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French Pages 527 [528] Year 2000
lUMTOmMTOGA
LEXICOGRAPHICA Series Maior Supplementary Volumes to the International Annual for Lexicography Supplements ä la Revue Internationale de Lexicographie Supplementbände zum Internationalen Jahrbuch für Lexikographie
Edited by Sture Allen, Pierre Corbin, Reinhard R. K. Hartmann, Franz Josef Hausmann, Ulrich Heid, Oskar Reichmann, Ladislav Zgusta 99
Published in cooperation with the Dictionary Society of North America (DSNA) and the European Association for Lexicography (EURALEX)
Laurent Bray
Matthias Kramer et la lexicographie du frangais en Allemagne au XVIIF siecle Avec une edition des textes metalexicographiques de Kramer
Max Niemeyer Verlag Tübingen 2000
Dieses Buch widme ich meiner Frau Christa, die das eigentliche Leben zu genießen versteht und mir diese schwierige Kunst mit unendlicher Geduld
beibringt.
Die Deutsche Bibliothek - CIP-Einheitsaufnahme [Lexicographica / Series maiorj Lexicographica: supplementary volumes to the International annual for lexicography / publ. in cooperation with the Dictionary Society of North America (DSNA) and the European Association for Lexicography (EURALEX). Series maior. - Tübingen : Niemeyer. Früher Schriftenreihe Reihe Series maior zu: Lexicographica 99. Bray, Laurent: Matthias Kramer et la lexicographie du frangais en Allemagne au XVIII' siede. - 2000 Bray, Laurent: Matthias Kramer et la lexicographie du fran?ais en Allemagne au X V I i r siecle : avec une edition des textes metalexicographiques de Kramer / Laurent Bray. - Tübingen : Niemeyer, 2000 (Lexicographica : Series m a i o r ; 99) Zugl.: Erlangen, Nürnberg, Univ., Habil.-Schr., 1995 ISBN 3-484-30999-7
ISSN 0175-9264
© Max Niemeyer Verlag G m b H , Tübingen 2000 Das Werk einschließlich aller seiner Teile ist urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung außerhalb der engen Grenzen des Urheberrechtsgesetzes ist ohne Zustimmung des Verlages unzulässig und strafbar. Das gilt insbesondere für Vervielfältigungen, Übersetzungen, Mikroverfilmungen und die Einspeicherung und Verarbeitung in elektronischen Systemen. Printed in Germany. Gedruckt auf alterungsbeständigem Papier. Druck: Weihert-Druck G m b H , Darmstadt Einband: Industriebuchbinderei Nädele, Nehren
Table des matieres
Danksagung 1 Avant-propos
VIII 1
2 Reception de l'ceuvre de Kramer 2.1 xvrae siecle 2.2 xixe et premiere moitie du XXe siecle 2.3 Deuxieme moitie du XXe sifccle
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3 Biographie de Matthias Kramer
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4 Bibliographie des ceuvres de Matthias Kramer 4.1 Tableaux synoptiques 4.1.1 Tableau 1: Bibliographie generale (1670-1729) 4.1.2 Tableau 2: Dictionnaires 4.1.3 Tableau 3: Grammaires 4.1.4 Tableau 4: Nomenclatures 4.1.5 Tableau 5: Dialogues 4.1.6 Tableau 6: Recueils epistolographiques 4.1.7 Tableau 7: Ouvrages edites par la famille Endter 4.1.8 Tableau 8: Chronologie editoriale 4.2 Bibliographie commentee
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5 Genese du «Dictionnaire Roi'al» frangais-allemand 5.1 Kramer italianisant 5.2 Kramer francisant 5.3 Annonces du dictionnaire dans les textes des annees 1691-1700 5.3.1 1691: premiere evocation du dictionnaire 5.3.2 Autres evocations du dictionnaire 5.4 Presentation dans la Neue Bibliothec (1710) 5.5 Mars 1712: publication du dictionnaire
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6 Les sources franfaises du dictionnaire de 1712 6.1 Le dictionnaire de Dombes (Trevoux 1704) 6.2 Le dictionnaire de Pomey 6.3 Le dictionnaire de Richelet 6.4 Le dictionnaire de Furetiere 6.5 Le dictionnaire de l'Academie fran?aise 6.6 Tableaux synoptiques
183 184 187 189 191 193 195
VI 6.6.1 Recapitulatifs quantitatifs 6.6.2 Tableau comparatif des nomenclatures 6.6.3 Resultats quantitatifs de la comparaison des nomenclatures
195 195 213
7 Notes sur la forme du dictionnaire 7.1 Dimensions du Dictionnaire Ro'ial 7.2 Particularites typographiques 7.2.1 La croix 7.2.2 L'asterisque 7.2.3 Les italiques
215 215 217 218 219 220
8 Macrostructure 8.1 Organisation de la nomenclature frangaise: ordonnance «radicale» 8.1.1 Exemples de quasi-racines artificielles 8.1.2 Lemmatisation du potentiel lexical
221 221 229 234
9 Microstructure 9.1 Articles-types 9.2 L'orthographe fran?aise dans le dictionnaire de 1712 9.2.1 Variantes graphiques: typologie 9.2.2 Variantes graphiques: exemples commentes 9.3 Prononciation 9.4 Donnees etymologiques 9.4.1 Les dtymologies de la sequence Β 9.5 La theorie des «connexiones» lexicales de Becher et son influence sur la pratique lexicographique de Kramer 9.5.1 Les exemples dans le dictionnaire de 1712 9.5.1.1 Exemples construits 9.5.1.2 Exemples cites 9.5.1.3 Non-exemplification 9.5.2 Application des rfcgles de la «connexio analogorum» 9.5.2.1 Renvois et reseaux onomasiologiques 9.5.2.2 Dictionnaire de synonymes genere par le reseau de renvois mis en place dans le Dictionnaire Roi'al
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10 Conclusions
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11 Deutsche Zusammenfassung
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12 English Outline
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13 Bibliographie 13.1 Manuscrits 13.2 ImprimSs
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VII 14 Annexes 14.1 Annexe 1: Dictionnaire roial (1712-1715) 14.1.1 Resume frangais de la preface allemande du Dictionnaire roi'al 14.1.2 Preface allemande du dictionnaire frangais-allemand (1712) 14.1.3 «Preface au lecteur franfois» (1712) 14.1.4 Preface allemande du dictionnaire allemand-frangais (1715) 14.2 Annexe 2: Preface allemande du dictionnaire italien-allemand (Ί676) 14.3 Annexe 3: Preface allemande du dictionnaire allemand-italien (Ί678) 14.4 Annexe 4: Preface allemande du dictionnaire italien-allemand (21693) 14.5 Annexe 5: Dittionario reale, tedesco-italiano (21700) 14.5.1 Preface allemande du dictionnaire allemand-italien (21700) 14.5.2 Preface italienne de 1700 14.6 Annexe 6: Preface allemande du dictionnaire neerlandais-allemand, allemand-neerlandais (1719) 14.7 Annexe 7: Inventaire des articles des sequences Α et Β presentant un ou plusieurs exemples
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15 Index des titres cites
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16 Index des noms
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Danksagung
Dieses Buch ist die überarbeitete Fassung meiner von der Philosophischen Fakultät π der Friedrich-Alexander-Universität Erlangen-Nürnberg im Winter 1995-96 angenommenen Habilitationsschrift. Herzlicher Dank gebührt den Gutachtern im Habilitationsverfahren, Herrn Prof. Dr. Franz Josef Hausmann, Herrn Prof. Dr. Jürgen Lang, Herrn Prof. Dr. Bernard Quemada, die das Lesepensum in entgegenkommend kurzer Frist bewältigten und wichtige Anregungen für die Druckfassung beisteuerten. Zu danken ist weiterhin der Deutschen Forschungsgemeinschaft DFG und ihren Gutachtern für ein achtzehnmonatiges Habilitandenstipendium, das eine Zeit ungestörten Arbeitens ermöglicht hat.
1 Avant-propos
La presente etude est une contribution tant ä Fhistoire de la lexicographie qu'ä celle de la metalexicographie; nous l'avons menee dans l'optique de la gallo-romanistique: en decrivant les traits les plus caracteristiques du Dictionnaire Ro'ial fran^ais-allemand (Nuremberg: Endter, 1712-1715) du maitre de langues Matthias Kramer (Cologne *1640, Erlangen fl729), nous voudrions rappeler combien l'exploitation systematique des nomenclatures fran9aises integrees dans les repertoires bilingues peut etre riche d'enseignement. Les dictionnaires bilingues ä nomenclatures fran^aises sont les depositaries d'un tresor lexical frangais dont Γ invent aire est loin d'avoir ete dresse. S'il en est ainsi, c'est que la recherche metalexicographique et metalexicologique de langue fran?aise est traditionnellement franco-centr6e: en rfcgle generale le traitement du vocabulaire frangais n'est etudie que sur la base de dictionnaires monolingues rediges par des lexicographes francophones. Le traitement de ce vocabulaire dans les dictionnaires bilingues des auteurs etrangers reste, ä tort, neglige. L'experience de la vie quotidienne montre que pour mieux voir un objet, mieux apprehender un probleme, il est toujours bon de regarder ä cöte, de relativiser. II en va de la recherche comme de la vie quotidienne: plus la distance qui nous separe de l'objet de nos etudes est grande, plus nos methodes sont pertinentes, nos observations plus precises. II est probablement moins difficile de decrire une langue etrangere que sa langue maternelle. La psychologie nous apprend qu'il est difficile d'evacuer certains facteurs emotionnels quand on decrit cette partie de soi-meme qu'est la langue maternelle. Si Oudin ou Richelet decrivent le fonctionnement du fran9ais plus pertinemment que leurs collegues lexicographes du xvne siecle, c'est qu'ils l'ont enseigne ä des etrangers. Les questions de leurs eleves, leurs difflcultes ä manier le banal, les ont conduits ä relativiser leurs descriptions, ä mieux rendre compte de l'idiomaticite de la langue. II convient done de ne jamais negliger l'etude du discours metalinguistique des lexicographes etrangers lorsque Ton veut presenter Γ etat de la langue franfaise ä telle ou telle epoque. Mais il nous faut, pour que cette etude puisse etre menee ä bien, disposer de travaux de synthese sur l'histoire de la lexicographie bilingue fran?ais-langue vivante. Or, ces travaux font cruellement defaut. Deux remarques s'imposent d'emblee quand on fait le point sur les etudes historiques du traitement du vocabulaire franfais dans les dictionnaires bilingues: la premiere est que le nombre de ces etudes est relativement restreint; la deuxieme est que certaines paires de langues semblent privilegiees. On note ainsi qu'on s'interesse davantage au fran^ais quand il est traite dans des dictionnaires ou il est mis en regard de langues romanes, l'espagnol et l'italien principalement; les nomenclatures fran?aises des bilingues fran9ais-anglais et, plus encore, franfais-allemand, restent relativement mal connues. Les recentes syntheses historiques presentees dans le troisieme volume de l'incontournable Encyclopidie internationale de lexicographie (1991), Celles de Nicole Bingen et d'Anne-Marie van Passen sur les bilingues frangais-italiens, de Robert Verdonk sur les bilingues frangais-espagnol, de Franz Josef Hausmann sur les dictionnaires frangais-anglais, de Wolfgang Rettig sur les repertoires franfais-allemand, sont des contributions d'autant plus importantes qu'elles mettent en evidence les lacunes de nos connaissances en mature d'histoire lexicographique bilingue. Pour ce qui est de la tradition
2 frangais-allemand et allemand-fran?ais, on ne dispose que de quelques travaux ponctuels, les plus importants etant la bibliographie de P. Baudrier (1970) sur la periode 1789-1815; les etudes de F.J. Hausmann (1984a, 1988, 1989a, 1994) sur les dictionnaires de Levinus Hulsius, de Christian Friedrich Schwan, des huguenots installes en Franconie, et sur ceux du xvnie siecle; les articles du regrette Manfred Höfler (1982, 1988) sur les dictionnaires de Schmidlin et de Flick; l'article de Β. v. Gemmingen sur la serie Hulsius-Stoer-Dhuez (1999); la contribution de W. Rettig (1982) sur les ouvrages du xvnie siecle; celle de L. Bray (ä paraitre) sur les bilingues franpais-allemand du xixe siecle.1 On constate done que de nombreuses zones d'ombre persistent, que de nombreux ouvrages restent ä redecouvrir. L'exemple du dictionnaire de Kramer est significatif ä cet egard: le lexicographe allemand nous donne en 1712-1715 l'une des nomenclatures fran?aises les plus riches de l'epoque: il integre, en les amenageant, les listes de Richelet, de Furetiere, de l'Academie, de Pomey, de Trevoux; les corrige, les enrichit de ses propres decouvertes de lecture; les complete d'une composante phraseologique originale, integre enfin ä son repertoire un dictionnaire synonymique. L'intitule de l'ouvrage rend compte de l'ambition du lexicographe qui declare nous donner un «Vraiment parfait dictionnaire roi'al, radical, etimologique, sinonimique, phraseologique & sintactique, frangois-allemand». L'analyse du dictionnaire, nous le verrons, montre que Kramer etait ä la hauteur de son programme. L'ouvrage synthetise de fa?on magistrale les resultats pratiques de la lexicologie du frangais a la fin du xviie siecle. Or, on constate qu'il n'a pas ete re?u en France, ou la critique moderne le met aux oubliettes de l'histoire. Mais il n'y a lä rien de veritablement surprenant: le lexicographe s'adressait ä un public germanophone et son dictionnaire n'a ete distribue que sur le marche des pays de langue allemande: nous n'en connaissons qu'un seul exemplaire dans les bibliotheques fran?aises, celui que B. Quemada (1967b, c-46) a localise ä Bordeaux BM. II n'est guere plus frequent en Allemagne oü nous n'en retrouvons que quatorze exemplaires. La rarete relative du dictionnaire de Kramer dans nos bibliotheques s'explique par le prix vraisemblablement tres eleve des cinq volumes grand in-4° qui le composent et par le fait qu'il n'en a ete donne qu'une seule edition dont le tirage ne pouvait etre que limite. De facture similaire ä celui de la premiere edition du dictionnaire de l'Academie fran?aise par ses regroupements morpho-semantiques, le bilingue de Kramer en presente le desavantage le plus evident qui est sa difficulte de consultation. Kramer et son editeur, Endter, semblent avoir surestime les capacites du public. S'ils ont tenu, en 1712, ä conserver l'arrangement par racines de la nomenclature, alors meme que les academiciens fran?ais avaient decide de revenir ä l'ordonnance alphabetique des 1700,2 e'est vraisemblablement parce que le public allemand cultive connaissait deja ce type d'organisation macrostructurelle de ses propres dictionnaires, de celui de
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Laurent Bray: «Zum Gebrauche beider Nationen»: Essai bibliographique pour servira I'etude de la lexicographie frangais-allemand, allemand-frangais du 19ime siicle. In: Germanistische Linguistik. Studien zur zweisprachigen Lexikographie mit Deutsch v. Hg. von Herbert E. Wiegand. Hildesheim, Zürich, New York: Olms, ä paraitre. Les registres de l'Acad6mie montrent que la Compagnie decide d'abandonner l'ordonnance par racines de la premiere Sdition le ler avril 1700: «pour la plus grande commodite du public on s'attacheroit ä suivre l'ordre alphabitique dans la nouvelle impression». Cf. Institut de France: Les registres de l'Acadimie frangoise 1672-1793. Paris: Didot, 1895-1906 (ici: vol. 1, 356).
3 Stieler notamment, qui avait paru en 1691.3 Cependant, le maniement du dictionnaire n'en restait pas moins complique, qui supposait du consultant allemand une solide connaissance de l'etymologie et de la morphologie du fran?ais. II semble done que la cherte du livre, ses dimensions et la difficulte de sa consultation, auxquelles il faudrait encore ajouter la francophobie caracteristique des cercles de defense de la langue allemande qu'anime l'elite intellectuelle de l'epoque, soient ä l'origine de l'echec commercial du dictionnaire et, par lä, de l'oubli qu'on constate aujourd'hui. Nous nous proposons, dans les pages qui suivent, de rehabiliter le lexicographe Matthias Kramer. Pour cela, nous rendons compte en un premier temps (chap. 2) de la reception ä travers les siecles de l'ceuvre didactique du maitre de langues nurembergeois. Nous presentons ensuite une biographie du lexicographe (chap. 3). A ce Stade du travail qui decouvre le singulier curriculum du lexicographe, la collaboration des archivistes et bibliothecaires de Berlin, Brühl, Cologne, Nuremberg et Strasbourg s'est revelee particulierement precieuse. La mise au jour de pieces d'archives jusqu'alors inedites a largement contribue ä la revision des faits biographiques presentes dans les etudes anterieures. Ici, la collaboration de Christa F. Fenger, bibliothecaire ä Kassel, a ete essentielle: son erudition considerable, sa connaissance profonde des manuscrits de l'Allemagne des xvile et xvnie siecles ont rendu possible l'eclaircissement de plus d'un passage difficile. Qu'elle soit ici cordialement remerciee. Pour rendre compte de l'extraordinaire productivite de Kramer, nous presentons ensuite (chap. 4) une bibliographic commentee de l'ensemble de l'ceuvre. II s'agit lä de placer le dictionnaire fran?ais-allemand de 1712-1715 dans le contexte editorial dans lequel on le voit prendre forme. La description des methodes mises en place dans les differents recueils lexicaux dont Kramer est l'auteur montre que le Dictionnaire roi'al est le point d'orgue d'un travail lexicologique, theorique et pratique, amorce des les annees 70 du xvile siecle. Apres avoir esquisse la genese du dictionnaire de 1712-1715 (chap. 5), nous montrerons quelles ont ete les sources fran^aises de Kramer (chap. 6). Au chapitre 7, Γ etude formelle de l'ouvrage (dimensions, particularites typographiques) precede celle de la macrostructure (chap. 8), dans laquelle Kramer met en place une ordonnance «quasi-radicale» dont l'originalite et la modernite doivent etre soulignees. L'analyse de certaines unites de microstructure (orthographe, prononciation, donnees etymologiques) est presentee au chapitre 9. La description des composants syntagmatiques et paradigmatiques nous permet egalement de presenter les sources de la theorie lexicographique kramerienne. En mettant en evidence les differents reseaux onomasiologiques contenus dans le dictionnaire, nous montrons comment la theorie des «connexiones» lexicales du latiniste Johann Joachim Becher (*163511682) a influence l'ceuvre entiere de Kramer. Finalement, nous donnons en annexes (chap. 14) les textes theoriques du lexicographe nurembergeois. II s'agit de textes d'acces et de lecture difficiles de grande valeur historique: dans les prefaces de ses differents dictionnaires, Kramer, le premier, a en effet mis en place et explique les bases theoriques
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Le dictionnaire allemand de Kaspar Stieler (Der Teutschen Sprache Stammbaum und Fortwachs [...] worinnen alle und iede teutsche Wurzeln oder Stammwörter [...] befindlich; Nürnberg: Johann Hofmann, 1691) qui applique les mithodes d'arborescence lexicale pr6conisees par Schottelius en 1663, regroupe 60 000 lexfcmes sous prös de 500 racines. On trouvera une description du dictionnaire de Stieler dans Ising (1956 et 1975) et Kühn/Püschel (1990, 2052).
4 de la lexicographic bilingue d'apprentissage. Ces prefaces represented en fait les premiers textes de la metalexicographie bilingue moderne. Notre rdsume en frangais de la preface allemande de 1712 (chap. 14.1.1) permettra au lecteur francophone de mieux apprehender l'actualite d'une oeuvre qui impressionne tant par la quantit6 du materiel traite que par l'originalite des th6ories appliquees.
2 Reception de Γ oeuvre de Kramer
Matthias Kramer est l'une des figures les plus imposantes de la didactique des langues etrangeres en Allemagne aux xvne et xvine siecles. L'inventaire de son oeuvre, dont la parution s'etale de la fin du baroque au debut du siecle des Lumieres, montre qu'on a affaire ä l'un des maitres de langues les plus productifs de la periode. Nos recherches bibliographiques nous permettent de citer pas moins de 87 titres (editions originales ou revisees) parus de son vivant (sur lesquels, de 1730 ä 1808, seront basees 56 editions posthumes). De 1670, date de parution de la Nomenclatura toscana, todesca e spagnuola qu'il edite ä compte d'auteur, ä 1729, date ä laquelle, ä l'äge de 89 ans (!), il redige les dernieres lettres de son Nouveau secretaire frangois, Kramer fait paraitre un opus qui impressionne tant par la quantite que par la qualite. II n'est pas une langue occidentale d'importance ä l'epoque qui lui soit etrangere. Si l'italien et le frangais sont ses langues de predilection, il n'en neglige pas pour autant l'espagnol, le neerlandais et l'allemand, qui feront l'objet, principalement dans les deux premieres decades du xvrae siecle, de publications importantes. Ses differents travaux, qui relevent de la grammaire, de la lexicographie, de la didactique des langues 6trangeres (morphologies, phraseologies, tableaux de conjugaisons commentes ou recueils de dialogues) et de la traduction (ce ä quoi il faudrait encore ajouter les textes d'edification que l'homme profondement religieux qu'il etait publia ä la fin du xviie siecle), ont generalement fait 1'admiration de la critique erudite. Si Ton excepte le temoignage de Leibniz qui, dans une lettre qu'il adressait en 1678 ä un correspondent hambourgeois, exprima quelques reserves sur le dictionnaire allemand-italien de 1678, tous les jugemients qui nous sont parvenus sont unanimes pour saluer Γ oeuvre du maitre de langues nurembergeois.1 L'etude historique de la reception de l'oeuvre de Kramer fait apparaitre, du xvnie siecle ä nos jours, trois periodes distinctes. La premiere periode, tout au long du XVllle siecle, est celle de la reception immediate. Les contemporains de Kramer, maitres de langues euxmemes ou publicistes erudits, prennent position, dans des comptes rendus ou ä Γ occasion de la parution de leurs propres travaux, sur les ouvrages de leur collegue nurembergeois. La deuxieme periode se situe au passage du xixe au XXe siecle. C'est l'epoque ä laquelle les professeurs du secondaire et les universitaires s'interessent, principalement en Allemagne, aux origines des disciplines qu'ils enseignent. Ces auteurs, historiens de lapedagogie des langues etrangeres, ne retiennent de l'oeuvre de Kramer que les ouvrages ä visee essentiellement didactique. Les nombreux recueils de dialogues et les grammaires qu'il a composes font alors l'objet d'analyses integrees dans des travaux de synthese qui se proposent, avec plus ou moins de succes, de couvrir teile ou teile periode de l'histoire de la di-
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On se gardera de surevaluer le jugement de Leibniz. Le 28 aoüt 1678, le philosophe 6crivait, il est vrai, que le dictionnaire allemand-italien lui paraissait «peu de chose», mais, prudent, il ajoutait aussitöt qu'il ne l'avait «pas examine ä loisir» (cf. Ising 1956, 14-5). De fait, le dictionnaire all.-it. de 1678 avait 6t6 congu comme un simple index du bilingue it.-all. de 1676, ce qui semble avoir echappe ä Leibniz (voir Kramer 1676 et 1678 dans notre bibliographie).
6 dactique dans les pays de langue allemande. La troisieme periode date de l'apres-guerre. A partir de 1943 et jusqu'ä nos jours on assiste, par le biais de recherches lexicologiques et metalexicographiques ponctuelles, ä la (re)decouverte progressive des travaux lexicographiques de Kramer.
2.1 xvme siecle
Au xvnie siecle Kramer jouit du jugement favorable des ses pairs. La qualite de ses ouvrages est reconnue de tous et sa nomination, en 1712, ä l'Academie des Sciences de Berlin documente cet etat de fait. Les temoignages de cette reconnaisance sont nombreux: les dictionnaires italien-allemand (Ί676, 2 1693), allemand-italien ('1678, 2 1700-1702) et fran£ais-allemand (1712-1715) ainsi que la grammaire frangaise de 1696 sont regulierement cites en exemples. II en va de meme des differents manuels d'apprentissage, parmi lesquels il convient de remarquer leNouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialoguesfrangois-allemands, edite de 1696 ä 1782. Vormbaum (1864), Dorfeid (1892), Spillner (1985), puis Christ et Rang (1985) ont montre que l'etude de ces Dialogues avait d'ailleurs ete prescrite dans les ecoles des les annees vingt du xviiie siecle. En Prasse, l'etude de l'ouvrage devient obligatoire dans les classes de franfais des 1721 (cf.Kramer 1696d). En 1730 c'est dans le Palatinat, au lycee de Deux-Ponts (Zweibrücken), qu'on se propose de remplacer la Grammaire Royale de Des Pepliers (Ί696) par les manuels de Kramer dont la reputation n'est plus ä faire ("...weilen sie vor allen andern gelobet werden"; cf. Reissinger 1911, 279 et Kramer 1711b).2 Tout au long du siecle les erudits et les pedagogues se sont regulierement exprimes sur les differentes facettes de l'opus. Nous citerons ici quelques exemples representatifs de la reception de Γ oeuvre de Kramer releves dans des textes parus entre 1700 et 1792. En 1700 1'Italien Castelli, dans sa Fontana della Crusca, overo Diziortario italiano-tedesco e tedesco-iataliano (Leipzig: Gleditsch, 1700), fait la louange de Kramer, dont il faut, dit-il, preferer les travaux de lexicographie italienne ä ceux d'Oudin ou de Veneroni. L'edition de 1693 du dictionnaire allemand-italien de Kramer est «irreprochable» ("[man hat] daran nichts zu tadeln"), explique Castelli.3 En 1709 c'est le lexicographe allemand
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K. Reissinger: Dokumente zur Geschichte der humanistischen Schulen im Gebiet der Bayerischen Pfalz. Teil 2. Monumenta Germanise Psdagogica x l i x . Berlin 1911. Sur l'oeuvre de Nicolö de Castelli (*1661), de son vrai nom Biaggio Anguselli, nous renvoyons le lecteur ä l'excellent article de C. Mutini paru dans le Dizionario biografico degli Italiani (Roma 1978; vol. 21, 743-5). Le dictionnaire it.-all., all.-it. de Castelli ( Ί 7 0 0 ) fut edit6 en 1709 par Mühlmann, en 1749 par Coutelle, en 1771 par I.G. di Fraporta. Bray/Bruna/Hausmann (1991) signalent encore des 6ditions en 1718, 1730 et 1759. Castelli publia son dictionnaire it.-all. sous son vrai nom, Anguselli, en 1710, dans le Reggia di Mercuro de Venise. Cette dernifere edition a ete presentee par Emery 1951, 38 (Luigi Emery: II dizionario di N. di Castelli e gli altriprincipali in: Lingua Nostra 12, 1951. 35-9). Dans la preface ("Vorbericht") de la Fontana della Crusca de 1700, Castelli vante les merites des dictionnaires de Kramer (it.-all. 1693, all.-it. lere
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Johann Mühlmann qui salue l'achevement de la deuxieme edition (1700-02) de ce meme dictionnaire, dont il rapporte qu'il est le plus sophistique et le plus exhaustif du temps ("der vornehmste und größte").4 Puis c'est au philologue J.C. Rüdiger de souligner, en 1785, le respect que lui impose cet ouvrage, qui merite, ecrit-il, "von Seiten des Fleißes und Reichthums im Sammeln alles Lob".5 En 1712 Paul Jacob Marperger plaide aupres de Johann Theodor Jablonski en faveur de la nomination de Kramer ä l'academie berlinoise en rappelant le merite et la consideration dont celui-ci jouissait alors dans tout l'empire ("der berühmte Professor Linguarum Matthias Cramer", "dieses Mannes Merita und ansehen, in welchen er droben im Reich stehet"). Ce temoignage merite d'etre releve dans la mesure oü Marpeiger et Jablonski avaient tous deux fait 1'experience du travail lexicographique et oü ils savaient de quoi ils parlaient quand ils jugeaient les dictionnaires de leur confrere. Marpeiger, economiste de formation, s'etait essaye ä la redaction d'un petit dictionnaire allemand-russe, le \bcabularium oder russisches Wörterbuch inclus dans le Moscawitischer Kaufmann paru ä Lübeck en 1705. Jablonski avait quant ä lui signe, sous le Pseudonyme de Pierre Rondeau, un dictionnaire franfais-allemand qui parut l'annee precedente, en 1711, dictionnaire qui connut un certain succes puisque Gleditsch, ä Leipzig, le vendait encore en 1765.6 En 1713 le bibliographe Gottschling recommande avec empressement V Elssay d'une bonne Grammaire frangoise de Mr. Cramer (1696) qu'il presente comme la meilleure qu'on ait jamais donnee ("[.. .die ich] unter allen, welche sowohl Frantzosen, als Deutsche bißher verfertiget haben, vor die beste und vollständigste halte"). La competence de Kramer n'a pas son egale en Europe, explique-t-il, et son ceuvre, qu'il y soit question de grammaire franfaise ou italienne, occulte celles de tous ses predecesseurs: "Dieser unvergleichliche Maitre de Langves hat sich bey denen Frantzosen selbst in die größte Verwunderung gesetzet. Es beschämet dieser, auch im Italienischen höchsterfahrne Mann mit seinem Wercke alle Vorgänger, und ein ieder lasset nicht nur die Grammaticam selbst, sondern auch die nette Art zu schreiben vor gut passiren".7
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partie A-M 1700), mais en signale la distribution restreinte: "Was des Herrn Kramers obbesagte Wörterbuch betrifft, hat man zwar daran nichts zu tadeln; allein dieses höchstnützliche Buch ist, seit dem es zu erst gedruckt worden, bisher so rar wesen, daß man es fast gar nicht haben [kann]. Und ob zwar dieser Mangel durch den anderen Druck und Vermehrung des vorigen hat sollen ersetzt werden, so ist doch nur der erste, nemlich der Italiänische Teil davon vor einigen Jahren [1693]; der andere Teutsche Theil aber, als die Helffte des Teutsch-Italiänisch Wörterbuchs, von Α bis M, vergangene Michaelis-Messe 1699 allererst im Druck ausgegangen, daß man also nicht wissen kann, ob der letzte halbe Teutsch Theil bald oder langsam folgen werde [la deuxieme partie du dictionnaire all.-it. parut en 1702, deux ans apres la publication de ces lignes]". Johann Mühlmann prit position sur l'ouvrage de Kramer dans la preface de Γ edition du dictionnaire de Castelli qu'il procura en 1709. Johann C. Rüdiger: Neuester Zuwachs der teutschen, fremden und allgemeinen Sprachkunde 4. Leipzig, 1785, 93. Cf. Quemada (1967b, R/20) et Hausmann (1988, 24). Caspar Gottschling: Einleitung in die Wissenschaft guter und meistentheils neuer Bücher. Dresden, Leipzig: Mieth, 2 1713.
8 En 1720 Jean Du Grain, maitre de langues ä Halle, recommande dans sa propre grammaire, la Gründlichste und leichteste Anweisung zur Französischen Sprache, la lecture des livres du «tres fameux Monsieur Matthias Kramer de Nuremberg qui montre son incomparable connaissance des langues occidentales dans un enseignement parfait».8 En 1747 Hartzheim consacre un article de sa Bibliotheca Coloniensis ä Kramer. II y esquisse la premiere bibliographie de l'oeuvre du maitre de langues dans laquelle il repertorie treize ouvrages. En 1780 le publiciste Christoph von Murr, denon?ant l'absence flagrante d'un dictionnaire allemand-espagnol, regrette que Kramer n'ait pu donner au public allemand le dictionnaire espagnol qu'il avait annonce en son temps. Celui-ci, supposait von Murr dans son Journal zur allgemeinen Litteratur, aurait eu, a η'en pas douter, les qualitös des repertoires Italiens et fran?ais du maitre nurembergeois.9 A l'etranger les ouvrages de Kramer font l'objet d'adaptations dans les deux dernieres decennies du siecle. En 1782 Joseph Gandin, ä Moscou, traduit en russe les Dialogues frunfois-allemands ('1696; Novije mssiiskie, frantzuskie i nemetzkije rasgovori Matjeva Kramera. Moscou 1782) et, en 1792, le germaniste espagnol Antonio de Villa compose sa propre Gramätica de la lengua alemana (Madrid 1792) en suivant "los preceptos de los dos mejores maestros allemanes, Matthias Kramer y Juan Christoval Gottsched".10 Pöwitz (1959, 184) signale que G.E. Lessing, qui utilisait regulierement le Glossarium Germanicum de J.G. Wächter (1727) et le dictionnaire allemand-latin de Frisch (1741), preferait cependant travailler avec celui du "Erztlexikographen" Kramer (1700-02), dans lequel il trouvait une description de l'allemand qui lui convenait mieux. L'admiration de 1'Europe erudite du xvrae siecle envers les travaux de notre maitre de langues apparait done unanime. Mais e'est probablement dans le compte rendu du dictionnaire fran?ais-allemand qui parat en 1715 dans la 46eme livraison de la Neue Bibliothec, publication erudite laigement distribuee ä l'epoque, qu'on trouve le panegyrique de Kramer le plus enflamme, le document le plus symptomatique de cet engouement du public pour la methode du Magister linguarum de Nuremberg. Si le pathetisme du journaliste de 1715 peut parfois deranger, si l'emploi excessif qu'il fait des superlatifs en fait un texte qu'il fout se garder d'interpreter au pied de la lettre (les dictionnaires Italiens de Kramer seraient les meilleurs au monde!), il n'en reste pas moins que ce compte rendu est representatif de Γ opinion generalement admise dans les milieux competents de l'epoque:
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On lit dans l'original allemand de Du Grain 1720: "...den weltberühmten Herrn Matthias Kramer in Nürnberg, welcher in allen Linguis Occidentalibus seinen unvergleichlichen Verstand in vollkommener Unterweisung sehen lassen [kann]". Cf. Christoph Gottlieb von Murr: Journal zur Kunstgeschichte und zur allgemeinen Litteratur 8, 1780, 331. Kramer avait annonc6 son intention de donner un Dictionarium Hispanico-LatinoGermanicum dös 1691 (voir sous cette date notre biographie du lexicographe). Von Murr note que la mort empecha Kramer de rialiser ce projet: "der berühmte Matthias Kramer wollte noch in seinem Alter ein spanisches Lexikon heraus geben, woran ihn aber der Tod verhinderte". Cite ici d'apres Sänchez-Regueira 1982, 260 (Manuela Sänchez-Regueira: Un hispanista aleman del siglo xvii-xvin y su aportaeiön al conocimiento de la sintaxis historica del espanol. In: S.Heinz, U.Wandruszka (eds): Fakten und Theorien. Beiträge zur romanischen und allgemeinen Sprachwissenschaft. Festschrift für Helmut Stimm. Tübingen: Narr, 1982. 259-66).
9 "Der Herr Matthias Cramer zu Nürnberg hat die Estime, worinn er in und ausser Teutschland stehet, durch die gantz besondere Känntnis der meisten Europäischen Sprachen, mehr als zu wohl verdient. Sein Italiänisches Lexicon ist ohnstreitig das beste in der Welt. Seine Spanische Grammatic ist ein Meisterstücke, welches alle Frantzosen, Italiener und Spanier selbst, die von dieser Sprache geschrieben, absticht. In der Französischen Sprache, darinn er sich gleichfalls mit seinem Essaid'une bonne grammaire frangoise hervor gethan, haben ihm auch die Frantzosen selbst schon längst den Ruhm beygelegt, daß er solche besser versteht, als Gelehrte, die in Franckreich gebohren sind. Und das gegenwärtige Lexicon erhebet solchen Ruhm noch viel höher". 11
2.2
xixe et premiere moitie du xxe siecle
La grande majorite des travaux parus sur la fin du XDCe siecle et dans les premieres decennies du XXe dans lesquels il est fait allusion ä l'ceuvie de Kramer sont des etudes oü il est rendu compte du developpement historique de l'enseignement du frangais dans les pays de langue allemande. Les plus importants de ces ouvrages sont ceux de Vormbaum (1864), Dorfeid (1892), Lehmann (1904), Boerner/Stiehler (1906), Beck (1910), Streuber (1914), Beck (1914) et Schmidt (1931). 12 Ces auteurs, qui basent generalement leurs travaux sur la bibliographie de Stengel (1890), 13 se proposent de donner un inventaire exhaustif et commente des materiels pedagogiques disponibles dans les siecles passes. Ces etudes, pour enrichissantes qu'elles sont par l'ampleur du materiel traite, n'en ont pas moins la faiblesse caracteristique de nombreuses analyses synoptiques - qui est le risque qu'elles presentent de tirer de l'observation hätive d'un materiel nombreux, et generalement incomplet, des conclusions erronees. De fait, on constate ä la lecture de ces travaux que, dans plus d'un cas, des resultats discutables, obtenus sur la base d'observations ponctuelles, ont ete ap-
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Neue Bibliothec oder Nachricht und Urtheile von neuen Büchern und allerhand zur Gelehrsamkeit dienenden Sachen (Francfort et Leipzig: Renger) 46. 1715, 453-60. Nous reproduisons le texte integral du compte rendu de la Neue Bibliothec dans notre bibliographie des ceuvres du lexicographe sous Kramer 1712c. Reinhold Vormbaum: Die evangelischen Schulordnungen des achtzehnten Jahrhunderts. Gütersloh 1864. Karl Dorfeid: Beiträge zur Geschichte des französischen Unterrichts in Deutschland. Gießen 1892. Alwin Lehmann: Der neusprachliche Unterricht im 17. und 18. Jahrhundert, insbesondere seine Methode im Lichte der Reform der Neuzeit. Dresden 1904. Otto Boerner, Ernst Stiehler: Zur Geschichte der neueren Sprachen. In: Neue Jahrbücher für Pädagogik 18. 1906, 334-51, 392-412, 456-71. Christoph Beck: Die neueren Sprachen in den Markgrafenländern Ansbach und Bayreuth. In: Zeitschrift für französischen und englischen Unterricht 9. 1910, 1-19, 97-112. Albert Streuber: Beiträge zur Geschichte des französischen Unterrichts im 16. bis 18. Jahrhundert. I. Die Entwicklung der Methoden im allgemeinen und das Ziel der Konversation im Besonderen. Berlin 1914. Christoph Beck: Die neueren Sprachen in der Reichsstadt Nürnberg. In: Zeitschrift für französischen und englischen Unterricht 13. 1914, 385-93. Bernhardt Schmidt: Der französische Unterricht und seine Stellung in der Pädagogik des 17. Jahrhunderts. Halle 1931. Edmund Stengel: Chronologisches Verzeichnis französischer Grammatiken vom Ende des 14. bis zum Ausgange des 18. Jahrhunderts. Jena: Gronau, 1890.
10 pliques ä l'ensemble de l'ceuvre de tel ou tel auteur. La these de Bernhardt Schmidt, soutenue ä Halle en 1931, est significative ä cet egard. Traitant des travaux de Kramer dans un chapitre qu'il consacre aux Oeuvres grammaticales mineures de la fin du xviie siecle ("Unbedeutende grammatische Werke am Ende des [17.] Jahrhunderts"), Schmidt dresse de Kramer le portrait d'un grammairien besogneux qui, en aucune maniere, ne serait parvenu ä la moindre consecration. Kramer aurait eu pour occupation principale la traduction d'un grand nombre d'ouvrages franfais;14 il aurait aussi donne quelques petits dictionnaires. S'il fallait en croire Schmidt, Kramer aurait ete le type meme du pedagogue mediocre pour qui une reforme de l'enseignement ne serait pas allee au delä de quelques pitoyables ameliorations de detail: "ein anderer Sprachmeister, der [...] immerwährend an Verbesserungen [de la description du fran?ais] arbeitete, jedoch nichts Wesentliches erreichte, ist der Kölner Matthias Cramer, der seit 1672 [j/c pour 1670] als Sprachmeister in Nürnberg wirkte. Er war ein unendlich fleißiger Mann, der aber doch in keiner Weise zur Anerkennung gelangen konnte. So gab er eine große Zahl französischer Werke mit deutscher Uebersetzung heraus und schrieb grammatische Werke und kleinere Diktionarien [!]" (Schmidt 1931, 57); et plus loin: "Cramer ist das typische Beispiel für den Reformer mit den besten Absichten, der das Heil des Unterrichts in der Verbesserung der unwichtigen Aeußerlichkeiten erblickt" (ibid., 60).
Le portrait de Kramer que dresse Schmidt en 1931 ne correspond done en rien aux faits qui sont attestes depuis le xvnie siecle. Contrairement ä ce qu'affirme Schmidt, qui ne semble connaitre que trois des 87 titres parus du vivant de Kramer, on sait aujourd'hui que ce dernier avait en son temps une solide reputation, meritee, de grammairien, de pedagogue et de lexicographe. On sait aussi que les «petits dictionnaires» dont parle Schmidt sont en realite au nombre des plus gros qui aient jamais ete rediges dans l'histoire de la lexicographic bilingue: le dictionnaire allemand-italien de 1700-02 compte ainsi 2482 pages ä trois colonnes, le dictionnaire franfais de 1712 remplissant quant ä lui pas moins de cinq volumes in-folio. Avec Franz Josef Hausmann (1998, 136), on peut affirmer aujourd'hui, sans risque de se tromper, que Kramer est vraisemblablement «le plus grand lexicographe allemand de l'äge baroque ... par ailleurs connu pour ses monumentaux dictionnaires et grammaires de l'italien, de l'espagnol et du neerlandais».15 L'exemple de la dissertation de Schmidt inontre combien il faut etre prudent dans nos conclusions quand le materiel historique sur lequel on travaille est tire d'un ensemble qui n'a pas encore ete decrit dans
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Nos recherches bibliographiques montrent que Kramer n'a que tres rarement travaille en tant que tradueteur: le grand nombre de traductions qu'evoque Schmidt (1931, 57: "eine große Zahl französischer Werke mit deutscher Uebersetzung") est un leurre. En realite Kramer n'a traduit que deux originaux frangais: les Reflexions sur la misiricorde de Dieu de Louise de La Valliere (Paris :Dezallier, 1680; Vier und zwantzig andächtige Betrachtungen über die Barmhertzigkeit Gottes, Frankfurt & Nürnberg: Loschge, 1681) et 1 'Histoire du Vieux et du Nouveau Testament du Sieur de Royaumont (Paris: P. Lepetit, 1670; Catholischer Geschicht-Spiegel, Sulzbach: Holst, 1684).
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Franz Josef Hausmann: La rieeption de la premiere edition [du dictionnaire de l'Academie fran?aise]: grandeurs et miseres. In: Le dictionnaire de l'Academie fran?aise et la lexicographie institutionnelle europeenne. Actes du Colloque international. 17, 18 et 19 novembre 1994. Publies par Bernard Quemada avec la collaboration de Jean Pruvost. Paris: Champion, 1998. 133-8.
11 sa totalite. II montre, une fois de plus, combien les resultats de l'epistemologie linguistique sont dependants de la qualite des bibliographies sur lesquelles eile s'appuie. Aujourd'hui encore les bibliographies font defaut. Dans un article qu'il consacrait ä l'histoire de la lexicographic bilingue allemand-fran?ais du xvnie siecle, Wolfgang Rettig constatait en 1982 que «beaucoup de lacunes restent ä combler, meme dans le domaine bibliographique»;16 pour notre part, nous dirions plutöt: «surtout dans le domaine bibliographique». II est temps de reprendre aujourd'hui la tradition des grands inventaires que l'on connait du tournant du siecle: la fiabilite des resultats de la recherche historique en est directement dependante - ce sur quoi Edmund Stengel a souvent insiste il y a un siecle de cela, quand, sans reläche, lors des congres des philologues allemands, ä Dresde et Görlitz en 1889, ä Stuttgart en 1890, il exhortait ses collegues a inventorier le materiel pedagogique des siecles passes.17
2.3
Deuxieme moitie du XXe siecle
Si les auteurs de la fin du xixe et du debut du XXe siecle s'etaient essayes ä la description des grammaires et des manuels scolaires de Kramer, les chercheurs de l'apres-guerre se sont principalement interesses ä ses travaux lexicographiques. On note dans les annees 1940-50 la parution d'etudes ponctuelles, generalement concises et bien documentees, qui sont ä l'origine du regain d'interet pour Kramer que Ton voit s'intensifier ä partir des annees 80 de notre siecle. La premiere etude de cette troisieme phase de la reception de l'ceuvre de Kramer parait en 1943: il s'agit de l'article du Hollandais De Vooys, Matthias Kramer als grammaticus en lexicograaf, qui montre comment le neerlandophile Kramer a donne, le premier, les outils necessaires ä la communication directe entre les communautes germanophone et neerlandophone, lesquelles, jusqu'alors, ne pouvaient s'entendre que par le biais de la langue franfaise. De Vooys a decrit la grainmaire hollandaise de 1716 ainsi que le dictionnaire de 1719; cette description a ete precisee par Knol (1982), puis par Bray (1993a). 18 L'etude
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Wolfgang Rettig: Les dictionnaires bilingues des langues frangaise et allemande au 18e siecle: Questions de methode. In: Manfred Höfler (ed.): La lexicographie frangaise du xvie au xvnie siecle. Wolfenbüttel 1982, 103-13. Les travaux de Stengel ont έ(έ pr6sentes par Niederehe (1976, 153-66). Les textes des conferences de Stengel ont ete reproduits dans differentes livraisons du Neuphilologisches Centraiblatt; Organ der Vereine für neuere Sprachen. Nous renvoyons au Plan einer Geschichte der französischen Grammatik, besonders in Deutschland in: Neuphilologisches Centralblatt4/8, 1890; 225-30 et 4/9, 1890; 257-62 ainsi qu'ä la reproduction de la conference de Dresde, Zur Abfassung einer Geschichte der französischen Grammatik besonders in Deutschland reproduit dans le Chronologisches Verzeichnis französischer Grammatiken de 1890, riedite par Niederehe (1976). Cornells G. Nicolaas De Vooys: Matthias Kramer als grammaticus en lexicograaf. In: De Nieuwe Taalgids 37. 1943, 33-41. Reimprimi in: De Vooys, C.G.N: Verzamelde Taalkundige Opstellen. Derde Bündel, 259-67. Groningen 1947. Jan Knol: Nederlands voor Duitsers in de achttiende
12 de De Vooys, reproduite en 1947, est suivie, en 1948, par celle de 1'Italien Emery qui decrit le dictionnaire italien-allemand de 1693. 19 En 1956 parait ä Berlin-Est la tres importante these (soutenue ä la Humboldt-Universität en 1954) du germaniste Gerhard Ising, qui represente la premiere veritable rehabilitation du lexicographe.20 L'importance des travaux de Kramer etait apparue dans les annees cinquante lors de la revision du Deutsches Wörterbuch des freres Grimm, ä laquelle Ising collaborait: c'est dans ce cadre qu'Ising (1956 puis 1975) s'est attache a Γ etude de la presentation du vocabulaire allemand dans le dictionnaire allemand-italien de 1700-1702. II a montre que ce repertoire, de par son organisation macro- et microstructurelle, de par l'ampleur et la qualite du traitement grammatical et semantique du materiel lexical enregistre, etait un ouvrage fondamental de l'histoire de la lexicographie de langue allemande. Cette meme annee 1956, Erika Ising, epouse du precedent, avait quant ä eile attire l'attention sur la contribution de Kramer ä l'etablissement de la terminologie grammaticale allemande des xviie et xvnie siecles. 21 Dans les annees qui suivirent la parution de la these de Gerhard Ising, l'importance des travaux de Kramer a regulierement ete signalee dans diverses etudes de lexicologie et de metalexicographie: En 1968 Henne a presente le systeme de lemmatisation mis en place dans le dictionnaire italien de 1700-1702. 22 Tollenaere 1977 a precise la place de Kramer dans l'histoire de la lexicographie du neerlandais, sujet qui fut repris par Osselton en 1991. 23 Wolfgang Rettig, en 1982, a esquisse les caracteristiques du dictionnaire franfais
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eeuw. Nadere gegevens over Matthias Kramer en J.C. Cuno. In: Voortgang (Amsterdam, Vrije Universiteit) 3, 1982, 157-73. Laurent Bray: Matthias Kramer und die Anfänge der deutschen Niederlandistik. In: Trefwoord (Amsterdam) 5. 1993, 35-42. Luigi Emery: Vecchi manuali italo-tedeschi: Matthias Kramer. In: Lingua Nostra IX. 1948,18-21. Gerhard Ising: Die Erfassung der deutschen Sprache des ausgehenden 17. Jahrhunderts in den Wörterbüchern Matthias Kramers und Kaspar Stielers. Berlin: Akademie-Verlag, 1956. Gerhard Ising: Einflihrung und Bibliographie zu Matthias Kramer, Das Herrliche grosse TeutschItaliänische Dictionarium (1700-1702). In: H. Henne (ed.): Deutsche Wörterbücher des 17. und 18. Jahrhunderts. Einführung und Bibliographie. Hildesheim, New York: Olms, 1975, 59-69 (texte reproduit in: Matthias Kramer: Das herrlich-große Teutsch-Italiänische Dictionarium mit einer Einführung und Bibliographie von Dr. Gerhard Ising. Hildesheim, Zürich, New York: Olms, 1982). L'importance de Ising (1956) a έΐέ soulignee par Gilbert De Smet dans le compte rendu qu'il a donne de l'ouvrage dans les Leuvense Bijdragen, Tijdschrifl voor moderne filologie XLVI, 1956-57, 129-31. On consultera aussi les comptes rendus de Heinz Rupp dans Archiv für das Studium der neueren Sprachen cxciv, 1957-58, 226 et de E. Rooth dans les Niederdeutsche Mitteilungen XII, 1956, 82. Erika Ising: Die Begriffe 'Umlaut' und 'Ablaut' in der Terminologie derfrühen deutschsprachigen Grammatik. In: R.Hiersche, E.Ising, G.Ginschel (eds.): Aus der Arbeit an einem historischen Wörterbuch der sprachwissenschaftlichen Terminologie. Berlin: Akademie-Verlag, 1956. 21-45. Helmut Henne: Deutsche Lexikographie und Sprachnorm im 17. und 18. Jahrhundert. In: Wortgeographie und Gesellschaft. Hrsg. v. Walther Mitzka. Festgabe für Ludwig Erich Schmitt zum 60. Geburtstag am 10. Februar 1968. Berlin 1968, 80-114. Felicien de Tollenaere: De lexicografie in de zeventiende en achttiende eeuw. In: D.M. Bakker, G.R.W. Dibbets: Geschiedenis van de Nederlandse taalkunde. 's-Hertogenbosch 1977, 219-27. Noel Edward Osselton: Bilingual Lexicography with Dutch. In: Wörterbücher. Dictionaries. Dictionnaires. Internationales Handbuch zur Lexikographie. Hrsg. von F.J.Hausmann, O.Reichmann, H.E.Wiegand, L.Zgusta. Vol.3. Art.320. Berlin, New York: De Gruyter, 1991. 3034-9.
13 de 1712. 24 Manuela Sänchez-Regueira a decrit la grammairc espagnole de 1711 dans des articles parus en 1981 et 1982 (sur cet ouvrage il faut aussi consulter Franzbach (1975) et Voigt (1991)). 25 Birkfellner a montre en 1984 que le Wiener Dictionarium, manuscrit allemand-russe du xvile siecle, avait pour source le dictionnaire italien-allemand de 1678. 26 Holly (1986) a decrit l'application de l'ordonnance par racines dans le dictionnaire italien de 1700-1702. 27 Bray (1988a) a presente revolution de la theorie et de la pratique lexicographique de Kramer sur la base des dictionnaires Italiens ('1676, 2 1693; '1678, 2 1700-02; cf. aussi Bray (1988b) et Bray/Bruna/Hausmann (1991)). 28 Grubmüller a demontre en 1990 comment le dictionnaire italien de 1678 avait contribue a liberer la lexicologie moderne du carcan scientifique latin. 29 Kühn/Püschel (1990) ont rappele que le dictionnaire de 1700-1702 etait l'ouvrage charniere de revolution lexicographique allemande: "Matthias Kramer (1700-1702) [tut] den endgültigen Schritt
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Wolfgang Rettig: Les dictionnaires bilingues des langues frangaise et allemande au 18e siicle: questions de methode. In: M.Höfler (id.): La lexicographie franchise du xvie au xvme sifecle. Actes du Colloque international de Lexicographie dans la Herzog August Bibliothek Wolfenbüttel (9-11 octobre 1979). Wolfenbüttel 1982. 103-13. Manuela Sänchez-Regueira: Contribucidn al estudio diacronico del espanol coloquial: un hispanista alemän [siglos xvri-xvru]. In: Boletin de la Asociaciön Europea de Profesores de Espanol 14. 1981, 105-13. Manuela Sänchez-Regueira: Un hispanista aleman del siglo xva-xvm y su aportaciön al conocimiento de la sintaxis historicadel espanol. In: S.Heinz, U.Wandruszka (ids.): Fakten und Theorien. Beiträge zur romanischen und allgemeinen Sprachwissenschaft. Festschrift für Helmut Stimm. Tübingen: Narr, 1982. 259-66. Martin Franzbach: Die spanische Sprache in Deutschland im 18. Jahrhundert. In: M.Franzbach: Kritische Arbeiten zur Literatur- und Sozialgeschichte Spaniens, Frankreichs und Lateinamerikas. Bonn 1975. 25-41. Burkhard Voigt: Spanischunterricht in Geschichte und Gegenwart. In: Hispanorama. Mitteilungen des deutschen Spanischlehrerverbands 59. November 1991. 124-32. Gerhard Birkfellner: Teutscher, und ReussischerDictionarium. [...] Dictionarium Vindobonense. Das Wiener deutsch-russische Wörterbuch. [...] Weinheim 1984. Werner Holly: Wortbildung und Wörterbuch. In: Lexicographica 2. 1986, 195-213. Laurent Bray: La lexicographie bilingue italien-allemand et allemand-italien au dix-septiime siicle. L'exemple des dictionnaires de L. Hulsius et de M. Kramer. In: M.Snell-Hornby (id.): Zürilex '86 Proceedings. Papers read at the Euralex International Congress, University of Zürich, 9-14 September 1986. Tübingen 1988.199-206. LaurentBray: La lexicographie italien-allemand, allemand-italien du dix-septiime siicle. In: International Journal of Lexicography 1/4.1988, 31342. L.Bray, M.L.Bruna, F.J.Hausmann: Die zweisprachige Lexikographie Deutsch-Italienisch, Italienisch-Deutsch. In: Wörterbücher. Dictionaries. Dictionnaires. Internationales Handbuch zur Lexikographie. Hrsg. von F.J.Hausmann, O.Reichmann, H.E.Wiegand, L.Zgusta. Vol.3. Art. 317. Berlin, New York: De Gruyter, 1991. 3013-9. Klaus Grubmüller: Die deutsche Lexikographie von den Anfängen bis zum Beginn des 17. Jhs. In: Wörterbücher. Dictionaries. Dictionnaires. Internationales Handbuch zur Lexikographie. Hrsg. v. F.J.Hausmann, O.Reichmann, H.E.Wiegand, L.Zgusta. Art.203. Berlin, New York: De Gruyter, 1990. 2037-49. Grubmüller (1990, 2046) note que le dictionnaire all.-it. de 1678 est "das modernste Wörterbuch des 17. Jhs" et ajoute: "erst hier [i.e. dans Kramer 1678] ist die Chance zur Befreiung aus dem Gerüst der lateinischen Wissenschaftsoptik für das Deutsche genützt".
14 (1700-1702) [tut] den endgültigen Schritt zum deutschen Wörterbuch".30 Wiegand (1998, 656-8) a egalement souligne l'importance du dictionnaire allemand-italien.31 Bray (1990) a decrit Γ organisation macrostructurelle du dictionnaire franfais de 1712.32 Tauchmann (1992) a etudie les differentes editions du dictionnaire neerlandais (Ί719) sous l'angle de la dialectologie.33 Bray (1992) a presente une esquisse biographique de Kramer.34 Notons encore que dans leurs monographies respectives Schröter (1970) et Powitz (1959) ont regulierement eu recours aux dictionnaires de Kramer pour juger ceux de Steinbach (1734) et de Frisch (1741).35 Powitz (1959, 22) a d'ailleurs montre que le dictionnaire de 1700-02 est la source principale du Teutsch-lateinisches Wörter-Buch de Frisch: "das deutsch-italienische Wörterbuch Matthias Kramers, das Frisch besaß und für die Darstellung des Usuale generale als lexikalische Hauptquelle benutzte". Au vu de l'inventaire qui precede on constate que la majorite des travaux consacres ä Kramer sont düs ä des chercheurs germanistes. Les contributions de la romanistique y sont nettement sousrepresentees: si Γ on excepte les travaux de Bray sur la serie des dictionnaires italiens (1988a, 1988b) et de l'hispaniste Sänchez-Regueira sur la grammaire espagnole de 1711, on note que seul Rettig (1982) et Bray (1990, 1992), tous deux travaillant sur le dictionnaire franpais de 1712, ont presente des etudes interessant la gallo-romanistique. II faut toutefois signaler qu'en 1812 Gabriel Henry, dans son histoire de la langue franpaise, avait aussi Signale l'interet pedagogique du dictionnaire de 1712, ce sur quoi Bourquin (1980) a attire 1'attention.36 Notons finalement que la recherche en histoire de la pedagogie des langues etrangeres qui se developpe en Europe depuis quelques annees a, eile aussi, ete
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Peter Kühn, Ulrich Püschel: Die deutsche Lexikographie vom 17. Jh. bis zu den Brüdern Grimm ausschließlich. In: Wörterbücher. Dictionaries. Dictionnaires. Internationales Handbuch zur Lexikographie. Hrsg. v. F.J.Hausmann, O.Reichmann, H.E.Wiegand, L.Zgusta. Vol.2. Art.204. Berlin, New York: De Gruyter, 1991. 2049-77. Herbert Ernst Wiegand: Historische Lexikographie. In: Sprachgeschichte. Ein Handbuch zur Geschichte der deutschen Sprache und ihrer Erforschung. Hg. v. W. Besch et al. Berlin, New York: de Gruyter, 1998. 643-715. Laurent Bray: Structuration du vocabulaire dans deux dictionnaires ä nomenclatures frangaises datant du I8ime siicle: Kramer 1712/1715, Richelet 1756. In: T.Magay, J.Zigäny (eds.): BudaLEX '88 Proceedings. Papers from the Euralex Third International Congress, Budapest, 4-9 September 1988. Budapest: Akadimiai Kiadö, 1990. 149-57. Christine Tauchmann: Hochsprache und Mundart in den großen Wörterbüchern der Barock- und Auflclärungszeit. Lexicographica Series Maior 46. Tübingen: Niemeyer, 1992. Laurent Bray: Matthias Kramer: Esquisse biographique suivie de notes sur le dictionnaire franςais-allemand (1712-1715) de Kramer. In L.Bray (ed.): Matthias Kramer: Dictionarium Frantzösisch-Teutsch und Teutsch-Frantzösisches Wörter-Register über Kramers Dictionnaire (Nürnberg 1712-15). Archives de la Lexicographie Europeenne AEL.2.1. Erlangen: H.Fischer Verlag, 1992. Gerhardt Powitz: Das Deutsche Wörterbuch Johann Leonhard Frischs. Berlin: Akademie-Verlag, 1959. Waither Schroeter: Steinbach als Lexikograph. Studien zu Christoph Ernst Steinbachs "Vollstaendigem Deutschen Woerterbuch" 1734. Hamburg: Lüdke, 1970. Gabriel Henry (*1753-tl835): Histoire de la langue frangoise. Paris: Leblanc, 1812. Jacques Bourquin: La derivation suffixale (theorisation et enseignement) au XIXe siecle. Lille, Paris 1980.
15 fructueuse:37 les etudes de Herbert Christ (1991), de Konrad Schröder (1992), de Harald Völker (1994) et de Monika Becker, Günter Holtus, Udo Thelen et Harald Völker (Becker et al. 1997) nous permettent de mieux apprehender la personnalite et les methodes de travail du maitre de langues nurembergeois.38
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Pour ce qui est de l'histoire de l'enseignement du frangais langue 6trangere (flh), on trouvera une synthese des resultats des recherches anterieures ä 1980 dans un excellent article de FranzRudolf Weller, Skizze einer Entwicklungsgeschichte des Französischunterrichts in Deutschland bis zum Beginn des 19. Jahrhunderts, publie dans le cahier d'avril 1980 de Die Neueren Sprachen: Geschichte des Fremdsprachenunterrichts, Themenheft herausgegeben von Konrad Schröder, in: Die Neueren Sprachen 79/2, 135-61. Les resultats des recherches les plus recentes sont quant ä eux presentes dans les Documents pour l'histoire du frangais langue itrangire ou seconde que la SIHFLES (Societe internationale pour l'histoire du frangais langue etrangere ou seconde, fondee en decembre 1987), publie rögulierement depuis 1988. Herbert Christ: Matthias Kramer. Portrait d'un maitre de langues suivi de quelques remarques concernant de futures recherches. In: Pour une histoire de l'enseignement du frangais en Italie. Actes du Colloque de Parme, 14-16 juin 1990, ed. par A.M.Mandich et C.Pellandra. Documents pour l'histoire du frangais langue etrangere ou seconde 8. Septembre 1991, 19-25. Konrad Schröder: Matthias Cramers Entretien de la Methode entre un maitre de langues et un ecolier (Nürnberg 1696): Französischunterricht und Fremdsprachendidaktik im Zeitalter Ludwigs xiv. In: Fremdsprachenunterricht 1500-1800. Wolfenbütteler Forschungen 52. Wiesbaden: Harrassowitz, 1992,171-89. Harald Völker: Matthias Kramer als Grammatiker und Vermittler der französischen Sprache in Deutschland. Staatsexamensarbeit an der Universität Trier. Trier 1994. Monika Becker, Günter Holtus, Udo Thelen, Harald Völker: L'enseignement du frangais entre la Meuse et le Rhin: quelques refexions sur la grammaticographie frangaise du 16e au 18e siecle. In: Melanges de lexicographie et de linguistique frangaises et romanes dedies ä la memoire de Manfred Höfler. Pubiiis par Mechtild Bierbach, Barbara von Gemmingen, Wolfgang Rettig, Gilles Roques. Strasbourg, Nancy: Klincksieck, 1997. 69-95.
3 Biographie de Matthias Kramer (*1640 - tl729)
1640: Naissance de Matthias Kramer1 ä Cologne: «je suis ne sur la tin de l'an mil, six cents quarante, ich bin geboren zu Ende des Jahrs tausend sechs hundert viertzig» explique-t-il dans son Dictionarium franfais-allemand de 1712-1715 (s.v. Mille, col.1990). II precise le mois et le jour de sa naissance au sous-article Ne (col.2139) du meme ouvrage: «je suis ne ä Cologne, ΓΑη 1640, le 12 Nov.». Son acte de bapteme, conserve dans les archives de Rhenanie deposees a Brühl,2 est date du 17 novembre 1640. Ces archives nous apprennent qu'il est l'aine des huit enfants de Bernhard Kremer et Sophie Passmann baptises dans la paroisse du Petit Saint Martin (Klein St. Martin) de Cologne. Jusqu'ä present la date de naissance du lexicographe etait obtenue par deduction ä partir des donnees autobiographiques relevees dans ses differents ouvrages. Dans le dictionnaire allemand-neerlandais dont il signe la dedicace le 24 fevrier 1719 Kramer dit avoir 79 ans;3 de meme le 29 juin 1729, dans Γ introduction aux Nouveaux dialogues en six langues de son ancien eleve Johann Georg Meintel, ou il rappelle qu'il avait trente ans en 1670.4 Quant ä ses origines, Kramer note ä Γ article Colonia de son dictionnaire italien-allemand (1693) que c'est dans la cite rhenane qu'il est ne: "la cittä di Colonia e patria dell' Autore di questo gran Lessico, die Stadt Cölln ist das Vatterland deß Autoris dieses grossen Dictionarii".5 Ses origines rhenanes pouvaient meme le faire prendre, ironisait-il en 1716, pour un demi-Hollandais.6 Le jeune Kramer passe done son enfance et son adolescence, brievement evoquees dans la grammaire de 1716,7 ä Cologne. C'est vraisemblablement de cette epoque que datent les quelques voyages qu'il effectuera en Hollande: "Zijn kennis van het Nederlands dankte Kramer aan het feit dat hij enige malen [...] in Nederland
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Encore orthographi6 Cramer, Cremer, Krämer ou Kremer; latinise en Cremerius, Cremerus. Nordrhein-Westphälisches Personenstandsarchiv Rheinland. Schloß, D-50231 Brühl. Cf. Hetkoninglyk Neder-Hoog-Duitsch en Hoog-Neder-DuitschDictionnaire, Nürnberg, Amsterdam 1719, Op-dragt-, enLof-Rede, [·*4]ν°: "Nurenberg, den24. van den Sprokkelmaand 1719"; Bericht, und Rettungsschrift an die Herren Buch-händlere, c.r°: "ein neun-und siebentzigjähriger Mann" et Vorrede de la partie allemand-nderlandais, Do] r°: "von diesen vier Wörter-Büchern sihest du allhie das Erste [i.e. la Nomenclatura de 1672] mit der Gottes Hüllfe fertig, möchte auch Zeit und Gesundheit von Gott erbitten, die andere, nebenst der neuen, auf die, auch der Lateinischen Sprach unkundige Teutschen auf eine sonderlich Weis gerichtete Grammatica (welche zwar bald folgen wird) zu vollführen".
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Kramer fait la connaissance du peintre Gottfried Kneller (*1646-tl723). En cette annee 1672, l'artiste, qui allait bientöt devenir le peintre attitre de la cour d'Angleterre sous le nom de Godfrey Kniller, avait entrepris son voyage d'Italie et, venant du Nord de l'Allemagne, avait fait halte ä Nuremberg, oü il etait loge chez le banquier Johann Lorenz Eckebrecht. Kneller avait profite de ce sejour pour prendre des cours d'italien chez notre maitre de langues. Pres de cinquante ans plus tard, le 13 octobre 1721, Kramer lui dediait une edition de sa grammaire italienne (Kramer 1722a). 1673: En avril 1673 Kramer, visiblement de?u par la mediocrite de ses ecoliers franconiens - qu'il n'hesitait pas Ä qualifier de jeunes imbeciles, de "dummen Idioten" (AST. 333, ms.l, r°18-9), decidait de tenter sa chance ä Strasbourg, oü il esperait trouver des eleves plus doues, capables de mieux tirer profit de ses qualites d'enseignant. Le 26 avril 1673, apres avoir verifie le bien-fonde de sa requete (il avait passe une semaine dans la ville ä se renseigner sur Γ etat de l'enseignement des langues etrangeres; cf. Strasbourg AM, AST. 333, ms. 1, r°25-v°3), il se presentait au syndic, lui demandant officiellement la permission d'enseigner l'italien, l'espagnol et l'allemand dans la Republicque. II produisit ä cet effet une lettre de recommendation de son confesseur, Marcus Kraer, diacre ä l'eglise St.Lorenz de Nuremberg,30 lettre dont nous avons deja presente des extraits, ä laquelle il ajouta un billet autographe (Strasbourg AM, AST 333, ms.3) dans lequel il presentait sa methode, laquelle, expliquait-il sans vergogne, garantissait la maitrise tant ecrite que parlee des langues etrangeres en l'espace de trois mois... Pour donner plus de poids a ses arguments il ajouta encore des exemplaires de ses publications de l'annee precedente, ses traductions de Winter et son Teatro Universale de 1672. Le Conseil de la Ville decida de le loger et de lui accorder un entretien ä la Chancellerie (Strasbourg AM, Rath und xxier Protokoll, ms.4, 11-3). C'est la qu'on lui fit savoir que tous les postes de maitres titulaires etaient occupes et que sa demande ne pouvait etre retenue.31 Son dossier alia bientöt rejoindre ceux de 23 autres postulants malheureux dans les archives du Conseil ou Zwilling, ä l'occasion d'une etude sur l'histoire de l'enseignement des langues ä Strasbourg, le localisa en 1888 sans cependant y apporter la moindre attention.32 Le dossier de candidature de Kramer, conserve aux Archives Municipales (AM) de Strasbourg (Archives Saint Thomas AST. 333), contient trois pieces: 1° la demande d'emploi etablie par Kramer le 26 avril 1673 (Unterthäniges anbringen Matthiae Krämers Sprachmeisters sambt Beylage Α. Β.), 2° la lettre de recommandation de Kraer datee du 3 avril 1673 (Beylage A), 3° une declaration de Kramer presentant ses competences et ses projets (Beylage B: Tres potissimum Linguas profiteer Italicam, Hispanicam, Germanicam). Une quatrieme piece du dossier, cotee [Rath
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Sur Marcus Kraer (*29.09.1603-tl0.11.1678), parfois orthographi6 Kraher, diacre de l'eglise St.Lorenz de Nuremberg depuis 1652, voir Will (1756, 349) et Simon (1965, 116, n°681). On trouvera une liste des Strasbourgeois qui professaient ä I'6poque dans Berger-Levrault (1892). Malheureusement, les maitres de langues, aux echelons les plus bas de la hierarchie academique, n'y sont pas signals. Sur ceux-lä, on consultera la trös riche documentation de Zwilling (1888). Cf. Zwilling (1888, 262): "Es würde wohl [...] wenig Interesse bieten, wenn wir nacheinander die vierundzwanzig angegebenen Bittschriften aufzählten, und all der einzelnen meist geringfügigen Umstände, über welche sie berichten, gedenken wollten". Le nom de notre maitre de langues apparait dans la liste des postulants presentee en note 6: Matthias Kraemer v. Köln, Sept. 1673. Curieusement, Zwilling date de septembre la requete indubitablement prfisentee en avril.
27 und xxier Protokoll], est la mention de la demande de Kramer dans les proces-verbaux du Conseil de la Ville en date du 26 avril 1673. Ces manuscrits, jusqu'alors inddits, documentent la periode 1660-1673. Nous les reproduisons ici dans leur integralite. • Strasbourg AM, Archives Saint Thomas AST.333: 26 avril 1673: requete de Kramer: Unterthäniges anbringen Matthiae Krämers Sprachmeisters sambt Beylage Α. B.
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26ten April 1673. Frey- Reichshoch Edelgebohrne, Gestrenge, Wohl Edle, veste, Hochgelehrte, Fürsichtige, Hochund wohlweise, gnädig gebiete[n]de Herren, Euer Gnaden gebe ich unterschriebener unterthänigst zu vernehmen, waß maßen ich [vor] [Diesen] [in] der päbstischen Religion von geburt her zu gethan, auch Ihro Kayß. Maye. Extra ordinari gewesener Prediger, durch sonderbahre Gottes Gnade zu der Evangelischen Wahrheit bekehrt worden, und ungeachtet aller zeitlichen wolfarte, auch Vätterlicher und Mütterlicher Erbschafft, mich zu Nürnberg schon S Jahr mit Profession der Italiänisch-, Französischen, Spanischen und Teutschen Sprach sambt den meinigen ernehre (:wie den die Beylage Lit: A umbständlicher bezeiget:) Dieweil es mir aber daselbsten an Subjectis Literatis in deren Informirung ich mein talentum, so sich durch die gäbe deß allerhöchsten auf etwas Höheres ersträckete, als mich mit den dummen Idioten und Knaben zu zermartteren (:wie in der Beylage Β zu ersehen:) employren könte, ermanglet, so bin ich auf verständiger Leute wohlbedachten Rath bewogen worden, in eigener Persohn anhero zuziehen, und mich zu vorderst recht umbzusehen, und [nach befundener] Sache, bey Eurer Gnaden aufs gehorsambste anzumelden. Demnach ich aber nunmehr acht Tage alhier verharrend sattsam erfahren, daß sowol bey Hochlöbl. Universität als auch gemeiner Stadt genügsame Liebhaber zu der Ital: Spanisch. &c. Sprachen waren, wofern mir Persohnen genug zuhanden, welche gedachte Sprachen theils selbsten leicht verstünden, theils zu dero Information guten Methodum, nothwendige Patientz und genügsame Kräfften hatten. Also gelanget an Er: Gnaden, meine unterthänigste Bitt, dieselbige geruhen meiner Persohn indero Gnäd: Schein auf und anzunehmen, und die Übung gemeldter Profession gnädigst zu vergünstigen. Hingegen verspreche ich Er: Gnaden und der ganzen Hochlöbl. Republicque meiner Treu, schuldige Pflicht und gehorsamb, auch mich der massen zu verhalten, daß Er: Gnaden und jedermänniglich alle Satisfaction und kein Mensch keine Klage über mich habe, werde
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auch Er: Gnaden für solchen hohen Favor jederzeit dankbar und verbunden sein; wie ich mich dann von nun an erkenne und erkläre Euer Gnaden Gehorsamster und obligirster Diener und untergebener Mathias Krämer von Cöln Sprachmeister.
• Strasbourg AM, Archives Saint Thomas AST.333: Lettre de recommendation de Kraer en date du 3 avril 1673 (Beylage A): r°01
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Quod, non sine honoris, observantis plurimaeque Salutis praefatione, Benevolus Lecturus, nomine, manu sigilloque, sub finem expressus, certiores reddit & dexteriorem interpretationem rogat, Salutem & rem concernit, praesentium Exhibitoris DNi Matthi® Crämeri. Hic, non minus virtute, Eruditione, Linguarum Exoticarum usu et experientia, quam stirpis nobilitate eximius & praeclarus, natione Coloniensis, strictissimi Camaldiensium ordinis, prope Viennam in Austria, Monachus fuit, eo usque in suo statu progressus, ut, subinde concionando, vel ipsi Sacras Caesareae Majestati haut displicuerit & satisfecerit. Ut sancte testatur fuit circumventus, & vi fraudeque ad votorum Monasticorum Professionem, adhuc minorennis adolescens, adactus. Istius poenitentia ductus & agnoscens, contra ipsius Concilij Trentinj canonem, quo eiusmodi statis & annorum homines, in Monasteria detrudi prohibentur; Posonium, Hungariae Metropolim se contulit & per singularem Divini Numinis inspirationem illuminationemque, Pontificiae Religionis superstiones, errores & idololatricos cultus pensiculatius ad animum revocans, ea abjecta & deserta ad Orthodoxae Evangelicae, qua Augustanae Confessionis symbolum tenet, Religionis castra descendit. Temporis interea, per Sacerdotalem talis Fidej, copulam & benedictionem, matrimonialem fidem dedit, honestissimae & lectissimae virgini, Barbarae Mashpergeriae Austriacs, & ut ab Antagonistarum technis & fraudulentis jnsidijs eo securior esset, se cum illa, finitis Nuptijs, Noribergam contulit. Ibi, ubi per confessionem & SS. Eucharistiae communionem, suam conversionem sufficienter probatam [fecit], jmpetravit a Magnifico, Nobilissimo & Amplissimo Magistratu Tutelam & facultatem perseverandi & per jnformationes juventutis in dictis linguis se sustentandj. Hanc spartam quatuor annis, Methodo Compendiosissima & facil[l]ima, ita feliciter ornavit, ut omnium laudes sit commeritus. Nunc, cum & alibi locorum su[ae] fortunae salutisque periculum facere & in Celeberrima aliqua Univesitate, qualis Argentoratensis, inter Eruditos versari desiderat, & eum in finem a me, qui a confessionibus ipsi fui, & tres suavissimos liberos, quos
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yvr&Cv,eifc.
CXix^Hier^t.
QlCZlVt
Strasbourg AM : AST-333, ms-l-r e (transcription p.27) Requete autographe de Kramer en date du 26 avril 1673
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in legitimo suo Conjugio genuit, baptizavi, testimoniales jnstanter rogat & contendit, ob ejus exercitam diligentiam, dexteritatem, modestiam & jnculpatz vitae Studium assiduum, lubens meritoque ita impertior, ut nullus dubitem, quin ijsdem modis & virtutibus, quibus Noribergae facere consuevit, sese ita sit commendaturus & [meritorum] favorem & et gratiam conciliaturus, ut meis prolixioribus minime opus. Dab. 3. April. Ao 1673 M . Marcus Kraer, Ecclesiae Laurent. Norib. [Dispositor] mpp.
• Strasbourg AM, Archives Saint Thomas AST.333: Declaration de Kramer presentant ses competences et ses projets (Beylage B): r°01
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Tres potissimum linguas profiteer Italicam, Hispanicam, Germanicam sed methodo facillima et plane nova, ita ut spondere ausim quemque, vel mediocriter eruditum, mediantibus illis quae daturus, imo publice editurus sum, praesidiis (dummodo sibi ipsi deesse nolit) congrue et locuturum et scripturum Trimestri spatio. Dixi congrue, ad perfectionem quippe, elegantiam, et Rhetoricas dictarum linguarum delitias quod attinet, operam meam abunde polliceor illis quos eo usque aspirare juvabit, qui etiam in expositione illustrium Italiae et Hispaniae scriptorum et eorundem Grammatica, Rethorica, Morali et Politica Analysi non imperitum sortientur informatorem, omnia absque magno temporis dispendio, et memoria carnificina. Ne vero id, quod ipse minus didicerim aut nondum docuerim velle docere, aut aliquid quod minime praestare valeam, promisisse videar, alteram testimoniis, alterum vero ipso facto, Deo bene juvante, confirmare satagam. Matthias Cremerus Coloniensis M.LL. mpp.
• Strasbourg AM, Rath und xxier Protokoll: Mention de la requete de Kramer dans les proces-verbaux du Conseil de la Ville de Strasbourg en date du 26 avril 1673: r°01
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Mathias Kremer von Cölln überreicht [Ihrer] Hulden unterthänige Supplication, bitt umb erlaubnüß die Spanische undt Italien. Sprach alhier zu docieren. Herr Syndicus berichtet, daß sich dieser Kerl schon bey Ihme angemeldet, hette Ihme 2 bücher gewiesen so er geschrieben und resp. translatiert, daß eine von der
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Stutterey 33 daß andere seye ein tractätlin wie deB Comoeny Janua linguarum 34 doch etwas accurater undt [3 mots illisibles], Er werde keinen geringen Nutz bey denen Scholaren machen, weilen der alte nicht mehr fortkommen könte. Erlaß: solle mann Ihn accomodieren undt bey der Cantzley deswegen mit demselben geredet werden.
1674: En 1674 Kramer est de nouveau ä Nuremberg oü il fait baptiser son troisieme enfant, Johann Wolfgang, le 2 avril 1674; celui-ci a pour parrain un exile autrichien, "Wagner, Nobilis Austr. Exul.". 35 Parution de la Vollständige Italiänische Grammatica, premiere grammaire italienne d'importance publi6e en Allemagne. C'est avec cet ouvrage, expliquera Kramer quelque 40 ans plus tard, dans la preface de la grammaire neerlandaise de 1716, que les Allemands ont appris l'italien: "vor etlichen [40] Jahren, als die Italiänische Sprache noch in Deutschland nirgend, als an Kaiserlichen Hofe in Flor war, ich es ohne eiteln eigenen Ruhm zu reden, vermittelst meinen damals schon ans Licht gebrachten italienischen Grammatiken und vollständigen Dictionarien so weit gebracht habe, daß dieselbe nunmehr nicht nur an allen Höfen beliebt, und geredt wird; sondern unter allen unsern nach Italien handelnden Kaufleuten gemein worden ist" (Vorrede 1716). 1676: Naissance d'un deuxieme fils, Mauritius Matthias Kramer, baptise le 26 janvier 1676. Mauritius Matthias a pour parrain l'editeur du lexicographe, Wolfgang Moritz Endter, 36 qui publie, cette meme annee 1676, le premier dictionnaire important de Kramer, le Dizzionario delle due lingue, Italiana-Tedesca e Tedesca-Italiana. Le Dizzionario est dedie, le 2 avril 1676, ä l'avocat et syndic strasbourgeois Jean-Jacques Fried (*1623tl0.03.1677), Γ "Illustrißimo Signore Pad[ro]nemio Col[endissi]mo Giouan Giacomo Frid, Consigliere e Sindico della famosissima Republica di Argentina", qui deux ans plus tot, en 1674, avait fonde le Stipendium Fridianum, bourse destinee au «developpement de Γ intelligence des jeunes gens de talent et d'un bon caractere», dont Kramer avait probablement espere profiter. 37 1678: Le 12 mars 1678 Kramer dedie son Dictionarium in Teutsch-Italiänischer Sprach au baron Georg von Plettemberg, "Consigliere della Camera Aulica di s.M. Imperiale". Deux pieces liminaires du Dictionarium de 1678 nous permettent de mieux appretier le milieu dans lequel le lexicographe evolue: on le voit alors frequenter Johann Gabriel Maier (*1639-tl699) dont les tres nombreux ouvrages de poesie latine connaissaient aupres de l'intelligentsia locale im succös notable (cf. Jürgensen 1994, 39ss). Maier vivait de son travail de correcteur chez l'editeur Endter, oü Ton appriciait sa conscience profession-
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II s'agit du Traiti pourfaire la race des chevaux, la traduction du Neuer Tractat von der Stutterey de Winter, parue l'ann6e precedente (1672) chez les h6ritiers Endter. Allusion au Teatro Universale, Allgemeiner Schau-Platz de 1672. Landeskirchliches Archiv Nürnberg, Registres des baptemes de St. Lorenz, L.25, 835. Landeskirchliches Archiv Nürnberg, Registres des baptemes de St. Lorenz, L.25, 846. Voir I'article «Fried» dans Sitzmann (1909,1, 530). On peut supposer que Kramer a fait la connaissance de Fried lors de son passage devant le Conseil de Strasbourg, en avril 1673.
32 nelle.38 Kramer et Maier se cotoyaient chez Endter, le lexicographe y apportant ses manuscrits, le correcteur verifiant les epreuves. A l'occasion de la sortie du Dictionarium, Maier composa pour Kramer une ode latine ("Ad indefessum operosissimi Opens Auctorem, Virum non modo literatissimum, verum etiam eruditissimum & optimum") qui fut plusieurs fois reimprimee. Une autre connaissance de Kramer, le juriste nurembergeois Gabriel Talientschger,39 a lui aussi tenu ä immortaliser son amitie pour le lexicographe ("zum ewigen Denckmal beharrlicher Freundschafft") dans le dictionnaire de 1678. Pour Kramer, Talientschger a traduit du latin en allemand le fameux passage de Joseph Scaliger qui propose de condamner les criminels ä la redaction de dictionnaires plutöt qu'ä la torture: "Lexicographorum improbum laborem contra eorundem / Suggillatores ita tuetur Josephus Scaliger in Sylv. Carm. Carm. xxxix. I Si quem dira manet Sententia Judicis olim, / Damnatum srumnis suppliciisque caput: / Hunc neque fabrili lassent Ergastula massa, / Nec rigidas vexent fossa metalla manus. / Lexica contexat: Nam caetera quid moror? / omnes Poenarum facies hie labor unus habet. / Wo ein verfasster Schluß des Richters soll ergehen, / Der alle Trübsal droht dem schon verdammten Mann, / Unnöthig daß man ihn heiß' in den Fesseln stehen; / Und werde rohes Ertz zu graben hingethan. / Man leg'ihm auf zur Büß ein Wörter-Buch zu schreiben, / Was wollen gegen die andern Marter seyn? / Schon alle Straffen trägt wer dieses Werck muß treiben, / Verdient denn nicht das Brod, sag Neider! solche Pein? / Diese Teutsche Übersetzung fugt zum ewigen Denckmal beharrlicher Freundschafft hinbey Gabriel Talienschger".
1679: Le 5 juin 1679 Kramer signe la preface de la deuxieme edition du Allgemeiner Schau-Platz. En septembre 1679, dans le catalogue de la foire du livre de Leipzig, l'editeur nurembergeois Loschge annonce la parution prochaine de "Matthiä Kramers la maniera d'apprender la lingua italianapregando &c." (Gross, Michaelis-Messe 1679). L'ouvrage, cependant, ne devait jamais paraitre. Le 18 octobre 1679, Kramer dedie ses Ragionamenti Tedesco-Italiani ä l'organiste et compositeur nurembergeois Johann Heinrich Löhner (*1645-tl705) ä qui il avait enseigne ritalien. 40 1680: Publication, chez Wolfgang Moritz Endter, de deux introductions ä la morphologie de l'italien, les Rudimenti toscani et le Tractätlein von der Derivatione & Compositione. Aux foires du livre de 1680, foires de Päques et de la Saint-Michel, Endter annonce la publication imminente de cinq ouvrages de Kramer:41 • Matthiä Kramers, neu- und vollständiges. Nieder- und Hoch-Teutsch, wie dann auch Hochund Nieder-Teutsches Dictionarium [Noribergae apud Wolfg. Maur. Endterum, & Joh. Andres Endteri Filios] in 8.
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Will (1756) note que Maier "widmete [...] sich in der Stille den Studien, und gieng mit den bekandten Buchhändlern, Hrn. Endtern, einen Vertrag ein, gegen eine billige Besoldung die Zeit seines Lebens die Correcturen in ihrer Officin zu besorgen, welches er auch getreulich geleistet und sich damit um viele Bücher [...] sehr verdient gemacht hat". Steinmeyer (1912, Π, 576) note l'inscription de Gabriel Talienschger, parfois Orthographie Taliensker, ä l'Universitd d'Altdorf en 1659 et 1665, ä l'Universite de Strasbourg en 1666. "giä antico suo essereizio quando mi toccö in sorte d'esserle Instruttione nel Tosco Idioma", Kramer (1679b, dedicace). Cf. Gross, Oster-Messe (1680, C3.v°) et Gross, Michaelis-Messe (1680, C.v°).
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RUDIMENTI TOSCANI cver9
PORTAMAESTRA A/U
Gran G R A M M A T I C A e
DIZZIONARIO
di M A T T IA
CREMERO.
Aperta nuovamenre dal mcdemo, pcrbcneficio de i principianci e Tirom nella detrt Lingua. PRIMA
EDIZI
ONE·
NORIMBERGA, \^iffrc£o Woifg&ngo Moriz.io,e U Figimoit dtCiotun Andre* Endter. Anno M. DC. LXXX. Kramer 1680a
34 • Plico di Lettere & biglietti di ogni Materia, si di Negozio, come di complimento; ed interpretato in Lingua Tedesca, da Mattia Cremero. ibidem, in 12. • Li piu illustri Proverbi della Lingua Toscana, con illoro leso ed Interpretazione morale; in Lingua Italiana & Tedesca, spiegati dal medesimo. ibidem, in 12. • Ejusdem Rudimenti Toscani; ibidem in 12. • Ejusdem Vita & Favole d'Esopo Frigio, Traduzzione pura ed elegante; abbellita ed illustrata con brevi esposizioni morali; fatta nuovamente in Lingua Toscana & Tedesca. ibidem in 12.
Si les Rudimenti toscani devaient effectivement paraitre en 1680, le dictionnaire neerlandais-allemand, lui, ne parut qu'en 1719, soit 39 ans apres son annonce ä la foire de Leipzig. II semble qu'on puisse reconnaitre le Banco Secretarius de 1693 sous le Plico di Lettere ainsi que le Italiänische[r] Politicus de 1712 sous les Piu illustri Proverbi. Quant ä la traduction de la Vita & Favole d'Esopo Frigio, eile semble ne jamais avoir ete publiee; du moins n'en trouvons-nous aucune trace dans nos bibliotheques. Ces derangements dans le programme de publication semblent avoir ete causes par le depart de Kramer pour Heidelberg ou Ton sait qu'il enseigna dans les annees quatre-vingt du siecle - ä moins qu'il ne s'agisse de l'influence «du Comete» que le lexicographe aperfut cette annee-lä.42 1681: Naissance d'un troisieme fils, Georg Fortunatus Kramer,43 qui est baptise le 14 mai 1681 et qui a pour parrain un autre musicien, Georg Kaspar Wecker (*1632-fl695), organiste de St. Sebald et de St. Egidien, ä qui Johann Pachelbel allait bientöt succeder. Kramer frequente les cercles litteraires, nous l'avons vu plus haut; il frequente aussi les musiciens les plus en vue de la ville que sont les organistes, ceux dont Krautwurst (1971) rappelait qu'ils etaient les piliers de l'activite culturelle nurembergeoise.44 • Traduction des Leven en Daden der Zeehelden de L. van den Bosch et des Reflexions sur la misiricorde de Dieu de Mme de La Valliere. A la foire du livre de septembre 1681, L. Loschge annonce la parution prochaine d'une grammaire fran?aise ä l'usage des debutants: "Matth. Krämern Grammaire frangoise nouvelle, oder vollständige Frantzösische Grammatica, auff eine gantz leichte, und bishero ermangelte Lehr-Art für die Hochteutsche beschrieben, wann sie schon gar kein Latein verstehen, allwo (partim substructä, partim vero suppositä Grammatica generali) alle Special-Regulen oder Remarques in Teutscher Sprach vorgetragen werden, da die Frantzösische Red-Art zu der Teutschen abweicht, Nürnberg bey Leonhard Loschge, in 8°". 45
L'ouvrage ne fut pas edite, mais integre, apres diverses modifications, dans VEssay d'une bonne grammaire franfoise qui paraitra treize ans plus tard, en 1696:
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Signe des temps, le lexicographe s'interessait de tres pres, semble-t-il, aux phenomenes astronomiques: «le Comete de l'an 1680 que j'ai vü, trainoit dans l'air une queüe d'une longueur surprenante» rapporta-t-il dans le dictionnaire fr.-all. de 1712 (sv Trainer, col.3873). De meme ä ('article Eclipse (col.840) oü il rappelle qu' «une grande, affreuse eclipse solaire fut la totale de l'an 1706, le 12 mai. Eine grosse und erschröckliche Sonnen-finsternüs ware die völlige (cum mora 3. minut.) Anno &c». Landeskirchliches Archiv Nürnberg, Registres des baptemes de St. Sebaldus, p.293. Sur l'influence des musiciens nurembergeois de I'epoque, voir Franz Krautwurst: Musik der 2. Hälfte des 16. und des 17. Jahrhunderts. In: Nürnberg. Geschichte einer europäischen Stadt. Hrg v. Gerhard Pfeiffer. München 1971. 287-91. Cf. Gross, Michaelis-Messe (1681, E2. v°).
35 "dem [...] Leser diene zu wissen, daß die ersten sechs oder sieben [...] Bögen, schon vor dreyzehen Jahren, nur zu einer kurtzen Unterweisung der gantz jungen Bursch angefangen, aber wegen einigen darzwischen kommenden Hindernüssen (worunter meine siebenjährige Abwesenheit von Nürnberg wol die vornehmste) nicht fortgesetzet: jetzund aber, damit der aufgewandte Kosten nicht verloren gienge, wiederum genutzet worden seyen" (Essay 1696, )0(·2 r").
ca.1682-1689: Kramer sejourne
ä Heidelberg oü il est alors «Maitre de Langues Ordinaire de l'Universite Electorale-Palatine de Heidelberg». Avec Ising (1956, 9) on peut supposer que ce sejour est probablement celui, d'une duree de sept ans, evoque dans la preface de VEssay d'une bonne grammaire frangaise (Kramer 1696a). Mais peut-etre faudrait-il suivre ici Boerner et Stiehler (1906, 405), qui affirment, sans cependant preciser leurs sources, que Kramer a sejourne deux ans en France. Si ce sejour a vraiment eu lieu, bien que le lexicographe, ä notre connaissance, ne Γ ait jamais evoque dans ses travaux, c'est probablement ä cette epoque qu'il faudrait le situer.46 Le passage de Kramer ä l'universite de Heidelberg n'est malheureusement plus documente: les archives de l'universite touchant la periode qui nous occupe ont ete detruites par les troupes fran?aises en 1693. 47 On trouve cependant sous la plume de Kramer une allusion ä cette periode dans un article de la grammaire de 1696: exemplifiant les differentes traductions de "Es ist", le maitre de langues note alors qu'«/Z y avoit de braves professeurs a Heydelberg, es waren wackere Professores zu Heydelberg» (Kramer 1696a, 306). Dans la ville universitaire Kramer fait la connaissance de plusieurs theologiens qui lui serviront de references quelque vingt ans plus tard, quand il posera sa candidature ä l'Academie des Sciences de Berlin en 1712: citons entre autres le predicateur Karl Konrad Achenbach, ainsi que Jacques Lenfant, qui est alors pasteur ä l'eglise fran9aise de Heidelberg. 48 • Le Parfait guidon de la langue alemande est publie en 1687. Kramer dedie l'ouvrage a «Son Excellence Monsieur Jean Louis Fabrice,49 Docteur en Theologie, & premier pro-
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Boerner/Stiehler (1906, 405): "Im Auslande selbst war nur selten einer von ihnen [i.e. des maitres de langues] gewesen; M. Kramer in Nürnberg, welcher sich zwei Jahre in Frankreich aufgehalten hatte, bildete eine rühmliche Ausnahme, wie er denn überhaupt eine hochbedeutende pädagogische Persönlichkeit war, dessen Ruhm durch ganz Deutschland erschallte". Toepke (1884, v-vi) rappelle les circonstances de la disparition des registres de l'universite d'Heidelberg: "Die ersten vier [volumes d'archives] enthalten die Eintragungen von 1386 bis 22. December 1662, der fünfte vom 5. April 1704 bis 7. Juni 1810. Der eigentliche fünfte Band der Matrikel, welcher mit dem 22. December 1662 in Gebrauch genommen wurde, ist nicht mehr vorhanden. Jede Nachricht über den Verbleib desselben mangelt, indessen hat die Annahme, daß er am 22. Mai 1693 bei der Einäscherung Heidelbergs durch die Franzosen verbrannt ist, die grösste Wahrscheinlichkeit für sich". Le hasard a voulu que ce soit justement la personne ä qui Kramer a dedie la grammaire allemande de 1687, le theologue Johann Ludwig Fabricius, qui sauve les archives de l'universite: "Das Universitätsarchiv, in welchem sich die ersten vier Bände befanden, wurde damals von dem Professor Johann Ludwig Fabricius rechtzeitig vor der Eroberung der Stadt aus derselben entfernt"; Toepke (1884, vi). Cf. infra la lettre de Kramer ä Marperger (5 mars 1712; ZAAdW Berlin: I-V-5a, 25r°, 2-3). Dediant son ouvrage ä un theologue, Kramer ne manquera de reprendre ['interpretation mystique de la diversite des langues si chere aux lexicographes et grammairiens des siecles precedents (qu'on se rappelle, par exemple, les passages de Hulsius präsentes par Hausmann 1984a): «II est vray, il y a du travail du cote & d'autre. Ceux qui montrent une Langue y trouvent leurs peines
36 fesseur de la dite Faculte dans la tres celebre Universite Electorale-Palatine de Heidelberg» ä qui, s'embarrassant dans des metaphores douteuses, il declare ():(2 r°): «Monsieur! Dans l'impatience o[ü] je suis de temoigner mes plus tendres reconnaissances envers Vous, mon illustre Bienfaiteur & Patron [...] il m'a fallu empoigner le premier Navet de mon jardin sans pouvoir attendre jusqu'ä ce qu'une saison plus favorable m'en eut fourni une production [...] plus digne de vos merites [...] Ouy, Monsieur, il m'a falu en user de la sorte, par ce que d'un pauvre Grammairien comme moy, on ne sgauroit attendre que des matieres Grammatieales». La nomination de Kramer ä l'universite palatine, universite protestante, coi'ncida avec l'un des episodes les plus sombres de l'histoire de cet etablissement. L'arrivee au pouvoir de la lignee catholique de Pfalz Neuburg en 1685 50 et les hostilites des troupes catholiques fran?aises ä partir de 1688 allaient conduire, en 1693, ä la fermeture de facto de l'universite. 51 Kramer, c o m m e tous les enseignants protestants, dut quitter Heidelberg; ce qu'il fit au plus tard en 1690. En 1689, Kramer assistait ä la mise ä sac de Heidelberg par les catholiques frangais. La prise de la ville fut un veritable carnage sur la violence duquel le rapport du marechal de Tesse ä Louvois, date du 4 mars 1689, ne laisse aueun doute: «Vous pouvez compter que rien du tout n'est reste du süperbe chateau d'Heidelberg. II y avait hier ä midi, outre le chateau, 432 maisons brülees; le feu y etait encore. Le pont est si ditruit qu'il ne pourrait l'etre da vantage, et les trois plus grands et plus beaux moulins que j'aie jamais vus, ont 6t6 consumds et les meules mises en pieces, tout le grain empörte, le fourrage totalement consume et fort peu de vin restd»; cit6 d'apres Lebrun (1967, 314). Pillee et incendiee en 1689, Heidelberg fut entierement detruite par les troupes fran^aises en 1693. Cette terrible experience de Γ intolerance catholique frangaise allait marquer Kramer ä jamais; eile est ä la source de la francophobie viscerale qu'il entretiendra tout au long de sa vie. Le maitre de langues condamnera ces exactions ä plusieurs endroits, notamment dans la preface du Nouveau Parlement (1696d) qu'il signe le 3 0 juin 1689: «Ce petit ouvrage, o[ü] j e travaillai cet hyver passe dans Heidelberg, environne de nos cruels
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& leurs difficultez aussi bien que ceux qui l'apprennent, & cela sans doute par un juste jugement de Dieu qui ne veut pas qu[e] la Confusion de Babel, & la punition qu'il exerfa sur les premiers presomptueux du second monde nous tourne ä pur plaisir, ni que la diversite des Langages, qui servit autrefois pour abaisser l'orgueil de hommes, nous soit ä present un nouveau sujet de vanite. II veut plutöt que les mortels, en apprenant une Langue qu'ils ne sgavent point, & dont la science leur est pourtant necessaire se souviennent de leur misere, & que la difficulte qu'ils y trouvent leur soit un exercice de patience aussi bien que d'humilite». Sur la lign6e Neuburg Sulzbach, voir Schmidt (1962). Sur l'histoire de Heidelberg, voir Press (1986) et Wolgast (1986). Press (1986, 58): "1685 folgte in der Pfälzer Kurwürde das katholische Haus Neuburg. Angesichts der traditionellen Rückbindung der Alma mater an Hof und Territorium war für sie nichts Gutes zu erwarten - eine reformierte Universität unter einem katholischen Landesherren war noch für das späte 17. Jahrhundert ein Paradox". Press (1986, 58): "Im Orleansschen Krieg (1688-1697) brach über Heidelberg wie über viele andere Städte der Pfalz eine katastrophale Zerstörung herein. Nacheinander flohen die Professoren [...] dafür sorgte in Frankfurt der Theologe Johann Friedrich Fabricius". Wolgast (1986, 23): "Zwar blieb die Universität formell bestehen, aber seit 1693 fanden keine Vorlesungen mehr statt, und die Professoren hatten an verschiedenen Orten Zuflucht gefunden".
37 ennemis, pour vous faciliter le commerce necessaire avec une nation, dont on a sujet de dire, au tems o[u] nous sommes, que le langage est celui des Anges, & les Actions des Diables».52 Dans la preface du dictionnaire italien de 1700 (pp.n.p. (h).v°, (h)2.r°) la francophobie du lexicographe apparait encore plus virulente: "Wir haben leider! vor einigen Jahren zu Heidelberg, zu Mannheim, zu Worms, zu Speyer, und durch die gantze schöne Pfaltz, wie nicht weniger am Ober- und Untern-Rheinstrom, im Würtemberger und allen angrenzenden Landen genugsam erfahren, was die französische Sprache fur charmes oder Anmutigkeiten an sich habe, wann ein französischer Intendant, Commandant, Commissaire, Brigadier oder sonst hoher Officier, der vortrefflich redete, ex. gr. von einem armen verdorbenen Städtlein, das kaum 100. Gulden hätte zusammen bringen können, über zwanzig, dreissig, und mehr tausend Reichsthaler Contribution oder Brandschatzung auf frantzösische Parole fordern, und darnach einen Weg als den andern plündern, die Leute wie die Hunde briigeln, von Haufi und Hof jagen, oder gar tod schiessen hiesse. Ey wie lieblich klunge die zierlichfranzösische Sprach in unsern Ohren [ich bin darbey gewesen, und kan also einem experto Roberto geglaubt werden] wann wir die Unmöglichkeit, solche Geld-summen aufzubringen sonnen-klar demonstrirende, zur gnädigen Antwort hören musten: Je sais bien que vous etes pauvres c'est pourquoy je demande sipeu; mais d'ailkurs vous pouvez bien vous imaginer que nous ne sommes pas venus icy pour vous enrichir &. Ich weiß wol, daß ihr ein schlechtes Vermögen habt; derowegen fordere ich nur so wenig; so könnet ihr im übrigen leicht gedencken, daß wir nicht herkommen seyen, euch zu bereichern &c und so einer noch was einzuwenden sich erkühnen wolte, so hiesse es: va t'en, bougre, ou je te ferai donner cent coups de bäton! Troll dich fort du Hunds oder ich laß dir hundert Brägel geben! Das laß mir eine galant- und charmante Sprach seyn!". 1682: Reedition, ä Francfort, de la traduction de Mme de La Valliere (Ί681). 1684: Traduction de YHistoire du Vieux et du Nouveau Testament de Royaumont. 1687: Parution, chez W.M. Endter, du Parfait guidon de la langue alemande. 1688: Reimpression des Ragionamenti Tedesco-Italiani (Ί679). 1689: W.M. Endter publie la deuxieme edition de la grammaire italienne ( Ί 6 7 4 ) . 1690: En 1690 Kramer est de retour ä Nuremberg d'oü il signe ses traductions de Caspar Neumann le 29 novembre (cf. Kramer 1690a-1690g). Demonstrativement, le 20 novembre 1690, il dediera ces ouvrages d'edification ä des victimes de l'absolutisme frangais, les huguenots Pierre d'Orville, medecin installe ä Francfort qui vient d'epouser Susanne-Judith
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Cette preface ne fut publiie que sept ans plus tard, dans le Nouveau Parlement de 1696. Notons ici que les enseignants du frangais en Allemagne ont plus d'une fois soulignö les consöquences malheureuses de la politique ext6rieure francaise. En 1794 le t6moignage de Beauclair, qui d6nonce les exactions des troupes revolutionnaires, fait 6cho aux condamnations prononc6es par Kramer en 1689: «Notre langue, d'ailleurs si estim6e, si recherchie, si universellement rfepandue, fut menac6e d'une horrible tempete. Les cruautes, exerc6es par les patriotes dans I'interieur de la rdpublique, les brigandages commis chez l'itranger, la rapacite avec laquelle ils ravageaient les malheureuses provinces que la destinee mettoit entre leurs mains avoient rendu si odieux le nom franfois, qu'on vouloit supprimerjusqu'ä leur langue». P.L. de Beauclair, Cours de gallicismes, premiire partie, Frankfurt 1794, Avant-propos, xm, cit6 d'apräs Düwell (1989, 124).
38 Buirette,53 Francois Martel, «Ministre de l'Eglise reformee Frangoise, recueillie ä Schwobach», qui vivait ä cette epoque ä Nuremberg,54 Marie Martel nee Bloemart, son epouse, ainsi que Jean Daniel d'Orville, qui officia ä Schönau de 1675 ä 1686, 55 et de qui Kramer avait fait la connaissance alors qu'il enseignait ä Heidelberg: «II y a long terns, que je cherche quelque occasion favorable [...] de reconnoitre en quelque mail iere le grand bien, que j'ai tant de fois Γβςΰ [...] de feu Möns. Jean Daniel d'Orville, ce tress?avant & tres-fidele ministre de la Parole de Dieu ä Schönau, qui m'a toüjours aime en frere, & trait6 en domestique». Aux alentours de 1690 nurembergeois Johann mire son maitre: dans 1722 (Kramer 1722a), ä Kramer:57
Kramer enseigne l'italien, le franpais et le neerlandais au publiciste Friedrich Riederer (*1678-tl734). 5 6 Riederer a profondement adla grammaire italienne qui allait paraitre trente ans plus tard, en Riederer presente un compliment oü perce le respect qu'il portait
"Wie wunderbarlich theilt der Schöpfer aus die Gaben? Der Eine wird vielleicht den Geist der Weisheit haben, Der legt die Sprachen aus; Der Kömmt fast diesem bey; Und redet trefflich wol der Sprachen mancherley. Herr Kramer hat darinn, ein ganz besonders Wissen, und ist, der Welt zu Nutz, noch stets darob beflissen, wie er dien' jedermann; Du willst dich gar nicht schonen,
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Riederer (1739, 207) Signale que Susanne Judith d'Orville nee Buirette, fille d'un negociant nurembergeois, est nee le 12 avril 1670, qu'elle a epouse le refügie frangais Pierre d'Orville le 14 juillet 1690. Sur ce dernier, on se refdrera aux Historisch-kritische Nachrichten von verstorbenen Gelehrten und deren Schriften (1753-1760) de Johann Gottlob Wilhelm Dunkel. Franfois Martel ("Orleans 1652-fKassel 23.03.1738) administra la communaute huguenote de Schwabach de 1686 ä 1710. Cf. Klein (1937, 43-44), Bischoff (1979, 27) et Schwabach (1986, 42) oü l'on note: "Martel war der erste Prediger der reformierten Gemeinde in Schwabach, ging aber um 1690 nach Nürnberg, dann nach Erlangen. Im Zeitraum 1702 bis 1705 war er als Hofprediger in Berlin, ab 1719 in Kassel tätig. 1724 wurde er Inspecteur der französischen Kolonien in Hessen-Kassel". Ces dates nous ont 6te communiques par le pasteur Gerhard Ding de Schönau bei Heidelberg. Qu'il en soit ici remercie. Dans la grammaire italienne de 1722 (Kramer 1722a), pour laquelle il a compose une ode ä la gloire de son maitre, Riederer (*20.02.1678-t25.06.1734) rappelle avoir ete l'eleve de Kramer 32 ans plus tot, c'est-ä-dire vers 1690: "Hiermit hat, bey Ausfertigung dieses, nebst vielen anderen Wercken, den unermüdeten Fleiß des (Titul.) Herrn Autoris bewundern, und beehren wollen, dessen vor 32. Jahren gewester Scholar, Johann Friedrich Riederer, Noribergensis". Riederer qui fut aussi l'eleve de Samuel Faber ("von welchem er auch die grosse Lust zu Poesie kriegte" precise Will 1757, 318) fut nomme membre du Pegnesischer Blumenorden en 1713 sous le Pseudonyme d'Irißor. A l'instar de son maitre, Riederer a enseigne les langues occidentales ä Nuremberg apres avoir passe plusieurs annees ä l'etranger. On a de lui, outre les Illustre Negocianten de 1735 (lfere partie) et 1739 (2eme partie), de nombreuses traductions allemandes d'ouvrages fran?ais mineurs. On citera ä titre d'exemple Die durchleuchtige Burgers Tochter aus Paris (Frankfurt & Leipzig 1722) dont l'original frangais est L'illustre Parisienne, histoire galante et veritable (Lyon: F. Amaury, 1679. Paris BN: [Y2.60435]) qu'on attribue generalement ä Marie Catherine Hortense Desjardins dite Mme de Villedieu. Sur Riederer, on consultera egalement Jürgensen (1994, 123ss). On trouvera une reproduction de ce compliment dans Schröder (1989).
39 weil auch im Alter nicht des Feyrens kanst gewohnen. Der Lexicorum Zahl zeigt, welch ein Mann Du bist, Dann solcher in der Welt, noch keins erschienen ist. Dein Sprach-lehrbücher auch, uns weisen einen Mann, Der, wann er selbst schon schweigt, uns sprechen lehren kan. Du sitzt noch Tag und Nacht, denckst nach, behümest dich, und zehlest doch der Jahr schon zwölf und siebentzig [...]. Jedermann, der dich recht kennt, muß sagen, Du seyst Primarius Professor West'scher Sprachen. [...] andere gegen Dir, nur kleine Götter seyn. Dis alles hat erkannt der Hoch-Gelehrte Orden in Preussen, da Du von, Ein Mit-gelied bist worden. Inzwischen geh't es dir, bey deinen raren Gaben, wie and'ren, die viel Müh, und wenig Eintrag haben; Da der am meisten darbt, noch sich kan essen satt, Der nebst der Wissenschaft, sein'n Gott vor Augen hat!". 1 6 9 1 : Aux langues qu'il enseigne dejä Kramer ajoute officiellement la flamande, comme l'indique l'intitule des Romanisch-Italiänische Rudimenti (Kramer 1691b) oü le maitre annonce qu'il est "Hoch- und Niderteutscher, Italienischer, Frantzösischer, Spanischer, &c. Sprachmeister". S'il faut en croire le "Vorrede an den günstigen Leser" (χχ2 v° ss.) des Rudimenti, Kramer travaille alors de front ä la redaction de pas moins de douze livres (!). II indique entre autres la preparation du dictionnaire frangais-allemand qui paraitra en 1712-1715. II Signale aussi son intention de rediger un dictionnaire anglais-allemand ainsi qu'une grammaire anglaise, lesquels ouvrages ne semblent pas avoir paru. On peut ainsi lire dans la preface des Rudimenti de 1691: "Noch zwey Stücke hab ich bey Eingang dieses Werckleins zu erinnern: Erstlich, daß ich [...] noch unterschiedliche sehr nutzlich- ja nothwendige Sprachen-Wercke, theils schon unter der Presse, theils fertig und auf den Verleger wartend, theils noch unter der Feder habe; und [...] eines nach dem andern bald an Tag kommen dörffte. I. Die neue, und um mehr dann ein Drittel vermehrte, auch sonst vielfaltig verbesserte Edition meines grossen Dizzionario fraseologico, und nunmehr auch Critico und Filologico, Italiano-Tedesco und Tedesco-Italiano in groß quarto, Ii. Giardino delle Delizie Toscane, d Fraseologia Toscana, so gleichsam ein Auszug der besten Toscanischen Redarten und ein Compendium meines Lexici, Iii. Le Grand Dictionnaire Royal Alemand-Frangois, & Frangois-Alemand, ou Thresor de la langue alemande & frangoise &c. Ouvrage nouveau & acompli, tiri des meilleurs Auteurs du tems in groß quarto. [Wird auf die Weise eingerichtet seyn wie mein letztes Italienisches Werck, nicht aber, wie das Pomaysche so genannte Diction[n]aire Royal, welches nur eigentlich für die frantzösische Classen-Jugend, so Lateinisch lernen soll (vide Diction. Royal P. Pomay zu Frankfurt bey L.P. Zubrodt An. 1681 gedruckt. Avis de l'Auteur au Lecteur, Parag.S) gemacht, und zu diesem Ende, mit aller Provintzen gut- und bösen Redarten ersäuet ist], rv. La nouvelle Grammaire Frangoise pour les Alemands in-8° [Auf die Weise wie diese meine Italiänische Grammatica. It. wie mein Parfait Guidon de la langue Alemande]. v. Theatre du Monde ou Parfaite Nomenclature frangoise & alemande des Termes de toutes les choses & de toutes les actions naturelles & artiflcielles du Monde in-8°. vi. Nova Grammatica & Syntaxis Hispanica seu CasteUana in-8° [Kömmt, weil der Teutschen Liebhabere zu wenig, in Lateinischer Sprach heraus]. vii. Dictionarium Hispanico-Latino-Germanicum in-12°.58 VIII. Niderteutsch- oder Holländische kurtze Grammatica für die Hochteutschen in-12°.
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C'est trfes probablement ä ce Dictionarium Hispano-Latino-Germanicum que se r6ßre Chr. Murr (1780, 331) quand il rappelle que "der berühmte Matthias Kramer wollte noch in seinem Alter ein spanisches Lexikon heraus geben, woran ihn aber der Tod verhinderte".
40 IX. Nider- und Hochteutsch Dictionarium in-8°. x. Neue englische Grammatica für die Hochteutschen in-8°. XI. Englisch und Hochteutsch Dictionarium in 8°. [...] xii. Divotissimi Innalzamenti del Cuore al Padre Celeste [...] Oder Inbrünstige Hertzens-Andachten zu unserem him[m]lischen Vatter, zum Herrn Jesu Christo, und zum Heiligen Geist".
Dans cette meme preface (Rudimenti 1691) Kramer reproche ä quelques-uns de ses collegues, qu'il tient ä laisser dans l'anonymat, leur manque de conscience professionnelle. II cite, ä titre d'exemple, le cas de ce Nurembergeois originaire de Strasbourg - il s'agit de Schübler - qui, en 1680, a fait paraitre sous son nom - et sous un autre titre - le Vray et parfait Guidon de la langue frangoise de Nathanael Duez (dans son edition de Hanau 1674, Ί639). Cette admonestation est ä l'origine d'une querelle que les deux pedagogues entretiendront pendant plusieurs annees. En la personne de Schübler ce n'est pas un concurrent veritablement serieux qui s'installe dans la ville imperiale, mais Kramer, tres rapidement, remarque qu'il a affaire ä un «gäte-metier», a l'un de ces imposteurs qui abusent du titre de maitre de langue, l'un de ces «bredouilleurs» contre qui il ne se lassera pas de mettre ses eleves en garde: «qui veut apprendre ä parier comme il faut, ne prenne jamais un bredouilleur pour maitre, [qu'il] prefere mdme un savant maitre etranger qui a l'accent bon et prononce intelligiblement ä un bredouilleur fran?ois de nation» (Kramer 1712 s.v. Bredouilleur, -euse, col.279). «[U]n maitre bredouilleur ne vous enseignera qu'ä bredouiller, il tachera meme de faire passer son bredouillement pour le veritable bon accent frangois, & de vous persuader, que pour prononcer & parier comme il faut, il faille bredouiller comme lui» (Kramer 1712 s.v. Bredouillement, col.280).
Une querelle gaillarde se developpera bientot entre les deux pedagogues, qui atteindra son apogee en 1693 et que l'on trouve documentee dans Kramer 1691b, 1693c et 1696a. Les textes que les deux maitres de langues echangent sont des recueils d'arguments dans lesquels les emotions prennent tres vite le pas sur la raison et oü les envolees sont crues: "Gleich wie man [...] den Koht an seinen Gestanck erkennet, also erkennet man euch, Meister Schübler, an eurer Apologie oder Vertheidigungs-Schrifft..." (Kramer 1693c, 1). "Was meinet ihr wol, Meister Schübler, daß [.. .] man Lust habe, euch eure Torche-cüs um einen theuren Preiß abzukauffen..." (Kramer 1693c, 83).
Kramer conclura sa reprimande sur un comminatoire "Pfuy, schämet euch Meister Schübler! [...] und lasst euch unter rechtschaffenen und methodischen Sprachmeistern nicht mehr blicken!". Plus qu'un reglement de comptes purement personnel, la denonciation des methodes de Schübler, cet «idiot qui a fourre son nez si avant dans les grammaires fran?oises», est une mise en garde contre tous les imposteurs qui abusent du titre de maitre de langues. Schübler n'est qu'un exemple parmi tant d'autres:59
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Kramer 1693c denonce express6ment les "heutigen, so vielen [...] vermeinten Sprachmeistern, und Übersetzern, oder besser zu reden, Frantzösischen &c. Schulfüchsen und Fretter (weil, meines Wissens, noch niemand diese hochnöthige materi berühret hat)". Sur Johann Jacob Schübler (*1651 Strasbourg-t 1723 Nürnberg), parfois Orthographie Scheubier, cf. Will (1757, 591-2), Hampe (1898) et Beck (1914, 387). On sait peu de choses sur Schübler: Will rapporte qu'il a sejourne plus de douze ans en France avant d'aller etudier ä Leipzig, Halle
41 "Ich hab [...] Anno 1691. meine Romanisch-ltaliänisch Rudimenti [...] vermehrt und verbessert, durch Herrn Wolffgang Moritz Endter in Nürnberg ausgehen lassen [cf. Kramer 1691b], in welcher Vorrede Column.8 L.9. ich nicht ohne Ursach, und zwar nach hierüber daselbst ordentlich ergangenen Censur, bewogen worden, einige Mißbräuche mit folgenden Worten zu anden: «Wer den Unform und die Irrthümer der vorigen Grammatiken aus zu mustern gedenckend, eine neue zu schreiben sich unterfangen will; dem ist endlich erlaubt aus denen bereits ausgegangen Sprach-Büchern das Beste heraus zu klauben, und nach Art der Bienen aus allerhand guten Blumen sein Honig zu wircken; wie wol ein Bidermann dannoch verbunden, von dem was er von Wort zu Wort ausschreibet, seinen Authoren nahmhafft zu machen und ihm sein gebührendes Lob nicht zu mißgönnen (non pudeat te fateri, ä quo aut per quem profeceris, &c.) aber andern guten Authoren ihre Grammaticalische Arbeit entweder gantz von Wort zu Wort abschreiben, wie ein gewisser Bortenwirckers-Gesell, zur Zeit ein Frantzösischer Sprachmeister, ja ein Kriegs geheimer Wunder-Ingenieur sein will, dem ehrlichen Nath. Dhüez sein Parfait Guidon de la Langue Franfoise abgezwackt, und solches ihm selbsten unter dem Titul: Passe Partout de la Langue Franfoise [...] ohne Scheu und Scham, mit Namen zugeschrieben hat; ist nicht allein unverantwortlich, sondern auch höchst schimpflich und straffwürdig, &c. Was ferner gemeldet wird, gehet einen andern an. Nun hat sich derjenige, den ich gemeinet, aber nicht genennet habe, bißher still gehalten; hätte auch klüger gethan, wann er noch immer geschwiegen, und ihm solches inskünfftig zur Warnung hätte dienen lassen; allein, eben zu Anfang der Hundstage dieses lauffende[n] Heumonats [i.e. entre le 24 et le 31 juillet 1693], hat er sich vermessen, in obbemel-deten, durch ihn in alle Häuser herumgetragenen Drey-Königs-Stern (worüber er sonder Zweiffei von A. 1691 biß jetzund geschwitzt) als ob ich fälschlich auf ihn gelogen hätte, seine Galle wider mich auszugiessen, und den gantzen erste[n] Theil desselben zu einer hochmütigen Apologie (Vertheidigungs-Rede) zu machen; welche ich hier folgends, jedermänniglich zur Kurzweil nachdrucken, und so dann mit einem vernünftigen Bedencken beehren, aber jedoch bey dieser sich darzu ereignenden feinen Gelegenheit, unter dem Namen Meister Schübler, (dann seiner Person alleine wegen, verlohnt sichs der Mühe nicht) alle andere seines gleichen, oder noch schlimmere GateMetiers unter den heutigen so genannten Sprachmeistern und Übersetzern verstehen wollen".
et Jena puis s'installer ä Nuremberg, aux alentours de 1681, oü, bon an mal an, il vivra, entre autres, de cours de frangais. On sait par ailleurs que Schübler a ete un comddien mal fame: Hampe montre notamment les difficultes qu'il a eues ä monter quelques petits spectacles ä Nuremberg, oü sa reputation est ruinee depuis 1699 au plus tard, date ä laquelle parait le scabreux Operatischer Hauß- und Reise-Spiegel dans lequel il affirme pouvoir offrir aux bourgeois les moyens de determiner le sexe de leurs enfants ä venir. On a de lui, entre autres ouvrages: Passe-partout, oder frantzösischer Hauptschlüssel (Leipzig 1680; cf. Will 1757, 591-2), Observations bien remarquables sur les regies de la grammaire franfoise (Nürnberg 1694; cf. Nopitsch), Rayons reluisans ou la prononciation la plus exacte de la langue franfoise» (Nürnberg 1697), Quintessence, ou coeur de la langue franfoise; Kern der Unterweisung in der Frantzösischen Sprach (Nürnberg 1705). Pour exemplifier l'emploi de la proposition consecutive «si ... que», Kramer n'hesita pas, dans VEssay d'une grammaire franfoise (1696a, 499), ä citer un extrait de sa propre Apologie centre Schübler: «Un idiot, qui a fourre son nez si avant dans les grammaires frangoises, que...; Ein Idiot, welcher seine Nase so tief in die frantzösischen Grammaticken gesteckt, daß er... M.Cramer, Apol. contre M.S.». L'ironie de Kramer apparait encore dans un exemple avance ä la page 514 du mfeme ouvrage: «La ville de Ν a l'honneur de..., & d'admirer de pres vos beaux ouvrages... Cramer. Apologie contre Maitre S. pag. 206».
42 1692: Les reeditions, chez Wolfgang Moritz Endter, du Allgemeiner Schauplatz et du Tractätlein von der Derivatione confirment Ie succes des ouvrages didactiques Italiens. 1693: Kramer enseigne officiellement l'anglais: l'intitule de la deuxieme edition du dictionnaire italien-allemand (Kramer 1693b, '1676) est signe "Matthias Kramer, Hoch- und Nider-teutscher, Italiänischer, Frantzösischer, Spanischer, und Englischer Sprachmeister". Mais on ne retrouve cette formule, dans un intitule, qu'en 1693. De fait, la langue anglaise ne semble pas avoir fait l'objet de publications de la part de Kramer. II avait pourtant annonce en 1691 son intention de donner une grammaire et un dictionnaire anglais - intention que l'on retrouve exprimee quinze ans plus tard dans le Nuovo Parlamento de 1708, oü il rappelle ses projets d'edition de divers ouvrages en langue anglaise; lesquels, cependant, ne semblent pas avoir ete realises: "allerhand nutzlichen Brieflein, Complimenten, Sprüchwörtern &c. it. Grammaticken u. Wörterbüchern, nicht nur in Frantzösisch- und Italiänischer; sondern auch in Spanisch-, Niderteutschund Englischer Sprache" (1708a, Vorbericht). • Parution, chez Wolfgang Moritz Endter, du Secretario di banco, recueil epistolographique bilingue allemand-italien redige ä Γ intention des commer?ants. • Publication, ä compte d'auteur, d'un pamphlet contre Schübler. • Fleischmann, graveur ä Nuremberg, est l'auteur d'une pointe-seche representant le lexicographe dans la pose classique du portrait de trois-quarts; eile apparaitra en frontispice du dictionnaire italien de 1693. 60 1694: Le 24 fevrier 1694 Kramer dedie sa Grammatica reale toscano-romana au baron Heinrich Reinhard von Hagen (|1729), alors conseiller du prince ä Bayreuth et representant de la maison de Saxe-Gotha ä la Diete imperiale de Ratisbonne. 61 • Dans la preface de la grammaire italienne Kramer fait allusion ä la preparation du dictionnaire franfais-allemand et allemand-frangais (Kramer 1694a, www r°): il y travaille depuis au moins trois ans. • Publication, chez Endter, des Fondamenti della lengua tedesca, version italienne du Parfait guidon de la langue allemande donne en 1687. 1695: Les heritiers de Johann A. Endter publient les Divotissimi Innalzamenti del Cuore a Dio, ouvrage d'edification redige ä l'intention des bourgeois, "amator[i] di Dio e della lingua Toscana".
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Thieme (1977, vol.12, 87) note qu'ä l'epoque deux graveurs nurembergeois portent le nom de Fleischmann: August Christian et D.c.c. Nous ne savons pas ä qui des deux artistes il faut attribuer le portrait de Kramer. Mortzfeld (1988, 72) reproduit le portrait de Kramer (A.4047) tel qu'il est conserve dans le cabinet d'estampes de la bibliotheque de Wolfenbüttel. Singer (1931, vol.3, 44) signale un exemplaire de cette feuille dans la collection Bötticher de StadtB. Halle. Sur Hagen, cf. Zedier, Universal Lexicon, vol.12, (1735): "Seit Anfang des 18. Seculi ist Heinrich Reinhard, Freyherr von Hagen, als Sachsen-Gothaischer bevollmächtigter Gesandter auf dem Reichstage zu Regenspurg bekannt. Derselbe kam vormahls aus Sachsen-Quedlinburgischen Diensten nach Bayreuth, ward des damahligen Erb-Prinzens Hofmeister, hernach an selbigem Hofe Hof-Rath, weiter geheimer Rath, und endlich geheimer Raths-Praesident, welche Charge er aber an. 1695 nach[dem] er unterschidliche Königliche, Chur- und Fürstliche Bedienungen ausgeschlagen, mit dem geheimen Raths-Prsesidio zu Coburg verwechselte".
43 • Le succes de la grammaire italienne de 1691, les Rudimenti toscano-romani (Ί680), conduit Wolfgang Moritz Endter ä reimprimer l'ouvrage. 1696: En 1696 VEssay d'une bonne grammaire franfoise est dedie ä Georg Friedrich Behaim, baron de Schwarzbach (*21.04.1672-|18.12.1714), ä qui Kramer, choisi par Christoph Jacob Behaim von Schwarzbach (*1642-tl688), pere de Georg Friedrich,® avait enseigne le fran^ais: «j'eus autre fois l'honneur [...] d'6tre choisi par feu Monsieur le baron Vötre Pere, pour vous montrer les Fondemens de la langue frangoise». • Publication, ä Francfort chez J.B. Nieß, des Dialogues Frangois-Alemands. • Dans La vraie methode pour enseigner tres-facilement, & en peu de tems la langue franςoise aux Alemands le lexicographe annonce que la redaction du dictionnaire fran^ais-allemand, allemand-fran^ais est en cours: "- Ecol[ier]. A quel ouvrage est-ce que vous travaillez presentement? - Ma[itre\. Je travaille ä mon grand Dictionnaire Royal Frasiologique, Francois- Alemand, & Alemand-Fran^ois. - Ecol. Sera-il [sic] aussi riche & aussi copieux que le Dictionnaire Italien-Alemand, & Alemand-Italien de votre fafon? - Mail. Sans doute, s'il plaira ä Dieu de me donner la vie, la sante & sur tout 1'esprit & le talent qu'y est necessaire" (Kramer 1696c, 90).
1697: Premiere publication d'un ouvrage de Kramer ä l'6tranger, en l'occurrence en Italie, le Secretario di Banco est edite par Giacomo Hertz ä Venise. 1698: Kramer est inscrit ä titre de maitre de langues ä l'Universite d'Altdorf le 4 aoüt 1698 sous le matricule 14228: "Matthias Cramer, Coloniensis, linguar. exoticar. Mag." (Steinmeyer 1912). Schröder (1992b, 172) avance l'hypothese selon laquelle il s'agirait lä d'une nomination honoris causa. Kramer, en effet, ne semble pas avoir enseigne ä Altdorf: aueune trace de son enseignement ä l'universite franconienne ne nous est parvenue. 1699: En septembre 1699 Kramer est ä Nuremberg oü il dedie la premiere partie (A-L) de la deuxieme edition du dictionnaire italien-allemand, qui parait en 1700, ä l'empereur Joseph Γ (*1678-tl711). 1702: Dans la premiere decennie du dix-huitieme siecle Kramer s'est installe avec sa famille ä Ratisbonne (Regensburg) dans l'hötel particulier du comte Ernst von Metternich, qui l'avait nomine preeepteur de ses trois enfants. Diplomate de talent, Metternich63 ( f l 2 . 1727) representait depuis 1688 le Brandebourg (Brandenburg-Culmbach) ä la Diete imperiale.64 Le sejour de Kramer ä Ratisbonne ne peut etre date avec exactitude mais le maitre
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Sur la genealogie de la famille Behaim, voir Johann Gottfried Biedermann: Geschlechtsregister des hochadelichen Patriciatszu Nürnberg. Bayreuth 1748. Tabula χιι A. Georg Friedrich Behaim von Schwarzbach (*1672-tl714), l'eleve de Kramer, ne doit pas etre confondu avec son cousin homonyme Georg Friedrich Behaim von Schwarzbach (*1616-tl681), lettr6 polyglotte et traducteurs de nombreux ouvrages anglais. Sur la competence de Metternich, "einer der wenigen klaren Köpfe am Reichstag", cf. Granier (1954, 12). Voir aussi Particle ddtaille que lui consacre Zedier (1739, vol.20) qui tire ses informations des Mimoirespour servir ä l'histoire du XVllle siecle de Lamberty (La Haye 1727). On relevera une reminiscence de cet episode ä 1'article Legation du dictionnaire de 1712 (col. 1633) oü Kramer avance comme exemple: «Etre secretaire, ou autre membre de la legation ä la diete imperiale de Ratisbonne». Sur la vie quotidienne des diplomates en service ä Ratisbonne aux 17e et 18e siecles nous renvoyons le lecteur ä la tres enrichissante etude de Reiser (1969).
44 de langues a precise qu'il y etait reste neuf ä dix ans, ä une epoque oü la Baviere connaissait une periode de «troubles»,65 c'est-ä-dire pendant la guerre de succession d'Espagne (1701-1714), qu'il vit directement sevir ä Ratisbonne en 1704-1705, lorsque les troupes bavaroises de Maximilien Emanuel occuperent la ville (cf. Granier 1954, 46ss). Α Metternich Kramer dediera sa grammaire espagnole de 1711 "para eternizar la memoria de V. Excelencia y con que pueda pagar en alguna manera las muchas Mercedes que tengo recebidas della en todo el tiempo de mi morada en Ratisbona" (Kramer 1711a, χ3 v°). • Le ler juin 1702 il dedie la deuxieme partie (M-Z) du Gran Dittionario Reale TedescoItaliano, comme il l'avait fait de la premiere, ä l'empereur "Gioseppe primo, Re de Romani e d'Ungaria". • Gottschling, dans sa Einleitung in die Wissenschaft guter [...] Bücher, redige un compte rendu elogieux de VEssay d'une bonne grammaire frangoise publie en 1696: "Diese [i.e. TEssay] halte ich unter allen, welche sowohl Frantzosen, als Deutsche bißher verfertiget haben, vor die beste und vollständigste. Dieser unvergleichliche Maitre de Langves hat sich bey denen Frantzosen selbst in die größte Verwunderung gesetzet. Es beschämet dieser, auch im Italienischen höchsterfahrne Mann mit seinem Wercke alle Vorgänger, und ein ieder lässet nicht nur die Grammaticam selbst, sondern auch die nette Art zu schreiben vor gut passiren. Sein Absehen gehet überhaupt dahin, daß er denen Deutschen einen leichtern Weg zur Erlernung dieser galanten Sprache bahne, und ihme zeige, wie sie sich vor denen Auffschneidereyen vieler Frantzösischen Sprach-Meister, welche weder unsere Sprache, noch einige Methode zu lehren verstehen, vorsichtiglich hüten sollen. Er hat alles aus denen besten Scribenten zusammen getragen, und sich hauptsächlich den Moliere zum Muster vorgestellet" ,66 1704: Publication, par Wolfgang Moritz Endter, du Veritable guide du stile marchand, equivalent frangais du Banco-Secretarius. 1707: Kramer edite, chez Martin Endter, YOrbis Pictus de Comenius. 1710: Kramer a quitte Ratisbonne: il est de retour ä Nuremberg. Le dictionnaire fran9ais-allemand, dont le premier volume paraitra en 1712, est annonce des 1710 dans la dixieme livraison de la Neue Bibliothec de Francfort et Leipzig. A cette epoque les sequences Α et Β ainsi qu'une partie du C sont dejä terminees: les premieres epreuves circulent dejä dans les milieux erudits. Des 1710, le journaliste, qui est reste anonyme, presente un compte rendu des premiers fascicules du dictionnaire. 67
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Voir la lettre de Kramer ä Marperger datee du 5 mars 1712 conservee ä l'Academie des Sciences de Berlin sous la cote [I-V-5a, B1.24v°], lignes 33-38: "mein hochwerter Mecenas, Herrn Grafs von Metternich's Excellenz, unter wessen gnädiger protection ich 9 ä 10 Jahre zu Regenspurg gelebt, auch seine 3 liebe Kinder meiner Information anvertrauet, ja bey wehrenden bayrischen Troubles mir samt meiner Familie in seinem eigenen Hötel eine gar bequäme Wohnung eingeraümt hat". Cf. aussi Ising (1956, 9, note 6). Cite ici d'apres la deuxieme edition de la Einleitung de Gottschling (21713, 101-2). Gottschling (Ί702) Signale en outre la preparation du dictionnaire franfais: "Der Herr Cramer hat in der Vorrede über den Essay d'une bonne Grammaire frangoise ein vollständiges Lexicon versprochen, welches vor die deutsche Nation eingerichtet seyn soll" (cite d'apres Gottschling 21713, 105). Neue Bibliothec oder Nachricht und Urtheile von neuen Büchern und allerhand zur Gelehrsamkeit dienenden Sachen. Zehntes Stück. 1710. Frankfurt und Leipzig: Rengerische Buchhandlung. p.914 - et non 414 comme l'indique Kramer lui-meme dans le Vorrede du dictionnaire frangais-
45 1711: Publication chez le Nurembergeois Zieger de la Gramatica y sintaxe de la lengua espanola et du Speccius gallicus chez Hoffmann et Streck. Tirage d'essai de la page de titre du dictionnaire fran?ais-allemand, expressement dedie au roi de Prusse.58 1712: En 1712 Kramer demande sa nomination ä l'Academie des Sciences de Berlin que Leibniz preside depuis sa fondation, en juillet 1700.69 Cette demarche - qui peut nous surprendre aujourd'hui, mais qui n'est pas inhabituelle ä l'epoque,70 montre que notre lexicographe est un homme qui sait etre pratique: il a besoin d'argent, il veut rentabiliser son dictionnaire. Pouvoir signaler, sur la page de titre de l'ouvrage, son appartenance ä l'Academie des Sciences berlinoise, c'est multiplier les ventes. C'est du moins ce que Kramer espere quand, le 5 mars 1712, il ecrit ä Paul Jacob Marperger (*1656-fl730), son ancien eleve, alors membre de la cour prussienne (il y avait ete nomine poete imperial en 1698, puis membre de l'Academie des Sciences en 1708), le priant de le recommander en haut lieu.71 Pour s'assurer les bonnes graces de l'academicien, Kramer a en outre decide de dedier son dictionnaire au roi. Nous reproduisons ici ce texte jusqu'alors inedit dans son integralite:
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allemand de 1712-1715. On trouvera ici une reproduction de ce compte rendu dans la bibliographic des oeuvres de Kramer sous la date 1712. Un exemplaire de ce tirage est conserv6 aux Archives de l'Acad6mie des Sciences de Berlin. Cf.: Zentrales Archiv der Akademie der Wissenschaften Berlin: [I-V-5a, B1.26v°/27], Sur l'histoire de l'Acad6mie des Sciences de Berlin nous renvoyons le lecteur aux travaux de Hartkopf (1992), Grau (1993) et Brather (1993). Hartkopf (1992, XXV)montre qu'au dix-huitifeme siöcle il est relativement courant de proposer sa propre nomination ä l'Academie: "Hingewiesen werden muß hier darauf, daß es im 18. Jahrhundert durchaus üblich war, daß Wissenschaftler und hochgestellte Persönlichkeiten der Gesellschaft - auch des Auslandes - von sich aus die Forderung nach einer Mitgliedschaft erhoben, verschiedentlich bei gleichzeitiger Einsendung einer Arbeit, mit der sie sich als "gebildete Persönlichkeiten" oder als Wissenschaftler ausweisen wollten. Es gibt in der Berliner Akademie nur wenige Fälle einer Ablehnung solcher Forderungen". Marperger (*27.06.1656-t27.10.1730), de qui ses biographes (Jöcher 1751, Will 1756, Hirsching 1797, Adelung 1813, Baader 1824, ADB XX, 405 et Dünnhaupt 1991, 2638-2672) signalent qu'il se distingue par sa connaissance des langues dtrangeres, est, entre autres, l'auteur d'un petit Vocabularium oder russisches Wörterbuch qu'il a inclus dans le recueil intituld Moscowitischer Kauffmann (Lübeck 1705). Ising (1956, 9, note 5) Signale que la lettre de Kramer ä Marperger datde du 5 mars 1712 est conservöe ä l'Acadömie des Sciences de Berlin sous la cote [I.V.5a. 22/23]. Elle est aujourd'hui cotee [I-V-5a, B1.24r°/v°-25r 0 ].
46 • Zentrales Archiv der Akademie der Wissenschaften Berlin [I-V-5a, B1.24r 0 /v°-25r°]: Lettre de Kramer ä Marperger datee du 5 mars 1712:
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[I-v-5a-24 r ° ] Monsieur! Die gänzliche Zuversicht, daß diese Zeylen meinen hoch-wehrten Herrn, als alten bekannten freund, gönner und respective gewesenen lieben Scholaren in gewünschten wol-wesen antreffen werden, ersuche diese meine gegen denselben brauchen müssende Vertraulichkeit, und auftragende Mühe-waltung nicht zu verübeln; sondern dero lieben Herrn Schwagers Möns. [Tafinger], meinem geehrten Padron völlig zuzulegen, als welcher mich hierzu animirt, und versichert hat, daß meines Herrn mir angepriesene Höf- und Freundlichkeit, in allem worinnen dero rath, und verstendigen gutachtens bedürftig, mir gewünschtes Contentement und Vorschub nach Möglichkeit zu thun geneigt seyn würde. Es wird Möns, sonder Zweifel theils aus vorigem Catal. Libror. Futur. Nund,,72 theils aus: Neue Biblioth.ec & Act. Erudit. bekannt worden seyn mein, unter der Presse habendes Dictionnaire Roi'al &c. in-folio (wessen Titul ad interim zur nöhtigen Nachricht hier bey lege, doch auch zu menagiren, und nur da wo es nöhtig und zu meinem Vorhaben vorträglich, zu producieren bitte) an welchem ich nun bis in das 20te Jahr Iucubrire, auch Pars I bereits in Druck völlig fertig ist. Ermeltes Dictionnaire ist Ihro Königl. May. aus tiefester Devotion schon in voto allerunterhänigst gewidmet; damit aber (1) das Opus zu wol gedachter Ihro May. desto höheren Ehren, mit dessen Dedication eines besseren rapports, und eine genauere Appropriation bekomme; und (2) damit die würckliche untertänigste Offerirung und Präsentation desselben mit keinem Unfug und ä contre-tems geschehe, hab ich hoch nöhtig, mich bey meinem hoch-wehrten Padron, als der Sachen wol verständigen, und des Hofes kundigen disfalls rahts zu erholen. Das erste betreffend nemlich dem Operi eines besseren Rapports mit dessen Dedication zu verschaffen, finde ich kein ersprieslicheres Mittel, als wenn ich von Ihro May. das, zwar annoch unverdiente Prädicat eines Mitglieds dero Königl. Academie zu vorhabender Dedication nur titulo erlangen, und dasselbe meinem Namen auf dem Titul aller zu druckenden Exemplarien andrucken lassen dörfte, bey welchem Petito aber ich hier-
Le dictionnaire frangais-allemand avait ete annonce ä Piques dans la rubrique Libri miscellanei futurisnundinisprodituri, page 1.2.v°, du catalogue de la foire du livre de Leipzig. II fut encore Signale dans le catalogue de la foire de la S1 Michel en septembre 1712. L'index allemand-fran?ais du dictionnaire fut, quant ä lui, presente en septembre 1714 et septembre 1715. Cf. Catalogus universalis, sive designatio eorum Librorum qui hisce nundinis vernalibus, Francofurtensibus et Lipsiensibus anni MDCCXII. vel novi, vel emendatiores & auctiores prodierunt, aut in posterum sunt prodituri. Das ist, Verzeichniß derer Bücher, so in der Franckfurter und Leipziger OsterMesse des jetzigen 1712ten Jahres entweder gantz neu, oder sonsten verbessert wieder auffgeleget und gedrucket worden sind, auch inskünfftige noch heraus kommen sollen. Leipzig: Groß, 1712. [Wolfenbüttel HAB: Bf.714.7],
47 mit hoch protestire, daß, ob sothane königliche gnade bey mir wol in gebürender Hoch-Schätzung, ich jedennoch dabey nicht die geringste ambition; sondern nebst Ihro May. ganz besonderer beehrung, wie gemeldt, des r°35 Werckes selbst desto genauerer Appropriirung zum Augen-merck habe; zu wessen bezeugung, ich auch um dieselbe bey Ihro May. dans les formes durch ein Placet einzukommen, ein bedencken trage. [l-V-5a-24 v°] v°01 Den andern Punct, nemlich die füglich- und in Zeiten zu vornehmende Presentation belangend, diene meinen Herrn zu wissen (weilen die Premiere Partie [en marge·, aus genohmen Titul, Dedication und Präfation] im Druck völlig im stände) daß die H.H. Verleger, welche damit alles aufs Zierlichste herauskommen, nicht allein das netteste papier; sondern v°05 auch gantz neu gegossene schöne Literis darzu angeschafft, Vorhabens seyn, um ihr aufwendetes schwere Capital desto eher zu remboursiren, gedachten ersten Theil denen Liebhabern, welche darvon zu profitiren verlangen, auf künftiger Herbst-messe zu verkauffen, woraus dann folget, daß ich, wil ich anders daß das erste Exemplar Diro May. v°10 zu Händen komme, ehe daß andere eines habhaft würden, und sichs keufflich anschaffen, gezwungen bin, die würckliche Dedication ebenmässig bey der ersten Partie, doch mit schriftlicher Bey läge warum solches geschehen müssen, zu unternehmen, und weilen dann also, und ich ermelten H.H. Verlegern nichts vorzuschreiben, auch sonsten sie disfalls v°15 nicht [verdienten Ion], bin ich zwar itzund, auf ihr ersuchen, mit der ausführlichen Präfation des gantzen Operis beschäftigt, darf aber von derselben nichts setzen und drucken lassen, eher und bevor daß der Titul und die Dedication, so voran gehen muß, gesetzt und gedruckt seyn. Dies seynd nun, Monsieur, meine zwo Propositiones und Projecten über v°20 welche, und über welcher umstände ich rath und hülfe von derselben zu erbitten benöhtigt bin; zu vorderst aber hab ich nöhtig zu wissen, an welchen vornehmen Ministrum oder Academiae Regiae Ober-Directoren ich mich in dieser sache an meinem Ort schriftlich zu addressiren, und um dessen entremise und patrocinio bey Ihro May., ich anzuhalten habe; ich v°25 bin zwar, Gottlob, wie gesagt ex fama, und durch meine bücher durchgehende bey vornehmen leuten bekannt, aber aus denen Herrn Ministris am Königlichen Preussischen Hofe, habe ich aus denen anwesenden oder residirenden niemand als Möns, de Bartholdi73 Excellenz, von welchem ich vor einigen Jahren zu Regenspurg, da er von ν"30 Wien dahin gekommen, unverdiente Ehre genoß, auch bey damaligen H: Secretario von Burckhard, welcher ihn gastiret, mit zur Tafel geladen worden, allwo er mir seine besondere estime bezeugt, und seine faveur mit grosser Belebtheit versprochen. Unter denen von aussen ist auch mein hochwehrter Mecenas, Herrn Grafs von Metternich's Excellenz, v°35 unter wessen gnädiger protection ich 9 ä 10 Jahre zu Regenspurg gelebt, auch seine 3 liebe Kinder meiner Information anvertrauet, ja
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Christian Friedrich Bartholdi (•10.12.1668 - t28.8.1714). Diplomate et juriste, reside ä Vienne ä partir de 1698 oü il represente la couronne imperiale.
48 bey wehrenden bayrischen Troublen mir samt meiner Familie in seinem eigenen Hötel eine gar bequäme Wohnung eingeräumt hat. [l-v-5a-25 r ° ] r°01
Aus denen Ecclesiasticis und Pastoribus unserer Evangelisch-Reformirten Kirchen seynd mir wol bekant und geneigt H. Hofprediger Achenbach, 7 4 wie auch H. Prediger Schmidemann & c aus denen französischen Möns. l'Enfant 7 5 & c zur Nachricht. Damit man auch an gehörigen orten ein Specimen habe, woraus könne ersehen werden,
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ob diese meine Labores, unter andern vielen womit ich dem Sprach-liebenden Publico so lange Jahre fruchtbarlich gedienet, den calculum favorabilem verdienen, Ihro Königl. M a y . allerunterthänigst dedicirt, und dero fundirten hochlöblichen Academie Ro'iale, appropriirt zu werden, bin ich auf meines Herrn gut-befinden, entschlossen mit erstem impacco eines hiesigen Handelsmann, ein gantzes Exemplar
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der ersten Partie, über 2 Ά Alphabet [Duerne] in klein-folio enthaltend (ohne Dedication und Präfation) an Selbigen zu übersenden; aber selbiges müßte sonst niemand zu sehen bekommen als wer meine gute Intention befördern kann; wolte auch für / H. von Bartholdi E x c e l l . ein Exempl. von meiner, vergangenes j ä h r in latinischer Sprach edirtund H.Grafen von Metternich dedicirte Vollständige Grammat. et Syntax. Hispanicam bey-
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legen, und dabey meines Padrons unvergessen bleiben. Zur übrigen Nachricht diene, daß ich gäntzlich beschlossen, die förmliche Dedication der gedachten Premiere Partie meines Dictionnaire Roi'al & c auf, wills der Herr, künftigen Julii als Ihro May. erfreulichen Geburts-Tag vorzunehmen, und hier zu meinem einzigen Sohn von hier expresse nach Hofe zu senden & woraus
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dan erhellet, das absolute nohtwendig, daß die, bey Ihro M a y . durch entremise und Recommendation H.H. Ober-Directoris, und anderen hohen Patronen erwartende Gnade mir par avance zu gedeyhe, und bey Zeiten notificirt werde erstlich damit selbige qualität eines Academischen Mitglieds nicht allein auf / dem Titul des Dedications-Exemplar, sondern auch aller u. jeder Exemplaren erscheinen dörfe;
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welche widrigenfalls auf allen ausbleiben müste. Zweytens; Damit ich Ihro May. in der Dedication für sothane gnade könne dancken; j a die gnade selbst, als mir gleichsam ultrö geschehen, mir zum hauptsächlichen motif und sujet der Dedication und also die Dedication eigentlich eine Dancksagung werde. Noch eines habe vor Beschluß zu erinnern nicht vergessen sollen; nemlich daß, wenn
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zu erlangung des Tituls eines Membri Academiae regiae etwa auch zugleich die von Ihro M a y . allergnädigst geschehene, und angenommene Vocation erfordern würde, ich mich hier mit erkläre, daß, dafern es Wol-Erwehnter M a y . auf hoher Patronen Recommendation allergnädigst belieben solte, mich zu dero Königlichen Academie als Professorem L L . exotic. Ital. Gall. Hispan. Germ, et Belgica sive ordinarium,
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sive super numerarium zu vociren, ich dieselbe vocation mit unterthänigstem Danck gern embrassiren, und mein von Gott verlyhenes talent, meine übrige Lebens-Zeit in Ihro M a y . und dero Academia treuen dienst emploiren wolte & c . / Ich muß mich aber recht schämen, daß ich mich erkühnen muß meinem Hochverehrten / Padrone
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Karl Konrad Achenbach ( » 2 6 . 0 8 . 1 6 5 6 - f 2 1 . 0 3 . 1 7 2 0 ) avait ete nomme predicateur dans differentes eglises de Heidelberg en 1 6 8 6 , c'est-ä-dire ä l'epoque oü Kramer y etait «maitre de langues ordinaire de l'Universite Electorale-Palatine». Achenbach etait membre de l'Academie berlinoise depuis octobre 1 7 1 0 . C f . Hartkopf ( 1 9 9 2 , 2 ) et Brather ( 1 9 9 3 , 3 3 8 ) .
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Jacques (ou Jakob) Lenfant ( * 1 3 . 0 4 . 1 6 6 1 - f 0 7 . 0 8 . 1 7 2 8 ) avait ete pasteur ä l'eglise frangaise de Heidelberg dans les annees 1680. Cf. Hartkopf ( 1 9 9 2 , 2 1 4 ) .
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so grosse Bemühung aufzutragen gelebe jedennoch der gäntzlichen Hofhung, daß dero besondere gutwilligkeit, meine disfals brauchende grobheit nicht allein nicht für ungut halten; sondern auch dero habenden wol verdienten Credit bey dem Vornehmen, hierzu secundiren könnenden Ministris zu meinem Besten etwas werde gelten lassen; verbleibende immittelst in sehnlicher erwartung dero angenehmen antwort nebst herzlicher anwünschung alles guten segens, empfehlung in dem gnädigen Schutz des Aller-Höchsten, und schuldiger Anerbietung an meinem ort, aller möglichen gegen-diensten Monsieur, mon tres-cher ami, Votre tres-humble et tres-obe'issant Serviteur Matthias Cramer manu propria Nürnberg den 5. Marty 1712.
• Le 13 mars 1712, Marperger plaide en faveur de la nomination du lexicographe dans une lettre qu'il adresse au secretaire de l'academie, Johann Theodor Jablonski (Zentrales Archiv der Akademie der Wissenschaften Berlin: [I-V-5a, B1.23 r ° / v ° ] ) :
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Aus Beylagen werden Ew. HochlE. zu ersehen haben, waß der berühmte Professor Linguarum Matthias Cramer aus Nürnberg an mich gelangen läßet, wie mir nun dieses Mannes Merita und ansehen, in welchen er droben im Reich stehet, sehr wohl bekant seye, er auch vor 30 Jahren schon mein Praeceptor gewesen; Alß möchte ich wohl wünschen, daß er von dem hl. Vice Praesidi und Ew. HochlE. in Consideration möchte gezogen, und ihm, wo möglich, in seinem Begehren, ein MitGlied unserer Societät zu seyn, gratificiret werden. Wie aber Ew. HochlE. hieraus ersehen werden, daß dieses großen Dictionarii halber, welches er jetzt unter der Preße hat, nicht viel Zeit übrig ist; Alß hoffe ich Ew. HochlE. werden umb so viel eher die Gütigkeit haben, eine Resolution auszuwirken, was vor ihn deßfalß zu hoffen sey oder nicht; Solche erwartende verharre ich mit allem ergebensten Respect ...
• Le 6 avril 1712 Matthias Kramer est officiellement nomme membre de l'Academie des Sciences de Berlin ä titre de non resident ("ab-wesendes Mitglied"): la nomination du lexicographe est documentee dans le manuscrit cote [I-III-2, Bl. 15] des archives de la compagnie oü Ton note, ä la date du 6 avril 1712: "HrMatt. Cramer Professor verschiedener Europäischen Sprachen zu Nürnberg". D e meme, "Matt. Kramer, Linguarum Prof. Noriberg" est nomme dans la "Continuatio I. Catalogi Membrorum Regiae Soc. Scient. Prusso-Berolinensis. Exhibens nomina eorum, qui ab initio an. 1711 ad medium an. 1713 in Soc. sunt cooptati" que Johann Theodor Jablonski fait parvenir ä Leibniz dans une lettre datee du 16
50 decembre 1 7 1 3 . 7 6 L e l l juillet 1712 le roi de Prasse, Frederic Ier, fete ses 55 ans. Le lendemain, 12 juillet, Kramer lui dedie et lui offre le premier volume du dictionnaire.77 Mais le lexicographe, empeche par la maladie, ne put faire le voyage de Nuremberg ä Berlin. Ce fut son Fils - et collaborates ä la redaction de l'ouvrage, Johann Matthias, qui le representa ä la cour: "...das sehnliche Verlangen, Eurer Königlichen Majestät hiermit meine allerunterthänigste Huldigung aufs baldi[g]ste abzustatten, hat mir nicht verstattet zu warten, bis diese mühesälige Arbeit völlig im Stande; sondern mich angetrieben, so gleich den ersten Theil und Band desselben, Euer Königlichen Majestät auf Deroselben, sich heut wieder jährenden, höchst beglückten, und noch sehr oft, bey allem Königlichen Wol-wesen erleben zu mögen von Hertzen anwünschenden Geburts-Tag, durch die Hand Ihres unterthänigsten Knechts, meines Sohnes, mit innigster Devotion überreichen zu lassen; anerwogen daß mir selbsten für dieses Mal zu Dero schuldigsten allerunterthänigsten Aufwartung die Reise zu schwer, ja, wegen zugefallener Unpäßlichkeit unmöglich worden" (Dedicatio, den 12. Heu-Monats A" 1712, b2 v"). • Desormais les intitules des ceuvres du lexicographe s'orneront de la mention: «Matthias Kramer, Professeur des langues occidentales, & Membre de la Sociiti des Sciences, de Sa Majesti le Roi de Prusse». Mais sa nomination n'ameliorera cependant pas la condition du lexicographe. La Societe connait alors de tres grandes difficultes: ä la cour de Berlin on se moque ouvertement de la compagnie: en septembre 1712, Frisch, le lexicographe, lui aussi membre de la Societe des Sciences, rapporte ä Leibniz qu'on y considere les academiciens comme de «grands faiseurs de rien».78 Frederic I", qui patrone la Societe depuis sa fondation, en 1700, meurt le 25 fevrier 1713. Son fils Frederic Guillaume Ier, qui lui succede, dedaigne la compagnie: il lui coupera les vivres et ira jusqu'ä refuser le titre de protecteur (cf. Hamack 1900, I, 189, 199). • A cette epoque la situation materielle de Kramer est probablement tres precaire. Les cours qu'il donne suffisent ä peine ä sa subsistence. Le lexicographe rappeile l'indigence de son existence dans la preface du dictionnaire de 1712; il declare alors etre:
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Cf. Harnack (1897, 105). Voir aussi Histoire (1750, 239), Amburger (1950, 60), Hartkopf (1992, 66) et Brather (1993, 346). On trouve une copie du diplöme de nomination dans le dossier cote [XII.2/6.N°40. Rep.200] aux Archives d'Etat de Nuremberg oü le dossier est catalogue dans le Repertorium 172 sous le numero 40; il y est decrit comme Akt betr. die Ritterakademie zu Christian Erlang 1726. Prof. der Orientalischen [sic pour Occidentalischen] Sprachen Matthias Kramer (bis dahin Altdorj)". Ising (1956, 10) lit Repertorium 42 au lieu de Repertorium 172. Frederic I" (*11.07.1657) devait decider quelques mois plus tard, le 25 fevrier 1713. C'est ä son fils, Frederic Guillaume (*14.08.1688-f31.05.1740), dont la mediocriti intellectuelle defrayait malheureusement la chronique, que Kramer dut dedier, le 18 janvier 1715, les volumes 2 ä 4 du dictionnaire. Le tome 5 de l'ouvrage, qui contient l'index allemand-fran?ais, fut, quant ä lui, dedie, le 12 octobre de cette meme annie 1715, au jeune fils de Frederic Guillaume, Frederic II de Prusse (*24.01.1712-tl7.08.1786). Mais Frederic, der Große Friedrich, le philosophe de Sans Souci, n'etait alors äge que de trois ans... Kramer a done joue de malchance: son dictionnaire, paru sous le regne du Roi-Sergent, ne put lui apporter la pension qu'il en avait esperee. "Man heisst uns bei Hof des grands faiseurs de rien" peut-on lire dans la lettre de Frisch ä Leibniz en date du 2 septembre 1712 citee par Harnack (1900, I, 187).
51 "[ein armer], Mittel-, Wohnung-, Dienst-, Besoldungs-, Gnadengeld- und dabey noch fireiheitslosefr], allen Oneribus publicis wie auch Weib- und Kinderversorgung unterworffener [Mann] [...], welcher was er heut erschreibt und erdocirt verdient, morgen wieder mit den Seinigen verzehren, verkleiden, verwohnen und versteuern muß". Cf. ici annexe 14.1.2, 788ss; cf. 6galement Schröder (1992b, 173). • Des 1696, dans l'un des dialogues de YEntretien de la Mithode (pp.98-9), il avait evoque les difficultes materielles auxquelles, sa carriere durant, il semble avoir ete confronte: Mait[re\. Je fais tout ce que je puis ä la gloire de Dieu & pour le bien de la jeunesse. Ecol[ier], Vous vous en 6tes bien aquis de la reputation par tout. Mait. Ce n'est que de la fum6e sans röti. Ecol. Vötre renommde en sera immortelle. Mait. Et ma pauvret6 eternelle. Ecol. Vous nous donnez de grandes lumieres dans les langues. Mait. Ouy, mais j'y brüle (consume) ma propre huile. Ecol. [Vos] livres sont bien estimez. Mait. Et mal payez. Ecol. Au contraire, mon Maitre, on les paye bien. Mait. Α Messieurs les libraires. Ecol. Iis font leur tour, & ils roulent par toute 1'Europe. Mait. Mais sans en faire tourner ma broche, & sans rouler un seul petit tonneau de vin dans ma cave. • L'un des exemples de l'article Ingrat du Dictionarium, redige en 1712 (mais paru dans le deuxieme volume en 1715, col. 1320), est symptomatique de la situation du lexicographe ä l'epoque: *Lepublic est ingrat, y explique-t-il, & qui travaille pour le public, se consume & s'epuisepour un grand ingrat» et il ajoute en italiques (et c'est lä le seul exemple imprime en italiques que nous ayons trouve dans le dictionnaire!): *Plainte du pauvre Auteur, depuis 42 ans d'attente»: depuis 1670, date de son installation ä Nuremberg, Kramer avait vecu dans la precarite et les annees qui suivirent ne lui furent pas davantage profitables. 79
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Kramer avait dejä eu l'occasion de se plaindre de son sort en 1696. Dans VEssay d'une bonne grammaire on peut ainsi lire: «II y a plus de vingt ans qu'on travaille avec tant de succes ä faciliter ä nötre nation le commerce avec les nations itrangeres, sans en recevoir la moindre grace d'aucun Prince ou Etat; tant il est vray que le Siecle oü nous sommes est un ingrat. Es sind schon mehr dann sechs und zwantzig Jahr, daß man so fruchtbarlich arbeitet, um unserer Nation den Handel und Wandel mit fremden Nationen zu erleichtern, ohne deßwegen von einigem Fürsten oder Staat die geringste Gnad zu erhalten; so wahr ist es daß die heutige Welt unerkäntlich ist. Plainte du pauvre Auteur» (Kramer 1696a, 1122). Α l'article Besogne du dictionnaire francaisallemand de 1712 (col. 195) il constatait encore: «On admire ma besogne; mais cependant je n'ai rien, man verwundert sich über meine Arbeit (Gaben &c.) aber unterdessen bin ich arm; habe und bekomme nichts». De meme, ä l'article Beaucoup (col. 189), oü il notait en exemple: «Pour l'argent, je n'en ai pas beaucoup». En 1724 dans la preface du dictionnaire italien, Kramer evoquait encore le combat quotidien qu'il avait ä mener contre la pauvret6: "Verwundere dich endlich auch über meine grosse Gedult, indem ich, der ich weder Renten noch Einkommen, und an statt einer einträglichen Charge ein rechte charge (Last), das ist, ein austrägliches Haußhalten, und so fort mit dem lieben Armut zu kämpfen habe, dieses arbeitselige Werck, Gott zu Lob und Ehren, und meinem Nechsten zum besten, ohne einiges Menschen Hüllfe oder Handbietung, nicht
52 • Avec la nomination de Kramer ä la Societe des Sciences de Sa Majeste le Roi de Prusse, c'est un bien curieux centre de lexicographie bilingue fran?ais-allemand qu'on peut alors observer ä Berlin: trois de ses membres, Johann Theodor Jablonski, Johann Leonhard Frisch (*1666-fl743) et Matthias Kramer, font paraitre en l'espace de deux ans, 1711 et 1712, trois dictionnaires fran?ais-allemand, allemand-fran?ais qui, chacun ä sa maniere, marqueront la tradition lexicographique bilingue du dix-huitieme siecle. Mais ces trois repertoires sont independants Tun de Fautre, presque concurrents. Leurs auteurs respectifs se connaissent ä peine et ne s'apprecient guere. Jablonski, qui travaille sous le Pseudonyme de Pierre Rondeau, publie en 1711 la premiere partie de son Nouveau dictionnaire frangois-allemand ä Leipzig chez Fritsch; 80 la deuxieme partie de l'ouvrage, le Neues teutschfrantzösisches Wörterbuch parait l'annee suivante chez ce meme Fritsch. Or, c'est dans cette meme ville, ä Leipzig, que Frisch fera paraitre, en 1712 lui aussi, mais chez Gleditsch, son Nouveau dictionnaire des passagers frangois-allemand et allemand-frangois.81 Ces deux lexicographes ne se supportent pas: pour Frisch, Jablonski n'est qu'un mechant «polack» qui ne fait que bredouiller l'allemand, un incapable dans l'art lexicographique: "es moquiren sich viel[e] darüber und sagen, man spüre den Pollaken gleich im ersten periodo". 82 Frisch et Jablonski se connaissent de la Deutsche Klasse de l'academie berlinoise qui a ete chargee par le prince de la redaction d'un dictionnaire allemand, dictionnaire sur la conception duquel leurs opinions ont diverge des annees durant: Jablonski donnant la
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allein, wie es da vor Augen, sondern auch, (welches bey weiten schwerer) mit der zierlich Toscanisch- oder Romanisch-Italiänischer Sprach vergesellet, ans Licht gebracht habe. Nürnberg, den 4. April 1724". Cf. Schaeder (1987, 143). Nouveau dictionnaire frangois-allemand, contenant tous les mots les plus connus & usitis de la langue frangoise, ses expressions propres, figurees, proverbiales & burlesques avec plusieurs termes des arts et des sciences. Le tout tire des auteurs les plus aprouves, & composi sur le modele des Dictionnaires les plus nouveaux. Neues Frantzösisch-Teutsches Wörter-Buch, Enthaltend die bekantesten und gemeinesten Wörter der frantzösischen Sprache, derselben eigentliche, verblümte, sprüchwörtliche und schertzhafle redens-arten, nebst vielen gelehrten- und kunstwörtern... Leipzig, Bey Thomas Fritschen, 1711. Des 1704 Rondeau avait en outre publie une Explication des gallicismes qui ne se trouvent pas dans les dictionnaires vulgaires; Erklärung besonderer frantzösischen Redens-Arten, welche in den gemeinen Lexicis nicht zu finden sind. Leipzig: Johann Friedrich Gleditsch. Wolfenbüttel HAB: [Kl.175]. Cf. Bircher 1977, B.1555. Nouveau dictionnaire des passagers frangois-allemand et allemand-frangois, oder Neues Frantzösisch-Teutsches und Teutsch-Frantzösisches Wörter-Buch, Worinnen alle Frantzösische Wörter, auch der Künste und Wissenschaften, aus den vollkommensten und neuesten Dictionariis, nebst den nöthigsten Constructionen und Redens-Arten, durch kürtzlich gezeigte Etymologie, und durch das gebräuchlichste, auch reineste Teutsche erkläret worden [...] Leipzig: Johann Friedrich Gleditsch und Sohn ( = intitule de l'edition presentee dans le catalogue de la foire du livre de Leipzig de 1712, Michaels-Messe). Powitz (1959, 191) Signale des editions du Dictionnaire des passagers eη Ί 7 1 2 , 2 1719, 3 1725, "1730, 1733, 1739, 1746, 1752, 1755, 1763, 1767, 1771, 1772, 1780, 1788 et 1793. Frisch ä Leibniz, lettre du 29.11.1715 citee par Brather (1993, 306) - qui cite Fischer (1896, 40).
53 preference ä un ouvrage normatif, qui aurait regularise l'orthographe83 et germanise les mots etrangers, alors que Frisch optait pour un travail philologique plus approfondi - on sait combien les etudes etymologiques, allemandes ou franfaises,84 lui tenaient ä cceur (cf. Powitz 1959, 34ss.). 1715: Mise en vente des tomes 2 ä 4 (F-M, N-Q, R-z) de la premiere partie, frangais-allemand, du Dictionarium, ainsi que de YIndice allemand-fran?ais (tome 5). Parution d'un compte rendu elogieux du dictionnaire dans la Neue Bibliothec.*5 1716: Kramer compose la premiere grammaire du neerlandais redigee en allemand. Les heritiers de Joh. Daniel Tauber l'editeront a Nuremberg, Francfort et Leipzig. 1717: II redige la preface du Petit dictionaire de voi'ageur frangois-allemand-italien, dans laquelle il discute les fonctions du dictionnaire de poche. 1719: Publication, ä compte d'auteur, du Neder-Hoog-Duitsch en Hoog-Neder-Duitsch Dictionnaire, premier repertoire ä mettre en regard les langues allemande et neerlandaise. 1720: Longhi, ä Bologne, reedite le Secretario di Banco. 1721: Le 13 octobre 1721 Kramer dedie sa grammaire italienne, publiee en 1722, au peintre Gottfried Kneller ä qui il a enseigne l'italien en 1672. 1722: Publication du Monde dans une noix [...], abregi de l'histoire universelle chronologique des avenemens les plus remarquables du monde [...] traduit de l'allemand enfrangois par ordre d 'un Prince par Matthias Cramer. L'ouvrage parait chez le Nurembergeois Christoph Weigel. 1723: Parution des adaptations italienne et allemande des Fourberies de Scapin que Kramer avait dediees ä ses eleves des le 12 novembre 1722, le jour meme de son 82eme anniversaire. Spirgatis (1896) et Wohlfeil (1904, 9-23) ont montre qu'entre 1694 et 1721 les libraires nurembergeois Tauber et Roth-Scholtz ont entretenu une veritable tradition de la traduction allemande de Moliere. En faisant paraitre ä Nuremberg en 1723 ses versions italienne et allemande des Fourberies Kramer, qui admire Moliere,86 essaie probablement
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Jablonski a donne un essai de regularisation orthographique, Versuch einer beständigen teutschen Schreibtüchtigkeit, qui fut prdsente aux membres de l'academie en 1715, mais fut bientöt abandonne. Cf.e.a. Brather (1993, 404). Kramer signale dans la preface du dictionnaire allemand-fran?ais de 1715 (cf. ici annexe 14.1.4, 89ss) qu'il a suivi quelques-unes des propositions de Jablonski. Sur l'activite de Jablonski ä l'Academie, cf. Powitz (1959, 23ss). Brather (1993, 404, n.58) avance la these selon laquelle Kramer aurait incite Frisch ä s'interesser ä l'etymologie du fran?ais - ce qui n'a pas encore ete verifie. Neue Bibliothec oder Nachricht und Urtheile von neuen Büchern und allerhand zur Gelehrsamkeit dienenden Sachen. Sechs und vierzigte Stück. Franckf. und Leipzig. An. 1715. Zufinden in der Rengerischen Buchhandl. Pages 453-60. On trouvera ici une reproduction de ce compte rendu dans la bibliographie des oeuvres de Kramer sous la date 1712. L'enthousiasme du lexicographe pour le dramaturge est omnipresent dans le dictionnaire de 1712: Moliere y est Tun des tres rares auteurs ä y etre cites (alors meme que Kramer avait declare superflu le recours ä la citation: "Ich halte dieses Autores Anziehen [...] für eitele Pralerey, und von gar keinem Nutzen, es geschehe dann in einigen Schrift-Sprüchen der Realien wegen, it. eines berühmt-, und von jedermann approbirten Autoris, als des Moliere", Priface diet. fr.-all. 1712, d2 v°; cf. ici annexe 14.1.2, 737ss) et on le trouve regulierement nomme dans les rubriques phraseologiques: «Les Comedies de Moliere ont l'applaudissement universel» (sv Applaudissement, col.
54 de tirer profit de cet engouement de Γ elite nurembergeoise pour le dramaturge fran?ais. Mais peut-etre faut-il interpreter ce travail de traduction comme une reponse tardive de Kramer ä son collegue et concurrent, le lexicographe Castelli. Castelli en effet avait dejä donne une traduction italienne des Fourberies de Scapin, laquelle avait paru, 26 ans plus tot, des 1697, chez Gleditsch ä Leipzig.87 1724: Parution de la troisieme edition du dictionnaire italien-allemand, le Neu-ausgefertigtes Italiänisch-Teutsches Sprach- und Wörter-Buch dont la preface contient de nombreuses informations autobiographiques. Kramer, qui a alors 84 ans, y rapporte e.a. son experience de maitre de langues: "Wisse dann, geliebter Leser, daß ich die Toscanische Sprach [...], nach der Hand, hier in Nürnberg, it. zu Heidelberg und Regenspurg von Anno 1670 bis itzund Anno 1724, das ist 54 Jahr, öffentlich profitirt, auch sie etlichen tausenden beygebracht; ja diese schöne Sprach, welche zur selben Zeit nur am Kayserlichen Hofe besonders im Flor war, theils durch meine gründliche Informationes, zuvorderst aber, vermittels meiner, aller Orten bekannt und berühmt gewordenen Grammatiken und Dictionarien, ohne eiteln Ruhm, dergestalt empor gebracht, daß sie zu itziger Zeit, fast an allen teutschen Höfen beliebt, ja bey vielen, der Frantzösischen selbst, weilen selbige heut zu Tage, fast allzu gemein worden, vorgezogen wird".
1726: Le 28 fevrier 1726, dans une lettre autographe adressee au margrave Georg Wilhelm de Bayreuth, Kramer demande le droit de quitter Nuremberg et de s'installer ä Christian-Erlang, l'actuelle Erlangen,88 alors petite bourgade de quatre mille habitants (cf. Raumer 1910, 92), qui abrite la "Ritter-Akademie" ä laquelle il se propose d'enseigner sans etre paye ("publice-gratis und ohne einigen Soldt"). Le six mars la requete du lexicographe est appuyee par une requete officielle,89 ä laquelle il est repondu favorablement
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75); «Moliere a ete un excellent, un incomparable comedien» (sv Comedien, col. 512). Pour le pedagogue, la langue de Moliere ("[der] von mir abermal allen Liebhabern bester massen recommendirte Moliere" Essay 1696, x6.r°) est en outre d'autant plus interessante qu'elle rend compte de l'usage familier du fran?ais; usage dont la maitrise s'avere, tot ou tard, indispensable ä l'apprenant: "[Man kann] mit Warheit sagen, daß wer in Frantzösischer-familiar-Sprach zunehmen will, und die Comedien von Moliere nich lieset, sein Tage ein elender Hümpler und ein schulfüchsiger Dialogist bleiben werde" (Essay de Grammaire fratifoise 1696, 910). La traduction de Castelli avait paru dans le troisieme volume des Opere di G.B.P. di Moliere que Gleditsch avait donnes de 1697 ä 1698. Cf. Lacroix (1872, 611). On trouvera une critique feroce des adaptations de Moliere par Castelli et Kramer dans Toldo (1910, 202-9), pour qui Kramer est un «detraque»: «en Allemagne, un autre Italien [fic/], Mattia Cramero, precepteur de princes et assez ignorant lui aussi, a täche de traduire une piece de Moliere, Les fourberies de Scapin, en "toscan-romain" et dans un but qu'il appelle didactique. L'auteur de cette traduction, parue en 1723, devait etre un tant soit peu detraque, et affecte de megalomanie» (Toldo 1910, 206). Sur l'histoire de Christian-Erlang aux 17e et 18e siecles, nous renvoyons ä Raumer (1910). Texte de l'original - jusqu'alors inedit - conserve aux Archives d'Etat (XII.2/6.N°40.Repert.200) ä Nuremberg: "Durchlauchtigster Marggraff Gnädigster Fürst und Herr! Ew: Hochfürstl: Durchl: [geruhen] gnädigst dero aus beyliegenden Supplicato und adjuncto mit [mehreren] unterthänigst referir[en] zulaßen welchergestalt Matthias Kramer Linguarum Occidentalium Professor sein bißheriges Domicilium von Nürnberg auf Christian Erlang zu transferiren und bey alldasiger Ritter Academie über ein- und andere Sprachen publice-gratis und ohne einigen Soldt zulesen, und sofort seine übrige Lebens Zeit allda mit Bücher schreiben zu beschliessen gewillet sey. Wie nun
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par un decret en date du huit mars. A cette date Kramer est officiellement nomme lecteur ä Erlangen.90 En 1729, dans l'intitule du Neue[r] Teutsche[r] Secretarius (Nürnberg: J.G. Lochner), Kramer Signale sa nouvelle fonction: il est alors "der Occidentalischen Sprachen auf der hoch-fürstlich Brandenburgisch-Bayreuthischen Ritter-Academie Professor". A l'epoque l'academie de Christian-Erlang (Erlangen) connait l'une des phases les plus dramatiques de sa decadence. Mengin (1919, 4-5) montre qu'ä partir de 1724 l'academie d'Erlangen, mal geree, n'est plus en mesure de remplir ses fonctions. Dans un rapport adresse au margrave Georg Friedrich Karl de Bayreuth (qui succede ä Georg Wilhelm en 1726) en date du 15 septembre 1727, on apprend sur l'etat de cette institution qu'il est deplorable: les eleves manquent, les enseignants n'enseignent plus et le rapporteur note, entre autres causes de cette situation, la qualite lamentable de l'enseignement du frangais. Depuis des annees on payait les maitres de fran?ais ä ne rien faire, constatait le rapport de 1727. Or, c'est justement parce qu'on y offrait un cursus de frangais que la noblesse franconienne envoyait naguere sa progeniture a Christian-Erlang. En 1727 la reputation de l'academie etait faite: eile ne valait plus rien, ce que le rapporteur, qui ne mächait pas ses mots, expliquait en ces termes: "die Ritter-Academie bedeutet dermahlen so viel als nichts, sintemahlen kein einiger Academist vorhanden und haben diejenigen H. Professores, welche nicht im Seminario arbeiten, nebst denen Exercitienmeistern nun schon etl. Jahre (!) ihre Besoldung vor die Langeweile genoßen" [et plus loin, touchant ä l'enseignement du fran;ais]: "das Französische [wird] in dem Seminario von deme Lecteur gar schläfrig tractirt, da doch um dieser Sprach willen manche frembde haubtsächlich ihre Kinder hieher schicken würden, wenn es beßer bestellt wäre". 91
L'histoire ne nous dit pas qui etait alors charge de l'enseignement du frangais, cependant on sait que Kramer avait ete nomme ä Erlangen en mars 1726. A-t-il effectivement enseigne pour le compte de l'academie franconienne? Rien ne permet de l'affirmer. Avec Nopitsch (1805, 259) on peut supposer que Kramer n'a pas exerce ä Erlangen; du moins ne reste-t-il aucune trace de son enseignement dans les archives de la ville. Ajoutons encore, pour la petite histoire, qu'ä Erlangen notre lexicographe aurait eu une reputation douteuse: Nopitsch (1805, 259-60) nous suggere un Kramer octogenaire finissant sa vie dans la debauche la plus humiliante: "er soll eine schlechte Aufführung gehabt und sich durch Hurerei vergangen haben". La profonde religiosite, le pietisme de Kramer vont ä l'encontre de
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[solches] ohne Ew: Hochfürstl. Durchl: incommodo geschehen, dahingegen über des Publici auch der allda Studirenden Jugend weiterer Nutzen dadurch zuwachsen kan; [Des] ruhet bey Ew: Hochfürstl: Durchl: hochfürstl: Clemenz ob dieselbte darin gnädigst willigen den Supplicantum mit dem unterthänigst sich auß [bittenden] Character eines Professoris Linguarum Occidentalium gnädigst honoriren und mit einem Decreto darüber erfreuen lassen wollen, der ich mit submisseste[m] Respect Lebens lange [beharre], Ew: Hochfürstl: Durchl: unterthänigster u. gehorsahmster Christian Hieronymus von Stutterheim. Bayreuth, den 6ten Marty 1726". Les documents de fevrier et mars 1726 sont conserves aux Archives d'Etat ä Nuremberg sous la cote: [XII.2/6.N°40. Repert.200], Keunecke (1993, 34-5) documente dans sa bibliographie le passage de Kramer ä Erlangen. Cite d'apres Mengin (1919, 49-50).
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cette accusation.92 Nopitsch, qui ne precise pas ses sources, ne nous convainc done pas: la veracite de son temoignage peut etre mise en doute. Le premier mai 1726, Kramer, toujours en proie ä de serieux soucis financiers, dedie son Banco-Secretarius au banquier nurembergeois Georg Erasmus Wagner, qui etait ä l'epoque Tun des mecenes de l'intelligence nurembergeoise.93 II est fort probable que la dedicace n'eut pas l'effet desire. L'annee suivante Kramer frappait ä d'autres portes. 1727: Nopitsch (1805, 260) rapporte que Kramer requit cette annee-la une pension, laquelle cependant ne semble pas lui avoir ete attribuee.94 1729: Marque par la maladie, epuise, Kramer, alors äge de 89 ans, laisse ä son ills, Johann Matthias, le soin de traduire en allemand les lettres de son Nouveau secretaire frangois. Dans la preface du recueil paru chez Lochner en 1729, il explique alors: "daß ich, nachdeme ich gegenwärtige Frantzösische Briefe verfertiget hatte, mit einer so heftig als langwührigen Kranckheit befallen worden, mich bemüßiget gesehen [...] die Teutsche Übersetzung [...] meinem Sohn [...] aufzutragen"; cite ici d'apres Ising (1956, 10).
• Le Magister Linguarum devait deceder peu de temps apres: l'intitule des Nouveaux dialogues en six langues de Meintel (Nürnberg 1729), pour qui Kramer avait redige la preface, annonce le trepas du lexicographe: il y est question de feu Kramer, du "gewesene[r] Professor Public[us]",95 Kramer signe la preface du recueil de Meintel ä Nuremberg le 29 juin 1729: il s'agit-lä du dernier texte connu du lexicographe. Kramer profite de Γ occasion que lui donne Meintel, le meilleur de ses eleves, explique-t-il dans ce meme texte, pour faire un dernier bilan de son activite de professeur de langues occidentales: "Vermuthlich hat Gott in allen Orten der Welt, nachdem er die Schreib-Kunst der Littern, und Wörter aufgebracht, gewisser Menschen Gedächtniß, die mehr als ihre Mutter-Sprache, dermassen gestärcket, daß sie (I) die Buchstaben, oder das Alphabet einer frembden Sprache, und dero Figur, it. den natürlichen Laut der Vocalen, der Diphtongen, und besondern Sylben aufgesetzt, und mit dem Laut der bekannten Sprache verglichen haben. (2) Daß sie mit Nomina, Pronomina, Verba, Adverbia, Praepositiones, Conjunctiones, und Interjectiones, nach Alphabetischer Ordnung, oder nach Ordnung ihrer Stamm- und Grund-Wörter, und dero Derivatis, und Compositis
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93 94
95
On rappellera ä ce propos le passage de la preface de Ylndice de 1715, dans lequel Kramer souligne qu'il a tenu ä exclure de son dictionnaire tout ce qui pouvait contribuer ä la debauche de la jeunesse: "[viertens] werden von mir ausgeschlossen alle unzüchtige, keusche Herzen und Ohren verletzende, und garstige Ideas erweckende Worte und Reden, die einige sich nicht schämen, noch Sünden förchten, ihren Dictionarien einzuschalten, junge Leute dadurch zu ärgern und ihnen die Hurerey als einen erlaubten Scherz, und als eine wol anständige Galanterie vorzustellen." Cf. ici: annexe 14.1.4, 79-84. Wagner "hatte sich durch Wohltaten [...] verdient gemacht" precise Hampe (1918, 274). Nopitsch (1805, 259): "1727 hielt er [Kramer] um eine Pension an, weil er in Erlangen gar nichts verdiente. Ob er sie erhalten hat, ist mir unbekannt". Information reprise par Schmidt (1931, 64) et Schröder (1982, 127). L'ouvrage de Meintel a pour intitule: Nouveaux dialogues en six langues [...] Mit einer Vorrede (tit.) Herrn Matthias Kramers, der Occidentalischen Sprachen, auf der Hoch-Fürstlichen Brandenburg - Bayreuthischen Ritter-Academie zu Erlang, gewesenen Professoris Publici, und der Königlich Preußischen Societät der Wissenschaften Mitglieds, herausgegeben von J. G. M. Cf. aussi la note 6 de Ising (1956, 10).
57 [...] aufgesetzt, und ihre, theils natürliche, theils [figürliche] Bedeutung, in einer bekannten Sprache erklärt. (3) Daß die Inflexion der Wörter, nemlich die Declination der Nominum, die regulär- und irregular-Conjugation der Verborum; Wie ingleichen die Regul-richtige Fügung der Worte, und Regimen in denen Reden und Redens-Arten vorgestellt, und in bekannter Sprache erläutert haben; Welche Aufsätze wir heute zu Tage theils Grammatiken, und Syntaxen, theils Dictionarien (Wörter-Bücher) oder Lexica nennen; Welches alles nun etliche mit der Zeit klärer, gründlicher, Regul-richtiger, und vollständiger gethan haben, als die andern [...]. Wer heut zu Tag eine frembde Sprache an erlernen Lust oder nöthig hat, der muß es entweder durch die stete Übung im Lande selbsten, oder welches besser und dauerhafter, durch mündliche Information eines hierzu tüchtigen Sprachmeisters, oder durch beyde Mittel, und emsiger Fleiß, durch Gottes Gnaden-Hülffe, zuwege bringen. Demnach nun diesem allem so; so kan ich meinen Gott nicht danckbarlich genug preisen, daß es ihm gefallen, auch mich in gewisser Maas, einen von solchen Bau-Leuten werden zulassen, indeme er mich Anno 1670. als ich 30. Jahr alt war, nach absolvirten Studiis Humanioribus, philosophicis und theologicis, nach des heil. Rom. Reichs freyen Stadt, und Welt-berühmten Republique Nürnberg beruffen, und daselbst unter dem gnädigen Schutz des Hoch-Edlen und Hoch-Weisen Raths, die andernwärts erlernte rein-Italiänische, Frantzösische, Spanische, Nieder- und Hoch-Teutsche &c. Sprachen, die daselbigste junge Herren Patricios, und vornehme Handels-Leute zu lehrern, und nach der Hand nicht nur einiger anderer Orten, theils Fürstlich-hohe Standes- und andere Personern, non sine singulari laude, & nomini mei existimatione, zu dociren; sondern auch von diesen Sprachen allen berühmte Grammaticas, Syntaxes, und rechtschaffene vollständige Dictionaria an Tag zu legen, und gantz Europam damit zu versehen, gewürdiget; und zwar, Gott sey Lob! mit solchem Succes, daß, weilen ich dißfals gantze Paquete Danck-Briefe von allerhand, mir unbekannten Geist- und Weltlichen, Hohen-, Mittlern- und geringeren Standes-Personen habe, ich nicht wissen kan, ob ich in deren fast 60. jährigen Profession, ohne eitelen Ruhm, mehr hundert Scholaren anwesend mit der Stimme, oder abwesend mit der Feder gemacht habe".
1731: L'Academie des Sciences de Berlin apprend officiellement le deces du maitre de langues par le biais d'une correspondance de Christfried Kirch, en date du 13 novembre 1731: "Bey meinen Nürnbergischen Correspondenten habe Anfrage gethan wegen Hn. Kramers in Nürnberg, den Professor Linguarum oder Sprachmeister, und die Antwort erhalten, daß er verstorben sey".96
96
Zentrales Archiv der Akademie der Wissenschaften Berlin: [Ι-Π-1, Bl. 144], L'astronome Christfried Kirch (*1694-fl740) etait membre ordinaire de l'Academie depuis 1716. Cf. Amburger (1950, 13).
4 Bibliographie des oeuvres de Matthias Kramer (1670-1808)
La bibliographie de l'ceuvre de Kramer que nous presentons dans les pages qui suivent se propose de completer la bibliographie de Gerhard Ising (1956, 127-35), qui, jusqu'ä maintenant, representait le point de depart oblige de toute recherche sur l'ceuvre de Kramer. Ising avait inventorie, sans les commenter, un ensemble de 81 editions. Nos recherches nous permettent de presenter 62 editions supplementaires, inconnues d'Ising. Nous repertorions ici tous les textes de Kramer qui nous ont ete accessibles: dictionnaires, grammaires, recueils de dialogues ou de lettres, traductions, etc., soit un ensemble de 143 titres parus entre 1670 et 1808. 87 ouvrages ont paru du vivant de Kramer, de 1670 a 1729; 56 sont des titres posthumes publies ä partir de 1730. Pour chaque edition, mais plus particulierement pour celles parues du vivant de Kramer, nous nous sommes efforce de presenter une description aussi detaillee que possible. On trouvera pour chaque titre les informations suivantes: intitule(s), format, pagination, localisation dans les bibliotheques et, lorsque cela a ete possible, description du contenu et renvois aux comptes rendus comtemporains de la publication. Signalons que les donnees presentees dans la rubrique «Fonds* sont le resultat de recherches menees aupres des principales bibliotheques allemandes. Pour la majorite des bibliotheques de l'Est de l'Allemagne ces donnees ont pour base la recherche bibliographique commandee en 1954 par Gerhard Ising aupres de la Deutsche Staatsbibliothek in der Stiftung Preußischer Kulturbesitz lors de la redaction de sa these de doctorat (Ising 1956). Les resultats de cette recherche, conserves ä Berlin, ont ete aimablement mis ä notre disposition par le directeur du catalogue central de la Deutsche Staatsbibliothek, M. le Dr. J. Zeller. Qu'il en soit ici remercie.
Abreviations employees Β BdHSt BN BSB EAB EZW FTTHb GhB GNM HAB HbFS HLB HLHB IfR KtB LB
Bibliothek, bibliotheque Bibliothek der Hansestadt, Lübeck Bibliotheque Nationale, Paris Bayerische Staatsbibliothek, München Erzbischöfliche Akademische Bibliothek, Paderborn Erlanger Zentrum für Wörterbuchforschung, Erlangen Fürstliche Thum- und Taxis'sehe Hofbibliothek, Regensburg Gesamthochschul-Bibliothek, Kassel Germanisches Nationalmuseum, Nürnberg Herzog August Bibliothek, Wolfenbüttel Hauptbibliothek der Franckeschen Stiftungen, Halle Hessische Landesbibliothek, Fulda, Wiesbaden Hessische Landes- und Hochschulbibliothek, Darmstadt Institut für Romanistik Kantonbibliothek Landesbibliothek
60 LLB MLB NSLB NSSuUB NUC ÖNB PfLB Rom. Sem. SB SBPK SK SLB StB StuUB SuUB TULB UB UBdHU UuStB WAB WLB ZB
Lippische Landesbibliothek, Detmold Mecklenburgische Landesbibliothek, Schwerin Niedersächsische Landesbibliothek, Hannover Niedersächsische Staats- und Universitätsbibliothek, Göttingen National Union Catalog Österreichische Nationalbibliothek, Wien Pfläzische Landesbibliothek, Speyer Romanisches Seminar Staatsbibliothek Staatsbibliothek, Preussischer Kulturbesitz, Berlin Statni Knihovna, Praha Sächsische Landesbibliothek, Dresden Stadtbibliothek Stadt- und Universitätsbibliothek Staats- und Universitätsbibliothek Thüringer Universitäts- und Landesbibliothek, Jena Universitätsbibliothek Universitätsbibliothek der Humboldt-Universität zu Berlin Universitäts- und Stadtbibliothek Wissenschaftliche Allgemeinbibliothek, Potsdam Württembergische Landesbibliothek, Stuttgart Zentralbibliothek
61 4.1 Tableaux synoptiques
4.1.1 Tableau 1: Bibliographie generale des travaux de Kramer (1670-1729) Nota bene : les asterisques signalent les 33 editions (sur un total de 87) absentes de la bibliographic de Ising (1956, 127-35).
T a b l e a u 1.
types d'ouvrages-»
Dictionnaires
Bibliographie generale des travaux de Kramer
Grammaires
Nomenclatures
Dialogues
1670-1729
Epistolographie
Divers: traductions, prefaces, pamphlets, ouvrages d'6dification
£ditions * 1670
all-it-esp
1672a
aU-it
1672b
(*)
trad. a l l > f r
1672c
(*)
trad. all>lat
1672d
(*)
t r a d , a l l > it
1674
it
1676
it-all
1678
all-it all-it
1679a 1679b
all-it
1680a
it
1680b
it
1681a
t r a d , ill > a l l
1681b
trad. f r > a l l
1682
trad. f r > a l l
1684
trad. f r > a l l
1687
aU
62 Tableau 1. Bibliographie generale des travaux de Kramer 1670-1729
types d'ouvrages-»
Dictionnaires
Grammaires
Nomenclatures
Dialogues
£pistoIographie
Divers: traductions, prifaces, pamphlets, ouvrages d'&lification
Mitions l
all-it
1688
it
1689 1690a
(*)
trad. all>fr
1690b
(*)
trad. all>fr
1690c
(*)
trad. all>fr
1690d
(*)
trad, all > it
1690e
(*)
trad, all > it
1690f
(*)
trad, all > it
1690g
(*)
trad, all > it aU-it
1691a 1691b
it
1691c
it
1691d
all
1692a
(*)
1692b
(*)
all-it it it-aU
1693a 1693b
it-aU pamphlet
1693c 1694a
it
1694b
it
1694c
aU
1695a
edification
63 Tableau 1.
types d'ouvrages*
Dictionnaires
Bibliographie generale des tr avaux de Kr amer 1670-17'29
Grammaires
Nomenclatures
Dialogues
£pistolographie
Divers: traductions, pr£faces, pamphlets, ouvrages d'£dification
Editions 1695b
it
1696a
fr
1696b
fr
1696c
fr fr-all
1696d
it
1697
fr-all
1699a
Edification
1699b
fr-all
1700
all-it
1700-1702
edification
1701 1704a
fr-aU
1704b
it-all
1705
(*)
1707a
(*)
1707b
(*)
1707c
(*)
1707d
(*)
fr-all all-lat-it-fr it fr-all trad, it > all it-all
1708a
aU-lat-it-fr
1708b 1709
it
1711a
esp
64
Tableau 1. Bibliographie generale des travaux de Kramer
types d'ouvrages-»
Dictionnaires
Grammaires
Nomenclatures
Dialogues
1670-1729
fipistolographie
Divers: traductions, pr6faces, pamphlets, ouvrages d'ddification
(Mitions t
1711b
fr
1711c
(*)
171 ld
(*)
preface fr-aU
1712a
it-all
1712b
fr-aU
1712c
fr-all
1715
aU-fr it-aU
1716a nl
1716b
preface
1717a fr-aU
1717b 1719
nl-all, all-nl fr-aU
1720a 1720b
(*)
1720c
(*)
1721
(*)
fr it it
1722a
it
1722b
trad. a l l > f r
1723a
trad. f r > i t
1723b
trad. f r > a l l
1724 1726
it-aU, all-it it-aU
65 Tableau 1. Bibliographie generale des travaux de Kramer
types d'ouvrages-*
Dictionnaires
Grammaires
Nomenclatures
Dialogues
1670-1729
ipistolographie
Divers: traductions, prffaces, pamphlets, ouvrages d'ädifi cation
dditions * 1727
(*)
1728
(*)
1729a 1729b
fr-all fr fr-all preface
66 4.1.2 Tableau 2: Dictionnaires
Tableau 2. Dictionnaires Langues
italien-allemand
allemand-italien
franjais-allemand
allemand-fran^ais
n£erlandais-allemand allemand-D^erlandais
l t r e Edition
-
2fcme Mition
3feme idition
Ί676 Nürnberg:/« Verlegung Wolfgang Moritz Endler. Johann Andrea Endlers Sei. Erben 2 vol. in-8° 1858 pp. ä 2 col.
2
1693 Nürnberg: In Verlegung Joh. Andrea Endters Seel. Söhne 1 vol. in-4° 1286 pp. ä 3 col.
Ί724 Nürnberg: In Verlegung Joh. Andrea Endters Seel. Sohn, und Erben 1 vol. in-4° 1286 pp. ä 3 col.
Ί678 Nürnberg: In Verlegung Wolfgang Moritz Endter u. Johann Andrea Endters Sei. Erben 1 vol. in-8" 1306 pp. 4 2 col.
J
1700-1702 Nürnberg: In Verlegung Johann Andrea Endters Sei. Söhne 2 vol. in-4° 2482 pp. ä 3 col.
1724 Nürnberg: In Verlegung Joh. Andrea Endters Seel. Sohn, u. Erben 2 vol. in-4° 2482 pp. ä 3 col. (Riimpression de 2 1700-1702)
H759 Ed. Titius Leipzig: In Verlag der Länkischen Buchhandlung 2 parties en 1 vol. in-8° 2 col. p.p. NL-D: 2136 col. D-NL: 620 col.
Ί 7 6 8 Ed. Moerbeek Leipzig: bey Johann Friedrich Junius 2 parties en 1 vol. in 2° D-NL: 455 pp. i 3 col. NL-D: 606 pp. ä 3 col. ( 4 1787)
Ί712 Nürnberg: In Verlegung Johann Andrea Endters seel. Sohn u. Erben 4 vol. in-4°. 2 col. p.p. A-E: col. 1-959 F-M: col. 960-2135 N-Q: col. 2136-3083 R-Z: col. 3084-4201 Ί715 Nürnberg:/« Verlegung Joh. Andrea Endters seel. Sohn u. Erben 1 vol. in-4° 477 pp. i 2 col. Ί719 Nürnberg: By den Auteur, [...] ook t'Amsterdam 2 vol. in-4° 548. 289 pp.
67 4.1.3 Tableau 3: Grammaires
Tableau 3. Langue objet
italien
franfais
Grammaires allemand
Mitalangue
allemand
1674 Vollständige Italiänische Grammatica
allemand
1680a Toscanische Rudimenta
allemand
1680b Tractätlein von der Derivatione 1687 Le parfait guidon de la langue allemande
franfais
allemand
1689 Vollständige Italiänische Grammatica 2ime id.
allemand
1691b RomanischItaliänische Rudimenti
allemand
1691c Praxis Phraseologie Italiax 1691d Tavola metodica
italien
allemand
1692b Tractätlein von der Derivatione
espagnol
neerlandais
68
Tableau 3. Langue objet —·
italien
franfais
Gi
ammaires allemand
Mitalangue i
allemand
1674 Vollständige Italiänische Grammatica
allemand
1694a Grammatica reale toscanoromana
allemand
1694b Grammatica Italica Ornata 1694c Fondamenti della lingua tedesca
italien
allemand
1695b Rudimenti toscanoromani
fran^ais
1696a Essay d'une bonne grammaire frangoise
allemand
1696b Taffell zur Erlernung der frantzösischen Conjugation
franpais, allemand
1696c Methode pour enseigner la langue franfoise
espagnol
nieriandais
69 T a b l e a u 3. Langue objet —·
italien
franfais
Grammaires allemand
espagnol
neerlandais
Mitalangue
allemand
1674 Vollständige Italiänische Grammatica
allemand
1709 Romanischitaliänische Grammatica 1711a Grammatica y syntaxe de la lengua espaHola
latin
1711b Speccius Gallicus
allemand
1716b Holländische Grammatica
allemand
1720b Speccius Gallicus
allemand
allemand
1721 Romanischitaliänische Grammatica
allemand
1722a Romanischitaliänische Grammatica
allemand
1728 Speccius Gallicus
70
4.1.4 Tableau 4: Nomenclatures
Tableau 4. Langues objets -»
all.-it.-esp.
Nomenclatures all.-it.
all.-it.-fr.-lat.
Editions 1
1670
Nomenclatura toscana, todesca, e spagnuola. Nürnberg: Sumptibus Autoris.
1672a
Allgemeiner Schau-Platz. Teatro Universale. Nürnberg: Joh. Endter. lire id.
1679a
Allgemeiner Schau-Platz. Teatro Universale. Nürnberg: W.M.Endter. 2eme ed.
1692a
Allgemeiner Schau-Platz. Teatro Universale. Nürnberg: W.M.Endter. Reimpr. de 1679a
1707a
1708b
Comenii Orbis Sensualium Pictus Quadrilinguis emendatus. Nürnberg: Μ. Endter. Comenii Orbis Sensualium Pictus Quadrilinguis emendatus. Nürnberg: Μ. Endter.
71 4.1.5 Tableau 5: Dialogues
Tableau 5. Langues objets -»
Dialogues
allemand - italien
fransais - allemand
Editions ί
1679b
Ragionamenti Tedesco-Italiani. Teutschund Italiänische Gespräche. Nürnberg: W.M. Endter.
1688
Ragionamenti Tedesco-Italiani. Teutschund Italiänische Gespräche. Nürnberg: W.M. Endter. Riimpr. de 1679b.
1691a
Ragionamenti Tedesco-Italiani. Teutschund Italiänische Gespräche. Nürnberg. 2eme ed.
1696d
Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues Franfois-Allemands. Neu Parlement. Franckfurt: J.B. Nieß.
1699a
Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues Frangois-Allemands. Neu Parlement. Nürnberg.
1700
Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues Frangois-Allemands. Neu Parlement. Nürnberg: Hoffmans Wittib., E.Streck.
1705
Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues Franfois-Allemands. Neu Parlement. Nürnberg: Hoffmanns Wittib., E.Streck.
1707c
Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues Franfois-Allemands. Neu Parlement. Nürnberg: Hofmanns Wittib., E.Streck.
1708a
Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues Franfois-Allemands. Neu Parlement. Nürnberg: Hoffmanns u. Streeks Wittiben.
171 Id
Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues Frangois-Allemands. Neu Parlement. Nürnberg.
72
Tableau 5. Langues objets
-»
Dialogues
allemand - italien
franfais - allemand
Editions 1 1712a
Der Italiänische Politicus. Nürnberg: J.F. Rüdiger Nouveau Parlemem, c'est-ä-dire Dialogues Franfois-Allemands. Neu Parlement. Nürnberg: Hoffmanns u. Streeks Wittiben.
1712b
1716a
1717b
1727
II nuovo parlatoris Italiano-Tedesco Italiänisch-Teutsche Gesprächlein. Nürnberg: Hofmann. Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Petits Dialogues FranfoisAllemands. Neu Parlement. Nürnberg: Hoffmanns Erben. Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues Franfois-Allemands. Neu Parlement. Cassel.
73 4.1.6 Tableau 6: Recueils epistolographiques
Tableau 6. Recueils Langues objets -»
Italien - allemand
epistolographiques italien
francais - allemand
Editions i
1693a
Banco-Secretarius Nürnberg: W.M.Endter II secretario di banco. Venetia: G. Hertz.
1697
Le veritable guide du stile marchand. Nürnberg: W.M.Endter.
1704a
1704b
Banco-Secretarius II secretario di banco. Venetia: G. Hertz.
1707b
Lettres marchandes choisies. Nürnberg: W.M.Endter.
1720a II secretario di banco. Bologna: Longhi.
1720c
1726
1729a
Banco-Secretarius. Nürnberg: W.M.Endters Erben. Der neue Teutsche Secretarius. Le nouveau secretaire franfois. Nürnberg: G. Lochner.
74 4.1.7 Tableau 7: Les ouvrages de Kramer edites par la famille Endter (1672-1726)
Tableau 7. Les ouvrages de Kramer iditis par la famille
Endter
iditions
Editeurs les Heritiers de Wolfgang jun. (»1622 - fl655) & de Johann Andreas (*1625 - tl670) Endter
1672a. 1672b, 1672c, 1672d
Wolfgang Moritz (»1653 - tl723) & les Hiritiers de Johann Andreas Endter
1676, 1678, 1679a
Wolfgang Moritz & les Fils de Johann Andreas Endter
1679b, 1680a, 1680b
les Heritiers de Christoph Endter (*1632 - tl674)
1681a
Wolfgang Moritz Endter
1687, 1688, 1689, 1691a, 1691b, 1691c, 1692a, 1692b, 1693a, 1694a, 1694b, 1695b, 1704a, 1709, 1720a, 1721, 1722a
les Fils de feu Johann Andreas Endter
1684, 1693b, 1694c, 1695a, 1696a, 1696c, 1700-1702
Georg Andreas Endter (*1654 - tl727)
1696b
Martin Endter (»1653 - tl741)
1707a, 1708b
le Fils & Heritier de feu Johann Andreas Endter
1712c, 1715, 1724
les Heritiers de feu Wolfgang Moritz Endter
1726
75 4.1.8
Tableau 8:
Chronologie editoriale
Tableau 8. Chronologie editoriale
1670-1729
Date d'ddition
Lieu d'ddition
6diteur(s)
1670
Nuremberg
ä compte d'auteur
1672a-d
Nuremberg
Hdritiers de W. & de J.A. Endter
1674
Nuremberg
it compte d'auteur
1676
Nuremberg
W.M. & Hdritiers de J.A. Endter
1678
Nuremberg
W.M. & Hinders de J.A. Endter
1679a-b
Nuremberg
W.M. & Hdritiers de J.A. Endter
1680a-b
Nuremberg
W.M. & les fils de J.A. Endter
1681a
Nuremberg
Heritiers de Chr. Endter
1681b
Nuremberg, Francfort
L. Loschge
1682
Francfort
L. Loschge
1684
Sulzbach
les fils de feu J.A. Endter (impr. J.Hoist)
1687
Nuremberg
W.M. Endter
1688
Nuremberg
W.M. Endter
1689
Nuremberg
W.M. Endter
1690a-g
Nuremberg
J. Hoffmann
1691a-c
Nuremberg
W.M. Endter
1692a-b
Nuremberg
W.M. Endter
1693a
Nuremberg
W.M. Endter
1693b
Nuremberg
les fils de feu J.A. Endter
1693c
Francfort
ä compte d'auteur
1694a-b
Nuremberg
W.M. Endter
1694c
Nuremberg
les fils de feu J.A. Endter
1695a
Nuremberg
les fils de feu J.A. Endter
1695b
Nuremberg
W.M. Endter
1696a
Nuremberg
les fils de feu J.A. Endter
1696b
Nuremberg
G.A. Endter
1696c
Nuremberg
les fils de feu J.A. Endter
76 T a b l e a u 8.
Chronologie
editoriale
1670-1729
Date d'edition
Lieu d'ddition
Editeur(s)
1696d
Francfort
J.B. Nieß
1697
Venise
G.G. Hertz
1699a
Nuremberg
Vve J. Hoffmann & E. Streck
1699b
Schwabach
NN
1700
Nuremberg
Vve J. Hoffmann & E. Streck
1700-1702
Nuremberg
les fils de feu J.A. Endter
1701
Francfort
NN
1704a
Nuremberg
W . M . Endter
1704b
7
NN
1705
Nuremberg
Vve J. Hoffmann & E. Streck
1707a
Nuremberg
Μ. Endter
1707b
Venise
G.G. Hertz
1707c
Nuremberg
Vve J. Hoffmann & E. Streck
1708a
Nuremberg
Vve J. Hoffmann & Vve Streck
1708b
Nuremberg
Μ. Endter
1709
Nuremberg
W . M . Endter
1711a
Nuremberg
J. Zieger
1711b
Nuremberg
Vve J. Hoffmann & Vve Streck
171 Id
Nuremberg
Vve J. Hoffmann & Vve Streck
1712a
Nuremberg
J.F. Rüdiger
1712b
Nuremberg
Vve J. Hoffmann & Vve Streck
1712c
Nuremberg
Le fils & les heritiers de feu J. A. Endter
1715
Nuremberg
Le fils & les heritiers de feu J.A. Endter
1716a
Nuremberg
Hof[f]mann
1716b
Nuremberg, Francfort, Leipzig
Chez l'auteur & les Heritiers de feu J.D. Tauber
1717a
Nuremberg
Heritiers de feu J.D. Tauber
1717b
Nuremberg
Heritiers de feu J. Hoffmann
1719
Nuremberg
ä compte d'auteur
77 Tableau 8. Chronologie iditoriale
1670-1729
Date d'edition
Lieu d'edition
Editeur(s)
1720a
Nuremberg
W.M. Endter
1720b
Nuremberg
Stein
1720c
Bologne
Longhi
1721
Nuremberg
W.M. Endter (impr. J.E. Adelbulner)
1722a
Nuremberg
W.M. Endter (impr. J.E. Adelbulner)
1722b
Nuremberg
Chr. Weigel
1723a-b
Nuremberg
J.J. Wolrab
1724
Nuremberg
Le fils & les heritiers de feu J.A. Endter
1726
Nuremberg
Heritiers de feu W.M. Endter
1727
Cassel
NN
1728
Nuremberg
Stein
1729a
Nuremberg
J.G. Lochner
1729b
Nuremberg, Francfort, Leipzig
P.C. Monath
79 4 . 2 Bibliographie commentee
KRAMER 1670 = Matthias Kramer : Nomenclatura toscana, todesca, e spagnuola di quei vocaboli che occorrono giornalmente. || Nomenclatura toscana, tudesca, y espagnola de aquellas palabras ο vocablos que se usan cada dia. || Italianisch, teutsch- und spanisch Namen-Büchlein der jenigen Wörter, so täglich fürfallen. Gestellet von Matthia Krämer. SS.T.S. Sprachmeister zu Nürnberg. Nürnberg: Sumptibus Autoris. Gedruckt bey Wolf Eberhard Felsecker. DESCRIPTION : 48 pp. in-8°. Nomenclature trilingue italien, allemand, espagnol presentee sur 48 pages ä 3 colonnes. Les quatre premieres pages de la nomenclature ne presentent pas d'ordre apparent. Elles sont suivies de 22 rubriques thematiques: 1) Von den Gliedern deß Menschen, 2) Vom Unterschied der Menschen, 3) Von den Eltern und Befreunden, 4) Von der Kirchen, 5) Vom Studieren, 6) Von dem Spielen und Instrumenten, 7) Von den Kleiden, 8) Von den Farben, 9) Von den Handwercken, 10) Von dem Haus und Hausrath, 11) Vom Garten, 12) Von den vierfüssigen Thieren, 13) Von den Vögeln, 14) Von den Fischen, 15) Von der Tafel, 16) Vom Fleisch, 17) Von der Kuchen, 18) Vom Metall, 19) Von der Schifffahrt, 20) Von dem Königlichen Stand, 21) Vom Krieg und Kriegsleuten, 22) Von Steinen. Suivent les rubriques Ad verbia et Allerley Verba rangees selon Γ ordre alphabetique des entrees allemandes. FONDS : Nürnberg StB: [A. 1331 .(2)]. COMMENTAIRE : Premier ouvrage imprime connu de notre lexicographe, la nomenclature trilingue de 1670 est un livre particulierement rare dans nos bibliotheques; il est inconnu de tous les bibliographes qui nous ont precede et nous n'en connaissons que l'exemplaire conserve ä Nuremberg. Kramer, qui en a finance l'impression, n'avait probablement commande qu'un tirage limite, süffisant ä la petite demande de ses premiers eleves. D'un point de vue didactique l'ouvrage ne presente pas d'interet particulier: il s'inscrit dans la lignee des tres nombreuses nomenclatures rudimentaires que l'on connait de Fepoque. En aucune maniere cette nomenclature ne laisse augurer de l'originalite de l'ceuvre lexicographique ä venir. II faut y voir un premier jet de la nomenclature italienallemand qui paraitra deux ans plus tard, le Allgemeiner Schau-Platz de 1672. KRAMER 1672a = Matthias Kramer : Allgemeiner Schau-Platz, auf welchem vermittelst einer kurtzen Frag-Ordnung vorgestellet wird die Teutsche und Italiänische Benennung aller Haupt-Dinge der Welt, gantz neu gestellt, vor die Liebhaber beyder Sprachen, von Matthia Krämer, Italiänischen, Französischen und Hispanischen Sprachmeister. || Teatro universale, dove per via d'una succinta metodo, vien spegiata la nomenclatura todesca e toscana, di tutte le cose ed attioni del mondo, Aperto nuovamente, per beneficio de' Curiosi dell 'una e I 'altra lingua, Da Mattia Cremero, Maestro della Lingua Toscana, Francese e Spagnuola. Nürnberg: In Verlegung Johann Andreae, und Wolfgang Endter deß Jüngern Sei. Erben. DESCRIPTION : [16], 2 9 6 p p . IN-8°.
FONDS : Augsburg UB: [11.6.8°.36], Dresden SLB: [Lingu.Ital.300.m], Hannover NSLB, München BSB: [L.lat.f.448], München UB: [8°.Philol.l604], Praha SK: [8.K. 70], Stuttgart WLB: [HB.3668],
80 COMMENTAIRE : Nomenclature bilingue Ä classement ideologique pour les substantifs ("Ordnung und Benennung aller Dinge der Welt, L'Ordine e Nomenclatura di tutte cose del Mondo", pp. 1-227), ä classement alphabetique pour les autres parties du discours (adjectifs 227-36, pronoms 236-38, verbes 238-57, adverbes 258-60, prepositions 26061, conjonctions 261-62, interjections 262-63). La nomenclature est suivie de neuf registres (substantifs allemands 263-71, substantifs Italiens 271-9, adjectifs allemands 27983, pronoms allemands 283-4, verbes allemands 284-93, adverbes allemands 293-4, prepositions allemandes 294-5, conjonctions allemandes 295 et interjections allemandes 2956). Kramer declare s'etre inspire des nomenclatures des plus autorises de ses predecesseurs: Comenius, Redinger et Pomey: "Ich gestehe gerne, daß die Ordnungen Joh. Arnos Comenii, und dessen Nachfolgers N. Rhedingeri, item P. Francisc. Pomey Soc. Jes. mir einiger massen zu paß kommen, hab mich aber jedoch an dieselbe nicht so fest binden wollen, daß ich nicht geändert hätte, wo ich es für rathsam befunden". Le maitre de langues fait ici reference au Vestibulum de Jan Amos Komensky, 1 a sa traduction allemande, Vor-Thüre (1662), par Johann Jakob Redinger2 ainsi qu'ä V Univers en abrige (1667) de Francois Pomey. 3 En 1672 les theories de Kramer touchant ä l'apprentissage du vocabulaire sont plus ou moins arretees. Avant d'etre confronte au maniement du dictionnaire, l'eleve doit disposer du vocabulaire de base que lui fournit la nomenclature (1672a,)(iiij v°): "Ich muß bekennen, daß mich von der Schreibung eines vollständigen Lexici und Dictionarii theils die Langwierigkeit deß Wercks, in deme ich gesinnet entweder etwas vollkommenes oder
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Sur Comenius (Jan Arnos Komensky, *1592 - fl670) nous renvoyons e.a. ä Caravolas (1984) et ä Dieterich (1991) oü I'on trouvera une abondante bibliographie. Sur les thiories linguistiques de Comenius, voir l'£tude de Sabräula (1992). Disciple de Comenius, Johann Jakob Redinger (*1619 - tl688) a travaille de fa?on intensive ä la diffusion des principes didactiques et pedagogiques de son maitre, dont il a έΐέ l'iditeur et le traducteur pour Pallemand. L'ouvrage auquel Kramer se refere ici est le Johan Arnos Komeniens Erster Theil. Der schulerischen Gelehrheit genennet, Vor-Thüre. Jnhaltende. Die Gründe der Dingen und unserer Weisheit um die Dinge, wie auch die Stammwörter der Lateinischen Sprache gestellet nach den gesäzen des jüngsten Lehrwegs, hernach von Jakob Redinger. Mit gutheißung unnd bewilligung des Urhebers, gesprächweis zubereitet, verdeutschet, abgebildet, und mit monatlichen Spielen gemehret. (Frankfurt, In Verlegung Thomae Matthiae Götzen. Gedrukt bey Nicolas Kuchenbekern, 1662), ouvrage important (mais neglige par les historiens de la lexicographie allemande) parce que contenant des reflexions "1. Zur Notwendigkeit eines Allgemeinen Deutschen Wörterbuchs; 2. Nothwendige mitel zu solchem Wörterbuch". Sur l'oeuvre de Redinger et sur ses relations avec Comenius nous renvoyons ä l'admirable dissertation de Basil Schader (Johann Jakob Redinger (1619-1688). Sprachwissenschaftler und Pädagoge im Gefolge des Comenius, Zürich 1985), qui presente les Vor-Thüre aux pp. 59-64. La premiöre edition de YUnivers en abregi de Pomey date de 1667; eile parait ä Lyon chez Antoine Molin et a pour intitule complet; Indiculus universalis, Rerum fere omnium, quae in mundo sunt, scientarum item, artiumque nomina, apte, breviterque colligens. L 'univers en abregi, oü sont contenus en diverses listes, presque tous les noms des ouvrages de la nature, de toutes les sciences, et de tous les arts, avec leurs principaux termes.
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TEÄTRO UNIVERSALE, Dove per via
d' UltAj Succinta M e t o d o ,
vien ßiegatd,
NOMEN-
CLATURA, Todeica e Tofcana, dt tutte le Cofe ed Attioni del Motodo, Aperto nuovamente,
per beneficio de Curiafi deW una e/' *ltrn Lingua*, Da
MATT!A CREMERO, Maeftro della Lingua T o f c a n a , Francefe e Spagnuola.
NORIMBEkGd, ApprciTo gli Heredi di Giouan Andrea, e V V o l f g i n g o linder il piii giorane.
M. DC. L XXIJ. Kramer 1672a
82 gar nichts an Tag zu geben, theils der Zeit-Mangel, dieweil ich der würcklichen Information meiner Herren Scholarium, von welchen ich, ohne andere Bestallung, lebe, abwarten müssen, in etwas abgehalten. Endlich, in Bedencken, daß in der Sprach-Lefire, dem Lexico eine Nomenclatur vorhergehen muß, hab ich denen Liebhabern zu Ehren diese vollständige Nomenclatur (welche der Wörter Menge nach wol ein Dictionarium heissen möchte) verfertiget". La preface de l'ouvrage, datee de Nuremberg le premier septembre 1672, contient une tres interessante synthese des theories lexicologiques allemandes de l'epoque, celles notamment developpees par Justus Georg Schottelius (*1612-tl676), dans son Ausführliche Arbeit von der Teutschen Haubtsprache (Braunschweig 1663), 4 et par Johann Joachim Becher (*1635-tl682), dans son Methodus didactica de 1668. 5 Pour Schottelius (1663) les mots-racines sont le fondement des langues:6 pour lui le lexique est comparable ä une foret dont les arbres sont les mots composes ou derives des racines que sont les «Stamm-wörter» et ce sont ces unitös discretes que sont les racines qu'il convient de traiter dans les dictionnaires. Schottelius envisage un traitement lexicographique essentiellement etymologique. De son cöte, le didacticien Becher met en evidence les rapports («connexiones») qu'entretiennent entre elles les unites lexicales. Ces rapports peuvent etre d'ordrehistorique (derivationnel), semantique (paradigmatique) et syntagmatique et l'enseignement d'une langue etrangere doit tenir compte de ces trois rapports fondamentaux: 1°) II doit passer par l'apprentissage des radicaux, ä partir desquels sont formulees les regies de derivation et de composition; 2°) L'apprentissage de ces regies est complete par Γ etude des synonymes et des «cognatis», les membres des champs semantiques auxquels ils appartiennent; 3°) Les emplois et la construction des unites lexicales doivent finalement etre appris ä partir de Γobservation des contextes dans lesquels elles apparaissent: "so ist zu wissen, daß die Wörter dreyerley Weiß einander verwandt seynd. Erstlich wie sie voneinander herkommen; vor das Ander, wie sie einerley, oder gleiche Sachen bedeuten; Drittens, wie die Wörter sambt den Sachen einander verwandt seynd. Exempli gratia, alle Derivata von Deus, als Dea, Dii, Deitas, Oester, divinitas, divinare, seynd verwandt dem Wort Deus, wolte ich nun weiter gehen, so sag ich, Deus seye dem Griechischen Wort δβός, und dises wie oben gedacht, dem Hebräischen Dai verwandt, aber ich abstrahir darvon, und bleibe nur allein bey dem Lateinischen Wort Deus, welches ich in der Lateinischen Sprach dieweil pro primiti-
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Les theories de Schottelius concernant la morphologie de l'allemand ont ete presentees dans leur detail par Faust (1981), Padley (1985,137ss), Kürschner (1986), Gützlaff (1989a) et (1989b), Ritt (1990) et Neuhaus (1991). Schneider (1995) a presente l'influence de Schottelius sur la lexicographie de langue allemande des xviie et xviiie siecles. Doct. Johann Joachim Bechers von Speyer Methodus Didactica; Das ist: Gründlicher Beweiß, Daß die Weg und Mittel, welche die Schulen bißhero ins gemein gebraucht, die Jugend zu Erlernung der Sprachen, insonderheit der Lateinischen zußhren, nicht gewiß, noch sicher seyen, sondernden Reguln und Natur der rechten Lehr und Lern-Kunst schnurstracks entgegen lauffen, derentwegen nicht allein langweilig, sondern auch gemeiniglich unfruchtbar und vergeblich ablauffen. Sambt Anleitung zu einem besseren. Franckfiirt in Verhandlung Johann Wilhelm Ammons. Gedruckt zu München, Bey Maria Magdalena Schellin, Wittib. 1668. [Franckfurt: Zunner, 21674]. Schottelius (1663, 1276): "Die Stammwörter in den Sprachen sind das Fundament, die Ekk- und Grundsteine -'das erste und letzte im Sprachwesen".
83 vo, und alle andere die darvon kommen, pro derivatis halte, die derivata, und composita seynd nun natürlicher Weiß mit dem primitivo, so in dem Wort, als in der Außsprach, und Bedeutung verwandt, und dises ist die erste Verwandschafft, darvon zuvor gehandelt, die werde ich hinfiiro allezeit primam connexionem, oder connexionem derivatorum nenn[en]. Die andere Verwandschafft durch ein Exemp[el] zu erklären, so seynd die Wörter, wie gesagt, in gleicher Bedeutung einander verwandt, als loqui, dicere, sermocinari.fari, Reden, Sagen, Sprechen, dise Synonyma werde ich nennen secundam connexionem, oder connexionem synonymorum, homonymorum & Analogorum, propriarum & impropriarum significationum. Die dritte Verwandschafft ist, wie die Wörter sambt den Sachen einander verwandt seyn[d], Exempli gratia, bey dem Substantivo Deus kan das Adjectivum ceternus, und das Verbum creare stehen, bey einem Menschen mortalis, rationalis, vivere, mori, ratiocinari, und dergleichen]; derentwegen werde ich dise dritte Connexion, connexionem preedicationis, seu combinationis vocabuloru[m] & rerum nennen" (Becher 1668, 59-60).7 Dans la preface du Allgemeiner Schau-Platz Kramer synthetise les theories de Schottelius et Becher8 sur la base desquelles il propose ä son lecteur l'une des toutes premieres typologies lexicographiques. En 1672 Kramer distingue quatre types de repertoires lexicaux: la Nomenclature, le Dictionarium, le Lexicon et la Phraseologia: • La Nomenclature est un vocabulaire fondamental ä classement ideologique dont Kramer exclut les derives et les composes. • Le Dictionarium est un repertoire strictement alphabetique dont l'interet principal est
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Becher reprit cette argumentation dans la Psychosophia qu'il 6dita dix ans plus tard, en '1678: "Die Wörter werden "durch die Dictionaria oder Woerter-Buecher gelernet, derer unterschiedliche seyn[d], als etliche gehen nach dem ABC, etliche nach Civilem Gebrauch der Sachen, beyde aber seynd des Menschen Memori beschwerlich, und bringen die Woerter zu weit von einander; Hingegen werden sie leichter erlernet, und viel bestaendiger in der Gedaechtniß erhalten, wann man sie ihrer dreyfachen Verwandtniß nach lernet, nemlich erstlich, wie sie von einander herkommen, als die derivata bey den primitivis, abreden, anreden, ausreden, einreden, verreden, zureden, bey dem primitivo reden, lernet. Zweytens, wie sie einander verwandt seyen, einerley Bedeutung [haben], als bey dem Wort reden, sagen, sprechen. Drittens, wie sie einander verwandt seyen ratione praedicationis, und wie sie von den Sachen fiieglich koennen gesagt werden, als, wiewol ein Mensch und reden weder in der ersten affinitate derivationis, noch in der zweyten affinitate significationis einander verwandt seyn[d], so kommen sie doch in der tertia affinitate praedicationis zusammen, nemlich: ein Mensch redet. Gleichwie nun die Woerter, nach der ersten affinitate derivationis erlernet, eine grosse Menge geben, indem die derivata leichtlich und fest bey den primitivis erlernet, und behalten werden koennen, also geben die Woerter, in der zweyten affinitate significationis erlernet, eine grosse Zierlichkeit und Wohlredenheit, daß man nemlich nit alle allezeit einerley Woerter gebrauchen darff, sondern darinnen variiren kan; Und die Woerter in der dritten affinitate praedicationis erlernet, machen, daß man mit den Woertern auch die Sachen unterscheiden und vereinigen lernet. Das erste macht fertig, das zweyte zierlich, und das dritte verstaendig reden, gehet auch solches Lernen zum geschwindesten und bestaendigsten zu". Cite ici d'apres Schaller (1994, 163). On trouvera une presentation de la pedagogie de Becher dans Ising (1956, 57-61) ainsi que dans les differentes etudes de Klaus Schaller (1962, 389ss; 1966; 1990; 1993 et 1994) et Werner Hüllen (1996). Kramer a presente les th6ories de Becher dans la preface de le deuxieme edition de son dictionnaire allemand-italien ^ΠΟΟ). Cf. ici annexe 14.5.1, lOlOss.
84 de faciliter la localisation rapide des mots ä consulter: c'est un dictionnaire de lecture o u de comprehension, qui ne saurait etre utile ä l'apprentissage de la langue. • Le Lexicon est une liste de mots oü seuls les radicaux sont classes par ordre alphabetique et suivis, dans l'article, de leurs derives et composes. C'est un ouvrage ä finalite essentiellement didactique, un dictionnaire de production qui permet ä son utilisateur de comprendre et d'appliquer les regies de formation des mots de la langue traitee. • La Phraseologia est un repertoire des mots du vocabulaire central classes par ordre alphabetique, analyses semantiquement et decrits dans leur usage: "Wörterbücher seynd viererley: die Nomenclature, das Dictionarium, das Lexicon, die Phraseologia (obschon Lexicon im Griechischen und Dictionarium im Lateinischen ein Ding bedeutet). Eine Nomenclatura ist, darinn die Wort, nach einer gewissen doch nicht alphabetischen Ordnung, ohne ein Particular-Register zu dem End ausgeführt seynd, damit der Schüler sich darinnen belesen, und sich allgemach dero angeregten Wörter bemächtigen solle, diese aber müssen, so viel möglich ist, einfache, unabgeleitete und ungedoppelte Stamm-Wörter seyn. Ein Dictionarium ist, worinnen alle, so wol einfache als gedoppelte Stamm- und abgeleitete, Schertz- und Ernst-, Red- und Dicht-, neue und alte Wörter nach alphabetischer Ordnung durcheinander angefuhret sind, jedoch nicht zu dem End, damit einer darinn studire, sondern auf daß man der unbewußten und zweiffelhafftigen Wort-Bedeutung nachschlagen könne. Ein Lexicon ist, worinnen die einfache Stamm-Wörter nach dem A.B.C. eingerichtet seynd, aber unter ein jedes sein Auswachs, von abgeleiteten und gedoppelten Worten, beygesetzt wird, zu dem End, damit der Sprachbegierige sich darinnen ersehe, auch dergleichen in allen Begebenheiten nach bewährter Analogia formiren lerne, ein solches hat im Lateinischen gethan Andreas Corvinus, und im Griechischen Joannes Scapula. 9 Eine Phraseologia ist, worinnen nicht alle, sondern nur gewisse Kern-Wörter nach alphabetischer Ordnung verzeichnet seynd, und bey einem jeden nicht nur schlechtlich gemeldt wird, was sie eigentlich und proprie bedeuten (denn das geschieht bey den obigen) sondern zu waserley Bedeutung und Gebrauch sie von ihren Lands-Leuten gezogen werden. Item was es für Sprüchwörter, Politische, Historische, und andere denckwürdige Stücke hierüber gibt, und was sonsten für Raritäten und Artlichkeiten die Sprache mit sich bringt: dieses Buch mag der Sprach-Kern genennet werden". (Kramer 1672a, xv.v'ss.).
K R A M E R 1 6 7 2 b = Matthias Kramer, Georg S i m o n Winter : De George Simon Winter Traite nouveau pour faire la race de chevaux, partagi en trois pieces [...]. Observe par une longue experience de plusieurs annees, enrichi de tres belles figures, & pour benefice des autres Nations traduit de la langue Alemande en la Latine, Italienne & Frangoise par Μ. C. Mtre de Lgues. Nürnberg: In Verlegung Johann Andreä und Wolfgang Endtern des Jüngeren Sei. Erben.
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Kramer se refere ici au Fons latinitatis sive totiusLinguae Latinae Compendium (Leipzig: Schürer, Götz, Lanckisch, 1627; autres eds: Francfort: 1646, 1650, 1653) d'Andreas Corvinus (»1589 +1648), qui fut en Allemagne l'un des repertoires latin-allemand les plus repandus ä l'epoque. Quant ä l'ouvrage de J. Scapula, il s'agit du Lexicon graecolatinum novum in quo ex primitivorum et simplicium fontibus derivata atque composita ordine non minus naturali quam alphabetico breviter et dilucide dedueuntur (Bäle 1579), sur la genese duquel nous renvoyons ä Zgusta-Georgacas (1990, 1698).
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DESCRIPTION : [19], 169 pp. in-2°. FONDS : MünchenBSB: [2.0econ.ll2], München UB: [0001/4.Vetus.23], Wolfenbüttel HAB: [0.105.2°.Heimst.] (cf. Bircher 1977-, C.338); Chicago: Newberry Library; Stanford: University Library; Philadelphia: University of Pennsylvania (cf. NUC Pre1956, vol.668, p.417, fiche NW.0374522). COMMENTAIRE : Premiere traduction imprimee de Kramer, presentee ä la foire du livre de Leipzig ä Päques 1672.10 Le texte allemand original intitule Neuer Tractat von der Stuterey oder Fohlenzucht est de Georg Simon Winter. Kramer l'a traduit en latin (cf. Kramer 1672c), en italien (cf. Kramer 1672d) et en fran?ais. L'original et les trois traductions sont rassembles en un seul ouvrage. Les traductions de Winter par Kramer sont inconnues de Ising (1956). On trouveraune description particulierement detaillee de 1'ouvrage dans VEssai de bibliographie hippique de Mennessier (1917). II conviendra d'autre part de corriger l'erreur du Catalogue general des livres imprimis de la Bibliotheque Nationale (Paris: Imprimerie Nationale, 1976. Auteurs, tome ccxxv, p. 123), qui attribue les traductions de 1672 ä Michael Schuster: «Le titre de 1672 donne les initiales du traducteur [...] en franijais comme suit: «traduit de la langue allemande en la latine, italienne et fran?oise par M.C. Mtre de Lgues». II s'agit probablement du meme Michael Schuster, qui traduira le Bellerophon». Or, Kramer est indubitablement le traducteur de 1672; ce qu'il a lui-meme souligne en 1673, quand il a pose sa candidature ä Strasbourg (cf. ici biographie, pp. 26-32). II faut toutefois noter que les initiales de Kramer n'apparaissent plus dans les intitules des deuxieme et troisieme editions du Traiti de Winter (21687, 3 1703). u KRAMER 1672c = Matthias Kramer, Georg Simon Winter : Georgii Simonis Winten Tractatio Nova de Re Equaria complectens partes tres. [...] Ε Germanico in Latinum, Italicum & Gallicum translata a M. C. M. L. Nürnberg: In Verlegung Johann Andreä und Wolfgang Endtern des Jüngeren Sei. Erben. DESCRIPTION : [19], 169 pp. in-2°. FONDS : München BSB: [2,Oecon.ll2], München UB: [0001/4.Vetus.23], Nürnberg StB: [Med.542.4°], Wolfenbüttel HAB: [0.105.2°. Heimst.] (cf. Bircher 1977-, C.337); Chicago: Newberry Library; Stanford: University Library; Philadelphia: University of Pennsylvania (cf. NUC Pre-1956, vol.668, p.417, fiche NW.0374522). COMMENTAIRE : Equivalent latin de Kramer 1672b. KRAMER 1672d = Matthias Kramer, Georg Simon Winter : Di Giorgio Simone Winter Trattato nuovo del fare la razza di cavalli diviso in tre parti. [...] per beneficio d'altre Nationi tradotto dall'idioma todesco in Latino, Italiano e Francese por Μ. C. Mtro di Lgue. Nürnberg: In Verlegung J. Andreä und Wolfg. Endtern des Jüngeren Sei. Erben.
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Cf. Gross, Oster-Messe (1672 [C4] v°).
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On trouvera des exemplaires de l'edition de 1687 du Traite (Nürnberg: Wolfgang Moritz Endter) ä München BSB: [2,Oecon. 112h], Nürnberg StB: [Var.40.2°] et Paris BN: [Fol.Tg 19 .45]; de Celle de 1703 (Nürnberg: Wolfgang Moritz Endter) ä München BSB: [2.0econ. 113] et [2.0econ. 113a], Paris BN: [S. 1519] et [Fol.Tg 19 .45.A] ainsi qu'ä New Haven: Yale University (cf. NUC Pre1956, vol.668, 417, n°0374524). Cf. egalement Bihl-Epting (1987, 106, n°953).
86 DESCRIPTION : [19], 169 pp. in-2°.
FONDS : München BSB: [2.0econ.ll2], München UB: [0001/4.Vetus.23], Nürnberg StB: [Med.542.4°], Wolfenbüttel HAB: [0.105.2°.Helmst.] (cf. Bircher 1977-, C.338); Chicago: Newberry Library; Stanford: University Library; Philadelphia: University of Pennsylvania (cf. NUC Pre-1956, vol.668, p.417, fiche NW.0374522). COMMENTAIRE : Equivalent italien de Kramer 1672b. KRAMER 1674 = Matthias Kramer : Vollständige Italiänische Grammatica, das ist: Toscanisch-Romanische Sprach-Lehre, welche nunmehr aus ihren untersten Fundamentis und Füglichkeit, bis zu der höchsten Perfection und Zierlichkeit, Der Teutschen Nation zum besten Aufs klärlichst-ordentlichst undfleissigst ausgeführt und vorgetragen wird. Von Matthia Krämer, Sprachmeister. Cum Gratia & Privilegio Sac. Cces. Majestatis ad Septennium. Nürnberg: in Verlegung des Authoris und bey demselbigen zu finden. Gedruckt daselbst bey Christoph Gerhard.12 DESCRIPTION : 292, 213 pp. in-8°.
FONDS : Augsburg UB: [02/II.6.8.214], Eichstätt SB, Erlangen UB: [Nspr.A.IV. 328], Mainz StB: [Sprach.674a. 1], München BSB: [L.lat.f.442] et [L.lat.f.713.w], Nürnberg GNM: [8°.Sp.808.t], Nürnberg StB: [A.1331.(l>], Paris BN: [X.9545], Stuttgart WLB: [neuere Phil.8°.4767], COMMENTAIRE : L'ouvrage a ete annonce ä la foire du livre de Leipzig ä Päques 1674; on y annon^ait alors Γ intitule suivant: Matthice Krämers vollständige Italiänische Grammatica, auß den untersten Grundsätzen und Fügligkeit aujfs fleissigste und klärlichste nach dem Comenianischen methodo außgeführt. in 8. Nürnberg in Verlag des Autoris.13 Edition datee par erreur de 1643 par Will (1756, 352). Emery (1948, 19), qui decrit cet ouvrage en detail, souligne le fait qu'il s'agit de la premiere grammaire de l'italien d'importance redigee en allemand: "Ma e suo merito [de Kramer] innegabile di aver dato al pubblico tedesco la prima ampia grammatica italiana nella sua lingua". Gorini (1997, 99-109) a decrit l'organisation de l'ouvrage. Kramer, qui travaillait ä la redaction de cette grammaire depuis 1670, la dedie aux banquiers et marchands de Nuremberg, lesquels fournissent au maitre de langues le contingent d'eleves le plus important (pres de vingt ans plus tard, en 1693, il evoquera les centaines d'eleves qu'il lui ont fait confiance - cf. Kramer 1693c). Le manuel de 1674 contient deux grammaires distinctes: la premiere, Grammatica congrua, presentant les donnees de base indispensables ä Γ etude de la deuxieme, laquelle, Grammatica ornata, s'adresse ä un public aux pretentions plus philologiques: "Es ist zwar eigentlich die Grammatica Congrua auf Kauf- Handels- und dergleichen Leute angesehen, die Ornata aber auf Gelehrte, Staats- und Hoflleute, Item auf Doctores, Professores, Scriptores und Philologos, jedoch in genere, mag die Congrua allen denen dienen, welche nichts als die Nothdurfft und Füglichkeit verlangen, die Ornata aber, allen den, so da nach der Perfection streben, und den innerlichen Genium dieser Sprache, theoretice, oder auch Pratice ergründen wollen" (Kramer 1674 ):():(iij r°).
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Sur l'imprimeur de Kramer 1674, Christoph Gerhard (*1624-tl681), cf. Benzing (1982, 367). Cf. Gross, Oster-Messe (1674, E2 v°).
87 La premiere graimnaire italienne de Kramer est composee en langue allemande parce qu'elle s'adresse en priorite ä ces membres des milieux d'affaires qui ne maitrisent pas le latin ("damit ich nit allein den Gelehrten unserer Nation, sondern auch denen, so der Lateinischen Sprach entweder gar nit, oder doch wenig kundig sind, brüderlich dienen möchte", Vorrede [1]). Cette grammaire se demarque de Celles qui la precedent en ce que Kramer y met l'accent, avec de tres nombreux exemples ä l'appui, sur la description des mecanismes syntaxiques, description absente des grammaires de l'italien qui lui sont contemporaines. Celles-ci, explique-t-il, ne traitent que d'etymologie et ne presentent que des notions rudimentaires de grammaire italienne: "[ces grammaires] lassen [...] die Sache gemeinlich bey der Etymologia und den allgemeinen Rudimentis bewenden [et, plus loin]: bis dato habe ich noch keine gesehen, die etwas Rechtschaffenes von der Syntaxi, oder Construction, und von der natürlichen Eigenschafft dieser Sprache hätte vorgebracht" (Vorrede, 26me p.n.p.).
Le choix qu'a fait Kramer de definir systematiquement tous les termes de grammaire qu'il introduit dans son livre en font un ouvrage d'importance pour notre connaissance de l'histoire de la terminologie linguistique de langue allemande. Sans connaitre la grammaire italienne de 1674, Erika Ising, dans le cadre d'une etude s'appuyant en partie sur les oeuvres plus tardives de notre lexicographe, faisait en 1956 une constatation semblable ä la nötre: eile relevait sous la plume de Kramer les termes grammaticaux apostrophieren et Wortlaut des 1691, Wortschatz des 1700, bestimmter Artikel des 1702, artikuliert, Fragepartikel et Mehrzahl (dans Mehrzahlwandelung) des 1716. Kramer, avec Becher, Bödiker et Girbert, est ä compter au nombre de ces pedagogues grammairiens qui ont profondement marque la terminologie grammaticale allemande. En cela son oeuvre s'inscrit en droite ligne dans la tradition des travaux d'un Ratichius.14 On sait en outre que Kramer brille par la justesse et la competence de ses observations: il est de ceux qui, tres rares au dix-septieme siecle, sont en mesure de distinguer clairement les phenomenes de "Umlaut" et de "Ablaut". Cf. E. Ising (1956, 30-1). De son cöte, Arthur Schmidt (1927, 5-6) avait note la pertinence des travaux etymologiques du lexicographe: "Matthias Kramer gelangt durch die Kenntnis älterer deutscher Sprachstufen zu Urteilen, wie wir sie unter Eintracht, Hecht, immer, Nutzen, Nachtigall buchen. Hier und öfter können wir den alten Nürnberger Gelehrten als Begründer einer heute noch stichhaltigen Erkenntnis gelten lassen". Cette grammaire italienne a ete plagiee par Veneroni: Kramer 1694a montre que le Recueil des Manieres de parier Italiemes qui sont la delicatesse de cette langue est une adaptation fran?aise de la Vollständige Italiänische Grammatica de 1674:
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Le dictionnaire de la terminologie linguistique allemande des 17e et 18e siecles, Sprachtheorie in Barock und Aufklärung. Ein enzyklopädisches Wörterbuch, que nous annoncent Gardt et al. (1991), permettra tres vraisemblablement de mieux apprehender Γ influence de notre grammairien sur le metalangage de son epoque. Wolfgang Ratke (latinise en Ratichius, *1571-tl635), Johann Girbert (t 1671) et Johann Bödiker (* 1641 - t 1695) sont les auteurs de grammaires allemandes couramment utilisees au 17eme siecle. Sur l'ceuvre terminologique de Ratichius, qui, des 1612, preconisait l'introduction de l'allemand dans le cursus scolaire, on consultera Erika Ising (1959).
88 "Zu deme, so hat [...] Veneroni seinen besten Kern aus meiner Anno 1674 zum ersten mahl alhier in Nürnberg ausgegebenen Italiänischen Grammatic in 8° gezogen und zu seinem Vorhaben appliciret; und in specie hat er (a) meine Formulas Idioticas in meiner Grammat. Ornata p. 320 & seq. von Wort zu Wort ab- und ihm selbsten unter folgendem Titul zugeschrieben: Recueil des Manieres de parier Italiennes qui sont la delicatesse de cette langue, par le Sieur de Veneroni [...] nur daß er, damit das Plagium unvermerckter wäre, dero Titulos vermischet und selbige anders geordnet, und an statt meiner teutschen Verdollmetschung, in Frantzösisch vertiret hat. Meritiren nun gedachten Formulae, wie auch einige andere Stücke mehr, das Lob so er ihnen gibt [...], so gebühret ja dero Erfindungs-Ruhm dem Kramer, und der Abschreibungs-Fleiß dem Signor Veneroni" (Kramer 1694a, priface).
KRAMER 1676 = Matthias Kramer : II nuovo Dizzionario delle due lingue, ItalianaTedesca e Tedesca-ltaliana, amplificato di richißima Fraseologia overo uso genuino e nazio de' vocaboli, fornito de' termini e locuzioni proprie di stato, di guerra, mercanzia, e di altre piü nominateprofessioni del mondo; abbellito di epiteti naturali, apposti e contraposti galanti; perfezzionato di parlari metaforici e figurati, pieno di vaghissimi proverbi, moralissime sentenze, tramischiato di sottilissime argutezze, scherzi geniali, motti faceti &c. adomo in somma di tutti Ii piü leggiadri e deliziosi tratti delfavellar moderno. Opera compita, utilißima, e da molti desiderata. Distinta in due tomi, compilata con essattissima diligenza e fatica da 'piü famosi Scrittori, principalmente dal buon 'uso dipersone ben nate e dalla so[li]daprattica. Per beneficio de gli affezzionati all'una ed all' altra lingua da Mattia Krämer Maestro delle Lingue. In Norimberga, alle spese di Morizio Wolfgango, e de gli heredi di Giouann' Andrea Endter. Anno MDCLXXVI. || Das neue Dictionarium oder Wort-Buch, in Italiänisch-Teutscher und Teutsch- Italiänischer Sprach, reichlich ausgeführt mit allen seinen natürlichen Redens-Arten, wol versehen mit eigentlichen Kunst-Wörtern in Staats-, Kriegs-, Handels- und allen andern nahmhafften Professionen der gantzen Welt; herfür geschmückt mit füglichen Bey- und Gegensätzen, vollkommen gemacht mit Metaphorischen Umnennungen, artigen Gleich- und Bildniß-Reden, voll schöner Sprüchwörtern und Sittenlehren, untermengt mit spitzfindigen Wörter-Spiel, kurtz-weiligen Schertz- und Schimpff-Reden &c. endlich ausgeziert mit den allerfeinesten Manieren deß heutigen Redens. Ein vollständiges, hochnützliches und von vielen verlangtes Werck, In zwey Theile unterschieden, und mit sehr grossem Fleiß und Mühe, aus den allerberühmsten Scribenten, besonderlich aber aus dem bewehrten Gebrauch vornehmer Leute und wolgegründter Übung, für die Liebhabere beyder Sprachen zusammengetragen, von Matthia Krämer, Sprachmeister, &c. Nürnberg: In Verlegung Wolfgang Moritz Endter, und Johann Andreae Endters Sei. Erben. DESCRIPTION : 2 vols in-8°. Vol.1: [19], 858 pp. ä 2 col. lere partie: A - fHussiere. Vol.2: [2], 860-1858, [5] pp. ä 2 col. 2eme partie: I - *Zurlare. FONDS : Augsburg SB: [H.1237.1/2], Dresden SLB: [Lingu.Ital.376], Freiburg UB: [E. 342], Jena TULB: [8.Gl.VI.49.a.b], Jena TULB: [8.MS.3464], Mainz StB, Mannheim UB: [10664], München BSB: [L.lat.f.440.1.2], München UB: [8°.Philol.926], Praha SK: [8.H.19], Praha SK: [8.H.21], Stuttgart WLB: [Elv.236], Wien ÖNB: [73.J.2], Wien ÖNB: [213.777.B], Zürich ZB. COMMENTAIRE : Le dictionnaire italien-allemand de 1676 est ä la fois un Lexicon et une Phraseologia, aux sens oü Kramer entend ces deux termes (cf. Kramer 1672a): il est caracterise par sa richesse phraseologique ("es soll diese Phraseologia billig für das wahre Hauptstück meiner in diesem Werck gehabten grossen Mühe zu rechnen seyn")
89
II Nuovo
DIZZIONARIO dcllc d u c L i n g u e ,
I T A L I A N A - T E D E S C A
£ T E D E S C A - I T A L I A N A ,
jimplificatd Μ ricchifim* F R A S E O L O G I A USO GENUINO Ε NAZIO VOCABOLI,
DE'
Fornico de'Termini eLocuzioniproprie d i S c a r o , d i G u e r r a , M e r c a n z i a , e di alcre piu nominate Profcifioni del M o n d o ; AbbcIIito di Epiteti nararali, Appofti e Contrapofti galaatis p»rfraiorutö di Parian mraiorici adj., adj. >subst., verbe>subst., verbe>adj., etc.), ledouzieme, qui est le plus detaille, presentant quant ä lui les regies de composition. Plan de l'ouvrage (reprise de Kramer 1680b): 1. Was für Nomina Substantiva von denen Nominibus Substantivis abgeleitet werden können (6-27); 2. Was für Nomina Adjectiva von denen Nominibus Substantivis als Stamm-Wörtern können hergeleitet werden (27-41); 3. Was für Nomina so wol Substantiva als Adjectiva von denen Nominibus Adjectivis als Stamm-Wörtern können hergeleitet werden (41-50); 4. Was für Nomina Substantiva von denen Verbis als Stamm-Wörtern, sie mögen Simplicia oder Composita seyn, können abgeleitet werden (50-82); 5. Was für Nomina Adjectiva aus denen Verbis, so wol Compositis als Simplicibus können derivirt werden (82-89); 6. Was für Nomina Substantiva oder Ajectiva aus andern Partibus Orationis als Stamm-Wörtern können abgeleitet werden (90-91); 7. Auf was Weise die Bedeutung der Nominum Substantivorum, sie mögen Stamm- oder abgeleitete Wörtern seyn, durch gewisse Endigungen zierlich zur Verkleinerung und Vergrösserung können gezogen werden (92-102); 8. Von der Vergrösserung der Nominum und was für Endigungen oder Terminationes zu solchen können gebraucht werden (103-107); 9. Von der Verkleinerung und Vergrösserung der Nominum Adjectivorum, und was für Endigungen oder Terminationes zu solchen können gebraucht werden (107-115); 10. Was Gestalt aus denen Adjectivis Adverbia können formirt werden (115-119); 11. Was für Verba von denen Nominibus so wol Substantivis als Adjectivis können hergeleitet werden (119-138); 12. Von der Composition oder Doppelung (138ss). KRAMER 1693a = Matthias Kramer : Banco-Secretarius, oder kauffmännischer Correspondentz-Stylus; erkläret in drey-hundert schönen Handels-Briefen von aller-hand Ge-
107 werben, &c. Italiänisch und Teutsch. Ein nagel-neues Wercklein, und allen Factom, Handels-Bedienten, Brief-Schreibern, Complimentarius, Güter-Speditorn, Bestättem, und allen andern Kauffieuten und Händleren in Teutsch- und Welschland sehr nutzlich, ja nothwendig; um sich derselben als Muster, und general-Formulen zu ihren Italiänischund teutschen Briefen zu bedienen. Bereichert mit einem Italiänisch- und teutschen Register nach dem a,b,c, von allen Materien, Formalen und Concepten zur Handlung, soinobbemeldeten Briefen enthalten von Matthias Kramer, Sprachmeistem in Nürnberg. Mit Käiserl. und Chur-Sächs. Privilegio. || II secretario di banco; overo Stile di correspondenza mercantile, spiegata in tre centurie di bellissimi lettere di negotio in ogni genere di traffico &c. Italiane & Tedesche [...]. Nürnberg: bey Wolfgang Moritz Endter. DESCRIPTION : [33], 591, [38] pp. IN-8°.
: Dresden SLB: [Ling.Ital.424], Heidelberg UB: [K.3800], München BSB: [Mere.49], Praha SK: [10.H.89],
FONDS
KRAMER 1693b = Matthias Kramer : II nuovo dittionario reale italiano-tedesco; Fornito di richissima frasiologia, overo Uso genuino, proprio e natio de' vocaboli, secondo le differenti loro significationi, costruttioni, e applicationi; Amplificato de' termini e locutioni proprie ed eleganti di Stato, di Giurisprudenza, Chiesa, Guerra, Mercantia, e di altrepiü nominate Professioni del Mondo; Abbellito de' loro Epiteti naturali e galanti; Perfettionato di Parlari Metaforici & Figurati; Illustrate e Abbellito di vaghissimi Proverbi, e di moralissime Sentenze; Tramischiato di sottilissime Argutezze, Scherzi geniali, Mottifaceti &c. Adorno, in somma e colmo di tutti Ii piü leggiadri e delitiosi Tratti del favellar moderno. Opera compita, In questa Nuova Editione riveduta, corretta, supplita &c. anzipiü d'un terzo augmentata; e da sola Frasiologica ch'eraprima, hora resa Etimologica, Sinonimica, Homonimica, Analogica, Gnomologica e Critica. II tutto compilato con grand' Industria, e con essatissimo Scrutinio da 'piü Famosi Scrittori, dal buon' Uso di Persone erudite e qualificate, e finalmente dalla soda Prattica, Per beneficio de gli Affettionati e Studiosi di queste Lingue, dal Signor Mattia Cramero, Professore della Lingua Tedesca, Toscana, Francese, Spagnuola, Fiaminga e Inglese. Con privilegio di Sua Maestä Cesarea. A Norimberga, Alle spese de' Figliuoli del fü Giovann' Andrea Endter. Anno Μ DC xcill. || Neu-ausgefertigtes Herrlich-grosses und allgemeines Italiänisch-Teutsches Sprach- und Wörter-Buch, welches so wol Mit allen eigentlich- und natürlichen Red-Arten, als wie Mit guter Anweisung des rechten Gebrauchs der Wörter, nach ihrer unterschiedenen Bedeutung, Stellung, und bequemen Anfährung, reichlichst versehen, Dazu mit denen Kunst-Worten und Zier-Reden, so die Staats-, Rechts-, Kirchen-, Kriegs-, Handels-, und andere Leute, wie derselben Profession, Thun und Wesen, immer auch zu nennen seyn mögte, im Munde und in der Feder fähren, erweitert; Imgleichen mit derselben eigendlich-gewidmeten und netten Epithetis, oder Beywörtern, wie auch mit metaphorisch-verblümten, oder übertragenen und figurlichen Sprüchen, auserlesenen und überaus anmutigen Sitten-Lehren Muffig angeßllet und erleuchtet; dazu mit Untermengung manches scharffsinnigen Wörter Spiels, und kurtzweiligen Scherz-Reden belustigt; Kurtz zu sagen, Mit allen, heutiger Zeit beliebtesten, annehm- und manierlichsten Sprach-Formuln vollgehäuffet ist; Als ein vollständiges Werck, Bey dieser neuen Auflage genau wiederum übersehen, verbessert, ersetzt, ja mehr denn um ein Drittel vermehrt worden; also, daß, nachdem es vorhero bloß
108 die Wort- und Red-Arten begriffen, nunmehr auch dero sehr nützliche Etymologia, Synonymia, Gnomologia, und Critica (das ist, Herstammung, Gemeindeutung, Sprach- und Beurtheilung samt denen Sprüchen der Wörter) dazu gekommen: Mit sehr grossem, mühsamen Fleiß, und genauster Aufsuchung, so wol aus den aller-berühmtesten Scribenten, als aus gelehrter undfärnehmer Leute bewehrtester Manier und Mund-Art, wie nicht weniger aus wolgegründeter Praxi und Übung, Für die Liebhaber dieser Sprachen zusammen getragen, von Matthia Kramern, Hoch- und Nider-Teutschen, Italiänischen, Frantzösischen, Spanischen und Englischen Sprachmeistem. Mit Rom. Käiserl. Majestät allergnädigstem Privilegio. Nürnberg: In Verlegung Joh. Andreas Endters Seel. Söhne. DESCRIPTION : 1 vol. in-4°. [39], 1-1286, [2] pp. 3 cols p.p. (3858 cols). FONDS : Aachen StB: [3903], Amberg SB, Augsburg UB: [02/11.6.4.10], Bamberg SB: [Phil.Q. 117], Dillingen StudienB, Dresden SLB: [Ling.Ital.143], Eichstätt UB: [N.III. 40], Erlangen UB: [Nspr.A.IV,7], Freiburg UB: [E.342.ad], Göttingen SuUB: [8°.Ling. V.1541], Halle HbFS, JenaTULB: [ 4 . G l . V I . l l . a ] , Leipzig UB, Lübeck BdHSt, Luzern ZB, Mainz StB, Mannheim UB: [38/284], München BSB: [4°.L.lat.f.l09], München UB: [4°.Philol.l87] et [4°.Philol.216a], Münster UB: [I.D.1923], Nürnberg StB: [B. 4143], Paris BN: [X.2352], Passau SB, PrahaSK: [8.F.119], Regensburg FTTHb: [Ma. 1364], Stuttgart WLB: [HB.3669], Wolfenbüttel HAB: [Kb.47] (cf. Bircher 1977-, B. 1572-1573), Zürich ZB. COMMENTAIRE : En 1693 parait la deuxieme ed. du dictionnaire italien-allemand edite pour la premiere fois en 1676. Elle en reprend le plan, celui du Lexicon, qui classe les radicaux par ordre alphabetique et traite les derives et composes dans le macro-article: ABBANDONARE
Abbandonarsi Abbandonato Abbandonatore Abbandonno L'edition de 1693, semblable ä celle de 1676 dans sa structure, differe de cette derniere par l'adjonction d'un nombre considerable de nouveaux articles et par Γ integration d'une synonymie exhaustive. Ce qui, concretement, se traduit par une augmentation du volume de l'ouvrage qui passe du format in-octavo ä Tin-quarto et qui compte desormais 3858 colonnes (1286 pages in-4" ä 3 colonnes) contre 3716 colonnes en 1676 (1858 pages in8° ä 2 colonnes). Le remaniement de 1693 est tel que Kramer y voit non pas une simple revision du bilingue de 1676, mais une ceuvre entierement originale, un "Nagel-neues Opus". En 1693 la redaction de la preface donne ä Kramer l'occasion de juger ses collegues lexicographes: les travaux d'Antoine Oudin, de Lorenzo Ferretti, de Nathanael Dhuez, 28 de Veneroni et de l'anonyme compilateur du dictionnaire italien-fran?ais paru chez Widerhold en 167729 y seront severement critiques:
28 29
Sur Nathanael Dhuez (fl. 1640-1675), voir Schröder (1989, 24-5). Nouveau dictionnaire frangois-italien et italien-frangois. Suivi d'un autre Dictionnaire latinfrangois-italien. En faveur des autres Nations de l'Europe. Imprime au Chateau de Duillier en Suisse. Etse vend ä Geneve, chez Jean Herman Widerhold. Avec Privilege du Roy Tres-Chretien. M.DC.LXXVIL
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IL N U O V O
DITTIONARIO REALE
ITALIANO-TEDESCO; Fornito dt richijßma
FRASIOLOGIA, (Hjcro
Uiö Genuino, Proprio eNatio de'Vocaboli, fecondo lc different! l o r o S i g n i f i c a t i o n ! , C o f t r u t r i o n i , e Application!; AmpÜficato de' Termini e Locutionsproprie ed elegants diStato·, di Giuruprudea^a, Chief,2, Gutrr*, Mtrctnti*, t di»kre fiurumiiuUt ProfejßonidelMonde; Jbbeäitode tare Epiteti naturell t galanti; Perfettionate di Pariert Mctaforut & Ftgurtui; I/lußrato t Abbtßto di veghtjjtmt Proverbi, t dtmeraüßme Semcntx; Tränufcbuuo di fotttiijpmt Argutezze, Scherzi gemäß. Motrifieeti &c. Adorm, tnfimm» ttomm di tutti ä fim UggiaJrt e delitteß Trent del faveSer juederm.
OPERA COMPITA,
In quefta N u o v a E d i r i o n e r i v e d u t a , c o r r e t t a , fupplita See. anzi p i ü d' u n Terzo au^mentata ; e da iöla Fraßologiea eh' era prima, bora rdä Erimologia, SinonLmica, Homonimica. Analogies. Gnomologica e Cririca. lltvtttC>mpil*to ttnfranS Indußrit, e ten eßkttifjtmo Scrutimo ds'piu FemofiScrittori, dal tuen Ufi di Perfine erudite e quaitpe/ue, e fmeüntntt daä» Jods Pr»ttüs,
Per beneficio de gli Aflettionati e Studiofi di quelle Lingue, dalSigner Μ A T T I A C R A M E R Ο , P r o f c f f o r e della L i n g u a T e d e f c a , Tofcana, Francetc, Spagnuola, Fiaminga e Inglcic. Con Prruilegio di Sua Maeßd Cefarea. A NOR1MSERGA, A l l e Spefe de' F i g l i u o l i del f u G i o u a n n ' A n d r e a E n d t e r . ANNO Μ DC ICIIL
Kramer 1693b
110 "Die Klagen [contre les dictionnaires existants] aber waren insgemein diese: I. Daß schier der halbe Theil der Wörter, so sie enthalten, alt, verlegen, und nunmehr unbrauchbar und lächerlich geworden, ja auch niemal bey guten Scribenten und Rednern üblich gewesen; welches doch endlich der Vollständigkeit halber möchte geduldet werden, wann nur überall (wie es zur Nachricht und Unterschied für die Unerfahrnen hätte seyn sollen) mit einem Sternlein (*) od. Kreutzlein (t) die geringste Anregung davon wäre gethan worden, und dieser Haupt-Mangel ist absonderlich bey deß Anthoine Oudin, Lorenzo Ferretti, Nathanael Dhüez, und Sr. Veneroni ihren Italiänisch-Frantzösischen &c. Lexicis zu tadeln. [...] 4. Daß etlichen die reine und bewährte Orthographie in ihren Lexicis nicht mehr gefällt, sondern ihres Kopffs, eine neue einführen [...] und hierinnen ist unter andern Fehlern [...] höchst sträfflich der Auetor deß Dizzionario Italiano-Francese, so auf Johann Herman Widerholds Unkosten auf dem Schloß Duillier in Schweitzerland, in 8 ' gedruckt worden. [...] 8. Daß sehr viele Italiänische Phrases und proverbialische Redarten gantz lächerlich von Wort zu Wort, und nicht nach dem rechten teutschen Verstand oder Idiotismo übersetzt worden [...] wie im obbemeldten zu Franckfurt verteutschten Oudinischen Dictionario vielfältig geschieht. [...] 9. Daß (welches noch das allerschlimmste) ihrer etliche, absonderlich aber der Autor Anonymus deß Italiänisch-Frantzösischen Dictionarii zu Duillier gedruckt, unter einigen guten Worten und Redarten, eine so grosse Menge falsche, unerhörte, lächerliche, abgeschmackte, liederliche, wie auch purFrantzösische, aus dem Dictionnaire Royal P. Pomey veritalianisirte Phrases, und allerhand Quid pro Quo einmischen, daß solche Leute, ehe daß sie sich unternähmen, für andere, Lexica zu schreiben, und dadurch, in Ansehung ihrer grossen gehabten Mühe (wie sie vorgeben) ihren Namen suchen zu verewigen, selbsten noch eines Praeceptoris vonnöthen hätten, der sie erst in die Schul führete, und in den rechten Construction- und Eigenschafften dieser Sprach unterwiese; und damit man nicht etwa meine, ich rede dieses aus einiger Passion oder Neid, so halte einer, unbeschwert, ein phraseologisches Nomen oder Verbum, so ich, samt allen seinen Derivatis, so wol nach ihrem natürlichen, buchstäblichen, als auch figurirt oder tropologischen Gebrauch und Redarten ausgeführt habe, gegen eben dasselbige Wort in deß Anonymi seinem, oder auch in andern Dictionariis; so wird er beides, die Confusion, wie auch die Improprietäten, Barbarismos, Solcecismos, und ander Elend mit Händen greiffen; Wodurch die Jugend in der Sprache nicht allein nicht gebessert, sondern irr gemacht und verderbt wird".
Bray (1993b, 4ss.) a montre que le dictionnaire italien-allemand de 1693 est la source principale du Dizzionario italiano-tedesco manuscrit de Franz Jacob Leys (fl732). Nous reproduisons en annexe la preface du dictionnaire de 1693. KRAMER 1693c = Matthias Kramer : Gegen-Stral des Mercurii, wieder [sie] den, aus dem Gehirne Meister Johann Jacob Schüblers, Passament-wirckers, &c. Eben in dem Heu-Monat dieses Jahrs um Jacobi aufgestiegenen Sirium oder Hund-Stern; von ihm Jacob- und Morgen-Stern genannt; in dreyen Sprachen; das ist; Matthiae Kramers, Sprachmeisters, vernünftiges Bedenken über gedachten Schüblers (vermeinte) ausführliche und gründliche (hierbey gedruckte) Vertheidigungs-Schrifft, wegen deß, von mir, in der Vorrede meinerneuen Romanisch-Italiänischen Rudimenti in 12. A. 1691 ausgangen, von ihm (wie Schübler fälschlich vorgibt) falsch ausgesprengtem Gerüchte; wie imgleichen über die im erwähnten Stern, enthaltene, und von ihm in die Frantzösisch- und Italiänische Sprache gar stattlich überbrachte Sittenlehren und Räthsel. Mit beigefügtem Extract, der vornehmsten Schüblerisch- Französischen Phrasium oder Redarten in ermeldetem Stern. Franckfurt, In der Buchgassen, neben dem Schüblerischen Laden. In Verlegung des Authoris. Franckfurt: In Verlegung des Autoris.
Ill DESCRIPTION : 4 7 , 130 pp.
FONDS : Erlangen UB: [Trew.Y*.667], COMMENTAIKE : Cet ouvrage est Ä Forigine de la querelle que Kramer et Schübler entretiendront pendant plusieurs annees (cf. ici la biographie de Kramer sous la date de 1691). Le present pamphlet est la reponse de Kramer ä la Defense de Schübler, Vertheidigungs-Schrifft, parue la meme annee.30 KRAMER 1694a = Matthias Kramer : La grammatica reale, toscano-romana del Signor Matthia Cramero; Spiegata da lui con Industria singolare da i primi Fondamenti della Congruitä, fin 'alle ultime Perfettioni dell Ornato; per beneficio della Natione Alemanna. TerzaEditione. Dall'Autoreistesso nonsolamente riconosciuta, corretta, eda queiprimi Principii, ampiamente proposti nelli suoi Rudimenti, separata; ma ancora, per essere queste le prostreme sue Applicationi, arricchita e ampliata colla bella Dottrina del vero usodegliArticoli, de'Tempi, delle Prepositioni, Particole, edaltri Capi importanti, non trovabili nelle precedenti Editioni; anzi, per favorire gl'Illetterati, e quelli che non possono havere un Maestro sufficiente, Illustrata con un Metodo nuovo nelle Regole della Construttione che tutte visi confrontano colla volgare Tedesca. || Matthiae Kramers Grössere Italiänische Grammatica oder ausführliche toscanisch-romanische Sprach-Lehre; aus ihren untersten Fundamentis und Fäglichkeit, bis zur höchsten Perfection und Zierlichkeit, für die Teutsche Nation aufs klärlichst- ordentlichst-, und fieissigst- ausgeführet und vorgetragen. Dritte Edition. Vom Autore selbsten nicht allein übersehen, verbessert und von allen, vorhin schon, in seinen Rudimenti oder Porta Maestra gnugsam erklärten Principiis abgesondert; sondern auch mit der schönen Lehre von richtigem Gebrauch der Articulorum, Temporum, Prcepositionum, Particularum und dergleichen, in vorigen Editionibus noch nicht befindlich gewesenen Hauptstücken, als seinen nunmehr postremis cogitationibus bereichert, und um ein grosses vermehret; und noch darzu in den Regulen der Construction, alles nach seiner, gantz neu-erfundenen leichten Lehr-Art, den Ungestudirten, zumalen aber denen so keinen tüchtigen Unterweiser haben können, zum besten mit unserer hochteutschen Muttersprach verglichen unddurchgehends derselben entgegen gehalten. Nürnberg: bey Wolfgang Moritz Endtern. DESCRIPTION : 686 pp. in-8° FONDS : Dillingen StudienB: [VI.955], Dresden SLB: [Lingu.Ital.301.1], Erlangen UB: [Trew.M*.553], Halle IfR, Jena TULB: [8.MS. 12507], München BSB: [L.lat.f.483 Beibd.l], München UB: [8°.Philol.927], Passau SB, Praha SK: [8.K.345] et [8.J.170], Solothum ZB, Stuttgart WLB: [neuere Phil.8°.4768], Trier StB: [G.600.80], Zürich ZB. 2 COMMENTAIRE : Troisieme edition de la grammaire italienne ('1674; 1689). On y apprend, et c'est la seule information nouvelle dans la preface, que les deux editions precedentes se sont vendues ä 4000 exemplaires. Kramer declare solenniter que cette troisieme edition de la grammaire italienne sera la derniere; il entend montrer par la qu'il
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Johann Jacob Schübler: Des hellscheinenden Jacob- und Morgensterns Erster Theil. In sich begreiffend eine ausßhrliche und gründliche Vertheidigungs-Schrifft, wegen des Matthias Cramers, in seinem Romanisch-Italiän. Rudiment oder Haupt-Pforte von mirfalsch ausgestreutem Gerüchte; zu schuldiger Widerlegung an Tag gegeben von Johann Jacob Schübler [...] Frantzösischer Sprachmeister, und Liebhaber der Italiänischen Sprach. Nürnberg: in Verlegung des Authoris, 1693.
112 en est arrive, au bout de trois editions, ä une description parfaite de la grammaire italienne: "daß in puncto einer Italiänischen Grammatica, diese nicht allein meine posteriores, sondern postremae (letzte) Cogitationes [i.e. les ameliorations qu'il a apportees aux editions precedentes], so lang ich lebe, seyn, und bis an mein End verbleiben werden". L'accent y est mis sur la clarte de la terminologie employee: ä quoi bon parier des "Gerundia", explique le maitre, si l'eleve pense qu'il s'agit d'un poisson. Kramer rappeile que le contenu de la grammaire doit etre dependant des competences du public vise. Ainsi le Maitre Italien de Veneroni, qui s'adresse ä une public francophone, est une excellente grammaire dans les mains d'un francophone, mais eile perd sa valeur dans celles d'un germanophone, par exemple, qui dans son apprentissage de l'italien se voit confronte ä des difficultes autres que celles de l'eleve francophone: la traduction d'une grammaire contrastive va de pair avec l'adaptation de son contenu aux besoins du nouveau public. Kramer avance l'exemple d'une traduction allemande du Maitre Italien, parue vers 1691 ("ungefähr vor dreyen Jahren"), dans laquelle on explique aux eleves allemands que ghi se prononce comme gui et u comme ou - ce qui, evidemment, n'a de sens que pour un francophone. Kramer y insiste en outre sur l'importance du röle joue par les exemples dans les grammaires et les dictionnaires: "Ich hab fiirwar viel wackere Leut sagen und bekennen hören, daß sie die Cognition der Frantzösische Wörter und Red-Arten mehr aus den Exemplis, welche Nathanael Düez in seiner Frantzösischen Grammatica, (Le vray & parfait guidon genannt) gegeben hat, als durch Nachschlagen, oder sonsten, erlernt haben" (Vorrede, y.{ u τ").
KRAMER 1694b = Matthias Kramer : Matthiae Kramers Neu-ausgeßhrte Grammatica Italica Omata. Das ist.Zierlich-Italiänische oder Toscanisch-Romanische Sprach- Lehre. Dritte Edition. Den jenigen zum Besten, welche, nachdem sie in gedachter Sprache, vermittels vorhergehenden, so genannten Rudimenti oder Porta Maestra; wie auch dieser itzund erneuert-, verbessert- und durch Zusatz der schönen und gründlichen Lehre von dem rechten Usu oder Gebrauch der Temporum und anderer schönen Stücken vermehrten Grammatica Italica Congrua, einen festen Grund gelegt, zurfernen Vollkommenheit und Zierlichkeit derselben gelangen wollen. Nürnberg: bei Wolfgang Moritz Endtern. DESCRIPTION : 2 7 2 p p . i n - 8 ° .
FONDS : Dillingen StudienB: [VI.955,1], Dresden SLB: [Lingu.Ital.301 .II], Erlangen UB: [an:Trew.M*.553], München BSB: [8°.L.lat.f.441], Praha SK: [8.J.170/Prfv]. KRAMER 1694c = Matthias Kramer: I veri fondamenti della lingua tedesca ö germanica. Hormai aperti alia natione italiana, desiderosa d'imparare con facilita e in poco tempo questo nobilissimo idioma. Opera tutta nuova, profitte vole anco α gl 'istessi Tedeschi per l'una e l'altra lingua; e composta con industria, chiarezza eperfettione singolare dalsignorMattia Cramero, Professore delle lingue &c. || Die richtige Grund-Festen der Teutschen Sprache, hauptsächlich eröffnet der Italiänischen Nation, welche da begierig seye diese herrliche Sprache zu erlernen. Ein neues, auch denen Teutschen selbst zu beyder Sprachen Beförderung sehr ersprießliches, und mit besonderm Fleiß, Deutlichkeit und Vollkommenheit ausgearbeitetes Werck, vonMatthiaKramer, Sprachmeistern. Nürnberg: Gedruckt und verlegt durch Johann Andreä Endters Sei. Söhne. DESCRIPTION : 1045 pp. in-12°. L'ouvrage comprend six parties: Delle lettere (7-26),
113 Dittionario delle Radici ο voci radicali della lingua tedesca (26-201), De Nomini (202-419), De'Pronomini (420-36), De'Verbi(437-792), DellaConstruttione (793-1045). FONDS : Eichstätt UB: [N.I.21], FuldaHLB:[Spr.u.Lit.Cb.56], Hannover NSLB, Mannheim UB: [38/106], Regensburg UB: [GB.1602.K.89.694], COMMENTAIRE : Dans la "Prefatione dell' Autore" Kramer signale que les Fondamenti della lingua tedesca sont la version italienne du Parfait guidon de la langue allemande donne six ans auparavant (cf. Kramer 1687). Les versions franpaise et italienne de la grammaire allemande sont des adaptations des Zehen Lobreden über die teutsche Sprach de J. G. Schottelius (a3 r°). Les cinq premieres des six parties des Fondamenti ont ete reproduces dans la deuxieme edition du dictionnaire allemand-italien (cf. Kramer 17001702). Les Fondamenti ont ete traduits en latin par le jesuite Freyberger (cf. Kramer 1733a). Rüdiger (1785, 42) a souligne la qualite de l'ouvrage: "I veri fondamenti worin er [Kramer] vorzüglich Schottein gefolget ist und für die Zeit etwas vorzüglich gutes und vollständiges geliefert hat, nur daß er nicht genug die Fehler der oberteutschen Mundart vermeidet z.B. Vatter, Bolz, Gart". KRAMER 1695a = Matthias Kramer : Divotissimi Innalzamenti del Cuore a Dio. Parte prima, compartita in cinque Divini Esercitii, ripieni di alta pietä; Di cui il primo, come generale, contiene i sentimenti, e gli Atti di ogni Dovere Cristiano per qualsivoglia Tempo; e Ii quattro altri, come speciali, comprendono Pensieri e affetti santi per la Mattina, per il Mezzo dl, per la Sera, eper diversi tempi e bisogni spirituali dell'Anima. Date in luce, ed accomodati all 'uso di qualsifia Cristiano, Amatore di Dio e della lingua Toscana, dal Signor Mattia Cramero. [La 2eme partie a pour titre: La Scala di Giacob, cioe de' Divotissimi Innalzamenti del Cuore a Dio Parte Secunda. Compartiti in 16 sentimenti ö atti di alta pietä]. Norimbergae: Appresso i Figliuoli del fu Giouan' Andrea Endter. DESCRIPTION : 3 2 4 , 179 p p . i n - 8 °
FONDS : DresdenLB:[Th.ev.asc. 1307], MannheimUB:[34/132], Stuttgart WLB:[Theol. 8°.3538], Trier StB: [W.III.43.8°], Wolfenbüttel HAB: [LK.462]. KRAMER 1695b = Matthias Kramer : Rudimenti toscano-romani, overo Porta-Maestra alia gran Grammatica, e al gran Dittionario del Signor Matthia Cramero, Maestro della lingua Tedesca, Toscana, Francese, Spagnuola, &c. Aperta per la seconda e l'ultima volta con un Metodo piü galante, e con un Ordine nuovo et facilissimo, per beneficio di quei Principianti che non hanno lettere, e particolarmente per le Dame. Dal Sopr'accenataAutore; Seconda EditioneRivedutta e corretta dall 'istesso. || Romanisch-italiänische Rudimenti oder Haupt-Pforte zur grössern Grammatica und zum grossen Dictionario Matthiae Kramers, Hoch- und Niderteutschen, Italiänischen, Frantzösischen, Spanischen, &c. Sprachmeisters; Zum zweyten mal mit einer anmutigen, sehr leichten Lehr-Art, und gantz neuen Ordnung für die ungestudirte Jugend; vornemlich aber für das hochadeliche, tugend-begabte Frauenzimmer, eröffnet von obbenannten Autore; Zweyte Edition übersehen und verbessert von demselben. Nürnberg: In Verlegung Wolfgang Moritz Endters. DESCRIPTION : [22], 5 3 2 , [7] p p . i n - 8 ° .
FONDS : Aschaffenburg HofB: [Ki.2036], Augsburg UB: [02/II.6.8.33], Freiburg UB: [E.290.bb], Halle HbFS/IfR, Heidelberg UB: [E.1693], München BSB: [L.lat.f.447], COMMENTAIRE : Reimpression de la grammaire italienne de 1691 (cf. Kramer 1691b,
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Ί680). Une phraseologie de 166 pp., intitulee Matthiae Kramers Praxis Phraseologiae ltalicae pro Tyronibus; Wegweiser zur Italiänischen Übersetz- und Componir-Kunst, est reliee, dans les exemplaires de Heidelberg UB et de Munich BSB, ä ces Rudimenti toscano-romani (voir aussi l'exemplaire mis en vente par Stenderhoff (1995, n°2750). Kramer recommande cette edition dans son Entretien de la Methode de 1696 (Kramer 1696c, 303). Edition inconnue de Ising (1956, 128). KRAMER 1696a = Matthias Kramer : Essay d'une bonne grammaire frangoise, et d'un bon dictionnaire Alemand-Frangois &c. qui semblent manquer jusqu'ä l'heure qu'il est ä la Nation Allemande; Fait d'une maniere si claire & facile, & avec un arrangement si naturel des matieres; que non seulement les savans, & les demi-savans de l'un & de l'autre sexe; mais encore ceux qui η'ontpoint de Lettres, pourvü qu'ils sachent lire & ecrire, le latin, en puissent aprendre ä lire, ä entendre, ä ecrire, & meme ά parier, en peu du [sic] tems, une Langue qui est aujourd'huy celle des plus grandes Cours de I 'Europe, & de tout le Monde poli & galant. Tire du bon usage, ά des meilleurs Auteurs du tems, par Matthias Cramer. Avec privilege de sa Majeste Imperiale, & de son Altesse Electorate de Saxe. Nuremberg, Chez les Fils de feu Jean Andre Endter. || Matthiä Kramers Kunst-Probe einer recht-gründlichen bishero ermanglenden Frantzösischen Grammatica, und eines rechtgründlichen, auch bishero ermanglenden Frantzösischen Dictionariifür die Hochteutsche Nation. Nürnberg: In Verlegung Joh.Andr. Endters seel. Söhne. DESCRIPTION : 1133, [149] pp. in-8°. 1-29: Erstes Buch vom Aussprechen und Lesen. 30-64: Z w e y t e s Buch v o m Decliniren. 6 5 - 1 7 4 : Drittes Buch v o m Conjugiren. 175-416:
Viertes Buch von dem Pronomine. 417-1133: Fünftes Buch von denen Adverbiis, Praepositionibus, und Conjunctionibus. [1-149]: "Teutsch-alphabetisches Dictionarium oder Haupt-Register aller Frantzösischen Verborum Regularium, und Irregularium, it. aller Pronominum, Particular. Relativ., Adverborium, (Interjectionum), Praepositionum, und Conjunctionum, mit Untermischung vieler andere raren Nominum beydes Subst. und Adject., nebst anderen eigentlichen Red-Arten so sonst in keinem teutsch-frantzösischen Lexico zu finden, samt Anweisung der Blat-Ziefer, wo selbe behandelt, und mit diesen und noch viel andern schönen Exempeln erläutert werden, damit sie denen Liebhabern auch gar füglich im Componiren zu einem Lexico Particul. &c. dienen könne". FONDS : Augsburg U B : [ 0 2 / I I . 6 . 8 . 8 7 ] , Fulda HLB:[Spr.u.Lit.Cd. 1 1 0 / 1 4 ] , München
BSB: [L.lat.f. 140], München UB:[8°.Philol.884], PrahaSK, Stuttgart WLB: [HB.3667], COMMENTAIRE : La grammaire de 1696, presentee par Ettinger ( 1 9 8 4 ) , 3 1 n'est pas
un ouvrage definitif: Kramer Signale dans son titre qu'il ne s'agit que d'un "Essay", que du premier jet d'une grammaire qu'il se propose d'intituler Jardin Royal de la Langue Frangoise, ou Grammaire Royale ä laquelle il renvoie regulierement son lecteur (cf. e.a. pp. [)(7]r°, 116, 191-2, 2 2 7 , 2 3 6 , 2 3 9 , 2 8 0 , 2 9 5 , 3 2 0 , 3 4 4 , 4 1 6 - 7 , 7 1 2 - 4 ) . A Behaim
von Schwartzbach, ä qui il dedie Γ ouvrage, il declare: "Encore que cet Essay, ou plütot que cette Ebauche d'une bonne Grammaire frangoise [...] ne paroisse pas icy dans tout son lustre, ny dans toute sa perfection, j'espere neanmoins que Vous la trouverez tres-acomplie au prix de tous les livres de cette nature qui ont para jusqu'ä cette
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Voir aussi Schröder (1980, 145).
115 heure, s'il est vray qu'il soit des Grammaires comme des Cadrans & des Almanacs qui ne sont bons que sous le Meridien oü ils ont ete dressez" (dedicace, 4e p.n.p.). Bien qu'il ait, des 1696, une idee tres claire de la structuration de la Grammaire Royale ä venir, celle-ci ne verra jamais le jour. 32 On sait cependant en quoi elle aurait differe de VEssay de 1696. L'accent devait y etre mis sur les regies de construction et d'emploi des differentes parties du discours (cf. ιν, VII, vm, IX): "Letztlich dörfte mein geneigter Leser fragen: Weilen ich hin und her in Contextu mich auf eine, annoch zukommende Grammaire Royale beziehe, da doch dieses Werck vorhin sein völliges Recht bekommen zu haben scheinet; was dann gedachte zukünftige Grammaire Royale enthalten werde? Antwort: Die jenigen Hauptstücke einer Grammatick welche in dieser nicht zu finden; oder zum wenigsten wovon ich nicht direct& noch ex professo, it. nicht fundamental e r , noch ausführlich, sondern die etwa nur incidenter berührt worden. Welche seynd diese Haupt-Stücke? ß. Es seynd folgende: I. Ein Supplementum oder accuratere Lehre von der Pronuntiation (reinen Aussprach) der frantzösischen Sprache. II. Von dem bezeichneten und unbezeichneten Accent (Wort-Laut), it. von dem Apostropho [,] von der Diceresi, und andern Schrifft-Scheidungen Interpunctiones genannt. ΠΙ. Ein Supplementum oder accuratere Lehre von der Formatione Casuum, vermittels der Präpositionen de, ä &c. als Signis derselben, it. von der Manier ein frantzösisch Nomen oder Pronomen nach gestalt der Sachen ohne oder mit den Articulis le, la, les &c. zu decliniren. IV. Von dem rechten Gebrauch und Nicht-Gebrauch gedachter Articulen, worinnen bishero die meisten Sprachmeistere geirret, und beydes, ihnen selbst das Lehren, und ihren Discipeln das Lernen und Zunehmen sauer gemacht haben. V. Richtige Weise und Ordnung, die Verba so wol Regul. in Temporis Simplicibus als auch vermittels der Verb. Auxiliar. in Temporibus Compositis zu erlernen (wozu die beyliegende Tabel [cf Kramer 1696b], inzwischen Anlaß und Lichts gnug geben wird) [...]. VI. Von dem Usu (rechter Gebrauch) der Temporum [...]. VII. Von der rechten Construction und Regimine der Nominum sowol der Substantivorum als auch der Adjectivorum. VUI. Von der rechten Construction der Verborum mit einem Nomine, und dero Regimine. IX. Von der rechten Ordine Constructions, das ist, in welcher Ordnung die Worte, in der Fügung einer jeglichen Phrasis von einem Comma zum andern, nach einander stehen müssen und können [...]. X. Die Bedeutund Anwendung der teutschen Präpositionen in frantzösischer Sprache [...]. XI. Eine Nomenclatur der nöhtigen Nominum und Verborum. ΧΠ. Von den Teutschen Derivatoris Compositis und Decompositis [...], auf was und wie mancherley Weise sothane Derivata und Composita allerley Arten auf frantzösisch müssen gegeben, oder umschrieben werden. Was die teutsch und frantzösische eigentliche Phrases oder besondere Red-Arten anbelangt, das ist, auf welche Weise alle teutsche, aus gewissen Worten bestehenden Phrases, auf rein Frantzösisch; und im Gegentheil alle frantzösische, aus gewissen Worten bestehenden Phrases auf rein Teutsch gegeben werden; wird nebst andern in unserm Lexico tractirt, welches wir zum Theil auf die Weise, wie pag. 712 &c. erinnert worden, mit GOttes Gnade, dafern er Leben und Gesundheit gibt, einzurichten gesonnen seynd" (preface, )0(ss.).
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La Grammaire royale ne fut pas publiee en tant qu'ouvrage ä part entiere, mais on la retrouve en partie integree dans le dictionnaire fran?ais-allemand de 1712: "Wisse, geneigter Leser, daß dieses Werck [le dictionnaire de 1712] auch zugleich eine grundrichtige Grammaire Roiale dieser schönen Sprache für unsere Teutsche Nation seye" (sv De, 1.713). II faut done considerer tous les Nota grammaticaux inclus dans les articles des mots fonctionnels du dictionnaire de 1712 (cf. par ex.: de, en, ne, plutöt, re-, soi, sur, tant, tres, trop, tout) comme des extraits de la Grammaire Royale annoncee dans 1 'Essay de 1696.
116 Pour ce qui du traitement de ces points de grammaire qu'il n ' a pas pu developper comme il le souhaitait, Kramer renvoie son lecteur aux ouvrages des plus autorises de ses collegues, Canel, Buisson, Pepliers, Mayer, La Griie, Dhüez. II s'agit lä de grammaires excellentes, dit-il, dont il reconnait avoir beaucoup appris. Mais plus que sur ces travaux, c'est sur ses lectures des meilleurs auteurs du temps et, surtout, sur sa propre experience de la langue, resultat de plus de vingt annees de relation directe avec des Fran9ais cultives, qu'il base sa description du fran?ais: "Immitels mögen sich die Herren Liebhabere [...] mit denen bereits bey der Hand habenden, auch sehr guten Grammaticken, als ex.g. von Messieurs Canel, Buisson, Pepliers, Mayer, Ia Grüe, zu Heidelberg 1678 gedruckt &c.33 und mit den Dictionariis Widerhold, P.Pomey, du Voyageur, Dhüez Grammatica und Dictionarium erst jungst zu Cölln bey H. Metternich gedruckt (Richelet ist nur vor die so avancirt seynd) behelfen" |preface, )0(3r°]. "so gestehe ich an meinem Ort gar gerne, daß ich viel aus denen anjetzo für die beste geachtesten Grammaticken (derer kaum eine seyn wird, die ich schon vorlängst gelesen hätte), mehr aus denen allerberühmtesten Autoren dieser unserer Zeit, das meiste aber aus der Praxi, und zuvorderst aus zwantzig- und mehrjährigem, beydes Brief- als persönl. Commercio (Umgang) mit gelehrtund wol-beredten Frantzosen erlernet habe" [preface, )(5v0]. "daß ich aber von ihnen [ses collegues grammairiens] etwas sonderbares ad literam solte nachgeschrieben haben, darzu halte ich mich ein wenig zu gut; dann, was hatte ich nöthig, manchem Grammatico seine abgeschmackte Reguln und Exempel abzustelen, der ich [...] einen so reichen Vorrath, aus dem vortrefflichen, und hierbey von mir abermal allen Liebhabern bester massen recommendirten Moliere und andern; wie nicht weniger aus dem Schatz meines eigenen Verstandes, wie gering er auch seyn mag, zu schöpfen hatte?" \priface, )(6r°]. Le Teutsch-alphabetisches Dictionarium, sur lequel se termine la grammaire de 1696, doit etre compris comme im Lexicon Particularum allemand-fran?ais, un recueil alphabetique des mots fonctionnels dont le traitement fait defaut dans les dictionnaires de l'epoque. Kramer presente ici un premier jet du dictionnaire qui allait paraitre entre 1712 et 1715:
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Kramer se riföre ici aux auteurs et travaux suivants: Pierre Canel: Introduction ä la langue frangoise. Anleitung der französischen Sprach, Nürnberg 21688 (cf. Stengel 1976 n° 188); Pierre Lermite dit Du Buisson: Grammaire nouvelle et curieusepour apprendre trisfacilement la langue frangaise, Hamburg 1689, Jena 1696 (cf. Stengel 1976, n°192); Jean Robert Des Pepliers: Grammaire royale frangaise et allemande, contenant une methode nouvelle et facile pour apprendre en peu de temps la langue frangaise avec une nomenclature, des dialogues, Berlin: Völker, 1689; 1696 (cf. Stengel 1976, n°191); Jean Meyer: Le Maitre de Langue muet, ou instruction methodique pour apprendre de soy mime lesprincipes de la Langue Frangoise, Nuremberg, ch6s Jean Hofmann, 1683 (titre complet dans Swiggers 1984, 18-9; de son cöte Stengel 1976, n°622 Signale une Nouvelle methode pour acquirir la langue frangaise (Nymwegen s.d.) par Mayer: a-t-on affaire ici ä un seul et meme auteur? cela reste ä vdrifier); Thomas de La Grue: La grammaire frangaise. Frantzösische Grammatica aus des Herrn la Grue in Lateinischer Sprach verfertigt, von neuem in die Teutsche übersetzet und mit einem Wörterbuch, Brieff-Formular und 3 Gesprächen vermehret, Heidelberg 1678 (cf. Stengel 1976, n°98. La premiere edition datait de 1654: Grammatica gallica, ex celebrioribusgrammaticis collecta, Lugduni Batavorum ex officina Fr. Hackii. ( 2 1664, 3 1671). On trouvera des notices bio-bibliographiques sur Canel, Lermite, Des Pepliers et La Grue dans Schröder (1989, 1991, 1992a).
117 "wir setzen hier [ä la page 428 de la grammaire], und folgende nur die Frantzösische, sowol Adverbia als Prapositiones, Conjunctiones und Interjectiones nach dem A,B,C. Aber zu Ende dieses Buchs werden wir ein allgemeines Teutsches Alphabetisches Register aufrichten [...], damit dasselbige denen componirenden Teutschen inzwischen als ein hochnöthiges Lexicon Particularum dienen möge; bis daß mir der liebe Gott Leben und Gesundheit, wie auch Zeit und Kräften verleihe, dem Teutschen Landsmann mein vorhabendes recht vollständiges Dictionnaire Royal Francois-Alemand und Alemand-Frangois, mitbeyderseits Sprachen reicher Phrasiologie, woran es denen Liebhabern (zumalen im Teutsch-Frantzösischen) sehr fehlet, dermaleins vorzulegen" (Kramer 1696a, 428). K R A M E R 1696b = Matthias Kramer : Matthiae Kramers, Sprachmeisters zu Nürnberg, neu-erfundene grundrichtige Tafeil, zur leichten Erlernung und Übung der Französischen Conjugation oder Abwandlung der vier Frantzösischen Verborumregularium, und zugleich aller Verborum Irregularium der ersten, zweyten, dritten und vierdten Conjugation in ihren Temporibus Simplicibus, aus welchen die Tempora Composita mit geringer Mühe können formirt werden. Nürnberg: Georg Andreas Endter. DESCRIPTION : Tableau imprime sur papier, colle sur une toile ciree de 1 1 5 x 3 0 cm. FONDS : München BSB: [L.lat.f.144], COMMENTAIRE : Ce tableau de conjugaison fran^aise, inconnu de Ising (1956), fait partie integrante de Γ Essay d'une bonne grammaire frangoise (Kramer 1696a): "Es gehöret diese Tafel zwar zu dessen Autoris frantzösischer Grammatica; allein sie soll nicht ins Buch gehefft, sondern an die Wand geschlagen, oder sonsten gebrauchet werden. Däfern auch eine verloren, abgenutzet oder zurissen würde, so ist bey dem Verleger derselben, Georg Andreas Endter in Nürnberg, eine andere mit oder ohne besagte Frantzösische Grammatica zu haben" {Bericht an den Schüler). Le texte de la colonne de gauche (Vorbericht an den Leser), tableau, indique que celui-ci a paru avant la grammaire:
qui presente le contenu du
"Diese Tafel stellet für Augen: Erstlich, wie daß derjenige, welcher das Muster der ersten Conjugation, als nemlich, parier, reden, in seinen acht Inflectionen (Veränderungen) und zwar nur in seinen Temporibus Simplicibus wol begriffen hat; nicht allein in Formirung und Erlernung der andern Verborum Regularium der zweyten, dritten und vierdten Conjugation, sondern auch aller andern Verboru[m] Irregularium, welche hier kunstmässig vorgestellet, und alle miteinander zur Zahl von sechs und dreissig gebracht wurde[n] eine geringe Beschwernüs habe. Zweytens dienet sie zu desto leichterer Erlernung der besagten Verbor. Regul. und Irregulär, dieweil man sie in einer richtigen schönen Ordnung und gleichsam in einem Augenblick sehen kan, was ein jedes Verbum, so wol Regul- als unregul-richtiges an sich habe. Drittens, dienet sie zur schleunigen Formation eines Tempori Compositi. Vierdtens, hilfft sie vortrefflich in Expliciren, Analysiren, Übersetzen, Componiren, &c. damit man die Veränderung eines Temporis, zumahl in einem Verbo Irregulari, deren einer sich nicht so gleich besinnen oder erinnern kan, ohne verdrüßliches Nachschlagen in der Grammatica, stracks finden könne [...]. Der übrige Gebrauch ist in [...] meiner vollständigen Frantzösischen Grammatica [verzeichnet], welche mit Gott bald erscheinen soll. Dieses diene zum Vortrab". K R A M E R 1696c = Matthias Kramer : La vraie methode pour enseigner tres-facilement, & en peu de tems la langue franfoise aux Alemands; eclairee plaisanment par le moyen d'un entretien familier Frangois-Alemand entre un maitre de langues & un ecolier, qui
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LA VR.AIE
METHODE pour enieigner
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LA L A N G U E FRANCOISE auxAJemandsi ECLAIR.ΕΈ P L A I S A N M E N T f»r k vujtn d* u»
ENTRETIEN FAMILIER Franfois - Alemand latre mn
Maitfc de langues & un Ecolicr, qui Ctniia au meme tau D I N T R O D V C T I O N
a l'ufagc de la Grammairc, & a tous les atuet Ezercices de l'une & de f autre League qui luivronc PAR MATTHIAS CRAMER, Profefleur deLaogues ötranger«. Nuremberg,
Aus depens des Fib de feu Jeaa Andre Endter. Μ DC XCYI.
Kramer 1696c
119 servira au meme terns d 'introduction ä I'usage de la grammaire, ά a tous les autres exercices de l'une ά de l'autre langue qui suivront. Par Matthias Cramer, Professeur de langues etrangeres. Nuremberg, aux depens des Fils de feu Jean Andri Endter. || Die rechte Lehr-Art denen Teutschen gar leichtlich und in kurtzer Zeit beyzubringen die frantzösische Sprach, ganz anmutig erkläret vermittels eines freundlichen Gesprächs Frantzösisch und Teutsch, zwischen einem Sprachmeister und einem Scholaren, welches zugleich dienet zur Einleitung zum rechten Gebrauch der obigen Gram[m]atick, und zu allen andern Übungen beyder Sprachen welche noch folgen werden durch Matthias Kramer, Sprachmeister. Nürnberg: In Verlegung Joh. Andreä Endters Seel. Söhne. DESCRIPTION : 307, [13] pp. in-8°.
FONDS : Augsburg UB: [02/II.6.8.87.angeb.], Darmstadt HLHB: [Günderrode.5673], München BSB: [L.lat.f.141], München UB: [8°.Philol.885], Nürnberg StB: [Solg.2292. 8°], Stuttgart WLB: [neuere Phil.8°.3497]. COMMENTAIRE : Le livre a pour sous-titre "Entretien de la Methode entre un Maitre de Langues & un Ecolier, Gespräch von der Lehr-Kunst, zwischen einem Sprachmeister und einem Scholaren", sous-titre sous lequel il est parfois cite. On releveradans Γ intitule de l'ouvrage le terme de «methode» que Fon retrouve dans les titres de la majorite des grammaires parues dans la deuxieme moitie du dix-septieme siecle. Indirectement c'est l'influence de la philosophic cartesienne que l'on retrouve ici dans Γoeuvre de Kramer. Swiggers (1984, 15-9), qui donne un inventaire des Methodes parues entre 1656 et 1699 (mais qui oublie Kramer 1696), note que ces titres «sont une illustration eloquente de cet engouement pour la demarche «methodique» chez les grammairiens» de l'epoque. Dans les pays germanophones le terme apparait pour la premiere fois, semble-t-il, en 1664 dans la Gallicoe Linguae Grammatica, Singulari Methode ä S. Tellceo conscripta (Strasbourg: Wemper) de Teiles, maitre de langues strasbourgeois. L'ouvrage de Kramer, presente en detail par Schröder (1992b), documente admirablement Fetat de Fenseignement du francais en Allemagne ä la fin du dix-septieme siecle. Kramer y explique sa conception de la pedagogie des langues etrangeres et y presente les travaux de certains de ces collegues (il cite ainsi p.164 les nomenclatures de Pomey, Menudier, Moscheroch et de Du Cloux).34 Sur les outils de travail de l'eleve, Kramer precise qu'il leur donne:
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Jean Menudier (*1636 - 11681), qui enseignait le frangais ä Bayreuth, etait l'auteur du Secret d 'apprendre la langue frangoise en riant [...] avec une nouvelle Methode pour apprendre facilement la langue frangoise. Deux tables qui servent de Grammaire. Un indice des Regies et des Remarques, ä quoi on a ajouti une nouvelle Nomenclature, simple & composee en faveur de ceux qui commencent, & un traite des termes des Arts pour les curieux (Francfort, Leipzig: 1680; cf. Stengel 1976, n° 166). Johann Michael Moscheroch (*1601 - t l 6 6 9 ) , membre de la Fruchtbringende Gesellschaft oü il officiait sous le Pseudonyme du "Reveur", "der Träumende", avait publie une nomenclature bilingue en 1656, la Technologie allemande et frangoise. Das ist, kunstübliche Wort-Lehre. Teutsch und Frantzösisch. VortgesetztdurchH.C.H. [Hans Caspar Herrmann], Strasbourg: Josias Städeln, 1656 (cf. Quemada 1967b; Kühlmann 1982 et Betz 1984, n°1537). Quant ä Louis Charles Du Cloux, il avait donne en 1678 un Französisches Wörterbuch, mit angehängter Form Art und Weiß von jedem Ding zu reden [...], Vocabulaire Frangois avec une Phraseologie convenable ά tous ses mots, compose en faveur & pour I'usage de la leunesse de Strasbourg (Strasbourg: Fr.Wilh. Schmuck, 1678; cf. Quemada 1967b; Betz 1984, n°2465; Zöfgen 1994). On trouvera des informations bio-bibliographiques sur Menudier et Moscheroch dans Schröder
120 "(1) la Grammaire de ma methode, oü il y a les Fondemens, & tout ce qu'il faut pour avoir quelqu'idee, & meme quelqu'intelligence generale de toute la langue franfoise, (2) la Table methodique pour conjuguer aisement, & en un clin d'oeil tous les verbes reguliere, auxilliaires & irreguliers [cf. Kramer 1696b], (3) de petits Dialogues & d'autres belles matieres pour apprendre ä lire & ä expliquer (exposer); une Nomenclature pour en apprendre des Noms & des Verbes familiers [cf. Kramer 1696d] & ce sera assez pour ä present" (104). Le debutant ne re?oit pas encore de dictionnaire, ouvrage trop difficile ä utiliser correctement: "- Ecol. Je n'ay point de Dictionnaire pour y chercher ces mots & ces phrases que je ne sais point. - Matt. Pour ce qui est de tous les pronoms (sans en excepter aucun), it. des Particules relatives, des Adverbes, des Prepositions, des Conjunctions & de leurs regimes, des transitions & d'autres liens de l'Oraison qu'on a peine de rencontrer ailleurs; vous en trouverez infailliblement la page & le veritable usage dans VIndice alemand de nötre Grammaire frangoise. - Ecol. Mais com[m]ent feray-je pour les autres, savoir pour les Noms substant. & Adject, it. pour les Verbes & les Phrases? - Matt. Je vous donneray un Dictionnaire qui vous y pourra aider (servir) en quelque maniere, jusqu'ä ce qu'il paroisse, s'il plait ä Dieu, un de ma fa?on qui soit plus acompli & plus digne de porter ce nom. - Ecol. II le sera assürement, quand il sera fait sur le modele de vötre gran Dittionario Reale, ltaliano-Tedesco e Tedesco-Italiano in quarto. - Malt. Je vous assure (promets) Monsieur qu'il sera meme plus ample & plus exact. - Ecol. A la bonne heure. Que le bon Dieu veuflle avancer un oeuvre si profitable pour le bien public [sic]. - Matt. En attendant je vous serviray de Dictionnaire vivant (anime) en bien des rencontres. - Ecol. Pourquoy mon Maitre? - Matt. Par ce qu'il y a une infinite de phrases & de fagons de parier alemandes que vous aurez beau chercher dans les Dictionnaires alemands-frangois du tems, qui font assürement pitie, tant ils sont nuds & imparfaits; & cependant il n'y a rien qui fasse tant enrager un pauvre ecolier, qu'un Dictionarie [sic], oü, apres y avoir longtems cherche & recherche, on ne trouve point ce qu'on voudroit savoir". On trouve finalement une presentation critique des recueils de dialogues de l'epoque (220ss): «- Mait. Du nombre des premiers sont les Dialogues de Monsieur Claude Mauger, ceux de Μ. Nath. Dhuez, de Μ. Parival, les Entretiens de Μ. Chapuceau,35 ceux de Μ. Trevaille, & Μ.
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(1992a). On se gardera de confondre Louis Charles Du Cloux, le lexicographe de 1678, avec le maitre de langues dont parle Riemens (1919, 170): «Jacques-Pierre Du Cloux, ne ä Maastricht en 1697, petit-fils d'un orfevre venu de Sedan, nomme en 1728 maitre de fran?ais ä Flessingue (Vlissingen)». Schröder (1989, 34-5), suivant vraisemblablement Zwilling (1888), presenttdeux lexicographes: Charles et Louis Ducloux. Zöfgen (1994) ne signalant, quant ä lui, qu'un seul "Louys Charle du Cloux". Sur Samuel Chapuceau (encore Orthographie Chappuzeau, Chapuzeau ou Chapuzot), voir Schröder (1991, 129-31).
121 Buisson, Μ. Rayot, Μ . Canel &c. Ce dernier a emprunt6 le sujet des siens du dit M . Chapuceau. - Ecol. Que dites vous de ces livres-lä? - Mait. Pour ceux qui viennent d'apprendre les fondemens de la langue, & qui s'6tudient desormais de dire quelque chose, il n'y a livre au monde (pour la methode au mo ins) qui leur doive etre en plus grande recommandation que les Dialogues de Μ. Claude Mauger, autrefois Maitre de langue ä Blois en France, & ä present ä Londres, oü ils ont [e]ü le bonheur d'etre imprimes sept fois dans l'espace de quatre ans. - Ecol. Quel est vötre sentiment sur les autres? - Mait. Ceux de Μ. Nath. Dhuez, tels que l'Auteur les a compose luy-meme, ne valent plus gueres ny pour leur sujet, qui roule la plupart sur la debauche & le dereglement (libertinage) ny pour leur stile qui est bas, vieux, proverbial, & proprement celuy des laquais & des valets, comme M. Chapuceau Γ a fort bien remarque dans son Entretien des Langues, & apres luy Mr du Buisson dans la Preface de sa grammaire. - Ecol. Ceux de Μ. Parival sont ils meilleurs? - Mait. Les Dialogues de Μ. Parival sont plus modernes que ceux de Dhuez, & meme plus honnetes & plus polis; & M. de Fenne, 36 Maitre de langues ä Leiden de haute reputation, a grand tort de dire [Entretiens familiers de Μ. de Fenne dans la Preface] que les Dialogues de feu Mr. de Parival, son predecesseur [.. .] commencoient ä vieillir dös le jour de leur naissance, & qu'ils sont presentement plus qu'ä demi-pourris. II a raison d'etre fache de ce qu'on les a imprimez en Allemagne ä la suite de sa Grammaire malgre luy [...]. Du reste vous aurez vü la Traduction Italienne et Allemande que j'ay faite des dits Entretiens de Μ. Parival sous le titre de Ragionamenti Romano-Toscam &c. - Ecol. Ouy Monsieur; eile a grand cours par tout, etant comme l'Auteur classique des Alemands qui aprennent l'italien, de meme que vos deux grammaires & vos dictionnaires en la dite langue. - Mait. Les Entretiens pour I'instruction de la Noblesse etrangere [Entretiens familiers] de Μ. Chapuceau sont fort bons pour les gens de lettres; mais le stile me semble un peu trop affecte. - Ecol. Leur caractere paroit aussi un peu trop fier & hautain [...] outre que la version latine et alemande qu'on y a ajoutee merite la ferule ou le fouet en mille endroits, quelque pure & quelque excellente que soit 1'une & l'autre, si nous en croyons la Preface. - Mait. Les Entretiens de Mr. Menudier, imprimez par le Sr. Jean Hofrnann ä Nuremberg, sous le nom suppose de Guillaume Trevaille, sont tres-elegans pour la Phrase, & tres-curieux pour le sujet & pour l'invention; mais pour la sublimits des pens6es qu'il y a, ils ne sauroient servir qu'aux personnes avancees en esprit & en connoissance [...]. La traduction alemande que l'auteur y a fait joindre (car, pour luy, il ne savoit pas l'alemand) est trop du haut stile, & a l'air de paraphrase plütöt que de metaphrase, tant s'eloigne-elle du tour de son original. - Ecol. Ce sera peut itre l'unique defaut de tout ce que ce savant Professeur de la langue frangoise nous a donne. - Mait. Ouy certes, & ses Comptimens en forme de Dialogues qu'il a joint ä son Art de faire des lettres &c sont dignes d'6tre estimes».
KRAMER 1696d = Matthias Kramer, Claude Mauger : Nouveau Parlement, c'est-a-dire Dialogues Frangois-Alemands. Fort plaisans & meme fort courts, pour enfaciliter I 'intelligence aussi bien que I'imitation a ceux qui commencent ά itudier une de ces deux langues. Composez autrefois en Frangois par Monsr. Claude Mauger, natif de Blois, Maitre
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Sur Francois (Franziskus) de Fenne, cf. Schröder (1989, 83-4).
122 de Langues; mais presentement ä cause de leurpurete & grande utilite, enrichis de l 'Alemand par Matthias Cramer, Maitre de Langues. || Neu Parlement; Das ist, sehr anmuthige, und denen anfangenden Sprach-Beflissenen zum Besten, gantz kurtz gegebene Frantzösisch-Teutsche Gespräche, ehedessen verfasset von Monsr. Claude Mauger von Blois, Sprachmeistern; aber anjetzo, ihrer grossen Nutz- und Reinlichkeit wegen, mit Hochteutscher Übersetzung bereichert, und sonsten verbessert, durch Matthias Krämer. Franckfurt: In Verlegung Johann Baltasar Niesen.37 DESCRIPTION : 110 pp. in-8°. Contient 60 dialogues. FONDS : München BSB: [L.lat.f.142], COMMENTAIRE : Redige au cours de l'hiver 1688-1689, le livre parait sept ans plus tard, en 1696. II contient une dedicace «A la tres-Noble & tres-Vertueuse Jeunesse de la tres-Illustre Ville Imperiale & Marchande de Nuremberg» datee de Heidelberg, le 30 juin 1689. On corrigera la faute de frappe de Lindemann (1994, 684) qui Signale une edition de Nürnberg 1696 conservee ä Dresde (Dresden SLB: 8°.Ling.gall.466.m): c'est Nürnberg 1699 qu'il faut lire (cf. ici Kramer 1699a). De son cöte Schröder (1980, 1367), qui reprend les donnees de Schmidt (1931, 62), Signale une edition de 1690 du Nouveau Parlement (cf. aussi Schröder 1980, 146-7). Les dialogues franfais-allemands de Kramer connaissent un succes durable; succes auquel a contribue Γ introduction de l'ouvrage dans les etablissements scolaires de certaines regions. S'appuyant sur les donnees de Vormbaum (1864), Christ et Rang (1985) peuvent ainsi montrer que Γ etude des dialogues edites par Kramer est obligatoire en Prusse en 1721 dans les classes de Gallica Tertia:38 "Hier lernen die Scholaren lesen [...]. Sie lernen ferner täglich einige vocabula aus M. Plats so genantem Französischen Cellario, insonderheit aus der dazu gedruckten Einleitung; exponieren dabey das zu Möns edirte neue Testament, Crameri dialogos und die bey ietztgedachter Einleitung befindliche Formeln und Redensarten: und werden nach und nach zum parliren angeführet; weil der Maitre die exponirte dialogos examinando repetiret, durch allerhand formulas subitaneas variiret, auch wol auswendig lernen und per modum colloquii recitiren läßt". Cit6 d'aprfes Christ-Rang (1985, in, 8).
Les Dialogues frangois et flamends (Utrecht:J.Ribbius) de Claude Mauger (*ca. 1625 tea. 1695), qui sont la source de Kramer, datent de 1683 (cf. Paris BN: X. 13439; sur l'ceuvre de Claude Mauger nous renvoyons ä Bouton 1972). KRAMER 1697 = Matthias Kramer: II secretario di banco; overo, Stile di corrispondenza mercantile, spiegata in tre centurie di bellissime lettere di negotio in ogni genere di traffico &c. Ed. novissima migliorata et accresciuta. Venetia: Gio. Giacomo Hertz. DESCRIPTION : 118 pp. in-8°. FONDS : Chicago, UofC, College of Physicians of Philadelphia, PA (NUC, Pre-1956, vol.305, NK.0280441), Stuttgart WLB: [an: HBFa. 1362], WienÖNB: [688.467-B.Adl.l], COMMENTAIRE : La premiere edition du Secretario datait de 1693. Cette edition de 1697, inconnue de Ising (1956, 129), est incluse dans le Negotiante de Peri: II negotiante
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Johann Balthasar Nieß a idite ä Francfort sur le Main ä partir de 1686. Cf. Benzing (1960, 484). Voir egalement Dorfeid (1892, 11) et Spillner (1985).
123 di Peri, Giovanni Domenico Genovese, diviso in quattro parti; Aggiuntovi in questa Ed. II Secretario di Banco di Mattia Cramero. Le Secretario sera reimprime en 1704 et 1707 (cf. Kramer 1704b et 1707b). KRAMER 1699a = Matthias Kramer: Nouveauparlement, c 'est-ä-dire dialogues frangoisallemands. || Neu-Parlement, das ist, sehr anmuthige Teutsch- und Frantzösische Gespräche. Nürnberg: Verlegts Joh. Hoflflmanns seel. Wittib und Engelbert Streck. FONDS : Dresden SLB: [Ling.Gall.466m] COMMENTAIRE : L'ouvrage a ete presente Ä la foire d'automne de Leipzig. Cf. Gross, Michaelis-Messe (1699, C. v°). KRAMER 1699b = Matthias Kramer : Triumphus gratiae efficacis, irresistibilis ac victricis, d.i. Beweiß der reformirten Lehre von der ewigen und unbedingten Gnadenwahl. Schwabach. DESCRIPTION : LN-8° SOURCES : Nopitsch (1805, 260); Ising (1956, 135).
COMMENTAIRE : Nopitsch (1805, 260) note que l'ouvrage a paru sans lieu ni date d'edition, mais propose toutefois Schwabach 1699: "Ohne Anzeige des Orts und Jahrs (Schwab. 1699) 8. Nach der Zueignungsschrift nennt sich der Verfasser. Diese Schrift wurde in der Schmidtmann-Feuerlinischen Streitigkeit verfasset". KRAMER 1700 = Matthias Kramer, Claude Mauger : Nouveau Parlement, c'est ä dire Dialogues Frangois-Alemands Fort-agriables & meme fort-courts, pour en faciliter l'intelligence aussi bien que l'imitation ä ceux qui s'appliquent a une de ces deux langues. Composez autrefois par le Sieur Claude Mauger, natif de Blois, Maitre de Langues & d'autres, mais presentement, ä cause de leurpureti & grande utiliti, enrichis de l'Alemand par Matthias Cramer, Maitre de Langues. Nürnberg: In Verlegung Joh. Hoffmans Seel. Wittib, und Engelbert Strecken.39 DESCRIPTION : 154 pp. in-8°. Contient 63 dialogues. FONDS : Halle HbFS, München BSB: [L.lat.f. 143]. COMMENTAIRE : La preface est celle que L'on connait de 1696, mais la dedicace n'a pas ete reproduite. Ising (1975) precise qu'il s'agit de la 4eme edition du Parlement. KRAMER 1700/1702 = Matthias Kramer : Das herrlich grosse Teutsch-Italiänische Dictionarium oder Wort- und Red-Arten-Schatz Der unvergleichlichen Hochteutschen Grund- und Haupt-Sprache, wie selbige heut zu Tage an dem Hofe, Kammern &c. Ihro Kays. Maj., Chur- und anderer Fürsten und Herren des H. Rom. Reichs; von Stands-, gelehrt- und vornehmen, auch sonst durchgehends aller Orten von feinen Leuten geredt und geschrieben wird. Als eines gantz neuen, gründlichen, in zwey Tomos abgetheilten vollständigen Werckes erster Theil; Worinnen in schöner A,B,C-Ordnung, vorgestellt, erforscht und erkläret wird ein jegliches teutsches Stamm- oder Wurtzel-Wort, als ein
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La maison d'edition de Johann Hoffman, qui meurt en 1698, est reprise par sa veuve et son collaborateur Engelbert Streck (*1673-tl708), qui est egalement son beau-fils depuis aoüt 1696. Cf. Benzing (1960, 497).
124 edlerfruchtbarer Baum, aus welchem, vermittels dem höchst-verwunderlichen Kunststück der Ableitung und Doppelung, alle seine Derivata und Composita der Nenn-, Zeit-, und anderer Wörter, als lieblich grünende Zweige hervorsprossen; Aufs reichlichst ausstaffirt, mit allen, theils eigentlichen, theils verblümt- und figürlichen Redens-Arten, nach Erforderung dero verschiedenen Bedeutung, Gebrauch, Construction, Stellung und Anwendung. Erweitert und vortrefflich beleuchtet mit den auserlesensten Kunst-Wörtern, welche die Kirchen-, Sta[a]ts-, Rechts-, Artzney-, Studir-, Kriegs-, Kauff-, Handwercksund andere Personen, von was Profession, Kunst, Gewerb, Thun und Wesen sie immer seyn mögen, im Munde und in der Feder führen; Zierlich hervor geschmücket, mit dero anverwandtenEpithetis, Synonymis, Antithesis, klügesten Kern-Sprüchen, Sprüchwörtern, nutzlichsten Sitten-Lehren, als Denckmalen und Wahrzeichen der alt-teutschen Weisheit; Wie nicht weniger mit manchen scharf-flüchtigen Schertz-reden belustiget, und, kurtz zu sagen, mit allen, heutiger Zeit beliebtesten und manirlichsten Sprach-Formulen angehäujfet. Jedoch wird vorhero alles wol und regelmässig bestättiget in dem Vorlaujf der rechten Grund-festen der teutschen Sprache oder Grammatica, allwo, nach der Lehre vom Aussprechen und Schreiben, das Register aller Stammwörter, der Handgriff schickliche Derivata und Composita zu formiren, die völlige Richtigkeit vom Geschlecht, Num. plurali und Declination der Nominum, it. der Conjugation aller Verborum, samt anderer Zugehör (wie in der Vorrede und Registern zu sehen) denen Fremden zum Besten auf Italiänisch vorgestellet wird. Mit gantz besonderem Fleiß, genauer Forschung, und unermüdetem Nachsinnen vieler Jahren, allen Liebhabern und Kunstbeflissenen dieser Sprachen, so Lehrenden als Lernenden zum hochnützlichen Gebrauch, auf diese, im Teutschen bishero noch nie so gegebene Art und Weise ausgearbeitet, zusammengetragen, und mit Gott zum Stande gebracht von Matthia Kramer, Sprachmeistern, &c. Mit Rom. Käiserl. Maje-stät allergnädigstem Privilegio. Nürnberg: In Verlegung Joh. Andreä Endters Sei. Söhne. DESCRIPTION : 2 vols in-4° (I: A-L, II: M-Z), 2482 pp. ä 3 cols (7446 cols). FONDS : Amberg SB, Augsburg SB, Bamberg SB: [Phil.Q.118/1.2], Dresden SLB: [Lingu.Ital.144], Eichstätt UB: [N.I.5-6], Erlangen UB: [Nspr.A.IV,6] (exemplaire ayant appartenu ä Wilhelmine von Bayreuth (*1709-fl758), catalogue par Saint-Maurice (1759, n°913), Göttingen SuUB: [8°.Ling.V.1544], Jena TULB: [4.Gl.VI.ll.b.c], Mannheim UB: [38/284], München BSB: [4°.L.lat.f. 110], [4°.L.lat.f. 111] et [4°.L.lat. f. 112], München UB: [4°.Philol.216], PrahaSK: [8.F.42], Wiesbaden HLB: [Li.1512], Wolfenbüttel HAB: [Kb.48:l-2] (cf. Bircher 1977-, B. 1564-1567), Zürich ZB. RÜIMPRESSION (de 1'original de Erlangen UB): Hildesheim, Zürich, New York: Georg Olms Verlag, 1982 ("Mit einer Einführung und Bibliographie von Dr. Gerhard Ising"). COMMENTARE : Le remaniement du bilingue allemand-italien de 1678, annonce des 1693, parait en deux etapes ä Taube du xvnie siecle: le premier volume (a-l) est edite chez le Nurembergeois Endter en 1700, le deuxieme, de Μ ä z, le sera deux ans plus tard, en 1702. Le repertoire allemand-italien de 1700/1702 n'est pas une simple revision de celui de 1678. De fait, les deux editions different fondamentalement dans leurs fonctions et, par lä, dans leur presentation et leur ampleur: de 1678 ä 1700/1702 le dictionnaire triple de volume (1678=2612 colonnes, 1700-02=7446 cols). En 1700-02 les priorites d'emploi du bilingue allemand-italien ont ete radicalement repensees. L'ouvrage qui, en 1678, n'etait qu'un index alphabetique, devient en 1700-02 un die-
125 tionnaire d'apprentissage de l'allemand: la nomenclature allemande est maintenant presentee selon l'ordre alphabetique des radicaux. Le dictionnaire de 1700-1702 est entre autre caracterise par l'integration d'une composante analogique developpee. La qualite de l'ouvrage en fait une source privilegiee: Hausmann (1985, 1992) montre ainsi qu'il a ete utilise par Christian Ludwig lors de la redaction de son Teutsch-Englisches Lexicon de 1716. De son cote, Bray (1993b, 10) montre que le Neues teutsch-italienisches Wörterbuch manuscrit de Franz Jacob Leys (fl732) est une version alphabetisee, et legerement remaniee, du dictionnaire de Kramer. Le premier volume du dictionnaire contient une reimpression des cinq premieres parties de la grammaire allemande que Kramer avait donnee en 1694 (cf. Kramer 1694c). Dans la preface de sa Fontana della Crusca, overo Dizionario italiano-tedesco e tedesco-italiano (Leipzig: Gleditsch, 1700) Castelli loue la premiere edition (1676, 1678) du dictionnaire de son concurrent Kramer, qu'il prefere ä ceux d'Oudin et de Veneroni. Castelli40 etait d'ailleurs tres bien informe sur l'etat d'avancement de la deuxieme edition du dictionnaire de Kramer: celle-ci, ou plus exactement la partie italien-allemand de celle-ci, parue en 1693, allait en effet lui servir de base de travail lors de la compilation de sa Fontana della Crusca - ce dont Kramer allait amerement se plaindre dans Γ edition de 1724 de son dictionnaire italien-allemand: "Was des Herrn Kramer obbesagte Wörterbuch betrifft, hat man zwar daran nichts zu tadeln; allein dieses höchst-nützliche Buch ist, seit dem es zu erst gedruckt worden [6ds. 1676 et 1678], bisher so rar wesen, daß man es fast gar nicht haben können. Und ob zwar dieser Mangel durch den anderen Druck und Vermehrung des vorigen hat sollen ersetzt werden, so ist doch nur der erste, nemlich der Italiänische Theil davon vor einigen Jahren [1693]; der andere Teutsche Theil aber, als die Helffte des Teutsch-Italiänisch Wörterbuchs, von Α bis M, vergangene Michaelis-Messe 1699. allererst im Druck ausgegangen, daß man also nicht wissen kann, ob der letzte halbe Teutsche Theil bald oder langsam folgen werde" (Castelli 1700, preface).
Sur cette edition, on consultera Ising (1956, 1975), Schröter (1985, 1521ss) et Szlek (1999). On trouvera ici, en annexe, une reproduction de la preface de 1700-02. KRAMER 1701 = Matthias Kramer : Beweis der Lehre vom Heiligen Abendmahl, wie sie von den Reformirten geglaubet wird. Franckfurt. SOURCES : Will (1756, 353); Ising (1956, 135). KRAMER 1702 (?) : Cf. Kramer 1711a. KRAMER 1704a = Matthias Kramer: Deutliche Anweisung zum Briefe-Schreiben im Kaufmanns-Stylo, durch 300, manierliche Kauf- oder Handels-Briefe [...] vorgestellet in Frantzösisch und Teutsch [...] Ehedessen in Italiänisch und Teutsch, unter dem Titel Banco-secretarius || Le veritable guide du stile marchand. Nürnberg: W.M. Endter. DESCRIPTION : [28], 462, [24] pp.
FONDS : Dillingen StuB: [XVII. 1809.1], Dresden SLB: [Ling.Ital.425.IL], Rostock UB. COMMENTAIRE : Autre edition: cf. Kramer 1720.
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Sur Castelli, cf. Schröder (1987, 244ss). Le dictionnaire de Castelli connaitra 10 dditions de 1700 ä 1711. Cf. Hausmann (1988) et Christmann (1992, 50).
126 KRAMER 1704b = Matthias Kramer : Banco-secretarius, oder kauffmännischer Correspondentz-Stylus, erkläret in drey hundert schönen Handels-Briefen [...] Italiänisch und Teutsch. II II secretario di banco. DESCRIPTION : [18], 4 4 1 , [22] p p .
FONDS : Dillingen StudienB: [XVII, 1809], Dresden SLB: [Ling.Ital.425.1]. COMMENTAIRE : Troisieme edition du Secretario ('1693, 21697, "1707). [KRAMER 1704c] = Eins in Vieren; das ist: Dictionariolum quadrilingue, oder Teutsch-, Italiänisch-, Frantzösisch- und Lateinisches Sprach- und Wörter-Büchlein. So nicht allein denen Lern-Anfängem dieser vier Sprachen sehr nützlich und dienstlich ist, also zwar: daß sie täglich, der Ordnung nach, forderist etliche Wörter ihnen bekannt machen; sondern auch, denen, mit der Wissenschaft schon begabten, hierzu bequem, daß sie die ihnen je zuweilen entfallende Wort daraus aufsuchen, und sich derselben wiederum erinnerlich machen mögen. In diesen Format dergestalt aufgelegt, daß mans desto commoder bey sich tragen, und desselben auch beym Spaziergang sich bedienen könne. Mit denen besten Dictionariis und Vocabulariis conferiret und zusamm gesetzt von Matthia ä Vorbergen. Nürnberg: Drucks und Verlags Balthasar Joachim Endters. DESCRIPTION : 605, [126], [6] pp. in-12°. 1-605: nomenclature quadrilingue allemanditalien-fran?ais-latin. [1-126]: Index latinus, In welchem alle Wort dieses Dictionarioli können aufgeschlagen werden, daß man sehen könne, was sie Teutsch, Italiänisch und Französisch bedeuten. [1-6]: Folgen die Nomina etlicher Städte in vier Sprachen (all., it., fr., lat.). FONDS : Leipzig UB: [Gr.lg.rec.4474], COMMENTAIRE : Ising (1956, 131 et 1975, 69), qui s'en tient, sans verification, aux donnees des bibliothecaires de Leipzig, attribue l'ouvrage ä Kramer.41 Mais Kramer se cache-t-il vraiment sous le Pseudonyme de Matthias ä Vorbergen ("zusamm gesetzt von Matthia ä Vorbergen")? Cela parait peu vraisemblable. La mediocrite de cette nomenclature quadrilingue rudimentaire (qui renonce, par exemple, ä indiquer le genre des substantifs) va ä l'encontre des methodes prodiguees par notre maitre de langues. II faut toutefois noter que dans la preface de l'Indice allemand-frangois de 1715 [(b).v°. col.b; cf. annexe 14.1.4, 74ss] Kramer signale qu'il a lui-meme redige un Dictionariolum: "ich habe mich [...] darinnen [dans l'Indice de 1715] enthalten: (I) Von allen verfranzosirt-, verlatinisirt-, und dergleichen ä la mode-Wörtern &c. (von welchen ich ein besonder phraseologisches so genanntes Welt- und Staats-Sprach-Dictionariolum verfertiget habe)".
Le Dictionariolum de Kramer, qui n'a probablement jamais ete publie (du moins n'en connaissons-nous aucun exemplaire), est (ou aurait dü etre) un recueil phraseologique de mots que l'allemand a emprunte aux langues franpaise et latine: son contenu ne correspond assurement pas ä celui de Matthias von Vorberg. L'ouvrage de Vorberg n'en reste pas moins enigmatique. A l'exception de Zedier (1746, vol.50, col.749), aucun des bio-bibliographes consultes ne semble le connaltre.
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L'information sera reprise, sans autre precision, par Christ (1991, 20): «En 1704, Kramer a publie un dictionnaire quadrilingue allemand-italien-frangais-latin».
127 KRAMER 1705 = Matthias Kramer, Claude Mauger : Neu Parlament [...] gantz kurtz gegebene Frantzösisch-Teutsche Gespräche. || Nouveau Parlement. Nürnberg: Joh. Hoffmann's Seel. Wittib und Engelbert Streck. FONDS : Greifswald UB (d'apres Stengel 1976, 65; cf. aussi Lindemann 1994, 684). COMMENTAIRE : Edition inconnue de Ising (1956, 131). KRAMER 1707a = Matthias Kramer, Jan Comenius : Joh. Arnos Comenii Orbis Sensualium Pictus Quadrilinguis Emendatus. Hoc est: Omnium fiindamentalium in mundo Rerum, & vitä Actionum, Pictura et Nomenclatura, Germanica, Latina, Italica & Gallica. Cum Titulorum Indicibus atque Vocabulorum Dictionariolis Accurante Matthia Cramero, Lingv. Exotic. Professore. Cum Gratia et Privil. Sac. Ceas. Majestatis, Regis Poloniae etSereniss. Electoris Saxonici. Noribergae, Sumptibus Martini Endteri. Nürnberg: Martin Endter. DESCRIPTION : Cf. Pilz 1967, 158-160. FONDS : Cracovie Bibliotheka Jagiellonska: [51804], Fulda HLB: [Paed.A.4/70], Leipzig UB: [Gr.lat.rec.324.dv], Nürnberg StB: [Solg.2303.8°], Praha SK: [45.D.7/ Tres] et [45.G.120/Tres.], Stuttgart WLB. COMMENTAIRE : L'ouvrage, inconnu de Ising (1956), a pour sous-titre (cf. p.[33]): Die erneuerte sichtbare Welt [...] Le monde visible, renouvelli par Matthias Cramer. Pilz (1967, 159) et Jarnik (1929, xxv) precisent que Kramer s'est charge de l'edition et de la revision des textes italien et fran^ais: "R. 1707 opatfil nove vydäni Matöj Cramer, "profesor cizich feöi" [...]; ν obsahu asi celkem pfestal na uhlazeni vlaskeho a francouzskeho textu" (Jarnik 1929, xxv). Pilz (1967, 156) avance en outre l'hypothese selon laquelle Kramer pourrait etre l'editeur du Orbis Sensualium Pictus de 1705 (information reprise par Schröder 1982, 28 et 38),42 qu'il aurait alors revise le texte fran?ais de 1679. Pour rendre compte du travail editorial de Kramer, nous mettons ici en regard les textes fran?ais des editions de 1666 (texte de Β. Teppati) et 1707 (Kramer) du Comenii Orbis sensualium pictus: Teppati 1666: Kramer 1707:
[1] Avant-jeu [1] Prelude, Entree
Teppati 1666:
[2] M[aitre]. Venez ?ä mon enfant! apprenez que c'est, que d'estre s^avant, sage. [2] Maitre. Venez ici (approchez) mon enfant! apprenez ce que c'est, que d'etre savant (sage).
Kramer 1707:
Teppati 1666: Kramer 1707:
42
[3] E[leve], Qu'est-ce en effet, que d'estre, sage? [3] Disciple. Qu'est-ce, que d'etre sage?
Les editions des Comenii Orbis Sensualium Pictus qui precedent directement Celles donnees par Kramer (1707 et 1708b) sont les suivantes: 1705 (edition rarissime), 1679 (Nürnberg: 8" .Polygl. 32), 1667 (Dresden SLB: Ling.var.313, Halle/Saale UBLB: 67.10/d,3), 1666 (Nürnberg StadtB: Phil.2709.8°) et 1662. Cf. Pilz (1967, 158-60).
128 Teppati 1666: Kramer 1707:
[4] Μ. C'est sgavoir entendre, bien faire, [4] M. C'est savoir entendre, bien faire,
tout ce qu'est necessaire, qu'il faut ä, pour bien agir, bien parier, discourir. tout ce qui est necessaire, qu'il faut pour bien agir, bien parier, discourir.
Tepatti 1666: Kramer 1707:
[5] E. Qui me l'enseignera-il, qui sera-ce qui me l'apprendra? [5] D. Qui est ce qui me 1'enseignera? Qui sera-ce qui me l'apprendra?
Teppati 1666: Kramer 1707:
[6] M. Ce sera moy avec, moyennante l'aide, grace de Dieu. [6] M. Ce sera moy avec, moyennant l'aide, grace de Dieu.
Teppati 1666: Kramer 1707:
[7] E. Le comment, de quelle adresse! [latin = Quomodo] [7] D. Comment, par quel moien?
Teppati 1666:
[8] M. Ie vous meneray, comme par la main par tout: si, vous monstreray-ie au doigt tout ce qui tombe sous le sens de la veue: pour couper court, ie m'en vas vous nommer le tout naifuement, mot par mot. [8] M. Je vous menerai, comme par la main partout; je vous montrerai au doit tout ce qui tombe sous la veue; en un mot, je m'en vas vous nommer le tout nai'vement par ordre.
Kramer 1707:
Teppati 1666: Kramer 1707:
Teppati 1666:
Kramer 1707:
[9] E. Me voicy tout prest! menez moy, adressez moy done, au nom de Dieu, ä la bonne heure. [9] D. Me voici tout pret! menez done, conduisez moi, au nom de Dieu, ä la bonne heure! [10] M. Ce qu'il vous faut des le commencement, au preallable, apprende [!], c'est les mots, sons simples d'ont [!] le discours humain est compose ainsy que ceux que les animaux s?avent former, exprimer, & vostre langue s?ait imiter, contrefaire, & que vostre main peut peindre, esbaucher. [10] M. Ce qu'il vous faut des le commencement apprendre, ce sont les mots simples, dont le discours humain est compose: comme ceux que les animaux savent former, & votre langue sait imiter, contrefaire, & que votre main peut peindre, desiner [sic].
K R A M E R 1 7 0 7 b = Matthias Kramer : 11 secretario di banco; overo Stile di correspondenza mercantile, spiegata in tre centurie di bellissime lettere di negotio in ogni genere di traffico &c. operetta nuova, utilissima, anzi necessaria a tutti li fattori, giovani di banco, scritturali, complimentary, speditori, condottieri, ed altri negotianti grossi e minuti; da servirsene come di modelli e forme generali, per le loro lettere e riposta. Arrichita d'una tavola alfabetica di tutte le materie, formule e concetti mercantili contenuti nelle sudette lettere, dal Signer Mattia Cramero. Edizione novissima migliorata et accresciuta. Venetia: Appresso Gio. Gabriele Hertz. DESCRIPTION : 9 4 , 2 8 p p . 3-6: Proemiodell'Autore alLettore; 7-94: recueil de 300 lettres italiennes organisees en 3 centuries. FONDS : U S Library o f Congress: Priority 4 Collection, Harvard University: Graduate
129 School of Business Administration Library, New York: Columbia University (cf. NUC, Pre-1956, vol.305,283 [NK.0280443] cite par Schröder 1982,38), Nürnberg GNM: [4°. Η.701], Praha SK: [65.F.566], COMMENTAIRE : Reimpression de Kramer 1697. Edition inconnue de Ising (1956, 129). KRAMER 1707c = Matthias Kramer : Nouveau Parlement, c'est ά dire Dialogues Franςois-Alemands Fort-agreables & mime fort-courts, pour enfaciliter Vintelligence aussi bien que I 'Imitation ά ceux qui s 'appliquent ά une de ces deux langues. Composez autrefois en Frangoispar le Sieur Claude Mauger, natif de Blois, Maitre de Langue & d'autres, maispresentement, ά cause de leurpurete & grande utiliti, enrichis de l'Alemand, retouchez & augmentez un peu par Matthias Cramer, Maitre de Langue. || Neu Parlement, das ist: Sehr anmuthige, und denen anfangenden Sprach-Beflissenen zum Besten gantzkurzgegebene Frantzösisch-Teutsche Gespräche, Ehedessen Frantzösisch verfasset von Herrn Claude Mauger von Blois, Sprachmeister und andern; aber anjetzo, ihrer grossen Nutz- und Reinlichkeit wegen, mit Hochteutscher Übersetzung bereichert, verbessert und in dieser letzten Edition mit einigen Zusatz vermehrt, Durch Matthias Cramer, Sprachmeistern. Nürnberg: In Verlegung Johann Hoffmanns Seel. Wittib, und Engelbert Strecken. DESCRIPTION : [3], 154 pp. in-8°. FONDS : Eichstätt UB: [N.III. 146], Greifswald UB. COMMENTAIRE : Edition inconnue de Ising (1956, 131). KRAMER 1707d = Matthias Kramer, Alfesibeo : An den Edlen und Vortrefflichen Nürnbergischen Schäfer Damon &c. ["i'/w Hoch-Teutsche überbracht von mir, Matthia Kramer". Manuscrit]. DESCRIPTION : 2 f f .
FONDS : Nürnberg StB: [Handschrift. Nor.H.640], COMMENTAIRE : Traduction allemande, inconnue de Ising (1956), du discours tenu par Giovanni Mario Crescimbeni (*1663-fl728), presente ici sous son nom d'academicien, Alfesibeo, lors de la reception du Nurembergeois Johann Karl Ebner (*1682-fl747) ä l'Accademia Arcadia (ou A. degli Arcadi; cf. Giorgetti-Vichi 1977), sous le nom de Damone Malateo. Crescimbeni etait cofondateur de cette academie romaine. Le manuscrit est date de la 621eme Olympiade, c'est-ä-dire de 1707. L'autographe de Kramer, qui note qu'il est l'auteur de la traduction, est posterieur ä 1712, date ä laquelle il sera nomme membre de l'Academie des Sciences de Berlin. Le document est interessant puisqu'il represente Tun des rares autographes de Kramer qui nous soient parvenus: "Aus dem Italiänischen Original Diplomate ins Hoch-Teutsche überbracht von mir, Matthia Kramer, Linguar. Occidental. Professore, und der Königl. [Preussisch.] Soςietät der Wissenschaften Mitgliede". KRAMER 1708a = Matthias Kramer : Das neue Parlament, das ist: Italiänisch-Teutsche Gespräche sehr anmuthig und kurtz, um dero Verstand und Imitation (.Nachahmung) zu erleichtern den jenigen, welche eine von besagten Sprachen gründlich zu erlernen beflissen seynd. Vormals in Französisch- und Englischer Sprach verfasset von Herrn Claude Mauger, weit-berühmter Sprach-Meistern zu Londen; Itzund aber theils behalten,
130 meistens geändert, reichlich vermehret, und auf die Art und Sitten von Wällsch- und Hoch-Teutschland gerichtet von Matthia Kramer, Sprach-Meistern &c. || II nuovo Parlamente, cioe: Dialoghetti italiano-tedeschi. Molto piacevoli e brevi, per facilitarne tanto piu l'intelligenza e l'imitazione ά coloro che s'applicano ad imparare, per fondamento una delle dette lingue. Nürnberg: In Verlegung Johann Hof[f]manns, und Engelbert Streeks seel. Wittiben. DESCRIPTION : Deux parties en un vol. in-8°. [30], 1-176, [1]-176 pp. FONDS : Paris BN: [X.9547], Zürich ZB. COMMENTAIRE : Kramer dedie l'ouvrage Ä "Ii signori miei Discepoli passati, presenti e futuri". II y annonce, ä la fin de la preface, son intention d'editer encore plusieurs ouvrages didactiques touchant aux langues fran^aise, italienne, espagnole, neerlandaise et anglaise ("allerhand nutzlichen Brieflein, Complimenten, Sprüchwörtem &c. it. Grammaticken u. Wörterbüchern, nicht nur in Frantzösisch- und Italiänischer; sondern auch in Spanisch-, Niderteutsch- und Englischer Sprache"). Kramer profite en outre de ces dialogues pour vanter ses propres travaux, notamment dans le 28eme chapitre intitule "Trä due giovani Cavallieri ch'imparano la lingua toscana" (lere partie, 64-7). KRAMER 1708b = Matthias Kramer, Jan Comenius : Joh. Arnos Comenii Orbis Sensualium Pictus Quadrilinguis emendatus. Hoc est: Omnium fundamentalium in mundo rerum et vita actionum, pictura et nomenclatura, Germanica, Latina, Italica et Gallica. Cum titulorum indieibus atque vocabularum dictionariolis accurante Matthia Cramero, Lingv. Exotic. Professore. Cum Gratia et Privil. Sac. Caes. Maj. et Seren. Regis Poloniae atque Electoris Saxoniae. Nürnberg: Martin Endter. DESCRIPTION : IN-I2° SOURCES : Pilz (1967, 163).
COMMENTAIRE : Cf. Kramer 1707a. Edition inconnue de Ising (1956). KRAMER 1709 = Matthias Kramer : Matthiae Kramers Einig und allein grundrichtig vollkommene Toscanisch-, oder Romanisch-Italiänische Grammatica Reale, Congrua (ßgliche), Ornata (zierliche) auf unsere Teutsche Nation und Mutter-Sprache als Liber Classicus (Schul-, Lehr- und Lern-Buch). Nürnberg: bei W.M. Endtern. DESCRIPTION : [19], 754 pp. IN-8°.
FONDS : Dillingen StudienB: [HV.244], Dresden SLB: [Lingu.Ital.302], Eichstätt UB: [N.III.288], JenaTULB: [8.Gl.VI.30/3], MainzStB, MünchenBSB: [L.lat.f.443], Stuttgart WLB: [neuere Phil.8°.4769], Trier StB: [G.614.8 0 ], Tübingen UB: [Ck.III.10.8 0 ]. COMMENTAIRE : Kramer se refere ä cette edition dans la preface de Ylndice allemandfrangois de 1715 [(b)5.v°.col.b; cf. annexe 14.1.4, 511-2]: "Belangend dasjenige, was noch ferner gesagt werden könnte [sur la composition des mots], beziehe ich mich auf die Vorrede meiner Italiänischen Grammatica Roi'ale, allhier Anno 1709. gedruckt". KRAMER 1711a = Matthias Kramer : Gramatica y Sintaxe de la Lengua Espanola-Castillana, compuesta con una manera de ensenar muy clara y facil y esparzida en todas partes con graciosa Variedad de muchos Exemplos, sacados de los masfamosos y ecelentes Autores espanoles. Obra nueva, cumplida, perfecta, y muy mucho necessaria a todos de qualquiera Nation y condition (solament que sepan la lengua latina), antes
131 tambien α los Seflores espafioles mismos, que tienen menester ο gana de aprender a hablar, a escrivir, y a traduzir en espanol con elegancia; y a ensenar lo a otros por Matthias Cramer. Nürnberg: Johann Zieger.43 DESCRIPTION : 3 parties en un vol. in-8°. La premiere partie (192 pp.), intitulee "Matthiae Crameri Grammatica Hispanica seu Castellana, Methodo, uti plane novä, ita clarä, perspicuä ac rationali concinnata", contient les fondements de la grammaire espagnole: phonetique et morphologie. La deuxieme partie (616 pp.) presente les mecanismes syntaxiques: "De Syntaxi seu Constructione, it. de Idiotismis, Elegantiis, ac universä Praxi Linguae Hispanicae, per Regulas seu Observationes speciales, & per Exempla moralia, politica, oeconomica &c. ex paucis quidem, sed probatissimis Autoribus insigni industriä congesta, &gratä Varietate distincta". La troisieme partie (352 pp.) est un Dictionariolum Phraseologicum Praecipuorum, & maxime Usitatorum Verborum Linguae Hispanicae. FONDS : Augsburg SB: [Spw.393], Augsburg UB: [02/11.6.8.50], Bamberg SB: [Phil.O. 579/1.2], Dresden SLB: [Ling.Hispan.61], Frankfurt StuUB: [Phil. 1939/217], Halle, Hamburg SuUB: [A.71598], Heidelberg UB: [E.1792], Köln UuStB, München BSB: [L. lat.f.323], München UB: [8°.Philol.972], Nürnberg StB: [Phil.7235.8°], Paris BN: [X. 14681], Passau SB, Praha SK: [8.J.82], Stralsund ArchivB: [LB.8.1113], Tübingen UB: [Ck.IV.23.8°], Wien ÖNB: [73.M.61], Wolfenbüttel HAB. COMMENTAIRE : La grammaire espagnole de Kramer a ete presentee dans son detail par Sänchez-Regueira (1982; voir aussi Sänchez-Regueira 1981). Quoique s'omant d'un titre espagnol, cette grammaire (ä l'exception de la dedicace et de la Nomenclatura Hispanica, qui est un lexique espagnol-fran?ais ordonne systematiquement), est entierement redigee en latin. Alonso (1951) a decrit la prononciation de l'espagnol telle qu'elle est presentee par Kramer 1711a. Henry (1812, II, 121-2), dans un chapitre qu'il consacre dans son Histoire de la langue frangoise ä la presentation de la phraseologie des langues europeennes, evoque la grammaire de 1711 et souligne qu'il «seroit ä desirer que nos faiseurs de Grammaires connussent toutes celles de cet auteur [i.e. de Kramer]». Will (1756, 353) signale une edition de 1702 de la grammaire espagnole. Franzbach (1975, 28-9), Schröder (1982, 12-3), Voigt (1991, 127) et Schröder (1992b, 174) reprendront cette information ä leur compte, mais sans la verifier. Or, cette edition de 1702 semble etre une edition fantöme: eile n'est pas signalee dans le travail particulierement bien documente de Sänchez-Regueira (1982) et nos propres recherches pour la localiser dans les bibliotheques allemandes sont restees vaines. KRAMER 1711b = Matthias Kramer: Speccius Gallicus, das ist: Eine schöne, gantz neuerfundene leichte Praxis, aus dem, nach frantzösischer Red-Art, und ConstructionsOrdnung gebrochenem teutschen Text des gantzen obigen so genannten Parlaments [...] Frantzösische Exercitia regulrichtig zu componiren. Nürnberg: bei J. Hof[f]manns und E. Streckens Wittiben. DESCRIPTION : 135 p p . IN-8°
43
Cette grammaire espagnole est l'une des dernieres editions de Johann Zieger (*1646) qui meurt cette meme annee 1711. Ses activites d'editeur remontaient ä 1677. Cf. Benzing (1960, 504) et Paisey (1988, 295).
132 FONDS : DillingenStudB: [11,828], FuldaHLB: [Spr.u.Lit.Cd. 110/18], Greifswald UB. COMMENTAIRE : Le titre de cette grammaire du fran?ais, Speccius gallicus, reprend le nom du latiniste Christoph Speccius (*1585-tl639). Speccius est le redacteur d'un extrait simplifie de la grammaire latine de Melanchton, extrait intitule Praxis declinationum, consistens in exemplari illustratione regularum cardinalium syntaxe (Nuremberg 1633; encore distribue sous le titre Compendium grammaticae, oder kurtzer Inhalt der lateinischen Grammatik, aus des Hr. Phil. Melanchtons grössern Grammatik zusammen gezogen in kindliche Fragen verfasset, jetzo aber in die deutsche versetzet, Nuremberg 1632). Cet ouvrage fut Pun des grands succes de l'edition scolaire du dix-septieme siecle allemand qui ne parlait pas de la Praxis ou du Compendium mais du «Speccius», comme on parle aujourd'hui du «Bescherelle» ou du «Grevisse». (Cf. Will 1757, 730: "Er [Speccius] bleibt durch sein gutes Schulbüchlein, welches man nur insgemein die Praxis, auch den Speccius nennet, in unseren Schulen in ewigem Angedenken").44 Christ (1991, 22) Signale que «le titre du petit ouvrage fait allusion ä un professeur de latin et proviseur de college ä Nuremberg, Ν. [sic pour Chr.] Speccius, qui avait developpe une methode pour faciliter l'acces des debutants ä la pratique de la syntaxe latine. II donnait comme texte de depart pour les themes des phrases allemandes - done phrases dans la langue de Papprenant - construites d'apres le modele de la syntaxe latine. Ces phrases etaient ä traduire ensuite en latin. Kramer applique cette methode pour les langues modernes. «Je fais traduire - dit-il dans la preface allemande du Neues Parlament de 1730 - de petits dialogues selon les regies en bon frangais, en partant d'un texte allemand construit d'apres l'idiotisme fran?ais. Ainsi j'enseigne les fa?ons de parier fran^ais en peu de temps». Kramer annonce dans la pröface, le Nöthiger Unterricht vom Gebrauch dieses Büchleins, la sortie prochaine d'un ouvrage similaire, de type epistolaire, en italien: "Dieweilen dieses Componir-Büchlein nur im allgemeinen Stylo Dialogico oder familiari dienet, als hat der Liebhaber von mir mit nächsten, wills der Herr, dergleichen in Stylo epistolico und Histörgen wie auch was dergleichen in Italiänischer Sprach zu erwarten".
L'ouvrage annonce ici paraltra l'annee suivante, en 1712, sous le titre de Politico italiano (cf. Kramer 1712a). Con9u comme deuxieme partie du Parlement (cf. Kramer 1696d), le Speccius gallicus de Kramer allait connaitre un succes certain: on le reimprima en 1720, 1728, 1739, 1752 et 1763. Le Speccius de Kramer etait alors en concurrence avec la Grammaire Royale frangoise et allemande de Des Pepliers ( Ί 6 9 6 Berlin) dans les etablissements scolaires: en 1730 le recteur Crollius du lycee de Zweibrücken ou l'on utilisait l'ouvrage de Des Pepliers, proposait ä ses lecteurs de verifier l'opportunite de Pintroduction des grammaires de Kramer et de Rädlein dans les cours de fran?ais: "Solte sich eine bessere Grammaire als Pepliers seine finden, so wäre solche zur prüffung und genehmhaltung vorzuschlagen; wie dann insonderheit Matth. Cramers seine, und Rädeleins
44
On a egalement de Speccius une Orthographia Germanica, das ist: Erklärung etlicher Wörter, welche zwar gleich lauten, aber ungleichen Verstand geben [...] genommen aus Io. Werneri Manuductione Orthographica, um kürzerer Nachrichtung in diese Form übergesetzt und mit anderen Exempeln erkläret (Nuremberg 1631).
133 frantzösischer Sprachmeister einzusehen stünden, weilen sie vor allen andern gelobet werden". 45
KRAMER 1711c = Matthias Kramer : Preface du Petit dictionnaire frangois-allemanditalien du voyageur. Nürnberg. SOURCES : Stengel (1976, 66) qui se refere ä Georgi (1742-1758, v, 116). COMMENTAIRE : Cf. Kramer 1717a. KRAMER 171 l d = Matthias Kramer, Claude Mauger : Nouveau Parlement, c'est-ä-dire Dialogues frangois-allemands. || Neu Parlament, das ist, Sehr anmuthige gantzkurtz gegebene Frantzösisch-Teutsche Gespräche. Nürnberg: [Vve Joh. Hoffmann & Vve Engelbert Streck], DESCRIPTION : 155 p p . i n - 8 ° .
FONDS : Halle Marienbibliothek: [Ha.32/Sang.L.an.Sang.D.25], Passau SB. Stengel (1976, 65) Signale deux exemplaires ä Halle Waisenhaus: [85.L.15] et [160.G.7], COMMENTAIRE : Lindemann (1994, 685), qui se refere ä Stengel, ne Signale que l'exemplaire de Halle Waisenhaus cote [85.L.15]. KRAMER 1712a = Matthias Kramer : Der Italiänische Politicus, das ist: Zehen hundert auserlesene italiänische Sprüch-Worte und [...] sinnreiche Macht-Sprüche dieser [...] Nation. In Teutscher Sprach erkläret, untermischet mit [...] Histörgen (Historiette piacevoli), so [...] mit [...] politischen, häußlichen und sittlichen Lehren erßllet seynd. Dienlich [...] zur Übung der [...] Toscanisch- und Teutschen Sprach [...] und sonsten bey aller [...] Conversation anzubringen. Von Matthia Kramer. || II politico italiano. Nürnberg: Joh. Frid. Rüdiger. DESCRIPTION : 3 9 6 p p . IN-8°.
FONDS : Dresden SLB: [37.8°.7144], London British Museum (d'apres Schröder 1982, 58-9), Praha SK: [8.L.154], Stuttgart WLB: [HB.5964], KRAMER 1712b = Matthias Kramer, Claude Mauger : Neu Parlament [...] gantz kurtz gegebene Frantzösisch-Teutsche Gespräche. || Nouveau Parlement. Nürnberg: Joh. Hoffmann's Seel. Wittib und Engelbert Streck. FONDS : Karlsruhe HB: [Bb.28], SOURCES : Stengel (1976, 65). KRAMER 1712c = Matthias Kramer : Le vraiment parfait dictionnaire roial, radical, etimologique, sinonimique, phraseologique, & syntactique, frangois-allemand. Ouvrage nouveau & accompli; Enrichi de tout ce qu 'il y ade plus beau, de plus poli, & de mieux itabli dans le fameux Dictionnaire Roial de Messieurs de l'Acadimie Frangoise, dans
45
Extrait de Reissinger (1911, 279; Monumenta Germania Pcedagogica xux: Dokumente zur Geschichte der humanistischen Schulen im Gebiet der Bayerischen Pfalz. Teil 2. Hrsg. K. Reissinger. Berlin 1911), cite ici d'apres Käüa (1980, 208; Methoden im Bereich der Fremdsprachenvermittlung . Bearbeitet von Miloslav Käna. Konstanzer Handbücher zur Fremdsprachenvermittlung 8. Konstanz 1980).
134
ceux d'Antoine Furetiere, de Pierre Richelet, & autres; & exemt, au possible, de tous leurs Defauts, & de toutes leurs imperfections; Outre ce que I'Auteury a insiri de beau & de bon des plus excellens Ecrivains frangois modernes, & d'ailleurs. De sorte, que les Allemans qui apprennent άparier & a icrire en frangois, & ay traduire comme ilfaut, y trouveront par l'ordre des racines, ά des quasi-racines, I. tous les mots frangois de bon ά de bei Usage, avec toutes leurs diverses significations propres aussi bien que figuries; & toutes les locutions & phrases frangoises, dont on se sert dans le commerce general de tous les honnetes gens, dans leur juste construction; accompagnees de leurs explications en pur allemand. II. un indice de tous les mots derivez & composez, apres chacune des Lettres du Dictionnaire; pour voir d'abord, sous quelle racine ou quasi-racine on les puisse trouver. III. les remarques grammaticales & sintactiques tres-necessaires, pour discerner les vrais idiotismes frangois, d'avec les idiotismes allemands; & au contraire. IV. les termes les plus usitez des Arts & des Sciences. V. un indice alphabetique allemand tres-exact, pour trouver ά la page marquee, chaque mot, & chaque locution allemande, expliquie, & variee mime plusieurs fois en bon frangois. Cet indice allemandpourra supplier au defaut d 'un Dictionnaire allemand-frangois dans les formes, d'autant qu'il surpasse les plus amples qu ai'ent paru jusqu'ä present, [touchant le reste qu 'on lise la preface]. Par Matthias Kramer, Professeur des Langues Occidentales; & Membre de la Societe des Sciences, de Sa Majesti le Roi de Prusse. || Das recht vollkommen-Königliche Dictionarium Radicale, Etymologicum, Synonymicum, Phraseologicum et Syntacticum, Frantzösisch-Teutsch. Ein neu-vollständiges Werck; Bereichert mit allem, was da schönes, reines, und am besten fest-gestelltes in dem berühmten Königlichen Dictionnaire der Frantzösischen Sprach-Academie, wie auch in des Antoine Furetiere, in des Pierre Richelet, und anderer ihren mag vorhanden seyn; und hingegen von allen Mängeln und Abgang derselben, so viel möglich, befreyet; Nebst dem, was der Autor sonst gut- und artiges aus den vortrefflichsten Frantzös. Scribenten, und anderwärts, mit unverdrossenem Fleiß gezogen, und mit eingebracht hat. So, daß alle, recht Frantzösisch reden, schreiben, und übersetzen zu lernen beflissene Teutschen, (für welche es eigentlich gemacht) darinnen, nach Ordnung der Frantzösischen Stamm-, und Quasi-Stamm-Wörtern, antreffen werden: I. Alle, rein-frantzösische, nicht nur blosse Wörter, und alle dero verschiedene Bedeutungen; sondern auch alle dero Red-Arten (Phrases) wie sie im allgemeinen Umgang aller ehrlichen Leute gebräuchlich; samt ihren rein-teutschen Auslegungen. II. Ein besonder Register der abgeleitet- und gedoppelten frantzösischen Wörtern, (Deriv. und Comp.) nach einem jeglichen Buchstaben des Dictionarii, damit man stracks wisse, unter welchem Stamm-, oder Quasi-Stamm-Wort ein jedes zu finden seye. III. Alle nöthige, die Grammatic und Construction betreffende Anmerckungen, um die eigentlich frantzösische Red-Arten (Idiotismos) von denen teutschen, und die teutschen von denen frantzösischen richtig zu unterscheiden. IV. Die meistens gebräuchliche Terminos technicos, Scientiarum undArtium (Wissenschafft- und Kunst-Wörter.) V. Ein accurates, Teutsch-Alphabetisches Register, um alle gut-teutsche Wörter, und Red-Arten, an ihren Blat-Seiten des gantzen frantzösischen Wercks, auf rein frantzösisch, ja meistens mit zierlichen Variationen, zu finden; und wird gedachtes teutsche Register die Stelle eines rechten Teutsch-Frantzösischen Dictionarii (woran bishero ein so grosser Mangel) reichlich ersetzen können; allermassen es alle die mangelreiche Teutsch-Frantzösische Wörter-Bücher, so noch bishero zum Vorschein kommen,
135
LE VRAIMENT PARFAIT
DICTIONNAIRE R
O
I
A
L
,
R a d i a l , ErimolOgiquc, Sinonitnique, rhraicologiquc, 6c S y n t a d i q u c ,
FRANCOIS
• ALLEM A ND.
OUVRAGE NOUVEAU & ACCOMPLI; Piirirhi De tout cequil f a d e plus beau, depluspoii, & de mieux eabli dass Ic fines
DICTIONNAIRE ROIAL ύ
Mzsslxu
DE L ACADEMIE FRANCOISE, dim eaoc CTANTOINE FURETIERE, DEPLERRE
RicaELET,&autrcsi tt cirtnr. aapoffibie, de tous lean Deftca. Sc de routes leun Imperfolioni; Omtrt ce que l'Auteur γ a infere de beau Jcdebon des plus exccllem Ecxivains fianipis moSernes, & if aülean; Dt Jertt, qut Us Alltmeitt qui Appreuntnt 2 pMritr & i eertre tnfruafmr,tj ijtraduirt ttmmtUfmt·, j imwtmt
PAR L'ORDRE DES RAONES, & DES QUAS-RACINE5,
I. Tous la Mittfr/meeii de boo Sc de bei UQge. aree tomes lean diveries Sigmfiutimi tnpni laffi bien quefigureti;Snouta la Lectamm Sc Pbrifiifrmtm/ia, doot.on le fat dim le Csmmtrct Gt**rei de tous la hormeta gens,dunleurjufteConftruäion,· accampagnea de leunlxftuetiant en par AUtnumd. Π. On buitt de tout les Attn Dtrrvts. hctmpjn*pre* cfaacune des Ixttretäa Diffionnaire; pour voir d'abort, lous quelle Λμρκ OU $nefi Sttmr on les puilfc trouper. QLLes RemanentsGmnmancala & Sinodiques tres-necdüins, pour diicemcr les Trail Uurtom francou d' wee les Idutumm tUnumdi t tt au coooaitc IV.Les Tcrmm les plusufitex des Ant Sc desStsnsMr. V. On bditt AifbttttKfut AUtmoU cres-aad, pourtrmi*(.4).
Kramer a base sa grammaire sur le Nederduytsche Spraekkunst (Deventer 1706) d'Arnold Moonens (* 1644-11711) et le Nederduytsche Spraakkonst (Amsterdam 1708) de Willem Sewel (*1654-tl729). Pour l'historien de la lexicographie neerlandais-allemand cet ouvrage est interessant dans la mesure oü il contient un registre des racines neerlandaises ("Nach dem A,B,c geordnetes Register aller niederdeutschen Grund-, Stamm- oder Wurzel Wörter, mit bey gehender hochdeutschen Erklärung"), lequel annonce le Dictionarium neerlandais-allemand qui paraitra trois plus tard, en 1719. L'ouvrage a connu un grand succes tout au long du dix-huitieme siecle. Sa premiere edition etait encore en vente sept ans apres sa publication: en 1723, dans les Fasti Universitatis Altorfinae (dates de 1721-1722) les heritiers de Johann Daniel Tauber la listaient encore dans le catalogue de leur librairie (cf. Tauber 1723, 311): "Ex Officina libraria haeredum Io. Danieli Tauberi prodierunt [...] Grund-richtig-vollkommene, doch kurtz gefasste Nieder-Teutsch- oder Holländische Grammatica; Samt einer Alphabetischen Vorstellung aller Holländischen Grund- oder Stamm- Wörtern, auf Hochteutsch erkläret von Matthia Kramer, der Occidentalischen Sprachen Professore, und der Königl. Preussischen Societät der Wissenschaften Mitglied. 8. Nürnberg und Altdorff bey Iohann Daniel Taubers seel. Erben. 16. Bogen".
La grammaire hollandaise fut reeditee ä Leipzig en 1744, 1754 (eds inconnues de Knol 1982), 1755, 1761 (ed. inconnue de Knol 1982) et 1774. Knol (1982, 160ss) a montre que l'ouvrage de Kramer a ete en partie integre dans les travaux de J.F. Ketela[a]r ('t Nieuw geöpend kabinet van Hoog- en Nederduytsche koopmans en andere brieven, Amsterdam: Olofsen, 1737) et de D'Arrest (Neder-duytsche en Hoogduitsche Grammatica, Amsterdam: Olofsen, 1740) ainsi que dans un ouvrage commun de ces deux auteurs, le Körte t'zaamengeknoopte inleidinggsweg, ofte Grammatica, benevens eenkeurlyk kabinet
143 van uitgezogte, zo wel Hoog- als Neerduitsche brieven [...] zo verre, dat den geheelen Kramers kleine grammatica in deezen [...] ook te vinden is, paru ä Amsterdam chez Olofsen en 1741. KRAMER 1717a = Matthias Kramer : Le petit dictionaire de vo'iageur frangois-allemanditalien, italien-allemand-franfois, allemand-frangois (pronon. fran(oise). Edition nouvelle avec une preface de Möns. Matthias Kramer, Professore [sic] des Langues Occidentales. Nuremberg: Chez les Heritiers de feu Joan Daniel Tauber, Libraire soignant le coin de la rue des Cordonniers. DESCRIPTION : 208, 197,238 pp. in-8°. 1 -208: Le truchement frangois-allemand-halien. 1-197: IIpiccolo Dittionario da viandante. 1-238: Der Curiose Teutsch- und Französische Dollmetscher. FONDS : Erlangen UB: [Nspr.öl.c], Stuttgart WLB: [HB.5571], COMMENTAIRE : Kramer, qui est l'auteur de la preface de ce repertoire, y presente sa conception du dictionnaire de voyage. Simple dictionnaire de reception, celui-ci doit organiser sa nomenclature selon Γ alphabet et la composante phraseologique peut en etre exclue: "[Dieses] muß nur die blosse Notwendigkeit an Worten, und zwar, in seiner alphabetischen Ordnung, mit nichten aber den Überfluß, den Reichthum, den Schatz, und so zu reden, das völlige Capital und Vermögen einer oder mehr Sprachen enthalten; und darum muß es auch an einem Petit dictionaire de Vo'iageur (Reise-Dictionario) wie dieses, mit nichten für einen Mangel angemercket werden, wann es eben mit keinen Phrasibus, mit keinen figurirt- oder verblümten Red-Arten, Epithetis, Sprüchen und Sprüchwörtern, und dergleichen zur Vollkommenheit einer Sprache gehörigen Stücken versehen ist (dann solche liest, und brauchet ein jeder in der Vaterländischen Studier-Stube oder Bibliothec) sondern als dan[n] erst, wann die täglich vorkommende, und zu allgemeinem Commercio (Handel und Wandel) zu wissen nöthige Wörter nicht alle darin nachzuschlagen, und zu finden wären. Auf diesen Fuß kan ich, der ich nicht der Autor; sondern nur einen unpartheyischen Censorem hierinnen abgebe, mit Grund der Warheit bezeugen, daß dieses drey-sprächiges Reise-Dictionarium in suo genere für vollkommen zu halten seye [...]. Es dienet auch zur fernem Nachricht, daß, obwol dieses Buch den Nahmen eines Reise-Dictionarii den Titul hat, man denselben jedennoch in so enge Schrancken nicht einzuschliessen vermeine, daß es nicht auch denen zu Hause bleibenden, welche ihnen etwann nur die nöthige Wörter einer fremden Sprache, bekandt machen, und sich allgemach eine copiam verborum beylegen wollen, einen vortrefflichen Nutzen schaffen könne, wozu mancher viel füglicher durch ein kurtz-Alphabetisches Dictionarium, worinnen ein jedes nachschlagen, und geschwind antreffen kan, als durch eine, unter gewissen Haupt-Tituln, rangirte Nomenclatur gelangen kan. [...] Matthias Kramer, Linguar. Occident. Professor, & Societ. Scient. Reg. Borussia Collega". La premiere edition de ce dictionnaire pourrait dater de 1711 (cf. Kramer 1711c). L'edition de 1717, «edition nouvelle», est annoncee dans la rubrique "Libri peregrini idiomatis" du catalogue de la foire du livre de Leipzig de septembre 1716. Cf. Catalogus universalis sive designatio eorum librorum qui hisce nundinis autumnalibus, Francofurtensibus et Lipsiensibus anniMDCCXVivel novi, vel emendatiores & auctiores prodierunt, aut in posterum sunt proditun. Leipzig: Groß, 1716. KRAMER 1717b = Matthias Kramer, Claude Mauger : Nouveau Parlement,
c'est-a-dire,
144 petits dialogues frangois-allemands, fort agreables, & meme fort courts, pour en faciliter I'intelligence aussi bien que Limitation ά ceux qui s'appliquent ä une de ces deux langues. Composez autrefois en frangois par le Sieur Claude Mauger, natifde Blois, Maitre delangue, &d'autres; maispresentement, ά cause de leurpurete, & grande utilite enrichis de l'allemand, retouchez, & notablement augmentez par Matthias Cramer &c. || Neu Parlament; Das ist: Sehr anmuthige, und denen anfangenden Sprache Beflißenen zum Besten gantz kurtz gegebene Frantzösisch- Teutsche Gesprächlein. Ehedessen Französisch verfasset vom Herrn Claude Mauger [...] in dieser letzten Edition mercklich vermehrt, Durch Matthias Kramer Lingu. Occid. Prof. Nürnberg: in Verlegung Joh. Hof[f]manns seel. Erben. DESCRIPTION : 155 pp. in-8° FONDS : Amberg SB, Dillingen StudienB: [an: 11.828], Wolfenbüttel HAB: [QuN.556. 1(2)] (cf. Bircher 1977-, B. 16832). COMMENTAIRE : Edition inconnue de Ising (1956, 131). KRAMER 1719 = Matthias Kramer : Het koninglyk Neder-Hoog-Duitsch en Hoog-NederDuitsch Dictionnaire, of, Beider Hoofd- en Grond-Taalen Woorden-Boek, Een Nieuw, Volmaakt, en met ongemeene Neerstigheit uytgevoert Werk; Diergelyken alreeds voor langen tyd, van beide Nacien gewenscht; mar nooit te Voor-schyn gekomen is. Verrykt met al 't gen, wat 'er aan Woorden, Bewoordingen, hunne eigentlyke Spreek-Wyzen, Toepassingen, en wettige Tzamen-Voegingen, Zuivers, en Aardigs, by de nieuwst-, en beste Woorden-boek-Opstellers van onze Eeuwe is vastgestelt; en met eenen, van hunne Gebreken, Feilen, en Mis-slagen (zo veel 't mogelyk was) bevryt. Benevens het Puik van de geestigste Zin-Spreuken, en lands-gebruikelyste Spreuk- en Zeg-Woorden, die men uyt de Werken van den Hoog-Edelen Heer Jacob Catz, Ridder zal.; en andere vermaerde Hollandsche Schryvers uyt te trekken, en op bequame piaatzen in te schikken goed gevonden heeft, (Vid. de Voorrede) door Matthias Kramer, Professor van de Occidentalischen Taalen; en van het Koningl. Pruissisch Gezelschap der Wetenschappen Mede-Genoot. Nürnberg: By den Auteur, of de Erfgenaamen van den zelven; ook t'Amsterdam, en eiders, in de Nederlandsche Boek-Winkels, waar deezen Hoofd-Tytel is aangeslagen, of uythangt. || Das Königliche Nider-Hoch-Teutsch, und Hoch-NiderTeutschDictionarium, Oder, beider Haupt-, und Grund-Sprachen Wörter-Buch. Ein neu-, vollständig-, und mit ungemeinem Fleiß ausgeführtes Werck. Dergleichen bereits vorlängst von beiden Nationen gewünscht; aber bishero noch nie zum Vorschein kommen ist. Bereichert mit allem, was an Wörtern, Terminis, unddero eigentlichen Redens-arten, Application, und regel-richtigen Fügungen Rein-, und Artiges, von denen neuest- und bewehrtesten Wörter-buch-Schreibern unserer Zeit festgestellt; und zugleich, von dero Mängeln und Fehlern, (so viel es möglich war) befreyet. Benebenst dem Kern der geistreichsten Sinn-Sprüchen, und land-üblichsten Spruch Worten, die man aus den Wercken des Hoch-Edlen Herrn Jacob Catz, Ritters sei.; und aus andern berühmten Holländischen Scribenten heraus zu ziehen, und gehöriger Orten einzuschalten gut befunden hat. (Vid. die Vorrede). Von Matthia Kramer, Der Occidentalischen Sprachen Professore; und der Königl. Preussischen Societät der Wissenschaften Mit-Gliede. Nürnberg: Bey dem Autore, oder dessen Erben; wie auch in denen Messen zu Francfurt,und zu Leipzig, wo dieser Haupt-Titul angeschlagen.
145 DESCRIPTION : 2 vols in-4°. 548, 292, [1] pp. FONDS: Amsterdam UB: [1237. A. 16], Ansbach SB, Augsburg UB: [01/GB.1494.K.89], Bamberg SB: [Phil.f.89], Bamberg UB: [45/GB.1494.FG.2834], Berlin UBdHU: [Zg. 5050.qu], Dillingen StudienB, Dresden SLB: [Lingu.Belg.l], Eichstätt UB: [SA.II.934], Erlangen UB: [Trew.E.51-52], Frankfurt StuUB: [Q.45/568], Freiburg UB: [E.7845. am], Giessen UB: [4°.B.57/1718], Göttingen SuUB: [4°.Ling.VI.7355], Greifswald UB: [4°.Bo.41], Halle HbFS, Hamburg SuUB: [B.8362], Heidelberg UB: [E.2981], Jena TULB: [Fol.Gl.IX.10-11], Kassel GhB: [FWHB Arolsen II.98.a-c.5], Kassel Murhard'sche B: [1951 .B. 1332], Köln UuStB: [1.L.823], Leipzig UB: [Gr.lg.rec.133], Lübeck BdHSt, Marburg UB, München BSB: [2.L.g.sept.l2] et [2.L.g.sept.l2a], München UB: [2°.Philol.l43], Münster UB: [48.Qu.238], Nürnberg GNM: [2°.Sp.252], Nürnberg StB: [Phil.204.2°], Oldenburg LB: [4.82.0019], Paris BN: [X.1027], Pommersfelden SchloßB: [XLVI.234] (cf. Pleticha 1983, 178),52 Regensburg SB, Schwerin MLB, Stralsund ArchivB: [G.fol.22], Stuttgart WLB: [Neuere Phil.fol.201], Wien ÖNB: [73.Q.14], Wiesbaden HLB: [4°.L.409], Wolfenbüttel HAB: [Kb.4°.65], [Kb.4°.65a] et [P.440a.2°.Hel.] (cf. Bircher 1977-, B.1568-1571), Zürich ZB. REPRODUCTION (sur microfiches): Archiv der europäischen Lexikographie, Archives de la lexicographie europeenne 2/3. Herausgegeben und mit einer Einleitung von Laurent Bray. Erlangen: Harald Fischer Verlag, 1993. COMMENTAIRE : Ce dictionnaire est le premier dictionnaire allemand-neerlandais, neerlandais-allemand jamais publie. II avait ete annonce 39 ans plus tot, ä Päques 1680, dans le catalogue de la foire du livre de Leipzig. A l'epoque ce dictionnaire devait etre publie par Wolfgang Moritz Endter." Kramer applique dans ce repertoire le systeme de la nidification lexicale (regroupements morphosemantiques). L'ouvrage, presente par Bray (1992b et 1993a), connaitra une deuxieme edition, par Titius, en 1759, une troisieme, par Moerbeek en 1768, une quatrieme enfin, en 1787. Kramer, qui, avec ce dictionnaire, se propose d'enseigner l'allemand aux Hollandais, n'y presente que le vocabulaire de l'allemand commun aux differentes regions germanophones. Tauchmann (1992, 40-1 et 91-103) a montre que les variantes diatopiques, qu'elles soient phonologiques, morphologiques ou semantiques, avaient ete systematiquement exclues du repertoire de 1719: "Kramer [wollte] prinzipiell keine landschaftlichen Einheiten in sein Wörterbuch aufnehmen" (Tauchmann 1992, 91). Reprenant les donnees de Vooys (1947, 266), Osselton (1991, 3037) rappelle que "Kramer's initial Dutch word list was based on the Halma Dutch-French dictionary [...] and at times retains gratuitous French explanations ("Onder-rok ... Unter-rock, Unterrocklein. gall, sou-jupe, cotillon"). The Kramer dictionary is unusually strong on grammatical information, and is typographically more inventive than Halma". De fait, Kramer avait compris qu'en lexicographie la typographic a pour fonction la visualisation de la hierarchie des charges informationnelles vehiculees
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Pleticha (1983, 178) montre que le dictionnaire nderlandais de Kramer [XLVI.234] a sa place, ä cöti du Dictionnaire universe!frangois et latin de Paris 1721 [XLVI.220-4], du Dicionario nuevo de las lenguas espanola yfrancesa (Bruxelles 1705) de Francisco Sobrino [XLVII.207-8] et d'un exemplaire de l'ddition de 1717 du Vocabulario de l'Acadimie de la Crusca [XLVH.216-7] dans la bibliotheque du chateau franconien de Pommersfelden de la maison Schönborn. Cf. Gross, Oster-Messe (1680, C3 v°).
146 par les differents composants de 1'article. II a choisi les caracteres employes en fonction du Statut lexicographique des unites traitees: "Es ist noch zu observiren: Daß ich, was die Schrift-Literen dieses Dictionarii anbelangt, denen, fremder Sprachen beflissenen zum Besten, für gut befunden, die Stamm-, und HauptWörter mit was gröberen, dero Abgeleitete, it. Gedoppelte, mit mitteren, und die Phrases oder Red-weisen mit kleinen Buchstaben setzen zu lassen, damit man mit Lust darinnen studiren, alle Wörter recht unterscheiden, und zugleich seine Augen, und Gemüt an dieser angenehmen Varietät ergötzen könne; so daß mir gar nicht gefallt die Weise deren Wörter-Buch-Schreibere, welche, den grossen Vortheil dieser schönen Unterscheidung nicht verstehende, oder, um was Papier, und Druck-kosten zu sparen, alle Wörter, von was Gattung, Wehrt, und Unwehrt sie seyn mögen, über einen Kamm schären, will sagen, mit einerley, und das noch darzu mit kleinund kaum lesbaren Literen drucken lassen" (Vorrede 1719).
Hirsching (1797, III, 363-4) a presente une histoire detaillee de cet ouvrage: "Kramer gab sein Wörterbuch in einem starken Folianten heraus, hatte die Wörter alle etymologisch geordnet, welches für Wörterbücher zu der Absicht sehr unschicklich ist alle Kunst und wissenschaftlichen Wörtern hatte er mit Fleiß ausgelassen, das Ganze hingegen mit einer Menge Redensarten angefüllt, die zum Theil nicht einmal holländisch waren. Die vorzüglichsten Fehler dieser Ausgabe wurden bey der zweiten Auflage verbessert, die Wörter alle nach dem Alphabet gestellt, eine große Menge neuer, besonders Kunstwörter, hinzugethan, und das Ganze von dem zweiten Herausgeber, Hrn Prof. Titius in Wittenberg in einen nicht zu starken Octavband gebracht. Die Besorgung der dritten Auflage übertrug die Verlagshandlung dem Hrn. Prediger Moerbeck zu Dortrecht. Dieser ergänzte noch einige tausend in dem ersten Theile fehlende Wörter, und machte hier und da wichtige Verbesserungen und setzte eine erstaunende Menge Wörter, die in dem deutsch-holländischen Theile nicht zu finden waren, hinzu. Diese Sorgfalt ist auch bey der vierten Auflage fortgesetzt worden, welche wieder einen starken Zusatz von fehlenden Worten erhalten hat, so daß man gestehen muß, daß es wirklich ein sehr gutes und brauchbares Wörterbuch geworden ist".
KRAMER 1720a = Matthias Kramer : Auserlesene Kaufirtanns-Briefe Französisch und Teutsch. II Lettres marchandes choisies, en toute sorte de Negoce mercantil. Frangoises & Allemandes. Par Matthias Cramer, Professeur des Langues occidentales, & membre de la Societe des de sa Majeste le Roi de Prusses Sciences [sie]. Nürnberg: verlegts Wolfgang Moritz Endter. DESCRIPTION : [14], 462, [12] in-8°.
FONDS : München BSB: [Epist.191], Praha SK: [10.D.45]. COMMENTAERE : L'ouvrage, qui compte trois cents lettres organisees en trois centuries, a pour sous-titre: Le veritable Guide au Stile mercantil expliqui en belies lettres marchandes de toutes sortes de trafics. Deutliche Anweisung zum Briefschreiben im kauffmännischen Stylo, Durch manierliche Kauff- oder Handels-Briefe, über unterschideliche Materien vorgestellt. C'est tres vraisemblablement ä cette edition que se refere Brunot (HLF, v, 361) quand il parle du «Guide ou Stile marchand ou Lettres marchandes (Nuremberg, 1720)» de Kramer (cf. aussi Schröder 1982, 93). Ce recueil a visiblement ete compile a la häte sur le modele du Banco-Sekretarius italien-allemand de 1693, comme le montre le texte allemand de la preface, "Vorbericht des Autoris an den Leser", qui ne correspond pas au contenu de l'ouvrage fran?ais-allemand, puisque Kramer s'y adresse ä un lecteur italien! On peut ainsi y lire:
147 "als bin ich endlich, beydes aus eigenem Trieb, das allgemeine Beste zu befördern, wie auch durch Anersuchen des [...] Herrn Endters, veranlasset worden, denen, der Italiänisch- und Teutschen Sprach und Correspondentz beflissenen Handelsleuten, und dero Bedienten (woraus allhier in Nürnberg die meiste Anzahl meiner Scolari bestehet) zu nutzlichem Gefallen, etwas weniges von sothaner Materi an Tag zu legen" (Kramer 1720a, preface).
Dans la "Preface de l'Auteur au lecteur" (χ.3.ν°) Kramer explique comment est nee Γ idee du recueil: "Aiant remarque d'un cöt6 de moi-meme, & de l'autre, aiant plusieurs fois ete averti par d'autres, & particulierement par le Sieur Wolfgangue Maurice Endter, Marchand-libraire bien renomme de Nuremberg sur ce, que dans une si grande abondance de Lettres imprimees sur toutes sortes de sujets [...] qui peuvent servi ä la curieuse jeunesse, & par fois de Formulaire pour en concevoir (inventer) de semblables, il y regne une si grande disette de Lettres marchandes, je me suis enfin laiss6 porter & par mon propre mouvement, & par les insta[n]ces du sudit Sieur Endter de produire quelque chose sur cette matiere pour le bien des marchands & negotians desireux d'avoir Commerce de lettres en franfois, & en Alemand.
Suivent des remarques sur le style des lettres donnees dans le recueil: "Le Stile y est tout simple & naif, clair & net, ainsi qu'il convient ä la matiere proposee [...] II y est conforme aux Regies d'une bonne grammaire & sintaxe; en quoi les Ecrivains de lettres marchandes [...] commettent bien souvent de lourdes fautes, & donnent comme on dit de bons soufflets ä Vaugelas. 54 La meme chose j'ai pris ä coeur d'observer dans [la] traduction allemande de ces lettres, laquelle j'ai fait d'une maniere si naive & inaffectee, mais pourtant en bon allemand qu'autant que le Genie & la Phrase de cette langue le peut permettre, eile va d'accord avec eile; ce que j'ai fait tout expres, ä fin que les Allemands en tirent plus de lumiere, & plus de profit, & que les Francois (puis qu'elles servent ä l'une & ä l'autre Nation) en apprenent [sic] plus aisement ä entendre & meme ä former une Lettre marchande en allemand: un allemand trop elegant, & trop releve & poetique auroit servi tres peu ä ceux-lä, & point du tout ä ceux-ci. C'est pour cela que dans la dite version allemande, oü d'ailleurs on auroit pü ou dü mettre un mot, ou une locution plus proprement allemande, j'en ai bien souvent emploie une, qui s'accomode mieux avec le Francois; je supplee aussi par fois quelque sens avec un petit mot impletif, qu'on appelle, entre deux clauses [ ] lors qu'elle semble etre necessaire dans l'autre langue pour son eclaircissement (Kramer 1720a, )(.4.r°).
L'absence d'un registre des mots employes dans le recueil est justifiee par une argumentation d'ordre pedagogique: "II m'a bon semble de n'en rien faire, pour donner par lä, ä l'ecolier, ou autre curieux l'ouverture, de prendre lui-meme la peine de tirer de chacune de ces lettres, les mots extraordinaires, les belles phrases & locutions, en reduisant les Noms ä leurs cas nominatifs, les Verbes ä leurs infinitifs, & en les enregitrant [sic] chacun ä sa maniere, dans un Caier [sic] ou deux; il est certain que ce qu'on marque de sa propre main, reste bien plus profondement grave dans la memoire, que ce qu'on ne lit qu'en passant dans un livre imprime. C'est aussi en user comme il faut, que de marquer plusieurs fois le meme mot; car toutes les fois que le compilateur qui les marque, ne se souvient pas de les avoir dejä marque une, ou peut etre plus d'une fois,
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Dans le texte allemand de la preface, c'est Boccacio, et non pas Vaugelas, qui est nomme ici: "dem Boccacio, wie man sagt, öffters dichte Ohrfeigen geben" (Kramer 1720a, )(.5.r°).
148 c'est un signe qu'il ne les a assez bien imprime; mais ä force de marquer souvent la meme chose, on en vient en fin ä bout (Kramer 1720a, )0(-4.v°).
Une piece liminaire de l'ouvrage, signee «G.C.A.», offre un quatrain qui s'organise autour du jeu de mots Kramer/Krämer: "Ein Krämer pflegt sonst sein Waaren gut zu heissen; Hier aber muß die Waar den Krämer selbsten preisen". La piece, qui s'adresse "Ad Nobilem & Famigeratissimum D. Cramerum" est traduite en latin et en fran?ais, versions dans lesquelles le jeu de mots ne peut etre rendu: "Merces quisque suas laudat Mercator; at ecce! Heic Mercatorem Merx probat ipsa suum"; "On dit que tout Marchand loüe sa merchandise; Ici la marchandise, son meme Marchand prise". KRAMER 1720b = Matthias Kramer : Speccius Gallicus, das ist: Eine [...] leichte Praxis [...] Französische Exercitia regul-richtig zu componiren. Nürnberg: Stein. SOURCES : Stengel (1976, 65) qui se refere ä Georgi (1742-1758). Voir aussi Schröder (1982, 55). CoMMENTAIRE : Paisey (1988) explique que Johann Stein, qui meurt vraisemblablement en 1738, a ete libraire et editeur ä Nuremberg de 1724 ä 1738; or, cette edition du Speccius Gallicus date de 1720: on a lä une erreur soit de Stengel (1976) soit de Paisey (1988). Apres la mort de Stein la maison d'edition est reprise par sa veuve, sous la direction de Gabriel Nikolaus Raspe, de 1739 ä 1743. Raspe reprendra l'entreprise en 1743. Cf. Paisey (1988, 251). KRAMER 1720c = Matthias Kramer : II secretario di banco, overo, Stile di corrispondenza mercantile, spiegato con molte bellissime lettere di negozio in ogni genere di traffico &c. dal signor Mattia Cramero. In questa novissima edizione arrichito di molte aggionte. Bologna: Longhi. FONDS : US Library of Congress (cf. NUC, Pre-1956, vol.305, 283, NK.0280444). COMMENTAIRE : Edition inconnue de Ising (1956, 129). Cf. Schröder (1982, 38). KRAMER 1721 = Matthias Kramer : Die einig und allein grund-richtig vollkommene toscanisch- und romanisch-italiänische Grammatica e sintasse reale, welche als Uber classicus (Schul-, Lehr-, undLern-Buch) für unsere fremder Sprachen beflissene teutsche Nation [...] eingerichtet [...]. Von dem Autore selbst, und in vielen Stücken verbessert. Nürnberg: J.E. Adelbulner für W.M. Endter. DESCRIPTION : 757 pp. in-8°. FONDS : Paris BN: [ 8 ° . X . 16936],
COMMENTAIRE : Le Gesamtverzeichnis des deutschsprachigen Schrifttums (GvdS), vol. 80, p.82. precise que l'ouvrage contient le compliment de Riederer (cf. Kramer 1722a) suivi de la reponse de Kramer. Edition inconnue de Ising (1956, 127). KRAMER 1722a = Matthias Kramer : Die einig und allein grund-richtig vollkommene toscanisch-, und romanisch-italiänische Grammatica e sintasse reale; welche, als Liber Classicus (Schul-, Lehr- undLern-Buch) für unsere fremder Sprachen beflissene teutsche Nation, auf eine, bey weiten ordentlichere, regul-richtigere; wie auch leicht- und deutlichere Lehr-Art eingerichtet, als alle andere, bishero erschienene gethan, und zu thun vermögt haben. Von Matthia Kramer, der Occidentalische Sprachen Professore, und
149 der Königl. Preussischen Societät der Wissenschaften Mitgliede. Von dem Autore selbst, bey dieser neuen Edition fleissig corrigirt, revidirt, und in vielen Stücken verbessert. Mit Rom. Kays. Maj. und Churfl. Sächs. Privilegio. Nürnberg: verlegts Wolfgang Moritz Endter. Druckts Johann Ernst Adelbulner.55 DESCRIPTION : 757 pp. IN-8°
FONDS : Augsburg UB: [02/II.6.8.215], Frankfurt StuUB: [Pd.520/500], Freiburg UB: [E.290.f], Göttingen SuUB: [8°.Ling.V.1066], Halle (Katalog), München BSB: [L.lat. f.444], Nürnberg StB: [Phil.10361.8°], Praha SK: [8.K.30], Rostock UB: [Ck.140], Solothurn ZB. COMMENTAIRE : La grammaire est dediee, le 13 octobre 1721, au peintre Godfrey Kniller (Gottfried Kneller; *1646-tl723). Elle est precedee d'un compliment en vers "An den Wol-Gelehrten, weit berühmt-, und Wol-verdienten Herren Autorem", compliment (reproduit dans Schröder 1989) dont l'auteur, le Nurembergeois Johann Friedrich Riederer, rappeile avoir ete l'eleve de Kramer il y a 32 ans de cela, c'est-ä-dire en 1689. KRAMER 1722b = Matthias Kramer, Christoph Weigel: Le mondedans une noix; c'est-adire, un abrege de l'histoire universelle chronologique des avenemens les plus remarquables du monde; tres plaisamment representez portables, & par figures en fine taille douce, pour les retenir plus aisiment dans la memoire. Traduit de l'allemand en frangois, par ordre d'un Prince. Par Matthias Cramer. Nürnberg: Christoph Weigel.56 DESCRIPTION : in-4° orne de 44 planches. FONDS : London, British Library: [9007.cc.36]; Washington, U.S. Library of Congress (cf. NUC Pre-1956, vol.653, 546, NW 0156079). SOURCES : Bure (1783, πι, 61, n°4603). Cf. aussi Conlon (1983, 548). COMMENTAIRE : Traduction fran?aise de la Sculptura historiarum et temporum memoratrix; das ist, Gedächtnis-hülflische Bilderlust (Ί697; egalement parue sous le titre Die Welt in einer Nuß en 1700). L'ouvrage a connu plusieurs editeurs: Christoph Weigel, Johann David Köhler et Samuel Faber; ce dernier est d'ailleurs l'auteur d'un panegyrique de notre lexicographe qu'on trouvera imprime dans le dictionnaire allemand-italien de 1700/1702. On trouvera une histoire des differentes editions de l'ouvrage dans Die Welt in einer Nuß [...] vermehret von Μ. Johann Colmar (Nürnberg: Verlegts Christoph Weigel des älteren seel. Wittib., 1730). Graesse (1861, 294) note que «la premiere idee de cet ouvrage est due ä Gr. And. Schmid, mais eile ne fut realisee qu'apres sa mort par Chr. Weigel ä Nuremberg en 1697. in-fol. (49 pi.); Ces planches ont ete reduites au format in-4° et accomp. de petits vers rimes et d'un texte en allemand par Sam. Faber et publiees sous le titre Orbis terrarum in nuce. Norimb. 1700 in-4°, depuis en fran^ais [par Kramer] et en allemand». Graesse (1861, 294) Signale d'autre part une edition de 1726 que nous n'avons pas su retrouver.
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Johann Ernst Adelbulner (*1665) a 6te imprimeur, libraire et Sditeur ä Nuremberg de 1699 ä 1737. II a rachet6 l'imprimerie de Wolfgang Moritz Endter, qui mourut en 1723. Cf. Benzing (1982, 369). Christoph Weigel, qui mourut en 1725, 6ditait ä Nuremberg depuis 1698. Cf. Paisey (1988, 281).
150 KRAMER 1723a = Matthias Kramer : Del Moliere redivido, comparso su Ί teatro italiano, cioeAlcune generalmente allegre, sentenziose e specialmente piacevolissime comedie italiane, quali da nessun 'altra lingua non sono state tradotte; ancora, perche tutte hanno per Seena le Cittä principali d 'Italia, sono in ogni parte uniformi ai buoni e cattivi costumi delle maniere del Paese; com 'anche alia puritä di tutte le Regole Grammaticali e Sintattiche dell'odierno Stile toscano-romano [...] raccolte da Mattia Cramero, Delle Lingue Occidentali Professore, e membro della Real Societä delle Scienze, di Sua Maestä di Prussia. Nürnberg: Johann Jacob Wolrab.57 DESCRIPTION : [1],167, [33] pp. in-8°. FONDS : Dillingen StudienB: [HV.378/44,1], Freiburg UB: [E.459], Mainz StB: [I.g. 354.Nr.2], Nürnberg StB: [Amb.3710.8°], Paris BN: [Yth.50495]. COMMENTAIRE : Adaptation italienne, par Kramer, des Fourberies de Scapin: Le nuove Furberie del Servitore Scappino, ridotta alia regolar Puritä dello Stile toscano-romano moderno, da Mattia Cramero. Cette adaptation est annoncee dans la preface de la grammaire italienne de 1722 (Kramer 1722a), laquelle est reproduite dans Kramer 1750. Kramer annonce dans le "Auviso" son intention d'adapter toutes les comedies de Moliere ("Pe ciö, C[aro] L[ettore], se piacerä al Cielo, son' intentionato di farle stampar tutte, ed haverne pronte almeno 1 . 6 2. nelle venture Fiere di Francoforte e Lipsia, dato che il discreto Libraro me'l indichi ä tempo"), mais les Furberie del Servitore Scappino resteront la seule adaptation de Moliere signee par notre maitre de langues. Cette adaptation, que Kramer dedie ä ses eleves le 12 novembre 1722, a ete severement critiquee par Toldo (1910, 206-9). Elle est signalee par Saverio Santangelo et Vinti (1981, 124). Kramer a de plus presente une adaptation allemande des Fourberies (Kramer 1723b). KRAMER 1723b = Matthias Kramer : Der Wieder-Lebende, und auf die Italiänische Schau-Büne aufgetrettene Moliere, Das ist Einige, durchgehends Lustige, Lehr-reiche und besonders wol-fällige Italiänische Comedien, welche aus keiner andern Sprache übersezt [sie] worden; auch, weilen sie alle miteinander, die vornehmsten Städte von Italien zur Scene (Schauplatz) haben, denen gut- und schlimmen Sitten der Lands-Art; wie auch der Regul-richtigen, beyde Grammaticalisch- und Syntactischen Reinigkeit des heutigen Toscanisch-Romanischen StyIi in allen Stücken gemäß seynd. Denen, einer von diesen beyden Sprachen Professoren [,..]zu vollkommenen Mustern dienende, sich bey täglicher Conversation infamiliaren Discursen fein leicht- und dennoch zierlich zu äussern, wie auch die eigentliche Redens-Arten beyder Sprachen unterscheiden zu lernen, und sich selbige allgemach anzugewehnen; ins Teutsche überbracht von dem Autore Matthia Kramer, Der Occidentalischen Sprachen Professore, und der Königl. Preußischen Societät der Wissenschaften Mit-Gliede. Nürnberg: Verlegts Johann Jacob Wolrab. DESCRIPTION : 197 pp. in-8°. FONDS : Dillingen StudB, Heidelberg UB: [G.3661], Nürnberg StB: [an: Amb.3710.8°]. COMMENTAIRE : Comme il l'avait fait dans la presentation de Γ adaptation italienne de Moliere (Kramer 1723a), Kramer souligne dans la preface de l'adaptation allemande des
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Johann Jacob Wolrab a 6dite ä Nuremberg de 1716 ä 1793. Cf. Paisey (1988, 291).
151 Fourberies - inconnue de Grimberg (1995) - qu'il ne s'agit pas de la traduction de l'original de Moliere, mais d'une Variante thematique a visee pedagogique: "Itzund aber müssen wir erklären, was ferner, diese Comödien, und dero sprachmässigen Gebrauch belangend, zu wissen ist, und zwar Erstlich, daß diese Comödien, ob gleich sie zum figurirt-, oder metaphorischen Titul: Der wieder-lebende, und auf die Italiänische Schaubüne aufgetrettene Moliere führen, keines weges von ihm, sondern gantz andere seyen; allermassen bekannt, daß Moliere nie was in italiänischer Sprach ans Licht gegeben; es ist aber nur darum geschehen, weilen [wir] uns beflissen haben, die Art, und die Schreibweise dieses berühmten Comici im Toscanisch-Romanischen zu imitieren, die Selbiger in der Reinigkeit des Französischen gehalten hat" (Kramer 1723b, )0(5.r°).
KRAMER 1724 = Matthias Kramer: Neu-ausgefertigtes Italiänisch-Teutsches Sprach- und Wörter-Buch, welches sowol mit allen eigentlich- und natürlichen Red-Arten, als wie mit guter Anweisung des rechten Gebrauchs der Wörter, nach ihrer unterschiedenen Bedeutung, Stellung und bequemer Anwendung, reichlich versehen. Dazu mit denen Kunst-Wörtern, so die Staats-, Rechts-, Kirchen-, Kriegs-, Handels- und anderer Professionen Leute, im Munde, und in der Feder fihren, erweitert. Ingleichen mit derselben eigentlichen Beywörtem, wie auch mit metaphorisch-verblümten Reden, auserlesenen SittenLehren erleuchtet. Dazu mit Untermengung manches scharfsinnigen Wörter-Spiels und kurzweiligen Scherz-Reden belustigt. Kurtz zu sagen, mit allen heutiger beliebtesten Sprach-Formuln vollgehäuffet ist als ein vollständiges Werck, bey dieser dritten Auflage von demAutore selbst, genau wiederum übersehen, verbessert, ersetzt, ja vermehret worden, also, daß nachdem es vorhero bloß die Wort- und Red-Arten begriffen, nunmehr auch dero sehr nützliche Etymologia, Sinonyma, Syntaxis, Construction, und Critica dazu gekommen. Mit sehr grossem, mühsamen Fleiß und genauester Nachforschung, sowol aus den allerberühmtesten Scribenten, als aus gelehrten Leute bewährtester Manir und MundArt, wie nicht weniger aus wolgegründeter Praxi und Übung, für die Liebhabere dieser Sprachen zusammen getragen, von Herrn Matthia Kramer, der Occidentalischen Sprachen Professore, und der Königlichen Preussischen Societät der Wissenschaften Mitgliede. Nürnberg: In Verlegung Joh.Andreae Endters Seel. Sohn, und Erben. DESCRIPTION : 3 vols in-4°. 3 col.p.p. Vol.1: [50], 1286: [2]: Pages de titre, [18]: Vorbericht, [20]: Apologia, [5]: Anhang, Von der Vortrefflichkeit, Zierlichkeit, und zu erlernen Leichtigkeit, it. sehr vielen Menschen zu können, Notwendigkeit der Italiänischen, i.e. der Toscanisch-Romanischen Sprache, [2]: Odes ä Kramer, extraites de Kramer 1678, [1]: Verzeichniß der nahmhafftesten Toscanischen Autoren, von allerhand Facultäten, aus welchen zum Theil, so wol die Wörter, als die Phrases oder Redarten, dieses Italiänisch-Teutschen Lexici colligirt und gezogen worden, [2]: Auslegung der verkürzten Wörter, der Buchstaben und anderen Zeichen in diesem Dictionario zu Anfang der Wörter und Redarten. 1-1286: nomenclature it.-all., A-Z. Vol.2: [75], [148], 980, [1]: nomenclature all.-it., A-L. Vol.3: [4], 1502, [3]: nomenclature all.-it., M-Z. FONDS : Aarau KtB, Ansbach SB, Augsburg SB, Dillingen StudienB: [11.747], Erlangen UB: [Trew.K.278-280] et [4°.Ztg.VII.32], 58 Frauenfeld KtB: [JB.21], Freiburg UB:
58
Exemplaire ayant appartenu ä Wilhelmine von Bayreuth, catalogue par Saint-Maurice (1759) sous le n°914.
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®eui
H o r f e r H t i $ / wtlActf funol « K i t alien ciflentlid)- u n b nitbtnc:i SBcbctitunciyrn mtt berfei&en daentli^en 93ci)t»örtern/ leieaiKfjinit mctapfiortTdj·. 6«blumt«t iRetotn, auäeclcfcnen @itten.?t|)rtn crltuditet; tajumit Uimraciigunt nuuut« fdiacffiimijm SBincotipicW, im» turQmciligra edxrgsSittai bduftijl; Jhitejufeijen, 50?it αΙΙ«Π/ l>«iiibcmei»ori)cro Hob tit üBorti unbflleb.Strien btjrifftn/ aunmtftr auii Uro ( φ BÜQhdje £crmo!o;>u.Sinonymiz, Syaaxh, Coaüruüion, und Ciiüa t«|« grtouaem: 3J?it(chr(iro(rcm/miihftinen Sietf/ imiqenauerterina0forrdjim4,fbu>e(aii3 tenaUKtcrutmtdtenecriDtntui, ali au* gclcbcfcr ieutt btrorffemlhr SRuit uat 9Kuat>9ic( nie niebe »niijct au« aoljiiniiitctft fnii ut UM«/ S u r b i e &itbfyabttt b i e f e c ö p r a d j e n liftnwta icrtiim, i>errn «Xßatt^ia Ä r a m e t , b f t Occidcntaliföfti ( S p t a d j t n Profeflbrc, mib ber ftbrnglidien yreuffifiten Socictdt ber QBiflcnftftafttn gRitgiiebf. öliirnberfl/ in Scricaung 3of). Sinbred Gnbrert 6 0 m 2 , B: > 4 0 m 2 , C : > 2 0 m 2 , D : > 1 0 m 2 , E : > 4 m 2 , F : > 2 m 2 , G : < 2 m 2 . Certains chercheurs ont mis en doute la valeur discriminative des critferes retenus par Rettig; ceux-ci, cependant, rendent possibles des comparaisons d'ordre purement quantitatif, et e'est pourquoi nous les avons appliques ici.
4
La partie allemand-frangais de 1715 compte 954 colonnes, soit 477 pages. Elle presente une surface imprimee de: 0 , 0 3 3 m 2 χ 4 7 7 pages = 16,02m 2 . Surface imprimee de la page type de Pomey 7 1740 = 16,2cmx21cm = 0 , 0 3 4 m 2 . Surface totale: 0 , 0 3 4 m 2 x l 6 8 3 pp. (fr.-lat.-all.: 984, lat.-all.-fr.: 344, all.-fr.-lat.: 355 pp.) = 57,25m 2 . Surface imprimee de la page type de Roux 1744 = 1 0 , 6 c m x l 8 c m = 0 , 0 1 9 m 2 . Surface totale: 0 , 0 1 9 m 2 χ 1336 pü. (all.-fr.: A - L 4 6 3 , M-Z 300, fr.-all.: 573 pp.) = 2 5 , 3 8 m 2 . Surface imprimee de la page type de Harwen 1782-83 = l l c m x l 8 c m = 0,019m 2 . Surface totale: 0 , 0 1 9 m 2 χ 1814 pages (fr.-
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all.: 1019, all.-fr.: 7 9 5 pp.) = 35,91m 2 .
217 avec ses 85,51m2, offre un potentiel informatif supdrieur de präs d'un quart a celui du Sachs-Villatte de 1979! Les dimensions considerables du dictionnaire de 1712 expliquent, en partie, l'6chec 6ditorial de l'ouvrage. Si Endter, l'dditeur du dictionnaire, avait pu etre convaincu par Kramer de l'opportunite de cette ödition,6 il düt bientöt reconnaitre que celle-ci ne lui apporterait aucun profit.7 Les cinq volumes s'av6r£rent trop chers, leur distribution beaucoup trop restreinte pour qu'on envisage une deuxifrne ddition.
7.2 Particularit6s typographiques
On sait que depuis la deuxtöme moitie du dix-septi£me siecle les lexicographes signalent, avec plus ou moins de r6gularit6, le vocabulaire marque dans la diachronie ou dans la diastratie (cf. Glatigny 1990). Iis recourent έ des techniques typographiques pour marquer les differentes particularitds, les difffcrents registres du vocabulaire (burlesque, provincial, archai'que, etc). Les symboles employ6s le plus couramment sont l'ast6risque (*) et la croix (t), auxquels sont attribu6es des fonctions donnees, qui peuvent diverger selon les ouvrages consideres. Richelet (1680), par exemple, marquait d'une croix les lexemes du «stile simple» et d'un asterisque les emplois m6taphoriques (cf. Bray 1990c). Kramer, de son cote, a recours aux deux symboles traditionnels, t et *, ainsi qu'aux caracteres italiques, pour marquer le vocabulaire qu'il enregistre.
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7
Kramer a salu6 Γ intelligence de son 6diteur dans la pr6face de 1712: ä son lecteur il a expliqu6 combien Γ ignorance des öditeurs, leur recherche du profit facile, influaient sur la forme des repertoires de l'6poque: "Es ist die Impression, und vorgefasste Meinung hierüber [sur la forme des dictionnaires] noch so tief eingewurzelt, daß bey den meisten Buch-händlern, wann ihnen etwan [ein Wörterbuch] zu verlegen angetragen wird, die erste Frage nicht so sehr dahin gehet, wie gut, wie vollständig, wie eingerichtet, wie fleißig elaborirt; sondern wie dünn, wie geschmeidig, und wie kurtz gefasset es seye; ja, es fragen wol etliche gar, ob es sich füglich in ein Felleis schieben, und mit auf der Reise führen lasse, und dergleichen. [...] Da wird [der] Autor so gleich verdächtig; da wird er alsobald (er rechtfertige auch, und behaupte seine Methode so gründlich als er wolle) einer, nur auf eigenen Nutzen, und auf desto reichere Belohnung abzweckenden Ausdehnung, und Weitläuffrigkeit beschuldiget, das Werck selbst, als zu kostbar, wird entweder gar verworffen, oder auf gewisse Alphabet beschräncket" (pr6f.l712, b3 v°). On imagine facilement les raisons que put invoquer Endter pour refuser d'6diter le dictionnaire nderlandais-allemand en deux volumes in-4° que Kramer lui pr6senta en 1719 (Kramer fut contraint de faire paraitre ce dictionnaire ä compte d'auteur...). Aprfes le fiasco commercial du dictionnaire fran?ais, Endter refusa toute collaboration avec Kramer. En 1724 cependant, il r66dita le dictionnaire italien-allemand qui, lui, connaissait un succfes certain: ses deux premiöres editions avaient έΐέ vendues ä 4000 exemplaires (cf. priface de 1724).
218 7.2.1
La croix
Chez Kramer le marqueur «croix» est pluri-fonctionnel. La croix signale les unites qui sont «tres mauvaises» ("sehr schlecht") et archai'santes ("[dem] Untergang nahe"), unites dont le lexicographe deconseille l'emploi: "t (ein Creutz) vor einem Haupt-Wort will sagen, daß selbiges zwar nicht gar unbräuchlich, aber sehr schlecht, und seinem Untergang nahe seye, und mahnet den Leser, sich nach einem bessern umzusehen; wie dann gemeinlich bessere dabey angewiesen werden" (1712, Auslegung der Zeichen).
La presence de la croix Signale que l'unite lexicale dont on consulte Γ article n'est pas conforme ä la norme. Est-elle archai'que, ou bien condamnee par les puristes parce qu'elle va ä l'encontre des regies de la grammaire ou de la bienseance? On ne l'apprendra pas du dictionnaire. Pour le lexicographe, en effet, la question n'est pas d'ordre stylistique, mais pedagogique: il s'agit pour lui de signaler ä son eleve germanophone que le bon emploi du terme fran?ais consulte fait difficulte et qu'il suppose une competence solide de la langue etrangere. Pour pallier la difficultd, principalement en situation de production de textes, Kramer integre ä son article ime s6rie de renvois ä des unites parasynonymiques non marquees. Le renvoi a alors la forme: "X, vid. Y, z, so besser" («X, voyez Υ, z, preferables»). A fAbsorber il prefere ainsi engloutir, engouffrer ou abtmer, auxquels il renvoie le lecteur; ä t Absurde il prefere impertinent, ridicule ou choquant; ä tAcariätre, bourru, fantasque, bizarre, heteroclite ou difficile; ä fAccelerer, häter, avancer, diligenter, etc. Cependant l'emploi de la croix reste particulierement restreint dans le dictionnaire de 1712: dans les deux premieres sequences alphabetiques, ou l'on compte 2009 entrees, on ne releve que 81 lexemes precedes de ce marqueur.8 L'application de celui-ci parait en outre impressionniste, du moins peu consequente; ce que d'autres sondages confirment. Dans la sequence P, papin, pavois, penil, periode, picorer, picorie, pieton et prealable sont depourvus de toute marque; or, il s'agit d'unites qui sont archai'santes ä l'epoque: Richelet, en 1680, attirait dejä l'attention sur leur obsolescence (cf. Bray 1990c). II convient done de faire preuve de la plus grande circonspection ä l'egard de ce marqueur dans le bilingue de 1712. II semble qu'on ne puisse pas deduire de sa presence ou de son absence quelque information fiable sur l'usage effectif de la langue - ce qui, bien entendu, resterait ä verifier dans le detail. Si l'emploi de la croix, marqueur ä la fois diachronique, diaphasique et diastratique, releve de la tradition lexicographique, on remarque dans le Dictionnaire roi'al deux emplois typographiques originaux, qui reflfctent la nature de l'ou-
8
Cf.: tabsorber, fabsurde, facabit, facariatre, taccelerer, faccoütrer, faccoütrement, traccoütrer, tacide, tacre, tacret6, taddition, tadditioner, fadmoneter, fadolescent, tadulateur, tadulte, taduste, taffable, taffabilit6, faffinitfi, taffiquet, faffubler, fagreste, tahan, talbornoz, talegre, talezan, falguazil, falibi, fallecher, falpha, jamadoiier, fapte, tinepte, taptitude, fadapter, tarctique, tardu, farguer, taromates, faronde, farrimer, farroi, tasperser, fatours, tatroce, tattenuer, tattisser, tattinter, fattrition, tavachir, tdores en avant, fauxiliaire, faxe, fbacler, tbafoüer, fbailler, tbamboches, tbattailler, tebattre, fbaudet, fbauffrer, tbedaine, tbder, fbesogner, tbiffer, fd6biffer, tbilleves6es, tbinaire, fbombance, fabonner, tboucon, tbouder, tboulevart, tbouquin, tbousiller, fbrandon, tbrisser, fbrindes, fbuffeter.
219
vrage. Le bilingue de 1712 est un dictionnaire qui est (1°) d'apprentissage et (2°) ä classement «radical» oü sont presentees, pour les besoins de la motivation, des entrees non usitees; or, Kramer a tire profit de la typographic pour marquer (1°) les unites ä apprendre en priorite et (2°) les unites qui ne sont pas, ou plus, en usage. Chez lui la typographic est mise au service du rendement didactique.
7.2.2
L'asterisque
L'asterisque est la premiere de ces marques propres au repertoire de 1712. II a pour fonction 1'indication du vocabulaire de base, ou considere comme tel, contenu dans le dictionnaire, celui dont la connaissance serait absolument necessaire ä l'eleve. Kramer recommande Γ etude approfondie des articles qu'il fait preceder de l'asterisque: "* (Stern) vor einer Radix oder Stamm-, wie auch sonst einem Wort, bedeutet, daß selbiges, samt seinen Phrasibus und aller Zugehör von hauptsächlichem Gebrauch und deswegen vor andern fleißig müsse begriffen, und erlernet werden" (1712, Auslegung der Zeichen).
La fonction de l'asterisque est done hautement pedagogique. Kramer developpe ici une nouvelle economie de l'enseignement des langues: en marquant les entrees qui lui semblent les plus frequentes, il inclut dans son Dictionnaire Roi'al un dictionnaire du frangais fondamental avant la lettre. II s'agit lä, semble-t-il, du tout premier essai de lexicographie frequentielle: ä notre connaissance il faut attendre la fin du dix-neuvieme siecle pour retrouver, toutes proportions gardees, un traitement lexicographique similaire.9 Cependant, si l'idee est particulierement interessante, sa mise en pratique dans le dictionnaire reste rudimentaire. Comme nous l'avions observe dans l'etude de l'application du marqueur diachronique (t), on constate que le marqueur frequentiel, lui non plus, n'est pas fiable. Kramer n'y a que tres rarement recours et la selection des lexemes marques ne parat pas toujours justifiee. Dans les sequences Α-B le lexicographe marque 116 unites lexicales.10 Si
9
10
Kühn (1990) fait remonter les origines de la lexicographie de frequence ä 1898, date ä laquelle est publie ä Steglitz bei Berlin le Häufigkeitswörterbuch der deutschen Sprache de Friedrich Wilhelm Kaeding. Cf. Peter Kühn: Das Grundwortschatzwörterbuch.In: Hausmann, Reichmann, Wiegand, Zgusta (eds): Wörterbücher. Dictionaries. Dictionnaires. Encyclopedie internationale de lexicographie. Art. 148. Berlin, New York: De Gruyter, 1990. 1353-64. Cf. *ä, *abandonner, *accabler, *accoütre, *acheter, *affecter, *affection, *affliger, *äge, *agir, *action, *agiter, *aide, *aider, *aigre, *aigreur, *aigrir, *ailleurs, *aimer, *amateur, *amour, *ami, *amitie, *ennemi, *ainsi, *air Lufft, *air Gesang, *air Antlitz, *air Art, *aise, *bien-aise, *aise, *mal-ais6, *aller, *äme, *animer, *ample, *antidoter, *appeller, *applaudir, *appui'er, •ardent, *argent, *arme, *arpenter, *arracher, *art, *artifice, *attacher, *ddtacher, *attaquer, *atteindre, *atteinte, *au, *aux, *avant, *avant que, *auparavant, *devant, *avancer, *avantage, *da van tage, *avantageux, *aubaine, *aubade, *aucun, *avec, *avoir, *aussi, *autoriser, *autre, *badin, *balancer, *barboüiller, *embarras, *embarrasser, *embarrasse, *debarasser, *bas adj., *bas adv., *bas adv. mit der prtep. ä,en,par, *bassesse, *abbaisser, *battre, *abbattre, *beau, *bec, »besoin, *besogne, *biais, *blanc, *boire, *bon, *bien adv., *bien Wol, *bien Vermögen, *bord, *abord, *bouger, *bout, *aboutir, *branle, *branler, *bras, *brave, *bref, *brider, •briller, *brin, *briser, *broüiller, *bruit, *brüler, *brusque, *but, *rebuter.
220 la presence dans cette liste des prepositions *ä, *avant, *avec, de verbes comme *aider, •aimer, '"avoir, etc. peut etre justifiee, que faut-il penser de l'enregistrement d'*accoutr£, d'*antidoter, de * brider ou de *rebuter? Au premier abord, les criteres retenus par le lexicographe restent obscurs et il conviendra aux chercheurs ä venir de verifier le bienfonde du marqueur frequentiel et de son application.
7.2.3
Les italiques
A la difference des academiciens franpais, Kramer a choisi de lemmatiser des racines «artificielles», bases lexicales fictives ou (re)construites dont la fonction etait la motivation des regroupements. Dans la pratique se cotoyaient done dans le Dictionnaire Roi'al des mots en usage et des mots fictifs, et la question se posait alors au consultant de savoir ä quel type de lexemes il avait affaire. Pouvait-il traduire wohnen, bleiben par maner, schläfern par soporer ou gläntzen par splender comme le laissait supposer le dictionnaire? Kramer resolut le probleme en faisant imprimer en italiques les unites Actives. Dans le dictionnaire de 1712 tout ce qui est en italiques relfcve du potentiel morphologique fran^ais tel qu'il pouvait etre decrit sur les bases historisantes qui caract6risent la recherche lexicologique de l'epoque: "Zuvorderst ist wol zu bemercken, daß alle in diesem Dictionnaire mit der so genannten Cursivoder laufenden Schrifft gedruckte Haupt- und andere Wörter, in französischer Sprach zwar keinen Brauch noch Bedeutung haben; aber nur als Quasi-Radices oder Vice-Stamm-Wörter dahin gesetzet worden, um dero gebräuchlichen Abgeleiteten und Gedoppelten einen Grund zu legen. [...] Haupt-Wort mit Cuwv-Schrifft, bedeutet, daß es im Französischen nichts bedeute und nur ein Quasi- oder Vice-Radix oder Stamm-Wort seye" (1712, Auslegung der Zeichen). "Wird aber die Vermischung, beyde der gebräuchlichen, und der ungebräuchlichen Stamm-Wörtern, die Unerfahrne nicht in Irrung bringen; Dann wird einer wissen, wann ein Wort als ein Radix aufgestellt worden, ob selbige eine rechte, und in frantzösischer Sprache gebräuchliche Radix oder aber nur eine ungebräuchliche Quasi-Radix seye? Da dörfen nur (wie wir dann auch in diesem unsern Dictionnaire fleissig beobachtet haben) die bedeutende (positivae) Radices mit der so genannten Antiqua-; die nichts bedeutende (suppositivae oder hypothetic^) Radices aber, mit der so genannten Cursiv-Schrifft gesetzt, und die Ursach sothanen Unterscheids in, oder nach der Praefacion, dem Leser und Studirenden zur Nachricht angedeutet werden" (priface 1712, d. r°).
Dans le Dictionnaire Roi'al les italiques sont les marqueurs du potentiel derivationnel. Par italiques interposees, on peut observer dans le repertoire de 1712 la mise en place de ce qui est tres vraisemblablement Fun des tous premiers essais de description syst6matique des mecanismes derivationnels du franfais.
8 Macrostructure
8.1 Organisation de la nomenclature fran^aise: ordonnance «radicale»
Les dtudes qui font etat de l'histoire de l'organisation des nomenclatures frangaises montrent que l'ordre alphabetique, qui s'impose par sa commoditd, est le type d'ordonnance le plus couramment retenu dans les r6pertoires fran?ais g6n6raux et que la premiere 6dition du dictionnaire de l'Acad6mie fran?aise (1694) est l'exception qui confirme les precedes traditionnels. Jusqu'ä une date rdcente, et si Ton excepte les observations faites sur le sujet par Gabriel Henry en 1812,1 on admettait gdndralement qu'aucune transformation notable de la presentation du vocabulaire frangais ne pouvait etre observ6e dans les dictionnaires parus entre 1694 et 1966, date ä laquelle Larousse editait le Dictionnaire du frangais contemporain (DFC) de Jean Dubois.2 Pendant pres de trois siecles tous les dictionnaires a nomenclatures francaises auraient opte pour une presentation strictement alphabetique du vocabulaire: Bernard Quemada (1967a, 355) note qu'«apr£s la tentative de l'Academie [d'articuler le vocabulaire autour de ses racines], aucun ouvrage general ne voulut prendre le risque d'une nouvelle experience de cet ordre». Alain Rey (1968, 59) affirme que «le travail des redacteurs du DFC [...] fait avancer, pour la premifere fois depuis le xviie siecle le traitement de l'unite lexicographique»3 et Franz Josef Hausmann (1984, 59) conclut que «la premiere edition du dictionnaire de l'Academie avait pratique la mdthode des groupe-
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Dans son Histoire de la langue frangoise, Henry (1812, 113) note que «pour donner ä un dictionnaire radical et vraiment grammatical toute son dtendue, il faut exposer chaque racine dans son premier germe, la suivre dans toutes ses ramifications, qui sortent de branches radicales consid6r6es souvent comme des mots primitifs, et suivre ces ramifications jusqu'ä leurs derntäres extrimitds, quelque 61oign6es qu'elles soient du tronc principal» et il präcise qu'il ne connait «de dictionnaire fran^ois vraiment radical de ce genre que celui de Mathias Cramer, de l'Acadömie de Berlin, connu par tant de bonnes grammaires en toutes sortes de langues. [...] II a compldti ce que l'Academie avoit commencd; mais il a vu la n6cessit6 des renvois qui se trouvent ä la suite de chaque lettre de 1'aiphabet, et avoud que ce travail ne pouvoit rdussir sans supposer des racines, ou sans les tirer d'une autre langue, ou enfm sans les emprunter de ces vieux mots frangois que l'usage a proscrits». Sur les travaux de Henry, on consultera Stdfanini (1974); voir aussi Schröder (1989, 202-8), qui Signale que Henry avait consacr6 un cours aux dictionnaires de l'Acadimie au semestre d'dt6 1798 ä PUniversit6 de Jena. Bourquin (1980, 331) rappeile toutefois l'existence des dictionnaires de Roquefort (Dictionnaire itymologique de la langue frangoise ou les mots sont classes par families, Paris 1829) et de Charrassin et Francois (Dictionnaire des racines et derives de la langue frangaise dans lequel on trouve tous les mots distribuis par families, Paris 1842): Roquefort «qui s'intäresse aux formes anciennes attestdes de la langue, qu'il a commencd de recenser, 6tablit les families de mots fondees sur la ddrivation et composition»; «Charrassin et Fran(ois [...], reprenant ä leur compte les ύιέοries antörieures, croient pouvoir remonter jusqu'aux racines des mots fran^ais». Alain Rey: Les bases thioriques de la description lexicographique; tendances actuelles. In: TraLiLi VI/1, 1968, 55-72.
222 ments, mais les academiciens avaient neglige les renvois, de sorte que le dictionnaire etait juge inutilisable [...]. Depuis la seconde edition de 1718 l'Academie etait ainsi revenue ä un ordre strictement alphabetique et, avec elle, tous les dictionnaires frangais avant le DFC». 4 Nous avons montre (cf. Bray 1990a) que l'idee de mettre en evidence, dans un dictionnaire fran?ais, les connexions qui existent entre sens et forme, telle que nous la connaissons aujourd'hui du D F C avec ses groupements et ses degroupements ou du Robert methodique (Rey-Debove 1982) avec ses elements, 5 n'est pas une exclusivite du xxe siecle, qu'on la trouve au xvnie sifccle dans le Dictionnaire portatif de la langue frangoise dit de Richelet (Lyon: freres Duplain, 1756) 6 et, quarante ans plus töt, dans le Dictionnaire roi'al de Kramer. A la difference des Academiciens fran?ais qui travaillaient en 1694 dans une optique diachronique - ils se proposaient de montrer «l'Histoire [...], la Naissance & le Progres» des mots, 7 les editeurs du dictionnaire portatif de 1756 envisageaient la structuration du lexique frangais dans la synchronie. Leurs regroupements ne sont pas morphoetymologiques. II ne s'agit pas pour eux de montrer qu'il existe un rapport d'ordre historique entre courage et coeur mais de mettre en evidence l'existence du champs dörivationnel courage >courageux>courageusement. Le travail des redacteurs de 17S6 est une ebauche d'application du principe du regroupement lexical que Diderot avait enonce un an plus tot, en 1755, dans l'article Encyclopedic de VEncyclopidie. Le philosophe grammai-
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Franz Josef Hausmann: Diderot lexicographe. In: T. Heydenreich in Verbindung mit F.J. Hausmann und Η. Hudde (6ds.): Denis Diderot 1713-1784. Zeit-Werk-Wirkung. Zehn Beiträge. Erlangen 1984 [Erlanger Forschungen, Reihe A: Geisteswissenschaften, Bd.34], 53-61. On trouvera des constatations similaires dans Göran Bornas: Ordre alphabetique et classement mithodique du lexique, Malmö 1986, 5-8. Α cöt6 du DFC et du RM il faut encore citer comme dictionnaires firan(ais abandonnant l'ordre alphabdtique strict le Pluridictionnaire, le Lexis et le Nouveau dictionnaire du frangais contemporain illustre publi6s par Larousse. L'ouvrage contemporain le plus proche dans sa conception de celui de Kramer est le Dictionnaire du frangais vivant (DFV; Paris: Bordas, 1972) de Maurice Davau, Marcel Cohen et Maurice Lallemand, dont «la principale innovation [est] le classement par families constitudes suivant les critfcres historiques autour de l'6tymon latin [...], s6mantiques (les mots d'une meme famille latine ne resteront groupes dans le dictionnaire que s'ils ont cons e n t le m£me sens de base) et pratiques (pas de families trop nombreuses). [...] Ces partis pris dans la rddaction des articles ont pour but de permettre une 6tude rationnelle du vocabulaire, d'enseigner methodiquement les sens par rattachement au mot essentiel et ä l'6tymon, de reconnaitre les proc6d6s de d6rivation et de composition du frangais [...] En somme les auteurs substituent ä l'histoire du mot, une filiation idielle propre ä apprendre ä Γέΐένβ le jeu et le sens des racines...» (extrait du compte-rendu du DFV par Jean Stefanini paru dans le Bulletin de la Sociite de Linguistique de Paris 1974/2, 195-199). Dictionnaire portatif de la langue frangoise, extrait du grand dictionnaire de Pierre Richelet; Contenant tous les mots usitis, leur genre & leur definition, avec les diffirentes acceptions dans lesquelles ils sont emplolis, au sens propre, comme au figure. Lyon: frires Duplain, 1756. Le dictionnaire portatif a dgalement 6t6 distribuö par les Lyonnais Jean-Marie Bruyset et Pierre Bruyset-Ponthus. Pour une description ditaillee de l'ouvrage, voir Bray 1988c: Notes sur la genise des dictionnaires portatifs frangais. L'exemple du Dictionnaire portatif de la langue frangoise, extrait du grand dictionnaire de Pierre Richelet, 1756. In: M. Höfler (ed.): La lexicographie franfaise du 186me au 206me si£cle. Paris: Klincksieck, 1988. 95-112. Dictionnaire de l'Acadimie frangaise (1694, pr6face, 2έπιβ p.n.p.).
223 rien y explique qu'il existe «un moyen simple & raisonnable» d'abrdger les nomenclatures: «Ce moyen [...], c'est de ne pas distribuer en plusieurs articles separ6s, ce qui doit naturellement etre renferme sous un seul. [...] Je ne ferois done de prfcipitable, prdcipiter, precipitant, precipitation, pr6cipiti, precipice, & de toute autre expression semblable, qu'un article auquel j e renverrois dans tous les endroits ou l'ordre alphabetique m'offriroit des expressions liees par une meme idee generale & commune». 8 Le dictionnaire portatif de 1756, meme si les regroupements y presentent certaines irregularites, 9 se revele etre un exemple particulierement original de structuration lexicale. Apres le dictionnaire de Γ Acadetnie (1694), dont il partagea le destin puisqu'il dut etre alphabetise dans sa deuxieme edition, 10 le repertoire de 1756 est, en France, le deuxieme essai d'organisation structuree d'une nomenclature moderne. Le dictionnaire de Kramer, qui parait ä Nuremberg de 1712 ä 1715, reprdsente une troisiöme Variante de l'application du principe du regroupement ä une nomenclature fran?aise de l'epoque classique. A la diff6rence des lexicographes de 1694 et 1756, qui visent un public francophone, Kramer s'adresse explicitement ä u n public germanophone." Son dictionnaire est un livre d'apprentissage et d'etude de la langue etrangere ("ein Leß-, Lern-, und Studir-Buch", pr6face 1712, c 3 r ° ) . C'est un dictionnaire
* Diderot: article Encycloptdie. In: Encyclop6die ou dictionnaire raisonnd des sciences, des arts et des m£tiers, V, 640. Paris: Briasson, David, Le Breton, Durand, 17SS. 9 Dans le Richelet portatif le principe du regroupement n'est pas encore appliqui de fagon consiquente. Les champs dirivationnels presentis dans les articles de 17S6 n'incluent que les d6riv6s par suffixation; les parasynth£tiques et les d6riv6s form6s par pr£fixation 6tant pr6sent6s I leur place alphabdtique: on y a recours au ρτοοέάέ de la nidification, qui permet de ne pas bousculer radicalement l'ordre alphabitique. On trouve ainsi prdcipitd, pr&ipitamment, prdeipitation et pricipice ä ['article pr£cipiter, mais on ne trouve pas embellir sous beau, ni άέβΐιοηneur sous honneur. On constate en outre que les regroupements de 1756 ne sont syst6matiques qu'ä partir de la s6quence F, alors qu'ils sont impr6visibles dans les cinq premiferes s6quences alphabitiques: anatomie, anatomique et anatomiquement sont regroup6s en un article mais anatomiser et anatomiste ont chacun droit ä un article iso!6. De meme, il n'y a pas de regroupement pour conducteur, conduire, conduit, conduite ou pour chaufer, chauferie, chaufeur, chaufoir, chaufrette: ici, c'est l'ordre alphabitique qui prime. Mais, au fur et ä mesure que l'on avance dans la nomenclature, on voit le principe du regroupement s'installer progressivement et d6fmitivement: voi'ager et vo'iageur ont leur place έ 1'article vo'iage, unanimiti et unanim€ment ä l'article unanime. On relive jusqu'ä douze sous-entr6es ä Particle terre: terre-ä-terre, terroir, terrein, terrien, terrier, territoire, terrer, terrestre, terrir, terreux, terreau, terrot. 10
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Le dictionnaire de 1756 n'a pas connu le succ£s qu'en espdraient ses compilateurs: il dut etre alphabetise en 1761, ä l'occasion de sa deuxifeme fedition: «l'empressement [que le public] a timoign6 en recevant favorablement [...j la premiere idition de cet Abrdgfe, explique l'£diteur de 1761, a engagd les Libraires ä remettre ce dernier entre les mains d'une personne habile, qui non seulement l'a augment6 considirablement, mais qui en a changfi l'ordre, en mettant ä leur place & par ordre alphab6tique, les mots qui dans la premiere 6dition avoient έΐέ mis sous le terme g6n6rique, dans la vue de faciliter les recherches des Lecteurs, ä qui ils pouvoient facilement 6chaper». Dictionnaire fr.-all. 1712, Preface au lecteurfrangois, f4 v°: «Je n'ai pas erü necessaire de traduire la precedente Preface allemande en frangois; aussi bien est-elle trop longue, & la patience de Messieurs les Francois pour l'ordinaire, trop courte pour la lire d'un bout ä l'autre; mais ce qui m'a determine ä n'en rien faire, c'est, que, η 'alant compile ce Dictionnaire Roial, FrangoisAllemand &c. que pour les Allemans, eile ne s'adresse qu'ä eux seuls».
224 de production de textes qui met en evidence les structures du vocabulaire frangais sur la base desquelles le maitre de langues organise son enseignement du lexique. Pour mettre ces structures en evidence, il n'existe qu'un moyen, explique Kramer dans sa pr6face, qui consiste ä ne präsenter selon Γ ordre alphab&ique que les racines lexicales: les mots derives et composes a partir de ces mots racines doivent leur etre subordonn6s, c'est-a-dire qu'ils doivent apparaitre ä l'intörieur de l'article qui traite du radical. Dans ses grandes lignes la conception du Dictionnaire roi'al s'aligne sur celle du röpertoire de l'Acad6mie franfaise. Elle en est cependant differente en cela que Kramer superpose aux principes des academiciens les conceptions de l'6cole lexicologique allemande du xvne sifecle.12 Celle-ci stipule que le principe du classement «radical» n'est applicable qu'aux "Grund-Sprachen", langues matrices, consideräes comme d'origine divine et compos6es essentiellement de motssouches herites de la langue d'Adam et d'Eve. Les grammairiens allemands comptent alors quatre langues originelles: l'hdbreu, le latin, le slave et l'allemand - et considfcrent toutes les autres langues comme des dialectes corrompus, corruption qu'ils expliquent en evoquant le brassage des peuples ä travers l'espace et le temps. lis distinguent en outre les dialectes regularises de ceux qui ne le sont pas: les rögles de la grammaire de certains d'entre eux ont et6 d&rites et ces dialectes-la ont pu etre imposes ä des peuples entiers; c'est le cas des principales langues romanes. A leurs yeux, le fran?ais est done un dialecte principal corrompu du latin et de rallemand. De cette th6orie etymologique, ä Iaquelle Kramer adherait sans räserve, d6coulaient des contraintes pratiques. II 6tait en effet paradoxal de vouloir präsenter un dictionnaire franfais classe selon les radicaux: le fran^ais, puisqu'il n'etait pas une langue originelle, ne pouvait pas posseder de veritables motssouches naturels, ceux-ci remontant tous, sans exception aucune, soit au latin, soit ä l'allemand. Cet argument avait d'ailleurs dejä ete avance par Furetiöre contre l'Academie: «Quant au dessein [que les Acad6miciens] ont pris de faire un Dictionnaire par racines, au lieu de suivre l'ordre alphab6tique, il ne leur sera νοίέ par personne, expliquait-il dans ses Factums (1685, II, 69-70). L'usage en fera voir les inconv6niens. Cette m6thode est bonne dans les Langues Orientales et matrices, qui prennent tous leurs composez et derivez dans leur mesme fonds; mais elle ne vaut rien ä l'egard de nos langues vivantes, qui sont mes16es avec Celles de nos voisins».13 Pour justifier l'organisation par radicaux de sa nomenclature franfaise, Kramer a introduit une nouvelle categorie lexicale, celle des «quasi-racines». Ainsi, meme si le verbe courir n'est pas un veritable radical, puisqu'il ne represente qu'une deformation du latin currere, il est utile de lui donner, ä titre de «quasi-racine», le Statut d'entree dans im dictionnaire d'apprentissage du fran?ais. La quasi-racine courir est ä la base d'un important champ derivationnel qu'il convient de mettre en evidence ä son article. Kramer propose ainsi de regrouper les derives courant, courable, coureur, courrier, cours et course, ainsi que les composes accourir, concourir, discourir, encourir, parcourir, prlcourir, recourir et secourir ä l'article de la «quasi-racine» courir. L'introduction de la categorie des «quasi-racines», que l'on fera correspondre ä celle des «motssouches» du DFC, permet ä Kramer de decrire les structures du vocabulaire frangais telles
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On trouvera une pr6sentation des thiories de la philologie allemande du xviie s. dans la these de
W. Huber: Kulturpatriotismus und Sprachbewußtsein. Studien zur deutschen Philologie des 17. 13
Jahrhunderts. (Frankfurt a.M.: Lang, 1984). Voir 6galement Szlek (1999, 33ss). Cit6 ici d'aprfes Quemada (1967a, 354).
225 qu'elles apparaissent dans la synchronic du xviie siecle. Mais les difficultes de Γ application de la theorie des langues matrices apparaissent dans un dictionnaire radical fran?ais quand il s'agit de presenter des families morpho-semantiques dont la base n'est plus en usage. Pour motiver les regroupements qui sont operes sous des racines inusitees, le lexicographe est contraint de recourir ä une prisentation d'ordre diachronique. Dans la preface de 1712 Kramer avance l'exemple de la quasi-racine sister, corrompue du latin sistere. Cette quasiracine, explique le lexicographe, meme si elle n'a plus aucune signification en franfais, doit figurer dans la nomenclature du dictionnaire d'apprentissage parce qu'elle motive tout un champ derivationnel: assister > assistance, consister > consistance, ddsister > ddsistement, persister, rdsister > rdsistance > rdsistible > irresistible > rdsistiblement > irr£sistiblement, subsister > subsistance.14 C'est au niveau de la description diachronique des mecanismes derivationnels qu'on observe la caract6ristique fondamentale qui distingue la methode de Kramer de celle des acad6miciens fran?ais. A la difference du lexicographe allemand, les academiciens avaient choisi de ne lemmatiser que des racines en usage: «on a juge qu'il seroit agreable & instructif de disposer le Dictionnaire par Racines, c'est i dire de ranger tous les mots Derivez & Composez apr6s les mots Primitifs dont ils descendent [...]. On s'est pourtant quelquefois dispense de suivre cet ordre dans quelques mots [...] dont le Primitif Latin n'a point forme de mot Primitif en Francois, ou a este aboli par 1'usage, & dont par cons6quent les Derivez & Composez sont en quelque fa?on independans les uns des autres; comme les mots construire & destruire qui viennent du mot Latin struere, qui n'a point passe en Francois» (Ac. 1694, preface, 2fcme p.n.p.). Kramer distingue done deux types de quasi-racines: celles qui sont encore en usage en fran?ais moderne, de type courir et celles qui ne le sont plus, de type sister qu'il nomine «quasiracines artificielles».15 L'introduction de cette categorie diachronique permettait ä Kramer
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15
On notera toutefois que la mdthode «radicale» n'a pas έίέ suivie dans le cas des verbes composds frangais empruntis au latin dont la quasi-racine ne produisait pas de famille morpho-simantique. La presentation de la quasi-racine artificielle templer dans contempler ou de sid6rer dans considdrer n'est pas intdressante dans la perspective de l'apprenant. C'est pourquoi Kramer enregistre ä leur place alphab6tique ces verbes-lä qu'on ne peut rattacher ä aucun radical productif. On notera qu'on peut faire correspondre les «quasi-racines artificielles» de Kramer aux «616ments» radicaux du Robert Mithodique (RM) de 1982 quand le sens des 616ments a persist6 dans la synchronic du vingtifeme si£cle. Si 1'on 61imine le suffixe verbal prdsent chez Kramer, on constate le parallelisme des s6ries suivantes (l'616ment du RM est redonne entre crochets): -cader [cad-], -cider [-cid-], -ciper [-cip-], -ciser [cis-], -cliner [-clin], -corder [cord-], -cuser [-cus-], -cuter [ derouter. La racine fictive "irrompre justifie, quant ä eile, la presence d'irruption dans le macro-article. On note enfin la lemmatisation par Kramer de quatre unites absentes du regroupement opere par les Academiciens: routiner, derouter, irruption, ainsi que le substantif feminin interrompue, synonyme archai'sant d'interruption.16
16
recherche des 616ments d'un mot s'appuie constamment sur l'6tymologie. N6anmoins [...] on ne retiendra [...] l'analyse par dldments que lorsque le sens des 616ments persiste. [...] Si done ostracisme n'est pas expliqu6 par ostrii- «huitre» dans ce dictionnaire, il faut considirer que cet Element avec ce sens n'est plus represent6 aujourd'hui dans le mot ostracisme devenu inanalysable». Cf.s.v. Routiner (4.3234): "tRoutiner, v.n. sich in einer Sprache &c. nach dem Schlender, ohne die Kunst-reguln zu erlernen üben. § ne faire que routiner; n'apprendre une langue qu'ä force de routiner, qu'en routinant". Cf.s.v. Derouter (4.3237): "Derouter, v.a. [bedeutet eben das, was mettre en deroute. V.ibid.] § derouter l'arm6e ennemie &c. die feindliche Armee &c. aufs Haupt schlagen. V.Battre &c.". Cf.s.v. Interrompue (4.3238): "Interrompue, f. Unterbrechung, i.e. Hindernis &c. V. interruption, empechement, &c. so besser. § Un tel vo'iage &c. apporteroit une grande interrompue ä mon ouvrage, ä mes 6tudes &c.".
227 • Exemple de divergences dans les regroupements: traitement compare du macro-article dans les dictionnaires de l'Academie 1694 (2.253-254) et de Kramer 17121715 (4.3229-38):
ACAD£MIE
1694:
ROMPRE
-
i
KRAMER
1712:
corrompre
interrompre
i
i
rompu, ue
corrompue, ue
interrompu, ue
rompement
corrupteur
interruption
rapture
corruption
route
corruptible
routier
comiptibilite
routine
incorruptible
deroute
incorruptibiliti
ROMPRE J
-
corrompre
I
°dirompre
I
interrompre
i
rompu, ue
corrompant
diroute
interrompu, ue
rompement
corrompu, ue
derouter
interruption
rapture
corruptible
route
incorruptible
routier
comiptibilite
routine
incorruptibilite
routiner
corrupteur corruption incormption
interrompue
°irrompre
I
irruption
228 • Le macro-article de Kramer 1712-1715. Groupements et renvois: r
contrevenir
1
enfreindre dresser
suborner
mettre en pieces
gagner
briser,
attirer i soi
fracasser accoutumer
entrecouper
1 I
infecter
discontinuer
j_ I
envahir
gäter, pourrir
cesser
I
°invader
etc.
empecher
t
t
t
t
•dtrompre
interrompre
•irrompre
1
i
1 irruption
1
corrompre -·
i rompu
cassation
1 I I
corrompant
ddroute
interrompu
corrompu
dirouter
interruption
«- rompement
corruptible
• · rupture
corruptibility
interrompue
incorruptible I I
I ι I ι ι
bris, fraction, fracture
1 •
«-
I I I
incorruptibility corrupteur
I ι
corruption I 1 • chemin rompu, •
I ι
I ι I
I I 1
I I I
I ι ι
chemin frai'i, chemin battu
experiments, expert, habile, adroit, prudent, sage
«-
route
incorruption
I I
I I I
"I I ·
I
I I
I I J
: composes, dirivds I I I
usage
-I I I
I
etc.
ROMPRE
ι I I
r ~
-n I ι
: renvois
I
courir
229 8.1.1
Exemples de quasi-racines artificielles
Nous presentons ci-dessous une liste non-exhaustive de quasi-racines artificielles lemmatisees dans le dictionnaire de 1712. Nous faisons suivre le lemme des derives et composes qu'il motive. Reprenant la technique de Kramer, nous imprimons en italiques ceux des lexemes qui ont ete construits par le lexicographe. II conviendra de noter qu'aux articles des quasi-racines artificielles Kramer a regulierement Signale ä son consultant les etymons de celles-ci, ce qu'il ne fait qu'exceptionnellement dans son repertoire: il s'agit la d'un souci pedagogique evident de motivation du lexique. Quasi-racines artificielles lemmatisees: •CADER (1.314-6) [inusit. von lat. cadere, fallen, zufallen], • cadence, caduc, caduque, caducit6, cas, casuel, casuellement, casuiste, casiste. • decader> decadence. • inte reader >intercadent. •CEPTER (1.366-8) [verb.inusit. von lat. ceptare], * accepter > acceptable, acceptant, accepteur, acceptation, reaccepter, reacceptation. • discepter > disceptation. • excepter > except6, exception. • intercept e d intercepteur, interception. •CERNER (1.370-4) [verb.inusit. von lat. cemere, schauen, sehen]. • concerner>concernant. • decemer> decret, decreter. • discerner>discret, indiscret, discretement, indiscretement, discretion, indiscretion, discernement. • excerner> excrement, excrementeux, excretion. • secemer>secret, secretement, secretaire, secretariat. -CEVOIR (1.378-80) [verb.inus.von lat. capere, -cipere], • apercevoir>apersu, apercevable, rapercevoir. • concevoir>confü, concevable, inconcevable, conception, reconcevoir. • decevoir>defu, deception. • recevoir>re?u, recevable, receveur, reception, recepisse, receptacle, recette, recipiendaire, recipient. •CIDER (1.459-62) [verb.inus. theils von lat. cadere, fallen, theils von caedere, hauen, it. von scindere, schneiden und von dero Compos, -cidere]. • accider> accident, accidentel, accidentellement. • circoncire>circoncis, incirconcis, citconciseur, circoncision, incirconcision. • concider> concis. * dec i d e d decidd, indecis, decisif, decisivement, indecisivement, decision. • incider > incident, incidemment, incidenter. • occider > Occident, occidental. • precider> precis, precisement, precision. • recider> recidive, recidiver, rescinder,rescision,recision. -CIPER (1.465-7) [verb, inusit. von lat. inusit. -cipare], • anticiper> anticipation. • precipe/·>precepte, precepteur. • reciper(v,-cevoir, recevoir). • susciper> susceptible, insusceptible, susception. -CISER (1.468-9) [verb.inusit. cormmp. von lat. scindere, it. von lat. csdere cidere, schneiden, hauen]. •
ciseau, cisailles, cisoir, ciseler, ciseleur, ciselet, ciselüre, ciseleure, cisailler. • inciser>incisif, incisive, incisoire, incision. •CLINER, CLIGNER (1.482-5) [das erste ist ungebräuchlich, kommt von griechisch, χλίυω, κλίυπν und von lat. clino, clinare, neigen, beugen, bücken]. • cligner>clignement, clignoter, cligne-musette, Clin [quasi: clign oder cling], • decliner>declinant, declinable, indeclinable, declinaison, declin. • incliner, encliner> inclinant, incline, enclin [nicht inclin noch inclini1, inclination. -CORDER (1.498) • jv coeur >accorder. -CUSER (1.341) • iv cause > accuser, excuser, recuser. -CUTER, -COOER (1.693-5) [verb, inusitat. von lat. quatere, -cutere]. • concuter > concussion, concussionnaire. « discuter>discussif, discussion. * escouter, escoüer> escousse. • percuter> percussion. • repercuter>repercussif, repercussion. • secoüer> secoud, secousse, secoüement, secoueur. •DI (1.742-3) [von lat. dies, ital. di, Tag; ist aber ausser seinen Nom. compos, und derivat. nicht bräuchlich]. « lundi, mardi, mecredi (mercredi), jeudi, vendredi, samedi, midi, meridien, meridional, diane, diete, diurne, diurnal. -DiaUER, -DIER, -CHER ( 1 . 7 5 3 - 6 ) [von lat. dicare & c .
zueignen &c.] • abdiquer> abdication. • dedier [dediquer ist nicht bräuchlich, lat. dedicare] > dedii, dedicace. * midedier. • redier. • indiquer>indicatif, indication, indice. • prdcher, predicable, precheur, predicant, predicateur, preche, predication, predicament, predicat. -DOULOIR (1.794) ο jv douleur > condouloir. -FERER, -FRIR, -LATER (2.1032-45) [verb, inusit. von lat. ferre, tuli, latum, tragen]. • fertile>infertile, fertility, infertiliti, fertiliser. • circonference. «conferer > confere, conference. • collateur, collation, collationner • deferer>defetant, deferi, deference. • delateur, delation. • differer, differ^, dilation, di-
230 latoire, delai, delai'er, delai'eur, differer, different, indifferent, differend, differemment, indifferemment, difference, indifference, indifferentisnie, differencier. • inferer. • offrir>offrant, offert, offrande, Offerte, offertoire, offre, oblation, mesoffrir, reoffrir. • preferer>preferable, preferablement, preference. • prelat, prelature. • proferrer. • referrer>referendaire, relation, relatif, correlatif. • souffrir > souffrant, souffre-douleurs, souffert, souffrance, souffreteux. • superferer > superlatif. • transferer > translates translateur, translation. -FERMIR (2.1048) ο iv ferme > affermir, raffermir. •FESSER (2.1054-7) [verb. inus. von lat. fateri, bekennen]. « confesser> confesse, confesseur, confession, confesse, confessionnal, reconfesser. • professer> professeur, profession, profes, professe. -FINER (2.1086) ο sv fin > affiner, raffiner. •FIRE (2.990) ο iv faire > confire, deconfire, defire, effire, suffire. -FIRMER (2.1048) ο iv ferme > affirmer, confirmer. -FLER (2.1098-104) [v.a. inusit. von lat. flare, blasen, hauchen, wehen]. • flatueux, flatulent, flatuostä, flatulence. • enfler > enfli, enflflre, desenfler, rentier, renflement. • gonfler, goufler, joufler > gonfle, gonflement, jouflu [quasi: gonflu], • ronfler>ronfleur, ronflement, ronfle. • siffler > siffleur, sifflement, sifflet. • souffler > souffl6, Souffleur, souffle, soufflerie, soufflet, souffleter, boursouffler, boursouffld, boursouflure, essoufler, essouffli. •FORTER (2.1151) ο sv fort > conforter, deconfoiter, reconforter. •FRAINDRE (FRANGIR, FRAMGER) (2.1173-6) [verb, inusit. von lat. frangere (fiingere) fregi, fractum, brechen, zubrechen]. • fragile (fttle) [quasi: frangile, frangible] > fragilite. • fraction, fracture, fragment. • fracas, fracasser. • frange, franger, frangier. • frangipane [!]. • froisser>froiss6, froissure. • enfraindre (enfreindre), infracteur, infraction. • refraindre > refractaire, refraction. -FUTER (2.1212) [verb, inusit. von Lat. inusit. futare, futo\. • confuter [v. ddtruire, so besser] > confutation [v. refutation, so besser], • refuter > refutation. -GENERER, -GENDRER (2.1253-8) [verb. inus. von lat. generare, it. vongignere, genui, genitum, zeugen], • generatif, generation, genital, genitoires, genitif, geniture, primogeniture, genre, generique. * general > generalissime, generalement, g e n e r a l i . • genereux > genereusement, generosite. • genie. • engendrer, enger > engeance, engence. • degenerer. • ingenieux, ingenieusement, ingenieur, ingenu, ingenüment, ingenuite. • regenerer [quasi: r'engendrer] > regenerant, regenere, irregenere, regeneration, irregenerarion.
GEO- (2.1263-4) ο part, compos, [vongriech. yij, lat. terra, Erde, in etlichen griechischen Kunst-wörtem]. • geographie, geographe, geographique, geomance, geomancie, geomancien, geomante, geometrie, geometre, geometrique, geometral. •GONE (2.1283) [Griech. 7ωι>ία, Eck, eckigt. Hiermit werden einige Griechische Zahlworte componirt, welche als Kunst-wörter in Französischer Sprach üblich seynd]. • trigone, tetragone, pentagone, sexagone, septagone, octogone, ennagone, decagone, poligone. -GRADER (2.1306) ο iv grade >degrader, retrograder. -GRAPHIE, -GRAPHE (2.1315) [von Griech., Beschreibung. Hiermit werden einige Griechische Worte componirt, welche als Kunstwörter in Französischer Sprach üblich seynd]. • Chirographe, chirographaire, geographie, holographe, iconographe, Orthographie, ortographe, orthographier, topographie. -GRAVE (2.1324) [von teutsch. wird nur in der composition gebraucht]. • Bourg-grave, Land-grave, Marcgrave, mar-grave, Paltz- ou Pflaz-grave. -GR&R (2.1328) ο sv grt > agrier, desagrier, maugr6er. -GREGER (2.1333) [verb, inusit. von lat. grex, gregis, Heerde]. • aggreger > aggregi, aggregation. • congregation. • segreger [v. separer, so besser] > segregation. -HALER (2.1375) [v.a. inus. von lat. halare, halo, hauchen, dünsten]. « haieine, halener, halen6e, haleter. • exhaler > exhalaison. •HERER (2.1400-1) [verb, inusit. lat. hsrere, hangen, haften; es wird aber nur gebraucht dessen Verb, iterativum]. • hesiter. • adherer > adherent, adherant, adherence, adhesion. • coherer > coherence. • cahier, cai'er [quasi: coher-] (!). • inherer > inherent. HETERO- (2.1407) [ist griech. und wird gebraucht in composition folgender griechischen Wörter]: heterodoxe, heterodoxie, heterogene, heteroclite. -HIRER (2.1415-7) [v.a. inus. von lat. hibere, dessen Radix ist habere], • adhiber. • cohiber. • exhiber> exhibi, exhibition. • inhiber> inhibition. • prohiber>prohib6, prohibitoire, prohibition. • redhib e r > redhibition. HIDRO- (2.1417-8) [griech., Wasser; wird mit folgenden, und dergleichen griechischen Worten componirt]. • hidraulique, hidrocele, hidrographie, hidrographique, hidromante, hidromel, hidrophobie, hidropisie, hidropique, hidropote. HIERA- HIERO- (2.1419) [griech., heilig; wird nur mit etlichen griechischen Worten componirt], • Hierarchie (gerarchie), hierogliphe (gerogliphe). HIPER- (2.1419-20) [griech., lat. super, über; wird nur mit etlichen griechischen Worten componirt]. •
231 hiperbole, hiperbolique, hiperboliquement, hipercri-
terloquer > interlocution, interlocutoire.
tique.
•LOQUER [2] (2.1680) • sv lieu > disloquer.
HIPO' (2.1420-1) [ist auch ein griechisch-componir-
•LÜDER
Wort], • hipocondre, hipocondriaque, hipocras, hipo-
spielen]. • alluder>allusion. * colluder>collusion,
crisie, hipocrite, hipogastre, hipostase, hipostatique,
collusoire. * eluder> elusion. • illuder > illusoire,
hipostatiquement, hipotheque, hipothecaire, hipothe-
illusion.
quer, hipothequi, hipotipose.
-MERGER
HIPPO- (2.1421) [griech., Pferd-, Roß-; hat folgende wenig griechische Worte in seiner composition],
•
hippocentaure, hippodrome, hippogrife, hippomanes, hippopotame. H0L0' (2.1425) [griech., gantz, all; hat in composition etlichen griechischen Wörtern Platz], • holocauste, holographe. HOMO-
(2.1432) [griech., gleich, wird in folgenden
griechischencompositisgebraucht], • homocentrique, homologuer, homonime. IC0N0-
(2.1479) [von griech., Bilder-, hat Platz in
folgenden compos.] • iconoclaste, iconographie, iconologie.
(2.1739-40) [verb, inusit. von lat. ludere,
(2.1927-8) [verb. inus. von lat. mergere,
tauchen], • emerger > emergent • immerger > immersion • submerger > submerg6, submersion. -MIGRER
(2.1988) [migrer, transmigrer, verb. inus.
von lat. migrate, transmigrare, wandern, ziehen],
«
transmigration. -MINDER (2.2003) • sv menu sv mineur > diminuer. MONO- (2.2054) [von griech., ein-, allein, wird aber nur in folgenden Nom. compos, gebraucht], • monoceros [v.licorne, so besser], monocorde, monochorde, monogramme, monologue, monomachie, monopole, monopoler, monopoleur, monorime,
monosillabe,
monotone, monotonie. -MEXER (3.2175-6) [verb. inus. von lat. nectere, zu-
-IGER (2.1501-4) [lat. -igere, vonagere, ago]. • exig e r > exigible, exigence; exact>exactement, exactitude. • exacteur, exaction. * prodiguer [an statt prodiger, von lat. prodigere] > prodigue. prodigalement, prodigalite. • rediger. • transiger > transaction.
sammenfügen], · annexer, annexe. • connexe [quasi: connexi, von connexer, so unbr.], connexit6. -NOITRE (3.2193) [-noitre, v.a. inus. von lat. noscere, kennen, bekannt seyn. Unserer Radical-Methode nach, hätten die Verb. Compos, connoitre, meconnoitre, preconnoitre, reconnoitre &c. samt ihren derivatis und
•IMER (2.1510-1) [von lat. imere, von der Rad. emere, emo]. • exemt (exempt) > exemter, exemte, exemtion (exemption). • redimer > redempteur, redemption.
zugehörigen Red-arten hier stehen sollen; sie seynd
•IR (2.1540-6) [verb. inus. von lat. ire, eo. gehen, wandern], • ambir * circuir > circuit. • coit [von coir, so unbr., lat. coire]. • inir > inice, initial, initier, ίηίήέ • introir > introite, introit. • issir (-ussir, exir) > issu, issue, reussir, reussi, reussite. • obir> obit. • perir>peri, perissable, deperir, deperi, deperissement. • preterir > preteri, preterit, preterition. • subir > subit, soudain, subitement, soudainement, soudainete. • transir> transi, transitoire, transe, transition, transiter.
enoncer, prononcer, renoncer.
•JECTER (2.1485) • ivjetter > conjecter > conjecture. • objecter. •JUSTER
(2.1570) • sv juste > ajuster, desajuster,
rajuster. •LIDER (2.1664) [von lat. lade re, -lidere], • collision [von verb. inus. collider, lat. collidere]. • elider > elision. •LIGER (2.1694) • sv lire > colliger, diliger, intelliger, negliger. •LOQUER [1] (2.1729-30) [verb, inusit. von lat. loqui, reden]. • locution > circonlocution. • colloque. • eloquent > eloquemment, eloquence, elocution. • in-
aber alle, durch Übersehung oben pag. 538 zu stehen kommen; welches dermaleinst zu ändern], -NONCER (3.2204) • sv nonce > annoncer, denoncer, -ORER (3.2308-12) [verb, inusit. von lat. orare, bitten, beten, eine Rede halten], • orateur, oratoire, adj., oratoire, m., oracle, oraison. • adorer > adore, adorable, adorateur, adoration. « exorer > exorable, inexorable. • perorer
> peroraison.
-PAMDRE, -PANOUIR (3.2388-91) [verb. inus. von lat. pandere, öffnen, ausbreiten, ausspannen], • pan (empan), paneau, paneton. • epandre. • epanoüir
>
epanoüissement. • repandre > r6pandu. •PARDRE, -PARPILLER, -PERSER (3.2405-6) [verb.inusit. cormmp. von lat spargere, streuen, verstreuen], epardre>epars.
•
• eparpiller. • asperser>aspersion.
• disperser > dispersion. •PARPILLER v. -pardre. •PENSER (3.2543) [verb, inusit. von lat. pindere, pendo. wägen, schätzen, zahlen], « pension, pensionnaire. • compenser > compensation. • recompenser>recompens6, recompense. « depenser > depense, depens, depensier, sou-depensier. • dispenser > dispens6, dispensable, indispensable, indispensablement, dispensateur, dispensation, dispense, dispensaire.
232 ΡΕΝΤΑ·, PENTE· (3.2548) [ein griechisch Wort, bedeutend fünf], ο pentagone, pentametre, pentateuque, pentateuche, pentecöte. •PERSER v. -pardre. -PETER, -PETIR (3.2580) [verb. inus. von lat. petere, bitten, begehren, ersuchen], • appeter, appetir, appetisser, appetissant, appetissi, appetit. • competer> competant, incompetant, competemment, incompetamment, competence, incompetence, competiteur, competence. • impeter > impetueux, impetueusement, impetuositi. • repeter > repetiteur, repetition. •PETRER (3.2589) [verb. inus. von lat. verb. rad. patrare, verüben, thun, begehen], • impetrer>impetrant, impetrable, impetration. • perpetrer. -PETRER (3.2618) • sv ρίέ > depStrer, empetrer. -PHONIE, -FONIE (3.2603) [ist griech., Laut; hat Platz in folgenden compos.] * cacophonie, cacofonie, euphonie, eufonie, simphonie, Sinfonie. -PliER (3.2691) • JV plein > supplier. -PUR (3.2691) • iv plein > accomplir, complir, emplir. -PLORER (3.2699) • sv pleurer>deplorer, eplorer, implorer. -PREHENDER (3.2903) • JV prendre > apprehender, reprehender. -PREINDRE v. -premer. -PREMER, -PRIMER, -PREINDRE (3. 2875) [verb, inusit. von lat. premere, pressen, drucken; perf. pressi, sup. pressum, wovon die französische Sprach folgende Verba formirt hat]. • presser > pressant, pressamment, pressi, pressement, pressement, pression, presse, pressis, pressoir, pressurer, pressureur, pressurage. • Verb, compos, von verb. inus. primer: comprimer> compressible, compressibiliti, compression, compresse. • deprimer > depression. • exprimer> exprimi, expris, expressement, expressif, expressivement, exprimable, inexprimable, expression. • imprimer > imprimi, imprimeur, imprimerie, impression, impressionner, imprimure, re-imprimer, reimpression. • opprimer>opprimi, oppression. • reprimer. • supprimer> suppression. • Verb, compos, von verb. inus. preindre > epreindre, epreinte. • empreindre, empreint, empreinte. -PRIMER v. -premer. -PROBER (3.2972) • J V p r o u v e r > a p p r o b a tion. • reprobation. -PUGNER (3.2988) [verb. inus. von lat. pugnare, fechten, streiten, kämpfen], * impugner. • expugner > inexpugnable. * repugner>repugnant,repugnance. •PURER (3.2998) • JV pur > appurer, epurer. •PUTER (3.3002) [verb. inus. von lat. putare, meinen,
vermeinen, achten]. • putatif. • computer. • deputer >deput6, deputation. • disputer> disputable, disputeur, dispute. • imputer > imputi, imputation. • reputer> reputi, reputation. • supputer>supputation. -RIGER (4.3158) • sv regir>corriger, dinger, eriger. •RIVER (4.3214, 4.3217) • JV rive > arriver, deriver. •ROGER ο 4.3223-7 ) [verb. inus. von lat. rogare, bitten, fragen]. • rogations, rogaton. • abroger> abrogation. • arroger> arrogant, arrogamment, arrogance. • deroger > derogeant, derogi, derogatoire, derogation, derogeance. • eroger [Decompos. sur-ou supereroger, verb. inus. von lat. erogare, auslegen, hergehen, lat. supe re rogare, über seine Schuldigkeit auslegen] > sur- ou supererogation, surerogatoire • interroger>interrogeant, interrogd, interrogatoire, interrogateur, interrogation, interrogat. • preroger [verb. inus. von lat. prsrogare] > prerogative. • proroger> prorogation. • subroger. -SECUTER (4.3621) « sv suivre>executer, persecuter. -SERER (4.3407) [von lat. obsol. -serere, sero (necto, jungo) serai, sertum]. • asserer [verb.inus. von lat. asserere, bejahen] > assertion. • deserer, desert, deserteur, desertion. • disert, disertement. • disserer, disserter > dissertation • inserer > insertion, insition. -SISTER (4.3465-71) [verb.inus. von lat. sistere, sisto. stellen, setzen]. • assister>assistant, assisti, assistance. • consister>consistant, consistence, consistoire, consistorial. • desister>desistement. • insister. • persister. • resister > resistible, irresistible, resistiblement, irresistiblement, resistibiliti, resistance. • subsister > subsistance. -SOCIER (4.3475) • JV societf > associer. •SPECE (4.3538-46) [von alt-lat. specio, spicio, ich sehe], • espece, epice, epicene, epicier, special, specialement, specieux, specifique, specifiquer, specification, specter [verb. inus. von lat. spectare, schauen, zuschauen], spectateur, spectacle, spectre, speculer, speculateur, speculatif, speculation, speculaire. • Verb, compos, von verb. inus. specter, spicer, spiter. aspicer [verb. inus. von lat. aspi-cere, anschauen, ansehen] > aspect. • circonspicier >[verb.inus. von lat. circumscipere, herumschauen] >circonspect, circonspection. • despicier [verb. inus. von lat. despicere, despicari, verachten] > dipit [quasi: despit, von lat. despectus, Verachtung], döpiter. * exspecter [verb, inus. lat. exspectare, warten, erwarten] >exspectant, exspectatif, exspectation, exspectance. • inspicer [verb. inus. von lat. inspicere, einsehen, hineinsehen] > inspecteur, inspection. • perspicer [verb, inus. von lat. perspicere, wol durchsehen] >perspecl [adj. inus. von lat. perspectus, durchgesehen und wol erkannt], perspective. • perspicue [adj. inus. von lat. perspicuus, durchsichtig] > perspicuiti, perspicace
233 [adj. inus. von lat. perspicax, scharfsinnig], perspicaciti. • respicer [verb. inus. von lat. respicere, zunickdenken] > respect, respectueux, respectueusement, respecter, respecti, respectable, respectif, respectivement. • suspicer [verb, inusit. von lat. suspicari, argwohnen] > suspect, soupcon, suspicion, soup^onneux, soupconner, soupgonni. -STERNER (4.3589) [verb.inus. von lat. steraere, und von dem inus. sternare, zu Boden werffen], • const e r n e r > c o n s t e r n £ , consternation. • prosterner > proste rnation. -STILLER (4.3592) [verb. inus. von lat. stillare, tröpfeln, so von stilla, tröpflein, welches ein Dimin. ist von stiria]. • distiller >distillateur, distillation. • instiller. -STIMER (4.3592) [verb.inus.von verb.obsol.lat. stino, stano]. • destiner>destination, destin, destin6e, predestiner, predestind, predestination, predestitanionnaire, predestinationiste. • obstiner> obstini, obstiniment, obstination. -STRUIRE, -TRUIRE (4.3596-602) [verb.inus. von lat. struere, bauen], • structure. • constniire> construit, construction, reconstmire. • d6truire>d6truit, destructeur, destruction, entre-d£truire. • instruire> instruit, instructif, instruction, instrument, instrumental, instiumentaliste, instrumenter, rinstruire. • obstruire [verb. inus. von lat. obstruere, verbauen] > obstractif, obstruction. -SUADER (4.3603) [verb.inus. von lat. suadere, rathen], • suasion. « persuader > persuasible, persuasif, persuasion. • dissuader> dissuasion. -SULTER (4.3294) • sv sauter sv saillir>exulter, insulter, resulter. -SUMER, -SOMMER (4.3625) [verb.inus. von lat. sumere (sumo) sumsi, sumtum, nehmen], • sompte [nom. inus. von lat. sumtus, sumptus, Kosten, Unkosten], somptueux, somptueusement, somptuositi. • assumer > assomption. • consumer > consumant, consum6, consomption [quasi: consumption], • presum e s presomptif, presomptueux, presomptueusement, presomption, resumer, resomption. -TITULER (4.3803) • iv titre > intituler. -TONDRE (4.3813-4) [verb. inus. von lat. tundere, stossen]. • contondre> contondant, contusion. • obtondre [verb. inus. von lat. obtundere, stumpfen] >obtus. • pertondre [verb.inus. von lat. pertundere, durchstossen] >pertuis [quasi: pertus], millepertuis, pertuisanne. -TONNER (4.3811) • sv ton>detonner, entonner. -TORQUER (4.3826) * sv tordre>detorquer, extorquer, retorquer. •TRACTER (4.3880) • sv traire > contracter, detracter.
-(S)TREINDRE, (S)TRAINDRE (4.3906-12) [verb.inusit. von lat. stringere], • astreindre> astringent, astreint. « contraindre > contraint, contraignable, contrainte, constriction. • detreindre [verb, inusit. von lat. distringere] > ditroit, ddtresse. « etreindre > etreinte, etroit, etroitement. • restreindre > restringent, restrictif, restriction, retrecir, dtrecir, retrecissement, etrecillons. -TRIBUER (4.3919-22) [verb.inus. von lat. tribuere]. • tribut, tributairc. « attribuer>attribut. • contribuer > contribuable, contribution. « distribuer > distributif, distributeur, distribution. « retribuer [verb.inus. von lat. re tribuere] > retribution. -VADER, -VAHIR (4.3965) [verb.inus. von lat. vadere, vado], • evader > evasion. • envahir > invasion, envahissement, renvahir. •WISER (4.4150) • iv voir> aviser. -VOQUER (4.4159) • sv \oix>avoquer>ivocat; convoquer, invoquer.
234 8.1.2
Lemmatisation du potentiel lexical
Chez Kramer la description du systeme derivationnel fran?ais va au-delä de la lemmatisation des quasi-racines artificielles. Le lexicographe allemand n'hesite pas en effet ä «construire du fran^ais»: regulierement il enregistre dans son dictionnaire des lexemes que la norme du xviie siecle interdit, mais qui sont potentiellement pr6sents dans le systeme. II construit ainsi un verbe °£dire pour motiver le substantif edit, il explique perpendiculaire par le biais de "perpendre, propension par "propendre, outil et utile par un verbe °uter. Nous presentons ci-dessous une liste de mots construits lemmatises dans le dictionnaire de 1712. On y constatera que les resultats auxquels parvient Kramer sont souvent des formes qui etaient en usage en ancien et moyen franfais. II lemmatise ainsi les adjectifs prave et semble attestes au xnie s., ascendre et ostendre attestes au XIVe s., obster atteste auxve s., celere, circuire, expugner, irrompre, memorer, perquerir ettrepide attestes au xvie s., complir, contendre, defire, partenir, sevelir et vertir attestes en ancien franfais, dister, exorer, imperer, inster, intermettre, issir, nocent, vulge et vulnerer attestes en moyen fran?ais. Les reconstructions proposees par Kramer frappent par leur pertinence; Le maitre de langues a-t-il eu acces aux textes de ces periodes? On peut le supposes mais rien ne permet de l'affirmer. La pertinence des constructions apparait mieux encore dans les cas ou le lemme propose n'etait pas encore en usage a l'epoque oü le lexicographe redigeait son dictionnaire. On remarque la presence dans la nomenclature de consonner et d'emerger qui n'apparaissent en fran^ais que dans la deuxieme moitie du xixe siecle, de defluer qu'on date generalement de 1732, ou encore d'immerger qui n'est atteste que depuis Boiste 1829. En completant les cases vides du systeme derivationnel franpais, Kramer integre ä son repertoire un dictionnaire du possible, dictionnaire qui n'est d'ailleurs pas sans rappeler les listes de mots construits que Danielle Corbin presentait dans sa these de 1987.17 Certes, les methodes et les resultats divergent - D. Corbin travaille sur
17
Cf. Danielle Corbin: Morphologie dirivationnelle et structuration du lexique. Tübingen: Niemeyer, 1987. On relfeve dans la liste des verbes construits prifixfis d'origine latine de Corbin (1987, 733, liste 2) les verbes "abduire (abducteur), "abjecter (abjection), "ablater (ablation), °adduire (adduction), "bijecter (bijection), "degresser (ddgressif), "ddjecter (d6jection), "diffringer (diffringent), "digresser (digression), "effuser (effusion), "incurrer (incursion), °inherer (inherent), "interjecter (interjection), "oblater (oblation), °perfuser (perfusion), °precurrer (pr6curseur), "profuser (profusion), °r6currer (recurrent), °superlater(superlatif), "surjecter (surjection), "trajecter (trajectoire), "translater (translation); dans la liste 2' (mots construits sur des bases attestees): "heiligerer; dans les listes 3 et 4 des verbes complexes non construits: "ascendre (ascendant), "asserter (assertion), "conjecter (conjection), "excurrer (excursion), "occurrer (occurrence), "redhiber (rddhibitoire), °r6fringer (refringent), "dissider (dissident), "progester (prog6niture); dans la liste des mots non construits (liste 5, 735): "additer ou "adder (addition), °d61ater (delation), "ingredier (ingridient), "traditer ou "trader (tradition). Cf. aussi la liste des bases verbales reconstruites (736): "cit(er) mettre en mouvement, °cret(er) produire, "curr(er) apparaitre, "dui(re) mener, °fer(er).i porter, "fer(er).2 dire, °fring(er) refl6ter, "fus(er) r6pandre, "gress(er) se deplacer, "her(er) attacher, "ject(er) jeter, "lat(er) porter, °marr(er) attacher, "merg(er) plonger, °nonc(er) dire, °plos(er) iclater, °scend(er/re) se dfeplacer, "ser-t(er) s'exprimer, "servier) garder, "sist(er) se tenir, "sorb(er) faire disparaitre, "spirer souffler, "stitu(er) mettre, "suad(er) conseiller, "test(er) temoigner, "trai(re) tirer, °voqu(er) appeler, "vuls(er) tourner.
235 la synchronic du XXe siöcle, alors que Kramer s'attelle ä l'6tude de l'epaisse diachronie qui le conduit des origines latines ä l'etat de langue qui lui est contemporain, mais la finalitd reste la meme chez les deux lexicologues: pour l'un comme pour l'autre, il s'agit de mettre en evidence, mais avec des outils differents, l'extreme richesse du potentiel derivationnel de la langue fra^aise. • Exemples commentes de lemmatisation de mots construits: (3.2182) • JV Nier, -neguer * "[verb, inusit. von lat. abnegare], abläugnen, verläugnen, i.e. absagen &c. v. renier, so besser" • Cf. afr. abneer (FEW I, 6b). • Kramer fait suivre le lemme nier d'un radical -neguer, sur la base duquel il constiuit abneguer, qui lui sert ä motiver abrogation. [En fran?ais contemporain l'absence d'une forme verbale correspondent au substantif abrogation est parfois ressentie comme une lacune du systöme dirivationnel: en 1970 M. Tournier construit ainsi la forme s 'abnier dans son roman Le Roi des Aulnes. Cf. GR85 sv abnigation]. * > abnegation. ABNEGUER
• 1.353 • JV Ceder • "[verb, inusit. von lat. accedere] zutretten, herzutretten" • Le verbe est attest6 depuis le 13e s. (en 1270 in Introd. d'Astron. Paris BN: 1353, fol.38d (cf. TLF I, 330a) dans le sens de s'approcher. Kramer propose en 1712 l'acception arriver a (i partir de laquelle il motive accis et ses dirives). Or, dans ce sens, le verbe n'apparait sporadiquement en francais moderne qu'au 19e s.: "Ce sens [i.e. parvenir en un lieu] est mal atteste dans les dictionnaires du XlXe s. II manque ä LAND. 1834 et est seulement atteste ds Ac. 1878: "acceder signifie aussi quelquefois arriver ä; meme traitement ds Ac. 1932. DG est le 1er des diet. mod. ä souligner la vitaliti du sens, en le plafant au debut de l'art., qu'il consacre au mot" (TLF I, 330a). • >accez, acces, accessible, inaccessible, accessoire. ACCEDER
ACCIDER (1.459) • sv -cider • "[verb.inusit. von lat. accidere] zufallen" • > accident, accidentel, accidentellement. A C C L A M E R (1.478) • sv Clamer [verb.inusit. von lat. acclamare, zuruffen] v. applaudir « Charles Bordes prdconisa l'emploi du verbe acclamer en 1749 (cf. Brunot, HLF, VI, 1144). Cf. clamer. • > acclamation. A D U L E R ( l . l l ) * sv tAdulateur • t Adulateur, m. [von aduler schmeicheln] • L'emploi transitif du verbe, correspondent ä l'6quivalent schmeicheln, n'est attest qu'ä la fin du 18e s. (cf. TLF I, 752b qui renvoie au Dictionnaire General, lequel cite Diderot). TLF I, 753a note que Brantome, au 16e s., avait employe adulater, "prob, ίοπηέ sur adulateur". L'emploi intransitif du verbe, bien qu'atteste dfcs le 14e s. (cf. FEW l, 39b), est inconnu de Kramer, qui cons-
truit le verbe & partir de tadulateur pour motiver adulation. La connotation pejorative du substantif ^adulateur est signage par un marqueur typographique. • > adulation. A M B I R (2.1540) • sv -ir • "verb. inus. von lat. ire, eo" • Ambir introduit la sine ambition, ambitieux, ambitionner, laquelle a cependant iti traitie ä sa place alphabitique: "Ambir, ambition, ambitieux, ambitionner &c. V. nach Ordnung in A, pag.56 allwo es durch Versehen hinkommen; aber in einer, wils Gott, einmal künftigen Edition, stehet alles, unserm Methode nach, hieher zu bringen". • Rieh. 1680 JV ambitionner. "Ce mot n'est pas bien en usage, on dit en sa place souhailer avec ambition. Vau. Rem.". A M E T T R E (2.1954) • sv Mettre • "Verb.inus. von lat. amittere, verlieren" • Sur Involution de lat. amittere cf. FEW l, 89b. • >amissible, inamissible, amissibilit6, inamissibilitd. A N T £ C £ D E R • 1.354 • sv Ceder • "[verb, inusit. von lat. antecedere] vortretten, vorhergehen" • Anticider est marque comme neologisme inusiti par TLF I, 103, qui, se ref6rant ä Godefroy, Signale une attestation isolde au 12e s. (en 1195 chez Ren. de Montaub. Ars. 5072, f°164,r°). Le verbe "reparait au xvie s. ds Hug. au sens de "vaincre, surpasser". Dans le sens de pricider, que lui attribue Kramer, on ne le trouve en fran(ais moderne qu'une seule fois, en 1903, sous la plume de Huysmans mL'Oblat (t.2, p.40). • > Antecedent.
ΑΡΤΕ (1.77) • tApte, adj. c. [inusit.] bequem, geschickt, tüchtig • Apte est noti "vieux mot et hors d'usage" de Fur. 1690 i Gattel 1797 (TLF, III, 363b). L'obsolescence du mot est aussi signage par Kramer, qui reprend tits probablement Furetifcre. DHLF, I, 98 note que le mot est «rare en moyen frangais [...], est repris (xville s.) en droit [...], et n'entre dans l'usage courant qu'au milieu du xixe s. sous l'iniluence de aptitude». Sur la base du lat. aptus Kramer, qui renvoie ä propre, habile et capable, propose en 1712 l'acception qui est aujourd'hui la plus courante ("Qui est propre ä (qqch.), qui a des dispositions naturelles pour faire qqch.). A partir de tapte [inusit.] Kramer motive iinepte et taptitude. II explique tadapter, adaptation ä partir d'un verbe °apter, "[so ungebräuch-
236 lieh]". Cf. few ι, 114a. • Fur. 1690 sv apte: «Vieux mot, & hors d'usage, qui signifioit autrefois, propre ä quelque chose». APT ER (1.77) • v. Apte. ARGUER (1.85) * "fArguer, v.a. [ist von wenig Gebrauch], beschuldigen, v. Accuser". • Kramer, suivant tris probablement le Dictionaire Universel, Signale la raret6 du mot qui, note TLF, III, 482a, est consid£r£ comme vieux ou peu usitf dep. Fur. 1690. • > argument, argumenter, argutie. • Cf. FEW 1,138. • Fur. 1690 sv arguer: «II est de peu d'usage». ASCENDER (4.3338) • v. Ascendre. ASCENDRE (4.3338) • sv Scander, -scendre • Suivant la simantique latine de ascendere, Kramer donne au verbe ascendre son sens le plus large, monier (steigen, aufsteigen), c'est-ä-dire sans contexte astronomique. Sur la base latine il reconstruira la forme rtguliire ascender, laquelle est d'ailleurs attest£e dans une traduction de la Bible du 14e s. (cf. FEW, I, 152a; TLF, III, 626b). • Ascendre, "Verb.inus. von lat. ascendere, quasi: ascender", sert ä la motivation de ascendant et ascension (ascendance n'£tant attest qu'i la fin du 18e s.). Mercier difendra l'61argissement du simantisme d'ascendre dans sa Niologie (1801); cf. Brunot, H L F , vi, 1160. ASSERER (4.3407) • iv -serer. • "von lat. obsol. -serer: sero (necto, jungo), serui, sertum"), "[verb. inus. von lat. asserere, bejahen] v. affinner, avouer, so besser" • > assertion. ATTENIR (4.3733) • sv Tenir • "verb, inusit. von lat. affinere, zugehören, angehen" • > attenant • Cf. FEW I, 168. • Fur. 1690: "Ce mot [attenant] vient du verbe attineo". CAUDE • 3.3052 • sv Queüe • "corr. von lat. Cauda". · Avec coüe (encore präsent dans Monet 1636; cf. few, n/1. 521b), caude est prisenti comme I'un des chainons de la filiation cauda > queue. * > caudataire. CEllRE, -CELERER (1.361) • "seynd ungebräuchlich". • La reconstruction celere ( < lat. celer, rapide) sert & la motivation de celeriti. FEW II/l 574a rappelle que celere avait 6t6 employ6 en mir. (1541) et qu'il £tait devenu rare depuis Restif. • > celeriti, accelerer. CENSER (1.364) • "verb, inusitat. [von lat. censere] • >Censi, censeur, censure, censurer, censurable. • Censer, bien que rarement employέ au 16e s., 6tait encore τέρβηοπέ chez Cotgrave 1611 et Widerhold Ί669, J1675 (cf. FEW Il/l, 579a). • Fur.1690 sv cense: "partieipe du verbe censer qui n'est point en usage ä l'actir. CIL • 1.464 • Le substantif, bien qu'attesti depuis le 12e s. (FEW il/l, 672), est d'un usage restreint. II est absent de Rich. 1680 et Fur. 1690 note qu'il "est peu
en usage, & sourcil est son compos6". L'information est reprise par Kramer 1712 qui note: "Cil, m. [Nom. inusit. von lat. cilium, Augenwimpern]", ä partir duquel il motive: sourcil, ciller, cillement et de etiler. CIRCONSTER (4.3566) • iv Ster • "verb.inus. von lat. circumstare, herumstehen" • >circonstant, circonstance, circonstancier. • Sur Involution du lat. circumstare, cf. FEW Il/l, 706-7. CIRCUIR • 2.1540 • sv -ir • "verb.inus. von lat. circuire, rings herum gehen" • >Circuit. • few ii/i, 701b-2a note que le verbe avait i t i trfcs friquent au 16e s. pour ensuite disparaitre au dibut du 17e s. CLAMER • 1.477 • "[verb, inusit. von lat. clamare, schreyen]" • >clameur. • Fur. 1690: "Vieux mot & de Pratique, qui signifioit autrefois publier... C'est de ce mot qu'on a fait declamer, reclamer, acclamation". COIR • 2.1541 • sv -ir. • Motive Coit, "von Coir, so unbr., lat. Coire", auquel Kramer prdfSre Congris et Cohabitation, "so besser". • La forme cohir est attestie en mfr. (cf. few ii/2, [857]a). COLLEGUER (2.164 · sv Leguer. • [v.a. inusit. von lat. collegare &c. ihrer mehr verordnen &c. so auch selten bräuchlich] • > collegue, college, collegial. COMMEMORER (2.1897) • Krämer construit le verbe ä partir du commemorare latin. Cette forme, attest£e de Estienne 1549 ä Widerhold 21675, est inconnue de Kramer pour qui commemorer est un "verb.inus." few n/2, 947 note la riapparition du mot dans Landais 1834. COMMENSURER (2.1936) « "verb, inusit." • > commensurable (few π/2, 951b), incommensurable. • Kramer renvoie & proportionner. COMMINER (2.1899) « "ν.η. inus. [von lat. comminari, bedrohen, &c.]" • >Comminatoire. COMPLIR (3.2691) • sv. Plein • "verb.inus. voncomplere, erfüllen". • >Complet, incomplet, completter. • Complir est atteste en ancien et moyen fran?ais (FEW 11/2, 980a SS.). CONCIOER (1.460) • iv -cider • "verb. inus. von lat. Concidere" • > Conds. CONSONNER (4.3501) « iv Sonner « "verb. inus. von lat. consonare, mit-thönen, mit-stimmen" « > Consonant, consonnance. * Dati dans cette aeeeption de 1853 par GR85. FEW II/2, 1077b donne 1869. CONTENDRE (4.3711) « iv tendre • verb.inus. von lat. contendere • > Contendant, contention, contentieux, contentieusement. • contendre, etre en lutte, est attest£ en ancien et moyen fran$ais. FEW II/2, 1103a. CONTRASTER (4.3567) « ivSter • verb.inus. vonital. contrastare, widerstehen, it. zancken, disputiren, hadern. v. contester, disputer, so besser. • Cf. few
237 n/2, 1122-3. • > contraste [ital. contrasto]. C0ÜE(« >couard [quasi: queüard], coüardise, ecoüer: v. Caude. DECADER (1.316) • sv -cader φ "inusitat., abfallen" • > Decadence. DEFIRE (2.996) • Comme il avait constmit un verbe fire sur la base latine ficere, feci, fectum, Kramer forme defire & partir de deficere, defectus. Π en ddrive defect puis defectif, άφαίοη, defectueux, dtfectuositi. La fonne defire est attestie en afr. FEW HI, 29b. DEFLUER (2.1110) • sv Defluxion • "verb, inusit." pr6sent6 par Kramer en 1715 comme chainon manquant de la filiation lat. defluere > defluxion. La forme defiuer estg£n6ralement dat6e de 1732. Fluxion, "besser, und mehr bräuchl.", est prffirt ä defluxion. • Rieh. 1680 sv difluxion: "Mot hors d'usage, dites fluxion". DELIGER (2.1695) • "[verb.inus. von lat. deligere] auslesen, ausklauben, it. einen Unterschied machen". • Introduit delect "[lat. delectus] Unterschiedmachung" auquel Kramer priföre choix et difference, "so besser". • Kramer ne semble pas connaitre la forme delire attestde en afr., mfr. et frm. Cf. FEW III, 34. DEPRECQUER (3.2933) • sv prier • "v. inus. von lat. deprecari, abbitten, depreciren" • > deprecation. • Sur deprecari et son ένοΐυόοη cf. FEW IX, 338. DEROMPRE (4.3237) • sv Rompre • verb. inus. von lat. disrumpere, zerreissen • >Deroute, derouter. • Sur derompre cf. FEW Χ, 567b. DEVASTER (4.3992) • sv Vaste • "[verb.inus. von lat. devastare, verheeren, verwüsten, veröden &c.] v. desoler, ravager". • Le verbe est rare avant le 18e s. FEW ill, 59b: "seit 1499; in den wb. des 17. jh. fehlt das wort". •>devastation. DIUGER (2.1695) • Diliger, "verb.inus. von lat. diligere", est prtsenti en sous-mbrique de "tiger, °leger < tigere, eux-m4mes donn£s & l'aiticle «Lire». Kramer en d6rive diligent, diligemment, diligence, ditigemer et, ä partir du supin dilectum >dilectio, dilection, puis predilection. DISCEPTER (1.367) • JV -cepter • "nicht bräuchlich, von lat. diseeptare". • Renvoi i debattre, disputer • > Disceptation. OISQUERIR (3.3049) • sv Querir, querer • "verb, inus. lat. disquirere, hie und da suchen, untersuchen". • > Disquisition. DISSERER, DISSERTER (4.3407) « sv -serer * "[verb.inus. von lat. disserere, reden, discurriren &c.] v. discourir, parier, &c. so besser". • Brunot HLF, VI, 1317 date le verbe disserter de 1723. • >dissertation.
DISSONNER (4.3501) * sv Sonner • verb.inus. von lat. dissonare, abstimmen • > Dissonant, dissonance. • Rare avant le 18e s. FEW m,99b: "fr. dissoner (seit 14. jh.), entlehnt aus lt. dissonare, ist selten". Rousseau lemmatise le verbe dans son Dictionnaire de musique (1767); cf. Bninot HLF, VI, 1298. DISTENDRE, DISTENDU (4.3712) • sv tendre • "verb, inus. von lat. distendere" • > Distension, distention. • GR85 note que le verbe est rare avant le 18e s. DISTER (4.3568) • sv Ster · "verb. inus. von lat. distare, von einander ligen, abgelegen, entlegen seyn" • > Distance. • Dister est attest£ en mfr. Cf.FEW in, 99b. DOCER (1.829) · Bien que prfsentf dans la "Table des verbes [...J composez & derivez qui commencent par D" sv Document (col.829), docer ( < lat. docere) n'est pas trait£ dans le corps du dictionnaire. Sur Involution de lat. docere, cf. FEW III, 111a. DOULOIR, SE (1.792) • "[von lat. dolere, ist aber nicht mehr bräuchlich] v. s'affliger, se plaindre, so besser". • Bien qu'archalque, le verbe est retenu par Kramer qui le lemmatise pour motiver dolent, indolent, dolemment, doleance, indolence, deüil, douleur, douloureux, douloureusement et les compos6s condouloir et condoleance. FEW III, 117b: "nfr. se douloir, "ressentir de la douleur" (noch 17. jh., selten im 18. jh.)". Fur. 1690: "vieux mot qui signifioit autrefois se plaindre". Cf. aussi Brunot HLF, VI, 1167. DUBITABLE v. Dubiter. OUBITER (1.794) • A l'article «Douter» Kramer präsente les formes dubiter, dubter et doubter qu'il präsente comme les chainons manquants de Involution dubitare > douter. Sv indubitable il Signale que dubitable n'est pas en usage; de fait, l'adjectif, du supin de dubitare, ne sera attest qu'ä la fm du 19e s. (GR85). EDIRE (1.762) • Kramer dirive idit de edire, "so unbräuchl.". La forme idicter n'est pas repertoride dans le dictionnaire de 1712. EFFAIRE v. Effire. EFFIRE (2.997) • "[v. inusit. von lat. efficere]" • > efficient, effet (effect), effectif, effectivement, effectuer, efficace, inefficace, efßcacement, efficace (subst.), efficacit£, efficaceti, inefficacit6. • Dans la Table des [...l mots composez & derivez qui commencent par I, iv Inefficace, on trouve encore la Variante Effaire, laquelle n'a cependant pas ένί prfesentie dans le corps du dictionnaire. • Rieh. 1680 sv Eficaciti: "Des auteurs condannent le mot d'ificacitd, & d'autres l'aprouvent dans les matieres philosophiques, & on croit qu'en ces sortes de sujets il peut passer [Rohau phisique a 6crit l'6ficacit6 des planetes]". EMERGER (2.1927) • sv -merger • "[verb. inus. von
238 lat. mergere, tauchen (tauffen) untertauchen &c.] v. Plonger. Enfoncer" • Emerger, "[verb.inus. von lat. emergere, aus tieffem Wasser hervor kommen]" • > Emergent, "subst. m. figur, etwas so sich ungefähr hervor thut". • Le verbe imerger est rare jusqu'au 19e s. oü il apparait dans Lar.1877. Cf. FEW III, 220a. EMETTRE (2.1958) • sv Mettre • "[verb.inus. von lat. emittere, aussenden] auslassen, herauslassen" • > E missaire, Emission • La forme Emettre n'est alors connue que dans l'acception juridique attestde depuis le 15e s. (1476; cf. FEW will, 192a). L'acception auslassen, herauslassen que lui attribue Kramer en 1712 est nouvelle; dans les dictionnaires, eile n'est attestie qu'ä la fin du 18e s. (Schwan 1798). EPARDRE (3.2405) • sv -pardre, -parpiller, -perser "[verb, inusit. corrump. von lat. spargere, streuen, verstreuen, ausstreuen" • Epardre, "[verb, inusit.] v. disperser, ipandre, eparpiller &c. so besser" • > Epars, eparpiller • Les composts asperser, aspersion, aspersoir, disperser, dispersion, qui auraient dü etre traitis ä cet article, l'ont έΐέ i leurs places alphabitiques - ce que Kramer Signale col. 2406. ERODER, EROSER (4.3242) • sv Ronger • "verb. inus. von lat. erodere" • >Erosion • Eroder ( < l a t . erodere, de ex-, et rodere «ronger») est a t t e s t depuis 1575 (FEW III, 240b) mais "rare jusqu'au xixe" (GR85). ERUDER (4.3261) • sv Rude • "verb.inus." • > Erudition « Dans la "Table des mots composez & derivez qui commencent par E" (col.957) Kramer, par analogie avec la base latine erudire, renvoie i la forme erudir, laquelle n'est pas trait6e dans le corps du dictionnaire. ERUDIR v. Eruder. EXCERNER (1.372) • "[verb, inusit. von lat. excernere &c.]" • >Excrement, Excrementeux, Excretion. EXCROITRE (1.958). • Le verbe est present dans la "Table des mots composez & derivez qui commencent par E" (col.958) sv excressence, mais il n'est pas trait6 dans le corps du dictionnaire. * La forme escroitre est attestie en afr et mfr; cf. FEW in, 282b. EXINANIR v. Inane. EXIR v. Issir. EXORER (3.2312) • sv -orer • "verb, inusit. von lat. exorare, erbitten", • >Exorable, inexorable. • Le verbe est attest en mfr. FEW III, 301a. EXPliER v. Expler. EXPLER (3.2695) • sv. Plein • "verb. inus. corr. von lat. explere, ausfüllen, vollziehen, ausrichten", • > Exploit ( < lat. explicitum, du supin de explicare), exploiter, exploitant, exploitable. • iv Exploit, dans la "Table des mots composez & derivez qui commen-
cent par E", Kramer renvoie ä la forme expleer, qui n'est pas traitie dans le corps du dictionnaire. EXPUGNER (3.2988) • sv -pugner • "verb.inus. von lat. expugnare, erobern, mit stürmender Hand einnehmen", motive inexpugnable, par le biais de expugnable, attests d£s le 14e s. mais que Kramer ne connait pas et qu'il reconstruit: "Expugnable, [nom. inus. von lat. inexpugnabilis (sic), was zu eroberen]". La forme expugner est attestde au 16e s. et jusqu'en 1637; cf. FEW ill, 314b. EXQUERIR (3.3051) • ivQuerir • "verb.inus. von lat. exquirere" • >Exquis. GORE (2.1283) • "Gore, f. [ist unbräuchlich] ein Mutterschwein, Söge. v. trui'e" • > Göret • Afr. gore «truie», d'orig. onomat. (cf. all. gorren «grogner») ou, selon P. Guiraud, d'un v. d i r . du lat. vorare «d£vorer» (cf. normand gourer «se gorger de nourriture»), Cf. GR85 iv Göret. • Fur. 1690: "Vieux mot qui signifioit autrefois une traye". GRAT, -ATE (2.1319) • "[adj. inusit. von lat. gratus, danckbar] v. reconnoissant, so besser". * > I n g r a t , gratitude, ingratitude. « La lacune de la base lexicale donne ä Kramer l'occasion d'ironiser sur le temp6rament francais: "Die Frantzosen, explique-t-il en nota, brauchen das Wort ingrat &c. aber grat &c. ist bey ihnen unbräuchlich, wovon eine Satyrische Feder die Ursach in folgendem Disticho vermeint entdeckt zu haben: Exprimit ingratum Gallus, sed dicere Gratus Nescit, cur? quaris: Lingua animum sequitur. Aber dieses ist nur geschertzt; dann ob sie schon weder grat noch gratement brauchen, so können sie es doch umschreiben, und sagen: une personne pleine de reconnoissance; d'un coeur plein de reconnoissance". Hulsius 1596 connait etre grate (=agriable): "ist wohl, wenn es überhaupt bestanden hat, ein Latinismus" (FEW IV, 254a). GR85 sv Gratitude Signale l'emploi de l'adj. grat en 1857 sous la plume de Villiers de l'Isle Adam: "Lenoir s'arrita et je lui fus grat de son silence" (in Tribulat Bonhommet, 1857, 111). GRATEMENT v. Grat, -ate. HORMETTRE (2.1960) • "[verb.inus. von lat. Quasi: foras mitte re, f in h verwandelt], hat keinen Gebrauch, als: Hormis" • La forme Metre hors, exclure, est attestie au 13e s. Cf. TLF IX, 925b et 934a. HUME (2.1459) • "[η. inus. von lat. humus] Erde, Erdreich." • >posthume [!], inhumer, inhumation, exhumer, exhumation. IMMERGER (2.1927) • Prisent6 sv merger, "verb.inus. von lat. mergerere", immerger, "[verb inusit. von lat. immergere] tief unter das Wasser tauchen", introduit immersion. Kramer lui prtffere plonger, "so besser". Dans cette acception le verbe n'est attestd que depuis Boiste 1829 (FEW IV, 571b).
239 IMPURE v. Imperer.
INTERSEQUER v. Insequer.
IMPEREUR v. Imperer.
INTERSTER (4.3570) • sv Ster • "verb. inus. von lat. interstate, dazwischen stehen" • > Interstice. • Rich. 1680 sv Interstice: "Ce mot ne se dit guere & est bien Latin". Fur. 1690: "Ce mot [interstice] vientdu latin interstitium, qui signifie la meme chose, & qui vient de la preposition inter, & du verbe stare". INTROIR (2.1541) • "verb.inus. von lat. introire, hineingehen" • > Introite, Introit. • La forme entroir est attestie em mfr. Cf. FEW IV, 782b. IRROMPRE (4.3228) • JV Rompre • verb. inus. von lat. irmmpere, feindlich, gewaltsam einbrechen, einfallen v. invader, envahir • > Irruption • irrompre est attestie en 1530. Cf. FEW IV, 817b. ISSIR (2.1541) • sv -ir • Issir, -ussir, exir, "[verb, inus. von lat. exire, ausgehen] v. sortir, descendre, venir." • >Issu, Issüe, Reussir ("verb, compos, von verb.inus. ussir, von ital. riuscire"), Reussite ("von ital. riusciuta"). • Issir avait έΐέ employi en mfr. (cf. FEW ill, 295b) pour ensuite etre supplant par sortir, auquel renvoie Kramer. • Rieh. 1680 sv issir. "Ce mot signifie sortir, mais il est hors d'usage ä son infinitif, & n'est usit£ qu'ä son preterit, je suis issu". Fur. 1690: "Vieux mot qui signifioit autrefois sortir, qui n'est plus en usage".
IMPERER (2.1513) • "verb. inus. von lat. imperare" • >Imperatif, empereur ("quasi: impereur, von lat. imperator"), imperatrice, empire ("quasi: impere, von lat. imperium"), imperial, imperieux, imperieusement. • imperer est attestd en mfr. (FEW IV, 584b) et impere l'est en 1550 (FEW IV,587b). IMPRECQUER (3.2933) • iv prier • "v. inus. von lat. imprecari, verwünschen" • > Imprecation. • La forme imprequer est attestee en 1540 (FEW IV, 601b). INANE (2.1514) • "adj. c. inus. [lat. inanis] Iär, ledig, v. vuide &c. it. Vacue". • Bien qu'attest6 dfcs le d6but du 16e s. (GR85), l'adjectif est inconnu de Kramer, qui le präsente pour introduire la sine: inanition, exinanir ("verb.inus. von lat. exinanire"), exinanition. INCIDER (1.461) • sv -cider • "verb. inus. von lat. incidere" • > Incident, incidemment, incidenter. • incider est attest£e en 1547 dans l'acception "tomber (dans un piige)". Cf. FEW iv,623b. INFIRE (2.1576) • Le verbe, bien que prisenti dans la table alphabdtique qui fait suite ä la s6quence I/J, oü il motive la sirie infect, infecter, infection, n'est pas traiti dans le corps du dictionnaire. • On trouve la forme infaire en mfr. Cf. FEW IV, 668b. INICE v. Inir. INIR (2.1541) • sv -ir • "verb. inus. von lat. inire, eingehen, it. anfangen" • v. commencer • >Inice ["nom. inus. von lat. initium, v. commencement"], initial, initier, ίηίόέ, introir "verb.inus. von lat. introire, hineingehen", introite, introit. INSECQUER, INTERSEQUER Φ 4.3445 • sv -sequer, -secquer "[verb.inus. corr. von lat. secare, schneiden]. v. Couper, so besser" • Insecquer, intersequer, "verb.inus. von lat. insecare, quasi: intersecare, einschneiden, unterschneiden" • > Intersection, insecte. INSTER (4.3569) • sv Ster • "verb. inus. von lat. instare, drauf stehen" • > Instant, Instance. • In ster est attesti en mfr. (FEW IV, 721a). INTELLIGER (2.1697) • "verb.inus. von lat. intelligere, verstehen, vernehmen, v. entendre, comprendre". INTENDRE (4.3718) • jvtendre • "verb. inus. von lat. intendere" • > Intendant, surintendant, intendance, intention, intention^. INTERCADER (1.316) • "inusitat." unterfallen • > Intercadent ["alleweil kein Teutsch darbey. Un poux intercadent, eine Puls so bald schlägt, bald nicht mehr gespüret wird"]. INTERMETTRE • 2.1960 • "[verb.inus. von lat. intermittere] ablassen, unterlassen" • > Intermittent, intermission. • Inconnu de Kramer, intermettre est attesti en mfr. et frm. Cf. FEW IV, 757b.
ITERER (2.1547) » sv Iteratif • Kramer ne semble pas connaitre le verbe qu'il qualifie de "unbr[äuchlich]": de fait, celui-ci est archai'que dös le 17e s. Cf. FEW IV, 825b. • Rieh. 1680 sv iterer: "Ce mot ne se dit pas, & en sa place on dit riiterer". JUS (2.562 pour 1562) • "Nom. inus. [von lat. jus, juris &c, das Recht]" • > e.a. juridique, injure, juste, ajuster • jus est attesti en afr. Cf. FEW V, 83a. LEGUER(2.1633) • "[v. inusit. von lat. legare, ablegate] absenden, abordnen &c. v. envoi'er, deputer &c." • > Legat, vice-legat, legation, alleguer, allegateur, allegation, colleguer, collegue, college [lat. collegium, von legare, lego], collegial, deleguer, delegation, subdeleguer, Subdelegation, preleguer, releguer, relegation. NIANCABLE (2.1827) • sv Manquer • "adj. c. inusit. fehlbar. v. faillible, ce qui peut manquer". • > I m mancable, immancablement. MANER (2.1811) • "[verb, inusit. von lat. manere] bleiben, it. wohnen &c." • >manant, manoir, mansion, maison, maisonnette, maisonnie, menage [von eben diesem -maner, verbleiben, wohnen, so die Franzosen itzund demeurer heissen, quasi: manage, vor Alters: mdgnie, mesnie (mansus, mansio, quasi: managgium, mansionagium], menager v., menager, -ire [quasi: menageur, menageuse, so nicht bräuchl.], menagement, menagerie, emmenager, emmenagement, demenagement, permaner [verb.inus. von lat.
240 permanere], permanent. MANU-METTRE (2.1960) « sv Mettre • "verb. inus. von lat. manumittere, einen Knecht &c. frey lassen, aus der Hand lassen, v. affranchir". * > Manumission • Manu-mettre est attesti de 1338 ä 1665 (FEW vi/l, 282b). MEDE (2.1983) • sv Mi- • "nom. inus. corr. von lat. medium] Mittel" • > Intermide, mediane, medianochc [spanisch], mediat, immediat, mediatement, immediatement, medier [verb.inus. von lat. median &c., mitteln], mediateur, mediation, mediocre, mediocrement, mediocrite, mediterran£e. MEDIER (>mediateur). v. Mede. MEMORER (2.1897) • sv Memoire • "verb. inus. von lat. memorare, melden, gedencken" • > Memorable, memoratif, memorial, immemorial. • Memorer est att e s t au 16e s. (FEW VI/1, 697a). MENSURER (2.1934) • JV Mesurer • Est pr6sent6 comme chainon manquant de la filiation mensurare > mesurer. • Motive la s6rie: mensurable, immensurable, immense, immensity. • FEW VI/I, 724a-730a. MERCE, f. (2.1915) • "nom. inusit. von lat. merx, -cis, Waar, Handels- oderKramwaare" • >Commerce, Commercer, mercier, marchand-mercier, mercerie, marchand, marchandise, marchander, march£. • Sur Involution de merx, mercis: FEW vi/2, 40b-43a. MODULER (2.2027) • "[verb.inus. von lat. modulari, musicalisch singen]" •>modulation. • Brunot HLF, VI, 1317 relive le verbe chez Voltaire. MONER, MONETER • 2.2052 « "[verb, inusit. von lat. monere, ermahnen, vermahnen &c.] v. exhorter" • > Monition, monitoire, monument, admoniter, admonition. NOCENT (3.2223) • "part. a. inus. von lat. nocens, schädlich" • > Innocent, innocemment, innocence. • Nocera est attest en mfr. (FEW, VU, 162a). OBIR (2.1543) • "verb. inus. von lat. obire, sterben, verscheiden" • > Obit "von lat. obitus, Hintritt, Tod". • cf. angevin obir (FEW, vn, 263b). OBRERER, SUBREPER (4.3117) • sv Ramper "quasi: reper, von lat. repere" • "verb.inus. von lat. obrepere, subrepere, überschleichen" • >Obreptice,subreptice, obreption, subreption. OBSTER (4.3570) • sv Ster • "verb. inus. von lat. obstare, gegen-, entgegen stehen, widerstehen, zuwider seyn". • >Obstant, non-obstant, obstacle. • Obster est attests au 15e s. (cf. FEW vn, 287a). OCCIDER (1.461) • iv -cider • "verb. inus. von lat. occidere, untergehen" • > Occident, occidental. OCCIRE (2.2237) • "[verb.inus. von lat. occidere] tödien, erwürgen, ermorden, umbringen" • > Occis, occision. • Rieh. 1680 iv occire: "Vieux mot qui en-
tre quelquefois dans le burlesque & qui signifie tüer". Fur. 1690: "Vieux mot qui signifoit tuer. Π est hors d'usage". OFFICIOS^ (2.2261) • sv Office • "Dienstfertigkeit, Dienstwilligkeit &c. an statt dessen aber (weil es nicht üblich) braucht man complaisance, honnitete, civiliti". • Cf. Malherbe: "l'officiositi meme, s'il m'est permis d'user de ce mot". (Malherbe, Lexique, in Littrf, Suppl.). OSTENDRE, OSTENTER (4.3719) « sv tendre • "verb, inus. von lat. ostendere, ostentare" « >Ostentateur, ostentation. • Ostendre est attest£ en 1326 (FEW Vll, 435b); ostenter Test de Palsgrave (1530) & Hulsius Ί596. • Brunot HLF, VI, 1146 Signale que Tournon avait proposi la ^introduction de ostenter dans son discours De la necessity de crier des mots nouveaux (1786); cf. aussi FEW vn, 436. PAC, m. (3.2350) • "nom. inusit. von teutsch. Pack, v. [pacquet], it. fardeau, so besser" • >Pacquet, pacquet-Boot, paquebot, empacqueter, d6pacqueter, rempacqueter. • afr. pacque (FEW xvi, 612b) < nierl. pak. Cf. mfr. faire son pac. PALPER (3.2386) • "[verb.inus. von lat. palpate, greifen, fühlen, befühlen] v. manier. toucher". • >palpable, palpablement, palpiter, palpitant, palpitation. • GR85 signale que palper, "relevi par Littrd dans Part, semble inusit£ au xviie s. et rare au xvnie s.; il n'apparait que dans la 5e id. du Diet, de l'Acad6mie 1798 oü il est qualify de familier". Cf. FEW vn, 518b: "Es ist höchst auffallend, dass das verbum [palper] zwischen Par£ und der mitte des 18. jhs. nicht belegt ist, während das adj. palpable in dieser zeit durchgehends bezeugt ist. Dass die Wörterbücher während dieser ganzen zeit das verbum palper auch in der definition des adj. nicht verwenden, weist wohl daraufhin, dass es damals wirklich nicht lebte". PAVER (3.2492) • "verb. inus. von lat. pavere, erschrecken, sich förchten" • > Peur "quasi: paveur" (forme attestie dans Aalma 8904; cf. FEW vra, 86a), peureux, epouvante "quasi: pavente, £pavente". • Espavente est attesti dans la 2£me πιοίόέ du 16e s. PAVEUR v. Paver. PERFIRE (2.1000) · ;v Parfaire « Prisenti comme chainon manquant de la filiation peificere>parfaire. • Perfire motive la side perfection, imperfection, perfectionner. PERMANER (>permanent), v. Maner. PERPENDRE (3.2534) « sv Pendre • "verb. inus. von lat. perpendere" « > Perpendicule, perpendiculaire, peipendiculairement. PEROUERIR • 3.3051 • JV Querir • "verb, inusit. von lat. perquirere" • > Perquisition. • perquerir est attestie au 16e s. (cf. FEW vm, 262b).
241 PERTENIR v. Pertiner.
SCRUTABLE v. Scruter.
PERTINER, PARTENIR • 4.3746 • sv tenir • "v. inus. [von lat. pertinere, zugehören]". • Motive pertinent, impertinent, impertinence, etc. et appartenir, appartenance, etc. La Variante pertenir est donnSe dans la «Tables des mots qui commencent par P» sv Pertinent. Partenir est attestSe en afr. Cf. FEW VIII, 283b. POTER (3.2836) * "verb. inus. von lat. potare, trinkken, zechen, v. Boire" • > Potable, potion. PRAVE (3.2870) • "[adj. inus. von lat. pravus, krumm, schlimm, met. bös, verderbt, arg, gottlos] ν. mSchant, so besser". • >PravitS, depraver, depravation. • Prove est attests au 13e s. (FEW IX, 336b). PRECONE (3.2874) • "nom. inus. von lat. prsconium, Ausruff, it. Lob, Ruhm, so von praco, Ausmffer] v. eloge, louange, so besser". • >Preconiser. • Sur Involution de l'Stymon bas lat. preeconizare, publier ( ρrecher. Sur celle-ci cf. FEW IX, 288b292a. • >predicable, predicant, predicateur, predication, predicament.
SCRUTER (4.3348) • "[verb. inus. von lat. scrutari, forschen, untersuchen], v. sonder, approfondir, rechercher, examiner, so besser". • >Scrutateur, scrutable, "adj. inus. [von lat. scrutabilis, erforechlich]", inscrutable, scnitin. • Bienqu'attestS en mfr., scruter "n'est vraiment vivant que depuis qu'il entra, 18e s., dans le vocabulaire des idSes" (FEW ΧΙ,345a). SECERNER (1.372) • "[verb. inus. von lat. secemere, absondern &c.]" • >Secret, secretement, secretaire, secretariat. Cf. Brunot HLF, vi, 1318. SEMBLE, SIMILE, adj. (4.3364) • "[nom. inus. corr. von lat. similis, it. simul.] v. semblable" • L'adjectif semble est attests en afr. (13e s., hapax), puis en 1378 (FEW XI, 628b). • > Ensemble, sembler, similer, simuler [nach der verdorb. latin, von similare, ital. semblare sembrare], semblant, faire semblant, fauxsemblant, semblable, dissemblable, vraisemblable, semblablement, semblance, vraisemblance, similaire, dissimilaire, similitude, simulacre, simagrSe, simuler, Simulation, assembler, assemblSe, assemblage, desassembler, rassembler, dissimuler, dissimulation, ressemblant, ressemblance.
PREFIRE (2.1002) • sv Prefet, prefect • "verb, inusit." • Prefire est prSsentS comme chainon manquant ä la filiation praficere>prrfet. FEW IX, 293a-294b. PREMETTRE (2.1963) • JV Mettre • "verb. inus. von lat. praemittere, vorschicken" • Le verbe premettre, attesti de 1411 ä Stoer 1628, riapparait au 19e s. (Ac 1836). Cf. FEW IX, 299. Chez Kramer premettre sen ä la motivation de premisse. PREROGER (4.3226) • JV -roger • "verb.inus. von lat. prorogate" • > Prerogative (cf. FEWIX, 304b). • Sur Involution de rogare cf. FEW x, 445b-447a. PROPENDRE (3.2534) • iv Pendre • "verb. inus. von lat. propendere" • >Propension. Cf. FEW IX, 451a. PUER (3.2988) • "[nom. inus. von lat. puer, ein Kind] v. enfant" • > pueril, puerilement, puerilitS. • Sur Involution de lat. puer, cf. FEW IX, 509. RECIDER • 1.462 * sv -cider • "verb. inus. von lat. recidere" • >recidive, recidiver. RODER v. Eroder.
SAGACE (4.3290) « "nom.inus. von lat. sagax, schlau, spürend und merckend" • >SagacitS. • L'adjectif sagace a dti employS par Ronsard, mais il reste rare avant 1798, date i laquelle l'AcadSmie l'enregistre dans son dictionnaire (5e id.); cf. Brunot HLF, VI, 1139. "Lt. Sagax ist in mfr. zeit ganz vereinzelt entlehnt, dann wieder fallen gelassen worden, und erst ende des 18. jhs. ist es wirklich gebräuchlich geworden" (FEW χι, 54a).
SERE (4.3406) • "[nom. inus. von lat. serum, Milchwasser, it. Molcken] v. Petit lait, lait SbeurrS, so besser". • Ser de laid est attests en mfr. (1567); Cotgrave 1611 et Oudin 1660 ont ser de lait; cf. FEW χι, 529. Voir la Variante rSgionale (Savoie, Suisse) et archaique siri (fromage blanc rendu compact) • > sereux, serositS. SERPER (4.3418) • "verb. inus. von lat. serpere, kriechen, schleichen" • > Serpent "quasi: seipant". • Sur l'Svolution de lat. serpens, v. FEW ΧΙ, 519SS. SEVELIR (4.3431) • "quasi sepelir, von lat. sepelire, begraben eingntben] v. Ensevelir, enterrer. • > sepulcre, sepulture. • "Afr. mfr. sevelir wurde verdrängt durch das Compositum ensevelir" (FEW ΧΙ, 477b). SOCIE (4.3474) • "[nom. inusit. lat. socius] v. Compagnon, so besser". • Introduit la sSrie sociiti, associer et leurs dSrivSs • La forme socit, compagnon, est attestSe en mfr. (FEW XII, 17b). Sur involution de lat. socius cf. FEW xn, 21b-22a. SOCIER, SE SOCIER (4.3475) • "[verb. inus. von lat sociare, gesellen] v. associer, so besser" * AttestSe en mfr., dans l'acception s'allier, la forme socier rSapparait dans TrSvoux 1752 dans l'acception voisiner, faire sociiti avec qq. (cf. FEW xil, 17) • > sociable, insociable et leurs dSrivSs. SOMME, adj. (4.3498) « "[η. adj. inus. von lat. summus, höchster] v. le plus haut, so besser • Les formes som et sum sont attestSes en afr. (FEW xn, 427). • > sommitS, sommet.
242 SOPORER, SOUPIR (4.3503) • "verb. inus. von lat. soporare, sopire, schläfern, einschläfern See. so von sopor, -oris, fester Schlaf] v. endormir, assoupir, so besser". • Introduit la serie soporatif, assoupir et leurs deriv6s. • Le verbe soupir est atteste en mfr., qui connait aussi la Variante sopir, attest en afr. Cf. f e w h i , 105a. SPIRER (4.3547-56) • "[ver. inus. von lat. spirare, wehen, hauchen, athemen] v. souffler, respirer, so besser" • >spiration, esprit [von lat. spiritus, quasi: spirit, oder sprit, mit vorhergehendem e emphatico odereuphonico], spirituel, spirituellement, spirituaht6, spiritualiser, spiritueux • Verb, compos, von dem verb. inus. Aspirer, aspirant, aspiration, conspirer, conspirateur, conspiration, expirer, expirant, expiration, inspirer, inspiration, respirer, respiration, soüpirer [quasi: souspirer, von lat. suspirare], soüpirant, soüpir, soüpirail, transpirer, transpirable, transpiration. SPLENDER, -SPLENDIR (4.3556) • verb. inus. von lat. splendere, gläntzen, scheinen, v. reluire, briller, resplendir &c. so besser". • >splendeur, splendide, resplendir, etc. * FEW XII, 200b signale les formes afr. splendiier (fin 12e s.) et mfr. esplendir. STER (4.3558) • "verb. inus. von lat. stare, stehen". • Sur 1'evolution de lat. stare: f e w xil, 237a-243b. • Le lemme ster introduit Tun des macro-articles les plus amples du dictionnaire (col.3558-88 = 15 pages!): • > Stable [quasi: stabile, von lat. stabilis], instable, stabilite, instabilitd, etable [quasi: estable], etablir, etabli, etablissement, etat, statiste, stance, station, stationnaire, saison [corr. von lat. statio, quasi: station], stage, statue, statuaire, stature, statuer -stituer, Statut, statutaire. • Verb compos, von ötablir >r6tablir, r£tabli, Etablissement. • Verb, compos, von Verb. inus. -ster (-ister) lat. stare, it. von -staller, circonster, circonstant, circonstance, circonstancier, conster, constant, inconstant, constamment, inconstamment, constance, inconstance, contraster, contraste, dister, distant, equidistant, distance, exister, exster, Ester [lat. stare, ist ein alter Gerichts-term. in der Red-art: ester ä droit, stare in judicio, judicio se sistere, vor Gericht stehen], existant, existence, irtster, instant, instamment, instance, installer, installation, interster, interstice, obster, obstant, non-obstant, obstacle, priter [quasi: prester, von lat. prsstare], prfiteur, pret, prestation, preste. • Verb. Decompos. von verb. pr6ter>appr6ter, appret, apprete, entrepreter, repriter • Fortsetzung der Verb. Comp, von verb, inusit. -ster > tester, restant, reste, r6tif [ital. restio]. • Verb. Decompos. von rester (-reter) > arröter, arret6, arrete, arrete-beuf, mit, subster, substance,
substanciel, consubstanciel, substanciellement, consubstanciellement, consubstancialiti, substantif, substantivement, substanter. • Verb. Compos, von verb.inus. -substancier> transubstancier, transubstantacion, superster, superstition, superstitieux, superstitieusement. • Verb. Compos, seu Decompos. von statuer, -stituer >constituer, constituant, constitution, destituer, destituable, indestituable, destitution, instituer, institue, instituteur, institution, institut, prostituer, prostitution, restituer, restituteur, restitution, substituer, substitut, substitution. STOLIDE (4.3596) • "[adj. inus. lat. stolidus, albem, dum[m], plump, närrisch &c.] v. lourdaut, stupide, niais &c., so besser" • >stolidite. SUBREPER v. Obreper. SUBSTER (4.3581) • sv Ster • "[von lat. verb. inus. substare, besser subsistere] v. subsister". • Introduit la s6rie substance, substanciel, etc. • Sur Involution de lat. subsistere v. FEW χπ, 354. SUBTENDRE (4.3721) • sv tendre • "verb. inus. von lat. subtendere" • >Subtendant, "term. math.". SUPERSTER (4.3582) • i v Ster • "verb. inus. von lat. superstare, über- oder driiberstehen, quasi: drüber halten" • > superstition, superstitieux. TIMER (4.3793) • "[verb. inus. von lat. timere, fürchten] v. Craindre. • >timide, timorer, intimider, etc. • FEW xni/i, 331b signale un gferondif timant (= en craignant) attestd au 15e s. (1432); cf. aussi temez = vous craignez en 1456. TRAVE, subst. (4.3905) • "nom. inus. von ital. trave, von lat. trabs, Balcken". • > Architrave, Travie, Travaison. TREPIDE, adj. (4.3915) • "nom. inus. von lat. trepidus, forchtsam, zitierend &c.] v. timide, peureux, so besser" • >Intrepide, intrepiditi, trepidation ("term, astron. von verb.inus. trepider, lat. trepidare, zittern"). • La forme trepide est attestie au 16e s. (1531, 1540), le verbe trepider Test depuis Mercier (1801); cf. f e w xiii/2, 247b. TREPIDER v. Trepide. TRIBULER (4.3922) • "[verb. inus. von lat. tribulare] v. troubler, inquieter, tourmenter, so besser" • > Tribulation. VERTER, VERTIR (4.4054) • "verb. inus. von lat. vertere" • > Vers, vertebre, etc. • FEW xiv, 317b signale plusieurs attestations de vertir en afr. et mfr. VIGER (4.4087) • "verb. inus. von lat. vigere, frisch, lebhaft seyn" • >Vigueur, vigoureux, etc. • Lemfr. (1482) connait vigent, vigoureux ( < part.prts. de vigere); cf. FEW xix, 435b. VULGE, subst. (4.4196) • "[nom. inus. von lat. vul-
gus, Pöbel, gemein Volck] v. commun peuple, populace, canaille, so besser". • >Vulgaire, divulguer, etc. • La forme le vulge est attestde en mfr. (1S39, ca. 1570, 1592); cf. FEW XIV, 643b. VULM^RER (4.4197) • "[verb. inus. vonlat. vulnerare, verwunden, verletzen] v. blesser, so besser" • > Vulnerable, invulnerable, vulneraire. • Attest^ en mfr., le verbe vulnerer n'a pas riussi ä s'implanter: "Das verbum vulnerare ist vom fr. entlehnt worden, doch ohne richtig wurzel zu fassen" precise FEW XIV, 644a.
9 Microstructure
9.1
Articles-types
L'article-type du dictionnaire de 1712 contient les composants traditionnels des microstructures courantes aux xvne et xvuie siecles. Les reproductions qui suivent mettent en evidence les principaux composants de l'article du Dictionnaire ro'ial. On remarque ä l'article Rebarbatif la mise en place d'un systeme de renvois qui donne lieu a la formation d'un reseau onomasiologique qui couvre l'ensemble lexical enregistre dans le dictionnaire. De meme, on peut observer ä l'article River comment Kramer integre ä sa phraseologie les exemples et definitions qu'il emprunte et traduit des monolingues franfais:
: lemme : catEgorie grammatical : Equivalents Rebarbatif,aduhQit/groe/tinrrciinClici) in fei' ntn DicDtn unD Slnnrurrtn; Der Die ieute aniiinarcEtt'hartanfdhret :c. V.rudeJncivil. rcbrcüanLrcbutanc dans fes reponfes Sec. } oa apptlle 01 hommc rtbirbttif celui oti tft burn. fjntu. qvc.qai 11'humrar 3norroc,:inrj igae Jc rcoucjnrr CCc. sou rcsuöuiti. tu;ij< reeareiur, birtt/ UlItrtlUlCliAt Sttte. cct hamot cild'aa nmntrcc difficilcil ellrede.rebirbiuf jcpnrsmnluiut, mit icm ΐϊαιιικ ιό ÜM inn;uaci>c.V (t m i»tt/am'd)narcbtfdi/uii& nidit ίκπι-κπι? vc. c*cft aa grwa dintt ι ua ruge, a ua inuiärc, J ob ajgiärit cbrcoca coc d'exre riDirwnr &c*
: RENVOIS SYNONYMIQUES
: phraseologie, Equivalences
Les composants de l'article Rebarbatif (4.3137).
246
-
: lemme : catEgorie grammaticale : Etymologie : marque (ici, technolecte)
River,
τ . a. [ üieli. ö o n
rive,
3ίαη&]
fcr-ro.) aieDen/nieien:c. einem
((gtölof·
eingetcMagc*
n e n ' f t a g e i Die ( g p i f c e u m f c b l a g e n / unD fo l a n g
jammern /
b i § er einen
Äopf
Cricje. § o a appelleriverun clou enfonce; rabbarrre fa p o i n t e , & y raireα f o r c e de bartre defiiui'dc l ' a p p i i u r ) one uooveLle tete pour l ' a i r e r m j r , & le retenir d a n i l e lies o u i l a ρ alle & c . il eft penible d ' i r r a c h e r un clou qui (ft nve,(tQ getlUteitrififl« a e K ^ i u - n a g t O i f r f c ö n t r uujjureiiTen. s n ' c l o o de c o m p u doic etre rive f o r t p r o p r e a e n t , em g i n f t l n a a t l mug n t t t s e r n i e r e t m e r o t n . river fi»ur.: river le clou a q. (le rembarrer, le trailer no peu _ cavallierement;lui tepondre,rtoartir vertement) (litem Oeit T t a g t l nieten/ i.e. einem D e r u n i roatf oerOrütiiidjergefaat b a t ' D i d ar&ber a n t t s o r r e n ; t o m i aisbt raieöergeben. il m'eft venu r e p r o c h e r , q u e & c . ; mail j e lui aibien n v e fon clou