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French Pages [192] Year 2018
lustrum Internationale Forschungsberichte aus dem Bereich des klassischen Altertums Herausgegeben von Marcus Deufert und Michael Weißenberger
band 59 2017
LUSTRUM INTERNATIONALE FORSCHUNGSBERICHTE AUS DEM BEREICH DES KLASSISCHEN ALTERTUMS
herausgegeben von MARCUS DEUFERT und MICHAEL WEISSENBERGER
Band 59 · 2017
Vandenhoeck & Ruprecht
Bibliografische Information der Deutschen Nationalbibliothek Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet diese Publikation in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte bibliografische Daten sind im Internet über http://dnb.d-nb.de abrufbar. ISSN 0024-7421 ISBN 978-3-666-31058-4 © 2018, Vandenhoeck & Ruprecht GmbH & Co. KG, Theaterstraße 13, D-37073 Göttingen Vandenhoeck & Ruprecht Verlage www.vandenhoeck-ruprecht-verlage.com Alle Rechte vorbehalten. Das Werk und seine Teile sind urheberrechtlich geschützt. Jede Verwertung in anderen als den gesetzlich zugelassenen Fällen bedarf der vorherigen schriftlichen Einwilligung des Verlages. Satz: textformart, Göttingen | www.text-form-art.de
Inhalt Les progymnasmata de l’Antiquité gréco-latine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 (par Pierre Chiron / IUF & Paris Est) Le declamazioni pseudo-quintilianee (1986–2014) . . . . . . . . . . . . . . . . . 131 (di Mario Lentano / Siena)
Les progymnasmata de l’Antiquité gréco-latine
par Pierre Chiron / IUF & Paris Est La notice ci-après1 se cantonne aux travaux sur l’héritage antique en matière d’exercices préparatoires de rhétorique (gr. προγυμνάσματα, γυμνάσματα, γυμνασίαι; lat. praeexercitamina, praeexercitationes, praeludia, primae exercitationes, dicendi primordia; alld Vorübungen; angl. preliminary exercises; esp. ejercicios preparatorios; it. esercizi preparatori) et sur la transmission et la réception de cet héritage. Depuis quelques décennies, ces exercices font l’objet d’une reviviscence pratique dans plusieurs pays (notamment en Belgique, en France, au Royaume-Uni, en Suède, en Suisse, ou encore aux USA), certains enseignants les jugeant dignes de servir à nouveau de supports et de guides, que ce soit dans le cadre d’une institution scolaire ou universitaire ou dans l’enseignement dispensé « à la maison » (homeschooling). Plus récemment encore ont été initiées des recherches inspirées par les neurosciences, et visant à mesurer, évaluer et exploiter l’apport proprement cognitif des progymnasmata. Il s’agit là d’un objet scientifique différent, du plus haut intérêt, mais bien moins historique et philologique que pédagogique et éducatif, et qui ne sera pas traité ici. Certaines des études mentionnées ci-dessous donnent toutefois des informations sur le réinvestissement récent des progymnasmata. Dans une notice parue dans le tome 7 du HWRh (Tübingen 2005, coll. 159–191), M. K r a u s a couvert l’histoire de ces exercices jusqu’au xxe siècle européen. On peut citer aussi une sélection d’études particulièrement utiles à ceux qui s’intéressent non pas tant au passé qu’à l’avenir de cette tradition: J. H a g a m a n , « Modern Use of the Progymnasmata in Teaching Rhetorical Invention », Rhetoric Review, Fall 1986, 22–29; S. P. O ’ R o u r k e , « Progymnasmata », dans Th. E n o s , Encyclopedia of Rhetoric and Composition: Communication From Ancient Times to the Information Age (New York & London 1996); J. M u r p h y , « Habit in Roman Writing Instruction », dans J. M u r p h y & L. E r l b a u m , A Short History of Writing Instruction: From Ancient Greece to Modern America (New York & Oxford 2001); E. P. J. C o r b e t t & R. J. C o n n o r s , Classical Rhetoric for the Modern Student, 4th ed. (Oxford 1999); S. C r o w l e y & D. H a w h e e , Ancient Rhetorics for Contemporary Students (Pearson 2004); C. B r é c h e t & M. H u m e a u , « Les PME ont-elles besoin de la rhétorique? », dans G. L e c o i n t r e (dir.), Le Grand Livre de l’économie PME (Paris 2012) 321–343. Signalons aussi la thèse en ligne de N. S. B a x t e r , The Progymnasmata: New / Old Ways to Teach Reading, Writing, and Thinking in Secondary Schools (diss. Brigham Young University 2008), qui s’intéresse à la manière dont les profits de la réactualisation universitaire des pro 1 Nous tenons à remercier nos collègues et amis Francesco Berardi, Maria Silvana Celentano, Charles Guérin, Michel Patillon et Benoît Sans pour leurs relectures et suggestions.
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gymnasmata – qui datent du début des années quatre-vingt dix – pourraient être étendus au second degré. James S e l b y , enfin, donne accès sur son blog « Classical Composition » à un ensemble de ressources (manuels, coaching) très pratiques pour l’enseignant et l’étudiant de Lettres, toutes inspirées par la tradition classique, par Aphthonios au premier chef. Si, malgré sa réputation mitigée, la rhétorique constitue de fait un aspect essentiel, « incontournable », des civilisations grecque et latine, les exercices préparatoires de rhétorique sont quant à eux l’une des clefs principales ouvrant non seulement sur la formation des élites mais aussi sur une bonne partie de la production « littéraire », au sens le plus large du terme, dans la culture gréco-latine post-classique, dans la mesure où ils préparent systématiquement à la maîtrise d’un certain nombre de formes discursives élémentaires qui peuvent réapparaître dans d’autres contextes, soit telles quelles – la fable, l’éthopée, la chrie – soit soumises aux requisit de formes plus vastes, comme la fable ou la narration insérées dans des discours complets, délibératifs ou judiciaires, ou dans l’historiographie. Leur apport, on le verra, a un caractère encore plus fondamental, dans la mesure où ces formes discursives sont les pièces d’un dispositif complexe, visant à transmettre méthodiquement la maîtrise de la communication d’abord inter-personnelle, puis culturelle et finalement politique. Dans sa célèbre Histoire de l’Éducation dans l’Antiquité (cf. n° 16 infra), H. I. M a r r o u fait de Platon et d’Isocrate les deux colonnes du portique d’entrée dans le « temple » de l’éducation antique. Même s’il le fait avec des pincettes, il reconnaît à Isocrate une influence profonde sur ce qui allait devenir nos « humanités » occidentales, formation à dominante « littéraire », combinant un enseignement livresque de la culture classique et un entraînement plus pratique à l’éloquence. Le paradigme initial de ce programme de formation est sophistique, une sophistique de seconde génération, postérieure aux Gorgias, Protagoras, Prodicos, etc. mais dédiée comme elle à la formation des élites. Cette sophistique fait pendant à la philosophie, qui aurait plutôt présidé aux enseignements de type scientifique, pour autant que ces distinctions soient pertinentes au ive siècle av. J.-C. Mais il s’agit d’une sophistique à la mode d’Isocrate, qui était – contre Platon – pénétré de l’incapacité humaine à accéder à une vérité intangible, tout en croyant – à la différence de la plupart des sophistes plus anciens – à la possibilité d’un progrès individuel et collectif, à condition que les élites bien douées, fédérées par la beauté des causes politiques (comme le panhellénisme, réplique contemporaine de la guerre de Troie, l’un aimanté par la paideia, l’autre par la plus belle femme du monde, Hélène), maîtrisent le logos – langage et raison combinés –, à l’aide de la technique rhétorique, grâce surtout à l’exercice inlassable du discours, par écrit et par oral, et à l’imitation d’un maître. On ne saurait faire de Cicéron, philosophe à part entière, le simple relais romain des idées d’Isocrate, mais sa figure autant que son enseignement ont contribué à faire de la culture apparemment désintéressée un paramètre reconnu de la vie sociale et politique. En publiant ses propres discours, en produisant des traités techniques, en manifestant publiquement – par exemple – sa reconnaissance au poète grec Archias, il témoigne de conceptions faisant de l’excellence oratoire, de la poésie et des idéaux qu’elles véhiculent un agent non seulement de la formation linguistique, voire rhéto-
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rique, du citoyen et de l’homme politique, mais de la mémoire, de l’action et donc de la conscience collectives. Sur ce soubassement de nature idéologique, la complexification de la technique rhétorique, la disparition des libertés politiques et le repli corollaire sur des pratiques oratoires « ludiques » et particulièrement « sophistiquées » (déclamation), la constitution en modèles des textes « classiques » et par conséquent la nécessité de les analyser pour pouvoir les imiter, tout cela a entraîné un grossissement considérable de l’héritage technique et pratique à transmettre et la constitution progressive d’un cycle de formation intermédiaire entre l’enseignement du grammatikos et l’école du sophiste, confié au rhéteur et correspondant grosso modo à notre enseignement secondaire. Ce cycle est celui des progymnasmata, qui fut sans doute en vigueur à partir de la période hellénistique finissante, disons depuis le second ou le premier siècle avant J.-C. Dans sa version la plus aboutie, telle qu’on la connaît à l’époque impériale romaine, il comportait deux séries distinctes d’exercices. La première réunissait une dizaine de formes discursives de complexité croissante (chrie, fable, récit, lieu…) qui faisaient l’objet d’une batterie de manipulations tantôt propres à la forme étudiée, tantôt récurrentes et destinées au perfectionnement, forme après forme, d’une compétence plus générale, la capacité de narrer, par exemple, intervenant dès la fable avant d’être reprise ultérieurement comme compétence centrale dans l’exercice de récit ou réutilisée dans le cadre d’une thèse. Une seconde série réunissait des exercices pratiqués de manière répétée sinon quotidiennement, comme la lecture à voix haute, la restitution par écrit d’un message entendu (audition) ou des exercices de reformulation (paraphrase). Nos sources font état de variations dans le choix et l’ordre des formes de la première série, nous y reviendrons, mais le principe de ce choix et de cet ordre paraît avoir été toujours le même: assurer la maîtrise des micro-formes du discours (la narration, la description, par exemple) mais surtout développer progressivement les compétences nécessaires à la conception et à l’énonciation d’un discours inséré, réellement ou fictivement, dans un contexte politique réel, judiciaire ou délibératif. On distingue sans peine trois compétences principales: la compétence linguistique, la compétence expressive, et la compétence argumentative. En d’autres termes, les adolescents apprenaient à parler et écrire de manière intelligible, à communiquer des affects et enfin à débattre. Le but in fine était de fabriquer un citoyen aussi capable de se gouverner lui-même que de gouverner les autres, comme en témoigne la place finale, dans la majorité des sources, de l’exercice de rédaction d’une proposition de loi. La seconde série était plutôt axée sur l’assimilation du patrimoine littéraire classique, mais, on le verra, elle visait aussi à perfectionner des aspects apparemment ancillaires, mais essentiels à la bonne énonciation du discours, comme sa mise en voix et en corps. Considéré dans sa totalité, le cycle pédagogique des progymnasmata antiques constitue un ensemble cohérent, distinct du reste de la production manualistique, un ensemble qui fut sans doute fort divers au départ, tant dans les pratiques que dans les doctrines, mais qui s’est stabilisé à partir des débuts de l’Empire, et – peut-on dire – figé à partir de la période tardo-antique (ve s.), jusqu’à Byzance. Il nous est accessible, en grec, principalement par quatre traités, celui d’Aelius Théon d’Alexandrie (situé
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par M. P a t i l l o n au 1er s. ap. J.-C., voir infra), celui du Ps.-Hermogène (iiie s.?), celui d’Aphthonios (fin ive?), qui est devenu rapidement le traité canonique; le dernier est celui de Nicolaos de Myra (ve siècle). Nous avons conservé aussi des fragments des traités de Sopatros et de Syrianus. Mais nos sources (plus précisément la Souda, dépouillée par Hugo R a b e dans son édition d’Aphthonios, p. 54–55, cf. infra) citent d’autres noms: au second siècle ap. J.-C., Paul de Tyr et Minucianus, au ive s. Épiphane de Pétra, Onasime de Chypre, Ulpien d’Émèse, Siricius de Néapolis, auxquels il faut peut-être ajouter Ménandre de Laodicée (μ 590). Au total donc treize auteurs, mais la tradition a dû être encore bien plus riche. On a conservé aussi de nombreux corrigés d’exercices ainsi qu’un nombre plus restreint de témoignages latins (Quintilien, Suétone, Fronton, Emporius, etc.), sans compter les sources papyrologiques, tablettes et autres ostraka qui attestent la continuité de ces pratiques éducatives entre le paganisme tardif, les débuts du christianisme et la civilisation byzantine, avant qu’elles ne soient transmises en Occident. La bibliographie disponible porte soit sur les auteurs et les textes qui ont été les vecteurs de ces exercices, soit sur les exercices eux-mêmes, sous leurs espèces théoriques ou pratiques. Un recensement complet représente un défi impossible à relever par le bibliographe. Aussi, quand un exercice coïncide avec un genre littéraire, la fable par exemple, sur laquelle la bibliographie dépasse les limites imparties à une notice comme celle-ci, nous centrons-nous sur ses définitions et usages dans le cadre scolaire des progymnasmata. Nous ne traitons pas non plus de la déclamation, vaste champ connexe, sauf pour signaler des études portant sur cette proximité. Notre démarche sera des plus simple. Dans la mesure où l’organisation pédagogique de l’enseignement des progymnasmata a sensiblement varié entre le domaine grec et le domaine latin, notamment dans la répartition de ces exercices entre le grammairien et le rhéteur (cf. Quintilien, II, 1), nous présenterons séparément les sources disponibles dans les deux langues, ainsi que la réception de ces sources jusqu’à l’époque moderne. Nous évoquerons ensuite, un à un, chaque exercice des deux séries pour rappeler ou présenter les principales contributions publiées à leur propos. Nous terminerons sur un ensemble de contributions qui abordent les progymnasmata comme un ensemble et dégagent des problématiques à caractère général. Voici donc la table de la présente notice:
Abréviations principales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 1. Les sources grecques et leurs traditions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 (i) La Rhétorique à Alexandre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13 (ii) Aelius Théon d’Alexandrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14 (iii) Le Ps.-Hermogène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 (iv) Aphthonios et ses commentateurs; Sopatros et Syrianus . . . . . . . . . 31 (v) Nicolaos de Myra . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55 (vi) Les corrigés et modèles tardo-antiques et byzantins (Libanios, Ps.-Nicolaos, Sévère d’Alexandrie, l’École de Gaza, Nicéphore Basilakès, Georges Pachymère, etc.) . . . . . . . . . . . . . . . 59 (vii) Documents d’origine archéologique: inscriptions, papyrus, tablettes, ostraka . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74 2. Les sources latines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 (i) Quintilien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94 (ii) Suétone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99 (iii) Fronton, Emporius et les autres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100 3. Les exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 (i) La série progressive (fable, récit, chrie, etc.) . . . . . . . . . . . . . . . . . 103 (ii) Les exercices d’accompagnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112 (iii) Problématiques générales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 115 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 122
Abréviations principales ANRW
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1. Les sources grecques et leurs traditions (i) La Rhétorique à Alexandre 1. K a y s e r , K. L., Rec. RGS, Neue Jahrb. F. Phil. U. Päd. 70, 1854, 280–290. 2. U s e n e r , H., « Quaestiones Anaximenae » (Göttingen 1856, réimpr. Kleine Schriften I, Leipzig & Berlin 1912, 1–49). 3. W e n d l a n d , P., « Zu Anaximenes Rhetorik », Hermes 51, 1916, 486–490. 4. F u h r m a n n , M. (ed.), Anaximenes Ars rhetorica (Leipzig 1966, réimpr. Leipzig & Munich 2000). 5. P e r n o t , L., La Rhétorique de l’éloge dans le monde gréco-romain. t. I Histoire et technique, t. II Les valeurs (Paris 1993). 6. P a t i l l o n , M. (ed.), avec l’assistance, pour l’arménien, de B o l o g n e s i , G., Aelius Théon, Progymnasmata (Paris 1997). 7. C h i r o n , P. (ed.), Pseudo-Aristote, Rhétorique à Alexandre (Paris 2002). 8. C e l e n t a n o , M. S., « Oratorical Exercises from the Rhetoric to Alexander to the Institutio oratoria: Continuity and Change », Rhetorica 29, 2011, 357–365. La première mention de progymnasmata en contexte rhétorique intervient dans un traité du ive s. av. J.-C., la Rhétorique à Alexandre, souvent attribuée au rhéteur et historien Anaximène de Lampsaque. Concluant un chapitre sur divers procédés communs à toutes les espèces oratoires, le rhéteur déclare: « Par conséquent, connaissant, grâce à ce qui a été dit plus haut, les fonctions communes à toutes les espèces, les différences qui les séparent et leur emploi, si nous nous habituons et nous exerçons à les réutiliser durant nos exercices préparatoires (κατὰ τὰ προγυμνάσματα), nous en tirerons des ressources abondantes pour écrire et pour parler » (1436 a 21–27, cf. 7 71). Malgré l’unanimité de la tradition manuscrite, K a y s e r le premier (1) a proposé l’athétèse de cette mention, jugée anachronique, avant qu’U s e n e r (2) et W e n d l a n d (3 28) proposent des corrections (προγυμνάσματα codd.: προστάγματα U. παραγγέλματα W.) et que F u h r m a n n (4 59) entoure le passage de cruces, toujours avec le même argument (haec uerba ab auctoris temporibus aliena sunt). Ces mesures paraissent arbitraires. Rien ne dit que le rhéteur du ive s. a en tête le cycle d’exercices connu plus tard, et le lien étroit de sa doctrine avec celle d’Isocrate (7 CXXXI–CXLVIII) plaide pour le fait qu’il ait lui aussi accordé beaucoup d’importance à l’entraînement oratoire. Un consensus (5 57 et n. 6; 6 XVI–XVII et n. 29; 7 170, n. 463; 8 358–359…) s’est établi pour considérer que la mention de progymnasmata est ici authentique, mais qu’elle se réfère à des pratiques plus anciennes, remontant à l’époque des premiers sophistes et reprises par Isocrate et son école. Sur les premières attestations des pratiques progymnastiques – d’époque hellénistique – on lira P e r n o t 5 57 sq.
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(ii) Aelius Théon d’Alexandrie 9. F i n c k h , C. (ed.), Theonis sophistae Progymnasmata (Stuttgart 1834). 10. H o p p i c h l e r , O. P., De Theone Hermogene Aphthonioque progymnasmatum scriptoribus, Diss. (Würzburg 1884). 11. W i l a m o w i t z - M ö l l e n d o r f , U. von, « Asianismus und Atticismus », Hermes 35, 1900, 1–52. 12. R e i c h e l , G., Quaestiones progymnasmaticae, Diss. (Leipzig 1909). 13. R a b e , H. (ed.), Ioannis Sardiani Commentarium in Aphthonii Progymnasmata (Leipzig 1928). Rec.: D e F a l c o , RIGI 1928, 246; A m m o n , PhW 1929, 1009–1018; BAGB (SC) 1929, 173–177; M a t h i e u , REA 1929, 89–91; P u e c h , RPh 1929, 216; Z u r e t t i , BFC 36, 1929, 89; S c h i s s e l , ByzZ 1931, 75–82. 14. L e h n e r t , G., Recension de R a b e , PS, PhW 54, 1934, 65–74. 15. M a n a n d y a n , H., coll. « Institutum Historiae et Litterarum SSR. Armeniae. Opera Auctorum Veterum » I (Erevan 1938). 16. M a r r o u , H. I., Histoire de l’éducation dans l’Antiquité (Paris 1964 6; 1 édition Paris 1948). 17. L a n a , I., I « Progimnasmi » di Elio Teone I. La storia del testo (Torino 1959). 18. D o u g l a s , A. E., Recension de 17, CR 11, 1961, 164–165. e
19. B o l o g n e s i , G., « La traduzione armena dei Progymnasmata di Elio Teone », RAL 17, 1962, 86–88. 20. K e n n e d y , G. A., Greek Rhetoric under Christian Emperors (Princeton 1983). 21. B u t t s , J. R. (ed.), The Progymnasmata of Theon: A New Text with Translation and Commentary, Ph.D. diss. (Claremont Graduate School 1986). 22. L a u r e n s , P., « Eros Apteros ou la description impertinente », REG 101, 1988, 253–274. 23. R u i z - M o n t e r o , C., « Caritón de Afrodisias y los Ejercicios preparatorios de Elio Teón », in: F e r r e r e s , L. (ed.), Actes del IXè Simposi de la Secció Catalana de la SEEC, Treballs en honor de Virgilio Bejarano, vol. 2 (Barcelona 1991), 709–713. 24. H a n d l e y , E. W. et al. (ed.), The Oxyrhynchus Papyri, vol. LIX (London 1992). 25. A c o s t a G o n z á l e z , C. L., « Los tres primeros ejercicios de los Progymnasmata de Elio Teón: μῦθος, διήγημα, χρεία », Habis 25, 1994, 309–321. 26. G o u l e t , R., « Trois cordonniers philosophes », dans J o y a l , M. (éd.), Studies in Plato and the Platonic tradition. Essays Presented to John Whittaker (Aldeshot, Brookfield 1997), 119–125; article repris dans G o u l e t , R ., Études sur les Vies de Philosophes dans l’Antiquité tardive. Diogène Laërce, Porphyre de Tyr, Eunape de Sardes (Paris 2001), 145–149.
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Nos connaissances sur les premiers auteurs de traités et en général sur les textes perdus sont limitées (cf. P a t i l l o n 47 52–53; H e a t h 38 129–141). Le choix de mettre Aelius Théon au second rang des sources pour l’histoire des progymnasmata est évidemment discutable, puisque l’identification de cet auteur et sa situation dans la chronologie n’ont rien d’assuré. Nous avons opté à la suite de M. P a t i l l o n (6) pour une date relativement haute, disons le 1er ou le second siècles ap. J.-C. (DPhA T 87). Cette datation a reçu le soutien réitéré de G. A. K e n n e d y 32 (478), 36, 40, qui retient comme argument décisif en faveur d’une antériorité par rapport à la seconde sophistique l’absence chez Théon de toute mention d’Aelius Aristide, qui fut très vite considéré comme un classique et qui est cité par le Ps.-Hermogène. Significatives aussi, selon K e n n e d y , les ressemblances entre Théon et la tradition latine du 1er siècle ap. J.-C., représentée par Suétone et Quintilien. M. H e a t h (38), en revanche, a défendu l’hypothèse d’une date beaucoup plus tardive (ve s.), en suscitant l’intérêt, mais non l’assentiment (cf. P a t i l l o n 47 6 n.12; P e r n o t 49 287 n. 4). Quoi qu’il en soit de sa localisation dans la chronologie et de l’identification précise de son auteur, le traité de Théon est sans aucun doute, et de loin, notre meilleure source grecque non seulement sur les aspects rhétoriques des progymasmata antiques mais sur leur dimension pédagogique voire éducative. Un long prologue adressé à l’enseignant soumet la préparation technique de l’élève à une formation générale, philosophique, souligne l’utilité pratique des exercices et leur apport dans la vie morale et en termes de cohésion politique et sociale, dans l’esprit d’Isocrate (cf. W a l k e r 51 chap. III). On y voit réaffirmée la complémentarité des deux versants, passif (lecture) et actif (écriture, prises de parole) de l’acte de communication. L’ordre des exercices, le rôle des modèles, l’attitude du maître, tout cela est soigneusement présenté et justifié. Quant aux exercices eux-mêmes, qui consistent à produire, à manipuler et à critiquer des formes discursives de plus en plus complexes (chez Théon: chrie [présentation et commentaire d’un énoncé et / ou d’une anecdote signifiants émanant d’un personnage célèbre], fable, récit, lieu, description, prosopopée [ou éthopée: discours prononcé dans une circonstance marquante par un personnage mythologique ou historique remarquable dont il faut restituer l’idiolecte], éloge et blâme, parallèle, thèse [discussion in utramque partem d’une question éthique, ou largement philosophique], loi [argumentation pour ou contre l’adoption d’un texte de loi], cf. 6 XXIV–CXIV), ils sont définis, distingués les uns des autres, et les nombreuses manipulations auxquelles ils donnent lieu précisément décrites et expliquées. Une dernière partie – récemment découverte – présente cinq « exercices d’accompagnement », à vocation à la fois pratique, répétitive et cumulative: la lecture à voix haute, qui permet d’imprimer dans l’esprit des élèves, par l’imitation, le style des grands auteurs, d’enrichir leur vocabulaire et leur culture; l’audition, pratiquée à l’occasion de visites dans des salles de conférences ou des tribunaux, vise aussi à l’appropriation de modèles, à la fois en saisissant au vol, en retenant et en notant, les meilleurs passages d’une plaidoirie ou d’une déclamation, et en s’exerçant à les reproduire, non seulement par oral mais aussi par écrit; la paraphrase, exercice plus spécifique de reformulation, exploitant la possibilité offerte par le fonctionnement du langage de formuler un même contenu de pensée de manières différentes. On aurait tort de réduire cet exercice à une technique de la
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variation stylistique, exploitant mécaniquement les quatre modes traditionnels de la paraphrase (permutation, addition, soustraction, substitution), l’objectif poursuivi est la maîtrise parfaite de la formulation des idées; l’élaboration, dont les deux fonctions complémentaires sont de combler les lacunes de fond et de forme d’un texte donné, et de lui conférer des qualités supplémentaires, en termes d’esthétique ou d’efficacité pragmatique; la contradiction suppose un degré de maîtrise intellectuelle encore plus élevé puisqu’on demande à l’élève d’attaquer méthodiquement la crédibilité d’un discours. Le modèle principal de l’exercice est l’affrontement judiciaire, mais sa pratique scolaire l’apparente aussi à la critique littéraire. Ces derniers exercices, dits d’accompagnement, sont disions-nous de découverte récente. C’est que l’histoire du texte des Progymnasmata d’Aelius Théon a été singulièrement chaotique. Le traité tel qu’il était disponible depuis l’édition princeps (due à Angelo Barbato, Rome, 1520) jusqu’à la parution de l’édition révolutionnaire de P a t i l l o n -B o l o g n e s i (6) en 1997, notamment dans les RGW (1, 137–262), dans l’édition F i n c k h (9) et les RGS (2, 57–130), avait été amputé, l’ordre des exercices modifié pour le conformer au traité canonique dans l’antiquité tardive, celui d’Aphthonios. H. R a b e envisageait d’éditer le traité dans la collection Teubner, mais sa mort en 1932 (cf. L e h n e r t 14), et la destruction de ses notes pendant la guerre (cf. D o u g l a s 18, recension de L a n a 17) avaient réduit ce projet à néant. Cette édition aurait certainement tiré profit de réflexions déjà très avancées de F i n c k h (9), H o p p i c h l e r (10 41–52) et R e i c h e l (12 30–35) qui, en se bornant à scruter les incohérences du texte conservé, étaient presque parvenus à reconstituer les linéaments du texte originel et à repérer les lacunes (P e r n o t 49 288). Mais ces tentatives de reconstitution furent corroborées de manière spectaculaire: une traduction arménienne du traité de Théon avait été réalisée au ve ou au vie siècles, dans le cadre du vaste mouvement de fondation d’une littérature nationale qui a suivi de peu la création de l’alphabet arménien. Cette traduction était connue depuis assez longtemps (un premier manuscrit avait été repéré en 1925 à Erevan par N. Akinean; G. B o l o g n e s i en avait découvert plus tard deux autres, cf. 19) mais elle était inutilisable en elle-même car réalisée verbatim. Elle a fait l’objet dans 6 – de la part de M. P a t i l l o n et G. B o l o g n e s i – d’un délicat travail de rétroversion (de l’arménien au grec), qui lui-même a donné les éléments de la reconstitution du texte originel pour les parties manquantes en grec. Même si la réaction de la communauté scientifique n’a peut-être pas été à la hauteur (cf. 55 135), les apports sont de fait considérables: J.-L. F o u r n e t (34) a parlé d’« événement philologique ». Soulignons en particulier la restauration de l’ordre des dix exercices progressifs (chrie, fable, récit, lieu commun, description, prosopopée, éloge et blâme, parallèle, thèse, examen de lois), d’innombrables compléments et corrections de détail, et la nouveauté presque totale des notices consacrées aux cinq exercices « d’accompagnement » (lecture, audition, paraphrase, élaboration et contradiction). Pour ces parties « nouvelles », l’édition présente la traduction française en vis à vis du texte arménien, mais M. P a t i l l o n met le grec intermédiaire, sur demande, à la disposition des lecteurs. Sur l’auteur du traité, Théon, la base de la documentation se trouve dans la RE V A 2 (1934, col. 2037–2054, Theon 5, W. S t e g e m a n ). On peut consulter aussi la PIR 2
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(T 161) et le DPhA (T 87 C h i r o n ). Les hypothèses se fondent sur les éléments suivants: une notice de la Souda (Θ 206) oriente vers un sophiste alexandrin nommé Théon (ce qui coïncide avec le nom d’auteur donné par la tradition manuscrite unanime des Progymnasmata, que ce soit en arménien ou en grec), auteur – justement – d’un traité de ce titre et de divers autres traités de rhétorique. La Souda précise que ce Théon « prit le titre d’Aelius » (ἐχρημάτισεν Αἴλιος), ce qui pourrait situer le personnage sous Hadrien (117–138) puisque l’usage voulait que l’on prît, en recevant la citoyenneté romaine, le gentilice de l’empereur régnant. Par ailleurs, un certain Aelius Théon a signé une lettre familière adressée à Herminus, lettre extrêmement soignée, publiée parmi les Papyri d’Oxyrhynchus (POxy. 3992), dont la photographie et l’éd. I o a n n i d o u (24 129–132) sont accessibles en ligne. Le rapprochement avec l’auteur des Progymnasmata a été approuvé par J.-L. F o u r n e t (34) et pourrait corroborer deux informations: l’origine alexandrine du personnage (la lettre contient un proscynème – formule d’adoration – à Sarapis) et la date (l’écriture est du second siècle). M. P a t i l l o n , qui, pour des raisons d’archaïsme relatif de la doctrine de Théon, préférerait une datation plus haute (antérieure à Quintilien), récuse le rapprochement avec la lettre – où il n’est pas du tout question de rhétorique (47 6 n.12) – et, contre la datation de Théon à l’époque d’Hadrien, note la présence ancienne à Alexandrie d’une gens des Aelii (un Aelius Gallus fut préfet d’Égypte à la fin du 1er s. av. J.-C., cf. W i l a m o w i t z 11 6 n. 2 et P a t i l l o n , 6 VIII n. 4). Une autre piste est ouverte par le commentateur byzantin Jean de Sardes (13), qui cite plusieurs passages des Progymnasmata de Théon et, à l’occasion de l’une de ces citations, prête cette dernière à un Théon le Platonicien. M. P a t i l l o n (6, VII n. 2) considère qu’il s’agit d’une probable confusion avec un homonyme, sans doute Théon de Smyrne (DPhA T 90). D’autres indices sont encore moins consistants: la partie arménienne des Progymnasmata conserve une allusion au Démosthène de Denys d’Halicarnasse (6 106; voir 168–169 la n. 546) où le nom du critique est accompagné d’un démonstratif qui, sans que les arménologues en aient la certitude, pourrait correspondre au grec οὗτος, lequel aurait soit une valeur déictique et dénoterait dans ce cas une proximité dans le temps et l’espace (fin du 1er s. siècle av. J.-C.), soit – plus probablement – une valeur emphatique. Malgré cette incertitude, il y a là un terminus a quo cohérent avec celui que fournissait déjà, dans la partie conservée en grec, une mention de Théodore de Gadara dont l’acmè est à situer vers 33 av. J.-C. (6 82 = Théodore T 11 Woerther). Un Théon stoïcien (theo stoicus Halm: cheostolcus codd.) est cité par Quintilien (IX 3, 76). Mais les liens entre les Progymnasmata de Théon et le stoïcisme sont ténus. Le nom Théon reparaît dans l’Institution oratoire en III 6, 48, en compagnie de celui de Caecilius de Calè-Actè (T 11, p. 6 Woerther), à propos d’une théorie des états de la cause. M . P a t i l l o n est visiblement séduit par l’identification de ces deux Théon ou simplement de l’un des deux avec l’auteur des Progymnasmata (6 VIII), qui confirmerait sa thèse de l’antériorité de celui-ci par rapport à Quintilien. Il vaut mieux conclure que l’identification de notre Théon avec l’Alexandrin de la Souda est probable et qu’il faut le situer soit sous Hadrien, soit – et ce sont des critères doctrinaux qui y invitent davantage – au siècle précédent.
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Sur la transmission directe, en langue grecque, du texte des Progymnasmata d’Aelius Théon, on disposait des études déjà substantielles d’I. L a n a (17) et de J. R. B u t t s (21), qu’est venue compléter la synthèse récente de M. P a t i l l o n 6 CXIV–CXX. L’eliminatio codicum conduit à ne retenir que trois manuscrits dépendant d’une translittération postérieure à 850. La tradition indirecte de Théon (6 CXX–CXXVIII) est représentée essentiellement par les commentaires de Jean de Sardes (13) aux Progymnasmata d’Aphthonios – phénomène qui s’explique par le fait que ce dernier traité a été considéré comme le représentant principal de la doctrine des progymnasmata, alors même que le traité de Théon, plus riche, offrait matière à des gloses. À ces commentaires s’ajoute un commentaire au De methodo gravitatis du Ps.-Hermogène (RGW VII, 1088–1352) qui reproduit l’essentiel d’un chapitre sur l’ἀντίρρησις (contradiction, 6 111–112), lequel par ailleurs n’a été conservé qu’en arménien. Tous ces commentaires remontent au même hyparchétype que la tradition directe avec laquelle ils présentent des erreurs communes, mais par une voie indépendante. La traduction arménienne ancienne a été quant à elle transmise par trois manuscrits. Le premier a été édité par H. M a n a n d y a n (15), les deux autres ont été découverts par G. B o l o g n e s i qui les présente dans 6 (CXXXVI–CLII). Le stemma de cette famille fait de B (cod. Erevan, Matenadaran n° 3466, xiiie s.) le modèle unique des deux autres, copiés au xviie s. En un mot, les deux hyparchétypes accessibles l’un par la tradition grecque directe ou indirecte, l’autre par le texte arménien, permettent la reconstitution de l’archétype, qui est datable du ve ou du vie s. ap. J.-C. Pour une petite partie du texte, il est peut-être possible, depuis la publication de 6, de s’approcher davantage encore de l’original. U. S c h i n d e l (35) a pensé pouvoir identifier, parmi les Excerpta Rhetorica publiés dans les RLM (n° XX, 585–589), un fragment d’une traduction latine antérieure à 300 des Progymnasmata de Théon. Selon L. P e r n o t (49 289 n. 1), la démonstration souffre de l’état lacunaire des sources et demeure hypothétique. L’identification a été exploitée néanmoins par M. D e u f e r t (37) pour corriger le texte latin d’après le texte grec. Enfin, les quelque onze scolies qui accompagnent le texte de Théon dans les manuscrits représentants de la tradition directe sont des reprises de commentaires à d’autres textes et ne présentent pas d’intérêt, en tout cas d’ordre textuel (voir 6 CXIX–CXX). Le traité de Théon n’était pas inconnu avant 1997, on signalera en particulier les développements substantiels de G. A. K e n n e d y (20) ou son utilisation dans un article de P. L a u r e n s sur l’association de l’ekphrasis et de la controverse appliquée à l’évocation de l’amour (22). Après 1997, la nouvelle édition des Progymnasmata de Théon (6) n’a pas été saluée, disions-nous, autant qu’elle l’aurait dû. Mais il y a des exceptions, certaines très marquantes. Signalons la contribution de M. W i n t e r b o t t o m (44) et, parmi les rares recensions, celle de L. P e r n o t qui a souligné l’intérêt cognitif du traité (29) ou encore celles de R. M. de O l i v e i r a D u a r t e (31) ou de G. A. K e n n e d y (32), cette dernière étant la plus circonstanciée. Le philo logue américain y compare la restauration du traité d’Aelius Théon à la découverte à Herculanum de la Rhétorique de Philodème. Signe de son vif intérêt pour Théon et
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la question des progymnasmata, il a publié peu après, d’abord à son compte, puis chez Brill, une traduction nouvelle du traité en compagnie des autres représentants de la tradition grecque des progymnasmata et du commentaire à Aphthonios de Jean de Sardes (36, 40). Dans 49, L. P e r n o t a réexaminé longuement le traité de Théon, et notamment les parties récemment découvertes, afin de montrer comment ces nouveautés complétaient et corrigeaient substantiellement la vision péjorative et trop figée des progymnasmata qu’avait pu exposer jadis H. I. M a r r o u (16, notamment 260), on reviendra sur ce point. Parmi les orientations actuelles de la recherche, signalons – outre les études générales qui feront l’objet plus loin d’un compte rendu – les contributions sur les apports de la partie du traité reconstituée à partir de l’arménien en matière de prosopographie ou de tradition indirecte des auteurs cités. Aelius Théon (RGS 2, 111, 6 77) mentionne deux personnages d’origine sociale très modeste et qui se sont pourtant illustrés en philosophie, un cordonnier et la cour tisane Léontion. Le texte grec donne au cordonnier le nom de Héron, ce qui a conduit H. v o n A r n i m (art. Heron 3, RE VIII 1, 1912, col. 992), à identifier ce personnage à l’ingénieur Héron d’Alexandrie. Mais les sources anciennes ne présentent jamais ce dernier comme un philosophe – ni d’ailleurs comme un ancien cordonnier. Il s’agit en fait d’un autre représentant, bien connu (DL II 122–124), de cette profession: Simon, le disciple de Socrate. La conjecture, déjà faite par M e i n e k e , a été confirmée par la traduction arménienne, et le dossier instruit par R. G o u l e t (26). Par ailleurs, le texte arménien de Théon est une « mine » (U l u h o g i a n 30) en matière de tradition indirecte, celle par exemple d’Archiloque (P a n e 27), de Théopompe (P a n e 28; voir aussi 43 C a p o n e & F r a n c o ) ou encore de Ménandre (33 C a l z o l a r i ). Le texte arménien nous apprend aussi (6 106) que l’historien Théopompe a entendu Démosthène prononcer son Contre Leptine, preuve supplémentaire du fait que l’orateur a bien déclamé le discours en personne en 355–354 (C a p o n e & F r a n c o 43). En matière d’histoire de l’éducation, les apports de Théon à l’histoire de l’enseignement de l’histoire sont étudiés par G i b s o n 42, et ses progymnasmata constituent une source privilégiée pour les historiens des formes discursives qui sont en même temps des genres littéraires. Signalons sur la fable G a n g l o f f 39, M o r a l e j o (41), sur l’éthopée H e u s c h 45 et sur l’ekphrasis C h i n n (46). Ce dernier, en particulier, montre – à l’aide d’extraits de Théon et de Quintilien – que l’opposition entre ekphrasis antique et ecphrasis moderne (au sens spécifique de description d’œuvre d’art) n’est pas si tranchée et que Pline le Jeune tend à synthétiser les deux approches. La possible réception de Théon dans la littérature de très peu postérieure à la date défendue par M. P a t i l l o n , en l’espèce chez Dion Chrysostome, a fait aussi l’objet d’une étude d’E. A m a t o (53). Nous avons nous-même (C h i r o n 55) analysé certains aspects poétiques du traité, au sens où ce dernier reflète des conceptions fort intéressantes de la création et notamment de la fiction. D’autres aspects, comme l’analogie permanente établie dans le traité entre l’éducation intellectuelle et l’entraînement du corps, méritent l’attention (56). C’est à beaucoup d’égards que le traité de Théon est une mine encore à exploiter.
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(iii) Le Ps.-Hermogène 57. H e e r e n , A. H. L. (ed.), Bibliothek der alten Literatur und Kunst. Achtes Stück (Göttingen 1791). 58. – , Bibliothek der alten Literatur und Kunst. IXtes St. (Göttingen 1792). 59. V e e s e n m e y e r , G. (ed.), Hermogenis Progymnasmata Graece (Nürnberg 1812). 60. A n o n . (ed.), Hermogenis Progymnasmata, The Classical Journal 5, 1812, 381–394; 6, 1812, 396–411; 7, 1813, 417–425; 8, 1813, 155–160. 61. K r e h l , A. (ed.), Prisciani Caesariensis Grammatici Opera, vol. II (Leipzig 1820). 62. R a b e , H., « Aus Rhetoren-Handschriften. 1. Nachrichten über das Leben des Hermogenes », RhM 62, 1907, 247–262. 63. R a d e r m a c h e r , L., Hermogenes 22), REPW 8, 1912, 865–877. 64. R a b e , H., Hermogenis opera (Leipzig 1913, réimpr. Stuttgart 1969, 1985). 65. S c h i s s e l von F l e s c h e n b e r g , O., Claudius Rutilius Namatianus gegen Stilicho. Mit rhetorischen Exkursen zu Cicero, Hermogenes, Rufus, Janus (Leipzig 1920). 66. B a l d w i n , Ch. S., The Elementary Exercises of Hermogenes, in: Medieval Rhetoric and Poetic (to 1400) interpreted from representative Works (New York 1928, repr. 1959, 1976), 23–38. Rec.: ZRPh, 1933, 202; P e e t e r s , RUB (Suppl. bibl.) 37, 66–68. 67. B a r w i c k , K., « Die Gliederung der Narratio in der rhetorischen Theorie und ihre Bedeutung für die Geschichte des antiken Romans », Hermes 63, 1928, 261–288. 68. K r o l l , W., art. Rhetorik, RESuppl. Bd. VII, 1940, 1125–1128 (Die Ideen lehre). 69. H a g e n , H. M., ᾿Ἠθοποιΐα. Zur Geschichte eines rhetorischen Begriffs (thèse dactylographiée Erlangen 1966). Rec.: R e e v e , CR 19, 1969, 63–65; B o m p a i r e , REG 84, 1971, 220–221. 70. G ä r t n e r , H., Art. Hermogenes 9., Kleine Pauly II, 1967 (1969), 1082. 71. K e n n e d y , G. A., The Art of Rhetoric in the Roman World: 300 BC-AD 300 (Princeton 1972). 72. M i l l e r , J. M. (trad.), Fundamentals Adapted from Hermogenes, in: M i l l e r et al., 73, 52–68. 73. M i l l e r , J. M., Pr o s s e r , M. N. & B e n s o n , Th. W. (eds), Readings in Medieval Rhetoric (Bloomington 1973, repr. Davis 1988). 74. C a l b o l i M o n t e f u s c o , L., La dottrina degli « status » nella retorica greca e romana (Bologna 1984, repr. 1986).
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exercices dits d’accompagnement n’apparaissent pas. Chaque « fiche », qui se veut non pas personnelle, mais le condensé de la doctrine classique, se compose des éléments suivants: définition, division, différence par rapport aux formes proches (la chrie est ainsi distinguée du mémorable et de la maxime), plan, parfois style. On ne reviendra pas ici en détails sur les diverses configurations du corpus dit hermogénien. Cette question a été beaucoup étudiée. Signalons notamment 47 V–LXXVI; PS XIX–XXIII (R a b e ); R a b e 62, R a d e r m a c h e r 63, K r o l l 68, G ä r t n e r 70, R u s s e l l 84, L i n d b e r g 28 2053 sq.; W e i ß e n b e r g e r 87… Nous en avons traité nous-même dans une notice parue dans Lustrum en 2011 (C h i r o n 100). Nous ne reprendrons ici que ce qui concerne spécifiquement les Progymnasmata du Ps.-Hermogène. L’editio princeps d’Hermogène a été publiée à Venise, chez Alde Manuce, au sein d’un corpus en deux volumes intitulé Rhetores graeci. Au vol. 1, daté de novembre 1508, le titre Hermogenis rhetorica recouvrait 1) p. 19 sq. le Περὶ τῶν στάσεων (De statibus, en abrégé Stat.), 2) p. 38 sq. le Περὶ εὑρέσεως (De inuentione, en abrégé Inu.), 3) p. 78 sq. le Περὶ ἰδεῶν (De ideis, en abrégé Id.) et enfin 4) (p. 149 sq.) le Περὶ μεθόδου δεινότητος (De methodo sollertiae, en abrégé Meth.). Mais alors, quid des Προγυμνάσματα (Prog.)? Pendant près de deux siècles, après l’Aldine, après les éditions humanistes d’Hermogène comme celle de J. Sturm, le traité n’est resté accessible que dans les rarissimes manuscrits grecs ou dans la traduction latine de Priscien. Il a fallu attendre la fin du xviiie siècle pour que H e e r e n en donne à Göttingen une édition princeps annotée, en deux livraisons (57, 58), d’après un manuscrit deterior de Turin (Taurinensis C. I. 8), daté alors du xve siècle mais qui est en réalité du xvie (cf. P a t i l l o n , 47 176). Cette édition fut reprise, enrichie de nouvelles remarques, et publiée séparément par V e e s e n m e y e r (59) avant d’être incluse par K r e h l à côté de la version latine dans son édition de Priscien (61). Une seconde édition, totalement indépendante, appelée « édition londonienne » par M. P a t i l l o n (47 176), fondée sur les travaux préparatoires de « Mr. John Ward » et des collations de Jonas Eleutherius faites à partir des manuscrits de Paris Parisini graeci 2731 et 3032, parut sans nom d’auteur à Londres en 1812 et 1813, dans plusieurs livraisons du Classical Journal (volumes 5 à 8, cf. 60 et 47 176). Ces deux filières, celle des Hermogenis opera et celle de Prog., ont cohabité, sans fusionner, dans les deux grandes collections de rhétorique qui ont marqué la philologie allemande du xixe s., à savoir les RGW (Hermogène: tome III 1–445; Prog. tome I 1–54) puis les RGS qui, dans le volume 2 paru en 1854, séparent encore nettement les traités de progymnasmata mis en tête de volume (Prog., Aphthonios, Théon) des quatre traités hermogéniens, présentés p. 131 sq. dans le même ordre que dans l’Aldine. C’est l’édition Teubner de Hugo R a b e qui, en 1913 (64), a opéré la fusion. Intitulée Hermogenis opera, elle a réuni non pas quatre mais cinq traités attribués à Hermogène dans une partie au moins de la tradition manuscrite: 1) Prog.), 2) Stat., 3) Inu., 4) Id., 5) Meth. R a b e était tout à fait conscient que seuls deux traités sur les cinq, Stat. et Id., étaient attribuables en toute certitude à un Hermogène, et encore cet Hermogène n’était-il que possiblement et non sûrement identifiable au sophiste Hermogène de
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Tarse, personnage assez célèbre, connu notamment par une notice de Philostrate (Vies des Sophistes, II 7). Ces incertitudes en matière d’attribution ont conduit M. P a t i l l o n à réaliser, après une traduction intégrale du corpus hermogénien dans la configuration de R a b e (75, 85), l’édition critique, dans la collection Budé, d’un ensemble bien plus vaste (96), non plus fondé sur des attributions problématiques à un auteur quelque peu fantômatique, mais doté d’une double unité plus substantielle: une unité intellectuelle, car ces textes ont été réunis sciemment en un cursus complet de rhétorique, autour des deux traités fondamentaux que sont Stat. et Id., par un « Assembleur », sans doute au ve siècle, et une unité « éditoriale » au sens où ils ont été copiés et diffusés ensemble, en de nombreux exemplaires, pendant toute la période byzantine. Dans ce « nouveau » corpus de douze textes publié de 2008 à 2014, Prog. est bien là, mais avec un statut très différent: Tome 1 (96, cf. 47) 1) Anonyme, Prooemium in artem rhetoricam (= PS n° 4, 18–43 Rabe) 2) Aphthonios, Progymnasmata (RGS II, 19–56) [2bis) en annexe: Ps.-Hermogène, Prog. (RGS II, 1–18)] La marginalité de Prog. est due à deux faits: il est douteux d’abord que le traité soit attribuable à Hermogène – on y reviendra –, d’autre part, le traité n’appartient pas au Corpus rhetoricum dans la majorité de la tradition manuscrite, dont presque tous les témoins ont à la place initiale le traité plus récent et moins schématique d’Aphthonios, qui présentait aussi l’avantage de comporter des corrigés. Dans cette très abondante tradition manuscrite du Corpus rhetoricum, seuls deux témoins de la fin du xe, Ph (Parisinus graecus 3032) et Pg (Parisinus graecus 2983), comportent les deux textes, Aphthonios au début, et Prog. à titre de complément (47 165), ce qui – outre le risque, sans cela, que l’ouvrage ne se retrouve complètement marginalisé – justifie sa reprise aujourd’hui encore, mais évidemment comme pièce rapportée, reléguée en annexe. Autre argument: Prog. et le traité d’Aphthonios sont assez proches sur le plan théorique (pour une comparaison et leur commune situation dans l’ensemble de la tradition des progymnasmata, voir P a t i l l o n 47 52 sq.), et se complètent heureusement. En dehors de ces considérations éditoriales relatives au Corpus rhetoricum, qu’en est-il de l’attribution de Prog. à Hermogène, avalisée par une partie de la tradition manuscrite, non pas du corpus, mais du traité lui-même (voir 47 165)? Sur le fond, les convergences, notamment sur la théorie du topos, entre Prog. et Stat. vs les Progymnasmata d’Aelius Théon (6), ont conduit K e n n e d y (71 620) à considérer comme possible que Prog. soit « a genuine if minor work by Hermogenes, perhaps epitomized or edited by a later student of rhetoric ». Pour R u i z Y a m u z a (81, 88), le traité originel, de la main d’Hermogène, aurait fait l’objet d’une révision drastique destinée à en faciliter l’accès à des élèves de niveau inférieur. Selon R u s s e l l (84), à côté de Stat. et Id. qui sont certainement authentiques et de Meth. et Inu., tous deux clairement « spurious », Prog. est d’authenticité incertaine. Pour H e a t h (38 158), les convergences
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entre Prog. et le reste du corpus hermogénien s’expliquent assez par une communauté globale de tradition. En réalité, les doutes sur l’attribution de Prog. à Hermogène sont anciens: Syrianus (ve s.), l’un des premiers témoins de la constitution du Corpus rhetoricum, n’en touche mot (47 166), ce qui suggère que l’attribution de Prog. à Hermogène, à cette époque, n’était pas unanimement acceptée. Au demeurant, l’explicit de la traduction de Prog. faite par Priscien au début du vie siècle prête l’ouvrage à Hermogène ou Libanios (cf. RLM 551–560; 77 33–49; 47 165), hésitation dont se font l’écho des scolies à peine plus tardives (RGW VII 511, 1–5). Il est clair (cf. H e a t h 38 159) qu’un texte anonyme a suscité deux attributions conjecturales, l’une à une autorité reconnue en matière de rhétorique, l’autre à l’auteur d’un important recueil de corrigés. La balance en faveur de l’attribution à Hermogène tient peut-être à une tradition faisant de ce dernier l’auteur d’un trio de traités formé d’un manuel de progymnasmata, d’un traité des staseis et d’un De ideis (PS 203; 290). Quoi qu’il en soit des motifs de cette attribution, M. P a t i l l o n juge tout à fait improbable que ce traité soit du même auteur que Stat. et Id. pour plusieurs raisons et en particulier parce que l’auteur fait constamment « profil bas », ce qui tranche avec l’assurance habituelle d’Hermogène. Quant à l’attribution à Libanios, elle est rendue peu plausible par la place qu’occupe Prog. dans l’évolution des doctrines: son antériorité par rapport aux corrigés de Libanios, puis aux Progymnasmata d’Aphthonios ne fait guère de doute (47 167–168). L’adjonction de Prog. à l’une des versions du corpus a pu se faire, toujours selon M. P a t i l l o n , vers la fin du ve siècle alors que le traité lui-même a été composé vraisemblablement au iiie siècle. Quant à M. H e a t h (38 158–159) – dans un article consacré pour l’essentiel à Théon, que le savant britannique situe au ve s. ap. J.-C. et identifie à un professeur néo-platonicien dont Damascius a suivi les leçons –, il a proposé une nouvelle hypothèse qui consiste à attribuer Prog. à un rhéteur de l’époque d’Antonin, Minucianus l’Ancien, auteur lui aussi de progymnasmata (considérés comme perdus) et d’une théorie des staseis dont il ne reste que des fragments mais dont on sait qu’elle était distincte de celle d’Hermogène (voir 74 205 et n. 20 pour l’essentiel de la bibliographie). Avec sa circonspection habituelle, H e a t h conclut que l’hypothèse est séduisante mais indémontrable. Pour ce qui concerne l’édition critique du texte grec de Prog., on dispose de deux repères: l’édition de R a b e (64) et celle, plus récente, qui a été publiée en marge du Corpus rhetoricum par M . P a t i l l o n (47 165–206). Le texte de R a b e a servi de support à plusieurs traductions anglaises (de B a l d w i n 66, M i l l e r 72, K e n n e d y 36, 40). La traduction espagnole de R e c h e M a r t í n e z (80) s’appuyait aussi sur R a b e mais sans s’interdire de revenir à certains choix de S p e n g e l ou de s’inspirer par ailleurs non seulement de la traduction anglaise de B a l d w i n (66) mais aussi de l’antique version latine de Priscien. Les premières traductions françaises de M. P a t i l l o n (75, 85) ont été faites aussi sur R a b e . À ce jour, sauf erreur, le nouveau texte de M . P a t i l l o n n’a été (re)traduit qu’une fois, par ce même savant (47). La traduction latine de Priscien, depuis longtemps disponible dans les GL III 430–440 et les RLM, 551–560, a été elle-même traduite en anglais
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( M i l l e r 72) avant de faire l’objet d’une nouvelle édition critique plus conforme aux normes modernes (P a s s a l a c q u a 77). En comparaison avec les trois autres traités grecs de progymnasmata, ceux d’Aelius Théon, d’Aphthonios et de Nicolaos, Prog. se signale par la sécheresse (cf. 66, 72). Il est rare qu’il attire l’attention pour son intérêt propre et n’est d’ailleurs jamais – à l’ exception de 59 (V e e s e n m e y e r ) – ni édité, ni traduit séparément: dans l’édition espagnole (80), il est associé à deux autres traités de même thème, à l’exclusion de celui de Nicolaos de Myra. G . K e n n e d y a constitué un recueil plus large encore (36, 40). Dans 47, Prog. est couplé au traité d’Aphthonios. La dernière hypothèse d’attribution (à Minucianus, cf. H e a t h 38) intervient dans un article dont ce n’est pas l’objet principal. C’est donc à l’occasion de présentations plus générales que l’on trouvera les études permettant de situer Prog. par rapport à ses homologues: citons 72 40–56, les développements introductifs de 80, 36 et 40, et surtout la notice de M. P a t i l l o n sur Aphthonios (47 52–103) où sont systématiquement étudiées les convergences et les différences entre les Progymnasmata de ce dernier et Prog. voire Théon et Nicolaos. Prog. est présenté pour lui-même beaucoup plus succinctement dans ce même ouvrage (47 165–170), mais l’essentiel a été dit au préalable. Si Prog. souffre de son caractère schématique, mais peut-être justement pour cette raison même, ces quelques pages ont exercé une influence certaine, par le canal de la traduction partielle qu’en a faite Priscien vers l’an 500 ap. J.-C. sous le titre: De praeexercitamentis rhetoricis. Cette traduction semble avoir été incorporée de manière anonyme à la formation littéraire médiévale, en raison de sa parfaite compatibilité avec le cursus grammatical canonique. Sur ce point, on lira les quelques précisions apportées par J. M u r p h y (89 131 n.126). Sur la diffusion de cette traduction et donc sur son influence, on peut se reporter aussi à J. O. W a r d (82). Passons à des études plus spécialisées portant sur tel ou tel aspect de l’histoire du texte, ou sur la doctrine de Prog. En matière critique, l’excellente édition R a b e (64) – après des éditions antérieures beaucoup plus contestables, reposant sur des manuscrits deteriores (57–58; 60; RGW I, 9–54) ou sur le seul jugement de l’éditeur, fût-il bon helléniste (RGS II, 3–18) – exploitait déjà l’essentiel des données, y compris la traduction latine. On en trouve une description complète dans 47 (170–177), édition dont l’apport principal, par rapport à l’édition R a b e , consiste dans l’utilisation rigoureuse de la méthode stemmatique. L’accueil qui lui a été réservé jusqu’ici est très positif, à une exception près, que nous avons déjà mentionnée dans Lustrum (100 174): celle de G r a m m a t i k i (47 Rec., 668), sur des points d’établissement du texte, notamment de Prog., en raison d’un interventionnisme textuel jugé excessif et d’un recours considéré comme abusif à la traduction de Priscien, alors que le texte transmis par la tradition directe est « passable » (« ausreichend », sic). Ces remarques – il faut y insister, car l’avenir des éditions critiques est en jeu – trahissent l’ignorance des principes scientifiques établis dans la Textkritik de Paul M a a s. Si le conservatisme est de bonne règle en matière textuelle ainsi que le respect de la lectio difficilior, l’éditeur se doit d’exploiter non seulement les principes de classement issus du stemma mais les hypothèses ouvertes par une bonne
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connaissance des processus d’erreur. En l’occurrence, Priscien a traduit un texte grec antérieur à tous les autres manuscrits accessibles et indépendant d’eux: cela fait de lui un témoin à part entière, valable non seulement pour la reconstitution de l’archétype quand la rétroversion du latin au grec est sans équivoque (cf. 47 174), mais indispensable à toute réflexion sur le texte, fût-il apparemment correct. En effet, la tradition de langue grecque, bifide, remonte à un même hyparchétype tandis que la traduction latine de Priscien dépend d’un autre hyparchétype datant du début du vie s.: le texte de l’archétype est donc donné par l’accord de cet hyparchétype avec la tradition grecque ou l’une de ses deux branches. Dans 47, le texte utilisé pour Priscien est celui de M. P a s s a l a c q u a (77). Dans une étude préliminaire parue peu avant (76), la philologue italienne recensait quarante-cinq manuscrits, et montrait que le traducteur est compétent et généralement fidèle à son modèle – à quelques adaptations près, destinées à latiniser le texte –, mais aussi très pressé, d’où un certain nombre d’inexactitudes et d’inconstances. Malgré ces défauts, le texte latin permet en général de reconstituer l’original grec et le texte obtenu est souvent meilleur que celui transmis en grec. L’ancienne étude d’O. S c h i s s e l von F l e s c h e n b e r g (65 90–92) extrayait quelques éléments intéressants de la comparaison entre le texte du Ps.-Hermogène et la traduction de Priscien à propos d’un bref passage de Prog. (64 13, 10 sq.). Avec l’étude de Marcos M a r t i n h o (99), on dispose d’un bilan minutieux et complet des divergences de fond entre l’original et sa traduction, confirmant que le grammairien a recouru à d’autres sources. Comme pour Théon, la tradition indirecte est représentée pour l’essentiel par les commentaires d’Aphthonios réunis par Jean de Sardes, mais Prog. est aussi cité quelquefois par Jean Doxapatrès (RGW II, 81–564, cf. 47 175). Sur le plan doctrinal, la brève histoire des progymnasmata proposée par B a r w i c k (67) intervient en marge d’une étude sur les différences entre narration rhétorique – y compris dans la série des progymnasmata – et narration romanesque. C’est un fait assez fréquent: Prog. est convoqué comme témoin dans l’histoire des formes, sinon des genres littéraires, que constituent les exercices considérés indépendamment. Par exemple la fable: Prog. 1 fait l’objet d’une courte analyse par V a n D i j k (83 242–243). Autre exemple, la chrie: issu d’une recherche menée à la fin des années soixante-dix au sein de l’Institute for Antiquity and Christianity à la Claremont Graduate University (Californie) sur les prototypes classiques des anecdotes édifiantes qui parsèment les Évangiles, le vol. I de la somme de H o c k et O ’ N e i l (90) propose un répertoire des 68 exemples cités dans les traités (ce qui représente, comme l’observe M. G l e a s o n dans sa recension de l’ouvrage, une sélection drastique par rapport aux centaines de chries attestées par ailleurs), tandis que le vol. II se focalise sur l’exploitation scolaire de ces chries, à l’aide d’une très riche documentation, incluant Prog. Sur ce même sujet, un article comme 79 donne une définition et décrit la structure formelle de la chrie (mots ou gestes significatifs attribués à des philosophes, des sages ou des éducateurs), classe ses différentes formes, analyse les exercices de composition rhétorique qui en relèvent, et cela dans les Progymnasmata de Théon, chez le Ps.-Hermogène et ses successeurs, ainsi que chez Quintilien. Il en ressort une meilleure évaluation de l’importance de cette micro-forme dans la culture de l’époque hellénistique, puis dans
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la Seconde Sophistique. En apprenant à maîtriser les différentes façons de formuler les bons mots, de mettre en scène les anecdotes signifiantes, de les commenter, l’élève apprend non seulement à en faire germer un mini-discours, mais à en extraire la substance morale. T. M o r g a n (95 150) souligne quant à elle combien la manipulation de ces anecdotes conforte le sentiment d’appartenance aux groupes ethniques et sociaux dominants à l’époque. Sur l’éthopée – à la fois exercice et figure – et ses variantes, H. M. H a g e n (69 notamment p. 55–60) a rédigé une thèse généralement bien accueillie (M. P a t i l l o n la juge même « décisive », 78 247) qui analyse le concept et ses variantes (prosopopée, eidolopée, etc.) depuis Lysias jusqu’à Quintilien, en passant par les recueils d’exercices (Prog. est étudié de ce point de vue dans le chapitre IV), les traités des figures, les traités de stylistique (dont Id.). L’apport de l’étude est aussi d’inscrire l’éthopée dans l’histoire de la théorie de l’èthos et de ramener un matériau surabondant à deux valeurs fondamentales de l’éthopée: a) expression des caractères, b) production d’une impression morale bénéfique. Plus récemment, sur cette même question de l’éthopée, Prog. est aussi plusieurs fois cité dans le riche collectif réuni par E. A m a t o et J. S c h a m p (92), et notamment dans deux précieux répertoires des sources antiques sur la théorie (179–212) et la pratique (213–231) de ce qui est devenu, vers la fin de l’Antiquité, un véritable genre littéraire. Dans 91, on lit une étude générale qui sert d’ouverture à un numéro spécial sur le thème de l’ekphrasis (description), issu d’un colloque tenu à Oxford, et riche d’une bibliographie étendue sur ce thème. Prog. 10 (64 22–23 = 47 202–203), fournit une définition qui sert de « pas de tir » pour une enquête montrant la diversité du genre (il s’agit d’un mixte de description et de narration, ce qui ne correspond guère aux emplois restreints fréquents chez les Modernes, au sens de « description d’œuvre d’art »). Son ambition est un « effet de réel », obtenu par la clarté et l’évidence (enargeia), assorties de procédés visant à créer l’émotion. L’étude comprend aussi une analyse des deux grands types, l’ekphrasis per se (Posidippe 52; Ausone, epig. 12 p. 323 Peiper) et celle qui représente un interlude dans une œuvre littéraire de grande ampleur, par exemple Iliade XVIII 483–608 (le bouclier d’Achille); le bouclier d’Hésiode; Euripide, Ion 184–218, 1132–1165, 1421–1424. Sur ce même thème de l’ekphrasis, Ruth W e b b (97) utilise souvent Prog. pour ses analyses et offre même (200–201) une traduction de la rubrique que lui consacre le Ps.-Hermogène (64 22–23 = 47 202–203). Comme document renseignant sur un cycle de formation en usage pendant plusieurs siècles, Prog. intéresse aussi les historiens des pratiques éducatives. Dans 42, G i b s o n s’attache à décrire et à interpréter ce que les étudiants grecs de l’époque impériale apprenaient sur les événements du passé (un utile appendice dresse la liste des événements et des personnages cités dans les quatre traités de progymnasmata), quelles sources littéraires étaient mises à profit, quelles conceptions de l’histoire leur étaient implicitement transmises. À la question « Comment débarrasser l’historiographie antique de ses ornements et manipulations rhétoriques? » G i b s o n substitue cette autre problématique: « Un historien ancien avait-il le pouvoir de s’abstraire du réseau de compétences codifiées, de références obligées, de présupposés concernant
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la fonction de l’histoire qu’on lui transmettait au sein des progymnasmata? ». La réponse est sans doute: non. De manière plus « ciblée », puisqu’il s’agit d’un aspect particulier d’un exercice de la série, A. W o u t e r s (94) met à profit Prog. ainsi que les autres manuels de progymnasmata (Théon, Aphthonios, Nicolaos), les sources littéraires latines et les sources papyrologiques, pour affiner la connaissance de l’une des principales manipulations auxquelles était soumise la chrie dans le cursus des exercices préparatoires: la flexion (κλίσις), visant à exercer la maîtrise des nombres, des personnes et surtout des cas. Cet article propose des observations très précises sur la répartition de la tâche entre grammairien et rhéteur, répartition évolutive, et différente dans le monde grec et le monde latin, sur la progression que représente l’exercice à ce niveau par rapport au travail sur les paradigmes morphologiques effectué dans la classe du γραμματικός. Plus complexe, il comporte aussi un entraînement à la syntaxe. Le dossier présenté s’enrichit de « cahiers d’élèves » sur papyrus qui renseignent sur la pratique quotidienne de ces exercices aux iiie et ive s. ap. J.-C.: Oxford, Bodleian Libr., Gk. Inscr. 3019; London, BM, Add. MS 37533 et 37516. Nous reviendrons plus tard sur ce type de sources. Terminons – à propos d’Hermogène – sur deux mises en garde. Pour les raisons exposées plus haut – à savoir le décalage de quelque deux siècles entre l’édition princeps du corpus hermogénien dans sa version aldine et la première édition de Prog. par H e e r e n (57, 58), séparation maintenue de facto dans les grands recueils de rhéteurs grecs du xixe (RGW et RGS) –, le nom d’Hermogène, selon les bibliographes passés ou à venir, est potentiellement associé, si la chose n’est pas explicitée, soit au corpus à quatre traités qui a prévalu de 1508 jusqu’à 1913, et sur lequel on dispose aujourd’hui du précieux travail de J. M u r p h y et L.G r e e n (93), réunissant la quasi-totalité des références aux publications relatives à cet « Hermogène » sur la période 1460–1600 (pour quelques compléments, voir la recension de K. M e e r h o f f ), soit au corpus de R a b e , incluant Prog. Il faut savoir également que la distinction opérée par M. P a t i l l o n (78 8, etc.), entre Hermogène le Sophiste de Tarse connu par Philostrate, Hermogène le Rhéteur, auteur de Id. et Stat., et les Pseudo-Hermogène divers, auteurs de Inu., Meth. ou Prog., cette distinction n’est pas universellement admise. (iv) Aphthonios et ses commentateurs; Sopatros et Syrianus 101. L o r i c h i u s , R., Commentarii in Aphthonii Sophistae Progymnasmata rhetorica (Rome 1557). 102. M i l t o n , J., Of Education (London 1644), in: J. M., Complete Prose Works, 2 (New Haven-London 1959). 103. W e i s e , C., Politischer Redner (Leipzig 1677, 16833, repr. Kronberg im Taunus 1974). 104. D e C o l o n i a , D., De arte rhetorica libri quinque (Lugduni 1704). 105. S ö r m a n , G., Specimen academicum de ortu et progressione progymnasmatum (Uppsala 1742). 106. L u n d b l a d , I., Dissertatio de Progymnasmate Chriarum (Lund 1791).
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Même s’il nous paraît aujourd’hui moins intéressant et moins riche que celui de Théon, le traité d’Aphthonios (ive s.) est celui, parmi les quatre traités grecs de Progymnasmata, qui a recueilli le plus grand succès. À partir sans doute des ve–vie s., il a représenté un canon, ou, si l’on préfère, un lit de Procuste, tant et si bien que le traité de Théon, on l’a vu, a été amputé et réorganisé pour mieux lui correspondre. Les recueils de corrigés transmis sous les noms de Libanios (cf. infra) ou de Nicolaos (RGW I, 266–420) comportent les mêmes exercices dans le même ordre. Quant au traité plus tardif de Nicolaos de Myra (cf. infra) – qui se veut une synthèse de la tradition (47 59) –, il suit la même séquence que le Ps.-Hermogène et Aphthonios. Cette centralité explique aussi l’abondance du corpus exégétique relatif à ce dernier. Commençant abruptement comme lui (à la différence des Progymnasmata de Théon et de Nikolaos, tous deux pourvus d’une introduction), mais moins schématique que la série de fiches proposées par le Ps.-Hermogène, le traité d’Aphthonios – lui aussi destiné à l’élève – équilibre soigneusement théorie et pratique. Il donne, pour chaque exercice de la série progressive (on n’y trouve pas les exercices d’accompagnement, qui sont propres à Théon) non seulement une définition, une division, et un plan, mais – parfois – des grilles destinées à guider l’invention (par exemple au chap. II la liste des paramètres du récit: personne, action, temps, lieu, manière, cause; ou, pour le lieu commun au chap. VII, des points du souverain bien: légal, juste, opportun, possible, glorieux, résultat escompté), des observations sur l’usage futur de la forme étudiée, parfois son niveau stylistique, et, surtout – apport capital –, pour chaque exercice, un modèle – deux dans le cas de l’éloge, illustré par un éloge de Thucydide et un éloge de la sagesse – très soigneusement composé et rédigé par Aphthonios lui-même – autant qu’on peut le savoir. La liste d’exercices est la même que chez le Ps.-Hermogène, dans le même ordre, à cette différence près que la confirmation et la contestation, l’éloge et le blâme, sont séparés et non réunis, et dotés d’exemples propres, d’où un nombre de chapitres qui passe de douze à quatorze: 1) fable, 2) récit, 3) chrie, 4) maxime, 5) contestation, 6) confirmation, 7) lieu commun, 8) éloge, 9) blâme, 10) parallèle, 11) éthopée, 12) description, 13) thèse, 14) proposition de loi. H o p p i c h l e r (10 49 n.1) a comparé les traités de Théon et du Ps.-Hermogène, puis celui du Ps.-Hermogène avec celui d’Aphthonios, pour conclure à la position intermédiaire de Prog. M. P a t i l l o n s’est livré quant à lui, pour la période la plus tardive, à une comparaison des deux traités du Ps.-Hermogène et d’Aphthonios (47 52 sq.), en étendant la comparaison au traité de Nikolaos, ce qui aboutit à une vision cohérente des progymnasmata dans la phase terminale de leur élaboration tardo-antique, à savoir une doctrine établie, quasiment une institution, qui va passer telle quelle à Byzance, « visant à atteindre principalement trois buts. Premièrement l’acquisition du discours, dans son expression orale et écrite, sous la forme d’énoncés de longueur variable, selon des modes linguistiques divers et en respectant des conventions littéraires et des contraintes logiques définies. Deuxièmement l’acquisition d’une culture: l’élève accède à une connaissance intime des genres littéraires par des lectures nombreuses et l’imitation des modèles. Troisièmement l’apprentissage gradué du discours oratoire, pour chacun de ses genres, délibératif, judiciaire, épidictique et chacune des parties du modèle judiciaire, exorde, narration, argumentation de confirmation et
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de réfutation, péroraison, voire deutérologie, avec les moyens de les mettre en œuvre. Concurremment cette vaste formation est une ouverture sur le monde et procure au maître l’occasion de transmettre à ses jeunes auditeurs des valeurs morales » (47 61). Pour toutes ces raisons, nous le disions, le manuel d’Aphthonios a eu une diffusion et une longévité exceptionnelles. Dans une vaste enquête sur sa réception, M. K r a u s (177) note avec humour que si, aujourd’hui, un élève était interrogé sur Aphthonios, il – ou elle – répondrait certainement qu’il ignore tout de lui, mais que si l’on remontait de 300 ou 400 ans en arrière, on se rendrait compte que pour toute personne un tant soit peu éduquée c’était toujours, après l’avoir été pendant des siècles, un nom familier un peu comme, en France, le Lagarde & Michard. Sa présence au début du Corpus rhetoricum (cf. 96, 47), la plus grande autorité rhétorique byzantine (K r a u s 177), est un bon indice de son importance et de son rôle canonique (voir aussi K u s t a s 146; H o c k & O ’ N e i l 90 I, 212–214). Mais qui était Aphthonios? Peut-il être pour nous autre chose qu’un nom? Par curiosité, on lira dans 47 (50 n. 3) la traduction par M. P a t i l l o n des développements sophistiqués de Jean Doxapatrès (RGW II 128) sur le nom d’Aphthonios, qui évoque pour lui la générosité de l’enseignant (ἀφθόνως signifie abondamment, généreusement), sur sa qualité de sophiste, synonyme d’instruction, d’amour du bien, de la raison et de la vérité, mais aussi – avertissement que tout apprenti rhéteur doit entendre et assimiler – de mensonge et d’artifice. Sur un plan plus historique, les éléments du dossier d’attribution et de datation ont été réunis par B r z o s k a (RE I 2, 1894 col. 2797–2800), lequel reprenait les travaux antérieurs de S c h a e f e r (111). La bibliographie de R i c h t s t e i g (130) est ancienne mais encore utile, ainsi que la notice de la PLRE 1, 81–82. Voir également K e n n e d y 20, 59–66; MLAA 60–61 (K r a u s ); P a t i l l o n , 47 49–52; LBA (K r a u s , s.v. Aphthonios); 199 (J a n i s z e w s k i , s.v. Aphthonios). Selon la Souda (A 4630: ᾿Ἀφθόνιος, σοφιστής, ἔγραψεν εἰς τὴν ῾Ἑρμογένους τέχνην προγυμνάσματα), Aphthonios était un sophiste, qui – est-il dit bizarrement – « écrivit à l’Art d’Hermogène des progymnasmata ». Le texte n’est évidemment pas sain. Admise par H e a t h (sur Suda On Line) et P a t i l l o n (47 49–50; contra: H o c k 190 5 « the Suda correctly sensed that Aphthonius wrote his Progymnasmata as preparation for the technical treatises of Hermogenes »), sa restauration est obvie: « A. (…) écrivit ‹ un commentaire › sur l’Art d’Hermogène et des progymnasmata ». Le plus fort des arguments pour cette interprétation est que le mot progymnasma est toujours employé de façon absolue et qu’on ne connaît pas de « progymnasma à » quoi que ce soit. Quant à la qualité de « sophiste » de l’auteur, les manuscrits du traité d’Aphthonios, dans leur majorité, la confirment dans le titre et, même si c’est plus rarement, dans l’explicit. Aphthonios le sophiste est connu pour avoir été contemporain de Libanios (314–393?). Dans l’abondante correspondance du sophiste d’Antioche, on a conservé en effet une lettre amicale qui lui est adressée (voir l’édition F o e r s t e r 126, vol. 11, 189, lettre 1065). Libanios y évoque la constance avec laquelle Aphthonios supporte les épreuves « envoyées par le dieu (παρὰ τοῦ θεοῦ) »; il félicite son correspondant pour son activité éducative, et la production de « tant de bons écrits, tous exemplaires par
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leur art de jeter la semence » (trad. de M. P a t i l l o n , 47 51), avant de recommander à son amitié un autre érudit du nom d’Eutropios. Autre indice de cette proximité avec Libanios, on lit dans la PS (156, 10) une notice de Jean Argyropoulos, écrite vers 1440, dans laquelle Aphthonios est appelé ᾿Ἀφθόνιος ᾿Ἀντιοχεὺς ὁ Σύρος, ὁ Λιϐανίου τοῦ Φασγανίου μαθητής, soit « Aphthonios d’Antioche, le Syrien, disciple de Libanios fils de Phasganios », dénomination qui se retrouve dans un texte de Gémiste Pléthon (RGW VI 548, 2), à une date sans doute assez proche (Pléthon est né en 1355). Selon R a b e (PS LIII–LV), une telle indication n’atteste pas de la part de Jean Argyropoulos le recours à une source documentaire extérieure. Elle se borne à refléter le lien de dépendance évident entre les progymnasmata d’Aphthonios et les corrigés de Libanios, tout en répétant, sur le nom du père de Libanios, l’indication de la Souda (L 486). Si la date de la lettre est bien toute proche de la mort de Libanios (392 selon S e e c k 120 463), Aphthonios a pu suivre les cours de Libanios à Antioche, où ce dernier a enseigné à partir de 354, et il se trouve, en cette fin du ive s., dans sa maturité. Libanios prêtait donc à son correspondant une production pédagogique abondante. Outre son commentaire perdu à Hermogène, Aphthonios avait composé des déclamations (μελέται), que le patriarche Photius pouvait encore lire au ixe s. si l’on en croit le Cod. 133 (97 a 25), mais qui ont disparu. Nous avons conservé en revanche un recueil de quarante fables ésopiques attribuées à Aphthonios (S b o r d o n e 131; P e r r y 141, H a u s r a t h & H u n g e r , 143 133–151), qu’on doit rattacher sans doute au désir du professeur de fournir des modèles de ce genre littéraire à ses jeunes élèves. Il n’est pas impossible d’ailleurs que, généralement, les textes modèles fournis dans le traité aient été rédigés séparément et intégrés après coup (47 52 n. 10). Sur le plan chronologique, l’un de ces textes modèles fournit sans doute un indice intéressant pour la datation de notre traité. Au chapitre XII (4) de ses Progymnasmata (47 148–151), Aphthonios propose un modèle de description (ekphrasis), qui se trouve porter sur l’Acropole d’Alexandrie et l’un de ses principaux édifices, le Serapeum / Sérapéion, monument connu par Ammien Marcellin (XXII 16, 12–13); Rufin d’Aquilée (Hist. Eccl. II 22–29; 30, 33; XI 23 = PL 21, 529 sq.; 537–538; 1027) et Clément d’Alexandrie (Protrept. 48, 2.8). La description est si circonstanciée, si précise et si « vécue » que beaucoup pensent qu’Aphthonios a contemplé lui-même l’édifice, ce qui fournirait un terminus ante quem, puisque le temple païen – à sa base près, faite de moellons trop lourds – a été détruit à l’instigation du patriarche Théophile d’Alexandrie en 391 (ou peut-être en 389, cf. F r a n k f u r t e r 171 164), comme le raconte Eunape dans ses Vies de Philosophes et de Sophistes (VI 107–111, ed. G o u l e t 195 39–40), et remplacé par une église. Cette ekphrasis, intéressante en elle-même pour des raisons non seulement formelles et littéraires, mais aussi historiques et archéologiques, a fait l’objet de longues discussions. M. W. H e f f t e r (109 377–389) l’a traduite et commentée dès 1839, mais ne pensait pas qu’il s’agît du Serapeum – opinion que R a b e a rectifiée (119 XXIII–XXIV). L’archéologue italien Giuseppe B o t t i (117, voir aussi J o u g u e t 118) s’est servi du texte d’Aphthonios dans la conduite des fouilles et en a rendu compte conjointement. L’intérêt pour ce monument disparu et les témoignages anciens conservés sur lui – il faut dire qu’on ne dispose que rarement de descriptions aussi
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précises – ne se dément pas: on consultera aussi B o t t i (119), R o w e (137); F r a s e r (144, voir l’index au vol. III); M c K e n z i e , G i b s o n & R e y e s (178 104–105); M c K e n z i e (183). Voir en dernier A. F o u b e r t (191, sur Aphthonios voir 8–9). Après ces débats sur l’auteur et la date (ive s. ap. J.-C.), passons aux questions d’histoire et d’établissement du texte. Le texte grec de la tradition directe des Progymnasmata d’Aphthonios a été établi selon les normes modernes en 2008 dans 47 112–162, édition où figure (VII–LXXV pour le Corpus rhetoricum dans son ensemble, 103–107 sur le cas particulier du traité d’Aphthonios) une synthèse des données disponibles. La qualité, la commodité pédagogiques du traité ont fait que, outre sa transmission au sein du Corpus rhetoricum, il a été copié une centaine de fois de façon indépendante à partir du xive s. On notera le cas particulier du flanc occidental de l’Empire byzantin, où la rhétorique n’a pas été négligée: même si cette transmission est numériquement inférieure aux travaux effectués dans la partie centrale, des manuscrits, comportant notamment le traité d’Aphthonios, ont été copiés en Italie du Sud du xe au xiiie s. (voir I r i g o i n 161). Globalement abondante, cette tradition manuscrite est également complexe: en raison de la large diffusion du texte et de son utilisation dans les classes, les copistes ont pu transmettre des textes contaminés, faits à partir d’un modèle présent sous leurs yeux et des souvenirs d’une tradition un peu différente (voir le cas du Basileensis 70 [sigle Ba], sa situation dans le stemma et le commentaire de M. P a t i l l o n , 47 104). Ce genre de phénomène, dit de tradition « fluide », invite à appliquer les principes d’édition avec circonspection. La tradition indirecte est elle aussi particulièrement riche, en raison du succès ininterrompu du manuel, mais également de son caractère relativement schématique et aussi – troisièmement – de l’existence d’autres sources plus développées, comme le traité de Théon, tous facteurs encourageant l’exégèse. Certains de ces commentaires méritent d’intervenir dans l’histoire de la tradition, voire dans le texte, dans la mesure où, publiés souvent indépendamment du texte, ils sont introduits par des lemmes qui en reproduisent, pour rappel, une portion. Mais ce n’est pas toujours le cas: les notes qui accompagnent le traité dans l’hyparchétype Π (modèle commun au Paris. gr. 1983 et au Paris. gr. 2977, cf. 47 XLIX sq.) n’ont pas d’intérêt en termes textuel. Les scolies marginales dans plusieurs manuscrits tardifs demanderaient à être étudiées plus avant, mais M. P a t i l l o n n’en attend pas grand chose (47 107). Deux commentaires en revanche sont précieux pour l’édition, au premier chef celui de Jean de Sardes (1e moitié du ixe s., voir 13), qui cite une grande partie du texte d’Aphthonios d’après un modèle proche de l’archétype et, par conséquent, figure en bonne place dans le stemma. M. P a t i l l o n a exploité aussi – à un moindre degré – le commentaire de Jean Doxapatrès (xi e s., RGW II 81–564). Ce dernier cite le texte d’Aphthonios d’après un exemplaire postérieur de peu aux plus anciens représentants de la tradition directe et il dispose aussi d’autres copies, dont il signale parfois les divergences. Il lui arrive également de réécrire le texte. De surcroît, il cite ses prédécesseurs, non seulement Jean de Sardes mais aussi Jean le Géomètre (xe s). Le témoignage de Jean Doxapatrès est donc utile, mais le plus souvent à titre de confirmation, et il n’a pas de place attitrée dans le stemma.
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Les autres sources intéressantes en termes textuels ont un caractère plus ponctuel: ainsi, le modèle de fable proposé au chap. 1 (47 113) figure aussi en tête du recueil de 40 fables attribuées à Aphthonios (143 I 2, 133). Si ces corrigés coïncident avec les meletai que connaissait Photius (ixe s., voir ci-dessus), la source en est assez ancienne, et mérite d’être prise en considération (cf. l’apparat de 47 113). Un recueil de corrigés attribué à Nicolaos le sophiste et dont il sera question infra place en tête d’une série d’éthopées la notice « technique » d’Aphthonios (RGW I 381–382 = 47 144–146). Les manuscrits conservés de ce morceau sont assez tardifs (fin xiiie, début xive) et l’on ignore la date à laquelle s’est fait l’emprunt. Sous réserve d’une enquête plus approfondie, M. P a t i l l o n en a signalé les leçons remarquables. Il convient de mentionner aussi un document un peu marginal par rapport au dossier, en ce qu’il concerne non les Progymasmata d’Aphthonios à proprement parler mais sa recherche de modèles. On a dit plus haut qu’on doit au sophiste syrien un recueil de fables. Ce recueil s’enrichissait – pratique courante dans l’Antiquité tardive – d’une Vie d’Ésope jouant le rôle de Préface. G. R o c h e f o r t a méticuleusement décrit une copie du recueil pourvue de cette Vie intercalée entre la première et la seconde fable, au sein d’une anthologie copiée au temps des Comnènes entre 1075 et 1085, reliée en Perse, apportée du Mont Athos en France par Minoïde Mynas en 1841–1842. Il s’agit du précieux Paris. suppl. gr. 690 (138 13, n° 62 ff. 155rv). Ce texte n’est pas inédit ni l’accident méconnu: S t e r n b a c h (116 65–66) considérait le manuscrit comme le meilleur pour ce recueil de fables. Sur l’accident de copie, voir déjà P e r r y 133, M a r c 124. Sur le plan textuel le Paris. suppl. gr. 690 est proche du cod. 397 de Pierpont Morgan. Un dernier mot sur la tradition manuscrite: M. K r a u s (177) a retrouvé la trace d’une adaptation arménienne du traité d’Aphthonios en circulation dans les écoles au vii e s. – autre trace, avec les traductions de Théon, de l’intérêt des Arméniens pour l’éducation rhétorique. Son auteur aurait été le fondateur de l’historiographie arménienne, Mowses Chorenazi (Moïse de Choren, v e s.). Pour les périodes plus tardives nous citerons, sans avoir pu les consulter, les travaux de G. S. M u r a d y a n (153, 168). Après la tradition manuscrite, évoquons les éditions imprimées de type savant, en réservant pour l’étude de la réception – et non plus de la transmission – les commentaires, imprimés ou non, et autres traductions, en latin ou en langues vernaculaires. L’édition princeps du traité est antérieure à celles de Théon et du Ps.-Hermogène. Le texte figure en effet en bonne place, la première, dans le fameux recueil de Rhetores graeci publié par Alde Manuce en 1508–1509. Sur le plan textuel, l’édition aldine est fondée sur un recentior (Laurentianus 60, 25) et n’apporte rien (voir S i c h e r l 164 313), mais, grâce à de nombreuses réimpressions relayées par des éditions séparées, elle a permis à Aphthonios d’étendre encore son influence. Peu après l’aldine, en 1515, les Progymnasmata d’Aphthonios furent édités, avec Hermogène, à Florence, in aedibus Philippi Juntae. L’histoire des éditions savantes se poursuit dans toute l’Europe, avec celle publiée apud Chr. Wechelum (chez Chrétien Wechel, Paris 1531), celle de Joachim Camerarius (Leipzig 1567), accompagnée d’une traduction latine en style cicéronien, le premier représentant de la seconde vague, d’esprit philologique, de la réception d’Aphthonios
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en Occident selon K r a u s 177, de Franciscus Portus (Francesco Porto, Genève 1569), de Johannes Schefferus (Jean Scheffer, Uppsala 1670), de C. W a l z (RGW I 59–120), J. P e t z h o l d t (110), L. S p e n g e l (RGS II 21–56), cette dernière prolongée par les remarques critiques de F i n c k h (113), mais il faut attendre l’édition de R a b e (128) « pour disposer d’une véritable édition critique » (47 110), et non des moindres, fondée sur deux – des trois – branches de la tradition directe ainsi que sur la tradition indirecte. Pour le lecteur d’aujourd’hui qui n’est pas helléniste mais est soucieux d’accéder au texte d’Aphthonios dans des traductions faites à partir d’éditions scientifiques, les Progymnasmata sont disponibles en anglais dans la traduction de R. N a d e a u (139) révisée par P. B. M a t s e n (163), puis dans celle de G. A. K e n n e d y (36 et 40), en espagnol dans 80, en français dans 47 (112–162). Ces éditions et traductions savantes s’accompagnent, naturellement, d’un travail d’exégèse. L’objectif visé peut être la compréhension littérale du texte et l’interprétation des termes utilisés, notamment lorsqu’ils réfèrent à des realia. Citons l’article de C. S a l i o u (179) sur l’emploi de πλαίσιον (rectangle) dans la description du Serapeum (Aphthonios 12, 7, 128 39 = 47 150) et sur les équivalents de ce terme dans d’autres sources. Quant à A. M. M i l a z z o (174), dans une optique plus littéraire, il étudie l’assimilation opérée par Aphthonios, dans son modèle de blâme, de Philippe à Échetos, cruel roi d’Épire de la mythologie (IX 8, 47 140), et l’interprète soit comme une simple inversion rhétorique soit comme une référence burlesque à l’assimilation encomiastique du roi de Macédoine à Héraclès. M. K r a u s (202) s’est intéressé à Aphthonios, ainsi qu’à Libanios, dans le cadre d’une réflexion collective sur les liens de la rhétorique et du pouvoir. Après les avatars « philologiques » des Progymnasmata d’Aphthonios, intéressons-nous à leur réception et à leurs destinées plus pédagogiques. Cette approche impose une autre distinction, cette fois entre domaine oriental et domaine occidental. En Orient, et jusqu’à la chute de Contantinople, on n’écrivit pas de nouveau manuel après celui de Nicolaos, comme si « la » formule avait été trouvée, mais celui d’Aphthonios tout particulièrement fut – on l’a vu – abondamment copié, que ce soit au sein du Corpus rhetoricum ou indépendamment de lui. Plusieurs rhéteurs et sophistes, et des meilleurs, rédigèrent aussi des exemples, voire des recueils d’exemples – parfois christianisés. L’ouvrage fit aussi – troisièmement – l’objet de plusieurs commentaires, déjà évoqués pour des raisons textuelles. Nous allons revenir de manière synthétique sur ce riche dossier avant d’aborder l’immense continent des traductions et adaptations faites, en Occident, sous forme manuscrite puis imprimée, depuis l’importation du texte au xve s. jusqu’à l’époque moderne. Les recueils d’exemples méritent un traitement séparé (voir 1. vi.). L’abondant corpus des commentateurs tardo-antiques et byzantins d’Aphthonios n’a été envisagé pour l’instant que pour son apport en termes textuels à l’édition critique des Progymnasmata mais il mérite l’attention pour lui-même. Même si notre auteur s’accordait moins qu’Hermogène aux cadres de pensée de la philosophie néoplatonicienne ( K u s t a s 146), il arrivait au bon moment pour profiter de l’importation en rhétorique de la pratique philosophique du commentaire (cf. P e r n o t 172 273).
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Dans cette tradition, une part demeure obscure, comme la génération la plus ancienne mentionnée par Jean Doxapatrès (RGW II, 219, 3; 238, 4; 362, 14). D’autres ne sont pour nous que des références vides, comme celle du « commentateur par excellence » (ὁ ἐξηγητής, RGW II, 281, 26; 393, 26; 421, 10; 520, 9) ou l’allusion à un Grégoire métropolite de Corinthe ou à un Georges surnommé Diérétès qui auraient été eux aussi des exégètes d’Aphthonios (R a b e 13 XV). Pour la génération plus récente, la dette est immense à l’égard d’H. R a b e qui n’a pas dédaigné, après avoir édité Aphthonios lui-même (R a b e 128), de consacrer des études de vaste envergure aux sources des commentateurs (121, 122), aux manuscrits de rhéteurs (123), aux divers corpus constitués avec leurs œuvres (125) et enfin à l’édition de Jean de Sardes (13) et de Jean Doxapatrès (PS 80–155). Avant lui, B r z o s k a par exemple (RE 1, col. 2797–2800) ne savait quasiment rien de Jean de Sardes. C’est R a b e (13) qui a repéré le Vat. gr. 1408 où se trouve le texte presque complet du commentaire de Jean à Aphthonios et qui s’avère la meilleure copie. C’est R a b e qui a identifié les sources de ce commentaire: Hermogène, Nicolas le Sophiste, l’Anonyme de Séguier, Denys d’Halicarnasse, Ménandre, Alexandros, Romanos le Sophiste, David l’Arménien, Sopatros, enfin et surtout Théon. C’est R a b e (123, 13) qui a suivi la piste des citateurs de Jean à l’époque byzantine, Jean Doxapatrès, différentes collections de scolies, Maxime Planude (xiiie s., dans ses Prolegomena rhetorica, RGW III, 724–748), enfin Pléthon (xve s.). C’est R a b e , enfin, qui a réuni les maigres renseignements sur la personnalité de Jean, évêque de Sardes au début du ixe s., correspondant de Théodore Studite, auteur de commentaires à Hermogène et d’ouvrages hagiographiques. Outre Jean de Sardes, on compte donc dans cette tradition Jean Doxapatrès (début xie s.). Ses Homélies oratoires sur les Progymnasmata d’Aphthonios (RGW II, 81–564, dont le début a été édité plus soigneusement par R a b e , PS 80–155), doivent beaucoup au commentaire perdu de Jean Kyriotès, alias Géomètrès (xe s.). Il faut mentionner aussi Mathieu Camariotes (xve s., RGW I, 127–137); Ignace Chortasménos (cod. Laurentianus Riccard. 58, f. 1–14v). Quant à la valeur de ces textes, où se trouve réuni l’essentiel de la tradition exégétique grecque sur les progymnasmata, Aphthonios étant le plus commenté des auteurs de ce domaine, les chercheurs ne sont pas tous unanimes. R a b e lui-même était lucide sur leur originalité relative (13 XXXI–XXXII). D e n n i s t o n (132) voyait dans cette masse « a dreary waste of pedantry and triviality ». Plus récemment, H o c k dans A. W. P i t t s et M. R. H a u g e (200 45), remarquait que depuis R a b e , et peutêtre en raison de la phrase assassine de D e n n i s t o n , les commentaires d’Aphthonios sont restés pour l’essentiel « on the shelf ». Ces jugements sont d’abord à relativiser. C’est toute la rhétorique ancienne, à vrai dire, et plus encore la rhétorique tardive, qui passent volontiers pour creuses et filandreuses, y compris l’un de ses sommets, Hermogène (cf. S c h m i d - S t ä h l i n , 127 933). Malgré ces préventions, héritage lointain du Gorgias de Platon, toute curiosité n’est pas éteinte pour les commentateurs d’Aphthonios. Les questions textuelles, tout d’abord, demeurent toujours ouvertes. L’édition de Jean de Sardes donnée par R a b e en 1928 (13) a suscité des observations philologiques, d’ordre textuel (A m -
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m o n 129) ou grammatical (d e F a l c o 135). Sur le fond, H u n g e r (149 I 78–79) en a tenu compte dans son panorama de la littérature profane byzantine. K u s t a s (146) a tiré parti de Jean Doxapatrès pour son étude de l’obscurité à Byzance. G. A. K e n n e d y (36, 40) a traduit des morceaux du commentaire de Jean de Sardes, sur lequel K. A l p e r s (192) a réactualisé une monographie (187). G i b s o n – selon R. H o c k 200 – est actuellement en train de réunir et de traduire les quelque 95 fragments du commentaire de Jean le Géomètre conservés par Jean Doxapatrès. Surtout, H o c k (200 46) a attiré l’attention sur l’éclairage irremplaçable qu’apportent ces commentaires, notamment les 483 pages de l’éd. W a l z (RGW 2, 81–564) si on les compare aux 51 pages de grec dans l’édition R a b e ou aux 50 de l’édition P a t i l l o n (47), sur la mise en pratique des exercices. Dans cet esprit, le même R. F. H o c k (190) a effectué une sorte de coupe dans ces commentaires en réunissant tous ceux qui portent sur la chrie, forme qui intéresse depuis plusieurs décennies une équipe d’Atlanta travaillant sur la transition entre l’Antiquité païenne et l’Antiquité chrétienne et sur les aspects culturels du premier christianisme (voir 90 I, II). De cet échantillon, assez représentatif en effet, il ressort que les commentaires apportent mille précisions nouvelles par rapport à Aphthonios lui-même (190 5 sq.), sur a) la façon dont les exercices préparatoires préparent aux discours des trois genres, b) la raison de l’ordre desdits exercices, c) la façon dont on peut organiser dans le détail, subdiviser et non seulement diviser, le traitement de chaque forme. Les commentaires offrent aussi d) des plans alternatifs, e) des indications précises – là où Aphthonios se borne à donner une liste d’items comme les qualités de la narration ou les arguments principaux du délibératif – sur la fonction et la mise en œuvre de ces topiques. Enfin, les commentaires offrent f) tout un matériau exégétique permettant d’améliorer la compréhension littérale du manuel: interprétations alternatives, explications de mots ou de points de grammaire, variantes textuelles, nouveaux exemples, bref tout ce qui permet aux progymnasmata de jouer leur rôle de marches ou de degrés (ἀναϐαθμοί) – selon la formule de Jean Doxapatrès (RGW 2, 38, 16 = PS 147, 18) – sur l’escalier qui conduit à la compétence oratoire. L’ouvrage offre ainsi un panorama de l’exégèse byzantine d’Aphthonios où se succèdent 1) le commentaire de Jean de Sardes (ix e s., 13 34, 1–55, 15 R a b e ); 2) une compilation anonyme de scholies dites scholies-P (ca 1000; RGW II, 585, 3–591, 31); 3) le commentaire de Jean Doxapatrès (2e moitié du xi e s., RGW II, 247, 12–282, 11); 4) un court commentaire issu d’un ensemble cohérent de textes relatifs au corpus hermogénien et connu sous titre Rhetorica Marciana (xii e s.; RGW I, 129, 18–130, 14); 5) le commentaire de Maxime Planude (ca 1255–ca 1305, RGW II, 15, 6–21, 13); 6) l’epitome de Mathieu Camariotes (xv e s.; RGW I, 122, 23–123, 5). Nous avons exprimé pour notre part (190 Rec.) des réserves sur certains aspects philologiques de l’ouvrage (choix textuels, choix de traduction), mais tel qu’il est, ce recueil donne des indications très utiles sur un aspect significatif de la formation rhétorique byzantine. Le corpus des commentaires d’Aphthonios attire aussi – et c’est une piste féconde, qui pourrait être empruntée davantage – des études sur leurs liens avec la philosophie, puisqu’aussi bien la méthode du commentaire est un héritage des philosophes et que l’Antiquité tardive (la troisième sophistique) voit apparaître des intellectuels impor-
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tants qui s’intéressent aussi bien à la rhétorique qu’à la philosophie. Gábor B o l o n y a i (173) montre ainsi comment les commentateurs d’Aphthonios ont appliqué à deux exercices, la sentence et la thèse, les catégories philosophiques, d’origine platonicienne, de discours mental vs discours extérieur (λόγος ἐνδιάθετος vs λ. προφορικός) ainsi que les divisions de ce dernier telles qu’elles ont été établies, notamment, par le néo-platonicien Ammonius. À propos des sources des commentaires d’Aphthonios, G i b s o n (186) s’intéresse à celles de Doxapatrès, notamment pour trois chries, une confirmation et une réfutation du mythe de Ganymède, un éloge et un blâme d’Agamemnon, une comparaison de de la vigne et de l’olivier et une éthopée sur l’abdication forcée de l’empereur Michel V le Calfat (Kalaphates) en 1042 (RGW 2 508–509). G i b s o n analyse ces exercices et vient apporter son soutien à une hypothèse présentée par H o c k et O ’ N e i l (90 II 234–237, voir aussi H o c k , 190 131) selon laquelle ces exercices formeraient une collection et ne seraient pas de Doxapatrès. L’article tâche également de montrer que la comparaison de l’olivier et de la vigne par Georges Pachymère (RGW 1, 572, 12–574, 28) emprunte au progymnasma anonyme cité par Doxapatrès et non au recueil du Ps.-Nicolaos. À propos de l’éthopée de Michel V, Floris B e r n a r d (193 225) marque son scepticisme pour la thèse de H o c k , O ’ N e i l et G i b s o n . A l p e r s (187, 192), dans une étude qu’il a reprise et améliorée, revient en détail sur la tradition manuscrite du commentaire de Jean de Sardes (13), et plus encore sur sa datation, point crucial dans une monographie aux ambitions d’histoire générale, qui tente de résoudre, parmi d’autres problèmes relatifs aux sources de Jean de Sardes, l’énigme de textes qui proviennent des siècles obscurs de Byzance, mais qui permettent aussi, peut-être, de mieux fixer le point de départ de sa renaissance au ix e s. Évoquons, pour en terminer avec la réception byzantine d’Aphthonios, un chapitre plus discret, mais révélateur à sa manière. Au troisième tome des RGW (461–464), Ch. W a l z signalait deux résumés anonymes d’Hermogène. Dans 152, L. P e r n o t s’attache au second de ces résumés, dont W a l z n’éditait que les premières et les dernières lignes en observant que le texte complet ne méritait pas d’être imprimé. En réalité, c’est ce qu’il a fait deux fois. Ce résumé est identique en effet à une partie de la synopsis adjointe au commentaire anonyme de Id. publié dans les RGW VII 77–89 ainsi qu’à un élément des synopses qui accompagnent le commentaire de Jean de Sicile dans les RGW VI 56–504. L. P e r n o t étudie une partie de la tradition manuscrite de ce résumé (surtout les manuscrits du Vatican et de Paris) et analyse son contenu. Il est fait de deux parties. Une partie A offre un résumé de Id. restituant très exactement l’armature du traité; une partie B contient un résumé des Progymnasmata d’Aphthonius, de Stat., Inv. et Meth. Il s’agit dans les deux cas de textes composites empruntant à plusieurs sources, dont les dates de composition s’échelonnent peut-être du vie au xive s., et témoignent de la survie ininterrompue d’Hermogène et du Corpus rhetoricum en Orient. Mais le plus intéressant est que ces résumés sont faits dans un esprit bien différent: si A élabore un aide-mémoire, une sorte de table des matières très détaillée, en revanche B compose un digest qui veut se substituer à l’original et ne comporte même plus la mention des auteurs résumés. Il s’agit d’une sorte d’encyclopédie pratique, permettant à un notable byzantin de maîtriser les codes en usage dans les
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cérémonies, les procès ou les cercles littéraires. En appendice, l’article contient une notice sur les textes rhétoriques figurant dans les mss. Paris. gr. 2830 et Vat. gr. 2229 et 2261. Évoquons maintenant une étape plus tardive, la réception d’Aphthonios en Occident. Au Moyen Âge, le seul vecteur d’Aphthonios, ou quasiment, fut la traduction latine de Priscien. Cette traduction fut d’ailleurs peu diffusée (134 316, 309) malgré la renommée de son auteur: elle ne figure que dans 6 % des manuscrits du grammairien (K r a u s 177, d’après P a s s a l a c q u a 77 XXIX–XXX). C’est l’indice d’un faible impact de ce dispositif pédagogique (contra: C i z e k 166 245–252). Au demeurant, aux vie–viie s., Isidore de Séville (Orig. II, 11, 15) connaît isolément plusieurs exercices de la série des progymnasmata, mais il les évoque plus comme des formes ou des genres littéraires que comme un dispositif de formation. Le premier passeur d’Aphthonios en Occident fut probablement – comme le suggère M. K r a u s (177) – un émigré grec du nom de Georges de Trébizonde (sur cette figure importante, voir M o n f a s a n i 148). Grâce à la correspondance de ce dernier avec l’humaniste italien Vittorino da Feltre (154 329–341), on sait qu’il réalisa, au début des années 1420, une traduction latine commentée d’Hermogène. Or à l’époque – dans le cadre du Corpus rhetoricum – Hermogène était couramment précédé des Progymnasmata de notre auteur, et il n’était pas rare non plus que le manuel d’Aphthonios fût attribué à Hermogène. Ce qui est sûr est que ce manuel, avec sa batterie de modèles, se prêtait admirablement à la pédagogie humaniste par excellence, celle de l’imitatio. Dès sa transmission dans les milieux humanistes, et avant même la publication du texte grec dans des éditions savantes comme l’aldine, on constate une floraison de traductions latines annotées destinées à un public plus large: d’abord celles de Rudolph Agricola, d’Antonio Bonfini (ou Bonfine), de Johannes Maria Cataneus, faites sur manuscrit; ensuite, ce ne sont pas moins d’une centaine d’éditions imprimées qui ont paru aux xvi e et xvii e s. On peut dire qu’Aphthonios a joué dès lors un rôle de premier plan dans l’histoire de l’éducation jusqu’à l’époque moderne. C’est d’ailleurs toute l’histoire de la réception des progymnasmata qui se confond bien souvent avec celle d’Aphthonios, en raison de la place toute spéciale occupée par son traité tant dans l’enseignement que dans les manuels, et cela jusqu’à une date récente: C l a r k (140) étudie le sort contrasté des exercices dans les classes de grammaire anglaises aux xvie et xviie s. F. D o u a y (169) se concentre sur les modèles de discours proposés dans les écoles françaises aux deux siècles suivants. Le matériau est si abondant qu’on ne peut ambitionner ici que d’en dégager les lignes de force, à l’aide de S c h o e l l 108 vol. 4, 327; R a b e 128 IX, B r z o s k a RE I 2 col. 2800 et surtout K r a u s 177. Cette dernière contribution, fruit d’une longue et patiente enquête sur la diffusion imprimée d’Aphthonios depuis le début de l’humanisme jusqu’au xviiie siècle, a été publiée en suédois à partir d’une version anglaise inédite que son auteur a eu la générosité de nous communiquer. Parmi ses nombreux apports, on note une recension des éditions et traductions modernes d’Aphthonios ainsi qu’une étude plus qualitative des dispositifs pédagogiques mis en œuvre par les différents traducteurs et commentateurs.
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L’évaluation précise de l’impact éditorial des Progymnasmata d’Aphthonios soulève des questions de méthode, que M. K r a u s (177) affronte loyalement. Si de nombreuses éditions séparées ont vu le jour, pour un usage scolaire, leur individualisation et leur décompte sont freinés par des pratiques courantes dans l’édition ancienne, comme l’utilisation des mêmes plaques pour des tirages d’éditeurs différents, ou des réimpressions, par le même éditeur, faites à des dates différentes. M. K r a u s (177) s’est résolu à considérer comme un tirage différent toute impression distincte d’une autre par l’un de ces éléments: le lieu, la date, le nom de l’imprimeur, le format, le nombre de pages ou la mise en page. Cette approche permet déjà de mieux mesurer la diffusion d’Aphthonios. Là où C l a r k (140 262) décomptait 73 tirages de l’édition de Reinhard Lorich – la plus répandue de ces éditions scolaires, sur laquelle on reviendra – M. K r a u s en a identifié au moins 153. Et pour tous les tirages de toutes les traductions et de toutes les adaptations, une estimation basse dépasse les 400 (contre 116 selon C l a r k ). La seconde donnée problématique est le nombre d’exemplaires par tirage, donnée qui est très rarement indiquée. M. K r a u s part de deux faits: le tirage de l’édition du philologue hollandais Daniel Heinsius (Leyde 1626), qui a atteint le chiffre de 700; le fait établi que certaines éditions anglaises du xviie s. furent tirées à plusieurs milliers d’exemplaires. Une moyenne de 1000 paraît raisonnable, et par conséquent une estimation à un demi million d’exemplaires de la pénétration d’Aphthonios dans les milieux scolaires et universitaires européens depuis le xvie jusqu’au xviiie s., sans exclure la possibilité de tirages n’ayant laissé aucune trace. Sur le plan qualitatif, l’enquête de M. K r a u s révèle plusieurs traits saillants de la réception d’Aphthonios: le fait, par exemple, que de grands philologues s’y sont intéressés; le fait, aussi, que toutes les formules de transmission et d’adaptation ont été essayées, indice d’un usage personnel, parfois d’une véritable appropriation du manuel: parmi ces formules, citons l’édition bilingue, l’édition annotée ou commentée, l’édition fidèle à la série initiale de quatorze exercices, ou partielle ou au contraire augmentée de nouveaux exercices. Jean-Christophe Gottsched par exemple (Leipzig 1736) supprime le lieu commun et la proposition de loi et ajoute la rédaction d’une lettre et l’exposé oral. L’ordre des exercices peut être modifié. Certains dotent le traité de l’introduction qui paraît lui manquer et y exposent librement leurs définitions des exercices et les principes de leur mise en pratique. Les exemples sont traités avec une liberté toute particulière: il y a les éditeurs qui suppriment les originaux pour les remplacer par de nouveaux, mais plus couramment les pédagogues exercent leur talent avec plus de modestie et préfèrent ajouter de nouveaux modèles aux anciens. Curieusement, alors que plusieurs auteurs antiques, outre Priscien, ont doté la doctrine des progymnasmata d’une terminologie latine, à savoir Quintilien, ou Suétone, et alors que la technique rhétorique d’origine grecque, plus généralement, a été acclimatée en latin par l’auteur de la Rhétorique à Herennius ou Cicéron, les adaptateurs d’Aphthonios ont préféré plus souvent des équivalences personnelles, et donc différentes les unes des autres. C’est probablement un indice supplémentaire d’appropriation, comme si Aphthonios n’ était pas traité en auteur classique mais en contemporain. Autre phénomène intéressant: après une période où tous les termes techniques grecs ont été traduits, est apparue une autre tendance, à la transcription des mots grecs
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– progymnasmata, au premier chef, qui reprend l’avantage sur praeexercitamina, etc. –, indice, sans doute, d’une diffusion plus grande de cette langue dans l’enseignement. Un autre résultat – matérialisé par un diagramme – de l’enquête de M. K r a u s dans 177 est l’interdépendance des traductions et annotations, les pédagogues recourant sans beaucoup de scrupules à leurs prédécesseurs en cas de difficulté du grec ou de déficit d’information. Comme tout phénomène de cette ampleur et de cette durée, la réception occidentale moderne du traité d’Aphthonios a connu plusieurs périodes distinctes. Une première période, qui court de 1475 à 1565, se laisse facilement identifier comme « pédago gique ». La seconde (ca 1565–1650) est marquée par un intérêt plus philologique, en latin mais aussi en grec, pour Aphthonios, et les spécialistes d’antiquité y jouent un rôle plus grand. La troisième période (ca 1650 à 1775), que M. K r a u s appelle « néopédagogique », se distingue par un souci d’exploitation pratique des progymnasmata et par leur inclusion comme sous-partie dans les manuels de rhétorique, généralement très volumineux, de l’époque baroque. Dans l’ensemble de cette production, on peut sélectionner quelques épisodes parti culièrement saillants. La toute première traduction, celle de Rudolph Agricola, est antérieure à 1485 – année du décès de son auteur –, et date sans doute plus précisément, selon divers indices, des années 1476–1478, même si elle ne fut pas imprimée avant 1532 (à Cologne, chez Jean Soter). L’authenticité de cette traduction a été remise en question par J.-C. M a r g o l i n (150; 151) avec deux arguments principaux: sa médiocrité, l’absence de mention dans la documentation biographique et bibliographique disponible sur le grand humaniste hollandais. En réalité M a r g o l i n travaille sur une version qui a été « mixée » avec celle de l’érudit italien Giovanni Maria Cattaneo, la première traduction latine imprimée (Bologne 1507). Tant Agricola que Cattaneo avaient des ambitions plus pratiques que philologiques, d’où leur tendance à esquiver les passages difficiles. Les deux, par ailleurs, écrivaient avant l’éclosion du purisme cicéronien, d’où l’emploi d’un latin éclectique, celui de la majorité des clercs. D’autre part, la traduction d’Agricola est dûment mentionnée dans sa biographie rédigée par son ami Johannes von Plieningen (160 18). De plus, les progrès du recensement des ouvrages humanistes permettent de dire que, parmi les 116 tirages de la traduction d’Aphthonios par Agricola (voir par exemple H u i s m a n 155), estimation revue à la hausse par M. K r a u s , si l’écrasante majorité concernent la traduction combinée avec celle de Cattaneo et commentée par Reinhard Lorich, sur laquelle on reviendra –, on en repère 12 (20 selon M. K r a u s ) de la traduction originelle, désormais bien attestée. Il y a là – avec d’autres arguments présentés dans 177, où figurent des données manuscrites – des éléments suffisants pour confirmer l’existence, l’attribution et la datation de la traduction des Progymnasmata d’Aphthonios par Rudolph Agricola, laquelle fut – de ses œuvres – la plus diffusée, abondamment reprise, commentée (par Alard d’Amsterdam, notamment, cf. 201), voire pillée, sans que la dette soit toujours explicite (par exemple par Harbart, Leipzig 1591, Praetorius, Francfort 1655, ou Pomey-Jouvancy, Rome 1710, Paris 1711). Bref: il ne fait plus guère de doute pour personne que la contribution de Rudolph Agricola à l’histoire des progymnasmata a été essentielle (voir par exemple M a c k 159 128 sq.).
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La traduction de Cattaneo (Castaneus) pose elle aussi de complexes problèmes, puisqu’on en distingue deux recensions différentes, qui occupèrent le marché avec celle d’Agricola avant l’édition combinée de Lorich (volume publié pour la première fois à Marburg en 1542, voir H u i s m a n 155 135–187) qui devint bientôt un best-seller. Le mouvement fut européen: la traduction manuscrite de Bonfini fut dédiée au roi de Hongrie Matthias Corvin dès 1486 puis imprimée – après la mort de son auteur – à Lyon en 1538 et l’année suivante à Venise. La traduction du Milanais Natale Conti – où Aphthonios est associé à Hermogène – parut à Bâle vers 1550. Dans la péninsule ibérique, une traduction latine par Francisco Scobario (Escobar) fut publiée à Barcelone en 1558. En Angleterre, c’est un français, Gentien Hervet qui fait paraître d’abord, en 1520, une traduction qu’il prête à un illustre anonyme, lequel n’est pas encore, à ce jour, identifié (Érasme, Jean Colet, Thomas Lupset, Hervet lui-même?). Cette édition est demeurée confidentielle et il n’en reste aujourd’hui qu’un exemplaire unique conservé à la British Library. M. K r a u s (177) s’attarde aussi sur les adaptations encore plus libres in discipulorum usum comme celles de l’humaniste allemand Peter Schade (alias Petrus Mosellanus, cf. 114) ou du rhétoricien majorcain Antoni Llull i Cases (Antonius Lullus, cf. 156), publiées respectivement à Leipzig en 1523 et à Bâle en 1548: tous deux se sentent autorisés à réduire le nombre des exercices, à changer leur ordre, à en ajouter, à combiner à Aphthonios d’autres sources, comme Quintilien, voire à actualiser les exemples, à l’instar de Mosellanus qui s’essaie à une discussion sur une loi suisse contemporaine relative à la consommation d’alcool. Le cas de L o r i c h i u s (Reinhard Lorich de Hadamar, en Hesse, cf. entre autres Franz S c h u l t e n 158) mérite aussi qu’on y revienne. Ce pittoresque et brillant professeur de rhétorique à l’Université de Marburg, né vers 1500, converti au luthéranisme, relégué à la fin de sa vie (pour d’obscures raisons: mauvaise vie, alcoolisme, dettes?) au rang de maître d’école… catholique dans sa province d’origine, avait, outre sa traduction mixant et commentant les traductions antérieures d’Agricola et de Cattaneo, publié des Commentaires sur Aphthonios (101) qui furent mis à l’index. En réalité, c’est toute l’œuvre de Lorich qui fut condamnée par l’Inquisition aux xvie et xviie en raison de l’adhésion de son auteur à la Réforme protestante. Le cas est assez banal. Mais V. P é r e z C u s t o d i o (175) a attiré l’attention sur la curieuse expurgation dont son œuvre fut victime. Lorich avait une conception très pratique et quotidienne des progymnasmata. C’est ainsi que, tenant école en Hesse, il assista à l’incendie de sa maison, incident qui lui offrit l’occasion d’illustrer les principes d’Aphthonios en matière de description. Une telle communication entre vie et œuvre fit que, progressivement, ses scolies se trouvèrent remplies d’allusions aux querelles théologiques ou personnelles du temps, allusions que le Cardinal Zapata de Mendoza fit méticuleusement effacer une à une en 1632. L’exemple fut suivi: les mérites de l’ouvrage, alliés à une origine suspecte, donnèrent lieu à des éditions expurgées diffusées aussi bien en Italie que dans le nord de la France ou en Flandres. Tant et si bien que les progymnasmata réformés de Lorich, publiés tour à tour sous une forme réduite ou dans des volumes de plus de 400 pages, rédigés sur un ton polémique ou adoucis pour convenir au public catholique, censurés, piratés ou anonymisés, rencontrèrent un
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« tremendous success » (K r a u s 177). Il vaut la peine, pour prendre la mesure de ce succès, de donner la liste des villes où l’ouvrage fut tiré: en Allemagne, à Marbourg, Cologne, Francfort, Wesel, Iéna, Leipzig, Breslau, Dantzig; en France à Paris, Lyon, Rouen, Poitiers, Douai, Caen, Toulouse, Limoges, La Flèche, Pont-à-Mousson; en Angleterre à Londres et Cambridge, en Hollande à Anvers et Amsterdam; en Italie à Venise, Turin, Brescia, Bergame, en Suisse à Zurich et Genève. On retrouve l’ouvrage en Amérique, plus précisément à Harvard, au xviie s. Un signe supplémentaire du succès du manuel d’Aphthonios est qu’il fut traduit dans les langues vernaculaires. Signalons, en langue anglaise, l’adaptation très libre – plutôt qu’une traduction – de l’édition Lorich par Richard Rainolde (ou Reynolds, Londres 1563, cf. 136). Il n’est pas impossible que le modèle de narration moderne fourni dans ce manuel, « a narracion historicall upon kyng Richard the third, the cruell tyrant » ait été, comme le suggère M. K r a u s (177) l’une des sources de la tragédie de Shakespeare. Une traduction italienne, d’Orazio Toscanella, dérivée elle aussi de Lorich, où les illustrations originelles sont mêlées à des exemples empruntés à la culture italienne, parut à Venise en 1578. On n’a gardé que le souvenir d’une traduction faite en espagnol castillan par Pedro Simón Abril à Saragosse en 1584. En 1611 parut à Leipzig la traduction allemande anonyme d’exemples empruntés à Aphthonios. Cette diffusion en grec, en latin et en langues vernaculaires, n’aurait probablement pas eu cette ampleur si les autorités intellectuelles du temps n’avaient eu la plus haute opinion d’Aphthonios et de son traité. M. K r a u s (177) donne quelques exemples de cette faveur, notamment celle d’Érasme, qui voyait dans les progymnasmata un moyen de nourrir l’invention et de gagner en copia, Melanchthon les associait au trivium comme propédeutique aux études supérieures. Même faveur chez le fondateur de l’Université de Strasbourg, Jean Sturm, chez le philologue allemand Philipp Nicodemus Frischlin, en Angleterre chez Roger Ascham, John Brinsley, Charles Hoole ou Ralph Johnson, en France chez Pierre de la Ramée. Ce dernier jugeait Aphthonios hautement compatible avec sa pédagogie oratoire scindée en analysis (étude critique de modèles) et genesis (combinaison active de thèmes et de motifs). L’influence du Ramisme en Espagne – via la figure, notamment, de Pedro Juan Núñez – tend à expliquer la place toute spéciale qu’y prirent les progymnasmata (voir entre autres 145, 147, 156, 162, 165, 170). La systématicité d’Aphthonios encouragea la production et la diffusion de tables et de schémas destinés à guider visuellement la mémorisation et l’application des préceptes (Zacharias Brendel, Erfurt 1580; Petrus Valens, Paris 1604, etc.). Parmi les humanistes de renom, seul le valencien Joan Lluís Vives (Ioannes Lodovicus Vives), contemporain d’Érasme, exprima des réticences à l’égard d’Aphthonios et des progymnasmata, réticences qu’il serait très intéressant d’instruire précisément, en rapport avec le complexe programme éducatif de ce grand pédagogue. Une image globalement aussi positive, et une stratégie de formation pariant en même temps sur le fond et la forme de l’expression, oratoire ou non, sont deux faits qui expliquent qu’Aphthonios soit resté un instrument éducatif dans la période posthumaniste, et quand – tant du côté protestant que catholique – furent généralisées diverses formes de collèges où l’on dispensait un enseignement collectif. Aphthonios fut mis au programme au niveau secondaire (grammar schools) dans les écoles
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protestantes, jésuites et élisabéthaines. C’est une forme de réception que M. K r a u s (177) aborde également. On a conservé de cet enseignement des productions d’élèves, notamment des rédactions du Prince Édouard d’Angleterre, futur Édouard VI (cf. M a r g o l i n 150 260–262). Dans la troisième période, dite « néo-pédagogique », les progymnasmata sortent d’une certaine routine rhétorique pour porter des attentes éducatives nouvelles. Les exercices, jusque-là surtout écrits, deviennent – sous l’influence du théâtre baroque – le support de véritables déclamations orales, préparées en classe et présentées devant un public de parents et de notables. La conception des manuels s’en ressent. M. K r a u s (177) cite en particulier le cas d’un professeur d’éloquence au paedagogium de Stettin, en Poméranie (aujourd’hui Szczecin, en Pologne), Christoph Praetorius, qui ajoute – dans un volume paru à Francfort en 1655 et sous-titré (progymnasmata) praeceptis et exemplis novis illustrata et ad usum applicata – au texte grec et à la traduction latine d’Aphthonios diverses modalités pratiques, les exercices pouvant être tour à tour pratiqués isolément, insérés dans des prestations orales de plus grande ampleur, ou enchaînés dans des séries complexes, de manière à ce qu’un petit groupe d’élèves puisse concourir pour un prix en enchaînant tour à tour – par exemple – une maxime de philosophe païen, la réfutation d’une conception erronée sur Dieu, l’éloge d’une saison, la description d’un continent, etc. Quant aux Jésuites, ils dépendent d’abord des manuels réformés qu’ils n’hésitent pas à réimprimer pour leur compte. Le premier manuel jésuite de progymnasmata est celui du Père Charles Pajot S. J., intitulé Tyrocinium eloquentiae sive Rhetorica nova et facilior (Blois 1647), qui fut vingt fois réimprimé. Il y en eut beaucoup d’autres (de Jacob Masen en Basse-Rhénanie, François Pomey à Lyon, Joseph de Jouvancy à Paris). La série des exercices, dans cette tradition éducative de très haut niveau, fut insérée dans de volumineux manuels qui entendaient transmettre non seulement les techniques discursives de base, mais l’ensemble de la tradition oratoire classique, au premier chef Cicéron. Les années 1680–1690 ne signent pas réellement, comme le pensait C l a r k (140), l’arrêt de mort des progymnasmata. C l a r k s’appuyait sur la date des derniers tirages connus de lui de l’édition L o r i c h . En réalité, il y en eut d’autres plus tardifs et les ex libris de nombreux exemplaires attestent une utilisation bien plus tardive que la date d’édition. Quoi qu’il en soit, la désaffection à l’égard de ce type de formation, même si elle est plus tardive et moins radicale qu’on ne l’a dit, est un fait, explicable par la dissémination de nouvelles conceptions de l’enfance et donc de la pédagogie. Les progymnasmata sont apparus de plus en plus comme rigides, comme une contrainte insupportable imposée aux jeunes esprits. Déjà en 1644, John M i l t o n , qui n’était pourtant pas ennemi des Anciens, s’insurgeait contre une éducation jugée ennuyeuse, inefficace, coupée de l’expérience, qui doit être personnelle: « Hence appear the many mistakes which have made learning generally so unpleasing and so unsuccessful. First we do amiss to spend seven or eight years merely in scraping together so much miserable Latin and Greek as might be learnt otherwise easily and delightfully in one year. And that which casts our proficiency therein so much behind is our time lost partly in too oft idle vacancies given both to schools and universities, partly in a preposterous
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exaction, forcing the empty wits of children to compose themes, verses, and orations which are the acts of ripest judgment and the final work of a head filled by long reading and observing. » (102 371–373). L’opposition vint aussi des scientistes, opposés à la verbosité des amplifications, et des empiristes, naturellement. L’égotisme romantique, qui anime déjà M i l t o n , se heurta également à une conception de la culture comme héritage ou patrimoine. Il faut compter aussi avec l’absolutisme – peu compatible avec des discussions ouvertes sur la loi – ou la diminution de la pratique des audiences publiques en matière judiciaire. Mais cette désaffection majoritaire a longtemps cohabité avec des survivances. On peut estimer – avec M. K r a u s (177) – que les progymnasmata ont perduré dans l’enseignement jusqu’à la fin du xviiie s., avec des vogues surprenantes, comme celle de l’exercice de chrie, séparé des autres et érigé en paradigme universel de la production de textes argumentatifs par un Christian W e i s e (103 24–41). Ce même exercice de chrie, en langue latine, eut une vogue particulière dans les universités suédoises (106 L u n d b l a d ). Toujours est-il que le jeune G o e t h e (né en 1749) eut encore à écrire des « chries et exercices semblables » (107 46), et il est avéré que les Jésuites pratiquèrent les exercices d’Aphthonios jusqu’à la dissolution de l’ordre en 1773. Au xixe s., une certaine inertie explique sans doute qu’un manuel comme celui du Jésuite Dominique d e C o l o n i a (104) – où subsistent quelques reliques des progymnasmata à savoir la fable, la narration et la chrie –, publié à Lyon en 1704, ait été réimprimé jusqu’en 1877. Il y eut des tentatives ponctuelles de reviviscence (V o l k m a n n 112), mais le dédain et la méfiance pour la rhétorique, alliés au privilège accordé, dans la formation littéraire, à l’approche critique et à l’écrit sur la production orale, finirent par avoir raison d’Aphthonios et de la pratique des progymnasmata, réduits progressivement au rang d’objet de recherche académique (voir par exemple, parmi les tout premiers exemples, S ö r m a n 105). Après la mine que représente la contribution de K r a u s 177, signalons quelques autres travaux consacrés à la diffusion imprimée des Progymnasmata d’Aphthonios en Europe jusqu’à la période moderne. On dispose de S o l a n a 182, sur une édition partielle parue à Cordoue au xvie s. L a n g (142 216–228) traite d’Aphthonios dans le cadre d’une enquête plus large sur la rhétorique à l’Université de Paris depuis le milieu du xvie s. jusqu’à la Révolution. Pour l’Espagne, on dispose de quelques indications grâce L. L ó p e z G r i g e r a (165). B. C z a p l a (180) s’intéresse davantage aux aspects intellectuels de la réception d’Aphthonios, tant dans les traductions que dans les commentaires, depuis le xve jusqu’au xviiie s. Relèvent également de la réception d’Aphthonios les études sur ses traductions. Les traductions renaissantes dont nous avons parlé n’étaient pas au-dessus de tout soupçon. V. P é r e z C u s t o d i o (167) s’est intéressée à la manière dont quatre auteurs de traductions latines au xvie s. (Agricola, Cattaneo, Agricola / Cattaneo combinés, Francesc Escobar, alias Scobarius, dont la traduction a été publiée à Barcelone en 1558) se sont mépris sur le sens exact du vocabulaire stylistique utilisé par Apththonios à propos de l’éthopée (47 145, 11–13) et de l’ekphrasis (47 148, 8–9). Dans un article plus récent, T. A r c o s P e r e i r a & M. D. G a r c í a de P a s o (198) analysent la manière dont, dans le cas particulier de la traduction en latin des termes grecs relatifs à
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la fable chez Aphthonios, les choix des traducteurs influencent l’interprétation et donc le commentaire du texte. Les traductions manifestent des confusions, des erreurs, mais aussi des initiatives, liées au désir d’adapter Aphthonios à des époques, des cultures et des contextes pédagogiques nouveaux: T. A r c o s P e r e i r a et M. E. C u y á s de To r r e s (185) montrent toutes les nouveautés que présente sur l’exercice de fable, par rapport à son modèle, le commentaire d’un élève d’Escobar, l’humaniste sévillan Juan de Mal-lara (1524–1571), publié en 1567, par rapport à des publications contemporaines ana logues, bien plus serviles. G. R o d r í g u e z H e r r e r a (194, 197) dans le cadre de travaux sur la réception de l’Antiquité depuis la Renaissance jusqu’à la Modernité, s’est intéressé à la traduction, et, davantage encore, au commentaire du théologien luthérien Burkhard Harbart (1546–1614) publiés à Leipzig en 1591 et 1596. Ce commentaire s’avère symptomatique de la différence, à cette époque, entre la présentation pédagogique du savoir et une recherche à nouveaux frais. Il montre aussi à quel point Aphthonios est entré dans les pratiques d’enseignement. Ce qu’il est aussi intéressant d’observer est le tropisme des luthériens pour ce type de pédagogie, peut-être à cause de ses potentialités de développement personnel, hors de tout héritage socio-culturel. Toujours est-il que ce pédagogue formalise l’apprentissage, aussi bien que l’étude, du texte d’Aphthonios en questions ou rubriques inchangées (catéchisme), en explications ponctuelles, et il offre des exemples nouveaux. Sur le plan lexicologique, l’étymologie du nom des exercices ou des termes servant à les définir est plus au service de la pédagogie que de la linguistique. La seconde des deux études citées montre comment les exemples ajoutés visent non seulement un but moralisateur mais la démonstration de la supériorité de la théologie sur la rhétorique et de l’orthodoxie réformée sur la tradition romaine. Il est logique qu’un traité visant à former l’utilisateur à la maîtrise de toutes les formes discursives élémentaires ait une influence plus large que seulement rhétorique et s’étende à la littérature en général. On a déjà évoqué la possibilité d’une influence de la traduction Rainolde sur Shakespeare. Le phénomène est plus ancien. De ce point de vue, la recherche sur la permanence de modèles rhétoriques de l’antiquité tardive dans les premières productions littéraires chrétiennes est du plus haut intérêt. C. I t u r r a l d e M a u l e ó n (196) a étudié, dans la Vie de Constantin d’Eusèbe de Césarée (265–340), la façon dont la biographie proprement dite – ou plutôt l’éloge – est associée à l’ekphrasis ou à la sunkrisis (comparaison) selon des normes très proches de celles d’Aphthonios. Dans le cas de l’ekphrasis, les échos sont sensibles même dans les détails de la rédaction, ce qui fait penser à une connexion – plus précisément à une communauté de sources, étant donné les dates d’Eusèbe. G. K n a p p e (181) a montré quant à lui que, sinon le texte grec des Progymnasmata, du moins sa traduction latine par Priscien, a pu imprimer sa marque sur l’épopée médiévale anglo-saxonne et la narration des exploits du héros Beowulf. R a b e (128 56–70) éditait à la suite d’Aphthonios quelques fragments de deux traités de progymnasmata, dus à deux commentateurs d’Hermogène, Sopatros (iv e s.?) et Syrianus (v e s.).
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Sopatros est le nom d’un – ou plusieurs – rhéteur(s) important(s) mais celui qui intéresse le plus la critique est le théoricien de la déclamation (cf. I n n e s & W i n t e r b o t t o m 157). S’agissant de ses Progymnasmata, K e n n e d y en a traduit les fragments dans ses recueils 36 et 40. Sur ce sujet, on lira aussi les développements de H e a t h 38 136–137, qui expose clairement (138–139) les habituels problèmes prosopographiques (combien de Sopatros? de quelles époques?). Le traité de Sopatros a été cité également – comme l’avait déjà vu R a b e 13 xxvii-xxviii – dans le commentaire à Aphthonios de Jean de Sardes. H o c k 190 98–112 consacre à ces citations un abondant commentaire. Le philosophe néo-platonicien Syrianus, commentateur de Platon, d’Aristote et d’Hermogène, fait référence à ses progymnasmata dans son commentaire à Hermogène (115 II 39, 17–20; 171, 3–11). R a b e en a donc édité les fragments conservés, qui n’ont pas suscité jusqu’ici un énorme intérêt (mais voir H e a t h 38 139). (v) Nicolaos de Myra 203. G r a e v e n , H., « Die Progymnasmata des Nicolaus », Hermes 30, 1895, 471–473. 204. F o e r s t e r , R . (ed.), Libanii Opera, 12 vol. (Leipzig 1903–1927). 205. F e l t e n , J. (ed.), Nicolai Progymnasmata (Leipzig 1913). 206. O r i n s k y , K., De Nicolai Myrensis et Libanii quae feruntur progymnasmatis (Vratislaviae 1920). Rec.: R i c h t s t e i g , PhW 41, 1921, 697–701. 207. R i c h t s t e i g , E., Bericht über die Literatur zu Nikolaos von Myra aus den Jahren 1926–1930, JAW CCXXXVIII, 103. 208. B o r c h h a r d t , J., Myra, eine lykische Metropole, Berlin, 1975. 209. K a z h d a n , A., « Nicholaos of Myra », The Oxford Dictionnary of Byzantium, 3 vol. (New York-Oxford 1991). 210. C i c h o c k a , H., « Progymnasma as a literary form », SIFC 10, 1992, 991–1000. 211. P r a l o n , D. & P r a l o n , D., « Le mythe, la fable et le rhétoricien (Nicolaos, Progumnasmata, ed. J. Felten, Leipzig, BT 1913) », dans Εὔκρατα: mélanges offerts à Claude Vatin (Aix en Provence 1994), 111–117. 212. F r u t e a u d e L a c l o s , H., Les Progymnasmata de Nicolaos de Myra, dans la tradition versicolore des exercices préparatoires de rhétorique, thèse (Montpellier 1999) imprimée aux Presses Universitaires du Septentrion (Villeneuve-d’Ascq 2003). 213. S a f f r e y , H. D. & S e g o n d s , A.-Ph. (eds), avec la collaboration de L u n a , C., Marinus, Proclus ou sur le bonheur (Paris 2001). 214. R e d o n d o M o y a n o , E., « La articulación textual en los Progumnásmata de Nicolao de Mura », Studia Philologica Valentina, 7, 2004, 157–220.
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215. – (ed.), Nicolao de Mura, Progumnásmata, en: L o p e t e g u i S e m p e r e n a , G., M u ñ o z G a r c í a d e I t u r r o s p e , M. & R e d o n d o M o y a n o , E. (eds), Antología de textos sobre retórica (ss. IV–IX) (Bilbao 2007), 73–148. 216. G i b s o n , C. A., « Was Nicolaus the Sophist a Christian? », VC 64, 2010, 496–500. 217. –, C. A., « Encomium and thesis in Galen’s ‹ De parvae pilae exercitio ›», GRBS 54, 2014, 462–473. 218. R o b e r t , F., « La présence d’Homère dans les ‹ Progymnasmata › d’époque impériale », in: D u b e l , S., F a v r e a u - L i n d e r , A.-M., O u d o t , E. (eds), À l’école d’Homère. La culture des orateurs et des sophistes (Paris 2015), 73–86. Ce sont deux ouvrages différents qui sont parfois attribués à un Nicolaos de Myra. Un traité théorique et pratique de Progymnasmata édité en 1913 par F e l t e n (205), proche de la tradition de Théon, plus encore de celle du Ps.-Hermogène et – indirectement – d’Aphthonios, d’une part, et un recueil de modèles publié par Walz (RGW 1 263–420) et attribué tantôt à Nicolaos, tantôt au Pseudo-Nicolaos de Myra, tantôt au Pseudo-Nicolaos voire à Nicolaos le Sophiste – alors même que cette dernière appellation est donnée également, avec un fondement plus solide, à Nicolaos de Myra (e. g. dans le codex de Londres B. M. Add. 11889 ou par G i b s o n 216 496). Ces corrigés s’inscrivent dans la descendance de Libanios et de son élève Aphthonios et ont été transmis pour partie dans le corpus de Libanios (F ö r s t e r 204 H o c k & O ’ N e i l 90 II 125–126; 198–233). Nous en parlerons plus tard quand nous évoquerons ces recueils. Dans l’immédiat, comme les deux auteurs sont selon toute vraisemblance distincts, et pour remédier à tout risque de confusion, nous appellerons Nicolaos de Myra l’auteur des Progymnasmata (sur l’identification, cf. infra) et Pseudo-Nicolaos l’auteur incertain d’un recueil de modèles aux contours eux-mêmes instables. Les Progymnasmata de Nicolaos de Myra datent du ve s. et se situent par conséquent à la fin de l’épisode tardo-antique de l’histoire des progymnasmata, à la charnière de leur histoire proto-byzantine et byzantine. Comme on l’a déjà noté, le traité se veut une sorte de compendium de l’ensemble de la tradition. Si le choix et l’ordre des exercices (1) fable, 2) narration, 3) chrie, 4) sentence, 5) réfutation et confirmation, 6) lieu commun, 7) éloge et blâme, 8) comparaison, 9) éthopée, 10) description, 11) thèse, 12) proposition de loi) répètent ceux du Ps.-Hermogène et d’Aphthonios, l’auteur se réfère aussi à Théon et à d’autres courants et se plaît à proposer des opinions diverses sur certaines règles, non sans marquer d’ailleurs sa préférence. Sur la fable, par exemple, et la place de la morale: « Certains placent cette morale avant la fable et la nomment promythion. Mais les auteurs de théories plus sensées et cohérentes ont été d’avis qu’il faut dans tous les cas la placer à la suite de la fable: si, disent-ils, etc. » (10, 7 F e l t e n 205, traduction F r u t e a u 212). Nicolaos a aussi le souci d’expliquer la situation de chaque exercice dans le cursus et d’adapter ses conseils d’utilisation de chaque forme discursive à sa place et à son rôle dans le futur discours (voir P a t i l l o n 47 60 et K e n n e d y 40 130).
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Par-delà cette conscience de continuer une tradition complexe, plusieurs questions importantes et nouvelles sont soulevées par les rapports de ce texte apparemment conservateur à son contexte de production, comme le problème de l’autonomisation de certains exercices en tant que formes littéraires à part entière (l’éthopée tout particulièrement), ou reliées à d’autres genres, comme l’épistolographie, ce qui suppose de nouvelles pratiques dans ce dernier domaine; celle de l’abandon de, ou de la déperdition d’intérêt pour certains autres exercices, comme la proposition de loi, en raison, non pas d’un désintérêt de l’époque protobyzantine pour la législation, bien au contraire – que l’on songe aux codes Théodosiens ou Justiniens –, mais à cause de mutations dans l’activité législatrice et de la généralisation de la pétition-rescrit. Généralement parlant, l’activité judiciaire traditionnelle avait perdu de son importance au profit de procédures d’arbitrages. Autres questions nouvelles, celle de l’introduction des thèmes chrétiens dans cette tradition scolaire – voire de l’adhésion de Nicolaos lui-même au christianisme –, celle enfin – et ce n’est pas la moins délicate – du lien entre cette tradition et des conditions inédites, non pas seulement culturelles mais aussi linguistiques. Des questions délicates, déjà posées par Quintilien, comme la répartition des exercices entre le grammairien et le rhéteur, sont peut-être à envisager à nouveaux frais à cette époque. En un mot, le texte de Nicolaos mérite encore des travaux – au premier chef une édition critique modernisée – attentifs au problème de la survie d’une tradition ancienne dans un contexte qui présente de considérables innovations. Mais quid du texte en question? Le traité de Nicolaos de Myra a connu en quelque sorte une renaissance dans la seconde moitié du xixe s., comme fruit d’une reconstruction opérée par E. F i n c k h (113) et L. S p e n g e l (RGS III 449–498; voir la préface de F i n c k h , XXV): F i n c k h avait observé que certaines citations de Nicolaos dans le commentaire aux Progymnasmata d’Aphthonius de Jean Doxapatrès et certaines scolies à ce même texte formaient un texte suivi, hypothèse que Spengel a mise en œuvre dans son édition. Quelque temps plus tard, en 1895, H. G r a e v e n (203) découvrait à Londres un manuscrit du xve s., le cod. B. M. Add. 11889, amputé de la fin (le texte s’arrête à la fin du chap. 8 sur l’éloge et le blâme et la suite n’est qu’un résumé coïncidant avec la recension dite « ambrosienne » du traité, car représentée par deux manuscrits de Milan, les codd. 523 et 221), mais dont la première partie, avec un titre explicite (fol. 30r: Νικολάου σοφιστοῦ προγυμνάσματα) confirmait l’hypothèse de F i n c k h , ce qui a permis l’élaboration de l’édition qui est encore à ce jour l’édition de référence, celle de F e l t e n (205) où le texte découvert par G r a e v e n est complété, depuis l’exercice de comparaison jusqu’à la fin, avec l’aide de scholies d’Aphthonios beaucoup plus fidèles au texte de Nicolaos, transmises par la recension dite parfois « parisienne », car représentée notamment par les manuscrits Paris. gr. 1983 et 2977. À l’heure actuelle, le texte de Nicolaos est donc disponible dans l’édition critique de F e l t e n (205). G. A. K e n n e d y en a associé la traduction en anglais à celles des trois autres traités grecs dans 36 et 40. La traduction française de H. F r u t e a u d e L a c l o s (212) est restée quasiment inédite et n’est pas facilement accessible. Une traduction espagnole d’un grand nombre de textes relatifs à la rhétorique échelonnés entre le ive et le ixe siècle a été publiée à Bilbao en 2007 (R e d o n d o M o y a n o 215).
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Les Progymnasmata de Nicolaos de Myra (96–148), choisis parce qu’ils ne sont pas dans le recueil de R e c h e M a r t í n e z 80 (cf. M o y a n o 215 82) y figurent avec les Praeexercitamina de Priscien, à savoir la traduction latine de Prog., la Rhétorique de Julius Victor, les commentaires à Cicéron de Marius Victorinus, le Livre IV du De topicis differentiis de Boèce, des extraits des Institutiones de Cassiodore jusqu’à des textes de Bède le Vénérable et Alcuin. Les textes originaux figurent en annexe (texte de l’édition F e l t e n 205 dans le cas de Nicolaos). Le responsable de la traduction de Nicolaos est E. R e d o n d o M o y a n o , qui fait précéder cette dernière d’une introduction (85–95) où l’on trouve, parmi d’autres éléments, une précieuse synopsis du traité. Mais qui était Nicolaos de Myra? On lira notamment les notices de S c h m i d & S t ä h l i n , 127 1102; de W. S t e g e m a n n (s.v. Nicolaos 21, RE 17, 1936, 424– 457); voir aussi la PLRE II, s.v. Nicolaus 2) et la documentation réunie par F e l t e n (205 XXI–XXVII), O r i n s k y 206, R i c h s t e i g 207, K e n n e d y , 20 66–69; K e n n e d y 40 129–131; K a z h d a n , 209 2, 1470. Nicolaos de Myra est connu par deux notices de la Souda (N 394 et 395) et par la Vie de Proclus de Marinus (§ 10, 213 12–13). Né à Myra, en Lycie, patrie également de Proclus, vers 410 ap. J.-C., il se serait formé à la philosophie néo-platonicienne à Athènes – où il reçoit Proclus – avant de venir enseigner la rhétorique à Constantinople, sous le règne des empereurs Léon, Zénon et Anastase (474–491). La Souda (N 394) mentionne de lui des progymnasmata mais aussi d’autres œuvres, des « déclamations, etc. ». Si l’on en croit la notice suivante (N 395) de la Souda – que l’on considère souvent comme relative au même personnage, il aurait écrit aussi un traité de rhétorique, mais ce dernier a disparu. L’éventualité que Nicolaos de Myra – homonyme du fameux Saint Nicolas de Myra (270–345) – ait été chrétien est soulevée par les éléments biographiques disponibles sur le sophiste, tirés généralement de la Souda et de la Vie de Proclus de Marinus (cf. supra): il aurait eu des parents chrétiens, un frère chrétien – Dioscorus, qui fut précepteur des fils de l’empereur Léon et consul pour l’Occident, sous Valentinien, en 442, ce qui supposait d’être chrétien (cf. K e n n e d y 40) – et son nom serait chrétien. Mais il manquait une preuve que C. A. G i b s o n pense avoir trouvée (216): l’emploi dans la discussion du lieu commun (Nicolaos chap. 7, 205 45) de l’association « typiquement chrétienne » des mots παιδοφθόρος (pédophile) et μοιχός (adultère), généralité conventionnelle, utile pour se justifier de ne pas entrer dans des détails sur des actes sordides. Mais le débat n’est pas tranché. Contra, S a f f r e y & S e g o n d s (213 95–96) ont souligné le caractère authentiquement païen du nom de Nicolas, le fait que le culte et le patronage de S. Nicolas commencent plus tard (B o r c h h a r d t 208 347) et le fait que S t e g e m a n n (RE 17, col. 425) a relevé dans le texte des progymnasmata des traits de philosophie néo-platonicienne. Les Progymnasmata de Nicolaos de Myra ont fait l’objet d’une thèse soutenue à Montpellier en 1999 (212) malheureusement peu diffusée, et qui n’a pas donné lieu à l’édition critique annoncée et attendue. Cette thèse a eu le grand mérite, non seulement de proposer une traduction française claire et élégante du texte de Nicolaos, mais d’en faire un commentaire attentif à la progression des exercices et à l’interprétation du projet pédagogique qui la sous-tend. L’une des parties les plus originales du travail
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est une étude complète et neuve des fonctions de la fable dans l’éducation antique (398–424 dans la thèse dactylographiée). Le traité de Nicolaos a attiré l’attention également pour sa langue. E. R e d o n d o M o y a n o (214) s’est livrée à une recherche sur les connecteurs linguistiques – y compris l’asyndète – chez Nicolaos et leur usage comparé d’une partie de l’œuvre à l’autre, et par rapport aux usages contemporains. La dimension doxographique des Progymnasmata de Nicolaos en fait aussi une source intéressante pour l’analyse et l’interprétation de productions textuelles contemporaines ou antérieures. H. C i c h o c k a (210) examine – à partir principalement du traité de Nicolaos – le lien entre les formes élémentaires, les « prototypes », codifiés et appris dans les écoles et leur réutilisation dans le cadre des « grands genres », l’historiographie notamment. G i b s o n (217) propose quant à lui une lecture rhétorique du petit traité de Galien De parvae pilae exercitatio (Sur l’exercice avec la petite balle, V 899–910 Kühn). Ce texte n’est pas un éloge à proprement parler, tout en étant bien de nature rhétorique. Il s’agit plutôt d’une thèse organisée autour des lieux de l’éloge. Nicolaos de Myra (205 72, 7–73, 14) est celui qui témoigne du fait que, selon des théoriciens qu’il approuve, on peut « composer la thèse à l’aide des rubriques encomiastiques, de sorte que cet exercice préparatoire relève du délibératif pour le genre mais, pour la matière et le plan, du panégyrique » (trad. F r u t e a u 212). Selon G i b s o n , cette interprétation de la thèse par Nicolaos constitue une façon valide d’analyser le texte galénique. C’est dans un esprit tout différent que Didier et Dolores P r a l o n abordent le traité de Nicolaos. Leur article (211) contient le texte, une traduction et une analyse du chapitre 1 Peri muthou, qui vise à montrer comment l’usage scolaire réduit les grands mythes au statut de modèles de rédaction à la fonction moralisatrice élémentaire, bref décrit l’abâtardissement du mythe en fable. L’article de F. R o b e r t (218 83) sur la place et le rôle d’Homère dans les traités de Progymnasmata présente entre autres intérêts celui de mettre en relief une certaine originalité de Nicolaos, notamment dans la théorie du récit, puisque notre sophiste (II 12, 14–17 F e l t e n 205) est le seul à entrer dans une analyse narratologique avant la lettre et à distinguer des récits par la singularité ou la diversité des narrateurs, ce qui anticipe sur la distinction entre intra- et extradiégèse. Même originalité (218 84 n. 38) – par rapport à Aphthonios, par exemple – dans le contenu de sa distinction entre poièsis et poièma (II 12 F e l t e n 205). (vi) Les corrigés et modèles tardo-antiques et byzantins (Libanios, Ps.-Nicolaos, Sévère d’Alexandrie, l’École de Gaza, Nicéphore Basilakès, Georges Pachymère, etc.) 219. B o i s s o n a d e , J.-F. (ed.), Anecdota graeca e codicibus regiis (Paris 1830). 220. W e s t e r m a n n , A., Μυθογράφοι. Scriptores poeticae historiae graeci (Brunswick 1843). 221. T r e u , M. (ed.), Maximi monachi Planudis comparatio hiemis et veris (Progr. Ohlau 1878).
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cité », « S’il faut prendre garde que le libérateur ne s’érige pas lui-même en tyran », etc. etc. (Ad Att. IX, 4). Bref, après avoir été un moyen de formation, les progymnasmata se muaient volontiers en jeu de société, en activité littéraire, ou en passe-temps éclairé, et tout cela a laissé des traces. C’est ainsi que, pour le domaine grec, outre les quatre traités de Théon, du Ps.-Hermogène, d’Aphthonios et de Nicolaos de Myra, outre les commentaires à Aphthonios, nous ont été transmis divers documents, qui restent encore bien souvent à étudier, voire à traduire: documents archéologiques (papyrologiques, voir infra), corrigés, épitomés, ou scolies. On s’attardera ici sur les recueils de corrigés, auxquels la recherche s’est intéressée davantage ces dernières années, en raison notamment de l’exhumation de nouveaux textes et – les deux phénomènes n’étant d’ailleurs pas étrangers l’un à l’autre – de l’intérêt renouvelé pour des formes rhétorico-littéraires comme l’éthopée, davantage encore l’ekphrasis, à laquelle les historiens de la représentation, les historiens de l’art et les rhétoriciens ont consacré récemment des études novatrices. Libanios, Ps.-Nicolaos (ive s.) On traitera ensemble des progymnasmata de Libanios et de ceux du Ps.-Nicolaos, les traditions de ces deux recueils étant intimement intriquées. Libanios d’Antioche (314-ca 393; voir RE 12, 2 2485–2551 F o e r s t e r et M ü n s c h e r ; S c h o u l e r 251, bibliographie plus récente dans G i b s o n 277 533–539; voir aussi, pour l’importance de l’enseignement dans la carrière de Libanios, S c h e m m e l 224 et C r i b i o r e 293) est un des sophistes les mieux connus de l’Antiquité tardive. Il opta pour la rhétorique dès l’âge de quinze ans et reçut dans sa ville une solide formation avant d’aller la parfaire à Athènes. Déçu par les enseignants et par ses condisciples, il partit enseigner à Constantinople, puis à Nicée, puis à Nicomédie, tandis que sa réputation de déclamateur grandissait, tant et si bien qu’il fut réclamé par l’empereur Constance II, en 349, pour occuper une chaire de rhétorique à Constantinople. Quelques années plus tard, souffrant, il souhaita revenir dans sa ville natale où il enseigna de 353 à sa mort. Auteur prolifique, il a écrit un discours autobiographique (Or. 1), 63 autres productions oratoires et plus de 1500 lettres, l’ensemble de cette production étant étroitement lié à son activité de professeur de rhétorique. Il ne semble pas qu’il ait composé de traité à proprement parler, mais on a gardé de lui des ouvrages à caractère technique: 51 déclamations sur des sujets fictifs, des hypotheseis (résumés) de discours de Démosthène, et – donc – une vaste collection de corrigés d’exercices. Disponibles en grec au tome 8 (1–571) des Œuvres complètes de Libanios éditées par F ö r s t e r (204), ces textes sont désormais aisément accessibles grâce à G i b s o n (277) recueil qui contient le texte grec (celui de F o e r s t e r très rarement modifié; pour les aspects critiques, voir aussi G i b s o n 289) et la première traduction dans une langue moderne, l’anglais, de trois fables modèles, quarante et une narrations, quatre chries, trois maximes, deux réfutations, trois confirmations, cinq lieux communs; neuf éloges, huit blâmes, cinq comparaisons, vingt-sept éthopées, trente descriptions, trois thèses et une proposition de loi.
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L’attribution de ces textes à Libanios est une initiative de F o e r s t e r . Leur origine, et le recoupement d’une partie de ce corpus avec une autre série éditée par W a l z et attribuée par certains manuscrits à Nicolaos sont l’objet de débats encore ouverts. Selon G i b s o n (277 xxiii), les Progymnasmata de Libanios furent probablement collectés et réunis après sa mort et, avec le temps, les progymnasmata d’autres auteurs, identifiables ou non, sont venus s’agréger au corpus. Après avoir fourni la liste des textes dont l’authenticité libanienne a été contestée (dans la RE par F o e r s t e r & M ü n s c h e r , et / ou par N o r m a n 261 et / ou par H u n g e r 149 I, 105), G i b s o n indique que quelques rares auteurs alternatifs peuvent être identifiés, plus précisément deux. Deux pièces (les éthopées 26 [l’eunuque amoureux] et 27 [le peintre amoureux de la femme qu’il représente]), en effet, sont probablement de Sévère d’Alexandrie (voir ci-dessous) en raison des parallèles que l’on peut établir avec d’autres corrigés de cet auteur (RGW I, 534–548; G l e t t n e r 228 96–103). Pour la première (éthopée 26), voir aussi S c h i s s e l 231 6 n. 1, A m a t o 269. Pour la n° 27, voir F o e r s t e r & M ü n s c h e r , RE 12, 2, col. 2521. Le recueil de Libanios contient aussi des textes du Ps.-Nicolaos – en précisant bien qu’il ne s’agit pas, contrairement à ce que croyaient O r i n s k y (206) et R i c h t s t e i g (207), de Nicolaos de Myra, l’auteur du plus tardif des quatre traités grecs examinés ci-dessus (voir sur cette question S c h i s s e l 231, A m a t o -V e n t r e l l a 278 XI, A m a t o 280 IX), mais de celui dont le nom est attaché à la collection de corrigés publiée par Walz (RGW I 263–420). Sur la date et l’identité de cet auteur, voir H o c k -O ’ N e i l 90 II 198–204, qui le situent entre le vie et le xiiie s., fourchette réduite par A m a t o (voir ci-dessous) avec un terminus post quem au xe s. G i b s o n (277 xxiv) pense pouvoir faire remonter cet auteur au ive ou au ve s. Quoi qu’il en soit, plusieurs pièces du recueil de Libanios ont été imputées à ce Ps.-Nicolaos, sans que la liste soit fixée ne varietur: voir notamment H e b e r t , 247 8–9; N o r m a n , 261 xlix; F o e r s t e r & M ü n s c h e r RE 12, 2, col. 2518–2522; S t e g e m a n n , s.v. Nicolaos 21, RE 17, col. 447–457. D’autres textes sont à rattacher probablement à l’école de Gaza, qui fut particulièrement brillante à la fin du ve et au début du vie s. ap. J.-C. En tout cas l’ekphrasis n° 29 du corpus libanien (description d’une panégyrie) atteste la connaissance de deux éloges de l’orateur Choricius de Gaza (G i b s o n 277 xxiv, 429). Dans ce corpus, ce sont surtout, disions-nous, les ekphraseis qui ont attiré l’attention des chercheurs, pour des études à caractère historique et archéologique, philologiques, ou encore esthétiques (littéraires). Signalons d’abord H e b e r t 247 – avantgoût de H e b e r t 255 – où le texte des descriptions de statues qui figurent dans les Progymnasmata de Libanios et du Ps.-Nicolaos est reproduit et traduit en allemand, accompagné d’un précieux commentaire archéologique. Dans le corpus des ekphraseis attribuées à Nicolaos (RGW I 413–414), P a l a d i n i (233) s’intéresse à une représentation des deux personnages tragiques fils d’Œdipe, Étéocle et Polynice, dans une position de lutteurs. Ce motif s’inscrit dans la tradition rhétorique et constitue un exercice scolaire composé à partir de réminiscences littéraires, mais aussi sans doute à partir de quelque modèle réel – probablement une statue
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de l’époque hellénistique (cf. S t e g e m a n n RE 33, 454). L’article montre, références à l’appui, que le thème de la lutte fratricide – avec toutes les considérations éthiques attenantes – était entré dans les écoles. La précision de la description d’une statue d’Héraclès au repos par le Ps.-Nicolaos (Progy. 15) a permis d’inscrire leur modèle – une statue de Lysippe? – dans une histoire longue des représentations figurées du héros (M o r e n o 244 455–456). S c h n e i d e r 259 s’attache à la description du bouclier de Pallas par le Ps.-Nicolaos (ekphrasis 5, RGW I 402–405). Ce texte est présent aussi dans le corpus de Libanios (ekphrasis 22, 277 479–483 G i b s o n ). Au § 7, Athéna est dite tenir « dans sa main le bord des équipements (τῶν ὀργάνων) ». F ö r s t e r proposait de corriger – sans le faire – τῶν ὀργάνων en τῶν ὀχάνων (le bord « des brassards », soit la bande tendue permettant de tenir le bouclier), ce qui paraît à S c h n e i d e r contradictoire avec une remarque faite juste au-dessus et contrastant la pose d’Athéna avec celle des hoplites. Il change le pluriel en singulier, τοῦ ὀργάνου (« le bord de l’équipement », à savoir le bouclier). G i b s o n (277 481) condamne la proposition de correction de F ö r s t e r , comprend comme S c h n e i d e r (« the outer edge of the device »), mais garde le texte des manuscrits. Dans une étude d’un type déjà plusieurs fois rencontré, notamment à propos d’Aphthonios – à savoir une réflexion sur les rapports entre les modèles scolaires d’ekphraseis et des monuments ou œuvres connus par d’autres sources –, C. G i b s o n (273) s’attache à un autre monument disparu de l’Alexandrie païenne, le temple de la Fortune (Tychaion). Ce bâtiment a été construit à l’époque hellénistique ou romaine, et son décor intérieur n’est connu que par une ekphrasis du Pseudo-Nicolaos ([Lib.], 12, Descr. 25, 204 529–531 F o e r s t e r , 277 429–433 G i b s o n ; trad. anglaise par G i b s o n 273 452–454; 277; française par C a l l u 258 272–273; allemande, avec commentaire, dans H e b e r t 247 10–25). L’article (273) tente par ailleurs d’identifier les personnages représentés: la très allusive section 5, notamment, référerait non pas à Ptolémée I Sôter mais à Alexandre le Grand portant non la corne d’abondance mais la foudre de Zeus. G i b s o n tente aussi une reconstitution du plan et du décor de l’ensemble de la salle. Ce monument serait distinct du temple de la fortune représenté sur les monnaies. G i b s o n (283) a consacré une seconde étude au Tychaion d’Alexandrie tel que décrit par le Pseudo-Nicolaos, centrée cette fois sur les indices de datation que l’on peut en extraire. Reprenant et corroborant une thèse de B o w r a (234, 235) selon laquelle le Tychaion aurait été converti en taverne en l’an 391 ap. J.-C., dans le cadre d’une politique impériale d’abaissement et de destruction de l’héritage païen, G i b s o n considère que les statues qui ornaient le temple ont sans doute été déplacées ou détruites au même moment et que, par conséquent, on ne pouvait plus les décrire à partir de la fin du ive siècle, ce qui joue naturellement sur la datation de l’ekphrasis du Ps.Nicolaos. L’auteur, selon G i b s o n , aurait été un élève d’Aphthonios, qui était luimême élève de Libanios, ce qui expliquerait en même temps sa dépendance par rapport à la doctrine d’Aphthonios et le lien de ses corrigés avec ceux de Libanios. Le corpus des ekphraseis attribuées au Ps.-Nicolaos ou à Libanios est aussi le point de départ d’une étude à caractère théorique par Ruth W e b b (271) qui s’est rendue
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célèbre par ses travaux sur les descriptions d’œuvres d’art de l’Antiquité tardive. L’auteure pose d’abord des problèmes de définition (ecphrasis comme description d’œuvre d’art – définition moderne – ou ekphrasis comme discours créateur d’images mentales – technique antique) et de délimitation de corpus: les sophistes Philostrate et Callistrate ont eux aussi laissé des descriptions, et nombre de discours épidictiques et de poèmes tardo-antiques s’ornent d’évocations de chefs d’œuvre. L’enquête menée ensuite part du décalage entre la définition rhétorique de l’ekphrasis (discours évocateur), son emploi dans la tradition classique – notamment chez Démosthène et l’évocation du malheur des Phocidiens (Amb. 65) –, usage très bref, très allusif, invitant l’auditeur non seulement à visualiser une scène pathétique mais à en dégager la signification politique, et la réalité de descriptions scolaires souvent laborieuses, excessivement détaillées et explicites. Ce décalage s’explique sans doute, propose R. W e b b , par la véritable fonction de ces exercices qui n’est pas tant de rappeler des épisodes historiques ou mythologiques que d’aider à les mémoriser. Un indice: le choix de certains détails à caractère sexuel dans la description de figures féminines trahit peut-être chez l’auteur du modèle le désir de marquer la mémoire de l’élève adolescent. Signalons G i b s o n 288, intéressante étude sur les valeurs qui irriguent les progymnasmata de Libanios, qui offrent de subtiles différences avec la morale plus pragmatique et plus rude qui se dégage des documents égyptiens (cf. infra). Les études monographiques qui scrutent dans le détail un corrigé ont elles aussi beaucoup d’intérêt. Signalons R a t z a n & F e r n g r e n 257 sur l’exercice n° 8. Sévère d’Alexandrie (ive, vie s.?) L’identité de ce Sévère d’Alexandrie auteur de progymnasmata n’est pas sûre, on y reviendra. L’œuvre dont il s’agit est un corpus formé de six récits et de huit éthopées publié une première fois dans les RGW I 534–548, partiellement réédité (éthopées 2–5, 7–8) dans une série de courtes publications dans les années vingt et trente du xxe s. par Otmar S c h i s s e l (226) et ses élèves (K a r n t h a l e r 227; G l e t t n e r , 228; S t a u d a c h e r , 229; P i c h t e r , 232). Les récits quant à eux ont paru dans un texte révisé après W a l z par les soins de W e s t e r m a n n (218), puis par ceux de J a c o b s (223). Voir aussi G e r t h RESuppl. 8, 715–718; S e e c k , RE 2 A, col. 2005–2006 (Severus 36). Les récents travaux d’E. A m a t o et de ses collaborateurs ont considérablement facilité l’accès à cet auteur. L’édition dans la collection Teubner (280) est venue couronner une série de publications préparatoires. Ainsi A m a t o 264, où cinq passages de l’éd. W a l z sont examinés sous l’angle textuel et exégétique. A m a t o a donné également (268) la première édition d’une éthopée de Sévère trouvée dans le Parisinus graecus 2544, qui sera reprise dans le recueil de 2009, mais qui est ici accompagnée d’une traduction et d’un commentaire. Une version plus développée de l’ensemble, en collaboration avec L. V e n t r e l l a , a paru, également en 2009 (278). Après coup, le texte de Sévère a été complètement lemmatisé dans le cadre du projet Gregori (291). Cet ensemble apporte beaucoup. Comme le note C. A. G i b s o n dans sa recension de l’ouvrage dans la BMCRev (2010, 03), E. A m a t o a l’immense mérite de rendre
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accessible des textes inédits ou édités selon des normes dépassées. Malgré l’indigence de certains d’entre eux (comme l’éthopée de Briséis réduite en esclavage), ces textes sont pour la plupart d’un grand intérêt non seulement pour les historiens des progymnasmata et de la déclamation, mais aussi du point de vue de la mythographie tardive, pour contribuer à l’instruction des dossiers jadis initiés par W e s t e r m a n n (220) et J a c o b s (223). Les questions de la réception des classiques, de l’histoire de la sexualité ou de l’historiographie en général s’en trouvent aussi documentées. Le recueil (280) compte d’abord seize textes-modèles dus à « Sévère », à savoir six narrations (dont cinq mythologiques, les légendes de la violette, d’Hyacinthe, de Narcisse, d’Icare, et une historique, l’histoire semi-légendaire – cf. Hérodote, I 23–24 – d’Arion), et dix éthopées, dont – respectivement – cinq prononcées par des personnages de la mythologie, Briséis, Achille, Ménélas, Hector et Héraclès, trois par des personnages historiques (deux par Eschine, une par Démosthène, dans des circonstances assez… imaginatives: e. g. « quels discours aurait tenus Eschine après avoir trouvé chez Démosthène un portrait de Philippe »), et deux enfin par des personnages-types: un peintre tombé amoureux de la jeune fille qu’il avait représentée, un eunuque amoureux. L’appareil critique qui entoure ces textes est particulièrement soigné, avec trois niveaux. Le premier signale les mises en œuvre rhétoriques parallèles, ce qui permet de voir le goût de ces auteurs pour la réécriture et la variation. C’est ainsi que les six thèmes de narrations traités par « Sévère » se retrouvent qui chez Libanios (2, p. 4 A m a t o = Lib. Progy. 2, 2 F o e r s t e r ; 4, p. 6 A. = Lib. Progy. 2, 29 F.; 6, p. 8 A. = Lib. Progy. 2, 38 F.), qui chez le Ps.-Nicolaos (4, p. 6 A. = Ps.-N. Progy. 2, 7, RGW I 271) ou dans les Geoponica (1 p. 3 A m a t o = Geop. XI 22) ou encore chez Nicéphore Basilakès (1 p. 3 A m a t o = 47 P i g n a n i (246); 3, p. 5 A. = 16 P.; 5, p. 7 A. = 20 P.; 6, p. 8 A. = 14 P.). Un second niveau d’apparat indique les sources littéraires, tandis que le dernier fournit les variantes lectiones manuscrites et imprimées. L’identification de l’auteur de ces textes n’est pas parfaitement sûre: l’éditeur luimême (278 chap. 1, dicussion résumée dans 280 VII–IX n. 1) hésite entre un Sévère d’Alexandrie élève de Libanios qui vécut au ive s. et un homonyme du vie siècle qui fut patriarche d’Antioche, en marquant sa préférence – contra S c h i s s e l (226) – pour le second. À ce dossier est versée la délicate question des clausules (analysées par M. S t e i n r ü c k 265), qui semblent devoir exclure l’attribution à un élève de Libanios. Le volume se poursuit avec des documents et des textes (Callinicus, Hadrien de Tyr, Anonyme) qui se rattachent davantage à la tradition de la déclamation qu’aux progymnasmata proprement dits, à l’exception d’une curieuse éthopée chrétienne anonyme, qui donne la parole à une prostituée repentie s’adressant à ses admirateurs (280 81–85). L’École de Gaza: Procope (ve–vie s.), Choricius (vie s.), Jean (vie s.?) Avec l’École de Gaza, nous sommes toujours sur ce terrain de l’Antiquité tardive, en voie de christianisation, où les exercices préparatoires – certains d’entre eux en tout cas, au premier chef les descriptions et les éthopées – connaissent une survie comme performances oratoires, à la fois comme epideixeis de la virtuosité de leur auteur,
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comme exercices rhétorico-littéraires et comme agents – au travers, au premier chef, de l’allégorie – de la transposition de la culture païenne en contexte chrétien. Gaza fut à cette époque, à l’instar d’Antioche, un temple du classicisme et un centre culturel particulièrement brillant, illustré notamment par deux personnalités, celles de Procope et de son élève Choricius. On lira pour comprendre le contexte la belle étude de C. S a l i o u (267) qui touche aux aspects archéologiques et culturels du contexte local. Procope (465/470–526/530 ap. J.-C.) a bénéficié très récemment, grâce à E. A m a t o , d’une exhumation et d’une réévaluation spectaculaires, sous la forme de deux éditions critiques, l’une parue chez Teubner en 2009 (281), l’autre, notablement enrichie – de nouveaux textes, de nouvelles attributions –, dans la collection Budé en 2014 (290), ainsi que d’un volume collectif (287) contenant à la fois des essais à caractère historique et littéraire et la traduction de lettres et de productions rhétoriques variées. Il était né à Gaza (vers 470), cf. 281 3–12; voir aussi 287 chap. 1 et 2. Formé à Alexandrie, il enseigna lui-même, à Césarée puis à Gaza où il succéda vers 491/495 à Énée de Gaza à la direction de l’École de rhétorique. Âgé, il céda la place à son élève Choricius. Il était chrétien et contribua à la diffusion du christianisme mais ne devint jamais prêtre ni moine. Il mourut âgé d’une soixantaine d’années, autour de 530. Sa production riche et variée comporte des épitomés de chaînes exégétiques aux Écritures ainsi que de nombreux discours et déclamations, dont une petite partie seulement a été conservée. Plusieurs textes se rattachent aux progymnasmata, même si leur nature littéraire en fait plus que de simples corrigés ou modèles: signalons, pour leur intérêt tout particulier, outre une métaphrase homérique, 4 éthopées (cf. 290 IV–VII avec un riche commentaire p. 75–88 sur les règles et les modèles suivis) et deux ekphraseis (VIII–IX), l’une sur la décoration d’une horloge à eau animée, l’autre sur un mégalographe décoré de scènes tirées de la mythologie et du chant III de l’Iliade. Dans l’édition Budé, le commentaire de la première – développé par rapport à ce que l’on pouvait lire déjà dans 287 – souligne la persistance du modèle scolaire et l’art avec lequel la description sollicite la culture du lecteur. La seconde fait aussi l’objet d’un commentaire détaillé, axé davantage sur la localisation du monument décrit et sur l’identité du donateur. Quant à Choricius, élève du précédent, connu comme objet du codex 160 de Photius, il a commis lui aussi des ekphraseis. Après l’édition Teubner de F o e r s t e r et R i c h t s t e i g (225), son œuvre a été traduite et commentée par L i t s a s 242 et surtout P e n e l l a 279. La recherche se poursuit sur l’influence de Choricius, voir par exemple dans G i b s o n 277. Signalons aussi, à propos de Gaza, une ekphrasis en vers très raffinée faite à partir d’une représentation figurée de l’univers: la fameuse tabula mundi de Jean de Gaza. Sur le curseur qui mène de l’exercice scolaire vers l’œuvre littéraire la plus sophistiquée et la plus aboutie, nous sommes évidemment au plus près de la seconde limite, à l’instar de la description de Sainte Sophie par Paul le Silentiaire. Datée probablement – comme cette dernière – du vie s. ap. J.-C., l’œuvre singulière de Jean a fait l’objet récemment d’une remarquable exégèse archéologique, historique, rhétorique et littéraire par D. L a u r i t z e n (294).
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Nicéphore Basilakès (xiie s.) Avec Nicéphore Basilakès (ca 1115-post 1182, cf. G a r z y a 237), nous sautons un grand pas dans l’histoire de l’Empire d’Orient, par-dessus l’iconoclasme et ses soubresauts jusqu’à l’époque médio-byzantine et l’ère des Comnènes. Nicéphore fut un rhéteur important à Constantinople. Diacre de Sainte-Sophie, il enseigna à l’école patriarcale, où il reçut comme mission, notamment, l’exégèse des Lettres de saint Paul. À la demande de ses amis, il réunit lui-même ses œuvres et les munit d’une Préface autobiographique particulièrement riche et complexe, qui a suscité un grand nombre d’études, notamment par A. G a r z y a (238), l’éditeur chez Teubner des Discours et des Lettres (250) de celui qu’ O. S c h i s s e l (231) a appelé « le Libanios byzantin ». Il écrivit autour de l’an 1140 un recueil de progymnasmata, témoignant d’une renaissance de cette pratique qui allait durer jusqu’au xve siècle. Comme le souligne S. P a p a i o a n n o u (276 357), ni la date exacte de la rédaction (sur ce point voir aussi C u p a n e 260 33–34), ni le but exact de ces textes, ni le public visé ne sont connus. Basilakès emprunte parfois sa matière à des thèmes chrétiens, tirés de l’Ancien et du Nouveau Testament (n° 24, 30–42, 56), avec notamment des éthopées donnant la parole au Roi David, à la vierge Marie ou à Saint-Pierre (remarquées déjà par M a r r o u 16 488). Les progymnasmata de Basilakès ont été publiés une première fois au xviie s. par L. Allacci puis une seconde fois au xixe s. par W a l z (RGW I 421–525). En 1983, après avoir publié au préalable des travaux préparatoires (239; 241), A. P i g n a n i donnait une première édition moderne (246), plus complète: elle compte cinquante-six numéros, dont sept inédits, à savoir sept fables, seize narrations, deux chries et une maxime, une confirmation et une réfutation, un éloge et vingt-sept éthopées. Malgré des déficiences de présentation justement relevées par A. F a i l l e r (246 Rec.), l’ouvrage de P i g n a n i a eu le mérite de proposer une première traduction de ces textes dans une langue moderne, l’italien. Le texte a bénéficié ensuite des observations critiques de W. H ö r a n d n e r (253). On dispose désormais d’une nouvelle édition (G i b s o n & B e n e k e r 295) élaborée pour la Dumbarton Oak Medieval Library (n° 43) et accompagnée d’une traduction anglaise. Basilakès figure dans les panoramas de la littérature byzantine, on signalera notamment sa présence dans une très intéressante étude des clausules accentuelles illustrée – entre autres – par une éthopée de Marie au pied de la Croix, que les manuscrits attribuent tantôt à Nicéphore Basilakès tantôt à Syméon Métaphraste et dont H ö r a n d n e r (243 91–111) propose l’édition critique et le commentaire. Parmi les progymnasmata de Basilakès, S. P a p a i o a n n o u (276) a choisi de se concentrer sur deux exercices au sujet particulièrement problématique en contexte chrétien puisqu’il s’agit d’amour, qui plus est d’amour incestueux, puisque tous les deux, un récit et une éthopée (Éros face à un bûcheron s’apprêtant à couper le tronc de Myrrha encore enceinte d’Adonis), mettent en scène l’histoire de Myrrha amoureuse de son père, qui abuse celui-ci en l’enivrant et, transformée en arbre, donne naissance à Adonis, légende déjà réécrite par Ovide (Métamorphoses X 298 sq.). Il s’avère que ces textes constituent, après une longue occultation de ce type de thématique, les
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premiers signes d’une sorte de renaissance de la littérature amoureuse dans la Byzance des Comnènes. Mais S. P a p a i o a n n o u conclut, après une étude très complète, à la permanence des stéréotypes dictés par un public mâle et aristocratique soumis à de fortes contraintes religieuses: la liberté sexuelle entrevue reste de l’ordre de l’exercice rhétorique, la transgression des genres reste un jeu et ce qui prévaut, dans la réalité, est la peur du désir. Georges Pachymère (xiiie–xive s.) Georges Pachymère (1242-ca 1310), né à Nicée, vécut à Constantinople après la reconquête de Constantinople sur les Croisés (1261). Il fut ecclésiastique, juriste et surtout historien. Ses progymnasmata ont été publiés dans les RGW I 549–596, mais les données manuscrites se sont enrichies grâce à un nouveau manuscrit découvert et collationné par A m a t o & D e r o m a (292). C a c o u r o s (262) met en perspective les progymnasmata de Georges Pachymère en fonction du renouveau de la culture et de l’éducation au xiiie s.: Georges Pachymère appartient à la seconde génération – après ceux qui, nés avant 1204, n’ont pas pu recevoir d’instruction à Constantinople –, de ceux qui « à peine formés dans l’empire de Nicée, ont été les premiers à revenir à Constantinople en 1261 et à jouer, dans la capitale reconquise, un rôle essentiel, notamment dans l’enseignement ». Pachymère enseigna la philosophie et « sans doute aussi la rhétorique ». Les progymnasmata que l’on a conservés pourraient en attester, quels qu’en soient la nature exacte (notes de cours?) et le statut disciplinaire, peut-être intermédiaire entre la rhétorique et la grammaire (262 13–14). D’autres érudits byzantins – identifiés ou anonymes – ont commis des corrigés et des modèles, qui ont, pour l’instant, moins attiré l’attention, notamment Jean le Géomètre (xe s.) connu davantage comme commentateur d’Hermogène et d’Aphthonios mais qui avait écrit aussi des progymnasmata et notamment une pittoresque ekphrasis de son jardin personnel (cf. L i t t l e w o o d 240 7–13, commentaire 45–60). On peut citer encore l’anonyme Rhetorica Marciana (xiie–xiiie? cf. PS xix n. 1 R a b e ; H o c k 190 258–279); Grégoire de Chypre (xiiie s., cf. K o t z a b a s s i 256; H o c k 190 308–333), Théodore Hexapterygos (xiiie s., cf. H ö r a n d n e r 252). Maxime Planude (1255/60–1305/10), l’un des plus grands savants philologues et théologiens de l’époque des Paléologues, a rédigé lui aussi des pièces littéraires fondées sur les exercices préparatoires, notamment un parallèle de l’été et de l’hiver, qui dépasse de loin, naturellement, le corrigé du Ps.-Nikolaos sur le même thème (RGW I 366–367). Sur la rhétorique de cette époque, on peut lire en ligne K a l t s o g i a n n i (296). Le texte de Planude est accessible chez B o i s s o n a d e (219) et T r e u (221). On n’a gardé des Progymnasmata de Nicéphore Kallistos Xanthopoulos (xiiie– xive s., cf. G l e t t n e r 230, H o c k 190 348–359) que les exemples que ce rhétoricien d’église avait rédigés pour les quatre premiers exercices d’Aphthonios, fable, récit, chrie et sentence, mais il est très probable qu’il avait illustré toute la série. Citons encore Constantin Akropolites, aux pittoresques éthopées chrétiennes (les mots de Lazare après sa résurrection, ceux de Constantin le Grand après sa guérison de la lèpre, etc.,
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cf. R o m a n o 254 313, C o n s t a n t i n i d e s 245 101), Jean Chortasmenos et Manuel II Paléologue et leurs éthopées de Tamerlan. La liste n’est pas close, d’autant plus que les exercices peuvent avoir exercé une influence plus secrète. On relit par exemple dans une optique rhétorique des textes déjà connus: ainsi, dans 286, E. K a l t s o g i a n n i analyse selon les normes de l’ekphrasis un poème byzantin de 148 octosyllabes célébrant, avec la résurrection du Christ, l’arrivée du printemps et souvent attribué à Arsène de Corfou (ixe–xe s.). Le rapprochement est éclairant. L’exhumation des traités et la diffusion de l’information sur les progymnasmata devraient susciter d’autres rapprochements du même genre. Sur cette culture byzantine à la fois scolaire et littéraire, H o c k (190) offre un panorama et des échantillons qui débordent largement son objet spécifique, la chrie. Bref, la recherche se poursuit. Prise comme un ensemble, cette tradition fournit les données d’une intertextualité particulière. On aura une vue d’ensemble des débats byzantins sur la question des progymnasmata dans S c h i f f e r (284). On a déjà signalé d’après H o c k (190 339–340) le lien entre les progymnasmata de Georges Pachymère et les traditions, théoriques et pratiques, antérieures. Pour I. T a x i d i s (282), étant donné les nombreuses reprises de thèmes d’un auteur de modèles à un autre, et l’esprit de compétition qui ne peut manquer d’animer la rédaction d’un exercice scolaire, il était judicieux de se livrer à une comparaison, avec pour fond la sunkrisis d’Ulysse et de Nestor chez le Pseudo-Nicolaos (RGW I 355–358), du traitement donné à un même épisode issu du sous-texte de l’épopée homérique, à savoir l’épisode de Palamède, par trois auteurs byzantins, outre le Ps.-Nicolaos lui-même, Nicéphore Basilakès (98–99 P i g n a n i ), Georges Pachymère (RGW I 552), textes auxquels Ilias T a x i d i s ajoute un passage tiré de Constantin Manassès. La comparaison est opérée sur les plans stylistique, syntaxique et largement grammatical (connecteurs, etc.). Un bon moyen de mettre en évidence ces liens intertextuels est aussi de constituer des recueils thématiques, qui, transgressant les frontières entre genres, permettent d’identifier les constances et les variations dans le traitement de ces thèmes. Signalons par exemple le travail de S t r a m a g l i a (263) sur le thème, dans le cadre des amours impossibles, de l’amoureux d’un portrait. S’ils entretiennent des relations inter-textuelles particulières, les corrigés tardoantiques et byzantins ont aussi leur postérité propre. On reviendra sur l’énigme des sources des Geoponica à propos de la question globale de la réception byzantine des progymnasmata tardo-antiques, signalons tout de suite, avec à l’appui un article d’E. A m a t o (270), que le texte source de cette compilation byzantine sur l’agriculture, les eclogai de Cassianus Bassus (vie s.), a bénéficié de deux traditions, une tradition orientale (persane, puis arabe, cf. 270 1 n. 3) et une transmission byzantine, dans laquelle – parmi d’autres additions tirées d’auteurs très divers – ont été ajoutés, au Livre XI, des récits étiologiques anonymes concernant diverses plantes (chap. 2, le laurier; chap. 4, le cyprès; chap. 6, le myrte; chap. 10, le pin; chap. 15, le romarin; chap. 17, la rose; chap. 19, le lys; chap. 22, la violette; chap. 24, le narcisse; chap. 29, le lierre). E. A m a t o a montré que ces additions spécifiquement byzantines correspondaient en réalité à des textes figurant dans les recueils d’exemples d’Aphthonios
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(RGS II, 22 = 47 114 P a t i l l o n = Geop. XI 222 17 B e c k h ) ou des auteurs qui nous occupent ici, Sévère d’Alexandrie (récits 1 et 2, 280 3–4 A m a t o = Geop. XI 22 et 24 B e c k h ) ou le Ps.-Nicolaos (récits 4, 5, 8, 12 RGW I = Geop. XI 15, 29, 10, 4 B e c k h ). L’apport de cet article est aussi de réduire la fourchette chronologique de datation des corrigés du Ps.-Nicolaos. H o c k & O ’ N e i l (90 II 198–204) déterminaient la date haute à partir du moment où Aphthonios est devenu canonique, soit à une date postérieure au vie s. et la date basse à partir de celle du plus ancien manuscrit, qui fut copié au xiiie s. La compilation byzantine des Geoponica datant du xe s., et l’imitation de Sévère rendant la postériorité de la compilation byzantine bien plus plausible que l’ordre inverse, la fourchette se réduit à l’intervalle entre le vie et le xe. (vii) Documents d’origine archéologique: inscriptions, papyrus, tablettes, ostraka 297. F r o e h n e r , M ., « Discours d’ouverture prononcé le 11 décembre 1867 », Annuaire de la Société Française de Numismatique et d’Archéologie, 3, 1868, LXVIII–LXXVII. 298. W i l c k e n , U. (ed.), Griechische Ostraka aus Ägypten und Nubien, 2 vol. (Leipzig 1899). 299. W e s s e l y , C ., Studien zur Palaeographie und Papyruskunde, I. Volume (Leipzig 1901). 300. –, « Einige Reste griechischer Schulbücher », Studien zur Palaeographie und Papyruskunde, herausgegeben von C. W e s s e l y , II. Volume (Leipzig 1902, repr. Amsterdam 1965), 42–58. 301. R a l e i g h N e l s o n , J. « The Boy Poet Sulpicius: A Tragedy of Roman Education », The School Review 11, 1903, 384–395. 302. J o u g u e t , P. & L e f e b v r e , G., « Deux ostraka de Thèbes », BCH 28, 1904, 201–209. 303. J o u g u e t , P. & P e r d r i z e t , P., « Le Papyrus Bouriant n° 1. Un cahier d’écolier grec d’Égypte », Studien zur Palaeographie und Papyruskunde, herausge geben von C . W e s s e l y , VI. Volume (Leipzig 1906) 1–14. 304. M i l n e , J. G., « Relics of Graeco-Egyptian Schools », JHS 28, 1908, 121–132. 305. K e n y o n , F. G., « Two Greek School-Tablets », JHS 29, 1909, 29–40. 306. B r i n k m a n n , A., « Aus dem antiken Schulunterricht », RhM 65, 1910, 149–155. 307. B e u d e l , P., Qua ratione Graeci liberos docuerint, papyris, ostracis, tabulis in Aegypto inventis illustratur (Diss. Münster 1911). 308. Z i e b a r t h , E., Aus der antiken Schule: Sammlung griechischer Texte auf Papyrus; Holztafeln, Ostraka, 2. Auflage (Bonn 1913). 309. –, Aus dem griechischen Schulwesen. Eudemos von Milet und Verwandtes, 2. Auflage (Leipzig / Berlin 1914).
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382. –, F e r n á n d e z D e l g a d o , J. A. & P o r d o m i n g o , F., « PMilVogl I 20: Bocetos de Progymnásmata », ZPE 167, 2008, 167–192. 383. C o l o m o , D. & G o n i s , N., The Oxyrhynchus Papyri, LXXII (Oxford 2008). 384. L i t i n a s , N., « A Chreia of Olympias? », ZPE 172, 2010, 197–198. 385. L u i j e n d i j k , A., A New Testament Papyrus and its Documentary Con text: An Early Christian Writing Exercise from the Archive of Leonides, JBL 129, 2010, 575–596. 386. M a r g a n n e , M.-H., Les extensions du fichier Mertens-Pack³ du CEDOPAL, in: S c h u b e r t , P. (ed.), Actes du 26e Congrès International de Papyrologie. Genève, 16–21 août 2010 (Genève 2012) 481–485. 387. B a g n a l l , R. S., A r a v e c c h i a , N., C r i b i o r e , R., D a v o l i , P., K a p e r , O. E., M c F a d d e n , S. (ed.), An Oasis City (New York 2015). 388. W o l f f , C., L’éducation dans le monde romain: du début de la République à la mort de Commode (Paris 2015). Rec.: J o y a l , BMCRev 2016, 5, non paginé. La tradition progymnastique nous est accessible aussi grâce à un ensemble de documents transmis en quelque sorte directement, depuis l’Antiquité, grâce aux fouilles archéologiques. Malheureusement, la connaissance précise de ce substrat archéologique fait souvent défaut, quand le document, pillé sur un site et vendu, une ou plusieurs fois, se retrouve dans une collection avec la mention « origine inconnue ». Pour citer un cas représentatif, dans l’étude de B. L e g r a s sur la fable égyptienne (358) seulement trois pièces sur les neuf étudiées ont une origine clairement déterminée. Ces documents correspondent – plus étroitement, sans doute, que les traités – à des pratiques antiques quotidiennes. Ils sont caractérisés d’ailleurs par des supports plus ou moins triviaux: tablettes de bois ou de cire, uniques ou attachées et formant des sortes de cahiers, feuilles de papyrus, souvent de réemploi, reliées parfois par un fil et formant elles aussi un cahier, tessons de poterie dits ostraka, voire morceaux de pierre calcaire ou de brique. Mis à part le problème des trafics qui diminue la précision des indications d’origine, la provenance de ces documents est assez homogène puisque leur conservation a été permise par les conditions hygrométriques particulières qu’offraient les sables d’Égypte. C’est un point important à garder en mémoire, qui doit freiner le chercheur tenté d’extrapoler à partir des données égyptiennes à l’ensemble de l’Antiquité gréco-romaine: ce type de source souffre à la fois d’un biais culturel (l’éducation grecque s’est répandue sur un substrat local anciennement implanté) et d’un biais sociologique (à l’inverse des traités, l’éducation des classes dirigeantes y est sans doute moins représentée). La discipline dominante dans ce domaine est la papyrologie. Il y a, disons-le d’emblée, des exceptions, comme cette inscription grecque exceptionnelle reproduite par M o r e t t i (325 1336) et remarquée par P e r n o t (172 198; voir aussi, pour une traduction et un commentaire R a l e i g h N e l s o n 301 et le plus récent D ö p p
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364): un jeune Romain de onze ans, Quintus Sulpicius Maximus, avait improvisé en public, au concours capitolin (en 94 ap. J.-C.), une éthopée en 43 hexamètres grecs sur le sujet suivant: « que dirait Zeus à Hélios, après que ce dernier a confié son char à Phaéton ». L’adolescent mourut peu après et ses parents firent graver le poème sur sa tombe. Les épitaphes ne citent pas toujours in extenso les productions des jeunes gens morts prématurément, mais elles peuvent nous apprendre à quel stade ils en étaient – en clair quels exercices ils avaient pratiqués, par exemple l’éthopée et l’éloge (cf. C r i b i o r e 369 228, se référant à SEG 34.1259, et V é r i l h a c 335 n° 56, 73, 74 pour les documents analogues). Mais l’épigraphie n’est vraiment pas le vecteur le plus courant de la documentation scolaire, sauf à y inclure – selon certaines catégorisations – le champ des ostraka. Pour les documents plus courants, et quand on aborde en rhétoricien, c’est-à-dire en non-spécialiste la plupart du temps, le champ de la papyrologie, le problème n’est pas la rareté mais plutôt une certaine profusion et la rapidité avec laquelle les nouvelles données s’accumulent. B. L e g r a s (358), pour le citer à nouveau, donne sur un cas particulier une idée de la vitesse de l’enrichissement des sources. Sur les neuf documents retenus pour son étude sur la fable, cinq ne pouvaient pas être connus de M a r r o u (16) dans l’immédiate après-guerre, deux de D e b u t en 1986 (347), soit exactement dix ans avant. À cela s’ajoute une certaine difficulté de repérage des sources liée à l’hétérogénéité des modes de recueil (fouilles, achats), de constitution des collections, des bornes chronologiques et autres critères utilisés, parfois en combinaison, dans les répertoires. C’est ainsi que les documents peuvent être réunis pour leur qualité présumée de document scolaire (e. g. Z a l a t e o 321, M i l n e 304, W e s s e l y 299, 300, D e b u t 347), pour leur support et leur origine (ostraka de Thèbes chez J o u g u e t & L e f e b v r e 302; papyri d’Oxyrhynchos dans le récent recueil de C o l o m o & G o n i s 383), pour leur support et leur lieu de conservation (tablettes de bois du British Museum, dans P a i n t e r 324), parce qu’ils appartiennent aux mêmes collections (coll. Bouriant, cf. C o l l a r t 311; coll. Reinach, cf. C o l l a r t 317), parce qu’ils sont inscrits sur le même type de support (ostraka, cf. M e r t e n s 332; tablettes: C a u d e r l i e r 360; K e n y o n 305), ou traitent de thèmes voisins: à l’instar des inscriptions funéraires réunies par V é r i l h a c (335), on aura des recueils de documents touchant à la grammaire (W o u t e r s 336, W e e m s 337), aux lettres privées relatives à l’éducation (P r é a u x 312), à la gnomologie cynique, etc. etc. À cette diversité des principes de collection s’ajoute la variété des bornes chronologiques choisies: certains s’arrêtent au paganisme, alors même que la rupture n’a été ni brutale ni complète et que les progymnasmata chrétiens constituent un objet tout à fait passionnant (e.g. 354). Il y a bien sûr des travaux centrés sur des documents uniques, mais cette focalisation n’en clarifie pas toujours la portée car leur enjeu – quand il dépasse le (pas si) simple (et nécessaire) travail d’édition – n’est pas toujours unique ni explicite. Le cas de B a r n s (319) est assez rare qui, à partir d’un papyrus du Fayoum offrant des fragments d’une anthologie de sentences (γνῶμαι), à classer parmi celles qui servaient de manuels d’écolier, élargit sa recherche (II) à quelques papyrus qui peuvent être considérés comme des extraits d’anthologies gnomiques, et finit par le rôle de celles-ci dans le
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système des études, comme formant le lien et la transition entre la γραμματική et la ῥητορική. Plus souvent, les monographies multiplient les objets pour couvrir la totalité du document étudié et font attendre des synthèses. Bref, tout cela a empêché à ce jour l’établissement d’un répertoire spécifique, témoignant à proprement parler de la pratique progymnastique, cette dernière étant noyée en quelque sorte dans la catégorie plus vaste de documents scolaires, qui elle-même est incluse – et encore, avec des problèmes de limites – dans le grand ensemble des papyrus littéraires. Il importe donc de se faire soi-même une idée synthétique et de s’orienter peu à peu dans la bibliographie. On partira de la catégorie très vaste des documents d’origine archéologique dont le cœur est constitué par la papyrologie: sur ce champ immense, on lira par exemple M o n t e v e c c h i 329. Dans ce cadre, le corpus des pièces à caractère littéraire n’est pas si facile à isoler des pièces documentaires, dans la mesure où les supports sont souvent plusieurs fois utilisés, dans les deux sens d’ailleurs, des papyrus issus d’une bibliothèque pouvant servir au cartonnage des momies, ou des documents comptables être recyclés en papier de brouillon à usage scolaire. L’avantage est que les documents administratifs ou comptables, plus fréquemment datés, fournissent des indices pour la datation des textes littéraires, indices précieux à condition, naturellement, d’être maniés avec précautions (cf. C l a r y s s e 339 et une enquête ponctuelle comme celle de L u i j e n d i j k 385). Ces difficultés de repérage sont partiellement palliées par l’informatisation remarquable de la discipline papyrologique (voir L e g r a s 375). Quand un document a été répertorié et édité, une simple cote donne le plus souvent accès aux principaux détails bibliographiques le concernant, sinon à une photographie, du moins à une transcription, parfois une traduction, voire un commentaire. Citons l’exemple d’un fonds de l’Institut de Papyrologie de la Sorbonne, la collection Bouriant, publiée en 1926 par C o l l a r t (311). On y accède désormais très facilement sur le site de l’Institut, et l’on dispose de photographies dont on peut choisir la définition. Il suffit de deux clics par exemple pour voir de ses yeux chacun des 11 feuillets du n° 1 (n° d’inventaire 826), un cahier d’écolier particulièrement curieux, dont on reparlera. Pour ce qui nous intéresse ici, nous nous bornerons donc à la référence en usage pour le document, en laissant le lecteur se rendre sur les bases de données disponibles (Trismegistos, LDAB…). Dans le cas des papyrus littéraires, une aide particulièrement précieuse est apportée par un répertoire évolutif commencé en 1952, poursuivi en 1965 (323) et continué sur un support dématérialisé diffusé depuis Liège dans le cadre du CEDOPAL. Nous voulons parler bien sûr de la base M e r t e n s - P a c k 3, dite familièrement MP3 (sur la méthodologie, voir par exemple M a r g a n n e 386). Reprenons l’exemple du Papyrus Bouriant n° 1: une fois qu’on l’a vu de ses yeux, une fois que l’on a appris sur la notice de la Sorbonne son code MP3 (in extenso: 02643.000, accessible avec les quatre chiffres 2643), on peut obtenir en ligne, sur le site de Liège cette fois, tous les renseignements essentiels relatifs à son contenu, à la bibliographie afférente, etc. La K. U. Leuven n’est pas en reste, qui publie en ligne, sous la responsabilité de Marc Huys et de ses collaborateurs, un « Catalogue of Paraliterary Papyri ».
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Un second cercle de documentation, si l’on ose dire, définit, comme sous-ensemble des documents littéraires, les papyrus et ostraka scolaires. C’est un domaine dont l’histoire est déjà longue. On consultera, en ligne, la présentation de G. S c h a d e (374), qui donne comme sources principales, outre 329, le livre plus ancien – mais enrichi, à défaut de fac-similés, de nombreuses transcriptions – de Z i e b a r t h (308), la dissertation latine de B e u d e l (307), les analyses du même Z i e b a r t h (309) et les travaux de L e c h n e r (313) sur l’éducation et la formation antiques, les précieux calques de W e s s e l y (299, etc.). Le système éducatif de la haute époque hellénistique – en amont, en quelque sorte de la généralisation des progymnasmata –, tel qu’on peut le connaître grâce aux sources papyrologiques, a fait l’objet de réflexions de M a e h l e r (341). Plusieurs décennies plus tard, H a r r a u e r & S i j p e s t e i j n (345) ont publié un ouvrage riche de nouveaux documents, pourvu d’une introduction très éclairante (I 9 sq.), illustré de 90 planches. Dans K r a m e r (349), on découvre d’intéressantes observations linguistiques sur les textes publiés par H a r r a u e r et S i j p e s t e i j n , notamment sur l’iotacisme, massif dans des textes comme les textes scolaires, qui reflètent assez exactement la phonologie du grec d’époque hellénistique et romaine. S c h a d e (374) conclut son panorama en citant, comme de bien entendu, les importantes études de C r i b i o r e sur lesquelles nous reviendrons. À ce panorama, il faut ajouter le répertoire déjà cité de Z a l a t e o (321). S’agissant des ostraka, Paul M e r t e n s a fourni en 1976 un répertoire des 143 ostraka littéraires connus alors avec indication de leur date, de leur provenance et de leur contenu (332). Janine D e b u t , en 1986 (347), outre un inventaire de 395 documents scolaires classés sur des critères pédagogiques, actualisé pour les tablettes, en 1992, par P. C a u d e r l i e r (360), présentait la nouvelle classification des papyrus scolaires pour la suite de P a c k . Le CEDOPAL enfin, fournit une rubrique ad hoc: MP3 2642–2751.7 et une bibliographie. À Bruxelles aussi, les membres du Centre de Papyrologie et d’épigraphie de l’ULB alimentent une riche banque de données bibliographiques, à l’adresse http://www.aere-egke.be/BP.htm, où il suffit de taper « progymnasmata » pour être utilement orienté. Après ces grandes orientations, un examen plus précis s’impose. Les anciens travaux sur les collections ne sont pas obsolètes. Avec la collection Théodore Reinach par exemple, on a l’une des collections importantes, après les cartonnages de momie rapportés d’Égypte par Pierre Jouguet, après la collection Bouriant, qui constituent le fonds de l’Institut papyrologique de la Sorbonne. L’édition de C o l l a r t (317) publiée en 1940 – et dont B r a d f o r d W e l l e s fait un compte rendu élogieux (317 Rec.) – est un travail collectif et international sur la deuxième partie de ce fonds, les n° 59–143. Plusieurs documents d’intérêt scolaire y sont analysés (n° 85, 86, 87, 90). Car sur ces documents scolaires, le regard a changé assez tôt, en tout cas dès le début du xxe s., et plusieurs papyrologues se sont pris d’intérêt pour les documents les plus remarquables dans ce domaine, qui avaient pu paraître négligeables auparavant en comparaison des retentissantes nouveautés trouvées dans les sables d’Égypte au siècle précédent – telle la Constitution d’Athènes découverte en 1879. L’étude du déjà cité papyrus Bouriant n° 1 par J o u g u e t & P e r d r i z e t (303) est à cet égard très révélatrice d’un intérêt d’un type nouveau, puisqu’il s’agit d’un cahier d’écolier
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écrit par l’élève lui-même, sous la dictée. Or les éditeurs fournissent non seulement un fac-similé, une transcription, mais aussi une analyse minutieuse des particularités graphiques et du mécanisme (phonétique, erreurs de dictée, inadvertances) des fautes. Le document est daté du ive s. ap. J.-C. et il porte la trace indirecte sinon de la pratique des progymnasmata en tant que tels du moins de la connaissance de trois d’entre eux: à la copie de mots de longueur croissante s’ajoute en effet la copie de cinq chries de Diogène (feuillets 6–7, p. 10–11), dont trois misogynes, puis de vingt-quatre sentences monostiques à contenu moralisateur (feuillet 7; feuillet 9, p. 11–13), suivies des treize premiers vers du prologue des fables de la première collection des Fables de Babrius (feuillets 9–11, p. 13–14), où est évoqué le mythe des âges de l’humanité. Mentionnons aussi le très fameux livre d’écolier édité par G u é r a u d & J o u g u e t en 1938 (316). Il s’agit des restes assez bien conservés d’un rouleau unique, qui mesurait 2,485 m, datable par l’écriture (une écriture d’adulte) du dernier quart du iiie s. av. J.-C. À cette date, proche de celle du fameux P. Mil. Vogliano III 123 (cf. 320 C a z z a n i g a , n° 0089 MP3) qui renferme quant à lui trois éloges (textes conservés, sur un total probable de cinq à l’origine), il ne peut guère être encore question de progymnasmata stricto sensu, c’est-à-dire d’exercices mis en série progressive. Mais le document contient des éléments didactiques formant une sorte de manuel permettant à l’élève de s’exercer à lire et à compter et d’assimiler des éléments de culture générale d’ordre géographique ou littéraire. Or dans ce dernier domaine, le plus proche des préoccupations qui sont les nôtres ici, on note la présence des vers 529–534 des Phéniciennes d’Euripide, d’un fragment d’une tragédie perdue d’Euripide (Inô, fr. 420 Kannicht), de 9 vers du chant V de l’Odyssée (116–124), de deux épigrammes, trois fragments de la comédie nouvelle en trimètres iambiques (comprenant deux monologues de cuisiniers): sinon les progymnasmata eux-mêmes, la référence aux « classiques », la préoccupation morale et didactique, le goût du texte court à vocation gnomique sont déjà là. Avec 318 (C o l l a r t ), et cet ostrakon alors inédit (aujourd’hui MP3 00388.100; voir aussi L o z a c h m e u r 376 435–438) du milieu du second siècle après J.-C. rapporté par le célèbre diplomate orientaliste, Charles Clermont-Ganneau, qui dirigea à plusieurs reprises les fouilles d’Éléphantine, on a l’exemple pittoresque d’une maxime à la fois pessimiste et sceptique (en substance: la providence n’existe pas, et la vie des hommes est régie par le hasard) copiée par un enfant qui – lui ou son maître – l’attribue par erreur à Euripide, alors qu’elle est de Chaerémon. L’étude de C o l l a r t , menée avec esprit, est riche de références à des collections d’ostraka et à des recueils de chries ou de maximes. Le document confirme la surprenante liberté de ton qui marque la relation pédagogique dans les écoles d’époque hellénistique et romaine, liberté mise en perspective par Michel P a t i l l o n à propos de Théon (6 XIX–XX), et dont on reparlera à propos des aspects moraux de l’éducation antique. Mais le grand événement de l’immédiate après-guerre dans le domaine qui nous occupe est la publication de la thèse de M a r r o u (16), dont une des particularités les plus marquantes consiste justement dans l’utilisation des documents papyrologiques et apparentés. Qui plus est, c’est un type de sources auquel M a r r o u a recouru massivement pour sa description des progymnasmata, dans le cadre de son analyse des études littéraires secondaires de l’époque hellénistique (16 262 sq.).
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Avant de donner quelques éléments tirés de cet ouvrage et quelque pistes pour son actualisation, il importe de mentionner le collectif de P a i l l e r et P a y e n (373) qui vise à mettre en perspective – dans une historicisation respectueuse de l’importance de l’ouvrage – « le » M a r r o u et à montrer en quoi il reflétait une époque très particulière de l’histoire française (la libération), un certain nombre d’a priori philosophiques et historiographiques et aussi, forcément, une documentation datée. Il est clair par exemple que la lecture de saint Augustin, auquel M a r r o u avait consacré sa thèse avant-guerre, a influé sur ses jugements en matière de rhétorique et d’éducation antiques. Le contexte d’une éducation nationale réformée par Jean Zay n’avait, par ailleurs, pas grand chose à voir avec l’état actuel de l’instruction publique. Comme l’écrit L. P e r n o t (49): « Une ligne directrice particulièrement importante, dans les relectures actuelles du Marrou, nous semble consister dans l’idée que l’histoire de l’éducation dans l’Antiquité a tracé un cadre général de la paideia (…), tandis que la recherche contemporaine se donne pour objectif de compléter et de nuancer le tableau, de faire droit à la diversité et à la pluralité, ce qui peut amener de notables changements de perspective ». Mais l’ouvrage reste marquant, avec – parmi beaucoup d’autres images – celle du temple humaniste dont l’entrée est symbolisée par deux colonnes, Platon pour la recherche philosophique et scientifique, et – avec quelques pincettes – Isocrate pour la littérature. Plus précisément, à propos de la pratique des narrations (progymnasma n° 2 dans Prog. et chez Aphthonios), et notamment des narrations à thème non pas mythologique mais historique, l’historien (16 262) cite un ostrakon renfermant une lettre d’Alexandre aux Carthaginois (avec pour référence M i l n e 304 130 = MP3 2726 reproduit par C r i b i o r e 362 275). Pour montrer que ces narrations pouvaient porter sur des événements contemporains, il cite le P. Fay. 19 (TM 59966, MP3 2116) qui renferme une lettre fictive d’Hadrien à Antonin, datée du second siècle, donc presque contemporaine des événements. M a r r o u (16 262) cite également des sources papyrologiques ou épigraphiques – car c’est parfois le cadre disciplinaire choisi pour les tablettes – afin d’illustrer la pratique – toujours dans le cadre de l’exercice de narration, cf. le récit « dramatique » (Aphthonios II 2) dans 47 – consistant à faire résumer l’argument de pièces de théâtre ou de poèmes: « nous voyons ainsi les petits écoliers d’Égypte s’exercer en quelques lignes sur l’histoire de Philoctète, d’Énée ou d’Achille… ». M a r r o u cite à l’appui M i l n e 304 128–129 et le P. Tebt. 683r, MP3 00388.100 sur lequel on peut lire aujourd’hui M o n t a n a r i 350. Suit le cas d’Iphigénie à Aulis. La référence est à la planchette peinte Clot-Bey n° 340 conservée à Marseille et datée, dans un rapport que F r o e h n e r 297 a présenté devant la Société de Numismatique en 1868, de la fin du iiie siècle ap. J.-C. M a r r o u se borne à indiquer: ASFNA. 3. (1868), XLVIII s. En réalité, les limites de l’allocution de F r o e h n e r sont les pp. LXVIII–LXXVII, et la tablette Clot-Bey 340 est étudiée p. LXXVI–LXXVII. M a r r o u enchaîne sur l’histoire d’Adraste et de ses filles, en prenant à témoin le P. Oxy. 124 (plus précisément le verso, doté aujourd’hui du n° 2649 MP3 et reproduit par C r i b i o r e , 362 XXXIII); puis sur celle de Lycurgue fils de Dryas (PSI 135, n° 1183 MP3 document pour lequel on dispose maintenant de C a r l i n i 330) et enfin sur l’épisode de Patrocle sauvant Eurypyle (M a r r o u met alors en note: P. Oxy. 154).
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Une actualisation même rapide de l’information aboutit à de très normales rectifications pour un travail aussi pionnier que celui de M a r r o u : la tablette Clot-Bey 340 est toujours à Marseille, au Musée d’Archéologie Méditerranéenne (1558), mais elle a fait l’objet d’études plus approfondies: on y accédera par le n° MP3 2731 = 360 (C a u d e r l i e r ) 277; 362 (C r i b i o r e ) 146 pl. 17. Elle est datée désormais du iv e s. et l’on y voit tantôt un exercice de copie tantôt une paraphrase. Le PSI 135, d’autre part, n’est pas une hypothesis, mais une paraphrase continue d’Iliade VI 84–98, 130–140. Quant au P. Oxy. 154, c’est un papyrus documentaire tardif dépourvu, sauf erreur de notre part, de contenu poétique. Sur la chrie (16 ibid.), quand celle-ci est mise dans la bouche d’Ésope, M a r r o u renvoie à un ostrakon de la collection W i l c k e n de Berlin (298 II 1226 MP3 2076, que H o c k et O ’ N e i l ont depuis traduit et commenté (90 II 48–49) en compagnie du n° 1330 W. (MP3 2081). Quand la chrie est mise dans la bouche du sage Anacharsis, il renvoie à J o u g u e t & L e f e b v r e 302. Il s’agit d’un ostrakon du second siècle ap. J.-C., acheté à Louqsor en 1903 dans lequel le père pauvre d’un fils riche consulte Anacharsis sur le moyen de persuader son fils d’être plus généreux. Sur ce document (aujourd’hui n° 1876 MP3) et les autres, le contraste est fort entre le compte rendu de M a r r o u , toujours réducteur et condescendant (voir en particulier sa conclusion, 16 264), et la sensibilité de J o u g u e t & L e f e b v r e à la qualité littéraire de la chrie copiée sur l’ostrakon: « On notera le tour vif du récit (emploi du participe, – de l’imparfait dit de narration). La suppression du verbe dans la phrase (…) n’est pas due, pensons-nous, à une étourderie du scribe: elle est volontaire et s’explique par l’emportement de l’interlocuteur. L’emphase des lignes 9 et 10 se justifie par la même raison » (302 204). M a r r o u recourt aux sources archéologiques aussi pour la flexion de la chrie, et il cite là-dessus les documents étudiés par K e n y o n (305). Pour d’autres aspects ou d’autres époques des progymnasmata (16 302, 315, 374, 411, 488), il ne se sert que de sources « littéraires », c’est-à-dire, principalement, des manuels que nous avons présentés ci-dessus, avec les limites que cela comporte puisque, naturellement, l’historien ne pouvait pas connaître les exercices d’accompagnement tels que les ont mis au jour les parties du traité de Théon reconstituées à partir de l’arménien (6). Quoi qu’il en soit, un reflet indirect de l’importance du M a r r o u est que plus de vingt ans se sont écoulés avant que le relai ne soit pris et qu’on ne voie reparaître de grandes synthèses sur l’éducation antique. En 1977 paraissait l’ouvrage de Stanley B o n n e r (333), axé sur Rome, mais à la période de cette civilisation, de la fin du iiie s. av. J.-C. au second siècle après J.-C., où s’opère l’agrégation des deux cultures, grecques et latines, notamment dans le domaine rhétorique. Lui aussi fait un large usage des sources d’origine archéologique, même si elles sont moins directement liées à son objet. Sur les progymnasmata, B o n n e r n’entre pas dans le grand détail, mais apporte d’utiles précisions (333 250 sq.): selon lui, l’acclimatation de la série à Rome date au plus tard de la fin de la République. Il relie la longévité de cette pédagogie à sa portée éducative: « Though primarily directed to the acquisition of oratorical skills, these exercises were of a much wider educational value and well deserved their quite remarkable longevity » (331). Du côté des théories,
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une grande proximité unit tradition grecque et tradition latine – surtout dans le cas de Suétone – à ceci près qu’apparaît un nouvel exercice, l’exercice de traduction. B o n n e r (333 252) souligne aussi qu’à Rome, la frontière entre l’enseignement grammatical et l’enseignement rhétorique était moins tranchée, et que les premiers exercices (fable, chrie, sentence) servaient en quelque sorte de pivot. On lit également que le développement de la déclamation à Rome, sous ses deux espèces, controverses et suaoires, a tendu à stimuler la pratique des praeexercitamina. Dans les années quatre-vingts, Janine D e b u t a mené une double activité, de pédagogue des langues anciennes et d’historienne de l’éducation antique. Elle s’est beaucoup intéressée au corpus archéologique, mais en se focalisant davantage sur les premiers apprentissages, de l’écriture, de la langue, que sur les progymnasmata. Sa thèse (338, présentation succincte dans 346) est restée malheureusement inédite, sans prendre la forme plus compacte d’un livre. On y trouve cependant beaucoup de développements intéressants pour notre sujet, notamment sur la fable (338 II 432–445). D e b u t a touché également aux aspects culturels de l’éducation dans la diachronie, en montrant par exemple la permanence d’Homère jusqu’à l’époque chrétienne comprise et l’effacement de la mythologie, aux périodes romaine et byzantine, au profit de la culture générale (351). Sur le plan pédagogique, et toujours à partir de documents archéologiques, elle a montré l’importance des listes de mots (342), au nombre de syllabes croissant, copiés et appris par cœur, classés dans l’ordre alphabétique à partir de l’époque romaine. Cette technique certes fruste permettait à la fois l’apprentissage graphique et linguistique ainsi que l’articulation de l’écriture à la culture, par le biais de l’explication desdits mots. J. D e b u t a contribué également (348) à l’instruction du dossier de l’apprentissage moral dans l’éducation antique, en montrant comment les élèves copiaient, apprenaient par cœur, récitaient des morceaux, choisis à cette fin, des poètes épiques et tragiques. Dans le domaine de l’éducation antique, l’intervention de Raffaela C r i b i o r e a été sans aucun doute décisive. Formée à l’Université catholique de Milan puis à l’université Columbia, elle a acquis la double compétence de spécialiste de l’éducation antique et de papyrologue, elle est d’ailleurs active chaque année sur des chantiers de fouille, notamment celui de l’oasis de Dakhla (voir 387) où l’on a trouvé les vestiges d’un établissement d’enseignement supérieur. Après celui de M a r r o u , ses ouvrages reflètent une attitude plus ouverte et moins condescendante à l’égard des progymnasmata ainsi qu’une expérience directe de la récolte des données. Avec 362, paru en 1996, complété par 365, C r i b i o r e donnait une importante étude sur l’apprentissage de l’écriture et la diffusion de la culture lettrée dans l’Égypte hellénistique et romaine. Ce thème touche à la question des progymnasmata en raison du continuum déjà noté entre l’apprentissage de l’écriture et certaines options en matière discursive et éthique, en clair le tropisme des éducateurs pour la littérature gnomique, mais le lien est encore plus intime, car ce sont les mêmes principes qui animent les apprentissages élémentaires et « secondaires ». C r i b i o r e ne partait pas de rien: la question de l’écriture et de son apprentissage avait déjà été abordée, par exemple par D e b u t , on vient de le dire, mais aussi, en 1974, dans B o y a v a l 331 et son étude de la copie de distiques de trimètres iambiques
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dans la tablette jadis numérotée Pack² 1619 (NB: cette cote est un delendum, elle a été remplacée par MP3 02643.100, car le document en question, dont les pièces étaient déjà connues séparément, a été reconstruit par B o y a v a l 334, article où, d’ailleurs, l’avancement du « puzzle » s’accompagne d’intéressantes réflexions sur ce type de document). Mais l’étude de C r i b i o r e , quoique limitée aux écritures non-professionnelles, à l’exclusion de celle des scribes et autres copistes de livres, est de plus grande ampleur. Par son empan chronologique d’abord, depuis l’introduction du grec en Égypte jusqu’à la conquête arabe. Elle est d’autre part centrée sur un important corpus de 412 exercices scolaires, expurgé de documents faussement rattachés par certains papyrologues antérieurs à cette catégorie, dûment analysé, divisé et classé, accompagné de 80 planches. Cette plongée dans la réalité de l’éducation gréco-romaine en Égypte révèle des pratiques éducatives informelles, tant par le lieu « classe » – parfois un porche de temple, voire l’ombrage d’un arbre – que par la personnalité du « maître », qui pouvait être un professionnel, mais aussi un ami, un parent, une femme, parfois (362 22–24), ou par l’âge des acquisitions – jugé moins déterminant que le niveau atteint. Les écritures enseignées étaient aussi diverses, par la personnalité du scripteur, évidemment, mais aussi en fonction de divers modèles issus des écritures administratives ou livresques et appropriés à diverses circonstances. De 362, il ressort que la culture livresque avait un caractère facultatif: on pouvait vivre sans. Il appert également une sorte de dissociation entre l’apprentissage de l’écriture et celui de la lecture. La méthode, par ailleurs, était clairement analytique, et allait de la lettre isolée à la syllabe, puis au mot de deux, trois… syllabes pour aboutir à la phrase. Le désir de couvrir toutes les associations de lettres conduisait à la fabrication de mots inexistants. Ce principe simple de combinatoire de plus en plus complexe et exhaustif se retrouve dans la progression des prog ymnasmata. Un autre principe est celui de l’imitation: le corpus étudié comporte ainsi des modèles – destinés à être dictés ou copiés – et des copies. Ce principe perdure jusqu’au stade de l’invention, où l’initiative est toujours guidée par un modèle. La typologie de R. C r i b i o r e montre bien tout l’éventail des étapes d’une activité toujours guidée, mais qui construit des bases solides pour la créativité. Après la reproduction des modèles venaient en effet des exercices de commentaires, des paraphrases, des résumés et enfin des compositions. La publication de 362 s’est accompagnée d’études de cas. Avec 357 par exemple, on a l’une des pièces importantes de la démonstration de R. C r i b i o r e (voir aussi 369 133): au recto de la tablette, le professeur a écrit quatre lignes de modèles terminées par une injonction: « à toi d’imiter », copiées, l’injonction comprise, à cinq reprises, avec un nombre de fautes grandissant, ce qui laisse penser que la copie s’est bornée à une simple reproduction de tracés, sans interprétation du sens. Au verso, une sentence est copiée dix fois par un autre élève. Parmi les compléments utiles à 362, on peut lire aussi 367 de P. V a n M i n n e n , enquête sociologique sur la pratique de la lecture en démotique et en grec dans dix villages du Fayoum gréco-romain. L’ensemble du dossier instruit par C r i b i o r e a été repris, et certaines de ses conclusions nuancées ou confirmées. Signalons V ö s s i n g (368) qui, à partir d’un
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article de C r i b i o r e (357), revient sur l’idée d’un décalage possible entre apprentissage de la lecture et de l’écriture et l’hypothèse selon laquelle les écoliers pouvaient être conduits à apprendre en premier l’écriture. La même question est soulevée par C l a r y s s e et W o u t e r s (327) à propos d’un exercice d’écriture lisible sur un papyrus des iii e–iv e s. ap. J.-C. conservé à Dublin: l’élève doit recopier des noms de 2, 3 ou 4 syllabes rangés dans l’ordre alphabétique, relevant pour la plupart de la littérature et de la mythologie: on a pu suggérer qu’au lieu de découvrir les noms de la mythologie en lisant et en expliquant les poètes, les enfants apprenaient d’abord à les écrire. Ces hypothèses en soulèvent d’autres, sur la construction de la mémoire à la fois visuelle et séquentielle qui sert ensuite, aux stades ultérieurs de la formation, à guider la mémorisation et la performance du discours. Sur la copie et ses développements, voir aussi B a s t i a n i n i (372), mais sur un corpus papyrologique plus ancien. L’ouvrage de Teresa M o r g a n (86) s’inscrit à la fois dans la continuité de 362 – dont il reprend les principes d’organisation du corpus papyrologique – et dans un dialogue avec la vulgate établie depuis M a r r o u (16). Son but est d’harmoniser les sources « littéraires » (Quintilien, Plutarque, le Ps.-Plutarque, Philon d’Alexandrie, etc.) et les sources plus triviales (papyrologiques, notamment), pour construire une image moins idéalisée, plus réaliste de l’éducation antique. Ce projet a été critiqué par C r i b i o r e dans la BMCRev (86 Rec.) pour le décalage entre des sources lacunaires et des conclusions jugées trop tranchées. La sévérité du verdict de M o r g a n sur la médiocrité du niveau de l’éducation gréco-romaine, la pauvreté des lectures, paraît plus pertinente pour les premiers degrés de l’enseignement que pour les niveaux les plus élevés. Les deux spécialistes divergent aussi sur les progymnasmata: pour M o r g a n , seuls les plus élémentaires sont représentés dans les sources, alors que selon C r i b i o r e on trouve dans les papyrus tous les progymnasmata et même quelques déclamations – surtout à contenu historique –, le problème étant – comme nous l’avons souligné déjà – que ce matériau est encore pour l’instant dispersé. D’autres points restent en débat entre les deux spécialistes, comme l’existence ou non d’examens, les raisons et les conséquences du développement de l’enseignement de la grammaire, etc. Les conclusions du chapitre 6, selon lesquelles les exercices ne permettaient pas de rendre les élèves opérationnels dans un débat politique ou judiciaire, sont traitées par C r i b i o r e avec scepticisme. Sans entrer dans ces débats, soulignons juste l’intérêt du septième et dernier chapitre de 86, qui fait ressortir le caractère politique des cinq qualités naturelles jugées nécessaire à l’enfant, par différents théoriciens anciens, pour qu’il profite au mieux de son éducation. Ces qualités sont à la fois celles de l’abeille industrieuse et du jeune citoyen: mémoire, aptitude à parler, raison, capacité d’imitation, tendance à la vertu. On rappellera à cet égard que le dernier exercice demandé à l’adolescent, dans la série des exercices progressifs, est la proposition de loi. D’ailleurs, il ne fait guère de doute que l’éducation « à la grecque » a joué un rôle important dans l’intégration des populations étrangères à la société égyptienne de l’époque. Mais revenons à C r i b i o r e . Son ouvrage capital, paru en 2001, est Gymnastics of the Mind (369), titre emprunté à Isocrate (Antid. § 266), à lire après la synthèse fournie par B. L e g r a s (371) sur l’ensemble du monde grec. Ce livre a complètement renouvelé – par rapport à M a r r o u (16), notamment – et surtout précisé, concrétisé
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notre vision de l’éducation antique. Pourtant, l’index de l’ouvrage risque de décevoir celle ou celui qui espère en apprendre beaucoup sur la pratique des exercices préparatoires: le sujet est traité sur quelque dix pages (202, 221–230) dans un ouvrage de synthèse qui approche les 300 pages. Ce n’est pas négligence de l’auteure, qui a su compléter la documentation archéologique par les sources rhétoriques et littéraires (Denys d’Halicarnasse, Théon, Quintilien, Lucien, Libanios ou Plutarque) sur la question de la formation oratoire. Mais justement, cette portion congrue est révélatrice: sur les progymnasmata, l’Égypte hellénistique et romaine (C r i b i o r e fait des incursions jusqu’à l’époque byzantine, mais ne s’aventure pas en domaine chrétien) est relativement silencieuse. Plusieurs explications se présentent. L’une est accidentelle: il se trouve que les papyri de la région d’Alexandrie, où se trouvait une prestigieuse école de rhétorique, ont été perdus. Plus profondément, les documents disponibles reflètent des pratiques courantes, ce qui signifie que les progymnasmata n’étaient pas si courants, et qu’ils concernaient une part, une petite part seulement, de la population: une minorité suivaient l’ensemble de la formation, en passant par les progymnasmata et en poussant jusqu’à la déclamation. Tout dépendait du niveau de fortune des parents, des circonstances de la vie et des projets de carrière. Ainsi (369 224), seulement 1/6e des étudiants de Libanios – déjà sélectionnés financièrement, socialement, personnellement – continuaient, que ce soit pour embrasser une carrière politique ou devenir eux-mêmes sophistes. En ce qui concerne les autres, deux années suffisaient pour être en mesure de plaider correctement. Cela dit, l’ouvrage de R. C r i b i o r e regorge d’informations: sur l’importance de l’opération de copie (369 133) liée elle-même aux difficultés occasionnées par la scriptio continua (134); sur la rareté des exemplaires soignés, tant pour la copie que pour la lecture, ce qui ipso facto crée une grande difficulté pour l’accès à la culture livresque. Pour ce qui concerne les progymnasmata à proprement parler, l’apport des sables d’Égypte est de montrer la variété des usages (voir aussi C o l o m o & G o n i s 383 72–73) et, cela dit, la prévalence de la chrie (369 224), forme gnomique qui sert en quelque sorte de continuum ou d’interface entre la formation initiale – puisqu’elle sert aux exercices de copie, avant même la maîtrise de la lecture – et le cycle des progymnasmata, dont elle confirme par ailleurs la vocation moralisatrice. R. C r i b i o r e souligne aussi l’importance de deux autres exercices – l’éthopée et l’éloge – qui « se taillent la part du lion » (228). Parmi les ouvrages généralistes, après les synthèses de M a r r o u , B o n n e r , C r i b i o r e et M o r g a n , ouvrages bivalents ou orientés majoritairement sur le domaine grec (le reproche a été fait à C r i b i o r e par H a l p o r n dans la BMCRev d’ignorer dans 369 la documentation égyptienne en langue latine, même si cette dernière est rare et dispersée), celui de C. W o l f f paru en 2015 (388), est de ceux qui permettent le mieux d’inscrire les progymnasmata dans leur contexte romain. Son empan chronologique, un peu arbitrairement limité (depuis le ve s. av. J.-C. jusqu’à 192 ap. J.-C.), est en réalité le corollaire d’une attitude respectueuse mais critique à l’endroit du M a r r o u : la documentation sur l’éducation ancienne, en tout cas aujourd’hui, est trop riche pour être couverte par un seul ouvrage. La démarche est subtilement inductive: elle consiste à partir du lexique qui thématise, avec des découpages différents
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des découpages actuels, des thèmes et des concepts qui seront ensuite étudiés (e.g. pais, paideia, paideuo, pepaideumenos; didasko, manthano, educare, docere; humanitas; liberales artes…). L’auteur se focalise ensuite sur quelques modèles à la fois marquants et significatifs – notamment de l’évolution des équilibres entre tradition latine et tradition grecque: Caton l’Ancien, Cicéron, l’Empereur Auguste, Lucien. Un autre atout de l’ouvrage est sa sensibilité à la diversité et à l’évolutivité des pratiques éducatives latines, évolutions auxquelles est consacré un chapitre entier (21–48). Elles s’avèrent liées aux variations de l’investissement des élites, à l’environnement (influence étrusque, puis de plus en plus grecque à partir de la seconde guerre punique) avec pour événements-clés l’introduction de la grammaire à Rome en 168, sous l’impulsion de Cratès de Mallos, ou les décrets pris en 163 puis en 92 contre les rhetores, indices a contrario d’une implantation de l’enseignement de la langue et de l’éloquence dans les classes privilégiées, vécue par certains comme un défi au mos maiorum. L’époque impériale – dans les limites chronologiques choisies – est une époque de plus grande intervention de l’État, avec par exemple la création de chaires convoitées de philosophie et de rhétorique. La diversité est aussi de règle dans les matières enseignées et les âges d’accès aux divers savoirs. S’agissant des matières, on dispose d’indications sur l’enseignement, notamment du droit, des mathématiques, de l’astronomie, de la philosophie, de la médecine, de l’architecture et…du commerce, sans parler de l’éducation physique. Les considérations sur les personnes impliquées dans l’éducation (parents, enseignants, élèves) sont l’occasion de précisions sur l’éducation des filles, des esclaves, des chrétiens, sur les différences entre classes sociales, les attentes envers les enseignants – dont le statut était souvent inférieur, alors même que l’éducation était un marqueur social important. C’est dans le chapitre sur les méthodes utilisées (chap. IV) que sont mentionnés les progymnasmata. Cette vaste étude s’enrichit encore de considérations sur les sévices physiques utilisés dans l’éducation romaine et sur les lieux très divers où se tenaient les classes. C. W o l f f évite de généraliser, sur ce point, le cas égyptien sur lequel nous sommes le mieux renseignés. On peut dire que la lecture de cet ouvrage constitue un préalable commode et fiable à l’approfondissement des connaissances sur les progymnasmata. Après ces grandes synthèses, évoquons quelques études plus « ciblées ». M a r r o u évoquait déjà assez longuement (16 218, 328–329) un aspect important de son sujet: la vocation moralisatrice de l’éducation antique. On lira, après M a r r o u , 322 G a l é S a l v o c h (1961), où un matériel papyrologique scolaire est étudié de ce point de vue. On trouve dans une étude datée de 1996 et due à B. L e g r a s (358) une recherche sur l’éthique qui sous-tend les maximes et chries depuis l’époque ptolémaïque jusqu’au ive s. ap. J.-C. L’auteur se livre aussi, au préalable, à une enquête fouillée sur les supports (54), les sources (les grands recueils d’Ésope, de Phèdre ou de Babrius, mais aussi des fables anonymes connues seulement dans cet environnement papyrologique et dont on ne sait pas toujours si elles sont d’origine grecque ou égyptienne), les variations liées au niveau scolaire – ce qui atteste la récurrence des formes discursives à différents stades de la formation; les manipulations (dictée, récitation, paraphrase, traduction latine). Sur le plan moral, l’article fournit aussi une intéressante classification (faite à partir du Pap. Bouriant 1 et inspirée par le séminaire de papyrologie littéraire donné par Alain
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Blanchard à la Sorbonne): les cinq thèmes privilégiés sont 1) l’encouragement à l’étude des lettres, 2) la nécessité de dominer ses passions, en particulier le sexe, 3) le devoir de s’assurer des moyens de subsistance honnêtes, 4) le devoir de bien s’entendre avec autrui, 5) le devoir de gratitude pour les bienfaits reçus. Cet ensemble est à comparer à la morale plus aristocratique véhiculée dans des corpus sociologiquement privilégiés comme celui de Libanios (cf. G i b s o n 288). Autre centre d’intérêt: le recours à des recueils préétablis, mais les maîtres se donnaient la liberté de panacher plusieurs recueils et d’adapter la difficulté ou la longueur du texte à leurs besoins et au niveau linguistique de leurs élèves. Le corpus choisi permet aussi de voir la transformation de l’exercice scolaire en production littéraire, grâce à l’adoption de la forme poétique ou l’introduction du second degré, illustrées par celles que B. L e g r a s appelle « fables parodo-épiques ». Autre observation permise par l’étude attentive des textes choisis (66), le maintien de postures éthiques différentes, voire contradictoires, en fonction des situations des personnages, où l’on voit la préparation des choix moraux par la fable qui les met en situation. Cette riche étude examine aussi la dimension comique, frôlant parfois la vulgarité, comme il a été observé déjà, de ces textes, le goût pour le second degré qui s’y manifeste, un pragmatisme mâtiné de cynisme associé au culte de l’amitié, etc. En conclusion, B. L e g r a s insiste sur la permanence des valeurs exprimées par un corpus chronologiquement étendu, sur une ambivalence psychologique permanente maintenue dans ces récits – qui doivent tour à tour, à l’image des contes de fée postérieurs, faire peur et rassurer –, sur leur rôle de miroir et de consolidation (en matière de respect de la propriété, tout particulièrement) de la classe sociale privilégiée qu’ils visaient à instruire. Revenons sur le dossier, déjà ouvert plusieurs fois, de la transitivité entre les formes discursives scolaires et des pratiques « adultes » à haute valeur esthétique ajoutée ou, pour mieux dire, à caractère littéraire. Dans 328, publié en 1972, Sergio D a r i s étudie un Fragment d’un papyrus du Fayoum daté du second ou du 1er s. av. J.-C. (P. Mich. inv. 6946 recto = LDAB 6998). La forme narrative de la fable contaminée par des modèles poétiques donne lieu à une épopée parodique évoquant la guerre entre la belette et les souris. Ce document a été étudié également par S c h i b l i (340; 344) avant d’être repris par D a r i s (353). Voir aussi L e g r a s (358 57). La relation des exercices avec la littérature doit se traiter comme une véritable transitivité et si les exercices se prolongent dans des réalisations plus ambitieuses mais de même type, on peut parfois détecter la rémanence des formes progymnastiques dans des œuvres a priori sans rapport avec la rhétorique. Citons G u i c h a r d 377 qui présente une étude particulièrement innovante sur le caractère scolastique de productions poétiques d’époque hellénistique. La même année 2007 voyait paraître F e r n á n d e z D e l g a d o & P o r d o m i n g o (378) ainsi que P o r d o m i n g o (379) qui abordent, d’abord dans le cas particulier de Posidippe puis de manière plus générale (le genre de l’éloge), la question de l’influence des formes discursives pratiquées à l’école et codifiées par les manuels sur la production littéraire grecque. Une problématique voisine est celle des rapports entre littérature populaire (notam ment gnomique) et littérature savante dans les exercices scolaires. Comme le montre
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C r i b i o r e dans 363, la seconde n’a pas totalement supplanté la première. Accessoirement, cette persistance d’éléments locaux est un argument très concret pour inviter derechef à la prudence dans les généralisations à toute l’éducation antique opérées à partir des réalités égyptiennes. Finalement, les articles monographiques consacrés aux progymnasmata ne sont pas si fréquents ni très anciens, comme si l’intérêt des papyrologues pour la spécificité de ces reliques coïncidait à peu près avec l’exhumation des traités. Parmi ces encore rares études véritablement focalisées sur les progymnasmata, on peut citer 356, où, dès 1995, J. U r e ñ a B r a c e r o étudiait dans des documents assez anciens, les pap. MP3 2642–2751, la gnomologie issue de la comédie nouvelle (Ménandre et Philémon). Il s’agit plus précisément de monologues de cuisiniers. La thèse de l’article est que ces textes étaient le support d’exercices de copie et de lecture mais aussi des modèles pour la préparation des éthopées. L’intérêt de ce chercheur pour les progymnasmata ne se démentira pas, cf. 274. On peut citer à nouveau un article très instructif sur cette question, daté de 2007, de F e r n á n d e z -D e l g a d o et P o r d o m i n g o (378), qui jettent un regard renouvelé sur un document bien connu, édité et traduit dès 1921 par K ü h n (310), un ostrakon de Berlin (P. Berol. inv. 12318 = MP3 2603) d’époque ptolémaïque. Le contenu moralisateur de ce texte écrit avec soin était évident, mais on ignorait son statut exact (texte à dicter, modèle de rédaction proposé par un maître, rédaction d’élève avancé…). F e r n á n d e z -D e l g a d o et P o r d o m i n g o ont fait le pont avec la théorie progymnastique (Théon, Aphthonios), ce qui a permis de montrer une coïncidence assez bonne entre la structure du texte et les normes des manuels: il s’agit d’un exercice de développement d’une sentence (voir notamment Aphthonios, chap. IV), ce qui, étant donné la date du document, tend à montrer que les exercices préparatoires se sont effectivement mis en place dès l’époque hellénistique (sur ces prémisses, voir le déjà cité P e r n o t 5 57 sq.). Nous ne reviendrons pas sur l’excellent article d’A. W o u t e r s sur la déclinaison de la chrie (94) sinon pour préciser les cotes des trois cahiers d’écolier qu’il utilise et permettre au lecteur d’accéder à une bibliographie à jour: Oxford, Bodleian Libr., Gk. Inscr. 3019 = TM 61276 = MP3 2732; London, BM, Add. MS 37533 = TM 64097 = MP3 2712; London, BM, Add. MS 37516 = TM 62680 = MP3 2711. Les trois volumes de H o c k & O ’ N e i l (90 I et II) puis de H o c k (190), seul après le décès d’Edward O ’ N e i l en 2001, offrent un autre genre d’incursion dans le champ qui nous intéresse. Leur projet s’enracine dans l’investigation sur les formes populaires de l’apologétique primitive, les paraboles et autres anecdotes signifiantes de l’Évangile. Il a d’ailleurs été subventionné par l’Institute for Antiquity and Christianity de la Claremont Graduate University (Claremont, California) et publié par la Society of Biblical Literature d’Atlanta. Il consiste à opérer une sorte de coupe transversale dans les progymnasmata en regroupant tous les témoignages, quelle que soit leur origine, sur l’un d’entre eux, à savoir la chrie. Dans ce recueil, c’est surtout 90 II, dédié aux Classroom Exercises, qui recourt aux documents d’origine archéologique et, même s’il est volontairement sélectif, il fournit une vue d’ensemble sur ce que ce type de source peut apporter comme renseignements par comparaison avec les sources plus savantes.
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Ainsi, avec le document n°13 (90 II 56 sq.), est cité, traduit et commenté un fragment progymnastique tiré d’un document assez bien connu, un ensemble de huit tablettes de bois reliées par une cordelette de soie et formant une sorte de manuel. Leur propriétaire s’appelait Epaphroditus et vivait au iiie s. ap. J.-C. Leur contenu, grammatical et rhétorique à la fois, déjà étudié par K e n y o n (305 32–39, planche VI; voir aussi n° 2712 MP3, D e b u t 347 336, C a u d e r l i e r 360 n° 11–18, C r i b i o r e 362 385, etc.) est fort intéressant: on y trouve une liste de verbes avec les cas qu’ils régissent, un alphabet, une liste de questions à caractère gnomique suivies de réponses, et une liste de vocabulaire (noms) accompagnée d’exemples; enfin (tablette n°5, ll. 320–329), des formules d’introduction permettant de décliner une chrie à divers cas, exercice que K e n y o n , nous disent H o c k & O ’ N e i l , n’avait pas repéré, non plus que C o l l a r t (314 502), ni P a i n t e r (324 109), mais qui a été identifié par A. B r i n k m a n n , 306 152–155, et rapproché du BM Add. MS 37516 (n° 15 dans H o c k & O ’ N e i l 90 II). La comparaison avec les manuels de progymnasmata est éloquente. Par rapport à Théon – qui ne prévoit pas moins de quatre formules pour régir le génitif (6 25), liées à la distinction entre chrie de parole et chrie d’acte –, Epaphroditus n’était confronté qu’à une seule très simple, mais cela tient sans doute au fait qu’il était moins avancé. Le recueil de H o c k & O ’ N e i l comporte, sous le n° 14 (90 II 60 sq.), un document analogue (Bodl. Gr. Inscr. 3019) édité par P a r s o n s 326 133–149 (n° 2732 MP3; D e b u t 347 335; C a u d e r l i e r 360 n° 4–51; C r i b i o r e 362 388; voir aussi M o r g a n 86 157). Il s’agit de sept tablettes écrites par diverses mains, de professeurs (3) et d’élèves (2). Les exercices de déclinaison sont disséminés dans le document, les formules utiles pour celle de la chrie figurent sur la tablette n°5b. Le vocatif du duel et le nombre pluriel sont aussi représentés, ce qui n’était pas le cas dans le n° 13, indice de pratiques diversifiées. Il y a aussi des nouveautés, signalées comme telles dans 370, et liées à la succession des fouilles: ainsi, le Mons Claudianus est une carrière du désert oriental de l’Égypte dont on a extrait, à partir du règne de l’Empereur Claude, des blocs de granit qui ont servi à l’érection d’importants monuments. On y a trouvé également un nombre important d’ostraka. L’O. Claud. II 413, édité par l’équipe de J. B i n g e n en 1997 (366) contient, de la main d’un élève, une chrie attribuée à Diogène, que R. C r i b i o r e a traduite et commentée (369 128) avec d’autres afin d’illustrer la conception ancienne de l’enseignement comme l’implantation longue, patiente, ascétique, de réflexes dans ce que l’on appelle aujourd’hui la mémoire procédurale, forme de mémoire implicite à long terme, conception dont semble témoigner la chrie elle-même: « Diogène le philosophe, à qui l’on demandait où habitent les Muses, répondit: ‹ dans l’esprit de ceux qui étudient avec application ›». Le travail se poursuit, naturellement, sur la restitution de ces textes, leur déchiffrement et – ce que facilitent les éditions modernes des traités – l’identification des exercices et / ou des protagonistes. C’est ainsi qu’en 2010 L i t i n a s (384) est revenu sur le P. Berol. inv. 21258v qui contient trois chries plus ou moins gravement altérées. Elles étaient déjà présentées et traduites dans H o c k & O ’ N e i l 90 II, 27–30. Les deux premières, attribuées l’une à Philippe, l’autre à Alexandre, étaient assez intelligibles
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mais la troisième restait mystérieuse, d’où l’intérêt de la reconstruction de L i t i n a s et de l’attribution de cette dernière à Olympias, épouse de Philippe et mère d’Alexandre. Il ne faut pas oublier non plus que les documents scolaires peuvent constituer à leur manière des témoins de la réception des classiques et de l’histoire littéraire, comme ces collections de chries écrites par ou prêtées à des auteurs célèbres qu’étudie B a s t i a n i n i (343). Autre cas, celui du P. Vindob. inv. G 19766 verso (MP3 1989, D e b u t 347 313; C r i b i o r e 362 192; H o c k & O ’ N e i l 90 II n° 8), où la copie scolaire d’une hypothesis d’Euripide, rééditée par B a s t i a n i n i et L u p p e (352) tend à confirmer qu’Euripide avait écrit non pas une mais deux pièces intitulées Autolykos. Au total, cette documentation archéologique vient à la fois concrétiser et « désidéaliser » les anciennes visions de l’éducation antique, qui était plus diverse qu’on ne l’a pensé. Il est important de redire en conclusion, tout d’abord que ces sources demandent à être regroupées et organisées d’une manière plus systématique si l’on veut mieux instruire un dossier comme celui des progymnasmata, qu’ensuite elles reflètent davantage les niveaux élémentaires de l’éducation antique que les niveaux supérieurs, et qu’enfin elles ne sont pas exemptes d’autres « biais » – sociaux, ethniques et culturels, notamment – qui en limitent la représentativité.
2. Les sources latines (i) Quintilien 389. R o b i n s o n , R. P., « Ethologia or Aetiologia in Svetonius De grammaticis c. 4 and Quintilian I.9 », CPh 15, 1920, 370–379. 390. C o l s o n , F. H., « Quintilian I.9 and the ‹ Chria › in Ancient Tradition », CR 35, 1921, 150–154. 391. L a m m e r t , F., « Literatur zu Quintilianus », JAW 231, 1931, 49–52. 392. P e r r e t , J., « Quintilien éducateur », Humanités 4, 1932, 241–245, 296–298 & 341–344. 393. S c h i s s e l , O., « Die Einteilung der Chrie bei Quintilian », Hermes 68, 1933, 245–248. 394. L a n a , I., Quintiliano, il Sublime e gli Esercizi preparatori di Elio Teone. Ricerca sulle fonti greche di Quintiliano e sull’autore del Sublime (Torino 1951). 395. C l a r k e , M. L., Rhetoric at Rome. A Historical Survey (London-New York 1953, 19963). 396. K r i e l , D. M., « The forms of the sententia in Quintilian VIII, 5, 3–24 », AClass 4, 1961, 80–89. 397. C o u s i n , J., « Quintilien 1935–1959 », Lustrum 7, 1962, 289–331. 398. B i a n c a , G. G., La pedagogia di Quintiliano (Padoue 1963).
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399. W i n t e r b o t t o m , M. (ed.), Quintilian. Institutio oratoria, 2 vol. (Oxford 1970). 400. C o u s i n , J. (ed.), Quintilien. Institution oratoire 12 livres en 7 tomes (Paris 1975–1980, 20032). 401. G r i m a l , P., « Situation de Quintilien », VL 80, 1980, 2–11. 402. M o n t e r o H e r r e r o , S., « Cien años de estudios biograficos sobre M. F. Quintiliano », Cuadernos de investigación: Historia 9, 1983, 135–145. 403. M u r p h y , J. J., Quintilian on the Teaching of Speaking and Writing. Transla tions from Book One, Two and Ten of the Institutio Oratoria (Illinois University 1987). 404. O ’ B a n i o n , J. D., « Narration and argumentation. Quintilian on narratio as the heart of rhetorical thinking », Rhetorica 5, 1987, 325–351. 405. V i l j a m a a , T., « From Grammar to Rhetoric: First Exercises in Composition according to Quintilian, Inst. 1, 9 », Arctos 22, 1988, 179–201. 406. C a l b o l i M o n t e f u s c o , L., Exordium-Narratio-Epilogus: studi sulla teoria retorica greca e romana delle parti del discorso (Bologna 1988). 407. A c h a r d , G. (ed.), Rhétorique à Herennius (Paris 1989). 408. H e n d e r s o n , I. H., « Quintilian and the ‹ Progymnasmata ›», A&A 37, 1991, 82–99. 409. C a l b o l i M o n t e f u s c o , L., « Die progymnasmatische γνώμη in der griechisch-römischen Rhetorik », in: C a l b o l i M o n t e f u s c o , L. (ed.), Papers on Rhetoric, I (Bologna 1993), 19–33. 410. A c h a r d , G. (ed.), Cicéron. De l’Invention (Paris 1994). 411. G r a n a t e l l i , R., « M. Fabio Quintiliano, Institutio oratoria II 1–10: struttura e problemi interpretativi », Rhetorica 13, 1995, 137–160. 412. D e s b o r d e s , F., La Rhétorique antique (Paris 1996). 413. C a l b o l i M o n t e f u s c o , L., « Quintilian and the Function of the Oratorical exercitatio », Latomus 55, 1996, 615–625. 414. P e n n a c i n i , A. (dir.), Quintiliano. Institutio oratoria. Edizione con testo a fronte. L. I (T. Piscitelli); II (R. Granatelli), X (A. Milazzo), (Torino 2001). 415. C a l b o l i , G. & C a l b o l i M o n t e f u s c o , L. (dir.), Quintiliano y su escuela (Logroño 2001). 416. C a l b o l i , G., « Quintiliano entre gramática y retórica », in: 414 13–39. 417. C a l b o l i , G., « Las figuras del pensamiento y los ‹ progymnasmata ›», in: 414 99–111. 418. R u s s e l l , D. A., Quintilian, The Orator’s Education (Cambridge 2001). 419. V a n E l s t , V. & W o u t e r s , A., « Quintilian on the klisis chreias: a visit to the class of the grammaticus », Hyperboreus 2005, 247–274. 420. R e i n h a r d t , T. & W i n t e r b o t t o m , M. (eds), Quintilian, Institutio oratoria, Book 2 (Oxford 2006).
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421. D r o s s , J., « De l’imagination à l’illusion: quelques aspects de la phantasia chez Quintilien et dans la rhétorique impériale », Polymnia 4, 2006, 273–290. 422. D o m i n i k , W. J. A., A Companion to Roman Rhetoric (Malden 2007). 423. C e l e n t a n o , M. S., « Quintiliano e la duplice exercitatio nell’Institutio oratoria », in: 424 155–163. 424. B r i s s o n , L. & C h i r o n , P. (eds), Rhetorica philosophans. Mélanges offerts à Michel Patillon (Paris 2010). 425. D r o s s , J., « Qu’est-ce qu’un discours évident? Les rapports entre l’évidence et la clarté dans l’Institution oratoire », in: C h i r o n , P. & L é v y , C. (eds), Les noms du style dans l’Antiquité Gréco-Latine (Louvain-Paris 2010) 233–252. 426. G a l a n d , P., H a l l y n , F., L é v y , C. & V e r b a a l , W. (eds), Quintilien ancien et moderne (Turnhout 2010). 427. B l o o m e r , W. Martin, The School of Rome: Latin Studies and the Origins of Liberal Education (Berkeley / Los Angeles 2011). 428. –, « Quintilian on the child as a learning subject », CW 105, 2011–2012, 109–137. 429. B e r a r d i , F., « L’ethologia e l’aetiologia nei Progymnasmata in lingua latina », Rétor 3, 2013, 122–148. 430. R o m a n a N o c c h i , F., « Tecniche teatrali e formazione dell’oratore in Quintiliano » (Berlin-Boston 2013). 431. F l e m i n g , D., « Quintilian, Progymnasmata, and Rhetorical Education Today », Advances in the History of Rhetoric (on line), 19, 2016, 124–141. 432. F r a n c h e t d ’ E s p e r e y , S. & G u é r i n , Ch., Quintilien, Institutio oratoria X. Bibliographie commentée, VL 193–194, 2016, 239–251. La documentation latine est globalement beaucoup moins riche, sur la question des exercices préparatoires (praeexercitamina), que les sources grecques, alors même que nous savons que ces exercices étaient couramment pratiqués à Rome. La raison de ce paradoxe est la perte de l’essentiel de la tradition manualistique. Mais il faut le nuancer par un fait culturel: le bilinguisme était courant à Rome, ce « qui a pu permettre aux professeurs d’utiliser des manuels grecs, quitte à en traduire oralement les instructions, selon les besoins des élèves » (D e s b o r d e s 412 135). D’ailleurs, l’empreinte culturelle des progymnasmata est évidente aussi dans le domaine latin. Pour ne prendre l’exemple que d’un seul auteur, les Héroïdes d’Ovide ne sont guère autre chose que des prosopopées en vers. Quant aux Métamorphoses, elles offrent une combinaison de fables, de récits, des personnifications, d’anecdotes et d’ekphraseis. Quoi qu’il en soit, nous sommes renseignés, pour l’essentiel, par deux auteurs des 1er et second siècles ap. J.-C., Quintilien (I 9; II 4; X 5) et Suétone (Gramm. 4, 6–7; 25, 8), même si l’on peut faire état d’indices plus anciens de leur existence et de leur pratique. Au début du 1er siècle av. J.-C., par exemple, le jeune Cicéron (De inu. I 27) isole une espèce de narration « étrangère aux procédures civiles, parce qu’elle est dite
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et écrite pour plaire, et permet de s’entraîner d’une façon qui n’est pas inutile » (trad. A c h a r d 410). On lit une remarque voisine dans la Rhétorique à Herennius (I 12–13), ouvrage presque contemporain. Sur ces prémices, auxquelles il faut ajouter quelques passages du De oratore, on lira R e i c h e l 12 12–19; C a l b o l i M o n t e f u s c o 406 46–62; 413 616 n. 4. La documentation s’enrichit, pour les périodes plus tardives, de témoignages ponctuels comme celui de Fronton dans sa correspondance avec Marc Aurèle, d’Emporius, ou d’allusions, qui requièrent parfois un patient travail d’exégèse et une part importante d’hypothèses. On reviendra plus loin sur ces sources dispersées. Avant d’évoquer Quintilien, quelques mots sur le contexte général de la rhétorique latine: on se référera notamment à K e n n e d y (71), à B o n n e r (333) et W o l f f (388) ainsi que C l a r k e (395) et D o m i n i k (422). Pour ce qui est de Quintilien, le problème est que nous avons affaire à un auteur capital sur lequel la production savante est abondante et ininterrompue. La difficulté est de sélectionner les études pertinentes sans se perdre dans les généralités. On examinera donc dans un premier temps des synthèses bibliographiques plus ou moins compréhensives, comme celles de L a m m e r t (391), de C o u s i n (397), de M o n t e r o H e r r e r o (402) ou celle, beaucoup plus récente, de F r a n c h e t et G u é r i n (432), qui est centrée sur le Livre X de l’Institution oratoire, mais qui comporte une rubrique consacrée, entre autres, à l’exercitatio (432 249–250). Après ce panorama, complété par les très riches volumes collectifs publiés respectivement par G. C a l b o l i & L. C a l b o l i M o n t e f u s c o (415) ainsi que par P. G a l a n d et al. (426), ce sont les éditions et traductions commentées des passages de l’Institution oratoire touchant aux exercices qui fourniront les renseignements les plus précis. Les ressources ne manquent pas: outre l’édition C o u s i n (400), on consultera l’édition W i n t e r b o t t o m (399) – la référence encore aujourd’hui –, qui sert de base à l’excellente traduction de D. A. R u s s e l l (418). L’introduction par J. M u r p h y (403) aux extraits traduits des Livres 1, 2 et 10; le commentaire de W i n t e r b o t t o m et R e i n h a r d t (420) au Livre 2 sont aussi très éclairants. Les collaborateurs du projet P e n n a c i n i (414), à savoir T. P i s c i t e l l i , R. G r a n a t e l l i et A. M i l a z z o , proposent d’utiles annotations pour les livres concernés. Passons aux contributions plus approfondies, moins exégétiques qu’investigatrices: des difficultés textuelles sur deux paronymes (ethologia et aetiologia) dans deux passages, respectivement chez Quintilien (I 9, 3) et Suétone (Gramm. 4, 7), ont suscité des enquêtes philologiques et doctrinales: de R o b i n s o n (389), C o l s o n (390 150–154); G r a n a t e l l i (411), B e r a r d i (429). L’un des thèmes le plus tentants pour les chercheurs était la comparaison de la doctrine de Quintilien avec celle de Théon: c’est ce à quoi se sont attachés M. P a t i l l o n (6 VIII–XIX), mais aussi R e i n h a r d t & W i n t e r b o t t o m (420 30–34), L a n a (394) et H e n d e r s o n (408). Ce dernier détecte chez le rhéteur latin – par-delà une fidélité de surface à la tradition et des préoccupations purement pratiques – des mutations importantes dans la conception-même des progymnasmata. Les rhétoriciens latinistes se sont focalisés également sur l’un des exercices majeurs du début de la série, la chrie, dans ses subdivisions ou ses aspects grammaticaux (C o l s o n 390, S c h i s s e l 393, V a n E l s t & W o u t e r s 419).
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Ce sont en général les premiers exercices (fable, chrie, sentence, récit) qui ont le plus attiré l’attention, pour des raisons textuelles, mais aussi pour l’élucidation de cette zone de bivalence entre deux types d’enseignement et d’enseignants, le grammaticus et le rhetor, bivalence qui cache sans doute des considérations plus pragmatiques « de clientèle, d’influence et d’argent » (trad. C o u s i n 400 II 1976, 4). Le grammairien, s’indigne Quintilien (II 1, 2) étendrait son influence aux dépens du rhéteur, qui se laisserait déposséder de tout ou partie des exercices. Mais le texte pose problème à cet endroit, ce qui complique encore le débat. On lira sur ces questions S c h i s s e l (393), V i l j a m a a (405), H e n d e r s o n (408), C a l b o l i M o n t e f u s c o (409), qui évoque Quintilien au cours d’une enquête où elle met en perspective la sentence progymnastique dans le vaste cadre de la rhétorique gréco-latine. Voir aussi R e i n h a r d t & W i n t e r b o t t o m (420 ad loc.). Les liens entre lexique et doctrine ont aussi suscité des études, ainsi K r i e l (396), qui s’intéresse aux deux acceptions dans lequelles Quintilien emploie le terme sententia: claire formulation d’une généralité ou énoncé piquant, exploitant l’antithèse, le jeu de mots, l’exagération ou la simple plaisanterie. Sur les liens complexes, chez Quintilien, entre narration et confirmation, on peut lire O ’ B a n i o n (404): la narration représente le moyen principal d’appropriation mentale de la réalité et d’accès à la logique, d’où une pédagogie de la narration qui vise non seulement l’exposé des faits mais anticipe sur son traitement argumentatif. Toujours à propos de la narration, et de la qualité d’évidence qui doit s’attacher au compte rendu des faits, Quintilien s’inscrit dans l’histoire des théories philosophiques de la représentation, cf. D r o s s (421 et 425). À un stade plus avancé de la formation, le traitement de l’éthopée chez Quintilien a aussi retenu l’attention de Ch. H e u s c h (45). Les techniques d’incarnation comportent évidemment une dimension théâtrale, sur laquelle on lira R o m a n a N o c c h i 430 (notamment 151–180). Afin de terminer en reprenant de la hauteur par rapport aux études doctrinales un peu « pointues », signalons quelques recherches, récentes ou non, sur les principes de l’éducation selon Quintilien, qui permettent de mieux comprendre son traitement des exercices. Dans une contribution au ton désuet J. P e r r e t (392) – l’inventeur du mot ordinateur – s’émerveille de la modernité de Quintilien, de sa façon d’observer les enfants avec attention et sympathie, de leur parler avec fermeté et compétence, d’adapter à leur jeune intelligence la finalité, l’objet des études et les méthodes suivies, ce qui justifie qu’on cherche encore chez lui des conseils. Signalons aussi la synthèse de B i a n c a (398). Dans un développement d’histoire longue, P. G r i m a l (401) traite à propos de Quintilien un paradoxe qu’on pourrait retrouver à d’autres époques. Quintilien semble attaché à une conception obsolète de l’éloquence puisque de son temps la république est morte. Mais même si ses élèves n’auront pas la carrière à laquelle il les prépare, l’enseignant maintient dans les esprits l’idée de la supériorité de l’intelligence sur la force, ce qui influera sur les visions du pouvoir et de la société après la fin de la dynastie julio-claudienne. Plus récemment, B l o o m e r (427) analyse la conception de l’enfant (mâle, de condition libre, naturellement) selon Quintilien: c’est un « sujet apprenant », naturellement doué d’une faculté mimétique et du désir d’apprendre par
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le livre, mais dépourvu de jugement. Sa formation se conçoit comme l’écriture sur un livre vierge, sans référence à son développement biologique ou social. Toujours sur le plan pédagogique, L. C a l b o l i M o n t e f u s c o (413) montre que l’exercice, non en tant que résultat, mais en tant que tel (entraînement, en latin exercitatio) est au centre de la relation de l’enseignant et du groupe d’enfants qui lui est confié. L’enseignant peut observer les qualités individuelles de chacun. Quant au groupe, il favorise l’émulation. Sur ce sujet de l’exercitatio, voir aussi les études précises de M. S. C e l e n t a n o 8 et 423. Un dernier mot sur une intéressante contribution à propos des conditions de la reviviscence des progymnasmata aujourd’hui. Nous avons commencé cette notice en disant que tel n’était pas notre objet ici, mais F l e m i n g (431) cherche dans l’Antiquité même, plus précisément dans la philosophie éducative de Quintilien, les principes du retour des exercices dans nos pratiques éducatives d’aujourd’hui. Il y a là – on le devine – l’embryon de débats animés. (ii) Suétone 433. R o l f e , J. C. (ed.), Suetonius, II (London 1914). 434. B r u g n o l i , G. (ed.), C. Suetonii Tranquilli, praeter Caesarum libros, reliquiae pars prior: de grammaticis et rhetoribus (Leipzig 1960). 435. E n o s , R. L., « When rhetoric was outlawed in Rome: A translation and commentary of Suetonius’s treatise on early Roman rhetoricians », Speech Monographs 39, 1972, 37–45. 436. T h o m a s B e n e d i k t s o n , D., A Survey of Suetonius Scholarship, 1938– 1987, CW 86, 1993, 377–447. 437. V a c h e r , M. C., (ed.), Suétone. Grammairiens et Rhéteurs (Paris 1993). 438. K a s t e r , R. A. (ed.), Suetonius, De grammaticis et rhetoribus (Oxford 1995). 439. B a r a t i n , M., « Le ‹ De grammaticis et rhetoribus › de Suétone: un texte polémique? » HEL 20, 1998, 81–90. Suétone, secrétaire et conservateur d’archives auprès des empereurs Trajan et Hadrien, est plus connu comme auteur de biographies. Mais il est aussi – dans un livre dont la thèse principale consiste à expliquer la résilience de la rhétorique, dans la période de la République où la technique oratoire était mise à l’index, par sa capacité à procurer du pouvoir – l’autre grand témoin latin de la doctrine et de la pratique des praeexercitamina. L’ouvrage qui renferme ces considérations, le De grammaticis et rhetoribus (Gramm.), nous est parvenu incomplet. Bizarrement, alors même qu’il traite entre autres des grammairiens, il ne souffle mot des théories contemporaines dans ce domaine, ce qui a fait écrire à M. B a r a t i n (439) qu’il souhaitait, par esprit polémique, réduire cette discipline à des traits anecdotiques. La bibliographie sur Suétone a été synthétisée assez récemment (B e n e d i k t s o n , 436; sur Gramm. 431 sq.), le texte de Suétone a été plusieurs fois édité et traduit
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(R o l f e 433, B r u g n o l i 434, V a c h e r 437, K a s t e r 438, E n o s 435) et commenté (E n o s 435; K a s t e r 438). Son apport propre concernant les progymnasmata est traité surtout dans les études consacrées aux exercices: voir notamment R e i c h e l 12 114–130; P a t i l l o n 6 IX sq. (iii) Fronton, Emporius et les autres 440. H a i n e s , C. R. (ed.), The Correspondence of Marcus Cornelius Fronto, 2 vol. (London-Cambridge Mass. 1919–1920). 441. F o n t a i n e , J., Isidore de Séville et la culture classique dans l’Espagne wisigothique (Paris 1959, 19832). 442. G i o m i n i , R. & C e l e n t a n o , M. S. (eds), C. Iulii Victoris ‹ Ars rhetorica › (Leipzig 1980). 443. V a n d e n H o u t , M. P. J. (ed.), M. Cornelii Frontonis epistulae… iterum edidit (Leipzig 1988). 444. C e l e n t a n o , M. S., « Un galateo della conversazione nell’Ars Rhetorica di Giulio Vittore », Vichiana 1, 1990, 1–9. 445. B o u q u e t , J. & W o l f , E. (eds), Dracontius. Œuvres, t. 3 (Paris 1995; édition digitale par L u c e r i , A. 2009). 446. S c h i n d e l , U., « La teoria dei ‹ progymnasmata › in Grecia e a Roma: un testo di Teone non identificato », Prometheus 22, 1996, 193–210. 447. H e u s c h , Ch., Die Achilles-Ethopoiie des Codex Salmasianus. Unter suchungen zu einer spätlateinischen Versdeklamation (Paderborn 1997) 27–40. 448. V a n d e n H o u t , M. P. J., A Commentary on the Letters of M. Cornelius Fronto (Leyde 1999). 449. F l e u r y , P., Fronton, Correspondance, textes traduits et commentés par P. F., avec la collaboration de D e m o u g i n , S. (Paris 2003). 450. A m a t o , E., « Draconzio e l’etopea latina alla scuola del grammatico Feliciano », in: 92 123–142. 451. P i r o v a n o , L. « Tiberio Claudio Donato e i ‹ progymnasmata ›», Incontri triestini di filologia classica 7, 2007–2008, 177–199. 452. P e r n o t , L., « Aspetti trascurati dell’educazione retorica nel II secolo d. C.: intorno ai maestri di Marco Aurelio », dans: 453 95–111. 453. G a s t i , F. & R o m a n o , E. (eds), Retorica ed educazione delle élites nell’antica Roma (Pavia 2008). 454. P i r o v a n o , L., « L’insegnamento dei ‹ progymnasmata › nell’opera di Emporio retore », in: 453 195–236. 455. – , « Note filologiche all’opera di Emporio (RhLM 561–574 Halm) », in: M o r e t t i , P. F., To r r e , C. & Z a n e t t o , G. (dir.), Debita Dona. Studi in onore di Isabella Gualandri (Napoli 2009) 411–435.
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sur leurs liens avec la tradition rhétorique grecque antérieure. L’année suivante (455), il publie une analyse de la tradition manuscrite et imprimée des chapitres d’Emporius, assortie de propositions d’émendations à apporter au texte de Halm. En 2012 (460), P i r o v a n o s’attache au chapitre intitulé Praeceptum demonstrativae materiae, où Emporius prend comme illustration de ses préceptes théoriques le cas de Jules César. Il apparaît que sa source est selon toute vraisemblance la vie de César par Suétone, qui est amputée du début (sur l’enfance et l’éducation du personnage) dans les autres traditions. Emporius enrichit aussi la documentation sur l’étymologie du nom de César. Dans son chapitre sur le genre délibératif Emporius évoque l’histoire de Lucrèce – noble romaine violée par un des Tarquin et qui s’est suicidée pour ne pas survivre au déshonneur – déjà racontée par Cicéron, Tite Live, Ovide et Augustin. les arguments pour ou contre le suicide, pour ou contre la chasteté de Lucrèce peuvent, au moins pour certains, servir à l’éloge ou au blâme du personnage, on verra sur ce cas l’étude de F r a n c h i (459). Dans 464, la perspective adoptée est plus large, et P i r o v a n o tâche de situer Emporius dans le reste de la tradition progymnastique. Outre les prémices d’époque classique, outre Quintilien, Suétone, Fronton et Emporius, les autres sources latines sont, disions-nous, plus sporadiques: pour le citer à nouveau, L. P i r o v a n o (451) en donne le résumé suivant: deux chapitres d’obédience théonienne, mais en latin (RLM 585–589), l’un sur le parallèle, l’autre sur l’éloge, datables du ive s., deux chapitres des Origines (alias Etymologiae) d’Isidore de Séville (I 24–25; II 10–14), datant du vie s., une référence controversée dans le manuel de Sulpitius Victor (ive s., RLM 314, 24–315, 4) ainsi qu’un petit développement sur la chrie dans le Vaticanus latinus 5216, cf. GL VI 246–247 Keil) qui fut jadis attribué par erreur à Charisius. Rappelons aussi, pour compléter le tableau, qu’au vie s., dans le cadre d’une entreprise concertée de transmission en Occident de la civilisation grecque, Prog. a été traduit en latin par Priscien (cf. 77). Tout ce matériau est inégalement exploité: le Théon latin a fait l’objet d’études de S c h i n d e l (35, 446), et D e u f e r t (37). Sur Isidore, cf. F o n t a i n e (441 241–275) et H e u s c h 45 17. Sur Sulpitius Victor, on peut se reporter à C i z e k 166 246–247 et G u t i é r r e z G o n z á l e z 458. Sur le Vat. lat. 5216, on peut se reporter à H o c k & O ’ N e i l 90 I 278–280. En ce qui concerne la traduction de Priscien, outre P a s s a l a c q u a 76 et 77, outre la comparaison systématique avec l’original grec opérée par M. M a r t i n h o (98, 99), outre les remarques de B u f f a G i o l i t o (456) sur les liens entre les modifications apportées par Priscien et les différences de contexte par rapport à Prog., on dispose d’une intéressante réflexion sur les liens de cette traduction avec la tradition progymnastique latine (P i r o v a n o 462). Mais la liste peut encore s’allonger de deux façons: en prenant en considération la question plus générale de l’exercice ou de l’entraînement, comme principe de formation non restreint à la formation initiale. On citera dans cette rubrique – en écho aux contributions sur cet aspect de l’œuvre de Quintilien – un chapitre de exercitatione de la fin de l’Art rhétorique de Julius Victor (cf. G i o m i n i - C e l e n t a n o 442; C e l e n t a n o 444). La présence de la tradition progymnastique se révèle aussi à l’occasion de l’examen
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renouvelé de textes déjà connus. Ainsi P i r o v a n o (451) a montré la présence de références à la tradition progymnastique, plus précisément à l’exercice de lieu commun, dans les Interpretationes Vergilianae de Tiberius Claudius Donatus. Dans P i r o v a n o 461, le même savant discute un passage de l’une des Satires de Perse (1er s. ap. J.-C.), dans laquelle le poète latin raconte la ruse à laquelle il recourait, enfant, pour éviter de réciter les dernières paroles de Caton (d’Utique): la conclusion est que l’exercice mentionné était selon toute vraisemblance non une suasoire mais une éthopée. Même chose (457) pour une Dictio d’Ennode de Pavie (vie s.) interprétée comme « éthopée paraphrastique ». Cette culture progymnastique a essaimé dans tout l’Empire. Citons le cas du poète latin Dracontius (fin ve s.), dont la formation fut assurée à Carthage par – notamment – un grammairien et rhéteur romain du nom de Felicianus, lequel donnait à ses élèves des sujets d’éthopée de ce genre: « Paroles d’Hercule en voyant les têtes de l’hydre repousser plus nombreuses après avoir été tranchées ». Voir sur ce point B o u q u e t & W o l f 445 144 et A m a t o dans A m a t o - S c h a m p 92 123–142. Autre cas: Ch. H e u s c h (447) a consacré une monographie à une éthopée d’Achille, transmise au sein d’une Anthologie latine composée au vie s. en Afrique du Nord, et transmise dans le fameux « Codex Saumaise » (Paris. lat. 10318, fin viiie s.).
3. Les exercices (i) La série progressive (fable, récit, chrie, etc.) 465. E r n e s t i , J. C. G., Lexicon technologiae Graecorum rhetoricae, Leipzig, 1795. 466. – , Lexicon technologiae Latinorum rhetoricae, Leipzig, 1797. 467. L e v e r i n g D e V r i e s , W., Ethopoiia. A Rhetorical Study of the Types of Character in the Orations of Lysias. Diss. Johns Hopkins (Baltimore 1892). 468. v o n W a r t e n s l e b e n , G., Begriff der griechischen Chreia und Beiträge zur Geschichte ihrer Form (Heidelberg 1901). 469. C r u s i u s , O., « Aus antiken Schulbüchern », Philologus 64, 1905, 142–146. 470. T h r o m , H., Die Thesis (Paderborn 1932). 471. C l a r k e , M. L., « The ‹ thesis › in the Roman rhetorical Schools of Republic », CQ 45, 1951, 159–166. 472. J e n k i n s o n , E. M., « Further Studies in the Curriculum of the Roman Schools of Rhetoric in the Republican Period », SO 31, 1955, 122–130. 473. L a u s b e r g , H., Handbuch der literarischen Rhetorik. Eine Grundlegung der Literaturwissenschaft (München 1960). 474. H o l l e r b a c h , H.-R., Zur Bedeutung des Wortes χρεία (Diss. Köln 1964). 475. N o e j g a a r d , M., La fable antique, deux vol. (Copenhague 1964–1967).
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476. L a v e n c y , M., « La technique des lieux communs de la rhétorique grecque », LEC 33, 1965, 113–126. 477. K u s t a s , G. L., « The Function and Evolution of Byzantine Rhetoric », Viator, 1, 1970, 55–73. 478. We h r l i , F., « Gnome, Anekdote und Biographie », MH 30, 1973, 193–208. 479. T r o u i l l e t , F., « Les sens du mot ΧΡΕΙΑ des origines à son emploi rhéorique », La Licorne 3, 1979, 41–64. 480. L e v e t , J. P., « ΡΗΤΩΡ et ΓΝΩΜΗ. Présentation sémantique et recher ches isocratiques », La Licorne 3, 1979, 9–40. 481. A d r a d o s , F. R., Historia de la fábula greco-latina (Madrid 1979, trad. anglaise). 482. – (ed.)., La Fable, Entretiens sur l’Antiquité classique, Tome 30 (VandœuvresGenève 1983). 483. K i n d s t r a n d , J. F., « Diogenes Laertius and the Chreia Tradition », Elenchos 7, 1986, 219–243. 484. P e r n o t , L., « Lieu et lieu commun dans la rhétorique antique », BAGB 33, 1986, 253–284. 485. –, « Les topoi de l’éloge chez Ménandros le Rhéteur », REG 99, 1986, 33–53. 486. M a c k , B. L., « Anecdotes and Argument: The Chreia in Antiquity and Early Christianity », IAC Occasional Papers 10 (Claremont 1987). 487. R o b b i n s , V. K., « The chreia », in: A u n e , D. (ed.), Greco-Roman Literature and the New Testament: Selected Forms and Genres (Sources for Biblical Study 21), (Atlanta 1988) 1–24. 488. M a c k , B. L., « Elaboration of the Chreia in the Hellenistic School », in: M a c k , B. L. & R o b b i n s , V. K. (ed.), Patterns of Persuasion in the Gospels (Sonoma 1989, 2008), 31–67. 489. G o u l e t - C a z é , M.-O., « Le livre VI de Diogène Laërce: analyse de sa structure et réflexions méthodologiques », in: ANRW II 36, 6 (Berlin-New York 1992) 3880–4048. 490. V a n D i j k , J. G. M., ΑΙΝΟΙ, ΛΟΓΟΙ, ΜΥΘΟΙ, Fables in Archaic, Classical, and Hellenistic Greek Literature (Leiden-New York-Köln 1997). 491. U r e ñ a B r a c e r o , J., « Homero en la formación retórico-escolar griega: etopeyas con tema del ciclo troyano », Emerita 67, 1999, 315–339. 492. W e b b , R., « Ekphrasis ancient and modern: the invention of a genre », Word and Image 15, 1999, 7–18. 493. D e a n A n d e r s o n jr., R., Glossary of Greek Rhetorical Terms (Leuven 2000). 494. S a n t o n i , A. (ed.), Palefato, Storie incredibili, a cura di A. S. (Roma 2000). 495. M i l a z z o , A., « Sull’uso retorico della fabula esopica: un esempio nel De
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515. W e b b , R., Ekphrasis, Imagination and Persuasion in Ancient Rhetorical Theory and Practice (Ashgate 2009). Rec.: G o l d h i l l , BMCRev 2009, 10 non paginé. 516. G i b s o n , C. A., « Two technical terms in Greek progymnasmata treatises » RhM 152, 2009, 141–149. 517. B e r a r d i , F., « La descrizione dello spazio: procedimenti espressivi e tecniche di composizione secondo i retori greci », in: C a r r u e s c o G a r c í a , J. (ed.), Toposchôra. L’espai a Grècia I: perspectives interdisciplinàries (Barcelona 2010), 37–48. 518. M a u d u i t , Ch. & P a r é - R e y , P. (dir.), Les maximes théâtrales en Grèce et à Rome: transferts, réécritures, remplois (Paris 2011). 519. P a p a i o a n n o u , S., « Byzantine Enargeia and Theories of Representation », in: 520 48–60. 520. V a v r í n e k , W. (ed.), Ekphrasis: la représentation des monuments dans les littératures byzantine et byzantino-slaves. Réalités et imaginaires, Byzantinoslavica 69 (Praha 2011). 521. F e r n á n d e z G a r r i d o , R., « Etiópicas de Heliodoro y los progymnasmata: la etopeya », in: Q u i r o g a P u e r t a s , A. J. (ed.), ἱερὰ καὶ λόγοι: Estudios de literatura y de religión en la Antigüedad Tardía (Navarra 2011) 107–123. 522. P é r e z C u s t o d i o , V., « La legislatio en los progymnasmata españoles del siglo XVI: del ejercicio escolar al texto literario », Acta poética 1, 2012 (non paginé). 523. G i b s o n , C. A., « How (not) to learn rhetoric: Lucian’s ‹ Rhetorum praeceptor › as rebuttal of a school exercise », GRBS 52, 2012, 89–110. 524. G o n z á l e z E q u i h u a , R., La influencia escolar en las Etiópicas de Helio doro, thèse Salamanque, 2012. 525. B e r a r d i , F., La dottrina dell’evidenza nella tradizione retorica greca e latina (Perugia 2012). 526. L e n t a n o , M., « L’etopea perfetta. I declamatori e il prestito della voce », Quaderni del ramo d’oro (on line), n° 6, 2013–2014, 66–67. 527. R a m b o u r g , C., Topos. Les premières méthodes d’argumentation dans la rhétorique grecque des Ve–IVe siècles (Paris 2015). 528. C h i r o n , P., « Médée à l’école », in: B e r r a , A., C u n y - L e C a l l e t , B., G u é r i n , Ch. (eds), Médée. Versions et interprétations d’un mythe, Cahiers du GITA n° 20, NS n°2 (Besançon 2015) 145–162. 529. L o n g o , G., « Ecfrasi e declamazioni sbagliate: Pseudo-Dionigi di Alicarnasso, ‹ Sugli errori che si commettono nelle declamazioni › 17 », Lexis 33, 2015, 282–300. 529b. S p i n a , L., « Il circolo vizioso dell’anaskeué (Quando si confuta una storia, 1) », AOFL 10, 2015, 66–71.
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530. B j o r k , M., Ovid’s Heroides and the Ethopoeia (Lund 2016). 531. B e r a r d i , F., La retorica degli esercizi preparatori: glossario ragionato dei Προγυμνάσματα (Hildesheim-Zürich-New York 2017). Notre intention, en envisageant la question des progymnasmata du point de vue des exercices eux-mêmes et non plus des sources, n’est ni de redire ce qui a été dit, ni d’embrasser une matière potentiellement infinie (sur la fable, la maxime, ou la description, par exemple), mais d’offrir, sur chacun d’entre eux, une sélection commode des documents les plus utiles pour commencer une nouvelle recherche. L’ordre adopté est celui d’Aphthonios: 1) fable, 2) récit, 3) chrie, 4) maxime, 5) contestation, 6) confirmation, 7) lieu commun, 8) éloge, 9) blâme, 10) parallèle, 11) éthopée, 12) description, 13) thèse, 14) proposition de loi. Pour clore cette notice, nous enchaînerons sur les exercices d’accompagnement et terminerons sur quelques études qui envisagent les exercices comme un tout, objet de recherche en soi, indépendamment des sources, doté de fonctions globales et cohérentes à l’intérieur du système éducatif ancien. Quand on s’attache aux exercices, la première difficulté est d’ordre lexical, car la traduction – nécessaire – du nom des exercices impose de prendre conscience du décalage entre les réalités recouvertes par les termes dans les différentes langues: l’équation de notre mot français « fable » avec le grec μῦθος, par exemple, n’a rien de simple ni de clair si l’on songe au fait que le mot grec a été transcrit sous la forme mythe, avec des acceptions fort différentes. Un exercice comme le « lieu commun » pose des problèmes encore plus complexes, si l’on songe à l’écart entre la pauvreté de l’acception moderne (banalité, stéréotype) de l’expression en français et la riche diversité des acceptions anciennes du grec κοινὸς τόπος depuis Aristote. Après les toujours utiles lexique et répertoire d’E r n e s t i (465, 466) et de L a u s b e r g (473), après 493 de R. D e a n A n d e r s o n jr., et les précieux articles du HWRh (à commencer par la notice de P. Hasubek, s.v. Fabel, dans le tome 3, coll. 185–198) qui envisagent les notions rhétoriques dans la longue durée, on dispose désormais, pour le grec en tout cas, d’un précieux outil de travail, avec un examen raisonné du vocabulaire technique afférent aux progymnasmata (B e r a r d i 531). Sur la « fable » dans la série des progymnasmata, les principales sources primaires sont: Théon: 6 30–38; Aphthonios et Prog.: 47 112–113; 180–183; Nikolaos: 205 6. Quintilien en traite comme d’un exercice (I 9, 2–3) mais propose aussi une inclusion de la fable dans la catégorie de narratio (II 4, 1). Ce genre très ancien a fait l’objet de très importantes études d’ensemble: citons: N o e j g a a r d (475) ou A d r a d o s (481) ou les Entretiens de la Fondation Hardt, dirigés par le même savant, qui se sont tenus en 1983 (482). Signalons aussi les remarques introductives de H o l z b e r g (497) puis, de façon de plus en plus spécialisée, c’est-à-dire proche de nos préoccupations progymnastiques: V a n D i j k (83, 490), G a n g l o f f (39), M o r a l e j o (41), S b o r d o n e (131), P e r r y (141), H a u s r a t h & H u n g e r (143). Les aspects pédagogiques sont développés notamment par D e b u t (338), F r u t e a u de L a c l o s (212) et L e g r a s (358). Un emploi chez Dion de Pruse (M i l a z z o 495) paraît riche de réminiscences scolaires. Signalons enfin deux études tirées d’un collectif trans-séculaire (A r t i g a s & C o u p r i e 514), mais focalisées l’une sur une comparaison de la fable progymnas-
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tique avec la fable aristotélicienne (W o e r t h e r 512), l’autre sur les spécificités de la fable progymnastique (C h i r o n 513). Le récit (ou narration, en grec διήγησις, διήγημα, cf. 6 38–61; 47 113–114; 183–185; 205 11–17; Quint. II 4, 1–17; Nashert, s.v. Narratio, HWRh 6, coll. 98–106) nous a occupé d’une manière assez ponctuelle, pour répercuter par exemple l’originalité de la théorie de Nikolaos selon R o b e r t (218) ou l’intérêt propre des récits de Sévère d’Alexandrie (218 222). La raison est sans doute que l’exercice est assez peu spécifique par rapport aux usages codifiés par la rhétorique classique pour ce qui n’est autre, dans le judiciaire en tout cas, qu’une partie du discours. On partira donc de la mise au point de L. C a l b o l i M o n t e f u s c o sur cette partie du discours (406) très innovante par rapport à une ancienne étude de Karl B a r w i c k (67). S’agissant de la doctrine progymnastique, on touvera de très utiles précisions dans les notices des traités par Michel P a t i l l o n (Théon, 6 XLV–XLIX; Aphthonios, 47 65–69). La chrie en revanche nous a beaucoup retenu: sa forme brève, diverse et plastique, propice aux premiers apprentissages, que ce soit de l’écriture, de la lecture ou des manipulations linguistiques (voir sur ce point 6 LV sq.; 47 69–74), son contenu moralisateur, son attractivité – le côté anecdote pittoresque et populaire, parfois licencieuse –, son lien avec la propagande cynique puis l’apologétique chrétienne, tout cela explique l’importance de cette micro-forme dans la culture de l’époque hellénistique, puis dans la Seconde Sophistique. En s’exerçant à maîtriser les différentes façons de formuler les bons mots, de mettre en scène les anecdotes signifiantes, de les commenter, l’élève apprenait non seulement à en faire germer un mini-discours, mais à en extraire la substance morale. T . M o r g a n (86 150) souligne quant à elle combien la manipulation de ces anecdotes pouvait conforter le sentiment d’appartenance aux groupes ethniques et sociaux dominants à l’époque. Sur la chrie, le chercheur et le curieux disposent d’une documentation très riche: après le premier panorama de von W a r t e n s l e b e n (468), les études lexicologiques de H o l l e r b a c h (474) et de T r o u i l l e t (479), l’étude sémantique de L e v e t (480), l’étude d’ensemble de J ú n i o r (79) et l’histoire du genre esquissée par K i n d s t r a n d (483), on trouvera une mine de renseignements dans les trois volumes de H o c k et O ’ N e i l (90 I et II, 190) ainsi que dans l’article de R o b b i n s (487). On lira aussi, sur la prévalence de cette forme brève dans les sources archéologiques, C r i b i o r e (369 224), sur ses usages grammaticaux, les contributions de W o u t e r s (94) et de V a n E l s t et W o u t e r s 419, sur ses ressources argumentatives et persuasives W e i s e 103, M a c k (486, 488, sur un corpus hellénistique et proto-chrétien), ou philosophiques L u z z a t o 498, d’où les vogues singulières dont elle a joui, depuis l’Arménie (153, 168) jusqu’à la Suède du xviiie s. (106). M. F a u s e r , s.v. Chrie (HWRh 2, coll. 190–197) propose un examen diachronique complet. Quant aux exercices sur la maxime ou sentence, en grec γνώμη, on peut lire sur eux 47 117–120; 187–189; 205 25–29; K a l i v o d a , s.v. Gnome, Gnomik, HWRh 3, coll. 1014–1021). Ils se focalisent – mais sans les circonstances – sur un élément proche de la morale de la fable ou de la parole qui accompagne parfois l’anecdote racontée par la chrie – à telle enseigne que Théon évoque la sentence dans son chapitre sur la chrie (6 22). Quintilien fait de la sententia un exercice à part, mais du domaine du grammai-
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rien (I 9, 3). Il s’agit d’un énoncé bref, à fonction éthique (selon Aristote, Rhet. 1394 a 24–25, la maxime porte sur « l’action et les choix, positifs ou négatifs, en matière d’action »), à portée générale donc intemporel, véhiculé dans un style bref et structuré, voire rythmé, pour perdurer dans la mémoire. Dans 409, C a l b o l i M o n t e f u s c o offre une très claire et précise situation de la maxime progymnastique dans le cadre de la tradition rhétorique ancienne. Sa dimension éthique dans le contexte antique a été analysée à plusieurs reprises, notamment par L e g r a s (358). Sur ses aspects philosophiques, voir 499 B r i s s o n , notamment p. 17–29 (M.-O. G o u l e t - C a z é ). Plus précisément, on a souvent observé l’importance de l’influence cynique sur cette morale populaire. On lira M.-O. G o u l e t - C a z é 489 sur le Livre VI de Diogène Laërce (notamment 3978–4039). Sur le Gnomologium Vaticanum, apparenté à DL VI, voir O v e r w i e n 496; sur la tradition des dits de Diogène, en grec et en arabe, voir O v e r w i e n 500. Sur les fonctions pédagogiques de cette forme brève des observations utiles sont fournies dans B a r n s (319). Sur ses liens avec la biographie des figures ainsi convoquées, voir W e h r l i (478). Du point de vue littéraire, les sentences et leur exégèse sont chez le romancier Achille Tatius un moyen de caractériser les personnages (D e Te m m e m a n 511). Les sentences en elles-mêmes ont un riche arrière-plan littéraire, principalement dans le genre dramatique, comme le montrent la thèse de Diane C u n y sur les maximes chez Sophocle (507), et le collectif de portée plus large puisqu’il englobe le théâtre romain, publié en 2008 par Ch. M a u d u i t et P. P a r é - R e y (518). La contestation et la confirmation (ἀνασκευή, κατασκευή) sont sans doute les exercices qui démentent avec le plus d’évidence la vision condescendante de Marrou (16) à l’égard des progymnasmata, puisqu’ils attestent que la pédagogie antique, loin de prôner une révérence servile à l’égard des classiques, incitait les élèves avancés à exercer continûment et méthodiquement leur esprit critique et à structurer sur une proposition ou un énoncé littéraire une argumentation pro et contra suivant une topique fixe comportant comme rubriques l’obscur, l’incroyable, l’impossible, l’inconséquent, l’inconvenant, l’inopportun, à traiter dans un ordre prédéterminé ou plus librement. Là encore, les traités sont la meilleure source: cf. 47 75–78; 120–126; 190–191; 205 29–35; Quint. II 4, 18 sq.; Suétone, Gramm. 25, 8). Théon n’en fait pas un exercice en soi mais le distribue comme manipulation, réservée à l’élève qui a parcouru toute la série, de la chrie, de la fable et du récit (6 XXIX–XXX; 28–30; 35–38; 57–61). Indice de la liberté d’esprit qui préside à l’exercice, Théon cite comme modèle le péripatéticien Palaephatos (cf. S a n t o n i 494), qui avait écrit un ouvrage expliquant de manière rationnelle tous les mirabilia qui entourent personnages et faits légendaires dotés par les Grecs d’un caractère religieux. Voir aussi, sur la contestation du récit, S p i n a 529b. D’après Nikolaos (205 35–36; voir aussi 47 78–83), le lieu commun (κοινὸς τόπος, communis locus) succède à la contestation et à la confirmation en vertu de l’ordre du discours, puisque ces deux opérations préfigurent l’argumentation judiciaire, tandis que le lieu commun prépare à la péroraison. L’exercice comporte une forte part culturelle dans le champ oratoire: Théon (6 62–66) donne pour modèles Démosthène, Lycurgue, Hypéride ou Eschine. Son caractère semi-abstrait (les développements pro et contra portent sur des types comportementaux: le voleur sacrilège, le lauréat du
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prix de bravoure, le traître, etc.) tend à ouvrir l’adolescent sur le monde semi-réel de la déclamation, avec ceci de plus concret et de plus responsable par rapport à l’éloge et au blâme que le locuteur encourage un juge à condamner – même si c’est fictivement – et ne se borne pas à inciter un public à haïr (Nikolaos 205 38). L’essentiel de la matière progymnastique sur le lieu commun se trouve dans les traités (notamment 47 78–83; 126–131; 191–194; Quint. II 4, 22), mais l’expression « lieu commun » a un passé complexe et polysémique. Il est bon de passer par des études générales. Il y en a d’excellentes, citons L a v e n c y (476), P e r n o t (484) et R a m b o u r g (527), sans oublier les notices de C o e n e n , s.v. locus communis (HWRh 5, coll. 398–411) et O s t h e e r e n , s.v. topos (HWRh 9, coll. 630–697). Le travail sur l’éloge et le blâme (V a l l o z z a , s.v. Enkomion, HWRh 2, coll. 1152–1160) marque une étape importante dans la série progressive formée par les progymnasmata: cette fois, l’exercice coïncide, au moins par son titre, avec un discours entier qui relève de l’un des trois grands genres traditionnels de la rhétorique, le genre épidictique, pourvu de nombreux modèles classiques. Nous sommes sur le terrain moral, puisqu’il s’agit de communiquer des jugements, mais aussi politique, puisque – dans la tradition isocratique au moins –, l’éloge – l’éloge des morts, notamment – est l’une des pièces essentielles de la création du sentiment collectif, mais la préoccupation stylistique n’est pas moins importante, puisque la méthode de l’éloge et du blâme implique l’emploi de techniques « sophistiquées » comme celles de l’amplification (sur ce thème, voir B a u e r HWRh 1, coll. 445–471). Dans les traités, la matière doctrinale est particulièrement riche (6 74–78; 47 83–86; 131–140; 194–198; Quint. II 4, 20), la référence majeure est la thèse de L. P e r n o t (5), qui envisage dans la diachronie longue tous les aspects de l’éloge et du blâme, depuis le lexique ancien jusqu’aux aspects éthiques et idéologiques, en passant par le riche corpus technique fourni par les technographes. On lira, du même auteur, une enquête sur un rhéteur dont la doctrine est proche de celle des traités de progymnasmata, Ménandre le rhéteur (485). Sur cette convergence, on lit (p. 39–40): « la structure de l’éloge peut être considérée comme un cadre de pensée, un « outillage mental » inculqué par le système éducatif ». On peut lire aussi, sur les doctrines antérieures à Théon, B u t t s 21 481–488. Avec le parallèle (σύγκρισις; comparatio) s’ouvre le vaste domaine de la comparaison, dont il n’est pas question ici ne serait-ce que d’esquisser la bibliographie. Les références principales dans notre corpus sont: 6 LXXXI–LXXXII; 47 86–88; 140–143; 198–199; 205 59–63; Quint. II 4, 21. Sur l’usage du parallèle par Basile de Césarée, cf. V a l d é s G a r c í a 509. L’éthopée (47 88–92; 144–146; 200–201; 205 63–67; Quintilien en traite parmi les figures; N a s h e r t , s.v. Ethopoeia, HWRh 2, coll. 1512–1516), ou prosopopée (6 70–73) a joui d’un statut particulier. K u s t a s (477 59) la considérait comme le progymnasma par excellence. On ne saurait exagérer la portée de cette élection: derrière la maîtrise des registres de langue (l’exercice consiste à s’approprier l’expression, et notamment l’expression des émotions, par un personnage doté d’une personnalité typée et d’un idiolecte), le véritable enjeu est celui de l’identification à autrui, et donc du décentrement par rapport à son propre point de vue. L’exercice développe systématiquement la capacité de vivre, de sentir et de parler à la place d’un autre, que cet autre
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corresponde à un personnage mythologique ou à un type humain ou social (le paysan). C’est la raison pour laquelle on a assisté, au cours de l’époque impériale et à l’instar de ce qui s’est passé pour l’ekphrasis, à une sorte d’autonomisation littéraire de l’éthopée, voire à son inclusion dans un genre littéraire comme le roman. Personne ne s’étonnera de la richesse de la bibliographie afférente: on glissera, à propos des antécédents de l’éthopée dans la logographie d’époque classique, sur l’ancienne étude de W. L e v e r i n g D e V r i e s (467), dont l’auteur ne recule pas devant l’anachronisme puisqu’il utilise des catégories progymnastiques pour des textes des ve–ive s. av. J.-C. On citera en revanche, après le classique ouvrage de H a g e n (69), le très riche collectif réuni par A m a t o et S c h a m p en 2005 (92), où l’on trouve notamment une anthologie de définitions (V e n t r e l l a ) ainsi qu’un très précieux répertoire de modèles (505 par A m a t o en collaboration avec V e n t r e l l a ) et diverses études plus particulières. Dans 269, A m a t o s’attache à une éthopée du Ps.-Libanios sur le thème de l’eunuque amoureux (Ethop. 26 F o e r s t e r [126]) et propose de l’attribuer à Sévère d’Alexandrie. À propos du plus ancien fragment d’éthopée en prose (Favorinus, fr. 18 Barigazzi), il fournit une riche bibliographie sur l’éthopée, et (269 364) sur l’influence qu’elle a exercée sur les théories et pratiques épistolaires. Dans 506, A m a t o revient sur ce fr. 18 Barigazzi de Favorinus, qu’il considère comme une éthopée exprimant les sentiments d’amour d’un jeune homme ou d’un eunuque, monologue inclus originellement dans un roman d’amour, ce qui confirmerait la thèse classique selon laquelle la rhétorique constitue l’une des principales matrices du genre romanesque. Sur éthopée et roman, voir aussi G a r r i d o 521, E q u i h u a 54, 524 (Héliodore). Sur les Héroïdes d’Ovide et l’exercice d’éthopée, voir B j o r k 530. L e n t a n o (526) s’interroge sur la portée de cet acte qui consiste à prêter sa voix à un personnage ou à une entité, commun à l’éthopée et à la déclamation. L’opération est riche d’implications, morales et sociales. J. U r e ñ a B r a c e r o (491, 503 86) a consacré des études aux sources littéraires de l’éthopée scolaire, avec une méthode féconde qui consiste à comparer les éthopées rédigées sur un même thème. Passons à la description (6 66–69; 47 147–151; 202–203; 205 67–71). M. P a t i l l o n (47 XXXVIII–XXXIX fournit une utile bibliographie sur « la description chez les anciens »). Avec 515, version révisée d’une thèse soutenue en 1992, Ruth W e b b a publié un ouvrage marquant sur la question de l’ekphrasis, en fournissant une mise au point bienvenue sur un thème à la mode: outre la distinction entre sens ancien et sens moderne du mot même d’ekphrasis (voir aussi 492), l’auteure analyse de près ce qu’elle considère non comme un genre mais comme une technique, liée étroitement à l’évidence (ἐνάργεια), c’est-à-dire aux moyens de faire surgir des images mentales par des moyens linguistiques. Son étude vaut aussi par une investigation très précise dans les manuels – dont certains passages sont traduits. W e b b pose hardiment la question de l’écart entre la formation rhétorique, souvent fruste, modeste, codifiée tardivement, et les chefs-d’œuvre littéraires que l’on voudrait expliquer par elle. Citons encore, sur la description et le thème connexe de l’évidence – technique de création verbale d’images mentales –, quelques études parmi bien d’autres: P a p a i o a n n o u 519, qui ne pouvait pas ne pas croiser ce thème dans ses recherches sur les théories médio-byzantines (ix-xiie s.) de la représentation; B e r a r d i 517, 525; C h i r o n 528, L o n g o 529.
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La thèse n’est pas l’exercice ultime, mais c’est en elle que se concentrent toutes les compétences linguistiques, expressives et argumentatives accumulées jusque là: il ne reste qu’un pas à franchir, l’adaptation à des données concrètes et particulières, qui peuvent être aussi bien oratoires au sens politique du terme, que dialectiques, et dotées d’un contenu éthique ou scientifique, pour les étudiants qui se destinent à la philosophie. Les sources primaires sont: 6 LXXXIII–XCI; 82–94; 47 97–100; 152–157; 203–205; 205 71–76; Quint. II 4, 24. On peut renvoyer à l’ancienne étude de T h r o m (470). Sur les avatars de l’exercice de thèse à Rome, voir C l a r k e 471 et J e n k i n s o n 472: elle aurait été quasiment le seul exercice à l’époque républicaine, époque où, pourtant, on pratiquait la paraphrase (Cic. De Or. I 154), et où la déclamation (controverses et suasoires) était déjà courante, et elle serait en crise à l’époque de Quintilien et de Suétone. Ces auteurs regrettent surtout de voir cet exercice « démocratique » relégué à une place secondaire. L’étude plus récente de V a l d é s G a r c í a (508) porte sur la structure progymnastique d’une thèse de Basile de Césarée. De manière plus surprenante encore, on a pu éprouver la pertinence des normes scolaires de la thèse comme outil d’exégèse d’un poème de Posidippe de Pella (510). La proposition de loi est – au moins symboliquement – le véritable azimuth de la formation: elle vise à égaler l’adolescent au citoyen-modèle des antiques démocraties, assez sage et humain pour se faire législateur et proposer des lois à ses concitoyens en les argumentant, ou, pour le dire comme M. P a t i l l o n (47 100–101) « à la formation morale, dont on vient de voir l’importance dans l’exercice de la thèse, s’ajoute ici la formation civique ». Nos sources principales sont: 6 XCI–XCIII; 95–98; 47 100–102; 157–162; 206; 202 77–79; Quint. II 4, 33. La bibliographie secondaire sur cette question demande à être étoffée. Dans 522, P é r e z C u s t o d i o étudie les avatars de la proposition de loi (en grec νόμου εἰσφορά, en latin legislatio) quatorzième et dernier des progymnasmata d’Aphthonios (47 157–162), dans l’Espagne de la Renaissance. Après avoir détaillé les difficultés de compréhension éprouvées par les humanistes face à la dimension dialectique de l’exercice, elle étudie le « recyclage » des préceptes anciens sur la legislatio sous forme soit de modèles scolaires, soit de textes à visée « littéraire » ou philosophiques. (ii) Les exercices d’accompagnement 532. B o m p a i r e , J., Lucien écrivain. Imitation et création (Paris 1958, 20002). 533. – , « Les historiens classiques dans les exercices préparatoires de rhétorique (Progymnasmata) », in: Recueil Plassart. Études sur l’antiquité grecque offertes à André Plassart par ses collègues de la Sorbonne (Paris 1976), 1–7. 534. C a l b o l i M o n t e f u s c o , L. (ed.), Consulti Fortunatiani Ars rhetorica (Bologne 1979). 535. F u c h s , C., La paraphrase (Paris 1982). 536. D e s b o r d e s , F., « Le schéma ‹ addition, soustraction, mutation, méta thèse › dans les textes anciens », HEL 5, 1983, 23–30.
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537. B e c k , F. A., « Literary Competitions in Ancient Greece and Rome », Classicum 10, 1984, 43–44. 538. R o b e r t s , M., Biblical Epic and Rhetorical Paraphrase in Late Antiquity (Liverpool 1985). 539. A x , W., « Quadripartita ratio: Bemerkungen zur Geschichte eines aktuellen Kategoriensystems (adiectio, detractio, transmutatio, immutatio) », Historiographia Linguistica 13, 1986, 191–214. 540. L o h m a n , D., « Lernen und Behalten: antike und moderne Gedächtnis schulung im Lateinunterricht », AU 34, 1991, 17–32. 541. V a l e t t e - C a g n a c , E., La lecture à Rome. Rites et pratiques (Paris 1997). 542. N a z z a r o , A. V., « La parafrasi agiografica nella tarda antichità », in: L u o n g o , G. (dir.), Scrivere santi. Atti del II convegno di studio dell’Associazione Italiana per lo studio della santità, dei culti e dell’agiografia, Napoli, 22–25 ottobre 1997 (Roma 1998) 69–106. 543. A b b a m o n t e , G., « Tipologie esegetiche nei commenti di Alessandro di Afrodisia: la parafrasi », in: A b b a m o n t e , G., C o n t i B i z z a r r o , F., & S p i n a , L. (eds), L’ultima parola. L’analisi dei testi: teorie e pratiche nell’antichità greca e latina (Napoli 2004), 19–34. 544. N i c o l a i , R., « Storia e storiografia nella scuola greca », in: 381 39–66. 545. M i l a z z o , A., « La parafrasi in prosa da originali poetici come esercizio retorico », in: C a l b o l i M o n t e f u s c o , L. (ed.), Papers on Rhetoric IX, Roma 2008, 135–163. 546. S p i n a , L., « Perché leggere i classici (e senza punto interrogativo). La retorica della lettura degli autori greci e latini nell’insegnamento della retorica, in: 453 13–27. 547. J o h n s o n , W. A., « Constructing Elite Reading Communities in the High Empire », in: J o h n s o n , W. A. & P a r k e r , H. N. (dir.), Ancient Literacies. The Culture of Reading in Greece and Rome (Oxford 2009) 320–330. Les exercices d’accompagnement n’étaient pas inconnus avant 6: Quintilien nous parle longuement par exemple de la lecture (voir aussi Denys le Thrace, 2). La paraphrase est connue comme l’un des premiers exercices à avoir été pratiqués, etc. Mais la nouvelle édition d’Aelius Théon a considérablement amélioré leur connaissance et permis d’appréhender grâce à eux la cohérence profonde du dispositif de formation proposé par les progymnasmata: entre formation rhétorique et formation civique, disions-nous, entre formation personnelle et inscription dans le continuum de la culture gréco-latine, entre progression et répétition, les progymnasmata ancrent quotidiennement l’enseignement linguistique, littéraire et logique dans la mémoire de travail, car cette assimilation, cette incorporation, est le seul moyen de concilier la lourdeur du patrimoine avec la liberté de créer, sinon d’improviser. La priorité est donc de lire la traduction de la partie des Progymnasmata de Théon traduite, avec l’aide d’une rétroversion en grec, depuis l’arménien (6 99–112). Les
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remarques introductives de Michel Patillon (6 XCVIII–CXIV) sont d’une grande aide. La lecture (ἀνάγνωσις, 6 102–105) à voix haute est pratiquée dès le début du cursus. Elle s’accompagne d’une véritable reconstitution des premières conditions d’énonciation du texte lu, avec la voix et les gestes appropriés. Le choix des textes privilégie l’éloquence et l’histoire. La variété des styles imprimés dans la mémoire et le corps de l’élève est la garantie de la plasticité et de la variété de son propre style futur. L’exercice se prolonge par l’apprentissage par cœur et la répétition. Le gain est lexical, stylistique, mais plus largement culturel et intellectuel, car cette imprégnation intime apporte aussi la connaissance des éléments du discours et de leur organisation. Outre Quintilien (II 5) et les manuels généralistes, on peut lire aussi B o m p a i r e (532 39–43; 533), C a l b o l i M o n t e f u s c o (534 428, in lectione), V a l e t t e - C a g n a c (541), N i c o l a i (544), S p i n a (546), J o h n s o n (547), P o i g n a u l t (463 24–34). L’audition (ἀκρόασις) consiste à « s’approprier le modèle en tentant de le reproduire » (6 C), tant il est vrai que, comme en peinture, « connaître les œuvres d’Appelle ne sert à rien si on ne se met pas soi-même à peindre » (6 CI). L’exercice (6 105–107) suppose une conception très ouverte de l’école, puisque les textes sont entendus en ville, lors de conférences ou de déclamations sinon de séances d’un tribunal. L’élève devait éventuellement sélectionner son orateur favori, choisir des passages particulièrement marquants, si possible prendre quelques notes, puis tâcher de reproduire sa moisson par écrit (6 106; voir sur ce point P e r n o t 5 438–442). L’imitation des modèles est ainsi en quelque sorte consolidée dans la mémoire (voir sur ce point L o h m a n 540 et B e c k 537) par l’écriture selon une tradition qui remonte à Isocrate. Il arrivait aussi qu’il n’y ait pas d’audition et que l’élève doive présenter oralement une production écrite de son cru, sur une chose ou un événement qu’il avait vus ou vécus. La pratique fut transmise à Rome au second siècle avant J.-C. (Suétone, Gram. 2). La paraphrase (παράφρασις, 6 CIV–CVII; 107–110; voir aussi Quintilien, X 5, 4–11) « consiste à changer la formulation tout en gardant les mêmes pensées » (6 107, trad. P a t i l l o n ): c’est un exercice de manipulation linguistique, mais aussi un entraînement à l’exactitude dans la formulation des idées ainsi qu’à terme un moyen d’appropriation de l’expression. Elle se pratique dès le début de la formation et trouve son application dans la chrie, la fable, le récit, qui comportent tous, parmi les mani pulations demandées aux élèves, une reformulation. Pratiquée pour elle-même, elle porte sur des énoncés de plus en plus complexes. Sa pratique est guidée par la fameuse quadripertita ratio (addition, soustraction, permutation, substitution), qui a joué un grand rôle dans l’histoire des théories linguistiques, par exemple comme grille de description de la néologie chez les Stoïciens. On verra sur ces aspects linguistiques et logiques F u c h s 535 (plus axée sur les théories modernes), D e s b o r d e s 536 et A x 539 (plus soucieux d’histoire des théories). La paraphrase constitue aussi une méthode d’exégèse (voir R o b e r t s 538, N a z z a r o 542, A b b a m o n t e 543). Sur le plan rhétorique, la performance suprême en matière de paraphrase est le pastiche, où l’art de formuler les pensées d’un orateur dans le style d’un autre: « l’exercice atteint la perfection même lorsque, tout en lisant un discours de Lysias, on s’appplique à en exprimer les pensées à la manière de Démosthène, ou inversement » (6 109). Il y a là
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une « gymnastique intellectuelle exigeante, qui demande une grande agilité d’esprit » (6 CVII). Sur la paraphrase de textes poétiques, cf. N a z z a r o 542. Les deux derniers exercices, l’élaboration (6 CVII–CXI; 110–111, cf. J a c o b , s.v. Exergasia, HWRh 3, coll. 123–126) et la contradiction (6 CXI–CXIV; 111–112, cf. D r e w s 1992, s.v. Antirrhesis, HWRh 1, coll. 721–722) constituent probablement un apport personnel de Théon (6 CXIV). Au demeurant, les deux chapitres les concernant sont assez peu développés. Ils ont en commun d’intéresser un élève déjà avancé, auquel on demande, dans le cas de l’élaboration, de combler les insuffisances d’un texte donné, en le clarifiant, en le complétant, et d’ajouter à sa qualité tant sur le fond que sur la forme. La contradiction recoupe largement le domaine de l’élaboration, en ce qu’elle dénonce, suivant la même topique, les défauts d’un texte que ce soit au niveau du fond ou de la forme. (iii) Problématiques générales 548. P e n n d o r f , J., Progymnasmata: rhetorische Anfangsübungen der alten Griechen und Römer, nach den Quellen dargestellt (Progr. Plauen 1911). 549. C l a r k , D. L., Rhetoric in the Greco-Roman Education (New York 1957). 550. B o o t h , A., « Elementary and Secondary Education in the Roman Empire », Florilegium 1, 1970, 1–14. 551. W i n t e r b o t t o m , M., Schoolroom and Courtroom, in: V i c k e r s , B. (ed.), Rhetoric Revalued (New York 1982) 59–70. 552. A n d e r s o n , G., « Lucian: A Sophist’s Sophist », Yale Classical Studies 27, 1982, 61–92. 553. R u i z Y a m u z a , E., « Aproximación a la influencia de gramáticos y filó sofos en la retórica: los progymnasmata », Habis 21, 1990, 71–78. 554. W e b b , R., « The Progymnasmata as Practice », in: 555 286–316. 555. To o , Y. L. (ed.), Education in Greek and Roman Antiquity (Leiden 2001). 556. F l e m i n g , J. D., « The Very Idea of a ‹ Progymnasma ›», Rhetoric Review 22, 2003, 105–120. 557. S c h r ö d e r , B.-J. & S c h r ö d e r , J.-P. (eds), Studium declamatorium. Untersuchungen zu Schulübungen und Prunkreden von der Antike bis zur Neuzeit (München-Leipzig 2003). 558. S c h o u l e r , B., « Le rôle politique de l’école au temps de Libanios », Actes du colloque international Antioche de Syrie. Histoire, images et traces de la ville antique. Lyon 4–6 octobre 2001. Topoi Suppl. 5, 2004, 97–115. 559. D e s m e t , Ch., Progymnasmata, in: B a l l i f f , M. & M o r a n , M. G. (eds), Classical Rhetoric and Rhetoricians: Critical Studies and Sources (Westport 2005) 296–304. 560. S c h o u l e r , B., « Exercice technique et instruction civique » in: G o n z á l e z G á l v e z , Á., M a l o s s e , P.-L. (eds), Gens de culture en un âge de violence.
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the Arts Curriculum as Revealed by Surviving Manuscripts and Early Printed Books (Turnhout 2013) 175–197. 576. G i b s o n , C. A., « Better Living through Prose Composition? Moral and Compositional Pedagogy in Ancient Greek and Roman Progymnasmata », Rhetorica 32, 2014, 1–30. 577. B l o o m e r , W. Martin (ed.), A Companion to Ancient Education (MaldenOxford-Chichester 2015). 578. P e n e l l a , R. J., « The progymnasmata and Progymnastic Theory in Imperial Greek Education », in: 577 160–171. 579. S a n t o r e l l i , B. & S t r a m a g l i a , A., « La declamazione perduta », in: L e n t a n o , M. (dir.), La declamazione latina. Prospettive a confronto sulla retorica di scuola a Roma antica (Napoli 2015) 272–339. 580. B e r a r d i , F., « I Progymnasmata come libri di cultura », in: C a l b o l i M o n t e f u s c o , L. & C e l e n t a n o , M. S. (eds), Papers on Rhetoric XIII (Perugia 2016) 1–21. 581. P o r d o m i n g o , F., « Ejercicios preliminare de la composición retórica en papiro: el encomio », in: 381, 405–453. 582. C e l e n t a n o , M. S., « Il tirocinio dell’oratore tra retorica e letteratura. A proposito di POxy 4855 » in: C a l b o l i M o n t e f u s c o , L. (ed.), Papers on Rhetoric, XI (Perugia 2012), 27–48. 583. B e r a r d i , F., « Alcune note di commento ad una nuova Τέχνη ῥητορική: il POxy 4855 », in: C a l b o l i M o n t e f u s c o , L. (ed.), Papers on Rhetoric, XI (Perugia 2012), 1–15. 584. P i r o v a n o , L., « I progymnasmata nelle Etymologiae di Isidoro », in: C r i s t a n t e , L. & M a z z o l i , T. (dir.), Il calamo della memoria. Riuso di testi e mestiere letterario nella tarda antichità, vol. V (Trieste 2013), 235–265. 585. P o i g n a u l t , R. & S c h n e i d e r , C. (dir.), Fabrique de la déclamation antique. Controverses et suasoires (Lyon 2016). 586. F a u r e - R i b r e a u , M., « Présence et fonctions de la sententia dans la déclamation latine », in: 585, 211–226. 587. L o v e r i d g e , J., «‹ How Do You Want to be Wise? ›: The Influence of the Progymnasmata on Ælfric’s Colloquy », Advances in the History of Rhetoric 19, 2016, 71–94. http://dx.doi.org/10.1080/15362426.2016.1137250 588. F e r n á n d e z D e l g a d o , J.-A. & P o r d o m i n g o , F., La retórica escolar griega y su influencia literaria, ed. a cargo de U r e ñ a , J. & M i g u é l e z - C a v e r o , L. (Ed. Universidad de Salamanca 2017). On a abordé, à propos des sources archéologiques, plusieurs ouvrages généralistes qui ont renouvelé la question de l’éducation antique justement en recourant à ce type de sources, à commencer par M a r r o u (16), D e b u t (338), C r i b i o r e (369) et, dans une moindre mesure M o r g a n (86) et W o l f f (388). Mais ce biais lié aux sources
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ne permettait pas de couvrir l’essentiel de la production. Nous parcourrons donc très brièvement, à titre de complément, un certain nombre d’études de portée générale, en les regroupant selon quelques grandes directions de recherche. Pour prendre des vues d’ensemble variées, on peut avoir la curiosité de consulter l’ancienne étude de P e n n d o r f (548), récemment réimprimée. Pour les travaux plus récents, volontiers orientés vers le versant latin, d’ailleurs, comme si un certain équilibre devait être rétabli, voir C l a r k 549, B o o t h 550, M o r g a n 564, F l e m i n g 556 et D e s m e t 559. Le collectif édité par Yun Lee To o (555), poursuit le processus de déconstruction des vues classiques, désincarnées, désintéressées et monolithiques de l’éducation ancienne, et en montre plutôt les missions pragmatiques de socialisation, qui varient naturellement selon les contextes. Sur les progymnasmata et la question éducative posée en termes philosophiques et éthiques, voir G i b s o n 576, B l o o m e r 577, P e n e l l a 279, 573 (dans le contexte de la période impériale). On trouve dans F r a z e l (568 33) des réflexions stimulantes sur la formation intellectuelle apportée par les progymnasmata: grâce à eux, toute une gamme de compétences expressives, une fois assimilées, pouvaient être utilisées et – ce qui est plus important encore – adaptées à des situations différentes, ce qui développait par induction des façons plus abstraites, et mieux dominées, d’organiser la pensée et de la communiquer. Le livre de M o r g a n 564 porte sur la morale populaire aux débuts de l’Empire, il ne traite donc pas frontalement de la question des progymnasmata, mais, étant donné son sujet et la période couverte (deux premiers siècles de l’ère chrétienne), l’ouvrage rencontre des formes communes de diffusion des normes, comme les fables, les maximes ou les chries, et peut donc en retour éclairer les valeurs véhiculées par l’éducation du temps. À propos de normes, celles du « genre » sont parmi les plus contraignantes. M. K r a u s montre (562) comment l’éthopée, en faisant incarner des personnages féminins, permettait de vivre par procuration des émotions interdites. Sur les exercices et l’apprentissage du civisme, on peut consulter S c h o u l e r 560. Dans 554, R. W e b b s’attache au contexte pédagogique et culturel de son progymnasma d’élection, l’ekphrasis, et envisage l’ensemble des προγυμνάσματα sous divers aspects unifiés par leur côté pratique: le rôle des exercices dans la transition entre l’écriture et la lecture – enseignées par le grammairien –, et l’éloquence, enseignée par le rhéteur; la réflexion qu’ils induisaient sur le langage, sur le patrimoine culturel d’où venaient les modèles, sur les relations de chaque individu avec le langage et ce patrimoine, tout cela à partir de diverses sources: Quintilien, Suétone et autres rhétoriciens, sans oublier, bien sûr les quatre auteurs de traités spécialisés. Dans la même optique, sur les progymnasmata comme préparation très concrète à la production de textes, cf. K r a u s 569. Sur les liens entre les progymnasmata et l’étape suivante de la formation, à savoir la déclamation, on peut lire S t r a m a g l i a 571; S c h r ö d e r & S c h r ö d e r 557. Quant à S a n t o r e l l i & S t r a m a g l i a 579 (notamment 272 sq.), c’est une étude centrée sur les liens entre exercices préparatoires et déclamation dans le monde romain. Une autre vaste question, déjà abordée à plusieurs reprises à propos des diverses sources, est celle des liens entre les progymnasmata et la littérature: le cycle des progymnasmata exploitait – on l’a vu – un riche patrimoine littéraire, dans tous les
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genres, dont les adolescents s’imprégnaient en l’apprenant par cœur, en l’interprétant, en l’imitant, et même en le critiquant. Dans 574, I g l e s i a s Z o i d o s’attarde sur l’usage de Thucydide dans ce contexte. L’historien n’intéressait pas tant pour les renseignements qu’il fournit sur les guerres du Péloponnèse que pour certains morceaux de bravoure réutilisables dans une déclamation (descriptions de batailles, d’épidémies, d’insurrections, discours reconstitués) et que les maîtres proposaient à l’imitation. C’est un type de réception que l’auteur de l’article étudie en mettant à profit les manuels (Théon, Aphthonios), mais aussi des déclamations d’Aelius Aristide ou de Lesbonax. Pour une approche plus générale, signalons aussi 382, très riche opus collectif, dont on a cité quelques pièces, mais dont on ne peut rendre compte dans le détail. Y est étudiée l’influence de chaque exercice sur la littérature, notamment le parallèle, l’ekphrasis, l’éthopée et l’éloge, la chrie chez un auteur comme Plutarque, l’éloge, l’éthopée et la thèse. Michel P a t i l l o n , dans le même ouvrage (561) montre comment l’esthétique, l’éthique et le civisme se conjuguent dans ces humanités originelles. Chez certains auteurs aux œuvres particulièrement riches d’intertextualité, comme Lucien, la référence – distanciée, allusive, humoristique – aux progymnasmata est presque permanente, cf. B o m p a i r e 532 (294–303), A n d e r s o n 552, G i b s o n 523. Enfin, sur ce vaste sujet, saluons la réédition dans 588 des importantes contributions de J. A. D e l g a d o et F. P o r d o m i n g o . Au-delà de la littérature, sur la question des liens entre progymnasmata et culture, on a avec B e r a r d i 580, une intéressante étude sur la perméabilité des progymnasmata aux courants littéraires contemporains et leur faculté de les absorber et de les réélaborer. C’est tout leur contexte, en réalité, qu’ils reflètent, tant sur le plan social, idéologique, que culturel. Cette perméabilité des formes discursives étudiées et pratiquées dans le cadre progymnastique par rapport à leur contexte, faisait l’objet du collectif de To o 555, déjà mentionné. On a déjà vu plusieurs cas de promotion d’exercices au rang de productions littéraires de plein droit, ou d’influences des exercices sur des genres comme la poésie ou le roman, il faut insister aussi sur la transversalité de ces formes et leur communication avec des formes apparentées. Dans A m a t o 572 (165–187) se trouvent des indications intéressantes sur le genre des Mémorables (ἀπομνημονεύματα), recueils d’anecdotes signifiantes et / ou d’apophtegmes, qui pouvaient avoir un usage scolaire, et servir aux exercices de chrie (sur les différences, voir 572 179–180) ou de sentence, notamment. Voir aussi sur ce point L u z z a t o 498. Les progymnasmata n’étaient donc ni étanches, ni « hors-sol », mais connectés à la vraie vie. Dans 563, C r i b i o r e offre une remarquable mise en contexte d’un recueil de lettres de Libanios par rapport à la question générale de l’enseignement de la rhétorique dans l’Antioche tardo-antique, et de l’utilisation pédagogique des progymnasmata (143–147). Pour une approche d’histoire plus longue, on peut lire 566 R e d o n d o M o y a n o . Sur l’inscription des progymnasmata dans les realia, telle qu’on peut la saisir au travers de l’iconographie, cf. D e l C o r s o 567. Autre type de contexte: la réalité judiciaire, à laquelle les progymnasmata visaient à préparer (W i n t e r b o t t o m 551). Les implications politiques des progymnasmata – dans la mesure où, transmettant un patrimoine largement attaché à l’Athènes classique, ils véhiculaient des
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valeurs démocratiques potentiellement subversive –, sont importantes, on l’a vu aussi à propos de la Rome impériale. L’Antioche du ive s. s’est trouvée confrontée à un grand écart dans ce domaine, cf. S c h o u l e r 558. Sur les disciplines connexes et la situation des progymnasmata entre grammaire et philosophie, cf. R u i z Y a m u z a 553. On dispose aussi d’études envisageant l’histoire plus récente des exercices en les prenant comme un tout, indépendamment de la réception de tel ou tel auteur comme Aphthonios, c’est le cas de la dissertation inaugurale en polonais de Bartosz B. A w i a n o w i c z (565) sur la théorie et la pratique des progymnasmata dans « l’école humaniste » depuis la fin du xv e jusqu’au milieu du xviii e s., dont on peut lire un résumé en anglais dans la revue Eos. Le genre de la notice bibliographique est fatalement (et heureusement) ouvert, car il est à la fois difficile d’atteindre à l’exhaustivité et impossible de stopper l’augmentation du dossier. Réparons in extremis quelques lacunes (les nouveaux numéros donnés ci-après viennent s’ajouter aux précédents, à partir de 581, dans l’ordre chronologique mais hors classement thématique). Sur les exercices d’accompagnement (3.ii), et notamment ceux de lecture, audi tion et rédaction, les notes de R e i n h a r d t & W i n t e r b o t t o m (420 t. II, XXVI–XXX) sont particulièrement éclairantes. En complément à 1.vii, dans 581, au sein d’un collectif déjà mentionné plusieurs fois (381), Francesca P o r d o m i n g o reprend l’ensemble des papyrus d’éloge exploitables, avec pour chacun une précieuse notice explicative, ce qui offre une vue d’ensemble de la documentation disponible sur cet exercice. Dans le même domaine (1.vii), le P. Oxy. 4855 (C o l o m o & G o n i s 383 40–74) enrichit notablement notre connaissance des pratiques didactiques liées aux progymnasmata. Il s’agit – dans les deux colonnes survivantes – d’une topique des lieux relatifs à la réfutation d’une proposition de loi. On y trouve aussi une division inédite de la thèse en trois types (théorétique, pragmatique et éthique). Sur ce document, on lira trois études, outre celle, déjà mentionnée, de S a n t o r e l l i & S t r a m a g l i a (579, 271–304), celles de M. S. C e l e n t a n o (582) et F. B e r a r d i (583). Comme complément à 2.iii, signalons que L. P i r o v a n o (584) est revenu en détail, après F o n t a i n e (441 241–275) sur le cas des Etymologiae d’Isidore de Séville où sont mentionnés sept exercices (fabula, laus / vituperatio, locus communis, sententia, chreia, anasceua / catasceua, ethopoeia) inspirés sans doute par la traduction latine d’un manuel grec postérieur à celui de Nikolaos de Myra. Dans le champ dont nous avons traité en 3.i, saluons le tout récent collectif dirigé par R. P o i g n a u l t et C. S c h n e i d e r (585). Il ne porte pas sur les progymnasmata mais sur la déclamation, l’aval des progymnasmata. On peut y lire d’utiles contributions sur l’exploitation de compétences que les exercices ont contribué à forger, notamment sur la sentence (M. F a u r e - R i b r e a u , 586). Les progymnasmata sont l’objet d’un chantier d’investigation de plus en plus actif, sans doute en raison des efforts de plus en plus répandus pour leur donner une nouvelle vie dans les pratiques pédagogiques, en relation avec la crise actuelle des enseignements de type littéraire. Ces recherches apportent sans cesse du neuf. On peut citer dans ce sens deux études de M. K r a u s (570, 575) et une de J. L o v e r i d g e (587), qui
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viennent nuancer l’idée d’un Moyen Âge occidental comme « désert progymnastique » avant la redécouverte des exercices à la Renaissance. Le corpus de L o v e r i d g e est particulièrement original puisqu’il s’agit des Colloquia – manuel de conversation en latin – de l’abbé Aelfric d’Eynsham (près d’Oxford), ecclésiastique anglo-saxon du xe siècle. L o v e r i d g e y détecte l’empreinte de la traduction de Prog. par Priscien et des Etymologiae d’Isidore et explore en détail – sur trois exercices principaux, la fable, l’éthopée et la fable – les modalités d’adaptation de la tradition rhétorique antique, combinée à un programme de formation linguistique, à l’idéal de sociabilité monachique des Bénédictins de ce temps. Chantier toujours actif, pour une question toujours ouverte: comment transmettre les humanités, sinon l’humanité.
Index Abbamonte, G. 543: 113; 114 Abbenes, J. G. J. 23 Achard, G. 407: 95; 410: 95; 97 Acosta González, C. L. 25: 14 Adler, A. 12 Adrados, F. R. 481: 104; 107; 482: 104; 107 Agapitos, P. A. 62 Agosti, G. 501: 105 Akinean, N. 18 Alexandre Jr., M. 23; 79: 23; 29 Allacci, L. 71 Alpers, K. 37; 187: 36; 45; 46; 192: 37; 45; 46 Amata, B. 23 Amato, E. 68; 53: 16; 21; 92: 16; 24; 30; 103; 111; 264: 62; 68; 266: 62; 268: 62; 68; 269: 62; 66; 111; 270: 62; 73; 278: 63; 66; 68; 69; 280: 63; 66; 68; 69; 74; 281: 63; 70; 287: 63; 70; 290: 63; 70; 291: 64; 68; 292: 64; 72; 450: 100; 505: 105; 111; 506: 105; 105; 111; 572: 116; 119 Ammon, G. 14; 129: 33; 44-45 Anderson, G. 552: 115; 119 Anon. 60: 22; 25; 28 Aravecchia, N. 387: 79 Arcos Pereira, T. 185: 36; 54; 198: 37; 53; 201: 37; 49 Artaza, E. 156: 34; 51 Artigas-Menant, G. 514: 105; 107 Asensio, E. 34 Aune, D. 104 Austin, C. 15 Awianowicz, B. B. 565: 116; 120 Ax, W. 539: 113; 114 Bagnall, R. S. 387: 79 Baldwin, Ch. S. 66: 22; 27; 28 Ballet, P. 78 Balliff, M. 115 Baratin, M. 24; 439: 99 Barea, J. P. 35 Barigazzi, A. 111 Barns, J. 319: 75; 80; 109 Barwick, K. 67: 22; 29; 108 Basile, C. 78 Bastianini, G. 343: 76; 94; 352: 77; 94; 372: 78; 88 Bauer, B. 110
Baxter, N. S. 7 Beck, F. A. 537: 113; 114 Beckh, H. 222: 60; 74 Bejarano, V. 14 Benacka, E. 36 Beneker, J. 295: 64; 71 Benson, Th. W. 22 Berardi, F. 429: 96; 97; 517: 106; 111; 525: 106; 111; 531: 107; 580: 117; 119; 583: 117; 120 Bernard, F. 193: 37; 46 Berra, A. 106 Beudel, P. 307: 74; 82 Bianca, G. G. 398: 94; 98 Bingen, J. 366: 78; 93 Bjork, M. 530: 107; 111 Blanchard, A. 78 Bloomer, W. Martin 427: 96; 98; 428: 96; 577: 117; 118 Boissonade, J.-F. 219: 59; 72 Bolognesi, G. 6: 13; 18; 20; 21; 19: 14; 18 Bolonyai, G. 173: 35; 46 Bompaire, J. 22; 532: 112; 114; 119; 533: 112; 114 Bonner, S. F. 333: 76; 85; 86; 89; 97 Booth, A. 550: 115; 118 Borchhardt, J. 208: 55; 58 Botti, G. 117: 32; 40; 119: 32; 40; 41 Bouquet, J. 445: 100; 103 Bowra, C. M. 234: 60; 67; 235: 60; 67 Boyaval, B. 331: 76; 86; 334: 76; 87 Bradford Welles C. 82 Bréchet, Ch. 7; 16 Brinkmann, A. 306: 74; 93 Brisson, L. 424: 96; 499: 105; 109 Brugnoli, G. 434: 99; 100 Brzoska, J. 39; 44; 47 Buffa Giolito, M. F. 456: 101; 102 Bursian, C. 12 Butts, J. R. 21: 14; 20; 110 Cacouros, M. 262: 62; 72 Calboli Montefusco, L. 16; 113; 117; 74: 22; 27; 406: 95; 97; 108; 409: 95; 98; 109; 413: 95; 97; 99; 415: 95; 97; 534: 112; 114 Calboli, G. 415: 95; 97; 416: 95; 417: 95 Callu, J.-P. 258: 61; 67
Les progymnasmata de l’Antiquité gréco-latine Calzolari, V. 33: 15; 21 Cancik, H. 12 Cannon, Ch. 116 Capone, A. 43: 16; 21 Carlini, A. 330: 76; 84 Carruesco García, J. 106 Cauderlier, P. 360: 77; 80; 82; 85; 93 Cazzaniga, I. 320: 75; 83 Celentano, M. S. 16; 8: 13; 423: 96; 99; 442: 100; 102; 444: 100; 102; 582: 117; 120 Chantraine, P. 75 Chaparro Gómez, C. 162: 35; 51 Chinn, C. M. 46: 16; 21 Chiron, P. 19; 37; 45; 96; 7: 13; 52: 16; 55: 16; 18; 21; 56: 16; 21; 100: 24; 25; 28; 424: 96; 513: 105; 108; 528: 106; 111 Cichocka, H. 23; 210: 55; 59 Cizek, A. N. 166: 35; 47; 102 Clark, D. L. 140: 33; 47; 48; 52; 549: 115; 118 Clarke, M. L. 395: 94; 97; 471: 103; 112 Clarysse, W. 327: 75; 88; 339: 76; 81 Coenen, H. G. 110 Collart, P. 311: 75; 80; 81; 314: 75; 93; 315: 75; 317: 75; 80; 82; 318: 75; 83 Colombat, B. 24 Colomo, D. 383: 79; 80; 89; 120 Colson, F. H. 390: 94; 97 Congourdeau, M.-H. 262: 62 Connors, R. J. 7 Constantinides, C. N. 245: 61; 73 Conti Bizzarro, F. 113 Copeland, R. 116 Corbett, E. P. J. 7 Corcella, A. 290: 63 Coroleu Oberparleiter, V. 24 Côté, D. 15 Couprie, A. 514: 105; 107 Cousin, J. 397: 94; 97; 400: 95; 97; 98 Cribiore, R. 23; 82; 88; 293: 64; 65; 355: 77; 357: 77; 87; 88; 362: 77; 84; 85; 86; 87; 93; 94; 363: 77; 92; 365: 77; 86; 369: 78; 80; 87; 88; 89; 93; 108; 117; 387: 79; 86; 563: 116; 119 Cristante, L. 117 Crowley, S. 7 Crusius, O. 469: 103 Cuny-Le Callet, B. 106 Cuny, D. 507: 105; 109 Cupane, C. 260: 62; 71
123
Cuyás de Torres, M. E. 185: 36; 54 Czapla, B. 180: 36; 53 Daris, S. 328: 75; 91; 353: 77; 91 Davoli, P. 387: 79 De Colonia, D. 104: 31; 53 De Falco V. 14; 33; 135: 33; 45 de Oliveira Duarte, R. M. 31: 15; 20 De Temmeman, K. 511: 105; 109 Dean Anderson jr., R. 493: 104; 107 Debut, J. 338: 76; 86; 107; 117; 342: 76; 86; 346: 76; 86; 347: 76; 80; 82; 93; 94; 348: 76; 86; 351: 77; 86 Del Corso, L. 116; 567: 116; 119 Demoen, K. 16 Demougin, S. 100 Denniston, J. D. 132: 33; 44 Deroma, M. 292: 64; 72 Derron, P. 37 Desbordes, F. 412: 95; 96; 536: 112; 114 Desmet, Ch. 559: 115; 118 Deufert, M. 37: 15; 20; 102 Di Natale, A. 78 Dillon, J. 105; Dominik, W. J. A. 422: 96; 97 Donnet, D. 34 Döpp, S. 364: 77; 79 Douay-Soublin, F. 169: 35; 47 Douglas, A. E. 18: 14; 18 Drews, L. 115 Drioton, E. 33 Dross, J. 421: 96; 98; 425: 96; 98 Druet, F. X. 23 Dubel, S. 56 Ducos, M. 23 Edwards, M. 37 Eleutherius, J. 25 Elsner, J. 91: 24; 30 Enos, R. L. 435: 99; 100 Enos, Th. 7 Eriksson, A. 176: 36 Erlbaum, L. 7 Ernesti, J. C. G. 465: 103; 107; 466: 103; 107 Failler, A. 61; 71 Faure-Ribreau, M. 586: 117; 120 Fauser, M. 108 Favreau-Linder, A.-M. 56 Felten, J. 205: 55; 56; 57; 58; 59; 107; 108; 109; 110; 111; 112
124
Pierre Chiron
Fernández Delgado, J. A. 275: 62; 63; 361: 77; 378: 78; 91; 92; 380: 78; 381: 78; 113; 382: 79; 588: 117; 119 Fernández Garrido, R. 521: 106; 111 Ferngren, G. B. 257: 61; 68 Feros Ruys, J. 116 Ferreres, L. 14 Finckh, Ch. 9: 14; 18; 113: 32; 43; 57 Fix, U. 116 Fleming, D. 431: 96; 99 Fleming, J. D. 556: 115; 118 Fleury, P. 449: 100; 101 Flores-Júnior, O. 24 Foerster, R. 65; 66; 69; 126: 32; 39; 111; 204: 55; 56; 65; 67; 225: 60; 70 Fontaine, J. 441: 100; 102; 120 Foubert, A. 191: 37; 41 Fournet, J.-L. 34: 15; 18; 19; 354: 77; 80; 370: 78; 93 Franchet d’Esperey, S. 432: 96; 97 Franchi, R. 459: 101; 102 Franco, C. 43: 16; 21 Frankfurter, D. 171: 35; 40 Fraser, P. M. 144: 33; 41 Frazel, T. S. 568: 116; 118 Froehner, M. 297: 74; 84 Fruteau de Laclos, H. 212: 55; 56; 57; 58; 59; 107 Fuchs, C. 535: 112; 114 Fuhrmann, M. 4: 13 Funghi, M. S. 105 Galand, P. 426: 96; 97 Galé Salvoch, J. M. 322: 75; 90 Gangloff, A. 39: 15; 21; 107 García de Paso, M. D. 198: 37; 201: 37 Gardt, A. 116 Gärtner, H. 22; 70: 25 Garzya, A. 61; 237: 60; 71; 238: 60; 71; 250: 61; 71 Gasti, F. 453: 100; 113 Gerth, K. 68 Gibson, C. A. 45; 63; 68; 42: 16; 21; 30; 186: 36; 46; 216: 56; 58; 217: 56; 59; 273: 62; 67; 277: 63; 65; 66; 67; 70; 283: 63; 67; 288: 63; 68; 91; 289: 63; 65; 295: 64; 71; 516: 106; 523: 106; 576: 117; 118 Gibson, S. 178: 36; 41 Giomini, R. 442: 100; 102 Gioseffi, M. 101 Gleason, M. 15; 24; 29
Glettner, J. 228: 60; 66; 68; 230: 60; 72 Goethe, J. W. von 107: 32; 53 Goldhill, S. 106 Gonis, N. 383: 79; 80; 89; 120 González Equihua, R. 54: 16; 111; 524: 106; 111 González Gálvez, Á. 115 Goulet-Cazé, M.-O. 489: 104; 109 Goulet, R. 12; 26: 14; 21; 195: 37; 40 Graeven, H. 203: 55; 57 Grammatiki, K. 16; 28 Granatelli, R. 411: 95; 97 Green, L. D. 93: 24; 31 Grimal, P. 401: 95; 98 Groag, E. 12 Grünbart, M. 12; 272: 62 Guéraud, O. 316: 75; 83 Guérin, Ch. 432: 96; 97; 106 Guichard, L. A. 377: 78; 91; 510: 105; 112 Gutiérrez González, R. 458: 101; 102 Haase, W. 12 Hagaman, J. 7 Hagen, H. M. 69: 22; 30; 111 Haines, C. R. 440: 100; 101 Hallyn, F. 426: 96 Halm, C. 12 Halporn, J. W. 77; 89 Handley, E. W. 24: 14; 19 Hansson, S. 36 Harrauer H. 345: 76; 82 Hasubek, P. 107 Hauge, M. R. 37; 44 Hausrath, A. 143: 33; 40; 42; 107 Hawhee, D. 7 Heath, M. 39; 38: 15; 17; 26; 27; 28; 55 Hebert, B. D. 247: 61; 66; 67; 255: 61; 66 Heeren, A. H. L. 57: 22; 25; 28; 31; 58: 22; 25; 28; 31 Heffter, M. W. 109: 32; 40 Henderson, I. H. 408: 95; 97; 98 Heusch, Ch. 45: 16; 21; 98; 102; 447: 100; 103 Heyworth, M. 116 Hock, R. F. 90: 24; 29; 39; 45; 46; 56; 66; 74; 85; 92; 93; 94; 102; 108; 190: 24; 36; 39; 45; 46; 55; 72; 73; 92; 108; 200: 37; 44; 45 Hohenwallner, I. 24 Hollerbach, H.-R. 474: 103 Holtz, L. 24 Holzberg, N. 497: 105; 107
Les progymnasmata de l’Antiquité gréco-latine Hoppichler, O. P. 10: 14; 18; 38 Hörandner, W. 243: 61; 71; 252: 61; 72; 253: 61; 71 Hornblower, S. 23 Hugonnard-Roche, H. 50: 16 Huisman, G. C. 155: 34; 49; 50 Humeau, M. 7 Hunger, H. 61; 143: 33; 40; 107; 149: 34; 45; 66 Hunink, V. 15 Huys, M. 81 Iglesias Zoido, J. C. 574: 116; 119 Innes, D. 157: 34; 55 Ioannidou, G. 19; 359: 77 Irigoin, J. 161: 35; 41 Iturralde Mauleón, C. 196: 37; 54 Jacob, R. 115 Jacobs, J. 223: 60; 68; 69 Janiszewski, P. 199: 37; 39 Jenkinson, E. M. 472: 103; 112 Johnson, F. R. 136: 33; 51 Johnson, W. A. 547: 113; 114 Johnson, W. A. 77 Jones, A. H. M. 12 Jouanno, C. 23 Jouguet, P. 118: 32; 40; 302: 74; 80; 85; 303: 74; 82; 316: 75; 83; Joyal, M. 14 Kalivoda G. 108 Kaltsogianni, E. 286: 63; 296: 64; 72; 73 Kannicht, R. 83 Kaper, O. E. 387: 79 Karnthaler, F. P. 227: 60; 68 Kassel, R. 15 Kaster, R. A. 438: 99; 100 Kayser, K. L. 1: 13 Kazhdan, A. 61; 209: 55; 58 Keil, H. 12; 37 Kennedy, G. A. 20: 14; 20; 39; 58; 32: 15; 17; 20; 36: 15; 17; 21; 27; 28; 43; 45; 55; 57; 40: 15; 17; 21; 27; 28; 43; 45; 55; 56; 57; 58; 71: 22; 26; 97; 305: 85; 93 Kenyon, F. G. 305: 74; 80 Kindstrand, J. F. 483: 104 Kindt, B. 291: 64 Knape, J. 116 Knappe, G. 181: 36; 54 Koder, J. 61
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Körte, A. 15 Kotzabassi, S. 64; 256: 61; 72 Kramer, J. 349: 77; 82 Kraus, M. 7; 39; 177: 36; 39; 42; 43; 47; 48; 49; 50; 51; 52; 53; 184: 36; 188: 36; 202: 37; 43; 112; 562: 116; 118; 569: 116; 118; 570: 116; 120; 575: 116; 120 Krehl, A. 61: 22; 25 Kresten, O. 61 Kriel, D. M. 396: 94; 98 Kritzer, R. 24 Kroll, W. 68: 22; 25 Kühlmann, W. 34 Kühn, E. 59; 310: 75; 92 Kustas, G. L. 146: 34; 39; 43; 45; 477: 104; 110 Lagacherie, O. 189: 36 Lalou, É. 360: 77 Lammert, F. 391: 94; 97 Lana, I. 17: 14; 18; 20; 394: 94; 97 Lang, R. A. 142: 33; 53 Laurens, P. 22: 14; 20; 23 Lauritzen, D. 294: 64; 70 Lausberg, H. 473: 103; 107 Lavency, M. 476: 104; 110 Lechner, M. 313: 75; 82 Leclant, J. 78 Lecointre, G. 7 Lefebvre, G. 302: 74; 80; 85 Legras, B. 91; 358: 77; 79; 80; 90; 91; 107; 109; 371: 78; 88; 375: 78; 81 Lehnert, G. 14: 14; 18 Lentano, M. 117; 526: 106; 111 Levering De Vries, W. 467: 103; 111 Levet, J. P. 480: 104 Lévy, C. 426: 96 Lichański, J. Z. 23 Lindberg, G. 25 Litinas, N. 384: 79; 93 Litsas, F. K. 242: 61; 70 Littlewood, A. R. 240: 60; 72 Lohman, D. 540: 113; 114 Longo, G. 529: 106; 111; Lopetegui Semperena, G. 56 López Férez, J. A. 15 López Grigera, L. 34; 165: 35; 51; 53 Lorich, R. 101: 31; 48; 49; 50; 52 Loveridge, J. 587: 117; 120; 121 Lozachmeur, H. 376: 78; 83 Luceri, A. 100
126
Pierre Chiron
Luijendijk, A. 385: 79; 81 Luna, C. 213: 55; 58 Lundblad, I. 106: 31; 53; 108 Luongo, G. 113 Luppe, W. 352: 77 Luzzato, M. T. 498: 105; 108; 119 Maas, P. 28 Mack, B. L. 486: 104; 108; 488: 104; 108 Mack, P. 159: 34; 49 Maehler, H. 341: 76; 82 Maestre Maestre, J. M. 35 Malosse, P. L. 16; 115; 189: 36; 502: 105 Manandyan, H. 15: 14; 20 Manitius, M. 134: 33; 47 Marc, P. 124: 32; 42 Maréchaux, P. 290: 63 Marganne, M.-H. 386: 79; 81 Margolin, J.-C. 150: 34; 49; 52; 151: 34; 49 Marrou, H. I. 16: 8; 14; 21; 71; 80; 83; 84; 85; 86; 88; 89; 90; 117 Martí, A. 145: 34; 51 Martín Jiménez, A. 170: 35; 51 Martin, M. W. 15 Martindale, J. R. 12 Martinho, M. 98: 24; 102; 99: 24; 29; 102 Mathieu, G. 14 Matsen, P. B. 163: 35; 43 Mauduit, Ch. 518: 106; 109 Mazzoli, T. 117 McFadden, S. 387: 79 McKenzie, J. S. 178: 36; 41; 183: 36; 41 Meerhoff, K. 24; 31 Meineke, A. 21 Mertens, P. 332: 76; 80; 81; 82 Miguélez-Cavero, L. 588: 117; 119 Milazzo, A. 97; 174: 35; 43; 495: 104; 107; 545: 113 Miletti, L. 48: 16 Miller, J. M. 72: 22; 27; 28; 73: 22 Milne, J. G. 304: 74; 80; 84 Milton, J. 102: 31; 52; 53 Monfasani, J. 148: 34; 47; 154: 34; 47 Montanari, F. 350: 77; 84 Montero Herrero, S. 402: 95; 97 Montevecchi, O. 329: 75; 81 Moralejo, J. J. 41: 15; 21; 107 Moran, M. G. 115 Moreno, P. 244: 61; 67 Moretti, L. 325: 75; 79 Moretti, P. F. 100
Morgan, T. 89; 86: 23; 88; 93; 108; 117; 95: 24; 30; 564: 116; 118 Morris, J. 12 Muñoz García de Iturrospe, M. 56 Münscher, C. 65; 66 Muradyan, G. S. 153: 34; 42; 108; 168: 35; 42; 108 Murphy, J. 7; 89: 24; 28; 93: 24; 31; 403: 95; 97 Mynas, M. 42 Nadeau, R. 139: 33; 43 Nashert. G. 110 Nazzaro, A. V. 542: 113; 114; 115 Nicolai, R. 544: 113; 114 Noejgaard, M. 475: 103; 107 Norman, A. F. 236: 60; 261: 62; 66 O’Banion, J. D. 404: 95; 98 O’Neil, E. N. 90: 24; 29; 39; 46; 56; 66; 74; 85; 92; 93; 94; 102; 108 O’Rourke, S. P. 7 Orinsky, K., 206: 55; 58; 66 Ostheeren, K. 110 Oudot, E. 56 Overwien, O. 496: 105; 109; 500: 105; 109 Pack, R. A. 323: 75; 81 Pailler, J.-M. 373: 78; 84 Painter, K. 324: 75; 80; 93 Paladini, M. L. 233: 60; 66 Pane, R. 27: 15; 21; 28: 15; 21 Papaioannou, S. 276: 63; 71; 519: 106; 111 Paré-Rey, P. 518: 106; 109 Parker, H. N. 113 Parsons, M. C. 15 Parsons, P. J. 326: 75; 93 Passalacqua, M. 76: 23; 29; 102; 77: 23; 28; 29; 47; 102 Patillon, M. 10; 6: 13; 15; 17; 18; 19; 20; 21; 83; 85; 93; 97; 100; 107; 108; 109; 110; 111; 112; 113; 114; 115; 47: 16; 17; 19; 24; 25; 26; 27; 28; 29; 30; 38; 39; 40; 41; 42; 43; 45; 53; 56; 74; 84; 107; 108; 109; 110; 111; 112; 75: 23; 26; 27; 78: 23; 30; 31; 85: 23; 26; 27; 96: 24; 26; 39; 561: 116; 119 Pauly, A. 12 Payen, P. 373: 78; 84 Pecere, O. 116 Peiper, R. 30
Les progymnasmata de l’Antiquité gréco-latine Penella, R. J. 279: 63; 64; 70; 118; 573: 116; 118; 578: 117 Pennacini, A. 414: 95; 97 Penndorf, J. 548: 115; 118 Perdrizet, P. 303: 74; 82 Pérez Custodio, V. 167: 35; 53; 175: 35; 50; 522: 106; 112 Pernot, L. 5: 13; 92; 110; 114; 29: 15; 20; 49: 16; 17; 18; 20; 21; 84; 101; 152: 34; 46; 172: 35; 43; 79; 452: 100; 101; 484: 104; 110; 485: 104; 110 Perret, J. 392: 94; 98 Perry, B. E. 133: 33; 42; 141: 33; 40; 107 Petersen, L. 12 Petzholdt, J. 110: 32; 43 Pichter, K. 232: 60; 68 Pignani, A. 239: 60; 71; 241: 61; 71; 246: 61; 69; 71; 73 Pirovano, L. 451: 100; 102; 103; 454: 100; 101; 455: 100; 101; 102; 457: 101; 103; 460: 101; 102; 461: 101; 103; 462: 101; 102; 464: 101; 102; 584: 117; 120 Piscitelli, T. 97 Pitts, A. W. 37; 44 Poignault, R. 463: 101; 114; 585: 117; 120 Polara, G. 23 Pordomingo, F. 275: 62; 63; 378: 78; 91; 92; 379: 78; 91; 381: 78; 113; 382: 79; 119; 581: 117; 120; 588: 117; 119 Pralon, Didier 211: 55; 59 Pralon, Dolores 211: 55; 59 Préaux, C. 312: 75; 80; Probert, Ph. 78 Prosser, M. N. 22 Puech, A. 14 Quadlbauer, F. 23 Quiroga Puertas, A. J. 106 Rabe, H. 10; 12; 18; 25; 33; 40; 44; 13: 14; 19; 20; 41; 44; 45; 46; 55; 62: 22; 25; 64: 22; 24; 25; 27; 28; 29; 30; 115: 32; 55; 121: 32; 44; 122: 32; 44; 123: 32; 44; 125: 32; 44; 128: 33; 43; 44; 47; 54 Radermacher, L. 63: 22; 25 Raleigh Nelson, J. 301: 74; 79 Rambourg, C. 527: 106; 110 Ratzan, R. M. 257: 61; 68 Reche Martínez, M.a D. 80: 23; 27; 28; 43; 58 Redondo Moyano, E. 214: 55; 59; 215: 56; 57; 58; 566: 116; 119
127
Redondo, A. 34 Reeve, M. 22 Reichel, G. 12: 14; 18; 97; 100 Reinhardt, T. 420: 95; 97; 98; 120 Reinsch, D. R. 62 Rennó Assunção, T. 24 Reyes, A. T. 178: 36 Rhoby, A. 63 Richtsteig, E. 55; 130: 33; 39; 207: 55; 58; 66; 225: 60; 70 Rico Verdú, J. 147: 34; 51 Riehle, A. 12 Robbins, V. K. 487: 104; 108 Robert, F. 218: 56; 59; 64; 68; 108 Roberts, M. 538: 113; 114 Robinson, R. P. 389: 94; 97 Rochefort, G. 138: 33; 42 Rochette, B. 78 Rodríguez Herrera, G. 194: 37; 54; 197: 37; 54 Rodríguez-Pantoja, M. 36 Rolfe, J. C. 433: 99; 100 Rollinsen, Ph. 163: 35 Romana Nocchi, F. 430: 96; 98 Romano, E. 453: 100; 113 Romano, R. 254: 61; 73 Rowe, I. A. 137: 33; 41 Ruiz Yamuza, E. 81: 23; 26; 88: 23; 26; 553: 115; 119; 120 Ruiz-Montero, C. 23: 14 Russell, D. A. 84: 23; 25; 26; 248: 61; 64; 418: 95; 97 Rutherford, I. 23; 34 Saffrey, H. D. 213: 55; 58 Saliou, C. 64; 116; 179: 36; 43; 267: 62; 70 Santoni, A. 494: 104; 109 Santorelli, B. 579: 117; 120 Sbordone, F. 131: 33; 40; 107 Schade, G. 374: 78; 82 Schaefer, P. 111: 32; 39 Schamp, J. 92: 16; 24; 30; 103; 111 Schemmel, F. 224: 60; 65 Schenkeveld, D. M. 15; 23 Schibli, H. S. 340: 76; 91; 344: 91 Schiffer, E. 284: 63; 73 Schindel, U. 35: 15; 20; 102; 446: 100; 102 Schissel von Fleschenberg, O. 14; 65: 22; 29; 226: 60; 68; 69; 231: 60; 66; 71; 393: 94; 97; 98 Schmid, W. 127: 32; 44; 58
128
Pierre Chiron
Schmidt, O. G. 114: 32 Schneider, C. 585: 117; 120 Schneider, H. 12 Schneider, W. J. 259: 61; 67 Schoell, F. 108: 32; 47 Schouler, B. 36; 251: 61; 65; 558: 115; 120; 560: 115; 118 Schröder, B.-J. 557: 62; 115; 118 Schröder, J.-P. 557: 62; 115; 118 Schubert, P. 79 Schulten, F. 158: 34; 50 Schütze, O. 12 Searby, D. 16 Seeck, O. 68; 120: 32; 40 Segonds, A.-Ph. 213: 55; 58 Selby, J. 8 Sicherl, M. 164: 35; 42 Sijpesteijn P. J. 345: 76; 82 Slings, S. R. 23 Sluiter, I. 23 Solana, J. 182: 36; 53 Sontheimer, W. 12 Sörman, G. 105: 31; 53 Sousa, M. 163: 35 Spawforth, A. 23 Spengel, L. 12; 27; 43; 57 Spina, L. 113; 529b: 106; 109; 546: 113; 114 Stählin, O. 127: 32; 44; 58 Staudacher, A. 229: 60; 68 Stebnicka, K. 199: 37 Stegemann, W. 18; 58; 66; 67 Stein, A. 12 Steinrück, M. 265: 62; 69 Sternbach, L. 116: 32; 42 Stramaglia, A. 263: 62; 73; 275: 62; 63; 381: 78; 113; 571: 116; 118; 579: 117; 118; 120 Straube, W. 160: 34; 49 Strycker, E. de 76 Szabat, E. 199: 37 Taxidis, I. 282: 63; 73 Temporini, H. 12 Thomas Benediktson, D. 436: 99 Throm, H. 470: 103; 112 Too, Y. L. 555: 115; 118; 119 Torre, C. 100 Trapp, E. 61 Treu, M. 221: 59; 72 Trouillet, F. 479: 104
Ueding, G. 12 Uluhogian, G. 30: 15; 21 Ureña Bracero, J. 117; 274: 62; 92; 356: 77; 92; 491: 104; 111; 503: 105; 111; 588: 117 Usener, H. 2: 13 Vacher, M. C. 437: 99; 100 Valdés García, M. A. 508: 105; 112; 509: 105; 110 Valenti Pagnini, R. 23 Valette-Cagnac, E. 541: 113; 114 Vallozza, M. 110 Valvo, A. 15 Van den Hout, M. P. J. 443: 100; 101; 448: 100; 101 Van Dessel, P. 76 Van Dijk, J. G. M. 83: 23; 29; 107; 490: 104; 107 Van Elst, V. 419: 95; 97; 108 Van Gucht, W. 76 Van Hoof, L. 63 Van Minnen, P. 367: 78; 87 Van’t Dack, E. 76 Vandoni, M. 320: 75 Vatin, C. 55 Vavrínek, W. 520: 106 Veesenmeyer, G. 59: 22; 25; 28 Ventrella, G. 278: 63; 66; 68; 69; 281: 63; 70; 290: 63; 504: 105; 505: 105; 111 Verbaal, W. 426: 96 Vergote, J. 76 Vérilhac, A.-M. 335: 76; 80 Vickers, B. 115 Videau, A. 16 Viljamaa, T. 405: 95; 98 Volkmann, R. E. 112: 32; 53 von Arnim, H. 21 von Wartensleben, G. 468: 103 Vössing, K. 368: 78; 87 Walker, J. 51: 16; 17 Walz, Ch. 12; 43; 45; 46; 68; 71 Ward, J. 25 Ward, J. O. 116; 82: 23; 28 Webb, R. 16; 23; 68; 97: 24; 30; 271: 62; 67; 285: 63; 64; 492: 104; 111; 515: 106; 111; 554: 115; 118 Weems, S. M. 337: 76; 80 Wehrli, F. 478: 104; 109 Weise, C. 103: 31; 53; 108 Weißenberger, M. 87: 23; 25
Les progymnasmata de l’Antiquité gréco-latine Wendland, P. 3: 13 Wessely, C. 299: 74; 80; 82; 300: 74; 80; 303: 74 Westermann, A. 220: 59; 69 Whittaker, J. 14 Wilamowitz-Möllendorf, U. von, 11: 14; 19 Wilcken, U. 298: 74; 85 Wilson, N. 249: 61; 64 Winterbottom, M. 44: 16; 20; 157: 34; 55; 399: 95; 97; 420: 95; 97; 98; 120; 551: 115; 119 Wissowa, G. 12 Woerther, F. 19; 512: 105; 108
129
Wolf, E. 445: 100; 103 Wolff, C. 90; 388: 79; 89; 97; 117 Worthington, I. 24 Wouters, A. 94: 24; 31; 92; 108; 327: 75; 88; 336: 76; 80; 419: 95; 97; 108 Zalateo, G. 321: 75; 80; 82 Zanetto, G. 100 Zarefsky, D. 36 Zeeman, N. 116 Ziebarth, E. 308: 74; 82; 309: 74; 82 Ziegler K. 12 Zuretti, C. O. 14
Le declamazioni pseudo-quintilianee (1986–2014)1 di Mario Lentano / Siena
1 Nel licenziare questo lavoro, intendo pagare i numerosi debiti di riconoscenza che ho contratto nel corso della sua lunga elaborazione. Sono grato anzitutto ad Antonio Stramaglia, per avermi inizialmente proposto l’allestimento della rassegna, quindi a Michael Weißenberger per averla accolta nella prestigiosa sede della rivista « Lustrum »; ad Alberto Bernard, Francesco Citti, Mariarosa Cortesi, Giuseppe Dimatteo, Carlo Lucarini, Lucia Pasetti, Gigi Spina, Boudewijn Sirks, Thomas Zinsmaier e ancora Antonio Stramaglia sono riconoscente infine per l’aiuto prestato nel non sempre facile reperimento della bibliografia. Solo mia resta naturalmente la responsabilità per l’esito finale della ricerca.
Sommario 1. Sussidi bibliografici . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 2. Edizioni critiche, commenti, traduzioni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135 3. Storia della tradizione . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 139 4. Critica del testo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142 5. Studi generali sullo pseudo-Quintiliano e sulla declamazione latina . . . . 143 6. Studi su singole declamazioni . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 6.1. Declamationes maiores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155 6.2. Declamationes minores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 162 7. Aspetti retorici, stilistici, linguistici . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164 8. Rapporti con la letteratura di età imperiale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166 9. Aspetti giuridici . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168 10. Aspetti antropologici . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 175 10.1. Padri e figli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177 10.2. Madri e figli . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181 10.3. Fratelli e sorelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181 10.4. Matrigne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 182 10.5. Altre figure femminili . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183 10.6. La « rapta » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 10.7. Temi diversi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184 11. Ricezione . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185 Appendice Integrazioni bibliografiche 2015–2016 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188 Indice . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 190
1. Sussidi bibliografici 1. H å k a n s o n L., Die quintilianischen Deklamationen in der neueren Forschung, in: Aufstieg und Niedergang der römischen Welt, ii, 32, 4, Berlin-New York 1986, 2276–306. 2. L e n t a n o M., La declamazione latina. Rassegna di studi e stato delle questioni (1980–1998), BStudLat 29, 1999, 571–621. Il presente contributo si riallaccia idealmente alla rassegna curata da Lennart H å k a n s o n nel 1986 [1], che offre uno sguardo d’insieme sulla ricerca tardo-ottocentesca e novecentesca relativa alle declamazioni dello pseudo-Quintiliano, e si sovrappone parzialmente a quella che chi scrive ha pubblicato nel 1999, comprendente gli studi sulla declamazione latina a partire dal 1980 [2].
2. Edizioni critiche, commenti, traduzioni 3. S u s s m a n L. A., The Major Declamations ascribed to Quintilian. A translation, Frankfurt am Main-Bern-New York 1987. 4. S h a c k l e t o n B a i l e y R. D. (Hrsg.), M. Fabii Quintiliani Declamationes minores, Stuttgart 1989. 5. Z i n s m a i e r T h ., Der von Bord geworfene Leichnam. Die sechste der neunzehn größeren pseudoquintilianischen Deklamationen, Frankfurt am Main 1993. 6. S t r a m a g l i a A., [Quintiliano] I gemelli malati: un caso di vivisezione (« Declamazioni maggiori », 8), Cassino 1999. 7. –, « Res inauditae, incredulae ». Storie di fantasmi nel mondo greco-romano, Bari 1999. 8. H ö m k e N., Gesetzt den Fall, ein Geist erscheint. Komposition und Motivik der ps-quintilianischen « Declamationes maiores » x, xiv und xv, Heidelberg 2002. 9. S t r a m a g l i a A., [Quintiliano] La città che si cibò dei suoi cadaveri (« Declamazioni maggiori », 12), Cassino 2002. 10. B r e s c i a G., Il « miles » alla sbarra. [Quintiliano] « Declamazioni maggiori », iii, Bari 2004. 11. S c h n e i d e r C., [Quintilien] Le soldat de Marius (« Grandes Déclama tions », 3), Cassino 2004. 12. K r a p i n g e r G., [Quintilian] Die Bienen des armen Mannes (« Größere Deklamationen », 13), Cassino 2005. 13. B r e s c i a G., La sfida impossibile. Ps. Quint. « Declamazioni minori » 317, Bari 2006.
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14. D e s b o r d e s F., Pirates et empoisonneurs: l’ invention romanesque dans la déclamation latine, in: Entretiens sur l’antiquité gréco-romaine, Liège 1992, 1–28 (ora in: Ead., Scripta varia. Rhétorique antique et littérature latine, textes réunis par G. C l e r i c o , J . S o u b i r a n , Louvain-Paris-Dudley, ma, 2006, 177–207). 15. S h a c k l e t o n B a i l e y R. D. (ed.), Quintilian. The Lesser Declamations, 2 voll., Cambridge (ma)-London 2006. 16. B r e i j B., The eighteenth and nineteenth Major Declamations ascribed to Quintilian: a commentary, diss. Nijmegen 2007. 17. K r a p i n g e r G., [Quintilian] Der Gladiator (« Größere Deklamationen », 9), Cassino 2007. 18. L o n g o G., [Quintiliano] La pozione dell’odio (« Declamazioni maggiori », 14–15), Cassino 2008. 19. S t r a m a g l i a A., Pseudo-Quintilianus, « Declamationes maiores », 1: « Paries palmatus », InvLuc 30, 2008, 195–233. 20. –, Pseudo-Quintilianus, « Declamationes maiores », 2: « Caecus in limine », InvLuc 31, 2009, 193–240. 21. Z i n s m a i e r Th., [Quintilian] Die Hände der blinden Mutter (« Größere Deklamationen », 6), Cassino 2009. 22. P a g l i a r o R. L., Il povero che voleva farsi torturare. [Quintiliano] Declamationes xix maiores. Declamazione vii, Tormenta pauperis, Caserta 2011. 23. –, [Quintiliano] Declamationes xix maiores. Proposta di traduzione in italiano. Introduzione, Caserta 2011. 24. P a s e t t i L., [Quintiliano] Il veleno versato (« Declamazioni maggiori », 17), Cassino 2011. 25. S c h n e i d e r C., [Quintilien] Le tombeau ensorcelé (« Grandes Déclama tions », 10), Cassino 2013. 26. S t r a m a g l i a A., [Quintiliano] L’astrologo (« Declamazioni maggiori », 4), Cassino 2013. 27. S a n t o r e l l i B., [Quintiliano] Il ricco accusato di tradimento (« Declamazioni maggiori », 11). Gli amici garanti (« Declamazioni maggiori », 16), Cassino 2014. Se l’edizione teubneriana curata da Lennart H å k a n s o n (Declamationes xix maiores Quintiliano falso ascriptae, Stuttgart 1982) ha fissato per la collezione delle Maiores un testo autorevole e un nitido apparato critico, all’inizio dell’arco cronologico preso in considerazione in questa rassegna era ancora legittimo lamentare l’assenza di commenti moderni, che dessero conto dei progressi intervenuti sia sul piano esegetico che su quello più ampio della relazione fra testi di scuola e contesto culturale di riferimento. È questa la constatazione da cui ha preso le mosse il progetto internazionale diretto da Antonio S t r a m a g l i a per assicurare a ciascuno dei diciannove pezzi della silloge pseudo-quintilianea maggiore un’edizione autonoma con ampia introduzione, ricchissimo apparato di note (di carattere perlopiù testuale, linguistico e retorico, ma
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non senza una costante attenzione agli aspetti giuridici, letterari o antropologici), revisione critico-testuale, traduzione e ampio corredo bibliografico (finalità e articolazione del progetto sono chiariti dallo stesso autore in S t r a m a g l i a [73]). L’iniziativa, avviata sullo scorcio degli anni Novanta, dovrebbe raggiungere il suo completamento entro il 2018, con i commenti relativi alla declamazione maggiore 1, a cura di Antonio S t r a m a g l i a e Biagio S a n t o r e l l i , alla 5, a cura di Danielle v a n M a l M a e d e r , e della 7, a cura di B é B r e i j ; i volumi apparsi sino al 2014 comprendono le Maiores 3 (S c h n e i d e r [11]; sulla medesima declamazione va visto anche il contemporaneo e indipendente lavoro di B r e s c i a [10]), 4 (S t r a m a g l i a [26]), 6 (Z i n s m a i e r [21], che recupera ma non rende superfluo il suo precedente commento, cfr. Z i n s m a i e r [5]), 8 (S t r a m a g l i a [6]), 9 (K r a p i n g e r [17]), 10 (S c h n e i d e r [25]), 11 (S a n t o r e l l i [27]), 12 (S t r a m a g l i a [9]), 13 (K r a p i n g e r [12]), 14–15 (L o n g o [18]), 16 (S a n t o r e l l i [27]), 17 (P a s e t t i [24]); nell’autunnoinverno 2015 hanno visto la luce altri due volumi, relativi alla seconda Maior e alla coppia di declamazioni 18–19, curati rispettivamente da Gernot K r a p i n g e r e A ntonio S t r a m a g l i a e da Bé B r e i j (quest’ultimo ingloba e sostituisce B r e i j [16]); di essi, in quanto esterni all’arco cronologico coperto da questa rassegna, si forniscono in appendice gli estremi bibliografici. Inoltre, per i primi due pezzi della raccolta si dispone di altrettanti contributi dello stesso S t r a m a g l i a ([19] e [20]), con breve introduzione, testo, note di commento e copiosa bibliografia finale, originariamente destinati a una traduzione integrale italiana delle Maiores. Dare conto analiticamente dei singoli volumi è impossibile in questa sede; si può asserire tuttavia che per l’ampiezza dell’introduzione e del commento, il respiro internazionale dell’iniziativa e l’altissima caratura degli studiosi chiamati a collaborarvi, essi si pongono come un’acquisizione di grande rilevanza, dalla quale dovrà ormai prendere le mosse qualsiasi ricerca relativa alla raccolta pseudo-quintilianea maggiore. Esterno all’intrapresa di Antonio Stramaglia è il contributo di P a g l i a r o [22], relativo alla settima Maior: una succinta introduzione illumina il contenuto del testo e discute la norma di riferimento, che interdice la tortura inflitta a un uomo di condizione libera; seguono il testo latino (che prende a base quello di Håkanson; non risulta però ben chiaro come e in quali punti la studiosa se ne differenzi) e la traduzione italiana, con un sobrio corredo di note. Un’amplissima introduzione alle tre Maiores 10, 14 e 15 può considerarsi il contributo di H ö m k e [8]: dopo aver schizzato una rapida storia della declamazione e della critica antica a questa pratica scolastica, la studiosa prende in esame la struttura e l’argomentazione dei testi pseudo-quintilianei prescelti, lo sfondo giuridico, rappresentato dalla actio malae tractationis e dalla actio veneficii, i motivi e i protagonisti (il mago, la meretrix e così via), per poi proporre in appendice una traduzione tedesca delle tre Maiores. Una versione inglese delle Declamazioni maggiori, accompagnata da una densa introduzione e un essenziale apparato di note, è fornita da S u s s m a n [3]: la traduzione si mantiene volutamente aderente al dettato originale, anche se l’assenza del testo a fronte rende laborioso il confronto; le pagine introduttive provvedono un’informazione complessiva sui caratteri e lo stile della declamazione e sulla critica
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antica a questa prassi scolastica, riassumono le principali questioni aperte ed sono chiuse da una bibliografia selettiva. Raffaella P a g l i a r o ha proposto invece una traduzione italiana integrale (in cd-rom) delle Maiores, di cui P a g l i a r o [23] chiarisce premesse e finalità: il succinto volumetto, di taglio divulgativo e incline talora a un approccio impressionistico al fenomeno declamatorio, schizza la storia testuale della raccolta pseudo-quintilianea e offre un quadro delle questioni relative alla paternità, dello stile, dei riferimenti giuridici, dei temi e dei personaggi ricorrenti, degli aspetti storici e antropologici. Per quanto attiene alla raccolta delle Minores, dopo l’imprescindibile edizione commentata di Michael W i n t e r b o t t o m , apparsa a un secolo esatto di distanza dalla teubneriana curata da Constantin R i t t e r (The Minor Declamations ascribed to Quintilian, Berlin-New York 1984), essa ha beneficiato di due successive edizioni, entrambe curate da D. R. S h a c k l e t o n B a i l e y ([4] e [15]). Nel primo dei suoi lavori lo studioso appare editore ben altrimenti « interventista » rispetto a Winterbottom: Shackleton Bailey mal si rassegna alle cruces, anche laddove la loro eliminazione comporta un’ampia riscrittura del testo tràdito; inoltre, mentre Winterbottom preferisce discutere nelle note di commento le congetture proprie o altrui, Shackleton Bailey spesso inserisce direttamente a testo i propri interventi, che tuttavia non sembrano sempre avere una giustificazione stringente. L’edizione più recente si fonda sostanzialmente sul medesimo testo, come l’autore dichiara nella breve introduzione, dove informa di aver lasciato cadere alcune delle sue congetture precedenti ma di averne inserite di nuove. I due volumi costituiscono però un sussidio indispensabile grazie alla nitida versione inglese, fondamentale in casi di questo genere, nei quali la traduzione è anche un contributo all’esegesi di testi densi e non di rado oscuri, la prima in una lingua moderna relativa al corpus delle Minores nella sua interezza. Le note sono essenziali, ma tutt’altro che inutili, soprattutto perché l’autore ha dichiaratamente puntato a elucidare aspetti del testo lasciati in ombra dal commento di Winterbottom. Commenti alle singole declamazioni della raccolta sono ancora troppo scarsi. Sulla Minor 299 (Ossa eruta parricidae) è utilissimo S t r a m a g l i a [7], 300–307, che esamina una porzione significativa del testo in un capitolo dedicato alle apparizioni di revenants nella letteratura antica; la declamazione minore 317 (Imperator provocatus a filio) viene affrontata da B r e s c i a [13] in un saggio che offre la traduzione italiana, un’amplissima introduzione, attenta in particolare alla dimensione giuridica, a quella retorica e alla costruzione della figura del perfetto generale, e un puntuale commento, utile soprattutto per il costante riferimento alla dottrina retorica sottesa al tessuto argomentativo del declamatore. Infine, abbiamo inserito in questa sezione anche D e s b o r d e s [14] perché non si tratta di un vero e proprio studio critico, ma della traduzione o parafrasi di pericopi tratte sia dalle raccolte declamatorie (in particolare, sono interamente tradotte le Minores 321 e 352, quest’ultima consistente nel solo sermo), sia dalla manualistica retorica.
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3. Storia della tradizione 28. C o r t e s i M., Una pagina di umanesimo in Eichstätt, Quellen und Forschungen aus italienischen Archiven und Bibliotheken 64, 1984, 227–260. 29. P e c e r e O., La tradizione dei testi latini tra iv e v secolo attraverso i libri sottoscritti, in: A. G i a r d i n a (a cura di), Società romana e impero tardoantico, vol. iv, Tradizione dei classici e trasformazioni della cultura, Roma-Bari 1986, 19–81 e 210–246. 30. C o r t e s i M., Un nuovo testimone delle « Declamationes minores » pseudoquintilianee, in: Immagini del Medioevo. Saggi di cultura mediolatina, Spoleto 1994, 81–95. 31. S c h n e i d e r C., Quelques réflexions sur la date de publication des « Grandes déclamations » pseudo-quintiliennes, Latomus 59, 2000, 614–632. 32. –, Lactance, Jérôme et les recueils de déclamations pseudo-quintiliens, in: J.-Y. G u i l l a u m i n , S . R a t t i (éds.), Autour de Lactance. Hommages à Pierre Monat, Besançon 2003, 63–76. 33. S t r a m a g l i a A., Le « Declamationes maiores » pseudo-quintilianee: genesi di una raccolta declamatoria e fisionomia della sua trasmissione testuale, in: E. A m a t o (éd.), Approches de la Troisième Sophistique. Hommages à Jacques Schamp, Bruxelles 2006, 555–584. 34. –, Come si insegnava a declamare? Riflessioni sulle « routines » scolastiche dell’ insegnamento retorico antico, in: L. D e l C o r s o , O. P e c e r e (a cura di), Libri di scuola e pratiche didattiche dall’Antichità al Rinascimento. Atti del Convegno internazionale di studi, Cassino, 7–10 maggio 2008, Cassino 2010, 111–151. Quella delle Maiores è una tradizione « a recensione chiusa », in cui tutti i manoscritti superstiti risalgono a un unico archetipo che si lascia individuare senza troppe difficoltà, grazie soprattutto alle subscriptiones recate da un certo numero di codici in calce alle declamazioni 10 e 18. P e c e r e [29], dopo aver osservato che in origine le due sottoscrizioni dovevano trovarsi al termine di altrettanti tomi comprendenti rispettivamente dieci e nove declamazioni, rileva come il procedimento della revisione in coppia, in cui un grammatico legge e corregge la sua copia mentre il suo collaboratore verifica il testo sull’antigrafo, sia noto anche da altre sottoscrizioni coeve. Per il corrotto +arrico+, in riferimento a Ierio, Pecere accoglie la correzione oratore e identifica il grammatico con il retore cui Agostino dedicò intorno al 380 il De pulchro et apto, menzionato anche nelle Confessiones. Domizio Draconzio era verosimilmente un collega di Ierio, interessato a trarre una copia delle declamazioni non solo per uso privato ma anche per scopi professionali; pertanto l’incomprensibile +dis+ o +diis+ omnibus con cui si chiude la sottoscrizione va emendato in discipulis omnibus. La questione è ripresa in S t r a m a g l i a [33], che esamina anche la genesi della collezione. Ierio e Draconzio avevano dinanzi a sé una tradizione certamente più ricca, circolante sotto il nome di Quintiliano e formatasi per graduale agglutinazione di nuovi pezzi a partire da un nucleo iniziale già falsamente attribuito al retore di età
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avia, al cui interno i due grammatici trascelsero il materiale che più si confaceva ai loro fl interessi. Il loro codice è poi stato oggetto di reiterata fruizione didattica, come dimostrano i giudizi valutativi che corredano l’inizio e la fine di taluni pezzi; inoltre, le diverse declamazioni presentavano già in partenza uno stato diverso di integrità testuale, sul quale agirono nei secoli successivi i normali processi corruttivi di qualsiasi tradizione manoscritta. Stramaglia ricorda gli oltre ottanta manoscritti superstiti e la loro ripartizione in famiglie e traccia la storia del testo sino all’edizione di Håkanson. Un cenno è dedicato infine a una raccolta di estratti declamatorî latini individuata sin dall’Ottocento nella scriptio inferior di un palinsesto parigino (una nuova ispezione del quale è stata condotta da F. R o n c o n i e documentata in appendice all’articolo, 585–588; sul medesimo palinsesto cfr. anche B. S a n t o r e l l i , « Pauper et dives inimici ». Un perduto tema declamatorio in un palinsesto latino, RhM 157, 2014, 320–326), interessante soprattutto perché riporta l’argumentum della seconda Maior in una forma sensibilmente divergente rispetto alla vulgata e tale da rivelare l’intervento di uno specialista. Soprattutto, la silloge testimoniata dal palinsesto potrebbe essere stata allestita nella tarda antichità e riportare estratti anche da Maiores perdute: un’ipotesi che purtroppo le disperate condizioni del manoscritto non consentono di verificare. La storia del codice di Draconzio è tracciata brevemente dallo stesso S t r a m a g l i a ([34], 137–139) nel contesto di una ricerca sui modi in cui si insegnava a declamare e quindi sui libri impiegati nella scuola romana dell’età imperiale. Il saggio dedica spazio anche alle Minores, considerate anzitutto come un testo di insegnamento, accostabile alla Quaestionum divisio di Sopatro e databile alla fine del i o, più probabilmente, all’inizio del ii secolo d.C.: entrambi i testi consentono di seguire un antico maestro nel momento in cui spiega ai suoi allievi in che modo costruire una declamazione, come Stramaglia esemplifica attraverso l’analisi della Minor 247 (Raptoris divitis bona). La precisa datazione dell’esemplare allestito da Ierio e Draconzio è al centro di alcuni contributi di Catherine Schneider. S c h n e i d e r [31] osserva che nell’ultimo scorcio del iv secolo d.C. si moltiplicano le attestazioni di una raccolta declamatoria circolante come quintilianea e contestualmente si colgono in Girolamo i primi echi testuali delle Maiores. La studiosa suppone che l’edizione di quella silloge sia stata allestita poco prima del 384 e ipotizza un riferimento al grammatico Ierio in un passo testualmente controverso del coevo Carmen contra paganos, anch’esso verosimilmente redatto nel medesimo anno 384. Ierio e Draconzio sarebbero legati all’ambiente dei Simmachi e lo stesso esemplare delle Maiores potrebbe essere stato approntato su sollecitazione di una figura di spicco di quell’ambiente come Pretestato. S c h n e i d e r [32] tratta invece dei frammenti pseudo-quintilianei citati da Lattanzio e non riconducibili alle declamazioni conservate per tradizione diretta; essi potrebbero appartenere tanto alle Maiores, cui li apparentano i titoli Fanaticus e Caput obvolutum, quanto alle M inores, cui sembrano invece riportare i contenuti delle citazioni e che dunque il padre della Chiesa mostrerebbe di conoscere. Si tratta poi delle allusioni alle Maiores presenti in Girolamo, che a sua volta menziona un testo escluso dalla silloge giunta sino a noi. Girolamo è anche il primo a citare con sicurezza le Maiores a noi note, che
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dovette conoscere a Roma presso la scuola di Elio Donato; è possibile dunque che almeno una parte di quelle declamazioni siano state composte nella prima metà del iv secolo. Ma se sulla data dell’edizione di Ierio e Draconzio il margine di oscillazione è tutto sommato piuttosto ridotto, altra questione è naturalmente la datazione delle singole Maiores, nonché la possibilità di identificare al loro interno gruppi di pezzi ascrivibili al medesimo autore. A questo scopo un notevole contributo è offerto dallo studio sistematico delle clausole ritmiche da parte di Håkanson, i cui esiti, rimasti inediti per la prematura scomparsa dell’insigne filologo, sono ora raccolti in H å k a n s o n [80], 47–130. Håkanson approda a una distinzione in dieci gruppi, ognuno coincidente con un diverso autore; lo stesso studioso avvertiva però che una simile indagine era intesa a fornire dati preliminari, da integrare ed eventualmente rettificare attraverso una ricerca più ampia sulla lingua delle Maiores, che rimane tuttora da fare. Non resta quindi che rinviare alle introduzioni dei volumi cassinesi schedati nella sezione 2, che non mancano di affrontare tra gli altri anche i problemi relativi alla datazione delle singole declamazioni. Nel caso particolare della terza Maior, Miles Marianus, riflessioni sul problema della datazione si leggono anche in S c h n e i d e r [84] e [87] e in C a l b o l i [94], tutti e tre schedati nella sezione 6. Venendo ora alla storia della tradizione manoscritta, un nuovo contributo è offerto da C o r t e s i [28], che studia il lascito librario del cancelliere Johann Mendel, docente a Vienna alla metà del Quattrocento ed esponente del circolo umanistico di Eichstätt, oggi custodito quasi interamente ad Augsburg. Due codici contengono rispettivamente le Maiores e le Minores e furono vergati a Padova, nel 1470 il primo, presumibilmente nello stesso lasso di tempo l’altro. Segue una collazione del secondo manoscritto di Mendel con l’edizione delle Minores di Ritter. Cortesi offre anche un succinto quadro della ricezione delle Maiores; il codice di Mendel contiene integrazioni dell’autore e frequenti annotazioni di lezioni alternative. C o r t e s i [30] ricostruisce invece la vicenda moderna delle Minores, sopravvissute parzialmente in un unico testimone e note agli umanisti italiani in forma ancora più ridotta, a partire cioè della declamazione 252, grazie a un manoscritto inviato dalla Germania al futuro papa Pio iii. La studiosa torna quindi sul testimone già proprietà di Johann Mendel segnalato nel suo studio del 1984, che propone di siglare M e del quale fornisce un’accurata descrizione, oltre a collazionarlo con gli altri manoscritti della medesima famiglia β. Cortesi conclude per la necessità di riesaminare i rapporti tra i codici di questa famiglia e ritiene di aver smentito l’opinione vulgata secondo la quale le Minores iniziarono a circolare in ambiente italiano solo dopo l’invio del manoscritto dalla Germania.
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4. Critica del testo 35. J o n e s F., Notes on Quintilian and [Pseudo] Quintilian, CQ n.s. 38, 1988, 568–569. 36. R a m m i n g e r J., +praestabis+ (zu Ps. Quint. Decl. 14, 7 p. 295, 11 H. = p. 271, 17 L.), MH 45, 1988, 127–128. 37. S h a c k l e t o n B a i l e y D. R., More on Quintilian’s (?) Shorter Declamations, HSCPh 92, 1989, 367–404. 38. W a t t W. S., Notes on Pseudo-Quintilian, « Declamationes xix maiores », Eranos 89, 1991, 43–59. 39. S t r a m a g l i a A., Note critiche ed esegetiche alla « x declamazione maggiore » pseudo-quintilianea (« Sepulcrum incantatum »), InvLuc 18–19, 1996–97, 275–284. 40. W a t t W. S., Notes on the « Minor Declamations » ascribed to Quintilian, WJA N. F. 21, 1996–97, 289–308. 41. D e l z J., Die besorgte Dirne (zu Ps. Quint. « Decl.» 14, 7 p. 295, 10 H.), MH 54, 1997, 225. 42. –, Gleich und gleich gesellt sich gern (zu Quint. Declam. 307), MH 57, 2000, 136–140. 43. D e F e l i c e P., Pseudo-Quintiliano, « Declamazioni maggiori » 16, 1, InvLuc 23, 2001, 53–54. 44. P i e r i B., I medici e la « humanitas » (Ps. Quint. « decl.» 8, 3), Paideia 57, 2002, 369–378. 45. L u c a r i n i C. M., Note alle declamazioni minori dello Ps.-Quintiliano, Maia 60, 2008, 77–79. 46. P a s e t t i L., [Quint.] « Decl.» 3, 19 (59, 14s. H.), Eikasmos 19, 2008, 237–240. 47. S t r a m a g l i a A., Note critiche ed esegetiche alle « Declamazioni maggiori » pseudo-quintilianee, Graeco-Latina Brunensia 14, 2009, 297–313. 48. L u c a r i n i C. M., Note latine (ii), LF 134, 2011, 369–373. 49. D i n g e l J., Quint. « decl.» 312, 3: « deos testes »?, Philologus 156, 2012, 187–190. 50. S a n t o r e l l i B., Note critiche a Ps.-Quint., « Decl. mai.» 16, Prometheus 39, 2013, 227–236. 51. S t r a m a g l i a A., Ps.-Quint. « decl. mai.» 2, 22 (p. 40, 3 Håkanson), in: M. P a l m a , C . V i s m a r a (a cura di), Per Gabriella. Studi in ricordo di Gabriella Braga, vol. iv, Cassino 2013, 1723–28. 52. P a s e t t i L., L’eroe in coma: [Quint.] « decl.» 246, 4, Latinitas n.s. 2, 2014, 19–23. Per quanto attiene ai contributi critico-testuali ed esegetici, nell’impossibilità di offrire anche solo un’elencazione dei luoghi presi in considerazione dai filologi, ci limi-
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tiamo qui a registrare gli studi a nostra conoscenza; s’intende che un gran numero di questioni testuali sono affrontate anche nei commenti riportati alla sezione 2, nonché nelle recensioni alle due successive edizioni critiche delle Minores curate da S h a c k l e t o n B a i l e y ([6] e [15]). Allo stesso modo, anche i contributi di critica testuale affrontano inevitabilmente questioni non strettamente filologiche: per limitarsi a un solo esempio, la nota di P i e r i [44] contiene interessanti osservazioni sulla nozione di humanitas nelle Maiores e sull’uso del termine in riferimento all’attività dei medici.
5. Studi generali sullo pseudo-Quintiliano e sulla declamazione latina 53. D i n g e l J., « Scholastica materia ». Untersuchungen zu den « Declamationes minores » und der « Institutio oratoria » Quintilians, Berlin-New York 1988. 54. B e a r d M., Looking (harder) for Roman myth: Dumézil, declamation and the problems of definition, in: F. G r a f (Hrsg.), Mythos in mythenloser Gesellschaft. Das Paradigma Roms, Stuttgart-Leipzig 1993, 44–64. 55. B l o o m e r W. M., Schooling in « persona »: imagination and subordination in Roman education, ClAnt 16, 1997, 57–78. 56. I m b e r M., Tyrants and mothers: Roman education and ideology, diss. Stanford University 1997. 57. L e n t a n o M., L’eroe va a scuola. La figura del « vir fortis » nella declamazione latina, Napoli 1998. 58. F r i e n d Ch., Pirates, seducers, wronged heirs, poison cups, cruel husbands, and other calamities: the Roman school declamations and critical pedagogy, RhetR 17, 1999, 300–320. 59. I m b e r M., Practised speech: oral and written conventions in Roman declamation, in: J. W a t s o n (ed.), Speaking volumes. Orality and literacy in the Greek and Roman world, Leiden-Boston-Köln 2001, 199–218. 60. K a s t e r R. A., Controlling reason. Declamation in rhetorical education at Rome, in: Y. L e e To o (ed.), Education in Greek and Roman antiquity, Leiden 2001, 317–337. 61. v a n M a l - M a e d e r D., « Credibiles fabulas fecimus » : mythe, rhétorique et fiction dans les déclamations latines, in: M. G u g l i e l m o , E. B o n a (a cura di), Forme di comunicazione nel mondo antico e metamorfosi del mito: dal teatro al romanzo, Alessandria 2003, 187–200. 62. –, « Quicquid rationem vincit, affectus est »: rationnel et irrationnel dans les déclamations latines, in: V. N a a s (éd.), En deçà et au-delà de la « ratio ». Actes de la Journée d’ étude, Université de Lille 3 (28 et 29 septembre 2001), Lille 2004, 143–152. 63. B l o o m e r W. M., Latinity and literary society at Rome, Philadelphia 2007.
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64. –, Roman declamation: the Elder Seneca and Quintilian, in: W. D o m i n i k , J. H a l l (eds.), A companion to Roman rhetoric, Malden (ma)-Oxford 2007, 297–306. 65. C o r b e i l l A., Rhetorical education and social reproduction in the republic and early empire, in: W. D o m i n i k , J. H a l l (eds.), A companion to Roman rhetoric, Malden (ma)-Oxford 2007, 69–82. 66. C o r n u T h é n a r d N., Les fondements persuasifs du recours à l’ équité. Une confrontation entre Quintilien et les écoles de déclamation, in: A. S c h i a v o n e , D. M a n t o v a n i (a cura di), Testi e problemi del giusnaturalismo romano, Pavia 2007, 387–417. 67. H ö m k e N., « Not to win but to please ». Roman declamation beyond education, in: L. C a l b o l i M o n t e f u s c o (ed.), Papers on rhetoric viii. Declamation. Proceedings of the seminar held at the Scuola superiore di studi umanistici, Bologna (February–March 2006), Roma 2007, 103–127. 68. P e r n o t L., Il non-detto della declamazione greco-romana: discorso figurato, sottintesi e allusioni politiche, in: L. C a l b o l i M o n t e f u s c o (ed.), Papers on rhetoric viii. Declamation. Proceedings of the Seminars held at the Scuola superiore di studi umanistici, Bologna (February–March 2006), Roma 2007, 209–234. 69. v a n M a l -M a e d e r D., La fiction des déclamations, Leiden-Boston 2007. 70. P a s e t t i L., Filosofia e retorica di scuola nelle « Declamazioni Maggiori » pseudoquintilianee, in: F. G a s t i , E. R o m a n o (a cura di), Retorica ed educazione delle élites nell’antica Roma. Atti della vi Giornata ghisleriana di filologia classica (Pavia, 4–5 aprile 2006), Pavia 2008, 113–147. 71. B e r n s t e i n N., Adoptees and exposed children in Roman declamation: commodification, luxury, and the threat of violence, CPh 104, 2009, 331–353. 72. H ö m k e N., The declaimer’s one-man show. Playing with roles and rules in the Pseudo-Quintilian « Declamationes maiores », Rhetorica 27, 2009, 240–255. 73. S t r a m a g l i a A., An international project on the Pseudo-Quintilianic « Declamationes Maiores », Rhetorica 27, 2009, 237–239. 74. v a n d e r P o e l M. G. M., The use of « exempla » in Roman declamation, Rhetorica 27, 2009, 332–353. 75. B l o o m e r W. M., The school of Rome. Latin studies and the origins of liberal education, Berkeley-Los Angeles-London 2011. 76. L e n t a n o M., Die Stadt der Gerichte. Das Öffentliche und das Private in der römischen Deklamation, in: A. H a l t e n h o f f , A. H e i l , F.-H. M u t s c h l e r (Hrsg.), Römische Werte und römische Literatur im frühen Prinzipat, Berlin-New York 2011, 209–232 (trad. it. parziale La Città dei giudici, in: I d ., « Signa culturae ». Saggi di antropologia e letteratura latina, Bologna 2009, 189–210). 77. B r e s c i a G., La donna violata. Casi di « stuprum » e « raptus » nella declamazione latina, Lecce 2012. 78. B e r n s t e i n N., Ethics, identity, and community in later Roman declamation, Oxford-New York 2013.
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79. G i b s o n C. A., Doctors in ancient Greek and Roman rhetorical education, JHM 68, 2013, 529–550. 80. H å k a n s o n L., Unveröffentlichte Schriften, vol. i, Studien zu den pseudoquintilianischen « Declamationes maiores », hrsg. von B. S a n t o r e l l i , BerlinBoston 2013. 81. v a n M a l -M a e d e r D., Fiction et paradoxes dans les « Grandes Déclamations » du Pseudo-Quintilien, in: Ch. B r é c h e t , A. V i d e a u , R. W e b b (éds.), Théories et pratiques de la fiction à l’ époque impériale, Paris 2013, 123–135. Nella messe di lavori sulla declamazione latina apparsi nell’ultimo trentennio è possibile isolare almeno due linee di tendenza che appaiono comuni a studiosi di diverso orientamento e che hanno segnato in profondità le direzioni della ricerca: da un lato la consapevolezza del carattere letterario della declamazione, non solo esercizio scolastico vincolato a una precisa finalità didattica, ma prodotto culturale nel senso più ampio, destinato a offrire un piacevole divertissement a praticanti e fruitori nonché, pur con le sue specificità, passibile di rientrare nella categoria della letteratura « di consumo », dall’altro la riflessione intorno alla funzione culturale della retorica di scuola, al suo significato complessivo e al modo in cui essa incideva sulla formazione e sullo stesso immaginario delle élite che ne erano destinatarie privilegiate. Iniziamo dunque a esaminare gli studi riconducibili al primo dei due aspetti che abbiamo individuato, a partire dall’influente monografia di D a n i e l l e v a n M a l - M a e d e r [69]: uno studio che sin dal titolo chiarisce l’intenzione di indagare la declamazione alla stregua di fiction, mettendone in luce la caratura letteraria e i rapporti con la narrativa. Nel primo capitolo (Un univers fictionnel), dopo alcune informazioni generali su controversie e suasorie e un rapido esame dei temi a sfondo storico (assai più esigui a Roma che in ambito greco), la studiosa menziona le figure ricorrenti in declamazione, sottolineando le affinità con i personaggi e le situazioni della commedia, ma anche la presenza di motivi tragici, come nel caso della quarta Maior. Si insiste poi sui limiti e sulle potenzialità dischiuse da elementi paratestuali come il tema o le leggi che lo corredano e dalle coordinate spaziali, temporali o fattuali che essi stabiliscono; il tema presenta a volte elementi che rimandano all’universo letterario, come il ricorrente meccanismo della triplicazione. La declamazione appare alla stregua di un gioco in cui elementi pressoché identici sono associati in combinazioni di volta in volta differenti, sfidando le capacità di variazione dei retori: questa osservazione è esemplificata con una rassegna delle controversie in materia di raptus. Il capitolo esamina infine le posizioni di Quintiliano sulla declamazione: il retore ammette l’utilità di un certo grado di finzione, cui viene anzi riconosciuta una valenza cognitiva. Non ha dunque senso difendere la declamazione rivendicando la natura realistica dei suoi temi: al pari del romanzo, essa stabilisce infatti con i propri fruitori un « patto di lettura » che rende accettabili aspetti che appartengono esclusivamente al suo universo narrativo. Quest’ultimo possiede una realtà propria, costruita talora attraverso riferimenti ad altri mondi letterari, altre volte a partire dalla realtà extratestuale, senza che però questo comporti alcun obbligo di verosimiglianza. Se i temi proposti dai retori sono forse meno complessi di quelli dibattuti nel Foro, essi in compenso offrono maggiori stimoli alle giovani intelligenze chiamate a svilupparli; ed è questo principio dell’insegnare dilettando che spiega la nascita e l’evoluzione della declamazione in quanto genere letterario. Il secondo capitolo (Rhétorique de l’ énonciation) esamina le tecniche del discorso declamatorio, volto a persuadere ma anche a intrattenere. La declamazione presenta uno statuto discorsivo
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complesso: l’autore reale (per noi ormai irraggiungibile) mette in campo un personaggio fittizio che pronuncia il discorso, indirizzandosi a una controparte e a una giuria altrettanto virtuali e talora evocando o citando – terzo livello – le parole del suo avversario. Si dà luogo così a una serie di giochi di ruolo e di prospettiva, a seconda che la declamazione si immagini pronunciata da un avvocato o da uno dei protagonisti del tema: quando il declamatore fittizio coincide con una delle parti in causa, questo dovrebbe comportare che il locutore conosca solo circostanze di cui ha fatto esperienza, ma tale vincolo di verosimiglianza viene talora violato per ottenere un più marcato effetto patetico. I discorsi citati, del resto, contribuiscono anche a modificare uno stereotipo, assegnando ad esempio sentimenti positivi a una figura tradizionalmente oggetto di censura. Quando invece il declamatore fittizio coincide con l’avvocato di una delle parti, emerge in primo piano la presa di distanza del locutore rispetto ai fatti narrati; eppure anche in questo caso non è raro che il patrono ceda la parola al proprio cliente, magari per offrirne una migliore caratterizzazione. Infine, una situazione mista è quella dell’avvocato che difende l’intera cittadinanza in un processo di lesa maestà, come accade nella dodicesima Maior. Le descrizioni, oggetto del terzo capitolo (Descriptions et poésie), sono una sede privilegiata in cui si esprime la letterarietà della declamazione; essa si definisce anzitutto per la sua capacità di porre l’oggetto di cui fa parola sotto gli occhi del lettore o dell’ascoltatore, in modo da suscitarne le emozioni. In questo campo ha particolare rilievo l’« estetica dell’orrore »: la descrizione della fame nella declamazione sul cannibalismo, torture, mutilazioni, scene macabre o raccapriccianti, ma anche l’evocazione di comportamenti efferati, non solo mirano ad amplificare il pathos, ma danno voce a un gusto che nella prima età imperiale ispira anche epica e tragedia. Il rapporto fra declamazione e poesia merita peraltro di essere esplorato anche dal punto di vista dell’apporto dato dalla seconda alla prima; inoltre, entrambi i generi amano il ricorso a metafore metaletterarie, che alludono all’atto stesso della creazione artistica o dell’enunciazione retorica. Alle Autres voix della declamazione è dedicato il quarto capitolo. Mondo eminentemente maschile, la retorica scolastica mette tuttavia in scena numerose figure muliebri, talora come innesco della situazione conflittuale, altre volte in veste di accusatrici o di accusate. L’ideale femminile che emerge dai testi è molto vicino a quello elaborato dai moralisti romani: sposa fedele e sottomessa, madre sollecita, matrona silenziosa e modesta. Ma la donna è anche caratterizzata da passionalità e ipertrofia emotiva, in contrasto con la razionalità maschile; e se talora il suo patrono le cede la parola, ciò accade anche per prendere le distanze rispetto al racconto di eventi al limite o oltre il limite del credibile. La declamazione conferma così le distinzioni di genere proprie della cultura latina. Anche nel caso dell’omosessualità i retori non sembrano discostarsi dal modello consolidato che vede nella passività (almeno per i liberi) un’abdicazione alla virilità, come dimostra il caso del miles Marianus. Infine, il capitolo Déclamations et romans esamina alcuni tratti comuni fra i due generi letterari; essi non vanno interpretati in termini di filiazione, ma in riferimento a un comune orizzonte sociale e culturale. Non solo nel Satyricon petroniano, che ha per protagonista uno scholasticus e menziona largamente la declamazione, ma anche in Apuleio personaggi e vicende possono ricordare temi e situazioni declamatorie: è il caso del processo subito da Lucio nel teatro di Ipata, con tanto di pubblico accorso ad ascoltare i discorsi d’accusa e di difesa e ad ammirare i rispettivi locutori, in una situazione che sembra rimandare a una sessione declamatoria svolta di fronte a un uditorio vasto e partecipe. Controversie e romanzi condividono inoltre spesso gli stessi personaggi, o le stesse costellazioni di personaggi, come il triangolo rappresentato da un padre, un figlio e una matrigna assassina: un caso esemplare per osservare come la narrativa si appropri di personaggi della declamazione e li modifichi, ad esempio attribuendo loro un nome e concedendo ad essi un diritto di parola che solitamente non hanno nelle mani dei retori, senza che vengano meno i tratti della complessità e dell’inverosimiglianza delle vicende che coinvolgono le matrigne.
Accostabile per molti versi al lavoro della van Mal-Maeder è la coeva ricerca di H ö m k e [67].
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La studiosa propone una distinzione, spesso ripresa e talora contestata, fra una declamazione che funge da vero e proprio esercizio di scuola e una che serve piuttosto da intrattenimento colto per una cerchia di raffinati intenditori o anche per un pubblico più vasto e che la studiosa propone di definire show declamation (o Schaudeklamation). Questa seconda categoria è esemplificata attraverso la decima Maior: una controversia dal vago retroterra giuridico, che presenta tutti i tratti di inverosimiglianza già oggetto di critica per gli antichi, ma proprio per questo capace di catturare l’attenzione di un uditorio non specializzato, grazie anche alle frequenti allusioni letterarie o alla presenza di motivi filosofici. In chiusura, lo studio affronta il problema del significato complessivo della retorica di scuola, il secondo degli aspetti che avevamo individuato aprendo questa sezione: le posizioni di chi vede nella pratica declamatoria una valvola di sfogo delle tensioni familiari, grazie alla possibilità per gli allievi di sfuggire ai vincoli della patria potestas, o quelle di chi coglie in essa uno strumento per ribadire la validità dei modelli culturali dominanti e inculcarli nelle giovani generazioni, sono ritenute entrambe accettabili, ma risultano inapplicabili alle show declamations, cui occorre riconoscere una prevalente finalità letteraria.
H ö m k e [72] esamina gli strumenti attraverso i quali il declamatore è in grado di suscitare le reazioni emotive del suo uditorio. A questo scopo sono indagate in particolare etopea e prosopopea e si sottolinea l’importanza che riveste nella formazione dell’oratore una selettiva conoscenza della commedia (su quest’ultimo punto cfr. ora F. R. N o c c h i , Tecniche teatrali e formazione dell’oratore in Quintiliano, Berlin-Boston 2013). Ma la declamazione, in particolare la show declamation, presenta un proprio specifico statuto, in cui l’aspetto del delectare prevale su quello del flectere, funzionale alla vittoria nel processo: si può lasciare spazio a situazioni e personaggi che eccedono l’ambito della normale esperienza e fare appello alle competenze letterarie dell’uditorio; inoltre, il declamatore non parla come avvocato di una delle due parti, ma può direttamente impersonarle, il che conferisce all’etopea uno spazio di gran lunga maggiore. Esaminando il corpus delle Maiores, la studiosa distingue tre casi: quello in cui il declamatore coincide con una delle parti in causa (come nelle Maiores 12 e 14); quello in cui oscilla fra i due ruoli dell’avvocato e del suo cliente (come nel Sepulcrum incantatum); infine un terzo caso, coincidente con la sola Maior 15, in cui egli agisce come avvocato della meretrix, una situazione che gli consente di giocare su più livelli e persino di mettere allo scoperto, autoironicamente, gli strumenti del mestiere, presentandosi come colui che suggerisce al proprio cliente fittizio le parole da dire e i gesti da compiere, in una sorta di posa metadeclamatoria.
Ancora nell’ambito delle intersezioni fra retorica di scuola e letteratura si può far rientrare v a n M a l -M a e d e r [61], che esamina i rapporti fra declamazione e mito. La studiosa osserva come quest’ultimo sia raramente oggetto di temi scolastici, probabilmente perché offriva poco margine di manovra nell’argomentazione e nella scelta dei colores; talora però la presenza del mito si coglie in filigrana, come nella Minor 299 (Ossa eruta parricidae), in cui le contrastanti fedeltà tra cui si dibatte la figlia protagonista del testo ricordano la figura di Antigone, o come nella quarta Maior, in cui il figlio appare posseduto da una forza che non riesce a controllare, al pari di un eroe tragico come Aiace. Infine, il mito è presente attraverso allusioni che lanciano una sfida alla capacità del pubblico di individuarle e decifrarle: così nella dodicesima Maior i riferimenti ai grandi dannati dell’oltretomba, tramate di riferimenti a Virgilio e Seneca. Il tema della fiction torna anche in v a n M a l -M a e d e r [81]: dopo alcune considerazioni sulle leggi scolastiche e sul peculiare impasto di realtà e finzione che le caratterizza, il contributo esamina la presenza del paradosso nella declamazione. La
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studiosa si chiede rispetto a quale idea di doxa il paradosso sussista come tale e osserva che spesso nelle Maiores esso è comprensibile solo sullo sfondo delle convenzioni che regolano l’universo declamatorio, in quanto rovescia le attese degli ascoltatori (van Mal-Maeder parla a questo proposito di paradosso « intragenerico »), o i luoghi comuni della tradizione letteraria (ci si trova allora di fronte a un paradosso « intertestuale »). In tutti i casi, il paradosso sollecita la collaborazione del fruitore, che deve attivare la propria enciclopedia cognitiva per coglierne il valore e la funzione, e insieme dichiara la caratura letteraria e il carattere ficzionale dei testi declamatorî. V a n M a l -M a e d e r [62] muove da alcuni testi in cui compare il motivo della follia, come la Minor 314 o la quarta Maior, concentrandosi in particolare sul problema della colpevolezza e della responsabilità del furiosus o dell’individuo posseduto da forze che sembrano dominarlo; discute quindi elementi quali sogni, oracoli, prodigi, interventi divini, apparizioni di defunti, cui la declamazione concede largo spazio; essi assicurano una coloritura spettacolare e affascinante alle vicende narrate, ma al tempo stesso vengono assoggettati alla razionalità del declamatore, che può assumerli all’interno del proprio discorso o anche prenderne le distanze ponendoli sulla bocca di personaggi estranei alla sfera della ragione, come la madre della decima Maior. Veniamo adesso al secondo aspetto che avevamo indicato come oggetto ricorrente di riflessione negli studi degli ultimi decenni, quello relativo al significato complessivo della formazione declamatoria. A questo riguardo una grande influenza è stata esercitata dalle tesi di M a r y B e a r d [54]: la declamazione può essere interpretata alla stregua di un myth-making romano; anche la presunta banalità dei temi assunti come base delle controversie, esaminata più da vicino, rivela come molti soggetti legati alla sessualità, al matrimonio o ai conflitti familiari coglievano problemi centrali della società romana. In questo modo, i futuri membri dell’élite venivano a contatto con le questioni, le incongruenze e i paradossi che scaturivano dal sistema di norme vigenti. Le leggi più o meno fittizie che guidano la discussione evitano che tali norme appaiano arbitrarie; al tempo stesso, però, la finzione quasi-legale della controversia autorizza a mettere in discussione quelle stesse leggi. Vista in tal modo, la declamazione si configura quale operazione culturale in cui e con cui imparare, praticare e ricordare cosa significa essere Romani e pensare da Romani. Sulla stessa linea è l’ampia dissertazione di I m b e r [56]: la declamazione gioca un ruolo chiave nel plasmare l’identità dell’élite e aiuta l’élite stessa a riprodursi e a riprodurre la propria posizione dominante. Alla scuola del retore il futuro leader imparava ad armonizzare in modo efficace le diverse identità che la cultura romana gli chiedeva di assumere; e se la declamazione rimase per secoli centrale nel sistema formativo, ciò è accaduto perché essa costituiva un tramite privilegiato per naturalizzare e inculcare istituzioni e valori della Romanitas. La Imber precisa che non è nei meri fatti di cui si compone un tema di controversia che si possono trovare i valori normativi codificati nella declamazione, ma negli ideali cui gli allievi facevano appello per condannare o difendere il comportamento dei personaggi della controversia; in questo senso, gli studenti non erano semplicemente i destinatari di un processo di trasmissione dell’ideologia romana, ma partecipavano attivamente al processo stesso. La studiosa riprende le proprie posizioni in I m b e r [59]: la declamazione veicola in modo particolarmente
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efficace i valori che avrebbero fatto del suo praticante un vir bonus: il silenzio delle donne e la loro devozione ai mariti, l’obbedienza dei figli ai padri e la necessità per questi ultimi di esercitare in modo equilibrato i loro poteri, la gerarchia di status di una società il cui vertice era occupato dal vir bonus che lo studente sarebbe un giorno diventato. K a s t e r [60], dopo aver tracciato un profilo succinto ma efficace della retorica di scuola a Roma e del dibattito che intorno ad essa si accese già nel mondo antico, ritiene a sua volta che scopo della declamazione fosse quello di inculcare nei rampolli delle classi privilegiate, attraverso una continua ripetizione, valori socialmente riconosciuti. Per inverosimili che siano i casi sottoposti agli allievi, del tutto convenzionali erano invece gli argomenti da essi sviluppati e i modelli culturali cui quegli argomenti si ispiravano; la retorica di scuola, insomma, sosteneva la riproduzione sociale dell’élite conservatrice che patrocinava le scuole. A titolo di esempio, Kaster esamina le controversie sul raptus (e specificamente la Minor 309): la violenza sessuale viene percepita nella declamazione non tanto come un’offesa alla persona, quanto come un disordine sociale, una minaccia alle regole della convivenza che il declamatore è chiamato a scongiurare. In ultima istanza, la declamazione veicola l’idea che la perdita del dominio di sé sia una colpa che si paga pesantemente, proprio come accade ai tanti raptores presenti nei temi di scuola. Simile al riguardo è anche la posizione di C o r b e i l l [65]: la declamazione mira a ri-creare e rinforzare le gerarchie sociali e politiche e a riflettere su cosa significhi essere Romani, mentre secondo B l o o m e r [64] i temi relativi ai rapporti tra il cittadino e i suoi familiari, amici, dipendenti (inclusi gli schiavi e le donne), nonché con lo Stato e gli dèi, costituivano un’esplorazione dei ruoli e dei doveri del maschio adulto che l’allievo delle scuole si preparava a diventare. La declamazione non è politica perché promuova un particolare indirizzo di governo o suggerisca un’alternativa repubblicana alla realtà del potere imperiale, ma in quanto immagina il presente come diretto e legittimo continuatore dei valori e dei ruoli tradizionali. Oltre tutto, il fatto di essere praticata in uno spazio « ludico » sottolinea la distanza della declamazione dalla realtà e neutralizza il suo potenziale di minaccia all’ordine esistente. Ancora, considerazioni non dissimili si leggono in B l o o m e r [63], 110–153, centrato peraltro quasi esclusivamente su Seneca il Vecchio: le declamazioni educavano i loro giovani fruitori a familiarizzare con punti di vista, emozioni, motivazioni e discorsi di cui avrebbero avuto bisogno per trattare con i propri futuri sottoposti; essi si appropriavano tanto delle voci dei loro inferiori quanto di quelle dei grandi eroi del passato: i tre pilastri della formazione retorica consistevano nel raccomandare o nel deprecare un’azione, nel parlare come un aristocratico, nel valutare i desideri di schiavi, liberti e donne. B l o o m e r [75], 170–191, che riprende e aggiorna i suoi studi precedenti sull’argomento (in particolare B l o o m e r [55]), parla dei testi di scuola come capaci di socializzare l’allievo al suo ruolo di membro dell’élite: lo studente sperimentava il diritto di parola a lui spettante in quanto futuro maschio adulto di condizione libera. Per questo la declamazione rappresenta una sorta di social comfort, una pratica rassicurante per il ceto dirigente, oltre che un training linguistico rivolto a quello stesso ceto. Particolare enfasi è posta sull’esercizio della fictio personae, che aiuta il tirocinante a immaginare i sentimenti delle figure sociali più varie e insieme
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a familiarizzarsi con il proprio diritto di parlare in nome di quanti non hanno accesso alla parola e di definirne gli interessi. In questo coro pressoché unanime una voce parzialmente dissonante è quella di F r i e n d [58], che discute in che misura la declamazione possa essere presa a modello dalle frange più critiche e radicali della pedagogia contemporanea, per le quali l’insegnamento retorico dovrebbe mirare non già a fornire uno strumento ideologicamente neutrale, ma ad aprire spazi di contestazione della cultura dominante e dei suoi valori. La studiosa sottolinea come i testi scolastici antichi mettano spesso in scena conflitti etici e politici e privilegino gli argomenti fondati su valori pubblicamente condivisi rispetto alle technicalities legali. Tali valori coinvolgono anche figure che nel diritto occupano una posizione subordinata, come donne, figli (appena nati o adolescenti) e persino schiavi: i temi relativi a queste figure ammontano a circa due terzi delle Minores e offrono a studenti e maestri l’opportunità di discutere importanti questioni di attualità e di considerare le posizioni di quanti non potevano far udire pubblicamente la propria voce. La stessa impostazione della controversia costringeva a guardare le questioni oggetto di conflitto da prospettive non convenzionali e talora scomode; del resto, nelle Minores la declamazione proposta dal Maestro a titolo di esempio sostiene più spesso le posizioni della parte debole, come nel caso delle controversie 247 e 338. S’intende che i declamatori non intendevano suggerire radicali mutamenti politici né il loro scopo era quello di rendere i loro allievi sensibili alle diseguaglianze sociali; tuttavia, impegnando gli studenti in questioni relative ai gruppi svantaggiati e nella ricerca di argomenti per sostenerle, le controversie offrivano uno spazio al cui interno tale consapevolezza critica diveniva quanto meno possibile.
Che le declamazioni mettano a tema un gran numero di questioni di carattere etico e sociale e dunque consentano un’esplorazione ad ampio raggio dell’identità romana è la premessa teorica dalla quale muove anche la monografia di B e r n s t e i n [78], che mette a sistema una serie di studi apparsi negli anni precedenti; presentiamo qui la prima parte del volume, mentre la seconda, consacrata ad alcune riprese delle Maiores in età moderna, sarà schedata nella sezione 11. Il capitolo d’apertura, Authority, esamina il motivo della costruzione e dissoluzione dell’autorità politica e militare nelle Maiores 3 e 11. In particolare, il Miles Marianus è letto come una riflessione sulle strategie atte a sanare una crepa nell’edificio dell’autorità: a questo concorrono la costruzione della figura di Mario come di un giudice imparziale, chiamato a celebrare il trionfo della virtù e della virilità sullo stuprum e sull’abuso di potere; l’insistenza sul fatto che il comportamento inappropriato del tribuno ha esiti nefasti sull’interno gruppo; l’idea che l’attentato all’onore possa scatenare una sollevazione dell’esercito, come suggerisce il riferimento alla vicenda di Virginia. Nell’undicesima Maior, Dives accusatus proditionis, il tema individuato da Bernstein è quello della vulnerabilità cui è esposto il ricco sospettato di tradimento, i cui figli sono stati lapidati da un’assemblea popolare sobillata dal suo nemico povero. Nella declamazione l’accusa di tradimento colpisce frequentemente i ricchi ed essi si percepiscono come esposti all’odio popolare; così, alla scuola del retore i rampolli delle élite apprendevano anche le strategie per difendersi nel caso in cui il proprio status li esponesse al sospetto di aspirare alla tirannide o divenisse oggetto della violenza popolare; al tempo stesso, la controversia del Dives accusatus conferma l’immagine consolatoria di un’élite che si distingue dalla massa per lucidità di giudizio, capacità di distinguere una calunnia da un’accusa fondata e un traditore da un patriota, responsabilità civica. Il secondo capitolo, Verification, esamina altri aspetti legati all’esercizio dell’autorità, in relazione alle Maiores 4, 7 e 8. A proposito della declamazione sui Tormenta pauperis, dopo un quadro generale sul tema della tortura nella retorica di scuola si sottolinea come la Maior in questione,
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nel mentre sembra cancellare i privilegi dei liberi, immuni dal rischio di essere torturati, finisce in realtà per ribadire le differenze di status, poiché si fonda sulla tesi che vuole gli ingenui incapaci di mentire, a differenza degli schiavi; la sensibilità alla tortura è una conferma della propria identità di libero piuttosto che un’espressione di vulnerabilità. Al tempo stesso, il rifiuto della tortura come unico mezzo in grado di pervenire all’accertamento della verità protegge anche il mondo logo-centrico dei declamatori. Circa la quarta Maior, essa appare rivolta a un’élite che conosce il dibattito sull’affidabilità dell’astrologia e non mira a negare il valore di quest’ultima, ma a suggerire i limiti del suo corretto utilizzo. Ne risulta una parodia che colpisce sia un tipico personaggio di scuola, l’eroe di guerra senza paura, sia una figura ricorrente nell’aneddotica sul suicidio, quella del saggio che sceglie lucidamente di togliersi la vita. La declamazione dei Gemelli malati è esaminata invece per la sua riflessione circa il primato della maternità sulla patria potestas, non solo sul piano affettivo, ma soprattutto per via della connessione biologica privilegiata tra figli e madri, dalle quali passa nei primi « più sangue e più anima »: una tesi che sfida il modello monogenetico e androcentrico della riproduzione dominante nel mondo antico e che rimane isolata anche nell’universo dei temi di scuola, dove prevale una visione della parentela legata al ruolo sociale più che all’ascrizione biologica. Nel capitolo successivo, Reciprocity, il tema chiave è la riflessione relativa agli obblighi tra individui o tra questi e la comunità civica. In particolare, le Maiores 5 e 6 affrontano la relazione fra parentela e doveri reciproci; l’idea è quella che il legame parentale non basti da solo a istituire obblighi vincolanti, ma deve essere rinforzato da un comportamento che si prolunga per tutta la vita. Così, nell’Aeger redemptus il padre fa appello al proprio nomen, senza ulteriori specificazioni, per giustificare la pretesa di essere mantenuto dal figlio, mentre questi invoca la propria superiorità morale, che gli avrebbe dato il diritto di essere preferito al fratello luxuriosus, costringendo così il padre a spiegare la logica della sua scelta invece di ricondurla alla mera espressione della propria autorità: nella narrazione idealizzata del declamatore, i rapporti tra membri della famiglia dipendono dalle rispettive performance etiche non meno che dai legami biologici. Analogamente, nella sesta Maior il padre riformula il quadro delle relazioni familiari, che vede di norma nelle madri le naturali alleate dei loro figli: ora il nesso biologico tra madri e figli appare insufficiente e la protagonista della controversia assume piuttosto la posa di una matrigna; al tempo stesso, ai doveri legati alla parentela si affiancano considerazioni di carattere etico, come l’obbligo di fornire il nutrimento o quello di garantire la sepoltura. La scelta fra amicizia e parentela si pone anche per il gladiatore della nona Maior e il protagonista della sedicesima: nel primo caso, i meriti ottenuti dal vicarius sono persino superiori a quelli del genitore biologico; nel secondo il figlio giustifica la scelta di preferire l’amico alla madre ridefinendo la parentela come una forma di amicizia e rovesciando il modello che vede invece in quest’ultima un’imitazione della prima; venuta meno ogni gerarchia fra le due tipologie di relazione, saranno solo i comportamenti e gli affetti a fare la differenza. Infine, le Maiores 12 e 13 da un lato prospettano la perversione della reciprocità, con i membri della famiglia che prestano il proprio beneficio in quanto cadaveri da essere consumati perché gli altri possano sopravvivere, dall’altro disegnano attraverso la società delle api il quadro di una reciprocità ideale, in contrasto con la condotta del ricco nei confronti dei suoi concittadini. L’ultimo capitolo, Visuality, è centrato sulla figura dell’enárgeia, la capacità di evocare immagini nella mente del pubblico attraverso risorse puramente linguistiche. Nelle prime due Maiores questa capacità entra in cortocircuito con la circostanza per cui l’accusato è un cieco: ciò attiva un’ampia gamma di strategie argomentative, che dipingono il giovane come fisicamente, mentalmente ed emotivamente incapace di concepire e realizzare un omicidio; la cecità costituisce una menomazione in grado di compromettere se non cancellare l’identità dell’individuo; inoltre, vizi e desideri penetrano nell’animo attraverso gli occhi, e ne resta dunque immune chi è privo di questi. L’ultima parte del capitolo è dedicata alle Maiores 7, 18 e 19, in cui l’enárgeia è associata all’immagine di un corpo sottoposto a tortura. Nella settima controversia lo strumento è applicato all’immagine delle sofferenze cui il povero intende sottoporsi per rendere credibile la sua accusa; paradossalmente, ai giudici si chiede non di vietare la vendetta, ma di consentirla, perché essa susciti non pena, ma
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fiducia verso il torturato. Anche le due controversie finali della raccolta ruotano intorno alla visione, in questo caso come prerogativa aperta al padre ma dalla quale egli può escludere chiunque altro, nonché come narrazione delle torture avvenute in casa e delle reazioni che la madre avrebbe manifestato se fosse stata presente. Nel loro insieme, le declamazioni esaminate in questo capitolo configurano il tentativo di ri-orientare la visione del corpo menomato da parte del pubblico che ascolta la performance retorica.
Rinviando alla sezione 10 la schedatura di G u n d e r s o n [145], prendiamo adesso in esame alcuni contributi centrati su aspetti più specifici dell’universo declamatorio. La preziosa monografia di D i n g e l [53] presenta un confronto sistematico tra la raccolta delle Minores e l’Institutio oratoria. Presupposto metodologico del lavoro è che le due opere vadano lette in stretta connessione in quanto costituiscono altrettante facce – quella teorica e quella applicativa – della medesima dottrina retorica. Il punto è chiarito nell’importante Einleitung, dove ampio spazio viene dedicato, tra l’altro, al rapporto fra giurisprudenza di scuola e diritto reale (su cui rimandiamo alla sezione 9). La prima parte affronta l’organizzazione delle Minores, l’origine dei materiali in esse ricompresi – per i quali non si esclude la paternità quintilianea –, la tradizione in cui si inseriscono. A questo riguardo Dingel ritiene che né l’Institutio né le Minores attestino con certezza una conoscenza dell’antologia senecana: un disinteresse che si spiega facilmente con il carattere non professionale e con il fine non immediatamente didattico di quest’ultima opera. La seconda parte, assai più ampia, segue in ciascun capitolo una sezione specifica della declamazione (esordio, narratio, propositio ecc.), costantemente confrontando i testi pseudo-quintilianei con la precettistica fornita dall’Institutio e dedicando una peculiare attenzione all’argumentatio. Dingel reputa che ogni declamazione sia strutturata seguendo scrupolosamente la dottrina degli status quale è espressa nel terzo libro della Institutio, pur riconoscendo che il termine status è impiegato dall’autore delle Minores una sola volta e che egli non specifica quasi mai lo status causae delle diverse declamazioni, la cui individuazione sarebbe lasciata al lettore. Infine, il volume è chiuso da un utile prospetto riassuntivo, che sintetizza capitolo per capitolo le conclusioni dell’autore.
L e n t a n o [57] è consacrato alla figura del vir fortis, uno dei personaggi più ricorrenti nell’universo declamatorio; dato il suo taglio prevalentemente antropologico, ne rimandiamo lo spoglio alla sezione 10; alla medesima sezione e per le stesse ragioni si rinvia per il lavoro di B r e s c i a [77]. P e r n o t [68] ha il merito di affrontare un tema che ha attirato poco l’attenzione degli studiosi negli ultimi decenni, quello delle allusioni della declamazione alla realtà storica coeva, spesso celate dietro l’artificio del discorso figurato. Per l’ambito latino sono ricordati in particolare i temi riguardanti la figura del tiranno, che potrebbero implicare un riferimento ai « cattivi » imperatori, e le insinuazioni appena velate sulle responsabilità di Augusto nell’assassinio di Cicerone nelle declamazioni centrate sulla figura del grande oratore (sul tema qualche utile messa a punto anche in K. V ö s s i n g , Der Kaiser und die Deklamationen, in: Y. P e r r i n , éd., Neronia viii. Bibliothèques, livres et culture écrite dans l’empire romain de César à Hadrien. Actes du viiie Colloque international de la sien (Paris, 2–4 octobre 2008), Bruxelles 2010, 301–314). Sulla presenza di temi e motivi filosofici nella retorica di scuola un quadro generale, con alcuni cenni interessanti alla quarta Maior, è offerto da M. W i n t e r b o t t o m , Declamation and philosophy, Classica (Brasil) 19, 2006, 74–82. Un sondaggio più accurato, relativo alle Maiores, è condotto invece da P a s e t t i [70], che si concentra
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in particolare su alcune questioni ricorrenti: l’esistenza di una provvidenza divina che guida l’universo, il problema, strettamente connesso, del valore da attribuire alla divinazione, centrale nella quarta Maior e che rivela il riecheggiamento di tesi stoiche; la priorità rispettiva da riconoscere ad amici e parenti; la liceità del suicidio, nel dibattere la quale la declamazione sembra risentire della lezione senecana. Sull’influenza di Seneca la studiosa torna più ampiamente in P a s e t t i [90], schedato nella sezione 6; aggiungo qui che assonanze stoiche sono individuate anche nella tredicesima Maior da M a n t o v a n i [93], 355 ss., schedato invece alla sezione 10, mentre K r a g e l u n d [82] ha colto la presenza di temi epicurei nel Sepulcrum incantatum. B e r n s t e i n [71] si occupa di Seneca il Vecchio, ma non mancano riferimenti alle Minores pseudo-quintilianee: nella 337 il povero insiste sulla possibilità per il suo nemico ricco di trovare conforto alla perdita della moglie in relazioni di carattere sessuale con schiavi e giovani amasî, che sostituiscono il « naturale » rapporto coniugale con prestazioni mercificate o rivolte ad esseri umani oggetto di acquisto. In 358 e 372 siamo di fronte a padri che, picchiati dai loro figli adottivi, hanno fatto loro mozzare le mani; quando questi ritrovano il padre naturale, chiedono l’applicazione del taglione a danno del foster father. La loro difesa sottolinea da un lato il fatto che essi non hanno violato la maestà della figura paterna, dall’altro che un « vero » padre non si sarebbe comportato così nei loro confronti; la paternità è dunque ridotta al mero vincolo biologico, e anche la rivendicazione da parte del padre adottivo del suo diritto a valersi della patria potestas appare debole in mancanza di un legame naturale. Lo studio di v a n d e r P o e l [74] sull’uso degli exempla (storici, ma anche mitologici) nella declamazione latina, dopo aver discusso le posizioni della manualistica greca e romana al riguardo, offre un’utile lista di casi: lo pseudo-Quintiliano, con 25 e 14 exempla rispettivamente nelle Maiores e nelle Minores, si pone tra Seneca e Calpurnio Flacco; lo studioso discute in particolare i riferimenti a Lucrezia e Virginia in 3, 11 e quello a Verre in 6, 9. Se ne conclude che la polemica senecana contro l’uso eccessivo e inappropriato di exempla da parte dei retori è ingiustificata. L e n t a n o [76] mira a rettificare la diffusa convinzione che la retorica di scuola veda il prevalere di una dimensione privata e « domestica » rispetto al carattere pubblico e politico dell’oratoria repubblicana. Tale affermazione lascia infatti in ombra un dato decisivo, che cioè tutti i conflitti messi in scena dalle controversie si immaginavano discussi in un processo celebrato dinanzi al pubblico tribunale; se dunque quei conflitti sono privati, la loro risoluzione non può più avvenire in una sfera sottratta al pubblico controllo. Il fatto che questa cornice sia fittizia è di gran lunga meno importante del fatto che i frequentatori delle aule scolastiche si familiarizzino con l’idea di una realtà nella quale prerogative e poteri di ogni singola figura sociale sono esclusivamente quelli che la legge attribuisce ad essa e che il tribunale sia l’unico luogo nel quale quelle prerogative possano essere fatte valere. La « Città dei retori », la Sofistopoli brillantemente descritta per il mondo greco da Donald Russell, si rivela così nella stessa misura una Dicastopoli, una « Città dei giudici ». Controversie come l’ottava Maior hanno da tempo attirato l’attenzione degli storici della medicina; ora G i b s o n [79] offre uno studio d’insieme sulla figura del medico nella declamazione greco-romana. Il quadro è ambivalente: i dottori esercitano una
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professione rispettabile, servono i loro pazienti e le comunità locali, traggono autorevolezza dalla loro statura morale e dalle loro abilità terapeutiche, ma al tempo stesso sono sospettati di usare la propria expertise per avvelenare i loro assistiti. L’attenzione di Gibson si concentra soprattutto sul materiale greco; per quanto riguarda lo pseudo-Quintiliano, si citano l’ottava Maior e la Minor 321, in cui un medico è accusato di aver avvelenato un uomo dal quale era stato designato erede, ma in questo caso, diversamente da quanto accade in ambito greco, la sua avidità non è espressamente associata con l’esercizio della professione, mentre lo è la capacità di confezionare medicamenti e veleni e la possibilità di farne un uso fraudolento, anche grazie alla credibilità di cui egli gode agli occhi dei propri pazienti. Gli scritti di Lennart Håkanson sulle Maiores, nati a margine dell’edizione teubneriana del 1982 e rimasti inediti per la prematura scomparsa del grande filologo, sono ora accessibili grazie al lavoro meritorio di Biagio Santorelli (H å k a n s o n [80]). L’agile volumetto è suddiviso in quattro capitoli. Il primo è relativo ai temi delle Maiores, il secondo ad alcuni modelli letterari della medesima collezione, con l’indicazione di una ricca messe di loci paralleli desunti da Cicerone, dalle opere in prosa di Seneca filosofo e dalle Minores. Il terzo capitolo ha invece un’impronta prettamente filologica e discute l’ordine con cui i diciannove pezzi della raccolta maggiore si susseguono nei manoscritti della famiglia β, significativamente diverso rispetto alla restante parte della tradizione, e i dati che da tale circostanza si possono desumere sia in merito alla storia della silloge pseudo-quintilianea sia all’eventuale paternità comune di alcune Maiores. L’ultimo capitolo, il più corposo del volume, cui si è già fatto cenno, esamina le clausole ritmiche delle Maiores (e di Calpurnio Flacco), allo scopo di fornire materiali utili per rispondere a due domande chiave suscitate dalla raccolta: a quanti diversi declamatori siano riconducibili i vari pezzi e in che epoca siano stati composti. In calce al volume un utile aggiornamento bibliografico e un prezioso Index locorum che aiuta a muoversi nella folta messe di note e riferimenti.
Concludo questa sezione citando alcuni studi che non riguardano direttamente le collezioni pseudo-quintilianee, ma ricostruiscono le posizioni teoriche di Quintiliano in merito alla declamazione e al suo valore come strumento di insegnamento: oltre a C o r n u T h é n a r d [66], centrato sul motivo dell’aequitas, si tratta di E. F a n t h a m , Quintilian on the uses and methods of declamation, in: G. D ’ U r s o (a cura di), « Hispania terris omnibus felicior ». Premesse ed esiti di un processo di integrazione, Pisa 2002, 271–280 (ora in: E a d ., Roman readings. Roman response to Greek literature from Plautus to Statius and Quintilian, Berlin-New York 2011, 320–330) e di G. C a l b o l i , Quintilien et les déclamateurs, in: E. B u r y , P. G a l a n d - H a l l y n , F. G o y e t , F. H a l l y n , C. L é v y , W. V e r b a a l (éds.), Quintilien ancien et moderne, Turnhout 2010, 11–28. Segnalo infine per completezza il manuale curato da S. E. P o r t e r , Handbook of classical rhetoric in the Hellenistic period 330 B. C.-A. D. 400, Leiden-New York-Köln 1997, in cui però il capitolo Oratory and declamation, redatto da D. H. B e r r y e M. H e a t h (393–420), esamina pressoché esclusivamente materiale greco, e la brevissima voce Declamation di W. J. D o m i n i k , in: R. B a g n a l l , K. B r o d e r s e n , C. B. C h a m p i o n , A. E r s k i n e , S. R. H u e b n e r (eds.), The encyclopedia of ancient history, vol. iv, Oxford-Malden (ma)-Carlton 2013, 1950–1951, che si limita alla semplice menzione delle due raccolte pseudo-quintilianee.
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6. Studi su singole declamazioni 6.1. Declamationes maiores 82. K r a g e l u n d P., Epicurus, Pseudo-Quintilian and the rhetor at Trajan’s
Forum, C&M 42, 1991, 259–275.
83. W a l t e r s J., Soldiers and whores in a pseudo-Quintilian declamation, in: T. C o r n e l l , K . L o m a s (eds.), Gender and ethnicity in ancient Italy, London 1997, 109–114. 84. S c h n e i d e r C., Littérature et propagande au ive siècle de notre ère dans le recueil des « Grandes déclamations » pseudo-quintiliennes: l’exemple du « miles Marianus » (ps.-Quint. « Decl. Mai.» iii), in: F. E. C o n s o l i n o (a cura di), Letteratura e propaganda nell’Occidente latino da Augusto ai regni romano-barbarici. Atti del Convegno Internazionale, Arcavacata di Rende, 25–26 maggio 1998, Roma 2000, 45–66. 85. S t r a m a g l i a A., Cannibali a scuola : i « Cadaveribus pasti » dello pseudoQuintiliano (« Declamazioni maggiori », 12), Primum legere 2, 2003, 113–123. 86. S c h n e i d e r C., U r l a c h e r C., Rationnel et irrationnel dans le « Sepulcrum incantatum » du Pseudo-Quintilien, in: O. B i a n c h i , O. T h é v e n a z (éds.), Mirabilia. Conceptions et représentations de l’extraordinaire dans le monde antique. Actes du colloque international, Lausanne, 20–22 mars 2003, Bern 2004, 99–113. 87. S c h n e i d e r C., L’ histoire dans la rhétorique: les enjeux politiques du « Miles Marianus » (pseudo-Quintilien, « Grandes déclamations » 3), CEA 42, 2005, 99–122. 88. –, « Tribunus inter scorta volutabitur, et has solas vigilias aget?» Le thème obsessionnel de la veille dans le « Miles Marianus » (ps.-Quint., « Decl. Mai.» iii), in: Y. L e h m a n n , G. F r e y b u r g e r , J. H i r s t e i n (éds.), Antiquité tardive et humanisme: de Tertullien à Beatus Rhenanus. Mélanges offerts à François Heim à l’occasion de son 70e anniversaire, Turnhout 2005, 121–135. 89. B r e i j B., Pseudo-Quintilian’s « Major Declamations » 18 and 19: two « controversiae figuratae », Rhetorica 24, 2006, 79–105. 90. P a s e t t i L., Un suicidio fallito. La topica dell’« ars moriendi » nella xvii declamazione maggiore pseudo-quintilianea, in: L. C a l b o l i M o n t e f u s c o (ed.), Papers on rhetoric viii. Declamation. Proceedings of the Seminars held at the Scuola Superiore di Studi Umanistici, Bologna (February-March 2006), Roma 2007, 181–207. 91. L a n g l a n d s R., Sexual morality in ancient Rome, Cambridge 2006. 92. B e r n s t e i n N., Bodies, substances, and kinship in Roman declamation. The sick twins and their parents in Pseudo-Quintilian « Major declamation » 8, Ramus 36, 2007, 118–142. 93. M a n t o v a n i D., I giuristi, il retore e le api. « Ius controversum » e « natura » nella « Declamatio Maior » xiii, in: D. M a n t o v a n i , A. S c h i a v o n e (a cura di), Testi e problemi del giusnaturalismo romano, Pavia 2007, 323–385.
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94. C a l b o l i G., Il conflitto tra paganesimo e cristianesimo nel iv sec. d.C.: declamazioni e storiografia, in: P. A r d u i n i et al. (a cura di), Studi offerti ad Alessandro Perutelli, vol. i, Roma 2008, 159–180. 95. B r e s c i a G., Gladiatori per « caso »: modelli antropologici in [Quintiliano], « Declamazioni maggiori » ix, Rhetorica 27, 2009, 294–311. 96. C o r b i n o A., « Actio in factum adversus confitentem ». Quint., « Declam. Maior » xiii, in: C. R u s s o R u g g e r i (a cura di), Studi in onore di Antonino Metro, vol. i, Milano 2009, 511–524. 97. S c h n e i d e r C., Le « Sepulcrum incantatum » du pseudo-Quintilien ou les sortilèges de la rhétorique, Rhetorica 27, 2009, 312–331. 98. P a s e t t i L., Gli antichi e la « fiction ». Realtà e immaginazione nella « Declamazione maggiore » 17, Griseldaonline 9, 2009–10, http://www.griseldaonline.it/ percorsi/verita-e-immaginazione/pasetti.htm. 99. C a l b o l i G., L’eros nelle declamazioni latine (una pozione di contro-amore), Rhetorica 28, 2010, 138–159. 100. L e n t a n o M., « Concessum est rhetoribus ementiri ». Quattro esempi di come nasce un tema declamatorio, AOFL 1–2, 2011, 133–152. 101. S a n t o r e l l i B., Il tiranno e il « corpus vicarium » nella xvi « Declamazione maggiore » pseudoquintilianea, MD 69, 2012, 119–144. 102. L e n t a n o M., Musica per orecchie romane. Nota a ps.-Quint. « decl. mai.» 4, 7, BStudLat 44, 2014, 94–104. Precisiamo che sono esclusi da questa sezione le traduzioni e i commenti menzionati nella sezione 2, così come il saggio di B e r n s t e i n [78], che considera l’intero corpus delle Maiores e per il quale rimandiamo alla sezione 5. 1 (Paries palmatus). L e n t a n o [100] connette i temi della prima e della seconda Maior a un passo della ciceroniana Pro Roscio Amerino, testo che anche altrove è tenuto presente dai declamatori per affrontare il tema del parricidio. Qui viene evocato un caso di cronaca nera verificatosi a Terracina, la vicenda di un uomo trovato morto nella camera in cui dormiva con entrambi i figli: un « delitto della stanza chiusa », con un padre addormentato accanto ai suoi potenziali assassini, che dovette apparire ai retori promettente sul piano narrativo e che si intravede in filigrana nei due testi pseudo-quintilianei. Segnalo che un accenno alla prima Maior compare anche in C. C r a p i s , Momenti del paradigma semiotico nella cultura latina. Indizio giudiziario e segno divinatorio, Aufidus 11–12, 1990, 55–89, in particolare 60–61, circa il valore probante e la manipolabilità di indizi come le impronte e la spada lasciata nella ferita. Aggiungo inoltre che il testo dei parr. 11–12 è dato con essenziale introduzione e brevi note di traduzione in D. A. R u s s e l l , An anthology of Latin prose, Oxford 1990, 187–188. 2 (Caecus in limine). Sul tema della declamazione rimando ancora a L e n t a n o [100].
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3 (Miles Marianus). Nella stagione dei gender studies una controversia come la terza Maior non poteva non essere oggetto di insistita attenzione. In questa prospettiva una succinta analisi offre W a l t e r s [83], secondo cui le questioni chiave della declamazione sono che cosa significhi essere un vir (diciassette occorrenze del sostantivo nel testo, insieme a quindici di virtus) e quali siano i limiti che definiscono tale statuto. Lo studioso muove dall’ambiguità che caratterizza la figura del soldato, un uomo libero che però la sua totale subordinazione gerarchica assimila per molti versi allo schiavo, salvo distinguersene proprio per la sua inviolabilità sessuale; sottolinea come il declamatore dia per ovvio che lo stuprum vedrebbe l’ufficiale giocare il ruolo attivo, secondo un modo di guardare alle relazioni sessuali proprio della cultura romana; si sofferma poi sulla locuzione meretricia patientia, riferita alla condizione del miles che avesse accettato le profferte del suo superiore. S c h n e i d e r [84] ritiene che la declamazione risenta dello shock di Adrianopoli: la ripetuta evocazione dei disastri legati all’invasione di Cimbri e Teutoni richiamava al pubblico il ricordo della recente disfatta. Quanto al ritratto di Mario, esso ricorda quello del bonus princeps che emerge nelle biografie dell’Historia Augusta, dove peraltro si fa a più riprese menzione del condottiero in termini fortemente elogiativi. Anche il panegirico che Simmaco compose per Valentiniano i nel 368/369 addita a modello per il principe la figura di Mario. Si può allora pensare che la Maior intendesse rilanciare un personaggio significativo negli ambienti aristocratici della « reazione pagana »; al contrario, abbiamo numerose testimonianze del disprezzo di Teodosio per Mario. La studiosa si spinge a intravedere dietro la Maior una polemica contro la politica teodosiana, e in particolare contro l’atteggiamento « filobarbaro » del principe. Ancora centrato sulla figura di Mario è un altro contributo della medesima studiosa (S c h n e i d e r [87]): il retore pseudo-quintilianeo ne mette in luce la virtus e la felicitas, secondo un’immagine del grande generale già consolidata nella cultura tardo-repubblicana. Dietro tali elogi si coglie forse una ripresa della letteratura panegiristica relativa a Costantino; una datazione del testo a ridosso dell’età costantiniana è suggerita anche dalla possibile eco di una costituzione imperiale del 342, che inaspriva le pene per le relazioni sessuali tra uomini e recava la firma di un figlio di Costantino, Costante, ucciso secondo alcune fonti proprio per la sua inclinazione verso i soldati. Infine, S c h n e i d e r [88], dopo aver sintetizzato le norme culturali e giuridiche vigenti a Roma in materia di stuprum ai danni di un uomo libero, esamina l’insistenza quasi ossessiva del declamatore sul tema della vigilanza notturna, sia quella svolta dai soldati dinanzi alle porte, sia il servizio di ronda assicurato invece dai tribuni, contrapponendolo al comportamento della vittima, che mentre gli uomini sono impegnati nella difesa del campo trascorrerà le sue veglie inter scorta. Il soldato di Mario subisce una degradazione che non solo viola l’ordine naturale delle cose, visto che è sollecitato alla patientia di una donna, ma anche l’ordine sociale, poiché da ingenuo rischia di cadere nella condizione di infamis. Un certo rilievo al Miles Marianus è dato anche da L a n g l a n d s [91], 265–275: la pudicitia è considerata il valore più grande e soccombere a uno stuprum un destino peggiore della morte; inoltre, se la versione del medesimo tema in Calpurnio gioca sulla condizione di adulescens del soldato, un individuo che è al tempo stesso uomo ma non lo è ancora del tutto, lo pseudo-Quintiliano lo caratterizza come pienamente
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adulto, in modo da enfatizzare la perversione del desiderio concepito dal tribuno. Immaginario militare e immaginario erotico vengono deliberatamente contrapposti, veicolando l’idea che i soldati non dovrebbero essere sessualmente attraenti e che l’eros dovrebbe essere bandito dal contesto bellico: se scopo dei soldati è quello di difendere la pudicizia di mogli e figli, allora il vero miles è l’uccisore del tribuno. L’ultima questione riguarda la corretta reazione di fronte a una proposta di stuprum: rispondere « no » non è sufficiente; come dimostra l’exemplum di Lucrezia, solo un’azione violenta può testimoniare senza ambiguità la propria innocenza. A quest’ultimo riguardo, segnalo che un interessante cenno alla menzione di Lucrezia in questa declamazione si legge in R. F r a n c h i , Lucrezia, Agostino e i retori, Latomus 71, 2012, 1088–1101, in particolare 1092. Ricordo infine che alla terza Maior è interamente dedicato il cap. 5 di G u n d e r s o n [145]. 4 (Mathematicus). Di un breve passaggio (4, 7) si occupa L e n t a n o [102]: qui viene posto il problema del rapporto fra potere del padre e diritto per il vir fortis di scegliere un premio a sua totale discrezione, già affrontato nella collezione senecana. Mentre però Seneca (1, 8, 7) afferma che l’eroismo può accrescere i meriti del figlio ma non intacca in alcun modo le prerogative dell’autorità paterna, il protagonista del Mathematicus difende invece la tesi opposta, propria – stando sempre a Seneca – dei declamatori greci, l’idea cioè che quell’autorità possa conoscere una sorta di temporanea sospensione. La declamazione è poi al centro di P a s e t t i [125], schedato nella sezione 8, in relazione al motivo del suicidio. 5 (Aeger redemptus). Un passaggio della quinta Maior (5, 9) è brevemente commentato da A. P a r k i n , An exploration of pagan almsgiving, in: M. A t k i n s , R. O s b o r n e (eds.), Poverty in the Roman world, Cambridge 2006, 79, in merito alla richiesta paterna di ricevere gli alimenti dal figlio a mo’ di elemosina. Il « dilemma parentale » che è al centro di questa declamazione è poi ampiamente discusso in B r e i j [151] e [154], schedati nella sezione 10. 8 (Gemini languentes). L’importante studio di B e r n s t e i n [92] è ripreso e ampliato in B e r n s t e i n [78], trattato nella sezione 4, alla quale si rimanda. Un cenno all’ottava Maior si legge nello studio di G i b s o n [79] sulla figura del medico in declamazione (539–540) e in F. M e n c a c c i , I fratelli amici. La rappresentazione dei gemelli nella cultura romana, Venezia 1996, 78–82, che esamina il testo pseudo-quintilianeo all’interno della sua indagine sulla percezione della gemellarità a Roma. 9 (Gladiator). B r e s c i a [95] indaga i modi in cui il testo gestisce narrativamente la distanza fra lo statuto del protagonista, un pauperis filius, e la condizione di gladiatore nella quale egli viene a trovarsi per riscattare l’amico catturato dai pirati e poi da questi venduto a un lanista. Tale distanza è garantita soprattutto dalle modalità con cui il giovane va incontro al combattimento, esponendosi eroicamente alle ferite e alla morte, unica via per sfuggire all’infame condizione dell’auctoratio. La piena acquisizione
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di uno statuto positivo si coglie in particolare nella scelta del nesso stans periit, che richiama per contrasto la locuzione stans mitti, propria del linguaggio gladiatorio, e suggerisce l’assimilazione alla figura del miles o dello stesso vir fortis, percepita di norma come antitetica a quella del gladiator. 10 (Sepulcrum incantatum). Sulla decima Maior, da sempre oggetto di peculiare interesse sia sul piano filologico sia per i suoi molteplici nessi con la cultura coeva, sono da segnalare gli studi di Catherine Schneider, apparsi a margine del commento curato dalla medesima studiosa (S c h n e i d e r [25]). S c h n e i d e r e U r l a c h e r [86] indagano l’ampio orizzonte intertestuale della declamazione, a partire dagli epodi « magici » di Orazio, ma anche i giochi di rovesciamento cui sono sottoposti i topoi, come quello che accredita a streghe e maghi la capacità di evocare i morti dall’oltretomba, laddove in questo caso si tratta invece di ricacciarvi il giovane figlio, o come la raffigurazione del revenant, ben lontano dall’aerea inconsistenza dei tradizionali fantasmi letterari. Ponendo il racconto delle apparizioni sulla bocca della madre, il declamatore sembra prendersi gioco della sua creduloneria, che assume quasi l’afflato di una fede religiosa; e in effetti le studiose ritengono che la rappresentazione del figlio, dotato di un corpo glorioso e splendente, alluda al risorto per eccellenza, il Cristo, e che dunque la lotta condotta dal padre contro quelle apparizioni sia in qualche modo figura del contrasto tra paganesimo e cristianesimo, particolarmente vivo negli anni in cui si allestiva la raccolta delle Maiores. S c h n e i d e r [97] propone invece un’affascinante analisi stilistica, sottolineando in particolare come l’intera orazione sia posta sotto il segno del doppio: due narrazioni, una sorta di duplice morte per il figlio, ma anche doppioni sinonimici, raddoppiamenti lessicali, scelta di figure retoriche anch’esse dominate dalla ripetizione, come l’anafora o la geminatio, cui si affiancano procedimenti tipici della declamazione ma particolarmente enfatizzati nel Sepulcrum incantatum come l’ampio uso di superlativi, le interrogative retoriche, le esclamazioni patetiche, i poetismi e così via. Le matrici di questo impasto stilistico sono molteplici, dalla remota lezione di Gorgia sino alla lingua religiosa e giuridica romana e alla nozione di carmen, insieme verso poetico e formula incantatoria, quasi che la declamazione prospettasse un ritorno all’originario significato di orare / oratio, l’atto di pronunciare una formula rituale. Il retore pseudo-quintilianeo appare così una sorta di doppio del mago evocato nel testo e la formula pronunciata da quest’ultimo un carmen nel carmen, ridicolo incantesimo incorniciato nello spazio tutto incantatorio della declamazione. K r a g e l u n d [82] esamina la figura del padre, cui sarebbero attribuite posizioni proprie dell’epicureismo, come l’attacco contro la credenza nell’apparizione dei defunti in sogno o l’idea secondo cui non vi è sensibilità nei morti e dunque neppure possibilità di godere delle manifestazioni del lutto (dubbi al riguardo sono espressi da S c h n e i d e r e U r l a c h e r [86], 107, nota 26, che parlano piuttosto di scetticismo). Anche il fatto che l’uomo abbia liberato la moglie da un falso timore rimanda a un motivo topico della dottrina epicurea. Lo studioso rivendica poi il carattere unitario della declamazione, nella quale altri ha visto la conflazione di due discorsi in origine indipendenti, e infine ricorda come sullo scorcio del iv secolo, quando venne allestita l’edizione delle Maiores da cui dipende la nostra tradizione, la
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conoscenza delle dottrine filosofiche andava rarefacendosi: un testo come la decima Maior costituiva dunque uno dei tramiti attraverso cui tale conoscenza rimase viva anche in età tardo-antica. Segnaliamo infine le pagine dedicate al Sepulcrum incantatum da v a n M a l M a e d e r [62], 149–151 e da T. B r a c c i n i , Prima di Dracula. Archeologia del vampiro, Bologna 2011, 211–215, relative in particolare alla fasciatura del sepolcro con il ferro: una pratica nota in relazione ai restless dead, i morti irrequieti cui si vuole impedire l’uscita dalla tomba. Un cenno a questo riguardo anche in S. A l f a y é , « Sit tibi terra gravis »: magical-religious practices against restless dead in the ancient world, in: F. M. S i m ó n , F. P. P o l o , J. R. R o d r í g u e z (coord. de), « Formae mortis ». El tránsito de la vida a la muerte en las sociedades antiguas, Barcelona 2009, 181–216, in particolare 190–191. 12 (Cadaveribus pasti). A S t r a m a g l i a [85] si deve l’unico contributo monografico dedicato a questa cupa declamazione. Lo studioso illumina le relazioni intrattenute dal testo con una più ampia tradizione – filosofica, storiografica, retorica, letteraria – nella quale il tema dell’antropofagia era già ampiamente sviluppato; segue la menzione di una declamazione di Libanio (la 13) sul medesimo motivo, quindi un’analisi ravvicinata del discorso pseudo-quintilianeo, dall’exordium alla peroratio, che rileva la costante sottolineatura degli aspetti orrorosi e patetici utili a sostanziare un’accusa piuttosto fragile sul piano strettamente giuridico (la legge di riferimento è quella, alquanto vaga, che punisce la laesa res publica). 13 (Apes pauperis). In tempi recenti questa bella declamazione ha attirato ripetutamente l’attenzione dei romanisti: rimandiamo pertanto alla sezione 9 per i contributi di M a n t o v a n i [93] e C o r b i n o [96], entrambi relativi agli aspetti più propriamente giuridici del testo. 14–15 (Odi potio). C a l b o l i [99] schizza la psicologia della cortigiana co-protagonista della coppia di declamazioni, facendone una bona meretrix sui modelli menandrei e terenziani; tocca il motivo del veneficium, le previsioni in materia della legislazione romana e la stessa definizione di venenum applicata alla « pozione dell’odio », che la controparte presenta piuttosto alla stregua di una salutare medicina. 16 (Amici vades). S a n t o r e l l i [101] si propone di indagare i motivi che caratterizzano questo intreccio declamatorio e che in parte lo assimilano, in parte lo differenziano da altri temi trattati nelle Maiores: il viaggio, che fa da innesco alla situazione di crisi; il tiranno, qui presentato in forme parzialmente diverse rispetto al consolidato cliché retorico, in quanto mosso non tanto da gratuita crudeltà, ma da un lucido piano volto a saggiare la consistenza del legame fra i due protagonisti; l’amicizia straordinaria, memore dell’archetipo di Damone e Finzia attraverso la mediazione che ne fa un testo vicino al mondo della declamazione come quello di Valerio Massimo, ma anche di altre vicende, puntualmente escusse da Santorelli. Viene quindi indagata la norma che regola l’intreccio, Liberi parentes in calamitate ne deserant, anche nelle sue
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relazioni con l’altra, più precisa disposizione circa l’obbligo di prestare gli alimenti ai genitori: Santorelli osserva opportunamente che la norma si presenta alla stregua di un precetto etico più che giuridico in senso stretto e che essa assolve alla funzione di trasporre in un’aula di tribunale un contrasto che in sé è tutto giocato sul piano degli affetti e dei doveri morali. Sul conflitto tra parentela e amicizia, un altro tema forte di questa declamazione, cfr. anche R a c c a n e l l i [144], schedato alla sezione 10. 17 (Venenum effusum). La distinzione, invero un po’ fuorviante, proposta da Nicola Hömke fra declamazioni per la scuola e declamazioni per l’intrattenimento è il punto di partenza di P a s e t t i [98], poi confluito nell’introduzione a P a s e t t i [24]. La declamazione presenta per un verso una vicenda non particolarmente distante dalla realtà, centrata sul tema del veneficio e sulle consuete tensioni fra padri e figli, per l’altro esibisce una forte caratura letteraria, che si esprime in particolare nelle allusioni alla tragedia, nella ricerca della suspense, nella spettacolarizzazione delle situazioni. Il testo si configura dunque come un tipico esempio di letteratura di consumo, una fiction capace di soddisfare la fame di intrattenimento del pubblico romano. Un aspetto particolare della medesima declamazione è trattato ancora da P a s e t t i [90] e riguarda il presunto suicidio in vista del quale il giovane protagonista sostiene di essersi procurato il veleno: la studiosa sottolinea da un lato i debiti di questa controversia (e della quarta, che con essa presenta numerose affinità) con la riflessione filosofica, in particolare senecana, in merito al suicidio, dall’altro i suoi legami con la tradizione letteraria degli exitus virorum illustrium, rispetto a motivi come la ricerca di un luogo appartato, la costruzione della lenta mors e il rifiuto del suicidio come gesto impulsivo, l’indifferenza verso le modalità della morte, la sua esclusiva funzionalità alle esigenze del suicida e così via. Pasetti suggerisce con cautela la possibilità di un influsso diretto di Seneca sull’autore pseudo-quintilianeo e individua nella Maior la forma degradata e talora rovesciata di topoi presenti nella tradizione del suicidio filosofico. 18–19 (Infamis in matrem). C a l b o l i [94] ritiene che le due Maiores alludano a un cupo episodio risalente all’età di Costantino, l’uccisione della moglie Fausta e del figlio Crispino, giustificata con il sospetto di una relazione incestuosa fra i due; meno probabile l’ipotesi che si tratti della rielaborazione di due declamazioni redatte nel ii secolo d.C., con l’intento di sfidare la condanna espressa dal Quintiliano dell’Institutio oratoria verso un tale tema. Ma negli ultimi anni è stata soprattutto Bé Breij ad aver dato su questa coppia di testi contributi di grande rilievo. In particolare, B r e i j [89] tratta delle due Maiores come altrettanti esempi di controversiae figuratae, nei quali il vero scopo del locutore è nascosto sotto un altro fine apparente. In realtà lo studio offre più di quanto il titolo prometta: si esamina la riflessione teorica sul discorso figurato, a partire da Quintiliano, i nessi fra le due Maiores e la tradizione declamatoria, la legge adibita (l’actio malae tractationis) e il suo rapporto con il diritto romano da un lato e la prassi retorica dall’altro. È proprio per il tramite di questa norma che le due controversie acquistano il loro carattere figurato, dato che l’accusa di maltrattamento veicola e insieme dissimula le due questioni effettive oggetto di dibattito, l’assassinio e l’incesto. Segue una dettagliata analisi volta a mostrare nei discorsi del padre e dell’avvocato
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che rappresenta la madre l’uso sapiente dei colores, le insinuazioni, l’aposiopesi, l’enfasi, intesa come procedura che estrae da una frase un significato nascosto e ampiamente impiegata soprattutto nella declamazione 19. Un breve resoconto delle due Maiores è anche in B r e i j [150], all’interno di una trattazione più generale sul tema dell’incesto in declamazione; altri succosi accenni in B r e i j [113], [148] e [154]. 6.2. Declamationes minores 103. S i r k s B., Juridical rationality in rhetorics: the Roman law in the Minor Declamations ascribed to Quintilian, nos 340 and 342, in: Atti del iii seminario romanistico gardesano, 22–25 ottobre 1985, Milano 1988, 332–359. 104. M a s t r o r o s a I., Un nuovo capitolo della contesa fra le « artes »: filosofia, retorica e medicina in Ps. Quintiliano « decl.» 268, MAT 23, 1999, 3–89. 105. B u f f a G i o l i t o M. F., « Contendunt orator, medicus, philosophus »: retorica giuridico-giudiziaria in Ps. Quintiliano, « decl. min.» 268, Euphrosyne 30, 2002, 89–100. 106. B e t t i n a z z i M., La « lex Roscia » e la declamazione 302 ascritta a Quintiliano. Sull’uso delle declamazioni come documento dell’esperienza giuridica romana, in: J.-L. F e r r a r y (a cura di), « Leges publicae ». La legge nell’esperienza giuridica romana, Pavia 2012, 515–544. 107. B r e s c i a G., La gemella vicaria, in: E a d ., « Anna soror » e le altre. Storie di sorelle nella letteratura latina, Bologna 2012, 267–277. 108. S t a g l J. F., La « Lis de dotibus socrus et nurus » e il potere del « favor dotis » (Quint. « decl.» 360), Index 40, 2012, 326–341 ( = Durch Rede zum Recht am Beispiel von Quint. Decl. 360, Journal on European History of Law 4, 2013, 2–9). 109. R o d r í g u e z G o n z á l e z A. M., « Duo testamenta » (Ps.-Quint. « Decl. min.» 308). El derecho en la escuela, Athenaeum 101, 2013, 569–603. 110. B e t t i n a z z i M., La legge nelle declamazioni quintilianee. Una nuova prospettiva per lo studio della lex Voconia, della lex Iunia Norbana e della lex Iulia de adulteriis, Saarbrücken 2014. 111. M a n t o v a n i D., Declamare le Dodici Tavole: una parafrasi di « xii Tab.» v, 3 nella « Declamatio minor » 264, Fundamina 20, 2014, 597–605. M a s t r o r o s a [104] dedica un lungo studio, anzi un vero e proprio saggio, all’interessante Minor 268, in cui tre fratelli, un medico, un oratore e un filosofo, si contendono l’eredità paterna, destinata a quello fra i tre che dimostri di giovare maggiormente alla città. La puntuale analisi tocca anzitutto gli aspetti retorici e lessicali del testo pseudo-quintilianeo, con particolare attenzione ai tecnicismi giuridici, ma anche alla chiarificazione di un termine come utilitas, di cui si mettono in luce le valenze filosofiche (stoici, Cicerone). Segue un minuto esame della sezione contra philosophiam (nella declamazione a parlare è il fratello medico), che riprende motivi topici come l’incoerenza tra vita e dottrina dei filosofi o l’idea di una virtù innata che fa a meno
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di insegnamenti e precetti o ancora le divergenze insanabili fra le diverse scuole, che infirmano la pretesa di ciascuna di detenere la verità, e infine sottolinea la sostanziale inutilità « civile » della filosofia. Allo stesso modo, anche la sezione contra rhetoricen mostra l’abilità del declamatore nello sfruttare topoi come l’accusa agli avvocati di mirare solo all’interesse del proprio assistito o quella di sovrabbondare in inutili lenocinî formali, o ancora quella che individua nella retorica un’arma pericolosa nelle mani di chi mira alla sovversione dello Stato. Chiude la declamazione la laus medicinae, dalla sua origine divina all’attenzione verso ogni tipo di paziente, senza distinzioni di sesso, età e condizione sociale. In conclusione è discussa la fattispecie giuridica della Minor: il retore mostra una competenza giuridica molto generica; oltre tutto, il testamento paterno appare un mero pretesto per innescare la controversia e ricondurla nell’ambito del genus iudiciale, mentre a tutti gli effetti essa costituisce un esempio di oratoria epidittica. Nulla si può dire invece sulla datazione del testo, che forse riflette l’accresciuto prestigio sociale della medicina fra età flavia ed età antonina; l’autore è comunque un retore erudito e scaltro, oltre che un attento lettore dell’Institutio quintilianea.
Sulla medesima declamazione si sofferma, assai più brevemente, B u f f a G i o l i t o [105], che sembra peraltro ignorare il contributo della Mastrorosa; l’analisi segue le partizioni del discorso, attraverso un confronto serrato con la precettistica in materia reperibile nell’Institutio oratoria. La studiosa conclude che l’autore è senz’altro riconducibile alla scuola di Quintiliano, ma che non si tratta di un maestro di retorica, come dimostrerebbero alcune debolezze nella sua elaborazione. Intorno alle due Minores 286 e 291 sono incentrati i tre saggi iniziali di B r e s c i a e L e n t a n o [152], di cui si dà conto nella sezione 10, dato il loro taglio prevalentemente antropologico. B r e s c i a [107] esamina invece la Minor 270 (Rapta ex duabus geminis), in cui una gemella chiede la morte del raptor in nome della sorella rapta e suicida; essa si presta particolarmente a valorizzare la specularità che qualifica nel mondo romano il rapporto tra sorelle, qui ulteriormente enfatizzata dal tratto della gemellarità. Come nel mito di Filomela e Procne, la sorella che non può più fare uso della voce chiama in soccorso la gemella superstite per realizzare la propria vendetta; qui però a quest’ultima è richiesto un passo ulteriore rispetto al racconto mitico, poiché la sorella ancora viva deve sostituirsi a quella ormai defunta, inverando l’interscambiabilità che caratterizza la percezione dei gemelli nella cultura latina. Sullo sfondo di questo intreccio spicca la figura del padre, regista dell’intera vicenda, che rivendica il dovere della vendetta come riscatto per il suo onore contaminato dall’ignominia del raptus. Alla stessa Minor è poi dedicata la seconda parte di L e n t a n o [119]. I contributi di S i r k s [103], B e t t i n a z z i [106], S t a g l [108], R o d r í g u e z G o n z á l e z [109] e M a n t o v a n i [111], per via della loro impostazione prettamente giuridica, sono schedati nella sezione 9, insieme a B e t t i n a z z i [110], dedicato a cinque declamazioni minori (249, 264, 273, 340, 342). Segnalo infine il breve ma interessante cenno a due Minores (268 e 283) che alludono alla figura del filosofo contenuto in Ch. G u é r i n , « Intempestiva philosophia »? Éloquence déclamatoire et éloquence philosophique au ier siècle ap. J.-C., Itaca 28–29, 2012–13, 21–43, in particolare 27.
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7. Aspetti retorici, stilistici, linguistici 112. D e s b o r d e s F., Le texte caché: problèmes figurés dans la déclamation latine, REL 71, 1993, 73–86 (ora in: E a d ., Scripta varia. Rhétorique antique et littérature latine, textes réunis par G. C l e r i c o , J . S o u b i r a n , Louvain-Paris-Dudley, ma, 2006, 93–108). 113. B r e i j B., « Post exitum unici revertor in patrem »: « sententiae » in Roman declamation, in: A. P. M. H. L a r d i n o i s , M. G. M. v a n d e r P o e l , V. J. C. H u n i n k (eds.), Land of dreams: Greek and Latin studies in honour of A. H. M. Kessels, Leiden-Boston 2006, 311–326. 114. L é v y C., La notion de « color » dans la rhétorique latine. Cicéron, Sénèque le Rhéteur, Quintilien, in: A. R o u v e r e t , S. D u b e l , V. N a a s (éds.), Couleurs et matières dans l’Antiquité. Textes, techniques et pratiques, Paris 2006, 185–199. 115. C a l b o l i G., Le declamazioni tra retorica, diritto, letteratura e logica, in: L. C a l b o l i M o n t e f u s c o (ed.), Papers on rhetoric viii. Declamation. Proceed ings of the Seminar held at the Scuola superiore di studi umanistici, Bologna (February– March 2006), Roma 2007, 29–56. 116. C a l b o l i M o n t e f u s c o L., La funzione strategica dei « colores » nella pratica declamatoria, in: E a d . (ed.), Papers on rhetoric viii. Declamation. Proceedings of the Seminar held at the Scuola superiore di studi umanistici, Bologna (February– March 2006), Roma 2007, 157–177. 117. Z i n s m a i e r Th., Zwischen Erzählung und Argumentation: « colores » in den pseudoquintilianischen « Declamationes maiores », Rhetorica 27, 2009, 256–273. 118. P a s e t t i L., Spudorati eufemismi, false definizioni. Vicende di uno schema retorico nella letteratura latina di età imperiale, Griseldaonline 13, 2013, http://www. griseldaonline.it/temi/pudore/spudorati-eufemismi-letteratura-latina-imperialepasetti.html. 119. L e n t a n o M., L’etopea perfetta. I declamatori e il prestito della voce, I Quaderni del Ramo d’oro online 6, 2013–14, 66–77. Premesso che una messe di informazioni sugli aspetti formali e linguistici delle sillogi pseudo-quintilianee è naturalmente reperibile in tutti i commenti citati nella sezione 2, gli approfondimenti legati specificamente a questa dimensione della retorica scolastica appaiono nel complesso piuttosto scarsi nel trentennio coperto dalla presente rassegna: segno anche questo, sia pure in negativo, di un interesse per la declamazione che ha imboccato strade nuove. D e s b o r d e s [112] affronta la nozione di « controversia figurata », ricostruendo la dottrina desumibile da Seneca il Vecchio e quella presente nell’Institutio oratoria, dove Quintiliano esprime riserve su questo genere di esercizio; la medesima posizione critica si ritrova anche nelle Minores, in particolare nel sermo della declamazione 337. Nella sua forma estrema, il discorso figurato cede il posto al silenzio, aperto per sua
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natura a ogni possibile interpretazione: è quanto accade nelle due ultime Maiores, giocate entrambe su quanto il padre rifiuta di rivelare a sua moglie, quasi un regolamento di conti tra la retorica, arte della parola, e il suo temibile concorrente, il silenzio eloquente. B r e i j [113] si propone di schizzare un profilo della natura e dell’uso delle sententiae nella retorica latina, verificandone poi l’impiego in ambito declamatorio. Per quanto attiene alle Maiores, in particolare la 12 e la coppia 18–19, esse sono a tal punto infarcite di sententiae che le frasi « normali » appaiono una minoranza; inoltre, tali sententiae sono in media più crude, sorprendenti ed elaborate rispetto a quelle che si leggono in Seneca il Vecchio. L’oratore pseudo-quintilianeo usa ripeterle più volte, in formulazioni diverse e spesso enigmatiche, sfidando le capacità di comprensione del pubblico. C a l b o l i [115] illustra succintamente i rapporti della declamazione con la trattatistica retorica, con il diritto, cui è dedicato ampio spazio, con la letteratura; per quanto concerne lo pseudo-Quintiliano, specifica attenzione viene consacrata alla Minor 270, la già citata Rapta ex duabus geminis, in relazione allo status della finitio. P a s e t t i [118] studia il fenomeno della sostituzione verbale, che si realizza allorché un termine di significato negativo viene rimpiazzato con un altro di segno opposto sfruttando quella contiguità fra vizi e virtù e fra le loro rispettive denominazioni più volte rilevata dagli antichi. In ambito oratorio l’uso è biasimato da Quintiliano, che lo ammette solo nei casi in cui sia in gioco l’utilità comune, ma esso ricorre con una certa frequenza nella declamazione, dove viene solitamente imputato alla controparte: l’avversario è accusato di manipolare in modo fraudolento il lessico per ingannare i giudici e mascherare le proprie colpe. Analogamente, chi parla spesso sfrutta a proprio vantaggio la possibilità di definire in modi diversi il medesimo comportamento, ad esempio rivendicando come atto di generosità quello che la controparte interpreta come indizio di dementia. L e n t a n o [119] sottolinea come l’intera declamazione possa considerarsi alla stregua di un’ininterrotta etopea, in cui l’allievo è chiamato continuamente a « prestare la voce » ai personaggi più vari, in una girandola vorticosa di ruoli e situazioni. L’attenzione si concentra quindi sulle indicazioni – desumibili tra l’altro dal sermo che accompagna parte delle Minores – in merito allo specifico tono di voce da impiegare nelle diverse cause, ad esempio raccomandando un timbro sommesso al figlio che deve impugnare in tribunale un’abdicatio: nella cultura romana l’uso della voce è un tratto importante nella costruzione dell’individuo e la declamazione insegna anche una sorta di corretto « codice fonico » al giovane che si accinge a fare il suo ingresso nella vita adulta. In conclusione, il tema del « prestare la voce » è discusso con specifico riferimento alla Minor 270. Alla delucidazione del termine color, tanto ricorrente in ambito retorico quanto sfuggente per la pluralità dei suoi significati, sono dedicati numerosi interventi. L é v y [114] sottolinea come a nostra conoscenza Seneca il Vecchio sia il primo a impiegare il lessema per alludere all’interpretazione dei fatti sulla quale si fonda il discorso; lo studioso discute una serie di occorrenze presenti nello stesso Seneca e nel Quintiliano dell’Institutio, ma non menziona mai le due collezioni pseudo-quintilianee. Più attenta al rapporto con la teoria retorica greca la riflessione di C a l b o l i M o n t e f u s c o [116], che definisce il color in ambito declamatorio come la strategia argomentativa adottata nella fase dell’inventio per discutere un caso, ma che a sua volta cita solo
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esempi desunti da Seneca il Vecchio. Infine, sul medesimo tema Z i n s m a i e r [117], oltre a ricostruire la storia e il preciso significato di questo termine tecnico, rileva che le Maiores, a differenza della collezione senecana, offrono l’opportunità di verificare come concretamente i retori antichi ricorressero al color nello svolgimento di un’intera controversia: esso rappresenta uno strumento atto non solo a reperire argomenti, ma anche a produrre racconto, situandosi così a cavallo tra una funzione strettamente retorica e una più largamente letteraria. Segnalo infine F. D e s b o r d e s , La place de l’autre. Remarques sur quelques emplois de « controversia » dans la rhétorique latine, in: A. L e B o u l l u e c (éd.), La controverse religieuse et ses formes, Paris 1995, 29–46 (ora in: E a d ., Scripta varia. Rhétorique antique & littérature latine, textes réunis par G. C l e r i c o , J. S o u b i r a n , Louvain-Paris-Dudley, ma, 2006, 161–176), una storia del termine dal latino repubblicano a quello imperiale, dove esso si specializza in relazione alla retorica scolastica; solo un breve cenno allo pseudo-Quintiliano a 176.
8. Rapporti con la letteratura di età imperiale 120. S c h n e i d e r C., La « réception » de Valère Maxime dans le recueil des « Grandes déclamations » pseudoquintiliennes, InvLuc 23, 2001, 223–237. 121. v a n M a l - M a e d e r D., Déclamations et romans. La double vie des personnages romanesques. Le père, le fils et la marâtre assassine, in: B. P o u d e r o n (éd.), Les personnages du roman grec. Actes du colloque de Tours, 18–20 novembre 1999, Lyon-Paris 2001, 59–72. 122. C a s a m e n t o A., « Finitimus oratori poeta ». Declamazioni retoriche e tragedie senecane, Palermo 2002. 123. Y a r d l e y J. C., Justin and Pompeius Trogus: a study of the language of Justin’s « Epitome » of Trogus, Toronto-Buffalo-London 2003. 124. v a n M a l - M a e d e r D., Sénèque le tragique et les « Grandes déclamations » du Pseudo-Quintilien. Poétique d’une métamorphose, in: M. Z i m m e r m a n , R . v a n d e r P a a r d t (eds.), Metamorphic reflections. Essays presented to Ben Hijmans at his 75th birthday, Leuven-Dudley (ma) 2004, 189–199. 125. P a s e t t i L., « Mori me non vult ». Seneca and Pseudo-Quintilian’s « iv th Major Declamation », Rhetorica 27, 2009, 274–293. 126. B e r n s t e i n N., « Distat opus nostrum, sed fontibus exit ab isdem ». Declamation and Flavian epic, in: G. M a n u w a l d , A . V o i g t (eds.), Flavian epic interactions, Berlin-Boston 2013, 139–156. Diciamo subito che il contributo di v a n M a l - M a e d e r [121] è stato riassorbito in v a n M a l -M a e d e r [69], schedato nella quinta sezione e al quale si rimanda. S c h n e id e r [120] si propone di valutare l’incidenza che la raccolta di Valerio Mas-
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simo ha avuto sulle Maiores. L’analisi minuziosa della silloge pseudo-quintilianea approda a questo riguardo a un esito negativo: in nessun caso una dipendenza dei declamatori dall’autore di età tiberiana può essere provata con certezza, e là dove i Dicta et facta memorabilia attingono a Livio, si può dimostrare che lo pseudo-Quintiliano si rifacesse direttamente allo storico augusteo. B e r n s t e i n [126] esamina tra l’altro alcuni tratti comuni fra la Tebaide di Stazio e la Minor 321 (Invicem veneficii rei frater et medicus), in particolare sul tema del fratricidio; gli indizi a disposizione non permettono di affermare con sicurezza un riferimento al poeta flavio da parte del declamatore; più verosimile supporre che entrambi attingessero a un medesimo repertorio di topoi. Circa il rapporto tra retorica declamatoria e tragedia senecana una via nuova è aperta dal contributo di v a n M a l -M a e d e r [124], in cui ad essere indagata è piuttosto l’influenza che la seconda esercita sull’altra: così, il tema del cannibalismo sviluppato nei Cadaveribus pasti evoca il mito di Tieste in termini vicini a quelli del dramma senecano; anche la perorazione finale, con il quadro delle pene infernali che attendono quanti si siano cibati di carne umana, mostra alcune affinità con la Phaedra. Sempre a quest’ultima pièce sembra fare riferimento l’ottava Maior, nel punto in cui la madre promette al gemello morto in seguito alla vivisezione di raccogliere e comporre le sue membra, come fa Teseo con Ippolito nel finale della tragedia senecana. Attraverso queste riprese la declamazione enfatizza il proprio grado di letterarietà; nel caso della dodicesima Maior in particolare, essa riflette quel gusto per le scene di smembramento e mutilazione che caratterizza molta poesia latina di età imperiale. È invece il rapporto con Seneca filosofo, e in particolare con la sua riflessione sul suicidio, che ispira la ricerca di P a s e t t i [125] a proposito della quarta Maior: la contrapposizione tra vita pienamente vissuta e mero tempo che scorre, il vano attaccamento all’esistenza e l’incapacità di prendere congedo da essa, il tema della mors opportuna, l’idea che ogni giorno costituisce un passo verso la morte sono altrettanti temi comuni al declamatore e al pensatore stoico, cui si affiancano alcuni non ovvi riscontri testuali; ma non mancano neppure paralleli con Seneca tragico, come la presenza di un personaggio che cerca di dissuadere il protagonista dal proposito di togliersi la vita o il motivo dell’individuo posseduto da un demone al quale teme di non riuscire a sottrarsi. Infine, Y a r d l e y [123] ha un capitolo su Justin and Pseudo-Quintilian (181–187), in cui raccoglie una serie di espressioni dell’epitome di Giustino che trovano il loro parallelo più stringente con materiali pseudo-quintilianei; a giudizio dell’autore, tali affinità potrebbero persino giustificare l’ipotesi – avanzata con molta cautela e in effetti piuttosto audace – secondo la quale alcune delle Maiores o delle Minores sarebbero riconducibili proprio alla mano di Giustino.
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9. Aspetti giuridici 127. P a c k m a n Z. M., Rape and consequences in the Latin declamations, Scholia 8, 1999, 17–36. 128. F a n t h a m E., Disowning and dysfunction in the declamatory family, MD 53, 2004, 65–82 (ora in: E a d ., Roman readings. Roman response to Greek literature from Plautus to Statius and Quintilian, Berlin-New York 2011, 302–319). 129. C a l b o l i G., Retorica applicata (« declamationes ») e diritto, in: S. Q u e r z o l i (a cura di), Cultura letteraria e diritto nei primi due secoli del principato, Ferrara 2005, 9–16. 130. H a r r i e s J., Law and crime in the Roman world, Cambridge 2007. 131. L a n g e r V. I., « Declamatio Romanorum ». Dokument juristischer Argumentationstechnik, Fenster in die Gesellschaft ihrer Zeit und Quelle des Rechts?, Frankfurt am Main 2007. 132. W y c i s k T., « Quidquid in foro fieri potest ». Studien zum römischen Recht bei Quintilian, Berlin 2008. 133. C a s i n o s M o r a F. J., « Lex raptarum » y matrimonio expiatorio, in: P. I. C a r v a j a l , M . M i g l i e t t a (coord. de), Estudios jurídicos en homenaje al Profesor Alejandro Guzmán Brito, vol. i, Alessandria 2011, 595–623. 134. Q u e r z o l i S., La « puella rapta »: paradigmi retorici e apprendimento del diritto nelle « Istituzioni » di Elio Marciano, AOFL 1–2, 2011, 153–169. 135. B e r n s t e i n N. W., « Torture her until she lies »: torture, testimony, and social status in Roman rhetorical education, G&R 59, 2012, 165–177. 136. P e i n h o p f M., Mujeres entre derecho y retórica en Roma antigua, in: E. H ö b e n r e i c h , V. K ü h n e , F . L a m b e r t i (coord. de), El Cisne ii. Violencia, proceso y discurso sobre género, Lecce 2012, 279–294. 137. L e n t a n o M., Retorica e diritto. Per una lettura giuridica della declamazione latina, Lecce 2014. 138. R i z z e l l i G., Modelli di « follia » nella cultura dei giuristi romani, Lecce 2014. Nell’aprire questa sezione è necessario avvertire che essa presenta inevitabilmente molte lacune bibliografiche: riferimenti più o meno cursorî alle declamazioni sono presenti infatti con grande frequenza in saggi e articoli di carattere giuridico, in una misura che ne rende pressoché impossibile un censimento esaustivo. Si è scelto dunque di schedare solo quei lavori in cui il riferimento alle controversie pseudo-quintilianee sia esplicito e costituisca l’oggetto principale della ricerca, anche se il focus di quest’ultima rimanga orientato più all’ambito romanistico che a quello filologico. In effetti, il problema del rapporto fra declamazione e diritto si è imposto all’attenzione sin dall’antichità, sia riguardo la funzionalità del tirocinio declamatorio in vista
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dell’accesso alla pratica forense sia a proposito della congruenza fra la giurisprudenza scolastica e le norme effettivamente attestate nel mondo romano. In questo senso, la retorica di scuola costituisce un territorio di confine fra specialisti di discipline diverse: il fenomeno non è nuovo, se si pensa alla monografia di un giurista come Fabio L a n f r a n c h i sul diritto nei retori romani, apparsa nel 1938 e tuttora imprescindibile; ma solo negli ultimi anni le nuove tendenze della ricerca sulle controversie hanno mutato anche l’atteggiamento dei romanisti, in precedenza perlopiù inclini a considerare i testi di scuola come semplice serbatoio al quale attingere gli ipsissima verba, non altrimenti attestati, di questa o quella norma di diritto o, viceversa, pronti a liberarsene in quanto fonti irrilevanti per la ricostruzione del sistema normativo romano. Né l’apprezzamento della retorica di scuola per la conoscenza del diritto è universalmente diffuso fra gli studiosi: la tradizionale condanna verso la giurisprudenza declamatoria come totalmente avulsa dalla prassi giuridica romana, con la conseguenza che uomini provenienti da un simile tirocinio non avrebbero potuto contribuire in alcun modo al diritto dell’impero, si legge ancora, tra gli altri, in J. A. C r o o k , Legal advocacy in the Roman world, London 1995, 163–167. In ambito romanistico, un’ampia rassegna della giurisprudenza declamatoria è offerta da L a n g e r [131]. Le leggi scolastiche sono esaminate partitamente sotto dieci categorie: relazioni fra donne e uomini, relazioni fra genitori e figli, guerra, affari pubblici, questioni di eredità, altre questioni di diritto privato, aggressioni al corpo, alla vita, all’onore o al patrimonio, danni materiali, regole di procedura legale, religione e costume. Ciascuno di questi Themenkomplexe è a sua volta suddiviso in sezioni (il primo, a titolo di esempio, esamina raptus, adulterio, incesto, ripudio, diritto dotale), nelle quali sono discusse le controversie sull’argomento e le loro connessioni con il diritto romano vigente. Il sistema presenta qualche limite nella ripartizione delle singole norme declamatorie (di abdicatio, ad esempio, si parla nella sezione relativa alle questioni ereditarie, mentre sarebbe stato più appropriato trattarne a proposito di relazioni fra genitori e figli), ma la discussione della Langer appare nel complesso esaustiva. La conclusione della studiosa – che peraltro non modifica in misura significativa le acquisizioni delle precedenti ricerche in materia – è che la maggior parte delle norme attestate nelle controversie trova corrispondenza nel diritto romano, mentre alcune mostrano paralleli anche o solo nel mondo greco; si osserva però che tali norme sono spesso presentate in forma semplificata a scopo didattico. Numerose leggi scolastiche rinviano non al campo del ius, ma a quello dei mores, e in particolare alla nozione di pietas. Del resto, anche le leges fictae possono essere strumenti per apprendere le tecniche del lavoro giuridico; semmai, è significativo che le leggi declamatorie spesso non guardino alla realtà coeva del principato, ma rimandino al diritto arcaico o comunque di epoca repubblicana. Nel valutare tale circostanza occorre peraltro tenere presente che lo stesso Augusto si presentava quale restauratore del mos maiorum; anche da questo punto di vista dunque le controversie di scuola riflettono lo spirito del loro tempo.
W y c i s k [132] ha un’ottica più limitata, perché considera le sole Minores, ma la sua indagine appare più solida e puntuale. Dopo un capitolo iniziale in cui tratta della declamazione in generale e dell’opera di Quintiliano, al cui Nachlass vengono ricondotte anche le Declamazioni minori, i capitoli successivi affrontano in grande dettaglio il diritto privato (distinto in diritto delle persone, diritto delle cose, obbligazioni, diritto di famiglia, eredità, procedura civile), il diritto pubblico e le norme relative alla sfera del sacro, il diritto penale. Un quinto, breve capitolo traccia le conclusioni della ricerca: i temi pre-
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scelti nelle scuole di retorica erano costruzioni insieme reali e fittizie; le norme che li governavano spesso non avevano più alcuna validità all’epoca di Quintiliano o semplicemente nascevano dalla fantasia dei retori; l’ordinamento giuridico corrispondeva certo a quello reale, ma in molti casi se ne differenziava sul piano dei contenuti e della forma. Le coincidenze sono dunque interessanti, ma non vanno sopravvalutate. Quintiliano disponeva di una grande esperienza legale, ma il suo scopo non era quello di fornire informazioni giuridiche esatte; ovviamente egli conosceva il diritto in quanto avvocato e oratore, ma con l’Institutio oratoria scriveva un manuale di retorica, mentre le Minores avevano un fine pedagogico. Nel suo manuale Quintiliano insiste sulla necessità che gli studenti frequentino i tribunali e si esercitino sui casi che ascoltavano in quella sede; anche i suoi esempi puntavano a non perdere di vista il mondo reale e a tenere fermo il nesso fra esercizi di scuola e pratica giuridica. Questo però non significa che si possano trattare le Minores come fonti per il diritto romano: occorre sempre tener conto del contesto in cui esse sono collocate e del fine scolastico della retorica. Esperto di diritto, Quintiliano era pur sempre in primo luogo un maestro; egli non si sentiva vincolato ad attenersi strettamente al diritto vigente, ciò che era affare dei giuristi.
In ambito filologico, la più recente monografia d’insieme sul rapporto fra declamazione e diritto è invece quella di L e n t a n o [137]. Dopo un capitolo introduttivo di carattere metodologico e un altro che offre uno schizzo sintetico della declamazione latina, la trattazione entra nel merito con il capitolo 3 (Il costume e la legge). Lentano sottolinea come la ricerca di congruenze puntuali fra giurisprudenza di scuola e diritto rischia di essere fuorviante; la declamazione spesso conferisce veste giuridica a obblighi presenti nella cultura romana a livello di mores (è il caso delle leggi sulle prestazioni alimentari o sull’assistenza ai parentes): le relative norme sono dunque fittizie a metà, in quanto recepiscono regole considerate vincolanti sul piano etico e spesso destinate ad essere effettivamente accolte dal diritto, forse non senza l’influenza della stessa retorica scolastica. Particolare attenzione è dedicata all’abdicatio e al suo rapporto con il ius vitae necisque del padre romano; si evidenzia poi come quello della declamazione sia un mondo integralmente « leggificato », in cui la norma scritta ambisce a regolare ogni possibile controversia e nel quale prerogative e interessi dei singoli possono essere fatti valere solo nella misura in cui esiste una legge che li prevede e li tutela, facendo decadere qualsiasi appello a forme diverse di regolazione sociale. Il quarto capitolo (Tra casa e Foro) si occupa delle manifestazioni domestiche del potere paterno o maritale. In declamazione tale potere ha uno spazio residuale ed è oggetto di valutazioni critiche, in quanto inadeguato ai fini di un imparziale accertamento della verità: un tratto che presenta significativi paralleli con le prassi della prima età imperiale e che dunque recepisce mutamenti in corso nella cultura coeva ai declamatori. Del resto la stessa abdicatio diventa oggetto di controversia solo in quanto viene impugnata dal figlio e dibattuta dinanzi al pubblico tribunale: ancora una volta, la declamazione suggerisce che solo il pronunciamento di una corte terza rispetto alle parti può porre fine al conflitto che è all’origine del ripudio paterno. Il successivo capitolo, Donne e diritto, si occupa delle norme declamatorie relative ai personaggi femminili: il diritto di opzione della rapta, procedure come quelle per mala tractatio o per ingiusto ripudio e così via. Particolarmente illuminanti sono i casi in cui la legge scolastica riconosce diritti a entrambi i parentes, ma il figlio opta quasi sempre a favore del padre: in declamazione la madre ha un appeal particolarmente debole, anche quando può invocare a sostegno delle proprie richieste un’esplicita previsione legislativa. Le figure femminili sono peraltro evocate soprattutto nei casi di adulterio: un comportamento del quale la declamazione ribadisce senza tentennamenti l’inaccettabilità. Altre controversie riguardano donne accusate di veneficio, mentre la Minor 264, che evoca nel titolo la lex Voconia, presenta l’unico riferimento esplicito a una legge effettivamente attestata nel diritto romano. L’ultimo capitolo, Cosa c’ è in una legge, esamina le due Minores 270 e 299: in entrambe il tema è in sé alquanto inverosimile, ma il dibattito è solidamente ancorato a una razionalità giuridica del tutto realistica e plausibile. Si considerano quindi le norme scolastiche sul premio da riconoscere al vir fortis e al tyrannicida: la conclusione è che nella declamazione non
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c’è spazio per poteri eccezionali e discrezionalità assolute; le prerogative dei singoli, per ampio che sia il loro raggio di applicazione, restano appannaggio di una parte e vanno composte con quelle di altre figure sociali o di contrapposte istanze culturali. Il volume presenta infine una conclusione (Cosa si impara alla scuola del retore) e una bibliografia ragionata.
Veniamo ora a studi di respiro più limitato. F a n t h a m [128] riprende l’annosa questione del valore da attribuire all’abdicatio: un istituto molto frequente nella retorica scolastica (ventotto casi nelle Minores), ma i cui rapporti con i poteri effettivamente riconosciuti al pater familias nella cultura romana sono stati diversamente valutati. La studiosa ritiene si tratti di una prassi ben attestata a Roma; il suo contributo è centrato peraltro soprattutto sulle ragioni addotte in declamazione per giustificare un’abdicatio e sugli argomenti impiegati in propria difesa dai figli ripudiati. Nell’Institutio quelle ragioni sono esemplificate con la scelta di prendere parte a una campagna militare, di percorrere la carriera politica o di contrarre matrimonio senza il consenso o contro la volontà del padre. Le Minores esemplificano la prima e la terza tipologia, ma aggiungono anche situazioni diverse, come quella di figli legati a una cortigiana o coinvolti in vicende di adulterio, proprie o dei propri genitori. Infine, la Fantham si chiede cosa ci sia dietro il gran numero di padri che si liberano di figli indesiderati: l’ipotesi avanzata è che nei torbidi delle guerre civili e del crollo della repubblica fenomeni di ripudio e diseredazione fossero frequenti anche nella vita reale, al punto da far apparire l’abdicatio agli occhi dei retori come un tema vivo e attuale; le tante declamazioni in materia drammatizzavano la prolungata dipendenza sociale ed economica dei giovani romani e servivano a ricordare loro i propri doveri filiali.
H a r r i e s [130] dedica solo un breve capitolo a Quintiliano (101–103), ma si occupa dei temi scolastici presenti nell’Institutio piuttosto che delle due sillogi declamatorie, e in particolare di quelli relativi a vicende di adulterio e al loro rapporto con la legge augustea in materia: i casi fittizi immaginati dal retore presuppongono la disciplina della lex Iulia e segnalano aree nelle quali l’avvocato poteva introdurre valori socialmente accettati allo scopo di sovvertire la lettera della legge. L’esame degli studi di taglio giuridico su singole declamazioni può aprirsi con il bel lavoro di M a n t o v a n i [93], il quale constata come il risveglio d’interesse per i testi scolastici sia stato messo a frutto solo raramente dagli storici del diritto; quei testi hanno in realtà un grande valore, ma esso non risiede tanto nelle norme sulle quali sono impostati, quanto negli argomenti cui fanno ricorso, che spesso richiamano da vicino quelli impiegati dai giuristi. Esemplare il caso della tredicesima Maior, fondata su una norma che ha un preciso parallelo nel diritto romano (la lex Aquilia de damno), ma interessante soprattutto perché verte sul ius controversum sorto nella concreta applicazione di quella legge. Punto di partenza è la riflessione sul regime di proprietà di quegli animali che per svolgere la loro funzione, anche economica, devono allontanarsi dalle loro dimore; in questi casi la giurisprudenza ritiene che la proprietà sussista finché gli animali mostrino l’animus revertendi, e dunque l’abitudine o l’intenzione di fare ritorno. In dottrina il dibattito si era concentrato proprio intorno alle api, per stabilire se potesse applicarsi anche nel loro caso il principio dell’animus revertendi che valeva ad esempio per i colombi oppure se esse andassero considerate oggetto di proprietà solo nella misura in cui fossero fisicamente sotto il controllo del proprietario. A quanto pare, fu la prima tesi a imporsi, ma la questione dovette essere considerata abbastanza interessante da dare vita alla controversia pseudo-quintilianea: quest’ultima va dunque attribuita a un retore con una solida formazione giuridica, il quale mette in scena i termini del dibattito sulla materia, come Mantovani dimostra attraverso una minuta analisi del testo, che non
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ne trascura peraltro gli aspetti retorici e letterari e si conclude in appendice con una traduzione selettiva della declamazione.
Al lavoro di Mantovani si riconnette espressamente quello più tecnico di C o r b i n o [96], secondo il quale la declamazione sulle Apes pauperis offre un esempio di azione aquiliana in factum, sul cui regime, al contrario di quanto accade con l’azione diretta, le informazioni disponibili sono molto scarse. Segnalo infine, ancora sulla medesima Maior, le pagine di B. W. F r i e r , Why did the jurists change Roman law? Bees and lawyers revisited, Index 22, 1994, 135–149, in particolare 139–143. M a n t o v a n i [111] rinviene all’interno della Minor 264 (Fraus legis Voconiae) una testimonianza relativa alle xii Tavole e sinora sfuggita all’attenzione. Lo studioso ribadisce la tesi di un’affinità fra le interpretazioni e i ragionamenti dei declamatori e quelli dei giuristi romani classici (anche se appare pregiudiziale l’idea che siano stati sempre questi ultimi a influire sui primi); inoltre, la finalità didattica delle controversie fa sì che anche quando i retori si ispirano a leges publicae, essi mantengano comunque una distanza rispetto all’originale allo scopo di rendere più ambigua la norma e più complessa la soluzione e di ampliare così le possibilità di argomentare pro e contro. Nel caso specifico della Minor 264, il primo paragrafo, relativo al valore legale di ciò che il testatore ha statuito in merito alle proprie sostanze, trova riscontro in una previsione delle xii Tavole (precisamente v, 3), ben nota anche se riportata in forme diverse dalle fonti, e consente di verificare in che modo i declamatori riarticolino anche sul piano lessicale e sintattico la norma decemvirale pur mantenendone intatta la sostanza.
Facciamo seguire B e t t i n a z z i [110], che offre uno studio di ampio respiro su cinque Minores (249, 264, 273, 340, 342) nei loro rapporti con tre leges publicae romane (la lex Voconia, la lex Iunia Norbana e la lex Iulia de adulteriis) e che soprattutto si ispira a presupposti teorici affini a quelli di Mantovani. I testi pseudo-quintilianei non possono valere come fonti per ricostruire la precisa formulazione di una legge, dalla quale anzi le norme scolastiche si distaccano volutamente; si tratta semmai di esaminare gli argomenti che il declamatore sviluppa a partire da un enunciato sentito come legislativo, sul presupposto che nel costruire quegli argomenti i retori prendessero spunto anche dal lavoro giurisprudenziale. Insomma, le declamazioni restituiscono un’immagine abbastanza accurata degli argomenti giuridici che dovevano essere impiegati in un processo reale e che spesso si ritrovano nei testi dei giuristi. Seguono tre capitoli, ciascuno dei quali si apre con l’originale latino e la traduzione italiana della declamazione esaminata, seguiti da una raccolta delle informazioni note sulla legge pubblica di riferimento (datazione, contenuti, evoluzione, applicazione e disapplicazione ecc.) e da una serrata analisi retorica e giuridica delle relative Minores. Dare conto della miriade di informazioni e osservazioni della Bettinazzi è impossibile in questa sede; ci limitiamo dunque a riprendere le conclusioni della studiosa, secondo la quale le argomentazioni sviluppate dai declamatori mostrano significativi paralleli con il pensiero dei giuristi in relazione a casi analoghi a quelli proposti nei temi scolastici. Le coincidenze testuali fra norme declamatorie e leggi pubbliche sono documentate, ad esempio a proposito delle controversie 340 e 342, ma il loro significato non va enfatizzato: le declamazioni rimangono testi con uno statuto particolare, nei quali la tutela offerta del diritto è messa alla prova di casi estremi. Inoltre, le leggi esistenti vengono spesso modificate allo scopo di adattarle a situazioni più complesse, che hanno protagonisti romanzeschi e creano casi più difficili su cui lo studente può mettere alla prova le sue capacità. Aspetti secondari delle norme, o sottigliezze che potrebbero ingenerare confusione negli ascoltatori, sono omessi o modificati; in generale le norme guadagnano in astrattezza e generalità, il che rendeva l’esercizio declamatorio meglio in
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grado di preparare alla molteplicità di casi che il futuro patrono avrebbe incontrato nel Foro. Le declamazioni si rivelano così fonti insostituibili per la conoscenza del diritto di età imperiale; è vero che in esse gli argomenti giuridici sono incastonati in un contesto più vasto, che comprende anche elementi non giuridici, ma è ragionevole presupporre che tali elementi avessero il loro peso anche in ambito processuale, pur essendo omessi nella più asciutta e tecnica scrittura giurisprudenziale.
Ancora a B e t t i n a z z i [106] si deve un contributo sulla Minor 302 (Auctoratus ob sepeliendum patrem) e sul suo rapporto con la lex Roscia theatralis, che limitava il diritto di sedere nelle prime quattordici file della cavea, e ai successivi provvedimenti che inibivano tale prerogativa a coloro che, pur in possesso del censo prescritto, si fossero esibiti sulla scena o nell’arena. Il lavoro individua i numerosi punti di contatto con le fonti giuridiche e giurisprudenziali che trattano della condizione dei gladiatori e degli scaenici, anche dal punto di vista degli schemi argomentativi e del pensiero giuridico tout court. In particolare, la studiosa osserva che il livello di fedeltà di una norma declamatoria a una disposizione effettivamente vigente nel diritto va valutato caso per caso, poiché i retori potevano adattare quest’ultima alle loro esigenze, estrarne solo le questioni di loro interesse o esplicitare precetti che in essa non erano espressamente formulati.
Alle due Minores 340 e 342, fondate sulla medesima norma (Qui voluntate domini in libertate fuerit, liber sit) è dedicato l’ampio contributo di S i r k s [103]. Scopo della ricerca, che riporta anche testo e traduzione delle due declamazioni, è capire quale valore si possa attribuire ai riferimenti e alle argomentazioni giuridiche presenti nelle controversie. Sirks ritiene che la norma riportata in capo alle due declamazioni riproduca fedelmente il contenuto essenziale della lex Iunia, che disciplinava le manomissioni avvenute senza il pieno rispetto delle formalità di legge, o che ne costituisca senz’altro una citazione letterale; lo sviluppo delle due Minores viene seguito in rapporto con quanto è noto della legislazione e della giurisprudenza imperiale. La conclusione è che occorre un’estrema cautela nel prestare fede agli elementi giuridici presenti: in generale, più il caso è irrealistico, più il declamatore si prende delle libertà rispetto alla legge, e viceversa; in ogni caso, le declamazioni sono elaborate anzitutto in vista di un uso retorico.
S t a g l [108] tratta della Minor 360 (Lis de dotibus socrus et nurus), la cui complessa argomentazione giuridica avrebbe fatto onore a un giurista di età classica e che al tempo stesso costituisce una fonte significativa per la ricostruzione del diritto dotale. Il testo è incentrato sul principio del favor dotis, che trovava ampia attuazione nella legislazione matrimoniale augustea e si concretizzava nel sostegno offerto dall’ordinamento alla costituzione, alla consistenza e alla restituzione della dote. Nel nostro caso – una lite tra suocera e nuora per la sorte della dote di quest’ultima dopo che entrambe le donne sono rimaste vedove – è evidente ad esempio come destinataria privilegiata della dote sia considerata la nuora anche in ragione della sua età, che può consentirle un nuovo matrimonio, conformemente allo spirito e alla prassi dell’azione augustea in materia. Stagl conduce un esame minuto del testo; quel che più conta sono però ancora una volta le considerazioni di metodo: se cancellassimo l’apparato retorico dalla declamazione, ciò che resterebbe sarebbe un testo nitido, la lucida risoluzione di un caso giuridico – perfettamente realistico – ben degna di essere accolta nei Digesta. La separazione fra retorica e diritto è artificiale; del resto i giuristi avevano alle spalle una solida istruzione retorica e i confini fra i due generi letterari erano più fluidi di quanto comunemente si ritenga.
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R o d r í g u e z G o n z á l e z [109] esamina la Minor 308 (Duo testamenta), di cui in appendice viene fornita una traduzione spagnola: un caso squisitamente giudiziario sulla validità dei testamenti e sulla precisa interpretazione del termine intestatus che ricorre in una delle leges poste in capo alla controversia laddove, come nel testo in questione, il de cuius abbia redatto due successivi testamenti, il secondo dei quali è stato invalidato. Il declamatore pseudo-quintilianeo dimostra una certa familiarità con le nozioni giuridiche; anche i ragionamenti e le argomentazioni appaiono molto vicine al modo in cui simili questioni erano affrontate dai giuristi. Sul rapporto fra retorica e diritto si intrattiene anche C a l b o l i [129], incline a cogliere una certa vicinanza fra i due ambiti anche laddove i temi prescelti per le declamazioni appaiono distanti dalla pratica forense, come nella coppia di Maiores 14 e 15. Segnaliamo inoltre le pagine dedicate al tema in I m b e r [56], 113–121, la cui conclusione è che agli studenti delle scuole si chiedeva di entrare nell’universo fittizio della declamazione e di familiarizzarsi con le sue convenzioni e i suoi codici, uno dei quali era la relazione tra fatti e leggi e gli argomenti con i quali articolare quella relazione. Veniamo infine a contributi su aspetti più specifici. B e r n s t e i n [135] discute il tema della tortura inflitta su individui di condizione libera nella declamazione latina: in particolare, la settima Maior problematizza questioni come la limitazione della tortura ai soli soggetti previsti dalla legge, la credibilità delle affermazioni rilasciate durante i tormenti e l’affidabilità della tortura come forma di accertamento della verità, in un contesto nel quale tale pratica, in linea di principio vietata nei confronti dei liberi, coinvolgeva sempre più spesso anche i membri dei ceti privilegiati. In questo senso, l’ampio spazio concesso alla tortura nella declamazione puntava forse anche a ribadire la « naturale » distinzione fra liberi e schiavi, i primi incapaci di mentire, i secondi abituati a resistere efficacemente ai supplizi. La legge scolastica che inibisce la tortura contro un uomo libero tutela al tempo stesso il mondo dei declamatori dal rischio di un processo che si trasformi in un’ordalia e il corpo di un uomo libero dagli abusi di un tiranno fittizio come da quelli di un magistrato reale. P e i n h o p f [136] dedica parte del suo contributo alla Minor 272 (Orbata proditrix); dopo aver osservato che la protagonista rappresenta un esempio eccezionale di donna virtuosa, la studiosa giunge alla conclusione che la controversia rispecchia fedelmente la dottrina dei giuristi in materia di proditio. Molto studiate appaiono in tempi recenti le declamazioni in tema di raptus. P a c k m a n [127] offre una rassegna completa del materiale conservato: sesso delle vittime e dei violentatori e loro stato civile, circostanze e motivazioni del raptus, leggi relative alla sua sanzione, accertamento della colpevolezza del raptor, ruolo giocato dal padre della rapta ma anche dagli amici e dalla famiglia del raptor, esito del matrimonio quando la donna violata opta per quest’ultimo, sospetti di collusione fra il raptor e il padre della vittima. La previsione del matrimonio riparatore non intende favorire la libertà di scelta della donna, ma preservare la vita del suo giovane violentatore, preziosa per la comunità; anche la condanna a morte prevista in alternativa alle nozze mira probabilmente a prevenire attraverso una sanzione pubblica il possibile scatenarsi di una faida interfamiliare. Il grado di realismo di queste controversie è piuttosto elevato: violenze sessuali sono spesso attestate nel mondo antico, così come lo è il ratto a fini
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di matrimonio; il fatto che i raptores siano pressoché sempre giovani maschi dipende probabilmente dall’intento di impartire agli allievi delle scuole un insegnamento etico oltre che retorico. C a s i n o s M o r a [133] offre a sua volta un’analisi delle controversie sul raptus e parallelamente della legislazione imperiale da Augusto a Giustiniano, concludendo che la scolastica lex raptarum corrisponde a una norma effettivamente vigente nel diritto romano dall’inizio del principato sino all’età costantiniana. Ancora in tema di raptus, Q u e r z o l i [134] mira a ricostruire l’influenza della retorica scolastica e del suo lessico (in particolare il verbo exorare) sulle Istituzioni di Elio Marciano, probabilmente un manuale di diritto destinato ai provinciali impiegati nell’amministrazione romana. R i z z e l l i [138] propone un ampio lavoro sulla nozione di follia nei giuristi romani, nel quale uno spazio significativo è dedicato al materiale declamatorio (in particolare 61–71 per quello che riguarda lo pseudo-Quintiliano). Lo studioso ribadisce che l’actio dementiae è fittizia, che essa appartiene all’universo delle leges scholasticae e che trova un riscontro solo parziale nella richiesta di un curatore prevista dal diritto; nonostante ciò, le controversie in materia offrono informazioni preziose sul dibattito dottrinale e più in generale sull’orizzonte culturale dei retori e dei giuristi romani. Rizzelli si concentra in particolare sul sermo che accompagna le diverse declamazioni: così, nella 316 e nella 349 si dibatte il problema se sia sufficiente un solo error o pochi comportamenti apparentemente devianti a configurare l’alienazione mentale, intesa come ablatus rerum omnium intellectus; la dementia viene descritta come una patologia incurabile e dunque come una condizione ben diversa da quella di padri che agiscano sotto la pressione di un impulso passionale cui resta tuttavia sempre possibile sottrarsi. Nella Minor 367 indice di follia è considerato il mancato rispetto di ruoli e convenzioni sociali, ad esempio la dissipazione del patrimonio; nella 295 è configurata una forma di dementia che ammette momenti di remissione e che trova riscontro non solo nella riflessione della medicina antica, ma anche in quella della dottrina giuridica.
In chiusura segnalo alcune pagine di M. B a r d e n D o w l i n g , Clemency and cruelty in the Roman world, Ann Arbor 2006, 239–242, in cui si esaminano le occorrenze di clementia nello pseudo-Quintiliano, ora richiesta come correttivo a un’osservanza troppo rigida del diritto, ora invocata nelle allocuzioni rivolte ai giudici.
10. Aspetti antropologici 139. N o y D., Wicked stepmothers in Roman society and imagination, Journal of Family History 16, 1991, 345–361. 140. S u s s m a n L. A., Sons and fathers in the « Major Declamations » ascribed to Quintilian, Rhetorica 13, 1995, 179–192. 141. W a t s o n P. A., Ancient stepmothers. Myth, misogyny, and reality, Leiden 1995. 142. B e l t r a m i L., I doveri alimentari « erga parentes », in: R. R a f f a e l l i , R . M . D a n e s e , S . L a n c i o t t i (a cura di), « Pietas » e allattamento filiale. La
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vicenda l’« exemplum » l’ iconografia. Colloquio di Urbino, 2–3 maggio 1996, Urbino 1997, 73–101. 143. C o n n o l l y J., Mastering corruption. Constructions of identity in Roman oratory, in: S. R. J o s h e l , Sh. M u r n a g h a n (eds.), Women and slaves in Greco-Roman culture. Differential equations, London-New York 1998, 130–151. 144. R a c c a n e l l i R., Parenti e amici a confronto. Per un sistema degli affetti nelle declamazioni latine (Ps.Quint. « decl. mai.» 9 e 16; « decl. min.» 321), BStudLat 30, 2000, 106–133. 145. G u n d e r s o n E., Declamation, paternity, and Roman identity. Authority and the rhetorical self, Cambridge 2003. 146. V e s l e y M. E., Father-son relations in Roman declamation, AHB 17, 2003, 159–180. 147. F e r n á n d e z L ó p e z J., Mujeres en Sofistópolis. Estereotipos femeninos en la declamación romana, in: I. M. C a l e r o S e c a l l , V. A l f a r o B e c h (coord. de), Las hijas de Pandora: historia, tradición y simbología, Málaga 2005, 241–254. 148. B r e i j B., « Vitae necisque potestas » in Roman declamation, Advances in the History of Rhetoric 9, 2006, 55–81. 149. I m b e r M., Life without father: declamation and the construction of paternity in the Roman empire, in: S. B e l l , I. L. H a n s e n (eds.), Role models in the Roman world. Identity and assimilation, Ann Arbor 2008, 161–170. 150. B r e i j B., Incest in Roman declamation, in: L. P e r n o t (ed.), New chapters in the history of rhetoric, Leiden 2009, 197–214. 151. –, Pseudo-Quintilian’s « Major declamations »: beyond school and literature, Rhetorica 27, 2009, 354–369. 152. B r e s c i a G., L e n t a n o M., Le ragioni del sangue. Storie di incesto e fratricidio nella declamazione latina, Napoli 2009. 153. L e n t a n o M., Padri alla sbarra, in: I d ., « Signa culturae ». Saggi di antropologia e letteratura latina, Bologna 2009, 44–79. 154. B r e i j B., Dilemmas of « pietas » in Roman declamation, in: A. P. M. H. L a r d i n o i s , J. H. B l o k , M. G. M. v a n d e r P o e l (eds.), Sacred words: orality, literacy and religion, Leiden-Boston 2011, 329–348. 155. I m b e r M., Daughters, women and anxious fathers: the function of women in Roman declamation, in https://bates.academia.edu/mimber. 156. C a s a m e n t o A., « Ignosce, non possum ». Modelli declamatori e « topoi » tragici a confronto: padri e figli tra declamazione e tragedia, Pan n.s. 1, 2012, 95–107. 157. L e n t a n o M., Non è un paese per donne. Notizie sulla condizione femminile a Sofistopoli, in: B r e s c i a [77], 5–27. Raccogliamo in questa sezione i contributi che approfondiscono questioni squisitamente antropologiche come quelle relative ai rapporti di parentela, alla struttura della
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famiglia, alla posizione e al ruolo della donna, agli studi di genere: un ambito assai vasto, nel quale le ricerche degli ultimi decenni hanno prodotto avanzamenti significativi, in primo luogo nella misura in cui hanno identificato nella retorica di scuola un luogo privilegiato per la problematizzazione e la negoziazione di questi costrutti culturali. 10.1. Padri e figli Le declamazioni pseudo-quintilianee non si sottraggono a una caratteristica propria della retorica scolastica in generale, quella di assegnare uno spazio rilevante ai conflitti familiari (quadro d’insieme in I m b e r [56], 158–177), e in maniera peculiare al rapporto padri-figli, cui è consacrato non a caso un gran numero di studi. Per S u s s m a n [140], tali rapporti sono pressoché sempre forieri di tensioni; i padri vengono spesso dipinti a tinte fosche e talora si lasciano indurre a comportamenti lesivi verso i figli di primo letto. Viceversa, l’atteggiamento dell’adulescens appare ispirato perlopiù a un sentimento di pietas nei confronti del padre. La simpatia che le declamazioni mostrano verso i figli è legata alla giovane età di coloro che frequentavano le scuole: qui i giovani sperimentavano una sorta di catarsi e potevano affrontare, al di fuori del rigido controllo familiare, situazioni e conflitti esperiti quotidianamente nella vita reale, dando voce alle proprie emozioni. Sullo stesso argomento, V e s l e y [146] evidenzia i nessi fra temi declamatorî e situazioni reali della famiglia romana: i principali punti di attrito sono costituiti da divorzi e seconde nozze, con conseguenti tensioni fra matrigne e figliastri, dall’allocazione della ricchezza, che rendeva la diseredazione un’arma potente nelle mani dei padri, e più in generale da un esercizio rigido della patria potestas. Lo studioso conclude rilevando l’importanza della declamazione come fonte documentaria per lo sviluppo delle relazioni familiari nella Roma imperiale. All’ambito delle relazioni padri-figli afferisce anche lo studio di B e l t r a m i [142]. Sui doveri alimentari erga parentes insistono numerosi temi di scuola, fondati su una legge – Liberi parentes alant aut vinciantur – priva di riscontri nel diritto, se non in epoca tarda, ma che formalizzava un obbligo morale sentito come cogente. Le declamazioni anzitutto discutono il carattere incondizionato del diritto agli alimenti o viceversa la sua dipendenza dal comportamento del padre; la tesi prevalente è quella che configura l’obbligo alimentare come ineludibile, giustificandolo perlopiù con la necessità da parte del figlio di restituire al padre l’assistenza ricevuta durante l’infanzia. Nutrendo il figlio, il padre ha maturato un credito che è suo diritto esigere una volta giunto alla vecchiaia o trovandosi in condizione di indigenza.
Accostabile ai lavori sin qui citati è la raccolta di L e n t a n o [57], che esamina il corpus di controversie relativo alla figura del vir fortis, ma è attenta in particolare a quei casi in cui l’eroe di guerra viene a trovarsi in conflitto con la figura paterna. Oggetto precipuo del lavoro è la raccolta senecana, anche se occasionalmente sono discussi anche testi pseudo-quintilianei. Rilevanza generale ha l’ampia introduzione, che dopo aver registrato la cospicua presenza del vir fortis nelle declamazioni conservate, spiegabile almeno in parte con la centralità del valore guerriero nel codice culturale, mostra come le controversie in materia propongano un’esplorazione a vari livelli della sua tenuta; ne risulta una problematizzazione della virtus che costituisce una novità di rilievo nel panorama della cultura romana. Altre osservazioni riguardano la
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relazione del vir fortis con il suo omologo greco, l’aristeús, e i criteri che agiscono nella selezione dei temi per le esercitazioni; al riguardo Lentano sottolinea l’opportunità di studiare i temi non singolarmente, ma come fasci di varianti, mettendo in luce le compatibilità antropologiche che rendono plausibili certi percorsi narrativi e viceversa ne inibiscono altri.
Specificamente consacrata alla paternità nella declamazione latina è la monografia di G u n d e r s o n [145]. L’introduzione chiarisce l’interpretazione che l’autore dà della retorica scolastica come una costante negoziazione delle regole della romanità, un inesauribile dibattito sui confini del lecito e dell’illecito, un genere in grado di offrire la grammatica e la sintassi dell’identità romana, secondo un modo di guardare alla declamazione che abbiamo visto molto comune negli studi degli ultimi decenni. Il primo capitolo (Recalling declamation) riguarda la collezione di Seneca il Vecchio e la « retorica della memoria » che essa mette in campo nella sua prefazione. Il secondo (Father and sons; bodies and pieces) si concentra sul frequente tema declamatorio della mutilazione e della menomazione corporea, che per Gunderson diviene metafora della crisi dell’autorità paterna; la retorica diventa lo strumento per curare un padre malato e offrire sostegno linguistico a un’autorità indebolita. In particolare, nelle Minores la posizione del Maestro rispetto ai propri allievi è affine a quella di un padre che trasmette ai propri figli metaforici uno specifico patrimonio di retorica, del quale essi sono chiamati doverosamente ad appropriarsi. Gunderson non arretra neppure di fronte alle più spericolate interpretazioni metaforiche: il fatto che la divisio sia definita come l’ossatura dell’intera controversia basta a fare del Maestro un padre senza il quale il figlio / allievo non potrebbe reggersi in piedi, in quanto privo dello scheletro / divisio apprestato dal Maestro stesso. La declamazione produce così buoni figli anche se parla di figli cattivi e ogni studente di retorica è l’erede legittimo di un buon padre, poiché il corpo della sua retorica, carne e ossa, nasce da quello del suo padre adottivo, il Maestro. Il terzo capitolo (Living declamation) specifica che la declamazione è un prodotto che va preso sul serio proprio nella misura in cui oblitera la distinzione fra reale e immaginario; essa permetteva ai Romani di allegorizzare la realtà, giocare con essa, valutarla, articolare un discorso sulla propria identità. L’esemplificazione è condotta su alcune controversie dell’antologia senecana. Segue un capitolo (Raving among the insane) che affronta il motivo della follia, a partire dall’idea che la retorica di scuola offra un prezioso insight sull’inconscio dei Romani e al tempo stesso una prospettiva indiretta sulla costruzione dell’ordine sociale e su quella del Sé sano e normale. È la figura paterna, ancora una volta, quella in cui risiede tale sanità risiede: se le declamazioni insegnano qualcosa sulla psiche romana, tale insegnamento è centrato sulle relazioni tra padre e figlio e sull’autorità del primo. Dietro la domanda che ogni controversia in materia di demenza pone (« Il padre è folle? ») si nascondono le due questioni chiave legate alla natura dell’autorità paterna e al suo corretto esercizio. I materiali pseudo-quintilianei analizzati riguardano le Minores 349 e 316; le conclusioni, che attingono alla riflessione teorica di Lacan, si fondano sull’identificazione fra legge e figura paterna: al di là delle parti che di volta in volta sono in gioco, in ogni declamazione è la legge che vince; essa viene presentata come esposta alla violazione e dunque bisognosa di un protettore; l’oratore corre in sua difesa come un buon figlio correrebbe a difendere un padre minacciato di mutilazione. Il lungo capitolo 5 (« An Cimbrice loquendum sit ») è interamente consacrato alla declamazione sul miles Marianus. L’attenzione si concentra anzitutto sull’esordio, ricco di sottintesi e reticenze, ma anche di sottili ambiguità, che attengono a termini come prostare (« stare in prima fila », ma anche « prostituirsi ») e persino signa (gli stendardi dell’esercito, ma anche dei cartelli affissi su un bene in vendita). Viene poi chiamata in causa la dottrina freudiana sulla necessaria rimozione del desiderio omosessuale per fare posto al soggetto eterosessuale accettato dalla società; nel caso della nostra controversia, ad essere minacciata non è tanto l’eterosessualità in quanto tale, ma l’idea che un maschio possa essere qualcosa d’altro che l’agente attivo in un rapporto sessuale. Il fulcro del testo pseudo-quintilianeo non è dunque il rifiuto dell’omosessualità, ma l’affermazione che di-
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ventare un Romano comporta tale rifiuto. Salvare Roma da un nemico straniero e salvare la virilità romana dall’aggressione sessuale sono azioni di pari importanza. Seguono una serie di considerazioni sulle difficoltà che la lingua del declamatore incontra per esprimere l’inaccettabile realtà di un desiderio sessuale fra adulti e su come pertanto la sua dizione al tempo stesso veli ed esprima quella realtà, la asserisca e insieme ne dichiari l’indicibilità. Sarà infine Mario a ristabilire l’ordine, fissando la reciproca esclusione dei termini « soldato » e « prostituta ». « Paterni nominis religio » è il titolo dell’ultimo capitolo, centrato sulle due Maiores che chiudono la raccolta pseudo-quintilianea: testi che mettono in gioco il problema di come dire l’indicibile, di come costituire lo spazio della norma attraverso una molteplicità di esclusioni, cancellature, dinieghi; in questo senso, esse offrono l’ultima e più disturbante versione dell’autorità paterna per come essa è difesa e inculcata dalla declamazione. Essere padre comporta il tabù dell’incesto, significa che un figlio non può dormire con sua madre; ciò che in effetti le due Maiores rivelano sono più le angosce di un padre a proposito del rapporto tra amore parentale ed eros che non quelle relative alle risultanze della tortura inflitta al figlio. Le conclusioni sintetizzano infine l’idea della declamazione difesa da Gunderson: la violazione dell’ordine sociale è solo un pretesto per il suo ripristino; da un buon oratore ci si aspetta che sia capace, in quanto rappresentante della legge, di rimettere in sesto un mondo infranto. Ma il rapporto tra declamazione e legge scivola facilmente in quello tra declamazione e padre; la retorica di scuola è adatta a un pubblico giovanile in quanto essa insegna specificamente ai suoi fruitori come trasformarsi in padri, e dunque in ultima analisi cosa significa essere Romani.
L’esame delle forme in cui il ius vitae necisque, architrave dell’autorità paterna nella cultura romana, si presenta all’interno della declamazione è condotto da Bé B r e i j , tanto nel suo commento alle due Maiores conclusive della raccolta pseudo-quintilianea (B r e i j [16], 45–61) quanto in B r e i j [148]. Dopo una premessa in merito alle testimonianze su tale diritto al di fuori della declamazione e un’accurata escussione della letteratura precedente sui rapporti padri-figli nella retorica di scuola, la studiosa si concentra sui temi – se ne contano ventidue – in cui un padre uccide o desidera uccidere il proprio figlio. In dieci casi egli non ricorre alla vitae necisque potestas, ma cerca di raggiungere il proprio scopo presentando un’accusa in tribunale: i declamatori parlano solitamente in difesa dei padri e i figli non assumono quasi mai posizioni critiche circa i poteri che essi esercitano su di loro. La situazione non muta in maniera significativa quando i padri fanno invece appello alla loro potestas: laddove i figli sono ancora vivi e prendono la parola, non è mai per contestare il diritto paterno. Sono invece i padri, perlopiù, a impegnarsi per giustificare la propria posizione; d’altra parte, in un testo come l’ottava Maior il diritto di uccidere sembra per la prima volta messo in questione, almeno quando venga esercitato in misura sproporzionata o in forme disumane. L’attenzione si concentra infine sulle Maiores 18 e 19, nelle quali il padre rivendica la propria scelta di uccidere il figlio sospettato di incesto come segno di autentico amore per il giovane e come unico modo per dimostrare la propria compassione nei suoi confronti. In conclusione, Breij ritiene che la declamazione finisca per rafforzare la patria potestas, anche nelle sue forme più estreme; essa si rivela uno strumento utile a esplorare, ma anche a difendere la posizione del pater familias e ad assicurarne la continuità in futuro.
I m b e r [149] considera la formazione declamatoria come tesa a insegnare ai giovani romani cosa significhi essere padri e cittadini. L’esilio o il viaggio sono quasi sempre nei temi di scuola la premessa di conseguenze disastrose, come se quelle esperienze fossero metafora di una fuoriuscita dal recinto protetto della legge romana; se poi ad essere assente è un padre, le declamazioni enfatizzano il pericolo che minaccia una casa rimasta priva di protezione: quasi un monito ai giovani rampolli dell’élite che frequentavano le
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scuole e che, se si fossero dedicati alla carriera politica o militare, avrebbero inevitabilmente viaggiato a lungo. In questo modo, la declamazione costruiva un padre immaginario la cui presenza è decisiva per la sopravvivenza della sua famiglia; più in generale, essa abituava all’idea di rispondere alle richieste della vita pubblica senza mettere a rischio quella privata: il Romano ideale, il vir bonus, doveva essere sia padre che cittadino. Perciò, i figli dell’élite dovevano imparare a gestire le tensioni fra i loro doveri pubblici e privati in modo da soddisfare con successo gli uni e gli altri.
L e n t a n o (in B r e s c i a e L e n t a n o [152], 69–94) osserva come accanto alle figure di padri severi la declamazione conceda largo spazio al pater indulgens, pronto a derogare al proprio ruolo di rigido custode delle regole culturali, specie quando ad essere in gioco sia la vita del figlio colpevole: uno spazio che riflette probabilmente un reale mutamento nella cultura latina della piena età imperiale, che sentiva sempre più come arcaica la tradizionale severitas paterna. Un altro aspetto del problema è trattato in L e n t a n o [153], che riprende e aggiorna un precedente contributo (« Un nome più grande di qualsiasi legge ». Declamazione latina e « patria potestas », BStudLat 35, 2005, 558–589). La declamazione « giuridicizza » la nozione di patria potestas, nel senso che riempie di puntuali contenuti normativi un potere che nella tradizione era definito in modo generico da una locuzione come ius vitae necisque e restava affidato nel suo esercizio ai meccanismi regolativi del mos; analogamente, essa precisa quali diritti e quali obblighi siano attribuiti a un figlio, anche qui dando concretezza a una nozione vaga come quella di pietas. Queste trasformazioni finiscono per incidere in modo significativo sulla relazione fra padri e figli: i loro conflitti infatti non si giocano più nell’ambito domestico, dove il primato paterno è fuori discussione, ma vengono inscenati di fronte a un’istanza terza rispetto alle parti come il pubblico tribunale; questo priva il ruolo paterno del suo carattere di auctoritas assoluta, virtualmente superiore a qualsiasi disposizione normativa in quanto da essa indipendente. E benché il padre continui a rivendicare il proprio titolo come omni lege maius (Decl. mai. 6, 14), di fatto in declamazione egli può esercitare solo i diritti specifici e circoscritti che proprio la legge gli riconosce: diventando parte in un processo, il padre deve riconoscere appunto il carattere parziale di quel potere che pure si vorrebbe, invece, totale.
Sul significato di pietas nella declamazione latina si sofferma B r e i j [151]. La studiosa sottolinea come la relazione fra padri e figli sia centrale in almeno tredici delle diciannove Maiores; Breij si sofferma in particolare sulla quinta Maior, Aeger redemptus, nella quale la pietas tanto paterna quanto filiale è al cuore stesso del tema declamatorio e deve fare i conti con le incompatibili richieste di figure diverse, qui coincidenti con i due figli prigionieri dei pirati; osservazioni più cursorie riguardano le Maiores 8, 18 e 19. Ancora sulla pietas insiste B r e i j [154], in un contributo che si sovrappone in parte al precedente e che conta 78 temi sui 291 conservati nei quali il termine ha un rilievo importante, per lo più in relazione alla sfera familiare. La studiosa si sofferma in particolare su quelli che definisce i dilemmi della pietas, allorché l’individuo deve negoziare fra il rispetto di questo valore e quello richiesto da altre istanze a vario titolo vincolanti: la questione è esemplificata nuovamente attraverso l’Aeger redemptus, in cui il termine ricorre tanto in relazione ai sentimenti del padre, che ha dovuto scegliere quale dei due figli riscattare dai pirati, quanto per definire il comportamento atteso dall’unico figlio superstite, che si rifiuta di prestargli gli alimenti. Qualche spazio è dedicato anche alle due Maiores 18–19, in cui l’uccisione del figlio sospettato di
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incesto con la madre è incriminata da quest’ultima come atto contrario alla pietas, mentre proprio come dimostrazione di pietas viene rivendicata dal padre. Infine, C a s a m e n t o [156] si occupa della controversia senecana 1, 4 e dell’estratto 18 di Calpurnio Flacco e li pone in relazione con situazioni tragiche nelle quali a un figlio si chiede di confermare la propria appartenenza al genus del padre cooperando con lui o imitandone le gesta; segnaliamo ugualmente il contributo in questa sede per le considerazioni di ordine generale in merito allo stato di salute dell’auctoritas paterna per come emerge dai testi declamatorî. 10.2. Madri e figli Uno studio complessivo sulla figura materna nella declamazione latina è assente, ma osservazioni importanti si possono reperire in molti degli studi schedati nella presente rassegna, e in particolare in B e r n s t e i n [92], relativo all’ottava Maior, le cui conclusioni sono poi state assorbite in B e r n s t e i n [78]. F e r n á n d e z L ó p e z [147] si sofferma brevemente sulle Maiores 8, 10 e 16, nelle quali il legame con la madre appare molto forte ed espressamente connotato in termini affettivi, e sugli ultimi due pezzi della raccolta, incentrati sul sospetto di incesto tra madre e figlio: qui proprio l’intensa relazione tra i due viene presentata come all’origine dell’infame diceria e l’amore materno, che non si interrompe neppure con la morte del figlio, è contrapposto all’incomprensibile silenzio del padre. 10.3. Fratelli e sorelle Specifici sul rapporto tra fratelli nella declamazione latina sono alcuni dei saggi compresi in B r e s c i a e L e n t a n o [152]. Graziana Brescia (13–67) parte dal « triangolo amoroso » che si determina allorché due uomini si contendono la stessa donna, ulteriormente complicato quando si tratta di due fratelli, come nella Minor 291: in questo caso infatti la relazione intrattenuta da ciascuno dei due, in momenti diversi, con la moglie dell’altro configura il cosiddetto incesto di secondo tipo, in base alla classificazione di Françoise Héritier, allorché nel ventre della donna si mescolano i semi di due consanguinei. Particolarmente significativo è il ruolo giocato dal padre, qui e nella parallela declamazione 286: questi si fa garante della concordia tra fratelli e mostra chiaramente di anteporre le ragioni della parentela di sangue a quelle della adfinitas; la figura femminile appare in questo senso – come spesso in declamazione – quale portatrice di disordine, elemento di disturbo che disarticola un cosmo familiare in precedenza armonico. Brescia evoca poi il mito di Atreo e Tieste, anch’esso segnato dalle conseguenze dell’adulterio all’interno di un rapporto tra fratelli: di quel racconto le due declamazioni pseudo-quintilianee si presentano come una ripresa degradata, che problematizza proprio il comportamento di Atreo e la disumana crudeltà della sua vendetta, giungendo alla conclusione che non esiste crimine che possa giustificare il fratricidio. Il saggio di Lentano, nella stessa sede (95–132), estende lo sguardo ai modi in cui la retorica di scuola presenta la relazione tra fratelli. Messi da parte i casi in cui la presenza di un fratello vale da innesco di un conflitto tra padre e figli o tra moglie e marito, l’attenzione si concentra sulle controversie nelle quali la relazione tra fratelli costituisce il nodo generatore della contesa, e in particolare, per quanto riguarda lo pseudo-Quintiliano, sulle Minores 275, 321, 328, 336. Nelle conclusioni, Lentano osserva come le declamazioni che mettono a tema il conflitto tra fratelli siano rare, segno che questa relazione era percepita come scarsamente passibile
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di generare tensioni; al contrario, la relazione fraterna è segnata da fortissima coesione e solidarietà e da un legame profondo, radicato nella natura e alimentato dalla condivisione di rapporti e condizioni di vita. Quando i fratelli in declamazione si scontrano e talora si uccidono, questo nasce dal fatto che uno di essi svolge un ruolo di supplenza nei confronti di un’autorità paterna carente o inoperante oppure da conflitti legati alla delicata questione dell’accesso ai beni ereditari o alla competizione per la medesima donna.
Per quanto attiene al rapporto tra fratelli e sorelle, lo pseudo-Quintiliano, al contrario di Seneca il Vecchio e di Calpurnio Flacco, non presenta declamazioni che lo mettano a tema; circa invece il rapporto tra sorelle cfr. B r e s c i a [107], discusso nella sezione 6. 10.4. Matrigne La figura della matrigna risulta pressoché invariabilmente caratterizzata nei temi di scuola dal tratto dell’ostilità verso i figli di primo letto del marito: tra i personaggi della declamazione (ma essenzialmente della declamazione latina: è significativo che la figura sia quasi assente nelle collezioni greche) è forse quello che meno di tutti riesce a liberarsi da uno stereotipo consolidato. Sull’importanza della retorica scolastica per la ricostruzione di questo topos insiste già N o y [139], ricchissimo di materiale ma poco specifico: si mettono in luce i nessi tra la stilizzazione declamatoria della matrigna e le tensioni della famiglia romana, in particolare in merito alle aspirazioni ereditarie, ma le controversie non sono adeguatamente distinte dai testi letterari e giuridici. Analogamente ricco di passi utili, ma stranamente privo di qualsiasi riferimento alla declamazione, è M. J. G. G r a y - F o w , The wicked stepmother in Roman literature and history: an evaluation, Latomus 47, 1988, 751–757. Non del tutto soddisfacente risulta anche lo studio complessivo di W a t s o n [141], secondo cui l’ampia presenza della saeva noverca nella letteratura latina dell’età imperiale si dovrebbe a influsso della declamazione, dalla quale il personaggio sarebbe transitato in altri generi letterari. Le stesse caratteristiche della matrigna individuate da Watson – il suo anonimato, la connessione con filtri e veleni e le ragioni che ne giustificano l’operato, pressoché sempre connesse a questioni di eredità – non sono esclusive di questa figura. Più sodo e concreto è il capitolo sulla noverca di C a s a m e n t o [122], dove però lo pseudo-Quintiliano non ha spazio, essendo la ricerca mirata a indagare l’influsso della declamazione sulla tragedia senecana; soprattutto, sul punto si farà riferimento alle ricerche di v a n M a l -M a e d e r [121], riprese in v a n M a l - M a e d e r [69] e discusse nella sezione 5. Il ruolo giocato dalla matrigna nelle prime due Maiores è brevemente commentato da F e r n á n d e z L ó p e z [147], 246–247 e sul tema si sofferma anche V e s l e y [146], 162–166, che sottolinea i paralleli fra la declamazione e le tensioni legate alla struttura della famiglia romana. Alle matrigne di scuola è poi dedicato un saggio di Graziana B r e s c i a (in B r e s c i a e L e n t a n o [152], 145–179), che sottolinea anzitutto le analogie fra controversie scolastiche e tragedia, quindi esamina alcuni temi pseudo-quintilianei: la Minor 338, in cui la matrigna irrompe nel contesto familiare come elemento perturbatore capace di seminare odio e discordia; la 327, dove compare una singolare figura di bona noverca che finisce per confermare per antifrasi i consueti topoi sul personaggio;
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la 246, in cui l’intenzione malevola della donna che ha fatto bere al privignus un medicamento che ne ha determinato la diserzione viene desunta tra l’altro proprio dal suo statuto di noverca; infine la 250, dove una matrigna che somministra acqua fredda al figliastro e ne provoca la morte è accusata di aver agito con piena consapevolezza degli effetti del suo gesto. Interessanti osservazioni si trovano poi in I m b e r [155], per la quale la matrigna rappresenta in declamazione una figura problematica perché la sua relazione con i figliastri è della stessa natura di quella paterna, legata cioè agli aspetti della scelta e della volontà più che a quelli del legame biologico. 10.5. Altre figure femminili Un saggio complessivo sulle figure femminili nella declamazione latina continua a mancare, ma gli ultimi anni hanno visto una notevole fioritura di analisi di minore respiro ma ugualmente utili per mettere a fuoco il tema. A parte il già citato capitolo sulle Autres voix in v a n M a l - M a e d e r [69], I m b e r [56], 177–194 offre un’ampia riflessione sul ruolo delle donne nei temi di scuola; L e n t a n o [137], 85–107 affronta la questione sotto il particolare profilo del rapporto tra donne e diritto, per cui rimandiamo alla sezione 9; L e n t a n o [157] si riferisce alla sola collezione senecana, ma i risultati del suo studio sono probabilmente estensibili anche allo pseudo-Quintiliano. C o n n o l l y [143], 145–149 tratta congiuntamente di donne, schiavi e liberti: nella declamazione latina queste figure costituiscono le principali fonti di corruzione, i canali attraverso i quali il vizio fa il proprio ingresso nella famiglia. Le donne mancano di autonomia e autocontrollo, le loro passioni sono eccessive e producono effetti devastanti non solo sulle relazioni familiari ma anche sul più ampio contesto sociale; nel loro insieme, esse si frappongono spesso come un ostacolo al dipanarsi di virtuose relazioni fra uomini. Per questa via, la declamazione finisce per offrire una giustificazione moralistica dell’ordine sociale esistente. F e r n á n d e z L ó p e z [147] discute brevemente la figura della meretrix nelle due Maiores 14 e 15: il discorso di accusa fa propria l’immagine convenzionale della prostituta come una minaccia per l’etica pubblica e la vita familiare, avida di ricchezze e per questo desiderosa di tenere avvinti a sé i propri amanti, priva di autorevolezza e credibilità. Il bel saggio di Margaret I m b e r [155] prende le mosse dalla Minor 385 (Lenoni reus qui meretrici amatorium dedit), in cui un lenone lamenta il danno subito dopo che una delle sue ragazze si è innamorata di un giovane che le ha propinato un filtro d’amore, ma il suo studio esamina più in generale ruolo e funzioni delle figure femminili. La retorica di scuola appare ossessionata per un verso dalla tensione fra l’obbedienza dovuta al padre e la naturale affezione per la madre, per l’altro dalle conseguenze disastrose legate alla libertà sessuale di una moglie o di una madre. La paura più grande dei padri è quella che la propria autorità sui figli, derivante dalla facoltà di conferire loro un’esistenza sociale, sia meno potente di quella materna, fondata semplicemente sulla capacità di dare la vita. Altre figure femminili esplorano aspetti diversi delle tensioni con il maschile: così, se nel caso di prostitute dipendenti da un lenone quest’ultimo esercita un controllo sessuale assimilabile a quello di un padre, le controversie in cui compare una meretrix indipendente lasciano trapelare il timore che questa consegua un’identità sociale affine a quella degli uomini. Naturalmente un padre o un marito possono abusare della pro-
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pria autorità, ed è solo in questi casi che la declamazione riconosce alle figure femminili un diritto di resistenza e di opposizione: la scuola familiarizza i propri utenti con la limitazione, e non solo con l’assunzione, dell’autorità paterna e consente, sia pure con una qualche cautela, l’ingresso delle donne nell’arena tipicamente maschile della parola pubblica e del tribunale allo scopo di proteggere i propri figli (ma non, ad esempio, di controllarne la condotta). Alle donne è riconosciuta autorità e agency, ma al tempo stesso la loro parola è vista con sospetto e il modello positivo di matrona e di figlia continua a privilegiare la virtù del silenzio: in questo senso, la parola resta un appannaggio dell’élite maschile e la declamazione rafforza tale modello culturale. Solo apparentemente difforme è il caso della rapta: il diritto di espressione pubblica a lei attribuito dalla legge si limita infatti all’accettazione o al rifiuto del matrimonio; inoltre, la scelta socialmente apprezzata appare quella che salva la vita del violentatore, esattamente come una madre è abilitata ad agire in giudizio solo se si tratta di proteggere un figlio. La Imber conclude che la declamazione trasmette i propri valori normativi non nei fatti che racconta, ma nell’appello agli ideali in nome dei quali i declamatori condannano o difendono la condotta dei diversi personaggi: è in quell’appello che vengono disegnate le figure del padre, della madre, del figlio o della figlia ideali.
10.6. La « rapta » Merita di essere trattata a sé la figura della rapta, la donna violata cui le leggi declamatorie, come si è appena ricordato, riconoscono il diritto di optare tra la morte del loro seduttore e le nozze riparatrici. Rimandiamo alla sezione 9 per gli studi sugli aspetti giuridici delle controversie in tema di raptus; di taglio antropologico sono invece i due saggi raccolti in B r e s c i a [77]. Nel primo si affronta la questione del silenzio, che nella donna oggetto di un’appellatio ad stuprum o di un vero e proprio raptus rischia di essere interpretato non già come manifestazione di pudicizia ma al contrario come tacito invito rivolto al proprio seduttore: la mancata ribellione verbale allo stuprum, anche nella forma dell’opzione esercitata dinanzi al pubblico tribunale, è passibile di apparire come indizio di correità della presunta vittima, come emerge dall’analisi di un certo numero di Minores pseudo-quintilianee. Il secondo saggio verte sulla difficile posizione della rapta fra optio e patria potestas: ancorché la legge scolastica riconosca alla sola donna violata il diritto di esprimere la propria scelta, i testi declamatorî mostrano come i padri accettino malvolentieri di essere estromessi dalle scelte matrimoniali delle figlie, loro tradizionale appannaggio, e come puntino in vario modo a coartare la volontà della rapta piegandola ai propri desideri.
Sulle controversie relative al raptus ricordiamo anche le considerazioni di G. C i p r i a n i , Il mito della verginità, la verginità del mito, in: S. R o c c a (a cura di), Latina didaxis xii. Atti del congresso, Bogliasco, 22–23 marzo 1997, Genova 1997, 79–105. 10.7. Temi diversi Intrecciato al tema tipicamente scolastico dei conflitti familiari è il motivo dell’incesto, oggetto del contributo di B r e i j [150]. Dopo una succinta rassegna sulla presenza del motivo nel mito, nel diritto e nella letteratura, l’attenzione si concentra sui temi di scuola, che trattano dell’incesto riguardo la figura della Vestale (solo in Seneca, 1, 3 e 6, 8) o circa le relazioni tra membri della famiglia. Quest’ultimo caso riguarda in tutto quattordici testi: talvolta, come nelle Minores 286 e 291, è definito « incesto » il rapporto con la ex moglie o la ex fidanzata del fratello; altri testi riguardano invece l’incesto vero e proprio,
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che viene trattato perlopiù in forma di controversia figurata: è il caso della Minor 355, in cui il padre sospetta che sia il figlio il misterioso amante da lui sorpreso insieme con la moglie e sfuggito all’uccisione. Altri testi esaminati sono quelli della Minor 289, unico caso in cui viene messo in scena un padre innamorato della propria figlia, e della Minor 306, centrato invece sulla possibilità di una relazione illecita fra madre e figlio, nonché delle due Maiores 18 e 19. Breij conclude che le declamazioni in cui si discute il tabù dell’incesto sono comparativamente poche e il termine è usato spesso in un senso non tecnico oppure l’incesto è solo una potenzialità che gli stessi protagonisti della vicenda cercano in ogni modo di scongiurare. Fanno eccezione le due controversie finali della collezione pseudo-quintilianea maggiore, sia per il loro argomento sia per il modo in cui è affrontato.
Un altro contributo trasversale rispetto alle questioni considerate in questa sezione è quello di R a c c a n e l l i [144], che esamina tre casi pseudo-quintilianei in cui le relazioni di amicizia vengono portate a interagire con i legami familiari. Ad essere esaminata è innanzitutto la nona Maior, Gladiator, in cui uno dei due amici non solo accetta di morire per l’altro, dimostrandosi superiore al padre di questi, ma antepone il compagno al proprio stesso padre, e dunque l’amicizia al dovere filiale. Il salvatore si fa così vicarius del salvato e attraverso il suo dono diventa per lui una sorta di nuovo padre, trasformando una relazione simmetrica in un legame di pseudo-paternità. Nella Maior 16, Amici vades, i due rapporti che entrano in conflitto sono invece quello con la madre e quello con l’amico: la prima fa appello alla legge che impone di non abbandonare i genitori in calamitate, il protagonista della controversia propone invece un confronto tra i rispettivi beneficia di cui è debitore verso la madre e verso l’amico che si è offerto per lui come vicario presso il tiranno, giungendo alla conclusione che questi non è inferiore né per affetto né per meriti, anzi il suo comportamento appare più benefico, e quindi capace di imporre un più forte debito di riconoscenza. Particolarmente interessante è in questo senso la riflessione sviluppata nei paragrafi iniziali del testo pseudo-quintilianeo, che contengono una vera e propria teoria degli affetti: i rapporti parentali in quanto tali non bastano a suscitarli, perché i sentimenti sono per definizione liberi e risultano tanto più meritori quanto meno sono imposti dai vincoli familiari. Infine, nella Minor 321, in cui un medico e un giovane si accusano a vicenda di aver avvelenato il fratello di quest’ultimo, viene condotta un’interessante disamina sui ruoli rispettivi di fratello e di amico che punta a sottolineare il maggiore rilievo del primo rapporto, che designa un legame « naturale » del quale l’amicizia non costituisce se non un’imperfetta approssimazione.
11. Ricezione 158. W i e s e r M. Th., Vorbilder und Quellen zu Petrus Pictors misogynem Carmen 14, WS 115, 2002, 315–320. 159. K r a p i n g e r G., Vives’ Antwort auf Ps. Quintilians « Paries palmatus »: Die Deklamation « Pro Noverca ». Text, Übersetzung und Erläuterungen, in: B.J. S c h r ö d e r , J.-P. S c h r ö d e r (Hrsg.), « Studium declamatorium ». Untersuchungen zu Schulübungen und Prunkreden von der Antike bis zur Neuzeit, München-Leipzig 2003, 289–333. 160. W i n t e r b o t t o m M., Ennodius, Dictio 21, in: B.-J. S c h r ö d e r , J.-P. S c h r ö d e r (Hrsg.), « Studium declamatorium ». Untersuchungen zu Schulübungen und Prunkreden von der Antike bis zur Neuzeit, München-Leipzig 2003, 275–287.
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161. B r e i j B., Agricola and pseudo-Quintilian, StudUmanistPiceni 25, 2005, 245–259. 162. K r a p i n g e r G., Die Bienen des armen Mannes in Antike und Mittelalter, in: M. G r ü n b a r t (Hrsg.), « Theatron ». Rhetorische Kultur in Spätantike und Mittelalter / Rhetorical culture in Late Antiquity and the Middle Ages, Berlin 2007, 189–201. 163. B u r e a u B., Ennode de Pavie adversaire de « Quintilien ». Ethique et éloquence autour de la controverse liberi parentes alant aut uinciantur. (Ennod. « Dict.» 21, Ps. Quint. « Decl. Maior ». 5), in: M. L e d e n t u (éd.), Parole, Media, Pouvoir dans l’Occident Romain. Hommages offerts au Professeur Guy Achard, Lyon 2007, 147–172. 164. v a n d e r P o e l M. G. M., Observations sur la déclamation chez Quintilien et chez Érasme, in: E. B u r y , P. G a l a n d - H a l l y n , F. G o y e t , F. H a l l y n , C. L é v y , W. V e r b a a l (éds.), Quintilien ancien et moderne, Turnhout 2010, 279–289. 165. F e r n á n d e z L ó p e z J., Notas para una historia de la recepción de las « Declamationes maiores » atribuidas a Quintiliano, in: Actas del xii Congreso Español de Estudios Clásicos, vol. iii, Madrid 2011, 237–243. F e r n á n d e z L ó p e z [165] offre un quadro un po’ sbrigativo sulla ricezione della raccolta pseudo-quintilianea maggiore, soffermandosi in particolare sull’età umanistica (intesa in senso assai ampio: xv-xviii secolo) e sul xx secolo. La prima vede un fiorire di edizioni e commenti, nonché la redazione di nuove declamazioni o la composizione di repliche ai pezzi antichi: è il caso – su cui torniamo tra breve – dell’antilogia di Vives alla prima Maior o di quelle del poligrafo veronese Lorenzo Patarol, attivo nella prima metà del Settecento, o ancora delle osservazioni sulle due Maiores d’esordio della raccolta da parte dell’umanista belga Van Belleghem, uno dei pochi casi in cui l’attenzione è rivolta agli aspetti contenutistici più che a quelli linguistici e retorici. Per quanto riguarda il Novecento, e in particolare l’epoca che si apre con gli anni Settanta, esso vede un incremento dell’attenzione filologica, ma anche l’affermarsi di un nuovo approccio che considera le declamazioni come documenti significativi nel processo di costruzione dell’identità romana. K r a p i n g e r [159] presenta la declamazione Pro noverca, che l’umanista spagnolo Juan Luis Vives, amico di Erasmo, scrisse in risposta al Paries palmatus, su richiesta di Thomas More. Del testo si propone l’originale latino, la traduzione tedesca e un asciutto apparato di note. Analogamente W i n t e r b o t t o m [160] offre la prima traduzione inglese della Dictio 21 di Ennodio, il vescovo di Pavia attivo fra v e vi secolo, l’unica tra le ventotto Dictiones a presentare un esercizio compiutamente sviluppato, contenente una replica alla quinta Maior. La versione è accompagnata da un commento, di taglio filologico ed esegetico, e da alcune considerazioni finali sugli aspetti retorico-stilistici; in particolare, Winterbottom osserva che nonostante il dichiarato intento di replicare al pezzo pseudo-quintilianeo, Ennodio si muove con grande libertà, ribattendo ad argomenti o esempi del tutto assenti nel suo modello: nella peggiore tradizione declamatoria, egli mette in bocca al suo avversario le cose che ritiene più conveniente confutare. La questione è ripresa con maggiore
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ampiezza da B u r e a u [163], che esamina punto per punto il testo di Ennodio e sottolinea come la polemica ingaggiata dal dotto vescovo con Quintiliano ruoti in realtà intorno a una questione chiave, quella del rapporto fra eloquenza e verità e del relativo primato da accordare all’affermazione di quest’ultima o al successo della causa. Nel sostenere la prima tesi, Ennodio si ispira soprattutto ad Agostino e Cassiodoro, tracciando il quadro di un oratore cristiano ideale la cui funzione è soprattutto quella di istruire e di combattere l’eresia. Si affronta poi il rapporto fra il testo di Ennodio e quello della Maior: l’autore medievale aveva sicuramente presente il modello pseudo-quintilianeo, ma probabilmente in una sua redazione più ampia: questo potrebbe spiegare perché talvolta le sue repliche non trovino riscontro in quanto oggi leggiamo dell’Aeger redemptus e dimostrerebbe che il rimaneggiamento delle Maiores è proseguito anche oltre la fine del mondo antico. W i e s e r [158] segnala il carme De muliere mala (De illa que impudenter filium suum adamavit) di Pietro Pittore, attivo fra xi e xii secolo, uno dei testi più misogini dell’intera letteratura occidentale; la vicenda di amore incestuoso risente soprattutto della Phaedra senecana, ma un’eco di declamazioni come la diciottesima Maior non è esclusa, tenuto conto di come nel tardo Medioevo la raccolta pseudo-quintilianea maggiore offrisse più volte spunti alla redazione di tragedie in versi. B r e i j [161] illumina la figura dell’umanista olandese Rodolfo Agricola (1444–1485) e in particolare il suo interesse per le Maiores, delle quali fece ampio uso nella sua opera più importante, il De inventione dialectica, dove esse sono citate diciotto volte: Agricola non dubitava della paternità quintilianea della raccolta, che costituiva per lui un testo di studio ideale per spiegare ogni aspetto dell’argomentazione e per chiarire natura e uso dei concetti dialettici e retorici; soprattutto, Agricola è testimone autorevole di un nuovo uso della declamazione, che in età umanistica inizia a essere studiata e commentata, nonché a dare vita a un rinnovato genere letterario atto a discutere, per un pubblico più vasto, soggetti in precedenza confinati alla trattatistica filosofica o teologica. K r a p i n g e r [162] rileva lo scarso Nachleben della tredicesima Maior nel mondo tardo-antico; quanto al Medioevo, sembrano ispirarsene i Versus de quodam paupere, di autore ignoto, forse risalenti al xii secolo. Lo studioso riporta i 106 versi del carme e ne commenta puntualmente i debiti verso il testo pseudo-quintilianeo. V a n d e r P o e l [164] rileva l’importanza che l’Institutio quintilianea ha avuto per gli umanisti e in particolare per Erasmo, di cui sono noti gli interessi sia retorici sia pedagogici. Al contrario, Maiores e Minores sono certamente note a Erasmo, ma questi vi allude raramente, poiché quegli esercizi presupponevano un sistema processuale che non trovava riscontro nell’epoca del grande umanista; lo stesso Erasmo compose un certo numero di declamazioni, destinandole però a un impiego esterno all’area dell’insegnamento. Le riflessioni teoriche di Erasmo mostrano almeno tre differenze rispetto a Quintiliano: egli ha di mira la redazione di discorsi scritti e non menziona mai la loro recitazione in forma orale; l’acquisizione della capacità di scrivere in latino punta a intervenire su questioni generali che interessano un pubblico di letterati, perlopiù attraverso temi storici che invitano a una riflessione etica; infine, il genere di eloquenza più importante non è quello giudiziario ma quello deliberativo. D’altra parte, così facendo Erasmo recuperava lo spirito profondo dell’insegnamento di Quintiliano, il quale lamentava appunto nella pratica declamatoria del suo tempo il divorzio dalla realtà quotidiana.
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Rendiamo qui conto della seconda parte di B e r n s t e i n [78], che discute le già menzionate antilogie di Vives e Patarol alle Maiores collocandole in un quadro d’insieme sulla ricezione pseudo-quintilianea nell’Europa dell’età moderna. Lorenzo Patarol (1674–1727) scrive risposte alle quindici Maiores che ne sono prive, guidato da un apprezzamento entusiastico quanto inconsueto per l’epoca verso lo stile dello pseudo-Quintiliano e dal desiderio di emularlo; l’opera apparve postuma nel 1743 insieme a un’edizione della raccolta pseudo-quintilianea che presenta solo un esiguo e superficiale apparato di note e scarsi interventi di carattere testuale. Patarol assegna talora la parola direttamente alle figure femminili, a differenza di quanto accade di norma nella declamazione latina, introduce nelle sue antilogie termini e nozioni che appartengono al suo tempo, mostra in alcuni casi di aver attinto alla dottrina giuridica antica nel reperire argomenti per le sue orazioni. Il dotto veneziano dichiarò di essere stato motivato alla sua impresa anche dall’insoddisfacente replica alla prima Maior composta da Vives, l’orazione Pro noverca: anche di quest’ultima Bernstein ricostruisce il contesto culturale e la posizione all’interno dell’opera di Vives. Segue in appendice il testo latino e la traduzione inglese della prima antilogia di Patarol.
Segnalo infine le pagine di M. K a u n t z e , Authority and imitation. A study of the « Cosmographia » of Bernard Silvestris, Leiden 2014, 45–49 dedicate alla ricezione delle Maiores nella Francia del xii secolo: un manoscritto di Tours reca due poemi, il Mathematicus e il De gemellis, ispirati rispettivamente alla quarta e all’ottava declamazione pseudo-quintilianea, il primo dei quali riconducibile con ogni probabilità al dotto Bernardo Silvestre (edizione con traduzione tedesca a cura di J. P r e l o g , M. H e i m , M. K i e s s l i c h , Bernardus Silvestris. Mathematicus, St. Ottilien 1993, 19942); un altro manoscritto turonense coevo contiene invece due elaborazioni in versi fondate sulla Apes pauperis e riconducibili a un Pierre Riga che fu canonico a Reims sullo scorcio dello stesso secolo. S’intende che tali testi non avevano più alcun fine didattico, ma fungevano da strumenti per esplorare temi di grande rilievo come la deontologia dei medici o il rapporto fra determinismo astrologico e libero arbitrio.
Appendice Integrazioni bibliografiche 2015–2016 Diamo qui di seguito, senza alcuna pretesa di completezza, un nudo elenco di titoli sulla declamazione latina in generale e in particolare sullo pseudo-Quintiliano apparsi nel corso del 2015–2016. A m a t o E., C i t t i F., H u e l s e n b e c k B. (eds.), Law and ethics in Greek and Roman declamation, Berlin-München-Boston 2015. B r e i j B., [Quintilian] The son suspected of incest with his mother (« Major declamations », 18–19), Cassino 2015. B r e s c i a G., L e n t a n o M. (2016), La norma nascosta. Storie di adulterio nella declamazione latina, in: A. M c C l i n t o c k (a cura di), Giuristi nati. Antropologia e diritto romano, Bologna 2016, 135–184.
Le declamazioni pseudo-quintilianee
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Indice Beard, M. 54: 143; 148 Beltrami, L. 142: 175; 177 Bernstein, N. 71: 144; 153; 78: 144; 150; 156; 158; 181; 188; 92: 155;158; 181; 126: 166; 167; 135: 168; 174 Bettinazzi, M. 106: 162; 163; 173; 110: 162; 163; 172 Bloomer, W. M. 55: 143; 149; 63: 143; 149; 64: 144; 149; 75: 144; 149 Breij, B. 16: 136; 137; 179; 89: 155; 161; 113: 162; 164; 165; 148:162; 176; 179; 150: 162; 176; 184; 151: 158; 176; 180; 154: 158; 180; 161: 186; 187 Brescia, G. 10: 135; 137; 13: 135; 138; 77: 144; 152; 184; 95: 156; 158; 107: 162; 163; 182; 152: 176; 181 Buffa Giolito, M. F. 105: 162; 163 Bureau, B. 163: 186; 187 Calboli, G. 94: 141; 156; 161; 99: 156; 160; 115: 164; 165; 129: 168; 174 Calboli Montefusco, L. 116: 164; 165 Casamento, A. 122: 166; 182; 156: 176; 181 Casinos Mora, F. J. 133: 168; 175 Connolly, J. 143: 176; 183 Corbeill, A. 65: 144; 149 Corbino, A. 96: 156; 160; 172 Cornu Thénard, N. 66: 144; 154 Cortesi, M. 28: 139; 141; 30: 139; 141 De Felice, P. 43: 142 Delz, J. 41: 142; 42: 142 Desbordes, F. 14: 136; 138; 112: 164 Dingel, J. 49: 142; 53: 143; 152 Fantham, E. 128: 168; 171 Fernández López, J. 147: 176; 181; 182; 183; 165: 186 Friend, Ch. 58: 143; 150 Gibson, C. A. 79: 145; 153; 158 Gunderson, E. 145: 152; 158; 176; 178 Håkanson, L. 1: 135; 80: 141; 145; 154 Harries, J. 130: 168; 171 Hömke, N. 8: 135; 137; 67: 144; 146; 72: 144; 147
Imber, M. 56: 143; 148; 174; 177; 183; 59: 143; 148; 149: 176; 179; 155: 176; 183 Jones, F. 35: 142 Kaster, R. A. 60: 143; 149 Kragelund, P. 82: 153; 155; 159 Krapinger, G. 12: 135; 137; 17: 136; 137; 159: 185; 186; 162: 186; 187 Langer, V. I. 131: 168; 169 Langlands, R. 91: 155; 157 Lentano, M. 2: 135; 57: 143; 152; 177; 76: 144; 153; 100: 156; 102: 156; 158; 119: 163; 164; 165; 137: 168; 170; 183; 152: 163; 176; 180; 181; 153: 176; 180; 157: 176; 183 Lévy, C. 114: 164; 165 Longo, G. 18: 136; 137 Lucarini, C. 45: 142; 48: 142 Mantovani, D. 93: 153; 155; 160; 171; 111: 162; 163; 172 Mastrorosa, I. G. 104: 162 Noy, D. 139: 175; 182 Packman, Z. M. 127: 168; 174 Pagliaro, R. L. 22: 136; 137; 23: 136; 138 Pasetti, L. 24: 136; 137; 161; 46: 142; 52: 142; 70: 144; 152; 90: 153; 155; 161; 98: 156; 161; 118: 164; 165; 125: 158; 166; 167 Pecere, O. 29: 139 Peinhopf, M. 136: 168; 174 Pernot, L. 68: 144; 152 Pieri, B. 44: 142; 143 Querzoli, S. 134: 168; 175 Raccanelli, R. 144: 161; 176; 185 Ramminger, J. 36: 142 Rizzelli, G. 138: 168; 175 Rodríguez González, A. M. 109: 162; 163; 174 Santorelli, B. 27: 136; 137; 50: 142; 101: 156; 160
Le declamazioni pseudo-quintilianee Schneider, C. 11: 135; 137; 25: 136; 137; 159; 31: 139; 140; 32: 139; 140; 84: 141; 155; 157; 86: 155; 159; 87: 141; 155; 157; 88: 155; 157; 97: 156; 159; 120: 166 Shackleton Bailey, R. D. 4: 135; 138; 143; 15: 136; 138; 143; 37: 142 Sirks, B. 103: 162; 163; 173 Stagl, J. F. 108: 162; 163; 173 Stramaglia, A. 6: 135; 137; 7: 135; 138; 9: 135; 137; 19: 136; 137; 20: 136; 137; 26: 136; 137; 33: 139; 34: 139; 140; 39: 142; 47: 142; 51: 142; 73: 137; 144; 85: 155; 160 Sussman, L. A. 3: 135; 137; 140: 175; 177 Urlacher, C. 86: 155; 159 Van der Poel, M. G. M. 74: 144; 153; 164: 186; 187
191
Van Mal-Maeder, D. 61: 143; 147; 62: 143; 148; 160; 69: 144; 145; 166; 182; 183; 81: 145; 147; 121: 166; 182; 124: 166; 167 Vesley, M. E. 146: 176; 177; 182 Walters, J. 83: 155; 157 Watson, P. A. 141: 175; 182 Watt, W. S. 38: 142; 40: 142 Wieser, M. Th. 158: 185; 187 Winterbottom, M. 160: 185; 186 Wycisk, T. 132: 168; 169 Yardley, J. C. 123: 166; 167 Zinsmaier, Th. 5: 135; 137; 21: 136; 137; 117: 164; 166