (abattues entre un peu plus de 5 mois et 12 mois). Une part des individus peut être gardée en vie, ce qui nécessite des capacités d’hébergement suffisantes pour protéger mères et petits au moment des naissances et de grandes quantités de nourriture pour maintenir sur pieds tous les individus, puisqu’ils sont abattus principalement dans leur deuxième année. Par conséquent, si les animaux sont élevés par le groupe humain de La Fare, cette quasi absence des juvéniles implique que les petits sont élevés ailleurs, plus que dans une autre zone du site, car même dans les élevages extensifs modernes actuels, la mortalité infantile n’est pas aussi réduite (2 %) et s’approche davantage des 10 % (cf. Partie 1, chap. 3.2.1). Cela pourrait indiquer également que les animaux ne sont présents sur le site, ou dans cette zone, qu’à partir d’un certain âge, après le sevrage. La présence d’un individu périnatal peut être le résultat de la consommation d’une femelle gravide ou du petit lui-même comme cela est observé à la Baume d’Oullen (Cardial ; Gard, Ardèche) et à CombeObscure (Chasséen ; Lagorce, Ardèche) (Helmer et al. 2005b). On peut également souligner que parmi les dents de lait retrouvées, pourtant nombreuses (N = 38), plus de la moitié sont encore enchâssées dans les mandibules (N = 18), les dents de chute isolées sont très rares (4 cas seulement),
indiquant que le nourrissage (moment où tombent les dents de lait) et probablement le parcage de longue durée des bêtes n’avaient pas lieu dans cette partie du site (Helmer 1984 ; Helmer et al. 2005b). A cette gestion particulière des troupeaux, au moins deux situations archéologiques sont possibles : 1 - L’échantillon faunique de la zone fouillée est représentatif de l’ensemble de l’occupation : dans ce cas le profil d’abattage et la courbe de survie renvoient une image complète des modalités de consommation des hommes et d’exploitation des troupeaux. Le(s) groupe(s) humain(s) de la Fare possèdent un troupeau de moutons et de chèvres qu’ils exploitent exclusivement pour la viande, potentiellement se procurent un peu de lait, et reçoivent régulièrement un apport d’agneaux et de chevreaux et/ou d’adultes entre 1 et 4 ans, qui entrent dans leur consommation, mais qui viennent d’autres groupes et résultent peut-être d’échanges. Ce seraient des éleveurs forts consommateurs de viande, ayant besoin de bêtes supplémentaires, gardées en vie (renouvellement) et/ou consommées (besoins alimentaires). Ils possèderaient un troupeau, élevé ailleurs (d’après la faible représentation des jeunes) mais leur système économique dépendrait pour partie d’autres groupes. 2 - L’échantillon faunique de la zone fouillée n’est pas représentatif de l’ensemble de l’occupation : il correspond à la consommation effectuée dans cette zone du site. Il existe potentiellement une structuration interne de la zone d’occupation. Dans ce cas, le profil d’abattage et la courbe de survie renvoient une image tronquée des modalités de consommation et d’exploitation des troupeaux. Les animaux élevés sont ailleurs, dans une zone non fouillée. Néanmoins, loin d’invalider toutes les hypothèses précédentes, ce cas apporte un nouvel angle de vue. La présence d’une zone dans laquelle l’image des groupes humains est avant tout celle d’éleveurs consommateurs suggère l’existence d’une autre zone dans laquelle le troupeau est élevé (quelque soit la distance, à l’intérieur ou à l’extérieur des palissades). Le système économique serait ici autosuffisant. L’exploitation de la viande serait compensée par la présence d’un troupeau dans lequel les adultes (femelles et reproducteurs) sont en nombre suffisant pour assurer le renouvellement du cheptel. Cette structuration de l’espace, qui implique une organisation avec des zones dédiées à des activités différentes, pourrait également suggérer une structuration des groupes humains eux-mêmes : consommateurs/éleveurs. Cependant, pour pouvoir étayer cette hypothèse (démontrer que potentiellement les personnes qui consomment ne sont pas forcément celles qui élèvent les bêtes), il faudrait pouvoir comparer les indices d’habitat fournis par le mobilier archéologique et vérifier s’il existe une structure mixte habitat/bergerie ou une structure dédiée aux seuls animaux. Les deux hypothèses peuvent également se rejoindre, on pourrait être en présence d’un groupe, fort consommateur de viande, qui fait appel à d’autres groupes pour leurs besoins alimentaires et/ou la gestion démographique du troupeau (échanges), et qui possède une structuration interne, habitat/bergerie et consommateurs/éleveurs. Mais nous ne disposons pas d’éléments pour pousser plus avant notre interprétation. La confrontation de ces résultats à d’autres
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Emilie Blaise
données sur l’exploitation des troupeaux sur des sites de la fin du Néolithique devrait permettre d’enrichir nos hypothèses et de mieux caractériser le site de La Fare.
hectares). Les modes de consommation et la structuration de l’espace suggère la présence d’un site dans lequel les habitants sont regroupés dans un véritable village, avec une zone d’habitation différenciée de celle destinée au parcage des animaux. Quelle que soit la situation archéologique retenue, le profil d’abattage des caprinés apparaît tronqué, les abattages des 12 ans et le déficit d’adultes étant incompatibles avec la pérennité du troupeau : il ne représente qu’une partie des mises à mort, l’élevage des autres bêtes étant réalisé ailleurs, mais il ne résulte pas d’un abattage saisonnier particulier puisque toutes les saisons sont représentées. Ce profil caractérise ici une forte production/consommation de viande, d’autres types d’abattages ciblés notamment sur les plus jeunes observés sur d’autres sites néolithiques (Helmer et Vigne 2004) correspondent à une forte exploitation/production du lait (Halstead 1998). D’après ces profils, celui de La Fare pourrait traduire la pratique de l’allotement, c'est-à-dire que le troupeau de grande taille ou collectif est séparé en « lots qui font l’objet d’exploitations séparées et parfois de natures différentes donc complémentaires […] et fonctionnent non pas en vase clos mais en réseau » (Helmer et al. 2005b, p. 178). Cette pratique est envisagée dès le début du Néolithique dans le sud-est de la France (Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b) mais surtout connue pour le lait, comme à la Baume d’Oullen (Cardial) ou à Combe-Obscure (Chasséen). Le groupe humain de La Fare a pu également recourir à d’autres groupes pour obtenir leurs bêtes (en complément de l’allotement ou uniquement), les échanges potentiels apparaissant notamment avec les grandes lames de Forcalquier, les animaux sur pied (ou en carcasses) pouvant être inclus à ce système.
Concernant les bovins, les effectifs sont réduits, avec un minimum de neuf individus. Néanmoins, la courbe de survie indique que le renouvellement du troupeau est assuré, la population pouvant même augmenter. Les abattages sont centrés sur les adultes entre 2 et 6,5 ans et traduisent, comme chez les caprinés, une forte recherche de viande. Le lait peut également être exploité (veaux sevrés et abattages des femelles de réforme). Une partie des abattages entrent dans une logique de régulation du troupeau (jeunes excédentaires, femelles moins prolifiques et vieilles bêtes). Aucun veau de moins de 6 mois n’a été observé. Seules quelques bêtes sont abattues aux alentours de 6-9 mois. Chez les bovins aussi il semblerait que le troupeau ait été élevé ailleurs, potentiellement dans une autre zone du site. Les faibles proportions des bovins, la sur représentation d’adultes conservés sur pied (courbe de survie), la présence d’un pic d’abattages d’individus âgés (27 % âgés de 9-11,5 ans) ainsi que l’observation de pathologies, tendent à mettre en évidence que les bœufs étaient avant tout gardés en vie pour les produits fournis (lait) et surtout pour les services rendus. La force de travail de cet animal était vraisemblablement utilisée. La présence d’un élément de tribulum (Khedhaier et al. 2003) laisse même envisager l’emploi des bovins pour les activités agricoles, dont la traction du tribulum pour le dépiquage de la paille. Ils pouvaient être utilisés pour les labours et le portage également. Une gestion différentiée est également visible entre le petit bétail et les bovins : ovins et caprins sont nombreux, exploités de manière intensive pour leur viande, réformés tôt, alors que les bœufs, consommés aussi, apparaissent dans des effectifs plus réduits, et sont surtout gardés sur pied, parfois jusqu’à un âge avancé, pour les produits du vivant et les services fournis, notamment pour les travaux agricoles. Pour les suinés, qui fournissent essentiellement de la viande et de la graisse, leur contribution régulière à l’alimentation, presque équivalente à celle des caprinés, conforte nos hypothèses sur les orientations des productions et la recherche d’un apport carné conséquent. Ils apparaissent complémentaires. Dans ces conditions, la chasse au petit et au grand gibier, constitue un apport supplémentaire non négligeable, qui peut venir compléter les besoins alimentaires.
5.3 La seconde phase d’occupation (milieu du Troisième millénaire) 5.3.1 Présentation, structures et mobilier 5.3.1.1 Les structures En complément de l’analyse du mobilier archéologique, c’est une série de recoupements de structures qui a permis de définir la seconde phase d’occupation : les fosses ont été creusées alors que les fossés et les tranchées étaient déjà rebouchés. Aucun système de clôture n’a été identifié, cette occupation, qui se surimpose au vaste établissement précédent, présente un habitat ouvert. Les vestiges se répartissent au centre du plateau et occupent une surface plus réduite que celle des grands aménagements antérieurs (Fig.289). Les structures de cette phase, nombreuses mais de faibles dimensions, correspondent à des fosses, de morphologie variable (une seule fosse présente un profil en cloche partiellement conservé), à des cuvettes remplies de pierres et de blocs hétérométriques de nature diverse, dont certain ont subit l’action du feu, qui se répartissent en plusieurs ensembles d’orientation préférentielle et à des trous de dimensions réduites, parfois associés à des calages et à de petites cuvettes carrées présentant un dallage de pierre soigné. La surface de l'occupation de la phase 2, dans la zone fouillée et explorée, est restreinte, estimée entre 1500 et 1600 m2 (communication O. Lemercier).
Le site de La Fare se caractérise par une occupation dense et permanente et, clairement, par la présence d’un groupe humain sédentaire. Que la représentativité de la zone fouillée, par les vestiges fauniques, soit complète ou partielle de la totalité de l’occupation, cette forte recherche de viande, observée dans l’exploitation des caprinés comme des bovins et indiquée par la présence des suinés, indique un changement d’échelle du groupe humain dont les besoins alimentaires dépassent ceux de la seule famille, et évoquent plutôt ceux d’un groupe nettement plus important (sans pouvoir en préciser la taille). L’abondance de l’ensemble du mobilier archéologique, les structures mises au jour et l’étendue de la zone fouillée (3000 m2 environ) tendent à confirmer la densité de l’occupation et laissent supposer une emprise nettement plus vaste (estimée à un minimum de 2
192 192
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Fig. 289 : Plan et localisation des structures de la phase récente d’occupation du site de La Fare (d’après Lemercier et al. 2004b)
Enfin, cette occupation se caractérise par la présence d’une sépulture individuelle à céramique campaniforme mise au jour en 1991-1992 (Fig.290).
notamment les analogies morphologiques et pétrographiques déterminées entre les vases de fosses ayant livré des céramiques du groupe Rhône-Ouvèze et les deux gobelets inornés de la sépulture, ont permis de mettre en évidence qu’elle appartient à la seconde phase d’occupation. De plus, deux datations permettent de rattacher la sépulture à mobilier campaniforme au milieu du troisième millénaire avant notre ère, calé autour du 26e siècle en chronologie calibrée (Lemercier 2004b, p. 454) : une obtenue sur un charbon issu de l’intérieur du gobelet campaniforme de la sépulture (Ly6551) donne 4210 BP ± 100 soit 3083-2491 BC et une réalisée sur os humain (GrA-22988) 3895 ± 40 BP soit 24752211 BC. 5.3.1.2 Le mobilier archéologique La céramique se compose, d’une part majoritaire, de récipients à un contour simple et de formes diverses, comportant peu d’éléments de préhension néanmoins variés (mamelons allongés, anses en ruban, en demi-bobine et prises plates) et de nombreux éléments plastiques (cordons continus lisses rectilignes et boutons hémisphériques ou prismatiques), et d’autre part, de récipients à contour complexe caréné, qui représentent un quart du corpus, essentiellement à ouverture rétrécie, avec des carènes vives et basses, présentant de rares éléments de préhension et peu d’éléments plastiques et comportant plusieurs décors notables : décors de boutons disposés en ligne horizontales, multiples cordons courts verticaux, cannelures en chevrons, tous toujours placés au dessus de la carène. Sur des fragments de panse, d’autres éléments décoratifs ont été reconnus : impressions placées sur la surface de la lèvre, impressions de points disposées en ligne, pastillage au repoussé, décors complexes de cannelures, traits parallèles incisés et cordons digités. A partir des comparaisons réalisées avec la céramique de sites provençaux du
Fig. 290 : Sépulture et mobilier funéraire de La Fare (Cliché O. Lemercier)
Il s’agit d’une fosse ovalaire d’environ trois mètres dans sa plus grande longueur, présentant un appendice peu profond au sud. La couverture était composée de blocs de pierre et d’un monolithe au-dessus de l’entrée. L’individu est déposé nord-sud en décubitus latéral gauche, jambes repliées, tête au nord et face à l’est. La sépulture a livré un mobilier funéraire composé d’une lame de poignard en cuivre déposée derrière le crâne, d’un objet en os poli en forme de bobine, d’une perle segmentée en os polie, d’un fragment d’andouiller de cerf et de trois vases, disposés sous l’entrée, au sud : un gobelet campaniforme caréné à décor mixte, peigne et cordelette, et de deux gobelets non décorés (Fig.290). Dans un premier temps elle a été rattachée à la phase ancienne, en raison de sa localisation à proximité de l’enceinte principale, mais la poursuite des fouilles, l’analyse des séries archéologiques de la tombe et des autres structures du site,
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Néolithique final (Cauliez 2001, 2002 et 2007), la céramique de la seconde phase d’occupation présente de nombreuses affinités morpho-typologiques avec le groupe Rhône-Ouvèze notamment avec la présence de vases carénés parfois décorés de cannelures. Parallèlement, les récipients à contour simple de La Fare conservent des caractéristiques morphotypologiques communes avec la céramique couronnienne, comme celle des sites du Collet-Redon et de Ponteau-Gare (Martigues, Bouches-du-Rhône), des Fabrys (Bonnieux, Bouches-du-Rhône), des Martins (Roussillon, Vaucluse) et des Lauzières (Lourmarin, Vaucluse). La première phase d’occupation du site étant rattachée au groupe Couronnien, la présence dans la deuxième phase de ces formes très couronnoïdes pose la question de l’implantation du groupe Rhône-Ouvèze à La Fare sur un substrat local couronnien. L’industrie lithique taillée ne semble pas représentée par un outillage différent de la phase précédente. Seuls les débitages laminaires et lamellaires apparaissent moins développés qu’auparavant. L’industrie lithique polie comprend plusieurs lames de haches qui ne se distinguent pas de celles de l’occupation précédente. En revanche, l’essentiel des 14 polissoirs ou fragments sont à attribués à cette seconde phase. Une analyse poussée de la nature des roches (réactif à la métabasite à glaucophane) a permis de démontrer qu’ils ont été utilisés pour polir des lames de roche verte. Confectionnés dans une molasse gréseuse, ils sont d’une taille (en moyenne : longueur 30 cm, largeur 20 cm, épaisseur 10 cm) et d’un poids qui permettent de les transporter aisément (8 à 10 kg). Ils sont de forme générale ovale à rectangulaire et certains ont été utilisés sur les deux faces. L’industrie sur matières dures animales est représentée par quelques objets : pointes sur esquilles ou fragments osseux, outils sur os entiers (tibia de lapin et de caprinés) et deux biseaux. Les éléments de parure, peu nombreux, comprennent ceux associés au mobilier de la sépulture (une bobine en os poli et une perle segmentée en os) et une perle segmentée en calcite provenant d’une structure empierrée. Le matériel de meunerie et de broyage est bien représenté dans diverses structures.
un cortège minéralogique compatible avec les données régionales, mais se démarque des autres céramiques analysées par la présence de chamotte dans sa pâte, signe distinctif de la production campaniforme qu’elle soit décorée ou non. La présence du Campaniforme dans des contextes du Néolithique final en Provence est observée sur d’autres sites comme à Escanin 2 (Baux-de-Provence, Bouches-du-Rhône), au Fortin-du-Saut (Châteauneuf-les-Martigues, Bouches-duRhône) aux Calades (Orgon, Bouches-du-Rhône), aux Barres (Eyguières, Bouches-du-Rhône) ou à la Balance et à la Place du Palais (Avignon, Vaucluse). La nature même de cette phase d’occupation du site reste à être précisée. Plusieurs éléments font référence à une occupation domestique, comme la présence de nombreuses fosses et cuvettes, les rares silos associés à des groupes de structures empierrées, bien que leur fonction soit difficile à définir. En revanche, l’absence de structure architecturale observable et la présence en périphérie de l’implantation d’une sépulture en fosse sous tertre présentant un accès, strictement synchrone aux structures domestiques, posent encore des difficultés d’interprétation (Lemercier, Pellissier, Tchérémissinoff 2004). 5.3.2 Caractérisation de l’assemblage faunique 5.3.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon Echantillon et nature des structures L’échantillon faunique de la seconde phase d’occupation comprend 3054 restes dont 1072 déterminés avec précision (35,1 %), 753 anatomiquement (24,6 %) et 1229 esquilles (40,2 %). Ils sont répartis dans vingt-sept structures, situées sur l’ensemble de l’espace fouillé attribué à La phase 2, (Annexe VIII.1) et qui ont livré un mobilier archéologique homogène caractéristique du Rhône-Ouvèze. Ces structures correspondent majoritairement à des fosses (Fig.291), S.185, S.207, S.210, S.229, S.234, S.235, S.236, dont plusieurs interprétées comme des trous de poteaux, S.158, S.214, S.215, S.219, S.220, S.223, et à des fosses empierrées, S.101, S.106, S .152, S.156, S.174, S.180, S.184, S.185, et S .245 qui est un empierrement circulaire. On observe également des silos, S.1, S.147, S.218, S.224. Les caractéristiques des principales structures sont décrites brièvement, afin d’appréhender leurs remplissages et de replacer les ossements dans leur contexte archéologique de découverte. D’après l’ensemble des vestiges, ces structures ont été utilisées, en phase ultime, en dépotoir. Les niveaux superficiels ont été, la plupart du temps, affectés par les labours (Müller et al. 1998, p 31).
Ce qui retient particulièrement l’attention pour cette seconde occupation, c’est la sépulture individuelle à mobilier campaniforme au sein d’un site indigène. La présence de récipients attribués au groupe Rhône-Ouvèze dans la sépulture alimente l’hypothèse de l’intégration du Campaniforme en Provence dans les cultures locales et plus particulièrement au sein du groupe Rhône-Ouvèze (ou les faciès apparentés au groupe de Fontbouisse). L’analyse pétrographique des argiles employées pour la confection des deux gobelets inornés de la sépulture a montré qu’elle est identique à celle utilisée pour la fabrication des vases RhôneOuvèze. Le mode d’approvisionnement en matières premières et le type de gîtes exploités impliquent une production réalisée dans un laps de temps réduit par les mêmes individus Rhône-Ouvèze et non par des groupes différents. La totale absence de carbonate pilé dans ces deux vases, tout comme dans les vases de la phase récente, et contrairement à la majorité des poteries de la phase ancienne, montre une étroite parenté dans le traitement des céramiques, un choix culturel. Le vase décoré campaniforme présente lui
Les fosses S.185, S.207, S.210, S.214, S.216, S.218, S.219, S.220, S.234, S.235 S.185, de forme quadrangulaire, est creusée dans le substrat. Elle est comblée par un amas de gros blocs, plus ou moins calcinés et de taille variable. Les parois présentent des marches irrégulières dues aux différents bancs du substrat traversés. Quelques traces d’arrachement laissées par un outil lourd non tranchant ont pu être observées sur le fond de la fosse. Le remplissage, composé d’un sédiment argilo-sableux de couleur noirâtre, contient peu de mobilier. Sur le fond, un
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
gros fragment de torchis a été retrouvé disloqué sous le poids des blocs du niveau supérieur. N° S.1 S.101 S.106 S.147 S.152 S.156 S.158 S.174 S.180 S.184 S.185 S.207 S.210 S.214 S.216 S.218 S.219 S.220 S.223 S.224 S.229 S.234 S.235 S.236 S.245 S.301 S.318 Total
Structures Nature fosse silo fosse empierrée fosse empierrée fosse silo fosse empierrée fosse empierrée trou de poteau ? fosse empierrée fosse empierrée fosse empierrée fosse empierrée grande fosse tache de cendres quadrangulaire (fosse) petite fosse (trou de poteau) petite fosse (trou de poteau) petite fosse (silo) petite fosse (trou de poteau) fosse (trou de poteau) petite fosse (trou de poteau) fosse silo fosse appendice de la fosse S.218 deux fosses contiguës épandage ou reste de fosse au contact de S.50 empierrement circulaire fosse fosse 27 structures
Restes fauniques 832 34 6 321 85 9 42 12 63 2 21 447 494 9 26 179 27 22 20 165 3 44 29 11 2 97 52 3054
Fig. 291 : Nature des structures et répartition des ossements en Nombre Total de Restes de la phase 2
S.207, grande fosse sub-circulaire (diamètre 1,50 m, profondeur 0,58 m) est creusée dans le sédiment limonosableux rougeâtre. Le fond repose sur le substrat, il est possible que quelques blocs aient été enlevés pour le régulariser. Le remplissage présente une organisation originale : le centre de la fosse est occupé, dans sa partie supérieure, par un amas de torchis, soit déposé encore chaud, soit cuit sur place, comme semble le confirmer les traces de cuissons périphériques. Cet amas (1,15 m x 0,55 m x 0,24 m) est noyé dans un sédiment d’aspect cendreux qui occupe le reste de la structure qui a livré un mobilier abondant moins fragmenté que celui des structures du même secteur ; la base de l’amas de torchis repose sur le deuxième horizon identifié, relativement jaunâtre, contenant des débris de substrat noyés dans un sédiment cendreux. Certains de ces derniers dépôts sont disposés de manière lenticulaire et ont été carbonisés. Le mobilier est relativement abondant mais de taille et de densité moindre que le niveau précédent ; enfin, le niveau inférieur est constitué d’un sédiment de couleur grisâtre plus limoneux et de consistance grasse surtout à sa partie inférieure. Un grand nombre de fragments de torchis (mal cuits) et un mobilier peu abondant et très fragmenté est noyé dans tout le volume occupé par cet horizon. S.210 est une fosse qui se présente comme une tache cendreuse de forme quadrangulaire, orientée nord-est/sudouest, comblée d’un sédiment pulvérulent de couleur grisâtre, et contenant une grande quantité de petits charbons de bois. Le fond et les bords de cette fosse sont irréguliers. Elle a livré un mobilier archéologique abondant et un lot d’ossements très brisés dont certains sont brûlés à des degrés divers. Aucun bloc ou pierre du remplissage ne dépasse les 5 cm.
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S.214 est une petite fosse ovalaire, creusée dans le substrat (L. 0,65 m, l. 0,50 m, P. 0,27 m). Elle contient, dans la partie supérieure du remplissage, un bloc de calcaire brûlé et sur le fond, deux fragments de torchis écrasés. Elle est comblée par un sédiment de couleur marron clair avec des accumulations plus sombres sur le fond de charbons et de cendres. Elle a livré peu de mobilier, très fragmenté, reparti sur toute la hauteur du remplissage. Elle est interprétée comme un trou de poteau. S.216, petite fosse ovalaire creusée dans une zone de discordance géologique entre le substrat et les dépôts d’argile rougeâtre, elle est de forme et de dimensions proches de S.214 (L. 0,75 m, l. 0,55 m, P. 0,38 m). Des traces d’impacts de coups laissés par un objet non tranchant ont été observées. Elle est comblée par un sédiment de couleur marron clair avec par zones, des traces de mycélium et des amas cendreux. Le mobilier et peu abondant et le fond contient des blocs, de taille variable, en partie calcinés. Elle est interprétée comme un trou de poteau. S.218 et S.234 sont décrites ensemble, S.218 étant sécante avec S.234. S.218 se présente sous la forme caractéristique d’un tronc de cône de 0,80 m de diamètre supérieur et de 1,15 m de diamètre au fond. Elle est conservée sur 0 ,58 m de profondeur. Le remplissage est complexe, avec de nombreux lits cendreux de consistance grasse présentant des pendages divers et contient un mobilier abondant. S.234 est incomplète et a été recoupée par S.218. Elle est composée d’une poche lenticulaire de forme ovalaire (L. 1,28 m, l. 1,068 m, P. max 0,28 m) qui a détruit en partie les niveaux supérieurs de la fosse précédente. S.219 est une fosse ovalaire (L. 0,75 m, l. 0,63 m, P. 0,27 m) creusée dans le sédiment argilo-sableux marron/rouge. Le fond, irrégulier, est au contact du substrat qui porte encore, à la périphérie de la fosse, les impacts de coups et des enlèvements dus au creusement. Le remplissage est constitué d’un sédiment rougeâtre homogène sur toute la hauteur de la coupe. Elle contient très peu de vestiges, dispersés à l’intérieur de la fosse dans le plus grand désordre. Elle est interprétée comme un trou de poteau. S.220 est une petite fosse à peu près ronde (0,32 m de diamètre et 0,15 m de profondeur) qui appartient à une structure en partie détruite par le décapage mécanique. Elle est remplie d’un sédiment noirâtre contenant des nodules d’argile rougie, de petits éclats de pierres calcinées et des zones cendreuses avec des micros charbons. Elle est interprétée comme un trou de poteau. S.235 est un ensemble de deux petites fosses (S.235A & B) approximativement circulaires, contiguës, de 0,42 m et 0,48 m de diamètre pour une profondeur respective de 0,19 m et 0,22 m. Le remplissage est différent : S.235A est comblée d’un sédiment argilo-sableux de couleur brunâtre devenant plus foncé vers le fond ; S.235B est soigneusement colmatée par un amas de blocs de substrat disposés sur plusieurs rangs d’épaisseur, le tout noyé dans un sédiment analogue à celui de S.235A. Les silos S1, S.147, S.224 S.1, (1,70 m de diamètre et 0,90 m de profondeur environ) contenait un abondant mobilier. Cinq ensembles stratigraphiques ont été identifiés : le premier niveau (0 à 0,20 m), dont la partie supérieure a été perturbée par les labours, se compose d’un remplissage cendreux et argileux
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de couleur noir foncé, contenant des blocs de pierres et de nombreux vestiges ; le second horizon, composé d’un sédiment noir très foncé avec de très nombreux charbons de bois, a livré la majorité du mobilier archéologique et contenait de nombreuses mottes de molasse friables (0,20 à 0,35 m); entre 0,35 m et le fond, deux ensembles correspondent à la phase d’abandon du silo, on y observe quelques céramiques plus ou moins entières jetées au rebut, mêlées à la masse de sédiments de couleur jaune provenant de la dissolution des parois sous l’action des intempéries ; enfin dans la partie ouest, une poche (de 30 à 40 litres) de couleur grisâtre, se délitant en poussière et contenant de très nombreuses particules de charbons de bois, semble correspondre à une vidange de foyer opérée en une seule fois. S.147 est composé d’une excavation sub-circulaire d’environ 1,10 à 1,20 m. Le remplissage, complexe, présente des lits de divers matériaux affectés par des tassements. Trois niveaux ont pu être distingués : une lentille cendreuse contenant du mobilier abondant (céramique, lithique et faune), un horizon composé d’un sédiment argilo-sableux de couleur noirâtre qui a fourni la majorité de la céramique recueillie de cette structure, et à même le substrat, un sédiment jaunâtre beaucoup plus clair et plus argileux que le précédent, contenant un mobilier peu abondant et très fragmenté ; le fond était en grande partie recouvert de fragments de lauzes dont l’origine géologique est étrangère au site. Elle recoupe certaines structures en tranchées de la première occupation. S.224, de forme ovalaire (L. 1,17 m, l. 0,92 m, P. 0,45 m), recoupe S.230. Elle est comblée par un remplissage hétérogène composé de dépôts successifs qui contient des quantités de mobilier plus ou moins importantes. Dans la partie supérieure, entre deux passées cendreuses, un grand nombre de vestiges ont été mis au jour. Progressivement, en allant vers le fond, le nombre d’objets diminue, excepté dans une poche située au nord-ouest. Les parois et le fond ont subit des altérations liées à l’eau.
S.180, fosse empierrée de forme quadrangulaire (L.1,50 m, l. 0,83, P. 0,32 m), est comblée essentiellement par des blocs de grès, de taille variable, noyés dans un sédiment de couleur foncé. Elle contient un abondant mobilier réparti dans tout le volume de la structure. Elle recouvre et recoupe la structure linéaire en tranchée S.288/S.314. S.245 est un empierrement circulaire. Spectres fauniques et répartition des ossements par structure La taille de l’échantillon de la phase 2 est relativement conséquente avec 3054 restes dont 1072 déterminés taxonomiquement. La répartition des ossements entre les structures n’est cependant pas équilibrée (Annexe VIII.1) : près de 80 % des vestiges osseux sont regroupés dans seulement six structures sur un total de 27, S.1, S.147, S.207, S.210, S.218 et S.224 dont quatre correspondent à des fosses silos et deux à de grandes fosses. En comparant les fréquences des principaux taxons déterminés issus des structures ayant livré plus de 10 restes déterminés taxonomiquement (16), les spectres fauniques présentent de fortes similitudes (Fig.292). Les petits ruminants sont toujours majoritaires (entre 50 et 100 % sauf dans S.152 où ils ne comptent que 41,7 %), suivis des grands ruminants dont les fréquences ne dépassent jamais les 35 % puis des suinés, parfois plus abondants (S.1, S.152, S.207, S.210) ou absents (S.158, S.216, S.323, S.235). Le Nombre de Restes (NR) ne constitue pas un bon paramètre à lui seul pour aborder l’homogénéité de l’échantillon. Des différentes existent indéniablement entre les structures en raison des nombreux facteurs qui influent sur le NR par taxon, notamment la conservation différentielle et la fragmentation. Aucun élément n’a permis de démontrer le fonctionnement simultané de structures entre elles, pour réaliser d’éventuelles comparaisons entre des groupes. Les 27 structures ont livré un mobilier archéologique, lithique et céramique homogène, d’un point de vue technique et stylistique, permettant de les considérer comme un ensemble cohérent du point de vue chronoculturel (sans pouvoir aborder la durée). Concernant les vestiges fauniques, il convient de s’attacher davantage au type d’ossement présent par structure ainsi qu’aux conditions taphonomiques.
Les structures empierrées S.152, S.156, S.180, S.245 S.152 est une fosse rectangulaire allongée (L. 1,85 m, l. 0,80 m, P. 0,28 m), comblée d’un remplissage de pierres souvent plates, de dimensions variables, et disposées en deux ou trois lits suivant la zone considérée. Des blocs sont placés sur chant contre les parois. Le remplissage est composé d’un sédiment noirâtre de consistance pulvérulente et très riche en apports anthropiques. Cette structure contient un mobilier abondant et très diversifié. Quelques pierres du remplissage portent des traces localisées de calcination mais aucune trace de rubéfaction n’a été observée sur les parois ou le fond de la fosse même. L’extrémité sud de la fosse recoupe la tranchée S.155 S.156 se présente en surface sous la forme d’un dallage subhorizontal (0,80 m x 0,95 m) relativement soigné, composé de dallettes et de blocs dont la surface la plus plane est tournée vers le haut. Les blocs sont disposés en plusieurs épaisseurs dans une fosse approximativement hémisphérique. Certaines pierres sont brûlées, en revanche ni les parois, ni le mobilier ne portent de traces de calcination ou de chauffage et le sédiment de remplissage, de couleur noirâtre avec à la base des traces de mycélium, n’a livré que quelques charbons.
Etat de conservation des ossements et parties squelettiques en fonction des structures Plusieurs critères permettent d’appréhender et de comparer la conservation des ossements par structures : traces de racines (vermiculations) et leur intensité, intervention des carnivores, stries de découpe, indices de fracturation, restes osseux et dentaires de jeunes individus, connexions anatomiques observées, remontages, restes brûlés, nombre de restes déterminés et indéterminés, dont le détail est présenté en annexe (Annexe VIII.2). Les principaux indicateurs taphonomiques sont regroupés dans la figure 293. La surface de tous les ossements est marquée par les vermiculations. Pour toutes les structures, les stades sont compris majoritairement entre V, vermiculations rares, et V2, toute la surface est vermiculée, leur intensité est moyenne (les stades V3 surface fortement vermiculée et V4 illisible sont rarement observés) ce qui a réduit la lisibilité des surfaces sans totalement empêcher la lecture des autres
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
100 90 80
% NR
70 60
pr
50
gr
40
suinés
30 20 10 S.318
S.301
S.235
S.234
S.224
S.223
S.219
S.218
S.216
S.210
S.207
S.180
S.158
S.152
S.147
S.1
0
Fig. 292 : Fréquences relatives des principaux groupes taxonomiques (en % NR) dans seize structures de la Fare (phase 2)
stigmates. Les ossement ont en revanche peu subi les altérations climatiques, seules quelques fissures longitudinales ont été observées. Un reste de diaphyse porte des traces de dents de rongeurs (S.234).
os longs sont attaquées systématiquement. Dans certains cas des enlèvements sont attestés (6) et dans d’autres, les diaphyses sont entièrement rognées avec des encoches (7). Pour les suinés, 18 restes sont mordus (9 %) : crâne, arcade (1), mandibule au niveau de la branche (1), humérus (1), radius (2), ulna (1), côte (2), vertèbre cervicale (1), coxal (2), fémur (1), tibia (1), tarses (2), métapodes (3). Dans tous les cas, les extrémités sont mordues, quatre avec des enlèvements, deux diaphyses présentent des encoches. Concernant le bœuf, 16 restes portent des traces d’intervention des carnivores (24,2 %) : mandibule, diastème, (1), humérus (3), côtes (2), vertèbres (3 ; deux cervicales, un sacrum), coxal (1), fémur (1), tibia (3), métapodes (1), phalanges (1). Certains ossements sont fortement rognés comme les humérus et les tibias, les extrémités attaquées de manière préférentielle (les extrémités proximales ne sont plus représentées), avec des enlèvements (4) et les diaphyses présentent des morsures et parfois des dérapages de dents et des encoches (2). Des traces anthropiques (stries et fracturation) ont été fréquemment observées sur les ossements des principaux taxons : 76 stries de découpe réparties dans 14 structures sur 27, soient toutes celles ayant livré plus de dix restes déterminés. Parmi elles, dix ont également fourni des indices de fracturation (21). Près de 175 fragments présentent des traces de brûlure, près de 6 % de la totalité des restes, observées sur les os des principaux taxons et regroupent également 22 % d’esquilles entièrement brûlées. Ils se répartissent dans presque toutes les structures, seules six n’en n’ont livré aucun : S.101, S.106, S.174, S.184, S.236 et S.245. Leur présence est liée en partie avec celle de vidanges de foyers, S.1 notamment, et de tâches, d’amas ou de sédiment cendreux, particulièrement S.147, S.207, S.210, S.214, S.218, S.234. Les restes dentaires et osseux de jeunes individus, toutes espèces confondues, sont nombreux (139) et présents dans 16 structures, soit toutes celles ayant livré plus de 13 restes déterminés. Ils témoignent de bonnes conditions de conservation. Des vestiges de suinés proches de la naissance sont mêmes observés dans la structure 1, ainsi que des restes de jeunes caprinés. Dans l’ensemble, seules les structures S.101, S.106, S.174, S.214, S.216, S.220, S.223, S.229 et S.245 apparaissent moins valides, principalement en raison d’un nombre de
% stries anthropiques
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
100 90 80 70 60 % 50 40 30 20 10 0
NR Total = 3054 Esquilles = 1229 - Les % NR sont calculés à partir du NR total -Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR total (esquilles exclues) - Le % des esquilles est calculé à partir du NR total et celui des esquilles brûlées à partir du total des restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR - NMPS) / NR * 100, obtenu à partir des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes er en Nombre Minimum des Parties Squelettiques
Fig. 293 : Indicateurs taphonomiques du site de la Fare (phase 2) (d’après les critères de Vigne 1996 modifié)
La présence d’os mordus, rognés de manière plus ou moins intensive est attestée dans presque toutes les structures (21 sur 27) : 122 cas de morsures de carnivores ont été relevées. Ces derniers, potentiellement le chien identifié sur le site, ont eu accès aux ossements avant leur enfouissement. Près de 7 % des vestiges fauniques sont concernés (esquilles exclues). Leur action a gêné la détermination de certains restes fortement rognés notamment les diaphyses. Ils ont réduit la représentation des extrémités des os longs et certains petits os ont pu être ingérés. Pour les caprinés domestiques, 53 fragments présentent des traces de morsures (13 %) : mandibule au niveau de la branche (5), scapula (5), humérus (2), radius (8), ulna (4), côtes (3), vertèbres (3 ; deux cervicales et une lombaire), coxal (7), fémur (2), tibia (2), os du tarse (2), métapodes (8), phalanges (2). Les extrémités des
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restes osseux plus réduit, elles correspondent essentiellement à des fosses interprétées comme des trous de poteaux et à des fosses empierrées, types de structures qui ont globalement livré moins de mobilier archéologique. La répartition des vestiges osseux par parties squelettiques dans chaque structure ne révèle aucune gestion particulière pour les caprinés domestiques (Annexe VIII.3.1). Dans les structures ayant livré des effectifs plus importants ainsi qu’un nombre de restes déterminés plus conséquent (S.1, S.147, S.207, S.210, S.218 et S.318), ce sont les dents, éléments les plus solides qui fournissent les NMI de fréquence les plus élevés, indiquant une représentation liée à la destruction différentielle des os. Pour les suinés, les mêmes remarques peuvent s’appliquer (Annexe VIII.3.9) sauf pour la structure 1 qui a la particularité d’avoir livré les ossements de trois jeunes individus, âgés de moins de six mois dont un proche de la naissance et presque complet mais dont les éléments n’ont pas été retrouvés en connexion (Fig.294).
70 60 50
% NR
40 30 20 10
esquilles
os plat
spongieux
diaphyses
côtes
vertèbres
frag. dents
crâne
0
Fig. 295 : Fréquences des catégories de restes indéterminés pour la phase 2 de La Fare
comprise entre ¼ et la moitié, 15 (3 %) entre la moitié et ¾, seules 92 (18 %) sont entières. Les cassures des os longs sont majoritairement irrégulières en escalier, perpendiculaires ou longitudinales aux bords rugueux et ont été réalisées sur os secs. Seules 21 fragments renvoient à des cassures anthropiques effectuées sur os frais (cassures en spirale et éclats). Les carnivores renforcent cette fragmentation. Les os entiers sont les plus souvent des os compacts comme les phalanges, les carpes et les tarses, on retrouve également les ossements des très jeunes suinés, vraisemblablement enfouis rapidement dans la structure 1 (surface en bon état, aucune morsure de carnivores). L’échantillon faunique de la phase 2 de La Fare se compose à près de 90 % de fragments de moins de 5 cm (Fig.296). 1800 1600
Nombre de Restes
Fig. 294 : Ossements d’un des jeunes suinés, le plus complet, de la structure 1 de La Fare (phase 2)
Pour le bœuf, il est plus délicat de se prononcer car les effectifs ne dépassent pas un individu par structure (Annexe VIII.3.5) ; on peut néanmoins constater que lorsqu’il est présent dans une structure ce sont les dents qui sont les plus fréquentes puis les os longs (tibia et humérus), la scapula est absente. Certains indices, comme la vidange réalisée en une seule fois, le rejet de parties squelettiques appartenant à un même individu (suinés) suggère un temps court de remplissage de la structure 1. Les ossements indéterminés taxonomiquement correspondent à 62 % à des esquilles (Fig.295). On retrouve principalement des éléments sujets à la fragmentation comme les côtes (17,5 %), les os crâniens (3,1 %), les vertèbres (2,4 %), les os plats (1%) et de la spongiosa (0,2) mais aucun reste dentaire. Des fragments de diaphyses, cassées dans la longueur et la largeur (aucun cylindre), sont fréquemment observés, près de 14 %. Seuls cinq d’entre elles portent des traces de morsures de carnivores (1,8 %) ainsi que deux fragments de côte (0,6 %). Les carnivores se sont régulièrement attaqués aux ossements (6,7 % de la totalité des vestiges, esquilles exclues) mais ils ne peuvent être seuls responsables de cette fragmentation. Les circonférences des diaphyses sont rarement complètes. Sur un total de 510 diaphyses observées, 210 (41,2 %) ont une circonférence inférieure à ¼, pour 193 (37,8 %) elle est
1400 1200
NR indéterminé (esquilles)
1000
NR déterminé anatomiquement
800 600
NR déterminé taxonomiquement
400 200 0 0‐2 cm
2‐5 cm
5‐10 cm 10‐15 cm 15‐20 cm 20‐25 cm
classes de taille en cm
Fig. 296 : Détermination et distribution des fragments osseux par classes de taille, issus de l’ensemble des structures de la phase 2 de La Fare
Aucun vestige ne dépasse les 15 cm. D’après la forte proportion d’esquilles, 40 % environ de la totalité des vestiges, et de diaphyses cassées (82 % des diaphyses observées), le type de cassures (majoritairement réalisée sur os secs), une partie des ossements ont pu subir le piétinement avant d’être rejetés. Cette fragmentation pourrait résulter également du concassage des os longs pour l’extraction de la moelle mais la lecture des cassures au moment du rejet n’est plus observable dans la majorité des cas. La fracturation anthropique est vraisemblablement sous estimée. La fréquence élevée d’esquilles brûlées (22 % des fragments brûlés) indiquent également qu’une partie des ossements ont été dégradé par le feu, les éléments calcinés étant plus fragiles. Les conditions de conservation (état des surfaces et conservation différentielle) entre les structures présentent de
198 198
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
fortes similitudes, et apparaissent relativement favorables comme l’indique la présence d’éléments fragiles (côtes, sternèbres, os de jeunes individus) et de petite taille (esquilles, microfaune, carpes, tarses, sésamoïdes). Les vestiges sont en revanche fragmentés. Seul le type de structure influe sur les échantillons fauniques, les fosses silos regroupant de manière générale davantage de mobilier archéologique que les trous de poteau et les fosses empierrées. Les vestiges osseux correspondent à des déchets domestiques, enfouis relativement rapidement. Il s’agit de restes de repas et de boucherie mélangés, certains dégradés par le feu, d’autres attaqués par les carnivores, le tout accumulé dans les structures ayant servi de dépotoir dans leur dernière fonction. Pour les caprinés et les suinés, toutes les parties squelettiques ont été observées. Pour le bœuf, taxon moins abondant que les deux autres, seule la scapula est manquante, une partie des ossements des bovins pouvant se retrouver dans les structures n’ayant pu être encore rattachées à une des phases d’occupation du site. Néanmoins, l’observation, sur les restes de ces trois taxons principaux, de nombreuses stries de découpe, d’indices de fracturation et de traces de brûlure, indiquent qu’ils ont vraisemblablement été découpés et consommés sur place. A partir de ces éléments, l’échantillon faunique apparaît relativement représentatif de cette phase d’occupation, dans les limites de la zone fouillée, sans pouvoir trancher quant à sa représentativité de la totalité de l’occupation. La taille et l’état de conservation de la série osseuse et le taux de détermination, la taille de la zone de fouille ainsi que les méthodes et les conditions de collectes, offrent des conditions favorables et plaident en faveur de sa validité. Dans la mesure où les structures retenues ont livré un mobilier archéologique homogène, d’un point de vue chronoculturel, il apparaît cohérent de poursuivre notre analyse en les regroupant. En effet, les déchets ont pu être dispersés entre plusieurs structures, certaines ont pu fonctionner simultanément, bien qu’aucun regroupement n’ait pu être démontré et qu’il reste difficile d’appréhender la durée de l’occupation. Par conséquent, l’analyse sera effectuée à partir de l’ensemble des vestiges fauniques regroupés : les caractéristiques du spectre faunique, l’estimation de Nombres Minimum d’Individus et la représentation des parties squelettiques seront abordées de manière globale.
Taxons NRD % NRD NMIc % NMIc Petits ruminants indet. 203 Capreolus capreolus 2 0,28 1 2,8 Total Ovis/Capra 413 57,9 17 47,2 Ovis aries 45 40,1 11 42,3 Capra hircus 20 17,8 2 7,7 Total Petits ruminants 618 58,2 18 50,0 Grands Ruminants indet. 54 Bos taurus 66 11,1 4 11,1 Cervus elaphus 3 0,50 1 2,8 Total Grands Ruminants 123 11,6 5 13,9 Suinés indet. 198 6 Sus scrofa 0 0 Sus domesticus 0 0 Total Suinés 198 18,6 6 16,7 léporidés indet. 3 Oryctolagus cuniculus 98 9,2 5 13,9 Total léporidés 101 9,5 5 13,9 canidés indet. 5 0,0 Canis familiaris 12 1,5 1 2,8 0,3 1 2,8 Vulpes vulpes 2 total canidés 19 1,8 2 8,3 Ursus arctos 1 0,09 1 2,8 indet. 2 0,19 Total carnivores 22 2,07 3 11,1 Total 1062 100 36 100 Les fréquences pondérées apparaissent en italique
Fig. 297 : Liste et spectre faunique de la phase 2 de La Fare
groupe car trop fragmentés, la majorité appartient vraisemblablement au mouton et à la chèvre. Les fréquences des caprinés domestiques ont été pondérées en fonction des restes des petits ruminants et ceux du mouton et de la chèvre à partir de ceux des caprinés domestiques. Parmi les 413 restes des caprinés, 45 appartiennent au mouton et 20 à la chèvre (Fig.298). Parties squelettiques Cheville osseuse crâne mandibule et dents vertèbres scapula humérus radius ulna carpe métacarpe fémur tibia tarses métatarses phalanges Total
Ovis NR NMIc 2 1 4 1 16 11 1 1 2 2 1 1 3 2 3 3 1 1 0 0 0 0 3 2 2 1 1 1 6 1 45 11
Capra NR NMIc 2 2 3 1 3 2 0 0 0 0 1 1 1 1 2 2 0 0 0 0 0 0 0 0 3 1 1 1 4 1 20 2
Fig. 298 : Détermination et proportions respectives des moutons et des chèvres de la Fare (phase 2)
5.3.2.2 Spectre faunique L’assemblage faunique de la deuxième phase d’occupation de La Fare se compose majoritairement de taxons domestiques : moutons, chèvres, bœufs et chien regroupent à eux seuls plus de 70 % NR (Fig.297). Le statut sauvage ou domestique des suinés n’a pu être précisé. Les espèces sauvages sont représentées essentiellement par le lapin ; cerf, chevreuil, renard et ours ont également été identifiés (Fig.297). Le spectre faunique est largement dominé par les petits ruminants (58,2 % NR ; 50 % NMIc) parmi lesquels les caprinés domestiques sont les plus nombreux, regroupant près de 58 % des restes déterminés et 47 % des individus. Seuls deux restes ont été attribués au chevreuil correspondant à un individu. Environ 32,8 % de ces ossements (19,11 % du NR total déterminé) n’ont pas été déterminés au-delà du
Les suinés occupent la seconde place avec près de 19 % NR et 17 % NMIc environ. La forte présence des juvéniles et la fragmentation ne nous ont pas permis de distinguer le cochon du sanglier (Annexe VII.3.11). Les grands ruminants représentent seulement 11,6 % NR et 14 % NMIc. Environ 44 % de ces restes (soit 5,1 % du NR total déterminés) se retrouvent dans la catégorie « grands ruminants indéterminés » en raison de la fragmentation. Ils regroupent essentiellement le bœuf avec 66 restes (11,1 % NR et NMIc) et le cerf avec un trois restes (dont deux fragments de bois). Leurs fréquences ont été pondérées. Les carnivores totalisent un peu plus de 2 % NR et de 8 % NMIc parmi lesquels le chien est un peu plus représenté, le renard et l’ours regroupent quelques restes, ils ne
199 199
Emilie Blaise
correspondent qu’à un seul individu. Le lapin est l’espèce sauvage la plus fréquente (9,2 % NR ; 13,9 % NMIc). Concernant les autres taxons non mammifères, ont été identifiés un reste de tortue cistude (carapace), trois restes de batraciens et cinq restes d’oiseaux dont certains attribués aux corvidés et aux phasianidés (Annexes VIII.1).
La conservation différentielle est moyenne et diffère suivant les taxons comme l’indique le rapport entre les extrémités de l’humérus et du tibia : chez les caprinés, on compte pour l’humérus, trois extrémités proximales pour quatre distales (75 %), pour le tibia, trois pour deux ; chez le bœuf, on ne note aucune extrémité proximale pour l’humérus comme pour le tibia, alors qu’il y a deux distales pour le premier et quatre pour le second ; chez les suinés, l’humérus présente autant d’extrémité proximale que distale (4), de même pour le tibia (4). L’action des carnivores a accentué la perte des extrémités des os longs. Elle est relativement forte pour les bovins dont 24 % environ des ossements sont mordus contre 13 % chez les caprinés et 9 % pour les suinés. La fracturation des os longs, particulièrement pour le bœuf explique également cette différence de conservation des extrémités des os longs. Pour les caprinés, on observe néanmoins une bonne représentation d’éléments fragiles comme la scapula et l’ulna, dans les mêmes proportions que l’humérus pourtant plus solide. Pour ces taxons, l’image des % PO correspond d’abord à la conservation différentielle : les dents, plus solides, fournissent à chaque fois les NMI les plus élevés mais leurs fréquences sont réduites en raison de la dissociation et de la fragmentation des mâchoires et du déchaussement des dents. Les déficits observés s’expliquent par la fragmentation et la fracturation, et les difficultés de détermination qui en découlent. Les os de membres et des ceintures les plus représentés correspondent aux éléments les mieux conservés et déterminés et aux déchets issus du traitement des carcasses et de la consommation des animaux.
5.3.2.3 Représentation des parties squelettiques et modalités de traitement des carcasses animales Les caprinés domestiques, les bœufs et les suinés Représentation des parties squelettiques Les fréquences des parties anatomiques pour les principaux taxons, caprinés, bovins, suinés, sont exprimées en pourcentage du Nombre de Restes (% NR), confrontées à un individu référence (fréquence élémentaire des catégories squelettiques individuelles) et en pourcentage des Parties Observées (% PO). Pour les caprinés domestiques, les dents inférieures et supérieures permettent d’établir un NMIf de 7 et un NMIc de 17 mais sont sous représentées (35 % PO et 38 % PO) en raison de la fragmentation des mâchoires (Fig.299 ; Fig.300 ; Annexe VIII.3.2). Le radius fourni un NMIf de 10, il est l’ossement le plus représenté (95 % PO), suivi du coxal (65 % PO), de l’ulna (60 % PO), de la scapula et de l’humérus (55 % PO). Les os du membre postérieur apparaissent dans des fréquences proches : fémur (50 % PO), tibia (45 % PO). Les bas de pattes sont bien représentées (métacarpes, 40 % PO ; métatarses 45 % PO). En revanche, les petits os (carpes, tarses, rotule, malléolaire, sésamoïdes) et les phalanges regroupent moins de 10 % PO. Pour les bovins, les dents fournissent les NMIc les plus élevés avec quatre individus mais représentent moins de 30 % PO (8,3 % pour la mâchoire supérieure, 25 % pour l’inférieure) (Fig.301 ; Fig.302). Le tibia (100 % PO) et l’humérus (75 %) sont les ossements les plus représentés (NMIf = 2) suivis de la plupart des autres os longs (50 % PO). La scapula est absente, même parmi les restes des grands ruminants. Les os de carpe et du tarse sont relativement bien représentés (respectivement 12,5 % PO et 50 % PO) et les phalanges ne comptent que 10 % PO. Les dents ont permis d’identifier deux jeunes âgés aux alentours de 6 mois mais aucun ossement non épiphysé n’a été observé. Chez les suinés, les dents inférieures et supérieures permettent d’établir la présence d’un minimum de six individus mais leurs % PO sont compris entre 19 % PO et 21 % PO (Fig.303 ; Fig.304 ; Annexe VIII.3.10). L’élément squelettique le plus fréquemment observé est le coxal (NMIf = 5 ; 90 % PO) suivis des os longs, radius (70 % PO) et ulna (80 % PO), fémur (70 % PO), tibia (60 % PO) et humérus (50 % PO). La scapula est peu représentée avec 10 % PO. Les bas de pattes et les extrémités des membres sont peu fréquents (carpes absents ; métacarpe 25 % PO ; tarses 8,6 % PO ; métatarses 17,5 % ; phalanges 6,7 % PO). Pour les trois taxons, le crâne, le rachis et les côtes sont sous représentés en raison de la fragmentation et de la détermination différentielle. Ces éléments se retrouvent parmi ceux attribués aux groupes (petits et grands ruminants) et parmi les indéterminés (Fig.300 ; Fig.302 ; Fig.304).
Les traces anthropiques : stries de découpe, brûlures et fracturation Les traces identifiées, stries de découpe et fracturation, ont été décrites et regroupées en annexe (Annexe VIII.4) puis localisées par parties squelettiques pour chaque taxon et représentées dans des figures de synthèse. Les ossements ou fragments entièrement brûlés, ont vraisemblablement été présentés au feu après avoir été décharnés, puis rejetés dans les foyers volontairement ou accidentellement. De possibles traces de cuisson peuvent être ainsi cachées mais ces brûlures totales ne peuvent être considérées comme fiables. Seules les brulures partielles (couleur marron-noire), correspondant à un contact faible mais direct de la flamme, ont été retenues et localisées par partie squelettique. Pour les caprinés domestiques, une trentaine de fragments (7,3 % des restes déterminés pour ce taxon) présentent des traces anthropiques (hors traces de brûlure). Il s’agit principalement de stries de découpe laissées par le tranchant d’un silex, permettant de distinguer les étapes de désarticulation (mandibule, humérus, radius, coxal, talus, vertèbres) et de décarnisation (côte, scapula, radius, tibia, vertèbre) mais aucune ne correspond à l’écorchage (Fig.305 ; Annexe VIII.4.1). Des cassures ont été réalisées sur os frais (4). Les deux premières vertèbres cervicales, atlas et axis pourtant présentes, ne portent pas de trace, ainsi que le crâne (au niveau des condyles occipitaux), seules sur une sixième vertèbre cervicale, cinq stries courtes, profondes et parallèles ont été observées sur le bord latéral du processus articulaire caudal. D’autres ont été identifiées sur le corps de l’os
200 200
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Caprinés domestiques NR = 410 NMPS = 306 NMIf = 10
% PO
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Total Tibia Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 299 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des caprinés domestiques (% PO) pour la phase 2 de la Fare
% total caprinés 60
% PR
55
Individu ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5 phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR det. pour les caprinés domestiques = 405 (la différence d’effectifs, NR dét. = 410, s’explique par la non prise en compte ici de certains éléments comme les métapodes indéterminés et les petits os comme les sésamoïdes) NR « PR » = 112, auxquels il faut ajouter les 88 fragments de diaphyses et quelques petits os
Fig. 300 : Fréquence des parties squelettiques des caprinés domestiques à partir des restes déterminés comparées à celles des petits ruminants (PR) et à celles de l’individu de référence
Bœufs NR = 66 NMPS = 53 NMIf = 2
% PO 0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 301 : Fréquences et représentation des parties squelettiques du bœuf (% PO) de La Fare (phase 2)
201 201
Emilie Blaise
% total boeuf 60
% GR
55
Individu ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5 phal
mtt
tarses
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
NR det. des bœufs = 63 (la différence d’effectifs, NR dét. = 66, s’explique par la non prise en compte ici de certains éléments comme les métapodes indéterminés et les petits os comme les sésamoïdes) NR « GR » = 33, auxquels il faut ajouter les 21 fragments de diaphyses
Fig. 302 : Fréquence des parties squelettiques des bœufs à partir des restes déterminés, comparées à celles des grands ruminants (GR) et à celles de l’individu de référence Suinés NR = 198 NMPS = 176 NMIf = 5
0
10
20
30
40
% PO 50 60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 303 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des suinés (% PO) de La Fare (phase 2) 60 % total suinés
55
% Individu ref.
50 45 40
% NR
35 30 25 20 15 10 5
NR dét. = 193 (la différence d’effectifs, NR det. = 198, s’explique par la non prise en compte des métapodes indéterminés)
Fig. 304 : Fréquences des parties du squelette des suinés en % du Nombre de Restes, comparées à l’individu référence
202 202
phal
mtt
tarses
fibula
tibia
fémur
coxal
côtes
vert.
mtc
carpes
ulna
radius
humerus
scapula
mand. & dents isolées
crâne
0
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
hyoïde, vraisemblablement liées à la récupération de la langue. La mandibule a été désarticulée en découpant les muscles masséters (col du processus condylaire). Deux chevilles osseuses, une de chèvre et une de mouton, présentent des traces d’impacts sur le pourtour de leur partie basale, indiquant l’utilisation d’une petite hache polie pour récupérer l’étui corné (Fig.306).
Le démembrement de la patte antérieure est réalisé entre la scapula et la cage thoracique, d’autres stries de désarticulation indiquent la séparation de l’épaule et de l’avant-bras au niveau de l’humérus. La séparation de la patte arrière s’effectue entre le coxal et le fémur. Les extrémités des membres sont désarticulées entre les carpes et le radius et au niveau des tarses (talus). La diaphyse d’un humérus, de deux fémurs et d’un tibia ont été fracturées intentionnellement, vraisemblablement pour en extraire la moelle. Près de 50 restes (12 % des restes de caprinés domestiques) présentent des traces de brûlure et la grande majorité sont entièrement brûlés (62 %). De nombreuses dents supérieures, 34 %, dont certaines encore enchâssées dans le maxillaire, ont l’extrémité de leur couronne brûlée, indiquant que le crâne a été mis au feu (rôtissage du crâne et consommation de la cervelle). Un tibia est légèrement brûlé (marron-noire) sur la partie médiane et distale de la diaphyse (rôtissage). Un métacarpe a son extrémité distale en partie brûlée (marron). Pour les bovins, 13 restes ont livré des traces anthropiques (hors traces de brûlure), soit 19,7 % des vestiges de ce taxon (Fig.307 ; Annexe VIII.4.2). Elles renvoient aux étapes d’écorchage (phalange, crâne), de désarticulation (humérus, ulna, fémur, mandibule, vertèbre) et de décarnisation (tibia, vertèbre). Cinq diaphyses présentent une cassure en spirale réalisée sur os frais, certaines avec des négatives d’enlèvement (impacts).
NR = 410 ; NMPS = 306 ; NMIf = 10 ; NMIc = 17
Fig. 305 : Schémas de découpe et de consommation des caprinés domestiques de Fare (phase 2) : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 ; dessin Helmer 1987b)
NR = 66 ; NMPS = 53 ; NMIf = 2 ; NMIc = 4
(Vue latérale)
Grossissement de la partie basale (Vue frontale)
Fig. 306 : Exemple d’une cheville osseuse droite d’une chèvre présentant des traces de coups (flèches noires) pour récupérer l’étui corné (La Fare, structure 147)
Fig. 307 : schémas de découpe et de consommation des bœufs de Fare (phase 2) : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 ; dessin Helmer 1987b)
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La Fare Structure 1
(Squelette d’après dessin de M. Coutureau)
Schématisation et localisation des stries observées (la partie conservée apparaît en grisé) (Vue de la face jugale)
Fig. 308 : Fragment de mandibule de suinés, rognée (flèches blanches) et présentant des stries à la base de l’alvéole de la canine (flèche noire), liées à l’écorchage de l’animal (La Fare, structure 1)
au niveau des os des carpes et des tarses comme l’indique l’absence de l’hamatum, du pyramidal et du pisiforme et du talus. Des stries fines observées sur une phalange I partie proximale, face dorsale, et distale ainsi que sur l’extrémité de l’os incisif, correspondent à l’écorchage. Deux fragments de côte, attribués aux grands ruminants, portent des stries de décarnisation (bas du corps de la côte). La diaphyse de trois humérus et de deux tibias a été fracturée intentionnellement, vraisemblablement pour récupérer la moelle. La présence de négatifs d’éclats (impacts), permet clairement d’attribuer ces fractures à l’homme plutôt qu’aux carnivores. Seuls six ossements portent des traces de brûlure (9,1 %), presque tous brûlés entièrement. Un seul un reste crânien présente une brûlure partielle : il s’agit d’un fragment d’os incisif, brûlé à son extrémité. Le bœuf a pu être consommé autrement que rôti, les pièces de viande pouvant être désossées et consommées bouillies ou cuites selon la technique du four polynésien. Pour les suinés, peu de traces anthropiques son observées, 6, soit 3,1 % des ossements qui leur sont attribués. Des stries de décarnisation ont été identifiées sur le radius et le bas des côtes (Fig.309 ; Annexe VIII.4.3). La désarticulation du membre postérieur est effectuée entre le coxal et le fémur. Quatre stries regroupées sur le bord de l’alvéole d’une canine inférieure gauche peuvent correspondre à l’écorchage (Fig.308). La diaphyse d’un fémur présente une cassure réalisée sur os frais, fracture vraisemblablement faite pour la récupération de la moelle. Seules sept restes portent de traces de brûlure. L’extrémité d’une canine supérieure et celle d’une incisive inférieure partiellement brûlées indiquent que certains individus ont pu être rôtis. La faible proportion de restes brûlés suggère d’autres modes de cuisson que la flamme.
NR = 198 ; NMPS = 176 ; NMIf = 5 ; NMIc = 6
Fig. 309 : Schémas de découpe et de consommation des suinés de Fare (phase 2) : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 ; dessin Helmer 1987b)
Le lapin
La mandibule est désarticulée au niveau des muscles masséters. La découpe de la tête semble effectuée au niveau des vertèbres cervicales (le rang de la vertèbre n’a pas pu être précisé). En l’absence de la scapula et des extrémités proximales des humérus, il est difficile de se prononcer sur le démembrement de la patte antérieure. Des stries de désarticulation localisées sur l’extrémité distale de l’humérus et proximale de l’ulna indiquent la séparation de l’épaule et de l’avant-bras. La séparation de la patte postérieure se situe entre le coxal et la tête du fémur. Les extrémités des membres sont séparées
204 204
Le lapin est représenté par la scapula (90 %), le radius (70 % PO) et l’ulna (50 % PO) puis par le coxal (50 % PO) qui fournissent également les NMI les plus élevés (Fig.310 ; Annexe VIII.3.14). Le crâne, les mandibules, les vertèbres et les phalanges sont sous-représentés. Les côtes sont attestées mais peu fréquentes (16,7 % PO). Une connexion est possible entre le radius et l’ulna (structure 207). Un coxal présente des traces de morsures au niveau de l’épine iliaque (structure 1).
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Lapin NR = 98 NMPS = 87 NMIf = 5
% PO 0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges
NR = 98 ; NMPS = 87 ; NMIf = 5 ; NMIc = 5
Fig. 310 : Fréquence et représentation de parties squelettiques du lapin (% PO) et localisation des traces anthropiques
étaient consommés et leurs os rejetés dans les structures, certains sont restés accessibles aux carnivores avant enfouissement. Les carnivores
Certains indices permettent de considérer qu’il a bien était consommé : 4 incisives sont brûlées à leur extrémité (rôtissage) et deux stries de désarticulation ont été observées au niveau du coxal (Fig.310 ; Fig.311).
Le chien ne regroupe qu’une douzaine de restes correspondant à un individu. Il est principalement représenté par les os des membres (radius et tibia) et les ceintures (scapula) (Fig.312 ; Annexe VIII.3.13). Les extrémités sont nettement sous représentées. Aucune trace anthropique ou animale n’a été observée. Seules deux phalanges sont entièrement brûlées. Sa fourrure a pu être récupérée et sa consommation est possible mais peu fréquente. Chien NR = 12 NMPS = 11 NMIf = 1
Fig. 311 : Exemple d’incisives de lapin dont l’extrémité est brûlée (flèches), comparées à une incisive intacte
% PO 0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Les cervidés Le cerf n’est représenté que par une phalange et quelques restes de bois, qui ont pu être ramassés. Il est en revanche utilisé dans l’industrie osseuse. Le chevreuil comprend un fémur et un tibia gauches issus de la structure 1. La diaphyse du fémur présente une cassure en spirale et l’extrémité distale a été rognée par un carnivore (enlèvement). Les cervidés ont été chassés occasionnellement. Ils regroupent des éléments de boucherie (cerf) et des os porteurs de viande (chevreuil). Une partie de leurs restes peu être sous-estimée en raison de la fragmentation et se retrouver respectivement parmi ceux attribués aux petits et aux grand ruminants. Néanmoins, leur faible présence, l’absence de nombreuses parties squelettiques suggèrent que leur consommation était peu fréquente et que les animaux n’étaient pas ramenés entiers mais en quartiers sur le site. Ils
Fig. 312 : Fréquences des parties squelettiques du chien de la phase 2 de La Fare
Le renard n’est représenté que par un métacarpe III et un calcanéum qui porte quelques traces de morsures. Aucune trace anthropique (stries et fracturation) n’a été identifiée. L’ours a été identifié à partir d’un os du carpe (scapholunaire), qui ne présente aucune trace anthropique ou animale (Fig.313).
205 205
Emilie Blaise
Dimorphisme sexuel A partir de la morphologie du coxal de caprinés domestiques, une femelle a été identifiée. Deux chevilles osseuses appartiennent respectivement à un bélier et à une chèvre (Fig.318 ; Annexe VIII.7.1). Aucun ossement n’a livré suffisamment de mesures permettant d’aborder le dimorphisme sexuel. La Fare S.1
Les suinés Chez les suinés, une femelle a été identifiée à partir de la morphologie d’une canine supérieure gauche. Aucun élément concernant la taille n’a pu être apporté, les individus étant majoritairement des juvéniles (Annexe VIII.3.11).
(Vue distale)
Fig. 313 : Os du carpe (scapho-lunaire) d’ours de la phase 2 de La Fare
5.3.2.4 Description des espèces
5.3.3. Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales
Les bovins Taille Pour les bovins, les quelques mesures réalisées (Annexes VIII.7.2) entrent dans l’écart de confiance des mesures des bœufs domestiques de Provence de la fin du néolithique (Helmer 1979). Aucun ossement ne permet d’estimer la taille au garrot. Le nombre de mesures est très restreint et insuffisant même pour utiliser la méthode des Log Size Index. Dimorphisme sexuel La distinction des sexes n’a pas pu être abordée ni par la morphologie des chevilles osseuses (mal conservées) ni du coxal ni des métapodes en raison de la fragmentation. Nous ne disposons pas de suffisamment de mesures pour réaliser une étude biométrique. Pathologies observées Deux premières phalanges antérieures présentent des déformations osseuses (Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et Duru 2000 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998). (Fig.314). Elles possèdent une surface articulaire proximale élargie avec une lèvre (lipping, stade 2) et présentent un léger tassement général ainsi que de fortes insertions ligamentaires (Fig.315 ; Fig.316). Leur extrémité distale montre une extension distale de l’articulation sur la face dorsale du corps de la phalange. Ces déformations correspondent à celles que l’on connaît chez les bovins actuels et historiques ayant travaillé. Leur présence suggère l’emploi de la force des bovins (portage, traction) mais il est difficile de se prononcer davantage en raison d’effectifs réduits du bœuf dans la phase 2 de La Fare. Les caprinés domestiques Taille Pour le mouton, le nombre de mesures enregistrées sur chaque ossement est trop restreint même pour utiliser la méthode du Log Size Index (N = 12, Annexe VIII.7.1). Une estimation de taille au garrot a pu être réalisée à partir d’un talus suivant le coefficient de M. Teichert (1975). Elle atteint 56 cm environ (Fig.317), ce qui est légèrement inférieure à celle observée pour le même os sur d’autres sites provençaux de cette période (Helmer 1979).
206 206
5.3.3.1 Approvisionnement carné Les groupes humains de La Fare (phase 2) se procurent l’essentiel de leurs ressources carnées à partir de leurs animaux domestiques (Fig.319). Les troupeaux de caprinés domestiques sont majoritaires (57,9 % NR ; 45,9 % NMIc), les moutons étant plus nombreux (40,1 % NR ; 41,2 % NMIc) que les chèvres (17,8 % NR ; 7,5 % NMIc), soit un rapport de 5,5 ovins pour 1 caprin. Les suinés, dont le statut sauvage ou domestique n’a pu être précisé, sont davantage représentés (18,6 % NR ; 16,2 % NMIc) que les bovins (11,6 % NR ; 13,5 %). Le chien semble peu consommé (1,5 % NR ; 5,4 % NMIc). La chasse constitue un apport non négligeable. Le lapin est le plus fréquent (9,2 % NR ; 13,5 % NMIc), on compte quelques cervidés, cerf (0,5 % NR ; 2,7 % NMIc) et chevreuil (0,3 % NR ; 2,7 % NMIc) et des carnivores, renard (0,3 % NR ; 2,7 % NMIc) et ours (0,09 % NR ; 2,7 % NMIc). Le petit gibier comprend également deux oiseaux, l’un appartenant à l’ordre des passériformes (taille corbeau) et l’autre à la famille des phasianidés (perdrix) (détermination L. Gourichon). Avec 17 caprinés domestiques pour 4 bœufs, l’élevage de La Fare (phase 2) est de type bovin (rapport de 4,25 moutons/chèvres pour 1 bovin) (Helmer 1992). L’estimation du Poids de Viande et Abats (PVA) permet d’établir la biomasse fournie pour chaque taxon (Fig.320 ; Annexe VIII.5) (Vigne 1988). On peut ainsi considérer que le bœuf contribue de manière importante à l’alimentation avec 49,2 % PVA, mais non exclusive, les caprinés représentent 22,5 % PVA et les suinés 16,7 % PVA, les deux réunis fournissant un apport équivalent aux bovins. On peut souligner que bovins, ovins, caprins et suinés procurent 88,4 % PVA, la chasse constitue donc un complément alimentaire avec 11,6 % PVA (dont 10 % fourni par le cerf). Certains animaux sauvages procurent d’autres produits non alimentaires comme la fourrure (lapin, renard, ours) et d’autres sont des prédateurs potentiels pour les troupeaux (ours) ou peuvent causer des dégâts dans les éventuelles zones cultivées (sangliers).
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Phalange I antérieure (Vue latérale)
Phalange I antérieure et postérieure de bovins actuels de Camargue (Vue dorsale)
Surface articulaire de la surface proximale de la phalange I antérieure (Vue proximale)
Phalange I postérieure (Vue latérale)
Surface articulaire de la surface proximale de la phalange I postérieure (Vue proximale) Phalange I antérieure et postérieure (Vue palmaire)
Fig. 314 : Phalanges I antérieure et postérieure d’un bœuf actuel de Camargue, non déformées (Matériel et clichés D. Helmer)
(Vue proximale) La Fare S.1
(Vue palmaire)
(Vue dorsale)
(Vue latérale)
Fig. 315 : Phalange I antérieure de bœuf (La Fare, structure 1)
(Vue proximale) La Fare S.147
(Vue palmaire)
(Vue dorsale)
Fig. 316 : Phalange antérieure de bœuf (La Fare, structure 147)
207 207
(Vue latérale)
Emilie Blaise Partie squelettqiue
Talus
Mesures (mm)
Lext 24,65 (GL1)
Hauteur estimée (cm)
55,9
l’usure de la surface occlusale et de la classe d’âge correspondante (Fig.324).
Provence "chalcolithiqe" (Helmer 1979) W
Hauteur
25,2‐29,9
57,1‐67,8 Poids de Viande et Abats
% PVA
Fig. 317 : estimation de la taille au garrot des moutons de La Fare (phase 2) et de Provence (d’après Helmer 1979)
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 bœufs
Fig. 318 : Vue antéropostérieure de la section basale de la cheville osseuse d’une chèvre de La Fare (phase 2)
Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
5.3.3.2 Exploitation des troupeaux Les caprinés domestiques L’estimation des âges d’abattage des caprinés domestiques a été établie à partir de 78 dents inférieures et supérieures (Fig.321 ; Annexe VIII.6.1). Ils représentent 17 individus dont 11 moutons (NRd = 25) et une chèvre (NRd = 3). Près de 67 % des abattages sont effectués avant 2 ans, dont 32 % environ entre 1 et 2 ans. Aucun jeune de moins de 2 mois n’a été identifié. On note également une forte proportion d’adultes, 33 %, abattus entre 2 ans et plus de 6 ans (Fig.322).
Total caprinés domestiques NRd % NRd Payne en années corrigé corrigé A 0 à 0,17 0 6 0 0,0 B 0,17 à 0,5 4 3 12 19,1 C 0,5 à 1 5 2 10 15,9 D 1 à 2 20 1 20 31,9 EF 2 à 4 18 0,5 9 14,3 G 4 à 6 16 0,5 8 12,7 HI > à 6 15 0,25 3,75 6,0 Total 78 62,75 100,0 Classes d'âge
NRd Corr.
%
60 % NRD
NRd 0 4 1 4 7 3 6 25
Mouton NRd % NRd corrigé corrigé 0 0,0 12 49,0 2 8,2 4 16,3 3,5 14,3 1,5 6,1 1,5 6,1 24,5 100,0
Fig. 322 : Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de Restes de dent total des caprinés domestiques et part respectives des moutons
% NMIc
40
Certains jeunes individus âgés entre 2 et 6 mois (stades d’usure de la D4 entre 4BC et 5BC) ont des âges calculés légèrement supérieurs à 6 mois (6,8 mois) mais la différence entre dans la marge d’erreur de 1 ,5 mois. Les limites entre les classes 2-6 mois et 6 mois-1 an sont également respectées au niveau du stades d’usure dentaires. Afin de réduire les variabilités individuelles, nous avons utilisé les deux mesures médiane et postérieure des lobes des D4 inférieures, HVM et HVP, fortement corrélées avec l’âge des individus (coefficients de détermination, R2, à 0,99). Nous pouvons ainsi apprécier leur distribution en fonction des âges calculés (Fig.325). Une D4 a un des lobes cassés, ce qui n’a permis de faire apparaître que sept individus sur les huit, soient six moutons et un individu indéterminé. Le profil d’abattage des caprinés domestiques traduit une recherche première de viande (Fig.326) : les plus jeunes âgés de moins d’un an fournissent de la viande tendre (35 %) et les jeunes adultes ont été abattus entre 1 et 2 ans, au maximum de leur apport carné (près de 32 %). L’étude des D4 inférieures montre que les individus sont morts vers 3,5 mois (N=1) et surtout vers 6 mois (N=4) puis en fin de deuxième année, entre 18 et 19 mois (N=3). La seule mandibule attribuée à une chèvre correspond à un individu
30 20 10 0
cerf chevreuil lapin
Caprinés d. Mouton Chèvre NRd NMIc NRd NMIc NRd NMIc 0 0 0 0 0 0 4 2 4 2 0 0 5 3 1 1 0 0 20 3 4 2 3 1 18 4 7 3 0 0 16 2 3 1 0 0 15 3 6 2 0 0 78 17 25 11 3 1
Fig. 321 : Proportions respectives des caprinés domestiques regroupés, des moutons et des chèvres seuls, par classes d’âge en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum de combinaison.
70
mouton chèvre bœuf suinés
suinés
Fig. 320 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains de La Fare (phase 2)
La flèche indique l’avant de l’animal
50
caprinés
chien renard
ours
NR dét. Total = 1062 NMIc = 36
Fig. 319 : Fréquences des principaux taxons de la phase 2 de La Fare en % du Nombre de Restes et en % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Les âges de mortalité ont pu être affinés pour les individus morts avant deux ans à partir de l’étude de huit quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures de caprinés domestiques dont sept de mouton (Fig.323). De manière globale, les bêtes les plus jeunes ont les D4 inférieures les moins usées et les hauteurs de lobes les plus élevées. Seul le mouton a été identifié et la D4 abîmée non attribuée spécifiquement fournit des résultats en accord avec ceux des autres. Afin de vérifier l’homogénéité des résultats, nous avons observé la distribution des seules Hauteurs Vestibulaires du lobe Médian (HVM) des D4 en fonction de
208 208
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, Méthode Payne Stades médiale et postérieure (mm) Classes d'âge d'usure G D HVA HVM HVP D c 12,68 13,89 B ‐ 0,17‐0,5 an
OVIS D4 inf
Lat.
Localisation LF 98 S158 LF91 S1
G
11,88
14,94
15,84
B ‐ 0,17‐0,5 an
LF98 S218 R1
G
12,48
12,64
13,91
11,39
12,61
13,94
11,32
12,52
c
LF99 S318
D
LF91 S1 R3
G
6,8
4,3
3,5
B ‐ 0,17‐0,5 an mand M1
6,5
7,2
6,8
B ‐ 0,17‐0,5 an mand M1
6,6
7,1
C ‐ 0,5‐1 an
LF98 S218 R1
D
3,34
5,30
6,31
D ‐ 1‐2 ans
G D
4,86
5,12
5,53
D ‐ 1‐2 ans
c
5,5
5,42
D ‐ 1‐2 ans
D
dent isolée mand M1 perce
Age moyen en mois
2,7
LF99 S207 R5 OC D4 inf LF91 S1 R3
Méthode Gourichon Age en mois* à partir de HVM HVP 6,4 7,2
Remarques complémentaires
dent isolée
6,8
6,7
dent isolée mand M2 symétrie des D4 dent isolée
6,7
18,5
18,3
18,4
18,8
19,5
19,1
18,2
19,7
18,9
*Age (en mois) = -1,6344 * HVM + 27,16 *Age (en mois) = -1,4702 * HVP + 27,62
Fig. 323 : Estimation des âges de mortalité des moutons (Ovis aries) et des caprinés domestiques (Ovis aries ou Capra hircus) à partir de l’usure de la surface occlusale et des hauteurs vestibulaires des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures
le renouvellement du troupeau (Fig.326). La courbe de survie se caractérise par une forte proportion de jeunes de moins d’un an et une réduction progressive et régulière des adultes entre 1 an et plus de 6 ans (Fig.327). Comparée aux modèles théoriques, elle se rapproche de la courbe pour la viande type b et de celle de l’exploitation mixte pour la viande (type a) et le lait (type b), avec des fréquences légèrement supérieures pour les adultes entre 2 et 4 ans (Fig.328). L’utilisation des toisons est possible mais reste difficilement identifiable, les adultes entre 4 et 6 ans apparaissent un peu plus nombreux que dans les autres modèles mais les fréquences sont inférieures à celle de la courbe « viande a, toisons et lait b ». Le test de Spearman confirme les exploitations de la viande (type a et b) et du lait (Annexe XII). L’Analyse factorielle des correspondances permet de replacer le profil de La Fare (phase 2) parmi ceux de Méditerranée (Fig.329). En corrélation négative sur les axes 1 et 3, le profil se trouve déterminé par la présence d’adultes (axe 1), et par une forte contribution de la classe d’âge D (axe 3), marque de l’exploitation de la viande (Annexe XV.2). Il apparaît en corrélation positive sur les axes 2, 4 et 5, liée à une contribution de la classe HI (axes 2 et 4) et G (axe 5), faisant ressortir les abattages de réforme et une possible exploitation des toisons.
D4 inférieures 20 mois 12 mois 6 mois 3 mois
Ovis
Ovis ou Capra
0
2
4
6
8 HVM (mm)
10
12
14
16
Classes d’âge (Payne 1973)
B (2‐6 mois) C (6‐12 mois) D (1‐2 ans) Fig. 324 : Distributions des Hauteurs Vestibulaires du lobe Médian (HVM) des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures des caprinés domestiques en fonction des classes d’âge ca pri nés d.
Li néa i re (ca pri nés d.) R 2 = 0,9934 18
3,5 moi s (N=1)
16 14
6 moi s envi ron (N=3)
-
10 8 18‐19 moi s (N=3)
Us ure
6
HVP (mm)
12
4
+
2 0
16
14
12
10
8 HVM (mm)
6
4
2
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
%
0
100
Fig. 325 : Distribution des mesures de la hauteur vestibulaire des lobes médian et postérieur des quatrièmes prémolaires déciduales (HVM et HVP) et âges de mortalité pour les caprinés domestiques
90 80 La Fare (phase 2) NRd = 78 NMIc = 17
70 60
âgé d’un peu moins de 24 mois (prémolaire juste remplacée ; M2 stade 6DE et M3 en éruption). L’abattage des adultes entre 2 ans et 6 ans (27 %) marque une exploitation du lait (réforme des femelles moins prolifiques et dont la production diminue). Quelques bêtes sont conservées aux delà de 6 ans (6 %). Les abattages se portent davantage sur la classe E-F (2-4 ans) que G (4-6 ans) et les bêtes âgées sont présentes (H-I), ce qui indique que l’exploitation des toisons est moins probable mais ne peut être exclue. L’abattage de l’agneau entre 3 et 4 mois procure de la viande tendre et permet également d’exploiter le lait de la mère qui en produit pendant 6 mois environ (Toussaint 2001a ; cf. Partie 1, chap. 3.2.1). On retrouve ces tendances dans le profil d’abattage du mouton (Fig.326), nettement majoritaire (11 individus sur un total de 17). Le profil est marqué par un pic majeur d’abattages des adultes de 1-2 ans, animaux d’ordinaires gardés en vie pour
50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Fig. 327 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des caprinés domestiques de La Fare (phase 2)
Les bovins Les bœufs ont fourni peu de restes dentaires (NRd = 5), ce qui ne permet pas de réaliser de profil d’abattage (Fig.330 ; Annexe VIII.6.2). D’après l’étude de deux D4 inférieures, les veaux ont été abattus aux alentours de 6 mois, ce qui pourrait indiquer l’exploitation du lait (post-lactation) (Fig.331). Ils
209 209
Emilie Blaise % NRd corrigé
Caprinés domestiques NRd = 78 NMIf = 7 NMIc = 17
B
C
D
E‐F
G
2‐6 mois
6 mois ‐1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
H‐I
classes d'âge
> 6 ans
A 0‐2 mois
70
% NRd corrigé
Moutons NRd = 25 NMIf = 4 NMIc = 11
C
D
E‐F
2‐6 mois
6 mois ‐1 an
1‐2 ans
2‐4 ans
G
H‐I > 6 ans
B
4‐6 ans
A 0‐2 mois
70
classes d'âge
Fig. 326 : Profil d’abattage des caprinés domestiques de La Fare (phase 2) en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
Citadelle et à La Fare (phase 1), il est fort probable que l’âge de cet individu soit compris entre 6 et 7 mois, les bêtes entre 7 et 9 mois ayant des HVA comprises entre 13 et 12 mm environ et un stade d’usure « fgh » (Grant 1982). Cette tendance de l’exploitation laitière pourrait s’accorder avec les abattages entre 6,5 et 9 ans (1 individu) (femelle de réforme moins prolifique et dont la production laitière diminue). Un individu a été abattu entre 2 et 4 ans, au maximum de son rendement carné (viande).
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits 100
% de survie (NRd)
90 80 70 60 50 40 30
Les suinés
20 10
Le profil d’abattage des suinés a été établi à partir de 15 dents inférieures et supérieures, correspondant à un minimum de 6 individus, ce qui constitue des effectifs peu élevés (Fig.332 ; Annexe VIII.6.3). Les abattages concernent essentiellement les individus de moins de deux ans, dont près de 70 % effectués avant 1 an (Fig.333). Environ 35 % des abattages ont été réalisés entre la naissance et 6 mois. Il s’agit des suinés de la structure 1 correspondant à d’un nouveau né d’une semaine, de deux petits âgés de 1-2 mois et de 2-3 mois. Près de 35 % sont des bêtes entre 6 mois et 1 an, âgés respectivement de 8-12 mois, 16-18 mois, puis 30,4 % entre 1 et 2 ans (aux alentours de 20-22 mois). (Annexe VIII.6.3). La consommation de très jeunes paraît inhabituelle si nous nous référons aux autres sites néolithiques. Nous sommes probablement en présence de deux échantillons, l’un formé de porcins abattus selon la norme néolithique (6 mois un an), l’autre de trois juvéniles provenant de la structure 1. Si l’on retire ces trois derniers de l’ensemble, le profil redevient
0 0
1
2
3
4
5 années
6
7
8
9
10
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b La Fare (phase 2)
Fig. 328 : Courbe de survie des caprinés domestiques de La Fare (phase 2) et modèles théoriques d’exploitation des principaux produits en % de survie (calculé d’après les données de Helmer et al. 2007)
fournissent également de la viande tendre. Un individu est âgé de 5-6 mois (mandibule) d’après sa D4 peu usée (stade c ; Grant 1982) et sa première molaire en cours d’éruption (Higham 1967). La hauteur du lobe et le stade d’usure de l’autre D4 indiquent un individu d’âge proche mais de plus de 6 mois. D’après les résultats obtenus pour les bovins à La
210 210
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Facteur 2
23,46%
F6
A 0.8
F8
réforme F9
F27 F14 F13
0.4
F12
HI
F10
G
F37 F36
La Fare 2
F33
F32
F11 F31 F16
0
F7
F20 F29 F15
F2
F1
F3
F35
F4
B
F34 F19
EF
F18
F23
D F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F17
F22 F28 F21
-0.5
0
F25
0.5
1.0
1.5
39,95%
Facteur 1
Fig. 329 : Analyse Factorielle des Correspondances : place du profil de la phase récente de La Fare (La Fare 2) dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel actuel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2) Mesure de la hauteur vestibulaire antérieure, médiane et postérieure des lobes (en mm)
BOS D4 inf Localisation
Lat.
Hva
HVm
HVp
LF96 S147 R2
G
16,97
19,72
22,11
LF 99 S301
G
15,35
Stades d'usure (Grant 1982)
Classes d'âge
Remarques complémentaires
c
0‐0,5 ans
M1 en éruption (1ère) M2 non sortie, 5‐6 mois
e
0,5‐2 ans
6‐7 mois
Fig. 331 : Age estimé de deux bovins à partir de l’usure et la hauteur de la quatrième prémolaire déciduale et des stades d’éruption des molaires Classes d'âge NRd en années 0 à 0,5 2 0,5 à 2 1 2 à 4 1 4 à 6,5 0 6,5 à 9 1 9 à 11,5 0 > 11,5 0 Total 5
domestiques et à une vidange de foyer. L’ensemble du remplissage a livré 832 vestiges fauniques dont 350 restes déterminés, regroupant restes de repas et de boucherie mélangés. Il pourrait s’agir d’un enfouissement de bêtes mortes naturellement (mortalité infantile). Bien qu’aucune mention ne soit faite sur la découverte de connexions anatomiques, cette hypothèse pourrait être envisagée pour le jeune périnatal dont le squelette est complet ; les deux autres sont représentés par l’ensemble des parties squelettiques, mais un déficit de métapodes, de phalanges, de côtes et de vertèbres peut être signalé. Ils ont pu être rejetés puis les os de petite taille être plus ou moins déplacés dans la fosse. Leur consommation semble également possible. Néanmoins, aucun indice ne permet d’étayer cette hypothèse : leurs ossements ne présentent aucune trace anthropique, ni strie, ni brûlure, ni fracturation. Ils ne portent aucune trace de morsure de carnivores. Ils pourraient correspondre aux restes d’un repas particulier dont le contexte ne peut être précisé mais néanmoins bien différent des dépôts rituels observés au Néolithique du Proche-Orient, sur le site d’El Kowm 2 (Syrie) par exemple (Helmer 2000a). La structure 1 fait partie de la même phase d’occupation que la sépulture, mais aucun élément ne permet de rattacher le fonctionnement de ces deux structures.
NMIc 1 1 1 0 1 0 0 4
Fig. 330 : Effectifs des bovins par classes d’âge en Nombre de Restes de dents total (NRd) et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison (NMIc)
Classes d'âge NRd corr N corrigé % Ncorrigé 0‐0,5 an 4 1 4 34,8 0,5‐1 an 4 1 4 34,8 1‐2 ans 7 0,5 3,5 30,4 2‐5 ans 0 0,17 0 0,0 > 5 ans 0 0,1 0 0,0 Total 15 11,5 100,0 Fig.332 : Fréquences des classes d’âge, corrigées suivant la classe d’âge considérée, en % du Nombre total de Restes de dents
conforme. Quelques hypothèses peuvent être proposées concernant la présence de ces trois porcelets ou marcassins. Ils ont été retrouvés dans les niveaux inférieurs d’une grande fosse (structure 1), associés à un mobilier archéologique abondant mais détritique correspondant à des déchets
211 211
Emilie Blaise % NRd corrigé 70
0‐0,5
0,5‐1
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
classes d'âge en années
NRd = 15 ; NMIf = 2 ; NMIc = 6
Fig. 333 : Profil d’abattage des suinés de La Fare (phase 2) en % du Nombre de Restes de dents, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée
5.3.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux
comme autosuffisant. La prudence s’impose dans l’utilisation de ces modèles théoriques, l’écart entre la courbe de survie de La Fare (phase 2) et celle de la « sécurité du troupeau », pour les adultes entre 2 ans et 6 ans, suggère qu’un apport régulier de bêtes (agnelles notamment) pourrait être nécessaire pour maintenir la population mais la survie du troupeau ne semble pas en péril. Les bovins n’ont pas livré suffisamment de données pour réaliser une courbe de survie et tenter une approche du système économique.
L’allure générale de la courbe de survie du cheptel ovin et caprin est très proche de celle pour la sécurité du troupeau, avec des fréquences légèrement inférieures pour les adultes : forte proportion de jeunes de moins d’un an et diminution progressive des individus âgés de plus de deux ans (Fig.334). Cheptel ovin et caprin
100
% de survie
90 80
5.3.4 Ages d’abattage et cycles saisonniers
Cons omma teurs Producteurs Sécuri té du troupea u La Fare (pha s e 2)
70 60
5.3.4.1 Saisonnalité des abattages
50
Les caprinés domestiques ont fournit quelques données pour aborder la saisonnalité des abattages (N=8). La période de mise bas retenue pour les brebis et les chèvres est févriermars (cf. Partie 1, chapitre 2.2 ; Partie 2, chap. 1 et 4). Afin de déduire la saison à laquelle les abattages se sont déroulés et leur fréquence, nous avons répartis les âges de mortalité estimées à partir des huit D4 inférieures en fonction des mois de naissance, en distinguant les moutons et les chèvres abattus dans la première et dans la deuxième année. Tous les individus, représentés par leur D4, pour chaque période, sont indiqués dans la figure 335 (par exemple pour un âge de 18 mois, août et septembre apparaissent en grisé). L’individu indéterminé abattu dans la deuxième année apparaît en couleur double, correspondant au grisé de la chèvre et du mouton. Sur le site de La Fare (phase 2), un seul pic apparaît : les abattages sont plus fréquents en été (juillet-août) avec 6 individus abattus en août. Il s’agit des jeunes âgés aux alentours de 6 mois, tardons, (N=4) et des bêtes de 18 mois. Les abattages se poursuivent jusqu’en automne (septembreoctobre) avec un individu de 19 mois environ. Un agneau a été abattu au printemps, vers 3,5 mois (avril-mai). Bien que les effectifs soient réduits, on peut constater que les abattages sont nettement regroupés à la même période. Pour compléter notre approche, il faudrait bien sûr pouvoir inclure les bêtes adultes de plus de deux ans, abattus vraisemblablement de manière saisonnière eux aussi. Néanmoins, à partir de ces seuls individus abattus durant leur deux premières années, les
40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Fig. 334 : Courbe de survie des caprinés domestiques de La Fare (phase 2) comparée à celles des modèles théoriques de groupes consommateurs, producteurs et de la sécurité du troupeau
Pour apprécier et tester ces différences, nous avons effectué une comparaison des répartitions des fréquences absolues des classes d’âge entre le modèle « sécurité du troupeau » et la courbe de survie de La Fare (phase 2) à l’aide du Chi2. Nous avons regroupé les classes A, B, et C qui ont des effectifs inférieurs à 5 (Annexe). La distribution de La Fare (phase 2) varie de manière légèrement significative de celle pour la sûreté du troupeau au seuil de 0,10, mais cette différence n’est plus du tout significative au seuil de 0,05 (Chi2 = 8,42, p = 0,078). Dans ce résultat, ce sont les classes d’âge HI (47,9 %) et D (33,1 %) qui contribuent le plus et dans une moindre mesure G (17,9 %) (Annexe VIII.6.1.3). La courbe de survie de La Fare (phase 2) renvoie plutôt l’image d’un groupe d’éleveurs gérant de manière équilibré leur troupeau de petit bétail afin de garantir son renouvellement, tout en exploitant plusieurs produits (lait, viande et peut-être les toisons). Le système économique à partir de l’exploitation des caprinés domestiques apparaît
212 212
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
N 7 6 5 4 3 2 1
janv
mises bas févr mars
avril
mai
juin
juil
août
lutte sept oct
nov
déc
Chèvres abattues dans la 1ère année
Chèvres abattues dans la 2ème année
Moutons abattus dans la 1ère année
Moutons abattus dans la 2ème année
N 7 6 5 4 3 2 1
Fig. 335 : Saisonnalité des abattages des caprinés domestiques de La Fare (phase 2) d’après les âges de mortalité estimés avec précision et répartis à partir de la saison des naissances
abattages semblent effectués en fonction des besoins alimentaires et de la régulation du troupeau : les agneaux ne sont pas abattus avant 3-4 mois et principalement vers 6 mois, pour la consommation de viande tendre (tris et abattages des jeunes excédentaires, vraisemblablement des mâles), puis les bêtes sont tuées vers 18-19 mois, au maximum de leur rendement carné, correspondant vraisemblablement aux mâles et aux femelles non prégnantes (viande et régulation). Durant le Néolithique, l’abattage n’était pas aussi structuré que dans les élevages actuels, il devait être effectué en fonction des besoins alimentaires mais répondre aussi à la vie social et/ou festive des groupes humains (Helmer et al. 2005b).
Si l’on confronte ces résultats avec les âges d’abattage des bovins, en partant du postulat de vêlages printaniers (marsavril) (cf. partie 1, chap. 2.2), les saisons représentées, suivant les âges des deux jeunes bêtes abattues entre 5-6 mois et vers 6-7 mois, sont l’été et le début de l’automne (juillet, août, septembre). Les suinés fournissent également des informations : de très jeunes bêtes sont en effet mortes à 1 semaine, 1-2 mois et 2-3 mois. Ces animaux peuvent avoir plusieurs portées par an (naissances au début du printemps, au début de l’été et à l’automne), les possibilités de saison d’abattages sont par conséquent multiples. Dans tous les cas, la répartition des âges de mortalité à partir des mises bas potentielles indiquent des abattages effectués entre le printemps et l’automne, ce qui est cohérent avec nos précédentes remarques. Nous avons également estimée et replacée par rapport au cycle saisonnier la période de lactation : elle débute au moment des mises bas (février-mars), les brebis pouvant produire du lait pendant 6 mois et les chèvres 8 mois environ (Toussaint 2001a, 2001b ; cf. Partie 1, chap. 3.2.1). Par conséquent, le(s) groupe(s) humains de Fare (phase 2) pouvaient exploiter le lait pendant toute la durée de l’occupation.
5.3.4.2 Hypothèse sur la saison d’occupation du site de La Fare (phase 2) Afin d’observer la distribution des abattages en fonction du cycle saisonnier de l’année, nous avons ensuite représenté uniquement la présence ou l’absence d’une période d’abattage, quelque soit le nombre de dents observé par mois, toujours répartis en fonction de la saison des naissances (février-mars). L’ensemble des informations sur les abattages et les phases physiologiques des animaux ainsi que les hypothèses sur la période d’occupation du site sont regroupés dans la figure 336. Les abattages ne se répartissent pas tout au long de l’année mais seulement entre avril et octobre, la fin de l’automne, la période hivernale et le début du printemps ne sont pas représentés (novembre à mars). Les abattages ne semblent effectués que durant certaines périodes de l’année mais les données (N = 8) sont trop peu nombreuses pour que l’on puisse considérer que le site ait été occupé de manière saisonnière dans sa phase récente.
Phases physiologiques
saison des abattages
Caprinés domestiques
janv
févr
mars
avril
La phase récente d’occupation du site se caractérise par la présence d’un habitat ouvert, d’emprise plus réduite au centre du plateau, et de nombreuses structures en creux de petites dimensions. Plusieurs éléments renvoient à une occupation domestique : fosses, cuvettes, fosses silo, trous de poteaux. Aucun indice archéologique ne laisse néanmoins supposer une éventuelle occupation saisonnière du site permettant d’appuyer nos observations sur la saisonnalité des abattages des caprinés domestiques.
mai
juin
juil
août
Chute des D4
sept
oct
nov Ovis
déc
oct
nov
déc
Capra
2ème année 1ère année mises bas lutte lactation
Hypothèse sur la période d'occupation
janv
févr
mars
avril
mai
juin
juil
août
sept
Fig. 336 : Saison d’abattage des caprinés domestiques, conduite des troupeaux et hypothèse sur la période d’occupation du site de La Fare (phase 2)
213 213
Emilie Blaise
Ce caractère saisonnier pourrait-il être lié à la représentativité de l’échantillon faunique ? Plusieurs éléments plaident en faveur de sa validité : taille significative de l’échantillon faunique, détermination, représentation des parties squelettiques des caprinés et des suinés et dans une moindre mesure des bovins. Les ossements correspondent sans ambigüité à des déchets domestiques, regroupent restes de repas et de boucherie. On ne peut écarter la possibilité que des vestiges fauniques issus des autres structures n’ayant pu être rattachées à une des deux phases d’occupation pourraient contenir des éléments complémentaires. La poursuite de l’étude du mobilier lithique et céramique devrait dans l’avenir permettre d’intégrer de nouvelles données pour étayer nos hypothèses.
représenteraient qu’une partie du troupeau (Helmer et al. 2005b). La comparaison des résultats de La Fare (phase 2) à ceux de la phase 1, dans un premier temps, puis aux autres sites de la fin du Néolithique final en Provence, devrait permettre de mieux caractériser cette occupation.
5.4 Considérations d’occupation
214 214
LF1
deux
phases
LF2
100 90 80
%
70 60 50 40 30
% stries anthropiques
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
20 10 0 % NR indéterminés taxonomiquement
L’économie animale des hommes de la phase 2 de La Fare a pu être caractérisée à partir du spectre faunique, de la composition des troupeaux, de la part respective des espèces domestiques et sauvages dans l’alimentation. L’exploitation des produits fournis, l’image des troupeaux sur pied et la saisonnalité des abattages n’ont pu être véritablement abordée que pour les caprinés domestiques. Les groupes humains se procurent l’essentiel de leurs ressources carnées à partir de leurs troupeaux bovin, ovin et caprin, et des suinés dont le statut n’a pu être défini avec certitude. L’apport fourni par ces trois taxons est équilibré et une certaine complémentarité apparaît entre les différents produits fournis, viande et lait pour les bovins et les caprinés, viande et graisse pour les suinés. La viande particulièrement tendre des porcelets ou des marcassins semble avoir été recherchée. La chasse au petit gibier (lapin, oiseaux) est également pratiquée, plus rarement au grand (cerf, chevreuil, ours, renard). La gestion des cheptels ovins et caprins traduit une exploitation mixte, pour la viande, le lait et peut-être les poils. Les bovins sont moins nombreux que les caprinés. Leurs effectifs étant réduits, seules quelques tendances de gestion peuvent être données : le lait et la viande semblent exploités et la force de travail pourrait avoir été utilisée comme l’indique les deux phalanges I pathologiques observées. L’exploitation des caprinés domestiques apparaît nettement orientée dans la recherche de viande, avec un abattage préférentiel de bêtes âgées entre 1 et 2 ans (près de 32 %). D’autres abattages apparaissent liés à la régulation du cheptel : aucun jeune n’est abattu de manière précoce, (pas avant 3-4 mois), les individus sont plutôt tués aux alentours de 6 mois (jeunes excédentaires) et les adultes sont régulièrement réformés, certains sont mêmes conservés audelà de 6 ans (6 %). La courbe de survie, très proche statistiquement de celle pour la sécurité du troupeau, renvoie l’image d’un groupe d’éleveurs, autonomes, qui exploitent de manière intensive leurs cheptels de moutons et de chèvres (dans le sens où tous les produits sont exploités), tout en assurant leur survie. La fréquence élevée des abattages de bêtes de 1-2 ans, individus d’ordinaires conservés pour le renouvellement du troupeau, implique la pratique de l’allotement. Les animaux de la Fare (phase 2) ne
les
Les phases d’occupation de La Fare ont fourni, toutes les deux, des indices d’habitat et des structures domestiques mais offrent des situations archéologiques bien différentes : occupation dense dans un vaste espace structuré par des enceintes avec des zones d’habitat identifiées dans sa phase ancienne, observées sur les 3000 m2 de la zone fouillée et dont l’étendue est estimée à 2 hectares ; et habitat ouvert situé au centre du plateau et zone occupée plus réduite, dont la surface dans la zone fouillée et explorée, est restreinte, estimée entre 1500 et 1600 m2, dans sa phase récente. Les vestiges fauniques correspondent dans les deux cas à des déchets domestiques, rejetés dans les structures (dépotoirs). Dans la zone fouillée (3000 m2), la taille des échantillons fauniques montre également une différence avec un total de 11288 restesdont 3559 déterminés pour la phase 1 (26 structures) et 3054 dont 1072 déterminés (27 structures) pour la phase 2. Les proportions de vestiges déterminés et d’esquilles sont très proches. Les profils taphonomiques présentent en effet de fortes similitudes : les deux seuls points de différence concernent les esquilles brûlées plus nombreuses dans la phase 2 et les indices de fracturation plus fréquents dans la phase 1 (Fig.337). Les résultats fournis par les échantillons fauniques sont donc globalement comparables.
% NR déterminés
5.3.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site de La Fare (phase 2)
sur
LF1 : NR total 11288 ; Esquilles : 4924 LF2 : NR Total 3054 ; Esquilles : 1229 - Les % NR sont calculés à partir du NR total -Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR total (esquilles exclues) - Le % des esquilles est calculé à partir du NR total et celui des esquilles brûlées à partir du total des restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR - NMPS) / NR * 100, obtenu à partir des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes er en Nombre Minimum des Parties Squelettiques
Fig. 337 : Comparaison des indicateurs taphonomiques des échantillons fauniques des deux phases d’occupations de La Fare
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Dans les deux phases, les animaux domestiques sont nettement majoritaires et l’espèce la plus fréquemment chassée est le lapin. En comparant les spectres fauniques, des différences très significatives apparaissent, au seuil de 5 %, pour les bovins, les suinés, dont les proportions diminuent à la phase 2, et pour les lapins, dont les fréquences augmentent (test de l’écart réduit, Fig.338)
La comparaison des distributions entre les deux phases d’occupation montre que la gestion du cheptel ovin et caprin varie de manière significative, au seuil de 5 % (Fig.339). La différence se situe principalement au niveau de l’abattage des individus âgés de plus de 6 ans (HI), 65,4 %, et entre 2 et 4 ans (EF), 25,1 %, et dans une moindre mesure celui des jeunes de moins d’un an (ABC) 6,3 %. L’analyse factorielle des correspondances de l’ensemble des profils de caprinés domestiques de Méditerranée, ici dans la représentation graphique des axes 1 et 3, permet de caractériser les profils d’abattage de la phase ancienne (La Fare 1 et S7) et celui de la phase récente (La Fare 2) et de donner du sens aux différences de gestion (Fig.340 ; Annexe XV). La Fare 1 et S.7 sont déterminés par les classes EF, D et G alors que La Fare 2, marqué également par la classe D, reçoit une contribution un peu plus élevée des classes HI (axe 3 et 4) et B (axe 5). On retrouve une certaine opposition entre les profils des deux phases au niveau de l’axe 4, en corrélation négative pour La Fare 1 et S.7 (G et EF) et en corrélation positive pour La Fare 2 (HI). Si dans les deux cas, les profils traduisent une recherche de viande, La Fare 2 regrouperaient davantage d’abattages pour la réforme alors qu’à La Fare 1, la viande et dans une moindre mesure le lait semblent prédominer sur la régulation du troupeau. L’échantillon faunique, la gestion des troupeaux, la saisonnalité des abattages et la courbe de survie de la première phase d’occupation, donnent l’image d’un groupe humain sédentaire, fort consommateur, qui exploite leurs cheptels ovins et caprins principalement pour la viande, au point de mettre en péril la viabilité de leurs troupeaux. Cette pratique implique un apport régulier de bêtes (pratique de l’allotement, échanges). Dans la deuxième phase, le spectre faunique, la gestion des troupeaux et la courbe de survie, indiqueraient la présence d’un groupe d’éleveurs qui exploitent l’ensemble des produits de leur cheptel (viande, lait, peut-être les toisons) tout en assurant son renouvellement. La chasse plus fréquente du lapin constitue un apport alimentaire complémentaire. L’allotement est vraisemblablement pratiqué mais le système économique apparaît autosuffisant pour l’alimentation humaine et la viabilité du troupeau. La principale différence entre les deux phases d’occupation se situerait au niveau du système économique et du fonctionnement des groupes humains sur le modèle consommateurs (La Fare 1) / éleveurs autonomes (La Fare 2). La structuration et la taille du groupe pourraient entrer en considération : on aurait d’un côté des pratiques alimentaires (forte consommation de viande) et une gestion des troupeaux (abattages hors d’une logique de régulation) d’un groupe de taille importante et/ou fortement structuré (qui évoquent celles d’un village) (La Fare 1), et de l’autre un groupe dont les pratiques se rapprochent davantage d’une consommation domestique (même en présence de plusieurs familles), avec un équilibre entre besoins (viande, lait, toisons) et gestion démographique du cheptel.
Nombre de Restes Test de La Fare 1 La Fare 2 l'éc art réduit 0,21 moutons 156 45 0,23 chèvres 71 20 5,82 bœufs 449 66 4,50 suinés 467 198 13,62 lapins 40 98 NR total déterminé 3559 1062 Les différences significatives (e > 1,96) apparaissent en gras Taxons
Fig. 338 : Comparaison des proportions des principaux taxons entre les phases 1 et 2 de La Fare à partir du test de l’écart-réduit (e)
Il existe donc une différence de gestion des ressources animales entre les deux phases d’occupation au niveau de l’élevage des bœufs, des suinés (élevage et/ou chasse), comme de la petite chasse. Les caprinés domestiques restent le taxon dominant dans les deux cas. La représentation squelettique des bovins de la phase 2 limite notre interprétation et les effectifs sont trop réduits pour tenter une comparaison de la gestion des cheptels bovins entre les deux phases (LF1, NMIc = 9; LF2, NMIc = 4). Pour les suinés, la différence de proportion ne permet pas de trancher sur son statut sauvage ou domestique. A La Fare (phase 1), des animaux d’élevage sont identifiés mais certaines bêtes ont été chassées (quatre cochons pour un sanglier). Dans la phase 2, les suinés regroupent de très jeunes individus de moins d’un an mais les effectifs sont trop réduits pour tenter une approche comparative des fréquences des âges d’abattage (LF1, NMIc = 13; LF2, NMIc = 6). Si les proportions des caprinés domestiques sont similaires, en revanche, les profils d’abattages présentent des différences (Fig.339). Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total Effectifs
Caprinés domestiques La Fare (phase 1) % NRd corrigé
La Fare (Phase 2) % NRd corrigé
2,2 6,6 17,5 32,5 22,6 15,7 2,9 100,0
0,0 19,1 15,9 31,9 14,3 12,7 6,0 100,0
NRd total = 362
NRd total = 78
Test du CHi 2 Contributions 6,3 0,3 25,1 2,9 65,4 100,0 p = 0,042 CHI2 = 9,92 +
Fig. 339 : Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques, en % du Nombre de Restes de dents corrigé, et comparaison des distributions entre les deux phases à l’aide du CHI2 (à partir du Nombre de Restes de dents)
Nous avons effectué une comparaison des répartitions des fréquences absolues par classes d’âge à l’aide du Chi2. Les classes A, B et C ont été regroupées en raison d’effectifs inférieurs à 5 à La Fare 2.
215 215
Emilie Blaise Facteur 3
18,29% réforme
F10
0.50
F19
C
F5
HI 0.25
F15 F14
F18
F24
F16
F4 F7
F20 F37
F13
F1
F25
F17
B
F22 F29
La Fare 2 G F33
0
F11
F35
F9 F12 F30
F23 F34
F26
F3
EF F21
F36 -0.25
F28
La Fare 1 F31 La Fare 1 S7 F32
F2
A
D
F8 F6 -0.50 F27 -0.5
0
0.5
1.0
1.5
39,95%
Facteur 1
Fig. 340 : Analyse Factorielle des Correspondances : place des profils des phases ancienne (La Fare 1) et récente (La Fare 2) du site de la Fare dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel actuel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2)
216 216
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
particulièrement nette dans la partie nord (Fig.343). Quelques trous de poteau présentent un alignement (S.153, 194, 165 et 195).
Chapitre 6. LE MOURRE DU TENDRE (Courthézon, Vaucluse) 6.1 Un site de terrasse entre le Rhône et l’Ouvèze à la fin du Néolithique 6.1.1. Historique des recherches En partie détruit par un emprunt de matériau, puis menacé par une replantation de vignes, le site du Mourre-du-Tendre a fait l’objet de plusieurs campagnes de sauvetage en 1983, 1984, et 1987, sous les responsabilités successives de R. Brandi, J. Thomas et P. Bretagne. Les résultats de ces opérations, présentés dans les rapports, ont fait l’objet d’une publication dans le Bulletin archéologique de Provence (Thomas 1984). Le site est également mentionné dans un article consacré à l’habitat de plein air à la fin du Néolithique en Provence (D’Anna 1990). La série céramique a été intégrée au corpus d’une thèse de doctorat (Cauliez 2009). 6.1.2 Localisation et nature du site Situé à 20 km au nord d’Avignon et à 7 km au sud d’Orange, le site est établi sur une ancienne terrasse du Rhône et surplombe d’une quinzaine de mètres la plaine environnante, parcourue par les ruisseaux, petit Raonel et Seille, affluents de l’Ouvèze. Elle s’inscrit dans une ligne de relief, qui culmine autour de 110 m d’altitude (Mourre-de-Gaud et collines de Chateauneuf-du-Pape) (Fig.341).
Fig. 341 : Localisation du site du Mourre-du-tendre (Courthézon, Vaucluse)
Fig. 342 : Site du Mourre-du-Tendre en cours de fouille (Cliché A. D’Anna)
L’ensemble des informations suivantes sur le mobilier archéologique concerne essentiellement la campagne de 1987 (Bretagne et Hasler 1987). La céramique, mobilier le plus abondant mais fragmenté - seuls deux vases sont retrouvés entiers (S.129 et 151) - présente des influences languedociennes caractéristiques du groupe culturel RhôneOuvèze (cf. Cauliez 2009). Trois fusaïoles dont deux réalisées sur tessons de céramique sont signalées ainsi qu’une pièce en forme d’entonnoir (S. 129). L’outillage lithique en silex comporte une majorité de fragments de flèches foliacées et un fragment de flèche à aileron, de nombreux grattoirs, des burins, de petits nucléus à éclats (mais aucun à lamelles), des perçoirs et trois lames entières retouchées. L’outillage poli est rare, regroupant quelques fragments de hache polie en roche verte (S.96) et une hache polie à double tranchant et talon percuté (S.163). Une petite perle discoïde en roche noire a également été découverte. Plusieurs pièces ont été aménagées sur galets de quartzite. L’industrie en matière dure animale comprend des pointes, des bipointes, des ciseaux (sur diaphyses et esquilles), des outils mousse et pièce esquillée. On note aussi de nombreuses meules et molettes. Le torchis est fréquent, il constitue le remplissage de certaines structures (S.102, 109) ou n’en représente qu’une part compacte dans d’autres. Il est présent sous forme de nodules ou d’amas dissous et contient parfois des fragments de bords épais ainsi qu’un fragment de pied ou de fond de récipient (composition robuste). On peut signaler la présence de laitiers, dont certains fragments peuvent être considérés en place (S.96) ; aucune oxydation métallique n’est présente.
6.2 Caractérisation de l’assemblage faunique
Le gisement est installé sur une terrasse composée de galets et de sable gréseux. Il se caractérise par la forte densité de structures en creux - fosses, cuvettes, trous de poteaux - dont les recoupements indiquent une longue fréquentation du site. L’occupation pourrait s’étendre sur près de 3 hectares. Les premières campagnes ont permis de fouiller une zone de 800 m2 et 60 structures, localisées sur une partie du sommet aplati de la terrasse (Fig.342). Perpendiculaire à la surface fouillée précédemment, deux nouvelles zones d’intervention ont été décapées en 1987 sur 770 m2, et près d’une centaine de structures ont été mises au jour. Leur concentration est
6.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon L’échantillonnage de la faune a été effectué en fonction de la céramique, qui a fait l’objet d’une étude approfondie (Cauliez 2009). Les secteurs fouillés en 1983 et 1984, n’ont pas été retenus en raison de la présence de structures contenant du mobilier du Néolithique moyen Chasséen. Notre sélection a été réalisée parmi les 98 structures mis au
217 217
Emilie Blaise
Fig. 343 : Plan et localisation des structures des opérations de 1983, 1984 et 1987 (d’après Bretagne et Hasler 1987)
jour durant la campagne de 1987 (Bretagne et Hasler 1987). Sur l’ensemble de ces structures, 85 contenaient de la faune, et celles qui ont livré des restes fauniques associés à de la céramique caractéristique du groupe Rhône-Ouvèze ont été étudiée, soit un total de 59. L’échantillon représente 66 % environ des vestiges fauniques issus des zones d’intervention de 1987. L’échantillon faunique du Mourre-du-Tendre se compose de 2198 restes dont 946 déterminés avec précision, 498 anatomiquement et 754 correspondent à des esquilles
(Fig.345). Le matériel osseux provient du remplissage de 20 fosses, dont certaines de grande dimension (S.150, S.214, S.227), et d’autres moins profondes mais larges (Structures 96, 100, 129, 137, 159, 160, 174, 179, 192, 198, 203, 204, 205, 213, 219, 224 et 225), toutes ont des parois verticales et un fond plat ; on compte également 31 cuvettes (Structures 95, 99, 101, 106, 108, 109, 113, 114,115, 134, 139, 141, 142, 145, 147, 158,173, 189, 191, 196, 197, 204, 206, 208, 210, 211, 215, 218, 220, 221 et 228), un trou de poteau (S.181) ; certaines cuvettes passent au travers d’une grande étendue de
218 218
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
galets relativement homogène dont l’origine naturelle ou anthropique n’a pu être précisée (Structures 95, 99, 100, 108, 109, 141, 142) ; quelques ossements se retrouvent également piégés avec du mobilier dans des dépressions naturelles du substratum (Structures 144, 157, 166, 169, 171, 177, 188). Quelques structures présentent un encroûtement de sédiment gris cendreux concrétionné qui tapisse le fond (Structures 101, 141, 157, 158, 171, 198) et englobe parfois les parois internes (S. 219). Il résulterait d’importants épandages cendreux (vidanges de foyers notamment).
connexions anatomiques, os de petite taille (carpes, tarses, sésamoïdes, microfaune). Nombre de restes Total par taxon pr indet. 156 caprinés d. 245 Petits mouton 11 chèvre 14 ruminants chevreuil 1 Total 427 gr indet. 69 Grands 208 bœuf cerf 0 ruminants Total 277 S. indet. 199 cochon 0 Suinés sanglier 0 Total 199 canidés 3 chien 2 Carnivores renard 1 indet. 0 Total 6 indet. 0 Léporidés lapin 37 Total 37 Total NR det. 946 crâne 15 frag. dents 1 vertèbres 42 Restes côtes 227 indéterminés diaphyses 210 spongieux 0 os plat 2 esquilles 754 Total NR indet. 1252 TOTAL 2198
Nombre de Restes
1200 1000
NR indéterminé (es quil les )
800
NR déterminé a na tomi quement s eulement
600 400
NR déterminé
200 0 0‐2 cm
2‐5 cm 5‐10 cm
10‐15 15‐20 cm cm classes de taille en cm
> 20 cm NR Total = 2198
Fig. 344 : Détermination et distribution des fragments osseux par classes de taille
Les vestiges se répartissent dans ces structures en creux de manière relativement équilibrée (Annexe IX.1) : la quasi totalité des structures regroupe peu d’éléments à chaque fois (entre 1 et 121 restes), seule S.96 a livré un matériel faunique plus abondant, avec près de 27 % du Nombre de Restes total (N = 587). Les comparaisons entre les structures s’avèrent limitées par ces effectifs réduits. On peut néanmoins constater que ce sont les petits et les grands ruminants qui sont les plus fréquents dans toutes les structures, sauf dans S.96 qui a la particularité de contenir le squelette complet d’un jeune suinés et celui d’un fœtus. Les vestiges sont fragmentés dans toutes les structures, aucun rejet particulier, autre que celui de la structure 96, n’a été relevé. Plus de 74 % des restes déterminés ont une taille inférieure à 5 cm (Fig.344) et les esquilles représentent 34 % environ du corpus. Quelques connexions anatomiques ont été observées dans les structures S.96 (bœuf et suinés), S.203 (bœuf) et 224 (chèvre), et témoignent de l’homogénéité relative des remplissages. Les structures ont servi de dépotoirs. Aucun élément ne permet d’identifier le fonctionnement des structures entre elles. Si chaque structure a bénéficié, dans une première étape, d’une étude individualisée (Annexe IX.1), l’échantillon faunique est étudié dans sa globalité. Les méthodes de fouilles (décapage manuel, tamisage régulier, relevés) permettent de considérer la collecte des ossements comme très satisfaisant. De nombreux restes de microfaune ont été observés, particulièrement dans les structures 96 et 150 (N = 134). Les fragments de moins de 2 cm sont également très fréquents dans notre corpus (près de 39 %) (Fig.344). L’assemblage faunique est relativement bien conservé, 43 % environ des restes ont été déterminé spécifiquement et près de 23 % anatomiquement. De nombreux éléments témoignent de bonne condition de conservation : fréquences des restes de jeunes individus, présence d’un fœtus, ossements fragiles (côtes, sternèbres, dents de lait),
Fig. 345 : Détermination des restes fauniques, toutes structures confondues, du site du Mourre-du-Tendre
Les ossements ont peu subi les intempéries, (seuls deux fragments avec des fissures longitudinales). En revanche, les vermiculations sont fréquemment observées, leur action est néanmoins de faible intensité (esquilles exclues) : environ 30,5 % des vestiges ont une surface presque intacte, pour 59 %, elles sont rares, pour 8 %, elles sont présentes mais de larges plages sont encore intactes, 2,2 % sont entièrement vermiculée et seuls deux restes ont une surface fortement vermiculée. La profondeur des remplissages a pu limiter l’étendue des racines. Plusieurs fragments présentent des surfaces en partie concrétionnée (N= 140), répartis dans une trentaine de structures (S. 60, 96, 100, 113, 129, 145, 147, 157, 159, 160, 173, 179, 188, 191, 192, 196, 197, 198, 203, 204, 208, 214, 215, 218, 220, 224, 226, 227, 228), seules S.96 (N = 32) et S.203 (N = 20) en contiennent un petit peu plus. Ils représentent 6,4 % des vestiges ; ce concrétionnement, liée à la circulation d’eau, a limité la lisibilité de ces surfaces et la lecture des autres stigmates. Plusieurs ossements, de caprinés, de bovins mais pas de suinés, présentent des traces de morsures (N=55), soit un peu moins de 4 % des vestiges (Fig.346). Les os des bœufs sont les plus fréquemment mordus (N=36), correspondant majoritairement aux os longs, 47,2 % (5 fragments d’humérus, 1 de radius, 5 de fémur, 2 de tibia, 4 de métapodes), aux petits os (3 phalanges, 5 tarses) ; on compte également quelques vertèbres (N=2), scapula (N=2) et mandibules, au niveau de la branche) (N = 2). Parmi les grands ruminants, quelques restes de côte et de diaphyse sont entièrement rognés. Chez les caprinés domestiques, 19
219 219
Emilie Blaise
fragments sont mordus, essentiellement les os longs et les ceintures (2 restes d’humérus, 5 de radius, 2 de coxal, 4 de tibia et 6 de métapodes), et une côte de petit ruminant. Les extrémités sont davantage concernées. L’intervention des carnivores (chien et/ou renard) a un impact non négligeable dans leur représentation.
homogène, correspondant à des déchets domestiques, associés à un mobilier abondant et caractéristique du Néolithique final Rhône-Ouvèze. % NR 70 60
100
50
90
40
80
30
70
10
esquilles
os plat
20
spongieux
0
30
diaphyses
40
côtes
10 vertèbres
50
crâne
%
dents indet.
20
60
NR indéterminés = 1252
Fig. 347 : Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégorie d’ossements
% stries anthropiques
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
0
6.2.2 Spectre faunique L’assemblage faunique du Mourre-du-Tendre se compose à 75 % de taxons domestiques : mouton, chèvre, bœuf et chien (Fig.348). Les fréquences des suinés n’ont pas été inclues car aucun élément anatomique ne permet d’estimer leur statut sauvage ou domestique. L’espèce sauvage la plus représentée est le lapin. Quelques restes de renard et de chevreuil ont été identifiés.
NR Total = 2198 Esquilles = 754 - Les % NR sont calculés à partir du NR Total - Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR Total (esquilles exclues) - Le % de traces de brûlure est calculé à partir du NR total - Le % des esquilles est calculé à partir du NR Total et celui des esquilles brûlées à partir du total de restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR-NMPS) / NR * 100, calculé à partir de l’ensemble des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes et en Nombre Minimum de Parties Squelettiques.
Taxons Petits ruminants indet. Capreolus capreolus Total Ovis/Capra Ovis aries Capra hircus Total Petits ruminants Grands ruminants indet. Bos taurus Cervus elaphus Total Grands ruminants Suinés indet. Sus scrofa Sus domesticus Total Suinés léporidés indet. Oryctolagus cuniculus Total léporidés canidés Canis familiaris Vulpes Total carnivores Total
Fig. 346 : Indicateurs taphonomiques du site du Mourre-du-Tendre (d’après les critères de Vigne 1996 modifié)
Les stries anthropiques sont peu observées (N=6), leur lecture a été gênée en partie par la présence de concrétion mais l’état des surfaces est dans l’ensemble satisfaisant. Quelques fractures (spirale et longitudinale) réalisées sur os frais ont été identifiées (N= 6). Un peu plus de 80 fragments portent des traces de brûlure, presque tous entièrement brûlés et correspondent surtout à des esquilles (41,5 %). Une partie des vestiges a été dégradée par le feu. Très peu peuvent être considérées comme des brûlures de consommation. La fragmentation a parfois limité la détermination, seul le groupe (10,2 % NR) ou la partie anatomique ont pu être indiqués dans certains cas (23 % NR). Les restes indéterminés regroupent majoritairement des esquilles (60,2 %) et des éléments sujets à la fragmentation : côtes (18,1 %), vertèbres (3,4 %), restes crâniens (1,2 %), os plats (0,2 %), ainsi que des fragments de diaphyses (16,8 %) (Fig.347).
NRD 156 1 270 11 14 427 69 208 0 277 199 0 0 199 0 37 37 3 2 1 6 946
% NRD
NMIc
% NMIc
0,2 45,0 19,8 25,2 45,1
1 13 2 2 14
2,9 38,2 19,1 19,1 41,2
29,3 0,0 29,3
11 0 11 3 0 0 3
32,4 0,0 32,4
2 2 1 2 1 4 34
5,9 5,9
21,0 3,9 3,9 0,4 0,2 0,6 100
8,8
7,8 3,9 11,8 100
Fig. 348 : Proportions respectives des taxons du Mourre-du-Tendre en % du Nombre de Restes déterminés et en % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
La taille de l’échantillon, l’état de conservation relativement bon et les méthodes de fouilles plaident en faveur de la validité de l’échantillon. La représentativité du secteur d’où est issu l’assemblage faunique est limité par la taille de la zone fouillée (770 M2), surface réduite comparée à l’étendue estimée (3 hectares) ; toutefois, elle est marquée par la forte densité des structures en creux et du mobilier archéologique. Les principaux taxons sont représentés par l’ensemble des parties squelettiques mais les suinés ne semblent pas avoir été traités de la même façon que les caprinés et les bovins. Les ossements constituent néanmoins un ensemble
Les petits ruminants sont majoritaires avec 45,1 % NR et 41,2 % NMIc. Ils regroupent essentiellement le mouton et la chèvre (45 % NR ; 38,2 % NMIc) et un reste de chevreuil. Une partie de ces ossements n’a pas été déterminée au-delà du groupe (16,5 % du NR déterminé). Les fréquences des caprinés ont été pondérées. Ovins et caprins apparaissent dans des proportions relativement proches : le mouton comptent 19,8 % NR et 19,1 % NMIc et la chèvre 25,2 % NR et 19,1 % NMIc (Fig.348 ; Fig.349) mais la diagnose a
220 220
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
été effectuée sur trop peu d’éléments pour que leurs fréquences soient significatives. Parties squelettiques cheville osseuse crâne mandibule et dents vertèbres scapula humérus radius ulna carpes métacarpe fémur tibia rotule tarses métatarse phalanges Total
NR
2 1
2 1
2 1
1 1
1 1
1 1 11
6.2.3.1 Les caprinés domestiques
Capra NR NMIc
Ovis NMIc
1 2 1
calculé les % PO mais fait apparaître les éléments conservés (NMPS), approche plus adaptée à la situation.
2
4
2
4 1 2
2 1 1
1
1
2 14
1 2
Les dents supérieures et inférieures permettent d’établir un NMIc de 13 (NMIf = 6) mais leur fréquences sont réduites (25 % PO mâchoires supérieures ; 14,8 % PO mâchoire inférieure) (Fig.350 ; Annexe IX.3.1). Les éléments les plus fréquemment observés correspondent aux os des membres : pour l’antérieur, la scapula (83,3 % PO), l’humérus (75 % PO), le radius (100 % PO) et pour le postérieur, le fémur (41,7 % PO) et le tibia (75 % PO). Les métapodes sont bien représentés, une partie se retrouvent néanmoins dans la catégorie de métapodes indéterminés (Fig.351).
Fig. 349 : Détermination et proportions respectives des moutons et des chèvres du Mourre-du-Tendre
Les grands ruminants sont relativement fréquents, avec 29,3 % NR et 32,4 % NMIc, parmi lesquels le bœuf est le seul à avoir été identifié, aucun reste n’ayant été attribué au cerf. Certains vestiges, trop fragmentés, n’ont pas été déterminés au-delà du groupe (7,3 % du NR déterminé). Les suinés représentent 21 % NR et seulement 8,8 % NMIc, deux individus ayant été retrouvés dans une fosse, un entier et un presque complet (cf. infra). Il s’agit essentiellement d’ossements de jeunes individus. Les carnivores totalisent 0,6 % NR et 11,8 % NMIc. Le chien est l’espèce la plus représentée (0,4 % NR ; 7,8 % NMIc). On retrouve également le renard (0,2 % NR ; 3,9 % NMIc). Le lapin compte 37 restes (3,9 % NR) correspondant à deux individus.
80 70 60 50 40 30 20 10 0 crâne
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
os long
os plat
côte
vertèbre
Fig. 351 : Répartition des restes des petits ruminants par catégories d’ossements
La sous représentation des phalanges, des carpiens et des carpiens peut résulter de la collecte différentielle car le tamisage est fréquent mais pas systématique et d’une conservation différentielle due essentiellement à l’action des carnivores. Ce biais affecte assez fortement les os longs des caprinés : on compte pour l’humérus, deux extrémités proximales pour 7 distales et pour le tibia, aucune extrémité proximale pour une distale. En revanche, la scapula, portant fragile, est presque aussi fréquente que l’humérus. Le crâne, les rachis et les côtes, très souvent fragmentés et moins reconnaissables spécifiquement, se retrouvent parmi les restes attribués aux petits ruminants indéterminés (Fig.351). Peu de traces anthropiques ont pu être identifiées (Fig.352). Une strie localisée sur un condyle occipital indique que la séparation de la tête a été effectuée entre le crâne et l’atlas. Des stries de décarnisation sont présentes sur la partie
Les fréquences des parties anatomiques pour les caprinés domestiques et les bovins sont exprimées en pourcentages des parties observées (% PO). Dans la mesure où pour la plupart des ossements des petits et des grands ruminants la partie squelettique n’a pas pu être précisée (seulement la catégorie), nous n’avons pas comparé les % NR en fonction des fréquences élémentaires individuelles mais présenté les fréquences par catégorie. Pour les suinés, qui regroupe à la fois de nombreux restes mais peu d’individus, en raison de la présence des squelettes entier et sub-entier, nous n’avons pas 10
NR = 156
90
6.2.3 Représentation des parties du squelette et modalités de traitement des carcasses
Caprinés domestiques NR = 254 0 NMPS = 144 Crâne NMIf = 6
Petits ruminants indéterminés
% NR 100
100
Total machoire Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 350 : Fréquences et représentation des parties squelettiques observées (% PO) des caprinés domestiques du Mourre-du-Tendre
221 221
Emilie Blaise
6.2.3.2 Les bœufs
médiale de deux côtes et sur un tibia, au niveau du muscle fléchisseur.
Pour le bœuf, les dents inférieures et supérieures fournissent les NMI les plus élevés (NMIf= 4 ; NMIc = 10) mais représentent seulement 16,7 % PO (mâchoires inférieures) et 25 % PO (mâchoire supérieure). Les os des membres apparaissent dans de fortes fréquences : la scapula (58,3 % PO), l’humérus (75 % PO), le radius (37,5 %), l’ulna (62,5 %), le fémur (50 % PO) et le tibia (75 % PO) (Fig.354 ; Annexe IX.3.4). Concernant les bas de pattes, elles sont globalement moins représentées que les autres parties du squelette mais leur représentation est inégale suivant les ossements : les petits os des carpes et des tarses sont présents mais certains manquent, les phalanges I et II sont sousreprésentées et les phalanges III absentes et les fréquences des métapodes sont comprises entre 25 et 33,3 % PO. Les carnivores ont contribué à la perte de certains petits os. Il est en revanche peu probable qu’il s’agisse d’un problème de collecte car ils ont une taille suffisante. La fragmentation peut expliquer en partie la représentation des métapodes et des difficultés de détermination qui en découlent. On peut également évoquer un traitement différentiel des bas de pattes. En effet, la diaphyse d’un métacarpe a été fendue longitudinalement. Cette fracturation par fendage, vraisemblablement intentionnelle, serait tout à fait en adéquation avec la production de supports bipartites destinés à la réalisation d’artefacts en os. Les métapodes, par conséquent les carpiens, les tarsiens et les phalanges y attenant, ont pu être utilisés de manière différée et rejetés dans une autre zone du site. Les vertèbres et les côtes sont en partie fragmentées et se retrouvent fréquemment dans les restes des grands ruminants indéterminés (Fig.355). Néanmoins, leurs fréquences relativement élevées (côtes 20 % PO ; vertèbres 31,7 % PO) s’expliquent par la présence d’éléments retrouvés en connexion dans certaines fosses : une portion de cage thoracique, sept vertèbres thoraciques et côtes (S .96), les sept vertèbres cervicales (S.96) et quatre cervicales (S.203). D’autres rejets en connexion ont été observés : fémur, tibia et tarses (S.96), radius et carpes (S.113). Peu de traces anthropiques ont été identifiées. Il s’agit essentiellement de stries de désarticulation et d’indices de fracturation des os longs. Plusieurs rejets de parties anatomiques retrouvées en connexion dans les fosses permettent de percevoir la découpe en quartiers des carcasses de bovins. Elles ont été matérialisées par des pointillés dans le schéma de synthèse. La mandibule a été désarticulée en découpant les muscles masséters (S.96). Les extrémités des membres antérieurs sont séparées au niveau des carpes (S.113). Plusieurs diaphyses ont été fracturées intentionnellement : un métacarpe (S.208), un métatarse (S.160), un humérus (S.113) et deux tibias (S.96 et S.141). Seulement six fragments portent des traces de brûlure et la plupart sont entièrement brûlés. Seule le bord proximal d’une scapula (rôtissage) et l’extrémité d’une couronne d’une molaire supérieure (rôtissage de la tête et consommation de la cervelle probable) le sont partiellement.
NR = 270 ; NMPS = 144 ; NMIf = 6 ; NMIc = 13
Fig. 352 : Schéma de découpe et de consommation des caprinés domestiques du Mourre-du-Tendre : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 modifié ; dessin Helmer 1987b)
La diaphyse d’un métacarpe et d’un humérus a été fracturée intentionnellement. Trois os de la patte antérieure d’une chèvre ont été retrouvés en connexion lâche dans la structure 224 (Fig.353). Leur présence a été matérialisée par des pointillés dans le schéma (Fig.352) et suggère une découpe en quartiers. Le radius porte quatre stries fines et parallèles de décarnisation sur le bord latéral de sa diaphyse proximale.
Fig. 353 : Humérus, radius et ulna gauches d’une chèvre retrouvée dans la structure 224 du Mourre-duTendre
vue latérale
222 222
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Bœufs NR = 201 NMPS = 148 NMIf = 4
0
10
20
30
% PO 40 50
60
70
80
90
100
Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges
Fig. 354 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des bœufs (% PO) du Mourre-du-Tendre % NR
Grands ruminants indéterminés
6.2.3.3 Les suinés
NR = 66
100 90
Les suinés ne sont présents que dans huit structures : dans S.96, il fait l’objet d’un rejet particulier, et dans S.113, 179, 196, 203, 204, 213 et 228, ils ne regroupent que quelques restes à chaque fois. Sa représentation est très différente des deux autres taxons. Nous n’avons donc pas calculé les % PO mais observé les présences et les absences des différentes parties squelettiques afin de mieux percevoir le traitement dont il a bénéficié (Fig.359). Dans la structure 96, deux individus ont été identifiés (Fig.357). Un fœtus (N = 16), représenté par les os des membres, les côtes, les vertèbres et un fragment crânien, a été retrouvé dans la couche 11.
80 70 60 50 40 30 20 10 0 crâ ne
os l ong
os pl a t
côte
vertèbre
pha l a nge
Fig. 355 : Répartition des restes des grands ruminants par catégories d’ossements
Fig. 357 : Restes osseux de fœtus de suinés de la structure 96 du Mourredu-Tendre
Un individu a été découvert en connexion anatomique dans la couche 13 ; son squelette est complet, néanmoins fragile et abimé, certains éléments sont cassés (côtes, vertèbres, crâne) mais l’ont été après la collecte (Bretagne et Hasler 1987). D’après les restes dentaires, il s’agit d’une bête âgée entre 6 mois et 1 an, l’usure de sa D4 (stade « h-j » Grant 1982) et de sa M1 (stade « c » Grant 1982) indique un jeune de 8-10 mois (Higham 1967 ; Horard-Herbin 1997 ; Rowley-Conwy 1993). D’après les relevés, l’animal a été retrouvé sur le flanc droit, les membres légèrement fléchis et parallèles (Fig.358). Les connexions sont visibles au niveau des membres antérieur et postérieur, de la colonne vertébrale et du bassin,
NR = 208 ; NMPS = 148 ; NMIf = 4 ; NMIc = 10
Fig. 356 : Schéma de découpe et de consommation des bœufs du Mourre-du-Tendre : représentation des parties squelettiques (% PO) et localisation des traces anthropiques (d’après les critères de Helmer et al. 1987 modifié ; dessin Helmer 1987b)
223 223
Emilie Blaise Structure 96
Fœtus (NR = 16)
les autres structures
individu en connexion (NR = 174)
autres éléments (NR = 9)
Fig. 359 : Représentation squelettique des suinés du Mourre-du-Tendre (dessin Helmer 1987b)
et un métacarpe II non épiphysé (moins de 24 mois) (S.228) (Fig.359). Quelques éléments porteurs de viande et restes de boucherie sont présents mais aucune trace anthropique (ni strie, ni brûlure, ni fracturation) n’a été observée. Il a pu être consommé et cuit autrement qu’à la flamme. En revanche, il ne semble pas avoir été consommé dans la structure 96. Il est difficile de se prononcer sur le fœtus par manque d’indices, aucune trace anthropique n’est visible. Pour le squelette complet, il ne présente aucune strie, ni trace de morsures de carnivores, les connexions anatomiques et les extrémités (connexions serrées) suggèrent qu’il a été posé entier avec sa peau et enfouis rapidement. Il pourrait s’agir d’une mort naturelle ou d’une épizootie, sans pouvoir préciser davantage. Il ne paraît pas avoir fait l’objet d’un traitement particulier : il est retrouvé dans les niveaux profonds de la fosse, correspondant à une couche de galets, située en dessous d’une couche sablo-limoneuse contenant un niveau compacte de fragments de céramique. D’après le mobilier observé, regroupant essentiellement des éléments détritiques, cette grande fosse a servi de dépotoir. D’autres connexions anatomiques sont présentes dans les couches 8 (un fémur et un tibia de bœuf) et 11 (un tronçon de cage thoracique de bœuf). Les couches 2, 4 et 7 ont un aspect cendreux et contiennent des nombreux nodules de torchis. Les exemples de dépôts spécifiques, de sépultures animales ou d’association entre ossements animaux et squelette humain, pas toujours évidements à démontrer, ne sont pas rares durant le Néolithique, notamment ceux avec des chiens (cf. synthèse Hasler et Noret 2006, p.187-188). La présence d’animaux découverts entiers dans des fosses est également régulièrement observée ; on peut citer, pour la fin du Néolithique, les sites de La Ponchonnière (Aubignosc, Alpes-de-Haute-Provence) où une chèvre a été dépecée puis rejetée dans une fosse (Structure 104 ; Helmer in Müller et al. 1990), et des Martins (Roussillon, Vaucluse) où une fosse contenait quatre squelettes de chèvres et un de suinés (Structure 34 ; Helmer in D’Anna et al. 1987).
les côtes se sont affaissées sur place, et jusqu’aux extrémités des membres où tous les petits os des carpes, des tarses, les sésamoïdes, les métapodes et les phalanges sont représentés (prélèvements par parties anatomiques durant la fouille). Seules les parties squelettiques déterminées ont été figurées (Fig.359), les quelques manques correspondent aux côtes et aux vertèbres trop fragmentées pour pouvoir préciser leur rang, mais ces ossements étaient bien en place (Fig.358). Aucune trace anthropique n’a été identifiée. L’animal a vraisemblablement été posé entier sans être dépecé. D’après la morphologie des canines partiellement sorties, il s’agirait plutôt d’une femelle. Suivant cette hypothèse, il n’est pas impossible que le fœtus lui appartienne, la maturité sexuelle étant atteinte en fin de première année (dès 8 mois chez les sangliers, d’après Bouldoire et Vassant 1989 cité par Tresset 1996, p.108).
Fig. 358 : Squelette de suinés retrouvé en connexion dans la structure 96 du Mourre-du-Tendre (cliché Bretagne et Hasler 1987)
Les autres structures ont livré un fragment d’ulna (gauche) d’un jeune de moins de 36 mois (S.113), un reste de vertèbre thoracique (S.179), d’ulna droite (S.196), de coxal droit (S.203), une canine supérieure d’un jeune, un reste crânien et un fragment de côte (S.204), une incisive supérieure (S.213)
224 224
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Lapin NR = 37 0 NMPS = 33 Crâne NMIf = 2 Tota l ma choi re s up. Total machoi re i nf. Tota l vertèbres Côtes Scapul a Tota l Humerus Tota l Ra di us Ul na Tota l ca rpe Tota l Méta ca rpe Coxa l Tota l Fémur Pa tel l a Tota l Ti bi a Fi bul a Tota l ta rs e Tota l Méta ta rs e Tota l pha l a nges
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
NR = 37 ; NMPS = 33 ; NMIf = 2
Fig. 360 : fréquences et représentation des parties squelettiques du lapin (% PO) du Mourre-du-Tendre
6.2.3.4 Les autres taxons
ont été abattus, découpés et consommés sur le site. Pour les suinés, tous n’ont pas été consommés. L’ensemble des indications durant la fouille et l’analyse des ossements indique que l’individu retrouvé en connexion a été déposé entier sans être dépecé.
Le lapin regroupe peu d’éléments (NMPS = 33 ; NMIc = 2). Il est essentiellement représenté par les os longs des membres : les fréquences les plus élevées sont données par l’humérus (100 % PO), le tibia (75 % PO) et le fémur (50 % PO) (Fig.360 ; Annexe IX.3.7). Le crâne, le rachis, les côtes et les bas de pattes sont nettement sous représentées ; leurs faibles proportions peuvent s’expliquer par la fragmentation, la collecte différentielle pour les os les plus petits et, pour les bas des pattes, ces parties peuvent être retirées avec la peau. Aucune trace anthropique n’a été relevée. Il a vraisemblablement été consommé. Le chevreuil ne compte qu’un fragment de tibia. Quelques éléments squelettiques peuvent se retrouver parmi les restes des petits ruminants indéterminés. Il a été consommé occasionnellement. Le chien n’est représenté que par des restes dentaires : une canine et une incisive d’adulte et un fragment de maxillaire de jeune, âgé de 5-6 mois d’après le stade d’éruption de la carnassière et de la canine définitives. Une mandibule appartenant à un très jeune canidé (périnatal) a été identifiée. Une canine inférieure appartient à un renard. La consommation de ces carnivores est possible, mais semble peu fréquente. Pour ces taxons, il est difficile de se prononcer davantage à partir de ces éléments.
6.2.4 Description des espèces Les questions de la taille et la distinction des sexes n’ont pu être abordées que pour les bovidés, les suinés regroupant essentiellement les restes de jeunes individus. 6.2.4.1 Les bœufs Taille
Ainsi, la représentation des parties squelettiques des caprinés et des bovins renvoie d’abord l’image de la conservation différentielle : dans tous les cas ce sont les dents, éléments les plus solides, qui fournissent les NMI les plus élevés, mais dont les fréquences sont réduites en raison de la dissociation et de la fragmentation des mandibules et des maxillaires. Une partie des déficits observés touchent les ossements les plus sujets à la fragmentation et résultent de la détermination différentielle. Néanmoins, les vestiges ont été enfouis rapidement et ont bénéficié de bonnes conditions de conservation dans un contexte de fosses, notamment les plus profondes. Peu de traces anthropiques ont été identifiées ce qui a réduit l’approche du traitement des carcasses et des modes de consommation. Toutes les parties squelettiques sont néanmoins présentes, ce qui indique que les animaux
225 225
Aucun élément n’a permis d’estimer la taille au garrot. Le nombre de mesures enregistrées par ossement étant restreint, nous avons utilisé la méthode des Log Size Index (LSI) (Annexe IX.6.2). Plusieurs paramètres limitent néanmoins l’applicabilité de cette méthode à notre matériel : nous ne disposons que de 20 mesures, au lieu du minimum de 24 requis, et aucun os n’a livré plus de trois mesures, ce qui n’est pas suffisant pour pouvoir tester l’homogénéité des moyennes obtenues des LSI et déceler d’éventuelles allométries. Nous ne pouvons donc pas véritablement évaluer la variabilité métrique de la population bovine du Mourre-duTendre, seules quelques tendances peuvent être données (Fig.361). Partie Mesures N LSI squelettique Scapula BG 3 [0,003 ; 0,056] Humérus BT 1 0,038 Métacarpe Bp 1 ‐0,030 tibia Bd 2 [‐0,04 ; ‐0,03] Talus GL1 2 [‐0,01 ; 0,01] Naviculo‐cuboïde GB 1 ‐0,05 Métatarse Bp 2 [0,003 ; 0,03] Phalange 1 Bp 4 [‐0,02 ; 0,02] Phalange 2 Bp 4 [‐0,06 ; 0,09] N total 20 Moyenne totale
LSI moy 0,032 0,038 ‐0,030 ‐0,034 0,004 ‐0,05 0,016 ‐0,01 0,01 ‐0,003
N : Nombre de mesures ; LSI : Log Size Index ; moy : moyenne
Fig. 361 : Valeurs logarithmes obtenues et moyennes par parties squelettiques des bœufs du Mourre-du-Tendre
Emilie Blaise
MdT S.203 N5 (Squelette d’après dessin de M. Coutureau) la partie conservée apparaît en grisé
Fig. 362 : Cheville osseuse de bœuf du Mourre-du-Tendre
On peut constater que la moyenne obtenue - 0,003 indique un bœuf un peu plus petit que le taureau de Camargue. Elle apparaît proche, bien que légèrement supérieure, de celle obtenue pour les bovins de sites provençaux de la même période, qui atteint - 0,01 (Helmer 1991a).
(S.113 ; S.96) présentent également une lèvre au niveau de leur surface proximale (Stade 2). Ces déformations sont similaires à celles observées sur des bovins actuels et historiques ayant travaillé. La présence conjointe de ces pathologies et de la fréquence élevée de bêtes conservées jusqu’à un âge avancé (24 % ente 9 ans et plus de 11,5 ans) permet de considérer l’hypothèse de l’utilisation de l’énergie animale comme très probable au Mourre-du-Tendre. Bien qu’il soit difficile de préciser le ou les activités pratiquées (traction, portage, labours), ces déformations marquées (stades 2 et 3) suggèrent plutôt un effort relativement contraignant et répété.
Dimorphisme sexuel Quelques rares éléments permettent une distinction entre les sexes. La morphologie du coxal indique la présence de deux femelles, (S.150 et S.227) (Helmer 1992). Un fragment de cheville osseuse pourrait correspondre à une vache dans la structure 203 (Fig.362). Seul le Diamètre Transverse à la base de la cheville osseuse (DT = 46,72 mm) a pu être mesuré, la partie postérieure, très dégradée et écrasée, n’a pas permis de prendre le Diamètre Antéropostérieur (DAP). Cette mesure se place dans l’écart de variation de celles du Néolithique final (Claparouse, Vaucluse ; Helmer 1979 ; grotte Chazelles, Ardèche ; Favrie 2004) et entrerait plutôt dans les valeurs attribuées aux femelles (Favrie 2004) (Fig.363). La présence du mâle à la grotte Chazelles a été établie à partir du DAP (48,2 mm) et du DT (55,9 mm). Les phalanges sont trop peu nombreuses pour proposer une étude biométrique (phalange I, N = 4).
Mâle Cha zel les Le Mourre‐du‐Tendre Cl a pa rous e
35
40
45
50
55
60
DT (mm)
Fig. 363 : Distribution des mesures du Diamètre Transverse pris à la base des chevilles osseuses de sites du Néolithique final du sud-est de la France
Pathologies osseuses observées chez les bovins
6.2.4.2 Les caprinés domestiques
Parmi les onze phalanges mises au jour et plus ou moins bien conservées (sept phalanges I et quatre phalanges II), trois présentent des déformations osseuses marquées (Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et Duru 2000 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998) (Fig.364). La phalange I postérieure (S.213), donnée en exemple (Fig.365), a une surface proximale élargie avec une lèvre (lipping stade 3) et creusée et l’extrémité distale montre une extension distale de l’articulation sur la face dorsale de la diaphyse. Avec une partie proximale anormalement développée, l’allure générale de cette phalange postérieure se trouve modifiée. Bien qu’aucune analyse biométrique ne peut être menée par manque d’effectifs, cet exemple s’accorde avec nos observations sur la morphologie des phalanges d’autres sites, notamment La Fare et La Citadelle où a été mise en évidence le phénomène d’ « antériorisation » des postérieures (Helmer 2008b). Deux phalanges II postérieures
Taille Le nombre de mesures est trop réduit, même pour utiliser la méthode du Log Size Index (LSI) (Annexe IX.6.1). Quelques estimations de taille au garrot ont pu être réalisées pour les caprinés domestiques. Pour les moutons, la mesure d’un talus (GL = 28,26 mm) permet d’estimer une taille de 64,1 cm (d’après Teichert 1975). La longueur maximale d’un radius (GL = 163,14 mm) indique une chèvre de 64,9 cm (d’après Schramm 1967). Ces valeurs entrent dans l’écart de variation des caprinés d’autres sites provençaux de la fin du Néolithique (Helmer 1979). Dimorphisme sexuel A partir de la morphologie du coxal, une femelle a été identifiée (Structure 228).
226 226
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Phalange I antérieure (Vue latérale)
Phalange I antérieure et postérieure de bovins actuels de Camargue (Vue dorsale)
Surface articulaire de la surface proximale de la phalange I antérieure (Vue proximale)
Phalange I postérieure (Vue latérale)
Surface articulaire de la surface proximale de la phalange I postérieure (Vue proximale) Phalange I antérieure et postérieure (Vue palmaire)
Fig. 364 : Phalanges I antérieure et postérieure d’un bovin actuel de Camargue non déformées (Matériel et clichés D. Helmer)
Vue proximale Vue latérale
Vue palmaire
Vue dorsale
Fig. 365 : Exemple d’une phalange postérieure pathologique du Mourre-du-Tendre (Structure 213)
Annexe IX.4). On peut estimer que le bœuf contribue très fortement à l’alimentation carnée, avec 87 % PVA environ. Les caprinés ne fournissent que 9 % PVA et les suinés 3 % PVA (l’individu en connexion n’ayant pas été décompté). Les taxons sauvages regroupent environ 1 % PVA.
6.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales 6.3.1 Approvisionnement carné Au Mourre-du-Tendre, les troupeaux procurent l’essentiel des ressources carnées. Les moutons et les chèvres, qui totalisent 45 % NR et 38,2 % NMIc, sont un peu plus nombreux que les bœufs (29,3 % NR ; 32,4 % NMIc) (Fig.366). Avec 11 bœufs pour 13 caprinés domestiques, l’élevage du Mourre-du-Tendre est de type bovin (rapport de 1 pour 1,2). L’estimation du Poids de Viande et Abats permet d’estimer la biomasse représentée pour chaque taxon (Fig.367 ;
6.3.2 Exploitation des troupeaux 6.3.2.1 Les caprinés L’estimation des âges d’abattage des caprinés domestiques a été établie à partir de 35 dents inférieures et supérieures. Ils correspondent à un minimum de 13 individus dont deux moutons (NRd = 4) et deux chèvres (NRd = 2) (Fig.368 ; Annexe IX.5.1).
227 227
Emilie Blaise Total caprinés domestiques NRd % NRd Payne en années corrigé corrigé A 0 à 0,17 0,0 6 0 0,0 B 0,17 à 0,5 2,0 3 6 15,9 C 0,5 à 1 8,0 2 16 42,4 D 1 à 2 9,0 1 9 23,8 EF 2 à 4 9,0 0,5 4,5 11,9 G 4 à 6 2,0 0,5 1 2,6 HI > à 6 5,0 0,25 1,25 3,3 Total 35,0 37,75 100,0
%
Classes d'âge
70
NRd Corr.
60
% NR % NMIc
50 40 30 20 10
Fig. 369 : Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de Restes de dents total des caprinés domestiques du Mourre-du-Tendre
0 mouton
chèvre
bœuf
suinés
chevreuil
lapin
chien
renard
La présence conjointe d’abattages effectués entre 2 et 4 ans (11,9 %), correspondant au début de la réforme (femelles moins prolifiques dont la production laitière diminue sont écartées), et les fréquences entre 2 et 6 mois, marque l’exploitation du lait. Le maintient en vie des petits jusqu’au sevrage permet de concilier croissance des agneaux et des chevreaux et consommation humaine, le lait des mères pouvant continuer à être exploité après l’abattage du petit. L’Analyse Factorielle des Correspondances des profils de Méditerranée montre la forte contribution de la classe d’âge C dans le profil du Mourre-du-Tendre (Fig.372 ; Annexe XV). En corrélation positive sur l’axe 1, il se caractérise par une fréquence élevée de jeunes. Les axes 2, 3 et 4 font ressortir l’exploitation de la viande tendre. En corrélation négative sur l’axe 5, il est marqué par les contributions des classes B et EF traduisant une exploitation du lait. La courbe de survie des caprinés domestiques indique une forte proportion de jeunes de moins de 6 mois et peu d’adultes gardés en vie, les effectifs diminuant rapidement à partir de 1 an (Fig.373). Comparée aux modèles théoriques, elle se surimpose à la courbe « viande type a » (Fig.374). Le test de Spearman confirme les deux exploitations de viande et du lait (type b) (Annexe XII).
NR dét. total = 946 ; NMIc total = 34
Fig. 366 : Proportions respectives des principaux taxons du Mourre-duTendre en % du Nombre de Restes et en % du Nombre Minimum d’Individus
Poids de Viande et Abats
% PVA 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 bœufs
caprinés
suinés
Fig. 367 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains du Mourre-du-Tendre Classes d'âge caprinés d. mouton chèvre Payne en années NRd NMIc NRd NMIc NRd NMIc A 0 à 0,17 0 0 B 0,17 à 0,5 2 1 1 1 C 0,5 à 1 8 5 1 1 D 1 à 2 9 2 1 1 EF 2 à 4 9 3 G 4 à 6 2 1 HI > à 6 5 1 3 1 Total 35 13 4 2 2 2
6.3.2.2 Les bœufs Le profil d’abattage des bœufs a été établi à partir de 24 dents inférieures et supérieures et représentent un minimum de 11 individus (Fig.375 ; Annexe IX.5.3). Les abattages se concentrent dans la classe d’âge 6 mois-2 ans (52,2 %) (Fig.376). Un deuxième pic apparaît entre 9 et 11,5 ans (20,9 %). Quelques D4 permettent de préciser l’âge de mortalité des plus jeunes (Fig.377). Une mandibule indique un individu de 6-7 mois d’après l’usure de sa D4 et le stade d’éruption de sa 1ère molaire (Higham 1967). Une deuxième D4 inférieure donne un âge entre 8 et 13 mois. Nous l’avons comparée aux données du site de La Citadelle pour l’affiner davantage, à partir de la hauteur des lobes (HVA et HVM). D’après la distribution des mesures, la D4 du Mourre-duTendre se situe à proximité de celle dont l’âge est estimé à 79 mois. Elle serait donc plus près de 8-9 mois que de 13 mois (Fig.378). Les deux D4 inférieures du Mourre-du-Tendre indiquent que les abattages ont été effectués entre 6 et 9 mois. Les D4 supérieures confirment ces tendances et la présence d’une D4 fortement usée indique également un abattage intervenu aux alentours de 28-34 mois, période où la dent chute. D’après la figure 379, le profil des bovins se caractérise par de fortes fréquences entre 6 mois et 2 ans (52,2 %).
Fig. 368 : Proportions respectives des caprinés domestiques, des moutons et des chèvres par classes d’âge en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Plus de 82 % des abattages sont effectués avant deux ans (Fig.369). On peut remarquer l’absence des jeunes de moins de deux mois. Quelques D4 inférieures ont été observées, ce qui n’a permis d’affiner l’âge que pour une dent de mouton et deux de chèvre (Fig.370). L’âge calculé à partir des hauteurs des lobes médian et postérieur (HVM et HVP) (Gourichon 2004), cohérente avec l’usure de leur surface occlusale (Payne 1973), indique un abattage intervenu à 11,7 mois pour l’ovin et à 10,2 mois et 18,8 mois chez les caprins. D’après la figure 371, le profil d’abattage se caractérise par des fréquences élevées dans les classes d’âge C (42,4 %), D (23,8 %) et dans une moindre mesure B (15,9 %). Il traduit une forte recherche de viande tendre (jeunes entre deux mois et 1 an) et de viande (adultes de 1-2 ans au maximum de rendement carné). L’abattage des agneaux à un âge plus tardif, après le sevrage, permet d’obtenir un meilleur apport carné. Ces abattages entrent également dans une logique de régulation du troupeau : jeunes excédentaires et tris des individus pour le renouvellement du troupeau, effectués entre 6 mois et 1 an.
228 228
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
OVIS D4 inf
Lat.
Localisation G D ST 99 G CAPRA D4 inf Lat. Localisation G D ST 100 G ST 169 N1 G
Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, médiale et postérieure (mm) HVA HVM HVP 9,45 9,89 10,31
Méthode Payne Méthode Gourichon Remarques Age moyen Stades Age en mois* à partir Classes d'âge complémentaires en mois d'usure HVM HVP C ‐ 0,5 à 1 an isolée 11,0 12,5 11,7
Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, médiale et postérieure (mm) HVA HVM HVP 9,78 10,98 11,2 cassé 5,37 5,77
Méthode Payne Stades Classes d'âge d'usure C ‐ 0,5 à 1 an
D ‐ 1 à 2 ans
Méthode Gourichon Remarques Age moyen Age en mois* à partir complémentaires en mois HVM HVP isolée 9,2 11,2 10,2 isolée 18,4 19,1 18,8
* Age (en mois) = - 1,6344 x HVM + 27,16 * Age (en mois) = - 1,4702 x HVP + 27,62 calcul à 1,5 mois près
Fig. 370 : Estimation des âges de mortalité des moutons (Ovis aries) et des chèvres (Capra hircus) à partir de l’usure de la surface occlusale (d’après Payne 1973) et des hauteurs vestibulaires des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures (d’après Gourichon 2004)
% NRd corrigé
B
C
D
E‐F
G
H‐I
2‐6 mois
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
> 6 ans
0‐2 mois
A
6 mois ‐ 1 an
70
classes d'âge
NRd = 35 ; NMIf = 6 ; NMIc = 13
Fig. 371 : Profil d’abattage des caprinés domestiques du Mourre-du-Tendre en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
Facteur 2
23,46%
F6
A 0.8
réforme
F8
F9
F27 F14 F13
0.4
F12
HI
F10
G
F37 F36 F32
F33
F11 F31 F16
0
F7
F20 F29 F15
F2
F3
F35
F1
F4
B
F34 F19
EF
F18
F23
D
Le Mourre‐du‐Tendre
F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F17
F22 F28 F21
-0.5
0
F25
0.5
1.0
1.5
39,95%
Fig. 372 : Analyse Factorielle des Correspondances : place du profil d’abattage des caprinés du Mourre-du-Tendre dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel actuel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2)
229 229
Facteur 1
Emilie Blaise
Les abattages ont été réalisés essentiellement entre 6 mois et 9 mois, traduisant une exploitation du lait post-lactation. La viande tendre est également recherchée comme l’indique la présence de ces veaux justes sevrés et les fréquences entre 2 et 4 ans (13,1 %), les dents renvoyant à des bêtes âgées entre 24 et 34 mois (Annexe IX.5.3). Enfin, le profil est marqué par les fréquences élevées entre 9 et plus de 11,5 ans (24,2 %), correspondant à l’utilisation de la force. Cette hypothèse est renforcée par l’observation de pathologies au niveau des phalanges (cf. supra, 1.6.2.4). La courbe de survie estimée pour les bovins montre une forte proportion de jeunes de moins de 6 mois, les effectifs sont nettement réduits dès un an et une population d’adultes est conservée entre 1 an et 9 ans dans des proportions relativement stables (Fig.380).
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
% 100 90 80 70 60 50
NRd = 35 NMIc = 13
40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5 6 années
7
8
9
10
Fig. 373 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des caprinés domestiques du Mourre-du-Tendre Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits
100
6.3.3 Approche du système économique à partir des courbes de survie des troupeaux
90 % de survie (NRd)
80
La courbe de survie estimée pour le cheptel ovin et caprin a une allure générale qui se rapproche davantage de celle pour la « sécurité du troupeau », avec néanmoins des fréquences nettement inférieures pour toutes les classes d’âge, sauf les jeunes de moins de 6 mois (Fig.381). Nous avons comparé leurs fréquences absolues par classes d’âge à l’aide du Chi2. Les classes A, B et C de même que G et HI, ont été regroupées, en raison d’effectifs inférieures à 5. La courbe du Mourre-du-Tendre diffère de manière très significative de celle de la sûreté du troupeau (Chi2 = 13,48, p = 0,004) (Annexe IX.5.2). Un apport de bêtes, notamment d’agnelles et de reproductrices, apparaît nécessaire pour assurer le renouvellement du troupeau. Le système économique ne semble donc pas autosuffisant. La courbe de survie renvoie l’image d’un groupe d’éleveurs forts consommateurs de viande tendre. Pour le cheptel bovin, l’allure de la courbe de survie s’écarte nettement de celle pour la sécurité du troupeau. Elle se caractérise par des proportions élevées de très jeunes bêtes de moins de 6 mois mais les fréquences diminuent fortement dès 6 mois, puis une population d’adultes est maintenue en vie entre 2 et 6,5 ans, de manière relativement stable, voire en nombre légèrement supérieur pour les bêtes entre 4 et 6,5 ans (Fig.362). Peu d’individus âgés sont conservés au-delà de 9 ans. La comparaison des fréquences absolues par classes d’âge à l’aide du Chi2 montre des différences significatives entre les deux courbes au seuil de 0,05 (Chi 2 = 5,35, p = 0,068) (Annexe IX.5.3). Ainsi le renouvellement du troupeau bovin ne semble pas garanti au Mourre-du-Tendre. Le déficit de veaux et de jeunes adultes devra être compensé par un apport régulier de bêtes. La courbe de survie, relativement atypique, correspond à la présence d’un groupe d’éleveurs forts consommateurs de viande tendre et peut-être consommateurs/producteurs de lait (exploitation post-lactation). Ainsi les courbes de survie des troupeaux ovins, caprins, et bovins s’orientent vers un système économique qui ne semble pas autosuffisant. Un apport de reproductrices est fort probable pour garantir la viabilité du petit comme du grand bétail. Les groupes humains du Mourre-du-Tendre exploitent leurs troupeaux avant tout pour la viande tendre. Le lait des brebis et des chèvres semble consommé sans surplus. Pour les bovins, une orientation dans l’exploitation de lait pourrait
70 60 50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5 années
6
7
8
9
10
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b Le Mourre‐du‐Tendre
Fig. 374 : Courbe de survie des caprinés domestiques du Mourre-duTendre et modèles théoriques d’exploitation des principaux produits en % de survie (calculé d’après les données de Helmer et al. 2007)
Classes d'âge NRd NMIc en années 0 à 0,5 0 0 0,5 à 2 9 3 2 à 4 3 1 4 à 6,5 1 1 6,5 à 9 2 1 9 à 11,5 6 4 > à 11,5 3 1 Total 24 11 Fig. 375 : Effectifs des bovins par classes d’âge en Nombre de Restes de dents inférieures et supérieures (NRd) et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison (NMIc) Classes d'âge NRd % NRd NRd Corr. en années corrigé corrigé 0 à 0,5 0 4 0 0,0 0,5 à 2 9 1,33 12,0 52,2 2 à 4 3 1 3 13,1 4 à 6,5 1 0,8 0,8 3,5 6,5 à 9 2 0,8 1,6 7,0 9 à 11,5 6 0,8 4,8 20,9 > à 11,5 3 0,25 0,75 3,3 Total 24 22,92 100 Fig. 376 : Fréquences des classes d’âge corrigées des bœufs en % du Nombre de Restes de dents total (NRd)
230 230
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
BOS D4 inf
Mesures de la hauteur vestibulaire antérieure, médiale et postérieure (mm) Hva Hvm Hvp
Lat
Localisation G D ST 96
D
ST 96 N1
G
Stades d'usure Classes d'âge (Grant 1982)
Remarques complémentaires
cassé
16,55
20,16
fg
0,5‐2 ans
Mand M1 sort 6‐7 mois
11,82
15,34
16,5
fg
0,5‐2 ans
Mand M1 sortie usure bc 8‐13 mois
Fig. 377 : Hauteurs vestibulaires et stades d’usure des quatrièmes prémolaires déciduales (D4) inférieures des bœufs et classes d’âge correspondantes (d’après Ducos 1968, Grant 1982, Grigson 1982 et Higham 1967) % NRd corrigé 70
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
Classes d'âge en années
> 11,5
NRd = 24 ; NMIc = 11
Fig. 379 : Profil d’abattage des bœufs du Mourre-du-Tendre, en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
D4 inférieures de bœufs
90
20
80
14 12
HVA (mm)
16
% de survie
18
60 50 40 20 10 0 0
8 18
16
14
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 4
6
% de survie
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
7
8
9
10
s écuri té du troupea u Le Mourre‐du‐Tendre
0 NRd = 24 NMIc = 11
3
5
Cheptel bovin
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
2
4
8‐13 mois
%
1
3
Fig. 381 : Courbes théoriques de survie des groupes consommateurs, producteurs et de la viabilité du troupeau et courbe de survie des caprinés domestiques du Mourre-du-Tendre (NRd)
Fig. 378 : Comparaison de la distribution des mesures de la hauteur vestibulaire des lobes antérieur et médian (HVA et HVM) des quatrièmes prémolaires déciduales inférieures (D4) des bovins de la Citadelle et du Mourre-du-Tendre
0
2
années
Le Mourre-du-Tendre
0‐0,5 an 5‐6 mois 0,5‐2 ans 6‐7 mois 7‐9 mois
1
12
HVM (mm)
La Citadelle
Cons ommateurs Producteurs Sécurité du troupeau Le Mourre‐du‐Tendre
70
30
10
20
Cheptel ovin et caprin
100
5
6
7
8
9
10
11
12
13
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
années
Fig. 382 : Courbe théorique de survie pour la viabilité du troupeau bovin et courbe de survie des bœufs du Mourre-du-Tendre (NRd)
14
être envisagée (abattage post-lactation et maintien d’une population d’adultes) et traduirait la présence d’un groupe de producteurs.
15
années
Fig. 380 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des bœufs du Mourre-du-Tendre
231 231
Emilie Blaise
L’abattage de veaux au moment du sevrage marque une recherche de viande tendre et l’exploitation du lait postlactation. La courbe de survie indique un cheptel composé d’individus entre 1 et 9 ans, potentiellement élevés pour leur lait. Ils étaient également gardés en vie pour les services rendus. En effet, la présence d’un pic d’abattage de bêtes âgées entre 9 ans et plus de 11,5 ans (24 % environ) et de pathologies osseuses caractérisent un recours à l’énergie animale. Significativement différente de celle pour la sécurité du troupeau, la courbe de survie démontre que la viabilité du cheptel bovin n’est pas assurée. L’exploitation de la viande et du lait prédomine sur la gestion démographique. L’absence des jeunes bovins de moins de 6 mois semble indiquer, comme pour les caprinés, qu’ils n’étaient pas élevés dans cette zone du site. La pratique de l’allotement pourrait être envisagée aussi pour les bovins. La gestion de l’ensemble des troupeaux du Mourre-duTendre renvoie l’image d’un groupe humain fort consommateur de viande tendre, potentiellement producteur de lait de vache et d’un système économique non autonome du point de vue du renouvellement des cheptels. Ce type d’exploitation suggère une pratique de l’allotement. Les animaux étaient potentiellement élevés dans une autre zone du site ou du finage du village (l’étendue étant estimée à 3 hectares). Cette hypothèse implique une structuration de l’espace avec des zones dédiées à des activités différentes, sur le modèle habitat/parcage, sans que l’on puisse préciser en revanche celle du groupe humain, c’est-à-dire savoir si les hommes qui consomment de la viande tendre sont les mêmes qui élèvent les bêtes. Une partie des animaux nécessaire au renouvellement pourrait également provenir d’autres groupes humains (échanges).
6.4 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site du Mourre-du-Tendre L’économie animale du Mourre-du-tendre a pu être définie à partir de plusieurs paramètres : spectre faunique, composition des troupeaux, part respective des animaux dans l’alimentation, exploitation des produits, courbes de survie, seule la saisonnalité des abattages n’a pas pu être abordée. Les groupes humains du Mourre-du-Tendre se procurent leurs ressources carnées essentiellement à partir de leurs animaux domestiques. Ils exploitent leur cheptel ovin et caprin d’abord pour la viande, avec une recherche particulière de viande tendre, et consomment également du lait de brebis et/ou de chèvres. La courbe de survie se distingue de manière significative de celle de la sécurité du troupeau, indiquant que l’exploitation de viande prédomine sur la gestion démographique du troupeau. Le renouvellement du cheptel dépend de l’apport de bêtes supplémentaires. Le profil d’abattage des caprinés domestiques, centré sur les jeunes âgés entre 2 mois et deux ans (plus de 80 %), est fort probablement tronqué. Les animaux du Mourre-du-Tendre ne seraient qu’un lot d’un troupeau plus grand (allotement ; Helmer et al. 2005b). On peut constater que agneaux et chevreaux de moins de 2 mois ne sont pas observés alors que les conditions de conservation sont bonnes et les juvéniles attestés chez les suinés et les canidés. Peu de D4 ont également été mises au jour. Il est possible d’envisager que les animaux étaient élevés ailleurs. L’exploitation des suinés est plus délicate à définir, peu d’individus sont présents, ce sont essentiellement des jeunes, parmi lesquels une bête de 8-10 mois, qui n’a pas été consommée, pourrait être morte naturellement ou de maladie. Les hommes possèdent également des bovins, qui contribuent fortement à l’alimentation (près de 90 % PVA).
232 232
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Chapitre 7. LE PLAN SAINT-JEAN (Brignoles, Var) 7.1 Un site de plaine en moyenne Provence au Néolithique final Rhône-Ouvèze 7.1.1. Historique des recherches Découvert en 1991 lors d’une campagne de prospections systématiques dans la plaine de Brignoles, puis menacé par des travaux d’extraction de terre végétale, le site du Plan Saint-Jean a été fouillé de 1992 à 1994 sous la direction de Ph. Hameau. Ce vaste site de plein air, daté de la fin du 3e millénaire, permet de documenter un contexte d’habitat peu connu dans cette zone de la Provence et a livré un abondant mobilier qui contribue à la définition des groupes culturels du Néolithique final et à leur périodisation. A la suite de ces campagnes, les résultats, présentés dans les rapports d’opération (Hameau et al. 1992, 1994), ont fait l’objet de plusieurs publications de synthèse (AcovitsiotiHameau et al. 1992 ; Chopin et Hameau 1999 ; Hameau et Degaugue 1999). La faune a fait l’objet d’un premier travail de détermination effectué par D. Helmer (in Hameau et Degaugue 1999). La localisation du site et son contexte stratigraphique fiable, ainsi que la prise en compte de la série céramique dans une thèse de doctorat (Cauliez 2009), nous ont incités à intégrer l’assemblage faunique du Plan SaintJean à notre corpus. Les avancées de ces travaux ont été publiées récemment (Blaise 2007c ; Cauliez 2007b). Un mémoire de maîtrise a également été mené sur l’industrie lithique (Chopin 1997). L’ensemble de ces publications nous ont permis de présenter les caractéristiques principales du site et du mobilier archéologique.
Fig. 383 : Localisation du site du Plan Saint-Jean (Brignoles, Var)
7.1.3 Structures et mobilier Les zones fouillées, localisées dans la partie méridionale de la parcelle concernée par l’intervention archéologique, représentent une superficie de 500 m2, étendue relativement réduite comparée à celle estimée à plusieurs hectares, mais néanmoins très dense en vestiges et en structures : une soixantaine de fosses, fossé, trous de poteau ont été mis au jour et la plupart fouillée entièrement (Fig.384). En 1991, un sondage a permis de reconnaître le type de structures qui composent le site (zone A). En 1992, deux autres zones ont été investies (zones B et C). La zone B a livré une quarantaine de fosses et une portion du fossé orienté ouestsud-ouest appelé « chenal n°1 » de 30 m2 environ. On peut noter également la présence d’un fossé moderne (sud-ouest) qui a entamé les niveaux supérieurs de quelques structures. Grâce à la réalisation d’une tranchée (zone D), le contexte stratigraphique a pu être évalué au plus près des structures. Enfin, la zone E, étudiée en 1994, a restitué deux rangées parallèles de fosses et un alignement de gros blocs.
7.1.2 Localisation et nature du site Situé à 2,5 km à l’ouest de Brignoles (Var, Fig.383) et à 45 km à l’est d’Aix-en-Provence, le site du Plan Saint-Jean est implanté en basse terrasse de la rive gauche du Carami, à proximité de sa confluence avec le ruisseau du Plan, dans l’axe de la plaine Tourves-Brignoles. Ce site d’habitat se trouve au centre de la vallée alluviale du Carami. D’une étendue estimée à 4 ha, cet établissement s’organise autour de nombreuses structures en creux de type fosse ou fossé, dont l’aménagement et le remplissage témoignent d’une occupation saisonnière et répétée dans une zone régulièrement inondée. Les analyses pédologiques laissent supposer un milieu palustre avec des phases de sédimentation travertineuse. La nappe d’eau devait fluctuer dans les sols rendant le site inondable en hiver. L’habitat correspond à l’unité travertineuse supérieure au détriment de laquelle ont été creusés fosses et chenal. L’occupation du site est rattachée à la fin du 3e millénaire, principalement à partir des caractéristiques de la série céramique (Cauliez 2007b, 2008, 2009). Plusieurs tentatives de datation ont été réalisées sur ossements issus des structures 40, 42 et 18 mais sans résultats fiables en raison de leur très mauvaise conservation (communication J. Cauliez). Une datation a été effectuée sur charbon provenant de la structure 2 (Hameau et Degaugue 1999) et a donné 3685 ± 70 B.P. (Turscon, AA 15241), soit 2285-1880 BC.
7.1.3.1 Les structures Le chenal n°1 Le « chenal n°1 » est un fossé qui a vraisemblablement servi de dépotoir. De 3,50 m de largeur pour 0,80 m de profondeur, il traverse et structure le site. Il constitue la limite nord des structures anthropiques. Son fonctionnement semble synchrone du niveau d’occupation fouillé et son remplissage pourrait correspondre à la dynamique sédimentaire du site au moment de sa fréquentation. Le mobilier, abondant et relativement bien conservé (mieux que dans les fosses), est réparti tout au long du remplissage en plusieurs niveaux pratiquement horizontaux entrecoupés de passages où il se raréfie nettement. Aucun aménagement anthropique n’a été identifié au sein de cette structure. Plusieurs éléments témoignent de la circulation ou de la stagnation d’eau.
233 233
Emilie Blaise
Fig. 384 : Localisation des zones fouillées et répartition des structures du site du Plan Saint-Jean (d’après Hameau et Degaugue 1999, p. 199)
Les fosses et les trous de poteaux
parois sont droites et le fond souvent plat. Certaines présentent des effondrements de parois. Le remplissage des fosses correspond soit aux sédiments assez proches de l’environnant (une seule couche), soit à un mélange détritique où domine la terre crue plus ou moins désagrégée. Certaines peuvent en avoir jusqu’à 8 ou 10, différenciées par la plus ou moins grande abondance d’un type de matériau et encombrées de gros blocs ou d’amas argileux concrétionnés. Dans quelques structures, les couches montrent un pendage assez fort. La densité du mobilier et la présence de terre crue varient selon les couches, généralement plus abondant sur le sommet que dans le fond des fosses, excepté dans les structures de grande taille (larges et profondes). Dans toutes les structures en creux, l’ensemble du mobilier y est moins abondant que dans le chenal n°1 et surtout très fragmenté. Aucune reconstitution d’une forme céramique complète ou d’une portion de vase n’a été réalisée par exemple. Les objets présentent également un concrétionnement de leur surface.
Les premières fosses sont creusées en retrait du chenal, à une dizaine de mètres, côté sud. Leur répartition varie suivant les zones fouillées : leur densité est remarquable en zone B où elles sont très rapprochées et parfois enchevêtrées, et dans la zone E, elles apparaissent en deux alignements parallèles orientés nord, nord-ouest/sud, sud-est. Elles se caractérisent par une grande diversité dans leurs dimensions et dans leur remplissage. Leurs tailles varient entre 0,20 m et 2 m pour des profondeurs d’un peu plus de 0,10 m à 0,90 m. Il se dégage néanmoins deux modules mieux représentées que les autres : des structures au diamètre de 0,20 m à 0,30 m pour une profondeur de 0,20 à 0,60 m et d’autres d’un diamètre de 0,45 à 0,55 pour une profondeur de 0,30 environ. Globalement, les fosses sont plus larges et plus profondes dans le secteur E. Leur morphologie est en revanche plus homogène : elles sont toutes de plan circulaire ou ovale, les
234 234
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Certaines fosses montrent des alignements de pierre interprétés comme des calages de poteaux. La structure 33 présente un gros bloc oblong, dressé depuis le fond, d’une hauteur de 0,70 m, et le négatif d’un poteau de 0,20 m de diamètre dans les couches les plus basses. Quelques blocs ont également subi l’action du feu, ils présentent quelques traces de rubéfaction et sont entièrement fendillés.
néanmoins une fragmentation importante et des dépôts de concrétion. La majorité des vases ont un contour simple et sont de formes ouvertes, tronconiques, subhémisphériques et ellipsoïdales, les contenants fermés apparaissent en faibles proportions. Une part importante de vases à profil segmenté par la présence d’une carène ou plus rarement d’un galbe complète le corpus. Tous les formats de récipients sont attestés parmi lesquels ceux de contenance moyenne dominent (type jattes et grandes jattes). La présence de grands contenants profonds et plusieurs attributs morphologiques témoignent d’une fonction de stockage. Les moyens de préhension sont très nombreux et peu variés, on retrouve principalement le mamelon, le mamelon allongé et l’anse en ruban à arc cintré. Les récipients décorés sont peu fréquents. Les décors en relief sont les plus représentés (cordons continus et cordons courts majoritaires, boutons hémisphériques, décor de pastillage au repoussé) et les décors incisés ou imprimés sont rares. La production est soignée et les techniques de façonnage relativement standardisées : les panses des vases au profil non segmenté sont montées au colombins ou estompage de la partie basse puis assemblage à la panse pour les vases à contour complexe caréné. La série est marquée par la forte homogénéité des formes, des styles décoratifs et de pâte et la totalité des formes représentées est caractéristiques de la céramique du Néolithique final Rhône-Ouvèze. Certains traits typologiques (proportions importantes de fonds aplatis ou plats, cordons continu de section triangulaire, présence de bandes verticales de lignes parallèles incisées sur les fonds plats, vases monoansés, vases ornés d’impressions quadrangulaires en damiers) signalent un faciès évolué ou tardif du RhôneOuvèze. Il peut être comparé au site du Chemin d’Aix (SaintMaximin, Var) (Cauliez 2007a, 2008 ; Cauliez, Martin et al. 2006). Le Plan Saint-Jean, par la présence de céramiques locales et d’ambiance rhodano-provençale, témoigne de la perduration des cultures autochtones à la fin du Néolithique, à la période où le Campaniforme régional se développe (2300-2200 avant notre ère). « Ces associations, pour l’heure uniquement documentées en moyenne Provence, suggèrent un particularisme régional à datation basse » (Cauliez 2007b, p. 84) et constituent vraisemblablement la limite orientale de l’aire d’extension du Rhône-Ouvèze.
L’amas de galets Dans la zone E, un amas de galets rubéfiés, de plan quadrangulaire, de 2,30 m de plus grande longueur (structure 33) repose sur le niveau travertineux supérieur. Les galets sont étalés en un lit serré présentant quelques renflements. Les charbons de bois sont très rares et de nombreux tessons de céramique fine et grossière ont en revanche été retrouvés amoncelés en tas distincts, appartenant à des récipients écrasés sur place (deux jarres de stockage et un petit pot à carène vive et anse en ruban notamment). L’alignement de pierres En limite orientale de la zone E, perpendiculaire au chenal, un alignement de gros blocs a été mis au jour sur une quinzaine de mètres (Fig.385). Ces gros blocs sont disposés selon deux parements et sur une seule assise. Certains sont posés de manière oblique, seules leurs surfaces supérieures se touchent. L’alignement occupait une légère dépression du terrain, sans doute creusée par l’homme, les niveaux travertineux inférieur étant entamés. Il pourrait correspondre aux éléments de calages d’une palissade en matériaux périssables constituant la limite d’un secteur réservé sans pouvoir en définir la fonction. Le mobilier s’est accumulé de part et d’autre de l’alignement, plus abondant entre le parement occidental et la première rangée des fosses de la zone E.
L’argile crue Des accumulations de terre argileuse ont été fréquemment retrouvées dans de nombreuses structures et le chenal. La terre argileuse semble avoir été soumise à de fortes températures (incendies volontaires ou non). Ces amas grumeleux portent des traces de végétaux carbonisés, des empreintes de clayonnage, de branches, de feuilles et d’herbes, avec dans les plus gros amas, des fragments de pierre et d’éclats de silex incrustés. Il pourrait s’agir à l’origine de terre crue utilisée comme matériau de construction.
Fig. 385 : Alignement de gros blocs de pierre (structure 40) interprété comme le calage d’une palissade (d’après Hameau et Degaugue 1999)
7.1.3.2 Le mobilier
L’industrie lithique taillée
La céramique
La série lithique du Plan Saint-Jean, composée de 700 vestiges dont 391 éléments taillés, trouve son originalité dans l’utilisation dominante d’un matériau local de moindre qualité, le calcaire silicifié (66 %) (Chopin 1997 ; Chopin et
La série céramique, étudiée par J. Cauliez (2007b), est abondante, 7711 fragments dont 1095 éléments diagnostiques, correspondant à 766 vases, et présente
235 235
Emilie Blaise
Hameau 1999). D’autres matières ont servi de support, calcaire, silex et quartz. L’industrie est essentiellement sur éclats, quelques lamelles ont été obtenues à partir du silex blond. Rognons et nucléi sont absents, en revanche, la présence de minuscules déchets de taille permet d’attester la mise en forme et le réavivage sur silex allochtones. Ceux-ci font défaut pour les matériaux locaux, laissant supposer qu’ils ont été débités ailleurs. Certains outils sur silex locaux sont fabriqués à partir d’éclats d’une morphologie naturelle adéquate : pointe, large tranchant. L’outillage, de petite taille, comprend des racloirs, des grattoirs, des burins et quelques armatures de flèches foliacées et bifaciales. Les armatures tranchantes sont absentes. Les groupes humains du Plan Saint-Jean ont préféré s’approvisionner en matières premières locales facilement accessibles.
706 esquilles (Fig.386. Ce matériel osseux est néanmoins fragmenté et les surfaces mal conservées. Seuls les ossements issus des structures et des niveaux néolithiques, répartis dans les zones de fouille B, E et le chenal, et associés à un mobilier abondant et homogène d’un point de vue chrono-culturel, ont été étudiés, les éléments trouvés hors contexte et ceux provenant de structures ayant livré de la céramique moderne ont été écartés (structures 27 et 33) (communication J. Cauliez).
Taxons pr indet. caprinés mouton Petits ruminants chèvre chevreuil total gr indet. bœuf Grands ruminants cerf total S. indet. Suinés cochon total Chien Lapin Total NR det. crâne vert Restes côt indéterminés diaph spong. os plat esquilles Total NR indet. TOTAL
Les autres mobiliers archéologiques Plusieurs fragments de haches polies en roches vertes sont attestés sur le site. Le matériel de broyage comprend des meules en grès, très endommagées, et des galets manifestement utilisés. L’industrie sur matière dure animale se compose d’une vingtaine de pièces, relativement mal conservées, recueillies principalement dans le chenal. Il s’agit de poinçons façonnés sur des métapodes de petits ruminants et de pointes de section ronde, d’esquilles appointées avec un départ de pédoncule, ayant pu servir d’armatures. La parure regroupe quelques éléments : une perle en roche noire, une grosse perle en stéatite et une valve perforée de cardium. On peut également signaler la collecte de coquillages, cardiums et patelles, la mer se trouvant à une cinquantaine de kilomètres au sud du site.
chenal 167 232 9 6 2 416 82 78 9 169 51 3 54 3 1 643 15 11 18 87 2 7 343 483 1126
Localisation zone B 56 43 2 1 1 103 4 17 0 21 12 0 12 2 0 138 1 1 4 51 0 0 54 111 249
zone E 189 154 5 3 0 351 43 40 0 83 45 5 50 0 4 488 14 20 74 130 2 1 309 550 1038
Total 412 429 16 10 3 870 129 135 9 273 114 8 116 5 5 1269 30 32 96 268 4 8 706 1144 2413
Fig. 386 : Détermination et répartition des restes fauniques par zones fouillées du Plan Saint-Jean
Parmi les soixante structures en creux, quarante ont livré des vestiges fauniques, toujours associés avec du mobilier (Annexe X.1). Les structures des zones B et E, et la zone du chenal ont livré respectivement, 249, 1037 et 1126 restes fauniques (Fig.386). Si des différences d’effectifs apparaissent entre les échantillons fauniques des zones fouillées, plusieurs similitudes ont pu être mises en évidence au niveau de la répartition, de la détermination et des proportions des taxons et des parties squelettiques conservées. Dans chaque zone fouillée, les taxons déterminés correspondent majoritairement aux petits ruminants, aux grands ruminants et aux suinés (Fig.387).
Ainsi le site du Plan Saint-Jean, en dépit de la taille de la zone fouillée qui ne permet pas d’aborder l’organisation de l’habitat, présente l’intérêt d’avoir livré de nombreuses structures domestiques, fosses, fossé et éléments d’architecture notamment les trous de poteaux, l’alignement de gros blocs, servant vraisemblablement à caler une palissade, et indirectement l’argile crue utilisée comme matériau de construction, ainsi qu’un mobilier céramique, homogène et abondant bien que fragmenté, caractéristique du Néolithique final Rhône-Ouvèze. Ce site correspond à une occupation en bordure d’un milieu humide en moyenne Provence. Bien que la zone ait été investie à plusieurs reprises, ces réoccupations ne se sont pas succédées sur une très longue durée de temps et correspondent à un même épisode culturel. Cette désaffection périodique est principalement liée à l’inondation saisonnière du site. Les groupes humains se sont installés sur la partie la plus indurée : un niveau travertineux. L’occupation du site datée de la fin du 3ème millénaire traduit la perduration des cultures du Néolithique final à une époque charnière où se développe le Campaniforme régional en Provence.
Répartition des restes des principaux taxons NR 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0
7.2 Caractérisation de l’assemblage faunique 7.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon
petits ruminants grands ruminants suinés
chena l
zone B
zone E
Zones de fouille
L’assemblage faunique du Plan Saint-Jean constitue une série assez abondante avec 2413 restes dont 1269 déterminés avec précision (52,6 %), 438 anatomiquement (18,2 %) et
Fig. 387 : Proportions respectives et répartition des principaux taxons en Nombre de Restes par zones fouillées du site du Plan Saint-Jean
236 236
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
% NR
Fréquences des parties squelettiques des caprinés domestiques
70
Zone B
60
Zone E
50
chenal
40 30 20 10 0 Tête
Membre ant
Bas de pattes
Squelette axial
Membre post
Bas de pattes
Extrémités
Fréquences des parties squelettiques du boeuf
% NR 70
Zone B
60
Zone E
50
Chenal
40 30 20 10 0 Tête
% NR
Membre ant
Bas de pattes
Squelette axial
Membre post
Bas de pattes
Extrémités
Fréquence des parties squelettiques des suinés
70 Zone B
60
Zone E
50
Chena l
40 30 20 10 0 Tête
Membre ant
Bas de pattes
Squelette axial
Membre post
Bas de pattes
Extrémités
Fig. 388 : Fréquences des parties squelettiques des principaux taxons du Plain Saint-Jean par régions anatomiques
Concernant la représentation des parties anatomiques, on peut tout d’abord noter que chaque taxon est représenté par toutes ses parties squelettiques. Pour faciliter les comparaisons, les restes de chaque taxon ont été répartis suivant sept régions squelettiques : la tête (os du crâne, dents inférieures et supérieures, mandibule, maxillaire, chevilles osseuses), le membre antérieur (scapula, humérus, radius et ulna), les bas de pattes antérieurs (carpes et métacarpes), le squelette axial (côtes et vertèbres), le membre postérieur (coxal, fémur, tibia, fibula, rotule), les bas de pattes postérieurs (tarses, métatarses), les extrémités (phalanges, sésamoïdes antérieurs et postérieurs). Cette répartition des restes par régions anatomiques a été effectuée pour chaque taxon en distinguant les différentes zones de fouille (Fig.388). Dans l’ensemble, ce sont les éléments les plus solides qui sont le mieux représentés : dents, membres, os compacts et phalanges. Les restes de côtes et de vertèbres ont rarement pu
être déterminés spécifiquement car trop fragmentés mais sont néanmoins présents. Pour le bœuf, on observe une bonne représentation des différentes régions, espèce moins sujette à la fragmentation et ce dans l’ensemble des zones (Fig.388). Seule la zone B n’a livré que 17 restes de bœuf dont 6 phalanges. Pour les caprinés domestiques, on peut noter la sous représentation des petits os : phalanges, carpes et tarses, et la forte représentation de la tête (regroupant majoritairement des dents) et des membres (Fig.388). Pour ces deux taxons, peu de différences apparaissent au niveau de la représentation squelettique entre les structures et le chenal. Concernant les suinés, dans la zone E et le chenal, l’ensemble des régions est bien représenté avec une part plus importante pour la tête (dents), les bas de pattes et les membres (Fig.388). La zone B se distingue néanmoins par le faible nombre de restes (12) et l’absence du squelette axial et du membre postérieur. Pour les autres taxons qui ont livré peu de restes, on peut signaler qu’ils sont tous représentés
237 237
Emilie Blaise
238 238
et de diaphyses cassées indiquent qu’une partie de cette fragmentation pourrait être le résultat du piétinement. %
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 % stries anthropiques
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
0
NR Total = 2413 Esquilles = 706 - Les % NR sont calculés à partir du NR total -Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR total (esquilles exclues) - Le % des esquilles est calculé à partir du NR total et celui des esquilles brûlées à partir du total des restes brûlés - L’indice de fragmentation correspond à (NR - NMPS) / NR * 100, obtenu à partir des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de Restes et en Nombre Minimum des Parties Squelettiques
Fig. 389 : Indicateurs taphonomiques du Plan Saint-Jean (d’après les critères de Vigne 1996 modifié) % NR 70 60 50 40 30 20 10
esquilles
os plat
spongieux
diaphyses
côtes
vertèbres
frag. dents
0 crâne
dans le chenal et apparaissent de manière moins régulière dans les structures (Fig.386). D’après les observations relevées pendant les opérations de terrain (Acovitsioti-Hameau et al. 1992 ; Hameau et Degaugue 1999 ; Hameau et al. 1992, 1994) et l’analyse de l’état de conservation du matériel faunique, la différence entre les structures et le chenal porte essentiellement sur la conservation des surfaces osseuses et la fragmentation. Les agents taphonomiques identifiés sont les mêmes, seule leur intensité varie, plus forte sur les restes provenant des structures en creux que dans le chenal. Le matériel issu des fosses est davantage fragmenté et les surfaces osseuses plus altérées. Les structures et leur remplissage ont subit les battements de la nappe. Les surfaces osseuses sont fortement érodées, parfois partiellement dissoutes par l’eau (dissolution, manganèse et concrétion), toutes sont marquées par les traces de racines (restes osseux et dentaires). La dégradation des surfaces a rendu la lecture des traces très difficile : une dizaine de stries de découpe et de désarticulation ont pu être identifiées pour les trois principaux taxons des zones E et du chenal (coxal et os longs). Quelques ossements présentent des traces de morsures de carnivores : seuls 1 % des os ont été rognés ou mordus, il s’agit principalement de fragments de coxal, d’os compacts (tarse) et d’os longs, métatarse, fémur et radius/ulna (6 restes dans la zone E et 11 issus du chenal). Aucune trace n’a été identifiée dans la zone B. Très peu de restes sont brûlés (10 en zone B, 14 en zone E ; 9 dans le chenal) : il s’agit surtout d’esquilles calcinées (63,6 %), on peut signaler, toutefois, une phalange II et un fragment de côte de bœuf entièrement brûlée, pour les caprinés, un radius, quatre dents (couronne) et un fragment de mandibule, un talus et deux phalanges et, pour les suinés, une phalange II. Globalement, les ossements ont néanmoins peu subi les altérations climatiques (les fissures longitudinales sont rares par exemple) et les attaques de carnivores sont limitées, ce qui indique que les ossements sont restés peu de temps à l’air libre avant leur enfouissement (Fig.389). Plus de 47 % des fragments n’ont pu être déterminés taxonomiquement (47,4 %), seule la partie anatomique a pu être signalée (38,3 %) et plus de 60 % correspondent à des esquilles (61,7 %). Ils regroupent des éléments sujets à la fragmentation (Fig.390) : restes de crâne (2,6 %), de vertèbres (2,8 %), d’os plats (0,7 %), d’os spongieux (0,4 %) et de côtes (8,4 %) mais aussi de nombreuses diaphyses (23,4 %). Les fréquences de ces restes indéterminés sont proches entre les zones fouillées, un peu plus élevées dans les structures que dans le chenal, particulièrement dans la zone E (Zone B, 45 % ; Zone E, 53 % ; Chenal, 43 %). La nature de la majorité des ossements indique que cette fragmentation est principalement post-dépositionnelle (pression mécanique des argiles notamment). Les seuls éléments retrouvés entiers correspondent aux os compacts (carpe, tarses) et aux phalanges appartenant aux trois taxons principaux. L’état de conservation des cassures n’a permis de mettre en évidence que quelques rares fracturations intentionnelles des os longs, leur nombre est vraisemblablement sous-estimé. Dans les structures des zones B et E et dans la zone d’accumulation du mobilier en nappes contre le parement de l’alignement de blocs (structure 40 ; zone E), la forte proportion d’esquilles
NR indéterminés = 1144 Fig. 390 : Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégorie d’ossements
De manière générale, on peut observer que plus de la moitié des ossements a pu être déterminé avec précision (52,6 %), et ce malgré des conditions de conservation peu favorables. La fragmentation a limité en partie la détermination des taxons, seul le groupe (exemple : petits ruminants) ou la famille (caprinés domestiques) a parfois pu être indiqué. D’autres éléments permettent de nuancer ces conditions de conservation : les restes de microfaune et de lapin sont rares mais présents, les petits os des carpes et des tarses sont représentés même pour les caprinés domestiques, certains éléments fragiles ont été identifiés (sternèbres, zone B ; côtes dans toutes les zones) et des restes osseux et dentaires (dont des dents lactéales) appartenant à de jeunes individus, caprinés (15 restes), suinés (17 restes) et bovins (N = 1), ont été fréquemment observés dans l’ensemble des zones du site.
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Les méthodes de fouille (décapage manuel, tamisage fréquent) ainsi que la fréquence des fragments de petite taille permet de considérer la collecte des ossements comme très satisfaisante. Chaque remplissage, des différentes structures et du chenal, a livré les mêmes taxons, majoritairement domestiques, dans des proportions similaires, associés à un mobilier archéologique abondant, homogène d’un point de vue technique et stylistique (Acovitsioti-Hameau et al. 1992 ; Cauliez 2007b ; Hameau et Degaugue 1999), et aucun traitement différentiel n’a été observé sur une ou plusieurs espèces, ni au niveau des parties anatomiques ni des âges. Seules quelques différences de conservation ont pu être mises en évidence entre les zones mais ne modifient pas profondément les assemblages osseux ni du point de vue du spectre faunique ni des représentations squelettiques. Les fragments osseux correspondent à des restes de repas et de boucherie mélangés, rejetés dans les structures, utilisées à un moment donné comme dépotoirs. Les animaux étaient vraisemblablement abattus, découpés et consommés sur place. Sans révéler le fonctionnement entre les structures ni entre les zones du site, ces éléments permettent de considérer la série faunique comme un ensemble cohérent et représentatif de(s) l’occupation(s) du site à la fin du Néolithique, dans les limites des zones fouillées, sans que l’on puisse trancher quant à sa représentativité de la totalité de l’occupation. Dans cette perspective, l’étude sera effectuée à partir de l’ensemble des restes fauniques toutes zones confondues.
individus. Seuls trois restes ont été attribués au chevreuil, correspondant à un individu (0,4 % NR ; 2,7 % NMIc). Une partie de ces ossements, 47 % environ, (soit 32 % du NR total déterminé) n’a pas été déterminée au-delà du groupe en raison de la fragmentation. Il est fort probable que la majorité d’entre eux appartient au mouton et à la chèvre, nettement dominants. Leurs fréquences ont été pondérées. Sur la totalité des restes de caprinés, 16 ont été attribués au mouton (NMIc = 7) et 10 à la chèvre (NMIc = 2), soit un rapport de 3,5 ovins pour 1 caprin (Fig.392). Parties squelettiques cheville osseuse crâne mandibule et dents vertèbres scapula humérus radius ulna carpes métacarpe coxal fémur tibia rotule tarses métatarse phalanges Total
NRD % NRD NMIc % NMIc 412
Capreolus capreolus
3
0,4
1
2,7
Total Ovis/Capra
455
68,1
20
54,1
Ovis aries
16
41,9
7
42,0
Capra hircus
10
26,2
2
12,0
68,6
21
56,8 13,5
Total Petits ruminants
870
Grands ruminants indet.
129
Bos taurus
135
20,2
5
Cervus elaphus
9
1,3
2
5,4
Total Grands ruminants
273
21,5
7
18,9
5 1
2 1
2 1
1
1
1 3
1 2
1
1
16
7
2
2
1
1
3
2
3
2
10
2
Les grands ruminants occupent la seconde place avec 21,5 % NR et 19 % NMIc environ. Un peu plus de 42 % de ces restes (soit 10,2 % du NR total déterminé) n’ont pu être déterminé au-delà de la catégorie « grands ruminants indéterminés » car trop fragmentés. Le bœuf représente 20,2 % NR et 13,5 % NMIc et le cerf 1,3 % NR et 5,4 % NMIc. Leurs fréquences ont été pondérées. Les suinés représentent 9 % NR environ et 16 % NMIc. La forte présence de jeunes individus et la fragmentation ont réduit les possibilités de distinguer la forme sauvage de la domestique. La longueur d’une 3ème molaire inférieure indique la présence d’un cochon (Fig.393). Les autres mesures prises au niveau de l’humérus et du tibia correspondraient davantage au cochon (Annexe X.6.4) (d’après Helmer 1979). Parmi les six individus, deux seraient des cochons. Aucun élément n’a été attribué au sanglier mais il est potentiellement présent.
L’assemblage faunique du Plan Saint-Jean se compose majoritairement de taxons domestiques : moutons, chèvres, bœufs, cochons et chien regroupent près de 96 % du NR déterminé (Fig.391). Les espèces sauvages correspondent aux cervidés et au lapin, potentiellement au sanglier. Taxons
5 2
Fig. 392 : Détermination et proportions respectives des moutons et des chèvres du Plan Saint-Jean
7.2.2 Spectre faunique
Petits ruminants indet.
Ovis Capra NR NMIc NR NMIc 1 1
Longueur de la M3 en mm (D'après Helmer 1979, 1987a)
Suinés indet.
108
Sus domesticus
8
6,9
2
12,3
Total Suinés
116
9,1
6
16,2
Oryctolagus cuniculus
5
0,4
1
2,7
Canis familiaris
5
0,4
2
5,4
Suinés Sanglier Cochon Le Plan Saint‐Jean
Total 1269 100 37 100 Les fréquences pondérées apparaissent en italique
N 11 7 1
Inférieure M W 45,2 39,8 ‐ 53,2 36,3 33,7 ‐ 40 L : 33,44
Fig. 393 : Forme sauvage ou domestique des suinés du Plan Saint-Jean à partir de la longueur de leur 3ème molaire inférieure
Fig. 391 : Proportions respectives des taxons du Plan Saint-Jean en % du Nombre de Restes et en % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Enfin, le chien, seul carnivore identifié sur le site, apparaît dans de faibles proportions (0,4 % NR ; 2,7 % NMIc). Le lapin regroupe peu d’éléments (0,4 % NR ; 5,4 % NMIc).
Le spectre faunique est largement dominé par les petits ruminants (68,6 % NR ; 56,8 % NMIc) parmi lesquels les caprinés domestiques sont les plus nombreux, regroupant 68 % environ des restes déterminés et près de 57 % des
239 239
Emilie Blaise
7.2.3 Représentation des parties du squelette et modalité de traitement des carcasses
quartier, au moment de la désarticulation des extrémités des membres ou indiquer qu’ils ont été rejeté ailleurs. On peut évoquer l’utilisation des métapodes dans l’industrie osseuse : les métapodes, et les carpiens et tarsiens y attenant, utilisés de manière différée sont rejet dans une autre zone du site. Néanmoins la forte présence des phalanges et des métapodes montrent que les restes de boucherie et de repas ont été rejetés dans les structures des zones fouillées. Quelques fragments de crâne, de côtes et de vertèbres ont été attribués au bœuf mais la plupart de ces éléments trop fragmentés n’ont pu être déterminés au-delà du groupe. Leur sous représentation résulte principalement de la fragmentation et de la détermination différentielle. La conservation différentielle est moyenne pour le bœuf : on compte une extrémité proximale pour trois distales pour l’humérus et un rapport de 0 pour deux pour le tibia. Une seule strie de désarticulation a été identifiée au niveau du coxal, indiquant la séparation de la patte arrière entre le coxal et le fémur.
Les fréquences des parties squelettiques sont exprimées en pourcentages des Parties Observées (% PO). La rareté des traces anthropiques a limité l’approche des modalités de découpe et de consommation animaux. 7.2.3.1 Les caprinés domestiques Pour les caprinés domestiques, les NMI de fréquence et de combinaison les plus élevés sont fournis par les restes dentaires (NMIf = 14 ; NMIc = 20) mais la mâchoire supérieure ne représente que 25,5 % PO et l’inférieure moins de 40 % PO (Fig.394 ; Annexe X.3.1). Le tibia (67,9 % PO) et l’humérus (64,3 % PO) sont les éléments les mieux représentés, suivis du radius (46,4 % PO) et de la scapula (32,1 % PO). Le coxal et le fémur apparaissent dans des fréquences moins élevées (21,4 % PO). Concernant les bas de pattes, les métapodes sont relativement sous-représentés (métacarpe, 17,8 % PO ; métatarse 35,7 % PO), une partie de ces ossements se retrouve dans la catégorie « métapodes indéterminés » en raison de la fragmentation et de la détermination différentielle. On peut également retenir l’utilisation des métapodes dans l’industrie osseuse. Les os du carpe et du tarse ainsi que les phalanges regroupent en revanche moins de 10 % des PO. Un biais dans la collecte pouvant être écarté, ces éléments ont pu être rejetés ailleurs au moment de la découpe de l’animal. Le crâne, le rachis et les côtes sont sous représentés en raison de la fragmentation et des limites de détermination qui en découlent. Ces éléments se retrouvent parmi ceux attribués aux petits ruminants. La conservation différentielle est relativement élevée comme l’indique le rapport entre les extrémités de l’humérus et du tibia : on ne compte aucune extrémité proximale pour 19 distales pour l’humérus et pour le tibia, 4 pour 12 (33,3 %). Plusieurs stries de décarnisation et de désarticulation ont été identifiées sur un humérus et un radius. Quelques stries témoignent de la désarticulation du membre postérieur au niveau du coxal. L’observation de couronne de dents supérieures brûlées à leur extrémité indique que le crâne et le maxillaire ont été présentés au feu vraisemblablement pour consommer la cervelle.
7.2.3.3 Les suinés Pour les suinés, six individus ont été identifiés à partir des restes dentaires (NMIf = 4 ; NMIc = 6) mais les mâchoires inférieure et supérieure regroupent moins de 30 % PO (respectivement 27,1 % PO et 12,5 % PO) (Fig.396 ; Annexe X.3.5). L’humérus est l’os le plus fréquent (NMIf = 3 ; 62,5 % PO). La scapula et l’ulna sont également relativement bien représentées avec 50 % PO, le radius ne compte que 12,5 % PO. Pour le membre postérieur, le tibia a les fréquences les plus élevées avec 37,5 % des PO alors que coxal et fémur ne compte que 12,5 % PO. Les bas des pattes sont sous-représentées, les métapodes ne regroupent que 12,5 % PO, les carpes sont absents, les tarses sont rares, 7,1 % PO, et les phalanges ne représentent que 5,7 % PO. Ces éléments ont pu faire l’objet d’un rejet ou d’un traitement différentiel, lors de la découpe en quartier de l’animal, les extrémités des membres étant désarticulées au niveau des carpes et des tarses puis les bas de pattes rejetés ou consommés à part. Le crâne, le rachis et les côtes sont sous représentés en raison de la fragmentation. La conservation différentielle est relativement élevée d’après la représentation des extrémités proximales et distales des humérus et des tibias : aucune extrémité proximale n’a été observée pour les deux os, avec un rapport de 0 pour 5 pour l’humérus et de 0 pour 3 pour le tibia.
7.2.3.2 Les bœufs Pour le bœuf, les restes dentaires donnent les NMI de fréquence et de combinaison les plus élevés (NMIf = 3 ; NMIc = 5) mais ne représentent que 22,2 % PO pour la mâchoire supérieure et 33,3 % PO pour la supérieure (Fig.395 ; Annexe X.3.3). L’ensemble des os longs et des ceintures du membre antérieur et postérieur sont bien représentés et apparaissent dans des fréquences proches, 50 % PO, seul le fémur est un peu moins observés (16,7 % PO). Pour les bas de pattes, métapodes et phalanges sont également fréquents, quelques manques apparaissent néanmoins au niveau des os du carpe et du tarse. Il est peu probable qu’il s’agisse d’un problème de collecte car ils ont une taille suffisante ; on peut aussi écarter une erreur de détermination. Leur absence peut être liée à la découpe en
7.2.3.4 Les autres taxons Le cerf a livré neuf fragments dont six restes dentaires, un fragment de métatarse, de tibia et une phalange, et le chevreuil, trois restes, une mandibule, un fragment de scapula et de radius. Les cervidés, qui regroupent des restes de boucherie (restes crâniens et bas de pattes) et des éléments porteurs de viande, ont été chassés occasionnellement. Bien que certains éléments peuvent se retrouver parmi les vestiges attribués aux petits et aux grands ruminants en raison de la fragmentation, leur faible proportion et l’absence de plusieurs parties squelettiques indiquent qu’ils ont pu être ramenés en quartiers sur le site. Le lapin compte cinq restes,
240 240
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
caprinés domestiques NR = 455 0 NMPS = 222 NMIf = 14 Crâne Total ma choire s up. Tota l machoire inf. Total vertèbres Côtes Sca pula Tota l Humerus Tota l Radi us Ul na Total carpe Tota l Métacarpe Coxal Total Fémur Patel l a Total Tibia Total tars e Total Méta tars e Tota l pha l anges
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
Fig. 394 : Fréquences, représentation des parties squelettiques des caprinés domestiques en % PO et localisation des traces anthropiques du Plan Saint-Jean
boeufs NR = 135 0 NMPS = 94 Crâ ne NMIf = 3 Tota l mâchoi re s up. Total mâchoi re i nf. Tota l vertèbres Côtes Scapul a Tota l Humerus Total Radi us Ul na Tota l ca rpe Tota l Métaca rpe Coxal Total Fémur Pa tel l a Tota l Ti bi a Tota l tars e Total Métatars e Tota l pha l anges
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
Fig. 395 : Fréquences, représentation des parties squelettiques du bœuf (% PO) et localisation des traces anthropiques du Plan Saint-Jean Suinés NR = 116 0 NMPS = 61 Crâ ne NMIf = 4 Tota l ma choi re Tota l machoi re i nf. Tota l vertèbres Côtes Scapul a Tota l Humerus Total Ra di us Ul na Total ca rpe Tota l Méta ca rpe Coxal Total Fémur Pa tel l a Total Ti bi a Fi bul a Total tars e Tota l Méta tars e Tota l phal a nges
10
20
% PO 30
40
50
60
70
Fig. 396 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des suinés (% PO) du Plan Saint-Jean
241 241
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correspondant essentiellement aux membres avec deux restes d’humérus et un de fémur et deux fragments de coxal. Les éléments attribués au chien, sont principalement des restes dentaires (dents et mandibules ; N= 4) et un fragment de fémur. Il a pu être consommé mais son statut reste difficile à préciser en raison de ses faibles proportions. Ainsi, la représentation des parties squelettiques des principaux taxons renvoie d’abord l’image de la conservation différentielle : dans tous les cas ce sont les dents, éléments les plus solides, qui fournissent les NMI les plus élevés, mais dont les fréquences sont réduites en raison de la dissociation et de la fragmentation des mandibules et des maxillaires. Les déficits observés touchent les ossements les plus sujets à la fragmentation et résultent de la détermination différentielle. Les os des membres observés correspondent d’abord aux éléments les mieux conservés puis déterminés, et aux déchets issus du traitement et de la consommation des animaux. Toutes les parties squelettiques sont néanmoins présentes, ce qui indique que les animaux ont été abattus, découpés et consommés sur le site.
Phalange I antérieure et postérieure de bovins actuels de Camargue (Vue palmaire) Matériel et cliché D. Helmer
7.2.4 Description des espèces Peu de mesures ont pu être effectuées pour l’ensemble des taxons, ce qui n’a pas permis d’estimer la taille des individus (Annexe X.6). Pour le bœuf et les caprinés, les quelques mesures entrent dans les variations de celles des animaux domestiques de Provence de la fin du Néolithique (Helmer 1979), correspondant à des bêtes plutôt graciles et de petite taille. Concernant le dimorphisme sexuel, l’état de conservation des vestiges osseux a nettement réduit les observations. Seule la présence d’une femelle peut être signalée parmi les suinés, établie à partir de la morphologie d’une canine inférieure. Pour les bovins, des pathologies osseuses ont été identifiées sur deux phalanges I, une antérieure et une postérieure (Bartosiewicz 2006 ; Bartosiewicz et al. 1997 ; de Cupere et Duru 2000 ; de Cupere et al. 2000 ; Peters 1998) (Fig.397). Robustes et courtes, elles présentent un tassement général et un écrasement de leur surface proximale. L’antérieure possède de fortes insertions ligamentaires. Semblables à celles relevées sur des animaux actuels ayant travaillé, ces déformations sont dues à une irritation chronique de l’appareil locomoteur, particulièrement des ligaments et des tendons. Elles indiquent que la force de travail des bœufs du Plan Saint-Jean a vraisemblablement été utilisée, sans que l’on puisse en préciser les modalités (fréquence, activité unique ou multiple, portage, traction, labours). Certains facteurs peuvent intervenir sur le diagnostic, l’âge, le sexe, la stature, le type d’exploitation (Bartosiewicz 2006). On peut considérer que la stature constitue ici un facteur négligeable sur leur apparition dans la mesure où les bovins sont plutôt graciles et de petite taille. Le nombre de pathologies augmente également avec l’âge, au Plan Saint-Jean, si quelques individus atteignent les 6-9,5 ans et les 9-11,5 ans, aucun bovin n’a été gardé au-delà de 11,5 ans. Néanmoins, ces deux seuls cas traduisent une certaine sollicitation des articulations des bovins mais ne permettent pas de se prononcer davantage sur leur utilisation.
Chenal Carré C2, n°35 Chenal carré G2 Phalange I antérieure (Vue palmaire) Blaise 2007c
Phalange I postérieure (Vue Palmaire) Blaise 2007c
Fig. 397 : Phalanges de bœufs du Plan Saint-Jean présentant des pathologies osseuses
7.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales 7.3.1 Approvisionnement carné Les groupes humains se procurent l’essentiel de leurs ressources carnées à partir de leurs troupeaux, qui se composent principalement de moutons (41,9 % NR ; 42 % NMIc), de chèvres (26,2 % NR ; 12 % NMIc), de bœufs (20,2 % NR ; 13,5 % NMIc) et de cochons (6,9 % NR ; 5,4 % NMIc) (Fig.398). Avec 20 caprinés domestiques pour 5 bœufs, l’élevage est de type bovin (rapport de 4 pour 1). L’estimation du Poids de Viande et Abats (PVA) permet d’établir la biomasse représentée pour chaque taxon (Vigne 1988) (Fig.399 ; Annexe X.4). Concernant les suinés, deux individus sur six sont des cochons mais le sanglier reste potentiellement présent. Leur contribution est estimée à partir de l’ensemble des individus. Le bœuf contribue fortement à l’alimentation avec 53 % PVA environ, suivis des suinés et des caprinés qui fournissent un apport équivalent, respectivement de 18,9 %
242 242
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
PVA et 16,8 % PVA. Les espèces chassées (sans compter les suinés) représentent moins de 13 % PVA dont 11,8 % PVA pour le cerf et 0,9 % PVA pour le chevreuil. La faible représentation du lapin s’explique vraisemblablement par la nature du terrain, humide et inondable, peu favorable à son installation.
Au Plan Saint-Jean, les abattages concernent massivement les jeunes adultes et les adultes. Près de 77 % sont effectués entre 1 an et 6 ans, dont 28 % environ sont des bêtes âgées entre 1 et 2 ans et 31 % entre 2 et 4 ans (Fig.401). Total caprinés domestiques NRd % NRd NRd Corr. Payne en années corrigé corrigé A 0 à 0,17 0 6 0 0,0 B 0,17 à 0,5 2 3 6 8,7 C 0,5 à 1 3 2 6 8,7 D 1 à 2 19 1 19 27,6 EF 2 à 4 43 0,5 21,5 31,3 G 4 à 6 25 0,5 12,5 18,2 HI > à 6 15 0,25 3,75 5,5 Total 107 68,75 100,0 Fig. 401 : Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de Restes de dents total des caprinés domestiques du Plan Saint-Jean Classes d'âge
% 100 90 80
% NRD
70
% NMIc
60 50 40 30 20 10 0 mouton
chèvre
bœuf
s ui nés
chien
cerf
chevreui l
Quelques individus sont gardés au-delà de 6 ans (5,5 %), l’exploitation des toisons est possible. Les quatrièmes prémolaires déciduales inférieures pourtant représentées (N = 6), sont rarement mesurables, abimée ou cassée, les âges n’ont pu être affinés pour les individus de moins de 2 ans. Les jeunes sont néanmoins attestés, 17,4 % entre 2 mois et un an, aucun petit près de la naissance n’a été identifié. Leur absence peut être liée en partie à la non conservation de leurs restes trop fragiles mais aussi indiquer que les mises bas n’avaient pas lieu sur le site. On ne peut néanmoins pas s’avancer davantage. Le profil des caprinés domestiques se caractérise par un abattage centré sur les individus au maximum de leur apport carné et les adultes, qui traduit une forte recherche de viande. L’abattage de bêtes de 2-4 ans (31,3 %) et de 4-6 ans (18,2 %) peut correspondre à la réforme des femelles moins prolifiques et dont la production laitière diminue (Fig.402). La courbe de survie est marquée par une forte proportion de jeunes de moins de 6 mois, les effectifs des adultes diminuant rapidement à partir de 2 ans. Comparées aux modèles théoriques (Fig.403), elle montre une forte exploitation de la viande et du lait dont les fréquences se situent nettement au dessus de celles définies pour les types b de ces deux produits (Fig.404). Le test de Spearman fait ressortir l’exploitation de la viande (Annexe XII). L’Analyse factorielle des correspondances permet de replacer le profil du Plan Saint-Jean (F36) parmi ceux de Méditerranée réalisés à partir d’effectifs importants (Fig.405 ; Annexe XV). En corrélation négative sur les axes 1, 3, 4, et 5, il se retrouve bien caractériser par une forte présence d’adultes, EF, G et D, et dans une moindre mesure des jeunes avec la classe B, marque d’une exploitation mixte de viande et de lait (Annexe). Il apparaît en corrélation positive sur l’axe 2, indiquant une contribution de la classe HI (abattages de réforme) et potentiellement l’exploitation des toisons.
l a pi n
NR dét. Total = 1269 NMIc total = 37
Fig. 398 : Proportions respectives des principaux taxons du Plan SaintJean, en % du Nombre de Restes et en % du Nombre Minimum de combinaison
Poids de Viande et Abats
% PVA 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 bœufs
caprinés
suinés
cerf
chevreuil
Fig. 399 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains du Plan Saint-Jean
7.3.2 Exploitation des troupeaux 7.3.2.1 Les caprinés domestiques Le profil d’abattage des caprinés domestiques a été établi à partir de 107 dents inférieures et supérieures correspondant à 20 individus (Fig.400 ; Annexe X.5.1). Seules neuf dents ont pu être attribuées au mouton (7 individus) et deux à la chèvre, ce qui n’a pas permis de réaliser de profils d’abattage séparés. Classes d'âge Caprinés d. Mouton Chèvre Payne en années NRd NMIc NRd NMIc NRd NMIc A 0 à 0,17 0 0 B 0,17 à 0,5 2 2 2 2 C 0,5 à 1 3 1 1 1 D 1 à 2 19 3 4 2 1 1 EF 2 à 4 43 7 1 1 G 4 à 6 25 4 1 1 1 1 HI > à 6 15 3 Total 107 20 9 7 2 2 Fig. 400 : Proportions respectives des caprinés domestiques regroupés, des moutons et des chèvres seuls, par classes d’âge en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum de combinaison
7.3.2.2 Les bœufs Les bovins regroupent peu de restes dentaires, 15 dents inférieures et supérieures représentant cinq individus (Fig.406 ; Annexe X.5.3). Les effectifs sont trop réduits pour réaliser un profil d’abattage, seules les fréquences des classes d’âges ont été indiquées (Fig.407).
243 243
Emilie Blaise % NRd corrigé
D
2‐6 mois
6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans
E‐F
G
H‐I
classes d'âge
> 6 ans
C
4‐6 ans
B
2‐4 ans
A 0‐2 mois
70
NRd = 107 ; NMIf = 14 ; NMIc = 20
Fig. 402 : Profil d’abattage des caprinés domestiques du Plan Saint-Jean en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
individus âgés et celle de quelques pathologies pourraient témoigner de l’utilisation de la force de cet animal.
profil d'abattage courbe de survie (NRd) courbe de survie (NMIc)
% 100 90 80 70
Classes d'âge NRd NMIc en années 0 à 0,5 0 0 0,5 à 2 0 0 2 à 4 3 1 4 à 6,5 8 2 6,5 à 9 2 1 9 à 11,5 2 1 > 11,5 0 0 Total 15 5 Fig. 406 : Effectifs des bovins par classes d’âge en Nombre de Restes de dents total (NRd) et en Nombre Minimum de combinaison (NMIc)
Le Pl a n Sa int‐Jea n NRd = 107 NMIc = 20
60 50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Fig. 403 : Profil d’abattage (% NRd corrigé) et courbe de survie des caprinés domestiques du Plan Saint-Jean
Classes d'âge NRd % NRd NRd Corr. en années corrigé corrigé 0 à 0,5 0 4 0 0,0 0,5 à 2 0 1,33 0 0,0 2 à 4 3 1 3 23,8 4 à 6,5 8 0,8 6,4 50,8 6,5 à 9 2 0,8 1,6 12,7 9 à 11,5 2 0,8 1,6 12,7 > 11,5 0 0,25 0 0,0 Total 15 12,6 100 Fig. 407 : Fréquences des classes d’âge des bœufs en % du Nombre de Restes de dent total, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée
Modèles théoriques d'exploitation des principaux produits 100
% de survie (NRd)
90 80 70 60 50 40 30 20 10
7.3.2.3 Les suinés
0 0
1
2
3
4
5 années
6
7
8
9
10
Les suinés ne comptent que 13 dents inférieures et supérieures, correspondant à 6 individus, mais les abattages sont nettement regroupés (Fig.408 ; Annexe X.5.4). Le profil a donc été établi, malgré des effectifs réduits (Fig.409). Les abattages sont effectués essentiellement entre 6 mois et deux ans (93,6 %) : il s’agit de jeunes morts entre 9 et 12 mois (43,2 %) et 50,4 % entre 1 et 2 ans, principalement vers 1 an (12-14 mois) puis aux alentours de deux ans (20-22 mois) (Annexe X.5.4). Les cochons identifiés correspondent aux adultes (5,3 %), dont un âgé aux alentours de deux ans (24-30 mois) et un de plus de 5 ans (d’après leur 3ème molaire). Leur présence permet d’écarter l’éventualité d’une chasse aux femelles suitées. Le choix d’un abattage de jeunes âgés aux alentours d’un an traduirait davantage la sélection d’animaux d’élevage ayant atteint un poids et un taux
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b, Viande type a Toisons, Viande type a, Lait type b Plan Saint Jean
Fig. 404 : Courbe de survie des caprinés domestiques du Plan SaintJean et modèles théoriques d’exploitation des principaux produits en % de survie (calculé d’après les données de Helmer et al. 2007)
On peut signaler l’abattage d’adulte entre 2 et 4 ans (24 % environ), au maximum de leur rendement carné, d’individus entre 4 et 6,5 ans (50,8 %), pouvant traduire une possible exploitation du lait, et des bêtes conservées à un âge avancé, 6,5-9 ans et 9-11,5 ans (25 % environ). La présence de ces
244 244
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Facteur 2
23,46%
F6 F8
A 0.8
réforme
F9
F27 F14 F13
0.4
F12
HI
F32
F33
F11 F31 F16
0
G
F37
F36
Le Plan Saint‐Jean
F10 F7
F20 F29 F15
F2
F1
F3
F35
F4
B
F34 F19
EF
F18
F23
D F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F22
F17
F28 F21 -0.5
F25
0
0.5
1.0
1.5
39,95%
Facteur 1
Fig. 405 : Analyse Factorielle des Correspondances : place du profil d’abattage des caprinés du Plan Saint-Jean dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel actuel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2) % NRd corrigé 70
0‐0,5
0,5‐1
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
classes d'âge en années
NRd = 13 ; NMIf = 4 ; NMIc = 6
Fig. 409 : Profil d’abattage des suinés du Plan Saint-Jean en % du Nombre de Restes de dents, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée
d’engraissement suffisants. L’abattage de porcs adultes marque une forte recherche de viande et de graisse. Une chasse sélective de bêtes est peu probable en termes d’investissement, une chasse occasionnelle ne peut être totalement exclue.
avec une forte proportion de jeunes de moins d’un an et la diminution des individus âgés (Fig.410). Néanmoins, les fréquences sont nettement supérieures pour les jeunes de moins de 2 ans et les adultes de 2-4 ans, les tendances s’inversent pour les bêtes de plus de 4 ans. Pour apprécier et tester ces différences, nous avons effectué une comparaison des répartitions des fréquences absolues des classes d’âge entre le modèle « sécurité du troupeau » et la courbe de survie du Plan Saint-Jean à l’aide du Chi2. Nous avons regroupé les classes A, B, et C qui ont des effectifs inférieurs à 5 (le degré de liberté est de 4). La courbe du Plan SaintJean diffère de manière très significative de celle pour la sûreté du troupeau (Chi2 = 22,44, p = 0,00016). L’écart se situe principalement au niveau des classes d’âge HI (45,3 %) et EF (23,6 %), et dans une moindre mesure G (15,8 %) et ABC (14,7 %) (Annexe X.5.2). La courbe de survie du Plan Saint-Jean montre qu’un apport régulier de bêtes est donc nécessaire pour assurer le renouvellement du troupeau et le système économique n’apparaît pas tout à fait autosuffisant. Comparée à la courbe
Classes d'âge NRd corr N corrigé % N corrigé 0‐6 mois 0 1 0 0,0 6 mois‐1 an 3 1 3 43,2 1‐2 ans 7 0,5 3,5 50,4 2‐5 ans 2 0,17 0,34 4,9 5 ans et plus 1 0,1 0,1 1,4 total 13 6,94 100 Fig. 408 : Fréquences des classes d’âge des suinés, corrigées suivant la classe d’âge considérée, en % du Nombre total de Restes de dents
7.3.3 Approche du système économique à partir des courbes théoriques de survie des troupeaux L’allure générale de la courbe de survie du cheptel ovin et caprin se rapproche de celle pour la sécurité du troupeau,
245 245
Emilie Blaise
de sécurité, elle présente clairement un basculement significatif - jeunes de moins de 2 ans et bêtes de moins de 4 ans en surnombre et un déficit d’adultes de plus de 4 ans qui suggère une appartenance à un groupe de consommateurs. En raison d’effectifs trop réduits, nous n’avons pas réalisé de courbe de survie pour le cheptel bovin. Cheptel ovin et caprin
100 90 80 % de survie
Le profil d’abattage des caprinés, ciblé sur les classes d’âge 1-2 ans, 2-4 ans et dans une moindre mesure, 4-6 ans, traduit une exploitation des moutons et des chèvres nettement orientée vers une forte recherche de viande et de lait. La courbe de survie, statistiquement différente de la courbe de survie « sécurité du troupeau », se caractérise par un basculement - jeunes de moins de 1 an et adultes entre 1 et 4 ans en surnombre et manque d’adultes pour assurer le renouvellement - qui évoque les pratiques d’un groupe de consommateurs. L’abattage d’individus d’ordinaire conservés pour le renouvellement (1-2 ans) et le déficit d’adultes de plus de 4 ans, suggèrent la pratique de l’allotement (Helmer et al. 2005b). Si l’on considère l’hypothèse d’une possible occupation saisonnière, les animaux abattus ne représenteraient qu’une partie du troupeau, correspondant aux besoins alimentaires du groupe durant la période d’occupation du site. Ce caractère saisonnier impliquerait qu’hommes et troupeaux passent l’hiver dans d’autres lieux. Dans ces déplacements, les capacités de portage du bœuf ont probablement été exploitées, utilisation peu traumatisante, la présence de pathologies traduisant ici plutôt une utilisation régulière et sur la durée. Cette forte recherche de viande, visible à travers les orientations des abattages des caprinés et la place non négligeable accordée aux suinés, suggère la présence d’un groupe dépassant la taille de la simple famille. Ces observations semblent cohérentes avec les données archéologiques : la densité des structures domestiques et du mobilier et les éléments d’architecture témoignent d’un site d’habitat structuré, dont l’emprise a pu être estimée à 4 ha environ. L’exploitation de cette zone plus humide pour le pâturage des troupeaux peut être évoquée dans le choix d’installation des groupes humains. La situation particulière du Plan SaintJean, en zone inondable, ne fait pas exception durant cette période : dans la moyenne vallée du Carami (territoires de Tourves et Brignoles), d’autres sites néolithiques identifiés sont implantés à proximité de la rivière ou de marécages (Chopin et Hameau 1999). Dans d’autres secteurs de la région, certains sites indiquent que les zones palustres ont été occupées à la fin du Néolithique, notamment dans le Vaucluse, dans le Piémont sud du Grand Luberon (Ollivier 2006) - le site du Verger en est un bon exemple (Le Mirail, Peypin d’Aigues) (Delaunay et al. 2006) - ou encore le site de La Plaine des Blancs (Courthézon) situé en bordure de l'ancien marais dit « Les paluds » (D’Anna 1993 ; Müller et D’Anna 1986) et le gisement des Fabrys (Bonnieux) implanté en zone humide (D’Anna 1990, p. 37).
Cons omma teurs Producteurs Sécuri té du troupeau Pl an Sa i nt Jea n
70 60 50 40 30 20 10 0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
années
Fig. 410 : Courbe de survie des caprinés domestiques du Plan Saint-Jean comparée à celles des modèles théoriques de groupes consommateurs, producteurs et de la sécurité du troupeau
7.4 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site du Plan Saint-Jean L’économie animale du Plan Saint-Jean a pu être caractérisée à partir de nombreux paramètres : spectre faunique, composition des troupeaux, part respective des animaux dans l’alimentation, exploitation des produits et courbes de survie. La saisonnalité des abattages n’a pu être abordée par manque de données, ce qui n’a pas permis de proposer des hypothèses sur la saison d’occupation du site. Néanmoins, d’après les données archéologiques qui témoignent d’occupations successives, et le contexte alluvial qui indique un site d’habitat en milieu humide, inondable en hiver, il s’agirait plutôt d’une occupation saisonnière, le site serait alors occupé, potentiellement, du printemps à l’automne. Les groupes humains du Plan Saint-Jean se procurent leurs ressources carnées à partir de leurs troupeaux domestiques, fournies principalement par les bovins puis de manière équilibrée par les caprinés et les suinés. Ils pratiquent occasionnellement la chasse aux cervidés. Concernant les suinés, l’abattage préférentiel d’individus aux alentours d’un an, l’absence de juvéniles et la présence de deux porcs adultes indiquent qu’il s’agit fort probablement d’animaux d’élevage. Une certaine complémentarité apparaît entre les différents produits exploités, viande et lait pour les bovins et les caprinés, viande et graisse pour les suinés. Les bovins, moins nombreux, semblent surtout gardés en vie pour les produits du vivant, notamment le lait, mais aussi la force de travail comme l’indique à la fois la présence de bêtes conservées jusqu’a un âge avancé et les quelques pathologies (portage, traction).
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
et s’appuyant sur une paroi rocheuse. Dans son organisation interne, un dallage est associé à ce mur ainsi qu’une fosse attenante remplie de pierres contre la paroi, un trou de poteau et un foyer ont également été mis au jour (Fig.412). Une autre fosse, datée du Bronze final, a été identifiée le long du mur.
Chapitre 8. LES CALADES (Orgon, Bouchesdu-Rhône) 8.1 Un site campaniforme, perché dans les falaises dominant la Durance 8.1.1 Historique des recherches Découvert par P. Madier, agriculteur, le site des Calades (Orgon, Bouches-du-Rhône), fouillé de 1981 à 1987, sous la direction d’H. Barge-Mahieu, a livré un abondant mobilier campaniforme et des structures d’habitat, correspondant à deux établissements en pierre sèche. Les principaux résultats de ces travaux, signalés dans les rapports d’opérations (Barge, 1981, 1982, 1983), et régulièrement publiés (1986, 1989a), ont contribué à alimenter la réflexion sur le Campaniforme en Provence (Barge-Mahieu 1987, 1988, 1992 ; Barge-Mahieu et Claustre 1997). Ils ont été intégrés à plusieurs approches globales de l’habitat dans le sud-est de la France (Barge-Mahieu 1989b, 1995) et encore récemment, en 2003, lors de la séance de la Société Préhistoire Française « De la maison au village dans le Néolithique du sud de la France et du nord-ouest méditerranéen » (Barge-Mahieu 2009). Le site a également été pris en compte dans le corpus d’étude de deux thèses de doctorat sur le Campaniforme dans le sud-est de la France, respectivement sur la céramique (Lemercier 2004) et l’industrie lithique (Furestier 2007). La présentation du site, la description des structures et du mobilier s’appuient sur l’ensemble de ces publications. 8.1.2 Localisation et nature du site Situé à 26 km au sud d’Avignon et à 2 km au sud-est du village d’Orgon (Bouches-du-Rhône), le site de plein air des Calades est implanté sur de petites terrasses, difficiles d’accès, perchées dans les falaises de calcaire, à l’extrémité orientale de la chaîne des Alpilles (Fig.411). Il surplombe la vallée de la Durance de plus de 100 mètres, situation lui permettant un tour d’horizon passant du rocher de Cavaillon au Mont Ventoux et à la montagne Sainte-Victoire. Le site se compose de deux unités d’habitation en pierre sèche, étagées dans la falaise, correspondant aux Calades 1 et 2 (appelées « cabanes »), qui ont livré des ensembles comparables et dont le contexte apparaît très homogène. Le mobilier lithique et céramique très abondant permet de rattacher l’occupation à la phase ancienne du Campaniforme (Barge-Mahieu 1989b ; Furestier 2007 ; Lemercier 2004). Une datation a été réalisée sur des charbons issus des niveaux de l’habitation n° 2 : ARC-606 : 3855 ± 50 : 2469-2152 BC.
(Cliché H. Barge) Vue générale des falaises sur lesquelles sont implantées les deux habitations (Les Calades 1, fléche 1 ; Les Calades 2, flèche 2)
Fig. 411 : Localisation et situation topographique du site des Calades (Orgon, Bouches-du-Rhône)
Les Calades 2 La deuxième habitation, mieux conservée, est située en contrebas de la première, à quelques mètres du bord de la falaise. De 10 m de long sur 6 de large, elle présente un mur formant un « U », construit en calcaire urgonien pris sur place, et édifié directement sur le substrat rocheux relativement en pente à cet endroit (pendage 20 %). Au nord, en amont, se trouve le seul mur véritablement construit, composé de gros blocs accolés, posés sur le rocher qui forme un petit replat, et parfois calés par une petite dalle pour rétablir le niveau. L’extérieur du mur est consolidé par un comblement de terre et de pierres. La limite ouest de l’habitation correspond à un ressaut naturel du substrat, prolongeant l’arrondi du mur. Situé à un mètre du mur, une petite paroi de 3 m de haut, a vraisemblablement été utilisée pour appuyer la toiture.
8.1.3 Structures et mobilier 8.1.3.1 Les structures d’habitat Les Calades 1 La première habitation, dont la surface peut-être estimée à 35 m2, est située dans un petit cirque rocheux, orienté au sud et proche d’un abrupt. Les structures, endommagées par les fouilles clandestines, correspondent à un mur de 8 m de long formant la limite nord de la cabane, construit sur le substrat
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Emilie Blaise
Les Calades n°1 : Plan général de l’habitat, de la zone fouillée et localisation des fouilles clandestines (d’après H. Barge 1983 in Furestier 2007)
(Cliché H. Barge-Mahieu)
Les Calades n°2 : Plan général et vue d’ensemble de l’habitat en pierre sèche (d’après Barge 1983, Barge-Mahieu 1989a, b, in Furestier 2007)
Fig. 412 : Plan général, espace fouillé et structure des deux habitations du site des Calades (Orgon, Bouches-du-Rhône)
Au sud, la partie inférieure est composée d’un amas de grosses pierres et de terre qui forme un blocage parallèle au mur de blocs et permet de régulariser la pente naturelle du sol. A l’est, aucune structure d’élévation n’a été mise en évidence, et pourrait correspondre à l’entrée. L’espace habitable, d’une surface de 36 m2, présente plusieurs aménagements internes. Un dallage, bien conservé dans la zone centrale, constitué de lauzes jointives ou chevauchantes, a été reconnu sur plusieurs niveaux. En son centre, une zone a été détruite sur un mètre carré par des fouilles clandestines. Plusieurs vestiges ont néanmoins été mis au jour dans l’espace intérieur, une structure ronde en dallettes présentant une dépression centrale, utilisée comme
foyer, d’autres structures de combustion dans le secteur ouest, ainsi qu’une fosse dépotoir creusée dans la paroi rocheuse. Plusieurs calages de poteaux permettent d’évoquer la présence de structures de maintien. Le plus important, circulaire et délimité par des pierres, se trouve au centre, près du foyer. Deux autres structures ovales en pierres, placées chacune à une extrémité de l’habitation et à égale distance du trou de poteau central, peuvent également être interprétés comme des calages de poteaux. On peut signaler aussi la présence de morceaux de torchis avec empreintes de clayonnage trouvés dans les premiers niveaux, près de la structure ovale. Plusieurs temps d’aménagement apparaissent, comme en témoignent l’existence d’une dizaine
248 248
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
de niveaux, mais aussi les divers dallages, et l’agrandissement de l’habitation matérialisé par le déplacement du trou de poteau central de 0,6 mètre vers le nord et la mise en place d’un blocage de pierres à un mètre au nord du mur de bloc. La partie sud de l’espace habité a probablement été détruite par l’érosion de pente.
Quelques objets métalliques ont été découverts : fragments de lame de poignard, alênes bipointes à section carrée et un demi-bracelet. Concernant l’économie agricole, on peut signaler la présence de nombreuses graines carbonisées - qui forment par endroit des concentrations - où dominent l’orge, le blé et l’épeautre mais aussi des glands. Le matériel de broyage se compose de meules en roche tendre, de galets utilisés comme percuteurs, ramassés sur les berges de la Durance. Pour l’environnement, l’étude des charbons de bois (M. Thinon) indique la présence de buis, de genévrier, d’orme, d’aulne, de frêne et de chêne à feuilles caduques (Barge-Mahieu 1989a). Parmi la faune, des coquillages marins et des restes de daurade ont été signalés (Barge 1983). Une molaire humaine a été retrouvée dans la Cabane 1. Ainsi le site des Calades présente l’intérêt d’avoir livré les structures de deux habitations occupées par un groupe campaniforme, entièrement fouillées, associées à un mobilier abondant et homogène, caractéristique de la phase ancienne de cet ensemble culturel, datée de la deuxième moitié du 3e millénaire. Il offre la possibilité de documenter le contexte domestique de ces groupes humains et d’effectuer des comparaisons entre les assemblages fauniques issus des deux établissements.
8.1.3.2 Le mobilier Les séries, céramique et lithique taillée, très abondantes (plusieurs milliers de pièces) mais fragmentées, réparties de manière équivalente entre les deux habitations, se caractérisent par leur forte homogénéité. L’ensemble de la céramique peut être rattaché au groupe campaniforme ancien et pointillé-géométrique. La céramique décorée comprend des bols et des gobelets, qui présentent des décors linéaires ou de bandes de lignes, de bandes hachurées et de motifs complexes (triangles, chevrons, échelles, croisillons) essentiellement réalisés au peigne, on retrouve plus rarement des incisions et des décors à l’ongle. Dans les deux cabanes, plusieurs vases aux formes carénées et aux décors de cannelures et d’incisions, évoquent clairement une influence fontbuxienne. Le groupe languedocien de Fontbouisse étant en partie contemporain du Campaniforme - des cas de mixité culturelle sont par ailleurs observés sur d’autres sites du Néolithique final dans le sudest de la France - leur présence ne constitue nullement une perturbation chronostratigraphique, l’ensemble des Calades conservant une cohérence chrono-culturelle. La céramique inornée comporte des petites formes campaniformes, bols, gobelets, coupes, mais aussi des vases de plus grandes dimensions à profil en « S ». L’industrie lithique taillée a été réalisée dans un silex bréchique local de qualité moyenne et à partir de silex bédoulien du Vaucluse. On retrouve essentiellement un débitage de petits éclats destinés à la production d’un outillage commun, composé de grattoirs, de pièces esquillées et de racloirs. De nombreuses armatures à pédoncule sont également observées, leur production étant également attestée par la présence éclats de façonnage bifacial. Tous les éléments de la production ont été identifiés (éclats, débris, nucléus) et attestent d’un travail du silex sur place, à l’intérieur des habitations et à proximité. Chaque série lithique des deux cabanes présente une grande homogénéité tant au niveau des choix de matières premières, de production que des supports. Quelques différences apparaissent néanmoins entre les deux habitations : la série des Calades 2 se caractérise par une production de l’outillage limitée et spécialisée, « la plupart des moyens développés sont dirigés vers la production d’armatures » alors que « les occupants de l’habitation des Calades 1 ont réalisé un outillage plus diversifié » (Furestier 2007, p. 69 et p. 76). L’industrie lithique polie regroupe quelques haches en roche verte. L’outillage osseux, mal conservé, ne compte que quelques poinçons. La parure comprend des coquillages méditerranéens perforés, quelques perles discoïdes sur coquilles (en test), en roche verte ou en calcaire et deux boutons hémisphériques en os à perforation en V.
8.2 Caractérisation de l’assemblage faunique des deux cabanes L’étude de la faune des Calades a été réalisée en collaboration avec D. Helmer. Elle nous a été confiée par H. Barge-Mahieu, dans le cadre de la monographie du site, actuellement en cours de préparation. Malgré une taille plus réduite que celle des autres séries de notre corpus, la composition de l’assemblage faunique des deux habitations nous permet d’aborder la part de l’élevage et de la chasse dans l’économie alimentaire des groupes humains ainsi que les tendances dans la gestion des troupeaux. En raison de la fragmentation, peu de mesures ont été prises, ce qui n’a pas permis de comparer la taille des animaux avec celle des sites de la même période. Une attention particulière a été apportée aux éventuelles différences dans les modalités d’exploitation des ressources animales entre les deux cabanes. Une approche comparative des modes d’approvisionnement carné et des choix d’abattage, appuyée par des analyses statistiques, peut être envisagée entre les deux habitations, et permet de proposer des hypothèses sur le fonctionnement de ces structures d’habitat. 8.2.1 Etat de conservation, validité, signification et représentativité de l’échantillon L’échantillon se compose d’une petite série faunique, avec un total de 509 restes déterminés anatomiquement et taxonomiquement, répartis entre les deux habitations (294 pour la cabane 1 et 215 pour la cabane 2) (Annexe XI.1). Les restes indéterminés composés essentiellement d’esquilles, dont certaines brulées, ont été observés mais non décomptés (plusieurs centaines par cabane d’après les décomptes des rapports d’opération). Seuls les ossements issus des niveaux d’occupation des deux habitations ont été intégrés. Les vestiges osseux provenant des déblais des fouilles clandestines ont été écartés, en raison de possibles mélanges
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Emilie Blaise
Taxons Equus Petits ruminants indet. Capreolus capreolus Total Ovis/Capra Ovis aries Capra hircus Total Petits ruminants Grands ruminants indet. Bos taurus Cervus elaphus Total Grands ruminants Suinés indet. Sus scrofa Sus domesticus Total Suinés Oryctolagus cuniculus Canis familiaris Total
NRD 1 19 0 65 3 1 84 4 38 0 42 13 0 0 13 154 0 294
Les Calades 1 % NRD NMIc 0,3 1 0,0 28,6 21,4 7,1 28,6 14,3 0,0 14,3
4,4 52,4 100
% NMIc 4,8
0 7
0,0 33,3
7
33,3
4 0 4 2 0 0 2 7 0 21
19,0 0,0 19,0
9,5 33,3 100
NRD 3 14 0 101 20 4 115 1 11 4 16 11 0 0 11 72 1 218
Les Calades 2 % NRD NMIc 1,4 1
% NMIc 4,5
0,0 52,8 44,0 8,8 52,8
0 12 5 1 12
0,0 54,5 45,5 9,1 54,5
5,4 2,0 7,3
1 1 2 2 0 0 2 4 1 22
4,5 4,5 9,1
5,0 33,0 0,5 100
9,1 18,2 4,5 100
Les fréquences pondérées apparaissent en italique
Fig. 413 : Proportions respectives des taxons des deux habitations des Calades en % du Nombre de Restes et en % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
avec la faune domestique actuelle issus des niveaux de surface non reconnus et de la présence d’une occupation du Bronze final identifiée dans une fosse à proximité du grand mur de la première cabane. Il ne regroupe cependant que 70 restes pour les Calades 1 et 6 restes pour les Calades 2. Ils ont également été déterminés afin de pouvoir repérer d’éventuels manques dans la liste des espèces, dans les âges ou dans les représentations squelettiques. Leur absence a une influence sur la taille des échantillons mais ne modifie pas les tendances observées dans les spectres fauniques ni dans les fréquences des âges d’abattage, et ne concerne pas une catégorie d’ossement spécifique, ni un taxon en particulier. Cette différence d’effectifs réduit légèrement la validité de l’assemblage de la première cabane mais n’introduit pas un biais dans la représentativité de l’échantillon. Les méthodes de fouilles (décapage manuel de l’intérieur des deux habitations et des structures, tamisage régulier) permettent de considérer la collecte des ossements, même de petite taille, très satisfaisante. De nombreux restes de microfaune sont régulièrement signalés dans les rapports d’opération. Concernant l’état de conservation des assemblages, dans les deux cabanes, les vestiges sont fragmentés et les surfaces corrodées. Les traces de racines ont entamé parfois profondément la matière, ce qui a nettement réduit la lisibilité des autres stigmates. Très peu de stries anthropiques ont été identifiées. Dans la partie sud de la deuxième cabane, une partie des ossements a été dégradée par l’érosion. L’observation d’éléments fragiles pour tous les taxons, comme les côtes, les dents de lait des caprinés et les ossements de jeunes individus (N= 24), témoigne néanmoins de conditions de conservation satisfaisantes. La taille plutôt réduite des assemblages est peu surprenante en contexte bâti, les ossements encombrants étant généralement rejetés par les habitants hors des zones de passages et de l’espace habité proprement dits. Les ossements correspondent à des déchets domestiques, retrouvés associés à un mobilier archéologique abondant, caractéristique du Campaniforme (phase ancienne), qui résultent de plusieurs niveaux d’occupations identifiés mais n’ayant pas livré suffisamment de matériel pour être étudiés individuellement. L’échantillon constitue
un ensemble homogène d’un point de vue chrono-culturel et au niveau de la nature des ossements. Il apparaît représentatif des occupations campaniformes en contexte d’habitat, dans les limites de la zone fouillée, sans que l’on puisse trancher quant à la représentativité de la totalité de l’occupation. L’analyse sera effectuée de manière globale par habitation à partir de l’ensemble du matériel, en regroupant les vestiges des différents niveaux. 8.2.2 Spectre faunique Les assemblages des deux habitations (Fig.413) se caractérisent par une part importante accordée au lapin (52,4 % NR et 33,3 % NMIc dans les cabane 1 ; 33 % NR et 18,2 % NMIc dans la cabane 2) et aux petits ruminants (28,6 % NR et 33,3 % NMIc dans la cabane 1 ; 52,8 % NR et 54,5 % NMIc dans la cabane 2), parmi lesquels ont été essentiellement déterminés des caprinés domestiques. Les moutons sont prépondérants sur les chèvres (avec un rapport de 5 pour 1 dans la cabane 2) (Fig.414). Le chevreuil n’ayant pas été identifié, les restes se retrouvant dans la catégorie « petits ruminants indéterminés » appartiennent vraisemblablement aux caprinés. Parties squelettiques cheville osseuse crâne mandibule et dents vertèbres scapula humérus radius ulna carpes métacarpe coxal fémur tibia rotule tarses métatarse phalanges Total
Les Calades 1 Les Calades 2 Ovis Capra Ovis Capra NR NMIc NR NMIc NR NMIc NR NMIc 1 1
2
1
3
1
1
1
1
1
15
5
1
1
1
1
2 1 20
1 1 5
1
1
1
1
1 4
1 1
1
1
Fig. 414 : Détermination et proportions respectives des moutons (Ovis aries) et des chèvres (Capra hircus) des Calades
250 250
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Les grands ruminants apparaissent dans des proportions plus réduites, moins de 20 % (14,3 % NR et 19 % NMIc dans la cabane 1 ; 7,3 % NR et 9,1 % NMIc dans la cabane 2). Le bœuf regroupe la quasi-totalité de ces restes, le cerf est absent de la cabane 1 et rare dans la cabane 2 (4 restes). Quelques vestiges n’ont pu être déterminés au-delà du groupe car trop fragmentés. Les fréquences respectives des taxons concernés de ces deux groupes ont ainsi été pondérées. En fin, les suinés sont peu nombreux, moins de 10 % (4,4 % NR et 9,5 % NMIc dans la cabane 1 ; 5 % NR et 9,1 % NMIc dans la cabane 2). La distinction entre le sanglier et le cochon n’a pas pu être effectuée en raison de la fragmentation et du manque de mesures. Seul un humérus dont l’extrémité distale a pu être mesurée correspondrait davantage à un cochon (Annexe XI.5.3). Le cheval a été déterminé dans les deux cabanes, mais regroupe peu de vestiges : un seul reste dans la première habitation et trois dans la deuxième. Les carnivores sont presque absents, un seul reste de chien ayant été identifié. 8.2.3 Représentation des parties modalités de traitement des carcasses
squelettiques
La cabane 2 Chez les caprinés domestiques de la deuxième habitation, les dents inférieures et supérieures fournissent les NMI les plus élevés (NMIf = 6 ; NMIc = 12) mais leurs fréquences atteignent les 21 % PO environ seulement. Les os les plus fréquents sont le radius (33,3 % PO), les métapodes (métacarpe 25 % PO ; métatarse 41,7 % PO) et le tibia (25 % PO) (Fig.416 ; Annexe XI.1). La représentation des os longs est vraisemblablement sous-estimée en raison de la fragmentation qui entraîne une détermination différentielle. Parmi les quatorze restes de petits ruminants indéterminés, on trouve des fragments de crâne (N = 2), de coxal (N = 3) et de diaphyse (N= 8) mais aucune vertèbre ni côte. Le crâne est peu présent mais en revanche le maxillaire est plus fréquent, les côtes et le rachis, sujets à la fragmentation, sont absents. Aucun fragment de scapula et d’humérus n’a été identifié. Concernant ces deux os de l’épaule, les mêmes remarques proposées pour la cabane 1 peuvent s’appliquer ici (découpe en quartier, rejet associé et/ou consommation dans une autre zone du site). La représentation squelettique des caprinés est très proche entre les deux habitations des Calades. La conservation différentielle apparaît être la même dans les deux cas.
et
Les fréquences des parties anatomiques pour les taxons ayant livré suffisamment d’éléments sont exprimées en pourcentages des Parties Observées (% PO). Pour les autres taxons, dont les effectifs sont réduits, les parties observées seront signalées, sans calcul des % PO. Très peu de stries anthropiques ont été identifiées, principalement en raison du manque de lisibilité des surfaces et des cassures.
8.2.3.2 Les bœufs Les Calades 1 Ce sont les restes dentaires qui donnent les NMI les plus élevés (NMIf = 2 ; NMIc = 4) et la mâchoire inférieure qui est la plus fréquente (27,8 %PO). Le bœuf est représenté principalement par les os longs (25 % PO) des membres antérieur et postérieur (Fig.417 ; Annexe XI.1). Pour les ceintures, le coxal est autant observé que les os longs (25 % PO), la scapula est absente. Mise à part le métacarpe, les bas de pattes sont très peu représentés. Le crâne, le rachis et les côtes n’ont pas été identifiés mais sont néanmoins présents parmi les restes de la catégorie « grands ruminants indéterminés », (fragment de côte, de crâne et de coxal), appartenant vraisemblablement au bœuf. La côte a été représentée (Fig.) mais non décomptée ni intégrée au calcul des % PO. Des grands sésamoïdes (N =3) ont été déterminés mais n’apparaissent pas dans le tableau des fréquences des parties squelettiques, ce qui explique le petit écart au niveau du NR déterminé et des NMPS (squelette grisé).
8.2.3.1 Les caprinés domestiques La cabane 1 Pour les caprinés domestiques, les restes dentaires fournissent les NMIc les plus élevés (NMIc = 7) mais ne représentent que 15,3 % PO pour la mâchoire inférieure et 21,4 % PO pour la mâchoire supérieure (Fig.415 ; Annexe XI.1). Le radius est l’élément le plus fréquemment observé (37,5 % PO). On peut souligner l’absence de la scapula et de l’humérus. Si la scapula est sujet à la fragmentation, l’humérus est en revanche plus solide, particulièrement la partie distale. Parmi les 70 restes provenant des fouilles clandestines, seul un fragment de scapula et d’humérus peut être signalé (parties distales), ce qui est peu par rapport aux sept individus déterminés à partir des dents. La sous représentation conjointe de ces deux os de l’épaule pourrait suggérer une découpe en quartier. Ces restes de repas ont pu être rejetés dans une autre zone du site, et/ou cette partie de viande consommée ailleurs (partage et/ou échange). Le membre postérieur et le coxal sont attestés mais leurs fréquences sont peu élevées, comprises entre 12,5 et 25 % PO. Des fragments de crâne (N = 5), de vertèbres, thoraciques et lombaires, (N= 7) et de côtes (N = 3) sont présents parmi les restes attribués aux petits ruminants. Ils appartiennent vraisemblablement aux caprinés domestiques et ont été figurés dans la représentation squelettique (sans entrer dans les calculs de % PO).
Les Calades 2 Dans la deuxième habitation, le bœuf est peu fréquent (NR dét. = 11 ; NMIc = 1). Il regroupe principalement des restes dentaires (N = 6), puis quelques fragments d’une cheville osseuse, un radius et ulna (diaphyse proximale), un os du carpe, une phalange, et un reste de côte (Fig.418). 8.2.3.3 Les suinés Les Calades 1 Les suinés ne comptent que deux individus, un jeune et un adulte, NMIc établis à partir des restes dentaires (N = 9). L’humérus est le seul os long présent (NR = 3 ; NMPS = 2).
251 251
Emilie Blaise LES CALADES 1 caprinés domestiques NR = 65 0 NMPS = 50 NMIf = 4 Crâ ne Tota l ma choi re s up. Tota l ma choire inf. Tota l vertèbres Côtes Sca pula Tota l Humerus Tota l Ra di us Ul na Tota l ca rpe Tota l Méta ca rpe Coxa l Tota l Fémur Pa tel la Tota l Tibia Tota l ta rs e Tota l Méta ta rs e Tota l pha la nges
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
Fig. 415 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des caprinés domestiques des Calades 1 LES CALADES 2 caprinés domestiques NR = 101 0 NMPS = 66 NMIf = 6 Crâ ne Tota l ma choi re s up. Tota l ma choire inf. Tota l vertèbres Côtes Sca pula Tota l Humerus Tota l Ra di us Ul na Tota l ca rpe Tota l Méta ca rpe Coxa l Tota l Fémur Pa tel la Tota l Tibia Tota l ta rs e Tota l Méta ta rs e Tota l pha la nges
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
Fig. 416 : Fréquences et représentation des parties squelettiques des caprinés domestiques des Calades 2 LES CALADES 1 boeufs NR = 35 0 NMPS = 29 Crâ ne NMIf = 4 Tota l ma choi re s up. Tota l ma choire inf. Tota l vertèbres Côtes Sca pula Tota l Humerus Tota l Ra di us Ul na Tota l ca rpe Tota l Méta ca rpe Coxa l Tota l Fémur Pa tel la Tota l Tibia Tota l ta rs e Tota l Méta ta rs e Tota l pha la nges
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
Fig. 417 : Fréquences et représentation des parties squelettiques du bœuf des calades 1
Un fragment de vertèbre cervicale (axis) a été déterminé (Fig.419). Les Calades 2 Dans la deuxième cabane, les suinés regroupent peu de restes également (N = 11), correspondant à deux individus adultes, NMIc donnés par les dents (N= 6). Ils sont représentés par un fragment de coxal, trois métapodes et une phalange (Fig.419). Pour ces trois taxons, caprinés, bovins et suinés, l’image des % PO ou des parties conservées renvoie à la conservation différentielle : ce sont dans tous les cas les dents, éléments les plus solides, qui donnent les NMIc les plus élevés mais
Fig. 418 : Représentation des parties squelettiques du bœuf des Calades 2
252 252
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
LES CALADES 1
LES CALADES 2
Fig. 419 : Représentation des parties squelettiques des suinés des Calades
LES CALADES 1 Lapin NR = 154 0 NMPS = 105 Crâ ne NMIf = 6 Tota l machoi re s up. Total machoi re i nf. Tota l vertèbres Côtes Scapul a Tota l Humerus Total Radi us Ul na Tota l ca rpe Tota l Métaca rpe Coxal Total Fémur Pa tel l a Tota l Ti bi a Fi bul a Tota l ta rs e Total Méta ta rs e Tota l pha l anges
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
NR = 154 ; NMPS = 105 ; NMIf = 6 ; NMIc = 7
Fig. 420 : Représentation des parties squelettiques du lapin en % PO et localisation des traces anthropiques de l’habitation 1 des Calades
dont les fréquences sont néanmoins réduites en raison de la dissociation et de la fragmentation des mandibules et des maxillaires. Les déficits observés touchent les ossements les plus sujets à la fragmentation et sont liés aux difficultés de détermination qui en découlent. Les os des membres observés correspondent aux éléments les mieux conservés et déterminés et aux déchets issus du traitement et de la consommation des animaux. Il est fort probable que les animaux étaient élevés sur le site, abattus sur place et découpés en quartier comme l’indique certains manques, par exemple scapula/humérus pour les caprinés, certains éléments pouvant également être évacués hors de la zone habitée. Aucune strie de découpe ou cassure anthropique n’a été identifiée en raison de l’état de conservation des ossements. Plusieurs os présentent des traces de brûlure mais il s’agit uniquement de fragments entièrement brûlés, de caprinés (N= 1 cabane 1 ; N = 11 cabane 2), de bovins (N = 1 cabane 1 ; N= 1 cabane 2), plus rarement de suinés (N=1 cabane 2). S’il est probable que leur présence soit liée à celle de structures de combustion attestées dans les deux habitations, les brûlures totales ne peuvent être considérées de manière fiable comme des brûlures de cuisson, l’os pouvant avoir été présenté au feu après avoir été décharné puis rejeté dans le foyer volontairement ou accidentellement.
8.2.3.4 Le lapin Le lapin est principalement représenté par les os des membres dans les deux habitations (Fig.420 ; Fig.421 ; Annexe XI.1). Dans les deux cas, les NMI (de fréquence et de combinaison) et les fréquences les plus élevés (% PO) sont donnés par les humérus. Dans la cabane 1, certains ossements retrouvés en connexion, présentant une altération des surfaces différentes des autres os, et quelques os de jeunes lapins, morts sur place, indiquent que ces individus sont intrusifs. Identifiés, ces restes n’ont pas été décomptés (N = 27). Dans les deux habitations, le crâne, le rachis et les côtes sont sous-représentés, ce qui peut s’expliquer par la fragmentation. Les bas de pattes sont très peu présents (carpes, tarses, métapodes, phalanges), moins de 20 % pour les deux cabanes : la collecte différentielle semble pouvoir être écartée (tamisage, fouille manuelle, fréquence des fragments de petite taille), ce qui laisse supposer que leur faible représentation peut être liée aux techniques d’écorchage, ces parties étant retirées avec la peau. Plusieurs éléments permettent de considérer qu’il a bien été consommé : - les éléments squelettiques les plus fréquents (% PO) correspondent aux parties à viande (Cabane 1 et 2),
253 253
Emilie Blaise
LES CALADES 2 Lapin NR = 72 0 NMPS = 63 Crâ ne NMIf = 4 Tota l machoi re s up. Total machoi re i nf. Tota l vertèbres Côtes Scapul a Tota l Humerus Total Ra di us Ulna Tota l ca rpe Total Métaca rpe Coxa l Tota l Fémur Pa tel l a Tota l Ti bi a Fi bul a Tota l ta rs e Total Méta ta rs e Total pha l anges
10
20
30
40
% PO 50
60
70
80
90
100
NR = 72 ; NMPS = 63 ; NMIf = 4 ; NMIc = 4
Fig. 421 : Représentation des parties squelettiques du lapin en % PO et localisation des traces anthropiques de l’habitation 2 des Calades
- des traces anthropiques ont été observées (cabane 1) : des stries de découpe, deux stries de désarticulation du radius proximal, une strie de désarticulation au niveau du coxal, et des cassures en spirales, donc réalisées sur os frais (cru ou cuit) sur deux diaphyses de tibia, deux d’humérus et une de radius (Fig.420). 8.2.3.5 Le cheval Dans la cabane 1 (niveau 3), le cheval est représenté par une prémolaire déciduale supérieure droite (Fig.422), correspondant à un jeune âgé de 3 mois (plus ou moins un mois ; d’après Bignon 2006).
Fig. 423 : Représentation des parties squelettiques du cheval de l’habitation 2 des Calades
8.2.3.6 Autres taxons Chien et cerf sont absents de la cabane 1, et rares dans la deuxième. Le chien n’est représenté que par un fragment de métacarpe. Son statut est difficile à préciser d’après ce seul élément. Il a pu être consommé. Le cerf a été identifié à partir d’une phalange et de trois fragments de bois, dont un utilisé dans l’industrie sur matière dure animale. Il est présent dans l’environnement des hommes, et chassé occasionnellement.
CAL 1, Carré D4, niveaux 3, n°423
Fig. 422 : Prémolaire déciduale supérieure d’Equus de l’habitation 1 des Calades
Dans la cabane 2 (niveaux 7, 10, 11), trois restes ont été identifiés : une portion de mandibule (gonion), d’ulna (partie articulaire et corps) et une diaphyse de fémur (Fig.423). Il a vraisemblablement été consommé. Son statut sauvage ou domestique n’a pu être précisé à partir de ces seuls éléments. Rarement identifié sur les sites des périodes néolithiques de la région, sa présence aux Calades, dans un contexte fiable d’habitat, constitue un fait important et confirme sa présence en Provence au milieu du 3e millénaire avant notre ère (Brugal et al. 2001).
8.3 Reconstitution du système de subsistance à partir de la gestion des ressources animales 8.3.1 Approvisionnement carné Bien que les lapins soient les plus nombreux dans les deux cabanes, leur apport carné est très réduit (moins d’un kg par individu). Les groupes humains des Calades se procurent l’essentiel de leur apport carné à partir de leurs troupeaux
254 254
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
domestiques, composés majoritairement de moutons et de chèvres, puis de bœufs. Les suinés, dont le statut sauvage ou domestique n’a pu être précisé, ne constituent qu’une nourriture d’appoint (Fig.424). % 70
approximative mais permettant néanmoins de prendre en compte l’apport carné du cheval. Si l’approvisionnement carné provient des bœufs et des caprinés, il ne semble pas se répartir de la même façon entre les deux habitations. Les effectifs réduits limitent en partie nos interprétations, mais les résultats sont néanmoins comparables entre les deux structures, dans la mesure où ils sont équivalents, 21 individus aux Calades 1 et 22 aux Calades 2. Dans la première cabane, le bœuf contribue massivement à l’alimentation, avec près de 75 % PVA, suivi des caprinés, 12 % PVA environ, des suinés, près de 11 % PVA, du cheval, 2,5 % PVA, et des lapins, moins de 0,5 % PVA (Fig.425 ; Annexe XI.2).
Les Calades 1
60 % NRD 50
% NMIc
40 30 20 10
% PVA
0
caprinés bœuf suinés cheval cerf d. NR Dét. total = 294 ; NMIc = 21 % 70 60 50
lapin
Poids de Viande et Abats
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
chien
Les Calades 2
% NRD % NMIc
40
Les Calades 1 PVA total = 734,1 NMIc = 21
bœufs
30
caprinés
suinés
cheval
cerf
lapin
Fig. 425 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains des Calades 1
20 10
Dans la deuxième habitation, l’alimentation apparaît beaucoup plus diversifiée, la biomasse fournie est répartie entre cinq taxons de manière relativement équilibrée : le bœuf, 25,1 % PVA, les caprinés domestiques, 21,7 % PVA, le cheval, 21,5 % PVA, les suinés, 17,2 % PVA et le cerf, 14,3 % PVA (Fig.426 ; Annexe XI.2). Le lapin ne représente que 0,23 % PVA.
0
caprinés bœuf suinés cheval cerf d. NR Dét. total = 218 ; NMIc = 22
lapin
chien
Fig. 424 : Fréquences des principaux taxons des deux habitations des Calades en % du Nombre de Restes déterminés et en % du Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Avec quatre bœufs pour sept caprinés, l’élevage apparaît de type bovin dans la cabane 1, mais pas dans la cabane 2, où les moutons et les chèvres dominent avec un rapport d’un bœuf pour douze caprinés (Helmer 1992). Chaque animal ne fournissant pas la même biomasse, nous avons estimé le Poids de Viande et Abats par espèce, afin d’établir leur contribution dans l’alimentation, par cabane (Annexe XI.2). Si la méthode utilisée est celle proposée par J.-D Vigne (1988) pour les bovins, les caprinés et les suinés, nous avons établi les données pour le cheval. Tout en s’appuyant sur la méthode existante (Vigne 1988), nous avons évalué le poids sur pied d’un individu équin à partir des caractéristiques du cheval de race Camargue, proche de la morphologie des chevaux néolithiques, d’après les informations sur les races domestiques françaises de l’INRA et de France UPRA Sélection et de l’Association des Eleveurs de Chevaux de Race Camargue (Arles). La taille du cheval Camargue varie entre 1m 35 et 1m 45 pour un poids entre 300 et 400 kg. Nous avons retenu les valeurs les plus basses. Le poids de naissance est de 30 kg environ. Sa croissance ne s’achève qu’aux environs de 5 ans. La maturité sexuelle varie entre 2 et 5 ans. Le rendement boucher retenu est celui établi pour le bœuf. Il s’agit d’une évaluation
Poids de Viande et Abats % PVA 100
Les Calades 2
90
PVA total = 698,1 NMIc = 22
80 70 60 50 40 30 20 10 0 bœufs
caprinés
suinés
cheval
cerf
lapin
Fig. 426 : Contribution en % Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation des groupes humains des Calades 2
8.3.2 Exploitation des troupeaux 8.3.2.1 Les caprinés domestiques L’estimation des âges d’abattage des caprinés domestiques a été établie, pour la cabane 1, à partir de 14 dents,
255 255
Emilie Blaise
Les Calades 1 Classes d'âge Caprinés d. Payne en années NRd NMIc A 0 à 0,17 2 1 B 0,17 à 0,5 1 1 C 0,5 à 1 0 0 D 1 à 2 3 1 EF 2 à 4 6 3 G 4 à 6 2 1 HI > à 6 0 0 Total 14 7
Les Calades 2 Classes d'âge Caprinés d. Mouton Chèvre Payne en années NRd NMIc NRd NMIc NRd NMIc A 0 à 0,17 1 1 0 0 B 0,17 à 0,5 2 0 0 0 C 0,5 à 1 18 4 11 3 D 1 à 2 22 3 4 1 EF 2 à 4 8 2 0 0 3 1 G 4 à 6 4 1 0 0 HI > à 6 6 1 6 1 Total 61 11 21 5 3 1
Fig. 427 : Proportions respectives des caprinés domestiques, des moutons et des chèvres, dans les deux habitations des Calades, par classes d’âge en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison Les Calades 1 Total caprinés domestiques NRd % NRd Classes d'âge NRd Corr. corrigé corrigé Payne en années A 0 à 0,17 2 6 12 54,5 B 0,17 à 0,5 1 3 3 13,6 C 0,5 à 1 0 2 0 0,0 D 1 à 2 3 1 3 13,6 EF 2 à 4 6 0,5 3 13,6 G 4 à 6 2 0,5 1 4,5 HI > à 6 0 0,25 0 0,0 Total 14 22 100,0
Les Calades 2 Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
Total caprinés domestiques NRd % NRd NRd Corr. corrigé corrigé 1 6 6 7,9 0 3 0 0,0 20 2 40 53,0 22 1 22 29,1 8 0,5 4 5,3 4 0,5 2 2,6 6 0,25 1,5 2,0 61 75,5 100
Fig. 428 : Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de Restes de dent total des caprinés domestiques des deux cabanes des Calades
correspondant à un minimum de 7 individus, et pour la cabane 2, à partir de 61 dents, représentant 11 individus (Fig.427 ; Annexe XI.4.1). Les âges de mortalité n’ont pu être affinés en raison du manque de données et de D4 mesurables. Dans la cabane 1, quelques dents sont présentes parmi les déblais des fouilles clandestines (N=9), elles complètent deux classes d’âge manquantes (une dent de 0,5-1 an et une dent de plus de 6 ans) puis se répartissent dans les autres classes d’âge entre 1 an et 6 ans. Il existe un écart de deux individus (âgés de 0,5-1 an et de plus de 6 ans). Leur absence ne modifie pas de manière significative les résultats obtenus. De même pour la cabane 2, quatre dents se retrouvent parmi les déblais, un écart d’un seul individu apparaît (âgé de 2-6 mois). Pour éviter la prise en compte d’éléments perturbés, nous avons préféré ne pas inclure ces restes dentaires, bien que leur absence réduise la taille de nos séries. La majorité des abattages sont effectués avant deux ans mais des différences peuvent être relevées dans l’exploitation des caprinés domestiques entre les deux structures d’habitat (Fig.428). Dans la cabane 1, 68 % environ des bêtes abattues ont moins de 6 mois, dont 54,5 % âgées entre 0 et 2 mois et 13,6 % entre 2 et 6 mois. Le profil d’abattage suggère une forte exploitation du lait et de viande tendre (Fig.429). Les autres abattages concernent les adultes âgés de 1 à 2 ans, 13,6 % et de 2 à 4 ans, 13,6 % pour leur viande. La présence d’adultes entre 2 et 6 ans (18,1 %) peut correspondre aux femelles réformées moins prolifiques, dont la production de lait diminue et peut-être à l’utilisation des toisons. Dans la cabane 2, plus de 82 % des individus sont abattus entre 6 mois et 2 ans, ce qui traduit une recherche première de viande : 53 % entre 6 mois et 1 an (viande tendre) et 29 % entre 1 et 2 ans, au maximum de leur apport carné. Ce type d’abattage, ciblé uniquement sur les classes d’âge C et D, donne l’image d’un groupe de consommateurs (Stein 1987). Si l’exploitation du lait (type a) de la cabane 1 et celle de la viande de la cabane 2 sont confirmées par le test de
256 256
Spearman (Annexe XII), l’exploitation des adultes des Calades 1 est moins lisible (toisons plutôt que lait type b), de même que la distinction entre les deux types pour la viande (Calades 2), ce qui souligne la particularité des profils des Calades : vraisemblablement tronqués, ils s’écartent des modèles (cf. infra) 8.3.2.2 Les bovins Les bœufs ont fournis peu de restes dentaires. Seuls quatre individus ont été identifiés dans la cabane 1 (Fig.430) et un seul dans la cabane 2, ce qui n’est pas suffisant pour réaliser un profil d’abattage. Dans la première habitation, un veau a été abattu aux alentours de 6 mois (D4 inférieure, usure « e » Grant 1982), ce qui pourrait indiquer l’exploitation du lait (post-lactation), un adulte entre 2 et 4 ans (viande) et deux adultes de 9-11,5 ans et de plus de 11,5 ans. La présence de bêtes âgées et très âgées suggère que la force de travail de cet animal a pu être utilisée. Dans la deuxième habitation, un adulte de 2-4 ans a été déterminé (M3 non usée, en cours d’éruption). 8.3.2.3 Les suinés Dans la cabane 1, deux individus correspondent à un jeune âgé de moins de 9-12 mois (d’après une canine inférieure déciduale) et à un adulte de 16-18 mois (M3 en cours d’éruption). Dans la cabane 2, il s’agit de deux adultes, un âgé de 18-22 mois (M2 inférieure usure « d ») et un entre 2 et 5 ans, vraisemblablement abattu aux alentours de 2 ans (M1 inférieure, usure « g »).
8.4 Comparaisons des modalités d’exploitation des troupeaux entre les deux cabanes Dans les deux habitations, les vestiges correspondent à des déchets domestiques, la taille des échantillons est proche et les conditions de conservation similaires. Les assemblages
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence % NRd corrigé 70
Les Calades 1
classes d'âge
H‐I > 6 ans
4‐6 ans
G 2‐4 ans
E‐F 1‐2 ans
D 6 mois ‐ 1 an
C 2‐6 mois
0‐2 mois
A B
Caprinés domestiques ; NRd = 14 ; NMIc = 7 % NRd corrigé 70
C
D
E‐F
G
1‐2 ans
2‐4 ans
4‐6 ans
classes d'âge
H‐I > 6 ans
B
6 mois ‐ 1 an
0‐2 mois
A
2‐6 mois
Les Calades 2
Caprinés domestiques ; NRd = 61 ; NMIc = 11
Fig. 429 : Profil d’abattages des caprinés domestiques des deux cabanes des Calades en % du Nombre de Restes de dents, fréquences corrigées en fonction de la classe d’âge considérée
Classes d'âge NRd NMIc en années 0 à 0,5 1 1 0,5 à 2 2 à 4 2 1 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 1 1 > 11,5 1 1 Total 5 4 Fig. 430 : Effectifs des bovins par classes d’âge en Nombre de restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison, de la cabane 1 des Calades
dans l’ensemble des profils de Méditerranée du Néolithique à l’Age du Bronze, réalisés à partir d’effectifs importants.
sont dans les deux cas composés de restes d’animaux domestiques et le lapin est l’espèce sauvage la plus fréquemment chassée. En comparant les faunes des deux cabanes, par le test de l’écart-réduit, des différences significatives apparaissent, au seuil de 5 %, entre les bovins, les moutons et les lapins (Fig.431). Il existe donc une différence de gestion des ressources animales et des cheptels entre les deux cabanes, différence que l’on retrouve également au niveau des choix d’approvisionnement carné (PVA cf. supra). Concernant les âges d’abattage, le test de Spearman indique que les différences sont également effectives (Fig.432). Afin de mieux caractériser les variations dans la gestion des troupeaux entre les deux habitations et surtout d’en saisir le sens, une Analyse Factorielle des Correspondance a été effectuée. Elle permet de replacer les profils de mortalité des caprinés domestiques de chaque cabane du site des Calades
Fig. 431 : Comparaisons des proportions des principaux taxons entre les deux cabanes des Calades à partir du test de l’écart-réduit
Test de l'écart Nombre de Restes réduit Les Calades 1 Les Calades 2 moutons 3 20 4,40 chèvres 1 4 1,70 bœufs 38 11 3,00 suinés 13 11 0,33 cheval 1 3 1,32 lapins 154 72 4,36 NR total déterminé 294 215 Taxons
Les différences significatives (e > 1,96) apparaissent en gras
Caprinés domestiques
Classes d'âge
Les Calades 2 % NRd corrigé
Les Calades 1 NRd corrigé
Les Calades 2 NRd corrigé
54,5 13,6 0,0 13,6 13,6 4,5 0,0 100,0
7,9 0,0 53,0 29,1 5,3 2,6 2,0 100,0
6 0 40 22 4 2 1,5 75,5
NRd total = 14
NRd total = 61
12 3 0 3 3 1 0 22 Spearman
Les Calades 1 Payne en années % NRd corrigé
A B C D EF G HI
0 à 0,17 0,17 à 0,5 0,5 à 1 1 à 2 2 à 4 4 à 6 > à 6 Total Effectifs
‐0,15
p = 0,79
Fig. 432 : Comparaison des fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques, en % du Nombre de Restes de dents corrigé, entre les deux cabanes, et résultats du test de Spearman (à partir du NRd corrigé)
257 257
Emilie Blaise Facteur 2
23,46%
F6
A 0.8
réforme
F8
F9
F27
CAL 1
F14 F13
0.4
F12
HI
F10
G
F37 F36 F32
F33
F11 F31 F16
0
F7
F20 F29 F15
F2
F3
F35
F1
F4
B
F34 F19
EF
F18
F23
D F30
F5
C
F24
F26
-0.4 F17
F22
F28 F25 CAL 2
F21 -0.5
0
0.5
1.0
1.5
39,95%
Facteur 1
Fig. 433 : Analyse Factorielles des Correspondances : place des profils d’abattage des caprinés des Calades 1 (en rouge) et 2 (en bleu) dans l’ensemble des profils de Méditerranée, du Néolithique à l’Age du Bronze (d’après corpus de données Helmer et al. 2007 et référentiel Blaise 2006a ; Annexe XV.1, XV.2).
D’après le plan de projection des axes 1 et 2, les deux profils n’ont pas la même position, ce qui reflète des différences dans la gestion du petit bétail (Fig.433). Le profil des Calades 1 (Cal 1 ; F27) se place au voisinage des sites utilisés comme grottes bergerie : Combe Obscure, Cardial, (F1) ; Oullen, Cardial, (F2) ; Oullen, Epicardial, (F4) ; Combe Obscure, Ferrières (F12) ; grotte de l’Eglise supérieure, chasséen, (F7). Il est toutefois assez éloigné des sites de production laitière comme Combe Obscure, Chasséen (F8) et le Trou Arnaud, Chasséen (F6). Le profil d’abattage de la première habitation, caractérisé par un abattage de jeunes bêtes (54,5 % entre 0 et 2 mois) et de femelles de réforme, est typique des sites d’agnelage et d’une forte exploitation laitière (Helmer et al. 2005b). Les hommes occupant cette structure d’habitat sont fort probablement des bergers. S’ils consomment régulièrement le bœuf, les abattages sont effectués dans une logique de régulation : jeunes excédentaires, adultes, et surtout vieux individus. Le petit cheptel semble surtout exploité pour le lait. La chasse aux lapins constitue un apport carné peu important mais néanmoins régulier, en toutes saisons, et permet de compléter l’alimentation. Les qualités de portage des bovins ont vraisemblablement été exploitées, ce qui peut être un avantage dans la position topographique du site. Rappelons que l’utilisation de la force de travail des bovins est attestée régionalement durant cette période (Blaise 2005, 2006b, Blaise et al. sous presse ; Favrie 2004, 2005). Le profil de la deuxième structure, les Calades 2 (Cal 2 ; F28), se caractérise par un abattage de jeunes âgés de 6 mois à un an (53 %) et d’adultes, principalement entre 1 et 2 ans (29 %). Ce type d’exploitation traduit une forte consommation de viande tendre et de viande (Helmer et Vigne 2004). On retrouve de type de profil de mortalité dans le Campaniforme du Col-Saint-Anne, F21, (SimianeCollonge, Bouches-du-Rhône) et celui de La Balance rue Ferruce, F22, (Avignon, Vaucluse).
258 258
A partir de la représentation des très jeunes caprinés, répartis dans l’ensemble des niveaux d’occupation des deux cabanes, confortés par la présence des jeunes bovins et équin dans l’habitation 1, il est possible d’envisager pour le site des Calades, une occupation longue, peut-être annuelle. Il s’agirait plutôt d’un habitat permanent, comme semble l’indiquer la densité de mobilier lithique et céramique. Les courbes de survie du cheptel ovin et caprin des deux cabanes sont relativement atypiques et se distinguent de manière très significative de celle pour la sécurité du troupeau (Fig.434). Le renouvellement n’est pas garanti dans les deux cas. Les deux profils d’abattage, ciblés sur certaines classes d’âge, pratique qui peut mettre en péril la viabilité du troupeau, sont tronqués : les animaux abattus ne représentent qu’une partie d’un troupeau plus grand. Le cheptel serait partagé en au moins deux lots (pratique de l’allotement, Helmer et al. 2005b) et une partie parqué ailleurs.
8.5 Synthèse : économie animale, gestion des troupeaux et hypothèses sur l’occupation du site des Calades Bien que les deux structures d’habitat ne soient pas contiguës, ni raccordables stratigraphiquement, elles ont livré un mobilier abondant et homogène qui se rattache à la même phase ancienne du Campaniforme. Cette phase, placée entre 2500 et 2400 avant notre ère, est considérée par les archéologues comme relativement courte. Aussi, la probabilité pour que les deux cabanes soient occupées en même temps ou au moins pour une partie de leur durée, est très forte. Les spectres fauniques des deux cabanes, qui ont livré un NR déterminé équivalent, témoignent de pratiques alimentaires similaires, fondées sur l’exploitation des troupeaux
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Cheptel ovin et caprin
100 90
Les Calades 2
90
80
80
Cons omma teurs Producteurs Sécuri té du troupea u Les Ca l a des 1
70 60 50
% de survie
% de survie
Cheptel ovin et caprin
100
Les Calades 1
40
60 50 40
30
30
20
20
10
10
0
Cons omma teurs Producteurs Sécuri té du troupea u Les Ca l a des 2
70
0 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
0
1
2
années sécurité N corrigé 6 13,5 33,6 32 25 14 16,925 141,025
Cal 1 NRd corrigé 12 3 0 3 3 1 0 22
Spearmann D = P(uncorr) Spearmann rs P(uncorr)
82,5 0,18 ‐0,54 0,21
3
4
5
6
7
8
9
10
années Classes d'âge
Caprinés domestiques
"Sécurité" N Payne en années
A B C D EF G HI
0 à 0,17 0,17 à 0,5 0,5 à 1 1 à 2 2 à 4 4 à 6 > à 6 Total
ddl = degré de liberté p = probabilité
Test du CHi 2
Les Calades 2 NRd
Contributions %
22,3
21
39,4
32 50
22 8
23,5 7,7
95,7
10
29,5
200
61
100,0 ddl = 3 p = 0,00000002
CHI2 = 38,75 +
différente Fig. 434 : Courbes de survie des modèles théoriques et des Calades et comparaison de la distribution des classes d’âge à partir du test de Spearman pour les Calades 1 (NRd corrigé) et du Chi2 pour les Calades 2 (NRd)
domestiques, mais des différences statistiquement significatives ont été observées dans les proportions de certaines espèces : dans la cabane 2, la fréquence du bœuf est réduite de moitié, le lapin est moins représenté, et le nombre de restes de mouton augmente ; le chien et le cerf, absents de la cabane 1, sont identifiés dans la seconde. Ces différences se retrouvent au niveau des choix d’approvisionnement carné fourni principalement par le bœuf dans la cabane 1 et plus diversifié dans la seconde (bœuf, caprinés, suinés, cheval, cerf), le lapin n’étant qu’un complément. D’après les profils d’abattage des caprinés, les choix de gestion des caprinés domestiques ne sont pas les mêmes entre les deux habitations : la première correspondrait à une bergerie/cabane de berger, alors que la deuxième serait davantage une maison/ferme permanente. La gestion de ces deux cabanes apparaît également complémentaire, ce qui pourrait constituer un argument allant dans le sens de leur contemporanéité. Deux situations sont donc envisagées pour proposer des hypothèses fonctionnelles de ces deux structures d’habitat : - Si dans l’hypothèse, considérée comme la moins probable, les deux habitations ne sont pas contemporaines, on assisterait alors à une opposition entre un groupe de consommateurs (Calades 2) succédant ou précédant un groupe de producteurs, probablement de bergers (Calades 1), les groupes humains ayant pratiqué des activités différentes. - Si, au contraire, les structures sont contemporaines, comme tend à le démontrer le reste du matériel archéologique, les deux structures seraient alors complémentaires, suivant le schéma bergerie/habitation. Or il est peu probable que ce soient les mêmes personnes qui utilisent les deux constructions, une pour eux et une pour les animaux seuls, car d’après les vestiges archéologiques, toutes les activités domestiques sont représentées et effectuées sur place et les
Hautement significatif
deux structures correspondent bien à des lieux d’habitat. Un éventuel problème de conservation peut être écarté car les restes des jeunes bêtes sont attestés dans les deux cabanes. L’hypothèse que la cabane 1 ait pu servir de bergerie pendant un temps court puis convertie en habitat ou inversement peut être également invalidée car les restes de très jeunes caprinés sont répartis sur l’ensemble des niveaux d’occupation. Il est intéressant de souligner une différence observée au niveau de la production des armatures. Si dans les deux cabanes, l’industrie lithique se caractérise par une production d’armatures et d’un outillage commun, la production de la Cabane 1 semble plus diversifiée alors qu’elle apparaît nettement plus orientée vers la réalisation d’armatures dans la seconde (Furestier 2007). On serait donc en présence de deux groupes au comportement spécifique, bien identifié entre les deux cabanes : d’un côté (Calades 2) des personnes spécialisées dans la production d’armatures, amatrices de viande tendre et d’une nourriture diversifiée (caprinés, suinés, cheval, gros gibier) dont les pratiques alimentaires correspondent à un groupe essentiellement consommateur ; et de l’autre (Calades 1), des personnes, qui produisent un outillage plus diversifié, destiné à des activités quotidiennes, qui s’occupent des troupeaux, consomment essentiellement de la viande de bœuf et le lait des brebis et des chèvres, et chassent régulièrement le lapin. Aussi, à la vue de l’ensemble de ces éléments, ces différences d’exploitation des cheptels et des ressources animales, nous semblent davantage révéler une partition du groupe humain lui-même. Si pour la première habitation, les observations nous amènent à évoquer la présence de bergers, les occupants de la deuxième cabane sont plus difficiles à qualifier. Plusieurs éléments de définition sont pourtant disponibles : il s’agit d’un groupe humain consommateur uniquement (Stein 1987), c'est-à-dire qu’il ne s’agit pas
259 259
Emilie Blaise
d’éleveurs qui abattent leurs animaux en fonction de leurs besoins alimentaires tout en conservant un équilibre démographique aux troupeaux : les abattages des Calades 2 sont ciblés et traduisent avant tout une forte recherche de viande, hors logique de régulation du cheptel. D’après l’âge des bêtes abattues, on peut également souligner une préférence pour la viande tendre, qui est, sur d’autres sites de période plus récente - Age du Bronze et Protohistoire souvent réservée à une certaine élite (deFrance 2009 ; Helmer et al. 2007) ; on peut retenir pour notre contexte néolithique, à la fois un choix gustatif mais aussi un traitement particulier envers ceux à qui ces morceaux d’agneaux et de cabris, sont destinés. Ensuite, ce sont visiblement des personnes spécialisées dans la fabrication des armatures : l’armature évoque de manière intrinsèque la chasse et la guerre (Bailly 2002) mais participe aussi à la définition du statut social de l’individu (Furestier 2007, p. 18). Si l’on considère la production d’armatures des Calades 2 et le degré de finition de certaines pièces (armatures foliacées bifaciales), un tel investissement technique n’est pas nécessaire dans le cas d’armatures destinées à la chasse, qui se doivent surtout d’être efficaces (Furestier 2007, p. 19). Ces remarques sont par ailleurs valables pour les Calades 1. Une telle orientation de la production dans la réalisation d’armatures ne semble pas non plus se justifier par une activité cynégétique accrue : bien au contraire, le petit comme le gros gibier est très rare aux Calades, mais néanmoins présent puisque le cerf, et potentiellement, le sanglier et le cheval, ont été chassés occasionnellement ; quant au lapin, il peut être piégé très facilement. Mais là encore, ceux qui fabriquent les armatures de flèche ne sont pas forcément ceux qui chassent, et dans le cas présent, on peut simplement constater que les habitants des Calades 2 consomment davantage de gibier que ceux de la cabane 1. Cette même absence de lien entre production d’armatures et pratique de la chasse a pu être également constatée au Néolithique final du nord des Alpes (Honegger 2006). Dans ce contexte d’habitat des Calades, où l’approvisionnement carné repose massivement sur l’élevage, il est fort probable que l’armature, fabriquée ou acquise, renvoie avant tout à la représentation sociale. La seule présence de ces armatures ne permet pas d’évoquer celle de « guerriers », qui impliquent une fonction bien précise, et nous ne disposons pas d’éléments supplémentaires aux Calades nous permettant d’argumenter. On peut en revanche retenir la place particulière de ceux qui produisent ces outils à forte valeur culturelle, ces personnes n’étant pas
forcément celles qui les possèdent et/ou les utilisent (Furestier 2007, p. 18). Les occupants des Calades 2 peuvent ainsi être considérés comme des artisans spécialisés dans la taille du silex et dans la fabrication d’armatures, spécialité qui peut être responsable du « statut » particulier dont ils bénéficient. Mais cette spécialisation technique ne peut, à elle seule, expliquer le comportement spécifique, visible dans leurs modes de consommation et dans leurs pratiques alimentaires. En effet, la situation est loin d’être simple puisque les habitants des Calades 1, qui produisent certes un outillage plus diversifié, fabriquent eux aussi des armatures. Quelle que soit la dénomination employée, les différences entre les groupes humains des deux cabanes n’en sont pas moins effectives. Le fonctionnement différencié des deux établissements pourrait traduire une structuration sociale, dont la finalité nous échappe encore. La mise en évidence de comportements et de pratiques spécifiques aux habitants de chaque cabane, tant aux niveaux alimentaires qu’économiques et techniques, marque l’existence de groupes distincts, sur le schéma éleveurs / consommateurs, dont un avec une fonction spécialisée bien définie (producteurs, bergers, Calades 1), et témoigne d’une possible segmentation de la société campaniforme. En tenant compte de la présence conjointe de mobilier céramique attribué au Fontbouisse/Rhône-Ouvèze et au Campaniforme ancien, cette structuration pourrait résulter de la présence de traditions culturelles différentes entre les groupes locaux de la fin du Néolithique et allochtones, comme cela a pu être supposé dans d’autres contextes néolithiques à partir des spectres fauniques par exemple sur le site d’Arbon-Bleiche 3 en Suisse (occupé entre 3384 et 3370 avant notre ère) entre la culture autochtone à la transition Pfyn-Horgen et la culture de Baden (Marti-Grädel et al. 2004). D’après les différences observées entre les deux établissements (habitudes alimentaires et/ou différentes traditions économiques), il serait possible d’envisager que les Campaniformes des Calades n’élevaient pas eux-mêmes leurs bêtes, le groupe d’éleveurs-producteurs néolithiques leur procurant les animaux dont ils avaient besoins pour leur consommation. Toutefois, ces céramiques du Fontbouisse/Rhône-Ouvèze ont été retrouvées associées dans les deux cabanes et non pas séparées de celles du Campaniforme ancien. La structuration des profils est nette aux Calades et montre une différence de qualité de viande. Cette différence qualitative paraitrait davantage caractériser une partition sociale du groupe humain que culturelle, ces deux hypothèses n’étant pas exclusives.
260 260
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
PARTIE 3 SYNTHESE ET DISCUSSION
261 261
Emilie Blaise
262 262
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
rappelaient à juste titre J.-D. Vigne et I. Carrère (2007, p. 199) « même si l’homogénéité spatiale du spectre taxinomique et la présence de toutes les parties de squelette peuvent en partie nous rassurer, il n’est en effet pas complètement exclu que nous ayons affaire à une zone de rejets spécialisés ou à un ou des dépotoirs d’unités domestiques non totalement représentatives, favorisant les caprinés au détriment des autres espèces (…), on ne peut éliminer a priori l’éventualité d’une agglomération d’unités domestiques aux activités différenciées (…) ; c’est malheureusement le lot de l’archéologie que de postuler, dans pareil cas, que l’assemblage est représentatif d’une réalité historique ». A la fin du Néolithique en Provence, l’emprise des occupations semble relativement importante, ce qui augmente d’autant plus la possibilité d’une distribution différentielle des ossements, comme cela a été mis en évidence au 3ème millénaire sur le site de Los Millares à Santa Fe de Montdújar (Almería, Espagne) par exemple (Navas et al. 2005, 2008). Les paramètres qui influent sur le Nombre de Restes (NR) sont nombreux : partage des carcasses, fracturation d’origine animale et anthropique, piétinement, traitement différentiel de certains os, conservation différentielle, secteur fouillé / surface estimée, pour ne citer que les plus significatifs. Les différences entre les spectres fauniques sont effectives mais les variables, susceptibles d’être responsables de ces écarts, ne sont pas toujours suffisamment maîtrisées pour pouvoir être interprétées en termes de choix humains (Fig.435). Nous pouvons également souligner que, sur tous les sites étudiés, bien que toutes les parties anatomiques soient observées, la représentation squelettique des principaux taxons, caprinés domestiques et bovins, fait ressortir la conservation différentielle avant toute autre considération anthropique. Les suinés sont également un bon exemple des limites rencontrées : peu abondant, le porc est plus souvent déterminé que le sanglier mais peu d’éléments permettent de distinguer les deux formes et par conséquent l’élevage de la chasse ; au Collet-Redon et à Ponteau-Gare, seuls certains quartiers sont observés, alors que sur d’autres sites, au contraire, quelques individus sont retrouvés entiers (La Fare, phase 2), parfois sans avoir été apparemment consommés (Le Mourre-du-Tendre). Par conséquent, dans nos contextes particuliers de vastes sites d’habitat de la fin du Néolithique, le nombre de restes déterminés par taxon, utilisé seul, ne constitue plus un critère fiable pour caractériser les choix d’approvisionnement carné des groupes humains entre ces sites, même à partir des outils mathématiques de l’analyse de données (Tresset et Vigne 2001 ; Vigne 2007). Bien que dans d’autres contextes néolithiques, cette approche par l’Analyse Factorielle des Correspondances des principaux taxons déterminés s’avère opérante (Bréhard 2007 ; Helmer 2008b ; Helmer et Gourichon 2008 ; Tresset et Vigne 2001 ; Vigne 1998a ; Vigne et Helmer 1999 ; Vigne 2007), nous n’avons pas réalisé de comparaison des spectres fauniques disponibles pour la fin du Néolithique en Provence. De précédentes tentatives, dans le cadre régional du sud-est de la France dès le 4ème millénaire, ont clairement mis en évidence que ces spectres fauniques et leur traitement par l’AFC ne permettent plus de structurer les sites ni d’un point de vue culturel, ni environnemental, ni topographique, seule la nature même du site apparaît, marquant une opposition entre cavités et sites de plein air (Blaise et al. sous presse ; Annexe XIV.2).
Chapitre 1. SYSTEME D’ELEVAGE ET PRODUCTIONS ANIMALES A LA FIN DU NEOLITHIQUE EN PROVENCE 1.1 Une uniformisation des modes d’approvisionnement carné 1.1.1 Représentativité des échantillons fauniques Sur chaque site étudié, les vestiges correspondent à des déchets domestiques, restes de boucherie et de repas mélangés. Individuellement, ces échantillons sont valides, tant du point de vue de leur taille, que du taux des restes déterminés et de l’homogénéité des couches archéologiques. Cependant, un certain nombre de facteurs, notamment la fragmentation, la conservation et la détermination différentielles, limitent les possibilités de comparaisons entre les sites (Fig.435). Si les assemblages fauniques et la représentation des parties squelettiques permettent d’aborder les modalités de traitement des carcasses et les modes de consommation par gisement, et ce dans un espace donné, ils renvoient avant tout l’image de ce qui s’est conservé sur les sites. Quelques points communs au niveau de la nature des sols pourraient apparaître entre les sites qui se rapprochent dans la représentation des axes 1 et 2 de l’Analyse Factorielle des Correspondances des indicateurs taphonomiques mais ils devront être confortés par l’avis d’un sédimentologue. Néanmoins, cette AFC fait ressortir des regroupements de sites en fonction des conditions de conservation : les sites du Mourre-du-Tendre et du Plan Saint-Jean sont marqués par la circulation d’eau (plus forte au Plan Saint-Jean inondable) et la part importante des esquilles brûlées (piétinement animal et alternance de phases sèches et plus humides) ; ColletRedon et Ponteau-Gare sont déterminés par la forte proportion (et contribution) des esquilles (une partie des ossements est restée à l’air libre avant enfouissement ; piétinement). La Citadelle est le gisement qui a permis les déterminations les plus nombreuses, en raison du bon état de conservation des ossements ; il regroupe peu d’esquilles et de fréquentes traces de brûlure et morsures sont observées, ce qui traduit une gestion des déchets différente des autres sites sur lesquels les structures en creux dominent : les ossements pouvaient être fréquemment jetés au feu et étaient plus souvent rognés par les carnivores (peut-être les chiens), parce qu’ils n’étaient pas enfouis systématiquement (peu de fosses dépotoirs) et/ou les carnivores étaient plus nombreux. Quant à La Brémonde et La Fare, ce sont la fragmentation et les stries anthropiques qui ressortent. D’autre part, si nous avons pu globalement considérer que les principaux taxons étaient bien abattus, découpés et consommés sur place, chaque échantillon faunique est issu d’une zone réduite comparée à l’étendue estimée à plusieurs hectares pour la plupart des sites. Seul La Citadelle a une superficie plus petite, estimée à 800 m2, et a presque été entièrement fouillé, mais cela ne concerne que la partie enclose sur un site très érodé, et il est possible que l’implantation ait été plus étendue autour de l’enceinte ellemême. Pour le site de la Fare, pourtant fouillé sur 3000 m2, cette superficie ne représente que 15 % du gisement, pour la première phase d’occupation, qui s’étend, selon les estimations, sur un minimum de 2 hectares. Comme le
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Emilie Blaise
LF1
LF2
BRM
CR
PG
CTD
MdT
Pl StJ
100 90 80 70 60 % 50 40 30 20 10
% stries anthropiques
% traces de morsures
% traces de brûlures
% NR esquilles brûlées
Indice de fragmentation
% NR esquilles
% NR indéterminés taxonomiquement
% NR déterminés
0
A. Indicateurs taphonomiques par sites (d’après les critères de Vigne 1996 modifié) Facteur 2 0.50
Stries
36,11% LF1
Indice frag.
%N esquilles
0.25 BRM
Morsures
CR LF2
0
PG
Brûlures NR indet. CTD
NRD -0.25
MdT
% esquilles brülées PstJ
-0.50 -0.50
-0.25
0
0.25
0.50
50,52% Facteur 1
B. Représentation graphique des axes 1 et 2 de l’Analyse Factorielle des Correspondances des indicateurs taphonomiques par sites (cf. Annexe) LF1 : La Fare (phase 1) ; NR total = 11288 ; NR dét. = 3559 - Les % NR sont calculés à partir du NR Total LF2 : La Fare (phase 2) ; NR total = 3054 ; NR dét. = 1062 - Les % des traces anthropiques et de carnivores sont calculés à partir du NR Total BRM : La Brémonde ; NR total = 3106 ; NR dét. 1219 (esquilles exclues) CR : Le Collet-Redon ; NR total = 3681 ; NR dét. 954 - Le % de traces de brûlure est calculé à partir du NR total PG : Ponteau-Gare ; NR total = 2707 ; NR dét. = 583 - Le % des esquilles est calculé à partir du NR Total et celui des esquilles brûlées à CTD : La Citadelle ; NR total = 3901 ; NR dét. = 2529 partir du total de restes brûlés MdT : Le Mourre-du-Tendre ; NR total = 2198 ; NR dét. = 946 - L’indice de fragmentation correspond à (NR-NMPS) / NR * 100, calculé à partir PlStJ : Le Plan-Saint-Jean ; NR total = 2413 ; NR dét. = 1269 de l’ensemble des éléments déterminés des principaux taxons, en Nombre de NR dét. (NRD) = NR déterminé taxonomiquement Restes et en Nombre Minimum de Parties Squelettiques
Fig. 435 : Comparaisons des indicateurs taphonomiques des principaux sites étudiés
Afin de tenter de caractériser l’économie animale de chaque groupe humain et de réaliser des comparaisons, nous avons utilisé, d’une part, la méthode du Poids de Viande et Abats qui permet d’approcher la biomasse fournie par les principaux taxons (Vigne 1988) et d’autre part, les âges de mortalité en utilisant l’Analyse Factorielle des Correspondance (AFC) appliquée au Nombre de restes de dents par classes d’âge et par cheptel. Cette approche comparative des distributions des profils d’abattage est certes encore incomplète et imparfaite mais elle s’appuie néanmoins sur des éléments qui se conservent mieux, et les
âges de mortalité, estimés à partir de méthodes rigoureuses et non subjectives, permettent d’aborder, par taxon, à la fois les choix d’exploitation des produits consommés et ceux non alimentaires. Les possibilités de comparaisons sont par conséquent limitées car elles dépendent de la disponibilité des profils d’abattage, pas toujours réalisés ou réalisables selon la taille des échantillons, et de la méthode utilisée (correspondance en âge absolu et classes d’âge relativement étroites). Les études proposant seulement des stades, infantiles, juvéniles, adultes ou vieux, ne peuvent ainsi être retenus (Blaise et al. sous presse ; Annexe XIII).
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
sur son statut (Poplin 1986), on ne peut que constater que sa fonction première ne semble pas alimentaire. Le spectre faunique du site des Calades n’a pas valeur d’exception pour le groupe campaniforme. Pour les sites d’habitat campaniformes du Midi de la France, pour lesquels nous disposons d’informations et dont le contexte chronoculturel est fiable 22 et l’assemblage faunique suffisant, le mode de subsistance ne déroge pas de celui des autres groupes humains de la fin du Néolithique de la région et reste fondé sur l’élevage (Blaise et Helmer à paraître ; Helmer 1979 ; Forest in Escallon et al. 2008 ; Forest in Converti et al. 2004 ; Lemercier 2004 ; Loirat 1997 ; Poulain-Josien 1974). La triade domestique se retrouve à la phase ancienne, sur le site des Barres (Eyguières, Bouches-du-Rhône ; Barge 2000 ; Barge-Mahieu 1992, 1995 ; Barge-Mahieu et Mahieu 1990, 1992), au Fortin du Saut (Châteauneuf-les-Martigues, Bouches-du-Rhône ; Furestier et al. 2002, 2007), à La Balance (rue Ferruce ; Avignon, Vaucluse ; Helmer 1979), comme à la phase récente, sur le site du Bois sacré (SaintCôme-et-Maruéjols, Gard ; Poulain-Josien 1974) et le Mas du Vignole (Nîmes, Gard ; Forest in Convertini et al. 2004), et enfin, à la phase tardive / épicampaniforme, sur le camp de Laure (Le Rove, Bouches-du-Rhône ; Courtin 1974, 1975, 1976, 1978), et sur le site du parc Georges Besse II (Nîmes, Gard ; Forest in Escallon et al. 2008). Quant au cheval, d’après les données disponibles et la révision des contextes de découverte, il reste peu fréquent entre le milieu du quatrième millénaire et le milieu du troisième (cf. infra 1.1.3). Concernant la fin du Néolithique, il est présent sur deux sites fontbuxiens en Languedoc et un site campaniforme (phase récente) et pour la Provence, il est retrouvé, en plus du site des Calades, sur un autre site campaniforme (phase ancienne) mais il n’apparaît pas sur les sites d’habitat attribués à d’autres groupes culturels, ni Couronnien, ni Rhône-Ouvèze. La fin du Néolithique semble donc se caractériser par une uniformisation des modes d’approvisionnement carné. Bien que la seule composition des troupeaux nous renvoie une image homogène, l’idée d’un continuum culturel n’en est pas directement déductible, particulièrement en ce qui concerne le cadre dans lequel l’animal a été abattu et/ou mangé (qui nous échappe) et la façon dont il est consommé (pratiques qui ne sont que peu souvent perceptibles, bouilli/grillé, fermenté/cru, séché etc.). Seules les modalités de gestion (âge de l’animal consommé, produits exploités) nous révèlent une certaine variabilité car elles permettent une plus grande expression des choix humains, l’exploitation d’un même produit pouvant se traduire par des types de gestion différents (Balasse et al. 2007 ; Blaise 2005 ; Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005b ; Helmer et al. 2007 ; Helmer et Vigne 2004).
1.1.2 Elevage et chasse : entre tradition culturelle et adaptation au milieu 1.1.2.1 Les troupeaux : base de l’alimentation carnée Malgré les limites énoncées précédemment, le NR n’en reste pas moins un critère non subjectif et reproductible qui fournit, comme le NMI, une estimation de l’abondance archéologique des taxons et permet d’établir la part des ressources animales élevées et chassées. D’après l’ensemble des données disponibles sur le sud-est de la France, depuis les travaux de T. Poulain-Josien en Provence et en Languedoc (cf. Blaise et al. sous presse ; Annexe XIV.1) et les différentes approches synthétiques sur la faune à la fin du Néolithique (Blaise et al. sous presse ; Carrère et Forest 2003a ; Helmer 1979, 1992 ; Vigne 1988), nous ne pouvons que souligner les récurrences : le mode de subsistance est fondé sur l’élevage, où en nombre de restes comme en nombre de têtes, le petit bétail prédomine sur le grand, le porc apparaissant comme une activité d’appoint. Ces faits archéologiques ne peuvent résulter des seules particularités liées aux sites eux-mêmes, les situations taphonomiques étant suffisamment différentes pour que ces données ne soient pas dues à des problèmes de conservation ni à la zone fouillée. L’élevage des moutons, des chèvres, des bœufs et des cochons, constitue à la fois un bagage culturel commun acquis depuis l’adoption du mode vie néolithique et une réponse adaptée aux conditions environnementales, du moins les bêtes s’y sont-elles acclimatées depuis leur arrivée au 6ème millénaire avant notre ère. Ainsi, sur l’ensemble des sites étudiés, les ressources carnées sont fournies massivement par les troupeaux. L’estimation de la part de chaque animal dans l’alimentation à partir du Poids de Viande et Abats (Vigne 1988) permet de mettre en évidence la forte contribution du bœuf (rang 1), suivis des caprinés (rang 2) et des suinés (rang 3) -ces deux derniers étant parfois à l’équilibre- pour tous les groupes régionaux de la fin du Néolithique (Fig.436 ; Fig.438). Ce schéma ne semble plus, pour partie, tout à fait valide pour le site campaniforme des Calades. Si dans la cabane 1, le bœuf occupe le premier rang dans l’alimentation, dans la cabane 2, il n’est pas aussi prédominant en raison de la présence du cheval (dont le statut sauvage ou domestique n’a pu être précisé), la part respective de ces deux espèces étant relativement proche (Fig.437). Les suinés déterminés correspondent essentiellement au porc ; à la Fare 1, seul site où les deux formes ont été identifiées, le cochon contribue à 15 % PVA et le sanglier à 5 % PVA. Le chien est présent mais peu abondant. Sa consommation est possible dans tous les cas mais souvent difficile à mettre en évidence en raison de sa faible fréquence. La cynophagie est néanmoins attestée à La Fare (phase 1), à La Citadelle et à La Brémonde d’après la représentation squelettique et les traces anthropiques. La consommation de cet animal est régulièrement observée durant le Néolithique dans le Midi de la France (Blaise et al. sous presse ; Helmer 1979 ; Helmer et al. 1987) mais à la fin du Néolithique, elle n’a pas l’importance que l’on peut rencontrer sur certains sites du Néolithique moyen chasséen (Bréhard 2007). Les données, trop réduites, n’ont pas permis de proposer des hypothèses
1.1.2.2 La chasse chez les éleveurs Dans l’économie alimentaire régionale de la fin du Néolithique, les taxons sauvages sont systématiquement
22
Par exemple, sur les sites de la grotte Murée (Montpezat, Alpes-de-HauteProvence) et du Col Sainte-Anne (Simiane-Collongue, Bouches-du-Rhône), ayant livré un série faunique (Helmer 1979 ; Loirat 1997), des mélanges sont avérés dans les couches archéologiques, et pour Fontbrégoua, la taille de l’échantillon (NR=44 ; Helmer 1979) est trop réduite ; pour l’inventaire des sites campaniformes et leur contexte, pour le sud-est de la France, se référer aux travaux d’O. Lemercier 2004 et de R. Furestier 2007.
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boeuf caprinés d. suinés PVA % PVA PVA % PVA PVA % PVA Le Collet‐Redon 2315 73,8 755,7 24,1 60 1,9 Ponteau‐Gare 1980,0 72,7 605,7 22,24 135 5,0 La Brémonde 1544,8 65,0 445,5 18,74 272 11,4 La Citadelle 3389,6 76,1 630 14,14 320 7,2 La Fare 1 1525 46,4 879 26,77 656 20,0 La Fare 2 494,8 49,2 226,5 22,51 168 16,7 Le Mourre‐du‐Tendre 1600 87,1 166 9,036 56 3,0 Le Plan Saint‐Jean 875 51,6 284,5 16,79 320 18,9 Les Calades 1 544,8 74,2 88,5 12,06 80 10,9 Les Calades 2 175 25,1 151,5 21,7 120 17,2 moyenne 1444 65,8 423,3 19,28 218,7 10,0
Sites Taxons
Autres taxons PVA % PVA 6,4 0,2 2,4 0,1 115,4 4,9 117,4 2,6 224,1 6,8 117 11,6 15,08 0,8 215,4 12,7 20,8 2,8 251,6 36,0 108,6 4,9
PVA NMIc total total 3137,1 92 2723,1 72 2377,7 58 4457 87 3284,1 106 1006,3 36 1837,08 34 1694,9 37 734,1 21 698,1 22 2194,95
place dans l’alimentation : gris foncé =rang 1 ; gris moyen = rang 2 ; gris clair = rang 3 ; blanc = rang 4
Fig. 436 : Part respective en Poids de Viande et Abats des principaux taxons dans l’alimentation
PVA cerf chevreuil lapin cheval PVA % PVA PVA % PVA PVA % PVA PVA % PVA total Le Collet‐Redon 0 0 6,4 0,2 0 6,4 Ponetau‐Gare 0,0 0 2,4 0,1 0 2,4 La Brémonde 100,0 4,2 15 0,6 0,4 0,02 0 115,4 La Citadelle 100 2,2 15 0,3 2,4 0,10 0 117,4 La Fare 1 200 6,1 22,5 0,7 1,6 0,05 0 224,1 La Fare 2 100 9,9 15 1,5 2 0,2 0 117 Le Mourre‐du‐Tendre 0 15 0,8 0,8 0,04 0 15,8 Le Plan Saint‐Jean 200 11,8 15 0,9 0,4 0,02 0 215,4 Les Calades 1 0 2,5 0 0 2,8 0,4 18 2,5 20,8 Les Calades 2 100 14,3 0 0 1,6 0,2 150 21,5 251,6 moyenne 80 73,6 9,75 9,0 2,08 1,9 16,8 15,5 108,63 Autres taxons
Contribution % PVA 0,2 0,1 4,9 2,6 6,8 11,6 0,8 12,7 2,8 36,0
Fig. 437 : Détail de la contribution des autres taxons en Poids de Viande et Abats
% PVA 100 90 80 70 60 50
bœuf caprinés
40
suinés 30
autres
20 10
Les Calades 2
Les Calades 1
Le Plan Saint Jean
La Fare 2
La Fare 1
Le Mourre du tendre
La Citadelle
La Brémonde
Ponteau‐Gare
Le Collet‐Redon
0
Fig. 438 : Représentation de la contribution dans l’alimentation des principaux taxons en % du Poids de Viande et Abats sur les sites étudiés
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minoritaires (Blaise 2007 ; Blaise et al. sous presse ; Blaise et Helmer à paraître ; Helmer 1979 ; Gourichon 2008 23 ; Annexe XIV.1). Sur nos sites, ils représentent moins de 15 % PVA. L’espèce la plus fréquente est le lapin, mais on retrouve également le cerf, le chevreuil, le sanglier et le renard, comme sur la plupart des sites de la même période (Annexe XIV.1). On observe un lien direct entre la présence de certains taxons sauvages et l’environnement proche du site : ainsi ont été identifiés du dauphin au Collet-Redon et du requin à Ponteau-Gare, en bordure littorale, de l’ours et du loup à La Fare dans les Alpes-de-Haute-Provence. Ils témoignent d’une pratique de la chasse occasionnelle et plutôt opportuniste. A l’inverse, le petit gibier, en l’occurrence le lapin, constitue un apport régulier disponible à toutes saisons, pouvant également être complémentaire à des moments où les abattages de bêtes domestiques sont moins fréquents comme en hiver. La chasse traduit aussi dans certains cas une recherche de produits non alimentaires comme la fourrure (lapin, ours, loup, chat sauvage, martre/fouine, renard). Enfin, certains animaux chassés peuvent également être des prédateurs potentiels pour les troupeaux (loup, ours) ou créer des dégâts dans les zones cultivées, comme les sangliers. Pour les sites campaniformes, on peut néanmoins soulever que sur deux sites d’habitat de plein air, l’un localisé en Provence et l’autre en Languedoc, les espèces sauvages apparaissent plus diversifiées (Annexe XVIII). Sur le site de La Balance (rue Ferruce, Avignon, Vaucluse ; Helmer 1979 ; NR = 494), l’aurochs, l’ours, le renard, le bouquetin, le sanglier, le chevreuil, le cerf, le castor et le lapin, tout en constituant un apport carné peu élevé, sont davantage représentés. On retrouve une situation similaire sur le mas du Vignoles IV (Nîmes, Gard) où le cerf apparaît de manière un peu plus fréquente et où ont été déterminés l’aurochs, le sanglier, le lynx, le blaireau, le renard et le lapin (Forest in Convertini et al. 2004 ; NR = 1593). Cette pratique de la chasse un peu plus marquée, sans remettre en cause le mode de subsistance qui reste fondé sur l’élevage, dénote par rapport à une activité cynégétique presque inexistante sur les sites du Néolithique final régional. Bien qu’il soit difficile de se prononcer à partir de ces deux cas, elle indique néanmoins que certains individus, non nécessairement spécialisés, ont chassé régulièrement des espèces souvent reconnues sur les sites néolithiques, comme les cervidés, le sanglier et le lapin, mais également d’autres plus rares comme l’aurochs, les caprinés sauvages et certains carnivores comme le lynx. Il pourrait s’agir d’une pratique culturelle dont le cadre et la finalité ne peuvent être précisés (goût pour le gibier, fêtes, rites domestiques et/ou initiatiques, symbolique du guerrier/chasseur etc.). On pourrait également envisager pour ces groupes campaniformes venus d’ailleurs ou issus de traditions exogènes, un besoin d’un complément alimentaire pour compenser, à un moment donné (épizootie, accident, sécheresse, hiver rigoureux etc.), les ressources carnées fournies par les troupeaux, dont les manques ne sont pas compensés par la pratique de l’allotement ni par un apport de bêtes issues d’autres troupeaux (échanges). Cette situation
hypothétique suggère que, potentiellement, ces groupes campaniformes sont venus dans le sud-est avec leurs bêtes et qu’ils gèrent, seuls, leurs troupeaux de taille plutôt réduite, (pas de gestion collective ni de réseau) et pourrait traduire un fonctionnement relativement autarcique des groupes humains de ces deux sites campaniformes. Pour certaines espèces, la chasse n’a pas pour seule vocation l’apport carné, comme les carnivores qui ont pu être recherchés pour leur fourrure, ou d’autres fournissant de la matière première, comme au Mas du Vignoles, où la présence du lapin semble être liée à la fabrication de poinçons, presque tous les tibias de cette espèce ayant été utilisés pour le façonnage de ces outils. Pour étayer ces hypothèses, les données de ces deux sites du Campaniforme devront être complétées par à un corpus plus important et étendu à l’échelle européenne, qui est celle de ce phénomène, en fonction des différentes phases, ce qui constitue en soi un travail de recherche à part entière. 1.1.3 Le cheval du Néolithique à l’Age du Bronze dans le sud-est de la France 1.1.3.1 Le cheval en Provence Un recensement des spectres fauniques disponibles pour la région montre que le cheval est assez rare sur les sites provençaux néolithiques dans des contextes fiables (Brugal et al. 2001 ; Helmer 1979, 1991b ; Annexe XIX ; Fig.439). Le cheval est attesté en Provence au Néolithique moyen Chasséen, dans la grotte de l’Eglise Supérieure (Baudinard, Var ; Helmer 1979, 1991b ; NRD = 4) et à Sivier (Istres, Bouches-du-Rhône ; Blaise 2006c ; Marty et al. sous presse ; US 2010, NRD = 1), daté de la fin du 5e millénaire (US 2010 : datation Lyon-3975 (GrA) : 5345 +- 35 BP soit 43204051 BC ; Marty, Furestier 2008). La grotte sépulcrale du Plan des Vaches (Gémenos, Bouchesdu-Rhône ; Helmer 1982 in : Sauzade et Gely 1982 ; NRD = 3) en a livré trois restes, dont les mesures les rapprochent de la taille des chevaux de La Balance rue Ferruce (Helmer 1979), dans un contexte Néolithique final/PréCampaniforme : le matériel lithique notamment, dont « les formes sublosangiques des armatures et les armatures à face plane, qui se rencontrent dans les couches de base des sépultures collectives provençales pré-campaniformes, de même que les poignards à soie courte en silex poli » (Sauzade et Gely 1982, p. 86) ; la parure comportent « des éléments courants qui ont une grande durée d’utilisation (Néolithique final-Chalcolithique récent) […] certains éléments comme les perles en Trivia europae sont peu fréquents dans les cultures provençales et n’ont été rencontrés qu’au dolmen des Peyraoutes et à l’hypogée du Capitaine à Grillon » (Sauzade et Gely 1982, p. 86). On le retrouve en Provence sur d’autres sites néolithiques mais dont l’attribution chrono-culturelle reste floue ou douteuse. C’est le cas notamment du site néolithique du Frigouras (Peipin, Alpes-de-Haute-Provence) où un reste est attesté (Helmer 1990b ; Buisson-Catil et al. 1990, 1991 ; structure 35, NRD=1) mais dans une structure où le manque de données concernant la céramique, l’industrie lithique mais aussi de la faune (8 restes) ne permet pas de définir la période de manière précise. Imprécision qui concerne visiblement l’ensemble du site car si le mobilier, notamment lithique et la faune des autres structures, évoque plutôt le
23 Gourichon L. avec la collaboration de D. Helmer, E. Blaise et I. RodetBelarbi, État actuel de la question de la chasse au Cerf dans le Néolithique du Midi de la France, communication lors du séminaire Le cerf dans tous ses états, approche transculturelle et diachronique, organisé par I. Sénépart (Dir.), 13 juin 2008, Nice, CEPAM
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Fig. 439 : Localisation des sites du sud-est de la France dont l’assemblage faunique contient des restes d’équidés et pour lesquels le contexte a été vérifié
Néolithique ancien, « l’incertitude concernant la contemporanéité de toutes les structures, le mutisme de la céramique » posent problème (Buisson-Catil et al. 1991 p. 18). Les mobiliers lithiques et céramiques, à partir des éléments publiés en 1991 (Buisson-Catil et al. 1991), présentent des caractéristiques qui pourraient appartenir aussi bien au Néolithique ancien que final (communication orale R. Furestier et O. Lemercier) et évoquent la possibilité de plusieurs occupations sur le site. Il a aussi été déterminé sur le site de la Bergerie des Maigres (Signes, Var ; communication orale L. Gourichon, rapport d’étude 2003 ; NRD = 1) mais la cavité a livré des vestiges d’occupations du Néolithique (présence du Campaniforme), de l’âge du Bronze, de l’Antiquité tardive et de l’époque moderne (Acovitsioti-Hameau et al. 1997) et l’étude de la faune, répartie par « travées », ne permet pas de rendre compte de l’attribution chrono-culturelle des ossements. A la grotte Mounoï (ou du Vieux Mounoï ; Signes, Var), il a été initialement publié comme provenant du niveau du Néolithique moyen chasséen (Cazenave et Hameau 1989) et apparait depuis dans certaines publications sans attribution chronologique (Eisenmann 1998). Cependant ces vestiges ont été datés depuis du Paléolithique supérieur solutréen (18 400 ± 1700 BP soit 21935-18031 BC ; datation directe sur os d’équidés par Ph. Hameau ; communication orale D. Helmer). Quelques autres sites ont livré du cheval mais dans des contextes mélangés ou issu de fouilles anciennes comme à la
grotte Barrièra (La Turbie, Alpes-Maritimes) où la couche archéologique contenait des vestiges attribuables au Néolithique, à l’Age du Bronze, à l’Age du Fer et à l’époque antique (Barral 1954 ; Courtin 1969, p. 46), à la grotte SaintBenoît (Annot, Alpes-de-Haute-Provence) qui présente « un bon ensemble chasséen, mais aussi des éléments intrusifs témoins de remaniements » dont des éléments céramiques de l’Age du Bronze (Courtin 1969 p. 114). Pour la grotte d’Unang (Malemort-du-Combat, Vaucluse), D. Helmer indique dans sa thèse (1979), selon une communication orale de M. Paccard, la présence d’un reste de cheval dans les niveaux chasséens du site, mais dans la publication monographique de 1993 (Paccard 1993), T. Poulain-Josien, chargée de l’étude, détermine un seul reste de cheval dans l’ensemble 1 qui « appartient à un Néolithique chasséen avec sépultures intrusives chalcolithiques et Bronze ancien et daté de 3170 avant J. -C. » (Paccard 1993, p. 167). Le cheval n’apparaît dans aucun des autres niveaux néolithiques, seuls deux restes sont signalés par M. Barke dans les niveaux épipaléolithiques (Paccard 1993, p.45). Pour le Campaniforme, le cheval a été déterminé en Provence sur le site des Calades, dans les deux cabanes (NRD=4), et apparaît dans des proportions nettement plus importantes, près de 10 % NRD, sur le site de la Balance rue Ferruce (Avignon, Vaucluse ; Helmer 1979 ; couche 9 à 12, NRD = 44 ; Annexe XIX). Pour ces deux sites, les contextes seraient à rattacher au Campaniforme ancien.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Le cheval est aussi connu en contexte épicampaniforme, à la transition entre le Néolithique et le Bronze ancien sur le site de La Rouyère (Le Beaucet, Vaucluse ; NRD = 2 ; Helmer in Brugal et al. 2001).
(1969, 1978) ? Les indices sont peu nombreux, contrairement à ce que certaines synthèses récentes le laissent penser « Horse bones are fairly frequent… » (Vander Linden 2006, p. 323). A l’échelle du sud-est de la France (Provence, Languedoc et Ardèche), les quelques éléments attribués au cheval, sur trois sites du Néolithique moyen chasséen, trois sites du Néolithique final (supposé pré-campaniforme) et trois sites campaniformes, ne permettent pas actuellement d’établir à eux seuls de relation entre cette espèce et le phénomène campaniforme. Quant aux sites livrant du mobilier campaniforme dans la région, la quasi-totalité n’a révélé aucun reste de chevaux (Chaix 1996 ; Forest in : Convertini et al. 2004 ; Lemercier 2004). L’extrême rareté de ces données, à la fois le faible nombre de sites mais aussi les effectifs très réduits des vestiges attribués au cheval sur chaque site, ne permet pas de trancher définitivement la question de la domestication du cheval ni celle de son usage (animal de boucherie, de portage, de monte et/ou de prestige). Peut-on aller au-delà de ce constat ?
1.1.3.2 Le cheval dans les régions limitrophes Le cheval est également signalé dans les régions voisines, dans les niveaux datés du Néolithique moyen Chasséen de Combe Obscure (Lagorce, Ardèche ; Helmer 1991a ; NRD = 2), sur des sites fontbuxiens, à Gravas (St Mathieu de Tréviers, Hérault ; Poulain-Josien 1967 ; NRD = 3) et à Cambous (Viols-en-Laval, Hérault ; Poulain 1978 ; NRD = 6). Comme en Provence, la plupart des restes de chevaux sont issus de contextes douteux. A l’abri Jean Cros (Labastide-enVal, Aude), le cheval est retrouvé dans des niveaux remaniés, dans la couche 1 (C1 ; NRD = 2) qui contient des éléments de la Tène, de l’époque romaine et de périodes plus récentes, dans la couche 2a (C2a ; NRD = 1), avec des remaniements entre C1 et C2a, et dans le sondage réalisé en 1963 mais où aucune subdivision n’a été effectuée (NRD = 1) ; en revanche il n’apparaît dans aucun des autres niveaux attribués au Cardial (Poulain in : Guilaine 1979 p. 291-305). En Languedoc, le site du Lebous (Saint-Mathieu-de-Treviers, Hérault) où du cheval est signalé (Poulain-Josien 1973 ; NRD = 2), a livré majoritairement des vestiges du Néolithique final fontbuxien mais la couche supérieure contient du mobilier du Bronze ancien jusqu’à l’époque romaine (Arnal 1973, p. 158). Si l’étude de la faune, portant sur l’ensemble des restes osseux issus des fouilles de 1963 à 1968, est indiquée - dans une phrase de conclusion - comme appartenant à « l’habitat chalcolithique » (Poulain-Josien 1973, p. 197), rien de permet d’affirmer que les différentes occupations ont bien été distinguées pour les ossements. Des tombes attribuées au Bronze ancien sont par ailleurs attestées dans certaines tours (Arnal 1973, p. 137). Sans information plus précise concernant le contexte de découverte des restes d’équidés ni datation directe de ces ossements, sa présence ne peut donc pas être considérée comme fiable sur le site du Lebous. Pour le Campaniforme, le cheval est attesté, pour la phase récente, sur le site du Bois Sacré (Saint-Côme-et-Maruéjols, Gard ; Poulain-Josien 1974 ; NRD = 10). Le reste d’équidés retrouvé sur le site du parc Georges Besse II (Nîmes, Gard) de la même période est en revanche signalé comme intrusif (Forest in : Escallon et al. 2008).
La présence du cheval, et les quelques mesures qui correspondent à celles d’un animal d’une taille proche du cheval de Solutré, ont amené les chercheurs (Brugal et al. 2001 p. 85 ; Helmer 1979, 1991c) à considérer la persistance de populations sauvages, venues par le sillon rhodanien dès le Würm récent puis isolées dans des zones refuges comme en Provence et ses régions limitrophes (potentiellement Var, Bouches-du-Rhône, Ardèche). Pour les périodes néolithiques, ils évoquent la pratique de la chasse par les groupes humains ou alors sa domestication précoce dans ces régions (domestication non perceptible morphologiquement). Si sa chasse peut être envisagée pour le Néolithique moyen chasséen, cette hypothèse semble bien moins probable pour la fin du Néolithique où la faune sauvage est quasi inexistante, même si parfois elle apparaît un peu plus diversifiée sur certains sites campaniformes (cf. supra ; Convertini et al. 2004 ; Helmer 1979, 1991c ; Lemercier 2004 ; Poulain-Josien 1967, 1974, 1978). Cependant, les sites campaniformes où du cheval est déterminé ne livrent pas forcément des espèces sauvages abondantes, comme aux Calades et sur le site du Bois sacré (Poulain-Josien 1974). Inversement, sur le site du Mas du Vignole (Nîmes, Gard) où les espèces sauvages sont un peu plus fréquentes (cerf, aurochs, sanglier mais aussi lynx), le cheval n’est pas attesté (Forest in : Convertini et al. 2004). L’hypothèse de la domestication des chevaux présents est retenue comme la plus probable par D. Helmer (1979), les groupes humains possédant déjà des animaux domestiques et ne semblant pas avoir de tradition de chasse forte dès le 4e millénaire. Sans éléments nouveaux pour aborder son statut, nous nous sommes interrogé différemment : sauvage, apprivoisé ou domestique, le cheval ferait-il partie de l’environnement quotidien des Campaniformes ?
Ainsi, ce tour d’horizon montre que le cheval, s’il est présent jusqu’à la fin des temps glaciaires en Provence, ne semble pas réapparaître avant le Néolithique moyen chasséen. Une révision des contextes de découverte à partir des données et documentations disponibles, montre par ailleurs que ceux-ci sont très rarement fiables et que la plupart des quelques restes de chevaux en contexte néolithique pourraient appartenir à des occupations plus récentes, notamment à l’Age du Bronze. Seule la datation directe des restes osseux de chevaux permettrait de mieux évaluer leur présence aux 4e et 3e millénaires avant notre ère dans le sud-est de la France.
Dans le sud-est de la France, « l’assemblage campaniforme » semble comprendre des influences différentes selon la phase chronologique (Campaniforme ancien, récent ou tardif/épicampaniforme) et même selon le type d’élément envisagé. Pour cette région méditerranéenne, ces origines géographiques peuvent se résumer à quelques grands secteurs : l’Europe centrale (Allemagne, République Tchèque, Hongrie…), la région du Rhin inférieur (Belgique,
1.1.3.3 Cheval et Campaniformes dans le sud-est de la France Existerait-il un lien, en Provence, entre la présence du cheval et celle des Campaniformes comme le supposait J. Courtin
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Pays-Bas…), l’Italie et la Péninsule Ibérique. Selon les travaux les plus récents (Furestier 2007 ; Lemercier 2004), le Campaniforme ancien serait d’origine ibérique et ce n’est que dans les phases récentes et tardives que des éléments d’origines multipolaires marqueraient le Campaniforme méridional (Péninsule Ibérique, Italie, Europe centrale dans le Campaniforme récent, Italie dans le Campaniforme tardif). Le bref examen des données les mieux publiées en Europe pour le Campaniforme montre à la fois de nombreuses mentions de vestiges d’équidés retrouvés sur les sites, mais aussi, très souvent, l’absence d’une approche critique des contextes de découverte.
Le cheval (ou la présence d’équidés) est par ailleurs bien attesté en Espagne et au Portugal sur plus d’une cinquantaine de sites de l’âge du Cuivre (Morales et al. 1998 ; Liesau 2005) dont un certain nombre de sites campaniformes et sur une large part géographique de la péninsule ibérique (Morales et al. 1998) ; on peut citer par exemple en Andalousie les sites de Cerro de la Virgen, Orce, Los Millares, Almizaraque, Terrera Ventura, Montefrio, Cerro Juré et Valencina de la Concepcion, les sites de la région de Madrid comme La Loma de Chiclana et Juan Barbero et en Catalogne à la Bauma del Serrat del Pont pour l’Espagne, et Castro do Zambujal et Vila Nova de San Pedro au Portugal (Alcalde i Gurt et al. 1997 ; Arbogast et al. 2002 ; Chaix 1996 ; Garrido Pena 1997 ; Lazarich Conzalez 2005 ; Morales et Liesau 1994 ; Uerpmann 1995). Mais là encore, les contextes de découverte des vestiges restent à vérifier.
L’hypothèse d’une diffusion du cheval à partir de l’Europe orientale, foyer de domestication actuellement attesté, par l’intermédiaire des Campaniformes d’Europe centrale jusque dans le sud-est de la France se heurte à la présence du cheval dès le Campaniforme ancien sur le site des Calades, si ce dernier fait référence à la Péninsule Ibérique. Par ailleurs, l’importance du cheval en contexte campaniforme en Europe centrale demeure à vérifier. Si le cheval semble présent en nombre en Hongrie sur le site campaniforme de CsepelHáros (Beneke 1994 ; Choyke et Bartosiewicz 2005), il est attesté dans toute l’Europe centrale pendant toute la durée du Néolithique et pas particulièrement mentionné en contexte campaniforme (Benecke 1994, 2006). Il est signalé dans des contextes funéraires en République Tchèque à Vyskov (Metzinger-Schmitz 2004), en Allemagne à Oberstimm, Gde. Manching (Husty 1999), mais il est généralement rare dans les nombreux sites campaniformes de Moravie (Peske 1985). Cependant, en Europe centrale, le Campaniforme est encore essentiellement connu dans des contextes funéraires – qui permettent de documenter la présence rare de restes de chevaux associés à des rites funéraires. Les sites d’habitats qui commencent à être fouillés en archéologie préventive, permettront peut-être à terme une nouvelle évaluation de la présence du cheval dans ces régions.
L’hypothèse de travail que nous proposons, qui devra être validée par un accroissement du corpus, une vérification des contextes de découverte et par conséquent implique un retour au matériel, est qu’il apparaîtrait une certaine cohérence entre les premiers campaniformes et les restes de chevaux pour le sud-est de la France. Suivant l’hypothèse de la persistance de populations de chevaux sauvages dans la péninsule ibérique durant le Néolithique (Morales et al. 1998 ; Uerpmann 1990) et peutêtre plusieurs foyers de domestication, comme le suggèrent les analyses de l’ADN ancien (Jansen et al. 2002), on peut supposer que si les premiers Campaniformes en France méditerranéenne venaient de la péninsule ibérique, ils connaissaient sans doute les chevaux et ont pu trouver un attrait ou un intérêt dans les chevaux présents dans le sud de la France. L’hypothèse d’une diffusion du cheval avec les Campaniformes de la péninsule ibérique vers le sud-est de la France pourrait également être envisagée. Suivant ce raisonnement hypothétique, il apparaît plausible de proposer que l’ensemble des restes de chevaux dans le Midi de la France - rares mais présents en Provence et en Languedoc - dans la seconde moitié du 3e millénaire pourraient alors être considérés comme appartenant aux populations campaniformes ou résultant de contacts avec les Campaniformes. En Languedoc, le cheval a été identifié sur deux sites fontbuxiens. Or une synchronie entre le groupe de Fontbouisse et le Campaniforme est aujourd’hui certaine à la fois pour le Campaniforme ancien, mais aussi partiellement pour le Campaniforme récent avec le groupe rhodanoprovençal (Lemercier 2004). Si les objets campaniformes ne sont pas rares sur les sites fontbuxiens, des objets fontbuxiens sont parfois présents dans des contextes campaniformes comme sur le site du Bois Sacré (SaintCôme-et-Maruéjols, Gard) qui a livré des restes d’équidés (Roudil et al. 1974). Et ce sont aujourd’hui de réels indices de mixité techniques et stylistiques qui ont été reconnus comme sur le site du Mas de Vignole IV (Nîmes, Gard) (Convertini et al. 2004) et dans la vallée du Rhône à la grotte de la Chauve-Souris (Donzère, Drôme) (Lemercier 2004). Les découvertes en contexte fontbuxien pourraient donc correspondre à une période où les Campaniformes sont déjà présents dans la région ou en Provence et où ils échangent avec les populations locales. Pour la Provence, le cheval n’est retrouvé que sur des sites d’habitat campaniformes, Les Calades (Orgon, Bouches-du-
L’éventualité de la présence de populations d’équidés venues d’Italie semble pouvoir être écartée dans la mesure où la situation est proche de celle de la France. Le cheval y est peu abondant et semble disparaître au début de l’Holocène (Brugal et al. 2001, p. 85). En revanche, on le retrouve plus tard, mais très rarement, entre le 3ème et le début du 2ème millénaire, sur un site de la fin du Néolithique, Le Cerquete Fianello (Maccarese, Fiumicino ; culture de Rinaldone) près de Rome, dans un contexte interprété comme rituel ou funéraire (Curci et Tagliacozzo 1998 et 2002 ; Tagiacozzo et al. 2002), et sur le site campaniforme de Querciola (Sesto Fiorentino) aux environs de Florence (Corridi et Sarti 1990 ; Corridi 1997 ; Perusin et al. 2006). L’Europe septentrionale, autour d’un autre des foyers supposés d’origine du Campaniforme, la région inférieure du Rhin, ne semble pas pouvoir fournir beaucoup de restes de chevaux. Présent en Belgique pendant le Néolithique (Spiennes), le cheval semble demeurer très rare aux Pays-Bas jusqu’à l’Age du Bronze et ne semble apparaître plus fréquemment qu’à l’Age du Fer (Clason 1998). En Angleterre et en Irlande, quelques éléments sont mentionnés à l’extrême fin du Néolithique à Newgrange (Irlande) et Grimes Graves (Northfolk) (Clason 1998).
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Rhône) et La Balance (rue Ferruce, Avignon, Vaucluse ; Helmer 1979) sur lequel il est plus abondant, et dans quelques contextes funéraires collectifs généralement attribués régionalement au « Chalcolithique », attribuables au 3e millénaire et utilisés sur de très longues durées, avec de fréquents dépôts campaniformes (Lemercier 2004). Il est notable que le cheval n’apparaît pas sur les sites d’habitat attribués à d’autres groupes culturels de la fin du Néolithique, ni Couronnien ni Rhône-Ouvèze, entre le milieu du quatrième millénaire et le milieu du troisième, malgré les nombreux sites référencés.
qui correspondent probablement à la présence ou à l’accès à certains animaux comme les chevaux, mais aussi sans doute à des choix culturels variés selon les régions.
1.2 Modalités d’exploitation des troupeaux 1.2.1 Une exploitation mixte et intensive des cheptels ovin et caprin Les moutons et les chèvres composent majoritairement les troupeaux en Nombre de Restes comme en Nombre d’Individus. Dans neuf assemblages sur dix, les âges d’abattage des caprinés domestiques indiquent qu’au moins deux produits ont été exploités. Le test des rangs de Spearman -test non paramétrique utilisé en raison de la taille réduite des échantillons (Chenorkian 1996, p.68) et préféré à un test de Kolmogorov-Smirnov qui compare les fréquences relatives cumulées - permet de faire ressortir les exploitations les plus significatives et l’orientation des élevages (Fig.440 ; Annexe XII). Les profils archéologiques paraissant caractéristiques de l’exploitation des produits et utilisés comme modèles mixtes (Helmer et al. 2007), appuyés par la statistique, se sont avérés pertinents pour tous les sites, ils sont apparus un peu moins opérationnels pour Les Calades. L’exploitation des toisons, dont la lisibilité dans les profils d’abattage n’est pas toujours évidente, est ainsi confirmée de manière fiable sur les sites de La Brémonde et de la Citadelle et dans une moindre mesure aux Calades, les données de ce dernier étant particulières. L’exploitation du lait se traduit majoritairement par la réforme des femelles dont la production diminue, sur les sites de La Brémonde, du Collet-Redon, de Ponteau-Gare, de La Fare (phase 2) et du Mourre-du-Tendre. Le type a n’apparaît qu’aux Calades (cabane 1). Lorsque les modalités d’exploitation ont pu être distinguées entre le mouton et la chèvre, à La Citadelle, à La Fare (phase 1 et 2), au Collet-Redon, à Ponteau-Gare et à la Brémonde, les ovins fournissent principalement la viande et les toisons, et les caprins, le lait, ce qui confirme la complémentarité des exploitations observées durant tout le Néolithique (Helmer et Vigne 2004). Tous les sites couronniens et rhône-ouvèzes se caractérisent par la mixité des exploitations, alors que le profil de chaque cabane des Calades a la particularité d’être ciblé sur une classe d’âge précise, ce qui pourrait expliquer le fait que les tests de Spearman donnent des résultats plus difficiles à interpréter pour ce site campaniforme. Les profils sont tronqués et traduisent l’exploitation d’un produit en particulier : le lait pour la première cabane et la viande pour la seconde. Ils marquent ainsi la limite des modèles utilisés mais permettent de mettre en évidence d’un côté des exploitations mixtes et de l’autre des exploitations orientées sur un produit principal. Si les concepts définis par S. Stein (1987) restent valides, les modèles proposés se sont avérés en revanche trop caricaturaux car ils s’appuient sur une organisation particulière et hiérarchisée des sites avec d’un côté des centres approvisionnés en bétail et de l’autres les villages dans lesquels les bêtes sont élevées, hiérarchisation presque urbaine que l’on ne retrouve pas dans nos contextes d’habitat de la fin du Néolithique en Provence. La comparaison des distributions des classes d’âge entre le modèle sécurité et
Pour l’Age du Bronze, la fréquence plus marquée du cheval à cette période en Provence (Brugal et al. 2001 ; Courtin 1978) et dans les autres régions du sud de la France pourrait traduire les changements qui touchent l’organisation des sociétés. La rapidité de la diffusion de sa domestication et l’adoption des chevaux domestiques par les groupes humains impliquent une demande forte suscitée par de nouveaux besoins comme par exemple le contrôle de vastes réseaux d’échanges (Arbogast et al. 2002 ; Brun 2001). L’idée de la monte, du transport et des déplacements rapides, rattachée au cheval, rend compréhensible et cohérent son rôle possible dans la diffusion du Campaniforme ou des premiers objets en cuivre, mais aucun élément matériel archéologique ou ostéologique ne permet aujourd’hui d’appuyer cette hypothèse. La présence des chevaux, plus fréquents depuis le milieu du 3e millénaire, a pu potentiellement favoriser son utilisation par les groupes humains à l’Age du Bronze. Retrouvé, dans certains cas, en contexte sépulcral dans le sud-est de la France durant le 3ème millénaire (cf. supra), le cheval a pu être considéré comme un animal de prestige – comme en témoigneraient aussi certaines découvertes en contextes funéraires en Europe centrale ou dans un « puits rituel » en Italie : ce statut particulier pourrait expliquer sa rareté sur les sites, à la fois peu consommé et seulement par certaines personnes et/ou dans des occasions spécifiques, ces restes ne se retrouvant que très peu dans les déchets domestiques quotidiens. Le développement plus tardif de son utilisation domestique (Bronze final) dans cette partie de l’Europe (Brugal et al. 2001 ; Courtin 1978) pourrait être aussi en corrélation avec une place plus importante accordée aux bovins dans ces régions : les indices de traction animale aux 4e et 3e millénaires en Europe occidentale montrent clairement que le bœuf a été préféré au cheval (Pétrequin et Pétrequin 2005 ; Pétrequin et al. 2006a, 2006b) ; ce sont également des représentations d’attelages de bœufs que l’on retrouve dans la vallée des Merveilles, Mont Bego, et dans la vallée de Fontanalbe, entre la fin du Néolithique et l’Age du Bronze (Alpes-Maritimes, France) ou plus à l’est, en Italie (Val Camonica), alors qu’au 2e millénaire avant notre ère en Espagne se sont des équidés domestiques qui sont figurés dans des scènes (Arbogast et al. 2002 ; Brun 2001 ; De Saulieu et Serres 2006 ; Fedele 2006). A l’inverse, dans l’Est et le Nord de la France, on peut signaler la représentation d’une tête de cheval sur deux bols en bois sur le site de Chalain 3 dans le Jura, 3200-2900 avant notre ère, (Arbogast et al. 1997) ou encore la présence d’incisives de cheval perforées associées au mobilier funéraire dans des sépultures à la fin du Néolithique en Bassin parisien (Bailloud 1964). Ces quelques exemples illustrent des situations différentes
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BRM
CR
PG
CTD
LF1
LF2
PLsJ
MdT
Cal1
Cal2
Viande type a Viande type b Lait type a Lait type b (Viande type a) Toisons (Viande type a) en gris foncé : significatif au seuil de 5 % en gris clair significatif au seuil de 10 % BRM : La Brémonde ; CR : Le Collet-Redon ; PG : Ponteau-Gare ; CTD : La Citadelle ; LF 1 : La Fare phase 1 ; LF2 : La Fare phase 2 ; PlsJ : Le Plan Saint-Jean ; MdT : Le Mourre-du-Tendre ; Cal 1 : les Calades 1 ; Cal2 : Les Calades 2
Fig. 440 : Exploitation des différents produits par site établie à partir des résultats du test de Spearman (résultats en annexe XII ; modèles d’après données de Helmer et al. 2007)
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total NRd total
BRM
CR
PG
CTD
LF1
PLsJ
MdT
24,1 8,0 15,0 28,9 24,1 0,0 0,0 100 31
0,0 18,9 35,6 22,8 5,7 17,1 0,0 100 15
0,0 11,3 68,2 13,6 6,8 0,0 0,0 100 12
18,4 24,5 1,5 8,6 25,8 20,9 0,4 100 62
0,0 16,7 25,2 23,5 6,7 26,8 1,0 100 27
0 0 23,8 50,8 12,7 12,7 0 100 15
0,0 52,2 13,1 3,5 7,0 20,9 3,3 100 24
A. Fréquences des classes d’âge en % du Nombre de Restes de dents (corrigé)
BRM
CR
X
X
PG
CTD
LF1
LF2
PLsJ
MdT
X
X
X
X
X
Cal1
Cal2
Viande tendre Viande max. Lait post‐lactation Lait réforme vieilles bêtes de plus de 9 ans pathologies Force B. Exploitation des différents produits modes primaires modes secondaires
Force
non mise en évidence probable
très probable BRM : La Brémonde ; CR : Le Collet-Redon ; PG : Ponteau-Gare ; CTD : La Citadelle ; LF 1 : La Fare phase 1 ; LF2 : La Fare phase 2 ; PlsJ : Le Plan Saint-Jean ; MdT : Le Mourre-du-Tendre ; Cal 1 : les Calades 1 ; Cal2 : Les Calades 2
Fig. 441 : Exploitation des bovins sur les sites étudiés
1.2.2 Les bovins gardés en vie surtout pour les produits du vivant
celles des sites, à partir d’une approche statistique, a permis néanmoins d’émettre des hypothèses sur les capacités de renouvellement du cheptel. Aussi, d’après les courbes de survie, le petit bétail est exploité de manière intensive, aux limites du renouvellement du troupeau. L’équilibre entre besoins humains et pérennité du troupeau n’est parfois plus garanti dans certains cas : l’exploitation d’un produit prédomine sur la gestion démographique du cheptel, comme cela a pu être mis en évidence à la Fare (phase 1), au Plan Saint-Jean et à la Brémonde, tournés essentiellement vers une recherche de viande, et aux Calades, vers le lait (Calades 1) et la viande (Calades 2).
L’analyse des fréquences des abattages par classes d’âge, avec la mise en évidence de classes dominantes et secondaires, affinée par l’étude des dents de lait des individus de moins de 2 ans (D4 inférieures) et complétée par une AFC (cf. infra ; Annexe XVI), permet de faire ressortir les produits recherchés. Les bœufs ont été exploités pour leur viande, le lait et la force de travail (Fig.441). L’exploitation de la viande tendre est visible sur tous les sites sauf, à la phase récente de La Fare (LF2) et aux Calades en raison d’effectifs insuffisants pour les bovins. Une recherche d’un rendement carné plus fort est observée au Collet-Redon, à Ponteau-Gare, à la phase ancienne de La Fare (LF1) et dans
272 272
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
une moindre mesure au Plan Saint-Jean. Le lait-post lactation a été exploité de manière préférentielle à La Citadelle et au Mourre-du-Tendre et secondaire à La Brémonde. L’exploitation du lait, qui se traduit par la réforme des femelles dont la production diminue, se rencontre à la Brémonde, à La Citadelle, au Plan Saint-Jean et dans une moindre mesure au Collet-Redon, à Ponteau-Gare et à La Fare 1. Pour l’utilisation de la force de l’animal, on note une forte corrélation entre la fréquence marquée de bêtes âgées de plus de 9 ans et l’observation de pathologies. Le recours à l’énergie animale (portage, traction) est donc probable sur presque tous les sites et très probable au Collet-Redon, à la Citadelle, à La Fare 1, au Plan Saint-Jean et au Mourre-duTendre. Elle n’a pas été mise en évidence à Ponteau-Gare et les données sont insuffisantes pour les Calades 2. L’emploi des bovins paraît particulièrement intensif à La Fare, où, en plus de 27 % de bêtes abattues entre 9 ans et plus de 11, 5 ans, et les nombreuses pathologies (14 phalanges pathologiques sur un total de 27), un élément de tribulum a été mis en évidence (Khedhaier et al. 2003) : on peut envisager que la traction animale a été utilisée pour les activités agricoles comme le dépiquage des céréales et peutêtre le hachage de la paille soit pour la donner au bétail mais surtout pour rajouter à la terre pour en faire de la terre à bâtir (comme en témoigne les vestiges de torchis nombreux sur le site et les analyses de phytolithes, Khedhaier et al. 2003), mais aussi potentiellement pour les labours. Concernant les pathologies osseuses, nous avons pu observer des déformations évidentes au niveau des articulations des bas des membres (métapodes et surtout phalanges antérieures et postérieures). Lorsque les séries l’ont permis, comme à La Fare et à La Citadelle, nous avons également démontré que la morphologie des phalanges se trouve modifiée, même pour les éléments osseux d’aspect normal : il s’agit du phénomène « d’antériorisation » des phalanges postérieures (Helmer 2008b). Cette modification anatomique permet de considérer un emploi généralisé et régulier des bêtes pour le travail, pour des activités non nécessairement très traumatisantes comme le portage. Les bovins de la fin du Néolithique en Provence, que nous avons pu décrire et comparer à l’individu de référence de Camargue (n’ayant pas travaillé), correspondent à « de petits bœufs aux pieds trapus ». Sur l’ensemble des sites, on retrouve une mixité des exploitations, avec systématiquement une recherche de viande et de lait et fréquemment l’utilisation de la force. Si les animaux sont consommés, les abattages entre dans une logique de régulation (jeunes excédentaires et vieilles bêtes). Les courbes de survie, d’après une approche statistique comparative des distributions du Nombre de Restes de dent par classes d’âge entre les sites et le modèle « sécurité du troupeau », montrent que les individus sont surtout gardés en vie, plus que pour les seuls besoins du renouvellement du troupeau, vraisemblablement pour le lait et les services rendus du vivant de l’animal.
fournissent de la viande tendre et peuvent entrer dans des repas particuliers, comme cela a été observé à La Fare, dans la phase récente d’occupation. Dans la plupart des cas, l’intensité de l’agriculture n’est pas évidente à établir et par conséquent d’estimer si les déchets permettent de nourrir les porcins. En revanche, l’exploitation du lait est attestée pour le petit bétail comme pour le grand, laissant envisager la possibilité de la contribution des sousproduits laitiers dans l’alimentation de ces animaux. Ils ont pu également bénéficier d’un nourrissage (affouragement, glandage) et accompagner les autres cheptels lors d’éventuels déplacements dans des zones de pâturage (forêts, taillis, friches, prairies). Ainsi, l’exploitation des troupeaux ovins, caprins, bovins et porcins apparaît diversifiée et complémentaire au niveau des apports de viande, de lait des bovidés et des produits spécifiques à chaque cheptel (toisons, force et graisse). Une gestion différenciée est observée entre les caprinés et les bovins : les premiers composent la majorité des troupeaux, sont exploités de manière intensive, réformés régulièrement, les groupes humains recherchant un équilibre entre besoins alimentaires et renouvellement du troupeau et parfois de plus forte quantité de viande ; alors que les bovins sont consommés mais abattus moins fréquemment, ils sont surtout conservés sur pied, parfois jusqu’à un âge avancé, pour les produits du vivant (lait et travail). La petite taille des bovins systématiquement observée sur nos sites (inférieure à celle des bœufs de Camargue de 1 m 20 au garrot) dont certaines estimations indiquent des individus aux alentours d’un mètre au garrot (à La Brémonde et au Collet-Redon), pourrait traduire l’utilisation pour le travail de femelles ou de mâles castrés tardivement (un bœuf castré est connu à la baume d’Oullen (Ardèche) dans le Ferrières, Helmer et Vigne étude en cours, communication orale). L’ensemble de ces modalités de gestion traduit une maîtrise des techniques et des pratiques d’élevage. La mixité des cheptels et des exploitations permet d’assurer les besoins en protéines animales, la diversité des productions et de prévenir d’éventuels problèmes, comme la sécheresse ou les épizooties.
1.3 De nouvelles pratiques d’élevage dès la fin du 4ème millénaire en réponse à de nouveaux besoins ? 1.3.1 Des élevages orientés vers la viande Dans les profils des caprinés domestiques et des bœufs, la viande occupe une place première dans certains cas. Pour les moutons et les chèvres, des pics d’abattage observés dans la classe d’âge C traduisent une exploitation de la viande tendre, les bêtes âgées de 6 mois-1 an étant généralement bien représentées sur les sites du Néolithique moyen de la région (Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005b ; Annexe XIII.1, XIII.2 ; Fig.442). Mais contrairement à ce que l’on observe à cette période, certains profils sont tronqués, comme au Mourre-du-Tendre, aux Calades, et aussi sur le site de La Balance. On peut souligner également que les deux types d’exploitation (type a et b) sont fréquemment associés, comme à la Brémonde, à La Citadelle, à La Fare (phase 1 et 2) et au Mourre-du-Tendre.
1.2.3 Les suinés : un complément de viande et de graisse Sur l’ensemble de nos sites, les suinés sont abattus principalement entre 6 mois et deux ans, en général en fin de première année et en fin de deuxième, ce qui est similaire aux pratiques d’élevage néolithiques observées dans le sudest de la France (Helmer 1979, 1987 ; Vigne 1988, 1998a). Ils procurent un apport de viande et de la graisse, complémentaire des produits issus des caprinés et des bovins. Certains individus consommés particulièrement jeunes
273 273
70
G
E‐F
D
C
6 mois ‐ 1 an
B
2‐6 mois
A
70
% NRd corrigé
0‐2 mois
-0.4
0
0.4
0.8
réforme
-0.5
classes d'âge
F36
classes d'âge
F13
F15
F20 F29
G
H‐I
G
E‐F
D
C
F34
B
F23
EF
F11 F16
F31
F37
F10
A
F32
F33
HI
F14
F35
0
F17
F30
D
F18
F19
classes d'âge
F21
F7
F22 F28
F24
F5
F3
H‐I
G
Le Mourre‐du‐Tendre F30
H‐I
A
1‐2 ans
E‐F
0‐2 mois
2‐4 ans
D
2‐6 mois
Le Collet‐Redon F34
B
2‐6 mois
0‐2 mois
6 mois ‐ 1 an
% NRd
H‐I
G
E‐F
D
C
6 mois ‐1 an
La Fare (phase 1) F31
1‐2 ans
% NRd corrigé
2‐4 ans
23,46%
4‐6 ans
1‐2 ans
1‐2 ans
4‐6 ans
2‐4 ans
2‐4 ans
70
B
0‐2 mois
Facteur 2
C
6 mois ‐ 1 an
2‐6 mois
> 6 ans
4‐6 ans
4‐6 ans
> 6 ans
> 6 ans
> 6 ans
C
F25
F26
0.5
F2
F12
F9
70
F27
C
B
A
% NRd corrigé
B
F1
classes d'âge
D
F6
D
E‐F
39,95%
H‐I
G
Facteur 1
E‐F
C
B
1.5
classes d'âge
H‐I
G
La Balance (rue Ferruce, d'après D. Helmer) F22
H‐I
G
F8
H‐I
E‐F
A
G
D
Les Calades 1 F27
A
% NRd corrigé
C
B
A
% NRd corrigé
E‐F
Combe‐Obscure (d'après D. Helmer) F12
D
Les Calades 2 F28
1.0
70
C
B
A
0‐2 mois
% NRd corrigé
F4
70
6 mois ‐ 1 an
2‐6 mois
1‐2 ans
A
0‐2 mois
0‐2 mois 0‐2 mois 2‐4 ans
La Citadelle F37
6 mois ‐ 1 an
2‐6 mois
1‐2 ans 6 mois ‐ 1 an 6 mois ‐ 1 an
1‐2 ans 1‐2 ans
2‐6 mois
2‐4 ans
2‐4 ans 2‐4 ans 4‐6 ans
2‐6 mois
4‐6 ans
4‐6 ans 4‐6 ans
% NRd corrigé
> 6 ans
> 6 ans > 6 ans
274 274
> 6 ans
70
classes d'âge
classes d'âge
classes d'âge
Emilie Blaise
Fig. 442 : Analyse factorielle des Correspondances du Nombre de restes de dent par classes d’âge et profils d’abattage de Méditerranée du Néolithique à l’Age du Bronze (données d’après Helmer et al. 2007)
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Si la norme depuis le Néolithique ancien porte sur la viande type a (classe C), pour les deux phases d’occupation de La Fare (phase 1) et au Plan Saint-Jean, les profils se caractérisent par un abattage centré sur les adultes entre 1 et 2 ans, c’est-à-dire au maximum de leur rendement carné. Cette forte fréquence de la classe D a été récemment observée sur le site fontbuxien de La Capoulière (Mauguio, Hérault) (Etude faunique de l’unité 20, NR = 1252 ; Blaise in : Borgon et al. 2008). Comparée au modèle « sécurité du troupeau », les courbes de survie de la Fare (phase 1 seulement) et du Plan Saint-Jean présentent un basculement statistiquement significatif - bêtes de moins de 2 ans en surnombre et déficit d’adultes de plus de 4 ans - qui évoque les pratiques d’un groupe consommateur. De tels profils ne se rencontrent pas aux périodes néolithiques précédentes dans le sud-est de la France (Blaise et al. sous presse ; Helmer et al. 2005b). Ce type d’abattage est en revanche attesté dans le Néolithique du Proche-Orient, dès la fin du PPNB et plus particulièrement à la période Uruk et au début de l’Age du Bronze (Helmer et al. 2007). Dans les élevages bovins, les abattages d’animaux entre 2 et 4 ans ayant atteint leur maximum pondéral apparaissent plus fréquents sur la plupart de nos sites : ils constituent le mode primaire dans les profils du Collet-Redon, de Ponteau-Gare, de La Fare (phase 1) et le mode secondaire, à la Brémonde et au Plan Saint-Jean. Si les bovins sont abattus entre 2 et 4 ans durant le Néolithique moyen, leurs fréquences ne sont pas aussi élevées, comme par exemple sur les sites drômois des Moulins (Saint Paul-Trois-Châteaux ; Bréhard 2007) et du Gournier (Montélimar ; Bréhard 2007) (Blaise et al. sous presse ; Annexe XIII.3).
Pour les caprinés domestiques, l’exploitation du lait se caractérise sur presque tous les sites étudiés (sauf aux Calades) par l’abattage des femelles de réforme (moins prolifiques et dont la production diminue), à La Brémonde, au Collet-Redon, à Ponteau-Gare, à La Fare (phase 2) et au Mourre-du-Tendre. On l’observe également sur des sites du Néolithique final en Languedoc, au Mourral (Trèbes, Aude ; Collonge 2001) et au Pesquier (Congénies, Gard ; Hafner 2000) (Annexe XIII.1). Le même constat peut être établi pour les fréquences des abattages entre 2 et 6 mois, abattages présents au Néolithique moyen mais dans des proportions moins élevées qu’au Collet-Redon, à Ponteau-Gare, à La Fare et sur les sites de grottes de la fin du Néolithique (modes primaires), Baume Layrou (Trèves, Gard ; Collonge 2000), Combe Obscure (Lagorce, Ardèche ; Helmer 1991b ; Helmer et al. 2005b) et Baume Saint-Michel (Mazaugues, Var ; Hameau et al. 1994). Ces abattages plus tardifs d’agneaux (classes B) permettent à la fois une consommation domestique du lait, une croissance pondérale des agneaux restants (un apport carné plus conséquent qu’avec des agneaux nouveaux nés) et une élimination des jeunes excédentaires. La part plus élevée d’adultes marque également un intérêt pour l’exploitation des toisons. Cette tendance de l’augmentation des classes D, EF, G et HI est visible entre le Néolithique ancien et le Néolithique final, dans la représentation graphique des axes 1 et 2 de l’AFC des 37 profils d’abattage des caprinés (Fig.443), sur les sites de grotte et de plein air du sud-est de la France (Helmer et al. 2005b), elle est aussi observée entre le Néolithique ancien et l’Age du Bronze en Corse (Vigne 1988, 1998a) et au ProcheOrient dès la fin du PPNB (Helmer et al. 2007). Pour les bovins, on retrouve cette mixité de viande et de lait. Si l’exploitation du lait post-lactation est attestée sur trois sites (La Brémonde, La Citadelle, Le Mourre-du-Tendre), la réforme des femelles laitières est plus fréquente (6 profils sur dix) et observée sur le site du Mourral (2b) (Trèbes, Aude ; Collonge 2001) et à la grotte Chazelles (Saint-André-de-
1.3.2 Une présence d’adultes plus marquée On observe globalement pour les cheptels ovins, caprins et bovins, une nette proportion d’adultes, système qui traduit une recherche conjointe de viande et de lait et la régulation des troupeaux (Fig.440 ; Fig.441). Facteur 2
F27
20,73% F6
0.50
A F32 F36 F31
F8
0.25
F9
F2
EF
F34
F3
G
F13 F11
D
F35 0
F33 F29
F14
F12
F20
F23 F7
F21
B
F37
F30 Réforme
F18
-0.25
F26
F16
F4
HI
F15
F24 F5
F10
F28
C
-0.50
F19 F22
F1 F17 F25 -2.25
-1.50
-0.75
0
45,56% En rouge : site du Néolithique ancien ; en orange : sites du Néolithique moyen chasséen ; en vert : sites du Néolithique final
Facteur 1
Fig. 443 : Analyse Factorielle des Correspondances des profils d’abattage des caprinés du sud-est de La France : évolution du Néolithique ancien au Néolithique final (données et références en Annexe XV.3)
275 275
Emilie Blaise
Cruzières, Ardèche ; Favrie 2004, 2005) (Annexe XIII.3). A La Brémonde, cet intérêt pour le lait est visible à travers ces deux types d’exploitation et pourrait même se traduire par l’élimination des veaux avant le sevrage. En effet, d’après l’étude des D4 inférieures, une partie des jeunes aurait été abattue vers 2-3 mois. Si l’abattage post-lactation est souvent rencontré dans les profils néolithiques en Europe et au Proche-Orient (Balasse et Tresset 2002 ; Blaise 2005 ; Bréhard 2007 ; Greenfield 2005 ; Helmer et Gourichon 2008 ; Tresset 1996, Vigne et Helmer 2007), l’abattage de veaux de quelques mois est moins fréquent mais néanmoins observé en Europe au Néolithique moyen sur les sites français de Villeneuve-Tolosane (Haute-Garonne ; Fontaine 2002 in Vigne et Helmer 2007), de La Villette (Louviers, Eure ; Tresset 2005 ; Tresset 2005 in Vigne et Helmer 2007) et yougoslave de Stragari (Greenfield 2005), et au ProcheOrient, sur le site de Tell Aswad, au PPNB moyen et final (Helmer et Gourichon 2008), d’après les données disponibles ; en effet, les profils dans lesquels les âges de mortalité ont été affinés sont assez rares (Bréhard 2007 ; Helmer et Gourichon 2008 ; Tresset 1996 ; Vigne et Helmer 2007). Appliquer la méthode employée à partir des D4 inférieures permettrait de différencier des individus nouveaux nés, de ceux âgés de quelques mois et ainsi d’établir s’ils correspondent à une mortalité infantile, à un abattage précoce ou près du sevrage (post-lactation). Ces fréquences élevées de bêtes abattues adultes et parfois à un âge avancé contrastent fortement avec la gestion des bovins des sites du Néolithique moyen, particulièrement visible dans la représentation des axes 1 et 3 de l’AFC (Fig.444). Les sites drômois des Moulins (F1) (Saint-PaulTrois-Châteaux), de La Roberte (F2) (Châteauneuf-duRhône) et du Gournier (F3) (Montélimar) (Bréhard 2007) se retrouvent caractérisés dans les profils par la contribution des classes d’âge des jeunes entre 6 mois et 2 ans et des adultes entre 2 et 4 ans, et dans une moindre mesure des adultes entre 6,5 ans et 9 ans au Gournier. Surtout, ils se situent à proximité du centre de l’AFC, ce qui indique que les profils sont en situation d’indépendance avec toutes les modalités (classes d’âge) sans attraction ni opposition particulière, et sont d’ailleurs proches de la population de bovins africains N’Dama (Ducos 1968), élevés en semi-liberté sans orientation de productions (équilibre entre consommation domestique de lait et de viande et renouvellement du troupeau dans le cadre d’un élevage extensif). Les deux sites de grotte de cette période (Fontbrégoua et grotte Murée) sont marqués par la contribution des abattages intervenus entre la naissance et 2 ans. Ce sont les adultes et les vieux individus qui contribuent davantage dans les profils de la fin du Néolithique, faisant ressortir l’exploitation du lait (réforme) et de la force (cf. infra).
et al. 2005b). Sur nos sites d’habitats de la fin du Néolithique, le contexte de découverte des ossements et leur nature - il s’agit de restes de repas et de boucherie mélangés, souvent retrouvés dans des structures ayant servi de dépotoir, sans dépôt particulier et issus d’animaux différents, associés à du mobilier archéologique détritique - indiquent une accumulation des déchets dans la longue durée et donc plutôt leur consommation étalée dans le temps. Quant à l’exploitation du lait, la consommation pouvait être quotidienne. Dans ces conditions, cet apport de protéines animales pourrait être lié à une augmentation de la taille des groupes humains. 1.3.3 Le recours à l’énergie animale Les profils des bovins de la fin du Néolithique sont marqués par les fréquents abattages d’individus âgés voire très âgés, intervenus entre 9 ans et plus de 11,5 ans, qui caractérisent l’utilisation de la force de travail (Fig.444 ; Annexe XIII.3) : ces proportions significatives sont observées sur six de nos dix profils (Fig.441), mais aussi à Claparouse (Lagnes, Vaucluse ; Helmer 1979), en Rhône-Alpes à la grotte Chazelles (Saint-André-de-Cruzières, Ardèche ; Favrie 2004) et en Languedoc sur le site du Pesquier (Congénies, Gard ; Hafner 2000), la présence d’individus vieux étant également signalée sur les sites de Cambous (Viols-en-Laval, Hérault), de La Paillade (Grabels, Hérault) et de la Bergerie Neuve (Lauret, Hérault) (Carrère et Forest 2003a) (Annexe XIII.4). Cette hypothèse est appuyée par la présence de pathologies sur nos sites provençaux (8 cas sur 10), d’autres déformations osseuses étant identifiées à la fin du Néolithique dans le sud-est de la France, à la grotte Chazelles (Favrie 2004), sur le site du Mourral et de VilleneuveTolosane (Collonge 2001 ; Lignereux et al. 2006). Si au Néolithique moyen chasséen les bêtes âgées apparaissent dans les profils, leurs fréquences sont très faibles (entre 1 % à 7 % NRd corrigé entre 9 ans et plus de 11,5 ans), un peu plus représentées à la grotte Murée (14 % NRd corrigé) et les déformations osseuses sont presque totalement absentes : un cas peut être signalé sur le site de La Roberte (Châteauneufdu Rhône, Drôme), il s’agit d’une phalange avec un début de lipping, mais cette pathologie légère pourrait très probablement être liée à la forte stature des bovins démontrée par ailleurs sur ce site (Bréhard 2007, p. 175-176). La fin du Néolithique marque donc un tournant dans l’emploi des bovins pour le travail. Mais il s’agit davantage d’une intensification que de l’émergence d’une pratique. Si nous partageons certains points d’interprétation avec A. Sherrat « l’émergence du complexe de la traction résulte d’une combinaison particulière de techniques et de pratiques d’élevage, qui découle des précédentes modalités d’utilisation des animaux domestiques » (Sherrat 2006, p. 342), nous divergeons sur la vision d’une évolution continue et linéaire des sociétés, du simple vers le complexe. Comme pour les autres produits animaux (viande, lait ; toisons pour les caprinés) dont l’exploitation est mise en évidence dès le début du Néolithique au Proche-Orient comme dans le sudest de la France, et qui ont vraisemblablement été à l’origine de leur domestication (lait), les groupes humains ont pu recourir à l’énergie animale, probablement dès le 8ème millénaire au Proche-Orient (Anderson 2006 ; Helmer 2008a, 2008b ; Helmer et Gourichon 2008 ; Vigne et Helmer 2007).
Ainsi, les modalités de gestion des troupeaux pour le lait (réforme) et la viande (maximum pondéral) traduisent une recherche accrue de protéines animales qui suggère un besoin alimentaire plus important des groupes humains à un moment donné. Si une saisonnalité des abattages apparaît (pics abattages), en relation avec la vie sociale des groupes (fêtes, rites domestiques, repas particuliers), la consommation différée de viande n’étant pas exclue (salée, séchée ou fumée), les abattages étaient également effectués régulièrement en fonction des besoins alimentaires (Helmer
276 276
70
70
0,5‐2
0‐0,5
2‐4
4‐6,5
Le Collet‐Redon
6,5‐9
0,5‐2
2‐4
277 277
70
4‐6,5
0‐0,5
0,5‐2
% NRd corrigé
6,5‐9
Chazelles (d'après T. Favrie)
% NRd corrigé
0‐0,5
% NRd corrigé
2‐4
-0.75
-0.50
PStJ
-0.8
> 11,5
-0.25
0
0.25
18,67%
Facteur 3
>11,5
Classes d'âge en années
BRM
Classes d'âge en années
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
Les Moulins (d'après S. Bréhard)
9‐11,5
9‐11,5
70
0‐0,5
> 11,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
-0.4
Classes d'âge en années
P-G
Chz
4 à 6,5 ans
La Citadelle
% NRd corrigé
9‐11,5
C-R
LF1
F1
70
0‐0,5
0,5‐2
% NRd corrigé
2 à 4 ans
6,5 à 9 ans
6,5‐9
0
2‐4
F2
N'Dama
CTD
F4
Classes d'âge en années
4‐6,5
6,5‐9
0,5‐2
70
9‐11,5
0.4
0‐0,5
0,5‐2
% NRd corrigé
0,5 à 2 ans
F5
0 à 0,5 ans
2‐4
2‐4
> 11,5
6,5‐9
Classes d'âge en années
Facteur 1
CO
4‐6,5
6,5‐9
Le Mourre‐du‐Tendre
MdT
4‐6,5
Claparouse (d'après D. Helmer)
42,83%
9 à 11,5+ ans
CLAP
0‐0,5
% NRd corrigé
Fontbrégoua (d'après D. helmer)
F3
> 11,5
70
9‐11,5
9‐11,5
> 11,5
> 11,5
Classes d'âge en années
Classes d'âge en années
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Sites de la fin du néolithique : BRM : La Brémonde ; CR : Le Collet-Redon ; PG : Ponteau-Gare ; CTD : La Citadelle ; LF 1 : La Fare phase 1 ; LF2 : La Fare phase 2 ; PlsJ : Le Plan Saint-Jean ; MdT : Le Mourre-du-Tendre ; Cal 1 : les Calades 1 ; Cal2 : Les Calades 2 ; CHZ : grotte Chazelles ; CO : Combe Obscure Sites du Néolithique moyen chasséen (encadrés) : F1 : Les Moulins ; F2 : La Roberte ; F3 : Le Gournier ; F4 : Fontbrégoua ; F5 : grotte Murée
Fig. 444 : Analyse factorielle de Correspondances des profils d’abattage des bovins du Néolithique moyen chasséen et de la fin du Néolithique dans le sud-est de la France (données et références en Annexe)
Emilie Blaise
Pour nos régions, dès les périodes néolithiques précédentes, la force et le poids de ces animaux ont pu être utilisés pour porter des charges, pour le transport, ou dépiquer les céréales, activités peu traumatisantes qui peuvent faire intervenir quelques individus et/ou des bêtes différentes, plutôt adultes mais sans âge particulier, et par conséquent non visibles sur les ossements ni dans les profils d’abattage. L’utilisation de la force n’apparaît pas de manière secondaire ni soudaine à la fin du 4ème millénaire, nous rejoignons, en ce sens, les conceptions de J.-D Vigne et D. Helmer (Helmer et al. 2007 ; Vigne et Helmer 2007 ; Vigne 2005, p. 109). Ces changements de pratiques peuvent résulter de nouveaux besoins et de l’acceptation de nouvelles techniques. Pour nos contextes de sites d’habitat, pour la plupart occupés de manière permanente (cf. infra), on pourrait envisager le développement des activités agricoles, la traction animale permettant l’ouverture de terres plus grasses et d’étendre les zones cultivées. L’utilisation du tribulum est attestée sur le site de La Fare (dépiquage des céréales et hachage la paille) et celle d’un joug de cornes à la grotte Chazelles. Cette utilisation pourrait également être en lien avec l’apparition de l’ araire. Les bovins pouvaient être utilisés dans les
transports, particulièrement appréciés pour les échanges sur de longues distances (portage). Au 3ème millénaire, période pour laquelle les restes et représentations de chariots, de travois et de roues sont de plus en plus nombreux en Europe, la traction animale semble pleinement maîtrisée (Pétrequin et al. 2006a ; Vigne 2005, p. 108). La plus forte présence d’individus adultes prend également un sens nouveau : elle pourrait traduire l’emploi de bovins particuliers pour le travail durant toute leur vie et ayant bénéficié d’un apprentissage (Fabiš 2005 ; Sherrat 2006 ; Telldahl 2005). Ainsi, ces changements peuvent être dus à des facteurs économiques en réponse à de nouveaux besoins utilitaires, dépendance à de nouvelles ressources, augmentation de la sédentarité et de la démographie, ils peuvent traduire également des modifications d’ordre culturel et résulter de l’aboutissement de processus évolutifs particuliers aux sociétés de la fin du Néolithique. Aussi, l’observation de nouvelles pratiques, comme celles de consommateurs ou l’augmentation des adultes dans les cheptels, ne constitue pas une « révolution des produits secondaires » puisque l’intérêt qu’ils suscitent et leur exploitation sont anciens, mais suggère davantage une organisation nouvelle des groupes humains, évolution vraisemblablement engagée depuis le 4ème millénaire dans un processus de « chalcolithisation ».
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Chapitre 2. APPORT DE LA FAUNE A LA COMPREHENSION DE LA FONCTIONNALITE DES SITES ET DE L’ORGANISATION DES GROUPES HUMAINS Si les systèmes d’élevages de la fin du Néolithique provençal ont pu être précisés, l’approche archéozoologique peut aussi permettre d’aborder des questions relevant de l’archéologie des sites et des groupes humains. Trois axes distincts sont envisagés. Le temps, celui du rythme des activités d’élevage et des pratiques pastorales (naissances, abattages, déplacements des troupeaux), est abordé notamment par la question de la saison d’occupation des sites. L’espace est approché au travers de la fonctionnalité et de l’éventuelle complémentarité des sites et de l’exploitation des territoires. Enfin, certaines modalités de gestion et certains comportements alimentaires, traduisent des choix culturels et permettent de s’interroger sur la structuration des groupes humains, la société, à la fin du Néolithique.
2.1 Rythme des pratiques pastorales et saison d’occupation des sites
Aucune naissance d’automne n’a été identifiée. Les mises bas apparaissent groupées entre le milieu et la fin d’hiver au Collet-Redon ou le début du printemps à La Citadelle (février-mars). Sur les quatorze individus, neuf moutons sont nés au milieu de l’hiver, les deux chèvres (s’il ne s’agit pas d’une différence dans le calendrier de croissance dentaire entre les deux espèces) sont nées plutôt en fin d’hiver et trois moutons de La Citadelle sont nés un peu plus tard, probablement entre la fin de l’hiver et le début du printemps. Il s’agit de naissances plutôt naturelles (pas de dessaisonnement), néanmoins un peu plus précoces que chez les caprinés sauvages actuels pour lesquels le pic des naissances se situe au printemps (avril). Le climat a donc une influence sur la reproduction des brebis et des chèvres qui restent saisonnées mais il ne semble pas y avoir de véritables contraintes climatiques. Cette période de naissance est similaire à celle observée encore aujourd’hui dans les élevages traditionnels de Méditerranée occidentale. Ces naissances d’hiver impliquent néanmoins un lieu pour protéger agneaux et chevreaux du froid, grotte ou construction pour les sites de plein air, et un affouragement suffisant pour les femelles gestantes (automne et début hiver) puis allaitantes après la mise bas. 2.1.2 Saisonnalité des abattages
2.1.1 Contribution du référentiel isotopique à la mise en évidence de la saisonnalité et de la saison des naissances
La répartition des âges de mortalité - affinés par l’analyse des D4 inférieures - à partir de la saison des naissances, a permis d’aborder les rythmes des abattages, lorsque les données des moutons et des chèvres étaient suffisantes, à La Citadelle (N = 24), à La Brémonde (N=20) et à La Fare, phase 1, (N = 39) (Fig.447). Les sites du Collet-Redon et de la phase 2 de La Fare n’ont pas été inclus en raison d’effectifs trop réduits (N = 8). Les comparaisons sont donc limitées et il apparaît difficile de tenter de proposer des tendances générales sur la saisonnalité des abattages à partir de ces trois sites. On peut néanmoins proposer quelques pistes, en confrontant nos résultats à ceux publiés récemment par D. Helmer, L. Gourichon, H. Sidi Maamar et J.-D. Vigne (Helmer et al. 2005b). On constate que des pics se dessinent de manière nette sur les trois sites, correspondant à des rythmes (ou phases) que l’on retrouve durant tout le Néolithique mais qui ne semblent pas aussi marquées au Néolithique ancien et moyen (Helmer et al. 2005b). Tout d’abord, la fréquence des abattages semble se réduire à l’automne, à partir d’octobre à la Citadelle et à La Fare et dès le mois de septembre à La Brémonde. On retrouve un pic au moment du printemps, en avril à La Citadelle et à La Fare, et plutôt en fin d’hiver-début printemps à La Brémonde (février-mars). La période où les abattages sont les plus nombreux est l’été (La Brémonde) ou la fin de l’été (La Citadelle et La Fare). Enfin, c’est sur la troisième période que des divergences apparaissent : les abattages d’hiver. Ils semblent fréquents entre novembre et décembre à La Brémonde, effectués à la Fare mais peu fréquents et enfin, totalement absents à La Citadelle. Aussi, il semble que le rythme des abattages soit lié en partie aux cycles des saisons et dépendent également des choix des éleveurs pour la régulation du troupeau mais aussi en fonction des quantités de viande recherchées et de leur qualité, plus ou moins tendre. Les abattages des jeunes sont plutôt tardifs, peu sont effectués avant 3-4 mois, et se situent
2.1.1.1 Comparaison des analyses isotopiques de l’émail dentaire des caprinés domestiques des sites du Collet-Redon et de la Citadelle avec les données du référentiel actuel A La Citadelle comme au Collet-Redon, la comparaison interindividuelle de la variation intra-dentaire de la composition isotopique en δ18O de l’émail dentaire, tout au long de la couronne de la M2 de chaque individu, a permis de mettre en évidence une variation cyclique, correspondant selon toute probabilité au cycle saisonnier, les variations étant liée à celles des températures (Fig.445). Ces résultats, confrontés à ceux des brebis actuelles de Carmejane, évoquent plutôt des naissances d’hiver que d’automne. Tous les individus ont en effet enregistré la même séquence du cycle saisonnier dans la même partie de la dent que celui des brebis actuelles nées entre fin janvier et début février, un léger décalage apparaît néanmoins pour les chèvres du Collet-Redon et deux moutons de La Citadelle. A la variabilité interindividuelle et interraciale près dans les processus de développement dentaire et de minéralisation, on peut considérer que la saison des naissances des caprinés archéologiques est similaire à celles des brebis de Carmejane : le milieu de l’hiver. 2.1.1.2 Une saisonnalité des naissances marquée et des mises bas hivernales Si nous observons la répartition des maxima pour les deux sites, la saisonnalité des naissances est marquée : un seul groupe apparaît, avec un léger étalement, à partir des 14 individus étudiés (Fig.446) (« CTD W13 » n’a pas été représenté en raison de l’échantillonnage effectué différemment mais les variations du δ18O enregistrées évoquent une naissance à la même période que les autres individus et plutôt en hiver).
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c c
3
CTD Y4 Ovis M2 CTD O22 Ovis M2
2
CTD W99 Ovis M2
1
CTD O19 Ovis M2
0
-2 -3 -4 -5 -6
35
30
25
20
15
10
5
18 δ O VPDB ‰
-1
CTD X8 Ovis M2 CTD X12 Ovis M2 CTD Z6 Ovis M2 Ovis 0026 M2 né fin janvier Ovis 1216 M2 né début février Ovis MCR 3D M2 Ovis MCR US182 M2 Ovis MCR 3B M2 Ovis MCR 3C M2
-7
Capra MCR 3D M2
-8
Capra MCR US186 M2
0
distance au collet (en mm)
Fig. 445 : Comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) du carbonate de l’émail dentaire des M2 entre les moutons de La Citadelle, les caprinés du Collet-Redon et les brebis actuelles
majoritairement entre 6 et 9 mois (tris des jeunes excédentaires et viande tendre), et ceux des adultes s’échelonnent entre 12 et 18 mois, avec un pic entre 15 et 18 mois (tris des femelles non prégnantes, mâles castrés ? et production de viande). Les abattages de bêtes en fin d’été ou en début d’automne pourraient marquer une réduction du troupeau en vue de l’hiver et peut-être la constitution de provisions de viande (stockage de viande séchée, fumée, salée par exemple). On peut également souligner une complémentarité des abattages de première et de deuxième année : les jeunes sont abattus en été et en automne (de juin à octobre à La Citadelle, de juin à septembre à la Brémonde) et de l’été à l’hiver à La Fare (de juin à janvier) et à La Brémonde (de juin à septembre puis en novembre et décembre) ; les bêtes de deuxième année sont plutôt abattues du printemps à la fin de l’été. Des différences de gestion apparaissent aussi entre les moutons et les chèvres, sur le site de La Fare et de La Citadelle où les données ont permis de les différencier : les chèvres semblent globalement abattues un peu plus tard que les moutons. A La Citadelle, aucune chèvre n’est abattue dans sa première année, elles ne sont pas abattues avant 7-8 mois à La Fare, et plutôt aux alentours de 12 mois puis vers 18 mois sur les deux sites. Il pourrait s’agir d’un choix gustatif, la viande des caprins adultes pouvant être comparée à celle du gibier, et/ou d’une croissance pondérale plus lente chez les chèvres. Il est difficile de se prononcer davantage à partir d’effectifs encore réduits à la fois en nombre de sites et d’individus (seuls les caprinés de moins de deux ans sont pris en comptent), auxquels il faudrait pouvoir ajouter les abattages des adultes, vraisemblablement saisonniers eux aussi et de même que ceux des autres cheptels pour lesquels nous manquons de données. Globalement, comme pour les
périodes des naissances, les saisons ont une influence dans les périodes d’abattage des caprinés mais ne constituent pas une contrainte absolue, les groupes humains gérant les troupeaux en fonction des rythmes biologiques des animaux (périodes des mises bas, de lactation, et de lutte), bien entendu, mais les abattages semblent également effectués suivant la vie sociale et les besoins alimentaires, et n’apparaissent pas aussi structurés que dans les élevages extensifs actuels (Blaise 2005, 2006a ; Helmer et al. 2005b). 2.1.3 Saison d’occupation des sites et mobilité A partir des données fournies par les moutons et les chèvres sur les sites de La Citadelle, de La Fare (phase 1), de la Brémonde et du Collet-Redon, les âges de mortalité ont été répartis en fonction de la période des naissances, selon une approche qualitative (présence/absence, quels que soient les effectifs), afin de ne faire ressortir que la saison à laquelle ils ont été effectués (Blaise 2005 ; Helmer et al. 2005b). Bien que le passage de la saison des abattages à celles des occupations demeure délicat, un site pouvant être occupé en dehors des périodes d’abattage, nous appuyons nos observations issues de la gestion des troupeaux sur l’ensemble des informations fournies par le mobilier et les archéologues permettant de caractériser l’occupation humaine. Des comparaisons ont également été réalisées avec des sites du sud-est de la France de la même période pour lesquels la saisonnalité des abattages a été étudiée et des hypothèses proposées sur la saison des occupations (Helmer et al. 2005b) : Combe Obscure (Lagorce, Ardèche ; Helmer 1991b) et Claparouse (Lagnes, Vaucluse ; Helmer 1979) pour la fin du Néolithique. Dans la figure 448, la répartition des âges d’abattage couvre tous ou presque tous les mois de l’année sur les sites de La
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3 2 1
-1 -2 -3 -4
δ 18O VPDB ‰
0
Tous les individus : moutons et chèvres du Collet-Redon, moutons de La Citadelle et brebis actuelles
-5 -6 -7 -8 35
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25
20
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10
5
0
distance au collet (en mm)
3 2 1
-1 -2 -3 -4
δ 18O VPDB ‰
0
Moutons seulement : quatre du Collet-Redon, sept de La citadelle, et brebis actuelles
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0
distance au collet (en mm)
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-1 -2 -3 -4
18 δ O VPDB ‰
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Naissances les plus regroupées : tous les moutons du Collet-Redon, quatre des sept moutons de La Citadelle et brebis actuelles
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30
25
20
15
10
5
0
distance au collet (en mm)
La Citadelle Le Collet‐Redon ‐ moutons Le Collet‐Redon ‐ chèvres Brebis actuelle née fin janvier Brebis actuelle née début février
maxima La Citadelle maxima Collet‐Redon (moutons)
c maxima Collet‐Redon (chèvres)
maxima des brebis nées en fin d'été (séquences non représentées) maxima des brebis nées en hiver
Fig. 446 : Saisonnalité et saison des naissances : comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène (δ18O) du carbonate de l’émail dentaire des M2 entre les brebis actuelles nées en hiver, les moutons et les chèvres du Collet-Redon et les moutons de La Citadelle.
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La Citadelle N = 24
La Brémonde N = 20
La Fare (phase 1) N = 39
N 9 8 7 6 5 4 3 2 1
janv
mises bas févr mars
avril
mai
juin
juil
août
lutte sept oct
nov
déc
N 9 8 7 6 5 4 3 2 1
N 8 7 6 5 4 3 2 1
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mises bas févr mars
avril
mai
juin
juil
août
lutte sept oct
nov
déc
N 8 7 6 5 4 3 2 1
N 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
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mises bas févr mars
avril
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lutte sept oct
nov
déc
N 18 17 16 15 14 13 12 11 10 9 8 7 6 5 4 3 2 1
Chèvres abattues dans la 1ère année
Chèvres abattues dans la 2ème année
Moutons abattus dans la 1ère année Moutons abattus dans la 2ème année Fig. 447 : Saisonnalité des abattages des moutons et des chèvres de moins deux ans sur trois sites du Néolithique final en Provence
Brémonde, de La Fare, du Collet-Redon et de Claparouse : la période d’occupation serait longue à annuelle. En revanche, à La Citadelle comme à Combe Obscure, la période apparaît plus courte, l’automne et l’hiver ne sont pas représentés. Nous aurions par conséquent deux types d’occupations différents (Blaise 2005 ; Helmer et al. 2005b). Les premiers sites seraient occupés de manière permanente alors que pour les seconds, l’occupation apparaît temporaire. Seule la belle saison est représentée : de la fin de l’hiver-début printemps à la fin de l’été-début d’automne. Les sites de Combe Obscure et de la Citadelle pourraient avoir fonctionné comme des sites d’estive ou d’estivage. Dans les exemples de déplacement de troupeaux traditionnels en Méditerranée occidentale (cf. références partie 1, chapitre 2.2.3), le début et la fin de la présence des troupeaux dans les pâturages ne sont pas fixés en fonction de dates calendaires mais adaptés aux conditions climatiques et environnementales : ainsi dans le sud-est de la France, les herbages réapparaissent dès la fin de l’hiver et la fin de la « belle saison », qui marque le retour des bêtes dans les zones basses, dépend de l’arrivée des premières neiges. Le site du Plan Saint-Jean a potentiellement été aussi occupé de manière saisonnière d’après le contexte alluvial qui indique un milieu humide, inondable en hiver, donc une
occupation située entre le printemps et l’automne, mais cette hypothèse n’a pas pu être validée par la faune. L’existence de sites occupés de manière temporaire implique la mobilité des hommes et des troupeaux, qui passaient la saison hivernale en d’autres lieux. La pratique de l’estive ou de l’estivage, probablement attestée depuis le début du Néolithique dans le sud-est de la France (Helmer et al. 2005b) se poursuit jusqu’au Néolithique final Couronnien et Rhône-Ouvèze. Elle suggère une gestion élaborée de l’espace pastoral pour les besoins en pâturage des troupeaux, et une complémentarité fonctionnelle des sites et de leur implantation topographique (Blaise 2005 ; Helmer et al. 2005b). Concernant les cheptels, si les caprinés domestiques restent les plus nombreux, les bovins et quelques porcins se déplaçaient également. L’observation conjointe de sites temporaires et permanents suppose qu’une partie du groupe humain seulement se déplaçait avec le troupeau (Blaise 2005). Du point de vue social, la fonction de « gardiens de troupeaux 24 », celle de
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L’expression générique « gardien de troupeaux » a souvent été préférée au terme de berger car ce dernier fait référence plus particulièrement aux moutons alors que sur les sites, notamment ceux pour lesquels l’hypothèse d’une occupation saisonnière a été émise, si les moutons sont les plus nombreux, caprins, bovins et porcins sont également présents ; il existe également des termes pour désigner les personnes qui mènent paitre ces
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févr
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mai
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juil
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sept
oct
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avril
mai
juin
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août
sept
oct
nov
déc
La Citadelle N = 24 (Couronnien)
Combe Obscure N = 6 (Ferrières)
La Brémonde N = 20 (Couronnien)
La Fare (phase 1) N = 39 (apparenté Couronnien)
Collet‐Redon N = 8 (Couronnien)
Claparouse N = 17 (Rhône‐Ouvèze)
plein air grotte
en noir : sites étudiés en gris foncé : sites de comparaison d’après Helmer et al. 2005b
Fig. 448 : Hypothèses sur la saison d’occupation des sites
Facteur 3
19,69%
Réforme
0.8
HI 0.4
A
F14
F9
F10
F13 F6
F37
F8 F1
G
F12 F7
0
F4
F2
B
F19
F3
F32
F18
EF D
F34 F5
C
F17
F31
F30 F22
-0.4
F16
F33 F15 F36 F29 F23 F11
F35 F27
F20
F25
F24 F28
F26 F21 -2.25
-1.50
-0.75
0
45,56%
Facteur 1
Nature des sites - En noir = sites de grotte - En gris = sites de plein air Les sites du Néolithique final sont soulignés
Fig. 449 : Analyse Factorielle des Correspondances des profils d’abattage des caprinés domestiques du Néolithique ancien au Néolithique final dans le sudest de la France (données et références en annexe)
différents animaux, vachers, porchers, mais nous ne les avons pas retenus, car trop spécifiques, ces deux cheptels n’apparaissant jamais majoritaires en nombre de têtes
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berger étant déjà supposée aux périodes néolithiques précédentes dans la région (Helmer et al. 2005b), semble se confirmer et pourrait constituer un élément de structuration des groupes humains.
le sud-est de La France, celle d’abriter et de regrouper les troupeaux 25 (Blaise et al. sous presse ; Brochier 2005 ; Helmer et al. 2005b). La représentation graphique des axes 1 et 3 de l’AFC des 37 profils d’abattages des caprinés domestiques du Néolithique ancien au Néolithique final dans le sud-est de la France fait clairement ressortir une structuration des sites en fonction de leur nature : une opposition/complémentarité entre sites de cavités et sites de plein air (Fig.449 ; Annexe XV.3). La présence de cavités utilisées comme « grottes-bergeries » est attestée durant toute la période néolithique et protohistorique dans tout le Midi de la France (Brochier 2005 ; Thiébault 2005a, 2005b) (Fig.450), des Pyrénées (La Balma de Margineda, Andorre) au Languedoc (Caune de Bélesta, Bélesta de la Frontière, Pyrénées-Orientales ; FontJuvénal, Conques sur Orbiel, Aude), en Provence (Baume de Fontbrégoua, Salernes, Var ; Vieux Mounoï, Signes, Var ; Baume Saint Michel, Mazaugues, Var ; Abri Pendimoun Castellar, Alpes-Maritimes), en Ardèche (Combe Obscure, Lagorce ; Baume Ronze, Orgnac l’Aven ; grotte de Saint-Marcel, Saint-Marcel d’Ardèche), dans les Préalpes et les Alpes où elles sont particulièrement nombreuses (Drôme et Isère) et jusque dans le Jura méridional (Brochier et Beeching 1994, 2006, 2008 ; Brochier et al. 1999). Néanmoins, si elles sont occupées dans la durée et témoignent d’une pratique pastorale qui dépasse les groupes culturels et les limites territoriales, l’usage qui en a été fait est loin d’être identique entre les différentes périodes et varie d’une grotte à l’autre (Brochier 2005).
2.2 Gestion des troupeaux, fonctionnalité des sites et exploitation du territoire La notion de territoire est complexe à aborder durant la fin de la Préhistoire, d’abord au niveau de sa définition même mais aussi en raison de l’organisation des sites entre eux. Sur le plan des définitions, le dictionnaire de la langue française comme le « Petit Robert » et le dictionnaire de géographie (George et Verger 1996) font ressortir à la fois les notions d’étendue, d’autorité et de reconnaissance de limites : pour le premier il s’agit d’une «étendue de la surface terrestre sur laquelle vit un groupe humain et spécialement une collectivité politique nationale » ou « étendue de pays sur laquelle s’exerce une autorité » et pour le second, d’un « espace géographique qualifié par une appartenance juridique qui implique la reconnaissance de limites ». Le dictionnaire de Préhistoire d’A. Leroi-Gourhan propose une définition dans laquelle la notion d’économie occupe une place centrale (système) : « étendue de la surface de la Terre sur laquelle un groupe humain constituant une unité économique met en œuvre ses techniques d’acquisition » (Leclerc et Tarrête 1988b). Enfin, le dictionnaire de l’ethnologie et de l’anthropologie (Bourgeot 2000, p. 704-705) rejoint et complète les précédentes : « une société constitue en territoire l’espace qu’elle occupe en agissant sur les composantes naturelles de son milieu (minéraux, végétaux, animaux), directement (cueillette), selon diverses instrumentations (chasse, agriculture) ou par le biais d’éléments médiateurs (domestications animales). Sur ces supports matériels, soumis à des lois de fonctionnement et d’évolution spécifiques, agissent des connaissances, des idées et des valeurs consacrant le processus de territorialisation d’une culture, son ancrage au sol. (…) Le territoire est à la fois objectivement organisé et culturellement inventé. » Nous considérons ainsi que le territoire est en même temps, l’étendue occupée, l’espace exploité et le produit d’un système de représentations. Concernant l’organisation des sites, s’ils sont archéologiquement sub-contemporains du point de vue de l’attribution chrono-culturelle, avec parfois des cas de mixité culturelle sur un même site notamment entre le groupe de Fontbouisse et le Campaniforme (sur le site du Bois Sacré par exemple), il n’est pas possible de déterminer de relations en synchronie. Seules des hypothèses de complémentarité pourront être évoquées en fonction des milieux écologiques et d’implantations topographiques et des éléments fournis par la faune sur la saison d’occupation des sites.
2.2.1.2 Une évolution des pratiques à la fin du Néolithique ? Plusieurs éléments traduisent des changements de pratiques à la fin du Néolithique. Face à l’observation de faciès mixtes (faciès qui associent les traces microscopiques de l’élevage et celles de la vie domestique), au Néolithique ancien et final, selon J. E. Brochier (2005, p. 147), « les grottes n’étaient, somme toute, qu’un lieu parmi d’autres où une communauté rurale, exerçait l’ensemble des activités agricoles, voire industrielles, qui lui étaient nécessaires » à la fin du Néolithique, alors que ces cavités ne seraient utilisées que pour le parcage au Néolithique moyen chasséen. Non seulement, on assisterait à une désaffection partielle des grottes au Néolithique final mais lorsqu’elles sont utilisées, ce ne serait plus uniquement pour le parcage, d’après les séquences sédimentaires. La diminution de la fréquentation des grottes pourrait traduire que d’autres sites, de plein air, occupent la même fonction dans l’espace pastoral. D’après la représentation des très jeunes bêtes, à la fin du Néolithique, les naissances avaient lieu en partie sur les sites de plein air et plus uniquement en grotte (Helmer et al 2005b). Les situations sont variables, la présence d’agneaux et de chevreaux de moins de 2 mois étant observée sur les sites de Ponteau-Gare, de La Citadelle, de La Fare (phase 1), des Calades, et de Claparouse (Annexe XIII.1) mais pas au Collet-Redon, ni au Mourre-du-Tendre, à La Fare (phase 2), à La Brémonde ou au Plan Saint-Jean. Sur le site de Ponteau-Gare, les analyses
2.2.1 Complémentarité entre sites de grotte et sites de plein air dans le système pastoral 2.2.1.1 Les grottes-bergeries : une utilisation par delà les limites culturelles et les frontières
25 Le terme de « grotte-bergerie » est employé ici pour désigner les grottes ayant servi d’abri pour le parcage, pour l’ensemble des différents troupeaux, ovins, caprins, bovins, porcins, car aucun mot générique non ambigu n’existe dans la langue française (Brochier et al. 1999 ; Brochier 2005 ; Helmer et al. 2005b)
Les sites de grottes occupent une fonction particulière dans le système pastoral qui perdure durant tout le Néolithique dans
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géoarchéologiques ont permis de mettre en évidence un faciès typique de zones de stabulation et signent la pratique du parcage sur un site de plein air (étude J.-E. Brochier in Margarit et al. 2007). S’agirait-il d’un changement d’organisation entre les sites ? L’existence de cavités utilisées uniquement pour le parcage au Néolithique moyen laisse supposer une période de dissociation saisonnière entre élevage et culture, et la pratique de simples remues entre établissement agricole proche et premiers reliefs (Brochier 2005, p. 150). Cette proximité pourrait expliquer la forte présence des très jeunes bêtes (classes A), les nouveaux nés supportant mal les longs déplacements. Cette hypothèse s’accorderait avec celles proposées pour la vallée du-Rhône (Beeching et al. 2000 ; Brochier et Beeching 2006, 2008), d’une mobilité intégrée au système pastoral au Néolithique moyen. Aussi, l’observation de la diversification des activités et l’absence de jeunes de moins de 2 mois dans certaines cavités à la fin du Néolithique, suggèrent potentiellement un éloignement relatif de la zone de pâturage et/ou une occupation uniquement à partir de la belle saison des groupes de « bergers ». L’existence de sites occupés de manière permanente pourrait indiquer une complémentarité entre sites d’habitat principal et sites temporaires dont la fonction première serait l’accès aux pâturages, déplacements effectués par un groupe particulier, de manière saisonnière. Le site de Combe Obscure (Lagorce, Ardèche ; Helmer 1991b) utilisé durant tout le Néolithique constitue un bon exemple de l’évolution possible des pratiques pastorales : occupé de manière longue à annuelle au Néolithique ancien et moyen pour le parcage, la grotte ne semble occupée que de manière temporaire au Néolithique final (Ferrières), la saison hivernale n’étant pas représentée (Helmer et al. 2005b). Grotte-bergerie permanente au Néolithique moyen, elle deviendrait grotte-site saisonnier à la fin du Néolithique. On pourrait également envisager une évolution de la fonction de « bergers ». Si au Néolithique ancien et moyen, il existe une complémentarité entre éleveurs-producteurs dans les grottes et éleveurs-consommateurs sur les sites de plein air (Helmer et al. 2005b), le site Campaniforme des Calades nous apporte un nouvel éclairage : la cabane 1 traduit plutôt la présence de « bergers » alors que la cabane 2, celle de consommateurs uniquement. Ce que l’on observait entre les sites de nature différente se retrouverait à l’intérieur d’un même site : la fonction « gardiens de troupeaux » semble constituer un élément structurant les groupes humains euxmêmes. Nous n’aurions plus un groupe d’éleveurs polyvalents mais au contraire des personnes spécialisées, dont certaines occupent la fonction particulière de bergers. Sur la plupart des sites étudiés, il est néanmoins difficile de savoir si les personnes qui s’occupent des bêtes sont celles qui les mangent : la présence de profils d’abattage tronqués et /ou orientés vers un produit particulier, traduisant la présence de groupes forts consommateurs, sous-tendent une complémentarité entre les groupes mais il est possible que cet aspect soit lié à une structuration de l’espace, les animaux étant parqué et élevé ailleurs. 2.2.2 Pastoralisme et exploitation du territoire Durant la fin du Néolithique, les indices du développement de sites d’habitat pérenne sont nombreux. Sur la plupart des sites étudiés, les abattages, effectués tout au long de l’année, permettent de considérer que les occupations étaient permanentes. Quelques sites temporaires ont été mis en
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évidence, indiquant une certaine mobilité d’une partie du groupe humain. Nous avons ainsi envisagé que ces sites pouvaient être complémentaires. Il nous reste à appréhender les modalités potentielles de ces déplacements. La présence de sites occupés du printemps à l’automne et localisés en basse et moyenne Provence, comme la Citadelle et le Plan Saint-Jean, témoigneraient plutôt de déplacements à court ou à moyen rayon pour exploiter les espaces de pâturage de proximité durant la belle saison. Ils pourraient correspondre à des remues effectuées sur des distances plus ou moins réduites, en fonction des besoins saisonniers en pâturage. L’observation de zones de parcage à Ponteau-Gare laisse envisager que les troupeaux sont restés en stabulation à certains moments de l’année. Cette pratique est notamment observée dans le cadre de l’estivage où les animaux passent l’hiver en stabulation. Néanmoins, si les bêtes ont pu recevoir un affouragement, notamment pendant la période hivernale, les troupeaux pouvaient également être conduits dans des espaces proches en toute saison. Il est par conséquent difficile de trancher entre la pratique de l’estive ou celle de l’estivage (ou inalpage), la principale différence entre les deux se situant au niveau de l’alimentation des bêtes en hiver (affouragement pour l’estivage ou pâturage extérieur pour l’estive) et de la proximité entre l’habitat et la zone de pâturage, plus éloigné dans le cas de l’estive. Bien que les distances parcourues restent impossibles à définir, la présence d’habitats permanents et d’autres temporaires suggèrent néanmoins des déplacements saisonniers, que l’on retrouve dans le cadre de la transhumance, la localisation des sites en basse et moyenne Provence, indiquant plutôt des déplacements de proximité, du moins l’exploitation des versants et massifs intermédiaires plutôt que celles des alpages : il s’agirait d’une transhumance locale ou de remues saisonnières. La présence de sites de grotte utilisés pour le parcage dans ces mêmes régions en bordure de la Méditerranée (Fontbrégoua et Vieux-Mounoï, dans le Var ; Pendimoun, dans les Alpes-Maritimes) pourrait également contribuer à structurer cet espace pastoral de basse et moyenne Provence, de même que celles localisées un peu plus dans l’arrière pays (potentiellement grotte Murée dans les Alpes-de-Haute-Provence, communication orale D. Helmer ; Baume de Ronze, grotte Saint-Marcel et Combe Obscure en Ardèche) (Fig.451). L’implantation de sites dans des secteurs géographiques variés témoigne d’une exploitation plus dense du territoire, qui pourrait être liée aux besoins en pâturage. On peut souligner par exemple que même les zones marécageuses ont été pâturées dans le Lubéron (Vaucluse) à la fin du Néolithique (cf. infra, partie 1, chapitre 1.2.3 ; Ollivier 2006). D’après la localisation des sites occupés de manière temporaire, l’organisation des sites n’apparaîtrait pas forcément verticale : si la complémentarité entre sites permanents et sites temporaires est avéré, les déplacements ne sont pas nécessairement effectués d’une zone basse vers une zone d’altitude, plus ou moins lointaine, comme dans la transhumance. A partir des données disponibles, on n’observe pas non plus une corrélation entre type de site et durée d’occupation : un site perché peut être occupé de manière permanente (par exemple La Fare) comme temporaire (La Citadelle). Ainsi, il est fort probable que les groupes humains exploitaient les versants et les hauteurs de
Emilie Blaise
Fig. 450 : Sites utilisés pour le parcage (grottes-bergeries et plein air), site saisonnier, pouvant structurer l’espace pastoral du Néolithique à l’Age du Bronze dans le Midi de la France (d’après Brochier et Beeching 2008 ; Thiébault 2005b complété)
Sites de plein air (cercles) 1 - Collet-Redon (13) 2 - Ponteau-Gare (13) 3 - La Citadelle (13) 4 - La Fare (04) 5 - La Brémonde (84) 6 - Le Plan Saint-Jean (83) 7 - Le Mourre-du-Tendre (84) 8 - Les Calades (13)
proximité de manière rayonnante, les situations étant adaptées au milieu environnant disponible. Plusieurs systèmes peuvent ainsi être envisagés, avec à la fois une exploitation possible en toute saison des espaces disponibles et des déplacements saisonniers vers des zones de pâture plutôt de court rayon : estive, estivage, remues et déplacements journaliers pouvaient coexister. D’autres indices permettent de percevoir l’exploitation du territoire par les hommes : les taxons sauvages proviennent de l’environnement proche, l’approvisionnement en matières premières lithiques est effectué dans des zones de proximité des sites (Furestier 2007), les cultures matérielles céramique ont une géographie restreinte, l’appropriation relative des territoires est visible par certaines formes de monumentalité (enceinte, sépultures dolméniques) et par les stèles. A la fin du Néolithique, on assiste à un recentrage des territoires d’approvisionnement et à un ancrage géographique des cultures. L’ensemble de ces éléments suggère que les groupes humains exploitaient vraisemblablement de petits territoires, ce qui laisse envisager l’existence de véritables terroirs (D’Anna 1995a ; Helmer et al. 2005b). Néanmoins, la définition de terroir est essentiellement établie à partir de l’agriculture : de manière générale, il s’agit d’une « étendue de terre considérée du point de vue de ses aptitudes agricoles » (dictionnaire le Petit Robert), définition peu satisfaisante et surtout archéologiquement difficile à appréhender. Du point de vue des géographes, « le terroir est le territoire administré par un village, exploité par une communauté rurale » (George et Verger 1996, p.458). Sans convenir totalement au contexte néolithique, cette définition permet de faire ressortir la notion de territoire de proximité, sur lequel vit un groupe organisé et où il exerce une
Grottes-bergeries (étoiles) 9 - Abri Pendimoun (06) 10 - Fontbrégoua (83) 11 - Grotte Murée (04) ( ?) 12 - Vieux Mounoï (83) 13 - Baume de Ronze (07) 14 - Combe Obscure (07) 15 - Grotte Saint-Marcel (07)
Fig. 451 : Localisation des sites de plein air étudiés et grottesbergeries mentionnées en Provence et régions voisines (Ardèche)
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
influence. Elle rejoint en ce sens le terme de finage que nous trouvons plus adapté. Le finage est « le territoire d’un village » qui peut être plus ou moins étendu suivant les définitions : cellules agricoles (ferme), territoire agricole exploité, ou « ensemble des champs, des landes, des forêts exploités par un village ». Pour notre période néolithique, le finage regrouperait plusieurs unités de paysages permettant une diversification des ressources, et comprendrait la zone d’habitat, les zones cultivées et les espaces de forêt, de bois, de prairies etc., certains espaces pouvant éventuellement être exploités par plusieurs groupes. Sur tous les sites étudiés, la comparaison de la distribution des classes d’âge entre le modèle « sécurité du troupeau » et les profils des caprinés domestiques montre qu’un apport de bêtes supplémentaire est nécessaire pour assurer la pérennité du cheptel et implique la pratique de l’allotement. Les animaux ne seraient qu’un lot d’un troupeau plus grand, l’emprise de la plupart des sites et l’étendue estimée à plusieurs hectares, laissant supposer que les autres parties du troupeau sont élevées dans une autre zone du site ou du finage du village. Sans pouvoir établir si la notion de « propriété » existait déjà à la fin du Néolithique, plusieurs éléments tendent à mettre en évidence un certain ancrage au sol, un recentrage du territoire d’approvisionnement, une appropriation relative du territoire, du moins « symbolique », les monuments pouvant matérialiser des représentations mentales, sociales et culturelles : les hommes pouvaient se déplacer à l’intérieur de ce territoire restreint, le finage, pour les besoins en pâturage. Mais il est difficile de savoir si les groupes humains s’identifiaient aux entités culturelles définies à partir des assemblages mobiliers : plusieurs groupes humains étaient-ils associés pour créer une communauté plus large, plusieurs finages ? Ou alors, appropriation du territoire et ancrage au sol pouvaient-ils engendrer des rivalités ? L’émergence de cette appropriation de la terre par un groupe particulier a-t-elle pu entraîner celle d’une hiérarchie sociale ? Il convient de voir dans quelle mesure la gestion des troupeaux peut apporter un nouvel éclairage du système économique des groupes humains (cf. 3.3). D’autre part, les échanges de certains éléments (par exemples les grandes lames ou les objets en cuivre) semblent s’intensifier durant le 3ème millénaire, les bêtes sur pied et les matières premières animales (toisons, peaux, lait et ses dérivés, graisse, viande séchée ou transformée, cornes, dents pour la parure…) pouvaient y participer pleinement. Sans pouvoir l’appréhender véritablement, on pourrait envisager le rôle potentiel des déplacements réguliers effectués par les « gardiens de troupeaux » dans les contacts possibles entre les différents groupes humains (et culturels ?) à la fin du Néolithique.
ressources animales, régulation, réforme) nous permettent de mettre en évidence si les modalités de gestion et les pratiques d’élevage sont compatibles avec la viabilité des troupeaux et d’émettre des hypothèses sur le fonctionnement des groupes humains, selon les modèles théoriques proposés, éleveursconsommateurs, consommateurs ou producteurs uniquement (Stein 1987 ; cf. Partie 1, chapitre 3). 2.3.1 Caractérisation des groupes humains par l’analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des caprinés à la fin du Néolithique Avec une trace de 0,21, l’AFC portant sur les 18 profils d’abattage des caprinés domestiques de la fin du Néolithique témoigne d’une structuration moyenne. Le premier facteur (F1), qui réunit 40,34 % de l’inertie du nuage de points, est déterminé par les fortes contributions de la classe C (58,6 % ; coordonnées 0,69) en corrélation positive, et G (19,6 % ; coordonnée - 0,28) en corrélation négative. F1 marque une opposition entre l’exploitation de la viande tendre et celle du lait (réforme). Le deuxième facteur (F2), qui recrute 24,30 % de l’inertie, est marqué par d’un côté, les classes A (22,1 % ; coordonnées - 1,21), B (19,3 % ; coordonnée - 0,51) et HI (23,4 % ; coordonnée - 0,30) en corrélation négative et de l’autre, la classe D (23,9 % ; coordonné 0,25) en corrélation positive. F2 représente une opposition entre une forte recherche de viande (D) et l’exploitation des produits du vivant, lait (A) et toisons (HI). Il oppose également la classe B, correspondant à une consommation de viande tendre, à un apport de lait et à la régulation du troupeau (abattage des jeunes excédentaires), à la classe D, correspondant à des abattages au maximum de rendement carné des animaux. Le troisième facteur, qui regroupe 18,62 % de l’inertie, est défini par les contributions des classes A (44,6 % ; coordonnée 1,50) en corrélation positive et HI (34,1 % ; coordonnée- 0,32) en corrélation négative. F3 figure une opposition entre les abattages des jeunes et ceux des vieilles bêtes. Le quatrième facteur (F4), avec 10,10 % de l’inertie, est déterminé par les classes A (19,2 % ; coordonnée - 0,73) et D (16 % ; coordonnée - 0,13) en corrélation négative, et B (21,2 % ; coordonnée 0,34) et EF (31,8 % ; coordonnée 0,15) en corrélation positive. F4 traduit une opposition entre les différents types d’exploitation de la viande et du lait sur le modèle production ou forte consommation/consommation domestique dans une logique de régulation (D/B pour la viande et A/EF pour le lait). Le facteur cinq (F5), qui recrute 4,21 % de l’inertie, se trouve marqué par les classes B (40,4 % ; coordonnée - 0,30) et G (15,2 % ; coordonnée - 0,08) en corrélation négative et par EF (18,8 % ; coordonnée 0,07) et HI (11,7 % ; coordonnée 0,09) en corrélation positive. F4 fait ressortir une opposition entre l’exploitation du lait (EF) et celle des toisons (G), également entre l’exploitation des toisons et la réforme finale (HI). On retrouve aussi l’abattage des jeunes bêtes (classe B) opposé à celui des vieux adultes réformés (classe HI). La représentation graphique des axes 1 et 2 de l’AFC fait ressortir quatre groupements de profils (Fig.452). Si ces différences traduisent certaines orientations de gestion pour l’exploitation des produits animaux, elles révèlent également les modes de consommation des groupes humains.
2.3 Des modalités de gestion des troupeaux révélatrices de la structuration des groupes humains à la fin du Néolithique ? Si les choix des groupes d’âge abattus dans les différents cheptels ovins, caprins et bovins nous renseignent sur l’exploitation des produits animaux, de leur vivant ou après leur mort, ils révèlent également les modes de consommation des groupes humains. La recherche de la logique dans laquelle ont été effectués ces abattages (consommation des
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Emilie Blaise Facteur 2
24,30% 0.4
F31
F32
F28
F21
groupe fort consommateur de viande (maximum carné) D
groupe consommateur de viande tendre
F30
F22
EF
F 36 0
C F34
F29
F33
F20
G
F37
F35
consommation domestique de viande et de lait
F19
HI -0.4
F13
B F14
F12
F27
groupe producteur / consommateur de lait et bergers -0.8
A -1.2 -0.25
0
0.25
0.50
40,34%
Facteur 1
F37 : hypothèse de site d’estive ou d’estivage
Fig. 452 : Analyse Factorielle des Correspondances des profils d’abattage des caprinés domestiques de la fin du Néolithique en Provence (données et référence en annexe XV.4)
On note, tout d’abord, les six profils qui se retrouvent à proximité du centre de l’AFC (en gris) : La Brémonde (F29), Le Collet-Redon (F34), Ponteau-Gare (F35), La Fare (phase 2) (F33), La Citadelle (F37) et Les Lauzières 26 (F20). Ces profils, qui présentent tous une corrélation négative sur l’axe 2, sont déterminés par la contribution des adultes (particulièrement HI) et dans une moindre mesure des jeunes entre 2 et 6 mois (classe B). Collet-Redon (F34) et La Fare 2 (F33) sont en corrélation négative sur l’axe 1, traduisant une contribution de la classe G, alors que tous les autres (F20, F29, F35 et F37), en corrélation positive, sont plutôt déterminés par la classe d’âge C. Malgré cette petite différence, ils se caractérisent tous par une exploitation mixte de viande et de lait, tout en assurant une gestion démographique du troupeau (abattages des jeunes excédentaires, classe B, et réforme des adultes). Leur position relativement proche du centre de l’AFC traduit une situation d’indépendance avec toutes les modalités (classes d’âge) sans attraction ni opposition particulièrement marquée. Comme l’indiquaient les courbes de survie, ces profils correspondent à un certain équilibre entre besoins alimentaires et renouvellement du troupeau. Ces pratiques se rapprochent davantage d’une consommation domestique de viande et de lait (même en présence de plusieurs familles), les abattages entrant également dans une logique de régulation du troupeau. L’écart statistiquement significatif entre les courbes de survie et le modèle « sécurité » du troupeau implique néanmoins un apport régulier de bêtes et la pratique de l’allotement pour tous ces sites (pour Les Lauzières, la courbe de survie n’a pas été réalisée). Il s’agirait d’une petite communauté d’éleveurs, relativement autonomes. On retrouve dans ce groupe, La
Citadelle, site perché à la fonctionnalité particulière pour lequel l’hypothèse d’une occupation saisonnière a été émise ainsi que la présence de « gardiens de troupeau ». Du point de vue chrono-culturel, on peut relever que parmi ces profils, quatre appartiennent, de manière fiable (contexte homogène), à des occupations attribuées au Couronnien (F29, F34, F35, F37) et une au Rhône-Ouvèze (La Fare, phase 2, F33). On distingue ensuite deux groupes dont les profils sont orientés dans la consommation de viande. D’un côté, apparaissent les profils des Calades 2 (F28), de La Balance (rue Ferruce) (F22), du Col Sainte-Anne 27 (F21), du Mourre-du-Tendre (F30), et de Claparouse (F19) ; tous en corrélation positive sur l’axe 1, ils sont marqués par la forte contribution de la classe d’âge C. La majorité d’entre eux se retrouvent en corrélation positive sur l’axe 2, indiquant la contribution de la classe d’âge D. Seul Claparouse (F19) est en corrélation négative sur l’axe 2, signe d’une plus forte contribution de la classe d’âge B. Tous ces profils regroupent très peu d’adultes de plus de 2 ans et sont vraisemblablement tronqués (sans qu’il s’agisse d’une occupation saisonnière). Cette recherche de viande prédomine ici aussi sur toute autre considération de gestion démographique du cheptel. Ces profils renvoient à des groupes consommateurs de viande tendre. On peut remarquer que les occupations sont rattachées au Campaniforme (Les Calades ; La Balance) ou au Rhône-Ouvèze (le Mourre-du-Tendre ; Claparouse), mais pas au Couronnien ; pour confirmer cette hypothèse, le corpus devra cependant être augmenté afin de tenter de savoir s’il s’agit bien d’une réalité préhistorique et non pas d’un état de la recherche.
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27 Pour le site du Col Sainte-Anne, les niveaux sont partiellement remaniés : en plus des niveaux campaniformes, des éléments font référence au Néolithique ancien et moyen, et à l’âge du Bronze (Lemercier 2004, p. 164)
Le site des Lauzières regroupe majoritairement des vestiges céramiques attribués au Couronnien mais aussi au Rhône-Ouvèze, au Campaniforme Rhodano-Provençal et à l’Epi-campaniforme (Lemercier 2004, p.307)
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
La présence de la forte consommation de jeunes bêtes de moins d’un an peut, dans certaines sociétés et périodes, traduire la présence d’élites (deFrance 2009 ; Helmer et al. 2007). Néanmoins, il faut rester prudent envers cette hypothèse, par ailleurs extrêmement difficile à mettre en évidence car nécessitant l’accès aux informations par unités d’habitation ayant fonctionnées en même temps, et pas forcément directement transposable à nos contextes néolithiques. Il convient de rechercher au cas par cas les différentes possibilités d’interprétations. Ce mode de consommation de viande tendre se retrouve, en effet, tout au long du Néolithique sur les sites de plein air, un peu moins fréquemment sur les sites de grottes où ce sont davantage les jeunes de moins de 6 moins qui sont abattus, et semble même la norme pour les groupes consommateurs au Néolithique moyen chasséen dans le sud-est de la France (Helmer et al. 2005b ; Annexe XIII.1) ; ces abattages de jeunes entrent également dans la régulation des troupeaux. Néanmoins, sur les sites des Calades 2 (F28), de La Balance (rue Ferruce) (F22), du Mourre-du-Tendre (F30), et de Claparouse (F19), les profils sont tronqués, cette forte consommation d’agneaux et de chevreaux étant incompatible avec la viabilité du troupeau. Si l’on considère que ces profils d’abattage représentent la totalité de l’occupation du site, ils indiqueraient la présence d’un groupe au fonctionnement particulier, n’élevant pas eux-mêmes leurs bêtes. On pourrait envisager un système d’échanges ou la pratique de l’allotement avec d’autres groupes et d’autres sites. Si au contraire, le profil ne représenterait qu’une partie de l’occupation, la présence de ce profil tronqué ne renverrait qu’à une partie du troupeau (allotement), les autres lots étant parqués ailleurs dans une autre zone du site ou du finage. Au moins deux hypothèses se présentent alors : il s’agirait d’une structuration du site selon le modèle lieu de consommation (domestique ou repas particulier)/ lieu d’élevage, sans que l’on puisse savoir si ce sont les mêmes personnes qui élèvent les bêtes et les mangent ; ou alors, cela indiquerait une structuration du groupe humain lui-même, avec d’un côté des éleveurs et de l’autre des consommateurs ; plutôt que des éleveurs polyvalents consommateurs, nous serions face à des groupes humains à l’intérieur desquels certains auraient des fonctions bien définies, notamment celle de s’occuper et de garder les troupeaux. Pour le site des Calades, où ce type de profil n’est observé que dans une des deux cabanes, cette hypothèse apparaît très probable (selon le postulat d’une contemporanéité entre les deux établissements) et témoignerait d’une segmentation possible du groupe humain de ce site campaniforme. Sur les autres sites rhône-ouvèzes, l’étendue de l’occupation estimée à plusieurs hectares permet de considérer que potentiellement le reste du troupeau pouvait être élevé dans une autre partie du site mais l’hypothèse d’une certaine complémentarité entre les groupes d’une même communauté structurée reste inabordable ; néanmoins cet abattage de jeunes bêtes correspondrait plutôt à une consommation domestique.
an et 4 ans. Comme le suggéraient les courbes de survie qui présentent un déséquilibre hautement statistique par rapport au modèle « sécurité du troupeau », ces profils indiquent que l’exploitation de la viande prédomine sur la gestion démographique du troupeau. Ces pratiques alimentaires (forte consommation de viande, maximum de rendement carné) et la gestion des troupeaux (abattages hors d’une logique de régulation) évoquent la présence d’un groupe fort consommateur (Stein 1987). Cette recherche d’un apport carné maximum suggère une augmentation de la taille du groupe (qui dépasse la simple famille) et potentiellement l’organisation d’un village. Entre les deux sites, une différence apparaît au niveau de la durée d’occupation, le site de La Fare (phase 1 ; apparenté Couronnien) correspondant à une occupation permanente et Le Plan Saint-Jean (attribué au Rhône-Ouvèze) serait occupé de manière saisonnière. Pour les deux sites, les profils d’abattage sont tronqués et cet abattage met en péril la pérennité du cheptel. Plusieurs situations peuvent se présenter. Au Plan Saint-Jean, occupé de manière saisonnière, une complémentarité avec un autre site d’habitat peu être envisagée pour les autres périodes de l’année (allotement ou échanges). Pour La Fare (phase 1), cet apport de bêtes pourrait indiquer soit que les groupes humains ne pratiquaient pas eux-mêmes l’élevage, les animaux provenant ainsi d’autres groupes, soit une pratique de l’allotement avec d’autres groupes ou sur le site, une partie du troupeau serait alors parqué ailleurs (avec une séparation lieu de consommation / lieu d’élevage). Un système mixte peut également être envisagé : à la fois allotement et échanges de bêtes (carcasses ou animal sur pied). Enfin, les sites de Combe-Obscure (F12), Baume SaintMichel (F13), grotte Murée C6-7 28 (F14) et Les Calades 1 (F27) forment le dernier groupe. Ces profils se placent tous en corrélation négative sur l’axe 2, liée aux contributions des jeunes de moins de 6 mois (classes A et B). Trois profils sur quatre (F12, F14 et F27) se présentent en corrélation positive sur l’axe 1 alors que F13 est en corrélation négative, en raison de la plus forte contribution de la classe G. Ils correspondent majoritairement aux sites de grottes dont certaines ont été utilisées comme grottes-bergeries (Combe Obscure et potentiellement grotte Murée), typiques des sites d’agnelages et de production laitière et indiquent la présence de bergers. On peut noter que le site de plein air perché des Calades (cabane 1) se retrouve parmi les grottes. Le profil de la Baume Saint-Michel (F13) apparu légèrement différent, a néanmoins été associé à ce groupe en raison de la forte présence des jeunes de moins de 6 mois (classe B) et de l’exploitation du lait (classe G). Il pourrait témoigner de l’évolution des pratiques pastorales et de l’utilisation des sites de grotte à la fin du Néolithique : absence de la classe A (les naissances avaient lieu ailleurs), forte classe B, et augmentation des adultes (lait type b, réforme plutôt que type a). Ces profils pourraient correspondre à des groupes de producteurs et regrouperaient les bergers, producteurs/consommateurs notamment de lait.
A l’opposé, les profils de La Fare (phase 1) (F31) (ainsi que la structure 7, F32) et du Plan Saint-Jean (F36) sont marqués par la forte contribution des classes d’âge D et dans une moindre mesure EF et G ; ils apparaissent en corrélation négative sur l’axe 1 et positive sur l’axe 2. Ils se caractérisent par l’abattage préférentiel d’adultes, principalement entre 1
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Pour la grotte Murée, la couche 6 semble relativement homogène et rattachée au Campaniforme récent mais la couche 7 est perturbée avec les niveaux sous-jacents du Néolithique moyen chasséen (Lemercier 2004, p. 42-43)
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Emilie Blaise
La présence de « bergers » à la fois parmi les communautés d’éleveurs, autonomes du point de vue de l’alimentation et du renouvellement du troupeau, comme à la Citadelle, et parmi les sites de producteurs, suggère une évolution de cette fonction à la fin du Néolithique, évoquée précédemment (chap. 3.2). Une diversification relative pourrait apparaître, cette fonction étant remplie à la fois par de petits groupes (familiaux ou non), potentiellement polyvalents, sans que le troupeau soit exploité pour une production particulière mais contribue uniquement aux besoins des bergers, et par d’autres plus spécialisés, notamment dans la production laitière. Une certaine complémentarité peut être envisagée entre les groupes consommateurs et producteurs, complémentarité qui serait particulièrement visible sur le site des Calades.
des très vieux individus (9-11,5 ans +) en corrélation positive (56,2 % ; coordonnée 0,33). F3 figure une opposition entre la consommation de viande tendre et la réforme finale. Le quatrième facteur (F4) réunit 6,91 % de l’inertie. Il est marqué par les contributions des jeunes de moins de 6 mois (54,6 % ; coordonnée 0,43) et des bêtes de 6,5-9 ans (12,9 % ; coordonnée 0,10) en corrélation positive, et les animaux entre 4 et 6,5 ans, en corrélation négative (15,2 % ; coordonnée - 0,12). Il pourrait représenter une opposition entre les deux types d’exploitation du lait, entre abattages des jeunes près du sevrage (lait post-lactation) et celui des vaches laitières de réforme. Une différenciation entre l’exploitation du lait et l’utilisation de la force est possible mais cependant délicate car la réforme laitière commence vers 4 ans et se poursuit au-delà de 6,5 ans. Cette opposition dans l’AFC permettrait de considérer la présence d’une forte contribution de bêtes âgées (pic) entre 6,5 et 9 ans d’abord comme la marque de l’emploi des bovins pour le travail et de la poursuite de la réforme. Le cinquième facteur (F5), qui recrute 3,71 % de l’inertie, marque une opposition entre d’un côté, en corrélation positive, les jeunes de moins de 6 mois et les bêtes entre 4 et 6,5 ans, et de l’autre, en corrélation négative, les adultes entre 2 et 4 ans (et ceux entre 6,5 ans et 9 ans. Cet axe fait ressortir à la fois, une opposition entre les abattages des veaux et ceux des adultes âgés, entre l’exploitation de la viande (2-4 ans) et celle du lait (réforme), entre la consommation de viande tendre (veaux de moins de 6 mois) et celle d’adultes au maximum de rendement boucher (2-4 ans) et potentiellement entre le lait et la force de travail.
2.3.2 Caractérisation des groupes humains par l’analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des bœufs à la fin du Néolithique Nous disposons de moins de profils pour les bœufs que pour les caprinés, ainsi que de référentiels, ce qui a limité nos possibilités d’interprétations, encore trop souvent réalisées par opposition ou comparaison aux élevages ovins. Tous les sites étudiés n’ont pas non plus livré des restes dentaires de bovin en quantité suffisante pour réaliser un profil d’abattage, comme à La Fare (phase 2) et aux Calades, d’autres ont des effectifs réduits, notamment au Plan SaintJean, au Collet-Redon et à Ponteau-Gare. Malgré ces limites, nous avons néanmoins tenté une approche par l’Analyse Factorielle des Correspondances des âges d’abattage des bovins de sites du Néolithique moyen et final de Provence et des régions voisines (Ardèche et Drôme), en intégrant la population africaine de P. Ducos (1968), comme exemple actuel d’un élevage extensif en semi liberté sans orientation de production (Fig.453 ; Annexe XVI). Avec une trace de 0,22, l’AFC des 16 profils d’abattage des bœufs témoigne d’une structuration moyenne. Le premier facteur (F1), qui regroupe 42,83 % de l’inertie du nuage de points, est déterminé par les contributions des jeunes individus âgés entre 6 mois et 2 ans (25,6 % ; coordonnée 0,33), et des très vieilles bêtes (16,9 % ; coordonnée 0,28), en corrélation positive, et par les contributions des classes d’âge 4-6,5 ans (41,4 % ; coordonnée - 0,47) et 6,5 ans-9 ans (11,8 % ; coordonnée - 0,24) en corrélation négative. F1 représente une opposition entre les abattages qui entrent dans la régulation des troupeaux (jeunes excédentaires et vieilles bêtes) et les adultes, abattus pour leur viande et/ou leur lait. Il marque également une opposition entre l’exploitation de la viande tendre et celle du lait mais aussi entre les produits du vivant (lait et force) et la réforme finale. Le deuxième facteur (F2), qui recrute 27,89 % de l’inertie, reçoit la forte contribution des adultes âgés entre 2 et 4 ans (58,7 %, coordonnée - 0,09), en corrélation négative, et celle des bêtes entre 6,5 ans et 9 ans (33,9 % ; coordonnée 0,33), en corrélation positive. F2 marque une opposition entre une recherche d’un maximum d’apport carné et l’exploitation des produits du vivant (lait et force). Le troisième facteur (F3), avec 18,67 % de l’inertie, est défini par les contributions des jeunes entre 6 mois et 2 ans (36,0 % ; coordonnée - 0,26), en corrélation négative, et celle
La représentation graphique des axes 1 et 2 de l’AFC fait ressortir quatre groupements de profils (Fig.453). Nous retrouvons au centre (coordonnées près de zéro), les sites drômois de plein air du Néolithique moyen chasséen (FI, F2 et F3), situation qui marque une absence d’orientation de production, correspondant à un équilibre entre besoins humains (viande et lait) et renouvellement du troupeau ; ils se retrouvent par ailleurs proches de l’élevage actuel de P. Ducos (1968), qui reçoit les contributions un peu plus élevées des vieilles bêtes (axe 2). Nous distinguons ensuite un groupe composé de six profils, du Néolithique final, des sites de plein air, La Citadelle, Claparouse, Le Mourre-du-Tendre et du site de grotte de Combe Obscure (Ferrières) et ceux du Néolithique moyen, grotte Murée (F5) et Fontbrégoua (F4). Ces profils se présentent tous en corrélation positive sur les axes 1 et 2. Le site de La Citadelle se différencie par une plus grande contribution des adultes entre 6,5 et 9 ans (axe 2), par celle des vieilles bêtes (axe 3) et des jeunes de moins de 6 mois (axe 4) alors que tous les autres sont en corrélation négative sur cet axe 4. On retrouve la contribution des vieux individus à Claparouse et au Mourre-du-Tendre (axe 3) alors que les sites en grottes apparaissent en corrélation négative sur l’axe 3 en raison de la forte présence des jeunes entre 6 mois et 2 ans. Le profil de Combe Obscure est tronqué, le site ayant été utilisé comme grotte-site saisonnier (parcage et vie domestique). Néanmoins, tous ces sites se caractérisent par une contribution élevée des jeunes de moins de deux ans et dans une moindre mesure celle des vielles bêtes de plus de 6,5 ans. Ils regroupent les abattages qui entrent dans la
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Facteur 2
27,89%
groupe fort consommateur de lait
CTD
6,5 à 9 0.25
groupe producteur F4
Chz
CO F5
BRM
0,5 à 2 CLAP
F3 F1
4 à 6,5
MdT
0 à 0,5
0 F2
consommation domestique de viande et de lait
N'Dama
9 à 11,5+
-0.25 PStJ LF1
-0.50
2à4
C-R
-0.75
groupe fort consommateur de viande P-G -0.8
-0.4
0
0.4
42,83%
Facteur 1
Sites de la fin du Néolithique : BRM : La Brémonde ; CR : Le Collet-Redon ; PG : Ponteau-Gare ; CTD : La Citadelle ; LF 1 : La Fare phase 1 ; LF2 : La Fare phase 2 ; PlsJ : Le Plan Saint-Jean ; CLAP : Claparouse ; MdT : Le Mourre-du-Tendre ; Cal 1 : les Calades 1 ; Cal2 : Les Calades 2 ; CHZ : grotte Chazelles ; CO : Combe Obscure Sites du Néolithique Moyen (cercles en pointillé) F1 : Les Moulins ; F2 : La Roberte ; F3 : Le Gournier ; F4 : Fontbrégoua ; F5 : grotte Murée
Fig. 453 : Analyse factorielle des Correspondances des profils d’abattage des bœufs entre le 4ème et le 3ème millénaire dans le sud-est de la France (données et références en annexe)
régulation du troupeau et indiquent une consommation de viande tendre et l’exploitation du lait. L’utilisation de la force n’a pu être mise en évidence qu’à La Citadelle, au Mourre-du-Tendre et à Claparouse, mais l’on peut se demander si la présence plus marquée de bêtes aux alentours de 6,5 ans à Fontbrégoua ne pourrait pas indiquer l’emploi des bovins, notamment lors de possibles déplacements pour le portage et le transport, donc le recours à l’énergie animale dès le Néolithique moyen chasséen. Ces profils de bovins correspondraient à des groupes de producteurs (Stein 1987), avec des surplus de lait (comme l’ont démontré les courbes de survie de La Citadelle et du Mourre-du-Tendre), et regrouperaient les gardiens de troupeau (La Citadelle et Combe Obscure).
groupes forts consommateurs de lait de vache. A la Brémonde et potentiellement à la grotte Chazelles, cette réforme laitière est associée à l’abattage des veaux aux alentours du sevrage. L’utilisation de la force est attestée sur ces trois sites. Enfin, un dernier groupe se distingue, composé des profils du Collet-Redon, de Ponteau-Gare et de La Fare (phase 1). En corrélation négative sur les axes 1 et 2, ils se caractérisent par la forte contribution des bêtes entre 2 et 4 ans, abattus au maximum de rendement boucher et dans une moindre mesure celle des individus âgés de 4-6,5 ans. La Fare et Le ColletRedon sont également déterminés par la contribution des vieilles bêtes (axe 1) non représentées à Ponteau-Gare et reçoivent également une contribution plus importante des individus entre 4 et 6,5 ans (axe 4). La force de travail est utilisée au Collet-Redon et à La Fare, ce dernier étant davantage déterminé par les individus très âgés (axe 3) mais elle n’a pas été mise en évidence à Ponteau-Gare. Cette recherche d’un apport carné conséquent marquerait la présence d’un groupe fort consommateur de viande.
A l’opposé, apparaissent les profils de la Brémonde, du Plan Saint-Jean et de la grotte Chazelles. Ils se présentent tous en corrélation négative sur l’axe 1, en raison de la contribution des jeunes entre 6 mois et 2 ans (Chazelles et La Brémonde) et des très vieilles bêtes sur les trois sites. Les sites de Chazelles et de La Brémonde se placent en corrélation positive sur l’axe 2 (forte contribution des individus entre 6,5-9 ans) alors que Le Plan Saint-Jean est en corrélation négative (présence de bêtes de 2-4 ans), opposition que l’on retrouve sur l’axe 3 (les jeunes de moins de 2 étant absents au Plan Saint-Jean). Le Plan Saint-Jean, profil vraisemblablement tronqué (occupation saisonnière) a été associé à ce groupe en raison de la plus forte contribution des bêtes entre 4 et 6,5 ans que de celle des adultes entre 2 et 4 ans. Le point commun entre tous ces sites est l’orientation préférentielle des profils vers la réforme laitière très marquée, qui suggère la présence de
Bien que la nécessité de compléter le corpus s’impose, notamment à partir de profils aux effectifs plus conséquents, afin de renforcer la structuration de l’AFC et appuyer nos hypothèses, quelques pistes peuvent être apportées sur l’organisation des sites. Si l’on retrouve au Néolithique moyen chasséen une complémentarité bien établie entre sites de plein air et sites de grotte et entre groupes d’éleveursconsommateurs et groupes producteurs, une plus grande diversification apparaîtrait à la fin du Néolithique. Certains profils semblent davantage spécialisés dans la consommation
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Emilie Blaise
de viande, d’autres de lait mais avec néanmoins une nuance à apporter à la définition de consommateurs de G. J. Stein 1987 (à partir des profils de caprinés) car les courbes de survie, comparées statistiquement au modèle « sécurité du troupeau », indiquent que la viabilité des troupeaux était assurée. Cela pourrait suggérer que ces groupes humains pouvaient gérer leurs cheptels (ils maîtrisaient suffisamment les techniques d’élevage pour le faire ) mais qu’ils n’élevaient pas forcément leurs bêtes et dépendaient de groupes d’éleveurs-producteurs pour le renouvellement, notamment pour l’apport de veaux, ces derniers étant absents sur les sites du Collet-Redon, de Ponteau-Gare, de La Fare (phase 1), de la grotte Chazelles et peu présents à La Brémonde où ils sont consommés très jeunes (ce qui est d’ordinaire peu compatible avec l’exploitation du lait, les vaches ayant besoin de la présence du petit pour délivrer leur lait). Des échanges de lait et de ses dérivés peuvent également être envisagés entre les groupes producteurs (surplus) et les autres. Si les bovins sont gardés en vie pour les produits du vivants (lait et force) à la fin du Néolithique sur la plupart des sites (sauf à Ponteau-Gare où l’utilisation de la force n’a pas pu être démontrée), cette AFC pourrait également faire ressortir une possible utilisation des bovins (transport, portage) au Néolithique moyen chasséen notamment à la Baume de Fontbrégoua.
l’animal. On ne peut néanmoins aucunement proposer de tendance générale dans l’organisation des sites à la fin du Néolithique, ni de caractéristiques particulières en fonction du groupe culturel en raison de nos effectifs encore trop réduits. L’observation de producteurs (ovins, caprins et bovins) et de possibles surplus de lait (et de ses dérivés) à Combe Obscure, à La Citadelle, et pour les bovins seulement à Claparouse et au Mourre-du-Tendre, laisse envisager l’existence d’échanges de ces produits laitiers avec les autres groupes. La pratique de l’allotement pour les cheptels ovins, caprins et bovins, et les échanges de bœufs, marqueraient une économie fondée sur la complémentarité entre les groupes humains et un système complexe d’échanges (Helmer et al. 2005b, p. 185) à l’intérieur d’une même communauté (finage) comme entre groupes différents (c'est-à-dire issus d’autres finages et pas forcément une différence de groupes culturels) comme le sous-tend la mise en évidence de groupes consommateurs et d’autres producteurs. Dans certains cas, la structuration de l’espace habité marque une structuration du groupe humain lui-même, notamment aux Calades où certains s’occupent plus particulièrement des troupeaux (Calades 1), d’autres consomment seulement de la viande tendre (Calades 2). Les différences observées (choix alimentaires et modes de consommation) entre les habitants des deux cabanes témoignent d’une probable segmentation sociale de la communauté sur ce site. Les sites de La Fare (phase 1) et du Plan Saint-Jean se distinguent nettement de l’ensemble des autres profils des caprinés comme des bœufs, et se caractérisent par une recherche d’un apport en protéines animales maximum. L’hypothèse retenue est qu’il s’agirait d’une consommation dépassant largement le cadre domestique et traduirait un groupe de taille beaucoup plus importante et l’organisation d’un village, hypothèse qui pourrait s’accorder avec la présence d’éléments architecturaux particuliers (palissades sur les deux sites, système d’enceintes complexe à La Fare). La vaste étendue de ces sites (estimée à plusieurs hectares) ne permet pas d’écarter l’hypothèse d’une structuration interne de ces occupations, les animaux étant parqués ailleurs ou pour le Plan Saint-Jean d’un lien avec une occupation saisonnière du site. Néanmoins, la différence de gestion observée entre le petit bétail (exploitation intensive, hors logique de régulation) et le grand (viabilité du cheptel et animaux gardés sur pieds pour les produits du vivant) pourrait trouver une autre explication que la seule taille du troupeau et la pratique de l’allotement (grands troupeaux de moutons et de chèvres divisés en plusieurs lots fonctionnant en réseaux) et révéler un fonctionnement différent d’une part du système économique. Si l’on considère que le(s) groupes humain(s) ont un besoin régulier de recourir à d’autres groupes notamment pour obtenir des moutons et des chèvres pour compléter leurs troupeaux et répondre à leurs besoins alimentaires, une autre hypothèse peut être envisagée. Ce besoin pourrait être la marque d’un changement dans le système économique à la fin du Néolithique plus tout à fait autosuffisant (du point de vue de l’économie animale), et avec une part importante accordée à certains produits venus d’ailleurs, déjà perceptibles dans les industries lithiques ou le mobilier métallique. Il constituerait les prémisses d’un système que
2.3.3 Structuration des sociétés à la fin du Néolithique en Provence Ces regroupements de sites effectués volontairement à partir des profils d’abattage et non pas à partir des groupes culturels visent à mieux définir les pratiques sociales, économiques et culturels des groupes humains dans le système technique de l’exploitation des ressources animales. A plus long terme, il s’agira de replacer ces pratiques dans la chronologie, les imprécisions et les recouvrements entre les groupes chrono-culturels de la fin du Néolithique limitent jusqu’ici cette approche. Les résultats entre les AFC des cheptels des caprinés domestiques et des bovins présentent une certaine cohérence. Les hypothèses concernant la fonction particulière de sites comme la Citadelle (estive ou estivage) et Combe Obscure (C3-2) (parcage-habitat saisonnier) sembleraient confirmées, de même que la présence de gardiens de troupeaux. On retrouve également les recherches d’un apport conséquent de protéines animales (lait et viande) pour les groupes forts consommateurs des sites de La Fare (phase 1) et du Plan Saint-Jean et la consommation plutôt domestique sur les sites du Collet-Redon, de la Brémonde et de Ponteau-Gare. Il est notable que les groupes producteurs bovins n’apparaissent que sur les sites par ailleurs consommateurs de viande tendre de moutons et de chèvres (Claparouse et Le Mourre-duTendre) et parmi les gardiens de troupeaux (Combe Obscure et La Citadelle). L’élevage des bœufs relevaient peut-être de groupes particuliers et/ou correspondaient à une fonction spécifique. Il serait possible de penser que tous les groupes humains de la fin du Néolithique n’élevaient pas leurs bovins mais géraient leurs populations, l’approvisionnement en animaux étant assuré par d’autres groupes, comme semblerait l’indiquer la présence/absence des veaux. Ce système pourrait être confirmé par la tendance à conserver sur pieds les individus pour les produits et services rendus du vivant de
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Sites
groupe culturel
Nom
n°
nature
Combe Obscure (C3‐2)
F12
grotte
Grotte Murée (C6‐7)*
F14
grotte
parcage ?
Baume Saint Michel
F13
grotte
parcage ?
Les Calades 1 Les Calades 2 Claparouse Col Sainte‐Anne*
plein air, habitat perché permanent plein air, habitat F28 perché permanent habitat F19 plein air permanent plein air, F21 habitat perché F27
La Balance (rue Ferruce) F22 plein air Le Mourre‐du‐Tendre
fonction parcage‐ habitat saisonnier
F30 plein air plein air, perché
habitat
caprinés
bovins
Ferrières
producteurs, bergers (et lait)
producteurs (lait) et gardiens de troupeau
Campaniforme récent *
producteurs, bergers ? (et lait)
Néolithique final producteurs, bergers ? (et lait) Campaniforme producteurs, bergers (et lait) ancien Campaniforme consommateurs (viande tendre) ancien Rhône‐Ouvèze
Rhône‐Ouvèze
habitat
Couronnien*
F20
La Brémonde
F29 plein air
habitat permanent
Couronnien
La Fare (phase 2)
plein air, F33 perché
habitat
Rhône‐Ouvèze
Ponteau‐Gare
La Citadelle
La Fare (phase 1) Le Plan Saint‐Jean
producteurs (lait)
Campaniforme consommateurs (viande tendre) ancien
Les Lauzières*
Le Collet‐Redon
consommateurs (viande tendre)
Campaniforme* consommateurs (viande tendre)
habitat permanent
habitat F34 plein air permanent habitat, F35 plein air plutôt permanent Habitat plein air, saisonnier F37 perché (estive ou estivage) plein air, habitat F31 perché permanent Habitat F36 plein air saisonnier
Caractérisation des groupes humains à partir des cheptels (d'après les profils d'abattage traités par l'AFC)
Couronnien Couronnien
Couronnien
consommateurs (viande tendre) éleveurs, consommation domestique (viande et lait) éleveurs, consommation domestique (viande et lait) éleveurs, consommation domestique (viande et lait) éleveurs, consommation domestique (viande et lait) éleveurs, consommation domestique (viande et lait)
producteurs (lait)
consommateur de lait
consommateurs de viande consommateurs de viande
éleveurs, consommation producteurs (lait) et gardiens domestique (viande et lait) et de troupeau bergers
apparenté Couronnien
forts consommateurs (maximum consommateurs de viande carné), village ? forts consommateurs (maximum consommateurs de lait Rhône‐Ouvèze carné), village ?
* Les niveaux archéologiques ne sont pas totalement homogènes
Fig. 454 : Hypothèses sur la caractérisation des groupes de la fin du Néolithique à partir des résultats de l’AFC des profils de caprinés domestiques et des bovins
l’on retrouve dans des périodes plus récentes (protohistoriques et historiques) où des groupes deviennent essentiellement consommateurs, modifications économiques qui « se résume[nt] souvent par le passage d’un système d’auto-subsistance à un système de dépendance » (Gardeisen 2002, p.9). Cette situation entraîne sur les voies d’une différenciation sociale, vers une société de plus en plus hiérarchisée. Autant d’éléments prêts à germer dans les sociétés de la fin du Néolithique (Demoule 2008), période à laquelle les contacts interrégionaux et la circulation d’autres produits sont attestés dans le sud-est de la France, laissant envisager de possibles échanges (grandes lames de
Forcalquier), les animaux sur pied (ou en quartiers) n’étant pas exclus. La mise en évidence de groupes forts consommateurs impliquent une segmentation des groupes humains sur certains sites, mais aussi l’existence de groupes de taille plus importante que d’autres (Forts consommateurs / Consommation domestique), démontrant ainsi tout la complexité de ces sociétés du Néolithique final, annonciatrices de celles de l’Age du Bronze.
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
CONCLUSIONS
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Au terme de ce travail, l’image de simplicité et d’homogénéité de sociétés d’éleveurs-agriculteurs du sud-est de la France au Néolithique final apparaît moins évidente. La comparaison de l’exploitation des ressources animales laisse même entrevoir des relations socio-économiques sans doute plus complexes, à la fois variées et structurées, entre les différents groupes humains et à l’intérieur d’une même communauté.
(1987) et de tenter une approche de la structuration des groupes humains. Afin de retrouver la logique dans laquelle les abattages ont été effectués, nous nous sommes appuyés sur l’analyse des profils d’abattage et sur la réalisation de courbes de survie pour chaque cheptel, comparées statistiquement au modèle théorique « sécurité du troupeau » permettant de déterminer si les choix de gestion garantissent ou non le renouvellement du troupeau.
L’étude de ces assemblages fauniques des sites du Néolithique final provençal avait comme objectif une contribution à la compréhension du système technique des sociétés de la fin du Néolithique en Provence par la caractérisation de l’économie animale des groupes humains. Pour aborder les comportements humains, nous avons plutôt choisi l’échelle de la microrégion afin de tenter de proposer des schémas interprétatifs ancrés dans des problématiques archéologiques. Loin de rechercher l’exhaustivité, nous avons privilégié dès le départ un corpus restreint de sites offrant une homogénéité et une fiabilité des contextes chrono-culturels, permettant ainsi de renforcer la validité des données archéozoologiques. L’ensemble représente un total de 12 545 restes déterminés. Après une réflexion pour chaque site sur la représentativité des assemblages fauniques, les modes d’approvisionnements carnés des groupes humains ont été décrits à partir du spectre faunique, de la composition des troupeaux et de la part de chaque animal dans l’alimentation. L’enjeu de notre travail reposait sur l’approche des techniques et des pratiques d’élevage mises en œuvre par les groupes humains, expression à la fois d’une réalité biologique animale et environnementale et de spécificités culturelles. La définition des modalités de gestion des troupeaux, qui a nécessité l’utilisation et la mise en place de méthodes adaptées à nos échantillons fauniques, s’est ainsi organisée autour de trois axes principaux : - Les finalités de chaque exploitation animale : leur mise en évidence s’appuie sur l’estimation précise de l’âge des groupes d’individus abattus. L’application sur notre matériel des récentes avancées dans ce domaine, grâce à la présence de séries dentaires et d’effectifs significatifs de quatrièmes prémolaires déciduales pour les caprinés et dans une moindre mesure des bœufs, nous ont permis d’affiner les âges de mortalité. Les méthodes d’analyse des profils d’abattages ont été complétées par la mise en place de modèles interprétatifs des stratégies d’exploitation, appuyées par l’outil statistique. - Les rythmes des activités d’élevage et des pratiques pastorales : la saisonnalité des naissances et des abattages ainsi que la saison des mises bas ont été précisées pour les caprinés (cheptel prédominant dans nos corpus) par l’analyse de la composition isotopique en oxygène ( 18O) de l’émail dentaire ; testé sur un référentiel actuel, le protocole d’analyse a été appliqué sur les assemblages archéologiques du Collet-Redon et de La Citadelle. Des hypothèses sur la saison d’occupation des sites ont ainsi pu être proposées, laissant apparaître des sites occupés de manière permanente et d’autres de manière saisonnière. - Enfin la mise en place de modèles permet d’aborder le degré de spécialisation ou de dépendance du système économique selon les définitions proposées par J. G. Stein
Ainsi, l’économie animale des groupes humains de la fin du Néolithique en Provence se caractérise à la fois par une uniformisation des modes d’approvisionnement carné, fourni principalement par le bœuf puis par les caprinés et les cochons, et par une exploitation de l’ensemble des produits animaux - produit du vivant et après abattage - à la fois diversifiée et complémentaire entre les différents cheptels (viande, lait, graisse, toisons et force). Elle témoigne d’une maîtrise des techniques et des pratiques d’élevage adaptées à l’environnement et au climat méditerranéen et implique une gestion raisonnée des troupeaux et des territoires notamment pour les besoins en pâturages. La comparaison des variations de la composition isotopique en oxygène ( 18 O) de l’émail dentaire des caprinés a permis de définir que les mises bas étaient saisonnées et avaient lieu entre le milieu de l’hiver et le début du printemps. Il s’agirait d’une période de naissance plutôt naturelle. Ces périodes de naissances se retrouvent encore actuellement dans les élevages traditionnels de Méditerranée occidentale. La saisonnalité des abattages fait également ressortir un rythme lié au cycle des saisons et à la biologie des animaux mais également certains pics liés à la vie des groupes et aux choix de viande consommée. L’exploitation des moutons et des chèvres apparaît intensive, ovins et caprins sont élevés à la fois pour leur viande, le lait et les toisons, souvent aux limites des capacités de renouvellement des troupeaux. Les bovins, moins nombreux, qui fournissent un apport en protéines plus important (viande et lait), semblent surtout gardés en vie pour les services rendus. L’observation de pathologies corrélée avec la fréquence élevée de bêtes âgées et la mise en évidence d’une modification morphologique des phalanges par ailleurs d’aspect normal, marque à la fois la généralisation et un attrait accentué pour l’utilisation de la force de travail des bœufs à la fin du Néolithique. Son poids conséquent dans l’alimentation et les possibilités qu’offrent les bovins pour la traction dans les activités agricoles et/ou le transport ou le portage notamment dans les déplacements, confèrent à cet animal une place particulière dans les groupes humains. Il permet l’utilisation de nouvelles techniques (travois, araires, chariots) et marque aussi bien le domaine social, économique que symbolique des sociétés. Quant au cheval, il revient de manière récurrente dans les problématiques du Néolithique, régulièrement et depuis longtemps associé au phénomène campaniforme sans que les restes fauniques ne soient véritablement étudiés et leur contexte archéologique précisé. Pour le sud-est de la France, un inventaire des sites et des vestiges d’équidés tout comme la révision des contextes de découverte s’imposaient, autant que les données disponibles ou publiées le permettaient. Ce réexamen a révélé que la plupart des rares restes de chevaux de ces régions méditerranéennes sont fort probablement à
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attribuer à des périodes plus récentes notamment à l’Age du Bronze. Il est néanmoins attesté de manière fiable en Provence, en Languedoc et en Ardèche sur un total de neuf sites, datés du Néolithique moyen jusqu’à l’Epicampaniforme. Pour la seconde moitié du 3ème millénaire, à partir de ces indices rares mais fiables de restes de chevaux dans le sud-est de la France, nous pouvons toutefois souligner la présence de quelques restes sur des sites fontbuxiens en Languedoc (des contacts et des cas de mixité culturelle étant attestés entre le Fontbouisse et le Campaniforme) et sur des sites d’habitats en Provence uniquement attribués à la phase ancienne du Campaniforme. Mais aucun des sites attribués aux autres groupes culturels régionaux, pourtant nombreux, n’en a livré. Pour la phase ancienne, l’existence d’un lien possible entre les Campaniformes et les chevaux dans le Midi méditerranéen devra être réévaluée suivant l’hypothèse d’une origine ibérique des premiers Campaniformes. En effet, les chevaux sont très régulièrement observés sur des sites du 3e millénaire dans la Péninsule. Mais le développement de cette hypothèse impliquera une analyse critique des données et un retour au matériel osseux.
l’interprétation est plus délicate car résultant à la fois d’une possible organisation de l’espace habité (parcage / habitation, finage, allotement) comme d’une éventuelle structuration du groupe lui-même, certains s’occupant plus particulièrement des troupeaux d’autres étant consommateurs uniquement. Aux Calades, où des différences notables au niveau de l’alimentation comme de la gestion des cheptels ont pu être démontrées entre les deux cabanes (fort probablement contemporaines), il s’agirait plutôt d’une segmentation du groupe humain entre deux groupes distincts, révélatrice d’une possible structuration sociale de la communauté sur ce site (éleveurs-bergers / consommateurs). - Le site des Calades 1, associé aux sites de grottes de Combe Obscure, de la grotte Murée et de la Baume Saint-Michel, regroupent des éleveurs producteurs (notamment de lait), gardiens de troupeaux, hypothèse établie à partir du cheptel ovin-caprin, et confirmée par les bovins pour Combe Obscure. - Enfin, La Fare (phase 1) et Le Plan Saint-Jean se distinguent en raison de leur orientation dans la consommation de viande de moutons et de chèvres adultes et d’une recherche d’un apport maximum en protéines animales (de viande de bœuf à La Fare, plutôt de lait au Plan SaintJean). Si l’on ne peut écarter totalement la possibilité d’un lien éventuel avec l’étendue des sites ou d’une occupation saisonnière au Plan Saint-Jean, la présence de ces groupes forts consommateurs témoigne néanmoins de l’augmentation de la taille du groupe, d’un comportement incompatible avec la viabilité du troupeau qui pourrait traduire une organisation d’un véritable village (dans le sens du regroupement de plusieurs communautés). L’existence de groupes spécialisés marquent de probables fonctions définies à l’intérieur des communautés notamment celle de gardien de troupeaux et les surplus de viande ou de lait réalisés comme la présence de profils tronqués, ne représentant qu’une partie du troupeau, indiquent de possibles échanges (produits laitiers et dérivés, bêtes sur pieds, allotement) entre groupes issus de finages différents mais aussi à l’intérieur d’une même communauté. La mise en évidence de sites d’habitats permanents et d’autres temporaires, l’évolution de l’occupation des sites de grottes, (cavités à la fois moins utilisées et plus seulement pour le parcage) et l’existence du parcage sur les sites de plein air (zones de stabulation à Ponteau-Gare et observation de jeunes proches de la naissance sur plusieurs sites de plein air) permettent d’envisager une diversification fonctionnelle des sites dans l’espace pastoral. Les besoins en pâturage ont vraisemblablement entraîné une exploitation du milieu forte où tous les espaces disponibles étaient utilisés et gérés en fonction des saisons, laissant supposer l’existence de plusieurs pratiques : déplacements journaliers et déplacements saisonniers notamment pendant la belle saison (remues, estivage, estive). La présence de grottes et de sites utilisés comme habitats temporaires implique une certaine complémentarité avec les sites d’habitats permanents et des déplacements saisonniers réguliers effectués par des groupes « gardiens de troupeaux » plus ou moins spécialisés. La localisation de sites ayant occupé cette fonction en basse et moyenne Provence suggèrent une exploitation des zones et
Cette approche des techniques et des pratiques d’élevage confirme la dynamique de mutation intervenue entre le milieu du 4ème et le début du 2ème millénaire dans le sud-est de la France. Comparés à la période néolithique précédente, les choix de gestion révèlent des changements socioéconomiques et culturels. La mise en évidence d’élevages orientés vers la viande, la recherche d’un apport en protéines animales maximum, l’exploitation des bovins pour leur force, sont autant d’éléments qui traduisent des réponses à de nouveaux besoins comme de l’acceptation de nouvelles techniques, en relation avec la sédentarisation croissante et l’augmentation de la démographie. Ces nouvelles pratiques marquent également une évolution des comportements des groupes, culturellement « prêts » à changer, comme le rappelait J. Guilaine (2008) en citant les propos de R. Braidwood sur le début du Néolithique. A partir de la description des modes de consommation, il est possible d’accéder à une partie de la structuration des groupes humains. Plusieurs groupements de sites ont ainsi pu être proposés à partir des profils d’abattage des cheptels de caprinés et de bœufs et leur traitement par l’Analyse Factorielle des Correspondances en fonction des modalités de consommation, dont voici les principales hypothèses : - A La Brémonde, au Collet-Redon, à Ponteau-Gare, à La Citadelle, et à La Fare (phase 2), la gestion des troupeaux ovins et caprins marquent un équilibre entre besoins alimentaires et renouvellement du troupeau caractéristiques d’une consommation domestique d’une petite communauté, par ailleurs consommatrice de viande bovine (Collet-Redon et Ponteau-Gare) ou plutôt de lait de vache (La Brémonde). La Citadelle, site perché occupé de manière saisonnière, se distingue par la présence de gardiens de troupeaux, éleveursproducteurs (lait de vache). - A Claparouse, au Mourre-du-Tendre, aux Calades 2 et à La Balance (rue Ferruce) apparaissent des groupes consommateurs de viande tendre d’agneaux et de cabris, dont
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des hauteurs de proximité et des déplacements à courts et moyens rayons, sous la forme de transhumances locales. Les indices d’un recentrage des territoires (faune sauvage, approvisionnement lithique) et d’une régionalisation des cultures céramiques, nous laissent supposer que les groupes exploitaient de petits territoires, organisés en finages, et dans lesquels les déplacements de troupeaux, plutôt de proximité, pouvaient être effectués. D’un côté, la volonté de marquer ou de s’approprier un espace, de manière symbolique ou réelles bornes ou limites, (stèles, monumentalité) nous amèneraient à considérer un ancrage des groupes et de possibles rivalités territoriales, de l’autre, certains mouvements qui transcendent les cultures comme la diffusion du mégalithisme, de la métallurgie ou des gobelets campaniformes, témoignent de contacts réguliers. Les deux phénomènes sont loin d’être contradictoires, et s’il reste difficile voire impossible de savoir si les groupes humains s’identifiaient réellement aux cultures définies par l’archéologie, nous pourrions envisager à la fois l’émergence de groupes plus influents, potentiellement organisés en plusieurs finages, régulièrement remplacés par d’autres plus influents, et des contacts et des échanges entre groupes de finages différents, l’ensemble confronté à l’arrivée d’autres groupes extérieurs, de traditions exogènes… nous avons bien là un contexte dynamique en évolution, favorable au développement de sociétés protohistoriques.
Elle a permis l’élaboration de méthodes mais qui devront être testées sur d’autres sites et sur un corpus plus conséquent. Les analyses de la composition isotopique en oxygène de l’émail dentaire (∂18 O) notamment devront être appliquées au cheptel bovin, afin de compléter notre approche de la rythmicité des activités d’élevages et des pratiques pastorales. Un référentiel ostéologique et dentaire, établi à partir d’une population élevée en semi-liberté en Camargue, devrait permettre de nouvelles recherches. Trois axes d’études doivent prolonger ce travail : - En terme de chronologie, l’étude archéozoologique de la fin du Néolithique devra prendre en compte la totalité de la chronologie depuis la transition entre le Néolithique moyen et le Néolithique final jusqu’à celle du Néolithique final au Bronze ancien afin de permettre une vue globale de l'évolution des systèmes économiques de cette période. - En terme de géographie, intégrer d’autres sites géographiquement ou topographiquement différents permettrait de compléter l'approche géographique en particulier pour développer les questions d'estives. - Enfin, nous avons également évoqué la question de la représentativité de nos échantillons fauniques issus de sites qui n’ont été fouillés que partiellement, le plus souvent dans le cadre d’opérations programmées ou de petits sauvetages, parfois quelques dizaines ou centaines de mètres carrée alors que la surface des sites peut être évaluée à plusieurs hectares. Seule la prise en compte de sites d’habitat envisagés dans la totalité de leur surface, avec une bonne détermination des unités d’habitation permettra d’étayer nos hypothèses sur d’éventuelles complémentarités et structuration des groupes humains à partir des modalités de consommation. C’est sans doute l’archéologie préventive qui aborde de plus en plus souvent les sites archéologiques dans leur totalité qui permettra d’élargir les champs d’investigation pour les études archéozoologiques à venir.
Malgré les comparaisons effectuées, ces huit sites de plein air ne permettent pas encore de décrire la diversité spatiale, géographique, et chronologique des groupes culturels du Néolithique final. Cette recherche, loin d’être complète, se voulait initier un travail qui devra être enrichi de nouvelles données notamment dans le cadre d’une comparaison entre les autres régions du Midi de la France et avec les régions d’Europe occidentale méditerranéenne (Espagne et Italie notamment).
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Emilie Blaise
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
ANNEXES
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Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
ANNEXE I : LISTE DES ABREVIATIONS, CODAGES ET SYMBOLES EMPLOYES
II.1.2 Modèle théorique « groupe de producteurs »
Pour la description des parties anatomiques conservées et les traces anthropiques observées Diaph : diaphyse Frag : fragment Dist : distale Prox : proximale Ext : extrémité Ma : membre antérieur Mp : membre postérieur Mand : mandibule Scap : scapula Hum : humérus Rad : radius Fém : Fémur Tib : tibia Mtc : Métacarpe Mtt : Métatarse Phal : phalange Vert : vertèbre Cerv : cervicale Thor : thoracique Lomb : lombaire Coccy : coccygène Lat : latérale Med : médiale // : parallèle F : fracturation D : désarticulation K : décarnisation (ou décharnement) E : écorchage • la mandibule (d’après Tomé 2003) BH1 : branche horizontale, niveau du diastème BH2 : branche horizontale, niveau des dents jugales BM3 : Branche montante, gonion BM4 : Branche montante, processus condylaire BM5 : Branche montante, processus coronoïde • le coxal (d’après Tomé 2003) Acet : acetabulum a : épine pubienne b : branche de l’ischium c : tubérosité ischiatique d : épine sciatique e : ilium (entre épine et acetabulum) f : épine iliaque • la diaphyse Ext : extrémité (prox ou dist) P : proximum M : mesium D : distum
Classes d'âge Payne en années A B C D EF G HI
N
Corr. N corrigé
0 à 0,17 3 6 0,17 à 0,5 11,5 3 0,5 à 1 2,5 2 1 à 2 0 1 2 à 4 28 0,5 4 à 6 37 0,5 > à 6 118 0,25 Total 200
18 34,5 5 0 14 18,5 29,5 119,5
% N corrigé
% de survie
15,1 28,9 4,2 0,0 11,7 15,5 24,7 100
84,9 56,1 51,9 51,9 40,2 24,7 0,0
Proportions respectives par classes d’âge et courbe de survie théorique du modèle correspondant au « groupe producteur » (d’après Stein 1987)
II.1.3 Modèle théorique « groupe de consommateurs » % N Classes d'âge N Corr. N corrigé Payne en années corrigé A 0 à 0,17 0 6 0 0,0 B 0,17 à 0,5 0 3 0,0 0,0 C 0,5 à 1 5 2 10 7,8 D 1 à 2 42 1 42 32,7 EF 2 à 4 153 0,5 76,5 59,5 G 4 à 6 0 0,5 0 0,0 HI > à 6 0 0,25 0 0,0 Total 200 128,5 100
% de survie 100,0 100,0 92,2 59,5 0,0 0,0 0,0
Proportions respectives par classes d’âge et courbe de survie théorique du modèle correspondant au « groupe consommateur » (d’après Stein 1987)
II.2. Les bovins II.2.1 Modèle théorique « sécurité du troupeau » Classes d'âge NRd Corr. en années 0 à 0,5 4 4 0,5 à 2 54 1,33 2 à 4 46 1 4 à 6,5 32 0,8 6,5 à 9 20 0,8 9 à 11,5 16 0,8 > à 11,5 28 0,25 Total 200
NRd corrigé 8 35,9 23 12,8 8 6,4 3,5 97,61
% NRd corrigé 8,2 36,8 23,6 13,1 8,2 6,6 3,6 100
% de survie 91,8 55,0 31,5 18,3 10,1 3,6 0
Fréquences des classes d’âge d’abattage et courbe de survie du modèle théorique de la sécurité du cheptel bovin
II.2.2 Courbe de survie de la population de bovins africains de race N’Dama (référentiel Ducos 1968) Classes d'âge NRd Corr. en années 0 à 0,5 17 4 0,5 à 2 61 1,33 2 à 4 59 1 4 à 6,5 39 0,8 6,5 à 9 42 0,8 9 à 11,5 31 0,8 > à 11,5 35 0,25 Total 284
NRd corrigé 68 81,13 59 31,2 33,6 24,8 8,75 306,48
% NRd corrigé 22,2 26,5 19,3 10,2 11,0 8,1 2,9 100,0
% de survie 77,8 51,3 32,1 21,9 10,9 2,9 0,0
Fréquences des classes d’âge d’abattage et courbe de survie du troupeau de bovins N’Dama (d’après Ducos 1968)
ANNEXE II : COURBES THEORIQUES DE SURVIE II.2.3 Comparaison entre les deux courbes de survie à partir du CHI2
II.1. Les caprinés domestiques
Classes d'âge en années Courbe de survie 0‐2 ans 2‐4 ans 4‐6,5 ans 6,5‐9 ans 9‐11,5 ans >11,5 ans sécurité du troupeau 58 46 32 20 16 28 N'Dama 78 59 39 42 31 35 Contributions 2,4 6,4 9,9 50,5 24,7 6,1 CHI2 = 4,16 non significatif au seuil de 0,5 % (p = 0,53; v = 5)
II. 1.1 Modèle théorique « sécurité du troupeau » Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
N
Corr.
1 4,5 16,8 32 50 28 67,7 200
6 3 2 1 0,5 0,5 0,25
N % N corrigé corrigé 6 4,3 13,5 9,6 33,6 23,8 32 22,7 25 17,7 14 9,9 16,925 12,0 141,03 100,0
% de survie 95,7 86,2 62,3 39,7 21,9 12,0 0,0
p = probabilité ; v = degré de liberté Comparaison des fréquences absolues des courbes de survie du modèle théorique « sécurité du troupeau » et de la population de bovins N’Dama à l’aide du test du Chi2 (données d’après Ducos 1968)
Proportions respectives par classes d’âge et courbe de survie théorique permettant un équilibre entre besoins humains (minimum)et renouvellement du troupeau (d’après Stein 1987)
339
Total 200 284 100
339
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ANNEXE III : LE COLLET-REDON (Martigues, Bouches-du-Rhône)
III.3 Fréquences des parties squelettiques III.3.1 Fréquences squelettiques des caprinés domestiques (en % PO)
107 138 80 218
1 1 1 2 1 11
338 1249 1587
1 1 1
1 1 1
1
135 919 1054
1
1 18 19 1 4 1 3 5 9 12
1
84 110
62 63
1 4
29 7
1 11 6
75 80
1213 1249
247 267
2
5 15 15
5 12
12 12
Parties du squelette du bœuf Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges NR dét. NMPS NMIf
% PO 1,2 29,0 29,0 6,0 12,1 72,6 41,6 5,0 34,6 1,8 9,6 18,5 45,8 0,0 51,4 0,0 5,0 40,2 2,4 167 134 9
(d’après Blaise 2003) III.3.3 Fréquences squelettiques du lapin (en % PO) Parties du squelette du lapin Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges NR dét. NMPS NMIf
10 0 11 68 147 9 2482 2727
% PO 0,0 13,6 13,6 3,9 0,3 13,4 46,7 9,0 15,0 0,0 0,0 9,0 35,6 0,0 66,2 0,0 0,7 14,6 0,0 92 83 16
(d’après Blaise 2003)
Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégories d’ossements du Collet-Redon (habitation n°1)
III.4 Poids de Viande et Abats
III.2 Indicateurs taphonomiques Indicateurs % NR déterminés % NR indéterminés taxonomiquement % NR esquilles
67,4
Indice de fragmentation
29,3
% NR esquilles brûlées % traces de brûlures % traces de morsures % stries anthropiques
34 6,6 1,1 3,6
Taxons bœufs caprinés suinés cerf chevreuil lapin Total
% 26 6,6
PVA 2315 755,7 60 0 0 6,4 3137,1
% PVA 73,8 24,1 1,9 0,0 0,0 0,2 100
(d’après Vigne 1988)
340
2,1 37,5 37,5 7,5 1,8 71,4 59,6 57,8 20,6 4,2 32,6 18,8 12,6 0,0 42,7 0,0 5,2 32,2 6,1 529 356 22
III.3.2 Fréquences squelettiques du bœuf (en % PO)
Couche 3E Fosse A Fosse C Fosse D Fosse F Fosse E Total 2
% PO
(d’après Blaise 2003)
NR déterminés NR Indéterminés TOTAL
Reptiles tortue
Avifaune Perdrix Passereau Dauphin
1
2 15 17 Lagomorphes Lapin
Suidés Porc
Parties du squelette caprinés domestiques Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges NR dét. NMPS NMIf
954 2727 3681 190 110 300 15 15
1 7 7 1 3 1 3
44 44
1 1 1 1
4 4
18 3 35 5 5 48 1 30 4 2 1 9 4 2
87 6 129 33 14 182 7 3 10 1 3 2 1 1 3 2 1 1 9 3 1 1 5 2 1 46 7 36 18 9 70 Petits ruminants caprinés domestiques Mouton Chèvre
70 267 337
1
1 7 2 1 1 3 2 1
1 3 1 2 1 17 1 4 1 3 8 79 1 3 1 3
2 36 1 39 9 48 16 6 79 1 1 1 1 25 21
Couche 3C Couche 3D
Répartition et détermination des restes fauniques des niveaux couronniens de l’habitation n°1 du Collet-Redon
1 11 11
66 63 129
1
2 1 1 27 16 1 44 108 2 5 1 77 (7)1 190
2 2 1
10
17 12 29
1
11
4 2 1
11
4
1
1
1
1 1 4 1 1 10
1
12 12
1 1
3 1 1
2 16 3 92
4 1 11
1 1 7 3
4 56 15 7
4 13 1 36 167 1
26 394 93 112(42)
2 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Restes Couche 3B indéterminés crâne 1 frag. dents 0 vertèbres 0 côtes 15 diaphyses 125 os plat 9 esquilles 769 Total 919
Grands ruminants Bœuf domestique Cerf
Collet-Redon
Carnivores Chien Renard Chat sauvage
Couche 3B Couche 3C Couche 3D Couche 3E Fosse A Fosse C Fosse D Fosse F Fosse E NR NMIf NMIc NR NMIf NMIc NR NMIf NMIc NR NMIf NMIc NR NR NMIf NMIc NR NMIf NMIc NR NMIf NMIc NR
Site NR NMIc
III.1 Détermination et répartition des restes fauniques par couches et par structures
340
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence III.5 Fréquences des âges de mortalité et courbe de survie 13
Identification
III.5.1 Les caprinés domestiques Classes d'âge
Capra MCR 3D M2‐1 Capra MCR 3D M2‐2 Capra MCR 3D M2‐3 Capra MCR 3D M2‐4 Capra MCR 3D M2‐5 Capra MCR 3D M2‐6 Capra MCR 3D M2‐7 Capra MCR 3D M2‐8 Capra MCR 3D M2‐9 Capra MCR 3D M2‐10 Capra MCR 3D M2‐11 Capra MCR 3D M2‐12 Capra MCR 3D M2‐13 Capra MCR 3D M2‐14 Capra MCR 3D M2‐15
Total caprinés domestiques NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 0,0 100,0 6 0 30,4 69,6 3 18 20,3 49,4 2 12 13,5 35,9 1 8 25,3 10,5 0,5 15 8,4 2,1 0,5 5 2,1 0,0 0,25 1,25 100,0 59,25
NRd Corr.
Payne en années A 0 à 0,17 0 B 0,17 à 0,5 6 C 0,5 à 1 6 D 1 à 2 8 EF 2 à 4 30 G 4 à 6 10 HI > à 6 5 Total 65
III.5.2 Les bœufs Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
NRd
Corr.
0 2 5 4 1 3 0 15
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 0 0,0 100,0 2,7 18,9 81,1 5 35,6 45,5 3,2 22,8 22,8 0,8 5,7 17,1 2,4 17,1 0,0 0 0,0 0 14,06 100
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
NMIc
Corr.
0 1 5 3 1 2 0 12
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
NMIc % NMIc % de corrigé corrigé survie 0 0,0 100,0 1,3 11,9 88,1 5 44,9 43,1 2,4 21,6 21,6 0,8 7,2 14,4 1,6 14,4 0,0 0 0,0 0 11,13 100
13
Identification Capra MCR US186 M2‐1 Capra MCR US186 M2‐2 Capra MCR US186 M2‐3 Capra MCR US186 M2‐4 Capra MCR US186 M2‐5 Capra MCR US186 M2‐6 Capra MCR US186 M2‐7 Capra MCR US186 M2‐8 Capra MCR US186 M2‐9 Capra MCR US186 M2‐10 Capra MCR US186 M2‐11 Capra MCR US186 M2‐12 Capra MCR US186 M2‐13 Capra MCR US186 M2‐14
III.6 Résultats des analyses isotopiques (δ18O et δ13C) Identification Ovis MCR 3D M2‐1 Ovis MCR 3D M2‐2 Ovis MCR 3D M2‐3 Ovis MCR 3D M2‐4 Ovis MCR 3D M2‐5 Ovis MCR 3D M2‐6 Ovis MCR 3D M2‐7 Ovis MCR 3D M2‐8 Ovis MCR 3D M2‐9 Ovis MCR 3D M2‐10 Ovis MCR 3D M2‐11 Ovis MCR 3D M2‐12 Ovis MCR 3D M2‐13 Ovis MCR 3D M2‐14 Ovis MCR 3D M2‐15 Ovis MCR 3D M2‐16 Ovis MCR 3D M2‐17
Identification Ovis MCR US182 M2‐1 Ovis MCR US182 M2‐2 Ovis MCR US182 M2‐3 Ovis MCR US182 M2‐4 Ovis MCR US182 M2‐5 Ovis MCR US182 M2‐6 Ovis MCR US182 M2‐7 Ovis MCR US182 M2‐8
13 δ C VPDB (‰) ‐9,4 ‐10,0 ‐10,5 ‐10,6 ‐11,5 ‐12,1 ‐12,5 ‐12,9 ‐12,8 ‐13,0 ‐13,0 ‐13,1 ‐13,0 ‐12,3 ‐12,7 ‐12,5 ‐12,4
18 δ O VPDB (‰) 1,5 0,02 0,8 0,1 ‐0,3 ‐1,0 ‐1,3 ‐2,0 ‐2,1 ‐1,9 ‐1,8 ‐1,5 ‐1,1 ‐0,7 ‐0,4 0,0 0,3
Distance au collet (mm)
Poids (µg)
Total CO2 (µbar)
32,69 31,12 29,47 28,01 26,36 25,12 23,56 21,87 20,14 18,75 17,1 15,32 13,93 12,04 10,8 9,31 7,69
497 570 527 681 526 510 545 522 622 501 563 604 567 510 585 620 549
865 946 855 982 885 887 902 875 936 863 899 919 885 850 902 909 868
13 δ C VPDB (‰) ‐12,5 ‐12,5 ‐12,3 ‐11,9 ‐11,6 ‐11,3 ‐11,0 ‐10,9
18 δ O VPDB (‰) ‐0,8 ‐0,5 0,2 0,9 1,3 0,9 1,2 0,9
Distance au collet (mm)
Poids (µg)
Total CO2 (µbar)
12,96 11,67 10,18 8,84 7,26 6,04 4,31 3,08
488 549 490 561 522 519 507 570
802 850 799 850 833 838 819 897
Distance au collet (mm)
Poids (µg)
Total CO2 (µbar)
22,83 21,17 19,73 17,88 16,41 14,75 13,35 12,10 10,60 9,05 7,75 6,45 4,90 3,52
453 468 542 547 435 630 521 460 552 587 680 555 563 512
792 799 860 855 755 872 828 780 843 870 892 833 833 784
Distance au collet (mm)
Poids (µg)
Total CO2 (µbar)
25,26 23,11 21,53 20,04 18,43 16,86 15,16 13,42 11,66 10,02 8,1 6,22 4,53 2,61
487 543 647 642 516 527 514 594 542 534 510 504 535 631
806 858 506 904 828 821 821 860 833 821 802 799 872 943
13
Identification Ovis MCR 3B M2‐1 Ovis MCR 3B M2‐2 Ovis MCR 3B M2‐3 Ovis MCR 3B M2‐4 Ovis MCR 3B M2‐5 Ovis MCR 3B M2‐6 Ovis MCR 3B M2‐7 Ovis MCR 3B M2‐8 Ovis MCR 3B M2‐9 Ovis MCR 3B M2‐10 Ovis MCR 3B M2‐11 Ovis MCR 3B M2‐12 Ovis MCR 3B M2‐13 Ovis MCR 3B M2‐14
δ C VPDB (‰) ‐11,3 ‐11,8 ‐12,2 ‐12,5 ‐12,7 ‐12,7 ‐12,7 ‐12,6 ‐12,3 ‐11,9 ‐11,4 ‐10,9 ‐10,3 ‐9,8 13
Identification Ovis MCR 3C M2‐1 Ovis MCR 3C M2‐2 Ovis MCR 3C M2‐3 Ovis MCR 3C M2‐4 Ovis MCR 3C M2‐5 Ovis MCR 3C M2‐6 Ovis MCR 3C M2‐7 Ovis MCR 3C M2‐8 Ovis MCR 3C M2‐9 Ovis MCR 3C M2‐10 Ovis MCR 3C M2‐11 Ovis MCR 3C M2‐12 Ovis MCR 3C M2‐13 Ovis MCR 3C M2‐14
δ C VPDB (‰) ‐11,9 ‐12,2 ‐12,6 ‐12,9 ‐13,0 ‐13,3 ‐13,1 ‐13,0 ‐12,7 ‐12,3 ‐12,1 ‐11,9 ‐11,4 ‐11,2
18
δ O VPDB (‰) 0,3 ‐0,5 ‐0,8 ‐0,9 ‐0,8 ‐0,2 ‐0,2 0,8 1,3 1,7 1,1 1,2 1,2 0,1 18
δ O VPDB (‰) ‐0,7 ‐1,3 ‐1,6 ‐1,6 ‐1,8 ‐1,8 ‐1,5 ‐1,2 ‐0,4 0,1 0,05 0,4 0,4 0,2
18
δ C VPDB (‰) ‐12,4 ‐12,7 ‐12,8 ‐13,0 ‐12,8 ‐12,6 ‐12,6 ‐12,4 ‐12,2 ‐11,7 ‐11,4 ‐11,3 ‐11,2 ‐11,1
δ O VPDB (‰) ‐0,6 ‐0,7 ‐0,5 ‐0,1 0,7 1,1 1,2 1,5 1,6 1,8 1,4 1,5 1,6 1,6
Distance au collet (mm)
Poids (µg)
Total CO2 (µbar)
20,95 19,74 18,62 17,46 16,06 14,92 13,63 12,43 11,08 9,79 8,3 7,05 5,83 4,57 3,07
500 570 530 628 547 650 521 512 563 478 577 483 516 552 467
855 892 870 931 882 943 850 853 889 819 880 816 838 841 824
Distance au collet (mm)
Poids (µg)
Total CO2 (µbar)
25,34 24,18 22,97 21,08 19,78 18,55 17,28 15,95 14,78 13,12 12,01 10,4 8,99 7,23
655 512 489 527 521 551 497 559 509 576 480 573 571 545
955 875 863 911 897 911 872 902 855 897 828 875 860 846
ANNEXE IV : PONTEAU-GARE (Martigues, Bouches-du-Rhône) IV.1 Détermination et répartition des restes fauniques par phases Ponteau‐Gare
Couche 2 Couche 3 Phase 3 Phase 4 NMIf NMIc NR NMIf NMIc NR NMIf NMIc NR NMIf NMIc
NR
Carnivores Chien Renard
2
1
1
Grands ruminants Bœuf domestique
7 44
1 3
1 5
1 22
1 1
Petits ruminants caprinés domestiques Mouton Chèvre
10 50 7 4
1 5 2 1
1 12 2 1
11 79 19 4
1 5 2 1
Suidés Porc
2 1
1 1
1 1
1 1
1 1
Lagomorphes Lapin
1 3
1 3
1 3
1
1 132 23 155
1
Avifaune Cormoran Canard NR déterminés NR Indéterminés TOTAL
1
6 4
1 1
2 1
1 15
1 2
1 2
1 2 11 119 3 19 1 3
1 4 3 1
1 1
1
1 1
1
1
1
8
1
1 1 15 71 3 18 1 3
3 3
1 1
1 1
3 1
1 16
1 1
1 2 14
192 1236 1428
Site NMIc 9 4
4 1
1
9 89
9
1 3 2 1
1 10 2 1
24 319 63 14
48 10 4
1 1
1 1
9 6
4
1
2 33
6
1
1
139 27 166
NR
120 838 958
1 1 583 2124 2707
Restes Couche 2 Couche 3 Phase 3 Phase 4 Total indéterminés crâne 3 2 1 6 frag. dents 0 vertèbres 40 3 43 côtes 7 13 47 2 69 diaphyses 1 5 8 2 16 os plat 0 spongieux 7 7 esquilles 12 0 1140 831 1983 Total 23 27 1236 838 2124
Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégories d’ossements de Ponteau-Gare
IV.2 Indicateurs taphonomiques Indicateurs % NR déterminés % NR indéterminés taxonomiquement % NR esquilles
341
18
δ O VPDB (‰) ‐1,0 ‐0,8 ‐0,5 ‐0,4 0,1 0,4 0,9 1,3 1,1 0,9 1,0 0,5 ‐0,6 ‐1,5 ‐1,6
δ C VPDB (‰) ‐12,4 ‐12,6 ‐12,4 ‐12,2 ‐12,0 ‐11,7 ‐11,4 ‐11,1 ‐11,1 ‐10,8 ‐11,0 ‐11,1 ‐11,4 ‐12,0 ‐12,3
341
% 21,5 5,2 73,3
Indice de fragmentation
29,3
% NR esquilles brûlées % traces de brûlures % traces de morsures % stries anthropiques
45,5 0,8 0,7 3,1
1 1
74
Emilie Blaise IV.3 Fréquences des parties squelettiques
IV.5 Fréquences des âges de mortalité et courbes de survie Classes d'âge
IV.3.1 Fréquences des parties squelettiques des caprinés domestiques (% PO) Parties du squelette caprinés domestiques Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges NR dét. NMPS NMIf
Payne en années A 0 à 0,17 1 B 0,17 à 0,5 4 C 0,5 à 1 8 D 1 à 2 8 EF 2 à 4 21 G 4 à 6 10 HI > à 6 8 Total 60
% PO 5,1 36,1 36,1 9,1 3,8 19,6 34,8 51,1 19,4 4,0 23,5 18,8 23,5 0,0 46,5
ANNEXE V : LA BREMONDE (Buoux, Vaucluse) V.1 Détermination des restes fauniques Indéterminés crâne dents indet. vertèbres côtes diaphyses spongieux os plat esquilles Total
9,1 23,8 5,2 319 277 23
(d’après Blaise 2003) IV.3.2 Fréquences des parties squelettiques du bœuf (% PO) Parties du squelette du bœuf Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Os malléolaire Total tarse Total Métatarse Total phalanges NR dét. NMPS NMIf
6,4 10,2 10,2 0,7 4,6 12,5 25,0 12,5 0,0 3,2 10,4 0,0 16,7 0,0 45,8 0,0 2,5 29,2 4,5 89,0 64,0 7
Type de restes NR déterminé taxonomiquement NR déterminé anatomiquement NR indéterminé (esquilles) Total
% PO 0,0 14,8 14,8 0,0 3,3 16,7 16,7 33,3 33,3 0,0 33,3 33,3 16,7 0,0 50,0 0,0 0,0 16,7 8,3 33 29 6
IV.4 Poids de Viande et Abats % PVA 72,7 22,2 5,0 0,0 0,0 0,1 100
(d’après Vigne 1988)
342
Indicateurs % NR déterminés % NR indéterminés taxonomiquement % NR esquilles
% 39,2
33,2
Indice de fragmentation
34,4
% NR esquilles brûlées % traces de brûlures % traces de morsures % stries anthropiques
15,7 3,2 8,3 3,2
27,6
V.2.2 Classes de taille des fragments osseux de La Brémonde
(d’après Blaise 2003)
PVA 1980 605,7 135 0 0 2,4 2723,1
% NR 2,9 0,1 2,5 12,2 26,5 0,6 0,7 54,6
V.2.1 Indicateurs taphonomiques pour le site de La Brémonde
IV.3.3 Fréquences des parties squelettiques du lapin (% PO)
Taxons bœufs caprinés porc cerf chevreuil lapin Total
NR 55 1 47 230 500 11 13 1030 1887
V.2 Indicateurs taphonomiques
% PO
(d’après Blaise 2003) Parties du squelette du lapin Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges NR dét. NMPS NMIf
Total caprinés domestiques NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 6 6 10,1 89,9 3 12 20,2 69,7 2 16 26,9 42,9 1 8 13,4 29,4 0,5 10,5 17,6 11,8 0,5 5 8,4 3,4 0,25 2 3,4 0,0 59,5 100,0
NRd Corr.
342
0‐2 cm
2‐5 cm
Classes de taille 5‐10 cm
10‐15 cm
> 15 cm
162
803
226
22
3
202
642
14
0
858
928
104
0
0
1032
1292
1549
240
22
3
Total 1216
3106
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence V.3 Fréquences des parties squelettiques V.3.3 Fréquences des parties squelettiques des caprinés et des petits ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence
V.3.1 Fréquences des parties squelettiques des caprinés domestiques Parties du squelette caprinés domestiques Crâne Maxillaire
G
D 3
4
Fragment de maxilaire
Dents sup. Total mâchoire sup. Hémi‐mandibule
12 12
15 15
Fragment de mandibule
15 19 34
9 30 39
Dents inf. Total mpachoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
11 11 3 14 1 3 13 17 8
6 2 10 4 16 3 9 12 4
1 1 2 4
0
1 7
1 4
8 4
5 5
5 1 6
1 1 1 3
1 5 6 12
1 4 3 8
2 4 1
2 1 1
Métacarpe III+IV entier
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia os malléolaire
Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse Métatarse II+IV Entier
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
3 2
2 2
5
4
ant post ant post ant post
NR Indét. Total G 14 21 4 0 0 5 32 5 32 12 0 24 10 3 52 11 3 76 21 10 10 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 1 1 0 0 10 5 5 2 19 10 0 1 3 6 27 7 7 37 11 1 1 7 2 24 1 1 4 33 13 3 15 5 1 1 1 1 0 2 3 1 1 1 1 3 2 5 9 4 0 2 4 3 14 1 1 6 19 5 1 10 3 0 2 3 3 9 1 3 6 15 4 0 0 2 12 21 9 12 32 6 2 2 1 5 2 5 4 2 4 1 0 0 14 7 0 2 7 19 23 0 21 30 3 8 8 0 0 20 indet 20 11 indet 11 8 indet 8 39 436
NMPS NMIf NMIc Indét. Total 6 14 4 4 0 0 0 27 13 21 0 19 26 45 15 31 5 5 2 2 2 2 2 2 1 1 2 2 1 1 0 0 10 10 2 2 5 5 1 15 10 11 0
D 4
15 9 15 24
4
% PO
12,86
1,36 1,28 50
10 4
1 2 1 1
24 11 1 1 0 3 1 3 8 0
13 6
80 15 6 36,6667 0 1,25 0 3,75 1,25 3,75 4,4 3
3 3
2
2
2
10 6 0
5 3
8 0 0
4
6 5
4
humerus
radius
ulna
carpes
mtc
vert.
côtes
coxal
fémur
tibia
tarses
mtt
phal
19 4,5 4 5,3 2 1,3
37 8,7
33 7,7 2 2,7 2 1,3
15 3,5 4 5,3 2 1,3
9 2,1
19 4,5 0,0 2 1,3
5 1,2 19 25,3 26 16,4
10 2,3 2 2,7 2 1,3
15 3,5 3 4,0 2 1,3
32 7,5 3 4,0 2 1,3
14 3,3 2 2,7 5 3,1
30 7,0
0,0 6 3,8
10 2,3 18 24,0 49 30,8
39 9,2 2 2,7 24 15,1
G 5 3 3
Fragment de mandibule
4 4 8
33,33 20
26,67 0
0 2 5 1 4 1 6 1 2 3 2 1 2 1 1 5
Métacarpe III+IV entier
4
4 2 1
2 1
2 3
3
3
12 2 12 7 7 26
14 2 5 5 3 0 0 13 0
18 2 0 0 12 7 7 26 282
0,0 2 1,3
D
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
76,7
12
3
scapula
118 27,7 12 16,0 30 18,9
Fragment de maxilaire
12
1
mand. & dents isolées
21 4,9 4 5,3 1 0,6
Parties du squelette du bœuf Crâne Maxillaire
23 0
4
crâne
7
7
3 4 2
3 4 2
46,67 6,67 16,67 16,67 10
4
4
8,67
12
12
60
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia
1 2 1 4 2 3 1 4
2 2
NR Indét. Total G 3 4 12 5 0 9 9 12 15 3 12 24 3 0 5 6 15 11 4 19 4 16 10 34 4 0 1 1 0 0 1 1 1 1 0 0 0 0 3 3 1 3 2 2 10 17 2 0 1 2 4 6 14 1 2 5 7 18 3 0 1 2 1 1 4 0 2 1 6 2 1 3 2 1 1 1 2 1 2 1 5 2 1 1 1 1 2 1 3 5 6 2 13 0 1 1 3 2 4 1 1 3 8 2 3 3 8 2 1 1 1 1 3 1 7 1 4 2 10 3 0 1 1 1 1 4 4 10 1 1 7 4 13 1
3 33
Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse
10,00 5,83 5,83 7,2
3 2 2
3 1 1
7
5
0
2
3 1 4 4
Métatarse II+IV Entier
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
V.3.2 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des caprinés domestiques de La Brémonde Parties squelettiques des caprinés scapula humerus radius ulna métacarpes
Age / stades d'épiphysation NMPS G NMPS D dont 2 de moins de 10‐ dont 3 de moins de 10‐ 10 4 11 mois 11 mois dont 2 de moins de 9‐11 dont 1 de moins 30‐40 11 mois et 1 de moins de 9 mois 30‐40 mois dont 1 de moins de 8‐10 13 10 mois dont 1 de moins 20‐40 5 4 mois 5
coxal
3
fémur
4
tibia
6
calcanéum
2
métatarses
3
dont 3 de moins de 30‐ 36 mois
3 3
dont 1 de moins de 36 mois dont 1 de moins de 36 mois
11
3
23
12
12
1
24
13
15
2
dont 1 de moins 20‐40 mois
11
6
6
2
dont 1 de moins de 30‐ 36 mois et 1 très jeune
10
5
6 5
6
3
2
2
8
4
4
4
4
14
7
7
1
3
12
dont 1 de moins de 36 mois
2
phalanges*
12
dont 4 de moins de 10‐ 16 mois
7
dont 2 de moins de 12‐ 18 mois
Total
64
17
47
7
26,6
10
15
dont 1 de moins de 10 mois
métapodes indet.
% os non soudés
NMPS indet.
NMPS NMIf NMIc Total
1
2
14,9
29
5
3
3
18
12
12 2
2
2
19
2
3
4
140
13
15
13,8
20,0
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
343
D 3 12 12 11 11
1 2
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 4 12 2 2 6,7 0 0 15 17,9 0 15 6 9 0 0 1 16 14,8 1 16 4 6 0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 0 0 0 0 1,9 3 3 1,9 3 50,0 2 6 3 3 0
4
3
10 0
6
6
83,3
2 1
1
5 3 1 2 5 1 1 8 8 0
3 2
3 2
2
2
41,7 25,0 8,3 16,7 41,7 8,3 8,3 66,7 11,1
1 1 2
1
2 5
1 3
1 2
1 1
4 5 0
2 3
2 3
33,3 19,2
3
1
7 0 0
4
4
58,3 0,0
5
2
8 0 6 3 0 0 0 9 0
Os malléolaire
2 15
0,0 2 1,3
V.3.4 Fréquences des parties squelettiques des bœufs
3
0
SITE
TOTAL % total caprinés PR % PR Individus ref. Individu ref.
16,67
9
2
Parties squelettiques
caprinés / PR
3,11
343
0
2
2 ant 2 ant 2 ant
3 post 2 post 1 post
4 indet 3 indet 3 indet
6
6
10
6 3 3 0 0 12 0 0 5 1 6 4 0 0 9 7 6 22 216
3 2
3 1
5
4
2
0
0
0
1 1 9 7 6 22
3 1 0 0 9 7 6 22 140
5
5
3 2
3 2
3
3
66,7 0,0 23,1 11,5 0,0 0,0 0,0 15,0
2
2
25
2 1 1 2 6
2 10
15,3
NR 426 100,0 75 100 159 100,0
Emilie Blaise V.3.7 Fréquences des parties squelettiques des suinés
V.3.5 Nombre Minimum de parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des bœufs de La Brémonde Parties squelettiques des bœufs
Age / stades d'épiphysation NMPS D
NMPS G
scapula
2
humerus
3
radius
2
ulna
2
NMPS NMIf NMIc Total
NMPS indet.
2
2
dont 1 de moins de 15‐ 20 mois, 1 de moins de 4 42‐48 mois dont 1 de moins de 40‐ 2 48 mois
6
dont 1 de moins de 42‐ 3 48 mois 1
1
3
10
6
3
Fragment de maxilaire
6
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
5
3
3
3
2
2
2
1
1
4
2
2
coxal
2
2
dont 1 de moins de 7‐10 1 mois
5
3
3
fémur
3
dont 1 de moins de 36 3 mois
1
7
4
4
tibia
1
5
dont 3 de moins de 24 mois et 1 de moins de 2 42 mois
8
5
5
calcanéum
3
dont 1 de moins de 36 3 mois
6
3
3
métatarses
dont 1 de moins de 24‐ 2 1 30 mois
3
2
2
1
1
1
1
16
2
2
68
5
5
métapodes indet. phalanges*
9
Total
27
7 5
% os non soudés
30
5
18,5
11
2
16,7
18,2
17,6
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
V.3.6 Fréquences des parties squelettiques des bœufs et des grands ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence Parties squelettiques
bœuf / GR SITE
crâne
mand. & dents isolées
scapula
humerus
radius
ulna
carpes
mtc
vert.
côtes
coxal
fémur
tibia
tarses
Total bœuf % Total bœuf GR % GR Individus ref. Individu ref.
12 5,7 0 0,0 1 0,6
58 27,4 9 13,2 30 18,9
17 8,0 2 2,9 2 1,3
18 8,5
6 2,8 1 1,5 2 1,3
3 1,4
13 6,1
3 1,4 44 64,7 26 16,4
8 3,8 1 1,5 2 1,3
13 6,1
12 5,7
6 22 2,8 10,4
0,0 6 3,8
3 1,4 10 14,7 49 30,8
10 4,7
0,0 2 1,3
8 3,8 1 1,5 2 1,3
0,0 2 1,3
0,0 2 1,3
0,0 5 3,1
0,0 0,0 2 24 1,3 15,1
0,0 2 1,3
mtt
NR
phal
212 100 68 100 159 100,0
V.3.8 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des suinés de La Brémonde Parties squelettiques des suinés scapula humerus
NMPS G 2 1
Age / stades d'épiphysation NMPS D 1 3
radius
1
ulna
1
coxal
1
fémur
1
dont 1 de moins de 42 2 mois dont 1 de moins de 12 1 mois dont 1 de moins de 36 mois
1
2
métacarpes 1
1
6
Total
15
% os non soudés
dont 5 de moins de 13 6 mois 8 53,3
15
26,7
1
3
2
2
2
1
2
1
2
1
1
1
3
2
2
4
1
1
2
1
1
2
1
1
dont 2 de moins de 24 mois
1
1
1
12
1
1
3
41
3
3
27,3
36,6
dont 3 de moins de 12 mois 4
2 3
1
2
1
phalanges*
2 3
2
1
1
métapodes indet.
NMIf NMIc
1
1
métatarses
NMPS Total 3 4
1
4
calcanéum
dont 1 de moins de 42 mois
dont 1 de moins de 36 mois
tibia fibula
NMPS indet.
11
D
Indét. 2
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitatum Trapèze Total carpe Métacarpe II Métacarpe III Métacarpe IV Métacarpe V Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Fibula Calcaneum Talus Naviculaire Cuboïde cunéiforme I cunéiforme II cunéiforme III Total tarse Métatarse II Métatarse III Métatarse IV Métatarse V Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
2 2 4
3 3
1 1 1
3 1 4
3 4 7
1 1 2 1 1
3 1
2
1
1 2 2 5
0 1
0 3
1
0 1 1
2 1
2
1
0 1 2 1
0 1
0 1
4
1
0
2
0 2 1
0 1
1
1 1
NR Total 2 0 3 6 9 0 5 6 11 0 0 1 0 0 1 0 0 0 2 3 3 0 1 3 2 6 0 0 1 0 1 4 0 0 2 1 0 0
1 2
1 1 3
D 2
4
3
2
3
1
3
1
2
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 2,4 2 0 0 0 13,3 1 8 3 5 0 0 0 8,3 0 5 2 4 0 0,0 0 33,3 1 1 0,0 0 0,0 0 4,8 1 1 0 0 0 1,3 2 2 3,8 3 3 1 1 50,0 1 3 2 2 0
1
2 1
2
1
0 1
0 1
4
1
2 1
1
2 0 1 1 0 2 1 0 0
1
1
1 1 0
1
1 1
0
1
4 II‐V 2 II‐V 4 II‐V 10
2 III‐IV 4 III‐IV 1 III‐IV 7
indet indet indet 17 81
10
3
3
66,7
1 3 0 0 2 1 0 0
1 2
1 2
16,7 50,0
3 0 0 0 0 4 2 0
2
1 1
7,1 0,0 0,0 0,0 0,0 1 16,667 33,3 2 2
1
2 0 0
1
2
33,3 0,0
1 1
1 3 2 0 0 0 0 0
1 2
1 2
3 0 0 0 0 2 1 0 0 0 0 0 17 68
1
1
16,7 50,0 33,3 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 14,3
1
1
8,3
1 3
0 0 0 1 17,708 7
0 0 0
4 0
1 1
1 1
7
V.3.9 Fréquences des parties squelettiques des suinés en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence Parties squelettiques NR
Structure
crâne
mand. & dents isolées
scapula
humerus
radius
ulna
carpes
mtc
vert.
côtes
coxal
fémur
tibia
fibula
tarses
mtt
phal
Total suinés % total suinés Individu réf. % Individu ref.
2 2,5 1 0,5
20 25,0 48 21,6
3 3,8 2 0,9
6 7,5 2 0,9
1 1,3 2 0,9
4 5,0 2 0,9
3 3,8 7 3,2
4 5,0 8 3,6
2 2,5 51 23,0
3 3,8 28 12,6
2 2,5 2 0,9
3 3,8 2 0,9
1 1,3 2 0,9
5 6,3 2 0,9
2 2,5 7 3,2
2 2,5 8 3,6
17 80 21,3 100 48 222 21,6 100
344
344
G
2
3 1 2 1 0 4 2 0 1 2 0 3 0 0 0 1 0 1 5 2 0 0
suinés
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
G
Fragment de mandibule
métacarpes
dont 1 de moins de 36 mois
Parties du squelette des suinés Crâne Maxillaire
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence V.5.4 Taxons sauvages
V.4 Traces anthropiques
Taxons cerf chevreuil lapin
E : Ecorchage ; D : Désarticulation ; K : désarticulation ; F : Fracturation V.4.1 Traces anthropiques observées sur des os de caprinés domestiques de La Brémonde (NR = 42) Localisation Carré GHI 18 EF 23‐24 FGJ 19‐20 FGHIJ 19‐20 MS ss carré FGJ 19‐20 EF 23‐24 GH 18 EF 23‐24 GH 18 GHI 18 FGJ19‐20 FGHIJ 19‐20 EF 23‐24 FGHIJ 19‐20 HJ20 GHI 18 E12‐‐18 MS ss carré F12 MS ss carré FGHIJ 19‐20 FGHIJ 19‐20 EF 23‐24 MS ss carré GHI 18 FGHIJ 19‐20 EF 23‐24 MS ss carré MS ss carré E flèche EF 23‐24 GHI 18 FGHIJ 19‐20 FGHIJ 19‐20 FGHIJ 19‐20 FGHIJ 19‐20 FGHIJ 19‐20 FGHIJ 19‐20 GH 18 GH18 FG11 FGHIJ 19‐20
Anatomie
Os
Partie présente
carp côt côt côt côt côt côt côt côt côt ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ou mp mp mp mp mp mp Mtp Mtp Mtp tarse tarse tête tête tête tête tête tête tête tête vert vert
scaphoïd côt côt côt côt côt côt côt côt 1
entier abimé frag corps m bas frag corps bas frag corps h base tête frag corps bas frag corps bas frag corps m bas frag corps bas frag corps m frag corps bas frag diaph dist face crân diaph dist, lat cassé frag diaph dist diaph m d ss ext frag diaph p m caud entier diaph M frag diaph pmd bord lat diaph pmd ss ext partie prox connexion diaph partie dist m épine début p ext prox début corps frag diaph frag entre ef frag diaph prox ext prox diaph prox frag diaph dist frag diaph foramen frag diaph i frag diaph prox bord med frag diaph m entier entier frag base corps m frag BM3 frag BM5 frag BM4 frag BM3 frag BM4 début BM3 frag BM5 frag BM3 BM4 entier ailes abimées frag partie sup épine
hum hum hum hum hum radius radius radius radius radius ulna scapula ulna os long coxal fém fém tib tib Mtp i Mtt Mtt calca navi cubo chev os mand mand mand mand mand mand mand atlas thor
Lat. NR
i
i
D G D D i G G G G D G D D G D i D G i G D D D D G G G D G
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 3 1 1 1 1 1 1 1 1 1
caprinés domestiques pr OC pr pr pr pr pr pr pr pr pr pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Capra pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC cf Ovis pr Ovis pr pr OC pr OC pr Capra pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Capra pr Capra pr Capra pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Ovis pr
Traces anthropiques
Activité
2 stries // désart 10 corps bas 10 stries fines 1 profonde bord cassure 3 stries base tête face ext 5 stries // bas côte 9 stries // bord cassure strie // bas bord cassure 2stries base cassure, arrachement (os frais) strie corps h strie bord cassure enlvt os frais 3stries fines courtes // bord diaph près fosse strie bord méd dist spirale spirale spirale 3 stries fines p bord med 1 bord lat/ulna 2 stries courtes // bord diaph p face dorsale spirale stries diaph p base ext face dorsale (biceps) 10 stries // bord dist face med 3 stries courtes //prox bord crân 10 stries 3 groupes surf diaph strie bord ext spirale lisse spirale 2 stries // courtes spirale 5 groupes stries courtes // 15 1 strie désart base ext 2 // courtes stries désart surf art bord 2 stries désart stries base sciage 1 strie base condyl face et 2 stries// ext désart 3 stries courtes // base condyl 4 stries // base condyl 4 stries // base condyl face ext 5 stries // ext groupées courtes // bord branche face jugale 3 stries sup G 2 stries courtes //base épine lat
D K K DK K K K K K K DK DK F F F D K DK F DK K K K D F F DK K ? D EK D D récupération étui corné D D D D D D D D K
Anatomie
Os
Partie présente
FGHIJ 19-20 MS ss carré
côt côt
côt côt
frag corps bas frag corps bas
FGJ19-20
côt
côt
frag corps bas
i
Lat.
NR
Taxon
Traces anthropiques
Activité
1 1
gr gr
K K
1
gr
3 stries // bord cassure 6 stries // espacé bord 20 stries bord cassure bas côt ; bord tt rogné K après stries
Taxons bœufs caprinés suinés cerf chevreuil lapin Total
F28
ma
hum
ext diaph dist épi
D
1
gr Bos
spirale lisse impact fracturation (4) strie trochlée
F D
ma
hum
frag diaph m foramen caud
i
1
gr Bos
bord lisse fractu + bord esquillé (utilisation ?)
F
FGHIJ 19-20
ma
hum
frag diaph prox crân
i
ma
hum
frag diaph dist bord i
hum hum hum hum rad scapula os long os long os long coxal coxal fém fém tib tib tib
frag diaph m dist lat frag diaph m tubérosité méd frag diaph p frag diaph p med tubéros frag diaph ext prox partie prox épine frag diaph frag diaph i frag diaph éclat frag f accet entier entier épi diaph M face caud fosse entier non épi diaph pmd ss ext frag diaph m bord med/lat
D G G G G G i
spirale 2 bord lisse ext diaph éclat feuilleté récupération moëlle spirale et longitu lisse (fracturation) spirale fractu spirale rugueux spirale rugueux 3 // bord ext p stries bord med 5 stries 2 groupes // spirale éclat fracturat spiral fracturation éclat 1 coup face sup (hache polie ?) strie bord accet pubis strie coup dist 1 bord spirale lisse stries diaph p face lat crète bord diap stries diaph p bord diaph face lat spirale fendu longitudinalement bord lisse f(déchet ISMDA) + impact fractur diaph éclat impact fracturation 2 courtes // bord ext p strie bord désart face dorsale 2 stries courte dors désart stries désart milieu dorsale et med stries désart milieu dorsale et med 14 stries 2 groupes 3/11 courtes désart 6 stries // fine ext désart strie sous épine lat base corps strie base épine bord lat D
F
FGHIJ 19-20
ma GH18 ma GH18 ma GH18 ma IJ12-16 ma E ma HI19-20 amas FGHIJ 19-20 ma ou mp MS ss carré ma ou mp FGHIJ 19-20 ma ou mp mp FGHIJ 19-20 mp FGHIJ 19-20 mp HI19-20 amas mp FGJ19-20 mp HI19-20 amas mp HI19-20 amas mp FGHIJ 19-20
i G D D D D D i
1
gr Bos
1
gr Bos
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr gr gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos
FGHIJ 19-20
Mtp
MtC
ext p diaph p bord med
G
1
gr Bos
IJ12-16 FGJ19-20 GH18 FGHIJ 19-20 FGHIJ 19-20 FGHIJ 19-20 MS ss carré FGHIJ 19-20 FGHIJ 19-20 FGHIJ 19-20
Mtp Phal tarse tarse tarse tarse tête tête vert vert
Mtp i phal 1 navi cubo talus talus talus mand mand lomb thor
frag diaph m entier frag lat frag ext p bord med entier entier BM4 frag BM5 frag corps sup épine lat partie sup ss corps
i POST G G G D G G
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr Bos gr gr Bos gr Bos
PVA 1544,8 445,5 272 100 15 0,4 2377,7
NMIc 1 1 1
PVA 100 15 0,4
% PVA 65,0 18,7 11,4 4,2 0,6 0,0 100
V.6 Estimation des âges de mortalité et courbe de survie V.6.1 Les caprinés domestiques Les classes d’âges : A : 0-2 mois ; B : 2-6 mois ; C : 6 mois-1 an ; D : 1-2 ans ; EF : 2-4 ans ; G : 4-6 ans ; HI : plus de 6 ans NRd = 135 ; NMIf = 15 ; NMIc = 33
Dents INF M1 M2 M3
A
B 2
D G D G D G D G
Classes d'âge D EF 5 2 1 1 2 5 2 4 1 1 2 7 5 1 2 7,0 5,0 5,0 14,0 5,0 2,5
G 2 2 3 2 6 2
HI 1 5 2 3 1 3
6,0 3,0
5,0 1,3
15 9 12 11 9 7 15 5 31,0 34,8
C 3
NMIc correct.
0,0 0,0
3 2 3,0 9,0
% corr. NRd correct.
0,0 0,0 0,0
25,9 7,0 28,0
40,3 11,0 22,0
14,4 18,0 18,0
7,2 15,0 7,5
8,6 17,0 8,5
3,6 15,0 3,8
100,0 83,0 87,8
% corr.
0,0
31,9
25,1
20,5
8,5
9,7
4,3
100,0
D4
Dents SUP
Total
A
B
Classes d'âge D EF 1 2 3 3 7 1 7 2 1 1 1 3 1 3,0 3,0 7,0 6,0 3,0 3,5
G 2 2 3
F F F ? F ? K K F F D D D K ? F K K F
NRd inf sup
A
NMIc inf sup
A 0 0
B 0 0 0
NMI correct.
0,0 0,0
4,0 2,0
3,0 0,8
% ajust. NRd correct.
0,0
16,4
32,9
16,4
19,2
11,0
4,1
100,0
0,0 0,0
1,0 3,0
5,0 10,0
7,0 7,0
22,0 11,0
12,0 6,0
5,0 1,3
52,0 38,3
% corr.
0,0
7,8
26,1
18,3
28,8
15,7
3,3
100,0
M3 D4
4 1
C 7 3 3
D 5 3 7
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison Total caprinés domestiques Classes d'âge NRd % NRd % de NRd Corr. Payne en années corrigé corrigé survie A 0 à 0,17 0 6 0 0,0 100,0 B 0,17 à 0,5 8 3 24 20,2 79,8 C 0,5 à 1 16 2 32 26,9 52,9 D 1 à 2 25 1 25 21,0 31,9 EF 2 à 4 37 0,5 18,5 15,5 16,4 G 4 à 6 29 0,5 14,5 12,2 4,2 > à 6 20 0,25 5 4,2 0,0 HI Total 135 119 100,0
Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
Total caprinés domestiques NMIc % NMIc % de corrigé corrigé survie 0 6 0 0,0 100,0 3 3 9 25,2 74,8 7 2 14 39,2 35,7 5 1 5 14,0 21,7 7 0,5 3,5 9,8 11,9 6 0,5 3 8,4 3,5 5 0,25 1,25 3,5 0,0 33 35,75 100,0
NMIc Corr.
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques en % du Nombre de Restes de dent total et en % NMIc, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie
V.6.1.1 Les moutons NRd = 33 ; NMIf = 13 ; NMIc = 15
PVA 18 77 62,5 288 445,5
Dents INF M1
V.5.2 Les bœufs
M2 Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois ‐ 2 ans plus de 2 ans
PP (kg) RBB 33 0,6 250 0,5 350 0,5 Total
NMIc 1 1 8 10
PVA 19,8 125 1400 1544,8
M3 D4
PP (kg) RBB 20 0,8 50 0,8 100 0,8 Total
NMIc 2 4 1 7
PVA 32 160 80 272
D G D G D G D G 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
B 2
3 2 3,0 9,0 36,4 7,0 28,0 48,9
Classes d'âge D EF 3 1 1 1 1 C
5 1 5,0 10,0 40,4 7,0 14,0 24,5
5 2 5,0 5,0 20,2 13,0 13,0 22,7
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
G
HI
1
1
1
1
1
1
1,0 0,5 2,0 3,0 1,5 2,6
1,0 0,3 1,0 3,0 0,8 1,3
Total 5 4 1 3 0 2 13 5 15,0 24,8 100,0 33,0 57,3 100,0
Fréquences des classes d’âge des moutons à partir des dents inférieures
345
A
NMIc correct. % corr. NRd correct. % corr.
V.5.3 Les suinés Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois‐2 ans adulte
3
EF G HI Total 5 6 5 31 7 4 3 21 5 7 6 5 33
V.5.1 Les caprinés domestiques NMIc 3 7 5 18 33
2
C D EF G HI Total 11 18 15 17 15 83 5 7 22 12 5 52 16 25 37 29 20 135
7 1 8 B 3 1
0
F F E D D D D D D DK DK
PP : Poids de l’animal sur pied ; RBB : Rendement Brut de Boucherie ; NMIc : Nombre Minimum d’Individus de combinaison ; PVA : Poids de Viande et Abats (d’après Vigne 1988)
PP (kg) RBB 10 0,6 22 0,5 25 0,5 32 0,5 Total
Total
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques à partir des dents inférieures et supérieures
F
V.5 Poids de Viande et Abats
Classes d'âge 0‐6 mois 6‐12 mois 12‐24 mois plus de 24 mois
HI
1 1,0 3,0
M2
D G D G D G D G
C 1
6 7 13 8 6 5 2 5 21,0 18,3
M1
K
FGHIJ 19-20
RBB 0,5 0,5 0,5
V.5.5 Part respective des taxons domestiques et sauvages
V.4.2 Traces anthropiques observées sur des os des bœufs de La Brémonde (NR = 34) Localisation Carré
Classes d'âge PP (kg) adulte 200 adulte 30 adulte 0,8
345
Emilie Blaise V.6.3 Les suinés NRd = 12 ; NMIf = 3 ; NMIc = 7
V.6.1.2 Les chèvres NRd = 8 ; NMIf = 2 ; NMIc = 4 Dents INF
A
B
C
D G D G D G D G
M1 M2 M3 D4
Classes d'âge D EF 1
G
Total
HI 1 1
1
1
NMIc correct. % corr. NRd correct. % corr.
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
1
1,0 1,0 44,4 1,0 1,0 26,7
1 1,0 0,5 22,2 3,0 1,5 40,0
1,0 0,5 22,2 1,0 0,5 13,3
1,0 0,3 11,1 3,0 0,8 20,0
DENTS INFERIEURES
Lat. P2 P3
2 1 1 1 0 0 2 1 4,0 2,3 100,0 8,0 3,8 100,0
1
taxon
Localisation MS FG 12 MS FgGJ 19 20 MS EF 19‐22 MS EF 23‐24 MS EF 23‐24 (5) Localisation
porc ? taxon
D D D D D
P2 P3 P4
Caprinés domestiques "Sécurité" N
Contributions %
5,5
8
11,7
16,8 32 50 28 67,7 200
16 25 37 29 20 135
5,7 1,7 1,0 15,3 64,5 100,0
M1 M2 M3 D4
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
D G
1
D
1
G
6,5‐9
9‐11,5
>11,5
Total
1
1
2
1
2
1
2
4
1
1
2
D
1
D G
M2
1
2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
>11,5
Total
D
2
G
1
1
2
D
5
1
6
2
0
D
D4
3
0,5‐2
1
1
2
4
G
0
D
0
G
1
1
1
NMIc
1,0
1,0
1,0
1,0
2,0
0,0
0,0
6,0
NMIc
0,0
1,0
1,0
5,0
2,0
0,0
0,0
9,0
correct.
4,0
1,3
1,0
0,8
1,6
0,0
0,0
8,7
correct.
0,0
1,3
1,0
4,0
1,6
0,0
0,0
7,9
% ajust.
1
1
45,8
15,2
11,5
9,2
18,3
0,0
16,8
0,0
0,0
100,0
% ajust.
0,0
12,6
50,4
20,2
0,0
100,0
NRd
2,0
1,0
4,0
3,0
6,0
0,0
0,0
16,0
NRd
0,0
1,0
1,0
9,0
4,0
0,0
0,0
15,0
correct.
8,0
1,3
4,0
2,4
4,8
0,0
0,0
20,5
correct.
0,0
1,3
1,0
7,2
3,2
0,0
0,0
12,7
% ajust.
39,0
6,5
19,5
11,7
23,4
0,0
0,0
100,0
% ajust.
0,0
10,4
7,9
56,6
25,1
0,0
0,0
100,0
V.7.1 Les caprinés domestiques (O : Ovis aries ; C : Capra hircus ; OC : Ovis aries ou Capra hircus) Localisation Espèce GL Bp Dp SD Bd BT Humérus E12 à 18
0‐0,5 2 0 2
0,5‐2 1 1 2
2‐4 4 1 5
4‐6,5 3 9 12
6,5‐9 6 4 10
9‐11,5 0 0 0
>11,5 0 0 0
Total 16 15 31
NMIc inf sup
0‐0,5 1 0 1
0,5‐2 1 1 1
2‐4 1 1 1
4‐6,5 1 5 5
6,5‐9 2 2 2
9‐11,5 0 0 0
>11,5 0 0 0
Total 6 9 10
Ulna
Localisation FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 EF 23/24 EF 23/24 Localisation FGHIJ 19/20 Localisation EF 23/24 Localisation GHI 18 Localisation EF 23/24 EF 23/24 Localisation FG 12 MS Localisation EF 23/24 Localisation GHI 18
Espèce O O OC C Espèce C Espèce C Espèce O Espèce C O Espèce C O Espèce C Espèce C
Localisation GHI 18 FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 MS MS EF 23/24 Localisation FGHIJ 19/20 EF 19‐22 Localisation FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 EF 23 EF 23/24 EF 23/24
Espèce C OC C C O C O C OC Espèce C OC Espèce O O C O O C
Capitato-trapézoïde
Fémur Tibia Tarses Talus
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Calcanéum NRd
Corr.
2 2 5 12 10 0 0 31
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 8 24,1 75,9 2,7 8,0 67,9 5 15,0 52,9 9,6 28,9 24,1 8 24,1 0,0 0 0,0 0,0 0 0,0 0 33,26 100
Classes d'âge NMIc Corr. en années 0 à 0,5 1 4 0,5 à 2 1 1,33 2 à 4 1 1 4 à 6,5 5 0,8 6,5 à 9 2 0,8 9 à 11,5 0 0,8 > à 11,5 0 0,25 Total 10
NMIc corrigé 4 1,3 1 4 1,6 0 0 11,93
% NMIc corrigé 33,5 11,1 8,4 33,5 13,4 0,0 0,0 100
% de survie 66,5 55,3 46,9 13,4 0,0 0,0 0
Naviculocuboïde Phalange I
Fréquences des classes d’âge des bœufs en % du Nombre de Restes de dent total, et en % NMIc, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie Classes d'âge en années 0 à 4 4 à 6,5 6,5 à plus de 11,5
Total ddl = degré de liberté p = probabilité
boeufs "Sécurité" N
La Brémonde
104 32 64 200
9 12 10 31
NRd
Test du CHi 2 Contributions %
28,5 71,5 0,0 100,0 ddl = 2 p = 0,062 CHI2 = 10,16
Phalange II Phalange III
Comparaison des distributions des classes d’âge des caprinés domestiques entre le modèle « sécurité de troupeau » et La Brémonde à l’aide du CHI2
346
12,37 27,88 26,49
Localisation HJ 20 MS
Métacarpe NR inf sup
C
Radius
Carpes
Estimation des âges de mortalité des bœufs à partir des dents inférieures et supérieures
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
2‐4 mois moins de 9 12‐14 mois 20‐22 mois 24‐30 mois
Toutes les mensurations (mm) ont été prises selon A. von den Driesch (1976) et quelques-unes selon P. Ducos (1968) sont signalées par *.
G
M3
0 1
0‐0,5
0‐6 mois 6 mois ‐1 an 1‐2 ans 1‐2 ans 2‐5 ans
V.7 Les mesures de La Brémonde
Classes d'âge en année
SUP M1
1
G
Dents
b d ef
Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐ Herbin 1997)
Effectif total des suinés en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
CHI2 = 17,29 +
Classes d'âge en année
INF
d f
Classes d'âge M3
NMIc 0‐0,5 0,5‐1 1‐2 2‐5 > 5 Total inf 1 2 1 4 sup 1 1 2 1 5 2 2 2 1 7
V.6.2. Les bovins NRd =31 ; NMIf = 6 ; NMIc = 10 Dents
M2
1‐2 mois 9‐10 mois 10‐11 mois 8‐10 mois 14‐22 mois
NRd 0‐0,5 0,5‐1 1‐2 2‐5 > 5 Total inf 1 3 1 5 sup 1 1 4 2 8 2 4 5 1 0 12
ddl = 5 ; p = 0,004
ddl = degré de liberté p = probabilité
M1 bourgeon
lact. Pince
Test du CHi 2
La Brémonde NRd
Compléments (d'après Higham 196 Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herb 1997)
0‐6 mois 6 mois ‐ 1an 6 mois‐1 an 6 mois‐1 an 1‐2 ans
c e
V.6.1.3 Comparaison des distributions des classes d’âge des caprinés domestiques entre le modèle « sécurité de troupeau » et La Brémonde à l’aide du CHI2 Classes d'âge
M3
les dents présentes apparaissent en grisé Codes d’usure d’après Grant 1982 Classes d’âge de Ducos 1968 Eruption et usures dentaires complétés par Higham 1967, Rowley-Conwy 1993 et Horard-Herbin 1997 Estimation des âges de mortalité des suinés à partir des dents inférieures et supérieures
Fréquences des classes d’âge des chèvres à partir des dents inférieures
Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
Classes d'âge
M2
DENTS SUPERIEURES
Lat. D G G G G
M1
a ab
incisive MS FGHIJ 19‐20 MS EF 23‐24 MS H20 porc ? MS GHI 18 MS FGHIJ 19‐20
P4 D4 bc
346
Espèce C C
GL 142,54
PL 141,79
DPA 23,96 24,80
BP BFp Dp SD 26,49 24,67 14,56 13,66 23,78
SDO 22,28
BPC 14,86 14,53 17,83 16,32
Bp
Dp
GL
Bp
Dp
GL1 28,93 27,52 GB 16,68 GB 23,71
GLm 26,08 25,65 Bd (II*) 19,69
GL 32,67
SD 8,15
34,58
10,08 9,67 7,41 9,18 9,19 8,12
GB 14,07 GL
SD
Bd 24,71
BFd Dd 25,75 17,60 18,14
Bd Dd 21,48 15,68
DC 19,53
34,39 34,77 37,28 32,33
GL 22,04 21,73 H* 12,75 13,79 12,62 12,38 13,77 22,45
SD 7,22 8,46 DLS 27,52 23,94 25,32 30,55
SD
Bd Dd 21,32 17,54 21,32 17,43 D1 Dm Bd 14,29 14,75 17,46 15,45 16,02 17,65 GL 52,59
Bd Bp 9,87 10,43 11,51 11,57 12,27 11,41 8,92 10,19 11,47 11,77 11,06 9,58 10,04 10,57 Dd Dp 7,83 10,81 8,63 12,20 Ld MBS 22,59 18,78 20,74 19,12 22,69
5,60 5,13 4,79 4,48 5,21
Dp
Dd
12,33 10,46 11,84 12,70 9,76
Dd 9,31
H* 16,20
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence V.7.2 Les bœufs Scapula Humérus Métacarpe Coxal Fémur Tarses Talus Calcanéum Naviculocuboïde Métatarses
Phalange II
V.7.3 Les suinés Humérus
Phalange III
DHA
Ld
Localisation F28 Localisation MS Localisation FGHIJ 19/20 Localisation MS HI 19/20 MS HI 19/20 Localisation FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 Localisation FGHIJ 19/20 MS Localisation EF
GL
Bp
SD
GL
Bp
Dp
SLC
ANNEXE VI : LA CITADELLE (Vauvenargues, Bouches-du-Rhône)
GLP BG LG 59,93 42,56 49,48
Bd BT H T* 69,33 67,62 36,99 SD Bd 46,42
VI.1 Indicateurs taphonomiques Indicateurs % NR déterminés % NR indéterminés taxonomiquement % NR esquilles Indice de fragmentation % NR esquilles brûlées % traces de brûlures % traces de morsures % stries anthropiques
LA LAR 67,22 54,47 GL GLC SD Bp DC Bd 31,28 28,92 2,97 10,72 3,81 7,96 28,89 2,81 3,63 7,63 GL1 GLm D1 Dm Bd 53,07 50,34 29,02 26,82 31,67 55,79 49,61 31,79 31,72 36,44 GL GB Bd (II*) 41,08 32,40 42,56 GB DAP 45,47 43,53 GL
Bp
Ant/Post/I Ant Ant Post Post Post Ant/Post/I Ant Ant Post Post Ant/Post/I Ant Ant I
Localisation FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 FGJ 19/20 Localisation GHI 18 FGHIJ 19/20 EF 19‐22
Phalange III
Phalange II
H
Localisation MS Localisation GH 18 GH 18 FGHIJ 19/20 FGHIJ 19/20 FGJ 19/20
Phalange I
Métacarpe
Localisation HI 19/20
Dp
L 48,85 46,32 61,56 53,16 58,76 L 32,72 35,23 38,75 38,79 DLS 66,76 67,92 53,44
GL
SD
Bp 27,67 25,34 28,24 24,75 27,28 Bp 26,88 30,35 27,64 29,47 Ld 54,76 50,18 46,12
Bp
Dp
SD 21,45 24,84 21,84 23,50 MBS H* 21,23 32,31 20,48 31,70 21,07 32,28
Bd
Bd 25,49 24,45 29,62 24,73 25,64 Bd 23,43 26,39 21,95 24,56
Mtc Mtc 3
Localisation FGJ 19/20 FGJ 19/20 EF 23/24 EF 23/24 EF 23/24 Localisation GHI 18 EF 23/24 EF 23/24
Phal II GL Bp SD Bd 3 ou 4 21,71 14,66 11,82 12,04 3 ou 4 20,73 14,86 12,51 14,04 3 ou 4 20,27 14,17 11,58 12,34 3 ou 4 20,27 14,23 11,57 12,34 2 ou 5 10,61 8,77 6,91 7,15 Phal III DLS Ld DT sole H* 3 ou 4 27,07 24,05 9,08 11,30 2 ou 5 23,03 19,83 8,90 10,83 2 ou 5 22,01 19,12 7,16 10,29
Bp 12,83
SD
BT 33,86 Bd
2‐5 cm
Classes de taille 5‐10 cm
10‐15 cm
15‐20 cm
573
1398
519
38
1
226
657
18
0
0
901
370
101
0
0
0
471
1169
2156
537
38
1
3901
EF 23 EF 23 EF 23 GHI 18 Localisation EF 23 Localisation FGHIJ 19/20
Coxal Métatarse
V.7.5 Le renard Localisation Phal I FGHIJ 19/20
L P2 à M3 M1 inf L 63,42 20,29
M1 inf l M1 H L alvéole 8,45 10,91 20,83
L 20,38 19,50
l 7,75
Mtc Mtc 2 Mtc 3 Mtc 5 Mtc 5 LA 18,97 Mtt i
L 43,37 48,68
L molaire 29,85
H P2 à P3 L P1 à P4 19,53 37,11
GL
VI.2 Fréquences des parties squelettiques VI.2.1 Fréquences des parties squelettiques des caprinés domestiques
pathologie
Parties du squelette caprinés domestiques Crâne Maxillaire
pathologie
G 13 6
Fragment de maxilaire
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
pathologie
Fragment de mandibule
H T * 27,45
même individu même individu
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
H dernière M1
23,93
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia
L P1 à M3 68,48
H
DT dist 7,47 7,15 6,72 8,17
os malléolaire
Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse
Bd 7,59
Métatarse II+IV Entier
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
GL SD Bd Bp 16,10 3,69 5,46 6,78
347
2529
Classes de taille des fragments osseux de La Citadelle
10,03
43,73
Total
pathologie
62 68 21 31 68 120
D Indét. 12 21 5 1 79 41 84 41 12 36 16 65 14 113 30 3 2 8 21 11 9 1 1
1 13
3 11
29 1
1 16 7 24 2 3 17
2 10 9 21
3 7 1 11
4 21 3 28 11
1 17
22 13 1 1 2 1 3 8
1 3
18 3 1 1
1 5
1 3 1 10 3 14 2
Métacarpe III+IV entier
V.7.4 Le chien Localisation L P2 à P4 Mandibule FG 14‐16 32,90 M1 inf Dents EF 23/24 jugales FGHIJ 19/20 inférieures Localisation Métacarpe
23,1 12,1 32,4 23,3 18 7 5
0‐2 cm
NR déterminé taxonomiquement NR déterminé anatomiquement NR indéterminé (esquilles) Total
Localisation EF 23/24 Localisation MS G‐9
GL
SD
Bd 45,28 Dp SD 22,52 21,54 24,34 21,83 22,10
Type de restes
% 64,8
347
4
1 1
4 19
2 19
4 10 1 15
6 9 2 17
1 20 8 29
14 9 23
27 1 28
8 13 3
8 11 3
2
24 1 5 5 1 12
22 1 2 9 1 13
3 13 16 1
2 2 32 2 36 5
ant post 19 indet ant post 22indet ant post 5 indet
NR Total 46 11 1 182 194 33 83 147 263 3 2 8 21 11 9 1 1 0 53 33 25 0 6 33 17 56 2 8 55 3 68 27 0 2 3 5 1 5 16 0 2 15 3 20 40 0 13 32 3 48 1 0 1 61 18 80 18 24 6 0 0 48 2 9 46 4 61 5 0 0 16 21 5 42 1129
G D 13 12 6 5
NMPS NMIf NMIc Indét. Total 10 35 6 8 11 6 6 0 1 31 147 21 38 31 158 21 38 0 0 0 9 173 30 43 0 2 2 2 2 7 7 7 7 11 11 3 3 6 6 1 1 4 4 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 0 32 32 7 7 10 14 1 1 21 13 13 0
% PO 3,89
54 60
62 67
85
79
1 13
3 8
18
16
3
37 0
19
19
61,7
15 9
18 8
9 2
42 19 0 2 3 5 1 5 16 0
21 10
22 11
3
3
70 23,75 0 2,5 3,75 6,25 1,25 6,25 4,4
1 1 2 1 3 8
1 1
1 3 1 5
1 3
37,62
32,04
2,18 1,79 35
2 11
2 11
6 1
10 23 0
5 12
8 12
16,67 28,75
7
6
7 1
20 1 0
10 1
10
33,33 1,66667
32 0 17 24 6 0 0 47 0
16
19
53,33
9 13 3
10 28,3333 40 13 10 3
13
13
15,67
17
19
42,5
2 3 1 2 30
3 3 1 3 46
6,67 8,75 2,08 5,8
12
11
9
8 13 3
8 11 3
1
24
22
1
8
8
18
16 21 5 42
34 0 0 0 16 21 5 42 756
Emilie Blaise VI.2.4 Fréquences des parties squelettiques des bœufs
VI.2.2 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des caprinés domestiques de La Citadelle Age / stades d'épiphysation NMPS G NMPS D dont 1 de moins 10‐11 dont 1 de moins 10‐11 8 mois mois dont 1 de moins de 9‐ dont 2 de moins de 9‐ 16 3 11 mois 11 mois dont 1 de moins de 8‐ 18 9 10 mois dont 2 de moins de 20‐ dont 2 de moins de 20‐ 8 2 40 mois 40 mois dont 1 de moins 30‐36 2 6 mois
Parties squelettiques des caprinés scapula
13
humerus
18
radius
15
ulna
9
métacarpes
2
coxal
11
fémur
7
tibia
12
calcanéum
8
métatarses
8
11 dont 1 de moins 40‐42 mois dont 3 de moins de 25‐ 35 mois et 1 de moins de 50‐55 mois dont 2 de moins de 36 mois
dont 1 de moins 30‐40 mois dont 2 de moins de 8‐ 10 mois dont 3 de moins de 30‐ 36 mois
21
13
13
37
19
19
42
21
22
19
10
11
10
5
8
23
12
12
6
dont 1 de moins 40‐42 7 mois
dont 2 de moins de 36‐ 40 mois
20
10
10
11
dont 4 de moins de 25‐ 35 mois
dont 2 de moins de 25‐ 35 mois
32
16
19
8
dont 2 de moins de 36 mois
17
9
10
8
métapodes indet. phalanges*
16
dont 1 de moins de 10‐ 16 mois
21
dont 1 de moins de 10‐ 16 mois
Total
106
14
109
13
% os non soudés
NMPS indet.
1
13,2
9
dont 1 de moins de 36 mois dont 2 de moins de 30‐ 18 36 mois 1
34
17
19
5
dont 1 périnatal
5
3
3
37
3
3
61
14
276
21
22
23,0
14,9
11,9
Parties du squelette du bœuf Crâne Maxillaire
NMPS NMIf NMIc Total
Fragment de maxilaire
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule Fragment de mandibule
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
VI.2.3 Fréquences des parties squelettiques des caprinés et des petits ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu référence
G 11 4 24 18 18 36
0 1 10 1 4 5 3 2 3 8 9 1 1 3 5
Métacarpe III+IV entier SITE
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia
Parties squelettiques
caprinés / PR crâne
TOTAL % total caprin PR % PR Individus ref. Individu ref.
mand. & dents isolées
58 5,2 8 3,8 1 0,6
445 39,7 20 9,4 30 18,9
scapula
humerus
25 2,2 4 1,9 2 1,3
radius ulna carpes
56 5,0 5 2,4 2 1,3
68 6,1 8 3,8 2 1,3
27 2,4 2 0,9 2 1,3
16 1,4 0,0 6 3,8
mtc
vert. côtes coxal fémur tibia tarses
20 53 1,8 4,7 4 36 1,9 17,0 2 49 1,3 30,8
33 2,9 100 47,2 26 16,4
40 3,6 5 2,4 2 1,3
48 4,3 3 1,4 2 1,3
80 7,1 12 5,7 2 1,3
48 4,3 1 0,5 5 3,1
mtt
NR
phal
61 42 1120 5,4 3,8 100,0 3 1 212 1,4 0,5 100 2 24 159 1,3 15,1 100,0
Fréquences des parties squelettiques des caprinés et des petits ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence
VI.2.5 Nombre Minimum de parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des bœufs de La Citadelle Parties squelettiques des bœufs scapula
8
humerus
2
radius
4
NMPS G dont 1 de moins de 7‐ 10 mois dont 1 de moins de 42‐ 48 mois dont 3 de moins de 40‐ 48 mois dont 2 de moins de 42 mois
Age / stades d'épiphysation NMPS D
NMPS indet.
6
4
4
4
4
3
ulna
5
2
2
métacarpes
5
4
1
coxal
4
2
1
fémur
4
5
dont 1 de moins de 36 2 mois 4 dont 1 de moins de 36 2 mois
tibia
3
dont 1 vers 24‐30 mois 4 et 1 vers 48 mois
calcanéum
4
4
métatarses
4
6
27
Total
62
% os non soudés
dont 2 de moins de 15‐ 20 mois
57
2
14,5
9 5
6
11
7
8 6
10
9
5 5
6
7
4
4
dont 1 vers 36 mois
11
6
7
1 de moins de 48 mois
11
6
7
10
5
6
Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
13
7
7
dont 2 de moins de 24‐ 30 mois
3
3
3
49
12
12
25
7
144
12
12
28,0
12,5
3,5
Os malléolaire
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
VI.2.6 Fréquences des parties squelettiques des bœufs et des grands ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence Parties squelettiques
bœuf / GR SITE
crâne
mand. & dents isolées
scapula
humerus
Total bœuf % Total bœuf GR % GR Individus ref. Individu ref.
49 9,1 7 5,1 1 0,6
133 24,6 14 10,3 30 18,9
35 6,5 6 4,4 2 1,3
25 4,6 1 0,7 2 1,3
radius ulna carpes mtc vert. côtes coxal fémur tibia tarses mtt phal
21 3,9
13 2,4
12 2,2
0,0 2 1,3
0,0 2 1,3
0,0 6 3,8
22 34 20 4,1 6,3 3,7 28 72 0,0 20,6 52,9 2 49 26 1,3 30,8 16,4
15 2,8 2 1,5 2 1,3
24 4,4 1 0,7 2 1,3
26 4,8 3 2,2 2 1,3
26 4,8 0,0 5 3,1
24 4,4 1 0,7 2 1,3
62 11,5 1 0,7 24 15,1
NR
541 100 136 100 159 100,0
Fréquences des parties squelettiques des bœufs et des grands ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu référence
348
5 8 1 6 1 8 1 1 4 2 7 2 4 1 2 7
Métatarse II+IV Entier
3 22 9
18 10
10
dont 1 de moins de 24‐ 30 mois
3
métapodes indet. phalanges*
NMPS NMIf NMIc Total
4 1
348
4 4
7ant 5ant 5ant 17
NR Indét. Total G 8 23 42 11 0 1 2 7 4 13 5 42 24 49 28 0 15 23 56 6 16 1 35 14 31 24 91 20 0 0 3 3 15 15 8 8 8 8 0 0 0 0 34 34 19 20 1 8 17 35 8 0 1 2 7 10 21 1 1 2 8 12 25 2 0 2 2 7 4 5 11 3 6 7 21 4 2 2 13 5 0 2 3 1 1 1 3 1 1 1 1 4 3 1 1 4 3 12 5 0 2 6 2 7 10 1 5 6 5 12 22 5 3 4 15 4 0 2 1 4 6 7 19 1 8 8 24 4 1 2 1 0 1 1 3 7 10 21 2 8 11 26 3 1 2 4 2 10 4 3 1 5 1 4 5 11 2 0 0 11 8 26 7 0 6 2 12 9 9 3 3 6 14 24 4 7 7 3 3 1 1 9post 11indet 27 7 11post 6indet 22 5 3post 5indet 13 5 23 22 62 17 554 D
D 8 1 12 13 6 12 18
6
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 7,9 12 31 0 1 6 5 41 25,8 6 47 13 17 0 14 26 1 27 22,6 15 53 5 13 0 0 23,1 3 3 3 3 9,2 6 6 2 2 3,0 5 5 1 1 6,4 5 5 1 1 0 0 0 10,1 34 34 3 3 3,3 10 11 1 69,2 4 18 9 10 0
4
4
10 0
5
6
38,5
4 2
3 2
11 9 0 3 3 1 4 1 12 0
7 5
8 6
6
6
42,3 34,6 0 11,5 11,5 3,8 15,4 3,8 7,7
2 1
1 1 1
1 4
3
4 2
1 1
10 7 0
5 4
6 4
38,5 26,9
5
2 1
11 2 0
6
7
42,3 7,7
4
11 3 10 5 8 0 0 23 0
4 1 4 3 4 11
2 1 2 5
6
3 3
9 11 3 23
8 4 4 16
13 3 0 0 24 20 12 56 375
6
7
5 3 4
6 4 4
5
6
42,3 11,5 38,5 19,2 30,8 0 0 17,7
7
7
50
12 11 6 12 13
12 11 6 12 22
17,9
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence VI.2.7 Fréquences des parties squelettiques des suinés Parties du squelette des suinés Crâne Maxillaire
G
D
Indét.
13 2
12 1
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
14 16
6 7
3 3
Fragment de mandibule
4 9 13
5 8 13
2 3 5 3
Fragment de maxilaire
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitatum Trapèze Total carpe Métacarpe II Métacarpe III Métacarpe IV Métacarpe V Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Fibula Calcaneum Talus Naviculaire Cuboïde cunéiforme I cunéiforme II cunéiforme III Total tarse Métatarse II Métatarse III Métatarse IV Métatarse V Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
3 1 4
1 2
4
6
1 1 2
1 3 1 5
1 1
1 1 1 1 4
2 3
0
1 0
0
1
1 1
1 1 2
0 1
1 1
0
1
4
1
4
0
0 1
1
NR Total 25 3 0 23 26 0 11 20 31 3 0 0 3 1 4 0 0 0 8 7 6 0 1 5 2 8 0 1 1 1 3 7 0 0 0 0 1 0
G 10 1
D 9 1
14 15
6 7
2 9 11
3 8 11
1 2
4
2
3
1 4
2 3
1
1
1 0 2 0 1 3 1 0 0 0 1 1 0 0 0 5 0 5 1 0 1 0
1 1 1
1 1 2
0 1
1
1
2 1 1
0 0 0
2
0 1 2
0
5 II‐V 1 II‐V 4 II‐V 10
0
3 1
7 III‐IV 1indet 3III‐IV indet 1III‐IV indet 11 1
1 0 1 2 0 3 1 0 0 13 4 4 22 163
0
6 0
3
4
60,0
3 7 0 0 0 0 1 0
2 4
3 6
30,0 70,0
1 0 2 0 1 3 1 0
1
3 1
1,4 0,0 20,0 0,0 10,0 7,5 10,0
2 1
2
0 1 2
0
0
3 1
5 1 4 10
7 3 1 11
1 1
3 1 0 1 0 1 0 0
2
3
30,0 10,0 0,0 10,0 0,0 10,0 0 0
2 0 1 2 0 3 1 0 0 13 4 5 22 145
1
1
5,7
2 1
2 1
7,5
2 1 1 2 5
2 1 1 2 7
32,5 10 12,5 13,75
crâne
mand. & dents isolées
scapula
humerus
radius
ulna
carpes
mtc vert.
côtes
coxal
fémur
Total suinés % total suinés Individu réf. % Individu ref.
28 17,3 1 0,5
57 35,2 48 21,6
6 3,7 2 0,9
8 4,9 2 0,9
3 1,9 2 0,9
7 4,3 2 0,9
1 0,6 7 3,2
3 8 1,9 4,9 8 51 3,6 23,0
7 4,3 28 12,6
1 0,6 2 0,9
1 0,6 2 0,9
scapula
2
humerus
2
radius
1
ulna
4
Age / stades d'épiphysation NMPS G NMPS D dont 1 de moins de 12 dont 1 de moins de 12 4 mois mois et 1 vers 12 mois dont 1 de moins de 12 dont 1 vers 12 mois 3 1 mois et 1 vers 12 mois dont 1 de moins de 12 2 mois et 1 vers 12 mois dont 2 de moins de 42 3 mois
coxal
NMPS indet.
1
fémur
1
tibia
1
2
dont 1 de moins de 24 mois
fibula
Parties du squelette du lapin Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges Total
métacarpes
1
2
NMPS NMIf NMIc Total 6
4
5
6
3
4
3
2
3
7
4
6
1
1
1
1
1
1
3
2
3
1
1
1
3
2
3
3
2
2
1
1
1
17
2
2
3
52
4
6
33,3
50,0
1 dont de moins de 24 mois
calcanéum
0
métatarses
3
métapodes indet.
1
phalanges*
12
Total
24
% os non soudés
dont 8 de moins de 13 4 mois 10 41,7
19
dont de moins de 24 mois dont de moins de 24 mois
dont 4 de moins de 12 1 mois 13 68,4
9
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
349
tibia fibula
5 3,1 2 0,9
1 0,6 2 0,9
VI.2.10 Fréquences des parties squelettiques du lapin
VI.2.8 Nombre Minimum de Parties Squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des suinés de La Citadelle Parties squelettiques des suinés
Parties squelettiques
suinés Structure
10,0 0,0
1 0 0
1
1
VI.2.9 Fréquences des parties squelettiques des suinés en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 19 4 4 13,6 2 0 3 23 25,0 3 25 5 7 0 1 6 3 20 26,0 4 26 5 5 2 2 1 1 0,0 0 0 8,6 3 3 1 1 1,4 1 1 1 1 11,4 4 4 1 1 0 0 0 3,1 8 8 1 1 3,8 4 5 60,0 6 4 5 0
349
NR G D i Total 1 1 1 1 2 2 1 3 2 2 2 2 3 1 4 5 3 8 2 1 1 4 1 1 1 1 1 1 5 2 7 6 6 12 0 6 4 1 11 0 4 4 1 1 2 0 65
NMPS NMIf NMIc % PO G D i Total 1 1 1 1 1,1 1 1 2 1 1 1,1 2 1 3 2 2 2,2 2 2 1 1 0,0 0 0,0 3 1 4 3 1 33,3 5 2 7 5 5 58,3 2 1 3 2 2 25,0 1 1 1 1 8,3 1 1 1 1 1,0 1 1 1 1 3,3 5 1 6 5 5 50,0 6 6 12 6 6 100,0 0 0,0 6 4 1 11 6 6 91,7 0 0,0 4 4 4 4 33,3 1 1 2 1 1 6,7 0 0,0 60 6 6
tarses
1 0,6 7 3,2
mtt phal
NR
3 22 162 1,9 13,6 100 8 48 222 3,6 21,6 100
Emilie Blaise VI.3 Traces anthropiques E : Ecorchage ; D : Désarticulation ; K : désarticulation ; F : Fracturation VI.3.1 Traces anthropiques observées sur des os de caprinés domestiques (NR = 71) Localisation Carré N° V16 27 Q21 1772 X9 848 S15 42 Q21 788 W14 170 O22 601 T16 30 W13 1658 T19 175 W16 143 X2 389 O23 726 X14 317 T20 R18 138 T19 _ R20 1284 M22 476 M25 532 W16 15 P20 54 V17 568 R21 1001 W12 1565 V14 181 X4 677 W14 106 Y6 919 R19 622 Y7 1068 Y13 441 S17 43 Q20 705 V17 568 Z7/8 SP W12 1762 Q20 916 N24 8 Y9 1509 W16 151 S21 376 U19 625b Z9 1412 X14 242 W13 1833 P20 243 P20 338 W16
Anatomie
Os
Partie présente
côt côt côt ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp Mtp Mtp Mtp Mtp Mtp tars tars tars tars tars Tête tête
côt côt côt hum hum hum hum hum hum rad rad rad rad rad rad rad rad rad+ulna scap scap scap scap ulna coxal coxal coxal coxal coxal coxal fém fém tib tib tib tib tib MtC MtC MtC mtt MtT talus talus talus talus talus mand crân
frag tête corps haut frag pm bas cassé frag corps haut frag diaph dist face crân frag diaph dist bord crân frag diaph m d ext dist frag diaph d ext dist frag diaph m dist lat & caud diaph md ext dist frag diaph p m d ss ext frag diaph m d ext dist frag diaph m frag diaph m d ss ext frag diaph bord lat frag ext prox diaph lat frag diaph p m d ss extr frag diaph connexion frag M épine partie M dist frag épine partie dist frag corps m remontage frag edc accet + frag eda accet++ frag f e frag E+ accet frag a d c frag C + frag ext prox tête diaph prox frag diaph M frag diaph M ext dist & frag diaph diaph prox M dist ss ext frag diaph prox bord frag diaph dist diaph m dist ext dist frag diaph prox bord i frag diaph m d ext dist poulie frag diaph md entier tt b entier entier abimé prox bord entier entier frag BM3 & 4 hyoïde frag
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
caprinés domestiques pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Capra pr cf Capra pr OC pr OC pr OC pr Ovis pr OC pr Capra pr OC pr Capra pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Ovis pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Ovis pr Ovis pr Ovis pr Ovis pr Ovis pr Ovis pr OC pr OC
Lat. NR D G G D D D G D D G D D G D i D G i D i D G D G D G D D i i G G D i i G i D D D D D D D
Traces anthropiques
Activité
3 stries base tête face int 4 stries // corps bord cassure 6 // base tête bord cassure 1 strie bord base poulie 1 strie perp courte bas diaph crân 2 fine // diaph lat et spirale 3 // dist bord lat 3 // fine diaph caud (Muscle anconé) strie nette bord med dist 1 strie bord diaph dist 2 stries // courtes diaph dist crân 4 // partie prox face crân bord lat 4 courtes // diaph crân 4 groupes de 2 stries diago/diaph face crân 6 stries 2 groupes face crânial prox 7 stries // face crân diaph prox strie diaph crân 3 stries ulna corps ext lat 2 stries // courtes base épine 2// base épine 4 caud 2stries//base épine 3 stries // bord caud 3 stries // corps dist bord cassure 2 stries //courtes base sup accet 3 stries frag e bord cassure 5 courtes fines // niv e face int 5// acc 1 insert°muscle cuisse Strie pubis 3//courtes accet 1 base tête col 7 stries fines face med le long diaph 3 strie découpe diaph 3 stries // bord diaph 3 stries// face lat prof (muscl fléchis) 4 stries // bord crète 7 // diaph lat 1 strie ext dist 4 stries prox strie bord diaph dist & poulie strie diagonale bord ext dist stries // diaph dist face dorsale : tendons ? 1 strie face dorsal fac med 1 strie face dorsale bord med 4 stries courtes dist face dorsale 4 stries fac dorsale face méd désart strie face dorsale 8 fines // perp os face externe 4 // corps
DK K DK D DK ? DK F DK K D K DK K K K DK ? K K K K K K DK K D K K D D D D K K K K K DK ? D D D D D D D D D D D D prélèvt corne D D D D D D D D D D D D F F F F F F F F F
178
tête
crân
frag crân base cheville os
G
1
pr Ovis
stries bord base chev os
W14 133 X13 1757 Y5 523 R18 672 L24 103 O17 484 S19 283 Y14 _ P20 243 M23 335 W16 74 S20 386 O21 173 UV 18 _ R17 233 P22 719 M22 312 M23 447 V17 551 T15 123 X14 69
tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête vert vert ma ma ma ma mp mp mp mp mp
mand mand mand mand mand mand mand mand mand mand cerv thor hum hum hum hum tib fém fém fém tib
frag BH2 BM3 4 5 (M3) frag BM3 BM4 frag BM5 frag BM4 frag BM3 BM4 BM5 frag BM3 BM4 frag BM4 frag BM3 frag BM3 & 4 frag BM3 entière corps abimé (3ou4) épine dorsal entière ss corps (2 ou 3è) frag diaph md ext dist frag diaph ext bord dist frag diaph dist ext dist frag tête diaph caud frag diaph PMD frag diaph p m diaph diaph diaph md
D D D D G D G D D G
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Capra pr OC pr Ovis pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC
10 stries // bord ext condyl 10 stries face xt base condyl désart 15 stries // désart bord ext condyl 2 stries fines // base proc condyl jug 2// sous proces art face jug 3// longues base proces condyl face jug 3//base proces acondyl face jug (av b) 5//face jug 8 fines // perp os face ext 8 stires fines longues // base condyl jug stries sur proces art caud Strie base partie art post et lat spirale spirale spirale spirale spirale spirale & escalier spirale irrég spirale irrég spirale irrg
G D G i i i D G G
350
350
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
VI.4.5 Part respective des taxons domestiques et sauvages
VI.3.2 Traces anthropiques observées sur les os des bœufs de La Citadelle (NR = 28) Localisation Carré N° S21 381 Y10
577
Anatomie
Os
Partie présente
Lat. NR
Traces anthropiques
Activité
DK
ma
hum
frag diaph prox
G
1
ma
rad
ext diaph prox
D
1
D
1
cassure spirale bord lisse 1 strie découpe bord lat (muscl extenseur) 4 // bord diaph longi
D
1
4 stries bord diaph prox
K
G D
1 1
4// courtes bord lat 2 stries bord lat
K K
Taxons bœufs caprinés suinés cerf chevreuil lapin Total
F
% PVA 76,1 14,1 7,2 2,2 0,3 0,1 100
Y12
1891
ma
rad
P22
483
ma
rad
Y2 V12
547 653
ma ma
rad scap
frag diaph prox m bord lat frag diaph M bord lat (foramen) frag diaph p m d ss extr frag M épine
Y9
1451
ma
scap
partie dist M début prox
G
1
4 fine courte // L épine prox
DK ?
V16 Q17
7 491
ma ma
scap ulna
partie m & dist frag ext prox
G i
1 1
K K
VI.5.1 Les caprinés domestiques
W16
135
5 // courtes base épine 2 stries bord inf 3 stries longues fines // bord surf art lat 10//(2 group) bord accet enfoncement = coup 3//base Tête cassure spirale bord lisse qq// courtes foram lat cassure spirale bord lisse cassure spirale bord lisse cassure spirale bord lisse cassure spirale bord lisse 2 // bord ext poulie stries face plantaire 2 découpe bord surf art 4 // perp bord trace prox lat 2 // base condyle 4 base condyl 12 // le long de la branche 6// ext base condyle strie sous épine lat
D
NRd = 280 ; NMIf = 30 ; NMIc = 46 Les classes d’âges : A : 0-2 mois ; B : 2-6 mois ; C : 6 mois-1 an ; D : 1-2 ans ; EF : 2-4 ans ; G : 4-6 ans ; HI : plus de 6 ans
ma
ulna
ext prox ss art
G
1
M24 160 T19 149 V11 1175 P21 379 Z10 1254 Q19 359 W16 151 Y11 1715 R21 893 S20 331 N24 496 W8 2274 T19 154 Y11 40 & 41 R21 1279
mp mp mp mp mp mp Mtp Mtp Mtp Mtp tars tars tars tars tête
coxal coxal fém fém tib tib MtC Mtt Mtt Mtt cf calca talus talus talus mand
frag d c accet ++ frag ext f ili frag diaph prox base tête frag diaph m frag diaph p m d frag diaph M base crète frag diaph prox bord lat ext prox diaph prox extr prox cassée diaph frag ext dist entier entier entier frag prox bord M dist frag BM4
G i D i D D i D i i D D G D G
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Z11
1861
tête
mand
frag BM4
G
1
S20 T19
404 186
tête vert
mand lomb
frag BM3 corps et épine lat
D
1 1
DK ?
PVA 3389,6 630 320 100 15 2,4 4457
VI.5 Estimation des âges de mortalité et courbe de survie
D D D F K F F F F ED ? D D D D D
Dents Classes d'âge INF A B C D EF D 1 3 6 3 M1 G 5 4 4 D 1 4 10 M2 G 4 9 D 1 5 M3 G 1 9 D 1 1 7 5 D4 G 4 5 5 NMIc 1,0 4,0 7,0 6,0 10,0 correct. 6,0 12,0 14,0 6,0 5,0 % corr. 12,4 24,7 28,9 12,4 10,3 NRd 1,0 6,0 21,0 30,0 40,0 correct. 6,0 24,0 42,0 30,0 20,0 % corr. 4,1 16,3 28,6 20,4 13,6
D D K
VI.3.3 Traces anthropiques observés sur les os de suinés de La Citadelle (NR = 7) Localisation Anatomie Carré N° R21
1260
ST17
Os
Partie présente
côt
côt
côt
frag
frag tête corps haut frag corps M bas
1
1 strie base tête
K D
1
strie sur cassure spirale, 10 // perp diaph face crân 2 stries bord lat 1 strie face int partie prox // 3 stries bord ext apophys ant
K
382
ma
hum
diaph dist ext dist
G
1
K25 Y13 J26
573 440 655
ma mp tars
scap fibula talus
partie M frag ext prox entier
D
1 1 1
W16
181
vert
lomb
frag partie sup
D
1
NRd
F D NMIc A inf 1 sup 1 1
K DK ? D K
M1
Classes d'âge C D EF 2 2 3 2 2 6 9 1 6 3 1 5 1 4 2 1 4 5 1,0 4,0 5,0 9,0 3,0 8,0 5,0 4,5 9,0 24,1 15,0 13,5 2,0 12,0 13,0 32,0 6,0 24,0 13,0 16,0 7,0 28,1 15,2 18,7 B
G 4 1 4 4 9 4
HI 4 3 6 4 9 4
Total
15 14 19 15 21 14 7 11 9,0 9,0 38,0 4,5 2,3 33,3 13,5 6,8 100,0 26,0 30,0 116,0 13,0 7,5 85,5 15,2 8,8 100,0
Classes d'âge PP (kg) RBB 0‐6 mois 10 0,6 6‐12 mois 22 0,5 12‐24 mois 25 0,5 plus de 24 mois 32 0,5 Total
NMIc 5 7 6 28 46
Classes d'âge PP (kg) RBB 0‐6 mois 33 0,6 6 mois ‐ 2 ans 250 0,5 plus de 2 ans 350 0,5 Total
NMIc PVA 2 39,6 3 375 17 2975 22 3389,6
PVA 30 77 75 448 630
D 6 5 6
EF 10 9 10
G 34 26 60
HI 32 30 62
total 164 116 280
G 7 9 9
HI 8 9 9
total 43 38 46
NRd = 59 ; NMIf = 11 ; NMIc = 16 Dents INF D M1 G D M2 G D M3 G D D4 G NMIc correct. % corr. ND correct. % corr.
PVA 240 80 320
NMIc 1 1 6
C 7 4 7
EF 40 32 72
VI.5.1.1. Les moutons
VI.4.4 Taxons sauvages RBB 0,5 0,5 0,5
D 30 13 43
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques en % du Nombre de Restes de dent total corrigé en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie
VI.4.3 Les suinés NMIc 0 6 1 7
B 4 1 4
C 21 12 33
Total caprinés domestiques Classes d'âge NRd % NRd % de NRd Corr. Payne en années corrigé corrigé survie A 0 à 0,17 2 6 12 5,3 94,7 B 0,17 à 0,5 8 3 24 10,6 84,1 C 0,5 à 1 33 2 66 29,1 55,0 D 1 à 2 43 1 43 19,0 36,0 EF 2 à 4 72 0,5 36 15,9 20,1 G 4 à 6 60 0,5 30 13,2 6,8 HI > à 6 62 0,25 15,5 6,8 0,0 Total 280 226,5 100,0
VI.4.2 Les bœufs
PP (kg) RBB 20 0,8 50 0,8 100 0,8 Total
B 6 2 8
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
VI.4.1 Les caprinés domestiques
A
B
3 0,0 3,0 0,0 9,0 0,0 42,9 0,0 3,0 0,0 12,0 0,0 20,3
Classes d'âge C D EF 1 3 2 2 2 3 1 2 1 3 1 2 1 2 3 3 3 3 3,0 3,0 3,0 6,0 3,0 1,5 28,6 14,3 7,1 9,0 15,0 14,0 18,0 15,0 7,0 30,5 25,4 11,9
G 2 2 2 2 1 1
HI 1 2 1 2 1 1
2,0 1,0 4,8 10,0 5,0 8,5
2,0 0,5 2,4 8,0 2,0 3,4
Total 9 11 6 8 5 5 6 9 16,0 21,0 100,0 59,0 59,0 100,0
Fréquences des classes d’âge des moutons à partir des dents inférieures
PVA 100 15 2,4
351
20 26 30 24 15 21 14 14 7,0 8,0 43,0 3,5 2,0 48,5 7,2 4,1 100,0 34,0 32,0 164,0 17,0 8,0 147,0 11,6 5,4 100,0
A 1 1 2
inf sup
PP : Poids de l’animal sur pied ; RBB : Rendement Brut de Boucherie ; NMIc : Nombre Minimum d’Individus de combinaison ; PVA : Poids de Viande et Abats (d’après Vigne 1988)
Classes d'âge PP (kg) adulte 200 adulte 30 adulte 0,8
Dents SUP A D G D M2 G D M3 G D D4 G 1 NMIc 1,0 correct. 6,0 % corr. 18,0 NRd 1,0 correct. 6,0 % corr. 7,0
Total
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques à partir des dents inférieures et supérieures
VI.4 Poids de Viande et Abats
Taxons cerf chevreuil lapin
HI 1 6 8 6 3 8
Lat. NR Traces anthropiques Activité
R18
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois‐2 ans adulte
G 6 7 7 5 6 3
351
Emilie Blaise VI.5.3 Les suinés NRD = 26, NMIf = 5, NMIc = 7
VI.5.1.2 Les chèvres NRd = 23 ; NMIf = 5 ; NMIc = 8 Dents INF D M1 G D M2 G D M3 G D D4 G NMIc correct. % corr. ND correct. % corr.
A
Classes d'âge C D EF 1 2 1 2 1 1 2
B
3 1 0,0 3,0 0,0 6,0 0,0 61,5 0,0 7,0 0,0 14,0 0,0 50,9
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
2 3 3,0 3,0 30,8 12,0 12,0 43,6
G
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
1
1
1
1
1,0 0,5 5,1 2,0 1,0 3,6
Localisation
3 5 2 4 0 0 5 4 8,0 9,8 100,0 23,0 27,5 100,0
1,0 0,3 2,6 2,0 0,5 1,8
Caprinés domestiques
A B C D EF G HI
0 à 0,17 0,17 à 0,5 0,5 à 1 1 à 2 2 à 4 4 à 6 > à 6 Total
5,5
10
2,2
33 43 72 60 62 280
11,7 0,3 0,2 31,9 53,7 100,0 ddl = 5 ; p = 0,051
ddl = degré de liberté p = probabilité
Dents INF
0‐0,5 D G D G D G D G
M2 M3 D4 NMIc
0,5‐2 1
2
1 2 2,0
2 3 3,0
Classes d'âge en années 2‐4 4‐6,5 6,5‐9 9‐11,5 >11,5 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 1 3
1,0
2,0
1,0
3,0
4 2 3 3 2 4 3 5 13,0
1,0
correct.
8,0
4,0
1,0
1,6
0,8
2,4
0,3
18,0
% corr.
44,3
22,1
5,5
8,9
4,4
13,3
1,4
100,0
ND
3,0
8,0
1,0
2,0
6,0
5,0
Dents SUP
Total
1,0
M1 M2 M3 D4
26,0
correct.
12,0
10,6
1,0
1,6
4,8
4,0
0,3
34,3
% corr.
35,0
31,0
2,9
4,7
14,0
11,7
0,7
100,0
0‐0,5
0,5‐2
D G D G D G D G
1 1
Classes d'âge en années 2‐4 4‐6,5 6,5‐9 9‐11,5 >11,5 2 2 2 8 5 1 1 1 1 3 3 1
1
1
2
Total 6 13 4 8 0 3 2 0 17,0
NMI
0,0
correct.
0,0
2,7
0,0
1,6
6,4
4,0
0,0
14,7
% ajust.
0,0
18,1
0,0
10,9
43,7
27,3
0,0
100,0
ND
0,0
4,0
0,0
5,0
15,0
12,0
0,0
36,0
correct.
0,0
5,3
0,0
4,0
12,0
9,6
0,0
30,9
% corr.
0,0
17,2
0,0
12,9
38,8
31,0
0,0
100,0
2,0
0,0
2,0
8,0
5,0
0,0
NR inf sup
0‐0,5 3 0 3
0,5‐2 8 4 12
2‐4 1 0 1
4‐6,5 2 5 7
6,5‐9 6 15 21
9‐11,5 5 12 17
>11,5 1 0 1
total 26 36 62
NMIc inf sup
0‐0,5 2 0 2
0,5‐2 3 2 3
2‐4 1 0 1
4‐6,5 2 2 2
6,5‐9 1 8 8
9‐11,5 3 5 5
>11,5 1 0 1
total 13 17 22
Corr.
3 12 1 7 21 17 1 62
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 12 18,4 81,6 16,0 24,5 57,1 1 1,5 55,6 5,6 8,6 47,0 16,8 25,8 21,2 13,6 20,9 0,4 0,25 0,4 0 65,21 100
Classes d'âge NMIc Corr. en années 0 à 0,5 2 4 0,5 à 2 3 1,33 2 à 4 1 1 4 à 6,5 2 0,8 6,5 à 9 8 0,8 9 à 11,5 5 0,8 > à 11,5 1 0,25 Total 22
D
D4 usure F
Usure C
6 mois ‐ 1 an
près de 6 mois (6‐8 mois)
sus i
D
usure H
usure D
6 mois ‐ 1 an
près de 1 an (10‐12 mois)
N23 401
sus i
G
D4 usure G
usure C
0 à 2 2 à 6,5 6,5 à 9 9 à plus de 11,5
Total ddl = degré de liberté p = probabilité
boeufs
6 mois ‐ 1 an
près de 6 mois (6‐8 mois)
usure C‐D bourgeon
6 mois ‐ 1 an
près de 1 an (10‐12 mois)
1‐2 ans
12‐17 mois
sus i
G
usure E
usure C
X10 528
sus i
G
usure E
sortie abs
1‐2 ans
bourgeon
usure G
usure F
2‐5 ans
X15 180
sus i
G
Localisation
taxon
Lat.
Y9 998
sus i
D
T15 48
sus i
G
D4 usure H
6 mois ‐1 an
6‐9 mois
Y13 1607
sus i
G
D4 us G
usure C
bourgeon
6 mois‐1 an
6‐9 mois
S21 380
sus i
G
D4 us F
usure B
non sortie
6 mois‐1 an
6‐8 mois
Q27 559
sus i
D
usure D‐E
usure C
1‐2 ans
12‐17 mois
T15 91
sus i
G
usure E
usure C
perce
1‐2 ans
14‐17 mois
sort non usée
Classes d'âge
NMIc corrigé 8 4,0 1 1,6 6,4 4 0,25 25,24
La Citadelle NRd
Contributions %
58 78 20 44 200
15 8 21 18 62
1,4 34,5 60,6 3,5 100,0
D4/P4
M1
D4 cassé
abs
abs
P4 neuve
M2
M3
24‐36 mois Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herbin 1997)
6 mois ‐ 1 an
Y6 791
sus i
G
usure F
usure D
sus i
G
usure D
juste sortie
Q20 505
cochon
D
1‐2 ans
17‐21 mois
1‐2 ans
vers 12 mois
2‐5 ans
24‐36 mois
usure C
% NMIc corrigé 31,7 15,8 4,0 6,3 25,4 15,8 1,0 100
> 5
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 2 5 0 2 0 0 2 1 5,0 3,2 100,0 12,0 8,8 100,0
Dents Classes d'âge en années SUP 0‐0,5 0,5‐1 1‐2 2‐5 D 1 M1 G 2 3 D 1 M2 G 2 D 1 M3 G D 1 D4 G 3 NMIc 0,0 3,0 3,0 1,0 correct. 0,0 3,0 1,5 0,2 % corr. 0,0 64,2 32,1 3,6 NRd 0,0 6,0 7,0 1,0 correct. 0,0 6,0 3,5 0,2 % corr. 0,0 62,0 36,2 1,8
NRd 0‐0,5 0,5‐1 1‐2 2‐5 > 5 Total inf 0,0 7,0 3,0 2,0 0,0 12,0 sup 0,0 6,0 7,0 1,0 0,0 14,0 0 13 10 3 0 26
NMIc 0‐0,5 0,5‐1 1‐2 2‐5 > 5 Total inf 0,0 2,0 2,0 1,0 0,0 5,0 sup 0,0 3,0 3,0 1,0 0,0 7,0 0 3 3 1 0 7
Effectif total des suinés en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison % de survie 68,3 52,5 48,5 42,2 16,8 1,0 0
Test du CHi 2
"Sécurité" N
P3 D3
Y12 1313
ddl = 3 p = 0,0000029 CHI2 = 28,44 +
Comparaison des distributions des classes d’âge des bœufs entre le modèle « sécurité du troupeau » et La Citadelle à l’aide du CHI2
352
G
non sortie
O22 119
Fréquences des classes d’âge des bœufs en % du Nombre de Restes de dent total, et en % NMIc, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie Classes d'âge en années
Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herbin 1997)
sus i
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison en fonction des classes d’âge (en années) NRd
M3
> 5
0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0
Total 1 5 1 2 1 0 1 3 7,0 4,7 100,0 14,0 9,7 100,0
Fréquences des classes d’âge des suinés à partir des dents inférieures et supérieures en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison (effectifs corrigés en fonction de la durée de la classe d’âge considérée d’après Ducos 1968)
Fréquences des classes d’âge des bœufs à partir des dents inférieures et supérieures
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
M2
L23 307
Dents Classes d'âge en années INF 0‐0,5 0,5‐1 1‐2 2‐5 D 2 M1 G 2 2 1 D M2 G 1 1 D M3 G D 2 D4 G 1 NMIc 0,0 2,0 2,0 1,0 correct. 0,0 2,0 1,0 0,2 % corr. 0,0 63,1 31,5 5,4 NRd 0,0 7,0 3,0 2,0 correct. 0,0 7,0 1,5 0,3 % corr. 0,0 79,2 17,0 3,8
CHI2 = 11,02 ns
VI.5.2 Les bovins NRd = 62 ; NMIf = 13 ; NMIc = 22
M1
M1
les dents présentes apparaissent en grisé Codes d’usure d’après Grant 1982 Classes d’âge de Ducos 1968 Eruption et usures dentaires complétés par Higham 1967, Rowley-Conwy 1993 et Horard-Herbin 1997 Estimation des âges de mortalité des suinés à partir des dents inférieures et supérieures
Contributions %
16,8 32 50 28 67,7 200
D4/P4
R21 585
P1 P2
Test du CHi 2
La Citadelle NRd
P1 P2 P3
DENTS SUPERIEURES
VI.5.1.3 Comparaison des distributions des classes d’âge des caprinés entre le modèle « sécurité du troupeau » et La Citadelle à l’aide du CHI2 "Sécurité" N Payne en années
taxon Lat.
N22 149
Fréquences des classes d’âge des chèvres à partir des dents inférieures
Classes d'âge
Classes d'âge
DENTS INFERIEURES
Total
HI
352
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Tibia
VI.6 Les mesures de La Citadelle VI.6.1 Les mensurations Toutes les mensurations (mm) ont été prises selon A. von den Driesch (1976) et quelques-unes selon P. Ducos (1968) sont signalées par *. VI.6.1.1 Les caprinés domestiques (O : Ovis aries ; C : Capra hircus ; OC : Ovis aries ou Capra hircus) Vertèbre Atlas
Localisation Espèce R19 691
Scapula
Humérus
Radius
Ulna
Carpes Scaphoïd e
Capitatotrapézoïd e Métacarp e Coxal
O
C
GL
Bp
SD
Bd
Dd
23,33
17,54
25,75
19,12
17,84
Y14 405
C
K22 32
OC
K22 1 15
OC
12,07
21,23
K22 25
O
11,85
23,60
17,51
Z5 532
O
23,41
15,52
36,46
11,90
GL
GB
BFcr
BFcd
H
VI 1603
O
22,57
17,88
55,89
40,57
41,71
30,24
S20 258
O
12,40
21,47
16,63
O
11,39
21,61
17,81
22,44
19,02
Dm 15,69 16,66 c 15,30
Bd 16,61 19,79 16,22 17,10 13,84
Localisation
Espèce
SLC
GLP
LG
BG
P19 618
S20 320
OC
21,87
31,05
26,31
20,41
O20 92
O
T15 78
OC
21,27
33,67
25,69
20,42
Localisation S18 135 Q22 811 O20 98 Y12 90 W3 2318 VI 1643 Y4 112 K22 21 K22 1 f2 M22 370 X14 312 O23 733 K26 581 U19 625b X14 242 W3 2320 R17 319 Z9 1412 X13 1833 Localisation Z4 Mur Y2 1893 K22 1 f4 K22 21 Z9 1413 S17 5 L25 545 S20 403 Localisation K22 31 S19 359 Localisation K22 9 P21 351 T19 182
Espèce C C C C OC OC OC O O O O O O O O O O O O Espèce C C OC O O O O O Espèce OC OC Espèce Ovis Ovis Capra
Localisation
Espèce
GL
Bp
Dp
SD
Bd
Dd
Q19 601
C
34,08
11,65
12,81
8,85
11,03
9,51 11,07
HS
DHA
Ld
X14 279
OC
20,52
24,75
21,01
W10 1141
OC
18,41
27,80
22,80
16,88
Localisation
Espèce
Bd
BT
H T*
R20 976
C
O21 173
C
W14 170
C
GL
Bp
SD
13,73
29,36
16,94
28,03
27,57
16,99
28,60
27,33
16,68 18,27
X14 230
OC
30,10
29,08
O22 601
OC
28,0
26,86
16,93
R17 233
O
27,48
18,82
V15 139
O
K 22 22
O
W16 84
O
15,87 12,46
GL
24,96
15,83
Dp
SD
Bd
W1 1915
O
28,02
14,41
X7 746
C
31,41
15,14
W16 180
O
26,36
24,65
13,83
W15 127
O
141,21 28,29
25,92
14,22
X12 414
C
Localisation
Espèce
LO
BFp
17,2
25,08
Espèce
GL
Bp
26,76
Localisation
DPA
SDO
18,72 15,33
OC
O22 429
OC
U16 80
OC
26,16
19,44
23,09
12,75 13,49
O
24,57
19,15
16,79
W16 87
O
23,14
18,57
15,16
M25 418
O
22,78
S20 250
O
22,11
P19 625
O
X10 298
O Espèce OC OC OC OC OC Espèce OC
Phalange I
14,39
V18 633
Localisation XI 1487 X8 568 N23 523 S20 339 O22 455 Localisation W8
18,52 16,65
Métatarse
C OC OC
26,25 26,63
Naviculocuboïde
O24 466
S20 323
Calcanéu m
Dd*
BPC
XXII 1515
UV18‐19
Tarses Talus
15,03 15,08 13,93
22,83
19,04
15,87
GB 15,09 19,20 17,02 20,48 14,21 GB 12,06
Bp Dp 22,82 16,52 LAR 22,89
Localisation
Espèce
GL
Bp
DC
R19 622
O
x
40,75
19,31
SD 14,82
Bd 24,53
SD
Bd
353
Espèce
X7 752
43,45
Loalisation Espèce GL Y6 725 C 107,84 Localisation Espèce LA W14 106 OC x
Fémur
Localisation
353
GL1 27,72 29,91 26,36 29,25 26,33 25,13 27,09 26,66 24,22 25,84 24,16 27,21 25,39 26,03 25,84 25,95 25,14 24,39 GL 54,24 52,35 49,41 52,04 55,2 52,56
GLm 25,12 26,92 24,76 27,45
D1 14,20 16,41 13,80 14,98
21,94 24,46 15,18 24,62 14,95 23,09 13,77 24,20 14,61 23,02 13,72 25,47 15,89 24,02 14,17 24,49 14,42 24,26 14,13 24,38 14,17 23,85 14,28 23,71 13,46 GB Bd (II*) 18,07 20,99 18,53 21,69 16,86 16,91 20,88 18,40 17,16 20,75 17,34 20,16 20,32
GB 20,48 20,10 GL Bp 124,10 18,01 x 18,85 x 20,49
Dp 17,07 18,43 18,89
15,22 14,77 14,48 14,61 15,96 14,65 15,61 15,67 14,21 14,68 14,15
14,91 17,33 16,21 15,60 16,29 15,33 17,45 15,90 16,26 16,96 15,71 15,46 14,96
connexion calca K22 21
connexion talus K22 21
SD 10,13 x x
Bd 20,96 x x
Y5 636
C
35,96
9,58
12,27
V99 1810
O
31,45
9,65
10,44
9,87 connexio
V99 1810
O
31,46
9,22
10,43
9,85 connexio
V99 1656
O
32,09
9,68
10,62
7,39
9,18
8,24
U1 1761
O
32,14
10,31
11,44
7,96
9,45
8,13
30,60
10,48
12,15
11,56
K22
OC
R20 1119
OC
X5 673
OC
31,63
P22 657
O
33,11
10,44
12,06
11,80
8,66
9,74
8,64
8,06
10,09
8,85
7,92
9,63
8,46
7,40
9,33 11,39
O21 205
C
35,88
11,82
14,13
9,42
K24 192
OC
34,36
9,69
12,58
7,24
8,99
L24 262
C
33,36
10,51
12,71
8,5
10,66
W12 1648
C
9,09
11,78
Emilie Blaise Phalange II
Phalange III
Phalange II
Localisation
Ant/Post/i
GL
Bp
SD
Bd
R18 451
Ant
33,47
27,72
22,02
21,61
11,30
S15 34
Ant
33,88
29,92
24,11
25,19
10,78
N23 692
Ant
34,12
27,92
23,67
23,88
9,83
O24 625
Ant
34,34
27,40
23,86
23,87
8,58
X16 105
Ant
35,12
28,50
22,52
23,0
7,27
8,05
W4 2458
i
19,75
19,47
7,30
7,54
Localisation
Espèce
GL
Bp
Dp
SD
Bd
Dd
Q21 777
C
22,52
10,6
9,19
7,81
8,75
9,81
Y8 1481
C
21,47
12,53
10,30
8,90
9,30
X3 219
C
23,40
11,36
9,91
7,65
8,43
Y9 1197
C
22,3
10,88
9,86
7,88
8,14
XII 1180
C
23,41
12,45
8,06
X12 1570
C
19,27
10,11
X6 294
OC
21,48
9,70
9,30
9,66
U1 1761
OC
20,50
10,06
9,30
7,18
7,64
9,63
VI 1767
OC
20,24
9,84
9,63
7,17
7,84
9,62
M22 359
O
21,3
9,47
9,09
7,09
7,17
8,93
Q20 767
O
23,19
11,32
9,89
7,84
8,82
9,77
Z4 953
O
21,71
10,61
10,07
8,13
9,02
10,37
V99 1810*
O
19,44
10,46
9,84
8,55
8,34
9,12
V99 1810*
O
19,44
10,43
9,87
8,55
8,31
S15 71
O
19,41
10,79
9,69
7,56
8,54
K22 33
O
19,38
10,62
8,85
8,19
8,31
Localisation
Espèce
DLS
Ld
MBS
H*
W12 664
C
23,54
19,02
4,9
17,07
connex connex
Phalange III
VI.6.1.2 Les bœufs Scapula
Localisation Y9 1451 M25 528 Localisation N22 246 O21 147 Y10 577
Radius
Ulna
Localisation R16 259 Y10 568 Localisation Y8 1468 N23 513 Localisation N24 131 Localisation P21 292 Z2 471 S19 360 Localisation T19 185 S16 44 T19 140 Localisation T19 154 Y8 1120 Localisation N24 496 Y2 545 Localisation Y3 355
Métacarpe
Coxal Tibia
Os malléolaire
Tarses Talus Calcanéum
Métatarses Phalange I
H
GL
GL
GL
LA 67,07 GL
DHA
Bp 62,63 58,81 63,19 LO
Bp 54,52 45,88 LAR 50,61 Bp 83,58
Ld
Dp* 36,40 31,26 30,27 DPA
Dp
GL
GLP
BFp
LG 45,61 44,97 Bd
SD
54,86 59,15 SDO
SD 30,89
SD
Bd
Dd
Ant/Post/i
GLpe
U5 2393
Ant
49,74
Dp
Post
32,75
25,33
21,7
21,11
Post
34,68
23,39
19,72
21,01
N24 239
Post
33,12
23,41
19,09
19,81
O22 301
Post
31,90
21,81
18,77
19,33
H25 663
Post
34,77
23,70
19,8
19,59
X14 138
Post
31,80
23,48
20,31
21,13
VI 1637
Post
32,09
22,15
18,97
19,44
O22 617
Post
33,33
23,99
19,33
19,65
Ld
Localisation
Ant/Post/i
DLS
W8 2276
Ant
58,68
47,05
x
34,18
P23 567
Ant
61,1
44,89
18,08
30,37
X10 152
Ant
69,74
51,71
20,52
37,63
X16 154
Ant
66,89
47,73
20,63
37,04
X15 336
Ant
58,29
46,08
18,79
29,02
X15 95
Post
52,02
41,73
17,61
29,23
Y11 866
Post
51,36
44,46
19,57
31,92
DT 16,79
Dents jugales inférieures
M1 INF DAP X15 180 13,41 Même indiv X15
DT 9,81
Bd
Métacarpe
Tarses Talus
Dd
Phalange I
Dd
52,73
28,71
24,37
27,59
20,22
Ant
52,23
28,62
26,45
23,63
28,15
21,46
O24 626
Ant
51,62
26,71
25,99
23,21
26,86
XII 875
Ant
52,55
27,88
26,52
22,98
26,34
X10 527
Ant
51,62
27,48
25,65
23,17
X17 432
Ant
49,91
24,42
23,73
BPC
V17 510
30,03
Phalange II
20,59
26,81
20,56
24,11
18,33
Phalange III
pathologie
22,21
LeP
D1 18,97
Localisation
Phal I
Glpe
Bp
R17 667
3 ou 4
Z6 829
2 ou 5
19,18
9,5
SD
Bd
Dp
9,67
SD
Bd
12,17
12,89
6,58
7,24
Bp
Dp
SD
Bd
X13 1756
3 ou 4
21,83
13,16
11,50
11,27
11,81
Localisation
Phal III
DLS
Ld
MBS
H*
W4 2457
3 ou 4
24,98
23,50
9,12
11,35
X13 1820
2 ou 5
18,28
16,15
5,8
8,92
51,02
25,15
27,87
18,89
23,18
pathologie
VI.6.1.4 Le chien
56,08
27,29
26,63
23,71
27,04
pathologie
Mandibule
O24 614
Post
55,93
25,19
24,68
21,2
25,49
N23 27
Post
51,67
26,23
25,22
Z10 1320
Post
51,18
22,76
22,23
19,88
21,59
17,1
V17 599
Post
46,54
21,75
20,54
18,62
21,06
16,46
S16 19
Post
51,20
21,62
20,13
20,64
22,58
17,02
Dd
Bd
GL
Post
DT 10,08
20,99
Phal II
Post
LP1 à M3 L P2 à M3 Lcanine au condyl
Localisation
19,18
62,61
M22 389
354
M1 SUP DAP Y6 791 12,67 même indiv Y6
Localisation
P22 477
19,33
Dm
GLm 33,84
Q21 927
19,66
15,08
GL1
22,04
Dents jugales inférieures
Dp
15,11
36,33
48,67
26,02
Bp
J26
i
24,55
GL
Localisation
X15 50
21,74
H*
18,44
Localisation
21,02
20,68
DPA
BT 32,24
17,83
45,96
22,27
GL
Bd 38,88
SDO
i
52,50
SD
27,20
i
49,88
Bp
M22 482
Localisation
VI 1387
Post
GL
Localisation
Q22 647
Post
MBS
M2 SUP DAP DT Y6 791 16,72 12,46 même indiv Y6 M2 INF DAP DT X15 180 20,99 13,09 Même indiv X15
X6 765 Mtc 3
Ant
P20 4
22,02 18,98
X14 295
O22 554
X16 106
Y13 75
x 19,40
O24 624
M3 SUP DAP Q20 505 30,75
354
22,05
Localisation L max orbite X6 715 35,88
Ulna
O24 613
20,59
34,02
R18 382
35,75 39,61
SD
Post
Crâne
en cours ép prox
Bp
i
L25 116
Dents jugales supérieures
Humérus
Dd
52,34 48,61
O24 634
Dd
VI.6.1.3 Les suinés
BPC 32,32 29,63 Bd
GLm D1 Dm Bd 50,06 33,4 31,64 33,67 51,91 30,96 34,86 GB Bd (II*) 27,99 39,11 non ép prox 43,13 Bp Dp SD Bd 38,83 37,57
Localisation
BG 35,72 44,05 Dd*
25,89
28,15 GD 25,48 26,33 29,41 GL1 55,72 57,77 GL 79,61
SLC
Dp
57,74
M1 inf
L
Z9 1189
17,87
S20 402
18,98
7,85
102,87
l
M2 inf
L
l
7,14
S20 402
8,49
6,37
mand
mand S2
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence VI.6.2 Test des moyennes des Long Size Index par ossements de caprinés domestiques ayant livré des effectifs ≥ 6 Séries ≥ 6 Ti ‐0,05 ‐0,05 ‐0,07 ‐0,09 ‐0,09 ‐0,07
Identification CTD W13 Ovis M2‐1 CTD W13 Ovis M2‐2 CTD W13 Ovis M2‐3 CTD W13 Ovis M2‐4 CTD W13 Ovis M2‐5 CTD W13 Ovis M2‐6 CTD W13 Ovis M2‐7 CTD W13 Ovis M2‐8 CTD W13 Ovis M2‐9 CTD W13 Ovis M2‐10 CTD W13 Ovis M2‐11 CTD W13 Ovis M2‐12 CTD W13 Ovis M2‐13 CTD W13 Ovis M2‐14 CTD W13 Ovis M2‐15 CTD W13 Ovis M2‐16 CTD W13 Ovis M2‐17
matrice de Tukey As ‐0,03 ‐0,04 ‐0,08 ‐0,05 ‐0,08 ‐0,03 ‐0,06 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,07 ‐0,08
P2 ‐0,10 ‐0,02 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,04 ‐0,05
Q/P (same)
ANOVA Levene
Ti as P2
Ti 0 1,973 2,772
P(same) P(same)
0,2023 0,9704
as 0,3608 0 0,80
P2 0,146 0,84 0
pas homogène
VI.6.3 Test des moyennes des Long Size Index par ossements de bœufs ayant livré des effectifs ≥ 6 Series ≥ 6 phal 1 phal 2 phal 3 0,02 0,04 ‐0,02 ‐0,01 0,07 0,00 0,01 0,04 0,06 0,01 0,03 0,04 ‐0,04 0,05 ‐0,02 ‐0,03 ‐0,06 ‐0,07 0,00 0,00 ‐0,08 ‐0,03 ‐0,03 ‐0,01 ‐0,03 ‐0,08 ‐0,06 ‐0,10 ‐0,03 ‐0,10 ‐0,03 ‐0,08 ‐0,06 ‐0,02
matrice de Tukey Q/P(same) P1 P2 P3 ANOVA Levene
P1
P2 0,00 1,937 1,483
P(same) P(same)
P3 0,37
0,4542 0,2898 0,9141
Identification
0,55 0,94 0,00
CTD W99 Ovis M2‐1 CTD W99 Ovis M2‐2 CTD W99 Ovis M2‐3 CTD W99 Ovis M2‐4 CTD W99 Ovis M2‐5 CTD W99 Ovis M2‐6 CTD W99 Ovis M2‐7 CTD W99 Ovis M2‐8 CTD W99 Ovis M2‐9 CTD W99 Ovis M2‐10 CTD W99 Ovis M2‐11 CTD W99 Ovis M2‐12 CTD W99 Ovis M2‐13 CTD W99 Ovis M2‐14 CTD W99 Ovis M2‐15 CTD W99 Ovis M2‐16 CTD W99 Ovis M2‐17 CTD W99 Ovis M2‐18 CTD W99 Ovis M2‐19
pas homogène
VI.7 Résultats des analyses isotopiques (δ18O et δ13C) Identification CTD Y4 Ovis M2‐1 CTD Y4 Ovis M2‐2 CTD Y4 Ovis M2‐3 CTD Y4 Ovis M2‐4 CTD Y4 Ovis M2‐5 CTD Y4 Ovis M2‐6 CTD Y4 Ovis M2‐7 CTD Y4 Ovis M2‐8 CTD Y4 Ovis M2‐9 CTD Y4 Ovis M2‐10 CTD Y4 Ovis M2‐11 CTD Y4 Ovis M2‐12 CTD Y4 Ovis M2‐13 CTD Y4 Ovis M2‐14 CTD Y4 Ovis M2‐15 CTD Y4 Ovis M2‐16 CTD Y4 Ovis M2‐17 CTD Y4 Ovis M2‐18
Identification CTD X8 Ovis M2‐1 CTD X8 Ovis M2‐2 CTD X8 Ovis M2‐3 CTD X8 Ovis M2‐4 CTD X8 Ovis M2‐5 CTD X8 Ovis M2‐6 CTD X8 Ovis M2‐7 CTD X8 Ovis M2‐8 CTD X8 Ovis M2‐9 CTD X8 Ovis M2‐10 CTD X8 Ovis M2‐11 CTD X8 Ovis M2‐12 CTD X8 Ovis M2‐13 CTD X8 Ovis M2‐14 CTD X8 Ovis M2‐15 CTD X8 Ovis M2‐16 CTD X8 Ovis M2‐17 CTD X8 Ovis M2‐18
δ13C VPDB δ18O VPDB (‰) (‰) ‐9,9 ‐0,4 ‐9,6 0,7 ‐10,2 ‐0,1 ‐10,4 0,2 ‐11,0 ‐0,9 ‐11,0 ‐0,8 ‐11,2 ‐1,2 ‐11,3 ‐1,2 ‐11,6 ‐1,8 ‐11,4 ‐2,4 ‐11,7 ‐2,6 ‐11,6 ‐2,5 ‐11,6 ‐2,2 ‐11,4 ‐1,9 ‐11,2 ‐1,1 ‐10,4 ‐0,5 ‐10,1 ‐0,1 ‐9,9 0,4
Distance au Poids Total CO2 collet (mm) (µg) (µbar)
δ13C VPDB δ18O VPDB (‰) (‰) ‐12,9 ‐3,1 ‐12,8 ‐2,6 ‐12,9 ‐2,1 ‐12,7 ‐2,0 ‐12,7 ‐2,1 ‐12,8 ‐1,3 ‐12,7 ‐0,9 ‐12,4 ‐0,4 ‐12,5 0,1 ‐12,5 0,7 ‐12,1 0,7 ‐11,9 0,9 ‐11,9 0,4 ‐11,6 0,3 ‐11,6 0,2 ‐11,6 ‐1,5 ‐11,6 ‐0,9 ‐11,6 ‐0,3
Distance au Poids Total CO2 collet (mm) (µg) (µbar)
13
Identification CTD O22 Ovis M2‐1 CTD O22 Ovis M2‐2 CTD O22 Ovis M2‐3 CTD O22 Ovis M2‐4 CTD O22 Ovis M2‐5 CTD O22 Ovis M2‐6 CTD O22 Ovis M2‐7 CTD O22 Ovis M2‐8 CTD O22 Ovis M2‐9
18
δ C VPDB δ O VPDB (‰) (‰) ‐12,2 ‐1,8 ‐12,5 ‐1,2 ‐12,7 ‐1,1 ‐12,4 ‐1,1 ‐12,6 ‐0,7 ‐12,1 ‐0,1 ‐11,8 0,02 ‐11,7 ‐0,01 ‐10,9 ‐0,3
28,17 26,86 25,23 23,7 21,86 20,9 19,47 18,11 16,36 14,88 13,47 11,86 10,35 8,87 7,56 5,58 4,55 2,82
28,68 27,23 25,70 24,49 23,10 21,99 20,59 19,03 17,36 15,77 14,17 12,53 11,22 9,77 8,16 6,54 4,82 2,90
585 635 599 579 542 543 605 613 590 557 650 556 573 606 592 652 568 566
560 600 579 555 576 593 573 573 608 581 598 598 574 582 559 590 550 568
916 889 892 863 843 804 870 894 858 846 894 831 792 853 863 885 846 850
Identification CTD O19 Ovis M2‐1 CTD O19 Ovis M2‐2 CTD O19 Ovis M2‐3 CTD O19 Ovis M2‐4 CTD O19 Ovis M2‐5 CTD O19 Ovis M2‐6 CTD O19 Ovis M2‐7 CTD O19 Ovis M2‐8 CTD O19 Ovis M2‐9 CTD O19 Ovis M2‐10 CTD O19 Ovis M2‐11 CTD O19 Ovis M2‐12 CTD O19 Ovis M2‐13 CTD O19 Ovis M2‐14
782 902 894 875 872 880 865 863 880 865 868 846 848 821 814 826 826 828
Identification CTD X12 Ovis M2‐1 CTD X12 Ovis M2‐2 CTD X12 Ovis M2‐3 CTD X12 Ovis M2‐4 CTD X12 Ovis M2‐5 CTD X12 Ovis M2‐6 CTD X12 Ovis M2‐7 CTD X12 Ovis M2‐8 CTD X12 Ovis M2‐9 CTD X12 Ovis M2‐10 CTD X12 Ovis M2‐11 CTD X12 Ovis M2‐12
Identification CTD Z6 Ovis M2‐1 CTD Z6 Ovis M2‐2 CTD Z6 Ovis M2‐3 CTD Z6 Ovis M2‐4 CTD Z6 Ovis M2‐5 CTD Z6 Ovis M2‐6 CTD Z6 Ovis M2‐7 CTD Z6 Ovis M2‐8 CTD Z6 Ovis M2‐9 CTD Z6 Ovis M2‐10 CTD Z6 Ovis M2‐11 CTD Z6 Ovis M2‐12
Distance au Poids Total CO2 (µbar) collet (mm) (µg) 14,3 12,37 10,8 9,37 7,68 6,18 4,66 3,44 1,42
585 577 571 569 572 578 579 599 575
848 824 809 843 828 843 853 841 870
355
355
δ13C VPDB δ18O VPDB (‰) (‰) ‐11,1 ‐1,7 ‐11,4 ‐1,7 ‐11,3 ‐2,3 ‐11,4 ‐2,3 ‐11,5 ‐2,1 ‐11,4 ‐1,9 ‐11,5 ‐1,6 ‐11,6 ‐1,3 ‐12,0 ‐1,1 ‐11,8 ‐1,2 ‐11,7 ‐1,1 ‐11,6 ‐0,9 ‐11,2 ‐0,6 ‐11,2 ‐0,3 ‐11,1 ‐0,3 ‐10,9 ‐0,1 ‐10,1 ‐0,1
Distance au Poids Total CO2 collet (mm) (µg) (µbar)
δ13C VPDB δ18O VPDB (‰) (‰) ‐10,7 ‐0,1 ‐10,9 0,4 ‐10,8 0,7 ‐10,5 0,3 ‐10,7 0,1 ‐10,5 ‐0,2 ‐10,6 ‐0,5 ‐10,6 ‐0,8 ‐10,8 ‐1,2 ‐10,7 ‐1,8 ‐11,1 ‐1,8 ‐11,2 ‐2,0 ‐11,3 ‐1,5 ‐11,4 ‐0,8 ‐11,6 ‐0,2 ‐11,5 ‐0,2 ‐11,5 0,4 ‐11,3 ‐0,4 ‐11,2 ‐0,2
Distance au Poids Total CO2 collet (mm) (µg) (µbar)
13 18 δ C VPDB δ O VPDB (‰) (‰) ‐11,0 0,1 ‐10,9 ‐0,2 ‐11,1 ‐0,5 ‐11,2 ‐0,9 ‐11,5 ‐0,8 ‐11,7 ‐1,3 ‐11,8 ‐1,4 ‐12,0 ‐1,4 ‐12,1 ‐1,3 ‐12,0 ‐1,0 ‐12,1 ‐0,6 ‐11,9 0,1 ‐11,7 1,1 ‐11,4 1,9
Distance au Poids Total CO2 collet (mm) (µg) (µbar)
δ13C VPDB δ18O VPDB (‰) (‰) ‐11,8 ‐3,3 ‐11,7 ‐2,3 ‐11,8 ‐1,7 ‐11,9 ‐1,1 ‐11,9 ‐0,9 ‐11,8 ‐1,3 ‐11,6 ‐1,1 ‐11,2 ‐0,9 ‐11,2 ‐0,6 ‐10,7 ‐1,0 ‐10,7 ‐1,7 ‐11,2 ‐3,3
Distance au Poids Total CO2 (µbar) collet (mm) (µg)
δ13C VPDB δ18O VPDB (‰) (‰) ‐12,2 0,1 ‐12,1 0,4 ‐12,1 0,6 ‐11,8 0,9 ‐11,7 0,8 ‐11,4 0,7 ‐11,2 0,6 ‐11,4 ‐0,2 ‐11,6 ‐1,0 ‐11,9 ‐2,0 ‐12,3 ‐2,3 ‐12,6 ‐2,2
Distance au Poids Total CO2 (µg) (µbar) collet (mm)
28,8 27,1 25,6 23,85 22,15 20,11 18,73 17,18 15,18 14,94 12,99 11,18 9,39 6,54 4,9 3,15 1,74
32,37 30,8 29,18 27,58 25,95 24,07 22,55 21 19,28 17,5 15,75 14,18 12,67 11,27 9,45 7,93 6,32 4,58 2,52
28,71 26,94 25,08 23,44 22,14 20,43 19,04 17,50 15,74 13,93 12,13 10,66 8,52 7,04
20,42 18,7 17,14 15,91 14,21 12,81 11,4 9,58 7,91 6,12 4,85 3,31
21,98 20,36 18,42 16,49 14,79 13,15 11,49 9,51 8,13 6,89 5,26 3,45
570 578 579 570 580 573 580 568 582 606 584 585 577 575 565 568 575
577 555 575 542 561 563 558 581 553 581 570 586 615 571 556 544 610 574 544
591 572 600 567 586 581 595 570 569 554 601 562 598 582
546 561 598 589 582 570 550 554 585 589 560 594
609 592 567 558 596 589 559 553 582 576 570 585
860 860 850 863 860 850 870 850 865 872 850 858 850 833 821 824 850
865 841 865 848 860 865 850 860 848 887 824 858 872 848 836 833 836 850 828
892 907 914 894 892 872 885 838 858 843 841 860 865 850
821 850 865 836 824 833 797 824 816 843 848 853
877 880 870 860 865 872 826 826 628 833 838 860
356
356
31 11 3
mouton
chèvre
22 34 3
bœuf
cerf
Total
S. indet.
1
3
22
490
23
23
4
4
143
238
TOTAL
5663
3983
2705
esquilles 74
9 32
513
os plat
diaphyses
667
spongieux
42
côtes
22
9
6
2
30
24
17
4
1010
520
263
4
1
76
152
1
4 16
vertèbres 13
44
7
6
0
1
1
1
crâne
13
0
1
1
96
frag. dents
1680
95
1
grand‐duc
12 1
0
11
1
tortue
Total
lapin
indet.
6 36
1
Total
1
2
indet.
chat sauv.
martre/fouine
renard
1 19
loup
chien 1
1
607
442
169
25
1
153
52
12
3
27
165
0
11
6
1
1
3
32
32
38
1
17
20
84
5
4
62
13
S.155
23
21
9
7
4
1
2
0
0
1
1
1
1
0
S.163
140
69
42
12
15
71
0
0
8
8
4
1
1
2
59
1
5
24
29
S.181
221
124
104
1
1
12
6
97
0
23
23
9
9
11
3
8
54
1
2
24
27
S.182
11
10
6
4
1
0
0
0
0
1
1
S.183
400
306
137
2
112
47
2
6
94
0
3
1
1
1
14
14
22
1
18
3
55
2
9
24
20
S.187
33
4
4
29
0
0
2
2
2
2
25
5
6
14
183
137
93
16
16
6
6
46
2
2
1
1
6
6
7
1
6
30
1
1
24
4
S.221
231
158
92
32
26
2
6
73
1
1
0
6
6
16
4
12
50
1
33
16
S.228
64
45
30
1
10
2
2
19
0
1
1
1
1
6
1
5
11
1
10
S.230
Localisation par structure S.205
86
62
50
1
4
5
2
24
0
0
1
1
3
3
20
9
11
S.239
63
55
33
15
3
4
8
0
0
1
1
2
1
1
5
3
2
S.242
14
14
18
1
3
14
77
1
7
23
46
S.243
297
182
104
5
27
26
15
5
115
1
1
5
2
2
7
0
96
61
43
18
306
9
23
154
120
S.70
canidés
210
Total
1
3
2
1
1
1
S.38
1
1
4
4
8
1
6
1
S.36
ours
2
cochon
207
289
sanglier 3
14 478
12
gr indet. 175
7 944
57
Total
Total NR indet.
Restes indéterminés
80 35
chevreuil
Total NR det.
Autres taxons
Léporidés
Carnivores
Suinés
Grands ruminants
Petits ruminants
175
12
pr indet.
caprinés d. 647
S.7
S.6
Nombre de restes par taxon
77
66
52
10
4
11
0
0
4
4
1
1
6
2
2
2
S.243 ‐ 249
133
98
75
6
15
2
35
0
0
3
3
9
9
23
1
1
11
10
S.249
29
20
13
6
1
9
0
0
0
1
1
8
82
60
38
6
16
22
0
0
5
5
8
4
4
9
7
2
6 2
S.261
S.250
211
140
102
3
11
18
3
3
71
0
1
1
8
1
7
8
3
5
54
1
41
12
S.262
2
805
578
340
2
3
122
82
8
21
227
6
2
4
5
2
3
32
1
31
496
378
304
16
33
6
3
16
118
0
1
1
7
7
27
3 35
6
19
83
5
45
33
S.292
22
10
149
2
4
7
98
38
S.287
131
95
62
20
9
2
2
36
0
0
3
3
7
3
4
26
22
4
S.323
11288
7729
171 7 93 1241 1205 15 73 4924
3559
1
1
45
5 40
94
16 1 56 4 1 1 14
1
467
462 4 1
806
334 449 23
2145
608 1299 156 71 11
Total
Emilie Blaise
ANNEXE VII : LA FARE (phase 1) (Forcalquier, Alpesde-Haute-Provence)
VII.1 Détermination et répartition des restes fauniques par structures
% fracturation
0,3
15
6,5
23,5
Taux de fragmentation suinés
56,9
30,4
37,2
30,1
11,8
15,6
0
6,9
1,2
2,0
0,1
3,5
0
23,5
16,1
0,3 18,2
1,6 16,0
2,0
28,6
2,0
231 0,6
64
0,6
0,8
86
0,8
0,6
63
0,7
55
0,2
8
9
0
0
1,6
1
0
0
9
0
20,0
2,6
297
2,4
182
3,2
115
32
2
8,7
10
0,3
1
4,0
12
3,0
1
7,7
1,2
133
1,3
98
1,0
35
5
11,4
4
0,8
1
0,8
1
0
0
3
7
13,9
1,9
211
1,8
140
2,0
71
6
1,4
1
0,5
1
1,9
4
3,3
357
357 71
TOTAL
3 16 50 28 16 633
11 4 9 15 1 5 3 13 2 6
2 1 45
1 1 1
2
1
5
3 8 2 1 84
2
6
1
2 2
1 2
14 1
1 2 8 2 2 96
1
4 1 3 5
4 2
12 5
39
1 3 2
1 5
1
4 2
8
3 1
2
2
52
1 5 2
1 1 2
2 3
1 1
5 1
26 1
54
1
16 1
1 35
30
3 4
1
16
6
mtc vert. côtes
51
1 3 1 2
2
1
11 2
1 27
1 5 1 1 65
1
1
3
2
1
15 3
1 30
86
2 10 3
1
3
3 1
2 4
12 10
2 32 1
46
3 1
1 1
1
1 1
1
2 1
7 5
21
2 1 1 50
1 1
1
2 2
4
1 1
2 1
4 26
2 2 1 50
2
2
2
6
2 4
4 23
coxal fémur tibia tarses mtt phal
45 711 7 0 187 65 0 29 27 0 31 11 25 35 1 10 3 30 4 13 2 7 36 108 50 23 1460
NR
31 83 35 14 720
12
24
9
26 9 21 25
27 22
103 42
29 202 6
3 2 2 3 1 2 1 3 1 1 1 1 2 4 4 2
3 2
7 3
3 25 2
NMPS NMIf
13,9 23,1 30,0 39,1
7,7
20,0
10,0
16,1 18,2 16,0 28,6
6,9 18,5
44,9 35,4
35,6 71,6 14,3
(NR‐NMPS)/NR*100
taux de fragmentation
Les parties grisées correspondent aux éléments squelettiques ayant permis d’établir les NMI de fréquence les plus élevés
1 5 3
1 2 2 1
S.262 S.287 S.292 S.323
S.261
S.250
S.249
S.243 ‐249
S.243
S.242
S.239
S.230
S.221 S.228
S.205
S.187
S.183
S.181 S.182
S.163
15 10
46 28
20 2
S.38
3 17
carpes
Parties squelettiques
4924
S.70 S.155
11288
4 40
5 Total
ulna
VII.2.2 Classes de taille des fragments osseux de La Fare (phase 1)
2 35 2
VII.2.3 Indicateurs par structures de la Fare (phase 1) radius
24,8
S.36
10
41,2
38,6
11288
68,5
7729
31,5
3559
549
8
11
8,1
287
0,6
39
8,2
43,6
1 30
5,1 520
2805
humerus
39,1
1,2
131
1,2
95
1,0
36
4
2,8
1
0,8
1
0,8
1
325
% 31,5
18 331 3
30,0
4,4
496
4,9
378
3,3
118
60
8,5
10
0
0
2,0
10
6 4,6
0
scapula
7,7
40
23,1
7,1
805
7,5
578
6,4
227
59
9,3
21
0,2
2
3,0
24
2 0,4
VII.2.1 Indicateurs pour le site de La Fare (phase 1)
4 30
9 1,1
VII.2 Indicateurs taphonomiques
S.6 S.7
mand. & dents isolées
0,7
82
0,8
60
0,6
22
4
0
0
1,2
1
1,2
1
3,7
Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégories d’ossements de La Fare (phase 1)
crâne
0,3
29
0,3
20
0,3
9
2
1
0
0
0
0
0
0
1
SITE
SITE NR % NR 171 2,2 7 0,1 93 1,2 1241 16,1 1205 15,6 15 0,2 73 0,9 4924 63,7 7729 100,0
Structure
caprinés
0,7
77
0,9
66
0,3
11
7
27,3
3
0
0
1,3
1
1,3
V:35 V1:30 V3:2
0
Indicateurs taphonomiques par structures
11,1
18,5
1,8 183
62
0,7
24
1
8,3
2
0
0
4,7
4
0 0,0
S.323
S.292
V:163 V:116 V1:13 V:8 V1:162 V1:33 V2:28 V2:294 V2:26 V3:2 V3:29 V4:1 V3:1 V4:2 V4:2
V:39 V1:3 V2:1 V3:1
S.287
S.262
S.261
1
0
0,2
33
0,1
45
0,5
19
8
0
0
1,6
1
1,6
1
3 3,5
V:13 V1:1 V2:1
S.250
305
16
5,4
4,0 400
158
2,1
73
31
5,5
4
0,9
2
3,0
7
0
0
S.249
V:37 V1: V:20 V1:1 17 V2:2 V2:1 V4:1
S.243 ‐ 249
2059
0
35,4
11
0,1
137
1,3
46
22
2,2
1
0,5
1
1,1
2
9 3,9
V:148 V2:27 V3:2
S.243
3559
440
119
8,9
1,6
221
4
0,8
29
4
4
3,0
1
0
0
4 2,2
V:17 V1:7 V2:6
S.242
5
0
44,9
0,9
140
306
2,6
94
34
1
11,7
11
0,3
1
1,3
5
1 3,0
V:30 V1:2 V2:4
S.239
16
1350
0,3
23
0,3
10
0,0
1
0
0
0
0
0
1
2 0,5
V:24 V1:8 V3:2
V:91 V1:20 V2:28 V3:1
118
1602
0,2
5,7
607
124
2,7
97
6
1
2
7,2
7
0,5
1
1,8
4
0
S.230
S.228
20‐25 cm
1045
5496
71,6
6,7
1010
69
2,0
71
4
7,0
5
0
0
2,1
3
5
2,3
V1:9 V2:13 V3:1
S.221
15‐20 cm
1835
3322
Taux de fragmentation bœuf
50,2
30
0,3
21
0,1
2
0
1
0
0
1
5
3,6
V1:5 V2:20 V3:1
V:24 V1:36 V2:268 V3:50
2‐5 cm
540
4302
2,1
22
442
4,6
165
50
2
6,7
11
0,2
1
2,0
12
0
S.205
S.187
0‐2 cm Classes de taille 5‐10 cm 10‐15 cm
0,1
520
13,8
490
23
5
13,7
67
0,2
2
4,8
48
6
1,0
V:11
V:81 V1:20 V2:10 V3:2
11,1 5 5,1 8,2
51,5
24
47
4,7
S.183
S.182
35,8
% NR esquilles brûlées % traces de brûlures % traces de morsures % stries anthropiques
35,6
NR Total
9
0,2
6
2
3
0
0
0
0
0
0
3
S.181
Indice de fragmentation
% NR T.
1,9
238
% NR indet.
3983
0,4
13
0
2
1
1
3
S.163
V:8 V1:69 V1 :1 V2 V:37 V1 V2:285 :21 V3 :2 :50 V3 :4 V3:17
S.155
Indicateurs % NR déterminés % NR indéterminés taxonomiquement % NR esquilles
Taux de fragmentation caprinés
5665
143
Total NR indet.
47,3
1682
95
2,7
% NR det.
154
1
Total NR det.
22
S.70
Restes indéterminés crâne frag. dents vertèbres côtes diaphyses spongieux os plat esquilles Total
restes brûlés
1
7,0
2,1
fracturation
117
5
% traces de découpe
370
3,3
187
5
2,9
traces de découpe
S.38
NR déterminé taxonomiquement NR déterminé anatomiquement NR indéterminé (esquilles) Total
5,3
7
% action carnivores
S.36
V:348 V:3629 V:3 V1:5 V:6 V1:5 V1:215 V2:2 V2:6 V1:90 V2:133 V3:6 V3:1 V2:43 V3:9
S.7
Type de restes
restes de jeunes individus % restes de jeunes individus connexions anatomiques remontage même structure
12
5,0
intervention des carnivores
vermiculations
S.6
V:106 V1:31 V2:6 V3:6
Structures
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence VII.3 Fréquences des parties squelettiques
VII.3.1 Fréquences de parties squelettiques des caprinés domestiques et répartition par structure
Emilie Blaise VII.3.4 Fréquences des parties squelettiques des caprinés et des petits ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence
VII.3.2 Fréquences des parties squelettiques des caprinés domestiques de La Fare (phase 1)
dont 3 de moins de 9‐11 mois 1 jeune périnatal
ulna
13
37
1
27
14
14
13
dont 1 de moins de 10 mois
13
coxal
13 14
tibia
18
métacarpes
7
dont 2 de moins de 30‐36 mois
calcanéum
5
métatarses
9
dont 8 de moins de 36‐40 mois 3 13 de moins de 40‐42 mois dont 5 de moins de 25‐35 mois 2 20 de mois 50‐55 mois
2
dont 1 de moins de 10 mois
28
14
14
dont 6 de moins de 36‐40 mois 3 3 de moins de 40‐42 mois
dont 1 de moins de 10 mois
dont 2 de moins 36‐40 mois
30
15
15
dont 5 de moins de 25‐35 mois
8
dont 2 de 25‐35 mois
46
23
23
9
dont 2 de moins 30‐36 mois
4
dont 3 de moins de 30‐36 mois 1 jeune périnatal
20
10
11
dont 4 de moins de 30‐36 mois
10
dont 4 de moins de 30‐36 mois
dont 3 de moins 30‐36 mois
10
dont 1 de moins de 30‐36 mois
métapodes indet.
15
10
10
5
24
12
14
8
8
2
2
54
4
5
13
385
35
37
26,5
23,6
phalanges*
30
dont 5 de moins de 10‐16 mois
16
dont 1 de moins de 12‐18 mois
8
Total
178
44
158
34
49
% os non soudés
24,7
21,5
mtt
phal
46 3,2
50 3,4 2 0,5 2 1,3
50 1460 3,4 100,0 3 391 0,8 100 24 159 15,1 100,0
0,0 5 3,1
51
3
11
1
14
1
5
13
1
1
1
1
8
1 1
44
5
23
1
2
19
2
11
1 1 18
1
1
1
1
1
1
2
1
10
1
1
1
1 9 2 1
7 1 10 10
1 15
6 3 1
144
1 1 1
1 1 2
1 1
35
1 7 2 3 8
Les parties grisées correspondent aux éléments squelettiques ayant permis d’établir les NMI de fréquence les plus élevés
40,0 1 2 3 12 5 3 233
1 3 1
3 1
3
13
1
1
1
23,5
37,2 11,8
23,5 56,9
(NR‐NMPS)/NR*100
2 4 1 1 2 2 13 122 3 2 27 15
358
358
1 28
17 283 4 2 43 17 0 1 3 0 17 0 1 4 1 0 1 3 1 0 1 2 3 20 6 3 433
* pour les phalanges, il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
NR
tarses
TOTAL
35
S.262 S.287 S.292 S.323
68
S.261
36
dont 2 de moins 40‐60 mois 3 de 6 moins de 8‐11 mois
S.250
34
S.249
16
65
S.243 ‐249
16
dont 3 de moins de 30‐40 mois
S.242
27
dont 4 de moins de 9‐11 mois, 1 27 de 9‐11 mois,1 de moins de 30‐40 4 mois
dont 1 de moins 20‐40 mois
fémur
NMPS NMIf NMIc Total
dont 1 de moins de 10‐11 mois
dont 1 de moins de 8‐10 mois, 1 35 jeune périnatal, 2 de moins de 40‐ 27 60 mois
radius
NMPS indet. 1
S.243
34
Age / stades d'épiphysation NMPS D
S.239
humerus
NMPS G dont 1 de moins de 10‐11 mois 1 10 jeune périnatal
S.230
16
bœuf
scapula
1 5 1
taux de fragmentation
NMIf
VII.3.3 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) Parties squelettiques des caprinés
86 5,9 5 1,3 2 1,3
1
5,6
1
5 63
3
4 40
30 16 8 54
1
30
S.205
14 2
S.221 S.228
12 2
5 8
S.187
24 8 0 0 30 16 8 54 987
10
1 1
12,5
S.183
27
2
S.181 S.182
26
23
S.163
57,5 18,75 36,25
3
23 10 17
6 1
23 10 16
7 2
46 15 29 5 1 0 50 0
2
3
8
20 10 11 1 1
1
37,5 3,75
1 2
15 2
65 4,5 1 0,3 2 1,3
2 1
15 2
2 1
30 3 0
51 3,5 3 0,8 2 1,3
2 1
3 3
3
13
7 2
25 35
S.38
11 14
11
10 14
3
20 28 0
6
4 2
1 11
9 13
2 31
1 4
1 3
2 1
1 8
2 2 1 1 1 2
NMPS
2 2 1 1 1 2
85 33,75 0 2,5 2,5 1,25 1,25 2,5 1,7
NR
36 14
S.70 S.155
ant ant ant
34 14
0,0 6 3,8
coxal fémur tibia
VII.3.5 Fréquences des parties du squelette des bœufs et répartition par structures de La Fare (phase 1)
6 1
10 1 13
68 27 0 2 2 1 1 2 8 0
30 2,1 225 57,5 26 16,4
5
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
6 1
côtes
54 3,7 84 21,5 49 30,8
S.36
25 2
Métatarse II+IV Entier
27 13
vert.
52 3,6 2 0,5 2 1,3
2 122
4 20 8 32 5 16 4
81,3
mtc
8 0,5
4 19
12 1 13 25 3 3 12 8 26
36
carpes
39 2,7 4 1,0 2 1,3
S.6 S.7
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse
34
ulna
96 6,6 10 2,6 2 1,3
coxal fémur tibia tarses mtt phal
Métacarpe III+IV entier
65 0
radius
84 5,8 4 1,0 2 1,3
mtc vert. côtes
1 1 4
4
humerus
45 3,1 15 3,8 2 1,3
carpes
2
27
scapula
633 43,4 21 5,4 30 18,9
Parties squelettiques
4 21 2 1 23 9 35 1 7 40 5 53 17
mand. & dents isolées
71 4,9 12 3,1 1 0,6
ulna
107 138
crâne
radius
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
SITE
TOTAL % total caprinés PR % PR Individus ref. Individu ref.
humerus
77 85 31
Fragment de mandibule
Parties squelettiques
caprinés / PR
scapula
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 11 40 6 3,3333 0 0 0 80 9 174 35 43 31,071 0 0 0 116 18 272 40 54 37,778 0 7 7 7 9 9 9 5 5 1 9 9 1 5 5 1 0 0 0 35 35 9 9 1,7857 11 4 19 1 1 1,8269 10 1 27 16 16 33,75 0
D 17
mand. & dents isolées
Fragment de maxilaire
NR D Indét. Total G 17 36 65 12 5 1 14 0 75 26 178 80 27 192 85 33 64 144 144 83 190 116 144 398 138 72 72 8 8 9 9 5 5 16 16 15 15 0 0 0 53 11 9 24 4 18 6 45 16 1 3 7 1 9 19 4 46 15 3 27 42 8 85 34 1 2 4 11 27 11 78 2 7 34 11 98 35 16 7 40 13 0 2 2 2 2 1 1 1 1 1 2 1 4 0 8 4 0 1 1 10 20 42 1 11 20 44 7 26 2 53 13 1 2 6 6 9 13 11 36 5 13 25 13 64 14 3 3 0 2 6 18 25 63 8 16 28 25 85 18 10 15 5 11 2 29 16 1 5 4 1 1 0 23 2 50 25 2 0 11 24 45 1 11 24 48 9 47 47 0 0 post 31 indet 31 post 16 indet 16 post 8 indet 8 55 55 1526
crâne
G 12 8
Structure
Parties du squelette caprinés domestiques Crâne Maxillaire
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Parties squelettiques des bœufs
Age / stades d'épiphysation NMPS D
NMPS G
scapula
2
3
humerus
3
8
radius
3
2
ulna
3
1
métacarpes
1
coxal
6
fémur
2
tibia
3
2 dont 1 vers 7‐10 mois
6
3
3
3
3 2
1
dont 1 de moins de 24‐30 mois
1 dont 1 de moins de 48 mois 1
2
5
métapodes indet. phalanges*
28
Total
53
dont 1 de moins de 20‐24 mois
12
3
44
% os non soudés
1
dont 1 de moins de 24‐30 mois
1
dont 1 de moins de 24‐30 mois
3
8
6,8
4
2
11
6
7
5
3
3
7
4
5
1
1
1
8
5
6
1
1
1
40
4
6
3
105
11
11
37,5
8,6
dont 1 de moins de 15‐18 mois
5,7
3 11
5
calcanéum métatarses
3 11
1
5
4
6 11
1
2 dont 1 vers 24‐30 mois
NMPS NMIf NMIc Total
NMPS indet. 1
dont 1 de moins de 24‐30 mois
* pour les phalanges, il ne s’agit pas de G et D mais des phalanges I et II
VII.3.8 Fréquences des parties squelettiques des bœufs et des grands ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu référence Parties squelettiques
bœuf / GR SITE
crâne
mand. & dents isolées
scapula
humerus
radius
ulna
carpes
mtc vert.
côtes
coxal
Total bœuf % Total bœuf GR % GR Individus ref. Individu ref.
35 8,1 4 2,1 1 0,6
144 33,3 21 11,1 30 18,9
10 2,3 4 2,1 2 1,3
15 3,5 1 0,5 2 1,3
10 2,3
7 1,6
13 3,0
0,0 2 1,3
0,0 2 1,3
0,0 6 3,8
8 44 1,8 10,2 10 0,0 5,3 2 49 1,3 30,8
23 5,3 139 73,5 26 16,4
19 4,4 5 2,6 2 1,3
fémur tibia
11 2,5 2 1,1 2 1,3
18 4,2 2 1,1 2 1,3
tarses mtt phal
11 2,5 0,0 5 3,1
NR
14 51 433 3,2 11,8 100 1 189 0,0 0,5 100 2 24 159 1,3 15,1 100,0
359
359
15 16 24
1
1
1 1 1 18 4 14 30 13 1 1 1
40 TOTAL
S.261
S.250
S.249
S.262 S.287 S.292 S.323
2 1 6 3 1 122
1
1 S.242
S.243
S.243 ‐249
7 1
1 1 1 S.239
S.230
1 1
5 1 2 1
25
1 1
20
1 1
7
1 4
1
1
3
1 1 5 1 1
1
1
1
1
14
2 6
29
1
2
11 4
1
3
1
2
1
2
2 1
1
1 1
1
1 1
6 3
1 1 1 43
2 1
1 1
2 1
1
1
1
2 2
1
6 3
26 6 12 9 9 4
Les parties grisées correspondent aux éléments squelettiques ayant permis d’établir les NMI de fréquence les plus élevés
7,7
14 4 3
5 7 24 7 3 338
2 1 1
1 1 2 1 1
0,0
0 1 1 1 1 11 2 6 6
8 8
1 65 27
1 1
4 1
0 11,1
30,1 15,6
30,4 8 2 135
2 194 0 1 93 32 1 8 9 0 11 2 6 6 1 1 1 14 4 3 0 5 7 26 7 3 437 S.205
suinés
VII.3.7 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des bœufs de La Fare (phase 1)
1 9
taux de fragmentation
NMIf NMPS NR tarses mtt phal
26,6
6 9
S.221 S.228
5 3
8 2 4 14
S.187
4 2 2 4 8
11 4 3 18
1
50,0
3
1 1
6
1
1
5
5
1 2
8 1 3 0 28 12 11 51 264
6
S.183
4
3 3
S.163
3
43,8 12,5 6,3 31,3 37,5 0,0 0,0 13,8
2
5 2 1 3 4
9 3
4 2 1 3 3
1
3
7 2 1 5 6 0 0 11 0
4
1 1
31,3 25,0
1 2
3 3
11 1
3 3
7
5 4 0
1
1
1
2 3
3
25,0 68,8
S.181 S.182
9ant 6ant 4ant 19
2 7
23 13 1 1 1
1 1 1 3
2 6
9 1
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
4 11 0
S.38
5
Métatarse II+IV Entier
1
S.70 S.155
2 3
2 5
14
Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse
4
37,5 31,3 12,5 12,5 31,3 0,0 12,5 12,5 13,5
6
Os malléolaire
3 3
52
3 2 3 8 2
3 3 2 1 4 0 1 1 4
25
1 3 1 5 1
3
6 5 2 2 5 0 2 2 13 0
S.36
1 1 11
1 1 3
68,8
1 10
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia
1 1
8
S.6 S.7
Métacarpe III+IV entier
1 1 2
8
coxal fémur tibia fibula
1 1 7
2 1
11 0
mtc vert. côtes
1 4
8
carpes
3 2 1 6 3
3 3
Parties squelettiques
3 1 4
15
ulna
3 2
18
radius
11 10 21
humerus
5 5
Fragment de mandibule
6 2 1
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 7 21 2 2 8,8 2 1 0 21,4 1 24 3 7 0 0 0 22,9 5 33 5 6 1 1 25,0 2 2 2 2 12,5 1 1 1 1 17,5 7 7 2 2 12,5 13 13 1 1 8,3 4 4 1 1 25,0 2 2 2 2 0 1 1 9,9 30 30 2 2 3,4 1 7 1 1 37,5 1 6 3 3 0
scapula
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
D
mand. & dents isolées
8
Fragment de maxilaire
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
NR Indét. Total G 6 14 28 8 2 2 2 3 5 16 6 27 20 6 34 5 0 14 31 56 12 6 28 26 37 84 13 30 30 2 2 1 1 10 10 15 15 11 11 3 3 0 3 3 45 3 22 28 3 6 2 10 2 0 1 1 6 9 3 4 10 0 14 3 0 1 4 2 4 1 2 3 1 10 3 1 1 5 3 2 2 1 2 1 1 5 4 0 2 3 1 1 2 1 5 2 14 7 0 1 1 1 3 5 1 1 3 3 7 1 7 1 19 6 0 1 1 3 2 1 6 1 2 4 2 11 2 3 4 1 0 2 5 4 1 7 2 5 8 1 17 3 2 2 1 1 3 5 2 3 6 3 0 0 6 1 12 5 0 5 6 1 4 6 1 2 7 4 14 2 7 7 3 3 0 11post 8indet 9 4post 2indet 6 3post 4indet 4 18 14 51 19 449 D
crâne
G
Structure
Parties du squelette du bœuf Crâne Maxillaire
(NR‐NMPS)/NR*100
VII.3.9 Fréquences des parties squelettiques des suinés et répartition par structures de La Fare (phase 1)
VII.3.6 Fréquences des parties squelettiques des bœufs de La Fare (phase 1)
Emilie Blaise VII.3.13 Fréquences des parties squelettiques des cerfs de La Fare (phase 1)
VII.3.10 Fréquences des parties squelettiques des suinés de La Fare (phase 1) Parties du squelette des suinés Crâne Maxillaire
G
Fragment de maxilaire
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule Fragment de mandibule
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitatum Trapèze Total carpe Métacarpe II Métacarpe III Métacarpe IV Métacarpe V Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Fibula Calcaneum Talus Naviculaire Cuboïde cunéiforme I cunéiforme II cunéiforme III Total tarse Métatarse II Métatarse III Métatarse IV Métatarse V Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
D 10 6 3 19 28 6 5 14 25
11 5 1 11 17 3 6 20 29
4 14
2 9
1 3 7 11
1 4 4 9
5
1
5 7
1 2 5
Indét. 8 3 3 3 19 22 22 3 1 2 6 4
23 2
0
0 1 1
1 1 1 2 3 2 1 8 6
1 1 7 2 2 12 8
1 1 1 2
1 1 1 3 1
1 1 1 7 3 11 6 5 2 1 1
0
1 4 4 9 9 2 1 3
0 8 1
NR Total 29 11 4 33 48 9 14 53 76 22 3 1 2 6 4 0 0 0 16 29 25 0 2 7 11 20 0 6 0 1 7 13 0 1 0 0 1 1 3 4 10 5 3 22 14 0 1 2 1 4 1 0 2 11 7 20 23 8 3 4
G 10 6 1 19 26 6 2 14 22
D 11 4 1 11 16 3 2 20 25
4 10
2 7
11
5 5
8
19 0
2 3
1 1
1
1 1 7 2 2 12 6
1 1 1 2
2 1
3 1 0
6 1
1 3 1 5
1 3
12 II‐V 9 II‐V 1 II‐V 22
1
1 2 25
12 III‐IV indet 5 III‐IV 3 indet 3 III‐IV indet 20 3
15 2 2 3 3 10 25 0 0 24 15 4 45 467
1
4,5
1 1
1 1
4,5 4,5
1 2 7 3 2 7 6
1 2 7 3 2 7 11
1,9 9,1 31,8 13,6 9,1 25 50,0
2 1
1 1
1 1
Fragment de mandibule
3 1 4
1 1
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia
7 3 5 2 1 1
5 5 2 1 3
12 1 1
11 1
4 1
1 3
3 1 5
12 9 1 22
12 5 3 20
1 2 12
1 1
Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse Métatarse II+IV Entier Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
54,5 50,0 36,4 13,6 18,2 4,5 0 0
12 11 8 3 4 1 0 0
7 6 5 2 3 1
27 2 2 3 3 10 12 0 0 24 15 4 43 367
5 1 1 3 1 3
5
3
11,4
2 2 1 2 11
2 2 1 2 12
13,6 8,5 2,3 8,1
3 1
Age / stades d'épiphysation NMPS D
NMPS G
scapula
10
dont 3 de moins de 12 mois
7
humerus
11
dont 5 de moins de 12 mois
8
radius
5
dont 1 de moins de 12 mois
ulna
5
dont 2 de moins de 36 mois 1 de moins de 42 mois
3
9 6 5 3 1
17,5
NMPS NMIf NMIc Total
NMPS indet.
dont 3 de moins de 12 mois
17
10
10
19
11
12
7
5
6
dont 1 de moins de 36 mois
8
5
5 11
dont 2 de moins de 12 mois 1 de moins de 42 mois dont 1 mois 42 mois 1 de moins 2 de 12 mois
coxal
5
dont 5 de moins de 12 mois
6
dont 1 de 6‐7 mois
11
6
fémur
1
dont 1 de moins de 36 mois
2
dont 1 de moins de 42 mois
3
3
dont 2 de moins de 24 mois 1 de moins de 42 mois
5
dont 4 de moins de 24 mois 1 de moins de 42 mois
5
dont 2 de moins de 42 mois
3
dont 3 de moins de 24 mois
12
dont 3 de moins de 24 mois
dont 3 de moins de 24‐30 mois
2
tibia
7
fibula
3
métacarpes
8
calcanéum
5
métatarses
3
dont 1 de moins de 24 mois
5
dont 2 de moins de 24 mois
métapodes indet. phalanges*
22
Total
85
dont 8 de moins de 13 mois 2 20 de moins de 12 mois
% os non soudés
38
12
7
9
dont 2 de moins de 42 mois
11
6
6
2
dont 2 de moins de 24 mois
22
7
7
1
dont 1 de moins de 24‐30 mois
8
5
5
2
dont 1 de moins de 24 mois
10
1
1 1
12
dont 11 de moins de 24 mois
12
1
dont 9 de moins de 13 mois 2 de moins de 12 mois
1
dont 1 de moins de 12 mois
43
2
2
34
21
18
183
11
12
85,7
49,2
77
44,7
44,2
* pour les phalanges, il ne s’agit pas de G et D mais des phalanges I et II
VII.3.12 Fréquences des parties squelettiques des suinés en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence Parties squelettiques
suinés Site
crâne
mand. & dents isolées
scapula
humerus
radius
ulna
carpes
mtc vert.
côtes
coxal
fémur
Total suinés % total suinés Individu réf. % Individu ref.
40 9,2 1 0,5
122 27,9 48 21,6
25 5,7 2 0,9
20 4,6 2 0,9
7 1,6 2 0,9
13 3,0 2 0,9
3 0,7 7 3,2
30 14 6,9 3,2 8 51 3,6 23,0
29 6,6 28 12,6
14 3,2 2 0,9
4 0,9 2 0,9
tibia fibula
18 4,1 2 0,9
24 5,5 2 0,9
tarses
mtt phal
16 3,7 7 3,2
15 43 3,4 9,8 8 48 3,6 21,6
NR
437 100 222 100
360
1 1
0
1 1
0
0 1
0
1 0
1
0
0
NR Indét. Total 5 5 0 0 2 0 2 0 3 2 0 5 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0 0 1 0 0 1 0 0 0 1 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0
G
D
1
1
2
1
2
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 1 1 1 1 1,7 0 0 0 8,3 2 1 0 0 0 8,3 3 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 50 2 2 2 0
1
1 0
1
1
25
1
1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
1
1
25
1
1
0 25
0 1 0
1
1
1 0 0
25
1
0
0
0 0 0 0 0 0 0
0 0
Os malléolaire
VII.3.11 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des suinés de La Fare (phase 1) Parties squelettiques des suinés
2
Métacarpe III+IV entier
13,6 4,5
3
D
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
31,8 36,4
1
G
Fragment de maxilaire
86,4
12
6 5
3 4 10 5 3 22 11 0
0 0 9 1 1
11
7 8 0 1 0 0 1 1
1
1 2 3 2 1 8 5
Parties du squelette du cerf Crâne Maxillaire
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 1 22 3 3 7,1 10 2 3 33 20,5 3 45 8 11 9 1 5 19 53 30,5 20 67 5 9 0 9,1 3 3 3 3 3 1 1 1 1 3 2 2 1 1 3 5 5 1 1 3 2 2 1 1 0 0 0 2,8 13 13 3 3 4,9 8 14 1 1 77,3 17 10 10 0
360
0
0
0 1
0
ant ant ant
0
1
post 3indet post indet post indet 3
0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 1 0 0 0 3 3 23
1 1
3
1
1
1
25
0 0 0 0 0 3 16
1 2
1 2
6,3
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence VII.3.15 Fréquences des parties squelettiques du chien de La Fare (phase 1)
VII.3.14 Fréquences des parties squelettiques du chevreuil de La Fare (phase 1) Parties du squelette du chevreuil Crâne Maxillaire
G
D
Indét.
Fragment de maxilaire
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
0 2
0
0
Fragment de mandibule
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
2
1 1
0
1
0
0
0
0
0
0
Métacarpe III+IV entier
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Os malléolaire Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse
0
0
0
0 1
0
0
0
0
0
1 2
2
1
0
Métatarse II+IV Entier
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
1 0
ant ant ant
0
1 1
post 1indet post indet post indet 1
NR Total G D 0 0 0 0 0 2 0 1 3 2 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 2 0 0 0 3 0 0 1 0 1 1 0 0 1 1 11
1
0 1 0
1
1
0
2
1
1 2
1 2
1
0 0 1 0 0 1 9
0 25
0 0 25 50 0 0 0
0
0
1
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitatum Trapèze Total carpe Métatarse I Métacarpe II Métacarpe III Métacarpe IV Métacarpe V Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Fibula Calcaneum Talus Naviculaire Cuboïde cunéiforme I cunéiforme II cunéiforme III Total tarse Métatarse I Métatarse II Métatarse III Métatarse IV Métatarse V Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
0 0
0 0 0
1 2 0 0 0 3 0
Fragment de mandibule
0 0
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
6,25 2,08 2
G
D 2 1
1
Fragment de maxilaire
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
0
0 0
1
2
Parties du squelette du chien Crâne Maxillaire
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 8,3 3 2 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 25 1 1 1 0
2
1
3 3
1 4 5
1 2 3
1
0
2 2
1
1 2
1 2
3 3
0
0
NR Indét. Total G 1 4 2 1 0 3 0 4 1 0 2 6 0 8 4 0 0 0 0 0 1 1 0 2 2 0 3 3 7 7 1 0 0 0 2 0 2 0 2 2 0 0 4 1 5 2 1 1 0 0 0 0 0 1
1 1
1 1 1
0
0
0
0
1 1 2
0
0
D 1
3
2
1
2
3 2 1
1 0 0 1 1 2 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 2 0 0 0 0
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Total 20,2 3 0 0 0 6,7 4 2 0 0 0 9,1 0 6 2 2 0 0 0 0 0 4,8 1 1 0 3,7 2 2 0 0,7 3 3 1 9,0 7 7 16,7 1 1 0
1
1 1
1 1 1
0
2
1
1
1 0
1 1
1 2 3 indet 1 indet indet
4
0 0 1 0 1 2 2 0 0 3 1 4 52
0
0
2
33,3
4 4 1 0 0 0 0 0
3 2 1
3
66,7 66,7 16,7
1
1
1
1
2,4
0 0 1 1 2 1 0
0,0 0,0 0,0 0,0 6,7 16,7
0 0 0
0,0 0,0
2
1
0
2
2
2
0 0 0 1 0 0
0 0 0
2 0
0
1 2
4
1 0 0 0 0 2 2 0 0 0 0 0 4 49
33,3 0,0 0,0 0,0 0,0 16,7 0 0 2,4
1
6,7 2
2,8 3
3
VII.3.16 Fréquences des parties squelettiques du lapin de La Fare (phase 1) Parties du squelette du lapin Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges Total
NR NMPS NMIf NMIc % PO G D i Total G D i Total 2 2 2 2 2 2 3,3 0,0 3 2 5 3 2 5 3 3 5,0 3 3 3 1 1 2,2 6 6 3 3 1 1 6,3 1 1 2 1 1 2 1 2 25,0 2 1 1 4 2 1 1 4 2 2 50,0 2 2 2 2 2 2 25,0 0 0,0 0,0 0,0 3 2 5 3 2 5 3 4 62,5 4 1 5 4 1 5 4 4 62,5 0,0 3 4 7 3 3 6 3 3 75,0 1 1 1 1 1 1 12,5 0,0 1 1 1 1 1 1 5,0 0,0 40 39 4 4
Fréquences des parties squelettiques du lapin de La Fare (phase 1)
361
361
S287
S287
LF99
LF99
B0 96 R18 Z4/88‐98
S7 S7 S7 S7
S287
S243
S287
S292 S70
LF
LF
LF92
LF
LF98
LF99
LF99
LF93
362
362 S70
LF93
BI 14 319 Y4 R2
S7 S70
LF92
B0 87 97
S7
S287
LF
LF99
A5/71
BI 16 R13 417
S7
LF91
A6/2 BI 24
S287
LF99
BI 25 100
S7 S7
LF
LF 92
B0 98 R16 378
Y4
R2
A6/30
BI 06 237
Z5/30‐40
Z4
BI 27 3
S7
S70
S262
LF
S228
S243
LF98
LF98
S7
LF98
S155
S70
LF
S155
LF99
LF99
X4
S70
LF93
S221
S155
LF96
LF98
Z4/89‐99
S7
LF91
A5/61 R2
S155
LF97
Y4.R2 A5/71
S287
S70
LF99
X4.R1
S70
A5/81
A6 19
BI 04 13
B0 98 186
B0 88 42
S7
LF
B0 98 147
A5/81
A5/81
LF
S70
S287
LF99
A5/71
Localisation
S262
Structure
LF98
Anatomie
côte côte côte côte côte ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma ma mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp
Caprinés domestiques
pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Ovis pr Ovis pr Ovis pr Ovis pr OC pr Ovis pr Ovis pr Ovis pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Ovis pr OC pr OC pr OC pr Capra pr Capra pr OC pr OC pr Ovis pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Ovis pr cf Ovis pr OC pr OC pr OC
Os
corps h m d corps base tête h tête corps h m (1ères) tête corps h m tête corps h m frag diaph m d bord lat diaph m d ext dist diaph d ext d diaph d ext d abimé d diaph d ext d ddist diaph d ext d remont prox S243 A6 20‐30 dprox dm ddist ext dist frag diaph d ext dist diaph dist ext cassée fra diaph m caud lat diaph d bord ddist ext dist cassée ext prox tête entier non épi d diaph m diaph m diaph m dm dd ext d ext p diaph p diaph prox diaph p m d & corp ulna partie M épine ext dist partie art début corps frag e début f illium e fragt e f frag ef échancrure frag acet d e frag acet e d c d frag acet d début e entier manque une partie des ext. d et p dp dm diaph p m frag diaph m d non épi d dm face crâniale
Partie présente
i D i 3G 6D G D D D G D D D D G D D D i D i G G G G G G D G G D D D D D D D D D i i
Lat.
3 1 1 1 9 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
NR
Traces anthropiques
1 tête mordu K et corps b avec 8 stries // bord cassure 10 stries profondes courtes face externe base tête 12 stries // corps ext 4 stries 2 groupes de 2 // base tête face interne 2 avec 3 stries base tête face int 10 stries fines // bord caud diaph m proche foramen 3 stries // courte face caud diaph d 8 stries courtes // bord diaph d med stries bord dist fosse trochlé med, cassure spirale diaph stries bord fosse d 1 strie face latérale 1 strie trochlée bord lat 2 fines courtes // ext dist au dessus trochlée bord med 2 stries // bord inf trochlée 3 // fines courtes base ext dist face méd ; cassure spirale diaph 4 stries // courtes caud bord cassure p 5 stries bord med dist strie fines // bord cassure ; siprale diaph cassure spirale 15 stries // courtes fines diaph pm face dorsale bord med (muscle brachial) 2 // diaph face dorsale 2 stries // fines courtes bord cassure 3 // fines face dorsale 3 stries fines // 4 stries fines // face crân diaph d ; cassure spirale 5 fines // courtes bord latéral 2 stries // courte face crân diaph d 2// stries base épine 6// bord méd 4 stries corps bord caud base olécrâ 10 strie // courtes face sup 10 stries // fines face interne 2 groupes 4 stries // fines courtes bord cassure face inf 2 stries courtes fines bord ef externe 5 stries // bord e inf 5 stries fines bord e (surf insert°) col stries et coup bord acet e 4 stries base tête 3 courtes //profondes 2 // face dorsale 2 stries // courtes bord diaph lat sous foramen (muscle fléchisseur) 2 stries fines bord diaph 3 groupes de stries // (12) 2 prof courtes autres fines
Traces anthropiques observées sur les os des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) - 1/2 -
corps côte côte côte tête humerus humerus humerus humerus humerus humérus humérus humérus humérus humérus humérus humérus humérus humérus radius radius radius radius radius radius radius radius/ulna scapula ulna coxal coxal coxal coxal coxal coxal coxal fémur tibia tibia tibia tibia
K DK DK DK DK K K DK DKF DK DK D D D DF K D KF F K K K K K KF K D K DK DK K D DK D D D D K K K K
Activités
Emilie Blaise
VII.4 Traces anthropiques
VII.4.1 Les caprinés domestiques (N = 78)
363
363 BI 10 144 Y4 R2 Y4 R2 X4 Y4
S7 S7 S70 S70 S70 S70
LF LF92 LF
BI 06 103
B0 98 252
S7 S7
LF92
BI 26 96
Y4 R2 B0 99 91
S7 S70
LF
LF
LF93
Y4 R2
S70
LF
S70
S7 S7
LF99 BI 07 349 B0 99 R16 312
S7 S287
LF
S7
S7 S292
LF
LF LF99
S7
LF
Y4 R2
S7
S70 LF
LF
BI 25 68 BI 08 172
S7 S7
LF92
Y4 R2 A5/71
S70 S287
Z5/30‐40
S155
LF99
LF99
Localisation Structure
tarses tarses tarses tarses tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête tête vert vert vert vert vert vert
pr Ovis pr Capra pr OC pr Capra pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC pr Capra pr Capra pr OC pr OC pr Capra pr OC pr Ovis pr Ovis pr Capra pr OC pr OC pr OC pr OC pr OC
Os
talus talus talus talus crâne crâne mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule mandibule cerv atlas lomb vert cerv vert lomb vert thor vert thor
entier entier entier entier frag os hyoïde occ condyle frag BM4 BM5 frag BM3 BM4 frag BM5 frag BM3 BM4 frag BM4 frag BM4 frag BM4 BH2 BM3 D4 M1 perce entier P3 à M3 P2 abs BM3 ss dent BM4 BM5 entier P2 à M3 BM4 BM5 ss dent D4 M1 BH1&2 BM3‐4‐5 PM abs M1 à M3 frag corps facette crân ‐ caud partie sup art épine lat épine cassée corps abimé épine dors et lat casée corps abimé épine dors
Partie présente
D G D D G D D G D D D G D G D D G
G G D G
Lat.
1 1 1 1 1 1 7 2 5 5 1 4 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
NR
Traces anthropiques
3 // partie dist 3 courtes // partie dist 5 stries // face dorsale stries 7 courtes //bord trochlée p dorsal désart 6 stries // corps stylohyid strie profonde foramen D 1 avec 5 stries // base condyl face ext 1 avec 6 stries // base condyl face ext 1 avec 6 stries // base condyl face ext 2 avec 5 stries // base condyl face ext 2 stries // face ext base condyl 3 avec 4 stries // base condyl face ext 4 stries // face ext case condyl 4 stries bord branche perp 4 stries désart base condyl face ext 4 stries fines // base condyl face ext 4 stries fines // base condyl face ext 5 stries désart base condyl face et 6 stries // base condyl face ext 6 stries branche perp et BH2 dessous bord jugal Stries // base condyl Stries de part et d'autre de la tubérosité ventrale (muscle du cou) 5 stries // bord épine lat apophys ant 2 groupes de 3 (2fines 1 prof)partie prox sup art 2 fines // sous épine lat ext 3 fines // base épine dors 4 stries espacées fines // épine
Traces anthropiques observées sur les os des caprinés domestiques de La Fare (phase 1) - 2/2 -
Anatomie
Caprinés domestiques
D D D D K D D D D D D D D D D D D D D KE D D DK D DK DK DK
Activités
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
BI 16 57 BO 88 R16 118
S7 S7 S7
LF92 LF LF92
BI 18 R4
BI 7 317 C1/22 31
S228 S6 S7 S6
LF98 LF91 LF
BI 37 3
S7
LF92
S70
364
364 S7
S7
LF
S7
S7
S287
LF99
LF92
S7
LF92
S7
S187
1999
LF
B1/17/154
S7
LF
S7
B1/16/445
S7
LF92
LF92
Z5/09
S7
LF
BI 18 52
CO 09 R18
BO 99 C7
BO 86‐96
Z5/78
BI 09 105
BI 25 124
BO 98 R17 440
BI 15 247
S7
BO 99 R14 255
S7
LF
Y4
S7 S70
LF LF
BI 08 233
S7
BI 25 213
BO 84‐94
C1/12/12
LF92
S7
S36
X4 gde coupe sud B
S7 S70
LF
LF92
C2 01 42
S6
LF91
BO 87‐97
S7
LF92
BI 08 181
S7
LF
C1/32 14
R2
BI 26 265
S6 S7
LF LF91
BI 16 328
BO 97 R16 295
S7
S323
LF99
R2
A6/22
S7
S261
LF98
LF
S287
LF99
LF92
S70
LF93
BI 05 201
Localisation S7
Structure LF92
humérus humérus humérus radius radius/ulna scapula os long coxal coxal coxal coxal fémur fémur fémur tibia tibia MtC Mtc canon Mtc canon Mtt MtT
ma ma ma ma ma ma ma ma ou mp mp mp mp mp mp mp mp mp mp mtp Mtp Mtp Mtp mtp
Partie présente
diaph d ext d
frag diaph d ext dist med
diaph m d diaph p m frag diaph p m caud lat diaph d ext d ext p dp dm dd ext p dp dm
ext p tête gd trochanter cassé dd
diaph p petit trochanter (caud)
ext p diaph p parti art ulna frag bord m p frag diaph i acet frag d frag début e f (échancrure) frag a acet f ext cassée début e
ext p abimé diaph p
frag diaph bord med
diaph d ext dist cassé dors
diaph d ext dist
diaph d ext dist
frag corps h base tête m tête corps haut corps bas
D
G
G D D D G D
G
D
D G D G
D D
G
G
D
D
D
D D
Lat.
cassure spirale diah fracturée, stries désart dist trochlée face crân med base sup trochlée 1 spirale, 3 stries // bord méd 2 x 2 // espacées trochlée
cerv atlas lomb lomb
tête tête tête tête vert vert vert
corps début sup épine cassé partie sup art
partie lat
ext prox BM5 BM4 BM3 cassé BH1 partie inf médiale BH1 début BH2
dist rogné
i D G D
G
6 sties // fines bord ext p dorsale (les morsures recoupent les stries) 3 stries bord ext p dorsale 10 stries fines courtes // bord caudal (muscle) 1 éclat fracturat° négat/sipral 2 coups (en demi cercle) frag dc 2 stries courtes // bord (insertion muscle fessier) 3 stries desart courtes pubis point d'impact base ilium 3 Stries profondes // base tête face med et 3 fines // petit trochanter
cassure spirale cassure spirale longi & négatif eclat spiral 2 stries courtes fines bord diaph med coup profond dp face latérale V à fond plat cassure longitudinale bord lisse
1
1 stries corps lat D coup hache polie 1 stries sous apophyse échancrure D silex
1 2 stries fines courtes bord inf (proces travers) face dorsale
1 1 1 1
1
5 stries courtes fines bord lat diaph et 6 stries bord poulie (3lat 3 med) face caud, négatifs spiral négatifs spiral, impact diaph p négatifs spiral, impact diaph p point d'impact spirale lisse 2 stries courtes bord prox lat coup hache dist stries fines bord prox corps désart stries désart bord dorsal stries désart face dorsale 3// perp os sur trochlée dorsale stries désart bas trochlée p face dorsal et 3 stries bord lat face palmaire 4 // base corps cassure 2 stries // bord cassure BM3 1 au‐dessus 6 stries courtes// inter 1courte ext fines peu prof stries courtes fines en 3 groupes de 3‐4 face inf
1 10 stries // courtes dist au dessus condyl enlvt os frais désart
1 1 1 1 1 1
1 cassure spirale, stries tête, éclatement bord cassure point impact
1
1 1 3 1 1 1 1
1
1 négatifs spiral
1 spiral, stries bord ext dist, dist tt rogné K enlvt recoupent stries
1
Traces anthropiques observées sur les os des bœufs de La Fare (phase 1)
talus hyoïde mandibule mandibule mandibule
tarses
Traces anthropiques
1 5 stries // fines (1 prof) corps h face ext 1 3 // base tête face ext 1 8 stries // fine bord cassure
NR
MtT ext p diaph p G 1 MtT ext p diaph p bord crân, med, lat D 1 Mtt canon ext d condyle médial D 1 phal 1 Ant prox abimé A 1 phal 1 Post entier P ? 1 phal 2 ant entier robuste ANT 1 naviculo‐cuboï entier D 1 naviculo‐cuboï entier G 1 talus entier D 1
humérus
côte côte côte
mtp mtp Mtp phal phal phal tarses tarses tarses
Os
corps côte côte
Anatomie
DK K
D
K D E KE
D
F F F E D E D D D
DF
DE
F F F E D F
D F
DK
K K F D K D D
K
F
DKF
DKF
DF
DK D K
Activités
Emilie Blaise
VII.4.2 Les bœufs (N = 44)
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Part respective des cochons et des sangliers Classes d'âge
PP (kg)
RBB
NMIc
1‐2 ans
50
0,8
2
80
2‐5 ans
100
0,8
2
160
4
240
D DK
D
K K F D D D D
K
DK K K K K D K D
F
DK
KF
domestiques / sauvages DK D D D D DK D K K
Activités
VII.4.3 Les suinés (N = 30)
cochons
stries fines // entre les 2 condyles foramen magnum
3 stries // tubercule ventral 6 stries //face sup
1
1 1
Dents INF M1
GD occipital condyle partie basilaire
tubercule dorsal cassé épine lat
crâne
vert atlas vert lomb
36 Z5/32
Z5/69
Z5/09
Z5/50
S187
S187
S287
S287
LF99
LF99
LF99
LF99
228 BI/16
S7 LF92
BI/26
BO 100 29
S7
S7 LF92
M3
LF92
S70
S228 LF98
BI 25
Y4 R1
BI 15 272 S7
S7
S70
LF92
LF92
9 Z5/29‐39 S287
LF96
LF 99
R2
S7
S182
LF92
R1
BI/24
S187 LF 99
B0/97
X4 R1
Z5/78
S7 LF92
B0/88
B0/87 97
S7 LF92
S7
BI/10 S7 LF92
S70
B0/106 S7 LF92
S181
R1
LF92
146
B0/96
S182 LF96
LF96
9
14
A6/12
S7 LF92
S7 LF
19
175 BI 25 16 S7
S287
LF
LF99
S287 LF99
A5/92
n° Carré
Y4 S70
Localisation
Structure
5 20
RBB 0,5 0,5 0,5 0,5
NMIc 2 1 1 4
PVA 200 7,5 15 1,6 224,1
PVA 1525 879 656 200 22,5 1,6 3284,1
% PVA 46,4 26,8 20,0 15 % cochon / 5 % sanglier 6,1 0,7 0,05 100
NRd = 361 ; NMIf = 40 ; NMIc = 63 (prise en compte d’un reste osseux, 0-2 mois, de la structure 7 : NR = 362) Les classes d’âges : A : 0-2 mois ; B : 2-6 mois ; C : 6 mois-1 an ; D : 1-2 ans ; EF : 2-4 ans ; G : 4-6 ans ; HI : plus de 6 ans
D4
Classes d'âge A
Total
B
C
D
EF
G
HI
1
4
11
13
10
1
40
9
10
7
1
27
11
14
9
2
37
G
6
12
8
3
29
D
6
7
7
5
25
4
3
8
3
18
D G D
1
G D
1
6
14
21
G
3
8
11
22
3,0
8,0
14,0
NMIc
0,0
14,0
10,0
5,0
Dents SUP M1
G
M2
B
C
1
1
D
1
G
1
D
M3
G
D4
54,0
Classes d'âge A
D
D
1
G
1
NMIc
0,0
1,0
1,0
D
EF
4
6
4
7
G 3
HI 4
6
16
8
2
Total 14 16 33
3
21
8
2
35
1
8
7
6
22
2
7
7
3
19
21,0
8,0
6,0
43,0
1
2 1
6,0
correct.
0,0
9,0
16,0
14,0
7,0
5,0
1,3
52,3
correct.
0,0
3,0
2,0
6,0
10,5
4,0
1,5
27,0
% ajust.
0,0
17,2
30,6
26,8
13,4
9,6
2,4
100,0
% ajust.
0,0
11,1
7,4
22,2
38,9
14,8
5,6
100,0
219,0
142,0
NRd
0,0
5,0
49,0
15,0
NRd
0,0
37,0
17,0
correct.
0,0
15,0
38,0
72,0
29,5
24,5
3,8
182,8
correct.
0,0
3,0
10,0
17,0
32,5
18,5
4,3
85,3
% ajust.
0,0
8,2
20,8
39,4
16,1
13,4
2,1
100,0
% ajust.
0,0
3,5
11,7
19,9
38,1
21,7
5,0
100,0
19,0
72,0
59,0
1,0
5,0
17,0
65,0
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques à partir des dents inférieures et supérieures NRd inf sup
A 0 0 0
os
NMIc 4 8 14 37 63
PVA 24 88 175 592 879
NMIc 0 1 8 9
PVA 0 125 1400 1525
NMIc 1 8 4 13
PVA 16 320 320 656
B 5 1 6
C 19 5 24
D 72 17 89
EF 59 65 124
G 49 37 86
HI 15 17 32
total 219 142 361 362
B 3 1 3
C 8 1 8
D 14 6 14
EF 14 21 21
G 10 8 10
HI 5 6 6
total 54 43 62 63
1
NMIc inf sup
A 0 0
os
1
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
VII.5.2 Les bœufs
Classes d'âge NRd Payne en années A 0 à 0,17 1 B 0,17 à 0,5 6 C 0,5 à 1 24 D 1 à 2 89 EF 2 à 4 124 G 4 à 6 86 HI > à 6 32 Total 362
VII.5.3 Les suinés Contribution globale
Total caprinés domestiques NRd % NRd % de Corr. corrigé corrigé survie 6 6 2,2 97,8 3 18 6,6 91,2 2 48 17,5 73,7 1 89 32,5 41,2 0,5 62 22,6 18,6 0,5 43 15,7 2,9 0,25 8 2,9 0,0 274 100,0
Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
Total caprinés domestiques NMIc % NMIc % de corrigé corrigé survie 6 6 9,7 90,3 3 9 14,5 75,8 2 16 25,8 50,0 1 14 22,6 27,4 0,5 10,5 16,9 10,5 0,5 5 8,1 2,4 0,25 1,5 2,4 0,0 62 100,0
NMIc Corr. 1 3 8 14 21 10 6 63
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques en % du Nombre de Restes de dent total et en % du Nombre Minimum d’Individus, corrigées en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie correspondant
365
80 656
VII.6.1 Les caprinés domestiques
VII.5.1 Les caprinés domestiques
PP (kg) RBB 20 0,8 50 0,8 100 0,8 Total
1 13
VII.6 Estimation des âges de mortalité et courbe de survie de La Fare (phase 1)
vert vert
tête
Taxons bœufs caprinés suinés cerf chevreuil lapin Total
PP : Poids de l’animal sur pied ; RBB : Rendement Brut de Boucherie ; NMIc : Nombre Minimum d’Individus de combinaison ; PVA : Poids de Viande et Abats (d’après Vigne 1988)
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois‐2 ans adulte
0,8
VII.5.5 Part respective des taxons domestiques et sauvages
VII.5 Poids de Viande et Abats
Classes d'âge PP (kg) RBB 0‐6 mois 33 0,6 6 mois ‐ 2 ans 250 0,5 plus de 2 ans 350 0,5 Total
100
Taxons Classes d'âge PP (kg) adulte 200 cerf chevreuil jeune 15 adulte 30 lapin adulte 0,8 Total taxons sauvages
M2
Classes d'âge PP (kg) RBB 0‐6 mois 10 0,6 6‐12 mois 22 0,5 12‐24 mois 25 0,5 plus de 24 mois 32 0,5 Total
2‐5 ans
15
VII.5.4 Taxons sauvages
Traces anthropiques observées sur les os des suinés de La Fare (phase 1)
7 stries fines courtes // bord sup (muscle fessier)
2 stries diaph med 3 fines // bord cassure ; cassure spirale Strie face dorsale trochlée p Strie face dorsale trochlée p 2 stries // courtes processus jugal face intern 2 stries // profondes 1 1 1 1 1 1
D
D D D G D D diaph m d ext diaph prox entier K entier abimé occipital condyl proces jug occipital condyle D
1
sanglier Total suinés
frag ef échancrure
fémur tibia talus talus crâne crâne
coxal mp
mp mp tarses tarses tête tête
3 stries // bord med ext p 2 group stries (3&2) // courtes bord crân 3 stries // bord médian 5 stries courtes // bord lat face int 3 stries partie m bord lat face médiale 2// 2 stries bord échancrure 3 fines // 3 profondes // partie inf e 1 1 1 1 1 1 1 1 G D G G D G D D ma ma ma ma ma ma mp mp
radius scapula scapula scapula scapula ulna coxal coxal
1 G ma
Traces anthropiques
2 stries // courtes profondes ext prox bord lat
1
radius
1 G
G
diaph d ext prox dp dm ddist sans ext dist ext p diaph p partie d m, prox cassé pm pd ext d frag m début p partie d m p épine ext cassé corps m surf art frag d e fragt e f
humérus
diaph d ext dist
ma
ma
humérus
1 1 1 1 1 1 1 1 1
Lat. NR
i i G G D G D G D corps base tête h m corps h m têt h tête corps h m dm ddist ext dist diaph m d diaph d ext dist diaph p m d début ext d diaph p m d bord lat caud
Partie présente Os
côte côte tête tête corps humérus humérus humérus humérus humérus côte côte côte côte ma ma ma ma ma
Anatomie
2 stries // profondes base tête face externe 4 stries 2 groupes de 2// base tête face interne 4 stries // base tête face int 3 stries base tête face int 2 stries croisées partie dist 3 stries // bord med diaph dist 3 stries // bord méd trochlée 4 stries // diaph m face crân crète 4 stries // fine diaph p bord lat 5 stries // bord med diaph dist bord cassure ; négatifs enlèvement cassure spirale
total
PVA % PVA
365
Emilie Blaise VII.6.1.1 Les moutons NRd = 90 ; NMIf = 17 ; NMIc = 27 Classes d'âge
Dents INF
A
D
M1 M2 M3
C
D
1
1
8
G
6
D
6
G
3
D G D
D4
B
1
G
NMIc
0,0
2
EF
G
HI
5
1
2
16
3
1
12
1
12
2
1
8
2
5
2,0
9
1
1,0
1,0
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
13
2
6
9
6,0
10,0
2,0
5,0
0,5‐2 2 1 3
2‐4 2 4 6
4‐6,5 1 6 7
6,5‐9 1 1 2
9‐11,5 8 0 8
>11,5 0 1 1
Total 14 13 27
NMIc inf sup
0‐0,5 0 0 0
0,5‐2 1 1 1
2‐4 1 2 2
4‐6,5 1 2 2
6,5‐9 1 1 1
9‐11,5 2 0 2
>11,5 0 1 1
Total 6 7
17 2,0
27,0
correct.
0,0
6,0
12,0
10,0
1,0
2,5
0,5
32,0
% ajust.
0,0
18,8
37,5
31,3
3,1
7,8
1,6
100,0 90,0
NRd
0,0
4,0
9,0
45,0
4,0
21,0
7,0
correct.
0,0
12,0
18,0
45,0
2,0
10,5
1,8
89,3
% ajust.
0,0
13,4
20,2
50,4
2,2
11,8
2,0
100,0
NRd
Corr.
0 3 6 7 2 8 1 27
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
Classes d'âge en années
VII.6.1.2 Les chèvres NRd = 43 ; NMIf = 13 ; NMIc = 17 Classes d'âge A
B
D
M1
C
D
EF
3
3
7
G
M2 M3
G
2
D
1
3
HI
1
6
G
1
D
5
Total
4
ddl = degré de liberté p = probabilité
10 1
1
3
4
4
8
G 0,0
0,0
4,0
4,0
7,0
1,0
1,0
17,0
correct.
0,0
0,0
8,0
4,0
3,5
0,5
0,3
16,3
% ajust.
0,0
0,0
49,2
24,6
21,5
3,1
1,5
100,0
ND
0,0
0,0
8,0
10,0
21,0
2,0
2,0
43,0
correct.
0,0
0,0
16,0
10,0
10,5
1,0
0,5
38,0
% ajust.
0,0
0,0
42,1
26,3
27,6
2,6
1,3
100,0
Fréquences des classes d’âge des chèvres à partir des dents inférieures
VII.6.1.3. Comparaison des distributions des classes d’âge des caprinés entre le modèle « sécurité du troupeau » et La Fare (phase 1) Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
Caprinés domestiques "Sécurité" N
La Fare 1 NRd
5,5
7
2,2
24 89 124 86 32 362
11,7 0,3 0,2 31,9 53,7 100,0 ddl = 5 p = 0,1012.10‐10 CHI2 = 60,39 +
Classes d'âge en année
INF M1 M2 M3 D4
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
D
1
1
1
G
1
D
9‐11,5
>11,5
1
1
G
D G
1
1
2
5
1
2
2
2
2
D
Total
2
1
Dents
0
Classes d'âge en année
SUP M1 M2 M3
1
G
D4
0‐0,5
0,5‐2
D
2‐4 1
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
>11,5
2
1
G
1
1
D
2
2
1
1
G 1
G
1
2
2
2
1,3
1,0
0,8
0,8
1,6
0,0
5,5
correct.
0,0
1,3
2,0
1,6
0,8
0,0
0,3
6,0
0,0
24,1
18,1
14,5
14,5
28,9
0,0
100,0
% ajust.
0,0
22,2
33,4
26,8
13,4
0,0
4,2
100,0
NRd
0,0
2,0
2,0
1,0
1,0
8,0
0,0
14,0
NRd
0,0
1,0
4,0
6,0
1,0
0,0
1,0
13,0
correct.
0,0
2,7
2,0
0,8
0,8
6,4
0,0
12,7
correct.
0,0
1,3
4,0
4,8
0,8
0,0
0,3
11,2
% ajust.
0,0
21,0
15,8
6,3
6,3
50,6
0,0
100,0
% ajust.
0,0
11,9
35,8
42,9
7,2
0,0
2,2
100,0
0,0
6,0
NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 0 0,0 100,0 1,3 17,5 82,5 2 26,4 56,1 1,6 21,1 35,0 0,8 10,6 24,4 1,6 21,1 3,3 0,25 3,3 0 7,58 100
104 32 64 200
9 12 10 31
NRd
Test du CHi 2 Contributions %
48,3 13,8 37,9 100,0 ddl = 2 p = 0,18 CHI2 = 3,45
DENTS INFERIEURES P2 sort
P3
cassée
cassée
P4 D4b D4 g
M1
D4g
c f
AGE M2
M3
a sort d sort
d f d
d d e e
a sort
bc c b
h f
0‐0,5 an 0,5‐1an 0,5‐1an 0,5‐1an 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 2‐5 ans 2‐5 ans 2‐5 ans 2‐5 ans 2‐5 ans 5 ans et plus AGE
suinés suinés suinés suinés suinés suinés suinés suinés porc ? suinés suinés suinés suinés suinés suinés suinés suinés sanglier suinés
D D D D D G G D G D D G D D G G G G D
P3
P4
M1
M3
D4 bc
D3
a b D4 ef bc D4 f abs sortie D4 g abimé f neuve d e
M2
cd c d cd
abs sort
sortie a
ef e d e h abs début usure
hj
e‐f e f
c ab
0,5‐1 an 0,5‐1 an 0,5‐1 an 0,5‐1 an 0,5‐1 an 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 1‐2 ans 2‐5 ans 2‐5 ans 2‐5 ans 2‐5 ans 2‐5 ans
Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herbin 1997) 1 mois 1/2‐ 2 mois 10‐12 mois 8‐10 mois 22‐24 mois 17‐23 mois 22‐24 mois 17‐22 mois 16‐17 mois 24‐30 mois proche 30‐36 mois proche 24‐30 mois
Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herbin 1997) 6‐7 mois 7‐8 mois 8‐10 mois 8‐10 mois 8‐12 mois 17‐24 mois 12‐14 mois 18‐20 mois 22‐24 mois 20‐24 mois 20‐24 mois 18‐20 mois 12‐14 mois
proche 24 mois
NMIc
Estimation des âges de mortalité des suinés à partir des dents inférieures et supérieures
0,0
1,0
2,0
2,0
1,0
0,0
1,0
7,0
Fréquences des classes d’âge des bœufs à partir des dents inférieures et supérieures
366
La Fare 1
DENTS SUPERIEURES
0
D
0,0
2,0
Lat.
3
0,0
1,0
taxon
Localisation
0
D
NMIc
1,0
G D G G D indét. D D D G G D D D G D
3
G
correct.
1,0
Lat.
suinés suinés suinés suinés suinés suinés suinés suinés porc ? suinés suinés porc porc suinés suinés porc
Total
% ajust.
1,0
4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
Les dents présentes apparaissent en grisé Codes d’usure d’après Grant 1982 ; Classes d’âge de Ducos 1968 Eruption et usures dentaires complétées par Higham 1967, Rowley-Conwy 1993 et HorardHerbin 1997
VII.6.2 Les bovins NRd = 27 ; NMIf = 5 ; NMIc = 9 Dents
Taxon
S70 Y4 R2 S287 Z5/09 S287 Z5/19 S70 Y4 S70 Y4 R2 LF97 S187 Z5/49 R2 S292 LF92 S7 BO 85‐95 S70 Y4 S155 S287 Z4/88 S287 Z5/39 LF92 S7 BI 17 LF92 S7 BI 34 R4 LF92 S7 B1 14 159 LF98 S262 R1
S70 Y4 R2 S70 Y4 R1 LF92 S7 B1 26 R4 LF92 S7 BI 07 109 LF92 S7 BI 25 203 LF 92 S7 BI 08 212 LF91 S7 CO 65 LF92 S7 BO96 38 LF92 S7 BI 25 101 LF92 S7 BO 97 31 LF92 S7 R16 301 LF91 S7 LF S7 S70 Y4 R2 S187 Z5/49 S287 A6/22 S70 Y4 R2 LF92 S7 BI 06 146 LF92 S7 BO 95 52
Contributions %
ddl = degré de liberté p = probabilité
Localisation
P2
Test du CHi 2
16,8 32 50 28 67,7 200
Corr.
0 1 2 2 1 2 1 9
VII.6.3 Les suinés NRd = 49 ; NMIf = 8 ; NMIc = 13
0
NMI
Classes d'âge
NRd
Comparaison des distributions des classes d’âge des bœufs entre le modèle « sécurité du troupeau » et La Fare (phase 1)
5 0
D
boeufs
9 à plus de 11,5
13 1
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
"Sécurité" N
0 à 4 4 à 9
Total
G
D4
NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 0 0,0 100,0 4,0 16,7 83,3 6 25,2 58,1 5,6 23,5 34,6 1,6 6,7 27,9 6,4 26,8 1,0 0,25 1,0 0 23,84 100
Fréquences des classes d’âge des bœufs en % du Nombre de Restes de dent total, et en % de Nombre Minimum d’Individus, corrigées en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie correspondant
Fréquences des classes d’âge des moutons à partir des dents inférieures
Dents INF
9
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison en fonction des classes d’âge (en années)
3
10
2,0
0‐0,5 0 0 0
Total
5 2
NR inf sup
366
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence Carpes Dents INF M1 M2 M3 D4
Classes d'âge 0‐0,5 an
0,5‐1 an
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
D
0
0
3
0
0
3
G
0
1
1
1
0
3
D
0
0
2
1
0
3
G
0
2
1
1
0
4
D
0
0
3
3
1
7
G
0
0
0
0
0
0
D
0
1
0
0
0
1
G
Classes d'âge
Dents SUP
Total
M1 M2 M3 D4
0‐0,5 an
0,5‐1 an
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
D
0
3
4
1
0
8
G
0
0
3
1
0
4
D
0
0
2
0
0
2
G
0
0
2
3
0
5
D
0
0
0
0
0
0
G
0
0
1
2
0
3
D
0
4
0
0
0
4
1
1
0
0
0
2
0
0
0
0
0
0
NMIc
1
2
3
3
1
10
NMIc
0
4
4
3
0
11
correct.
1
2
2
1
0
5
correct.
G
0
4
2
1
0
7
% ajust.
10,0
7,8
0,0
100,0
19,6
39,1
29,4
2,0
100
% ajust.
0,0
61,4
30,7
NRd
1
5
10
6
1
23
NRd
0
7
12
7
0
correct.
1
5
5
1
0
12
correct.
0
7
6
1
0
14
% corrigé
8,3
41,3
41,3
8,4
0,8
100
% corrigé
0,0
49,3
42,3
8,4
0,0
100,0
0,5‐1 an
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
5 7 12
10 12 22
6 7 13
1 0 1
0,5‐1 an
1‐2 ans
2‐5 ans
> 5 ans
2 4 4
3 4 4
3 3 3
1 0 1
Métacarpe
26
Coxal
Fémur
Tibia
total 23 26 49
total 10 11 13
Effectif total des suinés en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison Tarses
VII.7 Les mesures de La Fare (phase 1)
Espèce DAP base (41) DT base (42)
S7 BO 98 R16 374 C 33,6 21,76 femelle Localisation Espèce DT occip (27) H occip (30) DT condyl (29)
S7 BI 7 186 Crâne pariétal
C
17,26
15,9
36,65
Localisation Espèce DT(31) H (9) S70 Y4R2 O 55,75 34,64 Localisation Espèce BFcd BFcr GLF H S7 BI 26 319 C 46,76 45,26 44,71 34,04 Localisation Espèce LCDe Bfcr Bpacd SBV LF S7 O 58,41 44,34 28,93 26,22 Localisation Espèce SLC LG GLP BG S.292 OC 20,16 S.243 O 18,5 24,84 30,17 18,17 S7 BI 16 159 O 17,04 23,17 28,16 16,1 S7 BO 100 210 OC 18,81 21,8 19,22 S7 BI 116 354 C 18,7 23,43 29,43 18,85 Localisation Espèce Bp SD Bd* HT LF S6/43 O 23,61 15,61 LF Grande coupe sud B O 24,86 16,59 LF Grande coupe sud B O 27,01 16,87 LF99 S187 Z5/32 O 27,17 17,27 LF99 S287 O 12,34 25,71 16,21 S.292 O 29,78 18,85 LF98 S243 O 26,30 17,41 LF98 S243 Ovis O 27,88 17,37 S7 BO 100 51 O 26,10 16,7 S7 BO 88 42 O 29,88 19,31 S7 BO 98 186 O 26,93 16,74 S7 BI 04 13 O 26,81 16,45 S7 86 R18 O 27,42 17,35 S7 BO 98 146 O 29,50 18,34 S7 BO 99 R9 O 24,54 15,64 S7 BI 09 158 C 29,46 18,15 Localisation Espèce BP DP* SD Bd Dd* GL S70 R2 Y4 O 25,36 14,34 S70 X4 C 27,58 17,91 LF C1/S6/R2 C 27,68 14,4 S70 X4 C 27,94 15,43 S.181 C 30,20 15,06 LF98 S221 C 27,81 14,90 LF98 S228 O 28,76 14,42 S7 BI 15 173 O 26,24 16,49 Localisation Espèce GL DPA SDO BPC LO S70 X4 C 24,66 20,69 21,01 39,95 connexion radius S70 X4 LF99 Z5/72 S187 C 24,86 20,88 21,57 S7 BI 06 96 O 22,8 15,86 S7 BI 07 352 O 22,3 18,46 15,9 S7 BO 100 209 O 24,74 17,13 S7 BO 86‐96 O 23,8 19,48 16,93 S7 O 23,32 19,81 15,97
Vertèbre atlas Vertèbre axis Scapula
Humérus
Radius
Ulna
Métatarse
GB 17,79
Bd
33,54
Calcanéum
Naviculo-cuboïde
367
Localisation LF91 S6/C1/41 9 S70 X4 R1 LF91 S6/C1/22 27
Phalange I
Espèce O O O
Localisation S70 X4 S155 Z4/89‐99 S7 BO 95 31
GB 19,81 21,44 21,6
Espèce O O O O O O O C C C C C C OC OC OC
Espèce O O O
GL 130,1 126,1
GL1 25,94 25,41 25,15 25,87 25,38 26,77 26,24 31,02 28,45 26,54 28,74 27,75 29,95 24,13 26,29 25,67 Bp 19,26 18,06 18,47
GLm 24,28 24,18 24,21 27,1 27,78 25,2 24,75 29,36 28,33 23,91 26,22 26,09 28,16 23,32 25,25 23,86 Dp 18,34 18,12 19,17
Espèce C C O
GL GB 51,18 15,31 52,35 17,42 50,94
Bd 16,67 15,88 16,49 16,55 16,67 17,11 16,3 18,14 18,04 16,52 18,08 17,15 19,09 16,30 16,61 16,08
D1 14,59 13,86 13,97 15,49 14,32 14,27 14,47 16,19 15,98 13,97 16,41 15,44 17,22 13,50 14,69 14,32
Phalange III
VII.7.1.2 Le bœuf Scapula
Humérus
SD 10,48 9,03 10,86
Localisation Espèce GL SD S70 Y4 R2 OC 30,71 8,86 LF99 S187 Z5/28 OC 32,94 8,85 LF92 S6 C1 D1 OC 30,7 7,86 LF99 S287 Z4/88 OC 32,05 8,05 LF99 S155 Z5/38 OC 36,62 9,05 LF91 S6/C1 R2 OC 9,17 LF98 S243 C S7 06‐05 16‐15 C 20,57 8,18 S7 BI 26 88 O 34,27 9,21 S7 BI R6 O 32,61 8,77 Localisation Espèce GL SD Dp S155 Z4/78 OC 20,16 11,18 LF91 S6/C1 R2 O 19,74 8,24 11,36 S.292 O 22,12 7,53 10,11 LF96 S182 C 18,65 8,11 10,94 LF96 S182 OC 18,57 7,18 10,84 LF96 S182 O 18,38 6,57 10,42 S7 BI 17 R7 O 21,24 8,1 11,33 S7 BI 16 88 O 21,22 8,05 11,17 S7 BI 26 O 21,05 7,51 10,25 S7 BI 07 256 O 21,85 7,34 10,95 S7 BI 16 351 O 24,02 8,09 11,8 Localisation Espèce DLS Ld MBS S7 BI 29 R4 O 27,26 22,22 5,26 O S7 BI 19 R4 28,45 21,84 6,12 O S7 BI 20 27,36 22,76 6,39
Phalange II
367
Espèce OC
Pyramidal
Localisation S70 X4 S70 Y4 Ovis LF99 S155 Z5/30‐40 S7 BO 97 161 S7 BO 89 R15 S7 BI 26 241 S7 BO 97 116 LF99 S155 A5/51 S70 Y4 R2 S.181 S7 BI 25 68 S7 BO 95‐96 S70 LF96 S182 LF98 S250 LF99 S287 A5/71
VII.7.1.1 Les caprinés domestiques (O : Ovis aries ; C : Capra hircus ; OC : Ovis aries ou Capra hircus) Localisation
Localisation S.292
Bd (II*) 23,12 20,48 20,68
Talus
VII.7.1 Les mensurations
Crâne occipital
GB 16,02
Localisation Espèce GB Localisation Espèce GB LF98 S221 OC 15,44 LF98 S221 OC 12,51 Localisation Espèce Bp Dp SD DD Bd Dd LF99 S287 A6/2 O 21,23 15,29 c C 24,68 16,37 17,96 11,34 S7 R16 402 S7 BI 25 205 O 22,85 16,27 LF 91 BI 18 C 21,63 14,31 15,08 9,51 LF 91 S6 C1 32 31 O 20,5 14,1 Localisation Espèce GL LA LAR S70 Y4 OC 29,06 S70 Y4 R2 OC 26,17 S7 BI 25 100 OC 27,85 25,16 Localisation Espèce GL GLC Bp DC SD S7 Y4 R2 Capra C 19,4 S70 Y4 R2 Ovis O 147,94 17,62 12,11 S70 Y4 R3 Ovis O 12,66 S7 BI 24 149 Ovis O 39,05 17,80 Localisation Espèce GL Bp SD Bd Dd LF C1/S6/R2 O 25,31 18,22 LF Grande coupe sud B O 23,11 18,71 LF99 S187 Z5/69 O 24,04 18,23 LF98 S262 OC 23,40 19,42 LF98 S262 O 13,69 25,73 19,10 LF S7 BI 16 248 C 24,29 17,53 S7 BO 97 R16 305 O 26,83 20,9 S7 BI 08 41 O 24,31 18,8 S7 BO 98 66 O 25,5 18,72 S7 BI 10 33 O 22,92 18,16 Localisation LF99 S187 Z4/97 ovis LF 93 S70 ovis S7 BI 15 268 Ovis
Toutes les mensurations (mm) ont été prises selon A. von den Driesch (1976) et quelques-unes selon P. Ducos (1968) sont signalées par *.
Cheville osseuse
Scaphoïde
Espèce C
Lunatum
Fréquences des classes d’âge des suinés à partir des dents inférieures et supérieures en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison (effectifs corrigés en fonction de la durée de la classe d’âge considérée d’après Ducos 1968) NR 0‐0,5 an inf 1 sup 0 1 NMIc 0‐0,5 an inf 1 sup 0 1
Capitato-trapézoïde Localisation LF92 R9 BO 98
Total
Localisation LF99 S155 A5/51 LF98 S262 LF S7 BI 26 219 Localisation GL LF99 S323 LF98 S261
SLC 39,68
GLP LG BG 43,03 36,55 51,9 46,80 37,80 52,90 56,82 45,44 Bp Dp Bd BT H* 65,06 33,42 74,65 69,32 38,74
DD 11,07 9,41 11,91
Dp 12,97 12,28 11,83 13,94 13,28 11,90 11,55 13,84 12,49 Bd 10,49 10,44 10,6 11,08 10,32 9,21 10,66 10,89 10,21 10,6 10,77 H* 13,8 14,02 14,79
Bd
Bd 21,81 20,11
Dm
14,77 14,46 14,26 15,07
14,67 14,89 14,49 17,29
Bd CD* Dd CD* 21,77 13,82 22,04 14,85
Bd 10,63 10,74 10,31 10,24 9,31 10,3 9,16 12,08 10,14 11,62 10,70 11,05 8,66 10,85 10,5 11,16 10,75 Bd Dd 7,68 8,71 9,05 10,2 7,62 9,96 8,31 7,84 7,89 8,2 8,23 7,72 9,25 10,02 8,39 9,69
Dd 9,92 9,08 7,94 8,35 9,31
Emilie Blaise Radius
Localisation GL BP BFp Dp* Bd Dd S70 61,83 31,22 LF S7 BO 88 R16 118 73,39 65,02 32,96 LF S7 BI 16 57 37,68 Localisation GL DPA SDO BPC LO LF99 S187 Z5/28 53,71 44,46 40,73 LF99 S155 A5/81‐98 39,89 LF S7 BO 86 129 48,76 c 47,64
Ulna
Carpes
Capitato-trapézoïde GB 28,23 28,99
Localisation S70 X4 S70 grande coupe sud
Coxal
GL
Bp 39,69 49,67
Dp 24,79 29,4
Localisation GL LAR LA LF S7 BI 25 43 62,53 63,5 Localisation GL GLC Bp DC SD S6/C1/22 31 43,6 Localisation GL GB LF S7 CO 93 R 56,06 Localisation GL Bp Bd LF99 S187 Z6/20 51,86 LF98 S323 54,47 LF 92 S7 C1 01 54 56,70 LF S7 BI 16 180 81,80 LF S7 BO 87 R16 229 53,13 LF S7 BO 87 242 52,12 Localisation GD LF S7 BI 16 405 28,52 LF92 S7 91 14 99 28,13 Localisation GL Bp Dp SD Bd LF92 S7 BO 84‐94 43,27
Fémur Patella Tibia
Os malléolaire Métatarses
Naviculo-cuboïde Tarses
Localisation S.38 LF92 S7 BI 215 124 LF S7 BI 09 105
Hamatum
Localisation S7 BO 88 56 S7 BI 26‐36 27‐37 LF 92 S7 BI 23 10
Localisation LF92 S7 BO 97 108
GB 28,82 26,92 24,60
SD 20,6
DD 16,8
GB 27,02
Phalange I
Localisation LF grande coupe Sud B S70 X4 R1 LF92 S6 L1 D1 LF99 S155 z5/30‐40 LF99 S187 Z4/57/67 LF92 S7 BI 26 255 LF S7 BI 07 136 LF92 S7 BI 25 96 LF S7 B0 85 92 LF S7 R13 B0 99 196 LF S7 B0 99 R14 255 LF S7 B0 97 15 LF S7 BI 15 256 LF S7 BI 15 247 LF S7 B19 R16 195 LF S7 B0 84‐94 LF S7 BI 08 191 LF S7 BI 17 51 LF S7 R14 B0 100 181 LF S7 BI 08 189 S70 X4 S70 S.38
Phalange II
Phalange III
Dents jugales inférieures
M3
Scapula
Bd CD* Dd CD* 48,71 26,60
Localisation LF99 S187 Z5/78 LF S7 B0 99 R17 329 LF S7 BI 16 328 LF92 S7 BO 86‐96 LF91 S7 BI 27 8
GL1 56,14 64,31 57,84 58,41 56,72
GLm 52,25 59,29 50,97 54,84 54,27
Bd 36,66 40,94 35,33
D1 29,79 37,67 31,66 30,79 32,05
35,57
Humérus
Dm
Radius
32,68 32,38
Calcanéum Localisation LF S7 BO 99 284
M1
Vertèbre
33,32 39,52
Ulna GL Ant/Post/i i i i ANT ANT ANT ANT ANT ANT ANT ANT ANT POST ? POST ? POST POST POST POST POST POST POST POST ? POST
Localisation S70 X4 LF S7 B0 95 1 LF S7 B0 98 R17 440 LF S7 R13 B0 98 254 LF S7 B0 97 29 LF91 S7 BI 08 01 LF S7 BI 15 215 LFS7 BI 06 116 LF99 S187 LF96 S182
Ant/Post/i Ant Ant Ant Ant Ant Post Post Post Post i
Localisation LF99 S187 Z5/56 S70 X4 S70 S7 BO 85‐95 S7 BO 98 R16 412
Ant/Post/i ANT ANT ANT ANT
S70 X4 R1 S7 B1 26 199 LF 98 S243
POST POST i
GB 34,64 GL 54,87
46,4 48,36 48,92 58,71 55,0 52,03 54,86 56,55 51,34 61,52 61,48 55,72 55,22 55,08 52,69 54,41 56,92 51,87 49,98 52,74
GL 35,56 36,95 31,23 34,45 32,36 34,96 34,97 36,56
Bd (II*) 45,93 SD c
20,9 19,72 23,80 26,62 28,25 25,30 25,50 25,15 23,39 23,72 23,57 22,28 21,69 20,57 19,22 22,02 21,83 18,8 19,98 22,08
SD 19,14 23,22 25,47 20,11 22,44 20,57 20,17 20,09 16,88 24,02
Dp 28,17
Bp
25,90 25,43 25,81 28,56 33,5 30,55 30,37 30,39 26,73 32,43 30,58 28,59 27,34 26,96 25,83 27,13 31,56 26,84 29,64 22,76
25,45 25,26 27,34 30,93 33,63 30,49 29,83 29,48 28,18 30,03 29,82 27,09 25,81 24,64 24,72 27,15 27,05 22,06 24,21 26,36
Dp 27,11 23,91 29,5 25,3 25,27 20,27 21,61 30,31
Bp 24,38 27,87 31,96 25,38 26,99 25,9 25,39 24,35
Métacarpe
Dd 17,74 19,26 17,21 17,02 17,33
pathologie
pathologie pathologie pathologie pathologie pathologie pathologie pathologie pathologie pathologie
25,19 24,13 22,15 25,14 24,47 21,52 17,07 22,59 17,57 24,27 18,62
Bd
Coxal
Tibia Patella
pathologie
Tarses
Dd
Métatarses
24,82 27,49 21,51 23,03
pathologie pathologie
21,36 19,84 17,88 22,41 23,48 28,68 23,43
DLS Ld H* 68,82 50,37 36,13 31,03 59,72 65,67 50,55 38,48 62,25 51,21 33,58 61,3
Bd 22,04 22,52 23,05 23,41 22,89 24,52 29,30 32,68 29,67 29,19 28,77 24,65 27,03 27,03
MBS 20,48 14,5 18,98 22,16 20,79
Phalange I
45,84 32,47 18,93 32,57 19,83 29,94 16,04
Phalange II
VII.7.1.3 Les cervidés Radius Phalange I
Localisation GLP SLC LG BG LF S7 BI 06 240 59,88 34,2 47,3 42 Localisation Bp Dp Bd Dd L LF92 S7 BO 87‐97 53,38 33 Dp Localisation Ant/Post/i GL SD LF99 S287 A5/92 i 55,45 15,07 S.292 i 12,4 15 LF98 S243 i 55,69 17,26 nt) 25
SD
Bp
Bd 18,1
Phalange III
Dd 16,04
16 22,4 21,5
368
368
GLm GL1 Dm D1 Bd 28,34 29,80 17,50 15,98 18,80 29,6 30,08 17,87 16,93 19,28
Occipital
Dents jugales supérieures
SD
Talus
GB 47,23 44,38 52,7
Talus
Localisation LF99 S187 Z5/69
Dd
40,76 42,56
L jugales (7) 61,58
VII.7.1.4 Les suinés Crâne
Bd
Bd
Dd
Localisation LF99 S287 Z5 29‐39 Localisation LF92 S7 BO 87_97 LF92 S7 BI 10 75
Lunatum
Localisation LF91 S6/C1 R2 LF92 S7 BO 97 R14 259
Métacarpe
Chevreuil Mandibule Tarses
Localisation S.292
Orbite H (37) 29,61
DT (36) 27,19
DT condyles (34) 66,35
Localisation LF96 S147 LF92 S7 BO 88 21 LF92 S7 BO 87 R14 195
L max orbite (24) 33,43 35,43 39,24
M3 DAP 15,84
DT 14,22
Localisation LF92 S7 BI 06 146
DAP 36,57
DT 21,3
sanglier
Localisation DAP DT LF99 S287 Z5/39 porc 33,18 13,23 LF98 S262 R1 32,91 15,62 porc LF S7 BI 17 30,52 14,50 porc LF S7 BI 34 R4 cassé 16,28 Atlas GL Localisation GB BFcr H LF99 S287 Z5/09 55,17 40,85 LF91 S6 56,90 Localisation GLP SLC LG BG S70 Y4 R2 30,43 21,19 25,78 22,95 S70 X4 R1 35,08 23,41 28,69 23,21 S70 Y4 R2 33,93 24,29 27,05 22,74 24,15 S7 BO 88 S7 BI 16 21,74 20,62 S7 BI RI 23,96 22,19 Localisation Bp Dp SD Bd BT H* LF99 S287 31,33 27,66 LF96 S182 39,17 31,90 27,22 Localisation BP DP SD Bd LF99 S187 Z5/78 29,08 21,21 S7 BI 24 146 27,89 18,80 Localisation GL DPA SDO BPC LO S70 Y4 R2 34,89 28,98 21,32 S70 Grand coupe sud B 19,79 Bd Localisation MTC GL LeP Bp Dp SD LF93 S70 V 53,31 48,73 6,27 11,02 6,45 11,62 S70 X4 R1 V 62,65 57,48 8,72 12,77 7,08 13,03 LF99 S287 A5/71 III 16,13 16,74 S70 X4 R1 III 74,61 16,61 17,71 13,55 17,13 LF99 S155 Z5/19 III 15,86 15,55 LF99 S155 Z5/19 III 15,44 16,37 LF92 S7 BI 15 159 III 16,51 17,64 LF92 S7 BO 85 76 III 18,43 17,7 Localisation LA LAR S70 X4 36,49 LF S7 BI 14 319 29,63 25,07 Localisation Bp Dp Bd Dd SD LF S7 B1 6 25 28,80 27,48 18,92 Patella GL GB LF99 S287 Z5 37,98 20,72 Talus Naviculaire Localisation GL1 GLm Bd D1 Dm Localisation G LF96 S261 28 S7 BI 26 36 38,69 36,79 24,11 22,73 23,77 LF92 S7 BI 25 119 25 S7 BI 16 228 42,81 40,78 25,45 22,23 25,77 LF92 S7 BI 15 48 26 Localisation MTT LeP Bp Dp SD Bd S70 X4 R1 II LF99 S155 Z5/70 II 53,43 5,21 7,36 5,39 8,71 LF92 S7 BI 26 44 II 59,81 S.242 III 16,11 14,02 S.249 IV 14,99 LF98 S261 IV 15,25 Localisation Phal I GL SD Dp Bp Bd Dd S70 X4 R1 3 ou 4 37,86 14,26 18,65 18,87 17,45 12,05 S155 A5/51 3 ou 4 35,54 14,38 17,08 17,51 16,45 12,70 LF98 S262 3 ou 4 33,34 13,11 14,91 15,75 14,45 10,32 S7 BI 26 69 3 ou 4 37,45 13,38 17,08 17,41 15,74 10,89 S7 3 ou 4 33,52 13,07 15,6 15,75 13,91 11,03 S.292 2 ou 5 20,96 6,78 11,70 10,11 7,26 7,36 S7 BI 36 R6 2 ou 5 25,73 7,92 12,79 12,32 8,83 9,06 S7 BO 96 135 2 ou 5 19,77 5,93 9,36 8,5 5,96 6,35 Localisation Phal II GL SD Dp Bp Bd Dd S187 Z5/08 2 ou 5 11,65 6,61 8,83 7,57 7,06 6,83 S155 2 ou 5 12,68 8,81 10,3 9,97 9,11 9,77 LF92 S7 BI R7 5 2 ou 5 14,95 11,29 13,68 12,56 11,45 11,05 LF92 S7 2 ou 5 14,57 8,95 11,66 10,42 9,62 10,19 LF92 S7 BI 24R 2 ou 5 13,11 8,11 10,14 9,19 8,10 S70 X4 3 ou 4 14,71 13,70 LF98 S261 3 ou 4 23,07 13,34 14,54 16,21 14,32 LF92 S7 BI 14 107 3 ou 4 21,53 12,33 14,84 15,66 12,60 12,25 Localisation Phal III DLS MBS H* Ld DT LF93 S70 3 ou 4 30,03 29,47 13,62 12,53 11,82 LF98 S243 3 ou 4 28,06 24,21 12,22 12,32
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence VII.7.3 Test des moyennes des Long Size Index par ossements de bœufs ayant livré des effectifs ≥ 6
VII.7.1.5 Le chien Mandibule
Localisation DAP alvéole M1 LF92 S7 BI 07 216 17,88
Dents jugales inférieures
Scapula Radius Ulna
Métacarpe
Coxal
Tarses Métatarse
Phalange I
Phalange II
Séries ≥ 5 phal 1 phal 2 ‐0,03 ‐0,01 ‐0,03 0,04 0,03 ‐0,07 0,00 ‐0,04 0,06 ‐0,07 0,09 ‐0,11 0,05 ‐0,15 0,04 ‐0,03 0,04 0,02 0,04 0,04 0,00 ‐0,02 ‐0,04 ‐0,04 0,00 0,00 ‐0,09 ‐0,05 ‐0,01
M1 Localisation DAP DT H S.36 18,6 7,11 LF92 S7 BI 2541 20,87 8,6 11,76 Localisation SLC GLP LG BG LF S7 BI 04 25,05 28,38 24,37 16,52 Localisation Bp Dp SD Bd Dd LF93 S70 15,81 10,28 Localisation GL DPA SDO BPC LO S70 Y4 R2 14,46 27,71 S70 X4 20,44 16,99 13,87 22,51 Localisation MTC GL Bp Bd LF 99 S187 Z5/27/37 IV 6,59 LF96 S182 V 40,67 6,33 Localisation LAR LA LF92 S7 BI 16 R 22,87 27,70 Cuboïde Localisation GB LF96 S182 10,65 Localisation MTT GL Bp Bd LF92 S7 BI 96 R6 III ou IV 7,55 LF96 S182 V 49,06 5,24 Localisation GL Bp Dp SD Bd LF96 S182 18,68 6,26 6,06 3,80 5,44 LF92 S7 535 BI R4 19,80 7,39 5,92 4,86 6,28 LF92 S7 BI 15 59 21,4 7,57 7,67 5,39 6,83 Localisation GL Bp Dp SD Bd LF96 S182 13,43 5,61 4,82 3,75 5,22
GL
VII.7.1.6 Le loup Mandibule
Localisation alvéole M1 DAP M1 DT M1 H M1 L molaires H derrière M1 DAP M2 DT M2 LF S7 CO 81 22 25,23 26,55 10,73 16,06 43,18 24,28 11,82 8,76
VII.7.1.7 Le renard Métatarse
MTT II Localisation GL Bp LF S7 B0 8 R9 Localisation GL Bp LF S7 BI 25 R8 6,54
Phalange I
Dp Dp 5,88
SD Bd 5,08 6,31 SD Bd 3,80
VII.7.1.8 Le chat Coxal
Localisation LF S7 B1 10 113
LAR 15,11
LA 16,49
VII.7.1.9 L’ours Métacarpe
Localisation LF98 S243
MTC Bp SD Bd II ou III 18,79
VII.7.1.10 Le grand-duc Tibiotarse
Localisation LF92 S7 BI 08 53
Dip 18,02
VII.7.2 Test des moyennes des Long Size Index par ossements de caprinés domestiques ayant livré des effectifs ≥ 6 Séries ≥6 Hu ‐0,10 ‐0,09 ‐0,08 ‐0,07 ‐0,06 ‐0,06 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,04 ‐0,04 ‐0,03 ‐0,01 0,00 0,00
Ti ‐0,02 ‐0,06 ‐0,04 ‐0,01 0,01 ‐0,04 ‐0,02 ‐0,06
As ‐0,05 ‐0,06 ‐0,06 ‐0,05 ‐0,06 ‐0,04 ‐0,05
P2 ‐0,05 ‐0,05 ‐0,11 ‐0,04 ‐0,03 ‐0,06 ‐0,05 ‐0,04
matrice de Tukey Q/P(same) Hu Ti As P2
Hu 0 2,297 0,5416 0,7302
Ti 0,38 0 2,838 3,027
ANOVA Levene
P(same) P(same)
0,1694 0,1442
As 0,98 0,21 0 0,1886
P2 0,95 0,16 1,00 0
pas homogène
369
369
phal 3 0,05 ‐0,01 0,03 0,01 0,00
matrice de Tukey Q/P(same) P1 P2 P3 ANOVA Levene
P1 3,725 0,7005
P2 0,03
P3 0,87 0,01
4,425
P(same) 0,0073 P(same) 0,2289
pas homogène
chat sauv. indet. Total indet. lapin Total Tortue Microfaune Avifaune
martre/fouine
0
832
TOTAL
34
6
4
1
321
231
158
7
327 30
13
62
482
53 23
67
1
90
1
11 3
2
0
2
6
4
0
0
15
350
2 3
88 88
6
0
85
73
48
3
17
4
1
12
0
0
5
9
6
6
3
0
0
1
42
26
26
16
0
1
1
0
3
12
7
7
5
0
0
1
2 1
1
2 1
2 5
63
41
32
7
1
1
22
0
0
4
2
2
2
0
0
0
0
21
15
8
3
4
6
0
0
1
29
12 29
164 6
2 7 4
1 1 1
4
17
95
47
6 0
0
2
2
2
11 3
1
4
6
447
219
76
9
37
70
11
16
228
9 12
11 3
2
1
7
1
2
16
0 1
1
12 2
1
2
9
1
0
2 5
2
2
1
0
25 16
2
5
1
3
1
3
91 1
2
32 91
0
2
23
17
1 46 8
0
5
2
40
3
2 128 9 4
3
74 11
1
494
409
270
10
40
69
9
11
85
1 1 1 1 2
1
1
23
4 23
2
52 2
4
5
22
21
9
7
7
2
0
0
1
0 1
1
1
26
13
5
8
13
0
0
0
1
12 1
5
7
179
123
63
26
27
4
3
56
3
0
0
8
7 8
1
38 6
2
4
25
7
27
12
6
4
2
15
0
1
1
2
2 2
10 2
4
6
Localisation par structure S.101 S.106 S.147 S.152 S.156 S.158 S.174 S.180 S.184 S.185 S.207 S.210 S.214 S.216 S.218 S.219
36
S.1
Total NR indet.
Restes indéterminés
crâne frag. dents vertèbres côtes diaphyses spongieux os plat esquilles
Total NR det.
Autres taxons
Léporidés
Carnivores
Suinés
Grands ruminants
Petits ruminants
pr indet. caprinés d. mouton chèvre chevreuil Total gr indet. bœuf cerf Total S. indet. cochon sanglier Total ours canidés loup chien renard
Nombre de restes par taxon
22
16
13
1
2
6
0
0
1
1 1
4 1
4
S.220
20
8
8
12
0
0
0
2
1
10 1
2
8
S.223
165
127
81
28
13
3
2
38
0
0
4
11 4
5
23 6
2
13
8
S.224
3
3
3
0
0
0
0
0
0
S.229
0
0
2
0
4
3 4
0
15
1
0
22
7
11
14
29
22
44
10
9 2
1
13
0
0
0
3
0
1
1
3
1
15
19
2
1
S.236
S.235 7 8
S.234 11 6 2
2
1
1
1
0
0
0
0
1
S.245 1
97
63
45
9 9
34
0
0
6
6
5
4 1
23
S.301 4 19
22
1982
3054
21
17
52
61 0 47 346 276 4 19 1229
1072
31
1 3
101 1 7 5
3 98 0
0
198
1
1 5 0 12 2 0 0 2
123
198 0 0
2
54 66 3
1
615
2
203 345 45 20 2
Total
28
S.318 16 10 2
Emilie Blaise
ANNEXE VIII : LA FARE (phase 2) (Forcalquier, Alpes-de-Haute-Provence) VIII.2 Indicateurs taphonomiques
VIII.2.1 Indicateurs taphonomiques du site de La Fare (phase 2)
VIII.1 Détermination et répartition des restes fauniques par structures Indicateurs % NR déterminés % NR indéterminés taxonomiquement % NR esquilles
Type de restes
NR déterminé taxonomiquement NR déterminé anatomiquement NR indéterminé (esquilles) Total
Restes SITE indéterminés NR % NR crâne 61 3,1 frag. dents 0 0,0 vertèbres 47 2,4 côtes 346 17,5 diaphyses 276 13,9 spongieux 4 0,2 os plat 19 1,0 esquilles 1229 62,0 Total 1982 100,0
Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégories d’ossements de La Fare (phase 2)
370
370 % 35,1
24,7
Indice de fragmentation
40,2 20,6
% NR esquilles brûlées % traces de brûlures % traces de morsures % stries anthropiques 21,7 5,7 6,7 4,2
VIII.2.2 Classes de taille des fragments osseux de La Fare (phase 2) 0‐2 cm 2‐5 cm
229 577 233 28
137 572 41 1
1232 0 0
1598 1149 274
Classes de taille 5‐10 cm 10‐15 cm
29
15‐20 cm 4
4
20‐25 cm
0
Total 1071
1232
751
3054
Structures
S.1
S.101 S.106
% res tes de jeunes i ndi vi dus
482 24,3 832 27,2
% NR det. Tota l NR i ndet. % NR i ndet. NR Tota l % NR T.
371
371
0,2
6
0,2
4
0,2
2
0
0
0
16,7
1
0
0
2,8
85
3,7
73
1,1
12
4
8,3
1
0
0
1,2
1
1
0,3
9
0,3
6
0,3
3
1
33,3
1
0
0
0
0
11,1
1
1,4
42
1,3
26
1,5
16
6
6,3
1
0
0
0
0
2,4
2
0,4
12
0,4
7
0,5
5
0
0,0
0
8
1
0
0
16,7
2 7
12 8 174
1
1
1 39
0 1 15
2
3 1 18
1
1
1 1
1 2 2
28
1
1
2
1 4 1
4 2
1
4
7
1
4
11
1
3 1
11 0
1
2
2
1 49 7
0
1
16 3 2 10 2 3 1 7
2,1
63
2,1
41
2,1
22
8
4,5
1
0
0
1,6
1
0,1
2
0,1
2
0,0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
S.207
1
0,7
21
0,8
15
0,6
6
3
16,7
1
0
0
0
0
4,8
Pa rti es s quelettiques
1
1 4
1 1,6
S.185
14,6
447
11,0
219
21,3
228
38
1
1
6,6
15
0,2
1
4
19
5,1
23
V : 171 V : 3 V1 : V1 : 16 1 V3 :2 V2 : 13 V4 : 1 V3 : 3
S.214
S.216
16,2
494
20,6
409
7,9
85
40
11,8
10
0,8
4
2,4
12
2,2
11
0,3
9
0,4
7
0,2
2
2
0
0
0
0
0
0
0
0
0,9
26
0,7
13
1,2
13
3
0
0
0
0
3,8
1
0
0
V : 72 V1 : 7 V : 1 V3 : V : 8 V1 : V2 : 7 1 1 V3 : 1
S.210
S.218 S.219
S.220
S.223
2
0
0 1
0
1
1 1 11
1
0
3 0
2
3
13
3
2 0
4
4
7
0
3 3
1
0
19
1 1
0
4 3
3
7
14
1
1
2
2 0 1
1
1 1
4
S.224
5,9
179
6,2
123
5,2
56
6
1
7,1
4
1
2
3,9
7
2,8
5
0,9
27
0,6
12
1,4
15
3
13
2
0
0
4
1
7,4
2
0,7
22
0,8
16
0,6
6
5
0
0
0
0
0
0
9,1
2
0,7
20
0,4
8
1,1
12
2
0
0
0
0
0
0
10,0
2
16
3
1
1 0
3 3
3
2
9
0
3 3
0
3
14
1
1
1
2
4 1
1
3
15
1
1
7 1
1
4
19 12 405
88 3 0 43 4 0 3 2 5 0 2 116 30 1 5 30 4 4 2 15 0 8 8 1
NR
5,4
165
6,4
127
3,5
38
12
2,6
1
0,6
1
1,8
3
4
6
V : 44 V : 16 V1 :12 V: 5 V1 : V : 7 V1 : V : 6 V1 : V1 : 7 V2 : 3 2 V2 : 2 2 1 V2 : 13 V4 : 1
s ca pul a humerus ra di us ulna ca rpes mtc vert. côtes coxa l fémur tibi a ta rs es mtt pha l
10,5
321
11,7
231
8,4
90
7
10
9
1
2
2
6
2 2,4
V : 1
2 1 2
15 3
5
21 6,5
S.184
V : 6 V1 : 3 V2 : 5 V3 : 1 V4 : 1
S.158 S.174 S.180 V : 1 V1 V : 6 V1 : : 1 V2 : 2 1 V3 : 1 V4 : 1
1
37 3
6
mand. & dents isolées
1,1
34
1,5
30
0,4
4
0
0
0
2 33,3
V : 2
S.156
1
1,4
44
1,1
22
2,1
22
4
9
2
0
0
4,5
2
2,3
3 1 1 1 1
39 4 3 2 5
12 12 331
7 8 1
2 3
1 1 1
4 2 1 1 3 1 1 1 1
6 1
65 3
85 26 1 5 28 4 4 2 15
S.235
1
2
0,4
11
0,4
7
0,4
4
0
50,0
2
9,1
1
18,2
2
18,2
0,1
2
0,1
1
0,1
1
0
0
0
0
0
0
0
0
0
18,3
6,7
13,3
26,7
9,3
26,1
(NR‐NMPS)/NR*100
taux de fragmentation
0,9
29
0,7
14
1,4
15
2
0
0,0
0
3,4
1
3,4
V : 1
S.236 S.245
V : 14 V : 1 V1 V1 : 2 V : 9 V2 : : 4 V2 : V2 : 2 2 V3 : 1 1 V3 : 1
S.234
NMPS NMI f
0,1
3
0,2
3
0,0
0
1
0
0
0
0
0
0
0
0
V : 1
S.229
Les parties grisées correspondent aux éléments squelettiques ayant permis d’établir les NMI de fréquence les plus élevés
S.1 S.101 S.106 S.147 S.152 S.156 S.158 S.174 S.180 S.184 S.185 S.207 S.210 S.214 S.216 S.218 S.219 S.220 S.223 S.224 S.229 S.234 S.235 S.236 S.245 S.301 S.318 TOTAL
S.152
3,2
97
3,2
63
3,2
34
9
18
6
0
0
4
4
2
2
V : 16 V1 : 1 V2 : 4 V3 : 8
S.301
1,7
52
1,1
21
2,9
31
3
3,2
1
1,9
1
0
0
5,8
3
V : 11 V1 : 4 V2 : 1 V3 : 2
S.318
3054
64,9
1982
35,1
1072
175
3
1
13,0
139
1,2
21
4,2
76
6,7
122
SITE
VIII.2.3 Indicateurs taphonomiques par structures
Structure crâ ne
ca pri nés
350 32,6
Tota l NR det.
16
res tes brûl és
1
82 23,4
res tes de jeunes i ndi vi dus
0
0
7 0,8
fra cturati on % fra ctura ti on
0
1,9
% tra ces de découpe
0 0
0
31 3,7 16
connexi ons ana tomi ques remontage même s tructure
S.147
V : 206 V : 63 V1 V : 15 V1 V : 4 V2 : V1 : 2 V1 : 16 : 12 V2 : : 1 V2 : 1 1 V3 : 2 V2 : 5 11 V3 : 1
traces de découpe
i nterventi on des ca rni vores % a cti on ca rni vores
vermi cul a ti ons
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence VIII.3 Fréquences des parties squelettiques
VIII.3.1 Fréquences de parties squelettiques des caprinés domestiques et répartition par structure de La Fare (phase 2)
Emilie Blaise VIII.3.4 Fréquences des parties squelettiques des caprinés et des petits ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu référence
VIII.3.2 Fréquence des parties squelettiques des caprinés domestiques de La Fare (phase 2)
NMPS G
scapula
5
dont 2 de moins de 10‐11 mois
5
radius ulna métacarpes
1 10
3 17
6,3
11
6
11
6
6
19
10
10
12
8
8
8
4
6
13
9
9
dont 1 de moins de 10 mois
fémur
5
dont 1 de moins de 36‐40 mois, 1 4 de moins de 40‐42 mois
dont 2 de moins de 36‐40 mois
1
10
5
6
tibia
2
dont 1 de moins 50‐55 mois
2
9
5
6
2
dont 1 de moins de 30‐36 mois
2
dont 1 de moins de 30‐36 mois
2
dont 2 de moins de 36 mois
2
5
dont 1 de moins de 30‐36 mois
4
dont 2 de moins de 30‐36 mois
phalanges*
4
dont 1 de moins de 10‐16 mois
6
dont 1 vers 18 mois
Total
53
18
51
13
métapodes indet.
% os non soudés
34,0
25,5
16
4
2
4
11
6
6 1
2
1
10
1
3
3
120
10
10
18,8
28,3
* pour les phalanges, il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
372
372
15 405 3,7 100,0 1 112 0,0 0,9 100 2 24 159 1,3 15,1 100,0
11,1
1 1 1 2 56
1 1 1 3
1 1
1 1 6 2
1 1 2
1 1 1
37,5
1 1 1
1
2
5
1 1
1 4
1
2
1
5
1 1
3
23 0 2 16 2 0 1 1 2 0 0 6 2 0 0 1 0 0 1 3 0 0 0 0 0 1 2 63
2 10 2
22
1
4,3
(NR‐NMPS)/NR*100
6
1
2
1
taux de fragmentation
NMPS NMIf NMIc Total
9
calcanéum
NR
14 3,5
Les effectifs sont trop réduits par structure (NMIc = 1)
55
métatarses
mtt pha l
Fréquences des parties du squelette des bœufs et répartition par structures de La Fare (phase 2)
6
4
6
4
8
2
4
3
2
2
45 10 20 20
4
5
0,0 5 3,1
1
6 1 4 3
coxal
dont 1 de moins 50‐55 mois
0,0 2 1,3
1 5
5 1 2 2
dont 1 de moins de 30‐36 mois
9 2,2
0
9 2 4 4 0 0 0 8 0
1
2
5
16 4,0
18
5 1 2 2
dont 1 de moins de 30‐40 dont 1 de moins de 30‐40 mois 4 2 mois dont 3 de moins de 8‐10 mois, 3 de 10 7 dont 2 de moins de 8‐10 mois 2 moins de 40 mois dont 1 de moins de 20‐40 8 dont 1 de moins de 20‐40 mois 4 mois dont 1 de moins de 30‐36 3 dont 1 de moins de 30‐36 mois 1 4 mois
humerus
14 3,5 1 0,9 2 1,3
4
50 0
1
6
1
5
1
10 0 0
NMPS indet.
19 4,7 2 1,8 2 1,3
1
1
1
7 1,7 49 43,8 26 16,4
1
4
dont 1 de 11 mois
13 3,2 27 0,0 24,1 2 49 1,3 30,8
2
40 65
Age / stades d'épiphysation NMPS D
vert. côtes coxa l fémur ti bi a ta rs es
11 2,7
1
6 9
1 1
4 9
VIII.3.3 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des caprinés domestiques de La Fare (phase 2) Parties squelettiques des caprinés d.
0,0 6 3,8
mtc
4
8 13 0
1
4
15
2 0,5
1 1 1
1 9
2
1
3
1
95 60 0 5 0 5 0 0 1,7
11 2 0 0 0 0 0 15 306
11 2,7 2 1,8 2 1,3
1
10
1
10 8
0
19 12 0 1 0 1 0 0 2 0
3
2
1
7 4
1
55,0
0
6
2 2
28 6,9 2 1,8 2 1,3
1
6
1
11 0
NMPS NMIf
2
4
18 4,4 1 0,9 2 1,3
1
ant ant ant
2,86 2,69 55
1
5
15 3,7 5 4,5 2 1,3
VIII.3.5 Fréquences des parties du squelette des bœufs et répartition par structures de La Fare (phase 2)
1 7
5
174 43,0 11 9,8 30 18,9
hume rus ra di us ul na ca rpes
38,9
4
4
39 9,6 11 9,8 1 0,6
1
4
35,0
mand. & dents s ca pul a isolées
0
1 1 2 4 1 2 2
TOTAL % total caprinés PR % PR Individus ref. Individu ref.
s capul a humerus ra di us ul na ca rpes mtc vert. côtes coxal fémur ti bi a ta rs es mtt pha l
1 5 1 7
crâ ne
5
3 9
Pa rti e s s quel etti ques
SITE
0
3
caprinés / PR
11
S.1 S.101 S.106 S.147 S.152 S.156 S.158 S.174 S.180 S.184 S.185 S.207 S.210 S.214 S.216 S.218 S.219 S.220 S.223 S.224 S.229 S.234 S.235 S.236 S.245 S.301 S.318 TOTAL
2
% PO
Structure crâne
1 1
5
NMPS NMIf NMIc Indét. Total 9 33 5 5 6 3 8 40 8 49 7 15 15 12 43 0 70 7 14 0 1 1 1 2 2 2 3 3 1 2 2 1 6 6 1 0 0 0 14 14 4 7 1 1 1 11 6 6 0
NR
1 4 3 8 2 3 9 2 16 8
D 11 2 2 18 22 8 5 25 38
Pa rties s queletti ques
3 7
NR D Indét. Total G 13 12 39 13 2 6 4 4 6 1 18 23 55 14 20 23 67 19 8 15 7 10 2 31 7 25 43 18 43 2 89 32 12 12 1 1 2 2 3 3 2 2 8 8 0 0 0 16 6 9 3 5 3 15 5 0 2 3 3 3 10 1 4 6 3 17 5 2 2 5 5 5 19 2 7 5 28 10 5 1 14 8 0 1 1 0 1 1 0 0 0 0 2 2 0 0 1 6 10 0 1 6 10 3 10 19 4 0 1 1 3 3 1 9 2 3 6 2 15 5 0 0 2 3 6 4 11 2 8 4 16 2 1 2 1 2 4 2 2 4 2 1 1 0 0 5 9 4 1 1 1 1 2 5 12 0 4 5 14 5 2 2 0 0 post 4 indet 4 post 6 indet 6 post 5 indet 5 15 15 410
mand. & dents isolées
G 14 4 2 14 18 7 19 18 44
Bœufs
Parties du squelette caprinés domestiques Crâne Maxillaire Fragment de maxilaire Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule Fragment de mandibule Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe Métacarpe III+IV entier Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Os malléolaire Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse Métatarse II+IV Entier Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence VIII.3.8 Fréquences des parties squelettiques des bœufs et des grands ruminants en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence
VIII.3.6 Fréquences des parties squelettiques des bœufs de La Fare (phase 2)
Age / stades d'épiphysation NMPS D
NMPS indet.
NMPS NMIf NMIc Total
0
0
0
humerus
1
1
1
3
2
2
1
1
1
1
2
1
1
2
1
1
1
1
1
radius ulna
1
1
coxal
1
1
fémur
1
1
2
1
1
tibia
2
2
4
2
2
calcanéum
0
métatarses
2
2
1
1
métapodes indet.
1
1
1
1
4
1
1
0
22
2
2
0,0
0,0
phalanges*
2
Total
7
% os non soudés
2 0 0,0
9
0 0,0
6
* pour les phalanges, il ne s’agit pas de G et D mais des phalanges I et II
373
2 3,2 0,0 2 1,3
5 7,9 1 3,0 2 1,3
4 6,3 1 3,0 5 3,1
mtt pha l
NR
2 5 63 3,2 7,9 100,0 1 33 3,0 0,0 100 2 24 159 1,3 15,1 100,0
373
1
6 1
1
8
1
7
2
5 2
1 11
1
7
7
29
1
13
1
7
2
1 1
1
1 1
7
1
4
1 1
1 1
15 10
1
2
1
1
3 7 1
5 1 2
Fréquences des parties squelettiques des suinés et répartition par structures de La Fare (phase 1)
1 1 6 1 180
1 3
1
1 4
1
1
1
1 1 1 1 1 27 23 1
8
1 1 1 4
6,7
10,3
0
1
métacarpes
2 3,2 1 3,0 2 1,3
Les parties grisées correspondent aux éléments squelettiques ayant permis d’établir les NMI de fréquence les plus élevés
NMPS G
scapula
suinés
Parties squelettiques des bœufs
(NR‐NMPS)/NR*100
taux de fragmentation
VIII.3.7 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des bœufs de La Fare (phase 2)
2 1 1
10,4
16 5 1
1 4
1 1
1 2
1
4 6,3 17 51,5 26 16,4
46
2
4 6,3 4 0,0 12,1 2 49 1,3 30,8
15
2
2 1 1 0 0 0 0 5 53
1
50
2 1 1
1
1 1
1
1
1 1
2
1 1 1
2
100 0 0 50 25 25 0 50
1
2
3
2
78
4
1
1
0,0 6 3,8
2 3,2
87 0 0 16 5 1 0 1 4 0 1 28 23 1 0 8 2 1 0 4 0 1 0 3 0 6 1 193
50 0
3
1
5
1
3
2 0 0
0
50 25
3
1 1
1
0,0 2 1,3
mtc vert. côtes coxa l fémur ti bi a tars es
6
1 1
1 1
0,0 2 1,3
4 2
2a nt pos t i ndet a nt 1pos t 1i ndet a nt 1pos t i ndet 2 2 1
2 1 0
1
3 4,8
1
1 1 2 1 1
1
6 9
0
25 50 0 0 0 0 0 0 12,5
4 1
0
1 1
0 2 1 1 0 4 0
2 3,2
1
1
1 1
3
2
1 2 0 0 0 0 0 0 3 0
1
1
1
2
1 1,6
7 2
1
75
1
5 7,9 1 3,0 2 1,3
2 2
1 1 1
0 2 1 1 0 4 0 0 1 1 2 1 1 0 2 2 1 5 66
2
7
2 2
2
21
1 2 3
3 0
4
1
4 7,7 0
2
1 1
0,0 2 1,3
0
1
1 1
0 0,0
6
1 1
18 28,6 5 15,2 30 18,9
humerus radi us ul na carpes
VIII.3.9 Fréquences des parties squelettiques des suinés et répartition par structures de La Fare (phase 2)
5
0
4 6,3 2 6,1 1 0,6
4
0 1
25,0
mand. & dents s ca pul a isolées
1
1 3
crâne
TOTAL % total boeuf GR % GR Individus ref. Individu ref.
8,33
1
1
Pa rti es s quel etti ques
SITE
11
1 1
Bœuf/GR
6
1 1
1
5,0
S.1 S.101 S.106 S.147 S.152 S.156 S.158 S.174 S.180 S.184 S.185 S.207 S.210 S.214 S.216 S.218 S.219 S.220 S.223 S.224 S.229 S.234 S.235 S.236 S.245 S.301 S.318 TOTAL
1 0 1
2
% PO
NMIf
1 1
1
NMPS NMIf NMIc Indét. Tota l 1 3 0 0 0 1 2 1 1 0 0 0 1 9 1 3 0 1 1 0 1 1 0 0 2 2 2 2 0 0 4 4 2 2 4 4 0 0
NMPS
2 1 3
D 1
NR
1 1
1 1
NR Indét. Tota l G 3 5 1 0 0 3 4 3 4 1 1 6 1 6 2 13 6 0 1 1 0 1 1 0 0 3 3 0 0 5 4 4 0 0 0 3 3 2 3 5 1 0 0 1 0 0 1 2 1 0 0 1 1 0 1 0 3 3 0 1 0 1 1 1 2 1 2 0 1 1 0 0 2 1 0 0 0 1 4 0 5 2
Parti es s quel etti ques
0 1 3 4 8
1
mand. & dents s ca pula humerus radius ulna carpes mtc vert. côtes coxa l fémur ti bi a fi bula ta rs es mtt phal isolées
D 1
crâne
G
Structure
Parties du squelette du bœuf Crâ ne Ma xi ll a ire Fra gment de ma xi la i re Dents s up. Total machoire sup. Hémi‐ma ndi bul e Fra gment de ma ndi bule Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atl a s Axi s Autres v.cervi ca l es V.thora ciques V.lomba i res Sa crum V.coccygiennes Vertèbres i ndét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proxi ma l Humérus dia phys e Humérus dis ta l Total Humerus Ra di us entier Ra di us proxi ma l Ra di us di a phys e Ra di us di s ta l Total Radius Ulna Pi s iforme Pyra mi da l Luna tum Sca phoi de Ha ma tum Ca pi ta to‐tra pézoi de Total carpe Méta ca rpe III+IV entier Méta ca rpe proxi ma l Méta ca rpe dia phys e Méta ca rpe dis ta l Total Métacarpe Coxa l Fémur enti er Fémur proxima l Fémur dia phys e Fémur dis ta l Total Fémur Patella Ti bia enti er Ti bia proxi ma l Ti bia di a phys e Ti bia di s ta l Total Tibia Os malléolaire Ca l ca neum Ta l us Na vi culo‐cuboide Gra nd cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse Méta ta rs e II+IV Entier Méta ta rs e proxi ma l Méta ta rs e di a phys e Méta ta rs e di s ta l Total Métatarse Méta podes i ndét. Gra nd s és a moide Petit s és a moide Pha l a nge I Pha l a nge II Pha l a nge III Total phalanges Total
Emilie Blaise VIII.3.12 Fréquences des parties squelettiques des suinés en % du Nombre de Restes, comparées à celles de l’individu de référence
VIII.3.10 Fréquences des parties squelettiques des suinés de La Fare (phase 2) Parties du squelette des suinés Crâ ne Ma xil la i re
G
Fra gment de maxilaire
Dents s up. Total machoire sup. Hémi ‐ma ndibul e Fragment de mandibule
Dents i nf. Total machoire inf. Dents i ndét. Atl a s Axi s Autres v.cervi ca l es V.thora ci ques V.l omba ires Sa crum V.coccygi ennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proxi ma l Humérus di a phys e Humérus di s ta l Total Humerus Ra dius enti er Ra dius proxima l Ra dius dia phys e Ra dius dis ta l Total Radius Ulna Pis iforme Pyra mida l Luna tum Sca phoide Ha ma tum Ca pi ta tum Tra pèze Total carpe Méta ca rpe II Méta ca rpe III Méta ca rpe IV Méta ca rpe V Total Métacarpe Coxa l Fémur entier Fémur proxi ma l Fémur di a phys e Fémur di s ta l Total Fémur Patella Tibia enti er Tibia proxima l Tibia dia phys e Tibia dis ta l Total Tibia Fibula Ca l ca neum Ta l us Na vi cul a ire Cuboïde cunéi forme I cunéi forme II cunéi forme III Total tarse Méta ta rs e II Méta ta rs e III Méta ta rs e IV Méta ta rs e V Total Métatarse Métapodes i ndét. Gra nd s és a moide Petit s és a moide Pha l a nge I Pha l a nge II Pha l a nge III Total phalanges Total
D 1 2 3 4 9 3 2 2 7
10 1 2 5 8 4 3 7
8 1 2
6 2 1
2 2 1
3 3 1 1
3 2
5 5
1 1 1 1 1 2 1 5 8 2
1 2 1 3 5 2
1 3
1 1 4
2
1
1
1
3 1 2 1
2 2 2 1
NR Indét. Tota l 4 15 3 5 2 11 2 19 7 5 7 9 7 21 4 4 0 0 4 4 1 1 2 2 0 0 0 7 15 29 1 4 0 1 0 0 5 5 2 1 0 0 8 4 11 0 0 1 0 1 0 0 0 2 3 1 3 1 3 1 2 3 11 13 4 0 1 2 0 7 0 3 1 1 2 1 1 2 7 1 4 4 2 0
G 1
D 8
9
8
7
7
8 1
6
2
3
3 2
4 4
5 0
3
3
50,0
7 8 0 0 1 0 1 0
4 4
4 4
70,0 80,0
2 5
3 5
2,9 30,0 20,0 30,0 20,0 25,0 90,0
7 0 0
4
4
70,0 0,0
1 1
6 4 4 2 0 0 0 0
3 2
3 2
0
6 3 2 2 0 7 5 0 0 0 0 0 16 178
60,0 40,0 40,0 20,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 8,571
2 2
3
17,5
2
1 1 1 1 1 2 1 5 5
1 2 1
3
4
3 1 2 1
2 2 2 1
3 1 1 1
3 2 1
3
3
3 4
2 3 2 3 2 10 9 0
1 1 2
0 0 3 1 1 1
1
3
3
5 II‐V II‐V 3 II‐V 8
3 2
0 1 1 5
1 III‐IV i ndet 3 III‐IV 1 i ndet 3 III‐IV i ndet 7 1
6 3 2 2 0 7 5 0 0 5 4 6 16 198
8
1
7
1 5
1
Structure
crâne
mand. & dents isolées
scapula
humerus
radius
ulna
carpes
mtc vert.
côtes
coxal
fémur
Total suinés % total suinés Individu réf. % Individu ref.
15 7,8 1 0,5
46 23,8 48 21,6
1 0,5 2 0,9
5 2,6 2 0,9
8 4,1 2 0,9
7 3,6 2 0,9
2 1,0 7 3,2
11 7 5,7 3,6 8 51 3,6 23,0
29 15,0 28 12,6
13 6,7 2 0,9
7 3,6 2 0,9
Age / stades d'épiphysation NMPS D
NMPS G
scapula
1
moins d'1 an
humerus
2
dont 1 de moins de 42 mois, 1 périnatal
3
NMPS indet.
dont 1 de moins de 42 mois, 1 périnatal
dont 1 de moins de 12 mois, 1 de dont 2 de moins de 12 mois, 1 de 4 moins de 42 mois, 1 périnatal moins de 42 mois, 1 périnatal
radius
3
ulna
2
dont 1 de moins de 36 mois, 1 périnatal
4
dont 1 de moins de 36, 1 périnatal
2
métacarpes
5
dont 1 de moins de 24 mois
3
dont 1 de plus de 24 mois
2
coxal
5
dont 1 de plus de 12 mois, 3 de moins de 12 mois, 1 périnatal
4
dont 1 de moins de 12 mois, 1 périnatal
fémur
3
tibia
3
calcanéum
2
métatarses
3
dont 1 de moins de 42 mois, 1 de dont 1 de moins de 42 mois, 2 de 4 moins de 36 mois, 1 périnatal moins de 36 mois, 1 périnatal dont 1 de moins de 24 mois, 1 2 périnatal dont 1 de moins de 24‐30 mois, 1 2 de plus de 24‐30 mois dont 1 de moins de 24 mois
3
dont 1 de moins de 24 mois, 1 1 périnatal dont 1 de moins de 24‐30 mois, 1 de plus de 24‐30 mois dont 3 de moins de 24 mois
métapodes indet. phalanges*
5
Total
34
% os non soudés
dont 1 périnatal
dont 5 de moins de 13 mois
4
24
33
70,6
dont 1 de moins de 24 mois
1
dont 1 de plus de 24 mois
5
dont 1 de moins de 24 mois, 4 périnatal
21 63,6
11
Parties du squelette du chien Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges Total
Parties du squelette du lapin Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges Total
1 1 1 6,67 5
6
NMPS NMIf NMIc Total 1
1
1
5
3
3
7
4
4
8
4
4
10
2
3
9
5
5
7
4
4
6
3
3
4
2
2
7
2
3
5
2
2
1
2
7
78
5
5
63,6
66,7
* pour les phalanges, il ne s’agit pas de G et D mais des phalanges I et II
374
7 3,6 2 0,9
4 2,1 2 0,9
tarses
mtt phal
6 3,1 7 3,2
10 15 5,2 7,8 8 48 3,6 21,6
NR
193 100 222 100
NR G D i Total 0 1 1 2 0 0 0 1 1 0 1 1 0 0 1 1 2 0 0 0 2 2 0 1 1 0 3 3 12
NMPS NMIf NMIc % PO G D i Total 0 0,0 1 1 2 6,7 0 0,0 0 0,0 0 0,0 1 1 25,0 0 0,0 1 1 25,0 0 0,0 0 0,0 1 1 2 1 1 4,0 0 0,0 0 0,0 0 0,0 1 1 1 1 25,0 0 0,0 1 1 25,0 0 0,0 3 3 1 1 1,0 11 1 1
VIII.3.14 Fréquences des parties squelettiques du lapin de La Fare (phase 2)
9
dont 1 de moins de 12 mois, 3 de plus de 12 mois
tibia fibula
VIII.3.13 Fréquences des parties squelettiques du chien de La Fare (phase 2)
VIII.3.11 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des suinés de La Fare (phase 2) Parties squelettiques des suinés
Parties squelettiques
suinés
NMPS NMIf NMIc % PO Indét. Tota l 4 13 2 3 9,3 0 0 0 2 19 2 3 19,0 0 0 0 7 21 2 3 21,0 3 3 0,0 0 0 4 4 1 1 2 2 0 0 0 7 7 1 1 2,75 8 22 1 2 15,7 10,0 1 0
374
NR G D i Total 5 2 2 9 3 3 3 3 6 3 3 5 7 9 21 5 5 10 2 2 5 2 7 2 3 5 0 3 2 1 6 1 5 6 1 1 0 1 1 2 0 2 1 3 6 5 1 12 2 2 98
NMPS NMIf NMIc % PO G D i Total 5 5 4 4 6,7 3 3 3,3 2 2 4 4,4 3 3 1,4 5 7 8 20 16,7 4 5 9 5 5 90,0 2 2 20,0 5 2 7 5 5 70,0 2 3 5 3 3 50,0 0 0,0 3 2 5 1 1 10,0 1 4 5 4 4 50,0 1 1 10,0 0 0,0 1 1 2 1 1 16,7 0 0,0 2 1 3 2 2 30,0 6 5 11 2 2 22,0 2 2 1 1 0,7 87 5 5
R5 R6 R5
LF98 S218 LF99 S207 LF91
pr OC
Os
pr OC
375
375 Local i s a ti on Ana tomi e Structure LF95 S106 R3 ma LF99 S152 ma LF99 S318 ma LF96 S147 ma LF96 S147 ma LF S1 R2 mp LF S1 C1/C2 mp LF91 S1 C1/R2 mp LF91 S1 R3 mp LF96 S147 R3 pha l LF96 S147 R1 tête LF91 S1 C1/R2 tête LF99 S207 R3 vert
lomb
cerv
mand
mand
mand
mand
mand
mand
crân
crân
crân
talus
tibia
tib
fémur
fémur
coxal
coxal
coxal
coxal
coxal
scapula
scapula
radius
radius
radius
humérus
humérus
Os
Pa rti e prés ente
entier épine lat cassé
6ème corps abimé
frag BM5
frag BM4 BM5
frag BM4 condyl
frag BM5
frag BM4
frag BM3
cheville osseuse entier abimé
entier cheville osseuse, base m, prox cassée frag os hyoïd
diaph m d ext dist
frag diaph d
frag diaph m
diaph m d
frag ef (f cassé) ss acet
partie e d c avec frag acet ss a
début f e acet non épi
frag e (creux)
frag d e acet manque a
frag bord m
partie dist m p cassé m
frag diaph p m d lat ss ext
diaph m d avec frag corps ulna
ext dist
diaph d ext dist cassé
diaph d ext dist
corps h m b tête cassé
G
D
G
D
G
G
D
D
G
G
i
i
D
G
G
D
G
D
D
D
D
D
G
D
G
2
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
La t. NR
Tra ces a nthropi ques
DK DK
6 stries // corps inf 2 groupes
D
D
D
D
D
D
K
D
F
K
F
D F
D
K
DK
D
K
K
DK
K
D
D F
K
Acti vi tés
5 stries courtes // profondes bord lat proces art caud
3 stries fines // base condyl face ext 3 stries profondes // base condyle 3 fines cornoïd prolongement 5 stries // fines niv condyl
3 stries // bord cassure face ext
2 stries fines // base condyle
4 stries bord petites encoches enlvt feuilleté base cheville os récupération étui corné 12 stries fines // & croisées face ext
coups hache base
stries désart bord poulie face dorsale
cassure spirale
3 stries // courtes surf crân diaph
cassure spirale
cassure spirale
5 stries bord e
4 stries partie e bord acet
3 stries bord entre e f
3 stries // insertion mscle cuisse
2 stries bord acet e
6 stries fines // bord
2 stries // courtes base épine
4 stries // courtes bord diaph p lat
3 stries // courtes face crân proche cassure
3 stries // courtes ext dist processus styl rad
cassure spirale
3 stries bord med diaph et trochlée
5 stries // corps bas bord cassure
Pa rti e prés ente
La t. NR
Traces anthropiques observées sur les os des bœufs de La Fare (phase 2)
cas s ure s pi ra l e 6 s tri es // bord l a t trochl ée cas s ure s pi ra l e et négati fs fractura ti on = écl at négati fs écl ats 2 s tri es courtes prox bord arête face l at ul na (pa l m ra d) 10 s tri es fi nes tête dés art 5 s tri es profondes // ext d bord med et cas s ure s pi ra l e cas s ure s pi ra l e écl a t pos s i bl e (s pi ra l e mai s rugueux) 3 s tri es fi nes ext prox bord fa ce dors a l e & 1 s tri e fi ne ext di s t face dors al e s tri e ext 2 s tri es // bord ca s s ure fa ce ext dés art 2 s tri es fi ne ba s e épi ne s up
Tra ces a nthropi ques
Traces anthropiques observées sur les os des caprinés domestiques de La Fare (phase 2)
vert
vert
tête
tête
tête
tête
tête
tête
tête
tête
tête
tarses
mp
mp
mp
mp
mp
mp
mp
mp
mp
ma
ma
ma
ma
ma
ma
ma
côte
humérus di aph d ext di s t G 1 humérus ext di s t trochl ée, cauda l e abs D 1 humérus frag di a ph m écl at i 1 humérus fra g di aph m tuberos i té 1 ul na corps p m ext p ca s s é D 1 fémur ext prox tête G 1 ti b di aph d ext di s t D 1 ti b di aph d ext di s t G 1 ti b frag di a ph prox foramen bord G 1 pha l 1 enti er PATHO ANT 1 crâne os i nci s i f G 1 ma nd BM4 BM5 G 1 cerv pa rti e s up proces s us a rt 1
pr OC pr OC
S1
LF98 S218 R2
LF91 LF91
S1
pr OC
pr OC
pr OC
pr OC
pr OC
pr Capra
LF98 S218 R4
R3
LF99 S207
S1
R1 R5
LF98 S210 LF99 S207
pr Capra
pr Ovis
pr OC
pr OC
pr OC
pr Capra
R1
S1
LF96 S147
C1/R6
R2
LF91
R3
LF98 S216
pr OC
pr OC
pr OC
LF96 S147
R5
LF98 S218
C1/R2
LF98 S218
S1 R2
S1
LF98 S210
LF91
R1
LF98 S210 LF91
pr OC pr OC
pr OC
pr Ovis
R3
R5
LF99 S207
pr OC pr OC
LF99 S207
R3
LF98 S219
pr Ovis
pr OC
pr OC
pr OC
Ca pri nés Ana tomi e domes ti ques
LF99 S207
R5
LF98 S218
C1/R2
R1
LF98 S224 S1
R3
LF99 S301 LF
R4
Loca l i s a ti on Structure LF99 S207
F D F F D D DKF F F? E E D DK
Acti vi tés
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
VIII.4 Traces anthropiques
VIII.4.1 Les caprinés domestiques (N = 29) VIII.4.2 Les bœufs (N = 13)
Emilie Blaise VIII.4.3 Les suinés (N = 6) K
NRd = 78 ; NMIf = 7 ; NMIc = 17 Les classes d’âges : A : 0-2 mois ; B : 2-6 mois ; C : 6 mois-1 an ; D : 1-2 ans ; EF : 2-4 ans ; G : 4-6 ans ; HI : plus de 6 ans
Traces anthropiques observées sur les os des suinés de La Fare (phase 1)
1 G mp
fémur
diaph d ext dist
K
cassure spirale
F
VIII.6.1 Les caprinés domestiques
DENT INF M1 M2
A
B
C
D
EF
G
1
4
2
3
1
1
D
1
3
2
G
3 2
G D
D4
2
G
3
6
D
3
1
1
2
7
G
1
1
3
1 4
G D
D4
5 1 2
3
3
3,0
4,0
2,0
2,0
14,0
NMI
0,0
0,0
3,0
3,0
4,0
2,0
3,0
15,0
correct.
0,0
6,0
2,0
3,0
2,0
1,0
0,5
14,5
correct.
0,0
0,0
6,0
3,0
2,0
1,0
0,8
12,8
% ajust.
0,0
100,0
3
41,4
13,8
20,7
13,8
6,9
3,4
100,0
% ajust.
0,0
0,0
47,1
23,5
15,7
7,8
5,9
ND
0,0
4,0
1,0
11,0
10,0
9,0
7,0
42,0
ND
0,0
0,0
4,0
9,0
8,0
7,0
8,0
correct.
0,0
12,0
2,0
11,0
5,0
4,5
1,8
36,3
correct.
0,0
0,0
8,0
9,0
4,0
3,5
2,0
26,5
% ajust.
0,0
33,1
5,5
30,3
13,8
12,4
4,8
100,0
% ajust.
0,0
0,0
30,2
34,0
15,1
13,2
7,5
100,0
NR inf sup
A 0 0 0
B 4 0 4
C 1 4 5
D 11 9 20
EF 10 8 18
G 9 7 16
HI 7 8 15
total 42 36 78
NMIc inf sup
A 0 0 0
B 2 0 2
C 1 3 3
D 3 3 3
EF 4 4 4
G 2 2 2
HI 2 3 3
total 14 15 17
Classes d'âge
0 4 5 20 18 16 15 78
Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
RBB 0,5 0,5 0,5
DENT INF M1
PVA 19,8 125 350 494,8
M3 D4
0 2 3 3 4 2 3 17
PVA 48 120 0 168
Classes d'âge A
B
C
D
D
EF
1
3
G D
1
G
HI
1
2
2
2
G G 0,0
2
2
2 2
1
2,0
1,0
3 2
1
D
3 3
1
D
Total 4
2
G
NMI
NMIc 1 1 5
PVA 100 15 2 117
VIII.5.5 Part respective des taxons domestiques et sauvages Taxons bœufs caprinés suinés cerf chevreuil lapin Total
PVA 494,8 226,5 168 100 15 2 1006,3
36,0
Total caprinés domestiques NMIc % NMIc % de corrigé corrigé survie 6 0 0,0 100,0 3 6 32,0 68,0 2 6 32,0 36,0 1 3 16,0 20,0 0,5 2 10,7 9,3 0,5 1 5,3 4,0 0,25 0,75 4,0 0,0 18,75 100,0
NMIc Corr.
VIII.6.1.1 Les moutons NRd = 25 ; NMIf = 4 ; NMIc = 11
PVA 12 33 37,5 144 226,5
NMIc 3 3 0 6
Total caprinés domestiques NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 6 0 0,0 100,0 3 12 19,1 80,9 2 10 15,9 64,9 1 20 31,9 33,1 0,5 9 14,3 18,7 0,5 8 12,7 6,0 0,25 3,75 6,0 0,0 62,75 100,0
NRd Corr.
3 4 3
2,0
3,0
1,0
2,0
11,0
correct.
0,0
6,0
2,0
2,0
1,5
0,5
0,5
12,5
% ajust.
0,0
48,0
16,0
16,0
12,0
4,0
4,0
100,0 25,0
ND
0,0
4,0
1,0
4,0
7,0
3,0
6,0
correct.
0,0
12,0
2,0
4,0
3,5
1,5
1,5
24,5
% ajust.
0,0
49,0
8,2
16,3
14,3
6,1
6,1
100,0
Fréquences des classes d’âge des moutons à partir des dents inférieures
Taxons Classes d'âge PP (kg) cerf adulte 200 chevreuil adulte 30 lapin adulte 0,8 Total taxons sauvages
6
1 1
2
G
6
1
VIII.5.4 Taxons sauvages
% PVA 49,2 22,5 16,7 9,9 1,5 0,20 100
376
2
D
M3
5
1,0
1
1,0
VIII.5.3 Les suinés PP (kg) RBB 20 0,8 50 0,8 100 0,8 Total
3
HI
2
1
2
VIII.5.2 Les bœufs
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois‐2 ans adulte
7 4
2
G
1
1
1
2,0
M2
NMIc 1 1 2 4
2 1
EF
2
C
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques en % du Nombre de Restes de dent total et en % du Nombre Minimum d’Individus, corrigées en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie correspondant
VIII.5.1 Les caprinés domestiques
PP (kg) RBB 33 0,6 250 0,5 350 0,5 Total
2 1 1
M2
Total
D
B
G
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
PP : Poids de l’animal sur pied ; RBB : Rendement Brut de Boucherie ; NMIc : Nombre Minimum d’Individus de combinaison ; PVA : Poids de Viande et Abats (d’après Vigne 1988)
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois ‐ 2 ans plus de 2 ans
6
Classes d'âge A
D
M1
7
0,0
Classes d'âge
NMIc 2 3 3 9 17
DENT SUP
7 2
NMI
Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
PP (kg) RBB 10 0,6 22 0,5 25 0,5 32 0,5 Total
Total
HI
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques à partir des dents inférieures et supérieures
VIII.5 Poids de Viande et Abats
Classes d'âge 0‐6 mois 6‐12 mois 12‐24 mois plus de 24 mois
Classes d'âge
D G
D
M3
LF98 S236
D 4 stries désart d proche niv acet
6 stries diaph p lat et 1 diaph m lat
8 stries // courtes fines corps m face ext
1
1
1 D
D
i corps h m b ss ext
frag exr p diaph p m lat
frag dc ss acet coxal
radius
mp
ma
côte
R1
R2
LF98 S236
LF98 S224
LF99 S207
E
DK 4 stries bord inf 1 G frag e coxal mp R2 LF98 S224
Traces an thropiques
4 stries // bord alvéole canine G 1 GD
Lat. NR Partie présente Os
mand BH1 BH2 (niv prémol) P3 P4 D 4 incisives
Anatomie
tête C1/R2
Structure
LF91
Localisation
S1
Activités
VIII.6 Estimation des âges de mortalités et courbe de survie
376
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence VIII.6.1.2 Les chèvres NRd = 3 ; NMIf = 1 ; NMIc = 1
Classes d'âge DENT INF 0‐0,5 an 0,5‐1 an 1‐2 ans 2‐5 ans
Classes d'âge
DENT INF
A
B
C
D
EF
G
HI
D
M1
G
1
D
M2
1
0
M2
1
M3 D4
1
D 1
1
D
0
G
D G D G D G D G
NMI correct. % ajust. ND correct. % corrigé
0
G
D4
M1
0
G
M3
Total
1
0,0
0,0
0,0
1,0
0,0
0,0
0,0
1,0
correct.
0,0
0,0
0,0
1,0
0,0
0,0
0,0
1,0
% ajust.
0,0
0,0
0,0
100,0
0,0
0,0
0,0
100,0
ND
0,0
0,0
0,0
3,0
0,0
0,0
0,0
3,0
correct.
0,0
0,0
0,0
3,0
0,0
0,0
0,0
3,0
% ajust.
0,0
0,0
0,0
100,0
0,0
0,0
0,0
100,0
1
0 0 0,0 0 0 0,0
0 0 0,0 0 0 0,0
0 0 0,0 0 0 0,0
M1 M2 M3 D4
D G D G D G D G
NMI correct. % ajust. ND correct. % corrigé
Classes d'âge 0‐0,5 an 0,5‐1 an 1‐2 ans 1 1 1 1 1 1 1 1 1 40,0 1 1 14,3
1 1 1 1 40,0 4 4 57,1
2‐5 ans
1 1 20,0 4 2 28,6
> 5 ans
0 0 0,0 0 0 0,0
0 0 0,0 0 0 0,0
Total 1 2 1 1 1 0 2 1 3 3 100,0 9 7 100,0
NR 0‐0,5 an 0,5‐1 an 1‐2 ans 2‐5 ans > 5 ans total inf 3 0 3 0 0 6 sup 1 4 4 0 0 9 4 4 7 0 0 15 NMIc 0‐0,5 an 0,5‐1 an 1‐2 ans 2‐5 ans > 5 ans total inf 2 0 1 0 0 3 sup 1 1 1 0 0 3 3 1 2 0 0 6
VIII.6.1.3 Comparaison des distributions des classes d’âge des caprinés entre le modèle « sécurité du troupeaux » et La Fare (phase 2) à l’aide du CHI2 Caprinés domestiques
Classes d'âge
"Sécurité" N Payne en années
A B C D EF G HI
0 à 0,17 0,17 à 0,5 0,5 à 1 1 à 2 2 à 4 4 à 6 > à 6 Total
Effectif total des suinés en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Test du CHi 2
La Fare 2 NRd
Contributions %
22,3
9
0,1
32 50 28 67,7 200
89 124 86 32 362
33,1 1,0 17,9 47,9 100,0
VIII.7 Les mesures du site de La Fare (phase 2) Toutes les mensurations (mm) ont été prises selon A. von den Driesch (1976) et quelques-unes selon P. Ducos (1968) sont signalées par *. VIII.7.1 Les caprinés domestiques (O : Ovis aries ; C : Capra hircus ; OC : Ovis aries ou Capra hircus)
ddl = 4 p = 0,077 CHI2 = 8,42
ddl = degré de liberté p = probabilité
Cheville osseuse Scapula
VIII.6.2 Les bovins NRd = 5 ; NMIf = 2 ; NMIc = 4 Lat. P2 P3
P4 H
LF96 S147 R2
G
D4 c
LF99 S301
G
D4 e
LF91 S1 C1 R2
D
DENTS INFERIEURES M1 M2 DT i H DT sort 1er éruption
Lat. P2 P3
i
H
M3 DT
Classes d'âge en années 0,5‐2 ans
i
Humérus
0,5‐2 ans 44,3
P4 H
LF98 S224
13,11 3,4
DENTS SUPERIEURES M1 M2 DT i H DT i 26,74 20,3 1,32
H
M3 DT
i
2‐4 ans
Radius
Classes d'âge en années 6,5‐9 ans
Ulna
Estimation des âges de mortalité des bœufs à partir des dents inférieures et supérieures NR inf sup
Carpes
0‐0,5 0,5‐2 2‐4 4‐6,5 6,5‐9 9‐11,5 >11,5 Total 2 1 1 0 0 0 0 4 0 0 0 0 1 0 0 1 1 1 1 0 1 0 0 5
Coxal
Tibia
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison en fonction des classes d’âge (en années)
Tarses
taxon
Lat.
FL91 S1 R4 LF91 S1 R5 LF91 S1 C1 R6 LF96 S147 R1 LF99 S180
suinés suinés suinés suinés suinés
D G GD D D
canine
P2
P3
P4
lactéale
abs
D3
D4 a D4 a D4 a
M1
M2
e
d
M3
a
taxon Lat.
LF91 S1 R4
suinés
D
LF96 S147 R1 LF98 S218 LF99 S152 LF98 S219 LF98 S218
suinés suinés suinés suinés suinés
D G D G D
DENTS SUPERIEURES P2 P3
P4
M1
M2
D4 ab perce
D4 ef D4 kl
GL
GL
BP DP* SD 31,7 16,10 16,26 26,38 15,28 LO DPA SDO 37,08 23,57 20,47 26,07 21,17 23,24 19,18
Bd
Dd* remonte avec ulna S218
BPC 15,57 18,97 18,12 16,73
remonte avec radius S218
Scaphoïde
localisation Espèce GL LA S.207 R3 OC 26,77 LF91 C1/S1/R2 OC 26,77 Localisation Espèce GL Bp LF98 S234 O
Naviculo-cuboïde
LAR 22,77 23,14 SD
Bd 23,6
Dd 18,27
Calcanéum Localisation Espèce GL LF98 S210 R1 C 53,33
GB Bd (II*) 16,98 20,54
Talus
DENTS INFERIEURES
Localisation
Localisation Espèce LF98 S218 O LF98 S218 R3 C Localisation Espèce LF91 C1/S1/R2 O LF98 S210 R1 C LF98 S218 R4 C LF98 S234 OC
Localisation Espèce GB LF98 S210 R1 C 21,44
VIII.6.3 Les suinés NRd =15, NMIf =2, NMIc = 6 Localisation
localisation Espèce DAP base (41) DP base (42) S.207 R5 O 43,25 27,93 mâle LF C1/S1/R4 C 36,44 19,67 femelle localisation Espèce SLC GLP LG BG S.207 R5 O 17,09 28,49 23,83 18,72 S.207 R3 OC 20,51 LF91 S1 O 16,63 28,41 21,49 17,77 Localisation Espèce GLC Bp SD Bd Bt H* S.207 R5‐R6 O 26,60 16,70 OC 119,36 32,58 12,42 26,60 16,73 LF91 C1/S1/R2 OC 28,94 28,09 19,42 LF99 S301 OC 26,0 26,49 15,27 LF99 S301
Localisation Espèce GB LF91 S1 C1/R2 OC 18,75
NMIc 0‐0,5 0,5‐2 2‐4 4‐6,5 6,5‐9 9‐11,5 >11,5 Total inf 1 1 1 0 0 0 0 3 sup 0 0 0 0 1 0 0 1 2 1 0 0 1 0 0 4
M3
Classes d'âge 0‐6 mois 0‐6 mois 0‐6 mois 1‐2 ans 1‐2 ans
Classes d'âge 0‐6 mois
e e
d
cd
a
1‐2 ans 1‐2 ans 6 mois‐1 an 6 mois‐1 an 1‐2 ans bourgeon
Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herbin 1997) 1‐2 mois (2 ou 3e eruption) vers 2 mois (3e éruption D4) 1e éruption 1 semaine 20‐24 mois 20‐22 mois (sorti au 3/4) Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herbin 1997)
Métatars e Phalange I
M1 perce, mitoyenne perce, 2‐3 mois 20‐24 mois
Phalange II
8‐12 mois 16‐18 mois
Les dents présentes apparaissent en grisé Codes d’usure d’après Grant 1982 ; Classes d’âge de Ducos 1968 Eruption et usures dentaires complétées par Higham 1967, Rowley-Conwy 1993 et Horard-Herbin 1997 Estimation des âges de mortalité des suinés à partir des dents inférieures et supérieures
377
1 1 20,0 3 2 33,3
DENT SUP
Fréquences des classes d’âge des suinés à partir des dents inférieures et supérieures en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison (effectifs corrigés en fonction de la durée de la classe d’âge considérée d’après Ducos 1968)
Fréquences des classes d’âge des chèvres à partir des dents inférieures
Localisation
1 0 1 0 1 0 1 2 3 3 100 6 5 100
1
1 2 2 2 80,0 3 3 66,7
Total
0
NMI
Localisation
> 5 ans
377
localisation Espèce GL1 GLm D1 Dm Bd S.207 R5 O 24,61 23,11 13,66 13,07 15,19 S.207 R3 O 24,65 23,14 13,58 13,35 15,26 LF C1/S1/R6 C 14,01 14,15 27,62 25,41 17,03 Métatarse Espèce GL Bp Dp SD Bd BdCD* Dd CD* Localisation C 112,6 19,11 17,68 11,9 21,76 22,38 14,68 localisation Espèce GL Bp Dp SD Bd Dd OC 9,98 11,25 9,85 S.207 R5 OC 11,52 10,38 LF91 C1/S1/R2 localisation Espèce GL Bp Dp SD Bd Dd LF 99 S207 R5 C 20,56 10,62 12,13 8,55 9,62 10,82 LF99 S.207 R5 C 20,26 11,21 12,6 8,93 9,54 10,46 S.207 R4 O 21,6 9,48 10,57 6,6 7,59 8,85 LF91S1 R3 C 24,7 11,28 12,31 8,25 8,74 10,18 LF98 S210 R2 O 19,78 10,84 10,97 7,46 8,74 10,47 LF91 S1 O 19,14 10,62 10,96 7,86 8,36 10,32
Emilie Blaise VIII.7.7 L’ours
Ld
MBS H* 5,8 14,53 18,41 5,81 13,9 18,52 5,5 15,3 5,6 14,26 5,37 16,29
Carpes
Passériformes Humérus Phasianidés Tibiotarse
SDO BPC 41,55 29,85 Lunatum
Talus
Localisation GL S207 R6 23,91 Localisation GL LF91 C1/S1/R2 19,56
Phalange I
Bp 6,92
SD 5,11
Dd 12,56
Bd 5,85
VIII.7.6 Le renard Tarses
Calcanéum Localisation S207 R2
GL 28,34
GB 11,77
378
378
12 16 21 10 14 29 14 17 40
3 4
4 1 2
0 1
7 11 31
3 6 9
3 3 2 2
2 3 6 1 2 13 25 45 1 9 11 0 5 53 76 94 5 18 18 22 27 43
7 14 22
12
7 10 6 11 26
5
Le Mourre-du-Tendre : 30 structures /59
1 2 6
31 38 50
49 65 83
33 33 47
7 10
4 5 17
1 7 9
13 15 50
1
10 11 33
1 1 1 1 5 1 1 3 3 5 11 1 5 1 1 1 4 7 4 4 11
1 5
1 3 1 8 3 2
4 4 22
0
2 2
0 5 0 15 0 1 0 35 0 2 0 3 0 14 0 4 0 1 0 20 1 0 2 0 0 0 8 1 0 16 0 3 0 15
0 0 0
0 1 0 3
2 2 23
0 0 0 0
1 1 20 2 2 3
0 0 0 1 0
19 19 22
0 1
1 1
2 2 12 1 1 18
0 1 1 0 0 0
1 1 12 1 1 5
0 0 0 0 0 0 0
1 1 18
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 1 0
0 12 2 2 2 2 7 2 2 1 5
0 0 0 1 0 0 0 0 0
0 1 0 0
0
8
3 11 1 7 1 1 3 22 1 11 0 1 1 8 2 2
0
12 1 1 10 3 4 2
8 1
2 1
0
15 2 3 1 1
1 1 8 1
2
20 1
1
0
9 6
6
5
3
2
5 4 1 9 9 3 5 6 1 1 3 8 13 1
3
1
8 2 6
0 1 5 2
1 175 289 587 14 14 15
Bd
7
Localisation GL Bp SD Bd S207 R4 26,93 S207 R1 17,92
SD 9,9
4 64 42
Tibia
BP 14,6
0 18
GL
BG 13,82
0 1
Localisation LF96 S147
LG
0
Radius
GLP 24,04
1
SLC 18,94
1 1 298 3
localisation LF99 S207 R2
0
Scapula
190 1
Localisation DAP (18) DT(18) Lalv (19) H LF98 S158 R1 18,55 10,55 18,2 11,17
0
P4
Localisation DAP (21) DT (21) LF98 S158 R1 7,59 10,07
6
M2
0
Maxillaire (même individu)
74 190
VIII.7.5 Le chien
0
Phalange III
0
Phalange II
7
Métatarse
1
Métacarpe
11 2 3
Carpes
1 2
Radius
9 3 3
Dents jugales supérieures
Localisation L max orbite (24) LF96 S147 33,43 M2 Localisation DAP DT LF98 S219 21,25 16,41 Localisation GL BP DP* SD Bd LF98 S218 R2 25,94 17,75 17,35 Lunatum Hamatum Localisation GB Localisation GB S207 R3 19,08 LF99 301 23,09 Localisation GL LeP Bp Dp SD Bd Dd LF99 S318 MTC3 16,7 Localisation GL LeP Bp Dp SD Bd Dd LF98 S218 R3 MTt 3 ou 4 16,31 Localisation Phal I Glpe Bp Dp SD Bd Dd S207 R2 3 ou 4 19 14,59 13,88 11,56 13,05 LF98 S210 3 ou 4 23,18 14,92 15,14 12,68 14,14 13,5 LF98 S210 3 ou 4 23,26 15,19 15,36 12,86 13,14 13,4 Localisation Phal III DLS Ld MBS H* S207 R2 3 ou 4 30,22 29,13 10,66 12,68 LF98 S210 R1 3 ou 4 33 33,1 12,9 14,48 LF98 S210 R1 2 ou 5 24,06 23,46 10,55 11,74 LF98 S210 2 ou 5 23,84 22,71 10,13 12,1
18
VIII.7.4 Les suinés Crâne
32 7 67
Bd 19,42
1
SD 17,22
1
Dp 28,07
1
Bp 21,5
5 3
GL 41,42
LF99 S180 R3
Phalange II
5 7
VIII.7.3 Les cervidés Localisation Cerf
4 5 1
Phalange III
Dd 21,19
3 5
Localisation GL Bp Dp SD Bd LF91 C1/S1/R2 31,31 21,83 22,42 18,32 18,21 localisation DLS Ld MBS H* LF91 C1/S1/R2 46,42 38,52 14,5 27,93
1
Dd 21,82 pathologie 20,03 pathologie
3 12
Bd 28,45 25,79
1
SD 26,17 23,01
3
Dp 31,12 29,9
7
Phalange II
Bp 31,46 28,86
Bd 33,15
6 1
Localisation GL LF91 C1/S1/R2 58,05 LF96 S147 R3 52,42
GB 32,72
10
Phalange I
Bd 15,81 Bd 6,48
IX.1 Détermination et répartition des restes fauniques par structures
Localisation GL Bp SD Bd Dd LF C1 S1 R2 57,24 42,57 LF 91 C1/S1 R2 51,58 41,33 LF98 S158 R1 52,24 39,05 LF98 S174 49,23 41,55 Naviculo-cuboïde Localisation GB LF91 S1 R3 44,32 Talus Localisation GL1 GLm D1 Dm LF 99 S180 54,09 50,51 29,67 31,05
Tarses
Localisation S207 R4
SD 6,34 SD 3,57
ANNEXE IX : LE MOURRE-DU-TENDRE (Courthézon, Vaucluse)
Scaphoïde
GB 31,62
Localisation S210 Localisation S210
1
Localisation S207 R4
GB 31,11
H* 42,25 38,8
3 4 1 1
Tibia
Bt 74,07 67,52
14 3 1
Localisation LF91 S1 R4
DPA 47,14
Bd
4 28
Carpes
SD
1
Ulna
Bp
Localisation par structures Nombre de restes par taxon S.95 S.96 S.99 S.100 S.101 S.106 S.108 S.109 S.113 S.114 S.115 S.129 S.134 S.137 S.139 S.141 S.142 S.144 S.145 S.147 S.150 S.157 S.158 S.159 S.160 S.166 S.169 S.171 S.173 S.174
Localisation GLC LF99 S152 LF95 R3 S106 Localisation LO S207 R6 70,04 Capitato-trapézoïde
GB 42,7
VIII.7.8 Oiseaux
VIII.7.2 Les bœufs Humérus
Scapho-lunaire Localisation LF91 S1 R4
pr indet. caprinés d. mouton chèvre chevreuil Total gr indet. Grands bœuf ruminants cerf Total S. indet. cochon Suinés sanglier Total canidés chien Carnivores renard indet. Total indet. Léporidés lapin Total Total NR det. crâne frag. dents vertèbres Restes côtes indéterminés diaphyses spongieux os plat esquilles Total NR indet. TOTAL
localisation Espèce DLS S.207 R5 OC S.207 R5 O 24,3 S.207 R5 O 23,5 LF98 S218 R2 O LF98 S224 C
Petits ruminants
Phalange III
0 21
2 4 3
17 26 47
0 25 3
1 7 20
6 37 62 5 8 1 3 5 16 23 22 34 43 29 30 45
Dents sup. Total mâchoire sup. Hémi‐mandibule Fragment de mandibule
Dents inf. Total mpachoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
Le Mourre-du-Tendre : 29 structures suivantes, 59/59
0 2 2 10 19 18 20 29
D
NR Total
Indét.
3 2
9 1
4
12 14 1 3 17 21
6 7 1 9 9 19
15 15
2 2 5 1
2 1
1 7
3 2
1 4 2 7 1 2 6
1 5 5 11
4
6
2
9 5
6 2
2
0
0
0
1
1
1 3
1 5
3 1
1 2 1 4
1 1 2
3
2 1 3
7
6
4
Métacarpe III+IV entier
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia
1 1 1
5 7 14
0 8
4 7 16
1 6 2 1 2 2
G
Fragment de maxilaire
1 6 10 6 12 25 14 36 86 1 34 67 121 3 12 13
8 17 22
1 1
18 21 31
3 8 11
1 1 6
1 7 10
3 2 3 1 1 4 2 3 1 2 1 1 14 6 2 12 18 2 7
5 4
0 5 0 3 0 10 0 8 0 0
0 7
0 9
0 9
0 2
0 1
0 50 1
0 5
0 0
0 0 0 0 0 0 0
1 1 54
0 0 0
1 1 9 1
1 0 0 0 0
Parties du squelette caprinés domestiques Crâne Maxillaire
38 85 120
1 2 43 1 3 2 1 6 5 2 9 1
0 3 0 2 0 7 0 9 1 0 15 0 13 0 3 1
0 4 2
0 0
0
0 1 0 0 0 0 0 3 1 0 0 1 0
1
0 0 0 0
IX.3.1 Fréquences de parties squelettiques des caprinés domestiques
1 4
0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0
0
0
2 2 35 1
0
0 3
1 0 0
7 1 15 0 2 5 3 1 1 2 1 7 3 30 1 2 1 0 0
0
0
8 7
4
4
0
0
15 3
3
0
3 1 1 2 1 1
3 2 5 32 9 6 22 3 27 1 5 1 1 1 4 2 2
6 2 2 4 1
5
5 1 3
1 4 3
2
2
1
12 10
21 10 1
2
2
2
0
3 2
1
10 2 1 1
2
6
1
6
3
13 2 5 10 2 13 27 3 3 3 1 1 5 1 1 4 1 4 9
6 4 1
1 1
2 1 1
6
3 1 1 7 2
4
1
3
4 17 2 4
0 1 2
5 8 1 9
156 245 11 14 1 427 69 208 0 277 199 0 0 199 3 2 1 0 6 0 37 37 946 15 1 42 227 210 0 2 754 1252 2198
IX.3 Fréquences des parties squelettiques
3
6 6
3
7
16 3 0 33 36 2 12 28 42 5 0 1 0 0 2 1 0 0 4 4 15 0 2 13 7 22 1 2 14 0 17 7 0 0 0 0 0 0 0 0 2 3 0 5 9 0 1 6 2 9 0 0 0 15 1 16
G
D
NMPS NMIf NMIc Indét. Total
3
8
2
14
6
1
11
4
1
1
2 1 4 3
% PO
13 0 0 0 21 0 0 0 16 0 0 1 0 0 2 0 1 0 4 4 10 0
2
2
7,22
6
13
25,00
3
8
14,81
5
1,36 2,56 5 83,33333
5
1 5
3
5
1
9 0
5
5
6 5
5 2
1
6 5
0
0
12 7 0 0 0 0 0 0 0 0
100 6 5 58,33333 0 0 0 0 0 0 0,0
1 1
1 3
1 1
3 5 0
2 3
25,00 2 3 41,66667
2
1
2
5 0 0
3
3
41,67 0
2
9
5
5
75,00 0,00 16,67 16,67 0,00 0,00 0,00 6,67
1
1
5
2
1
1 2
1
3
2
2
0
75,0
27 34 56
0
1 1 22
0
1 1 5
1 1 6
1 0
2 5
6 1 0
14 4
6
6 8
pr indet. caprinés d. mouton chèvre chevreuil Total gr indet. Grands bœuf ruminants cerf Total S. indet. cochon Suinés sanglier Total canidés chien Carnivores renard indet. Total indet. Léporidés lapin Total Total NR det. crâne frag. dents vertèbres Restes côtes indéterminés diaphyses spongieux os plat esquilles Total NR indet. TOTAL
1 2 1
os malléolaire
Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse
Indéterminés crâne dents indet. vertèbres côtes diaphyses spongieux os plat esquilles Total
NR 15 1 42 227 210 0 2 754 1252
% NR 1,2 0,1 3,4 18,1 16,8 0,0 0,2 60,2
1 2
2 1
3
3
3
ant ant ant
post post post
1 12 1 14 8
13 indet 2 indet indet
2 2 0 0 0 4 0 3 16 1 20 8 0 0 13 2
2 2 0 0 0 4 0
3
13 2
15 254
15
58,33333
7 2 0 0 13 2 0 15 144
27,08 4,17 0,00 10,4 6
Parties squelettiques des caprinés
IX.2 Indicateurs taphonomiques
scapula
5
humerus
3
radius
6
ulna
5
métacarpes
1
coxal
1
% 43,1 22,7 34,3 14,1 41,5 3,7 3,8 0,5
Age / stades d'épiphysation NMPS D dont 3 de moins de 10‐ 5 11 mois dont 1 de moins de 9‐11 dont 2 de moins de 9‐11 5 mois, 1 de moins de 30‐ 1 mois 40 mois dont 2 de moins de 40‐ dont 1 de moins de 40‐ 5 1 60 mois 60 mois dont 1 de moins de 20‐ 2 40 mois NMPS G dont 2 de moins de 10‐ 11 mois
dont 1 de moins de 30‐ 36 mois
dont 1 de moins de 40‐ 42 mois dont 1 de moins de 25‐ 35 mois
5
5
5
12
6
6
7
5
5
2
2
3
1
5
3
3
5
3
3
9
5
5
2
1
1
2
1
calcanéum
1
1 de moins de 36 mois
1
métatarses
2
1 de moins de 36 mois
2
2
dont 1 de moins de 40‐ 42 mois dont 1 de moins de 25‐ 35 mois
2
dont 1 de moins de 40‐ 42 mois
2
1 de moins de 36 mois 3
métapodes indet.
379
5
9
3
5
dont 2 de moins de 30‐ 36 mois
2
phalanges*
13
dont 6 de moins de 10‐ 16 mois
2
dont 2 de moins de 12‐ 18 mois
Total
39
18
24
11
379
10
1
tibia
46,2
NMPS NMIf NMIc Total
1
fémur
% os non soudés
NMPS indet.
45,8
13
7
3
3
2
1
1
15
2
2
3
76
6
6
23,1
42,1
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
13
IX.3.2 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des caprinés domestiques du Mourre-du-Tendre
Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégories d’ossements du Mourre-du-Tendre
Indicateurs % NR déterminés % NR indéterminés taxonomiquement % NR esquilles Indice de fragmentation % NR esquilles brûlées % traces de brûlures % traces de morsures % stries anthropiques
1
Métatarse II+IV Entier
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
Petits ruminants
Localisation par structures
Nombre de restes Total S.214‐ par taxon S.177 S.179 S.181 S.188 S.189 S.191 S.192 S.196 S.197 S.198 S.203 S.204 S.205 S.206 S.208 S.210 S.211 S.213 S.214 S.215 S.218 S.219 S.220 S.221 S.224 S.226 S.227 S.228 215
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Emilie Blaise IX.3.6 Fréquences des parties squelettiques des grands ruminants en % du Nombre de Restes
IX.3.3 Fréquences des parties squelettiques des petits ruminants en % du Nombre de Restes PR crâne os long os plat côte vertèbre Total
GR crâne os long os plat côte vertèbre phalange Total
NR % NR 5 3,2 83 53,2 3 1,9 59 37,8 6 3,8 156 100
IX.3.4 Fréquences des parties squelettiques des bœufs Parties du squelette du bœuf Crâne Maxillaire
G
D 1
Indét. 4 6 1
Fragment de maxilaire
Dents sup. Total machoire sup.
9 3 1 6 9 15
Hémi‐mandibule Fragment de mandibule
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe
7 12 2 3 5 8
5
1 1 1 1 3 13 9 6 1
0 6 3
0 10 3
33 9 1
0
2 1 3
6
1 1 3
2 2
6
2 0
1 1 1
1
3
1
0
1 2
1 1 1
2
1 1
1 1 2 4
1 1 2
1 1 3 5
2
1
2 2 1
2
Métacarpe III+IV entier
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia
1 2
1 1
4 4
NR Total 11 1 0 21 22 3 9 15 27 1 1 3 13 9 6 1 0 0 33 25 7 0 0 8 1 9 0 0 2 1 3 5 0 1 2 1 0 0 4 0 1 2 1 4 3 0 1 2 3 6 0 0 1 6 4 11
G D 1 4 1 8 8 1
5 6 2
8 9
3 3
Indét. 1
0
0 3 12 9 4 1
6 3
1 3
10 3
33 5 1
3
3
IX.3.7 Fréquences des parties squelettiques des lapins
2 2
1
5
1
3
1
3
3 3
1ant 1ant ant
3post 3post post
4indet indet indet
2
6
4
Métatarse II+IV Entier
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
3
3
3
75,0
3 5 0 0 0 0 0 0 4 0
2 3
2 4
37,5 62,5 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 0,0 8,3
1
1 2
1 1
1
3 3 0
2
2
25,0 37,5
1
2
1
4 0 0
2
2
50,0 0,0
6 0 4 2 2 0 0 8 0
3
3
75,0 0,0 15,4 7,7 7,7 0,0 0,0 20,0
4 1 0 0 8 4 0 12 152
3
3
2 2
1
2 2 1
1
5
1
3
1 1
3 3
4
12 2 201
6
4
7 4
6 0
3
1
4 2 2 0 0 8 0 4 3 0 7 3 0
Parties du squelette du lapin Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges Total
NMPS NMIf NMIc % PO Total 5,0 6 1 0 13 25,0 14 4 10 3 0 11 16,7 12 3 5 0 0 75,0 3 60,0 12 17,3 9 16,7 4 25,0 1 0 0 31,7 33 20,2 21 58,3 7 3 3 0
Os malléolaire
Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse
2
scapula
NMPS G 3
Age / stades d'épiphysation NMPS D
IX.4.1 Les caprinés domestiques
NMPS indet.
dont 1 de moins de 15 3 mois dont 1 de moins de 12‐ dont 1 de moins de 12‐ 15 mois, 1 de moins de 2 15 mois, 1 de moins de 40 mois 40 mois dont 1 de moins de 36 2 mois
humerus
3
radius
1
ulna
3
métacarpes
1
1
coxal
2
1
fémur
1
dont 1 de moins de 42 2 mois
tibia
1
dont 1 de moins de 24‐ 3 30 mois
dont 1 de moins de 36 mois, 1 de moins de 42 1 mois dont 1 de moins de 48 2 mois
2
2
calcanéum métatarses
1
1
3
métapodes indet. phalanges*
8
1 de moins de 24‐30 mois
4
Total
21
5
20
% os non soudés
dont 1 de moins de 24‐ 30 mois
23,8
7 35,0
3
6
3
3
3
2
2
5
2
4
3
2
2
3
2
2
4
2
2
6
3
3
4
2
2
4
3
4
1
1
1
12
2
2
51
3
4
1
1 de moins de 24‐30 mois
10
2 20,0
27,5
PVA 6 55 25 80 166
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois ‐ 2 ans plus de 2 ans
PP (kg) RBB 33 0,6 250 0,5 350 0,5 Total
NMIc 0 3 7 10
PVA 0 375 1225 1600
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois‐2 ans adulte
PP (kg) RBB 20 0,8 50 0,8 100 0,8 Total
NMIc 1 1 0 2
PVA 16 40 0 56
Taxons chevreuil lapin
Classes d'âge PP (kg) adulte 30 adulte 0,8
RBB 0,5 0,5
NMIc 1 2
IX.4.5 Part respective des taxons domestiques et sauvages Taxons bœufs caprinés suinés chevreuil lapin Total
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
380
NMIc 1 5 2 5 13
IX.4.4 Taxons sauvages
NMPS NMIf NMIc Total 3
PP (kg) RBB 10 0,6 22 0,5 25 0,5 32 0,5 Total
IX.4.3 Les suinés
11
6
Classes d'âge 0‐6 mois 6‐12 mois 12‐24 mois plus de 24 mois
IX.4.2 Les bœufs
8,3
3
NMPS NMIf NMIc % PO G D i Total 1 1 3,3 2 2 6,7 2 2 6,7 3 3 6,0 3 3 1 1 5,8 0 0,0 2 1 1 4 2 2 100,0 1 1 1 1 25,0 1 1 1 1 25,0 0 0,0 0 0,0 1 1 2 1 1 50,0 2 2 2 2 50,0 0 0,0 2 1 3 75,0 0 0,0 1 1 4,2 4 4 1 1 20,0 4 4 1 1 3,3 33
PP : Poids de l’animal sur pied ; RBB : Rendement Brut de Boucherie ; NMIc : Nombre Minimum d’Individus de combinaison ; PVA : Poids de Viande et Abats (d’après Vigne 1988)
4 33,333
4
NR G D i Total 1 1 1 1 2 1 2 3 3 3 3 3 0 3 1 1 5 1 1 1 1 0 0 1 1 2 2 2 0 3 1 4 1 1 1 4 4 4 4 37
IX.4 Poids de Viande et Abats
IX.3.5 Nombre Minimum de parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des bœufs du Mourre-du-Tendre Parties squelettiques des bœufs
NR % NR 8 12,1 25 37,9 4 6,1 26 39,4 2 3,0 1 1,5 66 100
380
PVA 1600 166 56 15 0,8 1837,8
% PVA 87,1 9,0 3,0 0,8 0,04 100
PVA 15 0,8
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence IX.5 Estimation des âges de mortalité et courbe de survie
NRd inf sup
IX.5.1 Les caprinés domestiques
NMIc
NRd = 35 ; NMIf = 6 ; NMIc = 13 Les classes d’âges : A : 0-2 mois ; B : 2-6 mois ; C : 6 mois-1 an ; D : 1-2 ans ; EF : 2-4 ans ; G : 4-6 ans ; HI : plus de 6 ans Dents INF D G D M2 G D M3 G D D4 G NMIc correct. % corr. NRd correct. % corr.
A
Classes d'âge C D EF
B
M1
1
G 1
1 1 2 1 1
1 3 1 3 1 2 1 3 8,0 9,8 100,0 15,0 15,8 100,0
1 1 1
1
1 2 0,0 1,0 2,0 1,0 2,0 0,0 3,0 4,0 1,0 1,0 0,0 30,8 41,0 10,3 10,3 0,0 1,0 3,0 2,0 5,0 0,0 4,0 6,0 2,0 2,5 0,0 25,4 38,1 12,7 15,9
1,0 0,5 5,1 1,0 0,5 3,2
Dents SUP D G D M2 G D M3 G D D4 G NMI correct. % corr. NRd correct. % corr.
Total
HI
1,0 0,3 2,6 3,0 0,8 4,8
A
Classes d'âge C D EF 1 1 1 2 3 2 1
B
M1
1 0,0 1,0 0,0 3,0 0,0 17,4 0,0 1,0 0,0 3,0 0,0 13,0
5 5,0 10,0 58,0 5,0 10,0 43,5
2,0 2,0 11,6 7,0 7,0 30,4
3,0 1,5 8,7 4,0 2,0 8,7
G
1 1
1,0 0,3 1,4 2,0 0,5 2,2
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 > à 11,5 Total
1 2 1 2 4 4 0 6 13,0 17,3 100,0 20,0 23,0 100,0
A 0,0 0,0 0,0
B 1,0 1,0 2,0
C 3,0 5,0 8,0
D 2,0 7,0 9,0
EF 5,0 4,0 9,0
G 1,0 1,0 2,0
HI 3,0 2,0 5,0
Total 15,0 20,0 35,0
NMIc inf sup
A 0,0 0,0 0
B 1,0 1,0 1
C 2,0 5,0 5
D 1,0 2,0 2
EF 2,0 3,0 3
G 1,0 1,0 1
HI 1,0 1,0 1
Total 8,0 13,0 13
Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
Caprinés domestiques
22,3
10
48,8
32 50
9 9
12,0 0,0
95,7
7
39,2
200
35
M1
M2
M3
D4
0,5‐2
D
1
G
1
D
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
>11,5 1
Total
3 1
1
1
Vertèbre Axis Scapula Humérus
Contributions %
Corr. 4 1,33 1 0,8 0,8 0,8 0,25
1
3
1
1
1,0
5,0
1
G
1,0
1 1,0
Localisation ST 188 ST 224 N2
Ulna
Localisation ST 174 ST 224 Localisation ST 177 ST 106 Localisation ST 224 ST 169 N1
Tarses Talus Phalange I
0,0
1,0
1,0
Classes d'âge en années
SUP M1
M2
M3
1
1 0,0
D4
0‐0,5
0,5‐2
2‐4
4‐6,5
6,5‐9
9‐11,5
D
1
G
4
>11,5
1 4
D
0
G
1
D
1
Humérus
1
1
2
G
0
D
2
G
NMI
Total
0,0
Métacarpe
2
2
1
2,0
1,0
3 1,0
1,0
4,0
0,0
9,0
correct.
0,0
1,3
1,0
0,0
0,8
0,8
0,3
4,2
correct.
0,0
2,7
1,0
0,8
0,8
3,2
0,0
8,5
% corr.
0,0
31,8
23,9
0,0
19,1
19,1
6,0
100,0
% ajust.
0,0
31,4
11,8
9,5
9,5
37,8
0,0
100,0
ND
0,0
5,0
1,0
0,0
1,0
1,0
3,0
11,0
ND
0,0
4,0
2,0
1,0
1,0
5,0
0,0
13,0
correct.
0,0
6,7
1,0
0,0
0,8
0,8
0,8
10,0
correct.
0,0
5,3
2,0
0,8
0,8
4,0
0,0
12,9
% corr.
0,0
66,5
10,0
0,0
8,0
8,0
7,5
100,0
% corr.
0,0
41,2
15,5
6,2
6,2
31,0
0,0
100,0
Coxal
Tibia
Fréquences des classes d’âge des bœufs à partir des dents inférieures et supérieures
Tarses Talus Naviculo-cuboïde
381
Classes d'âge NMIc Corr. en années 0 à 0,5 0 4 0,5 à 2 3 1,33 2 à 4 1 1 4 à 6,5 1 0,8 6,5 à 9 1 0,8 9 à 11,5 4 0,8 > à 11,5 1 0,25 Total 11
NRd % NRd % de corrigé corrigé survie 0 0,0 100,0 12,0 52,2 47,8 3 13,1 34,7 0,8 3,5 31,2 1,6 7,0 24,2 4,8 20,9 3,3 0,75 3,3 0 22,92 100
% NMIc corrigé 0,0 39,7 10,0 8,0 8,0 31,9 2,5 100
NMIc corrigé 0 4,0 1 0,8 0,8 3,2 0,25 10,04
boeufs "Sécurité" N
Le Mourre‐du‐Tendre
% de survie 100,0 60,3 50,3 42,3 34,4 2,5 0
58 98 44 200
9 6 9 24
Test du CHi 2 Contributions %
NRd
9,7 49,7 40,7 100,0 ddl = 2 p = 0,069 CHI2 = 5,35
Localisation Espèce LCDe LAPa BFcr BPacd BPtr SBV ST 100 N2 O 38,86 33,08 22,42 Localisation espèce HS DHA Ld SLC GLP LG ST 106 OC 34,96 26,78 Localisation Espèce GL Bp SD Bd BT ST 220 N1 C 12,6 27,41 ST 174 OC 25,95 ST 219 OC 27,31 ST 113 C 27,83 ST 224 N2 C 13,83 27,85 26,88
Radius
100,0
Dents
0
G D
>11,5 Total 1 5 0 9 1 11
0 9 3 1 2 6 3 24
Crâne Cheville osseuse Scapula 1
1
D
NMIc
9‐11,5 1 4 4
Espèce GL O C 163,14
Espèce C C Espèce O C Espèce C C
BFcd H 22,62 BG 22,73 H T* 16,73 17,25 15,85 16,45 17,22
PL
Bp
BFp
Dp
SD
155,58
29,1
27,24
15,26
14,03
Bd 27,10 23,99
LO
DPA
BPC 15,85 38,79 23,46 20,86 16,56 GL1 GLm D1 Dm Bd 28,26 26,16 14,44 15,86 17,43 25,94 24,97 14,94 15,76 16,46 GL Bp Dp SD Bd 36,97 11,86 12,98 8,8 11,06 36,34 11,05 13,38 9,02 10,61
Dd 8,86 9,57
GL
Dd* 14,73 17,08
BFd 23,02
SDO
IX.6.2 Les bœufs
1
G
6,5‐9 1 1 1
IX.6.1 Les caprinés domestiques (O : Ovis aries ; C : Capra hircus ; OC : Ovis aries ou Capra hircus)
CHI2 = 13,48 +
Classes d'âge en années 0‐0,5
4‐6,5 0 1 1
Toutes les mensurations (mm) ont été prises selon A. von den Driesch (1976) et quelques-unes selon P. Ducos (1968) sont signalées par *.
NRd = 24 ; NMIf = 4 ; NMIc = 11 INF
2‐4 1 1 1
IX.6 Les mesures du site du Mourre-du-Tendre
IX.5.3 Les bovins
Dents
Total 11 13 24
Comparaison des distributions des classes d’âge des bœufs entre le modèle « sécurité du troupeau » et Le Mourre-du-Tendre à l’aide du CHI2
ddl = 3 ; p = 0,0037
ddl = degré de liberté p = probabilité
0,5‐2 2 2 3
Total
Test du CHi 2
NRd
0‐0,5 0 0 0
ddl = degré de liberté p = probabilité
Total caprinés domestiques NMIc % NMIc % de corrigé corrigé survie 0 6 0 0,0 100,0 1 3 3 17,4 82,6 5 2 10 58,0 24,6 2 1 2 11,6 13,0 3 0,5 1,5 8,7 4,3 1 0,5 0,5 2,9 1,4 1 0,25 0,25 1,4 0,0 13 17,25 100,0
Le Mourre‐du‐Tendre
>11,5 3 0 3
0 à 2 2 à 9
NMIc Corr.
"Sécurité" N
9‐11,5 1 5 6
9 à plus de 11,5
IX.5.2 Comparaison des distributions des classes d’âge des caprinés entre le modèle « sécurité du troupeau » et Le Mourre-du-Tendre à l’aide du CHI2 Classes d'âge
6,5‐9 1 1 2
Classes d'âge en années
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques en % du Nombre de Restes de dent total, et en % NMIc, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie
Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
4‐6,5 0 1 1
Fréquences des classes d’âge des bœufs en % du Nombre de Restes de dent total, et en % NMIc, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison Total caprinés domestiques Classes d'âge NRd % NRd % de NRd Corr. Payne en années corrigé corrigé survie A 0 à 0,17 0,0 6 0 0,0 100,0 B 0,17 à 0,5 2,0 3 6 15,9 84,1 C 0,5 à 1 8,0 2 16 42,4 41,7 D 1 à 2 9,0 1 9 23,8 17,9 EF 2 à 4 9,0 0,5 4,5 11,9 6,0 G 4 à 6 2,0 0,5 1 2,6 3,3 HI > à 6 5,0 0,25 1,25 3,3 0,0 Total 35,0 37,75 100,0
2‐4 1 2 3
NRd
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques à partir des dents inférieures et supérieures NRd inf sup
0,5‐2 5 4 9
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison en fonction des classes d’âge (en années)
Total
HI
1
1,0 0,5 2,9 1,0 0,5 2,2
inf sup
0‐0,5 0 0 0
381
Localisation ST 203 N5 localisation ST96E N4 ST 96 E N11 ST 208 N1 Localisation ST 96 N8 Localisation ST 96 E N11 ST 227 Localisation ST 203 ST 227 ST 150 N22 Localisation ST 96 N1 ST 141 Localisation ST96 N8 ST 215 Localisation ST 211
DT base 46,72
SLC
GLP
48,6
62,33 61,03
GL
Bp
LG 57,56 55,29 51,16 Dp
GL
Bp 49,35
Dp 30,26
GL
LAR 49,11 52,63 54,15
LA 60,69 62,28 66,1
Bp
GL1 64,03 61,33
GB 47,2
Bd 55,49 53,57 GLm 59,94 55,94
BG 48,47 46,49 42,91
SD 36,54
SD
Bd 74,6
DD
Dd SD 42,04 41,27 34,81 Bd D1 Dm 40,51 35,78 36,15 40,43 35,12 35,39
BT H* 73,88 40,62
Bd
Dd
56,13
30,12
Taxons
9
st 09
2
2
1
st 24
st 26
1
1 4
0
0
0
2
Petits ruminants
Suinés
36 111
31 138
67
382
382
Restes indéterminés crâne frag. dents vertèbres côtes diaphyses spongieux os plat esquilles Total
6 8 7
st 51 st 52 st 54
0
3
st 50 & 56
189
154
351
0
21
7
st 57
14
0 11
4
7
st 56
15
9
18
3
15
18
11
3
st 55
8
1
11
5
3
10
st 50
8
9
5
10
st 49
1
2
st 48
2
11
1
1
st 47
6
4
st 46
68
139
9
4
2
5
3
1
st 45
30
52 0
35
st 43
84
st 42
43
4
3
3
4
1
3
2
1
1
1
2
7
11
SITE NR % NR 30 2,6 0 0,0 32 2,8 96 8,4 268 23,4 4 0,3 8 0,7 706 61,7 1144 100,0
Répartition des restes indéterminés taxonomiquement par catégories d’ossements du Plan Saint-Jean 0
83
0
5
6
0
12
0
5
3
4
4
1
1
1
1
3
12
25
49
1
6
4
2
5
4
2
11
14
1
1
0
50
1
6
5
0
2
0
5
0
4
2
0
0
0
0
0
11
14
0
0
Structures de la zone E du site du Plan Saint-Jean
40
1
3
9
1
2
1
2
1
1
5
14
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
1
1
1
1
LAd 18,62
st 40
IX.6.3 Les suinés
Restes indéterminés
MBS
Total
14
2
3
3
3
3
1
1
3
7
5
4
3
13
24
13
20 74
3
2
1
2
8
4
130
6
5
1
10
14
5
12
3
1
2
2
17
52
2
2
1
1 309
2
13
5
40
6
10
9
3
2
15
6
7
27
82
82
2
33
22
0
29
9
28
6
23
24
12
4
12
10
3
92
550 488
2
13
19
6
56
6
26
19
15
18
21
7
8
4
42
134
154 179
crâne vert côt diaph spong. os plat esquilles total det.
ANNEXE X : LE PLAN-SAINT-JEAN (Brignoles, Var) Lapin
X.1 Répartition et détermination des restes fauniques par structures et par zones Carnivores
249
pathologique pathologique
total zone E
17 54
pathologique
st 58
Grands ruminants
19 51
1037
4
46
41
6
85
15
54
25
38
42
33
11
20
14
45
226
332
TOTAL
Bd CD Dd CD
pr indet. caprinés mouton chèvre chevreuil total gr indet. bœuf cerf total S. indet. cochon sanglier total indet. chien total
4
BFcd GLF H 48,17 45,59 Ld MBS H* 21,75 8,36 11,33
Taxons
1
27,16
localisation
1
Ld
0
DLS
2
23,92 25,87 25,59
3
21,57 24,18 24,04
12
24,6 27,62 30,96
Structures de la zone B du site du Plan Saint-Jean
0
20,69 23,82 23,43
3
20,99 23,84 24,11
12
36 40,19 37,16
2
Post Post i
21
18
2
9
5
0
3
Dd
2
9
7 10
Bd 22,59
17
1
4 22
Bp 21,81
26
8
1 8
28
2
2
8
1
4
4
4
2
2
Dp 26,67
103
0
2
2
0 17
4 35
SD 20,85
1
4
3
1
2
6
18
0
4
11
1
1
2
16
4
3
1
2
2
26
GL 35,02
2
1
4
0
2
1
6
2
7
0
0
9
8
3
5
9
6
Ant/Post/i Post
43
1
4
0
0
0
1
6
4
6
3
5
3 Localisation ST 96 ST 113 ST 113 ST 150 N20
16
0
0
0
0
0
0
0
0
0
2
0
2
0
2
0
0
6
TOTAL
Phalange II
56
1
1
0
0
2
0
2
1
2
4
5
GL SD Dp Bp Bd Dd 55,32 25,5 29,22 25,63 27,14 19,86 53,68 24,39 25,21 27,47 26,36 19,42 53,74 21,91 22,78 25,66 26,44 19,51 53,97 21,92 30,69 28,61 24,3 18,83
st 33
0
2
1
0
8 1
0
1
2
0
0
0
0
0
0
2
1
Ant/Post/i cf Ant cf Post Post Post
H*
st 32
8
3
0
1
1
2
3
1
0 0
1
4
14
0
0
0
2
0
0
0
0
0
1
Bd
4
1
1
1
1
1
2
0
0
0
0
1
0
BFcr 50,89 Phal III DLS 2 ou 5 23,84
5
1
1
st 20
st 21
3
1
1
1
1 1
4
3
1
20
1
0
Total
L
st 23
1
st 19
4
1
11
0
1
1
3
0
4
4
1
5
1 1
2
4
2
2
2
1
Restes indéterminés crâne v ert côt diaph esquilles total det.
Localisation ST 228 ST 227 ST 227 ST 213 NO
Ant/Post/i
SD
st 22
8
st 18
1
1
st 07
3
4
1
st 05
2
st 03
2
2
st 02
st 04
1
st 01
Lapin
Localisation ST 96 N8 Localisation ST96E N8
Dp 44,8 48,27
st 30
Carnivores
Vertèbre Atlas Phalange III Bp 46,41 49,25
st 16
Suinés
Phalange I
Localisation
st 14
Grands ruminants
Phalange III GL
st 10
Petits ruminants
Localisation ST 150 N21 ST 160 N6
total zone B
zone B
pr indet. caprinés mouton chèvre chevreuil total gr indet. bœuf cerf total S. indet. cochon sanglier total indet. chien total
Métatarses
zone E
Localisation
Emilie Blaise
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence X.3.2 Nombre Minimum de Parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des caprinés domestiques du Plan Saint-Jean
X.2 Indicateurs taphonomiques Indicateurs % NR déterminés % NR indéterminés taxonomiquement % NR esquilles Indice de fragmentation % NR esquilles brûlées % traces de brûlures % traces de morsures % stries anthropiques % fracturation
Parties squelettiques des caprinés
% 52,6 18,2 29,3 8,1 63,6 1,5 1,1 0,6 8,07
D
G
46 46 6 4 28 38
Indét. 3 22 22 7 3 13 23
12 15 15 61 2 63 17 1 4 3
7
2
3 14
7 4 11
1 8 9
11 7 18
2 5 1 8
2 8 3 13 2
4 2 6 2 1
1
1 6
1
1
7
0
0
1 1 14
0
1 1
3 3 6
2 6 8
5 5 2 12 1 4 18 3 25 5 10 1 16 8 1
0
0
7
2
7
2
1
ant ant ant ant
post post post post
5 1 indet indet
6 455
D
23
36
G
Indét. 3
20
28
8
NMIf
NMIc 1
11
1
14
5
5
18
9
11
radius
6
4
dont 1 de moins de 8‐10 3 mois
13
7
8
2
2
2
2 1
1
8
4
4
4 1 5
4 1 5
1,17 0,8 32,1
18 0
9
11
64,3
4 2
6
3 2
13 4 0
7
8
46,4 14,3
1
1
3
5 0 0 0 0 0 0 1 6 0
3
3
17,8
1 3
1 3
1,2 21,4
1
5 1
6 1 0
5 1
6 1
21,4 3,6
8
5
19 0
10
11
67,9
10
10 0 0 0 0 0 0 8 0 0 0 0 0 6 222
5
5
35,7
7
8
5,7
1 14
2 20
1,8
5 dont 1 de moins de 50‐ 55 mois
6
% os non soudés
2 de moins de 36‐40 mois et 1 de moins de 40‐42 mois
5 1
38,1
4
3 3
1 de moins de 36 mois
383
6
5
6
19
10
11
1
1
1
10
5
5
0 1 2 6,7
19
1 5,3
32
6
1
2
4
81
10
11
12,5
8,6
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
107 20
3 3
10
5
14
5 1
calcanéum
30
9
6
tibia
Total
5
1
1
phalanges*
3
1 6
fémur
3 1
métatarses
383
9
4
0,7
2
7
3
dont 1 de moins de 9‐11 5 mois
métapodes indet.
4
6
4
9
% PO
25,5
NMPS NMIf NMIc Total
2
coxal
NMPS Total 3 0 0 0 43 0 0 0 64 0 0 0 0 0 0 0 0 0 8 3 9
NMPS indet.
scapula
métacarpes
X.3.1 Fréquences squelettiques des caprinés domestiques NR Total 3 0 12 83 95 13 68 43 124 17 1 4 3 0 0 0 0 0 8 3 23 0 0 19 19 38 0 4 17 6 27 4 0 1 8 0 9 0 0 0 0 0 1 1 14 0 5 5 3 13 1 0 4 23 12 39 0 5 10 1 16 8 1 9 0 0 0 10 0 0 5 1
Age / stades d'épiphysation NMPS D
humerus
ulna
X.3 Parties squelettiques
Parties du squelette des caprinés domestiques Crâne Maxillaire Fragment de maxilaire Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule Fragment de mandibule Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Métacarpe entier Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Métatarse Entier Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petite cunéiforme Total tarse Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
NMPS G
Emilie Blaise X.3.5 Fréquences squelettiques des suinés
X.3.3 Fréquences squelettiques des bœufs Parties du squelette Bœuf Crâne Maxillaire
D
G
Fragment de maxilaire
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
8 8
Fragment de mandibule
1 5 6
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna
1 1 2 5 7
2
1 1
0
1 2 2
1
Métacarpe III+IV entier
Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitato‐trapézoide Total carpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia
1 1 1
1
1
1
1 1 1
0
0
1 1 2
1 1
Métatarse II+IV Entier
Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse Métapodes indét. Calcaneum Talus Naviculo‐cuboide Grand cunéiforme Petit cunéiforme Total tarse Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange I Phalange II Phalange III Total phalanges Total
1
0
1 1 1
2
2
2
5 ant 1 post 1 ant 2 post 1ant post 7 3
NR Indét. Total 4 4 0 1 1 1 10 1 11 0 8 11 10 8 21 0 0 0 4 4 2 2 0 0 0 2 2 8 8 8 7 9 0 1 1 2 2 2 3 5 6 0 1 0 2 0 3 0 0 1 1 2 1 1 2 4 0 0 1 2 2 0 1 2 4 7 8 0 0 1 1 1 1 2 2 0 0 0 1 2 2 1 4 0 2 3 3 3 0 5 6 1 1 1 1 2 2 0 0 1 5 0 0 7 indet 13 7 indet 10 7 indet 8 21 31 135
D
6
6
G
NMPS Indét. Total
1
5
1
1
2 2
2
2
1
2
1
1
3 1
2
1
1
1 1
1
1 2
1
1
1
1
3
2
2
1
5 1 1 7
1 2
7 7 7 21
3
NMIf
4 0 0 0 8 0 0 0 12 0 0 0 2 2 0 0
NMIc
% PO
Parties du squelette Suinés Crâne Maxillaire
5,6
NMPS G
Age / stades d'épiphysation NMPS D
scapula
2
humerus radius
1 2
2
1
1
métacarpes
1
1
1
coxal
1
3
3
2 6 3 3
1 1 2
5
5
1 1 2
22,2
33,3
4,3 3,8 50
3 0
2
3
50
3 0 0
2
2
50
3 0 0 0 0 0 0 3 3 0
1
1 0 0
1
2 0
1
1
33,3
4 0 0 0 0 0 0 5 0 0 13 10 8 31 94
2
2
66,7
1 2
2
2 3
NMPS indet. 1 de moins de 42‐48 mois
50
1 2
16,7 50
16,7
2
2 5
16,7
43,1
NMPS NMIf NMIc Total 3
2
2
3 3
2 2
3 2
3
2
2
2
3
2
2
1
1 2
1 1
1 1
1
1
1
4
2
2
23
2
2
1
43
2
3
11,1
2,3
ulna
0
fémur tibia
1
calcanéum
1
métatarses
1
1
3
métapodes indet. 13
Total
19
% os non soudés
10 0 0,0
15
0 0,0
9
Dents sup. Total machoire sup. Hémi‐mandibule
4 8
Fragment de mandibule
2 2 4
Dents inf. Total machoire inf. Dents indét. Atlas Axis Autres v.cervicales V.thoraciques V.lombaires Sacrum V.coccygiennes Vertèbres indét. Total vertèbres Côtes Scapula Humérus entier Humérus proximal Humérus diaphyse Humérus distal Total Humerus Radius entier Radius proximal Radius diaphyse Radius distal Total Radius Ulna Métacarpe II entier Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe II Métacarpe III entier Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe III Métacarpe IV entier Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe IV Métacarpe V entier Métacarpe proximal Métacarpe diaphyse Métacarpe distal Total Métacarpe V Métacarpe II ou V Métacarpe III ou IV Pisiforme Pyramidal Lunatum Scaphoide Hamatum Capitatum Trapèze Total carpe Coxal Fémur entier Fémur proximal Fémur diaphyse Fémur distal Total Fémur Patella Tibia entier Tibia proximal Tibia diaphyse Tibia distal Total Tibia Fibula Métatarse II Entier Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse II Métatarse III Entier Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse III Métatarse IV Entier Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse IV Métatarse V Entier Métatarse proximal Métatarse diaphyse Métatarse distal Total Métatarse V Métatarse II ou V Métatarse III ou IV Métapodes indét. Calcaneum Talus Naviculaire Cuboïde Cunéiforme I médial
2 2 4
0 2
0
0
0
0
0
1 1
2 3
0
0
0
0
1 1
Cunéiforme III latéral
Total tarse Grand sésamoide Petit sésamoide Phalange 1 II ou V Phalange 1 III ou IV Phalange 2 II ou V Phalange 2 III ou IV Phalange 3 II ou V Phalange 3 III ou IV Total phalanges Total
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
384
1
Cunéiforme II intermed
0
phalanges*
4
Fragment de maxilaire
X.3.4 Nombre Minimum de parties squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des bœufs du Plan Saint-Jean Parties squelettiques des bœufs
D
384
2
NR G Indét. Total 4 4 3 7 0 1 5 4 0 12 0 1 8 11 3 7 12 4 15 23 2 2 0 0 1 1 2 2 0 0 0 0 3 5 5 2 9 12 0 0 2 1 5 2 1 5 4 2 10 0 1 1 0 0 1 0 1 1 1 4 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 1 1 0 2 2 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 2 2 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 5 5 0 0 0 1 2 0 1 2 0 0 0 0 1 3 1 0 3 1 1 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 1 1 0 0 0 0 0 0 0 0 1 1 0 0 0 1 1 1 1 0 8 8 1 2 1 1 1 0 0 0 0 2 0 4 0 0 4 4 3 2 3 3 1
1
11
11 116
D
G
4
2
4
3
1
2
NMPS Indét. Total 4 4 0 0 0 6 0 0 0 6 13 0 0 0 0 0 0 0
2
3 1
2
1
NMIf
NMIc
% PO
2
2
4,16
4
4
12,5
3
5
27,1
1 1 2
1 1 2
2,2 5,8 50
5 0
3
3
62,5
1 4 0
1 2
1 2
12,5 50
0 3 3 4
1
2
1 1
1
0 1
2
2
2
0
2
1
2
1
1 1
0 2 1 0 0 0 0 0 0 0 0 2 0
12,5
1
2 0 0
2
3 1 0
2 1
1
0 25
25
2 1
37,5
0
1
1
1
0
1 2 3
2
2
11
1 2 0 3 0 0 0 0 0 0 0 4 0 0 0 0 0 0 0 0 11 61
1
12,5
1
1
7,1
1 4
2 6
5,7
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence X.3.6 Nombre Minimum de Parties Squelettiques et fréquences des ossements non épiphysés des suinés du Plan Saint-Jean Parties squelettiques des suinés scapula humerus
2 2
radius
1
ulna
1
Age / stades d'épiphysation NMPS D 1 2
NMPS G
1 2
1 de moins de 12 mois 2
coxal fémur
1
tibia
1 1
NMPS Total 4 5
NMPS indet.
1
1
2
fibula
1 5 1
1
métatarses
4
métapodes indet.
dont 1 de moins de 24 mois
3
phalanges* Total
dont 4 de mois de 24 mois
7
dont 2 de moins de 13 3 mois
15
3
% os non soudés
dont 2 de moins de 12 mois
12
2
20,0
19
16,7
2 3
1
1
1
4
2
2
2
1
1
2
1
1
2 1
1
5
1
1
2
1
1
4
1
1
3
1
1
10
1
2
6
46 23,9
Dents INF
NMIc 0 0 5 5
PP (kg) RBB 20 0,8 50 0,8 100 0,8 Total
0,0
NMIc inf sup
B
16,7
C
8,3
17,4 16,0 16,0
20,3 23,0 11,5
33,3
24,0
HI 1
4,0 2,0
3,0 0,8
6 8 14 9 13 8 3 3 20,0 17,3
11,6 13,0 6,5
4,3 8,0 2,0
100,0 64,0 48,0
2 1 3 1
13,5
Dents SUP
Total
G 1 2 2 1 4 3
4,2
PVA 875 284,5 320 200 15 0,4 1694,9
HI
1 3 1 4 3
1 1 1 2 2
1 1,0 2,0
1,0 1,0
6,0 3,0
4,0 2,0
2,0 0,5
% ajust. ND correct.
0,0
0,0
23,5
11,8
35,3
23,5
5,9
100,0
0,0 0,0
0,0 0,0
1,0 2,0
3,0 3,0
20,0 10,0
12,0 6,0
7,0 1,8
43,0 22,8
% corr.
0,0
0,0
8,8
13,2
44,0
26,4
7,7
100,0
B
C
D
EF
G
HI
2,0 0,0 2,0
2,0 1,0 3,0
16,0 3,0 19,0
23,0 20,0 43,0
13,0 12,0 25,0
8,0 7,0 15,0
A
B
C
D
EF
G
HI
0,0 0,0 0
2,0 0,0 2
1,0 1,0 1
3,0 1,0 3
7,0 6,0 7
4,0 4,0 4
3,0 2,0 3
Total 64 43 107 Total 20 14 20
Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
Total caprinés domestiques NMIc % NMIc % de corrigé corrigé survie 0 6 0 0,0 100,0 2 3 6 34,8 65,2 1 2 2 11,6 53,6 3 1 3 17,4 36,2 7 0,5 3,5 20,3 15,9 4 0,5 2 11,6 4,3 3 0,25 0,75 4,3 0,0 20 17,25 100,0
NMIc Corr.
Fig. Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques en % du Nombre de Restes de dent total, et en % NMIc, corrigé en fonction de la classe d’âge considérée, et % de survie
PVA 0 160 160 320
X .5.2 Comparaison des distributions des classes d’âge des caprinés domestiques entre le modèle « sécurité de troupeau » et Le Plan Saint-Jean à l’aide du CHI2 Caprinés domestiques
Classes d'âge
A B C D EF G HI
PVA 200 15 0,4 215,4
0 à 0,17 0,17 à 0,5 0,5 à 1 1 à 2 2 à 4 4 à 6 > à 6 Total
Le Plan St‐Jean NRd
Test du CHi 2 Contributions %
22,3
5
0,1
32 50 28 67,7 200
19 43 25 15 107
33,1 1,0 17,9 47,9 100,0 ddl = 4 p = 0,00016 CHI2 = 22,44 +
ddl = degré de liberté p = probabilité
% PVA 51,6 16,8 18,9 11,8 0,9 0,02 100
X.5.3 Les bovins NRd =15 ; NMIf = 3 ; NMIc = 5 Classes d'âge en années 2‐4 ans sortie non usée 2‐4 ans 43,08 13,44 3,21 4‐6,5 ans 4‐6,5 ans 4‐6,5 ans 36,11 13,32 2,71 6,5‐9 ans 14,19 1,76 9‐11,5 ans
DENTS INFERIEURES Localisation
Lat. P2 P3 P4
Chenal carré E3 (p1) chenal carré D2 sac2 ST 40 carré A7 B7 Chenal grande fosse carré F2 1er sac Chenal carré F2 grande Fosse sac4 ST 40 carré C7 (p1) 2 ST 009
Localisation
grande fosse 1 carré E2 (p3) ST 40 carré B8 ST 40 carré B8 Chenal 1 grande fosse carré F2 6ème sac ST50 56 secteur E ST14
D D D D G G G
Lat. P2 D D D D D G
M1 DT
H
21,29 47,49
i
H 44,38
13,16 1,62 12,65 3,75 25,02
P3
P4
M2 DT i 13,75 3,23
H
DENTS SUPERIEURES M2
M1 H
DT
i
21,61 14,7
20,35 21,72
1,06 0,68
peu usée
M3 DT
i
M3
H 39,48 43,8
DT 17,73 22,85
i 2,23 1,92
41,37
20,89
1,98
H
DT
i
34,57 47,29
22,51 22,24
1,54 2,13
Classes d'âge en années 2‐4 ans 4‐6,5 ans 4‐6,5 ans 4‐6,5 ans 6,5‐9 ans 9‐11,5 ans
les dents présentes apparaissent en grisé Estimation des âges de mortalité des bœufs à partir des dents inférieures et supérieures
385
Total
0,0 0,0
A
X.4.5 Part respective des taxons domestiques et sauvages Taxons bœufs caprinés suinés cerf chevreuil lapin Total
G
0,0 0,0
D4
Total caprinés domestiques Classes d'âge NRd % NRd % de NRd Corr. Payne en années corrigé corrigé survie A 0 à 0,17 0 6 0 0,0 100,0 B 0,17 à 0,5 2 3 6 8,7 91,3 C 0,5 à 1 3 2 6 8,7 82,5 D 1 à 2 19 1 19 27,6 54,9 EF 2 à 4 43 0,5 21,5 31,3 23,6 G 4 à 6 25 0,5 12,5 18,2 5,5 HI > à 6 15 0,25 3,75 5,5 0,0 Total 107 68,75 100,0
PVA 0 0 875 875
NMIc 2 1 1
Classes d'âge D EF 1 2 1 6 1 5 4 2 1
0,0 0,0 0,0
X.4.4 Taxons sauvages RBB 0,5 0,5 0,5
C
NMI correct.
M3
"Sécurité" N Payne en années
Taxons Classes d'âge PP (kg) cerf adulte 200 chevreuil adulte 30 lapin adulte 0,8 Total taxons sauvages
B
1 4 11 8 10 7 1 1 14,0 8,5
M2
100,0
A D G D G D G D G
M1
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
PVA 12 11 37,5 224 284,5
NMIc 0 4 2 6
11,6 2,0 4,0
NRd inf sup
X.4.3 Les suinés Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois‐2 ans adulte
34,8 2,0 8,0
% corr.
X.4.2 Les bœufs PP (kg) RBB 33 0,6 250 0,5 350 0,5 Total
0,0 0,0 0,0
A D G D G D G D G
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques à partir des dents inférieures et supérieures
X.4.1 Les caprinés domestiques
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois ‐ 2 ans plus de 2 ans
% corr. ND correct.
D4
PP : Poids de l’animal sur pied ; RBB : Rendement Brut de Boucherie ; NMIc : Nombre Minimum d’Individus de combinaison ; PVA : Poids de Viande et Abats (d’après Vigne 1988)
NMIc 2 1 3 14 20
2 2,0 6,0
M3
X.4 Poids de Viande et Abats
PP (kg) RBB 10 0,6 22 0,5 25 0,5 32 0,5 Total
0,0 0,0
M2
* pour les phalanges il ne s’agit pas de G ou D mais des phalanges I et II
Classes d'âge 0‐6 mois 6‐12 mois 12‐24 mois plus de 24 mois
NMIc correct.
Classes d'âge D EF 3 1 1 1 4 3 7 3 4 3 3 4 1 2 1 1,0 3,0 7,0 2,0 3,0 3,5
M1
2
1
31,6
X.5.1 Les caprinés domestiques Les classes d’âges : A : 0-2 mois ; B : 2-6 mois ; C : 6 mois-1 an ; D : 1-2 ans ; EF : 2-4 ans ; G : 4-6 ans ; HI : plus de 6 ans NRd = 107 ; NMIf = 14 ; NMIc = 20
NMIf NMIc 2 3
3
métacarpes calcanéum
1 de moins de 42 mois
X.5 Estimation des âges de mortalité et courbe de survie
385
Emilie Blaise NR
Tarses Talus
NR 0‐0,5 0,5‐2 2‐4 4‐6,5 6,5‐9 9‐11,5 >11,5 total inf 2 3 1 1 sup 1 5 1 1 0 0 3 8 2 2 0 15
grande fosse, carré E2, reprise fin fosse
NMIc NMIc 0‐0,5 0,5‐2 2‐4 4‐6,5 6,5‐9 9‐11,5 >11,5 total inf 1 1 1 1 sup 1 2 1 1 0 0 1 2 1 1 0 5
ST 48 (0 à 5) ST 49
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison Phalange I
X.5.4 Les suinés NRd =13, NMIf = 3, NMIc = 6 taxon
Lat.
sus sus sus sus sus sus sus porc ?
G G D D G D G
Localisation
Chenal 1 carré F2 grande fosse n°81 ST40 carré A7 (p2) ST50 secteur E Chenal F1 carré F1 (p1) n°52 Chenal carré E3 (p2) Chenal grande Fosse carré E4 n°51 Chenal 1 carré F2 grande fosse 1er sac
Localisation
taxon
Lat.
ST40 Carré A8 sus ST51 sus, porc ? Chenal carré D2 1er sac sus Chenal carré D2 1er sac sus st 009 sus
canine P2 P3 P4
M1
M2
d
canine P2 P3 P4
D D G D D
AGE
M3
M1
jeune (moins 1 an) 1-2 ans 1-2 ans 1-2 ans 1-2 ans usure B 1-2 ans usure GH 5 ans et plus
M2
usure G usure E usure D sort D4 cassé sortie abs
Scapula
2-5 ans 1-2 ans 6 mois-1 an 6 mois-1 an adulte
Radius
Métacarpe Coxal Tibia Tarses Talus
Calcanéum Naviculo-cuboïde
ST 49 grande fosse 1, carré E2, n°102
Carpes Capitato-trapézoïde Métacarpe
Localisation chenal, carré E3, passe 2
C
Localisation ST 50 Localisation chenal, grande fosse, carré G2, n°84
Tibia
O
ST 40 ST 46 ST 57 grande fosse 1, passe 8, n°186
BFcr
SLC
GL
Dp
Bp
Bd
Dd
35,50
Localisation
GL
Bp
Localisation LA chenal, F1, carré G2, passe 9, 47,31 n°146
Bp
Bp
SD
BFp
SD
SD
H
LAd
GLF
Phalange II
Bd 44,91
SD
LAR
Bp
SD
Bd
Dd
49,05 31,34
GL1
Localisation
ST40 carré A3 passe 1 51,09 chenal, F1, carré G2, passe 7, 59,03 n°130
Localisation
GLm 48,10
D1 27,10
52,87
33,41
Dm Bd 26,83 31,32 31,16 39,60
48,44 GB Bd (II*) 32,16 46,92
GL
26,71
GB
Localisation
Bd
Dp
BdT 27,08 26, 34 26,25 24,23 SD
ST42 passe 2 ST47 (0 à 10)
Phalange III
Cerf Carpes Capitato-trapézoïde Métacarpe
24,92 18,07
23,88 17,86
OC
17,12
Bp 23,89 24,39
Dp SD 24,11 20,33 21,33 20,95 21,46 18,77
51,65
22,92
Ant
45,31
27,72
23,67
Ant
51,37
24,71
21,22 19,47
Ant
51,32
23,91
20,36 20,19
Post
47,34
25,28
21,44 20,24
Ant/Post/I Post Post I Ant
Localisation
GL 51,85 49,10
Ant
GL 32,72 31,29
Bp 23,91 25,31
30,86
25,20
Ant/Post/I Ant
DLS 62,03
pathologie
pathologie
Dp SD 19,23 19,75 18,70 20,15 18,38 20,65 20,09
Ld 46,65
MBS H* 20,58 33,09
GB
Localisation grande fosse 1, passe 8, n° 195 Localisation chenal, grande fosse, passe 4, n°156 chenal, fosse, carré F2, sac 8
28,06
Bp
Dp
48,69
29,55
Localisation chenal, grande fosse 1, passe 8, n°190
Chevreuil Radius
Ant I
386
Ant/Post/I
grande fosse, passe 1, n°6
I
Localisation
Bd
Bd CD
GL
GL
Bp
Dd CD
34,15
Dp
25,23
SD
49,19 26,34 24,33 19, 82 54,13
Localisation
chenal, carré E3, passe 2
SD
37,45
Ant/Post/I
chenal, fosse, carré C2, n°20
Phalange II
23,11 19,25
26,22 18,81 23,51 17,78 23,40 18,76
44,72 Ant/Post/I Post Ant
X.6.3 Les cervidés
Dd
27,42 20,99
44,20
chenal, passe 2, n°37
Phalange I
C O O
Localisation ST42 passe 8
H T* 17,68 16,06 17,62 16,12 Bd
Bd
C
Localisation
ST40 carré A9 passe 1
14,95
Bd
Dp
40,18
GL
Localisation chenal, grande fosse, passe 7, n°2
grande fosse, carré G2, passe 5 chenal, grande fosse, carré F2, sac 7 chenal, grande fosse, carré C2, n°35
386
SD
chenal, carré D2, sac 2
grande fosse, carré G2, sac 1
20,60 15,50 11,50
GL
BG 40,03 34,44
59,78 42,97
chenal, F1, passe 3, n°85 chenal, grande fosse, passe 7, n°14
21,48 22,78 28,41 GL
LG
Localisation GB chenal, F1, carré F1, passe 5, 32,43 n°191
ST 54
BG LG GLP 18,60 21,06 25,97
28,19
Espèce GB OC 14,67 Espèce Bp
Localisation Espèce chenal, fosse 1, passe O 4, n°69 grande fosse, carré OC G2, sac 2 chenal 1, carré F2, OC grande fosse chenal, grande fosse, carré C2, n°30
GL
OC Espèce OC O O OC Espèce
ST 57
Radius
Ld
GLP 56,37
SLC
Bp Dp 48,50 27,02
Localisation
chenal, grande fosse, carré C2, n°11
44,02 41,62 33,57 20,91 39,42
Espèce OC
Localisation
ST 46
GB
Ld
grande fosse, carré G2, sac 1 44,97
Phalange I
O
9,63
ST 54
X.6.1 Les caprinés domestiques (O : Ovis aries ; C : Capra hircus ; OC : Ovis aries ou Capra hircus)
ST 56
Localisation
chenal, passe 2, n°33
Espèce
Bd
30,95 7,79
chenal, carré E3, passe 1
Toutes les mensurations (mm) ont été prises selon A. von den Driesch (1976) et quelques-unes selon P. Ducos (1968) sont signalées par *.
ST 40, carré A8, passe 2
OC
15,15 16,49
SD
ST 49
X.6 Les mesures du Plan Saint-Jean
Localisation
chenal, grande fosse, passe 7, n°9
26,07 GL
F2 grande fosse, sac 3
Carpes Scaphoïde
Effectif total des suinés en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison
Humérus
Espèce
ST42 passe 2
24-30 mois 20-22 mois 9-12 mois
NMIc 0‐0,5 0,5‐1 1‐2 2‐5 > 5 Total 0 3 0 1 4 inf 0 1 1 1 0 3 sup 0 0 1 3 1 1 6
Scapula
OC
Localisation
chenal, passe 1, n°18
NRd 0‐0,5 0,5‐1 1‐2 2‐5 > 5 Total 0 0 6 0 1 7 inf sup 0 3 1 1 0 5 0 3 7 3 1 13
Localisation chenal, grande fosse, carré F2, sac 2
grande fosse 1, passe 4, carré E2, n°71
chenal, passe 2, n°37
les dents présentes apparaissent en grisé Codes d’usure d’après Grant 1982 Classes d’âge de Ducos 1968 Eruption et usures dentaires complétés par Higham 1967, Rowley-Conwy 1993 et Horard-Herbin 1997 Estimation des âges de mortalité des suinés à partir des dents inférieures et supérieures
Vertèbre Atlas
28,51 26,57 16,11 15,24 17,41 26,51 25,23 14,67 13,75 15,95 27,83 26,30 15,29 15,05 17,53
X.6.2 Les bœufs
12-14 mois 12-14 mois 12-14 mois 12-14 mois 12-14 mois
Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herbin 1997)
AGE
M3
C O OC
Compléments (d'après Higham 1967, Rowley‐Conwy 1993 et Horard‐Herbin 1997)
usure B usure D usure D usure D
Localisation Espèce GL1 GLm D1 Dm Bd chenal, grande fosse, OC 26,50 24,30 14,33 13,80 16,33 carré F2
GL
Bp
Dp
15,91
18,67
SD
Bd
32,94 23,61 23,04 19,96
Bp
BFp
Dp
SD
Bd 23,26
Bd 22,55
19,65
Dd 14,86
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence X.6.4 Les suinés Humérus
GL
Localisation
Bp
SD
ST 42, passe 5 ST 40, carré A9 chenal, passe, n°12
Tibia
GL
Localisation
Bp
SD
ST 56 chenal, carré F3, grande passe, n°289 +278
Tarses Talus
Localisation chenal, fosse 1, carré F1, passe 1, n°5
Calcanéum
Localisation
Naviculaire
Localisation chenal, fin grande fosse, secteur Est
Phalange I
Localisation
Phalange II
Localisation
Phalange III
Localisation
GL1
GLm
D1
40,11
37,68
21,37
GL 68,2 GB
Dm
Bd
22,86 24,11
GB Bd (II*) 20,02 27,43
27,21
Phal I 3 ou 4 3 ou 4
GL 35,61 34,78
Bp 14,35 15,74
Dp SD 13,22 11,44 14,14 13,3
Phal II GL 2 ou 5 27,30 Phal III DLS 2 ou 5 26,12
Bp 19,59 Ld 24,05
SD Bd 16,49 16,47 MBS H* 9,11 12,81
ST 50 ST 56
ST 56
Parties du squelette du lapin Crâne Total machoire sup. Total machoire inf. Total vertèbres Côtes Scapula Total Humerus Total Radius Ulna Total carpe Total Métacarpe Coxal Total Fémur Patella Total Tibia Fibula Total tarse Total Métatarse Total phalanges Total
H T* 24,23 24,94 27,31
27,01 23,63
ST 51
passe 3 et 4
Bd BdT 36,25 32,02 34,32 30,36 33,29 30,92 Bd Dd 25,47 22,30
Bd 13,61
Localisation chenal, grande fosse, carré F2, sac 1
GL
Bp
DC
SD
3 1 6 1 2
2 1 2 4 2 1 3 4
NR NMPS Parties du squelette NMIf NMIc % PO des caprinés d. G D i Total G D i Total Crâne 1 1 1 1 0,6 Total machoire sup. 36 36 18 18 4 9 21,4 Total machoire inf. 2 32 34 2 21 23 6 9 21,3 Total vertèbres 0 0 0,0 Côtes 0 0 0,0 Scapula 0 0 0,0 Total Humerus 0 0 0,0 Total Radius 4 4 4 4 2 2 33,3 Ulna 0 0 0,0 Total carpe 2 2 2 2 1 1 2,8 Total Métacarpe 6 6 3 3 2 2 25,0 Coxal 1 1 1 1 8,3 Total Fémur 1 1 1 1 8,3 Patella 0 0 0,0 Total Tibia 3 3 3 3 2 2 25,0 Total tarse 1 1 1 1 1 1 1,7 Total Métatarse 8 8 5 5 3 3 41,7 Total phalanges 4 4 4 4 1 1 2,8 Total 101 66 6 12
Bd 23,35
ANNEXE XI : LES CALADES (Orgon, Bouches-du-Rhône) XI.1 Fréquences des parties squelettiques XI.1.1 Les Calades 1 NR NMPS Parties du squelette NMIf NMIc % PO G D i Total G D i Total des caprinés d. Crâne 2 2 2 2 1 1 1,7 Total machoire sup. 8 2 8 18 8 2 2 12 4 5 21,4 Total machoire inf. 15 15 11 11 2 3 15,3 Total vertèbres 0 0 0,0 Côtes 0 0 0,0 Scapula 0 0 0,0 Total Humerus 0 0 0,0 Total Radius 4 4 3 3 2 2 37,5 Ulna 3 3 2 2 25,0 Total carpe 1 1 1 1 1 1 2,1 Total Métacarpe 3 3 2 2 2 2 25,0 Coxal 2 2 1 1 1 1 12,5 Total Fémur 2 2 2 2 1 2 25,0 Patella 0 0 0,0 Total Tibia 1 1 1 1 1 1 12,5 Total tarse 3 3 3 3 2 2 7,5 Total Métatarse 3 3 2 2 2 2 25,0 Total phalanges 8 8 8 8 1 1 8,3 Total 65 50 4 7
NR NMPS Parties du squelette NMIf NMIc % PO du lapin G D i Total G D i Total Crâne 1 1 1 1 1 1 1,7 Total machoire sup. 3 3 3 3 1 1 5,0 Total machoire inf. 7 7 6 6 2 2 10,0 Total vertèbres 2 2 2 2 1 1 1,1 Côtes 0 0 0,0 Scapula 5 5 5 5 3 3 62,5 Total Humerus 8 8 7 7 4 4 87,5 8 8 6 6 3 3 75,0 Total Radius 6 6 4 4 2 2 50,0 Ulna Total carpe 0 0 0,0 Total Métacarpe 5 5 4 4 1 1 10,0 3 3 3 3 2 2 37,5 Coxal 6 6 4 2 2 50,0 Total Fémur Patella 0 0 0,0 Total Tibia 4 4 4 4 2 3 50,0 0 0 0,0 Fibula 5 5 5 5 3 3 15,6 Total tarse Total Métatarse 7 7 7 7 1 1 17,5 2 2 2 0,8 Total phalanges 2 Total 72 4 4 63
NR NMPS Parties du squelette NMIf NMIc % PO des boeufs G D i Total G D i Total Crâne 0 0 0,0 Total mâchoire sup. 1 1 2 4 1 1 2 4 1 2 14,3 Total mâchoire inf. 2 2 11 15 2 2 6 10 2 3 27,8 Total vertèbres 0 0 0,0 Côtes 0 0 0,0 Scapula 0 0 0,0 Total Humerus 1 1 1 1 25,0 Total Radius 1 1 1 1 25,0 Ulna 0 0 0,0 Total carpe 5 5 5 5 2 2 20,8 Total Métacarpe 2 2 1 1 25,0 Coxal 1 1 1 1 1 1 25,0 Total Fémur 1 1 1 1 1 1 25,0 Patella 0 0 0,0 Total Tibia 1 1 1 1 1 1 25,0 Total tarse 1 1 1 1 1 1 5,0 Total Métatarse 0 0 0,0 Total phalanges 3 3 3 3 1 1 6,3 Total 35 29 2 4
XI.2 Poids de Viande et Abats PP : Poids de l’animal sur pied ; RBB : Rendement Brut de Boucherie ; NMIc : Nombre Minimum d’Individus de combinaison ; PVA : Poids de Viande et Abats (d’après Vigne 1988) XI.2.1 Les caprinés domestiques CAL 1 Classes d'âge 0‐6 mois 6‐12 mois 12‐24 mois plus de 24 mois
387
2 1 3 1
NR NMPS NMIf NMIc % PO i Total G D i Total 1 1 1 1 1 1 1,1 3 6 2 1 3 6 2 2 6,7 7 11 3 1 3 7 3 3 7,8 17 17 12 12 1 1 4,5 4 4 2 2 1 1 1,4 5 8 3 4 7 4 4 58,3 7 14 1 6 5 12 6 7 100,0 7 10 1 1 2 4 2 3 33,3 9 9 6 6 3 3 50,0 1 1 1 1 1 1 1,0 11 11 10 10 1 1 16,7 3 2 1 3 2 1 25,0 3 9 2 3 2 7 3 4 58,3 0 0 0,0 7 10 2 1 3 6 3 4 50,0 0 0 0,0 3 10 3 4 3 10 3 3 20,8 12 12 11 11 2 2 18,3 17 17 17 17 4,7 153 122 6 7
XI.1.2 Les Calades 2
X.6.5 Le chien Fémur
G D
387
CAL 2 PP (kg) RBB 10 0,6 22 0,5 25 0,5 32 0,5 Total
NMIc 2 0 1 4 7
PVA 12 0 12,5 64 88,5
Classes d'âge 0‐6 mois 6‐12 mois 12‐24 mois plus de 24 mois
PP (kg) RBB 10 0,6 22 0,5 25 0,5 32 0,5 Total
NMIc 1 4 3 4 12
PVA 6 44 37,5 64 151,5
Emilie Blaise XI.4.1.2 Les Calades 2 Caprinés domestiques NRd = 61 ; NMIf = 6 ; NMIc = 12
XI.2.2 Les bœufs CAL 2
CAL 1 Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois ‐ 2 ans plus de 2 ans
PP (kg) RBB 33 0,6 250 0,5 350 0,5 Total
NMIc 1 0 3 4
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois ‐ 2 ans plus de 2 ans
PVA 19,8 0 525 544,8
PP (kg) RBB 33 0,6 250 0,5 350 0,5 Total
NMIc 0 0 1 1
PVA 0 0 175 175
Classes d'âge
Dents INF
A
B
C
M1
G
M2
PP (kg) RBB 20 0,8 50 0,8 100 0,8 Total
NMIc 0 2 0 2
PP (kg) RBB 20 0,8 50 0,8 100 0,8 Total
NMIc 0 1 1 2
PVA 0 40 80 120
M3
CAL 2
Classes d'âge PP (kg) RBB NMIc 0‐6 mois 30 0,6 1 6 mois ‐ 1 an 125 0,5 0 1‐2 ans 200 0,5 0 plus de 2 ans 300 0,5 0 Total 1
CAL 1 Taxons Classes d'âge PP (kg) adulte 0,8 lapin Total taxons sauvages
Classes d'âge PP (kg) RBB NMIc 0‐6 mois 30 0,6 0 6 mois ‐ 1 an 125 0,5 0 1‐2 ans 200 0,5 0 plus de 2 ans 300 0,5 1 Total 1
PVA 18 0 0 0 18
PVA 0 0 0 150 150
RBB 0,5
NMIc 7
CAL 2 Taxons Classes d'âge PP (kg) cerf adulte 200 lapin adulte 0,8 Total taxons sauvages
PVA 2,8 2,8
RBB 0,5 0,5
NMIc 1 4
CAL 1 Taxons bœufs caprinés suinés cheval cerf lapin Total
PVA 544,8 88,5 80 18 0 2,8 734,1
% PVA 74,2 12,1 10,9 2,5 0,0 0,38 100
CAL 2 Taxons bœufs caprinés suinés cheval cerf lapin Total
C
D
EF
G
HI
Total 0
G
0
i
0
D
0
M2
G
0
i
0
D
0
M3
G
0
i D
PVA 175 151,5 120 150 100 1,6 698,1
G
C
D
EF
D M1
G
1,0
1
G
HI
1
1
3
D
0
D
G
0
D
1
1
3
4
1
1
D
0
M3
G
0
0
i
0
0
D
0
1
i
G
1,0
0,0
1,0
0,0
0,0
0,0
3,0
NMI
0,0
0,0
0,0
1,0
3,0
1,0
0,0
5,0
6,0
3,0
0,0
1,0
0,0
0,0
0,0
10,0
correct.
0,0
0,0
0,0
1,0
1,5
0,5
0,0
3,0
% ajust.
60,0
30,0
0,0
10,0
0,0
0,0
0,0
100,0
% ajust.
0,0
0,0
0,0
33,3
50,0
16,7
0,0
100,0
ND
0,0
0,0
0,0
2,0
6,0
2,0
0,0
2,0 12,0
3,0
0,0
1,0
0,0
0,0
0,0
16,0
correct.
0,0
0,0
0,0
2,0
3,0
1,0
0,0
6,0
75,0
18,8
0,0
6,3
0,0
0,0
0,0
100,0
% ajust.
0,0
0,0
0,0
33,3
50,0
16,7
0,0
100,0
0,0
0,0
4,0
inf sup
A 2,0 0,0 2
B 1,0 0,0 1
C 0,0 0,0 0
D 1,0 2,0 3
EF 0,0 6,0 6
G 0,0 2,0 2
HI 0,0 0,0 0
total 4,0 10,0 14
inf sup
A 1,0 0,0 1
B 1,0 0,0 1
C 0,0 0,0 0
D 1,0 1,0 1
EF 0,0 3,0 3
G 0,0 1,0 1
HI 0,0 0,0 0
total 3,0 5,0 7
NMIc
3
1
0 0 9 0
D4
0
1
1 0
G
8
0
i
1,0
2,0
3,0
6
2,0
1,0
1,0
1,0
9,0
NMI
1,0
0,0
2,0
3,0
2,0
1,0
0,0
9,0
correct.
0,0
0,0
8,0
2,0
0,5
0,5
0,3
11,3
correct.
6,0
0,0
4,0
3,0
1,0
0,5
0,0
14,5
% ajust.
0,0
27,6
20,7
6,9
3,4
0,0
100,0
0,0
0,0
71,1
17,8
4,4
4,4
2,2
100,0
% ajust.
41,4
ND
0,0
0,0
14,0
10,0
3,0
1,0
6,0
34,0
ND
1,0
0,0
6,0
12,0
5,0
3,0
0,0
correct.
0,0
0,0
28,0
10,0
1,5
0,5
1,5
41,5
correct.
6,0
0,0
12,0
12,0
2,5
1,5
0,0
34,0
% ajust.
0,0
0,0
67,5
24,1
3,6
1,2
3,6
100,0
% ajust.
17,6
0,0
35,3
35,3
7,4
4,4
0,0
100,0
27,0
inf sup
A 0,0 1,0 1
B 0,0 0,0 0
C 14,0 6,0 20
D 10,0 12,0 22
EF 3,0 5,0 8
G 1,0 3,0 4
HI 6,0 0,0 6
total 34,0 27,0 61
inf sup
A 0,0 1,0 1
B 0,0 0,0 0
C 4,0 2,0 4
D 2,0 3,0 3
EF 1,0 2,0 2
G 1,0 1,0 1
HI 1,0 0,0 1
total 9,0 9,0 12
Les Calades 2 Total caprinés domestiques NMIc % NMIc Classes d'âge NmIc Corr. corrigé corrigé Payne en années A 0 à 0,17 1 6 6 32,0 B 0,17 à 0,5 0 3 0 0,0 C 0,5 à 1 4 2 8 42,7 D 1 à 2 3 1 3 16,0 EF 2 à 4 2 0,5 1 5,3 G 4 à 6 1 0,5 0,5 2,7 HI > à 6 1 0,25 0,25 1,3 Total 12 18,75 100
Total caprinés domestiques NRd % NRd corrigé corrigé 1 6 6 7,9 0 3 0 0,0 20 2 40 53,0 22 1 22 29,1 8 0,5 4 5,3 4 0,5 2 2,6 6 0,25 1,5 2,0 61 75,5 100
NRd Corr.
Moutons NR = 21 ; NMIf = 4 ; NMIc = 5 Classes d'âge A
B
C
D
EF
G
HI
D
M1
Total 0
G
0
i
5
1
2
D
M2
8 0
G
0
i
1
1
2
D
M3
G
0 1
2,0
D D4
3 0
G
0
i NMI
4 0
i
0,0
0,0
5
1
3,0
1,0
6 0,0
0,0
1,0
5,0
correct.
0,0
0,0
6,0
1,0
0,0
0,0
0,3
7,3
% ajust.
0,0
0,0
82,8
13,8
0,0
0,0
3,4
100,0 21,0
ND
0,0
0,0
11,0
4,0
0,0
0,0
6,0
correct.
0,0
0,0
22,0
4,0
0,0
0,0
1,5
27,5
% ajust.
0,0
0,0
80,0
14,5
0,0
0,0
5,5
100,0
Fréquences des classes d’âge des moutons à partir des dents inférieures des Calades 2
XI.5 Les mesures des Calades Toutes les mensurations (mm) ont été prises selon A. von den Driesch (1976) et quelques-unes selon P. Ducos (1968) sont signalées par *.
Total caprinés domestiques Les Calades 1 NMIc % NMIc Classes d'âge NMIc Corr. corrigé corrigé Payne en années A 0 à 0,17 1 6 6 50,0 B 0,17 à 0,5 1 3 3 25,0 C 0,5 à 1 0 2 0 0,0 D 1 à 2 1 1 1 8,3 EF 2 à 4 3 0,5 1,5 12,5 G 4 à 6 1 0,5 0,5 4,2 HI > à 6 0 0,25 0 0,0 Total 7 12 100,0
XI.5.1 Les caprinés domestiques (O : Ovis aries ; C : Capra hircus ; OC : Ovis aries ou Capra hircus) Crâne Cheville osseuse Radius
CAL 2
CAL 1 CAL 1
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques en % du Nombre de Restes de dent total et en % du Nombre Minimum d’Individus, corrigées en fonction de la classe d’âge considérée des Calades 1
Phalange I
CAL 2
Phalange II
CAL 2
388
4
0
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques en % du Nombre de Restes de dent total et en % du Nombre Minimum d’Individus, corrigées en fonction de la classe d’âge considérée des Calades 2
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison des Calades 1 Total caprinés domestiques Les Calades 1 NRd % NRd Classes d'âge NRd Corr. corrigé corrigé Payne en années A 0 à 0,17 2 6 12 54,5 B 0,17 à 0,5 1 3 3 13,6 C 0,5 à 1 0 2 0 0,0 D 1 à 2 3 1 3 13,6 EF 2 à 4 6 0,5 3 13,6 G 4 à 6 2 0,5 1 4,5 HI > à 6 0 0,25 0 0,0 Total 14 22 100,0
1
0
11
4,0
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques à partir des dents inférieures et supérieures des Calades 1 NR
1
0,0
10,0
ND correct. % ajust.
0,0
2
0,0
0
1
1,0
1,0
2
0
i
2,0
NMI
0,0
6
5,0
Total
0
G
D4
2
3
HI
G i
Total
1
i
4
1
M3
5
Les Calades 2 Classes d'âge Payne en années A 0 à 0,17 B 0,17 à 0,5 C 0,5 à 1 D 1 à 2 EF 2 à 4 G 4 à 6 HI > à 6 Total
M2
0
1
B
1
G
G
0
NMIc
% PVA 25,1 21,7 17,2 21,5 14,3 0,23 100
Classes d'âge A
M2
G 1
EF
Effectif total en Nombre de Restes de dents et en Nombre Minimum d’Individus de combinaison des Calades 2
correct.
1,0
D
D
Dents INF
D
i
0
0
XI.4.1.2 Les Calades 1 NRd = 14 ; NMIf = 4 ; NMIc = 7
D4
i
2
D
NMI
PVA 100 1,6 101,6
XI.4.1 Les caprinés domestiques Les classes d’âges : A : 0-2 mois ; B : 2-6 mois ; C : 6 mois-1 an ; D : 1-2 ans ; EF : 2-4 ans ; G : 4-6 ans ; HI : plus de 6 ans
Dents SUP
1
C
G
D
NR
XI.4 Estimation des âges de mortalités et courbe de survie
Classes d'âge
M1
12
1
3
B
Fréquences des classes d’âge des caprinés domestiques à partir des dents inférieures et supérieures des Calades 2
XI.3.6 Part respective des taxons domestiques et sauvages
M1
2
i
XI.3.5 Taxons sauvages
B
1
7
i
XI.3.4 Le cheval CAL 1
1
i D4
A D
1
2
1
i
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois‐2 ans adulte
PVA 0 80 0 80
Classes d'âge
Dents SUP
Total
HI
1 7,0
G
CAL 2
CAL 1
A
G
D
XI.2.3 Les suinés
Dents INF
EF
0
i
Classes d'âge 0‐6 mois 6 mois‐2 ans adulte
D
D
388
Espèce C Espèce O O Espèce O Espèce C
DAP base 38,2 Bp
DT base 28,9 Bfp
28,8 Glpe 20,8 GL 22,2
14,4
Bp 10,4 Bp 10,8
femelle Bd Bfd 26,7 16,2 SD 7,5 SD 7,8
Bd 7,1 Bd 9,4
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence XI.5.2 Les bœufs Radius
CAL 2
Ulna
CAL 2
Métatarse
CAL 1
Phalange I
CAL 2
Phalange II
CAL 1
ANNEXE XII : COMPARAISON DU NOMBRE DE RESTES DE DENTS (corrigé) PAR CLASSES D’AGE ENTRE LES SITES ET LES MODELES MIXTES PAR LE TEST DES RANGS DE SPEARMAN
Bp 78,2 BPC 36
Bp 50,2 Glpe 59 GL 38,2
Dp 33,2 Bp 28,4 Bp 32,6
SD 22,8 SD 26,2
Bd 26 Bd 26,5
NDcorr Spearmann Va D rs Vb D rs La D rs Lb(Va) D rs T(Va) D rs
XI.5.3 Les suinés Humérus
Bd 39,3
BT 35,2
XI.5.4 Les équidés (Equus ferus/caballus) Ulna
CAL 2
BPC 39
CR 0,08 0,071 0,255 0,294 0,93 0,939 0,022 0,002 0,204 0,23
CTD 0,029 0,007 0,023 0,002 0,726 0,76 0,094 0,09 0,046 0,026
LF2 0,029 0,007 0,067 0,052 0,79 0,82 0,058 0,041 0,204 0,233
LF1 0,066 0,053 0,023 0,003 0,484 0,535 0,186 0,21 0,146 0,161
Cal1 0,492 0,542 0,963 0,968 0,189 0,19 0,593 0,64 0,199 0,227
Cal2 0,294 0,337 0,096 0,094 0,54 0,59 0,86 0,88 0,468 0,519
PLsJ 0,217 0,248 0,07 0,058 0,31 0,355 0,266 0,31 0,216 0,248
PG MdT 0,054 0,018 0,036 0,0005 0,162 0,08 0,1802 0,071 0,255 0,93 0,294 0,94 0,031 0,042 0,009 0,021 0,204 0,146 0,233 0,161
Seuil à 5 % en gris foncé Seuil à 10 % en gris clair Va : Viande type a ; Vb : Viande type b ; La : Lait type a ; Lb : Lait type b ; T : Toisons (modèles d’après données de Helmer et al. 2007) BRM : La Brémonde ; CR : Le Collet-Redon ; CTD : La Citadelle ; LF2 : La Fare (phase 2) ; LF1 : La Fare (phase 1) ; CAL1 : Les Calades 1 ; CAL2 : Les Calades 2 ;PlsJ : Le Plan Saint-Jean ; PG : Ponteau-Gare ; MdT : Le Mourre-du-Tendre
389
BRM 0,014 0 0,064 0,024 0,793 0,819 0,034 0,012 0,069 0,057
389
Collonge 2001
Collonge 2001
La Fare (phase 2) % NRd corr. 0,0 19,1 15,9 31,9 14,3 12,7 6,0 78
Blaise ce volume
Blaise ce volume
Les Calade 1 % NRd corr. 54,5 13,6 0,0 13,6 13,6 4,5 0,0 14
Les Calades 2 % NRd corr. 7,9 0,0 53,0 29,1 5,3 2,6 2,0 61
La Balance % NRd corr. 0 19,3 47,1 23,5 4,3 4,3 1,6 36
Blaise ce volume
Blaise ce volume
Blaise ce volume
Classes d'âge en années A : 0 à 0,17 B : 0,17 à 0,5 C : 0,5 à 1 D : 1 à 2 E‐F : 2 à 4 G : 4 à 6 H‐I : plus de 6 NRd total
Blaise ce volume
Helmer et al. 2005b
Blaise ce volume Blaise et Helmer
Blaise ce volume Blaise et Helmer
Helmer et al. 2005b
NEOLITHIQUE FINAL B. Layrou (Fe) % corr. 35 33 16 3 13 0 0 55
B. Layrou (Ft) % corr. 12,5 66,5 0 5 11 3 2 67
C. Obscure (Fe) % corr. 24,4 38,0 13,6 10,8 6,8 4,1 2,4 46
B. St Michel % corr. 0 35,6 8,9 8,9 17,8 22,2 6,7 29
grotte Murée C7‐6
Collonge 2000
Collonge 2000 Helmer et al. 2005b
Helmer et Vigne 2004
Pahin‐Petavy 1994
Helmer et al. 2005b
% corr. 17,1 25,7 17,1 8,6 7,1 18,6 5,7 36
390
390
Poulain‐Josien Poulain‐Josien 1979 Poulain‐Josien 1965
12
Carrère inédit
Métairie Grande 0 33,3 16,7 50
NEOLITHIQUE FINAL
Beaussement (Fe) 7,7 23,1 69,2 13
Poulain‐Josien 1965 Carrère & Forest 2003 Carrère & Forest 2003
Pilon du Roy 7,1 35,7 57,1 14 Escanin 2 (RO) 20,0 20,0 60,0 20 Beaussement (Ft) 6,5 19,4 74,2 31
Josien 1957 Poulain‐Josien 1966 Poulain‐Josien 1985
Celleneuve 7,7 15,4 76,9 13 Camprafaud (Vz) 11,9 35,7 52,4 42
NEOLITHIQUE FINAL % NMI
GROTTE
référence
Blaise ce volume
Claparouse % NRd corr. 9,7 25,9 42,1 8,1 6,5 4,0 3,6 45
NMI total
Blaise ce volume
Le Mourre‐du‐Tendre Le Plan Saint‐Jean % NRd corr. % NRd corr. 0,0 0,0 15,9 8,7 42,4 8,7 23,8 27,6 11,9 31,3 2,6 18,2 3,3 5,5 35 107
% NMI
La Citadelle % NRd corr. 5,3 10,6 29,1 19,0 15,9 13,2 6,8 280
Gardeisen
La Brémonde % NRd corr. 0,0 20,2 26,9 21,0 15,5 12,2 4,2 135
NEOLITHIQUE FINAL La Fare (phase 1) % NRd corr. 2,2 6,6 17,5 32,5 22,6 15,7 2,9 362
Référence
Référence
Ponteau‐Gare % NRd corr. 10,1 20,2 26,9 13,4 17,6 8,4 3,4 60
Silver 1969 ; Grant 1982
Collonge 2001
PLEIN AIR Classes d'âge en années A : 0 à 0,17 B : 0,17 à 0,5 C : 0,5 à 1 D : 1 à 2 E‐F : 2 à 4 G : 4 à 6 H‐I : plus de 6 NRd total
Collet‐Redon % NRd corr. 0 30,4 20,3 13,5 25,3 8,4 2,1 65
Classes d'âge 3,5‐4 ans Adultes
Hafner 2000
Le Mourral 2a Le Mourral 2b % NRd corr. % NRd corr. 3,5 0 11,7 0 39 32,7 13,5 20 13,3 14,3 15 31 4 2 159 75
Gardeisen
Référence
Le Mourral 1 % NRd corr. 0 20 34,8 3,3 14,3 15,6 12 82
Poulain 1978
Le Pesquier % NRd corr. 30,7 4,1 17,4 15,3 5,1 17,9 9,6 112
Classes d'âge en années A : 0 à 0,17 B : 0,17 à 0,5 C : 0,5 à 1 D : 1 à 2 E‐F : 2 à 4 G : 4 à 6 H‐I : plus de 6 NRd total
Les Vautes "local" 7,1 25,0 67,9 28
Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b
NEOLITHIQUE FINAL
Helmer et al. 2005b
Les Hermes 18,6 27,9 53,5 43
Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b
NEOLITHIQUE FINAL
Cambous (cab.) 9,7 33,9 56,5 62
Helmer et Vigne 2004 Helmer et al. 2005b
Cambous (dép.) 7,1 23,8 69,0 42
Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b
Cambous 10,3 20,5 69,2 39
Helmer et al. 2005b
PLEIN AIR
% NMI
grotte Murée % corr. 6,9 27,7 32,3 9,2 6,3 10,4 7,2 83
Classes d'âge Infantiles Juvéniles Adultes NMI total référence
Eglise % corr. 0,0 21,0 19,5 27,0 15,7 13,5 3,4 152
Poulain‐Josien 1985
Eglise sup. % corr. 24,6 18,2 30,9 6,8 8,2 9,3 1,9 162
Poulain‐Josien 1985
B. Oullen % corr. 46,5 20,6 10,3 5,2 7,7 6,5 3,2 25
Poulain‐Josien 1979
C. Obscure (Ch) % corr. 59,6 19,9 11,6 6,6 0,8 1,2 0,2 39
Poulain 1971
Référence
Trou Arnaud % corr. 65,5 14,5 7,3 3,6 4,5 4,5 0,0 22
Poulain‐Josien 1985
Classes d'âge en années A : 0 à 0,17 B : 0,17 à 0,5 C : 0,5 à 1 D : 1 à 2 E‐F : 2 à 4 G : 4 à 6 H‐I : plus de 6 N total
Camprafaud (StP) 29,6 25,9 44,4 27
Bréhard 2007 NEOLITHIQUE MOYEN 2
Camprafaud (Nr) 19,2 30,8 50,0 52
Bréhard 2007
NEOLITHIQUE RECENT
Bréhard 2007
GROTTE
Le Gournier % NRd corr. 3 4,6 57,7 17,2 8,9 4,6 3,9 176
Escanin 2 (Ch) 4,2 37,5 58,3 24
Référence
La Roberte % NRd corr. 3 7,7 45,8 18,0 12,8 8,0 4,6 203
Grotte C 21,4 28,6 50,0 14
NEOLITHIQUE MOYEN 2 Les Moulins % NRd corr. 0 15,2 46,9 14,6 7,4 11,6 4,1 227
NEOLITHIQUE MOYEN 2
PLEIN AIR Classes d'âge en années A : 0 à 0,17 B : 0,17 à 0,5 C : 0,5 à 1 D : 1 à 2 E‐F : 2 à 4 G : 4 à 6 H‐I : plus de 6 NRd total
Camprafaud (Ch) 30 26,7 43,3 30
En grisés, apparaissent les deux classes d’âge aux pourcentages les plus élevés (gris foncé : mode primaire ; gris clair : mode secondaire). Ch : Chasséen récent ; Cr : Couronnien ; RO : Rhône-Ouvèze ; Fe : Ferrières ; Ft : Fontbouisse ; StP : Saint-Ponien ; Vz : Vérazien.
Classes d'âge Infantiles Juvéniles Adultes NMI total référence
XIII.2 Profils d’abattage des caprinés en % NMI des sites de plein air et des sites de grottes du Néolithique moyen au final
XIII.1 Profils d’abattages des caprinés domestiques des sites de plein air et des sites de grottes du Néolithique moyen au Néolithique final
Bergerie Neuve 18,8 31,3 50,0 16
Espace Richter 0 41,7 58,3 12
ANNEXE XIII : PROFILS D’ABATTAGE DES CAPRINES ET DES BŒUFS DU NEOLITHIQUE MOYEN CHASSEEN AU NEOLITHIQUE FINAL DANS MIDI DE LA FRANCE (d’après Blaise et al. sous presse, complété)
Pernaud‐Orliac
Emilie Blaise
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
En grisés, apparaissent les deux classes d’âge aux pourcentages les plus élevés (gris foncé : mode primaire ; gris clair : mode secondaire) ; % NRd corr. : % du Nombre de Restes de dents, corrigés ; Fe : Ferrières
Collonge 2001
Collonge 2001
La Fare % NRd corr. 0 16,7 25,2 23,5 6,7 26,8 1 27 Blaise ce volume
GROTTE
Ponteau‐Gare % NRd corr. 0 11,3 68,2 13,6 6,8 0 0 12 Blaise ce volume
Collet‐Redon % NRd corr. 0 18,9 35,6 22,8 5,7 17,1 0 15 Blaise ce volume
NEOLITHIQUE MOYEN 2
Classes d'âge Fontbrégoua en années % corr. 0 à 0,5 17,3 0,5 à 2 46,1 2 à 4 4,3 4 à 6,5 10,4 6,5 à 9 13,9 9 à 11,5 6,9 plus de 11,5 1,1 20 N total Helmer 1979
Blaise ce volume
RECENT
G. Murée % corr. 22,2 40,5 5,5 8,9 8,9 13,3 0,7 30
B. Layrou % corr. 14 50 17 13 6 0 0 46
Helmer 1979
Collonge 2000
La Brémonde % NRd corr. 24,1 8,0 15,0 28,9 24,1 0 0 31 Blaise ce volume
Le Plan Saint‐Jean
Le Mourre‐du‐Tendre
% NRd corr. 0,0 0,0 23,8 50,8 12,7 12,7 0 15
% NRd corr. 0,0 52,2 13,1 3,5 7,0 20,9 3 24
Blaise ce volume
Helmer 1979
Blaise ce volume
NEOLITHIQUE FINAL B. Layrou (Fe) C.Obscure (Fe) % corr. % corr. 43 16,3 32 65,0 20 12,2 3 0,0 2 6,5 0 0,0 0 0,0 36 18 Collonge 2000
Helmer 1991b
Claparouse % NRd corr. 29,3 24,3 3,7 8,8 8,8 23,4 1,8 24
Chazelles % corr. 0,0 28,8 10,8 25,0 28,9 5,8 0,6 91 Favrie 2004
% NMI
Référence
La Citadelle % NRd corr. 18,4 24,5 1,5 8,6 25,8 20,9 0,4 62
Les Hermes 15 5 80 20 Carrère et Forest 2003
Référence
Collonge 2001
Camprafaud (Vz) 7,1 21,4 71,4 14 Poulain‐Josien 1985
Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 plus de 11,5 N total
Hafner 2000
NEOLITHIQUE FINAL
391
391
Camprafaud (Nr) 13,3 33,3 53,3 15 Poulain‐Josien 1985
Bréhard 2007
57
NEOLITHIQUE RECENT
Bréhard 2007
Le Mourral 2a Le Mourral 2b % NRd corr. % NRd corr. 22 4 42 46 5 0 19 15 9 25 3 9 0 1 45 96
Escanin (Ch) 16,7 16,7 66,7 12 Poulain‐Josien 1979
Bréhard 2007
0 9 11 21 2 20
Le Moural 1 % NRd corr. 44 6 16 14 10 6 4 52
NEOLITHIQUE MOYEN 2
Référence PLEIN AIR
Le Pesquier % NRd corr.
Camprafaud (Ch) 18,2 18,2 63,6 11 Poulain‐Josien 1985
Le Gournier % NRd corr. 5,8 26,5 36,7 6,4 22,4 1,7 0,5 67
NEOLITHIQUE FINAL
NEOLITHIQUE FINAL
La Roberte % NRd corr. 16,7 54,8 7,7 7,5 3,2 9,8 0,3 77
Classes d'âge Infantiles Juvéniles Adultes NMI total référence
NEOLITHIQUE MOYEN 2 Les Moulins % NRd corr. 9,6 57,3 15,8 7,3 5,0 5,1 0,0 104
XIII.4 Profils d’abattage des bœufs en % NMI des sites de plein air et des sites de grottes du Néolithique moyen au final
PLEIN AIR Classes d'âge en années 0 à 0,5 0,5 à 2 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 9 à 11,5 plus de 11,5 N total
Cambous Cambous (cab.) Beaussement (Fe) 16,7 3,4 10 16,7 44,8 0,00 66,7 51,7 90 18 29 10 Poulain‐Josien 1978 Gardeisen Poulain‐Josien 1965
Beaussement (Ft) 0 14,3 85,7 14 Poulain‐Josien 1965
XIII.3 Profils d’abattage des bœufs en % NRd corrigé des sites de plein air et des sites de grottes du Néolithique moyen au Néolithique final
Emilie Blaise
ANNEXE XIV : ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES DES SPECTRES FAUNIQUES DU NEOLITHIQUE MOYEN 2 AU NEOLITHIQUE FINAL DANS LE MIDI MEDITERRANEEN DE LA FRANCE (d’après Blaise et al. sous presse)*. XIV.1 Listes des spectres fauniques pris en compte dans l’analyse Les effectifs sont en Nombre de Restes déterminés par taxon Site
Commune
La Toronde Dourgne Le Mourral 1 Le Mourral 2a Le Mourral 2b
Cavanac Fontanès‐de‐Sault
Aude Aude
PA PA
Millegrand
Aude
PA
Languedoc
Nm Chasséen récent Nm Chasséen récent Nf Vérazien (1) Nf Vérazien (2a) Nf Vérazien (2b)
131 12 733 637 328
2
15 10 85 107 99
49 65 319 618 268
84 44 34 65
7 3
La Métairie Grande
Laure‐Minervois
Aude
PA
Nf Vérazien
29
2
102
St Pierre de la Fage
Hérault
G
Nm Chasséen récent (C1) Nm Chasséen récent (C12‐13) St Ponien (C11‐9) Néo récent tardo St Ponien (C8‐6) Nf Vérazien (C5‐3)
22 178 165 85 225
22 195 106 70 168
354 269 489 184 480
Cambous Cambous (cabanes) Cambous (dépotoir) Celleneuve
Ferrières Poussarou
Hérault
G
St‐Gély‐du‐fesc
Hérault
PA
Viols‐en‐Laval
PA
Hérault
12
2
7
121
Nf Fontbouisse Nf Fontbouisse (cabanes) Nf Fontbouisse (dépotoir) Nf Fontbouisse
232 728 68 33
3 46 3
40 46 10
543 1798 767 64
6
Montpellier
Hérault
Montpellier
Hérault
PA
Nf Fontbouisse
47
Las Planas
Mudaison
Hérault
PA
Nf Fontbouisse
73
Bergerie Neuve
Lauret
Hérault
PA
Nf Fontbouisse ?
23
2
8
82
Le Rocher du Causse
Claret
Hérault
PA
Nf Fontbouisse ?
121
17
22
176
Gravas
St Mathieu de Tréviers
Les Hermes Le Pesquier Grotte du Taï ext Grotte du Taï int Baume Layrou (Nr) Baume Layrou (Fe) Baume Layrou (Ft) Baume d'Oullen Combe Obscure (Ch) Combe Obscure (Fe) Beaussement (Fe) Beaussement (Ft)
PA
Nf "Horizon des Vautes" (groupe 4)
Richter
La Mort des Ânes
Moyenne vallée du Rhône
Bovinés Cervidés Suinés Caprinés Chien Lapin Lièvre TOTAL (Bos t .)
Occupation (s)
St Pierre de la Fage Camprafaud (Ch) Camprafaud (Nr) Camprafaud (StP) Camprafaud (Vz) Les Vautes
6 3 16 7
5 6 7 16
36 282 132
133
Carrère in Carrère et Forest 2003 Bökönyi 1983
7 4 15 5
403 739 815 404 943
28 103 13 2
2
2
64
Carrère 1986 Geddès 1993 Collonge 2001
Poulain‐Josien 1985
148
Carrère et Forest 2003
849 2739 889 99
Poulain 1978 Gardeisen in Carrère et Forest 2003 Poulain‐Josien 1966 Pernaud‐Orliac in Carrère et Forest 2003
117
22
95
Carrère in Carrère et Forest 2003
5
120
1
42
379
Josien 1957 Pernaud‐Orliac in Carrère et Forest 2003
6
13
168
Carrère inédit Forest in Carrère et Forest 2003 Hafner 2000
1
289 656 1762 637 1092 1313 1560
Hérault
PA
Nf Fontbouisse
28
3
66
Hérault
PA
Néo récent
45
1
19
84
Hérault Gard
PA PA
Gard
G
Trèves
Gard
G
60 162 203 99 321 205 190
1
Remoulins
Nf indet. Nf Fontbouisse Nf Ferrières (ext) Nf Ferrières (int) Néo récent Nf Ferrières Nf Fontbouisse
9 1 6 5 2
5 4 37 10 337 164 103
216 403 1452 484 419 931 1255
4 16 19 8 5 8
7 82 38 15 1 3 1
Nm Chasséen récent (C4)
206
40
225
576
4
27
3
1081
Nm Chasséen récent (C5) Nf Ferrières (C2‐3) Nf Ferrières Nf Fontbouisse
59 79 159 225
9 6 24 12
49 98 49 97
265 74 88 258
1 6 10
7 5 1 2
1 1
391 269 331 594
Helmer 1991 ; Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b
Nf Ferrières
1995
9
35
2039
Favrie 2004
2
22
196
98
9
478
Pahin 1987
15
Villeneuve les Maguelone Bélarga Congénies
Le Garn/La Bastide‐de‐ Virac
Ardèche
G
Lagorce
Ardèche
G
97
Chauzon
Ardèche
PA
St André de Cruzières
Ardèche
G
La Roberte*
Châteauneuf‐du‐Rhône
Drôme
PA Nm Chasséen r. (St.19, 20 sans talus)
151
Les Moulins*
St Paul‐Trois‐Châteaux
Drôme
PA
647
7
230
736
625
B. Sourde/B. Claire
Francillon
Drôme
G
54
4
60
142
16
Nm Chasséen récent Nf de tradition chasséenne (C7‐11 / C1‐2)
Trou Arnaud
Saint‐Nazaire‐le‐Désert
Drôme
G
Nm Chasséen récent (cA, B, E)
5
4
3
114
19
Le Pâtis 2
Montboucher sur Jabron
Drôme
PA
Nf régional
265
2
117
149
2
Jas des chèvres La Plaine des Blancs Capty
Francillon Courthézon Venasque
Drôme Vaucluse Vaucluse
PA PA PA
Nf régional Nf Rhône‐Ouvèze Nf Rhône‐Ouvèze ?
47 21 31
7 3
39 2 4
44 75 74
Claparouse
Lagnes
Vaucluse
PA
Nf Rhône‐Ouvèze (C2)
96
10
22
345
PA
Nm Chasséen récent Nf Couronnien Nf Rhône‐Ouvèze ?
123 59 99
4
Baux de Provence
Bouches‐du‐ Rhône
305 93 179
La Citadelle
Référence
201 94 1179 1660 836
4 3 18 26
Chazelles*
Escanin 2 (Ch) Escanin 2 (Cr) Escanin 2 (RO?)
Provence
Département type
Vauvenargues
Bouches‐du‐ Rhône Bouches‐du‐ Rhône Bouches‐du‐ Rhône Bouches‐du‐ Rhône
4
1 7 9
14 1
Poulain‐Josien 1967
Rivière 2005 Collonge 2000 Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b ; Helmer et Vigne inédit
Poulain‐Josien 1965
2260
Bréhard 2007
290
Helmer inédit
146
Helmer et al . 2005b ; Helmer inédit
2
537
Blaise 2002
2 1 4
3
139 102 116
Helmer inédit Helmer 1986 Helmer 1979
18
70
561
Helmer 1979 ; Helmer et al. 2005b
4
436 153 285
Poulain‐Josien 1979
1 1
2
Nf Couronnien
548
40
422
11
38
Bramardi 1995 ; Helmer et al . 2005 1059 ; Blaise 2005
PA
Nf indet.
23
52
251
1
17
344
Poulain‐Josien in Courtin 1977
PA
Nf Couronnien
89
15
319
9
35
467
Blaise 2003
PA
Nf Couronnien
110
10
394
2
95
611
Blaise 2003
Var
G
Nm Chasséen récent (C5‐6 ; C8‐9)
130
34
261
1
1
436
Helmer 1979 ; Helmer et al . 2005b
PA
Le Pilon du Roy
Allauch
Ponteau‐Gare
Martigues
Collet‐Redon
Martigues
Eglise
Baudinard
Eglise Supérieure
Baudinard
Var
G
Nm Chasséen récent (C6‐3)
139
91
184
834
41
17
2
1308
Grotte C
Baudinard
Var
G
Nm Chasséen récent
53
12
115
228
18
26
2
454
Baume St Michel
Mazaugues
Var
G
Nf indet.
36
15
49
108
3
7
Fontbrégoua
Salernes
Var
G
Nm Chasséen récent (C19‐8)
46
10
11
163
7
1
Grotte Murée
Montpezat
Alpes‐de‐H ‐ Provence
G
Nm Chasséen récent (C11‐7b)
253
34
80
566
39
6
978
Forcalquier
Alpes‐de‐H ‐ Provence
PA
Nf Couronnien (apparenté) St.7
150
17
133
379
4
9
692
9
218 4
242
te
Helmer 1979 ; Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b Poulain 1971 Pahin‐Peytavy in Hameau et al . 1994 Helmer 1979 Helmer 1979 ; Helmer et Vigne 2004 ; Helmer et al. 2005b
te
La Fare
392
392
Loirat 1997 ; Blaise inédit
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence XIV.2 Représentation graphique des axes 1 et 2 faisant ressortir une opposition entre sites de grottes et sites de plein air
Les sites de grotte sont indiqués en gris. Les individus et variables supplémentaires sont en italiques. Ch : Chasséen récent ; Nr : Néolithique récent ; Cr : Couronnien ; RO : Rhône-Ouvèze ; Fe : Ferrières ; Ft : Fontbouisse ; StP : Saint-Ponien ; Vz : Vérazien.
* BLAISE E., BREHARD S., CARRERE I., FAVRIE T., GOURICHON L., HELMER D., RIVIERE J., TRESSET A., VIGNE J.-D. (sous presse) – L’élevage du Néolithique moyen au Néolithique final dans le Midi méditerranéen de la France : état des données archéozoologiques, in LEMERCIER O., FURESTIER R., BLAISE E. (Dir.) : Quatrième millénaire. La transition du Néolithique moyen au Néolithique final dans le sud-est de la France et les régions voisines. Actes de la table ronde internationale d'Aix-en-Provence, mars 2005, Lattes, ADAL / UMR 5140. (Monographies d’Archéologie Méditerranéenne).
393
393
Emilie Blaise
ANNEXE XV : ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES DES PROFILS D’ABATTAGE DES CAPRINES DOMESTIQUES
Les effectifs sont en Nombre de Restes de dents (non corrigé) et sont répartis par classes d’âge : A : 0-2 mois ; B : 2-6 mois ; C : 6 mois-1 an ; D : 1-2 ans ; EF : 2-4 ans ; G : 4-6 ans ; HI : plus de 6 ans
XV.1 Liste des profils d’abattage des caprinés domestiques des sites du Proche-Orient et du sud-est de la France (d’après Helmer et al. 2007, complété) Sites Proche‐Orient Cafer Höyük Cafer Höyük Aswad Halula 5 Halula 11 Halula 12 Halula 18 Seker (base) Aswad Maghzaliyah 1/5 Maghzaliyah 6/8 Maghzaliyah 9/10 Maghzaliyah 12/14 Maghzaliyah 15/16 Seker (Late) Ras Shamra VC1 Ras Shamra VC2/3 Qdeir Umm el Tlell El Kowm 2 (lower levels) El Kowm 2 (lower levels) El Kowm 2 (PN) Sotto Halula 25 Halula 26 Aswad Seker (PN) Khirbet Derak Kosak Shamali (Ubaid) Kosak Shamali (Late Ubaid) Kosak Shamali (Post Ubaid) Kosak Shamali (Uruk) El Kowm 2 (Uruk) Sheikh Hassan (Middle Uruk) Sheikh Hassan (Late Uruk) Mashnaqa Rawda Sidon Mishrife Byblos Kutan Tell Knedig Tell Chuera c5 Tell Chuera c6 Tell Chuera c7 Tell Chuera c8 Kharab Sajjar Tell Shiukh Fawqani Mari Malia Palais Malia ANE Carmejane Sud‐est de la France Combe Obscure c6 Baume d'Oulen c6 Grotte Lombard Baume d'Oulen c5 Eglise supérieure c7/8 Trou Arnaud Eglise supérieure c6/3 Combe Obscure c5 Baume d'Oulen c3/4 Grotte Murée c7b/10 Eglise Combe Obscure c2/3 Baume Saint‐Michel Grotte Murée c7/6 Villa Giribaldi Caucade La Raverre La Roberte Claparouse La Lauzière Col Saint‐Anne La Balance rue Ferruce Les Moulins Barret de Lioure c6 Saint‐Mitre Fraischamps 3 Calades 1 Calades 2 La Brémonde Le Mourre du Tendre La Fare phase 1 La Fare S7 La Fare phase 2 Collet‐Redon Ponteau‐Gare Le Plan Saint‐Jean La Citadelle
Code P1 P2 P3 P4 P5 P6 P7 P8 P9 P10 P11 P12 P13 P14 P15 P16 P17 P18 P19 P20 P21 P22 P23 P24 P25 P26 P27 P28 P29 P30 P31 P32 P33 P34 P35 P36 P37 P38 P39 P40 P41 P42 P43 P44 P45 P46 P47 P48 P49 P50 P51 Réforme Code F1 F2 F3 F4 F5 F6 F7 F8 F9 F10 F11 F12 F13 F14 F15 F16 F17 F18 F19 F20 F21 F22 F23 F24 F25 F26 F27 F28 F29 F30 F31 F32 F33 F34 F35 F36 F37
A 0 0 0 9 3 0 3 1 0 0 0 0 0 0 2 0 0 1 0 3 3 0 0 3 8 0 0 1 0 0 0 0 0 4 2 0 22 0 0 0 0 0 4 4 4 5 3 0 1 0 0 0 A 2 6 1 1 0 6 9 12 3 1 0 3 0 1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 2 1 0 0 1 1 0 0 1 0 2
B 0 3 1 12 9 4 4 0 1 0 2 1 0 0 1 2 4 8 4 4 5 1 0 6 25 1 0 1 1 0 0 1 7 13 2 3 9 1 4 1 1 4 17 3 3 8 3 0 10 2 0 0 B 5 6 3 2 3 2 10 6 2 6 7 7 2 3 0 0 0 2 4 2 2 3 11,8 2 1 3 1 0 7 2 6 2 4 6 4 2 8
C 8 43 25 39 24 12 9 1 33 5 13 7 3 3 22 4 6 42 52 10 6 4 2 12 48 10 0 6 3 0 1 2 14 71 38 23 21 3 7 3 33 8 49 11 13 13 13 0 18 13 0 0 C 10 9,5 3 3 12 2 34 7 2 14 13 5 1 3 12 3 4 9 13 6 11 11 52 9 6 5 0 20 16 6 24 7 5 6 8 3 33
Classes d'âge D 4 28 21 30 14 4 5 13 22 4 12 10 7 12 29 7 6 50,5 4 27,5 18 3 3 14 74 13 5 2 2 2 4 5 49 233 63 49 30 12 3 3 20 14 70 20 47 52 6 7 22 20 1 4 D 4 7,5 4 1 6 2 15 8 2 8 36 8 2 3 10 2 4 5 5 5 12 11 36,5 4 2 6 3 22 25 7 89 47 20 8 8 19 43
EF 5 53 27 25 12 8 4 10 25 9 10 13 12 9 31 8 18 71,5 28 36 38 6 2 10 56 21 11 10 7 9 11 6 36 173 33 58 36 19 14 5 67 37 118 28 55 85 20 17 32 44 5 9 EF 4 5,75 9 3 6 5 36 2 6 11 42 10 8 5 10 5 1 11 8 13 17 4 34,5 8 2 5 6 8 37 10 124 65 18 30 21 43 72
G 2 38 14 14 8 3 2 4 25 5 8 2 4 6 17 9 5 23,5 8 19 2 12 5 11 22 9 7 9 0 6 7 8 11 88 19 21 16 6 8 3 33 13 75 22 22 49 5 10 12 41 17 15 G 3 2,25 7 0 10 5 41 3 5 18 36 6 10 13 12 1 1 7 5 9 1 4 44,9 5 3 2 2 4 29 2 86 61 16 10 10 25 60
HI 2 11 9 4 3 1 1 4 10 2 1 3 3 1 6 1 3 9 4 13 14 8 0 3 18 5 6 12 1 2 3 5 23 62 9 6 7 6 4 0 39 4 42 13 13 33 12 11 22 29 12 28 HI 7 1 1 1 2 0 17 1 5 25 18 7 6 8 12 4 2 5 9 8 0 3 47,3 1 0 0 0 6 20 3 32 13 15 5 8 15 62
NRd
Période
21 176 97 133 73 32 28 33 116 25 46 36 29 31 108 31 42 205,5 100 112,5 86 34 12 59 251 59 29 41 14 19 26 27 140 644 166 160 141 47 40 15 193 80 375 101 157 245 62 45 117 149 35 56 NRd 35 38 28 11 39 22 162 39 25 83 152 46 29 36 56 15 12 39 45 43 43 36 227 29 14 21 14 61 134 30 362 97 78 65 60 107 280
EPPNB MPPNB MPPNB MPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB LPPNB FPPNB FPPNB FPPNB FPPNB PN PN PN PN PN PN Halaf Ubaid Late Ubaid Post Ubaid Uruk Uruk Uruk Uruk Uruk EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA EBA actuel Période Early Neolithic Early Neolithic Early Neolithic Early Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Middle Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Middle Neolithic Early Neolithic Early Neolithic Early Neolithic Campaniforme Campaniforme Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic Late Neolithic
394
394
Références Helmer 2008b Helmer 2008b Helmer et Gourichon 2008 Saña Segui in Helmer et al. 2007 Saña Segui in Helmer et al. 2007 Saña Segui in Helmer et al. 2007 Saña Segui in Helmer et al. 2007 Gourichon, unpublished Helmer et Gourichon 2008 Helmer, unpublished Helmer, unpublished Helmer, unpublished Helmer, unpublished Helmer, unpublished Gourichon, unpublished Helmer, unpublished Helmer, unpublished Gourichon 2004 Helmer et Saña 1993 Gourichon 2004 Gourichon 2004 Helmer 2000a Helmer, unpublished Saña Segui in Helmer et al. 2007 Saña Segui in Helmer et al. 2007 Helmer et Gourichon 2008 Gourichon, unpublished Helmer, unpublished Gourichon et Helmer 2003 Gourichon et Helmer 2003 Gourichon et Helmer 2003 Gourichon et Helmer 2003 Vila 1998 Vila 1998 Vila 1998 Vila, unpublished Vila et Al Basso 2005 Vila 2006 Vila, unpublished Vila 1998 Vila 1998 Vila 2005 Vila, unpublished Vila, unpublished Vila, unpublished Vila, unpublished Vila, unpublished Vila 1998 Vila, unpublished Vila et Helmer in press Vila et Helmer in press Blaise 2006a Références Helmer 1991b Helmer et al. 2005b Helmer 1991c Helmer et al. 2005b Helmer et al. 2005b Helmer et al. 2005b Helmer et al. 2005b Helmer 1991b Helmer et al. 2005b Helmer et al. 2005b Helmer et al. 2005b Helmer 1991b Hameau et al. 1994 Helmer et al. 2005b Helmer, unpublished Helmer, unpublished Helmer, unpublished Pahin 1987 ; Bréhard 2007 Helmer et al. 2005b Helmer et al. 2005b Loirat 1997 Helmer et al. 2005b Bréhard 2007 Helmer et al. 2005b Helmer et al. 2005b Helmer et al. 2005b Blaise et Helmer, unpublished Blaise et Helmer, unpublished Blaise unpublished Blaise unpublished Blaise unpublished Blaise unpublished Blaise unpublished Blaise 2003, 2005, 2006b Blaise 2003, 2005, 2006b Blaise unpublished Blaise unpublished
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence XV.2 Caractéristiques, matrice de corrélation et sorties numériques de l’analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des caprinés de Méditerranée du Néolithique à l’Age du Bronze Analyse des correspondances binaires Valeurs propres Aperçu de la précision des calculs : trace avant diagonalisation : 0.2792 somme des valeurs propres : 0.2792 Histogramme des 6 premières valeurs propres Numéro 1 2 3 4 5 6
Valeur propre 0,1032 0,0655 0,0511 0,0254 0,0194 0,0147
% 36,95 23,46 18,29 9,08 6,96 5,25
% cumulé 36,95 60,41 78,7 87,79 94,75 100
Test du KHI2 pour le choix des axes (au seuil usuel aller jusqu’à la première valeur-test > 2,0) Nombre d'axes 1
Stat KHI2 1391,45
Degré de liberté 435
Proba X>KHI2 0
Valeur Test ‐21,25
Coordonnées, Contributions des fréquences sur les axes 1 à 5 et fréquences actives Fréquences classes Poids réel d'âge A 1,77 B 4,17 C 15,12 D 21,55 EF 28,43 G 17,57 HI 11,39
Coordonnées
Contributions
Cosinus Carrés
Disto
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
1
2
3
4
4,36 0,64 0,35 0,15 0,07 0,15 0,39
1,7 0,53 0,33 0,02 ‐0,11 ‐0,21 ‐0,34
1,12 0,12 ‐0,35 ‐0,17 ‐0,01 0,17 0,34
‐0,33 0,18 0,34 ‐0,29 ‐0,1 0,05 0,27
‐0,02 0,04 ‐0,01 0,17 ‐0,12 ‐0,19 0,28
0,16 ‐0,34 0,06 0,08 ‐0,15 0,18 ‐0,04
49,8 11,5 15,5 0,1 3,1 7,5 12,5
34,0 1,0 28,0 9,5 0,1 7,7 19,8
3,8 2,6 33,2 36,6 6,0 1,0 16,8
0,0 0,2 0,1 23,3 16,5 24,2 35,7
2,3 24,2 3,1 6,3 32,9 30,4 0,8
0,66 0,44 0,3 0 0,17 0,29 0,29
0,29 0,02 0,35 0,19 0 0,19 0,29
0,03 0,05 0,32 0,58 0,16 0,02 0,19
0 0 0 0,18 0,22 0,23 0,21
Disto est le carré de la distance entre un point donné et le centre de gravité du nuage de points Coordonnées, contributions et cosinus carrés des individus, axes 1 à 5
395
395
Emilie Blaise XV.3 Caractéristiques, matrice de corrélation et sorties numériques de l’analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des caprinés du Néolithique ancien au Néolithique final du sud-est de la France Analyse des correspondances binaires Valeurs propres Aperçu de la précision des calculs : trace avant diagonalisation : 0.3165 somme des valeurs propres : 0.3165 Histogramme des 6 premières valeurs propres Numéro 1 2 3 4 5 6
Valeur propre 0,1442 0,0656 0,0623 0,0207 0,0143 0,0094
% 45,56 20,73 19,79 6,53 4,52 2,97
% cumulé 45,56 66,29 85,98 92,51 97,03 100,00
Test du KHI2 pour le choix des axes (au seuil usuel aller jusqu’à la première valeur-test > 2,0) Nombre d'axes 1
Stat KHI2 501,45
Degré de liberté 180
Proba X>KHI2 0
Valeur Test ‐11,74
Coordonnées, Contributions des fréquences sur les axes 1 à 5, fréquences actives Fréquences classes Poids réel d'âge A 1,86 B 4,87 C 13,28 D 18,38 EF 26,93 G 21,05 HI 13,64
Coordonnées
Contributions
Cosinus Carrés
Disto
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
1
2
3
4
6,58 0,54 0,38 0,12 0,09 0,09 0,38
‐2,47 ‐0,50 ‐0,20 0,07 0,13 0,11 0,20
0,50 ‐0,18 ‐0,51 0,08 0,20 0,15 ‐0,24
0,40 ‐0,02 ‐0,26 ‐0,22 ‐0,09 0,12 0,51
‐0,22 0,40 0,00 ‐0,21 0,11 0,02 ‐0,07
0,01 0,13 ‐0,08 0,07 0,07 ‐0,20 0,10
78,5 8,5 3,7 0,5 3,0 1,9 3,8
7,0 2,3 53,0 1,8 16,5 7,1 12,3
4,8 0,0 14,7 14,7 3,7 4,5 57,5
4,2 37,0 0,0 40,6 14,8 0,4 2,9
0,0 5,8 6,3 6,9 10,6 60,9 9,5
0,93 0,47 0,11 0,04 0,18 0,14 0,11
0,04 0,06 0,68 0,05 0,45 0,24 0,16
0,02 0,00 0,18 0,41 0,09 0,14 0,70
0,01 0,29 0,00 0,38 0,13 0,00 0,01
Disto est le carré de la distance entre un point donné et le centre de gravité du nuage de points Coordonnées, contributions et cosinus carrés des individus, axes 1 à 5
396
396
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence XV.4 Caractéristiques, matrice de corrélation et sorties numériques de l’analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des caprinés du Néolithique final du sud-est de la France
ANNEXE XVI : ANALYSE FACTORIELLE DES CORRESPONDANCES DES PROFILS D’ABATTAGE DES BŒUFS
Analyse des correspondances binaires Valeurs propres Aperçu de la précision des calculs : trace avant diagonalisation : 0.2126 somme des valeurs propres : 0.2126
XVI.1 Liste des profils d’abattage des bœufs des sites de la fin du Néolithique du sud-est de la France Les effectifs sont en Nombre de Restes de dents (non corrigé) et sont répartis par classes d’âge
Histogramme des 6 premières valeurs propres Numéro 1 2 3 4 5 6
Valeur propre 0,0858 0,0517 0,0396 0,0215 0,009 0,0052
% 40,34 24,30 18,62 10,10 4,21 2,43
% cumulé 40,34 64,64 83,27 93,36 97,57 100,00
Coordonnées, Contributions des fréquences sur les axes 1 à 5, fréquences actives Fréquences classes Poids réel d'âge A 0,78 B 3,90 C 10,69 D 20,24 EF 29,97 G 21,20 HI 13,21
Coordonnées
Contributions
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
1
2
3
4
4,78 0,67 0,52 0,10 0,07 0,11 0,22
0,65 0,40 0,69 0,03 ‐0,17 ‐0,28 0,08
‐1,21 ‐0,51 0,19 0,25 0,05 ‐0,08 ‐0,30
1,50 0,02 ‐0,10 0,09 0,10 ‐0,07 ‐0,32
‐0,73 0,34 0,02 ‐0,13 0,15 ‐0,10 ‐0,05
0,31 ‐0,30 0,02 ‐0,05 0,07 ‐0,08 0,09
3,9 7,1 58,6 0,2 9,7 19,6 0,9
22,1 19,3 7,2 23,9 1,6 2,5 23,4
44,6 3,8 2,5 4,0 8,0 2,9 34,1
19,2 21,2 0,1 16,0 31,8 10,0 1,6
8,2 40,4 0,5 5,3 18,8 15,2 11,7
0,09 0,24 0,90 0,01 0,40 0,69 0,03
0,31 0,38 0,07 0,63 0,04 0,05 0,42
0,47 0,06 0,02 0,08 0,15 0,05 0,47
0,11 0,18 0,00 0,18 0,33 0,09 0,01
Codes LF1 CTD
0 à 0,5 0 3
0,5 à 2 3 12
Total
Période
Référence
Nature
27 62
Néolithique final (Couronnien) Néolithique final (Couronnien)
plein air plein air
0
9
Néolithique final (Couronnien)
3
15
Néolithique final (Couronnien)
Blaise ce volume Blaise ce volume Blaise 2003, 2005 ; Blaise ce volume Blaise 2003, 2005 ; Blaise ce volume Blaise ce volume Blaise ce volume Blaise 2007c ; Blaise ce volume Helmer 1979
Ponteau‐Gare
P‐G
0
1
5
2
1
Collet‐Redon
C‐R
0
2
5
4
1
La Brémonde Le Mourre‐du‐Tendre
BRM MdT
2 0
2 10
5 2
12 1
10 2
0 9
31 24
Néolithique final (Couronnien) Néolithique final (Rhône‐Ouvèze)
Le Plan Saint‐Jean
PStJ
0
0
3
7
2
2
14
Néolithique final (Rhône‐Ouvèze)
Claparouse
CLAP
2
5
1
3
3
10
24
Néolithique final (Rhône‐Ouvèze)
Chazelles
Chz
0
18
9
26
30
8
91
plein air
Néolithique final Ferrières/Fontbouisse
Favrie 2004
grotte grotte plein air plein air plein air grotte grotte semi liberté
9 à 11,5 + 9 18
plein air plein air plein air plein air plein air
Combe Obscure C3‐2
CO
1
12
3
0
2
0
18
Néolithique final Ferrières
Helmer 1991b ; Blaise et al. sous presse
Les Moulins La Roberte Le Gournier Fontbrégoua Murée Ducos
F1 F2 F3 F4 F5 N'Dama
3 4 1 1 2 17
53,5 39,6 13,7 8 11 61
19,7 7,4 25,3 1 2 59
10,95 9 5,5 3 4 39
6,95 3,8 19,3 4 4 42
9,9 13,1 2,2 3 7 66
104 77 67 20 30 284
Néolithique moyen chasséen Néolithique moyen chasséen Néolithique moyen chasséen Néolithique moyen chasséen Néolithique moyen chasséen actuel
Bréhard 2007 Bréhard 2007 Bréhard 2007 Helmer 1979 Helmer 1979 Ducos 1968
XVI.2 Caractéristiques, matrice de corrélation et sorties numériques de l’analyse factorielle des correspondances des profils d’abattage des caprinés de Méditerranée du Néolithique à l’Age du Bronze
Cosinus Carrés
Disto
Classes d'age en années 2 à 4 4 à 6,5 6,5 à 9 6 7 2 1 7 21
Sites La Fare (phase 1) La Citadelle
Analyse des correspondances binaires Valeurs propres Aperçu de la précision des calculs : trace avant diagonalisation : 0.2215 somme des valeurs propres : 0.2215
Disto est le carré de la distance entre un point donné et le centre de gravité du nuage de points
Histogramme des 6 premières valeurs propres
Coordonnées, contributions et cosinus carrés des individus, axes 1 à 5
Numéro 1 2 3 4 5
Valeur propre 0,0948 0,0618 0,0413 0,0153 0,0082
% 42,83 27,89 18,67 6,91 3,71
% cumulé 42,83 70,71 89,38 96,29 100
Coordonnées, Contributions des fréquences sur les axes 1 à 5 et fréquences actives Fréquences classes d'âge 0 à 0,5 an 0,5 à 2 ans 2 à 4 ans 4 à 6,5 ans 6,5 à 9 ans 9 à 11 ans +
Coordonnées
Poids réel Disto 4,54 22,34 15,71 17,51 19,10 20,80
0,32 0,20 0,27 0,25 0,19 0,20
Contributions
Cosinus Carrés
1
2
3
4
5
1
2
3
4
5
1
2
3
4
0,25 0,33 ‐0,09 ‐0,47 ‐0,24 0,28
‐0,02 0,13 ‐0,48 ‐0,03 0,33 ‐0,05
0,05 ‐0,26 ‐0,14 0,02 0,02 0,33
0,43 ‐0,08 0,06 ‐0,12 0,10 ‐0,06
0,26 0,02 ‐0,08 0,11 ‐0,10 ‐0,02
3,1 25,6 1,3 41,4 11,8 16,9
0,0 6,2 58,7 0,2 33,9 0,9
0,3 36,0 7,1 0,2 0,1 56,2
54,6 8,7 4,3 15,2 12,9 4,2
37,4 1,1 12,9 25,5 22,2 0,9
0,20 0,55 0,03 0,89 0,31 0,40
0,00 0,09 0,86 0,00 0,58 0,01
0,01 0,34 0,07 0,00 0,00 0,57
0,58 0,03 0,02 0,05 0,05 0,02
Disto est le carré de la distance entre un point donné et le centre de gravité du nuage de points Coordonnées, contributions et cosinus carrés des individus, axes 1 à 5 +---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+-------------------------+ INDIVIDUS | COORDONNEES | CONTRIBUTIONS | COSINUS CARRES | | |---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+-------------------------| P.REL DISTO | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 | 1 2 3 4 5 | IDENTIFICATEUR | +---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+-------------------------+ 3.40 0.32 | -0.10 -0.37 0.29 -0.28 -0.01 | 0.4 7.7 7.1 18.0 0.1 | 0.03 0.44 0.27 0.26 0.00 | LF1 | 7.81 0.30 | 0.06 0.44 0.27 0.10 -0.12 | 0.3 24.8 14.2 4.8 14.1 | 0.01 0.66 0.25 0.03 0.05 | CTD | 1.89 0.41 | -0.23 -0.56 -0.03 -0.19 -0.06 | 1.1 9.5 0.0 4.6 0.9 | 0.13 0.76 0.00 0.09 0.01 | C-R | 3.91 0.68 | -0.77 0.10 -0.10 0.17 0.17 | 24.5 0.6 1.0 7.6 14.2 | 0.88 0.01 0.02 0.04 0.04 | BRM | 3.02 0.54 | 0.63 0.09 0.04 -0.36 -0.10 | 12.7 0.4 0.1 25.1 3.7 | 0.73 0.01 0.00 0.23 0.02 | MdT | 1.76 0.92 | -0.81 -0.31 0.16 -0.30 0.22 | 12.3 2.8 1.1 10.4 10.8 | 0.71 0.11 0.03 0.10 0.05 | PStJ | 3.02 0.36 | 0.37 0.09 0.44 -0.02 0.18 | 4.2 0.4 14.0 0.1 11.6 | 0.37 0.02 0.53 0.00 0.09 | CLAP | 11.47 0.31 | -0.44 0.30 -0.11 -0.11 -0.07 | 22.9 16.7 3.5 8.6 7.7 | 0.61 0.29 0.04 0.04 0.02 | Chz | 2.27 1.30 | 0.62 0.17 -0.94 -0.05 0.04 | 9.3 1.1 48.1 0.3 0.4 | 0.30 0.02 0.67 0.00 0.00 | CO | 8.10 0.00 | 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 | 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 | 0.03 0.00 0.02 0.59 0.37 | F1 | 7.43 0.01 | 0.05 0.00 0.00 0.10 0.04 | 0.2 0.0 0.0 4.8 1.3 | 0.20 0.00 0.00 0.70 0.10 | F2 | 2.71 0.00 | 0.00 0.00 0.00 0.00 0.00 | 0.0 0.0 0.0 0.0 0.0 | 0.03 0.00 0.02 0.60 0.38 | F3 | 2.52 0.23 | 0.20 0.33 -0.25 -0.09 0.12 | 1.1 4.4 3.8 1.4 4.6 | 0.18 0.46 0.26 0.04 0.06 | F4 | 3.78 0.18 | 0.33 0.17 -0.08 -0.08 0.18 | 4.3 1.8 0.6 1.7 15.2 | 0.59 0.16 0.04 0.04 0.18 | F5 | 35.78 0.04 | 0.10 -0.16 0.01 0.07 -0.01 | 4.0 15.2 0.1 11.8 0.5 | 0.25 0.62 0.00 0.12 0.00 | N'Dama | 1.13 1.37 | -0.47 -0.89 -0.48 0.11 -0.33 | 2.6 14.6 6.3 0.8 15.0 | 0.16 0.58 0.17 0.01 0.08 | P-G | +---------------------------------------+-------------------------------+--------------------------+-------------------------+
397
397
Emilie Blaise
ANNEXE XVII : RESULTATS DES ANALYSES ISOTOPIQUES (δ18 O et δ13 C) DE L’EMAIL DENTAIRE DES BREBIS ACTUELLES DE CARMEJANE Identification Ovis 1216 M2‐1 Ovis 1216 M2‐2 Ovis 1216 M2‐3 Ovis 1216 M2‐4 Ovis 1216 M2‐5 Ovis 1216 M2‐6 Ovis 1216 M2‐7 Ovis 1216 M2‐8 Ovis 1216 M2‐9 Ovis 1216 M2‐10 Ovis 1216 M2‐11 Ovis 1216 M2‐12 Ovis 1216 M2‐13 Ovis 1216 M2‐14 Ovis 1216 M2‐15
Identification Ovis 0026 M2‐1 Ovis 0026 M2‐2 Ovis 0026 M2‐3 Ovis 0026 M2‐4 Ovis 0026 M2‐5 Ovis 0026 M2‐6 Ovis 0026 M2‐7 Ovis 0026 M2‐8 Ovis 0026 M2‐9 Ovis 0026 M2‐10 Ovis 0026 M2‐11 Ovis 0026 M2‐12 Identification Ovis 0522 M2‐1 Ovis 0522 M2‐2 Ovis 0522 M2‐3 Ovis 0522 M2‐4 Ovis 0522 M2‐5 Ovis 0522 M2‐6 Ovis 0522 M2‐7 Ovis 0522 M2‐8 Ovis 0522 M2‐9 Ovis 0522 M2‐10 Ovis 0522 M2‐11 Ovis 0522 M2‐12 Ovis 0522 M2‐13
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐12,1 ‐4,9 29,20 ‐12,2 ‐5,3 26,78 ‐12,2 ‐5,8 25,29 ‐12,1 ‐5,7 23,47 ‐11,8 ‐6,1 21,94 ‐11,3 ‐5,8 20,09 ‐10,8 ‐6,2 18,55 ‐10,3 ‐6,0 16,67 ‐10,6 ‐5,1 14,81 ‐11,4 ‐4,3 12,65 ‐12,4 ‐3,1 10,46 ‐13,6 ‐2,4 8,90 ‐14,0 ‐1,7 6,61 ‐14,0 ‐2,3 5,11 ‐13,8 ‐3,1 3,60
Poids (µg) 529 560 481 538 487 618 589 473 481 656 560 629 482 513 501
Total CO2 (µbar) 821 846 799 828 806 892 877 792 802 885 828 875 789 787 806
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐13,8 ‐6,3 19,84 ‐13,8 ‐6,6 18,39 ‐13,6 ‐6,3 16,90 ‐13,3 ‐5,7 15,27 ‐13,1 ‐5,3 13,23 ‐12,8 ‐4,3 12,00 ‐12,8 ‐3,7 10,48 ‐12,8 ‐3,2 9,02 ‐13,1 ‐2,1 7,29 ‐13,6 ‐1,2 5,81 ‐13,5 ‐0,5 4,15 ‐13,0 ‐0,6 2,56
Poids (µg) 490 516 537 520 576 513 513 519 520 560 574 530
Total CO2 (µbar) 782 809 821 806 838 797 792 792 797 821 806 797
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐13,3 ‐2,2 25,69 ‐13,3 ‐2,1 24,03 ‐13,3 ‐1,8 22,19 ‐13,1 ‐2,4 20,16 ‐12,5 ‐2,8 18,01 ‐12,2 ‐3,8 16,12 ‐12,1 ‐4,7 14,21 ‐12,4 ‐5,6 11,86 ‐12,9 ‐5,7 9,95 ‐13,6 ‐5,0 8,29 ‐13,8 ‐4,1 6,29 ‐13,5 ‐3,7 4,33 ‐12,9 ‐2,2 2,09
Poids (µg) 512 512 580 524 513 499 505 535 516 549 486 512 506
Total CO2 (µbar) 833 836 892 848 824 816 824 828 811 843 794 816 831
Identification Ovis 1216 M3‐1 Ovis 1216 M3‐2 Ovis 1216 M3‐3 Ovis 1216 M3‐4 Ovis 1216 M3‐5 Ovis 1216 M3‐6 Ovis 1216 M3‐7 Ovis 1216 M3‐8 Ovis 1216 M3‐9 Ovis 1216 M3‐10 Ovis 1216 M3‐11 Ovis 1216 M3‐12 Ovis 1216 M3‐13 Ovis 1216 M3‐14 Ovis 1216 M3‐15 Ovis 1216 M3‐16 Ovis 1216 M3‐17 Ovis 1216 M3‐18 Ovis 1216 M3‐19 Ovis 1216 M3‐20 Ovis 1216 M3‐21 Ovis 1216 M3‐22
Identification Ovis 0026 M3‐1 Ovis 0026 M3‐2 Ovis 0026 M3‐3 Ovis 0026 M3‐4 Ovis 0026 M3‐5 Ovis 0026 M3‐6 Ovis 0026 M3‐7 Ovis 0026 M3‐8 Ovis 0026 M3‐9 Ovis 0026 M3‐10 Ovis 0026 M3‐11 Ovis 0026 M3‐12 Ovis 0026 M3‐13 Ovis 0026 M3‐14 Ovis 0026 M3‐15 Ovis 0026 M3‐16
Identification Ovis 8143 M3‐1 Ovis 8143 M3‐2 Ovis 8143 M3‐3 Ovis 8143 M3‐4 Ovis 8143 M3‐5 Ovis 8143 M3‐6 Ovis 8143 M3‐7 Ovis 8143 M3‐8 Identification
13
Identification Ovis 0562 M2‐1 Ovis 0562 M2‐2 Ovis 0562 M2‐3 Ovis 0562 M2‐4 Ovis 0562 M2‐5 Ovis 0562 M2‐6 Ovis 0562 M2‐7 Ovis 0562 M2‐8 Ovis 0562 M2‐9 Ovis 0562 M2‐10 Ovis 0562 M2‐11 Ovis 0562 M2‐12
18
Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐13,2 ‐1,6 23,65 ‐13,0 ‐1,2 22,35 ‐12,9 ‐1,1 20,68 ‐12,7 ‐1,4 19,05 ‐12,6 ‐1,9 17,52 ‐12,2 ‐3,6 15,9 ‐12,3 ‐4,2 14,02 ‐12,7 ‐4,9 12,33 ‐13,1 ‐5,0 10,76 ‐13,6 ‐5,0 8,81 ‐13,4 ‐5,1 6,79 ‐13,5 ‐4,6 4,75
Poids (µg) 540 531 525 554 518 536 570 530 534 568 527 523
Total CO2 (µbar) 792 782 775 797 780 797 806 775 784 809 777 726
Ovis 9726 M3‐1 Ovis 9726 M3‐2 Ovis 9726 M3‐3 Ovis 9726 M3‐4 Ovis 9726 M3‐5 Ovis 9726 M3‐6 Ovis 9726 M3‐7 Ovis 9726 M3‐8 Ovis 9726 M3‐9 Ovis 9726 M3‐10 Ovis 9726 M3‐11 Ovis 9726 M3‐12 Ovis 9726 M3‐13 Ovis 9726 M3‐14 Ovis 9726 M3‐15 Ovis 9726 M3‐16 Identification Ovis 9470 M3‐1 Ovis 9470 M3‐2 Ovis 9470 M3‐3 Ovis 9470 M3‐4 Ovis 9470 M3‐5 Ovis 9470 M3‐6 Ovis 9470 M3‐7 Ovis 9470 M3‐8 Ovis 9470 M3‐9 Ovis 9470 M3‐10 Ovis 9470 M3‐11 Ovis 9470 M3‐12 Ovis 9470 M3‐13
398
398
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐12,2 ‐2,4 38,76 ‐2,0 37,19 ‐13,0 ‐1,2 35,25 ‐13,3 ‐13,4 ‐1,1 33,69 ‐13,5 ‐1,2 30,68 ‐13,4 ‐1,1 30,27 ‐13,4 ‐1,7 28,98 ‐13,2 ‐2,1 27,19 ‐13,1 ‐2,8 25,85 ‐13,1 ‐3,3 24,7 ‐13,0 ‐3,9 22,83 ‐12,8 ‐4,8 20,97 ‐13,1 ‐5,1 19,44 ‐13,2 ‐5,2 17,83 ‐13,1 ‐5,1 16,14 ‐12,5 ‐4,7 14,75 ‐12,2 ‐3,5 12,78 ‐13,0 ‐3,7 11,26 ‐12,8 ‐2,4 9,58 ‐13,0 ‐1,3 7,95 ‐13,1 ‐1,6 5,97 ‐13,0 ‐2,2 4,82
Poids (µg) 528 527 539 499 550 539 535 572 541 573 499 498 488 490 542 540 506 540 524 497 507 577
Total CO2 (µbar) 763 775 765 741 784 765 763 782 748 784 731 721 711 711 755 763 719 721 728 714 689 772
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐13,0 ‐0,9 27,56 ‐12,6 ‐1,2 26,08 ‐12,5 ‐0,7 24,39 ‐12,5 ‐0,5 22,98 21,31 ‐12,4 ‐0,5 20,17 ‐12,3 ‐1,4 ‐12,3 ‐1,7 18,67 ‐12,3 ‐2,5 16,95 ‐12,4 ‐3,0 15,67 ‐12,3 ‐4,0 14,25 ‐12,4 ‐4,2 12,38 ‐12,7 ‐4,6 11,05 ‐13,0 ‐4,9 9,46 ‐13,0 ‐5,0 7,82 ‐12,7 ‐4,8 6,69 ‐12,7 ‐4,4 5,09
Poids (µg) 545 535 555 547 573 515 567 529 546 509 573 570 557 520 526 554
Total CO2 (µbar) 765 772 782 765 784 777 767 770 763 728 772 765 767 743 736 753
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐11,6 ‐4,9 15,45 ‐11,3 ‐5,5 14,23 ‐11,3 ‐5,3 12,67 ‐10,8 ‐5,2 11,1 ‐10,9 ‐4,3 9,43 ‐11,0 ‐3,3 7,6 ‐11,8 ‐3,0 5,96 ‐12,6 ‐1,8 4,06
Poids (µg) 508 518 502 544 542 531 620 507
Total CO2 (µbar) 731 741 719 780 765 765 826 772
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐12,2 ‐1,5 26,92 ‐12,5 ‐1,3 25,65 ‐12,3 ‐1,2 24,18 ‐12,2 ‐1,2 22,5 ‐12,3 ‐1,4 21,2 ‐12,2 ‐1,4 19,59 ‐12,2 ‐1,5 18,28 ‐12,2 ‐1,7 17,08 ‐12,1 ‐2,3 15,45 ‐12,1 ‐2,7 13,94 ‐11,1 ‐3,6 12,39 ‐11,2 ‐4,3 10,72 ‐11,5 ‐4,6 9,02 ‐11,7 ‐4,4 7,42 ‐11,8 ‐4,7 5,48 ‐11,3 ‐4,6 4,25
Poids (µg) 525 572 470 477 658 498 506 500 534 466 555 513 661 644 532 604
Total CO2 (µbar) 772 804 738 745 855 741 697 763 777 731 792 755 848 824 775 826
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐12,7 ‐1,0 22,93 ‐12,7 ‐0,7 21,24 ‐12,6 ‐0,4 19,59 ‐12,4 ‐0,2 17,92 ‐12,2 ‐0,5 15,9 ‐12,1 ‐0,6 14,3 ‐12,1 ‐1,2 12,36 ‐11,7 ‐2,4 10,72 ‐11,6 ‐3,4 9,11 ‐11,6 ‐4,1 7,54 ‐11,6 ‐4,7 6,22 ‐11,3 ‐5,3 4,98 ‐9,8 ‐5,4 3,41
Poids (µg) 550 513 535 503 511 550 552 522 541 504 525 555 505
Total CO2 (µbar) 218 816 816 450 824 843 836 811 831 814 826 865 831
Economie animale et gestion des troupeaux au Néolithique final en Provence
Ovis 1511 M3‐1 Ovis 1511 M3‐2 Ovis 1511 M3‐3 Ovis 1511 M3‐4 Ovis 1511 M3‐5 Ovis 1511 M3‐6 Ovis 1511 M3‐7 Ovis 1511 M3‐8 Ovis 1511 M3‐9 Ovis 1511 M3‐10 Ovis 1511 M3‐11 Ovis 1511 M3‐12 Ovis 1511 M3‐13 Ovis 1511 M3‐14 Ovis 1511 M3‐15 Ovis 1511 M3‐16 Ovis 1511 M3‐17 Ovis 1511 M3‐18 Ovis 1511 M3‐19 Ovis 1511 M3‐20 Identification Ovis 0522 M3‐1 Ovis 0522 M3‐2 Ovis 0522 M3‐3 Ovis 0522 M3‐4 Ovis 0522 M3‐5 Ovis 0522 M3‐6 Ovis 0522 M3‐7 Ovis 0522 M3‐8 Ovis 0522 M3‐9 Ovis 0522 M3‐10 Ovis 0522 M3‐11 Ovis 0522 M3‐12 Ovis 0522 M3‐13 Ovis 0522 M3‐14 Ovis 0522 M3‐15 Ovis 0522 M3‐16 Ovis 0522 M3‐17 Ovis 0522 M3‐18 Ovis 0522 M3‐19 Ovis 0522 M3‐20 Ovis 0522 M3‐21
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐12,3 ‐4,5 34,8 ‐12,4 ‐5,3 32,89 ‐12,3 ‐5,2 31,56 ‐12,4 ‐6,1 30,52 ‐12,5 ‐6,6 28,96 ‐12,3 ‐6,7 27,41 ‐12,2 ‐7,2 26,36 ‐12,1 ‐7,2 24,8 ‐12,1 ‐6,9 23,66 ‐12,1 ‐7,0 22,24 ‐12,2 ‐6,2 20,63 ‐12,6 ‐5,8 19,18 ‐12,5 ‐4,6 17,78 ‐12,3 ‐3,7 15,94 ‐12,5 ‐2,7 14,19 ‐12,4 ‐2,1 12,49 ‐12,1 ‐2,2 10,56 ‐11,8 ‐2,7 8,68 ‐12,1 ‐4,1 6,52 ‐11,9 ‐5,7 5,31
Poids (µg) 511 509 525 525 600 595 502 558 572 507 520 518 526 534 570 577 516 580 548 508
Total CO2 (µbar) 784 758 792 789 824 824 763 794 806 811 770 748 770 758 784 714 726 772 755 780
13 18 Distance δ C VPDB δ O VPDB au collet (mm) (‰) (‰) ‐13,2 ‐4,4 33,04 ‐13,0 ‐4,1 31,66 ‐13,1 ‐3,9 30,09 ‐13,0 ‐3,0 29,04 ‐12,9 ‐2,7 27,51 ‐12,8 ‐2,2 26,16 ‐12,7 ‐2,0 24,58 ‐13,0 ‐1,7 23,39 ‐13,0 ‐1,6 21,83 ‐13,2 ‐1,8 20,54 ‐13,1 ‐1,6 19,17 ‐13,1 ‐1,9 17,95 ‐13,1 ‐2,3 16,15 ‐12,7 ‐2,9 14,28 ‐12,7 ‐4,0 12,49 ‐12,8 ‐5,2 10,68 ‐12,8 ‐6,7 9,14 ‐13,4 ‐7,0 7,26 ‐13,5 ‐6,6 5,6 ‐13,4 ‐5,2 3,87 ‐12,9 ‐4,4 2,32
Poids (µg) 555 540 502 563 524 566 530 535 555 557 534 573 516 499 504 491 558 549 553 519 541
Total CO2 (µbar) 789 806 775 787 748 799 760 784 760 767 699 777 750 731 748 728 775 760 784 758 767
Poids (µg) 515 513 553 550 509 518 529 560 520 560 520 520 558 554 564 485 533 542 568
Total CO2 (µbar) 777 770 794 777 760 755 767 784 772 782 748 741 875 748 777 711 753 772 792
13
Identification Ovis 0562 M3‐1 Ovis 0562 M3‐2 Ovis 0562 M3‐3 Ovis 0562 M3‐4 Ovis 0562 M3‐5 Ovis 0562 M3‐6 Ovis 0562 M3‐7 Ovis 0562 M3‐8 Ovis 0562 M3‐9 Ovis 0562 M3‐10 Ovis 0562 M3‐11 Ovis 0562 M3‐12 Ovis 0562 M3‐13 Ovis 0562 M3‐14 Ovis 0562 M3‐15 Ovis 0562 M3‐16 Ovis 0562 M3‐17 Ovis 0562 M3‐18 Ovis 0562 M3‐19
18
δ C VPDB δ (‰) ‐12,4 ‐12,4 ‐12,6 ‐12,5 ‐12,6 ‐12,6 ‐12,7 ‐12,7 ‐12,9 ‐13,3 ‐13,4 ‐13,2 ‐11,9 ‐13,0 ‐13,1 ‐12,9 ‐12,9 ‐13,1 ‐13,1
Distance O VPDB au collet (mm) (‰) ‐4,8 31,71 ‐4,7 29,86 ‐4,2 28,25 ‐3,9 26,85 ‐3,9 25,36 ‐3,4 23,87 ‐3,1 22,44 ‐2,4 21,2 ‐2,2 19,83 ‐1,8 18,1 ‐2,2 16,63 ‐2,2 15,08 ‐3,6 13,6 ‐1,9 11,97 ‐2,8 10,38 ‐3,6 8,86 ‐4,7 7,2 ‐5,6 5,38 ‐6,8 3,94
ANNEXE XVIII : SPECTRES FAUNIQUES DE SITES CAMPANIFORMES DU SUD-EST DE LA FRANCE La Balance
Espéces Vv, Cf et Mmel Indet. Vulpes vulpes Meles meles Canis familiaris Ursus arctos Lynx sp. Felis silvestris/catus Equus sp Total Sus Sus scrofa Sus domesticus Total Grands Ruminants Bos primigenius Bos taurus Cervus elaphus Total Petits ruminants Capreolus capreolus Rupicapra Total Ovis/Capra Ovis aries Capra cf ibex Capra hircus Oryctolagus cuniculus Lepus capensis Erinaceus Castor Total % Suidés % GR % PR %O/C % Bos % chasse 1* % chasse 2** * Equus non compris ** Lapins exclus
Le Mas du Vignoles IV
% 0,0 0,0 0,0 1,4 0,4 0,0 0,0 8,9
7 2
44 56 7 7
NRD 12 2 3 1 2 0 94
5,7 5,7
86
%
5 0 360
10 13 12
3,9 5,1 8,4
202
3 284 71 153
0,0 0,3
1 144 27 3 97
2 494
0 153
36,5 0,0 4,1 19,6 707 0,0 2 0,0 0,4 100 1336 11,3 17,4 40,9 40,6 9,1 38,7 19,1
0 0 0
Le Bois sacré
NRD
0,9 0,1 0,2 0,1 1 0,0 0,1 0,0 0,0 10 5 7,0 5 0,0 0 74 0,2 0 21,3 74 5,4 0 26 0,0 0,0 0 11,5 26 26 0 0 52,9 29 0,1 0 0,0 0,0 100 145 7,0 26,9 11,5 11,5 21,6 66,2 14,2
% 0,0 0,0 0,0 0,7 0,0 0,0 0,0 6,9 3,4 0,0 0,0 51,0 0,0 0,0 0,0 17,9 17,9
20,0 0,0 0,0 0,0 100 3,4 51,0 17,9 17,9 51,0 23,4 3,4
La Balance (rue Ferruce)
Le Mas du Vignoles IV
Le Bois sacré
(Avignon, Vaucluse)
(Nîmes, Gard)
(Saint‐Côme‐et‐Maruéjols, Gard)
Helmer 1979
Forest 2004
Poulain‐Josien 1974
Spectre faunique des sites campaniformes de Provence, La Balance (Vaucluse) et du Languedoc, le Mas du Vignoles IV (Gard) et le Bois sacré (Gard)
ANNEXE XIX : LES RESTES DE CHEVAUX DANS LE SUD-EST DE LA FRANCE Sites
Localisation
Nature du site
NRD
Eglise supérieure
Baudinar, Var
grotte
4
Sivier
Istres, Bouches‐du‐ Rhône
plein air
1
Vieux Mounoï
Signes, Var
grotte
mentionné
Néolithique moyen chasséen
Gémenos, Bouches‐ du‐Rhône Peipin, Alpes‐de‐ Haute‐Provence
grotte sépulcrale
3
plein air
1
grotte grotte grotte
mentionné
grotte
1
Plan des Vaches Frigouras Bergerie des Maigres Barrièra Saint‐Benoît Unang
Languedoc
Oui
Helmer in Sauzade et Gely 1982
Néolithique ancien
Non
1
Néolithique final / Campaniforme
Non
5
Enéolithique
Non
Barral 1954 ; Courtin 1969
Non
Brugal et al. 2001 ; Courtin 1974
Non
Helmer 1979 ; Poulain‐Josien in Paccard 1993
Oui
Helmer 1991b ; Blaise et Helmer en préparation
Avignon, Vaucluse
plein air
44
plein air
2
plein air
3
plein air
6
abri
4
Lebous Bois Sacré
Rhône‐Alpes
Néolithique final / Pré‐ Campaniforme
La Balance (rue Ferruce)
Jean Gros
Helmer 1979 Blaise 2006c
4
Gravas
Référence
Oui
Cazenave et Hameau 1989 ; Eisenmann 1998 ; communication orale D. Helmer
plein air
Le Beaucet, Vaucluse Saint Mathieu de Tréviers, Hérault Viols‐enLaval, Hérault Labastide‐en‐Val, Aude Saint Mathieu de Tréviers, Hérault Saint‐Côme‐et‐ Maruéjols, Gard
Contexte fiable
Oui
Orgon, Bouches‐du‐ Rhône
Cambous
Néolithique moyen chasséen Néolithique moyen chasséen Campaniforme ancien (et Néolithique final Fontbouisse/Rhône‐ Ouvèze) Campaniforme ancien (et Néolithique final Fontbouisse) Epicampaniforme Néolithique final Fontbouisse Néolithique final Fontbouisse Néolithique ancien cardial Néolithique final Fontbouisse
Buisson‐Catil et al. 1990, 1991 ; Helmer 1991b Acovitsioti‐Hameau et al. 1997 ; rappor d'étude L. Gourichon 2003 et communication orale
Oui
Helmer 1979
Oui
Helmer in Brugal et al. 2001
Oui
Poulain‐Josien 1967
Oui
Poulain‐Josien 1978
Non
Poulain in Guilaine 1979
Non
Poulain‐Josien 1973 ; Arnal 1973
plein air
2
plein air
10
Campaniforme récent
Oui
Poulain‐Josien 1974
George Besse II
Nîmes, Gard
plein air
1
Campaniforme récent
Oui mais équidés intrusifs
Forest in Escallon et al. 2008
Combe Obscure
Lagorce, Ardèche
grotte
2
Néolithique moyen chasséen
Oui
Helmer 1991a
399
399
Signes, Var La Turbie, Alpes‐ Maritimes Annot, Alpes‐de‐ Haute‐Provence Malemort‐du‐ Combat, Vaucluse
Période Néolithique moyen chasséen Néolithique moyen chasséen
Oui mais équidés datés du Paléolithique
Les Calades
La Rouyère
NRD
in : Convertini et al . 2004
Provence
Identification